This is a digital copy of a book that was preserved for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project
to make the world's books discoverable online.
It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject
to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books
are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that 's often difficult to discover.
Marks, notations and other marginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book' s long journey from the
publisher to a library and finally to y ou.
Usage guidelines
Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the
public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we hâve taken steps to
prevent abuse by commercial parties, including placing technical restrictions on automated querying.
We also ask that y ou:
+ Make non-commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals, and we request that you use thèse files for
Personal, non-commercial purposes.
+ Refrain from automated querying Do not send automated queries of any sort to Google's System: If you are conducting research on machine
translation, optical character récognition or other areas where access to a large amount of text is helpful, please contact us. We encourage the
use of public domain materials for thèse purposes and may be able to help.
+ Maintain attribution The Google "watermark" you see on each file is essential for informing people about this project and helping them find
additional materials through Google Book Search. Please do not remove it.
+ Keep it légal Whatever your use, remember that you are responsible for ensuring that what you are doing is légal. Do not assume that just
because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other
countries. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can't offer guidance on whether any spécifie use of
any spécifie book is allowed. Please do not assume that a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner
any where in the world. Copyright infringement liability can be quite severe.
About Google Book Search
Google's mission is to organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps readers
discover the world's books while helping authors and publishers reach new audiences. You can search through the full text of this book on the web
at|http : //books . google . corn/
A propos de ce livre
Ceci est une copie numérique d'un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d'une bibliothèque avant d'être numérisé avec
précaution par Google dans le cadre d'un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l'ensemble du patrimoine littéraire mondial en
ligne.
Ce livre étant relativement ancien, il n'est plus protégé par la loi sur les droits d'auteur et appartient à présent au domaine public. L'expression
"appartenir au domaine public" signifie que le livre en question n'a jamais été soumis aux droits d'auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à
expiration. Les conditions requises pour qu'un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d'un pays à l'autre. Les livres libres de droit sont
autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont
trop souvent difficilement accessibles au public.
Les notes de bas de page et autres annotations en marge du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir
du long chemin parcouru par l'ouvrage depuis la maison d'édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains.
Consignes d'utilisation
Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages appartenant au domaine public et de les rendre
ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine.
Il s'agit toutefois d'un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées.
Nous vous demandons également de:
+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l'usage des particuliers.
Nous vous demandons donc d'utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un
quelconque but commercial.
+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N'envoyez aucune requête automatisée quelle qu'elle soit au système Google. Si vous effectuez
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer
d'importantes quantités de texte, n'hésitez pas à nous contacter. Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l'utilisation des
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile.
+ Ne pas supprimer r attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet
et leur permettre d'accéder à davantage de documents par l'intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en
aucun cas.
+ Rester dans la légalité Quelle que soit l'utilisation que vous comptez faire des fichiers, n'oubliez pas qu'il est de votre responsabilité de
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n'en déduisez pas pour autant qu'il en va de même dans
les autres pays. La durée légale des droits d'auteur d'un livre varie d'un pays à l'autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier
les ouvrages dont l'utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l'est pas. Ne croyez pas que le simple fait d'afficher un livre sur Google
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous
vous exposeriez en cas de violation des droits d'auteur peut être sévère.
À propos du service Google Recherche de Livres
En favorisant la recherche et l'accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le français, Google souhaite
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer
des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l'adresse] ht tp : //books .google . corn
rjTFL RESEARCH UBRARIES
3 3433 08245993 8
HISTOIRE
DE
L'ORDRE TEUTONIQUE.
T AR
UN CHEVALIER DE L'ORDRE.
Similu faâuê eft leoni in •ptribëê fuie « €r JUuê
mmtulus Uoniê rugignt in venmiont.
Machab. Lîb. I. cif. f*
TOME VIII.
ji P A R I S^
Chtfz la Veave VALADE, Imprinieur-LSbra^Çji
rue des Noyers, vi$-à-vb St. Yvc^
Et a RjiEiMS^
Chez CAZIN, Imprimeur -libraire*
M. DCC. XC.
yîtnne. — Divers aSes de tEmptreur
r£lt3iur de Sranitbourg. *— Commtn*
mage À la Polûgrie.i^vharleS' Quint ^
Mmgeriur* — VErnpereur trdom^ fuit
'•ï»ptyb^i*»^m ^im^:)Ràffdks*}ak\
""^ftuWnâH :dè'fffM. ^ Â^Ùirdiîèri^'de
"^umê. Son ^cohhhiniifiieht/^^^'P^ogrh
'î*«*^'?»»ft^]F5.^iii^;^y»^eii' >dii^ Tiuiùfn.
-'iàé^ 'NélfoyMhhïi^lJKiuerré^ continue.
-aa-.>'vjV^^.T Eiitfîj^aé^'lkt^Râi TJ**^^
'-'Crdhd^Méktri^^'l^JI^ioni^:^^ ïétitt
-Sè^àùrs' éAltemà%ri€i^^ <Rt^hion et
fiûjfîeurs places de ia Ptri^àhiéi-"^
^jNirie 'fotit'^ê^dhitm^^CéntiàUation
'^'diHa^'fim^^^^^Difs^VH zitmbaf^
'fSâîèuTà^ de "^-Emfir^fyt^ Itàt^^ -—
Trêve de t^-^/^fs. ^^-Nigoeiations.
SOMMAIRE. ▼
Remarquts fur cttu guerre» -« Affaires
iè- Livottiei -*- Le iMatere de LhorUê
' acfahrt fir^ipttidamee. — Rétng'des
\Maùré de Livonk à'I'Émpirt.*^ Dif»
pajziton' du Grénd'-Matm & ^es Pruf*
' fiens pour le Luihéranifme. — Albere
*^ Luthérien. Confeil de Luther^ ^- Luin
de Luther aux Temoniquts. m^ Le Lu»
^ thirartifme prêché à Konigst^rg. — •
'Progris du Luthiranifme en^Pruffe. —
Lente remar^uabU de Luther. «^ On
dépouitU les Eglifis. — Eiat de ht
religion en Prujfe. — Bref du Papt.
Albert diffimuU. *^ Altère rend hom^
'mage a: tEm)^rmr. «^ Tra'tti du Roi
& Polà^i'\:àntre tOrdr^.-^ Députés
qui pàheni]^our^'l^)t$hurg. •— ^ Le Roi
}t&\fàhjgri€ fe Tifufs à Cartiiràgt. .-
ManeàUvre du Grat^Matirè. Propofi*
tïùh du Roi. ^ Trahi/on if Albere.
Traité avec U Roi. — VOrdre perd
UPruft?. ytlbirt prêftderDàt. '^ Peu
die'Ckeydtijtrs^f^ntfldûits patThérifie.
— Conduite du-Rdide Pologne. -^
Afariiere dont les Hijtoriens ont parlé
de cet événement. ''^' Les^archivts tU'
r Ordre font livrés aux Polonois. .—
XXXVL WALTflBR M CRONBERG.
l'^if . 'Smèarrai W#r Cke^u^rs. — *» iU-
a il/
vnî . S© M M AIR IL
^jJvânlf. Tfaiii avec fcRoi. -^ La pkm
]'cojtitniû.' — *• 'Confirmation dû traki
ai^ec\royègfù^^ J^ut
it iiàifiiijit. Con/^uaiibn dt la pitm.
'-^ Siège èc Feliin. Fnrfténbtrg mtni
\a Moskow. -^ Suifé de la guerre. —
projet 'dt Kettier. Négociations. — * Les
^^Suériqis chehfkni â f emparer" de la
""livonie.'^^^DifeStori de' laviltê de
'Ri%^cl^^'^de-PEJlà^
'^'àes'Poîbhoîs pour' s\mpdret de là Li*
-'yonie:^ Elle fè fournit' à ta Phhgnt.
-'^ ^Kmkrefi fait Duc de ۈurlande^
'^Tin dèJArchevecHé' de Riga. — ^ /?»-
'^marjjuè fur la ^ perte de la Livonîe* •'^
'^fivhykdii Grànè - Minire en RuJ^e
'"^ifiSii Grand^àhm^'^ -' ^-^^ ^
"XXXVra. GEOlt<;E HUND bE'
.M.'.-oni V_ -.VEÏ^ÇRHEfM. -■''.■'■■
xxxrx. HENitr i>è bobe^-
J-.
j 57lV^ Mbh 'dukoi dt- môgnei- 'Efpi-
^^ntèi 'di tOrd^ï'^-i-Utiifi dt P'àloii ,
Concurrence de t Empereur. Bathory ,
Mi^ke^f^l^nei ^«^nydi rEmpe^
rtur. Rodolphe II luvY^ccede.—'Prà^
jet de transférer F Ordre en Hongrie^^^m
Mémoire ^4siarei-lXkîtit È tEmpe* .
teur. .*- U Archiduc Maximilien eft élu
'téJi^htfri2I<M>ri'm£hiy^ IRoi^r
de Polvgne» — Efpéranccs de t Ordre m
-^^St^fm&^d'Tdi'Sufdc:&M^x^^
-fbnt élusv — - Mamimiiien eji.fiiit prif
-fifmier. ^^Falx*EUrgiJfemeHt dcMd^
^Miién^^^^^ètours^-donuis . par f Oi^
dn€ au Prince ^Mifuuun''^Mori.du
Grand^Maùre.
XL. MAXIMILIEN D'AUTRICHE. '
^5^^^^ Aliénation du Prieuré de f Ordre
à V^èfkfe\ ^Changentent'dans les fioi^
eues de r Ordre. — Zcle de Maximilien.
piirQa iReiigion, ^' Charles J^Awi^.
che eft fait Coaijuttur.i^-^ Mort du
Grand-Maître.
XLI. CHARLES D^AUTRICHE;
1619. Perte du BaîOïage JiUirecht.^^
Du Bailliage aSuel d*l/treche.mmMort
du GrétndMaîèreé . : v. -. '> .♦ :i ►
^1),
xq SOMMAIRJE.
iitîon, du droit d'auiainc.-^ Mort du
Grand-Maine,
U. MAXIMILIEN-FRANÇOÏè D'AU-
\
HISTOIRE
HISTOIRE.,
TORDRE TEUTONIQUE.
AL B E R T
DE BRANDEBOURG.
XXXVt. GRAif D-MjllTRB.
Lxxxv.
A mort de Frédéric de S»»e avoît d^b»".
jette l'Ordre dans un grand embarras j »"ow*o.
les circonftancej qui avoient Aifpendu le àehutx.
reflfentiment du Roi Sigifmond , pou- •^'''- -f*»»
voient ceffer, & il avoit tout à craindre "xm. pag.
de la Pologne, tandis qu'il n'avoit prefque ^e * /«?•
rien à efpérer de l'Empire. L'importance J-Jiîsinin
du choix qu'il falloit faire dans une cir- ^*"}"^-
oonftance fi critique, détermina Gml- 3S7 & ^'f^
laume Cpmte d'ïfenbourg. Maréchal de 1511.
l'Ordre & Lieutenant du Magiflere, à
Tome FUI, A
d H I s rp IRE
affembler un grand Chapitre à Konîgs-
Albert ^^^S ^^" '^ ^" ^® janvier de Tan 1 5 1 1 j
»B Bran- pour délibérer fur cet objet ( < )•. Les
9BB0VAG* ientimens y furent partagés , comme ils
Tavoient été lors de Téledion de Fré-
déric de Saxe; les uns foutenoient qu'il
étoît plus convenable d*élire un Cheva-
lier, tant pour éviter la dépenfe* dans
le tems que l'Ordre avoit fi bef«in d'une
févere économie, qu*à caufe que les
Princes de naiflfance , étolent moins fcru«
puleux à obferver les conditions qu'on
pottvoit leur prescrire : mais ce fentimcnc
ne prévalut pas. La plupart des Com«
maiideurs , que l'expérience n'avoît pu
détourner de l'efpoir chimérique d'obte-
nir des feçours efTeâifs de l'Allemagne,
opinèrent à choifir encore un Prince donc
la maifon ferolt afiez puîiTante pour les
féconder , & affcz en crédit dans l'Em-
pire pour le déterminer à faire des efforts
convenables en leur faveur : &t tous les
CapituUire$ jetterem les. yeux fur Albert
<i) Samuel Bock, qui a donné,. en 1745. ta vie
d^Âlber> «Je Brandebourg eo allemand^ qualifie (pa^*
7S) le Macéchal d'Eifenbours 9vt d'irenbourg de
Landvervfefcr ; te qui ptou^fe ^u'il étoit Lieutenant
du Magîftert : il ajouie qu'il aflcn^la le Chapive
le iour des Bois, tandis que Schucz n« marque
cette aflTeinblie que pendant li fcnain» d'tvtDi la
Putificaûosu
DE l*Ordre Teutonique. î
Margrave de Brandebourg, qui paroîf-
foit réanir toutes les qualités qu'on pou- a^ért
voit défirer. Ce parti annonçoit claire-, db branw
ment que les C^ievaliers pcrfiftoient à ^*«^^^^-
ne pas fe foumenrei^aM joug ieU Po«
logne; Se nous gavons expoC^ fort au
l^ngy fous le Magillere de Truch(ës| les
raifons qui pôuvoient légitimer cette con-
duite. : iairift :n<9is^ne nous\app^mifqns
|>lus fut^et pj^jet, .nô^s contentant d'oI>J
fcfver , jcçmnwfi oji Ta pu ç cmarquer fpus
Bréderî^.,de Saxe,. &; comme on Je verra.
encore pendit le.Magiffere de.fon Cucr
ceffeur , que le . refus, des Teutoniques
fi'étoit . pas 2d>roIu , mais qu'ils deman-
doient q\ie des arbitres juftes Jk éclairés
décidaflfen.t .fi le traité do 1 466 étpîjt cjibli*^
g^toire.pu nQn : qujeftipn qui 9'étoii; riep;
tx»tLnsque déplacée i pjjiifqu'en .effet U y,
manquait une fanâion que le^ Polonois^
<ux-mêfties ayoîent jugée néceflaîre^
Cptnmejes hiftoriens Prufliens ne par* NaîffaA
^t ^ue 4u Chapitre .^eiwi ^ jrpois de ^a,ÇJ'^*^
laîwifir derao a^i f ^, pn 3po.Uff(;Hr^wn^
quft c'f ftj là Vép^^c de A'4le%^p.d'AK
htn% mdks Çj^ rfeçit .un^fc^rreyr : Je^
Maîtres d'Atlen^gne/.^^ {4« Uvonie de-^
voient être cpnypqués pour réleftion ,
& communément, il y Jiyoi; un intervalle
d'envifpi) crôitfifiKMs f^ntre; la mort d^uti
Crandr&I*ÎJrft. 5c \t xhoin 4a (pp ^9^(r^^
A %
- 4 HlSTOfRJE
' x'xxv ^^^^ * ^^^^ '^* réfolutions qu'on prît dans
Albert ce Chapitre du mois de janvier , ne doi*
nm B^AK- vent être regardées que comme les préli-
mmaires de celles qui furent prtfes défi-
iritivement dans iin autre Chapitre où
Albert fut eiFeâivement élu Grand-Mat-
ttQ de l'Ordre Teutpiiique par voie de
|>ofiulation.
Albert, né à Anfpach le 1 7 mai k 490 9
étok petit-iîls d'Albert l'Achille , Eleâeur'
de Brandebourg ^ & fils de Frédéric-le-'
vieux, tige des anciens Margraves de
Brandebourg en Franconie , & de Sophie
de Pologne. Sa parenté étçit auiC éten*
due qu'iîluftre : il âvoit neuf frères dont
lès principaux ftjrent Cafimîr Margrave
de Cuimbach & de Bareuth , George
Margrave d'Anfpach & Duc de Jagerii*
^ dbrf , Jean qui époufa dans la fuite Ge^--
shaitie dé Foix ^ féconde femme de Fer-
dinand-le-Catholique , Roi d'Efpagne »
, ' Guillaume, qui devint Archevêque de
Riga, & Jean Albert Archevêque dé
Magdebourg, Il avoit encore fept fœars
dont quatre fureftt mariées : la première
à Frédéric II Duc dé Lignitas, la ffeconde
i Wencefltas III Dut de Tefchen , la
troifieme à Erneft Margrave de ftade, &r
la quatrième à George Landgrave de
Lîchtenbcrg : outré cela if^étoit coùfin-'
germain de ^achim Eleâreur de^Brande»'
XXXV.
DEBOVKO*
t)fi l'Ordre Teutonique. ç
Bourg , & d'Albert qui devint Efeôeur de
Maïeiîce en 1514. Du côté maternel, Albert
Albert étoit neveu d'Uladiflas Roi de br B^*^-
de Hongrie & de Bohême , de Sigifmond
Roi de Pologne , de Hedwige & de
Barbe de Pologne 9 qui avoient ëpoufë^
l'une George Duc de Bavière, & l'autre
George Duc de Saxe. Ces détails généa*
logiques ne. font pas inutiles : outre qu'il
fera fait mention de plufieurs de ces
Princes , on ne peut pas douter que ce
fut cette nombreufe parenté qui engages
ies Chevaliers à jetter les yeux jTar AU
btn^'ii que ce qui fixa leur choix, fut
fa qualité de neveu du Roi de Pologne ;
parce qu'ils efpéroient qu'il auroit plus de
faciUté qu'un autre i l'^amener.i faire- un
accommodement avec TOrdrc.
Albert avoir feît fes études à Cologne
fous les yeux de J'Archevéque Herman
Landgrave de Heâe, Prélat favant 6c
zélé, qui lui donna une prébende de la^
Cathédrale, c'eft*à-dire, qui le mit aa
rang des Domicellaires ; après quoi: le
jeune Prince prit le parti des armes *r il
fe trouva à diverfes expéditions militaires
en 1508 & i!^09 , contre les Vénitiens 9.
& nommément au fiege de Pâdoue , &c
fe fit connoître avantageufement à la
cour de l'Empereur. Comme Albert n'a*
voit que vingt- un ans quand il entra dans
A 5
_^^^ ^ H I s T O' I ït E
"xxxVr ^'O^^'^ 5 '^^ caraôere ëfbh -encore pes
ajlbert connu; maïs on peut juger par la fuite,
2Jj^*jJ^' qu'il avoit du génie, des connoi (Tances ,
* du courage & de la fermeté î c^eft à quoi
nou$ bornerons la lifte de (es bonnes
qualités , que fes pdrtifans ont fort alon*
gée , par des motifs que la faite de l'hit
^oire développera. Avec les bonnes qua^^
lités que nous venons de rapporter, ît
paroîr, fi on croit à une anecdote, qu'Al-
bert avoit un grand défaut pour une per-
sonne qui eft à la tare du gouvernement.
Gumber de Bernau , Evêq^e de Sambie '^
s^ét^nt retiré en Hollande pour quelque
I##. pag^ mécontentement , quelqu'un lui demanda
^"^KrUut. **'' "^ comptoit point retourner eh Pruf-
Preufs. u fe? Non,, répondit TEvêque. A Dieu
a.p^^.^iivne pjaife que je rentre jamais dans un
^pays dont le Prince exécute pendant le
jour ce qu'il a rêvé pendant la nuif.
Loin que.Péleélion d'Alberr ait eu lieu
au mois de janvier ifii , peu de femat-
> nés après la mort de Frédéric de Saxe ,
on peut juger, par les cTrconftances ^
qu'elle fut différée de plufieurs mois.
iTenrtf&erj? Henneberg rapporte qu'il fut élu par les
fandlafl Elcfteurs. de l'Empire; & David Voit,
pap:, 206* dans l'oraifon fonebre de ce Prince , pré-
-^^'^®'''''^'* tend , avec auffi peu de fondement, que
,^jp. 1 Empereur & tous les Etats de rEmpire,
qui avoient le droli de donner un Grand-
^ DE 1,'OrdRÊ TEUtÔNIQUE* f
Maître à l'Ordre Tcutonîque, nommè-
rent unanimement Albert de Brandebourg* ^ibirt
Jamais l'Empereur ni les Princes de l'Em- »i Bra».
pire n'eurent la prétention de donner un ^^^^^^^^
Grand-Maître à TOrdre Teutonîque , 8e
il eft étonnant que ces écrivains ayent
commis une faute fi groffiere : mais on
peut inférer de ces deux paiTages^ que
TEmpereur & plufieurs Princes de l'Em-
pîre ayoient recommandé Albert aux
Che\taliers Teutoniques.
Schutz prétend que les Chevaliers en- ^f^ H^
voyerent des députera l'Empereur & ''
aux Princes de l'Empire ,' probablement
dans Je tems qu'ils étoient affemblés à
Augsbourg , pourjes prier de confirmer ^
ou plutôt d'agréer le choix qu'ils avoient
fait d'Albert , ou de leur en indiquer
un autre , fi ceki * là ne leur écoit pas
agréable : ce qui prouve feulement que
l'Ordre cherchoit à fe donner un Grand-
Maître qui pût efpérer âk fecours de
l'Empire , après en avoir obtenu les
fuffrages. Selon Bock, Albert étoit arrivé P^g* Ss &
nouvellement d'Italie , lorfqu'il apprît ^'''•^•^*^*
fon éleftion : les circonftances critiques
où l'Ordre fe trouvoit , liii donnèrent
quelque inquiétude , & en donnèrent bien
davantage a fon père. Mais les follicita-
tions de TEmpereur , & l'arrivée du
Maréchal d'Ifenbourg , qui vint les ttou-
A 4
8 H I s t O i R E
ver à Anfpach en qualité d'Ambad^dèUf
Almt ^^ l'Ordre, levèrent bientôt «>u$' leurs
»B Bran- doutes. Les Chevaliers Tputoniques con-
•wqvaa. dyjfir^ij^ Albert à Mergentheim , où il
fit ft$ vœux. Jean Adelman d'Adélmanf-^
feld ëtoît alors Maître Provincial d- Al-
lemagne, & félon toute apparence , ce
fut ce Prifice qiii fit Albert CbevaHer ;
après cette cérémonie , le Maréchal
d'ifenbourg loi remit te décret 4e forr
éleâion, Se Ton tint des cpnfeils-pen-
dam ptufieurs jours avec le nouveauté
' Grand* Maître, pour chercher le moyeit
de remettre l'Ordre en pofleffion de U;
partie de la PruiTei que Ja Pologne lut
avoit enlevée. Nous voyons par un dé^^
€cd. Toi. c^®^ de Charles- Quint îdu' 15 novembre
tom^^pagi 1530, que le père d*Albcrt & le M^r-
* ^* grave Cafimir. fon frère , s'etolent enga-
gés, fonjoimement avec juif ânvainténir
les privilèges *de l'Ordre , & mçme à le
défendre &# le protéger. C*étoit pro-
bablernent à Anfpach qu'ils avoient coo-
*trafté 'cette obligation , avant que le
jeune Prince partît pour aller faire (^s
jPag,34S. vœux à Mergentheim. Suivant Léoa ^
Albert fit immédiatement après , ferment
. 4e fidélité à l^Etwpereur & à l'Empire,
Projet d'é- " ^^ conduite que le nouveau Grand-Maî-
rfgcr la tre tînt au commencement de fon règne,
Pruffc en ^^ ^^ problême diiScile à réfoudre.
DE l*Ordre Tevtokiqve. 9
L'Empereur Maximilien , qui avoir formé
en 1500 les cercles de Franconie, de A^a^^r
Bavière , de Suabe , du Rhin , de Veft- ©» Bram^
phaiie & de la Baffe-Saxe, en ajouta ''^'*^*«*
quatre autres , fa voir ceux d'Autriche , ji^^pj^^^
de Bourgogne , du Bas «Rhin & de la 15 13».
Haute -Saxe 9 du confentement.de la
diète aflemblée à Trêves au printems de.
l'an I f 1 2 , & transférée* enAiite à Coio^
^e , à caufe des maladies qui. régnoieric
dans la première de ces villes, Scheckr^^Jj^^**''*
man , qui a décrit les cérémonies avec SgpH'^tomi
tefquelles on expofa à la vénération pvi^i*B^e^39Sé
biique les reliques de Su Materne pen-
dant la diète de Trevts, nous apprend que
l'Empereur étoit accompagné de quatre
Princes de la maifon de Brandebourg,
favoir du Grand * Maître 9 du Margrave -
Frédéric fon père, & des Margraves, Ca»
iimir & Jean fes frères. Lorfqu'il ^'a^t
de réreâion des quatre nouveaux Cer-
cles^ on proposa d'en' ajouter un cin^
quieme qui feroit compofé de la Pruife
fit de la Livçmie. L'Ordre &t le Grand-
Maître lui-même n'attendoient du fe^
cours que de l'Empire , tant pour fe main-
tenir contre la Pologne 9 que pour re«
couvrer les domaines dont elle s'étoil^
emparée ; &i Albert le foUtcitoit ardenu
ment à la diète : ainfi il fembte qu'il au*»^^.
mit di^ accepter avec autant d'empreile«
11 Histoire
' Kt,ats; Toit qu^on les en tut exemptes ^ à
A^iLT ^^"^^ ^^ rembarras où l'Ordre fe trou*
DB Bran- voit , oii qu'ils euflisnt reftifé de le»
«^«•ow^û- payer (i).
Pourquoi Outre qu'il n'eft pas fait mention dafiSf
M ît?'*"^' '® recel de la dicte de Trêves, de la'
fWtl * ^ raifon légitime que le Grand • Maîtrç
pouvoit alléguer pour fe difpenfer de
prendre un parti fans avoir confulté le
Chapitre de fon Ordre, on peut juger
par le filence que gardent Schutz & Hen^-
Tièberg , hiftoriens du même iiede , qu'il
ne confulta pas les Pruffiens fur cette
matière : on peut en dire autant des Livo*
mens ; car Arndt ne fait aucune mention
Ann^l li' de cet événement , & Gadebufch n'en
ai>«.|T.aff, pgfjç que fur le témoignage d'éciivarns»
étrangers à la Livonie : ainfi on. a peine
à deviner la politique du Grand-Maître
dans cette occafiôh ; cependant il fe pré*
fente une conjeâure qui n'eft pas fans-
vraiiemblance. Albert & les Princes fes
parens li'avoient pu prévoir les événe-
(i) On Ik danf !• t^Iemeat fait pMir l«f dîs-
Cerdes de TEmpire â la diece ^e "Woriits en 1521 :
Ober Sachfifche crayff ^ Churfnrji ^ei Sachjen^'
Churfurfl pt BrAndtbourg — G^roffi Meifitt in, Pi-eiff-
ftn und der Jdfifter in Litfland , Seynd nicht an*
gtfchlagtn — Her^og George , und Barnim xu Pom» '
mieren "^ Jpanx'ig j Elbingen , W(dckenried% Nriie^
uod voUilandigcre 2a«ul der Rei£h« abfchl.edCji &c«.
'Fhi&cof. 1747 1 paa. 3, fag. 2ix. *. -
HE l'Ordre Têutootque. n
mens qui dévoient faire pafler la Pruffe :
fous la domination de la maifon de Bran* ^[^«rt
debourg ; ce fatal fecret n'étoit alors de Hrah-
connu que de Dieu fcul ; mais il n'eft »"<>"*«*
pas fans ap{>arence qu'ils avoient foup-^
çonné qu'il naitroit des événêmens dont
ils pourroient profiter pour TagrandiiTe-
ment de leur maifon. En effet , il ne fal- " .
}xÀt qu'une prévoyance médiocre pour
juger que l'Empire ne donneroit jamais ^
des fecours fuffifans à TOtdre pour i^éfif*
ter à la Pologne , & que par conféquent
la Pruflfe Teutonique devoir tôt ou tard
tomber entre les matns de fes ennemis»
Il eft vrai qu'Albert ëtoit bien décidé à
faire tous les efTorts en faveur de l'Or-
dre, 8c la fuite prouvera qu'il accomplit
long-tems cette réfolution ; nrais c'étoit
par ce moyen même qu'il pouvoît venir
au but qu'on peut foupçoÂner cpe lui'
du les Princes de fa maifon s'étoienr pro-
pofé. En pliant fous le joug de la Polo*'
gne j Albert féroit devenu le premier des
Grands S^gneurs Polonois , &6 cette perlf^^
peâive n'a voit rien qui pût le flatter;
mais en* lui oppofant de la ré£ftance;, \ï'
devoir s'attendre à voir l'Ordre écrafé »
& c'étoîtftir les 4}ébn$ de la. fo^nane des
Chevaliers qu'U pouvoit efpérer d'établir
la ihénM , parce m'il pouvoit croire que
le Roi Si^&sMfoàf apifés à^oif' fwifa»
14 H I S t o t ft «
fa paffion , qui jétoit la deflruâioti de l'Or«
Al^rV ^^^ *" Pruffe, danneroit à fon neveu ce
toB Bran- qu'il auroit ravi au Grand - Maître, de
««BO«*G, rOrdre Teutoniquc. Ce que nous dtfons
du Roi de Pologne n'eft pas une fimple
conjeâure : outre que la fuite de Thif-
JAd. ann. toiTc CD prouvera la vérité, Rainaldi
$T^%"4sl\ nous apprend que le Rei demanda l*ex»
tînftion de l'Ordre ^u Pape. S'il fe pré-
^(entoït quelque événement dont Albert
pût profiter , les Margraves de Brande-
bourg , qui avoient de grands Domaij
nés dans l'Empiré , & qui étoient obli-
gés par état à veiller à la confervatioa
de Tes droits , dévoient s'attendre qu'on
iauroit mauvais gré au Grand -Maître
d*y porter atteinte , & c'étoît apparem-
ment pour diminuer l'impreffion qu'un
pareil événement pourroit occafionner ,
qu'ils ne voulurent pas que la Pruffe fût
comprife dans les Cercles de l'Empire :
car on ne peut pas douter que la fouT-
traâion d'un pays engagé dans cette ef-
pece de fociété que prefque tous les Etats
venoient de contraftcr , n'auroit occa-
fiohné un plus grand mécontentement^
que celle d'un pays ifolé, & dont la
perte ne.dérangeoit en rien l'efpece d'or-
ganffation qu'on venoit d'établir dans
VEm^ire. Comme le Grand - Maître étbît
|iàs-jeuae| & qoe yr^pb^lemeni U
DE l'Ordre TeutoniOUï. i j
ne confuha pas l'Ordre dans cette o€Ca«
fion , il eft probable qu'il n'agît qu*avec' J^^r
le confctl de Tes parens qui ^toîeat à la pi BraH
dîetç de Trêves : ce qui eft caufe que '^•••^*^
nous leur avons attribué | en partie > les
vues qu'on peut fuppofer au Grand«Mai-
tre. Tout ceci n'eft qu'une conjeâure^
mais que la fuièe des événemeas rendra
très-plauible.
Le Grand-Maître 9 qui n'avoit pat en«^égod»i
core vu les Etats dont l'Ordre lui avoit ^^oMà^ft^
confié le gouvernement , longea a fe MatcrcaTcé
rendre en PrufTe ; mais ce projet n'étoit ^' P«io«n»«
pas fans difficulté , parce qu'il falloit ou fitVffu
s'embarquer ou pafler par la Pologne pour ^erf.
fe rendre à Konigsberg ; & on pouvoit tVi* fêq^
craindre que le Roi , qui n'ignoroit cer» *A"'i*^*'*
taincment pas les engagemens que fon ^ j-.^**
neveu a voit contraôés avec l'Ordre, lie
mit obflacle à fon paflage » jufau'à ce
qu'il lui eût rendu Thommage quil pré*
tendoit.
Sigifmond ayant époufé, en 151& ^Bar*
be fille d'£tienne Zapol , Comte de Sce»
pus &c Palatin de Tranfilvanie , invita le
Grand* Maître à cette cérémonie; mais
il ne jugea pas à propos d'aller fe met«
tre entre les mains des Polonois & « iè
contenta d'envoyer Job Dobeneck , Evê-
que de Poméfanie, pour complimenter fon^
pncle fur ce mariage* Comme Albert ae
i6 Histoire
vouloît pas témoigner la jufte défiance
ALB^iRT qu'il avoit , il ne paroit pas que TAra-
OE Bran- bafladeur ait été chargé" de fonder les in-^
^' tentions dii Roi ; mais le Margrave'Cafi-
»iir fon frère aînc*, qui étoit alië à Cra-
xovie pour le mariage , fe chargea de
cette commifiton. Après la cérémonie dit
mariage on tint une diète à Pétriko^r , oh
le Margrave Cafimir accompagna le Roi ^
lgf& on y agita ïohg^tems Taffaire de TOt*
dre Teutonique (i)»
On ne fait pas au jufte quelles étoient
les inftruéltions que le Grand^Maitre avoie
donriées à fon frère; mais il eft certain
qu'elles n'étoient pas de nature à l'auto*
rifer à rien faire au détriment de l'Or^
dre : ainii on peut préfumer qu'elles fe
bornoient à demander qu'on laiflat à Air
bert , le paiTage libre pour aller à Ko**'
Aîgsberg, & peut-être étoit* il encore
chargé de preflfentir fon oncle , peut fa voir
s'il ne pourfoit pas obtenir qu'il l'aiFratî*'
ehit du fes'ment qu'on etigeoit , & même
qu*ii loi rendit la Prude entière , mojrc!^
i»ani uw forimie d'argent ou une rede^
' (I) J'îgoore ^tfftfid cett« dictt e«t Ii«<t. .Scbiit« dir
que c« fuc après le mariage du Roi , que Neugebg*
ver . Cpag, 463 ) marque au eoinitien'ce*Tient de février
4e l*an 1511 , candif qise l'aKteur de iMrf df virifi*r>
les dattt \dtrttitr.e éd^ion) le majcqve ru 2 d*OC»'
toibrt* • i ^ .. . ._i
DE l'Ordre Teuton ique. 17
vance annuelle , comme il paroît qu'oii -
Tavoit d^}a propofë autrefoij* Si c'étoicnr albirt
U les projets du Gcand- Maître, il étoît, ©b u»ak%
bien éloigné de les voir rcuffir. Cafimir «>*'^^**-
trouva les tôfes fort échaufées à Pétri- Ihiém.
koifr, Se la diète mit en délibération , fi
on' laifleroit paiTer le Grand^Maître pour
fe rendre en Ptufk 9 avant qu'il eût rendu
l'hommage à la Pologne* Cafimir voulant
con).urer Torage , entra en négociation /i^
({oubliant les bornes des pouvoirs qu'on
lui avoit donnés , ou féduit par les infi*
nuations du Roi, Il fit une convention
joat tQut le blâme devoit retomber fur
lui , parce qu'elle étoit fi ridicule , qu'elle
fie pouvoir jamais être acceptée par foa
frère , & encore moins par l'Ordre Teu**
tonique. Dans cet accord prétendu ^i le
Roi ne fe relâcha que fur un feul pbmr ,
fivoîr qu'on n'exigeroit plus que les Che<
valiers reçufient des Polonois dans VOr* ,
dre; mais en revanche Caiimir facrifioit
â la Pologne , non^feulement toutes les
prétentions de TOdre » mais la Prufie
même : car il étoit convenu première-
ment, que le Grand»Maître rendroit hom*
mage auffi-tôt après fon arrivée en Pruf*
fe ; &c fecondement', que le Roi donne«*
roit un canton de la Ruffie ou de la Po«
dolîe aux Chevaliers , afin qu'ils fuffent
à portée d'accomplir le vœu qu'ils avoieat
1 j H I s t O I ïl 1E
^ fait dé combattre les infidèles » & que ta
Albert Pologne Icur payeroit annuellement iooo
»B Brait* florins de Hongrie ou ducats, pour lei
MBouit&. i^g^fg g„ ^f^^ j^ foutenir cette . guerre.
Cet aâe n'eft pas parvenu jufqu'i nous;
mais nous voyons par un bref du Pape
Bembi. Kj. Léon X, dont nous parlerons en fou
«.^i>iAa*.i|eu, que le 8 de mai de Tan I^IV^
étoit marqué pour te terme où Von de-»
#voit mettre fin aux difficultés qui pou*
voient encore exifter entre l'Ordre & lai
Pologne : ce qui perfuade que c'étoit Té-
poque convenue à laquelle les Cheva*
liers dévoient abandonner la Prufife au3S
Polonois pour aller habiter un canton de
2a Podolie. Cafimir 9 dit Pauli , n'ayant
pu obtenir ce qu'on Tavoit chargé de
demander , accepta ce qu'on voulut lut
offrir. Ce procédé de Sigifnvond , qui vou^
loit que les Chevaliers lui abandonnaffent
la Pruffe pour aller fe confiner dans quel-
que bicoque de la Podolie , cft tout auffi
ridicule que celui du Roi Cafimir (ba
père, qui avoit voulu reléguer les Che-
valiers dans rifle de Tcnedos pour ter-
miner la grande guerre. On peut les ran-
ger fur la même ligne (i).
(I) Chftrctts « il«o« fa cbrosique ^e Sixt ipag. i^t)
parle da trtité it Cafimir avtc la Pologne, â*peu-
ftit c^minc Ï9i écdyaim Frufl&,«AS l mais il ^9tt(«
DE l'Ordre TêutonïqVe. îI)
Quand les écrivains ne nous appren*
droient pas que le Margrave Cafimir ]^mk^
aYoit outrepafifé (es pouvoirs , il n'y a r>n b*ah-
perfonne qui n en fcroit convaincu : car ^^^^^
û le Grand-Maitre avoit eu rimbécillitë t^,
de confentir à de pareils projets ^ il au-
roit été dëfavoué hautement par les
Chevaliers 9 & il feroît devenu la fable à%
l'Europe. Tout le ridicule en tomba donc
(ut Cafimir ; mais fa conduite , qu'on nt *
fait comment qualifier , ne laifTa pas que de
faire grand tort à l'Ordre. Nous verrou
que le Roi de Pologne, qui avoit eu la
bafleâfe d'abufer de la foiblefle de foil
neveu , fit valoir ce prétendu traité i
quoique nul par lui-même ^ & défavoué
hautement par le Grand-Maître y pour
éluder l'arbitrage que l'Ordre demandoit ;
afin qu'on jugeât fi le traîté de 1466^
étoit obligatoire ou non ; car c'étoit i
quoi fe réduifoient les demandes dcf
Teutoniques.
Les Polonois contents d'avdir extor* Albert re»
que au foible Cafimir , des promclTes SieVom".;
gcanHoU
Î[u« ce fut i cette condineii que le ' Grand • Mettre
ût confÎMnç dans fa dignité par le Roi & le Sente
eu royaume à U dicte de Pétrilcov. Cette exprefllon
n'en piis juflle ; car quand n-iè'me le Grand- Maître f«
Teroic foumis à la Pologne conformément au traita
de i4<$. le Roi , ni le Sénat m'auroicnt f U en If
droit de It confitmer»
M Histoire
encore en défavouant fon frère, qui n'a-
aAikt ^^^* P*' ^^^ autorifë à contrafter de
#B Beak- pareils, engagemens ; & comme îl cher-
Hpautc ^jj^jj ^ gagner du tcms , il ajouta qu'il
tie pouvoir rendre hommage à là PolO"*
jne fans avoir confulté le Pape^ VEm*
pereur & le Maître d'Allemagne 9 aux-
quels il avoir envoyé des AmbaiTadeurs^
à cet effer. Sur ces entrefaites mourut le
Pape Jules II, qui fut remplacé, le: lï
^ de mars, par Juliea de Médias f fous le
jnom de Léon Xj Jules avoir convoqué
le Concile de Latran^ ^arniée précéden-
te, .& il continua fous le pontificat de
fon fucceiTcur , iufqu'au printems de
l'ani I5I7«. A peine Léon itoit^il élevé
%. \t% f x«tDpUir<f <^'oa en 'tr««re éikt l'idltioik àet
Menés de Bembo f»ice i Colore , en i;f4 > 4aot
BzoYÎus, & datis le 4e. tome du Code diploiàâtiquc
de Pologne ipag* ip^t), potceac iiue .c'était le. (14
Hit; diiïercnce qui ne vient ^ye de ce que les uns
auront lu martiaii pour maiat ; c:ir oo ne peut pas
douter que le 14 m»» veille de k Pentecôte, né
fejt la véritable époque» puifqu^ Lcqb X> qui' éçri-
Yôit le. it marsj n'aurou pu parler dé ce terme
ixé, au futur ^ comme il Ta fait, & que d^aiilears
f d« (« rapporte- avec -le ténicn|;na^ der-éctfraine
Pruflitn». Nous verrons pat la fuite qu'il avoîc été
ftipulé,dan$ l'aôe qi»*avoit fait le Margrave Cafimîc
â Pctrikov.4 qu'on en feroû un fécond le S de mai.
fui en feroit la c&nfommacion ; ce qui n'fft pas
jComtadiôoirc avec cequi^ft dit, ici ^ P rce, que Té-
îpoque du 14 mai, faxée par ie. Roi, émît une
proioi^adoa dq ceioift qu'il i^coidoir^H Gramé*.
DE l'Ordre TEtfrONiQiffi. 13
fur la chaire de St. Pierre ^ qu'il s'occupa
des différends de la Pologne & de TOf. "^Vr
dre Teutonique , qu'il auroit voulu ter- »« b^ak^^
miner. A cet effet il manda au Roi de •"**^'^*»
Pologne , qu'il avoît appris qu'il avoit B^mhi liu
des difficultés avec le Grand-Maître, 6c ••*''->^-^^
qu'on craignoit extrêmement que la
guerre ne recommençât après le 14 de
mai^ , terme qu'il avoit fixé à Albert
pour déclarer s'il vouloir fe foumcttre
ou non à ce qu'il lui avoit prefcrit
( I ). Le Pape prioit inftamment le Roi
de ne point attaquer le Grand -Maître
avant l'arrivée des Nonces qu'il alloit
envoyer avec les pouvoirs néceffairea
pour ^ accommoder amiablement toutes
les difficultés : mais il ajoutoit qu'il ver-
roit avec plaidr qu'il remit la décifion
de tous (es différends au Concile de
Latran , îugéaot plus convenable que
des difficultés y dont plufieurs de fes pré«
décefleurs avoient pris autrefois connoif-
fance, fuffent terminées par un Cmicile.
Le Pape finiffoit en exhortant Sigifmond
à montrer* l'exemple de la modération
au Grand-Maître , à qui il alloit écrire
pour l'engager à ne rien entreprendre
contre la Pologne. Ce bref de Léon eft
(1) Le texte (lorte îQuo die illt ftatuertt^ uttum
à u imjftratA /obérer « «a fi \n, Ubtrtâtem vindi^^êit
14 Histoire
daté de Roincy le 18 mars-aTant (on
AiBB&T couronnement. Nous n'avons pas celui
»B Bran* qu^il adreflfa au Grand«Maître 9 mais on
BMowa. „^ pciit>a$ douter qu'il n'ait été fem-
blable ( 1 ).
