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Full text of "Histoire de l'art chez les anciens: Ouvrage traduit de l'allemand"

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XRANSFERRED TO 
FINE ARTS UBRARY 




HARVARD 
COLLEGE 
LIBRARY 



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HISTOIRE 



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CHEZ LES ANCIENS. 



TOME S ECO Jf D, 



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HISTOIRE 

^ DE 

UA R T 

CHEZ LES ANCIENS 

Pu Me. ]. WlNCKELHANN, 

Pré^dait âti Ant%<iuitù à Reme^ MenArt d» /f 

Saciùé Royale des JÎmiquités de Lonêra^ 

de PAcadétnie de Peinture de St. Luc À 

Roiiu , & de l Académie Etrufyiîe 

de CorSûBe, &c. 

OpyB.AGB TRADUIT DE L'AlLEHAN;), 

TOME SECOND,. 



A jSMSTERDAM, 
Chez E. TAN HARREVELT. 

UDCCLXVL 



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HARVARD K,idllie\ l\Bïïkt/f 

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EXPLICATION 

JDtff Figures dont on a çrné cette Hifloire Je 

CArt Qf qui repréfentent des Ouvrages 

dont ks d^nVnwtàent foint encore 

été publiés. 



^f U M E R 6 h 

Frontifpice du Tome première 



u. 



NE Cornaline du Cabinet de Scofch^- 
fur laquelle font repréfcjDtés cinq des fept 
Héros célèbres dans l'Expédition contre 
Thebes. Cette Pierre dont oh donné 
l'explication dans le Chapitre troifieme 
de la première partie , efl peut-être la plds 
rare & la plus précieufe qui exi{][e. 

NUMERO II. 

En tête de la Préfacé, 

r Un Ouvrage en relief qui fe voit dâiis 
ia Maifon de Campagne du Cardinal h' 
lexandrâ Albani : les Figures ont deux 
empans de hauteur. 11 faut que ce fujcc 
ait été fort du goût des anciens Artifte$, 
Tome II * 



n EXPLICATION. 

puifqu'il fe trouve fouycnt répété. Il y 
a au même endroit trois âuttes morceaux 
parfaitement reflemblans à celui-ci. Il en 
eft parlé dans le Chapitre Quatrième. 

NUMERO III- 

J la fin de la Préface. 

Une Cornaline du Cabinet de Stocb 

CP* }'î* "• ^'3^ repréfenrant Proméchée 
occupé à former un Etreraîfonhable, mê- 
me une Femme , comme l'ont obfervé 
Hefiode ( i } & Lucien après lui C 2 }. 
Cette repréfcntatîon fait allufion à l*b- 
rigine de l'Art. C*eft pourquoi on Ta 
placée ayant le Chapitre premier. 

NUMERO ly. 

Première partie. Au commencement dn 

Chapitre premier. 

Ce deffin n'efl pas un Monument* 
Celt un compofé de difierens morceaux 

(i) Theogon vs. 57a; 
"(a) DîaL Prometh. tSc Jo^j^ p. *04. 



DES FLANCHES. n^ 

qui m'a parti être une repréfeotation 
convenable au commenËetn^nc de ce Gha? 
pitre* On y voit des morceaux de l'Ar- 
chiredlure & de la Sculpture les plus 
anciennes. Le fragment de Colonne eft 
pris d'un des Temples qui fubfîftent en- 
core à Peftoé J'ai parlé le premier de 
ces bârimehs danj la Préface de mes ob- 
fervationis fur TArchicedure des An- 
ciens. Il éft probable que ces Temples 
furent conftruîts peu après la LXHme. 
Olympiade 5 8c fui van t toutes les appa- 
rences , ils font plus anciens que tour ce 
qui nous refte des édifices Grecs* le 
deflînateur auroit du faire la Colonne 
un peu plus conique qu'il ne l'a faite. 
La Statue couchée eft du Siyle Egyptien 
le plus antique. Le Sphynx viril & bar* 
bu eft pris d'un Ouvrage en relief de 
terre culte qui eft au Palais Farnefe & 
dont j'ai parlé dans ma defcription des 
Pierres gravées du Cabinet de Stofçh 
CPréf. p. XVII.) Le Vafe eft un li^ie dit 
Etrusque • du Cabinet de Mr. Antoine 
Raphaël Mengs : on y yolt deux pçrfpn- 



IV EXPLICATION. 

fies auprès d'un tombeau fut lequel eu 
une Urne cinéraire. 

NUMERO V. 

A h fin du Chapitre premier. 

t'rotnéthée aflemblant les membres de 
l'homme qu'il fait. C'eft une allufion 
au commencement de T Art. Cette Pierre 
eft dans la coUcAion de Stofch; & cette 
idée fe trouve rendue d'une autre ma«- 
niêre dans le deffm de la Cornaline que 
nous venons d'annoncer ci-defTus Nu- 
méro IIK 

N U M E It. O VL 

En tête du Chapitre fécond. 

Le Sphyiix de la pointe de rObélîsquè 
du Soleil , qu*Augufte fit tranfporter à 
Rome brifé & fort endommagé par le feu. 
Il fe voit encore au même endroit où il 
à été trouve. Le Sphynx e(t placé ici 
comme un des plus anciens monumens 
de TArt des Egyptiens^ C'cft le feul 



DFS PLANCHES. -y 

(i|ue Ion connoidc avec des mains humain 
ms; il tient un Obélisque. 

NUMERO VII. 

J la fin du Chapitre fecmJ^ 

Ouvrage imité d'après le Style Egyp. 
tien, du temps des Romains. Ce mo-^ 
Hument n'exifle plus. On en voit le des-* 
fin dans le Cabinet du Cardinal Alexan* 
dre Albani, d'où on Ta pris. On en 
donne l'ei^plication dans le Cliapicre fe* 
pond. 

NUMERO VIÎI. 

Jlu commencement flu Chapitre troifieme^ 

Trois Figures autour d'un Autel, fa« 
voir, Apollon^ Diane & Mercure. Cet 
Ouvrage , qui fe conferve au Capitole , 
eft un véritable monument de l'Art £« 

» 

irgsqoe^ comme on le prouve dans I9 
Chapitre troifieme où il eft décrit. 



*i 



^i EXPLICATION, 

NU MER O 1%. 

A la fin de la féconde SeSl'm du même 

chapitre. 

Tydée, un des Sept Héros de l'Expé- 
dltion contre THebes , deiHné d'après Ui- 
ne Cornaline du Cabinet de Stofch (p, 
540,) Conaroe l'Autel du Numéro pré^ 
cèdent peut être regardé çopime un des 
plus ^ciens Ouyrjkgesi de VAtt Etrus- 
que , ainfi cette Pierre eft m des pre- 

miers chef-d'œuvres des Artiftes de 1^ 
même Nation* 

■ N U M E K p 1c. 

Ju cmmencemèttt de la troijîeme Sellion 
du ^êf»e Chapitre^ 

JJnV^^e Çampanieth, très-antiques du 
Cabinet de Mr, Antoine Raph^él Mengs, 
où i;Artifte à peint, avec beaqcoup d'a- 
drefle & d'habileté une parodie' dé l'a» 
mour de fupiter pour Alcmene. On en 
a donné Texpiicatiôn en fon lieu. 






/ 



P E s P L A N C H E & VU 

NU M E R O XL 

^ l^fin du mime Gbafitrt. 

' La forme du même. Vafe Campanien 
dont m vii»t: de parier ». içrc ici de oui* 
de^latipe^ 

NU M E R O XII. 

jîa tètè dn Chapitre qnatrieme. 

Une Pierre gtarée/ dcâ plut belles de 
Tantiquiiié^ bien prôpte a idcmner utm 
idé6 générale 4t fy f^î(^âioa de l*Att 
cliez les Crrecs. Le iujpc «ft Tkdee iâifi 
de comt>aMo<i & de i«m<^ds à li vue ^e 
la beauté de Laya ou Piiaya qu'il vieiic 
de tuer. Plutarque dans^ la vie de ce 
Héros fait- taientiûii de i:et<e sJEthûn , mais 
d'une manière très-fuccinde > & fans en 
rapporter aucune circonihtnce. tes au- 
tres Hiftoriens n'en parlent point du 
tout. Cette Cornaline étoit autrefois 
daps le Cabinet farûefe à Naples, d^^^ 
elle a difparu depuis Vingt ans. , 



*4 



«Il E X i» L 1 e A T 10 N/ 

NUMERO ^lll. 

A Ufn de la premicn Scâim du même 

Chapitre. 

• ••««■* 

* Cornaline ààtkt il' eft paillé dans le 
Chapitre croifieme, repréfentant . Pelée, 
Père d'Ap^ilJe, faisant vpeu. ai{ Fleqvç 
Sperchion en Tliéflalie, de lui confacreç 
la chevelure de foa Fil$ s'il reyiepc faiii 
& fauf du Siegê de Troye. Cette Pierre 
eft placée à la fin de cette Set^idn corn* 
me un monument du plus ai^cien Style 
de l'Arc Grée, quoique J'Ouvrage folç 
Etrusque » parce .que d^ns .les . temps lesi 
plus reculés le .Style Gre^; & te.Sfylç Jg* 
jusque fe reflçmWoitnç. 



«- « < V 



NU M E R O XIV. 

yne Pierre gravçe en boflè^ qui fe 
ppnferve dgns le Cabinet Farnefe à Na? 
pies : elle repréfente Bacchus & Ariane, 
Comme cette Se^on traite du deffîn , & 



DES PLANCHES. « 

jcn partiçijlier du defTîn dç la beauté , j'a^ 
vois choifi ces têces comme un modèle 
de beauté j pi^is le deflinatçut ii'a pas at- 
teint tout -à- fait les idées fublimes de 
beauté qui font fi élégamment empreintes 
fur Ipriginal y quoique ce fpit la troifie* 
me gravure que jen aie fait faire^ 

N U.M E R O KV. : 

Frontifpke du Time SècotuL ' ^ 

NB. Nous n'en avons point trouvé 
l'explication dans l'Originalf 

NUMERO XVI. 

. Au commencement de la troifieme SeBian 

du memfi Chapitre. . . 

t 

Deux des plus anciennes Médailles d'aiç. 
gent de Syracufe: Tune eft du Cabinet de 
Stofch^ & l'autre eft entre les mains de 
TAuteun . Elles indiquent le Style le 
plus ancien des Grecs , dont rexpliç^çioii , 
commence avec cette Seélion. 



EXPLICATIOK 



NUMERO XVir. 

SeâîoH cinquième j au commntement. 



ih. Nous n -avons point trouvé Tex^ 
piication de cette Pierre Gravée daii^ i'O^ 
riginal Ailenand* 

NU M E R O XVIIÏ. 

A ia tête du Chapitre citiqnieme. 

: l^ deâèiii placé au commencetnettc du 
Ciiapitre cinquième &it partie^ de Ja gra^ 
vure d'un Vafe cylindrique dont il eu 
parlé danp cet: Ouvrage &auqueU'Artifte 
Romain a mis fon nom. Il remonte jus- 
qu'aux plm anciens temps de la Républi- 
que, L'£xpédîtioii des Argonautes pour 
la Çolchide, dont furent Caftor & PoU 
lux, eft gravée fur ce Vafe. Lorsque ces 
Héros Gtecs mirent pied à terre dans le 
pays do Roi Amycus, celui r ci propofa 
à l'un d'eux de fe battre contre lui à coups 
Gt éourroie ^ comme il avoir coutume de 
le propofèr à tous les étrangers qui abor- 
dolent dans fon pays. Pollux plus exer-^ 



DES PLANCHES. «t 

çé que les autres dans cette font de lutte 
accepta le défi & vainquît Amycus, L9 
plupart des HiAortens ( 1 ) prétefidenc 
que ce Roi reûa mort lut la place. Le 
fivl Tl%éocdte (x) dît que PoUux lui 
accorda la vie« li faut que TArtifte qui 
a travaillé ce Vafe ait iuivi une autre tra« 
dition qui (ans -doute 8*eft perdue: carict 
PoUux âtracbe Amycus à un. arbre 5 ^ 
de plus Pallas eft prélente à ce châtiment i 
clrconritançe qu'on ne lit dans aucun His^ 
wtktL Lai i^igore aâife efl: Caftor : i] 
perte un bracelet au bras gatohe , & for 
la tête une efpece de Guirlvide » xcHe 
fans -doute qui lui étoit particulière & 
qu'on nçuimoit Stnpfus < i )p La Figure 
debout eft un des Argoaiattttçs. Une au- 
tre Figure couciiée au pied de l'arbre 
garde les habits de Pollux: elle senve* 



r Tïï --'■--'■' ■* ' t il " 



(i) Apollon. Argonaut. Lîb. U. vs. 97.Val.Plac. 
Argon. Lib. IV. Apollod. Bîbl. Lib. !• p* 30. b. t 
125. Edit. Rom. ' 

(2) Idyl. XXIII. 

(3) Feftus verb, Stroppus. 



xtx EXPLICATION. 

loppè du Manteau du Héros Vainqueur» 
comme pour témoigner l'horreur que lui 
infpire la punition que fjbic le. Roi vain- 
cu« Aucun autre monument ne montre 
û didincflement les courroies dQnt les 
lutteurs s'armoient pour fe. battre. On 
voit encore quelques particularités qui ne 
fe trouvent point ailleurs | .par exemple » 
des fouliers garnis de courroies de cuir» 
au moyen desquelles on pbuvolt les ferrer 
ou les élargir félon la proportion du pied. 
On voit à la chauflùre de Caftor des 
pointes qui font fans -doute des éperons? 
car il aimoit à morxter à cheval ; 

^— — ? fuerosque Leda 
HuncequiSi illumfuperare puffîîs 
Nohilem. 

HoRAT- Lih. I. 01 Xîh 

Les demi. bottines d'Amycus font au- 
près de lui. Ceux qui vont à la chaflç 
^ux environs de Rome , en portent encor 
re de pareilles aujourd'hui. 



k 



DE s PL ANC H E a xttt 

M U M E R O XlX, 

A la fn Je la premier e Partie^ 

Forme du Vafe cylindrique dont le 
Numéro précédent contient une partie de 
la gravure^ 

NUMÉRO 5CX. 

Jn commencement de la féconde Partie. 

Bas-relief repréfentant un père habillé 
en Sénateur ayant les pieds fur un efcabeâu 
& tenant de la main dr6ite le buffe de 
fon fils : vis-à-vis de lui eft une Figure 
de femme qui parolt répandre de l'encens 
fur un chandelier. 

NUMERO XXI. 

A la fin de la troifleme Seêlion. 

Un Ouvrage en relief où font repré- 
fentes Bellerophon & Pegafe presque de 
grandeur naturelle. Cet Ouvrage fe voit 
au Palais Spada à Rome avec fept autres 
de la même grandeur. Tous les huit 



jcïv E X P L I C A T 1 a 

morceaux fer y oient de degrés à refcalief 
de l'Eglife de Su Agnès de Romej & telle 
étoit Tignaraoce de ces £ecies de téne« 
bres que le côté travaillé étoit en dedans t 
ce qui « {>ar un effet du hazard a canftt* 
vé la Sculpture. Us en furent tirés lors* 
qu'on raccommoda cet efcaller au dernier 
iîecle. 

NUMERO XXÎL 

« 

jIm cwnnieneement de la tfuatrieme SeSittC 

Ms têtes de Diomede & d'Uliilè prifcs 
d'une bafe antique du Cabinet de Scofch* 






n 



T A B 

DES 

ARTICLES 

DU TOME SECOND. 
fiiËPUCATioN s£s Flanches. Page t 

SUITE 

Da Chapitre quatrième de la Prea&m 

partie. 

TROISIEME SECTION. 

4 

Dès Progrès et de la Décadence pe l'Art 
CHEZ les Grecs. I^g. f 

Quatre époques âP quatre Styks de VAn 

Grâ§. :ç 

S. I. De Paneim Style de F Art Grec. 3 

I • Des Monumens de P ancien Stybk ibîd. 

Médaittes. ibid. 

Pierre gra^. 8 

Dee Ouvrages en marbre. 10 

2* Cara&eres de Fanden S^le Orée. 14 

3« Préparation au Style JiMme. 16 
Erreurs de quelques modernes fur Paneien Sij* 

le Orec. iS 
S IL Du Style' fuhlime de VArt eki$ 1$$^ 

Crées* ibid» 



xvt TABLE 

1. Cara&eres du Style fublime page ly 
Paralkle desjugemem des anciens Ecrivains 

Jur CArt avec ceux des Modernes* z i 

2. Ouvrages du Style fublime de P^^t Grec 
çon/ervés à Rome. 2 z 

S. IlL Du beau Style de VArt Grec. ^4 

I. CaraQeres & qualités de ce Style. x% 

JDu dejjin propre à ce Style. ibïd. 

2i De la Grâce du beau Styles 27 

3 • De PArt dans la reprifentatioh des En- 

fans. i^ 

§.1V. Du Style d^ imitation. Commencement ae 

la décadence & de la chute de PArt. ^6 

]• Décadencé de VArt occafionnée Sabord par 

Fefprit d'imitation. 37 

a. De P application à Pacceffoircs aux dépens 

de rejfentiely féconde cauje de la décadence 

de PAtt. . j8 

3. ConfeBures fur P étude â? Pemprejfement 
de quelques Artiftes pour faire, refleurir le 
nutlUur Style de PAr$. 41 

4. Avec quelle réferve on doit juger des Ou-" 
vrages originaux & de leurs in^Pations 
dans P ancien tems. 44 

f« CaraStere du Stylé de la décadence ékP Art 

& fin oppofition. avec le Style fublime. 49 

Ç. De. la grande, quantité de Portraits en 
. bufte , en comparaifon du peu de Statues 

de cetems. . \ , '50 

':f. Des 



DES A RTiCL B S. tvtt 

t m 

7. Pes idûs baiïes que îonft fit de la Beau- 
té àans ce mmt tems. Pa^e jo 

8 Des Urnes tunérairès qui Jfbnt ^prefque 
toutes des temps poftirieurs de VArt^ 5 1 

p. Du bon goût qui s^'ejt cànfèrvè mime dans 
le temps de la décadence de VArt. / 55 

10. Conclusion de cette ïroifieme Seûion par 
un Monument fingulier d^un Art inconnu 

& difforme 9 pxécut? par,des Artiftes Grecs. 54 

1 1 . Récapitulation du contenu de cette Sec* 
tion. j-j 

QUATRIEME SÈCtloR 

De là PARf IB MÉCHÂïniiÛE Î)B LÀ ScÔLP^éURE 

Grecque. , 58I 



< ^ 



Dwifion. . , . . . ' • , , îbid j 

§. I. Des différentes matieretdont les Artis-- 
tes Grecs fe fervirent pour Iturs Ouvrages, çç 

1. Du Marbre &.defes: différentes fortes. ibidJ 
2'J Des Marbrés les plus fijtirnis. Marbre de 

Paroi. K Marbre Pentbélien. 6q 

§• II De l'exécution. 6% 

I* De t exécution en génital'. ... ibicî- 

2. De P exécution pariiculieré deè Ouûrages 
félon leur matière* . . tf 4; 

Des Ouvrages en Ivoire. . ibid. 

Des OUmages ers Pierre. ,6f 

J^n Marbre. ibid. 

En Bafaltes^ 69 

Bn Porphyre. , , ^ 70 

Des Ouvrages en Bronzé. 75 

Des statues confidérées en elles • mêméu ibid, . 

De la Soudure des Cheveux. 7 j 

Dès metlkuret Statues de bronze. . 76 

Tome IL ^ ^. 



iMb T A B fe E 

De la dbruredés Statuei é hntteeé Page 7^ 

'Ôi leur dorure en général. iDîd« 

Deux fortes de Dorure^ 78 

Éô la dorure far le Màrhe.^ 7S» 

pu tfwaildès Médailles 96 
hfiription qui fait mention dé ta dàrurt-(Rt 

Mmilkt. ibidt 

eiNQt?IEME SEGTIOm 

De; LA Peinture d£s Anciens Grecs* ^% 

Divifion de cette SeQion. '^' . // îbid. 

$.1 De la Peinture à frefqùe oujur le ntur. 8} 
t If. , Des Peintures à frefij/u» fui^ mm^Jonu 

reftées. 84 

!• t)e celles qui ont été trouvées à Rome. ibid. ^ 
De lu prétendue f^énus & de la Roma. iisBdX. 

Des lm9$ éâté^P'aftdims & du^FrOernb Co^ 

riolû^ %6 

Desfeft Taèleïtu^qui fotiP dànt^ lahG€(ikrie> 

du Golle^dâ St^lgnacei ibid^ 

Aîitre Peinture qui Je voit chez h Gardinat> 

Alexandre Albani. 87 

Juiirts petites Peintures détruit ffSè ibid^ 

2. Des Pmt^es^Hèrcuiamêm. ^ 

J^ûtre dejfeins fur marbre trouvés m* min» 

endroit. . g^ 

Belle Peinture r^réfentant derDanj/ka^^ M 

Bacchantes & des Centaures 9 1 

3k Defcription des Peintures trouvées dH^a* 

rmient à Herculanum. ibid^ 

Premier Tableau. 9 y 

Second Tableam g y. 

Troi/ienfe Tableau. g*f 

Quatrième lableaa^ . . 95^ 



DES akticiLe^. 



wc 



4. Peintures éicomertesà Kôfne en ti^V^ re» 
f . Peintures des Monumens de Cornemx ifcîd. 
$. III. Du ttmps où laflttban dé Feimurts 

indiquées ci-defus ont etèfams, lO > 

§. I V 5/ ces Peinttàres om èé faieet pat des 

Artiftes Grecs ou Romains* ic(y 

S V. Se la rmure de\ la Peimùre à frétât 

en particulier & dt la fimnitte de fexif- 

ï. Du revêtement ou enduit du mur peint. 107 
2. De Pupplicatim méine dès eauteursfur des 

fonds humides ou fecs* jq^ 

Star des fbyids Uams. il^id^ 

Fends colorés. ik^ 

J Exécution. Xiâ 

4. Pratique dès Anciens pùur préferoer leurs 
Tableaux des if^fes de t'ait & de l^bumirt 
dite. ' 1 1 j 

Conclufion de ce Chapitre. 1 1 ^ 

CHAPITRÉ V. 

■ 

Biftoire de VArt chez les Romains.^ njt 

PREMIERE SECTION. 
Examen du Style Romain dj«ns l'Ait, ibidà 

jiX Des Ouvrages faits par des Artijies Rq- 

mains. ng 

f. Ouvrages avec des Infcriptions. ibid; 

^atues. ibid 

Sas -reliefs. ti9 

2. Ouvrages avec le nom de VArtifte. 1 20 

%SL De V imitation des Artifies Urecs & Ro- 
mains. ibiJ, 



/■ 



XX 



TABLE 



Preuve que les premiers Grecs imitèrent le Sty- 
le Etrusque. Page 12 t 

§. II(. D'oà vient V erreur de ceux qui admet- 

tint un Style Romain particulier. izj 

1 . Première caufe : la tqujje explication des 
repréfentations. ibîcï* 

2. Seconde caufe : une vénération mal -enten- 
due pour les Monumens Grecs. i x4 

3» BJjutation d'un préjugé qui admet un Sty- 
le Romain particulier 1 2 Ç 
llV. Hiftoire à$ FJrt à Rome. ibid- 

1. Sous les Rois ibid. 

2. Dans les meilleurs temps de îa République. 127 

3. Jusqu'à la CXX. Olympiade* 131 

4. Jlprès la féconde Guerre tunique. 1 52 
5-, Après la Guerre contre le Roi Àntiocbus. 136 
6. Après la conquête de la Macédoine. i j7 

SECONDE SECTION. 

De l'Habillement des Romains. 141 

Divijton. ibid. 

§*. !. De r habillement du corps. 14* 

1 . Fétemens de defjous. ibid. 

2. La Toge. 144 

3 . Ornement des habits d* hommes. 1 47 
$.11 Habillemens des différentes parties du 

corps. ^ ibid* 

I. Delà tête. Diadème^ 148 

Barbe. ibid. 

Mouftache. ibid. 

Chapeaux de afférente forme* 149 

Bonnet Phrygi'^rî. I ço 

z. Des Culottes,. ' l$i 



• y" 



DES ARTICLES. 



XXI 



3. Des Souliers. Page ifj 

4. Ihs Garnis. i<4 
§, III. De F Armure. ibid. 
I. De la Cuirajfe. ibid. 

I . Du Casque. \s$ 
g. De r Armure des Jamhef. ibid. 

SECONDE PARTIE. 

• - •> 
# Du Sort de l^Akt chez les Grecs» 

AvANT-PROPosr* X57 

PREMIERE SECTION. 
De l'Art depuis les temps les plus recu* 

LÉS JUaQO'A PhIDIAS. 159 

$. I. Catalogue des Jrtiftes les plus célèbres de 

ces anciens temps. ibid. 

I « Dédale. . ibi J. 

2. SmiliS' ibid. 

3. Eudocus. 160 

4. Bularque. ibid. 

5. Arijiudès. ' ibid, 

6. MalaS' i6i 

7. Micbiadis. ^ - ibid. 
8 jfnthermus* ibid. 
9. Supalus. ibid. 

1 o. Jfitbermus fils du précédent. ibid. 

I I . t)ipoçnus. ^ ibid. 

12. Scyllis. ibid. 

13. Léarque. i6z 

14. Doryclidas. ibid. 
ij. Dontas. ibid. 
i6. iH^âf^^é ibid. 
17. Angelio. ibid. 



jaca T A B î- E 



)9* Ppbodore* ibid. 

ao* Damopbon. îbid. 

Zi. ,Lapiaès. j6i 

zi. Déméas. * ébi(}« 

Z^« jStormus. jb\d. 

24. «fom'i* A. ibid» 

25. Ctf^. ibid. 

26. Meriacbtnus. 1 64 
27- Soidau ibid* 
£8. Hegias. ibid. 

29. Agelada$^ ibid. 

30. AfcofUi. ibid. 

31. JjpiSPMMi. ibi4. 

33. jfnapcagorau ibid. 

34. OnatUs» ibid. 
35r# Dtfiïjfj A Rbegium. ftid. 
*3 6. Claucus de Meffene. ibid. 
37. Jriftomedes. 166 
j8. Sacrâtes. ibid. 

39. Mandas. ibid* 

40. Glaucias. ibid. 

41. jE/âT^^T. ibid. 
%.il. Des EcoksderÀrt. ibid. 
I • Ecole de Sicyone. 167 
2^ £c0/^ ^. Corynftfif 1^8 
3. £(;(?/(? dEgine* 1^9 

1. D abord par rapport à la confiitution du 
Gouvernement. - ibid. 

2. -^«jr plus anciens Monumens de VArt 4e 

ces temps^ 172 

Bas -relief. îbH. 



DES ARTICLE S* nok 

PierreTombak. fiSge if | 

Médame àW. 

f.W. Jfbetiàs pr^are k heaufieâe ih$ âr$9 

& des Sciences. 17A 

j. Athènes délivrée des Tyrans qtd Po^pri- < 

moient. ibidJ 

«. i^iSoire des Athéniens fur les Perfes. i7f 

3. Accroiffiment du courage & de lapuijjiin^ 

ce des jUbintens âP des autres Grecs. 17$ 

4* Accr<Hffement des Sciences & des Arts dans 

la Grecci IJJ 

5* Progrès de PArçbiteSure & de la Scuip- 

ture occofi&nne par la rétahliffèment des 

éd^s ruinés i^ Athènes. 1 70 

IS. Artiftes de ce temps: Ageladas, Onâtus^ 

Agenor & Gîaucias. i'8o 

SEC O W DE S« C T 1 O N. 

îte l'Art depuis le temps se Phidias jtis- 
jQO'a Alexandre le Grand. j9m 

f.I DeUt Guerre Ju PUêpoancfe. I H 

S . ûèfervatim ^i»éraiejur l'art de ce Umps. 1 8$ 
9. yîrtiffes de ce temps. 187 

Pbiàias & Parrbàfiut. ibîo» 

^riijies qui ont traoaiîU enfiaèU les aimes 

Ouvrages. ^^ 

g^cus, Oaatèus & Jeurj 0. Oaam & 

Cau$eles. il>i4i 

Xenoerit*^-^ sj^t^. Timciès & TitoartM- 

4es' Metiacbmus & Soidas. Denys & 

^nypidtre , Mo/cjhm & IfOdamas. MA» 

^11, Bettdatala£iierxe\iiu^lopAmefi' ,^9^ 



jxxiv TABLE 

!• Campât aifon entre le fort de V Art & 
celui ûe la Poéfie Théâtrale dans le temps 
de cène guerre. Page 191 

2. Artiftes de ce temps , âP quelques um de 
' leurs ouvrage^. 195 

Polyclete. ibid. 

Scopas» Îbi4- 

jDe Niobé\ H c\ft un ouvrage de Scopas ou 

de Praxiteles. ig^ 

iPytbagore. 198 

jikamene^. ibi4» 

JJApptbéofe d^ Borner e n^eft point un ouvrage 
^ de ce temps là. Réfutafion du fentimenf 

contrutre^ 199 

J. 111. Sort de VArt pendant lé malheutç d*A^ 

tbenes dans cette guerre , & l rs du réta^ 

blffement de la liberté de cette ville. %o i 

Artijtes de ce temps. 2oz 

Cflnacbus. . aoj 

HSauciaès. ibid, 

piomedts & Patrocbus. ibi4. 

'Bryaxis , l^ocbare & Timotbéé* ibid. 

^Iv*. Aprèi la guerre du Piloponriefi. 204 

*Artiftes de ce temps. : ' 20 j 

*1* Praxtteles.&fcs Ouvr(iges. ibid. 

?. Des fils de' Praxiteles. * ^ 208 

^3. Lgiftppe & fes prétendu^ Ouvrages. ibid. 

!• V. Sous Alexandre le Grand. 2 j o 

*X. De la Statue de Laocoon. 212 

&. Médailles ûe Pbtlippe & iPÀkxandre k 

^ Grard. 218 

*^5. Des prétendues Pierres grav^ei de Pyrgo- 

* teleSj Artijle du mime temps. ' 219 

\. Des Bu fiés de Démoftbene. ^ 221 



DE^AR T I C LE &. xw 

ç. De la Statue Sun Jupiter Urius. Page zit 
éè Du Gtouppe appelle communément le Tau* 
reau Farnefe,» . * zzi 

TROISIEME SECTION. 
De l'Art apçès Alexandre le CjRand, et 

DE SA D£GADi<.NGE. '2^4 

§* I. Sous les premiers fucceffèur s ^élexan^ 
à dre* ibid. 

!• Etat des Grecs & des Athéniens» 22 c 

2 i Médailles de ce temps. ibidi 

3* Situât ion, ultérieure des Athéniens. 227 

§.11. Décjdence de PArt en Grèce. . 229 

I» VArt apcbu dans la Grèce commença à 

fleurir en Afie fous les Seleucides. ibid. 

st. Sous les Pt demies. . ajo 

§• lll. Corje&ures fur la corruption du goût 

de ce temps ^ même dans l*jirt* 2j2 

§. IV. Prétendus Ouvrages de ce temps, 2>3 j 

$. V. Décadence de l'Art en Egypte ér dans > 

la grande Grèce. 2jy 

§. VI. Chute de ?Art dns la Grèce p^r les 

guerres civiles entre les Acbéîns confédérés 

& les Etoliens. ibid, 

Lei Romains prennent part à la guerre entre 

ks Acbéens & les Etoliens. La FiSioire 

remportée par les Grecs les fait reconnoltre 

pour une nation libre. 2 j8 

§. VU. [nouveaux avantages que VArt tira 

de cette liberté , mais qui furent de peu de . 

durée^ . 242 

§. Vill. Du temps auquel P Art fleurit en - 

Sictle. Z13 



yoM TA B LE* 

enStcik. Fi^e 2^4 

$. IX. Jrfifiâî & Ouvrages cékim^ éfè^ ee 

$tmps> 2^6 

Dejcrrptm parHctdiere de FHercuk nmtSé 

qui eft au Belvédère. z^'j 

$.A. kifutatim du fentiment qui fixe Pépo* 

que de quelquei Statues particulières à u 

temps. oft 

f^lkh Les plus beaux Monumensde la Gtecâ 

enlevés par la RmknM, 253 

$« XII Fin de V Art fous h$ Selwdths. z «6 

$.XIIL V Jtt fiiurif^fim ks^ Rmde^Bfibi- 

nie & de Pergame. 2 fp 

§. XIV. Fim ^ PjéÊ^ Grtô m Bgjpm. 2dô 

M^atation de FaiOattP & étums. iBid. 

$.XV. Rétabltfement de Pjm^ en Gnoe. ùI9% 
§.XVI. Cmlnm i» guerre de Mitbridme ^ 

& la ruine totale de I0 Grèce furent d6n^ 

mageablesf àh^Apt^ dam la grande Grèce 

& dam la Siciie. 25^ 

QUATRIEME SECTION. 

De L'AitT Grec chez les Romains àoos les 
Empereurs. 26g 

S-L Sem Jules Cefar. %ià. 

J. Amfhs^ rennnmà* iBid. 

a. Ouvrages de PArt de ceDemps^ irjo 
§•11. ^uih Augfn^^ PreveShur db^ fAn & 

défis menumem tjy 

!• Statues d^Augùjie & de Livie. 074 

a, De^prê^ndues Statuer de CfkpiOre* 2 ff 

3* Pierres gravées de ce temps. fjô, 

4* Ifune Qaryatbide- dô Diogene à Athènes. 277 



^ lE. Sous Tièere. 27» 

$ftV. SémGàliffêlA dSr 

|. V. ^rOtei^; ibiA 

$. VI. &&I iV^Ofb 2«2 

t. Efap où I0 Grèce fe trtmêi^abn; t»f 

z* Statues emportées de kt Greee 284 

Apellon dû Belvédère; fà defiriptiofu 28 f 

Du GladÊoeeetr dô la l^igiê Bor^/k 288 

3^ Têtes de Néron. Statues fjigr^Éë & 

autres. 290 

5- Vil. Somf^JkfT, Titeâf DémMen. z^^ 
\\ Situation de la Grèce. Colonnes de Mat'^ 

bre Pentbélien travaillées^ à Athènes p» 

Fordre de Domitieff pour k tempk^ de fi^^ . 

t€r Olympien à Rame. zçf 

ii Jutres Ombrages d& ce tefnpt. 29 1;. 

^ Bune Statue d» mmitiM & dhàùe tite^ 

de NdftHit 2-9^ 

§^VIII. SousTrajan. 297. 

CohnfiedéTtajan. :ia 

'ihipbées de Marius oupeut-étredeTrajan. ilfick 
Arc dê^Thspffi I05 

J. IX. Sous JUfién. ifedL 

I. Serrdj^gtsSl^sEdljfiiiesqu'trfiif'mâ^ ibidi 
i\ Du Style &■, des caraSieres diftlnSlifs de 

def'An^dûtmp^é^'MH&A. ^op 

^ Defcrtption du prétendu Antinous du Bet- 

fkdeftk j j f. 

^^* Sous les Mtàninsi ^ij 

1. Objervation gtnir^kjur PArU ibid. 

2. Uune tête coloffole de Faufline. gi6 

3. Bujics des mêmes Empereurs. 3I j 



r 



wviM TABLE. CES .ARTICLES. 

4. Dt la SpaUie Egimftredç Marc jiureU • 
in bronze. ' ^àgeny 

y. De id Statue d'Ariftide. u S^ 

6. Des Statues que fit faire Herodes 4^ticm. ibid. 

7^ Mus des Statues érigées à des Per/onnes . 
Jans mérite. . î^^. 

§. XI. Sous Conmode. , 3 1 i 

CINQUIEME SECTION. 

DÉCADENCE DE L'ArT SODS SePTI- 

M£ SEVERE. 325 

$.L Des Ouvrages exêfçutés fous Septime Se: 
' vere. . ibi<J^, 

$.IL iSôt/j Héliogabate. ^Z7 

$. IlL iSw5 Alexandre Severè. ibid. 

§.IV. Statué de Pupiénùs. ^^ 328 

^ V. Ci&i^/tf /0/^/e ^(S 1^ Art fous Gaiien. ' j^^ 

j. VI. De PArt fous Confiant in. 350 

[• Vil Obférvation fur FÀrcbiteQure de ce 

temùs. 332 

§.VIII Statues maltraitées. Ouvrages eon/èr» 

vés. . ^ ^ .334 

§.IX. Dé la décadence de la taille d'Athée 

nes^ & de la deftruStion de Rome. 337 

$• X. Des prétendues Statues de Jujiinien & 

de Bélifaire. ., . 33* 

§. XL Dernier fort des Ouvrages dé tArî à 

Rome. 34.0 

$. XIL Ouvrdges confervés à ConfiantinopU. 34 c 
Conçtufion de cette féconde Partie. ^j^z 



tilSTOI^ 



BISTOIRE DE L'ART 

CHEZ LES ANCIENS. 

w— — ^—— ;—— ii^^— ^■— — ^^ 

SUITE 

DU CHAPITRE QUATRIEME 

»E LA , 

PREMIERE PARTIE, 

SECTION TRO JSJ^EMS. 

Des Progrès Bt de la Décadence dk 

l'Art chez les Grecs. 

JUa tn>!l!eiiie redlioii de lliifloiie de l'An chez 
les Grecs, t}iat poui objet lés progrès & fi 
Tome //. A 



a . HISTOIRE DE L'ART 

dé^cadence , appartient d'auffi près à la natare dé 
r Arc , que la précédente. On trouvera ici quel-* 
qoes Obfervations générales de la Seftion qae 
nau5 venons de finir, déterminées avec plus de 
précifion par leur application à des Monumeas 
remarquables, de l'Art dont il fera fait mention 
dans celle-ci. .y'" • '" ' . 

^ ■' 

Quatre époques & quatre Styles de TArt Grec. 



•;•( 



Selon Scaliger^ rArÊi;& la Poéfie eurent qua- 
tre époques principales parmi les Grecs ,& nous 
pourrions abralument en afligner une cinquiè- 
me ; car chaque événement ou aétion a cinq 
f parties ^ o\>îK:in5r^àfgrâfl^^ q*rii^q»t k^wniniet* 
étvfi^ki Fa^crf^l^yent^ fdt^'âat^&'pMtfé^^ 
ou d'accompUffement , fa ^ décadence jk. fa fin , 
& *6€â cinq p^rtiés^'fottî tk ttafiMâé^îîàq^âes 
des Pièces théâtrales , & le fondement de cinq 
• époques. Mds,; comme la fin erau^là des 
bornes de lay'k:hoiâb, oti rW petit guère à la ri* 
gueux coûfidéfeç l?Aiï (|ue foij^^qpa^e- degrés. 

l^e plus ancien èt^le embrafle lès 'commence- 
ment de TArt jufqjti'à îîiidias. Cet Artifte & 
fc s cont6ifo^(}raSh^*dbnbei^Rt \ ^Mt W grandeur 



dontâl étoit fuJfcepUbte r d» fç^tç m'pft?peut ap- 
peler ce (econcî Style fe grand & îé fublime,' 










CHEZ L E S. À N Ç I E N S. 3 

^cbûfe de leur écote, TÀxt commença i4é^ 
tllner. Leurs fucce0euris 6t imitateurs repèrent 
bien loin en deçà d'eux , & ce Style d'imitatîoÀ 
amena aflez rapidement la cotruption Ce la M 
)it l'Art 

§.t De r ancien Sfyk M VAh Grec 

Dans cette confîdératîon de l'ancien Style 
'de TArt Grec , nous examinerons d'abord les 
principaux /nonumens cjui nous^ ea font reftés; 
bet examen noua feu connolicie les piapriétéà 
qui le caraélérifent ; âc^ abus le verrons ensuite 
fe peifeâionner & fè chaû^r dàBS le. Stylé 
jgrand & fublime; 

I. Des Monumem de. F ancien S$yk. 

<)h hé peut alléguer de monumfens plus an- 
biens ôc plus autentiq^ues de ,cec ancien Siy lé 
^ue des Médailles jdofit lé coin iSc l'infcription 
attellent îa haute antiquité* J'y ajouterai une 
Cbriialiné du Gabiuet de Stofch. 

Médailles. 

L'infeription des Médailles Grecques du, plue 
anciens itylé , va dé dfoîte h gauche comme 
belle de la Cornaline, dotit je veux pârkr: ma- 
nière déetire qui . iiésoit plus * tir nragë aflêi 
li]t)gtieiDpa tvtnit HérodMZitéw Caf i lof sq^ cet 

A 2 



I 
H 



4 HISTOIRE DÉ L'ART 

Hilbrien met en oppofition les mœurs Ce \ei 
ufages des Egyptiens avec* ceux des Grecs , il 
dit expreffément que les premiers écrivoient 
en uflf fens contraire des autres, favoir de droi- 
te à gauche ( i ). Je ne me rappelle pas d'a-^ 
voir lu cette obfervation nulle part, quelque 
propre qu'elle foit i déterminer la forme de 
l'iicriiure des Grecs. Paufanias ( 2 ) remarque 
comme une chofe firigulîcre que Tinfcriptioa 
qui fe lifoit fur la bafe de la Statue d'Aga- 
memnon à Elis , qui étoh une des huit Sta- 
tues qu'Onatas tvoît faites d'autant de Héros 
qui s'étoient offerts à tirer au fort pour favoir 
qui d'eux combattroit contre Hedlor, alloic de 
la droite à la gauche; ce qui paro!t avoir été 
quelque choIè de fare même fur les plus an- 
tiennes Statues j & Paufanias en jugeoît ainfi 
puifqu'il ne le remarque que de cette infcrip- 
tion-là feule. 

Parmi les plu? anciennes Médailles, on eà 
trouve de quelques villes de la grande Grèce, 
& principalement de Sybaris , de Caulonia & 
de Poflidonia ou Paeftum en Lucanie. Il eft 
împoflible que les premières aient été frappées 



( I ) Herodot LiU I. p. $6, 1. i^ 

(2) Paufan. Lib. V. p. 444. I. 24* 

(3) Herodot. Lib. VI. p. 215. 1. 3. 

(4) On lit VM au Jfcade ST, & le Sigma fur les 
MédatUes de Poflidonia fe trouve aufli formé comme M; 



CHEZ LES ANCIENS. 5 

après la foixante - douzième Olympiade , dflRis 
laquelle Sybaris fut détruite par les Crotonia- 
tes ( ) ) 9 & la forme des lettres dans le nom de 
la ville indique des temps beaucoup anté- 
rieurs ( 4 )• Le bœuf fur ces Médailles , & le 
cerf fur celles de Caulonia font aflez infonnes. 
On voit un Jupiter for d^antiques Médailles de 
cette même ville , & un Neptune fur celles de 
la ville de Poflidonia , qui font tous les deujc 
d'un meilleur coin , mais du Style appelle com- 
munément Etrufque. Neptune tient fon fcep* 
tre comme une lance & dans l'attitude d'un 
homme qui voudroit frapper de la lance : il eft 
nud, comme Jupiter, à Texception feulement 
d'un vêtement ramaCTé & jett^ par deflUs Ie9 
deux bras comme pour lui fervir de bouclier; 
à peu* près de la même manière qu'Hun jMpit;pc 
fur une Pierre gravée enveloppe fon bras gau* 
che de fon égide ( y ). Les Anciens combat- 
toient quelquefois de cette façon faute de boa« 
clier, comme Plutarquç le dit d'Alcibiade (6), 
& Tite-Live de Tibère Gracchus ( 7 ). Le coiu 
de ces Médailles eft creux d'un côté & élevé d^ 
l'autre^ non pas comme dans quelques Médailles 



l^e Rho F a auffi une petite queue en cette manière Éi 
Caulonia eft écrit A VAX 

(5) Defcripr. desPier. gr. du Cab, deStoscb, p. 40. 

(6) Alcibîad. p. 388. I. 4- 

(7) Liv. Lib. XXV. Cap. 16. Conf, Scalig. Conjç^ 
ta Varrpp. p, 10, 

A3 



6 m STOl RE DE L'A R T- 

ïmpérialeç OÙ le câin creux d'un cô'é t(k ntxe, 
méprife-; mais on remarque diftinôemem lirç. 
les premières deux poinçons différens , ce que, 
•je puis prouver par céHe qui porte un Neptune. 
Quand il eft relevé en bofle il ^ une barbe & 
des cheveux crépus; quand il eft jette en creux, 
il eft fans barbe & a 'des cheveux 'plats. Au 
premier le vêtement pend en avant fur le bras ; 
-au fécond il 'pend en ^niere. Là règne à l^en • 
tour du bord on ornement qui femble formé de 
deux cordes lâchement entrelacées , ici cet or- 
nement rcfîèmble aune guirlande d'épis. Des 
deux côtés le fceptre eft^tevé. 

I3u refte il eft difficile de prouve^, camnie 
'guetqu^un Tavance {ans preuves CO5 que ce. 
^ne fut qu'avant ou bien peu après h cinquan- 
4ieme Olympiade que le Gamma des Grecs s'é- 
crivit de cette manière C & non pas r, ce qui 
'rendroît la connoiflance des Médailles du plus 
ancien Style, douteufe & corttradiâioitfi : car il 
<e trouve des Médailles irès-bien frappées ou 
xette lettre paroît fous ft plus ancienne farme. 
-Je ne citerai pour ^exemple qu'ans Médàilk de. 
*h ville de Gelas en bidle, qui porteceÊte itu 
Çjription CEA^ :^^avec un char attelé de deux 
chevaux, & la partie antérieure d'un IVîinotau- 
're.' Je "puis encore prouver le contraire de cet-, 
te aflèyiion, parune Mcdâillé xie la Ville de Se- 



(i) Reinold. HiH:. Littcr. Grscc & Lât. p.- 57. 



CHEZ LE8A/NCIEN& 7 

gefte attifi en Sicile où l'on itscmve le GnDina 
so&d ; & j'efpera démontser dans lafeconde P^* 
tie de eu Ouvrage que ceue Médaille aétéfrtp^ 
pée longtemps ^pfès lackiqaanQeiaeOlyAipude) 
même dan^ h quaere-yisigtiFquftnçme. 

Les Amftes Giecs ne conçurent pas d'abord 
les vraies idées du bom^ ou du moins ils ne \y$s^ 
vinrent pa^ dès le commencement à La perfec- 
tion de rexéeûâon. Oa voit que les Médail* 
les Sicilieiities^- 4€S tetaips «poTtérieçcs Xurpas^ 
fent dé beaucoup les plus anciennes en beau- 
té. J'en juge dVprès ides Pièces rares deLe- 
ontiup y de MeCTine , de Segefle & de Sy.ra- 
cufe, qui fe trouvent dans le Cabinet deStofch. 
3*ai fait deJQQnex deux Médailles de cette der- 
nière vijle à la tê,te de cette Seftion. Là té- 
t^ eft une Proferpine. L.es têtes de ces Mé* 
jdailles font deffinées comme celle de Pallas 
Jfur les Médailles d'AtUene^ de la plus haute 
îniiquité- Aucime parye n'eft mieux formée; 
^nfi J'enfemble ne l'efc pas mieux non plus: 
les yeux y font plats & tirés en long; l'ou- 
verture de la bouche remonte en haut par fes 
extrémités : ie menton eft -pc^ntu fans «ucune 
fom d'arroadiffewç^nt élégant: en uaraot;, & 
c'eft tout dire , les tête^ de femmes fe djfiia^ 
gaent à-peine de celles d'^hommes. Cependant 
le revers eft fort be^u tant pourle coin que pour 
le dcffin. vMais il y a tant ^^ diftance d'un des- 
fin en miniature à un d^iSlp m gr^i^d 9 quç 
l'on ne peut rien conclure du prepiier au iecoa4« 

A 4 



& HISTOIRE DE UART 

Il étoit beaucoup plus facile xle bien defliiier pne 
petite Figure entière delà grandeur d'un ppuce^ 
que de bien exécuter une tête de la même granr 
deur. La forme de ces têtes portç donc les 
caradleres indiqués des Styles Egyptien & Ê- 
trufque ; & c^eft une preuve de la reflemblance 
des commencemens de Y An chez les Egyptien^ 
les Ëtrufques & les Grecs , comme je Tavoi; 
annoncé dès Fexorde de cette Hiftoire ; & les 
Chapitres précédeps en fouruiifent des preiuvçs. 

Pierre gravée^ 

La Cornaline du Cabipet ^ç Stosçh Qi% qui 
fepréfente Othryade mourant paroit être d'ua 
jStylç aulïï ancien que les Médailles dont je 
viens de parler. Suivant Tinfcription , TOuvrà- 
ge doit être réputé Grec. L'Artifte y a repr^- 
fente le Lacédémonien Othryade n^ourant, avec 
pn autriî Guerrier bleflë : le premier , ainfi que 
le dernîçr, s'arraphe de la poitrine la flèche mor- 
tpUe , & écrit avec fon &ng fur fon bouclier cp 
pot A I*A ViçxqiRR (i). 



( I ) Defcript. des Picrr. Grav. du Cabinet def Scorcii« 

P- 405. ' 

( 2 ) Lucien & d^autres C (.ucian. CorUempr ^r ^4* 
p. 525f Rbetor. prc^cep. Cap. i?. p. 29. Val. Max. Lib^ 
JIL Cap. 2 e^ 4. J difent que le Héros écrivit ce mot 
avec fon fang. Plutarque ( ÈaralL p. 545. /• 2.) prétend 
qu'il écrivît fur fon bouclier ces deux mots Ail TPO- 
Jï AIO YXllI 5 à TfipUer FiSormx^ P^wt - être, aue 



CHEZ LES ANCIENS. 9 

Les Argiviiens & les SpsrtUites fe disputant ]$. 
ppiTedion de la V^lle de Tt^yrea y ils choifirenç 
dç part & d'autre trois cens hommes pour com* 
battre enfemble , afin d'éviter un carnage génie* 
xal. Ces fix cens hommes relièrent tous fur h 
place à Téxception de deux Argiviens , £c du 
fçul Othryade du côté des Spartiates. Celui-ci 
mortellement bleflë , iranima fes forces , dreflà 
Vne efpeçe de trophée des armes des Argiviens , 
s'arracha le trait de la poitrine » & fur ifu de ces 
boucliers U écrivit de fqn &ng U viétoire retn* 
portée par les Spartiates. Cette guerre fe fit 
vers le temps de Créfus. Les Hiftoriens , Hé- 
rodote à leur t^te ( 3 ) , différent beaucoup dans 
la manière dont ils rapportent cet événement; 
inais ce n'eflt pas iç\ le l|eu de faire l'examen 
critique de ces différences. Le travail de cette 
Pierre eft très-foigné: les Figures ne manquent 
pas d'expi;e(}îon ^ mais le ^^{&n en eft dur & 
plat 9 l'attitude gênée & (ans grâces. Quand on 
fait réflexion qu'aucun des xqorts illuftres de 
rÀntiq[uité n'a terminé fa vip de la même pa- 






fArtifle a fuivi une tradition difTérente lorsqu'il a mis à la 
yiSoire; ou que refpace étroit qu'il avoitpour exprimer 
4'idée du Héros la lui a fait refierrer en un feul mot. 
Du refile il éçri| fplon |e pialçâe Qorien qui etoit pro- 
pre aux Spartiates , & qui porte au Datif NIKAI au lieu 
rflKHI. Qn peut confulter la Diflêrtàtion que j*ai 
faite fur cette Pierre dans ma Deforiptioa des Pierres 
fravées du Cabinet de Stosch. 
.(3) {ierodot, Ub. l Cap. Sa; 

As 



10 HISTOIRE DE UART 

nfere & dans les mêmes circonftances ; que la 
mort généreufe & triomphante (fOriiryade 1% 
rendu refpeétaWe aux ennemis même de Sparte ^ 
puifqu'on lui drefla une Statue à Argos, on con- 
iriendra que cette repréfentation ne peut être 
appliquée à aucun autre Héros. Ôh croira 
auffi aifément qu'il devint Tobjet des Actiftes de 
ce temps qui j^emprefferent d'illuftrer fa mémoi- 
re, ce qui eft très*vraifemblable par la fornie dj? 
Tinfcription du bouclier écrite de droite â gau- 
che. Comme du refte fa mort fe rapporte entre la 
cinquante & la foixamieme Olympiade, cet Ou» 
vrage nous indiqueroit le Style de F Art au temps 
d'Anacréon. Par conféqueni ffîmeraude de Po- 
lycrate , Tyran de Samos , taillée par Théodore, 
père de Telecles , lui auroiî reffemblé pauç 
Touvrage. 

Des Ouvrages en fnarbreu \ 

Quant aux Ouvrages de Sculpture de cet aiiv 
cien Style , je n'en rapporterai aucun , ne vou- 
lant p^ler que de c^ que .j'ai vu &: ^xatniné 
par mcd^méme. Cette railba ,m'empêc!>e 4^ 
parler vd'u» Qwrpg^ teu seUef 4^.s plusam^ques ^ 
.qui a paflié en Angleterre, il repréfente un jeune 
Lutteur qui fe tieut de bout devant la Statue 



(i) Fontanin. Antiq. Hort. Lib. I. Cap- 6. p. iidi; 
MQntfauc. Aptiq. expl, Tom. I, Part» II, PI. CLXXIV. 



CHEZ LES ANCIENS. %% 

de Jupiter : je Tindique tu commencement de 
la féconde Partie. 

Les amateurs de l'Antiquité croient découvrir 
le plus ancien Style dans un Ouvrage en relief 
du Çapitole , qui repréfente (trois Bacchan- 
tes ( i ) & un Faune avec cette infcriptioa 
KÀAAIAVAXQZ EF<^IEL Ce Callimaque 
fipjt être celui qui fe contentoit iî difficilement(^2]). 
& parce quUl avoit fait une danfe de Spartiates 
( 3 ), on croit la voir dans cet Ouvrage. L'^in- 
cription m'en parole douteufe. On ne peut pa9 
la prendre pour moderne ; mais il fe pourro^ 
bien qifelle eût été imitée & fubftituée par les 
Anciens. C*eft ainfi que le nom de Lyfippe a 
été mis fur la Statue d'un Hercule qu'on voit 
à Florence , qui eft antique , mais beaucoup^ 
rnoins que la Statue faite par cet Artiile. Uti 
Ouvrage Grec du même Style que celui do. 
Çapitole , devroit , félon les idées que noirs 
vivons du meilleur temps , remonter bmiàr 
coup plus Iiaut dans TAiidquité que ne Qal- 
limacioe qui ne *peut pas avoir exiftèavan^ 
Phidias. Ceux qui le placent dans la foixantîe- 
me Olympiade C4)9 le font fans aucune mfbn^ 
^ & trompent de beaucoup. Quand on lui dpn- 
.neroit cette a]iciemieté.,;ette fèroit démentîepark 



(2) Fontan» Loco cir».Lucateî,'Muf. Capitol, p. 3^. 

(3:1 Plin. Lib.. XXXIV. Cap. 19. 

C4) Félibieii, .Hiftoice des Arcbit. p. 22* 



j» HISTOIRE DE L'ART 

Qianiçfi^^nt fon nom efi écrit. Car il (eroit impos^ 
fible qu^un X y entrât : cette lettre n a été inventée 
que longtemi^ «près l'époque dont nous parlons. 
CaUimaçhos $'écriroit en Grec de cet ancien temps 
acAT^i^IM^AKH^C, ou K Ay^I/vvAïco^ 
([ I ), comme il Te lit dans une infcription rée^ 
lement antique ( 2 ])• Paufanias le place après 
les grands Artifles ; ainG il doit avoir vécu dans 
pn temps où il auroit pu devenir l^ur égal. U 
y a eu un Sculpteur du même nom , le premier 
qui ait travaillé avec le vilebrequin ( 3 ) j mais 
le Maître du Laocoon , qui doit être des meil- 
leurs temps de T Art , s'efl fervi de cet inftru* 
inent pour travailler la tête, les cheveux, & I4 
profondeur de la drapperie de cette Figure. De 
plus on dit que le Statuaire Callimaque a in- 
yenté les chapiteaux Corinthiens ( 4 ) ;; & Sco* 
pas, ce fangeux Sculpteur, mit des Colonne^ 
4e Tordre Corintlj^çn à un Temple auquel il tr^- 



( I ) Conf. Reinold. Hift. Litt. Graec. & Latin, p. ft 
O) Nouveau Traité de Diplom. T, I. p. 616^ 

(3) Paufan. Lib. L p. 63. h 25. 

(4) Vitav. Lib, IV. cap, i. 

( 5 ) Paufan. Lib. VIII. p. 693. 1. 19. 

(6) Le deffin ainfi que Texplication de ces Vafes fti 
trouvent dans les éclaîrciffemens & les explications que Mr; 
le Chanoine Mazocchi a donnés des Tables Herculanéen* 
jies qui fe con fervent daps le Cabinet Royal de Poniçî. 
Mais les l^ftampes en donnent une mauvaife idée : elJ 
les ont été faites fur de tniférables deflins que j'ai vus. 
Il paroît donc que TAuteur a plus confblté les deffins 
que les originaux i fans cela il fe feroit aifétnenr appçjrça 



C H Ë ^ L È s A N C I E 1« s. i^ 

vailla dans la quatre-vingt*feizieine Olympiade 
( f ). A ce compte , ce Callimaque auroit du 
£tre contemporain des plus grands Arcifles, ôc 
antérieur au Maître qui fit Niobé , & qui eft* 
probablement Scopas , comme nous le verrons 
dans la féconde Partie , & au Maître du Lao-» 
coon t ce qui ne s'accorde pas bien avec le 
temps & le rang que Pline afiigne aux Artifles 
dont il parle. Il faut encore ajouter à toutes ces 
raifons , que le morceau dont il s'agit a été trou- 
vé à Horta , contrée habitée par les Etrufquesr 
cette feule circonftance nous autorife à penfer 
que c'eft un Ouvrage de l'Art Ëtrufque} il ea 
porte auffi tous les caraâeres. 

Comme on prend ce morceau potur un Ou- 
vrage Grec , on prendroit aufii pour des Ouvnn 
ges Ëtrufques trois beaux Vafes peints du Ca^ 
binet Mafirilli à Naples , ainfi qu'une belle Cou- 
pe du Cabinet Royal de Portici,fi leur infcrip- 
tion Grecque n^indiquoit le contraire ( 6 )» 



d*une fupercherie à regard d'un autre Vafe plus petit 
du même Cabinet dont rinfcription porte Junon , Mars 
& Dédale. Cette infcriptlon n'y eft pas peinte comme 
celles des autres Vafes , mais burinée» Sur qn autre 
Vafe de la même colleaioii le fnot AoPAiJNOS 
cft gravé en gros caraBere. L'infcription MASIMOS 
ErPAYE fur un Vafe de la colleôion qui appartenoit 
ci-devant au Jurifconfulte Jofeph Valets , peut auffi être 
juftement foupçonnée. Je n'ai pu découvrir ce que ce 
Vafe eft devenu. Au moins il ne fc tçouve pas dans lu 
Bibliothèque du Vatican avec ie. refte des. Vafes de eo 
Jurifconfujte de Naples» w . . 



iS fail^fOlkE DE L^ART 



l 



lâ^autrés placent dans la trente*troifienie Oly^tti* 
piade : le même Strabon nous afluré que les pluà 
œciennes Figures d'Hercule ifavûiem ni maâki 
fue ni arc. 

li Préparaiiàn au Style fiMiniéi 

Les caraAeres de eet ancien Style étoiené 
pourtant une préparation au Style fublime de 
fÂrt , pit)i la juftefle du dei&n & la force de 
rexpreffiom t'Car ce Style , m^gré fi dureté» 
4toit très-exaâ dans le deflin oes contours & 
des proportions , & on rem^que ftne connoi^» 
fance fûre dan» la force qui montre toutes les 
parties à Toeil. La même route auroit encore 
âevé TÀrt à fa perfeélion dara nos temps 
modernes, fi les Artiftes s'étoient plus fcrupo^ 
leufement attachés à fui vre les concours finis , & 
Texpofition exaâe de toutes les parties , com« 
me Michel - Ange leur en a donné Texemple» 
Comme lorsquMl s'agit d'apprendre la Mufique oA 
une Langue , les ions & les Syllabes ou mots 
doi^nt être exprimés avec beaucoup dejuftesr- 
fe & de précifion pour parvenir à l'harmonie 
pure & à une prononciation nette & coulatt* 
te , ainfi le deflin mené à la vérité & à la beau^ 
té de la forme , non par des traits incertains^ 
perdus , ou légèrement marqués , mais par des 
contours mâles , tranchans & même quelquefois 
un peu dois. A mefure que TAtt marchoie £ 

graitds 



CHEZ LES ANCIENS. 17 

grands pas vers h perfeâion , la Tragédie s'é< 
le voit par un Style femblable , par des exprès* 
lioas fortes > par une diâion grande & majef- 
tueuië ; Efcbyle s'en fervoit beureafemem pour 
donner de la dignité à fes perfbnnages, & du 
poids à fês vraifemblances* 

Quant àTexécution particulière des morceaux 
de Sculpture de ces temps antiques, dont il ne 
a'eft confervé aucun Monument (au moins il 
nV en a point à Rome), il eft très • croyable 
qu'elle fut foignée avec une étude & une ap- 
plicttion finguiieres« On Tinfere de. quelques 
Ouvrages Ëtrufques ôc d'une grande quantité de. 
Pierres gravées dt la plus haute antiquité. On 
le préfume encore par raccroiifement de TArt 
dans les temps modernes* Les prédécefleurs des 
plus grands Peintres ont fini leurs Ouvrages avec 
une patience incroyable : leur but étoit d'atta* 
cher un prii & une réputation durables à leurs 
Tableaux par Iç fini des moindres objets , ièn- 
tant qiïe l'Art n'étoit pas encore aflez perfec* 
tionné pour qu'ils puiTeot atteindre le fublime & 
le premier beau dans la Peinture. Michel- Ange 
même & Raphaël, les plus grands Artiftes^ 
ont travaillé avec le même foin ; & comme dit 
dn Poète Anglois , ils ont projette avec feu , de 
exécuté avec phlegme ( i )• 



(i) Rofcommon'fi Eflày on Poetry. 

Terne L B 



i8 HISTOIRE DE L'ART 



« 

Erreurs de, quelques moâerûts fur Fahciefi 
. &fyh Grec, 



, t 



' Je terminerai mei? obfervations (Ur le premief 
Style Grec, par relever le jogemenc fautif d*ut( 
Peintre François fut TArt (i); il nous allure 
que tous les Oavmges faits depuis Alexandre lé 
Ërand jufqu'àu temps de Phocaft , portent le noai 
d'Antiques : il fetrompet dan^ les deux termos 
de l'époque.' On peut juger par ce que nbifii 
avons dit ^ ce que nous dirong dans k fei^e^ 
qu'il fubfifte* encore à •ptéfent des Oavtiagèi 
plus anciens^ qu'Alexandre )& que l'âge de F^rt 
antique finît -avant Conftantib. C'eft encore une 
erreur que de penfe^f vec le ^. Montfaucoii {zy 
qu'il ne s'eft confervé auduni Monunteût dei 
Sculpture Grecque ^ que depuis le temps qi]|l 
les ' Grecs ont été fous la Domination des Ro* 
mains.* 

.§. II. Du Stylé fublime de F Art chez les Grecs. ^ 

L'Art fe perfieâionna enOrecelorfquelaflai- 
fon & la i^ibené s'unirent de cmctft pouc ^ 
clairer & polir cette belle coatr^e de la terrc*^ 



( I) De Piles, Remarques fut TAft (Je Peind* *de p* 
Frefnoy, p. lo^. 



CHEZ L*s$ lANClENS. 19 
, u CfraSlerh.éi -S^k fuUime, 






r L'ancien Style étoît fondé fur uh Syfléme 0e 
iégles pr}fes:4e \z Na«irevp%is qui dans la fuite 
•s'en éidênc éloignées poçir 4evenir idéales; de 
forte qu'on travaUlpiç m^in^ d'après la Nature 
îqu'oQ auieit du.imiter» qioe d'après le Syftéme 
idéal qu'on lui avpit, Xubftitué» L'Art s'étoic 
pour aind-dire foiftné une Nature parjticuBere. 
Les Réformateurs de .l'Art feijtirenc lanéceflîté 
de s'élever contre cç (yAâtne, en fe rapprochant 
de la Nature ménie^ Celle - ci leur apprit i 
chabger k dureté & le .fiilllaot des parties trop 
/ortenient coupas , êh des^ contours coulons; i 
donner plus de modération & demodeflie auic 
àttiindes & aux aéliôns que l'on avoit forcées 
Jufqu'^Iois, & à fe montrer moins favant .que 
beau , grand & fublime». Phidias , Polyclete \ 
Scopas, , Alcamenes .& Myron s'acquirent uae 
grande réputation par la réforme de TArt. Leur 
Style mérite Je nom de grand, parce qu'ils don* 
iner^nt tous leurs foins pour atteindre aurablime. 
il faut iûen. diftinguer dat^ le deOÎA te dur de 
raffîlé^ Les fourcils ibht : très - affilés dans les 
Figi^e^ de k plus grande beauté ; & Ton auroit 
grand tort de prendre cette exécution pour un 



(2!) Artiîq.eïplfq. Tome Iir. Part. U, p, 6, J* i. 

B * 



20 . HISTOIRE DE L'ART 

relie de k dureté de Fancien Style. Elle eft 
fondée au boncraire fur les idées les plus faines 
de la Beauté , comme nous l'avons remarqué 
cîdeflîis. - . 

Il efl: pourtant vraifefâblable 5 & Od le jùgè 
ainfi par quelques pa&ges des anciens Scïi vain s, 
que ce Style fublime conlèrva toujours quelque 
choie de roide , que les contours y fureà(^ foi^ 
mes d'angles faillans, ce qu'indique te mot 
quatre ou angulaire > par lequel il eft caraété- 
rifé ( I )• Car , comme i:es habiles Màiues^ 
tels que Polyclete , fixèrent les loix de k pro- 
portion pour les différentes parties du corps 
humain ,ils durent déterminer chaque pânie dans 
tous fes points précis^ & iln*efl pas inaoyable 
qu'on ait fkcrifié quelques degrés de beauté 
dans la forme à l'exaditude fenGble de Téxpres- 
fion. Âinfi le fiiblime étoit empremt fur leurs 
î^igures^ mais il s^y monitrôit avec une certaine 
rudeife, en comparaifon des contouts moëUeux 
Ce coulans qui caraâériCerent les fijccelTeurs de 
ces grands Maîtres. C'eft ainfi qu'il faut en*^ 
tendre la dureté qu'ion reprocha à Callon , à 
Hegtas, à Canachus, à Calamis (2) & même 
à Myron ( O i Ganabhùs; iftit pourtant pofié-^ 
rieur à Phidias : car il étcnt élevé de. Polyclete 



" ( I ) Pliû. Lib. XXXIV. Cap. 19. 
ïa) Quintil. liîiûitut. Oïat. Libc'XlLCap.io.p. 1087-^ 



CHEZ. LES;.ANCIEN& ai 

(4) & fleuriflbit d«D9 la qi|arre-v|qgt quinzième 
piympiadp. . . 

Pâtrallek dçs jugmeas des Jlf^&as^ Ecrivains 
fur tArt avec ceux des Modernes. 

n ne feroit pas difficile de faire voit que les 
anciens Ecrivains om ibnvent jugé dç l'An com« 
me les modernes. Lfaflurance de Raphaël dans 
i^^ deiSqs , la haf dî^fle de fes Figures » & le 
ttaâcdiant qu^l donooit avec t^nt de nobleflfe 
à^libàication des partie^^ ont p^ri) une touche 
dmk & rpide à quelques -un^ qui les compa- 
tdieht au moelleux des contoturs , ^ à la dou- 
ceur des formes rondes du Correge^ Ceft le 
jugement de Malvafia, biftonen (ans goût qui a 
écrit les vies des Peintres die Bologne. Ainfi 
des juges peu éclairés traitent de dureté & de 
négligence la fublime diétion 4'Homere & l'an- 
tiqse Qiajefié de Lucrèce^ & de Catulle , en les 
comparant avec le pofi de Virgile & la douceur 
d*Ovide» Si au contraire le jugeipent de Lucain 
{jàt l'Art eft de quelque poids ^ il faudra met- 
tre avec lui la S^tue de l'Amazone Sbfandre , 
Ouvrage de Calamis, au nombre des quatre 
modèles les plus parfaits de la beauté du fexe. 



C3 ) Plîn. Lib. XXXIV. Cap. 19. 
(4) Paufan. Lib. SU p. 483- I. 24* 



«» H IS T O I ttJE . ÛEI L^AR t ^' 

Pour nous aônner-ôhé^îtîéè'^ye^ceùê'trélfe Sta- 
tue, il ne le contente pas de décrire toutes léà 
parties de fon habillement ( i ^ , .il rçpiafque 
furtout fort àrr modefté,'ôt"ibff' fouîife auflî fin 
que chatte. Cepenéiinfc k ^le iJeH'A'rt, ainfî 
que celui des Ecrivains, ng^ peut pas être abfo-' 
luniént lé même dansr tdùi les Àiitèurs' quoique 
conteitiporains. Si' de tous' les anciens^ Hiildriens 
il ne nous étoit teïté guéjie leiîl Thucydîdt Jâ 
eoncîfion' obfcure der'fr'**dIftion 'ne Teroit' pas^ 
une règle- foré pou^']Ugci^*àé telle de Platon^ 
de Lyfias & dé IQénophoë dorir; les ç^rt>les 
coulent doucement cbimhe i'ondfe tAire S'ùw 
ruifleaû'^ui-fuic fà fiente.' ' - '' ^ 



• . »5- '.' . • ' . . ti 






2. Ouvrages au Style JûUime de l^Èfl Grec 

(^onjervis fi, Kotnt. . / . , 

Les Monumens .l'es ^plus îiônfidérgiblès , ;& mê* 
me lès feuls qu*iry aiC'à; 'Rome, de ce Style 
grand & ;fiiblinïe ^ tôrii \ autant que.)'ètt j^^}s ju- 
ger, h ?àlfâs haute' de iieuf palmes ^ de 1^ Ville 
Albani , qùé j'aï citée' taùt de fois , U la Niobé 
avec fes filles dans' la Ville Médiçik.. La'TallaS ■ 
eft digne des grands Arfifies deTon temps; ik. 
Ton en peut porter' un jugement d'autant plus 
jufle, que la confervation parfaite de ' la tête' 
nous la fait voir dans toute là beauté originale: 



C4) Imag, p. 464. 



CHEZ LES ANCIENS. 113 

fit n a abfolomcnt rien fouffert , elle eft toute 
aum belle , toute auffi éclatante qui fi elle fôrtoîc 
des mains de TArtifte qui Ta travaillée. Cette 
tête, modèle de la plu^ grande Beauté a les ca- 
raâeres que nous avons affignés au Style fubli- 
me , & Oin lui trouve unç efpece de dureté qu'il 
eft plu$ aifé de fentir que de décrire. On dé« 
iUeroit dans ù, phyÇouomie une certaine grâce 
quVUe obûendroit par. plus d'arrondiflemem & 
de douceur dsms les traits : il lui manque cette. 
gr«ce que Praxitèle, dans l'âge (uivant donna 
le ptemieir à fes Figure^ , comme nous le di*. 
ions dans Ton lieu. iNliobé & fes filles peuvent 
être ^uQi regatdées comme des Monumens indu« 
bitablçs du même Style. Leur caraftere n'^eft pas 
précifément de cet air de dureté qui fait attri- 
buer la Statue de Pallas à ce Style; mais plutôt 
une idée encore, informe de la Beauté , & prin- 
çipalement une grande ûmpUcité tant dzns la (or- 
ine des^ têtes ôc dans, le deGQn des Figures en- 
tiei^es^ que dans la drapperie 6c fon exécution. 
Cette Beauté femble être née fans le (ecotirs de 
l'Art: c'eft comme uoe idée qui. fei'fôrmcroir 
dans une entendement fublime,.. s'il lui étoit 
donné de voir de près la Beauté Divine. La 
grande unité des formes & des contours paroît 
dé même avoir été exécutée fans cflfort . comme (î 
elle étoit Tou vrage , non du cifeau , mais d'une fim- 
ple penfée ou d'un fouffl;^ léger» Ainfi la main 
agile du grand Raphaël , prompte à exécuter les 

B 4 



< • • • / 



9(5 HISTOIRE DÉ t'ART» 

in fiecle précédent fervirent encore de règle i 
celui-ci, parce que la plus belle Nature a voit 
été le premier Maître. Àin(i Lucien , dans la 
aefcription de fa Beauté , en prit Tcpfeipble & 
les parties principales dés Artifles dii Style fo- 
l^Iîme , & il y joignit la 4biiceur & rél'égance dç 
leurs fucceffeurs. 3?1oï? lui» la forme du vifage 
dçvQit reuembler à celle 4é la Vëiius dé Letn- 
no^^ Ouvrage de Phidias 5, les che\reux^les four- 
cils & le front à beux de Ta Vénus de Praxitèle. 
ayec le tendre & le gracieux des regards de la 
même. Les mains • dévoient être celles d.e la 
Vénus d'Alcamenés"i élevé de Phidias. Il eft 
pijobable que dans les .defcriptions de .la beavfté, 
des mains dePallas (ï )i oq a toujours entendu 
parler de la Pallas de. P)iidias , comme là plu,s 
Célebijel ' Cependant dès^ mains dé P'çlyçlete fl- 
ghifiçnt jeç plus Belî^js 'mains (ô)f 
;,.jii^^^Ut:'ire repr^fec^ter j en généralles Figures 
du « Sîyîe /ijblîrtie 1^^^^^ de celles da 

ï?caw Style > commi? .Iie3r hommes des temps* h^* 
jpuijiës,, coçime les héros d'Homère , pair ex- 
eiç^V vis.-i- vi§^ ^^gS; 4ti^"î^ps^!dù tenips le. 
pHis\poli &.ie.pliis cultivée; Ou pour comparer 
les- Arts ^m Sciences ,. j§ pîacerois les ouvrages 
dijpremiet Style àcôtldê ceux de Dériiofte- 
çe^;;& Içs puvragps dp fécond Stylé auprès de 
ceux de dicéron. ^ Le premier 'nous entraîne à* 



(1) Anthol. Lîb. VIL'.fol. 276 6. Edit. Aid ïsiu 



CHEZ LES ANCIENS if 

I - . - » 

- y , 

vee vâiémence ; te fecbnd fe fait foi vie volon» 
àiremeiic. L*un ne nous laiflfe pas le temps de. 
tâSéchir fur les* beautés déPéxécùrion: Tautré* 
ikkis montre fes gifftces par one douce lumière 
qÉfi les éclaire.' 

"t.'D&h Grâce i^ieau Style^ 

je âois nfmêtër particulièrement à la Grâcç. 
<p\^f& le ca^âferë diftinétif dû beau Style. Êi-' 
lè'-fe f^ine'dànsVair, réiide'dknsles Celles, 6c 
r« tôanifefte datfs l'kâion & le mouvement dit 
OMrps; elle fe montre môme dafi^ là parure , fit' 
jtif^és^ dani le jeîe de rhabillement. Lçs iiiûs^ 
tfcs p»>ïléfiêiJt^¥;aK^^^^ , &>urs 

doirtetopôfàîhé i la • rèchei^çttereht comme eux \ 
itiaîs fls fiïreét. pftis heureux dans leurs rechet- 
dîes-, ils là trouvèrent. La VéHc^bte ràifon vîeht 
de f élévation deis 'idées dès pfémîeîfs , & dtf 
l^xaélltùde fôupulèûfe de leurs dèflîns': ce pôînl 
mérite miè attentioTiparciculièTe.*'^; '* . ' ' " 
^-Les grands Maîtres du Style 'ifet)ijl^mé. a voient 
cherché la Beauté dans Taçcord p^irfair des pHU^ 
tfes & dan j' une ekpreïfioîi gr kifdfe &; élevée : c^éft-. 
Jp-dire qu'ilà avolctit plutôt chërcSié le yrar Wéau; 
<^e Tagréablè. Comme tfïifiearé il n'y à qà^i- 
ne feule idée dé' la- Bèaiité- / lâqueHé en éft \ë 
modèle le plus fublime & toujours femblable k 



(a> Ibid. fol. 278. a. 



