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Full text of "Histoire de la Réforme dans le pays de Montbéliard depuis les origines jusqu'à la mort de P. Toussain, 1524-1573"

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HISTOIRE 


DE     LA 


RÉFORME 


DANS    LE 


PAYS    DE    MONTBÉLIARD 


DEPUIS    LES    ORIGINES 


JUSQU  A 


LA    MORT   DE    P.    TOUSSAIN 


i524-'573 


PAR 


John    VIÉNOT 

DOCTEUR      EN      THÉOLOGIE 
Président    do   Consistoike   de  Montbéliakd 


TOME     SECOND 


PIÈCES     JUSTIFICATIVES     ET     SUPPLÉMENTS 


PARIS 

LIBRAIRIE     FISCHBACHER 

33,  RUE  DE  SEINE,  33 


1900 


on    , 


PIÈCES    JUSTIFICATIVES 


Inconduite    de  l'abbé   de    Belchamp  l.  Acte  d'absolution 

OBTENUE    PAR    LUI    DE    JEAN    MaRMIER,  ABBE  DE    CORNEUX. 

4  Juillet  1512. 

Johannes  Marmier,  humilis  abbas  Corneoli  ac  eius  occasione 
pater  abbas  ac  reformator  monasterii  Bellicampi,  dilecto  no- 
bis  confratri  abbati  dicti  Bellicampi  sinceram  in  Domino 
caritatem.  Gum  ex  cura  pastorali  teneamur  circa  gregem 
nobis  commissum  summa  et  exacta  diligencia  invigilare  ne 
lupus  vorax  illum  invadendi  occasionem  inveniat,  nos  ad 
hoc  tuum  monasterium  visitationis  causa,  que  sepius  repe- 
tita  pastores  de  subditorum  suorum  statu  reddit  certiores, 
attestante  beato  Johanne  qui  ait  :  «  Visitatio  tua  custodivit 
spiritum  meum  »,  in  quo  tuo  monasterio,  quod  proh  dolor! 
prout  nobis  attestatus  es,  reperimus  imprimis  teipsum,  qui 
tamquam  pastor  pre  ceteris  lumine  virtutis  fulgere  debes 
et  tibi  commissis  viam  salutis  aperire,  subgestione  inimici 
nature  cui  assensum  plusquam  voto  tuo  prebuisti,  immemor 
euangelici  dicti  :  »  Dum  vir  fortis  armatus  custodit  atrium 
suum,  in  pace  sunt  ea  que  possidet  »,  in  nonnullos  casus  tam 
ante  assumptum  per  te  onus  pastoralis  cure  quam  ex  post 
facto  te  incidisse  scrupularis,  que  consciencie  tue  stimulant 
sécréta  que  nobis  confessionis  oraculo  reserasti,  exposcens 
ab  eis  per  nos  te  misericorditer  absolvi.  Nos  igitur  Johannes 
pater  abbas  prefatus,  cernens  naturam  pronam  in  malum  et 

1.  Jean  Vaucler. 


2  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

quocl  septies  in  die  cadat  justus,  Christus  autem  non  vult 
mortem  pcccatoris  sed  magis  ut  convertatur  et  vivat,  percep- 
taque  animi  tui  bona  voluntate,  te  ab  omnibus  censuris  ordi- 
nis  et  peccatis  tuis  quibus  iram  Dei  meruisti,  tam  per  lapsum 
carnis  quam  jamdudum  suseepte  per  te  prolis  et  quorum- 
cumquealiorum  per  te  commissorumcriminum  causa  plenarie 
absolvimus,  hoc  medio  quod  pro  eorumdem  penitencia  salu- 
tari,  tibi  injungimus  jejunium  duarum  sextarum  feriarum 
hinc  ad  festum  assomptionis  Béate  MarieVirginis  proximum. 
Actum  in  prefato  monasterio  Bellicampi,  sub  cyrographo  et 
sigillo  nostris  hic  impressis,  unacum  parvo  manuali  signo 
publici  apostolica  auctoritate  notarii  subscripti,  quarta  julii, 
anno  incarnationis  Dominice  millesimo  quingentesimo  duo- 
decimo.  Marmier. 

Archives  nationales,  K.  2164. 

i3ibliothèque  de  Besançon,  Montbéliard  sous  Ulric,  t.  II.   Copie. 


Inventaire  des  reliques  de  l'église  Sî-Mainboeuf 
de  Montbéliard,  dressé  le  7  février  1523. 

Les  reliquiaires  et  relisques  estant  esdis  reliquiaire  cie 
l'église  monsr.  S'  Maynbœuf  de  Montbéliart. 

In  nomine  Patris  et  fîlii  et  spiritus  Sancti. 

Dévotes  créatures,  je  croy  qu'estes  assés  raccors  que  de 
laudable  costume,  tous  les  ans,  au  jour  de  la  circoncision  de 
nostredoulx  Saulveur  et  rédempteur  Jesus-Christ,  l'on  met  et 
expose  les  dignes  et  saintes  reliques  que  sont  enchapcees  tant 
en  or  qu'en  argent  au  trésor  de  l'église  collégiale  de  céans, 
sus  le  grand  aultel  de  cestedicte  Eglise,  pour icelles,en  Ion n heur 
et  révérence  des  glorieux  saints  et  sainctes  pour  lesquelles 
elles  sont  enchapcees,  honorer  et  dévotement  baiser,  et  que  le 
lendemain  dudict  jour  Ion  a  accostumez  les  monstrer  et  décla- 
ricr  au  peuple  l'une  après  l'autre  après  la  messe  dicte.  C'est 
une  chose  digne  et  que  dévotement  se  doit  oïr,  car  l'on  y 
acquiert  grand  pardon  et  indulgence.  Humblement  vous  les 
oirés. 


PIECES    JUSTIFICATIVES  3 

Cy  après  sont  escriptes  les  reliques  estant  en  l'église 
collégial  de  Monsr  saint  Mainbeuf  de  Montbéliart,  tant  celles 
que  sont  enchâssées  que  celles  que  ne  sont  enchâssées. 

Et  premièrement  : 

Le  bras  de  Monsr  Saint  Thiébal  ouquel  a  un  os  de  son  bras, 
donné  et  enchâssé  par  Messrs  les  Comtes. 

Le  reliquiaire S'Ambroseouqueladesosdesonglorieuxcorps, 
et  est  notre  Dame   sur   l'ayne  tenant  son  anffant,  doné  et 
enchâssé  par  M"  les  Contes 
Le  reliquiaire  de  Monsr  S1  Blase  evesque  et  confesseur 

ouquel  a  une  jointe  de  l'ung  des  dois  de  Madame  sainte 

Bride 
Item,  des  reliques  de  mr.  S'  Blase,  donné  et  enchâssé   par 

mess"  les  Contes  en  un  verre  de  cristallin  petis   long  un 

pied  d'argent,  neuf. 
Le  reliquiaire  de  MrS' Mainnes ouquel  a  des  os  de  son  corps, 
donné  et  enchâssé  par  ung  chanoine  qu'estoit  chanoine  de 
Langres  et  de  céans,  et  est  un  petit  reliquiaire  tout  rond  de 
cristallin,  un  pied  de  couvre  (cuivre)  doré. 
Le  reliquiaire  des  onze  milleVierges  ouquel  a  des  os  desdictes 
unze  mille  Vierges. 

Item  des  os  de  Mr  S1  Dyenis,  donné  et  enchâssé  par  M"  les 
Comtes  en  un  petit  reliquiaire  d'yvoire  sans  pied. 
Le  reliquiaire  de  S1  Jehan    Baptiste  ouquel   sont  contenue 

les  reliques  que  s'ensuivent. 

Premièrement  : 

des  os  de  Mr  S1  Jehan  Baptiste, 

du  bois  de  son  sépulchre, 

de  la  peal  (peau)  du  corps  de  Monsr  S1  Bartholomey, 

Une  jointe  d'ung  dois  de  Monsr  S1  Jacques, 

Une  dens  de  Monsr  S1  Lorans, 

du  bois  de  son  sépulcre, 

des  os  de  Madame  S1  Angnelz, 

de  la  pierre  où  S'  Jehan  Baptiste  fut  décollé,  et  plusieurs 
autres  reliques,  donnés  et  enchâsser  par  Messrs  les  bour- 
geois et  habitans  de  la  ville. 

Le  bras  et  reliquiaire  de  Mr  S1  Nycolas  ouquel  a  du  bois  de 


4  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

la  croix  où  nostre  Seigneur  fut  mis  pour  faire  la  rédemp- 
tion de  l'umain  lignaige.  Item,  du  dois  de  Mr  S1  Nycolas, 
donné   et  enchâssé   par  les  confrères  de   Mr  S1  Nycolas. 

Le  reliquiaire  de  S1  George  ouquel  a  des  os  de  son  corps. 

Item  des  os  de  S1  Christophe  et  plusieurs  autres  reliques, 
donnés  et  enchâssés  par  Mrs  les  Comtes. 

Le  reliquiaire  S1  Estienne  ouquel  a  un  qualloz  (caillou)  dont 
il  fut  lapidé. 

Le  reliquiaire  de  Mr  S1  Alois  ouquel  sont  contenues  les  reli- 
ques que  s'ensuygnent. 

Premièrement,  de    la  cire  qu'est   bégnite  pour  se  sur  le 
sépulcre  de  Nostre  Seigneur, 
du  sépulcre  de  la  glorieuse  Vierge  Marie. 
de  la  pierre  où  J.  C.  attendy  ses  apostres. 
de  la  terre  du  champ  de  Cavaire. 
de  ung  os  du  col  de  Mr  S1  Ligier. 

Une  den  de  Mr  S1  Lorans. 

Reliques  de  Ste  Félicité. 

Reliques  de  S1  Christophle; 
enchâssé  par  les  confrères  de  S1  Aloix,  et  est  une  ymaige  de 

S1  Aloix  dourée. 
Le  R.  de  S1  Vincent  ouquel  a  un  os  de  son  corps,  donner 

et  enchâsser  par  MM.  les  Contes. 
Le    bras  de    Monsr  S1  Mainbeuf  ouquel   a   un    os  de    son 

bras, enchâssé  par  Mssrs  les  bourgeois  et  habitansde  la  ville. 
Le  R.  de  la  glorieuseVierge  Marie,  fait  nouvellement  à  Baisle 

par  l'ordonnance  de  MMrs  les  bourgeois  et  habitans  de  la 

Ville,  ouquel  a  des  cheveulx  de  son  glorieux  chief. 

Ung  grant  sac  ouquel  a  plusieurs  saichat,  esqueulx  sont 
contenues  les  reliques  que  s'ensuygnent. 

Premièrement  :  de  la  pierre  du  sépulcre  Nostre  Seigneur. 

du  sépulcre  Nostre  Dame. 

relique  de  S1  Vincent. 

de  Ste  Angnel. 

de  Saint  Phelipe. 

de  St-Gregoire. 

de  S1  Jaques. 

de  S1  Pol. 


PIECES   JUSTIFICATIVES  O 

Relique  de  la  sainte  légion  de  Thebe  qu'il  partirent  avec 
Monsr  S'  Morys  et  soffrirent  martyre  avec  ly. 

Relique  de  S1  Etienne. 
—      de  S1  Blase. 

de  la  pierre  sur  laquelle  la  Vierge  Marie  répandit  de  son 
précieux  lac  (lait). 
du  bois  de  la  croix  de  S1  Andrey. 
des  cheveux  de  Marie  Madeleine, 
relique  S1  Eustasse. 
relique  de  S1  Osvalde. 
des  os  des  Ignoscens. 

de  la  craiche  ou  nostre  Seigneur  fut  miz  et  posé, 
d'un  arbre  que  nostre  Ssr  planta, 
relique   de  Sle  Katherine, 
relique  de  S1  Basilique. 

—  de  la  robe  S1  Symeon, 

—  de  Sle  Marguerite  vierge  martyre, 

—  de  S1  Gereon. 

Et  plusieurs  autres  saintes  reliques  esquelles  n'a  point 
(d'adresses). 

Et  sont  estées  données  et  aportées  seans  par  Mrs  les  Contes, 
que  Dieu  par  sa  miséricorde  faice  pardon. 

Le  R.  de  made  Ste  Barbe  ouquel  sont  les  reliques  cy-apres 
escriptes. 

Premièrement  :  des  oz  de  son  glorieux  corps, 
d'une  pierre  sur  laquelle  cheut  du  lac  de  la  glorieuse  Vierge 
Marie. 

Ung  oz  du  corps  de  Mr  S1  George. 
Un  oz  du  corps  de  Ste  Marguerite. 
—  de  Marie  Madeleine, 
de  la  robe  S1  Symeon. 

des  cheveulx  de  Nostre  Dame  et  de  son  lac. 
Enchâssés    par    honorable    home    Henri    le    Berbier    et 
feue  Jehannatte,  sa  feme,  en  une  ymaige  de  Ste  Berbe  d'ar- 
gent. 
La  chasse   nove  en  laquelle  sont  les  reliques   cy  après 
escriptes  ; 


t>  PIECES  JUSTIFICATIVES 

La  chasse  de  la  robe  inferiore  de  S1  François. 

—  des  oz  du  corps  de  S1  Jehan  Prêtre  et  Hisdolfe. 

—  de  Hermenfrede,  abbé  (de  Cusance) 

et  Vavaldaleni  '. 

—  d'une  pierre  du  mont  de  Calvaire  et  plusieurs 
autres  précieuses  Stes  reliques,  donné  et  enchâssé  par  Mrs  les 
Comtes  de  séans. 

L'ymaige  S1  Sébastien  en  laquelle  a  des  oz  de  son  précieux 
corps,  enchâssés  par  noble  home  Jehan  de  Francquemont, 
escuyer  et  damoiselle  Annellin  d'Arbonnay  (sa  femme). 

Ung  maibre  enchâssé  en  argent  par  Mrs  les  Contes,  sur 
lequel  Mr  S*  Jehan  Evangèliste  chanta  messe. 

Le  bras  S1  Pierre  ouquel  a  des  oz  de  son  glorieux  corps. 

des  oz  du  corps  de  Mr  S1  Pol. 

des  reliques  de  Mr  S1  Jehan  Evangèliste,  donné  et  enchâssé 

par  Mrs  les  Contes. 

Le  R.  S1  Vicin  ou  quel  a  des  oz  de  son  corps. 

des  oz  du  corps  de  Mr  S1  Vabert,  enchâssé  en  argent  par 

les  confrères  de  S1  Aloix. 

Le  R.  S1  Frue  (Ferreol)  et  Saint  Ferjeue  ouquel  sont  des 
reliques  desdicts  S1  Frue  et  Ferjeue  et  plusieurs  autres 
reliques,  donné  enchâssé  en  argent  douré  par  feue  dame 
Matthiate,  femme  de  Vuillemenat  Narbon,  et  y  a  des  ymaiges 
esleveez  alentour,  et  y  souloit  i'on  porter  autrefois  le  corps  J.C. 
par  la  ville  et  ou  Chapitre,  dessus  a  une  croix. 

Le  R.  des  trois  Rois  ouquel  sont  des  reliques  desdicts  3  Rois, 

donné  et  enchâssé  par  Mrs  les  Comtes  en  une  ymaige  de 
Nostre  Dame  dourée,  ayant  une  corone  sur  son  chief,  tenant 
son  affant  d'un  coté  et  une  croix  en  la  main  dextre  d'autre  part. 

Le  reliquiaire  Ste  Katherine  ouquel  sont  les  reliques  que 
s'ensuygvent. 

Premièrement,  deans  une  petite  mole  a  de  loile  de  sa  tombe. 

un  oz  de  la  tête  Mr  S1  Ursin,  martyr. 

un  oz  du  corps  Ste  Chrispienne,  vierge. 

des  reliques  que  ont  touchiés  le  précieux  sang  J.  C. 


I.  Saint  Vandelin  (en   latin  Waldalenus,  Waldolenus),  frère  de  Saint 
Ermçnfroi,  de  Cusance. 


PIECES   JUSTIFICATIVES  7 

des  reliques  des  onze  mille  Vierges. 

des  reliques  Mr  S1  Antide; 

donné  et  enchâssé  par  Mrs  les  Comtes  en  un  grant  reli- 
quiaire  ouquel  a  un  grant  verre  en  milieu,  et  y  souloit  l'on 
porter  le  corps  J.  C. 

Le  R.  de  Mr  S1  Marc  Evangeliste  ouquel  sont  des  oz  de  son 
corps  et  plusieurs  autres  reliques,  donné  et  enchâssé  par 
Mrs  les  Contes,  et  est  un  petit  reliquiaire  d'argent  à  quatre 
pies  et  un  verre  de  cristallin  ou  millieue. 

Le  bras  de  Mr  S1  Martin  ouquel  sont  les  reliques  que  sen- 
suygvent : 

des  vêtements  de  Mr  S1  Martin. 

un  oz  de  son  corps  et  autres  reliques,  donné  et  enchâssé  par 
Mrs  les  bourgeois  et  habitans  de  la  ville. 

Le  vieux  reliquiaire  Notre  Dame  ouquel  sont  les  reliques 
que  s'ensuignent. 

Premièrement  :  du  sépulcre  Nostre  Ssr. 

du  sépulcre  de  la  glorieuse  Vierge  Marie. 

de  la  robe  infériore  S1  François. 

de  la  terre  du  champ  où  Adam  notre  premier  père  fut 
formé. 

de  la  terre  du  mont  de  Calvaire,  donné  et  enchâssé  par 
Mr*  les  Contes,  et  est  un  reliquiaire  de  couvre  à  4  pies,  un 
verre  en  mylieu  et  ung  ange  dessus  tenant  en  ses  mains  une 
croix. 

Le  R.  de  la  Magdeleine  ouquel  a  des  reliques  de  son  corps; 

donné  et  enchâssé  par  M"  les 
Comtes,  et  est  une  croix  ferrée  d'ar- 
gent pardessus. 

Le  neuf  reliquiaire  ouquel  l'on  porte  le  corps  J.  C.  par  la 
Ville  a  des  reliques  du  sépulcre  de  la  Vierge  Marie  et  autres, 

enchâssés  par  Mr9  les  bourgeois  et  habitants  de  la  ville. 

L'une  des  tables  fermant  à  deux  entrechaistres  et  dessus 
lesd.  entrechaistres  a  deux  ymaiges,  l'une  de  Si  George  et 
l'autre  de  S1  Loys  armés,  esqueulx  sont  les  reliques  que 
s'ensuyguent.  Premièrement  :  Une  pierre  de  la  prison  ou 
Mr  S1  Pierre  fut  mis. 

des  vestemens  de  Ste  Egide,  veufve. 

de  la  pierre  où  S1  Thomas  fut  décollé. 


8  PIECES   JUSTIFICATIVES 

de  la  pierre  où  S1  Jehan  chanta  premièrement  messe. 

de  l'oratoire  Sle  Egide. 

R.  de  S1  Clément  prêtre,  et  martyr. 

—  De  Ste  Ursile,  vierge  et  martyr. 

—  de  la   pierre  du  mont  Olivet   ou  J.  C.   à 
genoux  oroit  et  fut  conforté  par  l'ange. 

Les  reliques  de  la  table  :  de  la  pierre  ou  J.  C.  fut  né. 

—  de  S1  George. 

—  du  sépulcre  Nostre  Ser. 

—  de  S1  Ursile,  vierge  et,martyr. 

—  du  fer  de  la  porte  dorer. 

—  duchiefM'S1  Vy. 

—  de  S1  Bartholomey,  apostre. 

de  la  pierre  du  lieu  ou  la  Vierge  Marie  trépassa. 

du  mont  de  Calvaire  ou  J.  C.  fut  crucifié. 

de  la  pierre  du  lieu  où  la  Vierge  Marie  oyt  preschier 
Nostre  Ser. 

de  la  pierre  du  lieu  ou  Nostre  Ssr  sua  sueur  de  sang  et  d'ai- 
guë (eau). 

De  S1  Loys,  evesque. 

des  os  du  corps  S1  Vuillerme. 

de  S1  Erhard,  evesque. 

de  la  columne  ou  J.  C.  fut  estaichiés  et  battu. 

de  la  pierre  sur  laquelle  la  Vierge  Marie  plora. 

—  de  S1  Conrad,  evèque  et  confesseur. 

—  de  Ste  Marguerite,  vierge  et  martyr. 

—  de  S1  Clément. 

—  de  S1  Egidde,  abbé. 
R.  de  S1  Sigismunde,  roi. 

—  de  Ste  Cécile,  Vierge. 

En  la  petite  tablatte  et  aultre  entrechaistre  sont  ; 

des  reliques  de  S1  George. 

des  os  de  S1  Vuillerme. 

—  de  S1  Egidde,  abbé. 

—  de  S^Cécile. 

—  du  mont  de  Calvaire. 

—  de  S1  Bartholomey,  apostre. 

Et  plusieurs  autres  reliques,  lesquelles  sont  été  aportées  de 
Jérusalem  et  enchâssées  par  Mrs  les  Contes. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  9 

L'autre  table  a  deux  entrechaistres  sur  lesquels  a  en  join- 
ture une  Adnunciation.  En  l'une  des  entrechaistres  sont: 
R.  du  sépulcre  de  Ste  Catherine. 

—  de  Marie  Madeleine. 

—  de  Ste  Marthe,  sa  sœur. 

—  de  Sle  Félicité,  vierge 

—  de  Ste  Perpétue,  vierge 

—  de  Ste  Agate,  vierge 

—  de  Ste  Lucie,  vierge 

—  de  Ste  Cécile,  vierge 

—  des  onze  mille  Vierges. 

des  os  de  Ste  Scolastique,  vierge  et  martyr, 
de  Ste  Chrispienne,  vierge. 
Les  reliques  de  la  table  du  sépulcre  Nostre  Sgr. 

—  du  pain  que  Nostre  Sgr  donna  à  ses  disciples 

en  sa  sène. 

—  de  Toile  de  la  tombe  Mr  S1  Nicolas. 

—  de  S1  Sylvestre. 

—  de  S1  Martin,  evêque. 

—  de  S1  Augustin,  evêque. 

—  de  la  chesible  Mr  S1  Jehan  Evangeliste 
R.  de  S1  Pierre. 

—  de  S»  Pol. 

—  de  S1  Jaques. 

En  l'autre  entrechaistre  sont  des  reliques. 

—  de  S1  Albin,  martir. 

—  de  S1  Pierre,  martir. 

—  de  S1  Thomas,  martir. 

—  de  S1  George,  martir. 

des  os  du  corps  de  S1  Etienne. 

—  de  S1  Clément,  pape  et  martir. 

—  de  S1  Jehan  Baptiste. 

—  de  S1  Cornille,  martir. 

—  de  S1  Lorans,  martir. 

—  de  S1  Vincent,  martir. 

—  de  S1  Come  et  de  S1  Damyen,  martirs. 

—  de  S1  Fabien  et  de  S1  Sébastien,  martirs 

—  et  des  reliques  Mr  S1  Blase,  martr. 
donnés  et  enchâssés  par  Mrs  les  Comtes  et  Comtesses  de 


10  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

séans,  que  Dieu  par  sa  S te  grâce  et  miséricorde  et  pour  les 
intercessions  et  requestes  de  sa  glorieuse  mère  et  de  ses  saints 
et  saintes  les  vuilles  logier  en  son  paradis.  Amen. 

Le  neuf  reliquiaire  de  la  glorieuse  Vierge  Marie,  ouquel  a 
une  petite  chainatte,  en  laquelle  a  des  cheveux  de  son  glorieux 
chief,  enchâssé  par  M.  M.  les  bourgeois  et  habitans  de  la  ville. 

Le  chief  de  nostre  glorieux  patron  MrSl  Mainbuef,  enchâssé 
par  Mrs  les  Contes  et  Contesses. 

Le  goubelat  de  Mr  S1  Pierre  de  Luxemborg  a  tout  lequel 
il  bevoit,  lequel  gary  des  fièvres,  donné  par  feu  Messire  Jehan 
Onzenin,  jaidis  chanoine  de  séans. 

La  croix  en  laquelle  a  du  bois  de  la  vraye  croix  sur  laquelle 
Nostre  Sgr  fit  la  rédemption  humaine. 

Item,  une  espine  de  la  corone,  laquelle  fut  mise  sur  le  très 
précieux  chief  de  Nostre  doux  Saulveur  et  rédempteur  J.  C. 
enchâssé  en  or  et  pendant  à  lad.  vraye  croix  d'une  petite 
chainatte  d'or,  donné  et  enchâssé  par  Mrs  les  Comtes  et 
Comtesses  de  séans. 

La  neufve  croix  d'argent,  que  feu  Messire  Pierre  Bomport, 
jaidis  prêtre,  clecen  (doyen)  de  l'Eglise  de  céans,  a  fait  faire,  de 
laquelle  croix  Mrs  les  bourgeois  et  habitans  de  cette  ville 
payèrent  la  façon. 

Le  calice  d'or  (donné  par  Margte  de  Chalon,  femme  du  comte 
Etienne). 

Item,  six  calices  d'argent,  deux  dorés  et  les  autres  non. 

Item,  le  calice  de  Madame  (la  comtesse  Henriette),  doré. 

Item,  un  autre  calice,  qu'est  en  l'armoire  du  repositoire, 
sans  plaitine. 

Item,  le  calice  du  grand  aultey,  qu'est  aud.  armoire,  qu'est 
dourée. 

Item  la  paix  d'yvoire  à  quatre  entre-chaistre. 
Item,  le  sencier  (ostensoir  ?)  d'argent. 
Item,  quatre  chaînettes  d'argent. 

Item,  un  viegle  écrin  d'yvoire  ouquel  a  plusieurs  menues 
choses. 

Item,  la  grand  croix  d'argent  que  Ton  porte  à  la  procession. 
Item,  deux  cyboires,  l'un  d'argent,  l'autre  de  couvre. 

D'après  une  copie  de  1791.  Bibliothèque  de  Besançon.  Collection 
Duvernoy.  Etablissements  ecclésiastiques. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  11 


Extrait  d'une  lettre  de  Dom  Pierre  Maublanc,  prieur  de 
Chaux,  a  la  régence  de  Montbéliard,  du  20  février 
(vers  1585), renfermant  des  plaintes  contre  le  capitaine 
de  Clerval. 

...  Il  me  diffame  ordinairement,  publiant  aux  paysans  par 
deçà  que  fut  mon  grand  père  estoit  mort  en  prison  et  enterré 
aux  champs  pour  ses  meffaits.  A  telle  fin  que  vos  Seigneuries 
n'ayent  impression  que  ce  soit  esté  pour  quelque  mauvais 
crime, je  désire  que  sachiez  que  ce  fut  pour  avoir  dit  seulement  : 
Si  la  loy  (religieuse)  de  Montbéliard  est  bonne,  elle  durera, 
sinon  elle  prendra  tantost  fin.  Surquoi  les  malveillants  gouver- 
neurs de  Besançon,  juge  et  partie,  le  firent  prendre  prisonnier 
et  arrester  où  il  termina  ses  jours  a  la  solicita tion  de  ceux  du 
chapitre.  Estant  mon  dit  grand-père  des  plus  grands  et  riches 
de  Besançon,  de  manière  que  encore  de  présent  je  y  ai  un 
oncle  de  quinze  mille  francs  de  rente,  ce  que  ne  se  trouvera 
en  la  famille  d'un  vilain  sorti  de  mainmorte  de  moines... 

Collection  Duvernoy.  Montbéliard  sous  Ulric,  t.  11. 


JeanTiiomassin  au  Parlement  de  Dole 

2  Novembre  1524 

Monsieur, 

Aprèsavoir  exposé  à  M.  M.  de  Berne,  présent  M.  de  Berchier, 
la  charge  commise  à  M.  le  trésorier  de  l'Eglise  de  Besançon 
et  à  moi,  selon  les  instructions  de  chacun  de  nous  que 
Madame  la  princesse  nous  a  dit  estre  bonnes,  M.  l'advohier 
nous  dit  en  pleine  audience  ...  : 

Pour  ce  qu'ils  n'ont  aucunes  affaires  ne  alliances  avec  Mon- 


12  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

sieur  de  Montbéliard,  ils  ont  conclu  non  lui  écrire  sur  notre 
chargeainsquenotreS'  Père,  l'empereuretMadamedebvoient 
bien  y  entendre;  que  toutes  fois  pouvions  aller  devers  M.  M. 
de   Basle,  Lucerne  et  Soleure,    desquels    pourrions  obtenir 
lettres  au  dict  Seigneur,  selon  nostre  intention.  Et  sur  ce 
lui  dimes  que  nous  les  prions  seulement  d'escripre  audict 
seigneur  lettres  pour  l'exorter  et  induire  à  ce  dont  les  requé- 
rons, qu'est  favorable  comme  leur  avions  exposé.  A  quoi  nous 
dit  que  par  conclusion  messieurs  ainsi   l'avaient  advisé,... 
Lundy  dernier  passé  eusmes  audience  à  Fribourg  en   leur 
chambre,  les  deux  cents  assemblés  par  l'ordonnance  de  M. 
l'advouhier  qui  par  nous  la  veille  fut  adverti  de  notre  charge... 
Il  nous  dit  comme  M.  M.  ayant  bien  prins  nos  advertisse- 
mens,  ont  unanimement  conclu  d'assister  et  donner  aide  et 
faveur  à  M.  de  Besançon  aux  affaires  de  nostre  charge  qu'ils 
estiment  comme  les  leurs  propres.  Toutesiois  leur  sembloit 
bon  que  deussions  aller  à  une  journée  de  tous  les  cantons 
assignée  à  Lucerne  à  Dimanche  prochain,  et  qu'ils  avoient 
ordonné  à  leur  ambassade  de  nous  y  assister  pour  avoir  lettres 
audict  seigneur  de  Montbéliard  et  response  selon  nostre  inten- 
tion et  désir.  Et  si  ainsi  ne  pouvions,  que  dois  maintenant  ils 
escriproient  audict  seigneur  à  la  fin  que  prétendions,  offrans 
au  surplus  au  pays  toutes  bonnes  assistances  à  eux  possibles. 
Nous  avons  accepté  lesdictes  offres  et  avec  ce  de  vous  advertir 
du  conseil  desdicts  seigneurs  sur  l'envoi  audict  Lucerne,  que 
semble  estre  bon  à  considération  de  l'affaire  qu'est  dangereux 
et  tel  que  bien  cognochez.  Aussi  que  lesdicts  seigneurs  nous 
dirent  que  la  pluspart  des  Cantons  tendent  à  l'observance  de 
nostre  saincte  foy... 

Pontarlier,  ce  mercredi  matin,  II  de  novembre. 

Jehan  Tiiomassin 
Au  Président  du  Parlement  de  Dole. 

Collection  Duvernoy.  Montbéliard  sous  Vlric,  t.  II. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  1 


"2 


Les  Commis  et  députés  a  la  matière  de  la  foi  a 
Madame  la  duchessse  d'Orange 

29  novembre  1524. 


Madame,  très  humblement  a  vostre  bonne  grâce 
nous  recommandons. 

Madame,  selon  vostre  bon  ad  vis,  Mr  le  trésorier  de  l'Eglise  de 
Besançon  nostre  confrère  fut  ces  jours  passés  avec  M.  Tho- 
massin  devers  MM.  de  Berne  et  Fribourg  pour  le  faict  de  ces 
faulx  prescheurs  que  sont  à  Montbeliard  et  pour  ce  que  par 
les  seigneurs  dudict  Fribourgquiont  bonne  et  singulière  affec- 
tion au  reboutement  d'iceux,  ils  furent  advertis  que  tous 
MM.  des  quantons  seroient  assemblés  à  Lucerne  il  y  a  eu  di- 
manche passé  XV  jours  et  qui  seroit  bon  y  aller,  nous  advi- 
sames  de  incontinent  despescher  ledict  Sr  Trésorier,  celle  part 
avec  semblables  instructions  que  celles  que  l'on  lui  avoit 
donné  pour  aller  audicts  Berne  et  Fribourg,  que,  Madame, 
vous  avez  vehues,  où  finalement  il  a  esté  avec  monsieur  de 
Berchier  et  y  ont  eu  très  bon  accueil  des  seigneurs  y  assem- 
blés comme  nous  dit  ledict  sieur  trésorier  lequel  en  a  rapporté 
la  copie  des  lettres  que  pour  ceste  matière  lesdietz  Ssrs  des 
quantons  ont  escript  à  Monsieur  le  Conte  de  Montbeliard 
que  avons  trouvé  très  bonnes  et  avons  prié  le  dict  Sr  Tréso- 
rier et  Monsr  le  doyen  dudict  Montbeliard  aller  devers  vous, 
Madame,  pour  les  vous  monstrer  et  vous  advertir  plus  au 
long  des  choses  dessusdictes  et  d'aultres  que  les  avons 
enchargés  vous  dire  dont  vous  supplions,  Madame,  les  croire 
pour  ceste  fois  et  que  vostre  bon  plaisir  soit  tousjours  vous 
emplier  et  tenir  bonne  main  au  bien  de  cesdictes  matières.  De 
quoy,  Madame,  vous  obligerez  toute  l'Eglise  à  prier  perpé- 
tuellement le  créateur   pour  vostre   bonne   prospérité  qui 


14  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

vous  doint  par  sa  grâce,  Madame,  très  bonne  et  longue  vie. 

De  Besançon  ce  pénultième  de  novembre  (1524). 

Vostres  humbles  et  obêissans  serviteurs. 

Les  Commis  et  députés  à  la  matière  de  la  Foy. 

Collection    Duvernoy    Montbéliard  sous  Ulric,    t.   II.  Copie.    Invent. 
Chalon  I.  Arch.  du  Doubs. 


L'abbé  de  Corneux  adresse  a  celui  de  Belchamp  une 
lettre  portant  absolution  de  quelques -uns  de  ses  re- 
ligieux qui  portaient  l'habit  seculier. 

2  août  1525. 
Universis  présentes   litteras   inspecturis,   Johannes    Ma- 
thieu permissione  divina  ecclesie  seu  monasterii  Béate  Marie 
Virginis  de  Corneolo,  ordinis  Premonstratensis,  Bisuntine 
diocesis,  humilis  abbas,  nec  non   ecclesie  seu   monasterii  de 
Bellocampo  eorumdem  ordinis  et  diocesis  pater  abbas,  re- 
vcrendo  in  Christo  nostro   confratri  abbati  dicti  monasterii 
de  Bellocampo  salutem.   Quia  nobis  hac  die  date  presentium 
constitit  atque  constat,  certis  litteris  tuo  nomine  subscriptis 
ac   aliis  inquisitionibus  per   nos  débite   factis,    plures   reli- 
giosos  seu  canonicos  tui  monasterii  mutasse  habitum  reli- 
gionis  in  secularem   propter  metum  plurimorum  virorum, 
nequam  in  ecclesiasticoset  maxime  in  religiosos  servientium, 
ob  quam  causam  incurrere  potuerunt  peccatum  appostasie 
et    postmodum  irregularitatis,  et   quia  de  presenti    delicto 
minime   possunt   absolvi   nisi  a   nobis,  tibi,  aut   in  tui  ab- 
sentia,  fratri  Hugoni  Saguin  aut  Hugoni  Cugnotet  quiquidem 
in  idem  scelus  et  periculum  inciderunt  causis  predictis  reli- 
giosi  tui  monasterii,  quos  ab  hujus  modi  delicto  absolvimus 
absolutosque     per     présentes    ad     te     remittimus,     man- 
damus    aut  uni  eorum  quatinus   ipsos  religiosos  in   gene- 
rali   aut   particulari    quos    nos  in    his    scriptis  absolvimus 
virtute  nostrarum  presentium  litterarum  etauctoritate  nostra 
paterna  a  nobis  vobis  concessa  absolvatisde  talibus  delictis, 
per  ipsos,  utpremittitur,  perpetratis,  et  a  nobis  absolutos  de- 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  15 

nuncietis  solennitatibus  in  talibus  assuetis.  Datum  et  actum 
Corneoli,  secunda  Augusti  anno  domini  millesimo  quingente- 
simo  vigesimo  quinte,  sub  cyrographo  et  sigillo  nostris  hiis 
impressis. 

Mathieu,  abbas  Corneoli. 

Collection  Duvernoy.  Montbéliard  sous  Ulric,  t.  If.  Copie.   Arch.  Nat. 
K.  2164. 


Pierre  Toussain  au  duc  Ulric. 

17  avril  1536 

Illustrissime  princeps  et  domine  clementissime,  cum 
necesse  haberem  anteacto  quadregesimali  tempore  hic  aliquid 
dicere  de  Coena  Domini,  illustris.  princeps  et  dominus  meus, 
Dominus  Georgius  cornes,  scire  voluit  (ut  aequum  erat)  quid 
de  hac  re  sentirem.  Caeterum  ubi  respondissem,  me  in  D. 
Blaureriesse  sententia,  rogavit  idem  illustris.  Dominus  meus 
Cornes  num  in  hac  tractatione  mensae  dominicae  D.  Schnep- 
fium  sequi  vellem.  Quod  me  certe  facturum  bona  conscientia 
recipere  haudquaquam  potui,  non  quod  hominis  pii  (ut  audio) 
et  eruditi  piam  doctrinam  contemnam,  sed  quod  eum  nec 
viderim  unquam,  nec  audiverim  de  religione  nostra  disse- 
rentem,  tantum  abest,  ut  medocendoilliusvestigia  peromnia 
sequuturum  polliceri  potuerim.  Quanquam  interea  quod  ad 
cœnam  attinet,  si  tractarim  hoc  negotium,  ut  controversam 
sententiam,  vel  zwinglianum  (ut  vocant)  dogma,  ne  verbo 
quidem  attigerim,  sed  paucis  duntaxat,  et  pro  necessitate 
solum,  indicavi  populo,  cœnae  domini  usum,  religiose  manens 
in  verbis  Scripturae,  adeo  ut  hac  ratione  non  putem  me  in 
illorum  piorum  virorum  concordiam  peccasse.Tametsi  ignorem 
an  quisquam  mihi  unquam  de  ea  re  verbum  ullum  fecerit. 
nisi  quod  mihi  Blaurerus,  Celsitudinis  tuae  jussu  hue  profi- 
ciscenti,  serio  commandavit  hanc  Ecclesiam  ut  scilicet  pru- 
denter  et  cum  timoré  Domini,  in  hoc  munere  meo  versarer. 
Et  futurum  arbitror,  adjuvante  Christo,  ut  quamdiu  me  hic 
agere  volet  Dominus  et  tua  celsitudo,  nihil  admittam  quod 
vel  Illustrissimes  Dominationi  tuae  vel  oiis  illis  eruditis  viris  fra- 


t6  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

tribus  meis,  in  Domino  observandis,  improbetur.  Ad  quod  ego 
sane  pro  mea  virili  advigilabo. 
Collection  Duvcrnoy,  Montbéliard  sous  Ulric,t.  II.  Copie. 


8 

Fragment  d'une  lettre  de  Hédion  a  Mathias  Erbe1 

23  octobre  1537. 

C.  Hedio  viro  pio  et  erudito  Mathiae  Erbio,  ludimagistro 
in  Gengenbach,  fratri,  ad  manus  proprias. 

Salve  in  Domino  Jesu.  Die  Veneris,  quae  fuit  XXV  oct. 
accepi  literas  tuas  hora  tertia,  mox  hora  quarta  accepi  Do- 
minum  a  V.  (Virtemberg).  Is  gratanter  et  laeto  animo  accepit 
responsum  tuum,  gratiis  Deo  aetis,  qui  providere  vellet  de 
idoneo  ministro.  Ostendit  autem  alias  complures  epistolas,  in 
quibus  etiam  Symon  Grynaeus  consulit  illi,  ut,  si  Erasmus,2 
abire  velit,  permittat  ;  te  autem  non  dimittat  e  manibus. 
Mompelgardi  habet  virum  optimum  Petrum  Tosanum,  cui 
socium  adjunget  quendam  Nicolaum,3  Stapulensis  discipu- 
lum,  virum  doctissimum.  Dispicitet  de  ludimagistro  in  eum 
locum,  et  de  puellabus  etiam  formandis  per  uxorem  Micolai, 
quae  pulchre  callet  docere  puellas.  Quae  ideo  scribo,  ut 
confirmeris  in  animo  tuo. 

Jam  itaque  Dominus  Cornes  cogitabit,  ut  commode  agat 
cum  senatu  tuo,  et  argumentis,  nimirum  plus  situm  in  eo, 
qui  archiepiscopi  partes  agat  erga  ecclesias  XIX,  ubi  multa 
hominum  millia  sunt,  quam  praesse  LXX  aut  LXXX  pueris. 

(Ms.  Arch.  eccl.  Basil.,  t.  III). 

1.  Mathias  Erbe  (1494-1571)  né  à  Ettlingen,  dans  le  margraviat  de 
Bade,  avait  étudié  à  Berne.  Il  était  maître  d'école  à  Gengenbach,  pays 
de  Bade,  lorsqu'il  reçut  l'appel  du  comte  Georges  qui  désirait  lui  confier 
l'œuvre  de  la  Réforme  à  Riquewihr.  La  bibliothèque  de  Colmar 
renferme  quatre  volumes  manuscrits  de  sermons  et  de  pièces  diverses 
de  Lrbe.  Il  y  a  aussi  de  nombreuses  lettres  de  lui  à  Stuttgart,  à  Bàle  et  à 
Zurich.  Cf.  Th.  G.  Rôhrich,  Mittheilungen  ans  der  Geschichte  der  ev. 
Kirche  des  Elsasses,  t.  III,  p.  275  et  suiv. 

2.  Erasme  Fabricus,  prédécesseur  de  Mathias  Erbe  à  Riquewihr. 
.">.  Nicolas  de  la  Garenne,  collègue  de  P.  Toussain. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  17 


L'archevêque  de  Besançon  au  comte  de  Montbéliard. 

24  décembre  1557. 

Monsr  le  conte,  à  vous  nous  recommande  ris.  Par  vos  lettres 
avons  congneu  le  mécontentement  que  prenez  pour  la 
détention  et  emprisonnement  d'ung  nommé  frère  Jehan 
Pequegnot,  religieulx  de  Belchamp,  par  quoy  volluntiers  vous 
advertissons  de  la  vérité,  congnoissant  que  l'on  vous  a  faict 
entendre  les  choses  aultrement  que  ladicte  vérité.  Ledict 
frère  Jehan,  comme  nous  a  esté  preuve  par  bonnes  informa- 
tions, puis  plusieurs  ans,  est  coustumier  vivre  dissolue- 
mentet  aultrement  que  n'appartient  à  religieux  et  homme 
d'église,  donnant  matière  de  scandale  et  maulvais  exemple  au 
peuple  en  nostre  diocèse,  que  pour  nostre  debvoir  envers  Dieu 
ne  pouvons  ou  debvons  tollérer  ou  dissimuler  en  justice,  et  à 
ces  causes,  pour  corriger  les  vices  et  faultesdudict frère  Jehan 
estant  nostre  diocésain  et  subject  comme  homme  d'église  tel 
qu'il  est,  icelluy  passant  par  nostre  ville  de  Gy,  l'avons  faict 
détenir  prisonnier  et  contre  luy  procéder  en  termes  de  justice 
sans  aultre  égart  ni  affection  particulière. 

Monsr  le  conte,  nous  sûmes  esté  advertis  que  aucuns 
prédicans  en  vostre  ville  de  Montbéliard  publient  doctrines 
contre  l'observation  et  coustume  ancienne  de  vivre  de  voz 
illustres  progéniteurs  et  les  nostres  et  aultrement  que  aux 
aultres  lieux  de  nostre  dict  diocèse.  Et  pour  ce  que  l'empereur 
duquel  sûmes  vassal  et  humble  subject  comme  les  autres 
princes  du  St-Empire,  à  diverses  fois  et  puis  naguères  par  ses 
lettres  nous  a  escriptet  commandéestre  soingneuxet  vigilant 
à  ce  que  telles  nouvelles  doctrines  ne  soient  en  vigueur  riere 
nostre  dict  diocèse  duquel  est  votre  dicte  ville  de  Montbéliard, 
voire  en  ce  pays,  les  a  deffendues  par  edicts  et  mandemens 
publiques  afin  rendre  debvoir  envers  Dieu  premièrement  et 
sadicques  Majesté,  vous  prions  bien  affectueusement  laisser  et 
permettre  vivre  vos  subjects  noz  diocésains,  comme  leurs  pères 
et  prédécesseurs,  sans  au  moien  desd.  nouvelles  doctrines  et 

2 


18  PIÈCES    JUSTIFICATIVES 

prédicans  souffrir  qu'ilz  soyent  divertis  de  l'ancienne  obser- 
vance quant  à  la  Ste  foy  Et  en  ce  tenons  pour  certain  ferez 
chose  fort  agréable  a  sa  dicte  majesté.  Etquant  à  nous,  en  toutes 
choses  dépendantes  de  nostre  pouvoir  non  seullement  quant  au 
dit  frère  Jean,  mais  en  plus  grandes  nous  trouverez  bon  voisin 
et  amy  avec  effect  de  contentement. 

Et  quant  a  ce  que  dictes  par  vosd.  lettres  sa  majesté  en 
plusieurs  diettes  journées  impériales  a  permis  de  preseher 
l'Evangile  selon  lesdictes  nouvelles  doctrines,  cela  doibt  estre 
entendu  quant  aux  lieux  où  lesdictes  nouvelles  doctrines 
sont  entièrement  observées,  et  non  quant  à  ce  diocèse,  lequel 
en  a  esté  jusqu'à  présent  immune,  fors  en  vostre  dicte  ville  de 
Montbéliart.  en  laquelle  aucuns  se  sont  perforcez,  puis  cer- 
taines années  en  ça,  introduire  lesd.  nouvelles  doctrines  contre 
l'intention  de  sa  dicte  Majesté  et  au  regret  des  meilleurs 
personnaiges  de  la  plus  part  du  peuple  de  vostre  dicte  ville,  a 
quoy  vous  prions  derechief  vouloir  donner  ordre,  aussi  nous 
faire  responce  par  escript.  Monsr  le  conte  nous  prions 
le  Créateur  vous  donner  sa  saincte  grâce. 

Dez  nostre  chasteau  de  Gy,  ce  xxim  de  décembre  1537. 

L'entièrement  vostre 
L'arcevesque  de  Besancon. 
A  Monsieur  le  conte  de  Montbéliard. 

Collection   Duvernoy,   Montbéliard  sous  Ulric,  t.    II.  Archives   natio- 
nales, K.  2186. 


10 

[.'archevêque  de  Besançon  au  comte  de  Montbéliard 

17  janvier  1538. 

Monsr  le  Conte,  à  vous  de  très  bon  cueur  nous  recom- 
mandons. Nous  avons  reçeu  par  vostre  messagier  présent 
pourteur  voz  lettres  datées  du  xuu(>de  ce  mois  par  lesquelles 
nous  avez  fait  response  à  noz  précédentes  lettres,  et  nous 
requérez  derechief  de  vouloir  relâcher  de  noz  prisons  frère 


PIÈCES    JUSTIFICATIVES  19 

Jehan  Pequignot,  religieux  de  Belchamp,  nostre  jurisdicqueet 
le  renvoyer  sehurementauditBelchamps,surquoy  vous  voulons 
derechief  bien  advertir  comme  jà  avons  fait  par  nosd.  précé- 
dentes, que  nous  avons  trouvé  par  bonnes  et  souffisantes 
informations  ledict  frère  Jehan  avoir  commis  plusieurs  actes 
de  jeunesse  indécentes,  et  non  convenables  à  son  estât  et 
profession,  et  estoit  apparent  qu'il  eust  continué  après,  si  de 
ce  ne  fut  esté  corrigé  et  chastié,  au  moien  de  quoy  passant  par 
nostre  ville  de  Gy  le  fîmes  arrester  et  l'avons  détenu  quelque 
temps  en  prison  gracieuse  comme  notre  jurisdicque,  afin  dele 
punir  de  ses  meffaits  selon  l'exigence  d'iceulx  pour  luy  donner 
occasion  de  mieulx  vivre  à  l'advenir  qu'il  n'a  faitdu  passé;  en 
laquelle  prison  il  a  esté  tousjours  bien  traicté  sans  luy  avoir 
fait  rudesse  aulcune,  et  après  l'avoir  fait  interroger  par  noz 
officiers  sur  lesdicts  meffais  et  qu'il  a  confessé  la  pluspart 
d'iceulx,  se  submettant  à  la  miséricorde  de  justice,  pour  ce 
que  nous  en  aviez  escript  en  sa  faveur,  a  été  chastié  si  doulce- 
ment  et  gracieusement  que  à  bonne  raison  il  s'en  doibt  tenir 
pour  content,  et  enfin  y  a  environ  huit  jours  qu'il  fut  rendu 
par  nosdicts  officiers  à  son  père  abbé  pour  luy  remonstrer 
ses  faultes  et  l'exhorter  à  vivre  régulièrement  et  vertueuse- 
ment à  l'advenir,  ce  que  nous  espérons  il  fera;  lequel  père 
abbé,  comme  sûmes  advertis,  l'a,  depuis,  renvoie  audict  Bel- 
champs,  et  en  tout  ce  que  dessus  pensons  avoir  fait  nostre 
debvoir  de  sorte  que  n'en  debvez  prendre  mescontentement. 
Au  surplus,  quant  à  l'aultre  point  contenu  en  nosdictes 
précédentes  lettres  touchant  les  prédicans  que  l'on  dit  estre  en 
vostre  ville  de  Montbèliard,  vous  dictes  avoir  envoie  nosdictes 
lettres  à  illustre  prince  et  seigneur  Monseigneur  le  Duc,  vostre 
frère,  et  que  sur  icellesil  nous  fera  pertinente  response,  laquelle 
nous  attendrons  et  espérons  tant  de  sa  vertu  et  bonté,  et  de 
la  vostre,quetousdeux  vous  ne  souffrerez  introduire  en  vostre 
dite  ville  nouvelleté  aulcune  contraire  à  l'observance  ancienne 
qui  y  a  esté  gardée  quant  à  nostre  saincte  foi  de  tout  le  temps 
passé  et  que  générallement  s'entretient  en  tout  ce  diocèse 
selon  les  èdicts  et  mandemens  de  l'empereur  nostre  souverain 
seigneur,  dont  derechief  vous  prions  bien  affectueusement, 
ayant  mesmement  regard  que  S.  M.  et  les  aultres  chiefs  delà 
chrétienté  sont  après  pour  faire  tenir  et  célébrer  le  concile 


20  PIECES    JUSTIFICATIVES 

généra^  ce  que  l'on  espère  sera  en  brief,  où  pourront  estre 
décidées  et  terminées  toutes  les  difficultés  concernaos  nostre 
dicte  saincte  foy  et  religion  chrétienne.  Ce  faisant  vous  ferez 
chose  bien  aggréable  a  sadicte  majesté,  laquelle  de  ce  nous 
advertirons  et  à  tant,  monseigneur  le  comte,  nous  prions  le 
souverain  Créateur  vous  avoir  en  sa  saincte  garde.  De  nostre 
dicte  ville  de  Gy,  ce  17e  de  janvier  1537  (v.  s.). 

L'enticrement  vostre,  L'Arcevesque  de  Besançon. 

A  Mons'  le  conte  de  Montbéliard. 

Collection  Duvernoy.  Montbéliard  sous  Ulric,  tome  II.  Copie.  Archives 
nationales,  K.  2164. 


11 

SiGis.vioNi»  Stier  '  (  TaurusJ  a  Matiiias  Ekbe 

16  décembre  1538. 

Et  pietate  et  doctrina  insigni  viro,  domino  Matthke  Erbio, 
divini  Verbi  praeconi  in  Richenvilla,  domino  et  fratri  suo 
venerando. 

S.  Quod  te  certiorem  reddam  cupis,  optime  Matthia.  quibus 
conditionibus  missa  olim  nostraad  atrum  relegata  sit  Ditem. 
Iniquis  certe  conditionibus,  ut  antistibus  illius  etiamnum 
videtur,  ablegata  est.  Nam  nihil  minus  sperantibus  nuntium 
allatum  est,  quo  cum  Dea  sua  mox  templo  excédant,  locum- 
que  Deo  Deorum  Domino  extemplo  cédant  :  quod  si  porro 
illorum  quisquam  in  principalibus  vivere  velit  sumptibus. 
missam  nec  clam,  nec  palam  ubivis  gentium  etiam  deinceps 
deblateret.  Super  hoc  adhuc  délibérant  ;  idque  ferimus,  dum 
rationem  omnium  rerum  ecclesiasexpiscamur.  Necputoomncs 
subscripturos,  quod  tamen  haud  gravatim  principes  laturos 
conjicimus.  Deprocerum  item  vestrorum  ingenio, 

quod  scribis,  nova  proh  dolor  !  non  nuntias,  mi  Matthia.  Nam 

1.  Sigismond  Stier  était  chancelier  du  comte  de  Wurtemberg. 


PIÈCES    JUSTIFICATIVES  21 

et  praesens  pleraque  et  oculis  et  auribus  ipse  hisce  meis 
hausi.  Sed  quid  facias  ?  Dicere  mihi,  sed  non  mutare  inte- 
grum  est.  Dabo  tamen  Dei  auxilio  strenuam  operam,  quod 
si  non  statim  omnia,  tamen  pedetentim  non  minima  corri- 
gantur.  Vogleri  nostri  dignitatem  semper  cupio  salvam. 
Verum  cum  et  literis  et  ore  principi  nuinus  illi  esse  moles- 
tissimum  et  neutiquam  ferenclum  conquestus  sit,  iique  sua 
semper  quam  emunctissime  corrogata  velint,  princeps  ergo 
non  illi  quidem  maie,  sed  rébus  suis  prospectum  cupiens, 
illum  hoc  fasce  levare  satagit.  Sed  de  his  alibi  forsan  fusius. 
Ego  quod  in  me  fuerit  (a  quo  tamen  omne  non  pendet) 
omnem  lapidem  movebo,  quo  Satanée  astutiae  si  non  omnes, 
tamen  non  aspernandae,  superorum  murere  pessundentur 
hebetenturne.  Vale  cum  Froschio  nostro  aliisque  tuis  commi- 
litonibus,  viris  et  piis  et  doctis  in  Domino  quam  optime.  Ex 
Montbeliardo,  xvi  dec.  1538. 

TUUS    SlGISMUNDUS    StIER. 

Quod  Voglerum  nostrum  in  hoc  munere  diutius  habeamus, 
in  tua  mihi  videtur  situm  industria. 
Plura  non  scribo.  Vale  denuo. 

Ms.  Archiv.  Eccl.  Basil.,  vol.  II,  fol.  226. 
Zurich.  Mss.  Simler,  t.  45.  Copie. 


12 

Sigismond  Suer  [Taurus)  a  Mathias  Erbe 

6  mai  1539. 

S.  in  Domino  optime  Matthia.  Justam  tuam  querelam  acer- 
bissime  accepi,quam  etiam  partim  ad  principem  nostrum  mox 
retuli  :  quare  puto  fore,  quo  religionis  negotium  deinceps 
melius  habeat.  Principem  etiam  omnem  moturum  lapidem, 
idquod  Voglerus  nosteraffatim  tibi  commonstrabit. Ego, quod 
Superi  dabunt,  vobis  nunquam  suppetiunculis  meis  déesse 


22  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

discupio.  Crucem  tuam,  precor  Dominum  ex  animo,  ita  tem- 
peret,  ut  sit  in  gloriam  ejus,  atque  tuam  salutem.  Scisvero, 
optime  vir,  quam  diligat  quos  hic  castigat  filios,  et  tamen 
non  ultra,  quam  ferre  possint.  Nil  ergo  dubito,  quin  Domini 
manum  patienter  œquoque  animo  ferre  jam  pridem  didiceris. 
In  his  tentationibus  dat  et  proventum.  Optime  vale  et  Sigis- 
mundum,  ut  faeis,  precibus  tuis  Domino  sedulo  commenda. 
Vale  denuo  cum  familia  optime  in  Domino.  Datum  Mont- 
belgardi,  vi  Maii.  1539. 

Tuus  ad  aram,  Sigismundus  Stier. 


Ma.  Archiv.  eccles.  Basil.,  vol.  II,  fol.  245. 
Zurich.  Mss.  Simler.  t.  46. 


13 

J.    VOGLER    A    YADIAN 


17  mars  1539. 


Salus  in  illo  qui  vere  ac  sempiterne  salutis  author  est,  etc. 
Hochgelertter,  min  gûnstiger  lieber  herr  und  vatter  (sic). 

Der  Brief  beginnt  mit  Entschuldigungenùber  langes  Stills- 
chweigen.  Daran  schliesst  sien,  die  Mitteilung,  dass  tr  (Vogler) 
erst  vor  einem  halben  Iahr  sich  entschlossen  habe,  bei  seinem 
gn;'idigerHerrn  zu  bleiben,  «  nit  derunderhaltung  halb, sonder 
dasdaspfaffenthumso  starckingewurzelt,  und  so  mitgrosser 
mù  und  arbaitt  ussegerùttet  ;  wo  das  nit  geschechen,  wâre 
ich  zu  Strassburg  herlich  versechen  worden.  Gott  der  Herr 
hatt  mittel  und  sterck  gsant,  das  min  gn(àdiger)  f^lûrst)  und 
herr  (als  ain  weisser  furst)  an  S.  Martins  abent  beschickt  den 
Decanum  und  aile  corherren,  liess  in  fùrhalten,  S.  g(naden) 
hette  nun  lassen  gotts  wort  etliche  jar  in  tùtsch  und  wàltsch 
verkiinden,  sy  ermant  irs  gottsdiensts  uss  gôtlichem  wort 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  23 

rechenschafft  ze  geben  und  zu  erhaiten.  Sagten  si  verhofften, 
S.  gnad  lies  sy  bey  yren  freyhaiten  bliben.  si  liessen  yderman 
globen,  das  soit  man  si  och  lassen,  wolten  nit  disputieren. 
Also  kurtz  ail  gefângklich  ins  schlos  gefùrt.  bis  si  sich  ver- 
schriben  haben,  ze  leben  nach  S.  g(naden)  gebotten.  Do 
S.  g(naden)  si  hernach  ermant  an  die  predig  ze  gon  und  fur 
sin  herschafft  zu  kainer  mess  nùmer  mer,  er  woltt  inen  ire 
pfrunden  nichtz  dest  minder  folgen  lassen,  das  habens  nit 
gewoltt,  ziechen  utïdatum  diss  brieffs  ail  hinweg,  verlassen 
ire  pfrunden  und  sicb  fur  si  und  ail  ir  nachkomen  verschri- 
ben,  kain  ansprach  an  ire  pfrunden  nùmer  mer  ze  haben. 
M(in)  g(nâdiger)  f(ûrst)  hatt  aber  vorhin,  als  sy  gfangen 
waren,  aile  schlùssel  der  kirchen  zu  handen  gnomen,  ailes 
hailtum,  des  ùberus  vil  gewesen,  och  die  bilder  sauber 
ussgerûtt.  Ira  stifft  sind  28  âltter  mit  tafflen  gstanden,  gab 
m(in)  g(nàdiger)  f(ûrst)  dem  Cantzler,  hofmaister  und  mir 
beuelch,  on  ergernus  disses  abweg  ze  thon.  Namen  wir  M. 
Bernhart  Mocken,  bumaister,  wurden  ainer  nacht  gerecht, 
des  sich  aile  menschen  verwundertten,  actum  5  martii  diss 
jars.  Diss  stercket  und  frôwt  mien,  das  ich  mich  f(ùrstl.) 
g(naden)  ergeben  ze  bleiben.  Werden  uff  ostren  zum  ersten 
das  nachtmal  Christi  halten  mit  dergotz  hilff.  Diss  min  lang 
schriben  wellend  yr  mir  nit  verargen.  Ich  hoff,  es  sey  euch 
och  ain  frôd,  das  das  Euangelion  zuneme.  Glich  wie  in  der 
graffschafft  gehandellt,  also  ist  och  in  der  herschafft  m.  gn.  f. 
im  Elsâs  zu  Richenwiler  gehandlet  worden,  da  min  vetter 
Aman  Vogler  m.  g.  h.  amptman  ist,  hat  24  pfarren. 

Ich  schick  uch  ain  neuwe  gutte  composition  zu  Bern 
gemacht.  Ich  mag  euch  nit  verhalten,  wie  ich  in  der  zitt  m. 
g.  f.  vier  Knaben  in  der  music  und  allen  instrumenten  zuge- 
richt  hab,  das  sy  aile  muttetten,  wie  lang  und  schwâr  oder 
kunstrich  gemacht,  vorm  fursten  perfect  ûben  ;  ja  der  fùrst 
selbs  singt,  pfift,  zùcht  uff  den  fyolen  ex  arte,  das  ich  s.  g. 
undericht  hab,  tag  und  nacht  by  s.  g.  gewesen.  Spilet  nit, 
suft  nit,  allain  diss  ist  sin  frôd  nach  gôttlichen  sachen,  liset 
fil,  haltt  gut  justitiam,  husslich.  Wie  wurden  ir  sinen  gnaden 
gefallens  thon,  so  yr  zu  im  schriben,  als  yr  wol  wissen,  dann 
ich  s.  g.  offt  von  ùch  gesagt.  Ich  hoff,  s.  g.  phisicus,  D.  Gaspar 
Kolb,  werd  ùçh  haimsuchen,  selbs  von  im  verstanden,  des 


24  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

willens  sin,  kuntsehafft  ze  machen.  Er  hatt  Doctor  Fridigers 
seligen  tochter  von  Costentz  zu  der  ee,  die  ist  yetz  zu  Costentz 
by  yren  frûnden  und  Syxt  Diettrichen.  Suma  kain  fiirst  ist, 
der  schoner  instrument  nùwhendish  hab  im  gantzen  rych, 
dan  disser  m.  g.  f.,  und  steltnach  meer.  Ich  haben  die  4  kna- 
ben  in  minem  hus,  die  mùssen  uffden  dienst  warten,  da  mit 
ich  moge  der  hailigen  gschrifït  obligen.  Dan  aile  sontag  und 
fest  muss  ich  vor  sinen  g(naden)  und  allem  gsind  im  schlos 
predigen  und  in  der  wuchen  am  zinstag  im  stifft,  da  by  s.  g. 
alweg  ist,  onangesechen  die  gross  trewung  (Drohung)  der 
Burgunder.  Gott  welleims  verlichen  sinen  gaist  und  gnad. 

Bitt  euch,  minen  insonders  gunstigen  und  liebenhern,  mir 
ze  schriben,  das  ich  noch  ain  mal  vor  minem  end  euwer 
handgschrifft  und  trost  hab,  welche  mich  so  offt  erfrischet 
und  ufmunderig  gemacht.  Hortte  och  gern,  wen  ainigkait, 
frid  und  ruw  euwer  Kirchen  und  loblichen  statt  und  gemain 
sich  merette,  in  zunemung  gottlichs  worts  und  gemainen 
nutzes.  Wellend  och  mir  die  lieben  und  trùwen  diener  der 
Kirchen  grùssen  und  andermine  giinner,  so  mir  nachfragen. 
Der  almàchtig  gott  bestatte  das  angefang(ne)  in  euch  und 
segne  euwer  hussvolklin  mit  sinen  gnaden,  amen.  Actum  zu 
Mumpelgart,  den  17  tag  martii  anno  1539. 

E(uwer)  williger  und  underthaniger, 

JOHANS    VOGLER    F.    G. 

zu  Wirttenberg  capplan  und  diener. 

Min  hussfrow  laset  ùch,  euwer  hussfrowen,  tochter  und 
Barbaram  vast  grûsen,  si  ist  noch  die  ait  mutter  Agnes  wie 
alweg. 

Adresse  :  Dem  hochgelertten  hochgeachten  und  ersamen 
herrn  Doctor  Joachim  von  Watt  burgermaister  zu  S.  Gallen 
minem  gunstigen  liebenn  herren  zu  handen. 

Original  :  Stadtbibliothek  (Vadiana)  St.  Gall,  Ms.  Nr.  33. 
(Epistoloc  miscellanete,  t.  IV,  260). 
Zurich.  Mss.  Simler,  t.  47. 

Nous  remercions  M.  le  bibliothécaire  Dierauer,  de  St  Gall, 
d'avoir  bien  voulu  nous  fournir  ce  texte  important  dont  nous 
n'avions  qu'une  mauvaise  copie. 


PIÈCES    JUSTIFICATIVES  25 


14 


Extrait  d'une  lettre  de  J.  Vogler.  a  Vadian. 

9  août  1530. 

2   tag  vor  dato  dis  brifs  hatt  m.  g.  f.  ain  predicanten 

in  Savoy  geschickt  nach  predicanten  ii  die  landtschafften. 
S.  g.  versicht  aile  flaken  und  grosse  dôrffer  mit  getrûwen 
schulmaistren.  Wan  yenen  ainer  bey  ùch  waere,  denwelt  ich 
fiirderen  in  ain  schôn  rich  dorff  1/2  mil  von  Colmar.  Baschon 
Rugkensperger  hatt  1  jar  ob  50  gl.  gehabt,  hatt  gelept,  das 
er  geurlopt  und  yetz  by  aim  bapstischen  edelman  ain 
hussknecht    worden   zu    Rapperschwil  ;    ist  altag  vol  wins 

schier. 

Rùckschlœge  der  Reformation  in  Breisach.  Nur  in  Colmar 
haben  die  Lutherischen  noch  Zuflucht  .  . .  Der  berr  sey 
mit  uns  aller),  amen.  Datum  zu  Mùmpelgart  9.  Augusti 
an  no  39. 

E  fuwer)  alzit  wibliger  Johans  Vogler  f.  g.  von  Wirtenberg 
diener  und  caplan. 

Adresse  :  Dem  hochgelerten  erssamen  und  wyss  hern 
Joachim  von  Watt,  Doctor,  Burgermaister  zu  St-Gallen, 
minem  lieben  herrn  und  frùnd. 

Original:  Stadtbibliotek  (Vadiana)  St.-Gall.  Ms.  Nr".  33  (Ëpistol. 
miscellaneœ,  t.  IV,  2a5). 


15 

Sigismond  Stif.r  (Taurus)  a   Matimas  Erbe 

18  septembre  1540. 

Suo  domino  ac  fratri  egregie  colendo  Mathiae  Erbio. 

Quod  Johannis  Vogleri,  optimi  viri  mortem  doles  haud 
errare  mihi  videris  Nam  vix  scio,  cujus  mortem  tanto  dolore 
exceperim,  atque  hujus  viri.  Tôt  enim  commod.tates  is 
simul  nobis  abstulit,  tum  ob  suavem  illius  familiaritatem, 
tum  et  musica  modulamina,  quibus  etprincipi  et  nobis  aliis 


2G  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

omnibus  multum  non  raroademit  melancholiœ,  et  cerebrum 
in  integrum  restituit.  At  jam  sepulto  Apolline  languent 
musas  omnes,  intercidit  musica  omnis,  et  quisque  suos  pati- 
mur  mânes.  Quare  summum  Dominum  precor.  quo  nobis 
brevi  i-educat  alium  et  Verbi  ministrum  et  musices  patronum; 
nisi  enim  hoc  fiât,  atra  nos  bilis  nimium  sollicitabit.  Egoinsu- 
perquoquenon  parum  de  adversa  tua  valetudine  mceroris 
accepi.  Sed  ita  sors  est  humana,ut  aftluentibus  bonis  externis, 
accédât  quoque  quicpiam  externee  adflictionis.  Verum  utut 
sit,  precor  Dominum,  ut  brevi  te  videamus  restitutum  inté- 
gra; sanitati,  ut  quam  diutissime  illius  gloriam  prœdices  et 
provehas.  Quam  tu  de  Cattorum  altéra  uxore  fabulam  putas, 
ego  plane  veram  bistoriam  esse  autumo.  Verum  utcunque 
sit,  gaudeo  id  facti  in  disputationiscampum  non  rapi.  Optime 
vale  et  convalesce  in  Domino  cura  familia  tua.  Ex  Montbel- 
gardo,  xvin  sept.  1540. 

TUUS    SlGlSMUNDUS   StIER. 

(Comitis  Georgii  Cancellarius.) 

Mss.  Arch    eccles.  Basil.,  t.  II,  fol.  244. 
Zurich.  Mss.  Simler,t.  48.  Copie. 


16 

Extrait  d'une  lettre  de   Hédion  a  Mathias  Erbe 

29  décembre  1541. 

Scripsit  nuper  princeps,  tibi  commissum  esse,  ut  perspicias 
de  concionatore  aulae,  viro  idoneo.  Quod  si  hac  in  re  operam 
meam  requiras,  sum  voluntarius.  Jam  tu  taces,  et  ego  sane 
hoc  tempore  non  habeo,  quem  indicem.  Obsecro  rescribe 
primo  quoque  tempore.  Ego  intra  mensem  aliquoties  scripsi 
principi  de  comitiis  Vuormatiensibus,  et  egit  gratias  satis 
benevolus.  Jam  rursus  scribo.  Si  non  est  vobiscum,  curabis, 
ut  ad  Mumpelgart  perferantur. 

Quid  autem  tibi  scribam,  vix  habeo.  Lucifugœ  sibi  semper 
similes  sunt 

Mss.  Archiv.  eccles.  Basil.,  vol.  III.  fol.  134.  Zurich.  Mss.  Simler,  t.  48. 
Copie. 


PIECES   JUSTIFICATIVES 


27 


17 

Extrait  d'une  lettre  de  Hédion  a  Mathias  Erbe 

22  août  1542. 

.  .  .  .  .  Amici  quidam  me  rogarunt,  eogitarem  de  erudito 
et  probo  concionatore  germanieo,  qui  veniret  ad  Mïimpel- 
gart,  docturus  coram  principe  Christophoro.  Aber  \vo  nem- 
men  ? 

Zurich,  Mss.  Simler,  t.  38. 


18 


Pierre  Toussain  aux  pasteurs  de  Berne 

7  novembre  1543. 

Vigilantissimis   ecclesiae   Bernensis    pastoribus    dominis   ac 
fratribus  nostris   observandissimis. 

Huic  fratri  nostro  libellum  ceremoniarum  ducatus  Wir- 
tenbergensis  vobis  communicandum  dedimus,  quod  eas 
ceremonias  bic  nobis  quoque  obtrudere  velint,  et  vestram 
ceterorumque  Helvetiee  fratrum  super  his  sententiam  audire 
vehementer  cupimus,  quia  nihil  sane  recipere  vellemus,  quod 
boni  viri  gloriœ  Dei  ecclesieeque  Christi  a?diticationi  adversari 
judicarent.  Montbelgardi  vu  nov.  1543. 

Vester  obsequentissimus  frater 

Petrus  Tossanus,  suo 
et  fratrum  suorum  nomine. 

Habes  hanc  epistolam  insertam  literis  Rumlangii  ad 
Bullingerum  xxi.x  Januarii  1544. 

Archives  de  l'église  de  Zurich,  t.  II,  p.  133,  et  Bibliothèque  de  Zurich, 
Mss.  Simler,  t.  53.  Copie. 


28  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 


19 


Confession  de  Toussain  et  de  ses  collègues  de  la  ville, 

DU  COMTÉ  DE   MONTBELIARD  ET  DE  LA  SEIGNEURIE  DëBlA.MONT 
SUR    LES    SACREMENTS. 

15  janvier  lo'i4. 

Divus  Augustinus  libroXdfe  Civitate  Dei,  item  Pontificii  in 
jure  canonico  de  consccratione  dist.  II  ;  et  doctores  scolastici 
libro  IV  Sententiarum  sic  definiunt  sacramentum  et  omnium 
consensu  dicunt  esse  sacras  rei  signum  et  invisibilis  gratiœ 
visibilem  forma  m. 

Baptismus  igitur  est  sacramentum,  hoc  est,  ut  illi  definiunt, 
sacras  rei  signum  et  invisibilis  gratiae  visibilis  forma.  Signum 
et  forma  visibilis  est  aqua  materialis  et  actus  baptismi  exte- 
rioris.  Res  autem  sacra  et  invisibilis  gratia  quas  cum  signo 
datur,  est  remissio  peccatorum  et  communicatio  spiritus 
sancti  perChristum  Jesum. 

Sic  cœna  Domini  est  sacramentum, hoc  est,  ut  illi  testantur, 
sacras  rei  signum  et  invisibilis  gratiae  visibilis  forma.  Signum 
et  forma  visibilis  est  paniset  vinum,  cœna,  res  autem  sacra 
et  invisibilis  gratia  quas  cum  signo  datur  est  corpus  Christi 
pro  nobis  traditum  et  sanguis  ejus  pro  nobis  fusus.  Quemad- 
modum  etiam  Irenasus  scribit  Eucharistiam  duabus  rébus 
constare,  altéra  terrenâ,  altéra  cœlesti,  terrenam  vocat  ele- 
menta  et  res  visibilis  in  cœnâ,  hoc  est  panem  et  vinum, 
cœlestem  autem  rem  vocat,  quod  alii  rem  sacram  et  invisi- 
bilem  dicunt,  hoc  est  panem  et  vinum  offerri,  sed  una  cum 
démentis  et  signis  id  est  cum  pane  et  vino,  veritatem  ipsam 
et  res  ipsas  sacras  et  cœlestes  hoc  est  verum  corpus  et  verum 
sanguinem  Domini  in  cibum  animarum  nostrarum  vere  dari 
et  exhiberi,  nos  illis  in  cœna  vere  pasci  et  refici  credimus  et 
profitemur. 

Collection  Duvernoy,  Montbcliard  sous  Ufriç,t,  II.  Copie, 


ËCCLESI* 

ASTICORVM  RITV* 

VM  ET  CAEPvEMONïARVM,dV« 

catus  V  Vïrtembergenfis  Re* 
.    gu5a  y  in  ufum  quoriindam 
parochorum ,  germanice 
ne  faenu'un^c  germa* 

nicofnlatmum 
uerfa. 

AVTORB  ERHARDO 

SchnepffioEcclefiafk  Stucs* 

gardiano» 

1 

7.<tdCoriHth.t4* 
OiimUdëànUY  er  [ecundum  oràimm  fiétki 

&m  M,  D,  Xhllh 

-J$  .  JV  .  lyi" 

PIÈCES    JUSTIFICATIVES  29 


20 

Remontrance  des  ministres  de  la  seigneurie  de  Blamont 
au  sujet  des  sonneries  pour  les  Ave  Maria  et  les  tré- 
passés   ET    DE    LA    CELEBRATION    DE    LA    FbTE-DlEU. 


Très  chers  seigneurs,  les  ministres  de  la  seigneurie  de 
Blammont  remonstrent  a  voz  révérences  que  a  la  dicte  sei- 
gneurie y  a  grand  scandale  et  superstition  a  cause  des  sonne- 
ries. Car  le  peuple  dit  que  c'est  pour  les  Ave  Maria  et  pour 
prier  pour  les  mortz,  et  les  sonnent  a  plusieurs  lieux  comme 
a  Villers,  Seloncourt  et  Herimoncourt,  ainsi  qu'on  faisoit  du 
temps  des  prebstres.  Davantage  a  raison  de  cesdictes  sonne- 
ries,ilz  ont  solemnizé  leur  feste  Dieu  plus  supersticieusement 
que  jamais,  ornant  leurs  fumiers  de  rameaux  comme  ilz 
soulloient,  singulièrement  a  Bevillers  sonnant  du  tabourin 
depuis  le  matin  jusque  au  neuf  heures,  tellement  que  les 
estrangers  passans  ont  esté  fort  offensés  voyant  telles  choses. 
Item,  a  cause  de  cesdictes  sonneries  y  a  division  entre  les  deux 
seigneuries,  veu  que  on  sonne  en  la  seigneurie  de  Blammont 
et  on  ne  sonne  point  en  la  conté. 

Archives  nationales,  K.  2192. 


21 

Responsio  ad  omnes  libellos  supplices  verbi  ministrorum 
montbelgardensium  de  componenda  et  stabil1enda  inter 
nos  concordia. 

Cum  od  gloriam  Christi  servatoris  nostri  propagandam, 
ratione  etiam  offici;  nostri  charitatisque  christianse,  semper 
exhibuerimus  nos  promptos  et  paratos.  quemadmodum  et 
nunc  exhibeamus,  neque  aliud  quicquam  in  votis  unquam 
habentes  nisi    ut    tranquillitati  ecclesiee  consulatur,  pax  et 


30  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

concordia  inter  hujuscomitatusacdicionisministrosfoveatur, 
doctrinal  puritas,  nec  non  administracio  sacramentorum 
syncera.  unanimi  consensu,  semper  inter  ipsos  conservetur, 
haec  cum  summo  studio  et  conatu  nostro,  quantum  in  nobis 
fuit,  semper  quesieiimus,  et  usque  hodie  queramus,  nemo 
nobis  jure  imputare  poterit  quasi  ad  sustollenda,  si  qua  in 
hac  eccltsia  oborta  sunt,  offendicula,  dissimularemus.  Sed, 
quia  ministri  crebris  sollicilacionibus  supplicibusque  libellis 
apud  nos  instant  ut  ab  ecclesiis  harum  dicionum  auferamus 
omnes  causas  et  occasiones  quorumcunque  offendiculorum, 
et  intelligunt  festos  illos  dies  et  ritus  ecclesiasticos  secundum 
ordinacionem  ecclesiasticam  Wirtembergensem,  jussu  etiam 
illustrissimi  principis  et  domini,  domini  Udalrici,  ducis 
Wirtembergensis,  etc.,  institutos,  et  in  parochia  nostra  aulica 
jam  diu  observâtes,  prascipuas  occasiones  esse  et  causas 
offendiculorum  illorum,  sciant  ministri  hoc  non  esse  omnino 
nunc  nostri  officii.  nec  debere  nos  quae  authoritate  illustris- 
simi principis  ducis  Udalrici,  etc.,  consilio  multorum  theolo- 
gorum  ac  oplimorum  virorum  constituta  et  incboata  sunt,  sic 
temere  iterum  abrogare,  sed  expectare  potius  dicti  jam 
illustrissimi  principis  nostri  super  bac  re  decretum. 

Intérim  autem,  donec  quid  hac  in  re  faciendum  decernatur, 
rieri  potest  ut  ministri  in  cœteris  nobiscum  conveniant.  Nam 
cum  référant  sese  ministri  in  omnibus  religionis  nostra?  arti- 
culis,  in  primo  autem  in  articulo  de  cœna  Domini,  ad  confes- 
sionem  Augustanam,  ad  omnes  dominorum  protestantium 
concionatores,  quorum  judicio  et  sentenciae  sua  sponte  etiam 
in  omnibus  sese  subjiciant,  affirmantes  quoque  ipsos  nihil 
aliud  docuisse,  nec  unquam  docere  velle  quam  quod  commu- 
nis  consensus  dominorum  protestantium  et  ipsa  confessio 

Ad  haec  jam  respondere  ipsis  non  solum  non  gravabimur,  sed 
etiam  quae  ad  concordiam  et  tranquillitatem  ecclesiae  facere 
videntur  summe  conabimur. 

Principio  licet  in  articulo  cœnae  dominicae  nonnihil  suspi- 
cionis  hactenus  nobis  relictum  fuerit,  tum  quod  aliud  olim 
concionati  sint  quidam  ex  illis  quam  nunc  fateantur  alii,  tum 
etiam  quod  confessio  de  cœna  Domini  nobis  ab  ipsis  exhibita 


Augustana  habet.  Requirant  praeterea  a  nobis  ut  pro  fidelibus 
Christi  servis  ac  ecclesiae  membris  ipsos  agnoscere  vellemus. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  31 

brevior  et  succinctior  iteritquam  nos  exacte  quid  de  su bstancia 
sacramenti  cœnse  Domini  sentirent  intelligere  potuerimus. 
Tamen  si  ministri  juxta  confessionem  Augustanam  ac  consen- 
sum  dominorum  protestancium  tociusque  sanctae  catholicae 
universalis  ecclesiae,  necnon  Christi  cloctorum  piorum  viro- 
rum  nostri  seculi,  ad  quos  omnes  sese  referunt,  dilucide, 
distincte  ac  clare  de  ipsa  primum  sacramenti  cœnas  substancia 
sic  sentire  proriteri,ecclesiasitem  suée  fidei  commissas  probe, 
diligenter  et  diserte  docere  et  erudire  volunt  ut  substanciam 
ipsam  sacramenti  rite  ac  fideliter  discernant  ab  ipso  usu  et 
effectu,  videlicet  quod  in  cœna  Domini  citra  fructum  seu 
usum  qui  fide  et  spiritu  tantum  percipitur,  adsint,  exbibean- 
tur  et  sumantur  cum  pane  et  vino  verè  et  substancialiter 
corpus  et  sanguis  Christi,  ita  ut  corporalis  et  essentialis 
preesentia  Christi  in  cœna  nihil  impediat  spiritualem  illam 
manducationem,  quae  postea  c'ebet  accedere  in  fidelibus  :  nec 
spiritualis  manducatio  tollat  corporalem  et  essentialem  prae- 
sentiam  Christi. 

Sic  enim  habent  verba  confessionis  Augustanae.  Decimus 
articulusapprobatus  est,  in  quo  confitemur  nos  quod  in  cœna 
Domini  vereet  substancialiter  ad  sint  corpus  et  sanguis  Christi, 
et  vere  exhibeantur  cum  illis  rébus  quae  videntur  pane  et 
vino  his  qui  sacramentum  accipiunt.  Hanc  sentenciam  cons- 
tanter  defenderunt  nostri  concionatores,  et  comperimus  non 
tantum  Romanam  ecclesiam  affirmare  corporalem  praesen- 
tiam,  sed  idem  et  nunc  sentire  et  olim  sensisse  Grascam 
ecclesiam,  ut  testatur  canon  missae  apud  Graecos,  etc.  Et  mox 
haec  recitavimus,  non  ut  disputacionem  de  hac  re  instituere- 
mus  (non  enim  improbat  hune  articulum  cassarea  majestas), 
sed  ut  clarius  etiam  perspicerent  quicunque  ista  legent  nos 
defendere  receptam  in  tota  ecclesia  sentenciam  quod  in  cœna 
Domini  vere  et  substancialiter  adsint  corpus  et  sanguis  Christi 
et  vere  exhibeantur  cum  his  rébus  quae  videntur  pane  et  vino. 
Et  loquimur  de  praesencia  vivi  Christi  :  scimus  enim  quod 
mors  ei  ultra  non  dominabitur.  Hactenus  verba  confessionis. 

Sic  quoque  domini  protestantes  in  convenlu  Schmalkal- 
densi  articulum  de  cœna  Domini  approbarunt  ac  receperunt. 
De  sacramento  altaris  sentimus  panem  et  vinum  in  cœna 
Domini  esse  verum  corpus  et  sanguinem  Christi,  nec  tantum 


32  PIECES   JUSTIFICATIVES 

porrigi  ac  summi  a  piis,  verum  etiam  ab  impiis.  Hœc  de 
substancia  sacramenti  coenae  Domini.  Deinde  sequitur  sub- 
stanciam  effectus  et  utilitas,  nimirum  ut  sacramentum  cœnae 
(quemadmodum  in  confessione  sequitur)  sit  institutum  ad 
commemorationem  mortis  Christi,  ut  per  hoc  ipsum  confir- 
metur,  certificetur  et  stabiliatur  fides  nostra  de  remissione 
peccatorum  per  mortem  Christi  impetrata  :  hincad  gratiarum 
actionem,  ad  concipiendam  et  erigendam  spem  in  adversis, 
ad  excitandam  in  proximum  dilectionem,  ad  instituendam 
christianam  et  piam  vitam  et  ceteros  fines. 

Si  sic  ministri,  juxta  praescriptam  confessionem  et  consen- 
sum  dominorum  protestancium,  de  cœna  Domini  et  omnibus 
religionis  nostras  articulis  pie,  quemadmodum  profitentur, 
sentire  et  in  hac  sentenciâ,  auxiliante  Deo,  perseverare  volunt; 
prceterea  omnes  eos  qui  testa  et  alia  adiaphora  (quae  observari 
automitti  bona  conscientia  possunt)  autnunquam  abrogarint, 
aut  abrogata  iterum  restituerint,  in  posterum  neque  supersti- 
cionis  neque  idololatriœ  incusare  nullisconviciis.sive  publiée, 
sive  privatim,  proscindere,  sed  in  rébus  illis  adiaphoris,  aut 
abrogandis,  aut  restituendis,  semper  pio  et  christiano  magis- 
tratui  cedere  :  ac  quœ  praescripsimus  promissa  ac  data  fide 
sancte  observare,  seseque  singulos  singulorum  manibus 
subscribere  volunt,  statuimus  eos  pro  piis  ministris  ac  eccle- 
siae  membris,  seposita  omni  suspicione,  agnoscendos,  tantis- 
per  dum  sine  publico  otfendiculo  recta  in  ministerio  suo 
fideliter  et  synceriter  pergunt. 

Actum28  die  martii  anno  1545. 

JoiIAN.     ANGELANDER. 


Arch.  nat..  K.2179,  ei  Stuttgart,  Archives  d'Etat. 


pièces  justificatives 


22 


Sequuntur  articuli  qui  proponendi  injungendique  erunt 
iministris  tam  hujus  comitatus  quam  ditionis  blanc- 
montan^e  in  genere,  ut  diligenter  atque  irrefragabiliter 
eos  observent  atque  in  eorum  transgressores,  prout 
res  postularit,  animadversis  per  principem  exerceatur. 

1545. 

Quandoquidem  constat  aliquos  ministros  ad  sacram  scrip- 
turam  tractandam  parvos  habere  libros,  ideo  mandamus  illis 
serio,  ut  necessarios  ad  eam  rem  sibi  comparent,  atque 
habeant,  praecipue  vero  Locos  communes  Philippi  Melanch- 
tonis,  ec  Confessionem  Apologiamque  Augustanam.  Et  si 
qui  forte  commentarios  aux  libros  vel  falsarum  opinionum 
confutatorios  vel  alios  suspecta  argumenta  tractantes 
habeant,  ii  curebunt  ut  cum  selectu  et  judicio  eos  legant, 
neque  ex  iis  plebi  proponant  nisi  necessana,et  quee  ad  aedifi- 
cationem  conducant  nec  offensionem  pariant. 

Curabunt  quidem  omnino  ministri  ut  posthac  diligentius 
studeant,  et  materias  quas  in  concione  populo  proposituri 
sunt,  accurate  praemeditentur.  Et  quo  minus  in  actu  con- 
cionum  divagentur  atque  auditorum  ingenium  intellec- 
tumque  obturbent,  adstringendi  erunt  ad  hoc  ut  prius  domi 
capita  concionis  ejusque  dispositionem  atque  ordinem  sum- 
matim  in scriptis  redigant  atque annotata  habeant.  Et  inprimis 
ut  rudiores  quoties  requisiti  per  consiliarios  fuerint ,  ad 
verbum  etiam,  futurae  suas  concionis  exemplum  in  scriptis 
dare  atque  exhibere  velint.  Et  quia  manifestum  est  paucis- 
simos  esse  subditos  qui  de  religionis  nostra  articulis  probe 
vel  digne  respondere  norunt,  ideo  necessarium  est  ministros 
singulis  diebus  dominicis  articulum  aliquem  fidei  enarrare 
precationemque  dominicam  et  decem  praecepta  subinde 
exponere. 

Sic  etiam  contendent  in  hoc,  ut  per  expressas  admonitiones 
et  doctrinas,  ecordibus  vulgi  evellant  impiaspersuasiones  de 
missarum,  indulgentiarum   invocationis   sanctorum,  vel    D. 

3 


34  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

Virginis  merito  orationibus  pro  defunctis  aliisque  supers- 
ticionibus  papisticis  atque  idololatriis. 

Plane  quoque  et  cum  summa  dilig-entia  incumbendum  est 
ministris,  ut  non  solum  in  concionibus  publicis  verum  etiam 
privatim,  populum  tam  ante  diem  quo  sacra  cœna  habenda 
est  quam  alias,  persaepe  et  maxime  eos  qui  rudiores  esse 
deprehenduntur,  de  re  sacramentaria  ejusque  usu,  aliisque 
fidei  articulis  examinent,  diligenter  doceant,  atque  erudiant. 
Et  ut  de  subditorum  simul  atque  concionatorum  diligentia 
evidentius  appareat,  ordinamus,  ut  per  quodvis  semestre 
tempus  singulas  domos  visitent,  examinentque  quid  unus- 
quisque  in  ridei  articulis  senciat  et  ut  expresse  est  diem 
hujus  examinis,  una  cum  examine  facto,  hoc  est  quibus  in 
articulis  non  sufficienter  respondeatur,  in  scripta  redisant, 
consiliariisque  principis  id  exigentibus  exhibeant. 

Et  quia  compertum  est,  subditos  plerosque  cum  magna 
noscitancia  atque  incuria  concionibus  interesse,  neque 
animadvertere  ad  ea  quœ  docentur,  ideo  ministrorum  erit, 
crebro  illos  inhorlari,  ut  animum  intentum  habeant,  eon- 
cionique  ab  inicio  intersint,  ejusque  finem  exspectent,  et 
preces  quoque  audiant  atque  apud  se  subsequantur. 

Plane  etiam  inhibemus  ne  ministri  ad  requisitionem 
subditorum  certas  vacationes  e  preedicandi  munere  sibi 
sumant,  vel  cum  paucos  auditores  habent  conciones  inter- 
mittant.  Sed  licet  unus  vel  alter  atque  etiam  et  pueris 
duntaxat  adsit,  ut  nihilominusconcionentur  et  catechismum 
exerceant. 

Serio  quoque  admonemus  ministros  sui  offîcii  et  necessa- 
rium  esse,  ut  si  quos  subditos  animadverterint  inobedientes 
circa  observationem  edictorum  principis,  vel  alias  flagitiosos 
aut  contemptores  religionis,  neque  admonitos  resipiscere 
velle,  ut  eos  sine  mora  apud  magistratum  déférant.  Adhibe- 
bunt  etiam  ministri  moderationem  quandam  in  corrigendis 
vel  reprehendendis  morum  dissolutionibus  subditorum  atque 
inscitia  circa  religionem,  maxime  vero  ut  sine  acerbitate 
illos  diligenter  instituant  et  doceant,  quo  magis  ea  res  ad  aedi- 
ticationem  bonamque  disciplinais  conducat.  De  pertinacio- 
ribus  autem  quemadmodum  supra  meminimus,  apud 
magistratum  conquœrantur. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  35 

Et  quia  multi  ex  ministris  tam  ruri  in  pagis  quam  alio 
commeantes,  plerumque  pannosis  vestibus  atque  indecoro 
amictu  sic  induti  incedant,  ut  dicas,  lanios  esse  potius  quam 
verbi  Dei  ministros,  ideo  prascipimus  i  1  lis  ut  vestes  habeant 
suae  professioni  convenientes. 

In  alendo  pécore  is  q.uoque  modus  principi  placet  ne  extra 
necessitatem  usus  domestici  in  offensionem  subditorum 
excessivus  numerus  habeatur. 

Item  expresse  inhibetur  ne  posthac  decimarum  licitationi 
vel  emptioni  quoeunque  modo  ministri  se  immisceant.  Item 
ne  pecunias  vel  pecora  sub  usuris  vel  conditionibus  fœnora- 
titiis  elocent  neve  aliahujus  generis  sordida  ministrorumque 
Evangelii  indigna  committant. 

Nullus  quoque  contractus  in  coemendis  agris  aut  aliis  id 
genus  posthac  habebitur  ratus  nisi  cum  scitu  Baillivi  aut 
consiliariorum  principis  liât. 

Et  quoniam  in  confesso  est,  plerosque  ministrorum  pro 
suo  officio  studiis  hactenus  haud  diligentem  operam  navasse, 
nec  lectionibus  sacrae  scripturae  digne  vacasse,  sed  rébus 
hujus  sasculi  magis  deditos  inclinantesque  fuisse,  prasterque 
quod  nonnulli  in  aliis  vitiis  et  quas  pastore  plane  indigna 
sunt  gloriaeque  Dei  atque  Evangelio  adversantur,  deprehensi 
sunt  :  ut  quorum  aliqui  sunt  avari,  iracundi,  rixosi,  incons- 
tantes levesque  verbis  atque  incessu,  rigidi  exactores 
adversus  suos  debitores,  pecuniam  non  sine  usura  mutuantes. 
eodemque  pacto  pecora  elocantes,  pecudum  excessivum 
numerum  et  non  citra  indignationem  vicinorum  alentes, 
decimarum  licitationibus  per  interjectas  personas  se  immis- 
centes,  frumentum  aliaque  grana  carius  publica  aestimatione 
vendentes,  itidemque  suis  debitoribus,  qui  solvendo  non  sunt, 
adpreciantes,  vino  largiori  dediti,  quaedam  convivia  per  vices 
atque  in  orbem  redeuntia  agitantes,  et  splendidas  nimis 
lautasque  commessationes  in  puerperiis  uxorum  suarum 
instruentes,  publicos  mercatus  nimium  fréquentantes,  et 
globatim  in  publicis  foris  diu  persistentes,  ibidemque  cum 
subditis  vel  aliis  cum  contencione  stomachantes,  rei  familiari 
augenda;  nimium  intenti,  aliaque  plura  hujusce  modi  cum 
magno  scandalo  ac  dedecore  ministerii  perpétrantes,  et  vulgo 
pessimum  exemplum  edentes,  quodque  praeter  hase  quidam 


36  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

eorum  a  principe  nostro  haud  sine  summo  concilie»,  provi- 
dentia,  ac  necessitate  nuper  institutam  visitacionem  non 
tantum  improbare,  sed  etiam  huic  refragari  superbe  et 
temere  ausi  sunt.  Et  quod  hinc  satis  liquere  potest,  quos- 
dam  magis  asstus  circa,  quam  ob  aedificationem  conscien- 
tiarum  atque  ecclesias  Dei ,  ministerium  et  Verbi  divini 
provinciam  adeeptasse. 

Ideo  erunt  hase  omnia  toti  cœtui  ministrorum  in  génère 
cum  severitate  quadam  atque  objurgatione  exprobanda  cum 
séria  interminatione,  si  quid  taie  de  quopiam  in  posterum 
illustrissimus  princeps  intellexerit,  illum.  pro  arbitrio  ejus 
Celsitudinis,  justam  censuram  luiturum,  prout  res  hoc 
exegerit. 

Licet  autem  ista  in  génère  sic  ipsis  proponenda  sint, 
nihilominus  ratio  œquitatis  omnino  postulat,  ut  qui  privatim 
his  vitiis  contaminati  esse  noscuntur  et  quemadmodum  ex 
visitiacione  id  liquet  et  ii  singulatim  objurgentur  severeque 
increpentur  et  pro  modo  delicti  puniantur. 

Tamen  priusque  ad  pœnam  procedatur,rationis  eteequitatis 
est,  ut  audiantur,  et  deinceps  ulterius  juxta  modum  excessus 
procedatur. 

Caeterum  qui  dignam  evangelica  sua  vocatione  vitam  in 
docenda  plèbe  fidei  suae  commissa,  exegerint,  hos  eorumque 
liberos,  si  quos  habent,  illustrissimus  princeps  clementer  et 
condigne  demereri  non  dedignabitur. 

Nota  si  fuerint  requisiti  ad  conscribenda  testamenta 
subditorum,  id  non  detrectabunt  subire,  ubi  extrema  néces- 
sitas hoc  exigere  -videbitur. 

Item  in  commune,  mandatur  ministris  ut  juxta  consuetu- 
dinem  hujus  comitatus  omnes  ritusecclesiasticos  conservent, 
instituantque.  Et  maxime  ut  in  nuptiarum  proclamationibus, 
pulsibus  campanarum  etc. ,  conformes  se  ecclesias  Montbel- 
gardensi  praebeant. 


Collection  Uuvernoy,  Montbéliard  sous  Ulric,  t.  II. 

La  lin  de  ce  document:  Quœ  contra  ministros  privatim  testificata  inve- 
niuntur,a  déjà  été  publiée  par  l'abbé  Tournier.  Cf.  Le  Protestantisme  dans 
le  Pays  de  Montbéliard,  p.  435. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  37 

23 

Pierre  Toussain  au  Conseil  du  duc  Ulric 

De  Bâle,  1545. 

Quod  sum  saspe  apud  eundem  clementisbimum  principem 
meum  dominum  ducem  Christophorum  falsissimis  delatio- 
nibus  gravatus,  doclrinaque  mea  apud  illum  suspecta  reddita, 
ac  tandem  ab  illius  concionatore  germanico l  magno  cum 
dedecore  ministerii  mei  velut  ethnicus  aliquis  et  publicanus 
a  cœna  Domini  remotus  :  non  aliam  ob  causam  quam  quod 
statim  secum  pronuntiare  nollem  non  minus  reprobos  in 
cœna  quam  electos  corpore  et  sanguine  Christi  vesci,  sed 
eam  quaestionem  vel  omitti,  vel  ad  nobis  doctiores  remitti 
peterem  ;  ut  prasterea  quod  in  manifestum  cœnee  nostras 
contemptum,  ad  suam  celebrandam,  panes  papisticos  ad 
missam  factos,  a  sacrifias  aliunde  emendicare  malebat  quam 
nostro  azymo  uti  ;  ut  Pantaleonem  quoque  collegam  suum2, 
virum  pium  et  doctum,illinc  rejici  curavitquod  partes  nostras 
sequatur;  postremo  quod  ille  idem  aulicus  concionator  eccle- 
siœ  gallicanae  regimen  verbique  ministrorum  gallorum  exa- 
men et  ceeterea  sibi  assumeret  qu^e  ut  ante  ejus  adventum, 
pênes  ministros  Gallorum  sedebant  ;  ne  dicam  quod  in  illis 
turbis  ac  dissidiis  sic  adversa  valetudine  premerer,  ut  nisi 
illinc  saltem  ad  tempus  aliquod  secessissem,  reddidissem 
me  brevi  et  mihi  et  ecclesiae  Christi  inutilem. 

Collection  Duvernoy,  Montbéliard  sous  Ulric,  t.  II.  Copie. 

1.  Engelmann. 

2.  Pantaléon  Blàsi. 


38  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 


23  bis 

Fragment   d'une    lettre    de   Pierre  Toussain  au  conseil 

de  régence 

De  Bâle,  1545. 

..  Ad  hase  ut  monachi  et  sacrifici  qui  illic  adhuc  surit,  et 
verbum  Domini  nunquam  audiunt  sed  ludis,  scortationibus 
et  ebrietatibus  operam  navantes,  non  solum  linguà  sed  etiam 
vestitu  et  tonsurà,  magno  cum  offendiculo,  principum  nos- 
trorum  dedecore,  papismum  profitentur,  his  omnibus  positis, 
sacras  conciones  audiant  ut  vitam  vivant  christiana  profes- 
sione  dignam. 

Deinde,  ut  omnes  tam  in  oppido  quam  ruri,  omnibus 
superstitionibus  ac  idololatriis  positis,  diligenter  audiant 
verbum  Dei,  puerique  famuli  ac  famulee  catechismo  intersint 
flagitiaquesedulo  punianturet  caveantur  omniaquee  gloriam 
Domini  cursumque  verbi  sancti  aliqua  ratione  impedire 
possunt  ;  utpote  scortationes,  adulteria,  ebrietates,  ludi, 
blasphemia,  chorra,  etc.  Et  quia  populus  Montbelgardensis 
e  natura  intrectabilis,  et  multi  sic  sunt  illic ab  impiis  persuasi 
ut  putent  principes  in  reformanda  ecclesia  non  tam  gloriam 
Domini  quam  novas  muletas  subditorumque  pecuniam  quse- 
rere,  rem  taceret  illustrissimus  princeps  noster  non  solum 
illi  ecclesiœ  utilem,  sed  etiam  sibi  per  totam  illam  viciniam 
magnas  laudi  futuram,  si  reformationis  transgressorum 
muletas  in  usum  pauperum  converteret. 

Insuper,  ut  in  singulis  ecclesiis  duo  vel  très  boni  viri  consti- 
tuantur,  qui  cum  ministris  rébus  ecclesiœ  advigilent  erran- 
tesque  admoneant,  ac  intrectabiles  ad  magistratum  défèrent. 

Collection  Duvcrnoy,  Montbêliard  sous  Ulric,  t.  II,  copie. 


PIECES   JUSTIFICATIVES  50 

24 

Pierre  Toussain  a  Mathias  Erbe 

12  mai  1545. 

Ego  te  per  dominum  Jesum  oro  atque  obtestor,  cbarissime 
et  observande  frater,  ne  meum  in  te  animum  aestimes  ex 
officio  litterarum.  Nam  cura  cancellario  nostro  scribo,  tibi 
scribo  amico  communi  et  fratri  necdum  sum  valetudinis  ta  m 
confirmate  ut  sine  incommodo  scribere  possim,  tametsi  nunc, 
gratia  Christo,  melius  habeam  quam  antebac,  nec  potero  non 
rejuvenescere  si  videro  hanc  ecclesiam  benignitate  Dei, 
piorum  precibusque  et  auxilio,  conservatam  esse.  Vale  in 
domino  Jesu  cum  symmystis  omnibus,  quibus  tu  nomine 
meo  salutem  plurimam,  dices.  Montbelgardi,  12 l  (mai)  1545. 

Tu  us  P.  Tossanus. 

Adresse:  Docto  et  pioviro  domino  Matthie  Erbio,   ecclc- 
siaste  Richenvillensi,  suo  in  domino  integerrimo  fratri. 
Richenville. 

Arch.  eccles.  Basil.,  vol.  III,  fol.  104. 


25 

Pierre  Toussain  a  Mathias  Erbe 

26  mai  1545. 

S.  Plurimum  tibi  debeo,  cbarissime  Erbi,  quod  me  adflic- 
tissimum,  tam  saepe,  sed  rarius  tamen  adhuc  quam  vellem, 
piissimis  tuis  litteris  consolari  digneris.  Nulli  adversariorum 
conatus,  nullas  injurias,  nulla  denique  incommoda  me  hinc 
ejicere  possent,  si  per  conscientiamet  valetudinem  consistere 

l.Nous  croyons  que  cette  lettre  est  du  mois  de  mai. 


40  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

possem.  Precor  tamen  in  dies  Dominum,  ut  hic  potius  misère 
peream,  quam  ut  quicquam  désignera  unde  gloria  Christi 
obscurari  possit.  De  Pantaleone  l,  diu  fefellit  animum  meum, 
quod  magno  studio  Curium  quendam  apud  me  semper 
simulant,  sed  tandem  tamen  deprehendi  talem,  qualem 
depingis,  hoc  est,  guise,  et  inanis  gloriae  studiosiorem  esse 
quam  veree  pietatis,  tametsi  nunquam  putassem  ut  tam  tur- 
piter  nobis  unquam  imponeret.  Sed  portabit  ille  suum 
judicium.  Dominus  Deus  te  et  symmystas  tuos,  ecclesiœ  suas 
sanctae  quam  diutissime  incolumes  servet.  Optime  vale,  cha- 
rissime  et  observande  frater,et  me,  quod  facis,  apud  Dominum 
sanctistuisprecibussemperadjuva.Mompelgardi,26maiil545. 

Tuus  P.  Tossanus. 

Adresse  :  Domino  Mathie  Erbio,ecclesiastae  Richenvillensi, 
suo  in  Christo  charo  et  observando  fratri. 

Richenville. 

.   Arch.  eccles.  Basil.,  vol.  III,  fol.  109. 


26 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel 

12  août  1545. 

S.  Charissime  et  observande  frater,  nuper  cum  hic  esses, 
significavi  tibi  Petrum  Blondum  classis  Iverdunensis,  malis 
artibus,  hoc  est  magistratu  et  fratribus  suis  verbi  ministris, 
insciis,  nobisque  tum  omnibus  dissuadentibus,  sacrosanctum 
verbi  Dei  ministerium  apud  Mombelgardenses,  me  adhuc 
illic  agente,  ambivisse,  illique  etiam  interea  litteris  significa- 
tum  esse,  id  nobis  improbari,  ut  nihil  minus  putassem 
unquam  futurum,  quam  ut  in  instituto  suo  pergeret.  Sed 
vides  ex  his  fratrum  quorundam  vere  piorum  ad  me  litteris, 
quam  non  illic  dormiat  Satan,  et  impietas  sese  predat.  Quare 

\.  Pantalçon  Blaesi, 


PIÈCES    JUSTIFICATIVES  41 

te  etiam  atque  etiam  per  Christum  oro,  ut  primoquoque 
tempore  apud  Bernatos,  praefectumque  et  fratres  Iverdunenses 
illius  impios  conatus  impedias,  ne  ejus  causa  magis  turbetur 
illa  ecclesia,  neve  verbi  ministerium  hac  ratione  prostituatur. 
si  nec  misso,  nec  vocato,  sed  favore  ambienti,  et  visese  inge- 
renti,  piis  reluctantibus,  pateat.  Optime  vale  quem  precor  ut 
mea  omnia  scripta  apud  te  contineas.  Basileas  xn  augusti  1545. 
Tuus  in  aeternum  P.  Tossanus. 

Adresse  :   Fidelissimo  ecclesite  Christi  pastori  Guillelmo 
Farello  fratri  suo  observando.  Neocomi. 

Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchâtel. 


27 

Pierre  Toussain  a  Matiiias  Erbe 

8  septembre  1545 

S.  Quanquam  nuntius  dicat  se  nihil  expectare  hic  quam 

meas  literas,  et  in  his  quas  ad  cancellarium  nostrum  scribo, 

te  saluto,  continere  me  tamen  non  possum  quin  privatim  ad 

te  quoque  scribam  gratiasque  agam  immortales,  mi  Erbi, 

non  solum  pro  tuo  in  me  amore,  sed  etiam  studio  ac  sollici- 

tudine,  qui  me  piis  et  amicis  tuis  litteris  tam  seepe  consolari 

non  dedigneris.  Quae  autem  scribis  de  Pantaleone  agnosco 

esse  verissima  nec  quisquam  unquam  fuit,  qui  ecclesiae  Mom- 

belgardensi  plus  incommodant  quam  ille,  cum  et  principem 

nostrum  Georgium  et  nos  omnes  turpissime  fefellerit.  Ego 

cum  il  lie  eram,  de  valetudine  bona  recuperanda  plane  despe- 

rabam,  sed   nunc,  gratia    Christo,  optime   habeo,   ut  si  ad 

ecclesiam  meam  revocatus  non  fuero,  aut  eo  bona  conscientia 

redire  non  possim,  sperem  tamen  me  adhuc  alicubi  Christo 

domino  nostro  inserviturum,  cujus  ego  voluntatem  expecto, 

quemque  precor  ut  te  et  tuos  incolumes  servet. 

Basileae,  8  septembris  1545. 

Tuus  P.  Tossanus. 

Adresse  :    Fideli  ecclesiae  Richenvillensi    pastori    domino 
Mathiœ  Erbio,  fratri  suo  charissimo. 

Arçh.  çcçles.  Basil.,  vol.  IU,  fol.  Ig6, 


42  PIÈCES    JUSTIFICATIVES 

28 

Pierre  Toussain  a  Matiiias  Erbe 

12  novembre  1545. 

Hic  dies  octavusest,cx  quoin  hancaulam'  appuli,et  sumà 
principe2  consiliariisque  humanissime  exceptus.  Sed  antc- 
quam  agi  coepta  surit  ecclesias  nostras  negotia,  advolavit  hue 
Erhardus  Schnepffius.adversariorum  nimirum  suasu,mihique 
in  omnibus  confessionibus  nostris,  pro  sua  virili  hactenus  est 
adversatus,  festorum  repositionem,  obstetricumque  baptis- 
mum,  et  alia  controversa  adversus  me  defendens.  Ne  dicam 
quod  nostram  de  sacramento  Eucharisties  confessionem 
coram  consiliariis  in  suspitionem  vocare  studebat  :  sed  que 
heri  communi  illorum  consensu,  eoque  tandem  consentiente 
approbata  est.  Et  postea  mihi  reddite  sunt  tuas  litteras,  que 
me  non  parum  recrearunt.  Utque  hactenus  per  misericordiam 
Dei  in  veritate  perstiti,  ita  et  spero  me  eodem  adiuvante,  in 
finem  usque  perstiturum.Si  mala  illa  avis  hue  non  advolasset, 
salva  erant  omnia,  tametsi  adhuc  optime  sperem  de  rébus 
omnibus,  cum  praeter  illum,  causas  meas  auditores  habeam 
aequissimos,  et  dux  sit  sensentiam  pronunciaturus,  quem 
dicunt  me  amore  et  benevolentia  prosequi  et  quamdiu 
vehementer,  gratiasque  ago  domino  Deo,  Eucharisties  nego- 
tium  féliciter  transactum  esse  nostramque  (ut  dixi)  confessio- 
nem approbatam.  De  festis,  dedi  rationes  nostras,  et  doctor 
Gnoderus  heri  coram  easteris  consiliariis  testabatur  ea  Mom- 
belgardi  ducis  Ulrici  authoritate  per  clementissimum  princi- 
pem  nostrum  dominum  comitem  Georgium  abrogata  esse. 
Quae  cum  longua  (sic)  et  apparata  oratione  commendasset, 
reponendaque  dixisset  Schnepffius,  protuli  ejus  ad  Bucerum 
literas  in  quibus  de  eisdem  festis  loquens  dicit:  Nollem  enim 
ob  hominum  nugas  ministros  aut  eeclesiam  turbari.  Quod 
autemad  Baptismum  obstetricum  attinet,  nostras  etiamhabe- 
mus  rationes,  que  Principi  displicere  non  poterunt,  quasque 

1.  A  la  cour  de  Stuttgart. 

2.  Ulric  de  Wurtemberg, 


PIECES   JUSTIFICATIVES 


43 


illius  concionatoraulicus,  mei  mirum  in  modum  studiosus, 
et  consiliarii,  mihi  jam  approbarunt.  Nec  quenquam  adhuc 
vidi  in  ducatu,  gratia  Christo,  mala  illa  excepta  avicula,  qui 
causam  nostram  non  approbet.  Cui  precor  ut  Dominus  Deus 
felicem  det  exitum.  Hoc  etiam  contendo,  ut  ecclesiae  nostra; 
administratio,  cognitio,  doctrine,  et  ministrorum  gallorum 
examen  Angelandro  adimatur.  quem  certè  ante  Schnepffii 
adventum  ejectum  iri  intellexeram.  Hoc  mihi  magno  est  hic 
solatio,  quod  consiliariorum  decreto,  apud  hujus  oppidi 
pastorem,  virum  summa  pietate  praeditum  in  religioneque 
purissimum,hospitioexceptus  sim,  quimecum  sedulo  Domi- 
num  Deum  orat,  ut  adversus  Sathane  conatus  et  insidias  pro 
sua  bonitate,  causam  non  meam,  sed  suam  tueatur.  Optime 
vale,  frater  integerrime,  et  me  clementissimi  principis  mti 
domini  comitis  Georgii  celsitudini,  cancellariique  nostri 
humanitati  ac  benevolentie  commenda.  Ex  aula,  postridie 
Martini  1545.  Commendo  me  vestris  precibus. 

Audio  Schnepffium  in  hoc  esse,  ut  vel  moderationem 
quandam  in  rébus  nostris  inveniat,  ne  adversarii  in  totum 
suecumbant,  vel  harum  cognitio  pertrahatur  Ratisbonam, 
quo  brevi  est  profecturus.  Sed  spero  dominum  Deum  nobis 
adluturum  et  volo  principis  judicio  stare,  declaravique  me 
rébus  confectis  ad  ecclesiam  meam  nunquam  rediturum. 

Tuus  in  Domino  P.  Tossanus. 

Doctissimo  viro  D.  Matthie  ErbioEcclesiaste  Richenvillensi 
fratri  suo  et  amico  integerrimo. 


Richenville. 


Arch.  eccles.  Basil.,  vol.  III,  fol.  106, 


29 

Pierre  Toussain  a  Mathias  Erbe 

9  décembre  1545. 

Colendissimi  fratres  et  domini  salutem  in  domino  Jesu.  Ego 
heri  tandem  ex  ducatu  cum  eo  nuntio  qui  me  illuc  adduxerat 
sanus  et  inçolumis,  gratia  Christo,  domum  redii.  Quid  autem 


44  PIÈCES    JUSTIFICATIVES 

illic  egerit  dominus  Deus  in  caussa  nostra  ex  his  articulis 
quorum  AuTÔypa?ov  dux  Huldrichus  tilio  misit,  facile  videbitis. 
Auditores  vero  caussœ  nostre  fuere  cancellarius  Stugar- 
dianus  Balthasar  à  Giltlingen,  doctor  Jo.  Cnoderus  et  Gaspar 
Greter  aule  concionator  :  omniaque  nostra  postea  summa 
tide  ac  diligentia  eidem  d.  duci  ab  eodem  Cnodero  exposita. 
Qui  quidem  indigne  tulerit  ecclesiam  Montbelgardianam  ab 
adversariis,  quos  novit,  tam  misère  fuisse  turbatam,  literis 
facile  explicari  non  posset,  mihique  serio  injunxit,  ut  si  quid 
posthac  illic  turbe  oriatur  ipsum  primo  quoque  tempore 
certiorem  reddam.  Ne  dicam  quod  Schnepffii  levitate  et 
importunitate  graviter  fuerit  offensus  :  tanlum  abest  ut  illum 
nobis  reluctantem  et  adversantem  audire  voluerit.  Et  non 
solum  dux  ipse,  sed  etiam  ii  quos  supra  memoravi,  in  reli- 
gione  optime  instituti  sunt,  ab  Angelandrique  sententia  de 
cœna  domini  toti  abhorrent.  Ut  vehementer  gaudeam, 
gratiasque  agam  domino  Deo,  quod  mihi  ad  gloriam  nominis 
sui  sancti  aulam  illam  videre  contigerit.  Quod,  quoniam 
illustrissimi  principis  nostri  d.  comitis  Georgii  studio  ac  dili- 
gentia factum  esse  agnoscimus,et  ut  Dominum  sedulo  oremus, 
ut  illius  celsitudinem  ecclesie  suée  sancte  quam  diutissime 
florentem  et  incolumem  servet,  cui  me  totum  semper  dedo, 
humillimeque  commendo.  Valete  cum  optimis  conjugibus 
vestris  quibus  salutem  plurimam  nomine  meo  dicetis.  Ego 
cras  (volente  Deo)  Montbelgardum  sum  profecturus,  sed  mox 
domini  ducis  Christophori  audita  sententia  hue  reversurus, 
ut  uxorem  et  liberos  illuc  reducam,  si  parentis  mandato 
obtemperare  volet  ille.  Et  quoniam  scio  principem  nostrum 
dominum  comitem  et  vos  quoque  cupere  scire  quo  in  loco 
sint  res  nostre  quidque  in  ducatu  mecum  egerit  Dominus 
Deus,  volui  vos  ea  de  re  per  proprium  nuncium  (cum  alium 
non  haberem)  certiores  reddere.  Cui  promisi  daturum  me 
batziosl4quem  sumptum  si  libenter  ferre  velit  idemprinceps 
noster,  includetis  vestris  literis.  Iterum  valete  in  Domino 
Jesu. 

Basileae  9  decembris  1545. 

Vester  ex  animo. 

P.  Tossanus. 
Arch.  eçcjes,  F3£t»U.  vol.  JIJ,  fol.  121. 


Pièces  justificatives  45 

30 

Pierre   Toussain  a  Sigismond  Stier   et    a   Mathias   Erbe 

24  décembre  1545. 

S.  Colendissimi  viri,  recepi  nuper  litteras  vestras  per  eum 
nuntium  quem  ad  vos  miseram,  mihique  gratissima  fuere, 
quœ  de  Palatino,  illustris  principis  nostri  jussu  significastis. 
Faxit  dominus  Deus  utque  plurimi  illius  pium  et  sanctum 
institutum  imitentur.  Ego  ab  eo  tempore  quoad  vos  scripsi, 
Montbelgardi  fui,  mihique  per  Hocklinum  significavit  prin- 
cepsnoster  junior,  se  et  mei  amantem  esse, et  parentismandato 
voluntatique  per  omnia  libenter  obtemperaturum.  Quare 
statueram  eo  redire  ante  natalitia  Christi,sed  adversa  uxoris 
valetudo,  que  nunc  tamen  (gratia  Deo)  in  totum  terè  conva- 
luit.  et  alia  queedam  incommoda  faciunt,  ut  hinc  ante  dies 
quattuor  aut  sex  commode  solvere  non  possim.  1 1  lie  quum 
essem  me  stepe  amicissimum  convenit  principis  consiliarius 
quidam,  Lucas1  nomine  quem  cancellarium  vocant,  homo 
meo  judicio  non  solum  pietatis  studiosus,  sed  etiam  principi 
nostro  d.  comiti  Georgio  deditissimus,  quemque  per  Hockli- 
num et  vos  in  officio  retineri  cupio.  De  me  sunt  hic  inter 
mei  studiosos,  qui  verentur  ne  parum  commode  posthac  agam 
Montbelgardi,  principemque  habeam  parum  propitium,  sed 
ego  meliora  spero,  quumque  testem  habeam  conscientiam 
meam,  me  nihil  aliud  unquam  in  nostra  controversia  que- 
sivisse,  quam  Dei  gloriam,  et  ejus  in  ea  sim  tam  saspe  immen- 
sam  benignitatem  expertus,  me  totum  etiam  cumfiducia  illius 
divine  providentie  committam  :  nec  timebo  quid  mihi  taciat 
homo.  Prseter  articulos  quos  vidistis,  dux  senior  filio  episto- 
lam  scripsit,  qua  non  solum  eum  ad  pietatem  hortatur,  sed 
etiam  serio  mandat,  ut  Angelander  et  sui,  quos  ille  non 
parum  suspectos  habet,  ipsi  quoque  fidei  suae  rationem  red- 
dant.  Qui  si  vero  professi  fuerintquod  sentiunt,  haudquaquam 
scio  ab  illo  ferentur.  Cum  dux  noster  junior  intellexit  mihi 

1.  Luc  Schroteisen. 


46  PIECES   JUSTIFICATIVES 

quoque  parentis  jussu,  articulos  illos  ad  se  missos,  in  ducatu 
datos  esse,  petiit  per  Hocklinum  ut  eos  sibi  communicarem. 
Id  quod  illius  celsitudini  denegare  nec  potui  nec  volui. 
Ceeterum  quoniam  illis  opus  habeo,  vos  etiam  atque  etiam 
oro,  ut  vos  ad  me  per  hune  nuntium  mittatis,  non  solum 
germanice  scriptos,  sed  etiam,  si  tantum  mihi  laboris  navare 
potestis,  latine  versos.  Nam  is,  cui  hanc  epistolam  ad  vos 
credidi,  vir  est  piissimus,  mihique  ridissimus  amicus,  qui  per 
ditionem  vestram  post  dies  paucos  Argentoratum  descendet, 
recepitque  se  rideliter  curaturum  ut  litere  mee  per  aliquem 
ex  subditis  vestris  vobis  reddantur  ac  rursus  ab  illo  vestras 
ad  me  in  reditu  accepturum.  Quare  vos  etiam  per  Christum 
oro  ut  per  eum  ad  me  scribatis.  Nam  ego  volente  Deo  ante 
illius  reditum  ero  Montbelgardi  cum  uxore  et  liberis.  Ad  haec 
vehementei*  cupio,  ut  causte  meae  auditores  in  primis  autem 
doctor  Joannes  Cnoderus  per  dominum  Comitem,  et  per  te, 
charissime  Erbi,  Gaspar  Greter  principis  Ulrici  concionator, 
intelligant  me  nec  ingratum  nec  immemorem  suorum  erga 
me  et  ecclesiam  nostram  meritorum,  multisque  gratissimum 
esse,  quod  Dominus  Deus  per  principem  Ulrichum  et  suos 
Ecclesias  nostre  dissidia  pacarit.  Optime  valete,  et  boni  con- 
sulite,  quod  vos  tam  saepe  obtundam.  Ego  illustrissimo  simul 
et  clementissimo  principi  nostro  domino  comiti  Georgio, 
vobis  et  conjugibus  vestris  omnia  laeta  et  fausta  precor  per 
Christum  Jesum.  Basile  pridie  Natalis  Ghristi  1545. 
Vester  ex  animo  quantus  est 

P.  Tossanus. 

Clarissimo    viro    domino    Sigismundo    Ulustris.    domini 
comitis  Georgii  cancellario,  domino  suo  observando, 

vel 

domino    Mathie  Erbio    ecclesie   Richenvillensis    lidelissimo 
pastori.  Richenville. 

Arch.  eccles.  Basil.,  vol.  III,  fol.  94. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  47 


31 


Les  choses  qui  semblent  principalement   nécessaires  a 
remonstrer  en  la  visitation 

Vers  15'i5. 
(Mémoire  de  Pierre Toussain.) 

Premièrement  que  d'aultant  que  les  princes  et  magistrats 
sont  ordonnés  de  Dieu,  non  seulement  pour  garder  et  entre- 
tenir leurs  subjects  en  paix,  mais  aussy  pour  procurer  leur 
salut  et  oster  les  choses  qui  répugnent  en  la  volunté  de  Dieu 
et  édification  de  son  église  et  maintenir  sa  sainte  parolle, 
qu'à  ceste  occasion  monseigneur  nostre  prince,  cognoissant 
que  la  messe  et  autres  services  des  prebstres  n'est  fondée  sur 
la  parolle  de  Dieu,  mais  contraire  et  répugnant  à  icelle  et  au 
salut  des  âmes,  ne  veult  que  ces  faulx  services  ayent  lieux  en 
ses  pays  et  seigneuries,  ne  pourouyr  messes  ne  pour  commu- 
nier avec  les  prebstres,  ne  pour  baptiser  leurs  enfans,  ne  pour 
aller  a  pèlerinage  ne  a  autres  idolâtries,  mais  que  tous  sesd. 
subjects,  es  dimanches  et  autres  jours  ordonnez  pourprescher, 
oyent  diligemment  la  parolle  de  Dieu,  en  laquelle  est  contenu 
le  vray  service  de  Dieu  et  tout  ce  qu'il  faut  qu'ilz  croient, 
facent  ou  délaissent  pour  parvenir  à  la  vie  éternelle. 

Item,  qu'ilz  envoyent  diligemment  leurs  enfans,  serviteurs 
et  servantes  au  catéchisme,  afin  que  par  ce  moyen  ils  soient 
instruietz  en  nostre  sainte  foy  et  religion  chrestienne. 

Item,  qu'ils  regardent  à  temps  et  lieu  de  se  préparer  à  bien 
et  sainctement  participer  au  St  Sacrement  de  la  Cène  de  nostre 
Seigneur,  comme  il  apartient  à  tous  vrays  fidèles. 

Et  qu'ilz  portent  leurs  enfans  baptiser  aux  ministres  que 
le  prince  leur  ont  ordonné. 

Et  que,  délaissant  aussy  tous  jeuz  dissoluz,  blasphèmes, 
ivrogneries,  paillardises  et  autres  meschanstés  semblables, 
ils  vivent  en  la  crainte  de  Dieu  et  qu'en  outre,  ce  qu'en  ne 
faisant,  ilz  feront  leur  salut  et  que  le  Seigneur  Dieu  les  assistera, 
qu'ilz  auront  a  monseigneur  nostre  prince  ung  clément  prince 
et  seigneur. 


48  PIÈCES    JUSTIFICATIVES 

Et  qu'après  qu'on  leur  aura  faict  ceste  remonstrance  ou 
semblable,  on  leur  poura  demander  s'ilz  ne  se  contentent  pas 
bien  de  leurs  ministres  et  de  leurs  doctrines  et  conversations, 
et  en  quoy  et  comment,  et  s'ilz  entendent  bien  ce  qu'ilz  leur 
preschent  et  s'ilz  font  leur  debvoir  de  ce  faire  et  de  leur 
administrer  les  Sts  Sacrements. 

Item,  s'ilz  ont  quelque  doubte  en  la  Religion  pour  y  satis- 
faire. 

Item,  s'ilz  n'ont  point  tous  es  Pasques  dernières  participé 
au  S1  Sacrement  de  nostre  Seigneur  et  les  causes  et  raisons 
pourquoy  ilz  n'y  auroient  point  participé.  Ce  que  le  ministre, 
à  ceste  heure-la,  qui  accompagneroit  les  visitateurs  ordonnez 
par  mondict  seigneur,  s'efforcera  par  la  parolle  de  Dieu,  selon 
la  nécessité  qu'il  verroit,  de  mectre  hors  lesdicts  subjects  de 
toutes  doubtes  et  d'apaiser  leurs  consciences. 