A peine le Pape avolt-il envoyé aii Roi
de Pologne le bref dont on vient de
voir le précis « que PAmbafladeur de rEnt-
pereur lui remit une lettre de (on maî-
tre ^ pour le prier de doniier tous Ces
foins, afin que l'Ordre Teutonique ne
ibuffrît aucun dommage 5 foit par la guer-
re , foit par quelque cfpecè d'accord que
ce fût , ( cela a rapport à l'arrangement
ridicule que le Margrave Cafimir avoir fait
, à Pikrilcov ) demandant înftamment au
Pape d'employer fon autorité pour fus*^
pendre les difficultés de l'Ordre avec la
Polog*ne I oo-pour les faire juger défini*
Bcmhî. lib. tivement. En conféquence le Pape écri«
'• «p«/?- «• vit au Roi de Pologne le 1 avril , pour
lui dire qu'ayant appris de l'Empereur
Maximilieii , que les différends qu'il avQit
eûs avec l'Ordre , intéreiToient tout l'Em-
pire , il l'exhortoit de nouveau » non
ï foumèttre fa caufe à fes Légats , mais
au Concile de Latran : obfervant qu'il ne
( X ) Je cite les Lettres de Léon X , d'après le Car-
dinal Bembo^qui en a été le tkdàCteut, parce que
Her^aUtifte Jbei ÀQ9M, paa tout» en ciuier.
d-evoit
D£ L'OaDiLfi Tevtonique. ^
devoit pas s'attendre à voir jamais re-
naître la paix , fi tous les iocéreffés ne î?i?SYl
concauFoienc a terminer cette aitaire ^ dr Bra9«
& ii ajoutoit qu'il ne voyoit pas d'au- ?"-^y*^'
t^ moyen d'y réuffir que ^e U Soumet-
cre au doncîle. Le Pape^avoit taifon , Il
ae pouvoît y avoir de tribunal plus au-
^^fte,
Si le Roi avoit déliré une paix ëqul- Sttbttrf«gi|.
table , c'ëtoit te moyen le plus sûr d'y toij^t,^
parvienir; & s'il avoit été perfuadé que
le bon droit étoit de fon côté , il n'au-
•roit pas dû balancer de le faire mettre
dans la plus grande évidence par un dé*
cret du G>n€ile » pour réduire les Cfae*
valîers à un filence abfolu ; mais Sigii^
mond n*avoit pas 6c ne pouvoit avoir
cette conviâion , & par conféquent It
proposition du Pape étpit embarrafTaate»
La queflion afhielle , ainfi que nous Ta»
voas déjà remarqué » étoit de favoir fi
le traité de 1466 étoit ^obligatoire on
non ; car s'il étoit obligatoire « il eft in*
conteflable que. le Grand* Maître devoir
rendre homma^ à la Pologne, On a vu
les raifbns pour âc contre ^ fous le Magi^
fere de Martin.Truchfé^, & c'cft au leç«
teur à juger lui-miême de quel côté doit
pencher la balance : mais fans parler des
droits de l*Ëmpire , il eft de fait que çp ,
traité manquoit d'une fwi^on que 1m
tomi FUI. ' B
Polonois cuxtnêines a voient jugée néçef-
' AiMX ^**^^' '^ ^^ ^'^' ^^ ^'^^ ianftion,-qUî
'»s B&AH* «toit la confirmation du Pape , pouvoit
ptifjmo. ^j^ç accoirdëc par Léon X^ on par le Gon-
;cile : mais on ne peut pas préfuoier qiAfc
'eiiiFent voulu confirmer ce- traité / Airts
"avoir -piris conàoiilance des eaufes dé 'Hi
guerre .qui l'avoit précédé , ce qui les ai^
' roit fait remonter fucceffivement )|Kqtt^aux
premières difficultés de 4a Pologne a^d:
4'Ordre Teutonique , - &c le Roi ii'avOft
rien tant à craindre que cet exam«n^
tar û Tinjuftice des Polonois i l'égard dte
VOrdre , n'éft pas démontrée jùfqu'à Té-
vidence ^ jene balance pas de dire qu'il
faut renoncer à chercher la vérité datfs
l'hiftoire.
• Il falloir donc un prétexte pour fe tî«
*^r d'embfarrasj'&'le Roi ra voit trouvé.
;Féu de tems après que le Pape eut écrit
î ce Monarque » Thomas &c Achille , (^r-
finaux , l'un du titre de St. Martin , 6c
Pautre de St. Sixte » qui étoient entière*
ment dévoilés aux intérêts de la Polo^
'Ciei dirent au Souverain ' Pontife qtie le
"noi était bien décidé à pbfiervèrfe traité
çju'il avoit fait récemment avise k Grand-
nviaitre; & auquel- oh devoir mettre la
^dermere main kl ' Ç • mai de la préfente
^néé« Mais en apprenant au ÏPape l'exif-
Ijinceide ce Wiîté^î'f99$ \vi ^ lùre/M**
BE l'Ordre Teutonique. ay^
cun détail , les Cardinaux eurent foin d*a-
joutcr qu'Albert refafoit de raccomplîr f awirt
& que l'Ordre (urtQUt y mettoit la plus db brait*»
grande Qppofition. Nous apprenons ces '*"^^**'
circonfiancei de trois brefs du Pape da«*.
tés de Roqne le )0 avril 1513. Dani
le prefldier qui eft adcefle au Roi Sigis- ^««^^ ^'l*
mood y il parle.de ce que les Cardinaux "** '^ *^
proteâeuri des Polonois ^ lui avotent.ap*
pris au fujet du traité qu'il avoit conclu,
avec le Grand-Maître » &c du (ecoad ttraité
qui devoit bientôt fuivre pour achevisr.
d'éteindre toutes les difficultés ; il loue W
Roi de fion amour pour la paix ^ &:lui dit
que pvifqu'il s-eft accommodé avec l'Or*
dre f & qu'il doit bientôt mettre I4 der«
niere main à Qst accord, il eft inutile,
fi ce traité eft tde aature à éviter les hof«
tilités Sf. la difcordc 9 c|tt'il s'adrefle fi
loin, c'eft-à-dire^ au Concile, pourob'*
tenir un jugement capable de rétablir la
paix. Ce dernier article , dont je ne fais que
rendre la fubftance , perfuadç que le Pape
fi'avoit pas vu le traité dont les Cardi<»
4iaux lui avoient parlé. Le fécond bref
eft adrefte au Grand - Maître ; c'eft par IM* tfiJU
cette pièce que nous apprenons qu'ils
étoit fHpuléilans l'accord prétendu quel^
Margrave Cafimir avoit fait avec ie Rot
de Pologne , ^'pn y mettroit la derniers
I
l8 H I s T ^O I R t
* ne peut entendre mie du terme fiië pour
AiBEKT l'exécution , c*eft-a-dire , de l'abandon
DE Bram- que les Chevaliers dévoient faire de la
Bocft. iTtff . de la Podolie ou de la Ruffie ; car il ne
$•&$%. s'agir pas là (implement de Thomniage »
Êuifque le Roi l'avoit exigé du Grand*
laître auffitôt après fob arrivée en Pruile.
Le Pape difoit au Grand «> Maître » qu'il
apprenoit avec peine que c'étoit ï lui
qu'il tenoit que le traité ne fût exécuté ;
que ce bruit qui couroit, ne lui écoit
point honorable , & il l'exhortoit for-
tement à remplir les engagemens qu'il
9^H. avoit contraéles. Enfin le troifieme bref
Émfi. Al. étoit adreffé au Chapitre de l'Ordre ou
plutôt à l'Ordre entier. Le Pape difoir aux
Chevaliers , qu'apprenant que le Grand*
Maître ne pouvoir rien faire fans eux , fie .
qu'ils l'empêchoient de remplir les enga*
gemens qu'il avoit contraâés avec la
Pologne 9 il les exhortoit » non Teule*
ment i n'y plus former d'oppofition ,
mais à déterminer leur Grand «"Mntre à
accomplir ce qui étoit déjà réglé , Se à
finir ce qui reftoit à terminer.
l»a#«ii ^ U eft inconteftable qu'il s'agiflbit du
<»*•■**«• traité qu'avoir fait Cafimir au nom de
jfon frère ; St fi les obfervations que nous
venons de faire , laiflbient encore le inoiri-
diif d^uteâ et fujet ^ on pQiurrQit i^xkwo^^
^ M l'Ordre Teutonioot* »f
Vaincre en ouvrant les Annales eçUéfiaf-
tiques de R^ynaldi , où Tauteur , pour A^a^„
expliquer ce que c'eft que le traité dont ©i Bram-
il eft fait mention dans le bref de Léon X , ^"o^'^^
rapporte un paffage de Jpffe Louis De- ^^^^ ^^
cius , Polonois , qui a écrit , ThiAoïre des ^tf,
dix premières années du règne de Sigif-
monrd , & qui rapporte en abrégé les pria-»
cipales fttpulatîons que. Cafimir avoit fai«
tes à PétrikoMir. Nous avons déjà parlé
pIuBeurs fois de cet accord ; mais il y a
des objets fur lefquels il eft permis de
revenir. Pour qu^un accord foit valide »
il faut que celui qui contraAe ait des
pouvoirs fuffifans , ou que le traité au-
quel il s'eft prêté , foit approuvé fie ra^
tifié par les intéreifés ; maii aucune de
ces conditions n'avoit exifté. Les Che-
valiers , qui ne cherchoient qu*i recouviec
la PruiTe occidentale que le Polonois
leur avolent arrachée fi injiiftement , ne
pouvoîent pas être dans la difpofîtioii ^
de leur céder certsûnement la partie do
cet Etat qu'ils avoient confervée , pour
aller fe faire écrafer par les Tartares dans
quelque coin de la Podolie » Se le Grand?
Maître lui- même étottbten éloigné d'un
femblable projet ; car toute Thiftoire de
fon règne attefie qu*il étoit bien plu»
difpofé à s'approprier la Pruflfe qu'à la
iCéder à la Pologne \ auffi voyons^aouS
B3
^0 H I s T O î HE
' par W bref» de. Lion X , qne le Gratta*
A^Bm: ^^^^^^ ^ 1^ Chevaliers de Pruffe éf^ent
M Bran- également éloignés d'approuver cet ar^
^iMUROv rangement ridicule , outre que la choir
eft encore prouvée par le témoignage
des hiflorièns» On pourroit objeâer'que
ji'ayadt pas le traité , c^eft maI-à*pro*
-yos. qu'on foppofe qu'il y étoît ftipulé
ypte' les Chevalters abandonneroient Ift
truffe Teutonique à la Pologne f & que
fi le Roi vôuloit leur donner un écabltf*
'/ement dans- k Ruffie ou ta Podolie ^
<'étoîrafin qu'ils puiTent accomplir leurs
vœux , en combattant les infidèles, &
défendre en même tems les frontières da
ZC^puiM des ificurfions' des Tartâret t
. imîs perfonne ne fc perfuadera que Si^
gtfnrond ait voulu donner à perpétuité
de nouveaux domaines à un Ordre qu'il
âiiroit voulu anéantir , ni qu'il fe fût obli«
éé à compter annuellement looo ducatf
aux Chevaliers , qu'il ne chcrchoit qu'à
^pouîllcr 9 s'il n'avoït dâ y trouver ui^
iutre avantage* La fuite vérifiera ces af^
fertions relatives à la façon de penfer
tfu Roi de Pologne , 6c nous ne haTar-
éons rien en avançant que ce Prince
âgi.flbit d'aufli mauvaife foi aveclX)rdre,
que l'kvoîent fait fon peré & fon ayeuh
En effet , pou voit-il y avoir une mauvaife
fei plus marquée ^ que de s'appuyer fur
m^^mm i^ W»it.é » rpour élu4çr un Xl^b^;,
c^uen âc» une d^cî^on qu'il redoiitcMt , s^ Bka»%
&f, qu'il; iHffiWt. dû^défirec , $:il ayoit aimé ^••"***
If: jufticCf -
Schotz prétend que;!^ An))>aflVd6ursr; i^>^4i4*
Eçjlonf>i»*éj^icfl^t,^riivév à Rome ayant ''fy**
quje^ le < (l^f^^^ écrivît au ^ Grand^Maitrf im, c
â| i'QsflViînfwK^. H ilMÏU raycwentinft,,
tfi^lti.npn-^IBv^nijent dç Véf^uAp^. aflfaîre^;
<(fl^e la,Pt>iqgpe & l-'Qrdw^ maîii ^nçf^^i *
4^, ce qui regaf/dok le traité fait à Pétrir
Ijov par, Ç8fil1H^; ^mais^ il Te, trompe : j&Q;
nous,j[ie poovdps pâis^mêiiie dq^^ter » d'après-
la niaiiiere dtmt le Pape. s'exprime dans,
l^K difF4f en^.breif% idont npuf^ ? vqn& r-ftnda^
i^inptff 9^ qqe les C^rdJA^ujK Th^^ St.
Achille nei bii. aient ïaiué ignorer le»' cir-* .
cpfi&^ntei'f tant de ce; pcétcndo traité ^^
que 4ç:r<ifrangemep(-%u>'d^voit .avoir
li^ 1^ 8> «lai > & . qui r ne. pguvpit étre^
ai^re çhofe>, coiii|c\e; qou&j ^^ypiu déjak
^icry4i^ :qiie Tab^ndan que^jei Chevap
lier$ dévoient faire de la Pmflp pour paflev
cji Podolie. Les Ambailfidefurs Poloooif
i^rflvi^rfîlt à[ R^n;if:4|P6 jïif^ri.la/eptieme
f^f^on d^ €<M^ikt.de jQ|tj»«;, q^i fi?,
tintl^ 17 îpi.tf;q&'M.^^^deffi<i;<jfwilç^/^«"^- '«*•
été,fliff4ré!Bt piow il^ ^««vdwj.. NotiS: v^fr^;
^9w p!Hi^^i»^auf^ic.<^»^Aii^}t(ft
B4
XXXV.
Albert
1»! EftAN-
Bliov&o.
les Huiîct
éloigne cel<
le de la
Prufle.
1514.
|i|
inftanifes au Pape pour rengager ' ji faire
joger par leXoncile Tes différends avec
la Pologne : cette conduite ëtoit bien
dîffih'ente de celle du Rot { mats l'Ordre
ne fut pas aflez heureux pour vmr réuffir
un projetai Yatutaire.
La pierre Le Grand Maître qui avoît tout i crain-
tVi ^^^^' ^^^ d^ Polonois , TIC négligea rien pour
fc mettre en état de défenfe »& chercha
â fe procurer de l'argent pour pouvoir
Coudoyer des troupes étrangères. Il eft afler
probable qu'il emprunta une fomme de
Maître de Ltvonie ; mais nous ne croyons
pas que ce fut alors qu'il l'affranchit da
touré vaffafité envers le chef de FOrdre ,
comme le prétendent les hiftoriens Pru(^
£ffns : nous donnerons ailleurs les raifons
qui nous font adopter un autre fenttmenr.
Les inquiétudes d'Albert furent bientôt
^fllipées par la guerre que le Roi de
Pologne fut obligé de foutemr contre
Vafili ouBafîle, Grand Duc de Mdi1cov'«
Les hifiorlef^s , (elon l'ufage, ne font pas
d'accord fur l'origine de cette guerre. Les
Ruffes prétendent que ^'gifmond avôit en-
gagé le Kan des Tartares de Crimée &
faire des incùnfion^ dans les domaines du
Grând^Duc , & que ce Prince fe plai-
gnoît^qùe W Roi de Pol<?^^ avoit fait
arrêter fa fœur veuve du Roi Alexandre.
lit grand Prince j dit M» Levefque^ n%
DE l'OnDiiE Teutowqve; if
pouvpit plus diffimuler , &c réfolut de ré*
pondre par une guerre ouverte à la guerre i^^^^îx
fourde que lui^ ^ifoient les Polonois. Les »« Bram^
autres écrivains attribuent cette guerre à **^;^*^^
des motifs différens* Suivant Salomon Ruffie.t0ni0
Nevgebaver , l'Empereur Maximilien , ^iJH^'ffV
piqué du maruge que le Roi Sigifmond ûp. j. p^g^
avoit contraÔé avec la fille du Camte de 4^4*
Scepus , fongea i lui faire la guerre , &C
Te plaignît ^ûvement à la diète de TEm*;
pire , pendant Tété de Tan i ^ i » , de ce
que les Polonois avaient ufurpé une partie
de la PrufTe que les Chevaliers Teutoni*
ques avoient acquife au prix de leur fangi^
mais f ajoute Tauteur , comme il vit ,
que ]es diiTentions inteftines de l'Empire ^
ne lui' permettoient pas d entreprendra^
«ne;, guerre, il fe ligua avec Bafiie Grand*
pue de Moskov» & le porta à attaquer
la Pologne. Nous n'entrerons pas à pré-
ient dans les raifons de politique qu'avoil:
l'Empereur' d'être mécontent du mariage
du Roi de Pologne avec la fille du Comte
de Scepus: mais nous jetterons un coup«>
d'oeil fur le traité que Maximilien fit avec
Bafile , où les intérêts des Chevaliers Tetiç
Ioniques ne furent point oubliés»
Ce traité, que M. Coûtant d^Orvîlle ,.Ji*^f,Jf
qualifie de- Lettre dans les fafies de la acduërind*
Pologne & de la Ruffie , eft d'autant plus ^^^^tu^
Remarquable ^ que Maximilien jr deanfrn\| 1^14^
^Ic tître d'Empereur à Bafite, Pîerfe-I^
ArtERT ^''^"^ 5*^^ ^*^*^ ^^*** '^ ^*^*^^ • P^"^ ^***
»i£ BnAM- ger ce même titre des autres PuiiTances.
«■0UR6. £jj ^qJçJ quelques fragmens tirés de la
traduâion de M.d'Orville.
rMe9.i€ M Selon la Yolonté de DieUt¬re
^j^ev pag> >^ affeé^on j nous Maximilien , par la grâce
}f divine, élu Empereur des Romains^
» bec. nous avons établi une afieâion ,
ff alliance éternelle & fraternelle amitié
^ avec nôtre firere le grand - Seigneur
di^ Bâdle , par la gr ^ce die Dieu ^ Erope^
é réur & Dominateur de Toutes - les-
•sf* Ruffies f Grand -Duc, &c &c. Nou»
n ferons avec lui en fraternité , union ^
I» amitié durant toute notre vie , fie nos
^ defcendans feront en amitié.... fi lon^
V temsque Dieu voudra •••. Se fi vous 9.
» notre frère 9 avez befotn de notre af-
s^ fiflance , contre vos ennemis , nous
$^ vous aiderons eo vérité p fuivant np*
$t tre préfente Lettre, fi Dieu nous aide t
1^ 6r en cas que nous ayons befoin de
s» votre afiTftànc^ , yaf[;is nous aiderez
» pareillement en vériré .:,..& comme
n' vôtre ennemi & le nôtre , Sigifmond
, ^ Roi. de Pologne & Grand - Duc de
n Litfiuanie ^ nous a fait ainfi qu^à vous
^ de grandes injufHçes, 8c qu'il eftcon*
9^ tre rOdfe Teutonique , retenait feas
' ir lui injuflement ^elquoi çhitfaiix fcr
f^'Vtxék f & ayant dèi&ia. 4e défoler'
» là pay$ Pniffienft de l'Ordre Teu- JSSIV
f% tonique 9 8c que p^reilleauBOt il retient db B^nt-i
» fous lui le château de Kjowt.de vô^ »«w«t^
H^:ti9*tdofl)tMiMn> fioaMQe>anffiid'autits .^
M^^cbâlcaux^ dc! ver fttîeta^A^ius.iGeronai
n. unis conne: ledit :fUKtre emiemi Sîgi(>»'
>» niond.«..'fitOQù^ ferons. nôirft âSâW
Mt avec notre ennemi t autnr que Diear
n. nout'aiilera. Nom JifammHf it. ••.<•»
H ti»m dft notre, côtét dèii 4t p&tfentiaos^
»< affaH:efi«fec'5igîfii<ôfid «.i »« lau(^at>qlM^
H Dieu ntas^. akk^^ u*^ « noua i eng«gerras^
mipi^ablemén^/titos fi^S^ciatlohs a«ee!> '
HT kii dans la- vente & ftuls flteudd é « ^ ;v
Ml pear . obtenir les châteaux r • • » iefqoeii^
nr.kmtkértniuftémarit ioMliii. Et^Voui^
Hcvgqiad>âti|^àiir. fiàfiie y. lorirque^roitt)
niiumùZ^oMnHotié i ffnreriNMre 9Aiim
M.raM»!itaiile «omeni le^Kai iJi» Pologne^
>iîMMi| «mmi»' au& prédbUetneiic wi
M nëgoctattoitai^eo liii».«,i(ionr*cteenil5
fi;rvot9eiliéâ^setMiSerneh«:«.IXottttMtei- . .
Hd»*fienf9;:^aoti^ia4^MMiatCaquer^ ' ; /','*]
méb Pologne r*iM âont '«ou», kf ficroo» ^ .t .1
M^ïa!roBr^& ¥iittfoftrea(i«apfo ootnmiinnt -^'-^ ^
ntikvùùi n9tàs.ité\ii «voii^fnotm'freràf • ««lè ]^ . \ '
se matiez :>io)i&ë) nmrep. eonamiui^c^ ^m^i
n(lnon•»aoml^n^dblli9è9^ 9vî»»<^v QC^^
n^ritqnsftfdiilPôiluU .^ ». Zteéuneé daèsi ii0*-> '
ffc^iatnabjit ihiiatf«yiif(fc»jyiairiawii
f9 fi imT^rnÈ
^^ >> août 1^4* ^ C'cft apparemmem le
j^j^ même traité que M. Levefqiie dit être
»< Bran- daté de Gcmmide , poiiqull cft de la
'^'^^^^ môme date.
^^Mf'tom. Quand on examine mm^feulement le
^'PH'S?^. fngntcnt' qvct nous venona de rappor-
ter ^ mais encore la traduâkm entière «
que M. d'Orvitle a faite de ce traité , oit
ipoit que toiiiei les plaintes de TEmpe*
reur. (ont relatiTes i la conduite des Po«
lonois avec l'Ordre Teutonique. Sigif^
mond tfi to/un tOtin . Têutûnup» ; il
ntimtjims Imi inji^minê qtui^un ebd^
Sêoux in Prûffit ; il m dtgêin it dèfoUt
^u p4iy$ Pruffum de f Ordre Ttui^niqme^
Vcrili tous les griefs -de Maximilien.
QueUes éfpérances TOrdre ne dot-il pas
contevoir d^dn pareil traîié & dlunç pro*
teâidn fi apparente } Mais Ba£le Âe fit
.pas la guerre heurenfemeat ^ 4c ManoiF^
«lien ut lui donna aucun feeoisffs j sunfi
elles ne tardèrent pal à s'éranôuir*
^ l'raiié an L'Empereor^s'étant déclaré onyéncmenc
S?;:,oSÎ Pen*e«r Jr: tojoli^e . Sigifmond ^
M'Eicacur voitcr^unidre qtrirnetit-unetnruption mns
2Jj^^^ le royaume pcjur fcèonder Bafile» £c
IS14. que .m Tedtoniqties 9 dont les intérêts
I * feuls paroilToien t avmr Hkàé ' le : tnôté -
d'alliance 9 ne joigniflent leurs armer' à
ceUcs de Maxîmilien.. U étoit donc pru«
2 J -ik^A'^tof^âm ftt% M scfuCBSt dbs
pt L'O&BRt TfeVrONlQVE^ 37
croopet ée rAUtmagne, Se Sigifinond y •
pourvut i Taidc tfun traité qu'il ^i aVcc a^^^
Joachîm 9 Eleâcur de Brandebourg. De ot Baak«
petites difficultés s'ëtant élevées entre Ia^«^^**»*
Poterne & TEte^rati^ 4es deux Princes
noffuna^nt des Commiflàîres f tant pouf
ks terminer, que pour prendre des moyens
propi^ à lesv prévenir dans |a fuite : &c
Sîgifmond eut foin de faire inférer danS'
cet accord qu'aucune des parties ne fa*
vorlferoity tii ne laifferoit pafler les en-,
nemis de Taufre (1).
L'alliance de rEmpereur avec les Mof-
coviies ^ étoît un avantage pour TOr-' „J1^'*<
dre ; mais les embarras qu elle eau- Yttnantdé^
foit lia Pologne, ne devant être que'^'^JJ'y»»
m00ieiltaiié&.» Jl foupir-oit prefqu# ,tou- . *"^,**
jours après une; déciÇon qui pût met*
tre'.'finva toutes (e$ diflicukés. Malheii^,
reufetnent il ne ptfavmt,^ l'efpér^ que
du "Concile , & le Roi . de Pologne
étpit peu diiî>ofé à s'y foumettre : d'ail*
J^urs il fùrvint des obâacles imprévus ^
.^n) l/gftrdii Roi iû Mogqe r« trouve éêûiJt
dnai^oie to»e dé Code aipionatique de Braode»
à0i9g« ?HVi »^t^ • '^ «eitti de i^fiiefteur dûm le.
fve9rierttotte;éttCoie iliploiMti^ue _de - Polos«e «-
>ago 4I8. Nom ne parlom {Mit en détell 4e cee
aevk eétes 901 ro« femNabiet» tant perce «je'il Tiilfo
é^n m^pk indÎ4|ué l'article priadpal> eu'à ceuffl
qa^Uif aurôtt feclave peina à en concilier ice ii«|cS|
fa H«> aou epKiîbtnkk liart4i aMafiiIfli'' <-
cd ann
%% Itf » r or H r :-
xxxvT^^ les Cbevaiim ne tardèrent, pas iji^er
ALBsitT qu'ib feroient eocore fruftréf de cet eCr
2Loua2r P^""* Les AmbaflEideurs dé l'Eitiperair &
du Roi de Pologne ^ avoient foutenu »
J^^ynM' chacun les prÀeatkinf de leucs neStiies
(tir la PtuSà^U bt l-Ordre m4lae^'daof
la. itetiTÎeme fiefion du coacîle#. tenue le
^ mai; mais le Pape }ug^ à propos de^
remettre Tezamen de cette diicuffion air
pcemîer* confiftoire des. Cardinaux (i)«
Juiqucrli* rien n'ëtoit d^reipécé, Se le
Grand-Maître y ainfi qQe.cekii de Liv:o«
nie; chargèrent jjsitrs envoya de ioUiciker
"Virement le Pape de fiiire dëcidef pnr le
Concile les difficultés de l'Ordre avec la
Pjdlojgfie t mais unçr éoieute terrible, qui
f I) Les ; proi^otïtronr dtt Ambaflaïciirr jlèt . étor
llbmrqtiet' ciiîrent' être fort 'comtcé-j mèit- on tt»
l^rnt F<f '^ doucer de la^r ■ ^iftcoi^ » ^'«pl^ - T-fUt^
nté fur laquelle Ray«aldi appuie ce récit» Bzo*
vruf ( paç» ay7'> vaploi loih ; il préttnd «o^ l'AYcb^
Tique de QntfM, Ccconilé par VapoYmi, aroMT%
tellement la. juftice des préientioni dô Rot/dc Po-
tagne^ [tplt le Ptpe 8e le CMeite'liiirefit pteiocmèw
.conTaincui que la Pologne aToic un dfoic cl^r &
t6]ké^^'4t,r-ùf?tw((è^ Sf^^»e»-tei-.Cbe»attere ■>>
SToieot jamais eii ancun dr^ir; il e|oetS qu'on ioi'-
fieraittii'rtkd«eipefpicud<:àift 7VaioSfq«étV^«AJd^^
det ^ Aliemaadt. ^ 8r aii'^ cotâTéetteacer 1' Sn»lv^a&
«ni» Hiiidi^SbM, éktt.-àm g2r)M9t 'êm »\^mi
jie«i>;ltreB» ^coniiQ^fe^^tnd hmOê ierM» ptmnnw
d^cetce^ éjivqùe. YoiUf cminmi m dcritf riii»oire«
nMls' on ii^e»::rtfl;a'pM fucpÉu,. «tMd on rfeaaa f--^
lUa¥i|itv^,'A^ade«iM^ faa. leqeel a fe ieôdttAWir
5!**- î^'^^^'i****^*' A^^ftprSffifawèdî^ toi
BBP'r5ffiiH^0Qdv<ftiiSI#
AirVînt en Hongrie ^^t ^aindre au î^ape ,
que les Turcs n'en pfoftaffent pour écra- al»brt
fer -ce royaume 9 6i l'engagea à renvoyer 01 brah-
cctte :iflBiîre 4 un autre tems. Nous ap- "*^'®"*^
prenons ces détaîls par un bref qu'il
adrefTa au Maître de Lîvonie le 18 ]u\\^ Stmti. M».
fct Le Pape mandait qu'il avoit écrit ^* '^'•^' ^_
au Roi de Pologne , pour rengager à
laire la paii^^ ou au moins une^réVe •
avec les Mofcovites r ^^^ ^^ pouvoir
donner du fecours i (on frère , le Roi^
de Hongrie f & il cmployoit lei motifs
fes plus purflàns pour porter, le Nfaître
de Livonie it favorifer ce projet. Etant
Yoifin des Rufles^ difoit Léon , j*ai Tef-
pérànce que par vos foins 8t votre au«
toritë I TOUS pourrez effeâuer ce que je
défire 9 afin, que. le Roi de Pblognepuifle
donner du feeours auz^ Hongrois; & B
TOUS lé faites , comme j'ai lieu de Tat^'
ttnidre de votre prudence & de votrr
attacHement pour moi qui vous aimr
uniquement 9 vous montrerez que vooi>
êtes un Prince trèwfage & trèsprudenr^
& vous Aterez par-là le rnoyen ^w
Turcs f nos ennemis communs 9 de rav«:
ger non-féulethent le royaume dç Hbni^'
gricymàis encore d*autres parties de. Hr
chrétienté* Ce bref ért>ît treshonorabler "'•
pour le Maître de Livonie; mais il nçr [
ponyost pas prodmre l'effet qiic le« Pape
^0 HlSVfrlRÉ
ffWP^i en attendoit. Lii divifiom des Polonoîs
AmAT ^ ^** Mofcovires Soient trop favorables
DE Baait. à rOrdre^ pour que Plettenberg travaillât
vtMono. 4 g„ arrêter le cours ; mais d'autres évér
Siemens firent bientôt perdre aux Teutoni-
quer toute efpërance de tirer quelque
fruit de cette guerre,
llnipc- Des intérêts particuliers avokrit brouillé
commoî^" rEmpçrcur avec le Roi de Pologne , &
avec le Roi <^^ux de TOrdrc en avoienr été le pré-
^cPoiogne. texte; maïs d'autres intérêts alloient les
fS^S^ réunir : ainii l'Ordre étoit encore k la
veille de devenir la viâime de la jpoli^
tique des Puiilances. Sigi/mond étoitin*
téreflfé à détacher TEmpereur de l'alliance
jdes Mofcôvites» fit k l'engager à retirer
fa protefUoii à l'Ordre Teutonique ; &^
IMaximilien , de (on côté» ayoit des
motifs plus preiTans de fe réconcilier avec
i^s Polooois. Uladiilas^ Roi de Hon*
^ grie «/n'avoir que deux enfails, la Pria-
cefle Aiuie, & Louis, qui étoit encore
très-jeune* Jean Zapbl, frère de la Reine
de Pologne, afpirpit k, époufer la fille
^ Roi de Hongrie , & il paroît qu'il por*
toit. même fes vues jufqu'au trône, parce
qu'apparemment la fanté du jeune Louis ,
ne fembloit pas lui promettre une longue
J9tMfiha» exiftence. C'étoit Uraifon qui avoit donné
♦*'•• ^'J- 7« tant de mécontentement à Maximilien du
f«^. ♦•p. jgj^jjj^gç j^ Sîgifmond, parce qu'il crafa;
gndiv cpAl'n^atéât fon fceau^frcrë» qui
étok déjà puiffampar itii«méine : m qui J[^^e^'^
adroit déconcerté les projets qu'H avoiiDB Baam*
formés pour Tagrandiiteinent de fa mai*^ pibove^.
fon« Pour efieâaer TalHance qu'il inédi*
toit é\tn de fes petks-fib avec la Prin««
cefle de Bongrie, il faHpit qu'il iiis.ré*
concfltât avec le Roi de Pologne ^ oQcIè
de la Princefle; & d^ailfeurs il pouYok
craindre ^e SigÏÏmond y enhardi par.lta
fucçès qu'it avolt tà$ contre les Mofco*
yke$9 ne fe liguât avec fon frère le Roi '
de Hongrie 9 pour tourner leurs armes
contre l'Autriche. Cesconâdérations et oienc
fufE&ntes pour engager Maximitteti i>fe«
chercher Tamitié de Sigifmond ; mais bîeiir
tôt il lui furvint une raifon plus forte de
hâter, cet accommodement : ce furent les
préparatifs que fit François I ^ pour atta-
quterie Mihnès \ ce [qui ;l'engagea i faire
une ligue avec lé Roi d*Arragon &[^le$
SuifTes contre les François.
Le projet dune entrevue entre rEm»
pereur & les Rois de Pologne & de Hon-
grie , étoit déjà concerté au commence^
ment de Tan 1515; car Leschinski , ^e SehtttiX»L
le Roi avoit envoyé à rafleroblée des 447*
Etats ou (k la diète; dé la Pruflè Royale ».
tenue le 14 de janvier, leur dit que le
Roialldit tenir une diète àCracovic, cpe
de- là il fe rendroit à Presbourg , &c qM'ea*
^ \
4â .; -fl^T-»*"©!! RrWj .:ia
ALMirr P^^^^ Lescbinski.aîoiitar.c^éveqMfiie il
s>e BAAir^ s'jgitoit peul*âtrr àû raAmre d^ Tctttfo-
•**^^*^' niqiies dans cette entrevue ', il éfoit né-
cefliûre qa'tl&y enVéyaflent desidéput^^ &
il'ies exhorta yiea. attendant le fiéfabat^ k-
lie rien ii^ger pour mettra Us, pièces ea
état' de * défMfe. i Les Proflieos . AiloncMr
iMumiierehteieâivrâieotdèSidrfpiités:^ &>
F^n^QÎt dtri$ i^ioAniâion» qu'ils lenr
dotinerent , quelle étok leur façon de*
Sehut^.fii peftfer ftn^fesraffairesode la Pmfle. Lear
"^àuKiag. •vitétoit.iquev fi l'Ordre refiifoit aWbln-
^po« mmt de reiMba ftommage pcoir. la Pmffe ,.
psrce qu'il assoit (bomisoet Etat i l'&a-
i){»^^ le fioi devoft lai. propofer tonte la
Fôddlie^ 00 la pb^efficm de tout cequjk
pourroit conqtrérir fur te» Rufles avec
les iecoufs dé l' Allemagne & de la* Pe«
teene , où de s'obliger, de fetonrîr It
R^i à la guerre y pour k mène- fomme
que le Roi comptent aux Tartares ;. lei
Chevaliers , dans^ce cas*là , devant jouir
de toutes les conquêtes qu'ils feroiem
feulsy & paitagcfr celles qu'ils feraient
avec l'sûde des Polonois ; maisdans toutes
• tes fuppofitions ', l^Ordre dcvoit toujours <e
lettonnoltre vaflfallde la Pologne (p). Les
m II cil dit «im mniruatoa ^ a^ftttéij Mo»
Etats éè la Prufle Polonotfe ftniflbient en
ordonnant i leurs députes de confcillcr Albert
au Roi , dans la fuppoiition qu'aucune de ©e ^rak-
ces propofitions ne feroît admife , de *>^*^^*®»
préférer la voie judictelte à toute-autre,
en remettant cect^ aflEiire à la déciiion
du Pape : il en coûteront moins , dl-
&ient>ils » de pourfuivre un procès pen«
•dam^ dis ans , (que de foutenir une guerre
de trois mois , qui ruineroit les habitaiis
de la Pnoiffe» & pendant qu'on plaide-
toit, il arriveroit peut être des circonf-
lanees heureufes qui amenerotent un ac*
commodément.
L'avis des Prufliens étoit fage; mafs n ,bani!oi^'
il n'fîci: pas ^ nature à f>ôuVGÎ? plsirg -5 if* '«JJ*-.
au Roi i qui comptoit tirer meilleiir parti ^^t.
du délîr qu'avoit Maximilien dé fe racr ^5^»»
commoder avec la Pologne. Il femble
n)éme qu'on peut aflurer que c'étoit le
l!>ut principal que Sigifmond s'etoit pro-
pofé dans l'entrevue qu'il devoît avoir
qu'elle cft rapportée par Schuts, que l'EvIque ée
Kierenbonrg ou de Pôméfanic, ftvoic «utremis fait
«ne panU de cet propofirfons ta nom de l'Ordre y
iDaûon oepeut pat fc ttpcrfuadcr. L'hiftoirt acitàè
que, depuis la paîx de 1466^ l'Ordre r.'a caffè de
rbercher le* mayeot d« recouvrer ce qu'il avoit.
perdu : aiofi il ne pouvost poior fonger i abandonnet
ce qu'il poiTédoic encore. Si TEvêque de Pomcfanic
m tamait fait de pareillet propofîtîont , c'éioit de Ion .
chef, & a*il les a faites au nom' de TOcdic» e'c(«it^
^fQbabUoieoc faos loa «yca*.
44 H I S T O I & E
' avec l'Empereur , comme on peut es
AiBERT i"8^' » P*' l'accord préliminaire qui pré-
»■ baan. céda cette entrevue. Le Roi de Pologne
BuoRKG. ,»^fjj^j jçjjj^ j^ Pfcsbourg, auprès de fon
, frère , y fit un traité avec le Cardinal
Mathiqi Evéque de Gurck^ Lieutenant-
Général de TEmpereur en Italie 9 &c fon
. Ambaffadeur , muni des pouvoirs nécet
> faires pour contraâer avec Sigifmond*
Voici la fubftance de cet aâe.
Ceé. ToU ^ Comme le Roi de Pologne a ton-
*»m. t.pMg. j^pj.j ^y jg pjyj grand défir de vivre en
amitié avec l'Empereur » il demande
que rOfdre Teutonique refte dans le
même état où il avoit été^ en 1467,
fous les règnes de l'Empereur Frédéric
& du Roi Cafimir y & que Maxjuniliea
ne cherche pas â fouftraire TOrdre &
le Grand- Maitre aux devoirs auxquels
ils font obligés envers la Pologne &
que les prédécefleurs dudit Grand- Mai*
tre ont accomplis , &c même qu'il ne
leur donne ni fecours^ ni confeil au dé-
triment de la Pologne. Si pendant les
cinq années fuivantes, il arrive quelques
nouvelles difficultés entre la Pologne &
l'Ordre , le Grand* Mai tre s'adrefTeu d'à*
bord au Roi pour tâcher de les arranger
amicalement ; & fi on fie peut y par-
venir y l'Empereur , le Roi de Hongrie ,
I le Cardinal Thomas . Archevêque de
k
DE l'Ordre Teutonique. 45
Strîgonie , & le Cardinal Mathieu Eve-
que de Gurck , feront pris pour amiables . J*^^!,
composteurs , & fi l^un des quatre vient i»s 3iian«
à mourir , avant le terme indiqué 9 les *^*^^v*%
trois reftans en choifiront un quatrième
pour le remplacer, avec le confentement
des Polonots. Le Roi de Pologne 9 ayant
remporté une viâoire fur les Mofcovi-
tes 9 aureit pu &.pourroit encore faire
une trêve avec eux ^ mais il ne juge pas
que cela lui convienne : cependant fi'
r£mpereur a un plein-j)ouvoir pour faire
la paix y ou s'il arrive des Ambafiadeurs
du Grand-Duc avec des pouvoirs fuflî*
ians ) le Roi ne refufera pas de faire
une paix ]ufie & raifonnable i Tinter*
vention de fon frère le Roi de Hon**
grie : mais fi le Grand^Duc de Mof«
ko^ refufoit de faire une pareille paix ,
où s'il ne la gardoit pas après l'avoir
faite 9 l'Empereur ne pourra lui donner
aucun fecours , ni même aucun confeil
contre la Pologne ^ direâement ou indi*'
reâement. Pour le bien de la paix , Se
afin de rétablir la bonne amitié , le Roi
confent qu'en ne reçoive que des Aile-
mands au nombre des Chevaliers Teu-
toniques de la Prufle. Pour ce qui re«
garde les habitans de Dantzig & A*EU
bing 9 qui ont été mis au ban de TEm-
pirç fie ont éié tourmcmés de ^uC^Mj
46 HlSTOlSL£
très manières préjudiciables au Royax-
Aimr ''^ de Pologne 9 on cherchera i accom*
9E Bhak' moder cette affairé d'une £siçon équita-
0KfiQU«.(r. IjJç ^ pendant l'entrevue ^jue les Rois
de Hongrie 6c de Pologne doivent avoir
avec Sa Majefté Impériale. Le Roi de
Pologne conient à ce que pendant la-
dite affembiée l'Empereur , te Roi de
Hongrie , le^ Cardinaux de Strigonie &
de Giirclc puiflenc voir & s'informer (i)
des différends de la Pologne 6c ile TOt-
<lre Teutonique , & qu'ils tâchent de les
, accommoder amicalement , bien entendu
que s'ils n'y réuffiffent pas ^ tous les arti-
cles rapportés précédemment » demeure-
ront dans leur force Se vigueuh Toutes
. ces ftipulations furent acceptées » approu-
vées & ratifiées par le Roi de Pologne»
& le Cardinal de Gurck au nom de
l'Empereur y en préfence du Roi de Hon-
grie &c des confeillers . de Maximilien ,
ce Siglfmond & d'Uladiilas , qui toui
fignerent ce traité le lo mai îfiS*
ISntrevûe Après avoir réglé ces préliminaires St
ê^ l'firapf- d'autres , rsdflTemblée des quatre Rois eut
Eoi dcPo-.Ueu a Vienne } je dis des qujatre Rois^
V'^one^ car.Ualdiflas avoir déjà fait couronner
J5I5'
ï
fi
' {I) Jm ffaît que cette exprtlGoDVcft p»s jiifte «
mais je !*ai employée pour rendre littéralement celle
#cU.«iUttt^ U «a mwt but soaM^ .Uc^riii
DE L'®Rt>TlE TeUTON^QUE. 47
Louis feti fiUj Roi 4e Hoirie & de
Bohén^ie , *& i\ en portoît les titres. Les a*b^»t
détBÎfs de- cette 'entrevue ^où on régla »» Br^mc*
le double <n»)iige d'Anne Princcffc de «•«***
Hongrie a^ee un des deux Arclnducè
Oh»le$ ou Ferdinand , & celui de Mz^
tîe fceur des deux Princes avec te jeune
Louis Aoi de Hongrie ,' n'apparttennent i
cet ouvragé que pour autant qu'ils rti»
gardent TOrdre Teutonique ; cependant
ï\ s'y fit une 'chofe trop remarquable'
poiir b'^paifer fous fileifce. Il fembloit
que l^Empereur devoit être Satisfait d'a«>
voir afluré la main de la Princeflfe An*
ne i un de (es petits-fils , & d*avoir
donné leur fœur en mar»ge i Louis»
Mais Maximilien avoit apparemment {é%
raifons pour donner les plus grandes
marques de dévouement aux Monarques
qu'il recevoit chez lui , & il le fit d'une
manière bien finguliere. Il adopta le ^eu^;
ne Louis pour (on fils , puifqu'il l'aflfo-*
cia aux deu^ Arekiducsïes petits-^fils^
mais en' fiipulant ^ue cela ne poorroit
nuire en rienrà l'ordre'- de fiicceâion éli*
bli dans fà mà)(0\i4 Cette ^Nioption i, qqi
ne clian]|eok rîteit à IféiaMle ^Loan ^ spoo*
voit être regardée pour une marque d'a-
mitié ; mais il pouiTa la chôfe beaucoup
plus totn; car'it le ctéa Vicairc-tSéné-
ral de VÀnpiié.rfiendâncio^ylYV^^
48 Histoire
& le nomma (on fuccefleur an trône
albbrt ^P^^ '^ ^^^^ » '^^ transférant , difoit-il ,
i»B Brav' là puiflance impériale , comme il Tavoit
Miouaa. jççyg Je (ç, prédéceffeur*. Il reqneroic
les Eleveurs de l'Empire d'approuver
cette .difpofition , & fi lui Maximilicn
^^ yenoit à mourir , avant d'avoir re^u la
couronne impérialle » il les prioit d'élire
C0d. Po2. Louis Roi des Romains (i). Ce diplôme
#om.t.ptf^.idaté de Vienne fe lo îuillet 1^15, fut
'^'' £gné par Maximilien , par Uladiflas, Roi
de Hongrie 9 par Sigîfmond, Roi.de Po«
logne ^ & par les Cardinaux Thomas de
Strigonie & Mathias de Gurck, En lifant
cet aâie fingulier, on voit qu'il y a de
rembarras dans la requifition que l'Em-
pereur fait aux Eleâeurs : ce qui rend
ce paflàge peu intelligible ; mais on ne
doit pas en être furpris. Maximilien
connoiflbtt les Conftiturions de l'Empi-
re y^Sigîfmond & Uladiflas ne pouvoient
pas les ignorer , pulfque le dernier étoit
im des Eleâeurs 'en qualité de Roi de
. Bohême ; & cependant tous ces Princes
concouroient k la fabrication d'un aôc
qu'elles réprouvoient : mais qu^nd Maxi-
tniliea àurok jto.le pouvoir de traii6net«
f ' <i) MaximilUo avoit été covronaé K,of 4 et Ro-
mains à Ais-U-Chapellc i mail il ne rje^Ht^as la
tre
Bfi L!OaDRE TEirroNiQui, 49
tre* TEmpirç à (2 volonté , par quelle-
bizarrerie en auroit-il privé fes petits-fils albkrV
pour lés faire pafler dans la maifon des i>k Bran-
Jagellons ? Quelque tournure qu'on veu- ^**^^*^
le donner à la conduite de TEmpereur,
on ne . peut l'envifager que comme une
foiblefle de ce Prince , qui défirjeux de
conclure des mariages qur convenoient
à fes intérêts , 6c preifé de s'aflTurer l'a-
mitié des Rois de Pologne 5c de Hofi«
grie f parce qu'il étôît embarrafTé ailleurs |
s'abaiflbit à leur offrir cç qu'ils n'au*
roient pas rêvé de lui demander , Çc
ce qui n'étoit pas en Ton pouvoir de
donner.