»Bl histoire de L'ART 

Iqi-méqie, elle fut fan^ cçOe pré&Mt à fefpfk 
de cps Artiftçj, il; s'eflforcerent de faire reffem- 
hlei leurs Figures h ce^e imagç : ce qui mit né- 
cejTairemeqt de I9 reflèmblance entre ell^ Tel- 
lé eii; auffî la caufe de la reflèmblance qui fe 
trouve entre les têtes de Niob^dc de fes filles» 
dont la différence eft moins dans le caraélere 
effentiel de la beauté , que dans les nuancêsjcaa- 
fées f^ l'âge. Si donc, cqmtne il eft prc^a* 
ble , la règle fon(l|mentale du Style fublinnç, a 
été de tepréiènt^r le yïragiç ^ r<attitade deé 
Dieux & de$ Héros dany un état de pureté^ 
éloigné de toute agitation intérieure, dags uq 
tepos parfait des fens , (i d^ jqnç parfaite é«^ 
^alité d'ame 9 il f ft lenfible qu'alojcs on dut nér 
gli|;er la Grâce. Au refte Texpreifion d'une 
tranquillité d'ame tellç qui je la décrits» exige 
un efprit élev^ : car • rio^itation d'une aâioii 
« forcée peut être çxécQtée de plufieurs manie-^ 
^ rçs différentes, comme Tobierve Platpn (O; 
^ au lieu qu'un caraâere doux & (âge eft diffi-*^ 
« cile à exprimer, & Texpreflion difficile à com^ 
i prendre. •• 

Avec des idées aufli exaâes de la Beaut^^ 
TArt commença ^ s'élever , comme des Etats 
p|en ^ ré^és! s'aggrandiffent & fe per&étionnent 
par dçs loix féveres. Ceux qu|i fuivirent de 



' 



(i) Plato Polîtîc. p. 127. 1. 43. Edit Bàf. 15.74. 
(2 ) Conf. Liceci Resp, de Qu»Gt. pcr epifl* p. éô; 



CHEZ LES ANCIENS. ûg 

plus près les !Légiflatears dé TArt^ne firent pas 
â leur égard ce que Sblon fit à l'égard deè loix 
de Dracon. ils ne s'éloignèrent pokit des thu 
CCS de leurs modèles. Mais, comme des loix 
jades deviennent plos utiles , & que le joug 
en eft plus doux , lorlqu'eU^ fimt expliquées 
& modérées par la fageflê ; ainfî les nouveaux 
Artiftes cherchèrent à rapprocher de la Nature 
les beautés fublimes , mais idéales, qui lesfrap- 
poient dans les Stames de leurs Maîtres , & 
qu'ils tegardoient comme des idées abftraites^ 
& des formes fyftématiques. Ils parvinrent 
ainfi à les varier & à leur donner de la Grace^ 
TeUe eu: la Grâce qui brille dans les Ouvrages 
des Maîtres de ce beau Stylé* 

La Grâce, ainfi que les Mufe? (z), fut ré* 
vérée fous deux noms ( 3 ) chez les anciens 
Grecs ; & elle parok avoir été de deux éfpeces 
différentes, chacune déûgnée par un nom pani:^ 
culier, comme Vénus dont les Grâces font les 
campagnes. L'une eft , conmie la Vénus ce- 
lefte^ d'une naifiance noble & fubUme , fille dé 
FHarmonie ^ confiante & immuaUe comme les 
loix étemelles de celle - ci. La féconde Gracé 
tient plus à la matière , comme la Vénus iprtie 
du fein de la mer : elle eft fille du temps, & 
fiiivante de la première , qu'elle remplace auprès 



T - *■ "", 



**C3) Paufan. Lib. IX. p. 780. 1. 13. Lîb. ÎU p. 254*" 
j. 29. Conf. Eurfpid. Iphi^. AuL vSé 54s. 



! 



3o HISTOIRE DE. L'ART 

4t ceux qoî m font ^as vouîés à la Gf ace çélèfieu 
La fecqnde Gruçe fe dépouille aifément de & 
grandeur 9, & convtrfe avec bonté ^ mais fims 
^aiiTemeat ,^ avec cetix qui raiiBenc. Si eUe- M 
V^mpreflç pasà lem pjake^ au moins elle aime 
^ ne pas tefter inoonnue. Vautre Grace^ comr 
pague C I ). des Dieux & leur .égale, iembfe ïë 
fuffîr à eUe-tnéine, comme eux ;, EHe. ne fait 
pQÎttt d'ftvanœs : elle veut .être recherchée. Elle 
eft ,tiop .élevée pour fe rendre aifément fenfir 
ble» p Leiîibiimë, jdit Platon (s ), n'a poitit 
^. d'image. *^ Elle ne s'entretient qu^avec l9$ 
iâges, & fcL montre toujours akiere & févei?e 
pour le peutde. . Elle va . (e cacher dans les xe^ 
plis fecrets de Tame : elle aime la tranquillité 
bé^ri&iaé de la Nàtare Divine , dont les grands 
Ai^tiftes, Clivant les Anciens^ tâchoient de le 
iormet ime image ( 3 )• Les Grecs aur oient 
oontparé k première Grâce à l'harmonie Ioni« 
que, êc l'autre à l'harmome Dorique. 

Il fenible que le Poète Divin connût défi 
cette Gr^ce dans les Ouvrages de l'Art, lortqu'il 
la repiéfentoit avec tant de vérité dans la Fîgu- 
i€ 4t la beBe Aglaé on Thalie ( 4 ) , mariée i 



i) Homer, Hyran. in Vener. ,y5, 55. . , , 
(2) Politic. p 127. I. 43. 
(3 ) Plat. Politic. p. 466. I. 34. ,. 
"C4) Hom. Iliad. cr\ vs, 382, & Paufan. loCo oit, p; 

7*1. 1.4. 
(5) Plat. Polaic. p, 123. I.p. 



CHEZ LEIS ANCIENS. 31 

Vdcain ) dont elle éft poBhr cela appelliée tStems 
la compagne ( f ) t ell^ travaiUoit avec lui i la 
icxéation de la Pandore divine ( ô ). C'étoic cet- 
te Grâce que PaUa$> ver&. fur Uliilè ( 7 ) , âc 
jque Pmdareja célébrée C8 >. Ceft à cette Grâ- 
ce que fes Artifce$ du Style fublime fi^ccifie- 
rent* Elle {çuidoit le cifèaa de Phidias dans la 
formatidn du Jupiter Qlympkul; & eUe étoit 
Kpté&méQ , à la bafe, à c6té de Jupiter fur 
le char du Soleil ( 9 )» Dana Toriginal de YAtr 
%iS& elle formôit; de concerç avec TAmottr ^ 
Tare iiiperbe des rouicils àâx Père des Dieux & 
ixîpanâoit la douceur Ôt la clémence furfonre- 
gard majeftuèux^ Afliftée par les heures^ fes 
£bears divines , elle couionnoic de beauté la tê- 
te de junon à Argda.(i6) ; cette tête fut fon Ou- 
vrage 9 elle sV reconnut ^ elle avpit conduit la 
tnaki .de Polyclet& pom la faire fi bellé*^ ^EU« 
JËftirioicfinefiient & innocemment dans la So&a«> 
dre de.Calamis^ elle fe cadioit avec une décen- 
ce mii^dle furfon front & dans fes y^ux , de 
iê JQQOit naïvement; dans, le jet & entce les 
plis naturels de fon habillement fimple. Elle 
infpira le Maître de Nîobé: elle Téleva d9n$ U 



(6>H«aodU gen. Deor. vs. 583. 

< 7 ) Hom. Od. S. vs. 1 8. 

(S ) Olymp. I. vs. ç. 

(9 ï Pajufaûi Lib. V. p. 403, 1. 4. 

(lo) Idem Lîb. II. p. I48...L 15, 



I 



sa HISTOIRE DE L'ART 

légion des idées fpiritoelles y <Sc lui donna le 
fecret d'unir Testcès de la terreur à la plus fu- 
blime Beauté , de créer desefprits purs^ & des 
formes célelies qui ne partent point aux fens ^ 
mais excitent dans Tame tîne contemplation 
douce de la Beauté par eflence. Ses Figures en 
effet paroilTent ne point être formées pour les 
pajQSons, mais les avoir feulement adoptées^ 

Les A rtiftes du beau Style allièrent la première 
Grâce à la féconde. Comme chez Homère Ju- 
non emprunte la ceinture dé Vénus pour paroître 
plus attrayante & plus aimable aux yeux de Ju- 
piter , ainfi ces Maîtres de l'Art tâchèrent d'unir 
à la Beauté fublime des Grâces plus fenfibtes , 
plus naturelles, & de rendre pour ainfi-dire la 
grandeur plus fociable & plus complaiiante. Cette 
Grâce plus facile & plus humaine fe montra d'à* 
botd dans la Peinture d'où elle pafla dans la 
Sculpture. Parrhafîus fut le premier à qui elle 
fe fit voir, & il l'imita fi bien que pour prix 
de fon habileté elle Ta rendu immortel j peu au- 
près cet excellent Artifte , elle fut également 
bien rendue en marbre & en bronze. Car, de« 
puis Parrhafîus , contemporain de Phidias, jufqu'à 
Praxitèle dont les Ouvrages , comme l'on fait ^ 
fe font diftingués de ceux de fes prédécefleurs 
par une Grâce particulière , il y a un intervsdle 

d'un demi-liecle. 

Oa 



(i) Lucîan. ImagI p.4'^3* &f«q. 



CHEZ LES ANCIENS. ^j 

^ .Oh peut oWfetver, comme une circotiftancô 
remarfiuali^le, que Je per« 4e.cett;e Qrtce daqs 
J'Art, & Apellcs îîj.quiçû peut_étre nommé 
ïe fils , parce qti*il fe Teft tout-à-fait appropriée 
& j|q11 Ta ipeintè fépàrén^ent Tans Tes Qeux èom"- 
pagnés ( 3 ), font nés tous deux fous le ciel vo« 
lâ^tuéûX ^dé rionié, dans ce même paya , où 
quelques fiecles . auparavant le père des Poètes 
fut aulll favorifé de la Grape Ja plus fuUime; 
Ephefeiétôit la patrie de Parrbafius & d^Apelles* 
^arrhàfiu^ doué.d*ane Cenfibigcé ttndtt ,. fruit 
heureux dis ilnfluence .d'un» ciel iï pur, & in* 
flruic par un pare, qui s'étoit acquis de ia répu« 
tation dans ^on art, vint à^ Athènes , & lia une. 
étfoite amicié sveb le Sage,^do'fteur des Gra* 
ces; qui ti^sfit c6nn6Ure à Flaton 6t à Xéno- 
phônl ..... .. .... : -. . . ^.. 

. La iwftiété qut Ton mit dans l^xpreflion ne» 
fit* point de tdtt^ à Thatmohie' 3c à fa grandâut 
ûix bèauStyie; fatne le monttia partout comme ^ 
dané Ib criilat d'une ekii tranquille;' &nis prendre 
jamais auÈun tirait iforcé. Dans. là tepréfentaciari 
de la ()lU6 |rrande.$3uffranèe ^i ta doreur quoi*: 
que parvenue au' deirnier degré de. force iefte 
concentrëa au dedans ^ccnntne d^§i4Locô(ii^i& 
ifof : des M^a^sUesT de^ Yiàcr â&:Na;ros , ta. joiëf 
emptemtiB fiit:le.vifagè dJune Bacchante y glififé 
doucement comme un Zéphlr qui fe joue entré 






* (?) Plin. Lib.XXXV. Cap. 6. n. lO; . ^, 

Î07M IL C 



34 HISTOIRE DÉ L'ART 

les feuilles des arbres uns prefqùe les toucher; 
L'Art philofophok avec ks paflîons , comme 
Ariftote le dit de refprit. 



3* De rAft dans la repréftnmtimdcs Bnfàm. 

Quand le Style fuUime de l'Art ne & fetok pas 
abaiflë jufqu'à k fiarme hnpai&ite des enfaos, 
& qu'il fe feroit toujoufs occupé à tepséfentef^ 
des confonnatioas complettes, fans s':exercer fur 
des corps enfantins chargé^^ chairs fuperflues^ 
fur qaoi noqs n^avons ajQcone cerctttide ; il eft 
toujours fftr que le beau Style, en, dierchant le 
tendre '& le. gracieux^ a fiît.fouvenc de la n»? 
ture enfantine . Tobjçt de fes travans»; AriAi4# 
qui peignit une mere> morte avec fon: «nfant ea- 
core pendant à la mammelle ( i ) , aura iàns- 
doute auifi t^éfesté .des . edfand; un peu plus 
grands. L'Amour > fe rmnxxi^ fvr les plus an** 
ciennes Pierres gcavée«.i npa.t^mme un enfanc^ 
mais fous les. traits d!tm Adcdeft'ént* Tel il dl. 
for une belle Bemequi. appartient au Coibh 
mandeur Vectoxi h Rome (2). A en juge^ 
par le forme, deè IfiUres du nom de TArtiûe; 

#'PTriAAo£ , xe.A^ii; être une: Pierre de» 
plus antiques; ÙAraous eft c^ûuixbé-:^' le corpsi 
un peu relevé>r^mmè s?iii}tiuàit ;; fl a dp» 



( I ) Idem ibid. Cap, 3^. n. 19. 
(2) Defcript. jdes Piiçr. grav; tfu aWnfet de StafÀ. 
p. 137* " '' '•' y 



CtizZ.LES ANCIENa 35 

. . ■ ' 

^andes aiks d'aigle ; tàïes que les portent 
pKlqae toutes k^ Divinités Tuivant l'idée de 
la plosbauti antiquités & une coquille à deux 
batcaps ouyerte. Les ArUftes qui foivirent Phry- 

THus ,* éoiUide Soiôn^ dt Tiyphon , donnèrent 
FAmoai-j' une fiwœe jj^is^fantine , & des 
ailes plos courtes? de' c'dl airifi qnll eftrepré- 
féncé far !a ptepairt déiPierrfcs ^récieufës. Tels 
ikm aiàî 4ès^en6ns fiir les- Vafes d'Heréuhranm, 
^ pàitÎGÙÎiérfeBiient €feux qai'fe trouvent reprë- 
«atès fiir uft^nd nbir, •& de même grandeur 
qH« ^.feeBeéEïgurwdfe femmes dànfiintes. 

:' Pârdii leë 'pkis beaux Àfliouts 'de marbre qui 
^t éBlptee^ flfa« ètt diïEînguér deux dans la 
Maifoô Maffifti , un an Palais! Verofpi, un Cu- 
fiàmûotmmt dilns'ln yHfc Albanî, ôcPEn- 
fyt^'âei'pt0tiie qitt ■joneiavèc un cigne ( 3 ). 
Çesimofceaux font piisive de l'habileté des Ar- 
tiftes anciens dans l'imitatiort de la nature «nfan- 
tine. Nous avons de plus beaucoup de belles 
ç^t^.i^tsoliwh, , Idatale tdo& bel enfent qui nous 
fpit rcft^deteiqwti. sftiçi petit SiMyie d'en- 
viron un an & dé grandeur naturelle : a fe voit 
4anai -l^^yiUe Albwu^j e'eft dommsge^qtfii foit 
mMé*y Ç^Qiimm enirelief eft telkment re- 
lev^ é^^ %«» çft pf^'eatiéiement à dé- 
■çpuyett,. .fiet «jûnt «owopné de Itene boic 



...» -» 

Ml il in 



:.Ç3> W, î^pîtoi... T. ni. .Ta V Lxiy. 

Ci 



36 HISTOIRE DE L*ART ^ 

{ proMablôo^ent d'uç optrç qdi manqua), àvetf 
tant d'avidité & de volupté que les-'prttiîBlle* 
font tout-à-fait tournées ?n-haui ^: ôç .l'cm^tfap- 
perçoit qu'une trace de HèK^ile qui eit profondé- 
ment travaillée,, Ce morceau & un< autre Ouvrage 
en Bad-relief. qui lepréfentjf ^ un bel: IcariS ^ auquel 
Dédale attache, les allesVQiat été trouvés au pied 
du raont E^tatiu* Touscesipopumeiu peuvent fer- 
vir à détruire un ancien- préjugé qui s'efi changé y 
je. ne i^is comment, :en uneefpecede cemtude^ 
làvoity que.les.Artifles mQdefnes ont furpaflTé deP 
beauc.Qjjî) les^ anciens^ da^is.les Figures dienfgns. 
te beau Style de l'Art ;Qrec. ar encore fleuri 
dans. différons ArtiftiBS dont le non^ eft pRrvenit 
jufqu'l.nous, & qui ontrV^cu ua tempa^ aflez 
confï^éirablé après Alexandre, le ,Qrand ; .ce qa'il 
ejt.àifé 4^, prouver. RaJ^^ r debmar* 

bré &'^pk;dés Médaillés j, nops .en parierons 
dans' la féconde Partie. 






• . h. Âkodenci^ de la ehute iè'fAfi:'' " 



^ 



) 'Il l.. ' îv»î . 



. iJES- Artifles de l'antiqpîtë ayant .ponîgrfjuC. 
qu'au d^rnÎÊr' degré Témëé des ipfoî/ortlbàs & 
4esformes-.de la Beauté ;-&(détériiririë-'àvet la 
.dernière précifion tes contours des i^^igurès & de 
toutes leurs parties ,^ on ne_ pouvoir .jefter en- 
deçà ni aller au-delà des bprnes q^•^s ^voient 
fixées, îans- pécher contre ïes réglée de rArc, 



CHEZ LES A N CIE:NS. 37 

LMdée de la Beauté ne pouvoic s'élever plus 
faâui:; L'Art ne poavtnt plus avancer devQît 
. néceffairemenç rétrograder parla fatalité qui veut 
que les choCês qui ne, peuvent plus monter, re* 
tombent , la ftabilité n'étant pas un appanage de 
la Nature créée# 

• M 

1. Décadence de VArt occafionni^ d'abord par 

fe^if d'imitation. 

Les Dieux & les Héros avoient été repréfen- 
tés fous toutes les attitudes & les fites poGibles. 
tra fomme des formes étoit pour - {(îrift -^ dire é- 
pïuîfee. il rfétoit guère poffible d'en imaginer 
de nôtlvelles : circonftance qui ouvrit la carrière 
de l'imitation. Celle -ci borna & rétrécir l'ima- 
gination. Comme il fembloit impoffible de fur- 
paffer un Prâxiteles ou un Apelles , on s'efKjt- 
çoit de les égaler , & l'on reftoit toujours ainïî 
fous le joug de l'imitation. L'Art eut le même 
jfort que 1^ Ptiilofoplïie. Il y eut alors tlans. le 
premier , comme dans la dernière , des Ecleéliques 
qpi manquant de force & de génie pour ihven' 
ter, fe bornèrent à raOembler plufienrs beautés 
disperfées pour en former un beau unique. Com- 
me les Ecleétiques ne peuvent être éftimés que 
les copiftes des philofophes , n'ayant rien produit 
•d'original, de -même ceux qui fuivirept la mê- 
me métbo(}edans l'étjjde de TArt,^ ne furent 
que des imitateurs fecyiles qui ne produifu^ent 
lîeu de pâtfait & d'original. Les extraits que les 

C3 



S8 HISTOIRE DE L'ART 

Ecleâtques&tnt des Oovf âges des Anciens, ^« 
rent caofé que ceax- ci furent négligés ôc fe peiif « 
direnté U en arriva autant aux Ouvrages ori- 
ginaux de l'Art qu'on cégligea pour les co^teâ 
que les imitateurs en avoient ftites & où ils 
croyoient bonnement en avoir laflemblé ki 
beautés. ^ '^ 

a» De rappUcaPkn à V^cujfoire j aux dépens 
* de rejfentiel^ féconde caufe de la àicûr ' 

^nce de rjrt. ^ ^ 

L'efprit d'imitation manqua de connoi||ances 
propres, & ce défaut rendit le déflîn timide. Cri 
voulut y fuppléer par une application minutieufë 
à des bagatelles que l'Art avoit dédai^éça dans 
les meilleurs temps du Style fublime | comme 
desavantageulës au vrai beau. Quit^tilien fait 
Une critique très -fine de ces Ar^ifte^ ' en difant 
i^ue plufieurs d'entre eux auroiéiit mieux tra- 
vaillé4e$ ornemens de la Statue de Jupiter faite par 
Pliidias, que Phidias lui- même ( i ). Qh blâ- 
ma beaucoup la dureté prétendue dqs Ouvrages 
dii Style fublime , & Ton fe flatta de la corriger 
encore mieux que n'avoient fait les Artiftès du 
beau Style. A force donc de vouloir donner de 
la rondeur , de la molleife & du coulant aux par* 



^ ( O Quintil. Inftitut. Orat. Lib. IL Cap. 3; 
* (2) Plutarch. de Muf. p. 2081. 1. 22. 
(3) L'Infcription eft APQAAÛNïOS. APXIOr 



CHEZ LES ANCIENS. 39 

ties que les Maltred ptécéden? avoient fait puis^ 
fantes & trctftchances , on en énerva la nobleflb 
éc la ilignité. On leur donna peut - être pluâ 
d'agrément, maiison leurôta beaucoup de leur 
fignificatîon & de leur vérité. La dépravation 
du goût prend toujours le même chemin pour 
altérer le Style de tous lès Arts. La Mufiqufe 
abandonna de - même l'élévation du Style mâle 
( 2 ), pour tomber dans la mignardife du Style 
eflféminé» Le beau & le bon fe perdent ordi- 
nairement dans Fartificlel , parce qu'on veut toUr 
jours perfeétionner. 

. Sous le règne des Empereurs & un peu avant, 
les Aniftes commencèrent à s'appliquer à don- 
ner beaucoup de liberté aux boucles des che- 
veux en marbre , les laiflant pendre & flotter 
fans gêne : ils marquèrent auflî les poils dès 
fourciis , mais feulement aux portraits , ce qui 
jufques - là tfavoit été pratiqué que fur le bron- 
ze & non fur le marbre. Les fourciis font dou- 
cement cifelés fur Tos de Tœil fortenlent pliffé 
dans une très -belle tête de jeune -homme en 
bronze , de grandeur naturelle , qui fe con&rve 
dans le Cabinet Royal à Portici» Ceft un bufte 
complet qui parbît repféfenter un Héros , tra- 
vaillé par un Artifte Athénien , nommé Apollb- 
nius y fils d'Archias ( 3 ). 11 n'efl pas douteux 



A0HNAIO5: EPOHÏE; & non APXHOY, comme a 
Ju Bayardi, (Catal. de Monum. d*Ercol. p. v/o), ni 
EPOIHXE , comme dans l'explication de JMÎartoreUi 

C4 



que ce ^ufte , ainfi que celui d'une femme de 1^ 
même grandeur, n'aient été travaillés dans le)i 
\fon$ tçmps de Iv'Art; Mais; , comme déjà dès' 
les temps les plus requlés, & même avant Phi- 
dias , on marquoic* le jour fur les yeux dans les 
Médailles, il eft'i$r que Ton détailloit plus les 
traits en bronza que fur l,e marbre. ' On com;- 
mença' plutâjt à le$ détailler aux têtes idéale^s 
tf homme qu'^ celles de fçmmé. ^ La féconde* 
tête de bronze donc je viens de parler , quoi- 
qu'elle- paroifle faite par le même Artifte que 1^ 
première , a pourtant les fourcjls tirés en arc' 
, 6$lé V ^ l^ manière antique^ 






!\ 



{de Regia Tbeca Calamar. Lib, IL cap, 5» P» 426. ) Le 
' premier prend EPOHZE qui devroit' être EPOIHSE 

pour utïe ancienne inanfére d'écrfre", ce- qui eft'vrai en. 

ce Ifens qu'on le .fait dériver d'iin ancien verbe Eolien 
• fgoiœ (Cofif. CbifcbuU ad Infcript. Sig. pu 39> Cepeç- 
. dant cç verbe fe trouve che? quelques Poètes, comme 

Ariftophaqes (,-Ç^tt«. ASi. I.Sc. 3*) & Théocrite (Idyl. 

X. vs, 3S); il (e trouve avec la même forme dans Tià- 

fcription de la Vénus de Medicis, ai nfi que dans urte 
. autre Infcription qui» fe lit dans k chapelle dePontan^S' 

ài.NapIes (SartiQ Fit Pontati. p. 97), & qui furement eft. 

d'un temps V poflérieur. On revoit encore ce fnot dans 

lTnfcrii)iion fuivante que -j'ai tirée des Manofcfitsr ^e 

FuMus Urfinus, confervés à la BiWiothoque du Vaii^Aa,^ 



V .- • 

3* Cpnjedlures far Vàude 9 fempr^ffmtnt ék^ 
" quelques Jrtijies pour faire r^ièurk k mdtî^ 
kur Style de PJrt. ' ^ ^ 






La décadence de l*Art dut être très- (ènfibte 
à ceux qui comparèrent le Style d'imitation aux 
deux Styles précédées , le beau & le fublimë. 
Il eft à croire ^ue quelques Arifteis touchés de 
cette décadetice' firent des efforts pour rendre i 
r Art k manière fublimé quUl avoir fous leurs 
prédéceflèùr^. Comme toutes les chofes de ce 
monde font fujettes à Un 8ux & reflux perjpér 
tuel, il a pu arriver que ces Maîtres bieninteni- 
tionnés imitèrent le plus ancien Style qui pac 
fes contours peu échancrés aprochoit dé près dii 

tyle Egyptien, Cette conjedlure eft fondée 



fc 



» 

CoÀwN 

AlArMOT 

TTXHTI 

enoHÇ^ 

MNHMHÛ 
XAPIN. 

Ot) le trouvp encore Air une autre Infcription d^sla 
Ville Altieri & dans le Recueil 'de Mr. leComte deCay* 
lus C Tome IL Ft. LXXV. /. 8.) Aînli ce mot n'eft pas 
iuffi inuiité que* ie penfe Gori ï Muf. Flêr. Tom.' lîL 
h 3^)9 & encore moins une aifez grande faute pour 
forter Mr. Marfette à regarder riafctipriôn de la Vé- 
nus de Medicis poijr fuppofée. Fier. gr. Time I. p. joa^ 



4^ HISTOIRE DE L?ART 

fur i;n paflî^e pbfcar de Pécrgne ( i } qoi fi^ 
mppbrte à l^Art de fon temps y & dont le Cens 
e& encore un problème. ^ Cet Ecrivain parlant 
des caufes de la décadence de TEloc^uence, plaint 
en même teipps le fort d» l'Arc gâté par un 
Style Egyptien » petit & très - reflerré y ^lon ^ 
véritaUe traduâion des mots employés par Pé- 
trone. Je crois trouver -là uti des caraéieres 
diltinâifs du Style Egyptien; & (i cette expli- 
cation eft adoptée y il fuie que |es Artiftes du 
temps de Pétrone & même avant lui feront 
tombés dans une manière fecbe, mai^e, pe* 
tite, tant pour le deÔin que pour rexécution» 
On pourroit fuppoiër en conféquence que^com- . 
me dant la Nature les extrêmes fe touchent 
& fe iuivent y ce Style maigre & femblable à 
celui des Egyptiens a du être la réformation 
d'une enflure outrée. On pourroit citer pour 
exemple l'Hercule Farnelè y dans lequel tous 
les mufcles font plus enflés que ne le prefcrit la 
pureté du deflin. 

. Si d'autres circonftances le permettoient , on 
trouveroit aifément l'oppofé de ce Style dans 
quelques Ouvragés en reliejf, qui par rapport à 
la dureté & à la roideur des Figures peuvent 
être pris pour Etrufques ou Grecs antiques. Je 
citerai pour exemple un de ceux qui font dans 
ia Ville Albani, & dont le deflin eft en tête de 



( I ) Satyr. Cap. 2. p« 13. Edit, Btirm, 



f 



CHEZ ^ES ANCIENS. 4J 

la Piéface de cette Hiftoite de l'Art. Cet Oa< 
vsàge repré&nte quatre Déefles drappées qui 
vont pout-ainfi-dire en proceflîon. La dernieiè 
porte un long fceptrë. Celle du milieu ^ qui 
eft Diane, porte un flambeau à la mam, & fiu 
Tépaule Tare & le carquois ; elle touche le 
manteau de la première qui eft une Mufe , la- 
quelle joue du pGiltérion & tient d*une main une 
tafle dans laquelle une Viâoire placée à côté 
d'un Autel verfe une libation. Au premier coup 
d'œil ce morceau fembieroit être, du Style £• 
trufque ; mais TArchiteâure du temple s'y op* 
po£e. On pourroit donc croire que c'eft un Ou- 
vrage Grec du temps poftérieur, dont TArtifte 
a voulu imiter l'ancien Style. On voit encore 
dans le môme endroit quatre Ouvrages en re- 
lief refTemblans à celui-ci, avec la même re- 
préfentation/ L'étroit & le reflerré fut même 
recherché dans Thabillement de ce temps -là; 
car les Orateurs Romains qui avoient porté 
auparavant une robe ample à gcands & fu- 
perbes plis , la changèrent fous VefpaGen en 
un habit étroit & ferré {2). Du temps de Pli- 
ne on commença à faire des Statues d'homme 
avec une drapperie ferrée (panula 3). 

On pourroit dire auflî que Péirone Ce plaint 
ièulement de la grande quantité des Figures de 
Divinités Egyptiennes qui donnèrent alors à 



( 2 ) Dialog, de corrupt* eloq. Cap* 39i 
(3) Plia. Libi XXXIV. Cap. lo. 



44 HI STOIRE D E L'AR^ 

Rome le ton à la fuperfcition, de ^çon que les 
Peintres, félon le témoignage de Juvenal, vï- 
voient réellement des Figures de la Déeffe. Il 
ne feroit pas étonnant que 1 application des Âr- 
tiftes à travailler ces Figures dans le goût Egyp- 
tien 9 l'eût fait paiTer fans le vouloir dans 
leurs autres Ouvrages. On voit encore aujour- 
d'hui des Statues d'Ifis habillées tout - à - fait à la 
façon des Ètrûfques , & qui pourtant font prou- 
vées être du temps des Empereurs. J'en puîs 
citer une qui fé voit dans le Palais Barberinî. 
Cette opinion ne paroltra pas étrange à ceux qui 
favent qu'un feul homme , favoir Bernini , a in- 
troduit dans TArt des défauts qui y fubfiftent en- 
core à - préfent. Là m^mé chôfe à pii arriver 
Bien plus àifémént par le concours dé plufieurs 
Artiftes , peut - être de la plus grande partie des 
Artiftes qui travaillèrent en Figures Egyptiennes. 

^» ^vec quelle référât on doit juger des Ouvrage^^ 
crigifMux & de leurs imUamm dam . 
• t ancien temps. 

On ne fauroit ufer de trop de réferve pour ju- 
ger de rage réel des Ouvrages de l'antiquité. 
Une Figure qui paroît être litruique , ou du pre- 
mier Style des Grecs , ne Teft pas toa jours. Elle 
g^ut être une copie ou imitation des Ouvrages 



ï i) Excerpj^. ex Nip% Damafc- p. 5t4f v. Te\;^f'Ê;, 
(2) Demetrj PhaU deeiocut, p. i6, l^ 19. 



CHEZ LES ANCIENS. 45 

|>l«s anciens qui fiirvîirent toujours de modèles ^ 
aux Ânifte$ Grccs. des temps poftérieurs ( i ); 
& tel pourroit ocre rOavrage.en relief cité plus 
haut. Lorfqu'on Iroit dès\Figures Divines qui 
par dds raifons particulières ne peuvem: pas avosc 
la haute antiqiïité que femble annoncer k Style» 
il eft évident que la manière eft adoptée ùcnoà. 
origiiiale. Ou adoptoit la dureté de Tancieii - 
Style dans, la formation des Dieux, pour km 
donner p^ua de dignité & plus de droit à la yé-> 
nération dés .pe»pks. Car y comme la duretér 
dans le fondes paroles donae.dâ^la grandeur 
au.discoura, feba . le témoignage d'un ancien 
Auteur (î,)i, ^^-i^êmela duceté &;rexaaitu- 
d^ propres rderanfiien Style ûraitun effet fera- 
blable fur Jçs puvrages de TAdi. , Je ne pari© 
pas feplemetit du contour des Figutts, j?y coms 
prçmds auOiJa.forae de rhabillement , & mémf 
la façon de porter la barbe & les. cheveux'^ 
commune aux Figures Etrufiiuetf & aux Grec- 
q}je3 les plus-aacierîiiQs.;. Jupitet fouS une telle 
forme, jen inaprime^' plus de'rcfpeô, & gagné 
plus d'antiquité. Telle étQit la Statuje de Jupitet 
qui porte pour Infcription 10 VI ,ëXS VPERAN- 
TI5SIM0><pHr n*eft pas des plus antiques , com- 
me chacun peut aiffiment. le voir (,j j. ^T^Oe 
aft probabkment encore la t^t? '^'liw PaU«& &)te 

* r 1 . "^ • r ' / • ■■• '").•'• ' ' î 



» 

V..-JJI I j lin II .Kwn. 



■ Cî) Spoh. MiTc. Se»'. 3. p. fi. conf. êercrîpt; 
»ier. gt» du-Galy. ae'Stofch/p. ^6. ' ' '[ ' '' " 




48 HISTOIRE I>Ë L'ART 



•- i 



(Dette Infcriptîon: mafnht npAAir au lieu dç 
rioAÎs» Ce nom ne peu^défigner que ce Roi 
des ÀJOTyriens bien connu ^^ mais par i^lus A'^Çp 
raifon u eft impoiïïble que cette Statué le repré- 
fentè. Ce Rei , félon Hérodote l ne ^ portolt 
point de t^arbe , 6c la Statue en a une très-lon* 
giie. Ënfuite elle paroît avoir été faite dans les 
bons temps de TArt; & îl n'y a aucune vrai- 
femblancè à la rapporter au règne des Empe- 
reurs ( I ). I| eft probable que les quatre Ca- 
ryatides, & d'autres qui fdnt perdues ^portpient 
le piat-fond d'une Chambre , comme Tindiquié 
rornemèntr arrondi Ci relevé dont leur tête eft 
furmontée. 



t 



Cl) On peut faire queJqués remarques fur la forme 
éti lettres: œlles qui ont un angle en -haut ont uiie 
ligne, àilkote; elles {biit aind tracées dans des Infrip. 
lions & fur des lampes dé terr6 (Pojf'^ri lèuçfrj^ T^ ,/.; 
Tâb. XXIV. ) La branche faillante qui s'y trouve a été 
prife jufques- ici pour ujo caraScre. des temps. poftérieurs^ 
envir<Jn le règne des Antonins: ainlî la Statue ne peut 
pas être auffi antique que îe Style rànnohce. Dans les écrits 
tirés des ruiàes d'Herculanum & fur une vieille mafure 
du même endroit {Fin. Ercd.T.IL p. 221) les lettres 
font fçrmées de la même manière, & particulièrement 
dans, la pîffertâtîon de Philodémùs fur TEloquence, Au* 
■teur qui* vivoit du temps deCiééron , & cette écriture^ 



^ •« *m »^ ^^ I l » 



\ i * k /- *. 



CHEZ LES ANCIENS. 4^ 

5. Càraâere du Style de la dicadehce de fArS* 
& fin oppofition avec le Styk fublime. 

Paufanias caraâérife fort bien la difiërence du 
Style de la décadente dé TArt d'avec le Style 
aticieh , quand il dit ( 2 } qu^une Prétrefle des 
Leucippides, c'eft-à-difë de Phœbéâc d'Hilaira, 
fit ôter la tête à une de ces deux Statues » 
pour lui en fubftituer une d^un goût plUsnou^ 
veau , & travaillée dans le Style moderne ^ 
Croyant ainfî la rendre plus belle. On pourroit 
appeller ce Style , petit ou plat : car tout ce 
qui dans les anciennes Figures étoit rendu avec 
force & puiflance & d^une manière élevée , 
étoit lâche , petit & xûefquin dans celles du nou^ 
veau Style. 



A 



paroft ricriture propre du Philorophe* Epicurien par la 
quantité de variations qu'on y remarque. Les lettres 
Grecques avec des traits faillàns étoient déjà enufagedu 
temps de la République Romaine. Trois morceaux de 
•es Ecrits tirés des ruines d^Herculanum & confervés 
à Vienne dans la Bibliothèque Impériale, (Itom&er. Com* 
ment. Bib. Vinà. T. VÙL p. 411) peuvent fervir à don. 
ner une idée de ces lettres. (!^les.ci reiTemblent par* 
fdtemeht aux premières , avec cette feule différence 
que celles des Ecrits confervés à Vienne foçt plus hau- 
tes d'environ une ligne* 

(a ) Paufan, Lib. II. p. 247^ 

Tme ir^ Q 



59 HISTOIRE DE L'ART 

6. De la grande qurniiti de PûttraUs en hufle^ 
en comparai/on du peu de Statues de 

ce temps. 

Loifqu^enfin TArt décUnoit de plus en plus^ 
la grande quantité des anciennes Statues empê- 
cha les ArtUles d'en &ire de nouvelleSé Uoa 
en fit réellement très • peu en comparaifon des 
âges précédens ; & la principale occupation des 
Artiftes fut de faire des têtes & des buftes ^ 
c*e(l- à-dire des Portraits. Le dernier temps de 
l'Art jufqu'à fa chute entière fe diflingua par ces 
fortes d'Ouvrages. Il n'eft donc pas aufli étran-^ 
ge que quelques - uns le prétendent^ de trou- 
ver des têtes palTables , ou même belles à cer- 
tains égards ^ telles que celles de Macrin ^ de 
Septime Sévère & de Caracalla : tout leur prix 
conûfte dans l'imitation & l'exécution. Peut-être 
que Lyfippe n'auroit pu mieux faire la tête de 
Caracalla du Palais Farnefe; mais il eft fur que 
le Maitre qui fît cette tête auroit été incapable 
de faire une Figure comme celles de Lyfippe* 

7, Des idées haffes que Vm fe fit dû la Beauté 

dans ce même temps. 

On croyoit, contre le iientiment des Anciens » 
que la beauté de l'exécution confîfioit à marquer 
fortement les veines. Sur l'Arc de l'Ëxopereut 
Septime , on a donné ce prétendu agfiéflient 
aux mains des Figures idéales de femmes ^ telles 



CHEZ LES ANCIENS. 51 

4ue leà Viâolrès qiii portent des ûophées ;coni- 
me fi la force , que Cicéron ( i [) donne pour un 
carââefe géaéral des mains parfaites y devoit fe 
montrer auQî far les mains des femmes » & y 
être jexprimée avec la dureté dont je viens de 
parler. Les fragmens d'une Statue Coloflkle 
qni èft au Capitole & qui doit avoir éié celle 
d^un ApolLoin i offre des veines tr^- finement 
ifiarquées. 

t. Des Urnes Funkairés qui font prefyue ioutei 
des temps poftérieurs de PJri. 

'. > . . ■ 

Là plupart des Urnes Funéraires , de même 

que les Ouvrages en relief font de ce dernier 
temps de TArt. Cei reliefs ont été fciés dei 
Urnes quartes ôblongues. Quelques Ouvrage^ 
en telief travafflés féparément fe diftingùent fa* 
cilement des autres par une botdure ûillante. 
Lès Urnes fépi^hraiei^ ft fifnfoienc pour la plu* 
part d'avance , pour les espofet en vente. Le$ 
repf élèmatioirs qui s'y trouvent le font ainfi ju- 
ger: car elles n'û^ rien de commun ni avec 
rinfcription ni avec la Peribnne morte. On voie 
tine Urne de cette forte dans la Ville Albani : 
elle eil endommagée , la face de devant eft di- 
viftte eh troi3 quartiers ou champs. Sur celui 
de la droite on voit UKflfe attaché au mât de 



( I ) Acad. Quaèft, Lib. I. n. 5, 

D z 



S^ HISTOIRE DE L'ART 

Ton vaifieau, craignant de céder au chant desf 
Syrenes dont Tune joue de la lyre , l'autre de! 
la flûte 9 & la troûieme chante tenant un rou- 
leau dans la main. Elles ont comme à Tordî^^ 
naire des pieds d'oifeau ; mais le plus fingulier» 
c^eft que toutes les trois ont chacune un man- 
teau qui leur enveloppe le corps. Dans le champ 
qui eft à gauche ^ des Phiiofophes aflis converfenc 
entre eux. Dans celui du milieu on lit Tlnfcrip- 
tion fuivante qui n'a aucune connexion avec les 
deux reprélentations. Je la mets ici parco 
qu'elle n'a point encore été publiée, 

AeANAeaN MGPOnwN 
GTAÊlO e^r* TOTAe* CeBHPA 
eHCe^C- AIAKIAAI 
MAPTYPeC* eiCr AOrOT _ 

'ayxû- C«4>P0NA* TTNBOÔ 6 ^ 
MAlC' AATONGCCr CgBHPAN 
KOTPHN* CtPTMONIOT- HAl 

AOO AMTMON* GXwN. 

pIHN» OTK* HN€IK€' nOATG 

BIOC. OT^e* TlO OTn« 

eCx6* TA^oO xphCthn 

AAAOO Tf HÊAUl 



CHEZ LES ANCIENS. 5 



'^ 



: g. Du hn goât qui s'efi confetvé même dans le 
temps de' la décadence de VArt. 

L^Antiquîté peut fe glorifier d'avoir toujours 
- connu fa grandeur même dans le temps de la 
décadence de TArt. Le génie des premiers 
Gïecs n'avoit pas tout- à -fait abandonné leurs 
defcehdans. Les Ouvrages médiocres de ceux* 
ci furent encore travaillés d'après les règles 
fondamentales qui avoient conduit les plus grands 
Maîtres à la perfeéjtîon de FArt. Les têtes con- 
ferverent Tidée générale de la Beauté antique. 
L^on reconnolt encore la trace pure de la vérité 
& de l'unité dans Tattitude , Taélion ôc U drap- 
perie des Figures de ce temps. L'élégance af- 
feftée , la grâce contrainte & peu naturelle , la 
' geftîculatîon outrée & pleine de contorfions qui 
déparent les meilleurs Ouvragés de nos Artiiles 
modernes, n'éblouit jamais les fens des Anciens 
' dans aucun temps ; & même nous trouvons des 
Statues du troifieme fiecle, à en juger par les 
•ornemens des cheveux , qui font-très- belles, & 
qu'on peut regarder comme travaillées d'après 
des Ouvrages plus anciens. Telles font deux 
Statues de Vénus de grandeur naturelle , avec 
leurs têtes originales, qui ornent un Jardin der- 
rière le Palais Farnefe : Tune a une belle tête 
de Vénus, J'autre & celle d'une Dame diftinguée 
4e ce temps -là. L'ornement des cheveux eft 
ïe même aux' deux têtes. On voit au Belvedew 

P3 






54 HISTOIRE DE L^ART 

une Venus de moindre valeur, dont Fomemeot 
de cheveux, eft auffi pareil: il parott quç cet 
ornement étoit propre au fexe de ce çemp^-li 
L'Apollon de la Ville Negioni , de la grandeur 
d'un jeune -homme de quinze ans, peut être 
mis au nombre des belles Figures de jeuneûe 
qui foient à Rome. Mais fa tête reprélènte vé- 
ritablement quelque Prince de ce temps -là , & 
non |)as Apollon. Il y avoit donc encore alors 
des Àrtifteç capables de bien imittr les chefs- 
d'œuvres des Anciens. 

la Conçlufion de cette troifieme SeSlion par un 
Monument fingidier Sun Art inconnu & di^^ 
forme ^ ej^écuté par des Jrtiftes Grecs. 

Je terminerai la troifieme Seâion de ce Cha- 
pitre par un ouvrage tout -à- fait extraordinaire 
d'une efpece de bafalte , ' placé au Capitole. U 
tepréfente un linge affîs : fes pieds de devant 
lepofent fur les genoux de ceux de derrière » 
xam la tête manque. Sur la bafe , au côté droit 
on lit en cacaâeres Grecs gravés au cifeau : 
« Ceci a été fait par Phidias & Ammonium, 
^ ais de Phidias ( i > " Cette Infcription à 
laquelle on a fait trop peu d'attention , efl légè- 
rement indiquée dans le catalogue manufcrit d'où 
'Keinefius Ta tirée « làns même parler de l'ouvra- 






'^ fi ) Reincf, Infcr. Claff. II, n. ôa» & « eo Cuper,» 
Apotheos. Hom. p. 134, • .... 



CHEZ LES ANCIENS. 55 

ge fur la ^a(ë duquel elle fe lit. On pourroit It 
regarder comme une Cubftitution moderne ^ fi 
elle ne portoit pas des caraâeres évidens de foci 
antiquité. Ce monument méprifable en appa- 
rence , mérite un examen particulier à caufe de 
fon Infcrîption : je vais communiquer librement 
pia penfée. 

Une Colonie Greèque s'étoit établie en Afri* 
Que» La grande quantitéde finges qu'il y avolt 
flans cette contrée , fit donner à ces nouveaux 
eolons le nom Grec de Phbeaffa. Diodore pré* 
tend (z^ qu'ils révéroient les finges comme les 
Egyptiens aîdoroient: les chiens. Ces finges cou« 
rant librement dans leurs habitations , y prefioient 
tout ce qu'ils trouvoient à leur gré ; tant on avoit 
de complaifance pour eux ! Ces Grecs donnè- 
rent des épithetes ^ des no&s honorables à ces 
animaux, comme on en donne ailleurs aux 
Dieux; et ils en transportèrent quelqoes-uns 
à leurs propres enfans. Je m'imagine donc que 
le fmge du Capitole fut une 5tatue de cet ani- 
sial^ objet'de la vénération its Grecs Pithécu- 
fes qui voulurent avoir un Dieu de la main de. 
Biidias & d'Ammonius. Autrement je ne vois 
pas comment les tioms de ces célèbres Artiftes 
precs peuvent fe trouver & un pareil monftre <k 
l'Art. Suivant cette interprétation , Phidias & 
Ammonius auroient pratic^ TArt chez ces bar- 

C 3 ) Hift, Lib. II. p. 793. 

D4 






56 HISTOIRE DE L'ART 

bares. Lorfque Agatoclès ^ Roi de Sicile ^ 6t 
la guerre aux Carthaginois en Afrique, fon Gé? 
D^ral Eumarus pénétra julqu'au territoire de çe9 
Grecs, conquit & ruina une de leurs iviilea* 
La forme des lettres qui ont des traits femUar 
blés i ceux des lettres d*Herculanum , oe per*? 
met pas de croire que ce finge révéré commç 
une Divinité , ait été tranfporté chez les 
Grecs comme un Monument extraordinaire; 
Il feroit plus probable que cet Ouvrage eût été 
fait longtemps après , & puis transporté du pays 
de ce peuple à Rome fous le legne des Ëmpe* 
reurs. Quelques mots d'une Inibription Latine 
qui fe lifent far le côté gauche de la balè ; 
confirment cette conjeâure. Elle* étoit rangée 
fur quatre lignes dont on voit plufieurs traces 
de lettres effacées : ces mots feuls fubûftenc 
ÇEPT. QVE' COS* En conféquence on pour- 
roit croire que cette race Grecque fe feroit coqt 
fervée, & auroit retenu fon ancienne fupeclli* 
tion jufqu-au temps d'Hérodote* Je citerai à 
cette oocafion une Statue de femme en marbre y 
.placée dans la Galierie de Ver failles , que l'oa 
prend pour une Veflale , & que Ton dit avoiç 
^té trouvée à Benzafî , crue Taoçipune jSarca ^ 
Capitale de Nun»i4iç ( i )f , 



•^«■•^ 



(I) NottV; Mçrcur. dé Ff anoe , an. 1729. Jan^ 



CHEZ LES ANC1EN& 5^ 

ix. Récapitulation du contenu de cette Section. 

Poiir rafièmbler les diffiîreBS points que nous 
avons traités dans cette SeéHon , il faut donner 
ft l'Art Grec , 6c principalement à la Sculpture > 
quatre degrés ou quatre Styles , un Style roide 
& dur, un Style fublime & angulaire, un Style 
\)ÇfLVL & coulant y & enfin un Stylç d'imitatioo^ 
La durée du premier s'étend jufqu'à Phidias , 
cellç du fécond jufqu'à Pra^iteles , Lyfippe & 
Apelles i le troifieme finit avec la chute de Pé* 
çole de ces grands Maîtres , & le dernier avec 
la chute piême de TArt. Le grand luftre de 
l'Art n'a pas duré longtemps : fon bel âge de«. 
puis Périclès jufqq'^ la mort d'Alexandre le 
Graftd ne compte que cent* vingt ans ou envi* 
ronj car alors l'Art commença à décliner. Le 
fort de FArt chez les moderpes 9 eu auffi quar 
ties âges ou quatre périodes comme chQz^lesAi^ 
eîens, avec c^tte ûiSéttnct toutefois qu'il n'eft 
pas déchu peu- à-peu ôç pgr 4^és comme chei$ 
les Grecs» Dès qu'il eiit atteint dans deuxhooac- 
mes leulement toute la perfeétipn qu'il pouvoit 
avoir eu égard au temps (je ne p^rle que da 
defiîn), il tomba tout*à*coup. Jufqu'au temps 
de Michel- Ange & de Raphaël, le Style fut 
fec & roide : ces deux grands Maîtres r^t^bli* 
rent rArt & lui donnèrent toute la perfecl:ion dont 
il étoit fufceptible dans ik reflauration. Après 
pn certain intervalle qù régna le mauvais goût ^ 
TWt 1$ Style des imitateurs qui fut celui des 



S8 HISTOIRE DE L'ART 

Caraches & de lears élevés avec les difciplesdé 
ceux -ci 9 & cet âge va jjufqii'à Carie Maractç* 
Mais THifloire de la Sculpture eft bien plus cour- 
te. J^lle fleurit dans Michel- Auge & Sanlovi* 
na 9 & finit avec eux. Algardi » Fiamingo âc 
Rufconi font d'un fiecle plus moderne. 



r'i i. ■! ^i t «* ■ 



■M 



SECTION QjUATRIEME. 

De la partie méch^nique de la 
Sculpture Grecque. 

DivifiM. 

./aPrès avoir indiqué les raUbns de la préé- 
miiiençe 4e l'Art des Grecs fur celui des autres 
nations j remonté }ufqu*à fon origine, contenir 
plé fon eflènce & fes caraâeresj examiné ion 
àccroiflement, la décadence & fa fin j nous al* 
Ions confidérer fii partie méchanique dans 1^ qpuh 
trieme Seétion de ce Chapitre. J'entends par 
la partie méchanique de P Art , la matière dont 
les Sculpteurs Grecs ie (ërvirent pour leurs ou*, 
vrages, & la manière dcmt ils les travaillèrent j| 
c'eft-à-dirc fesécution. 






CHEZ LES ANCIENS. 59 

f . I. Des diffùtentes matières dont les Artifles 
Grecs fe fervirent pour leurs Ouvrages* 

Nqus avons donnée dans le premier Chapî- 
t|:e , une notice hiftorîque générale de^ différen- 
tes matières employées par lès Artiftes tant dçs 
iGrecs que des autres Nations ^ pour leurs Sta- 
tues. Je me bornerai ici à parler plus panicii- 
librement do marbre. 

I. Pu Marbre & de fis dtféretttes fortes, 
Garoftlo « iût m Tiruté des différentes for« 

» 

tes 4^ marbre dont les anciens Hiftoriens font 
mention : il Ta accompagné de citations détaitr 
iées & de la tradttéHoo de tous les paflagesqu^il 
a trouvé avoir rapport à cette matière. Ce Trai- 
té eft fort efiimé de ceux qui font beaucoup de 
cas ë'^ne V9&t leéfaire. Avec toute la peine 
^xfïL i^eft donnée pour compiler tant d'Auteurs, 
il ne «lous apprmd point en quei confifle leplus 
beau marbre » & ph^urs paffiiges remarquables 
des Andens , propres à en apprécier 4e8 diffiî- 
rentes qualités , femblent lui 8V(Hr été inconnus. 
On fait que les Antiquaires , pour relever k 
prix d*une Statue, ou plutôt de & matière, di- 
fent qu'elle eft de marbre de Paros. Ficoroni 
indique fort peu de Statues & de Colonnes , îàns 
les faire de ce marbre. 14ais c^eft un terme de 
métier adopté & comme }uré» U ne fignifie 



6o HISTOIREiDE L'ART 

ïien fous la plume de la plupart de ceux qui 
remploient & s'il arrive que le monument 
dont ils parlent foit véritablement de marbre -de 
Paros , on peut dire hardiment que le hazard 
les fert mieux que leur fcience. Je ne puis de- 
viner auffi fur quoi fondé Belon prétend que la 
Pyramide ou le Monument de Ceftius foit de 
marbre de Thafe ou Thafus ( i ). 

, î. Des marbres les plus eftimés. Marbre de 
Paros. Marbre Pentbélien, 

Les marbres blancs Grecs les plus eftimés; 
font le marbre Parien , nommé auOî par les 
Grecs Kvyiwoi , de la montagne Lygdos dans 
rifle de Paros Cl); & le marbre Pemhélien donc 
Pline ne fait aucune mention ( 3 ). Les carrières 
de cette dernière efpece étoient aux environs 
d'Athènes î on peut prouver par le témoignage 
de Pau&nias qu'il y avoit dix Statues de cette 
Ibrte de marbre contre une de l'autre forte. 
Mais nous ne iâvons pas pofitlvement en quoi 
confiftoit la différence de ces deux. marbres. 

Il y 8 du marbre blanc à grands & à petits 
grains, c'eft^à-dire compofé de parties plus fines 
pu plus groffieres. Sa perfeaion confifte donc 
dans la fineffe des.grains & de leur tiifo, 0« 



I ( I ) De Oper. Antiq. prseft, Lib. I, Cap. ^. p. 255 r, 
C2) Palmer. Ejt^rc. ifl A«a. Gr^c, ad Diodor, 
y. 98,' 



CHEZl LjES ANCIENS. 6i 

trouve des Statues dont le marbre parolt comme 
fondu ou palcrl d'une maflë laiceufe fans aucune 
apparence de grain. Ceft-làikns doute le plus 
beau : & tel étoit apparemment le marbre de 
Parcs le plus rare & le plus eftimé de tou5« 
Cette forte de marbre a de plus deux autres 
qualités qui manquent au plus beau marbre 
Carrarien. La première efl: & molelBb y ou pour 
mieux dire fk douceur: il fe laifle travailler cpm« 
me de la cire, & on en peut ftire des ouvrages 
de la plus grande finefle , comme des cheveux ^ 
des plumes, &c. Celui de Carrare au contnure 
eft dur , & s'écaille lorlqu^on le tourmente trop. 
Sa féconde qualité eft.ik couleur qui approche 
de la couleur de chair , au lieu que le Carra« 
rien a une blancheur éblouiflante. On voit 
dans la Ville Albani un bufte en relief d'Anti- 
nous, un peu au defius de la grandeur natu- 
relle , qui eft de la plus belle elpece de marbre. 
C'eft donc &ns fondement que Poffidonius 
(4) avance que le marbre de Paros ne fe ti* 
re que par morceaux» & feulement delagran* 
deur propre à en faire des va&s. Pe^ault ne 
fe trompe pas moins lor(qu*il prend le marbre 
à gros grains pour celui de Paros ($). Mais 
comment auroit-il pu s'en mieux inftruire fkm 



( 3 ) Conf. Caryoph. de Marm. p. 32. 
(4) Orig. Lib. XVI. Cap. 5. p. 1214. 
<5> ParalU des Anc.& des Mod. Dial. I^ 



6i HISTOIRE DE L'ART 

I 

fortir de France i Les gros grains dans le liiar^ 
bre laifent comme dû fel foffile. II y à un ctt* 
tain marbre hoixnné Satinùm qui paroic être ce 
marbre i gros gtains , & avoir reça du fel fâ 
dénomination. 

^> H. Dé rexÀ^ution. 

Qu AniT à rexécoticnXy noo^s en parleront ^ 
d^âbord en généra ; puis nous traiterons deTexé^ 
cutioQ paiilculia:e ea égard aux diflPéretites mai* 
tîerês, foie ivoire y pierre, & bronze, autant qfié 
l'on peut donner aux Grecs quelques Ouvrages 

de cette deirmese linciereé 

» 

I. î>e Pcxicmim en gênéfoL 

D'abord , pour ce qui re^de l'exécution en 
gûiéral ^ tout ce que nous en ûiv^mS ië réduit à 
dire que les Sci^eors Grecs fiûvoient ufié 
méthode de travail différeme de celle des Ârtis« 
tes modernes* Ce qu'il y a defûi: d'ailleurs^ 
c'efc qu'ils faifoient des modèles. Un Auteur 
célèbre ( i > croît que Diodore a voulu inli- 
nuer le contraire lorfqu'il dit que les Artifteis 
Egyptiens avoient travaillé d'après une làefur- 
re exaélé,. mais que les Grecs jugoient au coup 
d'ceil. Une Pierre gravée du Cabinet dcl 



Ci) Caylut for quelque» paflâges de Pline fur le^.Art^^ 
p* 285* 



CHEZ LES ANCIENS. 63 

StoCch nous fett à apprécier cette ôpioion^ & 
nous fait comprendre qu'elle n'efc pas fondée 
( 2) : on y voit Promëthée fe Cèrvant du plomb 
pour mefurer l'homme qu'il fait. On fidt com*, 
bien on eftimoit les modèles du célèbre Arcé-, 
filas qui fleurifibit peu d'années avant Diodore; 
& combien de modèles de tene cuite fe fonc 
confervés : on en trouve encore tous les jours. 
Les Sculpteur doit Héceifairement fe fervir du 
compas & de Téchelle pour fes Ouvrages ; mais 
le Peintre doit avoir le coup d'oeil fixe & fur 
pour mefurer. 

La plupart des Statues de marbre font tra* 
vaillées d'un feul bloc. Pkton en fait même 
une loi dans ùl République ( 3 ). Cependant; 
outre la Statue de T Antinous Egyptien dont 
nous avons parlé dans le Chapitre CèccKid , nous 
ien ayons d'autres de deux morceaux : telles 
ibnt les deux que l'ofi voit dans le Palais Rus-: 
poli » qui repréfentent les Empereurs Adrien Se 
Antonin-Pie«. On y apperçoit fen&blement Is 
trace de . la jointure à la partie fiipérieore qui 
s'efc con&rvée. C'eft une chofe remarquable 
que dès le commencement les têtes de quelques-^; 
unes des meilleures Statues furent travaillées 
féparément , & puis ajoutées aux corps. Telles 
font les têtes de Niobé &, de fes filles qui fonc 



( 2 } Defcript. des Pierr. Grav. du Cabinet de Storch» 
( 3 ) ^eg. Lib. XII. p. 9S6. A» 



é4 HISTOIRE DE L'ART 

emboîtées entre les épaules, fans que du refte 
on puifle en aucune façon foupçonner que ces 
pièces aient été brifées puis lecoUées. La téta 
de la Pallas de la Ville Albani eft aufiî jointe j 
de même que celles des quatre Caryatides trou- 
vées en 1761. Quelquefois auSî on travailloie 
les bras à part , puis on les attachoit aux corps^ 
Tels font ceux de la môme Pallas & de deux 
de ces Caryatides. 

2. De r exécution particulière des Ouvragée 

félon leur matière. 

Des Ouvrages en Ivoire. 

. Quant au travail de te mmiere , nous parie-^ 
rons d'abor4 de Tivoire. Il paroit que les Sta«f 
tues d'ivoire ont été travaillées autour. Phi* 
dias s'eft particulièrement diftingué dans cette 
forte d'Ouvrage: c'eft lui qui inventa cet arc 
nommé par les Anciens Toreutice^ c'eft-à-dire ^ 
r Art de tourner. H eft impoffîble que ce fot un 
autre Art qui tournât le vifage , les mains & le» 
pieds. La cifekire des vafes a auffi été faite 
fur le lanc des tourneurs , comme la belle cou* 
pe de r Alcimédon dont parle Virgile , qui fu^ 
propofée pour prix à deux bergers. 



Pei 



CHEZ LES ANCIENS. 6$ 

Des Oavragu en Pierre. 

A regard des Pierres employées, par TArt^on 
éiftiogue pour l'exécution le Marbre > le Baût^ 
tes, & le Porphyre^ 

En Mafm. 

JParmi les Figures de marbre^ lès tities étoiéhc 
achevées au cifeau fans poliment , les autres é-^ 
toient polies comme à^préfent. On ne peut gué- 
re décider laquelle de ces deux manières efc la 
plus aneienne , parce que les Figurei) Egyptien- 
nes de la plus haute antiquité » 6c de la pierre 
1» plus dure, fe poiifToient après le travail du 
tifeau ; £c qu'il fe trouve auiB quelques Statues 
de marbre, des plus belles, achevées au cifeau 
féul iàns aucun poliment ^ comme Tout le Lao* 
coon^ le Gladiateur d'Agafias dans la Vigne 
Borghefe, le Centaure du même endroit, I6 
Marfias de la Ville Médicis , & quelques au- 
ttes Figures, pn œil çonnoiflèur & attentif ad- 
mire avec quelle dextérité & quelle confiance de 
Maître le cifeau a été conduit fur la Statue de 
Laocoon pour ne rien perdte des ttaits les plus 
fâvans pat un traîné toujours difficile à éviter 
dans des Ouvrages d'ane étude fi réfléchie. La 
fùrpeau de ces Statues parok un peu rude en 
comparaifon des Statues polies & liffées , mais 
c'eft comme un velours doux comparé à un fd-^- 

Tome IL £ 



66 HISTOIRE DE L'ART 

tin lui&nt, ou comme la peau des anciens Grecs 
qui n'étoit ptô ramottie é( fatinée par l'ufage con- 
tinuel des. bains chauds , ni polie par le grattoir, 
comme k fut ^os la fuite celle de leurs def- 
c-endans Icufque h moUefle fe glifla parmi eux. 
Sur une peau plus naturelle flottoit une itans- 
piration faine, un duvet tendre, tel que celui qui 
garnit le menton d'^n ^dojefcênt ( i )• Les deux 
grands lions placés à l'entrée de T Arfenal de Ve- 
mfe , qu'on y a transportés d'Athènes , font aulli 
exécutés avec k cifeau feul: néasinaoios cd:te 
façon de travailler eft {dus affeâée aux grands 
Ouvrages de marbre» Cependant les teftes d'une 
Statue Coloi&le, que Ton voit au Capitole ^ & 
que Ton crok être des débris du Golofie 'S&ç(à^ 
Ion que LucuUus fit tiansporter d'ApoUoaiè à 



( I ) Ces comparu! fôns pourroîent peut-être mieux 
éclaicir une expreifion de Denys d'Iiali<*arnafle jufques- 
ici fort obfcur, que l'es difputes favances & vétiémeiîteîB 
de Saumaife C Nat. in Tertul. de PaU p, 234. é\ /««v. 
Confut. j4nimad.iAndr, Cercstiip. 173»! 8.9.) & d» P. Petaa 
{ Ândr. Kerckoetii (FetaviO Màjlîgopb. Part. ÏÏL p. 106. 
& fi9%) Voici cette expreffion Jl ^s'agit de la mahierie 
d'écrire de PMton: ^xyùvç ccfXfll07fiv^Ç y & J^w ip%ai6* 
Turof {^Epiflol. ad C«. Pompej. de Piau p. 204^ k 7). H y 
a encore d'autres paHages chez les Auteurs qui figfîN 
fient la même ohofe, comme le Liuera TtemywtiiveLL ûq 
Cicéron (ad jittic* Lib. XIV. Ep. 17). On pourroit tra- 
duire en généraM^expreffion Grecque de Denys d*HaIt. 
carrrafjfe, par le dwoet ou le ce^^n de VJn$iquk4,enpre* 
nai>t le mot ^vovç aon dans une figoification éloignée 
&,/mpf9pjje* mm *tns fa premia:«& Dat«rcli^ figuifi* 



CfiE^ LÉSANCIEMS. 6f 

koiiie, font polis & liflës. Les pieds fotit de 
la longueur de neuf palmes ^ & Tongle du gros 
oirteiln*a pas moins de fept pouces & demie: 
l'orteil lui-même a plus de quatre pouces de 
circonférence. Le fini du travail au &ul cifeau 
iae peut s'acquérir que par un exercice long & 
aifidu , auquel les Artiftes modernes u^ont guère 
le temps de fe livrer. 

Mais la plus grande partie des Statues furent 
polies ^ & Ton procéda Alors au poliment à-peu'^ 
près à la manière d'aujourd'hui. On tire de l'ifle 
de Naxos ( 2 ) une des Pierres dont on fe fer- 
volt pour cet effet , & Pindare nous apprend que 
c'étoit la meifleure ( j ). Les Anciens polis* 
Ibieiit auffi leurs Statues avec de la cire ( 4 )| 
coâime oh le fidt encore aujourd'hui j mais toute 



<^atîon : & dans ce fens il déilgne le poil follet qui com- 
mence à ombrager le tse^ton .d^,s la jeunefle. Que Ton 
^compare cette expreffion à l'application que j'en fais ici 
^ la furpe.au du Lapcooju , 00 ienura que THlUprien a 
voulu dire la même chofe. Tîardion (fur une lettre dj5 
Denys d'Halle, à Pompée p. 128.) en voulant expliquer 
ee pafTage diaprés les :deu« autcei Ikvans qiie je viens diS 
citer, le fead encone plus obfeur. Ce mot )QfQvç em- 
ployé par d'-»i}tr£S Auteurs ^ cotna;^ Arifiopbanes {Nub*, 
t;j. 974.) a encore le mêiBe fens , .exprimant la peau 
cotoneufè des poitnies. 
C2) Plin. Lib. XXXVL Cap. lô. 

(3) Nemes, Od. Vf. vs. 107. 

(4) VkTuv. Lib. V\\. Cap. p. Plin. Ub. XXKIII, 

G^- 40. . 

E 2 



68 JHISTOIRE DE L'ART 

k cire en étoit enlevée en les frottant, & U né i 

faut pas croire qu'il . y en reliât une touche lé- 
gère en forme de vernis ou de furpeau. Les 
palTages cités plus bas touchant la manière de 
nettoyer les Statues ont été généralement mal- 
entendus* 

On fe fervit pins tard du marbre noir que du 
blanc. L'efpece la plus dure ôc la plus fine eft 
communément appeliée parangon ou pierre dei 
touche. Nous avons des Figures Grecques en- 
tières de cette pierre. Tels font entre autres 5 
l'Apollon de la Galerie Farnelè , le foi - diSmt 
Pieu Aventinus du Capitole , tous deux plus 
grands que* le- naturel , deux Centaures apparte- 
nans à Mr. le Cardinal Furietti , travaillés p» 
-Arifteas & Papias d'AiphrodiCmm , & une jeûna 
Femme de grandeur naturelle dans la Ville Ai^^ 
bani , trouvée à Nettuno. 

En Bafaltes. 

Les Sculpteurs Grecs ont toujours cherché i 
fe diftinguer dans le travail des Ouvrages en ba* 
feltes, foit en bafaltes verdâtre, foit en bafaltes 
noir ou 'couleur de fer. Nous n'avons aucune 
Statue entière de cette efpece de pierre. D nous 
refte le tronçon d'une Figure d'homme de gran- 
deur naturelle dans la Ville Médicis , & ce mor- 
ceau annonce une des plus belles Figures de 1 an^ 
tiquité. Il ell impofBble de la regarder fans ad- 
miration 9 tant pour la fcience que pour l'adreflë 



CHEZ LES ANCIENS 69 

* 

de Y Ait qui y brillent. Les têtes de bafaltes 
qui font échappées au ravage des temps, étant 
du plus beau Style, & achevées avec la plus 
grande habileté , nous font croire que les Maures 
ies plus célèbres travaillèrent Couvent cette forte 
de pierre. Outre la tête de Scipion dont je par- 
lerai dans la féconde Partie , nous connoiflbns 
au Palais Verospi celle d'un jeune Héros , ôç 
dans la Ville Albani , une tête idéale de femme 
pofée fur une poitrine de porphyre drappée & an- 
tique. Mais la plus belle de toutes les têtes dç 
bafaltes feroit fans contredit celle que je poffede, 
fi elle n'étoit pas endommagée. C'eft la tête 
d'un jeune homme de grandeur naturelle. Elle 
eft toute gâtée à l'exception du ftont, du con- 
tours dçs yeux , d'an œil & des cheveux. L'ou,. 
vrage des cheveux de cette t^re,aînfi que de celle 
qui eft au Palais Verospi , n-eft. point dans Iç 
goût des têtes d'hommes çn marbre. C'ell-à- 
dire que les cheveux n*y font point jettes li- 
brement par boucles 3^ ni travaillés au cour: ils 
font plutôt eomnie des cheveux coupçs courts ôç 
finement peignés, tçls qu'on en voit ù quelques 
têtes idéales d'hommes en bron?e , ou chaque 
cheveu eft pour - ainU -^ dire indiqué fépa^-ément. 
Les cheveux des têtes de bronze faites d'apiçs 
le naturel font d,'un trayail différent. Marc^ 
Aurele à cheval, & Septiqie §évere (ce dernieç 
eft dans le Palais Barberîni } ont les cheveu;^ 
bouclés comme les portent leurs Figures ea 
çiaFbrç. PH^iÇftle du C^pitolq à les cheveu^ 

ej . • - 



70 HISTOIRE DE 1,'ART 

épais & crépus , comme les ont toutes fesi Sta«* 
tues. Il règne dans la chevelure de la t^te mu- 
tilée un art extraordinaire Ôc }e pourrois prefquç 
dire inimitable. Cependant il y a dans la Vigne 
Borioni le tronçon d'un lion du bafaltes le plus 
dur, dont les crins font travaillés prefqu'avec la 
même iinefle. Le poli extraordinaire qu'on étoit 
obligé de donner à cette pierre, & Textrême 
finèfle des parties dont elle eft compofée , ont 
empêché qu'il ne s'y formât une croûte comme 
il e(l arrivé au marbre le plus fin , de forte quç 
les têtes de bafaltes ont été trouvées dans It 
terre avec leur première liiTure* 

En Porphyre. 

Venons aux Ouvrages de porphyre. Les An-: 
ciens ont de beaucoup furpaffé nos Artiftes dans 
le travail de cette pierre. Je ne veux pas dire 
que ceux-ci n'aient aucune connoiflançe de 
cette efpece de travail , comme le difent indis- 
crettement des Auteurs inconfidérés , pour iie 
pas dire ignorans (1)5 mais il faut avouer que 
les Anciens s'y font pris avec beaucoup plus de 
légèreté & avec des avantagés qui nous font 
inconnus, Leurs vafes de porphyre, tour^ 
nés réellement fur le banc , nous font une 
preuve convainquante de leur fupériorité à 
cet égard. Mr. le Cardinal Albani poflède les 
plus beaux qu'il y ait au monde. H y en a 



(I) Cartencas, Eflàf fur l'hiftoire des Belles- {.ett. 



Tome IV. 



CHEZ LES ANCIENS. 71 

ileax furtont qui ont plus de deux palmes de 
hauteur : Tonj des deux % été acheté par te Pape 
Clément XL qui Ta payé trois mille écus Ro^ 
mains. Quelques progrès que le^ /^rtii^es mo« 
dernes aient; faits dau^ le travail du Porphyre, 
ils manquent d'une grande refTource pour la per* 
feélion de ces çfpeces d'ouvrages, je veux dirç 
cette eau pr^ci^ufe qu'on dit avoir été inventé^ 
par Cosme de Médicis grand Duc de Florence 
Cd]), pour sdoqçir le fer. Ils favent pourtant 
rendre cette Pierre maniable. 

Dans le$ teoips podérieuri de l'Art , on n'f 
pas feulement ex^fcuté 4e grands Ouvrages en 
porpbyie, eamqie le beau couvercle de la gran**. 
de & laagnifique Urne qui eft dans la Chapelle 
Corfîni à S%, Jean de Latran , mais auffi des 
buftes d'Emp^Wurs parmi lesquels il faut dis- 
tinguer les tôw des dpuîe premiers Empereurs 
Romains qui font dans la Gallerie du Palais 
Borghefe. Mais ce ne fopt pas ces Ouvrages qui 
fènt donner la palme aux Anciens dans le tra* 
imil du porphyre , c'eft la tournure légère des 
Vafes, comme je l'ai diu On a commencé de 
nos jours à tourner quelques petits Ouvrages de 
porphyre: mais pour les plus grands Vafes, on 
ne les a pas feits creux; cqux de porphyre ver- 
dâtrc du Pal»is Vcrofpi ne le font pas j & 
quand on les a creufés , comme ceux du Palais 



(?) Vafar. Vite da Pitt Prqem. p.-ia. 

E 4 



73 HISTOIRE DE L'ART 

Barberini & de la Vigne Borghefe, on les aerea- 
fés cylindriquement &ns ventre & fans canner 
iure. Le fecret de tourner des Vafes de Por« 
phyre d^ine forme eUiptigue à la manière des 
Anciens y n'eft pourtant pas perdu , comme oh 
peut s'en afiurer par un eflai fait par les or-^ 
ares de Mr. le Cardinal Albanî , & qui a û 
bien réuffi quMl ne le cède en rien aux Vafe3 
antiques : car le porphyre eft creufé jufqu'à Té-, 
paiiTéur d*iine plutne ; mais le travail coûte crois 
fçis autant q^ue la matière : ce Vafe eft refté 
^eize mois fur le banc du tourneur. 

On obfervera gue les Statues antiques da 
porphyre n'oiit ni la tête, ni les mains, ni le9 
pieds de la même pierre , mais feulement de 
iharbre. Il y a voie autrefois dans la Gallerie dû 
Palais de Ôhigi une tête de Galigula en porphy- 
re; mais elle étok moderne & imitée d'après la 
tête antique de ba(altes qui fe voit au Capito- 
\e. Elle efi à-préfent à Dreisde. Il y a dans la 
.Vigne Borghefè une tête de porphyre de TEm* 
pefeur Vefpafîen , qui eft de la mêiQe date. U 
éft vrai que l'on cbnhok quatre Figures entières 
de porphyre travaillées deux -à * deux du même 
bloc: elles font à l'entrée de palais du Doge k 
Venife ^ mais c-eft un Ouvrage Grec des temps 
poftérieurs^ gu du moyen ftge. U &ut que Jé-^ 



■»».*— ^^■^—"—i^MiiWl^iW»^*""*^"""^""^ 



C I ) Mifcel. Lib, IL Cap. 6. p. «a^ 
( 2 } va, Fmp, Jua, Iad« Artif. 