Et  toutes  ces  choses  faictes  avec  la  plus  grande  douceur  et 
bénignité  qu'on  pouroit,  monseigneur  le  bailly  admonestera 
derechefz  lesdicts  subjects  avec  la  plus  grande  diligence  et  le 
plus  sévèrement  qu'il  pourcit  de  vivre  en  la  crainte  de  Dieu 
et  en  nostre  sainte  foy  et  religion  chrestienne  leur  répétant 
encore  une  fois  ce  qu'il  leur  auroit  dit  au  commencement  :  de 
diligemment  ouyr  la  parolle  de  Dieu  ,  de  participer  aux 
S,s  Sacrements,  d'envoyer  leurs  enfans,  serviteurs  et  servantes 
au  catéchisme,  de  porter  leurs  enfans  baptizer  à  leurs  minis- 
tres, de  ne  point  aller  à  la  messe  ne  autres  idolâtries,  etc.,  et 
que  s'il  y  avoit  aulcuns  qui  feussent  trouvez  si  malheureux 
que  de  rejecter  ou  contemner  ceste  amiable  remonstrance  à 
eulx  faicte  par  l'ordonnance  de  mondict  seigneur,  et  qu'ilz 
ne  se  voulussent  laisser  instruire  et  enseigner  par  leurs 
pasteurs  ne  délaisser  les  choses  qui  contreviennent  à  l'hon- 
neur de  Dieu  et  à  leur  salut,  mais  que  les  ungs  voulussent 
aller  à  la  messe  et  les  autres  porter  leurs  enfans  baptizer  hors 
seigneuries,  les  autres  estre  des  yvrognes  et  blasphémateurs 
du  nom  de  Dieu,  qu'en  outre  ce  que  les  ministres  ne  les 
recepvront  point  à  la  Cène  de  nostre  Seigneur,  qu'ilz  encou- 
reront  grandement  l'indignation  de  mondict  seigneur  et  que 
pourtant  ilz  regardassent  de  se  gouverner  comme  gens  de 
bien. 

Et  pouroit  on  aussy  regarder  chacun  lieu  s'il  y  auroit  point 


PIÈCES    JUSTIFICATIVES  49 

quelques  rebelles  et  obstinés  que  eussent  mestier  de  quelque 
remonstrance  et  admonition  particulière  pour  en  faire  selon 
l'exigence  du  cas. 

Comme  aussy  on  pouroit  admonester  les  ministres  en 
chacun  lieu  des  choses  qu'on  verrait  estre  nécessaires  à 
l'honneur  de  Dieu  et  édification  de  son  église  et  salut  des 
subjects. 

Et  recommander  aux  Maires  et  Jurez  que,  soubz  peine  de 
privation  de  leurs  offices,  ils  facent  leur  debvoir  de  regarder 
après  les  vies  et  portements  et  ne  rien  souffrir  qui  soit  contre 
l'honneur  de  Dieu  ne  jeux  dissolus  ne  blasphèmes,  ne  yvro- 
gneries  ne  contemnement  de  Dieu  ne  de  sa  stc  parolle,  ne  que 
aulcuns  troubles  ou  autres  empeschemens  se  facent  à  la 
prédication,  mais  qu'ils  ayent  à  exhorter  les  subjects  d'assister 
aux  sermons,  d'envoyer  leurs  enfans  au  catéchisme,  et  de  se 
gouverner  en  toutes  choses  en  la  crainte  et  que,  s'il  y  avoit 
aulcuns  subjects  si  malheureux  qui  ne  se  voulussent  laisser 
instruire  par  leurs  ministres,  et  que,  contre  la  volunté  de 
mondict  Seigneur,  ils  voulussent  courir  aux  messes  et  idolâ- 
tries et  troubler  l'église,  qui  montrent  mauvais  exemple  aux 
autres  par  leur  mauvaise  vie,  que  lesdits  Maires  et  Jurez 
ayent  à  signifier  ces  choses  à  mondict  seigneur  ou  aux  gens 
de  son  conseil. 


Collection  Duvernoy,  Montbéliard  sous  Vlric,  t.  II.  f.  64. 
Pièce  originale  de  la  main  de  Toussain,  sans  date. 


32 

Pierre  Toussain  a  Mathias  Erbe 

28  janvier  1540. 

Gratissimum  mihi  fecisti,  charissime  Erbi,  quod  articulos 
concordias  latinos  feceris  eosque  ad  memiseris.  Dominus  Deus 
aliquando  pensabit  tua  omnia  erga  me  bénéficia.  Non  boni 
consuluerunt  quidam, quod  me  absente, de quorundam  levitate 

/ 
I 


50  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

literis  sis  conquestus,  qui  certe,  ut  tibi   quod  res  est  dicam, 

nisi  nobisadfuisset  D.  Deus,  et  favissent  ducatus  consiliarii, 

causam   nostram   in  totum    perdiderant.   Nam   posteaquam 

intellexerunt  adversarii  me  illuc  vocari,  mox  omnes   hujus 

oppidi  et  comitatus  ministros  super  rébus  controversis  exami- 

narunt  illorumque  examen  et  responsionem   in  qua  magna 

pars  ipsorum  adversariorum   voluntati  subscribebat,  statim 

post  abitum   meum  in  ducatum  miserunt,  ut  dux  senior  et 

consiliarii  vidèrent  non   omnes,   sed   paucos  hujus   ditionis 

ministros  in   mea   esse  sententia.  Sed  facile  olfecerunt   viri 

pii  et  prudentes  quonam  consilio  excogitatum  esset  examen 

illud,  exquo  nihiî  aliud  reportarunt  adversarii  quam  majorem 

principis  indignationem,  et  fratres  qui  illis  gratificari  volue- 

rant,  levitatis  et   inconstantiae  notam  :    cum   antea    propria 

manu  subscripsissent  omnes,  se  controversos  articulos  bona 

conscientia  recipere  non  posse.  Ne  dicam.  quod,  me  absente, 

receperunt    examen,   aut  si   mavis    repraesentationem    ante 

cœnam,   tametsi    collegam  »   literis  admonuissem,   ne   id  eo 

tempore    ecclesiaque     nostra     turbata    faceret ,     sed     mihi 

reverso  respondit   principem  et  cseteros    fratres    omnes   id 

mandasse  ut    non   putem    eam   ob  caussam   controversiam 

novam  hic  mihi  esse  monendam  praesertim  cum  illi  omnium 

vicinarum  ecclesiarum  suffragium  habeant,  nec  ego  unquam 

apud  principem  et  fratres  eam  disciplinam  sic  rejicerim  ut 

negarim  posse  hic  unquam  admitti,  sed  eam  rem  solum  in 

aliud  tempus  differri  postularim.  Et  paucissimos  hic  esse  video, 

qui,  re  bene  intellecta,  offendantur.  Quare,  fac,  obsecro,    ut 

mihi  rescribas  tuam   sententiam,    nam  ego,  ut   vere  dicam, 

bona   conscientia  dicere  non  possem  eam  disciplinam   inu- 

tilem  esse  huic  ecclesiae.Bene  vale,  frater  et  amice  integerrime, 

cujus  sanctis  precibus  me  semper  commendo.  Montbelgardi 

xix  januarii  1546. 

Tuus 

P.  Tossanus. 

Ego  has  ad  te  literas  ante  dies  aliquot  scripseram  quod 

sperabamforeut  hicnuntiuscitius  Argentoratum  descenderet, 

quam    potuerit.   Tnterea  vero  me    princeps 2    sa?pe  et    per 

1.  Nicolas  de  la  Garenne. 

2.  Le  duc  Christophe. 


PIECES   JUSTIFICATIVES  Ôl 

Lucam  cancellanum  et  praesens  appellavit,  nec  ullam  in 
eo  indignationis  notam  video,  sed  majorem  quam  unquam 
antea  erga  me  benevolentiam. 

Dat.  Montbelgardi  xxvm  jannuarii. 

Doctissimo  viro  D.  Mathias  Erbio  ecclesiae  Richenvillensis 
pastori  suo  in  Christo  Jesu  charissimo  fratri. 

RcCHHNVILLiE. 
Arch.  eccles.  Basil.,  vol.  III,  fol.  115. 
Zurich.  Mss.  Simler,  copie. 


33 

Pierre  Toussain  a  Mathias  Erbe 

13  février  1546. 

D.  Erbio.  S.  Literae  quas  ad  te  misi  per  eum  nuntium  quem 
Argentoratum  mittebamus,  scriptae  fuerant  19  januarii,  cum 
nec  principem,  nec  fratres  in  commune  fuissem  alloquutusnec- 
dum  satis  scirem  quanam  ratione  examen  illud  ante  cœnam 
fuisset  institutum.  Caeterùm  cum  sim  ea  de  remelius  redditus 
certior,  XXV  mensis  ejusdem,  fratribus  ministris  hue  a 
Principe  convocatis,  quibusdam  mihi  familiarioribus  indicavi, 
me  novum  illud  institutum,  sine  principis  Ulrici  et  suorum 
consensu  nunquam  recepturum.  Et  in  qua  quidem  sententia 
me  non  parum  confirmarunt  literae  tuae.  Quare  sum  brevi, 
volente  Deo,  proprium  nuntium  in  ducatum  Wirtembergen- 
sem  missurus,  sperans  fore,  ut  et  ejus  innovationis  abroga- 
tione  facile  obtineamus,  cum  nec  illic  quidem,  nec  in  ecclesiis 
nobis  vicinis  hujusmodi  examen  habeatur.  Quod  quanquam 
Angelander  hic  ante  biennium  instituisset  in  sua  ecclesia, 
tamen  quoniam  nobis  super  ea  re  negotium  facessere  desie- 
rant  adversarii  nec  sciebam  Nicolaum  récépissé  :  egoin  ducatu 
nullam  ejus  rei  feci  mentionem.  Sed  hoc  literis  ad  consiliarios 
facile  excusabo.  Tu  autem  nuntium  meum  expectans  quem 
ego  per  vos  sum  missurus,  literas  parabis  ad  D.  Gasparem 
Greterum,  ducis  Ulrici  concionatorem,  quibus  illi  signifiées, 
quantum  gaudeant,  gratiasque  D.  Deo  agant  omnes  vicinae 
nobis  ecclesiae,  quod  pax  hic  nobis  per  illustrissimum  ducem 


52  PIECES   JUSTIFICATIVES 

Ulricum  sit  restituta.  Quodque  principi  nostro  Georgio  et 
vobis  literis  significarim,  quantum  ipse  Greterus  mihi  priva- 
tim  obsequiiet  humanitatis  in  ducatu  praestiterit,  quantaque 
pietate  ac  diligentia  ducis  consilinrii  hujus  ecclesiae  rébus 
advigilarint.  Sed  superesse  adhuc  unam  Angelandri  plan- 
tationem  eradicandam,  ut  quae  non  solura  huic  ecclesiae,  sed 
etiam  vicinis  omnibus  plurimum  nunc  et  in  futurum  obesse 
posset.  Illique  perscribe  libère  tuam  sententiam,  nom  est  vir 
judicio  et  eruditione  praeditus,  quiqueab  Angelandri  ingenio 
vehementer  abhorret.  Nec  cessabit  unquam  rnalusiliegenius. 
quemadmodum  in  dies  experior  mihi  negotiarum  facessere. 
Sed  cujus  malicia  contempta  pergam,  volente  Deo,  meum 
officium  facere.  Vale  in  domino  Jesu,  frater  integerrime, 
et  observandum  mihi  in  Domino  Deo  cancellarium  meo 
nomine  diligenter  saluta,  quem  non  obtundam  in  praesentin. 
multis  occupatissimus  quod  Nicolaus  decumbat  et  diacono 
careamus.  Doctor  Petrus  satis  aegre  principis  jussu  mihi 
cessit,  sed  in  meis  regno  aedibus.  Populus  noster  longe 
melius  quam  unquam  antea,  ad  pietatem  animum  adjungit. 
et  conciones  fréquenter  audiunt  consiliarii  et  officiarii 
omnes  :  nec  illi  solum  sed  et  qui  adhuc  supersunt  sacrihci  et 
monachi,  ut  ecclesiam  hane  totam  reflorescere  videas, 
Bouvretus  Lanius  creatus  est  praepositus  qui  et  ipse 
cum  tota  familia  totus  evangelicus  factus  est,  et  omnem 
erga  me  benevolentiam  ostendit.  Haec  postrema  scripsi 
D.  cancellario,  cui  et  optimae  suae  conjugi  tuaeque  Erbi 
iterum  atque  iterum  salutem  plurimam  dico,  meque  illus- 
triss.  principis  nostri  D.  Gomitis  Georgii  clementiae  semper 
commendo.  Montbelgardi  xm  feb.  1546, 

Vester  ex  animo 
P.  Tossanus. 

Scriptis  his  ad  vos  literis,  tumultuanter,  ut  videtis, 
Schrotisen  noster  tuas  ad  me  postremas,  Erbi  charissime. 
misit,  et  gaudeo  vos  nactos  esse  lupum  illum  '  quem 
scio  studebitis  modis  omnibus  Christo  lucrifacere.  Si  deplo- 
ratus  sit,  dignus  est,  qui  in  tanta  luce  illustriss.  principis 
nostri   severitatem    sentiat.    Quantum   ad    examen    attinet, 

1.    Le  moine  impudique  que  le  duc  Christophe  fit  chasser. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  53 

nihil  me,  Erbi,  oiïenderunt  tua  scripta  eaeterum  quoniam 
polliceris,  te  ea  de  re  fusius  ad  me  scripturum,  orp  te  ut  id 
fiât  primo  quoque  tempore,  communicato  cum  principe  et 
cancellarîo  consilio,  quod  habeam  necesse  brevi  in  ducatum 
scribere.  Et  rébus  omnibusdiligenter  perpensis  non  puto  mihi 
faciendum  esse,  ut  temere  patiar  ritum  jllum  introduci  in 
hanc  ecclesiam,  et  facile,  ut  spero,  poterimus  levari  isto 
onere.  Optimevalete,  et  quamprimum  fieri  poterit  rescribite. 
xiv  feb.  1546. 

Nunc  in  templo,  absoluta  concione,  Schrotisen,  qui  nobis 
heri  rediit  salutem  mihi  plurimam  dixit,  non  vestro  solum 
sed  et  illustriss.  quoque  principis  vestn  et  mei  nomine, 
quibus  omnia  lseta  et  fausta,  monacho  vero  mentem  meliorem 
precor. 

Item   vester  Tossanus. 
Arch.  ceci.  Basil.,  vol.  111,  loi.  12i.  cl  Zurich  Mss.  Simler,  copie. 


34 

Pierre  Toussain  a  Mathias  Erbe. 

27  février  154G. 

S.  Charissime  et  observande  frater,  cum  mihi  in  aula  prin- 
cipis wirtembergensis  agenti  non  semel  injunctum  sit,  ne  vel 
latum  digitum  a  Ducis  voluntate  et  declaratione  hue  missa 
discederem,  nec  paterer  hic  illo  et  consiliariis  insciis  quic- 
quam  innovari,  nec  privati  examinis  ullam  apud  illos  fecerim 
mentionem  :  existimo  mei  esse  officii,  ut  priusquam  eum 
ritum  in  ecclesia  mea  recipiam,  eos  ea  de  re  clam  per  hune 
nuntium  literis  certiores  reddam.  ut  audita  in  tempore 
corum  sententia  videam  quid  mihi  opus  ?it  facto.  Nam  qua- 
mdiu  tuerit  hic  Angelander  nunquam  cessabit  nos  turbare, 
quemadmodum  jam  non  semel  a  meo  reditu  falsis  delatio- 
nibus  conatus  est  principem  adversus  me  excitare.  Quare 
precor  ut  dominas  Deus  nos aliquando  istoonçre  levet.  ut  nos 


54  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

pro   sua  bonitate  aula?  prœfecto,  viro  impiissimo  jam  levavit. 

Ego   autem  cupio  ut    tu  ducis  Ulrichi  concionatori  scribas. 

Vale  in  domino  Jesu,  et  me  principis  nostri  Georgii  clemen- 

tiœ  cancellariique1  humanitati  mesemper  commenda,  quibus 

dices,  nomine   meo,   me  Jacobi  du   Vernoy,   olim  sacrifici, 

nuptiis  xxn  mensis  hujus  benedixisse.   Montpelgardi  xxvn 

fcb.  1546. 

Tuus  ex  animo 

P.  Tossanus. 
Arch.  ecclcs.  Basil.,  vol.  III,  fol.  110,  Zurich.  Mss.  Simler,  copie. 


35 

Pierre  Toussain  a  Matiiias  Erbe 

26  juin  1546. 

S.  Quod  jam  diu  a  me  nihil  literarum  accepisti,  charissime 
Erbi,  in  caussa  est,  quod  ab  eo  die,  quo  illustris  princeps 
noster  Georgius  hinc  solvit  (?),ad  hanc  usque  horam,  adversa 
valetudine,  sine  ulla  intermissione,  sim  diu  divexatus,  ita 
volente  domino  Deo,  ut  vixampliusconsistere  possim.  Morbus 
est  Ischiadica,  quae  dextrum  latus  meum  malum  sic  infestât, 
ut  nullam  habeam  requiem  nec  possim  ulla  ratione  somnum 
inire.  Multis  pharmacis  frustra  sumptis,  medicorum  Basi- 
liensium  consilio  ad  thermas  Plumberianas  lectica  (quod 
equitationem  nullo  modo  ferre  possim)  vectus  fueram,  sed 
multa  illic  passus,  domum  reductus  sum  tantum  non  mortuus, 
et  majorem  dolorem  sustineo  quam  unquam  antea.  Quare,  si 
per  vires  licuerit,  cogito  brevi  ire  Basileam,  si  forte  dominus 
Deus,  me  per  viros  pios  et  doctos  qui  illic  sunt  tandem  pris- 
tinee  sanitati  restituât.  Caeterum  erga  me  adflictum  déclarât 
omnem  benevolentiam  illustrissimus  princeps  noster  Chris- 
tophorus  idque  ex  animo.  Opt.  vale  eu  m  obs.  domino  nostro 
et  fratre  cancellario  quorum  utrique  optima  quaeque  precor 
per  Christum  Jesum,  meque  precibus  vestris,  quibus  possum 
modis,  commendo.  Mompelgardi,  xxvi  junii  1546. 

Tuus  P.  Tossanus, 

Arch.  eccles.  Basil.,  vol.  111,  loi.  luij, 
1.  Sigismond  Stier. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  t)L) 


36 


Articuli  super  quibus   ministki    ecclesiarum   Montisbeli- 
gardi  et  blancmontis  examinandi  erunt. 

Septembre  1546. 

1.  Primo  an  verbum  Dei  et  omnia  ecclesiae  négocia,  juxta 
sacrée  canonicae  Scripturae,Veteris  videlicet  etNoviTestamenti 
declarationem,  ita  ut  Augustanae  confessioni,  et  quae  hanc 
sequitur  Apologiae,  nec  non  ordinationi  ecclesiasticas  Wirten- 
bergensi  in  publicum  éditée,  illicque  oblatae  (his  tantummodo 
articulis  exceptis  super  quibus  reformatio  ecclesiae  Montpel- 
gardensis  a  parente  nostro  facta  est)  omnis  doctrina  sua 
respondeat,  pie  ac  synceriter  docuerit,  tractarit  et  instituent. 

2.  An  verbum  Domini  bis  in  hebdomada  (die  dominico 
excepto)  annunciet,  quid  quoque  tempore  praedicet.  An 
capitulum  ex  novo  Testamento  ante  concionem,  singulis 
preesertim  dominicis  diebus,  claris  ac  disertis  verbis  populo 
juxta  ordinationem  ecclesiasticam  praelegat  atque  psalmos 
sive  spirituales  cantilenas  tam  ante  quam  post  concionem 
cum  populo  unanimi  ore  cantet. 

3.  An  juxta  ordinacionem  ecclesiasticam  sedulo  infantes 
baptizet,  et  cœnam  Domini  populo  administret.  An  quispiam 
puellus  in  suâ  parochia  sine  baptismate  accepto  e  vita 
migrant.  Quoties  sacratissimam  Domini  cœnam  a  tempore 
proximae  visitationis  (quae  anno  jam  fere  elapso  habita  est) 
celebraverit. 

4.  An  privatim  extra  universam  communem  ecclesiae  con- 
gregationem  sacrosanctam  Eucharistiamquibusdam  personis 
illam  petentibus,  exhibuerit  atque  quot  sint  tam  ex  firmis 
quam  inrirmis  numéro,  quibus  cœnam  dominicam  hoc  anno 
privatim  administraverit.  An  visitent  diligenter  aegrotos. 

5.  An  quotiescunque  quispiam  diem  suum  obierit ,  ad 
sepulturam  ejus  campanae  signum  quo  populus  ad  funus 
comitandum  convocetur,  fieri  sinat  :  atque  an  ecclesiam 
funebri  conciuncula  admoneat  et  consoletur. 

6.  Quo  pacto  çatechismum  in  ecçlesia  sua  instituent,  an 


;,6  PIECES   JUSTIFICATIVES 


■ 


pueros  in  eo  summa  sua  diligentia  singulis  diebus  dominicis 
exerceat,  et  quo  ordine  ac  via  hoc  faciat. 

7.  An  singulis  hebdomadis  in  qualibet  parochia  prœces 
publicas  servet  et  recitet,  et  quo  die  id  fiât.  Item  qusenam 
potissimùm  à  Deo  pcti  debere  populum  hortetur. 

8.  Singuli  quoque  ministri  privatim  rogandi  erunt,  an 
quicque  de  ullo  ministro  sciant  vel  audiverint,  quod  gloriae 
Dei  et  verbi  ministerio  adversari  possit. 

9.  Quid  in  ecclesiis  suis  desiderent,  an  Majores  et  eaeteri 
officiarij  suum  faciant  offiçium  :  an  verbum  Domini  diligen- 
ter  audiant,  et  sacramentis  participent  :  an  ceeteris  vita  bono 
exemplo  sint  :  an  errantes  et  cessantes  inter  populum  admo- 
neant  ut  pueros  famulosque  et  famulas  catechismo  interesse 
curent. 

10.  Et  si  Majores  autalii  officiarii  de  aliquo  eriminegravati 
a  ministris  accusarentur,  possent  et  super  ea  re  subditi 
aliqui  interrogari. 

11.  An  quid  privatim  adversus  quenquam  habeant,  utpote 
an  quis  sit  velidololatra,vel  verbi  Deicontemptor,  vel  ebrius, 
vel  scortator,  aut  aliquo  alio  hujusmodi  flagitio  detentus. 

12.  Visitatores  etiam  libros  et  scriptores  ministrorum  dili- 
genter  lustrabunt,  et  quos  autores  quilibet  eorum  habeat, 
accurate  et  distincte  annotabunt,  secumque  sic  observata 
adferent. 

13.  Interdici  quoque  singulis  ministris  débet,  ne  quoslibet 
erronés,  quis  aliquantulum  il  lis  noti  fuerint  hospicio  excipiant» 

Majores  et  Jurati  quorumlibet  pagorum  dato  prius  jura- 
mento  super  articulis  sequentibus  examinari  debent. 

1.  Primo  an  minister  eorum  inculpabilis  et  irreprehensi- 
bilis  sit  vitae  et  conversatione  :  num  quandoque  populum 
suum  vel  alios  graviter  oneret,  aut  quippiam  exerceat,  quod 
Evangelio  otïendiculo  esse  possit. 

2.  Num  credant,  quod  illis  verbum  Dei  tideliter,  pure  et 
synceriter  annunciet.  Quoties  in  hebdomada  et  quid  praedicet. 
an  id  intelligant,  et  secundum  hoc  vitam  suam  instituere 
sciant.  Praesertim  vero  hoc  loco  diligenter  examinentur,  de 
summo  nostrœ  salutis  articulo,  videlicet  de  justificatione, 
baptismo  et  sacratissima  cœna  Domini  quid  hcec  sint,  et 
quamobrem  a  Christo  instituta, 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  ;'>7 

5.  Deinde  poterunt  super  reliquis  articulis  supra  positis 
similiter  examinari,  ut  in  certain  experientiam  venire  possi- 
mus,  qua  in  re  ecclesia  potissimum  vel  asdificetur  vel  scanda- 
lizetur  et  destruatur. 

4.  Ut  poterunt  quoque  rogari,  quosnam  homines  ministri 
in  domos  suas  fréquenter  recipiant,  et  an  id  manifeste  vel 
occulte  fiât. 

5.  Visitatores  diligenteret  accurate  pers^rutabuntur,  quos 
proventus  pro  fabricia  sacrorum  eedificiorum  quadibet  paro- 
chia  annuatim  habeat,  et  in  quem  usum  hos  vertant  :  a 
Majoribus  quoque  et  Juratis  propterea  ratio  exigi  débet, 
iisque  mandari,  ut  hujusmodi  proventus  ad  œdificationem 
templorum  et  œdium  parochialium  convenant. 

6.  Visitatores  quoque  fabrum  tam  lignarium  quam  cemen- 
tarium  secum  assumant,  et  omnia  necessaria  templorum, 
sedium  parochialium  eedificia  diligenter  lustrabunt  :  atque  si 
quippiam  ruinosum  videbitur,  quos  sumptus  ad  id  restau- 
randum  et  renovandum  exigat,  in  charta  distincte  signabunt 
eamque  postea  conciliariis  principis  offerent. 

7.  Simili  modo  omnes  cùm  ministrorum  tum  agricolarum 
depositiones  super  quolibet  articulo  distincte  et  separatim  in 
scripta  rédigent,  addito  ubique  die  et  nominibus  personarum. 

8.  Hac  universatam  ministrorum  quam  plebis  inquisitione 
facta  illustrissimus  princeps  noster  corrigere  et  emendare 
poterit,  quse  in  hac  universa  dicione  corrigenda  et  emendada 
videbuntur. 

Collection  Duvernoy,  Montbéliard  sous  Ulric,  t.  11. 


37 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Fakel. 

10  octobre  1546. 

S.  Nunc  cuin  me  ad  concionem  pararem  significavit  mihi 
Johannes  a  Fray  se  nuntium  isthuc  ad  vos  mittere,  per  quem 
casteris   occupationibus  reliçtis  te  his  literis  salutare  volui. 


58  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

Princeps  nostcr  junior  Germanie  salutis  et  Evangelii  stu- 
diosus,  calendis  hiujus  mensis  ad  regem  Gallie  profectus  est  : 
quid  autem  illic  sit  facturus  nescio,  sed  hoc  scio,  quod  ante 
profectionem  literas  à  duce  Saxonie  acceperat.  Ad  hcc 
scriptum  est  hue  heri  ex  aula  Ducis  senioris,  Cœsarem  œgro- 
tare,  in  illiusque  exercitu  pestem  graviter  sevire,  à  qua  nostri 
non  sint  omnino  immunes.  ne  dicam  quod  il  le  laborat  vini 
penuria  et  rerum  omnium  quœ  ad  equos  alendos  pertinent. 
Nos  autem  dominum  Deum  ardentibus  votis  solicitabimus, 
Ut  non  tam  hodie  ingratitudinem  nostram  quam  gloriam 
nominis  sui  sancti  respiciat  et  impios  antichristianorum 
conatus  dissipet.  Optime  vale  frater  in  Domino  observande  et 
me  precibus  erga  Dominum  adjuvare  perge,  mihique  fratres 
omnes  verbi  ministres  diligenter  saluta.  Raptim  Montbel- 
gardi  10  octobris  1546. 

Tu  us  P.  ToSSANUS. 

Hue  nuper  venit  socer  Nicolai  '  cum  literis  commenda- 
ticiis  Domini  à  Prangin  ad  principem  nostrum  quid  autem 
de  illo  sentias  et  quomodo  se  gesserit  in  suo  munere  fac. 
obsecro,  ut  ad  me  scribas.  Iterum  in  Domino  vale. 

G.  Farello  ecclesie  Neocomensis  pastori  fratri  suo  obser- 
vando.  Neocomi. 


38 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel. 

8  janvier  1547. 

S.  Charissime  et  observande  frater.  mihi  vehementer  mo- 
lestum  est,  quod  hoc  srceulo  turbulentissimo  tecum  sœpius 
miscerecolloquiaautsaltem  frequentius  scribere  non  possim. 
Nec  dubito  quin  scias,  quo  in  loco  sint  res  Germanie  si  tamen 
quisquam  sit  hodie  qui  id  vere  sciât.  Caeterum  hoc  non  igno- 
ras (puto)  ducem  Ulrichum  Wirtembergensem  patriam 
relinquere  maluisse,  quam  quicquam  cum  Ctesare  pacisci, 

J.  Le  beau-père  de  Nicolas  de  la  Garennç. 


PIÈCES    JUSTIFICATIVES  59 

quod  putaret  glorie  Domini  adversari.  Quam  constantiam 
si  retinuissent  civitates  omnes  Sueviee,  non  tam  turpiter  ac 
muliebriter,  sese  non  paucœ  dedidissent  hosti.  Hoc  me  in 
his  angustiis  non  parum  exhilarat,  quod  dux  noster  Christo- 
phorus  infracto  plane  sit  et  magno  animo,  cupiatque  ex  toto 
pectore  succurrere  ecclesie  Christi  et  Germanie  :  eamque  ob 
causam  uxorem  partui  proximam  Basileam  duxit,  ut  si  eum 
Dominus  (quemadmodum  sperat)  alio  vicet,  sit  paratior. 
Mirum  est  civitates  superioris  Germanise  tanto  timoré  per- 
culsas  esse  quum  Caesar  vix  secum  habeat  quindecim  milia 
hominum.  Sed  dominus  Deus  est  qui  et  animât,  et  timorem 
immittit. 

Heri  hue  venit  Spira  quidam  ex  aula  principis  nostri,  qui 
adserit  ducem  Mauricium  Evangelii  et  patrie  proditorem  in 
Bohemiam  aufugisse  Electoremque  a  Dano,  Hesso  et  civita- 
tibus  inferioris  Germanie  adjutum,  non  solum  sua  omnia 
récupérasse,  sed  etiam  illius  ditionem  occupare  :  sed  cum  illa 
fièrent,  comitem  Burensem  Hessiam  principe  et  omni  pro- 
pemodum  humano  preesidio  destitutam  invasisse,  civitatem- 
que  unam  vi  cepisse,  sed  eos  quos  supra  memoravi  nunc 
venire  illi  obviam  et  Argentinenses  magna  diligentia  militem 
conscribere.  Orandus  est  nobis  dominus  Deus  ut  hase  omnia 
tandem  ad  gloriam  nominis  sui  sancti  vergant,  nobisque  det 
omnibus  ut  vere  resipiscamus. 

De  ecclesia  nostra  nihil  habeo  propemodum  quod  scribam. 
Princeps  (ut  dixi)  optime  vult  religioni,  et  vitam  (puto) 
desereret  potius  quam  Evangelium  :  verbique  ministros  suo 
fungentes  munere  amat  ac  veneratur.  Faxit  dominus  Deus 
utillum  piadoctrina,  studio  ac  bonavita  in  officio  retineamus. 
Si  Raymundus  '  isthic  conqueratur  et  Magistratus  vester 
aut  vos  ipsi  scire  volueritis,  quare  sit  ille  dimissus,  non  recu- 
sabit,  puto,  princeps  id  ad  vos  perscribere.  Optime  vale  cum 
collega  et  ceeteris  symmystis,  quorum  sanctis  precibus  me 
semper  commendo.  Montbelgardi,  8  januarii  1547. 

Tuus  P.  Toss. 

Guilielmo  Farello  ecclesie  Neocomensis  pastori  fratri  suo 

observando. 

Neocomi. 

1.  Raymond  de  Louvre,  pasteur  à  Selonçourt. 


60  PIECES  JUSTIFICATIVES 

39 

PlERRE    TOUSSAIN    A    GUILLAUME    FaREL. 

'22  lévrier  1547. 

S.  Charissime  et  observande  frater,  petis  ut  difFusius  ad  te 
scribam,  cum  vix  liceat  mihi  eu  m  his  fratribus  colloqui,  adeo 
domum  festinant  ut  vos  de  rébus  nostris  certiores  reddant. 
Nec  habeo  quod  ad  te  scribam  de  fratre  tuo,  quum  nesciam 
ubi  locorum  sit.  Sed  quem  vellem  certe  domi  esse  et  fami- 
liam  curare.  Ego  in  horum  fratrum  sinum  effudi  quicquid 
habui  rerum  novarum  aut  salttm  a  nostris  et  aliis  audivi. 
Nunc  tempus  appétit  ut  toti  et  serio  convertamur  ad  Domi- 
num,  ardentibusque  votis  illum  sollicitemus,  ut  si  non  nostri, 
saltem  nominis  sui  sancti  rationem  habeat.  Vale  in  Domino 
et  mihi  Beatum  Textorem  :  virum  optime  de  me  meritum 
diligenter  saluta,  simul  et  fratres  omnes  nominatim  autem 
Fatonem  *.  Mulotium  3,  et  Gasparem*. 

Montbelgardi,  22  februarii  1547. 

Tuus  P.  Tossanus. 

Guilielmo  Farello,  ecclesie  Neocomensis  pastori  fratri  suo 
colendissimo.  Neocomi. 


40 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel. 

7  mars  Vô'i7. 

S.  Princeps  noster  Christophorus  nobis  Basilea  rediit, 
cujus  vellem  nos  multos  habere  similes.  Ego  de  rébus  prœ- 
sentibus,  nihil  habeo  propemodum  quod  ad  te  scribam  et 
me  nimium  discrutio  quum  in  harum  cogitationem   incido. 

1.  Benoît  Textor,  médecin  célèbre. 

(2.  Jean  Fathon,  pasteur  à  Colombier. 

•"..  Miche]  Mulot,  alors  pasteur  à  Sl-Blaise. 

4. Gaspard  Carmel,  pasteur  a  ^lotiers- Travers. 


MÈCÈS   JUSTIFICATIVES  Cl 

Tametsi  videam  expedire  nobis  ut  humeliemur,  et  magnum 
sit  hase  calamitas  fructum  ecclesiae  Christi  allatura.  Argen- 
tina  nondum  dedidit  sese,  sec!  agitur  de  pacis  conditionibus, 
quas  sint  antehac  oblatis  tolerabiliores.  Saxo  elector,  quan- 
quam  Lipsiam  non  expugnaverit,  féliciter  agit,  magnoque 
est  animo,  et  regem  Polonie,  Danie,  civitatesque  maritimas 
faventes  habet.  Ne  dicam  quod  in  Bohemia  quatuor  principes, 
a  Ferdinando  ad  Christianum  defecerint,  ut  illic  haud  satis 
tutus  sit  rex  ipse.  Quœ  causa  est  ut  Ctesar  adversus  Electo- 
rem  et  confederatos  ire  eogitet  primo  quoque  tempore.  Cujus 
non  solum  milites,  sed  primores  quoque  magna  ex  parte 
inaudita  et  miserabili  morte  pereunt.  Nos  interea  volunta- 
tem  Domini  expectantes  qiue  nostrarum  sunt  partium  aga- 
mus.  illumque  ardentibus  votis  sollicitemus  ut  nos  totos  ad 
se  convertat.  Vale  in  Domino  et  mini  D.  Texlorem,  collegam 
tuum  Gasparem,  Fatonem.  Mulotium  et  casteros  fratres 
plurimum  saluta.  Montbelgardi,  7  martii  '. 

Tuus  P.  Tossanus. 

Granvella  (ut  audioj  ad  regem  Galliae  profîciscitur  cum 
Hispano  quodam.  Joannes  a  Naves  Vicecancellarius  periit. 
De  Lantgravio  varius  est  rumor,  sed  nihil  certi  habeo. 

D.  Guilielmo  Farello,  ecclesie  Neocomensis  pastori  fratri 
suo  observando. 

Neoc:omi. 


41 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel 

16  avril  1547. 

S.  Nihil  potest  mihi  accidere  gratius  quam  cum  facultas  ad 
te  scribendi  datur.  Ecclesia  nostra  habet  satis  féliciter  (gratia 
Ghristo)  et  valemus  omnes  in  Domino.  Princeps  hic  noster 
nuper  nobis  Basilea  redierat  cum  uxore  et  liberis,  sed  nescio 

1.  Feb.  barré. 


(52  pièces  justificatives 

quid  interea  accident  novi  ut  eo  nudius  tertius  revolarit,  hue 
tamen  rediturus  intra  cliem  solis.    Duces  quidam  exercitus 
Electoris  Saxoniae  ad  eum  sœpe   scribunt.  Et  incredibile  est 
quam  illi  succédant  omnia  ex  animi  sententia.  Nam  post  Mar- 
chionem  Brandenburgensem  et  Landgravium  hie  Liectthen- 
burgensem  captos,  eorum  exercitu  universo  partim  capto, 
parti  m  occiso,  Mauricii  copias  fudit  ac  ipsum  tantum  non 
cepit.  Deinde  Marchionis  ditionem  non  procul  a  Caesarianis 
depopuiatus  est,  Bambergamque  csepit  et  spoliavit.  Cumque 
Ferdinandum  et  Mauricium  intellexisset  in  oppido  quodam 
in  finibus  Bohemiae  esse  illicque  consilia  communicare, magna 
celeritate  eo  pervenit,  oppidumque  expugnavit,  sed  illi  sibi 
fuga  consuluerunt.  Et  certum  est,  Electori  non  déesse  pecu- 
niam  et  Bohemos  adversus  eum  pugnare  nolle.  Caesar  adhuc 
heeret   Nuremberge  quod   justum   exercitum   colligere   non 
possit  partim  quod  sui   magna  ex   parte  moriantur  partim 
quod  paucissimos  inveniat  qui  sibi  militare  velint.  Et  comiti 
Burensi  perierunt  sui  ferè  omnes,   non  gladio,  sed  peste  et 
aliis  morbis  inauditis.  Landgravius  autem    interea   dicitur. 
venari  et   indulgere  genio    Nobilis  Gallus  quidam  qui  hue 
principi  nostro  nuntium  attulit  de  morte  régis  Gallie,  adse- 
ruit  filium  statim  pâtre  mortuo  eidem  Electori  ducenta  milia 
coronatorum   misisse.    Et   speramus    novum    hune    regem 
minus  saeviturumquam  patrem.  Id  quod  faxit  Dominus  Deus. 
Adseritur  etiam  papam  a  Caesare  defecisse,  quod  illum  videat 
religionem  papisticam  non  restituere  per  Germaniam.  Bre- 
viter,  si  vel  hodie  tandem  ad  Dominum  vere  converteremur 
nullum  esset  dubium,  quingladium  suum  magnum  exereret 
adversus  Evangelii  hostes.Hoc  me  vehementer  recréât,  quod 
audiam   ducem  Saxoniae   se  semel    Domino  commisisse  ab 
eoque  totum  pendere.  Givitates  quae  admiserunt  Caesarem 
détient   nunc   suam    stultitiam,   sed  serius,   ut   quœ   magna 
servitute   premantur.   Augustani   jam    non  semel  adversus 
urbis   praesidium   insurgere   voluerunt,  sed   maie  eis  cessit, 
hostibusque  arma  sua  omnia  dare  coacti  sunt,  ut  nulîus  sit 
hodie  illic  civis,  qui  vel  domi  sue  gladium  habeat  nedum 
gestet.  Haec  sunt  mercatorum  perfidie  et  avaricie  praemia.  De 
Argentinensibus,  scis  et  eos  nulla  necessitate  coactos,  nescio 
quas  pacis  conditiones  récépissé,  quas  eum  illic  vulgare  non 


1  ■       ■  .    • 

PIECES   JUSTIFICATIVES  63 

audent  primores,  populus  frémit  ac  tumultuatur.  Sed  te  jam 
plus  satis  obtudi,  precemur  dominum  Deum  ardentibus 
votis,  ut  hsec  omnia  ad  gloriam  nominis  sui  sancti  convertat. 
Amen.  Vale.  Montbelgardi,  16  aprilio  1547,  saluta  fratres 
omnes. 

Tuus  P.  Tossanus. 

Vigilantissimo   ecclesiae  Neocomensis    pastori    Guilielmo 
Farello  fratri  suo  observando. 

Neocomi. 


42 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel. 

10  mai  1547. 

S.  Charissime  et  observande  frater  nos  hic  omnes  magno 
in  luctu  sumus  ob  ducem  Saxonie  a  Caesare  captum  et  filium 
ejus  natu  maximum  in  praelio  occisum.Qua;  jam  ut  certissima 
principi  nostro  aliquoties  a  multis  scripta  sunt.  Ut  multis 
hodie  argumentis  videamus  dominum  Deum  nobis  iratum 
esse.  Nam  graviter  peccavimus  et  inique  egimus,  justissime- 
que  a  Domino  affligi mur.  Multi  putant  Hessum  toto  hoc 
bello  collusisse  cum  Caesare  quod  nec  anno  superiore  cum 
hoste  confligere  voluerit,  nec  interea  quicquam  egerit  vero 
principe  dignum.  Et  quanquam  Electoris  casus  valde  sit 
miserabilis,  crudelius  tamen  adhuc  agetur  cum  Bohemis, 
qui  Ferdinando  rejecto  sese  illi  adjunxerant.  Sed  oremus 
interea  dominum  Deum  ut  haec  omnia  ad  gloriam  nominis 
sui  sancti  convertat.  Optime  vale,  10  maii  1547. 

Tuus  P.  Tossanus. 

Saluta  mihi  diligenter  fratres  tuos. 

Optimo  Christi  servo  G.  Farello  fratri  suo  observando. 


fi4  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

43 

Pierre  Toussaix  a  Guillaume  Farel» 


15  mai  l.Vi, . 


S.  Quanquam  nudius  tertius  ad  te  scripserim  per  Raymun- 
dum  l,  qucm  ego  certe  pro  mea  parte  mallem  alicubi  merca- 
torem  esse  aut  agricolam  quam  verbi  Dei  ministrum  et  variis 
nunc  afflictionibus  premar,  tamen  nolui  hune  pium  fralrem, 
fratri  tuo  Gaueherio  notum,  sine  meis  literis  ad  te  venins  : 
quem  ego  vobis  commendo.  Nec  ve!im  judicium  meum  de 
Raymundo  homini  fraudi  esse,  sed  privatim  tibi  declaro 
animum  meum,  non  ut  illi  obsim,  sed  ne  quoslibet  temere 
posthac  praeficiamus  verbi  ministerio,  majoremque  hominum 
quam  gloriee  Dei  et  animarum  salutis  rationem  habeamus. 
Sed  gratissimum  mihi  fuerit  quicquid  illi  per  vos  commis- 
sum  fuerit.  Vale  in  domino  Jesu,  vir  amicissime,  15  maii  47. 

Tuus  Tossanus. 

Nolo  ut  hascuiquam  ostendas  quod  sciam  esse  passim  qui 
dissidiorum  occasiones  querant. 

Fidelissimo  ecclesise  Neocomensis  pastori  Guilielmo  Fa- 
rello  fratri  suo  observando. 


44 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel. 

27  mai  1547. 

S.  Verissimum  fuerat,  quod  ad  te  scripseram  ducem 
videlicet  Saxonia:  pridie  Georgii  in  manus  Canaris  devenisse. 
Sed  quod  de  illius  tilio  natu  maximo    scribebntur,  eum  in 

1.  Raymond  de  Louvre,  pasteur  à  Seloncourt-Bondeval  depuis  1540, 
destitué  en  154G. 


PIÈCES    JUSTIFICATIVES  65 

praelio  cecidisse,  mendacium  erat.  Heri  autem  cornes  Geor- 
gius  duci  nostro  Christophoro  scripsit,  Saxones  et  Boëmos 
interea  Caesarem  aggressos,  superioresque  fuisse,  illo  fugato 
et  Electore  liberato.  Quod  ut  verum  sit,  faxit  dominus  Deus. 
Vale  cum  collega  et  casteris  fratribus,  27  maii  (d'une  main 
contemporaine:  1547). 

Tuus  P.  Toss. 

G.  Farello  fidellissimo  ecclesie  Neocomensis  pastori  fratri 
suo  in  Christo  observando. 

Neocomi. 


45 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel 

22  septembre  1547. 

S.  Hue  nuper  transivit  Nicolaus  Dagomerius1  qui  apud 
vos  menses  aliquot  vixit,  quemque  putabam  non  malum  esse 
virum  :  sed  si  vera  sunt  que  post  illius  abitum  mihi  narravit 
Garinus,  hoc  est,  si  sit  apud  Blamontem  de  me  conquestus, 
et  dixerit  se  sic  ad  me  missum  ut  hic  certo  reciperetur,  men- 
dax  est,  et  veritas  in  eo  non  est,  quemadmodum  videre  est  ex 
hoc  fragmento  literarum  Castalionis  quod  ad  te  mitto.  Nec 
ullam  offensi  animi  apud  me  significationem  ostendit,  cum 
dixi  mihi  de  alio  prospectum,  sed  tantum  respondit  gaudere 
se,  et  caetera  quas  i lie  narrât  in  suis  literis.  Cum  domum 
meam  et  ipsum  hypocaustum  meum  ingressus  est,  hora 
circiter  tertia  aut  quarta  illius  diei,  accepi  eum  humaniter, 
cumque  complutus  esset,  jussi  apparari  luculentum  focum 
et  mutari  calceos  :  exiccatus  mecum  cœnam  sumit  à  qua 
rursus  ad  ignem  accedit,  ubi  cum  meis  familiariter  cantillat  : 
postea  autem  lavantur  ei  pedes,  et  dormitum  ducitur  :  pos- 

1.  Ce  personnage  nous  est  inconnu.  Peut-être  est-ce  celui  dont  il  est 
question  dans  Herminjard,  t.  VIII,  p.  .">2. 


66  PIÈCES    JUSTIFICATIVES 

tridie  imus  unà  ad  concionem  cumque  domum  reversus 
colligeret  sarcinulas,  nec  prandium  expectare  vellet,  jussi  illi 
apponi  lautius  jentaculum  quam  sœpe  prandium  habeam, 
quo  sumpto  nobisque  salutatis,  discessit.  Nec  eum  sine  viatico 
dimisissem  si  conscientia  judicasset  vel  dignum  esse,vel  opus 
habere.  Sed  cum  nec  fuerit  a  me  vocatus,  nec  sic  missus  ut 
reciperetur,  sed  ultro  ac  petens,  quemadmodum  ipse  mini 
dixit,  hue  venerit,  nescio  qua  fronte  conqueri  audeat  et 
nescio  quse  mendacia  adversus  immeritum  excogitare.  Sed 
mundus  est  plenus  hujusmodi  erronibus  quibusego  mentem 
meliorem  precor.  Caesar  graviter  aegrotavit  Augustae,  sed 
nunc  melius  habet  et  aguntur  illic  comitia,  quee  nobis  nihil 
aliud  parère  poterunt  quam  quod  volet  dominus  Deus.  Dux 
noster  Christophorus  ad  patrem  profectus  est,  et  voiuntatem 
Domini  expectamus.  Valein  Domino  cum  collega.  caeterisque 
piis  fratribus  omnibus. 

Raptim  Montbelgardi  22  sept.  1547. 

Tuus  P.  Tossanus. 

Guilielmo  Farello  ecclesiae  Neocomensis  pastori,  fratri  suo 
in  Christo  plurimum  observando. 

Neocomi. 

(D'une  autre  main  contemporaine  :  remittatur.) 


46 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel 

28  avril  1548. 

S.  Heri  circa  prandium  venit  hue  Guarinus1  adserens  se 
istuc  vocatum  esse  à  quibus  fratribus,  preesertim  autem  à 
Barbarino  *,  sed  ignorare  se  quamobrem  vocaretur.  Et  obti- 

1.  Guérin  Muète,  ministre  à  Blamont. 

2.  Thomas  Barbarin,  ministre  à  Boudry. 


PIECES   JUSTIFICATIVES  67 

nuerat  à  principis  praefecto  ',  ut  liceret  sibi  ad  dies  quindecim 
abesse.  Sed  acceptis  eo  ipso  die  circa  crepusculum  noctis 
literis  tuis,  vehementer  sunt  admiratceeundemque  praefectum 
et  casteros  consiliarios  oravi,  ut  illius  profectionem  impedi- 
rent:  id  quod  se  facturos  serio  promiserunt.  Si  autem  illum 
posthac  vel  alium  quempiam  ex  nostris,  sive  literis  sive  prae- 
sentia,  vestram  ecclesiam,  sanctorumque  verbi  ministrorum 
societatem  turbare  deprehenderitis,  fac,  obsecro,  ut  sciam 
quandoquidem  nec  princeps  nec  consilarii  nec  nos  hic  in  ea 
sumus  sententia,  ut  hoc  ulla  ratione  feramus.  Optime  vale, 
frater  in  Domino  observando,  mihique  collegam  et  ceeteros 
pios  fratres  plurimum  in  Domino  saluta,  quos  scio  in  admo- 
nendis  et  corrigendis  fratribus  asquitate  summa  cum  timoré 
Domini  et  charitate  conjuncta  uti.  Montbel.  28  aprilis  1548. 

Tuus  P.  Tossanus. 

Scribo  Calvino  et  Erasmo  et  cupio  ut  litere  mee  fideliter 
et  quam  primum  reddantur. 

G.  Farello  ecclesie  Neocomensis  pastori  vigilantissimo, 
fratri  et  amico  observando.  Neocomi. 


47 

Information  faicte  par  moy  Charles  Mercier,  procureur 

A     MONTBÉLIARD,     AU     LIEU     d'AlLENJOYE,    LE     17e    JOUR     EN 
APVRIL    1548 

Contre  MessireNycolas  Bryot,  prebstrecuréd'Allenjoye. 

Sur  ce  que  ledict  curé  a  usé  en  ses  presche  de  propoz 
irriteulx  et  abusifz  au  peuple  sans  prescher  l'envangille  de 
Dieu  selon  l'intérim  de  l'empereur  et  hanté  et  fréquenté 
journellement  les  tavernes,  confusiblement. 

1.  Le  bailli  J.-J.  Heckle  de  Steineck  appartenait  à  une  famille  noble 
d'Alsace.  C'était  un  protestant  zélé  qui  refusa  d'introduire  l'Intérim  à 
Montbéliard  parce  que  cela  répugnait  à  sa  conscience.  Il  fut  chargé  par 
les  princes  des  missions  les  plus  délicates.  C'est  lui  qui,  en  l!3Si2,  pré- 
senta aux  Pères  du  concile  de  Trente  la  confession  du  duc  Christophe. 
Il  avait  épousé  une  demoisdle  de  Schonau.  Il  laissa  une  fortune  consi- 
dérable. Il  était  seigneur  du  xMagny-Danigon,  de  Couthenans  et  de 
Bavans. 


68  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

Loys  Farenel,  d'Allenjoye.  dict  qu'il  a  esté  deux  ou  trois 
fois  au  sermon  de  led.  curé.  Et  dict  deux  ou  trois  motz  de 
l'envangille  en  lattin  puis  les  dict  en  romain.  Et  dict  que 
fiismes  saulvez  par  Jesucrist.  Et  a  ung  jour  de  dymenche, 
ou  lieu  de  prescher,  dict  les  trez  propos  assavoir  :  Messieurs, 
je  vous  eusse  prescher  de  l'envangille  deux  motz,  mais  à 
cause  de  bresvetey,  vous  aurez  parjeuré  pour  ceste  fois:  car 
j'ay  mon  cousin  que  m'est  venus;  il  le  faut  m'y  faire  festoyer. 
Et  fut  ce,  il  y  eust  dymenche  passé  huitz. 

Item  a  venu  ledict  curé  hanter  es  tavernes  avec  les  habitans 
dudict  Allenjoye. 

Et  luy  a  heu  ouyrdire  à  ung  sermon  les  trez  propoz  assa- 
voir :  Messieurs,  vous  pourriez  pansser  que  Dieu  ne  seroit 
pas  à  toutes  les  messes  que  les  prebstres  chantent  ;  mais 
ainsi  que  une  chandoille  estant  mise  contre  une  paroyr  de 
muraille  donnant  clarté,  l'on  en  allume  plusieurs  à  ceste 
chandoille,  sans  que  sa  clarté  se  décade,  ainsi  Dieu  est  puis- 
sant de  ce  monstreren  plusieurs  lieulx.  Et  plus  n'en  dict. 

Anthoine  Pierre,  d'Allenjoye,  dépose  qu'il  a  ouyr  ledict 
curé  parler  de  l'envangille.  Vous  ne  seriez  point  larrons, 
paillardz  et  disoit  qu'il  estoit  bon  d'adorer  les  sainetz  et  leur 
bailler  des  offerandes  et  chandoilles.  Et  après  sa  prédication 
disoit  au  peuple  de  dire  chascung  ung  pater  et  ung  ave  maria 
pour  lui. 

Item,  a  une  aultrefois,  dict  que  par  ce  qu'il  avoit  demeurer 
longuement  à  Dampbenoi  où  il  va  chanter,  il  ne  pourroit 
prescher  l'envangille  à  cause  de  bresvetey. 

Item  il  y  eust  dymenche  huitz  jours  que  ledict  curé  estoit 
en  la  maison  au  Rossel  dudict  Allenjoye  et  lisoit  ung  intérim 
qu'il  disoit  lui  avoir  coûter  ung  escus  et  que  l'on  lui  avoit 
envoyer  de  Besançon.  Et  disoit  que  ledict  intérim  parloit 
qu'il  falloit  recramer  ceux  que  n'estoient  pas  estez  bien 
encramez.  Et  il  a  vehu  plusieurs  fois  hanter  les  tavernes 
publicquement  avec  les  bons  hommes  tant  d'Allenjoye  que 
Fesches.  Et  ne  scait  qu'il  ayt  point  de  concubine  ou  paillarde. 
Et  d'autres  choses  ledict  déposant  n'est  présentement  souve- 
nant. Souffisamment  interrogué. 

Guillaume  Briot  d'Allenjoye  dépose  que  à  certain  jour  de 
dymenche,  à  sa  messe,  ou  lieu  de  prescher,  il  dict  les  propoz 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  ô£) 

de  son  cousin,  contenus  en  la  déposition  de  Loys  Farenel, 
premier  tesmoing. 

Item,  dict,  que  de  ce  que  les  prédicaens  disoient  qu'il  ne 
falloit  pas  prier  pour  des  morts,  qu'ils  mentoient  faulssement. 
Et  dict  luy  déposant  que  puis  trois  sepmaines,  sa  mère  est 
morte  et,  incontinant  apprès  sa  mort,  ledict  curé  vint  à  lui 
pour  lui  faire  chanter  des  messes  pour  sadicte  mère.  Mais 
luy,  qui  dépose,  luy  respondit  qu'il  n'en  vouloit  point  faire  à 
chanter.  Et  ne  scait  s'il  leurdict  curé  a  point  de  paillardes, 
car  il  ne  lui  en  a  point  venu.  Et  ne  luy  a  ouyr  parler  des 
commandemensde  Dieu,  moingsaulcunement  de  l'envangille. 
Souffisamment  interrogué. 

Archives  du  Doubs.  E.  187. 


48 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel. 

3  mai  1548. 

S.  Ego  paucis  diebus  supra  scripsi  ad  te  per  fratres  quos- 
dam  Gallos  exules,  quibus  suaserant  hic  quidam,  ut  a  Berna- 
tibus  auxilium  implorarent.  Sed  vereor  ne  ea  res  captis  plus 
sit  nocitura  quam  profutura.  Hue  scriptum  est  magnem 
partem  equitatus  levis  armature  Caesaris  non  procul  esse  ab 
Argentorato  ne  possent  cives  etiam  si  vellent  praesidium  in 
urbem  admittere.  Et  nudius  tertius  mihi  scripsit  principis 
Georgii  Wirtembergensis  cancellarius  inter  caetera  hase 
verba  :  Ex  Augusta  scribitur  imperatorem  Intérim  illud 
suum  absolvisse  sed  nondum  publicatum  et  ejus  esse  tenons 
ut  nemo  Evangelio  vere  addictus  ferre  aut  subscribere  possit. 
Ferenda  ergo  erit  crux  quum  Caesar  exigi  omnino  statuerit. 
Heecille.  Sed  capilli  nostri  omnes  numerati  sunt.  Anno  supe- 
riore  istuc  ad  vos  venit  frater  quidam  cui  nomen  est  Petrus 
le  Grand,  quemque  nunc  apud  Mul  (otium)  nostrum  agere 
audio  eum  bonum  virum  esse  existimamus  sed  quoniam  neç 


70  l'IECES  JUSTIFICATIVES 

concionantem  audivimus  nec  alias  scripturas  tractantem,  si 
tu  ad  eam  rem  hominem  idoneum  esse  judicas,  fac  sciam 
primoquoque  tempore  nec  permittas  ut  alibi  conditionetn 
accipiat,  quum  putem  brevi  fere,  ut  pio  aliquoverbi  ministro 
opus  habeamus  illumque  ob  vite  integritatem  (a  qua  com- 
mendatur),  et  pacis  studium  ecclesiis  necessarium,  vehe- 
menter  amemus  et  jam  principi  et  suis  hominem  commen- 
daverimus.  Vale  in  Domino  cum  collega  et  caeteris  piis 
fratribus.  Montbelgardi,  3  maii  1548. 

Tuus  P.  Tossanus. 

Non  expedit  ut  que  ad  te  de  Petro  illo  scribo,  latius  sper- 
gantur. 

Vigilantissimo    ecclesie    Neocomensis   pastori  G.   Farello 
frater  in  Christo  suo  colendo. 

Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchàtcl. 


49 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel. 

23  mai  1548. 

S.  Recepi  nudius  tertius  literas  tuas  per  eum  qui  Mettas 

proficiscitur,  sed  fratrem  illum  qui  Argentorati  docuit  et  per 

quem   ut   scribis   literas  quoque  ad    me  misisti,   non  vidi, 

tametsi  audiam  esse  in  hac  ditione.  De  consobrino  et  dissidio 

per  eum  inter  vos  vos  orto,  vehementer  doleo.   Faxit  domi- 

nus    Deus    ut  base    omnia    ad   gloriam   nominis  sui  sancti 

transigantur.  Quo  autem  in  loco  sint  res  nostre,  et  que  hic 

spargantur,  ex  hoc  nobis  in  Domino  charissimo  fratre  intel- 

liges.  Optime  vale.  23  mai  1548. 

Tuus  P.  Tossanus. 

Imprudenter  fecerat   vestras    ille  cui   tu  litteras  ad    me 

commiseras,  quod  ipse  non  reddidisset.  Nam  si   manus  tua 

Raymundo  '  agnita  fuisset  nunquam  fuissent  fortasse  mihi 

visae  litere  tue. 

1.  Raymond  de  Louvre,  ministre  à  Scloncourl,  destitué  en  1546. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  71 

Fidelissimo  Christi  servo  G.  Farello  fratri  in  Christo 
colendo.  (D'une  autre  main  contemporaine  :  Expostulatio 
pro  Theodoro  pro  non  scriptas  literas). 

Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchàtel. 


50 

Pierre  Toussain  a  Mathias  Erbe 

13  juillet  1548. 

Charissime  et  observandissime  frater. 

Recepi  nudiustertius  literas  tuas,  quarum  lectione  vehe- 
menter  sum  exhilaratus,  praesertim  quod  scribas,  Argenti- 
nenses  impiissimum  illud  et  barbaricum  Intérim  rejecisse 
precorque  ut  D.  Deus  illos  in  ea  sententia  firmoset  constantes 
servet.  Nos  hic  quoque  expectamus,  ut  obtrudatur  huic 
ecclesias.  Quare  oro  te,  ut  quae  D.  cancellario  nostro  scribo  ', 
legas,  et  mihi  sententiam  tuam  super  ea  re  signifiées.  Nam 
ut  ego  ecclesiam  meam  temere  deserere  nollem  :  ita  cupio  et 
volo  piorum  et  doctorum  judicio  obtemperare.  Et  scribes 
nobis  in  génère  ut  a  me  rogatus.  Non  te  pluribus  obtundam. 
Dominus  te  et  symmystas  in  voluntate  sua  sancta  conservet. 
Uxor  cancellarii  te  plurimum  resalutatet  orat  ut  tuas  salutem 
quoque  plurimam  dicas  suo  nomine.  Vale.  Montpelgardi 
xiii  julii  1548. 

Tuus      P.  Tossanus. 

Arch.  eccl.  Basil.,  vol.  III,  fol.  120.  Zurich,  Mss.  Simler,  t.  67. 
1.  Sigismond  Stier. 


72  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

51 

Pierre  Toussain  a  Matiiias  Erbe 

30  juillet  1548. 

Nunquam  mihi  venit  in  mentem,  charissime  et  observan- 
dissime  frater,  ut  aurigae  illi  mandarcm  ut  vinum  mihi 
adveheret,  nedum  te  ea  de  re  obtunderet.  Et  sum  lectis  tuis 
literis  illius  mendacio  non  solum  admiratus,  sed  graviter 
quoque  offensus. 

Ceterum  gratissima  mihi  fuere,  quae  tu  de  principis  nostri 

Georgii  constantia  et  tua  voluntate  scribis,  quibus  ego  per 

omnia  subscribo,  ut  cum  principe  videlicet  constantissimo 

piissimoque  constanter  persévères.   Sed  finge,  eundem  prin- 

cipem  nostrum  Georgium  impium  Intérim  illud   in  gratiam 

Cassaris,    et  ne  ditionem    suam   amîttat   récépissé,    tibique 

mandare  ut  Richenvilla  discedas,  tu  autem  supplices  et  instes, 

ut  tuis  ovibus  et  ministerio  relinquaris,  ille  vero  perstet  in 

sententia,  ut  abeas  :  quid  hic  vel  facias  vel  respondeas  vehe- 

menter  scire  cupio.  Nam  vereor,  ne  sic  jam  convenerit  inter 

principem  utrumque,  ut  ad  veniente  Intérim  illo  dimittatur, 

et  testem  in  cœlis  habeo  D.  Deum,  me  sive  pervitam,  sive  per 

mortem,  libenter  in  ea  re  facturum,  quod  pii  viri,  imprimis 

autem  dominus  meus  cornes,  cancellarius  et  tu  ad  gloriam 

Dei   pertinere    judicabitis.  Et    constanter,  volente    Christo, 

durabo  quamdiu  suscepto  munere  uti  licebit.  Sed  si  principes 

Intérim  illud  hic  recipiant,  nosque  abire  jubeant,  et  ad  con- 

ciones  pulsari  vêtent,  nescio  quid  hic  nobis  sit  faciendum,  et 

vestram  super  ea  re  sententiam  expecto.  Vale  in  Domino. 

xxx  Julii  1548. 

Tuus     P.  Tossanus. 

Mss.  Arch.  ceci.  Basil.,  vol.  II,  fol.  107. 
Zurich.  Mss.  Simler,  t.  67. 


PIÈCES    JUSTIFICATIVES  73 


52 

Pierre  Toussain  au  duc  Christophe  de  Wurtemberg. 

1"  août  1548. 

Illustrissime  princeps  et  domine  clementissime,  D.  Joannes 
Angelander,  hodie  mihi  celsitudinis  vestrse  literas,  et  quce 
ex  ducatu  allata  sunt,  vestro  jussu  communicavit  Quod 
autem  ad  Caesaris  Intérim  attinet,  quoniam  in  eo  multa  sunt. 
quee  et  verbo  Dei,  et  ecclesiarum  aedincationi  adversantur, 
bona  conscientia  consulere  non  possum,  ut  clementia  vestra, 
illud  vel  recipiat,  vel  subditis  recipiendum  et  observandum 
mandet.  Et  quando  nunc  aliud  non  habeo  consilium,  arden- 
tibus  votis  supplicabo  domino  Deo,  ut  eidem  celsitudini 
vestrae  viam  aliquam  aperiat,  qua  possit  gloriae  Domini, 
hujus  ecclesias  aedificationi,  et  conscientiae  consulere,  ean- 
demque  celsitudinem  vestram  spiritu  suo  sancto  semper 
regere  et  conservare  dignetur. 

Montbelgardi,  calendis  Augusti  1548. 

Ejusdem  cels.  vestra;  abjectissimum  mancipium. 

P.  Tossanus. 

Illustrissimo  principi  et  domino  D.  Christophoro  duci 
Wirtembergensi,  comiti  Montpelgardensi,  domino  suo  cle- 
mentissimo. 

Archives  nationales,  K.  2180. 


53 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel. 

5  septembre  1548. 

S.  Charissime  et  observande  frater,  quanquam  sic  res 
nostre  habeant  ut  nesciamus  quam  diu  simus  hic  mansuri. 
tamen  mendacia  sunt  que  isthic  sunt  sparsa  abhis  quorum  tu 


74  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

mentionen  lacis  in  literis  tuis.  Et  scito  me,  adjuvante 
domino  Deo,  non  nisi  extrema  necessitate  coactum,  stationem 
meam  deserturum.  Omnia  sunt  ubique  multis  miseriis  et 
calamitatibus  plena  sed  longe  tamen  adhuc  graviorem  iram 
Domini  merentur  peccata  nostra.  Et  scimus  non  aliam  esse 
viam  ad  vitam  aaternam  quam  per  afflictiones  multas.  Nos 
interea  quod  unum  possumus,  ardentibus  votis  oremus 
dominum  Deum  ut,  hoc  tempore  postremo,  ecclesias  suœ 
sancte  adversus  Sathane  mundi  et  carnis  insultus  adesse 
velit.  Vale.  Raptim,  5  septemb.  (48,  d'une  main  contempo- 
raine) 

Tuus  P.  Tossanus. 

De  puero  meo  dominus  Deus  a  paucis  diebus  illi  praster 
omnem  expectationem  sic  succurit,  ut  hic  pius  frater  inci- 
dendum  non  putarit  nec  apparet  amplius  ulla  significatio 
rupture. 

Fidelissimo  ecclesie  Neocomensis  pastori  G.  Farello  fratri 
observando. 

Neogomi. 

Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchàtcl. 


54 


Pierre  Toussain  a  Sigismond  Stier,  chancelier  du  comte 
Georges  de  Wurtemberg 

9  octobre  1548. 

Colendissime  frater  et  domine,  ego  domum  reversus  tuam 
uxorem  sum  alloquutus  et  consolatus,  quae  te  plurimum  in 
Domino  salutat  et  expectat. 

De  rébus  nostris  non  puto  principem  nostrum  ducem  Ghris- 
tophorum  mandatum  habere  a  pâtre,  ut  vestibus  illis  albis 
oneremur.  Sed  hic  esse  a  nescio  quibus  excogitatum,  et  bono 
principi  persuasum,  tametsi  nos  nondum  ea  de  re  appellarit 
nec  appellabit;  puto,  nisi  Brentius  et  Angelander,  qui  isthuc 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  75 

est  profectus,  diversum  consulerint,  praesertim  cum  intelli- 
gat,  me  quidvis  potius  facturum,  quam  ut  vestem  illam 
suscipiam  ,  quse  certe  missa  hic  restituta,  oflendiculum 
incredibile  pareret.  Nec  est  nobis  faciendum,  ut  in  gratiam 
hominum  ministerium  nostrum  prostituamus  et  oflendamus 
ecclesiam  Christi.  Nunc  erigitur  altare  Baal  apud  D.  Marti- 
num.  et  die  dominica  malis  avibus  celebrabitur  prima  missa. 
Huic  muneri  praeficere  volebat  Vulcanus  noster  Burgundum 
aliquem  ex  hac  vicinia;  sed  forte  fortuna  hue  advenit  Gallus 
aliquis  qui  Spartam  hanc  nactus  est. 

Quod  autem  potissimum  ad  te  scribo  hanc  epistoiam,  in 
causa  est,  ut  meo  nomine  principi  nostro  supplices,  quod 
Brentium  per  occasionem  admoneat,  ut  Angelandrum  in 
officio  pacisque  studio  hoc  praesertim  periculoso  tempore 
retineat  :  nec  duci  nostro  illius  innovationisauthor  sit.  Nam 
quae  hic  mihi  dicta  erant  de  veste  illa  linea,  in  hoc  dicta  erant, 
ut  exploraretur  quid  haberem  animi,  ut  si  nos  faciles  in  eare 
preeberemus,  obtruderetur  postea  quidvis.  Optime  vale  in 
Domino  Jesu,  qui  nos  persuam  misericordiam  ab  hominibus 
vanis  et  inconstantibus  servet  in  veritateque  sua  sancta  ad 
finem  usque  retineat.  Montpelgardi,  magna  festinatione, 
IX  octobris. 

Tuus  P.  Tossanus. 

Illustriss.  principisnostri  Georgii  clementiee  me  semper  to- 
tum  dedo  atque  commendo.  Mandatum  est  etiam  ducis 
senioris,  ut  apud  Blamontem  quoque  eclebretur  missa  una, 
Nolo  sciri  quid  fratres 1  Verbi  ministri  isthic  mihi  con- 
suluerint  super  veste  illa. 

Ad  Sigismundum  Taurum,  cancellarium  illustrissimi  prin- 
cipis  Georgii  a  Wirtemberg,  Basileae. 

Arch.  eccles.  Basil.,  vol.  II.  Zurich,  Mss.  Simler,  t.  68. 


1.  Les  pasteurs  de  Bàle,  ainsi  que  cela  ressort  d'une  lettre  de  Erbe  à 
Bullingerdu  18  octobre  loW. 


76  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 


55 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel 

21  octobre  1548. 

S.  Tu  ex  hoc  fratre  intelliges,  quid  ipsi  responderimus.  Nos 
hic  de  Bucero  nihil  certi  habemus,  sed  audimus  Ceesarem 
Argentoratum  brevi  venturum.  Commissariis  qui  hue  véné- 
rant nihil  permittere  voluit  dux  Christophorus,  sed  eorum 
mandata  ad  parentem  misit  :  qui  quid  sit  ad  hec  responsurus. 
ignoramus.  Sed  voluntatem  Domini  expectantes,  oramus,  et 
pro  nostra  virili,  adjuvante  Christo,  curabimus,  ne  quid  vel 
in  gratiam  Ceesaris,  vel  etiam  principum  nostrorum,  si  quid 
(quod  absit)  indignum  se  statuant,  quicquid  nobis  accidat. 
designemus,  quod  vel  glorise  Domini,  vel  verbi  Dei  ministerio, 
vel  ecclesias  asdificationi  officiât.  In  qua  re  vos  quoque  sanctis 
precibus  vestris  erga  dominum  Deum,  nos  adjuvare  digna- 
bimini.Optime  vale  cumfratribus  omnibus.  21  octob.  Raptim. 
(48  d'une  autre  main  contemporaine). 

Tuus  P.  Tossanus. 

G.  Farello  ecclesias  Neocomensis  pastori  fratri  observando. 

Neocomi. 

Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchàtel. 


56 

N.  a  Ambroise  Blarer  ' 


10  nov.  1548. 


Gratiam  et  pacem.  Non  arbitror  in  hoc  rerum  turbine  opus 
prolixiore  oratione  apud  te,  mi  Ambrosi,  tum  quod  mihi  nego- 
tium  esteopiosius  ad  te  scribere,  tum  quod  nobis  cum  Satana 

1.  Cette  lettre  figure  dans  la  collection  Simler  sous  la  date  de  1536. 
Mais  c'est  une  erreur  évidente.  Son  contenu  la  rattache  aux  événe- 
ments de  l'Intérim.  Elle  n'est  pas  davantage  de  Pierre  Toussain  comme 
l'a  fait  croire  à  Simler  le  monogramme  qui  la  signe.  M.  Uierauer,  biblio- 
thécaire a  St-Gall,  veut  bien  nous  faire  savoir  que  son  auteur  habitait 
Francfort 


PIÈCES    JUSTIFICATIVES  77 

ingens  negotium,  qui  conatur  nos  per  mitratum  istum  Prima- 
tem  a  Verbo  sacro  sanctisque  ceremoniis  avocare,  aut  saltem 
Papatum  nobis  rursum  obtrudere.  Sunt  enim  ex  sapientibus 
huj  us  mundi,  qui  putent  ecclesiee  ni  hil  i  ncommodare,  si  ex  altéra 
parte  audiatur  Christus,  ex  altéra  Belial.  Atque  ejus  farinœest 
ipsissima  sapientia,  quam  tibi  tantis  buccis  depreedicavi. 
Senatus  noster  quamvis  pius  est,  mirum  tamen  non  est,  si 
humano  more  propter  Pontificiorum  tyrannidem  vacillatur, 
maxime  si  non  accessit  plena  Christi  cognitio.  Certe  civium 
animi  adeo  sunt  confirmati  (audiunt  enim  docentes  nos)  ut 
dici  satis  nequeat.  Sunt  tamen  non  pauci  qui  et  calamis  et 
consiliis  suis  contra  nos  décernant  satis  illiberaliter,  ne  quid 
durius  loquar.  Summa  summarum:  missae  abolitio,  atque  id 
genus  alii  Evangelii  f'ructus  nobis  pro  summis  flagitiis  impu- 
tantur  et  theatrum  facti  sumus  mundo,  angelis  hominibus  et 
omnium  sterquilinium,  atque  eo  res  ventum  est  per  istos 
caméras  id  est  episcopum,  das  der  Zweyen  eins  fur  der  Thiir 
ist,  EinUveder  die  mess  Idoch  allein  in  des  Keysers  stift)  uffge- 
richt  und  den  Pfaffen  Ire  gesenge  etc.  zu  gelassen,  oder  aber 
in  die  acht  declarirt  und  offentlich  verkiïndigt.  Und  hie  ist  kein 
menschlich  mittel.  Brentius  ab  senatu  vocatus  est  :  semel 
Christum  publiée  prœdicavit,  ceterum  in  quem  usum,  tu 
omnia  per  te  In  hoc  certe  tam  negotioso  negotio,  nescio  ut 
officium  faciat.  Magis  videtur  mihi  referre  juris  peritum  quam 
theologum.  Seyn  entlicher  senten\  ist,  man  solle  ehr  die  mess 
lassen  uffrichten,  den  das  man  soit  Ursach  geben  ad  bellum 
publicum.  Quasrunt  igitur  nostri  consilium  post  factum, 
quasi  nunc  non  liceret,  quod  antea  licuit.  Rogo  igitur  te,  mi 
frater,  ad  nos  scribas  tuam  sententiam  quoque,  id  est  num 
oporteat  Basilicas  tradere  Anxentio  etc.  Deinde  quid  in  hoc 
casu  tu  lacères,  si  videres  canem  redire  ad  vomitum.  Caesaris 
majestati  nihil  detrahitur.  Viderint  ipsi,  ne  plus  optimo 
Caesari  tribuant  quam  ant  ipse  postulet,  aut  etiam  pium  sit. 
Tu  bene  vale.  mi  optime  et  amatissime  frater  cum  conjuge, 
et  rescribe  num  puello  auctus  sis.  Dominus  te  servet  in  sui 
glorias  ('?).  Amen.  X.  Novembris. 

Clarissimoviro  D.  Ambrosio  Blaurero  theologo  illustrissimo 
domino  Vuirtemb.  a  Sal...  concionib mico... 

Mss.   Simler,  t.  41  et  Bibliothèque  de  la  Ville  de   St.-Gall,  Ms.  nu  11. 
Epist.  mise.,  t.  XII,  p.  141. 


78  PIÈGES   .JUSTIFICATIVES 

57 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel 

12  novembre  1548. 

S.  Bucerus  nuper  mihi  eadem  propemodum  significavit  de 
ecclesia  Argentoratensi  quam  qua2  scribis.  Et  facit  defectio 
Constantiensium  ut  videamus  paucos  esse  qui  vere  et  ex 
animo  receperint  Evangelium.  Initio  duci  nostro  seniori  ' 
magna  religio  erat,  vel  unam  missam  hic  admittere.  Nunc 
autem  à  quibusdam  magnis,  ut  haberi  volunt,  theologis 
persuasus,  se  non  peccare,  si  Csesare  mandante,  Intérim  reci- 
piat  et  suis  servandum  mandet,  vehementer  veremur  ne  hic 
brevi  pessime  habeant  omnia,  preesertim  cum  vicini  nostri 
Burgundi,  summa  (ut  scis)  apud  Imperatorem  authoritate 
valentes,  quibus  possint  modis,  nobis  negotium  facessant.  Et 
hue  jam  rediit  Decanus  noster2,  Cœsare  mandante,  et  princi- 
pibus  nostris  permittentibus,  qui  ad  ecclesiam  hanc  turban- 
dam  et  evertendam  magnam  navabit  operam,  sed  est  in  cœlis 
dominus  Deus,  qui  suos  nunquam  deseret.  Hic  bona  pars 
populi  videtur  satis  confirmata  esse  in  pietate,  sed  exemplum 
Constantiensium,  multarumque  aliarum  civitatum,ubi  tam- 
diu  et  à  tam  piisetsanctisvirispraedicatum  fueratEvangelium, 
facit,  ut  nihil  audeam  de  meis  polliceri.  Tu  nos  et  ecclesias 
nostras  fratrum  precibus  diligenter  commendabis.  Vale. 
Mombelgardi  12  novemb.  1548. 

Tuus  P.  Tossanus. 

Vigilanti  ecclesiae  Neocomensis  pastori  G.  Farello  fratri  et 
amico  observando. 

Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchâtei. 

1.  Le  duc  Ulric. 

2.  Le  doyen  du  chapitre  de  Saint-Mainbœuf,  Berdot. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  79 

58 

Pierre  Toussain  a  Maihias  Erbe. 

22  novembre   1548. 

Cbarissime  et  observandissime  frater.NuiiC  jam  mihi  signi- 
ficavit  Sigismundus  noster,  se  ad  te  habere  tabellarium,  si 
quid  tibi  forte  scribere  vellem.  Quae  res  me  vehementer 
delectavit,  quod  cupiebam  mihi  occasionem  opportunam 
dari,  per  quam  ad  tetuto  scriberem.  Nam  quod  jamdiu  nihil 
a  me  literarum  acceperis,  in  causa  fuit,  non  tui  apud  me 
nominis  oblivio,  quse  nunquam  ar.cidere  poterit,  sed  quod 
rarius  habeam,  per  quem  tuto  scribam,  et  hodie  passim 
intercipiantur  et  resignentur  amicorum  literae. 

Scis  hic  missam  esse  malis  avibus  restitutam  pp'ncipi 
busqué  a  quibusdam  matheologis  magni  nominis  l  persua- 
sum,  ut  Csesaris  Intérim  bona  conscientia  recipere  et  sub- 
ditis  recipiendum  mandare  possent.  Et  jussus  a  comité 
Georgio  optimc  principe  nostro,  sententiam  meam  ea  de  re 
licet  tumultuanter  et  summa  festinatione  scripsi  :  vereorque 
ne  ob  hœc  impia  consilia,  et  peccandi  licentiam,  gravius  in 
nos  animadvertat  dominus  Deus,  quam  ob  priorem  nostram 
ingratitudinem,  quum  ad  resipiscentiam  revocati,  illum  per- 
gimus  novis  peccatis  ad  iracundiam  provocare. 

Hinc  abierat  Decanus  noster  2  ante  annos  aliquot,  reli- 
gione  hic  per  principem  Georgium  restituta  sed  hue  Ceesaris 
autoritate  et  mandato  nuper  rediit,  cumque  principem 
Christophorum  nostrum  lente  festinare  videret  ad  omnia  in 
Intérim  contenta  restituenda,  rursus  ad  Burgundos  s  rediit, 
nobis  nimirum  novam  trageediam  excitaturus.  Sed  est  in 
ccelis  dominus  Deus. 


1.  Brenz. 

2.  Le  doyen  Berdot. 

3.  C'est-à-dire  à  Besançon,  dans  la  Franche-Comté  de  Bourgogne. 


80  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

Inter  nos  ministros  Gallos  satis  bene  convenit,  gratia 
Christo.  et  pergimus  in  ecdesiis  nostris,  ut  antea,  nostrum 
officium  facere.  Angelander  autem,  statirn  Intérim  recepto, 
cepit  vulgare  sua  festa,  non  sine  magno  offendiculo.  Et 
quamquam  nonnulli  ex  nostris  redeant  ad  missam,  tamen 
bona  pars  satis  videtur  in  vera  religione  confirmata  esse. 
Tametsi  exemplum  non  solum  Constantiensium  et  multarum 
aliarum  civitatum  Germanise,  sed  etiam  auditorum  Christi, 
Prophetarum  et  Apostolorum  facit,  ut  nihil  de  meis  polliceri 
audeam.  Sed  vereor,  ne  nuntio  in  mora  sim.  Ego  me 
sanctis  tuis  precibus  et  ecclesias  nostras  semper  commendo, 
nec  tuis  solum,  sed  etiam  fratrum  tuorum  et  meorum  Verbi 
ministrorum,  quos  tu  mihi  plurimum  in  Domino  salutabis. 
Vale  cum  uxore  et  familia,  frater  et  amice  intererrime. 

Montpelgardi  tumultuanter. 

xxii  Novembris  1548. 


Tuus  P.  Tossanus. 


Mss.  Arch.  eccles.  Basil.,  vol.  Il,  fol.  111. 
Zurich.  Mss.  Simler,  t.  68. 


59 

JHS 

Instructions  a  noble  et  saige  personne  messire  Humbert 
Jantet,  juge  et  official  en  la  régalie  de  Besançon, 
envoyé  par  le   reverend  fr.  messire  françoys  bonvalot, 

ABBÉ  ET  SEIGNEUR  DE  LuXEUIL  ET  SaINT-ViNCENT,  ADMINIS- 
trateur de  l'esglise  et  archevesciié  dud.  besançon,  a 
tres  illustre  seigneur  monsgr  le  duc  cliristoffle  de 
Wurtemberg,  conte  de  Montbelliard,  a  l'effet  de  ce 


qui  s'ensuyt. 


5  décembre  1548. 


En  premier  de  la  part  dudit  révérend  seigneur  administra- 
teur le  saluera  et  lui  desclarera  qu'il  a  esté  envoyé  à  sa  très 
illustre  seigneurie  et  excellence  par  ledit  seigneur  adminis- 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  81 

trateur  pour  luy  présenter  les  lettres  de  la  majesté  de 
l'Empereur  et  celles  d'iceluy  seigneur  administrateur  a 
l'effect  de  l'observacion  des  constitutions  de  sadite  majesté 
sur  le  négoce  de  la  religion  chrestienne  nommées  latinement 
Intérim  faict  à  Augspurg  et  acceptées  par  les  princes  et 
estatz  dud.  empire,  et  luy  présentera  lesd.  lettres  audit  de 
luy  révérend. 

Apres  icelles  vehues  par  ledit  seigneurct  nte,luy  desclarera 
sa  plus  ample  charge  et  commission,  assavoir  que  mondit 
seigneur  l'administrateur  ayant  receu  lettres  de  sadite  majesté 
congnoissant  les  haultes  vertus  dudit  seigneur  duc  et  le  bon 
zèle  qu'il  a  la  République  chrestienne  et  devocion  à  sa  dite 
majesté  comme  bon  prince  et  parent  d'icelle,  confiant  qu'il 
obtempérera  auxd.  lettres  de  sa  majesté  et  ad  ce  quelles 
fussent  receues  seurement,  avoit  commis  ledit  seigr  Jantet 
luy  présenter  icelles  avec  toutes  recommandations  et  offre  de 
service. 

Et  pour  ledit  debvoir  que  ledit  seigneur  administrateur 
avoit  au  service  de  sadite  majesté  et  à  l'Esglise  et  archevesché 
dudit  Besançon  duquel  luy  a  esté  commis  l'administration,  il 
debvoit  pourveoir  ad  ce  que  le  bon  plaisir  et  commendement 
d'icelle  sa  majesté  quant  à  l'observation  des  mandemens  et 
constitutions  de  la  saincte  foy  et  vraye  religion  chrestienne 
fussent  effectuez  audit  Montbelliard  et  aultres  lieux  aud. 
diocèse  de  Besançon  pour  le  bien  et  salut  des  âmes  des  y 
habitans  et  residans  ses  diocésains  et  dont  pour  ad  ce  satis- 
faire, attendu  que  de  très  long  temps  et  jusques  au  présent, 
navoyent  estes  observez  lesd.  mandemens  et  constitutions 
mesmes  quant  à  l'administration  des  sainctzsacramens,  usaige 
et  cérémonie  d'iceulx  aud.  Montbelliard,  comme  sad.  majesté 
avoit  sceu  et  que  la  chose  est  notoire  voyre  que  aud.  lieu  de 
Montbelliard  et  autres  circumvoisins  restoient  certains  nom- 
mez predicans  lesquelzcontinuoyenta  prescher  et  dogmatiser 
doctrines  reprouvées  et  contraires  à  la  tradition  de  saincte 
esglise,  constitutions  susd.  et  ordonnances  de  sa  dite  majesté 
sans  permission  dud.  seigneur  administrateur  ainsi  que  de 
droit  et  par  lesdites  constitutions  imperialles  est  requis  et 
commandé. 

G 


80  PIÈCES  JUSTIFICATIVES 

Aussi  que  les  ministres  de  l'esglise  collégiale  de  sainct 
Maimbeufs  dudit  Montbelliard  nestoient  restituez,  du  moings 
riv  avoit  esté  pourveu  selon  l'intention  de  sad.  majesté,  et 
encoires  n'avoit  esté  faict  ou  permis  la  messe  et  service  divin 
en  icelle  ny  avec  les  cérémonies  et  solemnitez  accoutumées, 
mais  seullement  aud.  Montbelliard,  par  aulcungs  jours,  ce 
celebroit  une  messe  en  l'esglise  de  Sainct- Martin  par  ung 
incongneu  se  disant  prebstre, comme  aussi,  quant  auxaultres 
sacramens,  lesd.  constitutions  impérialles  n'estoient  observés  ; 
led.  seigneuradministrateur  avoit  faict  l'envoi  dudit  seigneur 
régale  par  devers  l'excellence  dud.  seigneur  prince  ayant 
charge  prier  de  sa  part,  dud.  seigneuradministrateur,  led. 
seigneur  prince  obéyr  ausd.  constitutions  et  lettres  de  sad. 
majesté  et  sur  le  tout  faire  comme  bon  catholique  et  ver- 
tueulx  prince  et  de  son  vouloir  et  intention  rendre  certain 
led.  seigneur  administrateur. 

Item,  requérir  led.  seigneur  prince  vouloir  faire  cesser  les 
susd.  predicans  de  plus  avant  procéder  en  leurs  sermons  en 
ses  villes  dud.  Montbelliard  et  Blanmont  et  lieux  d'icelles 
seigneuries,  les  en  faire  sortir  et  les  expulser  soubz  commu- 
nication de  peines  exemplaires. 

Aussi  ordonner  que  lesd.  lieux,  les  esglises  et  haultez  en 
icellesestre  reparez  et  érigez  selon  les  constitutions  de  saincte 
esglise  et  comme  ordonné  et  accoutumé  est  en  ce  dyocèse  de 
Besançon. 

Pareillement,  commender  a  tous  ses  soubgectseulx  rendre 
obéyssans  et  devotz  a  l'audition  et  assistance  de  la  messe  et 
participation  des  sainctz  sacramens. 

Et  pour  la  participation  du  sainct  Baptesme  faire  eslever  et 
ériger  fons  baptismaulx  en  l'esglise  comme  estoient  aupara- 
vant. 

Et  pour  exemple  a  tous  ses  soubgects  exhorter  et  suader 
son  bon  plaisir  estre  assister  a  la  messe,  que  sera  chose  très 
aggréable  a  Dieu  et  louable  envers  sa  susd.  majesté. 

Semblablement,  redresser  le  divin  service  en  son  esglise  de 
sainct  Mainbeufz  selon  que  par  cy  devant  estoit  faict  et  a  tel 
nombre  de  gens  d'esglise  que  ses  seigneurs  prédécesseurs 
députez  commis  et  fondez. 

Aussi  adviser  si  desireroit  luy  envoyer  gens  doctes  pieulz 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  83 

et  sçavants  pour  réduire  son  peuple  a  la  vraye  congnoissance 
et  intelligence  des  susd.  constitutions  de  la  religion  chres- 
tienne  et  observance  d'icelle. 

Afin  que  par  la  prudence  et  bonne  direction  dud.  seigneur 
Regale  sur  le  tout  et  ce  que  dessus  et  aultres  poinctz  en 
deppendans  soit  induict  led.  seigneur  prince  effectuer  le  bon 
vouloir  de  sad.  majesté  et  qu'il  en  escripve  son  intention  a 
mond.  seigneur  l'administrateur. 

Donné  à  Besançon  le  cinquiesmejour  du  moys  de  décembre 
l'an  mil  cinq  cens  quarante  et  huictz. 

Signé  et  soubscript  F.  Bonvallot. 

Collection  Duvernoy.  Montbêliard  sous  Ulric,  t.  II. 


60 

Pierre  Toussain  a  Matiiias  Erbe 

8  décembre  1540. 

S.  Nunc  in  hac  ipsa  hora  valetudinario  et  decumbenti  red- 
ditae  sunt  mihi  gratissimae  tuœ  literae, observande  simul  et  cha- 
rissime  frater.  De  rébus  hujusecclesiae  habemus,  utantehac,et 
fortes, gratiaChristo,stamusadversusidololatriam  restitutam, 
quantumvis  insanientibus  et  insultantibus  adversariis.  Quod 
autem  scribis,  principi  Georgio  rem  esse  cum  medico,  dolet 
ex  animo,  non  illius  solum,  sed  etiam  religionis  nomine,  cujus 
cum  primis  studiosum  se  hactenus  declaravit  fortis  ille  héros, 
cujus  exemplum  noster  Christophorus  contentione  summa 
imitatur.  De  Magdeburgensibus  mihi  non  fit  verisimile,  quod 
scribis.  De  Caesare,  Venetis  et  Papa  :  parturiunt  montes,  nas- 
cetur  ridiculus  mus;et  puto fore,  ut  illinobis  etiam  viventibus 
et  videntibus  humilientur.  Tu  de  valetudine  tua  nihil  scribis, 
quae  causa  est,  ut  existimem  et  cupiam  te  belle  valere.  Ego 
vix  me  tueri  possum.  Optime  vale.  Raptim.  vin  decembr. 

Tuus  P.  Tossanus. 

Arch  eccles.  Basil.,  vol.  III,  fol.  112.  Zurich.  Mss.  Simler.t.GH. 


84  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

61 

Pierre  Toussain  au  bailli  de  Montbéliard 

1548. 

Monsr  le  Bailly,  Pour  ce  que  tous  les  frères  ministres  sont 
icy  venus  quérir  du  pain  pour  faire  la  Cène,  nous  leur  avons 
communiqué  ce  que  dernièrement,  par  l'ordonnance  de  Mon- 
seigneur le  duc  nostre  prince,  nous  dictes  en  la  chancellerie  et 
que  depuis  m'avez  escript  touchant  nos  sermons,  et  sommes 
bien  d'avys  et  délibéré  de  prescher  avec  la  plus  grande 
modestie  et  simplicité  que  nous  pourrons  faire,  sans 
nommer  ne  l'Empereur,  ne  son  Intérim.  Mais  touteffois, 
d'aultant  que  audit  Intérim  les  abus  abrogés  parla  parolle 
de  Dieu  sont  restitués  et  que  pour  la  décharge  de  nos 
consciences  devant  Dieu  ne  sçaurions  tellement  prescher 
que  souvant  nous  ne  preschions  contre  ledit  Intérim,  s'il  plait 
à  la  bénigne  seigneurie  de  nostre  dit  seigneur  et  prince 
nous  laisser  et  entretenir  comme  il  a  fait  jusqu'à  présent 
à  la  pureté  du  ministère  de  la  parolle  de  Dieu,  nous  som- 
mes prests  et  appareillez  y  persévérer  et  attendre  tout  ce 
qu'il  plaira  au  Seigneur  Dieu  nous  envoyer.  Mais  si  notre  dit 
seigneur  et  prince  veoit  que  par  nous  ou  nos  sermons  ses 
pays  et  subjets  viendroient  à  denger,  nous  ne  vouldrions 
point  estre  cause  du  mal  de  personne.  Et  supplions  très 
humblement  à  la  grâce  de  nostre  dit  seigneur  vouloir  regarder 
à  ces  choses  et  nous  faire  adviser  de  son  bon  vouloir. 

Toss. 

Collection  Duvernoy,  Montbéliard  sous  Ulric,  t.  II,  folio  73.  Copie. 
Archives  nationales,  K.  2180. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  85 


62 


QU^     IIS     QUI      AD      MINISTERIA     PAROCHIALIA      PR^SENTANTUR 

PROPONENDA    ERUNT. 

Janvier  1549. 

Csesarea  majestas  dominus  noster  clementissimus  constituât 
et  vulgavit,  communi  ordinum  Romani  Imperii  consensu, 
scriptum  quod  vocant  Intérim,  in  quo  declaravit  quid  interea 
temporis  duin  générale  et  christianum  concilium  celebra- 
bitur,  in  religione  agendum  sit,  et  exigit  severiter  ut  haec 
declaratio  ab  unoquoque  pro  sua  vocatione  obedienter  ser- 
vetur 

Cum  igitur  ta  vocatus  et  praesentatus  sis  ad  administra- 
tionem  parochias  in  N.,  illustrissimus  princeps  noster  significat 
et  notificat  tibi  hanc  preedictam  Caesareas  majestatis  domini 
nostri  clementissimi  voluntate  et  hortatur  te,  ut  parochiam 
tue  fidei  commendalam  tam  pia  doctrina  quam  honestis 
vitae  exemplis  ita  administres,  ut  possis  de  omnibus  rectam 
rationem  coram  domino  Deo  nostro,  et  coram  Caesarea 
majestate  reddere. 

Sed  quia  longum  esset,  totum  scriptum  Caesareas  declara- 
tionis  in  praesentia  recitare,  commemorabimus  tantum  pras- 
cipuacapita,utcognoscasquid  tibi  pro  tuoofficiositfaciendum. 

Primo.  De  lapsu  hominis  docendum  est,  quod  homo  ante 
gratiam  Dei,  et  reparationem,  ad  justitiam,  quas  coram  Deo 
valeat,  aspirare  non  possit,  sed  sit  potius  servus  peccati, 
Sathanas  mancipium,  inimicus  Dei,  et  malis  hujus  mundi 
obnoxius. 

Secundo.  De  justificatione  docendum  est,  quod  Deus  sit 
nobis  propitius  gratuito,  propter  meritum  passionis  Christi 
filii  sui,  qui  ad  expianda  peccata  nostra  sanguinem  suum 
effudit,  et  quod  per  fidem  induamus  Christum,  qui  factus 
est  nobis  a  Deo  sapientia,  justicia,  sanctificatio  et  redemptio, 
ut  concepta  fiducia  et  spe  credamus  praeter  spem  meriti 
nostri,  in  spe  promissae  misericordiae,  et  ut  ad  charitatem 
perducti,  pie,  juste  ac  sobrie  ex  ea  vivamus. 


86  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

Tercio.  De  fide  docendum  est,  quod  sit  mortua,  nisi  sit 
efficax  per  charitatem. 

Quarto.  De  bonis  operibus  docendum  est,  quod  etsi  bona 
opéra  quœ  Deus  praecepit,  obedienter  facienda  sunt,  tamen, 
cum  in  multis  labamur  omnes,  ac  propter  infirmitatem  imper- 
fectionemque  nostras  multa  occurrant,  quae  animos  nostros 
turbare  et  ad  desperationem  sollicitare  possint,  debeamus  in 
merito  Ghristi,  et  prœcioso  sanguine  ejus  respirare  ac  eo 
firmissime  niti. 

Quinto.  De  missa  docendum  est,  quod  hoc  mysterium 
celebretur,  non  ut  peccatorum  remissionem,  et  animarum 
nosfrarum  salutem  jam  primum  promereamur,  sed  ut  pas- 
sionis  dominicee  memoria  recolentes,  Deo  gratias  pro  salute 
nobis  in  cruce  impetrata  agamus. 

Ac  breviter  in  doctrina  nihil  adferatur  prophani,  nihil 
incertum,  nihil  fabulosum,  aut  illo  loco  indignum. 

De  usu  sacramentorum. 

Primo.  Baptismus  dandus  est  et  exhibendus  vulgari  lingua, 
ut  adulti  intelligant,  quid  ibi  agatur,  et  excitentur  ad  fidem 
et  consolationem. 

Secundo.  Confessio  nec  nimis  laxanda,  nec  nimis  astrin- 
genda  est.  Et  absolutio  ita  recitanda  est,  ut  qui  cohfitetur 
possit  eam  audire  et  intelligere  sibi  virtute,  merito  ac  beneficio 
Ghristi  peccata  remitti. 

Tertio.  Rectus  sacramentorum  usus  observandus  est,  et  iis 
qui  communionem  sub  utraque  specie  petunt,  fideliter  ea  est 
exhibenda. 

De  honestate  vitae. 

Primo.  Pastor  ecclesiae  aut  ducat  honestam  vitam  cum 
legittima  uxore,  juxta  concessionem  Caesareae  majestatis,  aut 
vivat  in  cœlibatu  sancte,  caste  et  inculpate. 

Postremo,  bona  fide  promittat,  se  illustrissimo  principi  et 
fidelem  fore,  et  pro  virili  sua  commoda  tam  principis  quam 
regionis  adjuturum,  incommoda  autem  prohibiturum. 

Collection  Duvernoy,  Montbéliard  sous  Ulric,t.  II,  folio  74. 


PIÈCES    JUSTIFICATIVES  87 


63 


C'est  ce  que  les  commis  doibvent  déclairer  aux  curez 
de  la  part  de  illustre  prince  monseigneur  ulrich 
duc  de  wlrttemberg  et  teckh,  conte  de  montbéliard. 

Janvier  1549. 

Primo,  que  les  curez  doibvent  faire  residance  personnelle 
sur  leurs  cures  sans  les  faire  desservir  par  vicaires  ou  aultres. 

Item,  ils  se  doibvent  reigler,  conforme  en  tout  selon  les 
mots  de  l'Intérim. 

Item,  ne  feront  aucune  ydole  ou  superstition  selon  le 
contenu  dudit  Intérim. 

Item,  doibvent  mener  une  vie  honeste  irrépréhensible  et 
sans  scandale. 

Item,  n'entretiendront  avec  eulx  aucunes  paillardes  ou  con- 
cubines. 

Item,  de  pourveoir  que  nul  n'empesche  l'aultre  en  son 
ministère,  vivans  ensemble  discrètement  et  paisiblement. 

Item,  qu'on  presche  tousjours  devant  la  messe. 

Item,  que  l'on  fasse  diligence  que,  es  messes,  il  y  ait  des 
communicquans. 

Item,  ils  renonceront  à  tout  ce  qu'ilz  pourraient  prétendre 
leur  estre  dehus. 

Item,  ne  se  doibvent  ingérer  es  choses  appartenantes  à  la 
seigneurie  comme  de  deffendre  de  ne  manger  de  la  chair, 
ou  des  œufs  et  aultres  choses  semblables. 

Item,  aussi  notre  redoubté  seigneur  n'entend  d'user  en 
sa  comté  d'excommuniement  de  l'archevesché  de  Besançon. 

Item,  que  les  curez  declairent  l'absolution  en  langaige 
vulgaire. 

Item,  ne  doibvent  trop  et  estroitement  interroger  en  la  con- 
fession pour  lier  en  ce  les  consciences  trop  fort. 

Item,  ils  doibvent  baptiser  les  enfans  en  leur  langaige  ma- 
ternel. 

Item,  qu'ilz  se  contentent  de  ce  que  l'on  a  accordé  avec  les 


88  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

subjects  touchant  l'argent  des  offrandes  des  espousailles,  pour 
le  baptesme  des  enffans,  enterremens  des  trespassés  et  aultres 
choses  semblables  selon  le  contenu  de  leurs  carnets. 

Collection   Duvcrnoy,  Montbéliard   sous   Ulric,  t.  II.  Archives  natio- 
nales, K.  2171. 


64 

Pierre  Toussain  au  chancelier  Sigismond  Stier 

12  janvier  1549. 

Quod  citius  ad  literas  tuas  non  responderim,  observande 
domine  et  frater,  in  causa  fuit,  non  habuerim,  per  quem 
commode  ad  te  scriberem.  Ego  in  principis  nostri  D.  Comitis, 
tua  et  fratrum  isthic  Verbi  ministrorum  sententia  semper 
fui  et  ad  finem  usque,  adjuvante  D.  Deo,  perstabo.  Quod 
autem  ad  res  nostras  attinet,  calendis  januarii  mane,  pras- 
fectus  '  et  cancellarius 2,  ducis  nostri  Christophori  jussu,  im- 
piumWirtembergense  illud  mandatummihi  communicarunt, 
significantes  eidem  principi  nostro  Christophoro  ex  animo 
dolere,  quod  Wirtembergenses  aliam  glorias  Domini  et  salutis 
animarum  rationem  non  haberent,  foreque  ut  intra  dies  paucos 
ad  quatuor  illos,  quibus3  inlaustum  illud  Intérim  hicinstituen- 
dum  commissum  est  vocaremur:  et  si  conditionesin  eodem  man- 
dato  nobis  oblatas  recipere  nollemus,  Verbi  ministerio  priva- 
remur.  Sed  interea  tamen  ad  illos  nec  vocati  sumus,  nec 
ministerio  nostro  privati,  et  pergimus,  ut  antehac,  nostrum 
officium  facere,  expectantes  ut  die  lunas  proxima  et  vocemur 
et  dimittamur.  Et  ut  mini  dolet  ex  animo  hujus  ecclesiae 
ruina,  quse  certe  in  pietate  proficiebat,  et  ducis  senioris  4  et 


1.  J.-J.  Hecklc  de  Stcineck. 

2.  Luc  Schrôteisen. 

3.  Les  officiers  catholiques  chargés  de  l'introduction  de  l'Intérim. 

4.  Le  duc  U}riç, 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  89 

suorum  horrendam  cœcitatem  deploro,  ita  vchementer  gaudeo, 
gratiasque  agov  D.  Deo,  quod  neminem  ex  fratribus  vcrbi 
ministris  videam,  qui  non  malit  mortem  oppetere  quam  vel 
Ceesaris  Intérim  recipere,  vel  quicquam  aliud  designare  aut 
recipere,  quid  adversetur  glorice  Dei. 

Et  quanquam  initio.erant  nonnulli  ex  ipsis,  qui  etiam 
sacramentorum  administratione  mihi  denegata  Verboque 
Domini  ad  hominis  preescriptum  alligato,  n.ihi  hichserendum 
esse  putarent,  tamen  impio  illo  mandato  diligentius  discusso, 
meisque  rationibus  auditis,  quare  id  bona  conscientia  facere 
non  possem,  omnes  uno  ore  descenderunt  in  meam  senten- 
tiam,  suntque  inter  nos  nunc,  gratia  Christo,  pacata  omnia. 

Quee  te  velim  D.  Myconio  *  et  ceteris  fratribus  significare. 
Nam  quamdiu  nos  hic  illi  ferent,  pergemus  in  nostro  munere 
veritatem  ut  hactenus  libère  profitentes  :  quum  autem  nos 
dimiserint,  id  quod  in  dies  expectamus,  ego  ne  vel  sola 
preesentia  ad  illorum  impietates  connivere  videar,  ne  hinc 
quam  primum  potero,  explicabo. 

Nam  vix  credas,  quam  hic  etiam  omnes  nostri  destituti 
sint  non  solum  fide,  sed  consilio,  jam  hoc  jam  aliud  médi- 
tantes. Qui,  si  possent,  Christum  cum  Belial,  Evangelium 
cum  Intérim,  pietatem  cum  impietateretinere,  libenter,  puto, 
facerent.  Sed  nemo  duo  bus  Dominis  servire  potest.  Quare 
relictis  Sathana,  mendacio  hispanico  et  impietate,  maneamus 
cum  Christo  Jesu,  servatore  nostro,  qui  vivit  et  régnât,  suppres- 
sisque  omnibus  impiis  et  defectoribus,  una  cum  sanctis 
electis  suis,  verisque  nominis  sui  confessoribus  regnabit  in 
secula  seculorum.  Amen.  Vale  in  Domino  Jesu  et  me  illus- 
trissimi  principis  nostri  D.  comitis  clementiae  humilime 
commenda,  quem  D.  Deus  spiritu  suo  sancto  ad  finem  usque 
semper  regere  et  conservare  dignetur. 

Montbelgardi  xn  Januarii  1549. 

Tuus  P.  Tossanus. 

Quamquam  primus  sit  articulus  in  mandato  ducis  senioris 
ut  dimittamur,  et  eam  ob  causam  conventuri  sintcras  com- 
missarii  :  tamen  quoniam  vocati  sacrifici  nondumadvenerunt, 

i.  Myconius  était  autistes,  une  soite  de  sunntençlant  ecclésiastique 
à  Bàle. 


90  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

et  hodie  significavi  cancellario,  non  esse,  ut  nos  vocent,  nisi 
nos  velint  dimittere,  eu  m  impias  conditiones  nobis  oblatas 
nunquam  simus  accepturi  :  non  putofore,utantehebdomadas 
duas  dimittamur.  Quœ  scriptis  ad  te  literis  intellexi.  Iterum 
vale.  Hoc  etiam  additur,  quod  nondum  sciatur,  an  sacritici 
sacramenta  ad  preescriptum  Cœsaris  administrare  velint.  Et, 
si  nollent,  nec  nos  quidem  vellemus.  Quare,  cum  princeps 
senior  mandet  id  iïeri,  et  qui  nolint,  dimittantur,  necessarium 
est,  ut  ablegemur,  etiam  si  nobis,  quod  tamen  non  faciunt, 
liberam  Verbi  prasdicationem  permitterent.  Summa  quam- 
quam  videant  hic  et  sciant  nostri,  Evangelium  cum  Intérim 
consistere  non  posse,  quemadmodum  etiam  illis  seepe  libère 
dixi,  tamen  quoniam  pudet  eos,  nos  dimittere,  et  arguuntur 
conscientia,  differunt3  quantum  possunt.  Tertio  vale  cujus  et 
observandorum  mihi  in  Domino  fratrum  precibus  mesemper 
commendo.  Gommenda  D.  Marco  concionatori  '  negotium 
meum,  utque  mihi  significet  quid  in  eo  effecerit. 

Ornatissimo  viro  D.  Sigismundo  Tauro,  illustriss.  prin- 
cipis  Georgii  a  Wirtemberg  cancellario,  Domino  suo  et  fratri 
observando. 

Ms.  Arch.  eccles.  Basil.,  vol.  II. 
Zurich.  Mss.  Simler,  t.  69. 


65 


Mandement  du  duc  Christophe  aux  officiers  de  lA 
Seigneurie  de  Blamont 

23  janvier  1559. 

Christotle,  duc  de  Wirtemberg  et  Teck,  comte  de  Montbc- 
liard,  notre  salut  prenais.  Chiers  et  fèaulx,  nous  vous  ordon- 
nons que  ceste  véhue  diligemment  faictes  venir  par  devant 
vous  nos  bourgeois  et  subjeetz  de  Blamont,  et  leur  déclairez 

1,  Marc  Bertschi,  professeur  à  Bàle  et  pasteur  à  St.-Léonhard, 


PIÈCES    JUSTIFICATIVES  91 

de  nostre  part,  que  puisqu'il  a  pieu  à  la  Majesté  Impériale 
ordonner  comme  l'on  se  debvra  reigler,  quant  aux  cérémonies 
de  l'Eglise,  jusques  à  la  détermination  d'ung  libre  et  général 
concile,  et  que  les  prebstres  soient  remis,  et  souffrir  telles 
ordonnances  nommées  l'Intérim  jusques  à  ladite  détermina- 
tion. Pour  obtempérer  à  sad.  Majesté  et  aultres  Princes  de 
l'Empire,  avons  bien  voulu  déclarer  auxd.  nos  bourgeois  et 
subjectz  que  nostre  chier  seigneur  et  père  a  donné  comman- 
dement aud,  affaire,  et  pourceque  fusmes  advertis  plusieurs 
de  nosd. subjectz  pour  cest  eflect  se  fâchent  ou  pourroient 
fâcher  l'ung  contre  l'aultre  en  mocqueries  et  maulvaises 
paroles;  et  affin  que  l'on  puisse  vivre  paisiblement  les  ungs 
avec  les  aultres,  leur  direz  et  desclairerez  de  la  part  de  nostre 
dict  seigneur  et  père,  et  la  nostre,  et  par  commandement,  ilz 
ayent  à  vivre  paisiblement  par  ensemble,  sans  noise,  débat 
ou  mocquerie  l'ung  contre  l'aultre,  ni  faire  ou  procurer 
faire  aux  prescheurs  de  la  Parolle  de  Dieu,  ni  aux  prebstres, 
aucuns  outrages;  Et  aussi  que  chacun  de  nosdits  bourgeois 
et  subjectz  soit  ad  verti,  que  l'on  ne  veult  contraindre  personne 
en  ce  que  touche  le  faict  de  la  religion  ;  mais  l'on  délaisse 
à  ung  chacun  sa  foy  selon  sa  conscience  franche  et  libre 
de  croire  ce  qu'il  espère  respondre  devant  le  jugement  de 
notre  Sauveur  Jésus-Christ. 

Et  quant  aux  publications  de  testamens,  faictz  de  mariaige 
et  de  debtes,  dont  l'on  soûlait  d'ancienneté  répondre  par 
devant  l'official  de  Besançon,  ce  néantmoings  en  retenons  la 
congnoissance  en  nostre  conseil,  comme  dessus  et  de  pieça 
l'on  en  a  usé.  Et  aussi  que  nosd.  bourgeois  et  subjectz  n'ayent 
à  donner  ausd.  prebstres,  soit  pour  offrandes,  enterremens, 
mariaiges  et  aultres  choses,  non  plus  qu'ils  donnoient  aux 
prescheurs. 

Ce  que  présentement  leur  avons  bien  voulu  faire  déclairer 
afin  que  chacun  d'eux  se  ayt  à  gouverner  selon  que  de 
raison.  Austant,  chiers  et  feaulx,  Dieu  soit  garde  de  vous.  De 
Montbéliard  le  23  en  janvier  1548.  (v.  s.)  1549. 

Archives  nat.,  K.  2180. 


92  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 


66 


Requête  des  ministres  de  Montbéliard  et  du  Comté  deman- 
dant qu'il  leur  soit  permis  de  continuer  a  enseigner 
purement  la  parole  de  Dieu. 

Janvier  1549. 

Illustrissime  princeps  et  domine  clementissime,  nuper  sub 
finem  mensis  octobris,  postquam hic  Cassaris Intérim  vulgatum 
esset,  celsitudinis  tuas  consiliarii,  tuo  jussu,  mandatum  quod- 
dam  scriptum  in  thermis  ferinis  19  septembris,  nobis  exhi- 
buerunt,  quo  illustrissimus  princeps  noster  et  dominus 
clementissimus,  dominus  dux  Ulrichus,  celsitudinis  tuœ 
parens,  inter  castera  mandabat,  ut  pergentes  in  nostro  munere 
modeste  quidem  et  moderate,  sed  pure  tamen  et  syncere, 
Evangelium  Christi  (ut  antea)  concionaremur  sacramentaque 
populo  consueto  nostro  more  administraremus.  At  nunc 
mandatum  aliud  ab  illo  priore  longe  diversum,  sed  hue  tamen 
ab  eodem  illustrissimo  principe  nostro  missum  esse,  religionis 
nomine,  vehementer  dolemus. 

Gumque  nos  eo  mandato  non  parum  gravemur,  et  condi- 
tiones  in  eo  contentas  nulla  ratione  recipere  possemus,  et 
multa  i  1  lie  sunt,  quas  non  satis  intelligimus,  nec  vellemus  sine 
necessitate  ecclesias  nostras  deserere,  celsitudini  tuée  humil- 
lime  supplicamus,  ne  hic  quicquam,  quantum  ad  nos  et 
ministerium  nostrum  attinet,  prius  innovetur  quam  ejusdem 
illustrissimi  principis  nostri  ampliorem  super  ea  re  declara- 
tionem  habeamus. 

Et  quanquam  hic  nobis  acerbissimum  sit  earum  rerum 
restitutionem  videre,  quas  glorias  Domini  et  animarum  saluti 
palam  adversantur  :  tamen,  si  idem  illustrissimus  princeps 
noster,  puram  nobis  Evangelii  et  veritatis  prasdicationem, 
sacramentorumque  funerum  et  conjugii  publicam  et  consue- 
tam  ut  hactenus  in  ecclesiis  nostriscuram  et  administrationem 
permittere  velit,  parati  sumus  hic,  cum  ea  qua  per  Christum 
et  eonscientias  nostras  pacientia  et  lenitate  poterimus,  sub 
eodem  illustriss.  principe  nostro  et  tua  clementia,  in  pro- 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  93 

vincia  semel  suscepta  durare.  Sed  cum  Caesar  ipse,  in  sua 
declaratione  nobis,  ecclesise  ministris  etiam  conjugatis,  diser- 
tis  vertus  ministerii  Ecclesiastici  functiones  omnes  permittat, 
utque  sacramentum  Eucharisties  sub  utraque  specie,  ut 
antehac,  sine  cujuscunque  detrimento  ad  concilium  usque  per 
ministros  palam  et  libéré  administretur,  non  videmus,  qua 
ratione  haec  a  nobis  auferri  debeant.  Et  quas  quidem  omnia 
per  celsitudinem  tuam  ad  eundem  illustrissimum  principem 
nostrum  referri  vehementer  cupimus,  humillimeque  suppli- 
camus,  quo  ejus  voluntate  inelius  intelleeta,  vel  dimittamur, 
vel  retineamur. 

Nam  ut  nobis  dolet  ex  animo,  si  eodem  supremo  Magistratu 
nostro  mandante,  necesse  habeamus  oves  nostras  lupis 
relinquere  :  ita  illo  invito,  aut  iniquis  conditionibus  hic 
haerere,  nec  vellemus,  nec  possemus. 

Quemadmodum  etiam,  si  nobis  hic  agentibus,  officiumque 
nostrum,  juxta  verbum  et  voluntatem  Dei  facientibus,  eidem 
illustrissimo  principi  nostro,  aut  suis,  aliquid  (quod  absit) 
sinistri  accidtret,  nollemus  in  nos  aut  ministerium  nostrum 
culpam  transferri  :  ut  qui  nocere  nemini,  sed  omnibus, 
praesertim  autem  illustrissimis  principibus  nostris  ac  eorum 
subditis,  quantum  per  Dominum  possemus,  prodesse  et 
inservire  cupiamus. 

Et  quum  etiam,  novis  istis  subinde  mandatis  diversis  et 
mutationibus,  ut  cum  jam  hoc  instituitur,  jam  aliud,  jam 
nobis  verbi  et  sacramentorum  ministerium  conceditur,  jam 
adimitur,  populus  et  ministri  non  possint  non  graviter  ofïendi 
et  turbari,  putamus  ad  gloriam  Dei,  principumque  et  consi- 
liariorum  salutem  et  officium,  ministerii  necessitatem,  et 
populi  œdificationem  vehementer  pertinere  et  necessarium 
esse,  ut  in  re  tanta  gloriam  Domini,  principumque  et  subdi- 
torum  salutem  concernente,  undeque  brevi  coram  Christo 
reddenda  sit  ratio,  semel  serio,  et  coram  Domino  Deo,  videa- 
tur  quid  opus  sit  facto.  Et  ita  demum,  non  solum  quod 
aequum  sit  instituatur,  sed  etiam  hoc  ipsum  per  eundem 
illustrissimum  principem  nostrum,  et  tuam  celsitudinem 
(quidquid  accidat)  conservetur  et  retineatur,  ne,  si  quid  hic 
in  religionem  constituatur  quod  non  sit  duraturum  sed  brev, 
in  fumum  abiturum,  ea  res  Evangelio,  principibus  et  minis- 


94  Pièces  JUSTIFICATIVES 

tris  longe  plus  adferat  contemptuset  irrisionisquam  œdifica- 
tionis.  Nam,  quemadmodum  supra  memoravimus,  quantum 
ad  nos  attinet,  parati  hic  sumus,  adjuvante  Christo,  quicunque 
verbi  Dei  ministerio  relinquimur,  officium  nostrum  ad  mor- 
tem  usque  facere.  Superest  nunc,  ut  idem  illustrissimus 
princeps  noster,  et  tua  celsitudo  videatis,  an  id  et  quae  ex 
veritatis  praedicatione  et  defensione  mortalibus  in  hac  vita 
accidere  soient,  aequo  et  pacienti  animo  ferre  velitis. 

Illustrissime  princeps  et  domine  clementissime,  precamur 
ut  Dominus  Deus  eandem  illustrissimam  celsitudinem  tuam 
quam  diutissime  florentem  et  incolumem  servet.  Ejusdem 
celsitudinis  tuae  abjectissimi  servi,  verbi  ministri  in  comitatu 
Montbelgardensi  et  ditionibus  Blamontana  et  Estobonensi. 

Ulustrissimo  principi  et  domino,  domino  Christophoro, 
duci  Wirtenbergensi,comiti  Montbelgardensi,  domino  nostro 
clementissimo. 

Collection  Duvcrnoy.  Montbcliard  sous  Ulric,  t.  II,  copie. 
Archives  nationales,  K.  2180. 


67 


Martin  Bucer  et  lgs  pasteurs  de  Strasbourg 
a  Pierre  Toussain 

5  février  1549. 

Venerande  et  carissime  collega.  Ad  quaestionem,  quam 
communiter  misistis,  respondemus  id,  quod  accepisse  a 
Domino  non  dubitamus. 

Ad  duas  vero  illas,  ad  quas  petis,  ut  tibi  privatim  nostram 
ridem  exponamus,  sic  habet  nostra  sententia  :  De  ultima 
concorditer  omnes  collegae  sentiunt,  ministrum  a  publico 
ministerio  remotum,  nisi  alibi  ad  publicum  munus  vocetur, 
vel  alias  plus  fructus  Domino  alibi  ferre  se  posse  videat, 
debere  apud  ecclesiam  suam,  vel  privatum  manere,  siquidem 


PIECES    JUSTIFICATIVES  95 

id  ei   liceat,   ut  Verbi  ministerium  gregi   Domini,  dum  non 
potest  publiée,  praestet  privatim. 

In  hanc  sententiam  dueunt  nos  easdem  rationes,  quas  attu- 
limus  de  tuo  ministerio  publico  Verbi  ecclesise  tuœ  non 
subtrahendo  tametsi  sacramentorum  ministerium  tibi  adi- 
matur.  Gregem  enim  Domini  fidus  ejus  minister  diligit,  et 
cura  sua  prosequitur  usque  in  finem. 

De  altéra  quœstione  non  ita  liquet  plane  omnibus,  quid 
respondendum  nobis  sit.  Ut  enim  corrupti  sunt  et  perversi 
Antichristi  et  contaminata  eorum  ministeria  scimus  omnes. 
Attamen  dum  est  sic  captiva  ecclesia,  ut  hodie  vestra  est,  et 
occupatum  ab  Antichristianis  publicum  ejus  ministerium  : 
non  tam  horremus  impiam  baptismi  administrationem, 
quod  ad  ministrum  attinet,  salva  baptismatis  substantia, 
quam  autores  esse  filiis  Dei,  ut  baptisma  in  suis  negligant, 
vel  ad  privatorum  ministerium  rejiciant. 

Videmus  enim  tanti  fecisse  Dominum  obsignari  et  sancti- 
ficari  suis  sacramentis  omnes  populi  sui  et  infantes  et  adultos, 
ut  impietatem  ministrorum  ne  quidem  in  se  ipso,  nec  in 
Apostolis  suis  sic  abborruerit,  quominus  ab  eis  voluerit 
circumeidi  et  sacrificiis  eorum  communicare.  Quod  et  Apos- 
toli  et  Apostolorum  discipuli  fecerunt  usque  dum  abominatio 
desolationis  staret  in  loco  sancto,  Jérusalem  a  Romanis 
obsessa,  cum  tamen  a  morte  Christicidee  sacerdotes  et  Aposto- 
lorum interfectores  sacra  administrarent.  Et  indubie  non 
paucis  humanis  inventionibus  ad  instituta  Domini  adjectis, 
ut  facere  impii  semper  soient,  et  hi  ipsi  sacerdotes  fecisse 
a  Domino  ipso  reprehensi  sunt. 

Etenim  sacramenta  sua  vult  Dominus  sic  a  nobis  haberi 
sacrosancta,  adeoque  vera  gratiae  et  redemptionis  suae  sym- 
bola  atque  instrumenta,  ut  ab  illis  nulla  nos  ministrorum 
absterreat  impietas,  sicut  ea  nihil  quoque  eis  potest  vel 
sanctitatis  vel  salvificae  virtutis  detrahere,  si  pie  modo  petan- 
tur  et  sumantur,  utscilicetqui  eis  utunturimpietate  ministro- 
rum nihil  commun  icen  t.  Namtumdemum  maledicitimpiorum 
benedictionibus  Deus,  in  illis  qui  eis  participant,  cum  hi  et 
ministrorum  se  impietaie  contaminant.  Nec  ob  aliam  caussam 
damnaverunt  tantopere  S.  Patres  sacramenta  percipere  ab 
hœreticis,  cum  liceret  ea  accipere  ab  orthodoxis,  quam  quod 


$6  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

ii  qui  sacramenta  petunt  a   ministris  impiis,  cum   possint  a 
piis,  eo  ascensum  aliquem  praebent  illorum  impietati. 

Proinde,  si  vestri  possent  baptisma  a  probatis  ecclesiae 
ministris,  et  puriore  ratione  consequi,  peccarent  sane  acci- 
piendo  ea  a  Papistis,  eo  enim  approbarent  impiam  illorum 
audaciam,  qua  Christi  invadunt  ministeria,  quod  Dominus 
adeo  detestatur  Psal.  L  et  alibi  :  At  dum  hi  ita  invaserunt  et 
occuparunt  Christi  et  ecclesiae  ejus  ministerium,  ut  illud 
vestri  homines  non  queant  publiée,  nisi  ab  ipsis,  oblinere,  si 
tum  vestri,  quae  Christi  sui  sunt,  non  Papge,  et  sibi  a  Christo 
sic  sanctiricata  sunt,  ut  nulla  ea  hominum  impietas  possit 
contaminare,  pétant  et  accipiant,  vera  sacramenta,  et  intclli- 
gentia  et  fide,  atque  ideo  a  Christo  ipso  Episcopo  unico 
animarum  suarum,  non  a  Papa,  vel  hujus  mancipiis,  quan- 
quam  per  horum  ministerium,  sed  cum  deploratione  omnis 
impietatis,  quas  est  tam  in  his  ministris,  quam  in  ministerio 
ipso,  certe  hoc  nos,  qui  huic  sententiae  subscripsimus,  praes- 
tare  ducimus,  quam  baptisma  sive  totum  negligere,  sive  ad 
privatorum  illud  administrationem  rejicere.  Et  causas  istae 
hue  nos  adducunt. 

Primum  non  existimamus,  admittendum  nobis,  ut  nostro 
exemplo  ingeramus  hominibus  illis,  qui  tamen  Papistarum 
utuntur  ministeriis,  causam  dubitandi  esse  Christi  baptisma, 
quod  per  hos  administratur,  dum  illud  et  verbis  et  sym- 
bolo  Domini  exhibeant,  quod  ipsi  tamen  ita  indubitanter  pro 
Christi  baptismate  habemus,  ut  nullos  ab  his  baptizatos. 
sicut  nec  nosmet  ipsos  propter  administrationis  horum  aut 
ipsorum  et  vitia,  judicaverimus  adhuc  rebaptizandos. 

Deinde  veremur,  si  patiamur  administrationem  baptis- 
matis  rejici  ad  privatos,  ne  sacrosanctum  baptisma  apud  alios 
omnino  negligatur,  apud  alios  contemnatur,  apud  alios 
impietate  aliorum  haereticorum  vicietur,  sicut  talium  in 
hujus  modi  temporibus,  quibus  pura  e  publico  Christi  minis- 
terio depelluntur,  nimis  magnus  solet  proventus  oboriri. 

Postremo  monet  nos  plurimum,  quod  Dominus  populum 
veterem  voluerit  semper  sacramentis  suis  uti,  quamlibet 
impii  sacerdotes  i!la  impie  administrarent,  modo  ea  ipsa 
sacramenta,  quae  Dominus  instituerat,  exhibèrent.  At  idem 
Deus  illorum  et  noster,  idem  reipsa  populus,  ille  et  nos,  et 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  97 

ejusdem  Christi  sacramenta  erant  illorum,  et  sunt  nostra 
Rom.  3,  v.  4,  et  I.  Cor.  10,  v.  1 1  :  Gai.  3  ;  Colos.,2. 

Porro,  quo  minus  loci  detur  superstitioni  et  magis  tutis 
eonscientiis,  homines  baptisma  a  papisticis  ministris  possunt 
pereipere,  operae  pretium  fuerit,  si  duo  ista  remédia  adhi- 
beantur,  prius,  ut  per  illustriss.  principem  curetur,  ut 
ministri  baptismatis  substantiam  et  verum  Baptismatis 
usum,  praesentibus  ad  baptisma  vernacula  lingua  explicent, 
pia  aliquain  id  formula  composita.Id  quodillustrissus  princeps 
vi  ipsius  Interemii  curare  poterit,  ut  videre  licet  in  §  iv.  Cap. 
De  baptismate.  Et  autores  ipsi  commenti  hujus  Intérim  for- 
mulam  talem  Germanicam  ediderunt  de  usu  missae. 