La çjrcpnftance étoît favorable pour D'vcrs ae*
obtenir de Maximilien tout ce qu'on vou- pVeur «l
loit, & perfonne ne devoir y avoir plus «ban^onne
de facilité que le Roi de Pologne, puif- T?Jt1)n^
que ç'étoità lui que l'Empereur avoit en q««-
grande partie l'obligation des deux ma-» '#*»*J
riages (1) : auffi Sigifmond ne manqua-
<e) Voîcl coAtménc t*^xpltquCfent i ce fojft l«t
Ambafladeurs ^ue CharU«-Quinc envoya k $igif<«
mond en i J20. Cam Majeftat Cafarea non ignont
ftranto fiadio & amoreMAJefiaê Vtfira quond^m f$» \ ^
licit memeria Divum Cajar^m iMaxitiilianum avutri
Juum coUndijfimum , ipfam^ut inclytatn domum Auf»
trut fit prttftcuitt , infttper quant /oUdiffimi ntxu0
vergt amtcitia « unionis atqut ûffinkati» mier utram»
^ que Auftriacam & Hungaricam imo ù Majeftatis
yeflrm doMam tmrtr auctticê Majtfiatt Vt/tra fitj^
mati fmrint &c. Coà, E^ly Co;ii« 4* r«g« Vf%»
Tomt riIL C
fo Histoire^
t il pas d*en profiter. Ce Pritice a voit
A^MT «trémemcnt à cœur de détacher l'Ein.
»» Bjiaii- pereur de« intérêts de l'Ordre Teutoni-
DEBOUAG. qy^^ g^ Mîiimilien fembloit avoir déjà
iatisfaît fes vœux par le traité que le
Cardinal de Gurck avoit fait i Presbourg
en Ton nom : mais cela ne contentoit
pas encore le Roi de Pologne : une
aiTurance de Maximilien ne fuffifoît pas,
il fallut qu'il répétât plufieurs fois la
même chofe , 8c il le fit tant de fois en
peu de jours » qu'on diroit que Sigif<
mond prit plaifir i foire voir Tafcendam
qu'il avoit Air le Chef de l'Empire.
Co4. P^K Le 11 de juillet l'Empereur donna un
tom,^,num. diplôme par lequel il approuvoit Tar-
M4C.p,i9t. ^j^j^ njmcipal, qui étoît inféré dans le
traitnf|ue le Cardinal de Gurck avoit
fait^^ fon nom à Presbourg; c'eft-à-
dirCi que l'Ordre Teutonique refteroit
dans le même état où il avoit été du
tems de TEmpereur Frédéric & du Roi
Cafimir, &c il promettoit qu'il ne fouf-
(rairoit pas l'Ordre, ni le Grand-Maîrre
aux devoirs auxquels ils éroient obligés
envers la Pologne , & qu'il ne leur don-
neroit aucun aide , ni confeil au détri-
ment du Roi & du royaume de Polo-
gne. L'Empereur délivroit encore les vil-
4es de Dantzig &c d'Elbing du ban de l'Em-
pi|| qui avoit été prononcé contre elles ^
D£ L'ORO&ë TlËUTOKiQUE. ^t
& ajoatoit qu'il alloit mander (âia Cham-
bre Impériale de ne plus. rien décréter à ^^^:^
Ta venir .contre lefdile»: villes* i i» aiAw-f
Quoique te diptôme 4ût fuffirc; picNui «^••**«*
l'afliuance de StgiAnond « Maximil^ea et) ^^''* ^^'*
donna tin' fécond le, Jiiême )b)i.r« Après t^j.' *
un long ^rëambate^îl rapporte., mot :i
mot;» • le traité du xo mai ^ fait e^ fou
nom ; à Prçsbouig t ^ fi^r > k, .Cardinal . dq
<ïur€k. y ei^ ratifie yr rgffpcouiVA »&* Je çon-^
<irme»;de ia mwi^r^.U ;ptu5 fQttt^. 8c
comiD€;/i cela inç TufiiA^it .pas. , .U iépect^
encore particulièrement, h^ deux ar ticlei
întéreiTans du. même traité; c'^ft-àrdire»
celui qui regarde la fujétion de TOrdre i
la Roi ogn^ ) & raffran^hiiTemelti^ d^ villes
de Dantzig Se d'Ëibing, de U jurirdic*
^ioiii '4e i'iLm pire ; lefi^ls • articles il pro- . t
met db 'nouveau d*obferyei?, inviolable- |
ment fans aller « jamais à rencontre. Cet
aâe de ratificaiion 9 comme mms Tavons
dit^ eft aufii.daté de Vienne ,le..ii }uil* ibîd,pa§
let. Le Hkémeiour Maxîmilien donna, en* 7/*
cofe un refcrit, par lequfl.il enhortôit Iç
Graitd'Maître à reftdie boniHn^gc^ auiRoî
de Pologne ^ Sc^fFfanchjifoit de^nouveaa
Dantzig &c Elbing iJu,ban de l'Empire.
Nous ne connoiiTons que le titre de cette
pièce, parée que rëditcur du Code di-
plomatique de Pologne ^ reavoie l*aâe
même au'tlroilieme tome.^ qui n'eft pas
' ' ■ • 'C 1 ■ ** ' ^
51 H I s T O I R-E
impriihë ( i )• Maigre que le Rot de Po-
Albbiit ^8*^^ ^ poufle lei précauttoas }ufi|u'au
i>t toAH* ridicule^ piiirqtt%iii feul aâe bien fait fuf*
»&aev»^ fifeîl pour lui aihirer ce qu'il àêmmôfnt ,
il paréit que rËmpereut avott «fié de
IM^. Mm. reftndioil à fon égard » car il dit dans
^77^1^^* le {refcrit quil adrefla le 4 août tttx Pré-
^* * lident & Afleflieiirs de la Chambre la^
riale , pour leur ordonner de cefer toutes
priM^édul-iés c<Mitte Içs villes 4ie DaÀiitg^
a d'Elbitig, quM âvok pvomts qàe-peitdsitit
toui le teaii de fa vie , il ne fotmetoit
J>lu« aucune prétention contre cis vrlles ;
tandis que dans tous les aâes dont nous
avons rendu compte 9 il parte d*utte ma^
niere indéfinie & propre à ne plus laif-
fer de doute à Sigifmond.
Etmarques Si On confidere cei différens fitres ^
Juiltl^de"*^" verra que lé bot principal duiRoi
Vittfctcut. de Pologne dans cette entrevue , iivoic
été de détacher TEmpereur des in-
^ téréts de rOindrtî Teutonique. On peut
# juger de la manière dont il appuya fur
cet ob}tt par ilés dM^éremes déclarations
toutes utiiferaies qu'il exigea de Maxî-
(i) Samud Bock fait m^nrioo d'un aôe à p«ii prè«
J^mbULlc , #a cet itrintt : Confirmatio Maximi^
''^--•î ïa^prr^tfriM Romsni , conçQrditi inur Rcgem
)um^ & Magifitum Trujfîm% quem ttiêtri ad ho»
iija Rtgi ¥»lùAi0 SigifmumdQ frafiattdttm
r iJtiium Viain^ t5l5 d. %% yunii. |l«f*
DE L^ORDRE TfiUTONIQOT. 5}
mîHen 9 tandis qu^loeparU qoi'avec froi*
deur d« la gœrre qu'il fouteDoit contrt xf^^V
les Kiofcovitef ; & l'on ne 4e perfiiaf 1» b»*»^
dera pas qu'il fit le voyage de Vienne t »****®*^
pour confentir perfonnellement . aux nu^
riages de Ton neveu & de fa niete* Quant
à MaxfmHien > qui avoit toujours foutemi
rOf 4^9 Teutonique 9 & qui avoit pris It
prét«Kt^ de fei intérêts pour fe ligttér . .
l'année pré9édt^il« avec l^s Mofcoivites,
il Tabandotina & le livra i la merci de
(es ennemU » Tans fe mettre en peine de
xhercfauer l'ombre d'une raifon : d'où il
s'enfuit, ou qu« l'Empereur avoit fak .
une idjuftice aux Polonois.en foutenant
l'Ordre, ^ alors il auroil dû dire les
motifs qui rengageoient à réparer cette
erreur , pour junifier fa conduite , ou
bien il faifoit aâue]Iementunein)uftice à
rOcdre en le facrifiant à la Pol<^ne* Mak
Maiimiiîen n'avoit pas d'autres nsotiCi
que fa politique, ou pour mieux dire.,'
fes intérêts : il vouloit plaire au Roi de •
Pologne 9 qui ne cherckoit que là deftruc*
tion de l'Ordre, & ce n'éfoit pas là
une raifon qu'il pût avouer au public*
Que de réflexions fe; présentent fur cet
art que les grands décorent du nom de
L'Ordre Teutonique dut être vivement urhùmi»»*
aflifté de l'abandon de Maximilicn , fi f^J ï* '••
î
s* H î $ T O T H E
tourcfoh U en comtuc retendue ; tnaii
Albert coffifiie ilefpéroît avec raîron que PEm-
VB Brait pire ne Mvroit pas fon exemple , îl ne
•iBowiic le découragea pas. U Roi de Pologne
de Ton c6té montra peu d'empreffement
i profiter des avantages qu'il avoît obte-
«nis de 4'Ëmpereur, ainfi tes Chevaliers
flirent tranqulles pendant tout le court
[* 1516. ide l'année: « Ç 1 J. ( t )• La fuivante ne -fut
l'ôir- rpas <i heureufe. Le Roi de Pologne en-
t 5cAt/r(.fo;/voya TArcnevéque de Gnefneau Grand-
il }?' ^ ^'9' Maître poor te déterminer à fe Toumettre
I ^;r^'^'J^ la Pologne, & Albert s'y refiifa. Si-
i^îfmond ayant demandé anx Etats de h
\ JPrttiTe Roy^ile, aflèmblés i Ntarienboorg ,
\ quel étoit leur avis for le partr qu'ii devolt
prendre» à Pégard du Grand*Maître » ils
lui déconfei lièrent la guerre» qui ne pou-
voit que ruiner le pays , & furent d'avis :
«que puifque Sa Majcfté étoit convenue ,
d rentrevue de Vienne, cfue l'afl^ire de
4a Pruile feroit portée à la connoiflknce
du Pape , de TEmpereur , du Roi de
•France & de celui dé Hongrie , il fal-
lolt faire des inftances à VEmpereur pour
» qu'il engageât Albert à fe rendre à fon
devoir 9 d'autant que dans PintervaUe il
.(i) Oo en :juge par le filence dvEcrivifnt Pruf-
. fiéos. ^uî ne font msntton d'aucun évcncoicnc pfn«
dant tout le eoars de certe aohce.
DE l'Qrdre Teutqnique. J5
pourroit naître auelque occafion de Tatta-
quer avec plus d avantage , s'il ctoit nécef- Albert
(aire. Ce paffage de Schutz , ne^ cadre db, Braï^-
point du tout avec cette foule de déclara- '>"^"'^^* ^
tiens qu'avoit faites Maximilîcn avaçt.&C ^.^J^/'.*^'*
pendant le congrès de Vienne. Car, fans
parler du Pape , ni du Roi de FrancQ ,
il avait été ftipulé que l'Empereur , le Roi
de Hongrie , les Cardinaux de Strigonie
& de Gurcky feroient pris pour amiables
composteurs des difficultés nouvelles qui
pourroient naître entre la Pologne \fcc
l'Ordre Teutoniquc , dans le cours des
cinq années fuivantès ; mais il ne s'agif-
foit pas du tout de Tobjet principal, qui
étoit la foumiffion de l'Ordre à la Po-
logne I que TEmpereor avoit prétendu
affurer définitivement : cela eft d vrai
qu'en fe rérervant» aînfi qu'aii Roi de
Hongrie & aux deux Cardinaux , le pou*
voir d'examiner ces difficultés au con-
grès de Vienne , il avoit déclaré que û .
on ne parvenoit pas à un accommode-
ment , que le Roi de Pologne pouvoir
éviter en refufant de s'y prêter, tous les
autres articles du traité refleroient dams
leur force & vigueur. Ainfi cette der- ''-''
niere réferve étoit abfolument illufdire*
Cependant Schutz , Secrétaire de la ville
de Dantzîgy puifoit à Ton. gré dans les
archives; il a écrit une partie de Ton
C4
5(5 Histoire
hiftoire depuis le commencement de la
ALBERT grande révolution , fur les aftes mêmes ,
D6 BfcÀN' & H eft probable qu'il avoir fous les
•tsowo. yçy^ ç^y^ jg raffemWée de Marien-
bourg; d'où Ton peut conjeâurer que
la plupart des déclarations de tIEmpe-
reur , par lefquelles il abandonnoit ii al>-
iblument les Teutoniques à la merci des
Potonois, avoient été faites en fecret;
apparemment pour éviter à l'Empereur
vn blâme que fon changement , qui n'é^
toit pas même appuyé d'un prétexte , ne
pQuvdit manquer de lui attirer de ta
jiart de TEmpire & de l'Europe entière ;
ce qoi engageoit S^girmond à tenir ces
a^es dandeftins en réfervepour s'en fer-
yir à l'occafion^On^ourroit même croire il
par le peu d'empreflfement qu'eat Sigîf^
niOnd à rendre ces aâes publics , &e par
te peu de connoiiTance que les hiftoriens
ont eu de ces négociatio)is ^ qu'il avoit
promis de n'en faire ufage qu'après la
mort de Maximilien. Cette conjeôure eft
en Quelque forte confirmée par une cir-
con(tance que rapporte Schutz, 5c après
y^ 4i5. ^"**^^*^^ '^5 hiftpriens. L'année fuivante le
y 'i« ^ Rbi fit fommer de nouveau Albert de fe
déclarer, & il répondit qu'il ne pou*
voit fervîr deux maîtres à la fois, l'Em-
pereur & le Roi de Pologne, &ç. Corn*
ment iur une pareille réponfe Sigifmond
ne montrait* il pas toutes les déclara-'
fions que TEmpcreur avoit faîtes à Près- alwit
bourg & à Viclàne , pour prouver qttë le »» BRjut-
GrandJwlaîtfe étok abandoiiné & défa- «^^''**
voué par TEmpeteur ;< ^ comment , fi
ces aâ:e* ont été rendus publics » les
Pruffiens ^ & Schutz leur principal hiâo* ^
rien, les ont- ils ignorés, & ont-ils été fi
peu inftruits ^ de tout ce qui s'ëtoit paffé
à l'entrevue de Vi^uie }> Msis Maxisni^
lien vi voit encoie, & c*é;|ok apparem»' . - '
ment la laifon q« empéchoit qa*oji^ aè
dévoilât ee myfttie*. - .:
Les deux FmAfes forent' tvèt^^agfiées Schut^.foU
pendant tsOBt le cours de l'année ij 17. yàuu/plg.
Des brigands faifoient à^ courfes dam^^i-
les domaines. Polonois ^ & d'autres dans ^5'^Z*
ceux des TeuMMÛqaes ; la Wamùt &tc
utie des provineea les pltts.maikraÎG^'i^
& oo <0aya. de Aise un âroMigemeit^'tea*
fre les Teuioniquet Se rEK&jue» tfÀ n'em
pas lieu : les plaintes fe «ultiplioieot ^ &
les che6 défavouoient le» anentafs «pii
dtoient coomlis par : levrs gens ^ ou . par
ceny qu'on les aecufoit de ptotégcib^ t
Commej le Grand^Maitie^atteodêit k Traita
^e attMué tAè 01» tard par lecPolegnei ^'^^\Jl\
il ne négbgeoit aucun mofjtn de deienr tenr de
fe, ôt déjà il avoit am^iffé; une graade Jo"g!'
qaantitd de munitionsi de guetret de toute , . L ^
e^eê|^iquedeL'aitilleiieL,d)Blavpattk ^
C5
1'
|8 * H i^s T o I R É • :r
Jre^xdes oiittls &c. Après avoir hk tA^
XXXV. vailler aux .^fortification» de Balga ^ où
DE Brak.- -^^oi^t^^ Tes principaux magafins, & après
•B«<H7iio. avoir this les autres places en bon état,
Pû«/i.pfl^. Albert partit pour T Allemagne, & (e
So'ck. pâg.^^^^^^ ^ la^coucde Joachim Eleâeur de
94\ Brandebourg. Selon les écrivains Pruf-
9sl * '^^* fiens , Berlin avoir été choifi pour y te-
PauiLtom. n\T une nombreufe afTemblèe» où TOr-
«âm!'Î!^ai!-d^c^^''^^*^^^fi" prendre fa dernière ré-
$$» ^/«^ foltition à l'égard delà Pologne. Outre
le Grand- Ma jtre qui yï^étoit arrivé avec
- pluiieurs Commandeurs. & une fuite de
' xôôichevaux:, tm y voyoit des députés
du Maître de Livonie & les principaux
Commandeurs ile TAllemagne , Frédéric
Eleveur déSate, George. Duc de Saxe ^
Et les Mâr^^raves Cafiflurr&r' Guillaume
/leees du Gran^* Maître f ainfi qbe.^les
'AmfaaAadeuirr du Rot.cfedDanet&arck &
de plufieursautôîs Princes* ' : .
» Aibert tint un grand cqn&iL avec les
iCommandeurs: de' 170fdre« qui fe trotta
^tcôent k Berliniî^Ldùiy Aitfi«é»h» qu!il<iib
rendrait Kpas hominagr' à^ilat PiDjogoe-^
• qiiôî'jqju'il; im^dât Voûter j &'qiifaii IcVe-
. ^ '^ roit^^îoooijiommeaoen; A11emi(gne;pEOuir
- être èn>ëtat de feirc tête iaux Polonois':
• snais il fe préfetiia * lune difficulté ^^ qui
étoit d'obtenir le pafl'age par le Bran^
jbovfg^ & t^ fallut jemret. eiraQségqoatiôn
DE i/OrORE Ti^UTONlQUl. 59
avec l'EIeâeur. Comme les incUna^ons
des Princes font toujours fubordonnées i^ albbkt
leurs intérêts 9 Joachim ne céda pas au bb Bram-
défir qu'il avoit d'obliger le Grand-Mai- »»*^*'^^-
tre; & il étoit vrai qu'en accordant le
paflage aux troupes de l'Ordre , il alloic
s'eipofer au reiTentiment dei Polonois Tes
voifins : il falloir donc lui propofer un
avantage qui balançât cet inconvénient t
& on le trouva dans la çeffion de la
Nouvelle- Marche. On fe rappellera que
le Grand- Maître L^uis d'Erlichshaufen j^
prefle par les armes d^ Polonois & de.
(es fujets rebelles , avoit vendu en 145 {
cette Province à l'Eleôeur Frédéric, en
réfervant à. l'Ordre la faculté de îa retir
ter. des mains de Tes héritiers» pour ]^
loipme dé ipo^pop floriiis du Rhin^.Qucjî-
qull n'y eût giierè cllappjjVnce que .l'Or*
dre fût,d€ firôt en état, d'ciFeéluer le re-
trait^ celte. ré(erye g§noît l'ElèÔeur s Çf
le CjÇ.nÇeil dq Grapd-M^ître fcprSt^ cT.aii-
tant.jilys^aif^ment^à rç^qiKer àcç^drôît^
^}^j^i^^^^ îugcr 9.M-Ô7i,a^rçjit^b>^
coip'djÇ jpeine è U feî/e^yàlo'îr^^'^^ùfnd
pi^mç on auroit. J'^rgent fiépffTàiiè ^poûr
cela. Ces coniîdérations déterminèrent le
Grand- Maître a faire un accord^ avec:
y EJeôeur , çat ije^uét il rentMi^olt , au
AOm âeJOrdre^Vta^t.pour' lui'quie pour
(ei ftMl^ffettrs'j à touie'iptiétenMoii ulte-
^o Histoire
rieure fur la Nouvelle- Marche, & en
J|[^)f^ rcvenche Joachim afluroit ï TOrdrc pour
DK ^Av- toujours y le paflage libre par Tes Etats
.sBBovftc. jjyjj troupes qu'il feroit venir cl'Alleina*
S ne 9 pourvu qu^etles ne fifTent aucun
otmmage à fes fujers , fit que \t Grand-
Maître les en dédommageât , fi le ca$ ar-
CMBrtfiiA "voit. Ce traité fut fcellé dans ta partie
••«•^•/•f'de la ville de Berlin nommée Coinn, le
^^ faniedi d'après la Ste. Catherine , c'eft-
à-dire I le xH, novembre de Tan i(i7«
George d'Eltz Grand -Maréchal, Guil-
laume Comte & Seigneur d^ifembergk
i en Ifenbourg ,' George de Potentz , Jean
Commandeur de Konigsberg, Eberharc
^e Freiberg Provifeur de Tilfit, & Fré-
déric deHaideck) tot;is Frères de l'Ordre ^
ib^t nommés 9' comme y ayant donné
leur approbation (i)c
La date de ce traité pirouve que les bif-
toriens Pruffiens fe font trompés for l'é-
ÇDique de l'abandon abfolu qUe firent let
éutbniques de la Nouvèlle-Mairchef à
]a maifon de Brandebourg. L'EleAeur^
qui ne 'vouloir pas fe déclarer ouverte^
juîent Contre la Pologne 9 engagea , dit
^<l) H^nlrMcli ^réicnd {AU. uni n. Prcjijf. MfW \
^%h\ ) ?"* '* G,ra»d - Ma!trt rcçi^t Witî l/omme d'sr-
xem <ic f'£lcàeur, mi|t H n^ts'cA pat l«k métôoft
XXXV.
RT
DE l'Ordue Tevtôktqui. €t
Pauli ,, le Roi de Danemarck à envoyer <
des troupes jk TOrdre; & nous verrons jjf p^, _
çATeâivement qn^l fut fecouru par les bk Bran
Danois, Le métne hiftofîen prétend en.^*'^^*^*
core que les Margraves de Brarideboorg jHvj^lV
en Franconie ^ (ur^tout Çaiimir Çt PElec*
leur Joachim « armèrent (bus prétexte des
difiîîrends qu'ils avoient avec la ville de
Nuremberg , ftc que l'Ordre prit des trou-
pes à fa folde dans diverfes contr/ées de
F Allemagne : maïs il eft difficile d^accpr««
der les dates . de totfs ces événemens i
puîrque cet écrivain s'eft trompé ^ comme
nous Pavons dit, fur celle de la ceffion
de la Nouvelle-Marche, qu'il marque un
an trop tard.
Pendant que le Grand - Maître cher» Commiii*
choit à fe procurer du fecours contre la î,^héunî£
Pologne , l'Allemagne vit éclore le germe me. •
de la plus trifle révolution , puifqu'il n'y ^^S^l»^
en a jamais eu dont les fuites ayent été
plus funeftes. On ient que nous voulons
parler du commencement du Luthéra«
hifme , qui acheva la ruine de l'Ordre
Teutonique ; mats cette inatiere eft fi
coinnue dé tout te motide /que n^us ne la
toucherons que légèrement, ^è Pape Léon
X , voulant continuer la conftruÀion dé
la Bafilique de St. Fierrç, & les Amds toi
ffianquafK y il accorda des itidulgençes à
ceux quf cofl«ri^tteroient à cette bornio
1
6% H I $ T O 1 E E
œuvre 9 Se les Dominicains furent cbiN
Aui^ftT 8^^ ^^ '^* publier. Les Auguftins piqués,
91 Bran- dit^oa, de n*avoir pas eu cette commif-
MovKQ^ fion, choiûrent ufî des leurs , nommé
Martin. Luther Doâeur de TUniverfité
de Wittenberg » pour foutenir Thonneur
de leur Ordre. Luther , avec de la force
dans le génie» de la véhémence dans
i fes difcours , une. éloquence vive & im-
i pécueufe^ attaqua d'abord les abus que
î plufieurs faifoient des indulgences & les
excès qu'on en préchoit; mais il étoit
trop ardent pour fe renfermer dans ces
bornes; des abu»^ il pafla bientôt à la
chofe même , qu'il rejetta ; & parce que
la foi de l'indulgence avoit du rapport
avec celle du purgatoire » il n'héfita plus
à attaquer cette créance. La foi du pur-
gatoire étant le fondement de la prière
pour les morts « il abolit cette prière ; &
parce qu'elle étoit ^utorifée par les li«
turgies & par le facrifice de la mefle , il
renonça à ce facrifice; non fafis peine,
il eft vrai; car cela l'engageoit dans le
fnyftere de la fatisfaâion df L C^r au
fnérke des bonnes oeuvres &. de la juf«
tjficatîon des hommes, niais il ne <ref-
peâa rien. L'Eglife . s'éleva contre. lui,
SC; il ne connut plus, d'autre Eelife que
fçelle de5 prëdei^ii^és^ qui.eft içyifi^Ie.
li?.J*tty«Wn ;P<Wïtife le,:di{j;lya4lPvW:
DE l/O&DRfi TEVTOmQUC. ^
me; Luther déclara le^Sotryemio Pontife '
•Antcchrift , & ne voulut pour règle que ^j^^^^
l'efprit intérieur qui le goyvernoit. Il ne x>b Buam-
penfpitjpas. en venir iu(que*Iai mais le "■®^*®^
caraâere de Tefprit de l'homme , eft de
(e licencier toujours , quand il a une fois
pris l'eflor. En voilà affez pour donner
une idée à ceux qui ne font pas inftruits,
de la marche progreffive de la prérendue
réforme qiue Luther établit fort rapide*
ment; miii;i/il faut faire voir quelle fut
la cautfe de Tes progrès. ;
yEglife avoir, fans doute befoin d'être Cêqft a«
réformée ; il y avpit plufieurs iiecles qu'on * ^^^^ '*
Je.défiroit , & plufieurs grands ^perfonna*
gés Tavoient follicité vivement. Cette
réformatipo;^ qfj^in^ pouyoitpoipt.regar*
4^r. le:4ogm<5 > pw^-q^c cJ'EgW^l <& *uffi
ii^ébranlable :dans' fa , fj>i , qui^ ^.pifçrrje
Mgft W W fur- Ij^eîie elle eft fondée yde-
yoit dpnc por^çr. fur les abus qui s'ë«>
toient gliffés da^s la 'difcipline &>fur lu
ifiœursk ^ , taot .des e^^léfia/liq^fss . que dç^
hméf. c'étoit ^ l'Eglif^ m^me à«Ja fiçrf^
Cette oeuvre, fîilutjair^ j propqfée^ghifi^ufj
foè^daiirles CçHW^^^^^y^nK p^^ '^^Mt
o^ icoiîtitiua ide la; défMr »? ^?>^; ^^^^ "^
}t firent pas avec.:b./même efprit. >> Û
>> y ayoit deu»,fofjes d'efprit, dit Bof- WiJI. deê
>h fuet, quidjemandpîeiula rétoj;piatipa: ^^^^'^^
^/fcl(ii«lS|: vr»i«»t pacj%M. 4^ yjais
» encans de TEglife ^ en déploroient lék
Albert ^ H^-^^x fans aigreur » en propofoient avec
DE 1$RAN-^ rerped là réfbrmatîon , dont anffi ils
ft^eotjRo; ^ toléfoienrhumbleitient le délai ;& loin
>» de la vouloir procurer par la rupture,
» ils regardoient au contraire la ruptrure
n comme le comble de tous les maux :
n au milieu des abus , ils admiroitnt la
n divine providence qui favoit, félon (es
» promeiTes , confçrver la foi de l^glïfe ;
n 6c û on ftfhbloit leur refiife^ là i»é-
» formation des mœurs, ftns s^aigrir &
i^ fens s*emporter , ih s-eftîmoient- affez
n heureux dé ce que rien ne les empé-
» choit de la faire parfaitement en eux-
n mêmes. Mais il y avoit outi^e cek d^
» cfprF^s fuperbes^ plêiiisj'dfr chagfin 6c
H d'aigreur ^* q&î frapës éti* déferdf^
n ijuTiff voyoieht^ régrfet^d^s l'fi|h'fe* ,
ir & priricipalèment' 'paÉ^î^ fèë^Minifti^s^^
une croy oient pas qfue lès prcmiéfl^
it de fon éternelle' dufée piiflêft» lubfifî>
f^ ter' parmi ces abus. Au lieu ^ue le
1^ Fîls dé Dieu • âVoit énfeigné' i refpec*-
^ ter li^clfelrt de Moife , ftialgré h^'mavH*
f^ vaifôs œuvr^dcs ©oàeûrySc â#-Mla>>
^ h rifiehs aflis - d^ftas* ; c^x « ci ép^mtft
W fuperbes ^ & par4à' d^enui foible» »
n fuccomboJent k tS^^èhlîition qui p0rre
.- \ « / n à'haîr ta chaire 'en -ttàitiéée ccim qilî
DE i'Orbre Teutonique. «5
^ des hommes pouvoic anéantir Tœuvre
^ . de Dieu , Taverfion qu'ils avoîcnt con- ^^^^
>^ eue pour les Doâeurs ^ leur faîfoit haïr ds Bban*
ff tout enfemble & la doftrine qu^ls en. »"ou«^«-
» (eignoient , & Pautprité qt)*ils avoient
H reçue de Dieu pour Tenfeigner. Tçls
» étoient les Albigeois & les Vaudoîs ,
H tels étoient Jean "W^içlef & Jean Hus«
>» L*appas le plus ordinaire dont ils fe
>» fervirent pour attirer les âmes infirmes
' M dans leurs lacets , étoient la haine qu'ils
>» leur infpiroîent po^ir les pafteurs de
♦» l'Eglife : par cet efprit d'aigreur on
f* ne refpiroit que la ruptpre; & il ne
n faut pas s'étonner fi dans le tems de
>» Luther , où les inveâives & Taigceur
^ contre le clergé furent portées à la
» dernière extrémité , on iritauilî la rup-
» ture la plus violente & la pIûs grande
9f apoftafie qu'on eût peut-être vu tuf-
» qu'alors dans la chrétienté, a On ne
fauroit mieux apprendre la manière dont
nous devons envifager les objets qui nous
choquent, ni mieux développer la caufe
des progrès étonnans que te Lutheranif-
me nt en peu de tems : mais fi les mé«
mes fymptomes annoncent ordinairement
des maladies femblables ^ que doit * on
augurer du tenis où nous vivons 9 puif»
qu'on n'a jamais porté plus loin le mé^
pris de l'Eglife 6c de k$ Miniftres }
' 66 H I s T/O I R t ,:^
'^xv ' ^^^^ le tems que^ rAllemagne com-
AwRT mcnçoit à être en proie \ rhéréfiê , il
t>E Brak- étoît plus néceffaire que jamais de met-
Ije^^r^r^de ^"^^ beaucoup de prudence dans le choix •
Poicnfz , des Miniftres de l'Eglife , & malhaireu«
Simbie. *** ^^^^^ le Grand-Maître n'eut pas cette
,3 précaution. L*Evéché de Samlne etoit der
venu vacant d'une . manière (in^uliere*
Xro. pa^ Le Grand- Maître frédénc de Saxe , ayant
5fi 57». ygçy jjjnj rOrdre Gunther de Bunau ott
, de Bernau , Gentilhomme de la Mifnie
& Doyen de TEglife de Magdebourg ^
l'avoir élevé fur le fiege de ïa Samhie^
Gunther^ brouillé avec Albert de Bran-
debourg , prît l'étrange réfolutîon d'a-
bandonnerfoQ Eglife , & de fe retirer en
pays étranger avec fon argent & fes meil-
leurs effets : en conféquence il envoya
d'avance ^ Ton argent à Dantzig & pro-
bablement il ne tarda pas à le fuivre : mais
le Grand -Maitre en ayant eu vent , fit
arrêter le tréfor de l'Evéque. Léon » qui
femble avoir tiré ce trait de Grunau, écri-
vain contemporain , ne donne d'autre
ràifon du mécontement 4^ l'Evéque que
la légèreté du grand - Maîtté à faire des
ordonnances^ & la préférence marxjuée
qu'il avoit pour les Franconiens au dé-
triment des Saxons ; défaut qui a été fort
commun dans l'Ordre , & qui n'a' pas
peu contribué à fes malheurs. Cependant
DE l'SOrdeb TiÊwroMïQt;E. 67
li faut cp^'U.y ait eu quelqn!s»itre l'aifon
que l!aiî|«ïirî:/i>'a .pas .jugé, à propos de aÎ^e^^
ficus transmettre j;. car on .n'au^oit pas de b*aw
manqué de crier à finpiftice, fi le Grand- wov^Ct
Maître n*ayoit faîfi letréfor de Gunther
iqpe parce qu'il abariddnpQÎt foh Evêchév
Alhtxti qaî: vouWt avoir u.a Evéqujfe
qui lui fiftt dévoué ,.jejtta: les yeux Air. 1$
Commandeur Gi^orge de Polentf 1 qui fe*
,lon toute apparei^tf , étoit encore jeune i
&quM favorifoit beaucoup. Polentz avoit
/ait (et vœux en même tems que le
jG/^Dd*Maitre, ^'peude tçms après il
4!^vint Commanxkur de Konigsberg >
e^/nploi qu'il exerça pendant cinq ans :
ce Chevalier devoir être inftruit, puif-
qu'il étoit licentié en droit » & qu*il avoit
^été long -tems Préfident du Tribunal de
Jtiftice ; mais cette fcience ne^ Aiffifoit
.pas pour .HT) Evêqi^ ^ & ce fut cepen«
jdam PoI^ntz qu'Albert choifit : il fut
[confirmé par. Léon X» qui lui accorda
;les difpenfes néceiTairej. Pendant que TE-
.yêque de Poméfanie &c le Suflfragant de
celui deWarmie, étoient occupés à fa-
crèr Polentz , ils virent entrer le Grand-
Maître dans. Péglife accompagné de plu-
fie'urs AmbaJTâdears Ruflfes ^ & fuifpeadi-
rent leiirs' fonôîons à caufé de la pré-
fence desiSchifmatiquesrimais Albert en*
; trant en' tolère , Icur^flir^ de la manière
69 Histoire^
la p]us in<ante , qv'ik n'avimnt qu^
At^itT continue? leur ouvrage pour gagner leur
i)s Bran* pain , s'il ne vouloîent pas qu'il en fie
mt%0v%Q. j^, martyr! (i). Ce méprif û marqué
des ordonnances de TEglife & des Minif*
très du Seigneur , étoit un fatal prëTage..^
Mais n'anticipons pas fur fhiftoire , &
contentons- nous d'obr^nrer atie Pëléva»
tion de Polenta fur le ficge de Samlne j
nous fournira deux le^ns importantes ;
Tune fur les précautions que doivent
S rendre les collateurs des bénéfices ecclé-
aftiques , qui s'expofeiu à fe rendre re&
ponfables des plus grands malheurs , s'its
ont p]ui d'égard à leur intérêt ou à leur
inclination , qu'au mérite ; 8t Tautré tôt
le danger que courent les ambitieux , qui
n'envîfageant quef l'avantage temporel ,
s'engagent dans le mlniilere avant d'a-
voir travaillé de tout leur pouvoir ï ac-
quérir-la vertu 8l la fcienee néceflairet
&c fans fe mettre en peine de favoîr fi
Dieu les deftine à être les guides de fon
troupeau. Léori dit qu'on ne (ait pas po-
U) Si foUin volUudji ihr brod. verditnin , odwr
gottes marter foîl fie fchanden, Pauli pag. |i fa
not. On Àe <Ioic pM être forprii <i« voir àé% Am-
>aaade4irs RuiTc^ i Konigtbcrg : rAmb^Oadeur de
Pol«^ne fie de vives plaintes à la . diète de l'Em-
pire • te lo août tfi's , contre- les Teotomques ^
prétemdaxit que c'étoitnt eux quianreieniles Kuffet
contre lés Folonoii* J9{ev.ii#, pMg. 34s. n»m. z^
DE l'Ordre Tevtonique, 69
£ttv€m^fit quelle eft Tannée 4e Ja retraite
de Bunau , ni par çonféquent de Téléva; Af^^:^
ùon de Polent? : Pauli U^s^ marque en pi 6ran«
1517 , ns^i) il p^roît qu'il Ve urompe ; ^••"«^•«
car n;0us avoos , vu George de Polent:ç *^' ^'*
figurer ammp ^n fimple Frère de l'Or-
dre^ (ans avoir le titre d'Evéque, dana
le tfwii^ que Je Grand -Maître fie avec
TËléâear de Brandebourg le a>8 novem-
bre 15^7 im^ 00 ne pçttt marquer ra«
vénemetit de Poknc^^Auilege dçSami)ie>
•vank Tan i;iS>
Le jour des {IqU de cette mime an« Aihtn n^
née, les Eta» de la Pruffe Polonoife f?/^„';^^^^^^^^
.s'aflTelpblerent i Marienbourg , où les * u Polo*
Commiflairef du Roi^ après avoir fait J^**
pluiieurs plaifitei QWitre l'Ordre, les cpn- ^^i'tVr/V
lultei'ent fur /là condlùte ^u'il de voit te» Z*^*
nir à. regard di* Grand-Maître. L'avis '^^^^
des Phifiieni fut^ qM'il lalloit tâcher d'é-
viter Ja guerre , & ils témoignèrent le
défir, qu'ib avoient de voir le Roi en
Pruib^niail fani; àtn^c.f prétendant que
cette :|prpMmitépausr€^^ ^Hg^gtï le Grahd«
Makr,e à fe rapg^r. ^ fçrn devoir^ d'au-
tênt qiie iiés /nf^s ne v«iadroi|ent pas
sVxpofer à âtre éi:rafés par jes forces de
la Pologne» Le Roi le^nr gy^ant deman^^
d'envoyer des députés ^ la diète gu'U
devôit affeknblerià Craco vie , où on de-
voit s'oc«H|^r\d«^^ifaik«s dç la Pâlogoe
u
70 Histoire
avec rOrdre, les Pruffient nommèrent
A^EiLT ^^"* ^"'^'^ vottloîent charger de cette
DE Bran- commiffion ,^'Sc ils partirent de Thorn
tîons néceffaires. La diète (e tint ea effet
îi à Craco vie au mois d'avril^ mais^ il. fem-
ble 'qu'on s'y occupa moins d'affaires
i;. que des fêtes qu'occafionna le mariage
NeugthA- du Roi avec Bonne fille de jeati Sfoc ce
y^yry4ffi Duc de Milan. U Margwve Cafimir ,
frcrc aîiié^du Grand- Maître y s'jr trou-
voit ; il fut au devant de Isp jeune' Reine
'*'■ jùfqu^ïlik frbtiiierei dd royaume , rem-
porta le premier prix des tournois ,
mais il ne paroit pas (]U*il ait été chargé
d'aucune négociation : ileft vrai que la
manière' dont il s'en- étoit* acquitté au
premier ' mariage ^^e Sigifmond , n*étoit
^ipas propre à infpiref la confiance.
Schuti. La diète s'ocèu^a cependant' des af-
faires de la Pruffe', car pendant iqu'elle
'éfoit affemblée , fe Roi envoya des
Ambaffadeurs au Grand-Maître pour lui
demander Ta dernière réfoluiion 4 & fa-
'voir s'il youloit Ik /pzitkiu la gnerrr.
Les ihftruÂ^ibns dès ÂMbai&dèors par-
toiéiit fur -qÈ^atre points ditferens. Ils
dévoient demander i Albei-t i ï'^. pour-
quoi il s'obftinoit à ne pas fefoumettrc
à la Pologne ,' puîfqu'il y éloît obligé
T?ar- la- paij^*^ ptrpétuette> , Afim^tHiq de
DE l'Ordre Teutonique. 71
(es prédëceflisurs avoient confirmée, en
fe reconnoiflant vafTaux de la couronne î Albert
(les Polonois avoient apparemment ou- de brah»
blié le ref^s confiant qu'avoit fait Fré- »"<>"*<«•
déric de Saxe. ) i?.IIs dévoient fe plain-
dre de ce que le Grande Maître entreie-
noit en Pruife un grand nombre de gens
maUinrentionnés , qui ' faifoient tort aux
fujets du royaume. Léon nous apprend
efTeâivement que cette foldatefque eflfré-
née, que' le Grand Maître avoit raflem-
blée , commettoit les plus grands d^for»
drei. 30. Le Roi demandoit encore pour*
quoi le Grand- Maître interdFfQit à Tes Ai-
)ets la liberté de commerce avec ceux
du royaume ? 4^« Et enfin pourquoi lé
Grand-Maître s'étoit ligué avec difFérenii
Princes contre la Pologne 9 & cherchoit
à fe procurer des foldats en Allemagne?
Le Grand-Maître répondit à ces plain-
tes des.Âmbâiradeurs , 1^^. qu'il ne pou-
voir pas fervir deux maîtres, l'Empereur
& le Roi de Pologne ; que c'étoit. de ,
l'Empire quM tenoit Us pofleffions, ainfi \ ^
que Tes prédécefleurs avoient fait ; que fes*
dits prédéceiiêurs avoient été obligés de
jurer fidélité k l'Empire , & non à' la
Pologne, d'autant que c'étoit par ordre
des Empereurs & avec le fecours de VEtû'
pire qu'ils avoient conquis le pays qu'ils
poffédoient. z^. Albert répondit au fé-
7a Histoire
cond point ^ qu'il avbit efFeâlvemeat des
* AirsiiT cavaliers étrangers dans le pays , qui s*é-
pi Bràm* toient plaints vivement qu'ils nepouvoient
»BBouR©. obtenir jufticc des fuîets du Roi; qu'il
en avoit écrit plufieurs fois mutilement à
Sa Majefté , & que comme il ne pou-
voit pas renvoyer cp cavaliers , T>n ne
devoir pas lui favoir mauvais gré, s'ils
cherchoient eux-mêmes i fe dédomma-
ger des torts qu'on leur avoit faits.
^'^, Quant à Tinterdiftion du commerce
avec lés Polonois , il dit qu'il ne l'avoit ja-
mais défendu, mais bien qu'il avoit in-
terdit pour un tems; la (ortie des denrées
de première néceflSté , telles que les co-
meftibles , afin de prévenir une trop gmnde
cherté dans (ts Etats. 4^. Pour ce qui
regardoit Tes liaifons avec d'autres Prin-
ces, il répondit qu'on ne devoir guère
s'eil étonner y puifqu'il avoit b<^aucoup
de parens , auxquels il |étoif naturel qu'il
recourût dans fts befoins , &ç qui certai-
nement^ ne manqueroîent pas de l'aider.