CHEZ LES ANCIENS. 73 

fome Magius ait eu bien peu de connoiflançç 
de l'Art , pour croire que ce foient des Figures 
4'H^î:niodiQn & d'Ariftogiton ^ libératçurs d'A^ 
ihenes ( * )• 

Des Ouyragfs en Bronzf* 

Des Statues conftdirées en elks-mémes* 

On avoit déjà travaillé plufiéurs Statues en 
bronze avant Phidias. Phradmon, qui le pré- 
céda (2)9 avoit fait douze vaches en bronze ( 3 ) 
dont les ThelTaliens s-emparereht comme d'un 
riche butin & qu'ils mirent à l'entrée d-unTem* 
pie. PaufaQias nous dit que dès les temps les 
plus reculés , & avant que TArt fleurie, on 
faifpit des Figures de bronze de plufiéurs mor* 
ceauic en les attachant enfemble avec des 
doux. Tel étoit un Jupiter à Sparte ( 4 ) fait 
parLéarque de l'Ecole de Dipœnus & de Scyl^ 
lis. On a trouvé à Herculanum fix Figures 
de femme , de bronze, de grandeur naturelle 
& au deflbus, travaillées dans ce même goûc, 
c'eft-à-dire par morceaux. Les tâtes, les bras, 
& les pieds font fondus féparément: les corps 
même ne font pas d'une feule pièce. Ces mor? 
çeaux n'ont pas été fondés en les aflemblant \ 



( 3 ) Hoiften Not, in Steph. v. Itç^Vt p^ i^i^ 
(4) Paufau, Lib, HI# p. 2574 



I x 



74 HISTOIRE DE L'ART 

car en les nétoyant on n'en a trouvé aucune 
trace ; mais ils ont été joints par' des atta- 
ches qui s'emboitoient Tune dans l'autre & 
qu'on nomme en Italie queues dUrondelk à 
caufe de leur figure p^. Le manteau court 
de ces Figures cft aufli de deux morceaux, fa- 
voir une pièce de devant & une pièce de der- 
rière , jointes fur les épaules où le manteau eft 
rcpréfenté boutonné. Une Statue d'un Ado- 
lefcent , dont la tête a paflë da Ca|^net des 
Chartreux à Rome C i ) dans la Ville Albani où 
elle eft à-préfent, a les parties fexuelles em« 
bottées féparément, de forte qu'il e(t à croire 
qu'elles ont été refondues^ peut-être pour répa- 
rer cette Statue ^ ou à caufe de It mouvaife rjé^ 
uffite de k première fonte. Quoi qu'il en foit, 
il eft à remarquer qu'en • dedans de ces mêmes 
parties vers Tendroit où crok naturellement te 
poil qui annonce la puberté , on Va ces trois let- 
tres Grecques de la longueur d'un pouce î^n^x*^ 
lefquelles on n'autoit p^ vues fi la Statue avoit 
été trouvée entière. Je pof&de ce morceau. 
Montfaucon a été mai inftruit (2.) , lorfqu'il 
s'eft laiifé dire que la Statue équeftre de Marc« 
Aurele n'étoit pas fbndue» mais cKécutée au 
marteau^ 



( I ) MôBum. a Borino CoIIéâ:. p. 14. Ceux qui fe pi- 
quent de connoltre les têtes antiques & 4e ks nommer. 



CHEZ l. E 3 ANCIENS. 7^ 

De la foulure des Cheveux. 

On foudoit les cheveux & fur-tout les bou- 
cles libres & pendantes, comme on les voit à 
une tôte de la plus haute anriquité qui efl: dans le 
Cabinet Herculanéen à Portîci, C'eft un bufte de 
femme qui a par - devant fur le front jufqu'aux 
oreilles, cinquante boucles de cheveux travail- 
lées comme un fil fort , prefquc de Tépaifleur 
d'qne plume à écrire. Il y en a une longue & 
une autre plus courte qui fe joignent & fe croi- 
fènt, & chacune 9 cinq ou fix tours. Les che- 
veux de derrière trèfles entourent la tête & 
forment une efpece de diadème. On voit dans 
le même Cabinet une tête d'i^omme avec une 
grande barbe 9 tournée un peu de côté la re^ 
gardant en bas , qui a auifi des boucles crê* 
pues fondées aux tempes^ Cette lête idénle 
^ laquelle on donne le nom de Platon efiione 
merveille de TArt , & il eft impofliUe d'en 
donner une idée à qui ne Ta pas vue & exami- 
née lui-même attentivement. Mais la tête la 
plus rare dans ce genre efc celle d'un jeune* 
homme , faite diaprés le naturel , garnie de foi-» 
xante-buit boucles foudées, & &r la nuque au» 
deflbus de ces foixante-huit, quelques autres en- 



donnent ceUe-ci k Ptolemée , fîîs de Juba , dernier Roi 
de Mauritanie. Conf. Ficorini ^oïD, Mod. p. SS- 
(3> Diar. Ital. p. 169. 



^6 HISTOIRE DE L'ART 

core, non - penc^^ntes , & fondues avec la tête. 
Les premières reOemblent aflez à une bande é- 
tro^te de papier tortillée & enfuite élargie par les 
^eux boucs : celles qui tombent fur le front oi\t 
cinq toufs & davantage : celles de la nuque en 
ont jufqu'à douze, ^ toutes font marquées de 
deux traits en creux. On pourroit croire quç 
ç'eft la tête d'un Ptolemée Apion qui eft re- 
préfenté fur les Médaille^ avec à^s t)oucles pen? 
dantes fur le front. 

IV.-. ' ■ - 

Des meilleures Statues de br$nzô* 

Quant aux meilleures Statues de bronze , oi) 
en compte trois de grandeur naturelle dans le 
même Cabinet à*Portici : un jeune Satyre affis 
& dormant 9 qui a le bras droit pafTé parKleflus 
fa tête , & ie gauche pendant : un vieux Satyre 
ivre couché fur une outre , avec une peau de lion 
jettée fur lui. Il fe foutient du bras gauche , ôc 
de la main droite élevée il fait une chiquenaude 
en figne de joie, comme la Statue de Sardanapale 
à Anchialus ( i ), ainfî que cela eft encore en 
u(age parmi le peuple en danlànt. Mais la 
plus parfaite eft celle d'un Mercure affîs qui a 
le corps courbé en avant , fe foutient du bras 
djoit , & a la jambe gauche en arrière : defibus 
}es femelles , les courroies qui attachent les aile$ 



T J-> 



( I ) Strabo Lib^ XI Y. p. 672^ L 2^ 



dltEZ LES ANCIENS- 7^ 

font nouées en fotme de roiê pour déGgtie^ que 
ce Dieu va voler & non marcher. Il ne «'eft coa- 
fervé de Ibn Caducée que le bout qui eft dans 
la main gauche : le refte manque. Cette cir- 
confiance fait croire que cette Pièce eft venue là 
d'un autre endroit , & que le morceau qui man-< 
que a été perdu dans le transport : car la Statue 
ayant été trouvée fans aucune mutilation , ex- 
cepté la tête qui eft endommagée 9 il étoit na« 
turel que Ton trouvât ^auffi le Caducée entiei 
ou en morceaux. 

De la dorure des Statues de îro/iski. 
De leur dorure en général, 

Vùn dora plufieurs Statues de. bronze faitésr 
pour être pofées dans les plaœs publiques. Oil 
4e démontre p;u: l'or qui s'eft . copfervé jufquli 
ce jour fur la St^ue équeftre de Marc- Aurelé y 
fur les morceaux des quatre chevaux & du 
char qui furent placés for le Théâtre à Her- 
culanum, & en particulier fur l'Hercule duCa? 
pitole (2). La confervation de la dorure fut 
les Statuts enfevelies pendant plufieurs fiecles 
fous terre doit être attribuée . à TépaifTeur . dest 
fduilles d or. Il s'en faut beaucoup que les ann 
ciens battiifent For auQi mince que nous. fiu<H 



i4*i 



C 2 ) Mafiei S|at. n. ao^* 



?« HISTOIRE DÉ L'ARf 

wuoiû en a fik voir la grande diffiéienee ( i j; 
C'eft pour cette railbn que les beaux ornemeirf 
d'or des deux Chambres du Ptalais des Eiiipe« 
leurs ^ comblées fiir le mont Palatin dans la 
Ville Farnefe , (bat encore aoffi beaux que s'ils 
enflent été faits depuis peu , quoique ces ap- 
paittfnens ibientfort hnmides à cau&de k tetn 
qui les couvre. On ne peut voir fans admiration 
la net!teté des bandelettes de coulent bleo - ce^ 
Itfte &ites en arc & chargées de petites Figu« 
res en or. La dorure s'efc confarvée aofi dans 
les ruines de Perrépolis (2)« 

Deux fortes de Vorureé 

n y a deux manières de dorer au feu qui f^nt 
afifez ooimaes« L'une ië nomme ama%iûe^ 
f autre s'appelle à Rome allô SpadanD^ c*t&- à- 
dire â la manière des fourbiffèurs^ Celle-ci & 
&it en appliquant des leuities d^or fiir tes «ta» 
tieres qœ Ton v€«t dorer; mais ta premiefe 
fe fefft d^ or diflfous À Tean forte. On met du 
Wf-aigent dans cette eaa imbibée d'orj à on 
fim modelé f eau s'évapore de ce mélange ; àL 
alors rot & te vtf-argent mêlés enfeœWe for- 
ment im <mgueiit. Qnand le métal que foa vent 
dorer a ^é bien fwtteyé, on le frotte tout brû- 
lant avec, cet orguent dont il prend une eoacfee 



<i) Offerv. fopr, aie. Medagî. p, 370. 



CHEZ LES ANCIENS. 79 

légère qui paroît d'abord toute noire ; on la 
remet de nouveau au feu , £c Tor parole avec 
& (plendeur naturelle. Cette manieie incon- 
nue aux Âqciens incorpore pour - ainfî - dire For 
au métal. Ils ne doroient qu'avec des feuiOes 
qu'ils appliquoient fur le métal lorfqu'ils l'avoient 
bkn frotté ou couvert de vif-argent. La Ion» 
gue durée de cette dorure doit être attribuée à 
répaifleur des feuilles , dont les couches font en- 
core vifibles aujourd'hui fur le cheval de Marc- 
Aurele. 

De la Dorure far le Marbre^ 

Les anciens fe fervoient du blanc d'œuf pour 
appliquer l'or fur le marbre. Les modernes 
frottent le marbre d^ail au lieu de blanc d'œuf: 
ils le couvrent enfuite d'une couche légère de 
ilttc fur laquelle ils appliquent la dorure* Quel- 
ques-uns fe fervent auQî du lait que donnent les 
figues lorfqu'elles commencent à mûrir & i fe 
détacher de l'arbre. On voit encore des relies 
de dorure aux cheveux de quelques ftatues de 
marbre^ comme nous l'avons remarqué plus haut. 
Il y a quarante ans que l'on trouva la partie ia- 
féjîeuré d'une tôœ où il y avoit de la dorure 
aQez JTemblable à celle du Laocoon ; mais cette 
dernière eft immédiatement couchée fur le mar- 
bre ^ non ûir le iluc. 

• I _ I I iT 

( 2 ) Greave Defcr. des Antiq. de Perfep. p. 23, 



8» HISTOIRE DE L'ARf 

Bu travail det MidailUu 

La plus grand partie des Ouvrages Grecs dé 
bronze font des Médailles dont le coin diffère 
parmi les Grecs , félon les diffiérens âges dé 
TArc Le coin eft platfic uni dans les Médail- 
les du plus ancien Style % il efi: plus élevé dans 
celles qui ont été frappées dans les fieeles fùi- 
vans lorfque TArt fleuriÂbit* J'ai p«lé au corn- 
mepcement de la troiQemé Seâion de ce Cha^ 
pitre , des Médailles les plus antiques à deux 
coins. 

Infcription qui fait mention de la dorure des 

Médailles. 

Je finirai cet article par une Infcriptioh qui 
h*a point encore été publiée '& qui fait mention 
de la dorure des Médailles : elle fe trouve dans 
la Ville 'Albàhi. La voici^ 



« ^ 



FÇCIT. MINDÏA. HELPB, IVLIO. THALLO 
MARITOi SVO. BENE. MERENTl. QVI. FECltr 

Sic 

QFFIGÏNAS. PLV MB ARIAS. TRASTIBERINA. 
KT. TRICARF. SVPERPOSÏTO. AVRF. MONETAEJ 
NVMyLARIORVM.QVLVIXfT. AiNN. XXXII. M. VÎ. 

ET. C. IVLIO. THALLO. FILIO, DVLCISSlMO. QVI. 

. VIXIT. 

Sic , ^. . - 

MESES, III. DIES. XI, ET. SiBL POSÎERISQVE. 
SVIS. . 






CHEZ LES A'^'^ISCIS. S» 




Urne II. 



8^ HISTOIRE DE L'ART 



SECTION CINQUIEME. 

De la Peinture des anciens 

Grecs. 

xTipRÈs avoir confidéré dans la Seélion pré- 
cédente la partie méchanique de TArc tel qu'il 
fut pratiqué chez les Grecs 9 nous examinerons 
dans celle-ci la Peinture des Anciens, dont nous 
pouvons parler & juger aujourd'hui avec plus de 
c6nnoi0ance , depuis que les ruines d^Hercula- 
num nous ont rendu plufieurs centaines de Pein- 
tures antiques. Malgré ce riche tréfor, noffs 
fommes encore réduits à juger d'une partie par 
l'autre, au rifque de nous tromper dans cette 
appréciation , fur-tout lorfque les hiftoriens ne 
nous fourniffent pas de lumières. Encore nous 
fommes heureux de pouvoir raifembler quel-^ 
que s débris épars, comme après un naufr|ge. 

Dhifion 4e cette SeStiM. 

Je commencerai par donner des éclaircî0êmens 
fur les différentes efpeces de Peintures découver* 
tes à Rome & à Herculanum^je rechercherai eniui. 
te le temps où il efl le plus probable qu'elles ont été 
faites, & j'y joindrai une indication des Peinta* 



( I ) Plin. Lib. XXXIV. Cap. 37, 



CHEZ LES ANCIENS. 83 

téà Grecques & Romaines dont on peut déter« 
ininèr Pépoque avec plus de vntifemblande ; J'e- 
àamineiai en troifieme lieu la nature même dé 
TArt dé la Peinture. 

$. L De ta Peinture à ftefipu ou fur k mur. 

Toutes les Peintures tcouvées \ Herculanum^ 
i Texception de quatre piec^ deifiaées fur lé 
marbre , font peintes fur le mur. PUue ( i ) 
prétend qu'aucun Peintre célèbre de Tantiquicé 
n'a peint fur le mur. Cette erreur fert à nous 
donner une grande idéis de là perfedHon des An- 
ciens dans la Peinture. Car ce qui nous reflé 
de leurs Ouvrages en ee genre feroit bien peu 
de chofe en comparaifon des chefs - d'cçuvf es 
dernièrement découverts^ qui réuniffentla beauté. 
du jdeffîn à l'adrefle du pinceau^ 

Les premières Peintures furent faites fur le 
mur. Le Prophète I&ie nous apprend que les 
Chaldéens faifoient peindre leurs appartemens 
( 2 ) : car il ne faut pas s'imaginer' avec quel- . 
quès commentateurs ( 5 ), que ce paffage défi- 
gne de» Pêifitures fufpendues dans les apparte- 
mens. Polygnotus, Ônatas, Paufias & d'autres 
Peintres célèbres fe diftkigoerent dans la déco- 
ration de quelques temples & édifices publics. 



^•■•••^^^■^■"••^ 



< 2 ) Jfai. Cap. XXHi. vs. 14. 
( 3 ) Cuper. Letti*. p. 363. 

F 2 






84 HISTOIRE DE L'ART 

/ 

/ 

Apelles mênit doit avoir peint un temple i 
Pergame ( i )• Les Anciens ne tapiflbient point 
leurs appartemens : ufage qui fervit beaucoup 
à Tavancement de l'Art. Car ils n'aimoient 
point au(Q à contempler des murailles nues. 
Cjeux qui n'avoienc pas le moyen de faire revê- 
tir les niurs de leurs appartemens de Figures & 
de Peintures aisffi belles que chères , les fai- 
foient ouvrager en compartimens peints qui 
coûtoient peuw 

' S* IL Des PmUires àfresfue qui nomjmt 

refties. 

1. De celles qui ont été trouvées à Rome. 

Les^ anciennes Peintures à fresque qui (e 
trouvent aéhiellement à Rome font , au Palais 
Barberini, une prétendue Vénus & une Roma, 
les Noces Aldovrandines & le prétendu Marcus 
Coriolan ; fept Pièces dans la Gallerie du Col- 
lège de St. Ignace ; & une autre Peinture dont 
Mr« le Cardinal Alexandre Albani: ëft polTefieui^ 

De la prétenAie Vénus & delà Roma. 

Les deux premières de ces Peintures font de 
grandeur naturelle. Roma eu: affî&^& Vénus cou- 



( I ) Solin, Polyhift. Cap. 27^ 

( a ).Lambec. Comment. bibU Vindob, Lib. III, p. 3^75, 

il) Muf. Rom. p. 119. 



CHKZLÈSANCIENS. 85 

ehée^ Car Maratte en a réparé la tête, un petit 
Amourôc quelques autres acceflbires. Cette Figu* 
re, dite une Vécus, fut trouvée lorfque Ton creufoit 
les fondemens du Palais Barberini. On croit que 
Roma a été trouvée au môme endroit. On a trouvé 
avec la copie de cette Peinture , faite par ordte 
de TËmpereur Ferdinand IIL une Relation ma- 
nufcrite difant qu'elle avoit été trou vée Tan i6^S 
près du Bauifterio de Conftantin ( 2 ); & pour 
cette railbn on la prend pQur un ouvrage de ce 
temps. Mais j'apprends pat une Lettre non* 
imprimée du Commandeur del Pozzo à Nk. 
Heinfius, que cette Peinture a été découverte 
une année plutôt. Mais il ne marque pas Ten* 
droit. La Chaufle en a donné la defcription(})« 
Un autre Tableau nommé la Rome triw^ante ^ 
xompofé de plufieurs Figures » qui étoit autrefois 
au. même endroit ( 4 ), ne s'y trouve plus. Un 
autre appelle k Nympbaum (.5) auifi dans le 
même Palais , a été détruit par la pourriture: je 
m'imagine que la Rome ^iomphante «ura %u Iç 

m4nifi fi>^ 



C4) Spom Recherch. fl*aptîq. p. 195» Montfauc,A^ 
$q. expU T. I. Part. I. PL CXCIII. 
(5) Holftçn, CQinmont. in Vat. Fia NympUi. 

F3 



^ HISTOIRE PB L'ART 



»\ 



Dis N^ces Jldêvrandines & du Pràcndu 

Cmolan. 



Les deax autres Peiâtstes 4a 9AAt 

: f ont 4es Figures d^vifcon deux (palflies de 

tttut;ea)% Le tableau wminié les Noces Âldo- 

vraadifiès a été trouvé «fiez i^rès ^ TËig^fë de 

3te. Marie Majeure dans Feaiidaceiaenc où fa- 

. f em jadis les jardms de Méceries ( i ). Le ta- 

)>leau de Corîolafi n'eft pas perdu , comme Ta- 

.vaoce Dii Bôs ( ï ) ; otai le vote encbre "à-préfeat 

^dans la voûte (tes baif&s de Titus^^ni mèiie en- 

-diroit où le Laocoon étetk ci^'de^tit dans one 

.grande nidhe qbi eft <x)inblée aujoucdliui jus* 

qu'an œintre* 

Dès fépt Tableaux qui font dans la <}aîkrie 
. du Collège de S/. Ignace. 

^* Ccsr fept Peintures otit 'été détachées 'd^utiç 
yoûte trouvée au pied du mont Palatfti. Lés 
meilleurs de ces Tableaux font un Satyre , haut 
de deux palmes , qui boit dans une corne ; & 
un payfage avec Figures, de la hauteur d'unei 
palme , qui furpaflë en beauté tous les paylàges 
qui font à Portici. 



id^b^M^ili-^^MMAl 



■>• ^\ U 



( I ) «uoctt. Id^ de' Piftori , Lib. II. p. .32, 



CHEZ LE« A'NCIE NS. 87 

40re Jointure quife Doit chez le Cardinal 
4ltxandn Jlbani. 

Cette Peinture tomba d*abord entre les mains ' 
de rAbbé Franchini , alow Miniftre du grand 
Duc de Florence à Rome : elle paffa enfuite 
dïns celles du Cardin^ Paffionei ; & aptes la 
niort de celui-ci , Mr. le Cardinal Alexandre 
iSbanî en eft devenu pofleflfeur. Elle repréfen- 
té nn facrîfice de trois Figures. Le deflin s'en 
trouve dans Pappemdîx des vieilles Peintures don- 
né par B^nrtdli von Morghen. Au milieu on 
voit fiir tme tafe une petite Figure d'homme 
non-drappc^e tenant un bouclier fur le bras gau- 
che élevé , & dans la mmn droite une petite 
maffue d'armes garnie de plofieurs pointes, à- 
peu • près ferablAIe à celles dont on fe Tervçit 
en Allemagiie daits l'anmen temps. D'un côté 
delà bafe ciftik terre un peât Aut^l» 6c de l'au- 
tre un Vafe , tous les deux itimans. Il y a de 
chaque côté tin ïîgore de femme drappéepor- 
tkttt un diadéiriet reltequi cft à gauche porte 
un plat ptein ide ^ fruits. 

Autr^pâtitei Peintures ditfuUes^ 

Lés petits morceaux de Peinmre trouvés dans 
la Ville Farnefe. parmi les ruines du Palais des 



wm^i^Êmm^fé^mmm 



(2) Réflexion^. fur la Poéfîe, &c, T, 1. p. 35a« 

F4 



I 



88 HISTOIRE DE L'ART 

Empereurs, & tranfportés à Parme, ontanlB 
été détruits par la pourriture. Lorfqu'ils furent 
envoyiB à Naples avec les autres ^tréfors de la 
Gallerie de Parme , ils relièrent vingt ans en- 
fermés dans leurs caifles fous des voûtes humi« 
des. Lorfqu'on voulut les en tirer, on ne trou« 
va que les murs fur lefquels la Peinture avoic 
été appliquée. Ces murs fe voient encore au 
Château Royal de Capo del monte à Naples, 
qui eft refié imparfait. Du telle ces Peintures 
éroient fort médiocres , & la perte n'eft pas con* 
fid érable. Une Caryatide peinte , avec la pouh 
tre qu'elle porte , trouvée dans les mêmeâ rui-^ 
nés , a échappé à la pourriture , & on Ta placSb. 
parmi les Peintures d'Uerculanum à Portici. U*^ 
ne partie des petites Peintures pourries avoit 
été découverte en i^iz dans la Ville Farnefe, 
& l^autre partie en 1724. Ces dernières étbienç 
fur les pans d'une grande falle longue de qua- 
rante palmes j & ces pans étoieiit travaillés en 
compartimens avec un ouvrage d^architeéture 
peint. Dans le champ de l'un de ces compar- 
timens on voyoit une femme qui dçfcendoit 
d'un bateau & que conduifoit un jeune - homme 
qui n'avoit pouf, toute drapperle, qu'un man^ 
tf au court qui defcendoit par derrière des épau- 



■ i i j i I " . 



( I ) Treat. of ant. paint. 

(2 ) Bellori Sepplcr. Fig. LXVL 

( 3 ) Ejusd, Pitu del S^oiçr, die Naibnî , tavoU XIX. 



CHEZ LES ANCIENS. 89 

les josques vers la moitié du corps ou tin peu 
plus. TumbuU a fait graver ce morceau (i>' 

Les Peintures dû Maufblée de Ceftius (s) ont 
difparu : l'humidité les a confuroées. Quant à 
celles qui omoient le tombeau d'Ovide fur la 
voie Flamittienne à une lieue & demie de Ro^ 
me y il ne s'en eft conlervé que l'Oedipe & le 
Sphyûx (3)9 morceau qui eft placé aujoar- 
d'hui dans le mur d'une falle de la Ville Al* 
tierl Bellori parle encore de deux autres Pein-. 
tures de la même Ville : mais il faut qu'elles 
fe Ibient égarées ou jperdues. Vulcain & Vé* 
nus fur le revers de l'Oedipe & du Spbynx 
dtés y font un ouvrage moderne. 

Au feizieme fiecle on voyoit encore des Pein* 
tures parmi les décombres des bains de Dioclé- 
tien C 4 )• ^^ morceau de Peinture antique que 
Du Bos indique ( 5 ) de qui felon lui devroit £b 
trouver dans le Palais Farnefe, eft toat^à-^fiûc 
inconnu à Rome. 

2. Des Peintures, d^ffercuhnum. 

Les plus grandes Peintures de celles qui ont 
été trouvées dans les ruines d'Herculanum, é- 
toieot placées fur les murailles d'un temple rond 
& médiocrement grande Ce font Théfée vain- 
queur du Minautore, la naiffance de Télephe, 



(4) Ftbric. Rom. p. ^^la, 

(5) Reflex, fur la Poéfie &c. t* L i\ 351. 

F5 



fp HISTOIRJE DE L'ART 



& Achille, Pan Se Olya^ JU Figa- 
Vt àt Tbé£e ne remptic poist 4ii tout llklée de 
la beauté de oe jeuae héxos x]ae<:eux qoi ae le 
«OQnoîAiem p%s piikent pour udç i^llç i &a 
ifrtvée à Athènes ( 2 }. Oa ^(ugrc^t d^ lui 
VQk oettc fleur de jwnefiè;, & fiytqiu f)ef cbe-*. 
wtûc longs 0c âettaçsv coqmie il \fi$ ayojut réeU 
loaient, & oomme le^ a voie Jaiôn lojr^a'il vint 
pour la )^reiniere fois daiis la uaéme viliaj Jié^ 
Sée 4evfPÎt reffeiahlec à Jaibn tel que Pindare 
lious te pekit (;zj9 lorfqu-il aaus d^t ^^ue fa 
ti^aïuté ùi^ifp^ telIçBseot tout le peuple ^ qu'il 
çnu vBk ApodoB y Q^cçhos ou AAars* X>an$ la 
naiâance de T^^ie ,, Ueccule ne ïe0i)mbje j| 
ancifti MMt <kec , <& Iç drofte des^es :e$; jprt 
ceamiun. Acbâle a 4ia ivi^: tranquiU^ t^ {^.^ 
mais >i0ii !yi^ donne beasçoiv àjieirfer. Ses 
traits annoncent un Iféns , & feacegaids acides 
ii86ésli»iiChi»n {id^^ dViK>«mdfe: 

on y lit nmpatience qu'il a de poprir; r;|pî4«pQ»^ 
la carrière de rinfirué^on, pour entrer dans celle 
des grandes aâiens , ôc^ lemplitlavec gloire. 
On voit fur fbn front le &n(imçnt de cette honte 
noble & fublime qif il éprouva lotfiiue fétl maî- 
tre lui ôta de la main le pkérum pèôr loi 
montrer en jouant lui-même où il 'avoit 
manqué. Achille .étoît beau, félon Arîftotefj): 



Cx) Paufan. Lîb* I. p. 40. 1^ iij 
(i) Fini Pytb, ly^ - 



CHEZ LES ANCIENS. gt 

la douceur & les charme^ de la jeunefle étoient 
allées dans bi ^ la fiené & à la renObilir^ 
Dans Teftampe tic^rette Peinture , Athille a uni 
Figura qui ne di; rien j & au «Heu d'avoir Its 
y^nx avidement fixés fur Chiron , comnte dans 
ft]friginal » on diroit qu*îl les promené èe côt^ 
Ik d^iautre avec une diftraélion impardonnable. 

Quatn ^JJbtt fur marbre trotwés au mStne, 

endroit. . 

& (^rpît à fouhaiier que quatre delfins fu; 
ioxarbte trouvés aufii à Herculanum , Fur Fui} 
èesquel^ on Ut le nom du Peintre avec ceux des 
Figures qui y font rQ)réièntées^ fuflent d'uHQ 
tneînexrre main. Cet Àrtille Te nommoic Alexan- 
drie» & il étpit d'Athènes. Xes crdi$ autres 
déifias .paroiiTent être des Ouyr^g àsk ^nêfie 
Maître. Mais ces morceaux ne donnent pas 
une grande idée de Ton liabiletê. Les têtes font 
çammuues , éc 1er jnaias: laal ^doffinées^ i^ jf on 
{bit que le vtravail ^s «sotoités fth «ocMUietell 
i'Ârtifie. Ces Peiotusep oïDMahromAtiqaM i 
ç'fift-àr4ii^ dfune&ule coolear » fontipeintes w (û? 
nabre lequel s'eft chance fn luw .par le i&a^ 
^mme iLart¥?e MdiBaîraawiit. Les ancie» sm^ 
pk)^ient43ieau99i|pc6ne coideur (fans lem tE« 



^" ' • 1 ' ; ■ " 



• ( 3 ) Rhet. * Lib. I. p; '2ï. I. lo. Edît» 0pp. Sylburg. 



9» HISTOIRE DE L'ART 

a * * 

- . % , 

BeOe Peinture repréfentant des Banfeufis^ àei 
Bacchantes & des Centaures* 

Le plus belle àts premières Peintures décou* 
vertes à Herculanum eft fans contredit celle qui 
repréfente fur un fond noir des Danfeufes , des 
Bacchantes & fur-tout des Centaures , prefque 
de la hauteur d*un empan* Elle décelé la main 
d'un Artifte habile & plein de confiance* Malgré 
cela on defiroit de découvrir un plus grand nom« 
bre de belles Peintures. La beauté de celles qu'on 
avoit & qui fembloient peintes avec une grande 
adreffe & une hardieffe ég^te , comme d'un feul 
trait de pinceau fur & vigoureux, donnoit des 
efpérances qui ont été enfin rempUes vers la fia 
de Tannée 1762. 

3. De/crtption des Peintures trouvées dernier e* 
^ ment à Herculanum* 



' Leï {Pionniers travaillant dans ies ruines 
rtncienne ville nommée Stabia ^ éloignée de 
Pottici d'environ hoit^ieues d'Italie^, trouvèrent 
un i^pattement iddnt ils ôterent la terre qui 
étoit fortement attachée contre k muraille : lé 
temps Ty avoii .Ëomme cimehtée. Dèâ qu-il's 
l'eurent ûtée ,'*: ih découvriient quatre mor*^ 
ceaux de murailles , dont deux avoient été en« 
dommages par la pioche. C'étoient quatre 
morceaux de Peinture qui avqiept été coupés 
ailleurs & puis transportés dans cet appanes 



CHEZ L ES ANCIEN $• 93 

ment. Je vais en donner une defcription ezaâe. 
Ils étoienc appuyés contre le mur « & adolTés 

deux à deux l^un contre Tautre , de façon que 
le côté peint étolt en dehors. Selon toute ap« 
parence , ils avoient été apportés de Grèce , ou 
de la grande Grèce , & Ton devoit les enclaver 
dans les murs de cet appartement. Ces quatre 
Tableaux ont une bordure peinte & des lifteaux 
de couleur difiërente dont le dernier c'eft à- dire 
le plus extérieur eft blanc y celui qui fuit eft de 
couleur violette , le troiîieme eft verd av6c ua 
tour de lignes brunes : ces trois lifteaux pris 
enièmble font de la largeur du bout du petit 
doigt. Ils font encore entourés d'un quatrième 
lifteaù blanc & large d'un doigt. La hauteur 
des Figures eft de deux palmes Ce deux pou- 
ces mefure Romaine* 

r 

Premier Tabkau. 

Le premier Tableau contient quatre Figure» 
de femme^ La principale Figure eft affife fur 
une chaife , & regarde le fpeâateur en face : de 
la main droite elle éloigne fon manteau ou pé- 
plum qui eft jette fur le derrière de la tête. La 
couleur de ce manteau de drap eft violette avec 
un bord couleur de verd de mer : l'habit eft cou- 
leur de chair. Cette femme appuie la main gau- 
die fur l'épaule d'une jeune de belle fille , vê- 
tue de blanc , qui fe tient debout à côté cfetle : 
cette fille fe foutient le menton de la main 



94 HIST'OIRE DE L'ART 

droite : ette a te vifage dé profil. La ptemiérë 
a les pieds far un escabeau pour marque de di- 
gnité. A côté d^elle ^ debout ; & îë vifagé 
tourne en-devant, efl une Selte Figure dé fem- 
me qui fe fait ananger les cheveux : elle a là 
main gauche dans fon fein ^ & la droite pendante: 
tes doigts de celle - ci font un mouvement àom- 
ine fi elle vouloit toucher un accord de Clave- 
dn. Sa robe blanche a des manches qui def* 
tendent jufqu au poignet Son manteau violet 
a uiie bordure brodée de ta largeur d^un pouce. 
La Figure qui lui arrangé les cheveux eft pla** 
cée plus haut 9 & tournée de profil , de manière 
pourtant que Ton apperçoit les pointes des cils 
de Tceil caché. Sur Tautre œil les fom:cilâ font 
plus marqués qu'aux autres Figures. Son àtten* 
tion fe lie dans feâ yeux & fur fes lèvres 
qu'elle ferre. On voit à côté d'elle une petite 
table bafle à trois pieds y qui n*a que cinq pou- 
ces de haut , de forte qu'elle n atteint qu'au mi- 
lieu des cuiflës de la Figure voifihe. Sur la ta- 
ble qui èft artiftement travaillée , il j^ a une 
petite cafiette , avec àeé lauriers jettes par des- 
fus, ôc à côté de la caffette un bandeau violet 
deftiné fans -doute pour la parore de la Figuré 



•••••^«^ 



( O Lucian. Jupît. Tragéd. p. 151. I. a8. éd.Gr»v. 

(2) Il eft împoffible de décider lequel des célèbre^ - 
Tragiques Grecs eft ici repréfeoté. Car Sophocle & Eu- 
ripide portent une barbe ^ & -fifchyJe en a auffi une fur 
une Pierre gravée du Cabiiict de Stofch , où il eft repré*' 






CHEZ LES ANCIENS. 5^5 

qtie fon coëffe. Sous la table il y à un vale 
qui eu touche prefque le deflfus*: il a deux an- 
(ës & eft de verre , ce que & transparence in- 
diqùe* 

Second taileaû, 

îl pàtoit que le fecond Tableaa repréfimte un 
Poëçe Tragique» aflîs » fe préfentaot de face, ha- 
billé d'une robe blanche & longue qui loi des- 
cend iufques fur les pieds, comme la portoknt 
les Ââeurs Tragiques ( i ) : les manches ca 
font étroites & tombent jufques (ûr les main$« 
Ce Pûëte parok âgé de cinquante ans : il n'a 
point de barbe ( 2 )• Il eft ceint au-deflbus de 
la poitrine d'une ceinture jaune t de k largeur 
du petit doi^ , qui pounoit bien encore étie 
ici un attribut de k MuTe Tragique^ car on 
fait qu'ordinairement la ceinture de cette Mu& 
eft plus large que celle des antres, comme nous 
Tavons remarqué dans h féconde Seétion de ce 
Chapitre. U tient de la main droite uae can- 
ne perpendiculaire , de la longueur d'une pi- 
que ( bafia pura ) au haut de laquelle il y a un 
fer de la largeur d'un doi^ , peinte en jaune , 
telle qu'Homère en a une dans (on apothtefe (3K. 



■***— ^'^ — ^ -- ^ ^ 



fente dans le moment qa'un Aigle lui laiiTa tomber une 
écaille de tortue fur la tête» dont il mounit. Defcript. 
des Pier. gr. du Cab. de Stofch, p. 417. n. 51. 

(3 ) On voit encore les relies d'une pareUle<»nneIoQ« 
eue* k la Statue aflife & endommagée d'Euripide > qui 



g6 HISTOIRE DE L'ART 

La main gauche prend une épée pofée en tra^* 
vers fur les genoux de la Figure qui lont cou^ 
verts d'un drap rouge , mais de couleur chan- 
geante 9 lequel couvre auflS tout le bas de la 
chailë. Le ceinturon de Tépée eft verd. Cette 
épée peut avoir la même fignification que celle 
qui eft dans la main de la Figure qui repré* 
fente Tlliade dans Tapothéofe d'Homère. Et en 
e£Pet riliade contient un très - grand nombre d'é« 
vénemens Tragiques. Une Figure de femme 
habillée de jaune (i) & ayant Tépaule droite 
découverte , tourne le dos au Poëte. Elle femble 
plier le genou droit devant un masque tragique; 
elle eft parée d'un ornement de cheveux que 
Ton nommoit Sfyoç , & pofée fur un piedeftal 
qui lui fert de bale« Le maique eft dans une 
caifle peu profonde , couverte d'un drap blea 
bordé de bandes blanches à Textrémité des quel- 
les pendent deux petits cordons ou nœuds. Aa 
haut de la bafe où la Figure agenouillée jette ûnx 
ombre , elle écrit avec un pinceau , probable- 
ment le nom d'une Tragédie; mais au-lieu de 

lettreia^ 



porte fon nom , & qui eft dans la Ville Albani : l'attitu- 
de élevée du bras mutilé le confirme. Les Poëtes Co. 
miques ont une canne courte & recourbée, nommée 
XtfyoûPoAor, c'eft-à-dire, dont on fe fert pour jnter après 
les lièvres: Thalie, Mufe Comique, porte ordinairement 
une pareille canne. On pourroit aufli mettre dans la 
main d'Euripide Se des autres Auteurs Tragiques , un 






CHiEZ LES ANCIENS. 97 

lettres on ne voit que: des dmits foiblemenc é- 
bauchés. Je crois que ç*eft Melpomene , là Mtffe 
Tragique, & cela eft. d'autant plas vraiferablablè 
qu'elle eft .repréfentée comme une âlle^càr elle 
a fes cheveux liés fur le (ommet de la tête: 
njode qui, comme noliâ l'atons dit plus baut^ 
n'étoit que pour les filles. Derrière Jabafe 6t 
le masque , oli voie une Figuré d'homme qjî (è 
foutient des deux mains fUr une pique. Le 
Poète a le vi&ge tourné vers la Mufe qui écrit; 

Troifiemc Tahkau. 

Quant à là troifieme Peinture, elle confifte 
en deux hommes nuds & un c'ievaL L'an,^ 
jeune & plein dé feii & de vivacité dans 
fon ài'r , fe montré trè^ - attentif au diicours 
de Tautrèj il éft affis & tourné en tacje & pa- 
toît reprélènter le jeune Achille, Le fiege^ de (k 
ChaiCe eft couvert d*un arap couleur de pour- 
pire qui pailè eh même temps fur la cuifTe 
droite fur laquelle repofe/li niain du ménae cô* 
té. Son manteau , qui pend par derrière, eft 



Thyrfe, fuivant Tinfcr'ption ou l'épigramme qui fe trou- 
ve dans l'Anthologie (^Lih. V, p. 225. b.) fur ce Poète. 

bVa Te rcv J&vftsXio-tv àf AT^iai âupcrct rivdojœy. 

(4) Dahs les Phéniciennes d'Euripide , vs; 145/8, 
Bârnès a traduit çoXiSa xpovoswrccy par Stolam'.fimbria^ 
wm; coitimé s'il eût douté que les Anéieiis pôrcaffent des 
hablllemens jaunes. 

Tome IL G 



ÇB HISTOIRE DE L'ART 

auQi rouge. Cette coultot eft celle des Héroâ i 
ôc celle dont les Spartiates avoient couttnne de 
fe lervir pour leurs habillemens de guerre.^ \Lqs 
lits de repos des Anciens éroiétit auflî cou- 
verts de pourpre ( i }• Les bras de la chai* 
fe s'élèvent fur des Sphynx couchés fur le 
fond, comme on le voit à une chaife de Ju- 
piter, dans un Ouvrage en relief (^) qui eft 
au Palais Albani* On voit encore fur un Camée 
les bras d*une cbaife appuyés (br des Figures 
agenouillées ( 3 ) , ce qui les élevé fuffifammenc. 
Le bras gauche d'Achille eft poféfur le bras 
de fa chaije. Une épée dans fon fourreau , lon- 
gae de fix pouces , eft placée contre un 4es pieds 
de la chaife. Cette épée a , comme celle du 
Poète tragique, un ceinturon verd auquel elle 
eft fufpendue par deux anneaux mouvaus atta- 
chés à la garniture ftipérieure du fourreau. La 
féconde Figure eft debout Ce pourroit bien être 
Patrocle* Elle s'appuie ftir la canne qu'elle tient 
de la main gauche ôc fous railfelle drpite. Le 
bras droit eft élevé en figue de déclamation. 
I/Cs deux jambes font croifées. La tête de cette 
Bgure manque , ainfi que celle du cheval. 



( I) Cornel. Nep. Ffag. p. 15$. in uf.îDqlph. 

( 2 ) Bartoli admin Rom. n. 48. Montfaucon Antîq. 
expliq. Tom, l Pj, XV. Bartoli a pris ce Sphynx pour 
tjn Grifon.^ . '^ ' *^ 



CHEZ LES ANCIENS. 99 

, Le quatrième Tableau efl eomporé de quatre 
Figures. La première eil une femme àOlfe) 
'avec une épaule découverte ^ couronnée de lierre 
& de âèurs, Retenant un rouleau écrit dans la 
maiii droite. Elle efi habillée de violet ^ & fes 
louliers font jaunes , comme ceu^t de la Figure 
qtîîlb fait coeffer dans le premier TatilèàUi Vis^ 
à-vfô d^elIe eft alîife une jeunû joueûfe de harpe 
qui touche de la main gauche cet inftrumenc 
haut de quatre pouces & demi. Elle tient dd 
la inain droite une clé» comme celle d'un luth 
bu d'un' clavecin , laquelle a aiîez la forme d'un 
T Grec , avec cette feule diâ^rence que les deux 
branches font recourbées ^ comme on lé voit 
plus diftinâement à une clé femblable qu'on 
voit dans le même Cabinet* Leà extrémités 
des branches (bnt terminées pat des têtes dé 
chevaux : la clé a cinq pouces de longtiear 
Peut-être que Tinfirument que l'Erato de ces 
t^eintures Herculanéennes tient à la main ( 4 ) 
fa'eft pas un Ple&rùm , iliais un iriftrument pouf ^ 
Accorder^ car il a deilx crochets recourbés en« 
dedans: en effet le pledrum Itfi eft inutile^ 
puisqu'elle joue du PÎâltèrion de la main gau^ 



( 3 ) Piit. Antfc. dî Bartoiî , tay. XV.^ 
( 4 ) Piité tf Ercol, T. lî. tav. Vlé 

G z 



-loo HISTOIRE DE L'ART 

che« Ici la harpe a fept chevilles fur (on cyliti-» 
dre appelle dvrv^ xopiZv ( i ) , & ptt conféquenÉ 
autant de cordes. Un joueur de flûte efl: aifîs 
au milieu d^elles , & joue eil même temps fur 
deux flûtes droites, qui ont chacuiie une demi- 
palme de longueut ( 2 ) : elles S'embouchent au 
moyen d'une bande qu'on nommoit ro/A^ov & 
qu'on attachoit derrière les oreilles. Il y a beau- 
coop d'incifionS fur les flûtes & elles marquent 
autant de pièces. On voit dans le même Cabl-^' 
net des pièces de flûtes qui n'ont proiat d^emboi- 
tement pour fe joindre erifemble, dé forte qu'el- 
les ont du être montées fur un autre tuyaiï. 
Cette monture étoit ordinairement de métal otf 
de bois creux. On a ici deux pareils morceaux 
de bois pétrifiés dans deux flûtes. Ou voit dans 
le Cabinet de Cortone une flûte antique d'ivoire 
dont les pièces font montées fur un tuyau d'ar- 
gent. Deux hommes enveloppés dans leurâ 
manteaux fe tiennent debout derrière la pre- 
mière Figure. Le manteau de celui des deux 
qui eft le plus avancé eft verd - de - mer. Les 
cheveux de toutes les Figures tant de l'un 
que de l'autre fexe , font bruns. Cette couleur 



(i) Eurîpid. Mippolyt. vs. 1135. 

C2^ 11 y a beaucoup d'apparence que ces deux flûtes 
longues & droites étoient celles que Ton nommoit Do- 
riques , & que par contre les flûtes Phrygiennes étoient 
celles dont Tune étoit courbée : car fur tous les Ouvrages 



CHEZ LES ANCIENS. loi 

n'étoit pourtant pas généralement adoptée par 
les Peintres : car dans les Peintures décrites par 
Philoilrates , Hiacinthe & Pantia avoient des 
pheveux noirs , comme Anacréon vouloir que fa 
MaitreiTe les eût; mais Narcifle & Antilochus 
ont une chevelure blonde. Homère & Pindare 

donnent auHi des cheveux blonds à Achille* Ils 
donnent tous deux le nom de blondin à Mené* 
las : nom que Pindare donne encore aux Grâces. 
Les femmes qui font dans le Tableau de Coriolaa 
ontauflî des cheveux blonds. Athénée a donc eu 
tort de dire que ç'étoit une faute de donner à 
Apollon une chevelure blonde au Ifeu de che- 
veux noirs ([3 ). On fait même que les Fem^» 
mes Grecques qui n'a voient par les cheveux 
blonds fe les peignoient de cette couleur , tant 
ils étoient edimés & regardés comme une 
beauté ( 4 ) t 

J'ai obfervé dans la defçription de ces Pein-. 
tures la règle fondamentale qui prefcrit de dé- 
crire ou d'omettre ce que nous voudrions que 
les Anciens euifent eux-mêmes décrit ou omis» 
Nous aurions beaucoup d'obligations à Paufa- 
nias, s'il nous avoit donné des defcriptions auffî 



en relief relatifs k Cybele, on voit deux flûtes de cette 
dernière forme; ce que Murftus & Banholin qui ont é- 
cfit fur ces inftrumens auroient du obferver. 

(3,) Deipnof. Lib.^XIII. p. 604. B. 

(4) Euripid. Dan. vs. 92. 

G 5 



loi HIStÔIR? DE UART 

dénillées de plufisars ouvrages de Peintres cé- 
lèbres , tels que ks Tableaux de Polygnotus à 
Delphes. 

4< Peintures découvertes à Rom en i ^6o* 

-Après les découvertes faites dans la Ville Far- 
nefe , dont }'ai parlé ci - deflus y il ne parut point 
d'autres Peintures antiques à Rome , jufqu'au 
printemps de 1760, que Ton creufa dao^ la 
Ville Albani un canal voûté pour récoulemerit 
des eaux. On trouva dans la terre quelques 
morceaux de revétemens de mur 9 qui écoien( 
probablement des débris d'uu ancien maùfolée î 
ils étoient chargés d*ornemens peint? fur 1^ 
chaux feche , avçc des Figures, Les deux meil-^ 
leurs morceaux font un petit Amour avec une 
drapperie légère bleuâtre & flottante » monté 
fur ui» monftre mâtin 4é aouleuf verte; & un 
autre' petit morcçau doit il s'eft cohfervé ua 
beau corps de femme aSSyTe» avet la main droite 
dont le doigt annulaire cft orné d'une bague , 
la drapperie rougeâtre eft ^ettée par deflbs ce bras 
ic fur le baS'Veutçe. î^' Auteur poflede ces. 
deux morceaux. 

ç. Peintures des Monumens de Cornetto. 

' <^nt aux Peintures qui étoient aux Monumens 
près de Cornetto non - loin de Civita-Vecchia, 
on a des défilas & des ejQaiopes de quelques* 



r 



CHEZ LES ANCIENS. 103 

Dites ( I ) i :miis il 11e refte à-préfenc des ori^ 
ginaux que }a tface d'une Figure de femme de 
grandeur naturelle, couronnée d'une guirlande. 
Quelques-unes ont été détruites par l'air après 
l'ouverture des tombeaux; d'autres ont été bri* 
fées par les coups de pioche que leur a donnés 
h £oiS de Tor qui s'imaginoit trouver des tré- 
Ibr3 derriece ces Peintures^ Dans cette contrée 
babitée par les anciens Ëtniiques , nommés Tar« 
quiniens , il y a pluQeurs mille Collines qui 
fonmm autant de tombeaux de pierre de tuf. 
L'entrée qui y mené eft comblée; (i quelqu'un 
atmoit aflez les Arts pour avancer lesfraixqu'exi-* 
geroit l'onverture de quek}»€$ tombeaux , il 
eft indubitable qu'il en feroît amplement dé* 
dommage non par les Infcriptions Etrufques, 
mais par les Peintures que l'on trouveroit fur 
les murs qui y ont été transportés. 



$. III. Du temps où la plupart des Peintures 
indiquées ci*dejfus ont été faites. 

Il s'agit à-préfent de rechercher fe temps où 
les Peintures différentes tant celles qui ont été 
trouvées & Rome ou aux environs , que celles 

( I) Deni{>fter. Etrur. Tab. LXXXVIIf. 

G4 



104 HISTOIRE DE L'ART 

qu'on 9 tirées des ruines d'Herculanum , ont ét^ 
faites, < in peut prouver que presque toutes cel- 
les de la première efpece Iqnt des temps des 
Empereurs; & il y apparence que celles ^'Her- 
culanum font aufli de la même époque. Quant 
9UX premières; elles ont été tirées des apparte* 
mens ^comblés du Palais dès Empereurs oU des 
bains de Titus. La Romà du Palais Barbérint 
elt vifiblement du temps poftérieur de TArt ,éc 
les Peintures du Monument d'Ovide fpnt , ain(i 
que la première , de Tâge des Ântonins , comme 
l^indiquent les Infcriptions qu'on y a trouvées* 
Les Peintures d'Herculanum , à Texception des 
quatre dernièrement découvertes dont f ai don- 
né la defcription ^ne font probablement pas d^uti 
temps plus ancien , premièrement parce que ce 
ne font, pour la plupart , que' des payfages, 
ports, maifoqç de compagnes, chalTes, pêches,,' 
vues, & que le premier qui travailla dans ce 
genre fut un certain Ludio qui- vivoit du temps 
d'Augufte. Les anciens Grecs ne s^^raufoient 
pas à peindre des objets inanimés, uniquement 
propres à réjouir agréablement la vue (ans oc- 
cuper refprii. En tecond lieu les bâtimens par- 
ticuliers qui ornent ces vues montrent aflez par 
leurs ornemenb finguliers & bifarres , que ce fon^ 
des Ouvrages d*un fiecle où le bon goût ne 



( î ) La féconde & la troîÇeme ligne de la féconde 
Infcription , ainfi que les deux dernières lignes de la 
^roifieme Jnfcription , ne forment qu'une ligne dans Tori- 



PHEZ LES AN Ô î É'N & 105 

jégnok pliis. Lçs diyerfes Infcfiptjons qtfqn y 
a trouvées forment une troilieme preuve : il n'y 
en a pas une qui foit antérieure au temps des 
Empereurs* J'en vais citer deux des plus i^n* 
cîennes : 

D TVA E' A VGVsTAr 

V JW A M M 1 V s* M A X 1 M V S' ?• S! 

anTçniae* avgvsTae* matri* cLAypl' 

CAESARIS* AVGVSTr 
GERM A N IC r PON TlF* MAX* 

' L* MA MMIVS' MAXIMVS* P" §• 

. > ■• ' • ' « 

Quelques-unes font du temps de Vefpafien'^ 
comme celle-ci : 

\U?' CAESAR VESPASIANVS* AVG PONT. MAX- 



TittB- POT- VIII- IMP- XVII- COS VII DESIGN- VUI 
TEMPLVM- MATRIS- DÉVM- TERRAE* 
MOTV- CONLAPSVM- RESTITVIJ- CO 

Pline noua apprend à juger des Tableaux de cô 
temps en nous difant que la Peinturç école alor$ 
près de fa chute. 



rinal, ce.qu'iî n> p^ été poffiWe tfobferver ici , vu Ici 
tormat de ce Livré." ^" ' 

Os 



io6 HISTOIRE DE L^ART 

9 

|. IV. Si ces Peintures m étéfaiîes par des, 
4rtifies Grfcs <?« Romains, 

Dans le doate fi les Peintures antiques qui 
noos font reftées,ont été faites par des Artiftes 
Çkecs ou Romains, je pençherqs beaucoup à 
les attribuer au^ premiers , parce que Ton fii£ 
dans qyeMe eftirae ils étoient â Rome fous les 
Empereurs. L'Infcription Grecque fur le T*^ 
bleau des Mufes, parmi les Peintures d^Her- 
çulanum , en eft une aifez bonne preuve. Il y 
en a pourtant auŒ qui femblent avoir été fai- 
tes par un pinceaa Romain , ce que prouve 
lEcntureLatme des rouleaux qui y font peints- 
à mop premier voyage à Herculanum en 47Ç0 ' 
on y déterra la moitié d'une belle Figure de 
femme^ miniature, à côté de laquelle je lus ce*-- 
rettres DIDV. qui fubfiflent encore. Cette Fi*- 
gure eft dans fon efpece un auffi beau mor- ' 
ww Qu'aucun autre de ceux qu»oft y a -froo. 
rés. Nous verrons auffi dans la féconde Partie 
que Néron & orner fon Palais d'or mr un 
Peintre Romain. ^ par un 

5. V. De k nature ée la Peintm à fresque en. 
$micuUer éjela manière de r exécuter. 

^^^.y a trois chofes à obferver par rapporta 
fe nature de l'ancienne Peinture , d'abord la 
«OBcbe des peintures , puis le revétemem ou 



CHEZ LES ANCIENS. lor 

enâuit du nmr iUr léqpel on peint ^ & en tioU 
h^mè liêo la maqiere môme àé peindre. 

I* Du rivi$emeff$ eu mâui$ du mur feint. 

X.e revêiement d^ osirs deftinésiôtre pein^ 
dîfféroit félon les Ùeiix.. Le revêtemeni fnc de 
PdÎKSZolanè ou de terre* de Pooazole, qoe l'on a 
troovç far les murs des vieux bfttiaieos de Ro-' 
me & de Naples , te diftingue dé celui des an- 
ciens édifices des amies villes âoignéès de ces 
deux-ci. Dans ces denx endroits finds où cet* 
té terre fe trouve , oh faîfoK le pfemier en^ 
duit des murs de châiis traviJUée avec de k 
pouzzolajoe , ce qui ka doonott uôe coukut 
grizâcre« Mais ailteui^ cet endoit fe £aifoit de 
ttavertin ou de marbre pilé^ £c quelquefois on 
le mêloit d'albâtiè pilé^en iAace d'acmes pièt- 
res ^ ce. qui ^ conao^i par la iraoQpaience des 
pecics mofceaux. Les PelMiuea Gaeccpea ne 
loiait point fur luie ccmcbe de Poinaolaite^ 
parce que cette &>rte de tane nanquok ea 
Grcce. ^ ^ ^ 

Ce premier enduit eft ord^MMeomn de Té- 
paUfeur d*un doigt. La féconde couche eft de 
chaux mêlée de fable très-fin , ou de marbre 
pilé, & tamifé ; Tépaifleur de cette féconde cou- 
che eft prefgue dii tiers de la première. On fe 
fervoît beaucoup de cet enduit pour les Mpnu- 
mens peints. Le& PeûMus^ d'Ha rculanutn 
ibnt fur des murs revêtus d'une piuiiile ceuctie^ 



io8 HISTOIRE DE UART 

Quelquefois la couche fupérieure eft û fine & 
fi blanche qu'elle paroîc être de la chaux pure 
ou du fiuc ; dans toutes fortes de Peintures ^^ 
foit que le fond foit fec ou mouillé , . la cqu* 
çhe fupérie«re efl: toujours la plus polie & la 
plus lifle ; & il étoit très - difficile de lui don- 
ner ce poli dans la fecoHde efpece de [fond 
furtout lorfqtfil étoit très-fin. Cette opération 
exigeoit beaucoup d-adreflè & une exécution 
prompte. 

La manière dont les Artiftes modernes pré- 
patent la couche pour peindre à fresque , c'eft- 
à-dire fur ^les fonds humides ou mouillés , diffère 
un peu de la manière des Anciens. On la fait 
de chaux & de Pouzzolane, parce que le mé- 
lange de chaux battue avec du marbre finement 
pilé fe feche trop vîte , & boiroit les couleurs à 
l'inflant qu'on les mettroit. De plus la furface 
ne (è lifle ^ pas comme chez les Anciens ; au- 
contraire on la laifle un peu rabotteulè : on la 
graine même pour - ainfi - dire avec une brofle 
pour y mieux appliquer les couleurs. On crain^ 
droit, G le fond reftoit liflè & poli, que les coq- 
leurs ne s'écoulaflènt. 



'( I ) Galen, de ufu part. Lib, X. Cap. 3. 



fcHEZ LES ANCIENS. ib^ 

2. î)e r application mime dés couleurs fur des 
fonds humides ou fecs^ 

Nous allons parler en fécond lieu de la nature 
de la Peinture même , c'eft-à-dire de Tapplicà- 
tion des couleurs fur les fonds mouillés , ce 
tiu'on appelle udo te&orio pingere , & fur lei 
fonds fecs. Car quant à Tancienne méthode d6 
peindre fur le bois , tout ce que nous en Ia\ron$, 
c'eft que les Anciens péignoient fur des fonds 
blancs ( i ) ; peut-être par la môme raifon qu'on 
irecherchoit , fuivant Platon , la laine la pluâ 
blanche pour la teindre en pourpre ( a }• 

/ Sur des fonds blancsi 

Les Anciens fiiivoient à - peu - près le même 
t)rocédé que les Modernes, pour coucher le s cou- 
leurs fur les fonds blancs. Aujourd'hui, lorf* 
qu*on a préparé autant de fond mouillé qu'on 
en peut préparer en un jour , & qu'on a fait 
{otk deflîn en gros fur un carton , alors on per* 
ce fur le carton avec une aiguille le contour des 
Figures & de leurs parties principales : on ap- 
plique enfuîte le deffiti contre le fond préparé , 
puis ou le poudre de charbon finement pilé , & 
ce qu'il en pafie au-travers des trous va s'ap- 
pliquer fur la couche mouiUéeé Cette maniera 



(2) Plat. Politic. Lib. IV. p. 407. 1. 6. Edit. BafiJ. 



iid HÎStdlR.Ê DE L'ARt 

de travailler fè nbmme en Allemand Durchbaus- 
jfèn. Raphaël s'en eft lèrvie^cômttie je m'en fui^ 
apperça en conQdërant la técë d'un enfant qu'il 
avoit defliné à k craie noire ^ de qui (è trouvé 
^à-préfent dans la coUeëlion dé deflins de Mr. 
le Cardinal Alexandre Albank Ces contours 
ainfi tracés dé poulfîere noire font fuivis pat 
l'Artifte avec le poinçon qui les iniprinie fur le 
fond tnouilléi Ces contours ainû imprimés fe 
Voient très diftinâement dans les Ouvrages dé 
Michel- Ange & de Raphaël. L'Adreflë des 
Anciens furpaflbit celle des modernes en ce 
point. Sur les anciennes Peinturés à fresque , on 
n'apperçoît point de contours ainfi tracés 3 
mais* les Figures y font peintes avec autant de 
confiance & de dextérité, qu'elles poutroienè 
l'être filr 16 bois ou for la toile; 

Ponds coloris. 

Il faut que les Anciens aient beiuéoujj molnà 
peint for des fonds mouillés que furlefec^puis*^ 
que la plus grande partie des Peintures trou« 
vées à Herculanum font de cette féconde efpè- 
ce. On les leconnoît à des couches de couleur^ 
différentes. Quelques unes ont un premier fond 
noir s fur celui - ci une couche de cinabre éten^ 
due comme une bande longue , ou renfermée 
dans un champ particulier $ Si les Figurés font 



tÛKt LÉS AN«CiENS iir 
tteictes fur te fedond fond. Lois même que h 

— -m 

Figure eft effacée , on voit encore le fond rou- 
ge auffi propre que (i Ton n*y eût jamais rien 
peint. Quelques - autres femblent des Peintures 
à frefque, mais retouchées avec des couleurs 
lèches. 

Quelques critiques croieutappercevoir des in- 
dices de Peinture ièche daps des coups de pin« 
ceau relevés; mais ils le trompent, car on oW- 
fèrve la miiM chofe fur les Peintures de Ra« 
phaël qui font furement à frefque. Ces traits 
de pinceau relevés, indiquent feulement, que 
TArtifte après avoir fini fes tableaux , y a en- 
core donné quelques touches à fec, par- ci ^ 
par-là, Aéthode que les Modernes ont fliivie. 
Il faut néceflairetnent que les couleurs des an- 
ciennes Peintures fur des fonds fecs aient été 
détrempées d'une efpece particulière d^eau de 
terte graflb , puisqu'aprcs tant de fiecles , il 
s'en trouve encore de fi fraîches, & qu'on peut 
les mouiHer avec un linge ou uqc éponge imbi- 
bée d^eau , fans les endommager.* Dans des vil-* 
les comblées par les éruptions du Vefuve , on a 
découvert des Tableaux qui étoient revêtus d'u- 
ne croûte dure & tenace , formée par l'humidi- 
té & les cendres. On l'en a détachée enfuite 
avec beauconp de peine , en y employant le 
feu , & malgré cela les Peintures n'en ont point 
été endommagéeSé Celles qui fi^nt à freique 



ti3 HISTOIRE DE L'ART ' 

peuvent réfifter à Teao fùnt dont on fefèrtpôur 
les nettoyer & en détacher les falletés âc les id« 
Cruilacions pierreufes qui les couvrent» 

• 3. Exècutioii. 

Quant à TexécUtion de la plupart des ancien- 
nes Figures 4 elles font ébauchées* avec beaucoup 
de rapidité comme une eSquilfe hardie. 1 eâ 
connoiITeurs admirent en particuUer la légèreté 
des Danfculès & de quelques autres Figures 
peintes fur des fonds tiuirs ûc trouvées à Her- 
culanum. L'adr(^iTe fécondant la connoiflance 
de l'Art, cette agilité du pinceau devenoit aufli 
fure que le deftin. La manière de peindre pia- 
tiquée par les Anciens étoit plus propre à par- '^^ 
venir au plus grand degré de vie , & de la vé* 
ritable carnation. Car, outre que tpute.s Içs 
couleurs à Thuile perdent à la longue , c'eft-à- 
dire qu'elles s'obfcurcilfent avec le temps , cette 
êfpisce de Peinture efl: toujours au-deilous de 
la vie. Le jour & les ombies de la plus 
grande partie des anciennes Peintures , font for- 
més pair des traits parallèles y d'égale hauteur , 
& quelquefois croifes ; cette manière de faire 
fe nomme en Italien tratteggtare. Kaphaël 9 
ibuvent employé cette méthode. Il y en auflî 

d'autre^ 






4 



( I ) Lib. Vil» Cap. g. 



CHEZ LES ANCIENS- tij 

> r 

â'àotres , & filrtout les grandes Peintures , qut 
ibnt ombrées & éclairées ^ cofcmne fi elles é« 
toietit à rhuile, c'efl*à*<}ire , par des maiTes en- 
tières de teintes dégradées du forcées. La 
prétendue Vétius au Palais B&rberini , & lii' 
multitude dé petits Tableaux découverts der-^ 
niérement à Hertulahutn , font peints Tuivanc 
cette grande manière: il y a néanmoins quel- 
ques têtes qiii font ombrées avec des traits ti*' 
rés (br les mâiTes. 

C'eft dommage que les Peintures d^Hercu- 
lanuth ibient couvertes d'un vernis qui peu à- 
peu fait feuilleter de faater les couleurs. Dand 
Fefpace de deux ans j'ai vu dé. grands mor-^ 
éeaux de l'Achille tomber par écailles. 

4. Pratique des Anciens pour préferver leuri 

Tableaux des injures, de l'air & de Fbumi'^ 
dite. 

Nous pàflerotis en peu de mots dés précau- 
tions que prenoient les Anciens pour préferver 
leurs Tableaux de rhumidité & des injures de 
l'air. Seloi» Vitruve ( i ) & Pline ( 2 ) ils fé ', 
férvirent pour cet effet de la cire", laquelle re- 
haulTdît en rnéme temps le luftre dés couleurs; 



,<î2) Ub\ XXXIII. Cap. 40. 

Tome IL H 



fi6 HISTOIRE DE L'ART 

s'expliqaer les monnmens dé TArt , . que Toà 
emploie pour expliquer un Auteur à un autre* 
A la première leâure d'un Livre on croit l^en- 
tendte j & sMl s'agit de ^expliquer à quelqu'un » 
on fe trouve fouvent fort embarralTé , ce qui 
marque qu'on ne l'entend pas auQi clairement 
qu'on fe iHmagine : il faut donc rétiidier. Lire 
Homère & l'expliquer font deux chofes. bien 
différentes. 







CHAPITRE. CINQUIEME.. 

. Hijîoire dfl'Jrf chez les lùpam. 

PREMIERE SECTION, ■; :- 

/"fex.AMÉN JJU.'^TXLE RoMAiN DANS'^ 

».- ■ , .■ .- : ... ./:■■-. ■.■ ' \ 

■C\.TP,ts ViMoas de l'Art. Grec.iîoufdewonsî 
fake fiùvrjs^c^Qe: de l'Arc Rom^iu^auçtoiDspopi;, 
neH,s çonfoMnqcà Ja roiiâp&:ÏS(HWdevoA5 doDft 
e^xaminer le Sty^le des Artïlles Romains & fiir- 
lout de leurs Statuaires: car nos Antiquaires & 
oos Sculpteurs parlent eh-^atticâliér de ceKaina 
Hj 



ii8 HISTOIRE DE rART 

; Ouvrages da Style I|Lomaui qu'ils défigoent ^ 
"uncaraétere fingùlîer. V ' 7 

1 ■ ■ ■ •• . ■ :: 

. $. I. Des Ouvrages fait^ par des ^rtiftes \\ 

Romaifls» 

O N voyoit autrefois & Toa volt encore de^ 

Ouvrages dé PÀrt Roma|n, foie Statues, foiç 

Bas-reliefs, avec des InfqîiptioDS Riomaines,^ 

quelques Statues auffi qui ne portent que le^ 

jnoms des Àrtiftes. 

p ;.. . .. .. . .... • 

X. Ouvrages avec des In/criftms. 

» w ■ ■ 

Partti les Ouvrages chargé* éTlnfcript^ons , 
on difiingue la Figpr^ ( I ) 4U^ i'9° d^ouvrlt if 
y a plus de deux cens ans, près de %• Veit 
daw rAfchOTéf h< d» ÏSiUghaiMg^ &^licé- 
ïebre Archevêque & Cardinal Mathieu Lange 
ât placer dans It ViMe AîMhié^feopale/ Cette 
St^ue 4e fl;r^(id$9r nativelle ëft de.brpoze: et^ 
lé reflèmblë aflèz pQur Tattitude au prétends 
Antinous du Belvédère. . Une autre Statue de 
bronze , toùt-à-fait fémblable à celle-là , portant 
Il némt M»^tî6if au même èndioit , cfeft-i- 
dire fiir la cîiUfc, (bvok daMteajardiM d'A- 

Ift^nes, CMtM» de f^riftoee dtt RoIcPEl^ 

* ' •".'*' *■ '" . 

' " ^ , I ' I ' ...■■■■ I ■ m ■ _!) '*k 



CHEZ LBS JINCIENS. X19 

fptf oà Me; A$»iùt Ktfbml Mesgs, mon 
ami, fa vue; fc il la nguàt conuna on Mb* 
flutlient nntiqucu l&lgné toocea les painca qoe 
ta J&« ibis dMfKto pmu ayok qualquaa cou- 
noiflances (piMbaot: la Statue 4e Sàfczbottfg, 
je n'en ai pu avoir aucuns détails affez exaâs 
ôc aflès bien canâétifés pour ju^r, fans la 
voir moi-foême , fi Ttine eft une imitation de 
Tautre. Toutefois je puis bien m*apparcevoir 
dans te deflSn que j'en ai, qoe la hache d'ar- 
mes daoa celle de SaUzboucg eft uoe addition 
noderpp i&ite par rignorance. 
' II y a dans la VlUe Ludovffi une aiur^ pe* 
tite Fij[ore un peu plus haute que trois pu* 
tneS) qui repréfènte r&Q>érance^ & qui eft tr»- 
vaiUée dans le Style CUDfq^e (a); elle a fiir 
la baze une Infcription Romaine que j'ai Ap- 
portée dans le Chapitre préeédent. 

Qmnt aux Ouvrages en lalief chargés 4'In- 
fcriptions Romaines; feu ai cité un au commen- 
cement du Chapitre III. que l'on voit dans la 
Vilie Albaiii» 4c qui repré&ate im office. On 
en vok eoccwe un autre dans le même endroit 
Ten A ftit «lettre le defta au xrommeneemeat 
^ u feûCMée Paicie. C'eft un père de ftmîlle 



Cl) Conf. Wlndcelmam Defferlpt. des Kcr. gr. du 
Cab. de Stofcb f» aoi & fuiv* 



, iflQ HISTOIRE DE L^AR T- 

j babillé en -Sénateur , affis fu( une chaife , ayant 

• les pieds fur un Ëtbabeau^ (k tenant ûq la main 

droits, le bufte. d&Xon fils : vis^à-vis de lui une 

Figure de femme parott répandre de Tencen^ 

fur un chandelier. L'Infcription eft 

r • ' 

'.[' C. LOL^IVS- ALCAMENESt 

DE,C-, ET- DVVMVIR-. 



t t 



2« Ouvrages avec U nom de P^ArtiJiei 

BoîiTard nous donne la Defçripfion d'une Sta-1 
tqe (ïj, ^vec' ceUQ Infcription TÎTIVS* 

FECiT- .; ^ ^ ' \ . 

Suf une Statué d'Efculape qui eft au Palaj^ 

.VerofpijOn lit Ip nom .de TArtiftp ( 2 ) ainfi mar- 

qué ASSALECTV5- 

'Je fie citerai point Jes Pierres gravées qvji 

portent des nortis d'ArtIftes Romains comme Aé- 

poUanus, Cajus , .Çnpîuç , <2?c. 

-: '$. :lly De Timtatwfk des. Artifies Grecs d? 

- - - » ' ' R(jfhaim. 

...... 

t ,•'-■, 1 • '" . ■ .... 

i Livs Monunac^s : chés cl deflu§ : p.ea?çnt Çt^jk 

.firq. d^n^ un Syfléme de l'Art pour oaradlérî- 

Jer. ua, Style différent de.celui des. Etrusques 

Ç^ dçs Gr^c$. .;Il;,n*eft pa? Jîojj^bjift ijuç 4ç^^ 

Artiftes Grecs fe foient formé un Style parti-? 



• n 



~ . . ^~, — I .1 1 1 1 '■ I II . > ■ a II I 



( 1 ) Ahtiquît. J. III. T. III. Fig. 132, ■■ ■ '■ 



' 



/ r ' 



CHEZ LES ANCIENS, ta» 

• 

^uUer; mais il y a toute apparence ' que dahs 
4es cen>pâ anciens ils imitèrent treluî desEtroç- 
-ques dont ils adoptèrent beaucoup d-àûtrés clïo- 
fës , & en-particulier leurs- rites facrés ; 'thaïs par 
-retour ^ <îaris lej^ temps pbrtérîeurs , lorfque ' T Art 
fleuîiflbit en Grec, il efr àt:roire que'les Artls- 
tes Etrus(|ues peu nombreux furent difcipïes de.s 
"Grecs. * 

c Premfè que les premiers Grecs imiteretlt h • 

• ''■ ' ' Style Etrufque. 

• I ' . . * 

. Uû Vâfe de bronze^ de forme cylindriqne^ 
.placé dEt» k Gallerie du Collège de St. Ignace i 
f Rome,. sons fournit une preiive claire &:infail!- 
.Ëble que le$ Antiftes Gr6c6 imitèrent le Stylé 
Etrufque.: D'abord le nom de.rArtifle fe trour 
ye fur le couvercle, & il y cfti dit'qu^il fit^cè 

<^ué'fe i&tohîtrè iion-^£eutetneht tfâttV le tteW à« 
Figures, zmmsauifî dans Fidée du tout-ieoftob- 
ble. Ce Vafe dont on donne la forme à la fin 
de te Gïîâyittô J Wft^à^jp^^^^ 
palmes; ôc ftk'^diariiëtre^^éik^avéir une palme 
Çi demie. Il y a des ornemens au-delfus & au« 
deObus 4tt bord fupériemu >.L':Artilie a giavé- au 
b^irin autovtf Au TVpfç,.riîiftoire de;s.ArgQpa;ijt^S , 
îeur débarquement , te coEpb^t^ la Vié^ire d^ 
PoUux reioportée. fur AmycH§.[ Jç n'^i dbtoiû 






H5 



la» HISTOIRE DE L'ART 

(de <» motçtw que !## tiois. V^m fk Mqxs 
4^Am^ii5 ^ de Miiwrve , pour donner mie 14^ 
0u travail* do deflin 4e pe Vift. On en voit 
reitempe «a coouneaceineoc d« ee 0»vim' 
On ypit une cliallè &tf lelour dn ooovetcjes 4 
m milieu «'élèvent ti»ii pecitts Fignm» de 
l}rpQ;Ee fondOf 4*nqe demi ^pulme de hm : œ 

font premièrement It perfonne morte à rfaooneiyr 
& à la mf<moice de laquelle ce Vafë fat proba? 

blemnt pui» deot fk «oimbe ; & 4 eAcé d^elle 
deux Faunes avec dei pied« humains Si; de^ 
queues de cheval, félon l'idée des Etrufques qui 
dcmnoloit à eea demi - diaox ou des pieds ha- 
mtief ou des pied* de cheval, pait lonjottup 
wie qoeœ de dievet, L'IniMption eft pbçde 
Huis cea Peintes. D'un c6té eft le notq de la 
^eiiÔQoe qoi a élevé cette Unie i la m^moiie 
4e là mère défiante ( I }. 

A de l'autre c6té le nom de TArtifle : 



Ci) DINDIA- MACOLNIV FILIA- DEDIT- NO- 
VIOS- PLAVTOS* ME- »OMAI» PECIT* MBD aulfett 
«kl ME* Sl ROMAI âu liiNi <le RQMAB. Ctifie laftripp 

tion indique la plus ancienne forme des Lettres Romai- 
nes , & elles paroiflent plus anciennes , ou au moins 
fUm Etni^ues , «se celles de llnfcription de L. Coris,^ 



Lies trois pied» dp VUme portent chtcoa npt 
f]g\m piirticuUere de bronze (paâa : Sur Vw^ 
^R Hercule avec la Verta & la Vdii^té ^ lepr^ 
(eotées topteç le5 deux par deia Pigûre3 d*hoii^- 
loe & opn par des figures de fecome comme 
f be; le3 Crec«. 

5* m. I^ûù vieta terreur de ceu^ qui admgttmt 
un Style Rmain fartiadier- 

%. Première cMufe: la favfft e^lkoHim def 

re^éfeataHonSs 

Le préjogé d^ Stjffe particitiier tttritmé 
ypx Anifces Romaips & di£[ëren( da 5tyle 
prècyViept (Jç denxcacifes. La première eftTex* 
plication fauiÉb des Fignrei lepréfentées. U eft 
arrivé gue Ton % yotilu tropver on trait derHis- 
toire Romaine dans des fujet^ pf^s de lii Fable 
{[jrecqtie} de par une faite néeef&ire dé 0^4 
méprife fOuvrage a été attribué k tm Artlfl:^ 
Romain. Nous avons un exemple â!une éi^ettr 
pareille dans rexpMcation qu*uo Auteur faper*' 
ficiel nous à donnée d'une belle Kerre Grec* 
^ue du Cabinet de Stofbh (2). Cette Pierre 



<im >mm9 tmi^mmmmmm>mmmmmmtm^mmmmmmê 



Scipio Barbatus dans la Bit>liotheque Barberioij laquelle 
éft pûuirtant la plus ancienne Infcription Rotfaainé qvi 

foit fur pierre. J*eo ai soj^àmà ai» Msmxw^ 6fr 
PArchîteâure des Anciens, p. 5. 
<d) SeerfOy Lettera&c. p. 51. 



tî^ • HISTOmE DE L'ARt 

repréfente. Fply»efle » fillç de Prîam ( O , fk' 
criftée par Pyrrhus fur le tombeau de fon peie 
/^çhilleS, l^'Autèuf dont je veux parler y a 
trouvé le viol de Lucrèce. Il tiré la preuve 
de fon explication du Style Romain de TOu- 
vrage de cette Pierre, qui, félon lui, s'y décou* 
yre aiféruent 6c évidemment. . Toute Tévidence 
que j'y vois, c'cft qu'une faufle conclufion peut 
engendrer une thefè également faufle , lorfqu'on 
n'a pas de bons principes. Ce Critique aupit 
jugé auÉ gauchement du beau grouppe cohnti 
fous le nom du jeune Papyrius, fi le nom de 
F.Arti|^§ Grec n'y é toit pas marqué. 