Alterum,  ut  baptisma  ab  illis  petituri  per  vos  diligenter 
doceantur  de  vero  baptismatis  usu,  atque  etiam  de  significa- 
tione  pia  signorum  illorum,  quae  isti  ibi  adjungunt  exemple 
veterum,  quod  ad  externum  quidem  usum  attinet,  non  autem, 
quod  attinet  ad  eorum  piam  explicationem.  Monendi  itaque 
sunt  homines  per  vos,  praestare  illa  signa  omitti,  postquam 
in  tantam  pertracta  sunt  superstitionem,  et  contra  hanc 
superstitionem  diligenter  muniendi,  exposito  usu,  quo  illa 
S.  Patres  usurparunt  omnia  referendo  ad  Christum,  cui 
baptismate  incorporamur  etc. 

Jam  omnes  consentimus  in  his  :  Primum  baptisma  Christi 
etiam  conferri  per  Papistas,  dum  substantiam  ejus  exhibent. 
Deinde,  ista  duo  jam  memorata  remédia  diligenter  adhibenda 
esse,  CLim  baptisma  nostri  homines  a  Papistis  accipient. 

In  eo  autem  variamus,  quod  collega  noster  Gallicanee 
ecclesiae  l  sentit,  ministrum  Christi  non  posse  suis  hominibus 
consulere,  ut  baptisma  accipiant  a  Papistis.  sed  tantum 
permittere,  cum  ea  tamen,  quam  requirimus  omnes  instruc- 
tione  de  vero  usu  baptismatis,  communitione  contra 
superstitionem  adjunctorum  signorum.  Haec  habuimus, 
quae  tibi,  carissime  frater,  responderemus  acl  duas  istas 
qua;stiones.  Dominus  ipse  doceat  te,  et  regat  in  omnibus, 
atque  servet  ad  suam  gloriamet  ecclesias  ejus  salutem.  Amen. 

v  Febr.  1549. 
Martinus  Bucerus, 
suo  et  symmystarum  nomine. 

Strasbourg.  Archives  de  Saint-Thomas. 

i.  Jean  Garnier.  7 


98  PIÈCES     JUSTIFICATIVES 

68 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel 

15  février  1549. 

S.  Charissime  frater,  misi  paucis  diebus  supra  nuntium  ad 

vos  quo  me  de  sententia    vestra  certiorem    redderetis.    Et 

interea  responsum  quoque  a  Basiliensibus  accepimus,  qui  et 

uno  ore  judicant,  mihi  hic  manendum  esse.  Caeterum  frater 

hic  noster  Garinus  >,  cum  caeteris  ministris  dimissus  est,  non 

aliam  ob  causam  quam  reliqui,  hoc  est  ob  Caesaris  intérim. 

Quemque  fratrem,  utpote  collegam  ohm  vestrum  et  a  vobis 

hue  ad  nos  missum  vestro  coetui  commendo.  Ut  si  ulla  in  re 

vobis   et  ecclesie   inservire    possit,    eo  ad    gloriam   Domini 

utamini.   Aut  si  in  praesentia  fieri  nequeat,  ei  saltem  magna 

satis  familia  gravato,  liceat  alicubi  privatim  agere  apud  vos, 

quo   aliam  vocationem   expectans,    suis  interea   prospicere 

possit.  Optime  vale  cum  collega  et  caeteris  symmistis.  Mom- 

belgardi  15  februarii  1549. 

Tuus  P.  Tossanits. 

Vigilantissimo    ecclesiee   Neocomensis   pastori   G.  Farello 

fratri  suo  observando. 

Neocomi. 

Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchâtel. 


69 

Instructions  aux  curés  du  Comté  de  Montbéliard 

23  rr.ars  1549. 

Les  curés  du  comté  de  Montbéliard  et  terres  de  Blamont 
et  Etobon  ayant  été  appelés  au  conseil,  en  présence  de  J.  J. 
HeckledeSteineck,  bailli,  Henri  Silberborner  et  Jean  Bourcard 

1.  Gucrin  Mucte 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  99 

maire,  Antoine  Quelane,  prévost,  et  Guyon  de  la  Mouthe 
greffier,  tous  conseillers  et  officiers  de  S.  A.  assistés  de  Michel 
de  Bolsenheim,  capitaine  de  Granges,  Richard  Perrenon, 
receveur,  et  Jacques  Duvernoy,  receveur  du  chapitre,  commis 
à  la  réception  de  l'Intérim  ;  et  de  la  plus  grande  et  saine  partie 
des  maires  et  sujets  des  dites  terres  et  seigneuries  y  appelés 
spécialement  le  23  mars  1549,  le  procureur  général  Charles 
Mercier  leur  fit  les  remontrances  suivantes  de  la  part  du 
prince  Christophe,  au  nom  du  duc  Ulric. 

Qu'ils  se  souviennent  d'avoir  été  reçus  curés  dans  les  terres 
de  S.  A.  à  condition  de  se  conformer  en  toutes  choses  à  l'Inté- 
rim de  l'Empereur  et  d'être  obéissans,  loyaux  et  fidèles  au  duc 
Ulric,  et  que  le  prince  Christophe  entend  qu'ils  s'y  conforment 
de  même  qu'à  toutes  et  singulières  les  choses  descrites  es 
articles  ci-après  : 

Assavoir  de  non  exactionner  les  sujets  leurs  paroissiens 
chacun  en  son  endroit,  ains  se  contenter,  entretenir  et 
maintenir  aux  rentes  et  revenus  ordinaires  de  leurs  cures, 
selon  et  comme  a  été  par  cidevant  accordé  avec  lesdits  sujets 
tant  des  ensevelissetnens,  mortuaires,  charruages,annuaulx. 
etc. 

Et  entant  que  de  ce  s'en  trouveront  en  difficultés  d'aulcuns 
de  leurs  droits,  enpourroient  par  requête  et  autres  voies  de 
justice  faire  remontrance  au  conseil  pour  en  ordonner  selon 
la  raison. 

Item  et  touchant  le  manger  de  la  chair  de  non  en  ce  excéder, 
et  meshuy  faire  défenses  mesmesaux  malades,  femmes  gisantes 
et  autres  selonla  formeet  teneurs  del'Intérim,  semblablement 
d'autres  viandes  non  prohibées  par  icelui,  comme  d'œufs, 
fromages,  beurre,  iaitage.  ains  laisser  leurdits  paroissiens  et 
autres  en  ce,  et  autres  choses  non  deffendues  audit  Intérim, 
en  paix  et  sans  trouble,  sans  eux  ingérer  en  telles  choses 

Outre  de  ne  permettre  ou  amener  prescheurs  étrangers  en 
leurs  dites  cures,  ains  de  non  prescher  ou  enseigner  sinon  la 
pure  Evangile  parole  de  Dieu. 

Davantage,  d'eux  entretenir  conduire  et  gouverner  paisi- 
blement et  honnêtement  sans  donner  occasion  de  noises, 
scandales  et  autres  inconvénients  aux  sujets. 


100  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

Et  en  tant  que  aucuns  deffaud raient  aux  choses  sus  écrittes 
ou  aucunes  d'icelles,  le  Sgr  Duc,  après  deues  et  préalables 
informations,  aura  occasion  de  ces  défaillans  et  délinquans 
destituer  et  démettre  de  leurs  cures  et  bénéfices  et  enpourvoir 
d'autres. 


Les  dits  commis  de  l'Intérim  ont  ordonné  et  établi  le  même 
jour  Mres  Etienne  Noël,  Girard  Vuillemin,  Humbert  Artus, 
George  Dumont,  Jacque  Gette  ministres  luthériens,  commis 
à  faire  le  catéchisme  en  ce  comté  de  Montbéliard  et  permis 
d'administrer  les  Saints  Sacremens  du  batême,  mariage  et  de 
la  Cène  selon  les  deux  espèces  à  ceux  qui  les  en  requerraient. 

Collection  Duvernoy,  Montbéliard  sous  Ulric,  t.  II,  copie. 


70 


Information  faite  par  moi,  Charles  Mercier,  procureur 

GÉNÉRAL  A  MONTBÉLIARD,  AU  LIEU  d'EtOBON,  LE  19p  .IOUR 
DE  AVRIL  1548  (V.  S.)  CONTRE  JVÏESSIRE  JaCQUES  CaBOZ, 
PRÊTRE-VICAIRE    A    BELVERNE    ET    EtOBON. 

19  avril  15'«9. 

Sur  ce  que  led.  prestre  tient  concubinairemementetdomes- 
ticquementune  paillarde  en  sa  maison,  enceinted'enfant.  aussi 
ne  presche  au  moutier  au  peuple  l'Evangile  de  l'amendement 
suivant  l'Intérim  de  l'empereur,  avec  ce,  avoir  usé  de  propos 
meschans  [})  et  abusifs  au  peuple. 

Jean  Mairot  d'Estobon  dépose  avoir  esté  pendant  le  diman- 
che avant  la  foire  de  My-Caresme  passée  à  l'esglise  de  Belverne, 
où,  entre  aultres  choses,  ouït  dire  à  Messire  Jacques  leur  vi- 
caire, les  tels  propos  à  savoir  : 

Il  y  avoit  aultrefois  un  homme  qui  avoit  femme  et  enffans, 
et  ne  les  pouvoit  nourrir  ;  et  s'en  alla  au  bois  avec  sa  hache, 
et  trouva  le   Diable  qui  lui   dict  s'il  se  vouloit  vendre  à   lui, 


PIECES   JUSTIFICATIVES  101 

qu'il  lui  vendrait  du  bien;  et  se  donna  à  lui;  et  lui  devoit 
mener  sa  femme  en  un  lieu  que  le  Diable  lui  avoit  donné.  Et 
ainsi  qu'ils  alloient  où  le  Diable  leur  avoit  dict,  entrèrent  en 
une  chappelle  et  couchèrent  où  il  y  avoit  une  Notre-Dame,  et 
la  femme  de  l'homme  s'endormit;  et  la  Notre-Dame  alla  avec 
ledit  homme  au  lieu  de.  sad.  femme,  et  trouvèrent  le  Diable 
aud.  lieu,  lequel  demanda  à  l'homme  si  c'estoit  sa  femme. 
Et  la  Vierge  Marie  qu'estoit  avec  lui  et  qjelle  lui  répondit 
que  oui. 

Et  le  Diable  lui  dict  que  non  estoit  et  qu'il  l'avoit  trompé  ; 
et  disoit  led.  prestre  que  la  Vierge  Marie  l'avoit  gardé, 
et  qu'elle  avoit  grande  vertu.  Aussi  asseuroit  la  chose  être 
vraye.  Item  dict  ne  lui  a  ouit  parler  des  commandemens 
de  Dieu  ne  aulcun  Evangile.  Item  dict  ne  lui  a  ouit  dire  que 
les  mots  sacramentaulx  estre  dicts  par  le  prestre  ;  qu'il  faut 
croire  que  Dieu  vient  sur  l'ostie  comme  un  pain  qu'il  baille  à 
ses  apostres,  assavoir  son  corps  et  son  sang. 

Item,  dict  que  puis  Baverne  a  amener  avec  lui  trois  femmes, 
assavoir  une  nommée  Rose,  qu'est  enceinte,  et  dit  que  c'est  sa 
concubine,  une  aultre  vieille,  et  une  petitte  jeune,  qu'il  a  ouï 
nommer  être  bastarde  dud.  prestre.  Item  ne  lui  a  ouit 
parler  de  l'Intérim,  ni  des  prédicans,  et  moins  de  leur  doctrine, 
mesme  en  mal. 

Anthoine  Charme,  maire  d'Estobon,  dépose  comme  le  pré- 
cédent tesmoin. 

Huguenin  Blanchard, dud.  Estobon,  dépose  aussi  comme  le 
premier  ci-dessus. 

Rose,  servante  dud.  Messire  Jacques,  dépose  par  son  serment 
que,  puis  un  an,  elle  est  demeurante  avec  led.  Messire  Jacques, 
et  est  présentement  enceinte  de  lui  ;  tellement  qu'elle  n'at- 
tend fors  les  jours  de  délivrance  d'enflant,  et  doit  être  d'Usie 
vers  Ponterlier.  Item,  dit  que  led.  prestre  l'a  mené  ce  jour- 
d'hui  à  Chenebier  pour  estre  administrée,  et  qu'elle  a  esté  par 
Messire  Girard, prestre, demeurant  aud.  Chenebier,  et  confessé 
précédemment  par  Messire  Claude,  prestre,  curé  d'Estobon. 

JehanetteDelhotte,  de  Champagney,  servante  de  Messire 
Jacques  vicaire  de  Belverne,  de  l'âge  de  40  ans,  dépose  qu'il 
y  a  13  ans  qu'elle  est  demeurante  avec  led.  prestre  comme  sa 
vieille  et  non  autrement.  Item,  dict,  quant  a  Rose  précédente 


102  PIÈCES    JUSTIFICATIVES 

je  sai  que  sa  déposition  contient  vérité,  et  oultre  que  pendant 
que  led.  prestre  est  esté  au  lieu  d'Estobon,il  y  a  environ  deux 
mois,  il  a  couché  deux  ou  trois  fois  avec  lad.  Rose,  et  là  resté 
avec  elle  comme  dépose,  et  dict  qu'elle  est  enceinte,  comme 
elle  croit,  dud.  Messire  Jacques.  Et  y  a  environ  un  an  qu'elle 
demeure  au  dit  lieu  ;  et  a  led.  prestre  une  petitte  bastarde  de 
l'âge  d'environ  dix  ans,  et  l'a  eue  d'une  tille  de  Fleurel,  où 
il  a  demeuré.  Et  plus  n'en  dit. 

Item,  interrogée  si  elle  fut  jamais  concubine  aud.  prestre, 
répond  que  non,  et  dict  que  led.  prestre  la  nourrit  pour  l'amour 
de  Dieu  et  aussi  qu'elle  lui  a  preste  quelque  argent. 

Archives  de  la  Haute-Saône,  E.  233. 


71 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel 

12  mai  1549. 

S.  Recepi  literas  tuas  et  certissima  sunt  que  de  Brentio  et 
principibus  nostris  scribis.  Nos  hic  praater  multorum  expec- 
tationem  ccenam  Domini  longe  frequentiorem  quam  unquam 
antehac  die  paschatis  celebravimus  :  nec  fuit  unquam  hujus 
oppidi  populus  ad  audiendum  verbum  Dei  avidior  quam 
hodie,  civitates  maritime  et  vicini  principes  perstant  in  reli- 
gione.  Bucerus  et  Fagius  bonis  avibusappulerunt  in  Angliam. 
Et  quanquam  Argentoratenses  Cassaris  intérim  receperint, 
festinant  tamen  in  ea  re  lente  needum  illic  habetur  missa. 
Nunc  Rex  Polonie  occupatur  in  restituenda  religione. Et  Turca 
ipse  Hungarisquos  sub  se  habet,  liberam  et  publicam  verbi 
Dei  prasdicationem  permittit.  Caetera  intelliges  ex  hoenuntio. 
Si  taies  vel  nunc  saltem  essemus,  quales  jam  olim  esse  debe- 
bamus,  non  dubito  quin  brevi  visuri  essemus  magnalia  Dei, 
sed  nulla  adhuc  est  in  nobis  vera  resipiscentia,  nulla  fides  : 
plena  autem  omnia  fuçe  et  iniquitate.  Et  Deum  quidem  ore 


PIÈGES   JUSTIFICATIVES  103 

honoramus,  sed  cor  longe  est  ab  eo.Vale  in  Domino  Jesu  cum 
collega  et  caeteris  piis  fratribus,  quorum  precibus  erga  domi- 
num  Deum  me  et  hanc  ecclesiam  multis  machinis  a  Sathana 
impetitam  semper  commendari  cupio.  Montbelgardi  12  maii 
(49,  d'une  autre  main  contemporaine). 

Tuus  P.  Tossanus. 

Gaucherio  fratri  tuo,  cui  salutem  ex  me  dices,  libère  dixi 
quid  sentirem  de  eo  quem  hic  apud  nos  relinquere  cupiebat. 
Quod  et  illi  parum  utile  fore,  et  huic  ecclesie  vestroque 
nomini  periculosum  videretur.  Id  quod  puto  vos  boni  consu- 
luisse:  prassertim  hoc  turbulentissimo  tempore.  Iterum  vale. 

Vigilantissimo  ecclesiae  Neocomensis  pastori  G.  Farello 
fratri  meo  venerando. 

Neocomi. 

Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchâtel. 


72 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel 

10  août  1549. 

S.  Tu  gratum  mihi  fecisti  quod  confessionem  vestram  ad 
me  miseris.  Sed  quam  nondum  per  occupationes  légère  potui. 
Ludimangrum  Blamontanum  intellexi  hue  rediisse,  sed  ego 
hominem  non  vidi.  Nos  hic  luctamur  cum  sacrificis  non  sine 
labore  :  vos  orate  dominum  Deum,  ut  nobis  per  suam  mise- 
ricordiam  adesse  dignetur.  Nam  mihi  non  vacat  in  presentia 
ut  plura  scribam.  Tu  mihi  collegam  tuum,  Fatonum  ',  Mulo- 

1   Jean  Fathon,  pasteur  à  Colombier, 


104  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

tium\  Gasparem2,  fratrestuos,etcaeterosinChristodiligenter 

salutabis.  Optime  vale  10  aug.  1549. 

Tuus  P.  Tossanus. 

Vigilanti  ecclesia3  Neocomensis  pastori  Guilielmo  Farello 
fratri  et  amico  venerando. 

Neocomi. 

Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchâtcl. 


73 

Pierre  Toussain  a  Matiiias  Erbe 

21  octobre  1549. 

Charissime  et  observande  in  Domino  frater.  Hodie  Sigis- 
mundus  noster  cancellarius3  significavit  mihi,  se  literas  tuas 
accepisse  in  quibus  tu  mei  mentionem  facias,  ac  me  plurimum 
in  Christo  salutes  :  unde  et  gratias  habeo  tibi  immortales,  et 
omnia  laeta  faustaque  caritati  tuas  semper  precor.  Quod  autem 
ad  te  ab  aliquot  mensibus  nihil  literam  dederim,  non  tam 
negligentia  quam  tabellariorium  penuria  in  causa  fuit.  Et 
scis,  hoc  praesertim  tempore,  non  esse  consultum  cuivis 
literas  committere.  Nec  existimo  te  ignorare,  quo  in  loco  sint 
res  nostrae,  quum  scias,  quid  aeternus  Dei  filius  de  his  pro- 
nuntiet,  qui  Sathanam  semel  profligatum  denuo  receperint. 

Nec  satis  est  adhuc  Burgundis,  vicinis  nostris,  hic  restitu- 
tam  esse  idololatriam,  ministrosque  pêne  omnes  dimissos, 
sed  quibus  possunt  modis  Caesarem  adversus  nos  instigant. 
Hucque  nuper  missi  fuerant  Commissarii  duo,  qui  non  solum 
ad  illius  declarationem,  sed  etiam  Papœ  praescriptum  eccle- 
siam  hanc  in  totum  deformarent.  Sed,  quibus  tamen  pius 
princeps  noster  Christophorus  nihil  permittere  voluit,  sed  ea 

1.  Michel  Mulot,  alors  pasteur  à  Saint-Biaise. 

2.  Gaspard  Carmel,  alors  pasteur  à  Motiers-Travçrs. 

3.  Sigismond  Sticr  (Taurus), 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  105 

omnia,  quae  illi  vel  scripta  attulerant,  vel  ore  proposuerunt, 
parenti  misit.  Quid  autem  ille  sit  responsurus,  ignoramus, 
sed  voluntatem  expectantes  oramus,  et  pro  nostra  virili, 
adjuvante  Christo,  curabimus,  ne  vel  in  gratiam  Cassaris,  vel 
etiam  principum  nostrorum  ;  si  quid  (quod  absit)  indignum 
se  statuant,  quicquid  nobis  accidat,  quicquam  designemus, 
quod  vel  gloriae  Domini,  vel  Verbi  Dei  ministerio,  vel  ecclesiae 
aedificationi  officiât.  In  qua  res  nos  quoeue  sanctis  tuis 
precibus  ergo  D.  Deum  adjuvare  dignaberis.  Optime  vale. 
Raptim.  Montbelgardi,  xxi  octobris  1549. 
Salutabis  mihi  reverentes  omnes  collegas  et  symmistas  tuos. 

Tuus  P.  Tossanus. 

Nostri  hic  hactenus,  saltem  magna  ex  parte  (gratia  Christo) 
perstant  in  Verbo.  Precemur  ut  D.  Deus  nos  omnes  per  suam 
misericordiam  ad  finem  usque  conservare  dignetur. 

Ne  meum  in  te  animum  aestimes  ex  officio  literarum.  Nam 
ego  te  vere  in  Domino  amo  ac  revereor  semperque  scriptum 
habebo  in  pectore  meo.  Iterum  vale. 

Ms.  Arch.  Eccles.  Basil.,  vol.  III,  fol.  102. 
Mss.  Simler,  t.  71. 


74 

Etablissement  des  Catéchistes 
(Document  sans  date  de  la  main  de  Pierre  Toussain.) 

Comme  ainsi  soit,  dit  l'apostre,  que  sans  foy  ne  pouvons 
plaire  à  Dieu,  et  que  la  foy  vient  de  l'ouye  et  comment  on 
croira,  dict-il,  si  on  n'est  enseigné? 

Comme  dict  aussy  S1  Athanase  en  son  symbole,  que  qui- 
conque veult  estre  saulvé  qu'il  faut  tout  premièrement  qu'il 
sache  la  foy  catholique,  et  que  celuy  qui  ne  la  sçait  et  garde 
fermement  ne  peult  venir  à  salut:  Et  que  les  saincts  pères  et 
anciens  conciles  de  la  Sle  Eglise  comme  in  Concilia  Niceno, 
Agatensi,  Laodiceno.  etc.,  et  aussy  les  çanonistes  au   droit 


106  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

canon  de  consecratione  dist.  _/,  can.  Symbolum  et  can.  Bapti- 
\andos,  etc.,  ont  avec  toute  diligence  regardé  et  ordonné  que 
pour  la  gloire  de  Dieu,  augmentation  de  la  foy  et  salut  des 
âmes,  on  catéchise  et  enseigne  partout  diligemment  les  enfans 
et  igr.orans  es  choses  qui  concernent  la  saincte  toy  et  religion 
chrestienne,  comme  sont  les  articles  de  la  foy.  les  comman- 
dements de  Dieu,  et  à  prier  Dieu. 

Et  que  aussy  la  majesté  impérialle  ne  autres  princes  quel- 
conques de  la  chrestienté  ne  deffendent  ces  choses,  mais  que 
plus  tost,  suivant  la  volunté  de  Dieu,  Tordonnance  des  anciens 
et  l'exemple  de  tous  princes  et  seigneurs  chrestiens  qui  ont 
esté  par  cy  devant,  ilz  veuillent  et  désirent  que  toutes  gens 
en  tous  lieux  soient  informez  et  enseignés  en  la  saincte  foy  et 
religion  chrestienne: 

A  ceste  cause,  et  afin  que  la  jeunesse  des  pays,  terres  et 
seigneuries  de  nostre  très  redoubté  seigneur  et  prince  ne 
demeurent  sans  instruction  et  cognoissance  de  nostre  saincte 
foy,  son  vouloir  et  mandement  est  que  pour  la  descharge  de 
sa  conscience  devant  Dieu  soit  fait  par  icelles  ses  terres  et 
seigneuries  pour  le  moyen  tous  les  quinze  jours  à  chacune 
paroisse  ung  catéchisme  chrestien  et  catholique,  auquel  les 
commys  à  ce  faire  enseigneront  tout  simplement  et  par  bon 
ordre  aux  enfans  et  jeunes  gens  les  principes  et  choses  néces- 
saires en  nostre  saincte  foy  et  religion  chrestienne,  selon  les 
articles  de  la  foy,  les  commandemens  de  Dieu,  et  à  prier  Dieu, 
le  tout  suyvant  l'ordonnance  et  déclaration  desdicts  saints 
pères  et  anciens  conciles  de  l'Esglise. 

Et  aussy  que  lesdicts  commys  regardent  diligemment  non 
seulement  de  monstrer  et  enseigner  par  bon  ordre  ces  choses 
aux  enfans,  mais  aussy  de  les  faire  apprendre  par  cœur. 

Et  pourront  aussy  lesdicts  commys  en  temps  et  lieu  déclarer 
auxdicts  enfans  que  c'est  du  sainct  sacrement  de  Baptesme, 
et  ce  qu'ilz  y  ont  promis,  et  comment  y  faut  que  ceulx  qui 
sont  baptizez  au  nom  de  Jesus-Christ  vivent  en  ce  monde, 
suyvant  sur  ce  tant  seulement  ce  que  S1  Paul  escripvant  aux 
Romains,  S"  Augustin  en  ses  sermons  ad  Infantes,  S1  Ambroise 
et  les  autres  anciens  docteurs  de  l'Esglise  ont  escript  et  ensei- 
gné en  ceste  matière. 

Et  comme  aussi   lesdits    commys    pouront    quelquefois 


PIÈCES    JUSTIFICATIVES  107 

l'année,  et  singulièrement  avant  Pasques,  enseigner  et  déelai- 
rer  aux  susd.  enfans  que  c'est  du  sainct  sacrement  du  précieux 
corps  et  sang  de  Jesus-Christ  nostre  Seigneur  et  pour  quoy 
il  nous  l'a  institué,  et  comment  il  y  faut  dignement  participer 
affin  que  parce  moyen  la  jeunesse  soit  instruite  et  enseignée 
à  l'intelligence  dece  sainct  sacrement  avant  que  d'y  participer, 
et  que  ainsy  toutes  choses  se  fassent  à  l'Esglise  de  Dieu  avec 
bon  ordre  et  au  salut  des  âmes. 

Et  n'auront  lesd.  commys  a  ceste  matière  du  Sainct  Sacre- 
ment ne  a  autre,  faisant  led.  catéchisme,  a  amener  ou  susciter 
auchune  science  ou  doctrine  nouvelle,  mais  se  contiendront 
en  toutes  choses  à  la  simple  parolle  de  Dieu  et  à  la  manière 
de  faire  que  lesd.  anciens  conciles  et  docteurs  de  l'Esglise  ont 
tenu  et  escript  pour  catéchiser  et  enseigner  les  enfans  et 
ignorans  à  nostre  saincte  foy  et  religion  chrestienne. 

Et  si,  en  faisant  led. catéchisme  ou  aultrement,  lesd.  commys 
estoient  requis  d'administrer  a  quelques  enfants  le  sainct 
sacrement  de  baptesme,  ilz  le  pourront  faire,  etc. 

La  distribution  des  villages 
pour  les  frères  qui  feront  le  catéchisme 

Girardus1  à  Desandans  et  Aibre  pour  le  matin  et  Beton- 
court  après  midy. 

Le  dimanche  suyvant  Estouppes  et  Dampierre  pour  le 
matin  et  Essincourt  après  midy. 

Estienne 2  :  Sle  Marie  et  S' Gelin  pour  le  matin  et  Stc  Suzanne 
après  midy. 

Le  dimanche  suyvant,  Allanjoie  et  Dambenoys. 

George',  Bavans  et  Presentevillers  pour  le  matin  et  Vou- 
jacourt  après  midy. 

Le  dimanche  suyvant,  Adincourt  et  Vadoncourt  pour  le 
matin  et  Dalle  après  midy. 

Humbertus  \  qui  est  ung  bon  et  scavant  frère,  Seloncourt 
et  Valentigney  pour  le  matin  et  Bondeval  après  midy. 

Le  dimanche  suyvant,  Abévillers  et  Erimoncourt. 


1.  Vuillemin. 

2.  Noël. 

3.  Dumont. 

4.  Artus, 


108  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

Et  quant  aux  autres  villages  de  la  seigneurie  de  Blamont 
comme  Pierrefontaine,  Atechaux,  Roches,  Glay,  Dannemarie 
et  Villars,  ceulx  dud.  Blamont  y  pourront  prouveoir. 

Et  que  l'on  donne  ordre  que  lesd.  ministres  fassent  tous- 
jours  pour  le  moyen,  leur  premier  catéchisme  avant  la  messe 
et  que  dedans  samedi  prochain  on  signifie  aux  maires  et  offi- 
ciers la  volunté  de  monseigneur  nostre  prince  sur  ceste 
affaire  et  que  lesd.  maires  tiennent  main  que  tout  se  fasse 
avec  bon  ordre. 

Touchant  la  seigneurie  d'Estaubon.  afin  que  l'on  y  prenne 
plus  commodément  prouvoir  et  que  les  frères  qui  seront  ne 
soyent  contrains  de  nourrir  chevaulx,  sera  loy  que  le  pasteur 
Petrus  Senence  presche  tous  les  dimanches  à  Clairegoutte  et 
face  là  le  catéchisme  et  au  Meny  '. 

Et  que  Fagonius  face  le  catéchisme  à  Baverne  tous  les 
dimanche  avant  la  messe  et  pour  le  moyen  chacun  quinze 
jours  à  Gotenans. 

Et  que  l'on  signifie  aussy  aux  maires  que,  s'il  y  a  quelques 
ungs  qui  requerront  lesd.  ministres  de  baptiser  leurs  enfans, 
que  cela  leur  soit  permis. 

Collection  Duvcrnoy,  Montbéliard  sous  LJlric,  t.  II,  fol.  77. 


75 

Enquête  sur  la  conduite  des  Curés  tendant  l'Intérim 

1550 


Soit  advertir  nostre  redoubté  seigneur  monseigneur  le  duc 
que,  au  lieu  de  Bavans,  n'y  a  encoire  esté  nul  curé  résidant, 
seullement  ung  vicaire  lequel  environ  huitz  jours  avant 
Pasques  s'est  absenter  dud.  Bavans  et  n'est  encoire  de  retour 
et  sont  estez  les  parrochiens  aud.  Pasques  sans  pasteur. 

I.  Le  Magny-Danigon. 


MECES   JUSTIFICATIVES  109 

Item,  led.  vicaire  a  prins  possession  à  la  cure  dud.  Bavans 
sans  préalable  placet  de  noslre  dit  seigneur,  ce  qu'il,  ne 
aultres  ne  debvent  faire. 

Semblablement,  n'y  a  heu  curé  demeurant  à  Dampbenoy, 
synon  ung  vicaire  se  disant  estre  de  Besançon,  lequel  puis  la 
foire  de  my  caresme,  s'est  absenter  et  n'est  encoire  de  retour  et 
sont  administrez  les  parrochiens  par  le  curé  d'Allenjoie. 

Aussi  a  estée  prinse  possession  en  lad.  cure  sans  préd.  placet. 

Comme  aussi  a  faict  led.  curé  d'Allenjoie. 

Bethoncoitrt .  —  Le  curé  de  Betoncourt  a  avec  luy  en  la  cure 
dud.  Betoncourt  trois  femmes  et  fille  :  l'une  est  sa  concubine 
puis  plus  de  xv  ans;  se  nommant  Marie  et  est  de  l'eage 
d'environ  cinquante  ans. 

L'aultre  est  jeune  fille  de  l'eage  de  xvm  ans  que  gouverne 
son  bestial,  et  l'autre  est  plus  jeune,  que  mène  sond.  bestial 
aux  champs,  et  tient  mesnage  comme  ung  bon  laboureur. 

Desandans.  —  Le  curé  de  Desandans  n'a  esté  demeurant 
encoire  aud.  Desandans  et  y  a  mis  ung  vicaire  lequel,  comme 
l'on  dit,  tient  une  paillarde  puis  nagueres  enfermée  sinistre - 
ment  et  n'en  a  l'on  encoire  peu  avoir  vraye  notice. 

Voujaucourt.  —  Le  curé  de  Voujeaulcourt  n'a  esté  encoire 
résidant  sur  sa  cure  et  n'y  a  aussi  vicaire  et  sont  deservis  les 
parrochiens  par  ung  prestre  de  Dampierre  sur  Doubz. 

Sainte- Marie.  —  Le  curé  de  Saincte  Marie  ne  s'est  nulle- 
ment tenu  sur  sa  cure  et  sont  deservis  par  messire  Jehan 
Perron  demeurant  à  Arcey,  homme  de  meschant  vye,  le 
plus  souvent  surprins  de  vin,  hantant  journellement  et  disso- 
lument  les  tavernes,  tenant  aud.  Arcey  une  paillarde, 
laquelle  comme  l'on  a  a  advertir  le  procureur  présent  scrip- 
teur  puis  environ  trois  semaines  il  vendit  à  messire  Gabriel, 
prestre,  demeurant  à  Montbeliard,  pour  neufz  groz.  Mais  la 
délivrance  de  la  paillarde  ne  fut  faicte  obstant  qu'elle  ne 
se  voulssit  consentir,  dont  les  deux  prestres  s'en  vouls- 
sirent  entrebatre,  et  fut  ce  apprès  avoir  bien  beu  en  taverne 
au  lieu  de  Ste  Marie  dont  led.  procureur  est  apprès  pour 
dresser  informations. 

Saint-Julien.  —  Le  curé  de  Sainct  Gelin  ne  se  tient  en  sa 
cure  seullement  ung  vicaire  hanteur  de  taverne  et  entretient 


110  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

une  paillarde  au  lieu  de  Rand  lez  Clereval,  laquelle  il  n'a 
encoire  amenée  en  la  seigneurie  de  céans. 

Valentigney.  —  Le  curé  de  Vallantagney  ne  fait  illec 
demeurance,  ains  au  lieu  dé  Mandeurre.  Et  faict  deservir  la 
cure  par  ung  sien  cousin  prestre. 

Abévillers.  —  Le  curé  d'Abelvillers  se  tient  illec  et  a  une 
concubine  qui  est  avec  lui  de  piésça  et  est  d'environ  quarante 
ans  d  âge  et  se  nomme  messire  Jean  Colombet. 

Clairegoutte.  —  Le  curé  de  Clairegouthe  s'en  est  aller  depuis 
tost  apprès  son  institution,  sans  estre  retourner,  et  y  a  mis 
Tanchart,  procureur  à  Granges,  un  viez  prestre  que  dessert 
lad.  cure. 

Et  se  sont  les  devantdits  vicaires  ingérez  es  susd.  cures 
sans  eulx  présenter  devant  les  commis  ad  ce  députez  pour 
prester  le  sairement  a  la  Seigneurie  comme  ont  fait  les  curez. 

Aussi  tous  unanimement  ne  préschent  l'Euvangille  selon 
l'Intérim  de  l'Empereuret  n'administrentlessacremens,synon 
qu'ilz  ont  tousjours  faict  de  tout  leurtempscequ'ilzensuyvent 
en  toutes  leurs  aultres  cérèmonyes. 

Et  pour  plus  commodeement  avoir  information  des  devant- 
dits  prestres,  convient  les  laisser  en  paix  quelques  temps, 
sans  les  molester  d'informations  de  leurs  vices.  Et  ce  faisant 
démonstreront  leurs  vyes  et  vices  scandaleuses  à  leur  peuple 
tellement  qu'icellui  peuple  en  fera  divulgation  généralle. 

Mais  d'austant  qu'ilz  voient  et  oyent  les  enserches  de  leurs 
vices  se  abstiennent  le  myeulx  et  plus  qu'ilz  peuvent  d'icelles. 

Collection  Duvcrnoy,  Monlbéliard  sous  Ulric,  t.  II,  folio  84. 


PIECES   JUSTIFICATIVES  1  1  1 

76 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel 

12  février  1550. 

S.  Observande  frater,  diu  est  quod  ne~  literas  abs  te 
acceperim  nec  scripserim  ipse,  tabellariorum  commoditate 
destitutus.  Res  nostrae  semper  in  eodem  loco  sunt.  Faxit 
dominus  Deus  ut  melius  aliquando  habeant.  Nonnulli  ex 
fratribus  nostris  aegre  tulerunt  quod  non  et  ipsis  quoque  ut 
aliis  quibusdam  catechizandi  munus  sit  commissum.  Sed  non 
potest  omnibus  satisfieri  et  nunc  nobis  quando  non  licet  quod 
vellemus,  faciendum  est  quod  possumus.  DeOsea  consobrino 
tuo  ab  eo  tempore  quo  versatur  Blamonti  me  bis  tantum 
convenit  tametsi  frequentius  fuerit  in  hoc  oppido,  sed  noluit 
(puto)  mihi  mokstusesse.  Ex  cujus  verbis  ac  eorum  etiam 
relatione  qui  cum  homine  saepius  sermonem  miscuerunt. 
nihil  aliud  in  eo  deprehendere  possum  quam  veram  resipis- 
centiam,  eumque  solum  cupere  ut  tibi  et  caeteris  vestre  classis 
ministris  omnibus  vere  reconciliatis,  possit  alicubi  suae 
saluti  et  familie  prospicere.  Quare  te  ac  caeteros  symmystas 
perChristum  Jesum  oro,  ut  hic  valeat  vestra  charitas.  Nam 
venit  Dominus  et  praeceptor  noster  servare  quod  perierat. 
Nec  ignoratis  quam  fuerit  apostolus  solicitus,  ne  Corinthius 
ille  quantumvis  palam  flagitiosus  nimio  dolore  absorberetur. 
Quod  autem  ad  ejusdem  Osée  negotium  cum  fratribus  tuis 
secundum  carnem  attinet,  poterit  id  (quod  et  ille  quoque 
cupit)  sine  personarum  acceptione  per  ministros  aliquot  ex 
vestris  amice  cognosci  et  transigi,  ut  tandem  malum  hoc 
sopiatur  quo  sane  vix  ullum  majus  ortum  est  inter  ministros 
hoc  nostro  seculo  et  posset  posthac  instigante  sathana  latius 
serpere,  nisi  vestra  prudentia,  charitate  et  aequitate  caveatur. 
Optime  vale  cum  symmistis  tuis  omnibus  fratribus  mihi  in 
Domino  observandis.  Quos  precor  ut  dominus  Deus  suo  spiritu 
sancto  semper  regere  et  conservare  dignetur.  Mombelgardi 
12  feb.  (1550,  d'une  main  contemporaine). 

Tuus  P.  Toss. 


112  MÈCES   JUSTIFICATIVF.S 

Hi  fratres  nostri  consolationis  et  consilii  gratia  ad  vos 
veniunt,  quos  vobis  in  Domino  commendamus  quique  vos  de 
rébus  nostris  omnibus  certiores  reddent.  Iterum  vale. 

S.FarelloecclesiœNeocomensispastorifratrisuoobservando 

Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchâtel. 


77 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel 

15  mars  1550. 

S.  Tu  me  non  parum  perplexum  et  solicitum   reddidisti 

literis  tuis,  quod  nullam  earum  mentionem  facias,  quas  ad  te 

nuper,  authore  Mulotio  per    Franciscum  quendam  scripsi  ; 

quibusque  epistulam  quam  repetebas  inserueram,  que  omnia 

cupio  tibi  bona  ride  esse  reddita.  De  consobrino  semper  sum 

vehementer  veritus,  ne  ea  res  vobis  malum  daret.  Quae  causa 

fuerat  ut  ego  ad   te  de  arnica  aliqua  concordia  scripserim. 

Precor  ut  dominus  Deus  huic  tragœdie  felicem  det  excitum; 

nam  perte  primum  rescivi  hominem  isthuc  profectum  esse. 

De   fratribus,   caeteris   inconsultis,    nihil   scribere    possum. 

JacobusSorel  '  in  Galliam  proficiscens  hic  et  Basilee  significa- 

vit  vos  egere  ludimagistro  illicque  ea  de  re  virum  quendam 

meo   judicio  pium  et  doctum,  Robertum    Prévost  nomine, 

appellant,  schole  nostre  moderatori  ferè  à  pueritia  notum, 

quique  de   il lo  optimum   reddit   testimonium.  Vixit   etiam 

Lausanne,    uncle    vos   melius    de  ejus   vita   certiores   recldi 

poteritis,   nam  apud  nos  non  diu  fuit  ;   et  hue  solum  veteris 

amici  viri  optimi   visendi  gratia   venerat.   Optime  vale.    15 

martii  1550. 

Tuus  P.  Tossanus. 

Vigilantissimo  ecclesiae   Neocomensis  pastori  G.    Farello 

fratri  meo  et  amico  observando. 

Neocomi 

Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchâtel. 

1.  Jacques     Sorel,   alors  pasteur  à   Engollon,  dans  la  seigneurie   de 
Valengin. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  113 

78 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel 

14  juillet  1550. 

S.  Non  scripsi  nuper  ad  te  privatim,  non  solum  quod 
nihil  haberem  quod  sriberem,  sed  ne  viderer  aliud  scribere 
tibi,  quam  vobis  scripsi  in  commune.  Ego  hune  fratrem  et 
glorie  Dei  et  pacis  studiosum  semper  deprehendi.  De  rébus 
aliis,  scis  puto  Granvallum  per  hanc  ditionem  iter  fecisse, 
cum  ad  comitia  proficisceretur,  estque  a  principe  nostro 
honorifîce  exceptus.  Quod  precor  ut  et  ipsi  et  ecclesiœ  Christi 
bono  sit.  Ferdinandus  adduci  non  potest  ut  lis  cœpta  amice 
transigatur,  ut  Domini  voluntas  nobis  sit  expectanda.  Sed 
hoc  me  recréât,  quod  quanquam  pius  dux  noster  Christo- 
phorus  de  fortunis  omnibus  periclitetur,  et  sit  jam  multarum 
prolum  pater,  constanter  tamen  pergat  religionem  tueri  ; 
quod  ut  perpetuo  faciat,  faxit  dominus  Deus.  De  vestris 
rébus,  precor  vobis  Christum  propitium  ;  et  doleo  non 
mediocriter  Genevensibus  aliquid  esse  cum  Gallo,  hoc  pree- 
sertim  tempore,  controversias.  Nisi  avertat  Dominus  ea  res 
malum  habebit  exitum.  De  invictissimo  hactenus  electore 
Saxone,  rumor  erat  sparsus  eum  ob  Christi  confessionem 
capite  plexum  sed  ductus  est  Augustam  Ceesare  subséquente. 
De  civitatibus  maritimis,  si  vera  sunt  quas  audio  ipse  se 
quoque  tyranni  jugo  et  impietati  submittent.  De  novo  Anti- 
christo  affirmatur  et  ipse  ad  comitia  venturus.  Sed  expectemus 
interea  Jesum  Christum  Dominum  nostrum,  qui  suppressis 
impiis  œternum  regnabit  cum  suis.  Optime  vale,  frater  in 
Domino  venerande,cum  collega  et  catteris  symmistis  omnibus; 
mihique  Calvinum  et  Viretum  cum  ad  eos  scribis,  plurimum 
in  Christo  saluta;  quos  ego  gravioribus  sanctioribusque 
negotiis  occupatos  scio.  Quam  ut  ineptis  meis  literis  frequen- 
tius  obtundi  debeant. 

Mombelgardi  14  jul.  1550. 

Saluta  mihi  quoque  fratres  tuas  et  sorores. 

Tuus  P.  Tossanus. 

8 


114  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

G.  Farello  ecclesiœ  Neocomensis  pastori  fidelissimo,  fratri 
et  amico  meo  observando. 

Neocomz. 

Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchûtel 


79 

Pierre  Toussain  a  Matiiias  Erbe 

3  novembre  1550. 

Cum  paucis  diebus  supra,  charus  et  observandusnobis  in 
Domino  Sigismundus1  cancellarius  mihi  scripsisset,  te  isthic 
expectari  :  statueram  quoque,  te  certe  potissimum  videndi 
et  appellandi  gratia  advolare.  Ceterum  cum'  hic  solus  concio- 
ner  et  absit  princeps,  et  lupi  sint  in  ovili,  et  vix  ferat  hoc 
tempore  miserum  hoc  cadaver  equitationem,  suasit  cons- 
cientia,  ut  domi  manerem,  preesertim  cum  isthic  habeas 
cancellarium,  animae  dimidium  mese,  per  quem  de  rébus 
nostris  omnibus  certior  reddi  possis.  Nam  mihi  nunc,  gratia 
Christo,  Verbi  Dei  et  sacramentorum  ministerium  tam 
liberum  est  quod  unquam  antea  :  non  alios  video  a  pietatis 
studio  refrigescere,  quam  quos  nunquam  judicavi  esse 
Ghristi  :  precorque  D.  Deum,ut  qui  stare  videntur,  ad  finem 
usque  persévèrent. 

De  sacrificis.  Initio  cum  hue  advolarunt,  diu  in  Aula  et 
inter  nos  quoque  disputatum  fuit,  an  nobis  prassertim  Verbi 
ministris,  salutandi  essent.  Et  habuit  quisque  quod  allegaret  : 
sed  cum  Johannes  eos  salutari  et  in  domos  recipi  vetet  qui 
aliam  quam  Christi  doctrinam  adferunt;  nec  aliam  ob  caus- 
am  a  nobis  salutari  cupiant,  quam  ut  apud  populum  majore 
in  loco  sint,  et  hujusmodi  salutationibus  videremur  simplici- 
bus  illis  aut  eorum  impietati  aliquid  tribuere,  ego  illos  nec 
saluto  nec  resaluto.  In  qua  re  si  videor  tibi  peccare,  mihi 
significare  non  dedignaveris.  Nam  puto   mihi  minislerii  et 

1.  Sigismond  Stier. 


PIÈCES   JUSÎIFÎCATÎVES  115 

ecclesise  rationem  majorem  habendam  esse,  hoc  prœsertim 
tempore,  quam  paucorum,  in  quibus  nullam  pietatis  aut 
resipiscentiae  significationem  videas. 

De  ceteris  rébus,  hoc  est,  de  nostri  seculi  ingratitudine  et 
Verbi  contemptu  ,  non  puto  mihi  faciendum  esse,  ut  tecum 
multis  conquerar,  cum  sciam,  te  jam  satis  alias  ex  pressenti 
ecclesiœ  statu  non  parum  conturbari.  Nec  mirum  est  sane 
adversarios  omnes  movere  lapidem,  ut  et  i^vangelii  lucerna 
et  pii  omnes  extinguantur  :  nam  quid  aliud  facerent  in  sen- 
sum  reprobum,  justo  Dei  judicio  traditi  ?  Sed  quod  tam 
pauci  in  agnita  veritate  perstant,  tam  multi  qui  etiam  antehac 
Ecclesiae  columnas  haberi  voluerunt,  novis  in  dies  commentis, 
clarissime  Verbi  Dei  luci  novas  tenebras  offundunt,  id  est 
horrendum  et  lamentabile.  Et  si  vera  quidem  sunt,  quse  de 
Lipsensium  et  Wirtembergensium  scriptis  adseruntur  : 
video  nobis  plus  esse  timendum  ab  istis  et  aliis  id  genus 
adiaphoristis,  quam  ab  ipsis  tyrannis  et  Interimisticis.  Sed 
est  in  cœlis  Dominus,  qui  gregemsuam  perire  non  sinet.Illum 
igitur  supplices  oremus,  ut  sui  ab  omni  impietate  et  falsa 
doctrina  ubique  terrarum  vere  repurgati  solo  Dei  verbo 
regantur  et  conserventur.  Optime  vale. 

m  Novembr.  1550. 

Tuus  Petrus  Tossanus. 

Heri  profectus  est  isthuc  Angelander,  quem  puto  vos 
invisurum,  et  cupio  a  vobis  amice  excipi,  cum  se  nunc, 
gratia  Christi,  mihi  commodum  collegam  prasstet,  et  vere 
inter  nos  amemus. 

Ad  hase,  cum  cancellarius  noster  mihi  hic  saepe  narravit, 
Nicolaum1  illum  vestrum,  et  meum  in  Domino  fratrem, 
multos  pretiosas  aquas  et  radiées  habere,  prsesertim  adversus 
infectum  eerem,  mihi  gratum  feceritis,  si  quid  hujusmodi 
delitiarum  ad  me  mittatis  :  praecipuealiquid  aquae  et  radicum 
tormentillae,  cum  usu  earundem,  etc. 

Iterum  vale  in  D.  Jesu,  qui  animas  nostras  ab  omni 
Sathanae  veneno  prasservet,  nam  caro  satis  est  de  se  solicita. 

(Mss.  Simler,  t.  73,  et  Mss.  Arch.  Eccles.  Basil.,  vol.  II.) 

1.  Regius,  Kônig,  pasteur  à  Hunaweyer  (Alsace). 


116  PIÈCES    JUSTIFICATIVES 

80 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel. 

11  janvier  1551. 

S.  Heri  circa  noctis  crepusculum,  pius  hic  frater  qui  tibi  has 
literas  reddidit,  mihi  per  liberorum  meorum  institutorem 
significaverat,  se  cras  isthuc  ad  vos  profecturum,  sed  nunc 
jam  ad  me  venit  tantum  non  ad  iter  accinctus,  quare  paucio- 
ribus  tecum  agam.  Ego  postremas  tuas  literas  recepi  mense 
novembri,  in  quibus  tu  de  cosobrini  et  aliorum  id  genus 
improbitate  conquereris  quos  precor  ut  dominus  Deus  ad 
frugem  meliorem  revocare  dignetur.  Nam  quanquam  sive 
illius  causam,  sive  Barbarinum  \  sive  Garinum2  aut  ejus 
uxorem  spectes,  non  habuerim  quod  homini  de  multis  hor- 
rendis  flagitiis  accusato  faverem,  tamen  multorum  super  ea 
re  sententiis  et  judiciis  .auditis,  fateor  me  nonnunquam 
subdubitasse  ne  fratres  tui  (secund)um  carnem  ob  res 
privatas  in  illum  asperiores  fuissent.  In  qua  re  si  quod  peccavi, 
ignoscat  mihi  dominus  Deus.  Adhasc  Calvinus  noster 
nuper  ad  me  scripsit,  tuum  esse  consilium,  ut  duci  nostro 
Christophoro  addat  calcaria  sed  se  multis  de  causis,  quas 
scribit,  et  ego  approbo,  in  diversa  esse  sententia.  Nam  ut  pius 
est  princeps,  ita  magna  laborat  invidia,et  precibus  magis  opus 
habet  quam  stimulis.  Magdenburgenses  et  Bremenses  pers- 
tantin  Domino, quoshucscriptum  estMauricium  profligasse3, 
ob  idque  novum  exercitumcolligi  per  Germaniam  atqueadeo 
Argentorati  adversus  illos.  Nos  oremus  dominum  Deum  qui 


1.  Thomas  Barbarin,  pasteur  à  Boudri,  comté  de  Neuchâtel.  Il  était  lié 
avec  Farel  et  sa  famille. 

2.  Garin  ou  Guêrin  Muète,  ministre  à  Blamont  jusqu'en  1549. 

3.  Magdebourg  avait  courageusement  refusé  d'accepter  l'Intérim  de 
Charles-Quint.  Maurice  de  Saxe  obtint  la  capitulation  de  cette  ville, 
après  un  siège  de  quatorze  mois,  en  lui  accordant  la  liberté  de  cons- 
cience pour  laquelle  elle  avait  combattu.  Brème  avait  également  refusé 
de  recevoir  l'Intérim. 


PIECES   JUSTIFICATIVES  117 

te  frater  colendissime  et  tuos  symmystas  quam  diutissime 
servet.  Raptim.  Montbelgardi  11  januarii  1551. 

Tuus  P.  Tossanus. 
Fidelissimo  Christi  servo  G.  Farello  ecclesias  Neocomensis 
pastori,  fratri  et  amico  observando. 

Neocomi. 

Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchâtel. 


81 

Pierre  Toussain  a  Mathias  Erbe 

25  février  1551. 

Charissime  et  observande  frater.  Ego  nunc  forte  fortuna 
intellexi,  hune  vicinum  meum  Rubeacum1  proficisci,  quare 
cogitavi  hominem  longius  ad  te  mittere.  Sigismundus2noster 
cancellarius  Basilea  nondum  rediit.  Sed  in  dies  expectamus. 
Expostulavi  cum  ejus  uxore,  quod  me  nesciente,  pisces  illos 
salitos  advos  misisset,  nam  ego  sciens  nollem  hinc  quenquam 
isthinc  venire  sine  meis  ad  te  literis. 

Nos  hic,  quantum  possumus  per  Dominum,  adversus 
Satanam  luctamur.  Tu,  si  quid  habueris,  quo  nos  exhilares, 
scribes.  Quoniam  in  hac  tota  vicinia  varii  morbi  régnent,  et 
pestis  alicubi  jam  saevit  et  nihil  non  malorum  meretur 
ingratitudo  nostra,  gratum  mihi  fuit,  quod  scripsisti,  prae- 
sertim  ob  familiam,  quod  D.  Nicolaus  noster  Regius  quaedam 
antidota  nobis  paravit :  quaevos velim  huic  nuntiocommittere, 
quanquam  non  sit  necessarium,  ut  intelligat,  quid  laturus  sit. 

Saluta  mihi  plurimum  uxorem  tuam  et  tuos  omnes. 
Optime  vale.  Raptim.  Mombelgardi  xxv  Febr.  1551. 

Tuus  Tossanus. 

Mss.  Arch.  eccles.  Bas.,  vol.  II. 
Zurich.  Mss.  Simler.  t.  74. 

1.  Ruffach,  Alsace. 

2.  Sigismond  Stier, 


118  PIÈCES    JUSTIFICATIVE^ 


82 


Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel 

28  avril  1551. 

S.  Cum  hic  habeas  vivam  epistolam,  fratrem  mihi  in 
Domino  charissimum,  non  putonecessariumesse,  ut  te  multis 
obtundam  :  cum  per  hune  ipsum  sis  intellecturus,  non  solum 
quo  in  loco  sint  res  nostre  sed  etiam  quare  nostro  hortatuad 
vos  veniat.  Faxit  dominus  Deus,  ut  vera  sint  que  nos  audi- 
vimus,  hicque  brevi  ad  nos  reversus,  omnia  laeta  et  fausta 
nuntiet.  Optime  vale  cum  collega  et  fratribus  omnibus,  quibus 
hune  meum  quibus  possummodiscommendo.  Mombelgardi, 
28Aprilis  1551. 

Tuus  ex  animo. 
P.  Toss. 

Fidelissimo  Christi  servo  G.  Farello  ecclesise  Neocomensis 
pastori,  fratri  in  Domino  observando. 
In  ejus  absentia,  Christophoro  collège. 

Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchâtel. 


83 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel 

18  juin  1551. 

S.  Recepi  nudius  tertius  literas  tuas  :  et  sum  in  Domino 
gavisus,  cum  hic  frater  nunc  mihi  significaret,  se  velle  ad 
vos  proficisci,  cum  vix  mihi  quicquam  gratius  accidere  possit 
quam  habere  per  quem  ad  te  literas  dem.  Quod  autem  scribis 


PIÈCES    JUSTIFICATIVES  110 

de  Malingrio1,  ipse  jam  saepe  antehac  declaravit  quo  spiritu 
ducatur  :  precor  ut  dominus  Deus  ecclesiam  suam  sanctam 
ab  hujus  modi  hominibus,  vel  monstris  potius  et  offendiculis 
non  vulgaribus  liberet.  De  Firmino  2  et  Rolino3  quamquam 
hic  Caesaris  Intérim  impio  recepto,  ac  dimissis  magna  ex 
parte  Verbi  ministris,  voluerit  princeps  multis  de  causis, 
singulis  testimonium  aliquod  honestum  dare  ego  tamen  in 
illis  preesertim  duobus  multa  semper  desyceravi,  nec  aliam 
habent  a  me  attestationem,  quàm  quod  scribo  vos,  ut  restum 
habebat,  tantum  ob  Cassaris  Intérim  dimissos  esse.  Qui  sanè 
hinc  abeuntes  serio  et  cum  lachrymis  a  me  admoniti  officii, 
promiserunt  se  facturos  omnia,  quasad  susceptam  provintiam 
pertineant.  Quœ  si  non  prestent  obsecro  te  per  Christum 
ut  meo  nomine  oppidi  Bielensis.pastores  admoneas  ut  vel  illi 
ipsorum  vigilantia  in  officio  retineantur,  vel  si  piis  eorumdem 
monitis  non  obtempèrent,  ablegentur.  Optime  vale  cum 
Christophoro  collega  et  cseteris  fratribus,  et  rescribe  si  quid 
habes  scitu  dignum.  Puto  me  tibi  significasse  pr-incipem 
nostrum  rébus  infectis  Augusta  domum  rediise.  Si  tantum 
haberemus  fidei  et  vere  fortitudinis,  quantum  est  granum 
sinapis,  videremus  magnalia  Dei.  Triumphat  (gratia  Christo) 
princeps  elector,  captivus  Saxo,  et  perstant  Magdeburgen- 
ess.  Hic  nostri  sacritici  sparserunt  Gallum  a  Ceesarianis  et 
Pontifiais  caesum  apud  Parmam.  Haec  addere  volui.  Tu  ite- 
rum  vale  in  Domino  Jesu.  Mombelgardi  18  Junii  1551. 

Tuus  P.  Tossanus. 

Fidelissimo    ecclesiœ     Neocomensis      pastori   G.    Farello 
fratri  et  amico  meo  observando. 

Neocomi. 

Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchâtel. 


1.  Thomas  Malingre,  pasteur  à  Yverdon. 

2.  Firmin  Dominique,  pasteur  à  Abévillers, 

3.  Jean  Rollin,  pasteur  à  Exinçourt. 


120  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 


83  bis 


Certificat  délivré  par  Toussain  a  Guillaume,  maître 

d'école  a  Cmarmont 

1551. 

Est  apud nos  vir  bonusGuillelmus5Charmonti  ludimagister , 
qui  patria  pulsus  propter  religionem  Befortum  sese  contule- 
rat.  Ubi  cum  diu  ludo  literario  praefuisset  a  sacerdotibus 
exosus,  ac  tandem  rejectus,  quod  discipulos  suos  in  pietate 
institueret,  et  a  missa  abhorreret,  hue  cum  honestissimo 
civium  loci  illius  testimonio  venit  fideique  suae  confessione 
audita.  Charmontanae  scholee  nostrae  prsefectus  est,  in  qua 
sic  se  hactenus  gessit,  ut  eum  ad  ecclesiam  Auburrensem  ' 
regendam,  populumque  docendum  idoneum  esse  judicemus. 
Datum  Montbelgardi.  24  junii  1551. 

Petrus  Tossanus,  pr. 

Archives  du  Doubs,  E.  675. 


84 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel. 

20  septembre  1551. 

S.  Charissime  et  observande  frater,  non  vacat  ad  te  scribere, 
intelliges  per  hune  fratrem  quo  in  loco  sint  res  nostre.  Turca 
Ceesari  imminet  et  fratri  et  Gallum  parum  habent  amicum2, 
sed  interea  magis  saeviunt  quam  unquam  antea  percussi 
caecitate  et  amentia  ;  atque  adeo  ut  Augusta  et  aliis  civitatibus 

1.  Aubure,  en  Alsace. 

2.  On  sait,  qu'en  effet,  Maurice  de  Saxe,  avant  de  déclarer  la  guerre  i\ 
l'empereur,  avait  secrètement  fait  alliance  avec  Henri  IJ. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  121 

vicinis  Verbi  ministros  ejiciant.  Princeps  noster  est  Auguste, 
quum  multi  putant  ad  suos  non  rediturum  nisi  nobis  ejectis 
omnibus,  qui  hactenus  Verbum  Dei  sumus  professi '.  Et 
auclisti  nimirum  de  persecutione  Lugduni  orta  et  alibi  pcr 
Galliam.  Extrema  sunt  tempora.  Sed  hœc  est  consolatio 
nostra,  quod  appropinquat  dies  Domini.  Optime  vale  cum 
symystis  omnibus.  Raptim.  20  sept,  (d'une  main  contem- 
poraine :  1551), 

Tuus  P.  Toss. 

A  maistre  Guillaume  Farel,  pasteur  de  l'église  de  Neuf- 
chastel. 

Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchâtel. 


85 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel 

27  décembre  1551. 

S.  Charissime  et  observande  frater,  non  vacat  nunc  ad  te 
scribere.  Princeps  noster  responsum  meum  ad  accusationes 
sacrificorum  quantumvis  liberum  boni  consuluit,  et  jussit  me 
bonoesse  animo,etpergere  in  suscepto  munere.  Praeterea  scis 
Magdeburgis  tolerabiles  pacis  conditiones  suscepisse*.  Mau- 
ritius  et  marchio  Elector  Brandenburgensis  nunc  toti  in  hoc 
sunt  apud  Caesarem  ut  lantgravius  tamdem  liberetur.  Ad 
quam  rem  etiam  incumbit  rex  Danie  et  nonnulli  alii  prin- 


1.  Ces  craintes  n'avaient  rien  de  fondé. 

2.  Maurice  de  Saxe  qui  préparait  déjà  sa  révolte  contre  Charles- 
Quint,  avait  mis  les  conditions  les  plus  douces  à  la  capitulation  de 
Magdebourg.  Il  craignait  que  la  longueur  du  siege  nevcillàt  |e§ 
soupçons  de  l'empereur. 


122  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

cipes1.  Si  precibus  nihil  impetrarint,  aliquid  ferro  cona- 
buntur.  Adhaec  omnes  principes  Germanie  qui  antea 
Evangelium  reciperant  et  civitates  non  paucae  palam  déclarant 
scriptis  suis  et  confessionibus  ad  Concilium  missis,  se  a  Verbo 
Domini  discedere  nolle.  Optime  vale  cum  fratibus  symystis. 

Raptim  27  décembre  1551. 

Tuus  P.  Tossanus. 

Adresse  :   Fidelissimo   Christi  servo  G.    Farello,   ecclesise 
Neocomensis  pastori  vigilantissimo,  Neocomi. 

Paris.  Bibliothèque  de  la   Société  de   l'Histoire  du    Protestantisme 
français. 


86 

Le    duc    Christophe    aux    gouverneur,    lieutenant,     et 
conseillers  de  montbeliard 

30  juin  1552. 

Unsern  grus  zuvor.  Lieben  getrewen,  wir  seyen  bericht 
das  in  unnserer  grafschafft  Mùmppelgart  noch  Mesz  nach 
bapslichen  gebrauch  gelesenn  unnd  gehalten  werde.  Dieweyl 
wir  dann  dem  gewesenen  Concilio  zu  Trient,  unnsere  chris- 
tenliche  confession,  darinn  wir  die  Bâpslich  Mesz  ails  ein 
unwehrten  unnd  gottlicher  heiligen  geschrift  ungemessenn 
gotzdienst  erkennen,  durch  unnsere  gesandten  ùberant- 
wurten  haben  lassen  ;  wir  auch  der  bâpstlichen  Mesz  und 
ceremonien  nicht  verwandt  noch  zugethan  ;  unnd  darneben 
befunden  das  die  erhaltung  der  gemelten  Mesz  in  den 
gegenwârtigenn  kriegsleûtten  den  flecken    unnd  den   per- 


1.  Maurice  de  Saxe,  avant  de  lever  le  masque  et  de  faire  la  guerre  à 
l'empereur,  son  ancien  allié,  avait  de  nouveau  fait  demander  la  grâce 
du  landgrave  Philippe  de  Hessc  par  l'électeur  de  Brandebourg,  le  roi 
de  Danemark,  l'électeur  palatin,  le  duc  Christophe  de  Wurtemberg  et 
un  certain  nombre  de  princes  allemands,  Toussain  était,  on  le  voit,  au 
courant  de  ces  négociations, 


PIÈCES    JUSTIFICATIVES  123 

sonen  von  welchen  sie  gehaltenn  zu  allerley  gefahr  unnd 
nachteil  reichen  mocht;  so  ist  unser  bevelch  ir  wôllet  vers- 
chaffenn,  das  dieselb  hinfuro  in  gemelter  unnser  grafschaft 
uffgehabenn,  unnd  bisz  vernern  bescheid  suspendirt  werde. 
Daran  geschieht  unnser  meinung.  Datum  Tuwingen  den  30 
junii,  anno  1552. 

Archives  nationales,  K.  2181. 


87 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel 

9  juillet.  1552. 

S.  Quanquam  sim  nunc  occupatus  volui  tamen  tibi  per 
hune  fratrem  salutem  saltem  adscribere.  Nam  diu  est  ex  quo 
nihil  ad  te  literarum  dedi  tabellariorum  penuria  :  ut  id 
quoque  in  causa  esse  puto,  quod  rarius  ad  me  scribas.  Nisi 
sciremus  omnia  agi  voluntate  divina  et  in  bonum  electorum, 
hosque  dies  malos  predixisset  Dominus  noster  Jésus Christus, 
jurequidem  hodieturbaremur,  sedquoniamDeusest  in  medio 
suorum  et  oportet  impleri  scripturas  et  turbari  omnes 
mundi  hujus  nationes  fiât  voluntas  Domini.  Si  superiores 
fuerint  adversarii,  insultabunt,  persequentur,  occident  :  sed 
ita  itur  ad  astra.  Sin  autem  dominus  Deus  per  suam  miseri- 
cordiam,  verbi  sui  sancti  hostes  represserit,  putas  mi  Farelle, 
frater  in  Domino  dilectissime,  nos  ob  id  gratiores  Deo  fore 
quam  antehac,  tôt  beneficiis  ab  eo  affectos  »  !  Heri  hac  transi- 
vit  nuntius  Helvetiorum  ad  Burgundos  proficiscens,  illinc  ad 
regem.  Is  inter  caetera  principis  nostri  consiliariis  arrirmavit 


1.  Toussain  ne  pouvait  connaître  les  succès  de  Maurice  de  Saxe, ni  les 
articles  du  traité  de  Passau  signés  dans  les  derniers  jours  de  juillet 
1552.  De  là  son  anxieuse  attente. 


124  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

Turcam  parare  exercitum  adversus  Ferdinandum.  '  Item 
principes  aliquot  regni  Neapolitani  insurrexisse  adversus 
Caesarem  2,  atque  il  lie  novum  regem  creare  velle,  qui  autem 
ad  nos  ex  nundinis  Argentinensibus  redierunt,  adserunt 
regem  Gallie,  Metenses  non  parum  affligere,  illicque  ducentis 
domibus  solo  aequatis,  arcem  sacrifïcorum  et  civium  ère 
extruere  :  bonaqueducatus  Lutzenburgensis  parte  occupata, 
redire  in  Germaniam  s.  Nos  hic  nihil  aliud  possumus,  quam 
orare  dominum  Deum,  ut  quod  est  certo  facturus,  hos  motus 
ad  gloriam  nominis  sui  sancti  componat.  Bene  vale  cum 
collega  et  caeteris  fratribus  quibus  tu  salutem  plurimam 
dices  meo  nomine.  9  Jul.  1552. 

Tuus  P.  Toss. 

Vigilantissimo  ecclesiae  Neocomensis   pastori    G.    Farello 

fratri  observando. 

Neocomi. 


88 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel 

13  octobre  1552. 

S.  Binas  tuas  literas  recepi,  priores  per  nobilem  illum  qui 
in  Galliam  profectus  est,  posteriores  per  hune  fratrem.  Missa 
est  hic  (gratia  Christo)  ut  in  ducatu  quoque  principis  jussu 
abrogata.  Nec  dubitamus  quin  etiam  brevi  simus  (adjuvante 
Domino)  ab  illo  impetraturi,  ut  ministrorum  numerus 
augeatur  :  quod  si  accidat,  faciam  te  certiorem.Interea  autem 
te  per  Christum  oro  atque  obtestor,  ne  quantum  in  vobis 
erit,  permittatis  ut  quis  non  vocatus  hue  advolet,  quod  nec 
sin<*  principis   jussu,   nec  sine  certa  et   légitima  vocatione 

1.  Les  Turcs  ravageaient  en  effet  la  Hongrie. 

2.  Le  fait  était  exact. 

3  Le  roi  de  France,  allié  de  Maurice  de  Saxe,  avait  envahi  la  Lorraine 
et  s'était  emparé  de  Metz  par  surprise  quelques  semaines  auparavant. 


PIECES   JUSTIFICATIVES 


125 


quemquam  recipere  velimus.  Nicolaus1  sua  culpa  animam 
debens,  uxore  mortua  expiravit,  relictis  quattuor  liberis, 
quos  princeps  nostro  hortatu  educandos  susceperat.  Sed 
Hieremias  natu  maximus  anno  superiore,  preeceptore  suo  et 
nobis  omnibus  insalutatis,  clam  in  Galiiam  profectus  est, 
quem  audimus  esse  Meldis.  Cujus  sororem  jam  grandiorem 
Franciscam  cum  hic  nulla  ratione  a  nobis  retineri  posset, 
seque  jam  semel  atque  iterum  in  Germaniam  clam  subducere 
voluisset,  Basileam  hoc  anno  ad  amieum  quendam  miseram, 
ubi  peste  corrtpta  obiit.  Reliqui  duo  natu  minores,  masculus 
et  fœmella  hic  principis  sumptu  apud  piam  et  honestam 
viduam  aluntur.  Faxit  dominus  Deus,  ut  perveniant  ad 
frugem.  De  Metensibus,  timuerunt  Caesarem2,  sed  invenit 
eos  dominus  Deus  :  ipsi  magna  ex  parte  fatentur  se  juste 
adfligi.  Jokarquien  scripsit  ad  me  nuper,  tibique  salutem 
.plurimam  adscribit.  Orandus  est  nobis  diligenter  dominus 
Deus  ut  velit  hos  motus  ad  gloriam  nominis  sui  sancti  con- 
vertere.  Scis  nimirum  ducem  Saxonie  et  lantgravium 
libérâtes.  Caetera  committemus  Deo  optimo  maximo.  Caesar 
pergit  undequaque  potest  exercitum  augere,  nec  dormit 
Gallus.  Sedsunt  in  manu  Domini.  Optime  vale  cum  collega  et 
symmystis  omnibus,  quorum  piis  et  sanctis  precibus  nos 
omnes  et  ecclesias  nostras  commendamus.  13  octob.  1552. 

Tuus  Petrus  Tossanus. 

Vigilantissimo   ecclesie    Neocomensis    pastori   G.    Farello 
fratri  et  amico  suo  venerando. 


1.  Il  s'agit  sans  doute  de  Nicolas  de  la  Garenne. 

2.  Charles-Quint  avait  fait  une  tentative  malheureuse  pour  reprendre 
Metz. 

3.  La  libération  du  duc  de  Saxe   et  de  l'électeur   Philippe   de   liesse 
avait  été  un  des  premiers  résultats  des  victoires  de  Maurice  de  Saxe. 


126  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

89 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel 

16  octobre  1552. 

S.  Scripsi  ad  te  nudius  tertius  per  eum  qui  mihi  tuas  literas 
reddiderat;  caetera  ex  hoc  iïatre  intelliges.  Nam  quanquam, 
ut  nunc  fieri  potest,  ecclesiis  nostris  ferè  prospectum  sit, 
voluimus  tamen  ut  hic  frater  noster  videret,  si  qui  alicubi 
sint  viri  pii  et  pacis  studiosi  sine  conditione  vel  alias,  quibus 
tuto  verbi  Dei  ministerium  credas,  si  forte  posthac  aliquo 
opus  haberemuset  vobis  significaremus.  Nam  videmus  hodie 
mundum  nebulonibus  et  hypocritis  plénum,  qui  ad  tempus 
quid  vis  simulare  ac  dissimulare  possunt  :  à  quibus  sane  nobis 
et  ecclesiis  nostris  vehementer  timemus.  Et  cum  nunc  hic 
summa  (gratia  Christo)  inter  nos  sit  amicitia,  summus  in 
rébus  omnibus  religionis  consensus,  idemque  velle  et  nolle, 
doleret  nobis  ex  animo,  maxime  propter  ecclesiam,  si  quis 
(quod  absit)  malus  genius  nos  interturbaret.  Nec  quenquam 
sumus  hic  unquam  recepturi  quantumvis  amicorum  literis 
commendatum,  qui  sine  justa  et  légitima  vocatione  advolarit. 
De  qua  re  te  per  Christum  oro,  ut  nuntium  nactus,  veneran- 
dum  quoque  nobis  in  Domino  fratrem  Viretum  admoneas, 
nostroque  omnium  nomine  plurimum  in  Christo  salutes. 
Optime  vale.  Monbelgardie  16  octobris  1552. 

Tuus  Petrus  Tossanus. 

D.  G.  Farello  fratri  observando. 

Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchâtel. 


PIECES   JUSTIFICATIVES  127 

90 

Pierre  Toussain  a  Ambroise  Blarer,  a  Bienne 

16  octobre  1552. 

Salve  colendissime  Blaurere.  Cum  hic  haVeas  vivam  epis- 
tolam  fratrem  mihi  in  Domino  charissimum,  qui  te  possitde 
rébus  nostris  omnibus  certiorem  reddere  :  supervacaneum 
esset  te  multis  obtundere. 

Missa  est  hic,  Dei  beneficio,  ut  in  ducatu  quoque  abrogata. 
Quare  te  per  Christum  oramus,  ut  ad  hanc  ecclesiam  reparan- 
dam  Carolum  nostrum  '  ad  nos  remittas.  Quo  obsequio 
domino  Deo,  ut  speramus,  magistratni  nostro  et  nobis 
omnibus  rem  facturus  es  gratissimam, 

Domina  a  Schonau  et  filia  nondum  redierunt  ex  thermis. 
Preefectus  Hocklius2,  cuius  quoque  nomine  ad  te  scribo,  te 
plurimum  in  Domino  salutat.  Optime  vale,  Montbelgardie 
xvi  octobris  1552. 

Caesar  dicitur  adhuc  haerere  et  decumbere  non  procul  a 
Spira,  in  oppido  quod  vocant  Landau. 

Tuus  ex  animo, 
Petrus  Tossanus. 

Clarissimo  viro  D.  Ambrosio  Blaurero,  domino  suo  et 
fratri  colendissimo.  Bielis. 

Mss.  Simler,  t.  78.  Bibliothèque  de  la  ville  de  St.-Gall.  Ep.  mscr., 
vol.  VII. 


1.  Sans  doute  Charles  Desmarets  qui  avait  été  ministre  à  Glay  jus- 
qu'à l'Intérim  (1549).  11  ne  revint  pas  dans  le  pays. 

2.  Heckle  de  Steineck. 


123  riÈCES   JUSTIFICATIVES 

91 

Rapport  de  Pierre  Toussain  au  sujet  de  l'Intérim 

(Vers  octobre  1552). 

Touchant  l'affaire  des  prebstres,  cela  est  bien  notoire  qu'ilz 
ont  tous  icy  promys  et  jurez  de  vivre  en  toutes  choses  selon 
l'Intérim,  et  le  garder  en  tous  ses  poinetz,  ce  qu'ilz  n'ont  faict. 

Mais  que  tout  premièrement  l'administrateur  de  Besançon 
faulsant  et  corrumpant  ledit  Intérim,  et  délaissant  auchuns 
poinetz  principaulx  d'iceluy,  comme  du  mariage  des  Minis- 
tres, de  la  participation  du  sainct  sacrement  soubz  les  deux 
espèces,  et  tout  plain  d'autres  choses,  en  feit  je  ne  scay  quel 
extraict  en  françoys  selon  sa  fantaisie,  et  en  bailla  des  copies 
a  tous  les  prebstres  qui  sont  esté  par  luy  receuz  et  envoyez 
par  deçà,  leur  faisant  promectre  et  jurer  de  vivre  et  régir  le 
peuple  selon  la  vieille  et  ancienne  religion  papistique. 

Comme  aussy  lesdicts  prebstres  n'ont  jamais  administré  ne 
voulu  administrer  a  personne  le  sainct  sacrement  soubz  les 
deux  espèces. 

Et  que  davantage  en  disant  leur  messe,  ilz  n'ont  jamais 
déclairé  au  peuple  que  c'est  du  sainct  sacrement,  ne  annoncé 
la  mort  du  Seigneur,  ne  heu  auchuns  communians  avec  eulx, 
comme  ainsi  soit  touteffois  que  lTntérim  commande  toutes 
ces  choses.  Mais  laissent  là  le  povre  peuple  bailler  et  idolatrer 
sans  auchune  doctrine  ou  enseignement  quelconque  comme 
auparavant. 

Comme  aussy,  non  obstant  l'ordonnance  qu'ilz  ont  heu,  ilz 
n'ont  jamais  déclairé  une  seulle  fois  en  baptizant  avec  ung 
seul  mot,  que  c'est  du  saint  sacrement  de  Baptesme,  ne  faict 
une  seulle  remonstrance  ou  exhortation  aux  pères,  parrins  et 
marrines  d'eslever  les  enfans  qu'ilz  ont  baptizez  a  la  crainte 
de  Dieu  et  a  nostre  saincte  foy  et  religion  chrestienne.  Mais 
ont  tousjours  ainsi  faict  en  cela  et  toutes  aultres  choses 
comme  ilz  avoient  de  coustume  avant  led.  Intérim. 

Et  quant  à  l'ensepvelissement  des  mortz,  au  lieu  de  près- 
cher  et  d'admonester  les  assistans  du  néant  de  la  vie  présente 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  129 

et  a  se  préparer  a  la  mort  et  au  jugement  de  Dieu,  et  de 
parler  de  la  résurrection  de  la  chair  et  vie  éternelle,  comme 
les  anciens  pasteurs  de  l'église  faisoient,  et  comme  aussy 
l'Intérim  dit  qu'en  cela  on  face  comme  on  faisoit  ancienne- 
ment, les  prebstres  d'icy  ny  font  autre  chose,  sinon  qu'ils  y 
viennent  avec  croix  et  eaue  beniste,  et  y  hulent  (sic)  ou  bar- 
botent les  vigiles  pour  le  salut  des  âmes  des  trespassez, 
ainsi  renonceant  Jesuchrist  et  ramenant  le  povre  peuple  a 
toutes  superstitions  et  faulse  confiance  de  salut  comme 
paravant. 

Comme  aussy  les  ungs  desdicts  prebstres  remplissent 
maintenant  leurs  temples  d'images,  qu'ils  font  allumer  et 
adorer  aux  gens  comme  paravant.  Les  auties  font  des  char- 
meries  et  processions  alentour  des  maisons  avec  je  ne  sçay 
quelles  barboteries,  cierges  allumés  et  eaue  beniste  (faisant 
acroire  aux  simples  gens,  que  par  ces  choses  eulx  et  leur 
bestial  et  tout  ce  qui  est  a  leurs  maisons  seront  gardez  toute 
l'année  de  tous  maulx  et  inconveniens.  Les  autres  dressent 
quelques  nouveaux  ossementz  ou  reliquiaires  en  quelque 
autre  lieu  a  qui  myeulx  poura  seduyre  le  povre  peuple. 

Et  les  dimanches  au  lieu  de  prescher  le  sainct  Evangile, 
et  d'enseigner  le  vray  service  et  adoration  d'ung  seul  Dieu, 
et  le  salut  des  âmes  par  Jesu  Christ  nostie  Saulveur,  et  de 
rapeller  les  povres  pécheurs  a  pénitence  comme  ilz  debvoient, 
ilz  ne  font  autre  chose  que  d'enseigner  tous  faulx  services  et 
idolâtries,  crier  après  la  parolle  de  Dieu  et  l'appeller  publi- 
quement faulse  doctrine  et  hérésie,  et  les  ministres  d'icelle 
hérétiques,  bannis,  et  précurseurs  de  l'antichrist.  Ainsi 
troublant  et  subvertissant  les  povres  subjectz  et  les  allienant 
de  la  parolle  de  Dieu  et  voye  de  salut  et  pensement  de 
retourner  a  Dieu,  comme  on  voit  que  depuis  la  venue  de 
ces  malheureux  prebstres,  la  plus  part  desdictz  subjectz  sont 
tout  débauchez  et  comme  gens  sans  Dieu,  adonnez  a  tous 
vices  et  péchés,  qu'est  chose  horrible  et  espouvantable  a  veoir. 

Et  s'il  est  question  de  la  vie  desd.  prebstres  et  de  leurs  per- 
sonnes on  pourra  facillement  monstrer  (si  besoing  est)  non 
seulement  par  la  parolie  de  Dieu,  mais  aussy  par  les  anciens 
conciles  et  docteurs  de  l'église,  par  leur  droict  canon,  et 
mesme  par  les  constitutions  synodales  et  ecclésiastiques  de 


130  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

Besanzon,  et  par  la  Reformation  imperialle,  que  de  tous  ces 
prebstres  qu'on  a  icy  institué  n'en  y  a  pas  un  seul  qui  face 
l'office  de  pasteur,  ne  qui  doibve  avoir  charge  en  l'esglise  de 
Dieu.  Comme  ainsi  soit  que  la  parolle  de  Dieu  et  aussy  les 
susd.  ordonnances  humaines  nous  monstrent  la  bonne  vie  et 
le  sçavoir  qui  doit  estre  a  tous  vrais  pasteurs,  et  qu'il  ny  a 
rien  a  ces  prebstres  de  toutes  ces  choses,  mais  que  outre  ce 
que  quasi  tous  sont  bestes  et  asnes  qui  ne  sçaueroient  a  grand 
peine  décliner  leurs  noms,  que  les  ungs  sont  paillais  publiques, 

les  autres  yvrognes  et  gourmans,  jueurs  de  cartes  et  de  detz, 
les  autres  jureurs  et  blasphémateurs  du  nom  de  Dieu,  les 
autres  chasseurs,  les  autres  rehabilitez,  les  autres  notez 
d'homicide,  et  lesquelz  ne  cerchent  tous  que  la  lippee  et  laine 
des  povres  brebis,  et  ne  servent  que  de  reculer  et  scandalizer 
ceulx  qui  par  bonne  doctrine  et  saincte  vie,  ils  debvoient 
amener  a  la  voye  de  salut. 

Comme  aussy  la  plus  part  de  ceulx  qui  deservent  les  cures 
sont  mercenaires  et  vagabondes  qui  ne  cerchent  que  d'attirer 
a  eulx  tout  ce  qu'ilz  peuvent  tant  pour  eulx  que  pour  les 
curés  leurs  maistres,  qui  ce  pendant  sont  icy  ou  a  Besanzon, 
ou  a  Belfort,  ou  a  quelque  autre  lieu  sur  leurs  autres  bénéfices, 
faisantz  grand  chère  et  dissipans  les  biens  des  églises  a  toute 
dissolution. 

Et  vauldroit  beaucoup  myeulx  aux  povres  subjeetz  qu'ilz 
demeurassent  a  tousjours  mais  sans  pasteurs  que  d'en  avoir 
de  telz  qui  par  faulx  services  et  mauvaises  exemples  mennent 
les  âmes  a  perdition.  Mais  touteffois  quant  aux  pasteurs  ou 
ministres  de  la  parolle  de  Dieu  nécessaires  au  povre  peuple, 
outre  ceulx  qui  sont  en  la  ville,  monseigneur  nostre  prince 
grâce  a  Dieu,  en  a  encore  d'autres  es  champs  par  les  seigneu- 
ries, bons  frères  scavans  et  craignans  Dieu  qui  la  messe 
abolie,  pouront  prescher  par  tout,  administrer  les  Sainctz 
Sacrementz,  et  visiter  les  malades  tant  qu'on  ait  myeulx 
prouveu  en  toutes  choses  et  reconneu  encore  quelques  autres 
bons  serviteurs  de  Dieu  pour  la  nécessité  des  églises,  ainsi 
qu'il  plaira  a  moncl.  Seigneur  ordonner.  Auquel  le  seigneur 
Dieu  par  sa  saincte  bonté  doint  grâce  de  nous  aussy  bientost 
et  sans  delay  décharger  par  deçà  de  ceste  faulse  religion 
papistique,  afin  que  par  ce  moyen  l'ire  de  Dieu  soit  icy  aussy 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  131 

quant  a  ce  appaisée,  et  les  povres  subjectz  et  brebis  errantes 
de  mond.  seigneur  ramenés  a  la  voye  de  salut. 

Toss. 
(Sine  dato  circa  octobrem  1552). 

Nous   pensons  que  cette   note    a   été   plutôt   rédigée  en 
septembre  1552. 

Archives  nationales,  K.  2181. 


92 

Pierre  Toussain   au  conseil  de  Montbéliard 

vers  octobre  1532. 

A  nos  honnorés  seigneurs  messeigneurs  du  conseil. 

Messeigneurs,  quant  au  faict  de  la  religion  concernant  ceste 
église,  nous  rendons  tous  grâce  au  seigneur  Dieu  de  ce  qu'il 
a  pieu  à  notre  bon  seigneur  et  prince  de  faire  icy  abolir  la 
messe  et  faulse  religion  papistique,  et  ferons  tous  voluntiers 
nostre  debvoir  ung  chascun  en  son  endroit  et  ministère  tant 
qu'il  plaira  au  seigneur  Dieu  nous  donner  de  pouvoir. 

Mais  d'aultant  que  pensons  bien  que  le  vouloir  de  nostre 
dict  seigneur  et  prince  est,  que  oultre  le  catéchisme,  on 
presche  icy  tous  les  dimanches  deux  fois,  et  tous  les  jours  de 
la  sepmaine,  et  es  champs  tous  les  dimanches  a  chacune 
paroisse  et  quelquefois  sur  sepmaine,  comme  il  est  nécessaire 
et  qu'on  faisoit  avant  la  venue  des  prebstres,  sera  nécessaire 
d'avoir  encore  d'aultres  ministres  pour  fournir  a  ces  choses. 

Et  d'aultant  qu'on  ne  trouve  pas  tousjours  gens  aptes  au 
ministère  de  la  parolle  de  Dieu,  et  que  grans  troubles  et 
scandales  sont  venus  en  beaucoup  d'églises  par  la  vie  et 
doctrine  de  plusieurs  qu'on  a  receu  sans  les  bien  cognoistre, 
et  qu'en  ceste  contée  et  seigneuries  annexes  en  y  a  grâce  à 
Dieu  de  sures  et  expérimentez,  nous  semble  le  meilleur  et 


132  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

plus  sure  qu'on  en  pregne  l'ung  cTiceulx  pour  mectre  avec 
Tossanusa  Montbeliard,  et  que  l'on  remecteau  lieu  de  cestuy 
là  le  plus  commode  qu'on  poura  trouver. 

Aussy  touchant  Belchamps,  si  mond.  seigneur  (ce  que 
Dieu  ne  veuille)  laissait  là  la  messe,  d'aultant  que  ce  seroit 
tousjours  ung  feu  de  l'ire  de  Dieu  qui  demeureroit  en  ceste 
contée,  et  aussy  ung  grand  rccullement  à  plusieurs  qui  pen- 
seroient  tousjours  que  la  messe  rebviendroit  aussy  es  autres 
lieux,  comme  les  prebstres  et  autres  adversaires  le  sçaurroient 
bien  mectre  en  avant  et  faire  accroire  aux  simples  gens,  et 
que  beaucoup  de  ceste  ville  et  des  villages  yroient  là  journel- 
lement idolâtrer  et  que,  soubs  umbre  de  la  religion,  on  feroit 
là  ung  bourdeau  et  une  caverne  là  où  tous  méchans  se 
rassembleroient  pour  consulter  et  conspirer  avec  ce  moynne 
qui  est  là  assez  propre  a  telz  effors,  nous  vous  prions  que 
veuilliez  diligemment  remonstrer  ces  choses  à  nostre  dit 
seigneur  et  prince  et  le  très  humblement  supplier  en  vostre 
nom  et  au  nostre,  que  pour  l'honneur  de  Dieu,  édification  de 
son  peuple,  salut  des  âmes  et  advancement  du  S'  Evangile  et 
de  notre  saincte  foy  et  religion  chrestienne,  il  plaise  aussi  à  sa 
bénigne  grâce  d'abolir  là  l'idolâtrie. 

Et  pour  ce  aussy  qu'on  a  veu  du  passé  que  la  messe  et 
service  des  prebstres  estant  aboly  en  la  ville  et  es  champs 
auchuns  des  bourgeois  et  subjeetz  alloient  hors  seigneuries 
les  ungs  ouyr  messe,  les  autres  porter  les  enfans  baptizer, 
les  autres  communier  avec  les  prebstres,  nous  semble  estre 
bien  nécessaire  que  l'on  prouvoye  aussy  en  cela. 

Et  qu'on  ordonne  aux  subjeetz  qu'ilz  se  trouvent  diligem- 
ment à  la  prédication  et  envoyent  leurs  enfans  au  catéchisme 
pour  estre  instruietz  en  la  foy. 

Et  que  finablement  en  la  ville  et  es  champs  de  tout  costé 
par  les  seigneuries  il  y  ait  quelque  bonne  et  saincte  police  et 
rèformation,  et  que  les  yvrognes,  paillards,  blasphémateurs 
de  Dieu  et  autres  semblables  soyent  pugnis  et  ung  chacun 
retenu  en  la  crainte  de  Dieu,  afin  que  nous  ne  venions  point 
comme  paravant  par  nostre  maulvaise  vie  à  scandalizer  le 
saint  Evangile  et  reculer  les  autres  de  la  voye  de  salut. 

Tossanus  suo  et  fratrum  nomine. 

Archives  nationales,  K.  2181. 


PIECES  justiiicatives  133 


93 


Articuli     super     quibus     fratres     Verbi     Dei    MINISTERIO 

PR^FICIENDI,    EXAMINANDI.    In    NOVEMBRI    1552. 

De  Trinitate. 
Quid  sit  Trinitas.  Num  unus  tantum  sit  Deus. 
Et  quia  très  sunt  personae  Divinitatis,  num  etiam  très  sunt 
Dei.  Et  quid  Pater.  Quid  Filius.  Quid  Spiritus  Sanctus. 

De  Cultu  Dei. 
An  Deus  sit  solus    adorandus,  et  quomodo.  De  cultu  et 
veneratione  Divorum.  An  adorandi,invocandi  in  necessatibus 
nostris. 

De  Filio  Dei. 

Num  filius  Dei  verus  Deus  a  pâtre  ante  saecula  genitus, 
definito  tempore  verus  homo  ex  Maria  Virgine  juxta  Prophe- 
ticas  promissiones  natus  sit.  Quod  fuerit  ejus  officium.  Quare 
in  mundum  venerit  mortuus  sit,  resurrexerit,  ad  coelos 
ascenderit. 

An  Divi  nobis  habendi  sunt  pro  advocatis. 

De  Spiritu  sancto. 

Quod  sit  ejus  officium  in  Electis.  An  satis  sit  nos  sanguine 
Christi  a  peccatis  redemptos  esse,  et  non  etiam  renovari 
oportere  Spiritu  sancto,  juxta  Propheticas  Scripturas  et 
verba  Christi. 

De  Ecclesia. 

Quid  sid  Ecclesia  Dei.  Quibus  signis  agnoscatur. 

De  ministris  Ecclesise  et 
eorum  officio. 

De  Doctrina. 

Quae  doctrina  populo  sit  proponenda.  An  in  sacris  literis 
contineantur  omnia  nobis  ad  salutem  necessaria. 
Quis  author  sacrarum  literarum. 
An  doctrina  Apostolorum  et  Prophetarum   sit  a  spiritu 


134  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

Sancto  profecta,  absoluta  et  nobis  tradita,  ut  pro  anathemate 
habendus  sit,  quicumque  diversum  docuerit. 

De  Doctrinis  et  traditionibus 
humanis 
Quomodo  et  quatenus  servandae. 

De  Lege. 

Quid  sid  lex  Dei.  Quod  divinas  legis  compendium. 
Num  Deus,   a  nobis  legis  obedientiam  requirat.   Possitne 
homo  suis  viribus  adimplere  legem.  De  officio  legis. 

De  Evangelio. 
Quid  sit  Evangelium.  Quod  sit  discrimen  inter  Legem  et 
Evangelium.    Num   Evangelium    tum     primum     praedicari 
cœperit,  cum  Christus  venit  in  mundum,  et  misit  apostolos 
suos  in  orbem  terrarum. 

De  Justificatione. 
Quomodo  justificemur.   An  ex  operibus  et  non  potius  fide 
in  Christum.  Quid  fides.  An  vera  fides  sit  sine  operibus.  Si 
opéra  non  justificant,  quare  nobis  facienda  bona  opéra,  in 
quem  tlnem. 

De  Sacramentis  in  génère. 
Quare  instituta. 

De    Baptismo. 
Num  sit  ad  salutem  necessarius. 
Num  infantes  sint  baptizandi. 

De  Prsedestinatione. 
De  Cœna  Dominica. 

Quid  sit  et  quare  nobis  a  Christo  instituta.  Num  cœna 
Dominica  sit  transferenda  in  privatum  cultum  missas. 

An  in  cœna  Domini  nobis  tantum  exhibeantur  panis  et 
vinum,  et  non  etiam  una  cum  pane  et  vino,  verum  Christi 
corpus  et  sanguis. 

Num  panis  et  vinum  babenda  sint  pro  corpore  et  sanguine 
Christi,  extra  cœnam  dominicam,  ubi  nec  est  publica  memo- 
ria  seu  adnunciatio  mortis  Christi,  nec  distributio  et  çommu- 
nicatio  jux.ta  institutionem  Christi, 


PIÈGES   JUSTIFICATIVES  135 

De  communione  aegrotorum. 

De  Ministerio  ecclesiastico. 

Num  ministerium  ecclesiasticum  sint  claves  regni  cœlo- 

rum.  Num  sit  in  Ecclesia  necessarium,  utpote  quo  Spiritus 

Sanctus  non  solum   Ecclesiam  filii  Dei  colligit,  sed  etiam  in 

fide  et  officio  confirmât  et  conservât. 

De  Magistratu. 

Num  magistratus  sit  divina  ordinationeinstitutus  et  quare 
institutus. 

Possitne  pius  bona  conscientia  officio  magistratus  fungi. 
Num  obediendum  principi  et  quatenus. 

Archives  nationales,  K.  2173   et  K.  2178.   Le    texte  de  K.  2178  est  un 
peu  plus  complet,  de  quelques  lignes  à  peine. 


94 

Pierre  Toussain  a  Mathias  Erbe 

3  février  1553. 

S.  Cum  hic  habeas  vivam  epistolam,  supervacaneum  esset, 
te  multis  obtundere.  Ego  priores  tuas  literas  per  Wildium  ' 
nostrum  recepi,  posteriores  per  aliquem  ex  Prasfecti  famulis. 
De  vino  deinceps  nolim  te  esse  solicitum.  Ego,  quoniam  sum 
non  animo  solum,  sed  corpore  quoque  vehementer  imbecilli, 
et  Basilea  missus  est  ad  me  ante  menses  aliquot  liber  quidam 
Tiguri  excusus,  qui  inscribitur  Thésaurus  Euonymi2quem 
puto  vobis, praesertim  autem  D.  Nicolao3,  visum,  quique  mul- 
tas  praeclaras  aquas  describit,  ad  quas  vino  destillato  opus  est, 
et  cogitabamus  nonnullas  destillare,  oraveram  Wildium,  ut 


1,  Gaspard  Wild,  messager  du  prince. 

2.  Conrad  Gesner. 

5,  Regius,  Kônig,  pasteur  à  Hunavcyer,  Alsace. 


136  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

hujusmodivinum  hucnobisadferricuraret.  Ceterum  quoniam 
hic  sumus omnes  et  artis  destillandi  imperiti,  et  in  universum 
rei  medicae  priusquam  quicquam  inceptemus,  cupimus  audire 
ea  de  re  Nicolai  judicium,  imprimis  autem  quid  de  libro 
sentiat. 

Quod  autem  scribis,  Principem  nostrum  Georgium  isthuc 
brevi  rediturum,  vehementer  gaudemus,  etsperamus  quoque 
ad  nos  venturum,  orantes  D.  Deum,  ut  vos  a  pestis  contagio 
liberet. 

Metenses  Ceesarem  et  bellum  veriti,  Evangelium  ipsis  ssepe 
oblatum  rejecerunt,  nunc  autem  periculum  est,  ne  diu  gravi 
servitute  premantur 

Faxit  D.  Deus,  ut  in  mediis  istis  tribulationibus  vere  resi- 
piscant  :  quod  certe  multis,  ut  ex  eorum  literis  qui  Argento- 
ratum  profecti  sunt,  aGcidisse  video.  Quod  vero  ad  obsidionis 
milites  attinet,  non  est  magna  jactura,  si  mundus  ab  hujus- 
modi  homicidistellurisque  inutilibus  ponderibus  repurgetur. 
Et  quanquam  ista  magna  certe  et  certa  sint,  ut  scribis,  irae 
Dei  adversus  nos  argumenta  :  tamen  paucissimi  sunt,  qui 
propterea  oculosaperiant,vereque  ad  D.  Deum  convertantur. 
Sed  est  mundus  totus  in  malo,  plus  quam  unquam  antea. 
Interea  audio,  Turcam  se  magna  diligentia  parare  adversus 
orbem  Christianam  aut  saltem  Ferdinandum.  Sed  hase  est 
nostra  consolatio,  quod  sciamus,  nostram  redemptionem 
appropinquare.  Optime  vale  frater  et  amice  in  Christo  Jesu 
charissime  et  venerande,mihique  tuos  omnes,  symmistas, 
uxorem,  familiam  diligenter  saluta,  et  nostri  quoque  omnes 
tibi  et  tuis  omnibus  salutem  pi.  adscribunt. 

Mombelgardias  m  febr.  1553.--  " 

Tuus  ex  animo 

P.  Tossanus. 

Mss.  Arch.  eccles.  Basil.,  vol.  III,  fol.  133  et  Zurich,  Mss.  Simler,  t.  79. 


PIEGES   JUSTIFICATIVES  137 

95 

Pierre  Toussain  a  Ambroise  Blarer 

18  février  1553. 

Salve  colendissime  vir.  Diebus  paucis  rupra  cum  hic  nun- 
tius  ad  iter  accinctus  esset,  scripseram  ad  te  epistolam  valde 
tumultuariam,  sed  quam  tamen,  ut  arbitror,  expectare  non 
potuit.  Eam  misi  nudius  tertius  Farello,  tibi  reddendam. 
JNunc  autem  significatum  est  mihi,  eum  ipsum  nuntium  hic 
esse,  seque  ad  iter  parare,  si  quid  habeam  quod  scribam. 
Quare  volui  tibi  significare,  universam  familiam  a  Schenawe, 
quae  hic  agit,  ipsam  optimam  matronam,  pragfectum,  uxores, 
familiaresin  puritatedoctrinasChristi  semper  hactenusfirmos 
et  constantes  mansisse;  sed  vereor,  ne  alicundead  Schwenck- 
feldii  dogma  sollicitentur.  Qna  de  re  volui  te  certiorem  facere, 
ut  occasionem  nactus,  nulla  tamen  mearum  literarum  men- 
tione  facta,  familiam  illam  in  sana  doctrina  retineas.  Quod  ad 
te  raptim  scribere  malui,  quam  diutius  dissimulare.  Optime 
vale.  xvin  febr.  1553. 

Tuus  P.  Tossanus. 

Ego  volente  Christo  nuntium  nactus,  copiosius  ad  te  scri- 
bam de  rébus  nostris  omnibus  et  meis  privatim.  Iterum  vale 
in  Domino  Jesu,  apud  quem  te  mei  memor  esse  velim  in  tuis 
sanctis  precibus. 

Clarissimo  viroD.  Ambrosio  Blaurero  Domino  suo  et  fratri 
venerando. 


Bibliothèque  de  Saint-Gall  (  Vadiana),  Ms.  n°  36.  Epist.   mise.  t.  VII, 
p.  242  et  Mss.  Simler,  t.  79. 


138  nÈCES  justificatives 

96 

Pierre  Toussain  a  Ambroise  Blarer 

11  mars  1o53. 

Salve,  colendissime  Blaurere.  Heri  gratissimas  tuas  literas 
accepi  et  miror  sane,  cas  non  esse  tibi  redditas,  quas  per  fra- 
trem  pium  symmystam,  Farello  nostro  misera  m,  tibique 
fideliter  reddi  oraveram,  et  redditas  cuperem.  De  Schwenk- 
feldio  ego  tecum  per  omnia  sentio,  et  quanquam  viduam 
illam,  cujus  tu  prolixam  ea  de  re  legisti  epistolam,  literis  sim 
ad  illius  dogmate  dehortatus,  et  Prasfecti  uxorem  in  puritate 
doctrinae  Christi  pro  mea  virili  hactenus  retinuerim,  rem 
tamen  facis  et  vero  Dei  servo  dignam,  et  mihi  gratissimam, 
undeque  magna  tibi  a  me  habetur  gratia,  quod  me  officii 
admones. 

Quod  autem  ad  dominam  a  Schœnau  '  attinet,  quamvis 
verum  sit,  quod  ais,  nec  illam  callere  linguam  gallicam,  nec 
me  germanicam.  ei  tamen,  si  quid  potero  praestare  obsequii, 
lubens,  ut  debeo,  fecero. 

De  Balduino*.  ego  per  illum  literas  tuas  accepi  etcommuni- 
cavi  cum  fratribus  et  consiliariis,  tibique  ex  eorum  sententia 
per  eundem  respondi,  et  literas  ipsi  Balduino,  viatico  ins- 
tructo,  in  manus  dedi,  quem  velit  Dominus  Deus  gloriam 
nominis  sui  sancti  et  animarum  salutem  quaerere.  Optime 
vale.  Monbelgardiœ  xi  Martii  1553. 

Tu  us      P.  Tossanus. 

Adresse  :  Fidclissimo  Christi  servo  D.  Ambrosio  Blaurero 
fratri  suo  colendissimo. 

Bibliothèque   de  St-Gall  (Vadiana),  Ms.  Nr.  36  (Epist.  mise.  t.  VII, 
p.  246). 
Zurich.  Mss.  Simler,  t.  79. 

1.  Mme  de  Schônau  était  la  belle-mère  du  Bailli  (Prœfectus),  J.-J. 
Heckle  de  Steineck. 

2.  François  Baudouin,  le  célèbre  jurisconsulte,  adversaire  futur  de 
Calvin.  Cf.  France  protestante,  t.  I.  Buisson,  Custellion,  t.  II,  p.  U~, 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  130 

97 

Pierre  Toussain  a  Ambroise  Blarer 

28  avril  15533. 

Salve,  observandissime  Blaurere. 

Quoniam  hi  fratres  mihi  in  Domino  charissimi  hinc  disce- 
dunt  citius  quam  vellem,  et  sum  in  praesentia  occupatissimus, 
boni  consules,  si  te  paucis  appellem.  Nam  quod  ad  te  rarius 
scribo,  te  per  Christum  oro,  ut  tabellariorum  potius  penu- 
riam  quam  meam  negligentiam  accuses.  Ego  dominam  a 
Schenaw  persaepe  orare  soleo,  ut  si  quem  habeat  ad  te  nun- 
tium,  significet.  Sed  rarius  hic  invenias,  qui  hinc  ad  vos 
proliciscantur.  Illa  me  tuis  verbis  salutavit  Hocklinum  prse-. 
fectum  \  spemque  fecit,  te  hue  brevi  ad  nos  venturum  :  qua 
re  nihil  posset  nobis  omnibus  accidere  gratius.  Farellus  nuper 
scripsit  ad  me,  quam  sit  isthic  nuper  abs  te  cum  universo 
comitatu  humaniter  exceptus,  et  perpetuo  queritur  bonus 
ille  vir  de  ministrorum  quorundam  et  aliorum  importunitate, 
qui  ecclesias  turbare  non  cessant  :  quos  precor  ut  Dominus 
Deus  ad  meliorem  frugem  revocet.  Scribit  nimirum  ad  te 
Domina  a  Schenaw  de  rébus  Germaniae.  Habemus  hodie, 
gratia  Christo,  unde  et  laetemur  et  gratias  agamus  Domino 
Deo,  oreraus  que,  ut,  prions  nostrae  ingratitudinis  oblitus, 
pergat  pro  sua  benignitate  respicere  gloriam  nominis  sui 
sancti,  nosque  totos  ad  se  convertat. 

Optime  vale,  fra ter  in  Domino  colendissime.  Mombelgardue, 

xxviii  Aprilis  (1555 a). 

Raptim. 

Tuus        P.  Tossanus. 

Adr.  Clarissimo  viro  Domino  Ambrosio  Blaurero  Ecclesiœ 

Bielensis  pastori. 

a  Biel. 

Bibliothèque  de  Saint-Gall  (Vadiana),  Mss.  Nr.  36(ppist.  mise.  t.  VII, 
p.  248),  et  Zurich,  Ms=.  Simler,  t.  79. 

1.  Heckle  de  Steineck. 

2,  Ipso  notante  BlaurerQ. 


140  PIÈCES  JUSTIFICATIVES 

98 

Pierre  Toussain  a  Erbe. 


5  juin  1553. 


S.Lucas  cancellarius  ruriagensad  me  misit  hune  nuntium, 
ut  si  quid  haberem,  quod  ad  te  scribem,  literas  meas 
homini  darem.Sed  scripsi  cliebus  paucis  supra  per  quendam 
ex  nostris,  qui  Argentoratum  profisciscebatur,  et  ascendo  in 
templum  concionaturus. 

Pestis  non  cessât  nobis  negotium  facessere,  Tu  me  princi- 
pis  clementia;  commendabis,  sed  imprimis  domino  Deo,  et 
rescribe,  si  quid  habes.  quod  me  scire  velis.  Oplime  vale  cum 
Regio  et  caeteris.  Raptim.  Mombelgardiae,  v  Junii. 

Tuus  ex  animo. 

Cupio  scire,  quando  princeps  sit  venturus. 

Mss.  Arch.  cccles.  Basil.,  t.  III,  fol.  130.  Mss.  Simler,  t.  79. 


99 

Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel 

26  juin  1553. 

S.  Heri  circa  noctis  crepusculum  portarius  hujus  oppidi 
mihi  reddidit  tuas  literas,  nescio  quis  attulerit,  quod  scribis 
ecclesiam  genevensem  se  ipsam  in  dies  vincere,  gaudeo,  nam 
antea  intellexeram  non  solum  cives,  sed  etiam  advenas 
magna  ex  parte  professioni  Christiane,  non  respondere,  ne 
dicam  de  multis  ecclesiarum  Sabaudie  ministris  horrenda 
multa  in  dies  narrari,  que  pietatis  et  glorie  Dei  vere  studiosos 
jure  contristent.  Hodie  totus  mundus  occupatur  in  quaestio- 
nibus  et  paradoxis  disçutiendis,  sed  paucos  invenias  qui  dç 


PIÈCES    JUSTIFICATIVES  141 

vera  resipiscentia  et  carnis  mortirîcatione  cogitent  ut  in 
doctrina  Christi  hactenus  valde  parum  profecisse  videamur. 
De  rébus  nostris,  eu  m  toties  et  tandiu  nobis  predicatum  esset 
verbum  Dei,  nec  magis  grati  essemus  Deo,  quam  caeteri  nec 
ullam  tamen  sentiremus  calamitatem  verebar  ne  nostri 
curam  abjecisset  altissimus.  Nunc  autem  quando  nos  castigat, 
in  spem  salutis  et  misericordie  illius  erga  nos  arrigor.  Sed 
quoniam  consiliarii  et  cives  propemodum  omnes  in  vicinos 
pagos  seeesserunl  et  relicti  sumus  aclmodum  pauci,  sed  cons- 
tanti  animo  (gratia  Christo)  expectantes  voluntatem  Dei,  et 
via  molesta  est,  et  tu  senex  et  valetudinarius,  non  putamus 
necessarium  esse  ut  te  itineri  committas.  Nec  posset  Dom- 
martinus  nobis  in  praesentia  magno  hic  esse  usui.  Sed  nos 
quibus  possumus  modis  precibus  vestris  erga  Deum  com- 
mendamus.  Optime  vale.  Mombelgardi  26  junii  1553. 

Tuus     P.  Tossanus. 

Quod  vos  ad  diem  praescriptum  non  inviserim  in  causa 
potissimum  fuit  haec  lues.  Tu  mihi  Dommartinum  fratres 
symystas  et  Metenses  plurimum  in  Domino  salutabis. 

Vigilantissimo  ecclesie  Neocomensis  pastori 
Guilielmo  Farello  fratri  observando. 

Neocomi. 

Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchâtel. 


100 

Pierre  Toussain  a  Matiiias  Erbe 

29  juin  1533. 

S.  Tntellexeramus  nuper.  observandissime  Erbi,  principem 
nostrum  Georgium  Basileae  esse,  sed  Wildius  in  Ducatum 
profecturus  jamque  ad  iter  accinctus  et  ocreatus  mihi 
valedieens   significabat  se  isthuc  iter  fracturum,  ut  si  forte 


142  PIÈCES  J.USTÎFICATIVES 

idem  princeps  noster  isthic  esset,  videret  an  haberet,  quod 
duci  Christophoro  scriberet.  Sed  quoniam  erat  ille  jamjam 
equum  conscensurus,  nihil  potui  per  eum  ad  te  scribere  ;  sed 
oravi  tantum  hominem,  ut,  si  te  videret,  meis  verbis  salutaret 
omniaque  lasta  et  fausta  tibi  et  tuis  omnibus  precaietur. 

Interea  vero  cancellarius  noster  J  mihi  tuas  literas  reddidit, 
gaudeoque  non  mediocriter,  et  gratias  ago  D.  Deo,quod  cum 
summa  inter  nos  in  Christo  amicitia,  cum  summo  in  rébus 
omnibus  religionis  consensu  intercesserit,  sub  eodem  principe 
pietatis  et  sanae  doctrinas  studioso,  simus  et  victuri  et  mori- 
turi,  cujus  tu  benignitati  et  clementias  me  humillirne  com- 
mendabis. 

De  rébus  nostris,  pestis  hic  nos  invasit,  sed  vix  invenit  in 
quem  grassetur,  quod  consiliarii  et  cives  magna  ex  parte  in 
viciniam  secesserint,  tametsi  ex  paucis  relictis  semper  cadat 
aliquis,  sed  sive  vivimus,  sive  morimur,  Domini  surnus. 
Faxit  D.  Deus,  ut  quando  tamdiu  contempsimus  etrejecimus 
verbum  ejus,  tandem  virgam  sentientes,  vere  et  toti  ad  se 
convertamur.  Non  te  pluribus  obtundam.  Solum  te  oro,  ut 
inihi  novum  illum  concionatorem2  depingas,  quem  gaudeo 
doctum  esse,  modo  pietatis,  sanœ  doctrinaeet  pacis  sit  studio- 
sus,  lohanna  et  liliola3  absunt.  Vale  optime  cum  uxore  et 
tuis  symmistis  omnibus,  quos  tu  meis  verbis  salutabis.  Mom- 
belgardi  xxix  Junii  1553. 

Habeo  adhuc,  quas  Nicolaus  noster  ad  me  misit  ante  annos 
très  vel  quatuor.  Nescio  an  sint  nimis  vetera  ;  si  certiora  et 
meliora  habebis,  communicate. 

Tuus  Tossanus. 

Mss.  Arch.  eccles.  Basil.,  t.  III,  fol.  97.  Mss.  Simler,  t.  79. 


1.  Sigismond  Stier  ou  Taurus. 

l2.  André  Althamcr,  successeur  de  Ulstetter  à  l'école  latine  de  Ri- 
quewir. 

3.  Il  s'agit  ici  sans  doute  de  la  femme  de  Pierre  Toussain  :  Jeanne 
Trinquatte.  Nous  ne  lui  connaissons  que  trois  fils  :  Daniel,  né  en  1541, 
Samuel,  né  en  1549  et  Pierre.  Mais  elle  pouvait  avoir  en  1553  une  petite 
fille. 


meces  Justificatives  143 

101 

PlERUE    TOUSSAIN    A    MATTHIAS    ErBE 

24  juillet  1553. 

S.  Charissimeet  integerrime  frater.  Egoliteras  tuas  aulicas 
recepi,  plenas  consilii  et  promissoruru  (quibus  vos  stare 
velim)  adversus  luem  hic  grassantem,  quae  nunc  maxime  in 
tota  mea  vicinia  saevit.  Sed  beati,  qui  in  Domino  moriuntur. 
Princeps  noster  Georgius,  nescio  quo  consilio,  sed  studio 
nimirum  recti,  cupiebat.  ut  hinc  ad  tempus  secederem.  Sed 
mallem  (gratia  Christo)  centies  mori,  quam  hujusmodi  flagi- 
tium  perpetrare.  Nam,  ut  nec  D.  Deum  tentare,  nec  pia 
remédia  contemnere  velim,  ita  sive  hic  sit  mihi  vivendum, 
sive  moriendum  (fiât  enim  voluntas  Domini)  nunquam  a 
quoquam  adduci  potero,  ut  hoc  praesertim  tempore  oves 
meas  deseram.  Quodsiintelligas,  eundem  principem  nostrum 
ea  re  offendi,  verbo  Domini  placabis.  Optime  vale  cum  D. 
Nicolao  et  ceteris.  Mombelgardiae  xxiv  Julii. 

Tuus  vere  et  animo 
P.  Tossanus. 

Mss.  Arch.  eccles.  Basil.,  t.  III,  fol.  127.  Mss.  Simler,  t.  79. 


102 

Pierre  Toussain  a  Mathias  Erbe 

17  sept.  1553. 

S.  Charissime  et  observande  frater.  Supervacaneum  esset, 
multa  ad  te  scribere  per  hune  nuntium.  Ego  et  familia,  gratia 
Christo,  post  multos  insultus  adhuc  vivimus  et  stamus  in 
Domino,  putoque  fore  ut  nos  Deus  pro  sua  benignitate  et 
clementia  adhuc  ad  tempus  expectet  ad  resipiscentiam.  Nam 


144  PIÈCES    JUSTIFICATIVES 

sunt  circiter  dies  xv  ex  quo  hic  nullus  pestilentia  obierit,  nec 
quisquam  est  nunc  a  morbo  gravalus.  Sed  variis  febribus 
impetimur,  quae  tamen  nobis  lusus  videntur,  prae  furia  î  1  la, 
quae  nemini  parcit.  Nos  ab  eo  tempore,  quo  hic  receptum 
est  Evangelium,  nihil  adversi  fueramus  passi,  faxit  D.  Deus, 
ut  hac  leni  visitatione  admoniti  vere  tandem  resipiscamus. 

Tanta  mihi  cum  Ludi  nostri  moderatore,  ob  singularem 
hominis  pietatem  intercesserat  familiaritas,  ut  me  vix  plus 
adflixerit  patris  obitus  quam  ejus.  Quod  autem  attinet  ad 
eos  Verbi  ministros,  qui  vos  aliquando  invi&erunt,  nullus 
eorum  isthuc  revocatus,  quod  duobusprospectum  sit  apud 
Bielenses,  et  tertius,  qui  Lausannae,  puto,  agit,  sic  se 
gesserit  apud  nos,  ut  eo  facile  careamus. 

Ego  erga  D.NicolaumnostrumRegium,  lubens,  si  admittat, 
pro  pharmacis  jam  semel  atqueiterum  ad  memissis,gratitudi- 
nem  aliquam  ostendero,  quorumque  certum  usum,  sive  viva- 
mus,  sive  moriamur  vehementer  scire  cupio.  Ut  te  quoque 
oratum  velim,  ut  si  potes  commode,  meo  sumptu  mihi  emas 
et  serves  apud  te  parvulum  aliquod  dolium  vini  Muscatelli, 
quod  Latini,  puto,  vocant  Apianum,  quodque  significato 
pretio  ad  me  mittas  posthac  commodum  aliquem  et  abste- 
mium  aurigam  nactus.  Optime  vale  frater  in  Domino 
charissime.  Montbelgardi  xvn  septembr.  1553. 

Tuus  ex  animo, 
P.  Tossanus. 

Saluta  mihi  diligenter  D.  Nicolaum,  uxorem  tuam  et  tuos 
omnes  in  Domino.  De  vino  nolo  Aulicos  scire,  ne  putent  nos 
esse  nimis  delicatos. 


Mss.  Arch.eccles.  Basil.,  t.  III,  fol.  113. Mss..  Simler,  t.  80. 


PIÈCES  JUSTIFICATIVES  145 

103 

Pierre  Toussain  a  Matiuas  Erre 

5  nov.  1553. 

S.  Charissime  et  observandissime  Erbi.  Ego  vehementer  et 
admiratus  et  contristatus  sum,  cum  praeter  expectationem 
etliteris  tuis, aliéna  manu  scriptis,  intellexi,  te  Christi  servum, 
mihique  in  Domino  venerandum  et  integerrimum  fratrem 
adversa  valetudine  graviter  laborare.  Nec  dubito,  quin  per- 
tesus  miseriarum  hujus  immundi  seculi  cupias  dissolvi  et 
esse  cum  Christo  ;  sed  nos  adhuc  egemus  tuo  ministerio, 
precorque,  ut  te  D.  Deus  nobis  et  ecclesiae  suae  sanctae 
diutius  servet.  Nam  ego  cupio  magno  desiderio,  si  ita  D.  Deo 
visum  fuerit,  saltem  semel  videre  faciem  tuam,  priusquam 
migremus  id  cœlestia.  Nec  mihi  quicquam  posset  accidere 
jucundius,  quam  audire,  te,  morbo  levatum  tuo,  ut  antea 
ministerio  fungi.  De  qua  re  velim  me  primo  quoque  tempore 
facias  certiorem.  Nam  ego  sic  aegrotare  consuevi,  ut  omnia 
prope  modum  morborum  gênera  contemntm.  Et  haec  est 
consolatio  nostra  quod  sciamus  nobis  per  varios  casus,  atque 
adeo  per  mortem  ipsam  contendendum  esse  ad  vitam 
aeternam. 

Interea  tu  optime  vale,  mi  Erbi,  frater  in  Christo  dilectis- 
sime,  et  vestros  omnes  mihi  plurimum  in  Domino  saluta, 
nominatim  autem  D.  Cancellarium,  Schradinum,  Régi u m  et 
caeteros.  Mombelgardiae  v  Novembris  1553. 

Tuus  P.  Tossanus. 


Mss.  Arch.  eccles.,  Basil.,  t.  III,  fol.  52. 
Mss.  Simler,  t.  80. 


10 


146  PIÈCES   JUSTIFICATIVES  . 

104 

Pierre  Toussain  a  Matimas  Erbe 

21  novembre  1553. 

S.  Charissime  et  observande  frater.  Ego  lectis  tuis  literis 
partim  gaudio  partim  mœrore  sum  afi'ectus.  Gaudio  quidem 
quod  te  velut  a  morte,  ut  audio,  revocarit  D.  Deus  :  mœrore 
autem,  quod  morbo  nundum  sis  in  totum  levatus.  Sed  spero 
tamen  fore,  ut  qui  te  nobis  et  ecclesiœ  hactenus  sua  benigni- 
tate  servaverit,  pristinee  sanitati,  quantum  ista  fert  œtas,  brevi 
restituât.  Multi  hiesuntetalibi  passim,  qui  eodem  morbo  la- 
borant.  Nec  unquam  magis  afflixit  aegrotos  fibrisistaquartana 
quam  hodie.  Sed  ex  animo  precor,  ut  te  Deus  Opt.  Maximus. 
medicorum  princeps,  curandum  suscipiat,  spiritoque  suo 
sancto  perpetuo  consolariet  confirmare  dignetur.  Nos  hic 
omnes  Principem  magno  desyderio  expectamus.  Faxit  D.  De 
us,  ut  brevi  adveniat. 

De  susceptoribus  infantium  nos  per  omnia  vobiscums  enti- 
mus.  Sed  scire  cupio,  quid  de  heereticis  '  sentiatis,  an  per 
Magistratum  extremo  supplicio  plecti  debeant.  Item,  an  Verbi 
Dei  Minister  illos  ad  mortem  persequi  bona  conscientia  possit 
Magistratuique  author  esse,  ut  capite  plectantur. Optime  vale 
cum  D.  Cancellario,  Scbradino,  Regio  et  tuis  omnibus,  quos 
tu  mihi  plurinum  in  Domino  salutabis.  Raptim.  Mombel- 
gardiae,  xxi  Novembris. 

Tuus  P.  Tossanus. 

Mss.  Arch.  eccles.  Basil.,  t.  III,  fol.  90. 
Mss.  Simler,  t.  80. 


1.  De  Serveto. 


PIECES   JUSTIFICATIVES  147 

105 

Pierre  Toussain  a  Ambroise  Blarer 

2G  mai  H\54. 

S(alve).  Observandissime  Blaurere.  Puto  te  literas  per  Ca- 
musetum1  récépissé.  Hic  autem  frater  mihi  tuas  reddidit, 
quibus  nihil  mihi  posset  accidere  jucundius. 

De  principe,  quanquam  et  in  rébus  religionis  ardentiorem, 
in  flagitiis  puniendis  diligentiorem  vellemus  :  tamen  non 
habemus  alioqui,  quod  de  eo  in  praesentia  magnopere  conque- 
ramur.  Extruit  nunc  hic,  nobis  sollicitantibus,  novum  gym- 
nasium,  cui  preefectus  est  Franciscus  Beraldus2,  Parisiensis, 
vir  latine  graeceque  doctissimus.  Ex  quo  faxit  Dominus  Deus, 
quemadmodum  speramus,  ut  prodeant  aliquando,  velut  ex 
equo  Trojano,  innumeri  milites  Ghristi.  Quae  autem  scribis 
de  cœlibatu3,  scio  ver  a  esse  omnia,  tecumque  vehementer 
cuperem,  ut  honesto  matrimonio  permutaretur,  quod  verear, 
ne  res  nobis  hic  det  ut  alias  accidit  magnum  aliquod  malum. 
Atque  utinam  non  solum  a  nobis,  sed  a  te  quoque  diligenter 
admonitus,  faciat  hic,  quod  ad  salutem  suam  pertineat. 
Caetera  ex  hoc  fratre  intelliges,nam  heec  pauca  scripsi  occupa- 
tissimus.  Precor  ut  Dominus  Deus  te  nobis  quam  diutissime 
incolumenservet.Optimevale.Montbelgardiae,xxvimaii  1554. 

Tuus  P.  Tossanus. 

Adr.  :  Clarissimo  viro  Domino  Ambrosio  Blaurero  ecclesirc 
Bienensis-vigilantissimo  pastori  domino  suo  et  fratri  obser- 
vando. 


Mss.  Simler,  t.  82. 

Bibliothèque  de   St-Gall,  (Vadiana).  Ms.  Nr.  3G  (Epist.  mise.  t.  VII, 
p.  321. 


1.  Léonard  Camuset,  ancien  pasteur  de  Valentigney. 

2.  François  Bérauld.  Cf.  France  protestante,  2e  éd.,  t.  II,  p.  300. 

3.  Le  célibat  du  comte  Georges,  que  les  réformateurs  désiraient  voir 
cesser. 


148  PIÈCES  JUSTIFICATIVES 

106 

Pierre  Toussain  a  Ambroise  Blarer 

1-5  nov.  1554. 

Salve  colendissime  Blaurere.  Diu  est,  ex  quo  nihil  ad  te 
literarum  dedi,  quod  rarius  habeam,  per  quem  scribam.  Sed 
obsecro  te  per  Dominum  Jesum,  ne  m  eu  m  in  te  animum 
aestimes  ex  officio  literarum,  cum.  sive  scribam,  sive  non 
scribam,  su  m  tuus  totus  in  Domino,  teque  a  more  summo  ac 
veneratione  prosequar.  Princeps  noster  Georgius  in  dueatum 
profectus  est.  Faxit  Dominus  Deus,  ut  ante  reditum  uxorem 
ducat,  alioqui  non  parum  vereor  de  hominis  salute  et  ecclesice 
oftendieulo.  Ad  quod  malum  hoc  accedit  etiam  quod  nec 
unquam  magis  ad  rem  attentus,  nec  familiaribus  magis  intoi- 
lerabilis  fuerit  quam  hodie  ut  bonus  noster  praefectus 
Hocklius',  nonnullique  alii  pii  viri,  non  sine  meo  magno 
mœrore,  nos  deserere  meditentur.  Et  te  per  Christum  oro, 
ut  eundem  Hocklium  per  literas  constantice  admoneas, 
quem  cum  Basileam  ad  socrum  profectionem  parareintellexi, 
volui  raptim  haec  pauca  ad  te  scribere,  ut  illinc  tibi  meœ 
literae  mitterentur.  Optime  vale  in  Domino  Jesu,  qui  te  nobis 
quam  diutissime  incolumem  servet.  Mombelgardiae  Calendis 
Novembris  155i.  Fac  mei  memor  sis  in  precibus  tuis. 

Sternum  tuum  in  Christo  mancipium. 

Tossanus.' 

Adresse  :  Clarissimo  viro  D.  Ambrosio  Blaurero  Domino 
suo  et  fratri  colendissimo. 

Bielis. 

Mss.  Simler,  t.  83. 

Bibliothèque  de  St-Ga)l  (Vadiana).  Ms.  Nr.  36  (Epist.  mise  t.  VII, 
p.  337). 