Schuti.foi^ Le ftoî ayant reçu cette réponfiE^ » donna
éS9^Jfî- y„ édit daté du ^4 juin 1518, pQùr dé-
fendre à Tes ({ii]^ts tout commerce avec
ceux du Grand* Maître , fogs peine de pu-
nition corporelle & de la perte de leurs
biens. Comme le Roi fuppofoit dans cet
édit que le Grand Maître avoit parte le
premier une interdiâion générale du com-
iHerce •
XXXV.
RT
DE t'OUDRE TEUTONIQtTE. 7J
raerce, Aibert fit à fou tour un ëdic par
lequel il décIaroJt qu'il nVntcndoit pas ^^^r,_
interdire le commerce en général ^ mais di braw
qu'il le permettoit avec des réferves con- ^"Q^'^*»
venableS' aux circonfiances. Cette o|doa<-
nanceeft en date du jour de St; Etienne
( 16 décembre) de l'an if 19* Ce qui
prouve qu'il commençoit l'année i NcéU
Le commencement de l'an IJ19 eft Ciw^i^
reqgfarquable par la mort de l'Empereur p^^. "^^
Maximilien y ariivieà "Wîels le 12 da 2^19.
mois de jainvier. Ladi/las 1 ]|oi de Hon-
grie & de Sobéme,^toit mort depuis
3 ans , & Louis 1 avoit remplacé à Fâge
ce 10 ans ^ fous la tutele de l'Empereur
& du Roi de Pologne Ton oncle. A la HJtugthâÂ
mort de Maximilien , il ne fut pas quef- ^^j'^ ^^^
lion du diplônie par lequel ce Prince
-avoir adopté le jeune Louis , & l'avoic
défîgné'pour (on fucceffeur au trône im«
périaL Cet aâe étoit probablement de-;
tneuré enfeveli dans la pouffiere des .s|tw*
diives-, avec plufieurs autres que M»ii«
^ilien avoit faits au congrès de YtefineV
Ott^ bien il fut méprifé comme . contraire
â la Gonftiturion de TEti^pire; & ks Elec-
teurs rongèrent à donner un chef à l'Al-
lemagne félon Tuiage ( 1 }. Deux Princes
( I ) Peu de.tems araat Uk noru.Maiîmilisn aroîf
Tome nu. D
74 . H I S T O I R ÎE
! lignes d y rëuflîr , briguèrent cette cmî-
A^iKrr ^^^^^ dignité; Charles d'Autriche, Roi
2>E Br^m- d'ECpagne , petit? fils du défunt Empereur ,
pm^^o. &Fra^çoi0 I , Roi ie France , &, tous les
4i^ili^c)^«h]br.am.à tpeure le Roi de Pc-
iognàJcbus leurs intérêts, '*|iatct qu'en
iqualité (\*ono^e &» de tuteur de Lo^s ,
il devoii beaucoup influer fur la àifpoûr
tien du fuiTrâge éleâoral de la Bo^me.
lean dé Langeac*^ envoyjé pn François
m B!oi de Pologne ^ pour, l'engager i
^prendre fon^ parti ; ^nais Sigt&nond. ren-
voya l'Anvbattadevr i la Cour de Hoib-
grîe & de Bohême ^ & témbigna par- là
quTil étoit iafvofable à Charles, puîfque
tonisétoit uni par une; double alliance
■ ': avec la. maifon: d'Autriche.* Kou9 ne
croyons paat quele Roi d'Efpagne. ait fait
^§ àéw^rçhtS'mS'i^vi$ du Roi «de «Po»-
Jiêi^Qe 6(1 de foo nc^eu ; mais cfe^ ^qtie lés
'biftoriens né iious lés ont pas • tfanfmifei;;
car.il étoit trop kitérefle à avoir le fuf^
Jrage de la BohAme, pour avoir négligé
fie. qui . pouvoir le lui ailuren Louis qui,
idê concert ravec fen oncle , étoit ^vo-
4»ble àCfakçltfs d'^Aùtriche, Con beau £re-
!>:/. he.re^ cuvoya à la diète d^éleâion tadiilas
Sîeidanu
Uh* l.
montré tm^nmd-éHîr^ fitfre nomii»r~îe^oî -é'Bf
étgne , Ton fucce^r. Voyez Robertfon , hijioirt dâ
DE l'Ordre Téutonique. • 75
. dcf Sternberg , pour y porter (on fufFrage , '
comme Eleâeur de Bohême ; & Sigif- a^b^^^
mond le fit accompagner* par Mathîas de BRAti-
Drevici & Raphaël Lefciini ou peut-être »»»^«»«-
Leczinski^ (es AmhaiTadeurs. Nous n'en*
trerons pas dans toutes tes intrigues de
l'ëledion , noiis dirons feulement qu'AI«
bert de Brandebourg , Eieâeur de Mayen-
ce , ayant perdu l'efpoir de voir ëlever '
fon frère Joachim fur le tr^^ie impérial,
fe mit à la tête du. parti du Roi d'Ef-
pagne ; que JoaEchim , après avoir paru
favorable k François I y revint au parti
de Charles d'Autriche ; 6c qu'enfin ce
dernier fut élu unanimement Empereur
le xH juin 1^19, fur le refus de Frëdé*
lie Eleâeur de Saxe , & pir préférence
à François I. Nous remarquerons enco^^ *
'^ùe le Margrave Cafimir, fçere aîné du
Grand-Maître» étoit unxies Commiflfaires
OU Ambafradeurs de Charles d'Autriche ;
& que dans le tems qu'on s'occupoit du
choix d'un Empereur ^ Jean ^ Margrave de
firandfibourg, autre frère du Grand* Mai-;
^treji époufa Gprmaine de Foix, veuve
de Ferdinand-Ie-Catholique; avec l'agré-. •
nient de Charles., fon petit-fils ( 1 ^. '
< I ) Me* QxlWnd Ce trompe en le nomms^nt Cad-
toU, 6c en )e faîfant frère du Ële{l«urï de Mayence
fie dr Brftndcbowrg s il (c nomoioit J«aà , iioit Hetc
D z
0£BOV&G.
yS^ Histoire
Charles-Quînt , car cVft fous ce nonl
AiBERT qw'^^ft connu le nouvel Empereur , avoir
DE Bran- beaBCOup d'obligation au Roi de Po-
""*" logne , qui lui avoît rendu les plus
grands fervices à fonëleâion^ comme
nous l'apprenons par les remercimens
qu'il lui en fit (i) ; & on (^ perûiadera
aifément que Sigifmond , qui avoit peu
d'autres intérêts k démêler avec l'Em-
pire f profita de la circonftance , pour
engager Charles à abandonner l'Ordre
Teutonîque , comme avoit fait fon aïeul
Maximilien; ce qui étoit d'autant plus
important , qu'étant le plus puifiant Mo*
du Grand Maître, Se par confcouent confîo-geroiaifi
ëcs deux EUÂéurs. Hiftoirt de Tranfoii L tom. /•
f^g, 41.5. 4diu il* Taris de 1766» Bick^ rie d'Alhtrt
pog, 70. Ittm, Recherchée hiâoriques Jur ce mariage
par Mr, Erman, Berlin , 1788.
( a ) Véiâ Comme les Ambada^ituf s ^c Chaclet-
quint t'exprimèrent à ce fujet en l^io : Nam cum
jdajeftoê 'fitm Cafarea rerum ac dignitatis^ fuét Méf
jeftatijn Ke/tr-am apprime fiudiofam cognofcit, voit
poteft nîjî eam vicijfim fraterno illo amore profe^
r ^ui,' fsem Serenitas Vêflra trga ft , tôt figniâ ^
éirgum\enti4 apertiJjUmï demonftravu , d» praCetthn
nuper cûm dt Majeftatie fua Cafarett eUSioné
imperiûU ègeretur , ubi Majcftatis Veftra autorifa-
^ êem , fiudium & favorem ufquè adeo fihi profuiffê
' fenft, ut quantum à Majefiate Vêtira amaretur j^ in
hujua rei difcrimine & diffieultate Majeflati Vefira
non ignota , re ipfa tune palpaverit , de ^utbua
omnibus J rater nié erga Je ftudii* ù officiis Majeft^ti
\Vtftrm. cumyXatiJJimaa atqul débitas agit grai'iûi
&e. Cod. . Poh tom., 4. pag. iQ% & Uq, Il paroU
que beaucoup dliiiîonent ont ignoré l'influence
.lue SigiifmoBd 1 eue dans réleôieA de ChalM^^Quiat^
DE l*Ori>re TanroNiQuÈ. 77
narque qu'il y ait eu en Europe depuis '
Charlemagne» il ëtoit en état de four- a^b^^t
nir des fecours abondans i l'Ordre » x>* bram*
pour le foutenir contre la Pologne. Il **"^^***
eft vrai que l'Empereur avoir auffi des
obligations à la maifon /de Brandebourg,
& qu'en mettant à part l'intérêt qu'avoit
l'Empire à la confervation de l'Ordre
Teutonique , Charles devoir avoir des
égards pour le Grand - Maître : mais
Sigifmond le prévint '& l'engagea à par-
ler avant d'avoir pu s'infiruire. Charles
étoit en Efpagne lors de fon éleAi6n,
qui y excita des mouvemens aiTez vi£i,#
parce que les Efpagnols craignoâent qu'il .
n'y revint plus , & n'attirât en Flandre
toutes les richeiTes du royaume ; en-
forte que le nouvel Empereur fut long-
tems occupé à appaifer les troublés 9 & ne
s'embarqua que le 1 5 de mai. de l'année
fuivante , pour fe rendre aux PaysrBas.
Ce fut au milieu de ces agitations ,^„Yw^m*I
que les Amb«^adeur$ de Pologne écri* fuît lei ira.
virent à l'Empereur , & le folliciierent ^V ,**• ^^^
vivement , lu nom de leur maître , de
fuivre les traces * de Maximilien, dont
ih lui commiifiiquerent I^S: lettres, ainfi
que les déclarations qu'il avoit faites au
congrès de Vienne ;• ce qui engagea'
Charles^Quint & écrire au Grand- Maître f
une Idttre dont voici la fiibûance.
D3
:û\xv.
78- H I s^ r o I R È
^ » Comme nous avons ^^é élevé» à
ALTijLT l'Empire par ta bonté divise fit les fuf-
KE Brak- frag^j des Elefteurs, nous croyons qu*il
Cad pol notre devoir de protiirer la paix
jf^m/^,aum\ aux Princes chrétiens , afin qu^ils puiflënt
9^0f joindre leurs armes contre les ennemis
de la religion. Ayant appris qu'il y a des
dffHeuhés entre le Roi de Pologne &
vous , au fujet d'un certain ferment de
fidélité , & dé£rant d'autant plus de tef«
miner cette difficulté, que nous fbmmes
înftruits que le défunt Empereur notre
aieul vous a dë]a écrti à ce fù jet, nous
vous eihoftons à rendre ce que vous
devez au Roi de Pologne, comme Venti
fak vos prédécefleurs , afin que vous puif*
fiez joindre vos armes contre les enne-
mis de la foi. S'il refte quelques difficultés
entre ledit Roi & vous , nous tâche-
rons de tes arranger convenablement ,
lorfque nous ferons arrivés en Allenra-»
gne, ce que nous efpérons qui fe fera
bientôt. Nous nous promettons de votre
attachement pour nous , que vous nous
fatisferez fur ce point , & no^s vous en
témoignerons notre reconnoif&nce fie à
votre Ordre (1^. a En montrant les let«'
(T) C'tft ta même Ictue que Rainaldî rapporte à
DE L'ORSKEf^rUTOKiljUE. f^
fres? & iès clécfaaratiaâs de. MasiiiBên^ à !
rempereurV le kai d^/ Pologne « qur. aSeTt
vehoit de i^obliger r^cemnient , liedm DB^BE4y«t
paa avoir, de peine de i'engaget i îécrnre^
cette tet»e i d'autant 4]ur Cftarlt^ nV?
voit pas encore ëté è portée:^ >iïxiitmm
àa détarl des affiprer 4léf!r£jBpîré'9^Stt
eaicoré motm de cdies' dr J'Ordie/ TéoK
tonique ) & c*éft à qool jI faut attri«»t
bwr cette déctarationde TËmpereur : cab^
nous verrons qu'il iiit an grand pcoteAepr
âfer l'Ordre y & que, fi tesiciircpnftaffceii
tm Un permirent pas-'deMni donner ^ktt
iecoors itéceflaires pbnr rëpai-es tes per«i^^
tés qn^ii ^ftt ide (on tes» i lilïhe^ négliger*
rien pour le maintenir /darâ k ijplendeQPi
St ia dignité qui lui apparieiv^ient. Nbui>
nVn^ns p» la lettre raênio' de. Char}e»*
Qeint, ma» uoe fimpie ebpib fan» date (
il faons :défi^a»on de l'dnàrbic dù> ette*)»
a-ëté éclate )'qfiî eUUinfe i des/ régi A»e$.>
anikii ^égatîoib de ip Pbln^ne« lOn peiiJtl
reâfiif^uers comme '.«nèus^ Savons d^t
fcâi âîlieuvs ^ que les Poldnols diffimulantî
la réfiftanoè confiante , qisr leX^rand*
N&Scre Ftédrfiic dé Saxe^àvott <oppo23eI
àJeors'^pi^ehtî^m», '^poiiciîefiotiue toiK|^
les prédécéA^ursdf Albert ovoiebt ^venduK
ho)fAn^'l-4enrs Rois» *-'o.i % : n.-is
On fe rappellera que UEn^iereot Ma^:^
ztmiliën a?oit relevé fes villes deDant^ri
D4
XXXV.
So ' H'i i toi a. »
' zig^ d'£ibif)g de Ja peine du bân.qm
ajlkVx ^^^^^ lÉté portée contre ! cUcs par la
iM 0RAif^ Chambre impériale 9 &quMavoIt mandé
*'**^®* aux Affeffeurs de ce tribunal , de ne
point procéder Jiltérîeurement contce les- .
dîtesiifîlles ^pendant fc cours dcL fa vie :
mais . r£rapîre n'avoit pas it£. du même
2^tueS^mi'0^i$'i car Pourvoyons par un rccès de
M.^'fi^^yài^^^ d'Augfbourg de Tan lçt8, que.
a. jit^.x$j^, plusieurs affaires y .entre autres celle qui
« regardolt les exécutorielles contre Dgntzîg
£t/ Elbing . , avoient^ été poftpofëes &c
renivQyées'â la diète- juivante , pouriétre
examinées.. Coteime le Roi de Pologne .
aypitcette^affaire extrêmement à coeur , il *
profita encore de l'occafion pour robt^enir
de Charles-Quint ce qu'il vouloit. Nous
ne. pouvons, mieux faire que de donner
W extrait de la lettre, que l'Empereur
écrivit: à ce fujct 1 4$ confeillers ; parce
qu>oh. :y i v«îra rie * défir q^^'il . avoit d'o-
Uigef lé >Roî de Pologne^ & en même
^ tetni, jufqu'à quel point il îgnofoit i^lors
le fond âés chofes qu'on lui demandoit«
Coi, Tel -Kou$?avbn« reçu de^ Lettres des Am-
^"^"^ H»*"^ bifladeuss du -Roi d^ Pologne, fiir quel-
çies> objet» cpf Hs deraandint•^de nous ,'
an nom ide leur Maître; partictdtérem^iit
afin que nous entrions en certaine në^
gociaftion avec lé Gfuc de Mofcovie > que
nous écrivions au Grapdf Maître de Pr^af*
i^li
DE l'Ordre Teutonique. 9t
kf & enfin pour que les villes de la
Pruffe , ne foicnt point vezëes pair le xtMv
tribunal impërial, ainfi que vous pour* ps Bran-
rcz le voir par le mémoire ci - joint. ***®^*^
f» Gomme nous dëfîrons d'obliger led t
Roi en tout ce qui nous eft poffible9
nous avons ëcrit au Grand * Maître de
Prufle convenablement. Mais comme
vous connpiflez mieux que nous, Com-
ment le refie doit être traité , nous vous
envoyons des lettres de créance en blaifc »
pour le Duc de MoTcovie, vous y in*
îererez les noms de ceux qye vous choi-
fire2 pour les envoyer audit Duc , en
leur donnant les inftrudions 6(; ;les Qf«i
dres néceflaires. Vous aurez foin que^. le
tout fe faiTe de la manière la pus cou*
venable pour nous 6c le Roi ide Polp*;
gne, &c conformément à. Ja: teneur des
traité;^ faits entre lui & l'Empereur no«.
tre prédéceileur $c notre aieul c enrorte>
qu'on favorife le Roi.de Pologne. aytant
qu^on le peut. Quant agx: autres afEiires^
ell^s pourront êtrç ^f^diées. après notre»
arrivée ep AUen)agfVE^ Koitf ce qui^regurde.
les villes de la rrufle , nous, vous <har*
geonsd'empéçl^ef que rifin^-ne. fe fafle i
à leur égard V de; contiaire^à l'aiiciea:
ufagé. Cependant \ous aurez foin de te*
nir-'^ii*-wipem juiqu •' notre "arnvée 'cw
Allemagne» tout c,c quip^çurr^^lt^re-vdjy^^
J> V ^
XXXV.
'il
8a H l'S T o I R E
féré fans prëjudicier aux droits de FEm-
iiLBERT P*""^ » ^^^ P^*" fouhaitons beaucoup (i)
Bv BRâN- de (^shne le dëfir du Roi de Pologne
DuoyM. en tourte que nous pouvons convena*
blement. En (aifant cela vous exécuta
rez notre volonté. <4 L'Editeur do code di-
plonKitique de Pologne ^ marque dans le
îommaire ^ que ce refcfit a été adreffé au
Préfident & AATeATeurs de là Chambre
impériale; mais à en juger par fa tour--
mii»ei il êft pluii apparent- qu^l^fut adreffé-
âtin Gonfeil dé Régence, préfidé par un
Eccléiiaftique conftitné en dignité,* pùif*
eue TEmpereùr le qualifie de Révéren-
4iffime Père en Dieu. Cette lettre eft
faiîs date comme la première ^ & eft'éga«
lement titée Aià re^ftre aux légatioflis de
la Pologne; ce qui prouvé que l'Empe-
reur voulant maréftier i Sigifmond^ le
défir qu'il ayoit de le fatisfaire , âvoit
envoyé i fes Ambaflfadeurs ^ les cdtiîês *
des lettres qu'il avoir écrites au Grimfd*
Klafître & à fon Confeîl en Allem^e.
^ En- confidérant le^; eirconftancél & les'
motifs /quirléS' jf!int^ fait faire , *im voit
que les déclarations , ôîd fi l'on veut , les
reconnoifTayicei que les Ethpereùrs Maxi*
suilien & Cfiiartes-Quiht firent des pré-
I
■i^èipè*
DE L*@R9RE^TEUr9m2V£« t^
temla» droits de la. p0bg»e^;ncbïlQ^m(i^
influer, en rieofur l'opuiioti 'fiiÊtn.fimj ^fm^x
fe foTrtiet tiè la ^uiUce' deéut^bmMÎDMin^ J^Vn
de:FOtdre T<eiitbmqiwL;la Aiette.ip»cf%î''^^W«^«
v^a ^«ifoore mieu»?; car ln^«i> «nmMii
HeritÀc BEinppràurfe;:ti0^tàfnt»ps3uï. mfel
diatear entre la Pbla9ne.6t.f'bnire:V>lw«(7
perfyader de^laiflei; dédidcq knr cAnA^pM
uii jugemeiac «p tt%\^'}àclSdkvifMi!^^j
bèxlkt bmrbittiMAI U parftiidi^iChetWfl
v^'Oqjae:iaiJ'n^îefn*éto^t^i cféytefwtanfeY
de t'Emt)îce j dnn^ le tcMisiiqpÎBUà:ip|MC*i;
tenblî ^: U0rdteUiSî le i Ror id^ JHcSpg^
n!a^kricléfiflr ife[iieiia fplfticfe -^ /dr n?a^^
pmhc ï^efafipèoytè tintt n db^e^ffâ fit^t A At isr
fieelfStïrtfe peôdamtsle'VJtfjns jitfM;tM4^
- tbnidv^qBepI^ ^^AmlMffvioii<tf> du^cRoIIKAifoiit do
A^rfiohDfpe chercfaàîeht là fanpi«dr<bd€»ipôir^itt^
èéûlÉtmoai ^k il|Etn{iereiir : i|mi^oi^>en<4 qu^r u
aiMfWttyE^l^agBb piSigifimAd fc^pf^pw. , ^^^
à^kttM|M»K Çeaiidf»:ilàirt'^7€)eki'r.4ck '^'^ .
neuoëgtîjpehifâQir-lMÛfl (tLWMfsilttti^taÊBi'
dd.^dëfiirrfmoàptè»a^OBi{ attendu :fi|€Àg^i:
YoraUiB^ ptefôca^ttrefeâneo fer projet^ ^
q«ie'!p6ui: ]faîrieh¥aléir« ^ draîfes'i carriîb
eftiMspafibK) de,>fi9vpiirifaaéçr ^l^tl^'ratfi
éiév^QinvaJBi^idf ^ fanmei if(n^ ^: lad^ufti
II
1 \
;H
143 ^^- ,l!'r s T o I ft m
^rki^'de fei prëtemîons. Nous ravoatdé^
AiUM î*^^»*^âiil de manœuvres pour ét«der
DE BkAN^is«<eliBinett fuivpde cdtte afiâre , & pour
^^•^^^* ibrprendre dfes^^ 'déeiarations qsi Tauto-
tiùiSenff ne fcnit pas. des marques . de
^ féeutité :. d'ailleurs 'le Pape ne pôrloît
^ 'd'acèomitioder ee diffi^end^ mais il
iM coflfirmott pas le traitif de 1466 ; ce
^^itfNBÎt!leVé:àne des .principalei' dif-
ÛMitéPiZfkïkfaei té fter Cafimir aroît
pÊ^kHt^ C)énfi»i|iatiecrjfiéceffatre.Iion X
iieieroyèirsipparemmeat pas qa'ctipftt le
fjnô'e ^f«c Juftke f eai?:ii Vf^ toèiftîfDrté
»iiiec[^réeur'^: ivoni en fugë pac. je^dëfir
qu^ tëinb^ar^ recoiïciltn^ TOrdie Teu-
ttHlioUiét a^ec ia If 6\o^m4 fil èft Jhr»' «(ue
î^)difefft5Ethperietabaifdt dcméénltsidé-
diîràiMiftstàsswpivssGi¥0raUes; aux. Folo^
ftois y mais il eft appweiie^doaiàit:fû>vs!
;|ftf^n»^ déftf ftmkqéé ^^iquepSigifmébd
. '^sieYe> flatts^r pÀ'deikbiton jif^mmver
; j^Ie»>I^iÂpes^<de FEiîijtiré, iMt et»
ntervrppur 'sVnifi^i; dansd^ea&n»
fiojefi d'attQK]«ier^ IKî^e:,' ain&.qf»è(Aoii»
ie^dirons en i^n Hèir ; niaîs^ èomteét^aK
gf^? route fà puiffahcé ^ al me* fioUvcnc
efpérerde yenir> à lu>ttt de cette guerre ^
durant rinterbegoe ,iil pit Je p2»ti 4*a€r
ttindds; & jfamé'à^it qné Charles d^t»- ;
câc^eetftoit to icsni(aR|s<V^iLi)ugeaja{qpa-^.
ftfe l'Oadrc TsxjT&mQVB,. 9|
remmetit que c*étoit une raifon de plus ^
pour (différer. Charles étok le plus puiï- ^^^r
fant Princeide la ohréneoté , & ion ea- bb Bkai^
raâere, ni fes talcns n'ëtoîcnt point en- ***^''*^
core développés, mais on pouvoit les
pré£ciger9 & -SigtAnond ji^èôit bien que
îi ce Prince prenoit férieufement à cœur *
les intérêts de l'Ordre Teuconique , il
ne viendroit que difficilement à bout de
fpn entreprise ^ & que prudemment il fan*
droit attendre des momens plus heureux;
Cependant ii fe piéiemoit: deux. moyens *
qui ^toient de fervir Charles f& de le
prévenir; & nous avons vu qu'il réuffit
dans tous les deux» •
Charles peu infiruît de% a&tres de '
l'Empire , eut d'autant moins de fcrupule
de' dcimiêr i' Sigtûnood; les marques de *
feoony fifiiilaiire ^ qu!il exigeoit ^ qu^l . né
fatibit t^ foivtelettr^ocs^defon àteul} •
& il eft vraifemblable que ks Polonois
- commencèrent les hoMkés auffitj&t cpi'ili
ementiàeçi laiéponfejidXrpagne; ILétoit
effeâfv^emenf .de leur, iniérêt defe hâter ^4 '
pecàf qde Charles*.Qpint wnv é en Al<«
iomagne^ &iàpotiiée!d'ét]«:iraettx inflxuir^
aurak ftt changer Ae ienthneiit ; c'eft la
feule ratfon à b^ueUe on puîfib atirUnier
rpttyerture;jde Ja. .campi^nè dans une
C^fiéfï où i'cm; eâ foiiil^ém fdtcé ^'inMr-&
nwijtfèl iJBS iiaftibtéfyjfur-itàat dans itt
climat auffi rude que celui de la ftnSei
albsrt ^gî^inond fe flatioii » feton fimte appa^
xNi fi&AM'xence^jqtt'en ne perdant pas de.cemsfU
«^"^^•«•ppurcoit (îike la oôiK|ttête de b.Pniffe
TeutoiNCpie., avant iquç Charles^ Quinte
fût en état d'aider efficacemeitt l^Ché*'
valiers 9 s'il venoît à reconnoitre la )of«
tice de leur caufe ; parce qu'il n^igno«
roit paa. que les. troubles de l'Efpagae,
ly fctien^otent eqci»re <pielqoQ'»:teaif ,
&/ qu'il' jpottVpit'^^agcr qa'îK aunM^ afles*
de *petMi,/a (on ■ anîuéeç d'appaifety^ceuc ^
de i AUemagile^.queMest pi'îagrèatapider
du Luthéranifme avoîent jettée da» le
plus grand déferdre. Voilà «aflez de:con*'
jeâures ^ : il : eft rems ; de < répcpndsef le 41
^de r^»ftniré« ^in-'u : - . . 1 iuj ,^MC/n '. I
Dicte dt t Le {loi ëe :Pbli>gne a](ahtiaflêinUft la!"
Pétrikow. diBte .^a:TQyin(Rne/i féf^ow iil^/fmac'i
cft rUbiue. de - la ' Ponficationr ; 1 on'' conftika^ ^siidé^^'i
Sehuti.M putésr des Etats vdç la Pf<ufiePoloné^ifuiL
^^^'^ le^ parti qu'il v aviolr i psèitdce àd'iëgaafc
^^'^* ddid^ÔiJdre ^ :&; ib'jfuivni jd'aalisj^ ibbiaK^
le^ 'oriUef > de heurs doauiietbiia ^iqu^Ukiè^
cesî^ifain^ xipèrpoui'^eème las>frpntf»K. •
en i rareté y- tfir que le:Hftoi dea^ttfe tiaQi^i
die ^ ^ Psuâe. 4e phitAt pi^^Uenta^fn tien
• troupes» Apri9:jMjofr^'jécouté-Jce* confetti^ \
h-igûisnt vftltidéQuiée^ cbntre/a'Qrdre ^1
dani la»'£iip]^o&iioalq«eàleilMndl-M^lw: i
T)E l'Ordre Têwtonique. . 87
ne vietidroit pas prêtée le ferment , &c
on régla que le Roi fe rendroit en Pruflfe j[J^^V
quand les- circdnftances le lui permet* t»i baan**
troîenr. Comme la guerre étoit pro-. '^"^''*^ *
ch line , les Dantzigots fortifièrent leur . nid. fiu
ville ; tous les bourgeois durent mettre ^'^\
la main à Touvrage : on jetta les fon* ^ •
démens de nouvelles tours; îa ville 6c
les fauxbourgs furent entourés d'un fe-
cotid rempart; par<>tont dn* plantoir des.
p^fiiTades'^ on Conftruifoit iine quantité^
de redoutés s ion fe proearâ' des^ armes ;
on élabtit de nouvelles taxes* fur tes- ha**
Jbitans ; on prit l'artillerie des vaiflTeaux ;
le» matelots furent convertis en foldats,
&t le IM y- envoya un renfort de6od'
hommes d*élite«^ > . ;>
-Api^ ta^^tte' de Pétrîkoir, tê E^i
nr pafuï'-(>lu» é^cupèr de l'âffiire deî ^' ' ''
la' Pruffe, joftiu'titt 11 d^oâobre qu'il fit' ibUfii.
eirpëdier' des lettres de convocation pour^^'*
tenir 'une (Uéfe i Thor n , dans Idîquelles
it taÊ]^fo(ti fes griefs contre Je Grand^^i >
Maittrêi^ W fe^ plaignoit d'abosd , dr ce ' ' *"
^ MM dé 9t rendre Ir^fon de veir , en ttii^^ ' ^
prftaftt-le^ferménr dé fidélité, il fiii^i
an UM\i^ (es Aijets fai^ des ravages , des
incendie», 8c en lé^ retenant en prifm,
Cék' • ëtoh relatif aux vexasf^ns *dont les
Prâffiéhs'PoloiMisWe plàîgnotent, ftc'auxi» :
qUëlles^4l GffM** M»$M préKndoit n^^
98 HiSTOiRC
voir pas de part, commt nous TavoM
AiMRT °>>'qu^ plu' ïkMuU II fe plaignoU en ou-
Di Brait- tre de ce qa*Albert s'ëtoit ligué avec les
^iiOHRa. Mofcoviles & les Tartares , les ennemis
)urés9 pour lui enlever des pofleffions»
c*eft-à*dtre » la Pruffe Polonoife , qui
avoit coûté tant de fang 6c de dépenfe
* â fes prédéceffeurs ; & en outre , de ce
qu^l faîfoit toute forte de préparatifs de
guerre & levoit des troupes en Aliéna-
gne* Pour arrêter tous ces défordres dans
leur fourccy difolt Sigifmond) il ayoit ré^
folu 9 enfuite de Tavis des Prélats 6r de
fes Confeillers , de porter fes armes en
Prufle ; c'eft pourquoi il convoqnoit une
dietç i Torn pour le 15 novembre ^ afin
d'être aidé de (es Conleils.
5t«at!on Le Grand «Maître s'étoit préparé de*
(b rocdrc. pgj^ long-tems à foutenis ks ef&rts de
>5i9* la Pologne I mais la circonftance étoit
.malbeureufe : Cafimir (on frère aîné , de
qui. il auroit dû attendre le plus de fe»
cours, étoit occupé i veiller à la (ûreté
suUûnu deTEmpire; les Èlcâeurs Tayani çbargé
V»s* */• auffiriôt après la npmination du nouvel
Empereur, d'affembber di^s gens de guer*
re 9 & de les mettre en garsifon. dans Jes
endroits où ils étoient néceflaires , jufqu'à
^ l'arrivée du Monarque : & il ne paroiflbîc
{lat, vu les circonflances où- (e .trofiToit
'^pire^ çie d'auties Prînces^ v^uluifeat
' DÉ L'OrDRI . TEyTONtQOT. 8$
qiutter leurs.£tats pour venir ati fccoàrs
de rOrdre. Cependant le: Grand -Maître ÎSSXi
avoit bien approvifionné fes places , & bb Bran •
depuis long-tems il entretenoit des trou- ^^^^^^
pes Allemandes en Prufle : c'étment cet
foldats qui » daos' un teins où on ne fa-
voit! pas eàoore tenir. h$*' troupea :dans
une exaâe d^cipline '9 a:vi>ient fait les
défordres dajos la Warmie, ^nt le Roi
de Pologne Te piaignoit. Outre cda il So§k. fag^
avoît pris à fa folde looo cavaliers AU ^^*
lemands & ip^ooohontmesd'inAnteriey
qui étoient prêts à marcher à fes ordres ,
& qui dévoient être joints par un corps
de Ihnois. I^^ Allemand^ fe mirent en
mariiheauflitÔt que la guerre fut déclarée ^
ou regardée, comme prochaine &c inévi-
table ; mais l'Ordre he recueillit pas le
fruit qu'il devoit attendre d'une pareille
dëpenfe. Un corps de troupes, deftiné i
rei^orcer le .Grand- Maître 9 dit Schutz , Foli^éi
inat dàiiis. la Marche de Brandebourg, &c.
de-li il fttt pbendre & brûler Mc^erits
te quelques villages des environs , fe
proposant de marcher fur Pofnanie ;
mais ler'Wajrvode ou Palatin ,. Luc de.
Gorçka, fit fi bonne contenance qu^il
ii'ofa 'Kefftrepréndre'9 &• trouvant^ tous •:
les pai&gf^ occupé» pair lé» Polonôis , il : '
tent* de pénétrer en Pruffe par la Po-
fnérantei ou il risncontra les mêmes obf«
^ . H- I s T O I R É î ' '
'Udes-; Sdilokav & KoiniikE aroiear He
i^LBwv lU'^f^u^' gàrtttfoiis, & |^ar«ît<Mit on
DE BaAM- 2ix>\t'Mt des abanis ; ce fut afolEt înuù«-
PfiaovM». lement quM cffaya de pénétrer par les
Etats' de:Bogttûa$, Duc de Rocnératûe :
ce Prince^ beav-fsere & alFiédu < Roi de
Pologne V n'avob riea négl^tpoaq 1^-
rétër ; taiii& ler« AHemàcndli ^e» débandè-
rent t' }ooo tommes «feogalgeteift ^au
ftrvîce du Roi. de Danemarck', & les
autres furent cbercber fortuse ailleurs.
Schsir raf>pèrte ><fee Tonr oppm la f^c
& HneeudRe de. Mefefin^'^ pemlant U
tenvte de la diète que fet&ràatdt af^
ferobtée-au mots defémer, ou pe#de
tsms après r mais, il eft ^ideût <iii^ fe
trompe , & il nous en fbnrnit la preuve
ihîd. fil lni«mémè ; car ii n'en eft pas fait mea«
*^'* non dans la lettre^ convocation tque le
Roi fit expédier ie 1 1 d'Odobre , pour
fA. ' affemblèir une diebe à rTborii v dans ta*'
quelle il détàîHa tous le griefs ^u% av^
contre le Grand* Ma ttre, fieiln^eii parla
Bock, pag, pas -davantage dans la déclaratioit de
$8 & fiq. guerre qu^ envoya à Albert, aidant de
la commencer. Cependant cet objet n'ë«
. téit pas de nature a 'ittrê oublié^*: ù
leS' troupes auxiliaires db Gi^d^^Maître
avoîeht commis de' pareilles itci^Krés ,
le'Roi rfauroît pai manqué de fairt^ con-
noître qu'il itotiTaggreileur^^ il n'au-
Dfe L'ORBRfi TEUrONÎQUE» 9I
rait pas eu bcfoin de lui- envoyer une '
déclararion de guerre^ puirqu'êVe auroit ^^^:^
dé)a été commencée* 6chutz a donc dé- de Baam-
placé cet événement ^ ou pour mieux ^"•*^"*^-
dire , il l'a confondu avec une autre qui
n'arriva qu'au mois d'oâobre, de l'an
1510 ; époque où il rapporte lui-même, Foi, 47^
qu'une armée d'Allemand», venue au fe-
cours' du Grand*Ma!tre , prit & brûla la
ville de Meiêritz. Quoique cet écrivain
fe fott trompé fur la prife de cette ville , -
il n'eft pas moins vrai que l'Ordre fut;
privé d'une refTouree qui devoît lui coû*
ter cber, & qurluiaurbit été très- urU«
pour réfiffer aux forces fupéfieures des
Polonois. Ori voit par le fait , ce ique^it
nous avons Couvent dit ailleurs, que le
fort de l'Ordre dépen<loit de la confer*
vation de la Poméranie, parce qu'il ne
pouvoit plus recevoir de fecours de TAN '
leniagne ^ dès que les Polonois en étoier t
les maÎMss. Si Tintérét pouvoit excufer '
la mauvaife foi , on feroit moins étonné
qu'ils ayent fait jouer tant de reiTorts pour
s'emparer d une province , fans laquelle
ils ne feroient jamais parvenus à leur but.
Le Grand -Maître écant au moment
d'avoir fur les bras touteif les iott^ de .
la Pologne , .fentii - qu'il n'y avoir que
Dieu feul qui pût l'aider , & fit des aÀes
de religion <}ui furprennent, après avoir
9t Histoire
■ vu la manière dont îl s'ëcoit conduit au
AiBBRT f^^^^ d^ TEvêque de Sambîe » & plus
OR Bran- encore , quand on confidere le refte de
PEBouM. f^ ^jç^ j^^^^ avons rapporté ailleurs qu'il
Faulupûg^ y avoir dans les environs de Rafienbourg
^fnneberg. ^ ^^ Rcffcl unc chapcUe connuc fous
par. 26i. * le nom de Linda Mariana, où la Saint e-
Lind!M^. Vierge étoit particulièrement honorée :
fag^ it$. Albert y fut en pèlerinage ^ & quoique
cet endroit foit au moins à \x lieues de
Konigsberg ,' on dit qu'il y fut à pieds
nuds, pour implorer Taffiftance divine par
Tinterceffion de la Ste. Vierge. Outre
cela le Grand - Maître fit faire une pro-
"Aaa Bo" ceffionfolemnelle à Konigsberg, à laquelle
ffg.'t^s?'^ aiïîfta avec le Margrave . Guillaume ,
fon frère ^ Eric Duc de Brunfvick , les
autres Chevaliers de TOrdre & toutes
les perfonnes de rang qui s'y trouvoient.
On remarque que c^eft le dernier aâe
de religion de cette efpece , qui ait eu
lieu dans la ville de Konigsberg. .
récitfa- ^^ ^'^^^ s'ëtant aflfemblée à Thorn le
èiondegttcr- )our de Ste, Catherine ^ enfuite des or-
commence- ^«^^5 ^" ^^' • cc Prince y arriva avec
ncBt. une efcorte d'environ 1600 chevau^r, &c
fc**!»^**?'* fut fuivi peu de rems après d'une armée
I 10 ^^ 10,000 hommes. On fitencore fommer
le <Jrand7 Maître, de venir rendre hom-^
mage, & comme il ne répondit pas , Si*
* gifmond lui envoya une déclaration de
M l'Ordre Teutonique. 9)
guerre par un héraut : elle çontenolt les '
mêmes motifs qu*il avoit allégués dans ?\*Yl
• , j ^ • 1 ^ !• Albert
la lettre de convocation dé cette diete $ de Bean«
& comme nous l'avons déjà remarqué , »mov»««
il n'y étoit pas fait mention de la ptife ^^ P^i^
ni de Tincendic de Meferitz. Les hofti* ^ ^*^
lltés fui virent de près^ ayant commencé
pendant les fêtes de Noël (i). Le 17
décembre Jean Sa]aze'«rski , Général Po-
lonois ^ annonça fon arrivée aux habitans *
de l'Evêché de Poméfanie en mettant le .
feu à quelques villages, & enleva beau-
coup de bétail qu'il çnvoya à Neubourg ;
& le lendemain les gens de TEvéque
s'emparèrent de )oo tonneaux de harengs
qui étoient deftinés pour Thorn* Le 30
les troupes Royales prirent & brûlèrent
la ville de Solda'w , ravagèrent les en-
virons Se prirent onze châteaux & quel»
ques bourgades ; mais les Teutoniques Hêtinàerga
•affîégés dans la citadelle de Solâaw nar f/Ji;^f'i.
les Mafoviens , H défendirent jufqu au pag. 436^
6 de- mal qu'ils furent obligés de Tar
bandonner faute de vivres*
(I) Scbtttz donne Ici le jour de Noël pour !•
V de l*an « & nous avons vu que les Priiffiens comp»
toîenc fouvent le commencement de l'année* de cette
époque; mais par une contradiâîon f tonnante, il
marque dans la même page le comoiencerocni d«
l'année au i de Janvier, On lit dans la chronique
^e George SfaUrin , que St^ifmofid fut re<rondé dens
cette ftu«i;fe pat les Hongroii 8( Ifl ^obittCSf Aj^t
94 Histoire
Le Çrand- Maître, commença auffi les
Albmlt hoft»l>«é$ dans les domaines des ecclé-
.x>E Erah- fiafiiques , mais il débuta par une rude,
p"*tès\w ^ furprenant le i de janvier Timpor.
'i>o?onois.*' tante ville de Brunsj^erg, On prétend
S'cfiUt^.foU qu'il avbit fait courir le bruit qu'il vôu-
%nnei{rg. loît fe rendre à Thorn auprès du Roî
f^g» 39' qui Tavoit fait fommer, & il avoir de-
' ^5^0. mandé aux habitans^ de Brunsberg de
paiTer psy: leur ville. Les avis: furent par-
tagés dans le Confeil qu'on tint le ap
décembre; les T^utoniques avoient beau»
coup de partifans dans le Magiftrat^ qui
vouloir qu'on accordât la demande du
v<ïrand « Maître ; mais les autres furent
.^'avis d'envoyer co'nfulter TEvéque de
Warmie , qui étoît i Elbing. Pendant
qu'on- délibéroit » Albert parti de BalgSi
a la tête de quelque centaines de che-
r -- vaux , & arriva le foi r à Heiligenpeil , &
^ le lendemain i de janvier il arriva de*
\ . vânt Brunsberg à la^faveur d'un brouil-
.lard épais, & y entra entre 7*& 8 heu*
res du matin*. Comme il là voit qu'une
grande partte*tîu peuple* étoit à Téglife*,
il y entra après l'avoir fait environner
de toute' part , & fe fit prêter fermcnit
de fidélité. On foupçonnoit le Bourgmef-
<re Philippe Tafchner d'avoir favorifé
l*s Teutoniques; mais le Grand; Maître
prouva bien lé contraire > . en ■ lui don-
DE l'PrDRI TeUTOWqÛe. 55
nant un ibuâet^avec ion gantelet, & di-^
fant qu'une autre fois il n'avoir qu'à a^^^^^V
mieux garder fa ville ;.auffi le même pk Bra»-
Ta£diQef fauta - 1 mI les remparts pour ^^^*<»»
aller avertir TEvéque qu'il rencontra i
voiné jchemîh d'Ëlbing ; il fut heureux
pour le Prilat quele Grand*maîti« n'ait
pas été averti de fa marche» *
Les tr(ui{>es Pdonoifes emportèrent Schuti.fii
au commencement de janvier Schon^ i^**
bcrg;(i), Rafteobourg,Ro(enberg,Liebe. Kï|:
muhl > & ravagèrent ptefqu'entiérement 30f'
l'Evéché de Poméfanie, pendant qu'un
autre corps d'ennemis s'emparoît de
Gilgenbourg , abandonné par la nobleïïe
du canton^ Teutfcil'EyIâKr , qui avoir ou^-
xrcrt fe€ portes aux fionemis v n^t refta
pas long* tems entre leurs mains 9 & fdt
r^ptis . quelques jours isiprès pa» Quiria
de Schlick ^ Cc^mmandeur d'Ofterodé ^ &
- <i) Sdiucs dît <qu« €c fët Hleofâs Schonl^orii , £vl.
gue de S«mbic > qui t«adic. 4ce»e f»Uc«. aux Polo^
hoîsj mait 11 fcmble aue cVft une erreur. Schonbers
eft ïîtilé <iàiit i'Bf èché ^(if PoMéOini^ cn«^<e Tçutfch
E)rlaw> &. iCofcnberg » 8c et château, ap^ucenott aii
Prévôt dû Chapitre de t'omëfaDie , ainlî il n*avoit
rieri de conaflHiti vrec TCvèque de -Sambiè» FV Km<-
neberg '» pag, 42s , & Hartknocb ah, und, N. Vrjtff.
pag, 413. On ne cite pas les pages de Hennehcrg
daQi tout les endroits où Ton fe fert de Ton «uto-
rite » parce que cet^ ouvrage dcaat fait en fortae, d«
diûionjiàire , il cft aifé . de troujrej lei ei^droîcs in» *
jdi^^ I iw 4voit ^foÎA 'de*tti^ip)i«^ UjmMBoh»»
XXXV
OB Baan-
|»£BOVRG«
^6 Histoire
Fafele Commandant de Prcufchmarclc {
qui firent main bafle fur la garnifon. Le
Grand - Martre ^ après avoir laîffé une
bonne garnifon à Brunsberg , eflaya It
7 de îaovier de furprendre Elbing» mais
il échoua & dût fe retirer', après av^.
ravagé, quelques villages aux environs.