^» Seconde caufe: une vénération mal'Cntendufi 
pot/r k^ monumens Grecs» 

Une filtre cbole qui a contribué à accréditer 
ridée 4*uiï Style Romain , c'eft le refpeft mal? 
çntendu que Ton . 9 popr les ^uyrages des Ar- 
tiftês Gjèc?, Car enfin il s'en eO; trouv^ parm^ 
eux beaucoup d$, médiocres , ôç op ne marque 
pas d*a(cribuer îe^rs Ouvrages aux [Romains par 
yénéfatîpn ppur. les, Grecs.. On croit plus.raifpn- 
nable de mettre' fur le compte des premiers tout 
ce que l'on trouve de foible , que d'en faire les 
Grecs refponfahles. Ainfi,, fans donner d'autre 
preuve d'un fentiiperit.(i particulier , pn eft 

CO Winckelmann Pçfcript, de§ Picc. gr. duCab^^c 
Stofch, p. 395. 



■■ 



CHEZ LES ANCIENS. lay 

convenu de nommer On vnges. Romains ou. du 
Style Romain^ tout ce qui a moins de.grage.^ 
tout ce qui n*eft pas au-deflus du médioeie. 

3. Réfumion du préjugé qui admet un. Si^îc, 

Romain par tkuUir* 

Ces configurations me portent à regarder lé 
prétendu Style Romain comme une chimère^ 
puifqu'il tfeft appuyé que de fuppofitions & 
d'idées fans fondement, adoptées fans examèti^ 
& fuivies par un effet de la routine ; & que 
d'ailleurs nous n^avons aucune connoifTance prifê 
de la nature de l'Art ou de fes circonfcauces , 

» 

qui nous conduife à Tadmetue. Cependant 
pour ne pas nous décider au hazard fur un 
point de cette importance, j^indiquerai fuccinc-; 
tement l'état de l'Art au temps de la R^publi^- 
que Romaine. Je fuis forcé de quitter ici l'or- 
dre que j'aifuivi dans les Chapitres précédens^ 
où j'ai toujours fait précéder Texamen du deflin 
des nudités, à celui de la drâpperie. Au moins 
je traiterai de l'habillement des hommes plu- 
tôt fuivant ce que l'on en voit , que félon Ce 
qui en eft écrit. 

§; tV. Hiftoire de VArt à Rome. 

I. Sous les Rfiisé 

Il eft vraifemblable que fous les Roî^ de Ro- 
me , il y eut peu ou point de Romains qui 



lié titsfblRE liE L*Aikf 
i^ippli^dhit iRt Deffld i èteote ttûità i U 

eoApMtti twifiïoe {èkm lei Lobt dé Ntiffls ^ 
étoit défendu de tepté&ftter M iMi^toitéfons une 

fonnc honuine jcomme Pliiurque noos rapprend 

duMteviedeeetloiLégiiktsaf dcl^mlfe(t); de 
forte ^ù6 cent-iMxtnte m» tpfbNaoui',oa (blon 
Varron ( 2 } , pendant les cent-fobtante-dix pre- 
filières inbéeâ on ift vit fil Ststaes ni tma^es 
daflS ks 'feibplèà de Rome, je dis dans «à 
TtmxHts, àt qd fi|;niûe qu'il n*y «ut aucutie 
ïépfâèutftttôn des Dieux & qui l*on itadh un 
culte religieuiE : cjdr 11 ^ eut flkâmetlt pendant 
ce tettpà à Rûiiie, des Sthtaei divines dont 
nous paflarous dans rinfttnt , mais it paioft 
qu^eues n^étoient pdiût pUcéedims les Toupies 
eooifflt^ tm ôt^et de culte. 

Ou iii &rvolt pour les Oattites pub^cs d^A^ 
tiftel £iruG|ite& qui daiis ies ptemlen tonps (^ 
toieut à Renie tt qu*y fâfônt daus U tbhe les 
Attiftes Om^. Sànr- doute que ee Aiiem des 
Aràftes EttofqUes qui exÀuteteut 11 Stanie dé 
V HômulaS dont jVi parlé dans le preiuiet Chipitfti 

. de cette Hiftoire. Nous i^rnorotis fi là Louve dd 
bronzé du Capitole ^ qui allaite RomuluS & Re> 
tous , eft celle dont Denys d'Halycafnalfe parie 
comme. d*<ift Mioliiuiieflt autiqai {}) , 0u une 



i ■ 



(i)Nu*a,^. itH. I. i6. 

fa) MvO» S. Àa0, D* Civft. D«> Lit». Vf.Cap^SSi 

I3) And(^ kotn. Ltb. I. p. 64» L 19> 

(4) Oâ 'DMuHi Ub, il. n; âo. 



mm qâ^ (UvAt CkénM, ftit mdeàiiMefe 
tel le fett d«ckl C4V O «là'il y a de fte, 
(fcB qn^to voit ont feini tionfidétable for U 
coift de ôet trâna , «*aft |»em-étn là le mât 
qœ le uttiBdR» lui t £iâu 

'Ctfqaia YAntàta ( 5 )» ou filon quelques itf- 
tiM) Taiy^ te Sdiic^ ( 6) & itemr un AC- 
tîTte de Ftegdb , vilte 4ft p^ dei Volsqnet 
(Plaaifqnt dit ^ué eétoitAt {dte AttifiM EtraP 
qtfes de V4<f) povu fidse la Scanie de Jupilet 
Ùigs^iBù de Cette ciiti« dt tea QuedtigBS d< 
ttéme iisAue qui filtent placé» fia le t<^t dtf 
tcfflple< D'Mtiea ptétcAdént qitt cet Oovictf» 
fin es^euti à Vijee. 

CitftCectlii, teuMdetarqainl'Aaâett^flC 
mettre'^ pvofc» Staine de biooze dân» le leo»* 
pie d« 0ie« Sang» (;>< 

D« tifllp& d« te RéfKibliqfie ^ {icftdatlt te* 
tsedbtea d«f Craeqaaay let Sahitis des Rote fi 
voyoient encoce à- Peatrée du Capitote (iX 

ft. Dmuim mtHkwÉ tmft dria M^itéOfÊt» 

La fimplidté des mœurs des pren^ets temps 
de Ml République ne {bumiflbit pas à l'Art beau- 
coup d'occafions de ftxttiet diUfc 1^ Bfltt féddé 



t»* 



ig^iÊtÊ^^ttÊ^ammdÊÊ^iàém 



(5^ Plia Lib. XXXV. Ûrpr. 4ff. 
(6) PJutarch. Poblic. p. lit l iO: 

f'7 ) tcrf. Cbiijtff. hï ykttoti» p. tft* 

Qi) Appiao. de Bel. dv, I4U J« pe t68. U 17^ 






158^ HISTOIRE DE L'ART 

par Ité irmdi. Le. plus grand hontiÈor que l'dii 
rendit* alors à un citoyen, fut de lui élever une^ 
colonne ( i ) ; & lorlqu'on commença à y fub- 
flituer. une Statue pour honorer un mérite 
tranfcendant , la hauteur en fut fixée à trois 
pieds (2):- mefiire bien bornée pour TArt. 
Ceft donc la grandeur qu'il faut fuppofer à la' 
Statpe de bronze. d'Horace Codés ( { ) ; à la 
Statue équeftre de Clélie, acOi de bronze (4), 
qui exifcoic encore du .temps de Séneque { f ); 
& à plu fleurs autres qiii furent faites à Rome 
dans les premiers temps. On y fit aufli d'autres 
Monumens publics de bronze : furtout des Co- 
lonnes fur lesquelles on grava \tû nouvelles Or-< 
donnances 9 telle que celle qui permettoit au 
peuple de bâtir fur le mont Aventin ((5), au 
commencement du quatrième fiecle de la fonda* 
tion de Rome; & peu après , les Colonnes fur 
lefquelles on lifoit les nouvelles Loix des De- 
cemvirs (7)^ 

On peut fuppofer encore que la plupart des 
Statues des Dieux , dans les premiers teimps de 

k 



(O Win. Lib, XXIV. Cap. n. . ^ 

(2) Plin. Loco citato. 

(3) Plutarch. PoWic. piiç2, 1. 20. 

(4) Plin. Lib. XXXLV. Çap. 13* 

(5) Confol. ad Marclam, 

(6) Dionyf. Halycaruaff. Arit. Rom. Lib, X. p. 628; 
1. 40# 



• --4 — - . - ..• * .— » 



eHS2LÉSSÂNCi]EMS. ta* 

iâ R^QbIi4««9 forent cosftlnwBS h h pzadûut 
& à la cooibuâio0 i|e$ templM qui n'écokat 
pu fort mafoi&yig$ tkif $ i en juget par cdil 
de la Fottane qui fut achevé 4aii5 im an ( i ) c 
ee ^e 10$ rulfi^i & ]$is dtfciipcioiii «les ancres 
teinpks nous çonfirmam: C 9 )• 

Du refte twtei teà 6tatiw9 dpiit do vkfit d^ 
pulcr fiineiu £ xécttCéea pir daa Artiflts Etfua- 
qiifô; .Au qioina Pline l^jifliite 4la grand Ap6(«i 
ion de btonze qui fut placé dans la fuite dans 
le temfk d' Auguâe ( io)« Spqriua CarvitSas ^ 
aprè$ avoir y^oco led âaoïniiea , fie fondue cet* 
te i^ame par un Artâûe Ëtrofqtie , dea coireflet^ 
dea éâfqneè il tmtâ umurea dos vainetta* 
L'époque eft t'en 46 1 de la fimdatioii de Re- 
ine^ c'eft^è^dite dana h ÇKJLL Clynipkde^ 
Cette Statue ^toit fi grande, dit -on, qu'eUè 
pouyoît eue vue de la montagne d' Albe , «om- 
Énée aujowsd'iiiBi Mbnse Ca^. SpiwiM Ceffius 
qui fiir Confol l'an dens-cena^einquante-detHc i 
fit faire la promiena 3tatoe de Cec è« tn èron* 
te (ii> L'iU) quatre oena JJX'&pt, forfqué 
les Coofkla Lu F^rips €amittua , & C^Meemua 






• ( 7 ) ibidenî , p. '6^g. 1. 3^. 

(8) Idem Lib; ViJi. |ï.. sois. !• li. 

(9) Nonn. ap. Sca^ig. Conjea. in Varron. p; 17.- 
(loj Pttn; L4fc KXXIV. C^p. !«. 

(11) Id. ibid. Cap. p. 



» 



130 '-^ HIST^OIRE DE L^ÀRT ■ 

eurent défait tafS Latiàs^, on leur érigea deè 
Stiicues . équeftres ( i ) ^ chofe excraordinaiit ÔC 
nouvelle alors; mais Thiftoire ne die pôinc quel* 
le en fiit la matière.^ 

Les Romains fe Servirent aciffi: de Peinerez 
Etrufques : ce furent eux qui peî^iient un tem^' 
pie de: Cerès (2 ); & lorfque ce temple com- 
mençoit à . menacer ruine , on en coupa les murs 
peints de on les tranfporca ailleurs pour confer- 
ver les Peintures* 

On commença fort tard à Rome à travailler 
en marbre: ce qui eft Uen prouvé par llnfcrip^ 
tion connue ( ^ ) de la Statue de L. Scipio Bar-^^ 
batus ^ 4 ) 9 le plus grand homme de fon fiecle. El*" 
le eft gravée fur Tefpeee de pierre la plus com- 
mune, nommée Peperino. Il eft vraifemblable 
que riûfcription ^t la Colonne Roftrale de C. 
Duillius^ du même temps , ne fur pas non plus 
gravée fur le marbre^ mais fur cette même pierre 
commune; quoique i'on> ait voulu. prouver par^ 
un paflkge de Silius ( 5 ), qu'elle âoit fur mar- 
bre. Du refte il eft évident que. ce qui s'eft 
con&rvé. de: riQ&riptton qu'on Ut wjourd'hui^ 
eft des temps pofiérieurs. 



■IhMMH 



( I ) Tit. Liv. Ltb. VIII. CsLp. 14.. 
( 2 ) Plin. Lib. XXXV. Cap. 45. 

f 3 ) Sirmopd , explicat. hujus Infcript. oonf. ^rtû 
Infcr. p« 4^1. 

C4) Conf. Tit. Lib. XXXV. Cap. 10. 
(5) Rycq* de Capitol. Cap. 33. p. ii^i 



CHEZ LES ANCIEN& 131 

. Jiifqii'à Tan 4^4 de la fonciition de Rome^ 
c'e(l-à-âirë }ofqu'à la CXX. Olyoïpiade, toutes 
lés Statues 9 ainfî que touèiea*Citoyens, poc* 
toient les cbeveux longs fie la barbe longue (6): 
éar ce ne fut que cette année que les barbiers de 
Sicile vinrent à .Rome ( 7 )i Tite ^ LiVe ( 8 ) 
rapporte, que le Conful M^ Livius s'^tant exilé 
de la yille pour quelque fujet de mécontente- 
ment^ laifla, croître & barbe ,. niais qu'il le la fi^ 
rafèr lorfqu'il revint à Rome à la folUcttatioa 
du Sénat. Sciplon TA&iquain portoit une. Ion* 
gue chevelujie (9) lorfqu'il s'aboucha pour Ja 
première fois avec Maflinifla. Mm les têtes 
foie eh marbre ou en baûltes , qui le repréfeur 
tent dans Tâge viril , ou dans la vieillefle » font 
tdutés xafées , fans aucilne apparence de barbè< 

j. Ju/qu'à la CXX. Olympiade. 

t^endant lâ (ecohcie guerre t^unîqué , les 
plas nobles d'entre les Romains culti voient la 
Peinture. C'eft de l'Art que.Q. Fabius, le mê«; 
ine qui après la malheureufe bataille de Can- 
nes fut envoyé coi^Çulter l'Oracle de Delphes^ 
Kçut le nom de PiâÊor (io)é Quelques années 



(6) Varrd de fee Kuit Lié*. II. Oap. il.' pi 54. Cto 
Ûrat. pro M, CaeMo/o. 14. 
( 7 ) Plutarcb. Qunil. p; 254 I. ^4 

(8) Tit. Liv. 14b. XXVII. Cip. 34 

(9) Idem Lib. XXV UI. Cap. 35» 
(lé) Ide|i Lib. XXII. Cap. 74 

14 



131 HISTOIRE DE L'ART 

après cette batlnile) Tftenus Gracdftis fit peiit- 
are au temple de U Liberté à Rome ^ les ié}OQiS' 
feoces de fon Armée dans Bénevent ^ apièjs la 
viÂoire remponée fw Hannon près de Lace- 
m ( I % Les Habitans de Béiicveiit régalèrent 
les foldats en pleine rue ; & ces ibldus écoieiit 
pour la plupart des efdaves armés auxquels 
Gkacchus 9 avec l'agrément du Sénat , avcûc 
promis la liberté avant le combat pour les en- 
courager. Ceux • ci portoient dans cette fêie 
é^ chap^ùx & des bandelettes de laine bl»* 
the en figne de la liberté qu'il «voient, mért* 
tée par leur viâoire. Il y en avoir poortaoc 
quelques-uns qui n'avoient pas bien fkiolpur 
devoir; pour punition ils furent condamnas à 
prendre leurs repas debout tant que la. goecre 
dureroit, Ainfi on en voyoit quelques-uns qui 
étoient «couchés & table dans cette Peintnre , 
d'autres qui étoient debout , & d'autres enco- 
re qui les (envoient. 

4« Jptès ' la féconde Guerre Punique. 

t)ans cette Seconde guerre Puttique les Ro- 
mains ramaflferent toutes leurs forces pour ré(is« 
ter à la Fortune qui leur étoic contraire. Plu- 
fieurs de leurs Armées avoient été entièrement 



( I ) Tit. Liv. Lib. XXIV. Cap. r6, 
(2) Id. Lib. XXVII. Cap. 36. 
C3) id. Lib. XXVL Cap. f. 



CHEZ LES ANCIENS. 133 

défaites il ne reftoit plas à Rome que ^37003 
Citoyens ( 2 ^ ; cependant ils tinrent la campa- 
gne pendant les dernières années de cette guer- 
re avec vingt -trois Lésons f 3 ) ; ce qui paroit 
tenir du œerveillecix. pans cette guerre les affaires 
changèrent tomlement de (ace à Rome , comme 
^ Athènes dans la guerre contre les Perfes. Les 
Romains ^ent connoiOknce 6c alliance aves les 
Grecs , & fentirent nattre en eux de l'amour 
pour leur Art» Après la prife de Syracufè, 
Claudius Marcellus en fit tranfporter à Rome 
plufieurs Ouvrages qui furent les premiers que 
Ton y apporta du pays des Grecs* Il en fît 
orner le Câpitole & le temple qu'il confacra 
lui-même près de la porte CapenaC4V La ville de 
Capoue fut ainfî dépouillée lorfque Q. Fulvius 
Placcus la prit ( f ) : il en fit tranfporter toutes 
)ts Statues à Rome. 

Malgré la grande quantité de Statues aini} 
prifes fur les ennemis vaincus , on en travailla 
encore de nouvelles à Rome. En effet ce fui: 
à -peu -près dans le même temps que les Tri* 
buns du Peuple impoferent quelques aùiendes 
pécuniaires dont le produit devoit être employé 
à ftir^ travailler des Statues de bronze pour le 
temple de Cerès C^ )• Dans la dix-feptieme 
Ça dernière année de cette guerre , les Ediles 



■p^Fi 



(4) Id. Lib. XXV, ap. 4a 
C 5 ) Id. Lib. XXVI. Cap. 34. 
(6) Id. Idb, XXVII. Cap. «. 

I3 



134 HISTOIRE DE L'ART 

firent pofcr au Capitole trois autres Statues faîtes 
aullî du produit des amendes pécuniaires ( i ) ; 
peu après & du même argent on fit encore trois 
autres Statuei de brbnzè repréferitànt Tune Gè- 
res, l'autre Liber Pater , &'la troifieoie Libé- 
ra (i). Alors Xl Sternitius employa le butin 
fait en Efpagne à ériger au niardhé aux bœufô 
deu^ arcs de triomphes cjui fuirent ornés de 
Statues dorées ( 3 ). Tite-Live dbferve que le* 
édifices publics , nommés Bafiliqiies, n'étoient 
pas encore bâtis à Rome dans ces temps-là ( 4 ); 
Quelques années après la prife de la ville de 
Syracufe ( Ç ) , & dans la douzième année &k Ik 
même guerre , on pof toit encore dans les procfes- 
fions publiques des Statues de bois. Lorfquë 
la foudre tomba fur le temple de Junon Regina, 
furie mont Aventin, on ordonna une procefliod 
pour détourner tout mauvais préfege , dans la- 
quelle on porta deux Statues de cette Déefle 
faites de bois de ciprès, & placées dans le mé* 
ine temple; elles étoietit accompagnées de vingt- 
fept filles en robeiongûe qui chantoient un hym- 
V ne en Vhonneur de la DéelTe. 
c. Après que Scipion TAfriquain eut entière- 
ment chaflë les Carthaginois de TEfpagne, tort 



( I ) Tît. Liv. Lib. XXX. Cap. 39. 

(2) Id. 1-ib. XXXIII. Cap. 2S. • 

(3) Id. ibidem. Cap./a?» 

(4) Id. Lib. XXVI. Cap. 27. 



CHEZ LES ANCIENS. 135 

qu'il étott fur le point de les aller attaquer mé- 
ipe en Afrique, les Romains envoyèrent à l'o- 
rucle de Delphes des Statues de leurs Dieux de 
mille livres d'argent conquis , & en môme temps 
une couronne de deux cens livres d'or (tJ ). 

Lorfque la guerre fut terminée encre les Ro- 
mains, & Philippe Roi de Macédoine , L.Quinc- 
tîus apporta de nouveau de la Grèce à Rome 
une grande quantité de Statues de bronze & de 
marbre , avec plufieurs Vafes artiftement travail- 
lés; & pendant fon triomphe qui dura trois 
jours , on les m»na en fpeâacle par la ville : 
ceci arriva dans la CXLV. Olympiade ( 7 ). Par* 
mi ce riche butin 9 il y avoir onze boucliers ^ 
dont dix d -argent & Tonzieme d'or, avec cent 
quatorze couronnes de ce dernier métal qui fu- 
rent des 4)réfens des villes Grecques. Bientôt 
après y c'eft-à-dire un m avant la guerre des Ro- 
mains contre Antiochns le Grand , on éleva au- 
deflus da temple de Jupiter Capitolin , un 
quadrige doré furmonté de douze boucliers do- 
rés ( 8 ). Scipion TAfriquain , avant que de . 
faite la guerre à ce même Roi, contre qui foa 
frère l'envoyoit, bâtit un arc de triomphe à la 
montée du Capiiole , & l'oima de fept Statues 



(5) W. Lib. XXVII. C^p. 57. 
C6) Id. Lib. XXVIII. Cap. 45. 
( 7 ) Id. Lib. XXXIV. Cap, 52. 
( g ) Id. Lib. XXXV. Cap,.4u 

I4 



ï3«f HISTOIRE DE L'ART 

doféei &dedeox chevai» j dt devant l'arc mâme 
il plaça déu* gnind$ bafiSu* deinafbre (i). 

, ^* ytprèi la guerre contre k Rai Jnpiocbus: 

^ Jafqu^à la CXLVIL Olympiade , & julqu*i 
l'époque de la visite rcmponée p»r Lucias 
Sçipion , frère d» Sdpion PAfriqaain , fur An- 
tiocbus le Grand , Ica Statues des Dieux placée^ 
dans leurs temples à Rome , itoient pour la plu* 
part de bois ou d'afgile ( t )j & il y avoit abrs 
très peu d'édiBces pubUcs de quelque apparen- 
ca danij cette ville (3 ). Mais cette viâoite 
en rendant l^s Romains «lalcres de FAfle juf- 
qu'au mont Taurus, & en rempliflant leur Ca- 
pitale d'un butin iœmenfe , y introduifit le luxe 
& la volupté Âfiatique« qui y furent reçu$ avec 
empreffement {4). Les Romains adopterenç 
auffi à- peu- près dAfis le même temps les Bac« 
chanales des Grecs ( f )• Parmi jes riches tré- 
fors qui oroetent la pompe do triomphe de I« 
Scipjon , il y eqt mille quatre cens vingt-quat^ 
livres d'argent en Vftfea tournés de cifelés (6) 

& des Vafes d'or d»on travail femblable, de mille 
vingt-quatre livres pefant. 

( I ) Tit. Liv. Lib. XXXVIL Qp. 2, 
C2) Plin. Lib. XXXI v: Oip. lî, 
( 3 ) Tit. Liv. Lib. XL. C«pi s- 
(4) Idem Lib. XXXlX. Ûp, 4. 
($} Id. Ibidem, Cap. à. 



CHEZ LES ANCdENS. 137 

Lorfque les Romains eurent adopté & in- 
ftallé parmi eux les Dieux de la Grèce fous des 
poms Grecs Çj) , après leur avoir donné des 
Prêtres de cette même nation il ne reftoit plus 
qu- à les faire fabriquer eux - mêmes en Grèce , 
afin que tout fût 4 I9 Grecque : au-moins ce fu- 
rent des Artiftes Grecs qui en firent les Statues 
à Rome; & le refpeâ que Ton eut pour ces 
nouvelles. Statues fut tel que Ton tourna en 
ridicule les anciens Ouvrages de terre qui a- 
voient orné les temples 4an$ les premiers temps; 
Ils devinrent un objet de rifêe , félon Çaton 
l'ancien ( 8 ). L. Qainâius qui avQit eu {es hon- 
neurs du triomphe dans l'Olympiade précédente 
après la guerre de Macédoine > reçut alors les 
honneurs de la Ststue ; on y mit une Infcriptioq 
Grecque ( 9 ) , & il eft probable aulQ qu'elle fut 
faite par un Artifte Grec. Llnfcription Grecque 
mife fur la bafe d'une Statue qu'Augufte fit éle- 
ver à Cé^ar» fait foupçonner qu'elle fut de-mêr 
me travaillée par un cifeau Grec. 

6. Apb la conquête de la Rfacééloine. 

A «peine la paix eut «elle été conclue, avec 
Antiocbus^ que ^s EtoUens qui avoient ét$ ka 



( 6) Id. Lib. ÎÇXiÇVII. Cap. 53. 

( 7) Cic, Orat. pro Corn. Baibo, n. 24. 
I (8) Tit. Liv. Lib. XXXIV. Cap. 4. 

;> ^ 9) Ryc(^. de Capkol. Cap, 26. p. iq5» 

Î5 



13^ HISTOIRE DE L'ART 

Alliés 4c ce Roî, firent la guerre aux Macé- 
dpmens. Les Romains leurs amis furent obli- 
gés de les foutenir. Ils firent le fiege d'Am- 
fcr^da : le fiege fut long & meurtrier. Enfin la 
ville fe rendit. Pyrrhus y avoit fait aùtrçfqis 
fa réfidence , de forte qu'elle fe trouvoit remplie 
de Statues de bronze & de marbre, & dç bel- 
les Peintures Les affiégeans , ^laîtres de la 
place , forcèrent les habitans à leur céder le 
tout , & tout fut transporté à Rome ( i ). L'a- 
vidité des vainqueurs les porta à un tel excès 
(jue les Ambraciens fe plaignirent qu*il ne leur 
refloit pas une feule Divinité qu'ils puflent ado- 
rer. Le triomphe de M* Fulvius vainqueur des 
Étoliens fut orné de deux cens quatre •vipgc 
Statuts de bronze , & de deux cens trente Sta- 
tues de mar|)re C^). Il fit venir des Artiftes 
Grecs à Rome pour y préparer les ornemens} 
des Jeux que cç Conful vouloit doi^ner ( 3 j & 
on vit alors pour la première fois des Lutteurs 
dans l'arène, félon l'ufige des Grecs. 

Dans l'année 575 de la fondation de Rome, 
ce m4tne M. Fulvius qui étoit pour lors Cenfeur 
avec M. Emilius, commença à orner la ville 
^''édifices publics daps lesquels on p'épaigna lien 
pour la magnifiç^r^ce <4> Il faut que toinar« 



( I ) Tit. Liv. Lîb. XXXVIII. Cap. 9. & 43« 

(2) Id. Lib. XXXi;K. Cap. 5* 

(3) Id. ibid. Cap. 2L 

(4) id. Lib. XL. Cap. 51, 52. 



CHEZ LES ANCIENS. i$f 

}fre n^ait pas été commun à K<me , avant qa^dle 
poffédât la Ligurie ou écoit Luaa , à - préfent 
Carrare, qui fournilToit alors, comme àujour* 
d'hui, un beau marbre blanc. Ce qui appuie 
cette conjeâure, c'eft que ce mémeCenfeor, 
M. Fulvius , fit transporter à Rome les tuiles de 
çiarbre ( 5 ) dont le temple célèbre de Junon 
Lacinia près de Crotone dans la grande Grèce» 
étoit couvert , pour en faire le toit d*on temple 
qu'il avoit fait vœu de bâtir. Son Collègue, le 
Cenfeur M. Emilius , fit paver une place publi* 
que, & ce qui paroit bilkne, il l'entoura de 
paliflades de marbre ( 6 )• 

Quelque temps après, 4ans la 564®. année de 
la fondation de Rome , Scipion rAfiriquain , lai- 
ne^ fît ériger une colonne dans le temple dUer- 
cale C7)i & deux chars dorés attelés de àmxx 
c(ievau}ç auQi dorés fur le Capitole. L'Edile 
Q. Fulvius Flaccus fit mettre au même endroit 
deux Statues dorées. Le fils de Qabrion qui 
ayoit battu le Roi Antiochus près des Thermo- 
pylçs , fit élever à fdn Père pue Statue dorée. 
Pline (8) 4it que ce fut la première de cette 
forte que Ton vit en Italie ; mais vraifemblable- 
ment il n'entend parler que des Stames des 
grands hdmules. Dans la guerre de Macédoine 



(5> Id. Lib. XMÎ. Cap. 3- 
< 6 » Id. Lib. X' ï- Cap. 3a. 
( 7 ) Id. Lib XXXVÎIL Cap. 35; 
(.8 ; id. Lib. XU Cap« 34. 



140 HISTOIRE DE L'ART 

contre le dernier Roi Perfëe , les députés de b 
vitte de Cbalcis fe plaignirent que le Préteur 
C* Lucretius avoit fait piller tous leurs temples , 
quoiqu'ils fe fuflënt rendus par coœpofirïon , de 
qu'il avoit fait transporter toutes les Statues 
de autres ornemens précieux à Antium ( i )• 
Aptes la défaite du Roi Perfée par Paul-Emile ^ 
celui-ci alla à Delphes où l'on travaiUoit awç 
))afes fur lefquelles ie Roi vouloir fa;re pofet 
fes Statuts : le vainqueur les r^ferva pour la 
fienne (z). 

Tel fut Pétat de TArt chez les Romains dans 
le temps de la République. Mais fon hiftoire 
depuis cette époque jufqu'à la décadence de la 
liberté Romaine, étant plus mêlée avec Thiftoire 
Grecque y je dois la renvoyer à la (ëconde Par* 
tie de cet Ouvrage. L'abrégé que je viens de 
donnera au-moins cet avantage que , fi quelqu'un 
avoit envie de l'étendre & de traiter cette ma-t 
tiere en grand » il pounoit hii fervir de fil » de 
lut épargner beaucoup de leéhire , & fur-tout 
la confrontation pénible des hiftoriens anciens 
^ it$ diver^ chronologies qu'ils ont fu^vies» 



(i)Id. Vb. 3ÇLIII. Cap,a; 



C,He2 les anciens. i4r 



MMMMHM 



SECTION SECONDE. 

De l^habillemsnt des Romaiks. 

Divifioff. 

j £ vais tenapik ma promeQe , en araflèmblaitt 
dans cette SeâLon des remarques abcég^ fyt la 
forme de rbabiilementRomaiaàraijigedeshomr^ 
mes feulement. L'Art conGdere firnooc la. fidr» 
me, & je tâchend d'en parler d'une maniore fi 
claire que le Leâeur puiffe m'entendie finis fi- 
gures. Comme en traiumc de Thabiltement de^ 
femmes Grecques j'y ai joint des obfervatkuv 
applicables à celui des femmes Romaioes, ^ 
que je dirù ici de l'habillement Roms^^à Tuft- 
ge des hommes 9 regardera auifî en qoelqjuet loPt 
te l'habillement que les hommes fiottomuta, 
Grèce. Dans rhabillement je coqpr^ds mifll 
Varmure qui efl rhabillement de guerre^ (àM 
entrer pourtant dans Texamen des armes mé« 
mes. }e parlerai d'ab(»d de l'habiUement dtt 
corps en panicuUer; & enluîte des habilkmeot 
propres des différentes parties d» €Offt(^ die la 
tête, des pieds > &g»' 



^mmmÊm^imi^^mi^mimmàtfémmÊtiÊ^mtÊ^a^mtm^mmmmmiéimm^ttmmmmm^ 



( a ) M. Lib. XLV. Cap. 27. 



14» rilSTOiRE DE VJtKJ 

5» t. Ds rbàbittement du cùrpi. 
li FtUmèti$ de debout. 

DANâ.leï teàps les plus régulés qu6l(Itae5 
nations regardèrent le vêtement de deflbus com« 
me affeâé particulièrement & uniquement aux 
femmes ( i )• Les premiers Romains furent 
de èè noidbre , & ch62 eux I6s hoifinfes ne por-^ 
toteût que U toge ( 2 )$ les Statues de R6mulu^ 
À de Camille au CKpitole ne font paà autre- 
mène drappéés ( j ) Entore dans les temps pos^ 
térîeors , ceux qui fe préCèntoient devant lé 
peuple au champ de Mars pour briguer un pos- 
te hdnOrabte ^ s^y môntrôient fans vêtement dé 
deflbtïs aftn dé laBfer voir les dicatrices des plaieii 
^*ils aVoient reçues fur la pôitritie^ de d$ s'en 
glorffîér codinle de marques de bravoure ( 4 y. 
Malaf dans la fuite cette partie de ThabilIemenC 
fbt générdemetit en ûfagè àiti les Gréés & les 
RoQiainsi à TexCeption pourtiùt dés Phllofo- 
phcârCjrniques. Nous (avons mêsfe qu'un tîy- 
ver Aûiguife eri porta jàfqU^à quatre t la fois. Ce 
Vêtement ne fe voit qu'eau dou & fur la poitrine 
dans les Sàtueit/ Bulles/ ou Bas-reliefs, parce' 
que toutèif les Ffgiirei portent la tdge on ui^ 



( I ) Herodot. Lib. L p. 40. L 33. 

(s) Aul. OeL Noâ. Att. Lib. V. Cap, ii; 

(3 ) Cic. Orat» pro M* Scaurc^. 



CHEZ LES ANCIENS. 243 

I 

inanteaiu On ne voit aucune Fignre d'homme 
avec le feul vécemenc de deflbud , fi ce n'eft 
dans les anciennes Peintures du Térente & du 
Virgile do Vatican. Cet habillement étoit une 
robe à manches qui fe palfoit par deflus la téce 
& qui defcendoic jufqu'au gras de jambe lors* 
qu'elle n'étoit pas retrouflëe* . Souvent les man- 
ches écoient fort counes de ne defcendolent pas 
plus bas que le coude : on en voie de cette forte 
à ia belle Statue de Sénateur qui eft dans Ville 
Negroni ; elles s'appelloient x^%^a ou mancbu 
coupées { ; ). Jufle - liplè nous apprend que les 
Cinadi & les Fueri meritorii portoient des mao» 
ches étroites qui comme celles des robes des 
femmes , defcendolent jufques fur les doigts de 
la main ( 6 )• Les eiclavesqui ne portoient point 
de manteaux, avoienc leur habillement tellement 
lié qu'il étoit retroulTé julqu'aux genoux. Il y 
a dans le t^alais Farnefe un Vafe de marbre dont 
le travail magnifique repréfente une daqfe de 
Bacchantes & Syjene y avec un Bacchus Indien 
& barbu dont lé vêtement de delTous efl vifi- 
ble ) ai ce 4û^il y a de plus remarquable , c'eft 
qu'il efl: lacé fur la poiuine : ce qui ne & voit 
àùlle part ailleurs. 



limmm 



(4) Plutarch. T^^^ixi, p.49r. I. 3i* 
C5) Salmaf. ad Tercul. de Pall. p. 44. 
ié ) LipCé Atniq. ÙSt. Lîb.fv^ Oip. S, 



144 HIStOlkÈ DE L'ARt 

t. Là Ihge: 



La Toge Romaiiie éiott eoopée en rdadj 
fcomme le muncau des Grecs .( i ) éc les nô- 
tres. Le Leéteqr fe cAppeltora îd ce qai j*ai 
dit au Cfaapiue piëoédëac du manteau deâ 
feoiaea Gr^cctues. Mais lor^pié Dénis d'Ha« 
Ikarnaflê dk qoe là Toge avoît la forme d'istl 
demi-cerde Qt ), je penfe qnll rfcntcnd pas 
parier de (à (oirot dans la conpe ^ niais dé celle 
qn^èUe aroit lorTqn'on la mettent. Car , comme 
le manteaa Gnec fe mectok fouvent en double ^ 
n fe peut que l'on m!t la Toge de la même h- 
çon : explication qui leveroit toutes les difficul- 
tés dws lefquelles fe perdent les Commentateurs 
qui ont écrit fur les faabillemens des AncienSi. 
Les favans ne trouvent d'autre différence entré 
h Toge 4c le manteau y fur-tout le manteau des 
PliUofopfaes^qu'en ce que le manteau fe mettoic. 
for le corps nud , ad lieu que la Togé fe portoic 
par-deflm la chemîfe , ou le vêtement de des* 
fous ( 3 )• D'autres fe font imaginé que les 
mameaux Orecs étoient d'une &rme quarrée : 

ils 



( I ) Quint. Lîb. XI. Cap. 3^ p. 844. 1* t. Ifîdor. 
Orif, Lih. X\X. O^. 24. 
' 2 ) Dionyf. Halic. Ant. Rom. Lib. III. p. 187. 1. açL 

(3) Ca^aub^ ^at. 'io CfipiiolcB^ ç.'s^. A. Salmaf/ in 
ïertul. de Pal. p. 13. 

(4) Ruben. 4e jr# vofiiaFJg Ub* S. Ciqp^ â«> f A4 



CH£2^ LES ANCIENS. 145 

ils ont cro y voir quatre coins fur un deflSu de 
la Statue d'Euripide (4) j un autre encore prétend 
en avoic reconnu autant au manteau d'une Figure 
dans l'apothéofe d'Homère, au Palais Colonna C^)» 
favoir à celui de la Figure qui eft à côté de 1| 
ca\fême. Ces Auteurs fe font également trom* 
pés : ces quatre coins ne fe trouvent ni i Tune 
ni à l'autre de ces Figures. Celle en particulier 
qui porte fur la bafe le nom d'Euripide (6 ) a 
été longtemps égvée & crut perdue ; elle s'eft 
enfin retrouvéç depuis peu dans la Garde -robe 

du Palais Famefe : elle a été aflez de temps en« 
tre mçÈ mains pour que feu puiflë parler avec 
connoiflance & certitude. 

La Togé y ainfi que le manteau , fe jettoit 
par delfiis Tépaule gauche , & la quantité de 
pli$ qui fe £3rmQient par cette façon de la met« 
tre » fe nommèrent Sinus ( 7 ). On a Qbfervé 
que pour. Pordinaire die n'étoit point ceinte; 
cependant il eft à croire qu'elle Ta été dans cer* 
taines ^occafions , comme il parolt par quelque^ 
paflkges d'Appieu ( 8 )• A la campf^ç le^ 
Grecs ne portoient jamais de manteau ( 9 ) , ni 



^l^mmm^m^^^mmm^am 



Is) Çuper. Apothoof. Hom. p. 34. 
( 6 ) Fulv* Urf. laiag. 

(7) Turneb. Adverf. Lit). Hl. Cap. a6. 

(8) Bel. Civ. Lîb. L p« 173* !• <^- o< «roXinxoI rdtt 
«ftaria SwtlwffdfAivoi xcii rà Wfoffr&xpvtA ^v\a âfTfd^Qtf" 
nç rovç ciyf9ixovç Seiçycrav. C^nf. Lib« II» p, 260. U 7. 

(9) Cafaub. in Tbeophr. p. 3S. 

Tome IL K 



14^ HISTOIRE DE t'ART 

IM Roittèitf» d8 Toge ; Ikf y fbbftkiwietft tii^ 
efpece de furtoot lég^r & rond qui n'eii difi^- 
rdit peùt-étm que p» ht grandâdt ( i )• Les 
Romdns^ rappellofôrtt TibéHum kâ Paludamm-\ 
t§m\ & Its Ckecâ Chkmy^. D fiiflSc' de voir 
cet hàbilletuenc , pOQt ifentir combien il y a de 
fdux dah9 leâ difKremed ft^rmes que d'autres Ax^ 
teurs lui ont données. Toutes lè^ Smtttes coi^ 
ràff^s portent ce manvem 9 il y ^^ d, encore 
quelque» autres qut font fiuffi, comme celle 
d^Augafte nud' dan» la Ville Albaiâ , Marc - Au- 
rde à che^'d, & deux Rois caprïfe de mar;bré 
îidit au Capitole. On^ le voit même tUK Buftes 
des Empereurs. On peut donc aifôment Ye con« 
Vaincre par fes propres yeux qu'il étoif rond ôç 
non-quarré« S11 avoit eu cette dernière forme y 
les plis n'en auroient pas pu acre jettes comme' 
ils le Cotit* Cet habit de campagne s'attadhofe 
crdMii^eriient far répand» dr^te par un grand! 
bouton y & defcendoib par deàbs^ Tépaule gàu»» 
che en H couvrant, de façon que le bras droit 
réftoir libce. Quelquefois auifi le boi^on fe 
mettoit fur l'épaule ^uirhe ^ comme jl tÛ amc 
Buftes de Drufus , de Claudius , de Galba , de 
Trajan , d'un Adrien, & d'un Marc-Aurele au 
Capitole. =^ 



> 



< I ) Etymolog. magn» v, %>,oirYA. 



CHEZ LES ANCIENS. 147 
3, ÇrnemeBS dis bahits d^bomme. 

Je se parlerai point des omemens & des bor« 
dures des habits d'hoâimes , dont on ne peut 
jufiifier la réalité par aucun hibnuoiÈnt exiftant , 
)ifia de n'en pas parler au hâzard» Mais> cotor 
ne (m voit un prétendu Clcivus dans une an- 
.tienne Peinture d'Hercutàfnixm qui tepréfbntft 
Thalie ou la Mufe Comique (i). fioas 6bi^« 
yerons ^ûe Cur la pattlè dît fliildtetti de betlè 
Figure , qui (ouvre la cûiJQfe , il y à une bandé 
quarrée oUongue de couleur bigarrât. Les Au- 
teurs qui ont donné la deicription de ces Pein* 
tures sWorcent de prouver que c'eft-là le vé- 
tttâMe davtii dis Romains qui étoit une bande 
Ite pourpre coufbe ou brodée fur Thabillement « 
4t qui par fii dilEërente largeur annonçoit Tétat 
^ k d^ahé de la ^rfonne. 

Voilà ce que j'ayois à dire fur Thabillèment 
du corps en particutiet. 

du corps. • 

C £ que i^i à dire de Thabillement des diffé- 
iremes parties du corps.» regarde la téte>l$s jamr 
tes & les mains. 



^ •»»»-. t »< 



•^ ''- ' ........ 



(a) Pitti Bfcol» T» U. Tav, m, p.. 18, ii. a. 



148 HISTQIRÇ DB t'AR'Ç 

9 

^ u De la tife. Diadifne» 

A P.^ar(i 4e la t^te , il paro|t que le dit^ 
déme n'étok pa3 en u&^ chea; I^s Romain^', 
comme chez les Grecs. Quôl'qall en foit; 
ce diadème a du être quelquefois de bronze» 
comme femble lé prouver le bahdeau 4^1 eft 
à la tête du prétendu Ptolediée de bronze dai^ 
la Ville Albani , ' fiir lequel on voit tout au- 
tour des inciGons oblo^â (^ui ietvoieift 
probablemei^t à r^ttachçr ( 1)4 



Barie. 

On attachoit quelquefois la barbe fpus \^ 
menton (2 j cômdkê on le voit à une tête da 
Capitole , & à ube ' autre trouvée à Hercula* 
Qum» ^ placée dans lé Palais Royal 



\ t. 



Mùufiacbe. ^ 
Il ^toit défendu aux Spartiates de portçr dei 



nodfliicties 



% 



•w 



( I ) Le mot ')(flL\%tift,vtmf employé par Euripide en 
parlant d'Heâor ( Troad. tv. 271) pourroit donc plutôt 
avoir (rapport au diadème qu'à la cuirafiè , comme Bar-? 
nés le veut. ^ 

Ca) Cariub. Anlmad« in AtlM;|iii.peipn. Lit^^LCqpt 
If. p, 1I9, k 24; • • 



knUt LÉS ANCIENS. 149 
Olfapeaux A difàrente formk 



. s' s 



^ Les .?ojageurs & cefix qui vivant ï la catii- 
jpagne aii^Qient befoin . de^ Çt j^rantir du foleil & 
àe la pluie 9 ie coayroicut 1^ tête d^un chapead 
ftit çoqime . les^ Oi^cs.» .^^^ détroûflê de 
tou$ le;; e(^t4s^ .^ dçfit la formé étok aflez peu 
l^Ofotvdbç 9 ,, aiojî ^quç je Tai îiidiqué dans le 
CbapMre pFj^deot en paiiatjt des chapeaux de$ 
femmes. . il a^^ttacti)otic avec des rubans noués 
foùs^ le 9PP9 ^ il rfm: voùloit avoir ^a tête dé^ 
QQoWte» le chapeau le jettoit ep arrière fur 
les épaules .00 il refîpit fuipeu4u aux rubans 
qurpourtaut ne (ont jamius vffiblesv.ph voi^fur 
divçrfes Piçtres gravées la Figure de Méléagr^ 
«.vec unch^pieaû ainfl jett^fhrk^ Suc 

deux Bas-r«l|efs femblaoles ^^ns les V iUçs Bor; 
ll^efe &. Albanie (m voit Ampbion 6c i^thus a* 
veeleur mère Ândpp^r^k; premiejr a fqncbflh 
p^tt ^r iT^^ule en^figuQ de la vie paftoral0 
ijtt^il.,avoit, cboififk,. Je «rois avoir publié le 
premier cet Ouvrage (4> Dans les temps le^ 
plus reculés , les Athéniens porf oient aum nti 
f)areil chapeau / 5 )i laais cet uûige îe per(ïi( 
<!«ns la fuite ( 6 > 



(3) IBrd/Ltt)* IV. Cap. 9. P^ Î7Ô. 1. J. - 

(4) Dercripc. de» Pierr fiav. ^u Cab* de Stofcb^ 

(é) Pbiioflr.' rit. iapM- P, 57ii 



ï5ô .- HtSTOlïlE DE L'ÀRtl 

On troove um mitre forte diç (diapead & 
bords retrouflës, formant par devant une cor- 
lie longue y avec ^slhâfiôns aiui^ détfx éôiés^ 
jîoûr les ri?trouI!cr de^ fa /même ftço«yi)at de^ 
vani ^ tomttie on les- porte ïl» duille daM 
quelques coQtrées d'Aifemagné.^' Le B&eckus 
indien for le VafeJdie inarbre ^ Phliié IVic^ 
nefé , que je viens de' cke^f ieft coêite d^ 
tel'chàpeau ; & fur le Vafe de bronze dis. for-», 
nie cylitidric^e dtint j^ donné plùS'fiauÉ^Uées^ 
tîiption' , on voit uhë 'Figure avec 'ùtî chapettt 
à bords peu élevés &-^cbemcn)s fené* à-pe»* 
près comme les, chapeàti^ç deà PirÔtrcSi / 

Ceux qi^i falibient des courfes ètt dst» danA 
!es feux publics à Kome/îSc que Tqn^ nonmiok 
pour irda Aùrigdtoreti i^ttofeftt une efjesficepai* 
tïctiliére de chàjpeàu torft à-feft jpoincu eo-bauti 
& reffeiûbiant pktfâitemeht au* ùhapeàMX d^ 
ÇHinoîs.- Oflvoft âes*Rgurèsi:(^ 
iroafnierd for deux- morceaux én-^oftïque qqi 
Ibnè au 'Palais MafBni,aîn(î que dtoRBn Oipp 
Vrar^e dont MiontiFaucoé donne te* d«ffiE, naafa 
^ûi'Veft perdu. • . ' ' 

Nous dirons ici un mot des bonnets qui fu- 
rent treifimms aux deux ièxes exL Phry^e^ pour 
avoir occaJTipn d!çx];^i(2^u^,i^n {^flagp de. Vûrgite 

• **.•• * 

(i) Ficorini Rom. p. %o. , • » 

(2) Turneb. A^vçrr? L^I; XXIX^.ta^ 2 Jy ^mrttt 
Elea. Lib. I. Cap. 7. pV i^; • ^ . . 1 ; 



c -i 



CB^.Z LE5 ANCIENS. . jtcr 

•guU été mal çomj)ri,s jiîfqtfà ce jour. Oo voit 
dans la maifon de la Ville NegipQi la tê^ d'pn 
Jîeune-bpnnivî çocffée d'un bpjipet Piiryi^^ 
duquel defirend par derrîere nnt e^ece dip vc^le 
qui vient envelopper ie cou en déviant & <:oa« 
vrir le menton jufqtfà la lèvre inférie wc » de la 
'niême façon que le voile eft arra^é fur une Fi- 
gure de "bronze connue. (i), ayec cette iàfile 
différence que la bouche de cette derrière eft 
aulfî couverte. La première de ces deux t^tes 
jpeut trèA-bien expliquer ce que Virgile dit de 

^ .# • • • t -• • 

Maonia méntum mitre çrinemque madent^m 

Subnixùs* ' 

Mû. W. vs. zi6: 

Cependant :on 6n i don^ié des e;cplication'5 ; 
des correâJAns & 4^s commentaires bien dif« 
jFérens, qpe fon peut voit t:hei fe^ Auteurs cftés 
ku bas de it {5age ( 2 ). \ 

: .s. Des CihtttL 

ta eft ^ién fiîjr_, jooi ^ù>n di^nt quelques Sa- 
Vans , que les Grecs & ' les" Romains, portèrent 
des culottes, comme on le voit dans les Pein- 
tures d'Hetculanum & dans d'autres ( 3 % Les 
ctiloftter du prétendu 'Corîoîaû "dans le ^fWJÎeau 
qui eft a8X-%0in6 de Titus ^ }nii defeeadetit juC- 
qu'aux cheviUeî jtes picd$ t, isftlés font de ■ cou- 



m ' I l > I r- ^ 



K.4 



1 



15» HISTbIRË Ce l^ar^ 

lent bleu):. & cbUées comme des bas Cir les 
Jambes. En Grèce les danfeufes portoient del 
caleçon^ ^ éoihme chez nous ( i )• Cependant 
f lifage des culottes n'étoit paâ abfolument géné- 
ral parmi lei hommes : il y en avoit (jul au - lieil 
dfe culottes le teryolent de larges bandes dont ils 
è^envelbppoient les culflës. Mais cette coutume 
étoit réputée une marque de molieflèyC^eft pour* 
4âoi Cicéron en fait un reproché â Pompée ( i ). 
Du tàtiips de Trajan , le peïiple portoît de pa- 
reilles bandes autour des hanches C 3 )• LesFi*^ 
gures de cet Empereur placées fur T Arc de Con* 
fiantin ont les cuifles. couvertes & habillées juP- 
qu^âu-deflbus du genou. Les Nations barbares 
avofent des culottes & des bas d*une miéme pièce, 
qu'ils attachoient foils la cheville du pied avec la 
courroie de là femelle. Dans là fuite on fépara ^ 
on coupa les bas 4és culottes. C^éft à cela que 
(ait âllufiônle mot Allemand 5/riirop/ qui fignifie 
quelque chofe d'écourté, comme Ëckhartle dé« 
montre. Michel -Ange a donc péché contre le 
coftume lorfqu'il a donné à Moyië des bas re- 
inontés'fous les culottes & celles-ci attachées 
au-deiTous des gepoux. 



( I ) Atheo. Ddpnon Lf^. XIIL p. 6qj^ 

( 2 ) Qc ad Att.^ Lfb« II. £p. IIL 

(3) Dio Chryfoft. Ont. adv,Tyrann. 

( 4 y Mithrîdat, p. i I4,;l; 17.' 

(5) ValeC No|; ad Âmmian, Lib. XXII. Cap: 4. p^ 



tUti LES ÀNOiÉNS. x^3 

* 

j« Des SauMiru 

miifieùrs Ameùrs ont traité aiuplemûit dèsfoâ* 
liers des Anciens. Ceux des Romains diffi!* 
toiént de ceux des Grecs , (blon Appien (4). 
Nous fômoies hors d'état de conftater eette di^ 
férebce. Les gens de diftinétion à Rome pof- 
toient des fouliers de cuir ronge travaillé chek 
les Panhes (5): ce pourroit bien être le ma* 
irpquin moderne^ ou quelque choie d'approchant. 
Qttei(pies nobles Athéniens portoient fur leois 
fouliers une demi -lune d'argent, ou d'ivoir$, 
& elle fe mettoit félon toutes les apparences fur 
le GÔté au'delfdàs de la cheville du pied C<$ > 

^ Je ne trouve plus rien à ob&rver qu'un 4!^ 
drien de la Ville Albani; il efl repréfenté ciijji^ 
ralfé & pieds nuds. J'en ai parlé ailleurs (7)$ 
éc Pai démontra que cet Empereur a fak qud^ 
quefois vingt lieues & pied dans cette armure te 
pieds nuds» Mais cette Statue .n'eft plus re- 
connoiffable. Lorfqu'oq à eu befoin d'une tâce 
pour quelque autre Sutue^ on â pris cdle-ici Âr 
on y a fubftitué uncitê.te.deSeptimeSéyereii^e 
forte que les pieds nuds ne f^nifient pliis tuffu 



(6) Philoftrat Vit. Sophift; Lib. IL in Hèfod^ Att. 
f. èsS. I. û4* 

(7) Préface l la Dafcripc àfs Pierrcfi gr: da OU 
ê9 Stofch , p. 24. 



i^4 kl^Ti^JgE DE L»Allt 

4. Des Ganés. 
■ C^tibàû plélènd qtie Ie6 Gatids ne foreûi 
fett ufige ni cheès lès Grecs ni chez les Rb- 
«Htas C f ). H fe trompé* On Vftit d^ Ftgû- 
i»^ gaiitâi» Jto de* Ujcne^ S^kbbfes imim. 
Caftobon a Hdéme d'wcetit plus tort 4'ay<Hr ih 
4op^ une tdte O{9oicko^ que les Gnnûs écoiëiit 
.coono* dès Je teoiiâ 4'Honiere ^ p^iisj^u'U ai 
rdpotie à Uert$^ l^tt d'Uliflè (^). 

t/AkMtriK faît partie de PhabUteihehl: Ai 
ccips : elle coiififle dans la Cuîraffe, le Cat- 
- que éc' IWtmore des jambes. 

; !• De la Cuiraffe. . ' , 

Les Anciens portoient une double cuiiraflei^ 
t^ett-à-dire une 'çuiraÔe quicouvroit la poitrine 
i6t le dos.'EHe étoît ou:detoîle^ & ou de bron- 
ze.' Les cuhraflfes de <oite étoient en ufiige 

jpilfml ies Ptiéûfcieiîs <; 3 ï^6c les AiTyriens ( 4 ) 
iquî ferwîént dans V Armée de Xerxès , «iafi 
îjué parriii les Çartlia^ds ( 5 ) auxquels on en* 
leyâib^^rois cûîïairés ique Gdoo envoya à Efisj 
& lehfiff parÉiï leà' Efps^ols. H eft très-cioysa. 

-blé ^e la lAupaft Âîs Empereurs Kota^ns & 
*s -Gômktux id'Aitaée toitèrënfc^dés cukafieâ 
de toile y comme on le rapporte en particulier 

^t Galba X^). Celtes que Ton voîrâ leurs Sta- 

- (l) Animad. in Athen. Li1>. XÎI. Cap. 2»^. j2j. I. ^« 

Cs) Herodot. Lib. VI. p. i6i. 1, ^j. 

(4) îbid. p. 257. 1. 40, 

(5) Paufan. Lib. YL%^4fe9- L 12- 



t f 



tsar tous Issrmisek;^ y Skt^m^^ ^tm^ 
éietl ^\tii^&dk^4à ptaciqivir rm^ r éei^jMii^ 

du Vtnf(^i «ia<iltt' viMigte «i dit felff |.o?ft^ 
Hvoii auil'4ail:utlaires db iîtotiiéir: ai tft^Mic 
de cette fottfe re^èfMiéftèlbirideo&ittKett^Q^ 
iqfàes-âiiei^lrddhial)^ pwfiicBQieat À ctttfli# de 

Bttlle éÉ "Sntinsv fâtvfi quTàrdeiuI^n&iMn]bi4lf|8 

h ViUe.AttMtoi44m.<QMftsreBt:>dp dUp» 9A16 

des charnières, .'JÎihiA 

ï. Du Casque. 

Aptes tout et (j[ue les Ji^tèàÀ Vik écrit fur les 
casques des Anciens j*obferverai feulement qa'iU 
n*étoiènt pas tous de métal j mais qu'il y en a voit 
de cuir ou de quelqu'autre matière maniable: 
car on voit un cafque plté & conune applatti fous 
le pied d'une Statue héroïque dans le Palais 
Famefe/ce qui ne feioit'~payulturer, fi le cas- 
que étoi[ de métal 

i "' " >" 

j 3* De V Armure des Jambes. 

On dé couvre fréquemment des jambes armées 
ou comme cuiraifées fur des Ouvrages en relief 
& fur d^s Pierres gravées ( 8 ). Quant aux Sta- 



mm^ 



- (6) Sttab. Lib. Ilf. p. 154, C. 

/?) CajauK ad Sueton p. ic2.'A. 

( 8) Wifickelmarvi Defcriptr «des Pier. gr. du Cab, de 
Stofchi 



.>>. .j^ 



isiS ÉlstÔIRE ÔÉ L'ARt 

tSà&y il n'y en il qô'àne feule ^li porte une téOii 

àimajê: elle eft dfms la Vigne Bbigbdë» En E^ 

Yifirtie & en Sardaign^ on mettok cetiè mmtf 

fit lé gifla de la jfunbe^ de forte que le jdêva^ 

ttfleit découvert On troftve ane.amorè de 

ceàe èQ>ecé fitf . une Figurer tcèa-^anjtique repr4- 

feiitanil tn Soldat Sarde } fen parlerai dans h 

T^ttàxé aomoàcé dào) la Préface- 

' Voilà eeguefavqiaiobfenrér fur rhabille^ 

^^fifent des hbflAliqes: je me fiiis bonié à ce qo^êot 

ittdi^tteot tes MoDoméfisqcii font à Rome 9 & it 

-Ût femble qtie œs cônnoiflànces fiiffifent k mi 

Artifle* 



.•* 



•4 f 



. ffà 4( ia ftmftri PatH^, 



s— 



< . »•. . 




r:^' , 



y) -j- 



V... 





HISTOIRE DE L'ART 

CHEZ LES ANCIENS. 

SECONDE PARTIE. 
Du soKT DE l'Art chez les Grecs, 

A V ANT-PR OPOS. 

■La féconde Partie de cet Oavrage eft à pn- 
prement pulec l'hifloire de rArt, puisque joi* 
ques-ici nous avons confidéié l*Art dans & ut" 
vue , aa-lien que nou^ «n allons ezan^in^ | 



155 HISTOIRE DE DART 

préfent le fort chez les Grecs, çn faivant Ie$ 
révolutions qu% a fobie$ par un effet néçelTairo 
des çiiconflances extérieures qui ont du influet 
fur lui cotome fur toutes les autres chofes.. Le^ 
Sciences! & même la^Philofophie dépeu^nt des 
temps. A plus foi^te rafon TA^t doû-iJi çn d6- 
pçndre , lui qui ne fe nounit que du fuperfla ]| 
& fo^vent de la vanité. J^l eft donc i propos^ 
d'indiquer Tétat de 1^ Grèce eu divers ^emps^ 
tfin de voir CQtnbie^ T^rt f^ rçllèntit de ces 
içhangenens de drconftançes. C'efl^ ce que je 
vais faire auCEl brièvement que }e pourrai, ôc ea 
me bornant à ce qui a un rapport plus direé)( 
im plan de cet Ouvi^age qui eft feulement 
Thiftoire de TArt. Tout nous prouve que ^ 
llb$r|4TAle étev<fAr£i ft perfeaiolv LTiîs: 
toire ou les vies des Ârtiftes n^etitrent poin^ 
dans tfOD pldtK Ol| IM itonv^ a%iys^ Mai^^ 
f indique leurs principaujt Ouvrages., ^ j'eii 

tfXKBiiM tutete mmlmuf s ^ tHP d'içvèa Içs prâ* 
çipes de TAn. Par la m^me wi^Qn , jp nç 
nie fuis pas impoIB le devoir ⣠npmimer tous, 
les Actiftes dont Pline & lçs.a(i^ti$s^:Hiftort«ns 
font meption ; ôç je ne fais point de diffiçuN 
té de les paffer Ibus filence, lorCiue je n*en, 
ppurroisi^ttlndiquet fe ndlH» fàt^ en tirer au- 
cune matière d'inftruétion , & aucune lumière. 
Iw ri>i(leif6 de T Art. ■; J.'ai pourtant donné utk 
jpitalofae fxaâ des Artîfles Gf^çs les. plus aa^- 



• ^Bi^aAw^M*«kili;^M»i«ta*ta>ite..*i.MM*«*iMMH**ak.-^i«airfta 



*• '^t i> PMatt. Ùb. 1^ p, ïai..l.>. . . i 



ÇBE? LES ANCIENS^ ^Sf 

\y p^rcequeted lailoiienjtmodenie$.iPuiiVpeiit 
Viogr^be», le» om oubliés pour ta plâpan^ jç 
^tie cepenâaut rindkafion â0 Itars Otiv«igei[ 
i^ à ftief l69 formes & les progrès de rÀrt lis 
pbs antique. C'eft tQj^e psr cette partie 41» 
je vais comiïienceï. ' 

P/l^AÇ/È/i^S SZCTION. 
p9 l'Art DEPUIS les temps les plus 

RECULEES JUSQU'A PllIDIAS. 

$• ^ Cafahfft$ âef ^rtijtes ks plus c^àres A, 

1. Dédale* 

lin &cant rorigîne: de TÂrt à Dédale , OQ VD'ît 
l'elle remonté îusqii'au^ temps les plos anciens 
h THiitoirè iGrecque. On voyoit encore du 
temps de Paufanias des Figures en bois fcol^ 
ptées par cet Artifte célèbre; & cet Auteur as* 
iùre que malgré leur difformité eUes ayo|ent 
ijjaelque ichore de divin. ( i ). 

su Smiiis» 

Smilis, fils d'Euclès, de.fifle d^ËgiQ^^ ér 
CEât «ontetttpcaijff de Déâile ( z ). Il fit deux 



(a)Id. Lib. Vir.p.- «T. 1. 3, 



i(Sp HISTOIRE DE L?ART 

Statees cfe Junon, Tune à Argos, Se Taotre i 
Samoa. Ce Smilis eft probablement le Skelmis 
de CaUiQiaquç ( i > H eft fur que c'a été un 
des plus anciens Artîftes» & cpmqi^ le j^oête 
pfl^le d'nne Statue de Junoa faite pjir ce Scul- 
pteur 1 il y ft apparence qu^^l fiiut liij^é §mil^ 
(2) au lieu de Skelmis* 

3« Eudocu^. 

Itudocus fut un des élevés de Dédale & Iç 
premier qui le fuivit en Crète Ç 3 )- 

A. Bularqw^. 

Après ce temps fabuleux il £è trouve uoe 
grande lacune dans Thiftoire des Artifles , & 
nous n'en trouvons aucun jufqu'à la X VUL O- 
lympiade. Alcurs le Peintre Bularque (4^ % 
diftingaa par ion talent. H fit, entre autres 
I>eintures , une ^atàille qui lui fut payée ^ 
poidiç 4e Vqu 

Il faut bien qu*AriftocI^ de Çy4onîa ea 
Crète ait vécu dans ce méniè temps , puifqu'ôn 

' - le 



C O Fragra. 105. P« 358^ 

: C?) On trouvera dans' les remarques de Bendoy flir 
ce paiTage , d'autres conjeâures fur ce Smilis & sO^ 
très de ce nom* 

( 3 ) Faufao» Lib. L p. 6a. L Of • 



CHEZ DE5 ANCIENS* tôt 

« 

I6 placé avant la révolution qoi fit perdre à là 
ville de Meffine en Sicile fon ancien nom de Zan* 
dé C f ) 9 qu^elle changea en celui de MeOipc 
avant la XXIX. Olympiade ( 6 )• L'Hercule 
que Ton voyoit à Elis combattant contre 1*A- 
mizôné Antiope pour (à ceinture i^ étdit ta 
4)uvrage de cet Artifte. 

. 6. Malàs^ 7. Micciaàis. 8. JÎntbermus. 

. Les Artiftes qui fe diftinguerent enfuite font 
Malas de l'ifle de Cbio (7 ),fon ûls Micciadès; 
& font neveu Anthermus. 



> Èupaluu lO. Jntbermusfils duprécédehti 

. Anthermus eut deux fils qui fleurirent dans lai 
La. Olympiade. L'un fe nommbit fiufialuâ : 
l^autre portoic le nom de fon père. Ils comp- 
toient des Artifles parmi leurs Ancêtres jufqu'ji 
la première Olympiade. 

II. DipœnUs. î2. ScyÛis. 

bipcehus & Scyllis fleurirent auffi dans lé 
hiême temps. Paufanias fe trompe àflUréiftenC 
i^)i loifqull les fait élevés de Dédale ,' ou biei^ 






(4) Plin. Lib. XXXV. Cap. 34. 

( 5 ) Paufan. Lîb. V. p. 445. 

(6 ) Id. Lib. IV. p. 337. 1. ii: 

1 7 ) Plin. Lib. XiXVI. Cap. 5. , . 

C,8 ) Paufan, Lib. IL p. 143. ad fin; p. îèu ki Bii; 

Tome ÏI. li 



i63 HISTOIRE DE L'ARTj 

il veut parler d'un fécond Dédale poftérieur au 
premier , comme nous (avons qu'après le premier 
Phidias , il y eut un Statuaire du même nom , 
natif de 6icyone. 

j}. Léarque» 14. Doryclidas» i". Dontas. 
i6. Tedtée. 17. Jîngdia. 

Us eurent pour élevés ( i >Léarqu& de Rbegium 
dans la grande Grèce ; Doryclidas & Dontas , 
tous deux Lacédémoniens; Teâée (z) & An- 
gelio qui firent à Delos une Statue d'Apollon , 
la même peut-être dont on voyoit encore au 
fiecle dernier dans l'Ifle de Delos , plufieurs 
fragmens , avec la bafe & fon Infcription célèbre* 

'î^. Jriftodmon. 19. Pythodore. zo. Eamopbon. 

» 

Oq pourra placer dans le même temps Arifto- 
démon d'Argos (5), Pyihodore de Thebes (4), 
& Damophon de Meflene ( f )• Ce dernier fit 
à Egium en Achaie ( 6 ) une Junon Lucine de 
bois avec les membres de marbre. Il fit auffi 
un Mercure ( 7 ) & une Vénus de bois à Me- 
galopoU^s en Aiçadie. 



Qi'y Pau fan. Lib. IL p. 251. ad fîn« 
(2) Id. ibid. p. 187* 1. 34* 
fS) Id. Lib. X. p. Soi. L ii: 

(4) Id. Lib. IX. p. 778. I. 22. 

(5) Id. Lib. VIL p. 582. lin. ulu 
{,6} Id. ibid 

(7J'ld, Lib. Vm. p. 66^. L 15. 



chez; hZS ANCIENS, ^flj 
i^. Lqpbaèf^: 

Laphaèi vécut suffi à-pea-prè» dms le nitoie 
temps (8 )• Egine ea Acbaic poflëdoit on A« 
poUon dans le Style antique» de la main de cà 
Maître. 

12. Déméasm 

'Dèmé^ foivit de près (ç\ On connoit de 
lui la Statue de Milon le Crotoniate , qu'il fit à 
Elis. Il doit même l'avoir faite après la LX. 
Olympiade^ à en juger par le temps auquel vi^ 
voit Py thagore ( i o ) , fur-tout puifqu'a vant la 
LX« Olympiade on n^éçigea point à Elis de 
Statues aux Lutteurs tel que fut Milon ( 1 1 ). 

^3. Siomius* 24. Somis. zf. CëUon. 

Ce Déméas fut iiiivi de Stomius & de Somis 
qui fleurilToient avant la bataille de Marathon (ta])» 
& de Gallon C13 ) élevé de Teftée. Ce der- 
nier s'illuftra par trente-cinq Statues qu'il fit à 
Elis: c*étoient les Figures de trente- cinq jeunes 
Meifeniens de Sicile, PauCmias raconte ce qui y 
donna Uau« 



( a ) Id. Lib* VIL p. S9^. I. 25. 

C9) Id. Lib, VU p. 486. 1. u 

(10) Bentley's DiflT. upon Ep. of Phalar; p. 7a.&ftq* 

Cl l) Paufan. Lib. Vi. p. 497» !• 8- 

(12;) Id.. ibid« p. 4^8» K ao. 

^3) Id. Lib. V, p. 443- 1-15- 

L 2 



%U HïSTOlftÉ ÛÉ L'ARt 

25. Menacbmùs* 2/. Soi^x. 

iMenachmtts & Soldas de Naupaclbs'C ^ ) ^- 
rent contemporains de Gallon. Soldas fit une 
Diane d'ivoire & d'or pour le temple de cette 
DéelTe h Patra. 

28. Hegias. 29. ^geladau 

Hegias & Ageladas C^) fleuriiToietit dahs le 
fiiême temps* Ce dernier , qui fut le Maître dé 
Polycletes , fit la Statue de Cléofthenes à Elis. 
Ce Cléofthenes avoit été vainqueur aux jeut 
publics dans la LXVI. Olympiade. L'Ârtiftâ 
le répréfenta fur un char. 

IQ. Ascarus. 

Ascarus , élevé du même Ageladas (33 fit à 
Elis un Jupiter orné d'une guitlande de fleufs : 
Aous en avons parlé. 

31* Iphion* 

Iphion d^E^ne peut encore être placé dans 
ce même temps f 4 > On connoit de lui une 
Statue d' Angelio , fille de Mercure. 



rf-M^i 



( I ) Paufan. Lib. VIL p. 570e 1. it 

Cà) Id. Lib^ vr. p. 476. 

( 3 ) Id. Lib. y* p. 439. 1. 14. 

( 4 ) Schol. Pind. Olyrop. VIIL vs. lofi. 

(s). Paufan. Lib, V. p. 437* !• SU 



7Z. Simott. il. jfaaxagoras. 

* - ^ ■• . V . 

Lés Statuaires les plus lenomoiés avaqt la 
guèffe de Xefxès contre Içs Grecs, ftirént les 
fuivans : 4*àbord Sidipn. & Anaxagoms (5), 
tous deux ^ d'Egine :' ee dernier fax dhargé de 
faire la Statue de Jupiter que les Grecs élevé «• 

rent à Elis après la Bataille de Platée* * 

• * . • 1" - ■ , 

34. Onataff, 

Onatas , auffi d'Ë|^fi|î XP^^ ^^ ^^^^ > ^^^^ 

plufieurs autres Ouvrages*, les Statues des huit 

:H3ros qui s'oflfilreOt m "* fort poor combattre 

35r. Dtnyfdc Rbegium. }$« Glaucus de Meffenel 

. .' ■•••-♦ 

. D^ys de.B^hegîujm ( 7 > & Qlaucus de Mes- 
feneéii Sicile vivoîetetatï temps d'Anaxilas Ty- , 
ran de Rhegium, c'eft-à-dire dans laLKXL de 
LXXVI. QtytopJaae$;.CS.> Xe cheval fait par le 
premier de ces deux Artiftes eft connu par 
l'f&icriptién qu'il avoir fiir le flanc (p> 






•• .!< •»' il" 't. 



■ «1 ••».v «S« 



(6) Id. ibid. p. 445*^1 è^^ . * 
C7) Id. ibid. p. 44^? 4S47<^ 
C.8) Bentley locô cit; p»* 156. 
^ (9) Paufan. Lfb;V. p. 448. 1. $>.■ 

L 5 



166 ^^ 'fiïSTCJî«:E DE L'ART ^ 

..." ," . t ■ 

*'37, Jrîjiomedis. 38. Socratà* 

r - . • 

Âiiflpmedes & Soçntes ftrçnt , |ar orjire 
Pin4are,. Une Cybele qui fut pjaçéadaps le x&ûr 
; t)U 4e cette Dée^Te rà'.T&pbcs C i J. ... 









a « 



Mandas de Paon fit une Statue de la yic- 
toire à Elis iz% 






I • I 



V* 



• • • • 



- Giritfâas-d'figiWi(5!') iflt U Sïat»fe. dw Ro^ 
Hiéron à Elis. Il le lepréfenta debout'fttii^-^ 

char- 

41*" Eladàs. 






' • • - ' ' ' "^ ir 



■ Enfin Eladas d'^gcte^fl) fût^îéiteè \:iW 
Phidias. . M A ^, t^ , 






» r> > J 



les plus célèbres de la Grèce furent à Ëgine , à 
Coryathe & à bicyone la patrie des Ouvrages 






(O Paufan. Lib..IX. p. 758. l. i8| 

( 2) Id. Lib. V. p. 446^*. 4* -K-- • i ••-''-' • ' ' ' ' > ' 

(3) id. Lib. VU p. 474- J^ ?f^r- ;•'.;: .' :; 

(4) Schol. Ariftoph. -Ran. vs^.sp^ii . - % 

(l5)Plin. Lib. XXîJV,; 6p/'4o/iDQnn.Lib..3^^ 

Cap. 4* ; •' • ' '" " '^^'''' 

7- a 



CHEZ LES ANCIENS. 167 

de TÂrt C5> Elles jouiflènt toutes d'une 
^ai^te antiquité» 

I. Ecok de Sîcyone. 

L'Ecole dfe Slcyoue fut peut-être fondée par 
Dipœnus Ôc Scyllis , deux célèbres Sculpteurs 
qui s'établirent daiîs cette ville. Je viens de 
parler de qaelqùes*cins de leurs élevés. Arifto- 
clés, ("6 J frère de Càilâchus, célèbre Statuaite 
de la môme ville , étoit encore regardé , après 
lëpt générations , comme le Chef d'une Ecole 
qui fleurit très longtemps J'ai auQi nommé 
les cinq Artiftes prédéceflèurs de Démocrite, 
autte Sculpteur de Sicyône (7> Pbléiiicfti a 
fait un Traité deS Peintures de Sicyone ( 8 ) , 
ou il pârïe du célèbre Portique de cette viUe 
bù l'ob avôit falTemblé au grand nombre de 
beauK Ouvrages dt l'Art. Eupompus , Mattite 
de Pamphite qui eut A pelles pour élevé ^ eut 
àflèz de pouvoit ^oùr féparer de nouveau iç) 
\és Ecoles de la Grèce réunies depuis quekiufe 
tëthp^ fous te nom à^Ecoks unies Helladiennes t^ 
dé fi)rte que depuis cette fëparadon , il fe forma 
te la Cif ece Aflatique trois Écoles diflKientcs^ 



( 6) Pauf. Lfe. VI. p- 459» 1- 9i 
( 7 ) Id. ibicj. .p. 457. . 
( 8 } Athen. Deipn. Lib. XIH. 
C9) Plin. ilb. XXXV. Cap. 36. 

L 4 



] 



i$8 HISTOIRE DE L'ART 

favoir FEcole Ionique , celle d'Athènes & celte 
de Sicyone. Pamphile & Polycletes , Lyfîppe 
Cl Appelles qui dla chez Pamphile à Sicyone 
pour fe peifeétibriner dans TArt , illuftrereni; 
le plus cette Eqole ; & il femble qu!eUe ^toit 
encore la meilleure & la plus célèbre 4u temps 
de Ptblemëe Philadelphe, ï^oi d'Egypte /pu^"- 
que dans la defcriptiqn dç la fuperbe cavalcade 
faite par ce Prince , on ne parle preftjue que des 
Peintures faites par des Artiftes d-e Sicyone C i > 

2. ^coU de Coryntbe^ 

-' Dès les tçmps les plus reculés, Corynthp 
. (T 2 ) devint par fa fituation charmante une des 
plus puiiTantes yilles de la Grèce , ce qui li^i 
fit donner le nom d'opulente. On dit que 
Cléanthe fut le premier qui ajouta au fimple 
contours des Figures , l'ébauche de quelques 
parties {\y Mais Strabon (4) parle de Ta- 
bleaux à plufieurs Figures faits par Cléanthe, & 
qui éxiftoîent encore du temps de cet Hifto? 
-rien. Avant la XL. Olympiade Tarquin TAn- 
cien amïna avec lui en Italie ÇléophantadeCq- 
rynthe , qni enfeigna le premier aux RomaihV 



( I ) Athen. Deîpn. Lîb. V. p. 19^» F. 
(2) Thucyd/Lfb T p. 6. J.'i & fcq» 
( 3 ) Plîn. Lib XXXV. Cap. 5. 