1.  J.-J.  Heckle  de  Steineck. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  149 

107 

Pierre  Toussain  a  Mathias  Erbe 

22  novembre  1554. 

S.  Charissime  et  observande  Erbi.  Ego  ad  postremas  tuas 
literas  respondi,  et  rarius  habeo,  per  quem  ad  te  scribam. 
Sed  soleo  tamen  de  te  persaspe  inquirere,  quem  audio,  gratia 
D.  Deo,  melius  habere  quam  antehac.  Quare  nihil  mihi  posset 
accidere  gratius  Et  oro,  ut  Deus  et  pater  noster  cœlestis  te 
nobis  et  ecclesias  suse  servet.  De  me  si  quid  scire  velis,  vix 
unquam  pejus  habui,  quam  hodie,  ut  preeter  adversam  vale- 
tudipem  semper  aliquid  accidit  in  ecclesiis  nostris,  quod  me 
non  parum  adfligat,  ut  Scepe  cupiam  dissolvi  et  esse  cum 
Chrigto,  apud  quem  velim  me  sanctis  tuis  precibus  adjuvari. 
Optime  vale  frater  et  amice  in  Domino  venerande,  et  mihi 
D.  Wasthamerum,  Nicolaum  et  cœteros  symmystas  tuos 
plurimum  ac  reverenter  saluta. 

Mombelgardiae.  xxn  nov.  1554.  Raptim. 

Tuus  ex  animo 

P.  Tossanus. 
Mss.  Aroh.  eccles.  Basil.,  t.  III,  fol.  91. 
(Mss.  Simler,  t.  83.) 


108 

Justification  du  ministre  Jacques  Gète 

23  novembre  1554. 

A  mes  très  honnorez  Seigneurs,  Messieurs  du  Conseil. 

Très  honnorez  seigneurs,  pour  ce  que  dernièrement  quand 
je  fuz  appelle  devant  vous,  je  ne  sceu  assez  clairement  donner 
à  entendre  à  voz  seigneuries  ce  que  je  voulois  dire  touchant 


150  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

l'affaire  entre  maistre  Pierre  Alexandre  et  moy,  par  ce  que 
n'ay  telle  grâce  ne  promptitude  de  parler  comme  beaucop 
d'aultres.  A  ceste  cause,  estant  rappelle  devant  vous,  m'a 
semblé  bon  de  mettre  mon  cas  par  escript  simplement  à  la 
vérité  et  selon  ma  conscience,  vous  suppliant  humblement  y 
vouloir  regarder  en  équité. 

Premièrement  — 

Que  ne  suis  allé  vers  led.  Alexandre  pour  disputer  avec 
luy,  mais  que  la  cause  pourquoy  je  y  suis  allé  estoit  qu'il 
m'avoit  fait  dire  par  le  frère  de  maistre  Estienne  de  Blamont, 
qu'il  me  cognoissoit  et  mes  parentz  et  désiroit  grandement 
parler  à  moy.  Et  que  quelques  jours  après,  le  magister  de 
Renan,  son  compaignon  vint  vers  moy  et  me  mena  là,  où 
estant  venu,  dit  que  ce  n'estoit  point  moy  qu'il  pensoit  et 
tantost,  commencea  à  entrer  en  dispute  avec  moy  et  diz 
devant  Dieu,  et  sur  mon  salut,  que  toutes  les  questions  quy 
ont  esté  disputées  entre  nous  ont  estées  proposées  et  mises 
en  avant  par  led.  Alexandre;  ce  qui  vous  plaira  considérer. 

Item,  que  la  dispute  n'a  point  esté  faicte  en  ma  maison,  ne 
entre  mes  domestiques,  mais  en  la  maison  et  entre  les  domes- 
tiques dud.  maistre  Alexandre,  dont  me  seroit  chose  bien 
difficile  à  réfuter  ou  me  justifier  de  ce  que  l'on  me  pourroit 
mettre  sus.  Toutesfois,  je  puis  bien  prouver,  grâces  à  Dieu, 
que  incontinent  après  la  dispute  faicte,  led.  Alexandre  se 
complaignit  à  maistre  George  de  Escincourt,  luy  déclairant 
qu'il  estoit  fort  marry  et  couroucé  contre  moy  à  cause  que, 
oyant  [qu'il  blasmoit  les  église  de  pardeça,  disant  qu'elles 
estoient  mal  reformées  et  louoit  celles  d'Angleterre,  que  je 
luy  dis  pourquoy  il  n'estoit  demouré  là;  ainsy  que  led. 
maistre  George,  le  samedy  suivant,  dixiesme  de  ce  mois  de 
novembre,  le  raconta  en  la  maison  de  maistre  Girard,  diacre, 
présentz  plusieurs  ministres,comme  Humbert,deValentigney, 
Pierre  de  Damppierre,  Franchois...  d'Abevillers,  Paul,  de 
Saincte  Susanne,  Girard,  diacre  et  aultres,  dont  povez  consi- 
dérer et  entendre  que  ce  quy  l'a  esmeu  à  m'accuser  n'a  esté 
aulcun  zèle  de  religion,  mais  couroux  et  malveillance  privée. 
Veu  mesmement  que, en  m'accusant,  il  n'a  gardé  la  reigle  de 
charité  que  Jésus  Christ  nous  a  baillée  par  ses  parolles  :  «  Si 
ton  frère  a  péché  contre  toy,  admonestes  le  entre  toy  et  luy, 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  151 

etc.  »;  ne  aussy  le  debvoir  d'un  vray  frère  joingt  aussy  qu'il 
craignoit  (comme  je  pense)  que  je  ne  l'accusasse  de  ce  qu'il 
avoit  dit  et  maintenu  malheureusement  que  Dieu  est  autheur 
de  péché  non  permissive  sed  effective,  duquel  blasphème  je 
fus  grandement  esmeu  et  offensé. 

Item,  ja  soit  ce  que  en  disputant,  je  tenoye  souvent  le  con- 
traire de  ce  qu'il  amenoit,  toutesfoys,  oultre  ce  que  durant 
la  dispute  je  luy  dis  quelque  foys  que  ce  que  je  luy  contredi- 
soie  estoit  en  manière  de  dispute,  encore  le  lendemain,  ainsy 
que  nous  venions  ensemble  à  Montbeliard,  je  luy  dis  que  ce 
quy  avoit  esté  dit  et  disputé  entre  nous,  j'entendoie  que 
c'estoit  par  manière  de  dispute  et  d'exercice  et  que  de  ma 
part,  ne  vouloie  rien  défendre  ne  soustenir  contre  la  vérité 
de  la  parolle  de  Dieu  et  consentement  de  l'église,  comme  le 
maistre  d'escole  de  Regnan  qui  estoit  présent  avec  nous  l'a 
tesmoignè  en  la  maison  dud.  diacre,  au  jour  et  présence  de 
ceulx  que  dessus. 

Aussy,  je  supplyeà  vos  bénignes  grâces,  vouloir  consydérer 
qu'il  y  a  quatorze  ou  quinze  ans  que  suis  icy  au  ministère  et 
que  ay  preschè  non  seulement  es  villaiges  ou  j'ay  résidé,  mais 
aussy  en  la  ville  de  Montbeliard  par  plusieurs  foys,  soulageant 
feu  maistre  Nicolas,  malade  pour  lors,  et  que  jamais,  grâces  à 
Dieu,  je  n'ay  presché  que  bonne  et  saine  doctrine,  ne  tenu 
propos  à  homme  vivant  contre  la  parolle  de  Dieu,  ainsy  que 
voz  seigneuries  pourront  cognoistre.  se  informant  de  ceulx 
quy  ont  ouy  ma  doctrine  ;  au  tesmoignaige  desquelz  debvez 
adiouster  plus  de  foy  qu'à  l'accusation  d'un  homme  estran- 
gier,  marry  et  couroucé  contre  moy,  sans  cause,  et  lequel  ne 
m'a  jamais  ouy  ny  prescher,  ny  enseigner,  sinon  que  ceste 
seule  foys  qu'il  m'a  ouy  parier  en  sa  maison  et  par  manière 
de  dispute,  eomme  je  puis  bien  monstrer  et  prouver. 

Et  quand  à  ce  que  led.  Alexandre  a  dit  à  aulcuns  ministres 
que  j'ay  dit  que  j'en  scavoye  d'autres  qui  tenoientles  opinions 
dont  à  tort  il  m'accuse,  je  respondz  devant  Dieu,  que  je  ne  le 
dis  jamais  et  que  je  n'en  cognoy  nul. 

Parquoy  toutes  ces  choses  consydérées,  Très  honnorez  sei- 
gneurs, vous  plaise  m'avoir  pour  excusé  et  je  me  parfoceray 
à  l'advenir  de  éviter  toutes  ces  disputes  et  me  tellement 
conduire  en  mon  ministère  'Dieu  aidant)  que  mon  Seigneur 


152  nÈCES   JUSTIFICATIVES 

nostre  Prince,  vous  et  mes  frères  ministres  en  aurez  conten- 
tement. Et  je  prieray  Dieu  pour  vous. 

Fait  ce  23e  jour  de  novembre  mil  cinq  cens  cinquante  quatre. 

Vostre  humble  serviteur  :  Jaques  Get,  ministre  à  Bavans. 

Archives  du  Doubs,  E.  328. 


109 

Pierre  Toussain  a  Matiiias  Erbe 

4  décembre  1554. 

Vehementer  gaudeo  et  gratias  ago  Domino  Deo,  mi  Erbi, 
frater  in  Christo  Jesu  dilectissime,  quod  post  longam  cum 
adversa  valetudine  contlictationem,  et  cruciatus  multos, 
tandem  restitutus  sis  tuo  muneri,  in  quo  te  nobis  Deusquam 
dintissime  servet.  Mihi  hic,  praeter  valetudinis  incommoda, 
et  Ministerii  labores  nonparum  negotii  et  molestiarum  faces- 
cunt  quidam  hic  ex  nostris  fratribus,  homines  irrequieti  et 
intïactabiles,  qui  nulla  Magistratus  edictorum,  pacis  et  œdi 
ficatïbnis  Ecclesiarum  ratione  habita,  vellent  sibi  licere 
quidvis  Qua  de  realloquetur  te,  scio,  illustrissimus  princeps 
noster,  cujus  authoritate  in  officio  retineri  necesse  habebunt. 
Quod  autem  se  ire  cupis,  ut  mihi  cum  novis  nostris  aulicis 
conveniat:  nullus  frater  aut  amicus  mihi  unquam  contigit 
vel  syncerior  vel  pacis  studiosior  Schradino^etCancellarius  * 
sic  se  gessit  hactenus  in  rébus  omnibus  religionis,  ut  in  eo, 
gratia  Christo,  nihil  desyderem.  Solo  hoc  cupio  et  oro,  ut 
Princeps  ad  nos  redeat  unius  uxovis  vir  nosque  omnes 
paremus  ad  diem  Christi. 

Tu,   quantum   potes,    non  tibi,  sed  ecclesiee  valetudinem 
cura  et  (ut  ne  me  negligam)  da  operam,   si   commode  fieri 

t.  Schradin  était  le  ministre  de  la  cour. 
2.  Sigismond  Stier. 


PIÈCES    JUSTIFICATIVES  153 

possit,    ut    per  aurigam    aliquem    absthemium,    vasculum 
aliquod  parvum  Apiani  vini  significato  pretio  ad  me  mittatur. 
Optime  vale  cum  tuis  omnibus. 
Mombelgardiae  4  deccmbris  1554. 


Tuus  ex  animo 
P.  Tossanus. 


Mss.  Arch.  ecclcs.  Basil.,  t.  III,  fol.  93. 
Mss.  Simler,  t.  83. 


110 

J.  de  Beaulieu  a  Guillaume  Farel 

21  décembre  1554. 

Salut  par  nostre  Seigneur  Jesuchrist. 

Mon  cher  frère.  Je  n'ay  voulu  laisser  passer  ce  porteur 
nostre  bon  frère  et  amy  sans  vous  escrire  et  declairer  nostre 
estât  despuis  mon  département  d'avec  vous.  Premièrement 
estant  de  retour  de  deçà  je  refera  [y]  aux  frères  le  bon  conseil 
que  nous  bailliez  en  noz  affaires,  dont  furent  grandement 
joyeux  et  en  rendent  grâces  au  bon  Dieu  et.  père  céleste  et 
vous  remercient  du  bon  vouloir  qu'avez  a  eux,  et  ont  bon 
cœur,  Dieu  mercy,  de  s'employer  rondement  a  l'œuvre  du 
Seigneur.  Or  jusques  icy  l'ocasion  ne  s'est  point  présentée 
pour  mettre  en  avant  noz  affaires,  et,  comme  scavez,  notre 
congrégation  avoit  esté  différée  jusqu'à  la  venue  de  monsei- 
gneur, lequel  on  nous  disoit  devoir  estre  a  Mombeliard  il  y  a 
ja  près  de  quinze  jours  passez,  et  jaçoit  que  noz  gens  sceus- 
sent  bien  qu'il  ne  devoit  estre  de  retour  jusqu'après  ce  Noël, 
a  cause  qu'il  luy  failloit  demeurer  en  la  maison  de  mon- 
seigneur le  duc  Cristophle  jusqu'au  retour  du  dit  duc,  qui 
estoit  allé  a  la  journée  imperialle  qu'on  doit  tenir  a  Auspourg. 
Et  de  ce  maistre  Gérard  en  a  monstre  des  lettres  aux  frères, 
qu'un  des  gens  de  monseigneur  luy  avoit  escriptes  il  y  a  plus 
de  3  sepmaines.  Pour  faire  brief,  mardi  dernier  maistre 
Pierre  T.  nous  a  envoyé  un  message  avec  lettres  telles  comme 
il  s'ensuyt  : 


154  DECES  JUSTIFICATIVES 

S.  Charissimi  fratres,  quamquam  sciam  nos  ornnes  in 
ecclesiis  nostris  hac  hebdomada  multum  occupatos  esse, 
tamen,  quoniam  non  redit  prïnceps  ut  sperabamus,  et  video 
ad  omnium  nostrum  salutem  necessarium  esse,  ut  ante  cœnam 
Domini  colloquamur,  gratum  mihi  tuerit,  si  ad  diem  veneris 
noctu  hic  adessc  voletis.  Optime  valete. 

Frater  vester 
Tossanus. 

Significetur,  obsecro, 
vicinis  vestris  omnibus. 

Un  de  noz  frères,  maistre  d'escolle  a  déclaré  a  aulcuns  de 
nous  que  maistre  P.  T.  l'appella  samedi  dernier  et  luy  re- 
monstra  qu'aux  discors  qu'il  voiroit  entre  les  frères  qu'il  ne 
feuet  ne  d'un  costé  ne  d'aultre,  ains  qu'il  tach[ast]  de  les 
accorder  au  mieux  qu'il  pourroit  et  que  ledit  maistre  Pierre 
estoit  fort  marry  des  affaires  qui  estoyent  en  ceste  église  et 
que  despuis  un  mois  en  ça  il  avoit  reçeu  de  merveilleuses 
lettres,  dont  ne  pouvoit  dormir  ne  nuict  ne  jour,  et  que  les 
frères  ne  devoyent  point  prendre  les  choses  si  a  cœur  et  que 
nous  povions  bien  accorder  nos  differens  entre  nous  sans  que 
nulzaultres  en  sceussent  rien,  et  qu'il  craignoit  fort  que  les 
églises  voisines  fussent  adverties  de  l'affaire  de  maistre  Jac- 
ques (celuy  qui  avoit  mis  en  avant  les  hérésies  que  scavez)  et 
pourtant  qu'il  failloit  adviser  entre  nous  sur  cela  pour  appai- 
ser  le  tout,  et  que  pour  ceste  cause  ledit  maistre  d'escolle  en 
parlast  aux  frères  qui  luy  estoyent  familiers. 

Item,  il  s'informa  dudit  maistre  d'escolle  s'il  n'avoit  point 
congnu  des  frères  les  principalles  causes  qui  les  esmouvoyent, 
et  que  c'est  qu'il  presumoyent  dudit  maistre  P.  A  quoy 
respondit  le  frère  fort  humainement,  sans  touteffois  nommer 
ne  charger  personne,  qu'a  son  jugement  il  avoit  peu  apper- 
cevoir  des  frères  qu'iceulx  sopsonnoyent  maistre  Pierre 
vouloir  oster  entièrement  les  congrégations  et  colloques. 
Secondement  qu'il  estoit  fauteur  de  Belius1.  Tiercement  qu'il 
estoit  des  compagnons  du  susdit  maistre  Jacques,  d'aultant 
qu'il  s'estoit  mal  porté  en  la  cause  d'iceluy  maistre  Jacques. 
A  quoy  maistre  P.  fit  responce  que  quand  aux  congrégations, 

1.  Un  ami  de  Castellion. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  155 

il  donneroit  a  congnoistre  le  contraire  aux  frères,  car  elles 
seroyent  doresnavant  plus  fréquentes  et  que  luy  se  trouveroit 
et  y  assisleroit.  Quand  a  l'affaire  de  maistre  Jacques,  qu'il 
confessoit  qu'il  s'y  estoit  mal  porté  en  tant  qu'il  n'y  avoit 
procédé  selon  l'accord  qu'il  avoit  faict  avec  les  frères,  mais 
que  d'aultre  costé,  il  craignoit  d'avoir  offen ce  Dieu  pour  avoir 
esté  trop  rude  devant  le  magistrat  envers  ledit  maistre 
Jacques. 

Ledit  maistre  d'escolle  nous  a  advertis  secrettement  de  ces 
choses  et  principalement  comment  il  nous  sembloit  de  res- 
pondre  aux  trois  pointz  suscriptz,  car  nous  en  serions  inter- 
rogez de  maistre  P. 

S'ensuit  ce  que  les  frères  ont  délibéré  de  proposera  maistre 

P.  et  aux  aultres  pour  faire  une  vraye  paix  en  ceste  église, 
dont  Dieu  soyt  honnoré  et  les  églises  consolées  et  bien  edif- 
fiées  : 

1.  Omnis  controversia  de  susceptoribus  papisticis  ac  abne- 
gatoribus  tolla[tur],  ministri  vero  conscientias  sue  judicio 
relinquantur. 

2.  Libri  Belii1  ac  Serveti  declarentur  ab  omnibus  heretici, 
nemoque  nostrum  deinceps  erroneas  aut  heretiquas  proposi- 
tiones  audiat  defendere. 

3.  Ut  vera  disciplina  erigatur  in  hac  ecclesia  primum  inter 
ministros,  deinde  in  populo. 

4.  Ut  minister  huic  ecclesie  ydoneus  ab  omnibus  uno  con- 
sensu  eligatur. 

Que  si  ilz  s'accordent  avec  nous  et  chaudement  de  ses 
choses  nous  sommes  prest  de  traitter  bonappointement  joinct 
aussi  que  les  frères  veulent  remettre  l'élection  du  ministre 
entre  les  mains  de  vous,  mon  frère,  et  de  maistre  Jean  Calvin 
et  de  maistre  Pierre  V.2 

Aultrement  nous  sommes  délibérez  d'advertir  monseigneur 
aussi  tost  qu'il  sera  venu  de  tous  les  troubles  qui  sont  en 
ceste  église,  et  avec  ce  en  escrirons  aux  aultres  églises  et 
montrerons  le  devoir  qu'avons  faict  pour  remédier  aux  néces- 
sitez de    ceste  église.    Et    avec    ce    nous  avons  délibéré  au 


1.  Les  livres  de  Bellius,  pseudonyme  de  Castellion. 

2.  Virct. 


156  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

plaisir  de  Dieu  de  leur  dire  que  nous  ne  leur  baillerons 
point  les  mains  et  ne  les  tiendrons  point  pour  frères  ne 
ministres  du  Seigneur,  et  en  tesmoignage  de  ce  ne  voulons 
ne  boire  ne  manger  avec  eulx  ne  nous  trouver  en  leurs  com- 
pagnies jusqu'à  ce  qu'ilz  se  soyent  rengez  aux  bons  moyens 
de  vraye  paix. 

Voyla  ou  nous  sommes  a  présent  de  noz  affaires.  Le  Sei- 
gneur nous  en  doint  bonne  yssue  par  sa  grande  miséricorde. 

Nous  avons  aussi  délibéré  si  par  le  vouloir  de  ce  bon  Dieu 
povons  venir  a  bout  des  choses  précédentes  de  poursuyvre 
l'affaire  de  maistre  Jacques,  maistre  Paul,  maistre  Gérard  et 
tous  aultres  qui  auront  besoin  d'admonition.  Ce  pendant, 
cher  frère,  nous  vous  prions  de  nous  avoir  pour  recommandez 
a  nostre  Seigneur  en  voz  oraisons  et  nous  escrire  par  ce  por- 
teur de  voz  nouvelles.  Nous  pensions  ensemble  que  puis  que 
noz  gens  sont  un  peu  esbranlez  et  craignent  que  les  églises 
scachent  noz  affaires,  qu'en  nostre  endroict  soyons  constans 
par  la  vertu  du  Seigneur  et  par  cy  après  selon  que  nous 
voyrons  de  vous  escrire  et  s'il  est  besoin  que  tous  les  bons 
serviteurs  de  Dieu  qui  sont  de  delà  s'employent  a  secourir 
ceste  povre  église  tant  par  lettres  comme  par  tous  aultres 
moyens  qu "ilz  congnoistront  propres  à  cela.  A  Dieu  soyez, 
mon  cher  frère,  lequel  je  prie  estre  gardé  de  vous  et  de  tous 
les  bons  frères  de  delà.  Noz  frères  de  deçà  vous  saluent.  Je 
vous  salue  aussi. 

De  Blamont  ce  21  en  décembre  1554. 

Vostre  humble  frère  et  serviteur  en  Christ. 
J.  de  Beaulieu. 

A  Maistre  Guillaume  Farel,  ridelle  ministre  du  S.  Evangille 
de  Jhesus  en  l'église  de  Neufchastel. 

Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchàtel. 


PIECES   JUSTIFICATIVES  157 

111 

Pierre  Toussain  a   Matuias   Erbe 

2.»  décembre  1555. 

S.  Charissime  et  observande  Erbi.  Quum  hic  nostras 
mercator  hodie  mihi  occupatissimo  significaret,  se  Argento- 
ratum  ad  nundinas  proficisci,  et  per  vos  iter  facturum,  si 
quid  ei  forte  mandare  vellem,  rogavi  hominem,  ut  tantisper 
expectaret,  dum  literas  ad  te  scripsissem.  Et  sum  ego  quidem 
vehementer  gavisus.  charissime  frater,  quum  Principe  hue 
ad  nos  reverso,  lectisque  amantissimis  tuis  literie,  Schradinus 
etCancdlarius  mihi  narrarent,te  sic  esse  sanitati  restitutum, 
ut  tuo  munere  fungi  queas,  quod  tibi  velit  D.  Deus  esse 
diuturnum. 

Quod  autem  me  adversus  malevolorum  improbitatem  tam 
amice  consolatus  sis,  rem  mihi  fecisti  pernecessariam,  quum 
hac  tentatione  nihil  mihi  unquam  in  vita  accident  gravius  ; 
praesertim  cum  videarn  quam  inique  ab  his  impetar,  quos 
nunquam  laesi,  a  quibusque  consolationem  accipere  deberem. 
Sedquandoa  me  vult  D.  Deus  post  multas  afflictiones  hac 
quoque  cruce,  in  hoc  meo  senio  exerceri,  fiât  voluntas  ejus. 
Si  rationes  omnes  consiliorum  Farelli  et  suorum,  reluctante 
conscientia,  approbare  :  si  illis  et  nostris  turbatoribus  volen- 
tibus  et  me  sine  fine  instigantibus,  Diaconum  nostrum1,  et 
alios  quosdam  pios  fratres,  de  hac  ecclesia  optime  meritos, 
sine  ulla  causa  turpiter  ejici  curare  :  si  denique  per  Germa- 
niam  et  hic  receptis  ritibus  et  ceremoniis  rejectis,  quos  illi 
voluissent  ritus  in  hanc  Ecclesiam  introducere  in  diesque 
aliquid  novare,  et  pro  rébus  nihili  hic  omnia  turbare  :  et 
Principem  et  universam  Ecclesiam  otYendcre  voluissem  :  non 
me  tam  nephandis  (sic  calumniis  impeterent.  Sed  quibus 
ignoscat  D.  Deus,  mihique  pro  sua  bonitate  et  clementia, 
precibus  vestris  adjuvantibus,  det,  ne  istorum  hominum 
improbitate  et  maledicendi  licentiavictus,  quicquam  unquam 
in  hac  causa  me  et  mea  professione  indignum  designem,  sed 
malum  bono  vincens,  et   contumelias  istas  patienti  animo 

1.  Girard  Guillemin. 


158  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

ferens,  me  ad  diem  Christi  parem.  Te  Nicolaum  nostrum 
Regium,  ac  ceteros  symmistas  tuos  germanos,  fratres  mihi 
in  Domino  venerandos  per  Christum  orans,  ut  me  sanctis 
precibus  vestris  erga  D.  Deum  adjuvare  pergatis  :  ut  ego 
quoque  ex  animo  precor,  ut  idem  Deus  et  Pater  noster  cœles- 
tis  labores  vestros  fortunare  vosque  Ecclesiœ  suœ  sancUe 
quam  diutissime  conservare  dignetur.  Vale.  DieNatalitiorum 
Christi  1555. 

Tuus  ex  animo 

P.  Tossanus. 

Mss.  Arch.  eccles.  Basil.,  t.  III,  fol.  129. 

Mss.  Simler,  t.  8G. 


112 

Pierre  Toussain  a  Matiiias  Erbe 

25  avril  1556 

S.  Charissime  et  observande  frater.  Quamquam  Nicolaum 
nostrum  nondum  viderim,  quod  sit  Blamonti  cum  Prin- 
cipe, tamen  literae  tuée  mihi  reclditœ  sunt,  quibus  nihil 
mihi  potuisset  reddi  gratius,  plurim unique  lastor  et  gratias 
ago  Domino,  quum  audiam  te  post  multos  cum  adversa  vale- 
tudine  conflictus  nobis  adhuc  superstitem  et  ecclesiœ  inser- 
vire.  Ego  mense  superiori  catarrho  impetitus  tantum  non 
succubui,  et  vix  ullus  (gratia  Christo)  prœterit  dies,  in  quo 
non  aliquid  adversi  accidat. 

Sed  hœc  est  consolatio  nostra,  mi  Erbi,  quod  sciamus,  per 
multas  tribulationes  nobis  ingrediendum  esse  in  regnum. 
Hsec  ad  te  tumultuanter  scripsi,  cum  nuntius  jam  ad  iter 
accinctus  esset.  Ego  tibi,  symmistis,  ecclesiœ  tuas  et  familise 
omnia  fausta  precor  per  Christum  Jesum.  Optime  vale. 

xxv  Aprilis  1556. 

Tuus  P.  Tossanus. 


Mss.  Arch.  eccles.  Basil.,  t.  III,  fol.  131. 
Mss.  Simler,  t.  87. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  159 

113 

Examen  des  Ministres 

16  mai  1559. 

Ad  16  diem  maii  inchoatum  examen  nrlnistrorum  eccle- 
siarum  Mompelgardensium. 

In  presentia  domini  gubernatoris,  domini  vicecancellarii, 
domini  Tossani,  domini  Gerhardi  Wilhelmi,  diaconi. 

Bavans. 

Jacobus  Geteus,  50  annorum,  ex  Polonia  Gallias l  oriundus, 
vixit  in  ministerio  hujus  vicinie  per  19  annos. 

De  omnibus  articulis  religionis  nostras  pie  et  recte  sentit, 
ut  in  ejus  confessione  nihil  desideraverimus.  \ 

Retinet  eosdem  ritus  et  Cceremonias  quibus  utuntur  reliqui 
ministri  in  comitatu  wirtembergensi. 

Ad  Sanctum  Julianum. 
Reginaldus  Hugonius,  36  annorum,  Lugdunensis  Gallia? 
quatuor  annis  vixit  in  ministerio. 

Est  vir  diligentissimus  et  de  omnibus  articulis  piè  et  docte 
respondit. 

Desandans. 
Ludovicus  Bonavillanus,  50  annorum,  Arvernensis  Gallict-, 
vixit  sex  annis  in  comitatu. 
Doctissime  et  piissime  respondit. 

Ad  S.  Suzannam. 
Paulus  Losa,  Meltensis  Gallia;2,  vir  40  annorum.  Vixit  in 
ministerio  14  annis. 

Essincurt. 
Georgius  Dumontius,  40  annorum,  Trescensis  Galliee3  vixit 
17  annis  in  comitatu. 
Pie  judicat  de  articulis  fidei  et  mediocriter  respondit. 


1.  Boulogne-sur-Mcr. 

2.  Meaux. 

3.  Troyes. 


160  PIÈCES    JUSTIFICATIVES 

Valantigney. 
Wilhelmus  Gastardus, 50 annorum,  Pictavensis Gallite,  très 
annos  fuit  in  comitatu.  Nullos  habet  libros  ex  neotericis 
theologis  nisi  commentaria  Calvini  super  Epistolas  Paulinas 
et  glossam  ordinariam,  Verum  pie  et  aptissime  respondit  et 
est  optimus. 

Dampierre  ultra  Sylvas. 
Johannes  Dirsellus,40 annorum,  Meldensis Galliœ,  per  bien- 
nium  fuit  in  hoc  comitatu. 

Mediocriter  respondit,  tenet  tamen  verum  sensum  nostrae 
religionis. 

Blamont. 

Egidius  Angevinus,  ParisiensisGalliae,  40annorum,  fuit  per 
integrum  annum  Losannas  in  Sabaudia,  unde  vocatus  fuit  a 
D.  Petro  Tossano,  vixit  in  hoc  comitatu  per  quadriennum. 

Est  vir  doctus  et  de  omnibus  propositis  quaestionibus  piè 
et  apte  respondit. 

Verum  D.  Tossanus  retulit  nobis  esse  hominem  inconstan- 
tem  et  versipellem  ac  valde  inquietum  qui  hactenus  solitus 
sit  omnia  quae  in  ecclesiis  ipsorum  acta  sunt  ad  Sabaudicos 
perscribere,  et  excitare  turbas,  et  semina  discordiarum.  Ad- 
monitus  ergo  est  ad  studium  pacis  et  concordiae  quod  ipsum 
facturum  speramus. 

Rouths  (Roches). 
Johannes  Raffinus, 36 annorum,  Narbonensis,  septem  annis 
fuit  in  comitatu  ;  prorsus  non  intelligit  negotium  religionis  et 
valde  inepte  ad  omnia  interrogata  respondit.  Admonendus 
ad  majorem  diligentiam. 

Aiunt  hominem  esse  valde  inquietum  et  turbatorem  prae- 
terito  enim  anno  noluit  habere  ullam  concionem  in  festo 
Ascencionis  Domini. 

Villers. 

Claudius  Morletus,  30  annorum,  Barensis  in  Lotharingia, 
vixit  in  comitatu  annis  quatuor. 

Intelligit  negotium  religionis  et  bene  respondit.  Maie  audit 
apud  suos  auditores  et  vicinos  quod  fréquenter  solitus  sit 
convivari,  admonitus  ergo  ad  frugalitatem  et  vitam  sobriam. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  161 

Vandu  ncurt. 
Benedictus  Paschalis,  40annorum,  ArvernensisGalliae,  sex 
annis  fuit  in  comitatu. 

Piè  et  appositè  respondit  de  omnibus  quœstionibus. 

Seluncurt. 
Petrus    Buchier,   de   Bourges,  Gallus,  non  fuit  examinatus 
peregrè  enim  profectus  non  comparuit.   Domini  consiliarii 
comendant  ejus  eruditionem  et  pietatem. 

Allanscho  (Alanjoie). 

Ogerius  Bartholus,  40  annorum,  Vesulianus  in  Burgundia, 
fuit  in  comitatu  perannum  unicum. 

Piè  et  docte  respondit,  et  optimae  vitae  ut  retulit  D.  Tossa- 
nus  et  propter  veram  religionem,  reliquit  amplissimam  con- 
ditionem  et  patrimonium. 

Claregout  (Glairegoutte). 

Petrus  Senensis,  vir  50  annorum,  Carnutensis  prope  Aure- 
liam,  vixit  in  comitatu  per  20  annos.  Est  vir  doctissimus  et 
piissimus. 

Estobon. 

Joh.  Gidonius,  Lotharingus,  per  biennium  vixit  in  comitatu. 
Mediocriter  respondit,  et  piè  sentit  de  articulis  fidei  nostrae. 

Appévillers. 

FranciscusCostanus,36  annorum,  CaturciensisGallias,  sep- 
tem  annis  vixit  in  comitatu.  Intelligit  negotium  religionis  et 
mediocriter  respondit.  Affirmant  ipsum  honestissimas  vitae. 

Matheus  Vatellus,  vir  40  annorum,  Guisiensis  in  Picardia. 
Agit  ludimoderatorem  et  subdiaconum  Mompelgardensem. 

Est  vir  doctissimus  et  pius,  qui  rectedeomnibusquasstio- 
nibus  respondit. 

Eodem  tempore  erant  in  urbe  Mompelgard.  D.  Petrus  Tos- 
sanus,  superintendens  et  Gerhardus  Wilhelmus  diaconus. 

Collection  Duvcrnoy,  Montbcliard  sous  Frédéric,  t.  II,  copie. 
Archives  nationale*.  K.  217*  et  K.  2179. 


11 


162  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

114 

CûNSULTATIO    THEOLOGORUM    SUPER     EXAMINE    MINISTRORUM 

MOMPELGARDENSIUM 

1559. 

Confessio  omnium  supradictorum  ministrorum  in  ecclesiis 
omitatuS  Mompelgardensis  (uno  tamen  excepto,  ut  ante 
meminimus)  pia  est  ac  conformis  Augustange  confessioni  seu 
scriptis  propheticis  et  apostolicis.  Exceptis  hisce  duabus 
quasstionibus,  prima  de  privato  baptismo  facto  extra  publi- 
cum  cœtum  ecclesiae  per  obstetrices ,  aut  alias  honestas 
matronas  in  casu  necessitatis;  altéra,  de  manducatione  impio-' 
rum  in  cœna  Domini.  Admoniti  autem  et  instructi  a  nobis 
plerique  ex  cis  dociles  se  prœbuerunt,  et  auditis  et  intellectis 
argumentis,  melius  sentire  cœperunt  :  alii  se  diligerïtius  de 
his  cogitaturos,  libros  nostrorum  lecturos,  nec  turbas  et 
contentiones  de  his  quoestionibus  moturos  promiserunt. 

Videretur  autem  nobis,  pro  exiguo  nostro  judicio,  hisce 
ecclesiis  consultissime  prospici  posse  rationibus  sequentibus. 

Primo,  quia  plerique  ministri  ecclesiarum  bonis  et  utilibus 
libris  carent,  et  plerunque  non  alios  interprètes  quàm  Calvi- 
nura  legerunt  :  judicamus  è  re  ministrorum  et  ecclesiarum 
tbre,si  hi  libri,  nempe  Biblia  Sacra,  Confessiones  Augustana, 
Wirtembergica  et  Saxonica  postrema,  Loci  Communes  D. 
Philippi  Melanthonis,  et  Ordinatio,  seu,  ut  vocant,  Agenda 
Ecclesiastica,  in  singulas  ecclesias  emantur,  et  ibi  ut  funda- 
mentum  et  scopus  doctrinae  et  concionum  conserventur. 

II.  Ut  nullus  in  hoc  comitatu  ad  ministerium  ecclesias 
recipiatur  nisi  qui  hos  supradictos  libros  et  amplectat(ur),  et 
juxta  eorum  nativum  et  incorruptum  sensum,  se  docturum 
promittat. 

III.  Quia  inter  ministros  harum  ecclesiarum  subinde  turbie 
et  contentiones,  non  sine  maximo  scandalo,  et  non  raro  mera 
petulantia  excitatoe  sunt  :  ut  severiter  omnibus  ministris,  qui 
nuneprœsunt  ecclesiis  et  in  posterùm  recipiuntur,  authori- 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  163 

tate  magistratus  mandetur  ut  nullas  factiones,  dissensiones, 
turbas  etc.  quibus  ecclesiae  perturbentur,  moveant  aut  exci- 
tent. Quod  si  vero  dubia  aliqua  habeant,  ea  in  usitatis  synodis 
placide  proponant,  aut  adSuperintendentem  singulis  tempo- 
ribus  référant. 

IV.  Mandandum  singulis,  neullumex  peregriniserronibus 
cathedram  templi  ascendere  et  concionari  permittant  (quod 
hactenus  fréquenter  factum  est) nisi  permissa  consiliariorum, 
aut  Superintendentis. 

V.  Nihil  eorum,  quae  in  negotio  reiigionisin  nostris  eccle- 
siis  aguntur,  ad  ecclesias  peregrinas  et  exteras,  calumniose 
perscribant, aut  référant,  unde  hactenus  non  parum  turbarum 
accidit. 

Denique  ut  peregrinis  et  exteris,  pravis  opinionibus  infectis, 
haud  raro  ad  ecclesias  has  venientibus,  hospitium  fixum  non 
concedatur  :  'Nisi  honesti  sint,  pacis  amantes,  dociles  et  a 
ministro  ejus  loci,  aut  a  Superintendente,  prius  examinati. 

Archives  nationales,  K.  2179. 


115 

Pierre  Toussain  aux  princes  tuteurs   sur  la  visite 
des  églises  et  des  écoles 

1559. 

Illustrissimi  principis  nostri  consiliariis  dominis  meis 
observandissimis. 

Observandi  Domini,  quum  mihi  a  vobis  injunctum  sit,  ut 
conscribam  quomodo  hactenus  in  hoc  comitatu  visitatio  gê- 
nera lis  facta  sit,  et  in  futurum  faciendam  esse  putem  ut  hoc 
illustrissimi  principis  nostri  tutores  relato  super  ea  re  décer- 
nant quod  ad  gloriam  Domini  ecclesieeque  hujus  sedificatio- 
nem  necessarium  esse  cognoverint,  ego  petitioni  vestra-  et 
mandato  lubens  obtemperabo. 


164  nÈCES   JUSTIFICATIVES 

Primum  personae  quibus  ab  illustrissimo  piae  memoriae 
principe  nostro  D.  comité  Georgio  generalis  ecclesiarum 
visitatio  commissa  est,  sunt  :  D.  gubernator,  urbis  praefectus, 
tabellio  et  procurator  quibus  adjunctus  est  Tossanus 

Modus  autem  in  visitationeservatusest  hujusmodi  :  subditis 
significatur  quando  et  qua  hora  visitatores  sint  ad  se  venturi, 
cum  serio  mandate»  ut  interea  cum  uxoribus  et  liberis,  eorum 
adventum  expectantes  domi  maneant. 

Ubi  autem  visitatores  advenerint,  convocatis  imprimis  ad 
se  ministris  earum  ecclesiarum  ad  quas  perveniunt,  jureju- 
rando  ab  eis  accepto,  eos  de  vitaet  doctrina  ceterorum  minis- 
trorum,  presertim  autem  vicinorum  diligenter  sciscitantur. 
Item  de  officiariis  in  génère  et  privatim  de  Majoribus  et  Juratis 
suarum  ecclesiarum  an  suum  faciantofficium,  nec  ne,  et  quid 
in  ipsis  desyderent. 

Postremo,  rogantur  de  universo  populo  suée  curas  commisso 
quomodo  sint  erga  religionem  affecti,  an  diligenter  audiant 
verbum  Dei,  liberosque  famuloset  famulas  ad  catechismum 
mittant  et  in  pietate  erudiri  curent.  Item  an  quos  sciant  in 
ecclesiis  suis  vel  adulteros,  vel  ebriosos,  vel  blasphemos,  vel 
usurarios,  vel  idololatras,  vel  veneficos,  vel  ullis  aliis  malis 
artibus  deditos,  vel  qui  ad  missas  audiendas  extra  ditionem 
eant  aut  infantes  suos  sacrificis  baptisandos  ferant  aut  cum 
illis  communicent,  aut  quidquam  aliud  hujusmodi  désignent, 
quod  vel  gloriae  Dei  vel  ecclesiee  asdificationi  vel  animarum 
saluti  adversantur. 

Postea,  jurejurando  etiam  a  majoribus,  juratis  et  senioribus 
ecclesiarum  accepto,  iidem  a  visitatoribus  diligenter  rogantur 
de  vita  et  doctrina  ministrorum  suorum,  an  suo  fungantur 
munere,  pure  et  sedulo  verbum  Dei  predicando,  baptisando, 
infirmos  visitando,  literis  incunbendo,  opéra  charitatis  exer- 
cendo,  et  bonum  denique  in  omni  vita  exemplum  populo 
prebendo,  aut  contra  an  sint  eorum  ministri  ulla  mala  doc- 
trina infecti,  aut  in  suo  ministerio  négligentes,  aut  avari,  aut 
vinolenti,  aut  ullis  aliis  llagitiis  dediti,  aut  an  sciant  ullum 
alium  ministrum,  sive  in  oppido  Montpelgardensi  sive  ruri 
qui  sit  ullis  hujusmodi  vitiis  obnoxius.  Ac  demum  etiam 
iidem  visitatores  ab  eisdem  majoribus,  juratis,  et  senioribus 
ecclesiarum  studioseinquirant  de  vita  eteonservatione  uxorum 
liberorum  et  familise  ministrorum. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  165 

Postremo  vero,  iidem  majores,  jurati,  et  seniores  magno 
quoque  studio  ab  eisdem  visitatoribus  de  uni  verso  populo 
rogantur  num  quis  sit  inter  eos  vel  scortator,  vel  ebriosus, 
blasphemus,  vel  idolâtra,  vel  verbi  Dei  et  religionis  contemp- 
tor,  vel  ullo  alio  ut  supra  diclum  est,  aperto  et  scandaloso 
flagitio  contaminatus. 

Quo  examine  facto,  omniumque  respunsisper  procuratorem 
scriptis,  visitatores  templum  ingressi,  ubi  universus  populus 
cum  uxoribus  liberis  et  familia  est  congregatus,  quare 
advenerint,  principisque  studium  erga  religionem  et  ipsorum 
salutem  déclarant,  ecclesiasticam  visitationis  ordinationem 
ad  versus  impios  cultus,et  aliavitiaipsis  prelegentes,  et  obser- 
vare  serio  jubentes.  Tumque  Tossanus  viros,  mulieres,pueros 
super  oratione  Dominica,  articulis  fidei  et  preceptis  Domini 
examinât,  quorum  si  qui,  natu  praesertim  grandiores,  igno- 
rantes reperiuntur,  eos  severe  coram  omnibus  redarguit.  Ac 
demum  brevi  oratione  religionis  capitibus  ipsisab  eo  declara- 
tis,  eos  ad  pietatis  studium  et  perseverantiam  ex  Verbo 
Dei  adhortatur. 

Quibus  ita  peractis,  si  Visitatores  per  inquisitionem  antea 
(ut  dictum  est)  ab  ipsis  factam  certiores  facti  sunt  de  ullo 
palam  vel  ebrioso,  vel  blasphemo,  vel  idololatra,  vel  adultero, 
vel  verbi  Domini  et  contionum  contemptore,  aut  ullo  alio 
manifesto  scelere  ecclesiam  offendente,  procurator  illic  coram 
universo  populo  adversus  reum  illum  agit  quem  légitime 
convictum  politici  visitatores  habito  inter  se  consilio,  vel  serio 
redarguunt  et  admonent  offitii,  vel  si  gravius  est  scelus,  quam 
ut  fieri  debeat,  in  carcerem  duci  jubent  pro  delicti  magnitu- 
dine  et  merito  puniendum.  Suspecti  autem  et  non  convicti 
aut  clam  peccantes,  aut  antea  non  admoniti  privatim  audiun- 
tur  et  admonentur. 

Postremo  vero  visitantur  templa  et  domus  ministrorum  et 
si  quid  aliud  sit  quod  ecclesiarum  nécessitas  et  visitatorum 
officium  requirat,  ab  eis  sedulo  inquiritur  et  curatur.  Qui 
rébus  omnibus  in  una  ecclesia  sic  confectis,  ministro  majori 
juratis  et  universo  populo,  gloriam  Dei,  officium  et  salutis 
curam  commendantes,  in  aliam  ecclesiam  se  conferunt. 

Quas  quidemvisitatio  circa  a  biennio  intermissa,  si  illustris- 
simorum  principum  nostrorum  mandato  primo  quoque  tem- 


166  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

pore  com  modo  rcpctetur  juxtaquehujusecclesiaeordinationem, 
singulis  annis  continuabitur  (quod  sine  magno  sumptu  el 
paucis  diebus  hoc  non  ampla  ditione  facile  liet)  nihil  hic 
poterit  ad  gloriam  Dei,  ecclesiae  œdilicationem  et  subditorum 
salutem  institui  commodius. 

Quod  autem  ad  personas  ad  eam  visitationem  in  futurum 
faciendam  et  continuandam  attinet,  eu  m  supra  dicti  Domini 
gubernator,  urbis  prefectus,  tabellio  et  procurator  sint  et 
aucthoritate  prediti  et  religionis  amantes,  patriee  lingue 
scientes,  et  rerum  omnium  hujus  ecclesias  et  subditorum 
periti  nullosputo  ad  eam  rem  majus  idoneos  constitui  posse 
per  quos  acta  omnia  visitationis  postea  ad  eosdem  illustrissi- 
mos  principes  nostros  rldeliter  referantur. 

De  modo  vero  agendi  in  visitatione  quanquam  supra  scriptus 
ad  hujus  ecclesiae  asdificationem  non  parum  utilis  esse  videa- 
tur,  si  quid  tamen  ab  illustrissimis  principibus  nostris 
eorumque  theologis  aut  consiliariis  in  eo  desyderabitur  ab 
eisdem  declarari  et  visitatoribusmandari  poterit. 

D.  V. 

Deditissimus 

P.  Tossanus. 

Collection  Duvernoy.  Montbéliard  sous  Frédéric,  t.  II,  fol.  6. 


116 

Rapport  nu  surintendant  Pierre  Toussain  sur  le 

RECRUTEMENT  ET  L'ENTRETIEN  DES  FUTURS  PASTEURS 

Vers  1559. 

De  schola  et  studiosis  principis  benignitate  alendis. 

Cum  hic  très  sint  ludimagistri,  et  aedificia  in  schola  extructa 
vix  unum  capiant  nedum  studiosos  qui  eo  ad  discendum 
advenire  possint,  et  duo  ludimagistri  principis  aère  conduc- 
tilitiis  aedibus  utantur,  utile  et  necessarium  fuerit  ut  primo 
quoque  tempore  perficiatur  gymnasium. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  167 

Quod  autem  ad  studiosos  attinet,  illustrissimi  principis 
nostrse  piae  mémorise  benignitate  alendos,  quamque  hic  nec 
desint  ingénia  ad  literas  nata,  nec  praeceptores  ad  ea  bene 
formanda  et  instituenda,  fît  tamen  parentum  partim  negli- 
gentia,  partim  inopia  ut  paucissima  ad  frugem  perveniant. 
Dum  hic  quisquam  ut  alibi  fere  passim  literarium  ac  religio- 
nis  cura  aliis  relicta  sibi  satis  esse  putat,  si  liberos  ad  merca- 
turam  autadaliquam  aliam  partem  quaestu;  riam  accommodos 
habeat.  Quo  sit  ut  nulli  hic  nunc  sint  adolescentes  nostrates 
in  literis  sic  instituti  qui  Tubingam  mitti  queant.  Nec  dubito 
quin  Richenvillae,  Horburgi  idem  sit  et  literarumcontemptus 
et  studiosorum  penuria  quam  apud  nos. 

Quare  ad  principis  voluntatem  exequendam  necessarium 
esse  puto  ut  hic  in  nostro  gymnasio  decem,  Richenvillae  vero 
sex  ex  omnibus  scholasticis  eligantur  qui  omnium  maxime 
ingenio  et  pietate  valentes  literas  persequi  et  ecclesise  inservire 
velint  :  quos  scholarum  moderatores  hic  et  Richenvillae  in 
literis  et  pietate  summa  cura  instituant  et  quam  primum  fieri 
poterit  sex  ex  illis  omnium  aptissimi  hinc  quatuor  Richen- 
villa  duo  Tubingam  mittantur  aliis  decem  sex  hic  et  quatuor 
Richenvillae  relictis  quos  ludimagistri  pergant  diligenter 
instituere  ut  cum  vel  hue  vel  Richenvillam  venient  aliqui  ad 
usum  ecclesise  eo  hinc  aut  Richenvilla  in  illorum  locum  remit- 
tantur  alii  commodi. 

Nam  aliqui,  hoc  est,  nisi  hic  et  Richenvillae  non  solum  ad 
prsesentem,  sed  ad  futuram  quoque  necessitatem,  in  litem 
instituantur  adolescentes,  non  modo  nunc  sed  in  futurum 
etiam  iis  qui  Tubingae  erunt  sive  mortuis,  sive  ad  hujus  aut 
Richenvillensis  ecclesise  usum  vocatis,  nulli  ex  nostratibus 
aut  Richenvillensibus  invenientur  commodi  qui  in  illorum 
locum  sufficiantur.  Sed  haec  jam  scripta  ratione  et  prsesenti 
et  futurae  necessitati  consuletur,  semperque  erunt  Tubingae 
sex  studiosi  ad  usum  ecclesiae  parati,  hic  autem  sex  e  Richen- 
villa quatuor  velut  subsidiarii,  plantulae  nove  et  Religionis 
seminariee.  Qui  quidem  decem  qui  hic  et  Richenvillae  insti- 
tuentur,  ducentis  florenis  unicuique  viginti  numeratio  in 
annos  singulos  ali  poterunt  :  sex  illis  qui  Tubingae  agent 
trecentis  florenis  annuatim  relictis.  Quod  principis  testamen- 
tum  aut  voluntatem   violare   non  fuerit  sed  confirmare  et 


163  PIÈCES    JUSTIFICATIVES 

augere  qui  nimirum  nihil  aliud  cupiunt  quam  ut  pecunia 
legata  quam  optimefieri  possitin  unum  ecclesiaeet  reipublicae 
collocet  qua  hoc  pacto  pro  decem  studiosis  a  principe  dési- 
gnâtes alentur  sedecim. 

Et  prseterquam  quod  principis  voluntas  qui  studiosos  suœ 
benignitate  alendosvult  esse  ex  subditio  aliter  fieri  non  potest 
quam  ut  dictum  est  ut  Richenvillam  taceam  numerus  scho- 
lasticorum  qui  hic  alentur  non  solum  principi  ac  religioni 
magno  erit  honori  per  universam  hanc  viciniam  sed  maxi- 
mum quoque  fructum  adferet  cum  hic  et  cives  et  subditi  hoc 
exemplo  ad  literarum  amorem  et  cacteri  scholastici  ad  discen- 
dum  non  parum  excitabuntur  et  semper  ex  vicinia  hue  mit- 
tenturaliqui  adolescentes  qui  cum  stipendiariis  in  schola  et 
literas  et  pietatem  imbibant.  Ne  dicam  quod  hic  frustra 
excitatum  erit  gymnasium  et  constituta  piis  et  doctis  profes- 
soribus  stipendia  nisi  erunt  studiosi  saltem  aliquot  qui  bonas 
literas  et  disciplinas  discere  pergerent  quod  vix  unquam  fiet 
nisi  sint  qui  principis  benignitate  adjuti  casteris  praeluceant 
et  velut  calcar  sint  ad  discendum. 

Quod  autem  ad  eam  pecuniam  attinet  quae  de  summa 
quingentorumflorenorum  supererit  intereadum  hiceRichen- 
villœsex  illi  studiosi  Tubingam  mittendi  ad  anni  saltem  aut 
sesquianni  spatium  formabuntur  commoda  erit  ad  libros  et 
reliqua  necessaria  emenda  iis  qui  hic  et  Richenvillas  minore 
sumptu  alentur  quam  qui  Tubingae  quorum  stipendium 
quinquagenta  videlicet  florenorum  ad  omnia  ipsis  necessaria 
sufficerit. 

Nunc  autem  cum  principis  benignitate  in  studiosos  vulgata 
infiniti  sint  accursuri  pro  liberis  aut  amicis  supplicantes  ut 
in  stipendiariorum  catalogo  inscribantur  modis  omnibus 
cavendum  fuerit  ne  in  ea  re  ullarum  personarum,  sed  soli 
glorias  Dei  et  ecclesias  aediticationis  ratio  habeatur. 

Monsbelgardi. 

P.  Tossanus. 

(Orig.  papier.  Ecclesiastica,  lay.  70,   fascic.    I.  Arch.  roy.  de  Ludwis- 
burg,  Wurttemberg.) 


PIÈGES    JUSTIFICATIVES  169 


117 

Liste  des  jeunes  gens  appelés  pour  la  première  fois  a 
bénéficier  des  dispositions  testamentaires  du  comte 
Georges. 

Dominis  consiliariis. 

Catalogus  scholasticorum  illustrissimi  piae  memoriae 
principis  comitis  Georgii  domini  nostri  clementissimi  bene- 
ficio  in  Tubingensi  schola  alenck>rum  : 

Vernerius  Vesallius. 

Franciscus  Peleterius. 

Petrus  Tullius. 

Antonius  Tiersellus. 

Andréas  Voillardus. 

Nicolaus  Torellus1. 

Quo  quisque  horum  majores  in  studiis  progressus  nobis 
fecisse  visus  est,  eo  digniorem  in  catalogo  locum  est  sortitus. 
Ut  autem  quanta  sit  cujusque  eruditio,  paucis  vobis  signifi- 
cemus,  quod  singuli  nostro  jussu,  coram  nobis,  ex  tempore, 
idque  suo  marte,  nulla  sibi  proposita  materia,  latine  scrips- 
erunt,  ad  vos  mittimus.  In  aliquot  scriptis  errata  sunt,  quae 
etiamsi  a  nobis  admoniti  illi  quam  celerrime  emendarunt  : 
calamo  tamen  ea  corrigi  non  expedire  duximus.  Nec  partis 
grammaticœ  cui  prosodiae  nomen  est,  nec  rhetoncae,nec  dia- 
lecticas  prœceptiunculam  ullam  norunt.  Tantum  hactenus  ut 
latine  loquendo,  sic  sermone  vernaculo  in  latinum,  e  latino 
in  vernaculum  vertendo,  exercitati,  sic  satis  latine  tum 
loqui,  tum  scribere  didicerunt. 

P.  Tossanus. 
M.  Vatellus. 

Archives  nationales.  K.  2172. 


1.  Voyez  :  Supplément,  n°  X,  une  note  relative  au  philosophe  Nicolas 
Thourelot. 


170  PIÈCES    JUSTIFICATIVES 

118 

Un  devoir  de  Nicolas  Tiiourelot  a  l'âge  de  12  ans  environ 

Nicolaus  Torellus  amico  suo  Petro  amantissimo  S.  P.  D. 

Te  quid  agerem  scire  cupere  audivi,  mi  charissime  aman- 
tissime  Petre,quod  libentissime  Deo  juvante  tibi  concedam. 
Bene  valeo  Deo  gratia.  Sed  mihi  ignoscas  velim  quod  ad  te 
antea  non  rescripserim.  Ego  etiam  an  prospéra  valetudine 
fruaris  scire  vehementer  cupio  quod  ut  facias  majorem  in 
modum  a  te  peto.  Socium  meum  a  literis  alienatum  esse 
audivi  quod  mihi  displicere  scito.  Pater  enim  ejus  illum 
isthuc  misit  studendi  gratia.  Si  ita  fuerit,  die  illi  me  patri 
suo  dicturum  quod  cum  audierit  illum  nunquam  gavisurum 
puto.  Ad  te  aliud  scribere  nescirem  nisi  ut  ad  me  venias  aut 
ad  me  quam  primum  rescribas. 

Datum  prid.  calend.  mart. 

Itaque  valebis. 

Bibliothèque  de  Besançon.  Collection  Duvernoy.  Autographes  d'hom- 
mes célèbres. 


119 

Les  choses  qui  semblent  estre  principalement  nécessaires 
pour    remontrer    a    ceux    qu'on    veult    récepvoir    au 

MINISTÈRE    ET    QUON    A     PROPOSEES    AUX    MINISTRES  LESQUELS 
ILZ  ONT  REÇEU. 

Qu'on  a  ouyz  la  responce  qu'ilz  ont  faict  quant  on  les  a 
interroguez  sur  les  affaires  de  la  religion  et  les  sermons. 

Mais  que  ce  n'est  pas  encore  assez  pour  prendre  la  charge 
du  ministère  qu'ilz  soient  suffisamment  exercités  èssainctes 
escriptures,  et  qu'ilz  peuvent  faire  quelque  sermon  devant 
le  peuple,  mais  qu'ilz  considèrent  davantaige  la  grand  charge 


PIÈCES    JUSTIFICATIVES  171 

que  c'est  d'estre  pasteurs  de  l'église  et  les  choses  qu'ilz  sont 
requises  et  s'ils  se  y  sentent  vrayement  appeliez  de  Dieu. 

Et  que  tout  premièrement  ilz  se  gardent  de  proposer 
aultre  doctrine  au  peuple  que  la  pure  parole  de  Dieu,  selon 
qu'ilz  ont  respondu  a  l'examen  qu'on  leurafaict  et  dont  ilz 
soient  tousjours  prestz  et  appareillez  de  rendre  raison  devant 
Dieu  et  devant  le  monde. 

Et  d'aultant  qu'en  la  confession  d'Aug^pourg  et  celle  de 
mon  seigneurie  duc  notre  souverain  seigneur  exhibée  au 
lieu  de  Trient,  Tan  1552,  sont  contenuz  et  declaii  ez  les  princi- 
paulx  articles  de  notre  sainte  foy  et  religion  chrestienne,  que 
ung  chacun  d'eulx  aye  lesdites  confessions  et  les  lisent  et  se 
conforme  en  icelles. 

Et  qu'en  enseignant  le  peuple,  ilz  gardent  la  plus  grande 
facilité  que  possible  sera  se  gardant  de  toutes  disputes,  curio- 
sitez  et  allégations  superfleues,  se  contentant  de  dilligem- 
ment  rappeller  le  peuple  a  pénitence,  à  la  congnoissance  de 
Dieu  et  de  Jésus  Christ  notre  Sauveur  et  conséquemment  a 
une  bonne  vie  plaisante  et  aggreable  à  Dieu. 

Et  qu'en  leurs  sermons,  cathechisme,  administration  des 
sainetz  sacremens,  Visitation  de  malades  ou  sepuelissement 
de  mortz  et  toutes  aultres  choses  ilz  se  conforment  a  la  ma- 
nière de  ceste  église  de  Montbeliard. 

Et  qu'après  ilz  regardent  dilligemment  que  leur  vie  soit 
conforme  a  leur  doctrine  et  que  non  seullement  es  lieux  là 
où  ilz  seront  constituez  ministres,  mais  aussi  en  ceste  ville  et 
par  tout  le  pays,  on  ne  voye  chose  en  eulx  qui  peuvent  alié- 
ner les  gens  de  la  parolle  de  Dieu,  ne  scandaliser  le  ministère 
mais  que  toute  leur  vie  tende  a  ediffication. 

Et  que  sur  tout  ilz  se  gardent  de  susciter  aulcung  trouble 
mais  qu'ilz  vivent  avec  craincte  de  Dieu,  paix  et  amour,  non 
seullement  avec  leur  peuple,  mais  aussi  et  singulièrement  avec 
leurs  frères  ministres. 

Et  qu'ilz  se  gardent  de  toute  maulvaise  compaignye  et 
conversation,  de  jeu,  d'yvrongnerie,  de  blasphème,  de  danse, 
de  paillardise  et  de  toute  dissolution. 

Et  que  ceulx  qui  n'ont  le  don  de  chasteté  se  marient,  les 
mariez  vivent  au  sainct  estât  de  mariaige  avec  leur  femme  et 
famille  ainsi  que  l'appostre  ordonne. 


172  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

Et  qu'ilz  soient  vestuz  hormestement,  ainsi  que  leurcharge 
requiert. 

Et  regardent  que  par  trop  grande  nourriture  de  bestial  ilz 
ne  chargent  trop  les  subjectz  ou  fassent  scandai  en  la  parole 
de  Dieu. 

Qu'ilz  obéissent  aux  superintendens  ordonnez  par  mond. 
seigneur  et  les  aclvisent  de  nécessitez  qu'ilz  verront  a  leurs 
églises. 

Et  que  finalement  ilz  promectent  et  jurent  fidélité  à  nostre 
dict  seigneur  et  prince  et  d'avancer  son  profit,  éviter  son 
dommaige  de  tout  leur  pouvoir,  et  de  fidèlement  garder  le 
contenu  desdicts  articles. 

(De  la  main  de  P.  Toussain.) 
Archives  nationales,  K.  2178. 


119  bis 

Pierre  Toussain  a  Jean  Brenz 

10  mars  1559. 

Colendissime  vir, 

Sum  tibi,  fateor,  frequentioribus  litteris  molestus,  sed 
quum  te  rerum  nostrarum  omnium  certiorem  fieri  cupiam, 
paucis  te  adhuc  interpellabo.  Intellexisti,  puto,  Theodorum 
Bezam  ante  menses  aliquot  Lausanna,  ubi  litteras  sacras 
profitebatur,  a  Bernatibus  esse  dimissum  ac  Genevam  pro- 
fectum.  Causam  audio  fuisse  illius  doctrinam,  praesertim 
autem  de  praedestinationea  qua  Bernâtes  vehementer  abhor- 
rent, ut  qua  videant  ecclesias  suas  Gallicanas  nullo  cum 
fructu,  sed  magno  multorum  dispendio  sine  fine  turbari. 
Interea  autem,  hoc  est  mense  superiore,  accidit  ut  Viretuset 
caeteri  ejusdem  ecclesiae  Lausannensis  ministri  et  alii  multi 
ex  ditione  Gallicana  Bernatum,  quam  Sabaudiam  vocant, 
eadem  de  causa  quodque  ecclesias  suas  Genevensi  confor- 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  173 

mare  vellent  nec  cœnam  Domini,  ut  antea  consuetum  erat, 
in  die  Natalis  Christi  populo  administrare  voluissent,  omnes 
ministerio  privati  sint  et  evecti,  adeo  ut  magni  sint  hodie 
motus  per  ecclesias  illas  Audioque  Bernâtes  in  hoc  esse,  ut 
una  cum  ministris  e  ditionibus  suis  omnes  peregrinos  Gallos 
pellant,  qui  cum  Calvinode  praïdestinationesentiunt,  hoc  est, 
qui  negant  promissiones  Dei  esse  universales  et  Deum  velle 
omnes  homines  salvos  fieri  etc  (sic).  Ex  quibus  evectis  aut 
ejiciendis  nonnulli  criminum  in  hanc  ditionem  confugient  et 
cum  aliis  quibusdam  hic  eadem  labe  infectis  perturbabunt 
hanc  ecelcsiam  nisi  magistratus  vigilantia  prospiciatur. 
Adhuc  est  in  aula  principis  Hessorum  Gallus  quidam,  Joan- 
nes  Garnerius  nomine.  qui  ante  aliquot  annos  excitatis  multis 
turbis  Argentorati,  ubi  ecclesiae  Gallicane  concionatorem 
agebat,  a  magistratu  tandem  in  vincula  conjectus,  ministe- 
rioque  privatus  ac  urbe  pulsus  fuit.  Is  cuperet  hic  sibi  dari 
provintiam  aliquam  ecclesiasticam  et  possent  fortasse  ilius- 
trissimi  Principes  nostri  tutores  credere  a  Hesso  appellari, 
sed  non  puto  hujusmodi  hominem  introducendum  esse  in 
hanc  ecclesiam. 

Quae  ad  te  nuntium  nactus  raptim  scripsi,  ut  ad  hanc 
ecclesiam  conservandam  hoc  turbulensissimo  seculo  nos 
apud  eosdem  illustrissimos  principes  nostros  tuo  consilio 
et  authoritate  adjuvare  pergas. 

Optime  vale  cum  domino  et  fratre  meo  Angelandro. 

Monbeligardi,  10  martii, 

Tuus  ex  animo 

P.  Tossanus. 

Clarissimo  viro  D.  Joanni  Brentio  suo  domino  et  fratri 
venerando. 

Stutgardiae. 

Collection  Duvern  >y.  Bibliothèque  de  Bes.nç  jn. 


174  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

120 

Pierre  Toussain  au  duc  Christophe 

18  juin  I5G0. 

Mon  très  redoubté  seigneur  et  prince,  pour  ce  que  vostre 
excellence  me  feit  dire,  sont  environ  trois  moys,  parle  tabel- 
lion Hans  Wildt  que  je  feusse  recors  que  j'ay  subscrit  à  la 
confession  d'Augsbourg,  j'ay  pensé  qu'auchuns  vous  pou- 
royent  avoir  adverty,  que  ne  demeure  en  la  doctrine  contenue 
en  ladite  confession,  mais  je  sçay,  mon  très  redoubté  sei- 
gneur, que  messeigneurs  du  conseil  d'icy,  ny  autres  de 
sain  jugement  ne  me  chargeront  de  cela,  et  que  mesme  les 
papistes  noz  voisins  qui  oyent  quelquefois  noz  prédications 
et  confèrent  avec  nous  des  affaires  de  la  religion,  ne  nous  ont 
pour  des  Schwarmers  ou  aultres  maisentens  des  sainctz 
sacremens  ou  de  la  prédestination,  mais  ont  nostre  doctrine, 
grâce  au  Seigneur  Dieu,  en  aussy  bonne  estime,  quant  à  ces 
poinctz,  que  aultres  qu'ilz  oyent  en  quelque  lieu  qu'ilz 
aillent,  là  où  se  presche  la  parolle  de  Dieu,  comme  messei- 
gneurs du  conseil  d'icy  qui  conversent  quelquefois  a  Dole  et 
aultre  part  avec  eulx  pourront  rendre  tesmoignage  de  cela, 
et  n'ay,  de  ma  part,  sont  plusieurs  années,  heue  auchune  con- 
versation avec  ceux  auxquelz  vostre  excellence  (comme  led. 
tabellion  me  dit)  n'entendoit  qu'on  communiqua  l'affaire  de 
l'ordonnance  ecclésiastique  icy  envoyée,  ains  me  sont  adver- 
saires à  cause  que  n'ay  voulu  introduyre  en  ceste  église  tout 
ce  qu'ilz  eussent  voulu  touchant  leur  doctrine  et  cérémonies, 
et  y  a  longtemps  qu'on  n'a  icy  reeeu  auchun  ministre  qui 
n'ayt  promys  et  juré  en  sa  réception  d'enseigner  en  son  église 
la  pure  parolle  de  Dieu  suyvant  la  déclaration  de  la  confession 
d'Augsbourg  et  celle  de  vostre  excellence.  Davantage,  l'an 
passé,  messieurs  les  théologiens  visitateurs  icy  envoyez  par 
vous,  mes  très  redoubtez  seigneurs  et  princes,  après  qu'ilz 
eurent  examiné  les  ministres  de  par  deçà  sur  les  poinctz 
principaux  de  la  religiomrendirenttesmoignage  parplusieurs 
fois  devant  messeigneurs  du  conseil  d'icy  qu'ilz  les  trouvoient 


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1 

L'Ordre  1 

qu'on  tient  cnl* 
EolifcdeMont- 
bch'ard,  en  fnftrui-    | 
fant  les  enfans ,  dC 
admmiftrant  les 
"faints  Sacremens, 
auec  la  forme  du 
Martage,&  des 
Prêtes . 


JEpbcfiens  iiij. 
il  y  itun  Seigneur  tune  foyyun  baptcfme,un  Dieu 
CT  père  de  tous,  qui  ejï  fur  toutes  chofes, 
V  p*r  toutes  ebofes. 


PIECES   JUSTIFICATIVES  175 

de  bonne  et  saine  doctrine,  et  veux  aussy  quant  à  moy,  mon 
très  redoubté  seigneur,  demeurer  etdemeureray,  aydant  Dieu, 
à  ce  que  j'ay  une  fois  subscrit  sans  introduyre  en  ceste  église 
auchune  doctrine  ou  manière  de  parler  qui  ne  soit  es  sainctes 
escriptures  ou  en  la  confession  d'Augsbourg,  ou  à  celle  de 
vostre  excellence. 

Et  quant  aux  cérémonies  de  l'église,  lesdits  seigneurs  visi- 
tateurs  en  avoyent  l'an  passé  conféré  avec  messeigneurs  du 
conseil  et  avec  moy,  et  après  avoir  entendu  par  nous  que 
sans  grand  scandai  de  ceste  église  et  des  voisins  on  ne  pouroit 
icy  faire  grand  changement,  singulièrement  touchant  les 
formes  et  manières  de  faire  en  catéchizant.  administrant  les 
sainetz  sacremens,  célébrant  le  mariage  et  les  prières  publi- 
ques icy  de  long  temps  accoustumées ,  lesdits  seigneurs 
visitateurs  nous  avoyent  promys  que  nosdites  formes  et 
manières  de  faire  quant  à  ces  choses  demeureroient  en  leur 
entier  et  qu'auchun  changement  ne  se  feroit  icy  préjudiciable 
a  ceste  t'glise  :  que  si  ainsy  feut  esté  faict,  y  n'y  eut  heu 
aucun  trouble  ou  scandale  esmeu  par  deçà  touchant  ladite 
ordonnance,  laquelle  touteffois  n'avons  jamais  rejecté  ne 
contempné,  et  ne  la  rejetons  encore  de  présent  ne  contem- 
nons,  ains  l'avons  (comme  nous  debvons)  à  honneur  et  révé- 
rence. Mais  en  ceste  affaire  nous  regardons  seulement  a  la 
décharge  de  noz  consciences  devant  Dieu,  à  l'édification  de 
noz  églises,  et  à  la  portée  et  capacité  de  ce  povre  peuple  et  des 
circunvoisins,  comme  plus  amplement  avons  déclairé  en 
l'humble  responsequ'avonsenvoyéea  vosexcellences,  laquelle5 
comme  il  soit  que  ne  l'ayons  faicte  par  notre  advis  seul,  et 
de  ceux  qui  sont  en  ceste  église,  mais  aussy  par  l'advis  et 
conseil  des  ministres  de  Strasbourg  et  de  Basle,  j'ay  bonne 
espérance  que  votre  bénigne  grâce  ne  la  prandra  en  mauvaise 
part,  et  que  ne  vouldriez  permecire  que  ceste  povre  église, 
qui  est  maintenant,  griicc  a  Dieu,  en  bonne  paix  et  assez  bon 
trayn,  feut  cy  après,  sans  nécessité,  troublée. 

Et  touchant  ce  que  nous  mectons  en  nostre  humble  remons- 
trance  et  supplication,  qu'il  nous  semble  qu'on  pourroit  bien 
oster  de  l'ordonnance  le  mot  de  Zwingliens,  mys  au  rang  des 
Anabaptistes,  Schwancfeldiens,  et  Servetians,  ce  n'est  pas 
que  nous  voulions  favoriser  a  auchune  secte  contre  la  confies- 


176  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

sion  d'Augsbourg,  mais  c'est  tant  seulement  pour  la  paix  de 
ceste  église,  et  du  voisinage  et  fréquentation  que  ceux  de 
ceste  ville  et  du  conté  ont  journellement  avec  les  Suisses  noz 
voisins,  attendu  mesment  que  ladite  ordonnance  n'est  point 
escripteau  nom  d'ung  homme  privé,  mais  au  nom  de  vous, 
messeigneurs  noz  trois  princes  tuteurs,  ce  que  fascheroit 
beaucoup  plus  lesdits  Suisses  que  d'estre  notez  par  quelque 
homme  particulier,  laissant  touteffois  cela  au  jugement  et  bon 
vouloir  de  vos  excellences. 

Mon  très  redoubté  seigneur  et  prince,  après  m'estre  tous- 
jours  très  humblement  recommandé  à  vostre  bénigne  grâce, 
la  suppliant  vouloir  prandre  ces  présentes  à  la  bonne  part,  prie- 
rayleTout  Puissant  vous  tousjours  entretenir  en  sa  saincte 
grâce  en  longue  vie  et  santé  pour  servir  a  son  honneur  et 
gloire  et  à  l'édification  de  son  église. 

De  Montbéliard,  ce  xvme  de  juing  1560. 

Vostre  très  humble  et  obeyssant  serviteur, 

P.    TOSSANUS. 

Adresse  :  A  Monseigneur 

Monseigneur  le  duc  de  Wirtemberg. 

(Elle  arriva  à  Stuttgart  le  25  juillet  1560.) 
Archives  nationales,  K.  2179. 


121 

P.  TOUSSAIN    ET   SES   COLLÈGUES    AUX    PRINCES   TUTEURS 

25  juin  1560. 

lllustrissimis  principibus  D.  Wolfango,  Palatino  Rheni, 
duci  Bavariee,  comiti  Valdentiae,  etc.  et  D.  Christophoro, 
duci  Wirtembergensi,  Teccensi,  comiti  Mombelgardi,  etc.  et 
D.  Philippo,  comiti  de  Hanau,  domino  in  Lichtemberg,  etc., 
tutoribus  constitutis,  principum  nostrorum  juniorum,  do- 
minis  nostris  clementissimis. 

Illustrissimi  principes,  domini  nostri  clementissimi,  cum 
nobis  illustrissimarum  D.  V.  jussu,  exemplaria  aliquot  ordi- 
nationis  ecclesiasticœ  hùc  a  vobis  missœ,  communicata  sint, 


Imprime  à  Basle,par 
laque  Eftajjgé. 


~  ■  -#-;- y-"- 


PIÈCES  JUSTIFICATIVES  177 

tctnpusque  ad  ea,  non  solum  inter  nos  legenda  et  perpen- 
denda,  sed  etiam  cum  Argentinensibus  et  Basiliensibus  mi- 
nistris  consultanda,  bénigne  concessum,  communicato  cum 
eisdem  venerandis  fratribus  nostris  consilio,  conscripsimus 
hic  celsitidinibus  vestris  super  ea  re  humile  responsum  nos- 
trum.  In  quo  cum  nihil.  aliud  quam  ecclesiarum  nostrarum 
salutem  et  aedificationem  quceramus,  vehementer  cupimus, 
celsitudinibusque  vestris  humillime  supplkamus,  ut  id  pro 
vestra  pietate  et  clementia  boni  consulere  dignemini. 

Principio  igitur,  quod  ad  doctrinam  attinet,  pollicemur 
omnes  (quod  hactenus  gratia  Christo  prasstitimus)  nos  in 
ecclesiis  nostris  non  aiiam  doctrinam  docturos,  quam  quae 
nobis  a  Prophetis  et  Apostolis  tradita,in  confessione  Augus- 
tana  explicata  et  in  articulo  primo  ordinationis  vestr.*  sum- 
matim  repetita  est. 

Cseterum  quod  ad  ritus  et  casremonias  spectat,  cum  sciant 
illustrissimae  D.  V.  in  hujusmodi  rébus,  loci,  temporis,  per- 
sonarum  et  asdificationis  rationem  summam  habendam  :  et 
veteris  ecclesiee,  nostrique  seculi  prascipui  theologi,  confessio 
Augustana  et  principum  protestantium  de  religione  conven- 
tus,  semper  judicarint  propter  dissimilitudinem  casremonia- 
rum  ecclesias  non  esse  turbandas,  sed  unamquamque  in  suis 
ritibus,  qui  sine  peccato  servari  possunt,  relinquendam  :  Et 
pauci  sint  etiam  hodie  principes,  aut  magistratus  confessio- 
nis  Augustanae,  qui  cum  suis  vicinis,  ritus  et  cœremonias 
habeant  per  omnia  aequales,  ceisitudines  vestras  per  Domi- 
num  Jesum  oramus,  utpatiamini  nos,  hic  ab  ecclesiis  vestris 
Germaniœ  longe  dissitos,  aliaque  lingua  et  moribus  utentes  : 
pro  ecclesiarum  nostrarum  asdificatione  et  necessitate,  in 
paucis  quibusdam  ritibus,  infra  declaratis,  a  vestris  differre  : 
praasertim,  cum  in  nostris  [gratia  Christo)  nihil  sit,  quod  vel 
s-lorice  Dei,  vel  animarum  saluti  adversetur.  Quemadmodum 
etiam  ipsi  illustrissimarum  D.  V.  visitatores  et  legati  hue  a 
vobis  nuper  missi,  coram  dominis  consiliariis,  civibus  hujus 
oppidi,  et  aliis  subditis  multis,  hic  in  arce  unà  nobiscum 
congregatis,  hoc  ipsum  palàm  testati  sunt  :  déclarantes  nihil 
hactenus  non  solum  in  doctrina  nostra,  sed  nec  in  ritibus 
quoque  aut  caeremoniis  hic  usitatis,  inventum  esse,  quod  sit 

12 


178  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

a  verbo  Dei  et  pietate  alienum.  Nam  quantum  attinet  ad 
vocationem,  constitutionem,  officium  et  vitam  pastorum, 
aliorumve  servorum  ecclesias,  censuram  ecclesiasticam  , 
superintendentica,  visitationem  generalem,  synodos,  consis- 
torium,  causas  matrimoniales,  scholarum  institutiones,  pau- 
perum  et  xenodochiorum  curam,  visitationem  et  communio- 
nem  aegrotorum,  funerum  curationem,cantum  gallicum  ante 
et  post  concionem,  cœnam  Domini  certisdiebus  celebrandam, 
representationem  seu  examen  ante  cœnam,  excommunkatio- 
nem,  pœnitentiam  publicam  et  privatam  absolutionem,  festos 
dies,  conciones  et  prœces  in  cisdem  diebus  habendas  :  haec 
omnia  in  ordinatione  ecclesiastica  vestra  contenta  recipimus 
eaque  quantum  per  D.  Deum  poterimus,  pro  ecclesiarum 
nostrarum  captu  et  œdificatione,  libenter  promovebimus. 

Sed  quantum  ad  formas  catechizandi,  sacramenta  adminis- 
trandi,  nuptiis  benedicendi,  et  publicarum  prtecum  attinet  : 
cum  in  ecclesia  juxta  Pauli  mandatum,  omnia  fieri  debeant 
ad  ediiïcationem  :  et  Christus  servator  noster,  iis  gravissimas 
pœnas  minetur  qui  vel  unum  solum  ex  suis  minimis  offende- 
rint;  et  quemadmodum  celsitudinum  vestrarum  legatis  et 
visitatoribus  semper  declaravimus  populus  hic  noster,  natura 
rudis  et  infirmus,  nova  ista  mutatione  formularum  hic  ab 
annis  circiter  26  usitatarum  omniumque  1ère  animis  ac  mé- 
morise impressarum,  gravissime  offenderetur,  multique  ex 
subditis  hac  innovatione  turbati,  nos  hactenus  maie  docuisse 
sacramentaque  perperam  administrasse  judicantes  de  sua  et 
liberorum  suorum  a  nobis  antebac  baptizatorum  et  institu- 
torum  salute  dubitarent.  Nec  solum  in  hac  ditione,  sed  per 
universamquoque  viciniam  nostram(ut  id  jam  ex  soloharum 
mutatione  rumore  non  sine  gemitu  in  dies  experimur)  uni- 
versum  ministerium  nostrum  magno  cum  religionis  et  ani- 
marum  multarumdetrimentosuspectum  redderetur  destrue- 
returque  quidquid  a  nobis  ab  annis  multis  magno  labore  est 
ajdificatum  :  lllustrissimis  D.  V.  humillime  supplicamus,  ut 
his  omnibus  justa  lance  perpensis,  in  supradictis  consuetis 
formis  nostris  clementer  et  bénigne  a  celsitudinibus  vestris 
relinquamur.  Ita  enim  fiet  ut  et  pacatae  serventur  ecclesice 
nostrte  et  infinita  vitentur  ofïendicula,  et  animarum  multa- 
rum  saluti,  et  conscientiis  nostris  et   ministerio  consulatur. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  179 

Quibus  solum  de  causis,  teste  Domino,  cupimus  has  formas 
nostras  in  ecclesiis  nostris  retineri.  Quod  si  tamen  praster 
has  formas  nostras  et  conciones  quibus  in  dits  inter  catechi- 
zandum  et  populum  docendum,  religionis  nostrae  capita  ex 
Verbo  Dei  latius  explicamus,  Celsitudines  vestrse  velint, 
D.  Brentii  catechismum  pia  et  utili  explicatione  illustratum 
in  linguam  gallicam  verti  et  excudi,  ut  ex  hujus  libri  lectione 
non  solum  pueri  in  scholis  per  has  ditiones  omnes,  sed  etiam 
senes  domi  habeant,  unde  veram  pietatem  magis  ac  magis 
discant,  id  nobis  omnibus  fuerit  gratissimum. 

De  veste  autem  chorali  et  cantu  latino  nihil  dicimus  prop- 
tereaquod  nobis  a  celsitudinum  vestrarum  legatis  significa- 
tum  est  nos  illis  non  gravatum  iri. 

Et  quod  ad  baptismum  obstetricum  attinet,  cum  illustriss. 
piae  memoriae  principum  et  superintendentum  ducatus  Wir- 
tembergensis  peculiari  mandato  et  authoritate,  justis  de 
causis,  sit  hic  ante  annos  multos  abrogatus,  supplicamus  ne 
restituatur. 

Deinde  cum  in  eadem  ordinationeZwingliani  inter  Anabap- 
tistas,SwencfeldianosetServetianosadnumerentur,etpossent 
Htrlvetii  nobis  vicini  hac  re  graviter  offendi,et  irritari  adversus 
hanc  ecclesiam,  pr&staret  nostro  judicio,  ad  contentiones  et 
turbas  omnes  vitandas,  nomen  illud  ex  ordinationis  libro 
expungi. 

Postremo  vero  cùm  nec  Celsitudines  vestrœ  omnes,  nec 
theologi  vestri  linguam  gallicam  calleant,  et  in  versione 
ordinationis  loquutiones  esse  possent  parùm  commode  versée, 
quce  populum  hune  nostrum  offenderent  :  ut  omnia  fiant  ad 
asdificationem  Illustrissimis  D.  V.  suppliciter  oramus,  ne 
supradicta  ordinatio  prius  gallice  excudatur,  quàm  hic  D. 
consiliariis  et  nobis  communicata  fuerit.  In  qua  facile  mutari 
poterunt  pauca  queedam  verba  et  modi  loquendi,  qui  nunc 
in  ecclesiis  nostris  et  vicinia  offensionem  parèrent.  Cujus- 
modi  sunt  preeces  vespertinas,  antiphonaî  de  tempore,  con- 
fessio,  altare,  defunctos  manui  Dei  commendare,  etc.  proque 
vespertinis  praecibus  et  antiphonis,  reponi  poterit  concio 
vespertina,  pro  confessione  representatio  seu  examen  ante 
cœnam,  pro  altari  mensa  cœnas  Domini  •"  pro  defunctos  manui 
Dei  commendare,  defunctos  manui  Dei  relinquere,  etc. 


180  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

Illustrissimi  Principes,  Domini  nostri  clementissimi,  nos 
Deum  et  patrem  nostrum  celestem  per  dilectum  suum  iilium 
Jesum  Christum,  Dominum  nostrum,  suppliciter  oramus  ut 
Illustrissimas  D.  V.  semper  spiritu  suo  sancto  regere  eccle- 
siaeque  suce  ac  Reipublica?  christianae,  quàm  diutissime 
tlorentes  et  incolumes  conservare  dignetur. 

Mombelgardi  25  junii  anno  1560. 

Archives  nationales,  K.  2179. 


122 

Relation  du  voyage  du  notaire  montbéliardais  Jean  Thou- 
relot  qui  conduisit  a  tubingue  les  six  premiers  pension- 
naires, titulaires  des  bourses  fondees  le  4  avril  1557 
par  le  comte  georges. 

1560. 

C'est  en  brief  comme  les  six  escoliers  de  Montbeliart  et  le 
fils  Jehan  de  Blamont  (qu'estoit  à  Estrasbourg  de  la  part  de 
vostre  reverendissime  seigneur  et  prince)  par  mes  honnorez 
seigneurs  messieurs  du  conseil  de  ce  lieu  de  Montbeliart 
envoyez  à  Stutgart  ou  Tubingue  pour  illec  estre  entretenuz 
aux  estudes  suyvant  la  clause  du  testament  de  très  laudauble 
mémoire,  Monsieur,  Monsieur  le  conte  George  a  cuy  Dieu  ayt 
fait  joyeuse  résurrection,  se  sont  pourtez  tant  sus  le  chemin 
que  en  leur  examen  ou  que  je  Jehan  Thourelot,  bourgeois  de 
ce  lieu  suis  par  deux  instances  estei  présent. 

Primo.  Que,  en  ensuyvant  l'instruction  à  moy  donnée  de 
la  part  de  mesdits  sieurs  du  conseil  sus  le  premier  article, 
iceuxdicts  escoliers  ont  faietz  tout  debvoir  de  prier  Dieu  et 
au  matin  avant  comme  aussi  après  le  repas  en  toutes  les 
hostelleries,  dez  Montbelyard  jusques  à  Tubingue,  commece 
se  treuvera  véritable. 

Item.  Hz  se  sont  aussi  bien  pourtez  sus  le  chemin  de  sorte 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  181 

que  quant  les  aulcungs  estans  assez  longuement  allez  à  piedz 
remontoient  sus  la  charette.  Et  n'y  a  heu  aulcung  qu'il  soit 
estei  bleser  ny  en  montant  ny  en  descendant,  la  Dieu  grâce. 
Et  avons  faictz  par  jour  environ  les  quatre  lieues  contenues 
en  lad.  instruction  comme  par  les  postes  de  la  despence 
pourra  apparoir.  Et  n'avons  sesjournées  en  aulcungs  lieux 
sinon  à  Colombier,  lorsque  je  pourta  le  sac  d'argent  à  Mon- 
sieur Truchsés  à  Horburg. 

Item.  Iceux  dicts  Escoliers,  aux  hostelleries,  n'ont  ny  trop 
beu  ny  trop  mangez  ny  faictz  chose  deshonneste.  Ils  ont  aussy 
(comme  desia  dict  est)  tousiours  rendus  grâces  à  Dieu. 

Et  quant  à  ma  personne  me  suis  conduict  en  homme  de 
bien  comme  de  ce  costumiers,  et  ce  sans  jactance  soit  dict, 
et  ja  Dieu  ne  plaist  que  je  dheuse  donner  malvais  exemple  à 
d'aultres. 

Le  charretier  s'est  aussi  bien  conduict  selon  sa  puissance 
et  santey,  mais  son  chevaul  estoit  tousiours  boiteux. 

Estans  venuz  à  Estrasbourg  avons  treuver  le  filz  Jehan  de 
Blamont  qu'avons  menez  avec  nous  ensemble  de  ses  libvres 
et  bagage  et  icelluy  présenter  au  lieu  de  Stutgarten  avec  les 
aultres  six. 

Estans  arrivez  audict  Stutgarten  pensant  renvoyer  inconti- 
nent ledict  de  Blamont,  suyvant  l'instruction,  me  fut  dict  par 
le  sieur  secrétaire  Grasecken  que  je  ne  le  dheuse  faire,  car 
l'on  ne  sçavoit  si  l'on  les  renvoyerait  plus  oultre.  Et  le  lende- 
main pour  l'absence  en  nostre  très  redoubté  seigneur  et 
prince  Monseigneur  Monseigneur  le  Duc  et  furent  iceulx 
escoliers  par  ledict  sieur  Grasecken  et  moy  présentez  en  la 
chancelerie  cludict  Stutgarten,  ou  que  incontinent  fut  man- 
der le  maistre  d'escole  d'illec  avec  lequel  nous  fut  dict  aller  à 
son  logis  pour  les  faire  examiner,  ce  que  ce  fit  et  ou  quel 
examen  ilz  se  treuvarent  assez  suffisans,  hormis  des  rigles  de 
grammaire  et  de  la  langue  germanique.  Et  se  donnoient  mer- 
veilles les  interrogateurs  de  ce  qu'ils  parloient  si  bon  latin  et 
congruement  sans  touteffois  scavoir  lesdictes  rigles  parfaicte- 
ment.  Ce  faict  me  donnarent  certaine  lettre  s'adressant  à 
mondict  seigneur  le  Duc  (comme  je  pense  contenoient 
comm'ilz  les  avoient  treuvez  qualifiez),  laquelle  je  délivra 
audict  sieur  Grasecken  pour  l'absence  de  nostredict  révéren- 


18^  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

dissime  Seigneur.  Et  le  lendemain  m'en  fut  donnée  une 
aultre  pour  la  portera  messieurs  les  docteurs  superintendans 
de  la  maison  du  Stipendii  à  Tubingue,  et  que  je  y  dheuse 
mener  lesdicts  Escoliers  ce  que  je  fis.  Et  estans  illec  arriver 
et  présentés  lesdictes  lettres,  furent  de  rechiefz  interroguez. 
Et  comme  dict  est  assez  suffisans  treuvez,  hormis  les  dictes 
rigles  de  grammaire  et  langue  germainne. 

Et  après  icelluy  examen  me  furent  derechiefz  données 
lettres  à  nostredict  redoubté  seigneur  et  prince  Monseigneur 
Monseigneur  le  Duc  et  qu'estoit  ced.  jour  mardi  avant  Pasques 
arriver  audict  Stutgart.  Lesquelles  veues  par  son  Excellence 
en  fit  rescripre  d'aultres  ausd.  seigneurs  superintendans 
audict  Tubingue  qu'iceulx  escoliers  d'heusent  manger  audict 
Stipendio  jusques  après  les  fériés  que  son  Excellence  y  pour- 
veoiroit. 

Ce  faict  me  mis  en  chemin  pour  m'en  retourner  et  les 
laissa  là  en  la  garde  de  Dieu. 


Orig.  papier,  n°  A,  layette  70,  fascicule  1.  Archives  royales  de  Ludwigs- 
burg  (Wurtemberg). 


123 

Supplicatio  Pétri  Tossani 

1560. 

Illustrissimi  principis  nostri  consiliariis,  dominis  meis 
observandissimis. 

Colendissimi  domini,  cum  viderem  superioribus  diebus 
Danielem  meum  magno  teneri  desiderio  discendi,  nec  haberet 
hic  magnopere  quod  ageret  permisi  ei  ut  cum  literis  meis 
ad  amicos  quosdam  Lutetiam  proficisceretur,  ut  cum  illis 
videret,non  solum  an  in  ea  academia  proficere,sed  presertim 
an  ibi  sine  religionis  et  salutis  detrimento,  tuto,  ut  commode 
versari   posset,  sin    minus  autem   domum  statim    reverte- 


PIECES   JUSTIFICATIVES  183 

retur.  Qui,  cum  eo  pervenit  estque  aliquandiu  cum  eisdem 
nmicis  meis  commoratus,  per  literas  mihi  significavit  non 
esse  ut  de  religione  sim  solicitus,  eam  autern  nunc  (gratia 
Christo)  studiosis  praesertim  illic  tam  esse  liberam  quam 
Mombelgardi,  praeterea  in  omnibus  scientiis  multos  esse 
insignes  professores  magna  etiam  ex  parte  evangelio  addictos, 
cum  quibus,  si  ipsi  eo  in  loco  diutius  agere  liceat,  speraret 
se  non  parum  posse  proficere,  non  solum  in  praelectionibus 
hebraicis  sed  in  aliis  quoque  multis  et  disputationibus  theo- 
logicis  quae  illic  in  dies  habentur,  ex  quibus  adversariorum 
rationes  et  argumenta  colligere,  seque  adversus  ea  in  futurum 
melius  munire  posset,  sed  annonam  nunc  ibidem  esse  ad 
modum  charam,  nec  ullum  studiosum  a  quoque  prassertim 
bene  docto  in  mensam  ad  annum  recipi  minoris  quam  4°. 
coronatis,  praeter  ligna,  candelas,  vestimenta,  libros  et  alia 
id  genus  necessaria.  Nec  ego  quidem  dubitarim  quin  ea  in 
academia  (juvante  Christo)  Daniel  plurimum  proficeret,  unde 
melius  in  futurum  ecclesiae  inservire  posset,  si  illic  ad 
annum  unum  aut  duos  aleretur,  quod  ego  meo  aère  fieri 
mallem  quam  alieno,  si  facilitas  suppeteret.  Sed  cum  hac- 
tenus  in  eo  promovendo  fecerim  quicquid  potui,  et  praeter 
eum  alios  habeam  domi  et  in  Germania  mihi  alendos,  et  sim 
in  hoc  meo  senio  sic  exhaustus  ut  vix  ullum  esse  putem  in 
hoc  oppido,  quantumvis  frugaliter  et  parce  vivam,  qui  magis 
sit  occupatus  in  sustentanda  familia  quam  ego,  rem  mihi 
gratissimam  faceretis  et  ecclesiae  (puto)  in  futurum  non  inu- 
tilem,  si  pro  vestra  pietate  dispiceretis  qua  ratione  Daniel 
meus  studia  sua  Lutetiae  ad  annum  unum  aut  duos  persequi 
posset.  Et  quanquam  res  meae  sic  habent  ut  jam  dixi,  si 
quid  tamen  in  filium  ad  studia  tua  provehenda  conferetur 
et  posthac,  hic  aut  alibi  sub  principibus  nostris  Wirtember- 
gensibus,  ecclesiae  Christi  non  serviverit,  si  jubebitis,  pollice- 
bimur  nos  quicquid  in  eum  eollatum  fuerit  pensaturos. 
Quae  petitio  mea,  si  vobis  non  injusta  esse  videatur,  nec 
possitis  fortasse  hic  quicquam  vestra  authoritate  decernere, 
poterit  ea  res  per  vos  ad  illustrissimos  principes  vestros 
referri  ut,  eorum  benigna  voluntate  intellecta,  videam  quid 
mihi  de  filio  sit  faciendum.  Quod  autem  eum  in  Germaniam 
non  remiserim,  in  causa  est,primum  quod  jam  illic  ei  magna 


184  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

ex  parte  exciclerat  lingua  gallica,  in  qua  tamen  cupio  (si  ita 
Domino  Deo  visum  fuerit)eum  potissimum  ecclesiae  inser- 
vire  ;  deinde  propter  religionis  libertatem  nunc  (ut  dixi) 
studiosis  Lutetiœ  a  Domino  Deo  concessam,  tertio  quod  in 
ea  academia  non  minus  (ut  spero)  ad  tempus  proficere 
pcterit  quam  in  ipsa  Germania;  postremo  quod  ad  forman- 
dum  judicium  expedire  putem  ut  sui  similes  non  semper  uno 
in  loco  hereant  ut  diversarium  gentium  mores  videant,  modo 
id  tamen  sine  gloriee  Dei  et  salutis  detrimento  fieri  possit. 
Mombelgardi  quarto  die  julii  1560. 

D.  V. 

Deditus 

P.  Tossanus. 

Bibliothèque  de  Besançon.  Collection  Duvernoy. 


124 

Rapport  de  Pierre  Toussain  sur  la  conduite 
du  ministre  Moreleï 

1561. 

Observandissimis  dominis  meis,  dominis  consiliariis,  etc. 

Cum  Claudius  Morletus  in  hanc  ecclesiam  venisset,  ani- 
marum  curam  ambigens,  et  vidèrent  hic  ministri  hominem 
esse  levem,  gulas  deditum,  et  litteras  suas,  quas  vocant  sacer- 
dotales, adhuc  secum  clam  gestare  :  nimirum  ut  si  ei  locus 
hic  non  esset,  ad  Papistas  rediret  :  Tossanus  et  collegee  ejus 
diu  suadebant  ne  hic  ecclesiœ  ministerio  prasficeretur  :  sed 
cum  ille  aureos  montes  promitteret,  essetque  non  solum 
a  ministris,  sed  etiam  a  consiliariis  officii  admonitus,  ac 
ad  sancta  Dei  evangelia  jurasset  in  cancellaria,  se  sine  ullo 
offendiculo  in  ecclesia,  cui  preticeretur,  victurum,  hac  lege 
verbi  Dei  ministerio  prefectus  est. 

Sed  quibus  promissis,  et  jurejurando  non  obstantibus 
cœpit  statim,  ubi  ecclesias  ministerium  est  nactus,  sic  se 
gerere,  ut  a  levitate,  ebrietate,  et  offitii  negligentia,  ubique 
maleaudiret,  qualis  etiam  in  generalibus  visitationibus  inqui- 
sitione  facta,  semper  est  inventus- 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  185 

Quœ  cum  ad  principis,  pias  mémorise,  Georgii  notitiam 
pervenissent,  voluit  hominem  privare  ministerio,  scd  rogatu 
doctoris  Casparis  cancellarii,  hac  lege  princeps  illum  retinuit, 
ut  si  ullum  unquam  postea  offerdiculum  pareret,  in  hac 
ditione,  statim  sine  ulla  venia  patria  rejiceretur,  quod  illi 
principis  jussu  serio  fuit  significatum. 

Sed  ab  eo  tempore  adeo  non  resipuit,  ut  non  solum  in 
principis  ditionibus,  sed  etiam  in  vicinia  multis  in  locis  magno 
cum  dedecore  Evangelii,  longe  plura  offendicula  ab  eo  per- 
petrari  auditum  sit,  quam  unquam  antea  :  presertim  autem 
quantum  ad  ebrietatem  attinet.  De  qua  re  etiam  a  Dominis 
visitatoribus  hue  antebiennium  a  principibus  missis  diligen- 
ter  fuerat  ille  admonitus. 

Sed  tantum  abest  ut  ob  id  ingenium  mutarit,  ut  nunquam 
magis  exuerit  omnem  timorem  Domini,  quamab  eo  tempore, 
quemadmodum  hoc  ipsum,  hoc  animo,  sub  finem  quadrage- 
simae,  paucis  diebus  ante  ccenam  Domini  cœlebrandum  Bla- 
monti,  rébus  turbatis,  in  publico  offitiariorum  et  subditorum 
conventu,  palam  declaravit,  multa  illic  enormia  et  capitalia 
peccata  et  flagitia  designans. 

Quae  cum  ita  habeant,  et  ille  non  solum  publica  fama,  sed 
etiam  multorum  fidedignorum  testimonio  palam  infamis  sit, 
utpote  perjurus,  omnium  admonitionum  contemptor,  ebrio- 
sus,  percussor,  blasphemus,  pacis  et  locorum  sacrorum  vio- 
lator,  quique  accepto  stipendio  majore  quam  ullus  aliusruri 
minister,  omnes  ecclesias  saepe  sine  concione,  et  eos  qui  sunt 
in  Glay  et  Dannemarie  sine  catechismo  per  totum  annum 
impie  reliquerit  ;  et  Verbum  Dei,  sacri  canones  et  leges  omnes 
adeo  homini  infâmes  et  flagitiosos  homines  ulli  muneri 
publico,  presertim  autem  ecclesiastico,  non  prasficiunt,  et  eos 
gravissime  puniri  mandent,  melius  de  vobis  dominis  nostris 
consiliariis  speramus,  quam  ut  talem  hominem  ecclesias  Dei 
ministerio  restituere  velitis,  cui  malo  et  publicae  offensioni 
ministri,  hic  ullo  modo  consentire  possent. 
D.  V. 

humilis 

P.  Tossanus, 

Archives  du  poubs,  E.  675, 


186  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 


124  bis 

Pierre  Toussa  in  et  Gérard  Guilmin  aux  princes  tuteurs. 
Exposé  de  la  doctrine  qu'ils  ont  prêchée  a  Héricourt 

12  décembre  lîjGl. 

lllustrissimis  principibus,  D.  Wolfgango,  Palatino  Rheni, 
duci  Bavariae,  comiti  Valdentiae,  etc  ,  et  D.  Christophoro, 
duci  Wirtembergensi,  Teccensi.  comiti  Montbelgardi,  etc.. 
et  D.  Philippo  comiti  de  Hanau,  domino  in  Lichtenberg,  etc.. 
tutoribus  constitutis  principum  nostrorum  juniorum,dominis 
nostris  clementissimis. 

Illustrissimi  principes,  domini  nostri  clementissimi,  cum 
nobis  ab  illustrissimi  principis  nostri  domini  comitis  Friderici 
consiliariis  signifieatum  sit  nos  ace  usa  ri  quod  Hericuriœ 
concionemur  novamque  doclrinam  praedieemus,  et  nobis  ab 
eisdem  dominis  nostris  consiliariis  celsitudinum  vestrarum 
jussu  mandatum  sit  ut  ad  ista  respondeamus,  nos  id  vere  et 
simpliciter  faciemns. 

Cum  oppidum  Hericurianum  Dei  beneflcio  expugnatum  et 
captum  esset  omnesque  ejus  oppidi  et  ditionis  subditi  illus- 
trissimo  principi  nostro  D.  Friderico  fidelitatis  jusjurandum 
praastitissent,  diebus  aliquot  post,  rogati  a  nonnullis  oppidanis 
ut  i I lie  concionaremur,  non  potuimus  illis  bona  conscientia 
vero  pastore  et  doctrina  cœlesti  prorsus  destitutis  operam 
nostram  denegare  ;  proinde  magistratu  consentiente  singulis 
diebus  dominicis  illic  hactenus  praedicavimus. 

Quod  autem  ad  doctrinam  attinet  quam  in  eo  oppido  prae- 
dicavimus,  cum  nobis  ab  asterno  filio  Dei  Jesu  Christo  D.  nostro 
mandatum  sit  ut  evangelium  praedieemus  et  ipse  etiam  filius 
Dei,  apostoli  ejus  et  pastores  omnes  ecclesiae  primitivae  evan- 
gelium praedicaverint,  et  hoc  munus  omnibus  episcopis  et 
pastoribus  ecclesiae  incumbat,  nos  ab  eo  tempore  quo  praedi- 
camus  Hericurite  in  prima  parte  concionum  nostrarum  con- 
suetum  evangelium  quod  vocant  dominicale  populo  semper 
declaravimus  ;  deinde  vero  cum  sine  fine  Deo  placere  non 
possimus  née  fieri  pobsit   ut  credamus  quod  vel  ignoramus 


PIECES   JUSTIFICATIVES  187 

vel  non  intelligimus,  et  populus  Hericuriensis  defectu  doc- 
trinae   articulos   fidei   prorsus  ignoraret,  et  vetera  concilia, 
utpote  Nicenum,   Agatense,   Laodicense,   item   canones  De 
cons.  dist    4,  can.  :  Symbolum  et  can.  Baptizandos,  ab  om- 
nibus qui   in    baptismo  nomen   Christo    dederunt,   eosdem 
articulos  fidei  sciri,  et  ab  episcopis  lingua  intelJigibili  doceri 
ctdeclarari  mandent,  nos  statim  ab  initio  in  secunda  parte 
concionumnostrarumeosdem  articulos  fid-'i,  hoc  est  symbo- 
lum apostolorum  quantum  potuimusperspicuitateetfacilitate 
eidem  populo  Hericuriensi  declaravimus.  Postea  vero,  cum 
idem  populus  decem   prsecepta  quoque  ignoraret  et  eorum 
ignoratio  mortales  multos  in  flagitia  muita  demergat,  et  ea 
pra?cepta  nobis  non  in  hoc  solum  a  domino  Deo  data  sint,  ut 
nostris  peccatis  per  ea  cognitis  ad  Christum  ducamur,  sed 
etiam  ut  nunc  insiti  Christo  perfidem  in  baptismo  spintuque 
sancto  renati  videamus  in    eis  velut  in  speculo  voluntatem 
Dei,  in  eaque  ambulemus,  nos  absolutis  articulis  fidei  populo 
Hericuriensi  prascepta  Domini  declaravimus.  Postremo  au- 
tem,  cum  sine  divino  auxilio  vani  sint  omnes  conatus  nostri 
et  caro  nostra  infirma  sit  et  ad   malum  propensa  omni  tem- 
pore  militans  adversus  spiritum  et  voluntatem  Dei  et  adver- 
sarius  noster  diabolus  velut  leo  rugens  semper  quaerat  quem 
devoret,  eteasob  causas  jubeamura  Christo  et  apostolo  sine 
intermissione  orare,  nec  sciamus  ex  nobis  quem  aut  quid  aut 
quomodo  orare  debeamus  et  ea  nobis  praescribat  filius  Dei  in 
oratione  quam  nos  docuit,  et  eam    non  intelligeret  populus 
Hericuriensis,  symbolo  apostolorum  et  praeceptis  Dei  decla- 
ratis  orationem  dominicam    ipsis    explicavimus.    Hactenus 
summa  doctrinae  quam  Hericurias  praedicavimus.  Quec  autem 
inter  haec  docenda  et  explieanda  pro  populi  necessitate  copio- 
sus  tractavimus  ea  sunt  quae  sequuntur. 

De  solo  veruo  Dei  ecclesi.e  proponendo 

Principio  declaravimus  qualis  doctrina  per  pastores  eccle- 
siae  sit  proponenda,  videlicet,  non  doctrine  hominum,  ut 
docet  Christus  Mathaei  15,  sed  purum  Dei  verbum,  ut  jubet 
dominus  Deus  Deut.  4,  5.  10.  12.  Esa.  8.,  et  alibi  passim  in 
Lege  et  Prophetis.  Item  Divus  Petrus  1  Pet.  4  :  Si  quis 
loquitur,  loquatur  eloquia  Dei.  Et  Paulus  Çal.  1  :  Si  quis  aliud 


188  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

evangelizaverit  prêter  id  quod  accepistis,  anathema  sit.  Et 
Joannes  in  Epistola  secunda  :  Si  quis  venit  ad  vos  et  hanc 
doctrinam  non  adfert,  ne  recipiatis  eum  in  domum  nec  ave 
ei  dixeritis.  Hieronymus  ad  Ctesiphontem  :  quod  a  nobis 
adseritur,  sacrarum  literarum  testimonio  adscrendum  est, 
in  quibus  quotidie  credentibus  loquitur  Deus.  Nam  quod  de 
Scripturis  (inquit  super  Mathaeum)  non  habet  authoritatem, 
eadem  facilitate  contemnitur,  qua  probatur.  Et  Cyrillus  de 
recta  fide  ad  reginas  :  Necessarium  nobis  est  divinas  sequi 
literas,  et  in  nuJloabearum  prsescripto  diseedere.  Ambrosius 
de  virginibus  lib.  4:  Nos  nova  omnia  qua?  Christus  non  docuit 
damnamus  :  Si  igitur  Christus  non  docuit  quod  docemus, 
nos  id  detestabile  judicamus.  Cyprianus  ad  concilium  lib.  2, 
Epistola  3  :  Quod  Christus  solus  debeat  audiri,  pater  etiam 
de  cœlo  contestatur  dicens  :  Hic  est  filius  meus  dilectus  in 
quo  consensi,  ipsum  audite.  Quare  si  Christus  audiendus  est, 
non  debemus  attendere  quid  aliquis  ante  nos  faciendum 
putarit,  sed  quid  Christus  qui  ante  omnesest,  fecerit.  Neque 
enim  hominis  consuetudinem  sequi  oportet,  sed  Dei  verita- 
tem,  cum  per  Esaiam  prophetam  Deus  loquatur  et  dicat  : 
Sine  causa  colunt  me  docentes  doctrinas,  precepta  hominum. 
Et  in  Evangelio  :  Rejicitis  mandatum  Dei,  ut  traditionem 
vestram  statuatis.  Ex  quibus  et  aliis  id  genus  Scripturœ,  et 
veterum  doctorum  ecclesiee  locis,  docuimus  non  aliam  doc- 
trinam ecclesiae  proponendam  esse,  quam  verbum  Dei.  Et 
tidem  nostram  seu  religionem,  oportere  fundatam  esse  non 
in  traditionibus  hominum,  aut  consuetudine  et  modo  vivendi 
eorum  qui  fuerunt  ante  nos,  sed  in  solo  Dei  verbo,  ut  dicit 
Apostolus  Rom.  10  :  Fides  ex  auditu,  auditus  autem  per 
verbum  Dei.  Quid  autem  sit  verbum  Dei,  populo  etiam 
declaravimus  :  videlicet,  verbum  Dei  esse  sacram  scrip- 
turam,  quam  veteres  canonem  vocarunt,  Vêtus  et  No- 
vum  Testamentum,  ut  dicit  Augustinus  lib.  2  contra 
Donatistas,  et  Gratianus  dist.  9,  can.  :  quis  nesciat.  In  quo 
quidem  verbo  Dei  (inquit  Augustinus  super  Joannem  et 
Chrisostomus  super  Mathaeum)  continentur  omnia  nobis 
ad  salutem  necessaria.  Et  ad  quod  solum  Dei  verbum  nobis 
est  in  omnibus  dubiis  et  controversiis  de  religione  recur- 
rendum,  ejusque  sola  authoritate  standum.  Levit.  17.  Esa. 
8.  Cyprianus  ad  Pomp.  Augustinus  super  Psalmum  76, 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  189 

Postea  vero  diximus  de  beatitudine  eorum  qui  audiunt  et 
sequuntur  verbum  Dei  :  de  que  pœna  et  ruina  aeterna  eorum, 
qui  illud  rejiciunt  et  contemnunt. 

De  cultu,  adoratione  et  invocatione  unius  Dei.  Deinde  cum 
videremus  populum  Hericuriensem  elefeetu  sanœ  doctrinœ 
Divorum  cultui  in  totum  deditum,  verbo  Dei  et  veterum 
scriptiseis  ostendimus,  voluntatem  Dei  et  Divorum  omnium 
esse,  ut  unum  solum  Deum  colamus  et  adoremus,  eumque 
solum  oremus  et  invocemus  in  omnibus  necessitatibus  nos- 
tris.  Quod  autem  ad  cultum  et  adorationem  attinet,  id  primum 
ex  primo  et  prascipuo  Dei  precepto  probavimus,  ubi  dicit  : 
Ego  sum  dominus  Deus  tuus.  Non  habebis  Deos  alienos 
coram  me.  Et  Esa.  42  :  Gloriam  meam  alteri  non  dabo. 
Item  3  Reg.  18  :  Quousque  claudicabitis  in  utramque  par- 
tem?  Et  Christus  Math.  4  :  Dominum  Deum  tuum  adorabis 
et  il li  soli  servies.  Quem  etiam  cultum  et  adorationem  unius 
Dei  veteres  ecclesiœ  doctores,  Polyearpus  et  Ignatius  in 
Epistolis  suis,  Iraeneus  adversus  Haereses,  Eusebius  in  histo- 
ria  ecclesiastica,  Augustinus  et  Hilarius  in  libris  suis  de 
Trinitate,  Chrysostomus  et  Cyrillus  in  Joannem,  magno 
consensu  adserunt.  Et  Divus  Clemens  ad  Jacobum  fratrem 
Domini,  lib.  5.  Item  Augustinus  in  libris  suisde  vera  religione, 
cap.  ultimo,  lib.  10,  et  de  Civitate  Dei,  scribunt  non  esse 
voluntatem  creaturarum  cœlestium,  Divorum  videlicet  et 
Angelorum,  ut  ipsos  colamus  et  adoremus,  sed  summum 
eorum  esse  desyderium,  ut  unus  solus  Deus  ab  omnibus 
creaturis  colatur,  et  adoretur.  Non  sit  (inquit  Augustinus) 
nobis  religio  cultus  hominum  mortuorum,  quia  si  pie  vixe- 
runt,  non  sic  habentur,  ut  taies  quasrant  honores.  Et  paulo 
post  :  Honorandi  igitur  sunt  propter  imitationem,  non  ado- 
rancli  propter  religionem.  Idem,  ibidem  :  Haec  omnia  optimos 
Angelos  et  excellentissima  Dei  ministeria  velle  credamus,  ut 
unum  cum  ipsis  colamus  Deum,  cujus  contemplatione  beati 
sunt.  Et  Divus  Clemens,  libro  quo  supra,  de  creaturis  cœles- 
tibus,  hoc  est  Divis  et  Angelis  loquens,  inquit  :  Justum  enim 
putant  non  ea  quae  pro  mundi  ministerio  facta  sunt,  sed 
ipsorum  et  totius  mundi  creatorem  debere  venerari.Gaudent 
enim  etiam  hase  cum  ille  adoratur  et  colitur,  nec  libenter 
accipiunt  ut  honor  Creatoris  creaturae  deferatur.  Quemad- 
modum  etiam  hoc  videre  est  in  Actis  Apostolorum  cap.  14, 


t90  MECES   JUStlFICAtlVËS 

de  Divis  Barnaba  et  Paulo,  qui  videntes  Lystris  populum 
ipsis  honorem  soli  Deo  debitum  exhibere  velle,  conscissis 
vestimentis  suis,  insilierunt  in  turbam,  clamantes  hujusmodi 
cultum  ipsis  non  deberi,  eosque  docentes,  ut  solum  Deum 
creatorem  cœli  et  terrae  colerent  el  adorarent.  Idem  fecit 
Angélus,  Apocal.  19,  videns  Johannem  ad  pedes  ejus  procu- 
buisse,  ut  adoraret  eum  :  Vide,  inquit,  ne  feceris,  conservus 
enim  tuus  sum,  Deum  adora.  El  praeter  ha?c  omnia  habemus 
exemplum  omnium  sanctorum  patrum,  patriarcharum,  pro- 
phetarum,  Apostolorum,  Martyrum  et  Fidelium  ecclesiœ 
primitivae,  qui  omnes  unum  solum  Deum  creatorem  cœli  et 
terrée  coluerunt  et  adorarunt.  Ex  quibus  igitur  omnibus 
supradiclis  constat  Divos  nobis  nec  colendos  esse  necadoran- 
clos,  sed  unum  solum  Deum  creatorem  cœli  et  terrae  ab 
omnibus  creaturis  colendum  et  adorandum. 

Quod  autem  etiam  Divi  nec  orandi  sint  nec  invocandi,  sed 
solus  Deus  nobis  sit  in  omnibus  necessitatibus  nostris 
orandus  et  invocandus,  populo  Hericuriensi  sic  probavimus. 
Primum,  quod  nobis  magno  studio  praecipiat  dominus  Deus, 
ne  quod  nobis  rectum  esse  videtur,faciamus,sed  solum  quod 
nobis  mandat  et  preecipit  per  verbum  suum,  nec  addamus 
quicquam  nec  diminuamus  ex  eo.  Nunc  autem  nullum 
mandatum  habemus  in  Scripturis  de  Divis  invocandis,  sed 
contra  mandat  nobis  dominus  Deus  Psal.  49,  ut  ad  se  venia- 
mus,  ipsum  invocemus  in  tribulationibus  nostris:  Invoca 
me  (inquit)  in  die  tribulationis,  et  ego  eripiam  te  et  glorifi- 
cabis  me.  Et  Christus,  Mathaei,  11  :  Venite  ad  me  omnes  qui 
laborati  et  onerati  estis,  et  ego  reficiam  vos.  Et  Christus, 
Lucee  11,  rogatus  ab  Apostolis  ut  doceret  eos  orare,  non 
remittit  ipsosad  Abrahamum,  Mosen,  aut  alios  Divos  antea 
defunctos,  sed  dirigit  eos  ad  unum  Deum  :  Cum  orabitis, 
inquit,  dicite  :  Pater  noster  qui  es  in  cœlis,  etc.  Nec  ullum 
videmus  sanctorum  patrum  aut  patriarcharum,  aut  prophe- 
tarum,  aut  apostolorum,  aut  martyrum  et  aliorum  fidelium 
ecclesias  primitivae,  qui  unquam  in  suis  tribulationibus  et 
necessitatibus  oraverit  aut  invocaverit  alium  quam  unum 
solum  Deum.  Et  eos  valde  et  saepe  detestatur  dominus  Deus 
per  prophetas  suos  qui,  eo  relicto,  qui  est,  inquit,  fons 
aquœ    vivee,  auxilium    apud  creaturas  quasrunt.  Est  igitur 


.,     ,   ,         .   .  ,.  .     . 

PIECES   JUSTIFICATIVES  191 

Deus  nobis  solus  non  solum  colendus  et  adorandus,  sed 
etiam  in  omnibus  tribulationibus  et  necessitatibus  nostris 
solus  orandus  et  invocandus. 

De  Christo  unico  advocato  nostko  apud  Patrem 
Casterum  cura  de  cultu,  adoratione  et  invocatione  unius 
Dei  apud  Hericurienses  diceremus,  dicere  potuisset  aliquis: 
Si  Divos  nobis  per  verbum  Dei  nec  adorare,  nec  invocare 
licet,  ut  nos  adjuvent  in  tribulatione,  cum  id  solus  Deus 
praestare  possit,  solusque  à  nobis  orari  et  invocari  velit, 
nonne  poterimus  saltem  Divos  habere  pro  advocatis  apud 
Deum,eosque  orare  non  ut  nos  adjuvent,  sed  ut  tanquam 
patroni  et  mediatores  nostri  Deum  pro  nobis  orent,  ut  nos 
adjuvet  ?  Cui  objectioni  respondimus.  ut  supra,  ex  verbo 
Dei,  non  faciendum  esse  quod  nobis  rectum  videtur,  sed  id 
solum  quod  dominus  Deus  nobis  mandat  et  prgecipit  per 
verbum  suum.  Ad  quod  vult  nos  Deus  velut  ad  lapidem 
lydium  omnes  cogitationes  et  actiones  nostras  examinare. 
Quid  igitur  oicit  verbum  Domini  ?  Dicitne  Divos  nobis  haben- 
clos  esse  pro  advocatis  ?  Minime  sane.  Sed  contra  dicit  :  Nos 
unicum  habere  advocatum  apud  Deum,  videlicet  rilium 
suum  Jesum  Christum  dominum  nostrum,  per  quem  solum 
vult  sibi  preces  nostras  offerri,  ut  dicit  Apostolus,  Thimoth. 
2:  Unus  Deus,  unus  etiam  mediator  Dei  et  hominum,  homo 
Jésus  Christus  dominus  noster.  Item,  l.Jo.  2:  Advocatum 
habemus  apud  Deum  Jésus  Christum.  Et  Christus  ipse,  Jo. 
14  :  Nemo  venit  ad  patrem  nisi  per  me.  Sed  quidquid,  inquit 
Jo.  16,  petieritis  patrem  in  nomine  meo  dabit  vobis.  Et 
Cyrillus  in  Joannen  :  Orandum  est,  inquit,  in  nomine  Salva- 
toris,  si  exaudiri  volumus.  Idem  quoque  scribunt  Ignatiusad 
Magnesianos,  Augustinus  in  Enchiridio  ad  Laurentium,  et 
Chrysostomus  in  Homilia  de  Ascensione  Christi.  Et  videmus 
etiam  veteres  Christianos  non  per  Divos  aut  Divas  Deum 
oravisse,  sed  per  solum  Christum:  ut  in  omnibus  veteris 
ecclesiae  orationibus  videre  est,  in  quarum  fine  semper 
dicitur  :  Per  Dominum  nostrum  Jesum  Christum,  filium 
tuum,  qui  tecum  vivit  et  régnât  in  unitate  spiritus  Sancti 
Deus  per  omnia  secula  seculorum.  Quare  si  exaudiri  a  Deo 
pâtre  volumus,  non  Divi  aut  Divae,  sed  solus  Christus  nobis 
habendus  est  pro  advocato. 


192  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

Quae  cum  docernus  et  facimus,  hoc  est,  cum  juxta  verbum 
Dei,  doctrinam  et  exemplum  veterum,  unura  solum  Deum 
adoramus,  et  per  solum  Christum  invocamus,  adeo  Divis 
injuriam  aut  rem  ingratam  non  facimus,  ut  faciamus  quae 
ipsi  fecerunt  et  docuerunt,  quodque  ab  omnibus  creaturis 
fieri  summe  et  unice  desyderant.  Interea  autem  agnoscimus 
Divos  a  Deo  ad  gloriam  nominis  sui  sancti,  et  ecclesie  oedifi- 
cationem  creatos  et  sanctificatos,  magnisque  Dei  donis  ab  eo 
fuisse  ornatos,  nunc  autem  fœlices  regnare  in  cœlestibus.  De 
quibus  donis  Divis  a  Deo  collatis,  ipsi  gratias  agimus,  et 
oramus  ut  nobis  illorum  fidem,  constantiam,  patientiam  et 
vitae  integritatem  imitari,  eademque  cum  ipsis  aliquando 
beatitudine  frui,  sua  bonitate  et  clcmentia  bénigne  concédât 
per  dilectum  filium  suum  Jesum  Christum  Dominum  nos- 
trum. 

De   IMA.GINIBUS 

Deinde,  cum  videremus  etiam  Hericurienses  in  imaginum 
cultu  graviter  peccare,  illis  procumbere,  cereos  accendere  : 
ut  eos  ab  hac  superstitione  et  idololatrià  detestanda  revoca- 
remus,  declaravimus  eis  quid  ea  de  re  dicat  Dominus  Deus. 
Dicit  enim  Exodi  20  :  Non  faciès  tibi  sculptile  neque  omnem 
similitudinem  eorum  quae  in  cœlo  sunt  desuper,  et  in  terra 
deorsum,  nec  eorum  quae  sunt  in  aquis  sub  terra.  Item  Deut.4: 
Cavete  igitur  animas  vestras,  quoniam  non  vidistis  ullam 
similitudinem  in  die  quo  loquutussum  vobis  de  medio  ignis, 
ne  decepti  faciatis  vobis  ullam  imaginem.  Et  Deut.  27:  Male- 
dictus  qui  faciet  sibi  sculptile  aut  conflatile  (abominationem 
Domini  opus  manuum  artificum),  ponetque  illud  in  abscon- 
dito  :  et  respondebit  omnis  populus  Amen.  Item  psalm.  96: 
Gonfundantur  omnes  qui  adorant  sculptilia.  Nec  quicquam 
est,  quod  Dominus  Deus  per  Verbum  suum  tam  detestetur, 
quam  cultum  simulachrorum.  Ut  videre  est  Esa.  40.  Hiere- 
miae  20.  Baruch  6.  Sapientiae  14  et  15  et  alibi  passim  in  lege 
et  Prophetis.  Item  in  Novo  Testamento  2  Cor.  10.  Ne  sitis, 
inquit  apostolus,  simulachrorum  cultores.  Idem  ibidem: 
Fugite  ab  simulachrorum  cultu.  Et  2  Jo.  5.  Filioli  cavete 
vobis  a  simulachris.  Et  videmus  etiam  veteres  doctores 
Ecclesioe  Athanasium,  Lactantium,  Cyprianum,  Ambrosium, 


Pièces  justificatives  193 

Augustin u m,  muita  adversus  hujusmodi  simulachrorum 
cultum,  utpote  gloriae  Dei  et  animarum  saluti  adversantem, 
scribere.  Nec  habuisse  fidèles  Ecclesiee  primitives  ullam  ima- 
ginem  in  templisannis  plusquam  quadringentis  quinquaginta 
a  nato  Christo.  Cumque  postea  pingi  aut  erigi  cœpissent  in 
Ecclesia,  per  vigilantes  pastores  et  pios  Principes  non  semel 
deturbatas  esse,  secl  cum  temporis  succossu  (ut  historiée 
docent)  Ecclesiae  pastores  facti  sunt  canes  muti  et,  relicta 
praedicatione  Verbi  Dei,  volucrum  picturas  et  imagines  libros 
esse  laicorum,  irrepsit  paulatim  in  Ecclesiam  hic  imaginum 
cultus,  et  alias  superstitiones  multae  :  quas  cum  tempore  in 
immensum  sic  creverunt,  locumque  per  universum  orbem 
Ghristianum  obtinuerunt,  ut  profligato  vero  et  antiquo  cultu 
Dei,  idololatriae  istae  et  superstitiones  pro  vera  et  antiqua 
religione  habita  sint,  et  adhuc  multis  in  locis  apud  imperitos 
verse  religionis  habeantur. 