Les Teutoniques fortis de Brunsberg firent
une tnvafion dans la Frisch-Nerung ». pen-
dant que les Polonois , qui avoient reçu
un fecours de Samogites » battoiem entre
Liebemuhl & Ofterode , un détachement
que le Grand-M^itre avoit envoyé pour
renforcer la garnifon de cette dernière
place. Cinq ou fix mille hommes fe pré-
fenterenc devant Morungen » qui étoir en
état de fe défendre , mais la garoifon oh
la bourgeois n'ayant pa^ vouhi fecon-
der le Comniandeur ^ il fut obliger de fe
rendre* Hoenftein tomba de la méfiée
manière entre les mains des ennemis. Le
Grand-Maître ayant voulu Jetter du ren- i
fort dans ces deux places» avant qu'elles
tombaffent entre les mains des Polonois,
fut attaqué par les ennemis qui lui tue^
renr loo cavaliers ^ & comme il fut
blcffé lui'ménie d*un coup d'arquebufe,
il fe retira i Holland. Les ennemis pri-
rent Ofterode , mais il paroît qu'ils ne le
Wag.3^9. gaffèrent pas; puifque Hennebefg rrous
éprend que Quirin de Schlick | Comte
• de
M L*OjBL0RP TeUTONIQUE* 97^
de Paflav CommandeuV d'OHçrpde j| qiu '
avoit déjà repris Teutfch Éylav aux en- aSe»t
nemis 9 leur reprit encore Liebemuhl pen-^ di Brak-
dant l'automne* On eft Turpris de voir '^^■•v**
tant de places en état de défenfe , tom-
ber fi vite entre les maini des ennemis ; ,
& on ne peut l'attribuer qu/à îa foîbleiTç
des garnirons que les bourgeois obli*
geoient de fe rendre ^ pour éviter les
horreurs â*un fiege , ou tes malheurs iné**
vltabies quand une ville eft prife d'afTaut.
l^s ennemis ne tardèrent pas à fe. Succès .<{#
prérénfer devant Hollahd 9 aiî nombre J*""*"**
de 8000 homnriesy dans le yleflein ap- ]J^*.**^*''*^
paremmcnt ' dy prendre le Grand -Mai* Henneberg,
tre. Quoique la place fût très-forte, ce j^^. '^'^
Prince ne jugea pas à prôplôs de s'y 1^20*
laifTer enfermer : ' comme fa garnifon #
étoit très^^noifibreufe. il en fortit a la têt^.
de 300 chéva^zJ| oc longea la {^etitç,
rivière, fans quelles ennemis qài é.toient'
â l'autre rive 9 aii lilombre de quelques
mille hommes 9 ofauent entreprendre de
l'arrêter. Les Pblonois firent de vains v
efforts contre Hôllatid^,' & ne purent le
prendre 9 dit Schuts 9 faute de jgro0è ar-
tillerie; mais Henneberg tious apprend
que les Dantzigojs y avoîettt envoyé
beaucoup de canom, donc lès quatre'
plus grofles pièces fautèrent. Quoi qu'il
en foit 9 les ennemis ne tardèrent pas
Tofn€ Fïîh E -
j^j^'d^abafndonncrcnt Tchtr^prife , &\la w-
ALBFAt , traite' leur fut funefte. Un dciachemeîrt
îî,^*^'*"]dè' là garnifon s'étant mis à leurs trouf-
les, jes attaqua avec ^tant de furie, qu il
leur tuy ipoo 4ioinmef^ & difperfa le
rèiJe, Ce fuçc^ès étoît brîllapt , & le Crand-*
Mairie' écrivît en divers ' endroits poiif
crdjOhner dès prières^ tant pour remer-
cier Dieu, que pou'ç obtenir la grâce de
cbafler les ennemis ^ dont la moitié de
'" l'armée étoii compofée de Païens & de
; Târtares qijî cpmniettoie'qt 'd*horrîbles
cruautés ^ ivcf4iiénageai)t ni les femmes
'Ifrdfles , ni ^VJnfaots^»'& .^ofariant les
s^glifes, ainfi que les vàfes (acres qu'elles
rènfermoient* Cet- événement fut fuivi
de la pxiit^e ^e^fak» dont les habitans
pj^vrirent les, portes aujc Cheyâliers, Lés
Xç^tc^nique'pen gârnSbn è Brun$berg^& à^
jPfeufchmarçk ;>o^fprtijêfif ^ ittirent le feu ^
aùjç villes* de Frau/?nbo|ii:g & de Chrîft-
bôurg, tandis que les Polonoîs traitoient de
même la ville de Mulhaufen. L'autre p^tie
4e. Tarmée Pplorioiie,, qui s'étoit rendue
inî^î'treffe.jde\tcait 'l'Evjêché. de Poméfa-
uieV à U reftjr v^ cfe feifenbourg . Çc de;
. KlarienV^tiJ^r ji^ ^^^ ^^ fècpurs? de%
Dfntjygoisf, '$c entreprît de s'emparer dé
cette dernière. plac^;. mais le manque dp
gro(fe artillerie^ dit,- an» Fempécha 4p
;rfvi|Kr, & jçllc ftit obligée 4eff reiirer^
DE l'Ordre TEUxmïi^uE^. 99
' après avoir mis le feu au fauxbourg &
ravagé Iç canton d'Oftrovitz. aimrt
Le commandeur de Heydeck, quîëtoit de Bram-
chargé de la .défenfe de Brunsberg , ^"^^*^-
craignant d'être attaqué , confia la garde
de Melfak aux bourgeois qui sVtoient
rendus volontairemfint ^utç Teutpniques^
& fit revenir à Brunsbèrg 30P hommes ..
qu'on y avoit laiiTés ; mais les ennemis
s'étant préfentés devant Melfak, la J>our*
geoifie fe hâta de| leur ouvrir fes portes.
Comme les Polonoîr . croyoient. nVv.olr .
plus rien à craindre de la. fidélité des )iabi« ^
tans, ils en Sortirent âyçç ^ des 'échelles
& tout l'attirail néceiTâire pour aller ef«
calader Zintén : arrivés le foir , ils fe
logèrent en grande partie dans des granges
& autres bâtiment des environs, datis
rinteiition.de tenter l'entreprKe ^u point
du jour: maif la, garxiifpn. Teutonique
fit un fi grand feu toute la nuit, & jètta
tant de feux d'artifice que les bâtiinênf
qui fervoient de. retraite aux ennemis» ., ^
furent réduits en cendres : leur perle fut
coniid^rabl^e^: beaucoup d'hommes furent ^ ^ ^
tués, & leS; autres fgrent obligés , de fç
fauyer en aban4Qnnant ibyt . Tat^ifai' de
guerre, une Pfirne à^ leur bfgajé 5ç'
une quastite de, chevaux qui ifurent {a
pro^j des flammes. De retour à Mçlfak,
les Tolonois trcfuverent que' lé Magiftrat |
E a
ICO Histoire
profitant de leur abrence f avok ren*
A^« voyé aux Teutoniqucs rartillcric qu'ils
2>B BuAïf y aToienc laifTée : il en coûta la tête à
©iBowG. j( pc'rfonnes du Magiftrat , & la ville fut
pillée par les foldats. Le gros des enne-
mis étant parti pour aller faire lé ravage
aux environs de Bartenftein , il ne refia
que 300 hommes tant Polonois que
""" Bohèmes dans Melfak ; la plus grande
partie de cette garnifon , étant fortie
quelque -tems après pour fourrager dans
-FoL 4ê2, les villages ^ dit Schutz , les habitans
^^iff* avertirent les Tcutohiquc^s qui étoient à
portée y &c ceux-ci maîtres de la place ^
firent main^baïTe fur les fourrageurs à
mefure qu'ils revinrent, & le Grand*
Maître fit mettre le feu à la ville. Si le
fait étoit vrai » ce feroit une barbarie
d'autant plus atroce , que les habitans de^
Melfak parôiiToient favorables i l'Or*
dre ; mais d'autres hiftorreni rapportent la
chofe différemment , 6c ferpblent mériter
la préférence, à caufe deé circonftances
»ir. H#n« qu'ils ajoutent. Suivant ï'reyberg , le
*J^*^-^*f Grand -Maître arriva le mercredi de la
troifiemé feraaîne de" carême à 8 heures
du matin devant Melfak , l'attaqua avec
* beaucoup de vigueur , jétta une quantité
ide feux d'artifice dans la place , & par*
vint à s'en rendre maître. Le$ Teutoni-
jfues tuèrent du prirent 350 Bohèmes 9
t% L*OrDRE TeUTONIQUE. 101
Moraviens, Silëficns & Polonois qui 'la ^^^^
dëfendoient, & envoyèrent lears drapeaux, alie&t
A Konîgsbcig, où ils furent placés dans x>» b*ah.
rëglifc Cathédrale. Un autre hiflorien '^"^^*'^'
rapporte qu^on tua 150 foldats^^ ^u'on Vid.
en prit Sx qui furent envoyés dans la me*
me ville le lundi de la tni-carémey ave£
fix drapeaux, qui furent mis dans la Cathé-
drale. Quoique les écrivains ne difent pas
que le Grand*Maître ait brûlé' la place , ph
peut juger que ce malheur fut' occafionné
par les feux d'artiéçe qu*il y avpit jettéju
La groffe artillerie que le Âoi avbic
fait venir de Cracovie , étant arrivée
par la Vifiule vers la mi-car Jme, les Po-
lonois attaquèrent de nouveaiji Marient
Werder, & firent un feu fi terrible pen-
dant deux jours que la place fut obligée
de fe rendre ( 1 ). Le 15 de mars , les
Dantzigois bouchèrent un des deux paf-
fages par où les vaifleaux pouvoient
arriver au port de Balga, c^étoit celui
qu'on nommoit l'ancien canal : ils y
coulèrent i fond quelques vieux bâti-
mens remplis de pierres 9 pour empêcher
le renfort d'hommbs & de vivres que
( I ) On rapporte que te Chipicre de la Cathédrale
rendit hommage au Roi; mais c'eft mftl-à«>propaa
qu'on préceod que l'Eviaue de I^oméfanie ruivtc
leur exemple} car il fervic le Grand -Maître aux
«onCérencet de Thorn^ donc nous parlcroat bîea*
SOI ^ 8c fut mêmf foa principal orateur*
E }
.i,02 . HiST.oins
r«y^ i i m ■ lés Teûtoniques recevoient par mer.
Albert ^^"^^ '^ même tcms le Roi leçut à
JB BRAM.'Thorn des Ambaflfadeurs de plufieurs
^EBoy*o. p^j^ççj de FEmpirc alliés di> Grand. Maî-
lîQ^^iT**' *^^^ ^^'^ ^^^ ^^ l'Elefteur de Mayence,
guêtre cou- de celui dé Brandebourg , de l'EIeâeur
««"*; ^alaKn & de TEleft^ur de Saxe ; Paulî
i5»o- ajoute qu'il y vint auffi des Ambafla-
Schuti.foi. deuVs du Pape & dû Roi de Hongrie ,
Pa'iti.pag.pt on peut, remarquer que Frédéric, Duc
^^^- :èè Lignitz,^ beau- frère du Grand-Maître,
^M^^k ^'y trouva en perfonne , & que TEleôeur
fom.a.'^^tf/. 9e. Saxe y^ avoit envoyé le Comte de
<^oo. ^eurs Plauen de Greytz & un Cheva-
lier nomm4 Feilitfdi. Ce fut en vain
qu'on travailla à accommoder les difFé-
lends de TOrdre avec la Pologne; parce
que le Roi infiftdit. toujours fur f hom-
rnage : Schutz prétend que Sigifmond
pernilt à quelques - urs de ces Ambafla-
.dèurs d*âlle'r trouver Albert pour l'ènga-.
ger à fe foumettre, & qu'il s'y refufa.
Les hoftilirés ne diicontinuerent pas
dans le tems qu'on faifoit ces vains ef-
' Schut^. forts pour' ramener la paix. Les Teuto-
^'jPalaif' niques prirent Wormdit le 17 de mars^
& battirent peu de tems après un Capi-
taine Polôtiois nommé Vî^ko Vilcî , à qui
ils tuèrent ^00 hommes* Un fecours de
Livonien^ fous la conduite .de quatre
Chevaliers de TOcdre , étant arrivé , une
DE Cpj^nRR Tejjtoî^ique. ip3
|)^rti« entra dkni $Vrt<;n{|qm ' ^!^^Sy?:.TnD^v
un détachement faire le dégât dans (^ ^^^i
Varnjiè.. Vers U niêipe tcms 9<jba Po- pe b^aw-
lonoîs aidés d'un corps d'ârquehufiers ??.?^^*^;
djes villes dé Dantzig &! d'ElblnJ^. ,, vin-
Tcnt mettre, une. féconds fpH lîc wge dçj^
vant i}ot]and^-j ])^dir^nt bjsa^^ de
Inonde par le feu de la pJac^ 6c brûlè-
rent' les villages, des environs : le degct
accompagné de groflés pluies 9 qui fur*-
vint après un .Bive^t^ès- rude ♦ l,es obli- ^
gea plufîèuts ji)is à[ fe retirer à quelque
diftance ;: .ipais le ,10 d'avrjl ijs fgrerk
joints par'l^ Bohèmes & les Siléfiens
iqtii amenoiênt avec eux la grofTe arril-
lerie qui' avoit été employée contre Ma-
lien verder. Le. iiege fut alors pouffé avec
vigueur ; on foudroya les remparts ^ éc
i-on ,pa(rvint à couper Teau- à- la garnî-
foq/qui fut qbUgée de. capituler, après
que Jes Bohèmes eurent emporté d'aifaut
une des principales portes dé la ville 9
ce qui arriva le x^ de ce mois. Il y a 'Ap.Htn*
des écrivains qui prétendent gue cettç **** ^* '^*
tour fut Tivrée< au]^ ennemiji par un traî*
lirç & que malgré , que I^i place fût atta«
qufe d« trois côtés , îa garpifôn. jnc fiç
tendit qu'à c^ufe de la xB^^eliigencç
des chefs. La perte, de mlJand & de . *
Marienwerder étpit pu. ne pouvoit paf
être plus fâcbeu/e pour l'Ordre | parc^
. qu^etté augmentolc èficrore 1â dîiEcuîtë de
j^^^ recevoir des troupes de rAIletnagae.
j>E BraÎ}. " Dé Holland rarmée ennemie marcha
»mwJi«. j^p Briinsberg^/accagea &^ brûla tous
les envitojfiSy'amfi que là ville neuve ^
Ijûi Vétoît pas lufceptiblé de d(éfcnfe &
ehtrëprit ïè liege dé» la ville; vieille ;
jmaii les' Teufonique^ Jfirent une fi belle
défeofe'y'que les ennemis virent arriver
le mois d'oâobre avant d'avoir p^ fe
flatter d'avoir fait quelque progrès. Les
Dbtîhigôis Virent auffi échouer le pro-
jet qu'ijs aWient fait de barrer lé feconâ
canal ^ par ^ù les vaiffeàux dévoient
paiTer etitre les bancs de fable 9 pour
gagner le port de Balga* ils envoyèrent
une âotille vers les pâques ^ chargée de
grandes caifTes remplies de . pierres ,
qu'ils vouloient jetter. à l'embouchure du
^ (canal ; mais un vent de nord fubmergea
plufieurs de leurs bâtimens : les autres ^
de peur d^échôuer » furent forcés de jetter
les' ancres & les Teutoniques ayant amé-
île de l'artillerie fur le rivage ^ en cou-
lèrent une partie à fond. Une armée Po«
lonoifev forte de 7060 chevaux & de
Kooo hommes d'infanterie , ft>uè les orr
ores de Nicolas Firley » fe ptéfénta de-^
Vant Brandebourg quelque jours avant
la Pentecôte ^ & attaqua fi vivement le
château du côté de la terre ^ tandis que
DE l^OUDllE TéUTONIQUE. tVf
les Dantzigois faifoient de pareils effdts
du côté de la mer , que les Teutoniques alibut
durent capituler. Après avoir mis gar- »« b^ah-
nîfon dans le château de Brandebourg , ^«"o^*^*
Firley marcha fourdement vers Konîgs*
berg, mit 3000 hommes en embufcacte
dans les environs , & fit monter un petit ^^^* 9^
dëtachemerit; de Polonois fur le Habcr- *'^'
berg , efpérant d'attirer^la garnifon hors
dé fes murs : mab n'ayant pas rëuffi^
il fit réplier Ton monde qui fut canonné
par ceux de la ville & campa à Habers*
trom f village ficiié Air la cAte du Fris*
chhafF à un mille de Konigsberg, où 'il
àiTembla beaucoup de bâtimens de toute
efpece, dans le deflein de tenter unedei*
centedans laSambie. Le Grand- Ma irrCj
qui étoit à Konigsberg, ne n^ligea rien
pour déconcerter ce projet 9 8t tes Sam«
biens fe fortifièrent tellement fur le riva-
ge 9 que les ennemis n'ôferent rien en*
' treprendre. Le i8 de mai trois vaifTeaux
de Dantzig exécutèrent une entreprife
for^ hardie i Us abordèrent au port de
Memçl , emmenèrent deux bâtin>er\s dont
l'un ètoit chargé de vin , & mirent le
feu â la ville dont la moitié fut réduke
en cendres* : .. ,
Fabien de Lufinbti , Evéque de War- J^' Jj*
ime 9 dont presque tontes les. polTeffiops Ror«t dt
étôiéntt ravagées, entreprit de métutterSl»^'**
E 5 ^
ïo6 H I S T O I II E
. : 'U/i accommodement entre les parles
;:AwÏt ^'elligérantes , & le Grand -Maître s'y
',^'e B«ÀN- prêta d^autant plus aîfément qu'il crai-
ij^povKc, g,^^;^ d'être affiégé dansKonîgsbcrg. Le
fg^!^%f/^ ^ài y ayant confemi , Albert eut une
/ej. ' conférence avec Firley , Général Polo-
tT<^K!%g.^^^^ » ^^"5 ""« ^^"'^ » P**^* ^^ Konîgs-
39S fi' /ej. berg & partit efcorté par 40 cavaliers
S520. Poloi^ois & fuivi de 30 voitures ou
chariots^ apparemment pour porter fes
'"équipages. Il étoit accompagné de Mi-
chel de Dorn ^ Commandeur de la
forterefle de Konigsberg , de George
Truchrés, Horpitalicr du St. Efprjt dans
la même . yille , de Henri Miltitz ou
Milwt;^ Provifeur de Nîedenbourg, d'un
gentilhomme nommé Cuntz ou Cuna
Truchfés, de Thierrî de Schliven , Ma-
réchal t 6c des Bourgmeftres de la ville
vieille de Konigsberg &c de celle de
Kniphof. L'Evêque de Poméfanîe joignît
le Grand-maître a Thorn où ce Prince
arriva le 18. de. juin (i). Les conféren-
(X) Il n*eft pa$ probable qae Dictrtch ou Thiérri
' de Schltven aie été Cheval lèr de l'Ordre ; puli^ue
. Schutz- remarque que Cùntz Trucbfét . qu'il nomme
avant lui , étoit un féculier. Quand même Thierri
de Schliwen aurott été Chevalier Teuconique , oti ne
* Ms^réchaux
SOtt^roic ipoint le -câHlnpter 4u nonolbcç det Ms^
e 4'.Ofdre ; car il auroit dû être' oommé.lè premiet
« V ' A < éit.'i'tiit qualité ; ttnfi iî eft vràiféjnbîable qu'il ^coic
DE L^OltDRt TeUTOOTQOTS. le?
eer furent infruÔueufcs ;^ parce jque le "02053»
Roi exigea fbfolumcnt rhpronîagc & alj»Ït
^e le; Çrand- Maître s'y rçfufa,^ Cepetit ot Bran,
dant, fuivant Schiitz, ilbert promit de «'f^^^^^*
le rendre , fi . on voulait changer quel* ,
ques articles de la pait de j 466 ; mais
Âir^ ces. entrefaites il apprit que les Polo*
nois avoient rompu la trêve ^ en corn*
mettant des hoftilités contre fes trcMipes^
Que les Dantzigois avoîent comblé Je
canal dir port de Balga , qn* il lui arrU '
Yôit un fecours de Danois , & il favott
qu*on lui en préparoit un puiflant en
Allemagne; ce qui le détermina à chaii«^
ger de fentiment. Après que le Roi 6c
le Grand-Mattre eurent protefté refpec-
f ivanent , que ce n'étoit pas de leur
feute que Ton ne s'étoit point arrangé^
le derniex partit de Thorn pour retour^
ner à Konigsberg' le 18 de }uin , Se la
trêve finit le 4 de juillet. En partant,
le Grand- Maître emporta une lifte des
Bourg. Ce n*çft qu'au moment de rinopreffion de ce
i^olome que yù -connu le ravatu ouirtage incitulé t ,
J^é^çhncht vion ^ el'ai^m hamftrn det gefihltehtg der
^àn' SfhlUffen oder Scidieben re»- étttrs Sliwin odtr
SUwingtn. Jft.4© Cafféi lySj. Il prouve que rUialn
m auteur a le tsre avantage de réunir à plufîeurt
grftftdes qualités, une profonde connoMPaoce de l'hif-
toire de l'ArJIemagnc. On ti^uvc dans cet ouvraee
Çlufieuri treiM Jntéreffani pour ceUe de l'OnCe
eutoniijut d9Dt jft regccttf de n*avoic pu faire
I08 H I s T O I R B
propofitîons qui lur avoient été faites
AL^ERt P^'J^ Polonois , fous prétexte qu'il de-
^s Bran- Voit confultef fon Ordre , &c il la ren«
MtBovi^. voya peu de teins après avec fa répon-
• fe> où il afTeftoit une û grande égalité
avec le Roi , qu'il étoit aifé de juger
qu'elle ne feroit pas acceptée ^ comme
elle ne le fut pas en effet. Si l'on n'a-
voit tonfulté' que la iuftice , les répon*
fin du Grand-Maître n'auroient pas dû
paroitre extraordinaires ; mais c'étoit alors
le pot de terre qui luttoit contre le pot
dé fer « &: Sigiimond connoiflbit trop
Inen fa fupériorité , pour vouloir traiter
avec les Teutoniques, autrement qu'avec
mufitman des fujets & des fupplians. Un écrivain
^hV^i^rfu/êl ^^^^^^^ rapporté qu'on foupçonna dans
Zeipfy. *le tems, que ce fut k l'entrevue de
*7*^*f.77'Thorn, que le Roi & le Grand-Maître
jetterent les fondemens de la grande .
révolution que nous' verrons arriver dans
quelques années : fi cela eft > il faut
convenir que. ces deux Princes.ont bien
caché leur jeu jufqu'à la fin de la guerre.
Réflexions Nous ne nous étendons pas fur une
fnr et eu en- entrevue & des conférences qui n'eurent
"*^"** aucun eflfet; mais nous ferons quelques
réflexions fur le fond de Taffaîre qu'on
y traita. Le Roi parla en maître & en
vainqueur dans, toutes les conférences f
exigeant l'hommage du Grand-Maitc^i
DE L'OrD&E TeUTONIQUE/ 10^
fans vouloir lamais entrer dans aucun'
examen de la validité de la paix ^ nom* aibert
/née, perpétuelle , de 1466, qu'il fuppo* ob Bbah*
foît inconteiftable. Cependant nous avons "^"®^^**
vu , qu'il s'en falloit bien qu'elle fût à
l'abri de toute difcuffion 9 puîfqu'elle '
n'étoit pas confirmée. par le Pape; fane*
tion que le Roi Cafimir avoit jugée né«
ceflaire » & que les Polonois avoient
demandée fi infiamment à tous les fou«
veraîns Pontifes depuis cette époque (i).
Les circonftances n'avoient rien changé
à la conviâion qu'avoient les Polonois ,
que cette confirmation étoie néceiTaire
pour légitimer le traité de 1466 y & Si-
gifmond , malgré la fierté avec laquelle
il rejetta tout examen de ladite paix,
en étoît très-perfuadé lui-même. Il né
6ut pour cela que jetter un coup-d'œil
fur Tarticle 4 du projet de traité qu'il
avoit propofé au Grand-Maxtre , dans
lequel il mettoit pour b^ife la foumiffion
de l'Ordre à la Pologne, & promettoit
de lui rendre nrertaines places dont fes
troupes s'étoient emparées pendant la pré»
fente guerre. Voici la fubfhnce de cet
sirticlc. Les villes & châteaux dont le Schotj./ott
■ ■ ■ I I ■ I ^ ■ i I
(f) NfMif; »e ,YO/0l^.pis que .U% P,oUnp?s aiyent
idcniande fof meÙ^meot i^tte conCrmaMQb \ hion. X« ^^
Mut ici ùUQnHûkiu ut pcrmcWcat yai.d'eA doutcti •
lia H ï s T o I R 1
Roi vient de faire la conquête, re(G>^
iUBERT '^"^ ^^^^* ^^* mains jufqu'à ce que tout
DE Bran- foit accompli, & que le Pape ait con?
i>^wu*a, ^^ i3 p3i^^ peroëtuelle (^de 1466) :
le Grand-^laître dc;yant confenrir à cette
confirmation , & ne rien faire , Toit par
lui-même , ou par autrui & fous quel-
que pfféteiue que ce puiiTe être^ pour
Tempêcher. Cet article juftiiie certaine*
ment les Teutoniques de tous les repro-
ches que les Polonois leur ont faits Air
rinobfervatioA de la paix de ^ 1466 Se
prouve.que ces derniers étoient convaincus
•uxmêmesde l^njuilice de ces reprocnes*-
Une autre réflexion non moins impor«
lante , efl que dans cette longue fuite
de difcours que les Miniflres du Roi ^
ont tenus, à Tentrevue deTborn, & que
Schutz rapporte dans le plus grand détail ,
H n'y efl pas fait mention des aéUt fi folein^
i fiels & fi multipliés que Sigi(mond avoit
lait faire à l'Empereur Maximilien-, non
plus que de la lettre que Charles^ Quint
avoit écrite au Grand-Maître , pojir l'ex*
Jhorter à fe foumettr e à la Pologne ( i >
Cependant les Polonois auroient pu , tirer
(I) On voîc pat «€Cte lettre même, qa^Ue ftvoii^
DE L'ORDRt Tectonique* v i i. i
un grand avantage de. ces différente^pie*-:
ces ,/ pour foutenir Jeur fyftême , s'ils J"j^'^
' avoiept o(é Us niontrer ou feulçment les dx Ska»*
nommer. En attendant qu^on trouve le »»»<*"*'^
moyen d'expliquer un filençe fi extraor-
dinaire, on peut conjeâurer avec quel-.«
x|jae vrs^îfemblance , que la dicte de TEm-
pire , . défapprouvant que Ton .chef eût
confenti de fa feule autorité à la fouf-
iraâlon d^un de fes membres , Tavoit dé-
favottë d'une manière fi pofitîve, que le
.Roi de Pologne ' n'ofoît faire ufagiedes
déclarations qu'jrt ayoit arrachées au foi*
^ble Maximilien , &c qu'il avoir furprifes .
à Charles^Quint, dans leiems qu'il n'a*
.voit encore pu prendre aucune con-
noiflancé des affaires de l'Empire. Nous IhU^
terminerons «es reflexions 9 en obferTant
qu'il eft prouvé par l'article 8 du projet
du traité dont nous avons parlé plus haut ,
que rOrdre avoit fait un traité d'alliance
avec les Mofcovites ^ & qu'il fut encore
la dupe de la confiance qu'il avoit mife
en eux ; puifqu'ils ne lui donnèrent aucun
fecoùrs 9 n'ayant pas même fait une di«
verfion en leur faveur.
Firley, Général Polonois, qui fcmbloit .^^ifJîf'^
n'être venu camper à Haberfifon»^ que Schut^.fiL
pour affiéger Konigsberg , leva fpn camp ^*„eder^.
anffitôt après la fin de la trêve , jk re- rauU. rag\
louma fui: tt$ pas ; ^prèi^ avoir içyfiM ^j^^o.
lit H 1 s T o I n fi -
— garnlfon qu'il avoit laiffée à Brandebonrg l
AutERT ^' ^^^ I^ f^u ^ I^ ^>'l^ ^ ^u château , ainfi
i>E Bran- qu'aux villages vdîfins : les environs de
DBiQURo. Creutzbourg, & ce qui n'ëtoit pas encore
détruit dans rEvêché de Poméfanie 9 fut
* à - peu - près traité de la même manière.
Les Teutoniques n'eurent rien à repro-
cher aux Polonois dans cette occafion :
un gros détachemetlt forti de Brunsbefg ,
faccageoit tout auffî inhumainement rE-
vêché dç Wafmie, & un autre faifoit de
femblable^ dégâts dans la Mafovie. Depuis
long-tems les Polonois étaient devant
Brunsberg ; mais ils obfervoiènt la garr
ni(on de cette place , plutôt qu11s ne Tat-
taquoient, puisqu'ils n'aviôient pu empd-^
cher ce détachement de forcir , 6c qu'il
rentra malgré eux ; car il n'eft pas pro-
bable que les Teutoniques ayent voulu
dégarnir une place fi importante. Dans te
déferpoir de prendre Brunsberg de force y
les ennemis entreprirent de Taftamer;
mais les Chevaliers a voient trouvé moyen
d'y faire entrer pendant la trêve | une
fi grande quantité de vivres & de muni*,
lions de guerre , que cette place étoit en
état de fe foutenir long^tems. Les Teu-
toniques faifoient fouvent des fortîes très-
\ Vigoureufes contre le camp des Polonois:
Hs attaquèrent urt jour le quartier des
, fiàbême» ; tuerêot fk Officiers & un
pE X'ORDRE TfiUTONIQUE» Il|
grand nombre de ioldats , & furent au
snonîent de s'emparer de rartillerie des ^^^i
affiégeans : mais les Allemands au fer- i>b bran«
vice de la Pologne, & les Tartares , qui »"^v*««
cantpoient à portée, vinrent à propoi
pour I4 fauver , & forcèrent les Teutons
de rentrer avec perte. Dans une autre
fortie 4 les Teutoniques tuèrent deux Ca-
pitaines des Bohèmes ôc foixante hom-
mes ; les Tartares qui vinrent au fecours ^
tuèrent à leur tour foixante 6c dix-fept
hommes , prefque tous Chevaliers de
J'Ordre ou Gentilshommes qui étoient
i, Ton iervice (i ) : ceux de la ville
envoyèrent du fecours aux Teutoniques
qui ' eioient maltraités , & les ennemis
reçurent du renfort , enforte qu'il y .eut
un combat très • vif où Ton perdit beau*
coup de i^raves gens des deux câtés. Les
Polonpis j.défefp^rant de prendre Bruns»
berg , abandonnèrent Tentreprife au ^om-
menceïnent' d'oâobre.
Suivant Schutz , le Grand- Maître s'em«
' (i) Sc&uix 'â!c : Uhd erfchhtgtn àitfengUeht von
dtr Orienki\Êiiit£trmeffif€Ù. iiàttn hlty fithcn uudfie^
htn$\ig iftttn. |1 CembU qu'un doic cntC94rc,P>r-U
de» Cbcvaliérs } mais il eft dtfficile*^!^ f« pertuadcr
quil' kia ib! péfi ua fi géanë «onikr* dam c«tte
oecafion ; dqpuii l^og-Ums In Cb€Taîiers ne, com-
bactoieac plu» en corps ; on Us characoii de com-
mander des troupes plus on moins nomDSCttfct « félon
loui gradCj ott If uc iAMÛigcacc,
. *» .H^m
. _ para de Wornidit , q'de Raàtrin^by *.feî ,
ALBERT 4"' ^" ^^^^* Gouverneur ,' lui rep'àîr , àVant
PB Bran d^â voir été foinnrié ; mais la cHofe eft
PEBOVRG^ rendue difFëreihiricnr par un autre hif-
Ap. Utn- torien, qui marque là prife de'cefte ville
!»«*• p. 4^>- beaucoup plus tard. Selon lui V tés Teu-
toniques attaquèrent Wofmdit d'Un côté
où te foffé étoit à fec depuii quelques
femaines; la vafé paroiflant ra^rifiie , les
foldats entreprirent de pafFefy^JSc , enfon-
cèrent au point qu il leur fut impoffible
de s'en tirer ; on en tu^a beaucoup des
remparts ^ S>c l^on ne put dégager les autres
qu'en leur jettant des cordes. Après cettfr
fêcheufe expérience ; les Tèutoniques en*
treprirent de donner i'alTaut d'un autre
côté , & ils le firent av«c tant de vigueur y
que le Commandant , déferpéfant de pou«>
yoi'rréfijder, demanda à capituler»
'. Le Graiid-^aître^ qui ayiit reçb uà
Tecoùrs de 4600 Danois i partit. avec Ù
plus grande ^partie' demies trOupeî, tant
i ,. de cavalerie , que d'infanterie , & menant
avec lui un train de grofTe artillerie, &e
tout -ce qui^^- nec«âaife pour uji fiege^^
Tiil. ^î, il fut c^mpçr devant ^îçilsbçi-g • la. feule
p!acC' de ^à^ Warttiié» qui ne fut^ pW ea
fon ipouyoti'. SèlôA ^phu^z, [ci Tèdtohi-
ques tirèrent plus de SÔo boulets nde. fer
dupliis gros calibre , contré'la yiJlèV:&
y )etterem plus de lOO bombes^ pendant
DE l'Qrdki^ Teutonique. 115
environ 5 f^maines que dura le fiege ;
détail que l'auteur n'a rapporté que conrme ^^^^^
une chofe remarquable , &. qui prouve de Bran»
que l'art de fe (ervir de l'artillerie , n'avoir ^"^^*^'
pas encore fait de grands progrès ( i )•
Des pans de murs furent renversés éc
des! tours abattues , mais or n'oia ha«
farder l'afTaut , à caufe de la bonne con-
tensince de la nombreufe garnifon des
Polonois & de Bohèmes , qui nonfeu*
lement réparait les brèches , mais ouvroit
encore tous les jouirs une potte de la
yillety poiir défier les aifiégeans*. Henné- ^*g*H$»
berg prétend que les Teutoniques ne fu-^
Vent que ^ fémaines devant Heilsberg^"^
& des auteurs qu'il cite » rapportent des -
drconftances qu*oii ne trouve pas dam
• Schutz ; nous n'entrerons pas dans ,ces
détails, parce qu*il fuffit de (avoir que
cette .placç • attaquée très - vivçflient ik
très.- bien aéfenduef ne céda pas atù
efforts des Teutons. s
La prife de, Heilsberg auroît fans doute .►.§"**•*•
(x) J*ai cru devoir traduire \% mot Jlnl'rkufd ,
•iBp)9y^.ptr ..Schutz ^^ par cfjuî. <΀ Jbqmbjf , .guoiqu«
)• n*ignore pas que iTcaucoup d'écrVàins prècendenC
que 1^ bombes ont été invçotéts^ plus ur<l;i maigre
que d'autres en rapporteat liovéotion au XVe. fieclc»
Peut-être que le ràot ftwrku gel. n^ (îirnilie ici que
[des arri^cef ; mais il fuffic d'en avoir fait la reipar*
que, & ellefervira «vcore pour cf ^ue a^ui dUQU»
plat' loin 'di ficfe de Dantiîg,
goe.
1520.
ti6 Histoire
été importante ; mais quand le Grand-
Albkrt Maître fer oit parvenu i s'en emparer ,
»E Bram- cet avantage auroit ëtë peu de chofe à
•«ovM. regard de celui qu'il devoit efpérer d'un
arrangement prépare de longue main , fit
aui (emblojt* devoir décider du fuccès
e la guerre. Le Maître d'Allemagne &
Tes Chevaliers avoient mis tout en œuvre
pour lui procurer un fecours confîdéra-
île, qui s'étoit mis en n^arche & ap-
)>rochoit des frontières de la Ptulîe » fous
les ordres de Guilfaume Comte d'Ifen-
bourg , Chevalier de TOrdre , & de Wolf
deSchomberg , Capitaine expérimenté (i)«
Ce corps étant nombreux j on pou voit
fe flatter qu'il pénétreroîtjufqu'auprèsde
Dantzig, où il devoit trouver le Grand-
Afaître, avec toutes (es forces, de la
grofTe artillerie , & de l'argent pour payer
les troupes, afin d'entreprendre le iiege
de cette ville importante, dont la prife
Souvoit entraîner celle de toute la Prufle
loyale. Le projet étoit bien conçu , mais
Albert oe fe mit pas en devoir de l'exé-
cuter ^& l'on a n peu de renfeignemens
( 1 ) Nous tvont yu Guillaume à'ICtnhour^ Grand-
Commandeur g Se Maréchal' (de l'Ordre; mais bous
Ignorons en quelle qualité il commjndoit ce corps &
if ne prend que celle de Chevalier de l'Ordre « dant
'ttnt lettre qu'il écnrit aux Danczicoif* Schutx foh
471. vcrf.
DE VOrdrs TÉxrroMiQtJE. 117
certains fur cette guerre , qu'on ne fau*
roit dire fi ce fut de fa faute , ou à caufe Axifirr
des bonnes difpofirions qu'avoient faites di Bran-
les ennemis qui lui étoient fort fupérieurs ■*■•'*•*
en nombre. Quoi qu*il en foit ,on ne voit
pas que le Grand-Maître ait fait aucune
tentative pour aller au devant du fe-
cours qui lui arrivoit de rAllemagne , 8c
par conféquent il dut s'attendre qull lui
leroit inutile , n'étanr pas apparent qu'il
pût pénétrer jufque dans-la Prufle orieiir
taie f fans être fécondé.
\ Le Roi inftruit du fecours qu^on pré* NcugeU^
paroît au Grartd-Maître , fit monter i y^f' -^^•*
cheval la plus grande partie de la no- S chutai
blefife du royaume pour renforcer ^on-^^Jy^'^V
armée , Se manda aux Dantzigois , i la
fin de feptembre , qu'il partoit le lende- "^
main pour s'oppofer aux ennemis, 6c
que fî la ville de Dantzig avoit befoin de .
Tecours^ il ne manqueroit pas de lui en
envoyer ( 1 )• Quelques jours après le
départ du Roi » Frédéric , Duc de Lignitz p
quî avoit vu le Grand-Maître peu de tems
auparavant 9 vint le trouver^ pour Tenga*
ger à accepter les conditions qu'Albert lui
avoit pTOpofées à l'entrevue de Thorn »
< t ) La lettre eft en date du dimandie j ioiir d«
Sr. Michel , mais c'en un« erreur | la fête de ce
raine tomboît la iamedi ea i^ao*
n8^ Histoire
efpëfatit que Tapproclie du fecours de
Albert l^Allemagne , le ccndroit moint difficile;
i>F BfiAN. m<iis Sigifmond perfîfta dans ia première
PEBOURG. réfolutïon. Vers le même feras le Roi
SchutiJoU f^Ç*^' wrte déclaration de guerre xle Volf
éu* de Schomberg , qui commandoit les trou-
pes AlIemanMs ; elle ëtoit datée du 6 od-
tobre. Cette déclaration ne pouvoir avoir
d*autre motif que d'obliger les Polonois
à traiter fes (bldats ^ qui ierdient faits pr>
fonniers, félon lesioixde la guerre, &
non comme des brigands & des ffini
(ans aveu. Schomberg. étoît le principal
chef avec qui les Chevaliers d'Allemagne
avoieht traité pour là levée d'un certain
^. . . siombre de troupes , mais il ne les com-
mandoit pas feul ; car nous, voyons quje
Guillaume , Comte d'Ifenbourg , Cbe*
valier de l'Ordre , eft toujours nommé'
avant lui f i )..
rHedaîtion ÎLes Allemands ayant pafTé.^rOder â
îuc«d"îâ Pfancfort; fureet attaquer Meferitz ,,for.
Pi»iiiéranie. fereflc appartenante aux Polonois., l'affie-
5cA«iî./o/. gèrent , la prirent d'affaut, &; la rédui-
* Netigebav* * • * ,
)pag.4fu — —• "^-^ '
. ;■* • • ■ , • , •■ ' ■ , '
^520. * ^j. «^^if^ ^jy peut.^tf^ W^otrgangde Schomberg,
*iW« P^ol'^^le.niçiit |>Arwt du ùniey» ..Bernard qui
«voie rendu tant de fer vice i l'Ordre . pendant la gr^de
{uerre dé ij .ans, & Poni\epeut guère douter que l'un
p l'autre n'ayenc été dt l'iliuftre matfpn de Schonaberg
en Misniêv, dont une,bwncti'e 1 fvuiÎDi piulîeurs M*rc-
jchaux de Frinc/b.
DE L'OjipRE TfcUTONiÇPÉ. X 1 9
firent eil cendre» , après avoir f^if pafler
la garnifon au fil de répée (i). Le Roî ^^^X^
xraignaint que les ennemis ne vinflTent de bram-
attaquer Pofnanié, y envoya 1 000 arque- ****'^^'^^v
bufiersr^^Sç: fe difpoîa à porter du feçours
à cette place ^n cas de befoin. II y eut.
<Daelques. légers combats entre les troupes
Polonoifes^ & Allemandes , qui ne méri-
tent pas d'être rapportés , & dont Neu-
gebaver parle avec emphafe. L'armée Al-
lemande vist^Faot que le Roi étoit à portée
avecydes iforcj^ fupérijeures ^ répara ui]^
pont fur la '^afthg^ qpe les Pqlanqis:
avoiént rornpù , &,,pafla cette riviè-
re^ pour.gagQ<r la Poméranie , en tra-'
verfant la Nouvelle- Marche. Quand les
Allen[iands.«\^iverent dans Isi Poméranie^ ^
il y eut -encore quelques (égers. coçi^batSj
à ce que rapporte IVeugébaver , (Sç tous
ne fucer^i pas à Tavantage des Poïonoîs ;
mais, nous aoy^^tH dev^air abandonner les
détails incertains de cet écrivain Polpnôis,
pour (ùivre Schûtz, dont la marche eft
pjus affurée. , ^ ^ /i ,
Lorfque rarmee ynvl^,dév^n|,.'Cho^^5ff*J/r^M
nitz, les habi^açs {c,'r^^^^^
aux Teutoçiqwes , ^ |U'orpçû^a^nt/de' leùjc
'••«■•■. ! ■ • 'i •■ i-
(I) Neugebayer n'en parle pas*, & rappo^e fetfe-!
ment que la place f ur pr^f« « aprit ' 'lÉTQÎt ité ]>«Uwi-
Yj^vemcnc pendant deux joues* ^
lie Histoire
XXXV ^tre fidèles , Vils parvenoicnt à reprendre
Albert la PrulTe royale & la ville de Dantzig ;
»B Bram- après quoi ils ouvrirent les portes , & don*
nerent des vivres oc de largenc aux fol*
dats 9 afin qu^ils ne leur finent pas de
tort. L*armée pafla près de ScHlockov ^
& marcha fur Stargard ^ qui fe rendit vo-
lontairement, le jour même de fon arri-
vée. De Stargard les Allemands marchè-
rent fur Dirfchav , où ik arrivèrent le 4
- de novembre , & ils eurent encore la fa-
tîsfaftion de yoir que les habitans s'em-
prcfférent de leur ouvrir let portes. Nous
verrons encore éh fon lieu , que' ceux
|î'e Bâuzîg envoyèrent les^'élefs de leur
ville , avant de favdir fi Tarmée Teuto-
nîquè àvort le projet de s*en approcher.