(4) Lib. VJII. p. 529. J, 17; ad AliDcU 

(5) PHb. Lib. XXXV. Cap, 6. •* 



CHEZ LES 4NCIENS. f6^ 

les élémens ide la Peiptoie dans laquelle la) 
Grecs excelloieat. On yoyotf encore à Lanu? 
vium du temps de Pline ( f ) deux Figures 
très* bien deffinées de la main de ce Mattre^ H-^ 
vpir Atalante & Hélène^ 

A juger de Tantiquit^ de TEçoIe d'Egînç pa^ 
)e célèbre Smilis , on pourroit la faire remonter 
jufqu'au temps de Dédale. On fait mention de. 
tant d'ancienpes Statues exécutées dans le Sty- 
le Eginien, qu'on ne £àurpit doutpr de Texiften- 
ce d'upe école ^ans cette Ifle dès les temps les 
plus reculés* Il y a eu un des premiers Sculp- 
tçurs de cette Ifle qui n'éft point connu par: 
fon nom 9 n]ais feulement fous celui de &a- 
tuaire (TEgine ( 6 ). Les habitans de cette Ifle , 
étapt Doriens , cultivoient le commerce & la 
navigation : circonftançfe qui fut très - favbrâbte, 
à l'Art (7). Paufenias parle de leur néga- 
tion dans le$ temps les plus anciens (8): ils 
ètoient même fupérieurs fur mer aux Athé- 
niens (9) qui, ainfi que les Eginetes, n'eu- 
rent que des vaifleaux à cinquante rames Çc 



f 6) Mglnet» fiHorU. Plfn.- Lib; XX36^f > -Gay . i f.-* 

n. 10. ■ ,•-,.- ; .^ . . ^ 

^ (7) Paufan. Lîb. X. ^ 798- '!• 7^ ' . . ' 

(8 ) Id. Lib. VIIL p; 6ô8. K 3K ; ^ ^ 

(9) Id. Lib. II. p. 178 1. 214. * / ' . *. 



176 HIStOIRE DE L'ART 

ftfis tiaic ( t ) , »vàm Tépoque de la guerrô 
côtttrô tes Ptiéts. Cette concatrence fit nattre 
tficire eux une jhloufîe qui éclata enfin par une 
gâeire ouveite (2)9 laquelle ne finit que quand 
Xerxès vint en Grece% Egine» ayant beau* 
coup contribué à la viéioire remportée par 
Themiftocles fut les Perfes, en retira auifi 
beaucoup de profit. On y tranlporta le riche 
bbtin fait fur les vaincus : il y fut vendu y ce 
^ni , félon Hetodote , ajoUta beaucoup à la 
gtârtdé richèflfe de Cette Ifle ( 5 ). Elle Te fotltint 
dtos cet état de fplendéurjufqu'àlaLXXXVIIL 
Olympiade, temps auquel les Ë^inétes ayant 
pris le parti de LScédémone contre les Athé- 
niens, céux-ci les chaflèrënt de leur ifle qu*iis 
peuptereùt de leurs propres colonies. Les fu- 
gitif vinrent s'établir à Thyrea dans TArgôlide^ 
( 4 ) Ib rentrèrent dans leur Patrie , mais ils ne 
purent recouvrer leur puffînce & leur gtaa- 
àèùt paiftç- 



'\ 



Cl) Thucyd. Lih. L p, 6. U 18. 
Ca) Paufan. Lib. î. pi 7a. U i^ 
(3Ud. Lib. IX. p. 79. . 
C4I W. Lib. n. p. 178^ . 



CHEZ LES ANCIENS. 171 

§* IlL pe l'état de h Grèce peu avant 

Phiétas. • 

1 é jy$hird fat rapport à la conJH* 
mlon du GùUvernemenp^ 

Après lâ L. Olympiade il s*élevâ un grand 
' orage fur la Grèce. Plufieurs Tyrans s'en rert- 
"dirent rucceffivetnettt maîtres, pendant près de 
foîxâtite-dlx ans. Polycratè fe rendit maîçre de 
Samos & Pififtrate d'Athènes. Cypfelus don- 
na le gouvernement de Corynthe à Périandre 
ion filsi) & fortifia fà puiflance par des alliances 
& des mariages avec d'autres ennemis de la li- 
berté publique , à Ambracia , à Ëpidaure ^ & 
-à Lesbos. Melttîchhis & Pittacus étpient Ty- 
uns de cette dérniéK. Toute PEubée étolt 
fbàuïlft à l^îmondu, & Lygdamiâ, aidé dà 
PlRftWte , fbÈfjuguft Naxos, Ces ïyrans ne 
l'geôlttit pft*totis ieWfrti» parla force des af mesl 
Pte&Urè étëiènt pâh^enus à leurs' fins par I4 
fdttt et leur^ éloquente (y) ^ eh captivant la 
feVÉfûr dtî iJéfa^ ((5). Quelques-uns même» 
0èm«îè Pififthlté (^), avoient reconnu la fu- 
Pixiorité de&aoix,.>& «voient womis de les 



■'■'.'. ' ... ,, . - I 



Mi*ytt 



(5) AriflQt. Pdit. Xibi V* Cap. io. p. 152. EAu 
Wechel. . .* 

(6) DionyC Jjcim.Ai)t«* R^ti). p» ê?^ 1> 3^. ) 
(?) Arifiot. loco cit. Cap. 19. p. 1^4. 



.Xp .': HISTOIRE DE L'ART 

maintenir. Le nom de Tyran étoit un titre 
honorable ( i )• Ariftodême , Tyran de Mega- 
lopolis dans TArcadiç, obtint le furnom de 
Xptirôf ( 2 } , ou d*homme intègre. Les Statues 
des vainqueurs dans les grands jeu^ , dpnt Elis, 
étoit déjà ^emplie ayant m^me que les Arts, 
fleuriflenc ( ^ ) , repréfentoient autant de défen* 
^feurs de la liberté. Les Tyrans n*oferent pa.s em- 
piSçher les jqftes réçonipenfe^ du mérite ; ' ^ en 
tout temps un Artifle îouiflfoit de la liberté d'çiç- 
pofer Ton Ouvrage aux yeux de tout le peuple. 

2. Des plus anciens Monumens de F Art de 

CCS temps. 

Bas - reliefs 

n y en Angleterre un Bas - relief de deux Fi^ 
gures ( 4 ) repréfentant un jeune vainqueur aux 
|eux publics ^ nommé Mantbo. , félon rinfcrip*^ 
tion g];avée fur cet Ouvrage, & un Jupiter affiSp 
Ce Bas -relief pourroic bien 6tre de ce temps, 
mais il n'efl fûrement pas antérieur à la cinqpan« 
tîeme Olympiade , puisque ce ce fut qu'alors 
que Ton commença à travailler en aiarbre , corn- 
mç je l'ai indiqui^ dans 1$ première ÎE^rtie. U 
. _ ', » • 

( ï ) Confi BarneH not. ad Hom. Hymn. in M?rt# 

{ Z ) Paufan, Lib. YUI, p. 65e. I. 2.g. 

Ci) Conf. Herodot. Lib. VI. p. 279. I. 15. 

( 4 ) Bimpd, Not. ad Marm. jSttrf •«pnJ^s 



• / 



CHEZ LES ANCIEN-S. 175 

a 

eft même probable qu'il n'y eut encore dans ce 
temps -là que très -peu de colonnes de marbre 
en Grèce* Du temps de Themiftocies , les co* 
lonnes qui ehtouroient le temple de Diane fitué 
fur le promontoire Sunium , étoient d'une pierre 
blanche ( f ). Du refte je ne puis porter aucun 
jugement fur ce Bas-relief n'en ayant vu que le 
deffin) & un deflin ne fuffit pas pour juger de 
ces fortes d'Ouvrages. 

Pierre Tomhaki 

La prétendue Pierre tombale d'Alcman , Poëté 
Spartiate {6)^ qui fleuriflbit dans la XXX. O- 
lympiade ne fauroit être, à beaucoup près , auffi 
antique. On en juge par Tlnfcription qui juf- 
qu'ici a été mal entendue & très - arbitraire- 
ment expliquée. Cette Pierre fe tJrouve dans 
la Maifon Giuftiniani à Venife. 

MidailU d'or. 

Là Médaille d'or là plus ancienne qui ndus 
(bit parvenue, & que Ton croit frappée à Cy* 
rené en Afrique , ferdit aufli de ce temps , fé- 
lon l'explication des Antiquaires (y). Cn dit 
que Démonax de Mantinée , Régent de Cyrâ*" 



(5) Plutarch. in Themift. p, 210. 

(6) Aftor. Comment, in Alcm. Monum. 

(7) Hardouin 4an£ lesMém. de Trcfvoux, TaH ij2f, 
P- 1444* 



174 HISTOIRE DE L'ART 

ne C I 3 Pendant la minorité de Battu$ , qat« 
trieme du nom , & contempomin de Pififlrate ^ 
l'a fait frapper en mémoire de la Régence* 
Démonax y eft reprôfenté debout , avec un 
bandeau ou diaddme autour de la tête ^ duquel 
fortent des rayons de tous côtés , ^ une corne 
de bélier far l'oreille. Il tient une viâoire de 
la main droite ^ 6c un (beptre de la gauche. Il 
efl plus croyable cependant que cette Médaille 
a été frappée plus tard pour iounortalifer la mé- 
moire de Démonax. 

J. IV. Atbtnes 'prépare le beau fieck des. Arts 

& des Sciences. 

l. Athènes délivrée des Ty^am qui rùpprimoieni. 

Cependant les Tyrans de la Grèce furent 
tous exterminés , à Texception de [ceux qui gou- 
vernoient Sicyone avec douceur & lèlon les 
loi^s: ( 9 ). Les SI3 de Pifiilrate furent chaiTés & 
tués; & Athènes recouvra ùl liberté dans la 
LXVIL Olympiade , c'eft - à - dire à - peu - près 
dans le temps que Brutus délivra fa Patrie- 
.Les Grecs alors oferent lever la tête trop 
longtemps courbée fous le jougj ôc un nouvel 
efprit vivifia la Nation. 



' l ' i. ' ■ . ■'■■'< I I ■ i"^— — ^<"<— f 



(1) Herodot. Ub, IV. Cap. i^i. Exc^t. Diod. 3î' 
«Ul« p. 233. 1, 13. 



CHEZ LES AÎ^ÇIENS. 175 

9« ViSoire des Atbéiiens fur Us. Verfis. 

Les Républiques de la Grèce qui dans les 
temps poflérieurs devinrent û fameufe^&fi.puis- 
(kntes^ n'étoient encore que de petits Etats peu 
confidérables & peu confidérés jufqu au temps 
que les Perfes inquiétèrent les Grecs de Tlonie , 
détruiûrent Milet, & en emmenèrent les habi«« 
tans pour en faire leurs efclaves. Les Grecs en 
général , mais fur-tout les Athéniens furent fen«* 
fiblement touchés du malheur de leurs frères ; & 
leur douleur fut fi profonde que même quelques 
années après , Phrynichus ayant fait une Tragé* 
die fur le fiege & la prife de Milet , tout le peu* 
pie fondit en larmes à la repréCentation. Le^ 
Athéniens raflfemblerent toutes leurs forces , & 
foutenus par les Etrufques, ils aUevent àuft» 
cours des Ioniens» Ils formèrent la réCbhition 
extraordinaire d'attaquer le Roi de ï^e dans 
fes Etats. Ils pénétrèrent jufqu'à Sardes dans 
la LXIX. Olympiade; ils prirent & brûlei:ent 
cette viHe dont une partie des maiibns &oit 
conflruite de joncs , & l'autre partie en étoit 
feulement couvene ()> Dans la LXXir« 
Olympiade 9 c'eft-à-dire vingt ans plus tard, 
après le meurtre d'Hipparchus, Tyran d'Athe- 



(2) Ariftot. Poli tic. Lib. V. Cap, 12. p. 164. Str». 
bo, Lib. VIIL p. 587. I. 15. edit. rec. 
(3; Hcrodot. Lib. V. p. 2c6. L 16. 



y 



175 iHlSTÔlfeE DÉ L'AkT 

lies & le banniflement d'Hippias fon frère , ilâ 
gagnèrent la grande vi^ioire près de Marathon^ 
fi câebre dans toutes les annales» 

3. Jccrôijfement du courage & de lapuijfaneù 
des Athéniens (^ des autres Grecs. 

Cette Viâoire éleva les Athéniens aa-defTus 
des autres Grecs. Comme ils avoient été les 
premiers civilifés & policés C O» ils furent aus- 
fi les premiers à quitter les armes , fans lefquelies 
les anciens Grecs ne parurent jamais en public 
en temps de paix comme pendant Ja guerre. 
Athènes s'acquît la confidération la plus grande^ 
éc monta rapidement au faite de la puiflknce. 
Cette ville devidt ainfi le principal Théâtre des 
ScienceSi On dxfoit alors que presque tout étoit 
commun entre les Grecs, mais que le chemijt 
de rimmoctaUté n'étoit connu que des Atbé* 
niens Ci)* La médecine fleurifîbit à Croronç 
& à Cytene ( 3 ) > la mufîque étoit cultivée à 
Argos^ Tous les Arts Cf. toutes les Science» 
fe trou voient raflemblés à Athènes. Dix ans 
après 9 Tbemiftocles & Paufanias humilièrent 
tellement les Perles à Platée , que la terreur 
C( le defefpoir de £es ennemis vaincus^ laiflè* 

renc 



"•-i»- 



Xi) Thucyd. |Lîb. I.p. 12, I. 38.. 
(à) Àthen. Deipn. Lib. VI. p. 250. R 
£3) Hcroâot;^ Lib, UL p. i33- ^ H. 



CHEZ LÉS X NC.IÈNS. ij-f 

tebt leurs temt>le$ rainés par lés Perfes dahs 
Tétat où ils les avoieoc mis fans les ré« 
bStir , afin ^u'ilè faflènt des monùmens dd 
danger (]ue leur liberté a voit couru (4). Noi>s 
entrons dans le demi - Géele le |>lus mémorable 
dé la Grèce ( y ). 

• •• ■ 

4. Accro^èment des Sciences & des Arts dans 

ïa Grehe* 

» 

^ Depuis ce ttta^i leè forcés de toute la 
Grèce furent en mouvement dans le moral corn- 
tne dans W phyâque ; & les grands talens dé 
éette nation commencèrent à éclater plus que 
jamaiSft Les hommeà extraotdinslires, ces âmei 
fiiblimes formées dé^dis le c6mnlén6ement dé 
là grande révolution ^ £t montrèrent tous à là 
fois* Dans la LXXVIL Olympiade Hérodote 
Vint de la Carie à Elis. Il lut publiquement fôni 
hiftoire ai^x Grecs aiTembléi. Péii auparavant 
Phérécydés aVoit coinméncé d'écrire en profë 
( 6 ). Les Pïceeé de Théâtre n'àvoiént été dé" 
puis la LX. Olympiade , époque <îe Ktivéntion 
delà S cène ^ que dés danfes accompagnée^ 
âe chant. Efchyle fut ïe premier qui doona des 
Tragédies régulières , d'un ftyle; noble & ût^ 



. (4,) Paufan» iib. I. p. 5. l 8. Lib» X. p. 887. U 
en. pag. 

(5) Diodor. Sic. circa ihit. Lib. Xiï. 

(6) Dod*reh Appr ad Thucyd. p; 4, tài Duckefîi 

Tém IL M 



i;8 HISTOIRE D« PL' ART 



y<« B leapoa» pow b pMmjieFe foi» le pi ix 
dMs la DCXUl. Olympiade. OBCMunençt 
aofli à cbMief les Poëoea immortels d'Heine* 
ie« Cynatbus les fecileiUît k pf emier i Synh 
uk dam la LXIX Olyinpîade 1 1 ). Epiniai- 
chus donna les premières Comédie» , & 6kno^ 
nides , premier Poëte Ëlégiaque^ doit être comp- 
té parmi ks Génies créateurs de ce bel âge* A- 
lors l'Eloquence devint une Science : ce fut 
Gorgias de Leontium en Sicile qui lui donna 
cette ibime. Ce ne fut mâme que du temps» de 
Socrate qu'Antiphon qui vivoic à Athents^ 
mit pat éait des harangues & des plaidoyers 
(ft). La Phildbphie fat enfeipée piibliiyie^. 
EMnr à Athènes par AtheBSgpie qui ouvrit Sm 
école dans la LXXV. Olympiade ( ) Peu 
é^année» auparavant Taiphabet avoit été corn* 
-pWité par ^imonides & Epimarchus , de on i&* 
txoduifii pour la première fois danis les afi»- 
î^ cuiiales les lettres nouvelles qu'ils avoient 
inventées. Cette époque eft après le goavtr^ 
oement des trente Tyrans » dans 1» XGI V. O*^ 
lympiade (4). Tels fmrent, pour ainfi-dire, 
les grands prépaiatifs qui amenoient la per- 
feâicm vers laquelle TAct aivanijoit à grands 
paSà 



( I ) Schol. Pind Nemef. IL vs. î. 

? 

C2.> Plutarok, Vit» Autiph^ p* 1530^ I, 14. 



CHEZ LBS ANCIENS. 179 

É 

S* Progrès ék VJhMulS^^ 9 é, ta Smlfum 

occafionné pat le risahlijfemeta des édifices ruinés 
éf Athènes. 

Le malheur de la Grèce devoit fervir % (t 
grandeur. Les ravages caufés par les Perles, 
& la démolition de la ville d'Athènes obli*- 
gèrent les Grecs de la relever après la viâoite 
de Thémiftocles. On fongea donc à rebfttir les 
temples & autres édifices publics. Les Grecs 
tranfportés d^un amour ardent pour leur Patrie 
dont le falùt avoir coàté la vie à tant de Héros, 
mais ^ui déformais paroiflbit à f abri des entre- 
prifes de fes ennemis , commencèrent à omet 
leurs villes ^ & à élever des temples & des édb- 
fices d^une magnificence fort fupéfieure à ceux 
qui avoient été détruitSé Les Artiftes fe fbrme^ 
rent , ou plutôt ils parurent tous «formés lorl^ 
qu'ils eurent Poccafîon de £b (ignaler , & de fe 
montrer égaux aux grands hommes dans les au* 
très genres. Parmi les Statues que l'on fie pour 
les Dieix , on n'oublia point les braves citoyens 
qui avoient bien mérité de la Patrie en répandant • 
leur Ihng pour die. Les femmes même qui é^ 
toient fordes dT Athènes avec leurs enfans pow 
fo fattief A Tfeeefit « fuient înmortaliiiks par 



■IMiiM*ataiMiMrfa».M^MaM^MMM>^i^MrtMàMak^ 



(3 ) Msurf. Leâ. Att. Lib. jflf. Cap» :â7. 
(4) Corlîni FafU Art. Oi. XCIV. p. 37<5 & feq> 

M 2 



i8o HISTOIRE DE L'ART 

des Statues qu'on leur élevt & qui furent pla« 
cées fous un portique de cette viUe ( i )* 

69 JÎrtiftes de ce ten^s: Agdadai , Onatat^ 
Agtmr & Glaucias. 

f 

Les plus célèbres Sculpteurs de ce temps fu- 
rent Âgeîadas d'Ârgos » le Maître de j?olyolete : 
poatas de Regina qui fit & mit la Statue du 
Roi Gelon de Syracuie ^ fur le char magnifique 
que Calamis avoit exécuté ainfi que les chevaux: 
Agenor qui s'efl; rendu immortel par les Statues 
^d^Harmodius & d*Ariftoglton > les amis & les 
libérateurs de leur Patrie, Elles furent- mifes 
dans la première année de la LXXVltL Olym- 
piade 9 à la place des Statues de bronze des mâ- 
xnes Héros que les Perlèsi avoient emportées 
quatre ans auparavant ( 2 )• Glaueias d'Ëginè fit 
la Statue du. fameux Théagene de Thaiè , qui 
avoit obtenu mille & trois cens couronnes pour 
prix d'autant de viéloires qu'il avoit remportées 
dans les Jeux de la Grèce Qi). 

Les Médailles du Roi Gebn de Syracufe font foi 
de la perfeâion de l'Ait dans ce temps. Il s'en eft 
confervé une d'or'qui eft connue pour une des plus, 
antiques que l'on aie de ce métal précieux (4;, Il 



^(l) Paufan. Lib. II. p. 185. 1. I3» 

( a ) Lydiat. ad Marm. Arund. p. 27^, Prid. ad id* 
A^arm. p. 437. Ed. Mait. 

Cs) Paufanj I-ili;.VÏ. p. 478. 1* iP* 



CHEZ LES AN CIENS. i8r 

n^eft pas ppffible de déterminer Tâge dea plas 
anciennes Médailles d'Athènes , mais le Style 
du travail fuffic poàr réfuter le P. Hardouin qui 
dit qu'aucune de ces Médailles n'a été frappée 
avant le règne du Roi Philippe de Macédoine , 
puifqu'on en trouve d'un coin fort difforme. La 
plus belle Médaille d'Athènes que j'aie encore^ 
vue 9 efl: on Quinarius d'or , ainU nommé , qui 
fe conferye dans le Cabinet Farnefe du Roi des 
deux Siciles. Boze prétend qu'on ne trouve 
point de Médaille d or frappée à Athènes C 5 ) : 
il eft aflez réfuté par celle que je viens de citer. 
J'obièrverai ici en palTant que le nom iepxin 
qu'on lit far la poitrine d'un bufte du Capitole, 
& qui par cette raifon eft réputé le portrait de 
Htéron Roi de Syracufe , eft indubitablement 
une addition moderne faite âf cette t^te. 



C4) Hardouin dans les Mém; de^ Trev. Tan 1737. 

p« 1449* T 

( 5 ) Mémoin de TAcadém. Royale des Infcrlpt, T. I. 

p. 233. 

M i 



i8a HISTOIRE DE yART 

SECONDS SBÇrjON, 

I)£ L'Â&T DEPUIS LE TE MPS D £ Ph IDI A$ 

jusQu'^A Alexandre LE Grand. 



h 



^Es OMtt ftv«H«dt poft te fiitidfement <}e leur 
gîtiidair. Il M s^âgifloit plUB qUe d'en filé ver 
rCâifice durable dt fuperbe. Les Sages & les 
Poetek lé «dtâftaétieafetit. Ljbs Aftiftes Tache ve« 
retiu L^HilMie Aous y ititrodttit pkt nû por* 
tiil magnifique. Les Grecs de ces temps dosent 
ëire étotniéft de voir Sophocle fucceder à Efeby? 
le > comme le feroietit aujourd'hui ceux qui 
n*out pas dfe connoiflaiice des Poëtes Qrecs. Le 
paflagé rapide d'utte TMigédie proMiblenieot im- 
parfaite du premier» au chef*d*œuvre du fécond 
avoic quelque chofe de furprenant. La Tragé? 
die ne (ë perfeéjtionna point par degrés : elle 
s'éleva d'un vol imperceptible , de tout d'uu 
coup j au plus haut degré de la perfeâion. So- 
phocle donna fon Antigone , (à première Pièce, 
dans la troifîeme ann^ de la LXX* Qlyinpia- 
de r I ). Il eft vraifemblable que l'Art aura fait 
un faut pareil du Maître h l'Elevé , d^Âgeladas 
à Pôlye4e«e» Si le temps nous avait laiffiî des 
monumens propres à nous ikire juger de la d)s« 



riiMfe«hrib«i* 



il) Petit Mifcel. L, UI. Cap. i8. p. 173. 






CHEZ Les ANCIENS. ]j^ 

mm 4e Vm i ranitre f)»r taMmt A TArt^ à eft 
«rès cyoyabie qw la éXému» it tUm^Êkt d'Ë* 
tadas an Ji^Mier de Hiydia^^&idii Jiipimrd*A- 
gebdai à Ja j^noa et Poilyclete «wiM àié Mifi 
grande K^oe celle ddi Prooiecfaée d'Ëfobyle i l'Oe- 
42î(ie de Sc^ocle» Le fmcnîar eft i^s ef rajfait 
<g^ tpuciianc ^ par fei peo^a foUimes i& ^ 
«9paeffioii6 évites; le daoa & fiiUe qui a i^s 
<de iéd que de paffiUe , il fe montie mom polte 
(que mfintfBwr/ Sophocle tracbe te cofor yar daa 
ftotnex» qui vwm: paSBfui'à i'ane. Ce ne finit 
fiotac &« piûroka^ «ws ifea teagea qiii £rappem« 
Daoi ie dteiNieiiie9i: merveîllew de & fitUe, 
ii noua iMue lufqa'aiwcofi&aa ()e la plw gpsa»- 
de ^iibilâi^; «»$ U loais y meoe ei rojatetMiiC 
Me attente q€à JSHfUi «»&q «i-telà de m$ 

f^ J. iQi ia Gi««m da Péhfmmfiu 

V$9Q(gi^ h .plua fiurocaUe à Vha dtns |a 
Gjece de parttcttUérame&c à Atbenea , fut celle 
dea 4|«8eaQte aoa ^pendant lefquels Pecidàs gon- 
iKeœa feiU4:*4Ûa&-di8e la RépifcMi^iie^ & de Ja 
{ffJiUK Qfmiim ({M paécéia la guem du Pélp*' 
{K>naeiê« iaq^etta ^mamesça dans ia LXXXVU. 
Olyo^imde. C^eft peut >4u» la Ceuie iguew dwt 
TArt naturellement ft fenûble non-feulement n'ait 
point fouffert , mais ait plutôt xîré de grands 
avantages pour fa perfeAidà* I^es fotçes de la 

Grèce ft dévela^pipfwa^ mii»m^w^ d«as ^oecte 

M 4 



i84 HIStOiRE DE L'ART 

guene. Athènes & Sparte employèrent tous les 
moyens poQibles , pour ifaire pancher la balancé 
chacune de fon côté. Tout fut imaginé & exë« 
cuté de part & d'autre*' Tons les talens furent 
mis en oeuvre : tous les citoyen^ furent mis eti 
aftiofl : tous leurs fens agirent comme leurs 
inains Pendant toute la giierre ; les Artiftés 
fe repréfentoîent les yeux de toute la Grèce 
fixés fui" eux & fur leurs Ouvrages. Tous les 
quatre ans à l'approche des Jeux Olympiques , ôc 
tous les trois ans à l'approche des Jeux Ifthmiquei, 
toutes hoftilicés ceflfoient. Les Grées oublianrkor 
acharnement les uns contre les autres , s'aiTenl- 
bloient pour la fête commune, à Elis ou à Cd« 
rintbe. La vue de Pétat floriflant de la nation 
leur faifoit perdre pour quelques jours la peif* 
fée de ce qui s'étoit palfé , & qui devoit fe re- 
nouveller encore. Nous lifons aufli que les La- 
cédémôniens firent une fufpènfibn d'armes dé 
(quarante jours pour célébrer une fête inftitute 
en l'honiieur d'^Hyacînthe { i ?. Pendant la 
guerre tntré les Etoliens & les Achéens ^ dans 
laquelle les Romains fe mêlèrent , la célébratioh 
des Jeux Néméfiens fut fufpendue pendant quel- 
que temps ( 1 ): La liberté des mœurs dans 
ces Jeux, favwabléà rinftruélion générale des 
Artiftes, ne cacha aucune panie du corps. Il 



CO Pau^an- Lib. IV. p. 32(5. !• 9. 

( 2 ) Tit. Lîv.- Lb. XXXIV/ Cap. 41: 

(3 ) Dionyf.' Halkj*. Ant. Rom. liih^ V- p, 45». 1. 1 j; 



CHE? LES ANCIENS. 185 

^ ayoit déjà longtemps qqe }'on ne fe (étroit 
plus du tablier qui couyroiit U pai^tie inférieure 
du corps. Acanthus fut le ptemier qui courut 
i Elis fans ce tablier ( 3 } , ce qui arriva dans 
la XV,. Olympiade. C'eft donc ftns fondement: 
que "quelqu'un a prétendtl fixer l'époque de cette 
nudité entière dans les Jeux entre la LXXIIl. d& 
la LXXyL Olympiade (4> 

11 y a fur tout huit années de cette guerre qui 
font très-remarqu^bleS : elles forinerit une pério-^ 
de que l'on peut dire facréé pour IMrt. Il eft 
probable que les temples, les édifices & aùties 
Ouvrages )iont Périclès orna & Patrie, furent exé^ 
cutés dans cet intervalle. Ce temps concourt 
avec la LXXXllI. Olympiade dans laquelle Pbi« 
dias fleuriûbit. 

Après la cçflàtion de toute hoftilité pendant 
tro;s ans réglée par Cimon , & tacitement obfer«. 
vée par les deux partis oppolés, on conclue, 
enfin une fufpenfion d'armes en forme qui comn 
' mença la féconde année de la LXXXII. Olym^ 
piade. Dans ce même temps les Romains en^ 
voyerent des AmbdfiadeitfS à Athènes & aus 
autres villes de la Grèce pour leur demander 
leurs Loix ( 5 ). Cimon mourut un an aiMrès, 
& f^ mort laii& à Périclès plus de liberté poue 



Conf. Meurf. Mifcel.* Lacbn. Lib. IV. Cap. iS. p. saS 

& feq. 

" (4) Baudelot. Epoq. de la nudité des Athlet. p. içi. 
(5) Diouyf. Halte, loço cit. I^i^. X» p< Ô45* h aî« 

M y 



tm HISTOIRE DE L'ART 

Vmêaatàom d« t» grttiâes vues. H éberdioit i 

ftiie légaer la ^Iraicor ér 1 abondance dtiis A- 
theoes» il oooopM tous les kns in cous les eC» 
prifft à cetae grande eatrepnfe. U <b|dflbic des 
lemplefi # des arènes, des aqueducs , des poits^ 
â/Wf H pofta pirHmit la mMjgaiùçmct ptfi^k la 
fiofufioiu Ijtt Farttuenîoi] ^ rOdenm, & Gir*» 
tout la double muraîlie par laquelle il '^oigait le 
Pycée àla vitte, font dès merveilles ^Minues de 
tout k monde* Ce mn^s fut pour aâB€ ifiie oa* 
loi de la vie de l'4<^ ^ de Pline Tappelie ( i ) 
r4poi|ue de rtsàûxAct de l* âçcilptiife & de to 
Peùitiife« 

I. (Mfinmm génMe fipt fJk$ 4e et $mp$ 

L'taecrmilbwmt de TAtt tbm Péridès s'opéra 
è-peu-prisde la môme naniere qqefafdhurnion 
fiMs Jides U. dt Léon X« La Gvece ^tok aUns 
ee^e f Itslîe Ait dans te imm^ (raMaUe à one 
terre &vSh qui H'a éié m ^iSpmfie, m né^igée , 
de qai for les loiiis de II oilcare produit ai) 
drisors les tné&rs de ft fertiliié- il eft vnd 
jptûa ne peut pas ftire w paralMe cxaél: de Vé^ 
tat de TAift avant fliidks avec fon fm. avant 
Btidiei •* Ange de Rapine On peut dke an«^ 
moins qu'4 ces deux époques il avoit unt eo 
O^ece qu'en Italie une pureté & wie fînipUcité 



l| " ■!>■ 



<«> afia. lA). -XiCXVL €ap. s» 



I 



CHEZ LE8 ANCIENS. 187 

qoi te rendoient d^tutut plus propre à être perr 
jfeâîonné, qu'il s'étoic conftrv^ dtafi (Ton H%t 
paturel. 

2. Jrtiftes de ce temps. 

. Pbiéim & Pëttlmfw, 

Les deux pliM gttaât Artiftes d'Athènes fu- 
rent Phidias & Parrhafias* Le prem^r eioetti 
dans fim art , d): dirigea encore avec Kf nefielàs 
tes grands Ouvmges d^Archkeâare de Périclès» 
Le fecood feomdoît Phidiis dans l'exécution d<t 
(es propres Ouvrages. Il deffina fiir le bouclier 
de Pallas le combat de Lapbicer contre les Çen* 
taures , qui foc gfaiM^ en ivoire par Mys. Ce 
temps ^ r^e d'or de l'Art : Tunion des Artiftes 
aidoit ^ perfei^onnoic leurs travaux : le mérite 
de chaque A^tifte ^ publiquement reconnu dp 
apprécié, rendoit la jalodSe impulsante» Il y 
avoir déjà quelque teoips que l'Art jouiflbit de 
pe bonheur ^ & il en jomt encore aflex loqg* 
temps après* Comme on en peut juger par les 
exemples fuivans. 

Attiffes Mt M$ ftefoàtni emjht^we les wtltises 

Ouvrages* 

Tbylacuf , Qnatlms & leurs fil^. Qnatas & 

CaîUfeks. 

m 

Parmi les Artiftes les plut anciens 4 Tbylactts, 
fon frère Onathus & kun fils trawUeRnt un 



i88 HISTOIRE DE UART 

Jupiter i Elis ( i ). Onatas & CaUiceles avoient 
fait dans le même endroit un Mercure portant 
un Bélier (z}. 

Xenocrke & Eubius. Timoclès df Timarchiith 
Menacbmus & Soidas» Derys& Polyclès. 

Par^ii leurs fucçeffeurs I^enocrice ^ Eqbius 
firent enfemble un Hercule ( j ) ; Timoclès 6ç 
.Tiiuarchides , un Ësçulape ( 4 ) ; Menaschmus 
($c Soi4as une Dianç ( $ ); Denys & Poly dès, 
yne Junon* Ce dernier eft (uiç-tout célèbre paç 
fy Mftie en bron»e (6). 
» 
Vionyiodor^^ Mofcbm & Ladatnfls* 

On pourroit encore rapporter beaucoup d'au-* 
très exemples d'Ouvrages faits par plufieurs Ar-^ 
tiftes ( 7 ). Il y avoir dans Tlfle de Delos une 
Ifîs à laquelle trois célèbres Artifces d^ Athènes , 
fa voir Dionyfodore ^ Môfchion & Làdamàs^ 
avoient travaillé y comme l'indic^ue Plnfcriptipii 
ic cette Statue qui eft à Venifé (8). 

Au feizieme fiecle il y eut à Rome un Her- 
cule qui fut travaillé par deux Maîtres ^ coi^mt 
le portoit Tlnfcription de cette Statue. Je l'ai 



( I ) Paufan. Lib. V* p. 438. I, 8; 
("2) Id. ibid. p. 449. I. 27: • 

3) I^, Lib. IX. p. 733. 1. II. ^ 

4) Id. Lib. X. p. 88^. 1. 30. 
(5)Id. Lib. VII. p. 570.1. I. 



[ 



CHEZ LES ANCIENS, 189 

ttouvée âans uii exemplaire de Pline ( Èditidn 
cle Baflè de 172 y) avec des Obfervatîons ma- 
nufcrites deFûlviusUrfmus &de Barth. JEtgiuk^ 
' qui (e cdnferve dan^ la Bibliotbegue de Stosdi 
& Ftorônce. Voici cette ioCrriptiônu 

MHNOAOTOE KAI 

AIOZXOTOE 01 BOH0OT 

NIKOMHAEIS 

E^nOlOYN 

Il paroît que Phidias finit la Statue de Jupiter 
Olympien dans la LXXXIII. Olympiade ; ^ 
c^eft probablement à caufe de la perfeâioo de 
ce grand Ouvrage achevé dans ce temps , que 
Pline fixe alors l'époque de la perfeAiori de 
FArt. Cet Anifce voua particulièrement fôn 
«aient aux Dieux & aux Héros (9). Parmi les 
Statues dès Vainqueurs à Elis , il en fit Une 
feule : elle rëpréfentoit le beau Pantarçes ; (qUe 
l'Artifte aimoît) dans TinCtant qu'il veut s'atui- 
cher le bandeiiu dont on ceignoit le firent dés 
Vainqueurs dans ces Jeux Q io!}i 

Quoique la trêve de cinq ans expirftt dans 
<;ette même Olympiade , & que la guerre recom- 



(6) Gbnf. Lîpf. Var. Leô. Lib. IL Cap. 24; ' 

(7) Conf. Chishui. Infcript. Sig. p. 47. 

1 8 ) Opufc Scientif. Tôm. XV, p. 205» Corfinl Not. 
Gr«c. Difll VI. p. 120. 
C9) Pauf. Lib. X. p. 821. I. I? & feq. & lim 16. 
(10} lu. Lib* Vit F* 261. U i9t 



190 HISTOIRE DE L'ART 

mencftt de ooiivmu ^ on commoa fins ioterrufi- 
lion à rebâtir le tilte d'Athènes. Car dus ht 
LXXXmOo lèlonDodweU.danâla LKXXV. 
Olympiade, Phidias finit fa fameufe Pillas que 
Périclès^ cooikni & ioftalla dans fon Tenaple (i). 
Polémon , furnommé Periégetes a écrit quatre 
Livres fur ks Statues & les autres Ouvrages 
qui orndent ec Temple (z). Un an avant la 
confécration du Temple de Pallas , Sophocle re- 
préfenta fonOedipe^ le chef-d'œuvre Tragique ^ 
de forte que cette Olympiade eft auflî mémora* 
ble par les Sciences que par les Arts* 

f • IL Pendant la suerre du Péhpmnejè. 

Cin^AUTK ms après la guerre de Xercès 
contre les Giecs^ la h^ine que ceux-ci fe por- 
toirat mutuellement , enfanta la guerre di| Pé< 
lopoDoeiê occafionnée par la Sicile , & à laqueN 
le tous ka Grecs prirent part. Une feule ht* 
tatte nivale perdue par les Athéniens leur porta 
im coup terriUe dont ils fe re&ntirent long* 
temps C3> Gd conctot dans la LXXXIX. O- 
Jympiide une trêve de Cinquante ans qui fui 
rompue raiinée fuivante^di Tanimofité des Grecs 
perfévéra julqu'à l'épuifement total de la nation. 
On peut juger de la richefle d'Athènes , par la 



( I ) Schol. ad Pac. Ariftoph. 
(a) 8tcib. Lib. 1X« p: 196 B, 
(3) Tit. Liv. LIb* XXVIH. Cap. 41* 



CHEZ LES ANCIENS. 19? 

€ootribQtioi> qu'on kva dans le teiricoiie ftiil 
de cette ville poiir la guerte conire les Ljg6* 
démoniens, lors da Tattiance des Athécuena av#[^ 
les Tbébain3 ; ceue impofiiiaa monta à &c 
deux œns ctoqurace takns (4> 



I. Comparaifon entre le fort de F Art & celui Jk 

la Poèfie îbéâtrale dms le temps de 

cette guerre. 

Il parolt que TÂrt & la Poéfie eurent un foct 
diiférent pendant cette guerre En e&t ^les Athér 
niens étant obligés de fournir aux fraix immear 
fes ^e cette guerre , il leur fut impoiEUe d'enk 
ployer de grands fonds pour encourager les 
Arts ou payer les Ouvrages des Artifies. Quant 
aux fpeébcles , le peuple ne pou voit s'en pai&g; 
On les comptoit parmi les néceffitéa de la vie, 
au point qu'après le fiege d'Adienes par Dé- 
métrius Poliorcetes fous le gouvernement de 
Lachares Macédonien ^ les fpeétacles ferviient i 
appaifer les cris de Teftomac dans la difette d^ 
vivres où Ton étoit ( f )• . Noua lifons encosf 
qu'après la guerre du Pélopohnelè » dans la 
plus grande pauvreté à laquelle Adienes ait 
jamais été réduite, on cbftribtta quelque argent 
aux citoyens 9 une drachme par tête, pour qi^ib 







(4> Polyb. Lib. II. p. 14». B. 

(5) DionyC Haliearo. de Thueyd. Cap. il» p. *%$i 



j^i rflStblRÈ DE L'Akt 

p^Stht aOifcer aux Pièces de Théâtre. Ce Tpeé^ 
tàcle, aitiG que les autres Jeux publics,* éioic 
réputé comme quèl(]ue chdfe de faiut & de fa^ 
tté , & on ne donnoit £;ueré de repréréntàtions 
théâtrales c^\x\ui grandes fêtes. Dân3 la ^ré* 
miere année de cette guerre , le théâtre d' A the- 
jies fut auili célèbre pair le combat entre Euripi- 
de, Sdphdclés & Ëbphorion,' dânb lequel la 
Tragédie de Médéè y Piedé du premier , fut es- 
timée la meilleure & digne du prix ( i ) ^ que 
le furent les Jeux Olympiques qui fuivirent par 
là viéloire de Doriius,de Rhodes, fils du céle- 
1)re Diag^oHs. Trois ans après la repréfehtation 
de Médéè , Eupolis donna fes Cotnëdies ; Ck 
dans la même Olympiade , Ariftophanes fit 
]ouer fil Pièce intitulée les Guêpes. Les Nuées 
furent repiréfentées Tannée fui vante, c'eft-âdire 
dans la LXXXVIIK Olympiade. Les raifons 
ci-déOus alléguées font juger ^ue pendant les 
Wngt'huit ans que dura cette guerre, les Artis- 
tes ne brillèrent pas beaucoup. Pour turcroît 
fie malheur , Périclés , leur protêéieur déclaré^' 
mourut dans ta fécondé oii tfoifieàle année de 

cette 



■ ( i ) Epigr- Gf. ap. O'rvil. Ànîm.' in Chârit. p. 387. 

( 2 ) Cicero de Cl. Orat. n. 86. 

f 3) Il eft probable que cette Statue a été fouvefit 
copiée; peut-être qu'une Statue de la Vigne Farnefe 
cft faite au -moins d*après une copie de ce Dfadu-. 
menas. Celi ûné figure nue àu-defTàs dé la grandeur 



r 



•t 



C U E Z L E S A N e I E N S. 193 

oette guerre. Nous ignorons fî Phidias lui rur-- 
vécue 

t. dârtift-es àt ces tèinps^ & qudqutsuni de leurs 

Ouvrages. 

Cependant rOlympitdé dans laquelle la guer- 
re du Péloponnefe commença eft donnée podc 
l'âge des plus grands Artifies après Phidias , fa« 
voir Polyciete , Myron, Scopàs, PythagOre Ct 
Àlcariienes- 

Poîycleû. 

« 

Lé pliis grand & le plus célebte des Ouvrft* 
ges de Polyclete , eft la Statue coloiTale de Ja* 
non qu'il fit à Argos : elle étoit d'or & d'ivQire* 
Mais {té plus beaux Ouvrage^ du côté de l'Art 
font les Statues de deux Adolefcens : l'ude fut 
àppellée Z)ofj^/»Z^r« , fans-doute à caufe de la lance 
dont elle étoit armée ; elle fervit de règle à tous 
les Artiftes fuivans pour les proportions da 
corps. Lyfippé la prit auili pouf modale ( 2 )i 
La fécondé eft comme fous le nom de Diadii- 
menus : c'^eft uni vainqueur qui s'attache le ban- 
deau , comme le Pantarces de Phidias à Elis (3}; 



naturelle 9 qui s'attache un bandeau fur le front t& dont 
là main qui touche ce bàndéaii s'eft conferVée,- circoa- 

ftance-TriSez rare pour être remarquée. Une petite Fi- 
gure femblablè en relief fe trouvoît , il y a quelques 
ainnées , dans la Ville ^inianî , ftir une petite Urne fé- 
pulchrale , avec l'infcription DIADVMENI. On voit 

Tome IL N 



194 HISTOIRE DE^UART 

On dit qu'au commencement du feizieme fiecîe 
on voyoit à Florence une Statue avec le nom de 
cet Artifie ( i ). Les fils de Polyclete n'égalè- 
rent point leur père dans TArt (a ). 

Myron. 

Myion d'Athènes , ou d'EIeuthere au terri- 
toire d'Athènes, étoit de la même école que Po- 
lyclete. Il fie la plupart de fes Ouvrages ea 
bronze. Un des plus fameux eft fon Dioscobu* 
lus y autrement fa Statue d'homme qui jette le 
disque; mais £k Vache eft encore plus célèbre. 
Il eit impoflible que le Myron qui exécuta la 
Statue de Lades , Coureur d'Alexandre le 
Grand , Coït l'ArtUle du même nom qui fut éle- 
vé d' A gélaëai. 

Scopas. 

Scopas étoit natif de l'Ifle de Paros. il fit 
une Vénus drappée qui fe trouvoit à Rome ôc 
qui fut préférée à celle de Praxiteles. 



de petits Amours qui fe lient uji bandeau fur le front ; 
fur'jdês bafes de marbre de lufires antiques dans l'Egli- 
fe de Sainte Agnès bors de Itoipe^ ainil que tur deux 
luHres ou chandeliers dans la l^igne Borghefe. Un ama« 
teur h Rome pofl[ede le morcea.u d'une ancienne frifii 
où Ton voie un enfant dans la même attitude. 



CHEZ LES ANCIENS. 195 

Niobéi fi c*cjf un Ouvrage de Scapas ou 
de Praxiteles. 

Quelques-uns ont attribué à ScopaS la Niobé 
qui fe voit à Rome i quelques - autres l'ont don- 
née à Praxiteles y comme Pline & une Infcription 
fur cette Statue Tindiquent ( 3 ). Si Ton admet 
que le Grouppe bien connu qui efc dans la ville 
Médicis ^ foit la même Niobé dont parle Pliqe , 
ce que femble annoncer l'idée de la beauté fu» 
hlime qui brille dans les têtes, & que j'ai tâché 
de décrire dans la première Partie » & la fim- 
plicité pure de la drapperie, furtout de celle des 
deux plus jeunes filles ^ It vraiièmblance fera 
plus favorable à Scppas qu'à Praxitélçs^ le pre« 
ader étant de près 4e cent ans plus ancien que 
le dernier» Si quelqu'un » faute d'une connois** 
&pçe fuffifantç ^ doutoit que Niobé fut un Oo- 
vf 9gç original y ou une copie , fur ce quMl y « 
deux Figures de cq Groupp«, fort inférieure^ 
fiux autres ^ & qui par conféquent ne paroiifenc 
pgs de la même aistn , ce doute ne préjudiciel^ 
roit point aux connoifTances que l'on peut tiret 
de cet Ouvrage par rapport à l'Ait» ni à la vrai-^ 



( j) Gori Prœf.ad t. III, Infcr. p. XXVII. 
(4) Plato Protag. p. 290. I. 12. Edit* Bas. 
( S) Plîn. Lîb. XXXVI, Cap. IV. n. 8. Antho!. Lîb. 
4. Cap. 4« 

N % 






f 196 HISTOIRE DE L'ART 

fetnblance do fentiment qui le donne à Scopaf. 
Csr domme un Ouvrage fi confidérabïe , con- 
fiftarit en un fi grand nombre de Figures, de 
la main 'd'un Maître aufli célèbre \ aura été 
imité avec la pfas grande exaélitude , quoique 
toujours fort fupérieur à toutes les imitation^ 
qu'on en aura faites ; celui de la ville Médi-[ 
cis , ne fut-il qu'une copie , nous ferviroit tou- 
jours h apprécier le Style de l'Original & dtt 
premier Artifte. Il eft vrai qu'il y a des répéû- 
tîdnjJ de quelques-unes des Figures de ce Group-; 
pe , dans le même endroit & encore au Ca- 
pîtole. On voit au Capitole une des filles de 
Niobé; dans la ville de Médicrs, une fille & uni 
fils. On voit à Dresde m fils , celui qui eft 
étendu par terre , bleflTé au-deffous de la poi- 
trine. Parmi les ruines des anciens jardins de 
Sallufte à Rome , ou a trouvé des Figures en 
telief & de ^grandeur naturelle , qui repréfcntoient 
la même fable. Pino Ligorio qui rapporte cette 
anecdote dans fes manufcrits qui fe confervent 
dans la Bibliothèque du Vatican , aifiire qu'elles 
étoient d'une très • belle exécution. Peut-être 
que cet Ouvrage en relief, repréfentanf la f*le 
de Niobé eft celui qui fe voit dans la Gallerie da 
Comte de Pembrocke à Wilton en Angleterre. 
Il paroît par le Catalogue des Antiques de cette 
Gallerie , qu*on a voulu apprécier ta valeur de 
ce morceau par fon poids : car on remarque qffÛ 
pefe pi^ de ttois mille livrés ^ poids d^Aoglle;; 



CHEZ LES ANCIENS. 197 

terre ( 1 )• Ce relief eft compofé de vingt Fi* 
gures , parmi lesquelles il y a fept filles & £ept 
fils de Niobé. Les-filtè^ font en partie debout, 
& en partie aflîfes. Quelques - uns des fil& font 
à cheval & travaillés fi haut que leurs têtes 
êi leurs cous s'éloignent tout- à -fait du fond. 
Mais Apollon & Diane né fe trouvent point par* 
mi ces Figures. Dans le Cabinet de deflins de 
Son Eminence Mgr. le Cardinal Alexandre Al- 
bani , ainfi que dans la Collection du célèbre 
*^î&ommandeur del Pozzo^ on voit le defiîn d^uQ 
1G)uvrage en relief repréfentant la même fable» 
if y a aufiî vingt Figures fans compter les che- 
vaux. Je croirois volontiers que ce deflin a été 
tiré fur TOuvrage qui eft à-préfent en Angleterre, 
avant qu'il forttt de Rome. Car le deffîn repré- 
fente aufli fept fils & autant de filles , ce qui 
eft conforme à ce que dit ApoUodore: Niobé 
eft devant fes filles voulant cacher dans fon giron 
les deux plus jeunes qui font fans - doute Amycle 
& Mélibœa que quelques - uns croient avoir é* 
chappé à la mort. Cinq fils font à cheval : il y 
a encore trois autres Figures d*hommes à che- 
val , qui font apparemment leurs gouverneurs. 
Un autre deflîn de la même CoUeôion repré- 
fente une panie d'un Ouvrage en reUef où la 
même fal^Q étoit vM traitée : ce font ti^ois J^i^^ 



l 

I 



( 1; Pefçr* délie Pitt. Statue &c. a Wilton, p. 8u 



jç,B HISTOIRE DE L'ART 

I 

guresy un fils de Niobébleflë au côté, ^ dens 
filles dont Tune çft placée de telle façon que foa 
bras relevé couvre fon vifitge & cache ainfi fk 
douleur. Cette fiible étoit encore exécutée en 
relief fur la porte d'ivoire du Temple d'Apol- 
lon qu'Augufce fit bfttir fur le mont Palatin (i). 

Pytbagorc, 

Pythagore ^ le quatrième des Artifces que j'ai 
nommés çi-defliis , fut compté parmi les premiers 
de fon temps. Le prix qu'il remporta à Delphes 
fur Myron , par fa Statue d'un Pancratiafte ou 
lutteur , en fait foi. 

Akamene^. 

Alcamenes fut eftimé le premier aprfts le plus 
grand Artifte de fon temps (2> Un de fe$ 
plus célèbres Ouvrages fut la Vénus fumommée 
la Vénus du Jardin d^ Athènes. Les cinq Artiftes 
dont je viens de faire mention furent les plus 
grands Maîtres du Style fublime de l'Art 



( I ) Propert. Lib. IL Eleg. XXIII. v&. 14* 

( 2 ) Paufan. Lib. V. p. 399. I. ult. 

(3 ) Reinold* Hift. Litt. Gn & Lat. p. 9. 

f 4) Qu'on life ce que Spanheim (de Praeft. num. T. 
I. p. 69.) Cuper, Schott, & d'autres (Chishull. Infcr, 
Sig. p. 2.3.) ont écrit fur le mot KHP0N02. 



CHEZ LES ANCIENS. 199 

V^pothéofe d^H$mere n^eft. point un Ouvrage de 
ce temps-là. Réfutation du fentiment contraire. 

Un favant Anglois prétend que TApoiliéofe 
d'Homère»*, Monumenc de TArt^qui fe voit dans 
le Palais Colonne à Rome , a été fait entre la 
JLXXII. & la XCIV. Olympiade ( 7, ). Sa prin- 
cipale raifon eft tirée de la manière dont le mot 
Grec qui fignifie le temps eft écrit dans Tin- 
fcription de ce marbre. Si ce fentiment étoît 
adopté , cet Ouvrage feroit un des plus anciens 
monumens du Style fublime de TArt. On ne 
devoit pas s^attendre que ce favant tirât les 
preuves de Ton fentiment de l'Art même puis- 
qu'il eft probable qu'il ne l'a jamais vu , & par 
la même raifon il s'en eft fié à la manière dont 
il a lu que ce mot écoit écrit fur le marbre en 
quefti<in , ainfi qu'à ce que les Commentateurs & 
les Grammairiens ont tant de fois dit & répété 
fur la manière de récrire ( 4 ), Mais il ignoroit 
que Fabrejtti avoit déjà montré avant moi les 
méprifes des Auteurs fur ce point ( 5 }. Le mot 
dont il s'agit eft écrit fur le marbre, comme il 
doit l'être naturellement, c'eft-à-dire xponos, 
(6). Ainfi le fcul fait détruit toutes les hypo- 



(5) Explic, Tab. Ilfad. p. 347,' 

((5) On voit une autre Apothéofe d'Homère repré. 
fentée fur un Vafe d'argent qui a la forme d'un mortier 
& a été trouvé à Herculanum* Le Poète aflîs fur un 
Aigle eft élevé dans Tair. Deux Figures de femme 
ayant une épée courte fur la cuilFe font affifes des deux 

N 4 



' 



aoo HISTOIRE DE LURT 

■ 

thefes appuyées fur une kçon fautive de ce 
mot, pour déterminer Tâge de cet Ouvrage. 
\^ts Figures ne font pas feulenient de la hauteur 
du poing; & dès- lors 'elles font trop petites pour 
l'exécution d'un beau deflin. Nous ayons des 
Ouvrages anciens çn reUef dont les graqde; Fi- 
gures font plus finies & uavalUées avec plus de 
loin. Le nom de FArtifle Apollonius de Priene^ 
^lacé fur TÔp vrage , n'eft point un titre de fli- 
pérîorité dans TArt, vu que nous avons de très» 
mauyais Ouvrages des temps poflérieurs dé 
l'Art, auxquels les Maîtres. qui les ont faits ont 
mis leur nom , comme f en indiquerai plus bas. 
Ce Bas- relief â étë trouvé fur la voie Appiemiê 
mes d'Alb^np dan$ un endroit nommé autre- 
Ibis ad Bovillas^ & kprékiM Frafocbie ^ appar- 
ienant à la Maifon Colonne. C'étoit jadis une 
Alarma de campa£[ne de r£mpereur Claude | 



«*■ 



çAtés fur ^es ornetneos de feuillages* La*Figure de /a 
droite a un cafquej Elle empoigne fdn épée d'une 
inain , & a la tête panehée & l'air penfif. La feeondis 
IPigure porte aufii la main fur fon épée & tient 4e J'au- 
^re unç rame. Çlie eft coiffée ^'ua bonnet poin* 
tu tel qu^on le clpî^ne ordinairement à ijlitte. II eÂ: 
vraifeoibrlable que la première repréfente l'Iliade, qui 
eft réellement un Poçme Tragiquç^, & Tautris TOfly* 
fée» (^ rame & le chapeau pointu & fans bords i la 
façon des marins du Levant défignent l^s longs voya- 
ges qu'Ulyfle fit fur mer. Les ciguës parmi les orne- 
mens qui font au^deflus d'Hpmere, ont auffi leur fignf* 
f catio» par rapport ^ ce Poçtç, Bajardi a appelle , con- 



i 



CHEZ LES ANCIENS, ^g 

ai on peut piéfuppofer (|ue cet Ouvrage a ét6 
fait du temps de cet Empereur. La Table Ifia- 
que a été trouvée au môme endroit. Cett^ 
Table a paifé dans le Cabinet du Capicole après 
la mort du dernier de la Maifon dç Spagna; 
comme la prétendue Réconciliation d'Hercule 
( I ) qui étoit dans la garde-robe du Palais Fai'» 
Qefe y a paflé par un accident fînguUer entre le$ 
ipmns de S. E. Mgr. le Cardinal Alexandre 
Albani, qui V% fait mettre dan$ fa I\Iaifon de 
(laifancç. 

$• ni. Sort de r Art penâan$ le malheur ffjkhânes^ 
dans cette guerre , & lors du ritabliffiment de 
la liberté de cette ville. 



•s 

I 



J £ reviens à Thiftoire , de à la malheureafir 
g^etre dii Péloponnèse qt^ finit 4ans la prenne 



tre toute vraiTemblance , cette repréfentation une Ar 
ppthéofe de Jules Céfar (CataL de Monum. d'ErcoIJ 
Vafi , tP. DXXXX. p. 246.) La barbe feule de la Fi- 
gure portée par rAfglèauroit du prévenir une pareille 
ipéprife, indépendamment des autres parties du déifia 
qui répugnent \ cttte idée. Sans la barbe , Mr. le 
Comte de Caylus .s^uroit appliqué ce|te repréfentatioi^ 
à rApothéofe de quelque Empereur. Mais il n'en a ju- 
Çé que d'après un deffinqui repréfentoit feulement la 
Fi§ure'aflîfe fur TAigle. Voyez le Recueil d'Antiq.'T. 
II, PL XLI. p. 121. ^ 

Cl ) Donu Infçr. T. I. Tab. .VI. & Corf^n. explîc, 
kuj. marm, 

N 5 ^ 



5Ci> HISTOIRE DE L'ART 

re année de la XCiV* Olympia^ par la petté 
totale de la libef té d' Athènes , & en même 
œmps au grand préjudice de TArt, comâie il 
eft aifé d'en juger par les fuites. La ville ayant 
été affiégée par Ly fandre ^ elle fe rendit & fut 
obligée de s'humilier fous le bras appefanci des 
Spartiates & de teur GénéraU Le vaitiqueur 
fit combler leur port, démolir tesmutaMlesde 
la ville au fon des inflrumens » & c4iûngea toute 
la forme du Gouvernement. Le GoAfefl des 
trente qull établit , chercha tous les moyens 
poflibles de détruire jufqu'aux relies de la liber* 
té enfaifant mourir les citoyens les plus diftîn* 
gués» ThraObule s'éleva contife cett-e oppreîïîôa 
& fut le fauveur de fa Patrie. Après huit tn^^ 
une partie des Tyrans expira fous le fer ven- 
genr , & l'autre fut chafféeé Vh au après , la 
tranquSfité publique fut rétablie par nne ordoi!t-: 
nance qui prefcrivoit d'oublier tout le paOTé. La 
ville commençoit même à s'élever fur fes dé- 
bris, lorfque donoû arma les Perfes contre Spar- 
te , battit à la tête d'une flotte Perfanne , celle 
des Spartiates, alla à Athènes où il commença 
à en faire rebâtir les murs» 

Anijies de ce temps. 

L'Art parot renaître , ou au moins fe réveil- 
ler d'un long afloupilTement. CahachuB, Nan- 
cydès , Diomedes , & Patrochus , tous éle- 
vés des grands Maîtres de l'âge précédent, fô 



CHEZ LES ANCIENS/ ûocj 



ù 



difiingoerent dans la XCV. Olympiade. Nous 
voyoBS pat les révolutions de TArc & de la Ca-* 
picale de la Grèce , qu^il fubic toujours le mê- 
me fort qu'elle : il fieuriiToit dans la profpéric^ 
de la 9itte> & il tomboic avec elle. 

Canacbas. 

Canachus eft célèbre pur une Statue d*ApoI« 
Ion Philefien, c'eft-à-dire qui embrafle ou qui 

«fi; embr^ffé* 

NaUcyd^Sn 

Mfaucydès travûUoit alors à Corymbe une 
Piebé d'or & d'ivoire. 

J)iomedes & Patrochus» 

Ces deux-ci fe diftinguerent auffi dans le mô-^ 
me temps , mais il n'atteignirent point la peffeç- 
tion ni la gloire de leurs Maîtres. 

Bryaxis » LiQobare & Timotbéô. 

Après Canachus & les autres, Bryaxis /Léo- 
chare & Timothée cultivèrent VArt avec fuccès 
dans la CIL Olympiade. Le premier exécuta i 
Daphné près d'Ântioche un Apollon qui devint 
fort célèbre, & cbq Statues Divines Coloflales 
à Rhodes; le fécond travailla ce beau Gaâyme- 
de que T Aigle enlevé avec tant de douceur & d'a^. 
greffe, qu'il fenible avoir peut de lui faifc mal 



t 



M4 HISTOIRE DE L'ART 

même au travers de fes habits ( i ) : le dernier 
6c une Diane qui fut placée dans le Palais des 
Empereurs à Romet 

$• ly. Après la guerre du Péloponri^*- 

Dans la œntieme Olympiade les affafifes 
de la Grèce prirent une autre face. Epaminon- 
das , le plus grand des Grecs , changea tout le 
Syfteme des Etats de la Grèce. Il éleva The-* 
bes fa patrie au-deiTus d^Âthenes & de Sparte : 
.Thebes qui n^étoit autrefois qu'une ville dé peu 
d'importance. La peur réconcilia Athènes & 
Sparte fi longtemps rivales & ennemies. /Elles 
^nt la paix dans la Cil. Olympiade. La dou« 
ble viétoire d'Ëpaminondas fur les Lacédémo- 
niens à Leuéfare & à Mantinée^ rendit à 'Athè- 
nes une traqquillité dont «lie avoit eu Ip teojps 
de perdra le fouvenir. 



, Ç I ) La baf« fur laquelle le Ganymede de Léochare 
Hit autrefois placé à Rome, fe trouve encore dans la 
Ville Médicis avec cette Infcriptioii (^Spout Mffcel, h 

TU 

o _ fANTMHAHE ',^'** 

V^^ AEOXAPOTZ 

:•';' A€>HNAlOT 

La forme de cette Infcription qui dît ,| Gunimeie i§ 
f'» Ltoebare é^AtbtneSf^* au-iieu de dire Selon la manière 
Ufitée des Grecs ,, Lm^m Vafak^ ^ & la forpe de4 



tJHBZ LES ANCIENS. ' iog 

ë 

Artijies dé ce temps. 

Alors commençi la dernière époque des grandi 
hommes de la Grèce , Tige de leurs derniers 
Héros 9 Pbilorophes^ Orateurs, & autres Au^ 
teurs les plus renommés.. Xenophon & Platon 
étoient à la fleur de leur âge, & après eux pa« 
rut Démoftbene que Tamouc de la Patrie anima 
d'une éloquence irréiiftible. 

1. Ptaxiteles & /es Ouvrages. 

iPraxiteles fleurit dans ce temps, c'eft-à-dire 
cent ans après Phidias. Tout le monde parlft 
âe Ibii fameux Satyre ( «rsfi/Sotiroc ) , de fon Cu- 



Lettres indiquent affez qu'elle n'eft pas du temps de 
l'Ai*tiftô, mais que prôbablemait la bifc a été fafte h 
Rortie. Àu-refte , les Artiftes Grecs ne mettoient pas 
toujours leur nom fur la Statue, mafs quelquefois aulli 
fur le piedeftal. Paufanias nous indique plufieurs Statue^ 
avec le nom de l'Artifte ou de la Perfonne reptéfentée , 
lesquelles furent tranfportées i Rome , quoique Tun & 
l'autre reftaffent en Grèce ÇFaufwi. Lib. FIIL p. 67^* 
I. 4T. & p. èpS. /. i8). Mais il fe peut fort bien que 
Pïnfcriptîon fût mife fur la bafe en mémoire àes Sta- 
tues enlevées. On a trouvé de nos temps près de Spar- 
te un pareil piedeftal fur lequel avoir été la Statué 
d^un vainqueur, nommé Menippus , (Recueil d'AjQtl^ 
par Mr. le Comtt de Caylus» T. II. p. 105)5 



4o5 HISTOIRE DE L'ART 

pidon i Thefpis ( i ) , & de fa Vénus à Gnîdé. 
Plufieurs de fes Statues étoienc connues des An- 
ciens par leur furnom Lorfqu'on nommoit le 
Sauroiionony c'ell-à-dire le tueur de lézard ^ tout 
le monde favoit que Ton vouloir parler d'un A- 
pollon de Praxiieles. Cette Figure a été foa« 
vent copiée. Elle eft deux fois dans la Ville 
Borghefe , fous la forme & de k grandeur d'un 
jeune garçon, appuyé contre un arbre, le long 
duquel grimpe un lézard ; la Figure femble le 
guetter pour le tuer. Une petite Figure de 
bronze haute de cinq palmes , dans la Ville 
Albani y a la même attitude. La copie de cet« 
te Statue ne s^eft donc pas feulement confer- 
vée fur une Pierre gravée comme l'a penfé 
Mr. Stofch (2)5 & la Statue elle-même n'é- 
toit pas de bronze^ comme il 1^ dit , mais 



(I) De Thou {ie rttiajua Uh I- h M. T^.ït Mtf 
Opp. Londm) parle é'm Cppidon ei^dermi poifédé 
par Içs Pqcs d'Eft à M§<à9P9» 4î que Toa iM-epf} pour 
un puvr^ge d^ PraxiteJeç, D-m^^^ racQnt^Hi Thiftofra 
tflez eonfluç d^un Cupidon d§ Mjqfe§UAnge guidpjt êtrô 
^u mêmp endroit ; on Ht qup pet Artifte avoiç ent^ré 
ce Cupiplon , .& l'avoit venda ^fuite pour upp ^m^ 
antique ( Cpndivi Fha di MkbeU Angola , /. i^") \ .on ai^ 
JQUte qu'il avoit e^igé de.pe iamais faire voir fpn Cuf 
pidon ftns l'autrie, afci ^o^ eR pût faire la différçnt 
§^« M^iB ii jne femble q«e I •f)n n'a pas plus de raifon 
^ âçi^ii^r le praipiep Cupidoi) à Praxiteies , que e^lui 
qui eft à .y^fe ^.ç^^VçVH VfUl ^yiS Aixd pafTer pouf 



f 



CHEZ LES ANCIENS. 407 

m 

de marbre. Une des deux Figures de la Vil- 
le Borgbefe feroit digne d'être l'original. Quel- 
ques Auteurs ont avancé que Praxiteles étoit 
originaire de la grande Grèce, & avoit obter^ 
nu le droit de citoyen Romain ( j). Mais 
faute de diftinguer les temps on a confon4a 

Pafîteles avec Praxiteles.Riccoboni)eftje croi% 
le premier qui a fait cette méprilè, & d'auh 
très l'ont adoptée. Pafîteles vivoic du tempF 
de Cicéron : il repréfonta en argent le celebije 
Rofcius, trouvé dans fon berceau, par ùl aoin- 
rice , entortillé d'un ferpent ( 4 ). Il faut doaç 
corriger Tendroit cité , & au lieu de Pra%it^^ 
les comme portent les livres imprimés , lire P0r 
fiteks (y ). Théocrite parlé d*iia autre Sculpr 
teur, nommé auQi Praxiteles, mais dîfféreatiïft 
celui dont nous parlons ((5^ 



un Ouvrage de cet Artifte. Il e;cifte uat petite Vénus 
avec CupidoQ qu'on veut auifî lui donaer » & qui eften« 
core moins digne de Tes talens fupérieurs dans l'Art. 
{Bernini Fita del Cav, Bemini f, 17.) 

( a ) Pier. gr. Préf. p. XIX. 

( 3 ) Riccoboni Not. ad Fragm; Varron. in Comment, 
de Hiilor. p. 153. Car. Steph« Hofmannt&DanetilDiô. 
antiq. Lettre fur une prêt. Médaille d'Alexandre p. 3<> 

(4) Cic. de Diviti. Lib. L Cap. 36. 

( 5) Les deux plus anciens Manufcrîts qui fe trou-' 
vent, lun dans ia Bibliothèque de St. Marc à Venife^& 
Tautre dans celle de St. Laurent à Florence, portcat 
FraxUeles comme les Livrer impriméfj 

(6) Idyl. V, V?, lOf, 



ftô« HISTOIRE DE L'ART 

û. Deî Fia dé PraxiieUsi 

Les fils da nôtre imitèrent leur père, âc 
tbarcherenc avec gloire dans la caniere de 
l'Art. Paufanias ( i ) fait mention d'une Sta- 
tue d^ la Déefle Ënyo Ôt d'un Cadmus que 
les fils de ce célèbre Artifte exécutèrent en- 
femble. L'un d'eux porta le nom de Çephis* 
fodore: il fit le Sympkgma à Ephefe, c'eft-à-dî. 
te le Grouppe de deux Lutteurs ( 2 j. Les deux 
Atletes qui font dans la tribune de la Galïe- 
rie du grand Duc à Florence méritent d'être 
t)tis pour un Ouvrage de Cepbiflbdore, ou 
d'Héliodoife qui avoit exécuté au(fi un pareil 
Grouppe ( 3 )• Pamphile fut auîfi un fils de 
JPtaxiteles (4)1^ 

3. Lyjippe & /es prétendus Ouvrages.^ 

' Peti de teffips après Praxiteles, Lyfippe fui- 
yant la trace des grands Maîtres qui l'avoient 
précédé y parvint à la perfëâion de fon Art. 

Il 



■i ■■ fcii 



C I ) Paufan. Lib. I. p. 20. l; l . 
. Ca) PHn. Lib. XXXIV. Cap. 5. 

( 3 ) Id. Lib. XXXVL Cap* 4. n* 10. 

(4) On a perdu depuis deux ans, dans la "^îlle Ne- 
gTonï 9 une tête avec le nom d'Eubulus qui étoit auflî 
un fils de Praxitelés, La forfiïe des lettres de Toriginar 
diffère un peu de la manière dont elles font rapportée 



/ 



. f ' ■ 



CHEZ LES ANCIENS. ^09 

n remontai; lafQurce du vrai & du beau, il y 
fuiû la vérité pure & fans alliage. La Nature 
çft le modèle de l'Art. Les préceptes & les 
Règles peuvent la défigurer & la reudfe mécon? 
àoiflable dans les Arts comme dans les Sciences* 
Çicéron dit que TArt éft un guide plus 6Ûr que 
la Nature (5 ). Cette propofition peut êtreyr^aie 
à quelques égards & f {tuile à pluûeurs autres*. 
Il n'y a rien qui éloigne plus de la I^ature. qu'ua 
(yflêmef Un efp^it préoccMpé ol^fervç mal ; & 
c'efl en partie ,une 4^ c^ufçs d'u^ rei^e^de riir 
^efle qui fe^CQnferva dans. les Ouvrages de TArc 
ayant Lyfippe» .Mais celi)i-d tâch^ d'imiter la 
Natpre I il n'iipita Tes prédécepe^rs . qu'en c^ 
Qu'ils avoient tir^ d'elle ^ o^ petfjpâiont^é d'après 
elle {6y . IKviyoit dans çti temps oùlesGrecs^ 
quoique dans^ quelquç abaiCement , , goûtoient 
en paix , ûi|is discorde &< &ns amreftuŒ^e , lef 
douceurs de la liberté. Leur jalouHe mutuelle 
étoit prefque ^tc^ii^tq. ; ^ Sa fureur. ayqit ceflfé} & 
tes cbarn;ies de l'amitié lui fpccédoieQt. Ils conr 
lervoient le fouvenir altier de leur .grandeur pas<i 



^aos les livres (Stofc^ , Pier^ gr. Préface p. XI). Je li 
donne d*après un deflln exatt. 

RPÀaTEXOTÊ 
, itÉÔTXETE 

' ' Cette manière d'écrire n'indique pas le temps du ce- 
lebre Praxitetes^ 

C5),Qc. de Fiqil>.,Ub.j IV,. Cap, 4. 

(6) Plin. Lib. XXXIV. ap. 19. 

tmelL O 



aïo HISTOIRE DE L^ART 

fée^ & jdu}ffoièht do fentitilïot d6 feUr trati^ 
qottUté aélûelle* Nous parlerons dans le parai* 
graphe faivant d'an Hercule qu'on attribue faua^ 
fement à Lyfippei 

' $. V« Sous Alexandre le Grand. 

Si quelque chofé étoit cap^le de troubler leur 
repos, (f étoit de voir les 'Macédoniens, les en- 
nemis déclarés dé leur liberté ^ de vertus plus grands 
qu'eux , tandis que quelques années auparavant 
on pouvoit à - peine tirer iin efckvé adroit de 
leur pays ( i )• Cependant ils fe-^cdmenterent 
d'avoir desarmé la liberté dés Grées , & il^ 
ctierchoient loin de leiir pays diés' avânturés à 
courir, & des eminreï à conquérir.; Alexandre 
ent Perfe & Antipater en Macédoine laiflerent 
1er Grecs tranquilles, 6t après la ruine ^e The* 
bés f on né leur donna aucun fujet de méconten- 
tenient. 

Au féin de cette trahquillité lés Gfecà s^absin* 
donnèrent à leur penchant naturel pour ToiHve- 
té, les fêtes & les jeiix (2 V 6pirte même 
fe relâcha de fit première auftérité ( j )• Les 
Ecoles des Philofophes & remplirent & fe multi* 
plièrent en acquérant de l'autorité & dé la! vogué. 
Les fêtes & les j.eux donnèrent dé l^occupatioii 
aux Poètes & aux Artilles qui pour s'accommo- 



( I ) Demofthen. PhiL IlL p. 48. 1, 23. 
( 2 ; Ariftoi. Polit. Lib^ VllL Cap, 14, p. 209, Edli 
Wochel. 



C H É 2 L ES \^WJhtNS. ii * 



ttéràti'gùûi^ dé Ik' m^iôd^fic' dà tetiipsttâcherati 
de &tteir^ U meHeffé dès' fens par des formet 
doaées^.m^fiHu^âési CèpciÉdmt lé$-¥bètt$li 
les ArtiftèS'qtti^8*ftCqmréfii''a!drs de la réputà^ 
tioB', étoienc encore- ifiÙs^de^â'tige générëafij 
qui s^ôte éievééà Tombie de lir libbrté îbvA 
te ciél' dès 43e)ittx - Am. . îles mœàrs ^nationaleii 
fïvértMéJs ;iiit Géhiè > le portèrent à »'éiahcef 
julqu'aûxiimîte^delaphis^hnde' fineife pèlt'^ 
ble dans les Ouvrages d'efgrit & dans les pro* 
dudtions de iMtt: Ménalîdte,' le premier à qui 
la 'Giace Coauqine s'eft ^ooqf^e dans ^u^ç fk 
beauté ^ ^earuii^ alprs fur 1^ Sqçii^ > : xnepant à f| 
fuite les charmes d'un langage poli, une mefure 
cadencée; une doûcé harmonie , èéis mœurs é* 
puré^^, YjiSiéMt'mm àf Fbtilëy dt la fiàe criti- 
que aflkifônDée . dé lèl attiquer. Les reftes ines^ 
timables qî^e. lîoui avons de plt^s 4e^ cent Co* 
médie^ qnloncîétéla proie âatenp&» noasproiUf 
vent quelle union il^ a voit alors- enœ la PoéStf 
& l'Art y comJt>ien leur influence réciproque étèit 
grande ^ & (e Joigoent'heureùfemenj: aii témoin 
gnage de&Hiftorkns pour ôqu^ donner uAe id^ 
dés beautés' (kè Ouvragée die T Arc qu • Apettës dtt 
Lyfippe driïèrent dé toutéà les grâces. Leurs 
chefs ^é'œuvfès font trbù connus pour qu'il fdt 
néceflaire d'en parler ici. L Hercule de marbre 



ji'u ii Mj . ' " f' i ^gT^yT 






•ift HISTOIRE DE L'ART 

gai eft i Florence 9 & qol pone le nom de Ly^ 
fipp^ ( » ^^ niériterpic pas d'être cité , fi on 
n'avoit pas afloré que c'écoic un Ouvrage de cet 
Artifte (z)* D'autres avoient ôh&tvé avant 
inoi que ce nom écoit fubftitué ( ) )• Du refte 
il eft abfolument incertain que Lyllppe ait tra- 
vaillé en marbre. Voyez ce que f ai remar(]ué 
à ce fujet dans la première Partie à Toccafioa 
de cette Infirription À d'autres femblabtes* 

1. Di là Swue dé Laocoom 

Le deftin favorable veillant eiïcofe far lé^ 
Arts lors de leur deRruftiont a conièrvé par lé 



( O L* Auteur qui nous a donné une èxpifcatioa des- 
anciennes Statues nSi pas obfervé ce nonii« Sans cela il 
n^auroit pas donné cet ouvragé à Polycletè. Du refte 
èèt Hetcule nfe feroit- honneur m li l'un ni k Tautre: 
Voy. Racc4 di Sifit. colle Spieg. di Maffei. n. 4^ confl 
Çambiagi Giard. di Boboli » p. 9. 