De  bona,  ut  vocant,  hominis  intentione 

A  quibus  superstitionibus  et  idololatriis  cum  hommes* 
maleantea  instituti  revocantur  perverbum  Dei,  dicuntquam 
plurimi  (ut  sumus  experti  Hericuriae)  se  quod  faciunt  bona 
intentione  facere,  Deum  autem  bonam  hominis  intentionem 
respicere,etgratam  habere.Quare  populum  Hericuriensem  ab 
hoc  quoque  errore  (quantum  in  nobis  fuit,revocavimus,etos- 
tendimus  tantum  abesse  ut  Deus  delectetur  bona  nostra  inten- 
tione, nisi  verbo  Dei  nitatur.  ut  nihil  sit  domino  Deo 
ingratius  ;  ex  eoque  fonte  émanasse  omnes  impios  cultus, 
superstitiones  et  idololatrias  quas  unquam  ab  orbe  condito 
extitere,  dum  homines  relicto  Dei  verbo,  et  suas  bonas  inten- 
tiones  sequentes,  jam  hune  jam  alium  cultum  instituerunt. 
Ob  idque  dominum  Deum  multis  in  locis  Scripturae  mandare, 
ne  quod  nobis  bonum  esse  videtur,  faciamus,  sed  id  solum 
quod  nobis  per  verbum  suum  praecipit.  Nam  Turcae,  Judaei, 
et  quotquotaliae  nationes  infidelessunt  sub  cœlo,  quae  faciunt 
in  rébus  religionis,  bona  intentione  faciunt,  seque  rem  Deo 
gratam  facere  putant,et  animarum  suarum  salutem  quœrunt. 
Sed  quoniam  eorum  cultus,  devotiones  et  intentiones  verbo 
Dei  non   nituntur,  adeo  grate  non  sunt  Deo,  ut  eas  summe 

13 


194  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

cietestetur.  Nec  illi  unquam  (nisi  convertantur,  relictisque 
suis  bonis  intentionibus,  in  rébus  omnibus  religionis  solum 
Dei  verbum  sequantur)  visuri  sunt  dominum  Deum.  Sic  cum 
varii  isti  cultus  et  devotiones  quce  emerserunt  inter  Chris- 
tianos,  utpote  dicere  vel  audire  missas,  Divos  colère  aut 
invocare,  imaginibus  procumbere,  cereos  illis  accenderef  eas 
deosculari,  vestire,  mortuis  campanas  pulsare,  missas  canere, 
vigilias  aut  alias  quascunque  preces,  eorum  sepulchra  aqua 
benedicta  (ut  vocant)  aspergere,  in  regulis  monachorum 
confraternitatibus,  vel  indulgentiis  Pape  et  suorum  salutem 
quœrere,  et  alia  id  genus  innumera  :  quamvis  homines  hec 
omnia  bona  intentione  faciunt,  tamen  quoniam  non  sunt  a 
domino  Dea  praecepta  nec  nituntur  verbo  eius,  adeo  grata 
non  sunt  Deo,  ut  qui  faciunt  ea,  nisi  his  relictis  solam  reli- 
gionem  quae  nobis  in  verbo  Dei  expressa  est,  sequantur, 
nunquamque  ingressuri  sunt  regnum  Dei. 

De  Pr^edecessoribus 
Et  quia  etiam  nonnulli  Hericurienses  ad  receptas  supers- 
titiones  retinendas  objecerunt  nobis  suos  praedecessores, 
petentes  an  non  oporteat  nos  sequi  nostros  praedecessores 
respondimus  eis  super  ea  re  duo  esse  praedecessorum  gênera, 
alteros  nobis  imitandos,  alteros  non  imitandos  :  Eos  autem 
nobis  sequendos  et  imitandos  esse,  qui  verbum  et  voluntatem 
Dei  sunt  sequuti,  quales  ante  diluvium  fuerunt  sancti  patres, 
itemsancti  patriarchae,  prophetae,  apostoli,  martyres  et  caeteri 
fidèles  ecclesiae  primitivae  :  Hos  inquam  nobis  pro  veris  praede- 
cessoribus  nostris  habendos,  et  quatenus  verbum  Dei  sequuti 
sunt,  imitandos  esse  diximus.  Sed  eos  praedecessores  nobis 
nec  sequendos  nec  imitandos  esse,  qui  verbum  Dei  et  volun- 
tatem ejus  non  sunt  sequuti,  quales  maxima  pars  mundi 
semper  fuerunt,  de  quibus  loquitur  Dominum  cum  dicit 
Levit.  18  :  Nolite  facere  quae  fecerunt  ii  qui  fuerunt  ante  vos. 
Item  Ezechielis  20  :  In  patrum  vestrorum  nolite  ambulare, 
sed  ambulate  in  statutis  meis.  Et  Christus,  Math.  15  :Sinite 
illos,  cœci  sunt  duces  cœcorum.  Quod  si  cœcuscœcum  ducat, 
ambo  in  fossam  cadunt. 

l)E    JUSTIF1CATIÛNE 

Adhaec,  cum  videremus  Hericurienses  mortis  Christi  meri- 
tum  et  efficaciam   prorsus  ignorare,  et  alios  fiduciam  salutis 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  195 

collocare  in  missis,  alios  in  cultu  virginis  Marias  et  Divorum, 
aliosin  indulgentiis  Papas  et  suorum,  alios  in  jejunio  quadra- 
gesimas,  alios  in  aquas  (ut  vocant)  benedictas  aspersione,  et 
aliis  id  genus  rébus,  declaravimus  nos  non  hujusmodi  vani- 
tatibus,  nec  ullis  aliis  sive  nostris  sive  aliis  quorumcunque 
operibus,  sed  sola  Christi  morte  et  sacrificioa  peccatis  nostris 
per  fidem  redimi  et  salvari  :  ut  inquit  Petrus  1  Pet.  1  :  Cum 
sciatis  vos  non  caducis  rébus  velut  argento  et  auro  fuisse 
redemptos  a  vana  vestra  conversatione,  quam  ex  patrum 
acceperatis  traditione,  sed  pretioso  sanguine  velut  agni  im- 
maculati  et  incontaminati  Christi.  Esa.  53  :  Ipse  infirmitates 
nostras  tulit,  et  langores  nostros  portavit.  Item  1  Pet.  2  : 
Qui  peccata  nostra  pertulit  in  corpore  suo  super  lignum  quo 
peccatis  mortui  justitiae  viveremus,cujus  vibice  sanati  sumus. 
Nec  est  in  quoquam  alio  salus.  Paulus  Rom.  3  :  Omnes  enim 
peccaverunt  et  destituuntur  gloria  Dei,  justificamur  autem 
gratis  per  illiusgratiam,  per  redemptionem  queeest  in  Christo 
Jesu,  quem  proposuit  Deus  propitiatorem  per  fidem,  interve- 
niente  illius  sanguine.  Et  idem  Apostolus  Eph.  2  :  Eramus 
natura  filii  iras  sicut  casteri,  sed  Deus  qui  dives  est  in  miseri- 
cordia,  propter  multam  charitatem  suam  qua  dilexit  nos, 
etiam  cum  essemus  mortui  per  delicta  convivificavit  nos  una 
cum  Christo  (per  gratiam  enim  estis  servati)  simul  et  resus- 
citavit,  et  simul  cumeo  sedere  fecit  in  cœlestibus,  ut  osten- 
deret  in  seculis  supervenientibus  eminentem  opulentiam 
gratiae  suas,  benignitate  erga  nos  perChristum  Jesum.Gratia 
enim  servati  estis  per  fidem,  idque  non  ex  vobis,  Dei  donum 
est,  non  ex  operibus,  ne  quis  glorietur.  Et  eorum  errorem 
vel  potius  in  Christum  blasphemiam  refutavimus,qui  mortis 
Christi  meritum  et  sanguinis  ejus  efficaciam  velut  pedibus 
conculcantes,  dicunt  nos  quidem  Christi  morte  et  sacrificio 
a  peccato  originali  redemptos  esse,  sed  non  item  a  peccatis 
actualibus,  que  in  dies  comittimus,  quae  dicunt  meritis  Divo- 
rum, missae  sacrifiais,  indulgentiis  papa;,  jejuniis  et  aliis 
operibus  et  satisfactionibus  nostris,  nobis  expianda  et  redi- 
mendaesse.  Cum  tamen  aperte  dicat  Scriptura,  nos  Christi 
sanguine  et  sacrificio  non  solum  a  peccato  originali,  sed  ab 
omnibus  peccatis  redemptos  esse,  ut  dicit  Joanes  1  Jo.  1  : 
Sanguis  Christi  emundat  nos  ab  omni  peccato.  Et  Heb.  9  : 


196  PIÈCES  JUSTIFICATIVES 

Talis  dicebat  ut  esset  nobis  Pontifex,  pius,  innocens,  impol- 

lutus  et   sublimior  cœlis  factus  ' sit  quotidie  necesse, 

quemadmodum  2 tificibus,  pro  propriispeccatis  victimas 

offerre,  deinde  pro  peccatis  populi.  Nam  id  fecit  semel  cun'i 
semetipsum  obtulit.  Item  cap.  10  :  Unica  oblatione  perfectos 
effecit  eos  qui  sanctifîcantur.  Testificatur  enim  spiritus  sanc- 
tus,  nimirum  cum  preedixerit  :  Hoc  est  testamentum  quod 
condam  ergo  illos. 

Post  dies  illos  dicit  Dominus  :  Dabo  leges  meas  in  cordibus 
eorum  et  in  mentibus  eorum  scribam  eas,  et  peccatorum 
eorum  non  recordabor.  Porro  ubi  horum  est  remissio,  non 
est  amplius  oblatio.  Et  eodem  capite  :  Sanctificati  sumus  per 
oblationem  corporis  Christi  semel  peractam.  Et  cap.  9  :  Chris- 
tus  accedens  pontifex  futurorum  bonorum,  per  majus  et 
perfectius  tabernaculum  non  manu  factum,hoc  est,  non  hujus 
structura;,  neque  per  sanguinem  hircorum  aut  vitulorum, 
sed  per  proprium  sanguinem  semel  ingressus  in  sancta, 
œterna  redemptione  reperta.  Ex  quibus  igitur  sacrée  Scripturee 
locis  constat  nos  omnes  natura  peccatores  esse,  et  per  pec- 
catum  filios  iras  morti  et  damnationi  obnoxios  ;  justificari 
autem  et  redimi  a  peccatis  nostris,  non  meritis  sanctorum, 
non  missis,  non  indulgentiis,  aut  ullis  aliis  sive  nostris  sive 
aliorum  quorumcunque  meritis  aut  operibus,  sed  sola  Dei 
gratia  per  Jesum  Christum,  quas  nobis  gratis  per  solam  fidem 
communicatur.  Nosque  morte  et  sacrificio  Christi,  non  solum 
a  peccato  originali,  sed  etiam  ab  omnibus  aliis  peccatis  nostris 
redimi,  justificari  et  salvari.  Quemadmodum  Divus  Paulus  in 
Epistolis  suis,  praesertim  autem  ad  Romanos  et  ad  Galatas. 
Item  veteris  ecclesias  doctores,  Augustinus  et  alii,  materiam 
hanc  de  justificatione  et  salute  nostra  per  tidem  in  Christum 
latius  et   copiosius  explicant  et    déclarant.  Quod  si    nullus 

unquam  quantumlibet   sanctus,  ut   ex3 plo  Abrahamce 

ostendit  Aposto  4 potuerit  operibus  coram  Deo  justificari 

et  salvari,  sed  per  solam  in  Christum  fiduciam  justificati  sint 
et  salvati  omnes  sancti  patres,  patriarches,  prophetae,  apostoli, 
et  adeo  gloriati  non  sint  in  operibus  suis,  ut  se  peccatores 


1  et  2.  Une  tache  d'encre  a  amené  une  lacune  dans  le  manuscrit. 
5  et  4.  Lacune  d'un  mot  ou  deux  dans  le  manuscrit. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  197 

miseros  agnoscentes  et  déplorantes,  dominum  Deum  omnes 
oraverint  ne  intraret  cum  ipsis  in  ju:'icium,  quomodo  nos 
miseri  et  abjecti  peccatores.  in  operibus  nostris  multis  modis 
contaminatis,  gloriari  aut  confidere  audebimus?  Aut  cum 
Esaias  scribat  justitias  nostras  nihil  aliud  esse  quam  pannum 
menstruaUe,  et  Apostolus  omnia  sua  bona  opéra  pro  sterco- 
ribus  habuerit,  utrum  nobis  tutius  fuerit  in  agone  mortis  his 
immundis  operibus  nostris  niti,  an  aeterni  et  innocentis  filii 
Dei  pro  nobis  passi,  absolutissimo  merito  et  justitia?  Vel  si 
omnia  sacrificia  in  lege  a  domino  Deo  instituta,  sanctorum 
patriarcharum  et  prophetarum  jejunia,  preces,  et  alia  opéra 
non  potuerunt  perfecte  abolere  unum  peccatum,  qua  fronte 
aut  conscientia  audent  Pontifices  et  sacrifici  nostri  seculi 
sacrificia  sua,  indulgentias,  murmura  et  alia  opéra  ab  homi- 
nibus  excogitata,  verboqueDei  magna  ex  parte  repugnantia, 
miseris  mortalibus  ad  redimenda  peccata  vivorum  et  mor- 
tuorum  vendere  et  obtrudere? 

De  bonis  operibus 

Sed  cum  dicimus  nos  non  operibus,  sed  sola  Dei  miseri- 
cordia  per  fidem  in  Christum  justificari  et  salvari,  populo 
Hericuriensi  diligenter  declaravimus  nos  propterea  non 
rejicere  bona  opéra  :  sed  ea  potius  stabilire,  cum  sine  fide 
nullum  opus  Deo  placere  possit.  Et  cum  de  fide  justificante 
loquimur,  non  loquimur  de  fide  inani  et  mortua,  sed  de  vera 
et  viva  fide  quas,  inquit  Apostolus,  operatur  per  charita- 
tem1...  docemus  nos  a  Deo  conditos2...  opéra  bona  quae 
praeparavit3...  in  eis  ambulemus,  Deumque  nos  per  Christum 
redemisse  de  inimicis  nostris,  peccato  videlicet  morti  et  dia- 
bolo ut  serviamus  ei  in  sanctitate  et  justitia  omnibus  diebus 
vitae  nostras  :  Injustos  autem,  hoc  est,  inquit  Apostolus, 
Cor.  6  :  Scortatores,  simulachrorum  cultores,  molles,  sodo- 
mitas,  fures,  avaros,  ebriosos,  maledicos,  rapaces  et  alios  id 
genus  flagitiosos,  regni  Dei  hasreditatem  non  consequuturos. 
Et  ob  id  quibus  possumus  modis  populum  ad  resipiscentiam 
et  ad  omnia  bona  opéra  adhortamur.  Sed  docemus  fiduciam 
nostrae  salutis  nobis  in  operibus  non  esse  collocandam,  sed, 

1,  2,  3,  Lacune  de  quelques  mots  dans  le  texte. 


198  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

ut  diximus,  in  solo  Jesu  Christo,  Domino  nostro.  At  opéra 
isla  bona  nobis  facienda  esse  primum  ad  tcstandam  fidem 
et  obedientiam  nostram  :  lac.  I  :  Ostende  mihi  lidem  tuam  ex 
operibus  tuis.  Deinde,  ut  per  ista  bona  opéra  glorificetur 
Deus,  ut  Christus  dicit  Mathasi  5  :  Luceat  lux  vestra  corarn 
hominibus,  ut  videant  vestra  bona  opéra  glorificentque 
patrem  vestrum  qui  in  cœlis  est.  Postremo,  ut  per  ista  bona 
opéra  inserviamus  proximo.  Quae  autem  sint  bona  illa  opéra 
per  quae  Deus  vult  a  nobis  glorificari,  populo  declaravimus, 
videlicet,  non  ea  esse  quas  sunt  vel  a  nobis  vel  ab  aliis  qui- 
buscunque  hominibus  excogitata,  sed  ea  sola  esse  quas  nobis 
sunt  a  Deo  preecepta. 

De  Purgatorio 
Cum    autem    calendis   novembribus   proximis   prasteritis 
nonnulli  erronés  stationarii  sub  praetextu  Purgatorii  Papis- 
tici  et  precum  pro  defunctis,  Hericuriam  advolassent,  mise- 
rumque    populum    illum    argento    multo    et    aliis    rébus 
emunxissent,  nos  sequenti  die  populo  a  nobis  admonito,  ut 
sibi  in  posterum  ab  huiusmodi   impostoribus  caverent,  ipsis 
diligenter  declaravimus  Purgatorium  illud  papisticum  nihil 
aliud  esse  quam  fucum  et  impost1.. .  ob  idque  contemnendum 
et  rejiciendum.  Primum  quod,  ut  supra  dictum  est,  nihil  sit 
in  ecclesia  Dei  in  rébus  religionis  recipiendum  quod  verbi  Dei 
authoritate  non  nitatur  :  constet  autem  in  Scripturis  cano- 
nicis  nullam    hujus    Purgatorii    papistici  aut   precum   pro 
defunctis  mentionem  fieri.  Secundo  quod  Purgatorium  istud 
mortis  Christi  et  sanguinis  ejus  efficaciae  palam  adversetur  : 
cum  (ut  supra  ex  exemplis  ad  Hebrœos  ostensum  est)  Chris- 
tus summus  et  solus  sacerdos  et  pontifex  noster,  sacrificio 
suo  in  cruce  semel  peracto,  seternaque  per  sanguinem  suum 
redemptione  reperta,  nos  in  œternum  purgaverit  et  sanctifi- 
caverit,  nec  sit  amplius  ulla  purgatio  aut  satisfactio  facienda 
pro  peccatis.  Id  quod  etiam  Divus  Joannes,  1    Jo.  1,  satis 
confirmât  cum  dicit  :  Sanguis  Christi  emundat  nos  ab  omni 
peccato.  Tertio,  quod  Petrus  dicat  nos  non  caducis  rébus, 
velut,  inquit,  argento  et  auro  esse  redemptos,  sed  precioso 
sanguine  velut  agni  immaculati   et   incontaminati  Christi, 

1.  Lacune  dans  le  texte, 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  199 

Quare  qui  vel  aurum,  vel  argentum  vel  alias  quascunque  res 
ad  peccata  vivorum  seu  mortuorum  rcdimenda  accipiunt, 
mortis  Christi  meritum,  quantum  in  ipsis  est,  evertunt, 
hominibus  imponunt  et  se  ipsos  damnant.  Quarto,  quod 
Christus  apud  Joannem,  3  et  5  capitibus,  palam  ostendat  nos 
non  solum  a  culpa,  sed  etiam  a  poena  peccati,  per  fidem  in 
ipsum  redemptos  esse  et  eos  qui  in  eura  credunt,  in  judicium 
et  condemnationem  non  venire,  sed  trans;re  a  morte  ad 
vitam.  Id  quod  etiam  apostolus,  Ro.  8,  testatur  dicens  : 
Nulla  condemnatio  est  iis  qui  insiti  sunt  in  Christo  Jésus. 
Quod  certe  verum  non  esset,  si  fidèles  post  hanc  vitam  tam 
dire  cruciarentur  in  Purgatorio,  quam  il  1  i  somniant,  cum 
illud  tormentum  maxima  esset  condemnatio.  Quinto,  quod 
alibi  Scriptura  dicat  aperte  animas  fidelium  defunctorum 
post  mortem  nullum  sentire  tormentum,  sed  requiescere. 
Sapientiae  3  :  Justorum  anime  in  manu  Dei  sunt  et  non  tan- 
get  eos  tormentum  mortis1.  Et  cap.  4  :  Justus  autem  si  morte 
prœoccupatus  fuerit  in  refrigerio  erit.  Et  Joannes,  Apocal. 
14  :  Beati  qui  in  Domino  moriuntur,  a,  modo  enim  jam  dicit 
Spiritus,  ut  requiescant  a  laboribus  suis.  Et  Christus  dicebat 
latroni  :  Hodie  mecum  eris  in  paradyso.  Et  de  Lazaro  clicitur 
Luc.  16  :  Nunc  autem  hic  solatio  fruitur.  Sexto,  quod  Chris- 
tus, Math.  7,  solum  duarum  viarum  mentionem  faciat, 
quarum  alteram  dicit  ducere  ad  mortem,  alteram  ad  vitam. 
De  via  autem  quae  ducat  ad  purgatorium,  nihil  dicit.  Et 
Math.  25  loquitur  solum  de  duobus  statibus  hominum  post 
hanc  vitam,  salvatorum  videlicet  et  damnatorum.  De  pur- 
gandis  autem  in  purgatorio  non  loquitur.  Ibunt,  inquit, 
(mali  scilicet)  in  ignem  eeternum,  justi  vero  in  vitam 
ceternam.  Id  quod  etiam  Luc.  16  Lazari  et  divitis  exem- 
plo  confirmât.  Et  Marci  16  :  Qui  crediderit  et  baptizatus 
fuerit,  salvus  erit,  qui  non  crediderit  condemnabitur. 
Septimo,  quia  Paulus  1  Thess.  4,  jubet  ne  de  dormien- 
tibus  contristemur  seu  doleamus.  Quod  sane  non  diceret 
Apostolus,  si  vita  defuncti  in  purgatorio  ardèrent  et  cru- 
ciarentur, de  quibus  tum  nos  maxime  dolere  et  contris- 
tari  oporteret.  Ex  quibus  igitur  Scripture  locis,  constat  pur- 

l.  Note  de  Toussain  ;  Mortis  non  est  in  gracco. 


200 


PIECES     JUSTIFICATIVES 


gatorium  papisticum  nihil  aliud  esse  quam  meium  figmen- 
tum,  nec  aliud  nos  habere  ad  purgandas  animas  nostras 
purgatorium  quam  preciosum  œterni  filii  Dei  sanguinem  in 
cruce  pro  nobis  fusum  :  fidèles  autem  et  pios  transire  a 
morte  in  vitam  cetcrnam  nec  ullum  unquam  postea  sensuros 
tormentum,  impios  vero  et  infidèles  a  morte  transire  in  judi- 
cium  et  condemnationem  eeternam  ;  nec  ullis  unquam  postea 
missis,  indulgentiis,  vigiliis,  aut  aliis  quibuscunque  operibus 
liberari,  aut  ullo  modo  juvari  posse.  Quare  Hericurienses 
sumus  diligenter  adhortati,  ut  defunctis  (quibus  amplius  nec 
commodare  nec  incommodare  possumus)  in  manu  Domini 
relictis,  falsaque  illa  de  purgatorio  opinione  rejecta,  videant 
dum  dies  est,  hoc  est  dum  adhuc  in  hoc  seculo  sunt,  et  a 
Domino  revocantur  ad  pœnitentiam,  ne  in  peccatis  suis 
moriantur  et  pereant,  sed  vigilantes  fidem  suam  omnibus 
bonis  operibus  sic  déclarent,  ut  cum  venerit  hora  mortis, 
per  Christum  transeant  in  vitam  eeternam,  quemadmodum 
Christus,  Jo.  9,  suo  exemplo  nos  omnes  admonetcum  inquit  : 
Me  oportet  operari  opéra  ejus  qui  misit  me,  donec  dies  est, 
venit  enim  nox  quando  nemo  potest  operari.  Et  Jo.  12  : 
Ambulate,  inquit,  donec  lucem  habetis,  ne  vos  tenebrœ  occu- 
pent. Et  Paulus  Gai.  6  :  Itaque  dum  tempus  habemus, 
operemur  bonum,  cum  erga  omnes,  tum  vero  maxime  erga 
domesticos  fidei. 

De  ecclesia  et  pastoribus  ejus 

Et  quoniam  vulgus  hominum  existimat  papas,  cardinales, 
episcopos  infulatos,  abbates,  canonicos,  nonnas,  monachos 
et  alios  id  gênas  a  papa  et  suis  unctos  solos  esseecclesiam,  ut 
illos  solos  lingua  vulgari  gens  d'église  appellant,  nos  inter 
explicandum  symbolum  Apostolorum  declaravimus  quid  sit 
ecclesia,  nimirum  congregatio  fidelium,  cujuscunque  sint 
sexus  aut  conditionis,  qui  sacramentis  a  Christo  institutis, 
baptismo  videlicet  et  cœna  Domini  participantes,  rejectis 
omnibus  aliis  doctrinis,  quantum  ad  religionis  negotium 
attinet,  solum  Dei  verbum  audiunt  et  sequuntur.ut  Christus 
dicit  Jo.  10  :  Oves  meae  vocem  meam  audiunt  et  sequuntur 
me,  vocem  autem  alienorum  non  audiunt.  Exposuimus 
çtiam  qui  sint  veri  pastores  eççlesias,  videlicet  non  qui  missas 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  201 

cantant,  aut  doctrinas  hominum,  vel  somnia  sua  populo 
proponunt,  sed  qui  vitse  sanetimonia  populo  praelucentes, 
puruin  Dei  verbum  praedicant  et  sacramenta,  ut  sunt  a 
Christo  instituta  administrant.  Quemadmodum  haec  omnia 
videlicet  de  officio,  doctrina  et  vita  pastorum  ecclesiee  videre 
est  non  solum  passim  in.  Scripturis,  sed  etiam  in  veteribus 
conciliis  et  doctorum  ecclesiee  primitivae  scriptis,  item  in  Jure 
canonico  variis  in  locis  atque  etiam  in  stat  atis  synodalibus 
ecclesie  Bisuntinensis  Parisiis  impressis  anno  Domini  mille- 
simo  quadringentesimo  nonagesimo  quinto1.  Sed  cum  epis- 
copi  et  sacerdotes  nostri  sasculi  magna  ex  parte  nihil  faciant 
eorum  quae  ad  ipsorum  munus  pertinent,  sive  doctrinam, 
sive  vitam  spectemus,  sed  contra  leges  omnes  tam  divinas 
quam  humanas  neglecto  sacrarum  literarum  studio,  et  gregis 
Christi  cura,  quae  sua  sunt  tantum  quasrant,  luxui  et  volup- 
tatibus  hujus  seculi  magis  dediti  quam  ulli  sasculares  ;  inde- 
que  fiât  ut  homines  non  solum  malo  exemplo  vitae  pastorum 
corrupti,  in  omnia  fîagitia  ruant,  sed  etiam  defectu  vere 
doctrine  multis  in  locis,  ut  Hericuriœ  sumus  experti,  non 
majorem  notitiam  habeant  articulorum  fidei  nostrae,  veri 
cultus  Dei,  justificationis  et  sacramentorum  quam  pecudes 
aut  trunci,  nec  his  malis  succurant  episcopi,  piorum  princi- 
pum  et  magistratuum  est,  ut  pro  gloria  Domini  et  animarum 
salute,  velut  ecclesiœ  nutritii,  quales  eos  Dominus  Deus  per 
Esaiam  prophetam  vocat  (Esa.  49),  ad  ista  advigilent,  Mosis- 
que,  Samuelis.  Davidis,  Josaphat,  Jehu,  Josiae,  Ezechiae  et 
aliorum  id  genus  piorum  pnncipum  exemplo,  ecclesiae  pros- 
piciant. 

De  Missa 

Quod  autem  ad  Sacramenta  ecclesias  attinet  :  quanquam 
pro  tempore  quo  sumus  hactenus  Hericuriae  concionati,  nobis 
nondum  licuit  populum  ea  in  re  ex  professo  instituere  (quod 


1.  Math.  28.  Marc.  16.  Luc  21.  Math.  5.  1  Pet.  Ï5.  1  Thim.  3.  1  fit.  1. 
1  Cor.  9.  Concil.  Toletanum,  Navatense,  Carthaginense.  Hieronymus  in 
Leviticum  et  in  Aggeum  ;  Chrysostomus  in  Mathœum.  Item,  dist.  2S. 
Can.  :  Primum,  et  dist.  36.  Can.  :  Qui  ecclesiasticis  et  can.  :  Illitcratos, 
et  dist.  86,  can.  :  Doctorcs,  et  8,  quest.  1  :  <Juis  enirn,  et  alibi  in  .luix; 
çanonicq  multis  in  locis. 


202  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

poshac  juvante  Christo  sumus  facturi)  tamen  quoniam 
nonnulli  erant  qui  populo  mussitabant  nos  corporis  et  san- 
guinis Christi  sacramentum  rejicere,  et  petebant  aliquid  de 
Missa  sentiremus,  respondimus  nullum  aliud  esse  corporis 
et  sanguinis  Christi  sacramentum,  quàm  cœnam  Domini, 
ubi  servatur  institutio  Christi,  mors  ejus  lingua  intelligibili 
annuntiatur.  et  sacramentum  sub  utraque  specie  ecclesice 
distribuitur  :  Cum  autem  hase  in  Missa  non  liant,  et  in  ea 
etiam  contra  verbum  et  gloriam  Dei  (qui  sol  us  non  imagine 
ulla,  sed  in  spiritu  et  veritatc  adora  ri  vult)  sacrificorum  hos- 
tiae  (quasvocant)  adorentur  :  et  hanc  adorationem  prorsus 
ignoraverit  Ecclesia  vêtus  :  ut  non  solum  ex  historiis,  sed 
etiam  ex  Jure  canonico  lib.  3  Decretalium,  titulo  de  celebra- 
tione  Missarum,  videre  est:  et  isti  quoque,  contra  passionis 
et  mortis  Christi  meritum,  missa  m  illam  suam  vivis  et 
mortuis  vendant  et  obtrudant  pro  remissione  peccatorum, 
eaque  ad  intinitos  aliosque  abusus  abutantur,  diximus  nos 
missam  istam  haudquaquam  approbare  :  sed  cupere  ut  ea 
per  universum  orbem  abrogata.  pro  gloria  Dei,  et  Ecclesiœ 
aediticatione,  in  integrum  restituatur  verum  sacramentum 
corporis  et  sanguinis  Christi,  hoc  est,  cœna  Domini,  ut  est 
a  Christo  instituta,  multisque  seculis  ab  eo  passo  in  Ecclesia 
primitiva  observata.  Quemadmodum  etiam  consulit  Divus 
Cyprianus  ad  Pompeium  scribens,  ut  si  in  aliquo,  inquit, 
mutaverit  veritas,  ad  originem  Dominicam  et  Evangelicam, 
et  Apostolicam  traditionem  revertamur. 

De  magistratus  et  subditorum  officio 

Cumque  cives  Hericurienses  et  caeteri  ejus  ditionis  subditi 
illustrissimo  principi  nostro  Friderico  fidelitatem  et  obedien- 
tiam  jurassent,  diximus  etiam  ex  verbo  Dei  inter  populum 
docendum,  de  officio  magistratus  erga  suos  subditos,  et 
rursus  de  officio  subditorum  ergo  suos  superiores. 

Habetis  nunc,  illustrissimi  principes,  summam  eorum 
quae  hactenus  Hericuriae  docuimus  de  evangelio  Jesu  Christi, 
servatoris  nostri,  de  symbolo  apostolorum,  de  praeceptis  Dei, 
de  oratione  dominica,  de  solo  verbo  Dei  ecclesise  proponendo, 
de  cultu,  adoratione  et  invocatione  unius  Dei,  de  Christo 
apud  patrem  uniço  advocato  et  mediatore  nostro,  de  nostra 


PIÈGES   JUSTIFICATIVES  203 

per  tidem  in  Christum  Jesu  justificatione  et  salute,  de  bonis 
operibus,  de  vero  purgatorio,  de  veris  prasdecessoribus  nos- 
tris,  de  bona  (ut  vocant)  hominis  intentione,  de  ecclesia  et 
pastorum  ecclesiae  officio,  de  vero  corporis  et  sanguinis 
Gbristi  sacramento  et  de  magistratus  et  subditorum  officio; 
quœ  cum  nec  nova  sint  nec  a  nobis  excogitata,  sed  aelerno 
Dei  verbo  veterumque  doctorum  ecclesiae  scriptis  nitantur, 
non  debent  a  quoque  vocari  nova  dogmata  aut  nova  religio. 
sed  ea  nova  dogmata  sunt  et  nova  religio  quae  nec  verbo  Dei 
nec  veteris  ecclesiae  exemplo  nituntur,  qualia  sunt  quae  supra 
magna  ex  parte  recitavimus  :  utpote  sacrificorum  boatus  et 
murmura  in  templisa  populo  non  intellecta,  divorum  adora- 
tio  et  invocatio,  imaginum  cultus,  ossium  hominum  mortuo- 
rum  oscula  et  veneratio,  purgatorium  papisticum,  missae  ad 
omnia  vénales,  indulgentiae  papae,  confraternitates,  mona- 
chorum  sectae,  aquae  lustralis  exorcismus  et  benedictio,  cam- 
panarum  pulsus  ad  versus  tempestates,  matrimonii  et  ciborum 
prohibitio  et  alia  hujus  modi  innumera  quas  adhuc  hodie 
multis  in  locis  misero  populo  pro  verareligione  obtruduntur. 
Haec  inquam  nova  sunt  dogmata  et  nova  religio,  ut  quae  nec 
a  Christo  nec  a  prophetis  nec  ab  apostolis  tradita  sint,  sed 
ab  hominibus  inventae  et  contra  verbum  Dei  sanctorumque 
patrum  sententiam  et  exemplum  in  ecclesia  instituta.  Quod 
autem  dicunt  isti  populum  Hericuriensem  et  vicinos  doctrina 
nostra  oftendi,  hoc  non  Evangelii  doctrinae  sed  pastorum 
quibus  hactenus  usi  sunt  vitio  et  negligentiae  adscribendum 
est  ;  qui  si  suo  fungentes  munere  populum  ut  debebant  ver- 
bum Dei  veramquereligionemdocuissent,  nemo  ofï'enderetur 
hodie  Evangelii  doctrina  et  veri  cultus  declaratione  sed 
quoniam  pastores  neglecta  verbi  Dei  praedicatione  et  gregis 
Christi  cura  sua  tantum  qucesierunt  proque  vera  religione 
superstitiones  suas  et  cultus  ad  quaestu  facientes  ovibus  suis 
solum  proposuerunt  et  adhuc  hodie  proponunt  et  quibus 
possunt  modis  praedicatione  evangelii  apud  populum  infa- 
mant eamque  novam  religionem  vocitant,  mirum  non  est  si 
audita  evangelii  praedicatione  et  abusuum  receptorum  (quos 
homines  in  vera  religione  non  instituti  pro  vero  cultu  Dei 
habuerunt)  repiehensione  quamplurimi  hodie  olïenduntur, 
sed  ut  Heliae  et  aliorum  prophetarum  tempore  principibus 


204  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

et  populo  per  pseudo  prophetas  a  vero  cultu  et  adoratione 
unius  Dei  ad  superstitiosos  et  iclololatricos  cultus  abductis  et 
prophetis  Domini  contra  clamantibus,  Achab,  Jesabel,  sacer- 
dotes  Baal  et  universus  fere  populus  prophetarum  Dei  prae- 
dicatione  graviter  offendebantur,  perrexerunt  tamen  faccre 
servi  Dei  quod  debebant.  Et  muiti  tempore  Christi,  Aposto- 
lorum  et  pastorum  ecclesiœ  primitiva?  idoiolatriae  et  aliis 
vitiis  dediti,  praedicationem  evangelii  et  errorum  suorum 
declarationem  et  reprehensionem  œgerrime  fèrebant,  nec 
propterea  Christus  aut  apostoli  aut  pastores  ecclesias  primi- 
tive a  prasdicando  destiterunt,  sed  constanteradversus  omnes 
abusus  in  religione  el  alia  vitia  clamare  perrexerunt.  Sic  est 
hodie  veris  pastoribus  omnibus  faciendum,  omnisque  plan- 
tatio  quam  non  plantavit  pater  noster  cœlestis  eradicanda  et 
semen  verbi  Dei  in  hominum  cordibus  ad  gloriam  Dei  et 
animarum  salutem,  opérante  clomin  )  Deo,  seminandum,  ut 
pristinis  erroribus  et  tenebris  omnibus  relictis,  lucemet  veri- 
tatem  evangelii  communi  consensu  amplectentes,  uno  ore  et 
spiritu  laudemus  et  glorificemus  Deum  et  patrem  nostrum 
cœlestem  per  Jesum  Christum,  dominum  nostrum.  Quantum 
autem  ad  nos  attinet,  semper  parati  erimus  coram  Deo  et 
omnibus  mortalibus  de  doctrina  nostra  reddere  rationem 
et  ostendere  nos  nihil  docere  quod  sit  a  verbo  Dei  veraque, 
veteri,  sancta  et  catholica  fide  et  religione  christiana  alienum. 
Illustrissimi  principes  domini  nostri  clementissimi,  dominum 
Deum  ex  animo  precamur  ut  celsitudines  vestras  ad  gloriam 
nominis  sui  sancti  in  dies  magis  atque  magis  propagandam 
diutissime  fîorentes  et  incolumes  servet.  Montbelgardi, 
12  decembris  1561. 

E.  C.  V.  deditissimi  ministri  qui  hactenus  Hericuriae  con- 
cionati  sunt.  Petrus  Tossanus,  Gerardus  Gilminus. 

Archives  de  la  Haute-Saône,  E.  275. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  205 


125 


Les  princes  tuteurs  a  l'archevêque  de  Besançon 

15  Mars  15G2. 

Salutem  et  amicam  officiorum  nostrorumsigniricationem, 
Révérende  Domine  et  amice,  quibus  cum  mandatis  et  literis 
dilectio  vestra  Legatum  suum  Claudium  Vallengny  prœte- 
rito  anno  ad  nos  miserit  et  quale  responsum  a  nobis  tulerit, 
nempe  nos  de  hisce  omnibus  reliquos  qui  unà  nobiscum 
tutorum  officio  funguntur  certiores  reddituros  esse,  quo 
D.  Vestras  omnium  nostrorum  nomine  posthac  eo  certius 
respondere  possemus  eandem  recenti  adhuc  memoria  tenere 
minime  dubitamus.  Quantum  igitur  ad  doctrinam  Evangelii, 
quae  Hericurias  annunciatur  attinet.  ministri  ejus  loci  de 
eadem  sufficientem  nobis  reddidere  rationem,  uti  D.  V. 
ex  eorum  scripto  hisce  literis  conjuncto  videre  licet  :  eamque 
ipsorum  doctrinam  verbo  divino  consentaneam,  et  in  sacra 
scriptura  fundatam,  quod  et  D.  V.  lecto  eorum  scripto 
satis  patebit,  comperimus.  Insuper  et  ejus  loci  incola?,  ut  in 
verbo  Dei  rite  instituantur,  summopere  expetunt,  sciatque 
adeo  D.  V.  si  quicquam  quod  cum  sacra  scriptura,  ejus- 
demque  pura  et  vera  doctrina  aperte  pugnet  apud  eosdem 
doceretur,  nos  id  nullo  modo  concessuros  esse.  Quod  autem 
D.  Via  per  eundem  Claudium  capitaneum  Mandurae  de 
prefectis  Plamontis  et  Montisbeligardi  quibusdam  de  contro- 
versiis  in  vico  qui  Aultechaux  vocatur,  conquesta  est,  iidem 
prefecti  nostri  D.  V.  id  absque  ulla  justa  aut  sufficienti 
causa  agere,  cum  locus  ille  ditionis  Plamontensis  sit,  literis 
suis  certiores  nos  reddiderunt.  Quamvis  enim  D.  Vlfe  quidam 
in  eo  vico  subjecti  et  subditi  sint,  tamen  ab  iisdem  nihil 
ultra  consuetudinem  et  quam  olim  moris  fuerit,  ad  susten  • 
tendam  ecclesiam  ejusque  ministros  exigitur.  Cum  igitur 
D.  Va  omnibus  reditibus  Ecclesiasticis  in  dicto  Comitatu 
et  ditione  hactenus  potita  sit  et  adhuc  iisdem  fruatur  eam 
hac  in  parte,  quicquam,  nulla  satis  evidenti  et  manifesta 
causa   motam,   conqueri    miramur    Dilectionemque  vestram 


20G  PIECES  JUSTIFICATIVES 

valere  eique  quàm  amicc  inservire  cupimus.  Data;  15  die 
mensis  Martii  Anno  1562. 

Wolfgangus  cornes  palatinus  Rheni. 

Christophorus  Dux  Wirtembergensis. 

Reverendissimo  Domino  Arehiepiscopo  Bizantino  amico 
nostro  singulari  etdilecto. 

Archives  nationales  K.  2297. 


126 

Rapport    du    maître    d'école   Jacques    Bosserdet    sur   la 

SITUATION    MORALE    DE    LA    PAROISSE    DE    BaVANS. 

7  Mai  1562. 

Je,  Jaque  Bosserdet,  maistre  d'escole  à  Bavans,  par  le 
commandement  de  messire  Jaques  Gett,  ministre  duditlieu 
et  honnorable  Huguenin  Jodry,  maire  audit  lieu  et  les  anciens 
aussi,  et  licence  d'escripre  ces  choses  tant  blasphèmes  qu'in- 
jures et  autres  fautes  commises  par  aucuns  ou  aulcunes  de 
ladite  paroisse  contre  les  ordonnances  et  mandemens  faicts 
par  nos  très  nobles  excellens  souverains  seigneurs  et  princes, 
les  ay  icy  rédigés  par  escript. 

Premièrement  —  Ce  septiesme  jour  de  may  1562,  Claudot 
Fillan,  fils  de  Girard  Fillan  a  juré  la  chair  Dieu,  accusé  par 
Girard  Niquett. 

Item,  à  Présentevillers,  ont  dansé  au  rondeau:  Quatherine 
Matthey  et  Bilaud,  filles  de  Huguenin  Matthey  et  Thienne, 
fille  de  Girard  Foillenot  et  Henriatte,  fille  de  Jehan  Matthey, 
toutes  dudit  Présentevillers,  chascune  trois  fois. 

Jehannote  Coulon,  de  Bavans,  femme  de  Lienhard  Billaud, 
au  jour  de  la  Pentechoste  dernier  passé,  en  l'an  que  dessus, 
après  avoir  reçeu  la  cène  du  Seigneur,  se  prenant  de  parolle 
contre  Jehannete  Monatt,  femme  de  Jehan  Billaud,  ladite 
Jehannote  Coullon  a  juré  la  digne  merre  Dieu,  puissance 
Dieu  et  a  dit  telles  paroles  de  malédiction  :  tous  les  dia- 
bles puissent  fendre  le  varrey  qui  l'ha  verretey. 


pièces  justificatives  207 

Tesmoings  :  le  mary  de  ladite  Jehannete  Monatet  Margue- 
rite, femme  de  Messire  Jaque,  ministre  audit  lieu,  qui  l'a 
reprins  des  juremens,  blasphèmes  et  malédictions  et  Margue- 
rite Metthau,  femme  de  Jehan  Creslot,  de  Bavans. 

Item  ladite  Jehannete  Coullon,  vendredi  cinquiesme  jour 
de  juing,  se  print  de  parolles  contre  Marguerite,  femme  du 
ministre  dudit  lieu  de  grosses  parolles  injurieuses  et  a  juré 
et  blasphémé  la  digne  mère  Dieu,  puissance  Dieu  comment 
elle  tesmoigne,  et  Marguerite  Methau,  femme  de  Jehan 
Creslot  et  l'ont  ainsi  déposé  devant  le  ministre  dudit  lieu  et 
aussi  les  deux  anciens  dudit  lieu.  Jehan  Billaud,  de  Bavans, 
se  prenant  de  parolles  contre  Estienne  Chenu,  luy  a  dit  telles 
paroles  de  malédiction  :  le  diable  testrippes,  comment 
reprins  de  ce  par  Huguenin  Mathey,  l'ung  des  anciens  de 
Présentevillers. 

Item  ung  dimenche  ont  failly  à  la  prédication  du  matin  a 
Présentevillers  : 

Jehan  Matthey, 

Petremand  Grosgirard, 

Claudot  Carron, 

Huguenin  Vuillemot, 

Jehan  Coulon,  tous  dudit  Présentevillers. 

Archives  du  Doubs,  E.  52P>. 

Bavans 

Claude  Picquart,  femme  de  feu  Richard  Piquart,  est  fort 
suspectée  d'être  genoce  et  de  fait  le  bruit  en  court  par  la  ville 
de  Bavans  mais  les  pouvres  gens  n'en  osent  rien  dire  et  la 
craint  on  fort. 

Girardot  Guestian  a  envoie  à  un  prestre  devin  curé  de 
Mandeurre  pour  la  suspeçon  qu'il  a  de  ceste  Claude  Picquart, 
qu'elle  a  engenocé  sa  fille  dès  l'aage  de  cinq  à  six  ans.  La 
fille  s'appelle  Janneton,  eagée  de  vingt-deux  ans  ou  plus, 
laquelle  est  toute  contrefaitte  et  tremblante  de  tout  son  corps, 
tellement  qu'elle  ne  peut  cheminer. 

Guenin  Fillau,  alias  Cbopart  pour  la  fiebvre  a  esté  à  ce 
prestre  de  Mandeure. 

Guenin  Vauclerc,  avec  sa  femme,  nommée  Bigel  Gucssian 
y  ont  mené  Claude,  fille  de  la  femme  pour  un  mal  de  bras. 


208  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

Et  ay  entendu  qu'ilz  lui  ont  mené  encore  une  fois  ce  Guenin 
Vaucleravec  sa  femme  ;  y  ont  fait  aller  Chopart.  Item  Bigel, 
femme  du  susd.  Guenin,  a  fait  aller  des  gens  malades  de  la 
fiebvre  mordre  à  un  peschier  pour  estre  gueriz.  Bref  ceste 
femme  et  une  Biètrix  Mabille  sont  toutes  pleines  de  supers- 
titions contre  la  parolle  du  Seigneur  et  disent  et  soustiennent 
que  ce  n'est  pas  mal  fait. 

Archives  du  Doubs,  E.  32H. 


127 

Pierre  Toussain  et  ses  collègues  aux  princes  tuteurs 

12  décembre  1562. 

Illustrissimis  principibus  et  dominis,  etc.,  dominis  tutori- 
bus  principum  nostrorum  juniorum,  dominis  nostris  clemen- 
tissimis. 

lllustrissimi  principes  domini  nostri  clementissimi,  cum 
ditio  Hericuriensis  prêter  omnem  expectationem,  certa  Dci 
providentiel  et  benignitate,  in  manus  illustrissimi  principis 
nostri  domini  comitis  Friderici  devenerit  ;  et  Spiritus  sanctus 
per  Uavidem  principes  adhortetur,  ut  serviant  Domino,  cui 
nullum  majus  obsequium  prasstari  possit,  quàm,  sublatis 
impiis  cultibus,  gloriam  nominis  suisancti  et  animarum  salu- 
lem  procurare,  nec  possit  in  ea  ditione,  cujus  administratio 
vobis  à  Domino  Deo  commissa  est,  hoc  praesertim  tempore, 
et  in  tanta  luce  Evangelii,  relinqui  Papismus  sine  migno 
detrimento  gloriae  Dei,  animarum  jactura.  et  multorum  pio- 
rum  virorum  pas.-im  offensione,  et  multi  etiam  ex  illius 
ditionis  subditis  Evangelii  praedicationem  postulent,  judica- 
mus  ad  officium  vestrum,  dignitatem,  et  salutem  pertinere, 
ut  abrogato  illic  Papismo,  subditi  per  pios  pastores  in  vera 
Religione  instituantur. 

Illustrissimi  Principes  Domini  nostri  clementissimi,  ora- 


PIECES   JUSTIFICATIVES  209 

mus  ut  Christus  filius  Dei,  Rex  Regum  et  Dominus  Domi- 
nantium,  Illustrissimas  Dominationes  vestras  spiritu  suo 
sancto  regat  et  conservet. 

Mombelgardiee  12  Decembris  1562. 

E.  C.  V.  Obsequentissimi 

.  Ministri  oppidi,  comitatus 
Mombelgarden.  et  ditionum  annexorum. 

Archives  nationales  K.  2297. 


128 

Pierre  Toussain  au   Chancelier  de  Montbéliard 

26  décembre  1362. 

Observande  Domine  Cancellarie,  non  remisi  heri  ad  te 
scriptum,  quod  mihi  nudiustertius  communicasti,  ecclesias 
negotius  impeditus.  Quid  ante  de  re  sentiam,  quando  id  a  me 
petis,  significabo.  Simillimum  est  prioribus.  Cum  author 
Genevae  esset,  in  Genevensium  sententia  totus  erat.  Cum 
Mombelgardum  venit,  et  vidit  nos  inGermanicarum  ecclesia- 
rum  esse  sententia,  in  scripto  nostro  declarata,  eam  recepit, 
approbavit,  docuit.  Postea  vero  scripti  nostri  sententia  relicta 
Genevensium  dogma  rursus  amplexus  est,  docuit,  quos  potuit 
ex  ministris  in  sententiam  suam  adduxit.  Scripto  nobis  à 
Dominationibus  vestris  exhibito,  coram  nobis  ministris  non 
semel  confessus  est,  et  gratias  egit  Domino  Deo,  quod  aliter 
sentiret  de  preedestinatione  quam  cum  scriptum  illud  nostrum 
descripsisset.  Et  a  domino  Heldio  coram  nobis  interrogatus, 
serio  respondit  se  cum  ecclesiis  Gallicanis  sentire.  Nec  ulla 
facta  fuit  mentio  illius  passiaciee  gallicas  confessionis,  quam 
puto  nunquam  viderat  Heldius  Sed  loquutus  est  ille  diserte 
etin  génère,  dicens  :  Scis,  ecclesias  Gallicanas  et  Germanicas 
in  diversa  esse  sententia  de  preedestinatione  die  igitur,  utrum, 
etc....  Ille   respondit  se  sentire  cum  Gallicanis.  Nunc  autem 

14 


210  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

contra  ecclesias  omnes  Gallicanas  universam  doctrinam  Gené- 
vensium,  prassertim  et  nominatim  de  praedestinatione  non 
solum  récépissé,  sed  etiam  in  eam  jurasse.  Jam  vero  Vatellus 
videns  se  illo  suo  responso  ab  officio  suspensum  esse,  scribit 
se  cum  ecclesiis  Germanicis  sentire:  utque  levitatem  istam  et 
inconstantiam  tegat,  conatur  vobis  persuadere  Gallicanas 
ecclesias  cum  Germanicis  et  Brentio  etc.  sentire.  Quod  est 
tamen  a  vero  alienissimum. 

Primum  enim  docet  Brentius  et  omnes  ecclesiaeGermanicae 
cum  Scriptura  non  volente  ant  cogente  Deo  Adamum,sed  inhi- 
bente  Adamum  peccasse,  sed  ipsius  culpa  et  volunlate  Satha- 
naque  instigante  peccasse,  ministri  autem  ecclesiarum  Gallica- 
rumscribunt  etdocent  ', primum  hominum  peccavisse,  Deo  non 
solum  praevidente  et  per  mittente,  sed  etiam  volente  et  ordinante, 
et  ita  volente,  ut  necesse  habuerit  peccare  :  Quod  si  ita  esset, 
sequeretur  Deum  habere  duas  voluntates,  et  aliud  velle,  aliud 
praecipere.  Item,  primum  hominem,  non  habuisse  liberum 
arbitrium.  Item,  Deum  non  solum  authorem  esse  peccati 
Adamae,  sed  etiam  omnium  peccatorum  posteritatis.  Nam 
quicquid  est  causa,  causa  est  et  effecti.  Si  Deus  igitur  causa 
esset  peccati  Adame,  sequeretur  et  eum  esse  omnium  pec- 
catorum causam  cum  ipsum  Adame  peccatum  causa  sit 
omnium  aliorum  peccatorum. 

Item.  Docent  ecclesiarum  Germanicarum  ministri  ex  verbo 
Dei,  Deum  neminem  créasse  in  exitium.  Contra  autem  Galli- 
carum  ecclesiarum  ministri  docent  et  scribunt 2  Deum 
magnam  hominum  partem  in  vite  contumeliam  et  mortis 
exitium  creavisse,  ut  iras  suae  organa  forent,  et  severitatis 
cxempla.  Proinde  illum  eos  privare  facultate  audiendi  verbi 
sui,  vel  ejus  praedicatione  eos  magis  excorcare,  et  obstupc- 
tacere,  quo  in  finem  suum  perveniat. 

Item  docent  Brentius  et  caeteri  ecclesiarum  Germanicarum 
ministri  ex  verbo  Dei,  Deum  velle  omnes  homines  salvos  fieri, 
et  ad  veritatis  agnitionem  pervenire.  Contra  vero  ecclesiarum 
Gallicarum  ministri  scribunt  et  docent8,  Pauli  dictum  depra- 


1.  In  Institue  Cal.  cap.  14,  sectione  15,  14,  15. 

2.  In  eadem  Institutione,  Argentorati  impressa,  pag.  3G5. 

3.  In  eadem  Institutione,  p.  358. 


PIECES   JUSTIFICATIVES  211 

vantes,  Deum  non  velle  omnes  homines  salvos  fieri,  sed  solum 
ex  omnibus  statibus  aliquos,  cum  tamen  Apostolus  dicat 
diserte  Deum  velle  omnes  homines  salvos  fieri.  Et  Petrus: 
Non  vult  Deus,  inquit,  ullos  perire,  sed  ornnes  ad  pœniten- 
tiam  reverti  ». 

Item  docent  Brentius  et  caeteri  ecclesiarum  Germanicarum 
theologi,  impios  peccare,  et  perire  nulla  Dei  culpa  aut  volun- 
tate,  aut  necessitate,  sed  sua  ipsorum  malicia  et  vitio.  Contra 
vero  Gallici  ministri  scribunt  et  docent,  nulla  furta,adulteria, 
homicidia  etc.  perpetrari,  quin  Dei  voluntas  intercédât  : 
impiosque  perire  non  solum  Deo  permittente,  sed  etiam  vo- 
lente.  Nec  solum  volente,  sed  ita  volente,  ut  perire  illos  sit 
necesse.  Scribuntque  reprobis  ex  Dei  ordinatione  injici  neces- 
sitatem  peccandi.  Item  primum  hominem  et  posteros  ejus 
lapsos  fuisse,  in  hancque  qua  nunc  illigati  sunt  conditionis 
miseriam  précipitâtes  ex  praedestinatione,  voluntate,  et 
dispensatione  Dei. 

Item.  Docent  theologi  Germanise  judicandum  esse  de  elec- 
tione  ex  solo  Evangelio  a  posteriore.  Si  credideris  etc.  electus 
eris,  salvaberis.  Si  non  credideris  etc..  Gallici  autem  ministri 
contra  docent  illos  perperam  facere  quod  electionis  vim  sus- 
pendunt  a  fide  Evangelii  etc.  Et  verum  est  coram  Deo, 
Vatellum  hic  supradictum  doctrinam  ecclesiarum  Gallica- 
rum  magna  ex  parte  partim  privatim  apud  ministros  tutatum 
esse,  partim  publiée  docuisse.  Nunc  autem  dicit  se  sentire 
cum  ecclesiis  Germanicis,  cum  tamen  paucis  supra  diebus 
contrarium  sit  confessus  scriptumque  Germanicarum  eccle- 
siarum ea  de  re  confessionem  continens,  a  vobis  ei  Principum 
nomine  exhibitum,  nec  recipere,  nec  subscribere  voluerit. 
Et  satis  ex  supradictis  constat  quam  a  veritate  alienum  sit, 
ecclesias  Germanicas  cum  Gallicanis  de  praedestinatione 
sentire. 

Qua?  volui,  ut  per  occupationes  potui,  ad  te  tumultuanter 
scribcre,absteadmonibus,  ut  tibi  significarem,quid  descripto 


1.  A  la  marge  :  Et  ut  negant  Deum  velle  omnes  homines   salvos   tieri, 
ita  promissiones  Dei  universales  e-se  negant. 


212  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

il lo   postremo  D.  V.  exhibito  sentirem.  Optime  Vale.  26  Dé- 
cembris  1562. 

Tuus  ex  animo 

P.  Tossanus 

Non  vacavit  mihi  ista  rescribere. 
adr.  :  A  Mons.  le  Chancellier 

Archives  de  Stuttgart. 


129 

RÈGLEMENT    POUR    LA    VILLE    DE    MONTBELIARD 

23  novembre  1563. 

Soit  admise  sur  les  points  suyvans,  pour  les  faire  observer 
suivant  l'advis  de  Mre  Pierre  Toussain  et  Messieurs  les  neuf 
bourgeois  jurez,  admis  le  xxine  jour  du  mois  de  novembre  l'an 
1566  en  l'hostel  de  la  ville  de  Montbehard. 

Primo, 

Que  les  anciens  se  treuventen  l'Hostel  de  la  de  ville,  par 
chascune  quinzaine,  le  jour  de  mardy  a  sept  heures  du  malin, 
pour,  par  chascun  d'iceulx,  relatera  Monsieur  le  maire  les 
blasphèmes,  yvrongneries  ou  autres  dissolutions  qu'il  aura 
vehu  en  ceux  ou  en  celles  estanssous  sa  charge,  soit  que  le 
fait  soit  commis  en  la  ville  ou  aux  champs,  afin  que  led. 
sieur  maire  en  fasse  la  poursuite  convenable  à  l'effet  de  par- 
venir à  la  punition  selon  le  faict  et  exemplairement. 

Item,  tenir  main  que  les  sergents  aussy  fassent  meilleur 
debvoir  qu'ilz  n'ont  fait  par  cy  devant,  tant  sur  lesfaicts  des 
danses,  rondeaulx,  chançons  impudiques,  jeux,  yvrongneries, 
blasphèmes  et  autres  dissolutions  qui  se  commettent  tant  de 
jour,  de  nuit,  es  hostellei  ies,  que  maisons  secrettes,  iceulx 
relater  féablement  sans  auleun  support,  sur  peine  de  suppor- 
ter eux  mesmes  la  punition 


PIÈCES    JUSTIFICATIVES  213 

Item,  de  faire  fermer  la  boucherie  aux  jours  de  dimanche 
et  mecredy  au  premier  coup  du  sermon  comme  du  passé  et 
suivant  les  ordonnances,  et  enjoindront  les  sergents  auxdicts 
bouchers  aller  aux  prédications. 

Item,  deffendre  et  enjoindre  aux  hostes  de  non  délivrer  vin 
ny  recepter  personne  que  ce  soit  pendant  la  prédication,  s'il  ce 
n'est  pour  les  estrangers  ou  passans,  a  peine  d'un  franc 
d'esmende  applicable  à  la  boitte  des  pauvies. 

Item,  que  lesd.  sergents  se  donnent  garde  de  ceulx  et  celles 
que  se  trouveront  es  tavernes  ou  que  se  promèneront  ou 
seront  par  les  rues  pendant  lesd.  prédications  et  qu'ils  en 
fassent  le  rapport. 

Item,  que  es  jours  de  mecredy,  jourdes  prières,  que  les 
chiefs  d'hostel,  du  moings  l'un  d'eux  ou  aulcuns  de  leurs 
familles  et  domestiques,  voisent  (sic)  à  la  prédication  du  saint 
Evangile,  à  peine  que,  s'ils  ne  vont,  d'une  batz  suivant  les 
ordonnances  sur  ce  faictes, 

Item  que,  dès  en  avant,  personne  n'aytàfaire  nopces  es 
jours  de  dimanches,  mais  les  pourront  faire  aux  aultres  jours 
en  sur  sepmaines  tel  qu'ils  vouldront,  comme  aussyne  feront 
aulcunes  nopces  marchandées  en  la  maison  de  la  ville  se  ils 
ne  les  font  d'eulx  mesmes  et  ne  seront  tenus  les  invitez 
donner  au  plus  hault  de  trois  gros,  monn.  foible^soit  qu'elles 
soient  faictes  aud.  hostel  de  la  ville,  aux  tavernes  ou  aultres 
maisons  pour  le  disné  du  jour  de  la  solempnization  desd. 
nopces,  et,  pour  le  soupper,  trois  sols  ballois  —  deffendants  a 
tous  hostes  et  aultres  de  non  prendre  davantage,  sur  peines 
de  soixante  sols  d'esmendeapplicables  à  la  boitte  des  pauvres; 
et  quant  à  la  quantité  de  ceux  qui  sont  invitez,  la  chose  s'en- 
tretiendra, quant  à  ce,  suivant  les  ordonnances  de  nostre 
redoubté  seigneur  sur  ce  faictes.  Aclum  aud.  hostel  de  la  ville 
dud.  Montbéliard  par  et  es  présences  de  Mess,  les  neuf  bour- 
geois jurez,  dix-huit  et  notables,  le  23  jour  cludit  mois  de 
novembre  l'an  prédit  1563. 

Collection  Duvernoy,  Montbéliard  sous  Frédéric,  t.  II.  Archives  natio- 
nales, K.  2185. 

■*:- : ?■ 


214  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 


130 

Rapport   de  Pierre   Toussain  au  conseil  de  régence   de 

montbéliard 

30  Juin  1564. 

Cum  ecclesia  Clareguttensis  in  finibus  Burgundiae  sita  sit, 
ab  aliis  ecclesiis  nostris  dissita,  existimo  illi  ecclesias  de 
ministro  inprimis  prospiciendum  esse.  Postea  autem  eccle- 
sias Valentinianas,  cum  in  commode  fieri  poterit  prospicietur. 

Quantum1  autem  ad  novas  ditiones  attinet,  prospiciendum 
erit  principio  ecclesiis  prascipuis  earum  ditionum,  videlicet 
Montecheru  et  Longevillas.  Sed  cum  valde  periculosum  sit, 
illic  prsesertim  homines  ignotos  constituere,  meum  esset 
consilium,  salvo  meliore,  ut  ministerqui  est  apud  S.  Julianum, 
vir  plus  et  doctus,  in  Montecheru  collocetur,  alius  vero  quis- 
piam  certas  tidei  et  doctrines  Longevillae.  In  ditione  autem 
Hericuriensi,  propter  ministrum  opidi,  duo  alii  constitui 
poterunt  in  locis  preecipuis  ditionis  illius,  et  alii  postea  illis 
adjungi,  si  non  suffecerint.  Sed  ad  ministros  per  ditiones 
novas  bene  collocandos,  necessarium  fuerit  prius  eas  ditiones 
lustrare.  Quod  autem  ad  ecclesias  novarum  ditionum  insti- 
tuendas  spectat,  nunquam  judicarunt  nec  judicant  ministri 
faciendum  esse  ut  novas  ecclesias  diversis  ritibus  a  veteribus 
ecclesiis  utantur.  Quod  vero  ad  ritus  veterum  ecclesiarum 
pertinet,  nos  in  opido  et  ruri  per  omnes  ecclesias  omnia  in 
ordinatione  ecclesiastica  contenta,  solis  formis  nostris  sacra- 
menta  administrandi  ex  Principum  permissu  exceptis,  bona 
fide  servamus.  Et  habetur  et  legitur  in  scholis  nostris  D. 
Brentii  latinus  catechismus,  et  gallicum  expectamus,  ut  qui 
nos  apud  Principes  velut  ordinationis  ecclesiaslicae  contemp- 
tores  accusant,  nobis  sint  injurii. 

Quod  autem  ad  Dominum  Arquerium  attinet,  antequam 


1.  Cette  partie  du  texte  a  déjà  été  imprimée  dans  les  Mémoires  do  la 
Société  d'Emulation  de  Montbéliard,  t.  xm,  1083,  p.  365,  mais  avec  des 
erreurs  de  lecture  que  nous  rectifions  ici, 


PIÈCES  JUSTIFICATIVES  215 

hue  venit,  fuit  a  me  diligenter  certior  factus  non  solum  de 
Principum  ordinatione  et  nostra  exceptione,  sed  de  aliis 
quoque  rébus  omnibus  ecclesiarum  nostrarum,  nostraque 
tum  omnia  approbavit,  doctrinam,  ritus,  casremonias,  pro- 
mittens  ac  jurans  se  nihil  hic  unquam  contra  hase  novatu- 
rum.  Et  sum  sane  valde  admiratus,  cum  D.  Gasparus1  ad 
thermas  profecturus  inter  aha  odiosa,  ad  me  scriberet,  D. 
Arquerium  affirmare  se  bona  conscientia  universam  ordina- 
tionem  ecclesiasticam  Principum  recipere  et  promovere 
posse;  et  ab  aliis  etiam  audirem  eumdem  Arquerium  polliceri 
se  ministros  inventurum  qui  eamdem  ordinationem  secum 
per  ditiones  novas  instituèrent. 

Quibus  auditis  cœpi  clam  statim  aliorum  ministrorum 
nostrorum  animos  tentare.  Et  quanquam  nonnulli  fuerint 
ab  illis  sollicitati,  perstant  tamen  omnes  in  ea  sententia  ut 
judicent  nullo  modo  expedire  ut  alii  ritus  in  ditionibus  novis 
instituantur  quam  qui  in  veteribus  sunt  recepti. 

Cumque  superioribus  diebus  mecum  esset  domi  meee 
Girardus  Paulus  minister  apud  S.  Julianum  et  Abevilla- 
rensis2,  unaque  his  de  rébus  colloqueremur,  accidit  ut 
idem  Arquerius  prœter  nostram  expectationem,  hypocaus- 
tum  in  quo  eramus  sit  ingressus.  Cui  velut  nobis  divina 
Providentia  oblato  cœpimus  amice  declarare  quid  inter  nos 
tractaremus,  significantes  ei  judicare  nos  ad  gloriam  Dei, 
pacem  inter  nos  conservandam  et  ecclesiarum  nostrarum 
œdificationem  pertinere  ut  non  solum  eadem  doctrina,  sed 
etiam  iidem  ritus  et  caeremonias  in  omnibus  his  principis 
nostri  ditionibus  tam  novis  quam  veteribus  habeantur  et 
serventur. 

Ad  quam  declarationem  nostram  curn  non  aperte  respon- 
deret  Arquerius,  voluimus  ab  eo  scire  quid  haberet  animi 
quidque  nobis  ah  ipso  expectandum  esset,  an  non  solum  in 
doctrina    a    nobis    confessa    et    subscripta    principi busqué 


1.  Gaspard  Weismann,  pasteur  de  l'église  allemande  de  Montbéliard 
1556  à  1564. 

2.  Gérard  Paul  ne  dut  exercer  qu'un  ministère  de  très  courte  du  roc 
à  St-Julien  où  il  remplaça  Renaud  Angon  et  fut  le  prédécesseur  de 
François  Maurice.  Né  à  Abbévillers,  il  fut  un  des  premiers  pasteurs 
originaires  du  pays  de  Montbéliard, 


216  PIÈCES    JUSTIFICATIVES 

exhibita  sed  etiam  in  ritibus  receptis  nobisque  a  principibus 
concessis  permanere  vellet  ut  eu  m  hue  venit  promisit,  an 
alios  ritus  in  suam  ecclesiam  introducere  vellet.  Ad  quam 
orationem  et  petitionem  nostram,  cum  videret  sua  et  D. 
Gaspari  consilia  nobis  non  esse  incognita  eaque  fratribus 
omnibus  improbari,  eœpit  allegare  queedam  ae  tandem  res- 
pondit  se  inecclesia  sua  nihil  novaturum  sed  in  doctrina  et 
ritibus  hic  receptis  nobiscum  permansurum,  nostramque 
exceptionem  principibusexhibitam  et  nobis  ab  eis  concessam 
approbavit  et  subscripsit,  eumque  confidimus  promissis 
staturum. 

Nunc  autem  cum  ex  litteris  Principum  hue  ante  menses 
duos  aut  très  missis,mihique  dominigubernatoris  jussu  com- 
municatis,  facile  videre  sit  Principibus  et  consiliariis  ducatus 
ab  aliquibus  esse  persuasum  eundem  Arquerium  paratum 
esse  eandem  ordinationem  universam  sine  ulla  exceptione 
recipere  et  instituere,  existimarem  D.  gubernatori  et  consi- 
liariis faciendum  esse  ut,  cum  agatur  de  papismo  in  novis 
ditionibus  abrogando,  idem  Arquerius  ab  eisdem  dominis 
gubernatore  et  consiliariis  rogetur  an  judicet  eos  ritus  qui 
sunt  hactenus  in  ditionibus  veteribus  observati  in  novis 
quoque  ecclesiis  instituendos,  an  potius  putet  universam 
principum  ordinationem  ecclesiasticam  sine  ulla  exceptione 
in  novis  ditionibus  instituendam,  anque  hoc  ipsum  in  sua 
ecclesia  praestare  velit  et  ministros  invenire  qui  secum  per 
ditiones  novas  eamdem  universam  ordinationem  instituant 
et  servent. 

Qui  si  responderet  (ut  propter  ea  quae  apud  nos  dixit  et 
subscripsit  necessario  respondebit)  se  non  consulere  ut  alii 
ritus  instituantur  in  ditionibus  novis  quam  qui  in  veteribus 
sunt  instituti,  nec  velle  se  in  ecclesia  sua  alios  ritus  insti- 
tuere. nec  posse  polliceri  se  ministros  inventurum  qui 
diversos  ritus  ab  usitatis  in  veteribus  ecclesiis  instituant, 
dominus  gubernator  consiliarii  erunt  apud  principes  satis 
excusati  si  in  ditionibus  novis  non  alii  ritus  instituantur 
quam  in  veteribus,  ecclesiaeque  nostrœ  et  ministri  in  pace 
relinquentur. 

Quod  autem  ad  inspectionem  seu  superintendentiam  eccle- 
siarum  attinet,  Principum  est  ea  in  re  quod  volent  statuere  : 


riÉCES   JUSTIFICATIVES  217 

ego  coram  Domino  Deo  agnosco  me  ad  solam  familiam 
meam  inspiciendam  et  regendam  non  esse  idoneum,  nec 
aliud  quicquam  tam  cuperem  hodie  in  hoc  meo  senio  et 
saeculi  hujus  depravatione  quam  in  secessu  aliquo  latere,  ubi 
me  ad  die  m  Christi  pararem. 

Sed  cum  apud  me  perpendoquam  seepe  antehac  in  ecclesia 
Blamontana  dissentiones  et  sectae  ortae  sint,  non  ob  aliud, 
quam  quod  ministri  in  ditione  il  la ,  ab  hac  aliquo  modo 
sejuncta,  agentes,  seque  temporis  successu  a  ministris  hujus 
opidi  et  comitatus  sensim  séparantes,  et  privata  inter  se 
habentes  conventicula,  putarunt  tandem  sibi  licere  quidvis, 
jamque  hoc  in  ea  ditione,  jam  aliud  propria  authoritate 
instituerunt,  unde  et  principes  et  conciliarios,  et  alios 
ministros  non  parum  saepe  turbarunt,  et  subditos  offende- 
runt  :  non  est  meum  consilium,  ut  fenestra  ad  haec  mala 
alibi  aperiatur,  hoc  est  ut  ecclesiee  novae  aut  earum  ministri, 
ullo  modo  a  veteribus  separentur,  sed  ut  omnia  religionis 
et  alia  negotia  omnium  ministrorum  et  ecclesiarum  cognos- 
cantur  hic  et  tractentur  in  Cancellario.  Quod  si  fiet,  ministri 
in  officio  et  pace  retinebuntur,  nullae  erunt  sectas,  conformitas 
doctrinae  et  rituum  servabitur,etaedificabuntur  ecclesiae  Ubi 
contra  ecclesiarum  et  ministrorum  separatio,  ut  sunt 
hominum  ingénia,  prassertim  autem  nostra  gallica,  temporis 
successu,  infinita  mala  pareret,  quae  postea  facile  sopiri  non 
;  possent.  Sed  haec  D.  Gubernatoris  et  consiliariorum  pruden- 
tiae  et  judicio  perpendenda  et  judicanda  relinquo. 

Quod  autem  ministros  ecclesiis  preficiendos  spectat,praeter 
eum  qui  nuper  est  hic  concionatus,  et  expectatur,  fuit  hic 
his  diebus  alius  quidam  meo  judicio  pius  et  doctus,  quem 
Basileae  ante  menses  duos  appellaveram,  quique  promisit  se 
brevi  ad  nos  rediturum.  Deinde,  ludimagistri,  Blamontanus 
et  Regnansis,  qui  diu  vixerunt  in  his  ecclesiis,  Verbi  minis- 
terio  prasfici  poterunt,  et  alii  aliunde  advo:ari.  Faxit  autem 
Deus  et  pater  noster  cœlestis,  ut  nominis  sui  sancti  timoré 
veré  prasditos,  et  pacis  studiosos  nanciscamur. 

De  seminario  aliquo  in  schola  alendo,  et  ministrorum 
stipendio  augendo,  non  dubito  quin  Dominus  Gubernator  et 
consiliarii  haechabeant  in  memoria.Qui  si  putant  esse  consul- 
tum,   ut  aliqua  pars  avenae  ministrorum,  pecunia  pensetur. 


210  PIÈCES    JUSTIFICATIVES 

poterunt  hoc  etïicere  :  Ego  a  ministris  nullam  audivi  quaeri 
moniam. 

Ultima  junii 

P.   Toss. 

Archives  nationales.  K.  2189. 


131 

Etablissement  des  boites  des  pauvres 

22  août  1564. 

Pour  donner  ordre  aux  pauvres  de  la  Comté,  sera  néces- 
saire que  dorénavant  il  y  ait  des  boites  en  chacun  village  où 
il  }'  a  ministres,  et  que  les  amendes  appartenans  auxd. 
pauvres,  selon  les  ordonnances  ecclésiastiques,  qui  seront 
mises  esd.  boites  et  distribuées  par  chacune  semaine  aux 
vrais  pauvres  de  chacun  village  selon  l'advis  desd.  ministres, 
maires  et  anciens  qui  auroient  diligent  égard  à  la  nécessité 
d'un  chacun  desd.  pauvres.  Et  conviendra  que  lesd.  habitans 
desd.  villages  soient  admonestés  par  lesd.  ministres  de  mettre 
aussi  leurs  aumônes  auxdites  boites  pour  le  moins  par  cha- 
cun dimanche  et  selon  la  faculté  de  charité  d'un  chacun  bon 
laboureur  desd.  lieux,  afin  que,  parce  moyen, chacun  village 
ou  paroisse  pourvût  à  ses  pauvres  sans  fouler  ses  voisins.  Et 
si  les  susd.  aumônes  et  amendes  sont  fidèlement  reçues  et 
administrées,  elles  pourront  bien  souffire  pour  subvenir  aux 
nécessités  des  vrays  pauvres  des  villages  et  paroisses  de  cette 
Comté.  Mais  toutefois  si  par  grande  vieillesse,  maladies, 
charges  d'enfans  ou  autrement  se  retrouvoient  quelques 
pauvres  ayant  besoin  de  plus  grand  soulagement  que  celui 
desd.  boittes,  en  ce  cas  conviendroit  que  lesd.  ministres  fissent 
requêtes  au  conseil  pour  lesd  pauvres  qui  leur  ordonneroit 
leur  distribuer  quelques  grains  ou  argent  selon  leur  néces- 
sité. Que  la  semblable  soit  observé  en  la  seigneurie  de  Blamont 
où  il  y  a  singulièrement,  quant  à  ce,  le  plus  grand  désordre 


PIÈCES    JUSTIFICATIVES  219 

Item  es  seigneuries  de  Héricourt,  Châtelot,  Clémont  et  Eto- 
bon,  et,  ainsi  faisant,  sera  pourvu  aux  vrais  pauvres  et  donné 
occasion  aux  tenans  dé  travailler  et  gagner  leur  vie,  et  ne 
conviendra  endurer  que  personne  mendiât  par  la  ville.  Ains, 
quant  aux  pauvres  étrangers  passans  et  mendians,  faudroit 
donner  aux  portes;  que  là,  par  les  portiers  et  en  présence  de 
quelques  gens  de  bien,  leur  soit  aussi  distribué  l'aumône  selon 
leur  nécessité,  laquelle  sera  prise  aux  boites,  assavoir  pour 
la  porte  du  Grand  Pont  et  de  l'Hôpital  en  la  boite  de  la  chan- 
cellerie, et  pour  les  autres  portes,  es  boites  de  la  ville. 

Quant  aux  pauvres  de  lad.  ville,  les  neuf  bourgeois  y  pour- 
voiront tellement  qu'il  n'y  auroit  personne  de  la  ville  qui 
mendiât  et,  étant  advertis  par  aucuns  des  ministres,  diacres, 
anciens,  maîtres  des  guets  ou  autres  personnes  de  quelques 
particuliers  indigents  à  eux  inconnus  paravant,  subviendront 
convenablement.  Actum  en  conseil,  22  août  1564. 

Collection  Duvernoy,  Montbéliard  sous  Frédéric. 


132 

Enquête  sur  un  abus  d'autorité  commis  par  le  bailli  de 
l'Isle- sur-le-Doubs  a  l'égard  d'un  protestant,  Jean 
foirand,  maire  de  saint- jv1 aurice. 

Le  22e  de  janvier  1^65,  au  lieu  de  Montbéliardt,  par  devant 
honnorez  seigneurs  Monsieur  le  Bailly  et  Tabellion,  Jehan 
Foirand,  maire  au  lieu  de  Sainct  Moris,  seigneurie  du  Chas- 
tellot,  eagé  d'environ  trente  ans,  souvenant  d'environ  vingtz 
ans,  interrogué  par  le  serement  qu'il  Ta  preste  sur  Sainctes 
Evangiles  de  Dieu,  respond  : 

Que  comme  le  jour  d'hier,  qu'estoit  le  jour  de  marché  au 
lieu  de  l'Isle  sur  Doubz,  led.  respondant  estoit  allé  illec  pour 
achepter  quelque  chose  pour  son  usage  domestique  et  après 
qu'il  fut  venu  en  la  grande  rue  dud.  l'Isle,  et  qu'il  regardoit 
les  marçhans  de  la  ville  dud.  Montbéliardt,  qu'estoient  illec 


220  PIÈGES   JUSTIFICATIVES 

vendans  leurs  marchandises,  vint  à  luy  le  Sr  Bailly  dud. 
l'Isle,  nommé  Nicolas  Briot,  lequel  luydict  ces  propres  motz, 
ascavoir  :  Je  te  delïends  à  peinne  de  cent  libvres  de  ne  sortir 
de  ceste  ville  :  or  t'en  vas,  si  tu  veux.  Et  après  ce  il  dit  à  ceux 
qu'estoient  illecq  :  Vous  aultres  m'en  serez  tesmoings.  Et 
environ  une  demie  heure  après  (qu'estoit  environ  les  huictz 
ou  neufz  heures  du  matin),  le  Procureur  d'illecq,  nommé 
Claudi  Marie,  ensemble  de  Jehan  de  Fer,  grephier  dud.  l'Isle, 
vindrent  vers  !ed.  déposant,  qu'estoit  encore  au  millieu  de 
lad.  rue,  et  luy  dirent,  qu'il  failloit  que  led.  respondant  alla 
avec  eux  chez  led.  Sr  bailly  :  ce  que  led.  respondant  feit,  et 
estant  illecq  venu,  treuvarent  led.  Sr  Bailly  en  la  court  de  sa 
maison,  lequel  luy  dict  ces  motz,  ascavoir  :Tu  te  portes  bien, 
je  le  vois  bien  :  as  tu  apprins  en  ma  maison  ceste  secte  luthé- 
rienne ?  ceste  meschante  loy?  et  suivre  la  compaignie  de 
quattre  ou  cinqtz  coquins  qu'ilz  sont?  et  qu'ont  composé 
ceste  meschante  loy  là?  Tu  scais  que  je  t'ay  nourry,  et  que 
ton  père  m'avoit  donné  charge  de  te  gouverner,  quand  il  alla 
de  vie  à  trespas  :  je  vouldroye,  que  de  chascung  loppin  de 
pain  que  tu  as  mangé  en  ma  maison,  il  m'en  heust  cousté  une 
quarte,  et  que  je  ne  t'en  eusse  point  donné.  L'on  dict  que 
vous  faictes  des  coingtz  à  fendre  bois  des  jambes  du  crucifix  *, 
vous  estes  un  persécuteur  de  ceux  qui  vont  à  la  messe  :  vous 
lui  faictes  pis  que  les  aultres  officiers.  Tu  veux  aller  contre 
les  auctoritez  du  Roy  nostre  sire  ;  toy  et  ung  Armonnet  qui 
demeure  vers  chez  vous,  vous  avez  dict,  que  vous  luy  chieriez 
sur  le  nez.  A  quoy  led.  respondant  dict  :  Vous  me  pardonne- 
rez, Monsieur,  car  je  ne  le  dis  jamais,  et  gens  de  bien  ne  le 
vous  ont  point  dict.  Sur  quoy  ung  quidam,  que  led.  Sr  Bailly 
appelloit  (Monsieur  le  Commis),  ne  scait  si  led.  commis  estoit 
envoyé  de  Dole,  ny  comm'il  ha  nom,  ny  d'où  il  est  natifz,  ny 
où  il  demeure;  lequel  commis  est  jeune  homme  n'ayant 
guère  de  barbe,  de  médiocre  haulteur,  linge,  et  sans  aultre 
compaignie,  auquel  led.  Sr  bailly  addressant  sa  parolle  luy 
dict  :  Or  ça,  Monsieur  le  Commis,  voicy  ung  Maire  de  la  terre 
du  Chastellot  ;  je  l'ay  icy  arresté,  suivant  la  charge  que  scavez 
que  j'ayde  Messieurs  de  la  Court.  A  quoy  led.  commis  res- 
pondit,  parlant  audict  respondant  :  Venez,  venez  et  le  me- 
naient en  la  maison  dudict  procureur  ;  et  quand  il  fut  là,  ils 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  221 

luy  feirent  prester  serement  sur  ung  livre  d'heures  de  recon- 
gnoistre  vérité  de  ce  qu'il  seroit  interrogué,  en  quoy  propo- 
sant, led.  commis  disoit  avoir  charge  et  commission  de  la 
Court.  En  après,  led.  commis  et  grephier  susdéclairé,  l'inter- 
roguèrent,  combien  il  y  avoit,  qu'on  avoit  amené  les  Ministres 
en  la  terre  du  Chastellot;  à  quoy  il  respondit  qu'il  y  avoit 
environ  deux  mois.  Sur  quoy  led.  grephier,  nommé  Jehan 
de  Fer,  dict  :  Il  y  a  bien  deux  mois  voirement,  c'estoit  le  van- 
dredy  avant  la  saincte  André  ;  je  me  treuvay  illec  le  dimenche, 
que  l'on  les  y  r'amena  encores.  Sur  ce  ledict  respondant  fut 
interrogué,  qui  estoient  à  ce  présens, et  qui  les  y  avoit  amené. 
A  quoy  il  respondit,  que  c'estoit  Monsieur  le  Gouverneur  de 
Montbéliardt  et  Monsieur  le  bailly  dud.  lieu,  Monsieur  le 
Licencier,  Monsieur  le  Tabellion,  le  procureur  d'Hèricourt 
et  le  prôvost  et  grephier  dudict  lieu.  Sur  quoy  ils  luy  deman- 
doient  les  noms  et  surnoms  desd.  Srs  gouverneur,  bailly  et 
officiers,  et  comme  led.  respondant  ne  les  pouvoit  nommer, 
ledict  grephier  luy  dict  :  Vous  scavez  bien  que  le  procureur 
d'Hèricourt  hanom  Montoillet  et  le  tabellion  de  Montbéliardt 
Jehan  Wild  et  que  le  Licencier  y  estoit  et  Messire  Pierre 
Tossain. 

Item,  luy  dict  ledict  grephier  :  Messire  Pierre  Tossain  n'a  il 
pas  dict,  qu'il  plaisoit  ainsi  aux  princes,  qu'il  y  heust  des 
prédicans  en  la  terre  du  Chastellot  ?  A  quoy  ledict  respondant 
dict  que  ce  n'estoit  esté  ledict  Messire  Pierre  Tossain,  ains 
ledict  Licencier  Messire  Estienne  Louys.Surce  ledictgrephier 
luy  dict  :  Si  preschoit-il  ledict  Messire  Pierre,  que  preschoit- 
il?  A  quoy  il  respondit  :  Il  preschoit  l'Evangile,  la  parole  de 
Dieu.  Interrogué  par  ledict  grephier  :  Quel  Evangile  ?  respon- 
dit :  Ite  in  universum  mundum,  predicate  Evangelium,  etc. 
Sur  quoy  led.  commis  luy  demanda,  que  c'estoit  à  dire.  A  quoy 
il  respondit  que  c'estoit  à  dire  :  Allez  par  l'universel  monde, 
preschez  mon  Evangile  à  toute  créature;  ceux  qui  croiront 
et  seront  baptisez  seront  sauvez  et  ceux  qui  ne  croiront  seront 
condamnez.  Sur  quoy  ledict  grephier  luy  dict  :  Vous  estes 
désja  es  grandes  leçons,  vous  avez  désja  mis  le  doigt  au  per- 
tuis.  Item,  interrogué,  comme  les  subjectz  et  habitansestoient 
allez  aux  sermons,  respondit  que  les  maires  des  villages  leur 
en  avoient  faict  ordonnances.  Interrogué,  à  quelle  peine  ?  Rcs- 


222  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

pondit  :  à  peinne  d'estre   rebelles  et  désobeysans  au  Prince. 
Interrogué  s'il   estoit  esté  à  Bleussan  ?   Respondit,  qu'ouy, 
et  que  l'on  l'y  avoit  envoyé.  Interrogué  par  ledict  grephier 
siledictrespondant  sçavoit  pas  bien  que  les  subiectzde  Bour- 
goingne  qui  s'estoient  retirez  deçà  le  Biez,  estoient  des  subjectz 
de  Sa  Majesté  et  mainmortables  et  s'ils  s'estoient  pas  retirez 
deçà  dud.  Biez  pour  ce  que  c'estoit  franchise  }  A  quoy  ledict 
déposant  respondit  qu'il  en  avoit  bien  ouy  parler,  mais  qu'il 
ne  le  sçavoit  pas  véritablement.  A  quoy  ledict  greffier  dict  : 
Vous  sçavez  bien  qu'ilz  payent  des  gabelles.  A  quoy  il  respon- 
dit, qu'il  ne  le  sçavoit  pas  à  la  vérité,  jaçoit  qu'il  en  heust  ouy 
parler.  Interrogué  par  ledict  grephier  :  Ne  scavez-vous  pas 
que  Monsieur  de  Dampierre,  Monsieur  de  Moustier,  Mon- 
sieur de  Bermont,  Beustal,  et  la  révérende  abbesse  de  Baulme, 
hont  des  subjectz  en  la  terre  du  Chastellot  ?  A  quoy  il  respon- 
dit qu'ouy  et  qu'il  le  sçavoit   bien.  Interrogué  s'il   les  avoit 
aussi  commandé   d'aller    aux  sermons  ?   Respond,    qu'ouy. 
Interrogué  qui  avoit  osté  les  images  et  que  l'on  avoit  faict 
des  draps  d'autelz*  Respondit  que  l'on  luy  avoit  commandé 
de  faire  assembler  les  jurez  de  Sainct  Moris  et  Colombier  le 
Chastellot  pour  mettre  les  draps  d'autelz  et  les  calices  par 
inventoire  par  le  grephier  dudict  Hèricourt,  et  que  quant 
ausdites  images,  l'on  avoit  ordonné  ausdicts  jurez  de  les  mon- 
ter au  plancher  dessus  du  temple  et  que  quant  au  crucifix, 
ilz  ne  le  sçeurent  monter,  pour  ce  qu'il  estoit  trop  pesant,  ny 
aussi  sainct  Moris  à  cheval,  ains  les  meirent  en  une  arche  de 
bois  ensemble   de   la  Nostre  Dame  et  deux  anges;  laquelle 
arche  estoit  au  temple  dudict  sainct  Moris  et  nefermoit  point 
à  serrure.  Tellement  que  comme  les  femmes  alloient  souvent 
ouvrir  l'arche  et  sesignoient,  dont  le  ministre  fut  courroucé. 
Monsieur  le  licencier  Loris  fut  au  lieu  de  Sainct  Moris  et 
ordonna  que  l'on  deust  transporter  lesdictes  images  qu'es- 
toient  en  ladicte  arche  en  la  thour  de  la  Forte  maison  dudict 
sainct  Moris,  mesmes  aux  greniers  hautz  d'icelle  et  que  cela 
fut  fait  à  quelque  heure  commode  pour  éviter  le  scandale, 
mesmes  sur  le  vespre  par  ledict  respondant  qui  portoit  une 
vielle  chaise  et   l'ung  desdicts  anges  et  par  Armonnet,  qui 
pourtoit  la   Nostre  Dame,  et  par  son  frère,  qui  portoit  le 
crucifix,  et  le  forestier,  qui  portoit  Sainct  Moritz,  et  en  allant 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES 


223 


qu'ilz  faisoient  comme  le  frère  dudict  Armonnet  passant  une 
fois  de  verges,  posa  ledict  crucifix  de  là  icelle.  et  qu'il  estoit 
tout  soironné,  la  croix  se  rompit,  et  après  ledict  forestier  estant 
venu  en  ladicte  thourcouppa  les  jambes  dudict  crucifix  (qu'il 
disoit  estre  de  noyer)  et  en  fit  des  cugnetz  à  fendre  bois  et 
quant  au  demeurant  dudict  crucifix  de  bois  le  brusla.  Inter- 
rogué,  qui  avoit  osté  les  fondz,  respondit  que  les  habitans 
avoient  osté  la  pierre,  combien  il  ne  sçavoit  lesquelz  ;  et  que 
quant  à  la  pelle,  elle  avoit  esté  portée  avec  les  draps  d'autelz. 
Sur  quoy  ledict  grephier  luy  dict  :  Vous  vous  perjurez,  nous 
sçavons  bien  aultrement  des  fonds,  vous  les  avez  despecé 
vous  mesmes. 

À  quoy  il  respondit  que  non  faisoit  et  qu'il  ne  sçavoit  qui 
les  avoit  despecé,  ormis  la  dicte  pierre,  comme  dessus  est 
dict.  Interrogué  qui  avoit  fait  desroucher  les  autelz  ;  respon- 
dit que  ç'avoit  esté  par  l'ordonnance  du  receveur  des  cures  et 
qu'ilz  avoient  faict  amasser  les  habitans  pour  les  oster,  com- 
bien personne  d'eux  n'y  voulait  mettre  la  main,  ains  que 
ledict  respondant,  Armonnet  et  le  forestier  les  avoient  des- 
rouché.  Sur  ce,  ledict  grephier  dict:  que  c'estoient  informa- 
tions secrettes.  A  quoy  le  dict  déposant  respondit,  que  s'ilz 
en  pensoient  faire  informations  secrettes,  qu'ilz  s'abbusoient 
bien,  car  luy  mesme  respondant  en  advertiroit  le  l'endemain 
au  dict  Mombéliardt,  ce  qu'a  aussi  esté  escript  et  soubsigné 
par  le  dict  respondant. 

Dit  aussi,  qu'il  fut  parledictgrephierinterroguèdesmande- 
mens  que  l'on  avoit  publié  au  lieu  de  Longevelle  ;  à  quoy  il 
respondit  :  que  c'estoit  pour  ceux  qui  n'alloient  aux  sermons 
et  que  la  peinne  contenue  ausdicts  mandemens  estoit  de 
soixante  solz  ou  de  cinquante  libvres,  car  il  n'en  estoit  sou- 
venant et  qu'il  estoit  deffendu  de  pourter  baptiser  les  enfans 
aux  prestres  et  d'aller  à  la  messe  à  peinne  de  dix  libvres. 
Lesquelles  responses  dudict  desposant,  ilz  luy  feirent  signer, 
puis  le  remenêrent  chez  ledict  sieur  Bailly  où  il  trouva  plu- 
sieurs des  subjectz  de  Bermont,  de  Moustier  et  de  Dampierre 
qui  estoient  illecq  mandez  par  ledict  bailly  et  interroguez, 
ne  sceait  toutesfois  sur  quoy.  Et  incontinent  que  ledict  bailly 
heust  veu  ledict  respondant,  il  sortit  hors  de  son  logis,  et 
estant  en   la  rue,  parla  avec  luy  et  luy   dict  en   le  tansant 


224  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

comme  devant  et  luy  disant  qu'il  aimoit  mieux  suivre  la 
compagnie  de  trois  ou  quatre  coquins,  que  la  compagnie 
des  sainctz  qu'avoient  institué  la  messe,  enfin  iuy  dict  •.  (Je 
t'ay  icy  arresté  pour  une  charge  que  j'avoye  de  Messieurs 
de  la  Court  ;  je  n'eusse  osé  faire  aultrement,  tu  n'as  que 
faire  d'en  aller  rien  dire  ulle  part  ;  c'est  une  chose  se- 
crette,  personne  n'en  sçait  rien.  Je  me  tiens  bien  seur  du 
maire  du  Chastellot.  A  quoy  le  dict  desposant  respondit  :  ha 
monsieur,  vous  scavez  bien  que  j'ay  le  serement  et  qu'il  y  a 
tant  de  gens  qui  m'ont  veu  quand  Ion  m'a  mis  en  arrest  et 
que  j'en  seray  interrogué  par  Messieurs  du  Conseil  et  qu'il 
m'en  fauldra  dire  la  vérité.  Et  sur  ce,  ledict  bailly  luy  dict: 
Or  ça,  je  ne  vouldoye  point  ton  dommage,  va  t'en  paisible- 
ment et  sans  faire  semblant  et  ne  hante  plus  en  ceste  ville, 
je  te  le  conseille  ;  et  sur  ce,  ledict  déposant  s'en  alla  achepter 
ce  qu'il  avoit  de  besoing  et  estoient  bien  passées  deux  heures 
après  midy,  puis  s'en  retourna  en  sa  maison  au  dict  Sainct 
Moris  où  Martin  Poulot  le  treuva,  lequel  y  arriva  environ  les 
neufz  heures  de  nuict.  Et  tout  ce  que  dessus,  ledict  Jehan 
Foirand,  respondant  ha  dict  et  affermé  estre  véritable,  les  an 
et  jour  susdicts  et  es  présences  des  avant  nommez;  ce  qu'il 
ha  aussi  signé  et  soubscript  de  sa  propre  main,  les  an  et  jour 
susdict. 

Signé  :  Foirand. 

Archives  du  Doubs.  E.  92'i.  Miscellanea. 


133 

Pierre  Toussain  a  Jean  Hall.er 

21  juin  1S63. 

Clarissime  et  observandissime  domine  Hallere.  Quoniam 
mensis  est  circiter  ex  quo  decumbo,  ita  volente  Domino 
Deo,  et  parum  sum  ad  scribendum  aptus,  non  te  multis 
obtundam.  Tu  nempe  ex  hoc  fratre  intelligas  quid   in  causa 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  225 

sit,  quod  isthuc  proficiscatur.  Solum  oramus,  ut  nos,  pro 
eequitate  et  veritate  adjuves,  vel  potius  nostras  ecclesias  :  in 
omnique  in  sanctis  tuis  erga  Dominum  Deum  precibus 
mernor  sis  :  cui  omnia  fausta  per  Christum  Jesum  precor. 
Mombelgardi  21  juin  1565. 

D.  T.  deditissimus, 
P.  Tossanus. 

Copie  dans   la   collection   Hottinger.  Bibliothèque  de  la  ville  de   Zu- 
rich, Ms.  F.  30. 


134 

Le  conseil  de  Montbéliard  aux  officiers  d'Héricourt 

16  août  1565. 

Mess.  Nous  désirans  l'honneur  et  gloire  de  Dieu,  l'avance- 
ment de  sa  saincte  parolle,  l'édification  de  son  ecglize  et  le 
salut  des  subjects  de  nostre  Red.  Prince  et  Seigneur,  avons 
délibéré  d'establir  et  instituer  aucuns  ministres  ez  terres  et 
seigneuries  d'Héricourt.  Maisdautant  que  ne  sçavons  bonne- 
ment aussy  n'avons  vraye  congnoissance  des  cures  et 
parroisses,  nous  envoyerés  ung  cathalogue  et  description 
desdictes  parroisses  et  comme  elles  se  pourront  unir  pour  dis- 
poser lesdicts  ministres.  Ce  que  ferés  le  plus  toust  quepourés. 
Et  en  communiquerés  avec  Mons.  Argerius  affin  de  y 
ordonner  le  plus  toust  que  faire  le  pourons. 

Atant  le  Seigneur  soit  garde  de  vous. 

De  Montbéliard,  ce  16  d'aoust  1565. 
Les  Gouverneur  et  Conseil  ordonnés  à  Montbéliard. 

Sommes  adverty  qu'en  la  terre  du  Chastellot  y  a  un  prebstre 
qui  voluntiers  se  desdieroit  à  nostre  Religion,  partant  nous 
pourrés  advertir  de  la  volonté  du  personnaige,  de  sa  vie, 
conduite  et  littérature. 

Second  post-scriptum  : 

15 


226  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

Quant  au  personnage  ci-dessus  qui  a  heu  tenus  propos  au 
prevost  d'icy  de  ce  que  dessus,,  ledit  prevost  la  mandé  en  ce 
lieu  pour  lundy  prochain  pour  en  sçavoir  sa  volunté  et  de 
ses  vie,   conduite  et  literature  en  rendre  advertissement. 

Archives  nationales,  K.  2297. 


135 

RÉCEPTION  DE  DEUX  MINISTRES  PAR  LE  CONSEIL  DE  MONTBELIARD 

1(5  août  1565. 

Au  conseil  et  chancellerie  de  Mombeliardt,  le  jeudi  matin, 
seizième  jour  du  mois  d'aoust,  l'an  mil  cinqz  cens  soixante 
cinqz  mre  Guillaume  Varillon,  de  Chartres,  en  France,  et  mre 
Antonin  Duc,  de  Àumoys  en  Piedmont,  après  avoir  esté  ouyz 
et  examiner  par  maistre  Pierre  Tossain,  Superintendant  de 
ceste  Eglise,  sur  le  faict  de  la  Religion,  et  sur  les  interrogaux 
contenus  es  Ordonnances  Ecclésiastiques  de  céans,  sont  estez 
treuvez  suffisans,  et  receuz  au  Ministère  de  la  Parole  de  Dieu, 
asçavoir  ledict  mre  Guillaume  pour  l'Esglise  de  Rouche, 
seigneurie  de  Blanmont,  et  led.  mre  Antonin  pour  la  sei- 
gneurie de  Hericourt.  Et  ont  faict  et  preste  le  serment  sur  les 
sainctes  Evangiles  de  Dieu,  d'estre  fidèles  à  nos  redoubtez 
Princes  et  Seigneurs  et  d'observer  les  ordonnances  ecclésias- 
tiques, que  leur  sont  esté  leuttes  es  présences  des  Seigneurs 
Gouverneur,  Chancelier,  Licencié  Loris,  Tabellion,  ledict 
mre  Pierre  Tossain,  mre  Jehan  L'Archier  ministre  aud. 
Hericourt,  mre  Girard  Guillemin,  Diacre  aud.  Mombeliardt, 
mre  Jacques  Fagot,  ministre  audict  Blanmont,  mre  Paul 
L'Oiseau,  ministre  à  Saincte  Suzanne,  mre  François  Morize 
ministre  à  Sainct  Gelin,  mre  François  Constant,  ministre 
à  Abevillers,  et  je  soubsigné,  appeller  et  presens  aus  dictes 
examen  et  réception. 

par  ordonnance  A.  Carray. 

Archives  nationales,  K.  2173. 


PIECES   JUSTIFICATIVES 


227 


136 

Pierre  Toussain  et  ses  collègues  aux  gouverneur 
et  conseillers  de  montbeliard 

17  septembre  15G5. 

Clarissimiset  observandissimis  dominis  nostris,  D.  Guber- 
naîori  et  Consiliariis. 

Clarissimi  et  observandissimi  domini,  quumnon  sinedolore 
videamus  novas  Principis  nostri  ditiones,  praesertim  autem 
ditionem  de  Chastelot,  veris  pastoribus  et  doctrina  caelesti 
destiti,  visum  est  nobis  ut  pro  gloria  Domini  et  subditorum 
salute  duos  ex  veteribus  ministris  Dominationibus  vestris 
proponeremus  ■  videlicet  ministrum  Villariensem  et  Desan- 
nensem.  Quorum  alter,  hoc  est  Villariensis  Longevillae,  alter 
vero  a  Colombier  vestra  authoritale,  ut  in  Montecheru  factum 
est,  constituatur.  Quod  consilium  nostrum  si  nobis  probabi- 
tur,  dabimus  operam,  juvante  Domino  Deo,  ut  et  brevi  alii 
ministri  habeantur,  quos  in  locum  duorum  illorum  sufRciatis, 
et  interea  per  vicinos  ministros,  eorum  ecclesiis  prospiciatur. 
Montbelgardi  17septembris  1565. 
Clariss.  D.  V. 

Humiles  servi,  ministri  ad   examen  et   receptionem  minis- 
trorum  constituti, 

P.  Tossanus,  minister  montbelgard. 

Girardus,  diaconus  ibidem, 

F.  Morisa,  minister  Sancti-Juliani, 

Paulus  Loseyrus,  minister  Sanctae-Suzannae, 

Jacobus,  m.  Blammontanus, 

Franciscus  Costanus,  Abevilariensis, 

Leodegarius  Grymaldus,  minister  Clemontanae  ditionis. 

Archives  nationales,  K.  2193. 


CX>8  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 


137 

Cinq  pasteurs  de  Montbéliard  a  la  classe  de  Neuciiatel, 
pour  s'excuser  au  sujet  d'un  témoignage  favorable  donné 
par  eux  a  Jean  Thevignon,  ancien  diacre  de  Montbéliard. 

10  octobre  1570. 

Chers  et  honorés  frères,  L'Ennemi  commun  de  nature  a  de 
tout  temps  eu  des  suppos  et  adherens,  par  lesquelz  il  n'a 
cessé  de  faire  ses  effors  pour  troubler,  molester  et  circonvenir 
les  enfans  de  Dieu.  Il  l'a  monstre  par  expérience  à  l'endroit  de 
plusieurs  bons  et  saincts  personnages,  comme  d'A bel,  Joseph, 
Moïse,  David,  tous  les  prophètes,  apostres  et  aultres,  qui  ont 
suivy  la  pure  et  vraye  religion.  Et  es  jours  passés,  envers 
nous  :  car  à  son  instigation,  et  par  l'importunité,  finesses,  et 
menaces  de  maistre  Jehan  Thevignon,  jadis  diacre  en  la  ville 
de  Montbéliard  (homme  sur  tous  aultres  haultain  et  témé- 
raire) nous  avons  soubsigné  à  ung  tesmoignage  escript  de  sa 
propre  main  commençant  :  Habeant  pro  certo  omnes  pii 
Johannem  Thevignon,  etc.  Mais  d'aultant  que  depuis  nous 
avons  esté  amplement  certiorés  du  contraire  au  contenu 
dudict  tesmoignage,  tant  par  la  sentence  par  nos  honorés 
seigneurs  du  conseil  rendue  contre  le  dict  Thevignon,  que 
par  le  rapport  de  plusieurs  de  noz  frères,  qui  ont  assisté  à  la 
procédure  et  vuidange  de  sa  cause  :  nous  n'avons  faict  diffi- 
culté aulcune  de  signer  avec  tous  noz  aultres  frères  ministres 
l'advis  qui  vous  a  esté  envoyé  de  la  part  de  nos  dictz  honorés 
seigneurs  du  conseil.  Toutefois  ayans  entendu  tant  par  letres 
envoyées  par  M.  Labille  à  M.  André  Floret,  diacre  de 
Montbéliard,  et  par  le  rapport  mesme  dudict  Thevignon, 
qu'estiés  tous  à  cause  des  choses  sus  escriptes  grandement 
scandalizès,  affin  de  lever  et  oster  tout  soupçon  de  scandale 
et  descharger  nos  dictz  honorés  seigneurs  du  conseil,  et  noz 
aultres  frères  ministres,  nous  vous  asseurons  que  ce  n'a  esté 
que  par  importunité,  finesses  et  menaces  du  dict  Thevignon, 
et  charité,  pitié,  et  compassion  envers  sa  femme,  que  luy 
avons  signé  le  tesmoignage  susdict.   Et  avons  usé  de  telle 


PIÈGES    JUSTIFICATIVES  229 

simplicité  et  bonne  foy  en  cela,  que  nous  n'avons  jamais  pensé 
comme  nous  ne  faisons  encores  de  présent  dérogé,  ou  en  rien 
que  ce  soit  contrevenir,  à  la  sentence  de  noz  honorés  sei- 
gneurs, laquelle  est  juridique  et  équitable,  et  pour  telle  la 
tenons,  et  approuvons.  Parquoy,  chers  et  honorés  frères,  nous 
vous  prions  au  nom  de  Dieu,  que  preniés  le  tout  en  la  meil- 
leur part,  et  ne  trouviés  mauvais  si  par  imprudence  nous 
avons  esté  trompés  par  le  dict  Thevignon  vous  asseurans  que 
jamais  telle  chose  par  nous  ne  sera  faicte.  Sur  ce  nous  vous 
présentons  noz  humbles  recommandations  et  prions  Dieu 
vous  augmenter  ses  grâces.  DeMontbêliard  ce  lOoctobre  1570. 
Vos  frères  en  Christ,  amis  et  serviteurs  à  jamais. 

Claude  Morel,  ministre  d'Exaincourt.  comté  de 

Montbèliard. 
Claude  Vigneron,  ministre  de  Dampierre  oultre 

les  bois,  conté  de  Montbèliard. 
Jehan  Marion,  ministre  de  Valentigny,  comté  de 

Montbèliard. 
Jehan  Aubert,  ministre  à  Seloncourt,  seigneurie 

de  Blammont. 
Jean  Thiersault,  ministre  à  Roche,  en  la  seigneu- 
rie de  Blammont. 
Adresse  :  A  messieurs  les  Doyen,  Jurés  et  aultres  fidèles 
ministres  de  la  parole  de  Dieu  en  la  classe  de  Neufchastel  noz 
chers  honnorés  frères  et  meilleurs  amys. 

Bibliothèque  des  Pasteurs  de  Neuchâtel. 


138 

Le  Magistrat  de  Montbèliard  a  la  classe  de  Neuchâtel 
au  sujet  des  pasteurs  Pierre  Henriot  et  Jean  Thevi- 
gnon, déposés.  Cette  lettre  accompagnait  la  précédente. 

10  octobre  1570. 

Messieurs,   nous  sûmes    esté    grandement   contristez    et 
marrys  d'avoir  entçnduz  que  Pierre  Henriot  et  Jehan  Thevi- 


230  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

gnon,  jadis  ministres  de  par  de  ça  et  depuis  à  justes  causes 
et  raisons  déposez  de  leurs  ministères,  ont  faict  plusieurs  et 
grandz  scandales  non  seulement  en  voz  églises,  mais  aussy 
aulx  églises  de  Berne,  Lausanne  et  lieux  circumvoisins  ; 
controuvans  plusieurs  calumnies  contre  nous  et  contre  tous 
les  aultres  ministres  et  pasteurs  de  noz  églises,  et  que  de  ce 
non  contans,  ledict  Henriot  ha  faict  et  fabriqué  ung  faulx 
instrument  de  tesmoingnage  escript  en  perchemin,  et  scelé 
d'un  sceau  lequel  il  a  faulcement  donné  a  entendre  qu'il  avoyt 
obtenuz  de  nous  contre  nostre  propre  sentence  qu'avons 
juridiquement  rendue  contre  luy,  plus  tôt  trop  doulcement 
que  selon  que  bien  il  avoyt  mérité  et  desservy  (selon  que  vous 
en  a  escript  les  Chancelier  et  greffier  de  céans).  Or  comme 
depuis  il  s'est  rendu  fugitifz  de  la  ville  de  Lausanne,  crain- 
gnant  d'estre  appréhendé  par  justice  et  puny  comme  faul- 
saire  des  peines  sur  ce  statuez  par  les  loix,  nous  espérons 
néantmoings  qu'il  ne  pourra  éviter  le  juste  jugement  de  Dieu, 
où  estant  appréhendé  aulx  pays  et  terres  des  magnifiques  et 
puissantz  seigneurs  Messieurs  de  Berne  ou  ailleurs,  qu'il 
plaira  à  Dieu  exécuter  sur  luy  ses  justes  jugemens.  Et  quant 
au  dict  Thevignon  comm'il  avoyt  par  sa  cautèle,  grande 
importunité  et  menaces  faict  soubscripre  un  tesmoingnaige 
escript  de  sa  main,  par  aulcungs  ministres  du  Comtezet 
Seigneuries  annexes  de  ce  lieu,  lesquels  n'estans  bienadverty 
des  causes  de  sa  destitution,  ains  par  simplicité  et  pensans 
exercer  quelque  miséricorde  à  son  endroict,  s'estoynt  laissé 
par  luy  séduire  et  abuser  sans  avoir  assez  pensé  et  médité  la 
conséquance,  voires  le  grand  scandale  qu'en  pourroyt 
advenir,  iceulx  ministres  par  luy  ainsy  circumvenuz,  ont 
depuis  cogneu  et  entendu  les  justes  et  raisonnables  causes 
qu'avons  heu  de  le  démettre,  et  ontsoubsigné  l'advisde  tous 
les  ministres  de  par  de  ça,  touchant  Archerius  et  les  cinq 
ministres  desposez.  Duquel  advis  vous  avons  par  cy  devant 
envoyé  une  coppye  par  maistre  André  Floret  diacre  de  ceste 
église  ;  et  d'avantaige,  affin  que  le  dict  scandale  soyt  osté  de 
voz  églises  et  de  celles  des  circumvoisins,  lesdictz  ministres 
vous  escripvent  eulx  mesme  une  letre  que  vous  envoyons 
avec  ceste,  par  laquelle  pourrez  cognoistre  la  vérité  du  dict 
faict,  et  vous  prions  que  preniez  le  tout  de  bonne  part  et  qu'à 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  -'231 

l'advenir  n'adjoustiez  foy  à  tels  courreurs  et  troubleurs, 
lesquels  sont  instrumens  de  scandales  et  perturbateurs  du 
repos  des  églises,  comme  au  semblable  nous  désirons  d'user 
(avec  l'aide  de  Dieu)  à  vostre  endroict,  et  des  églises  de  par 
de  là,  avec  touttes  lesquelles  nous  espérons  (aydant  Dieu) 
continuer  la  bonne  amytié,  voisinance  et  correspondance 
qu'avons  heu  ensemble  par  cy  devant,  a  l'advancement  du 
Régne  de  nostre  Seigneur  Jhesu  Christ  et  repuise  des  faulx 
prophètes  ses  ennemys.  Sur  ce  nous  estans  bien  affectueuse- 
ment recommandez  a  vous  tous,  vous  souhaistons  touttes 
grâces  et  bénédictions  du  Seigneur.  De  Montbéliart  ce 
10e  d'octobre  1570. 

Les  Gouverneur  et  Conseilliers  de  Montbéliart 
voz  voysins  et  bons  amys. 
J.  Heinricii  fey 

Hector  Vogeliuan 
Canzler 

Adresse  :  A  Messieurs  les  Doyen,  Jurez  et  aultres  ministres 
de  la  classe  des  Ville  et  Comtez  de  Neufchastel  oultre  Joux, 
noz  bons  voisins  et  amys. 


139 


Pétri  Tossani  et  aliorum  quorundam  ministrorum  eccle- 
si.e  in  comitatu  montbelgardensi  declaratio  quje  sit 
ipsorum  sententia  de  futura  reformatione. 

23  junii  1571. 

Generoso,  et  clarissimis  dominis  illustrissimi  principis 
nostri  domini  comitis  Friderici  gubernatori,  et  consiliariis 
dominis  nostris  observandissimis. 

Clarissimi  et  observandissimi  domini,  cum  jam  a  longo 
tempore  spargatur  hic  rumor  legatos  ex  ducatu  venire,  qui 
religionem  et  ritus  per  has  ecclesias  receptos  sint  mutaturi, 
et  hic  rumor  multorum  animos  in  his  djtionjbus   non  parum 


232  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

perturbet  :   voluimus   vobis  communi  consensu  hoc  scripto 
nostro  paucis  declarare,  quid  ea  de  re  sentiamus.  Quod  cla- 
rissimas  D.  V.  boni  consulturas  confidimus.  Nam  cum  nemo 
sit  ex  nobis,  qui  in  his   principis  nostri  ditionibus   ecclesiee 
ministerio  prsefecti  sumus,  qui  non  ante    receptionem   suam 
juxta  principum  nostrorum  ordinationem  ecclesiasticam,  hic 
in  cancellaria  examinatussitetapprobatus,  et  postea  quoque 
aliquoties,   praesertim    autem   anno   1562,  cum    hic    essent 
principis  nostri  junioris  illustrissimi  tutores,  domini  duces, 
Bipontinus  et  Wirtempergensis   pisc   mémorise,  sic    coram 
eorum    theologis  de   universa   doctrina    nostra,   et    ritibus 
omnibus  harum  ecclesiarum  rationem   reddiderimus,  ut  et 
iidem  theologi  nos  fratres  etcollegas  in  Domino  agnoverint  : 
Et  quantum   ad   ritus  attinet,    principes   ipsi    nos  in  nostra 
exceptione  ipsis  antea  a  nobis  exhibita,  clementer  et  bénigne 
reliquerunt,    in  eaque    semper    hactenus    ab    eo    tempore 
permanserimus,  valde  miraremur,  et  jure  quidem  offendere- 
mur,  si  nunc  a  nobis  tanquam  anovitiis  aliquibus  et  suspectis 
ministris,  nova  fidei   nostrae   ratio  peteretur,  aut  ritus  a  tam 
longo   tempore  principum    Wirtembergensium   authoritate 
in  his  ecclesiis  instituti  et  usitati,  et  a  supradictis  illustrissi- 
mis  principibus  nostris    dominis    tutoribus    Wolfgango  et 
Christophoro,  piae  memoriae  nobis  bénigne   permissi,    muta- 
rentur.  Et  mallemus  quidem  omnes  quidvis  perpeti  quam  in 
hanc  servitutem  redigi,  ut  primo  cuique  hue  venienti  necesse 
haberemus  novam  fidei  nostra?  rationem  reddere,  aut  jam  hoc, 
jam  aliud   per  ecclesias   nostras   mutare,  quod    ea  res,  (ut 
dominationes  vestras   facile    judicare    possunt)    sine  magno 
ministerii  nostri  contemptu,  et  gravi  subditorum  et   vicino- 
rum  offensione  fieri  non   posset.   Quare   humiliter  supplica- 
mus,    ne    illustrissimi     principes     nostri     domini     tutores 
patiantur  nos  omnes  in  Christo  unanimes,  et  ecclesias  nostras 
nunc  valde  (laus  sit  Domino  Deo)  pacatas  et  tranquillas,    ulla 
innovatione  turbari,  sed  ad  offendicula  omnia  vitanda,   in  ea 
confessione  et   ritibus    in    pace   relinquamur,   in  quibus  (ut 
supra  dictum  est)  illustrissimi  principes    nostri,    Bipontinus 
et  Wirtembergensis,  eorumque  theologi,  nos  reliquerunt.  Et 
ne  quis  putet  nos  in  ministeriis  nostris  sine  ulla  inspectione 
aut  correctione  vivere  velle,  prœterquam  quod  saepe  fiuntper 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  233 

has  ecclesias  visitationes  générales  et  synodi  hic  habentur 
in  caneellaria,  in  quibus  de  doctrina  et  vita  ministrorum  dili- 
genter  inquiritur,  habent  hic  quoque  illustrissimi  principes 
nostri  domini  tutores,  dominationes  vestras,  non  solum  nt 
reipublicee,  sed  etiam  religionis  et  ecclesiarum  istarum 
negotiis  advigiletis,  ut  qui  sitis  hic  perpetuo  praesentes,  lin- 
guae  Gallicae,  et  rerum  omnium  harum  ditionum  et  ecclesia- 
rum periti,  quibus  debitam  (ut  semper  anU  hac)  obedentiam 
prasstare  volumus  :  cupientes  ut  si  qui  ex  nobis  (quod  absit) 
deprehensi  fuerint  quicquam  vel  facere  vel  docere,  quod  sit 
contra  verbum  Dei,et  jusjurandum  à  nobis  omnibus  in  can- 
eellaria praestitum, ii légitime  convicti  pro  delictorum  quali- 
tate  puniantur.  Nec  ulli  ministri  (ut  jam  ante  hac  supplicavi- 
mus)  inter  nos  ferantur,  qui  de  ullis  infamibus  criminibus 
palam  accusati,  se  légitime  non  purgaverint,cum  taies,  fratres, 
nedum  eclesiae  ministros  nunquam  simus  agnituri.  Et  si  qua 
de  rébus  religionis,  aut  alia  gravis  inter  ministros  harum  ec- 
clesiarum controversia  oriatur,  quae  hic  per  dominum  guber- 
natorem  et  consiliarios  decidi  aut  componi  non  possit,  ea  res 
ad  illustrissimos  principes  nostros,  dominos  tutores,  juxta 
ordinationem  ecclesiasticam  referatur.  Quae  pro  pace,  D.  V. 
eedificationc  et  conservatione  harum  ecclesiarum  clarissimis 
significare  voluimus,  Dominum  Deum  orantes,  ut  nos 
spiritu  suo  sancto  perpetuo  regat  et  conservet.  Mombelgardi 
12  martii  1571. 

Glariss.  D.  V. 

Humiles  servi 

Petrus  Tossanus,  minister  Mombelgardi, 
Anndreas  Floretus,  ejusdem  ecclesias  diaconus, 
Ludovicus  Bonavillanus,  minister  Dessandum, 
Augerius  Bartolus,  minister  in  Sancta  Susanna, 
Claudius  Morellus,  minister  ecclesiae  Dexincurianus, 
G.  Vinitor,  Dampetri  ultra  sylvas  minister, 
Gedeon  Cucuelus,  minister  ecclesiae  Bavanensis, 
Johannes  Nalletetus,  minister  ecclesiae  Sancti  Juliani, 
Firminus  Dominicus,  minister  ecclesiae  Glaregutensis, 
Edmundus   Langlois,   minister  ecclesiae  Estobonensis,  et 
ceteri  ministri  quorum  nomina  non  omnia  hicsubscriptasunl. 
Ex  hac  çomuni   ministrorum   omnium   harum    principis 


234  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

nostri  ditionum  (uno  Arquerio  excepto)  declaratione,  satis 
constat,  nos  nec  divisos  esse,  nec  ulla  secta  infectos,  sed  nos 
omnes  in  ea  confcssioneet  ritibus  unanimi  consensu  consensu 
[sic]  permanere,  in  quibus  principes  ipsi  nostri,  domini 
tutores,  piae  memorias,  et  eorum  theologi  universum  minis- 
terium  nostrum  approbantes,  nos  anno  supradicto  bénigne 
reliquerunt  :  et  in  qua  confessione  et  declaratione  nostra, 
juvante  Domino  Deo.  constanter  permanebimus,  nec  cuiquc 
unquam  ex  nobis  significavit  Arquerius,  quod  quicquam  in 
doctrina  nostra  desideraret,  sed  clam  nunc  re  et  furtim 
calumniatorum  more,  nos  apud  theologos  ducatus  accusât, 
quo  se  hac  arte  illis  insinuet,  et  nos  apud  eos  suspectos  et 
odiosos  reddat  :  ne  cogatur  ad  ea  de  quibus  accusatur  res- 
pondere,  sed  liceat  ipsi  nos  hic,  ut  antea  saepe  perturbare,  et 
facere  et  dicere  quicquid  sibi  in  mentem  venerit  sed  con- 
fklimus  clarissimos  et  observandissimos  dominos  nostros, 
D.  gubernatorem  et  principum  legatos  non  passuros  esse,  ut 
ab  isto  intractabili  et  irrequieto  homine  turbentur  hae  eccle- 
siee.  Mombt-lgardi  25  Junii  157t. 

Petrus  Tossanus. 
De  la  main  d'un  copiste. 

Archives  de  Stuttgart.  Anciennes  archives  du  Bas-Rhin. 


140 


Ordre  d'examiner  les  ministres  et  de  leur  faire  signer 
l'accord  entre  Luther  et  Bucer  de  1536 

2  août  1571. 

Postquam  illustrissimi  principes  ac  domini,  D.  Georgius 
Fridericus,  Marchio  Brandenburgensis,  etc.,  et  Dominus  Ca- 
rolus,  Marchio  Badensis,  etc.  junioris  prineipis  D.  Frideriei 
comitis  Wirtembergensis  et  Mompellgardensis,  tanquam 
çxorati  curatores,  administrationeni  comjlatus  Mompelgar- 


PIÈCES    JUSTIFICATIVES.  235 

clensis  et  adjunctarum  ditionum  pro  sua  erga  familiam  Wir- 
tembergensem  conjunetione  et  favore  singulari  susceperint, 
ante  omnia  necessarium  judicaverunt  ut  cognoscerent  qua 
ratione,  non  modo  in  poiitia,  verura  etiam  in  ecclesia,  omnia 
ea  quœ  per  illustriss.  principes  ac  dominum  Wolfgangum 
ducem  Bipontinum  et  Christophorum  ducem  Wirtembergen- 
sem  pias  et  fœlicis  recordationis  laudabiliter  et  maturo  consilio 
décréta  et  ministris  ecciesiarum  injuncta  sunt  ab  omnibus  et 
singuiis  observentur.  Cujus  rei  causa,  eorundemill.principum 
nomine  et  authoritate  infra  subscripti  politici  et  ecclesiastici 
consiliarii  Mombelgardum  ablegati  sunt,  ut  collatione  arnica 
et  fraterna  omnibus  et  singuiis  instituta,  diligenter  et  subse- 
quentibus  capitibus  inquirerent. 

Primo  omnium  an  pastoreset  ministri  omnes  qui  in  comi- 
tatu  Montbelgardensi  et  adjunctis  provinciis,  evangelium 
Christi  docent  Augustanam  et  Wirtembergensem  Confessio- 
nem  Prophetis  et  Apostolicis  scriptis  per  omnia  consentien- 
tem  amplectuntur.  Deinde  num  omnes  in  pio  et  unanimi 
consensu  persévèrent,  qui  anno  36  inter  Lutherum  et  Buce- 
rum,  Saxonicas  et  superiorisGermaniaeecclesias,in  re  sacra - 
mentaria  constitutus  est,  eumque  sancteet  constanter  tuean- 
tur,  nec  eidem  contraria  doceant.  Postremo,  an  ordinatio 
ecclesiastica  recognita  et  aucta,  in  omnibus  ecclesiis,  juxta 
ill.  principum  supra  dictorum  mandatum  instituta  sit,  et  ab 
omnibus  observetur. 

Diligenti  igitur  inquisitione  in  singulos  habita,  simul  omnes 
quorum  nomina  subscripta  sunt,  pastores  et  ecciesiarum 
comitatus  Mombelgardensis  et  vicinarum  ditionum  ministri 
de  sua  voluntate  sunt  testiticati. 

Primo,  se  post  scripta  Prophetica  et  Apostolica,  et  tria 
symbola,  Apostolicum,  Nicenum  et  Athanasium,  animo  syn- 
cero  et  candido  amplecti  confessionem  Augustanam  et  Wir- 
tembergensem cum  Apologia,  tanquam  symbolum  nostri 
temporis,  quo  a  Pontificiis  et  sectis, ecclesia  hujus  comitatus 
et  adjunctarum  ditionum  discernentur.  Promittunt  etiam 
sancte  se  prsedictis  confessionibus  nihil  contrarium  in  has 
ecclesias  invecturos. 

Deinde  amplectuntur  consensum  de  re  sacramentaria  inter 
D.  Lutherum  et  D.  Buccrum,  Saxonicas  et  superioris  Germa- 


236  riÈCES   JUSTIFICATIVES 

nias  ecclesias,  anno  1556  factum,  ut  omnibus  constat,  ipsos 
animo  syncero  et  candido,  articulum  de  Cœna  Domini  pro- 
bare,  qui  in  confessione  Augustana  et  Wirtembergensi 
comprehensus,  et  in  Apologia  paulo  copiosius  explicatus  est  : 
et  aperte  affirmant,  secum  il  lis  non  facere,  qui  diversam  et 
contrariam  doctrinam,  cum  de  Cœna  Domini,  tum  de  aliis 
quoque  doctrinal  capitibus  sequuntur. 

Tertio  recipiunt  etiam  ordinatiouem  ecclesiasticam  novam 
recognitam  et  auctam,  exceptis  capitibus,  quas  principes  cle- 
menter  remiserunt,  quam  cognoscunt  piam  et  verbo  Domini 
consentaneam,  seque  ad  illius  prœscriptum,  omnia  in  cœtu 
ecclesiastico,  cum  in  docenclo  tum  in  sacramentorum  admi- 
nistratione,  et  prsecibus  publicis  facturos  et  sedulo  operam 
daturos,  ut  cum  pio  in  omnibus  partibus  doctrinas  christianai 
consensu  conformitatem  quoque  rituum  conjungant  et  con- 
servent. 

Suit  le  texte  de  l'accord  de  1536  entre  Luther  et  Bucer, 
dont  on  trouvera  ici  même  la  traduction  française  au  n°  158. 
Cet  ordre  de  faire  signer  à  nouveau  le  concordat  de  1536  est 
daté  du  2  août  1571.  Il  fut  signé  des  ministres  suivants  : 

Pastores  et  ministri  comitatus  et  ditionum  Montbelgar- 
densium. 

Andréas  Floretus,  Mombelgardensis  diaconus,subscripsit, 

Joannes  Arquerius,  pastor  Hericuriensis,  propria  manu 
subscripsit. 

Cl.  Vinitor.  pastor  Dampetri  ac  Stupe,  propria  manu  sub- 
scripsit. 

Claudius  Amagniis,  pastor  Chageas,  propria  manu  sub- 
scripsit. 

Joannes  Tiercellus,  minister  ecclesias  Rupensis  in  ditione 
Blamonti. 

Ludovicus  Bonavillanus,  minister  ecclesiae  Desandum. 

LeodegariusGrymaldus,  minister  Clemontensis  ecclesiae. 