"» Ces éyënemens rapportés par Schutz ,
doivent, être regardés comme încontèfta*
bles ; mais quelle pouv<)irt être la raifon
d'une conduite fi extraordinaire ? A mbiiis
de fuppoferque le Roî & fon Confeil
. étoient privés de fens, qn ne fe perfua-
dera pas que ce Prince, qui avoît affem-
blé une partie des forcfss de fon royau»
.^me pbuir féfifter aux Allemands, & qui
"s^étpit Jhîs lûi-mémc à là tête de Tarmée
pour les iempêciher de pénétrer par le
Palatinat de. Eoinanic^ avoit totalement
négligé la défenfe de la Poméranie, donc
la conservation liii étoit fi i$nportante,
&
. DE L^OiriRÉ ÏEUtOî^lQUI, TXf ,
& qbî étoit W (éùti ^àfiti'f^t oètef^
Allemands poùv^ôrtnt eriûér dàki ta ï^rufc JJfiJv -
fe. Les places de la 'Ppmétâtût étoient t% Bram*
extrêmement fortiftées/fl rohért juge pif ^^•^^^
les dMFërpns ilègcs Qu'elfes ont fouf^nùs ,
penxiant la.guérri dé 1/ ans; & et fut
probablement Ce qui' isi îtlr'fi aitéihérit
tomber entré \éi mains 'deV Tétitotiiques :
les Pofonois lés éroyanf à Tabri de tout
événement 9 n'y aboient peut -être mis
que dé foiblés garàifons » & tel bout-
geoisy Te trouvant les plus fom, n*éil«
rené pas gi'ande peîne à Axivi'e leur incli-
nation. Mais Cohimént ces bourgeois
manqueren^-ill de fidélité adt Poionou^
pour fe remettre volortuiréit^ent entre
les mains de ces tyrans farouches &C fani-
guinairesy qui s'étoient rendus fi odieux ^
â feuts fujets ? Car c*eft ainfi que lés
écrivains Polohois Se Pfufliens ont peiat
les Chevaliers Teutohique^. Schutz n'a
pas jugé à propos d'expliquer cécté énignné«
qui n e(l pas difficile à deviner : car il
paroît clairement par la conduite dei ha-
bitâns de ces yiîlés , bit que \éi thtvïm
lîers ft*bnt pas (été ièis qu*oh lei a' ài^
peints \ ùû que lés f dlôAôii ëtoleiiï en-
core pUis} k\HCith\ifiM6ïieh$ auroenc
^û être plis cîrcoiifpééts i Tégard dés
Teutons.
Le 5 de hovembV^ une partie de Tar- Batre^r^
T0m€ nu. F
: jïiiép^Tçrft^bniquc marchaTlur Dant>^. A
^^^^ cette aouvcl^ç iè! Magiftrat ordonna aux
9B Brait- .troupes de border les remparts , & 'fit met-
DUouRG. j^^ jç £ç^ ^ ,^^5 i^j bâiîn»cn$ des envi-
Danui*'* 'PT*^» 0^* ^P^rgncr' trois hôpitaux qui fc
JcAfi{. !troq^o"^*nt hors "de la ville. Le ipême
V«^ 47^ jour jQoolioaiihèsr^rtisdeMarîenbôurg,
•'''f-to^'^' vinrenj^cimpcr i la droite} de la Viftulc
1520. ^yg^ 3^ canon /.tant pour s*oppofer au
paiïaîie de ce fleuve , que pour empêcher
la jonâibn de Tarmëe auxiliaire avec celle
du Grand -.Maître. Le lenHemaîn 6 no-
vembre 9 VBXtnéé Teutbnique , forte d'en-
viron 14000 hommes , entre Icfquels on
comproit 4000 cavaliers t vint camper
fur le Bifchafsrberg^ & braquer fes canons
contre la ville ; après quoi Ifenbourg fit
% demander aux Dantzigois s'ils ne vou-
loient. pas (e Tôumettce ^ TOrdre ; mai^
le B6nrgmeftr« Ferber répondit de deiTus
les ref^^ts , qu*ils avoienr £ait fermciu
de fidélité à. la Pologne , & quils ne vou-
voient pas réconnbitre d^autre niaître.
Après cettie dcmarche inutile, Ifenbourg
& Schombèrg éçrivirem aux Dantzigois
pour lesr déterminer ' à >fe rendre j| ou à
envoyer. des députa dans le camp ,. afin
de traiter siyec eux^ La lettrç'eft datée
de Dirfchjiw le 6 iibycmBré ; ainfi et
ifétoît que Pavant-garde de l'armée T»*'
tonique , qui avilit paru la yeil|e deuânt
DE l'Ordre Teutonique. iij
Dant2ig. Cette lettre attachée au haut
d'une perche, fut portée aux pieds des J^^^^
remparts par deux jeunes hommes fans de u&av
armes, qui avoient des bâtons blancs à.»"^"*^*
la main , Se fut reçue du haut des murs,
par. le Bourgmcfire Ferber , qui donna,
X florins du Rhin à chacun des envoyés.
Les foldats s'étoient perfuadis que Dant^
zig ouvriroit fes portes à leur arrivée ^
comme avaient fait Choinitz , Slargard ^
& Dlrfcha'vrf dont la première étoit fans,
comparaifon bien plus forte; mais les
chefs qui connoiflbient les Dantzigois , 8c
qui favoienr que cette ville puifrante
avoit donné 'le branle ï la révolte, ÔC
lavoit foutenue ju(qu'à la fin , neTa^
voient certainement pas cru } & ils étoient
au déiiefpoir de ne pas voir arriver le •
Grand* Maître avec toutes fes forces, llf
folliciterent les Dantzigois de leur don^
lier une répoofe, & ceux-ci envoyèrent
le 7 un Sénateur & le Secrétaire de la
yille dans le camp « non pour parlemen- "^
ter ^ mais pour déclarer qu'ifs étoient ré**,
folus d'expofer leurs biens & leur vie ^
plutôt que de manquer â la fidélité qu'ils
avoient jurée au Roi & à la Pologne.
Quand les (bidats virent retourner tes
envoyés, & qu'on ne leur ouvroit pas
les portes , ils fe mirent à murmurer avec
diamant plus de xaifon ^ qu'on leuc avo^
Fi'
114 Histoire
promis que le Grand** Maître leur paye-
Ati^RT ^^^^ ^^"^ ^^'^^ devant Dantsig , jÙ que
Ds Bran* ct Prince n'arrivoit pas. Ifenbeurg 6c
oiBuuRG. Schombcrg dans le plus grand embarras ,
n'oublièrent rien pour les calmen Ils leur
dirent que le Grand- Maître étoit près
d'arriver avec une bonne armée & beau*
coup d'argent pour les payer ; que les
Dan(2Tgois qui moniroient tant de fierté ,
il'étoient que des marchands qui fe hâte*
roient d'apporter les clefs de la ville »
quand ils entendrotent le bruit de l'ar*
tillerie ^ dont leurs femmes & leurs filles
né foutiéndroient pas !e fracas ; que cette
ville leur oiFroit un riche burin; Se ils
îes exhortèrent i s'armer de courage pour
fàttaquer le iëndemaîn. Ils commence-
' fent effeâivement It 6 à tirer fur la ville
fans- grand fuccès , ce tjui n'cft pas furpre*
AaM; leur artillerie ne confiltoit qu'en
t^ pièces , entre lefquelles il n'y en avoic
que 1 de gros calibre , & hi plupart des
autréi^ n*étoijmt que dés demî-couteuA'ri-
liés, où des quarts (fe coulenvrines. Les
affiégés qu^ avpient gàrrri les tours & les
irem parts dé canoifis, rrpofterent de leur
côté , & vers Fe foir , les Généraux en-
voyèrent un dénuté i la ville, â qui on
lie permit pas d'onrrcr : voyant cela ils
%rént couper les digues de !a Radatiq »
ttiiis a fe firent plus de tort Qu'ils n'en
Dï l'Ordre Teutokique. ift5
cauferenr aux hahîtans de Dantzig , parce L ^
qu'ils fufcntobligés d>llcr chercher l*eau albirt
& d'abreuver leur chevaux ^ la Viftule i>k Bxam-
ou k la Moltav ; ce qui ne. ^pouvoir fe ^'^■^"*®;
faire Tans d;iiiger« Le lendemain lOf U
feu recommença a la poii^te du jour^ ijL
on jeitta quelqu<;$ bombes dai^ la villé^
xpais les Dantzigois y répondirei^t ^yec
tant de iuccè^ 9 qu'ils tuèrent le meilîeijr
canonnier des Allemands , 6c qu'ils bvil€>*
rent la plus grofTe de leuu piecc^s« YcKli
le foir deux Généraux Polonois , envoyés
par le Roi au fecours de Ja place ^ vin*
rent à pantzig p;ir le gran4 ^Terdet^ji
j^ ^éte de 1000 chevaux & de )bo lioii|«
mes d'infanterie. Comme le pur baiflbkj
& que probablement les ennemis roar*
choient lentement , les Teutoniques cru-
rent ce corps plus confîdérable qu'il n'é*
toit f '& craignant d'être attaqués dans
leur camp^ ils tinrent les troupes en bf«
taille toute la nuit.
ifenWrg ^ Schpmberg , voyant que la Rttraitt ^e
yîlle avoît rççu un renfort confidérable, 6c **"""**\.
que le Grand- Maître lie venoit point ^^j^l^^l
leur fecours avec de la grofle artillerie & i^o.
des munitions 9 jugèrent bien qu^il étoit iau-
tile de s'aheurter ^ une e^treprife qui ne
pouvoit réuliir , À prirent le parti de & re«
tirer k Oliva , pour y attendre le fecoucs
du Grand- Maître. Le 10 au^ matin , ils
11^ Histoire^
mirent le ft\x au camp , & partirent pour
ASt^T ^^ loger :danf les vaftes enclos de cette
DE ^RAN* abbaye , dont ils percèrent les murailles ,
BiBouhG. p^yf pouvoir tifer fur les ennemis;' s*ils
étoient . attaqués : mais cette retraite ne
Ht fit pas^ tranquîtlemetir; car un gros dé-
«tacttêmeiit ibrti de Dantzig ^ efcarmou*
xBa . long^tems avec, l'arriére- garde , ce
^ut' né put fe faire fans qu'il y cô du
'fponde tué de part & d^autre. Le même
^oitr Schomb^g écrivit au Grand- Maître
^our fe plaindre de ce qu'il ne les avoit
'tjas fécouTui, comme îl Tavoit promis.
%h conîmençoit par rendre compte dé ce
"^tt'iFs ayoiéntfeit depuis qu'ils s'étoientpré-
«féhtés^.dèvant DirfchatTj ôc'ajoutoit que
•s'il éioit arrivé avec de TartiHérie & des
'munitions , Dantzig auroit été pri(c eh
"deux- àû trots )ours , Sc que même is'ils
'avaient eu du pim gros canon , & pârir*
ènliérement ^es mortiers , ils ééoient per-
suadés que cette place feroir déjà en leur
' ' ' '?'! pôuVdirI II 'éxpofoit 'au-Grand*Maître la
[y peine qu'il avoit eu de contenir les fot«
. j dats , & le ptioit de venir inceffammenc
' 2 . î avec la groffe arrîllerie & te quî étoît
néceifarre y^efpérant de prendre la vilfè
^en peu de tems : mais il lui repréfentoit
que, $*îl ne fe bâtôit pas d'arriver, îl
en réfulteroit un dommage à jamais irré-
parable pour l'Ordre ,-& qu'il étoit dan*
gfereùi qiie 1a ma)€iife partie de fes trou-
pes , & ftjr-tout Pmfânteric , ne f aflfat rfu AtMx
côté des ennemis. Il ajoutoit que , f*i! nV m BaAi«w.
voit pas""manqùé de poudre & de bou- •*»®^^^'
lttt\ oli nVuroir pas dîfcb'nfinué dé ça-'
minhcr'Dantzfg , mais' que leis mnnrtiorrsT
ét*nt 'éputfées , ratmëc s'éfoît Vetirée à'
ORvi^ Sf vbiis Vàf ri vtz pa^ , difoît Schom-
bef g ; H eft 'îVbpoffible de retenir plu!?
Ibiig-tems Ici. folëati foii^' les* drapeaux 5
bAulemipae^xaVàriërs' 8c é&* fcmaffirtr ne*
<îè/ftiahdarif^^pi$*mîéuï f^ue^^aVoft utt
^5r^^ où li^ fâ&ittft'tjèfrYe ÛSrt payoP
iStif ft>!de^ jjar'Téi OieVdlfeî^i Tcutonî-^
cfues , qor les t>lnt eAgàgés.Scftdnrfbergft
fihîflpit ''fih fe plaignant' de ce *qdc le:*
Grand-^ Maître, daiir fa déthîéte lettre 'flti^
îtAtfr aptes Jar fête^de'^Sh- 'Simon «^SrJ
reHë,-ttie fuî'^dftlpai tffernR /Fille' <î^f
^$er^ît^i^<*fl^ilWrf*^'q^^ con>
tracées" chvérs' les trWjîes V ^8fc' de'c'cP
cium né hii rfvbH pas «va ««iftWt^;*
p&uroh- montrer ft fet^é^^affai^iortiitsY
ce cfài ties avôiflfort mëjfôYitcfit» /'fitfrcèP
qu^irSavbîeàt tjtf» IiS i^ft' efiVdjré' tft^
eiprès.'' RtalÇfeui^fêWBnï^'rti «-Wttr*' «P
SifcoiTiberg flit^in^Wcè^ae |»-1» entici^
ittif , ^& leur aîpprîjt; qu'as >^à*o*enf "pa?
grande- chofe à -craîirtdre dèt AllciWlinds k*
dVmfant^ ^tfSFd'SAH» ' iM^offi»fe^ë^'1â
F4
^Grand -Maître vipt (^ join4r,e à eux af-
albeet ^^' prompicmeat pour prévenir leur dif-i
DB BtiAH* perdoo. .
»i»ouM^ Ilmbourg & Schona^erg refterem pen-
^wt { jours, av,ec tpujfi l!?ii;9^é^ ^ Ptîva ^:
<çù jU reçurent d/^ix députés .de^payzîg^
qui veQOJeQt ç^rir lef^qlefs ^e :^^^ vLUf ^
en demandant qu'on ne fît aucun ^N^t^
aux habitaiis« l^a proportion fut acceptée
a.veç }oie ^ on ufit g^r^ifq^n dans la ville
^ le çlffUc^ rf^ It r;^e d^ IJa^ée j^mj^
aui jpjof tes d^, If y i)le. La' difficulté 4p,
tçt^fiv îpi^twiyjfçsfopvlf « ,<^3y?W»» > 4«>t
Schjôtphf^y; s^tçlt plj^Qt au Çiand-X^av*
tre^ étoîr crèr-'réeUjeji çommt nou/s Kap*
preo^l^ li'ime féconde lettre que les Qé^
i^rag^x iq:iyirçpt,a cç Prince. La défcr-
t|qn«^dUpiçnjtils> f été û confidérable ,
pendifitqpe Ji04^ét^>i]f^ ^f b|M|]^ d'O*
liva,. qn^ aie ^îfftct p??u j^oa |9maies'
i\n{2nfiff'^siy^ç\^sc^ 8j4f la pàttçe
c||\i'il jnr'eftjarriy^ m argent ^ ni vivres, 8c
qu'çfi ,f) a pas encçre re^u de vos nou-
^ff^^Jee^^qavfliefs étojetit a^^ fi mé-
, <5W^« ffiï'iiû youjoient /e twrçr ; , |nais
^^384.»îffiï}?i«9 q»c lj^.*^r?ffins a a^
teodke ^cçyre .pendant 8 jours d«^ vos
^puv^^ep pfés de.J^ai^zIgi s'il n*ep ^r^
fîye pas , U eft impoffibb de les retenir
.DE l'Ordre Teutonique. 119
cruel embarras vous aurez jette les Che- <
valîers Teutonîques de rAllemagne : cir» JJJrt
confiance qui nous apprend qae c*^toit d« BmjLw.
eux qui avoient levé ceye aripée pour P^^w^»
renvoyer au fecours du Grand*Maitre, Ils
finiflbient en priant inftamment ce Priqce
de fe hâter d arriver « quand même il v.
n'aurolt point d'argent , Pavertiffant quM
^tôit à craindre que la cavalerie auifi bien
que Ktnfaqterie ne p^flaiTeist du côté des
ennemis. Cette If^ttte datée du camp prés
de Bauzig, le 16 noveipbre &c fign^e
par je Comte d'Ifenboitrg & Schomberg»
fur encore interceptée par les Polpnois s
am6 cette armée futpeut*écre entièrement
dîfperfée , ^v^t que 4e Grand • Maître
ait fu qu^^Ue s*^toit préifentée devant
0antzig.
Les Généraux n*W«nt reçu ni fecours 9
,ni réjponfe dfi Grand-Maître, virent Içur
arma fe difperfer entièrement malgré
eux. .L^s foj^ats , dit Schu;z , pillèrent Ta. ^$.
Bs^uzig &t IjBs yiUajges des çnvîrons 9 & ^*^
pa^Tânt ptar les Etats ^ii Duc de Ponié-
ranif?, ppur rçtousner en AUemagijc | {U
pillèrent auffi tpus^les endroits qù^iU r^.Q«
contriçrent fur le^r.ro|ite; m^is W né f^it
?as impunément ;/Çar tidn (ei^lemeot les
qlgnoîs qui s*étpiçnt mis a Jéar pppr*
.f^ité^Jmaîsvies Pp;nér^nien$,Sc^les,Ç<f(f^*. .
!j^es.è|i t»ereni w^ ^ grand tiombrjB que^
r ^
ijo Histoire
fuivant les chroniques , il n'en échapa
A^uLT P^* '® cwâtt. Salomon Ncugcbavcr, hif-
PB Brah- torîeïi Polonois , parle d'une manière
^"^''*^' très -différente* Les foldats Allemands,
Jj^^-'^'f^dif.il, furent trèsmodérés & obfcrverent
la plus ezaâe difcîplîne , n'ayant pas
bruié de vlltages pendant cette expédi-
tion , ni ôtë la vie à perfonne : non-
feulement ils n'ont rien pris» mais its
ont tout payé argent cçmptant , & ont
refpeâé fcrupuleuferhent les personnes du
'feicc : c'eft pourquoi les payfans , n'ayant
aucune crainte/ leur apportèrent des vi-
vres en abondance , & les leur vendirent
à ]\itte prix. Il n'en fut pas de niéme des
PôIonois, ajoute cet écrivain ^ qui fé-
couane toute difcipline, pillèrent tous
les endroits que les Allemands avoienc
' laifTés intaAs , comme s'ils àvoient été
en pays ennemi, & qui firent fouffrîr
toute forte de maux aux tnî/érables ha-
bîtans. Qui faut-î! croire, Schutz ou
Néugebavef , qui a été copié ftiot à mot
Difeript.' par Curiclcirn , qui étoit fecrétaire de h
^;. f*;;j; ville de Dantzig le fiecle dernier? Au
$»$• ' * furpfns Je n'ai rapporté le témoignage de
ces diflTérens hiftoriens, que pour '«
mettre en oppofition; car il ne parojt
Sas que ce qui reftoit de trompes ,fe f^^
ébandé. ni que les Pôméranîens w
i:::'-w^ayent tué Un grand n8mbteî puifqiié^te
tLoi *8 P'ôldgne lïttiiii l%»niÉ« /ttitalirei:™™^
< Aprèi la refraîte des q^i^es 'AHeftian^
ëé 'Dirfcha^, St^rg^rd fit :€boîiiJf^ «•« 5c*iif ^/o^
fotirttiereiit aux P<rimioU di^ la^ même tm^^^ *'**
ftkre qi^ih étakMqvmutue«re4ei hmm
édf Tauwné ;: cV^^i^dh-év xprtûlci >h*l?
tons^v wysant<qiiecte^e«p'étèît «iaiifdi^
feireimrMt ibu» Vi>béiflaaèe adè fai^ek^
gnr. Le Grand^^Maierei, '^îf rr'aroit y^
fa j ^Du^qtti n^voit pas fu>pn>firer dt fii«
court qiie) Ie»<>bem1i<^^ de iVlHèitfafM
lui aiâ>îciit cn'uoyé, tonriomir 'A^ fe<«d4^
fendre dans la partie oriemaSedcHaiVrolk
fe^ù{'«iôp^' JÀalîimbMrg^qMr 1les>JMa«
f^vîèis .lui àvolentoenlaré , &• tmnbaâ ' t ^ ^ ^.
i Tînifitovâfte! fiir/.u« .cpops.ifei'BafnKa^. •; \;*
^i étoient campés' présf d«i3l0lfel.,?il .^^ ^> t
4tar>»toa ^^ooiJloniaip& ^tpfgftuaiiifryiiî»*
9laht 5cHiitz^tt|iife fft rtpsMdéreih les/bpé-
'mbm'lmtUimsà ide'»J*af»Jiif t:ë>;r siufis
Heniièbep^ nipporle qat m 'évén«tnMi p^. f4;r &
iibfit ; afrivés pendait i i'^té:^^ & ^avf o^ d*ds ^^'*
XUfcofiftaiices différente ^^ auxqvdles' èoii%
me croyoRS' pas devoir éonr* arrêter; ' *!>
* Pendant iqii'on Végôrgecni en^ Sinfib;
:lfe .Eape( «k iPcËmpcrcpr aivbîtfnt :&ii phi- p^^j; ^^
»fieura dMaîidiics j><rar ranvenct îa; Mik^tMijI^tH»»
j&l«)ai^ de,l^idflfi*.nftitc»f âaimrfglîgé*^^
F 6
>|ftf . 9 r « T 0 t » «
Mvv ^^^^ ^^^ ^ T«wo»imiff ^km ReC'
j*9w Npuf iM^Mgfttitf pas qw J» ÛraiHl«Mal.
^^^ » fe foi» tMfentfw^ ipai€4 ^M.te^ ^«ti-
iimoa ont icé t|i;p»refnmcM plus exuâs
. i jecMÎUk oeiquî écpti eootfaire à l'Or*
' dm # que co qui pouyorc lui <m £iv(h
ftUnn I9ft9.«0mint4>omoiv pas .demm
pim^îhn ^^Atfm iesÉieoits :^ oWni -m
Ma d'éciite ide leur r«cé & 4e pbidcf
ieivr cittiè a^ wtaot^ dé chaleur qaf
lis Pokmobi tCes 4^ails ateoient Witefit
Mvipiila.felisitîon.deib'fiie^e» c';eft poai>
r^i jiKins evohsr Térfry^^'esi fi»r)^r àiU
'JU#ape;:ayaie ;ésftt. ie^ 15 )inU«t att
Jt^yiMi^ftofde.fiAlqg^ie^ pow. l'eihôrier foïie*
rg:,^l„^^nmt^ faèe>i9t|aiii av«c le Graml^Maî-
ff # !#• Ète^'Z^ /Haû le méaie tcms SigtAnond
^ «Àrixioiri èu:£ape ^' poim^ict de ^^grandak
-^Nttnieé deHQRhe;;ifa dettr^ ea.«n data
9dttrii;derîi]ill«ule^ dgaôûtleiRoidcfi-
c :.r :r/v ^Wrde.éoovjem eorSoitwtram Ron<£fe> fSt
i'Oa pent lu^er par t Vtktnk que iB^inaldî
^Ji jdoffiiié)^e:la pj-^dmite, ^pièces deiis
letrccs â^'em >éembiaifles , zn moins -M
^ *ce>aaitiisr pnRi&v:Qn\vdif per^ectte der«
i' . aflere.l}ueIkci^)e.]yoq^iti!Osdce^»^
'^e»4K. iWt VoK^ ne iimspMrqimi^ êfibîtrS^moiid»
^'^'^^ fiait imaMi tiwmURn|9b jqee àrtiidvdte
Bl L^OSLDftt TfiUTOMIQUK 1))
ait jamaif rien fait ^ pour mériter de !'£• ' ,^
glifc, ni de lareligiQn, ni qu'il Tait pa J^IIV
faire daas le petit coin où il eft relégué i »« Ba*»-
JWu j1 ^aroit ati contriiiFe n avoir été •
inftitué y que pour metire le trouble dans
toui les endroits w il a eu des po0ef«
fions. Votre Sainteté n'ignore pas, ajou*
tojt*il^ commipent les Chevaliers fe font
conduits dans les royiiumes d'Angleterre
& d*£fp^gne 9 6c.. ce qui leur eft arrivé ^
exemple que )e pottnois fuivre,pottr dé«
livrer moi & mon royaume de cette efr
pece de calamité, fi je ne préferois le
repos de la chrétienté , à ce qui feroit
ayant^etix à mi^% Etats» Le.Roi.qui avoir ^
dk af comnienceif)ent de fa let^e , qu'il
auioit ^u vçnir aif^^Hsnt à bout de l'Or*
dre, mais qu'il revoit traité doucement
i càuie de la jeunefle' du Grand* Maïue ,
& de l'intérêt qu^ prenoit Sa Sainteté 9
Inouïe qu'il lui avpir déjik mandé ; que
le .Qraod->Maiti|e,a:yoît rfftifé ^s ptppo«
fitÎQiis qtM avoient paru acceptables aux
Ambaffa^rsde.Uçngfîe & de plufievri
P.nnç^ d'ÂUetimgne , qu'enfuite il avoit
4tti|j|odé 910e tieve & une entre;i'ue qu'il
liii.a\H>(t;a<;cpKlée; mais qu'jiyant apprif
5)H'onr(9 préparojt i [ui eiivoyerdn fecpun^
jl>n'AVoi^pasr.vi^.u|u fe r;eçdre jà fon 4pr
yw%Sîmt^ il i revoit ipromif } il ajour
._ ^ 134 ' B I s TOYH^E • "^" .
25S55 troupe en Allemagne j pour^ attifer ît
AiBiRT ^^ ^^ '* guêtre, & qucj s^l lui arri-^:
Di beân* voit quelque tl^edefàcheux 9 ce feront
•iiQWRo. par fa faute, 8i:qu'oAiiepofùrr6it erfA-^
Toir mauvsâs gré à (é$ enhemîs. Lé Hor^
ftniflfoit en fatfant part au Pape de- ia*
iraiiTanee de Ton fib.
On voit que Sigîfmond, fuîvant fer
ffràcet dé fes prédéceifeij^»| ne rôu^tflfbit
pas d'avancer lès abArdiï^» tes plus palw
pâbles , lorf<^ti14 s^àgMfoft :dfe' dénigrer les
Chevaliers Teirtoniques ; ear amcun Ot'*
dre 'n*a mërilré , ni reçu autant dVloges
des fou verains' Bontifes ,' pour les grands
fcrViçes qunr a' '^ndus à rEglHe^&'l fâf
tetfgion; Quant à ce que ^gWïrrdnfd êk iH
frtiiiemênt t^i' à -ëtë feiV »tax €hèw
liers'Teutonrqacs en Angleterre ,ôh peut
Suprà^tewt. ^^^^ ^® 9"* ^^^ ^^ avons rappbrtë plui
a. p. 34t,' haut ; "OC hooè avouons que nou^ h'ft*
i^oits encore %teii pu'^ouvriii- Ailles
pôflTdifons de FOrd^é^eh È<j[^ghe;^^i^
ôliis. que fèr l'éptjqufe , &** li^IYnaniere
fibnt^ il' les' a peïdaès'^ tukii 'ûle kiÀmtè^
hhûbk pàt'^àuVCoiâtiHiridKriés ^uérâi'i^
^ dre> éVoif ' ^nlUès rëcemirfbiit dans le^
hiyaumês de Naplel 6rdVSfcHe^^ qùiâpt
f attenoietft- àu^ RA ^-é^Èfph^ , HW'pëat
irôir !<s àétàilsf''<|tief MM<Bf^f0n% fait de
Supri.t9m^ *eet ^vëdeéent 'dafns 4e 'tt^nlb ^prëcëdMl ':
DE l'Ordre Teutonique. 135
rite des Chartres, où Ton n'apperçott pas'
qu'on ait pu fe fervir du plus léger ^Sert
prétexte • pour colorer une întufiice fi »■ i^i^aik
çriante*^
Dès que Charles Quînt ëtôît arrive d'Ef- L'imperfcof
pagne ato Pays-Bas , il avoir auffi tra- J^JÎtîSust^
vaille à terminer ta guerre entre la Po- uur,
logne &rOrdre Teutonique. Il a voit écrit J^^'^y^''^
à cet effet de Bruxelles â Sigifmond j phm. io-^
•qui lui avoit promis d'attendre fcs Awh- Y?*à Si^
bafiadeurs ; mais la guerre n avoit pas dif- t$^
■ continué pour cel». L'Empereur étant à i|30«
Maeftricht 9 écrivit de nouveau le x 1 d'oc*
tobre au Roi de Pologne , fane pour liu
marquer fa fatisfaâion (te ce qu il avok
'promis d'^attendre Tes Ambaffadeurs', qu^
•pour s'excuferde n*avoif f^ les*cAvoyi|r
auflitôl qu'il auroii défké , ï cauTe de
-fes occupations! H Tezbortoit encore A
mettre bas les armes 9 m attendant leur
arrivée 9 & a'ioutoitqu'ilécrivoitau Grand- ^
Maître pour le même fa^et. L'Bmpereac
étant arrivé ï Cologne , nomma George
•de Rogendorf , Baron de Molenbourg,
Sébaflien Sperar , Prévôt de l'égliie de
B^xen, & Jlean Marafch, ferAmbaffin
deurs & Plénipotentiaires 9 pour traiter en
ïon nom , conjointement avec ceux du
Hoi de Hongrie i tant avec Sigifmon^^
-qu'avec fe Grand-Maître*; flesTilétoiccnd-
^fflaire^ àVti te Grand']>ii&;4c Moskesé;
t^6 Histoire
Se les autres Princes qui avoiem pris patt
^EJLT ^ '^ querelle; afin d'engager les parles
«l'fiRAHr belligéranles y foUà conclure la paix 9 ou
»uouRG. ^ fjjj^^ yjjç trêve, La commiffion des Am-
Coi, ToU baiTadeurs eft daiëe de Cologne le 14 no-
TJ^tVu* ''^^^^^ I jao , & la lettre de créance eft
* éti date du lendemain.
Le Pape qui ne favoit pdinc que TEm»
pereur avoit nomme des Âmbafladeurs pour
ménager lapais entre la Pologne S< TOr*
dre Teutoaique, lui écrivit le 36 décem-
bre 9 dans les termes les plus preiTans.
iM.nMm*n Votre Ma'iefté nlgnore pas , difoit-il , la
ffuerfe cruelle que le font le Roi de Po-
logne & le Grand^Maître , & Dieu nous
eft témoin que noul» n'avons rien négli-
gé , foit en envoyant des Nonces 9 foie
en les exhortant ^ pour les engager à
terminer Jeurs di£féretods par la yoieju-
dtcielle 9 & non par celle des armes ; ^
Votre Majefté le iait elle-même, puif-
iqoe nous lui en avons écrit plufieurs fois.
Nous nous rappelions auffi qpe nous avons
«écrit fouvent à l'Empereur Maximilien
.votre «kttl 9 pour le prier d'interpoTfr
Ion atttorité 9 afin d'accommoder amia-
i>Itment les différends du Roi Sigifinonjl
f& du Gratttl* Maître ; ce que nous croyons
«qu'il aiiroii fait 9 s'il avoit vécu pli|s.loQg<r
lems«.Le Pape ignoroit.donc auffi # tpiii
^ ^u fw SigiûnoRd wrott igà^iidmX
V
SK Lt>lljD|ll^)TcX^OMIQVE. f>7
Maûmilien-f. i reouevue, de Vieutttt.
Maintenant nous apprenons, continue \^s albsrt
fonyerain Pontife , que la guerre s'aninte dk Braw^
plus que jamais^ flw'o? f»ît d'immenfes ®**oukhp
pép^ratifs 'de .part, & d'autre^ qu'Albert
5*^ant ligué avec, pluûsi^s peuples de
Ijàll^oiagne , a ,a(fembl4 ftpC; gr3n"4^.?r*
née,, ^ qnçjSijlffiapd, cpû a. eii peine
jufque^lâ , i réprimer la fureur des Tar«
tares, a été obligé , inalgr4f > lui yde de* .
ga^mr fes fr5>mieres.,du «Âté.de Ja .Mo(« ^
cov)e & deia 'jt^rfaiie , pour cpncentrer
ù^ forces;, ^fiiij d^ pPVtyoir.fe défendre
contre les e^orts des çhr^iens {4çs . Chf«
v^lier^) & déijea^re fon.propr^ royaume*
Qn voit que le Pape neparlpit que d'a<*
près les iu^eftions du Roi ^t Pologne »
qaigçpffifiqit les objets, fie qui luimoa<<
Upir QOT^^e pr^^nt , «n péril déjà p^iTé t
par Tentiere difperfion de Tarmée ,alle<?
m^niif^ yÇTOf A^' :ff<PV« de KOrdre. »
Apr^ avoir déploré lei.iDaû:x que les
guerres de U Pologne avec TOrdre »
avoient oçcafionnés autrefois , 6c ceux
qu'il Ci^figçptt encqre, le Pape difoit ;
que .vo}i[?n( qu^il n Votit; rien pu gagner ^
i>lpar ,^^ lettres., ni par Tenvoi de fes
Nonces, Ù avoi^ ieué.les yeux fur TEro*
pereur., qui devok & pouvoit apporter
do remède à taiit de maux 9 comme pro«
teâeiu; de l^Eglife ; k req9érant d'em^
— pte'yer fes-priéi^s auprès de Sî^Artond'/^
^t^ôERT S^' ^<>" àûtôritë auprès du Grand- Maître;;
DE Brah- afin' qu'af>rè$ avoir Fait ceffcr les hoftrlî-i
^^^«* tés, \\s remîlRnt la décifîon de I^rsJ
différends au fainNfrege* Le Pape ayant'
re^réfeWé à l'Empereur, 'le bîen-qiiîetf
fêfiflîéToitippvii h chrétienté^ Strôfcjî^*
^tiôti ^iié' Wi>ufôîr le mot fflgifitioiïd f
qitt ne combâttbk qtfl reçi^t contre -les»
eitholi^Mey (^'Itôff le langage ^e les
Pôlonôîs tènôîent ail* Tape )^| lé; pt}&iB
iKftanïrtiè^t 8e A>nnèi* tous festins poW
A'inene^'la'f aîi c«t>é ft^R^î*&»le€tàndî4^
MàMe, & éféti^m i toU l*(s ^»e\ii?
rfei' /feftbàflfàacirts^^tlfcr; fe joiJlnMt âf fof
Nortcé il i\xx i An^baflfadeurs dei autres^
Princes , WarvaillaiTent à leur faire inettté
bas tos ariîiW , &«lès èngag<^flent'ï vîVHP
tn'pàix , iiintAe^M cbhvicfttà'-dfès cHréi^
tien^ • -' - -^^ ^•.-- 'i-' ^'^ -'^ '^^
.^a««M- *• ;t^â{s tjâe'ïé Pape- & rertf)cretrf në«
gof"rc,* * éhéréhoSent qu'à accônimoder lés difS^
Schuti.fol euhés de l'Ordre avec la Potogne-^^lei^
jU'/^'^*^ hoftilitésne difcominuèrént pasen Prufle/-
Htnmberg. D'abohl -â^ès U f*tc ^é^ Rbîs ; tè3 Teu4'
Fauk.pag. ^^\^^ firent lïnecdfarfeièrf'MàWvr^P
1521. ^ paffant'p^èi deLpbav \ tlsfe«ingbfèri^
en b« taîlté po W att jwjuér '1 000 Pêlori»îs qi}?
étolerit devant cefie place; nraisfes ennemi^
ne jugeant pas à propos de les attendre,
fe jeMereift daiis fti WiHey^ on- tua iin^
centaine d'hammes de leur arriere-garde. ' ^^^^^
Les Teurons attaqueront Seeboiirg , & al^kt
furent ablîgés tfabanrdonncr Tentrcprife; ve Braw-
n^aw ils prirent Ncumarck 8c Gutstadt^ i^iaovR
Comme Hs avbîent trouvé »n grand bu*»
lîn dam cette dernière ville , Us renv6J»e^
rent à IQonisber^ fousi l'efeorie . de «jtaO
hommes, mais des Allemands vôftis à
-la manière ies Tartares , cfui étôîenr au
fervîce du Roi , reprirent le butin U .
^ent main-baffe ftir le détachementi looo
iTëinoniqucs s'étant approcbési la fourw ^ *
^ine d'Elbing, tewercnt en vaitt^rde fun- -
fjrendçe: cette ville, 6e ptitem celle. de
TalkenMt ; de-là ils envayetOTt dés dëta*
chemens faine le ravage dans la Ne^
rung : & les Danizigois^ qui avbient mil
quelques fôtimens en mer , prirent , après
un long combat, un Jacht; ou vaiffea»' ' v
appartcî»nt à la ville de Kniphôf. Le« ^ . ;'
Px)lonoi$ prirent Paffenheim aux Teutot-
niques, •& les habitans d'Elbîng , affift<«
des Dantzîgois , profitèrent de rôccafioa
pour détruire de fond en c;pmble , le
château de Holland , que les Polpnok
avoient pris aux Teutons Tannée préc^^
dente. Us n'aimoicnt point apparerametK
d'avtrir une fortereffe fi près de leur vil»
le, quand même elle auroit dû refter
entre les mains des Polonois ; & quoi*
que ces dernieri ne dûffent pas être con-
1^ Histoire
tens d*un pareil procëcié , on ne voit pas
Almiit ^'^^ ^^ ^^^'^^ témoigné leur reiTentiment
s>% Bran* aiix £lbingeois« Voilà en bref quels ftt«
HÉBOHRo, ^j^j |g^ principaiu» adet d'hoftilités qui
4iurent lieu en Pcafle «etie annéie » & qu«
«Mniji n'avons pas cru devoir détailler ,
pour repcendrcL plutôt |ip fil des jnégoci»*
iioflf; ' :
Difcfm . On ignote en quel tetm les Ambaila-
uéttn^t' ^^"*^ ^ l'Empereur arrivèrent près du Roi
l'Einpmvr de Pologne , qui étoit toujours à Thorn ;
*tt Roi. 4IIIIÛ il eft vcaifemblable que ce ne fut
^ I53I* ^u^au moU'ëe îanviar ou au commeiip
cément de ^vrier de Tan i^xi 9 pui^
'OUe le'preaûerarrat^ementconotj » qu'ils
nrcfnt avec ce Monarque ,^n'ent lieu que
le 15 de ce dernier mois. Lorfque les
Ambaf&deurs de Char)es*Quint eurent au*
tàé. Pol &enc€ de Sigifmond, un d'eux fie un
J*^^^"""' long difcouVs pour aflurer le Roi de l'a-
mitié de fon maître , pour le féliciter en
Ion nom , fur là naîflance de fon fils ^ 8e
pour lui marquer fa reconnoiflànce des
services importans qu'il lui avoit ren*
dus ^ lors de fon éleâion à l'Empire j
comme nous l'avons déjà obfervé ailleurs*
Cette harangue rouloit encore fur plu*
fieurs^ autres points que nous omettrons^
pour ne parler que de ce qui Concerne
l'Ordre Teutonique. L'Empereur , dit-il ,
voit avec peine ^ la guerre qui s'efi allumée
bE l'Ordre Teutoniqve. 141
entre U Pologne Sc l'Ordre; d'abord ^
à caufe de ramitié qnM a pour lé Roi , S^^l
enfuiteàcaufe da Grand-Maître, en qui d^Buam-
le$ Princes & toute la Nobleffe de TEm- »«»•«*«•
pire (e trbui^ent en ^Ique iorte offen-
fét y lui étant trèi attachés » ainfi qu'à
fon Ordre y &C étant obligés par devoir ^
de ne pas les abandonner : i quoi il faut
ajouter , cdntinuoit i'Ambafladeur , com<*
bien ta guerre eft affreufe entre des Prîn«
cet chrétiens & de fi proches parens ,
lurtout que l'un d*eux ( le Grand-Maître ) n
eft en quelque façon eccléfi^ique", étant
▼oué h la religion , & qu'on ne peur pren-
dre fans péril des biens qui ont été donnés
à Dieu , & mis légitimement au pouvoir
de l'églife. Il repréfentoit enfuire , que
les Moscovites , les Tartares » tes Turcs
& les Valaques étoient attentifs aux évé«
nemens de cette guerre , & n'atteodoient
que Toccafion de dévafter la Pologne.
Après avoir exalté les viâôires que Sigif-
mond avoit remportées fur les Mofcovi-
tes & les Tartares y il repréfentoit adroi«
tement l'inftabilité de la fortune ^ & conv-
bien il étoit important de terminer la
guerre de Prufle : nous fommes envoyés
par l'Eippereur , difoit-'il , pour employeri
conjointement avec les Ambaflfadeurs
du Roi de Hongrie , tous les moyens
propres à ménager' la paix ou une trev^
14^ H I s T O I R E
avec rOrdre , & il prioit inâamment le
Il^e^V ^^* » *" "^™ ^^' ^^^ maître , de fe prê-
i)% £ran* tef à un traité , & <le mettre bas les ar*
v^hovM^r. jQçj ^ quand même H croiriMt avoir eu
un )ufte fujet de les p^ftdre; Si * com-
me TeTp^re fermement Sa Majjéflé Impé-
perial , pourfuivoit l'Orateur , ,Votre Ma^
îeAé veut bien (e rendre à fes follîcita*
fions, nous lui ferons connoîrrc plus par-^
ticuliéremenc nos inftruâîoni; il quand
nous faurons fa rëfolotion , nous nous^
rendrons auprès du Grand-Maître, pour
nous acquirer de notre commiffion , ef«
pérant que Son Excellence ( le Grand*
Maître ) ne mëprifera pas les volontés ^
ou les défirs de l'Empereur, & fe prê*
tera à faire la paix ou une trêve , à des
conditions honnêtes^, ^uand on examine
cette longue harangue , ^n voit que l'Ëm*
pereur ^qai s'oâroit pour médiateur , étoit
bien éloigné de regarder la Pruflfe , com-
me partie,. ou (i l'on veut, comme un fief
de la Pologne ; & on peut juger de quel
oéiî les Princes de l'Empire avofent vu
les déclarations de Mazimilien & la let«
tre que Sigifmond avoir furprife à Char«'
les»Quint, en fuppofant que toutes ces
pièces leur ayent été connues,
Ttere ée Les Ambafladeurs de l'Emperedr, Geor«
a5 lottti. gç ^ Margrave de Bi andcbourgf , f/ere du
' ^^ ' * Crand«Maitre , Frédéric , Duc de Lignitz ^
DE I^OKDH^ -TkUTQKIQU'E. ,143
{q^ beau ^frçre , &( Àmbroifç de Schaïkan »
Comte de Zdad, Ambafiaideurs du Roi au^^jit
de Hongrie, qui cherchoient à entamer de BF.n^-
les négociations, foliiciterent d'abord une P**^^*'*'
/urpenfion d^annes , à laquelle Sigirmond
fe prêtai à condition que le Grand -Mai;
tre en fit autant de fon côté, L'aftc par <^^^* ^*'*
lequel Sigifinond accorda cette trêve qm ^j^'JVôl*
'^devoit commencer le 17 février & Ani^
le 2 ^ mars , veille des Rameaux , fut . ex-
pédié à Thorn le 1 j; du mois de février
15x1 ^ avec un (auf-conduit pour que le
Grand-Maître pût fe rendre avec unç
fuite de ^oo cavabers àRîerenbourg, afin
de. faciliter le travail des Ambai&deurs.