( a ) Maffei RaccoU. di ^cat. . 
* (3) Maffei Obferv. Lett. T. U p, 39S. 

(4)" Mr. le Cardinal Alex. Àlbani décousît eh 1717 
k Nettunb , jadis Antium , dans une grande voûte en* 
ibncée dans la roer> b bife d^une Statue^. de marbre 
Hoir griiitre , que Ton nomme aujourd'hui fi-gio , h la? 
quelle la Figure avoit été jointe en pied. On y lit l'Iii- 
fcripiion fuivante 

ASANOA^POÈ APH^AÎ^ÙVOr 
POiMOZ- EPOIHSE. 

. ;, Athanodore fils d'Agefandre- de Rhodes l'a fait.** 
Cette InrcriptioD nous apprend que le père <& la ffis 6nt 



CTÎ.EZ LES ANCIENS* nlj ^ 

plus grand bonheur du monde, un chef-d'qeo- 
yre de ce temps , pour fervir de preuve éter- 
nelle de la magnificence & de la beauté de tant 
d^autres produâions qui ont péri y k attefier la 
vérité des éloges que Thifcoire ^n fait. )e veux 
parler du Laocoon avec fes àtUTi fils ^ travaillé 
par Ageûndre, ApoUodore, & Athanodore de 
Rhodes (4). Ge morceau efc, félon toutes lei 
^apparences , un Ouvrage de ce temps, quand 
même on ne pourroit pas fixer TOlympiade où 
ces Stauâairesl^nt fleuri , ce qu*un moderne a 
pourtant voulu déterminer ( f ). Nous (avons 
gue dans Mntiquiié même on éleva Ip Laocoon 



travaillé un Laocoon ; & probablement aufli ApoIIodore 
étoit fîls d'Agefandre : car il faut bien que cet Athano- 
dore foit le même dont parle Pline. Cette Infcriptioa 
prouve encore que Pline fe trompe lorfqu'il nous alTure 
Iju'il n*y a eu qu|^ trois Ouvrages de l'Art auxquels les 
Animes aient mis le mot fait au pafT^ fini , earottio'e » 
fecit ; & que tous les autres Maîtres Pont m* s par mo- 
dedie au pafTé indéfini , inoiîiy/aciebat. Sous la même 
Voûte 9 eiicore plus bas dans la mer, on a trouvé un 
morceau d*uji grand Ouvrage en relief, Air lequel on 
oe voit qu'une partie d'un bouclier, une épée fufpeh* 
^due au (|e(ru(^&des morceaux d.egroffes pierres entafTées 
. confurément , au pied desquelles efl appuyée une ta« 
ble renverfée. Aucun des Ouvrages c o nf e rvé t ■» n'eft 
comparable à celui-ci pour l'élégance de l'exécution. 
Ce fragment appartient au Sculpteur Cavaéepl. 

( 5 ) Pline ne dit pas un mot du temps auquel vécq« 
rent Agefandre & fes alTociés dans le travail de cet Ou* 
vrage. Mais Maifei dans Ton explication des Statue^ 

0} 



^f4 HISTOIRE :DE L'AUT 

aiHMTift de toate^lesrattttesi^ntures *&S(aiIp« 
tuseè ; fiC'le fiiffngèdes Anciens doit emratner celui 
des modernes 9 beaucoup^ moins coanoifleurs,^ & 
iquid^ailleois 0*Ofit tien produit qni : mérite de 
lui être comparé.' ^Le Sage y trouve inadereà 
ptn&t & rAmfteun^gnmd^foDd.d'iiiftruâions. 
L'on & Tamre doivmt ^être tperru«ié&:qa^il y 9 
plus de chofes que F(9iljn^eni peut découvrir ^ éç 
^ne le Génie de:]?AstiAe*écoit de-bçaeeiiMip plut 
fiiblime que fôn -Ouvrage. 

Xiaocoon nous offire .le;lpeâade.d6:brMtDre 
liumaine dans là prusifptaade dookur/ dont elle 
loît Ciisc^titdev fous :f image d'un homme qui 
tftche de raflembler contre elle toute la force de. 
refprit. Tandis qpe l'excès de la fbufrance eni]e 
les muscles ^ & tire violemment les nerfs , le 
courage Te montre fur le fropt gonflé : I9 poi- 
trine s'élève avec peine par la néeeiBté de I9 
rerpiration qui eflr Clément contrainte^ par le 
'filence que la force de Famé impofe à la dou*? 
leur qu'elle voudroit étouffer ou au-moins ,con* 
centrer au- dédans, fans la laifler.éçlatter au -de- 
hors. Les . foDpirs qu'il n^ofe eshater » & Tha? 
leine qu'il retient ^ épuifent le- bas* ventre & creu- 
sent les côtés, ce qui nous fait pour-ainfi-dirç 



t t\tm • • ■ ' ■ — • ^ ■ 



9 

antiques, a- avancé que ces AridAes JewiflW^t dans la 
LXXXVIIL Olympiade ; & -d>iure»,^corame. Richard- 
fou, rom répété d'après lui. Je «ois^que le premier 

^a pi^s un /V*«»odof^ ,..élevç.<3e Polyçl^te CPlin. Lib. 

'^IXXir.C^p. 19.) pour un de ces derniers Artiftes ; & 



CHEZ LES ANCIENS ^15 

juger du mouvement des inteftins. Si propre 
ibuffirance le tourmente moins que celle de fes 
énfans qui ont les yHùx fixés fur leur père & 
le prient de les fecourir. On voit la tendres* 
fe paternelle peinte dans fes regards , & la 
compaflîon y femble comi1[i9 une vapeur fom* 
bre. Son air eft plaintif , & non criard : fa 
vue élevée vers le ciel en implore Tailiftancè 
moins pour lui que pour fes enfans. Sa bouche 
eft pleine d'anxiété, pourainG-parler, la lèvre 
inférieure eft fatiguée de la contrainte qu'il fe 
fait. La fupérieure tiriée en-haut femble obéir 
au fentiment de la douleur, & Tenfemble de 
l'ouverture de la bouche forme un mouvement 
mêlé d'indignation excité parla penféed^unefouf- 
france qu'il n'a point méritée. La Jevre fupé- 
rieure remonte jùfqu'au nez, l'enfle, & fait voir 
les narrines étendues & élevées , ou plutôt ti* 
ries en - haut. Ce combat violent entre la Na* 
ture qui fouffre , & Tefprit qui fe roidit contre 
la douleur , fe montre peint fur le front avec la 
plus grande (agefte. Tandis que la violence des 
tourmehs rehauffe les fourcils , la réfiftance ra- 
baiffe la chair qui eft au-defius de Tœil contre 
la paupière fupérieure > de façon à la âépaflër & 

_ 1 ' I '1 — "m^L i_iji^w' r 

comme Polyclete vivoit dans la LXXXVII. Olympiade, 
H aura placé f^n prétendu élevé dans TOIympiade fui- 
vante. Maffei ne peut pas avoir eu d autres raifons, 
Roliin parle de Laoaoon , comme fi ce clief - d*œuvre 
n'exift«it plus (Hijil anc. T. XI. p. 87.) ' 

04 



fti6 HISTOIRE DE L'ART 



) »' 



}a cacher prefqu'entîérçment. L*Artifte ne pou* 
vint embçUir la N'ature, il s'ell attaché à la dé^ 
ployer , â la montrer dans les plus grands ef- 
forts de fa puiflance. Là où e(t lé fiege de 1% 
plus grande douleur, fe trouve aufli la plus fii- 
blime beauté. Le côté gauche ou le ferpent i 
par fa rhorfure cruelle, a répandu foh venin mor- 
tel ^ eft la partie qui doit le pluis fouffrir par fit 
proximité du cœur, & l'aélion du poifon. UAr- 
tifte y a mis auffi le plus graiid trait de fenfiKli- 
îé: & cette partie peut être appelléé un prodi- 
ge de TArt. Ses jambes femblent faire un mou- 
vement pour le fouftraire à fon malheur. En uâ 
mot aucune partie du corps n'eft en repbs ; àt 
içs coups mçme du cifeau augmentent Texpresi- 
fîon cîe la peau ridée par le tiraillement uhiver- 
feldé tous les mufcles & dé t6u$ les nerfs ( â )• 
Quelques-uns ont eu des Routes fur cet Oit- 
yrage. P)ine aflure que le Laoçoon placé auj( 
tains de 'j'itus étoit d*un feul bloc , & comme 
celui que nous avons eft de deux morceaux^ 
on a foutenu que celui-ci n*étoit pas le Lao* 
poon fi renommé dans l'antiquité. Pirro Li-? 
gorio eft un de ceux qui a voulu prouver par d^3 
inorceaiix de pieds & de ferpens trouvés de Iba 

r. - 1 • . » • .1 



I 

** C I ) J'aî trouvé dans une relation manufcrîte dîgne de 
foi, que "le Papd Jules IL voulant récofhpenfer Félix de 
l^redis qui a voit découvert le Laoùoon aux bains de Ti- 
tus, lui avoir donné pour lui & pour fes defceridans une 
portion dans les droits d'qqtrëe qui fe perçoivent à la por- 



CHEZ LES ANCIENS. ^17 

tf mps , que Tanden- Lapcoon étoit plas granc} 
que celui qui nous relie y & d'après cette pré« 
véntion /il trouve ces liiorcêaux beaucoup plus 
beaux que là Statue du Belvédère. Ceft ce 
qu'on lit dans fës manufcrîts cobfervés à la 'Bi- 
bliothèque du Vatican. ' Le douté tiré du nom* 
bre deâ pièces a été aufli adopté par d'autres, 
parce qn'il^ n'ont pas fait attention qu'il fe peut 
très -bien que la jointure ne fût'pa^ viGble da 
temps de Pliiie comme elle l'eft aujourd'hui. 
L'opinion dé Ligârio ne mérite quelque attention 
qu'àcaiife d'une tété multiléé , plus que de gran* 
deur naturelle , trouvée parmi des déconôrbres 
derrière le Palais Farnefe, à laquelle on a ob« 
fervé dé H reffemblance ^ avec celle de Lao- 
toon , & qui peut-être appartient au même 
grouppe que les pieds & les ferpens trouvés' 
du temps dé cet Auteur. Cette tête a été tran- 
fportée à Na][)le8 avec d'autres ruines. Je ne 
dois pas oublier dé dire qu'il y aà St. Ildephon* 
fe , Châteao de plaifihce du Roi d'Efpagné , un 
Ouvrage en relief repréfentant Laocôon avec 
fes deux fils, & aû-deffus d'eux un Cupidon 
f^vii plane dans les airs , & femble voler à leut 
fecours. ' ^ ^ 



- \ 



te de St. Jean de Latran; Mais que Léon X rendit ces 
revenus ï l'Eglife de et. Jean ide Latran ,& y fubftiba 
un Office à îa Se'crétairerie Apoftolique pour lequel on 
^xpédia à Félix de Prédis un Bref en date du 9 Novemj 
brè 1517. . • . '- 

Os 



si8 HISTOIRE DE L'ART 

si, <9âaaiUe$ de Phmppt9 ffAUsanire kGrand, 

Oatre^cct Oavcage» le plus bean & le plus 

l^and^ffionuineot de L*4pQque Irplu8*brillan^ de 
r Art 9 noQÂ a voDS eocpre . des Médailles de Phi* 

Uppe^ IU)lâeMacéd«ae,.d*Al«NKndre|eQr«nd, 
& ôfk^vmw 4e,fesSilC6eflèws^ qpi nous don« 
oent la:plU0 btitte idée, de ce beau Oecle. Le 
^piier i^s Tiu les rM4^vlles d'Argent d'Alexan- 
dre )e.Gffaiid9.peut;QOusfburoir upe iinage du 
}upiter Olympkp de Phidias : tant il y a de Di* 
vinité exprimée dju^s les plus petits traits de 
.fini viâge dont }e travail effl pouffé jufqu'à la 
dernière finefle. La belle téce de œ Roi » en 
marbre & an-dèSus de la grandeur naturelle ^ 
qui eft d^ns la Qallefie de Florence , pourroit 
être ^gardée cpntme un Ouvrage de ces temps 
méoionbles. ,11 y a au Csqpitole une autre tête 
du même Roi, de grandeur naturelle, qui pa- 
rolt être une copie de Pautre fa|te par un bon 
Artifte. La prétendue tête d^Alexandre , en 
bronze 9 qui. s'eft trouvée parmi les découvertes 
d'Herculaufim , a'efl: que inédiocre aux yeux 
de ceux qui çppnoi0ênc Içs premières de le€ 
ont examinées avec foin. 



. ( I ) Stofch , Pier. gr. n. SS- 56. 
(z) Imag. Illuftr. Viror. fol. ^5* n. la 
C 3 ) On fait courir ^le bruit que Mr. le Cardinal a 

acheté ccue Pierre pour laooécus- Romains, d*autres 



^.^ j 



CHEZ LES ANCIEN» tif 

On attend ici un jOjS^rat fur deux Pierc«t 
gravées. avec les tites d'Alexandce & dePJbo* 
çion 9 fur leCqneUes on lit le nom de Pyr jp|:etos 
{ I ), Artifle qui avoit le privilège excl^iiiïf dd 
graver la tête de ce Roi. Tcms l6s Auteursqui 
ont parlé de ces Pierres, les reconnoiffiènt una- 
pim$ment pour pn Ouvrage de cet Arcifie : il y 
a même de la témérité i révoquer endouteran- 
tiquité d« la première. Ni Bellori (z^t, ni Mr; 
^tpfch, n'ont vu cette Pierre: c'eft un Camée 
avec la téce prétendue ^t Phocion., qqi fe trou* 
voit alo^s fort loin de Rome ^^' le Comto 
Caftig^one ; & on ne put obtenir de la faiie 
venir i Rome pour en avoir une MApreinto 
€!;saâe.en fouffire. Ils n'en ont iugé que d'aprèa 
{in |[QOule qui avoit été fait Gir unç mauvatl^ 
enfreinte en cire d'Ëfpague. Son pos« 
fefieur aâuel eft JMr. le Cardinal Alexan» 
dre Albani, & j'en puis jiiger avec dfaùunc 
plus . de cotmotflançe qu?eUe , eft à ce mbment 
entre mes mains (.3 ). D'abord la fi^ane dea 
lettres du nom de Phocion & de celui de Pyr- 
goteles n'a point l'antiquité de ces temps; eu 



dirent pour ^x»oa fequins. Topt cela eft fauxv Mr.. le 
Chanoine ^ Ç^igljopQ , , encore, vivant , lui en a f^t.pré* 
fent. 



s«9 HI$TO|Rff DE UART 

fécond lieu , cet Ouvrage efl fort au - deflbns 
4t nàét que Von a d*un Artifte auffi celer 
|v^. La tête eft antique , & Phocion auflli ; 
mais les noms de Phocion & . du LapiJairé 
ne le font pas. Il faut donc que le nom de 
Pyrgoteles y ait été ajouté dans des temps 
poftérieurs. Mr. Zanetti à Venife polfede une 
Kerre femblable à celle-ci , ( t ) , & qui vrai* 
femblablement eft la même fur laquelle Vâfari 
a donné des édairciflemens ( 2)y & qui fut 
taillée par Alexandre Cefari furnommé le 
Grec ( 3 )• Mr. Zanetti Ta eue en pr^iènt dii 
Prince Wenceflas de Lichtenftein. La préten* 
due tête d'Alexandre a été gravée par ordre 
de Mr. Stoicti diaprés une empreinte tirée en 
cire par Picart fur cette tête qiii n'a que û 
moitié de la grandeur du dêflin. On conçoit 
qu'il n'eft guère poflîble de porter un juge^ 
ment fur d'après éette empreinte. Cette Mé- 
daille h*eft pas dans le Cabinet du Roi de 
Cruife. comme le prétend Natter (4), mais 
entre les mains du Comte de Schonborn qui 
a fait parvenir à Mr. le Cardinal Alexandre Al- 
bani à Rome , l'empreinte de lUnicription , Se 
{yrincipalèment du nom de TArtifte > & on Yà 

a. ■ ■ • * 



( I ) Gori Daayl. Zanet^ tav, 3. 
(2) Vite de' Pitt. Part. III. p. apr. éd. Pîrm. 1568. 
Gônf. Venati Praef. ad Num. Pontif. Rom. p. XXII. 
(i) li y avQit dans le Cabinet de Crozat un portrait 



fciïEz LÉâ ANciÉNâ ni 

lecofinue pour àoiti^è. VoiUt tout ce que fek 
pQis dite.. 

• -• . • 

. . , ■ ■ • i t '■ * 

4. Des Bufta àpr Démfibenéé 

Je ittHiK^tt^ à cette occaQon que la tête 
érouyée il y a quelque temps à Tairagone etf 
Erpagne, portant le nom de Démofthene, & 
priïe par Fulvius Urfinus , Bellori & d'autres ,' 

5)our le portrait du f^méûi^ Oraceut , doic repré- 
bnter up autre perfoniiage. Car ^ux autres 
Seaux Builes en bronze au •; deflous de la gran- 
deur, naturelle, dont le plus -petit porte le npBj 
de Démofthene i trouvés avec d'autres Figurei 
d'hommes îUuïlres à tierculauum, ont une b^f- 
t)e> au lieu que la tête d'Éfpagne qui ne xe%- 
fembie eh ri^n C celles ci» a le menton uni. U 
èft tleaucoup plus yraifemblable que les. tête^ 
trouvées â, Herculanuni ioiu de véritables poi^ 
traits de rOrateûr Grec. . 

j. De ta Siam dtuh Jupiter Urius. ^ . 

La Statui^ de JupRer TJrlûs, c*eft-à-dire '^u^ 
piter ^ui donne le bùn véht^ poùrroit éitre un Ou- 
vragé de Philon dont on'eftfmc inffniniént 1» 



de Henri IL Roi. de Fwce , gravi Tur i|ne .Pierre î»ar 
éemênie Artiftè. Voy. Mariette Dcfcript. des Pierrea 
{ravées de ce Cabinet; p, 69, * 
• !t4> traité de Gifavure cù ^fer. Fréf. P- »! . ^ 



«as msToim ©a l'art - 

SnoietPEpfadlialf vISiVQii^ d^Atesandre;' Oq ei 
voie encore la bafe avec rinfcriptionà Cbaice* 
donie fur la mer noire C > ^ • ^ on a fouvent 
laiffé à letif phté ks bafes dès Smvàs que l^os 
a enlevées ( 2 )• 

6é IhtGraupjpi'appèllif communémetit' le TiU' 

réà'u Famèiè. 

n patoft par Foii^ danfi lequel Pline nomme 
les ^Ttillrt , qu'Àpolbdius & Taurilcas de Rho- 
^es ^voient à - peu -près dans ce temps. Ces 
ifeux'Mïttrtis fom célèbres par on grand Ou- 
vrage fût d*un feùlÙdc de marbre , repréfën' 
tant Zethus & Amphion , leur mère Antiope 6t 
letur Belle -mère Dircé attachés à un taureau. 
On pént croire que le Taureau Famefe eft 
cet Ouvragé, ne ptroiflknt guère probable 
qù'ori ah répété un Ouvrage fi extraordinaire^ 
ment grand; Mais ceux qui ne le crdent pas 
dj^e du bon temps de l'Art, & qui le pren- 
nent pour une produétîon dii Style pré- 
tendu Romain ( J ), & mêmegénéralementtous 
ceuxqifi ont écrit fur ce Grôuppe, paroiflèot 
tfavôif pas fiit ufâ^ de leurs yeux pour en ju- 
ger: Ce qu'il y avait fims-doute de plus beau. 



• ( I ) Spon Mifcel. p. 3^2. Wheler's Voyage pf Grèce. 
p: 2à(t. Chrshul. Infcr. Sig. p. 61. 
(2) Conf. Pauûa. Lib. VIII.' p; (î?*. lia. penult. ibidj 



CBE2 LES ANCIENS, a^) 

eil' t^ètdtt éê a été rempKéè ptf tait intilif fif» 
derne. En vàiti Ton a éûit qil^ ce morCtiM at 
vûit été tirouVé fimà ie mdin^ elidOiiinHi|g;«ttMc 
datTS les bains de CatacaUa, & (^tte pcMtr It léL 
tablir il avbtt Toffi d'eil liejdfiâf e* lea OKArceiiix 
auxquels il flè mabqtioli: rfen f 4 9. Aleh ifeft 
lÀotiis vïai. La' moitié Topérienre" dé Dkcé 
jufqu'aùx cx&fféi ait liiodârne. U ny a> d'aôi 
tique dfltas Zéthus & Amphioft* qtié lot àatn 
troncs , & une jambe de 1- une de cti> dèitt 
Figures. Le réparateur femble avoir fait tou- 
tes les têtes fur celle de Caracalla. Cet Ar- 
tiûe natH de Milan ;fe noÂmbk Baltifiï Bian- 
chu Antiope qui fe tient debout, & le jeune 
homme aflis , piréfque entièrement confervéSi 
auroient du Taire feu tir la différence de Tanti- 
que- ûç du modeme^ On ne s'éionneva plua 
de la confervation de la corde, lorfque Toh 
fera attention que la tète du Taureau à la* 
quelle elle eft attachée, eft neuve. £iades^- 
cription qu'en a donnée Aldrovandi C f ) éft 
antérieure à k réparation de cet Ou^^i A 
alors on le prit pour une xeprélèntftion d^Héi5* 
cule lorfqu*iI tua le taureau, de Marathon* 

A la façade antérieure du Pilili^ dé la Vilfe 
Borghele , fe trouve un Ouvrage raïe en relief. 



(a ) Ficoroni Rom. moder. p. 44. 
(4) Maffei Spieg. délie Stat, ant. Tav. 48. Caylut 
Difl; fur la Sculpt. p. 3251 
CS ) Stat. di ftpmi^ 



»34 HISTOIRE DE L'ART 

M 

W^iiel op n'a pas fait alTez tf attention jufquïci' 
n xepiéfenté Amptûon; & Zethus , & au-miliea 
^eu leur .mère .Ântiope ^ comme l'indiqueut 
les noms marqués à chaque ^Fig;ure« Amphioi) 
tient ia lyre : Ze|iius en b^^er a fpn chapeau 
tond jette fur .tes ^ épaules à la fiijon d«s peler 
rins : la mère femb^ implorei^ la vengeance de 
fts fils contré Pircé. La n^éoie r^réfentatiou 
l^arfûtement fèmblable, mais iàns lés noms ^ ^ 
voit dans la Ville AlbanL 



■1 - 



SECTION TROISIEME. 
DÉ l'Art après Alexandre le Grand/ 

Ê# DE SA DÉCADENCE. 

y L Sous lei premiers fuccejfcurs é^ JSUxàndrt. 

•• • 

-JA BUÈs la^mort d* Alexandre le Grand, il s'i^- 
leva de grands ditfiérends , des révoltes & des 
|uerres fanglantes dans lés Provinces qu^il avou 
conquiles , çntre fés premiers STuccefleurs qui 
environ la 6x^X1 V. Ofympiadé étoient défa 
tous morts ( i }V msus ces guerres continuèrent' 
toujours énàé leurs fils & leurs défc^éhdààs.' 



■r t * 



t. ÎHai 

ê 

. t 



*» ' 



i^O Polyb. Lib. II, p. isé- IV 



1 



CHÉiz les:ancien& lis 

i; Etai^ des Grecs & des Athéniens. 

La Grèce ibuffric en peu de tesips plus qaë 
jjans tootes les guerres civiles précédentes , par 
les armées ennemies dont elle fut fouvent inon- 
dée y par le diangement prelque annuel du Gou- 
vernement, 2c par les grandes impofitions qui 
épuiferent la nation. Les Athéniens, dans qui 
l'eiprit de la liberté fe ranima à la mort d'Âle* 
xandre » firent les derniers efforts pour fe fous* 
taire à la draiinatiôn des Macédoniens. Ils ar- ; 
merent encore quelques autres villes contre An- 
tipater^^ mais après avoir remporté quelques 
avantages, ils furent battus & forcés d'accepter 
une paix dure qui les ,obligeoit 4.e payer toua : 
les fi:aix de la guerre , de len outre une fomme 
confidéraUe , & de plus de recevoir une gami- 
fon étrangère dans le port de Municbia. Une 
partie des citoyens fut même reléguée en Thra* 
ce, ce qui acheva de ruiner leur, liberté. Le Roi 
Démétrius Polioroetes fit luire à leurs yeux Tes- 
pérance de la voir renaître, msds leurs adula- 
tions & leurs baflèffes incroyables pour ce Prin- 
ce les en rendirent indignes. Auffî jouîreqt'ils 
bien peu de temps de cette ombre de la liberté. 

i. Médailles de ce temps. 

. • - 

On a de tiès-belles Médailles du Roi Déifié- 
trius Poliorcetes & de Pyrrhus. Le revête de 
la plupart des prendieres porte un Neptune très « 

Tome IL P 



a;»6. . H LS T 9 1 R E DE L'A RT 

finement travaillé. Celles de Pyrrhus ont une 
tête de. Jupitsêr de. la plus belle i^^ on une 
balle tête barbue qui pourroit bien repréfenter 
Mars. Quelques-uns ont pris Tune & Vautre, 
pour la Figure de Pyrrhus : reflemblance qui ' 
a fait donner le même noni à une tête rap- 
portée par Fulvius Urfinus ( i ),- i^moins que 
cette dénomination ne foit venue de la ries- 
lëmblance de cette tête avec celle d'une gnin-' 
de Statue cuiraSëe (de Mars) qui a paffé du 
Palais MaOimi au Capitole (ï ). Il fe pour-" 
roit bien- auffi .que ce fût la Statue qui eût 
donné fon nom aux Médailles j fur-tout fi Wyû 
confidere que les têtes d^Eléphans qui font fur 
lés ailes de ta cuirafiè , comme les appelloient 
lés Anciens , auront paru faire allufion aux 
Bléphans ^e ce Rbi inttôdttiflt le premier en 
Grèce âc en ItaBe^ -ce qui a fait que TArtiHç 
efi a mis d'^autres ftif là diappene en réparant les 
pieds de cette Statue. D'après cette opinion , 
Oori a encore donné te nom de Pyrrhus à une 
tête femblablé gravée fliF une Pktatt du Cabinet 
du Grand Duc de- Florence (3% Mais félon 
Fiifage des Grecs 4e ce temps , ce Rèi a du ne 
point avoir de barbe, ou n^èn avoir que très-. 



(Olmag. 10%. - .. J V " .- 

( 2 ) Muf. Capit. T. III. tav. 48, 

( 3 ) Muf. Florfent, T. IIL t^\h 35^'Ji. '4- 

( 4,) Ibid, T, II. tah. 2u 

(0) Athen. Peipn. Lib. XIII. p..5<?5* 1. 64 



CHÈ2 tes AJMCJEWS. àa? 



|)eti^ jQQttmie («r une .gtwtkde jMédù^ ^'or i^on- 
Tervée à Floijense > & ()m le icitHréâ^qit^ ^filh- 
tuent <4). ducuA d«i Rotô de ç$$ leippa-là 
n'avûit de barbe^ pciisqûe tes Gr^s.cimmeop- 
cerent à ie laferijbu^. Alexandre te Giafid.(f }• 
Lt tête de pocphyce tcavséBée en 'rdltef , que 
Ton voit dans la Vijpae Laddviiè , 4c iciftéft paf 
Mont&ucon ( 6 ) , n'a ri):n de commuit Avec te 
SLûi Pyrxha» lequel fè tmiM fi&âivoneDt ja^ 
Vûir la meatoa uni iiuaribs .Médailtes C 7 ), com^ 
me .«giioriul l'a 4^ oblkv6 ( 8 )y 






^. Situation àUli$imrt det 



Lr' Art né avec la libaité , fivoit fleiadi avec 
eMe : il d^ tomber avec eUe & être ealivell 
fims CbS'irumei. Cependant, tfouis te gouverne^ 
tnerit àodéi^ dea Macédoniens ^ & en {niticu^ 
lier fiMia^celui de Dénfiteioa et Pfaate», la Vilr 
le â'A4hé(ie« fut sa'fll {)eiip)é6 qu'elle ravoit 
été ; ^ V4À ferdt tenté de croir« que la 
lAus grande {)artid d«ii AtiiétfiBài^écateiit Astiftea 
en. lifant ^u'on élevày ^sf 4'dlpaqe^drûn an^ 
trois cens fotiKanlè Siatueé de bl:^flza à. ce Gcn» 
vemeur, parmi lefqueUes il y en avoit plufieurs 



^jS^ Aiinnrfuia Dw. itûl« p » 

(7) Golz, Gfsec. tab* 4.^9^.1,. 2, 4^. Cuper. (Je Elé- 
phant, fixérc. 'li. Cap. •i.'V'I'ïo/ -" • • . ' ' * 

( 8 ) Symte'-fepm. P/S3V" if'lC^ot -Dèïcrjpt. 'des 
Fier. gr. du Cab. de SioXh, ^.^irtzV 4'î3-*' ^ ' 

P 2 



aa HISTOIRE DE L'ART 

dMqœfirei & fo^ des chats. Il parôît toênre e» 

traordinaire que les Athéniens aient fait dans ce 

temps une ordonnance touchant les Statues d'oï 

que la ville réfolut d'ériger à Démétrius Polior- 

cetes & à Ion père Antigone( i ).]*aimeroi& mieux 

croire qu'il s*agit de Statues feulement dorées , 

qooiqu^il foit aulfi fait mention de la réfoludon 

prife par la ville de Sigée de faire dreilèr à An- 

tiochus Soter une Satue équeftre d'or (z). Mais 

cette flatterie tourna au desavantage de bi Vérité 

& de l'Art. Quoi qu'il en (bit, il efl certain que 

le beau fiecle de TArt finit à la mort d'Alexan» 

dre y c'eft-à' dite , fuivant là coiqeâure de Pli* 

ne ( 3 ) dans la C X X. Olympiade. 

Ce fut à pteu-prèj dans cei temps que ItS A* 
tbéniens fe révoltèrent contre Déméuias :Po- 
liorcetes, après la mort de (on père Aotigone 
tué à la bataille d'Ipfus , & Lâchâtes s'empa- 
ra du Çîouverneioent de la ville. Démétrius 
le cbafia , fortifiai te Muftmm , de y mit une 
garnifon pour s'en afliircr. il fit Çbutir tiux A«- 
tbéniens leur défeâion \ & ceux ci prirent a^ 
vec rai&n pour un véritable elclavage C4}>^ 
condition à laquelle ils fiuient réduxs. 



I i I iB n 



(I ) Diod. Sic. Lib. yjL p. 78a. a4 fin. pagfb 
i (a) ChishuU lofer. Àiïat. p. g%. n.*35f 
(3)Lib.XXXlV, Cap, 19, 



CHEZ LES ANCIENS. S29 

/ 

I 

§ Décadence de VArt en Grèce* 

Dw entend par Tâgç delà décadence de T Art, 
celui des Artiftes qui fe diflinguerènt après la 
nîort d'Alexandre. Car ceui^ qui lui furvécu- 
rent , comme Ly (ippe , Âpelles , & Protoge* 
nés 9 font réputés du beau fîecle de TArc dans 
lequel ils ont fleuri, quoiqu'ils ayent encore vé- 
cu dans le fuivant. Le grand changement qui 
fe fît dans les Arts fe manifefte fiuflî dans h 
langue & le ftyle des Grecy : car depuis cette 
époque Içur écrits fopt pour la plupart conçus 
dans le Dialeâe commun , 9infi nommé , noi^ 
pas (^ue ce fût jamais la façon ordinaire de par- 
ler dans aucun temps ni dans aucun liçu ; c'é- 
toît plutôt comme une efpece de langue à l'ufa- 
ge des (kvans , telle qu'eft aujourd'hui 1^ languç 
juatine. 

l . l/Jrf déchu dam la Grèce commença à fleurir 
en jifie fous les Seleucides. 

L^Art chaifé de la Grèce par le malheur des 
temps , fut appelle en Afie par les Seleucidet , 
où les Artiftes difputerent la palme à ceux qui 
étoient reftés en Grèce .(^5^ ^ Hermoclès de 



^i*ï»i"^iw»*"»*^<"^p* 



(4) DicaBarch; Geogr. p. 168. U 14. 

(5) Theophraft. CharaQ Cap. ult. 

P3 



A30 HISTOIRE DE L'ART 

Rhodes qui fit la belle Statue de Combabus ( i }^ 
fleuriffoît à la Cdur de? premiers de ces Rois. 
Peutrêtre auffi que Ctéfîas célèbre par fon Gla- 
diateur mourant ^ étoit du nombre des Artifte$ 
de cette Cour; car on &it qu'Antîochus Epi« 
phanès. Roi de Syrie , introduifit en Afie les 
combats des Gladiateurs jufqu'alors inconnus 
aux Grecs. Il fit venir des Gladiateurs de Ro- 
me; & les Grecs qui virent d'abord ces combats 
avec horreur , s y accoutumèrent bientôt & Pha- 
bitude leur fit perdre leur première fenfibilité. 
Les combats de Gladiateurs n'étoient en ufage 
avant ce temps que chez les feuls Cretois , & 
& les Dames les plus honnêtes y aOiftoient ( 2 }. 
Lorfque dans la fuite il s'agit de les introduire à 
Corynthe , quelqu'un dit qu'il falloit commencer 
par renverfer l'autel de la Miféricorde & de la 
Commifération , avant que de fë réfoudre ^ 
goûter un pareil fpeâacle ( 3 ). 

2. Sous les Ptvkmées. 

Ptolemée attira l'Art en Egypte par fa libéralité. 
Apeltes inême fe rendit à Alexandrie* Les Rois 
Grées en Egypte furent lars plus puiflans & les plo^ 
magnifiqoes des fuccdTimis d'Alexandre le Grand. 
Ils entret^noient, t^lo^ k lapporc d'Appien d'A^ 



-^-"- r 



( O Lucian. de Dea Syrîa, Cap. 26. p. 472. 
( 2 ) Scalig. Poet. Lib. I. Cap. 36, p. 44, 
(3) Lucian. Detnon. p. 393. 



CHEZ LES ANCIENS, agi 

« 

lexmdrie C 4 ) > une Armée de deux cens uAlle 
hommes â pied, ôc de trente mille chevaux. Ils 
avoient trois cens Eléphans drefles à combattre 
& deux mille chars armés. Leurs forces natales 
ti^étoienc pas moins redoutables : ce même Au- 
teur leur donne douze ,cens galères à trots & 
même jufqu'à cinq rames. Sous le régné de 
Pcolemée PUladelphe , Alexandrie devint prefijoe 
ce qu'Athènes avoit été. Les Savans & les PoS* 
tes les plus célèbres quittèrent leur Patrie pour 
Alexandrie où la gloire & la fortune les appel*- 
loient* C'eft - là qu'Ëuclide enièigna la Géo- 
métrie* Théocrite, le Poète de U tendrefie^ y 
chanta fés Paftorales dans le Dialeâe Dorien. 
La langue éloquente de CalUmàque y loua les 
Di^x. La cavalcade (bperbe que ce Roi fit à 
Alexandrie, prouve la grande quantité de Sculp^ 
teurs qu'il y avoic alors en Egypte. On y pro- 
Kotna des centaines de Statues , & il eft proba- 
Ixle qu'on ne les avoit pas tirées des temples, 
Pîais que c'étoient des Ouvrages nouveaux. IL y 
avoit dans la grande Tente décrite par Athé* 
pée ( 4 ), cent animaux différens de marlire exé* 
çuté» par les plus célèbres Artiftes, 



■—^■^1 II I II II ^^l.li^—l ^rt»M^ÉiW.^IWfc— »— — 



(4) Proœm. Hift. p. 7/L 22* 

(5) Deipn. Lib, V. p. 196. 

P4 



as» HISTOIRE DE L'ART 

$• IIL Cùtije&uns fur la corruption du goûf de 
€e temps , même dans VAru 

Le bon goût commença à fe corrompre i-peu* 

près dans ce temps - là parmi les Grecs. L^aic 

fje la Cour que refpirerent leurs Poètes y contri-- 

bua beaucoup. Cette corruption commença 

par le vice que de nos jours on appelle pidantts- 

me. Callimaque & Nicandre qui furent Tun & 

l'autre de ce qu^on nomma la Pléiade poétique 

à la Cour de Ptolemée Philadelphe , parurent 

plus jaloux du titre de Savant que du nom de 

Poëte. Ils cherchèrent à fe diftinguer par de; 

mots étranges & dés exprefllîons furannées, 

Lycophron qui étoit auQi du nombre des (èpt 

eut une autre manie : il aima mieux pafler pour 

infpiré que pour ingénieux , & mettre l'elpric 

de fon leéteur à la toiture pour fe faire com« 

prendre , que de lui plaire. Il femble avoir été 

le premier des Grecs qui commença le jeu des 

anagrammes ( i )• Les Poètes firent de leuri 

vers, des autels , des flûtes , dçs haches, des 

ailes, des œufs: Théocrite lui-même joua îm 

des mots ( 2 ). Mais ce qu^il y a de plus éion« 

nant c'eft qu'Apollonius le Rhodien , qui étoit 

du nombre des fept Poètes , ait fi fouvent violé 



< I) Dickinf» Delpb. Phœnif. Cap. U 
C2) Idyl. XXVII. vs. 26. 

(3) V. Argonaut. Lib. IIl. vs. 99. 167. 335. 395, 
^00, &c. Canterus Novar. Leâ. Lib. V. Cap. 13. p. 



CHEZ LES ANCIENS. ^35 

ly^s règles les plus communes de TArc PoétU 

que ( i y Cette obfervation , quoique éloignée 

de mon fujet en apparence , fert néanmoins ^ 

confirmer les foupçons que 1 -on peut former fur 

la corruption générale du goût de ce temps. 

Un Pocte , tel que Lycophron , emportant les 

{iiffrages de la Cour & de fon fîecle , ne donnç 

pas une haute idée du goât régnant , & TArc 

^ la Science ont prefque toujours & par-touç 

fubi un fort pareil. Lorfqu'au dernier ûecle on 

vit en Italie, ainfi que dans tous les pays oà 

Ton cqltivQit les fi:iences , une maladie conta* 

gieufe gagner tous les erprits, remplir de va* 

peurs malignes le cerveau des favans, & donner 

à leur fang un mouvenàent fébrile qui engen* 

dra l'enflure & l'affeélation de leurs écrits , la 

çpntagion gggpa «uOi les Artiiles. Jofeph Ar- 

pino, Bernini & Borromini furent dans la Pein* 

(ure, la Sculpture & PArcUteAure ce que h 

Chevalier Marin fut dans la Poéfie : ils abandoi|<* 

perent toqs la I^ature & l'Antiquité. 

5ç ly. Prétendus Ouvrages de ce temps. 

Il eft vraifemblable que les p^us célèbres At- 
tiftes de la Grèce qui quittèrent leur Patrie dan^ 
\t temps dont nous parlons ^ poiir aller | 



^27. obferve ces fautes & Içs rega^^de cpmme une lU 
cence particulière dans le changen^ent des pronoms pos-. 
feffifs. 



S34 HISTOIRE DE L'ART 

Alexandrie , font les Maîtres des Statues de pot- 
phyre qui furent transportées d'Egypte à Roni9 
par les ordres de l'Empereur Claude , comme 
Pline nous l'apprend ( ly On voit encqre i 
la montée du Capitole le beau tronc d'une Pal- 
las de porphyre.. Une autre PaU^s de porphyre 
avec une tête de marbre orne la Ville Médicis. 
Mais la plus belle ûon - feulement des Statues 
' de porphyre , mais auffi de toutes celles de l'an- 
tiquité, eft une prétendue Mufe , plus que de 
grandeur naturelle ^ dans la Vigne Borghefe* 
D'autres lui donnent le nom de Junon à caufe 
de fon diadème. Sa drapperie eft une merveille 
de TArt ( 2 ), Cependant il y a eu auffi des 
Statues de porphyre exécutées à Rome , comme 
le prouvé un Bufte cuiraffé du Palais Farnefe, 
dont la cuiraffé n'eft pas toût-à-feit achevée. 
Pirro Ugorio a écrit dans fes Manufcrits , con-^ 
fervés dans la Bibliothèque du Vatican , que ce 
Bufte avoit été trouvé au Champ de Mars. Pro- 
bablement auffi que plufieurs > Statues de Rais 
captifs , de la même efpece de pierre , ont été 
trava^es à Rome. On en voie pluûeurs dans 
la Vigne Borghefe , la Vigne Médicis & ailleurs. 
Hermoclès de Rhodes eft un des plus célèbres 
Artiftes de ce temps. Un Lapidaire nommé 
$atyrias acquit auffi beaucoup de réputation fous 



^»i 



(O Plin. Lib. XXXVI. Cap. 13. 

(a) Montfaucon Aiitiq. expliq. T, I. PI. XXI. n. a^ 



CHEZ LES ANCIEN& aj5 

t 

Ptolteffléé Philadelf^e ) dont il grava en cciftil 
|a femme 9 nqmmée Arljinoé (3). 

** • •• . » 

-' $. y. B^aâenèe dé VArt en EgypH & dans, 

la grande Çrece. 

' L^Art Grec ne pouvoît prendre racine Fous 
un ciel & dans un fol 4ui lui écoient aulfî écran < 
gérs que le fol & le ciel de TEgypte ( 4 ). Il 
perdit beaucoup de fa grandeur & de fa noblefle 
çn s'amôlliflant pour fe conformer au luxe qui 
r^noit à la Cour des Seleueides & des Ptole- 
mées. Il tomba tout-à-fait dans la graçde Grè- 
ce. Il y avoit fleuri avec la Philofophie de Py- 
thagore de de Z!enon d'Ëlée dans un grand nonr- 
bre de villes libres & opulentes. Il y périt paç 
les armes & la barbarie des Ronaains* 

§. VI. Chute de VArt dans la Grèce par hs 
guerres civiles entre les ^bien^ confédérés 

^ les J^toUenSé 

Cbi^ei^qamx l'ancienne fouche de la liber- 
té pouÛA de nouveaux rejettons daQ$ la Greco 
fatiguée de gémir fous plufieurs tyrans qui Top? 
primoient ^ Nombre de l'autorité d'Antigone 



( 3 ) Anthol. Lib. IV. p.' 205. g.. 
(4) Conf. Strab. Lib. XIV. p. gsçi!. 



»36 HISTOIRE DE L'ART 

Gonatat , Roi de Macédonie ( i ). Il fonit 
quelques grands hommes des cendres de leurs 
ancêtres , & en fe facrifiant pour l'amour de 
la patrie 9 ils donnèrent beaucoup d'inquiétude 
aux MacédonieQS & aux Rooiains. Trois on 
quatre villes à -peine connues dans l'hiftoire 
entreprirent dans la CXXIV* Olympiade de 
fb fouftrairè à la dpmination des Macédor 
pieps : elles réuffirent à chaflfer & à tuer le^ 
Tyrans qui s*étoient élevés au milieu d'elles 
& dan$ chacune d-elles. D'ailleurs comme leur 
Ijguc paroiiToit de peu de cpnfdquence , on dé* 
daigna de les châtier. Tel fut le fondement 
^ le commencement de la célèbre ligue d'A? 
chaiie. Pluûeurs grandes villes, Athènes met 
|ne , furent honteufes d'avoir été prévenues, 
4ans une (i belle entreprife: elles voulurent y 
^voir part , & montrer leur zèle pour la liber- 
té, l^mtùx toute TAchaïe fut ligu^. Qn pro- 
jetta de nouvelles loix , on ébaucha une nou-? 
velle forme de Gouvernement ; & comme la ja-f 
louGe zxm^ Ips l^acédémoniens & le§ Ëtoliens 
contre les Achéens, Aratus âgé de vingt ans, 
& Pbilopœiâénes, les derniers héros de la Grè- 
ce , fe mirent à la tête de ceux-ci , Se furent lef^ 
défen&urs de la liberté» 



( 1 ) Poîyb. Lib. II, p, 129. A, 
(2j Excerpt, Qipdpr, p. 225, I, i<^ 



CHEZ LES ANCIENS, a^f 

La Grèce éioit pourtant fort déchue de Ci 
grandeur paflëe ; & la conftitution des villes ^ 
celle même de Sparte reftée inaltérable pendant 
^rès de quatre cens ans Ci )y a voit pris une 
autre forme après la bataille de Leufbeâ. Les 
Ephores gouvernèrent feuls , depuis que Cleo* 
menés Roi de Sparte devenu odieux par fes vues 
despotiques , avoit été obligé de quitter ùl pa- 
trie pour fe réfugier en Egypte. Mais après fk 
Aon on procéda de nouveau à Télection d'ua 
Roi ; & comme Agefipolis étoit encore enfant, 
on conféra là dignité fupréme à Lycurgue dont 
les ancêtres n'étoieiit pas du fang royal; mais il 
fut la mériter en dotmant un talent à chaque Ë« 
phore. il fut aufli obligé de fuir , mais il fut 
tappellé ( ) ). Ceci arriva dans la CXL. Olym-; 
^iade. Peu après , lorfque Sparte , après la 
mort du Roi Pelops, fut fucceflîvement gouver- 
née par divers Tyrans , & à la fin par Nabis, 
celui-ci défendit la ville avec des troupes étnm^ 
gères C4)- 



m^ 



(3) Polyb. Lib. V. p. S77. A. p. 431, fi, 
.Ï4) Tiu Uv. Lib. XXXIV, Cap. aS. 



t : 



iî38 HISTOIRE DE L'ART 

Les Romains prennent part à ta guerre entre lèi 
Acbéens & les Etohens. La Fi&oire rempor^ 
tée par les Grecs les fait recpnnoUre pour une 
fifition Libre» 

Lorsque la guerrç éclatta entre les Acàéehs & 
les Etoîieus, raniiikofité des deux partis alla fi 
loin qu'ils commencèrent à toutaer leur rage eon-^ 
tre les Monumens même de TArt. Les Eto» 
liens étant entrés fans réfiftance dans une ville 
de Macédoine^ nommée Dios, que les habitans 
furent obligés de leur abandonner en fe retirant, 
ils 'fen démolirent les murs & les maifons , mi- 
ïent ie feu aux portiques & aux allées cou« 

vertes des temples ^ détruifirent toutes les 
Statues ( I ). Les mêm^s Eîfiliens ejeerçerewÉ 
tme fureu(t pàreîUç .dan« le temple et jfnpitet 
tf TDodçne en Epire. Ils mirent le .feu aux 
Caileries, brifereht les Statues « & détr-uiflrent 
entièrement le temple { 2 )• * Dans (a harangué 
d'un Ambafladeur Acarnanien Polybè *' cite plu- 
fieurs autres temples pillés par les £toliens(3}. 
La ville même d'Elis & la province du même 
nom , qui jufqu'alors avoit été épagnée par tous 



' CO Polyb. Lib, IV. p. 326. 
^ ^4-^ J -id- i W4.-pr s s I - Aï 

( 3 ) Id. Lib. IX. p. 567. A. 

(4) Id. Lib. jy,^^..A3^.rS3?.;' !•/. .. v' 

( 5 ) Id- Lib. y., p, gsf fi. ,«î. UW: W;ip:;5^:^. J?. 

( 6 } Excerpt. Polyb. Lib. XL p. 45. 



CHEZ LES ANCIENS. 1139 

les i>trtis à caufe de fes Jeax qui la faifoient 
jouir du privilège d*une ville franche, furent 
pourtant làcagées par les Etoliens dans la CXL» 
Olympiade (4). Du refle les Macédoniens, 
fous le Roi Philippe , & les Achéens çxerçoient 
liresqu'avec la même fureur la loi du talion à 
Therme, Capitale des Etoliens: ils épargnoient 
pourtant les Statues & les images des Dieux (j> 
Mais quand ce même Roi y vint pour la fécon- 
de fois 9 il fit détruire les Statues qu'il avoii ér 
pargnées dans f^ première expédition (6). Au 
fiege de la ville de Pergame, Philippe as- 
fouvit fa rage fur les temples & fur leurs Sta- 
tues : tout fut brifé , démoli , détruit. On 
qut foin même de brifer tellement les pier-i 
res, q^i^^s ne pufiem plus fer vir àlarécoa* 
ftruétiop. du temple (7 )• Diodore attribue ce 
ravagera Rioi de Bithynie (.8): c'eft une er- 
reur, fe)Qa lomes les apparences. On trouva 
daus' cette v^le le fameux Ëfçulape exécuté par 
Philowaque (9;), ou Phyrom^que, félon d'au- 
tres (19). Amenés dépendante :entiéj:emeat des 
Macédoniens Ôc du Roi (TEgypte , fut aflfe? 
traoquIUft WfDOimencementd^ cette guerre (i ij* 

*— *— ^— '^^~"^'^— l— ^^—^i^ ■ Il ■ IIIW ■ I L — *i«>^WW^**^— .- 

• " ' - • • l 

(7) Ibîd. Lib. XVI. p. 67: 

(8) Excerpt. Diodor. p. 294/ 

. '(9) Excerpr. Polyb. p. 169. I. iô. ' 

(10) Anthol. Lib. IV, Cap. 12. Exœrpt. DiodQr, p; 

337. 1. 2Î2. • — 

(n) Polyb. Lib. V. p. 444. A. B. 



Ô0 rilSTOIRÊ i>E L'ÀRl^ 

Mais (oQ inaâion lui fit perdre Tefliaie 6t H 
conGdération des autres Grecs; & torfqa'eii- 
fin elle quitta le parti deè Macédoniens, le 
Roi Philippe entra dans fon territoire y brûla 
TAcadémie qui ^(oit devant là ville , pilla touâ 
les temples d'alentdUr, & n'épargna pas même 
les tombeaux ( i ). Lorfque les Achéens né 
voulurent pas entrer dans fes vues contre Sparte 
& le Tyran Nabis , 11 entra de noirveau fur 
le Tetritoire Âttique , détruiGc les temples qu'it 
i^avoit que pillés aiiparavant , démolit les Sta- 
tues , & fit aufli brifer les pierres dés temples 
afin qu'elles ne puflent pas fervir ùné fécondé 
fois ( 2 )• Cet excès fut la principale caufe dé 
Tordonnance portée par les Athéniens qui pref^ 
crivoit de brifer 6c d'anéantir toutes lés Statues 
de ce Prince , & de toutes les peifonhes de fa 
maifon , hommes (k femihes , & de réputér pour 
profiines & in&mes tous les endroits où Ton a« 
voit placé quelque Infcription en fon honneur (j). 
Le Gonful Marcus Acilius dans la guette de Sy- 
rie eontre le Roi Antiochus ^ après la viétoire 
remportée près des Thermopiles ^ fit démolir le 
temple de Pallas Itonienne, parce qu^il y troa^ 
la Statue de ce Roi( 4 )* Les Romains avoient 
été mf^u'alors plus religieux ou mollis féroces 



■p^*- 



1^..^ 



' {t) Excerpt. Diodôr, p. 294! Tit. Uv« Libt XXXU 
Cap* 24* 
(2) Tit, Liv. Lib. XXXI, Cap. 26/ 30- 



CHEZ Lfi9 ANCIEN Sl 141 

iur les terres enndiHiës. Ils avoient épargné les 
temples. . ils comttiencerent au(I! à exercer la 
loi du talion : ilà pilleretlt leë temples de HÛe 
de Bachium, fituée vis à- Vis de Phocea, & eil 
enlevèrent les Statues ( 5 ). Tel étoic l'état de la 
Grèce dans la CXL. Olympiade Q6). 

Lès Ètoliens pbdflèrfent Panimôrité adez loin 
contre les Achéens potir demander du fecours 
aux Romains qui entrèrent pour la première fois 
tàï le territoire tirée. Les Achéens de leur c^ 
té tt rangèrent du parti des Macédoniens. A- 
^rès une viÂoire remportée par Philopœôie- 
nés, àxtî de la confédération , fur les £toIien8 
6l leufs alliés^ les komaiiis mieux inftxuits des 
circonilances de la tirece, abandonnèrent ceux 
qui les avoient appelles, à leur fecours , & vou- 
lurent au contraire fecourir les Achéens : ils fi« 
rent la conquête de Corynttie ^ & batiirenc 
Philippe Roi des Macédoniens. Cette vicbi- 
it fut couronn^'e par une paix glorieiife. Lé 
Roi accepta les conditions que firent les Ro^ 
inains: il ^ut obligée d'évacuer toutes les places 
de la Grèce, & d'en retirer fes garnifons; & 
tout cela même avant la cétébratlon prochaine 
des Jeox Ifthmiques. Les Romains parurent 
àtprs s^intéreffer vivement pour la liberté d'une 

C 3 ) Id. ibid. Cap. 44. 

(4) Idem. Lib. XXXVk Cap. se. 

(5) Idem. Lib. X}(XVII. Cap. ai. 
{(S) Polyb. Lib, V. Pt448. B. 

T9m IL Q 



; 



«4* HISTOIRE DE L*ART 

autre nation; & le Pioconful Quintus Flaiïit- 
piuSyâgé de qrente - trois ans eut l'hoaneur de 
proclamer pour libres les Grecs qui TadorerenC 
prefque eh reconnoiiFance. 

§. VII. Nouveau^ avantages que tAn tira de 
cette liberté y mais qui furent de peu de 

durée. 

Les Grecs furent proclamés libres dans la 
CXLV. Olympiade, 194 ans avant TEre Chré- 
tienne. Il paroît que j^line a voulu défigner 
cette Olympiade & non la CL. lorfqu'il dit que 
les Arts commencèrent à refleurir en Grèce Car 
flans la CLV» Olympiade les Romains étoient 
en Grèce comme ennemis ^& les Arts ne peuvent 
s'élever que fous d'heureux aufpices. Peu après 
Paul Emile confirma de nouveau les Grecs dans 
leur liberté. Ce temps de la décadence des Arts 
chez les Grecs peot être comparé à Tintervalle qu'il 
y eut dans les temps modernes depuis Raphaël fie 
Michel- Ange jufqu'aux Caraches: car alors l'Arc 
tomba dans une grande barbarie ^méme dans TE- 
cole Romaine; & les Aniftes de cette Ecole qui 
écrivirent fur l'Art , comme Vafari & Zuccheri, 
parurent prefque frappés d'aveuglement. Les 
Tableaux des deux plus grands Maîtres étoienc 
dana leur plus bel 4clai4 jSn pour-ainfi dire fait» 
fous les yeux de ces Artiftes. qui dégénérèrent jaC- 
qu'att point de faire croire qu'ils ne contemplè- 
rent ôc n'étudièrent jamais attentivement auciiiie 






CHEZ LE3 ANCIENS. p^j 

Skàat antique: an moins leors Ouvrais Iç fon^ 
mnli juger. L'ainé des C vaches fut le premiçi: 
^ui ouviit les yeu^. 

$• VIII Du iffpps auquel fJ^t fleurit en Sidht 

Lors de la dëcaidcnce des ^s en Çj:e.ce^ 
iorfqu^op y brifoic leurs plus belles proda6);ioq9|, 
ils fleurirent en Sicile au milieu des plus granc^ 
troubles 9 foiis le Roi Agathôclès, pendant là 
guerre qu'il fit px Carthaginois , ^ pej^danc 
la première guerre Punique. Cet état fleurifTant 
de l'Art eft fuffifàmment empreint fur les belles 
Médailles en or & en argent de ce Roi : il ; en 
à de diff^ren^p fr^ndepr; Elles lepr^fentent ^* 
4inairement d'i^n côt4 là jtéte de Profei;pine ;|c 
fur le reiyers la v^âoirç qui met pnci^îc^e^ 
uii trophée, cotçppf^ d'armes ftifpeaidi;ie$ ^u trçity: 
d' un arbrç. Çç teçip^ heureux poi^r VMt ^u^ 
foit encore ibu$ ïfijérpn II. Roi de Syracuie3» 
qui entre wtxpt Oav^|geâ reinarquablef ^ fit cpî}- 
ftruire m vaifle^u célèbre tlan; toute r^ntiqujt^, 
lequel avoit vingt rangs de rames de 4:baq4e c^- 
té ^ & tpSfifi^\Aqk plutôt ^ un Palais qu'à ua 
y^ffeâvu Jl y aypildes aqueduci, 4es jardins, 
des bains, u^^ tjsn^pie^ & le planc];ier d'uqe cb^o^- 
bre étôit un parquet de petites pierres eri mofaï- 
que qui repréfentoient tous les évériemens de 
riliadé. Lorfqu'Anflîbal triomphoit pariouic où 
il & mdntroit , ce Roi envoya aux Romains une 

Q 2 



i44 HISTOIRE DE L'ART 

flmte chargée de grains , & une Vi6foire d'or 
pelant trois cens vingt livres ( i )• Le Sénat l'ac- 
cepta; mais quoique réduit à la dernière héceflité 
il ne prit de quarante Vafes d'or que les Ambas- 
ikdeurs de Naples lui apportèrent , que le plas 
I^r (2); & de- même les Vafes d'or envoyéa 
par la ville de Paeftum en Lucanie ^ furent ren- 
dus l fes Aoibafladeurs avec bien des remercie- 
mens C3). 

i Médaille remarquable de la Ville de Segéftê ' 

en Sicile. 

Pxu après le temps d'Agathoclès on frappa & 
Segpfie viUe de Sicile, une Médaille remarquer- 
ble , moins par rapjport à l'Art , que pour fa 
tareté & à caufe de la Chronologie. D'un côté 
eft la tête d'une femme qui repréfentë celle d-E^ 
gefia» fille d'Hippotès Roi de Troye, & de Tr 
quelle cette ville tire fon nom. Sur le revers 
eft un chien & trois épies qui dénotent la ferti- 
lité du terrein. Le chien eft f imagé dû fkuvts 
Crimifus qui, feton la fable, fé changea en cet 
animal pour jouir d'Egefta que fon Père avôh 
envoyée vers les bords de ce fleuve pour lui 
ianver la vie. Car, lorfque Neptune & Apollon 



( I ) Tit Lîv. Lib. XXIL ap. 3?« 

C 2 ) 1^- i^^<^* ^sp* 32é 

(3) Id. ibid. Cap. 36. / 

(4) i'olyb. Lib. I. p. 14. C 



CHEZ LES ANCIENS. ix\s 

ftC purent obtenir de Laomodon la récompeniib 
que ce Roi leur avoir promife pour avoir reçon* 
itruit les murs de la ville de Troie , Neptu- 
ne et^voya un monftre terrible contre la vitle^ 
à la fureur duquel TÔrade d* Apollon avoit or» 
donné de livrer les filles les plus diilinguées 
pour en être dévorées. Ce qu'il y a dé plus re- 
tnarquable dans cette Médaille ^c^eft d'y voir en 
même temps les nom d'Egefte & de Segeilé. 
Cette Ville affiégée par les Carthaginois fut dé^«- 
livrée par Cajus DuUHus da^s la CXXIX. Olym* 
piade ( 4 ) , & dix -neuf ans après Cajus Luta« 
tins Camius chalTa les Cartliaginois de la Sicile^ 
'& en fit une Province Romaine > à Texcoptioii 
néanmoins de Tempire d'Hiéron ( 5 ) ; mais on 
laifia à quelques villes de cette nouvelle Pro- 
vince, & en particulier à Ségefte ( 6 )yla plaine 
jouiflance de leur libené. Les dix -neuf ans 
dont je viens de parler fe trouvent indiqués fur 
^tte Médaille par les caraâeres X I B , en ië- 
i)arapt: le premier des deux autres , car S ou Z 
4igniûe fept, & I£f douze. Pour écrire dix- 
neuf en caraéierçs liés , il faudroit mettre 10. 
Je m'imagine donc que les habitans de Ségeile 
ont voulu conferver fur cette Médaille le fouver 
pir du tefnps écoulé depuis l'époque de leur dé» 



( 5 ) Tir. Lîy. Lîb. X X. Cap. 63. 
(6>Conr. Sigon. de aiitiq. juris provinc ItaU Lib» 
^. ^p. 3. p. 266. 

0.3 



a4« HISTOIRE DE UA^t ^ 

fivrance jolqu'â la conqdête de ta Sicile , à lt(- 
quelle leur liberté leur fUt confirttiéé contre toute 
attente , 5c qu'alors ils changèrent le nom de 
leur ville Egefte en celui de SfSgelte ( i )• 

$.IX» Artiftes ^Qavragfs céléres de ce temps. 

Parmi |es Artiftes qui fleurirent au repouvet 
letnent de T Art en Grèce , on diftingue Anthée, 
Callifl^te , Athénée i Polyciès, le Maître da 
bel Hermaphrodite , Melhrodore , Peintre Se 
Philofoplie, & quelques autres. Le biel Her- 

ïnaphrodite d^ la Vigne Borghefe pounoit être 
pris potir TOuv^tage de Pcdjclès. Il y en a ûti 
autre daifs la Gâllerie du gmnd Dufc à Florence^ 
(k Un troifleide dans lés voûtes de là Vigne Bor- 



( I ) Conf. Mazocchi in Conitiienr. Tab. Her^cl. 

^2) L'O Grec û, dans le nom de cet Artiile, a la 
forme d'<v dent les plus anciens exemples font fur les 
Médailles des Rois Syriens j par conféquent il n'eft pas 
au(fi nouveau que Moiitfaucon & plufleufs autres l'ont 
petlfé. Le plus ancien puvrage, d*un temps d^termi* 
né » outre ces Médailles ^ où Tomega parole fous cette 
forme, e(^ up beau Vafe de t>ron2se, grand & cerclé , 
qui fc voit au Capitole , & qui fçlon l'Infc^iption qu'on 
lit fur le bord , a ^té donqé en préfcnt par le célèbre 
Mithridate Eupator Roi du Pont , \ un Oymnafe qui 
s'appella Euporifla du nom de ce Roi. Ce Vafe a été 
trouvé de nos fours \ Porto d'Anzio^ autrefois ^firiKm» 
iorfqu*on nettoya ce port. Outre rinfcriptioii qu*on vient 
de rapporter , laquelle eft en grandes lettres ponôuées ^ 
on lit encore fur ce Vafe ces mots jufqu'ici mal entendus 






CHEZ LES ANCIENS. 547 

£^e{e. Il efl: aflfez probable qa'ApoHonifss fili 
de Neflor , d'Athènes , vivoit dans ce mémt 
temps ; car à en jtiger p&r la forme des lettres 
de fon nom tel qu'il efc écrit fur ItTor/o du BtU 
vedere , il faut quil ait vécu quelque temps a« 
près Alexandre le Grand ( Z )• 

I>efcrip$ion particulière de P Hercule mutilé qui 

eft au Belvédère^ 

» 

Quoique cette Statue d'Hercule ait été mal- 
traitée & mutilée . d'une manière étrange ^ fe 
trouvant fans tâte , fans bras Ôc fans jambes ^ 
elle eft cependant encore un chef-d'œuvre aux 
yeux des Connoi0eur3;& ceux qui favent percer 



ev(p« iia^nûle Ca) qui probablement veulent fignîfîer 
ev(pa\afQV J.acrojje, c'eft à« dire conferve le pur ^ luu 
fant , expreflion dont on fe fervoit en parlant des har« 
nois luifans des chevaux (Heficb. in <|)a'^tfpa > sv^cç- 
^«pçO» J^'écriture eft en liCitre* Grecques courantes 
dont on fe fert à-préfent , & eif la plus ancienne efpe- 
ce d'Ecriture Grecque dont nou$ ayons des traces , plus 
ancienne peut-être que le ver^ d'Euripide écrit en pa- 
reils caraâerei fur le mur d'une maifon de i'ancicnu« 
Herculanum 

Pîtt. d'Ercol. Tom. II. p. 34j. 

(a) Sut le dcfiia envoyé a Pococke en Angleteue» ces mots 
ONt été (Copiés par quelqu'un qui ne les ententfoit pas. Ce Vafc 
a auifi la rondeur du demi«ceicle d'un Ouvrage Elliptique de la 
plifs grande beauté, y, rocockCs Defcii» of the £a^ f Vol. il. p« 
2P7. gl. XQlh 

Q4 



^8 HISTOlîtE DB L'ART 

dans les myfleres de 1-Art , Te la repréfenteiit 
dans toute Ci beauté. L'Anifte en voulant re- 
préfenter Hercule, a formé un corps idéal au<- 
defTus de la Nature , ou fi Von veut , un çorp^ 
viril dans la per&étion de Tâge, élevé jufqu'à \% 
fatiété divine. Cet Herculç paroîi donc ici tel 
qu'il dut être lorfque purifié par le feu des foi- 
blefles de Thumanité, il obtint Tiçinior^aliié & 
prit place abprès des Dieux ( i ). 11 ell rcpré- 
fenté fans aucun befoin de nourriture & de ré- 
paration de forces. Les veinés y font:toutes 
invifibles; le bas- ventre eft fait pour jouir fans 
befoin» c*efl;-à-dire pour éire Fàifafié fans rien 
prendre, & plein fans fe remplir. A eq juger 
par les reftes du tronçon , il doit avoir été aQis,^ 
avec la tête foutenue & élevée , & Tair d'un 
Héros occupé du fouvenir délicieux de fes grands 
travaqx gÎQ/riçufemenç achevés. Il paroft que 
le do$ ait la m^me f]gnifî(^ation piàr la manière 
foblime dpnt il femhle voûté C '^ )• ^^ poitrine 
puiflammenc élevée nous donne une idée dfii 



( I ) Ceft ainiîqu'ArtémoQ le peignit. PJin. Lib. XX^V; 
Cap. 4a 

( 2 ) tl eft impofllbie que ce foi^t un Hercule filant » 
& je ne me fouviens pas où quelqu'un peut avoir prit 
que Raphaël y ait découvert cette attitude. Cours dq 
Belles-Lettres par le Batteux Tgm. I. p^ (^6. 

( 3 ) Il y a des méprifes qui méritent h pcipe d*êtrc 
rçlevéçs. Telle eft celle de le Comte (Cabinet T. I. p^ 
20) lorfquMl nomme Hèrodoie de Sîcyono^ pour le M<ii« 



CHEZ LES ANCIBNSL 049 

» 

cflFe contre laquelle le Géant Gérion fat écnSi, 
La force & la longueur de fès cuiffes nous re^ 
tracent ce Héros infatigable qui pourfiiivic fi( 
atteignit le cerf aux pieds agiles ^ de qui traver- 
fa des pays innombrables p0ur aUer combanre 
& détruire des monfirest jufqa^afix iuttrémités da 
inonde. Que TArrifte admire dans le contoos 
de ce corps Técoulement continuel d^ne forme 
dans Tautre , & les traits mou vans qui comme 
les ondes ; sMlevent, s'abaiflem^ ic fe mêlent 
enfemble : il trouvera rinijpoffibilhé de pouvoir 
en copiant s*a0qfer do droit r puifque le mou^ 
veqiem avec lequel 6m le ^cbercbe «^ s*en dé« 
tourne imp^ceptiblement , de en déviant trorn* 
pe égalenient Tœil de la main« Les os iem« 
blent couverts d'une peau graflè ^ les muscles 
font charnus fans fuperfluité : une lèmblable 
carnation ne fe retrouve dans aucune autre Fi- 
gure. On pourroit dire même que cet Hercnla 
approche plus du temps de du Style fublimes de 
Y^ti 9ue r Apollon ( 3 )* ^^ trouve dans l^ 



tre de cet Ouyrago. Paufaoias fiiit mention â*un Her» 
rodotè d'0ly|ithe9'mais perfonne ne connoit un Sculp* 
teur de ce nom*/nafif de Sicypne. Le tronçon d'une 
Statue de femme qui doit être à Rome» & fi^rpaifer ett 
beauté toutes lès autres Statuçs, félon le même Auteur, 
& qu'il donne aiiifi pour un Ouvrage, du même Artifie , 
m'eft* inconnu. Un autre Auteur (Demontios deila Sculpt.' 
apdq. p. 12) nous dit que cet Apollonius» eft eccore 1^ 



i5o HIStCTIRË DE^'^ART 

Côtteâion ma^Hiflque debefflQ^^é M^.ièQir- 
diml Alexandre A&ani ; c les E^âe»^^dei fftaà 
grands Artiftes d'aptes ce toffa mn9ê^m% 
mais ce ne fbnt que dès hiyotis ^^& lâbâi^ 
foible en qomparaifon de Toriginali A^oHïMil^^ 
Artifie de cet Ouvrage , eft înconno aux Hifioi^ 
riens Ddbos fe trompe anffi, quand il (^i^'diit 
que Pline parle favorablement de FHerculé Far- 
nefe : il ne parle ni de cette Statue ^ ni d#^. 
Giycon qui la fit. 

Le Torlb d*Herçule parolt un des derniers 
Ouvrages parfaits que TArt ait produit en Grer 
ce 9 avant la perte de fa liberté* Car après quç 
la Orece fut réduite en Province SLomainé ^ l'bis- 
tdre ne fait mention d aucun Arçifte célèbre de 
cette nation , jufqu'aux temps du Triumvirat 
Ronlain. Un peu plus de quar^te ans après 
que les Qrecs eurent été déclarés libres par 
Quintua Flaminius ^ ils (perdirent encore leu; 



Maître de Dîrcé , de Zethus , & d'Amphîon» Mais il 
confond l'Apollonius de Rhodes avec TApoIlonius d'A- 
thènes. Il y avoit encore à la fin du dernier fîeclet 
dans le Palais Maffimi à Rome,, le tronc d'un Hercu* 
je 9 dtautres difent d'un Efculape , exécuté par le même 
Artifte , comme l'Infcription Tindiquoit, Je trouve au To» 
me X« p. ^24« des Manufcrlts de Pirro Ligorio qui fonç 
dans la Bibliothèque Royale Farnefienne aq Capo di 
monte \ Naples » que ce morceau avoit ét^ trouve ^ux. 
bajns ^'Agrippa » & qu'il avpic appartenu au célèbre 
Architeôe Sangallo* Il faut bien que c'ait été un Ou- 
trage cftimé, fuifqyc TEmpereur Trajan pece qui l'y 









CHEZ LES ANCIENS. 351 

liberté. Lm troublés & lc3 difliSntiofis desChef^. 
de la Ligiïe Afbaïque, Ce encore plus la jaloufie. 
jdes Roipain$^ len furent les caùfcs. La viélôire 
que les Romains remportèrent fur Perfée Roî 
de Macédoine^ lÉs fendit Maîtres de ceRoyari* 
me. Ainfi ils aVoient tout à craindre de la con<* 
fédération des Grecâ^ & ceux-ci yivoient dans 
des inquiétudes jsônciqfielles , à caufe dé I9 
puiflancé dç ces voifiÉfs redoutables. Après 
bkn dés tentatives înfiruélùeitles de la parc des 
Roinait)s pour vitre en bonne intelligence aVec 
les Grecs ^ au moins félon le f apport des Hifto* 
riens Romains, Ludus Mummius entra enfin 
fiît leur territoire , battit les Grecs près (îe Gq- 
rinthe i s'empara de cette ville comme la pre* 
iniere de la Ligue Açha'ique, & la démolir. 
Ceci arriva dans la CL VI* Olympiade (1) la 
même anpée que Garcbage fut ptifç. La prife 
0e Corinthe procura aux Romains les premiers 



■é^ 



ayoit fait placer, fit auffi connoître par une Infcrîptîoa^ 
particulière le déplacement de cette Statue , comme l'as- 
fure . le même Auteur. Je n'ai pti décoavrir ce qu'elle 
eft devenue. Il y avolt de- même h Rome, troi$ In- 
fcriptions différentes fur la Statue d'un Hercule : cellei 
de Lucius Liacullus qui Tavoit apportée à Rome, celle 
de fon fils qui la plaça dans les Roftres ^ & celle de TE- 
dile T. Septimius. JPlin. Lih. XXXIF. Cap. 19. 

( I ) Réflexion^ fur la Poéiîe & fur la Peinture, Tfl^ 
ïiie I. p. %6o. 

{2) Plin. Ub. XXXIII. Cap. 3. 



fiS^ HISTOIRE fl^jUj^RT 

Monumens de TArt de la Qtçce, & on les fh 
ièrvir à jféndre l'entrée triomphante de Mumtnius 
brillaace & magnifique. Pline croit: ( i ) que le 
fameux Bacchus d'Ariilide efc le premier Ta*? 
bleau Grec qui ait été apporté à BLome. On dé- 
daigna de prendre les Statues les plus antiques 
qui étoient de bois ; on laifla dans la ville dé- 
molie un Baochus doié <k>nt le vifi^e étoit peint 
en rouge ( i ) i un Beuerophon de bois avec 
des membres de marbie (3)^ & un Hercule 
de bois que Ton prit pour un Oavrage de Dé? 
dale (4)« Les Romains du refte enleveieuc 
tout ce qu'ils voulurent , même jufqu'aux bas-, 
fins de bronze placés dans l'intérieur du Théâtre 
pour renforcer le fon des déclamateurs ( 5 )« 

$• X. Rtfutation du fentimeat qui fixe répoquA 
de qu€Îque$ Suiiues particulières à ce temps^ 

Fabretti lèmble incliné à croire qug 
deux Statues qui font dans la Maifon Carpe* 
gna à Rome dont on a fait un Marc-Aurele 
& un Septlme Sévère en y mettant des têtes 
étrangères 9pi( corps» furent du nombre de 
eelles que Mummius apporta de la Grèce, par-? 
ce que Plnfcription portoit M. MVMMiy^ 



^i) Plin. Lib. XXXV. Cap. 8, 

(2) Faufan. Lib. IL p. 115, K 24. 

(3) Id. ibid. p. 119. 1. 32. 

(4) Id. ibid. p. iai« 1. g* 




chI^^^lÈs AN^CIENS. «5S 

COsl '^ôî^fli'^^ê ' Mommios s'apellât Lucii» 
fijy-^ï'^srX^&noiffôâ»^ y trouvent des mar- 

^S%?gti' Style bien ioférieur. Les premier 
b^ ëtoietit (Probablement perdues, \ot9- 

'oB ft fait de nouveaux pieds & de nouveltos 

l'é^^bs In&fiption. 