Joannes  de  Montevilliers,  ecclesias  Viansis  minister. 

Firminus  Dominicus,  ecclesiae  Clareguttensis  minister. 

Edmondus  Langlois,  ecclesiae  Estobensis  minister. 

Dionisius  Bertrandus,  minister  ecclesias  S. Mauritii, propria 
manu  s. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  237 

Vernerius  Vesalius,  minister  ecclesiae  Abevilarensis,  manu 
propria  subscripsit. 

Petrus  Tullius,  minister  ecclesiae  Allenjoiane,  propria  manu 
subscripsit. 

Joannes  Arantius,  minister  ecclesiae  Tremorensis  manu 
propria  subscripsit. 

(Joannes  Tellussonius,  ecclesiae  Blamontanae  minister)1. 

Augerius  Bartholus,  minister  in  S.  Susanna. 

Joannes  Guidonius,  minister  in  Bestant  [sic). 

Claudius  Morellus,  minister  Dexincurianus. 

Petrus  Boletus,  minister  in  Brevelier. 

Gedeon  Cucuelus,  minister  ecclesiae  Bavanensis. 

Franciscus  Peliterius,  Montbelgardens. 

Archives  de  Stuttgart.  Anciennes  archives  du  Bas-Rhin. 


140  bis 


COLLOQUIUM    CUM  MAG1STRO  DaNIELE   ToSSANO 
MONTBELGARDI    INST1TUTUM 

Exorsus  est  D.  Jacobus  praepositus  Tubingensis,  quod  ipse 
junior  Tossanus  ad  ecclesiae  Mûmplgardensis  ministenum 
sitadmissus,  in  eoque  gratificatum  parenti  ejus  grandevo  et 
defecto  viribus,  licet  omnes  conditiones  vocationis  suae  non 
habeant  notas.  Verum  utcunque  sit,  principes  tutores  able- 
gasse  politicos  commissarios  tum  etiam  theologos,  ut  inspi- 
ciantstatum  policiaeet  ecclesiae  hujus  comitatus,  num  omnia 
sint  salva,  serta  et  recta.  Itaque  se  cum  eo  velle  amice  et  pla- 
cide conferre  de  aliquotcapitibusdoctrinceChristianaepreci  pue 
vero  de  Cœna  Dominica,  de  qua  constat,  quod  aliud  in  Gallicis 
ecclesiis  aliud  in  Germanicis  doceatur.  Cum  vero  ipse  in 
utrique  ministerium  docendi  susceperit,  equum  esse,  ut  non 

1.  Ille  revocavit  subscriptionem,  propterea  nomen  ipsius  deletum. 


238  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

ignorent  principes  tutores  quae  sit  ejus  sententia,  ne  variet  a 
parentis  doctrina,  in  cujus  locum  \elit  ascendere,  nam  prin- 
cipes tutores  jure  tutelae  velle  sanam  perpetuamque  reliquis 
ecclesiis  consentientem  doctrinam  conservatam  in  his  ditio- 
nibus,  sicut  idem  studium  sit  ipsis  in  Reichenwillana  ditione, 
et  ut  ubique  idem  teneatur  et  sentiaturtam  a  ministris  quam 
auditoribus  ipsis. 

Tossanus 
Promittit  se  responsurum  ad  interrogata.  Ac  primum  de 
sua  vocatione  ait.  Quod  in  bellicis  tumultibus  noluerit  immis- 
cere  parentem,ac  quam  primum  hue  venerit  se  compellatum 
fuisse  a  consiliariis  et  aliis,  ut  parentis  jam  exhausti  viribus 
loco  per  aliquot  menses  in  hac  ecclesia  doceat,  quorum 
petitioni  noluerit  repugnare,  se  vero  fuisse  et  esse  obligatum 
ecclesiœ  Aurelianas,  cui  multa  debeat  ob  accepta  bénéficia  a 
qua  redempta  vita  sua  sit  multo  auro  cujusque  vocationem 
in  dies  expectet.  Porro  suam  fidem  hactenus  prebuisse  domi- 
nis  consiliariis  ministris  etcivibusac  pacem  spectasse  ubique 
ne  turbetur  ecclesia  hic  et  alibi,  nec  docuisse  aliquid  abhor- 
rens  ab  orthodoxa  ecclesia.  In  Germania  mullas  esse  lites 
circa  Augustanam  confessionem,  quas  vitarit  semper.  Quod 
si  novas  conditiones  ministerii  debeat  suscipere,  quas  ipsi 
velimus  imponere,  se  petere  deliberandi  spatium.  Nec  ab 
Aureliana  ecclesia  se  aliter  liberari  posse,  si  manendum  sit 
apud  Mumpelgardum,  nisi  intercessione  dominorum  consi- 
liariorum  et  petitione  hujus  ecclesia?  de  cujus  voluntate 
Aurelianensibus  constare  debeat. 

D.  Jacobus 

Non  esse  propositum  nostrum  novas  conditiones  ipsi  aut 
aliis  proponere,  pacem  similiter  nos  amare,  odisse  insanas 
contentiones.  Id  autem  querere,  ut  ecclesise  horum  locorum 
in  futurum  se  bene  habeant.  Verum  concordia  non  est  perpé- 
tua nisi  cum  veritate.  Cum  autem  ipse  Tossanus  in  Gallia 
docuerit,  non  esse  obscurum,  quod  de  ccena  aliter  nos  aliter 
alii  sentiant  et  ipsius  confessionem  debere  esse  candidam. 

Tossanus 
Hanc  ipsam    petitionem   esse   novam   conditionem.  Nam 
tacite  notari  Gallicas  ecclesias,  tum  se  revocari  non  ad  Au- 


PIECES   JUSTIFICATIVES  239 

gustanam  sed  Suevicam  Confessionem,  id  sibi  esse  grave. 
Item  notari  etiam  Palatinatus  ecclesias  et  se  alligari  ad  Wir- 
tembergensem  confessionem  quam  ignoret,  et  multa  contra 
nos  ab  aliis  scribi. 

D.  Jacobus 

Hortatus  est  Tossanum  ut  libère  dicat  quod  sentit,  se  eun- 
dem  a  nobis  candorem  expectare  debere,  nec  avoeari  ab 
Augustana  confessione  mentione  Wirtcmbergensium,  qui 
sunt  non  alteriusconfessionis,  et  Augustanam  sincère  hacte- 
nus  suntprofessi.DeGallicisnon  esse  obscurum  quod  doceant 
et  de  Aug.  Confess.  sentiant,  cui  Beza  noluerit  subscribere 
ante  aliquot  annos,  postulatus  ut  faceret  in  conventu  galli- 
cano.  Nec  recte  de  cœna  tradunt  ministri  Palatinatus,  qui 
cum  Gallicis  faciunt,  ac  Palatino  se  omnes  ordines  Imperii 
reformatarum  ecclesiarum  seu    protestantium  opposuerunt. 

TOSSANUS 

Etsi  adversum  sit  conditionibus,  tamen  se  conferre  velle. 
iMiror  autem,  ait,  initium  esse  de  Cœna  Dominica  et  non 
potius  de  Justiticatione,  Libero  Arbitrio,  Predestinatione  aut 
aliis  articulis,  quamvis  de  his  nostram  doctrinam  probet. 

D.  Jacobus 

Ex  catechismo  rem  et  collationem  habendam  nec  laudare 
ambages  in  hoc  negotio. 

TOSSANUS 

Augustanaeconfessionis  verba  de  cœna  se  non  rejicere,  sed 
tamen  liberum  esse  uti  aliis  verbis  in  exhibitione  cœnee  sicut 
et  fit  in  Palatinatu.  Quod  si  spectentur  res  et  non  verba  in 
ista  varietate  formularum,  nihil  esse  dissidii,  sive  dicatur  : 
«  Accipe,  hoc  est  corpus  quod  pro  te  traditum  est,  »  aut  : 
«  Fides  in  crucifixi  Christi  corpus  servet  te  ad  vitam  eter- 
nam,  »  ut  habet  Agenda  Mumplgardensis  vêtus. 

D.  Jacobus 

Libertatem  in  dicendo  non  improbare  se,  modo  res  non 
amittatur.  Quero  tamen  abs  te  an  idem  in  sententia  doceatur 
in  Gallia  et  apud  nos. 


240  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

TOSSANUS 

Nolo  ad  singula  verba  respondere  et  puto  Augustanam 
confessionem  non  pugnare  cura  Gallis,  si  recte  verba  acci- 
piantur,  verum  questio  est  de  corpore  Christi  an  adsit,  de  eo 
respondebo  tibi  si  placet. 

D.  Jacobus 

Ex  typo  sanguinis  quo  confirmatum  est  vêtus  Testamen- 
tum  (Exo.  :  24)  demonstratur  res  cœnœ.  Nam  ille  figuravit 
sanguinem  Christi  in  cœna.  Mosaicus  sanguis  fuit  verus  san- 
guis.  In  novo  Testamento  dicitur  itidem  :  Hic  est  sanguis 
novi  Testamenti,  non  potest  hic  esse  umbratilis,  signiiîcans 
sanguinem,  nam  veritatem  sanguinis  subesse  oportet,  alioqui 
figura  non  fuisset  impleta.  Non  impletur  autem  alia  umbra, 
et  omnes  voces  utriusque  fœderis  conveniunt.  Non  minus 
igitur  nos  habemus  quam  illi  (hune  locum  exposuit  plane) 
veteres  scilicet. 

Tossanus 

Fateor  non  solum  significationem  esse  in  cœna  sed  exhibi- 
tionem.Ita  tamen  ut  definitiosacramenti  teneat,  locutio  enim 
est  sacramentalis.  Item  patres  habuerunt  rem   et  fructum, 

alias  nihil  habuissent.  Christus  enim  est  subitantia  salutis 
nostrae.  Idem  etiam  est  substantia  sacramentorum. 

D.  Jacobus 

Concedit,  sed  suo  modo.  Nam  Christum  veteres  sed  non 
eodem  modo  quo  nos  habuere,  qui  constat  duabus  naturis. 
Humana  tum  natura  constabat  sub  vetere  Testamento.  Apud 
illos  Christus  fuit  umbratiliter.  Nec  queritur  quo  modo  omnia 
sint  presentia  Deo,  sed  quomodo  nobis  sit  presens  Christus 
secundum  utramque  naturam,  veteres  autem  vesci  non 
potuerunt  carne  Christi,  quia  non  erat  incarnatus.  Nos  autem 
Christum  secundum  utramque  naturam  vere  accipimus  in 
cœna. 

Tossanus 

Tandem  ait,  duo  dari,  rem  celestem  et  terrenam,  et  sacra- 
mentalem  locutionem  esse.  Ideo  verbum  EST  non  potest 
simpliciter  urgeri,  quod  constat  ex  verbis  alterius  partis  ubi 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  241 

dictum  est  poculum  novi  Testamenti.  Nam  hoc  non  est  san- 
guis  neque  testamentum  per  se,  alioqui  etiam  transsubstan- 
tiatio  concedenda  est,  que  a  Papistis  requiritur,  quomodo 
accoinodantur  quaedam  Patrum  dicta. 

D.   JACOBUS 

Patres  tamen  nullo  modo  negarunt  presentiam  corporis 
Christi,  nec  transsubstantiationem  stabilire  noluerunt, 
admittitur  etiam  in  vocula  estinterpretatioquefît  per  sinech- 
dochen,  quod  de  sacramentodisseritur,  ita  tamen  neponatur 
rei  absentis  significatio.  In  génère  sacra  :  sunt  signa  et  signi- 
ficationes  rerum,  sed  in  voce  est  non  probatur  expositio  ea 
quae  dicit  :  «  Idem  est  quod  significat.  > 

TOSSANUS 

Demum  infert,  quod  verbum  est  et  significet  et  exhibeat 
Christum,  nec  in  cœna  solum  panis  est  et  vinum,  sed  corpus 
et  sanguis  datur  suo  modo,  nempe  spirituali,  nec  latuit  sub 
pane  corpus,  alioqui  plura  fuissent  corpora.  Item  assumptio 
naturas  humanœ  non  destruxit  assuinptam  naturam,  sicut 
nec  exaltalio,  ubi  manent  ossa,  caro,  sanguis,  veritatem 
nempe  humanas  naturae  in  Christo  agnoscimus.  Insuper  etsi 
modus  presentiae  sit  invisibilis,  tamen  semper  natura  manet 
natura  et  corpus  corpus,  finitum  scilicet  in  terris,  in  cœlo 
sedens  ad  dextram  patris,  circumscriptum  loco  et  locale,  nec 
se  credere  quod  simul  corpus  Christi  sit  in  cœlo  et  in  cœna. 
Tossano  in  fine  fuit  dictum  quod  etiam  cum  suo  pâtre  non 
sentiat,  qui  asseveranter  respondit  fidem  non  esse  heredi- 
tariam. 

Altéra  collatio 

De  suscipiendo  ministerio  ecclesiae  Mumpelgardensis 
eadem  sunt  proposita  et  responsa  quae  in  primo  colloquio 
continentur,  nec  simpliciter  suam  opinionem  promittere 
Tossanus  voluit,  quia  minister  sit  ecclesiae  Aurelianas  addic- 
tus,  nec  ipse  se  liberare  possit,  nisi  fiât  per  hanc  ecclesiam 
postea  reditum  ad  collationem  de  cœna,  ubi  requirebat  D. 
Jacobus  planam  non  intricatam  confessionem,  cui  etiam 
principes  tutores,  ad  quos  referenda  sit,  tuto  possint   fidere. 

16 


242  PIÈCES    JUSTIFICATIVES 

Ideo  datum  fuisse   deliberandi  tempus,  maxime  cura  nuper 
sit  t'assus,  se  cum  pâtre  in  articulo  cœnse  non  lacère. 

TOSSANUS 

Ait.  Quod  in  Gallia  non  docuerit  contra  Augustanam  con- 
tessionem,  nec  se  eam  improbare  et  in  sententia  priore  pers- 
tare,  quam  nuper  recitavit.  De  impio  se  nihil  dicere  quia 
accipiat  judicium,  ac  se  nolle  urgeri  amplius  a  quocunque. 
Nam  Brentius  in  Joannem  cap.  G  ,  Augustana  confessio  cum 
Apologia  requirunt  fidem  necessario ,  licet  de  modo 
non  quœrat. 

D. J ACOBUS 

Expiicavit  Brentii  sententiam,  qui  usque  ad  mortem  oppu- 
gnavit  Zwinglianos,  ut  apparet  ex  fragmento  sui  Testamenti 
publiée  edito,  nec  requirit  ita  necessariam  fidem  ut  fides  prc- 
sentem  Christum  faciat,  sicut  nec  Augustana  confessio  id 
facit.  Nam  hœc  utitur  verbo  vescendi,  quo  complectitur 
dignos  et  indignos.  Verum  si  sacramentum  vult  et  débet  esse 
salutare,  fides  in  sumente  est  necessaria.  Ad  ipsam  autem  prc- 
sentiam  Christi  fides  non  exigitur  necessario.  Beza  de  pré- 
senta fidei  tali  loquitur,  quod  Christus  presens  sit  nobis,  ac 
si  quis  eminus  oculis  apertis  contueatur  arcem  longe  sitam, 
hanc  habet  presentem  visu,  quamdiu  non  averterit  oculos, 
sed  oculis  clausis  amittit  arcis  contuitum  et  simul  omnem 
presentiam.  Accedit  de  indignis  quod  Tossanus  neget  eos 
edere  corpus  Domini,  quod  est  contra  Paulum  et  sui  parentis 
assertionem  et  subscriptionem,  quem  etiam  alii  ministri 
secuti  sunt  in  approbanda  concordiae  formula  inter  Luthe- 
rum  et  Bucerum  anno36  facta.  Tum  juditium  dequo  Paulus 
ait,  non  potest  esse,  nisi  judice  présente,  id  est  Christo,  qui 
est  exécuter  sui  juditii  in  malis  hominibus,  et  pendet  judi- 
tium a  judice  sicut  salus  a  salvatore. 

Tossanus 

Replicat  verbum  vescentibus  non  in  omni  exemplari  Augus- 
tanœ  confessionis  reperiri.  Item  se  non  capere  id  quod  fides 
negatur  necessaria  in  sumptione  ccenEe,  cum  Brentius  dicat  : 
«  Qui   caret  fide,   caret   Christo  ».   Tum  se  discernere  inter 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  243 

Brentii  etaliorum  scripta  polemica  et  alia  placida  scripta  se 
amplecti  et  sequi  nec  aliéna  se  Brentii  verbis  affingere. 

Buceri  expositionem  addit  Tossanus  se  similiter  amplecti, 
qui  includit  infidèles  a  corpore  Christi  ac  indignis  aliis 
requirit  fidem. 

Porro  judicium  exerceri  a  Christo  ubique  contra  impios, 
etiam  extra  cœnam.  Ac  aliter  is  adestfldelibus,  aliter  mundo, 
nec  mundus  edit  carnem  Christi. 

Post  longum  et  prolixum  tractatum  ultro  citroque  habi- 
tum,  concludit  Tossanus  cibum  esse  spiritualem,  nihil  cor- 
porale  hic  adesse.  Ideo  ore  plane  non  accipitur,  sed  animo 
tantum  percipitur  Ghristus  cum  suo  corpore. 

Cum  ergo  duobus  colloquiis  professus  sit  Zwinglianismum, 
domum  remissus  est,  etsi  ab  initio  diligenter  caverit  ne 
mentem  suam  prodere  cogeretur,  quia  melius  de  ipso  sibi 
persuaserant  consiliarii,  qui  aperte  dicebant,  se  taie  nihil  nec 
publiée  nec  privatim  in  Tossano  animadvertisse.  Quœdam 
etiam  alia  hic  non  sunt  notata,  quorum  cognitio  nulli  est 
usui  et  extra  causam  de  ccena  sunt  invecta,  quibus  elabi 
conatus  est  Tossanus  ut  de  scripto  D.  Heerbrandi,  de  dissi- 
diis  germanicarum  ecclesiarum,  de  discrepantia  Augustanae 
et  Wirtembergicae  confessionis,  cujus  occasione  non  pauca 
disputata  fuere  de  communicatione  idiomatum. 

Tossanus  cum  non  candide  nobiscum  sentire  et  loqui  vellet, 
non  fuit  compellatus  (sic)  quid  de  recognita  ordinatione 
ecclesiastica  sentiret,  quod  etiam  non  fuit  necesse,  quia  Gal- 
licane ecclesiœ  minister  et  membrum  voluit  videri,  non  Ger- 
manicarum ecclesiarum,  a  quibus  ob  certamina  abhorreat. 
Tum  senior  Tossanus  pater  manifeste  in  alio  colloquio  nobis 
dixit  quod  fi  lins  Gallicanae  confessioni  subscripserit,  ideo  sibi 
non  integrum,  ut  idem  nostrse  doctrine  etiam  subscribat. 

Archives  de  Stuttgart.  Anciennes  archives  du  Bas-Rhin. 


244  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 


141 


Pierre  et  Daniel  Toussain  aux  gouverneur,  commissaires 
et  conseillers  du  prince,  a  montbeliard. 

3  août  1571. 

Generoso  domino  gubernatori  Montbelgardensi,  amplis- 
simis  illustrissimorum  principum  legatis  et  clarissimis  huius 
verbis  consiliariis,  dominis  suis  observa ndïssi mis. 

Generose  domine  gubernator,  amplissimi  domini  legati, 
clarissimi  domini  consiliarii,  si  unquam  pietas  aliquid  apud 
vos  valuil,  si  animi  vestri  ad  aliquam  aequanimitatem  compo- 
siti  fuerunt,  si  denique  aures  vestre  justis  querelis  unquam 
patuerunt,  dominationes  vestras  rogamus  per  viscera  miseri- 
cordiarum  Domini  et  servatoris  nostri  Jesu  Christi,  ut 
bénigne  et  requis  animis  audiatis  filium  pro  pâtre  dicentem, 
pat  rem  autem  plus  quam  septuagenarium  virum  et  fere 
quadragenarium  istius  ecclesie  pastorem  pro  suo  tam  amato 
et  fideliter  gubernato  grege  aliquid  a  dominationibus  vestris 
petentem. 

Non  agitur  nunc  de  vita,  bonis  et  fortunis  nostris,  scd  de 
iis  que  vita  ipsa  nobis  chariora  et  antiquiora  sunt,  deecclesiœ 
edificatione,  conscientiarum  tranquillitate  et  de  ministerii 
nostri  existimatione,  quee  omnia,  eum  in  dubium  et  discrimen 
jam  venire  videamus,  silire  nimirum  turpissimum  esset,  et 
primumquidem  quanquam  jure  ipso  in  tota  ista  causa  recu- 
sare  potuimus  juditium  clarissimi  domini  doctoris  Jacobi, 
tum  quia  ipsemet  a  multis  ecclesiis  etiam  confessionem 
Augustanam  amplectentibus  tanquam  gravium  crrorum  reus 
in  jus  vocatur  et  ideo  ejus  non  est  alias  ecclesias  judicare  : 
tum  quia  in  consiliis  saepe  habet,  istius  ecclesiîe  non  obscu- 
rum  hostem  Proteum  illum  Arguerium  :  tamen  ut  vobis.  qui 
magistratus  noster  estis,  quem  observantia  summa  colimus, 
obtemperaremus,  et  amice  cum  eo,  quotiescumque  ei  libuit, 
contulimus  sperantes  fore,  ut  eam  benevolentiam  et  modera- 
tionem  quam  verbis  et  oratione  exprimebat,  re  ipsa  nobis 
prestaret.  Cœterum  cum  eores  sit  deducta,  ut  ad  vim,  scanda- 


PIÈCES    JUSTIFICATIVES  245 

lum  publicum  et  ministerii  nostri  contemptum  omnia  spec- 
tare  videantur,  rogamus  dominationesvestras,  ut,  siconsiliis, 
rcsponsionibus  et  defensionibus  nostris  nihil  est  amplius  loci 
relictum,  saltemquerietlamentariliceat:sicutquerimurtotum 
istum  processum  et  rationem,  que  per  hoc  biduum  in  primis 
cum  ministrissuscepta  est,  plane  esse  contra  Augustanam con- 
fession cm,  contra  omnem  ordinem  ecclesiasticum,  contra  do- 
mini  Doctoris  expressa  et  iterata  promissa,  et  denique  contra 
Istarum  ecclesiarum  œdificationem,  quod  paucis  et  perspicue 
ostendemus.  Sunt  enim  duo  precipue  quœ  ministris  imperan- 
tur:  quorum  alterumest  devariis  confessionibus  obsignandis  : 
alterum  est  de  novis  ritibus  ecclesiasticis  recipiendis  et  indu- 
cendis.  Utrumque  non  convenire  cum  confessione  Augustana, 
sic  planum  facimus.  Primum  confessio  Augustana  in  doc- 
trina  ccenas  reliquas  ecclesias  nec  damnât  nec  improbat  : 
Tmo  D.  doctor  Jacobus  inter  cetera  nuper  mihi  respondit 
dominum  Philippum  pias  memoriae  magnis  de  causis  et 
illustrissimi  landgravii  fœlicis  quoque  memorias  hortatu 
noluisse  inseri  confessioni  Augustanas  hœc  verba  :  «  et  dam- 
nant secus  docentes  »  de  cœna  Domini.  Etiam  Lutheri  et 
Buceri  concordia  tantum  abest  ut  aliquid  taie  pre  se  ferat.  ut 
Buceri  unicum  studium  semper  fuerit,  sicut  patet  vel  ex 
ipsius  retractatione  m.  26.  Mathei,  utrorumque  sententiam 
de  cœna  conciliare,  et  utrasque  ecclesias  pias  et  orthodoxas 
declarare.  Quapropter  Augustanae  confessioni  et  Buceri 
concordiœ  istarum  ecclesiarum  ministri  non  gravate  hactenus 
acquieverunt  et  acquiescunt  :  non  Wirtembergensi  confes- 
sioniquœ  latius  patet  et  diversum  sentiente  (sic)  répudiât,  atque 
etiam  non  semel  aucta  est  ea  accessione  modorum  loquendi, 
quibus  simplices  ministri  sese  involvere  et  implicare  non 
possunt  Venio  ad  ritus  ecclesiasticos  :  Pugnat  et  ista  ratio 
obtrudendorum  novorum  rituum  cum  expressis  et  disertis 
articulis  Augustanae  confessionis  :  Articulo  7,  ubi  docetur 
in  ritibus  non  necessariam  esse  concordiam,  modo  sit  concor- 
dia in  doctrina  et  sacramentis.  Deinde  articulo  15,  ubi 
dicuntur  illi  peccare,  qui  ob  ritus  ecclesias  temere  perturbant. 
Pugnat  et  totus  iste  processus  adversus  omnem  ordinem 
ecclesiasticum  :  cum  omnia  in  ecclesia  et  ordine  et  teste 
Jeronimo  in  Epist.  ad  Titum  cum  communi  presbyterorum 


246  riÈCES   JUSTIFICATIVES 

concilio  geri  dcbcant.  Qua  vero  ratione  his  diebus  omnia 
tractata  sunt  ?  Ministri  seorsim  et  separatim  nec  premoniti, 
nec  premcditati,  nec  ullo  ad  communicandum,  aut  delibe- 
randum  justo  spatio  dato  hue  ad  vos  velut  rapti  sunt.  Parens 
meus  qui  per  37  annos  islis  ecelesiis  cum  laude  prœfuit, 
illustrissimis  principibus  eharus  semper  fuit,  cum  clarissimis 
Germaniae  theologis  amicitiam  coluit,  eisque  sua  instituta 
probavit,ille  inquamtanquam  anathema  ab  istadeliberatione 
exclusus  fuit,  aut  si  vocatus  est  aliquando,  ita  vocatus  est,  ut 
olim  a  Xerxe  bellum  gesturo  Grecias  principes  vocati  sunt, 
non  ad  deliberandum,  sed  ad  deliberationes  jam  factas  robo- 
randas  et  confirmandas.  In  Tossanos  vero  sic  inquisitum  est, 
ut  vel  eorum  consuetudo  non  nullisprohibita  sit,  et  in  summa 
iidem  domino  parenti  meo  istarum  ecclesiarum  superinten- 
denti  Manliano  non  theologico  imperio  mandatum  est,  ne 
cum  fratribus  suis  ministris  ullo  modo  communicaret.  In 
tractatione  autem  cum  ministris  habita  quam  illud  ab  omni 
ordine  est  alienum,  quod  cum  vel  consensus  ecclesiasticus 
animorum  consensus  esse  debeat,  non  notarum  aut  literula- 
rum  signatura,  a  plerisque  ministris  imprudentibus  et  rerum 
omnium  ignaris,  contra  ipsorum  conscientiam  et  protesta- 
tiones  hactenus  factas  exortœ  sunt  signatures  quedam,  quibus 
ea  probarent  quee  nec  viderant  unquam  nec  intelligebant,  et 
quibus  signatis  exanimes  pêne  et  velut  confossi  gladiis  in 
suis  conscientiis  domum  revertebantur,  dicentes  se,  misertos 
familiarum,  ne  hinc  amoverentur,  illa  per  imprudentiam  et 
vim  obsignasse,  cum  bona  conscientia  a  doctrina  hic  recepta 
et  consuetis  ceremoniis  discedere  non  possent.  Fiunt  et  ista 
contra  promissa  domini  doctoris,  qui  non  semel  professus  est 
se  nolle  dominari  cleris  aut  fidei  nostras,  vel  aliquid  suscipere 
quod  domino  parenti  ulla  in  parte  displiceret.  Quid  vero  est 
dominari  cleris,  si  hoc  non  est  :  ministres  scindere,  parenti 
meo  indigna  quœdam  imperare,  ministros  vel  arcere,  vel  ad 
signanda  multa  non  visa  adigere  et  alia  hujusmodi  ? 

Ut  igitur  ad  ultimum  veniam,  nempe  ad  istarum  ecclesia- 
rum œdificationem,  cum  parenti  meo  nihil  in  ista  setate  magis 
sit  in  votis  quam  ut  ea  existimatio  qua?  ad  hanc  eetatem  eum 
deduxit,  eundem  ad  tumulum  usque  prosequatur,  nihil 
acerbius  et  gravius  accidere  illi  potest,  quam  quod  audit 
passim  et  inter  Burgundos  et  inter  subditos  rumores  spargi 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  247 

de  religione  in  his  locis  mutanda,  quasi  ministri  maie  hacte- 
nus  docuerint,  ita  ut,  licet  in  ritibus  per  se  parum  situm 
videatur,  habeat  certe  ea  res  magnum  momentum  propter 
eorum  offensionem  qui  eis  assueverunt  et  ministrorum  exis- 
timationem  qui  maie  docuisse  putantur  :  cum  tamen  nos 
qui  in  istis  ecclesiis  versamur  melius  videamus  quid  istis 
locis  conveniat  et  quid  iste  populus  ferre  possit,  quam  ii  qui 
cum  istis  ecclesiis  commercii  unquam  nihi!  habuerunt. 

Hase  sunt  quae  apud  D.  V.  deponimus  amplissimi  et  claris- 
simi  viri.  Quod  si  nobis  gratia  deest,  si  authoritas,  adsunt 
preces  et  lachrimas  quas  coram  Deo  fundemus,  adest  zelus 
et  studium  erga  ecclesiam  et  patriam,  quod,  dum  spiritus 
hos  artus  reget  ostendemus,  adest  bona  conscientia,  quam 
omnibus  Europe  ecclesiis,  si  opus  erit  in  isto  negotio,  testa- 
tam  faciemus.  Verum  cum  D.  V.  pro  singulari  prudentia, 
qua  pollent  in  tranquilla  et  fcelici  rerumpub.  administratione 
ista  procul  dubio  sint  diligenter  expensurae,et  nulladignita- 
tum  ratione  habita,  idem  jus  Accio  quod  Titio  futurum 
speremus,  rem  totam  domino  Deo  comendamus,  quem  ora- 
mus  ut  consiliis  vestris  perpetuo  benedicat.  Montbelgardi 
3  Augusti  1571. 

Clariss.  Dom.  V. 

addictissimi 

Petrus  Tossanus 
Daniel  Tossanus 
(De  la  main  de  Daniel  Toussain.) 

Scriptum 

Senioris  et  junioris  Tossani  D.  Pétri  et  magistri  Danielis  ad 
gubernatorem,  legatos  et  consiliarios  Montbelgardenses. 

3  augusti  1571. 

Archives  de  Stuttgart.  Anciennes  Archives  du  Bas-Rhin. 


248  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 


142 


Appointement  rendu  par  les  commissaires  des  princes 
curateurs  et  le  conseil,  sur  la  requête  des  bourgeois 
et  habitants  de  montbeliard. 

22  Août  1571. 

Les  Seigneurs,  Gouverneur,  Commissaires,  Chancelier  et 
Conseil  ont  ce  jourd'hui  du  matin  reçu  la  supplication  et 
requeste  à  eux  présentée  de  la  part  des  Maitre  et  Neuf  Bour- 
geois jurés  tant  en  leur  nom  que  au  nom  des  dix-huit,  et  de 
toute  la  commune  de  cette  ville,  et  bien  entendu  le  contenu 
d'icelle,  lequel  singulièrement  quant  au  commencement  leur 
a  grandement  despieu,  mesme  en  ce  qu'ils  font  répétition  et 
renfrechissement  des  promesses  à  eux  faites  de  les  maintenir 
et  entretenir  en  leurs  laudables  anciennes  coustumes,  soubs 
espèce  de  quelque  meffiance,  et  comme  si  l'on  entendoit  de 
leurs  aucunes  choses  déroger  en  icelles  et  les  y  troubler,  et 
se  donnent  detant  plus  merveille  de  ce  qu'ils,  maitre  et  neuf 
bourgeois,  au  susdit  nom  concoipvent  telle  suspicion  desd. 
Seigneurs  gouverneur  etc.  pour  n'avoir  jamais  heu  telles 
choses  en  pensée,  selon  qu'en  toutes  tractations  et  besoignez 
que  jusques  à  oyres  sont  passés,  lesdicts  bourgeois  l'ont  peu  et 
dehu  facilement  connoistre  et  n'ont  iceulx  gouverneur  etc. 
jusques  à  oires  désiré  ny  souhaictè  aultres  choses  sinon  que 
la  sainte  parole  de  Dieu  et  bonne  briefve  administration  de 
justice  fut  advancée,  à  l'édification  et  pour  le  bien  de  ceste 
ville,  comté  et  seigneuries,  comme  aussy  de  mesme  les  sei- 
gneurs princes  curateurs  de  tout  leur  pouvoir  tachent  de  ne 
laisser  rien  manquer  en  ce  que  peut  redonder  au  bien,  prouf- 
fit  et  advancement  des  pays  et  subjets  de  leur  cher  et  bien 
aimé  cousin  et  pupille  le  comte  Fridrich. 

Et  par  telles  choses  mesme  par  la  soubscription  de  tant  de 
personnes  lesdicts  gouverneur  etc.  treuvent  assez  étrange 
qu'iceulx  bourgeois  ont  avec  la  commune  entreprins  et  fait 
assemblée  de  si  grande  conséquence  craignants  que  si  lesdicts 
seigneurs  princes  curateurs    avoient  advertjssement  de  tel 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  240 

acte,  ne  le  prinsent  en  mauvaise  part,  au  desadvancement  et 
disgrâce  d'eulx,  signament  vehu  que  de  la  part  desdicls 
seigneurs  commissaires  auxdicts  neuf  bourgeois  (par  lesquels 
la  commune  sans  telle  assemblée  et  convocation  heussent 
eu  moyen  plus  licite  de  couvrir  et  de  celer  modestement  leurs 
prétendus  et  opinions)  jamais  n'a  esté  refusé  aucune  audiance, 
la  requerrant,  se  confiants  que  lesdicts  bourgeois  suivant 
la  trace  et  exemple  de  bons,  fidèles  et  loyaux  subjects  s'abs- 
tiendront désormais  de  tels  actes  non  nécessaires  et  illicites. 

Et  quant  au  principal  point  de  leur  pétition,  ne  sont  les- 
dicts seigneurs  curateurs  aucunement  d'intention,  moins  en 
délibération,  déporter  ou  démettre  aucun  ministre  de  ces 
comté,  terres  et  seigneuries  qui,  rondement,  de  bouche  et 
cueur,  se  conformera  à  la  Confession  d'Augsbourg  et  concor- 
dat des  églises  de  Saxe  et  celles  de  la  haute  Allemagne  fait 
en  l'an  56,  par  ci-devant  soubscript  et  appreuvé  par  maistre 
Pierre  Toussain  et  aultres  ministres  de  ces  églises,  de  ces 
comté  et  seigneuries,  ainsplus  tôt  les  entretenir  avec  toutte 
clémence  et  bénignité,  et  pour  ce  qu'en  beaucoup  d'endroits 
l'on  a  treuvé  plusieurs  erreurs,  mésentendus  et  deffaillances, 
leurdictes  Excellences  comme  membres  et  états  duSt-Empire 
(entre  lesquels  leclict  seigneur  comte  Fridrich  aussi  est  com- 
pris) ont  treuvé  fort  nécessaire  en  ce  y  avoir  esgard,  affin  de 
cy  après  à  tous  évènemens  se  pouvoir  excuser  tant  envers 
ladicte  Majesté  impériale,  princes,  électeurs,  que  aultres 
états  dudict  St-Empire. 

Et  combien  lesdicts  bourgeois  se  persuadent  que  pour  le 
repos  de  leurs  consciences  l'on  ne  peut  ny  doipt  entreprendre 
aulcun  muement  ou  changement  de  ministres,  suppliants 
pour  ce  les  laisser  en  leurs  vocations  et  ministères,  ainsi  que 
présentement  leur  ont  estez,  attendu  qu'ils  sont  ja  de  présent 
accoutumez  à  leur  doctrine  et  en  icelle  les  tiennent  purs  et 
sincères  et  que  plusieurs  années  passées  jusques  à  oyres  ils 
sont  demeurez  en  ces  églises  tranquils  et  sans  troubles  ;  si 
est-ce  qu'au  contre  il  faut  considérer  que  ladicte  Confession 
d'Augsbourg  n'est  bastye  sur  leurs  consciences,  ains  est  fon- 
dée sur  le  St-Evangile  et  pour  ce  ont  les  électeurs,  princes 
et  états  du  St-  Empire  dressé  et  constitué  une  paix  publique 
au  faict  de  religion,  soubs  laquelle  seulement  les  deux  reli- 


250  PIÈCES    JUSTIFICATIVES 

gions  cognues  à  ung  chascung  sont  comprinses  ;  dont  si 
entre  lesdicts  ministres  ung  ou  plusieurs  enseignants  ou 
dogmatisans  signament  en  l'article  concernant  la  Ste-Cène 
de  N.  S.  aultrement  qu'il  est  porté  et  déclaré  par  ladite  con- 
fession d'Augsbourg  et  concordat  susdit,  estoyent  soufferts  et 
parmis,  il  conviendroyt  au  prince  et  seigneur  du  pays  et 
non  à  ses  sujets  en  donner  déculpe  et  rendre  raison  où  il 
affiert  ;  quoy  considéré,  lesdicts  bourgeois  doibvent  facile- 
ment comprendre  qu'à  eulx  n'appartient  en  ce  prescrire 
ordonnance  à  leur  magistrat  et  supérieur  qui  ne  leur  veut 
commander  chose  contre  Dieu,  ains  est  enclin  les  faire  avoir 
la  vraye  posture  de  la  pure  et  sincère  doctrine  de  son  saint 
Evangile. 

Mais  il  pourroyt  bien  estre  que  lesdicts  bourgeois  s'ayent 
laissé  persuader  que  l'on  entendoyt  par  ce  entreprendre 
aultres  choses  et  difformes  à  ce  que.l'an  62,  les  furent  princes 
tuteurs  de  très  laudable  et  heureuse  mémoire,  en  leurs  per- 
sonnes visitans  ces  églises,  ont  traité,  si  est-ce  qu'il  faut  que 
tous  ministres,  que  dernièremenl  ont  esté  mandez  par'devant 
lesSrs  théologiens,  confessent  à  la  vérité  ceste  tractation  pro- 
céder d'icelle  et  ne  tendre  à  aultre  but  que  d'entendre  leur 
confession  et  opinion  de  la  Ste-Cène  de  J.  C. 

Or  est-il  que  l'on  a  treuvé  aulcuns  que  n'appreuvoient, 
moins  vouloyent  signer  ce  que  alors  maître  Pierre  Tossaint, 
comme  dict  est,  a  souscribpt  de  sa  propre  main  et  confessé 
de  bouche,  donnants  par  ce  à  cognoistre  iceux  ne  sentir, 
moins  se  conformer  en  leur  doctrine  à  ladicte  confession 
d'Augsbourg  et  concordat  susdit,  qu'est  la  cause  pour 
laquelle  l'on  ne  les  peut  tolérer  ny  souffrir  (sans  danger)  en 
ceste  seigneurye. 

Et  si  encoires  ils  se  conformoyent  à  la  doctrine  dudit  sei- 
gneur Tossaint,  il  y  auroyt  aultre  esgard,  et  n'est  l'opinion 
ou  intention  d'eulx  dresser  en  ce  lieu  et  commencer  idolatre- 
ries  ou  nouvelle  religion,  ainsi  désigneroyent  et  souhaite- 
royent  bien  que  ledit  bon  viez  personaige  Maistre  Pierre 
Tossaint  (qui  nullement  est  destitué  de  son  estât  de  superin- 
tendance) heust  successeurs  semblables  à  luy  qui  suy  vassent 
sa  vie  et  sa  doctrine. 

Mais  pour  autant  que  son  fils  expressément  s'est  déclaré 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  251 

ne  croire  quant  à  l'article  de  la  Ste-Cène  de  N.  S.  ce  que  son 
père  croyoit,  et  que  la  foy  et  croire  n'estoit  héréditaire,  et 
que  estant  interrogé  par  ces  mots  assavoir  :  Tu  ergo  non  cré- 
ais verum  corpus  et  san guinem  Chris ti  esse  vel  siuni  in  Cœna. 
sur  quoy  il  a  respondu  :  Non  cedo,  ont  lesdicts  seigneurs 
gouverneur  etc.  treuvé  cela  fort  estrange  et  par  ce  comprins 
icelluy  totalement  estre  contre  à  ladite  confession  d'Augs- 
bourg  et  concordat  susmentionnez. 

Si  donc  que  l'on  instituoyt  après  ledit  viez  Tossaint  (qui 
de  présent  quasi  a  terminé  son  labeur  en  l'église)  aultres 
ministres  qui  introduysent  nouvelles  doctrines  ,  lesdicts 
bourgeois  du  cueur  et  dévotion  auroyent  juste  cas  de  s'en 
douloir. 

Aussy  n'est  la  vocation  des  ministres  conditionnée  de  telle 
sorte  que  pour  la  longue  desserte  du  ministère  du  père,  il 
s'ensuyve  que  le  fils,  encoire  qu'a  ce  il  soit  suffisamment 
et  dehument  qualifié,  y  soyt  pour  tant  substitué,  car  comme 
dict  est,  si  la  foy  n'est  héréditaire  aussy  n'est  ledict  ministère 
subjet  à  succession. 

Oultre  ce  l'on  veult  bien  lesdicts  bourgeois  estre  advertis 
que  ledit  jeune  Tossaint  icelui  estre  arrivé  en  ce  lieu  a  esté 
mandé  à  Stotgard  pour  sçavoir  de  luy  s'il  estoit  de  telle  opi- 
nion et  doctrine  que  son  père  l'avoyt  presché  jusques  à  oyres, 
lequel  touttefois  est  demeuré  en  arrière  jusques  à  ce  que 
lesdicts  gouverneurs,  commis,  chancelier,  conseil,  et  théolo- 
giens ont  ouy  sa  confession  et  icelle  treuvé  telle  que  cy  dessus 
est  déclaré,  qu'est  l'occasion  que  lesdits  seigneurs  princes 
curateurs  ne  peuvent  iceluy  Tossaint  ny  ses  semblables  souf- 
frir es  églises  contre  la  paix  publique  pour  le  faict  de  la  reli- 
gion constituée. 

Avec  ce  doibvent  entendre  lesdicts  bourgeois  ledict  jeune 
Tossaint  avoir  esté  admis  au  ministère  comme  d'emprunt 
seulement,  sans  le  sceu  et  permission  desdits  princes  cura- 
teurs, qui  pour  ce  très  expressément  ont  ordonné  le  déverter. 

Suyvant  touttes  lesquelles  choses  et  en  considération  que 
ledict  seigneur  comte  Fridrich  de  Wirtemberg  et  Montbé- 
liard  leur  prince  naturel  membre  et  prince  du  St-Empire 
incorporé  à  ladicte  paix  et  recez  de  religion  ayant  par  ce  toutte 
faculté,  franc   et  libéral  arbitre  de  redresser  (si  luy  plaisoit 


252  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

(de  quoy  toutefois  Dieu  les  veuille  en  tous  temps  préserver  et 
garder)  la  papaulté  ou  au  lieu  d'icelle  ladite  confession  d'Augs- 

bourg  lesdicts  bourgeois  ne  peuvent  à  sa  dite  Excellence  en  ce 
prescrire  aucun  ordre  ou  mesure,  ains  doibvent  cognoistre 
que  leur  dites  EE.  ne  veullent  ny  pensent  le  dit  Mr-'  Daniel 
veoir,  souffrir  ny  endurer  en  leurs  dites  églises,  si  donque 
il  ne  déclare  catégoriquement  sa  dite  opinion  estre  aultre 
qu'il  l'a  confessé  en  plain  Conseil,  et  dont  leurs  dites  EE.  en 
puissent  prendre  contentement,  quoy  nonobstant  et  jusques 
à  la  résolution  dcffinitive  de  leurs  dites  EE.  se  déportera  de 
prescher. 

Eu  encoyres  que  on  vouldroyt  recepvoir  ledit  Tossaint  en 
ce  lieu  pour  ministre,  si  donne  il  assez  et  sy  avant  à  conjec- 
turer que  sa  délibération  n'est  sy  arrestée,  ains  se  reserveroyt 
sa  retraite  quand  il  seroit  rappelé  en  France  tellement  que 
quant  a  sa  personne  l'aide  de  ceste  église  seroyt  de  petit 
succès. 

Mais  lesdicts  princes  curateurs  entendent  et  ont  conclu  et 
arresté  pourveoir  les  églises  de  ces  comté  et  seigneuries  en 
telle  chrétienne  dévotion  et  zélé  qu'ung  chascun  fidèle  chres- 
tien  et  amateur  de  paix  n'aura  occasion  s'en  mescontenter. 

Sur  quoy  lesdicts  seigneurs  gouverneur  etc.  espèrent  et 
se  confyent  que  lesdicts  bourgeois  comme  bons  et  obéissans 
subjets  se  contenteront  de  ceste  responce,  en  attendant  en 
toute  dehue  humilité  desdits  seigneurs  princes  curateurs  la 
provision  desdites  églises.  Quoy  fait  ils  satisferont  à  ce  qu'ils 
sont  entenuz  à  leur  seigneurie,  dont  en  aquerront  louange, 
grâce,  faveur  et  bénignité.  Actumà  Montbèliard  ce  22  d'aoust 
1571. 

Besançon.  Collection  Duvernoy  Montbèliard  sous  Frédéric,  t.  II.  Copie. 
Archives  nationales,  K.  2186. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  253 


143 


Plaintes  de  Pierre  Toussain  au  duc  de  Wurtemberg  sur 
les  opérations  des  commissaires  a  montbeliard 

24  septembre  1571. 

Le  24  septembre  1571  Pierre  Toussain  écrit  au  duc  «  qu'il 
est  à  la  tête  des  églises  de  Montbéliard  depuis  plus  de  36  ans  » 
et  se  plaint  du  renvoi  de  son  fils  Daniel  fait  par  deux  théolo- 
giens «  qui  sont  venus  par  de  ça,  et  nous  ont  fort  troublé  et 
scandalisé  tous  ces  lieux  voisins,  et  privé  du  ministère  un 
mien  fils,  nourri  et  élevé  aux  lettres  dez  sa  jeunesse  par  le 
duc  Christophe,  pour  s'en  servir  es  églises  par  de  ça, 
homme  de  bonne  vie  et  de  grand  sçavoir  ».  Requis  par  le 
conseil  et  les  Neuf  bourgeois,  de  prêchera  Montbéliard  «il 
s'en  est  tellement  acquitté  un  an  durant,  que  tout  le  peuple 
en  a  eu  grand  contentement,  n'y  ayant  eu  personne,  ni  du 
gouverneur,  du  conseil,  des  commissaires  et  des  ministres 
d'ici  qui  ait  ouï  un  mot  en  ses  sermons  digne  de  repréhen- 
sion, ni  contraire  à  la  confession  d'Augsbourg  ;  qu'il  y  a  eu 
quelque  conférence  avec  les  théologiens  de  ces  différends  qui 
sont  aujourd'huy  par  les  églises  touchant  l'exposition  des 
paroles  de  la  Cène,  et  par  laquelle  conférence  lesdicts  théo- 
logiens prirent  occasion  de  poursuivre  la  privation  du  minis- 
tère de  mon  dit  fils,  dont  tout  le  monde  fut  grandement 
ébahi  et  offensé,  voyant  cette  étiange  procédure,  comme  celle 
de  laquelle  ils  usèrent  envers  les  autres  ministres,  leur 
faisant  souscrire  sur  le  champ  et  sans  aucun  délai  tout  ce 
qu'ils  leur  proposaient,  voire  qu'ils  me  commandèrent  en 
présence  du  conseil  de  n'avoir  aucune  communication  avec 
mes  frères  ministres  des  églises  de  par  de  ça  auxquels  aussi 
ils  defendoient  souvent  de  ne  parler  ni  hanter  mon  fils  et 
moi.  Que  lesdits  théologiens  veulent  établir  l'ordonnance 
ecclésiastique  en  son  entier,  même  quant  aux  cérémonies  et 
changer  tout  ce  qui  était  pratiqué  chez  nous  depuis  34  ans. 

Tl  me  semble,  ajoute-t-il,  qu'il  y  auroit  bien  d'autres 
choses  plus  nécessaires  a  s'occuper  maintenant  pour  appaiser 


254  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

l'ire  de  Dieu  que  nous  voyons  aujourd'hui  au  monde  de  tout 
côté,  qu'avec  des  cérémonies,  car  cette  diversité  n'offense 
pas  Dieu,  mais  nos  débats,  divisions  et  mauvaise  vie  con- 
traire à  sa  parole  et  volonté.  Dont  supplie  qu'ordonniez 
qu'on  nous  laisse  ici  en  l'état  que  vos  prédécesseurs  nous 
ont  mis:  quoi  faisant  vous  ferez  chose  très  agréable  à  Dieu,  et 
que  sera  à  l'édification  et  conservation  de  ces  églises,  et  au 
repos  de  la  vieillesse  du  pauvre  vieil  Tossanus  ancien  servi- 
teur de  votre  très  noble  et  excellente  maison  de  Wurtem- 
berg ». 

Besançon.  Collection  Duvernoy. 


144 

Lettre  du  ministre  Floret  au  nom   du  maire  et  des  neuf 

BOURGEOIS  DE    MONTBELIARD,    A    GUILLAUME,     LANDGRAVE    DE 

H  ESSE. 

25  septembre  1571. 

Illustrissimo  principi  et  domino,  domino  Guilelmo , 
landgravio  Hassiœ,  Cattorum  principi,  etc.,  domino 
nostro  clementissimo. 

Illustrissime  princeps,  domine  clementissime,  cùm  illus- 
trissime celsitudinis  tuae  propensus  erga  pietatem  lavor  et 
omnibus  sit  cognitus  et  expositus,  nobis  certo  persuasimus, 
ad  illustris.  clementiam  tuam  non  diffîcilem  aditum  nobis 
fore  :  tùm  quia  de  rébus  ecclesiae,  quœ  illustriss.  C.  T.  maxime 
sunt  cordi,  agitur,  tùm  quia  illae  ecclesise  ad  illustriss.  tuam 
clementiam  confugiunt,  quœ  sunt  sub  imperio  illustriss. 
principis  nostri  ac  domini,  domini  comitis  Friderici  a  Wir- 
temberg  :  cujus  cum  sis  avunculus,  et  totius  familias  pro- 
pinquus  et  perpetuus  fautor,  non  dubitamus,  quin  illustriss. 
tua  celsitudo  bénigne  et  clementer  nos  sit  auditura,  et  quin 
apud  ipsam  certissimum  simus  inventuri  praesidium.  Namut 
in  omnibus  aliis  illustrissima C.  T.  paterni  nominis  gloriam et 


PIECES    JUSTIFICATIVES  255 

assequi,  et  illustrare,  atque  etiam  superare  contendit  :  ita  in 
hoc,quod  in  ejus  illustriss.  celsitudine  fuiteximium,illustriss. 
Celsitudo  tua  élaborât,  ut  incredibili  quadam  moderatione, 
judicio  perspicacissimo,  et  rara  quoque  prudentia,  dissidiaet 
scandala  ab  ecclesiis  arceantur,  sancta  autem  tranquillitas 
constituatur  et  conservetur.  In  eo  nunc,  quod  pal  mari  uni 
vobis  semper  duxistis,  opem  et  clementiam  vestram  implora- 
mus,  ut  scilicet  his  gravissimis  et  contentiosissimis  tempori- 
bus,  ea  religio,  forma,  pax  et  tranquillitas  sarta,tectar  etinea- 
tur,  qùam  ab  annis  triginta  octo  institutam,  partamf  et 
demum  ab  illustrissime  fœlicissimas  memoriae,  principe  ac 
domino  nostro,  domino  comité  Georgio  confirmatam,  et 
nobis  commendatam  accepimus. 

Hue  accedit,  quod  idem  ille  illustrissimus,  piœ  memorias, 
princeps  in  solemni  principum  conventu,  qui  anno  1557 
Francfordiae  habitus  est  ,  ministros  suarum  ecclesiarum 
habuit,  qui  omnibus  theologis,  qui  ibi  convenerant,  doctri- 
nam  suam,  utpote  cum  Scriptura  sacra  et  confessione  Augus- 
tana  congruentem,  probarunt,  et  iisdem  chari  et  accepti 
tanquam  fratres  fuerunt.  Ritibus  vero  utuntur  istae  ecclesiœ 
et  a  clarissimis  Germaniae  theologis  semper  comprobatis,  et 
ab  ipsis  illustrissimis,  piee  memoriœ,  Ulrico  duce  et  Georgio 
comité,  fratribus  ac  principibus  Wirtembergicis,  dominis 
nostris  clementissimis  fœliciter  inductis,  constitutis  atque 
receptis,  et  denique  loco,  regioni  hominumque  capacitati 
convenientibus. 

Dum  ita  religionem  colimus,  et  pacem  cum  aedificatione 
conjunctam  in  hisce  regionibus  tuemur  :  ecce,  preeter  expec- 
tationem  nostram,  theologi  quidam  Wirtembergenses,  qui 
cùm  initio  nihil  taie  pros  se  ferrent,  tamen  et  ministros  harum 
ecclesiarum  sein  de  re  et  inter  se  committere,  et  praeter  Au- 
gustanam  confessionem,  jam  hic  antea  receptam,  Wirtem- 
bergensia  quoque  dogmata  omnia,  ordinationem  ecclesiasti- 
cam  novam,  a  se  conflatam,  ministris  nostris,  in  consilium 
nunquam  adhibitis,  obtrudere  conantur.  Quorum  adventu 
ita  derepente  reipublicae  et  ecclesiarum  faciès commutata  est, 
ut  paci  turbas,  asdificationi  scandalum,  etiam  inter  vicinos 
Burgundos,  ordini  confusiones  incredibiles  continuo  succes- 
^erint.  Nam   et  -eo  res  prolapsa  est,  ut  fidèles  ministri,  qui 


256  riÈCES   JUSTIFICATIVES 

aliqua  conscientia  prœditi,  his  motibus  se  opposuerunt,  vel 
arceantur,  vel  illis  ora  claudantur  :  ignoti  autem  et  mercenarii, 
modo  omnibus  sibi  propositis  subscribant,  nobis  obtrudantur: 
erronés,  et  ab  aliis  ecclesiis  cum  ignominia  pulsi,  ad  eccle- 
siastica  munera  admittantur.  Sed.  quod   gravissimum   est, 
quum  in  cœteris  malis  queri  liceat,  id  in   hac  causa  nobis  vix 
licet.  Cum  enim  universi  cives,  ad  istos  motus  penè  exanimes, 
humili  libello  supplici  magistratum,  a  principibus  ordinatum, 
D.   gubernatorem,  et  illustrissimorum    principum    curato- 
rum  legatos   obsecrarent  et  obtestarentur,  ut  et  bonis  suis 
fidisque  pastoribus,  et  veteri  receptaque  religionis  forma  ac 
ritibus  frui   liceret,   atque  etiam  ut    ingens  scandalum,   in 
vicinia  excitatum,  sopiretur  :  Tantum  quorundam  theologo- 
rum  Wirtembergensium  authoritas  valuit,  ut  prœter  objur- 
gationem  et  minas  vixaliquid  responsi  cives  acceperint  :  cum 
tamen  omnibus  ordinationibus  ecclesiasticis,  in  ministrorum 
receptione,ecclesiaeet  populi  cousensui  plurimum  tribuatur. 
Fuitetillud   nobis  per  acerbum,  quod  quùm  istis  maxime 
temporibus  via?  potius  pacis,  quam  discordias  ecclesiis  qute- 
rendce  videantur, et impotenti  quorundam  impetu  lamentabile 
illud  de  cœna  dissidium  nimium    invaluerit,  et  viguerit  hac- 
tenus  :  Totos  in  eoesse  theologos  quosdam  Wirtembergenses 
videamus,  ut  illud  etiam  in   his  locis,  parum  opportunis  ob 
Helvetiorum  vicinitatem,  inlîamment  et  foveant  :  dùm  zwin- 
glianos  et  calvinianos  (quos  vocant)  palàm  damnari,  traduci, 
exagitari,  et  excommunicari   volunt.    I lia.    ratio  serendarum 
litium  quam  et  illustrissimo,  immortalis  memoriae,   heroi  et 
principi,  domino  parenti  vestro,  et  celsitudini  tuas,  imo  pie- 
risque  principibus  displiceat,  extra  controversiam  positum 
est.  At  vero,  illustrissime  princeps,  quùm  in  hisce  tempesta- 
tibus,  tanquam  amicum  sydus  Germaniie  illuxeris,   rogamus 
illustr.  C.  T.,  ut  pro    tua  religione  et  pietate,   pro   tuo  erga 
bas  ecclesias,   illustrissimo   nepoti  tuo  parentes,  studio,  ac 
pro  vere   tibi   ingenita   clementia,  atque    etiam   authoritate 
summa,  clementer  nobis  opem  ferre  digneris,  ut  sanctis  tuis 
consiliis  et  illustrissimimos  principes  nostros  Wirtembergi- 
cos  paci  nostrarum  ecclesiarum  faventes   habeamus,    et  ii, 
qui  nos  turbant,  cohibeantur  :  ut  in  pietate  et  pace  proficien- 
tes  Deum  rite  colère,  et  principibus    nostris  perpetuam  et 


PIECES   JUSTIFICATIVES  257 

sanctam  obedientiam  prasstare  possimus  :  quod  in  perpe- 
tuum,  Deo  volente,  faciemus  :  et  eundem  Dominum  Deum 
serio  orabimus,  ut  illustrissimam  C.  T.  in  dies  magis  ma- 
gisque  florentem,  perpetuo  tueatur,  omet  et  provehat.  Mom- 
-belgardi,  25  septembris,  anno  1571. 

Illustriss.  C.  T. 
deditissimi  ,   et    humillime    addicti  ,    Major   et 
Novemviri,   tàm   suo    quàm    caeterorum    civium 
oppidi  Mombelgardensis  nomine, 
Et  eorundem  jussu,  A.  Floret. 

Archives  de  Stuttgart.  Anciennes  archives  du  Bas-Rhin. 


145 


Lettre  du  ministre  A.  Floret,  au  nom   du  maire  et  des 

NEUF    BOURGEOIS     DE    MoNTBÉLIARD,    A     GeORGES-FrÉDERIC, 

Margrave   de  Brandebourg. 

25  septembre  1571. 

Illustrissimo  principi  ac  domino,  domino  Georgio  Fride- 
rico  marggravio  Brandemburgensi,  Stetinorum,  Pomerano- 
rum,Cassubiorum  et  Vandalorum,  in  Schlesia,  in Jagendorff, 
etc.,  duci,  burggravio  Noribergensi,  et  principi  in  Rùegen, 
etc.  illustrissimi  principis  ac  domini  nostri,  domini  comitis 
Friderici,  etc.,  curatori,  domino  nostro  clementissimo. 

Illustrissime  princeps,  domine  clementissime,  fœlicissi- 
mam  esse  rempublicam  nostram  Mombelgardensem  saepe 
cogitamus,  cum  in  illustrissimos  principes  nostros  Wirtem- 
bergenses,  tanta  pietate  et  clementia  illustres,  intuemur: 
cùm  etiam  sublimitatem  C.  T.  contemplamur,  cui  rerum 
nostrarum  procuratio,  istaque  principis  nostri  astas  concre- 
dita  est.  Sed  ita  rursus  Deo  visum  est,  ut  nihil  sit  in  rébus 
humanis,  tam  undique  fœlix,  quod  non  nasvo  aliquo  conta- 
minetur.  Quod  et  nos,  humillimi  et  addictissimi  illustrissimas 

17 


258  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

C.  T.  servi,  experimur  :  qui  cum  nullis  subditis  concedamus, 
ut  suis  prîncipibus  obsequentiores  sint,  quàm  nos  nostris 
sumus,  nescimus  tamen  quo  nostro  malofit,  ut  hoc  tempore, 
et  ista  principis  nostri  teneriore  a?tate,  novis  oneribus  pre- 
mamur,  et  difficultatibus  magnis  afficiamur.  Quibus  in  malis 
nos  tamen  erigit  certa  persuasio  clementiae  tuae,  et  serenum 
iunem  vultus  C.T.  ac  in  primis  admirabilis  œquanimitas  :  qua 
lit,  ut  justis  etiam  tenuium  et  infirmorum  querelis  aures 
C.  T.clementissimee  pateant.  Multa  sunt  et  suspitiosa,et  urbis 
hujus  juri  derogantia,  quae  novo  exemplo  in  uostram  rem- 
publicam  invehuntur.  Sed  cum  religio  mortalium  animos 
maxime  permoveat,  fit  etiam  ut  id  nobis  peracerbum  accide- 
nt, quod  nuper  theologi  quidam  Wirtembergenses,  quùm 
sœpe  testarentur,  se  visendae  ecclesiae  causa  tantùm  venisse, 
et  nihil  nec  mutare  nec  novare  velle,  quum  etiam  olim  minis- 
tri  nostrarum  ecclesiarum  illustrissimis  beatse  memorice 
principibus,  domino  duci  Wolfgango  Bipontino,  et  domino 
duciChristophoro  Wirtembergensi,  tutoribus  et  curatoribus 
testamentariis  illustrissimi  principis  nostri,  doctrinam  et 
ritus  suos  probassent  :  isti  tamen,  magno  vicinorum  scan- 
dalo,  et  incredibili  omnium  nostrum  perturbatione,  fidos  et 
probatos  nostros  ministros  traducere,  et  in  odium  ac  invi- 
diam  vocare,  flagitiosos  quosdam  et  instabilis  ingenii  viros, 
promovere  cceperunt.  Prœterea  cùm  Augustana  confessio 
omnium  Germanicarum  ecclesiarum  tanquam  commune  et 
receptum  symbolum  sit,  et  novarum  confessionurn,  dogma- 
tum  et  contentionum  nullus  sit  modus  :  illi  non  contenti 
confessione  Augustana,  quae  hic  recepta  est,  ad  universam 
doctrinam,  Wirtembergicam  recipiendam  nos  adigere,  novis- 
que  et  perplexis  articulis  implicare  student  :  quorum  nec 
capaces  sumus,  nec  opportunum  est  in  his  locis  propter 
vicinos,  contentiosa  quaedam  dogmata,  aut  odiosas  invectivas 
admittere.  Quemadmodum  et  illud  quoque  magnum  mœro- 
rem  nobis  attulit,  quod  eorundem  theologorum  instigatione, 
ministerium  doctissimo  simul  atque  pientissimo  viro,  prœs- 
tantissimoque  theologo,  domino  Danieli  Tossano,civi  nostro, 
interdictum  est,  qui  a  multis  annis  Aureliee  in  Galliis  fideliter 
docuit,  et  apud  nos  per  integrum  annum,  non  absque  magno 
fructu  et  œdificatione,   eoclem    munere   functus  est,  cuique 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  259 

verbum  nullum  unquam  excidit  (ut  norunt  ipsi  domini  con- 
siliarii)  quod  a  confessione  Augustana  esset  abhorrens.  Cùm 
igitur  ille  processus  doctcrum   Wirtembergensium  universo 
populo  mœrorem,  vicinis  Papistisnobisinsultandioccasionem 
adferret,  convenire  officio  nostro,  et  Reipublicas  conducere 
censuimus,  per  libellum  supplicem  dominum  gubernatorem 
et  illustriss.  C.    V.   legatos,   cum  tota   ecclesia  obtestari,  ut 
bujus  regionis  paci  et   cedifkationi  consulerent,  et  caverent 
ne  vel  ecclesia  aliquid  detrimenti  caperet,    vel  ministri  (qui 
diu  et  fideliter  nobis  praefuerunt)  cum  religionis  forma,  a  piis 
piae   mémorial     principibus   tradita,    ritibusque    ab    eisdem 
principibus  comprobatis,  nobis  eriperentur.  Atque  bûc  libel- 
lus  supplex,  a  civibus  consignatus,  spectavit,  ut  omnis  populi 
motus  cohiberetur,  qui  rationem  illam  theologorum  indigne 
ferebat  :  et  ut  ostenderemus,  et  nobis  esse  conscientiam,  qua 
si  careremus,  nec  boni   cives,  nec  subditi  fidèles  esse  posse- 
mus,  et  simul,  quantum  illustrissimis,  pias  memoriae,  princi- 
pibus  tribuamus,    quorum     ordinationes,    a    multis    annis 
prudenter  sancitas,  sancte  colère  et  tueri  cupimus.  Sed,  heû, 
dùm  omnibus   honestis  et    legitimis     rationibus   turbas   et 
scandala    ab   hac  republica  avertere    studemus,    obruimur 
theologorum  audacia  et  authoritate  :  qui  contra  sua  promis- 
sa,  et  indicta  causa,  bonis  ministris   vel  ministerium  interdi- 
cunt,   vel  maledicta  multa  ingerunt,   etiam   domino   Petro 
Tossano,  harum  ecclesiarum  superintendenti,  viro  plusquàm 
septuagenario.  Nobis  autem   serio  mandatur,  ut   ab   hujus- 
modi    querelis  et   libellis   supplicibus   abstineamus  :  quasi 
ecclesiae  afflictae  saltem  queri  non  liceat.   De  principum  nos- 
trorum    summo    imperio    multa    nobis    objiciuntur    :  quo- 
rum  potestatem   ut    non   ignoramus,  ita    eam   eequitate  et 
justicia  temperatamesse  scimus:  atqueetiaminter  principum 
et   theologorum    imperia    discrimen     libenter   agnoscimus. 
Preetereà  obtenduntur  décréta  Imperii  :  in  quibus  tamen  nul- 
lum  invenimus,   quo  ii   damnentur  qui   doctoris    unius  aut 
alterius  sententiœ  non  subscribant  :  et  ideo  illa  nihilad  eum 
ministrum  pertinent,  dominum  Danielem  Tossanum,   civem 
nostrum  :    quem    expungi,    ministerioque   privari  curarunt, 
licet  Augustanam  confessionem  admitteret,  propte?-ea  solùm 
quod  doctoris  cujusdam,    qui    non    in    tota   Germania  bene 


960  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

audit,  interpretationes  novas  excluderet.  Nam  et  idem  ille 
D.  Daniel  Tossanus  publiée  et  privatim,  oratione  et  scriptis, 
?emper  testificatus  est,  se  in  coéna  cum  pane  et  vino  agnos- 
ctve  veram  communicationem  veri  corporis  et  sanguinis 
Christi  :  solam  crassam  prassentiam  negare,  aut  illius  corporis 
pnesentiam,  quod  non  sit  corpus,  sed  vel  spiritus,  vel  spiri- 
tualis  tantum  majestas,  ubique  diffusa. Nec  est,quod  D.  Petro 
Tossano,  superintendenti  et  pastori  nostro,  cum  filio  suo 
D.  Daniele  parum  convenire  quis  dicat  :  quum  et  filium  sibi 
adjungi  pater  obnixe  rogarit,  et  uterque  communi  consensu 
violentis  illorum  theologorum  wirtembergensium  consiliis 
se  opposuerit.  Dolet  certe  nobis,  miseris  hujus  urbis  et  eccle- 
sia:  civibus  ita  turbari  :  sed  magis  dolet,  pauculos  quosdam 
theologos  ta  m  illustrium  et  piorum  principum  nomine  et 
authoritate  ad  nos  opprimendos  abuti.  Quare,  illustrissime 
et  piissime  princeps,  quantum  gloriae  Dei.  ecclesiarum 
harum  tranquillitati.  et  ditionibus  principis  nostri  pupilli, 
fidei  illustrissimam  C.  T.  commissi, consultum  cupis,rogamus 
illustrissimam  C.  T.  ut  clementer  et  bénigne  hoc  nostrum 
scriptum  accipiat,  et  Mombelgardensis  ecclesiae  et  reipu- 
blicee  (quaeillustrissimee  C  T.  et  clementissimoru m  principum 
suorum  sunt  observantissimae,  iisdemque  humilime  addictœ) 
pacem,  jus,  et  commodum  curas  sibi  esse  sinat.  Nos  autem 
debitam  obedientiam  humiliter  offerentes,  Deum  semper 
precabimur,  ut  illustrissimam  C.  T.  florentissimam  et  inco- 
lumem  diutissime  servet.  Montbelgardiae2osepiembris,anno 
1571. 

Illustrissimge  C.  T.  deditissimi  et  humillime  addicti. 

Major  et   novemviri,    tam    suo  quàm  cseterorum  civium 
oppidi  Monbelgardensis  nomine. 
Ex  eorumdem  jussu 

A.  Floret. 

Archives  de  Stuttgart.  Anciennes  archives  du  Bas-Rhin. 


PIÈGES    JUSTIFICATIVES  261 


146 


RÉPONSE     DES     THÉOLOGIENS     WURTEMBERGEOIS     AUX    PLAINTES 
DE    TOUSSAIN    ET    DE    SES    COLLÈGUES 

1571. 

Quod  Wirtembergensis  familias  ecclesiastica  ordi nation e 
non  perturbetur,  sed  potius  asdificetur  ecclesia. 

Quando  omnia  decenter et  secundum  ordinem  instituuntur 
in  ecclesia,  tune  illa  non  perturbatur,  sed  potius  œdificatur. 

Sed  Wirtembergensis  familiae  ecclesiastica  ordinatio  omnia 
sic  instituit  in  ecclesia  ut  nihil  non  fiât  decenter  et  juxta 
ordinem. 

Ergo  haec  ordinatio  non  perturbât,  sed  potius  sedificat 
ecclesiam. 

Argumenta  ex  ipsa  ordinatione  sumpta 
quibus  docetur  in  ea  nihil  proponi  in  ecclesia 
quod  non  decenter  et  secundum  ordinem  fiât. 

1.  Baptismus  quo  introducitur  et  recipitûr  infans  in  eccle- 
siam, sic  decenter  et  secundum  ordinem  quem  ipsa  res  exigit 
est  institutus  ut  magis  conveniens  non  possit  ostendi.  Pri- 
mum  enim  mandatum  exponitur  quo  precipitur  ut  infans  ad 
Christum,  tanquam  peccator,  ad  suum  legitimum  sacerdotem 
et  servatorem  adducatur  ut  per  illum  a  peccato,  Dei  ira, 
morte  et  inferno  liberetur  et  promissae  gratiee  per  sacramen- 
tum  baptismi  certior  fiât,  regeneretur  et  propter  nomen 
Christi  a  Deo  pâtre  recipiatur  in  numerum  filiorum  Dei. 

2.  Propter  necessitatem  igitur  infantis  admonetur  ecclesia 
ut  fiducia  promissionis  Christum  Dominum  pro  illo  invocet 
et  petat  ut  illum  in  gratiam  recipiat,  illi  peccata  remittat  et 
in  coheeredem  cœlestium  bonorum  adoptet  et  Spiritu  Sancto 
sic  obsignet  ut  ejus  fretus  auxilio  possit  Satanœ  in  vita  et 
morte  resistere  et  illum  fœliciter  superare. 

3.  Ponuntur  formulas  precationum  satis  çonvenientes  qui- 
bus additur  oratio  dominica, 


262  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

4.  Precibus  pro  infante  factis,  sermo  ad  eos  dirigitur,  qui 
pro  infante  baptismum  petiere  et  ab  his  (quia  sunt  os  infan- 
tis,  qui  idcirco  pro  illo  respondere  debent)  exigitur  confessio 
pro  infante,  ut  constet  super  qua  re  et  eonfessione  infans 
baptizetur. 

5.  Confessione  fidei  recitata  infans  baptizatur,  juxta  man- 
datum  Domini,  in  nomine  Patris  et  Filii  et  Spiritus  Sancti. 

6.  Baptizato  infante  Deus  pater  invocatur  ut  baptizati  tan- 
quam  sui  filii  et  hasredis  curam  in  se  recipiat,  bona  quas  per 
baptismum  in  illum  contulit  perpetuo  conservet  et  omnia 
sic  instituât  rut  hic  ad  sui  nominis  honorem  et  gloriam  edu- 
cetur,  et  tandem  cum  aliis  sanctis  œternam  haereditatem  in 
cœlis  accipiat. 

7.  Admonitione  deinde  ad  parentes,  cognatos  et  amicos 
facta  de  statu  et  educationehujusinfantis,  ecclesia  cum  bene- 
dictione  dimittitur. 

Quantum  ad  privatum  et  subitarium  baptismum  attinet, 
qui  exigente   summa   necessitate,  quando  minister  ecclesia; 
aut  vir  etiam  non  adsit,  a  mulieribus  administratur,  iste  ob 
aliquot  causas  non  est  improbandus.  Prima  est  quia  Christus 
dicit  hominem  renasci  aqua  et  spiritu,  et  apostolus  Paulus 
vocat  idcirco  baptismum  lavacrum  regenerationis,  et  aposto- 
lus Petrus  fgedus  seu  stipulationem  bona?  conscientiee.  Qua- 
mobrem  si  homo  a  quoquam  ante  mortem   posset  Christo 
offerri  et  hujus  lavacri  regenerationis  et  fœderis  bonœ  con- 
scientiee fieri  particeps,  inhumanum  plane esset  velle  prohiberi 
alicui    homini    ne   tempore    necessitatis    per    sacramentum 
baptismi  in  regnum  Christi  introducat  miserum  infantem. 
Secunda   causa   est   quod,   licet  mulieres  praesentibus  viris 
jubentur  tacere  in   ecclesia,  quod  tamen   absentibus    viris, 
exigente  necessitate,  possint  non  tantum  loqui  in  ecclesia, 
sed    etiam  sacramentum   baptismi   administrai.    Praeterea 
cum  mulieres  intelligunt    sibi   concessum   esse    ut    natum 
in     mundum,    sed     morti     propinquuminfantem,     possint 
ipsae  baptizare  absente  viro,  ips*   quoque    hac    ratione   ad 
invocandum  Deum  magis  impelluntur  :  quia   quem  bapti- 
zant  infantem,  eum   prius  per  praedicationem  Deo  offerunt, 
et   hoc   pacto    oblatum    signo    fœderis    confirmant.    Atque 
to   magis   convenit   ut   infantes  mox   ante    mortem    bapti- 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  263 

zentur  quo  magis  fidèles  parentes  id  postulent  et  velint  per 
baptismum  eos  inferi  Christoantequam  ex  hac  vita  emigrent. 
Quia  ergo,  ob  dictas  causas,  usus  hujus  baptismi  subitarii 
permansit  in  ecclesia,  non  sane  est  abrogandus  :  sed  admo- 
nendee  sunt  fidèles  mulieres  ut  légitime  absente  viro  eum, 
prasmissa  oratione  dominica,  administrent. 

Ordo  puerilis  institutionis  quas  catechismus  vocatur. 

t.  Puer,  postquam  loqui  inceperit,  ita  instituitur  ut  primum 
fidei  suas  in  Cbristum  et  baptismi  admoneatur,  quia  ideo 
super  hac  fide  baptizatus  est  ut  debeat  eam  una  cum  baptismo 
suo  confiteri. 

2.  Quia  autem  illa  omnia  quas  christianum  hominem  cre- 
dere  convenit  in  symbolo  quod  vocatur  apostolicum  paucis 
comprehenduntur,  illud  pueris  ediscendum  proponitur. 

3.  Post  symbolum  satis  convenienti  ordine  collocatur  oratio 
dominica,  quas  continet  omnia  ea  quibus  homo  in  hac  vita 
opus  habet,  quas  ideo  fiducia  promissionum  symbolum  apos- 
tolicum comprehendit,  est  dicenda. 

4.  Decalogus  ponitur  ut  renatus  sciât  quas  peccata  eum 
fugere  et  quas  opéra  facere  deceat. 

5.  Fit  mentio  cœnas  dominicas  quia  homo  renatus,  ex  deca- 
logo  agnoscens  suam  infirmitatem  et  peccata,  et  iram  Dei 
adversus  peccata  sua  per  castigationem  vel  perturbationem 
conscientias  sentiens,  jubetur  ad  cœnam  Domini  confugere 
tanquam  ad  sacram  anchoram  :  Christus  Dominus  enim  offert 
in  cœna  suum  corpus  et  sanguinem  in  cibum  et  potum  ut 
infirmos  in  fide  corroboret  et  saucias  conscientias,  quas  iram 
Dei  adversus  peccata  sua  sentiunt,  sanet. 

6.  Post  hase  omnia  suo  quoque  loco  collocatur  doctrina  de 
clavibus  regni  cœlorum,  quia  si  homo  in  exilio  versetur  vel 
in  hujusmodi  pericula  et  angustias  incidat  ut  cœna  Domini 
frui  non  possit,  ipsum  nihilhominus  oportet  semper  secum 
claves  regni  cœlorum  circumferre,  hoc  est  memorem  esse 
testimoniorum  scripturas  quibus  propter  Christum  annun- 
ciatur  remissio  peccatorum  et  vita  asterna. 

7.  Postquam  hoc  ordine  catechismus  fuerit  a  pueris  reci- 
tatus  et  a  ministro  expositus,  nécessitas  postulat  ut  Deus,  pro 


264  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

confirmatione  eorum  quœ  in  hac  doctrina  instituuntur,  invo- 
celur,  quare  hac  invocatione  et  beneclictione  recitata  dimitti- 
tur  ecclesia. 

Quo  decenti  ordine  cœna  Domini  administretur, 

1.  Cœna  Domini  ex  ratione  administratur  ut  primum 
docentur  eam  hujusmodi  peccatoribus  esse  institutam  pec- 
cata  sua  agnoscant  et  ex  animo  confiteantur,  et  iram  Dei  et 
mortem  adversus  ea  perhorrescant,  et  justitiam  esuriant  et 
sitiant. 

2.  Pœnitentibus  autem  Christus  Dominus  sic  ordinavit  in 
cœna  corpus  suum  sumendum  et  sanguinem  bibendum  ut 
hac  vera  prœsentia  sui  corporis  et  sanguinis  testetur  se  pro 
illorum  salute  hominem  factum,  passum  et  mortuum  esse,  et 
nihil  non  egisse  ut  illi  per  ipsum  habeant  remissionem  pec- 
catorum  et  vitam  seternam  :  atque  se  ideo  illis  dare  suum 
vere  prsesens  corpus  et  sanguinem  cum  pane  et  vino  ut  hi  in 
ipso  maneant  et  -vivant,  et  vita  per  fidem  suscepta  crescat. 

3.  Digne  igitur  ad  cœnam  is  dicitur  accedere  qui  eorum 
quas  prose  facta  sunt  a  Christo recordatur, mortem  ejus  annun- 
ciat,  et  confitetur  Christum  pro  peccatis  nostris  esse  mortuum 
et  ressuscitatum  ad  nostram  justitiam  et  idcirco  illi  gratias 
agit. 

4.  Hic  etiam.  ut  gratum  se  demonstret  erga  Christum, 
crucem  sibi  impositam  patienter  fert,  et  agnoscit  se,  per 
communem  illum  corporis  et  sanguinis  Christi  Domini 
cibum  et  potum,  et  per  signa,  panem  et  vinum  videlicet, 
que  ex  multis  portiunculis  constantur,  admoneri  muluae 
charitatis. 

5.  Hac  admonitione  igitur  praemissa  recte  mandatur  eccle- 
siœ  ut  per  communem  et  publicam  confessionem  in  se  des- 
cendat,  et  quilibet  pro  se  ex  contrito  corde  sua  peccata  Deo 
conflteatur,  et  eorum  remissionem  petat,  quam  et  mox 
minister  ecclesise  annunciabit. 

6.  Hac  etiam  preparatione  facta,  quos  non  videt  ipsum 
ordinem  flagitare  ut  illi  qui  se  preparaverint  incipiant  mox 
Deum  patrem  serio  invocare  ut  sanctificet  eorum  corpora  et 
animam,  quo  possint  cum  fructu  participes  fieri  Christi 
Domini,  et  eum  arclentibus  votis  sic  complecti  ut  per  eum 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  265 

dilectionis  et  bonitatis  paternrc  certiores  reddantur,  et  in 
nova  vila  ita  confirmentur  ut  ipse  per  eos  glorificetur,  et 
ipsius  populus  incrementa  virtutum  et  cœlesttum  donorum 
accipiat. 

7.  Cum  vero  cœna  a  ministro  porrigitur,  non  perperam 
inter  porrigendum  admonetur  ille  qui  cœnam  sumat,  per 
verba  Christi,  illius  sanctse  institutionis,  ut  fidem  suam  eo 
magis  applicet  verbis  Christi  Domini,  et  non  tantum  ore,  sed 
etiam  fide  accipiat  sacramentum.  Non  ergo  satis  est  ut 
sumens  admoneatur  fidei  ;  sed  illud  quoque  fideli  est  indi- 
candum  :  fide  suscipiat  quod  in  ccena  exhibetur. 

8.  Inter  administrationem  cœnae  non  perperam  etiam  per 
psalmos  et  pias  cantilenas  provocatur  et  excitatur  spiritus 
eorum  qui  cœnam  aut  sumpturi  sunt,  aut  sumpserunt. 

9.  Ac  postremo  cum  gratiarum  actione  et  benedictione 
ecclesia  dimittitur. 

De  publicis  precibus. 

Precesqueein  ecclesia  populo  proponuntur  ad  eum  tantcm 
directas  sunt,  et  eo  modo  fiunt  quo  jubet  ipse  Christus  Do- 
minus  eas  fieri  ;  atque  prout  ipsa  nécessitas  exigit,  ita  sunt 
institutee.  Quia  etiam  bonum  est  ut  ecclesia  semel  in  septi- 
mana  admoneatur  in  specie  earum  rerum.  fere  omnium 
quibus  in  hac  vita  opus  habet,  asquum  est  ut  eorum  sic  sit 
memor  ut  Deum,  quemadmodum  se  erga  nos  propter  salu- 
tem  demonstravit,  simul  pro  rébus  necessariis  invocet.  In 
hune  finem  litaniœ  in  ecclesia  retinentur  non  ut  sanctis 
Domini  gemitus  suos  proponat  populus,  sed  potius  ipsi  Deo 
Patri,  Filio  et  Spiritui  Sancto,  et  petat  ut  sui  misereatur,  se 
custodiat,  adjuvet,  exaudiat,  et  perpétua  pace  donet. 
De  ritu  nuptiarum. 

Ritus  nuptiarum  sic  peragitur  ut  illi  qui  niatrimonium 
coram  ecclesia  contrahere,  et  ibi  confirmari  et  stabiliri 
velint,  primum  admoneantur  hujus  instituti  ut  sciant  matri- 
monium  non  ab  hominibus,  sed  ab  ipso  Deo  esse  institutum, 
quare  hac  fide  deceat  eos  contrahere. 

Secundo  admonentur  arctissimi  vinculi  quo  ambo  conjun- 
gantur  per  matrimonium. 

Tertio  utrique  officium  considerandum  proponitur. 


266  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

Quarto  benedictionis  a  Domino  promissœ  fit  mentio. 

Quinto  onera,  labor.  aftlictio  et  ejus  generis  mala  recensen- 
tur  ut  adversus  hœc  se  vera  iîde  et  patientia  muniant. 

Sexto  fit  mentio  promissionum  Dei,  quibus  conjuges  niti 
et  rébus  adversis  ocurrere  oportet. 

Postquam  ergo  juxta  praslecta  sacrae  scripturœ  capita 
solennis  confirmatio  matrimonii  subsecuta  fuerit,  pro  con- 
firmationeet  benedictione  hujus  contractus  Deus  invocatur, 
et,  post  laudes  Deo  dictas,  ecclesia,  more  solito,  cum  benedic- 
tione dimittitur. 

De  asgrotis  et  mortuis. 

Quoniam  cegrotus  opus  habet  medico,  ipse  omnium 
maxime  indiget  medico  animée  :  minister  ergo  ecclesiae  voca- 
tus  ad  œgrotum  ejus  animum  bifariam  sanare  débet  :  predi- 
catione  videlicet  evangelii  et  sacramento  cœnae,  presertim  si 
œger  id  petat. 

Quamvis  etiam  mortui  ex  societate  hominum  excesserint 
et  nobiscum  in  terris  nihil  commercii  habeant,  atque  Deo 
suo  justo  judici  sint  committendi,  ipsi  tamen  nos  resurrec- 
tionis,  vita;  et  societatis  cœlestis  et  aetern*  admonent,  quare 
convenit  ut  nossepelientes  mortuos  itaeos  Deo  committamus 
ut  simul  simus  memores  horum  aeternorum  bonorum, 
quare  minister  ecclesias  recte  suo  fungitur  officio,  si  ipse 
comitans  funus  hortetur  populum  ad  pœnitentiam  ut  semper 
sit  paratus  cum  Christo  sponso  ingredi  ad  aeterna  taberna- 
cula.  Hac  admonitione  itaque  facta  recte  committitur  mor- 
tuus  Deo  suo  judici,  et  viventes  orant  ut  Deus  sibi  faciat  eam 
gratiam,  et  adjuti  ejus  spiritu  vitam  in  melius  commutent, 
ipsumque  jugiter  tanquam  fidèles  servi  expectent  donec  ve- 
niat  et  se  ad  œterna  gaudia  perducat. 

Quoniam  ergo  htec  omnia  sic  decenti  ordine  fiunt  ut  in 
melius  emendari  non  possint,  quis  audet  dicere  haec  non  fieri 
ad  asdificationem  ecclesiœ,  prassertim  cum  ipse  christianus 
magistratus  hcec  observari  velit  ? 

Archives  nationales,  K.  2179. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  267 


147 

Le  maire  et  les  ministrfs  de  Montbéliard  a  Christophe 
Fabri,  ministre  a  Neuchatel. 

13  décembre  1571. 

Salut  par  Jésus  Christ. 

Monsieur,  nous  n'avons  voulu  laisser  retourner  ce  porteur 
par  devers  vous  sans  l'accompagner  de  ce  mot  de  letre  par 
lequel  serez  adverty  que  nos  gens  poursuyvent  tousjours  leur 
pointe  et  ne  sçavons  quelle  en  sera  l'issue  veu  que  journelle- 
ment huyle  y  est  appliqué.  Toutesfois,  nous  nous  confions 
tellement  sur  ceste  cause  tant  bonne  et  sy  juste  que  la  fin  n'en 
pourra  estre  que  salutaire  et  prouffitable  aux  fidèles.  Sy  le 
Seigneur  nous  eust  délivré  de  cest  Elymas  '  que  cognoissez, 
il  y  avoit  grande  apparence  de  paix  et  tranquillité.  Encores 
avons-nous  ceste  espérance  que  bien  tost  sa  meschanceté  sera 
en  son  comble.  Le  Seigneur  y  veuille  pourveoir  comm'il 
cognoist  estre  expédient  pour  son  honneur  et  gloire  et  pour 
rédifïïcation  de  ceste  Eglise  laquelle  est  en  danger  de  tomber 
en  grande  désolation.  Au  reste,  nous  vous  prions  d'avoir 
maistre  Jehan  Estienne  présent  porteur  pour  recommandé. 
Et  luy  adsister  en  ce  que  pourrez.  C'est  ung  homme  qui  ha 
la  crainte  de  Dieu  devant  les  yeux  et  qui  peut  beaucoup 
ediffier  en  l'Eglise  du  Seigneur.  Sur  ce,  n'ayans  aultre  chose 
à  vous  escripre  après  avoir  présenté  nos  alfectionnées  recom- 
mandations à  vostre  bonne  grâce,  nous  prions  l'Eternel  vous 
continuer  ses  grâces.  De  Montbéliard  ce  13  décembre  1571. 
Vos  frères  et  bons  amis  Le  Maire  et  Ministres 

de  Montbéliard. 

S'il  vous  plaist,vous  saluerez  tous  les  frères  de  vostre  classe 
en  nostre  nom. 

Adresse:  A  nostre  très  cher  et   honoré  frère  M.  Christofle 
Fabry  ministre  de  la  parole  de  Dieu 

à  Neufchastcl. 

Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchatel. 

1.  Le  ministre  L'Archer. 


268  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

148 

André  Floret  a  Christophe  Fabri,  ministre  a  Neuchatel 

16  décembre  1571. 

Salut  par  Jésus  Christ. 

Monsieur,  voz  lettres  m'ont  esté  rendues  au  mesme  instant 
que,  de  la  part  de  messieurs  les  gouverneur  et  conseil  de  ce 
lieu,  on  m'interdisoit  le  présent:  à  cause  que  je  ne  me  veuil 
pas  accorder  avec  le  nouveau  superintendant  que  Jacobus 
Andréas  a  forgé  avec  son  marteau.  Et  pour  vous  advertir  en- 
tièrement de  toutes  nos  actions  passées,  vous  sçavez  que  les 
bourgeois  de  ce  lieu  ont  escrpt  à  messeigneurs  les  comte 
palatin,  lansgrave  de  Hesse,  princes  curateurs,  duc  de 
Wirtemberg,  comte  de  Mombeliard  et  a  messieurs  de  Berne, 
lesquelz  ont  tous  escript  en  notre  faveur  au  conseil  de  Stud- 
chart  et  de  ce  lieu  de  Mombeliard.  Ce  nonobstant,  l'authorité 
du  dict  Andreee  ou  plus  tost  son  importunité  a  tellement 
emporté  le  poidz  que  maistre  Pierre  Toussain  et  moy  avons 
esté  déposez  de  noz  charges.  Et  quelques  remonstrances 
qu'ayons  faictes,  elles  n'ont  heu  point  de  lieu.  Et  ce  qui  nous 
contriste  le  plus  c'est  de  veoir  d'ung  cousté  ce  pauvre  peuple 
affamé  de  la  pasture  céleste  plus  que  jamais,  et  d'autre 
cousté  veoir  les  ministres  qui  nous  debvroient  soustenir  se 
bander  directement  contre  la  vérité  et  contre  nous.  Car  ven- 
dredy  dernier  ayans  estez  tous  appeliez  à  la  chancellerie  pour 
confirmer  leurs  belles  signatures  et  jurer  de  les  mettre  à 
exécution  ilz  respondirent  par  la  voix  de  ce  détestable  Arque- 
rius  qu'ilz  ne  le  pouvoient  bonnement  faire  que  préallable - 
ment  il  ne  fut  pourveu  à  ceux  qui  n'avoient  pas  signé,  et  que 
leur  nouvelle  doctrine  et  nouvelle  ordonnance  ne  fussent 
premièrement  establies  en  ceste  ville.  Et  pour  exécuter  une 
telle  tragédie,  ilz  choisirent  ung  nommé  Gedeon,  ministre  à 
Bavans,  lequel  cejourd'hui  matin  a  desgorgé  tout  leur  venin 
disant  en  pleine  chaire  que  la  Cène  du  Seigneur  estoit  un 
sacrement  auquel  Jésus  Christ  vrayement  présent  par  le 
pain  et  le  vin  offre  et  distribue  son  vray  et  substantiel  corps 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  269 

et  son  vray  et  substantiel  sang, lequel  est  prins  et  receu  de  la 
bouche  de  tous  qui  y  participent  tant  mesebans  que  fidèles. 
Et  continuant  son  propos,  a  proféré  cet  horrible  blasphème 
que  le  corps  de  Christ  n'estoit  point  contenu  en  ung  certain 
lieu  es  cieux,  mais  qu'il  estoit  partout  et  par  conséquent  au 
pain  de  la  Cène,  alléguant  pour  prouver  son  dire  des  choses 
austant  absurdes  et  ridicules  que  mensongères.  Or  pour  ce 
que,  incontinent  après  son  presche,  j'ay  protesté  de  reffuter 
publiquement  tout  ce  qu'il  avoit  desgorgé,  de  prouver  par 
passages  de  l'Escriture  saincte  et  par   le   consentement  de 
tous  les  docteurs  tant  anciens  que  modernes  (excepté  Brence 
et  Jacobus  Andreae  autheur  et  fautheur  de  l'ubiquité)  que 
ceste  doctrine   estoit  nouvelle  et  nouvellement  forgée  en  la 
boutique  de  Sathan,  messieurs  du  conseil  en  estans  advertis, 
m'ont  deffendu   le  presche  à   peine  de  désobéissance.  Quoy 
voyans  lesdietz  bourgeois,  ilz  ont   conclud  et  arresté  de  re- 
monstrer  le  tout  ausdietz  gouverneur  et  conseilliers,  et  au 
cleffault  de  justice  et  de  bon  appointement,  en  appeler  devant 
les  estatz  de  l'Empire,  attendu  qu'ilzsont  soubz  la  protection 
d'iceluy.  Voila  ce  qui  est  survenu  depuis  le  retour  de  mon- 
sieur  le   gouverneur.  Quant   au   reste   je   suis    grandement 
fasché  que  je  n'ay  le  temps  et  le  loisir  de  vous  escripre  la 
légende  de  cet  Elymas  duquel  faictes  mention  en  voz  lettres. 
Toutefois  comme  en  passant  je  vous  veux  bien  advertir  que 
vendredy  dernier  il  fut  tellement  censuré  et  chappitré  en 
la  chancellerie  par  ung  nouveau  conseillier  que  nous  avons, 
nommé  Chamberg,  homme  craignant  Dieu  et  maintenant  sa 
vérité,  que  n'eust  été  le  nouveau   superintendant  allemand 
qui  est  en  grand  crédit  envers  messieurs  les  gouverneur  et 
chancellier,  il  est  certain  qu'il  eust  esté  honteusement  dé- 
chassé de  ces  seigneuries.  Et  y  en  a  qui  se  persuadent  que 
bien   tost  on    en  repurgera  ces  pauvres   Eglises.   Pleust  au 
Seigneur  qu'elles  feussent  bien  repurgées  et  de  luy  et  de  tous 
ceux  qui  se  bandent  contre  la  vérité  cognue.  J'ai  prié  monsr 
Tossain  de  vous  escripre  toute  sa  vie  pource  qu'il  le  cognoist 
mieux  que  moy.  Toutesfois  je  le  trouve  depuis  le  départ  de 
monsr  de  Beaumont  son  rilz,  merveilleusement  froid  et  pesant 
es  affaires  de  la  religion.  Je  vous  prie  que  si  avez  moyen  de  luy 
escripre  de   le  resveiller  à  bon  escient.  Touchant  le   sudict 


270  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

Elymas,  ledict  Chamberg  m'a  promis  me  faire  avoir  certiffica- 
tion  d'une  fausseté  qui  a  esté  descouverte  par  le  conseil  sur  luy  ; 
incontinent  que  je  l'auray  recouvrée  je  le  vous  envoyeray  plus 
tost  par  messager  exprès.  Je  ne  vous  veux  aussy  celer  que 
ledict  Elymas  a  sollicité  ung  divorce  contre  Dieu  équité  et 
raison  duquel  aussy  je  vous  envoyeray  ample  certiffication 
cy  après.  Je  vous  advertiray  plus  amplement  de  tout  ce  qui 
surviendra  par  ung  messager  que  nous  envoyerons  bien  tost 
a  monsieur  de  Beze.  Cependant,  je  prie  L'Eternel  qu'il  vous 
maintienne  long  temps  pour  l'ediffication  de  son  Eglise. 
S'il  vous  plaist,  vous  saluerez  tous  vos  compagnons  et  nos 
honorez  frères  et  nous  recommanderezàleurs  bonnes  prières. 
Tous  ceux  qui  sont  de  reste  vous  saluent  au  Seigneur.  De 
Mombeliard  ce  16  décembre  1571. 

Vostre  serviteur  frère  et  meilleur  amy 

André  Floret. 

Adresse  :   A  monsieur  et  frère  monsieur  Mre  Christofle 
Fabry,  fidèle  ministre  du  sainct  Evangile  à  Neufchastel 

Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchâtel. 


149 

Les  maire  et  neuf  bourgeoIs  de  Montbéliard  a  la 
classe  de  nenchatel. 

17  déc.  1571. 

S.  Très  chers  et  honnorez  seigneurs, voisins, amis  et  frères. 
Nous  avons  receuz  les  lettres  de  consolations  que  nous  avez 
envoyez.  De  quoy  vous  remercions  bien  affectueusement, ren- 
dant grâces  a  ce  grand  Dieu  de  ce  qu'il  luy  a  pieu  nous 
confermer  et  consoler  grandement  par  vos  dictes  lettres 
estans  destituez  d  ung  bon  et  excellent  personnage  monsieur 
de  Beaulmont  lequel  on   n'a   peu    eudurer  par  clecea.  Mais 


PIEGES   JUSTIFICATIVES 


27  ï 


toutes  fois  (grâces  a  Dieu)  ne  s'en  est  departy  sans  laisser  de 
bonnes  marques  de  son    ministère  duquel    il    s'est   tousjours 
aquicté  fidèlement,  non   pas   comme  ung  mercenaire,  mais 
comme  ung  bon  pasteur  et  excellent  serviteur  de  Dieu.  Quant 
adce  que  estiés  d'advis   de   envoyer  vers   les    princes:    nous 
l'eussions  voluntiers  faict,  n'estoit   que   sçavons  bien    quelle 
audience  nous  eussions   peu   avoir  en    tel  estât  que  sont  les 
choses  de  présent  où   les  princes   sont  enffans   et  que  toutes 
choses  se  font  parl'advis,  volunté  etauctoritédes  adversaires. 
Tellement  que  avons  treuvé   plus  expédient  de  escripre  bien 
amplement  (comme  avons  faict)   aux  six   princes,    ausquelx 
les  lettres  sont  esté  délivrées  et   par   eulx  mesmes  leultes  et 
entendues.  Et  combien  que  oultre  tout  cela,   non   seullement 
les    très   magnifiques   et   puissans   seigneurs  messieurs    de 
Berne,  mais   aussi    les   très  illustres    princes   messeigneurs 
l'électeur   palatin  et  les  trois  frères   princes    landgraves    de 
Hessen,  en   ayent  escript  et  sérieusement  aux  deux  princes 
curateurs  (que  sont  le  marquis  de  Brandenbourget  deBaden) 
et  a  ceux   de  Stutgard,    toutesfois  nous  ne  avons  peu  obtenir 
de  demeurer  en  la  pureté  de  doctrine  touchant  la  cène  et  es 
formulaires  usitez  en  ceste  église  de  tout  le  temps  passé  soubz 
les  bons  princes   defunetz   les   duez   Ulrich,    conte   George, 
duc  Christophe,  et  des  deux  Pontz,  ains  les   adversaires  ne 
cessent  de  poursuy  r  leur  entreprinse  :  de  sorte  que  si  ce  grand 
Dieu  ny  pourveoit  miraculeusement  et  en  brefz  (comme  nous 
espérons  qu'il  fera  pour  l'amour  de  son  sainct  nom), il  est  fort 
a  craindre  que  une  grande   ruine  et  dissipation  n'adviene  de 
ces  églises  icy  :  A  quoy  baille  ung  grand  advancement  l'apos- 
tasie  de  plusieurs   faulx   prophètes   et  mercenaires  lesquelz 
estanz  seullement  menacez  de  perdre  leur    prebande  se   sont 
révoltez  contre   leurs   propres  consciences   lesquelles  ilz  ont 
bien  coterisees,  et   sont  attendans  ung   horrible  jugement  et 
punition  de  leur  détestable  desloyaulté.   Quant  a  nous,  avec 
noz  aultres  bourgeois  de  ceste  ville,  sûmes   bien  délibérez  de 
(moyenant  la  grâce  de  Dieu)  tenir  bon  et  demeurer  fermes  et 
constans  en  la  vérité  congneue  dez  si  long  temps  :   rendans 
grâces  a  Dieu  de  ce  qu'il  luy  a  pieu  appeler  nos  pères  et  pré- 
décesseurs a  la  clarté  de  levangile   par   le   ministère  de  feu 
nostre  très  cher  père  en  Christ  monsieur  Pharel,  la  mémoire 


272  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

duquel  nous  est  très  agréable,  et  nous  sont  voz enlises  daus- 
tant  plus  recommandées,  et  nous  a  elles,  daustant  que  avons 
cela  de  commung  par  exemple,  d'avoir  heu  ung  mesme  doc- 
teuret  pasteur  nostre  dict  trescher  père  monsr  Pharel,  lequel 
a  esté  le  premier  pour  nous  engendrer  a  Christ,  par  la  parolle 
de  vie,  que  resonnoit  vigoureusement  et  plantureusement  en 
sa  bouche.  A  raison  de  quoy  nous  vous  prions  bien  affectueu- 
sement qu'il  vous  plaise  a  la  première  etseure  commodité, 
nous  envoyer  les  coppies  des  escriptures  d'icelluy,  ou  il  faict 
mention  de  feu  nostre  bon  prince  monseigneur  le  duc  Ulrich 
et  de  nos  prédécesseurs,  lesquelles  coppies  nous  seront  fort 
utiles  et  aggreables,  comme  aussi  celles  du  roy  touchant  la 
religion  mentionnées  en  vos  dictes  lettres.  Nous  laissons  le 
reste  a  nostre  cher  frère  monsr  Floret  qui  vous  escripra 
plus  amplement.  Etnousestans  bien  affectueusement  recom- 
mandez a  vos  bonnes  grâces  et  sainctes  prières,  et  a  celles  de 
toutes  voz  églises,  vous  souhaitons  toutes  grâces  et  bénédic- 
tions du  Seigneur,  vous  remerciant  vostre  bonne  consolation 
et  amytié,  et  protestans  du  reciproquede  nostre  part,  pourle 
recongnoistre  etdeservir  (avec  l'ayde de  Dieu)  entouteschoses 
a  nous  possibles.  Dez  Montbeliard  ce  17e  de  décembre  1571. 

Voz  frères,  voisins,  serviteurs,  et  amys 

Les  maire  et  neufz  bourgeois  de  Montbeliard  tant  en  leurs 
noms  que  des  aultres  bons  Bourgeois  dudit  lieu. 

Adresse  :  A  messieurs  et  frères  messieurs  les  pasteurs  et 
ministres  de  la  classe  des  ville  et  conté  de  Neufzchastel  Oul- 
trejus,  noz  chers  voisins  et  singuliers  amys. 

Audict  Neufzchastel. 


Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchâtel. 


PIECES   JUSTIFICATIVES 


273 


150 


Articles  sur  lesquels  ceux  de  l'église  de  Montbéliard 
désirent  avoir  fidele  résolution  et  prient  leur  tres 
cher  et  honoré  père  en  christ  monseigneur  de  bèze, 
fidèle  pasteur  et  professeur  en  l'église  de  geneve, 
d'écrire  son  bon  advis  en  teste  d'un  chacun  desdits 
articles. 

30  décembre  1571. 


Réponses  de  Théodore  de  Bèze 


Demandes 


1.  Suivant  les  commandements 
de  J.-C.  vous  devez  fuir  les  faux 
pasteurs,  c'est-à-dire  qui  annon- 
cent fausse  doctrine  comme  est 
l'ubiquité,  la  faulse  exposition  de 
l'article  de  l'ascension,  et  la 
manducation  orale. xMais,  s'il  n'est 
question  que  de  la  vocation, 
après  avoir  protesté  de  n'aprou- 
ver  la  déposition  des  vrais  pas- 
teurs, devez  pourchasser  la  res- 
titution d'iceux  par  tous  bons 
moyens.  Cependant  vous  pouvez 
servir  de  ce  que  vous  pouvez 
avoir. 

2.  Evitez  toute  émeute  et  sédi- 
tion en  paroles  et  en  actes,  pro- 
testez envers  qui  il  appartient 
des  causes  qui  vous  empeschent 
de  vous  trouver  es  presches  des 
faux  prophètes,  persévérez  à 
maintenir  la  vraye  religion  en 
laquelle  vous  avez  été  enseignés. 
Si  on  vous  demande  si  donc 
vous  estimez  votre  prince  tenir 
faulse  doctrine,  répondez  révé- 
remment  et  vous  remettez  à 
n'estre  contraints  à  répondre  à 
telle  question.  Mr  Toussaint 
pourra    fournir    au    moins     aux 


1.  Premièremen^d'autant  qu'on 
nous  a  privé  de  nos  pasteurs 
ordinaires  non  pouraultre  chose 
que  pour  n'avoir  voulu  signer 
certains  articles  compilés  par 
Jacobus  Andreae,  nous  deman- 
dons si  nous  pouvons, sans  offen- 
ser Dieu,  adsister  aux  presches 
de  ministres  révoltés  et, en  bonne 
conscience, les  appeler  pour  con- 
soler les  malades  et  leur  faire 
baptiser  nos  enfants  ? 


2.  Comment  c'est  que  nous 
nous  contiendrons  touchant  la 
religion,  cependant  que  nous 
regarderons  les  moyens  de  pou- 
voir obvier  à  la  totale  ruine  et 
dissipation  de  cette  église?  Car 
nous  avons  tous  ensemble  pro- 
mis et  signé,  de  moyennant  la 
grâce  de  Dieu,  vivre  et  mourir 
en  la  vraye  et  pure  religion,  fon- 
dée en  la  parole  de  Dieu,  conte- 
nue es  écrits  des  prophètes  et 
apôtres  et  sommairement  décla- 
rée en  la  confession  d'Augsbourg 
bien  entendue  et  telle  qu'elle  fut 

18 


274 


PIECES   JUSTIFICATIVES 


baptesmes  et  mariages.  Au  sur- 
plus, contentez-vous,  attendant 
une  meilleure  saison,  de  la  lec- 
ture et  des  prières  domestiques. 
.Mais  appaisez  le  Seigneur  par 
ardentes  prières  et  bon  ordre 
establi  aux  familles,  et  en  général 
par   vraie     conversion    au    Sei- 


présentée  à   l'empereur  Charles 
en  l'an  1530. 


3.  Aydez-vous  en  tant  que 
vous  pourrez.  Mais  faites  bons 
et  sûrs  advertissemens  et  le  tout 
en  sorte  que  ceux  qui  vous  es- 
pieront  sur  ce  point,  n'ayent 
l'occasion  qu'ils  en  désirent  de 
vous  calomnier  surtout  au  fait 
de  la  seigneurie,  comme  si  vous 
brassiez  quelque  chose  en  l'Etat. 

4.  J'ai  baillé  au  porteur  ce 
que  j'ai  pensé  pouvoir  faire  de 
ma  part. 


5.  Si  vous  étiez  bien  libre,  ne 
vous  donnerois  peult-ètrc  aultre 
ordre,  (non  pas  que  notre  foi  soit 
subjecte  aux  hommes  ni  au 
temps)  mais  pour  ce  le  plus  net- 
tement qu'on  peut  respondre  en 
matière  de  conscience,  c'est  le 
meilleur,  et  toutefois  on  se  peult 
et  doit  accomoder  à  ceux  aux- 
quels on  a  affaire,  autant  que  la 
vérité  et  la  conscience  bien  ré- 
glée le  peuvent  porter.  Eu  donc 
égard  à  votre  condition,  j'estime 
que  pouvez    advouer    la   confes- 


3.  S'il  est  bon  que  nous  escri- 
vions  derechef  aux  magnifiques 
seigneurs  messeigneurs  de  Ber- 
ne, lessupplians  qu'il  leur  plaise 
continuer  la  bonne  volonté 
quils  ont  envers  ceste  cause,  et 
en  escrire  encore  une  fois  au 
conseil  de  Stotgardt  et  de  Mont- 
béliard,  ou  y  envoyer  une  am- 
bassade à  nos  dépens. 

4.  Si  cette  voye  est  trouvée 
bonne,  nous  supplions  le  dit 
seigneur  de  Bèze, qu'il  lui  plaise 
prendre  cette  peine  de  minutter 
les  lettres  qu'il  conviendra  es- 
crire aux  dits  seigneurs  de  Berne 
et  les  donner  au  présent  por- 
teur ;  qu'il  lui  plaise  aussi  en 
escrire  à  nos  faveurs  tant  aux 
dits  seigneurs  de  Berne  qu'à  au- 
tres qu'il  connoitra  pouvoir  ai- 
der à  la  conservation  de  cette 
pauvre  église. 

5.  Davantage  nous  demandons 
si  nous  pouvons  ou  devons  re- 
cepvoir  la  confession  d'Augs- 
bourg  meslée  avec  l'accord  de 
Luther  et  Bucer,  la  confession 
de  Wirtemberg  et  les  ordonnan- 
ces ecclésiastiques  où  le  batème 
des  femmes  est  approuvé,  les 
zwingliens  condemnés  et  mis  au 
rang  des  anabaptistes. 


PIECES   JUSTIFICATIVES 


275 


sion  d'Augsbourgadjoutant  cette 
clause  bien  entendue,  c'est-à- 
dire  comme  Melanchton  même 
Ta  exposée,  et  de  nouveau  l'égli- 
se de  Witteberg  en  son  caté- 
chisme, sans  être  contraints 
d'accepter  ni  rejetter  ce  qui  y  a 
été  adjouté  depuis,  d'autant  que 
vous  vous  êtes  toujours  conten- 
tés et  vous  contentez  encore  de 
la  simplicité  en  laquelle  vous 
avez  été  enseignés  sans  aucune 
disputes  ni  divisions  entre 
vous. 

6,  Comme  dessus. 


7.  Tenez-vous  aux  modifica- 
tions sur  ce  faites  dont  le  feu 
duc  Christophe  même  s'est  con- 
tenté, et  priez  de  n'être  contrains 
de  rien  innover,  vu  que  vous 
avez  été  toujours  en  bon  repos. 
Et  demeurez  fermes  en  cette 
conclusion. 


8.  Je  ne  puis  répondre  sur  cet 
article  ni  autres  suivans  pour  ne 
savoir  les  droits  de  l'Empire, 
tant  y  a  que  devez  bien  y  procé- 
der sagement,  et  discrètement, 
et  toutefois  ne  faire  difficulté 
d'entrer  en  ce  chemin  si  néces- 
sité vous  y  a  contraint,  et  sur 
ce  j'ay  dit  mon  advis  au  por- 
teur. 

9.  La  ville  doit  faire  l'instance, 
et  M*  Toussaint  se  doit  offrir 
avec  les  gens  de  bien  a  mainte- 
nir ce  qu'ils  ont  presché  jusques 
à  présent. 


6.  Si  simplement  nous  pou- 
vons recevoir  la  confession 
d'Augsbourg  et  ledit  accord  de 
Luther  et  Bucer,  et  s'il  y  a  rien 
contraire  à  la  parole  de  Dieu  et 
à  la  doctrine  prêchée  par  les 
églises  vraiment  réformées  ? 

7.  Et  d'autant  que  ceux  de 
Wirtemberg  insistent  le  plus 
sur  l'établissement  de  l'ordon- 
nance ecclésiastique,  nous  de- 
mandons si  nous  la  pourrions 
recepvoir  avec  quelques  excep- 
tions et  interprétations  plutôt 
que  de  laisser  du  tout  tomber 
en  ruine  l'état  de  cette  église  ? 

8.  Et  le  cas  advenant  que,  de 
puissance  absolue, ils  viennent  à 
poursuivre  leur  entreprise,  nous 
demandons  si  nous  pouvons  op- 
poser à  icelle  et  en  appeler,  si  la 
nécessité  le  requiert,  devant  les 
états  de  l'Empire,  attendu  qu'on 
nous  veut  contraindre  à  plus 
que  n'est  porte  par  la  confession 
d'Augsbourg? 

9.  S'il  se  faut  opposer,  qui 
est-ce  qui  doit  le  faire,  M*  Pierre 
Toussaint  comme  surintendant 
ou  bien  nous  comme  le  corps  de 
l'Eglise  ? 


276 


PIECES   JUSTIFICATIVES 


10.  Le    conseil    vous     en    ré- 
souldra. 


11.  Je  crois  que  telle  doit  être 
la  substance  de  vos  griefs,  mais 
le  conseil  vous  réglera  sur  le 
tout. 


12.  Comme  dessus. 


13.  Je  n'en  sache  point  par  de 
en.  Mais  vous  en  trouverez...  là 
où  vous  vous  adre  serez. 


14.  Vous  le   saurez  sur  le  lieu. 


15.  Je  l'estime  ainsi,  surtout 
adjoutant  les  témoignages  bien 
recueillis  de  ceux  qui  ont  con- 
damné en  Allemagne  l'ubiquité 
et  la  fausse  exposition  de  l'arti- 
cle de  l'Ascencion,  et  faisant  une 
briève  déclaration  sur  le  point 
de  la  Cène  dont  j'ai  baillé  un 
formulaire  au  porteur. 

16.  Si  vous  avez  juste  cause  de 
récusation  et  que  vous  puissiez 
bien  prouver,  vous  la  devez 
proposer,  mais  bien  discrète- 
ment, sinon  taisez-vous  en,  et 
obviez  à  toutes  mauvaises  entre- 


10.  S'il  en  fault  appeler,  nous 
demandons  comment  et  en  quelle 
forme  nous  le  pourrons  faire,  in 
scriptis  ou  autrement  ? 

11.  Quels  pourront  être  nos 
griefs  et  s'ils  seront  vallables 
pour  obtenir  notre  prétendu, 
qu'est  qu'on  nous  laisse  en  la 
doctrine  et  es  cérémonies  que 
préchées  et  usitées  sont  plus  de 
37  ans  même  par  la  permission 
des  furent  d'heureuse  mémoire 
le  duc  Ulric,  Christophe  et 
George,  ducs  et  comtes  de  Wit- 
temberg  ? 

12.  S'il  lui  plaisait  prendre  la 
peine  de  rédiger  nos  griefs  par 
escript  ? 

13.  S'il  sait  point  quelque 
homme  propre  et  idoine  pour 
poursuivre,  moyennant  son  sa- 
laire, ladite  appellation  devant 
les  Etats  de  l'Empire? 

14.  Si  après  l'appellation  émise, 
on  pourra  obtenir  provision  de 
l'excellence  de  monseigneur  le 
comte  palatin,  comme  vicaire  de 
l'Empire,  et  comment  il  y  fau- 
drait procéder  ? 

15.  S'il  pense  que  notre  appel- 
lation sera  bien  fondée  quand 
nous  insisterons  sur  laconfession 
d'Augsbourg  et  sur  ce  que  les 
dits  princes  de  Wirtemberg  nous 
ont  permis  depuis  trente-sept 
ou  quarante  ans,  de  quoi  nous 
ferons  aisément  apparoir  ? 

1G.  Si  en  ces  affaires  ecclésias- 
tiques nous  pouvons  tenir  le 
chancelier  pour  suspect,  attendu 
qu'il  a  promis  et  juré  à  Jacobus 
Andreoc  de  mettre  à  exécution  tout 
ce   qu'il  avoit  complotté  et  qu'il 


riECES   JUSTIFICATIVES 


277 


prises,    vous     recommandans   à 
Dieu. 

17.  Je  n'ai  aultre  moyen  que 
celui  que  voyez  par  mon  cscrit, 
et  qu'entendrez  par  le  porteur. 
Surtout,  je  vous  recommande 
conversion  de  vie,  modestie  à 
mener  une  si  bonne  cause,  et 
provision  de  patience  qui  cou- 
ronnera l'œuvre. 

Fait  audit    Montbèliard    le    pénultième    décembre    1571 
Stil  de  Besançon. 


se  montre  ennemi  ouvert  et  ma- 
nifeste du  repos  de  cette  église  ? 

17.  Finalement,  s'il  sait  point 
quelques  autres  moyens  plus 
propres  et  expédiens  que  les  ci- 
dessus  déclarés,  nous  le  prions 
qu'il  lui  plaise  nous  en  advertir. 


151 


Articles  sur  lesquels  l'église  de  Montbèliard  requiert 
resolution  ta  r  ecrit  des  fideles  pasteurs  et  ministres 
de  l'église  de  Neufchatel  outre   Joux. 

30  décembre  1571. 


RÉPONSES 


Demandes 


D'autant  que  le  différend  est 
sur  le  fait  de  la  doctrine  ou  reli- 
gion, il  sembleroit  beaucoup 
plus  convenable,  meilleur  et  plus 
sûr  de  faire  convoquer  un  sy- 
node, auquel  gens  ecclésiasti- 
ques et  non  suspects  fussent  ju- 
ges. Comme  pourront  être  ceux 
des  princes  tant  palatin  que 
d'Auguste  de  Saxe  et  des  égli- 
ses de  Suisse  y  comprenant 
Genève  et  Neufchatel,  si  ça  se 
peut  obtenir. 

Ces  choses  toutefois  étant  re- 
fusées, pour  le  dernier  refuge, 
l'on  en  pourra  appeler  aux  états 
de  l'Empire. 


Premièrement.  Si  pour  demeu- 
rer en  la  liberté  de  leurs  cons- 
ciences il  seroit  bon  d'émettre 
appellation  devant  les  états  de 
l'Empire,  attendu  qu'on  les  con- 
traint à  plusieurs  choses  qui  ne 
sont  contenues  en  la  confession 
d'Augsbourg  ? 


Comment  et   en   quelle   forme 
on  la  pourrait  émettre  ? 


273 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES 


Au  défaut  de  M.  do  Béze,  l'on 
pourra  obtenir  M.OIivianus,  qui 
<_-t  à  Heidelberg,  lesquels  pour- 
ront prescrire    la    l'orme  directe. 

Puisqu'en  fait  civil  l'on  ne 
doit  être  condamné  sans  être 
ouy,  et  avoir  lieu  de  se  défen- 
dre, beaucoup  moins  en  chose 
concernante  la  religion  et  le  prix 
de  la  conscience,  et  que  la  par- 
tie adverse  soit  juge  et  partie  et 
même  en  besoignant  par  voie 
tellement  indirecte,  il  a  chassé 
ceux  qui  acceptent  la  confession 
d'Augsbourg  en  son  droit  sens, 
ce  qui  est  hors  de  tout  terme  de 
raison,  pourquoi  votre  cause  est 
si  juste  que  sommes  d'avis  que 
bien  instamment  vous  le  pour- 
suiviez par  tous  les  moyens 
qu'il  vous  sera  possible,  vous 
offrant  tout  notre  devoir,  selon 
notre  possibilité,  au  nom  du  Sei- 
gneur lequel  pryons  vous  y  vou- 
loir octroyer  bonne  issue. 

De  faire  encore  expérience  de 
cela,  en  y  adjoignant  MM.  de 
Zurich,  semblerait  n'être  sans 
grande  espérance  et  d'un  grand 
bien. 


Non  seulement  écrire,  mais 
aussi  envoyer  gens,  si  métier 
seroit. 

Puisque,  non  seulement  par 
leur  entrée  indirecte  ils  se  mon- 
trent mercenaires,  loups  et  bri- 
gands, mais  aussi  par  fausse 
doctrine   ennemie  de  Dieu  et  de 


S'ils  savent  point  quelqu'un 
propre  et  idoine  pour  poursuivre 
ladite  appellation  devant  les  dits 
états  de  l'Empire  en  le  bien 
contentant  ? 

S  ils  pensent  que  nous  soyons 
bien  fondés  et  qu'ayons  griefs 
suffisants  puur  obtenir  notre 
prétendu.  Comme  aussi  soit  que 
la  procédure  qu'a  tenu  Jacobus 
Andreœ  est  contre  toute  dispo- 
sition de  droit  divin  et  humain, 
ayant  chassé  ceux  mêmes  qui 
affirmaient  la  confession  d'Augs- 
bourg  en  son  vrai  sens  et  telle 
qu'elle  fut  exhibée  à  l'Empereur 
Charles  en  l'an  1530  ? 


Ou  bien  s'ils  trouveront  meil- 
leur qu'on  priât  derechef  mes- 
seigneurs  de  Berne  qu'il  leur 
plût  écrire  de  nouveau  au  con- 
seil de  Montbéliard,  ou  bien  en- 
voyer une  ambassade  au  dit  lieu 
à  nos  dépens  pour  remontrer  les 
dangers  qui  peuvent  souldre  du 
changement  et  altération  de  la 
religion  ? 

S'il  leur  plairoit  en  écrire  aux 
dits  seigneurs  de  Berne  en  fa- 
veur de  notre  pauvre  et  désolée 
église  ? 

Si  ceux  de  l'église  peuvent  en 
bonne  conscience  assister  aux 
presches  des  révoltés  et  leur 
faire  batiser  leurs  enfants,  le  cas 
advenant  que,  pour  un  tems,  ils 


PIECES   JUSTIFICATIVES 


279 


son  église,  voire  instruments  du 
diuble,  avant  d'approuver  telles 
gens  et  leurs  façons  méchantes, 
de  présence,  il  vaut  mieux  s'ab- 
senter et  délayer  le  saint  batême, 
ou  bien  donner  ordre  de  bonne 
heure  que  les  femmes  aillent 
faire  leurs  couches  en  lieu  où 
purement  l'Evangile  est  prêché. 

D'autant  que  telles  ordonnan- 
ces sont  farcies  de  beaucoup  de 
superstitions,  idolâtries  et  faus- 
setés, et  qu'il  ne  faut  pas  mal 
faire,  afin  que  bien  en  advienne, 
ni  aussi, sur  peine  de  malédiction, 
il  ne  faut  ourdir  la  toile,  sinon 
par  l'esprit  de  Dieu,  ni  prendre 
conseil,  sinon  de  sa  bouche,  et 
quant  bien  ce  seroit  un  ange 
venant  du  ciel,  en  apportant  au- 
tre doctrine  que  celle  du  Christ 
et  de  ses  apôtres,  il  doit  être  en 
malédiction.  Telle  doctrine  donc 
ainsi  pollue  et  méchante  ne  se 
doit  recevoir. 

Moyennant  qu'en  laissant  la 
doctrine  du  Seigneur  en  son  en- 
tier et  les  saints  sacrements 
être  administrés  en  toute  pureté 
et  que  aussi  l'on  se  contente  de 
la  confession  d'Auguste,  bien 
entendu  en  son  vray  sens. 

Car  advenant  que  les  lettres 
de  MM.  de  Berne  et  de  Zuric  ne 
fissent  assez  en  première  ins- 
tance, que  pour  le  second,  les 
dits  seigneurs,  avec  M.  de  Bèze 
et  aussi  M.  Olivianus  allassent 
jusques  aux  princes  tuteurs 
pour  les  advertir  de  tous  ces 
malheurs  et  requérir  d'y  être 
pouveu  de  bon  remède. 

Ces  pastilles  faites  au  nom  de 
la  vénérable  classe  de  Neuf- 
çhatel    vous    suffiront    pour    le 


fussent  destitués  de  leurs  minis- 
tres ordinaires  ou  autres  de  la 
bonne  part  ? 


Et  d'autant  que  le  conseil  du- 
dit  Montbéliard  insiste  le  plus 
sur  l'établissement  de  l'ordon- 
nance ecclésiastique,  ceux  de  la 
dite  église  demandent  s'ils  pour- 
ront recevoir  la  dite  ordonnance 
plutôt  que  de  laisser  tout  tomber 
en  ruine  ? 


Avec  quelles  exceptions  ils  la 
pourroient  recevoir  ?  Car  déjà  on 
les  dispense  de  la  robe  blanche, 
du  chant  latin,  du  nombre  des 
fêtes,  du  batême  des  sages-fem- 
mes et  de  la  condamnation  des 
zwingliens. 

S'ils  savent  point  quelques 
autres  moyens  plus  propres  et 
plus  expédiens  pour  appaiser 
les  troubles  que  ceux  ci-dessus 
déclarés  ? 

Fait  audit  Montbéliard  le  pé- 
nultième jour  de  décembre  1571. 


230  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

présent  n'ayant  loisir  de  vous 
écrire,  ce  que  ferons  en  bref  au 
plaisir  de  Dieu,  lequel  supplions 
vous  fortifier  et  adresser  en  ces 
affaires  (qui  est  sien)  en  grande 
vertu  de  son  saint  esprit.  Nous 
recommandans  tous  à  vos  bon- 
nes grâces  et  prières.  Ne  vous 
oublians  aux  nôtres. 

De     Neufchatel   ce    16  janvier 
1572. 

Signé  :  Christophe  Fabri, 

Guillaume  Philippin, 
Félix  Philippin. 

Archives  nationales,  K.  2186. 


151   bis 


Pierre  Toussain  aux  gouverneur,  chancelier 
et  conseillers  de  Montbéliard 

24  janvier  1572. 

Clarissimi  et  observandissimi  domini,  quantum  ad  doctri- 
nam  attinet,  quae  hic  a  renato  Evangelio  praedicata  est,  cum 
nemo  fuerit  hactenus,  laus  sit  domino  Deo,  sive  ex  principi- 
bus  nostris,  sive  ex  eorum  legatis  et  theologis  hue  missis, 
sive  ex  consiliariis,  sive  ex  populo,  aut  aliis  sequis  auditoribus 
nostris,  qui  de  ea  sit  conquestus  :  et  statuerimus  adjuvante 
domino  Deo,  in  hac  ecclesia  ut  semper  antehac,  in  puritate 
verbi  Dei  et  confessionis  Augustanee  permanere  :  atque  etiam 
in  concordia  facta  inter  D.  Lutherum  et  ministros  superioris 
Germaniœ  quae  anno  62  serenissimis  principibus  nostris, 
principis  nostri  junioris  tutoribus  hic  agentibus,  nobis  ab 
eorum  theologis  ad  subscribendum  proposita  est,  supervaca- 
neum  esset  nunc  multis  de  doctrina  nostra  scribere. 