Le môme jour , 1 5 de février , lesdits Wii. nvm»
Ambafladeurs firent un aâe par leque^ ^^*
ils attefierent que le Roi de Pologne
avoit , à leur (ollicitation ^ accordé , unç
trêve Se donné un fapf- conduit au
Gran^-Maître. .^
Le Roi ne fit connoître fes intentions .
ultéfieures aux AmbafTadeurs y que Je 17
février , premier jour de la trêve, il d^
clarà qu^il vouloit demeurer dans les, ter-
mes de la paix perpétuelle, &c propola •
feulement de (è relâcher fur tjois ^rticles^ ^
de cette pa'^. Il cpnO^ntoût premiéremetu , niM juifli^
à lever robIi|;ation qu'avoicnt: contrajftée »^^'
les Chevaliers dé recevoir des Polonois
îdans rOrdre,'iSecondement » à ce que TOc* .
- c . \ • - • * /
144 H I s T 6 t R ^
dre ne fui pas obligé de dôfinet Ad fecours
Aliert * '* Pologne contre rEmpc^ear , TEm-
te Bran- pire &C les autres Princes chrétiens , mais
^uavtQ. feulement contre les infidèles , â condi-
tion qu*il ne donnât jamaii aucun fe-
cours , ni à l'Empereur ni i TEmpire ,
ni â d'autres Princes contre la Po ogne.
Troifiémement , comme l'Ordre avoir fait
de grandes pertes dans la guerre aâuéllei
& ne pouvoit point par conféqueutdon-
aer du fecours à la Pologne contre les
infidèles 9 Sa Majefté promettoit de l'en
dirpenfer pour un certain tems qu'elle
5xerotr , félon qu'elle le jugeroit convena-
ble. Quant à ce qui regardoit les pri«
fonniers 6c les forterefles qu'on s'étoit
prifes de part & d'autre pendant la pré-
îente guerre , le Roi promettait que f
quand le Grand -Maître lui âurott rendu
hommage , îl en agiroit avec bonté i
fon égard , & d'une manière qui fatisfe-
roit les médiateurs.
îow^*^r ^* Ambaffadeurs de l'Empereur & du
porTtd'At*^^^ ^ Hongrie , n'ayant rien obtenu
bert. d'autre de Sigifmond , que les articles
t^^i.ni^[ ^^"5 "^"* verions de rendre compte ,
f/ff! * ' partirent pk)ur allçr trouver le Grand-
irai. Maître à Riefenbourg, & lui dirent , qu'il
leur paroiflbit quil? le Roi n'exigeroit de
lui que Fhommage réglé par la paix per-
pétuelle , que p s'il vottloit le rendre à
l'exemple
DR L*0»DRE TkUTOKIQUE* I4f
rezèiiiple de fcs prédéceiTeurs , il devoir !
s'attendre. que Sa Majeftë s*accorderoit j^f.^^i
aifément avec lui 9 pour les dommages oc> pb Bran*
cafionnés par la guerre. A quoi le Grand» w»ovAa«
Maître répondît : que Thonneur & la
confcience ne lui permettoient pas de
prêter ce ferment en conformité de la
paix perpétuelle^ que fes prédéceiTeura
n'avotènt fslit que par contrainte au pré*
judice de l'Ordre , & contre les difpofi*
tîons'de. la paix faite précédemment e
BrzefcV dii confentement du St» Siège :
que d'ailieùcvcette paix , nommée ptfm
pimcUc j avoit été faite au préjudice .de
rautôrité Impériale y du St. Empire Se
du St. Siège Apoftolique, à qui l'Ordre
étoit immédiatement fpumis, & qui lui
avdt défendu autrefois de faire un
pareil ferment : à quoi il ajouta qye
ce ferment fépareroît .entijéremént l'Or*
dre de la nation Germanique ; & que
Frédéric de Saxe , fon prédéçefieur , M
l'ayant pas fait , il efpéroit qu'on ne
Texigetoit pas de lui. Les Ambafladeurs
propofcrent enfuîte au Grand -Maître 9 les
adouciffemènsa la paix perpétuelle,, qu(^
le Roi de Pologne ay^it pronui ; â quoi
il répondît : q«e ces articles ne lui dé-
plaifiMent fas ^ mais qu'ils ne fuffifoient
pas pour les intérêts dé fon Ordre : que
par la paix perpétuelle on avost eolev^
Tom^ FUI. , G
14* H r s T O I R É
de û grandes pofieffions audit Ordre V
AtB^Rt ^ ^**'*^ venoit encore de fouffirir de û
T>E brak^ grands dommages par la prëfentç guerre,
^EBOM^. ^yç ^ quand même le Rcriïeroit trés4ong»
iems fanrlm demander de fecours contre
les infidèles , alnfî qu'il le marquoit dans
iin des articles ^^ le Chevaliers , loind^é^
tre en état de combattre les infidèles,
t>ourroient à peine s*ratretenir dëcem»
ment. Si Sa Majefté , diibit le Grand*^
Maître ^ vouloît nous rendre ce que la
Pologne nous a pris ( c'eft-à«dire , la
Prufle royale ) alors , non feulement nous
fecourerions le Roi puiiTamment contre
les infidèles , mais nous ferions encore eil
état de fuivre notre profeffion^ ce que
nous d^firons ardemment, en combat*
tant -les ennemis de la religion, &c èn:la
^rotég^àrt^ par «os amies' j, contme^iu»
prédédeffeuK l^ditt fait avec' tant de cooip
fage & d'une manière fi louable. Daiti
ce cas-là , continuoit ce Prince , nous
nous foumcttroni volontiers à tout ce
que l'igiiiperear & le Roi de Hongrie
régleront > tant fut le fecours que nous
.devrons d^ngr au Roi ,, que fur tous
'les auti'e^-pô^ints , «qui pourront contri-
t^uer à entretenir la pa^ & te bon voi-
Ifinage enfre la Prufie 6t la l^otogne.
.,s- Les AmbaiTadeurs propofererit alors au
^rand ^Maître i enfuitè ides[ ordbfes qa'iîl
DE l'OrdUK TcVTONIQUfi« t^
avoîent reçus de leurs Souverains « de faire ^
une trêve avec le Roi de Pologne , ainii j[^V
iqa'aacompromis pouf (bumettre toutel f€$ p^ Biia«-
difficuUës à Tarbîtrage de l'Empereur 6c du •*••**••
Roi de Hongrie t ènfôrte que û ces Prin*
ces ne pouvoient point les accommoder
amiablement ^ ils euflènt le pouvoir do
le décider en qualité de juges ; ce que
le Grand-Maître accepta , pour autant
que le Roi de Pologne confentiroit à faire
un pareil compromis , & il pria les Am«-
bafladeurs de pe rien négliger pour por-
ter le Roi Sigifmond à prendre un de ces
deux moyens ; c'eft-à*dire , à laîi&r ac»
commoder les différends qui exiftoient
entre la Pologne & la Prufle , par VExA^
pereur & le Roi de Hongrie , ou à leur
permettre de les juger définitivement.
Le Grand -Maître confentit encore ci»
preiTément à une Aifpehfion d'armes qui
durerait autant que les n^ociations pour
la paix^ à condition que de part & d'au-
tre en n^entreprendreit rien contre les
forterefles , qu'on s'abftiendrmc de tout
incendie» Sc qu'on pourroit faire vAiir^
de$ vivres , ainii qu'on en étoit convenu
pendant la trêve qui avoit eu lieu lors,
de feAtrevUe qu'il avoit eue à Thorn
avec le Roû Quoique les Ambafladeurs
ignoraflent H Sa Majeilé accepteroit ces
condition^ ^ Ùl firept cependant fi biM
G 2,
148 Histoire
auprès du Grand-Maître, qu'ils Tenga-
AtBERT gcrcnt à écrire aux chefs de fes trou-
s>s B&AN- pes 9 de ne rien entreprendre contre les
»i»ovRft. fortereffes du Roi, &.de s'abftenir dln-
cendier aucun endroit jufqu'à nouvel or-
dre. Les AmbafTadeurs de retour^ fup-
plièrent le Roi , tant en leur nom , qu'en
celui de leurs Maîtres » d'accéder aux
conditions dont ils étoient convenus avec
le Grand "Maître, c'eft-à-dire , de faire
un compromis .pour taifler décider ^ (bit
amiablement, foit judtciellement , (es dif-
ficultés , par l'Empereur & le Roi de
Hongrie, 6c de donner aux chefs de (ts
croupes , les mêmes ordres que le Grand-
-Maître avoit donnés aux chefs des iien-
lies , pour fufpendre les hofiilités. Nous
.apprenons ces détails de la relation que
4es AmbaiTadeurs firent par écrit au Roi
:de Pologne , des coi^férences qu'ils avoient
eues avec le Grand -Maître ( i ).
Enfuité des réfolutions qu'Albert avoît
prifes avec les AmbaiTadeurs des Puiflfan-
ces médiatrices , il nomma le 1 9 de mars,
.pour fes AmbafTâdeurs &c Minières plé-
nipotentiaires , Job y Evéque de Poméfa-
C T ) Il t'âgit d'une féconde irtytj &. non' de la
prenoiert , en vertu , de Jaq utile je Grand- Mettre
avoit eu la liberté èe fe rendre â ^cfcobourg » pour
y recevoir hs Ambaffadeursi * i
DE l'Ordre Teutonique. 140
nie i Henri de Miltiz , Commandeur de
Nîedenbourg,, George de Kinhcim & aib^Xt
le^tï de Fœdera^, avec plein-pouvoIr^K Bram*
d'accepter tout ce que les Ambaffadeurs ï^"ov»«*
de l'Empereur & du Roi de Hongrie,
jugeroient convenable , & il leur confia
fon fceauy pour pouvoir fceller en Ton •
nom , la convention qui devoir s'enfui*
vrc. Ce plein- pouvoir eft daté de Vie- ibid.à»m.
fembourg ; mais il eft probable qu'il '^>
faut lire Riefenboarg. On peut remarquer
d'ayance, que. le Grand -Maure n!eni-
ployoit pas les Grands*Officiers de l'Or-
dre , & ne faifoit point mention du
Chapitre dans une circonftance fi impor«
tante : c*étoit préparer les efprits à voir
dans la fuite, un ou de\ix de Tes affidés
contraâer au nom de l'Ordre, non-feu-
lement fans en avoir reçu la.commif-^
fion ; mais même contre fa volonté. Le ' *
Nonce du Pape, ayant joint (es inftan«
ces à celles des Ambaitadeurs de l'Em-
pereur 6c du Roi de Hongrie, ils obtin- ,.
rent de Sîgîfmond qu'il fe prêtât à uft
arrangement, dont nous ne rendrons pas
compte à préfent , parce que toutes fes
djfpofitions font rapportées mot à mot
dans le traité que nous allons voir. Cet.
aâe préliminaire ,^ daté de Thorn le 11 nti. pop
mars, eft figné par Zacharie , Evêque »»^
de Garde, Nonce du Pape, député fpé».
tgo Hîsreint
cialement i C€t effet , par Sebaftlen Spè»
AiBERT rat 9 Ambaffadeur de 1 Empereur ^ par le
M Brak- J}qq de Lîgnijz & Àmbroife de Sarckan^
'' AmbaiTadeurs de Hongrie.
En conféquence de ce qui avelt ^të
réglé , le Roi ordonna le a6 île mars ^
«ne iufpenfion d'hoftilités , d'une manière
Mîd. num* finguliere. ^ Nous vous mandons , difoit*
*^^^ il, à Tes Généraux 9 que nous n'avons
fait ni trêve , ni furpenfion d'armes avec
rOrdre; cependant comme les Ambaf*
fadeurs de TEmpereur & du Roi de
Hongrie f nous ont requis , i leur retoui^
et Riefenbovrg^ où ils avoient conféré
avec le Grand- Maître, de vouloir faire
ceflfer les hoflilités, -nous aiTurant que
ledit Grand-Maître avoit ordonné de (on
cÂté, la même chofe aux chefs de fes
tfoupes , nous vous défendons , jufqu^à
nouvel ordre , de commettre aucune hof«
tilité y k moins que les Teutoniques né
commencent les premiers. «
Treff at Enfin le 7 d'avril, les Ambaffadeurs
> *■'* d'e l'Ordre conclurent une trêve avec
'***• la Pologne, par la médiation du Nonce
& des Ambafladeurs de TEmpereuf &
du Roi de Hongrie. Voici la fubftance
de Taâe qui en contient toutes les cpn*
€ùê. foh ditions. » Albert , par la grâce de D%u ,
to«.4.fti«h Maître Général de l'Ordre Teutonique,
'^ La guerre s'étant allumée entre le Sérér
B£ l'Ordre TeiiTONiQVfi. 151
flaftmellm de Pologne & l'Ordre^ noire
Sh Père le Pape tious a folHcité fouvent ][]^^t
par écm» ainli que par fon Nonce Za- s>b Irak*
charie, Evêque de Garde , & l'Emperettr «>«••*••*
de même que' le Roi de Hongrie ont
disii^é nous envoyer ' pareillement leura
Ambafladeuis^ a6n de nous engager, à la| .
paix. Pour que. nous > qui faiiTons pro«
feffimi d'être obëiflaht a^ St. Siège k ne
paroiffions pas réfifter toux exhQrtaiiofiS
du Pape ^ & pour, qu'en notre qualité de
Prince du St. Empire , nous ne parois
lions pas réfifter aux remontrances &
sax défirs dç $a Majefté Impériale 6e dy
Roi de Hongrie 9 & enfin pour que ,noui
piiifficnis combattre les in fi4cle« il'esem^
fde de. nos ptédéceiléurs , ce que nouf
«Tons tou)oars beaucoup défîré, noue
avons envoyé «nos Ambafladeurs { il les
|ionimc}.avec des pouvoirs Aiffifans, qtli
/ont convenus des articles fui vans avec
ie Roi de Pologne , en ptjikMi in
Nonce^ & à Tinter vention des Ambaflf^
deurs deTEmpereur 6c du Roi de Hon«^
grie. ic il rappotte ici tous les articles donc
St^fmood étoit convenu avec leisdits
Ambaffiideurs : favoir i^t Le Roi ^
Pologne cqnfènt.â faire une fteve de 4
ans y entre, lia, Staniflas:& Jean 9. Ducs
de Mdbvic dVné part , & le Grand-
Uaitre Se tous fes alliés de l'autre » te*
XXXV*
Albbrt
DB BllAlf-
f^a H 18 T o I R t r
quelle trêve commeiKera le lO du
aavrit. lo. Sa Majefté prend pour .àrlH<«
• très des différends ^cjû'eile a avec TOr-
dre , au fujet de iliommage que le Grand^i
Maître refu/e de lui rendre^ l'Empereur ,
fie en cas d'abfence^ Ton frère Ferdi-
nand, & le Roi de Hongrie & de Bo-
hême ; le premier ayant pour adjoine i
le Cardinal de Sahzbourg Se George»
Dud de Saxe 9 6c le fécond» le Cardi*
nal de Strigonie & TEvêque de Ctnq«
£glifes; lefqiiels arbitres auront le. pou^
Voir de prononcer dëfTnitivement (nt
teette caufe , quand ils le jugeront i pro?
*po^ f pourvu que ce foit pendant là
trêve de 4 ans. Si Tun des adjoints df
l'Ëmpeteur vient à mourir , il en pren«-
dra un autre du confentement du GTand-
Maître ; & fi c'eft un des adjoints du
Roi de Hongrie^ qui vient à manquer^
il né le remplacera ^'avec te confeiiii
temèfit tîu Roi de Pologne. On voit par
xe dernier article, que lé Roi dé Hoà-
*f[rie étoit pour celui de Pologne , &
l'Empereur pour Albert : ainfî Charlei»
Quint mieux inftruit i étoit bien éloigné
^e croire ^ue les déclat;itioTi5 dé i'Erriv
^eréut" Maximilitn fon7aïéiil'avo^t pi.
âéfi^rr let;' nœuds "qid «aitâchotent la
Gran* Maîtres. de rOrdrèi>Teuton^e i
l'£napirf, 3^. Lu ibldats étrangers à b
DE L'QrDRIE TEingONIQUl. 155
iblde des 4eux Puîffances , évacueront la
Prufle dans refpacc de quatre femaines , ^^^^^
à compter lesdites .quatre femaines de la Dt Brak\
f^te de Pâques qui ëtoit déjà paffée ; "?^^**-
c- eft-i-dire 9 trois femaines après la figna«c
ture de cette convention. On régloit
les routes que dévoient tenir les foldats
étrangers à la folde . de , l'Ordre , qui
étoient en garnifon à Konigsberg , à,
Balga, à.Brunsberg & ailleurs. 4^. Les.
arbitres régleront tout ce qui concerne,
lès dommages qu'on s'eft fait , & les
places que Ton a prifes de part & d'au-
tre. 5^rf Tous les* prifonniers feront relâ-
chés dès à préfent, fans rançon. Enfin
pour que cette affaire Toit terminée irré*
vocablemei^ty le Souverain Pontife au-
torlfera les deux Cardinaux 9 ou ceux
^ui ponrroient les remplacer en cas de
mort , pour veiller à ce que les difficul-
tés foietit entièrement terminées , & pour
confirmer en (on jnom ,'' ce qui aura été
déjçidé , avec pouydtr de décerner telle.
"cenfure qu'ils îugeront convenable , con*»
tre ceux qiii bieroient y. contrevenir. Après
rénumératîon de tous tes articles , lé
Grand-Maîtrfe déclare ,dy accéder 6c dé
les^ approuver , ÔCj termine cet aôe er^
fai(^nt un Compromis fentblable à celui
du Roi de Pologne, par lequel il fe re-
oiet cntïéremçnt à l^arbitrage de l'Empe-. -
154 H I t T o 1 R 1
rcur €c du Roi de Hongrie , let araton-
Albirt ^"^ ^ i"S^ définitivement , s'ils ne peu-
ot bkan. Tent accommoder les parties amiable-
DifovM. ment; & il promet folemnellement de
s'en tenir à ce qu'ils auront décidé. Cet
aâe en date, comme nous avoiû dit,
du 7 avril , (iit fcellé à Thorn du fceaii
du Grand- Maître, & (igné par Job, Eve-
jifue • de Poméfanie , qui contraAoit au
nom de ce Prince , & qui étoit le pre-
ihier de fes AmbaiTadeurs. ( i )
m I II
11) Comme le compromif do Koî de Polocue •&
• •marauablc, noui croyoni devoir rapporter Ta ma*
liiere oont il eft exprimé dans cette ehartre. Secundo^
Qiiod Majefi^ Sua céafemtu tu Sactmm Cmfartmm
jnajeflatem, vel ioco & in . ûtfintia fum CmftLrtm
Majfflatit j in Screnijpmum Dominum Regem Fer»
dinAtidum , &> Sertmijimum Jfomimum Uungarim ^
Sohemia Regem in hune eftàum, fuùd Sua Majefi»
iaê Regia fuoad juramentum 6r dehitum , tfuoé
Dominuê Magifttr cum fuù Ordine^jugta cùmtiuÊW^
ûam paciê perpetum , Majefiati Siim & fegn0 fim
rolonim facere rtcufat , eontetaatur ferre ioguiti^
sera prafatsrum Majejtautm ^ €um admnmê Cmfunm
^eifitudini Reverendimm . .\ , Et pariter sdffunSi^
Sereniffimo Domino lLudévi€o Uuagarim & Bvhtmim
^gi lUverenéiJiMiê DommiM. . .. fnam (ofui^oati»
Mo^tfia$ fua Regia prâfatit MauSdûbuê ptenarie
ac mevoca^iliter defirt , ù quam factre it pronnm^
tiartt dehtbuttt ante lapfum terminum fupr^ fctiptum
hdueiAfum s loe9 & tempoft eis op^gBrtUu»* £t.plii|l
i .* r' jpr«mi/2i omnia pu ùuf ritatem ad kaa
htgotiom congruemtem ita fifmarêntur , fuad ia fiiâtm
ntm nuUa eventuum novitatê ifritaHntmr^ Summug
pontife» ijis ReverendifiimU àuohuê ûow^h Car^
^uuihhui eommittert digiMiiur ^ fuattmu» àpmtm9
SanaitëtuSua int^r ijioê PrinHpeM êoatwditm ^am
traSanpâ diUgmtUm ëMtiàug^ Jiegut i9gi^i^^
DE l*Orbre Teutootque. 155
Le même jour le Roi de Pologne fit
«n aâe entièrement feiid>labte à celui al.^^t
du Grand* Maître «donc npui venonjs ^m B&a^.
Kendré compte* Ee(uit< les Mmûits <^ *^**^v*^
l'Ordre , fireat un arr^n^ngieiic avec J*j^* ""^
ceux de SîgifmoAd'f ,en pnifejice dei Âiit*
baffadeurs de TEmperéur 6c dii Roi de
Hongrie, pour la lii^rié des prifonnieri
qui devoîeni être reikiiéf df part 6c d*ai>-
tte (90$. rançon, Onfiy r^a (encore que
les,&i)ett des dem côtés , .qui n'auroient
pas fecouru leur maître ^ j()\à: q^î l'aur
fôitnt abanâoi>né de q^jslqae' manierf
que ce iftr,pourroienK, aller .6c revenir
ltbrement.}orqu'i^ la Hfite de Su Jacques 1
pour tâcher de ^'arranger avec luit 6(.r
qu'oÀ leur doniiecokméme les fauif-cant ^ '
C^rdinûle» ,' ^'ïif ivtnfûm Hiorttg ' bftttfhi éorvm
^lUr vi^tnâ 1611M iUo.f qui in dfmçnui hcmm gieéh
êfet^ confirment koncor4ata , & d9Ctrm$nt ^ut^mtû^
^ofloUca perpituo dur'ntura , 0i}ici€nteM eommîna*
iÂ9ntm'pm*urum ^ fên/ufémm^fitut tpfis 'JJt9dinis 2:
t ptpttfBoiÈ' , p(tf aiiioritattm ad ho$ uègQtiumtoH^
gnieéU!tm^:tA une ncboaDiiTiince pofittre.dr l^of
r, aùf rOrdK iR.pouircMC riffi l4ite Icftf^
' trptlei^ Aiatiem fanr i'aurdât^
d^iD'é^t dani. Ile ptrMtlcr ^at]enH
ëtfi^Pqic; Ofe iooinpfitjdarAtfî^tia Fol^soe. eft .«««
utfii nîppacté iiiQtiiQoc,/f)aps.ua afte dt ce Pri^fit
flo^^voit fcfyi iè' baft à ctluî'-cl, à la rffcrvc'^^'tfi^
nm 4« ' ctr oifits j pfen^nt & .irr^vocàbilittr ^ on lit
pltMérie & AnviotMlittr*^ .ce. QuJ i^A U. même c^fe^
ytoftz'jCod, JPol, pa^ '2 H, Il parèfti^ii^i) faut fuj^t
flMc 4»:f0ei|ttfilHiA.!0^t ««41^ H mot c^iakitmm»''
> dutts néceflaires; que s'il reftoir quelques
a^Jàrt difficultés à arranger entre les Souveraine
-Ds'BiLAir-& les fiijets, des Commii&ires* du lloi
vmfijmo. ^ ^y Grand-îMài»e i'affembleroieni à
'" ^ ', i Gfaudenn pour la Sn Jacques-, afin dé
les terminer ^'& que ^fs'ils n^y par^oieift
pas j ces différends fevoienr jugés par les
arbitres fupérieufs » que le Aoi fie le
'Grand^Mattre avoient pris , pour décider
la caufe principale. Il étoit ' encore ftipitlé
t|ue les Pélonois^ &> les Teutoniques fe
rendroicnt réciproquement les payfans qui
tivoiienf éfé|)ris, ouf qui s'écoient enfuis^
liinfi que tous les effets qui-teur ^{âr*^
^enoient , qiia^nd ils en^ feraient requis
ihid. nmn. jMir* l'autre partie» Nous apprenons ce$
'^^* ' tdétaiU' de l-a^e authentique que âtcnit
les Ambaffadeurs de l^Ordrc , le ^ avril ^
au nom âû Grand-Maître ^pôur accepter
ibu^?.' Cjès artîcrés;- U châttréj eft fCèU^i^
du /ceau de ce Prince & (ignée par- Job ^
Evê^qùç.de Pbméfahîe. . . •'
Rtmarquei '- Voili quels furent les événemens &
i^tuT J^ ^^^ '^ g"^^f^ ^^ rpr4te atôit èn^
1^2,. treprtfe pour s'affranchir do joug. que Ui.
Pologiiè y ôûlpit lui împpfef $ & njémé
pour recottvfer ce^qii'elte lui iur<»t en<^
levé, ta guerre avoir été rrèç-malhetisf
reuie, puifque la plus grande, partie de
la Pruffe, itoît ravagée, & cgJc de fa-
ff7«^if/'^^^^ Grand*Maîire| les emwwîs Jui;
ÏOL L'ÔKDRErTÊUTOIÔljyE; ' f 57
avotent pris tout TEvéchë de Roméfahie» xxxv.
les rtllés & cbâteapz de Soldav , de Gtl- albmt
Seabourg , de Hohenfteîn, de Liebeinulh» ^$,2*^?^
e Preufchéylav, de Holland, de Mo- -***
fttttgen i de- !:Heil)geapeil , de* Brande^
koufg, ^iôbaninsfaourg, & dé Paflen«
hèim, fanr compter un grand nombre
de villages, .de moulins, de fermes qu'ils
aboient pillés ou brûl^, & dont ils avoient
pris ou égorgé les habitans. U n'y avoic
point éiMie bataille^- tous les combat»
^oif^At êu:iieu entre de fimfdesidétache-i^
flitn^9 & i)s fucc^ avoir varié « le. f^ol;
évJneifiefif reniarquablerde. ce- genre y
avoitiëté cdui de HoUand; pui^'une
partie delà garnie Teuteaîque tua 200^ '.
h4nMnei:aix.e|inemir , lorCqulls abandon*;
nîreHt' lé'ïfiege ^e cette phces ^ «ei^
pcifdaiir qne^nes.hiÂotiéfs me ifttrlent **
qèe; dtfs tnéa^tst^esi Boioq<À$ , î£e ne
foxta^ti'foifkC' d)BxaMei SîgifnMmd ,> »
cammh k vainqueur é^$ Prufflens* ( 1 >
hittonens Pruméns , imit tn revancne il ne ctflc dé
parler^ des ▼idoiifet dts PolonoU* C'dtoit Nicoltf
Fi/ley ," pHncTpaT Xîhértl "dé Sl^flirdffilT*^ *â Witt*
entreprit le Siège dv Holland ^ '& Neugebaver dédit
^ fdH' éiinige â pfafieurs' ScigntMia 9de-«élif famâU»* •
( xëlhiftorient Non^fettlemenrîra copU imikineSti
I feiMl|vétfl «Nk 9«b!|tt^Hi CMPct (0iii,fid«h|yi
j • ^L.'ji.'
îjS » t s TOI R t
Si on ne confidéroit que les éyinemtm:
Albert ^ '* gucrrc , on fcroit tenté d'accnfer
iTb Bran* le Grand- Maître de témérité^ pour avoir
vsBOviva* entrepris de lutter avec un Prince aufll
poiffant que Sigilmond , fapa moyens
pour h défendre; car nous lui avons vtf
perdre coup fur coup « une quantité dé
fortereiTeii , dont les moindres étoient ce*
pabies d'arrêter long-tems les armées Po«
lonoifes , & cela , faute de monde ponr
y mettre des gamHbni fuffifamet : mais
h on confidere les re0burces quUls'étott
préparées j & ^tt> Itti oiic manqué « pn en:
îugèra tour autrement* Albert afvoit pif h
flatter avec beaucoup dé vraifnnblaoce ^
que les iiobo hoomimes ijii'il aircMt
pris i fa foMe , avant, la dédaxatiiM éor.
Merrei pounqienr pénétrée jufiii&nsPeii^
w'y d^ifutant ^qn^étant naâtre^do Manev»
irerdér, 41' pobvbit :iette.£|usitîxcr akrpal*^
^gè de la ViAolê^\£c s'îl':ai[0?fi;Ta^' cet
i^coùrs'f il auroit^iEu défendre, fea placea^
& fiir*tout Hoiland 5^ Marienverder ^
dont Ta ' confcrvlïïon TuT auroTf Yâcîtife
«loyen, da^' fosndie^Jii^, 14900 h<^mi^
^ l€ Maitre d'ADemame «Voir''£aik ^|«^
-!'."■ I-^^ .h J'-Pm<; -î^ !c.-^1,vI lrr;i,UtTq ,^r»^I=C
mêm te ffbdM poun^ls: fuit»*! l4t;.Pol#iiwf m .
Mn^qufiir nr 4*4criv^ins qvh «AO.va&tè • & Àuv«(^t
wtèmt cxt|lré les prùuefict; dc^ lcM£^.i)*i«t0.;:mais#
}ir4li:|Pépcccl^iU'Jafenfisélt«fiAp| fat nùSo^AN.!vi;#
BE l'Ordre TtVTùKKôtn. tç>^
▼tr 9 &c qui vinrent échouer devant Dan* '
tarig, pour n'avoir pas été fécondés par JSÏÏaaT
le Grand-Maitre. Qu'on ajoute à cela » i» Baamm
la promeiTé que le Roi de Danemarck '^••^y*^
avoit faite, d'envoyer du fecours à rOr«
dre ; celui qu'il étoit certain de recevoir
de la Livonie, & Talliance de l'Ordre
avec les Mofcovites , qui faïfoîent depuis
long-tems unjs guerre cruelle aux Polo*
nots , 6c qui étoient intéreffés à profiter
Vin moment que le Roi étoit occupé i*
celle de la Pruffe » pour, frapper de pluS'
grands coups , on fugera que le Grande
Maître avoir bien lié £a partie, & que.
par conféquent il avoir une efpérance
raifonnable , non Seulement' de pouvoir '
téfiiler aux Polonois, mats encore de rt-^
couvrer ce <pe l'Ohrdre avcût perdo :>
ear , s'il avoit prb Dan^ig^ il Te: ferait
aUémcnt rendu ma^e de tbiît^.la.Po^
Riéranie, dont les principales pbccsi lui
a voient ouvert leurs portes , & <ertaine<
ment par inclination; & l'on. peut )uget
que la conquête de cette province , au«
roit pu le ttieuer i d'autres fûccès : mais
la Providetice ne- le pennir pas, .
• Quoique cette guerre ait été «à effet
très fundlle par les mâHieurs uns nom*
èfequ'efluyerent les: haUtans de ia Pm£t
-fe, on peut cependant dire en un aûtrtf
^iensy que tes^ Teutoaiques-d^re&t/rsgaiM»
f^ Histoire
^ûtt (on iflîie^ comme rëvënement . le
A^BBiiT plus, heureux 9 que TOrdre eftt éprouvé
DB BII4H- depuis la paix de 1 466 9 puifque le Roi
BX90VRO. jg Pologne confentic cnfia à remettre .
i des arbitres , la ^lécilSon de rafiaire de .
l'hommage 9 & que les Chevaliers avoient .
un efpoir bien fondé , que le jugement
leur feroît favorable. Mais quand ce ju-
gement auroit été contraire à leurs efpé«
ranees, c'écoit toujours un avantage pour
eux qu*il fût porté par le Chef de r£m«*
pire & par le Roi de Hongrie & de
Bohême t qui^ en cette dernière quali*
té 9 en étoit un des Eleâêws : car » fi
après un mûr e;ramen', ces Princes avoient
trouvé que les Chevaliers de Prufle , in-
eapables de fe foutenir par eux-mêmes ^
dévoient renoncer à toute liaiTon avec
BEmpire , pour ie foumettre à la Polo*
gne , .les Princes^, d'Allemagne* n'auroient
ptf f8Tx>ir; mfurvais gré à rOrdre^, Se fur-
tout aux Chey atiers qui habitoient le een«
tre de> l'Empire 9 de ce que leurs frerea
de Prufle £e.,feroient foumîs à. .une au«
tffedamihatibn. Cet arbitrage ^je le repe*
te^ étoit dçnc ce:qui pouvoit arriver de
p)bs fiivôrable; «x ITeutoniques i rnsâ%
pOMArpeu^qu'ils iiieat téâéchiiur ce qui
s^tmtipaflë' antérieurement 9 leur falis-
£aâion me dut pas êâre fans quelque met-
lange; d'inquiétude i Uk mankre Idoçt &z
DE L'QrQRE T£UTO^r«UE. i6n
pimt^njik avait toujours, ^udé cH ^rfv- ^BSSSSSr.
trag^,,,cn, fgigpantjde. vouloir y cjjrifcn-. ^S^Ji
ùr^ & les eice^pies.de fes préicÛceiSBurs yD^ Bramai
a'étoîentpaspropres pour les raflfurer.Npus ®w^v*^*
verrpns: ailleurs quelle fut rifTue de cetue
affaire* .* ..•:?:% ; •• :
Cok^meJ'Enii.p^reur s'ëtpit poft<i poiir.
médiateur entre la Pologne & TOrdr^^^'
il chercha encore, à accommoder les w^'^
très différends que ce|ui-Û ayoit fait naiw
tre. Jpachim ^ Eleâeur de Brandebourg i
avoit, non «feulement donné le paffage
aux troupes d'Allemagne, qui alloient.
au fecoufs du Grand- Maître » cpmme il
i'y étçit .engagé lors de la ceijSon totale
de l|i Nouvelle- Marche » mais çUés ayoiênt
encore été groffies par un hon nombre
de fes fujets. Les Polonois mécontens ^
fpUiciterent le Roi de fe venger de !'£•
leâeur ; m»s celui-ci pria Charles-Quint
defe changer d'accpmmpder cedi^end-y
&ç r£mj>ereur écrivit en conférence ati ■
Roi de-^PoIogne. Sjgifmond rendit à CoJt.To2i\
ce JNlpnarque le 6 de mai , & confehtit ,^^**;^*^»
apré^ avoir fait une longuç énumération
de fes griefs ^ de s'en remettre éga^ethent
à* lui, le priait de lui procurer ;une fa-,^
tisfaâtoh: convenable*. Conime jcette. af?>;
faire. :n';eur ^ aucjiiif fuite , on pf ujt .îug^r >
que l'Empereur pai;yinc à l'aCtçpmmpd^M
à la {atis£aâioQ/oes parties. t î
Ut H I J TO t « E ^^
Quoique les écrivains Pruffiem nedbte*
AuBftT AMt aucan détail des fecours que le Gr ané-*
•« Brait* Maître avoit reçus de la Livonie, tl eft'
»»ovM. cependant certain que Valther de Plee-
XiroîîS©!^ ttnberg n*avoit rien négligé pour le met-
tre en état de £s^ire £ice k fes ennemis^
La plupart des autres refburces ayant
minqu^yce fecôurs avoit été infuffifanr,*
Gt tes Chevaliers de Pruflé fe trouvoienc
dans une fiHiation fScheufe, malgré la
perfpeâive d'un arbitrage » dont les fut-'
tes 9 s'il avoit lieu, ne pou voient queleur
être avanta^ufes. Cette crife j ou fe <rou«
voient les PrUffieni, ftK préciCément i*é^
fMMfue deia grandeur des Chevaliers diê^
Lironie; mais il éft néceflTairede ^êpretw-
dïe lei chofés de pUs haut. Le célèbre
^Amit. Walther de Plettenbergvqui avoit com-
2rv7 ï '^"" ^' glorîeufement k Piesk^ir , &
ff$.* ^ fait une ^revt de 50 ans avec le Orand.«
Gadthmfch. Uuc de MoskoiT, né foneeoit qu'à faire
pmg. atf » fleurir la uvonie. Lan l)otf , il envoya
AT' d^s députés en Rufiie» auxquels les- viller
de la Haiife joignirent quelques • uns de
leur c6té , ce qui fait préfumer quM s'a*
giiToit ^e quelque arrangement de com-
mercé* L*iannée fuîvante il fit des lois
fomp^uaires pour )es mariaees * dans Iê(^
qMlles tes Efloniens ne fumht point corn*
pris,^ caufe de^teurs privilèges qui fu.«
cent renouvelles i & l'on défendk fé«
B£ L*OrBRK TEVTONIQVEt itf}
TÎeufemeiit tout appel hors éa pays» De <
tout tems la nomination des ArcheTé* JJ^^V
qoes de Riga , 9Toit occadonné des qiie« »> BuAifi
relies en Livonie* Le droit d'éleé^ton ap* ^*»®"**«
partehoit inconteftablement aux ChanoU
nés ; mais les Teutoniques aroient toa«
jours la prétention d*y influer , pour
avoir un Archevêque qui leur fût agréa*
bie ; & les Papes y avotent fouveni
sommé de^ leur .autorité. Jutes II voulant
6ter cefujet dedivifion^ fentit que pour
arrêter ies abus qu^avoient eommis les
Teutoniques » il falloit qu'il fenenc&t aux
prétentions que Tes prédéceiTeurs avotent
eues. En conféquénce il déclara par nvm
bulle du 5 avril 150S, que, conformé^' Coi. TA
ment z\xt concordats germaniques ♦, It-J^j/'^'^
Chapitre. éliroit4 l'avenir l'Archevêque^
qui feroit tenu de fe faire confirmer k<
Rome , & défendu fous peine d^excom^
tnunication aux Chevaliers Teutoniques^
de troubler l'éleâion. Le Pape reconnolf
dans cette bulle, qu'enfuite de^l'accord
quePArchevéqjue Sylvcftre avoir fait avec
les Maîtres de ce tems*là , & qui avoit
été confirmé par le Pape Nicolas V»
(c'étoit le traité de Kirchbolm de f45'0
TEglife de Riga étoit de rOrdre Teu-
tonique ;" & c'étoit vraifemblablement ce
qui étoit çaufe que les Chevaliers pré«
1^4 H I s T O I R E
XXXV ^^^^^^^^^ (^ mêler de la nomination dé
Albejit l'Archevêque.
P? BRANr . Le Pape ne pouvoît prendre cette pré-
• cautton plus à propos ; car rArchevêque
Michel Hildebrand mourpt le 5 février
de Tannée furvante, & fut remplacé le
tH du même mois, par Gafpar Linde ,
Doyen du Chapitre. L'éleâion ne fouf*
frit aucune difficulté, & les Chanoines
n'auroient fu faire un meilleur choix.
Jafpar, ou Gafpar étoit né à Cham ou
Camen en Weftphaliè , 'de parents de
bafle extraâion ; mais il n'en fut que
plu$ recommandable par fa vertu & foiv
amour pour la )ufticé. Le nouvel Arche-
vêque fut confirmé, à Rome le 13 mai,:
»<. .•■ gjT 1^^ de feptembre il étoit de retour
à Riga. Ce prélat vécut éans la meilleure
intelligence avec le Maître de Livonie ^
& s'appliqua à fortifierles places de TAr-
chevêché. ir fît foiidre beaucoup d'ar-
tmerie , reconftrwifit à neuf la fortereffe
de. Marienhaufeti , iîtuée au milieu d'uii
lac aux confins de la Ru/Ce , travailla à
toutes Tes autres places, &c particulière-»
ment à Kokenhaus & à Ronnebourg;
il fit élever dans cette dernière , une
tiùès-haute tour que le peuple nomma Iç
Grand' J^fpar. L'an /i 509 , le Maître ,
rArchevêque & les Evêques de LivQoic^^v
DE l'Orôre Teutônique; 165
envoyèrent dss députés à Moskov 9 pour
des objets relatifs au commerce : le ^iSmit
Grand- Duc les renvoya aux Gouverneurs m b^an-t
de Nôvogorod & de Plèskour, avec pou- ^^^va^tf
voir de traiter avec eux ; Se ils conclu* .
rent erifemble un traité de commerce
pour. 41 ans, dont les détails fotit peu
connus &c inutiles d'ans cet ouvrage. La '" '
même année , Plettenberg A un afran* " ;
gement avec 1 Evêque de Revel , TAbbé »
de Pâdis & les Commandeurs de diffë- *
rentes places dé rEftonie, au fujer de» *' V
pàyfans de cette province, qui fe fau-
voient de la )urifdiâjon de leurs maîtres :
îL fit eh conTéquencé une ordonnance !
en date du 14 juin , où l'on eft furpris . ^ *
de voir le juge aurorifé à employer fér
preuve du feu , qui avoit été anathéma-
tifée depuis fi long-tems par lesSouve«
rains Pontifes : ce qui prouve que les
perCbnnes d'ailleurs le$ plus raifonnables^
ont fouvent bien de la peine à renoncer
aux ufages les plus abfurdes, quand ils
font , en quelque forte, confàcrés par
Tanfiquité. En ijio, il fut ftriôement
défendu d'appeller hors du pays dei fen«
tences des juges de la Livonie; le refte
de cette ordonnance ne regarde que des
objets de poUce , que nous paflerons ainfî
que d'autres 'détails , qui appstrtiennent
plutârt àj^iâôiie particulière de ta la vo^
i66 Histoire
! nie t qa'à i'hifloire générale de TOrdre ;
iu^ciLT ^^^^ remarquerons feulement que le Pape
»E Bram- Lëon X confirma le i dëcenibre 1 5 1 3 t
••■•**•• tqus les. privilèges que TOrdre avoit re-
^ cas d'HonorittS III & de k$ fucceiTeurs ,
rappellanc dans cette ^uUe un précis de
totttes/celles qui l'avoieni précédée*
leMalcrê . Plettenbêrgi comme nous Tavons dîr^^
îcqilT'* *^®'^. envoyé des dépKiés à raflembléc
rwétptu' de Berlin f où TOrdre avoit pris fa der«
tfiQcc. ^i^^^ réfolution de ne point rendre hom*
^9^^* mage à la Pologne* Quand la guerre fut
commencée , il envoya du fecours au
'Amdt. Grand* Maître ^ mais une partie de ce
Çjfi^jJ^\ corps qui ne paroit pa$ avoir été co^fi-
fsg. 28 jù dérable^fut défaite par les ennemis près
^'* dt JBfirrenftein : on lua quelque monde
aux Livoiiiens , & les Commandeurs de
Rign & die Goldii*gen furent faits pri«
fonniert. Voilà tidut le détail que nous
favons fur le fecours que Plettenberg
avoit envoyé efjT PruiTe; mais fans rien
^écifier y les Hiftorieni de ia Livonie
nous apprenen^ que Pletteaberg avoit
fendu de grands jfervic^s à Albert ; & ce
fut la principale caufe de l'abandon qu'il
lui fit de tous fes droits fur la Livpnie«
Lé défaut de monumens ne permet pas
d'ailigner l'époque précîfe de TafFranchifT
ferlent de la Uvonie Teutonique dé ia
^m^Tamsité, du .Grand «vMaître ; tnais il
ûE l*Orbri Tevtonique. >^7
nVft pas douteux que ceux qui lont^
marqué en 151} j & ili (ont en grand i^)^
nombre ) fe font trpmpés; car il femble P^ Bkai^
.qu'on ne peut point rapporter cet ëjvé- '^■■®"**
nement avant l'an ê^ti^ Nous voyons
la copie :^ ou plutôt une traduâion très- §Coi, PoU
iautive d'un ade par lequel Albert con-Jî**^*^^
firmoit , tant en Ton nom qu'en celui de
ies fuccefTeurs , ï Valther de Plettenberg
& aux Chevaliers de la X^ivonie, tam
Us droits , privilèges & louables cputu^
mes dont ils avoient joui îufqa^lors, en
confidération des fervices d'argent^ des
iécours de troupes & de toute autre ef* -
pçce , que ledit Maître de Livonie &' fi^s
:pr^déceflçiirs avoient donnés aux Grands-. •
•Maîtres dans lef tems de siéceffités pà'
l'ordre: s'^toit ts^vé. JIl ajoutoi^ quc^^
: malgré' qp'it étpir d'ufage ( qUoi^m'off/y
reût déjà dérogé quatce ifois) que :jes
Chevaliers de Livonie préfentafient dei}x
Aijets au Grand- Maître i qui confirment
:Un d^ deux élus , danspj^ dignité i^t
^ Maître de Uvoi)ie, il leur acoordqk le. . ^
.droit de n'élire: i raveni» qp'un (iûtt dof c .; l . 5
;î| promettoit pou» \^i,%k% f^cç^i^i
de confirmer l'éleâibn ( t ^. Quoique
; ■.' • ■ ' ' ■ ■ '" • . V '■,!iii
; ( I ) Malgré let. é^«s que fait le Gtani- MaS^rt
du ]cclt avec ImimI Plettenbarg i^fvoic fccou^u fm
itfg :Mïs t d î RE
! cette copie informe ne foit pâ$ daltëe^
Ulb^ert l'édifear' du code de Pologne' l'a rangée
lès Bràk- avectatfôh, entre les Chartres de Itan 151 1?
lri»pvRG. .^^^ il ,^ft. gjf^ ijê jàget par Ifc^ibuanges
que lé Gfand'Maî^e; donne "à PletferiJ.