^. XI, Les plus beaux MonumeHs dé la Gticé 

enlevés par Us Romains é 

L E pniâge de quelques villes auroit po le lé- 
^arer, vti la gràtide quahiité de Statues & de 
Peiûtures dont tbtltes les autres villes & gêné- 
îaleiïient tous lès endroits de la Grèce étoieni 
templis. Il faut donc que les Grecs, fe voyant 
^xpofiî» à la cupidité die ledrs vainqueurs 9 aient 
fttd}i tout courage- depuis ce temps, & niaient 
pMs voulu -ftire aucune dépenfe pour lesOuvra^ 
ges publics & Pencouragement des Arts, Ett 
effet depuis cette époque les Romains ne ces^ 
forent dé pHler la Grèce dans toutes les occa^ 
fions. Marius Scaucus, étant Edile, fitem« 
porter en ceue qualité , de Sicyone à Rome ^ 
pour des arrérages de dettes , toutes les Pein* 
tures des Temples & des Edifices publics , tt 
s'en fervit pour orner le Théâtre fuperbe qu'il fie 



Il > ■ .1 II I I 



(s) Vinruv. Lib. V. p. ff; 
: (ti) Fabr< Infcr. Lib. V. p. 400. fi. 293. Coof.Suoiu 
fiaroui 0£ fopra aie. MedâgU p. Z644 



àSi HlStorRE DE VAS^i 

Mdr ( I ). Un trénfportt à Rome M toofe^ 
les Statues que l'on grouv» i: Atpteaccia, tÉç 
fidence du Roi d'£pure ^ parmi lesquelles. ^ 
tconvpient les neiif Mufes qp'oD pUça au T^onr 
•pie d'Herculei Mufarum ( ? Ji - Pn ti;îinft)Pjf» 
même à Rome des muf^ èmkW à ^cwfe de0 
Peintures qui y étoient. Mursfena & Varron , cnt 
4^i^eint ainfi ^ Sparte j pienda^nt leur Edilat (4)^ 
Il nV avoit que 1^ craiute. d^ gâter les Peintu« 
fes qui put reprimer ce brigandage. Cette 
^t^w§ itwji (bus Je iregne ,de : CMigpta df ux 
beaux roorp^a^x » At^lapte ^ H^pi^e^ qui 6- 
toient i Lj«>uyiu.in dpnp Je î-egjiqro < f ), pv 
firâs ces faits on pe^t aifé^e^c s^ijoa^gifiçr cçk^ 
jbien Jes Ârii(te$, ffiitQHt ^$;3.culp^rs &,4^ 
Accbiteftes^ fHre/it pco fip^iïi]^gé^^& coiubi^ 
Dp eurent peu ^*qcç^Cians> A^ik difiin^Mf^ Cje* 
peçdanî il Mok que L*o» pQntif^i|a.jpifl99t? î 
jSrjget di^ St^tijftS aux Vainqg^ç^ d^s ^e^Jçui 
olympiques. L^ :4^rniç|r VfiijqueiÇ. dorit THisi^ 
tojçe ^tipen^oî^, fe xipmnîoit, Muefibuliis ,& 



* » 



'1 «♦ 



,f jj flin. I,|b..XJ£XV. Qjp. 4p.e9l)fiW»,X54Xyi.- 

^P, i»4« -, . •. . . ... "• 

;. (a) Excçrpt. Polyb. Ipçat, fi. SaS, ,. , 
' (3) Plin. Lîb. XXXvJ Cap* 36. n."4* ' 
"i4) Id. Ibi4.-€*p. 49^, 

(5) Plin. I.ib. XXXV. Cap. 6. On ^' fait la même 
opération avec les Peintures de !'Eglife*de St. î^erre 
de Egmey qgi ïipiés-svoir ^té prèmiérertiéïK travaf)lie« 
en Mofaïque , OQtité ^ûîgs:Av.éc .la .nmgûlie de piêxtâ 



CÎHE2J tES AfidiENâ ^55. 

femporta le pris ,4u comoaeacement du tregme de 
r£:mpereur Matc-Aurde dans la GCXXXIL 
Olympiade C6). 

Ce que Too faifoît en Ûrece en teidples» é-* 
dlBces ou Statuer ,s'exécmoit pour la pbisi^aii^ 
de partie aux fraix de quelques Rois de Syrie ^ 
d'Egypte , ou autres. On ^igea une Stttue ft 
Delos 3 à Lapdice, fille dw Roi Seleucua , & - 
époufe de Perfiée, pour rfiçounoltre fa libéralité 
envers les habitaus de ceue Jile, ôc Je tempk 
d'Apollon. La bafe for jafjwelle on Ut Ttoferip? 
tien gui en fait aieution ^ ^^e trçuve pacmi les 
marbres d'Arundel ( 7 ). Antiodius IV. Roi 
de Syrie fit plaqsr différentes ^t$ii(es autoi^r de 
r autel d'Apollon dans la même temple ( 8 ). 

Antij^chui» £{>y)haa^s, lipide j^yrie, êi ve- 
nir à Athènes m Àrctiit^âe Romain nommé 
Cofiutius popr y adievçr I9 temple de Jupitei 
Olympien; qui depuis le temple de Pififtzate é^ 
toit refté imparf^t (9). Cç trait pourroit^* 
roltre une preuve de la difene à» bons Artiftee 



de taille , fur laquelle filtes fi>ilt appliquées, & puh 
tranfportées fans dorpma|[e dans rÇglife d^ Ch^txxwu 
Les Peintures Etrufques du temple de Cerès ont ^ujOS 
été tranfportées avec le tnun Plin, Lib^i X«K^V, Cap* 

45- 

(6) Paufan. Lib. X. p. 88(5. 

(7) N. 29. p. 26. Edit. Mettaire; 
. ( 8 ) Chishull. Infcr.- Sîg. 

(9) Vitruv. Prasl. Lib, VU* 



âs6^ HISTOIRE DE L^ART' 

dans la même ville qol avoit étié autrefois lé 
lîege de l'Art. Mais peut - être qu'Aniiochus 
Epiphanès ne le fit que par coitiplaiCmce & par 
flatterie pour les Romaine. Ce fût par une po- 
Ktique femblable & une pareille intention y kci 
qu'il parott; qu'Ariobàrzanes Pbilopator U.^Roi 
deCappadoce fe ferVit de deux Ardiiteâes Ro-^ 
mains , favoir Câjus Stallius & (on frère Mar- 
ais, & d'un Grec iiommé Manalippus, pôut 
reconilroire rOdéum d* Athènes qui avoit été 
en partie démoli par Ariftod, Général de M* 
thridate y pendant le fiege fait pat Sylla ( i }# 

. $. XIL Fia dé VAtt fm ks Sekucideii 

* \ 

En Âfie A: à la Cour dés Rois de Syrie l'Art 
Grec eut le fort d'une bougie qui s'éteint 
feote d'aliment. Elle jette uiie flamme vlve^ 
puis disparott4 Antiochus IV. fils cadet d'An^* 
tiochus le Grande fiiccéda à fon frère aîné Se* 
Isticus iV. Il aimait le repos : il chercha à jouiif 
voluptueufement de la vie. L'Art & la couver- 
fation des Artiftes firent (es plus chères occupa*^ 
lions; Il ne fit pas leulement travailler pourlui^ 
inéme, mais auffi pour les Grecs. II fit cou« 
Vrir d'or :k temple de Jupiter à Antioche , qui 
*' " ' • étok 



(a) Ëxplic d'une înrcr, fur le rétabl. de l'Odeum» 
p* 1S9. .^ 

.($) Tit, Liv* Lib. XIV. Câp. ag. 



eitEZLËSAfJCIÈNS. àsf 

étoîè relié découvert, & fit revêtir tous les murs 
éù dedans'dé plaques dorées ( 2 ). Il y fit met- 
tre la Statue du Dieii, de la grandeur du Jupi- 
ter Olympieû de Phidias ( 3 )• II fit achever' 
avec Tjeaucoup de magnificence le temple de Ju- 
piter Olympien à Athènes , le feul temple qui 
au jugement des Anciens , fût digne de la ma- 
jêfté du Maître des Dieux* Il orna d'une gran- 
de quantité d'autels & de Statues le temple d'A- 
pollon à Délos. Il bâtit un fiipcrbe Théâtre dé 
marbre dans la ville de Tégée { y ). Il femble 
que l^Art Grec aît fini en Syrie avec la mort dé 
ce Roi. Après la bataille de Magnefia , on 
donna aux Rois de Syrie le mont Taurus pour . 
limites , & on les força de céder tout ce qu'ils 
avoient poffédé en Phrygie & dans l'Aûe Ioni- 
que. Ils jierdirent par -là tbiite communica- 
tion avec la Grèce , & le pays au-delà des 
monts n'étoît pas un pays propre pour entrete- 
nir & faire fleurir une Ecole Grecque* Luc- 
eius Scipion qui avoit remporté une grande vid- 
toire fur le père dé ce Roî , âvoit fait tranf- 
portèr à Rome une quantité incroyable de Sta- 
tues dans la CXLVIL Olympiade. Fulvius 
Urfinus dit que la belle tête de bafalte du frère 
de ce Scipion, fa voir Scipion TAfriquain Taîné^ 
laquelle fe voit au Palais Rofpigliofi ^ a été 



C4> Ammian. Lib. XXÏL Cap. îj^ 
(5) Tit. Liv, Lib-r^XtiL Cap. '254 

Tome iL R 



>58 HISTiOIRE DE L'ART 

t/oovéeijLitefnum, pi:ès de Cinncs où ce grandi 
homme finit fa vie. Hi ce fait , qae Pulvius Ui« 
finuspoavoitfkvoiri eft vrai » cette tête {broie 
un monument de l'Arc de ce temps ( i • Oa 
ne trouve point de Statues de Scipion , quoi« 
que citées hardiment par un Poëce ( z ) moder^ 
ne. Les Médailles des fuccefleurs de ce Roi 
ami des Arts, attefteqt leur décadence. Une^ 
Médaille d^argent du Roi Philippe 9 le vingt* 
troifieme depuis Seleucus , efl une preuve con-' 
vaincante que l^Art avoit quitté fa Cour. Ltf 
tête de ce Prince ^ & le Jupiter alfîs qui eft 
au revers 9 £èmbleni à - peine avoir été faits paf 
des Grecs. En général les Médailles des Seleu- 
cldes font plus mal frappées que celles des plus 
petites villes de fo Grèce. La barbarie deTArc 
fe montre déjà dans le coin & lé deflin de cell » 
des Rois Parthes dont Plnfcription eft Grecque^ 
& même en partie fort belle. Il eft pourtant 
probable qu'elles auront été faites par des Artis^ 
tes Grecs , d*autant plus que les Rois Parthes 
vouloient paOer pour amis de$ Grecs, ils en pre- 
noient même le tiire fbr leurs Médailles ( 3 ;. 



( I ) Elle appartenoît ci. devant ï la célèbre Mairon de 
Ce(i : la Maifon de Rofptgliofl fut obligée , au décès du 
dernier des Cefi, de Taccepter f»our remèourfeaiencd'u» 
ne prétention de jQoc écus# Sur la tête i droite ou 
voit une plaie comme une incifion cruciale. La même 
marque fe retrouve fur trois têtes ièmblables en marbrey 
dont Tune eft au Palais Barberinî, l'autre au Capitoleft 
Ja troifieme dans la ViWe Albani. 11 y a dans Tapparte- 
^lent des Cenfervatm 4iu Capitde uop awue tfite qui 



IcttE^ LÉS ANCIENS- «59 

% XIII. l'Jrt flturit fous les Bois it Bytbittie 

& <k Pergame, 

L*Art déchu en Syrie trouva encore des 
ptoceâeurs dani TAfie Mineure^ ^os les Rois 
de Bythinie & de Pergame. Attale & fou 
j&ete ËtmieMS iccaeiilifein les Grecs & tftche«* 
rem de te les attacher par de grandes libéra* 
lités Les faabkaiis de Sicyode témoigtierent à 
Àttale leur reconnoifianoe^ par une .statue co«- 
îol&le qu'ils lui élevèrent au milieu de la pla^ 
ce publique de leur ville ( 4 )4 Ce même Roi 
iê fit tellement aimet dans tcmte la Grèce ^ 
que la pkipait des vîHes du Péloponnefe fi* 
rent drefier des oolonneS en Km honneur ( 5 )* 
Il fonda ^ forma om grandi Bibliothèque ftPer^ 
gatne; mais les favans de cette ville fabriquereâif 
des écrits & les firent paflef pour des Ouvra** 
ges d'Auteurs anciens; les favans d'Alexandrie 
furent leurs rivaux dans cette fourberie ( 6 ). Ce 
qui feroit croire qu'il y eut alors aufli dant l'Art 
plus de copies que d*originauXé 



porte aulTi le nom de SciiM'oti \ caufe de (k relfeiUblin. 
ee, Ceft un préfent de «ement XI. <îuî Tacheta poui» 
800 ECUS. Elle tfa pas la même dcwiœ que les au- 

très* 

(2) Concorfa deir Acad. dî S. LuW afl. )^50.p.4à* 

(3) Spanheim de praftft. Num. Tom* !♦ p. 4^7* 

(4) Excerpt. Poljfb. Lib. XVII. p. 9?- 
(7) Ibid. Lib. XXVil. p. 131. I33- 

éù "i Oalen. in Hippocrat. de nât. homiois , p. 7. K 14. 



a<5o HISTOIRE DE L'ART 

$. XIV. Fin de Tjlrt Gtec en E%spti. 

é 

Réfutation de Vaillant & autres. 

L'Art & les fcîences fleurirent en Egypte 
fous les trois premiers Ptolemées : leur attention 
s'étendoit jufqu'aux monumens del'An Egyptien, 
On dit que Ptolemée Ëveigetes après la viâoi- 
re qu'il remporta fur Antiochus Théos, Roi de 
Syrie, revint en Egypte avec deux mille cinq 
cens Statues parmi lesquelles il y en avoit plu- 
fieurs que Cambyies avoit enlevées d'^.gypte 
( I ). Les cent Architeéles que Philopoter fon 
fils & fon fuccefleur, envoya avec des préfens 
d'une richefle incroyable, à la ville de Rho- 
des; qui avoit été:. endommagée par un tremble- 
ment de terre ( z ) , font une preuve du grand 
nombre de ces fortes d'Ajtiftes qu'il y avoit aloxi 
à fa Cour. . Mais tous les fucceifeurs d'Everge^ 



i'r\ 



Ml* 



( I ^ Monum. Adulit. ap. Chishul. ïnfcr. Sig. p. 79. 
8o, S. Hieronym. Comment, in Dan. Cap, 11. vs. S. 
p. 706. 

( fl ) Polyb* Lib. V. p; 429. E. 

C3 ) Atben. Deipn. Lib. V. Cap. 25. p. 184. Juftin. 
Lb. XXXVIII. Cap. 8. ' 

Vaillant ne comprenant pas bien un paflage d'Athe-. 
née, donne à ce PrinceméprifabIe(JÏ(/î.Pfo/«i«.p. m.j 
la louange d'avoir eftimé particulièrement les Savans.& 
les Arrifîes , & d'avoir donné un luftre nouveau aux 
Sciences & aux Arts fous fon règne ;.n«is Athénée ne 
dit pas. que le- renouvellement des Sciences . fe foit fait 



CHEZ LES ANCIENS. a6i 

tts j excepté le feal Philomecor^. furent des 
Princes indignes du trône , qui court «renc leur 
fureur contre leur empire ôc leur propre fang, 
.& qui mirent PËgypte. dans la dernière confu.* 
(ion. Sous Lathyrus , le cinquième fucceflèvc 
d'EpiphanèSy Thebes fut prefque détruite Cf, 
dépouillée de fa fplendeur. Ce fut par-là que 
commença la deilruâion de tant de Monumens 
de TArt Egyptien. 

Les Artiftes Grecs , quoiqu'ils euflent perdu 
prefque toute la faveur donc ils avoient joui 
dans cet Empire , y étoient pourtant reftés 
•jufques fous le Règne de Ptolemée Phyfcon, 
feptieme Roi d'Egypte & père de Lathyrus. 
"Mais prefque tous les Savans éc les Artiltes 
•quittèrent T Egypte & fe réfugièrent en Grèce 
lorfque ce Tyran, de retour dans fon Royaume 
d'où il s'étoit enfui, exerça la plus cruelle per- 
sécution contre Alexandrie ( 5 ). Cette cruauté 



en Egypte mais en Orece. Les Auteurs Anglois de 
rHiftoire Univerfelle ( T. VI, p. 474- Trad. Franc. ) 
rpivant. aind que bien d'autres la mauvaife explication 
de ce pairàge d'Athénée par Vaillant, font tombés daqs 
une grande contradiâion. Comment accorder en effet 
pes deux cjrconflances , favQ!r que les Artiftes & les 
Savans furent obligés de fortir d'Egypte fous le r^gne 
de ce Prince; & que ce Prince étoit leur ami & leur 
proteâeur ? Ils citent à cette occafion .St. Epiphane 
(Des Mefures ^ des Pêids): c*e(l fans doute à caufe du 
fumom de (piXoXa^^ donné à ce Roi , car du refte il 
n*^n dit rien de plus. Athénée ne dit pas aiuiH Que 



i6% HISTOIRE DE L'ART 

rendit la féconde snnéd de fon règne remarqqa- 
ble dans la ÔLVIU. Olympiade. Malgré cela 
du temps de Céfar & eneore apfèi , il y avott 
aflèz de fiivans poar enfeigrver la philoÇ^l^ie 
avec beaucoDp de fuccès de de vogue à Âlexan» 
drie (i). 

$. XVé Hd$MiJJinm$ àê fAn tn (Sncêp 

L'Art commença donc à ileuiir de nouveau 
tn Grèce. Lea Romains eux - mômes le proté- 
gèrent dans fon paya natal. Ils firent exécuter^ 
à Athènes des Statues pour leurs niaiCons de 
campagne» comme Cioîroo ncMis apprend que 
Ton ami Attieos eut foin d^ lui en fournir pour^ 
fon Tuaculum » parmi lesquelles il y eut des 
H^mès de m^bjre Pentijiien avec des t£ces de 
bronze (a). Le luxe introduit à Rome fut une 
nouvelle refiQurce pour Tentr^tien & Tencounir 
gement des Artides même dans les Provinces. 
Les loix perraettoient aux Proconfuls & aux 
Préteui« de fe faire bâtir de dédier des leoipksi 
dans leurs Provinces ou Préfeâures (3). Les 
Grecs maintenus en apparence dans teur Kbe^ 



mm^mmmmmm^immmt^ 



Pbyfcon at( fait recueillir dos livres dans toutes 1^ 
parties (iu monde ; il fait feulement mcniîoD de vingt- 
quatfcs livws de cowmeatairos de ce Roi , où . enti« 
autres chofti iligoes de remarque , U apprenoit à la poi- 
tértté quHl tf avait jamais maogé de paon* 
/f y Appian. Bel. Ciy, Ub. H. p. ^9- 1- 3«- 
(2 ) Cioer; ad Attic, Lib.. I. Ep. IV. VI. Viîl IX. ' 



CHEZ LES ANCIENS. aôs 

• 

|ë ^ étoiefit obligés de foornir les fonds néces- 
làires pwr ces conftruéiionâ. Pompée avoir 
des temples <lans toutes les Provioces. Cet 
fibos aagcaenta confidérablemeDC fous les Em- 
pereurs : Hérodlje bttlc à Céfarée on temple quil 
idédia ft Atigufte f dans lequel il 6t mectre & 
Scatue faite de la même grandeur de fur le mo- 
dèle du Jvpîter Olympien ; il y mit aufli la 
DétKt Roma faite d'après la Jppon d*Argos(4). 
Appius ib conflroire i (es frais on portique à 
Eleufis ( f > 

« Il paroft que le Style Egyptien palTa dans TArt 
Grec fous tes aolpices des Ariifles fortis d^Ë- 
gypce ^Jm quoi f al hasardé mes conjeé^ures 
dans la premlerp Partie de cet Ouvrage^ La 
Ville d'Alexandrie (jb vantoit que les Ans s'é- 
foienc repindus de nouveau de chti elle parmi 
jes precs tg, les autres petiplesi (6). Mais 11 
faut bien que Syracuiè air toujours eu des Ar- 
tiftes très-diflingués , même apr^s qu'elle fut 
prtfe 9 p^ifqne Verf es qui ne vouloir qtte ce 
qtf il y avoir de plus beau , y fit travailler des 
Vafes. Il établit un attelier au vieux Palais des 
|Lois^ & p|!fndan( \^\At vao\% tous les plus fih 

Cs) Mangault Diiïert. fur les honneurs rendus aux 
Gouverneurs , ^c. p. 253, 
C4 j JoAij^. éf fiék Jud* Lftv L Cap. ai. $. 7. p. 

107. 
C 5 ) Cicer. ad Attîc- LUx VI. Ep. î. 

(6) Athen« Deipn. loco eic^ 

R 4 



L . 



a64 HISTOIRE DE L'ART 

I ■ 

ineux Artiftes y furent occupés pour lui ouj^ 
deOiner y ou à cifelpr des Vafes. Oa n'y tra- 
vailla qu^en or* 

$. XVL Combien la guerre de Mi$bridate^ &h 
ruine totale de, la Grèce furent dommageables ^ 
VArt^ dam la grande Grèce & dam la Sicile. 

L E repos dont les Arts avoien; joui pendaqt 
.quelques années fut interrompu de nopvjpau par 
la guerre de Mithridace dans laquelle les Athé- 
niens prirent le parti du Roi du Pont contre 
les . R omains. De toqtes les grandes Ifles de la 
.mer Egée dont Athènes avoit jadis été ea 
poflëlfîôn \ elle ne garda que la feuîe petite 
îfle de Delos; & même elle Tavoit perdue peu 
auparavant , {nais Arcbelaiis , Général de Mi*> 
tbridate l'avoit reconquifë ( i )« Athepés. fe trou- 
volt c ébranlée par les panis. Ariftion, Phila- 
fophe Epicurien crut Toccafion favorable poujr 
parvenir à Ton but : il s'çn rendit maître & fp 
iputint dans Ton ufurpatiqn par des forces étran- 

,geres 3^ ^ fit ^naflaçr^r tous les Citoyens portés 
pour les Romains [z). Lqr^ donc que dès 
le commencement de cette guerre, Sylla adiér 
geoit Archélaûs dans Athènes , cette ville tom- 



Ci) Appîan. Mithriidat. p» 253. lin. ult« 

(2) Id. ibid. p. 124. h 5. 

(3) Id. ibid. p. 127. 1. 27. 29. 

(4) Plin, Lib. XXXVI. Cap. 5- 

\ 






CHEZ LES ANCIENS. a«5 

ba dans la dernière nécèflité. Lès vivres y de^ 
vinrent fî rares que l'on mangea jufqu'à la peau 
des animaux après s*écre raiTafié de leur chair 
langlante. On trouva même lors de la redditioit 
de la place des membres humains donc onavbic 
dévoré une partie ( ; ). Sylla fit entièrement 
démolir le Pyrée , l'arfenal & tous les au< 
très édifices publics qui fervôient à quelque uPa- 
ge pour la Marine. Alors Athènes n'ctoit plus , 
félon Texprefllon des Anciens Hiftoriens, que 
le fquelette d'elle-même. Sylla fie ôter le Jupif 
ter CMympien de fon temple 5 il en enleva mê* 
me les colonnes (4) qu'il fit tranfportèr â^ Ro- 
me avec.la Bibliothèque d'Apellion { y )• Sans- 
doute quHl en aura emmené en mâme temps un 
grand nombre de Statues, puifqu'il envoya une 
Pallas d'Alalcomene à Rome (6). Le malheur 
de cette ville répandit une terreur générale dans 
toute la Grèce) & c'étoit l'intention de Sylla# 
Le deuil fut fi grand qu'il arriva alors eh Grè- 
ce ce qui n'étoit encore jamais arrivé. Aucun 
des Jeux Olympiques ne fut célébré à Elis (j) 
exœpté la courfe des chevaux. Sylla transféra 
tous les autres à Rome. Cette époque eft de 
la CLXXV. Olympiade. Léandre Alberti parle 
0e la moitié fupérieure d'une Statue de Sylts^ 



(5) Strab. Lib. XIII. p. 907. 1. 10. 
( 6 > Paufan. Lib, IX. p. 777. 
(7). Appian. Bel. civ. ^ib. 1. p, 198. 1. 3^. 

^5 



* » 



a/^ HÎSTQIR8 DK |>ART 



/ 



|;|ai fe troiivqic à Calbli d9iS3 ^ DfpcelS; de ^cAf 
terre en Tofcane ( i )• 

Toutes les autres contrées de liji Grèce of^ 
Croient partout de^ ini^ques feiifiUes de la dé- 
folation pul^lique. Thej^es , cette vflie f\ céie* 
pît > s'étant rem^e do malheiir qii'eUe avoit 
JTooferi: (boa Ale^aadre ^ étok toute ruinée & 
dé&rte, à rexception de quelques i^cmples da 
raneieone Citadelle ( 3 )• ' Sparte y qui ayoic 
çooferv^ Tes Rpis pendant la guerre de Pompée 
fi deCé&r ( j), étoit alors deftituée d'babitanS) 
fdnfi que le payis d'alentour ( 4 )• Il ne reftoit 
plus de Mycene que le nom ( 5 )• Sylla pilla 
fes trois temples de la Qrece les pluç célèbres de 
les pins riches , ceioi d'Apollon à Delphes , ce* 
loi d'Ëfculape à £pidaoi:e^ & celui de Jupiter | 

JbllS ( O /• 

La grtndç Grèce & hi Sicile forent en même 
féduite| à une fîtuaiion suffi déplcHtablè. De 
tant de villes câefares & pmfiantes il n'y avoit 
que Taraate St Brindes qui fleuri&nt au 
commencement de la Moifaichie Romaine ( 7 )^ 
Les habitans de Crotode qm montoietit à plus 
4^un mîlUon dans une ville dont les naors ioîû^ 



( r) Defcript. d'Ital, p. 51. a. 

(2 ) Paufan. Lîb. IX. p. 727^ U 9. 

(3) Appian. Bell. civ. Lib. IL ^. 13a. 1» i9* 

(4) Strab. Lib. VIII. p. 557. I, ij, 

(5) Id. ibid, p. 579. L 5- 

( 6 ) Excerp. Diodor. p. 40<î« 



pioient une circon^teqse de douze vp/Sit^ , ^ 
pîent déjà léduits à uoe j|oignée d'bomiDes d|i 
la féconde guerre Punique. Pu n^y cooiptoî^ 
jpas vingt mille tia)>itans (8). Peu avwt Ig 
guerre contre Peifée Roi de Macedôîne > (^oio^ 
'tus Fulvius Fiacçùs fit décoqvfir le; temp|e de 
junon Lacînia, fiiué près de Crotone, & en fy 
transporter les carreaux de inarbre à Rome pou^ 
en couvrir Iç temple de la Fortune Equellre ( 9 )• 
tl fut pourtant obligé de les renvoyer, Iprfqué 
fon fut â Rome otf il les avoit pris* 

D^un bout de la iSicile à Tautte , c*eft-à dire 
depuis le promontoire de Lilybée , îùfqu'à ce- 
lui de Pacbynam, on ne voyoit.que des ruines 
de yiUes ci -devant ^ofiifantés Qio). On pre« 
noit encore Syracufe 9 pour la plus belle ville 
de la Grèce , lorfque Marcellus l^ayant affilée 
4c prileV il veria des larmes de joie en la re« 
gardant d'un lieu élevé (1 1 )• La langue Grec-; 
que commença à h*être plus en ûfagë, & con* 
fêquemment à (ë pesdre dans les villes Grec-^ 
ques fituées en Italie : car, au rapport de Tite« 
Livè (12), «peu avant la guerre contre le Roi 
Perfée, c'eli-à-dire dans la cinq • cens-ibixante«^ 



(7) Strab, Lib. VI. p. 430. I. 8. 

(8) Tit. Lîv. Lib. XXIII. Cap. 30. 

(9) Id Lib, XLIi. Cap. ^ 

Oo) Strab. Lib. VI. p, 417. 1. 23. 
(II) Tit. Lîv. Lib. XXV, Oip* 24. 
Ci^ Ub. XL. Cap. 42* 



i(fl8 HISTOIRE J)E L'ART 

douzième année die la fondation de Rome , b 
ville de Cames demanda au Sénat & obtint la 
penniffioD de fe (ervir de la Langue Romaine 
dans toutes les a^Mies publiques , & dans I^ 
Testes de mardundifes. Pour moi,' je croîs 
que ce fut plutôt une ordonnance portée » 
'^o'une peimilfîon demandée & accordée. 



SECTION QJJjiTKlEMB. 
t>& l'Art Grec chez les Rôuajins 

sous LES ËMPER.EDR& 

XJK décadence de TAit en Giece après fôii 
rétabliûsment, n'empêcha pas qa*U n'y eût en^ 
core alors des Arùftes de réputation. 

§. I. $om Juies Céfar. 

I. Jrtifies renommù. 

Sous Jules Céfar, StronsyUon s*acqait beaa- 
âOHp de gloire dans la Scnlptnre Ci)- C*eft loi 



( t ) piiD. Lib. XXXIV. ap. 19. 



ft7<» HiSToiaii: dé l'art 

^ui fit TAmazotie aux bettes jamt^es^ queNëfdti 
ÎDènoic panout avec luî H exécuta aufli la 
belle Statue du jeune favori de Brutos. Timoa- 
chus excelldit alors dans là Peinturé. Céfac 
paya quatte - vitigt talens fon tableau d*Aiax & 
de Médée , & le fit mettre ddns le temple dé 
Vénusi qu'il àvoit Ait bâtir ( i ). La Statué 
Equeftre de Céûr étoit devant ce temple } & 
il parolt par un palTage de Stàce ( 2 ] , que lé 
èhevai étoit un Ouvrage du fameux Lyfippe, 
& par conréquétit il û du être amené de là 
Grèce à Rome. Alcéfilaii^ Tami dé LucuUus^ 
fieuriflbit auffi alors ( ) ). Les modèles de ce 
Maître étoient plus eftiméè , & payés plus cher 
par les A niftes t que les Ouvrages les plus finis 
des ftuties Afatees. Il travailla pour Cé&t une 
Vénus qui lui fut enlevée & placée à Rome 
a^nt qoH pût y mettre lai dernière main. On 
nopme encore Pkflteles , Pafidonius , Ladus & 
Zopyrus» 

z. Ouwagêi i^ târt êû ce ênt^u 

La grande & belle Statue de Neptune, trou, 
vée il y a quelques an&ées avec ttie prétendue 
Junon à Corinthe en Grèce, & aâuellement à 
vendre à Rome, à été exécuté du temps de Ju- 



%««t- 



O) M. Lib. XXXV. Cap. 40. 
'XâyCônf. Nardini Rom. p. 267. 
(3) Plin. Lib. X^V. C:a^ 4S 



CHP5i tÈS ÀNCIEPÏS iji 

tô5 Cifar^ ctt pea après. Il envo^ra une eofct- 
^ie à Cojriûtbe» & fît febàtir la ville de fes proM 
près ruines. Le Style de l'Ouvrage répond aitô* 
il i ce temps* On prouve par ce Style & en- 
core plus par rinfcriptiop Grecque qui fe lit for 
la tête d'tin Dauphin placé avut pieds de la Sta^ 
tue y qu'elle n'a pas été falite avant la deftruc-, 
tion de la ville. Cette lofcrip^on dit que cetta 
Statue avoit été pofée par un Prêtre de Nep^ 
tune , nommé Pablius Liânios Prîfcus^ La 
voici: 

n, AïKiKioc 
npeicKGc 
i€PeTc . . • 

On ttÊttoit qineiquefois fur la Statue > avec le 
nom de TArtifte, celui delà Perfonne qui Fa- 
voît fait faire ( 4 i* Pauianias ( y ) rapporte qu'a- 
près le rétablîflement de la ville de Corinthe,utt 
des habiians fît faire à Elis la Statue d'Alexam' 
dre le Grand fous la forme d'un Jupiter. 

On trouve dans difôrens Cabinets des têtes 
qui portent le nom de Céfar ^ & pas ane ne res* 
femble tout-à-fait aux têtes de cet Empereur 
qui font fut fes Médailles : cette particularité 
Mî douter au plus habile Connoifleur en An* 
tiquités , Mr. le Cardinal Alexandre Albani, 



t4) CbQf. <f OrvUle AnimadY. in Ghaiitoi)« p. lit. 
CS) Lib, V. p. 44- k XI. 



^72 HISTOIRE DE L'ART 

qu'il Te foit confervé de véritables têtes de Cté4 
far. Quoi qu'il en foit , îï y a de la folie à pré-* 
tendre qu'un Bufte du Cabinet du Cardinal de 
Polignac doive être regardé comme une pièce 
unique , & un portrait ttevaiûé d'après vie ( i ). 
j^obferverai à cette occafion ^ qu'il eft impofS- 
ble de prouver que dix Statues* que de Car- 
dinal fit déterrer* près de Frefcati, aient for* 
mé enfemble un groùppe, & encore moins que 
ce grouppe prétendu ait repréfenté la famille 
de Lycomede , & Achille travefti fous des ha- 
billemens de femme. Lorfque le Roi de Prude 
acheta ce Cabinet, on cria beaucoup en Fran-» 
ce que ces Statues ne dévoient pas fortir du 
Royaume : on les eftitnoit feules trois millions 
de. livres. Mais le Cabinet entier avec ces Sta^ 
tues paiTa à Berlin pour une fomme d^enviroti 
trente-fix mille écus. Il faut lavoir que toutes 
les dix Statues furent trouvées fans tête y & 
que de jeunes élevés de l'Ecole Françoifei Ro- 
me, y mirent des têtes neuves ,- & leur donnè- 
rent des vifages à la mode , Oelon leur coutume. 
la tête du prétendu Lycomedes fut exécutée 
d*après un portrait du célèbre von Stosch. C'elî 
wn fait digne d'être remarqué qu'une Romaine 

exigea 



iv*< 



( I ) Cabinet de Poîfgnac. 
( 2 ) Conf. L pf Eleaor. Lib. T. Cap. 9. ' 
(3) Dio.Cafl* Lih. LIV. Cap, 7* p, 73.4* Ed. Rèi- 
mar, ' . . 



CELEZ LES ANCIENS, aji 

exigea dé fôn mari par tellameiit , qu'il érigeftt 
aa Capitule à Cé&r, une Seattle du poids de 
cent livres d'or C2> 

Lorfqu'enfin Rome & tdât l'Empire Romaini 
ne reconnurent qu'tin feul Chef, les Arts s'éta« 
blirent dans cette ville icomme dans leur centre , 
& les Artiftes y vinrent d'autant plus volontiers 
qu'ils trouvoient peu de travail en Grece« Àthe- 
nés & d'autres villes perdirent tous leurs privi- 
lèges pour avoir pris le parti d'Antoine (3): 
Athènes même fut dépouillée d'une partie de 
fon Domaine ; & ndus ne lifons nulle part qu'elle 
ait été traitée avec pluà de ménagement pour 
avoir fait bâti^ un temple à Augufie y dont le 
portail Dorique eSîfte encore ( 4 ). Vers la fin 
de fon règne lés Athéniens voulurent fe révoH 
ter> mais ils furent bientôt réduits. 

$. IL Sous /tuguficy Prote&eùr dé tArt &dê 

fei Monumens. 

Auguste, que Tîte-Lîvè nomme lecréà- 
teur & le reftaurateur de tous les Temples^ 
achetoit de belles Statues dés Dieux pour les pla- 
cer dans les marchés & dans les rues de Rome 
( f )• Il fit mettre dans le Portique du Forum 



(4) Le Roy Monum^ de la Grec'e^ 
(s) Sueton, Aug.* Cap. '57, 

tome IL S 



ar6 HISTOIRE DE L'ART 

comparée à une des plus belles têtes de Tanti- 
qaité (1)9 eft un idéal fort commun / & de 
plus, indubitaldement moderne. Il y assoit au- 
trefois au Palais Âdescalcbi ^ un Figure (èm- 
blable à ces deux- là , & comme elles au-deflus 
de la grandeur naturelle : elle a paffé en Ëfpa- 
gne avec les autres Statues du mâme Cabinet, ^ 

, 3. Pierres gravées de ce temps. 

' En fait de Pierres gravées il s'en trouve 
quelques - unes de très - bien travaillées pat 
Dioscorides, qui grava les têtes dont Augufie 
fe fervit comme de fceau il). Un autre Gra- 
veur célèbre en Pierres fut Solon y dont nous 
avons entre autres morceaux , une prétendue 
tête de Mécène ; la^ t^imeulé Médufe , un Dio» 
mede & un Cupidon ( ^ ). Outre ces Pierres 
que je viens d'indiquer ^ on voit au Cabinet de 
Stosch une des plus belles têtes d'Hercule qui 
jamais ait été gravée en Pierre ( 4); & l'Au- 
teur pofiede une belle Cornaline brifée où eft 
repréfemée une Viétoire iinmolant un itaçreau. 
La Viétoire. s'eft confervée entière avec le mot 
COAUN. Le beau petite Bufte d'Augufte gravé 
fur une Calcédoine^ de la hauteur d'un peu 



' (fy'RrchJrdf. Traité de la Peinture. 
."{>i)-5uetoo. Aug. Gapé 58, 

{ 3 ) Stofch Pier, gr. pi. 62. 63. 6^ 



ï 



CHEZ LES ANCIENS. i?^ 

plas que fix pouces d'une Palme Romaine , 6t 
qui fe trouvoit ci-devant au Cabinet de Carpe* 
gna (f), eft à-préfent dans la Bibliotheqiie du 
Vatican, 

• • . * '^ 

^ lyune Caryatide de Diogene à Athènes* 

Nous avons encore un meilleur Monument 
d'un Artifte Grec du temps d'Augufte ; car Te* 
Ion toutes les apparences , il nous refte -une des 
Caryatides de Diogene d*Âthenes qui fe trou* 
voient au Panthéon. Elle a été longtemps mé^' 
connue dans la Cour dit Palais Paruefe. C'eft 
la moitié fupérieure d^uiie Figure d^homme;,' nue 
& fans brab , ayant fur ta tête une efpecetde cor* 
beille, }ac|uelle n'eft pas travaillée du même bloc 
que la Figuré/ 'On voU fur cette corbeille quel* 
que chofe qui avance ,'& qui repréfentolt félon 
toutes les apparences les' feuilles qui la recou*- 
vroient. Une corbeille '^iiifi garnie de feuilles 
peut avoir dônhé à Callima^ue Tidée du Cha- 
piteau Corinthien. Cett^ demi-figure A environ 
huit patlmes de hauteur , ôc la corbeille trois pal? 
mes & demie. Cette' Caryatide adonclaiufte 
proportion qui convient à Tordre Corinthien du 
]?anthéon qui éft à-peuprê^ de dijc-neuf pttlmes. 



*«.. 



(4) Djèfcript.; des Pw^ %h du Cab, de Sçofcli, p, 

a68, .. , 

(5 ) Buonarot. OIT. Sopra alb.- Meâ« f* 45wv 

s 3 ~ 



#78 HISTOIRE DE L'ART 

Ce que qaetqu^ Auteurs ( i ) ont pris JDfqu à* 

prélieot pour dtâ CaryacicfeSi aitcfte leur igno« 

y. Des Ouvrages (T JrcbiseSure fous Jugujie. 

Quoiqu'un Ouvrage d'Architefture fait hors 
4e Romfi du teaips 4'A<ig^(U ne .{>uii& pas ab« 
(blâment oou6 /^ire coiiçlure <^. tel étoic la 
goût uiûverfdl d'alocs, lies àiiwiê méfiteot ce« 
peRdfiot d^écre obfervés. C'eft un temple de 
Mek0b dans la. Cum ( a j, bârieti l'iionneur d'Au* 
gufte & de jg tiUe d« Rome » fvivant rinfcrip- 
tioQ qui & Ht for reûtalAei9ent« Le frontispice 
formé des c<^ones d'iunordie Romaio, avec des 
cotonoes Ioniques Çài leSceèc^.» 6c leur bafe or- 
née de fouilks dfelées eo foraie 4e Chapiteau^ 
pèchent coiikitre les legtes,^ te bon. goût. Le 
hotï goûi ComoMflç^ vtkitm à batflbr fous le re<! 
^e d'Auf^fti quattt SA Scyle^ & il paroît que 
cette décadttCQ em poor caufe une trop grande 
complaifance pour W^ïA qui aicooit dms le 
Style forné * le dow , ,& ragrémwt ( g }. Ta- 
cite dît qu'eni général i} n'y eut plu^ de grands 
efprics iKprès Iji bfiitaHte 4l'AâiuaK Le goûc dans 
les orneqwiQS peloie itm déjs g&té» comme Vi^ 



(i^ Demôntiof. Gai. Rotn. hofp* p. i». 
(a>Poeo(^6'» De(Gr. dK dé ËaO. Vdt ILp^t II 
p. 6i. 

C3) Suec Aug* Gap. 8tS.> 



CH É Z L ES ANCIENS, «?9 

tftiM'é <4) s'éti plalM. il dit que eônti-< là Nft> 
tons ()ui hiifws }« vnl &o te vraireoibliblè , on it- 

pi^eiltdit teâ chofèfl- datis un oMfe «eoveflily 
qû^ott Willôlt dâft P»l«i§ fôr des àtttde» de 
jonc 6t far de» chaftdélte» > vôtllani pixUi àis 
MdAtteS dtfibrittes) totif^UM ft ihamiélt «dnime 
fei thttideVArfr de« AriciéttS < ^ ). De» déMs 
àt Ultîtoen^ de pbtt iâle « tttravéé ptf ifli les 
peiatUfes étUéteahMm i Alt! («eat ^ tcM dAHs 
ce tetnps oa ptù apte») litteffefit I« dépntVfetk»a 
de ce gùûï. Les eolôfiheê y dût le doubfci de 
léUt Ibngbeof ordinalife , & quelqiJei'une» Rmt 
déjà toiitrtées contre le» règle* d'on ^iHei* Fait 
pôur fôutenit : lei otnèttétts fortt bïÙLttti & bai:- 
batts. Les cotontws d'une ArchiteÀure petnte 
{bt ttn mut lôn^ de qtiatfttite palnteft iau Palais 
des Einpefeurs, dans la Ville Fattiefe , & aûïc 
bdns de Titus -, font â*anemâniete égftkmeiit tt- 
tnlvagâiite (<5'> 

N ^ f ftvons à - peine qnelqise ^oitnoiâ&nce 
des noms des Artiftes qui fe font acquis de la 
réputation fous les premiers fucceflfeurs d'Au- 
gufte. Ils auroient pé» tlOûvé d^eapâtlqfnf 



M mSf 



ifc.*7i mmUh ■> II»» Mtaa*«lM^M^M^,^ 



tt 



(4) Lib. VU. Cap. 5. 
{ 5 ) Pitture d'Ercol. Tav. XXXÏX. 
( é 3 J'en ai vu «n dcffin du célèbre Jean de Udilè , 
€leve de Raphaél. 

S 4 



uBa HISTXyîRt DE L'ART 

iem TaMeaiul S la plftce àâê i&Bit ffAkat^ 
dre ( I )« Ccpèndint pmt être lïpttlié le Pr^- 
teétevr des SavttU, il ftc agratidi^ lé Miiià^m 
d-Aiemndriè où i\ê É^ètM leur demeure ( 2 ). 
Son iœbittoa â bomdit^ià mériter la gloire de 
paflèr pour un fécond Cadmus en inVentanc de 
nouvelles lettres : c'eft lui qui mit en vogue la 
lettre ^ renvèi^{ëe« Le Cardinal Girolamo Co- 
lonna tranfporta en Efpagne le beau Bnite de 
Caligula, trouvé dadâ Tendroit nommé allé Fra* 
tôccbiù ( 5 ). Lôifquê les Autrichiens prirent 
Madrid , Mt^lord Gallowai le chercha & apprit 
qnll étoit à rErcurial ^ où il le trouva fervant 
de poids à Thorloge de rEgliie. Il le prit â; 
l^fcmporta en Ai^leterre. 

Ci VI. Sôui Ntron. 

Néron témoigna beaucoup de zele & d^zî" 
feâion pour t^ut ce qo! étoit relatif aux Arts« 
Mais cette pailion relTembloit à Tavarice gui 
tbetthe ùiifqoemèfit i amafier plutôt qa^'â pro- 
duire. Soa ttiauvais goût fe ttanîfefta dafts Tof- 
drc qu'il donna de dorer ta Statue d'Aîe^tandré 
le Grand » faite par Ja maia babiU dê Lyfippe {4»); 
dont il fallut ôter enfuite la dorure qui la dépa^ 



( I ) Plln Lib. XXXV. Càp. 3tf. 
( 2 ) Atben. Deipn. Lib. VI. 

(3) Montfaucon Antiq. expliq. T. V. pi. iltg, 

(4) Plin. Lib, XXXIV. ûp. 1$. J. 6. > 



CHEZ LES ANCIENS. 428a 

rott. Ses vtxB timés méfitent aoflii qu^Ms^rfil 
parie comm» d'une iècoode preuve dt fm 
goût ( 5^ )•! Il parok i|ue les bons Artifics dti^ 
vinrent tous Ifis îours plus isres , piaxfque Nn^, 
ron fui (^ligé de faire venir des Gaules à Ro« 
me rArdfie Zenodoie qui avoit fait une Statut 
dé Mercuis^ pour exécuidr & propre Statue Co^ 
loflale en bronze (<5 )• . 

I. Em^ oU la GriCi fi trvtfOait alors. 

Les drcônllancés de k Grèce étoient peu 
favoral^es aux Ans: car^ quoique Néron tft<* 
chat aotant qu'il loi étoit pofliUe, de laiflet 
jouir les Grecs de leur ancienne liberté y il exer« 
ça pourtant encore & furaur contre les Mo* 
numens de TArt : il & abstt» ai jetter dans de^ 
lieux îmiiiûiides 4es Statues des Vsii»)uenrs mat 
grands Jeux ( 7 )» Malgré Tq^parence de liber^ 
té qu'on laiflbit aux Grecs ^ on enleva pourtant 
de leur pays les meîlkiits MonùmeAs de PAit^ 
Caligiila avùic comineficé ce piUsge pmt on 
ner ii^ Jardins & fes Maifbns de Campagne, 
fous prétexte que ce qu'ail y avoit de plus beau 
devoii être placé dans Tendroic te plus beau, & 
Rome à fon jugemenf retnportoit en beauté 



(5) Perf. Sat. I. vs. çj— ^— 95^. 
Ç6) Plin. Lib. XXXI V. Càp. ^. 
C7 ) Suet^ Nier. Cap. 24. 



a84 HISTOIRE DE L'ART 

fiir tout le refie de la terré ( i }/ II enleva 

aux Thefpiens leur fameux Cupidon exécutera? 
Pcaxicele , mais Claude le leur rendit. Neroa 
te reprit de nouveau j& voulut même faire trans* 
poner à Rome le Jupiter Olympien de Phidias» 
ce- qui n'eut pourtant pas lieu , parce que TAr- 
chiceâe Memmius Régulu&n'ofapasl-entreprea*. 
0rç, crainte de briièr la Statue (zy 

. 2« Statues emportées de la. Grèce. 

' Uavidité de Néron étoit tout- à-fait infatia^ 
hle. Il envoya en Grèce un Aârancbi infolenl 
nommé Acratus avec un certain Secundus Ca- 
rinas demi-favant, pour en enlever toutce qu'ils 
trouveroient de plus beau & de plus précieux^ 
&.furtout de plus agréable à VËmpereur. On 
ealeva du feul temple d'Apollon à Delphes cinq 
cens Statues en bronze ( 3 ) , outre celle^ qu'on 
ça avoit enlevées auparavant (4 )• Heft probtt^. 
hte que r Apollon du Belvédère , & le Gladia* 
teur de la Ville Borghefe , faits par Agafias d'En 



( I ) Jofeph. Antiq. Jud, Lib. XIX. Cap. i, p. 9 1 6, 
( 2 ) Paufan. Lib. IX. p. 761. 

(3) ïd. Lib X p. «13- I. 13. 

(4) Strab Lib. NX. p. 420. C 

"(5) Bianchini {dt Lapide Antiate ^ p, 52) croît que 
fi ces Statues avoient déjà été à Antium da temps de 
Néron, Pline les auroit citées. Mais ce n'efl pas une^ 
conféquence.Piine ne^ dit rien non plus de^ Statue <je 
Pallas par Evodius (Pau/an. Lib. FIIL p. 6^4. i. 3?) 



CHEZ LES W^ CI EN S. ig^ 

phèfe furent du nombre des Statues enlevées (y); 
puifquMls ont été trouvés tous les deux à Au- 
tium y aujourd'hui Nettuno. C'étoit le lieu de 
naiffance de Néron, &'if fé plut i Torner avec 
des fraix immenfes f oh en voit encore des rui- 
nes le long de la mer. Il y avoit entre autres 
un Portique peint par un AfiFranchi de l'Ëmpe- 
reur , où Ton voyoit des Figures de Gladiateurs 
dans toutes les pollures imaginables ( 6 ). 

jîpoUon du Belvédère; fa defcripthn. 

L'Apollon qui eft au Belvédère eft le plus fii- 
blime idéal de PArt que nous connoiffions parmi 
les Ouvrages de l'antiquité qui Te font conferyés. 
On peut dire que TArtifte a fait une Statue in- 
telleëluelle , ne prenant de la matière que ce 
qu'il lui en falloit pour rendre Ion dedin vifible. 
Cet Apollon furpafle autant toutes les autres 
Statues de ce Dieu , que l'Apollon d'Homère eft 
au-deflus de celui des Poètes fuivans. Sa ft rue- 
tare eft au - deflus de Thumanité , & fon attitude 



qu^Augufte fit tranfporter de la Vill« d'AIea k Rome, 
ni d'un Hercule de Lyfippe {Strdb. Lib. X p. 705, ji) 
qu'on amena d'Alyzia en Acarnanie à Rome. Selon 
rexplicaiion d'un paflage de Pline par le P. Hardouîn 
(^Flin. Lib. XXXr. Cap. 33.) la Peinture auroii fleuri 
beaucoup à Antium ; mais c'eH une méprife. La fuite 
de ce pafTage fait voir que le mot bic ne fe rapporte 
point à Antiutn , mais à la ville de Rome. 
(6>Vtilpil Tabula Antian. illuftr. p. !?• 



$9^ HlStoiRÈ DÉ UAKt 

pafle (le te tfMnâ^f diviee ^ le rqmp^te. Lt; 
&i[iQe élégwc* & pcif e de fe« m^Dbrea femble 
Siocmée f9U3 k^ cKm%t focnmé d49 fbumpa EU« 
Çîe« : b jâuqefe «Il I4 f}eur à*m pnnmx^ éier^ 
9el y ums^ c>ft efi iMiM^ temps wm fie^r p^r* 
(iwe qui n'a ptas ri«a it acquéiif â( qui ne pça{ 
li^ p^cdre, om ftinâure conqptofte, tead^^ 
fiouce« Qt^ refpcU a^éleve jnfqtf à U fp^re dM 
Beautéa^riemiea» q»'U s'eibfce 4'ii|»gi«€£ noe 
Plature célefte pour y contempler des grâces au- 
defius. de 1» Qiatiere : oor ii n^ a tkn ici de 
mortel, olde tout ce qui fait i'appaoage dq la 
fbîblei& txumaÎDe. Oh ne voie ni veinea i^i uejrfs 
qui rehâuflent & meuvent ce corps. l\ eft ani^ 
m^ par un e(prit divin répandu fur toute I9 
lînrface de cette Figure. Tel il parut lorlqu'U 
pourfiHvitle ferpent Pîthon , & qull eflaya pour 
Jà première fois fes traits contre ce monfire; 
&n pas puiiTant Tatteint fans effort , & fon braf 
le perce. Son regard élçvé a^étend du plus bauc 
degré de la çomplaifance bien au - ctelâ de f^ 
viéloire. H femble abîmé dans une fatisfaâioa 
infime.- Ia mépris fîegc fur fes lèvres ; & l'in- 
dignation qu'il concentre au-dedans de lai-même 
vient enfler fes narrines ^ & monte même ju^ 
%W$ fur CoB &0ttt fupçrbe. La paix parfaitç qjui 
éoâhU faite foa s^tf ibuc eâkntiel 0'en e& poinc 
tfoublée^ & Ibn œi| eft plein de do^uceur , tel 
quHl efc quand les Mufes le careilent. Toutes 
les Statues du Père des Dieux ne le repréfèntent 
point avec ç^iyt £i)bUiuité d'idée que. k coi^çut 



CHl^T* LES ANCiPNS. ztif 

l^P^. 4ft Foê» div». l\ UU% UW idée ^tîiîî 
^fi^4e p9i^ çQ<icev<>if Iç &$ tel qu'il eft ici re- 
Pf^Wl^; ÏW t?ewté? ifoléij* 4^3 «uwei Diyini' 
té9 ^ ^at f ^jremblé93 for Coq vi(àge co^ime fiic 
P«94ojr** ly? ftoQt de Jupiter gçps df |fl D4cffe 
d9 la fygiik j ^ fw fçurcil* qui pa^ leuy mou« 
vement expliquent fa volonté ; les yeux de Ju- 
non voûtés avec dignité, une bouche Timage 
de celte dç 3r*nriiusi oui rçfpiroU la Volupté , 
une chevelure dé foie, doucement agitée par le 
fûuffle des Zephits » flottaoc négligemmetit , com- 
mn ks ftlets tendres & plisDs de$ farmens^ psr^ 
&m^ dHiforoaies oéleftes , âc nouée par ie:$ 
grâces fiir te finomet de la tête avec uqe pom^ 
pe (dianaaaie. A It vue de cette merveâle à»^ 
VAîtf j'cmbUe la terre, je m'éJeve au^deffîisdes 
lëiis^ h mon efpiti: prend atfiîaient uâe dUpo*^ 
fitiûii famttaidle propre k eo juger avec dignité^ 
Sdsi poitrine s'élève avec refped comme celle 
des Prophètes, je me fens tranfporté à Delos 
& dans les bois de la Lycie qu'Apollon ho* 
noroit de (à préfence: car cette Statue femble 
;f animçr comme la Beauté de Pygmalioa , &c 
prepdJ^e 4e la vie & du mouvemept à^mefure 
qii'oQ la cûQteniplô plus atternivement. Corn- 
Went pourroit-on la peindre & la décrire? 
L'Art feroit obligé de m'afflfter dç fes confeils 
& de guider ma plume pour eicprimer les traita 
qj^Ul f^t rendre fi par&itemeat & dont je n'4 
fille qu-ébaiicher les premiers & les plus fenfi- 
Mes. Je pofe donc ^ux pieds de cette Statue 



fl88 Histoire dé L'Àfit 

fablime lldée qu'elle m'iiifpire, comme ceiï± (^âi 
venant couronner les Dieux, mettoient leurs 
Couronne^ à leurs pieds, rie pouvant atteindre 
i leur tête» L^dée d'un ApoUon cbaflant que 
Spencer ( i ) croit appercevoir dans cette Stz-^ 
ttie , ne convient pas à l'expreflion de fon vU 
tâge* 

Du Gladiateur de la Vtgm Bàrgbèfi. 

Le Gladiateur nommé Borghefien du lieu où 
il eft à-préfent^ & qui, comme je Tai dit^a été 
trouvé dans le même endroit & en même temps 
que l'Apollon du Belvédère, paroit par la for* 
me des Lettres ^ la plus antique de toutes les 
Statues de Rome , fur lefquelles T Artifte a mis 
fon nom. Nous ne favons abfolument rien d*A- 
gafias , le Maître qui a fait cet Ouvrage : mais 

fon 



(i) Polymet. Dial. VIII. p. 87. 

(2) Quelques uns font de cette Statue un DiTcobule 
du jettêur de disque. Cétoit le fentimènt du célèbre von 
Stofch, comme U me récrivoit, mais il n'avoît pasbienr 
eiaminé la polition qu'auroit demandée une Figure fem-^ 
blable* Celui qui veut jetter quelque chofe doit tirer le 
corps en arrière (xaTco/i^Jiof Ji'cr»of; v. Eujlatb. in Ho^ 

mer. p. 1309* l- B^.); ^ ^^^^ l'inilant que l'aâion dit 
jet doit s'exécuter , la force réiîde dans la cuiffe droi- 
te , & la jambe gauche e(l dans Tinaâtoii. C'eft ici le' 
contraire. Toute la Figure penche en avant» & la jam^« 
fee droite eft étendue en arncre autant qu'il èft poÉbl«»- 



CHEZ LEéANCiENà 289 

* 

ton mérite eft aflez conna par ce chef - d'œavre 
de TArt. L'Apollon & le Torfo offrent un idéal 
fublime : le Laocoon montre la nature élevée 
& embellie par Tidéal de l'expreflion : le Gla- 
diateur eft un affemblage des beautés feules de 
la Nature d^ un âge parfait , fana aucune ad* 
dition de l'imaginatioué Les premières Statues 
font comme un Poème héroïque , fublime, qui 
p^e du vraifemblable au - delà du vrai & jus- 
qu'au merveilleux ; mais la derrière .reflçmble 
à* une hifloijte qui expofe la vérité avec le 
plus beau choix des penléés & des exprelfious^ 
Le vifage annonce clairement que la forme eil 
prife de la Nature : c^eft un* homme qui a 
paifé le printemps de la jeuneiTe, & fe trouve 
dans rage viril :,on y découvre partout les trâ* 
ces d^une vie occupée, aÂive, & endurcie par 
le travail (2> 



j— t^^ ■ 1 1 ■ I I II I ■ *i 



Le bras droit efl mpderney'^-on lai a mis â la rhaftt 
le morceau d'une lance ; on voit encore fur le bras gau- 
che la courroie du bouclier . qu^.ll a tenui Qisand on 
confidere que la tête & les yeux font élevés j & que 
la Figure paroît fe garantir de quelque chofe qui la me- 
nace d*en-haut.> on pourroit avec plus de raifort la pren- 
dre pour la" reiiréfentatiori d'un rtiîlîtalre qui s'eft 
tiré- avec- honneur ë'uncriBricontïe périlleufe, puisque 
yraifemblablement l'honneur de la Statue n'a pas été 
accordé en Grèce aux Gladiateurs publics," & qued'aiU 
leurs cet Ouvrage paroît plus ancien que TinHitution 
de$ jeux de Gladiateurs dans ce pays* 

Tome It T 



û5b HÎStÔlfté DÉ L'AfeT 

Tôbtes fes 'atlifréS Stttttfes qocNèïoftfit tftâS* 
'pôVTelr 'dé k tît(*ee à Rotte tbf^lltfjQt à )à ^ay> 
tatîôn àt 'foh t'iW» 'fi*or 1 1 ). fi ?«értt «ife ^ 

"«oh 1ïâ ce h)&^, ^lii te gMtià iHèdiâie âeiftii- 
ttë, '^ûi àt tiïticOtist p9tûbé àt 'U tïi^ fCOk 

ép&fg&a t^è (jùiÉtfe t> ) ) -Se tâMtnfe'tTMis atm- 

ment iSpkx^St '6ù b6m trcâtb qû*% fttrètit a»- 
àmMiés & Kflùtffés Idts -de C6t 'hitfebdiè , Ib 
aernerè dû f dtfiet^ ':Sfif)^ 'du Sëlvetitete tft ^l{i- 
té d'ùhë Ihiifilèffe ftr^te & 'rèiiMcftife , cfel^Mi 
Vielit ^éut-ètft 'âe^ t)îp:8tî<«if!s : idq vdit àbM 
la ^ittttè àù i^eab c(ui' a aftjtffDf & àttticltè li 
t^ïTftife shootée à tStiléiébtife. 

Il m\ ïetiiBri[ûet'(itié {'■où tottltiietfça 1 1>(^ 
iâfèllr'làtôiîe «i Yrtfaps -ât Hfercrti à'fbdtaîibh 
de (k F^re gigantesque haute de cedt-^idgtt^ât»; 
& que ce Prince paffionné pour tout ce qui por- 
Toît Te noim Grec , 'St pôUïiant iictndie fon ■pi- 
lais p^r iiaAsà&t Ropiaip -nommé Amulius *( ^ ^ 

* — 

&. autres. , 

Nous ne (cmimès «pas éa étfft ^e,yagèr du $Qfl^ 
'^des Arsifieb (|m AeiiiiiitmifiNiis^INIéfiaa : ^eaf nous 

' ■-" . . - '■■■•. 

( 2 ) SuetoD. NéF. «Csît>. 'gfg. 
(3 ) Win. Lib. XXXV.-eBp. 37. 



que. .On » OQi fesQUwtop $^ Empereur ^^ 
le jaiçatqi «Usii 4e ice ^aiPKSi» /^ /^ ^o^é? 
^aeoos QB >y « ;aiQ»t^ i» fMDie ij^pt^ufe (^a| ^^ 
b fdttc 0;a«ii^ fjn »iUin4i» Agf»9m ^ 
4tt «i£i|ie «sànk , »Vv9«t(She |>i«^e ê^^SBSf 
t B femb l aate .qui Xe «pit 4«iis :U VJN^ ^i^Sf^j 
B y /m A jne >|roilk«e $tât«e if iv 1» iV;tl]^ ^r 
bJHiL Laiwfidao 4es iiwiu iomitM cyfl U li^^ 
qui « ait Jonaor ie jion id^Ag^ppUif d jl» iÈi^r 
gare d'ane Pmric «nwMK 4 ) ? ^cw Akw W .4^ 
fîns en gnind .j^a Pj)uffîn . qi;^i (ont daçs la Bi- 
bliothèque Albani , je <ae «leuve aucune refièin-' 
WWQP #jRW .i^^Ripe ,& J? figure .q\?ido|f la 
ïe3réfe.o.tSf. JUa dj^^eçce de Y AU ^çit avoir 
if^é Ms-|Wim?e ^îqra,, -p,«Hfoue .Plifle tapj>ortç 
q»e rfeft» .I^^Qp 9p ^ i^ç^t jB^os jfçQdrp #9 
WPiWej pqfRpç ^-Utéfgiit r^a^t ^e ^pndiie j^ 

av<»4«;^f;> .fewttlp ?î^we ,p^4p,PP ^«Ç^fiue /çt^te 
à Rgm^. ,<;ftt Anjifiw .çi^e «n e;ssinple l?,S;?tçiç 
çftlç#Ig (^ ,çet Btpipiîreur fw^ ^Rar «Zéq^^pip 
9«V Wigï^ S9PÎÇ •fPîi,.I»tl>^Çt)$ flç pMtp^JjÇéçjSi- 
<îr .(.J^i .Ce gaffage jde ^Unp jOe. ^gjt. Rf^un* 



(4) Maifei Pietr.:iptagl- T. L ftav. KlX. 
(5;^ J^lilt. .bib.. XKXiV. Cap. .tf. 

T i 



m HiSf ÔiAe de L'Àa¥ 

^iéùf ( i ). Il pifbte ^é léi) df«$$ tUtent «ii 
î^èu nloills ginês ïâés fikHBi^Kv Oar on ti# 
tfoUve éucuhè Médaillé de dlx%tlftt au tèoffi» 



èà i m inu msm -, h mémi de k pUn 

éfàncle foiâê , Ibûé lefêg^ aè&Wnkièn. Plli^ 
HHqbé ïà'^pôttU une ISfeëdocè fiîBlaf^iltbie ^tmf 
FÀ^ ( i ). 11 dt^ ^ Vmi^*m V^i^ma ll Rom» 
lés bblofahëS cie iiâ^ré ^efi^fié^ fhiVâtlléël I 
Allïétlëi! ^àf ôrdVè de ÔB&IHSH fféilf le fêulflé 
ai; Wltet Olyitifien-, ^ ^tt'oâ ^liUlttt le« ^dr 

6f & y ihëttt^ fil &inm m^, M éa ^!^ 

% tteilè ibliné; 



Quant aux Ouvrages de l'Art fous cet Éiq* 
phim, » ^tts gtahde Kftftië llU ^oftéiltlil ktf» 
p\t ai PdM V^ icbnfti^. L«s Fij^tlM de 
h ïilCè ^oh^ l'a bo^ «H ^9éu ta plu^ ^lus 
que de leur moitié , font fculptéel '^aptçs 
les de0ins de Santés BaitoU. Pallas, travaillée 
àbffi èA rè'àè^, p\àcêt làii iiiâien au --lustrés de 
fê'àtàbiefti'ent 'èe la cdbïïiie , tièM ^Ir ^ j^««^ 
HiitI dans Ià(^e)îë Mlë te %diiî¥è ^-{fi^nt ^tt^ 
re pavè èi ïèh&uïll fàf^à^àrà Mœu dèà cèloâ^ 
nës i & e\lè Ipàtoft tiàihâie iUtttèâieiitt ëbsdofdbl^ 



( î ) Vaillant Num. Imp. i Gtrëôis t)ei!cudr. ^. aa ^ 
p. 233. Wife Num. BoâTàj. p. 1^3 
(a) Vaillant Num, ^lôh. p. i^p, & ftq. 



iftWcnMC^ Qt^ voit ta Qipiçfile vm i>f^ t4(f 

rfâ Dom^eM» mus «§ <«» îl^tfaaq^ d^ ^ f» 

^itftead i|ifelte a'ii pafi fo^rc )« qMin(}|ie ^^t 
pige, * ^K c^eft rfinlfine ^ tSKitii» Ip9 S|9r> 
tues ÉB cat finpom» qui fiitti éçèêtifiio à hi 
vengeance da Sénat Romain qui avoit ordonné 
quVytn ioflbdt touiM cUtql^tM« It Sm^ q^*on 
prenne I» Statue di^ ^ijyis 4i^iuftiniani pour celle 
qui lui fut accordée à la prière de l'Impératri- 
M { f ): «MT «iellSTOi él@H 4» NfOfiM, .4f ^Ue 

«afiii fag coafi^wQf 1» pifiiHÎe^ # ^ m^^ 
irifie, 4c I«$ hn$ ùm. im4»m^ » f^ f) «^ 

d<N}tei» qœ te t^t^ «p99f$i»aQ^ ^^ Sfi^i^e. J^Qotr 
fyocw swH ^Pm #e pasltr §1^ çettu ;$t9t^e <k 

4@ f» mwSft mm «p iMgsaBt^a^ ^ d^pe^ 
pppfsé): ^'il «19 ^voit ii^$ te» yfu?f A Bç {wi^ 
vfltf râ0 difs ^ Jiisa sdr. G§ fm ^#4pren4 

IIOW Hpe jSïiBtfie ayiP iWf? €%*¥* 4? m^t ^ 

i|SH PIMÎt * M»!«/5}Uf#» ftWlw'aW?» Çfiofe, 
eft pourtant un être marin , mais MaOfei auroit 

du TappeUer une Néréide , car les Syrenes ont 

• • • 

< 3 i In PobKû. p. iço, 

< 4 > Amiq. Expi ^appK ï. 4V* «. 4V. p. .6« . 
( 5 ) Procop. Hifl. arcana » Cap. 8. p« 25, 

" T4 



~^ 



29(5 HISTOIRE DE L'ART 

des pattes d'oi&au. La Figure da milieu, 
préfentée avec une main élevée , tient des fruits 
devant elle. L'Ëxplicateur ne ikic que faire 
de Panimal fur lequel eft monté un enfant : le 
deffin en fait un taureau ; mais fi Ton £e don^ 
ne la peine de confidérer la Statue de prèS| 
on reconnoîtra l* Amour monté fur un. lion. 

3* D*iine S$a$ue de DomitUn âP é^une $it$ 

4t Nerva. 

On trouva au printemps de l'année tjsi une 
9^ame véritable de Domitien^à un endroit nom- 
mé alla Colonna ficué entre Frescati & Paleftri- 
na, là même où Ton avoit découvert une Vé^ 
nus peu de temps au-paravant Lè-corps de la 
Statue jufqu'aux genoux , mais fans bras , n'a 
pas été enterré profondément , ce qui fait qu'il 
eft fort rongé , & Ton y apperçoit aifément des 
marques évidentes de la cruauté exercée contre 
cette Statue , comme des coupures aux reins , 
des coups fortement marqués ^ ce qui fait foup^ 
çonner qu'elle fut renverfée & brifée dans la 
fureur dont les Romains furent jugement trans* 



( I ) Fabrettî Infbr. CapJ 4« ?• 274. 330. Le nom 
d'ANTONlNVS eut le même fort daos les Infcriptîon^ 
(3e Çaracalla. II eft k-moitié effacé au Gymnafe décou- 
vert il y ^ quel()ua, lemp^ k FoMZ2;ole , dopt rinfcrip-i 
îion eft . , 



C HE Z LES ANCIENS, içr 

portés contre la mémoire de Domitien. Od ha- 
choit & détruifoit Ton nom lorfqu'on le trouvoie 
dans quelque Infcription ( i ). La tête détachée 
fbt trouvée beaucoup plus avant dans la terre y 
ee qui fait qu'elle a moins ibuf&rt* Cette Sta« 
tue fans drapperie eft d'une grande beauté. Un3 
couronne^ de bronze entouroit la tête : oq voie 
encore les points où elle étoit attachée. M. le 
Cardinal Alexandre Albani l'a fait réparer Ce 
placer avec d'autres Statues Impériales fou^s le 
portique le plus gr^nd de fa Maifon de C^m^ 
pagne. 

La tête rare 4u Nerva , ^qui eil au Capitole» 
n'eft pas nouvelle & travaillée par Algardi , com« 
me on l'avance dans l'explication des antiquités 
de ce Cabinet ( 2 ). Cet Arcifte n'a d'autre part 
à cet Ouvrage que d'avoir réparé le bout du ne^. 
Le Cardinal Alexandre Albani obtint ce Bufle 
du frère du Prince Pamphili mort le dernier 
de fa Maifon , & il fe voit à-préfent dans la ViHe 

du Cardinal. ' 

-t 

» 
$. Vm. Sous Trçjan^ 

R M E & tout l'Empire Romain commence-* 
rent à refpirer fous Trajan ( 3 }. Cet Empereur 



M . , , . ANTONINO 
COLONIA. PVTEOLANA,' 



<2) Muf. Capit. T; II. p. 31. 
(2^ Flor. Proocm. L. I. 



^ HISTOIRE DE L'ART 

entreprit de gnnàè Oovrtgea qui révdlkmit 
VAtt & les Artiftes accaUés par k$ troublei^^fGc 
le cyminie des legnes précédens. Il nt s'atcri» 
boa point à lui feol PfacMineur de la Statue : il 
le partagea velontiers avec les hommes de mé^ 
rite de fon temps ( i ) : ce qui tourna i Tavaii"* 
lage de FArt; Nous lilbns même que l*oii 
âteffft des Statues à des jeune^'^ns de grande 
dpénmce morts à la fleur de leur âge (t). 
GHq fécompenfoit non ce qu'ils avoiemftk^mais 
ce qu^ils eufient fait, fi une mort pfématinrée ne 
les en eût pas empêchés» Il (èmble que la Sta* 
tue d'un Sénatrar affis, qui fe voit dans la Vi- 



<■ I ■ >ll W ■ P ■■ H.ll.l 



''•■î*:^^»^i""^^nw*~'w* 



( I) PHn. Panegyr. 

•fa)Idibid. Lib^n. Ep. VIL 

f 3) Le nom de Zenon fetromw éoHt fiir le bout du 
lAtomeat de la Statue» ièkiii ia cwteise des ADeîeqs» 
qjsf àvoieiit ^ttelqoeCNS des lettre» tîiTdes (Ur k i>ordde 
leurs habits (Ruben. dére ve/liar. Lib. /.. û/.ip.p <^3.) 

2HN<IN 

ATTIN. 

A^POAI 

SIETÏ 

EnoiEi. 

Perfonne n'avoît encofejreiséiviécftte Infijrîpcion. 

(4^^ V. Infcr. Syrac in Cr^Bvjî Thef. SiciLÏ^yi. Au. 
delTous de la Statue d'une Mufe dont parte Buonarottî 
(Bref, à VetH Amkb. p. XXI.) pn iifott ^motA'JRQ- 
AIISIENSIS. 



CHEZ LES AN(îïENa. s^f 

giie liOdavifi^ aiC M Mécétée pir 2fÉarf d!>A* 
phtodiOSfe, fib d'Attil ( J ) ♦ « qn'«ite fiA d9 
ç8 temps^ On poondic mâiM ptèfqoe ciolttf 
(fti'll fe IbiHfii d«fls ce tempi uq0 Eedâ ^ TAit 
difiS c«(tft ville <le la Cille » i ciofe de diffé- 
ftns iicmii â'AttlftM d'Âpfatodiiëd qui fe iboi 
cohfetvâi ( 4 ). U& lotce 2ttto& , natif de Suk» 
pfàè ifk Aùi, q\)i ft pofl^ ta FiguA kdeifli-vdtii^ 
âê fon ffin du fliftfflê tidto iibwi li foftae d'un 
fitmi , (te fbâ tombeatt ^ eom&e l'iadiqas 
rinfcription conçue en dix - neuf lignes ( 5 ), 
a'âQf â pas iJSSA beaucoup plus tard. La tête 
^ngei» pkwée fi» cet Utrm ne r épaad pM 



_L IIII .I f - »■> - - ~ 



(^3 V<<cî cette forçrî^ion en vers, 

Ni MÀKAÏ?TAtH CTAèlC A 
i3IAt: nOA^AA^ • « « • . 

TTMBON tkl CTHAHN 
CtICONA «AYtOC erA^TTA 
AIGIN 6MAIC nAAAMAICI • 
TeXNAC ZAM6NOC KATTON 

epf'bN 

Les dernières lignes de Tlofcription ne font pas ^ 
le ne fert |»s fimli^i^iic h n^âs h»Q 'ixtoti'ân mh M^ 



500 HISTOIRE DE L'ART 

pins de lamiere for le temps de fa coint>o(îtiontf 
Ce Monument fe trouve dans la Ville Negronû 
Mais je ne dis dans quel temps placer on An- 
^ochus d* ^^ thenes ( i ) dont nous avons dans la 
Ville Ludovic une Pallas haote de deux gran- 
deurs naturelles. La Statue eft commune , le 
travail en eft même aflez grofliçr : mais l'In* 
fcription paroit d*un temps antérieur à celui-ci, 
Ijes deux Centaures du Cardinal Furietti , d*ua 
marbre noirâtre & dur» nommé bigio, exécutés 



tifte , mais elle conrerve do plus le nom de la villa 
XTA4>IS en Afie , qui ne fe trouve chez aucun Au- 
teur :eile nous fert aufli h expliquer les iettre»^ STA qui 
fe lifent fur une Médaille du Roi £piphanè$ , & qui ont 
donné lieu k différentes conjeâures (Beger. Thef. Brandi 
T. L p. 259. fVife Num» an$. Bodlej, p. i i6»conf. Cuper^ 
de Etepbatif. Exerc» L Cap. 7. f. 74. £. ) Ce pourroit ê* 
tre le nom abrégé de cette ville, car s-«^v\fTW& raS* 
IM^oruc font cherché» trop loin. Du relie la quantité 
irréguiiere des fyllabes n^lnduira point en erreur ceux 
qui connoifiënt la n^ligence des Poètes de ces temp$ 
poftérieurs» laquelle étoit encore plus grande dans lés 
Infcription que dans tout autre genre. 

Je communiquerai à cette occafion une autre Infcrip- 
tion placée fur la bafe d^une Statue de fiacchus en 
Grecç, 



* % 



AISANIAS AIONTSOT 
TON AIONTSON KATESKETASE. 

I^e mot tcfteffxivacri fait douter (î Lyûas fut le Sts^tuair^ 
011 feulement celui qui fit faire la Statuo.. ^ 



CHEZLES ANCIENS. 301 

pt$' Ariftée & Papias d'Apluodifée , ont été 
trouvés dans la maifon de Campagne d'Adrien , 
& peuvent être regardés comme des copiés du 
Centaure de la Ville Borghefe. On voit dans 
la Ville Altieri la partie fupérieute du corps d'un 
Centaure de la même grandeur & du même 
marbré , mais avec cette particularité remar- 
quable que les yeux & les dents font dé mar- 
bre blanc. 



», 



«t^^^i^i*— ^— — *ii^i—»ÉM^— <a—iw*wi I ii l ll II I a^^i— — dtU^afci 



Plus l'Art baîflbit plus les mauvais Ouvriers eftiraoienf 
leurs Ouvrages , & plus ils affeâoieDt de mettre leur 
nom aux moindres bagatelles. On lit» par exemple le 
nom d'un Sculpteur de Bithynie êTTTXHC aû-deffu» 
â*une petite Figure d'un mort, de la hauteur d'un pied, 
repréfentée fur le côté antérieur d'une petite Pierre tom- 
bale qui eft au Capiiole (Murât or i Infcr. p. DCXXXIIT. i.) 