Sed  quantum  ad  ordinationem  ecclesiasticam  spectat,  de 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  281 

qua  jussistis  me  sententiam  meam  ad  vos  scribere,  ego 
çlarissime  D.  V.  primùm  intelligere  velim,  quod  antehac 
saopedeclaravi,  ritus  videlicet  et  formulasnostras,catechizandi, 
baptizandi,  cœnam  domini  administrandi,  matrimoniis  bene- 
dicendi,  pra^cumque,  non  à  nobis  harum  ecclesiarum  minis- 
tris  institutas  esse,  sed  ab  his  theologis,  qui,  postquam 
essem  in  hac  urbe  aliquandiu  concionatus,  illustrissimi  prin- 
cipis  nostri  D.  ducis  Ulrici,  piae  mémorial  jussu,  hue  ad  has 
ecclesias  reformandas  venerunt.  Et  quos  quidem  ritus  et 
formulas  nostras,  tantum  abest  ut  idem  serenissimus  prin- 
ceps  dux  Ulricus  abrogari  voluerit,  ut  anno  45  peculiari 
scripto  D.  duci  Christophoro  felicis  mémorise  mandaverit  ut 
supradicti  ritus  et  formulas  non  solum  hic  in  ecclesia  Galli- 
cana  sed  etiam  in  Germanica  servarentur.  Nec  ulla  etiam 
interea  facta  est  hicunquam  ullius  horum  rituum  mutationis 
mentio,  donec  serenissimo  principe  nostro  D.  comité  Georgio 
(beatae  memoriae)  mortuo,  hue  allata  est  ex  ducatu,  anno  60, 
ordinatio  illa  ecclesiastica  ut  eam  reciperemus.  Quod  cùm 
ex  tempore  facere  bona  conscientia  non  possernus,  ut  qui 
eam  anteà  nunquam  vidissemus,  trimestre  nobis  ab  serenis- 
simis  principibus  nostris  Bipontino  et  Wirtembergensi  béni- 
gne concessum  est  :  ut  interea  non  solum  cum  dominis 
gubernatore,  consiliariis  et  primoribus  hujus  urbis,  sed  etiam 
cum  reverendis  fratribus  et  dominis  nostris  Argentinensibus 
et  Basiliensibus  ministris  nobis  vicinis,  ea  de  re  consultaremus 
et  deliberaremus.  Quorum  omnium  sententia  et  judicium 
sunt,  ut  eam  quidem  ordinationem  reciperemus,  sed  cum  ea 
exceptione  quam  in  libello  nostro  supplice  ad  principes  decla- 
rabamus,  hoc  est,  supradictis  formulis  nostris  retentis,  ut, 
quee,  à  tam  longo  tempore  in  his  ecclesiisusitatee,  sine  magno 
ministerii  contemptu  et  gravi  subditorum  et  vicinorum  offen- 
diculo  mutari  non  possent.  Quo,  supradictorum  omnium  tam 
politicorum  quam  theologorum  judicio  a  principibus  viso  et 
perpenso,  ipsi  nos  in  nostris  formulis  sine  ulla  molestia  pur 
integrum  biennium  reliquerunt.  Et  quamvis  biennio  post, 
anno  videlicet62,cum  ad  novas  principis  nostri  j unions  ditio- 
nes  lustrandas  supradicti  principes  nostri  domini  tutores 
theologis  suis  comitati  hue  venissent,  facta  fuerit  a  nonnullis 
ejusdem  ordinatiopis  mentio  aliqua,  ut  ea  hic  sine  exceptione 


282  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

reciperetur  :  tamen  cum  de  doctrina  et  eisdem  formulis 
nostris  sic  respondissemus,  ut  et  principibus  et  théologis 
satisfactum  esset,  theologi  nos  fratres  et  collegas  in  domino 
agnoverunt  et  principes  nobis,  ut  antea,  formulas  nostras 
bénigne  permiserunt.  Et  verum  est  quidem,  quod  ab  eo  tein- 
pore,  quo  principes  hic  unà  fuere  serenissimus  princeps  nos- 
ter  D.  dux  Christophorus,  a  nonnullis  ex  ducatu  soilicitatus, 
hue  dominis  consiliariis  scripserit  ut  ordinatio  servaretur.Sed 
ad  quod  tamen  principis  rescriptum  cum  respondissemus, 
nos  eam  ordinationem  tideliter  servare,  ut  nos  servaturos 
receperamus,  hoc  est  cum  exceplione  ibrmularum  nostrarum, 
tantum  abest  ut  ob  id  pientissimus  princeps  adversus  nos 
commotus  fuerit  aut  nos  ministris  nostris  privaverit,  aut 
mandaverit  ut  passim  per  has  ecclesias,  consuelis  formulis 
nostris  abrogatis,  ordinatio  illa  ecclesiastica  sine  ulla  excep- 
tione  ab  omnibus  hic  civibus  et  subditis  reciperetur  et  serva- 
retur,  ut  contra  idem  optimus  princeps  veras  pacis  et  aedifi— 
cationis  harum  ecclesiarum  studiosus  nos  ad  mortem  usque 
in  nostra  rituum  et  formularum  exceptione  clementer  et 
bénigne  reliquerit. 

Quae  cum  ita  habeant,  et  jubeat  apostolus  omnia  fieri  in 
ecclesia  Dei  ad  eedificationem,  non  ad  destructionem  etChris- 
tus  offendiculorum  authoribus  gravissime  minetur  :  et  con- 
fessio  Augustana  :  et  principium  protestantium  recessus,  et 
veteris  ecclesias  doctores  (quemadmodum  ex  Augustino  ad 
Cassulanum  constat)  mandent  ne  obdissimilitudinem  rituum 
turbentur  ecclesias,  sed  ut  unaquasque  in  suis  receptis  et 
usitatis  ritibus  in  pace  relinquatur  :  et  D.  Brentius  prascipuus 
theologus  et  superintendens  ducatus  Wirtembergensis  ad- 
versus Sotum  scribens  dicat  :  Publicos  ritus  et  ordinationes 
invitae  et  repugnanti  ecclesias  obtrudere,  hoc  est  tyrannicum 
et  detestandum  :  et  universa  haec  ecclesia  propter  offendicula 
à  novis  ritibus  recipiendis  semper  abhorruerit,  et  magis 
quàm  unquam  antea  hodie  abhorreat  :  bona  conscientia  con- 
sulere  non  possum  ut  ei  ordinatio  illa  ecclesiastica  aliter 
recipienda  mandet  quam  hic  hucusque  recepta  est,  hoc  est, 
cum  ea  exceptione  in  qua  (ut  supradictum  est)  principes 
nostri  omnes,  sive  naturales,  sive  tutores,  nos  haçtenus  cle- 
menter et  bénigne  reliquerunt. 


riÈCES   JUSTIFICATIVES  283 

Quod  autem  D.  Sulcerum  spectat,  ipse  anno  60  et  ceteri 
ministri  omnes,  qui  tum  Basilese  cum  co  erant,  eommuni 
consensu  declararunt  se  libellum  nostrum  supplicem  acl  prin- 
cipes de  supradictis  formulisnostrisin  his  ecclesiis  retinendis 
approbare  :  Et  quam  quidem  declarationem,  manu  D.  Sulceri 
scriptam,  in  manibus  habeo,  quee  sic  babet  :  Supplicem  bunc 
libellum,  ut  sano  pientissimoque  consilio  scriptum,  ego 
Simon  Sulcerus  meo  et  fratrum  meorum  symmistarum  no- 
mine  approbo  :  prascorque  Christum  Jesum,  ut  per  ipsius 
gratias  interventum  ab  serenissimis  principibus  bénigne  acci- 
piatur,  quo  scandala  vitentur,  etœdificetur  ecclesia.  Quorum 
quidem  Sulceri  et  symmistarum  ejus  omnium  judicio  et  sen- 
tentia  standum  est  potius  quam  nescio  quibus  literis  a  privato 
aliquo  nescio  quo  modo  extortis.  Nec  ullos  etiam  alios  sive 
Argentinenses,  sive  aliarum  ecclesiarum  ministros  unquam 
hactenus  super  ea  re  consuluimus,  qui  causam  hanc  nostram 
bene  cognitam  non  approbarint.  Et  quam  quidem  causam 
nostram,  si  necessarium  fuerit,  serenissimorum  principum 
protestantium,  et  academiarum  Germanise  confessionis  Au- 
gustanœ  cognitioni  et  judicio  libenter  submittemus.  Sed  cum 
hujus  causae  apud  alios  tractatio  nihil  aliud  adferre  posset, 
quam  nova  dissidia  et  offendicula,  non  est  meum  consilium, 
ut  eo  deveniatur  :  autquœin  hisditionibus  in  rébus  religionis 
nimis  inconsiderate  cœpta  sunt  :  et  unde  per  vicinas  et  alias 
ecclesias  reformatas  multi  suntgravissimeoffensi,  continuen- 
tur  in  hac  ecclesia  :  sed  ea  potius  vestra  prudentia  et  autho- 
ritate  in  pace  retineatur.  Quod  et  Domino  Deo  gratum  et 
principibus  nostris  et  vobis  fuerit  honorificum  :  cum  nihil 
aliud  petamus  quam  ut  in  rébus  religionis  in  eo  statu  relin- 
quamur,  in  quo  (ut  jam  sœpe  dictumest)  illustrissimi  princi- 
pes nostri  omnes  nos  hactenus  a  renato  hic  Evangelio  bénigne 
reliquerunt. 

Mombelgardi,  24  januarii  1572  a  Nativitate  Christi. 

Clariss.  D.  V.  deditissimus  servus, 
P.  Tossanus. 

Generosiss.  et  clarissimis  dominis  D.  gubernatori,  cancella- 


284  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

rio,etceteris  serenissimi  principis  nostri  consiliariis,  dominis 
mcis  observandissimis. 

Bibliothèque  de  Besançon.  —   Collection    Duvernoy.  Montbéliard  sous 
Frédéric. 


152 

Les    maire    et    neuf    bourgeois    de    Montbéliard    a    la 

classe  de  neuchatel 

2  Février  1572 

Très  chers  honorez  seigneurs  et  frères,  nous  vous  remer- 
cions grandement  de  vostre  bon  conseil  et  advis,  que  nous 
avez  envoyé,  par  ce  pourteur,nostre  cher  et  bien  aymé  frère, 
maistre  Andrey  Floret,  et  des  offres  qu'il  vous  plaist  faire 
pour  l'advancement  de  ceste  église.  Et  vous  prions,  qu'il  vous 
plaise  envoyer  à  noz  frais  avec  ce  dict  porteur  (Floret)  l'ung 
d'entre  vous  pour  l'accompagner  et  luy  bailler  addresse  où 
il  vous  déclairera.  Auquel  aussi  vous  prions  de  adjouster  foy 
en  ce  qu'il  vous  dira  de  notre  part.  Luy  faisant  telle  adsis- 
tance  comme  en  avons  la  bonne  confiance  en  vous.  Et  où 
aurons  le  moyen  pour  le  deservir  envers  vous  et  les  vostres, 
nous  y  employerons  (aydant  Dieu)  bien  voluntiers.  Et  sur  ce, 
nous  estans  recommandez  bien  affectueusement  à  voz 
bonnes  grâces  et  prières,  vous  souhaitons  toutes  bénédic- 
tions du  Seigneur.  Dez  Montbéliard  ce  deuxième  jour  du 
mois  de  febvrier  1572. 

Lentierement  vos  frères,  serviteurs  et  amys, 

Les  maire  et  neufz  bourgeois  dudict  Montbéliard. 

Adresse  :  A  noz  très  chers  et  honnorez  seigneurs,  mes- 
sieurs les  pasteurs  et  ministres  de  la  classe  des  ville  et  conte 
de  Neufzchastel  oultre  Jus,  nos  bons  voisins,  frères  et  singu- 
liers amys. 

Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchâtel. 


PIÈGES   JUSTIFICATIVES  285 


153 

Appel  de  trois  pasteurs  renvoyés  du  comté  de  Montbéliard 

A    LA    CLASSE    DE    NeUCHATEL. 

5  février  1572. 

Salut  par  Jésus  Christ. 
Messieurs  et  frères.  Il  a  pieu  à  Dieu  qu'a  la  sortie  du  sieur 
porteur  nous  avons  eu  moyen  de  vous  communiquer  ce  qu'il 
a  pieu  à  Dieu  ce  jour  d'huy  ordonner  de  nous,  qui  est  qu'aur- 
donnance  nous  a  esté  faietc  par  le  gouverneur  de  ce  lieu  de 
nous  pourveoir  devant  le  my  caresme,  pource  que  navons 
voulu  soubscrire  aux  ordonnances  introduites  en  ces  cartiers. 
Nous  vous  prions  qu'en  cest  endroit  vous  nous  prestiez  la 
main,  comme  aussi  nous  sommes  asseurez  que  ferez,  et  qu'il 
vous  plaise  nous  escrire  non  pas  seullementselon  les  présentes, 
qui  trop  briefvement  ont  estées  escriptes,  mais  selon  que  serez 
plus  amplement  advertis  du  sieur  pourteur  nostre  frère  et 
compaignon.  Cependant  nous  prierons  Dieu  qu'il  accroisse  en 
vous  ses  sainctes  grâces,  nous  recommandans  bien  affectueu- 
sement a  vous  et  a  vos  prières.  De  Mombeliard  le  5  de 
febvrier  1572. 

Vos  frères  et  serviteurs, 

Vostre  frère  et  serviteur,  Jehan  Naletet 

Jehan  D.  Marion        Vostre  humblefrere  et  serviteur.. 

F.  Clerget 

Adresse  :  A  messieurs  et  frères,  messieurs  les   ministres  de 
l'église  de  Neufchastel. 

(Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchâtel). 


28G  pièces  justificatives 


154 


Le  surintendant  Henri  Efferhen  au  Dr  J.  Andrew 

7  Février  1572. 

Salve  in  Christo  Jesu,  révérende  et  clarissime  domine  can- 
cellarie,  experior  tandem  me  non  peccasse,  quod  ad  hune 
usque  diem  nihil  de  statu  harum  ecclesiarum  ad  tuam  excel- 
lentiam  scripserim.  Nam  fortasse  defendissem  propter  hypo- 
crisim  quem  nunc  accusare  cogor.  Aecidit  enim  ut  Petrus 
Tossanus,  qui  me  quarto  novembris  coram  ecclesia  publiée 
prsedicarit  pacifîcum,  et  altero  die  hospitioexceperit,  etspem 
fecerit,  quod  novum  institutum  esset  adjuturus  et  promotu- 
rus,  se  octavo  decembris  talem  demonstravit  qualis  esset, 
hostem  videlicet  nostrœ  ordinationis,  et  paratum  ad  seditio- 
nem  potius  quam  ut  velit  permittere  ut  ea  introducatur. 
Decimo  quarto  ejusdem  mensis,  quo  die  ego  a  gubernatore 
et  consiliariis  commendabar  reliquis  ministris,  inquietus 
homo  per  literas  nobis  significabat,  se  nolle  resignare  offi- 
cium,  et  id  mox  eventus  declaravit. 

Nam  decimo  octavo  et  mox  subsequenti  19  decembris 
rejecit  cum  indignatione  ministros  quos  nos  verbum  Dei 
annunciare  hic  Mumpelgardi  volebamus:  et  ipse  una  cum 
suo  filio  Samuele  preest  ecclesias  gallicae  ;  atque  res  eo  per- 
venit  ut  ego  cogar  pro  concione  diluere  crimina  quos  princi- 
pibus  et  nobis  hi  seditiosi  homines  objiciunt.  Mihi  igitur,  ut 
videris  negotium  est  cum  spiritu  mendaci  et  homicida.  Quid 
ergo  facto  opus  sit,  consulite  ;  et  ejus  tortuosum  et  fallax 
scriptum,  quod  authorem  représentât  diligenter  perpendite. 

Quantum  autem  intelligo  non  tantum  hic  Mumpelgardi 
insidiœ  calidi  hostis  timendae  :  sed  etiam  istic  apud  princi- 
pem.  Hic  enim  dicitur  principem  significasse  civibus  se  cum 
eis  esse  ejusdem  opinionis,  quare  jubeat  nos  esse  bono  animo. 
Id  licet  falsum  esse  existimem,  velim  nihilominus  principem 
sic  veris  sententiis  imbui,  et  abstratri  a  pravo  consortio,  ut 
constanter  veram  doctrinam  contra  adversarios  profiteatur. 
Memor  es  ejus  quod  Johannes  de  Schalon,  qui  est  cum  prin- 


PIECES  JUSTIFICATIVES 


287 


cipe,  de  te  post  discessum  hinc,  inter  cives  Mumpelgardenses 
sparserit.  Idem  nunc  studet  Johannem  Chassotum  sua  viru- 
ienta  lingua  impedire  :  quare  te  obnixè  oro,  ut  injuste  op- 
presse» subvenias.  Non  enim  mihi  persuadere  possum, 
Chassotum  esse  talem  qualis  praedicatur  a  Johanne  de 
Sehalon  quamvis  suas  habeat  infirmitates  quas  mihi  ingénue 
confessus  est. 

Ipse  Chassotus  unà  cum  fratre  meo,  quem  illi  adjunxi 
comitem,  reliqua  referet. 

Dominus  seeretarius  Graseck  habet  Tossani  scriptum,  et 
brevem  earumrerum  descriptionem  quas  hucusque  hic  acci- 
derint.  Jpse  ergo  hase  ab  eo  petas.  Quia  etiam  Tossani  for- 
mulas catechizandi,  baptizandi,  matrimoniis  benedicendi,  et 
precum,  posthac  non  rehnquentur  in  scholis,  convenit  ut  in 
earum  locum  nostrse  reponantur  :  quare  enravi,  quantum 
fieri  potuit,  ut  maxime  perspicuo  sermone  gallico  pueris  et 
ecclesias  proponantur.  D.  Seeretarius  habet  exemplar,  cujus 
de  hoc  libello  judicium  audire  potes.  Omisi  in  eo  subitarium 
baptismum,  et  formam  litaniae,  et  decem  prascepta  quemad- 
modum  a  domino  coram  populo  Israël  recitata  sunt,  ut  eo 
minus  moveramus  reprehensionem.  Si  itaque  vobis  hoc 
verum  institutum  placuerit,  illud  promovete,  et  efficite  ut 
quam  primum  iste  libellus  excudatur.  Nos  enim  eo  opus 
habémus. 

Juvate  me  quseso  :  quia  promisistis,  et  ego  vestra  ope 
carere  non  possum.  Plus  cogito  quam  scribo.  Deus  pater 
domini  Jesu  Christi  sit  nobiscum,  et  benedicat  nostris  cona- 
tibus.  Amen.  Mumpelgardi  7  feb.  an.  d.  72, 

tuas  excellentias 
studiosus 

Henricus  Efferhen  D. 

Adresse  :  Reverendo  et  clarissimo  viro,  domino  Jacobo 
Andréas,  sacrosanctas  theologias  doctori,  celeberrimas  acade- 
mias  Tubingensis  prasposito  ac  cancellario,  domino  suo 
observando. 

P[orta]ta  19  feb.  1572. 

Archives  nationales,  K.  2179. 


l288  PIÈCES  JUSTIFICATIVES 


155 


André  Floret  a  la  classe  de  Neuciiatel 

27  mars  V67'2. 

Salut  par  Jcsus-Christ. 

Messieurs  et  très  chers  frères,  Je  vous  prie  me  pardonner 
si  je  ne  vous  escri  maintenant  longues  lettres  car  comme  par 
cy-devant  nous  vous  avons  communiqué  toutes  les  affaires  de 
ceste  eiglise  et  usé  de  vostre  conseil  pour  la  poursuitte  d'icel- 
les,  aussy  ne  vous  veux-je  rien  celer  de  tout  ce  qui  s'est  faict 
et  est  advenu  depuys  mon  départ  d'avec  vous.  Estant  donc  de 
retour  en  ce  lieu  et  y  voyant  ung  merveilleux  trouble  a  cause 
que  messieurs  les  gouverneur  et  conseilliers  avoient  resoluti- 
vement  déclaré  à  monsieur  Tossain  qu'ils  vouloient  pourveoir 
à  l'église  de  ceste  ville  craignant  que  cela  n'apportast  quelque 
altération  en  noz affaires  qu'estoient,  comme  voussçavez,assés 
douteuses  veu  la  force  et  authorité  de  partie  adverse,  je  me  mis 
en  debvoir  de  parler  a  monseigneur  le  chancellier  et  luy 
demanday  s'il  y  auroit  point  quelque  espoir  et  moyen  de  nous 
accorder  afin  de  mettre  fin  à  ces  troubles  et  pourveoir  ceste 
esglise  de  pasteurs  fidèles  et  dépure  doctrine.  Il  me  respondit 
soudainement  qu'au  retour  de  monseigneur  le  gouverneur 
qui  pour  lors  estoit  absent,  il  luy  en  tiendrait  propos  avec 
espérance  d'obtenir  quelque  chose  de  luy.  Et  dez  lors  com- 
mença ledict  sieur  chancellier  de  parler  à  moy,  conférer  et 
communiquer  avec  moy  des  affaires  de  la  religion.  Disant 
qu'il  detestoit  l'ubiquité  et  ceste  manducation  orale  de  Jesus- 
Christ  et  plusieurs  aultres  choses  semblables.  Au  retour 
dudict  sieur  gouverneur,  je  fus  appelle  au  conseil,  la  où  il  me 
fut  demandé  quelz  pourraient  estre  les  moyens  pour  tomber 
a  quelque  bon  accord.  Je  respondis  que  lors  nous  pourrions 
tomber  d'accord,  quand  on  nous  laisserait  purement  et 
simplement  prescher  la  parole  de  Dieu,  comme  par  la  grâce 
de  Dieu  nous  avions  faict  auparavant,  et  quand  nous  ne 
serions  point  contraintz  de  croire  ceste  présence  et  manduca- 
tion grossière  de  Jésus  Christ  nostre  Sauveur  qui  se  face  cor- 


PIÈCES   JtlSTIFICAftVES  289 

porellement  et  de  la  bouche  du  corps  mais  spirituellement 
par  foy  ;  quand  nous  ne  serions  point  contrainctz  de  recevoir 
l'ubiquité  laquelle  est  condempnée  par  les  principales  unni- 
versitez  de  l'Allemagne,  ou  de  nous  distraire  et  séparer  de 
l'union  des  aultres  églises.  Hz  répliquèrent  que  nécessairement 
il  failloit  recepvoir  la  confession  d'Augsbourg,  d'austant  que 
nous  estionz  soubs  l'Empire  ;  et  ung  certain  formulaire  de 
catéchiser  et  administrer  les  sainctz  saciemens  lequel  ilz 
avoient  faict  extraire  de  leur  ordonnance  ecclésiastique.  Je 
fey  response  que  nous  recepvrions  la  confession  d'Augsbourg 
avec  ceste  exception  assçavoir  entant  quelle  seroit  bien  en- 
tendue et  quelle  ne  contreviendroit  aux  escriptz  Prophétiques 
et  Apostoliques.  Et  quant  a  ce  formulaire  nouveau  qu'ils 
avoient  faict  extraire  de  leur  ordonnance  ecclésiastique,  nous 
nen  ferions  pas  grande  difficulté,  pourveu  qu'il  n'y  eust  rien 
contraire  ou  répugnant  a  la  parole  de  Dieu,  attendu  que  les 
cérémonies  sont  choses  indifférentes  et  qui  ont  tousjoursesté 
en  la  liberté  des  églises.  Cela  faict,  ilz  me  dirent  qu'au  retour 
du  ministre  allemand  qui,  pour  lors,  estoit  allé  en  Allemagne, 
ilz  me  rappeleroient  pour  conférer  avec  luy  et  tascheroient 
par  tous  moyens  de  l'amener  a  cest  accord.  Ce  qui  fut  faict 
huict  jours  après,  en  présence  de  tout  le  conseil.  Or,  inconti- 
nent, aulcungs  allèrent  semer  par  la  ville  que  je  m'estoye 
accordé  avec  eulx  en  toutes  choses  comme  en  la  manducation 
charnelle  de  Christ,  en  l'ubiquité  et  en  la  condempnation  des 
églises  qui  enseignoient  aultrement,  dont  les  ungs  estoient 
esbais  et  estonnez  et  les  aultres  merveilleusement  scandalisez. 
Que  fust  la  cause  qu'estant  de  ce  adverty  par  mes  amys,  je 
m'en  purgeai  incontinent  faisant  pour  cet  effet  assembler  la 
pluspart  de  la  ville  en  la  chancellerie  de  ce  lieu,  où,  en  pré- 
sence de  tout  le  conseil  et  des  bourgeois,  je  fey  les  remons- 
trances  telles  que  vous  pouvez  veoir  par  la  coppie  signée  et 
attestée  du  greffier  de  la  chancellerie  par  l'ordonnance  des 
sieurs  gouverneur  et  conseil  que  messieurs  les  bourgeois 
vous  envoyent.  Et  est  certain  que  si  la  chose  n'eust  esté  ainsy 
précipitée  que  facilement  j'eusse  obtenu  davantage  que  je  n'ay 
faict.  Voila  en  bref,  messieurs  et  très  honorez  frères,  comme 
les  choses  sont  passées  et  a  quelles  conditions,  j'ay  esté  restitué 
en  ma  première  charge  et  les  autres  retenus  en  leurs  ministères. 

19 


290  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

De  quoy  je  vous  ay  bien  voulu  advertir,  estant  certain  et  as- 
seuré  que  non  seulement  vous  le  prendriez  de  bonne  part, 
mais  aussy  en  serez  très  aises  et  très  joyeulx.  Je  vous  prie 
nous  faire  encores  ce  bien  que  de  nous  envoyer  par  ce  porteur 
qui  s'en  va  a  Genefve  resolution  par  escript  des  deux  poinctz 
desquelz  est  faicte  mention  es  lettres  que  messieurs  les  bour- 
geois vous  envoyent,  ayans  esgnrd  au  lieu  où  nous  sommes,  a 
qui  nous  avons  affaire,  et  que  nous  ne  faisons  pas  tout  ce  que 
nous  vouldrions  bien  faire.  Sur  ce,  me  recommandant  et  Testât 
de  ceste  église,  à  voz  continuelles  prières,  je  prie  L'Eternel 
qu'il  vous  accompagne  de  toutes  ses  bénédictions.  De  Mom- 
beliard  ce  27  mars  1572. 

Vostre  frère,  serviteur  et  amy 
André  Floret. 
Adresse  :   A  messieurs  et  très  chers  frères,  messieurs  les 
doyen  et  pasteurs  de  la  classe  de  Neufchastel  oultre  Joux 
Audict  Neufchastel. 

(Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchâtel.) 


156 

Antoine  Carray,  maire  de  Montbéliard  a  Christophe 
Fabri,    ministre  a  Neuchâtel 

27  mars  1572. 

Monsieur  et  frère,' nous  avons  bien  de  quoy  remercier  ce 
grand  Dieu,  de  ce  qu'il  luy  ha  pieu,  par  sa  grande  bonté,  avoir 
pitié  et  compassion  de  ces  pouvres  églises  de  par  deçà,  faisant 
restituer  au  ministère  maistre  André  Floret,  nostre  frère  et 
fidèle  pasteur,  voires  fort  honorablement,  et  au  gré  et  contan- 
tement  de  tous  les  bons  personnages  qui  sont  par  deçà.  Avec 
laquelle  restitution  la  pureté  de  la  doctrine  nous  demeure  en 
son  entier  :  comme  verrez  par  la  copie  que  nous  envoyons,  de 
l'accord,  qui  fut,  sur  ce  faict,  par  le  conseil  et  ministres,  le  24e 
du   présent   mois    :  jaçoit  qu'il   convient  changer  quelques 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  291 

paroles  et  ordre  es  vieux  formulaires  de  maistre  Pierre 
Tossain,  sans  aucun  changement  de  doctrine,  qu'est  bien  peu 
de  chose,  a  pris  et  comparaison  du  grand  mal  qui  estoit  tout 
eminent.  Car  si  ledict  Florest  ne  fust  esté  restitué,  il  y  avoit 
des  auitres  personnes,  gens  mercenaires,  bien  prestz,  lesquelz 
desiroient  non  seullement  de  changer  les  dietz  formulaires 
en  paroles  et  en  ordre,  mais  aussi  la  forme  et  substance  des 
cérémonies,  voires  mesmes  (qui  est  beaucoup  pis)  de  renverser 
la  pure  doctrine,  et  introduire  des  faulses  opinions  et  erronées 
de  Nestorius  et  Eutychès,  et  par  conséquent  la  ruine  et  dissi- 
pation de  ces  églises:  desquelles  ce  bon  Dieu  ha  heu  pitié,  leur 
faisant  miséricorde,  et  renversant  les  conseilz  pernitieux  de 
ses  ennemis  :  dont  gloire  et  louange  luy  en  soient  a  toujours 
rendues.  En  quoy  aussi  nous  avons  à  vous  remercier  et  à  tous 
ceux  de  vostre  classe  (comme  nous  faisons  de  très  bon  cœur) 
de  tant  de  peinnes  et  labeurs,  qu'avez  heu  et  employé  pour 
ces  églises,  lesquelles  en  demeureront  tousjours  obligées  et 
redevables  et  à  vous  et  à  toute  vostre  classe,  et  à  nostre  très 
cher  et  honoré  seigneur  et  père  monsieur  de  Beze,  aux  très 
magnifiques  et  puissans  seigneurs,  messeigneurs  l'électeur 
Palatin,  et  les  trois  princes  landgraves  de  Hessen  :  lesquelz 
tous  en  ont  diligemment  et  sérieusement  escript  en  nostre 
faveur  :  et  desquelz  le  travail  et  les  lettres  sont  esté  grande- 
ment prouffitables,  pour  la  paix  et  tranquillité  de  ces  pouvres 
églises.  Lesquelles  se  recommandent  affectueusement  à  voz 
prières  (comm'aussi  je  fais  de  bien  bon  cœur)  vous  souhaittans 
toutes  grâces  et  bénédictions  du  Seigneur.  Dez  Mombeliard, 
ce  27e  de  mars  1572. 

L'entierement  vostre  frère,  serviteur  et  amy, 

Antoinne  Carray. 

Adresse:  A  monsieur  et  frère  trescher,  monsieur  Christophle 
Fabry,  fidèle  pasteur  de  l'Eglise  de  Neufchastel  oultre  Joux. 

(Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchâtel). 


292  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 


157 


M.  Andreae  Floreti  declaratio. 

Ce  document  est  en  allemand  et  nous  avons  pris  pour  règle 
de  ne  publier,  en  fait  de  documents  allemands,  que  ceux  qui 
nous  paraissaient  absolument  indispensables. 


158 

Acte  d'accord  du  12  janvier  1573 

A  tous  soit  chose  notoire  et  manifeste  :  que  le  lundy  dou- 
zième jour  du  mois  de  janvier,  l'an  mil  cinq  centz  septante 
trois,  stil  d'Allemagne,  au  chasteau  de  Montbéliard,  mesmes 
au  poille  près  la  viorbe  ou  estoyent  congregez  et  assemblez  : 
noble  seigneur  Jehan  Conrauld  d'Ulm,  bailli  de  la  Seigneurie 
de  Rôteln,  Jacques  Andrée,  docteur  en  théologie,  maistre 
Balthasar  Bidembach,  ministrede  la  duchée  de  Wirtemberg, 
commissaires  depputez  par  les  très  illustres,  très  haultz  et 
puissans  princes  et  seigneurs  George  Friderich,  par  la  grâce 
de  Dieu,  marquis  de  Brandembourg  etc.,  et  Charle,  marquis 
de  Baden  etc.,  curateurs  de  aussy  très  hault  et  puissant 
prince  et  seigneur  Friderich,  comte  de  Wirtemberg  et 
Montbéliard  etc.  assistans  avec  eulx  les  gouverneur,  chance- 
lier, licencier  Docourt,  Ferry  Chambert,  docteur  es  droits, 
Hans  Wild,  tabellion,  Anthoine  Carray,  maire,  Michiel 
Zeckher,  thresorier,  Lienhart  Binninger,  secrétaire,  et  Jehan 
Vuillemot,  greffier,  tous  conseilliers  et  officiers  au  dict 
Montbéliard  ;  par  devant  lesquelx  seigneurs  commissaires 
sont  comparus  les  Neufz  bourgeois  assistez  des  Dix-huict  et 
notables  du  dict  Montbéliard,  auxquelx  en  langue  allemande 
par  ledict  sieur  Jacob  Andrée  a  esté  faict  remonstrance, 
laquelle,  puis  après,  par  ledict  sieur  chancelier  a  estée  des- 


PIÈGES   JUSTIFICATIVES  293 

d  uicte  verbalement  en    langue  françoise1  contenant  en   effet 
comme  s'ensuit  : 

Messieurs,  pour  austant  que  aulcungs  de  vous  ne  pour- 
roient  avoir  comprins,  et  du  tout  entendu  ce  que  vous  a  esté 
proposé  en  allemand,  c'est  que  du  vivant  de  fut  très  heu- 
reuse mémoire  monsieur  le  comte  George  de  Wirtemberg  et 
Montbéliard,  son  excellence  avoit  eu  délibération  de  reformer 
les  églises  de  ses  seigneuries  et  y  introduire  des  ordonnances 
bonnes  et  sainctes,  conformes  à  la  parole  de  Dieu,  à  la  confes- 
sion d'Augspurg,  de  Wirtemberg,  et  cérémonies  usitéez  es 
églises  desdicts  lieux  ;  et  à  cause  de  ce  qu'il  a  pieu  à  Dieu  le 
prendre  à  sa  part,  cela  na  esté  faict.  En  après,  messieurs  les 
princes  aussy  de  bienheureuse  mémoire,  le  comte  palatin  duc 
des  Deux  Ponts,  et  duc  Christoffle  de  Wirtemberg,  avoient 
en  délibération  de  faire,  et  avoient  ja  faict  commencer,  ce 
qu'ils  eussent  faict  parachever,  ne  fut  aussy  la  cause  qu'il  a 
pieu  à  Dieu  les  prendre  à  sa  part.  Or  est-il  que  lesdicts  sei- 
gneurs princes  curateurs,  pour  l'acquit  de  leurs  charges  et 
debvoir  envers  Dieu,  affin  de  pourveoir  au  désordre  de  ceste 
église  de  Montbéliard  et  seigneuries  annexées,  et  pour  le 
salut  des  âmes  des  bourgeois  et  subjects  d'icelles,  ont  ja  heu 
envoyer  lesdicts  sieurs  Jacob  Andrée  et  Christophe  Binderus, 
abbé  à  Adelberg,  pour  et  à  l'effect  de  paciffier  les  difficultez 
que  y  pouvoient  estre,  et  tellement  y  avoient  travaillez,  que 
l'on  esperoit  qu'il  y  avoit  une  paix  et  union  esdit»6  églises. 
Néantmoings  depuis  est  advenu  certaines  difficultez  pour 
lesquelles  pacifier, v  lesdicts  princes  seigneurs  curateurs, 
derechiefz  ont  envoyé  ledict  bailly,  ensemble  desdicts  Jacob 
Andrée  et  Balthazar  Bidembah,  afin  de  remédier  à  toutes 
lesdictes  difficultez,  ne  désirans  aultre  chose  que  la  paix,  et 
introduire  ladite  confession  d'Augspurg  et  Wirtemberg, 
comme  aussy  lesdictes  ordonnances  ecclésiastiques,  ensem- 
ble le  concordat  faict  entre  Luther  et  Bucer  l'an  mil  cinq 
cens  trente  six,  affin  que  esdictes  églises  et  pays,  il  y  eut 
une  union  et  concorde,  dadvantage  ont  estably  et  institué 
pour  superintendant  a  cause  de  la  grande  vieillesse  de  mais- 
tre   Pierre   Toussainct,    M.    le  docteur  Henry  Efferhen   icy 

t.  Le  peuple  de  l'ancien  pays  de  Montbéliard  n'a  jamais  parlé  allemand. 


294  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

présent,  auquel  vous  porterez  honneur  et  révérence,  le  recoi- 
gnoissant  pour  tel.  Après  lesquelles  remonstrances,  par  moi 
Anthoine  Carray,  maire,  leur  a  esté  faict  lecture  dudict 
concordat,  dont  la  teneur  sensuit  : 

Après  que  les  très  illustres  princes  et  seigneurs,  le  seigneur 
George  Friderich,  marquis  de  Brandembourg,  et  le  seigneur 
Charles,  marquis  de  Baden,  etc.  ont  heu  (comme  estants 
priez  d'estre  curateurs  du  jeune  prince  Friderich  comte  de 
Wircemberg  et  de  Montbéliard)  selon  la  conjunction  et  faveur 
singulière  qu'ils  portent  à  la  maison  de  Wirtemberg,  prins 
l'administration  de  la  comtey  de  Montbéliard  et  des  seigneu- 
ries annexées,  ils  ont  jugé  qu'il  estoit  sur  tout  nécessaire 
qu'ils  cogneussent  comme  ces  choses  estoient  gardéez  et 
observéez  par  ung  chacung,  lesquelles,  non  seulement  en  la 
police,  mais  aussy  en  l'église,  avoient  esté  laudablement,  et 
avec  meur  conseil  constituéez.  establies  et  ordonnéez  aux 
ministres  des  églises  par  feuz  de  bonne  et  heureuse  mémoire 
les  très  illustres  princes  et  seigneurs  Wolfgang,  duc  des 
Deux-Pontsetc,  et  Christophle,  duc  de  Wirtemberg,  à  raison 
de  quoy  les  conseilliers  polictiques  et  ecclésiastiques  soubsi- 
gnez  ont  esté  envoyez  audict  Montbéliard,  au  nom  et  par 
l'auctorité  desdicts  illustres  princes,  affin  qu'ayans  conférer 
amiablement  et  fraternellement  avec  tous  et  ung  chacung,  ils 
s'enquissent  diligemment  de  tous  ces  pointz  suivants  : 

l.  En  premier  lieu,  si  tous  les  pasteurs  et  ministres  qui 
enseignent  l'Evangile  au  comté  de  Montbéliard  et  seigneu- 
ries adjoinctes,  reçoipvent  la  confession  d'Augspurg  et  de 
Wirtemberg,  par  tout  consonante  aulx  escriptz  des  Pro- 
phètes et  Appostres. 

En  après,  si  tous  persévèrent  au  pieux  et  unanime  accord 
qui  fut  faict,  l'an  mil  cinq  cens  trente  six,  entre  Luther  et 
Bucer,  les  églises  de  Saxe,  et  celles  de  la  haulte  Allemagne 
quant  aulx  sainetz  sacremens,  s'ilz  le  retiennent  purement  et 
inviolablement  et  n'enseignent  rien  contraire  à  iceluy. 

Finalement,  si  l'ordonnance  ecclésiastique  reveue  et  aug- 
mentée est  instituée  en  toutes  les  églises  et  par  tous  observée 
selon  le  susdict  commandement  des  très  illustres  princes. 

Après  doneques  que  l'on  s'est  diligemment  enquis  de  tout 
ce  que  dessus,  les  pasteurs  et  ministres  desquels  les  noms 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  295 

sont  cy  aprèz  escriptz,  des  églises  du  comtey  de  Montbéliard 
et  seigneuries  voisines,  ont  tous  ensemble  testiffié  de  leur 
volonté. 

Premièrement,  que  après  les  escriptz  des  Prophètes  et 
Appostres,  et  les  trois  simboles,  asçavoir  celui  des  Apostres, 
de  Nicée  et  d'Athanase,  ils  reçoipvent  d'un  cœur  sincère  et 
entier  la  confession  d'Augspurg  et  de  Wirtemberg  avec 
l'apologie,  comme  le  symbole  de  notre  temps  par  lequel  les 
églises  de  ce  comtey  et  seigneuries  adjoinctes  soient  discernez 
d'avec  les  papistes  et  aultres  sectes,  ilz  promectent  aussy  fer- 
mement qu'ilz  ne  amèneront  rien  en  ses  églises  contraire 
aux  susdictes  confessions. 

En  après,  ils  reçoipvent  aussy  l'accord  quant  aulx  sacre- 
mens  qui  fut  faict,  l'an  mil  cinq  cens  trente  six,  entre  Lutheret 
Bucer,  les  églises  deSaxe  etcelles  de  lahaulte  Allemagne, affin 
que  chascun  sçachent  qu'ilz  appreuvent  de  bon  cœur  et  entier 
l'article  touchant  la  cène  de  nostre  Seigneur,  lequel  est 
comprins  en  la  confession  d'Augspurg  et  de  Wirtemberg,  et 
lequel  est  ung  peu  plus  copieusement  explicquéen  l'apologie, 
et  affirment  ouvertement  qu'ilz  ne  accordent  point  avec  ceulx 
qui  ensuivent  une  diverse  et  contraire  doctrine,  tant  de  la 
cène  du  Seigneur,  comme  aussy  desaultres  pointz  de  doctrine. 

Tiercement,  ils  reçoipvent  aussy  l'ordonnance  ecclésiastique 
nouvelle,  reveue  et  augmentée,  excepté  les  poinctz  lesquels  les 
princes  leur  ont  bènignement  remis,  laquelle  ils  cognoissent 
estre  bonne  et  consonnante  à  la  Parole  de  Dieu,  et  qu'ilz 
feront  toutes  choses  selon  le  contenu  d'icelles  en  l'assemblée 
de  l'église,  tant  en  enseignant  qu'en  administrant  les  sacre- 
mens,  et  aux  prières  publicques,  et  qu'ilz  s'employeront  dili- 
gemment, qu'avec  un  bon  consentement  en  toutes  les  parties 
de  la  doctrine  chrestienne,  ils  conjoignent  et  conservent 
aussy  la  conformité  des  cérémonies. 

S'ensuivent  les  poincts  de  l'accord  entre  les  docteurs  de 
Witteberg  et  les  docteurs  des  principales  citez  impériales  de 
la  haulte  Allemaigne  qui  furent  rédigez  par  escript,  aud. 
Witteberg,  le  quinzième  may  mil  cinq  centz  trente  six. 

Nous  avons  ouy  Monsieur  Bucer  explicquant  sa  sentence 
et  celle  des  aultres  qui  estoient  avec  luy  quant  au  sacrement 
du  corps  et  du  sang  de  Christ  çn  ceste  manière  : 


296  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

De  la  Sainte  Cène 

1.  Hz  confessent,  selon  les  paroles  d'Irénée,  que  le  sacre- 
ment de  la  cène  consiste  en  deux  choses,  l'une  terrienne  et 
l'aultre  céleste.  Par  ainsy  ilz  tiennent  et  enseignent  que  le  corps 
et  le  sang  de  Christ  sont  vrayement  et  substantiellement 
exhibez  et  receuz  avec  le  pain  et  le  vin. 

L'explication  de  Martin  Bucer 

Deux  poinctz  sont  icy  exprimez,  qu'il  y  a  en  la  cène  deux 
choses,  l'une  terrestre  et  l'aultre  céleste,  assçavoir  le  pain  et 
le  vin  et  le  corps  et  le  sang  du  Seigneur,  c'est  à  dire  nostre 
Seigneur  Jésus  luy  mesme;  l'autre  chose  que  le  corps  et  le 
sang  de  Christ  sont  présens,  exhibez  et  receuz  avec  le  pain 
et   le   vin.  voires  vrayement  et  substantiellement.  Quant  au 
premier,  il  est  ainsy  exprimé,  affin  qu'il  fust  manifesté  qu'en 
la  cène  nous  ne  recognoissons  pas  les  signes  seulz,  le  pain  et 
le  vin  qui   sont  la  chose  terrestre,  comme  plusieurs  ont  heu 
suspition  de  nous,  et  aussy  que  monsieur  Luther,  avec  les 
siens,  ne  conjoinct  pointChristavec  lesélémens  du  pain  etdu 
vin  par  une  naturelle  union,  et  n'afferme  point  que  ces  choses 
la  soient  exhibéez  paraulcune  manière  du  présent  siècle;  c'est 
une  chose  céleste,  elle  est  exhibée  par  une  façon  céleste,  dont 
il  ne  faut   icy   rien  imaginer  du    changement  ou   inclusion 
locale,  ny  aussy  de  l'infirmité  de  la  momentané  et  transitoire 
condition  ou  de  nous  qui  reçepvons  ses  mystères,  ou  des  signes 
par  lesquelx  nous  les  reçepvons.  Le  Seigneur  besongne  avec 
nous  qui  demeurons  en  des  corps  selon  la  portée  de  nostre 
infirmité.  L'aultre  chose  qui  est  icy  exprimée,  assçavoir  que 
le  corps  de  Christ,  est  présent,  exhibé  et  reçeu,  y  est  mis  pour 
la  mesme  raison,  affin  d'exprimer  la  distinction  qu'il  y  a  entre 
les  signes  et  les  choses  signifiées,  car  on  a  mis  :  «  Avec  le  pain 
et  le  vin.  La  vraye  exhibition  du  vray  Christ  »,  pour  laquelle 
cause  l'on  haadjoinct  ces  paroles  :  estre  présent  et  exhibé.  Item, 
vrayement  et  substantiellement,   par  toutes  lesquelles  choses 
n'est   rien    autre   signifié,  sinon  que  la  vraye  exhibition  de 
Christ  mesmes,  est  en  la  sainte  cène,  laquelle  exhibition  est 
une  opération  de  Christ,  lequel  y  use  du  ministère  du  ministre. 
2.  Et  combien  qu'ils  nyent  qu'aulcune  transubstantiation  y 


PIECES   JUSTIFICATIVES 


207 


soit  faict  et  ne  croyent  point  qu'il  se  face  quelque  inclusion  au 
pain,  ou  quelque  durable  conjunction  en  l'usage  du  sacre- 
ment, touteffois  ilz  concèdent  que  par  union  sacramentale  le 
pain  est  le  corps  de  Christ,  c'est  à  dire  ilz  croyent  qu'en  bail- 
lant le  pain,  le  corps  de  Christ  est  aussy  vrayement  exhibé, 
car  hors  l'usage,  quand  il  est  gardé  en  la  boiete  ou  qu'il  est 
monstre  es  processions  (comme  font  les  papistes),  ils  croyent 
que  le  corps  de  Christ  n'y  est  point. 

L'explication 

Tout  cest  article  est  mis  pour  exclure  la  superstition  des 
papistes,  à  laquelle  il  a  semblé  à  aulcungs  que  ceulx-là  incli- 
noyent  qui  maintiennent  la  présence  de  Christ  en  la  Cène. 
Car,  de  ceste  superstition-là,  le  commung  peuple  imagine 
quelque  présence  de  Christ  circunscripte  soubz  les  espèces 
de  pain  et  de  vin,  tandis  qu'elles  demeurent  en  estre,  et 
laquelle,  soit  de  soy-mesme  salutaire,  dont  advint  qu'ilz 
accourent  avec  telle  ardeur  pourveoir  le  sacrement,  l'odorent 
extérieurement,  le  portant  ça  et  là  contre  tous  inconvenians, 
et  cependant  ne  se  soucians  du  vray  usage  du  sacrement,  affin 
que  le  recepvans,  ils  eussent  Christ  de  plus  en  plus  vivant  en 
eulx,  et  que  vivans  en  luy  ilz  célébrassent  comm'il  appartient 
le  bénéfice  de  sa  mort.  Nous  nyons  doneques  expressément 
trois  choses,  assavoir  :  la  transubstantiation,  l'inclusion  locale 
et  aussy  la  conjunction  sacramentale  de  Christ,  avec  les  signes 
hors  l'usage  légitime  du  sacrem-nt.  Mais,  affin  qu'il  ne  sem- 
blât point  que  nous  ne  recogneussions  assez  plainement  que 
ce  sacrement  est  la  communication  du  corps  et  du  sang  du 
Seigneur,  comme  S1  Paul  l'appelle,  et  les  paroles  du  Seigneur  : 
Prenez  et  mangez,  cecy  est  mon  corps  etc.,  nous  avons  dere- 
chiefz  voulu  bien  exprimer  que  nous  croyons  fermement 
l'union  etexhibition  de  Christ  sacramentale,  par  quoy  l'on  a  mis 
qu'en  baillant  le  pain,  le  corps  du  Seigneur  est  vrayement  bail- 
lé, et  pourtant  que  l'on  peult  dire  que  ce  pain  est  le  corps  du 
Seigneur.  Car,  quand  le  Seigneur  dit  en  baillant  le  pain  :  Pre- 
nez, mangez  cecy  est  mon  corps,  il  appert  clairement  qu'il  a 
commandé  qu'on  print  de  luy  avec  le  pain,  et  qu'on  mangeât 
aussy  son  vray  et  propre  corps,  non  pas  la  ligure  ou  image 
d'iceluy  seulement;  car  il  adjoute  :  Qui  est  livré  pour  vous, 


298  PIECES   JUSTIFICATIVES 

Doncques  le  corps  duSeigneur  est  vrayement  donné  et  reçeu. 
3  En  après,  ilz  tiennent  que  ceste  institution  du  sacrement 
est  vaillable  en  l'église  et  qu'elle  nedéppend  pointde  la  dignité 
du  ministre  ou  de  celuy  qui  la  reçoit,  parquoy  comme  S  Paul 
dict  que  mesmes  les  indignes  le  reçoipvent,  ainsy  ilz  tiennent 
que  le  corps  et  le  sang  du  Seigneur  sont  vrayement  ou Hertz, 
voires  aux  indignes,  et  que  les  indignes  le  reçoipvent  quand 
les  paroles  et  institution  de  Christ  sont  observez.  Mais  ceux  là 
le  reçoipvent  à  leur  jugement,  comme  dict  S.  Paul,  pour  tant 
qu'ilz  abusent  du  sacrement  quand  ilz  en  usent  sans  pénitence 
et  sans  foy,  car  il  est  proposé  affin  qu'il  tesmoigne  qu'à  ceulx 
là  sont  applicquez  les  bénéfices  de  Christ  et  que  ceulx  là  sont 
faicts  membres  de  Christ  et  sont  lavez  du  sang d'iceluy,  lesquelx 
font  pénitence  et  qui  se  redressent  par  la  foy  en  Christ. 

L'explication 

En  cest  article  sont  aussy  exprimez  deux  choses,  que  le 
sacrement  de  l'église  consiste  par  l'institution  du  Seigneur,  et 
ne  déppend  point  de  la  dignité  du  ministre  ou  de  celuy  qui  le 
reçoipt.  Item,  qu'il  est  baillé  aux  indignes  et  qu'il  est  reçeu 
entier,  et  non  pas  seulement  les  signes  par  les  indignes.  Le 
premier  est  ainsy  mis  aftin  qu'il  ne  semblât  qu'avec  la  plus 
part  des  Anabaptistes  nous  voulions  défrauder  ou  priver 
l'Eglise  de  la  vérité  du  sacrement  à  cause  de  l'indignité  des 
ministres  ou  de  ceulx  qui  le  reçoipvent.  Car,  pendant  qu'en 
l'église  le  sacrement  est  célébré  selon  l'institution  du  Seigneur, 
tous  ceulx  qui  sont  en  l'église  ont  le  sacrement  entier,  c'est-à- 
dire  les  signes  et  les  choses  signifiées,  jaçoit  qu'entre  les  mi- 
nistres ou  ceulx  qui  le  reçoipvent,  il  y  en  ait  des  indignes  et 
desloyaulx,  comme  Judas  fust  en  la  première  Cène. Touteffois, 
s'il  appart  à  l'église  de  leur  desloyauley,  ilz  ne  doibvent  estre 
admis  à  ce  sainct  sacrement.  L'aultre  chose,  assçavoir  que  le 
corps  du  Seigneur  est  aussy  baillé  aux  indignes  avec  le  pain, 
et  qu'il  est  reçeu  par  eulx,  cela  est  misa  cause  des  paroles  de 
St-Paulenla  première  épistreaux  Corinthiens,  unzièmecnap- 
pitre,  qui  escript  que  ceulx  qui  le  reçoipvent  indignement,  sont 
culpables  du  corps  et  du  sang  du  Seigneur.  Or,  il  parle  là  de 
de  ceulx  qui  sont  en  l'Eglise  et  ont  ia  foy  du  sacrement,  et 
touteffois  ne  discernent  pointle  corps  du  Seigneur,  ç'est-à-dire 


PIÈCES    JUSTIFICATIVES  ^09 

n'ont  point  en  telle  estime  ce  don  icy  du  Seigneur  comme  il 
appartient.  Car  il  y  a  en  tout  trois  sortes  de  gens  que  peuvent 
reçepvoir  les  sacrements:  Lesungsquicontcmpnent  et  mespri- 
sent  icy  et  se  mocquent  de  toutes  choses,  lesquelx  sont  du  tout 
meschans,  et  ne  croyent  aucunement  au  Seigneur.  Ceulx-là  ne 
recognoissent  et  ne  perçoivent  rien  aultre  chose  que  du  pain 
et  du  vin  tant  seulement  ;  pourtant  qu'ilz  pervertissent  les 
paroles  et  l'institution  du  Seigneur.  Les  aultres  croyent  aulx 
paroles  du  Seigneur  ouffrant  icy  son  corps,  et  prennent  les 
signes  par  telle  foy  qu'ils  perçoipvent  aussy  les  choses  signi- 
fiéez.  Et  touteffois  ne  considèrent  point  ce  don  là  du  Seigneur 
comm 'il  affiert,  ceux-cy  par  telle  indignité  se  font  culpables  du 
corps  et  du  sang  du  Seigneur,  lesquelx  toutesffois  ilz  veuillent 
reçepvoir  et  les  reçoipvent  pour  ce  qu'ilz  embrassent  les  paroles 
et  l'institution  du  Seigneur,  mais  ilz  ne  mangent  point  vraye- 
ment,  comme  dict  St-Augustin,  c'est-à-dire,  ilz  ne  jouissent 
point  plainement  de  ceste  viande  vivifiante,  laquelle  ilz  ne 
reçoipvent  point  assez  en  leurs  espritz.  La  troisième  sorte  est 
de  ceulx  qui  ne  croyent  pas  seulement  à  l'institution  du  Sei- 
gneur, s'accommodans  à  reçepvoir  ce  sacrement,  mais  lesquelx 
pèsent,  considèrent  et  embrassent  quand  et  quand  toutes 
choses  par  une  vive  foy  et,  de  là,  reçoipvent  vrayement  la  vertu 
et  doulceur  de  ceste  viande.  Ainsy  est-il  de  la  parole  de  l'Evan- 
gile lequel  de  soy  mesmes  et  par  l'institution  du  Seigneur, 
est  la  parole  de  salut  à  quelconques  gens  qui  soit  annoncé,  ou 
lesquelx  y  croient,  aulcuns  l'oyent  sans  aulcune  foy,  lesquelx  ne 
l'entendans,  tant  qu'à  eulx  touche,  ilz  ne  reçoipvent  rien,  fors 
un  vain  bruict  de  paroles  ;  les  aultres  croyent  et  entendent  et 
touteffois  ne  le  serrent  point  comm'il  appartient  en  leurs 
cœurs.  Ceulx  icy  oyent  aussy  l'Evangile,  comme  estant  la 
parole  de  salut,  et  ainsy  ilz  oyent  et  y  reçoipvent  leur  salut, 
mais  d'aultant  qu'ilz  ne  le  pèsent  et  ne  le  méditent  pas 
comm'il  appartient,  ains  le  laissent  escouler  de  leur  cœur,  ilz 
se  privent  eulx  mesmes  du  vray  fruict  de  la  parole,  duquel 
ceulx-  la  sont  heureusement  jouyssans  qui  l'oyent d'ung  cœui 
parfait  et  le  contemplent  comm'il  affiert,  et  ceulx-cy  sont  de 
la  troisième  et  meilleure  espèce  d'auditeurs. 

4.  Mais   d'austant  que  nous  sommes   assemblez   en    petit 
nombre, et  qu'il  convient  d'une  part  et  d'aultre  référer  la  chose 


500  PIECES   JUSTIFICATIVES 

à  d'aultres  pasteurs  et  supérieurs,  il  ne  nous  est  pas  encores 
loisible  de  faire  transaction  de  paix  avant  que  l'ayons  référer 
aux  aultres.  Or  veu  que  tous  font  profession  de  sentir  et  vou- 
loir enseigner  en  tous  articles  selon  la  confession  et  apologie 
des  princes  faisans  profession  de  l'Evangile,  nous  desirons 
fort  que  la  concorde  soit  faicte  et  establie,  et  espérons  si  les 
aultres  des  deux  costez  y  consentent  ainsy,  qu'il  se  fera  une 
bonne  et  ferme  concorde. 

Ceux  qui  ont  soubscriptz 

Wolfgang  Capito,  docteur  ministre  de  la  parole  de  l'église 

de  Strasbourg. 

Martin  Bucer,  ministre  de  l'église  dudit  lieu. 

Martin  Frecht,  licentier,  ministre  en  la  parole  de  l'église  de 
Ulme. 

Jacques  Other,  licentier  en  théologie,  ministre  de  l'église 

d'Esslingue. 

Boniface  Licostènes,  ministre  de  l'église  d'Augspurg. 

Wolfgang  Musculus,  ministre  en  la  parole  de  l'église  dudit 
lieu. 

Gerves  Scholasticus  (Gervais  Schuler),  pasteur  de  l'église 

de  Memminguen. 
Jehan  Bernardi,  ministre  de  l'église  de  Franckhfurt. 
Martin  Germain,  ministre  de  la  parole  en  Furfeld. 
Mathieu  Alberus,  pasteur  de  l'église  de  Reutlinguen. 
Jehan  Schradin,  diacre  en  ladite  église. 
Martin  Luther,  docteur  de  Witteberg. 
Justus  Jonas,  de  Witteberg. 
Caspar  Cruciger,  docteur  de  Witteberg. 
Jehan  Bugenhagen  Pomeranus,  docteur  de  Witteberg. 
Philippe  Melanchton. 
Justus  Menius,  d'Isnac  (Eisenach). 
Friderich  Miconius,  de  Gothe  (Gotha). 

Du  Baptesme 

Quant  au  baptesme  des  effans,toussans  aulcune  doubteont 
consentu  qu'il  fault  que  les  enffans  s-oyent  baptisez,  car 
d'aultant  que  la  promesse  de  salut  appartient  aussy  auxenf- 


F  M  A  T  H  &   I    ÂVLBl   ai      D        A    B   BA  TLS      M  ° 


LS    ICH  GLEBT  FVNJ   VN  5IBENZ1G  1AR 
AVSGSTANDEN    MANCHE  GROSSE  ÛFABA 
DVRCH  TR.V6  Y  Ht»   UST    D  ES  AN0T1  CHRJjfv 

DerGottes^wort  feindt  GWËSEKIST  . 

WELCH5  ICH  GELERT  FVNI^IG  t>B_EI  IAR, 
.  NACH   S  EIMBEVELCH  GANZHELL  VrçC»  KLA.i\j. 
L/IES  MTCH  DER  HERRV.HD   ^CHÔPFER  MEUS^ 

E  KT3CHLAFFEN.S  A.N  FT  lM  FRIDEN^S  ElT<j, 
iWEtN  SINDLICH  FLE1  S  CM  GABICHDEN  WIRMEN 
D  ER  TR&>»'GoTWOLLJV\.ETlSJ  ^  EELBtSCHlRMEH 


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MûTUIAC        Al     Q  ET  D 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  SOI 

fans  et  n'appartient  point  à  ceulx  qui  sont  hors  de  l'église,  il 
convient  l'applicquer  aux  enffans  par  le  ministère  et  les  ad- 
joindre aux  membres  de  l'église. 

L'explication 

Il  faut  icy  entendre  de  la  nécessité  du  ministère  et  du  com- 
mandement de  Dieu,  et  non  pas  de  la  nécessité  du  salut,  car 
le  docteur  Luther  et  les  siens  croyent  que  ceux  mêmes  qui  ne 
seroient  pas  baptisez  peuvent  estre  sauvez  par  la  vertu  de 
Christ.  Mais  il  fault  que  ceux-cy  ne  contempnent  pas  le  bap- 
tesme  et  de  là  ilz  veuillent  que  ies  enffans  soient  baptisez,  et 
veu  qu'il  est  dict  de  telzentfans  qui  sont  en  l'église, ce  n'est  pas 
la  volonté  du  Père  qu'il  en  périsse  l'ungd'iceulx,  il  appartque, 
parle  baptesme,  les  enffans  ont  la  rémission  du  péché  originel 
et  la  donation  du  Saint  Esprit,  qui  est  avec  efficace  en  eulx 
selon  leur  mesure.  Car  nousrejectons  l'erreur  de  ceulx-là  qui 
imaginent  que  les  enffans  soient  plaisans  à  Dieu,  et  qu'ilz 
soient  sauvez,  sans  aulcuneaction  de  Dieu. Veu queChrist  dict 
clairement  :  Nul  ne  peultentrerau  Royaume  de  Dieu,  s'il  n'est 
rené  d'eau  et  d'esprit. 

Combien  doncques  que  nous  n'entendons  pas  qu'elle  est 
cesteaction-là,divineaux  enffans,  touteffoisil  est  certain  qu'en 
iceux  sont  faictz  de  nouveaulx  et  sainctz  mouvemens,  comme 
aussy  en  saint  Jehan  estoient  faistz  de  nouveaux  mouvemens 
lorsqu'il  estoit  encores  au  ventre  de  sa  mère.  Car  combien 
qu'il  ne  faille  pas  imaginer  que  les  enffans  ayent  l'intelligence, 
touteffois  ses  mouvements  Jà  et  inclinations  à  croire  en  Christ 
et  à  aymer  Dieu,  sont  quelquement  semblables  au  mouve- 
ment de  la  foy  et  dilection. 

Nous  entendons  cela  quand  nous  disons  que  les  enffans  ont 
la  foy.  Car  nous  parlons  ainsy  afin  qu'on  puisse  entendre  que 
les  enffans  ne  sont  point  faictz  sainctz,  ni  saulvés  sans  l'action 
divine  en  eulx.  Combien  doncques  qu'en  quelque  lieu  la  cous- 
tume  est  qu'à  certain  jour  l'on  administre  publiquement  le 
baptesme,  touteffois  les  hommes  doibvent  estre  enseignez,  si 
les  enffans  sont  en  danger,  que  cependant,  ilz  les  facent  bap- 
tizer,  et  les  ministres  doibvent  impartir  le  baptesme  à  telz 
enffans. 


502  MfecËS   JUSTIFICATIVES 

De  l'absolution 

Quant  à  l'absolution  tous  désirent  qu'en  l'église  soit  aussy 
retenue  l'absolution  privée,  et  pour  la  consolation  des  cons- 
ciences et  pour  ce  que  ceste  discipline  là  est  grandement 
prouflitableà l'église,  par  laquelle  on  oyt  particulièrement  les 
hommes,  affin  que  les  ignorans  puissent  estre  enseignez,  car 
certainement  les  malappris  et  malenseignez  ont  besoing 
de  tel  collocque  et  examen,  et  ne  fault  pas  pourtant  appreuver 
ou  requérir  la  vieille  confession  et  denombrementz  des  péchez, 
mais  il  faut  retenir  ce  colloque  là  à  cause  d'absouldre  et 
instruire  les  personnes. 

D'entretenir  la  communion  et  discipline  de  l'église 

Ils  promectent  que  de  tout  leur  pouvoir  ilz  exhorteront 
tous  a  la  saincte  communion  et  ainsy  se  parforceront  que  la 
saincte  communion  soit  célébrée  en  la  parole,  aux  sacremens 
et  aux  prièies  publicques  comme  il  sera  convenable,  et  que 
personne  ne  se  reppute  estre  chrestien  qui  se  retire  des 
sainctes  assemblèez  et  de  l'usage  des  sacremens.  Tlz  pourvoy- 
ant que  les  jeunes  gens  et  signamment  ceulx  que  l'on  ins- 
truira aux  lettres  y  soyent  diligemment  accoustumez. 

Ils  ont  tous  sousbcriptz  comme  devant. 

Fait  et  finy  le  second  jour  après  le  dimanche  à'Exaudi 
qui  estoit  le  vingt  neufviesme  de  mars  l'an  mil  cinq  cens 
trente  six. 

La  conclusion  de  Bucer 

Or  la  paix  et  concorde  sera  en  cela  confermée,  et  ratiffiée 
si  nous  sentons  vrnyement  selon  que  ses  articles  contiennent, 
et  que  chacun  de  nous  enseigne  en  bonne  foy,  et  quant  ad 
ce  que  touche  l'article  de  la  Cène,  il  fauldra  entièrement 
condempner  comme  erreur  de  dire  que  rien  n'est  baillé  ny 
prins  en  la  Cène,  sinon  du  pain  et  du  vin,  quand  elle  est 
célébrée  selon  la  parole  du  Seigneur.  Item,  il  fauldi  a  dire  et 
enseigner  que  c'est  une  vérité  de  Christ  que  le  vray  corps  et 
le  vray  sang  de  Christ  sont  vrayement  donnez  et  reçeuz  en  la 
saincte  Cène.  Toutefois,  comme  il  a  esté  dict,  non  pas  qu'ilz 
soient  unis  naturellement  avec  le  pain,  ou  qu'ilz  soient 
enclos  localement  au  pain,  ne  qu'ilz  soient  donnez  en  viande 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  SOS 

pour  le  ventre,  finablement  que  la  vérité  de  ce  Sacrement, 
comme  aussy  de  la  parole  de  Dieu,  et  de  tous  Sacremens 
consiste  par  la  parole  et  institution  du  Seigneur,  et  non  pas 
par  les  mérites  des  hommes,  ny  de  ceuix  qui  les  reçoipvent, 
ni  de  ceulx  qui  les  administrent,  et  que  tous  ceulx  qui  reçoip- 
vent indignement  le  Sainct  Sacrement,  reçoipvent  leur  juge- 
ment, que  celuy  doncques  qui  recognoit  ces  choses  estre 
véritables  et  a  délibéré  en  bonne  foy  d'ainsy  enseigner,  qu'il 
soubscripve  et  accomplisse  ce  qu'il  a  promis  de  faire,  sinon 
nous  nous  offrons  de  luy  respondre  amiablement  à  toutes 
choses  qui  le  pourroient  empescher  desoubscripre. 

Or  affin  d'éviter  tant  que  par  la  grà.ce  de  Dieu  faire  se 
pourra,  les  disputes  pernicieuses  et  contentions  non  néces- 
saires, les  très  illustres  princes  et  seigneurs  curateurs  ont 
ordonné  que  doresesnavant  personne  ne  soit  reçeu  pour 
ministre  de  l'église,  lequel  n'ait  auparavant  avec  dehue 
solemnité  promis  (que  comme  sus  est  dit)  il  appreuve  la  con- 
fession d'Augspurg  et  de  Wittemberg,  qu'il  embrasse  le 
consentement  touchant  la  Cène  inséré  en  ce  recez,  et  qu'il 
observera  l'ordonnance  ecclésiastique  recognue  en  toutes  les 
parties  de  son  ministère.  Et,  en  tesmoignage  que  toutes  ses 
choses  soient  ainsy  esté  faites  par  les  conseilliers  polliticques 
et  ecclésiastiques,  commissaires  des  très  illustres  princes, 
avec  les  pasteurs  et  ministres  des  églises  de  ce  comtey  et 
seigneuries  annexées,  et  qu'elles  soient  estées  conferméez  par 
lesdicts  pasteurs  et  ministres,  lesdicts  commissaires  ont  fait 
confermer  et  soubsigner  ceste  déclaration  d'un  bon  accord 
en  toutes  les  parties  de  la  doctrine  chrestienne,  non  seule- 
ment par  le  sceau  de  la  tutelle  de  nosdicts  très  illustres 
princes  curateurs,  mais  aussy  de  leurs  propres  signatures, 
et  de  celles  des  seigneurs,  gouverneur,  chancelier,  conseilliers 
et  officiers  audict  Mcntbéliard  le  douziesme  de  janvier,  mil 
cinq  centz  septante  trois,  stil  d'Allemagne. 

Le  sceau  de  la  tutelle  en  placard. 
Les    soubscriptions 

De  la  part  des  commissaires  des  princes  curateurs,  assçavoir 
des  seigneurs  marquis  de  Brandembourg  et  de  Baden  : 
Jean  Conrauld  de  Ulm,  gouverneur  à  Rîiteln. 


504  PIÈCES  JUSTIFICATIVES 

Jacques  Andrée,  docteur,  prevost  de  l'église  de  Tubinguen. 
Balthazar  Bidembach,  prévost  de  l'église  de  Stuckgart. 
De  la  part  de  ceulx  du  gouvernement  de  Montbèliard  : 
Guillaume   Krantz  de  Gaispoltshaim,  gouverneur  audict 
Montbèliard. 
HectorVogelman, chancelier.    Jean     Docourt,   licencier   et 
Ferry  Chambert,  docteur  es        conseillier. 

droits,  procureur-général.    Jean  Bauhin,  D.  M. 
H.  Wild,  tabellion.  J.  Boves, 

M.  Zeckher,  thrésorier.  A.  Carray,  maire. 

J.  Wuillemot,  greffier.  L.  Binninger,  secrétaire. 

Les  pasteurs  et  ministres  du  comtey  et  seigneuries  de  Montbèliard 

Pierre  Toussaint,  ministre  de  l'église  de  Montbèliard. 

Henry  Efïerhen,  superintendant  de  Montbèliard. 

André  Floret,  ministre  à  Montbèliard. 

Jean  Brulley,  diacre  à  Montbèliard. 

François  Pelethier. 

Claude  Vigneron,  ministre  à  Dampierre  et  Esteuppes. 

Loys  de  Bonneville,  ministre  à  Desandans. 

Vernier  Vessaulx,  ministre  à  Abevillers. 

Pierre  de  Thoux,  ministre  à  Allenjoye. 

Claude  Morel,  ministre  à  Exincourt. 

Ogier  Barthol,  ministre  à  Saincte-Suzanne. 

Gédéon  Cucuel,  ministre  à  Bavans. 

Jehan  Marion,  ministre  a  Vellantaigney. 

Jean  Naletet,  ministre  à  St-Gelin  (St-Julien). 

S'ensuyt   la  superscription,   tant   des    Neufz    bourgeois 
que  des  dix-huict  et  notables  de  la  ville  de  Montbèliard,  le 
douziesme  de  janvier  mil  cinq  cens  septante  deux. 
Ceulx  du  njmbre  des  Neufz  : 

Pierre  Paget,  confourteur  du  maistre  Bourgeois  de  ladicte 
ville  de  Montbèliard. 

Nicolas  Bourcard. 

François  Paillet. 

Jehan  Voilland. 

Jehan  Parrot. 

Ceulx  du  nombre  des  Dix-huict  : 

Claude  Ponnier. 


PIÈCES  JUSTIFICATIVES  305 


Thiebaut  du  Vernoy. 
Claude  Bourrelier. 
Pierre  Verenet. 
Loys  Euvrard. 
Jehan  Vourron. 
Jehan  Mourel. 

Ceulx  du  nombre  des  notables 

Jehan  Sageot. 
Jehan  Heitzle. 
Jehan  Bouvier. 
Claude  Chastel. 
Nicolas  Thevin. 
Georges  Quelane. 

Les  soubscriptions  des  maîtres  d'escoles  de  Montbéliard 

Jehan  Chassot,  maistre  d'escole  audit  lieu. 
Claude  de  Mourier. 
Elisée  Parent. 

Les  ministres  de  la  seigneurie  de  Blanmont  et  Clémont 

Ligier  Grimault,  ministre  à  Clémont. 

Anthoine  Thierçault,  ministre  de  l'église  de  Blanmont. 

Jehan  Thiersault,  ministre  à  Roches. 

François  Clerget,  ministre  à  Villers. 

Jehan  Aulbert,  ministre  à  Seloncourt. 

Samuel  Tossain,  ministre  à  Vandoncourt. 

Ponce  Rossel,  maistre  d'escole  à  Blanmont. 

De  la  part  des  supérieurs  et  inférieurs  officiers  des  seigneuries 
d'Héricourt  et  Chastelot. 

Gerson  Held  de  Tieffenauw,  baillifà  Héricourt  et  Chastelot. 

Simon  de  Montoille,  procureur. 

Carspar  Bichin,  greffier. 

Girard  de  Montoille,  recepveur  des  cures. 

Les  ministres  des  seigneuries  d'Héricolrt  et  Chastelot. 

Jehan  L'Archier,  ministre  a  Héricourt. 
Samuel  André  maistre  d'escole  aud.  Héricourt. 

20 


306  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

Claude  de  Mangnus,  ministre  à  Chagey. 
Jehan  de  Nonvillers,  ministre  à  Vyan. 
Jehan  Aranson,  ministre  à  Tresmoings. 
Jehan  Thevignon,  ministre  à  Sainct-Maurice. 
Jehan  Guyon,  ministre  à  Beustal. 
Pierre  Bolot,  ministre  à  Brevelier. 

Les  ministres  de  la  seigneurie  d'Estobon. 

Edmond  Langlois,  ministre  à  Estobon. 
Firmin  Dominique,  ministre  à  Clai regoutte. 
Apres  lesdictes   remonstrances    et   lecture    faicte,    iceulx 
Neufz  bourgeois,  Dix-huict  et  notables  ont,  par  la  voix   de 
honnorable  homme   Pierre   Paget,   conforteur    du    maistre 
bourgeois,   tant  en   leur   nom   que  de  toute  la  commune  de 
ceste  ville,  faict  déclaration  qu'ilz  remercioyent  bien  humble- 
ment aux  excellences  de  nosdits  redoubtez  princes  messieurs 
les  curateurs,  de  ce  qu'ilz  avoient  prins  etprenoient  si  grande 
sollicitude   pour   les   maintenir  en  la    vraye   religion,  mais 
comme  ilz  estoient  gens  de  mestier  et  simples,  non  lettréz,  ilz 
demandoient  coppie  dud.  concordatetrequeroient  terme  pour 
délibérer,  tant  sur  lesd.  remonstrances  que  sur  la  lecture  dud. 
concordat,  à  eulx  faictes,  jusques  à  demain  aux  huict  heures 
du  matin,  à  laquelle  heure  se  sont  représentez  lesd.  Neufz 
bourgeois,  Dixhuict  et  notables,  et,  par  la  voix  dud.   Pierre 
Paget,  ont  faict   les  remonstrances  que  sont  esté  leutes  par 
iceluy  Paget,  comme  s'ensuyt. 

Très  excellens  seigneurs,  messeigneurs  les  ambassadeurs, 
très  honorez  seigneurs  messeigneurs  les  gouverneur,  chance- 
lier et  conseilliers. 

Messieurs  les  Neufz  bourgeois,  Dix- huit  et  notables,  au 
nom  et  représentant  tout  le  corps  de  ceste  ville  de  Montbe- 
liard,  m'onst  donné  charge  de  remonstrer  très  humblement 
à  voz  seigneuries  ce  que  s'ensuyt  : 

Premièrement,  qu'ilz  remercient  très  humblement  les  ex- 
cellences des  très  illustres  princes  et  seigneurs  messeigneurs 
les  curateurs  de  nostre  redoubté  prince  et  seigneur,  monsei- 
gneur le  comte  Friderich,  du  soing  et  sollicitude  qu'ilz  ont 
du  salut  de  leurs  âmes,  et  de  la  paix,  tranquillité  et  ediffica- 
tion  de  ceste  église.  Tlz  remercient  aussy  voz  seigneuries  de 
la  peine  qu'il  vous  plaist  de  prendre  pour  le  mesme  faict. 


PIECES  JUSTIFICATIVES  307 

Secondement,  ilz  m'ont  donné  charge  de  remonstrer  à  voz 
seigneuries,  qu'ilz  ont  diligemment  pesé  et  considéré  tout  ce 
que  leur  fust  hier  proposé  en  ce  lieu,  par  Monsieur  le  docteur 
Jacob  en  allemand,  par  monsieur  le  chancelier  en  françois,  et 
leu  par  monsieur  le  maire,  et  sur  le  tout,  ayant  ouy  l'advisde 
leurs  ministres  et  pasteurs,  ilz  ne  peuvent  aultrement  faire 
qu'ilz  ne  l'appreuvent,  afin  d'obvier  aulx  ti  oubles  et  dissen- 
tions que  aultrement  pourroient  survenir. 

Touteffois,  pourceque  es  articles  desquelx  voz  seigneuries 
leur  ont  donné  copie,  il  est  souvent  faict  mention  de  la  con- 
fession de  Wirtemberg  et  d'Augspourg,  ilz  entendent  tous 
que  ce  soit  la  confession  de  fut  heureuse  mémoire  le  très 
illustre  duc  Christoffle,  laquelle  fut  présentée  au  concile  de 
Trente  l'an  mil  cinq  cens  cinquante  deux,  et  sur  ce  ilz  supplient 
voz  seigneuries  de  déclarer  leur  bonne  intention. 

La  lecture  desd.  premières  remonstrancesfaictes,aesté  res- 
pondu  par  led.  sr  chancelier,  que  c'estoit  la  mesme  confession 
et  derechiefz  led.  Paget  a  encores  leu  ce  que  s'ensuyt  : 

Puis  doncques  qu'il  plaist  à  voz  seigneuries  de  déclarer  que 
c'est  la  confession  dud.  très  illustre  prince  d'heureuse  mé- 
moire, et  qu'il  leur  pleust  aussy  de  déclarer  hier  qu'elles  ne 
voulloient  ny  entendoient  de  condampner  auculnes  églises, 
quelles  quelles  soient,  ilz  supplient  derechiefz  très  humble- 
ment vosd.  seigneuries  qu'il  leur  plaise  leur  onctroyer  et 
délivrer  présentement  un  acte  authenticque, et  en  la  meilleure 
forme,  de  ces  deux  choses,  assçavoir  de  ladicte  confession 
dud.  fut  très  illustre  prince,  et  de  ne  point  condampner  les- 
dictes  églises, et  moyennant  ledict  acte,  ilz  appreuvent  l'accord 
et  consentement  qu'il  leur  fust  hier  leu  et  declairé  comme 
conforme  en  la  doctrine  en  laquelle  tous  lesd.  bourgeois  ont 
esté  enseignez  sont  passez  plus  de  trante  huict  ans,  duquel 
aussy  il  vous  plaira  leur  donner  une  copie  signée. 

Et  d'aultant,  très  honnorez  seigneurs,  qu'il  y  a  quelques 
choses  au  formulaire  qui  scandalizent  les  infirmes,  singuliè- 
rement à  l'administration  du  baptesme  et  de  la  saincte  Cène, 
comme  desjà  lesd.  bourgeois  l'ont  remonstré  par  cydevant  à 
messeigneurs  les  gouverneur,  chancelier  et  conseilliers,  ilz 
supplient  très  humblement  que  telles  paroles  soient  adoucies. 

Et  quant  aux  articles  de  l'ordonnance  touchant  les  remons- 


308  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

trances  et  admonitions  que  les  superintendant  et  ministres 
ont  puissance  de  faire,  ilz  m'ont  aussy  donné  charge  de 
remonstrer  à  voz  seigneuries  qu'ilz  obèyront  à  toute  disci- 
pline ecclésiastique  et  admonitions  qui  leur  seront  faictes  pat- 
leurs  pasteurs,  moyennant  qu'il  ny  ayt  rien  qui  soit  préjudi- 
ciable ou  contrevenant  à  leurs  libertez,  franchises,  bonnes, 
laudables  et  anciennes  coustumes,  de  quoy,  semblabiement, 
ilz  supplient  que  acte  leur  soit  onctroyé. 

Après  lesd.  lectures,  derechiefz  par  led.  sr  chancelier  leur  a 
esté  dict  que  Ton  adviseroit  leur  rendre  responces  sur  leurs 
réquisitions,  et  eulx  estans  retirez  et  depuis  représentez,  a 
esté  déclaré  que,  quant  aulx  paroles  de  la  saincteCène  au  lieu 
du  mot  singulier,  l'on  permectoit  user  du  plurier,  aussy  ne 
condampnoit  l'on   nulles  églises  quelles  quelles   fussent.  En 
après,  que  en  traictant  des  choses  ecclésiastiques,  l'on  n'estoit 
point  es  termes  de  prejudicier  à  leurs  libertez  et  franchises, 
estimant  que  de  ce  ils  debvoient  avoir  contantement  et  signer 
led.  concordat  que  leur  a  esté  mis  es  mains  et  accordé,  d'aul- 
tant  qu'il  estoit  en  langue  latine,  de  prendre  avec  eulx  ledict 
maire  pour  leur  interpréter,  et,  estans  derechiefz  retirez  à 
part,  et  ayans  entendu  ladicte  interprétation  à  eulx  faicte, 
comm'il  ont  dict,  tant  par  leur  ministre  que  par  les  Srs  Cham- 
bert,  tabellion,  et  maire,  ilz  ont,  quant  a  ceulx  qui  pouvoient 
signer,  pour  et  en   nom  de  lad.  commune,  priant  lesd.  sei- 
gneurs ambassadeurs  vouloir  envers  les  excellencesde  nosdicts 
redoubtez  princes,  faire  leurs  excuses  de  ce  qu'ilz  y  avoit  heu 
quelque  mesentendu,  chose  qu'il  convenoit  peser  au  regard 
de  leurs  consciences,  eulx  submectans  tant  en  leurs  noms  que 
de  ladicte  commune,  estre  comme  ont  esté  leurs  prédéces- 
seurs, bons  et  fidèles  bourgeois  et  subjeetz  à  leurs  excellences. 
De   tout  ce  que   dessus  lesd.  Neufz  bourgeois,  Dixhuitz  et 
notables,  en  ont  demandé  acte  que  leur  a  esté  onctroyé,  à 
charge  de  avec  le  greffier  de  céans  le  soubscripre.  Faict  audict 
chasteau  le  treizième  de  janvier  mil  cinq  cens  septante  trois, 
stil   d'Allemagne.    Ainsy   signé   :   J.    Wuillemot,  P.    Paiget, 
N.  Thierry,  ClaudeHuguenot,  F.Paillet,G.  Belorse,  J.Voyllan. 

Archives  de  la  mairie  de  Montbéliard. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES  309 


159 


Pierre  Toussain  aux  pasteurs  de  Genève  ,  Lausanne 

et  Neuchatel 

22  janvier  1573. 

Fidelissimis  ecclesiarum  Genevensis,  Lausannensis  et  Neo- 
comensis  pastoribus,  dominis  et  fratribus  mihi  in  Christo 
plurimum  observandis,  S. 

Clarissimi  etobservandissimi  dominiet  fratres,  cum  habeatis 
hic  vivam  epistolam  dominum  Floretum  collegam  meum, 
qui  vos  de  rébus  nostris  omnibus  fideliter  certiores  facturus 
sit,  alio  scripto  opus  non  est.  Hoc  solum  oro  vos,  ut  vobis 
persuasum  habeatis,  nos  in  eo  negotio  de  quo  nunc  agitur, 
sine  precibus  et  consilio  eorum  omnium  quos  hic  gloriae  Dei 
et  ecclesiœ  eedificationis  verè  studiosos  agnovimus ,  nihil 
egisse.  Et  quod  doctrinam  attinet,  mallemus  (laus  sit  Domino 
Deo)  quidvis  perpeti,  quam  vel  ubiquitatem,  vel  impiorum 
manducationem  approbare,  aut  eas  ecclesias,  quœ  non  sunt 
confessionis  Augustanae,  improbare,  etc.  Quod  autem  ceremo- 
nias  spectat  :  videbitis  ex  scriptis  quee  hic  mihi  charissimus 
frater  vobis  communicabit,  per  nos  non  stetisse,  quo  minus 
hîc  usitatae  nobis  permanserit  :  sed  sunt  novasanno  superiore, 
rébus  harum  ecclesiarum  valdè  accisis,  nobis  vi  obtrusas. 
Quibus  si  non  in  totum  levabimur  in  presentia,  corrigentur 
tamen  prœcipua  quse  in  eis  desyderamus.  Laus  sit  Domino 
Deo,  quod  per  eos  legatos  et  visitatores  qui  hîc  paucis  diebus 
supra  adfuere,  nulla  prorsus  facta  sit  mutatio  in  his  omnibus 
ditionibus,  nec  ullus  pius  verbi  Dei  minister  suo  munere  pri- 
vatus.  Quee  et  caetera  omnia  quae  hîc  acta  sunt,  et  quomodo 
sese  in  hoc  negotio  gesserit  doctor  Jacobus  Andreae  ex  viva 
epistola  intelligetis.  Deum  autem  oro,  ut  vos  omnes  ad  glo- 
riam  nominis  sui  propagandam,  quàm  diutissimè  servet. 
Mombelgardi,  22  jannuari  1573. 

Vester  in  Domino  servus  et  pater 

P.  Tossanus. 
bibliothèque  des  pasteurs  de  Ncuchàtel. 


310  PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

160 

Pierre  Toussain  au  gouverneur  de  Montbéliard 

16  mars  1573. 

A  mon    très    honnoré    seigneur   monseigneur  le  gouver- 
neur, etc. 

Très  honnoré  seigneur,  pour  ce  que  sçavezqueles  très  illus- 
tres princes,  messeigneurs  les  tuteurs  de  nostre  jeune  (prince) 
me  deposans  de  la  charge  de  superintendant  de  ces  églises, 
ont  enjoinct  a   celuy  qu'ilz  y  ont  envoyé  de  ne  rien  faire  par 
deçà  es  affaires  ecclésiastiques  sans  mon  ad  vis,  comme   aussy 
cela  luy  fust  dernièrement  ordonné  messieurs  les  commissai- 
res et  théologiens  du  duché  estans  icy  venus,  la  conscience 
me  contrainct  de  remonstrer  a   vostre   seigneurie,   que  je  ne 
trouve  pour  mauvay  qu'on  face  venir  par  deçà  quelques  es- 
cholliers  de  Tubingue  pour  servir  es  petites  villes  ou  villages 
de  ces  seigneuries.  Mais  d'aultant  qu'il  n'y  ait  encore  personne 
d'eulx  pour  estre  premier  régent  à  l'escholle  de  ceste  ville,   la 
où  il  y  a  toujours  heu  gens  savans  et  de  bonne  vie,  excepté  le 
dernier  décédé  qu'on  y  avoit  mys,  et  que  c'est  une  chose  fort 
nécessaire  qu'il  y  en  ait  un  propre  pour  remectre  ceste  pauvre 
escholle  a  quelque  bon  trayn,  et  que  suis  adverty  qu'il  en  y 
est  icy  venu  un  de  Basle  avec  beaucoup  de  bons  et  honnestes 
tesmoignages,  tant  de  monsieur  Sulcere,  comme  de  l'Univer- 
sité et  autres,  et  qu'il  est  homme  savant,  comme  pensons,  et 
de  bonnes  meurs,    me  semble  que  vous,   monseigneur,   et 
ceux  qui  ont  avec  vous  la  charge  des  affaires  de  ceste  église, 
ferez  très  bien  pour  la  descharge  de  vos  consciences   devant 
Dieu  de   prouvoir  à  la    nécessité   présente  de  ceste  escholle 
puisque  Dieu  en   baille   le   moyen,  lequel  par  sa  bonté  vous 
veuille  tousjours  entretenir  en  sa  saincte  grâce. 
De  Montbéliard  ce  16  de  mars  1573 

Vostre  très  humble  serviteur 
Pierre  Toussajn, 

Archives  du  Dpubs,  E.  ÎJ13, 


PIÈCES    JUSTIFICATIVES  311 


161 


RÉSOLUTION  DU  CONSEIL  DE  MoNTBELIARD  AU  SUJET  DE 
L'HABILLEMENT   DES    MINISTRES 

1G05 

Comme  le  conseil  s'aperçoit  que  les  ministres  du  comté  et 
seigneuries  adjointes  s'habillent  d'accoutremens  assez  mal 
convenables  à  leur  charge  et  vocation,  les  uns  avec  drap  de 
couleur  et  la  plus  part  portant  manteaux  courts,  mal  séants 
à  leur  état  ;  si  qu'au  lieu  qu'ils  doibvent  estre  cogneux  a  leur 
vestements  et  discernés  par  une  façon  convenable  à  iceux,  il 
y  a  peu  différence  de  leurs  habillemens  avec  ceux  communs 
à  toute  sorte  de  bourgeois,  ce  qui  cause  en  partie  qu'ils  sont 
peu  respectés,  pour  à  quoi  remédier  leur  est  enjoint  et  or- 
donné à  tous  de,  pour  l'advenir,  s'habiller  d'habits  propres, 
convenables  et  bien  séans  à  leur  état,  et  même  qu'ils  ayent 
chacun  d'eux  une  robe  longue  de  la  façon  de  celle  des  minis- 
tres français  de  l'église  de  ce  lieu,  de  laquelle  ils  s'habilleront 
toutes  fois  et  quantes  qu'ils  monteront  en  chayre  et  feront 
les  autres  offices  de  leur  vocation etc. 

Fait  au  conseil,  ce  4  déc.  1605. 

J.-C.  Jenger. 

Collection  Duvernoy,  Montbéliard  sous  Frédéric. 


SUPPLEMENTS 


i 

NOS  SOURCES 

Nous  avons  fourni  ailleurs1  les  renseignements  que  nous 
possédions  sur  les  sources  manuscrites  de  l'histoire  politique 
et  religieuse  du  comté  de  Montbéliard.  Nous  nous  bornerons 
à  donner  ici  quelques  indications  complémentaires. 

La  bibliographie  complète  des  volumes  que  nous  avons  dû 
consulter  constituerait,  à  elle  seule,  un  petit  volume.  On 
trouvera  les  ouvrages  principaux  cités  au  bas  des  pages. 
Pour  les  ouvrages  relatifs  a  l'histoire  politique  ou  religieuse 
du  Wurtemberg,  la  biographie  des  princes,  etc,  nous  ren- 
voyons simplement  à  l'excellente  Bibliographie  der  Wùrttem- 
bergischen  Geschichte  de  M.  W.  Heyd,II  vol., Stuttgart.  1895et 
1896.  Parmi  nos  sources  imprimées,  l'ouvrage  le  plus  impor- 
tant pour  nous  a  été  l'admirable  et  précieuse  Correspondance 
des  Réformateurs  de  M.  Herminjard.  Malheureusement,  elle 
s'arrête  encore  au  t.  ix  et  à  la  date  de  1545.  A  partir  de  cette 
date,  il  nous  a  fallu  aller  nous-même  aux  sources  manuscrites 
de  l'histoire  de  la  Réforme  auxquelles  M.  Herminjard  a  puisé 
pendant  des  années  avec  une  patience  si  bien  récompensée. 
Nous  avons  trouvé  dans  les  énormes  volumes  de  la  collection 
Simler,  à  Zurich,  un  grand  nombre  de  documents  inédits. 
Simler  ayant  eu  la  bonne  idée  d'indiquer  toujours  où  se 
trouvaient  les  originaux  des  copies  qu'il  faisait  ou  faisait  faire, 
nous  avons  pu  aller  nous-même  vérifier  ou  faire  vérifier,  copier 
ou  faire  copier  ce  qui  était  imparfaitement  ou  incomplète- 
ment transcrit  par  Simler  et  ses  collaborateurs.  La  biblio- 
thèque des  pasteurs  de  Neuchàtel  et  la  bibliothèque  de 
l'Université  de  Bàle  ont  été,  à  ce  point  de  vue,  nos  sources 
les  plus  abondantes.  C'est  dans  la  première  de  ces  bibliothè- 

1,  L,a  vie  ecclésiastique  à  Montbéliard  au  XVIII*  siècle,  p.  VIII  à  XXI. 


514  SUPPLÉMENTS 

ques  que  nous  avons  trouve  ces  lettres  intimes  de  P.  Tous- 
sain  à  Farel  qui  sont  si  précieuses  pour  notre  histoire 
religieuse. 

Quant  à  l'histoire  spéciale  de  Montbéliard,  les  sources 
principales  sont,  rappelons-le  rapidement,  les  Archives 
nationales  à  Paris,  une  mineinépuisable  que, d'ici  longtemps, 
on  n'aura  pas  fini  d'exploiter,  les  Archives  du  Doubs  à  Besan- 
çon, les  Archives  de  la  Haute-Saône  à  Vesoul,  la  collection 
Duvernoy,  à  la  bibliothèque  publique  de  Besançon,  les 
archives  de  la  mairie  de  Montbéliard,  les  manuscrits  de  la 
bibliothèque  de  Montbéliard.  En  ce  qui  concerne  Besançon, 
il  est  regrettable,  qu'après  tant  d'années,  tout  le  fonds 
Montbéliard  ne  soit  pas  encore  classé,  ce  qui  le  rend  inacces- 
sible aux  travailleurs. 

D'après  les  anciens  rapports  officiels  de  Montbéliard  et  de  la 
capitale  du  Wurtemberg,  il  était  naturel  de  penser  qu'il  y 
avait  à  Stuttgart  un  grand  nombre  de  documents  relatifs 
au  comté  de  Montbéliard.  Notre  attente  a  même  été  dépas- 
sée. Nous  avons  trouvé  à  la  bibliothèque  de  Stuttgart  un 
accueil  qui  nous  a  permis  d'y  puiser  des  renseignements 
précieux.  Les  archives  de  Stuttgart,  malheureusement,  ne 
sont  pas  publiques  et  ne  possèdent  pas  de  catalogue  de 
leurs  richesses.  Nous  devons  être  d'autant  plus  reconnaissant 
au  gouvernement  de  Wurtemberg  de  nous  en  avoir  ouvert 
l'accès  et  à  MM.  de  Schlossberg  et  de  Stàlin  de  nous  y  avoir 
favorisé  le  travail. 

Signalons  particulièrement  parmi  les  documents  des 
Archives  d'Etat  a  Stuttgart  le  Quodlibetum  de  Mathys  Erbe. 
C'est  le  recueil  des  lettres  qui  avaient  été  adressées  à  Erbe, 
maître  d'école  à  Gengenbach,  puis  pasteur  à  Riquewhir  par  le 
prince  Georges.  Toutes  respirent  une  confiance  et  une  amitié 
vraiment  touchantes.  Après  la  mort  de  Erbe,  ce  volume  passa 
entre  les  mains  de  son  gendre  Jean  Strehle,  de  Riquewhir. 
Celui-ci  le  communiqua  à  Jérémie  Maeder,  receveur  de  cette 
terre,  qui  avait  l'intention  de  le  faire  agréer  au  comte  Frédéric. 
Mais  le  contenu  de  ces  lettres  avait  paru  suspect  au  conseil  de 
Montbéliard,  alors  hostile  aux  partisans  de  Zwingle  et  de 
Calvin.  Le  conseil  se  fit  remettre  cette  collection,  qui  fut 
ensuite  déposée  dans  les  archives  de  la  surintendance   ecclé* 


SUPPLEMENTS 


315 


siastique  de  Montbéliard.  Nous  savions  que  le  surintendant 
Bonsen  avait  encore  connu  ces  lettres  et  nous  les  avons  long- 
temps cherchées  à  Paris  aux  Archives  nationales  où  elles 
auraient  dû  se  trouver  avec  l'ensemble  des  archives  de  notre 
ancienne  surintendance.  Nous  les  avons  enfin  trouvées,  mais 
à  Stuttgart.  Cette  collection,  dérobée  à  nos  archives,  avait 
été  vendue  au  roi  Guillaume  de  Wurtemberg  et  déposée  dans 
la  bibliothèque  royale,  d'où  elle  passa  aux  archives  d'Etat. 
Nous  espérons  que  quelque  savant  allemand  publiera  quelque 
jour  cette  correspondance,  qui  en  vaut  vraiment  la  peine. 

Les  archives  de  Stuttgart  se  sont  enrichies  récemment  de 
tout  un  fonds  Montbéliard  qui  se  trouvait,  jusqu'après  la 
guerre,  à  Strasbourg.  De  même,  la  plus  grande  partie  des 
documents  concernantMontbéliard  qui  se  trouvaient  à  Colmar, 
sont  rentrés  dans  la  capitale  du  Wurtemberg.  Nous  souhai- 
tons que  leur  utilisation  soit  de  plus  en  plus  facilitée  aux 
travailleurs. 

Il  nous  reste  maintenant  la  tâche  très  douce  de  remercier 
chaleureusement  tous  ceux  qui  nous  ont  aidé  dans  notre  long 
travail  de  la  manière  la  plus  directe  et  la  plus  efficace. 

Nos  remerciements  émus  et  sincères  vont,  à  Paris,  à 
MM.  S.  Berger,  professeur-adjoint  d'histoire  à  la  Faculté  de 
théologie  protestante;  Bonet-Maury,  professeur  d'histoire 
ecclésiastique  à  la  même  Faculté  ;  A.  Tuetey,  sous-chef  de 
section  aux  Archives  nationales;  N  Weiss,  de  la  bibliothèque 
de  l'histoire  du  Protestantisme  français,  qui  nous  ont  aidé  de 
leurs  conseils  ou  de  leur  collaboration.  Je  remercie  également 
mes  savants  confrères,  MM.  Jules  Gauthier,  de  Besançon; 
Eckel,  de  Vesoul  ;  Erichson,  directeur  du  Collège  Saint-Guil- 
laume, à  Strasbourg.  MM.  le  Dr  Hermann  Escher,  de  Zurich; 
Bernouilli,  de  Bâle;  Dierauer,  de  Saint-Gall  ;  M.  le  professeur 
Monvert;  M.  le  professeur  Arthur  Piaget,  de  Neuchâtel; 
Dufour,  de  Genève,  savent  tout  ce  que  je  leur  dois,  et  je  ne 
l'oublierai  pas.  J'ai  trouvé  auprès  de  MM.  Wintterlin,  direc- 
teur de  la  Bibliothèque  de  Stuttgart;  von  Stâlin,  archivrath 
à  Stuttgart;  O.  Schanzenbach,  directeur  de  la  bibliothèque 
de  la  cour  à  Stuttgart,  un  accueil  qui  m'a  beaucoup  facilité  la 
recherche  et  dont  je  leur  suis  particulièrement  reconnaissant. 
MM.  Marcel  Poète  et  Max  Prinet,  de  la  bibliothèque  de  Be~ 


316  SUPPLÉMENTS 

sançon,  m'ont  aussi  secouru  de  leur  inépuisable  complaisance. 

Qu'il  me  soit  permis  d'ajouter  à  ces  noms  ceux  de  mes 
excellents  amis  et  collègues,  MM.  les  pasteurs  Poincenot  et 
JauJmes,  qui  ont  bien  voulu  partager  avec  moi  la  besogne 
ingrate  de  la  correction  des  épreuves  et  de  la  rédaction  de 
l'Index  des  noms. 

Si  le  travail  que  je  présente  aux  amis  des  études  historiques 
a  quelque  valeur,  c'est  à  cette  collaboration  que  je  le  dois. 

II 

Farel  et  l'image  de  saint  Antoine 

Presque  tous  les  historiens  de  Farel  ont  reproduit  le  récit 
d'un  acte  de  violence  qu'aurait  commis  le  réformateur  en 
arrachant  des  mains  de  prêtres  qui  la  portaient  en  procession 
la  châsse  de  S1  Antoine.  Cette  histoire  a  pris  sa  forme  défini- 
tive dans  le  récit  qu'en  donne  Merle  d'Aubigné.  Il  précise. 
C'était  en  1524  et  sur  la  fin  de  février,  Farel  marchait  près 
des  bords  d'une  petite  rivière  qui  traverse  la  ville,  au-dessous 
du  rocher  élevé  que  la  citadelle  domine,  lorsque,  arrivé  sur 
le  pont,  il  rencontra  une  procession  qui  s'avançait,  récitant 
des  prières  à  S'  Antoine  et  ayant  en  tète  deux  prêtres  avec 
l'image  de  ce  saint.  Farel  se  trouvait  ainsi  tout  à  coup  en  face 
de  ces  superstitions,  etc..  Il  se  livra  dans  son  âme  un  violent 
combat... l.  Il  arracha  limage  des  mains  du  prêtre  et  la  jetta 
dans  la  rivière. 

En  fait,  ce  récit,  auquel  chaque  nouvel  historien  de  Farel 
semble  avoir  pris  plaisir  d'ajouter  un  trait  nouveau,  repose 
sur  un  document  unique,  sur  un  seul  témoignage  dont  nous 
allons  essayer  de  peser  la  valeur. 

Il  y  a,  à  la  Bibliothèque  de  Genève,  un  manuscrit  coté 
MHG.  147,  souvent  cité  et  attribué  à  tort  à  Froment  par  la 
France  protestante,  2°  éd.,  t.  II,  col.  736,  n.  1.  Lorsque  nous 
l'eûmes  en  main,  il  nous  fut  facile  de  nous  convaincre  que  La 

Vie  de  Jeu  heureuse  mémoire  Mons.   Guillaume  Farel qui 

commence  au  fol.  3  de  ce  ms.,  n'est  autre  que  la  vie  bien 

!.  Histoire  de  la  Rélbrmation,  t.  III,  p  615, 


SUPPLEMENTS 


.17 


connue  de  Farel  par  le  ministre  Olivier  Perrot.  Cette  biogra- 
phie de  P'arel  a  été  faite  très  soigneusement  d'après  les  papiers 
de  Farel  qui  avaient  passé  à  sa  mort  entre  les  mains  de  Fabri, 
puis  dans  celles  d'Olivier  Perrot.  Elle  ne  souffle  pas  un  mot 
de  l'histoire  de  la  châsse  de  S'  Antoine. 

Le  ms.  de  Genève  donne  ensuite,  au  folio  139,  la  copie  de 
l'épitre  bien  connue  de  Farel  •  A  tous  seigneurs  et  peuples,  etc. 

Au  folio  155  commence  une  sorte  de  chrc  nique  de  la  Réfor- 
mation, particulièrement  à  Genève:  «  Au  temps  de  l'empereur 
Charles  cinquième,  régnant  en  France  François  de  Vallois, 
prince  de  ce  nom,  etc.  » 

Un  premier  et  rapide  examen  du  style  et  de  l'orthographe 
des  deux  parties  du  ms.  me  montra  que  cette  seconde 
partie  n'avait  pas  Perrot  pour  auteur  et  je  fus  confirmé  dans 
cette  impression  lorsque  j'eus,  à  Neuchàtel,  le  ms.  dont 
celui  de  Genève  n'est  qu'une  copie.  Cette  seconde  partie  n'est 
pas  de  l'écriture  d'Olivier  Perrot.  Or,  c'est  dans  cette  seconde 
partie  que  se  trouve  sous  sa  première  forme  le  récit  successi- 
vement enjolivé  par  les  historiens  de  Farel. Le  voici :«  ...Ayant 
desja  bien  advancè  l'Evangile  à  Strasbourg,  sortant  de  là,  s'en 
alla  en  la  comté  de  Montbéliard  ou  Ion  parle  le  langage  fran- 
çois  pour  essayer  d'y  prescher  l'Evangile,  estant  en  la  ville  de 
Montbéliard,  il  ne  pust  prescher  es  temples  a  cause  que  les 
prestres  ne  le  luy  vouloyent  permettre,  mais  il  prescha  par 
les  rues  et  maisons  et  en  édifia  plusieurs,  cecy  estoiten  1527. 
Advint  un  jour  que  les  prestres  faisoyent  leur  procession  et 
portoyent  la  chasse  qu'ils  appeloyent  de  S1  Anthoine,  ayant 
après  eux  grande  suite  de  peuple,  selon  la  coustume  ;  Farel, 
les  rancontrant  sur  le  pont,  voyant  deux  prestres  qui  sur  leurs 
espaules  portoient  la  susdite  chasse  qui  marchoyent  les  pre- 
miers, l'enleva  et  jetta  en  l'eau  du  pont  en  bas,  puis,  par 
grand  zèle  et  hardiesse,  addressant  sa  parole  au  peuple,  dict  : 
«  Povres  idolâtres,  ne  lairrez-vous  jamais  vostre  idolâ- 
trie? »  Le  peuple  et  les  prestres  voyant  cela  furent  tout 
étonnez  et  sy  animez  qu'ils  se  laivent  contre  luy  et  l'eussent 
tué,  si  ce  jour  Dieu  nel'eust,par  une  spéciale  providence,  pré- 
servé. »  Après  quelques  réflexions  sur  l'acte  lui-môme,  l'auteur 
du  récit  ajoute  :  «  Finalement,  Farel  fut  contraint  de  s'en  aller 
de  Montbéliard.  > 


318  SUPPLÉMENTS 

On  remarquera  combien  est  peu  exactement  renseigné 
l'auteur  de  ce  récit.  Il  affirme  que  Farel  ne  put  prêcher  à 
Montbéliard  dans  les  églises,  ce  qui  est  inexact  puisque  nous 
savons  que  Farel  prêcha  en  particulier  a  St- Mainbœuf.  Il 
parle  de  1527,  alors  que  le  séjour  de  Farel  à  Montbéliard  est 
de  1524.  Enfin,  il  ne  sait  pas  que  c'est  l'intervention  des 
Suisses  qui  força  Farel  à  s'éloigner  de  Montbéliard.  Ce  récit, 
comme  d'ailleurs  toute  cette  seconde  partie  du  manuscrit  qui 
nous  occupe,  paraît  appartenir  beaucoup  plus  à  l'hagiographie 
qu'à  l'histoire.  Si  le  fait  en  question  était  historique, comment 
n'en  serait-il  pas  fait  mention  dans  la  correspondance  du 
temps?  Froment,  compagnon  des  travaux  de  Farel.  parle  des 
adversaires  de  Farel  qui  disent  «  que  c'estoit  celluy  qui  avoit 
fait  troubles  à  Basle,  par  disputes  et  à  Montbéliard  par  la 
prédication,  tellement  qu'il  fut  contraint  de  s'en  aller  s,1  il 
ne  dit  rien  de  cette  histoire.  Ancillon  (Vie  de  Farel)  qui  écrit 
ayant  en  mains  les  «  mémoires  »  de  Farel,  n'en  parle  pas  ; 
Olivier  Perrot  pas  davantage.  Il  n'y  a  rien  là-dessus  dans  les 
archives  de  Montbéliard. 

D'autre  part,  l'église  St-Mainbœuf  de  Montbéliard  était 
au  XVIe  siècle,  d'une  richesse  inouie  en  fait  de  châsses  et  de 
reliques.  Nous  en  avons  un  inventaire  qui  date  de  1522  2.  Il  y 
a  là  une  liste  énorme  de  châsses  de  saints  et  de  saintes  et,  pré- 
cisément, on  y  chercherait  en  vain  le  nom  de  Saint-Antoine. 
Saint-Antoine,  au  contraire,  était  le  saint  a  la  mode  dans  la 
Genève  du  XVIe  siècle3 .  Je  conclus  que  la  seconde  partie  du 
MHG,  n°  147,  de  Genève,  copie  d'un  original  qui  setrouveà 
la  Bibliothèque  des  pasteurs  de  Neuchàtel,  est  un  recueil 
d'anecdotes  et  de  récits  plus  ou  moins  légendaires,  rédigé 
sans  doute  a  Genève  vers  la  fin  du  XVIe  siècle  par  un  auteur 
plus  soucieux  d'édification  que  de  précision  historique.  Son 
récit  a  été  repris,  délayé  par  Choupart  et  ila  passé,  delà,  dans 
presque  toutes  les  histoires  de  Farel.  S'il  fallait  une  autre 
preuve  du  peu  de  sûreté  des  informations  de  la  seconde  partie 


1.  Actes  et  gestes  merveilleux  de  la  Cité  de  Genève. 

2.  Pièces  justificatives,  n°2. 

•~>.  En  tout  le  pays  n'y  avoit  pas  une  telle  solempnité  ne  superstition 
que  ceste  icy  ■■  dit  Froment.  Actes  et  gestes  merveilleux p.  147. 


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LE  NOUVEAU  TESTAMENT  DE  LEFÈVRE  D'ETAPLES 


SUPPLÉMENTS  319 

du  MHG,  147,  je  rappellerais  que  c'est  encore  à  elle  que  les 
historiens  empruntaient  l'histoire  dramatique  de  Farel  à 
Valangin  dont  M.  A.  Piaget  a  récemment  si  nettement  déter- 
miné l'élément  légendaire.  Cf.  Documents  inédits  sur-  Guillaume 
Farel,  Neuchâtel,  1897. 

III 

Le  Nouveau-Testament  de  Lefèvre    d'Etaples. 

Ce  n'est  pas  sansraison  que  nous  avons  cru  pouvoir  affirmer 
(t.  I,  p.  32)  que  les  évangèliques  de  Montbéliard  lisaient  le 
Nouveau-Testament  de  Lefèvre  d'Etaples.  La  bibliothèque 
de  Montbéliard  renferme,  en  effet,  un  exemplaire  de  la  traduc- 
tion de  Lefèvre  qui  semble  bien  provenir  de  la  première 
génération  des  protestants  montbéliardais.  Ce  volume,  bien 
conservé,  s'ouvre  par  1'  «  epistre  exhortatoire  »  qu'a  repro- 
duite M.  Herminjard  (t.  I,  p.  132)  et  que  M.O.  Douen  (Histoire 
de  la  Société  Biblique  de  Paris,  p.  9)  donne  aussi  en  partie.  Il 
renferme  ensuite  les  quatre  évangiles.  On  lit  après  l'évangile 
de  Jean,  au  deux  cent  septième  feuillet  :  «  Imprimé  l'an  de 
grâce  Mil  cinq  cens  XXIIII,  le  XII.  jour  du  moys  Doctobre.  » 
Le  feuillet  suivant  manque,  mais  il  semble  avoir  été  blanc. 
Les  actes  des  apôtres  vont  du  feuillet  II  au  feuillet  LXIII.  Une 
seconde  partie  renferme  une  nouvelle  «  epistre  exhortatoire  » 
également  connue  ',  puis  les  Epitres  de  St-Paul,  les  Epitres 
catholiques  et  l'Apocalypse.  Une  «  Table  pour  trouver  les 
Epistres  et  Evangiles  des  dimenches  et  festes  de  l'an  à  l'usage 
deMeaulx,  Paris  et  Rome»,  termine  le  volume,sans  autre  date 
d'impression,  ni  aucune  mention  d'éditeur.  On  lit  sur  le 
dernier  feuillet  de  garde  :  Iste  liber  apartinet  (sic)  Johannes 
Warnie  (?)  anno  i54i.  Des  mains  du  rédacteur  de  cette  note, 
le  volume  passa  dans  la  famille  Tardy  (1591),  et  on  lit  sur  la 
feuille  de  garde  qui  précède  les  Epitres,  la  mention  suivante  : 
«  Le  17  de  septembre  1605  mon  bien  aymé  beau  père  Jehan 
Tardy,  maistre  bourgeois  à  Pourentru  (Porrentruy),  trespassa 
entres  quatre  et  cinq  heures  après  midy,  avec   les  esleuez  de 

i.  Ci'.  Merminjard,  t.  I,  p.  159. 


520  SUPPLÉMENTS 

Dieu  il  se  réjouisse  en  paix.  Amen.  »  Nous  n'avons  pas  feuil- 
leté sans  respect  ce  vénérable  volume,  le  premier  qui  ait  dis- 
pensé à  notre  peuple  la  manne  évangélique.  La  Société 
biblique  de  Paris  ne  possède  de  cette  édition  que  les  Evangiles 
(n°  1477  de  son  catalogue).  Notre  excellent  ami  M.Alfred 
Bovet,  de  Valentigney,  possède  dans  sa  belle  collection,  une 
édition  du  Nouveau-Testament  de  Lefèvre  qui  est  ainsi 
désigné  dans  Y  Histoire  de  la  Société  Biblique  de  Paris,  par 
M.  O.  Douen,  p.  30:  1529.  Le  Nouveau-Testament,  in-12, 
sans  nom  de  lieu  ni  d'éditeur  (cum  alla  prœfatione.) 

IV 

Liste  des  paroisses  du  comté  de  Montbéliard  et  des 
ministres  placés  a  leur  tete. 

A  Montbéliard  il  y  a  trois  ministres  : 

Pierre  Toussain,  officiellement  installé  depuis  mars  1539, 
Nicolas  de  la  Garenne  et  le  prédicateur  de  cour,  Hans  Vogler. 

Ils  ont  pour  annexesles  villages  de  Charmontet  deSochaux. 

Les  autres  paroisses  avaient  été  établies  de  la  manière 
suivante  : 

Abévillers-Dasle1.  Firmin  Dominique. 

Allenjoie  avec  Dambenois2,  Nommay  et  Brognard  :  Jean  de 
Bèthencourt. 

Exincourt-Audincourt-Taillecourt  :  Michel  Doubté. 

Bavans  :  André  Pignol,  puis  Thomas  Cucuel. 

Blamont  :  Pierre  Forêt. 

Etobon-Clairegoutte  :  Vincent  Ortin. 

Désandans  :  Girard  Guillemin. 

Dampierre  et  Etupes  :  Pierre  Duncey. 

Villars-Glay-Meslièress  :  Jean  Courtois. 

1.  Hérimoncourt  devint  filiale  d'Abévillers  en  1!'.52. 

2.  Avant  la  Réforme,  Dambenois  et  Allanjoie  avaient  chacun  un  des- 
servant particulier. 

7>.  M.  Herminjard  (t.  VU,  p.  M)  signale  une  lettre  de  Jean  Courtois  du 

10  Mars  1541, datée  de  Villers  qu'il  croit  être  Villers-s/-Montrond  (Doubs). 

11  s'agît  tout  simplement  de  Villars-les-Blamont,  chef-lieu  de  la  paroisse 
où  Courtois  résidait.  Jean  Courtois  avait  épousé  une  belle-fille  de  Cha- 
ponneau,  ministre  à  Neuchûtel. 


SUPPLÉMENTS  521 

Roches-Autechaux-Ecurcey-Thulay  :  Jacques  Gète. 

Seloncourt-Bondeval  :  Raymond  de  Louvre. 

St-Julien  :  Etienne  Noël. 

Valentigney  :  Léonard  Camuset. 

Parmi  ces  ministres,  les  uns  avaient  été  appelés  directement 
par  Toussain,  grâce  aux  relations  qu'il  avait  conservées  avec 
Metz,  comme  Léonard  Camuset,  Firmin  Dominique  qui 
étaient  d'anciens  «  cafards  augustins  »  ou  Gérard  Guillemin, 
ancien  prêtre  à  Metz  '. 

Les  autres  étaient  généralement  soit  des  Français  réfugiés 
en  Suisse  contre  la  persécution,  soit  des  Suisses.  Vincent 
Ortin  était  Dauphinois.  Jacques  Géte  venait  de  Boulogne-sur- 
mer.  Jean  de  Béthencourt  ou  de  Bethoncourt  était  peut-être 
Normand.  Le  principal  de  l'école  de  Montbéliard  était  alors 
Gaspard  Carmel,  il  avait  un  aide  dont  nous  ne  connaissons 
que  le  prénom  de  Carolus. 

V 

La  famille  de   Pjerre  Toussain 

Pierre  Toussain  épousa,  en  1539,  Jeannette  Trinquatte, 
fille  de  Jean  Trinquatte,  barbier  à  Montbéliard.  M.  l'abbé 
Tournier  nous  a  donne  au  sujet  de  ce  mariage  un  nouvel 
exemple  de  polémique  irrespectueuse  et  mesquine.  Il  a  voulu 
voir  dans  le  fait  que  Toussain  épousait  une  femme  pauvre 
une  preuve  du  peu  de  considération  dont  le  réformateur 
jouissait  à  Montbéliard.  Comme  si  pour  M.  Tournier  la  con- 
sidération s'attachait  uniquement  à  la  fortune.  En  fait,  la 
famille  Trinquatte,  originaire  d'Audineourt,  était  parfai- 
tement respectable.  Le  barbier-chirurgien  Jean  Trinquatte 
était  aussi  considéré  à  Montbéliard  que  peut  l'être  un  mé- 
decin d'aujourd'hui.  Il  avait  un  «  hostel  »  dans  la  ville. 
En  1525,  il  figure  comme  témoin  de  l'élection  de  l'abbé  de 
Belchamp,  ce  qui  signifie  sans  doute  qu'il  jouissait  de  quel- 
que crédit  auprès  de  l'église  d'alors.  (Comptes  de  la  Ville  de 


1.  Herminjard,  t.  VII,  p.  578. 


322  SUPPLÉMENTS 

Montbéliard  de  1538  à  1539.  Collection  Duvernoy,  Montbé- 
liard  sous  Ulric,  t.  II). 

Quant  à  Jeanne  Trinquatte,  nous  savons  par  une  lettre  de 
P.  Toussain  à  Calvin,  que  si  elle  était  pauvre  et  méprisable 
aux  yeux  du  monde,  elle  n'en  était  pas  moins  unefemmecrai- 
gnant  Dieu  et  morte  aux  choses  du  monde.  (Herminjard,  t.  V. 
p.  345).  C'était  la  femme  qu'il  fallait  à  un  réformateur. 

Pierre  Toussain  et  Jeanne  Trinquatte  eurent  cinq  enfants, 
dont  quatre  fils  et,  croyons-nous,  une  fille,  morte  en  bas  âge. 
Le  tableau  de  leur  descendance  intéressera  peut-être  quel- 
ques-uns de  nos  lecteurs. 

VI 

Mesures  et  monnaies  a  Montbéliard 

Le  comté  de  Montbéliard  a  eu,  jusqu'en  1793,  ses  mesures 
et  ses  monnaies  particulières.  Nous  avons  groupé  ici  quelques 
indications  qui  pourront  être  utiles  aux  lecteurs. 

Mesures  de  capacité  pour  les  grains. 

La  quarte  de  Montbéliard  était  du  poids  de  40  livres,  et 
valait  27  litres,  2  décilitres.  Elle  se  divisait  en  2  boisseaux  ou 
coupots. 

Le  bichot  valait  24  quartes  ou  65  décalitres  28  décilitres.  La 
quarte  à  avoine  valait  trois  boisseaux  ou  coupots.  Le  boisseau 
valait  13  litres  6  décilitres. 

Mesures  de  capacité  pour  les  liquides. 

La  pinte  de  Montbéliard  valait  1  litre  154  millilitres.  Elle  se 
divisait  en  deux  chopines  valant  chacune  5  décilitres  77  milli- 
litres. La  channe  ou  pot  comprenait  deux  pintes.  La  tine  valait 
48  pintes.  Il  fallait  4  tines  pour  une  pièce. 

Monnaies.  Le  franc  faible  ou  franc  ordinaire  de  Montbéliard 
resta  en  usage  du  xive  au  xvme  siècle.  Il  valait  seize  sous  tour- 
nois, monnaie  de  France.  Il  se  divisait  en  12  gros  ordinaires 
valant  chacun  un  sou  4  deniers  tournois.  Le  gros  ordinaire 
se  subdivisait  en  4  blancs  ordinaires  valant  chacun  4  deniers 
tournois.  Le  blanc  se  subdivisait  en  3  niquets. 

Le  franc  fort  de  Montbéliard  valait  20  sous  tournois.  Il  se 
divisait  aussi  en  12  gros  forts  valant  chacun  1  sou  8  deniers 


SUPPLÉMENTS  393 

tournois.  Le  gros  fort  se  divisait  en  4  blancs  forts  valant  cha- 
cun 5  deniers  tournois. 

La  batz  de  Montbéliard  valait  2  sous  tournois. 

La  livre  estevenante  valait  14  sous  9  deniers  tournois.  Elle 
se  divisait  en  20  sous  estevenants.  Le  sou  estevenantse  divi- 
sait en  12  pites  et  la  pite  en  4  niquets.  Cette  monnaie  esteve- 
nante vient  du  vieux  mot  Estevenon,  Etienne.  C'était  la 
monnaie  que  le  chapitre  de  St-Etienne  de  Besançon  avait  le 
droit  de  faire  frapper  par  indivis  avec  l'archevêque  de 
Besançon. 

La  livre  bàloise  avait  cours  dans  le  pays  de  Montbéliard 
dès  le  xiv  e  siècle.  Elle  valait27  sous  tournois.  Elle  se  divisait 
en  20  sous  bàlois  valant  chacun  1  sou  4  7/8  deniers  tournois 

Le  florin  d'or,  en  usage  à  Montbéliard,  valait  à  peu  près 
4  livres  tournois.  Le  florin  ordinaire,  égalementemployédans 
ce  pays,  valait  dix  gros  faibles  ou  13  1/3  sous  tournois. 

L'écu  d'or  en  circulation  à  Montbéliard  valait  3  francs  forts 
de  Montbéliard.  Le  ducat,  également  en  usage,  valait  7  livres 
1  sou  8  2/5  deniers  tournois. 

VII 

François  Richardot  a  Montbéliard 

D'après  YAlmanach  du  Comté  de  Bourgogne  (1788),  François 
Richardot  aurait  fait  plus  que  de  traduire  l'Intérim  en  fran- 
çais, il  serait  venu  à  Montbéliard  pour  assurer  la  pleine 
exécution  de  l'édit  impérial.  Ce  renseignement  est  tiré  de  la 
Vie  de  François  Richardot  de  D.  Berthod  (Bibl.  de  Besançon, 
ms.  1 105).  «  Le  conseil  épiscopal  de  Besançon,  raconte  D.  Ber- 
thod, crut  Richardot  assez  courageux  pour  introduire 
l'Intérim  à  Montbéliard.  Arrivé  dans  cette  ville,  il  prévint  le 
prince  de  l'objet  de  sa  mission  et  de  la  volonté  particulière 
de  l'Empereur  dont  il  venoit  notifier  les  ordres,  puis,  ayant 
assemblé  le  peuple,  il  monta  en  chaire  et  leur  annonça  qu'il 
leur  étoit  libre  de  retournera  l'obéissance  de  l'église  romaine 
dont  le  malheur  des  tems  les  avoit  séparés...  Puis  d'une  voix 
hardie  et  d'un  ton  modeste,  il  osa  parler  contre  la  nouveauté 
de  la  réforme,  de  l'irrégularité  de  ses  entreprises.  »  De  qui 

21 


324  SUPPLÉMENTS 

D.  Berthod  tient-il  ces  renseignements  si  précis  ?  De  Richar- 
dot  lui-même  qui  déclare  dans  son  Apologie  qu'il  fit  alors  à 
Montbéliard  «  ce  que  le  plus  hardi  de  ses  adversaires  eut  mal 
volontiers  entrepris.  (Voyez  le  texte  de  cette  apologie  :  Bibl. 
de  Besançon,  Papiers  Granvelle,  t.  35).  Pour  nous,  nous 
n'avons  rien  trouvé  dans  les  archives  relatives  à  Montbéliard 
qui  nous  permette  de  croire  que  l'intervention  de  Richardot 
lût  aussi  brillante  qu'il  le  dit  lui-même.  Elle  n'était  pas  aussi 
courageuse  qu'il  le  croit.  Celui  qui  apportait  les  ordres  de 
Charles-Quint  ne  risquait  rien  à  Montbéliard.  La  Réforme, 
d'ailleurs,  n'y  a  pas  fait  une  seule  victime  et  Richardot  eût  été 
bien  naïf  de  s'y  croire  réellement  en  danger.  C'est  cependant 
ce  que  répète  avec  admiration  le  récent  biographe  de  Richar- 
dot, M.  l'abbé  Duflot.  (François  Richardot,  1897,  p.  48). 
M.  Duflot  dit  aussi  que  «  ce  fut  Jacques  Duvernoy,  chanoine 
converti  à  la  religion  réformée  qui  publia  au  nom  d'Ulric  le 
rescrit  impérial.  »  C'est  une  erreur.  J.  Duvernoy  était  un 
prêtre  marié  mais  resté  catholique  et  c'est  en  qualité  de 
catholique  qu'il  fut  chargé  de  publier  Y  Intérim 

Un  correspondant  de  Bullinger,  Gastius,  lui  écrivait  le 
5  février  1549  au  sujet  du  séjour  de  Richardot  à  Montbéliard  : 
Es  soll  gen  Mwnpelgard  kommen  ein  theologus  Parisiensis  qui 
vocatur  Ricardotus.  Aiunt  illum  esse  graece  latineque  doctissi- 
mum,  in  ebraïcis  excellentem  literis.  Ille  mittitur  ab  episcopo 
Bisantino  quo  conférât  cum  Tussano  nostro.  Aiunt  nebulonem 
cloquentissitnwn  esse.  In  Italia  ad  annos  aliquot  concionatus. 
Pr opter ea  vocatus  est  Brentius  quem  nemo  r.ovit  ex  peregrinis. 
Sic  solunt  Papistae  clanculum  rem  agerc.  Sic  hac  via  nihil  effî- 
ciunt,  armis  et  tyrannide  aggredientur.  (Mss.  Simler,  t.  69). 

Ce  qu'il  y  a  de  bien  certain,  c'est  que  François  Richardot 
avait  préparé  une  version  de  l'Intérim  qui  passait  sous  silence 
les  concessions  les  plus  importantes  que  l'Empereur  avait 
faites  aux  protestants.  On  peut  s'en  assurer  en  consultant  à 
la  Bibliothèque  de  Besançon  le  ms  260,  dont  voici  le  titre. 