( I ) Voici la copie de ce nom envoyée de -Rome I 
Carie Dati à Florence (Kit. dt^ Pkt. p. m). . ; tlO- 
XOS I A Aies EnoiEI. Maffei»le donne tel flu'il.doît 
être completté fans faire mention qu'il fût mutilé (Muf^ 
Veron. Infcr. var, p. CCÇXFIII) ; ^ moi je le donn» 
tel qu'il eil fur la bafe endommagée : 

. . ; TIX>XO£ 

. : . rNÀiôs ^ ' 

. ; • nôiEi. 

' \ ' ■ • ' ' 

On trouve te nom d'un Aritiochus fur deux Pierre» 
gravées ( Gori Infcr. T. L Cm. p. XXKXIII^ fuirmi 
Spiji. ad Freret , p. ap.) 



S&A tilStOlilÉ DE VAJLt 

Pir ki fitfua^ de Ao^ qui «V umitm* âM 

de têtes* On voyoit encore au feizisffif #e^ 
la tête colollâle de la Statue de cet Empeteat 
qui étoit placée fur cette Cdonne ( i )* On ne 

géj)éjteN$i)ihbé.£«£eflti i» V«i#^^i.«w>i.t jgait 
<90K^bïf ie0 iHMijmHwt StBtiies;aati(iW)iP;â»|LQn$« 
»vec fline dép^R vraûaefift i>eyaAc , 4«nsk des* 
fein <i%afa4ir une Académie de Peinture dans À 
patrie , ajrdrt atffli jiffola .4p ftiSP îfto^Jler de, pou* 

Al .ftfo. . Rif fetei «irait ^a feutra 4«s £Raiix 4e 
Itiehitffîiirilatt. 

1^^^ Trophées de Marius qui font au Capito- 
le 9 femblent teô ^^teai^lillés dans 4e même Sty« 
le que la bafe ^è^rQoltntv, j^ font peut-être 
des Trophées de Xt^Q^ Un Auteur moderne 
croit qu'ils ont été pofés après la bataille d^Âc« 
tîii»i:^ratMf(>fi«aiqttiiltt(^ vcàr de fcauriepréfim-- 

T ' * ^ " . 1 *• ^ ' ■ . . 1 » * " U'' ' ' 

( I ) Ciacc. Column. Traj. p. 4f 



J 



CHEZ LfiS ANCIENS, jos 
«k 4mii 4a lOganie tii fonne i& vifoet ^ a 

jttMfiéim 4a^cnfer de ]MikrJdtfkiiie Me- 
ssie 4*<* ton va»-, •(pi porte dtiai oâttf ktéte 
«iPlëtiné^ftlBHie -de 1>i$m,& de fvoKJiAlâ 
tclte «te iMutidie , iom éê mène. On i*à ^lyée 
^4is (de «eot taasi «Ue eft4M Cftl^iOec «hi GoU 
kjge de iSt. Ignace à R«an. 

Pour ce qui eft de l'Aichitedlure , TÀisc ilç 
Trajan à ^ncone mente bien d'être cité. Au- 
cun édifice antique n'offre des blocs de jnarbsç 
d'une gt^deur aufli énûtme* La bafe de l'Ace 
juiqu^au talon de la cûbnne seÛ .d*ua iëul jai»» 
ceau dont la longueur j>oite mgt -.fix jptimst 
Romaines «de un <iers : la largeur en .a djx-ièjpç 
& demie,, & la hauieur treize* Selon Dion , lea 
aics-bontaas du pont c&nflruit fur Je £lamihlê 
par Trajan , ne fervirent après Ql jdémditioo 
Qu'à prouver julqu'où avoic pu aller la force 
humaine. 

1. SésFoyaps'Sf ks 'Edifices ^tMl tHWir. 

Kîi^r^n fe pcopoGun derendce 1% Grcdt 
fa iptemiece <libecté, commença ,par la dëclarer 
btoe. il ficibfttir inon-feideiBenÂj^theoesif-com^ 
fi» ^Pénales . «uâB niffi 4i» «oos aet «niDii» 



804 HISTOIRE DE L'ART 

célèbres de la Grèce. Il acheva le temple ââ 
Jupiter Olympien à Athènes qui étoic refté im* 
parfait pendant fept cens ans depuis Pififtrate^ 
& eo fit un édifice qui ayolt plufieurs Stades de 
ciiteooférence. . Paufani|s'nous apprend que cet 
Btnpereur, outre plufieurs autres Statues d*or 
& d^ivoire^y fir placer la Statue coloflale de Ju- 
piter de la même matière ( i }• Le temple qu'il 
fit bâtir à CyOque efl; compté parmi les fept mer- 
veilles du mondes» Chaque ville fit ériger à cet 
Empereur une Statue dans le tebiple de Jupiter 
* Olympien à Athènes. 

Adrien n'étoit pîié' feulement un eonnois- 
feiir, un amateur, un protèfteut: H étoit 'A> 
tifte & a fait réellement deâ Statues. Mais 
Vîélor parle en flatteur quand il dit ( 2 ) que 
cet Empereur pouvoît être rais à côté de Poly* 
clete & d'Ëuphranor. Il céda aux Parthes un 
pays àflëz vafte pour avoir la paix , & employer 
ce temps de tranquillité à l'exécution de fes 
grandes vues. "' . / *^' ' 



(I) Ce paflage'.d'efaiiftnlas (^Lib^I. p. 42.) eft ob- 
fcur , & les correâions que Ton propofe dans les notes 
de rEdrtion de . Leipfig y ne le rendent pas plus clair. 
Il me femble qu'on pourtoit le reSifieV plus aifément en 
ipettam 1^ au -Jieu. de fièv, & JiTant on li^Tcaiia^oiç* 
Paufanias auroit voulu dire: la $tatije de Jupiter étoit 
digne d'être examinée non par rapport à fa grandeur , 
pûîsqu'à Rome 4k ^ J^^^iodes.oh vojroir d'autres coloïïësi 
U pàipdt fub^te ponunence^ pair rà;^Xo)irà. Il eft. 



CHEZ LES ANCIENS. 305 



» -> 



La fixieme année de ton règne il commença 
fts grands voyages. Il vifita prefque toutes les 
Provinces; & Ton a deis Médailles des dix-fept' 
qu'il vifita. H paffa jusqu'en Arabie & enE- 
gypte : pays qu'il étudia à fond > comme il lô 
dit lui-même ( 3 )« Quatre- ans avant fa mort il 
revint à Rome, & donna tous fes Ibins pour bâ* 
tir & embellir fa Maifon de Campagne de Tivo- 
li. C'étoit un édifice immeiife , ou plutôt ud 
très grand nombre d'édifices fuperbes dans les* 
quels il fie reprêfenter des contrées entières aveu 
leurs plus célèbres monumens, jusqu'aux lieux 
fortunés connus fous le nom de Champs Eli'* 
fëes avec leur entrée (4), Il orna cette Mat-. • 
fon vraiment Impériale de tous les Ouvrages 
de TArt qu'il rafiêmbla dans les pays où il 
avoit voyagé. La circonférence des ruines de 
ce bâtiment eft de plus de dix milles d'Italie. 
Û s'y trouve encore , entre autres Monumens » 
quelques temples ronds, ou rotondes , dont il 
ne manque que le frontispice. Il y avoit deux 
théâtres aux deux extrémités de cette Maifon 



vrai que la précédente e(l uti peu brusquement interrom^ 
pue : mais cela ne paroîtra pas étrange à ceux qui con-» 
noiifent la façon d'écrire en Grec , ordinaire à ce Capi» 
padocien. Le Traduâeur Jtalien y trouve un Jupiter 
plus grand que tous les colofles de Rome & de Rbo« 
des : ce qui fe réfute de foi-mâme, 
' (2) Epitom. 14. X . 

f 3> Vopîfc. iri Saiurnîno. 

(4) Conf. SalmaC ia Spartian» p, ^, D. 

Tme IL V 






3o6 HISTOIRï;. DE L'ART 

de Campagne, & tes.xoiqes qpi en teftent peU' 
vent donner une idée de leur magnificence. Un. 
des plus renommés de ces édifices , & celi^ 
peut être qui mérite le plus d'être vu, eft cÇ* 
lui qu'on nomme les cent chambres deffinëes 
pour la Garde Impériale , qui n'avoient au-' 
cune communication l'une avec l'autre , que par 
une Gallerie extérieure de bois que l'on pouvoit 
fermer, <& occuper par une feniinelle. Il y a 
lin château rond où il eft à croire que fe tenoît 
le corps de garde. A chaque rang de voûte il 
y avoir deux guérites élevées fur un plancher 
affis fur des pieifes faillautes. Dans l'une on- a 
trouvé le nom abrégé d'un Soldat, écrit en noir, 
comme avec le dçigt. La magnificence de ce» 
bâtimens étoit. (i grande qu'il y avoir un étang 
ïevêttt de GiaSo antico, & cet étang étoit, dit- 
00, afièz vaûe pour qu'on pût y repréfentei un 
combat naval. On y a trouvé une grande quan- • 
tité de têtes de marbre & d'autres pierres plus 
dures, dont plufieurs ont été brifées par la pio- 
che. Il y avoU de longues allées en forme de- 
promenades , pavées à la mofaïqué , dont il res- 
te encote et grand» «ofew»»^ U* appattemeas 
étoieni pavés de la même manière, mais les pier- 
res e« étoient plus petites. > ^n a découvert 
fous ces décombres une infinité detaWesqm fort 
à Rome & ailleurs. Toutes les brames placées 
ci-devant dans la Ville d'£ûe à TivoU , & qui 
font aujourd'hui au Capitole, plufieurs auties Sta- 
tues du même endroit, & quantité d'autres en- 
core qui fônt dans lea Palais & dans les Cm- 



• CHEZ LÈS ANCIENS. 30?- 

» 

pagQes de Rome, ont été découvertes Ibas Iç^ 
mêmes raines. On y fouille encore tops Ifs 
jours, & fans cefle oh en tire des morç^auic 
de prix* 

Un des plus beaux & dés plus rtures monii- 
Inens qu'on y ait trouvés eft un Ouvrage en 
xnofaïque reprélëntant Un balHn d'eau avec qùar 
lire pigeons fur le bord, dont Tun veut boirç. 
Cet ouvrage a été réputé jusqu'à ce jour k' 
plus beau de cette efpece: ce pourroit bien être 
:1e même qui, du temps de PUne, fe trou voie 
à Pergamé , & que SiofuS avoit fait : dans ce 
icas Adrien l'auroit £iit tranfporter à Rome* Mn 
lé Cardinal Futietti tjpi eft le poflefleur de cet- 
te rareté en à donné une defciiption 4étaiilée. 
On l'a trouvé jiicruAé au centre du p^vé d'uQ 
appartement ^ iqui loi* même écoit une ouvrage 
&s plus beaux & des {dus finis de «cet^e efpece. 
M. le Cardinal Adexandte Albani a fait mettre 
4ans une table d'albatre.odentad On morceau d^ 
kindes i feuiÙage qui fcnuflâent un quarié fur 

le pavé de cet appartement: ce morceau a qua.*- 
itre palmes de longueur ^r une palme 4e l^rr 
|;eur^ Mais Son Eminenoe 9l fait préfent ^u 
JPrince £leé):oral de ^Sase d'^ deffus de T^ablç 
femblable avec une tewdfe plus tlongne.., jqnai» de 
la même largeur & du même travail. 

L'Ouvrage le plus beau , après celui dont je 
viens de parler, eft félon _moi la Syrene Parthe- 
nppé , trouvée fur le mont Palt^ûn à Rome , & 
<|ui fe voit à-préfent danâla GallerieJBt^yjile^a^* 

V z 



. • 



3o8 HISTOIRE DE L'ART 

neQeDue à Capo di xnôrite près de Naples* 
L'Aateur en queftion a ignoré ce morceau. 

Cependant ces deux morceaux le cèdent 
pour la finelTe du travail à un Ouvrage dé- 
couvert le 28 Avril 175^ dans la ville comblée 
de Pompée. Il fut trouvé au milieu du plan- 
cher dMne chambre , & donne une grande idée 
de la magnificence des Romains & en particu- 
lier de rédifice où il fut placé. Ce morceau 
haut de deux palmes Romaines , repréfente qua- 
tre Figures qui tiennent des masques comiques 
devant leur vilage de jouent des inftrumens. La 
première Figure à droite joue du tambburb. La 
féconde joue des crotales : ce font deux hom- 
mes. La troifîeme tournée de profil , t& une 
femme qui joue de deux flûtes» La quatrième 
eft un enfant qui joue du chalumeau. Les pe- 
tites pierres qui foraient le fond du tableau, 
font de la grandeur d'un tuyau de plume cou- 
pée à Textrémité. Elles paflênt dans les Figu- 
res pour fe rendre an centre , toujours en di- 
minuant jufqu^à ce :qu*elles deviennent mécon- 
noiflables à l'œiL Les poUs des fourcils font 
exprimés fur les masques : le prix de cet Ouvra- 
ge inimitable eft encore augmenté par le nom de 
FArtifte écrit en caniâeres noirs. 

Si 

AIOSKOYPIAHS SAMIOS EFOIHLE. 



' f O Bufeb. Pr«p. Evangel, Lib. IV. p. 92. i. 9* ibid^ 
Pi 9». 1. aj, 



C H E Z L E s A N C I E N s. 309 

2. Du Style & eks caroSms àiftinSîffi de PAn 

du terres d* Adrien. 

Si r Art âvoit pu remonter au faîte de fa gloi- 
re palTée , c^eûc été fous les auspices d*Adrien 
qui ne mafiquoit ni de goût ni de connoiflance , 
ni de zèle ni de moyens. Mais la liberté avoit 
qcrittaé la tetre ; & la fource des penfées fublimes 
& de la véritable gloire étoit tarie. Peut -être 
en doit- on chercher h caufe dans Tempire de 
la fuperftitlon détruit / 6c dans la propagation 
du Chfiftianisme qui commença à fe répandre 
fous cet Empereur ( i ). Quelques efiorts que 
fit Adrien pour faire fleurir les Sciences, elles 
furent étouffées par les minuties. L^éloquence 
enfeignée. par des Orateurs gagés, & perdit dans 
le labyrinthe des fophismes. • Cet Empereur 
lui même mal infpicé ou malconfeillé voulut fup* 
ptfâer Homère & le remplacer par Antima- 
chas (2). Le ftyle des Auteurs Grecs de ce 
temps , à l'exception de Lucien , efc inégal , re* 
cherché, afieété : ce qui le rend obfcur; Ariflide 
* en efc un exempte frappant. Malgré^ tous les 
privilèges accordés aux Athéniens , ils* fe trou- 
vèrent dans de telles ^circonftances quMIs vou- 
lurent vendre quelques Ifl^s qulls avoiem pu 
garder & maintenir julqu'alors ( 3 D* 



( 2 ) Conf. Cuper. Apçtbpof. Homer, p^ S* 
{3) PhJloflr/vita Lôlliani, p. 527, i. i^^, 

V3 



•• 



jio HISTOIRE DE L^ART 

Il fat aoffi impoflible aux Arts qu'aux Scient, 
ces, de s'élever à la perfeftion i le Style des 
^Aniiles de ce temps différé conâdérablement de 
celui des Anciens, çonune on s'fu apperçut 
même alors, fclon les témoignages alloués d^ 
deflbs de quelques Auteurs de ce règne. La 
proteétion que TEmpereur acçordoit à T An étoic 
comme les alimens ordonnés aux malade 9 p^u 
les médecins: ils les empêchent de mourii 4^^](ï- 
nition : mais ils ne les nourrifient pas. 

Un des plus grands Qavjages de Sculpture 
ordonnés par Adrien a du être fans -doute Ik 
Statue élevée fur m chaïf attelé de quatre che- 
vaux qui^ à ce que Tob dii^ fut placée fur la, 
pointe de fon Monument funèbre , aujourd'hui 
le cbâceau St. Ange ; fi Ton peut ajouter foi à 
rbiftorien de qui nous tenons cette relation ( i \ 
cet Ouvrage étoit fi grand qu'un homme irobulte 
pou voit entrer commodéntent dans les trous des 
yeux des chevaux. Oïl ajbdle qUe.r<)uvi:age 
entier étoit d'un feul Biloç de marbre% Mais c'dl 
un menl<>nge Grec , eftîmé iel du témp6 mêmç 
de rhiftorien , & qu'on peut mettre en paralle* 
le avec ce qu'pn dit d'une tête de Junon àCon- 
ilamipople qu'à- peine quaËtç couplçs de bœufs 

pouvdent tiy^ (ijt 



(O Jd< Antfochen. mfî HfXafohoytUç citât, a SalmaC 
Not, in Spaniarii p. 51. 



- i 



ÇHE;Z LES ANCIENS gix 

3. Defcri00n ^ préendu Jnthms du Sel- 

veéere. 

■■-»,. 

On indiqae «Hrdinairemeiit eomme leplas btm 
l^numrat 4ePArc ibtts*'Adriehy fa Statue da 
3e)vedeffe, i|iii porte &as raifon le «om â^Ami- 
<K)us (3), par laiaufle idée' qoe foii a qu'eSe 
repréfentë lé favorise cet Empereur; mais elle 
repréfente plticôc un Méiéagre ovk quelqu'aucre 
|eane Héros^ Oti la met au nombre tles Statues 
4e la p]*êniière dafle^ plotôt p^ur la beauté des 
parties prtfès Séparément que pour la peifeâioa 
tki toât-èfifeml^e : car quant à la forine & à Texé^ 
ention ^ les pieds , led fambes & le bas - ventre 
font fort inféneors a:u refte 4e là Statue, La 
tétt eft induBitableihem une des plus belles 
têtes de jeuneffe^e te«te*Pfcntîquîté. La Mar 
jefté & la fierté régnent fur le vîiàge ^^ApoUon» 
mais c*eft ici Tihiage de la Ciïace -d'une tendre 
jeutielfe f fle la teauté pÉre du bel âge , d'une 
Innocence naïve (ans aue^n mélange de paifioti 
(^ puiflfe altéreir rhatmbnie dès parties , Ôc It 
paix parfaite dé^f amet îbme 4'attitude de cette 
belle Figure exprime ^e repos , ~ cette joufflknce 
de foi -même, lorfque tons lej fens lecaeiUia 
femblent ne. plus avoir 4e commerce avec lea 



C 2 ; Mich. Choniat. apud F^bric. Bibl. Gn T. VI, 
p. 406. 
(3) Bottari Muf. Capit. T. II. p, 35. 

y 4 



gi» HISTOIRE DK L'ART: ^ 

objets eztérieufs; I/œU eft mp^iqoement voaté 
comme celui de la Déefle de Tamour , mais (ans 
defir y & ne lefpirant qae Pinnocence. La bou*' 
che raflèmblc dans une petite ckconférence nne 
quantité d*émotions vives (ans paiottre les fentii; 
Les joues nourries, d'un embonpoMit agréaUe» 
i& la rondeur du menton doucement élevé ^ a<* 
cbevent le contour noble & parfait de ce bel 
adolescent. Cependimt le froni paroit au* deffus 
de radolesGence:.iL annonce un Héros jouifiant 
déjà de la gloire dans laquelle ; il fe complaît, 
complaiiànce exprimée -ici comnie fur le front 
d'Hercule* La poitrine eft.puiflammeat élevée} 
les épaules, les côtés & les hanches font de la 
plus belle ftruâiare ; mais les jambes manquent 
de la belle forme qu'exjge un tel corps : les pieds 
font groffiérement travaillés , & le nombril eA 
^-peine indiqué» /^ 

Le Style diffère de celui du ten^ d'AdrîcQi 
Les plus beaux monuoiens de cet âge , - font te 
Bufte d'Antinous , travaillé en relief, dans la 
Ville Albani , & fon Bufte qui étpit d^devrac 
dans le Cabinet de la Reipe Cbriftinede Suéde, 
& qui fe trouve à-pr^fec^ à St. Udephonfe ea 
Ëfpagne. La tête du même dans la Ville dite 
Monte Pragone aurdeflus de Frescati , eft trois 
fois aulfi grande que le naturel , & a les yeux 



" ■f II I «■ ■■ I i« I ■ n 



C I ) V. Borioni Colîea, Antiq. Tab. IX. 

(3) Maflfei Stan n, 104. _ ^ 



CHEZ LES ANCIENiS. 313 

ajoutés. La petite Statue éqùeftie de la hauteur 
de deuK pieds , qui fe voit dans la Ville Matte^ 

&qui a été, à ce que Ton dit , travaillée par 
Adrien (2), mérite à- peine d'être citée, en- 
core moins d'occaûonner un écrie véhément de 
la part d'un homme qui n'avoit pas vu la Figure 
lorfqu'il en parloit ( 3 )• La plus belle tête de 
cet Empereur gravée en pierre , efi un Ca- 
mée du Cabinet du Prince d'Orange où il a paffé 
des mains du Comte de Thoms ; cette Pierre 
étpit auparavant au Cabinet Royal Famefe à 
Capo di monte près de Naples & palSi de*Ià 
entre les mains dudit Comte ; je laifle au Lec- 
teur à conjeâuret de quelle manière cela fe fit» 

Je dois encore obferver ici que les grands Mé-] 
âaUlons véritables des Empereurs , ont feulement 
commencé fous Adrien. Ainfi tous ceux qui le 
trouvent dans le Cabinet Impérial à Vienne font 
fuppofés. Un des plus beaux Médaillons de cet 
Empereur, creux en dedans ,- a fervi plufieurs 
ann^ de fonnette au mulet dtm payGm des 
fsnvirons de Rome« 

§• X* Sdus ks jânUmins^ 

I. Obfervatim générale fur VArU 

Lbs Antonins efcimerent les Arts. ^brcAu* 
rele deflinoit bieut Diognete» homme fage (4), 



(3) Riccobaldi Apolog. del Di^r. IvftI. 4t oMonfa^ic 
p. 45. & feq, 

(4) Capitol ÎD. in M. Aurel. p. '24/ A. 

y 5 



JX4 HISTOIRE DE L^ART 

lui avoit eniagoé^n même ttmfis la philoB^piàf^ 
& le deflio. Mus les bbns Auiftes commence^ 
lent à deveoir plos rares de jouir en jour ; Tef* 
time que l'on #voit eue ci- devant pour ettx, fb 
jfttié^ eDtîâ«fpeut : ce c)uî devok néce&kemeai 
filiver &iiv4im le goûc & les id^ de <e temps* 
là. Les Sopbiftes éfioiept pour aiftfr-dke , élevés 
fiir le JirÛBe. jUes AMoniod leur fireot âevef 
des chaires publiques ^ <Ac leur dobfieœut dd 
gcaiids appoimeaieos.» sécompenfaiit pim;^ leur 
woâ.4c la fiKoe de Ws pournoos, ({ueleor mé^ 
liie Cl). L'écoient de$ gens ^s goAt » fiuis 
génie ( £ ) qui crioteot coniie tout oequâ n'éooci 
pas auffi (kvanc , c'cfc-MUre auA pédiutt jqa'enx. 
Ufi Artifice faahile irécoii è : lems yeux qa^n vil 
arofan. 1)$ penfoienc fer rAjrc^ oonHÉie Luaeà 
fuirie de Térudidan dans im Songe. On regar* 
doit eomme une baffeffe dbins un îeune^hooMote 
le defir de reifembler à Phidâfi» C'eft pûuvquoi 
on çikéîomé qu'ArrieUt A^teui: de « temps ^ 
^ r^gavdé comme un nMiheor pour h& de a'«<» 
voir pas vu le Jupiter de Pittdias ( 3 ). . 

Le temps des Ân(onins fut pour TAn com- 
me l'état le meilleur en apparence d^une maladie 
morteHe, qui précède laii(K>rt: ou comme 1^ 
vive lueur gue jette une bougie le moment avant 
de s'éteindre* L^s Artiâes foxpés jâ^us Adrien 



(a) V. Galen, de pulfuum dif. fubu inir. 



CHEZ* LES ANCIENS- 315 

vivoient fîncore : les grands Ouvrages conftruit^ 
fous les Antonins, & encore plus leur bon goût 
fc leur connoiflance leur procurèrent Toccafioa 
de s'illuilrer par l'exercice de leurs talens ; mais 
après eu^ TArt tomba tout d'un coup. Antoniti 
]Pie fit bâtir près de Lanuvium une Maifon de 
Campagne dont les décombres attellent la gran-r 
(leur & la magniSççQce. On en pçut juger par uq 
fobinet d'argent par lequel l'eau couloit dans les 
bains. On le déterra parmi ces ruines il y a 
(environ quarante ans. (1 pefoit entrer trente de 
quarante livres : il avoit povir Infcriptioa PAV- 
STINAE NQSTRAE. L'^au couloit auffi dao^ 
|es bains de Qaude (4) par dçç tuyaux d'ai'^ 
gent. On trouva ^core en 1714 ^^n9 les rut- 
pes de la Maifo^n da Campagne d'Antonin Pie^^ 
ia belle Thetis du Cardinal Alexandie Alhani, 
mais (ans tête. Elle eft nue jufqo'aux cuiflei^^ 
(^Ue tient une ram^ appuyée fiir un monfire ma- 
rin : la bafe si'eft cpnfervée avec un des pieds; 
on y voit la proue d'un yaiffeau. U efl: ynûfism* 
blable que çet<e Statiie eft d'un ttmpe plus an- 
cien^ ainfi que deux Statues ncm-^dAppées qui 
portent chaçoœ une tête de Lucius Verus ( ;)l^ 
qui fe voient d(U3s les Villes Mattei .àç Fairàdô.,. 
dont iljy çn^ uaç jqtti eft àçs plos paifidtes Fi- 



. (3) Arrîafi. Epift/irib. I. Cap. (5, p* 55r 
. (4} Fabric Roi», pj aos* 
(5) Maffei Siat. ri. loé. 



3i6 HISTOIRE DE VART 

gares d'homme de Tantiquité. Marc - Aurele fit 
ériger auflî des Statues à tous les braves qui a* 
voient péri dans la Guerre Germanique. 

2. D'aune tête colojfak de Fauftine* 

Un des plus beaux monumens de l'Art de ce 
temps eft une tête coloflàle de Faufiine , à ce 
qu'il paroît. Je dis à ce qu'il paroîc , car la vtA - 
femblance des têtes de jeuneflë y fur- tout de cel- 
les du fexe, devient un peu méconhoiffable dans 
les têtes coldiTales. Sa longueur depuis le men- 
ton jufqu'à la naiflance des cheveux eft de deulc 
empans. On voit clairement que cette tête fût 
ajoutée à la Statue , fdon la méthode que j'ai 
indiquée: &; il faut que la Statue ait été de bron- 
fZe* ou de marbre. Un des pieds qui s'eft çon- 
,fervé étoit ajouté de la même manière; d'où il 
.parolt que fuppofé que la Statue fût de bron* 
-ze ^ les parties extérieures en étoiehc toutes de 
:iiiarbre : il s'eft auffi confervé des morceaux des 
mains» Cette belle tête qui n'a du tout point 
-fouffert 9 a été trouvée à PorcigUano y non - loin 
id'Oftie, & à ce qu^on crok parmi les ruines de 
Ja Maifon de Campagne de E^ine, nommée 
^Lauientum. On trouva au niême endroit plu- 
-fieurs . bellçs Figures modelées en terre cuite ; 
entre autres le uonc d'une Vénus, & une Fi*? 
gure drappée haute d'environ trois palmes; deux 
pieds avec leurs (àndales , parfaitement fembla* 
blés aux pieds de la Statue, & qui probable- 



<«.-*>^~— *K ]« 



CHEjZ LES ANCIEN s. 317 

ment leur avoient fervi de modèles. Ces mor- 
ceaux font à Rome dans la Maifon du Baron del 
I^ero Patricien de Florence. 

3* Buftes des mimes Empereurs. 

On voit que Ton multiplia beaucoup plus alors 
les portraits ou les têtes , que les Statues : u&- 
^e qui fut encore augmenté par Tordonnànce 
■du Sénat qui prefcrivoit à chacun d'avoir dans 
fa Maifon l'image d'un Empereur ( i }. U y 
a des têtes de ce temps qui peuvent être re* 
gardées comme des merveilles de TÂrt pour 
rexécution. On voit dans la Ville Borghefe 
trois Bulles de Lucius Verus & trois de Marc« 
Aurele, tous extraordinairement beaux, mais 
fur -tout un de chaque efpece, plus grands que 
le naturel Ils furent trouvés il y a environ 
trente ans fous de grandes tuiles à quatre mil- 
les de Rome fur le chemin de Florence , à un 
endroit nommé Aqua Traverfa. 

4. De la Statue Equeftre de Marc-àurêU 

en bronze. 

La Statue Equeftre de Marc - Aurele eft trop 
connue pour qu'il foit néceflaire d'en parler ici 
fort au long. Mais je ne dois pas manquer de 
j^lever le ridicule d'une remarque que Ton 



( X) Conf, Caikub. Not» in Spartiani Pefcen.p. ia4<Qi 



.4 



8i8 HISTOIRE DE L'ART 

a roife au bas de Tefcampe d'une Figare 
tre de la Galerie du Comte de Pembrocke i 
Wilton en Angleterre ( i ) : », Première Statué 
)^ Equeftre de Marc - Aurele qui fut caufe qu'on 
^ en fit £iire par le ioiéme Artifte une autre 
é9 plus grande dont le cheval' diffère du nôtre/' 
On a mis au bas de Teftampe d^uû Hermès à 
moitié drappé qui ç& dans la même Gallerie , 
une Infcriptîon égakœent impudente (2 )c „Uii 
„ des prifonniers qni portèrent raithitrave dé 
^y la porte du Pafaus du Viceroi d'Egypte après 
,, la conquête de cet Empire par Cambyfe.^ 
La Statue Equefcce de Marc -Aurele fut Re- 
levée fur la place devant fEglife de St. Jean de 
Latran , parce que l'Empereur étoit né dans une 
Maifon <ies environs^ Mais il faut que la Fi- 
gure ait été comblée dans des temps plofiârieurs» 
puifque dans la vie du célèbre Cùia di IRienze^ 
on ne parle que du cheval , en le nommant lé 
cheval de Conftantin. Dans une grande fiîce 



(t)t8b. IX. 

(2)Tab. XX. 

(3) Fiortifioc. Vîta di Col di Rieazo. p* 107. 

CA) l^ 5énat de Aotne- donne à-préfont un bouquet 
de fleurs au Chapitre de TEglife de S.c Jean de Latran, 
comme une efpece d*hommage en reconnoiflance de l'an- 
cien droit de cette C^ife fur la Statue de MarcAurele. 
On a iCi^é no .ofice jftublic^iQur cette Statue^ fous de .ci* 
tre de Garde du Cheval (JCuftodedel Cavalle)^ depuis le 
temps qu'elle fut transférée au Capitole : cet emploi 
^jgportç dix éi:m fSiSiGms» 'iJae itut^e fumploi plus 



«<- 



CHEZ LÉS AN CI EN & 319 

donnée d(i temps que les Papes fiégeoient ft 
i^vignon^ on fit couler pour le pèi^ du vin fc 
de Teau de la téce de ce cheval^ là^^onr du vin 
de la narrine droite & de Teau dé la gauche 
{^). On n'avoit point âlorâ à Rome d'antre 
eau que celle du Tibre » parce que les aiqueducs 
fe trouvpient détroits. U y ivoit desr portèon»' 
d*eau qui la portorent dans leë rues les plw é* 
loignées de la rivieie, & la vendoienc* comme 
on fait aujourd'hui à Paris ( 4. )• 

S. De la Statue i'ArifiiA. 

La Statue du Rhéteur Ariftide . qui eft danii 
h Bibliothèque du Vatican , n'eft pas une dea 
moins eftimaÙes parmi les Figures aflifes & 
drappées. 

6. Dei Stattêes que fit faire Herodet jttticusi 

Hétodes , célèbre Orateur famomraé Atiicus,' 
fit faire une Vénus armée (5) qui n^avoitiien 



aDcie» » au(ii peu pénible » mai» plus hjcrâtif , efl celui 
que Ton nomme la Lettura di Tito LivH^k qui rap» 
porté trois cens écus par an qui fe payent de) prcJduitf 
de'nmpdt fiw le fèl. Ces deux charges font à la no- 
^jnation du Pape , & attachées à des Maîfons de la 
plus ancienne noblefle de Rome. La Maifon Contipos- 
iede là dernière & s*en acquitte quand même aucun 
de la Famille n'auroit jamais ouvert ^htâsoixe de Tire* 
Livô. 

• CS) Phot. Biblioth. p. 1045. 



r 



S«ô HISTOIRE DE L'ART 

de tendre ni de doucereux , mais plutôt un afr 
mite & triomphant comme après une viftoiré 
remportée. On peut conclure de cette defcri« 
ption que la connoifiance du beau, & le goût 
do ftyle ancien 9 n*étoient pas tout* à- fait per* 
dus* Ainfi il y avoit encore des hommes qui 
lavoient goûter & éftimer la noble Cmplicité 
de la nature, Téloquence &ns ornemens àf- 
feôés , le ftyle pur & fimple. Pline nous dit 
( I ) que les endroits de fon panégyrique qui 
lui avoient coûté le moins de peine , avoient 
été les plus applaudis, ce qui lui faifoit efpé- 
ler le rétabliflëment du bon goût. Malgré ce- 
la il préféra le ftyle affeélé, & fut le rendre 
agréable par la vérité de k louange donnée à un 
Prince qui la méritoit. 

Herodes Atticus fit ériger des Statues à quel- 
ques-uns de fes afl&anfehis qu'il aîmoit (2). 
Dès grands Monumens qu'il fit bâtir à Rome* 
à Athènes & dans d'autres villes de la Grèce' 
9 exifte deux colonnes de fon Maufolée , de 
trois palmes de diamètre , d'une efpece de mar- 
bre nommé Cipolino. Llnfcriptîon qui s'y lit 
les a rendues célèbres.' Saumaife Ta expliquée. 
Il faut qu'un Auteur François ( j ) rêvât^ lors- 
qu'il difoit que cette Infcription étoit conçue 

en 



ïOLîb. m. Epift.xviir. 

fa) Philoftr. Vitt Sophift. Lib, II. Cap, i. $. 10, 



«. 



bHËZ tBS 4NC1EN& s« 

ëh Lenir^ih Latines Sa xx>n en Lettres Grec« 
)[}iied. Ces cdonoes furent tianrportées deRo<> 
îne à Naples au mois ^t Septembre 1761 i âc 
felles (ont dans la Cour du Cabinet d^Hercula- 
num , à PorticL Les In(criptions de la fameu- 
fe Maifon de Campagne nommée Villa Trio- 
p«a , placées à • i^réfent dans la Vigne fiorghe-^ 
fe^ ont été publiées par Spon ( 4 )• 

7. Ahs des Statues érigées à des Pcrfonnés 

fans mérite. 

On érigea auÛî des Statues ï ceux qui .fe di^ 
liinguerent dans le Cirque, & qui remportèrent 
le prix dans les courfes des chars ( 5 }# On eu 
a plufieurs Monumens ^ d'abord dans quelques 
morceaux d^un Ouvrage en môfalque avec les 
noms des perfonnes ^ que Ton voit dans la Mai- 
fon Maffimi. Il y a dans la Ville Albani un gran- 
de Urne lëpulchrale ovale dont le relief repré^^ 
{ente un Vainqueur femblable ^ prelque de gran- 
deur naturelle fur un quadrige. On voit dans 
la Ville Negroni une autre Figure aflèz fembla** 
ble à celle de cette Urne ; mais en lu réparant 
em en a fait un Jardinier à cauie d'un petit cou<> 
teau recourbé en forme de feipe qui dl attaché 



C3)Rcinaudot fur Porigine des Lettres Grrccqueft 
h ^37. 
( 4 ) Mîfcel. ant* p. 3^2. 
( 5 ) Conf. Paimer* ^tstc^ jla émSl Qt. pw siSr 

Tomeit. X 



.« 



^i% HISTOIRE DE L'ART - 

à ik ceintoie , ce qui fait qa'on loi a Ais tiiié 
pioche à la main. Ces Vainqueurs étoient pouf 
la plupart des gens de la lie du peuple : ils a* 
voient orâinaifement le corps ferré d'une lar^ 
ge ceinture qui Tenveloppoit à plQfieur3 tours 
depuis la poitrine jufqu'au bas -ventre. Lucius 
Verus fit même placer dans le Cirque une Fi- 
gure d'or de (on cheval nommé Folucris. En 
parlant des Ouvrages de l'Art fous Marc - Au- 
rele, le Traité de Morale de cet Empereur me 
revient toujours dans refprit. La Morale en eft 
faine; mais les penfées & le ftyle font aflëz 
communs & peu dignes d'un Prince qui fe tût^ 
lé d'écrire. 

$• XL. Sous Comtnoâe. 

La dernière Ecole de l'Art , créée pour-dnfî- 
dire par Adrien , & l'Art même périrent fous & 
âprèa le règne de Commode , fils & fuecefieur 
de Marc- Aurele. L'Artifte qui fît la belle té-^ 
'te de cet Empereur encore jeune, honore l'Art. 
Elle fut faite probablement lorfque Commode , 
monta fur le trône, c'efi-à-idire dans la dix- 
neuvième année de fon âge. Mais la beauté 
de cette tête prouve en même temps que le 
Maître qui la fit n'avoit point d'égaux alors & 
qu'il n'en eut point dans la fuite; car toutes les 
t^tes des Empereurs fuivans ne font nullement 
comparables à celle-là. Les MédaUlçs de cet 
£mper:$ur, méritent, tant par rapport att defiii^ 






CHEZ LES ÂNClEi^& $1^ 

(|a'à-caufi^ derexâcûtioti, d'être eoitiptées t)ar^ 
îni les pliis belles Médaillée Impérides. lAÈ 
poinçons faits pour rexécation de quelques- 
unes, font gravis avec une telle fineflë, qu'ans 
pieds de la Déefle Roma aflife fur une armure ^ 
fc préfentanc une boule à Commode , on voit 
les petites têtes des atiimauii: dont les peau^ 
jfervoiènt à faire des fouliers ( i )• Mais cette 
délicàteflë d'ouvrage dans le détail n'autorife pas 
à juger âbffi avaiitageufement de rèxécutidn d'uii 
Ouvrage en grand. Celui qui lait faire le ino« 
idele d'un.petit navire n'en eft pas pour telà plue 
habile h cobfcruire un Vaifleau bon voilier & 
propre à téfifter aux vagues orageufes de lameh 
Il y a plufîeurs Figures aflëz bien defflnées fur 
les revers des Médailles de quelques Empeteurd 
JTuivans , mais on n'en peut rien conclure à l'a* 
vantage de l'Art. ÂchiUes paflablement dellinfi 
en petit i âuroit été Ther fite fi la même inaiil 
Tavoit exécuté de grandeur naturelle. Si le re- 
vers de quelques médailles du troifiénie fiecle; 
ëft d'un travail au-defliis de F Art de ce temps; 
il fe peut , il eft même croyable qoè l'on y a fait 
ti&ge des anciens poinçons. 

La réfolution prife par lé Sëilàt Roiâain d'à- 
héantir la mémoire de Commode eu détrulfanc 
les Monunlens propres à la confèrver , rëgârdôit 
principalement les Statues de cet Empereur* Oii 



C I ) Buonarotti olT. fopra alcun. Medagl. Tâb. Vlîi 

X 1 



^ HlSTOm-E DE L^ARf 

M vok des tftcM à &d Bttftt s fie tâtès dédûtf- 
veites par fe Garc^il AJnasdie Albani, lorsi« 
qu'il fit creorer lies feadeaiens de ùl belie fi( 
Bi^ifiqve Mnftm de CasfMigQe à NettuQO foi 
U mer. Toutes ks téies ont le vUage détroit à 
cSt)aps de cifeau ; & on les feconnolt feulemeot 
\ t)iielqoe$ traits 6:happés , conune le menioit 
fit la bouche ont fait reconnoîcie une tête muti^ 
lée pour celle d'un Antinous. Il y a entre aa* 
très dans la ViUe Akieii une tête que Ton a ré- 
parée comme on Antinofis fur lUndice de U 
bouche qui s'eft feule confervée. 

Il n'efi pas étoitnam que TArt déchût abri 
d^une manière fi tenfible , ptiifque les derniers 
aeftes des Sciences, les'.Bcdes des Sophiites fi^ 
iiirent suffi en Grèce foosCommode ( t )• Lea 
Grecs ouUiecent ttè«e jusqu'à leur propre itm^ 
gue : il y en avoti peu parmi eux qui fçttfietic 
^e fie entendre les mdlteurs écries des Anciens^ 
Nous favonf; qu*Oppien qui dans S^ Poéties a* 
voit imité Homère en & fervani des. mêmes ex* 
preSioHs fit de«^ mêmes mots , étott in * inteliigi^ 
Vie pour les Grecs d'alors ^ comme Homère mê- 
me ( 2 ). Cette ignorance leur rendit Tuiàge 
des Diétionnaires néceflaire pour l'intelligence 
de leur langtie. Pbrynichus, efiaya d'appren* 
dre aux Athéniens le langage que leurs pères 
«voient parlé. Mais il fe trouva plufieurs mota 



( I) Crefol. Theatr. Rhet. Lib. I. Cap. 4. p. 32. 



CHEZ LES ANClENa 



3^5 



liom on ne put plat détenntner la vnlé (kiDifi* 
«BCion* Les racines en étoîent perdues : il faUut 
en apprécia le fens par des fuppofidons arl^ 
maires^ & par dès approximations. 



. '»■■>• li^^oyii^i^wTi^— »-»i»^iM» ■ tiw i ii 



^ÈCTION CIN HUIEMJS. 
PlPAPRUijp DE l'Art soujsSxptime» 

S£V£ft& < ... 



# * 

%. I. D^i Ouvrages exécutés fous Sterne Sàwt 



n 



llJA grande ^décadence derArtupifèïCombio- 
4e fe manifefte dans les Ouvrages publies que 
Septime Séveré fie élever peu de tcMps aprè^ 
Il monta Dit le trôné un an affres là tnort dé 
<3émmode : Serdnàx / Didius julkiâus^ Clodiuè 
Albti^us; 4 Pefisennius avoieotftfgné&avoiènt 
M fttiàffînés dans ée éonrt imervàller Sévère né 
tarda pas à faire reflentir }kux Atftiéniens leâ 
efréts de fa ^ere/ Up^cen^éic en avoir reçu 
fmtéf^ê un Ififironit daiis un ^vo^iagequHl avoit 
fSli& éà Syrie; Il ^en yenf^ei en les ;privanc de 
totts^ ItS'privHeges i|ue (ëf 'piédéBeflears leur a- 
yqienc accordés ( j^. Les Ouvrages en relief 
qui font fur fou Arc & (uf (quelques autres i 

WÊ <m " I II — y^^— — ^n^ai^Aii^p^ ■ » "1 !■ III — 

( 2 ) Conf. Bentîey's Difleri. upoo Phalar. p. 405. 
(3^ Spartian, Sevec p. $94» Edit. Lugd. isçu 

X3 



^. 



a%6 HISTQIRB DE UART! 

qpe les orfevibs tcivaiileient en fon honneur & 
à leurs dépens , font (i conuirans qa*ll eft ftu> 
ptenaot que T Art ait pu tellement décheo^r dan$ 
refpace de dous^e ans depds la mcgt de MsLtcr 
Aurele. Lia Figure en relief, de |;randeur natu- 
telle , du Gladiateur Bato ( i 'j , qui eft: dans U 
Ville Paqiphil( , peut en ^vir dç preuve ; car fi 
c'efi la Statue du Gladiateur de ce nom qui fut 
em^rô avec tant de pompe par ordre de Cara- 
calla, on n'y aura pais employé le plus mauvais 
Artifte. Philoftrate fait mention d'un j^eiçtre » 
Qommé Aiiftodème qui fe diftingua dans cq 
temps; il ctoit élevé d'Euœelua. ^' 

ùk vue de cf9 Ouv;tagei( .^HFoU piefqiie doutée 
.s^il (ë ^rouvpit encore alc^s. un. fArtift^ qm fûii: 
apaj^ie 4é jetter €«i brojQ?ç ^iS|»tijie de^^vepR 
^i" çft au ; P^la^ Swl^çrM { ^Os gwpigu'çm; qç 
IpuiOe pur Idiregl^t^er cgmoiç WU& . La pr^ieQr 
dut Çtatuç de,Pftfeenniuç,r«i0!r. (iaJ ^Vife ?t 
yçlta cqmreiSévwe iSQ4|iiiça f«tà>attu , fft^ 
çncore plus; ta» quç.ila pitny«fl, &^aue^|(>U: 

^es les Méâ!n\yi^,^àiùmï¥'m^i^$ï^i.^P:^ 
reprj^fentpic réçUemeot itsimo)/tiéfpi t^^\3S» 

plus ^ Septkne-fi6ieie,v JBHe îçft «u ^jêm Ah 
tigti. 0x1 a; uw ieute StsMe^de MiKrm. S^^ 



•\ ^ 






( I ) Frabretti SyDtagtn; de Columna Trajani Cap» Sg 
^lonkfauc. Ant. expU T,>JIL>pl. 154. - - -' 1 -"^J 

CaJ Maffei. Stat# n. 92* 
^ Cs) Maffei Sta't. n; I id; 
^ C4> Lamprîd. Helfogafc' p. ici. CL 



CHR_Z LES ANCIENS. i^T 

(Bcffear de CumOz , qui fc «ouve ^8 la. Vi* 
gae Botioni, 

$.11. Sous Hèliûgabahf 

Une Statue de femme 4e grandeur naturelle , 
qui fc voit dans laViUç Albani,eft réputée pour 
pn Ouvrage du temps d'Héliogabale- Elle repté- 
Hbnte une pçrfonne 4gée , avec un viûge fi mile 
que la drapperie feule indique fon fexe : ,ies chç-, 
veux font fimplement peignés fur la tête , repris 
par derrière , * paffés fous les autres. Ellç 
lient UR to\i]tm écrit dans la main gauche, choie 
extraordinaire dans une Figure de femme , qui 
a fait conieéturer que Vétoit la mère de çeç 
Empereur qui parut au Çonfeil privé , Sçm 
l'honneur de laquelle on étabht à Rome ûnS^naç 
0e femmes (4)4 

$.111. Soûs iilèxanére Sévire, 

ALEXAîjDaE Si^vèrefhcçédk^ïttéliogabale, 
Il taffemhra de toutes parts les Statues des hom^ 
mes célèbre? & l^s fit; placer dans lé Forum de 
rEmpérèur -Trajah. ? La "Statue affife , de gran. 
deur- natûrèUe ," de Saipt Hypppllte, qui fe 
vott-danS 61 Bibhottteqtte du Vatican {fh.^\ 



^ — i - - . ■ * • • • » • r 



t ^* *. . -• ' • 



f e ) Quant à la preuve du nom que l'on donne k 
«tte Statue doiit lamè^ilï liéuve, vdye-z deTTghoIés 
Diiïert. dt antu Imp. Aiexaniri.Sneri îtumpr^tft Cà- 
tjkdra mmtreaM Hfm'^i^ -««K 171». ♦ . . .. 



..--:^. 



■« f 



Ss8 HISTOIRE DE L'ART 

un Oavra^ de ce temps , & laplas ançienoe Fit 
gare Chrétienne qui Coic en pierre» Alors aafli laf 
Chrétiens commencèrent à jouir d 'Une plu; gran-! 
de confidération qu'auparavant. Cet Empereur 
leur permit d'exercer librement leur Religioi^ 
dans Tendroit oii eft à-préfent TEglife dite^ 
Sanffa Maria in Trafttrere ( i ). En comparant 
celte Statue avec l'ouvrage de TArc de Septimô 
Sévère, elle eft au-deffusde TAn de ce témpati. 
On peut dire la même chofe des grandes Urr 
nés Sépulchrales d'Alejcandre Sévère,^ de Julie 
Mammasa qui font de grandeur naturelle , fur I« 
couvercle , & dans fauitude de perfonnes cou- 
chées Qz). Il faut que rÀrtifte qui les fit ait 
été du nombre de ceux^ui, en' itnitant les An- 
ciens , furent s élever au-deflus dii mauvais ^oilt 
de leur fiecle. 

■ ft » 

" La Statue de l'Empfreur Pupiénus^ qui étoit 
ci-devant au Palais Veto pi ^ & qui a été.veridue 
depuis peu, fut travaillée par un Sculpteur au- 
deifus de fon fiecle« HUê a dix palmes de hau- 
teur, C'eft une dei Statues les mieux conferyéea 
de l'antiquité. 11 ne lui manqué que le brai 
droit jufqu'au coude. Elle a même gardé là 
croûte argilleùfe fine dônf les AnciensTxmvroien^ 



( I J V. Nar4ipi Rofà.;p. 477* 

( il. V« ftiiloi Seputoit Vet. P^%. «i« 



X 

» 



eHEZLfSANf^IENS; «m 

feofS Oi|Vf 4ge» (bifs terK9« U Fîgiiie tieqt fte 
^ mm gauche te Parazonium 9 il y a uoe pprnf 
^'aÎK>o4aPce tpavs^iilée fur Yàppux du pie4 dfoiu 
1^9 premiefe vcic de cette Statue donne uoç idéi| 
beaucoup au deflu$ de F Art de ce temp$« ^Ue 
montre d*abord de la grandeur & de l'élégance, 
ID^$ dans le détail on remarque pluGeurs partie^ 
fort «u-de0bujf Je la fçiençe de3 aacieQ$ Af tiftea^ 
Les Ç9u|eurs principales y font tiicq » mai^ le^f 
Buances intermédiaire^ a]anq^ea€ entièrement | 
fe qpî donne uq aif pefiint à la Figure , & uif 
contour ^op grand pour fa proportion. Mont- 
faucon fe trompa dope quand il iUc qu^il n^y a voie 
plus de Sculpture alors ( j )• Il y avoir autre- 
foi$ au Palais Famefe la bafe d'une Statue dt 
TEmpereiir Gordien C4) i mais elle n'y eft plus^ 

i. V. Cbàte Mâle dt tàrt^ fiut -GaUen. 

> . . . .• 

La véritable époque de la . cbitee totale 4e 
FAk doit être fixée avant Confiantin , pendant; 
le^ troubles excités f^ir les trente Tyrans qui $'é^ 
lièrent fou9GalJ«ni:c*eft*Mffevera le^mili^ 
du cioifteme (iecie Les Connitj^urs tti Ué^ 
<laili9S qbfervent qu^Après Galien, ^n ne frappai 
plus de monnoye d'argent en Grèce. Mais plus 
les Médaitlërdie'^cés^ temps furent de peu de va- 
leur, plna*on y répéta laDéèffii iêméêa: 



1^%*— ^»«— — ■» y iwii^ n ^ ■»!! 



(3) Con&..Fi«oaMii OŒ fopn il Oitr. lOl. «S Mon^ 
. C4 ), V* JUbT. Aou U& Lib. V. ap« 1^ . 



iié HISTOIRE DB.L'ÀR?») 

rhonneur eft an mot qtii fe trouve foulent dan4 
bbooche d'une Perfonne dont PhîDnneur èfi^^iq 
problème. La tête en bronze de Galîen cou^ 
ronnée de Laurier . dans là ViUe Mattei • éft 
eilimable par fa rareté. 

On parle dHine Statue de Calpumia , femme 
de Titus un de ces faux Empereurs ou Tyrans, 
mais fans - doute qu'elle a du être fi commune 
qu'un mot obfcur y dont ^explication a donné 
tant de tablature aux iavans ( i ) , ne peut con?f 
tenir aucune diidonftance importante pout EAf& 

$. VI. Bel^Jhtfim Coafiamin, 

• 

L'Etat de PAirt fous Couftautin fe ipontr6 
d^ns fes Statues dont il y çh) a x^nt fous le^ 
portail dé l'Eglife de St. Jean àe Latran, & 
deux autres ^ Ç^VxM^ ' 4c .d9U9 (}|iel|ues; 
Ouvrages en relief de fon Arc , dont tout le 
bcm a été pris d'un Arc (le TEmpérètir^a- 
jan. Il n'eft donc guère croyable- ^juel'kndën' 
Tableau de la Déefle Roiaa qtii fè voft'ati 
Palais Barberiûi ait été fkit *'du lemps de Goiï-* 
ikntin. On a» découvert en dhreri cermp&d^tî*' 
1res. Peintures qui repré(^nco|etiii des pottÀ^U- 






l M 



• v^i r r. 



TTT 



Statuam in Templo Veneris adhuc videmus Argôlicam^ 
fed aurautn. fiaudelot (udlké des Voyages T. /• p. 174. 
^ Juin.) a fait uo examen prolixe de oe mot An^oU» 
€am; je croirois qu'il faudroit lire argillaceam. La Sta*. 
tue auroit donc été de terre oiite du-'duàtfgUé» maia 



GHBZ LES ANGlÇNSi 33Ï. 

\ 

^e$ vues fpr la mer ^ & qui , ftlivant PJnfçrî- 
ption , pourroient bien êtrç de ce temps C 2 ) ij 
mais elles fe font perdues: on en a feulement 
4es de^njs en couleur dans la Bibliothèque de 
Mr. le; Cardinal Àlbani. Mais les Peintures* dû 
plus anden Virgile: du Vîaticaii, ne font pas trop 
bonnes pour le tempis de Conftantin , coni'^ 
me quelqu'un. Fa peàfé( 3 ) ; Spenfe ne s^en 
fouvenoit: pas bien , lorsqu'il en parloit ainfi; 
si en jugeoit fur lès dêlBns de Bartpli qui fai- 
&it paroltre avec avantage ce qui n'étoit que 
fnédiocre.e II a de plus ignoré que par une re- 
lation écrite dans le même livre ôt du m^me ft* 
ge, on. peut prouver que cette copie a été fai« 
te du temps de Conftantin le Grand ( 4). Le 
Térence peint dé bmémeElbliodiescue 'parofte 
auffi avoir âié iait. dans le mâme. temps. Lé 
célèbre I^trefc» d{ms une de fes .Lettres manq«» 
(crites ootfervées dans la BibUothçqi» du Car-? 
dinal AlçKajfidte ^Ibani î fait mention d'un autiie 
ancien ih^ufcrit j de TéraKe . fait dn ^ tempi àà 
rEmpepeurCon&nce^fils de Conftantin le Grand^ 
4c dont :les Figures .peiiites piit été ibi mémo 
SIcyleqcte cçlles du pc^çL . \ .• 1 / 



• I 



: '^ [ ' '. — \ — rrr- 

* % A m 9 ,v t^ 4 A >L ■* 



dorée. . Aj^rès avo& faft ôettci correfi^îon , Je^Tal trou,. 
4^.d|io§ ;yfe SayahJ .AJIfeRpnd;. qui fai^ Ifoaiieur Vi* 
Nation, triller Ohferv. Crit. Lib. IF. Cap. 6. p. Z2Z.) 
r (ît B"™3n; Syttoç. Epift. Tom. V. p. 5^7* 

( 3 ) Spence Polymet. Dial. VIII. p. 105. 

^4) Burmah. L cit. p. 194. & fei "'' - ^ ' 



\ "I 



3S? HISTOIRE DjÇ L'ART 
f. VII. Ohfervatm Jur fJrçbiteUuri th C0 

Oh doit iè (buvfnir qne, quand je pwle de 
It décadence de t/ixt de l'Antiquité ^ il s'agit 
fyfiom à^ la Scu^ture & do la Peintnre : car 
lorG)ue. ceUea-ci déciinoient & approcbodenc dit 
leur fin, rArcbiteéhire flenriibic dans un cecw 
tain degré: l'on confimifit alors i:{l<cttiif des 
Ottv|sagcs qui n^avoiënt |anuus eu leurs paieils 
pour la grandeur d la magnificence, dans lek 
plus beaui^ fiecles de la Grèce; 6c lorfqu'il y 
avoir ]p0i : d' Artifles en itat de defliner paflk- 
Uemettt une Figure, Caracatta fiiifoit bfttir (k$ 
bains magnifiques dont les décombres même lèm* 
blent une merveille. Dioctétien voulut encore, 
ks furpaflèc dans la conftruâioti des- ficos : ce 
qui S'jea.eft conservé fiaffit pomr.mitts reiii(to 
d'étonnômeqi; mats les énmblemèiis des calon** 
MB fom fifiircbargéa de (ctil|)auie^ qiih dana 
k$ lettsqiéicet Empeeeiir fit dooiier:,. îesSpect 
tateufS âlrest kcabléa iîii)9:>le8 fleurs uqui a'ta 
détacbeténcà Diaprés 'là dtoàsr» diménfion ptl- 
fe par Mr. Adams , cfaacpie jpài6 dii palais dfi c«t 
Empereur à Spalatro en lUyrie , eft long de lëpt- 
cens- cinq pieds d'Angleterre. Cet Edifice îm- 
menfib woît tyiatie ms»> prindpalea -Jargef df 
trente-dfnql pieds, & eiAle qui va depuis reH^- 






(i) Rom, p. J 8 7; 



CHEZ LES ANCIEiîS. J35 

ttée JQrqo'flo iJiiUeu de la pÎBCty a deux cens 
quarante -fix pieds de longueur: la tue qui ira* 
verfe celle - ci a quatte ceos vingt - quatre pieds 
de long. De chaque côié de cts rues , il y 
avoir dea Arcades larges de douse- pieds, dont 
quelques - unes fe font confervées en entier. Oa 
avoit confiruit peu de temps auparavant les 
Temples & las Palais immenfes de Palmyre 
(dont la magnificence furpafle tous ks aotrei 
bâtimens du monde , & dolH on eft forcé d^ad - 
mirer te travail & les ovoemens. Il n'y a pas au* 
tant de cootsadiâion que le croit Nardini (1^ 
à dire que tes deux beaux morceaux d'un en* 
tablement très - artiftement fculpté qui fè voient 
au Jardin do Palais Colonna , poorroient bien 
(être du temple du Soleil que fËmpereor Ad« 
réUen fit bâtir dans cette contrée. Pour \Àtû 
comprendre ceci, il faut confidérer que l'Ar* 
cbîifékore fe fert d'une règle fixe & peu fujet* 
te à variation, que tout y eft déterminé, que par 
conféquent il eft plus ai(ë de hii donner de Ur 
permanence j d'où il eft aifé de conclure qu'eN 
le a du être inoins fujette à tomber en décaden- 
ce. Cependant Platon avoue qu'un bon Ar< 
chiteâe éeoit une rareté dans la Grèce ( 2 )« Mal* 
ffé tout cela , il eft inconcevable qu'au portail 
do temple fauflement défigné pour celui de la 
Concorde , & rétabli par Cooftantin , fuivanc 



(2) AmatortP* H7* 1« 7* Edît. Ba^ 



$34 HISTOIRE DÉ L'ART 

«ne InicriptioD qui n^ejdile plus C i ) on ait ^« 
fé h rebours deux colonnes en mettant la partie 
inférieure fur la fupérieure. 

S. VIIL S$atue$ maUr ailées: Ouvragei confsrvù. 

Conllantin le Grand ayant donné la paix î 
ion Empire , s'appliqua à faire fleurir les Scieil- 
ces. Athènes, où les Orateurs ouvrirent de 
nouveau des Ecoles qui furent très - fiéqtieti- 
tées, devint le centre ou lès Etudiaus accouru-: 
lent de toutes les parties àft l'Empire (2). Si 
l'extirpation de lldolatrie n'avoit pas fait chan- 
ger de Ëice au monde j en vbit par les Ouvrages 
de quatre iiluftres Pères de TEgliie , favoir Gré- 
goire de Naziance^ Grégoire de Nyflë, BaGIei 
& Jean Chrifoftôme , que. même après Conftan- 
iin, la Nation Grecque n'auroit pas manqué dé 
Génies ta de tàlens jufques dans la Cappadoce» 
Comme ces Saints Pères de l'Eglife donnèrent 
un nouvel éclat à l'éloquence & à la pureté de la 
Langue Grecque , même après la décadence des 
Sciences ^ de forte qu'ils purent paroltre avec 

honneur à côté de Platon & de Démofthene^ 

• •• ■ ■ 

& qu'ils éclipferent tous leurs contemporains^ 
il étoit poflible que l'Art fe relevât de la mê- 
me manière. Mais tel fut le fort de TArt dans 
ces circonftahces , que quand quelqu'un corn- 



(i) Marlian Topogr. Rom. Lib« II» Cap. 10. p. 28. 
C a ) V. Qrefol. Thcatr, itheu p. * 3 « 



CHEZ LES ANCIENS. 335 

inaâdoit une Statue » le Sculpteur fcTit fadte do 
génie , ou pzt uu motif plus blâmable > prenoic 
une Statue ancienne, la réformoit & Tajudoic 
au caraâere de celle qu'on lui demandoit pat 
des additions ou retranchemens; On fe fervoic 
de-méme d'Infcriptions antiques Romaines pout 
des tombeaux de Chrétiens ^ en mettant fur le 
revêts une autre Inlbription convenable au fu- 
jet ( } ). Flaminius Vacca ( 4 ) parle de fept 
Statues nues découvertes de fon temps & for* 
travaillées par une main barbare. Une tête trou- ^ 
vée en 1757 fous d'anciennes ruines dans la 
Ville Albani j dont il n'exiftoit plus que la moi* 
tié, offre le mélange d'un travail antique avec 
celui d'une main barbare: peut-être que cel- 
le -ci manqua de force ôc d'habilleté pour a- 
chever fon ouvrage relié imparfait. Le cou & 
Toreille indiquent le Style d'un Artifte ancien. 
: On ne trouve prefque plus de véfiiges de 
FArt après le temps de Conftantin. Il efi à 
préfumer que, comme l'on commença peu a- 
f rès à brifer les Statues des Dieux à Conftantt- 
Bople» les Ouvrages de l'Art fubirent en Grèce 
le même fort. Pour empêcher un pareil defor^ 
dre à Rome , on établit un Infpeâeur des Sta- 
tues, fous le titre de centurio nitentium rerum^ 
qui avoit une troupe de foldats à fes ordres. Ils 
^ paaouilloient la nuit pour empêcher qu'on ne 



(^) Gonf. Fabrct. Infcr. p. 168. 
(4) Monfanc, Dm. Ual. p< n^. 



33* HISTOIRE t)E L^Àkf 

inutiiftt où bfifllt kd Statues ( i ). JÔni hi&fèâ 
h Religion Chrétienne commença i ^'afferoiir^ 
les temples ptyens forenc pitiés » & les Eiteo^ 
ques qui à lu Coar des Confcantins régnoient 
pour leors Maîtres omeient leurs Palais avec H 
tnarbre de ces temples ( i )* L^Eniperear Hb« 
Dorius voulant réprimer ce deibrdre à Rome^ 
porta une loi qui interdifoitlésikcrifices, &con« 
fervoit les temples ( 3 )• On continua toujours 
i ^écômpenfer le mérite par des Statues. Sti^ 
licon & le Poëte ClaudisQ eurent cet honneur 
Ibus le même Empereur. Il y a deux cens ans 
que Ton trouva la bafe de la Statue de Stili- 
con (4). On conferve à Conftantinople deujt 
Colonnes , dans \p goût de celle de Tra jan à 
Rome» qm furent exécutées & élevées fous te 
tegne d'Arcadius (.5).'. .Les Ouvrages en relief 
de l'une ont été gravés d'après tes deifins de 
Belbno» Peintre Vénuien que Mahomet IL fiç 
veq;ir ;i Conftanttnople » & il femble que TAr* 
tifte en ait emhelb FOpvrage dans te deflio ; car 
le peu que nous conncÂfibns de l'autre Coloor 
ne en donne une Aaavaife idée^& diffère infi- 
niment de la^ picmieie telte que la repréiieate 
te gravurcw 



... -» *-■- —' -^ ..^ , -^ _ m, ^^ 



C 1 > V. Valef. Not. ad Ammîan. Lib. XVL Gip. 6. C 
C2 ) V. Ibid. ad Lib. XXIU Cap. 4. p. 29^4 b« 
(3 ) Cod. Theodofr de Pâpn« Ub. XY. 



CHEZ LES ANCIENS, jsf 

^. ÎX. 1)0 la âêoadiBce de la FiUe (fJtbuuSy & 
de la d^uSion de Rome. 

SYN£Sir$ (6) nous apprend qu^environ foi- 
liante ans apr^que Bizance fut devenue lefiege 
4e rEmpîre Romain ^ Athènes perdit enûére** 
ment Ta fpleodeur. Il n'en refla plus que k nQin 
& des ruines. Car ^ quoîqu'avanc ConftamiD 
rEmpereuf Valérien perœî( aux Athéniens ûi 
tebfttir les, mura de leur ville qui étoient rcftéa 
raiûéa pebdtnt quelques fieclea depuis k temps 
et Sylla y ils ne le trouvcieot; pourtant pas en 
éiat de réfifter aux Gotbs qui inondèrent la 
Grèce du temps de FËmpereur Gdien. Athe^ 
nés fut donc pillée; & Cedrenus nous .dit qua 
ces Barbares raflëmblerent en un monceau au* 
tant de Uvreâ qu'ils en ptttem qroav^r pour y 
mettre le feu ; . mais qu^ réAéchiflant enAite 
qu'il feroit plus à -propos d'occuper les Athé- 
lifens à la leékure, ils les leur rendirent L'Art 
^prouvoit le même fort à Rome^ Les Barbares 
ÎH:iient & (kccagerent plufîeuirs fois cette ville; 
iSe les Romains même transportés d'une fureur 
fBroce anéantirent des ehef-é^e&uvres qui ne de* 
Voient jam^ être rëUlplakâf hi dans ce teiçps 
ni déhs lès ftges ftitbrs. 6u temps de St Jé« 



(4) Marlian. Topog. Rom. Iib..II. Cap. lo. p. ajt 
( 5 ) V, Bandur. Iiop. Orient, l'om» U. p« 508» 
(6)Ep. 23s. 

Tme IL X 



338 HISTOIRE DE L^ART 

rome (i) le temple magnifique de Jupiter O. 

îympién étoit déjà entièrement détruit. Dan^ 

Tannée Ç}7, fous le règne de l'Empereur Jufti-- 

nien, Theodate Roi des Goths fit afiiéger Ror 

me par Vigitès qui livra un afikut à la ville du 

côté des MoUs Hadriani : les afliégés fe defien- 

dirent avec des Statues qu-ils jettoient en -bas 

fur les affiégeans ( 2 )• 11 eft 4 croire que Ici 

beau Faune dormant de la Gallerie Barberinl. 

fervit dans ce fîege :car lorCqu'on nettoya lefoifô 

de ce Château fous le Pape Urbain VIiI,on Py 

trouva (ans jambes, (ans cuilTeç, 6c fans le bras 

gauche. On y trouva auffi la Statue de Sep* 

time Sévère, & non dans4e folfé du Château 

Gandolfo hqrs de Rome, comme Breval lo 

dite?)- • 

$. X. 2%x pràenéa^ Statuer de Ji^wiea : 

âP de mfair^, . ' a 



9 W V 



Pi-usiEURS Eçriyaîns nous/donnent une Sj»: 
|ue prefque coloffalç qui cft d^ns. la Ville G^us^ 
tiniani, pour celle 4e TEmpereur Jpftinien, & 
|a maifon Giuftiniani f t^çbé dç foutènir & d'ac- 
créditer cette opinio}! fans fondement , p v unç 
Infcriptioa qu'elle y £|t mettre il y a quelques 
années. Cette Stajpie toute, médiocre qtfellç 
eft^feroit une merveille de TÀrt dans un temps 



* ( I ) Contr. Jovîan. Lib. II. 
(2) Procop, Hift, Goth. Lîb. î, p; 202. Edit. Grotii. 



V 



CHE^LÈS ANCIEN& 335 

fi barbare. Là tête eJTc ûeiive ^ & faite d'après 
un jeune Marc-Aurele. . , 

Il y a dans la Ville Boifghéfe une Stattie affi- 
le que Ton prend pour un Bélifairé demandahc 
Taumône ; mais c'efl à tort. Cette mépri- 
ie a été occafionnée par la main droite ap- 
puyée fur le genou 5c préfentëe de maniéré à re- 
cevoir & à contenir quielqué chofe : car elle eft 
creufe , ce qui peut avoir une fignificacion paf« 
ticuliere. Nous (avons qu'Augufte contrefai- 
foit le mendiant un jour chaque aiinée en ten-^ 
dant la main creùfe [cavam manurh) pour rece- 
voir Paumône. Cette cérénlonie fe faifoit pouf 
âppaifer Nemefis (4 ), qui^ Telon l'opinion vul* 
gaire, abàiflbit les Grands de là teirre. C'efl: 
par la même raifon que Ton attachoit un fouet 
& des menottes, attributs de Nemeûs , au ct;iar 
de triomphe des Vainqueurs, afin de les fairei 
refibuyenir dfe Tincondance des grandeurs « Ce 
leur dire que sMs ofoient s'enorgueillir de la 
pompe qui les environnoit dans ce moment , là 
vengeance divine les en châtieroiù Une belle 
Statue de Nemeiis , affife dans les Jardins du Va- 
tican i porte les attributs dont je viens de par* 
ien 11 fe pourrbit abfolument que la Statué 
de la Ville Borghefe fât im Augiifté mendiant 



\ 



( 3 ) Remàrks." 

(4) Conf.Cafaub. Ânimadv. in Sueton« p. 115^ É, 



^ , WISTOIRÇ PB L'ART 

à ^i Von wioH fait la main ouverte & prête | 
recevoir l^autnône. 

Il y avok jadis ^ Cooilaminople deux Statues 
de bronze , Tune de Jufttnien à cheval ( i ) & 
l'autre de Théodoia Ton époufe {i). On peut 
s'en former une i4ée pr leurs Figures en mo&ï- 
que qui font à Ravenne , & qui ont été fat« 
tes dans le même teoips ( O* t»a première de 
ces Statues étoit habillée comme Achilles » les 
jambes nues, avec des femelles pour chauiTure^ 
^ du relie Ikns armure : c'eft ce que nous ap-. 
pelions Statue héroï\)ue ou comme les grandg 
hommes du temps des Héros, 

$• XI. Dernier /or$ des Ouvrages de V^Art 
, à Rome. 

Constance , Empereur Grec , neveu d^H^ 
radius, vint à Rome l'an 665 , & après un »- 
jour de douze jours , îl en enleva tout ce qu*a 
refloit d'Ouvrages en bronze , il fit môme déia* 
cher les tuiles de même métal dont le Pambéoa 
étoit couvert ,^ & il transporta le tout à Syracafe 
en SicUe. Peu après fa mort , ce tréfor pafla 
entre les mains des Svafins qui emportèrent le 
tout i Alexandrie (4), ^ 



( I ) Procop. de ^Edifie Lîb. I. Cap, 2. p. 10. 
C2) Ibid. Cap. II. p 25. 

(3) Aleman. Not. in Procop. Hift. arcan. Cap, 8. p. 

lio. Cap. la p. 123' «^ , T>. 

(4) Anaftaf. Vit. S. Vitaliani&Adeodatû Paul,Dttc 



CHEZ LES ANCIENS. 341 

$. XII* Owfagéi ofmfmf/s à Omfiatainopki 

Il reita feolemeot à Condantinople quelquet 
Ouvrages échappés à la deflxudion général» 
en Grèce & à Rome. Tout ce qui n'avoit pas 
péri y fut transporté, jufqu'à la Statue de broa^ 
ze du muletier avec (on âne ( 5 ) , qu* Augufte fit 
faire à Naples après la bataille qu'il gagna contre 
Antoine & Cléopâtre. La Pallas de IMfle Lia- 
dus. Ouvrage de ScyUi« & de Dipœnus ( 6), 
Statuaires qui fleurilToient avant le temps de Cy- 
luSj, fe conferva à Coaftantinopie jufqu'à Ton^ 
zieme fiecle. U s*y trouvoit en même temps te 
Jupiter Olympien de Phidias ^ une des plus 
grandes merveilles de rArt, la belle Vénus 
de Gnide de la main de Praxiteles ^ la Statue de 
rOcçaTion par Lyfippe » & une Junon que le 
même Âiftifte avoir faite pour Samos. U eft 
vraifeiiibM)le que tous ces chefs - d'œuvres fih 
rent détruits dans la prife de Coofiantindipie 
fous Baudouin au comn^encement du treizième 
fiecle ; car nous favons que Ton fondit alors les 
Statues de bronze pour en faire de la monnoye^ 
& un Auteur de ce temps nous apprend que la 
Junon de Samos en particulier eut un pareil 
îbrt ( 7 ). Je prends néanmoins pour une hy- 

I ■ Il I ■ I I ■■■ ■ I ■■ ■ ■ mmtmam^mmihmmmtmm^^Ê^^m^mÈ^mmÊ^i^^^^^m 

J -w- - ^ » 

Htft, LongoK LIb, V. Cap. ii« 

(5) Glycas Annal. P. lil. , 

(6) Cedren. p. 322. B* 

(7) Frag. hid. Mich, Choniata ap^Fabiie;KbLCr«c. 
T. VI. p. 4ô(J. 

Y3 



i4» HISTOIRE DE LURT 

per>oIe ce qoe cet Ecrh^ain dit du poid^ de là^ 
^ête de cette Junon , qui après qu'elle fut brifée^ 
fit, félon lui, la charge de trois chariots. L'e- 
lagération fett toujours à doiioer une idée de 
ïa grandeur de cet Ouvrage , qui étoît véritable^ 
ment colofTaU 

Conclu/m de cette fectride Partie. 

Peut-être aî-je déjà patfé les bornes que je de- 
Vois me prefcrîre comme Hiftorîen de TArt. 
Quoiqu'en fui vaut Ùl décadence , f aie feflenti coûté 
U douleur qui pénétreroit un cœur vraiment pa- 
triotique forcé de parler de la deftruélion de fort 
pays, je n'ai pd m'empêcher de fuivre le fort dé 
l'Art auflî loin que la portée de ma vue. Ainfî 
une amante contemple du bord du rivage lé 
vaiffeau de fon amant qui fuit devant elle; elle lé 
fljit des yeux, & croit encore en voir Timagé 
fur fa voile éloignée. Il né nous reftè , comme 
à cette amante qu^iine ombre légère de l'objet 
de nos fouhaits. La perte de cet objet irrite nos 
defirsj & peut-être fi nous avions les originaujt, 
nous les examinerions avec mfoîns d'avidité 6t 
d'attention que nous n'étudions leurs copies. 
Nous àouà trouvons fouVent dans le caâ des 
gens qui veulent à toute force voir des fpec^ 
très où il n'y en a p^. Le nom de l'antiquité 
efc devenu une prévention favorable pour tout 
ce qu'il décore : prévention qui du refte n'eft 
paà tout-à-fait infruâueufe. II eft bon de iè pro-. 



CHEZ LES ANCIENS. 345 

ppfer de trouver beaucoup, afin qu'en cherchant; 
pn trouve quelque chofe. Si les Anciens a- 
voient été moin$ riches, ils auroient mieiix écri( 
fur r Art: nousfommes, en comparaifon d'eux , 
comme des héritiers inaî partage» Nous faifouj^ 
tous nos efforts , & après bien des tentatives , 
nous parvenons en raffeoiblant des conclufîon$ 
ifolées^ à \xnç aflurance , au moins i^ une pro- 
j^abilité dont nous pouyons tirer plus de profit 
pL d'inftruéiion que des écrits des Anciens fur 
TArt où npu$ trouvons d(S Thiftorique & feule- 
ment quelques traits de péné|;ratiqn^fan3 aucune 
pbfervation fur Pintrinfeque de l'Art. Enfin il 
pe faut pas avoir honte de chercher la vérité 
aux dépens de fa propre réputation ; & quel? 
gués - uns doivent errer afijn que pluûeurs tro^« 
yent le bon chemin. 



F l N. 



I -- 



3 2044 032 593 980 



MOT. 10 



LEAVE ( 



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