«  S'ensuit  la  forme  que  se  doibt  garder  quant  à  la  doctrine, 
ministration  des  Sacrements  et  quant  aux  meurs  et  conversation 
pour  ceulx  qu'il:  ont  charge  dames  aux  églises  que  sont  du 
dioceze  de  Besancon  rière  le  comté  de  Montbéliard  et  terres  de 
Blanmont  suyvant  l'ordonnance  de  l'administration  public  par 


SUPPLÉMENTS  525 

Vauctorité  de  la  majesté  impériale  laquelle  forme  a  esté  faicte 
et  mise  en  langaige  vulgaire  par  le  commendement  du  très  révé- 
rend père  en  Dieu  mon  seigneur  administrateur  de  l'archevêché 
de  Besançon.  »  Il  y  a  aux  Archives  nationales  (K  2180)  une 
copie  de  ce  formulaire.  On  lit  à  la  dernière  page  cette  remar- 
que de  Pierre  Toussain  :  Nie  omnia  ea  omissa  sunt,  quae  in 
Cœsaris  declaratione  continentur  :  de  lus  qui  ductis  uxoribus 
ministerii  ecclesiastici  fonctiones  tenunt,  ut  super  ea  re  gêne- 
ra lis  concilii  sententia  expectetur. 

Item  de  cœna  Domini.  At  usus  eucharistiae  sub  utraque  specie, 
his  qui  assueverunt,  ad  Concilium  usque,  sine  ulla  perturbatione 
relinquatur. 

VIII 

L'ordonnance  ecclésiastique  de  1559 

Cette  ordonnance  parut  en  allemand  en  1559.  Dès  la  fin  de 
cette  même  année,  le  duc  Christophe  se  préoccupa  déjà  de  la 
faire  traduire  en  latin  pour  la  mettre  à  la  disposition  des 
ministres  qui  ignoraient  l'allemand.  Il  s'était  adressé  pour 
cette  traduction  à  Thomas  Neaogeorgus,  mais  le  résultat  ne 
le  satisfit  point.  Le  traducteur  s'en  était  trop  tenu,  selon  lui, 
aux  formes  allemandes,  de  sorte  qu'il  était  impossible  de 
publier  son  travail.  Aussi  le  duc  demanda-t-il  à  Bidenbach 
de  bien  vouloir  revoir  et  corriger  ce  premier  essai.  Bidenbach 
ne  put  faire  ce  qui  lui  était  demandé  et,  finalement,  les  cor- 
rections furent  faites  par  Dietrich  SchnepfP.  La  traduction 
latine  de  l'ordonnance  parut  en  1560.  La  traduction  française, 
faite  par  Léger  Grimault,  ne  parut  qu'en  1568,  a  Baie,  chez 
Jehan-Luc  Iselin  et  Basilius-Emmanuel  Herold.  C'est  un 
volume  de  311  pages  dont  voici  le  contenu  : 

De  la  doctrine  et  des  presches, 

Du  baptesme, 

Du  baptesme  soudain  et  privé, 

Du  catéchisme, 


1.  Voyez    une  lettre    du   duc    Christophe  à  Bidenbach,  du  12  octobre 
1559,  Archives  nationales,  K.  217(J. 


30Q  SUPPLEMENTS 

De  pénitence  et  absolution, 

Le  moyen  et  la  manière  d'administrer  la  Cène  du  Seigneur 

L'ordre  des  prières  publiques  et  de  la  Litanie, 

Du  chant  de  l'église, 

Du  vestement  des  ministres, 

Des  jours  du  repos  et  de  feste, 

Ce  qu'il  faut  principalement  enseigner  les  jours  de  feste, 

L'ordonnance  des  offices  publiques  de  l'église,  es  jours  de 
feste  et  ouvriers, 

L'ordre  et  la  manière  de  bénir  le  mariage, 

De  la  Visitation  et  communion  des  malades. 

La  manière  et  les  cérémonies  de  la  sépulture. 

Ces  différents  chapitres  constituent  l'ordonnance  ecclésias- 
tique proprement  dite  Vient  ensuite  l'ordonnance  des  causes 
du  mariage,  puis  tout  ce  qui  touche  à  l'école  On  trouve 
ensuite  : 

Des  ministres  de  l'église,  comment  il  les  faut  eslire  et  rece- 
voir, 

Du  commun  thresor  des  povres, 

Ordonnance  de  la  superintendance  des  Eglises, 

De  l'office  de  regarder  aux  meurs  du  peuple. 

A  la  page  94  de  notre  Ordonnance,  on  trouve  la  fameuse 
confession  des  péchés  longtemps  attribuée  à  Théodore  de 
Bèze,  puis  à  Calvin,  et  dont  le  véritable  auteur  est  Bucer,  ainsi 
que  l'a  montré  M.  Erichson. 

Dans  un  précédent  ouvrage  '  nous  avions  cru  pouvoir  attri- 
buer cette  belle  prière,  non  à  Bucer,  mais  à  Brenz.  Il  nous 
paraissait  étonnant  que  les  rédacteurs  de  l'ordonnance  de 
1559  eussent  emprunté  cette  prière  au  formulaire  employé  par 
l'église  de  Strasbourg.  Depuis  lors,  les  arguments  de  M.  Erich- 
son nous  ont  convaincu,  nous  avons  constaté  nous-même 
que  beaucoup  d'églisesqui  désiraient  introduire  la  Réforme, 
s'adressaient  à  Strasbourg  pour  demander  des  renseignements 
et  des  directions  sur  la  nouvelle  organisation  à  donner  au 


1.  La  vie  ecc.ésiastique  à  Monibcliard  au  XVIII*  siècle,  p.  211  et  suiv. 


SUPPLÉMENTS  327 

culte.  C'est  ce  qui  fit,  par  exemple,  en  1529,  la  ville  d'Ulm  a. 
Chose  plus  décisive  encore,  nous  avons  trouvé  à  la  Biblio- 
thèque de  Stuttgart  la  première  forme  donnée  par  Brenz  à 
l'organisation  du  culte  {Reformation  der  Kirchen  \n  Schivebi- 
schen  Hall...  durch  Johann  Brenzen  verfasset,  anno  1527.  Ms. 
Theol.  Fol.  297).  La  prière  dite  :  Confession  des  péchés,  ne 
s'y  trouve  pas.  La  cause  est  donc  entendue.  Calvin  a  emprunté 
à  la  piété  luthérienne  la  prière  dont  il  a  fait  la  confession  des 
péchés  et  cette  prière  a  Bucer  pour  auteur. 

IX 

La  traduction  française  du  grand  catéchisme  dk  Brenz 

En  mai  1563,  Bullinger,  écrivant  à  Calvin,  lui  parlait  en 
ces  termes  de  la  traduction  en  français  du  catéchisme  de 
Brenz  :  Venit  heri  ad  nos  Tubinga  Michael  Angélus  ..  Attulit 
literas  a  qnodam  meo  amico  qui  hœc  verba  scribit  :  Brentii  cate- 
chismus  in  gallîcam  lingnam  jussu  principis  est  conversus  et  jam 
a  Volmario  imprimitur  (Opp.  Calv.,  t.  XX,  p.  27).  Au  mot  dé 
Volmario  les  savants  éditeurs  ajoutent  la  note  suivante  : 
Lectio  dubia.  De  tali  versione  nihil  alibi  num  Volmarii  filins 
aliquis  prelum  exercebat.  Il  y  a,  en  effet,  ici  une  mauvaise  lec- 
ture du  nom  de  l'imprimeur.  Le  Catéchisme  de  Jehan  Brence 
parut  à  Tubingue,  en  1563,  chez  la  veuve  d'Ulrich  Morhard. 
C'est  un  vrai  traité  de  dogmatique  luthérienne.  Ce  volume, 
imprimé  tout  entier  en  italique,  contient  457  pages  sans  la 
table  des  matières.  VEpistre  explique  que  cette  traduction  a 
été  faite  par  la  volonté  du  duc  Christophe,  «  affin  que  ceulx 
de  l'Eglise  françoise,  qui  n'ont  point  le  loysir  de  lire  entière- 
ment toute  la  saincte  Escriture,  eussent  ce  brief  sommaire, 
par  lequel  ilz  pourroient  cognoistre  quelle  est  la  volonté  de 

2.  «  Sladt  Ulm  schriben  uni  bitten,  sie  fu  beriehten,  wie  man  den  Gots- 
dienst  hinhalt.  Erkannt  :  H.  H.  \u  den  Prcdicanten  verordnen  und  sie 
ailes  beriehten,  darçu,  SG  die  nùw  ordnung  in  truck  kommt,  itxen  auch 
mitthcilcn.  «  Annales  de  Seb.  Brandt  dans  les  Mittheilungen  der  Gescll- 
schaft  fur  Erhaltung  der  geschiclitlichen  Denkmdler  im  Elsass,  lo'JO. 
p.  172. 


328  SUPPLÉMENTS 

Dieu...  »  La  traduction  de  l'ouvrage  fut  confiée  au  ministre 
de  Villars,  Léger  Grimault.  L'exemplaire  que  nous  avons  eu 
sous  les  yeux  renferme  quelques  notes  assez  curieuses.  La 
première,  que  son  auteur  a  rayée  ensuite,  est  ainsi  conçue  : 
«  Mon  père,  maistre  Léger  Grimault,  a  translaté  de  latin  en 
françois  ce  catéchisme  de  monsieur  Brenz  alors  qu'il  estoit 
ministre  à  Villarz  soubs  Blanmont,  en  la  seigneurie  de  Mont- 
bèliart...  »  L'amour  paternel  n'étouffant  point  tout  esprit 
critique  chez  l'auteur  de  cette  note,  il  crut  devoir  apposer  sur 
son  exemplaire  la  réflexion  suivante  :  «  Moy  Pierre  Grimault 
dis  que  toute  ceste  version  l'rançoise  pourrait  estre  mieulx 
tournée  ou  interprétée  en  bon  françois.  L'interpréteur  s'est 
par  trop  assujetti  à  suivre  le  latin,  négligent  le  vrai  sens  et  la 
manière  de  bien  escrire  en  françois.  Ànno  1611.  » 

En  ouvrant  notre  vieux  livre  on  peut  encore  lire  la  note 
suivante,  qui  rappelle  la  terreur  que  l'approche  de  l'armée 
des  Guises  avait  répandue  dans  le  pays  de  Montbèliard  :  Sic 
ego  Petrus  Grimaldus  istum  librum  laceratum  in  bibliis,  eodem 
modo,  anno  i586,  rcpcri.  Quœ  biblia  propter  rumores  bellicos 
Richenvillam  apnd  dominum  superintendentem  M.  J  Oswaldum 
portavi. 


X 

Nicolas  Tiiourelot  (Taurellus) 

Le  curieux  extrait  que  nous  reproduisons  ici  donnera  une 
idée  du  rôle  que  Thourelot  a  joué  et  de  la  place  qu'il  a  occu- 
pée dans  l'histoire  de  la  philosophie  :  «  Après  avoir  professé 
longtemps  la  médecine  à  Bàle,  il  passa  à  Strasbourg;  et  de 
cette  ville  il  revint  à  Bâle  pour  y  être  professeur  de  morale. 
De  là,  il  passa  en  Allemagne,  où  il  s'acquit  une  grande  répu- 
tation; son  tcole  ètoit  remplie  de  barons  et  de  comtes  qui 
venoient  l'entendre.  Il  ëtoit  si  désintéressé,  qu'avec  toute  cette- 
réputation  et  ce  concours  pour  l'écouter,  il  ne  devint  pas 
riche.  Ce  fut  un  des  premiers  hommes  de  son  temps,  car  il 
osa  penser  seul,  et  il  ne  se  laissa  jamais  gouverner  par  l'auto- 
rité :  on  découvre  par  tous  ses  écrits  une  certaine  hardiesse 


SUPPLÉMENTS  320 

dans  ses  pensées  et  dans  ses  opinions.  Jamais  personne  n'a 
mieux  saisi  une  difficulté,  et  ne  s'en  est  mieux  servi  contre 
ses  adversaires,  qui  communément  ne  pouvoient  pas  tenir 
contre  lui.  II  fut  grand  ennemi  de  la  philosophie  de  Césalpin  : 
on  découvre,  dans  tous  ses  écrits,  qu'il  étoit  fort  content  de 
ce  qu'il  faisoit  :  l'amour-propre  s'y  montre  un    peu    trop  à 
découvert,   et  on  y  apperçoit  quelquefois  une  présomption 
insupportable.  Il  regardoit  du  haut   de  son  esprit  tous  les 
philosophes  qui  l'avoient  précédé,  si  on  en  excepte  Aristote 
et  quelques  anciens.  Il  examina  la  philosophie  d'Aristote,  et  il 
y  apperçut  plusieurs  erreurs;  il  eut  le  courage  de  les  rejetter 
et  assez  d'esprit  pour  le  faire  avec  succès.  Il  est  beau  de  lui 
entendre  dire  dans  la  préface  de  la  Méthode  de  la  Médecine  de 
prédiction,   car   tel   est   le   titre   du  livre  :  «  Je   m'attache  a 
venger  la  doctrine  de  J.-C,  et  je  n'accorde  à  Aristote  rien  de 
ce  que  J.-C.  paroit  lui  refuser  :  je  n'examine  pas  même  ce 
qui  est  contraire  à  l'Evangile,  parce  qu'avant  tout  examen, 
je  suis  assuré    que    cela  est   faux.    »   Tous  les  philosophes 
devroient  avoir  dans  l'esprit  que  leur  philosophie   ne  doit 
point  être  opposée    à    la    religion  ;    toute  leur   raison   doit 
s'y  briser,  parce   que  c'est  un  édifice  appuie  sur  l'immuable 
vérité.  Il  faut  avouer  qu'il  est  difficile  de  saisir  son  système 
philosophique.  Je   sais   seulement  qu'il    méprisoit  beaucoup 
tous  les  commentateurs  d'Aristote,  et  qu'il  avoue  que  la  phi- 
losophie péripatéticienne  lui  plaisoit  beaucoup,  mais  corrigée 
et  rendue  conforme  à   l'Evangile  ;  c'est   pourquoi   je  ne  crois 
pas  qu'on   doive   l'effacer  du   catalogue  des  Péripatéticiens, 
quoiqu'il  l'ait  réformée  en  plusieurs  endroits.  Un  esprit  aussi 
hardi  que  le  sien    ne  pouvoit  manquer   de  laisser  échapper 
quelques   paradoxes  :    ses  adversaires  s'en  sont  servis  pour 
prouver  qu'il  étoit   athée:    mais   en   vérité   le    respect  qu'il 
témoigne  partout  à   la   religion,    et  qui   certainement  n'étoit 
point  simulé,  doit  le  mettre  à  l'abri  d'une  pareille  accusation. 
Il  ne  prévoyait  pas  qu'on  put  tirer  de   pareilles  conséquences 
des  principes  qu'il  avançoit  ;   car  je   suis    persuadé   qu'il    les 
auroit  retractés,  ou  les  auroit  expliqués  de   façon   à  satisfaire 
tout  le  monde.  Je  croL  qu'on  doit  être  fort  réservé  sur  l'accu- 
sation d'athéisme  ;  et  on  ne  doit  jamais  conclure  sur  quelques 
propositions  hasardées,  qu'un  homme  est  athée.  Il  faut  con- 


330  SUPPLÉMENTS 

sulter  tous  ses  ouvrages  ;  et  l'on  peut  assurer,  que  s'il  l'est 
réellement,  son  impiété  se  fera  sentir  partout.  » 
(Encyclopédie  des  Arts  et  des  Sciences),  t.  I,  p.  112-114). 

On  peut  aussi  consulter  l'article  Taurell  du  Dictionnaire  de 
Bayle.  Le  professeur  F.-X.  Schmid,  d'Erlangen,  a  consacré 
une  centaine  de  pages  à  étudier  Nicolas  Taurellus,  der  este 
deutsche  Philosoph,  Erlangen,  1864,2e  éd.  Leibnitz,  de  son 
côté,  avait  appelé  Thourelot  le  Scaliger  allemand  :  Ingeniosis- 
simus  Taurellus,  quem  ego  Scaligerum  Germanorum  appelare 
soleo.  Ce  Scaliger  allemand  était  un  pur  bourguignon  de 
Montbéliard. 


ERRATA 


Tome  I 


Page  106,  ligne  24,  au  lieu  de  Cormier,  lisez  :  Coinier. 
Page  m,  ligne  26,  au  lieu  de  Cormier,  lisez     Coinier. 
Page  173,  ligne  17,  supprimez    :     du  nom  de  Tanchart. 
Page  173,  ligne  7,  au  lieu  de  Fabrice,  lisez.  Gabriel. 
Page  214,  ligne  25,  au  lieu  de  Nortet,  lisez  :  Morlet. 


Tome  II 

Page  16,  note  2,  au  lieu  de  Fabricus,  lisez  :  Fabricius. 
Page  316,  ligne  21,  au  lieu  de  jetta,  lisez  :  jeta. 


INDEX   ALPHABÉTIQUE 


A 


Abbévillers   ou   Abévillers,    t.  I, 

p.  ILS,  12ï,  189,231,  242,274,290  ; 

t.  II,  p. 29,  107,110,  119,  ICI,  215, 

226,  227. 
Abria  (Didier),    t.  I,  p.  42. 
Adam  (M.),  t.  I,  p.  47. 
Aclelberg,  t.  II,  p.  293. 
Agassiz,  t.  I,  p.  :!4S. 
Agnelat,  t.  I,  p.  ni. 
Agrippa  (Corneille),  t.  I,    p.  il. 
Aibre,  t.  I,  p.  17*,  17H,  230,  239  ;    t. 

II,  p.  107. 
Aigle,  t.  I,  p.  14,  :J2;    t.   Il,  p.  300. 
Alber,  t.  I,  p.  93;  t.  II,  p.  300. 
Alençon  (Marg.  d'),  t.  I,  p.  47. 
Alexandre    (Le    ministre),     t.    I, 

p.  197,  198,  199,  204;  t.  II,  150. 
Alix    ou  Alys  (Claude),    t.  I,    p. 

279,  291. 
Allanjoie,  t.  I,  p.  119,  189,  231,  243, 

339;   t.  II,  p.  68,  107,  109,  161. 
Allondans,  t.  I,  p.  249. 
Alpirsbach  (couvent),  t.  I.  p.  19. 
Althamer  (André),  t.  II,  p.  142. 
Altorf,  t.  I,  p.  342. 
Amaigues  (Claude),  t.  I,  p.  271. 
Ame,  curé,  t.  I,  p.  m 
Amont  (Baillagc  d')    t.  I,  p.  73. 
André  (Samuel),  t.  II,  p.  305. 
Andreœ    (Jacques),   t.    I,    p.   216, 

218,  220,   301-316,  928,   331,   835, 

340  ;  t.  II,  p.  241, 268,  273,  286,  292, 

304,  301,  307,  309. 
Ancillon,  t.  I,  p.  14  ;  t.  II.  p.  318. 
Angelander,    voyez  Engelmann. 
Angevin  (Gilles),  t.  1,  p  214,230; 

t.  II,  p.  160. 
Angon,  t.  I,  p.  214,  230,  284  :  t.  II, 

p.  195, 


Anne  (Fille   du  duc  Ulric),   t.  I, 

p.  4. 
Arans   (Jean),    t.  I,   p.  278;    t.  II, 

p.  237,  306. 
Arbouhans,  t.  I,  p.  xi. 
Arcey,  t.  II.  p.  109. 
Archer  (L'),  t.  I,  p.  233,  261,  270- 

276,   288-292,  -.'98,   299,    302,  309, 

t.   H,  p.  214,  225,  226,  230,   236, 

214,  267,  268. 
Armagnacs  (I  es),  t.  I,  p.  xix. 
Armonnet,  t.  II,  p.  220. 
Arquerius,  Archcrius,  Ar^uerius, 

voyez  Archer   (  L'). 
Arras  (l'évèque  d'),  voyez  Gran- 

vellc. 
Ai  tus  (Humbert),  t.  I,  p.  160,  163, 

190,  199;  t.  II,  p.  100,  107,  150. 
Aubert  (Jean),   t.  I,  p.  249;    t.  II, 

p.  229,  305. 
Aubure,  t.   II,  p.  120. 
Audincourt,  t.  I,  p.   n,    120,  240  ; 

t.   Il,  p.  107. 
Augsbourg,  t.  I,  p.  «4,  88,  142. 
Aumoys,  t.  I,  p.  278  ;  l.  II,  p.  226. 
Autechaux,    t.  I.   p.   71.    121,    190, 

242:  t.  II,  p.  108. 

B 

Bade,  t.  II,  p.  16 

Bade  (marquis  de  i,   t.  I,  p.  29. 

Bade  (Charles  de),  t.  Il,  p.  292. 

Badevel,  t.  I,  p.  119,  241. 

Baduel  (Claude),  t.  I,    p.  260. 

Bâle,  t.  I,  p.."»,  6,9,  11,50,  53,  74, 
129,  130,  138,  223,  2X2,  288,  322, 
332.  333,342,  348,354,  355;  t.  II, 
p.  12,  10,  37,  38,  54,  59,  60,  90, 
11  ,  135,  141,  177,  217,  'J83,  310, 
313,  328, 


334 


INDEX    ALPHABETIQUE 


Barbarin   (Thomas),  t.  II,  p.  66, 

116. 
Barbaud  (Gaspard),  t.  I,  p.  355. 
Bardy,  t.  I,    p.  24. 
Barr,  en  Lorraine,  t.  I,  p.  231. 
Barret  (G'aude),  t.  I,  p.  168,  169, 
Bart,  t.  I,  p.  355. 
Barthol  (Ogicr),  t.  I,  p.  214,  231  ; 

t.    II,    p.  TU,  233,  237,  304. 
Barthol  (Richard),  t.  I,  p.  n. 
Bauhin  (Jean),  Le  médecin,  t.  I, 

p.  202,  238,  354;  t.  II,  p.  304. 
Baum,  t.  I,   p.  75. 
Baume  (l'abbesse  de),  t.  II,  p.  222. 
Bavans  (I lorry  de),  voyez  liorry.    | 
Bavans,  t.  I,  p.  172, 190,  193,  197,  ' 

230,  240,  241,  263,  279,  322,  330, 

331  ;  t.  II,  p.  67,  107,  108,  206,  233. 
Beaucourt,  t.  I,  p.  n. 
Beaudouin  (François),  t.  II,  p.  138. 
Beaujeu,  réfugié,  t.  I,  p.  293. 
Beaulieu  (J.  de),  t.  I,  p. 199  ;  t.  II, 

p.  153. 
Beaumont  (M.  de),   nom  de   Da- 
niel  Toussain.   Voyez  ce  nom. 
Beauvais  ou  Bovcs,  t.  II,  p.  304. 
Bel  (Jacques),  curé  à  Désandans 

t.  I,  p.  160. 
Bellius.  Voyez  Castellion. 
Belchamp  (l'abbé  de),  t.  I,  p.vi, 

vu,   1,   27,  152,    182,  188;    t.   II, 

p.  14. 
Belchamp,  t.  I,  p.  63,  129,  160,  179, 

181,   183,  187,  188,  250;    t.  II,  p. 

17,  132. 
Belfort,  t.  I,  p.  xi,  1,  24;    t.  II,   p, 

120. 
Belle-Croix   (Eglise  de   la),    t.    I, 

p.  vu. 
Bclmarchand  (Hugues),  t  I,  p.  61. 
Bclmont  (Guillaume  de),   t.  I,  p. 

178. 
Belorse  (G.),  i.  II,  p.  308. 
Belverne,  t.  1,  P-  124,  125,  103,  L90, 

193,  239,  349  :  t.  II,  p.  100,  108. 
Belverne  (Jean),  t.  1,  p.  vi. 


Belvoir,  t.  I,  p.  vu. 

Belvoir  (Claude,  seigneur  de  Cu- 
sance  et),  t.  I,  p.  9. 

Bé ranger,  t.  I,  p.  i\. 

Bérault  (François),  t.  I,  p.  194, 
250;  t.  II,  p.  147. 

Berbier  (Henri  Le),  t.  II,  p.  5. 

Bcrbier  (Jehannctte  Le),  t.  II, 
p.  5. 

Berdot  (Renaud,  curé;,  t.  I,  p.  vu. 

Bcrdot  (Thomas),  doyen  du  cha- 
pitre de  St-Mainbœuf,  t.  I,  p. 
xi»,  p.  55,  62,  64,  143,  145,  147  à 
152,  155,  157,  159,  162,  166  ;  t.  II, 
p.  78,  79. 

Bcrdot  (Pierre),  curé  de  Sainte- 
Suzanne,  t.  I,  p.  64. 

Berchier  (de),  t.  II,  p.  U,  13. 

Berger  (Samuel),  t.  II,  p.  315. 

Berleret  (Etienne),  t.  I,  p.  xv. 

Bermont,  t.  I,  p.  xi. 

Bermont  (Guillaume  de),  cha- 
noine), t.  I,  p.  168,  169. 

Bermont  (M.  de),  t.  II,  p.  220. 

Bernard  ou  Barnard  (Etienne), 
t.  I,  p.  ni,  IV.  xix. 

Bernard,  réfugié,  t.  I,  p.  293. 

Bernardi  (Jehan),  t.  II,  p.  300. 

Berne  (ou  M.  M.  de),  t.  I,  p.  31, 
73,  210,  212,  32.),  329,  330  ;  t.  H, 
p.  11,  13,  23,  172,  230,  268,  274. 

Berne  (les  pasteurs  de),  t.  II, 
p.  27. 

Bernouilli,  t.  I,  p.  3'i8  ;  t.  II,  p. 315 

Bcrsicr  (Eugène),  t.  I,  p.  80. 

Bertrand  (Denis),  t.  II,  p.  231). 

Bertschi  (Marc),  t.  11,  p.  90. 

Berus,  l.  1,  p.  30. 

Besançon,  t.  I,  p.  7.  8,  '.',  24,  63, 
64,  07,  72,  73,  152,  154,  165,  277. 
325.  331,  334,  339,341,  316,  351  ; 
t.  II,   p.  11,  12,  81,  91,109. 

Besançon  (l'archevêque  de),  t.  I, 
p.  152,  153,  242,  265,  207,  276; 
t  11,  p.  17,  18,205. 

Bethoncourt,  t.  I,  p.  100,  172; 
t.  H,  p.  107,  109,  320. 


INDEX  ALPHABETIQUE 


335 


Bethoncourt  (Jean  de),  t.  I,  p.  1L9, 

124,  160. 
Besson  (l'abbé),  t.  1,  p.  21. 
Beurlin  (le  pasteur),  t.  I,    p.  235, 

348,  349. 
Beutal,  t.  I,  p.  27,  202,  279  ;    t.  II, 

p.  223. 
Bèze  (Théodore  de),   t.  I,'   p.  196, 

2u7,  210,  211,  270,  282,   287,   289, 

290,  297,  304,  3-28,  329,  330,  332  ; 

t.  II,  p.  172,  242,  270,  273,   291. 
Bichin  (Carspar),  t.  Il,  p.  303. 
Bidembach   (Eberhard),    pasteur 

à    Weihingen,  t.  I,  p.  212,  216, 

218,  219,  226. 
Bidembach  (Guillaume),   t.  I,   p. 

295,  296,  297. 
Bidembach    (Balthazar),    prévôt 

de    l'église    de    Stuttgart,    t.  I, 

p.  259,  340;  t.  II,  p.  292,  304. 
Bienne,  t.  I,  p.  355;   t.  II,  p.  127, 

144. 
Bietigheim,  t.  I,  p.  317,  334, 
Billaud  (Jehan),  t.  II,  p.  206. 
Billaud  Lienhard,  t.  II,  p.  206. 
Binder,  t.  I,  p.  301,  312;  t.II,  p.  293. 
Biney  (Jean),  t.  I,  p.  284. 
Binninger  (G.-V.),  t.  I,  p.  355. 
Binninger    (Lienhard),    t.    II,   p. 

292,  304. 
Bithaine  (Abbaye  de),   t.  I,  p.  27. 
Blamont,  t,  I,  p.  xvm,  35,  120-122, 

125,    143,  144,    156,  165,  166,  190, 
199,  202,  230,  231,  249,   262,  272, 

275,  290,  294,  308,  333  ;   t.  11,   p. 

28,   29,  55,  65,  75,  82,   90,  94,  98, 

103,  108,  111,  205,  227. 
Blanchard   (Huguenin),    t.  II,   p. 

101. 
Blâsi  (Pantaléon),  1. 1,  p.  113,  11  i  ; 

t.  II,  p.  37,  40. 
Blanchon  (Jean),  t.  I,  p.  xv,  xvi. 
Blanchon  (Henri),  t.  1,  p.  xv. 
Blarer  (Ambroise),    t.  I,  p.  36,  37, 
49,  54,  91,  101,  134,  135,  158,  194, 
201,  204;  t.  II,  p.  15,  76,  127,  137, 
139,  147,  148. 


Blaubeuren,  t.  I,  p.  49. 
Blondus  (Petrus),  t.  II,  p.  40. 
Blussangcaux,  t.  I,  p.  262,  279. 
Blussans,   t.  I,    p.  262,  279  ;   t.  II, 

p.  222. 
Bois-de-Ghéne  (la  chronique  de), 

t.  I,  p.  172. 
Boissier  (Gaston),  t.  I,  p.  249,  259. 
Bollot  (Pierre),  t.  II,   p.    237,306. 
Bolsenheim    (Michel    de',     t.    II, 

p.  99. 
Bondeval,  t.   I,   p.   190,   230,   241  ; 

t.  II,  p.  107. 
Bonet-Maury,  t.  II,  p.  315. 
Bonneville    (Louis  de),    t.  I,    p. 

190,214,  230,  268;  t.  II,    p.  159, 

233,  236,  304. 
Bonport  ou  Bopphard  ou 
Bcjsperg  (Pierre),  t.  I,  p.  xn,  10 
Bonvalot  (François),    t.  I,    p.  143, 

146,   149,   150,  151,  155,  1*6,  159- 

161, 165, 166, 167, 171;  t.  II,  p.  80,  83. 
Bonvalot    (Charles,    fils    naturel 

de  François  Bonvalot),  1. 1,  p.  156. 
Bonsen  (L.-E.),  t.  U,  p.  315. 
Bosserdet  (Jacques),  t.  Il,  p.  206. 
Bouchey  (l'abbé),  t.  I,  p.  xiv. 
Boudet  (Girard),  t.  I,  p.  123, 
Boudet  (Michel    de),    évêque    de 

Langres,  t.  I,  p.  46. 
Boudri,  t.  II,  p.  116. 
Boulogne-sur-Mer,  t.  II,  p.  159. 
Bourcart  (Jean),  t.  H,  p.  98. 
Bourcard  (Nicolas),   t.  II,   p.  3*4. 
Bourg-en-Brcsse,  t.  1,  p.  319. 
Bourges,  t.  II.  p.  161. 
Bourrelier  (Claude),  t.  II,  p.  395 
Bourquin,   t.  I,   p.  122. 
Boursault,  réfugié,  t.  I,  p.  293. 
Bouthcnot  (Jacques),  t.  H,  p.  321. 
Bouton  (Thiébaut),  t.  I,  p.  123. 
Bouvier  (Jehan),  t.  II,  p.  305. 
Bovet  (Alfred),  t.  Il,  p.  320. 
Boyat  (Jehan),  t.  I,  p.  242. 
Boyé  (Pierre),  t.  I,  p.  47. 
Brandebourg   (Georges-Frédéric 
de),  t.  II,  p.  257,  292. 


336 


INDEX    ALPHABETIQUE 


Brandt  (Sébastien),  t.  II,  p.  327. 
Brasse  (église  de),  t.  I,  p.  xi. 
Breisach,  t.  Il,  p.  25. 
Iirennonius  (Jean-Rogier,  dit),   t. 

I,    p.  42. 
Brenz   (Jean),   t.  I,  p.  90,   93,   98, 

101,  112,  142,  148,  176,  190,  211, 
210,  217,  220,  224,  225,  227,  272, 
280,  287,  288,  289,  290,  293,  295, 
306,  307  ;    t.  II,   p.  74,  75,  77,  79, 

102,  172,  210,  214,  237,  242,  269, 
282,  327. 

Bret  (Le),    t.  I,  p.  90,  99. 
Breviliers,   t.  I,    p.    262,   277,   278 

291. 
Brevin  Gosrac,  ministre  à  Etobon, 

t.  I,  p.  190, 
Briçonnet,  évêque  de  Meaux,  t. 

1,  p.  9. 
Bridel  (le  doyen),  t.  I,  p.  355 
Briot  (François),  t.  I,  p.  353. 
Briot  (Guillaume),    t.  II,  p.  68. 
Briot  (Nicolas),  t.  I,  p.  160. 
Brisechoux  (Samuel),  t.  I,  p.  vu. 
Brognard  (Antoine),  t.  I,    p.  xni, 

12,  13. 
Bruley  (Jean),  ministre  à   Allen- 
joie,  t.  I,  p.  339  ;  t.  II,  p.  304. 
Brunighofl'en    (Jean  -  Guillaume, 

de),  t.  I,  p.  57. 
Bruxy  ou  Brussy, (Dominique  de), 

t.  I,   p.  122,  125,  160. 
Bryot  (Nicolas),  t.  I,  p.  160;  t.  II, 

p.  67,  220. 
Bubenhofen  (Gaspard  de),  bailli, 

t.  I,  p.  3. 
Bue,  t.  I,  p.  272. 
Bucer,  t.  1,  p.  30,  36,  158,  162,  226, 

228,  281,  287,  306,  309,  314;    t.  II, 

p.  42,  76,  78,  94,  102,  231,242,  274, 

295,  300. 
Buchier  (Pierre),  t.  I,  p.  214,  230; 

t.  II,  p.  161. 
Budé  (Guillaume),  t.  I,  p.  46. 
Bugenhagen  (Jean),  t.  II,  p.  300. 
Buisson  (F.),   t.  I,    p.  73,  247,  2'i8, 

253. 


Bullingcr,    t.  I,   p.  134,  287,  297  , 

t.  II,  p.  27,327. 
Burigny,  t.  I,  p.  30. 
Bussurel,  t.  I,  p.  xx,  262,  278. 
Buzon  (Antoine,),  t.  I,  p.  8. 
Byans,  t.  I,  p.  262,  278. 

C 

Caboz  ou  Cabrez  (Jacques),  t.  I, 

p.  160.  167;  t.  II,  p.  100. 
Cadan  (en  Bohême),  t.  I,  p.  35,  91 . 
Calmoutier   (le   doyen  et  le  cha- 
pitre de),  t.  I,  p.  152. 
Calvin,  t.  I,  p.  65,  66,  103,  104,  107, 

109,   112,  189,  195,   196,  198,  199, 

201-204,   205,  207,  220,    225,   231, 

248,  270,  282,  283,  285,  287,  294, 

295,  307,  342  ;    t.   Il,   p.  67,  113, 

116,160,  173,314,327. 
Camuset  (Léonard),   t.  I,  p.  117, 

123.  154,  177  ;   t.  II,  p.  147. 
Cancerinus,  t.  I,  p.  293. 
Candolle   (Alphonse  de),    t.  I,   p. 

347,  348. 
Capiton,  t.  I,  p,  36  ;    t.  II,  p.  300. 
Cariet  (Pierre),  t.  I,  p.  57. 
Carmel  (Gaspard),    t.  I,  p.  83  ;    t. 

II,  p.  60,  104. 
Carray  (Antoine),  1. 1,  p.  282,284, 28"», 

291,339;  t.  II,  p.   226,   290,    292, 

294,  304. 
Carray  (Jean),  t.  I,  p.  282,  284. 
Carron  (Claudot),  t.  II,  p.  207. 
Carteti  (Girard),  t.  I,  p.  247. 
Castan  (Auguste),  t.  I,  p.  vin,  6,7, 

156,  341,  351. 
Caslellion,    t.  I,   p.   196,   197,    198, 

202,  204,  207,  270,  288  :  t.  II   p.  05, 

154,  155. 
Cavaigne,  t.  I,  p.  340. 
Chabot     (Philippe,     comte     de 

Charny),  t.  1,  p.  1,  35,  39. 
Chagey,  t.  I,  p.  262,  271,  278,  291, 

355  ;  t.  II,  p.  236. 
Châlon  (Jean  de),  1. 1,  p.  331,  335; 

t.  II,  p.  286. 


INDEX  ALPHABETIQUE 


337 


Chambert  (Ferry),    t.  I,    p.   339; 

t.  II,  p.  2G9,  292,  304. 
Champey,  t.  I,  p.  ix,  262,  268,  272, 

278. 
Chansonncti  (Claude),  t.  T,  p.  42. 
Chaponneau,  t.  II.  p.  320. 
Chapuis  (Renaud),  t.  I,  p.xni,  xix. 
Chardouillet  (Hugues),  t.  I,  p.  24. 
Charles  (Jean-Pierre),  1. 1,  p.  242. 
Charles  IX,  t.  I,  p.  340. 
Charles -Quint,  t.  I,   p.  53,  88,  90, 

139,  141   et   suiv.,    171,  176,  180, 

262,  341;   t.  II,  p.  119  et  suiv. 
Charme  (Antoine),  t.  II,  p.  101. 
Charmont  (Grand),  t.  I,  p.  xi,  231, 

243. 
Charmont  (Vieux),  1. 1,  p.  xi,  243. 
Charmontet,  1. 1,  p.  xi. 
Chartres,  t.  II,  p.  161,  226. 
Chassot  (Jean),  t.  1,  p.  317;   t.  II, 

p.  287,  305. 
Chastel  (Claude),  t.  Il,  p.  305. 

Châtelain,  t.  I,  p.  42. 

Châtelot  (le),   t.  I,  p.  261,  262,  268, 

269,  274,  279;  t.  II,  p.  219,  225. 
Châtenois,   t,  I,  m,  iy,  xi,  xvii. 
Châtillon,   t.  I,  p.  341. 
Chaverdot  (Jean),  t.  I,  p.  160. 
Chenebier,    t.  I,   p.   vir,  262,   263, 

349. 
Chenot  (A.),  t.  1,  p.  261,  263,  267, 

269  et  suiv. 
Chenu  (Etienne),  t.  II,  p.  207. 
Choupart,  t.  II,  p.  318. 
Christophe   (le   duc),     voyez     la 

table   des  chapitres. 
Chrodegang,  évêque  de  Metz,   t. 

I,  p.  IX. 
Chuppin(Le  chanoine),  t.  I,    p. 

168,  169. 
Clairegoutte,  t.  I,  p.  124,  160,  163, 

173,  190,  229,  239;   t.  II,    p.  108, 

110,  161,214,233. 
Claude,  messire,  prêtre,  t.  II,  p. 

101. 
Clayvin  (Petreman),  t.  I,  p.  vu. 


Clémont,  t.  I,  p.  261,  262,  268,  272. 

278  ;  t.  II,   p.  227,  236. 
Clerc  (Claudoi),  t.  I,  p.  242. 
Clerget  (F.),  t.  I,  p.  333  ;  t.  11,   p. 

281,  305. 
Cleri  (de),  t.  I,  p.  293. 
Clerval  (Le  bailli  de),  t.  I,  p.  150. 
Clerval    (Le   capitaine   de),   t.   I, 

p.  154. 
Clerval  (Seigneurie  de),  t.  I,  p.  35. 
Cnoder,  t.  II,  p.  42,  44. 
Cobet  (Claude,    vigneron   assas- 
siné   par    Charles    Bonvalot), 

t.  I,  p.  156. 
Coct  (Anémond  de),  t.  I,  p.  6,  16. 
Coisevaux,  t.  I,  p.  262,  278. 
Coligny  (L'amiral  de),  t.  I,  p.  341. 
Colmar,  t.  II,  p.  16,  25,  315. 
Colombet  (Jean), t.  I, p. 160, 170, 173 
Colombier,  canton  deNeuchâteb 

t.  II,  p.  00. 
Colombier-Châtelot,  t.  1,  p.  262. 
Colombier  Fontaine,   t.  I,  p.  262, 

276,  279. 
Compaignon  (Etienne),  t.  I,  p.  247. 
Conrad    ou    Conrauld    (I-Ians), 

bailli    de    Rœteln,   t.  I,  p.  340; 

t.  II,  p.  292. 
Constance,  t.  II,  p.  24,  78. 
Constant  (François),  t.   I,    p.  189, 

231,290;  t.  II,  p.  161,  226,  227. 
Coppet,  t.  I,  p.  71. 
Cordier  (Antoine),  t.  I,  p.  160. 
Corneux(  L'abbé  ou  l'abbaye  de), 

t.  I,  p.  xiv,  151  ;  t.  II,  p.  14. 
Corneille  ou  Cornier  (Erasme), 

1. 1,  p.  84,  106,  111. 
Cortaillod,  t.  I,  p.  270,  291. 
Coulon  (Jehan),  t.  II,  p.  207. 
Coulon  fJehannote),  t.  II,  p.  206 
Courgenay,  t.  I,  p.  xi. 
Courtois  (Jean),  t.   I,  p.  92.  t.  II, 

p.  320. 
Courtot  (Claude),  t.  I,  p  242. 
Couthenans,  t.  I,  p.  163,   229,  239, 

278;  t.  II,  p.  67,  108. 
Crcslot  (Jehan),  t.  II,  p.  207. 


538 


INDEX  ALPHABETIQUE 


Crucigcr,  t.  1,  p.  133;  t.  II  p.  300. 
Cucucl  (Thomas),    t.  I,  p.  72,  190 

320. 
Cucucl  (Gédéon;,  t.  I,  p.  333,  323, 

324,  325,  330,  331,  333  ;    t.  H,  p. 

233,  237,  268   304. 
Cuenin  (Jean),  t.  I,  p.  xv. 
Cuenot.(La  mère  des),  t.  I,  p.  241. 
Cugnotet  (Hugon),  t.  II,  p,  14. 
Cuno,  t.    I,   p.  39,    287,  302,   341  ; 

t.  II,  p.  321. 
Curie  (Willemin),  t.  I,  p.  il. 
CuvLr  (Othon),  t.  I,  p.  44. 


D 


Dngomeriu?  (Nicolas).  1. 1.  p.  141  ; 

t.  II,  p.  65. 
Dambenois,   t.  I,  p.  160,  172,   189, 

231,  243;  t.  II,  p.  68,  107,  109. 
Damjoux,  t.  F.  p.  262. 
Dampierre  (M.  de),  t.  II,  p.  222. 
Dampierre-les-Bois,  1. 1,  p.  n,  m, 

119,  190,   241,  28i;    t.  II,    p.    68, 

107,  229,  233.  236. 
Dampierre-sur-lc-Doubs,    t.  I,  p. 

27,173,  240  ;  II,  109. 
Dannemarie,  t.  I,  p.  xvm,  121,  152, 

187;  t.  11,108,18'). 
Dasle,  t.  I,  p.  iv,  118,  242,  343  ;  t. 

Il,  p.  107. 
Defrance  (Jacques),  t.  I,  p.  100. 
Delabruyère,  Réfugié,  t.  I,  p.  293. 
Delhotte  (Jehanette),  t.  II,  p.  101. 
De  Mangnus  (Claude),  t.  II,  p.  306. 
De  Mourier  (Claude),  t.  II,  p.  305. 
Deux-Ponts  (Wolfgang  de),    t.  I, 

p.  209,  211,  216,  218,  219,  226,299, 

320  ;  t.  II,  p.2ô8,294. 
Désandans,  t.    I,  p.  m,  124,   172, 

190,  230,  239,  268  ;    t.  II,  p.  107, 

109,  159,  233,  236. 
Desmarets  (Charles),  t.  I,  p.  121, 

125  ;  t.  II,  p.  127. 
Dierauer  (M.  le  Dr),  t.  II,  p.  24, 76, 

315. 
Dicudonné  (Claude),  t.  II,  p.  42. 


Docourt,  t.  II,  p.  292,  304. 
Dœrnhemius  (Louis),  t.  I,p.  218 
Do'e,  t.  I,  p.  xiii,  265,  291  ,  t.  II,  p. 

11. 
Dominique  (Firmin),    t.    I,  p.  84, 

118,  124,  160  ;  t.   II,   p.   119,  150, 

233,  236,  30^,  3  H). 
Dommartin,  t.  II,  p.  141. 
Dormoy,  t.  I,  p.  xvm. 
Doubté  (Michel),  t.  I,  p.   ^3,  84, 

101,  320. 
Douen(0.),  t.  II,  p.  319. 
Duc  (Antoine),  t.   I.  p.   278,  291, 

t.  H,  p.  226. 
Duflot  (L'abbé),  t.  II,  p.  324. 
Dufour  (Théophile),  t.  II,  p.  315. 
Dumont  (Georges),  t.    I,   p.    160, 

16*,  190,  214,  '230  ;   t.  II,  p.   100, 

107,  150,  159. 
Dumoulin  (Charles),  t.  I.   p.  282. 
Dumoulin  (Guillaume),  t.  I,  p.  14, 
Duncey  (Pierre),  t.  I,  p.  119,  100, 

190  ;  t.  II,  p.  150,  350. 
Dupont  (Pierre),  t.  I,  p.  355. 
Durnauer  (Jean),  t.  I,  p.  218. 
Duvernoy   (Charles),  t.   I,  p.  14, 

61,  72,  321,  355. 
Duvernoy  (Collection),  citée   au 

bas  des  pages. 
Duvernoy  (Guillaume),  t.  I,  p. 64. 
Duvernoy  (Jacques),  t.  I.  p.  133, 

144,  147,    148,  168;    t.   II,  p.   5i, 

99,  324 . 
Du  Vernoy  (Thiébaul),  t.  II,p.305. 


Eberhard     le     Barbu    (duc     de 
Wurtemberg),  t.  I,  p.  2,  3,  5,36. 
Echavanne,  t.  I,  p.  262,  349. 
Echenans,  t.  I,  p.  239,  249 
Echenans-sous-Mont-Vaudois,  t. 

I,  p.  262,  278. 
Ecurcey,  t.  1,  p.  71,  121 
Eckel,  t.  II,  p.  315. 
Efterhen  (Caspar),  t.  I,  p.  317. 
Efferhen  (Henri),  t.  I,  p.  317,  321, 

322,  323,    325,  326,  330,    332,  333, 


INDEX  ALPHABETIQUE 


339 


834,  385,   a3G,  337,  338,  339,  840, 
343  ;  t.  II,  p.  280,293,304. 

Engelmann  (Jean),  t.  I,  p.  101  et 
suiv.,  128,  130,  131,  132,  137,149; 
t.  II,  p.  32,  37,  43,  45,  51,  52,  58, 
73.  74,  75,  80,  115,  173. 

Engollon,  t.  II.  p.  !  12. 

Erbe  (Mathias),  t.  I,  p.  61  ;  04,  91, 
100,  101.  111,  113,  130,  134,  135, 
148,  157,  158,  195,  197,  200,  205, 
210,212,  222  ;  t.  II,  p.  16,  20,  21, 
25  à  27,  39,  il  à  43,  45,  49,  51, 
53,  54,  71,  72,  83,  114,  117,  135, 
140,  141,  143,  145,  140,  149,  152, 
157,  158,  814. 

Erasme,  t.  I,  p.  xin,6,  11  et  suiv. 

Erichson,  t.  II,  p.  315. 

Esch  ou  Dex  (Nicolas  ou  Nicole 
d'),  t.  I,  p.  6,  16,  19,  42,  45. 

Esch  (Clausquin  d'),  t.  I,  p.  42. 

Escher  (Hermann),  t.  II,  p.  315. 

Essouaivre,t.  I,  p.  3." 4. 

Estaugc  (Jacques),  t.  1,  p.  194. 

Etienne  (évêque  de  Belley),  t.  I, 
p.   IX. 

Etienne  (Jean),  t.  II,  p.  267. 

Etobon,  t.  I,  p.  ir,  35, 118,  124,  153, 
151,  156,  160,  163,  190,  193,  239, 
349  ;  t. II, p.  98,100,  108,  2)8,  230. 

Etupes,  t.  I,  p.  119,  190,  230,  240, 
284;  t.  II,  p.  107,  236. 

Euler,  t.  I,  p.  348. 

Euvrard  (Loys),  t.  II,  p.  305. 

Exincourt,  t.  I,  p.  n,  83,  124,  179, 
190,  199,  230,  240  ;  t.  II,  p.  107, 
119,  159,229,  283. 

Eyslinger,  t.  I,  p  219.  295. 


Fabri  (Corneille),  t.  I,  p.  219. 

Fabri  (Laurent),  t.  I,  p.  218. 

Fabri  (Christophe),  t.  I,  p.  315, 
822  ;  t.  Il,  p. 267,  268,  280,  290. 

Fabrice  ou  mieux  Cabricl  (Mes- 
sire),  vicaire  à  Montbéliard, 
t.  I,  p.  173  ;  t.  11,  p.  109  ;  erra- 
tum p.  331. 


Fabricius  (Erasme),  t.  II,  p.  16. 

Fagius,  t.  II,  p.  102. 

Fayot  (Jacques-Thiébault),  mi- 
nistre à  Blamont,  t.  I,  p.  231, 
272,  290;  t.  II,  p. 226,  227. 

Fagotius,  Fagonius,  voyez  Fagot 
(Jean). 

Fagot  ou  Fagon  (Jean),  ministre 
à  Etobon  et  à  Seloncourt,  t.  I, 
p.  160,  163,  190;  t.  II,  p.  108. 

Faivre  (Jean),  curé  de  Saint- 
Julien,  t.  1,  p.  160. 

Falcarius,  voyez  Faucheux. 

Fallet  (Guillaume),  abbé  de  Bel - 
champ,  t.  1,  p.  xv,  xvi. 

Falletans  (Hugues  de),  t.  I,  p. 
155,  156. 

Fallot  (Claudot),  t.  I,  p.  243. 

Fallot  (Cuenot),  t.  I,  p.  243. 

Farel  (Gauchier),  t.  II,  p.  64,  103. 

Farel  (Guillaume),  t.  I,  p.  m, 
xin,  6,  9,  et  suiv.,  53,  71,  92, 
lui,  109,  120,  130,  141,  148,  162, 
163,  189,  195,  196,  201  à  210,  220, 
250,  282,  351,  353  ;  t.  II.  p.  40, 
57,  58,  60  à  66,  69,  70,  73,  7S,  98, 
102,  108,  111,  112,  118,  116,  ILS, 
120,  121,  123,. 124,  126,  137  à  14», 
153,  157,   271,  314.  316  à  819. 

Farenel  (Loys),  t.  II,  p.  68. 

Fathon  (Jean),  t.  II,  p.  60,  103. 

Faucogney,  t.  I,  p.  17. 

Faucheux  (Louïg),  ministre  a 
Allenjoie,  t.  1,  p.  189,  199. 

Félix  (Girard),  curé,  t.  I,  p.  iv. 

Félix  (Jean),  t.  I,  p.  iv. 

Ferlet  (Jean),  diacre  de  Bel- 
champ,  t.  I,  p.  xv. 

Fillan  (Claudot),  t.  II,  p.  200. 

Fillan  (Girard),  t.  II    p.  205. 

Fillan  (Guenin),  alias  Chopart. 
t.  II,  p.  207. 

Fer  (Jean  de),  t.  II.  p.  220. 

Ferry  (Maitre),  t.  I,  p.  217. 

Ferry  (Paul),  t.  I,  p.  39. 

Fesches,  t.  1,  p.  119,  L93,  241. 

Fischer,  t.  I,  p.  ■)■'>. 

go 


340 


INDEX  alttiaretiquf: 


Fischlin,  t.  I,p.  82,  112,  113. 
Flamand    (André),    t.   I,    p.    278, 

291. 
Flinsbach  (Cunmann),  pasteur  à 

Deux-Ponts,    t.    I,    p.  212,  218, 

219,  226. 
Florct  (André),  t.  I,   p.   291,292, 

308,  312,    315,    319,    320    à    325. 

330,  33'.,  337    à  339,  343,  344  ;    t. 

II,  p.  228,  230,  233,  236,  254,  257, 

268,  284,  288,  290,  292,  304. 
Forand    (Jean)    vicaire    d'Ecur- 

cey,  t.  I,  p.  160,  17/,. 
Foret  (Pierre),  t.  I,  p.  71,  83,   92. 
Franc   (Guillaume),   religieux  de 

Belchamp,  t.  1,  p.  xv. 
François  L«"\  t.  I,  p.  35,  89,  90. 
Francquemont  (Jehan  de),  t.  II, 

p.  6. 
Frédéric    (le    comte),  t.  I,  p.  173, 

261,   276,  315,  318,    320,  331,  335, 

342,  354;  t.  H.  p.  248. 
Frédéric- Guillaume    I"r,    roi     de 

Prusse,  t.  1,  p.  347. 
Frédéric-Fontaine,  t.  1,  p.  854. 
Foillcnot  (Girard),  t.  Il,  p.  203. 
Foillcnul  (Etienne ),  t.  II,  p.  206. 
Foillet,  t.  I,  p.  853. 
Foirand  (Jean),  t.  I,  p.  278  ;  t.  II, 

p.  219. 

Fontenoyen  Vosges,  I.  1,  p.  35". 
Forêt  (Pierre),  t.  II,  p.  320. 
Forest  (La),  réfugié,  t.  I,  p.  293. 
Franquemont  (M.  de),  t.  I,  p.  vu. 
Fray  (Jean  de),  t.  I.  p.  57. 
Frecht  (Martin),  t.  II.  p.  300. 
Fribourg,  t.  U,  p.  12,  13. 
Fridiger,  t.  II,  p.  24. 
Froben  (Jérôme),  t.  I,  p.  40. 
Froment,  1. 1,  p.   d3  ;    t.  II,  p.  318. 
Fromentin  (Eugène),  t.  1,   p.  348. 
Fuch<stein  (Jean  ).  t.  1,  p.  31. 
Froschius,  t.  II.  p.  21. 
Fut  stemberg  (le  comte  de),  1. 1,  p. 
261. 


Gabriel  (Messire),  prêtre,  t.  II,  p. 

109. 
Gaichet  (Jacques),  1. 1,  p.  168,  169. 
Gaudot,  réfugié.  1. 1,  p.  341. 
Garenne   (Nicolas   de   la),  t.  I.  p. 
56,  64,  105,   249  ;  t.  H,  p.  10,  50, 
51,  58,  125,320. 
Garinus     ou     Guarinus,     voyez 

Muète, 
Garnier  (Jean),  t.  I.  p.  211  ;    t.  Il, 

p.  27,  173. 
Gastard  (Guillaume),  t.  I,  p   202, 

214;  t.  II,  p.  160. 
Gastius,  t.  I,  p.  116. 
Gauthier  (Jules),  t.  I,  p.  247,   315. 
Gayet,  réfugié,  t.  I,  p.  293. 
Gayling  (Jean),  t.    I,    p.  5,  16,  17, 

20,  22,  28,  37. 
Genêchier,  t.  I,  p.  262. 
Genève.  t.I,  p.  129,  189,  248,  284  à 

286.  328.  330,  340,  344,  348  ;  t.  II, 

p.  172,  209. 
Gengcnbach,  t.  II.  p.  16,314. 
Georges  (comte  de  Montbéliard), 

t.  1,  p.  29,  33,  35,  49,  54,  55,  61, 

62,  66,  67,  72,  120,  192  à  208,251, 

253,  282,    320,   332  ,  t.   U,   p.  15, 

41   à    45,    54,  69,  72,  79,    83,  141, 

143,  146,  147,  148,  180,  293. 
Gerdcsius,  t.  I,  p.  33. 
Germain  (Martin),  t.  11,  p. 300. 
Gesner  (Conrad),  t.  II,  p.  135. 
Gête  ou  Gette  (Jacques),  t.   I,   p. 

71.  121.  126,  163,  190.  197  à    199, 

203,  204,    214,   230,   233,   263  ;  t. 

H,  p.   100,  149,  156,  159,  206. 
Géte  (Marguerite),  t.  II,  p.  207. 
Gibbons  (le  cardinal),  t.  I,  p. 346. 
Gidonius,  voyez  Guyon. 
Girard,  vicaire  à  Chenebier,  t.  I, 

p.   1(50  ;  t.  II,  p.  101. 
Girardin,  réfugié,  t.  I,  p.  293. 
(  ilareanus,  t.  I,  p.  12. 
GIay,t.  T.  p.  92,  121,  202,  242;  t.  II, 

p.  li»,  185. 


INDEX  ALPHABETIQUE 


341 


Godard  (Ch.),  t.  I,  p.  247. 
Gollut,  1. 1,  p.  ix. 
Gorgier  (Renault;,  t.  1,  p.  124. 
Gournais  (François  de),  t.  I,  p.  16, 
Graeter  (Gaspard),  t.   I,   p     130  ; 

t.  II,  p.  44,  51. 
Grebel  (Conrad),  de  Zurich,  t.  I, 

p.  40. 
Grammont  (seigneurie),  t.  I,  p.  27. 
Grand  (Pierre  le),  t.  II,  p.  69. 
Granges  (seigneurie  de),   t.   I,  p. 

35,143,  144;  LIT,  p.  110. 
Granges  (le  capitaine  de),  t.  I,  p. 

160. 
Granges  (le  bailli  de),  1. 1,  p.  150. 
Granvelle   (le   cardinal),  t.    I,  p. 

142  à  146,  1G5,  166,  176,  265.  272; 

t.  II,  p.  61,  113. 
Grasher  (Thiébaud).  t.  I,  p.  218. 
Grasek  (Florent),  1. 1,  p.  ',195,321, 

33i,  335  ;  t.  II,  p.  181,  2S7. 
Grenier  (de),  1. 1,  p.  34. 
Gressard   (Jean),    curé   de  Dam- 
pierre,  t.  I.  p.  160. 
Gressard  (Juré),  t.  I,  p.  12^. 
Gros  (Pierre),  maire  de  Montbé- 

liard,  t.  I,  p.  31. 
Grosgirard  (Petremand),  t.  II,  p. 

207. 
Grymauld  (Léger),   t.    1,    p.  278, 

290,  302  ■   t.  II,  p.  227,   236,   305, 

325,  328. 
Grynaeus    (Simon),    t.    I,    p.    36, 

259  ;  t.  IL  p.  16. 
Gualter  (Rodolphe),  1. 1,   p.  297, 

342. 
Guestian  (Girardot),  t.  II,  p.  207. 
Guessian  (Bigel),  t.  II,  p.  207. 
Guillaume, de  Désandans,  prêtre, 

t.  I,  p.  m. 
Guillaume,  t.  II,  p.  120. 
Guillemin  ou  Vuillemin  (Girard), 

t.    I,    p.    12't,  le,',   là      189,  197, 

203,  264,  265,  267,  268,  290  ;  t.  H, 

p.  100,  107,15D,  15;!,  157,  150,  ISfi, 

226,  227,  320. 


Guise  (en  Picardie),  t.  I,  p.  283  ; 

t.  II,  p.  161. 
Gûltingen     ou     Giltingen    (Bal- 

thazar  de),  t.  I,  p.  130  :  t.  Il,  p. 

44. 
Guyon(Jean),   t.  I,   p.  279  ;   t.  II, 

p.  161,237,306. 
Gy,  t.  II,  p.  17  à  20. 

H 

Matin  (Michel),  t.  I.  p.  218. 
Haller  (Jean),  t.  II,  p.  224. 
Hamma  de  Vehingen  (l'abbé  Ul- 

ric),  1. 1,  p.  49. 
Ilanau-Lichtemberg     (  Philippe 

de),  1. 1,  p.  209,  216,  219. 
Harincourt  (Nicolas   de),  t.  I,  p. 

219. 
Heckle    de    Steineck    (le     bailli 

J.-J.),  t.  I,    p.  56,  167,    168,    204, 

212  ;   t.  Il,  p.   45,  07,  88,  98,  127, 

138,  148. 
Ilédion,  t.   I,   p.  115  ;   t.  II,  p.  16, 

26,  27. 
Heitzle  (Jean),  t.  II,  p.  305. 
Held  de  DiefTenau  (Gerson),  t.  I, 

p.  269,  284,  286  ;  t.  II,  p.  209, 305. 
Hennezel   (Charles  de),  t.    1,    p. 

3ô4. 
Henri  de    Wurtemberg  (le  com- 
te), t.  I,p.  vi,  1,2. 
Henriette   (la  comtesse),  t.   I,   p. 

v,  vi  ;  t.  II,  p.  10. 
Henriot   (Pierre),  t.  I,   p.  201  ;  t. 

II,  p.  229. 
Hcrhrechting^n,  t.  I,  p.  317. 
Héricourt,  t  I.  p.  ii,    261-279,  289, 

290,  292  ;    t.  II,    p.  186,  205,  2ns. 

225. 
Herminjard  (cité  au   bas  des  pa- 
ges). 
Ilerzog,  t.  I,  p.  5. 
llérimoncourt,   t.    I,   p.  122.  242  ; 

t.  II,  p.  29.  107. 
Iferold     (Basilius-Emmanuel),  t. 

Il,  p.  325. 
liesse  (Barbe  de),  t.  I,  p.  195. 


342 


INDEX  ALPHABETIQUE 


liesse  (Guillaume  de),  t.  I,  p.  320, 

33G  ;  t.  II,  p.  254. 
Hcssc  (Louis  de),  t.  I,  p.  22G. 
liesse  (Philippe    de),  t.  I,  p.  5,  31, 

35,  36, 90, 180,  195;  t.  II,  p.  122,125. 
Ileyd,  t.  I,  p.  6,  23,  (H,  133. 
Heyd  (W.),  t.  II,  p.  313. 
Hocklius,  Hocklinus, voyez  1-Tcck- 

le  de  Steineck. 
HohenK.hc  (comte  de), t.  II,  p.  44. 
Hohentwiel,  t.  I,  p.  35. 
Horry  de  Bavans, t.  I,  p.  vit,  xix. 
Hory  (Viet),  t.  I,  p.  64. 
Iiospinianus,  t.  I,  p.  82. 
Horbourg  (seigneurie  de),  t.  I,p. 

2, 340;  t.  H,  p.  167,  181. 
Hiitten  (Jean  de),  t.  I,  p,  4. 
Hottinger,  t.  I,  p.  23. 
Huguenin  (le  peintre),  t.  I,  p.  iv,  v. 
Huguenot  (Claude),   t.   Il,  p.  308. 
Ilunaweyer,  t.  II,  p.   115. 

I 

Innspru.k,  t.  I,  p.  87. 
Iselin  (Jehan-Luc),  t.  II,  p.  325. 
Isle-sur-le-Doubs  (L1),  t.I,  p. 262  ; 
t.  II,  p.  219. 

Issans,  t.  I,  p.  239. 

J 

Jantet  (Ilumbert).  1. 1,   p.  149,  150; 

t.  II,  p.  80. 
Jacques  le   libraire,  t.  I,  p.  42,  44, 
v;  fGé.riéonY  t.  TI.   n.  310. 


acques  le    libraire,  t.  1,  p.  \l,  44, 
aulmcs  (Gédéon),  t.  II,  p.  316. 
ean  (Messire,   vicaire  à   Arcey), 
1. 1,  p.  173. 


Jaul 
Je 


Jokarquien,  t.  II,  p.  125. 
Jung  (Georges),  t.  I,  p,  h 
Jonas  (Justus),  t.  II,  p.  300. 
Jussic  (Jeanne  de),  t.  I,  p.  346. 
Juillard  (Nicolas),  t.  1,  p.  123. 


K 

Karpfen  (Hans  von),  t.  I,  p.   219. 
Keim  (Th.),  t.  I,  p.  38. 
Kirchofer,  t.  I,  p.  14,  23. 
Kleinchlautz  (A.).professeur,  t.  I, 

p.  23. 
Knoder,  voy.  Cnodcr. 
Kolb  (Caspar),  t.  II,  p.  23. 
Konig,  t.  II,  p.    115,117,   135,    144, 

149,  158. 
Krantz    (Guillaume  de  Gaipolts- 

heim).  t.  II,  p.  304. 
Krauss  (Jean),  t.  I.   p.  165,    210, 

218,  226. 
Kronberg    (Hartmuth    de),    t.    I, 

p.0. 
Kugler  (B.),  t.  I,  p.  90. 


Labille(M.),  t.  II,  p.  228. 
Laboral  (Guillaume),  t.  I,  p.  341. 
Laite,  t.  I,  p.262,  278. 
Lambelin  (Jean),  t.  I,  p.  7,  34. 
Lambert  (François),  t.  I,  p.  8,  44, 

306. 
Langlois,  t.  II,  p.  233,  306. 
Landshut,  t.  I,  p.  88. 
Lanius  (Bouveretus,  hofmeister), 

t.  I,  p.  138. 
Lanternier    (Gérard),     abbé     de 

Corneux,  t.  I,  p.  xx. 
L'Archer,  voy.  Archer. 
Lauffen,  t.  I,  p.  35. 
Laurent    (Georges),    ministre    à 

St-Julien,  t.  I,  p.  190,  199. 
Laurent  (Simon),  t.  I,  p.  247. 
Lausanne,  t.  I,  p.  129,  275,  289,291, 

318,  344;  t.  II,  p.   112,    160,    172, 

230. 
Lanthenans  (prieuré),  t.  I,  p.xvn, 

27. 
Lavater  (L.),  t.  I,  p.  5. 
Leclerc  (Jean),  t.  I,  p.  19. 
Lcfèvre  d'Etaples  (Jacques)  t.    I, 

p.  9,  10,  33,  42,  260  ;  t.  II,  p.  16, 

319. 
Léon  IX  (Le  pape),  1. 1,  p.  ix. 


INDEX  ALPHABETIQUE 


543 


Léopold  Frédéric,  t.  f,  p.  355. 
Lichtcnau,  t.  I,  p.  216,  218,  219 
Liebvillers,  t.  I,  p.  262. 
Liégeard  (Jean),  vicaire  de  Dam- 
pierre,  t.   I,  p.  1G0. 
Liénard  (Eustache),  t.  I,  p.  vu. 
Lièvre   (Jacques),   curé   à    Dam- 

bcnois,  t.  I.  p.  160,  16V 
Lindau,  t.  I,  p.  48, 
Linder  (G.),  t.  I.  p.  48. 
Linné,  t.  I,  p.  348. 
Loiseau  (Paul),   t.  II,  p.  150,  159, 

226,  227. 
Lombardet  (Nicolas),  curé  de  Ba- 

vans,  t.  I,  p.    160. 
Longevclle.  t.  I.  p.  262,     274,  27:1, 

279  ;  t.  Il,  p.  214,  222. 
Loquet  (Colette),  t.  I,  p.    m,  îv. 
Loquet  (Vuillemenot),  t.  I,  p.    m. 
Lorans,  organiste,  t.  1,  p.  v. 
Lorch,  t.  I,  p.  317. 
Loris  (Le  licencié),  t.  II,  p. 222. 
Losa,  Loseyrus,   voy.  Loiseau. 
Lougres,  t.  I,  p.  262,  279. 
Louis  de  Wurtemberg,  1. 1.  p.  298, 

301,  339. 
Le  Louvat  (Robert),  t.  I,  p.  73. 
Louvre  (Raymond  de),  t.  I,  p.  122, 

125,  126;  t.  II,  p.  51).  64,70. 
Lucellc  (abbc  de),  t.  I.  p.  168 
Luccrne,  t.  I,  p.  5  ;  t.  il,  p.    12. 
Lure  (L'abbaye  de),  t.   1,    p.   262. 
Luther,  t.  I,    p.  5,  6,  7,8.  26,   42, 
50,  51,  52,    53.  90,  93,    101,    110, 
198,225,226,   223,   281,   287.   306, 
309,350;  t.  II,  p.  331,242,274. 
Luze,  t.  I,p.  262,  278. 
Lycosthènes,  t.  II,  p.  300. 
Lyon,  t.  II,  p.  159. 

M 

Mabille  (BiétriN),  t.  II.  p.  20S. 
Mac-Laine,  t.  1,  p.  8. 
Maggiolo,  t.  I,  p.  253 
Magnin  (Henrij,  t.  I.    p.   271,  272, 
273. 


Magny-Uanigon,   t.  I,  p.  100,239, 

219  ;  t.  II,  p.  67,108. 
.Maillard,  t.    I,  p.  293. 
Mairot  (Jean),  t.  II,  p.  100. 
Maldiney,    moine    à     Belchamp, 

t.  I.  177.  179,  183. 
Maleshcrbes  ;Bois  de),  t.  I,  p.  47. 
Malingre  (Edouard),  t.  II,  p.  119. 
Maletet.  t.  I,  p.  293. 
Mandeuiv,  t.  I.  p.  354  ;    t.    II,    p. 

110,  205. 
Mandrevillars,  t.  I,  p-  278. 
Mangnies  (Claude  de),  t.  II, p. 236, 

306. 
Mangnus  (C),  voy.  Mangnies  (de). 
.Mann  (Karl),  t.  I,  p.  38,99. 
Marbach  (Jean),  t.    I,  p.   203,  322. 
Marbourg  (colloque  de),  1. 1,  p.  31. 
Marcoux  (Pierre),  curé  titulaire 

d'Autechaux.t.  I,  p.  160- 
Marguin,  t.  I,  p.  293. 
Marie  (Claudi),  t.  Il,  p.  220. 
Marion  (Jean).  1. 1,  p.  220, 333,  334  ; 

t.  II.  p  285,304. 
Mareschau  (Jean),  t.  I,  p.  2î2. 
Marmier  (Jean),  abbé  de  Corneux, 

t.  II,  p.  1. 
Martin    (Jean),    curé    de    Se'on- 

court,  t.  1,  p.  161. 
.Martin  (Catherine),  t.  I.  p.  193. 
Masson  (Antoine),  curé  à  Bethon- 

court,  t.  I.  p.  160. 
Massenbach  (Guillaume  de),  t   I, 

p.  148. 
Mathey  (Jehan),  t  II,  p.  206. 
Malhey  (Huguenin),  t.  II,  p.   20(5. 
Mathey  (Quaterine),  II,  p.  206. 
Malhey  (Henrialte),  t.    II,  p.  206 
Malhay  (seigneurie  de),  t.  I,  p.  27. 
Mathieu    (Jean),     abbé    de  Bel- 
champ,  t.  Il,  p.  li,  15. 
Maublanc  (Pierre), t.  I,  p.  20  ;  t.  II, 

P.  11. 
Maumchuz  (Claudot),  t.  I.  p.  243. 
Maumehuz  (Pierrot),  t.  I,p.  243. 
Maurice  (François),  t.  1.    p.  290  ; 

t.  Il,  p.  226,227. 


344 


INDEX    ALPHABETIQUE 


Maximilien,  t.  I.  p.  2,  3. 
Meaux,  t.  II,  p.  159,  160. 
Medcr  (Jérémiej,  t.  I,  p.  318  ;  t.  II, 

p.  314. 
Megander  (Gaspard),  t.  I,  p.  40. 
Mégnin    (Jean),     greffier,     t.    I, 

p.  145, 149. 
Mégnin    (Jacques),    prêtre,    t.  I, 

p.  177. 
Meillonas,  t.  I,  p.  31!.). 
Mélanchton,  t.    I,    p.   36,  90,  126, 

133,  198,309,329;  t.  Il,  p.  33,  275. 
iUcmmingen,  t.  I,  p.  48 
Ménegoz    (Jean),    curé   à    Dasle, 

t.  I,  p.  160. 
Menius  (Justus),  t.  II,  p.  3)0. 
Mercier    (Charles),     procureur- 
général,   t.    I,   p.   163,    173,    17'i, 

282;  t.  II,  p.  67,  9'.),  100. 
Merle  d'Aubigné,  t.  II,  p.  316. 
Meslicres,  t.  1,  p.  252 
Mesnil  (Jean  de),  t.  I,  p.  14. 
Methau  (Marguerite),t.  II,  p.  207. 
Metz,  t.  I,  p.  40;  t.  If,  p.  70,  124. 
Meu risse,  t.  I,  p.  45. 
Mocken  (Bernhart),   t.    II,  p.  23. 
Modem  (IL),  t.  I,  p.  x. 
Mollot  (Jean),  t.  I,  p.  160. 
Monau  (Jehannete),  t.  II,  p.  '206. 
Monnier(Jacques),t.  I,  p.  2:J0.  240. 
Montbéliard  (Jean  de),  bâtard  de 

Henri  d'Orbe,  t.  I,  p.  xm. 
Montbéliard  (Le    magistrat    de), 

t.  I,  p.  67,  68,  107. 
Montbéliard  (Chapitre    de),    t.  I. 

p.  xii    et  suiv. 
Montbonnot,  t.  I,  p.  262. 
Montbouton,  t.  1,  p.  u,  ni,  iv. 
Montécheroux,   t.    I,   p.  262,  274. 

27.1,  278,  200,   302;    t.  II,    p.  21  i. 

2-27. 
Montevillicrs(Jeande'),  t.  H, p. 236 
Montigny  (De),  t.  L  p.  293. 
Montoille,   t.    II,  p.  221,  305. 
Montoille  (Girard  de),  t.Il.p. 305. 
Montrivel   (Antoine),    doyen    de 

St-Maimbœuf,  t.  I,  p.  34. 


Monvert,  professeur   à    Neuchâ- 

tel,  t.  I,  p.  341  ;  t.  II,  p.  315. 
Moreau  (Manuscrit   de    M*),  t.  I, 

p.  19. 
Morcl  ou    Mourel  (Claude),  t.  II, 

p.  220,  233,  237,  304. 
Morhardt  (Ulric),  t.  I,  p.  93  ;  t.  II, 

p.  327. 
Morimont  (J.-J.  de),  bailli  de  Ha- 

guenau,  t.  I,  p.  20. 
Morisa,  voy.  Maurice. 
Morize,  voy.  Maurice. 
Morlet    ou    Morelet,    ministre  à 

Glay,  t.  I,  p. 202,  230,  231  ;  t.  II, 

p.  160,  184. 
Morlot  (Joseph),  t.  I,  p.  354. 
Morlot  (Nicolas),  t.  I,  p.  354. 
Mosheim.  t.  I,  p  8. 
Motiers-Travers,  t.  II,  p.  60. 
Mousson  (Louis  de),  t.  I,  p.  ix. 
Moustier  (M   de),  t.  II,  p.  222. 
Mouthe  ou  Mothe  (Guyon  delà), 

t.  II,  p.  09. 
Muette    ou     Muète    (Guérin    ou 

Garin),  t.   I,   p.  33,  34,  120,  125  ; 

t.    II,  p.  65,  66,08.  116. 
Miilinen,  t.  I,  p.  327. 
Mulot  (Michel),  t.    I,   p.   56,  248; 

t.  IL  p.  60,  60,  104,  il 2. 
Mundolsheim  (Menri-Joham  de), 

t.  l,p.  205,  340. 
Munzer,  anabaptiste,  t.  1,  p.  30. 
Musculus  (W.),  t.  II,  p.  300. 
Muyden(R.  van),  t.  I,  p.  318. 
Myconius,  t.  II,  p.  89,300. 

N 

Naletet  ou  Nalthet  (Jean),  t.  I,  p. 

333,  339  ,- 1.  II,  p.  233,  285,  304. 
Narbonne,  t.  II,  p.  160. 
Neageorgus     (Thomas),     t.      II, 

p.  325. 
Neuchâtel  (Guillemctte  de),   t.  I, 

p.  x. 
Neuchâtel  (Suisse),  t.  I,  p.  74,  84, 

92,  104,    112,    189,'  291,   292,    321, 


INDEX    ALI'IIALLTIQL'E 


345 


322,  328  à  330,  332,  341,  344  ;  t.  II, 
p.  2G7.268,  270,  277,  284,  285,288. 

Neuchatel-Bourgogne  (Les  sei- 
gneurs de),  t.  I,  p.  261. 

Neuchatel-Bourgogne  (Claude  et 
Thiébaut  de),  t.  I,  p.  261. 

Neuchatel  -  Bourgogne  (Ferdi- 
nande).  t.  I,  p.  262. 

Neuffen.t.  I,  p.  4. 

Nevelet,  réfugie,  l.  I,  p.  203. 

Niquctt  (Girard),  t.  II,  p.  206. 

Noblat  (Othenin),    écuyer,    t.    I, 

p.  IX. 

Noblot  (Jean  Horry),  t.   T,    p.  ni. 
Noël  (Etienne),  t.   I,    p.  124,   160, 

163,  190,  199;  t.    Il,    p.    100,  107, 

150. 
Noirefontaine,  1. 1,  p.  262. 
Nommay,  t.  I,  p.  ni. 
Nnville,  t.  I.  p.  14. 
Nuremberg,  t.  I,  p.  48. 

O 

CEcolampade,  t.  I,  p.  5,  P,9,  13. 

14,202,  555. 
Olevianus,  t.    I,    p.   550  ;  t.  II,  p. 

27a 

Onzenin  (Jehan),  chanoine  de  St- 

Mainbœuf,  t.  II,  p.  10. 
Orange  (La   duchesse    d"),   t.  II, 

p.  15. 
Orbe,  t.  I.  p.  189. 
Orbe  (Henri    d1),    fils    du   comte 

Etienne,  t.  I,  p.  xm. 
Orgelet,  t.  I,  p.  H. 
Orléans,  t.  I,  p.  2! >2, 505, 315, 541  ; 

t.  II,  p.  258,258. 
Orsans(Guillaume  d'),  1. 1,  p.  xn. 
Ortembourg   (Les  comtes   d'),  t. 

I,  p.  262,  263. 
Ortin  (Vincent),  t.  I,   p.  73,    110, 

118,  124,  160;  t.  II,  p.  320. 
Osiander,  t.  I,  p.  202,207,  293. 
Other  (Jacques,  t.  II,  p.  300. 
Othon  (le  comte),  t.  I,  p.  9. 
Osée,  cousin  de  Farel,  t.  II,  p.  111, 
112. 


Padouc.  1. 1,  p.  282. 
Paget  (Pierre  ),  t.  1 1 ,  p.  304,  306. 
Paillet  (François),  t.  Il,  p.  304. 
Palefroy  (Jean),  prieur  de  Vaux, 

t.  I,  p.  xv. 
Parent  (Elisée  ),  t.  II.  p.  305. 
Paris,  t.  I,  r.    282,  353  ;  t.  II,  p.  183. 
Pariset  (G.),  t.  I,  p.  3'i7. 
Parrot  (Girard),  t.  I,  p.  123. 
Parrot  (Jehan),  t.  II,  p,  304. 
Parrot  (Thiébaut),  chanoine,  t.  I, 

p.  G'i. 
Pascal  (Benoit),  ministre  à  Van- 
doncourt,  t.  I,  p.   100,  214,   231, 
284:  t.  II,  p.  161. 
Pasquier  (Le),  t.  I,  p.  25. 
Passavant,  t.  I,  p.  35. 
Passau  (Traité  de),  t.  I,  p.  188. 
Paul  II  (le  pape),  t.  I,  p.  149. 
Paul  III  (le  pape),  t.  I,  p.  90,  156. 
Paul  (Gérard),  t.  I,  p.  274;   t.   II, 

p.  215. 
Péchelin    (Claude),    curé    d'Eto- 

bon,  t.  I,  p.  160. 
Peletier  (François),  t.    II,  p.  169, 

237,  304. 
Pellican  (Conrad),  t.  1,  p.  11. 
Pellican  (Samuel),  t.  I,  p.  282. 
Péquignot  (ou  Pequegnot  Jean), 
moine  de  Belchamp,  t.  I,  p.  56  ; 
t.  II,  p.  17.  19. 
Perdrizet,  t.  I,  p.  264. 
Perrenon  (Guy  I,  t.  I,  p.  O'i. 
Perrenon   i  Richard),  t.   II,  p.  99. 
Pierrefontainc,  t.  I.  p.  122;  t.  II, 

p.  108. 
Perron  (Jehan).  I.  Il,  p.  109. 
Perrot  (Olivier),  t,  1,  p.  14.  ;   t.  II, 

p.  :J17. 
Persberg  (Ilans    Rudolph   von), 

t.  I,  p.  115. 
Poirequin,  t.  Lp.292,313  et  suiv. 

341. 

Peugeot  (Cucnin),  1. 1,  p.  242. 


346 


II.'DEX    ALPHABETIQUE 


Peugeot  (Jean),  maire    de    Van- 
doncourt,  t.  I,  p.  231,  242. 

Peugeot  (Girard),  juré, t.  I,  p.  122. 

Pfister,  t.  I,  p.  38. 

Piaget  (Arthur),  t.  II,  p.  315. 

Piquart  (Claude),  t.  II,  p.  207. 

Piquait,  (Richard),  t.  II,  p.  207. 

Pïctet,  t.  I,  p.  348. 

Pierre  (Antoine),  t.  II,  p.  68. 

Pierre  (le    chevalier  de  Montbé- 
liard),  t.  I,  p.  XIV,  XVI. 

Pierre  (Jean  de  la),  t.  I,  p.  276. 

Pignol  (André),  t.  I,  p.   73,    2'i8  ; 
t.  II,  p.  320. 

Pin  (Jehanneton),  t.  I,  p.  243. 

Pin  (Pierrot),  t.  !.  p.  243. 

Piscator  (Voyez  Fischer). 

Pithou,  t.  1,  p.  2.1.;. 

Philippin  (Félix),  t.  II,  p. 280. 

Philippin  (Guillaume),  t.  IL  p.  280. 

Planche  (Laurent    de    la,   frère), 
t.  I,,p.  7.      . 

Platon  (Jean),  religieux    de    Bel- 
champ,  t.  I,  p.  xv 

Plombières,  t.  Il,  p.  54. 

Poincenot  (Paul),  t. II, p. 316. 

Poëte  (Marcel),  t.  II,  p.  315. 

Poitiers,  t.  II,  p.  160. 

Ponnier  (Claude),  t.  II,  p.  304. 

Pont-à-Mousson,  t.  I,  p.  46. 

Porrentruy,  t.  IT,  p.  310. 

Posct,  t.  I,  P-  262. 

Poulot  (Martin),  t.  II,  p.  224. 

Frangins  (M.  de).  I.  II,  p.  58. 

Prémontrés    (Ordre    des),    t.    I, 
p.  xv. 

Présentevillers,      prieuré,     t.     I, 
p.  XVIII. 

Présentcvilleis,   t.   1,  p.   190,  230, 

239;  t.  II,  p.  107,206. 
Prévost  (  Robert),  t.  H,  p.  112. 

l'rinet  (Max),  t.  II,  p.  315. 
Prost  (A.),  t.  I,  p.  40. 

Q 

Quatrcmaille    (le    chanoine    Gé- 
rard de),  t.  1,  p.  mi. 


Quelane  (Antoine),  t.  II,  p.  99. 
(Juelane  (Georges),    t.  II,  p.  305. 

R 

Rabelais,  t.  I,  p.  258. 

Ralin  (Jean),  t.  I,  P-  190,  214,  230, 

2'il  ;  t.  II,  p.  160. 
Raincourt  (Jean  de),  t.  1,   P-  168, 

169. 
Ramus  (Pierre),  t.  I,  p.  332. 
Rang-les-Clerval,    t.    1,   p.    173  ; 

t.  11,  p.  110. 
Rappoltsheim     (Guillaume    de), 

t.  I,  p.  29. 
Raynans  t.  I,  p.  239  ;  t,  II,  p.  217. 
Receveur  (Jean),  t.  I,  p.  277. 
Regius,  voyez  Kônig. 
Rcgnahy  (Jacques),  t.  I,  p.  31. 
Reischach   (Eberhard   de),    t.    I, 

p.  23. 
Renard    (Simon),    ambassadeur, 

t.  I,  p.  166. 
Resch  (Conrad),  t.  I,  p.  15. 
Reuchlin,  t.  I,  p.  2,  3. 
Reutlingen,  t.  I,  p.  4,  93. 
Reysmann.  t.  I,  p.  38. 
Ribault   (Bourgeois    de  Monibé- 

Iiard),  t.  I,  p.  178. 
Ribeaupierre  (Simon  de),  réfugié, 

t.  I,  p.  293. 
Richard  (Jacques),  curé  de  Clai- 

regoutte,  t.  I,  p.  100. 
Richardot    (Le    chanoine    Fran- 
çois), t.  I,  P-  166  :  t.  H,  p.  323. 
Riquewihr,  t.  I.  p.  vi,J,  2,  74.  114, 

12'.),   212,    213,    L-22.  226,  251,  -Mr.',, 

340;  t.  II,  p.  16  20,  21,  142.  167. 
Rochedannc,  t.  I,  p.  262. 
Rohiich  (Th.-G.),  t.  II,  p    16. 
Roches,   t.  I,  p.   71,  121,    122,    100, 

230,241  ;  i.  Il,  108,  160,  220. 
Roche    St-Hippolyte  (La),    t.    I, 

p.  XIV. 

Roeteln,  t.  I,  p.  340. 

Rollin  (Jean),  ministre  à  Audin- 

court,    t.    I,  p.  84,  120,124,  160. 

l.  II,  p.  119. 


INDEX    ALPHABETIQUE 


347 


Ronchals  (Le  Doyen  Jean  de), 
t.  1,  p.   XII. 

R<  inchamp,  t.  1,  p.  27. 

Ronclot  (Pierre),  cure  à  Sainte- 
Suzanne,  t.  I,  p.  11/1. 

Ro>e,  (servante),  t.  II,  p.  101. 

Rosenberg  (Thomas  et  Jean- 
Melchior  de),  t    1.  p.  G.   ■ 

Rossel,  t.  II,  p.  68. 

Rossêl  (  Ponce  i,  t.  II,  p.  305. 

Roihenhaiïslcr,  t.  I,  p.  4(J. 

Rougegputte,  t.  1,  p.  si. 

Roulât  (Pierre),  prêtre,  t.  !.  p.  iv. 

Roulet  (Pierre),  curé  de  \  andon- 
court,  t.  I,  p.  100. 

Ruffach,  t.  II,  p.  117. 

Rugkcnsperger  (Baschon),  t.  II, 
p.  25. 

Rumlaug,  t.  Il,  p.  27. 

Rye  (Claude  de),  t.  I.  p.  262,  264. 


Sabatier  (Auguste),  doyen  de  la 
faculté  de  théologie  protes- 
tante de  Paris,  t.  I,  p.  345,  346, 
350,  352. 

Sabine  de  Bavière,  t.  I,  p.  3. 

Sageot  (Jean),  t.  II,  p.  305. 

Saguin  (Hugon),  t.  11,  p.  14. 

Saiguin  (Jacques),  curé  de  Vou- 
jaucourt,  t.  J,  p.  152. 

Schuler  (Gervais).  t.  Il,  p.  300. 

Selles  (Guillaume),  t.  1,  p.  24*. 

Sens,  t.  I,  p.  2S2. 

St-Amour(de)  réfugié,  t.  I,  p.  203. 

St-Augustin  (les  chanoines  de), 
t.  I,  p.  x. 

Sl-Blaise,  t.  II,  p.  60. 

St-Ghamond (Théodore  de),  abbé 
de  St-Antoine,  t.  J,  p.  46. 

St-Georges,  couvent,  t.  I,  p.  49. 

Ste-Gorgonne,  t.  I.  p.  43. 

Sl-Uippolyte,  t.  I,  p.  72. 

St-Laurent,  sur  l'Othain,  entre 
Marville  et    Jametz,  t.  I,  p,  39. 

St-Julien,  1. 1,  p.  m,  124,  173,  190, 


230,  2:»,  249,  274,  284,    2  '0,   333, 

331)  ;  t.  II,  107,  109,  159,  214,  226, 

227,  233. 
St-Mainbœuf     (Les     chanoines 

de),  t.  I,  p.  177. 
St-Mainbœuf,  t.  1.  p.  iv,  v,  vi,  vin. 

xi,  14  et  suiv.,    72,  133,  143,  144, 

117,  150,  155,  178,  183:11,  p.  2,  82. 

318. 
Ste-Maric,  t.  T,    p.  124,    173,    190, 

23.1  ;  t.  II,  p.  107,  10*-). 
St-Martin    (Eglise),    t.  I,    p.  148, 

237,  319  ;    t.  Il,  p.  22,  82.  104 
St-Maurice,   t.    1,  p.  202,  276,  278, 

27'.L  291  ;  t.  Il,  p.  219,  233 
St-Norbert  (Moines  de),t.I,  p. xiv. 
St-Paul    (abbaye),    à    Besançon, 

t.  I,  p.   XVII, 

Stier  (Sigismond),  t.  I,  p.  56,  64, 
14'.,  157,  310;  t.  II,  p.  20,  21,25, 
45,  71,  74,  8S,  114,  117,  142,  152. 

Ste-Suzannc,  t.  1,  p.  vu,  351  ;  t.  II, 
p.  U)7,  159,  22(3.  227,  23;;,. 

St-Valbert,  prieure,  t.  I.  p.  xvn, 
27,  262,  272,  273,  275. 

Salig,  t.  1,  p.  37. 

Salins,  t.  1,  p.  28. 

Salm  (Eve  de),  épouse  du  conite 
Henri,  t.  I.  p.  20. 

Sattler,  t.  1,  p.  99. 

Saulnot,  t.  I,  p.  ix. 

Savini  (Nicole),  t.   I,  p.  41. 

Savoie  (Charles    111    prince  de), 

1. 1,  p.  34. 
Suvoyeux    (Haute-Saône),    t.    1, 

p.  278. 
Saxe    (Maurice    de),  t.    I.  p.  180, 

187;  t.  II,  p.  59,  116,  120  et  suiv. 
Scaliger,  t.  II   p.  330. 
Schanzënbacb  (O),  t.  H,  p  315. 
SchaulïeKin,  t.  i,  p.x. 
Scheffer,  t.  I,  p.  149. 
Schilten  (Agnes  de),  t.  I.  p.   317. 
Schlossbcrg(de),  t.  Il,  p.  314. 
Schmidt  (Ch.),  t.  1,  p.  12'.'. 
Schnepff  (Ehrard),  t.  1,  p.  37,  01, 

93,  94,  101,  105,  110,  111,  112,  113. 


348 


INDL-.X    ALPIIABliTIQUC 


130,  3.20;    t.  II,  p.  15,  42,43,  44. 
Schnurrcr,  t.   I,  p.  37,  38. 
Schônau  (Mme  de),  t.  II,    p.    67, 

137,  138,  139. 

Schorndorf,  t.  I,  p.  317. 

Schradin  (Jean),  ministre,  alle- 
mand, t.  I,  p.  200,  203,  205  ;  t. 
II,  p.  152,  157,  300. 

Schrôteisen  (  Luc),    t.   I,    p.    130. 

138,  151,  166,  205  ;  t.  II,  p.  45,  88, 
140. 

Schweble  (Henri),  t.  I,  p.  219. 
Schwenckfeld,      Schwcnc  kfel- 

diens,  1. 1,  p.  207  ;  t.  II,   p.    137, 

138,  175. 
Scultct,  t.  I.  p.  82. 
Sebelat,  t.  I,  p.  ni. 
Seckendorf,  t.  I,  p.  G. 
Seloncourt,  t.  I,   p.    190,  230,  241  ; 

t.  II,  p.  29,  107.  161. 
Scmondans,  t.  I.  p.  239,  249. 
Senence  (Pierre),  t.  I,  p.  160,  163, 

190,  214,  229  ;  t.  II,  p.  108,  161. 
Servet,  t.   I,  p.   196,  198,    199,  202, 

203,  208. 
Sickingcn  (François  de),  t.  I,  p.  6 
Silberborner  (Henri),  t.  I,  p.  ll'i  ; 

t.  II,  p.  98. 
Simler  (Josias),  t.  I,  p.  297. 
Simler  (collection),    citée  au  bas 

des  pages. 
Sire  (Girard  Jean),  t.  I,  p.  68. 
Smolz  (Hans),  t.  1,  p.  49. 
Sochaux,  t.  I,  p.  vu,  xi,  243. 
Soleure,  t.  I,  p.  5,  35  ;  t.  II,  p    12. 
Spanheim,  t.  I,  p.  16. 
Sparnccker,  t.  I,  p.  6. 
Spire,  t.  1,  p.  262. 
Spittler,  t.   I,  p.  90. 
Stâlin  (von),    archivrat,    a  Stut- 

gart,  i.  Il,  p.  314  et  315. 
Stàlin  (Ch.-F.),  i.  I,  p.  3. 
Steiger,  t    1,  p.  32". 
Strchle  (Jean),  t.  II,  p.  311 
Sturm  (Jacques),  t.  I,    p.   37,   253. 

260. 
Strasbourg,  t.  I,    p.   52,    66,    219; 


222,  223,  248,  282.  322,  323  ;  t.  II, 
p.  22,  69,  70,71,  76,  78,  116,  136, 
140,  157,  173,  181,  328. 

Stuttgart,  t.  1,  p.  132.  157,  167,178, 
200,  222,  269,  284,  293  à  296,  298, 
3U0,  303,  311,' 314,  321,  334  à  336, 
339,  340,  342,  344  ;  t  H,  p.  16,  42, 
181. 

Sulzer  ou  Sulcer  (Simon),  t.  I, 
p.  104,  203,  204,  287,322,  325,  332  ; 
t.  II,  p.  283,  310. 


Taine  (H,),  t.  I,p.  i. 
Talmasay,  t.  I,  p.  278. 
Talon  (Etienne),  t.  I,  p.  242. 
Tanchart,  t.  II  ,p.  110. 
Tardy  (Jehan),  t.  II,  p.  319. 
Tavey,   t.   I,    p.   in,    xi,   160,   272, 

278. 
Teste  des  Grangettes  (Huguenin), 

t.  I,  p.  25. 
Textor   (Regnault),   religieux  de 

Belehamp,  t.  I,  p.  xv. 
Textor  (Benoît),  le  médecin,  t.  II, 

p.  60. 
Thann,  t.  I,  p.  iv. 
Thélusson  (Jean),  t.  I,  p.  293,  308, 

333  ;  t.  II,  p.  237. 
Tendant  (Thiébault),   t.  I,  p.  276. 
Thevenin.  t.  I,  p.  243. 
Thevin  (Nicolas),  t.  JI,p.  305. 
Thevignon    ou  Tavignon  (Jean), 

t.  I,  p.  27»,  291  ;  t.  H,  p.  228,  229, 

306. 
Thierry  II  (le  comte),  t.  I,  p.  ix. 
Thierry  III  (le  comte),  t.  I,  p.  169. 
Thierry  (N.),  t.  II,  p.  308. 
Thiersault  (Antoine),  t.  I,  p.  252, 

317,    322,    323,    325.    335;    t.  II, 

p.  169,  303. 
Thiersault  (Jean),  t.  I.  p. 214,  230, 

284  ;  t.  II,  p.  160,  229,  236,  305. 
Thierstein  (Oswald  de),  t.  I,  p.  2. 
Thomassin  (Jean),  t.  I.  p.  21  ;  t.  11, 

p.  11,  12. 


INDEX    ALPHABETIQUE 


349 


Thourclot  (Guillaume),  t.  I,p.  G8. 
Thourelot  (Nicolas),  t.  I,  p.  2-~j2, 

342;  t.  II,  p.  lC.il,  170,328. 
Thourelql  (Jean),  t.  I,  p.252  :  t.  TI, 

p.  180. 
Thourot,   maire  de  Valentigney, 

t.  I,  p.  230,  240. 
Thoux  (Pierre  de),  t.  IL,  p.-301. 
Thulay,  t.  I,  p.  71. 
Thieulien   (Thicbaud),  vicaire  à 

Blussans,  t.  I,  p.  160. 
Tiffcrni  (Michel),  t.  I,p.88, 102, 114. 
Tournemidi  (Guy),  curé,  1. 1,  p.  vi. 
Tournier  (l'abbé),   t.   I,   p.  v,  xi, 

11,   17,   18,  32,  G8,   12'j,  125,  161, 

173,  174,  186,  321. 
Toussain  (Daniel),  t.  I,  p.  253,269, 

2D0,  292  à  208,  302  à  317,  319,  324, 

337,  841,  313,  343  ;  t.   II,   p.    142, 

182,   238,  244,   252,  253,  258,  209, 

270,321. 
Toussain    (La  famille  et   la   des- 
cendance de  Pierre),  t.  Il,  p.  321. 
Toussain   (Nicolas),  chanoine  cle 

Metz,  t.  1,  p.  40. 
Toussain   (Pierre),  voyez  t.  I,  la 

table    des    chapitres,    t.  II,  les 

lettres  à  lui  adressées  ou  adres- 

par  lui. 
Toussain    (Pierre,   jeune),    t.  II, 

p.  142,  321. 
Toussain  (Samuel),  t.  I,  p. 322, 323, 

325,  330,  834,  3:ï8;  t.  II,  p.  305,  321. 
Trente,  t.  I,  p.  170  ;  t.  If,  p.  07,  171, 
Tremoins,  t.  I,  p.  262,  278. 
Trétudans,  t.  1,  p.  xi. 
Trêves,  t.  I,  p.  317. 
Trinquatte  (Jeanne),  t.  H,  p.  142. 
Trithemius,  t.  I,  p.  3. 
Trois  Rois(  Abbaye  des),  1. 1,  p. 27. 
Troyes,  t.  II,  p,  L59. 
Truchsess,  t.  11,  p.  181. 
Tubingue,  t.  1.  p.  xn,  4,  87.  93,251, 

252,  312,  317,337,  3i0,  344  ;   t.  11, 

p.  123,  107,  1S0,   827. 
Tuell'erd  (P.-E.),  t.  I,  p.  x,  2'iT. 
Tuetey    (A.),  t.  1,  p.  n,  353;  t.  II, 

p.  315. 


U 


Ulm,  t.  I,  p.  340;  t.  II,  p.  327. 
Ulric  (Le  duc),    voir   à    la   table 

des  chapitres. 
Ulric  de  Wurtemberg  (bâtard  de 

Louis  I),  t.  I,  p.  xiii. 
Urach,  t.  I,  p.  vi,  29,  88. 
Ulstetter,  t.  II.  p.  142. 
Usie,  village,  t.  II,  p.  101. 

V 

Vadian  (Le  médecin),  t.  I,  p.  56, 

72  ;  t.  II,  p.  22,  25. 
Saint-Valbert,  t.  I,  p.  355. 
Val-Dieu    (abbaye     bénédictine), 

t.  I,  p.  XVIII. 
Valengin,  t.  II,  p.  112. 
Valentigney,  t.  I,p.xx,  117.  L23, 152, 

173,177,  19),   240,  249,    284,   291, 

333  ;  t.  II,  107,  110,  229. 
Vallengny  (Claude),  t.  II,  p.  20"). 
Varlet  (Claude),  curé    de  Valen- 
tigney, t.  I,  p.  152. 
Valoreille,  t.  I.  p.  xvn. 
Vandoncourt,  t.  I.  p.  iv,  122,  100, 

122,  231,242,  284  ;  t.  II,  p.  107,  101. 
Variilon  (Guillaume),  t.  II,  p.  220. 
Yarlers  (Guillaume),  curé  cle  Vil- 

lars-lcs-Blamont,  t.  1,  p.  101. 
Vassy,  t.  I.  p.  282. 
Vattel  ou  Wattel,  t.  1,  P-  21'.,  218, 

268,  283  à  287;  t.  II,  p.   ICI,    169, 

210. 
Vattenschnee  (Jean),  t.  I,  p.  15. 
Vaubécourt.  t.  I,  p.  291. 
Vauclerc  (Guenin),  t.  II,  p.  207. 
Vaucler     (Jean),     abbé    de     Bcl- 

champ,  t.  I,  p.  xvi  ;  t.  Il,  p.    1. 
Vaugris  (Jean),  t.  I,  p.  14. 
Vaux-les- Vernoy   (prieure),   t.    I, 

p.  xvi,    187. 
Védaste  (Jean),  t.  I,  p.  44. 
Véreux,  t.  I,  p.  25. 
Vergon,  t.  1,  p.  242. 


550 


INDEX    ALPHABETIQUE 


Ycrgy  (Antoine  de),  archevêque, 

t.  I,  p.  21. 
Verlans,  t.  I,  p.  278. 
Verenet  (Pierre),  t.  II,  p.  305. 
Vesoul,  t.  I,  p.  15,  27,  72,  14G  ;  t. 

II.  p.  161. 
Vesseaux  (Vernier),   t.   I,  p.  252; 

t.  II,  p.  109,237,  304. 
Viellard  (Léon),  t.  I,  p.  ix,  xn. 
Viault,  réfugié,  t.  I,  p.  293. 
Vienne  (Autriche),  t.  I,  p.  88. 
Yicnne-lc-Chûteau  (Lorraine), 1. 1, 

p.  278. 
Viennot  (Regnault),  t.  I,  p.  121. 
Viénot  (Nicolas),  t.  i,  p.  230,  241. 
Viénot  (Richard),  t.  I,  p.  230. 
Vignier,  réfugié,  t.  I,  p.  293. 
Villars-les-Blamont,    ou    Villers, 

t.  I,  p.  92,  121,  230,  242,  290,  333, 

t   II.  p.  29,  108,  320. 
Villars-sous-Dampjoux,    t.    I,    p. 

2G2. 
Yinitor,  voy.  Vigneron. 
Yiret,  t.  1.  p.  84,  107,  129,  189,  195, 

2IH,  210,  211  ;    t.  II,    p.   113,   126, 

155, 172. 
Yigneron  (Claude),    t.  II,  p.   229, 

2:53,  236,  304. 
Yogelmann    (Hector),     Le   vice- 
chancelier,  t.  I,  p.  212,  321,  236, 

327,  332;  t.  II.  p.  304. 
Vogler  (Jean),    t.  I,  page  56,   01, 

04,  71,72,73,  74;    t.  II,  p.  21,  22, 

25,  320. 
Vogler  (Aman),  t.  Il,  p.  23. 
Yoîlland  (Jean),  t.  U,  p.  304. 
Youjaucourt,  t.  1,  p.  152,  173,  190, 

130,  240,  249  ;  107,  100. 
Vourron    (Pierre),   abbé  de  Bel- 
champ,  t.  1,  p,  151. 
Vourron  (Jean),  t.  II,  p.  305. 
Vuillemin,  voy.  Guillemin. 
Vuillemot   (Jehan),  t.  11,    p.   292, 

304,  308. 
Vurpillot  (Jean),  curé  de  Roche, 

t.  1,  p.  100. 


Vuillard  ou  Voillard   (André),   t. 

I,  p.  252  ;  t.  U,  p.  169. 

Vyans,  1. 1,  p.  278,  291  ;  t.  II,  p.  236. 

W 

Warnic  (Johannes).  t.  H,  p.  319. 
Wasthamerus,  t.  II,  p.  149. 
YYecker      (Simon,     comte      des 

Deux-Ponts,  t.  I,  p.  2. 
Weihingen,  t.  I.  p.  212. 
Weiss  (N.),  t.  II,  p.  315. 
Weissmann  (Gaspard  ),    t.    II,  p. 

215. 
Werdenberg  (les  comtes  de),  t  I, 

p.  201. 
YYetzcl  (Luc),  t.  I,  p.  172,  277. 
Wild  (Hans),  t.  1,  p.  183,  318  ;  t. 

II,  p.  135,  141,  174,  221,292,  304. 
Yvilkr  (Peter),  t.  I,  p.  354. 
Winnenden,  t.  I,  p.  317. 
Wintterlirt,  t.  II,  p.  315. 
Wittemberg,  1. 1,  p.  48,  227,  329  ; 

t.  II,  p.  275. 
Wolf  (IL),  t.  I,  p.  297. 
Wolfenbuttel,  t.  I,  p.  37. 
Wolfgang  Wissemburgcr,  t.  I,  p. 

52. 
Wolfhard  (Boniface),  1. 1,  p.  10. 
Wurtemberg  (ducs  de),  voyez  au 

nom  particulier  de    chacun   de 

ces  princes. 

y 

Yvcrclon,  t  II,  p.  40,  110. 
Yvonand,  t.  I,  p.  33. 

z 

Zahn.r.  I,  p.  38,  00. 

Xcckher  (Michel),  t.  II,  p.  292,  304. 

Zurich,  t.    1,  p.  134,    158,  207,  342  , 

t.  II,  p.  10,  135,278. 
Zwiefalten  (abbé  de),  t.  1,  p.  3. 
Zwinglc.  t.  I,  p.  31,  36,   50,  51,  52, 

54,202,  211,  294,  295. 


TABLE 


DES 


PIECES  JUSTIFICATIVES 


Pages. 


1.  Inconduite  de  l'abbé  de  Belchamp.  Acte  d'absolu- 

tion obtenue  par  lui  de  Jean  Marmier,  abbé  de 
Corneux   1 

2.  Inventaire  des  reliques  de  l'église  St-Mainbœut*  de 

Montbéliard,  dressé  le  7  février  1523 2 

3.  Extrait   d'une  lettre    de    Dom    Pierre    Maublanc, 

prieur  de  Chaux  à  la  régence  de  Montbéliard, 
datée  du  20  février  (vers  1585)  renfermant  des 
plaintes  contre  le  capitaine  de  Clerval.     ....       11 

4.  Lettre  de  Jean  Thomassin  au  parlement  de   Dôle, 

2  novembre  1524 11 

5.  Les  commis  et  députés  à  la  matière  de  la  foi  à 

madame  la  duchesse  d'Orange,  29  novembre  1524.       13 
G.  L'abbé  de  Corneux  adresse  à  celui  de  Belchamp 
une  lettre  portant  absolution  de  quelques-uns  de 
ses  religieux  qui  portaient  l'habit  séculier,  2  août 
1525.    . 14 

7.  Lettre  de  Pierre  Toussain  au  duc  Qlric  dans  ia- 

quelle  il  rend  compte  de  sa  doctrine  sur  la  sainte 
cène  et  de  sa  prédication  à  Montbéliard,  17  avril 
1536 15 

8.  Extrait  d'une  lettre  de  Hédion  à  Erbe,  28  octobre 

1537 •     •       16 

9.  L'archevêque  de  Besançon  au  comte  de  Montbé- 

liard, 24  décembre  1537 17 


352  TABLE    DES   PIECES    JUSTIFICATIVES 

Pages. 

10.  L'archevêque  de  Besançon  au  comte  de  Montbé- 

liard,  17  janvier  1538 18 

11.  Sigismond  Stier  [Taurus)  a   Mathias  Erbe,  16  dé- 

cembre 1538 20 

12.  Sigismond  Stier  (Taurus)  à  Mathias  Erbe,  6  mai 

1559 .       21 

13.  Jean  Vogler  à  Vadian,  17  mars  1559 22 

14.  Extrait  d'une  lettre   de    Jean    Vogler  à    Vadian, 

9  août  1539 25 

15.  Sigismond  Stier  (Taurus)  à  Mathias  Erbe,  18  sep- 

tembre 1540  ........      25 

16.  Extrait  d'une  lettre  de  Hédion  à  Erbe,  29  décembre 

1541 26 

17.  Extrait  d'une  lettre  de  Hédion  à  Erbe,  22  août  1542.       27 

18.  Pierre  Toussain  aux  pasteurs  de  l'église  de  Berne, 

7  novembre  1545 .       27 

19.  Confession  de  Pierre  Toussain  et  de  ses  collègues, 

4  janvier  1544 .       28 

20.  Remontrance   des  ministres  de   la   seigneurie   de 

Blamont  au  sujet  des  sonneries  pour  les  Ave  Ma- 
ria, 1544 29 

21.  Réponse  d'Engelmann  aux  suppliques  des  minis- 

tres de  Montbéliard,  28  mars  1545 29 

22.  Instructions  de  P.  Toussain  aux  ministres  de  Mont- 

béliard, 1545 .  55 

25.  Pierre  Toussain  au  Conseil  du  duc  Ulric,  de  Bàle, 

1545. 37 

23  bis.  Fragment  d'une  lettre  de  Pierre  Toussain  au 

Conseil  de  régence 58 

24.  Pierre  Toussain  à  Mathias  Erbe,  12  mai  1545     .     .  59 

25.  Pierre  Toussain  à  Mathias  Erbe,  26  mai  1545     .     .  39 

26.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel,  12  août  1545  .  40 

27.  Pierre  Toussain  à  Mathias  Erbe,  8  septembre  1545.  41 

28.  Pierre  Toussain  à  Mathias  Erbe,  12  novembre  1545.  42 

29.  Pierre  Toussain  à  Mathias  Erbe,  9  décembre  1545.  43 

30.  Pierre  Toussain  à  Mathias  Erbe,  24  décembre  1545.  45 

31.  Mémoire  de  Pierre  Toussain  sur  la  visite  ecclésias- 

tique, 1546 47 


TABLE   DES   PIÈCES   JUSTIFICATIVES  353 

Pages. 

32.  Pierre  Toussain  à  Mathias  Erbe,  28  janvier  1546    .  49 

33.  Pierre  Toussain  à  Mathias  Erbe,  25  lévrier  1546.   .  51 

34.  Pierre  Toussain  à  Mathias  Erbe.  27  février  1546.  .  53 
55.  Pierre  Toussain  à  Mathias  Erbe,  26  juin  1546  .  .  54 
36.  Articles  sur  lesquels  les  ministres  de  Montbéliard 

doivent  être  examinés,  septembre  1546  ....  55 

57.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel,  10c  ctobre  1546.  57 

58.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel,  8  janvier  1547.  58 

59.  Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel,  22  février  1547.  60 

40.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel,  7  mars  1547.  .  60 

41.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel,  16  avril  1547  .  61 

42.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel,  10  mai  1547  .  65 
45.  Pierre  Toussain  a  Guillaume  Farel,  15  mai  1547    .  64 

44.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel,  27  mai  1547    .  64 

45.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel,  22  septembre 

1547 65 

46.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel,  28  avril  1548  .  66 

47.  Information  contre  Nicolas  Briot,  curé  d'Allanjoie, 

17  avril  1548 67 

48.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel,  5  mai  1548.     .  69 

49.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel,  23  mai  1548.    .  70 

50.  Pierre  Toussain  à  Mathias  Erbe,  15  juillet  1548.     .  71 

51.  Pierre  Toussain  à  Mathias  Erbe,  50  juillet  1548.     .  72 

52.  Pierre  Toussain  au  duc  Christophe  de  Wurtem- 

berg-, 1er  août  1548 75 

53.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel,  5  septembre 

1548 75 

54.  Pierre  Toussain  à  Sigismond  Stier  [Taurus),  9  oc- 

tobre 1548 74 

55.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel,  21  octobre  1548.  76 

56.  N.  à  Ambroise  Blarer,  10  novembre  1548  ....  76 

57.  Pierre  Toussain  à  Guillaume   Farel,  12  novembre 

1548 78 

58.  Pierre  Toussain  à  Mathias  Erbe,  22  novembre  1548.  79 

59.  Instructions   de  François  Bonvalot  à  l'official   de 

Besançon,  5  décembre  1548 

60.  Pierre  Toussain  à  Mathias  Erbe,  8  décembre  1548.  83 

61.  Pierre  Toussain  au  bailli  de  Montbéliard,  1548  .     .  84 


354  TABLE    DES    PIECES   JUSTIFICATIVES 

l'ages. 

62.  Quœ  iis  qui  ad  ministeria  parochialia  prœsentan- 

tur,  proponenda  erunt.  Janvier  1549 85 

G3.  Ce  que  les  commis  doibvént  declairer  aux  curez. 

Janvier  1549 87 

64.  Pierre  Toussai n  a  Sigismond  Stier,  12  janvier  1549.      80 

65.  Mandement  du  duc  Christophe  aux  officiers  de  la 

seigneurie  de  Blamont,  25  janvier  1549 89 

66.  Requête  des  ministres  de  Montbéliard  et  du  comté 

pour  qu'il  leur  soit  permis  de  continuer  à  ensei- 
gner la  parole  de  Dieu,  janvier  1549 92 

67.  Martin  Bucer  et  les  ministres  de  Strasbourg  à  Pierre 

Toussain,  5  février  1549 94 

68.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel,  15  février  1549.       98 

69.  Instructions  aux  curés  du  comté  de  Montbéliard, 

23  mars  1549 98 

70.  Information  faite  par  le  procureur  général  Charles 

Mercier  contre    messire  Jacques  Caboz,   prêtre- 
vicaire  à  Belverne  et  Etobon,  19  avril  1549.     .     .     100 

71.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel.  12  mai  1549     .     102 

72.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel,  10  août  1549  .     103 

73.  Pierre  Toussain  à  Mathias  Erbe,  21  octobre  1549  .     104 

74.  Etablissement  des  catéchistes,  1549 105 

75.  Enquête  sur  la  conduite  des  curés  pendant  l'Inté- 

rim. 1550. .108 

76.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel,  12  février  1550.     111 

77.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel,  15  mars  1550.     112 

78.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Fare!,  1  \  juillet  1550.     115 

79.  Pierre  Toussain  à  Mathias  Erbe,  3  novembre  1550.     114 

80.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel,  11  janvier  1551.     116 

81.  Pierre  Toussain  à  Mathias  Erbe,  25  février  1551     .     117 

82.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel,  28  avril  1551   .     118 

83.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel,  18  juin  1551    .     118 
83  bis.  Certificat  délivré  à  Guillaume,  maître  d'école  à 

Charmont,  24  juin  1551 120 

84.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel,  20  septembre 

1551 1*> 

85.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel,  27  décembre 

1551 121 


TABLE   DES   PIÈCES   JUSTIFICATIVES  355 

Pages, 

86.  Le  duc  Christophe  aux  gouverneur,  lieutenant  et 

conseillers  de  Montbéliard,  30  juin  1552.     .     .     .  122 

87.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel,  9  juillet  1552.  123 

88.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel,  13 octobre  1552.  124 

89.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel,  16  octobre  1552.  126 

90.  Pierre  Toussain  à  Ambroise  Blarer,  16  octobre  1552.  127 

91.  Rapport  de  Pierre  Toussain,  au  sujet  de  l'Intérim, 

vers  octobre  1552 128 

92.  Pierre  Toussain  au  conseil  de  Montbéliard,  octo- 

bre 1552 131 

93.  Articles  sur  lesquels  les  ministres  de  Montbéliard 

doivent  êtreexaminés,  novembre  1552 132 

94.  Pierre  Toussain  à  Mathias  Erbe,  3  février  1553.     .  155 

95.  Pierre  Toussain  à    Ambroise    Blarer,    18  février 

1553 .  137 

96.  Pierre  Toussain  à  Ambroise  Blarer,  11  mars  1553.  138 

97.  Pierre  Toussain  à  Ambroise  Blarer,  28  avril  1553.  139 

98.  Pierre  Toussain  à  Erbe,  5  juin  1553 140 

99.  Pierre  Toussain  à  Guillaume  Farel,  26  juin   1553.  140 

100.  Pierre  Toussain  à  Mathias  Erbe,  29  juin  1553   .     .  141 

101.  Pierre  Toussain  à  Mathias  Erbe,  24  juillet  1553     .  143 

102.  Pierre  Toussain  à  Mathias  Erbe,  27 septembre  1553.  143 

103.  Pierre  Toussain  à  Mathias  Erbe,  5  novembre  1553.  145 

104.  Pierre  Toussain  à  Mathias  Erbe,  21  novembre  1553.  146 

105.  Pierre  Toussain  à  Ambroise  Blarer,  26  mai  1551    .  147 

106.  Pierre  Toussain  à  Ambroise  Blarer,  1-5  novembre 

1554 •     •  148 

107.  Pierre  Toussain  à  Mathias  Erbe,  22  novembre  1554.  149 

108.  Justification  du  ministre  Jacques  Gcte,  23  novem- 

bre 1554 149 

109.  Pierre  Toussain  à  Mathias   Erbe,  4  décembre  1554.  152 

110.  J.  de  Beaulieu  à  Guillaume  Farel,  21  décembre  1554.  153 

111.  Pierre  Toussain  à  Mathias  Erbe, 25  décembre  1555.  15, 
112    Pierre  Toussain  à  Mathias  Erbe,  25  avril  1556.     .  158 

113.  Examen  des  Ministres,  1559 159 

114.  Avis  des  théologiens   sur  l'examen   des   ministres 

1559 •     •  l62 

115.  Pierre  Toussain  aux  princes  tuteurs  sur  la  visite 

des  églises  et  des  écoles.  1559 163 

23 


35G  TADLE   DES    PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

.  Pages. 

110.  Rapport  du  surintendant  Pierre  Toussain  sur  le 
recrutement  et  l'entretien  des  futurs  pasteurs 
Vers  1559 166 

1 17.  Liste  des  jeunes  gens  appelés  pour  la  première  fois 

à  bénéficier  des  dispositions    testamentaires  du 
comte  Georges.  1559 169 

118.  Un  devoir  de  Nicolas  Thourelot,  à  l'âge  de  douze 

ans  environ 1  '0 

119.  Les    choses    qui    semblent     estre    principalement 

nécessaires  pour  estre  remonstrées  à  ceulx  qu'on 
veult  recepvoir  au  ministère.  Vers  1559   .     .     .     •     170 
1 19  bis.  Pierre  Toussain  à  Jean  Brenz,  10  mars  1559.     .     172 

120.  Pierre  Toussain  au  duc  Christophe,  18  juin  1560     .     174 

121.  Pierre    Toussain    et    ses    collègues    aux    princes 

tuteurs,  25  juin  1560 176 

122.  Relation  du   voyage     du   notaire  Jean  Thourelot 

qui  conduisit  à  Tubingue  les  six  premiers  titulaires 
des  bourses  fondées  le  4  avril  1557  par  le  comte 
Georges.  1560 180 

123.  Une  supplique  de  Pierre  Toussain,  1560   ....     18.3 

124.  Rapport  de  Pierre  Toussain  sur   la    conduite  du 

ministre  Morelet.  1561 184 

124  bis.  Pierre    Toussain    et    Gérard    Guillemin    aux 

princes  tuteurs,  12  décembre  1561 186 

125.  Les  princes  tuteurs  a  l'archevêque  de   Besançon, 

15  mars  1562 205 

126.  Rapport  du  maître  d'école,  Jacques  Bossserdet,  sur 

la    situation    morale   de   la  paroisse   de  Bavans, 

7  mai  1562 206 

127.  Pierre     Toussain    et   ses   collègues    aux     princes 

tuteurs,  12  décembre  1562 208 

128.  Pierre   Toussain   au   chancelier  de    Montbéliard, 

26  décembre  1562  .     .     • 209 

129.  Règlement  pour  la  ville  de  Montbéliard,  23  novem- 

bre 1563 212 

130.  Rapport  de  Pierre  Toussain  au  conseil  de  régence 

de  Montbéliard,  30  juin  1564  . 214 

131.  Etablissement  des  boîtesdes  pauvres,  22  août  1564     218 


TABLE   DES    PIECES    JUSTIFICATIVES  357 

Pages. 

132.  Enquête  sur   un   abus   d'autorité   commis   par  le 

bailli  de  L'Isle-sur-le-Doubs,  à  l'égard  d'un  pro- 
testant, Jean  Foirand,  maire  de  St-Maurice, 
22  janvier  1565 .     219 

133.  Pierre  Toussain  à  Jean  Haller,  21  juin  1565  .     .     .     224 

134.  Le  conseil  de   Montbéliard    aux   officiers  d'Héri- 

court,  16  août  1565 225 

135.  Réception    de   deux   ministres  par   le   conseil    de 

Montbéliard,  16  août  1565 226 

136.  Pierre  Toussain  et  ses  collègues  aux  gouverneur  et 

conseillers  de  Montbéliard,  17  septembre  1565.     .     227 

137.  Les  pasteurs  de   Montbéliard  à   la  classe  de  Neu- 

chàtel,  10  octobre  1570 228 

138.  Le  Magistrat  de  Montbéliard  à  la  classe   de   Neu- 

châtel,  10  octobre  1570 229 

139.  Pétri  Tossani  et  aliorum  quorundam  ministrorum 

declaratio,  12  mars  et  23  juin  1571 251 

140.  Ordre  d'examiner   les  ministres   et    de   leur   faire 

signer  l'accord  de  1536    entre  Luther   et   Bucer. 

2  août  1571 234 

140  bis.   Colloquium    cum   magistro   Daniele  Tossano 

Montbelgardi  institutum 257 

141.  Pierre  et  Daniel  Toussain  aux   gouverneur,   com- 

missaires et  conseillers  du  prince  à  Montbéliard, 

3  août  1571 244 

142.  Appointement    rendu    par    les   commissaires  des 

princes  curateurs  et  le  conseil  sur  la  requête  des 
bourgeoisethabitantsdeMontbéliard,22aoûtl571.     248 

143.  Plaintes  de  Pierre  Toussain  au  duc   de   Wurtem- 

berg sur  les  opérations  des  commissaires  a  Mont- 
béliard, 24  septembre  1571   253 

144.  Lettre  du  ministre  Floret  à  Guillaume,  landgrave 

de  Hesse,  25  septembre  1571 255 

145.  Lettre  du  ministre  A.   Floret  à  Georges-Frédéric, 

margrave  de  Brandebourg,  25  septembre  1571.     .     257 

146.  Réponse    des    théologiens     wurtembergeois    aux 

plaintes  de  P.  Toussain  et  de  ses  collègues,  1571  .     261 

147.  Le  maire  et  les  ministres  de  Montbéliard  à  la  classe 

de  Neuchàtel,  13  décembre  1571 261 


358 


TABLE    DES    PIECES   JUSTIFICATIVES 


Pages. 

I  18.  André  FloreL  à  Fabri,  ministre  à  Neuchàtel,  16  dé- 
cembre 1571 268 

149.  Les  maire  et  Neuf-Bourgeois  de  Montbéliard    à   la 

classe  de  Neuchàtel,  17  décembre  1571     ....    270 

150.  Articles  sur  iesquels  ceux  de    l'église   de    Montbé- 

liard désirent  avoir  tidèle  résolution  et  prient  leur 
très  cher  et  honoré  père  en  Christ,  Monseigneur  de 
Bèze,  fidèle  pasteur  et  professeur  en  l'Eglise  de 
Genève,  d'écrire  son  bon  advis  en  teste  d'un 
chacun  desdits  articles.  30  décembre  1571     .     .     .    273 

151.  Arlielessur  lesquels  réglisedeMontbéliardrequiert 

résolution  par  écrit  des  fidèles  pasteurs  et  minis- 
tres de  l'église  de  Neufchàtel  outre  Joux.  30  dé- 
cembre 1571 277 

151  bis.  Pierre  Toussain  aux  gouverneur  et  conseillers 

de  Montbéliard,  24  janvier  1572 280 

152.  Les  maire  et  Neuf-Bourgeois  de  Montbéliard  à   la 

classe  de  Neuchàtel,  y  février  1572 284 

153.  Appel   de   trois   pasteurs    renvoyés  du    comté  de 

Montbéliard  à  la  classe  de  Neuchàtel,  5  février  1572.    285 

154.  Le  surinlendant  Henri  Efferhen  au   Dr  J.  Andréas, 

7  février  1572 , 286 

155.  André  Floretà  la  classe  de  Neuchàtel,  27  mars  1572.    288 

156.  Antoine  Carray,  maire  de  Montbéliard,  à  Christophe 

Fabri,  ministre  à  Neuchàtel,  27  mars  1572    .     .     .     200 

157.  M.  Andréas  Floreti   declaratio  de  quibusdam  fidei, 

24  mars  1572 292 

158.  Acte  d'accord  signé  par  les  théologiens,  les  minis- 

tres et  les  bourgeois,  12  janvier  1573 202 

159.  Pierre  Toussain  aux  pasteurs  de  Genève,  Lausanne 

et  Neuchàtel,  22  janvier  1573 509 

160.  Pierre  Toussain   au    gouverneur   de  Montbéliard, 

16  mars  1575 510 

161.  Résolution  du  conseil    de  Montbéliard  au   sujet  de 

l'habillement  des  ministres.  1605.  311 


TABLE  DES  MATIERES 

CONTENUES  DANS  LES  SUPPLÉMENTS 


rages. 

I.  Nos  sources 313 

II.   Farel  et  l'image  de  saint  Antoine 316 

III.  Le  Nouveau  Testament  de  Lefèvre  d'Etaples    .     .  519 

IV.  Liste  des  premières  paroisses  et  des  premiers  pas- 

teurs du  comté  de  Montbéliard 320 

V.  La  famille  de  Pierre  Toussain 321 

VI.  Mesures  et  monnaies  à  Montbéliard 322 

VII.  François  Richardot  à  Montbéliard 523 

VI II.  L'ordonnance  de  1550 325 

IX.  La  traduction  française  du  grand   Catéchisme  de 

J.  Brenz 527 

X.  Note  sur  François  Thourelot .  528 


Mpqtbéliaid  (Uoubs).  —  Imprimerie  Moulbe|iardai>e. 


O  Q  A  V     ,1 


s 


BR     Viénot,  John 

372       Histoire  de  la  Réforme 

M762V5 

t. 2 


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