*' ' ' bcrg pour les fec6ùr$*d*hdrt1fmes & d'ar-
gent qu'il lui avoît fournie pendant la
guerre , que cet afte étôit poftérîèur
à la trêve qu'on ayoit faite pour 4 ans
^avéc les Polonôis : & l'on vifit claire-
-fnent qji'il doit avoir prétédé rabâpdèn
: • 'que le -Giând-Maitre fit de * fe$ droite àt
fouvératnété' fur la Lîvonie Teutonîque>J
•puifqu'il eût été inutile qu'il en confir-
mât les privilèges après cette époque.
flifl. Bufi^ SchurtzfleifcnTapportie qu'ail cxîfte deux
*'*^-^^^' diplômes da Gf and-Maîfr^ ^ l'un en date
' ééKonîgsbSrg 4 dû jôuf dé St. Michel de
Tan ijai,: par tequepiîrâfffânthîffôî* te
Maître de ^Llvérmè;,8à l'autre ;cil date
de Prèsboufgv du 16 février 1515 , par
-lequel il confi^moîÉ le premier ; mais
'ttla ne ncWs ^apprend pas la véritable
thrùn.livyédiXt ié réVélieft\ent ; citf Ârrtdt fait
^8^ «'i* ^ftentîorï dè'l!àfte^6ht nous' ^venons de
'rendre comptev ^^t fot; dit41 Vè)rpédié,
': .v'^ -. ' ^ ' ■' '' '-'"'^^ ' '— '^
. i^vi hk jofçt- :qtt»H y - aroh ^ qi^rH^e tefroîdiffem^nt
cntfe eux v'ce ^ui poutoît Tenir des follicitations
* éti' Chevillera <lc Liv&riie ;, qui exigeotent apparem-
' ioentj titt'én les dédorarhageâc dés frais qà'itf aYoitnc
' fdU fiefuf fftC9Vltir Mn 'freris de > Scu^e* •; •
' . ^ . m
à Konie&bers le îour de St. Michel en i
15x0; mais nous avons fait voir quil j^^gj^
n*eft pas probable qu*il foit antérieur à p% Bran*
Tan I jxi , & il paroît par la da<e de cct.^*»^"*9»
aâe f qu'ii eft le même qu^ celui dont
Schurtzileifcb a parlé. Arndt rapporte
.^ue .le jour de Su Michel ^ le Grand-
Maître renouvella la ceilion de l*£6onie ^
que le Grand-Maître Louis d'ErlLchfliau-
&n avoit ïaite au^ Livahrens en 1459 ,
^ & feloHtlui > elle fut encore renouvellée
paçùna^e duÇrand-Maître^ fait à Me* Itid.pmgé
jnel le 10 janyie|r 1515; mais cela n'eft*^'*^*^
pa^ poflible 9 i moins qu'on ne fuppofe
que ladite ceffion avoit été renouvellée
au nom de ce Prince par des CommiiTai^, .
res autQriCés fpétialement à cet effet;
irarîl «ft prouvé par la tertre qu'Albert
avok écrite , w Cardinal de Campeggé n
.dont nous rendrons compte ailleurs 9,'qu^il
€toit à Bude le 14 de ^yierJ Arndt rap-
porte encore que l'aâei [jat lequel leGrand-
Maîire avoit cédé la fotivèrameté de la
S^lvonie Teutonique à Plcuenbetg , 5 ans ,
, où plutôt 4 ans auparavant , nVvoît '^eté
icellé que du fceauordii^airédé rOrdceV
&' que le Mattre '4^.Liyonie în6^a pour
qu'il fût fcellë du grand fceau , cf qu^ÀU;
0ert lui accorda ; & il' rapporte fous
Tan 15159 la fubA^ance de quell{ues ar«
ticles de cet aâie» dpnt il femblç qu*il
170 H i s t 0 1 R E# _ ,
avoiC une copie fous les yeux y puîfqii^
/S«T ^" nomme tous les témoins ; maïs il tip
^pE BRAN- dit point où ila été fait,^ n'en marque
;i>XAPVR9.^as la date. Suivant le même auteur^ ce
fut pendâi>r le féjour qiîe le Grand-Maî-
Mre fit à Presbourg , qii'ij expédia; Ta^
par lequel il delioit Içs îLivonîens du fer-
;inent de fidélité , & leur ordonnpit de
le prêter à Plettenberg.; &, celui - ci fit.
. faire une copie authentique de cet idé
par George 9 Evêque 4e Revel, quî fiji
expédiée ati châteaiii di'AIp lé r^ fe-
vner 1515. Cieft ,vrâîfemb«?blemenf'^c«
qui aura trompé Schurtzflèifch & plufiëiirs
autres écrivains , qu^i auront pris la dstt«
• de la copie pour celje de Taôe tnênie.
Quant à l^aÔe de la ceffion ^ènf^/cre âe
là Livonie Tisutoniqùè, dont Arndtdonhc
: le précis, il paroît ^tt*il a;été fait en 15 44.
Suivant cet écrivain, lès témoins qui fVnt
figné , ét6ient.<}eOrgê $ Evêque de Sam-
l^ie, Erhârdt,poftulé à TEvêché de Rie-
ienbourgou de Pom^éfanie, Eric, Duc de
Brunf'srick, Commandéiur de Mémel , Fré-
dérjc de H^ydeqk , Provifôur de JqhabniA
i l>ourg,, Michel de prache , Commandeur
de Ja fortereâe/de Balga,, Henri de MiU
iitz , Prd vireiir de Berthém (peut-être ^at^
then), VolfdeHeydeck, premier Com-
pagnon du Grand-Maître , Michel Spiel*
fxerger , J^iccncîé fin drok;& Chancelier^
DE L'QRDgE .TeVTPNIQUE* I^f
deux Confeillers de» finances & deux SeH
crëtaires. Or fuivant ^latner , témoin ocu» ALmv
làire, Geoige de Polentz ,, Evêque d^ Sam- db; Bran.
b», portoit Je ,titfe.,de Poftulé à rEvê-^^*«^V*o.
ché de,Riefen}vxurg en 15M; & ^'^: S^^I
toit le Grand-Maitre oiiâcM^ qui Je Jui ^5^. ^
^onnoit dans ^s lettres; aliiH ti)}çrh4rd
^e Quçis 9 . n'étok pas encore pourvu à
jcette époque , de cet Evéché» D-iin ^u«
tre c6ré. Miche) de Dra<:;he, paroit ici
xomme Commandeur de la.fofterefTe.de
Balga , U \e même Plâtrer v^ix%, a|ipr<^d ibu. pâg^
encore que Michel de Drache^ qui étoit ^^*
Commandeur de la fortereiTe de Konigs-
'berg ^ apoflafia publiquement , & fe ti)a«
ria 1^ dimanche du carnaval de l'an 1 5 15 :
^infi i moins deTuppofer, ce qui n'ed
point vraisemblable , quM y ait eu deux
Michel de Drache dans TOrdre ^ on voit
que le témoin de cette chartre, nVroit
plus Commandeur de Balga , au com-
mencement de l'an 1)15 « d'où l'on
peut conclure que cet aâe a été fait
jdans le courant de Tan 1514 ( i > On
il) On Toit entre les témoins de la chartre 4ont
noua venem de parler , AJichel Sptelberger, Ciiance-
lier i ce n'étoît jamaif un Chevalier qui avoîc cet
emploi* Le Grand-Maître > voulans xelever FEvèi^ue
de Sambie, qu'il avoît n<Nnmé Régent ^ lui avoit
donné le titre de Graiid Chancelier de L'Ordre en
>P(ttfle « sunû Spictbcrgfc loi 6to'u Coamis. V^ioft
H 2
17» Histoire
voit qu'il n*y a qfle de l'incertitude fur
Albert '* ^^^^ ^* ^^^ événement ; mais il eft
»E Bram- probable que la négociation a duré Içng-
»£BevftQ. jç^j ^ gj qu'on n y a mis la dernière
main qu^en 1514 ou en K515. C'eft
^nnéL £i- à ccttc demiere époque , fuivant Gade-
»*»«»f-ja(^. bufch, que l'Empereur éleva Plettenberg
& Tes fucceffeurs à la dignité de Prince
de TEmpire^ &c pour ne pas interrom^
pre ailleurs le fil de l'hiftoire, nous al-
lons rapporter de fuite ce qui a rapport
à cet objet ( i )•
comme le Grand- Maîcre écrivotci PEvêque ea 152) :
^em Ehrwurdigtn in gott, unftrm he/unitrn litbtn '
fireund unà Herrn , Georgen , Bi/cboff' ^u Samlandt
poftulirten dti Stîffti Rtefenburg^ Teujchen Qrdtng
ohrifttn Cant%tUr ^ der hnde Preuffeii, E( l'an 1514,
VEvêque prenoit ce titre, VQti eott gnaden Georg ,
Mifchoff xn Samlandi , it^o Regtnt und obrijitr
Cëntidcr ditftr Unde Pnujen* A£t. Bocud. tara, z,
ptg. 66f & 666» On peut juger par U; qu'Eberhard
de Qaeîs « n'avoic été nommé i l'Evêche de Poroc-
Êihîe qu'en 1524 « ou au plutôt i'ia fin de Tannée
précédente.
(I) Gebhtrdi remarqae (Gefihiehte von Liefltnd
p^g» 4SI) qu'on se rencontre pat le titre. dr Prince
dini les fceaux^ ni fur tes monnoiet de Piecccnberg^
ni de Ces (ucceffeurs : niaîi cette obfcrYarîon ne
' peut infirmer le témoignage ^ptirrqu*anan!me des
écrÎTainc , parce que let Grands- Ma! trei mêmts ne
prenoient point cette quâUcé dans leurs fceaux &c
fur leurs monnoies « ^ qu'on ne la leur donroic |
que rarement dans les actes publici* Si ce n'éroîc
poînt'par modeftif, qu'ilf agifloient ainfî; t'eft qu'i's
etoient -perruadés que le titce de Grand-Maître oa
de Maître de Llvonle^ étoit aflcs S^aci«ll9c fOttr U-
rilfakf leur aiaaiir-proprc»
DE t'OELDRE TeUTOKIQUE. 171
Les hiftoriens ne nous apprennent point
quel fut le rang rf]u*en accorda ï la diète a^bim
de TEmpire aux Maîtres de Livonîe; mais de Beaw^
I nous pouvons en juger par I ordre des
I fignaturcs d'un recès fait k la diète de Spire ^^^^ ^
en 1519. Après ceux des Eleâeurs, on Uvonie à
voit les noms de l'Archevêque de Saltz- ^*^^J,^^^
bourg y du ^rand Maître de fOrdre Teu- con}. im-
tonique, de TEvéque de Bamberg & des r^^* '•"•• J
autres Princes Eccléfiaftiques qui y étoîent ^*'' ^^^ - *
préfens. Enfuite iriennent les noms des
autres Princes Ecdëfiaftiaues abfens , qui
étoient repréfenrés par des députes; les
premiers font ceux des Archevêques de ]
Brème, de fiefançon & de Riga 9 du»
Maître de LIvonie, ^ & après lui ceux
4es quatres Evéques de U Livonic , (avoir
de Derpt» d'OefeU de Curlande 6c de,
Revei 9 qui étoient fui vis de ceux de TÊvé-'
quesd'ETichftet U de plufieurs autres. Or,
comme le député du Maître de Livonie
avoir le rang après ceux des Archevêques »-
& avant ceux de tous les Princes* Evéques
abfens » on peut juger qa^l avoit la féancè ^
immédiatement apyès le Grand-Maîtrf 9'
& qu'il précédoit tous les Evêques-Princes
de PEmpire,
L'abandon que le :Graf>d*Maître fit de
la fouveraineté de ia Livonie Teutonique g
ne fépara point les Chevaliers de cette pro--
vince du corps de l'Ordre , comme qoel^
H, .
\f4 ' H i s T 6 ï R E '
^qvies - uns fe le font imaginé. On vaît
Ai^E^V P^f l'extfaît qu*Arndè a fsUt de Tafte dé
ï>K Bran- ceffion , dont nous avons parlé » que le
»iBouaG. Grand-Maître n*avoît pas même renoncé
^ * . * tout - ï -fait au droit de fc faire payer
certaines taxes dans le befoin , par les Che-
valiers de la Livdnie; mais il étoit régie
> que cela né pourrdit fe faire qu avec leur
■ cônfentemçnt & de l'avis du Maître d*Al-
' . lemagnè & de fës principaux Comman-
deurs : c'èft-â-dire , que cela ne pouvok
avoir lietî que du confentèment'du Cha-
pitre général , auquef les Livoniens aflîf-
tèroiènt. En outre le Grand-Maître s'étoît
féfervë Içf' droit de* confirmer réfeâion
dé celui de la Livonic ; & nous verrons
jplus loin , que qpand l'Empereur Charles-*
Quint donna radmïnîftration dé laGrânde-
Màî'trîfe' de Prùffe à" Walther de Cron-
bèVg , il en],ôignit au Maître de Lîvoriîe de-
le reconhoître en ,qualifé d^Adminiftràtèur '
lir'de Chef de TOrdre. Lorfque lé Aéme'
Croéberg reçut rînvefliture de la mam
ût Chartes- Quint , au milieu de la grande-
piàce: d'Augfbdurg , il fit porter devant
Itiï uh des éténdarts de TOrdre , par
Thierry de, Pallant , Commandeur c de
Revel & député du Maître dé Livonîc :
or'il éft évident que ce Prince , entouré*
d*un grand nombre de fes Chevaliers ,
ifcxï auroit pas jchoifi un d*un Ordre étran*
0È l'Qrpre.Trujôniqué. m;f^
gfe^^^fOtff. faire unie pareille tbhftion .dans' -jf^ro^^
cette âugiiftc cérémonie.* Enfin , pour ne albi^Àt
rien laîffer à défirer , nous obferverons ^' *^am*
encore, qu'en 1759, lorfque les Etats de .
Çi^lan^e & de Sémigalle , élurent pour
leur Souveraio , le Prince Charles de
Saxe 9 le Grand-Maître Clénient-Augude }
de Bayiet^^etpofa le^ juffes prétentions , '
âk rOrd're fur ce$ ptoyinces, ainfi que
fur les autres Etats qu^il avoit pofTedés
ep LivonicT, dans un mémoire qu'il fit
préfeoterà ta diète de Ratifbonne,
Ouxre les ïecoul-s que Plettenbtjrg avoît
donnés, au . Grand- Maître pendant la.
gji^re^ la plupart des. hiftoriens ^pÉÈjt
fenc qu'il lui compu encore une grande
fqniiné d'argent pour obtenir Tindépen-
djipce 9 quant à radminiftration civile Se
pplitjquçi de la Livonie. Comme . cette
cefiliçn paroît avoir été faite immédiate*
ii)em.?pr^ la trêve , quoiqu' Albert n^y
au donné la dernière fanâion qu'en 1 515 /
on eft d-abord tenté de croire que. ce
P-rince n*avoit fait un fi grand facrifice
pour fe procurer de l'argent ^ qu'afin df
p^yer les dettes que TOrdre avoit coîj-*
traétées à l't>ccafion de la guerre ; mais ;.
quand on confidere fa conduite 9 qu'il eft
tems de développer , on feperfuade aifé«
ment que les intérêts de l'Ordre , ne le fou-
cbsntjït déjà plus que médiocrement ^ &
H 4
qu'il le deftinoit plutôt à accomplir d'aii^^
Albert très projets. . • '
M Braw lUétabliflemcnt du Luthëramfme en
PrulTe, & les effets qu'il y produifit i font.
XXXV.
PXBOUJie.
Difpofîdon
é^^xl^l^ ^^y^^ contredit j, une des époques les plos
Maître & rcmafquabîes àe^ Thiftoire de ce Pays ;
«rns^ouric & cependant a y en a peu dpnr les
tuthéianîf- détails foient moins connue. Ce n'eft pa$;^
^^* que beaucoup d'écrivains nVient exerce ^
. leurs talens fur ce fujet ; mars la plupart
fc font bornés à vanter révénement qu'ils
jugeoient leur être favorabla^, &c ils ont
prefqu'entiérement négligé les détails».
Sd|^z, le principal hi(lorien de là PruiTe ^
i^m^rle point du Grand-Maître ^ depuis
la trêve conclue en 15219 jufqu'en 1 52411
& les autres écrivains nous apprennent
fort peu de chofes de lui pendant cet
intervalle , encore ne font- ils pas toujours .
cTaccord entre eux. Les cif cbnftance» de
la révolution même, lie font pas miteux
tonnues ; il eft vrai que les aftes prîir*
cïpaux exiftent encore , pour prouver un
fait qui n'eft ignoré de perfonne; maïs
pn a peine à démêler ce que fit Albert
avant cette époque , & l'on ne fait preTque
rien de ce qui fe pafla en Pruffe immédia-
tement avant & aptes' le changement rotai
lie çelîgion Sç de domination. Les écri-
vains Pruffiens auroicnt ils négligé exprès
de parler du fort de ces malheureux Che^
DE l'Ordre Teutqnique. 177
valiers^ qu'on avoit dépouillés de leurs
domaines » pour fe livrer tout entiers j^fj"^^!^
i Venthoufiafme , que leur cautbit le plaifir 01 Bram-
d'être délivrés du joug faliitaire de U «"«^"^
religion catholique , ou bien auroient ils
rougi de rapporter en détail rinjuftice
criante qu'on leur avoir faite ? Quoi
quMl en (oïl , nous fommes réduits à ne
préfenter qn'un petit nombre de faits au
îefleur , parce que nous ne croyons pas
devoir réfuter toutes les déclamations des
Pruffiens contre la religion catholique Sc
rOrdre Teutonique ; ce qui feroit aufi%
ennuyeux qu'inutile. ^
Il y avoit peu de pays où le Lu«
ttiéranifme pût être accueilli plus fa*
vorablement qu*en Pruffe. Une gran*
de partie du peuple avoit été imbue
peinant long^tems ^ de la doârine de
"W^iclef & dé Jean Hus; & Luther, en
enfeignant une religion nouvelle 9 re-
chau^oit une partie de leurs erreurs. Les
Pruffiens n^avoiént point abandonné le
Huffitifme par perfuafion i les malheurs
ùin$ nombre & prefque fans exemple ^' /
qui les accablèrent pendant 1 3 ans , après
"ht grande révolutioii de 1454 , a voient
empêché de (onger davantage i chao*
ger de religion ; car l'hiftoire de la Prufle
ne fait pas mention de Huffitifme depiûs
cette ^)oque; maïs oh ne peut pomt b
H j .- '
17* Histoire
perfuadet qu'ils en euflent entièrement ott*
Albert ^^^^ ^^^ principes ; ainfi beaucoup d'en-
•w^RAN- ut eux dévoient être difpofés à rece»
»ï»ouRo. yQÎ^ la prétendue réforme. Cependant
Ton ne dit pas que l'erreur ait commencé
à fe répandre dans le peuple , avant qu'il
ait été « en quelque forte » Jutoril^ à la
recrevoir par l'exemple des Chefs. J*cn»
fends ici par Chef! , le 'Grand Maître &
rÈvéque de Sambie , dont le diocefe s'é-
tendoit dans une grande partie de 1»
^PruiSe TeutoniqnJ. Ces icvtx perfonna»
i ges,qui par état étoient appelles fpécia*
lement à défendre; de tout leur pouvoir
]u>tre fainte religion » femblent avoir reçu
favorablement la do:<ftrine de Luther^
tong-teiUs avant de fc déclarer^ & par-
ticulièrement le Grand*Maître 9 qui porta
la diffimulation bien plus loin que ll^vê-
Mém. i€ V*^' ^* R^* ^® Pruffe dit qu'Albert fe
àeBrand, fit ptoteftant en ijip; mais c'eft pré-
'''^' ÂlrtM. »»twémcnt. Harfknoch rapporte qu'en
Preii/i. I j 10 , ce Prince commença à ouvrir
gjg! ^^f'I^ yeux fur les abus qui fe pratiquoient
dan^ l'Eglife ; ce qui fut caufe qu'il ne
:toiirmenta perfonne pour le changement
^e religion y $c il en dit autant de l'EvA»-
que de Sambie : à quoi on peut ajouter
. < qu'ils commencèrent Tun & l'autre à aban-
:idonner les pratiquas 1^4 p|u$ anciennes- 4f
rEgUfe c^hiolique , puifque lés ^crivai&s
Pruifiens ont remarqué avec comptsH-
fance , que la proceflion folci^incllc , qui J^^^'^
avpît é(é h\ft en 1519^ Konigfberg , di fi^Aïf
étoit le dernier aftc de reUgiw de cette »«»^*^
efpece, qui eût été pratiqi^é d^^ns cette
.ville. Nous . avons obfervé que Guftef'*
man , écrivain très « moderne 9 rapports
qu'on avQÎt dé)a foupçonné daas le tçms,
que le Roi de Pologne, & le Grand- Maî-
tre avaient jette les ibndemcns de ^
gtande révolution , .pendant Ventrevue
qu'ils eutent à Thorn^ au moi^ de juio:
de l'an i $10^9 ce qui fnppoferoit iin prq«
jet de changement de religipn dans 1er
dernier : & le Profefféur Bebme de Kp-
nigsberg , rapporte auffi que le Qrand' xaa K^
Maître avoît f4foiH » avanf fpn départ '•''>"'• '^1*
poMr Nfuemberg, d'^ts^btir .1^ Lutbéra^ '^^^ *^
^ifme;^ PrMffç. M^i& on ne peut rien
conclure dé tout ce que pous venons^
éc yoir 9 finenque le Grand- Maîffe per*
doit itilen^lement la^ foi ^ 8^ que Tatfçn- '
jyonfavariMc\{u'il pr^^Toit aux nouveail)^-
: é(^^r\ le dîfppfoît petlt-^à-petit à' lès
-Éiivf«;îî:ar Ma méué lin ^ même qRc mnjt. ^
•f'étpit'îê'Ofejrjdiiéjqt^'Il vît à Nuremberg Arf
• ^ '• • -f^ >n •/^•:.^~ V j* 1*' ^ Bock, pag*
eo t^sa.^ femme novs le dirons, bien- »j.
iStt qîi*î| dijt .ce qu'il appellpît (5i cpn-
verâofl. iQMafit à George de Polen tz,
, ifirfgÙA dg ^^?*^'? 9, ÏÏ^F^ rapporterons ,
en ton Ueu ^ Tépoqne pu. il paidbi^
H 6
i9o fi I « T o m 1
lui-tn^e ouvertement le Luthértmfmè;
juMiLT ^P^^ *^ ^^^* conclue avec la Polo-
9% B&AM-gne au mois d'avril de Tan 1511 9 il
"■^''*«- ne fe paflâ rien d'important en Pniffe
riTwTJ. pour cette hîftoire ; & Pannée fuivante
OïDfeii de le Grand - Maître partît pour i'Aliema-
3*^'' gne 9 accompagné du Margrave Guil*
iaa i feq* laumc 9 fon frère , & de Frédéric de Hcy*
J^«fi-w- deck, Chevalier de l'Ordre & Provifeur
1522. ^^ Johannisbourg. Si Eric , Duc de Bruns*
vick , Commandeur de Memel , ne le
fcivit point dans ce voyage , il le joignit,
au moins à Nuremberg (i). Avant de
partir le Grand • Maître confia la ré«
jence de la Prufle à George de Polent^
Evéque de Sambie , fie au Comman-.
^ur de la fortereffe de ICtfnigsberg ; choie
étrange ; Se dont on n'a point vu d'exenif
pie dans l'hifioire de l'Ordre (1). Cé^
fiy George SpaUtin , en pirlaft dant (k cbronf*
fœ et rarrivée 4e l'Arcbidac ffrdiMiia à Norcm*
lEerg» Ten la mî-feptembre « BOiniBe le Grand-Maf-
ère qui y ètoîi ^ & aîouce : Et ntfcié quo Dun
'Bruniwicenfi » ejufdem Ordinh Wre ^ Htnnci hd»
iaioriê in PhryjlU in oppidi T^mmm éhfidione i€^
funSi filio &c* En (diraot qu'il i|e le connoit patii
il nous apprend ^uî éteh (on pcre.vtff. Jlff/ifAiits
#9». a* pag. 614»
(1) On ne dit point quiécoîc alort Commandetif
ide Konigsberg : Micbel de Dracbe Comnandear de
Balga, à- ce ou'il paroit en 1^24 , devini cnfiiipe Cofli
mandenr de Konigtbergs ouk CC a'dl fCoHIttC FM
4ilM dmiii'«|iiiat .
DE L'ORDKB T£T7T0MIQUC« lit
tcic toiqoiirs qud^tt'on d€% Grands^Offi- ^
çicfs , qiû étoit lionoré de la charge de fj^^^y
Uêiitci^nt duMagiftere, & les Aatuu pb b&av^
dëfigncnt «néme le Grand^-Gompiandeur^^^^"*^'
comme celui qui devotf avoir la. préfé«
rence pour eet eoiploi, quand' il n*y a
pas de raîfon pour Ten exclure. Mais il
paroît que tout écoir de) a bouleverfé
dans la Prufle , puifque rjiifloire ne fait
plus mention d'aucun Dignitaire de l'Or**
dre , ni de la tenue . d*auçun Chapitre;
Nous verrons Albert toujours accom«;
pagnë d*un petit nombre de perfonnet
3ui penfoienc comme lui, &*qui étoienc
es jnftrumens dont il fe fervit pour par«
irenif i Ton but. La dernière guerre avoic
certainement coOté la vie à un grand
nombre de Chevaliers » & il femble
^'Albert n'en avoit point voulu rece*
▼dir des nouveaux, dans la. crainte d'y
trouver des contradiâeurs à fes projets; .
Ofl peut même conjeâurer avec beau-
coup de vraiTembtance , que la plupart
des grandes dignités de l'Ordre n'étoient
point remplies , fous prérexe d'économie;
eir on ne voit pas qu'il ait eu aucuii
des Grands. Dignitaires pcwr complice ;
Se s'il en avoit exiftë, il eft certain que 9
ne penfaRt point comme lui , ils fe
feroient élevés contre fa conduite : ils
ÇA avoient le droite fintam la coôftitti;
f
iti H I s T o I R-« V :
tîon faîte au Chapitre âe VènîTè par te
AmÏt GraM-Maîtrè Gcwlefroi de Hohenlohe^
int BâAir;. &ii«avaiènt fut^ji^ifercet'ceUirek^ à P^^
»owâe)^ gae4 de fïenrî dé Plaueti ; «d cependant
loin' ^e voir la moindre réclamation de
leur part 'dans Thiftoire , on- né trouve pas
mdnie{cfu'il en ait çxiftë (i> Albert vouloir*
^ H fe rendre defpotîquc, ou' avoit-il déjà
conçu le projet d'enlever la Priiffe à l'Or-
dre ï Ceft ce qu'on ne fauroit décider ;
mais fa conduite ne préfageoit rien que «
de iiniftre ; & pour furcroît de malheurs ^
Jes circonftances ëtoient telles qu'il n'y
' ^ âvoit point d'apparence que les Cheva*
liérs de Prufle puiTent être aidés par
leurs frères de^ la Livonie ^ &c encore'
inoins par ceux de l'Allemagne , oir Von
ne voyoit que trouble & confufion.
, ■ ^ Il I ■ I " Il 1 « î I r 1 1 1 iMiK
N (i> B («inble mr'on pouf roît ^^ fant rifqné» dobnef
cdvme une certitode^ ce que itous ne donnons que
comme one conîefture ; & s'il y avoit encore qpt\»
."^tt CratidrDtgsiuirci en 152»» il parole qu^llny
Mn avoû plus 5 ans après» â l'époque :de h grande
révolution. L'aâç par lequel^ le GranH-idaître mir
là derKfèn main va raffiranciîiifiemênt' dés Miôcrfs de
XitoDÎe , de^cJt être bien . rolemocl ; une ika#eilje
\eeifrion rurpafloîc foq pouvoir ; il faHoit fe tpnfVni-
eemeât de l'Ordre entier. Q'aiilaifft II ite pouroie
revirfr cet iae^Cjomihe il l'a faitv do graiid feeau
«le l'pedre^ (ÇÎMii le coi\^remeni«iit du Chipitrej éc
cependant il Ha Faîv » fait» qu'on f voie le nom
4'»ucàb det Grands- I^fôitiiret ^ui aiCiloient dr
dr.QÎt au Çkapitre. , Nous ^ivq&s tail cppnoitre lét
CheVatlers qui -ont.lignjé^ficeichamel .1offq«« nots
DE L^OîlDRE TëUTÔNIQUE. llfj
Le Grand - Maître pafTa par plufieurs
...-J jtAii^.: ^.7-^. j^ ^^ -._j-^ XXXV.
cours d'Allemagne, avant de Te» rendre jîi„„
à Nuremberg, où il fe trou voit pendant »» bra»
TautonFme de Fan 1521?, avant l*arrivëe "•^"'**'
de l'Archiduc Ferdinand , que Chartes- ^«^*- v^8*
Quint avoit nommé , /on Vicaire où fon p/j/i,^^
* Lieutenant-Général avant de s'embarquer 4«^
pour rSfpagne. Les écrivains Pruffiens
rapportent que le Grand - Maître follici*
toit par - tout du fecours 9 dans le cas
que la paix ne fe feroit point décidément
avec la Pologne ^ & qu'on propofa
encore â la diète de Nuremberg , d'é^-
(îger la Prude e» Cercle de l'Empire ;
mais fi celte dernière circonf^ance eft
douteufe , fa première l'eft encore davan-
tage : car Albert n'auroit"^ pu folliciter
iSventueUement un pareil fecours « fan»
dire à tout le monde qu'il regardoit le
Roi de Pologne « fon oncle , pour être
,de mauvaife foi , puifque les compromis
qu'on avoit faits de part & d'autre « auto*
rlfoient les arbitres 1 juger définitivement
cette querelle. Au lieu de fonger à payer
les dettei to l'Ordre , Albert fit beau-
coup dedépenfes à Nuremberg^ & I*pn 4.
imampxt comme un grand excès , qu'il
y perdît 660 florins d^'or au )eu; ce qui
prouve tjué cette,^paiEbn ruincufe' n^é-
' toit point alor^^ii commune f ni pôufli^
auffi loin qu'elle rèfl'atojoârd^lMK** ''- *
i84 Histoire
Le féjour , que le Grand Maître fit à Kû^
ALBERT rembcrg,* acheva *de le perdre : il y en^
î>< Bkam. fendit les fermons d'André Ofîandre | &C
DïBoy^G. g^^ pluiîeurs conférences avec lui fur la
Pr*^r*' religion , ce qui le détermina entièrement
Kirck.Hifl. à embraflerleLuthéranifme. Quelque tems
P»8' «</. après ^ Albert fut trouver Luther à Wit-;
tembergfi), & ce nouveau Légiflateur
nous apprend lui-même , dans une lettre
qu'il écrivit plus tard j à Brifman ^ quel fut
le fujet de cette entrevue. La première
fo'is , dit- il 9 que je parlai à Albert j Grand-
Maître de TOrdre Teutonique , il me
confulta fur la règle de fon Ordre : je
lui confellUi de méprifer cette règle auffi
folle que confufe , de fe marier & de
rendre la PruiTe , une principauté pu un
duché (éculier : Philippe ( Melanfton ) i
dit -il 9 fut du 4néme avis , auquel le
Prince ne répondit rien, mais.il fe mit
à fourire , & je vois bien que. le cohfeil
/ a été de fon goût, & qu'il défîre qu'il
puiflè avoir bientôt fon exécution» Mal-
gré que Luther ait écrit que le Grand*
Maître ne s'étoit point ouvtrt davantage
^«'* Hg^ fur cet objet, Hanknoch. eft perfuadé
MmmmmmmmmiÊtmtmÊÊÊÊaÊimmmmmÊÊmmmmmmmmmiÊmÊÊÊmmmmÊtmmmmm
(I) Hiriimoch mafrpie cette tatrevae en i$x% , 9t
•Bbckfpo^. 132 « l*ann^ fuivamc. Selon le prf
aûer^ Albert recournoic errPruffe'i mats il fe trompe,
Albert ne l'ejl plus montié ^^Mf |t pi|<a WW
to lit ftItHitft 4| rta 1124»
i
BE l'Ordr'ï Teotoniçui. ifj
^'îl lut avoit tracé la marche qu'il de-^
voit fttîirré pour faire réuflir Tes projets;^ aliimt
ce qui eft affe'z vraifembiable : car corn- di Bkam*
ment imaginer qu'Albert^ perfuadë par '*"^"***
les difcours d'Ofiandre» , ait voulu cacher
fa façon de^enfer à Lither, quil avoît
été voir pour le confulter fur la règle
de foh Ordre ? Si Luther n*en apprit pas
davantage à Brifman , c'étoit pour éviter-
que le fecret d* Albert ne fût divulgué ,
avant que les Pruffiens fuflient difpofés à'
y applaudir; &c Luther^ dans la même
lettre j charge Brifman , qu'il avoit er^>
yoyé à Kotiigsberg , d'y préparer le
peuple 9 & lui indique même la manière
dont il devoit s y prendre. Nous verrons
qu'Albert fe conduifit fort adroitement ^
en întroduifant le Luthépnifme dans la
Pruffe Teutonique avant de déclarer fon
apôfiafîe; c'étoit un moytn fur de n'y
point trouver de contradiâeurs ^ & l'on
ne peut guère douter qu'il n'ait été guidé
en cela par Luther même.^
Afin de faciliter les projets d'Albert, leurt à%
ou pfutât Boiir féduire les maîtres & J^s^"***" *«»
injetSy Lunier écrivit le £8 de mars 'de-qoet.
Pan ifij-, aux ;Chevâiiers TëUtoniques: v^^^T/^là
jeu^ai pomtwucet écrit ou cette lettre; |»ii^. Ais^
mais on ne peut guère douter que ce ne 'ô^a*
foît la même dont Bzovius , par erreur t i/,ptf/^|*
rapporte )l^ximt en 1521. Nous allons &/«!•
'donner le prëcU de cette derolerç i Ln^
Alikrt *^' eibortoit Ie$ Chevaliers ï rompre*
DE BftAN- lie vœu de chaAeté qu'ils avoient fair^
i>»ov»o. & i fe rtSirier, & difoit qu'ili avoîenr
aflez de bien pour cela ; que TOl^dre
Teutonique^ qui n'éf oit utile ^ ni à, Dieu j
ni aux hommes 9 en deviendroit bien,
plus agréable au peuple r que la con-*
fcience exîgeoic qu'ils ufàflent de ce i;e-^
raede néceiTaire à Tipârmlté humaine^
qu'il étoii impofltble dç vivre dans U'
continence » quoiqu'ils euiTept été affez^^
fats pour le protçectre ; que l'éti; ecclé*.
ihftique ne valoit rien en: lui- mémie $»
que tout les invitcm Se les ob|lgeoit;
même à fe marier , ce qui procureroit ;
I>eaucoupde gloire à Dieu^ & fe^viroic;
à confirmer c^f/L qui douroient encofer,
R les avertiâbît enCuite que l^ntiquîté-
des vceux qui remontoit juiqu'au. cems;
, des Apôtres^ & quiavoit été approuvée
]àr des Conciles , ne devoît' pas 1^
effrayer , puifque Diea étoit plus ancien^
que tes Conciles , Se que d'ailleurs i'u-
fage de croître & de multiplier , étoit
fdiis ^ncfen que le voeu de eôottneoee t
venant d'Adam même. La conclufion cte
ce chef • d*œuvre d'extravagance étoit 9'
que les Chevaliers ne dévoient, poiai*
attendre que le mariage fât permis^ aux
Ecctéfiafiiques par un, «ni par. pJhifieurs.
DR L'Ordre Teutoktqxte. ity
Cônciiei ; &c que , quand . mille Con-
ciles Tauf oient permis , il croyoît que Albert
celui qui entretiendroit chez lui deux i>v Bràn-
ott trois concubines pendant toute fa vie , ^■■^^'^•«
feroit plutôt dans la grâce de Dieu , que
celui qui fe^iarieroit avec la permiflion
àti Conciles, Il ajoutoit ^ qu'il aurcMt
foin de défendre à tout le monde dé
la part de Dlea , 6c fous peine de 1»
perte du falut , de fe marier avec la per* .
mifllon d*un Concile : qu'il valoit mieuife
vivre dans la continence , ou même dans
le concubinage Se dans le péché « &
qti'en invoquant le fecours de Diea , il
Ile falloir point pour cela défefpérer de
fen falut. On n*a pas peine à devine»
pourquoi Luther cherchoit à infpirer un
fiigrand éloignement pour les décidons des
Conciles.. Meoreûfemenr, cette étrange
dtrArine ne féduifit point un û grand
nbtnbre de Chevaliers de la Priifle »
qu'on le croît çomjiiunémenr.
Le Grand • Maître voulant introduire tt luth^
lé Luthéranifme en Pruffe , s'étoit con- ché^rKo-'
certé avet George de Polentz , Evêque wgiberg.
de Sartibîe^ qui en éteît imbu depuis ^h^'^' ,(^/!^'
, • ^M t • /» 1 Sam. Itb.
long-tems , 8c il naurpit fu prendre un r». /^ a^a.
nioyen plus fur pour réuffir dans ce 1523.
deffeîn* Les vrais pafteurs ont fouvènt
bien de la peine à garantir leurs trou-
peatts: Je Terreufi mais quand celui c|ui
t88 H I $ t 0 I R Ë
doit fervir de guide aux autres , ne cliei<^
AtBERT ^^^ 9^'^ '^* égarer , il faut une efpece
i>E Brah- de miracle pour que le peuple ne fc
DWOVRC. ijjjg-ç pj^j entraîner; & malheureufement
celui de la PruiTe y étoit plus incliné
que beaucoup d'autres , à caufe des prin«
cipes de Huflitifnie dont il avoit été
infeâé , & que probablement il n'avoit
pas entièrement oubliés. Au droit dinfr
tru^ion qu'il avoit en fa qualité d'Ëvâ«
que f Polentz , qui prenoit le titre de
Régent & de Grand -Chancelier de la
PrufTe» joignoit encore toute l'autorité
du Grand - Maître ^ que ce Prince lui
avoit confiée ; & il s'en fervit d'abord
pour éloigner ceux qui auroient pu s'op«
Aêt. Bo^ pofer à (es defTeins. La fejnaine d'après
pfg:'6ss& la fête du S. Sacrement,, il fit fortir du
/ef/ château de Konigsberg , tous les Frères de
l'Ordre 9 fans en excepter les maladcis^Sc
les difperfa en différens endroits. Selon
toute apparence , il prit le prétexte de
faire des réparations > Se même d'achever
quelque partie du château , qui n'ttoit
que commencée, en forte qu'il ne fut
plus habité que par le Commandeur , fon
adjoint à la régence & par un receveur ^
& dans la fuite par Paul Sperate , Miniftre
Luthérien. ( i.) Sous un tel Evéque,
il) Ces ckconftaacci (font tiréci dHui aawftttf
DE l'Ordre Tetttonique. 189
Thëréfie ne {louvoit manquer de. faire!
des progrès dans le diocefe dt Sambie, j^f^^^
& l'on remarqué que ce fut un de fes bx Bnâ'Mi-
Chanoines qui prêcha le premier fer- "■^"■•*
mon luthérien dans la Cathédrale de ^</*
Konigsberg. ( i )
Le Grand- Maître 9 qui âvoit des raU Bank,
(ons que la fuite de Thiftoire dévelop- Sf aît^'
pera fufEfamment , pour hâter la pervet-
fion de la Pruflè , pria Luther d'y en«
voyer quelques, uns de fes ThéoMJgieni i
& celui-ci chargea de cette miffion Pierre
Amand , apoftat de l'Ordre de St. An*
toîne , & Jean Brifman , apoftat de celui
de St. François. Brifman , que PEvéquc
fit curé de la ville de Kniphof, prêcha
fon premier fermon le 17 feptembre,6c
Amand , curé de la ville-vîcille j le pre-
mier Dimanche des Avents. Ce ne fut
point fans de grandes oppofitîons , fie .
même fans des oppofitîons conftamment ,
yn eontlent ririftoîre 4t la ProfTe dcpoU 15 19 ^
7«fqa*eii i;2S. C* fldtnnfcrit a éré conamcacé far
Jean Beler, Secrétaire ou Greffier delà ville vieille
de KoRffiberg, Se continoé par Gafyar Platner, qui
Ta tempUcé 6»$ cet evploi. Nous avons cm
devoir faire connolcre lei aiucuti de ce minoMt^
dotit on cte«ve des extraits dans les yiBa Bttugka ,
tome a-» pag, 42 f« et ^44, parce ^m Placn«r«
lémotn ocaliire , nous a foomi des détails ^H'oa
ne trouve point ailleurs.
^ .04 C«t apoftat fc MHwA {k«rst Mpûdtj
w
M.$o H f >s ir rO I A £
réitérées ^.de U part de plirfieurs^ & ndni-
Albert ^^^f^^^ ^^^ Chevaliers Teutoniques ^ que
.i>B fi&AM- ces rpré4îcateurs d'une nouvelle do^râ*
:m^»nfi* ,^jg ^ purent remplir leurs fon^ioni. :Ce
fémoîgnage qu'irefl important de remar-
quer , peur roppofer i la plupart des
. '4tiftoriens.9*qui infinuent que lès Cheva-
liers fe biffèrent entuiner à la premier^
tpropofitîon , n'eft point fufpcô , puîfquM
. ^ieur .eft rendu par un Miniftre Lurhé-
, i-icfi*(i). Mais que pouvoient les récla^
: «nations dé quelques Eccléfîafliques & des
► 'Chevaliers de TOrdre., qui probablement
! n'étolent dé}a..plus qU'^en périt nombre j.
^Icontfe les prédicateurs Luthériens, fou-
Ci) Aprêc ivoir ^rapporté U .mllHon de Brîfmaii,
M!|itai<dt Luther, Çbycrxiu s'exprime aînfî iEt inttr
•p0,rU» me' imUfipliie» Commendatorum Ordinis, /aeer-
,/âotum ^'mliorum , pontifeUê ftrfuafi^nes pertinor
' €ÎUr retinentium ^ advtrfationt» & InfidiAs , magi^o
': JËt cùnftaati ankno & pieta$e, se j>rudemtia finguUn ^
^gmendationem ^tecUfiarum pauUtim prQptxit ; d^nec
, aecêdânu puhlica priaiipis su^orit^U % .€l prdiimm
^attrormm approbatiùne » Jovma dêârinût & rituum
.k^ff4 & 4quiltt ubî^ue in. illius partie SoruJJia^ u^
fÇlefas cQufiUtft^ efi. Chr. 3ax. W^* xo. pag. x^o Çc
feq. le dQâeur Bohm die ipeu-piit laoïême chofc.
en parlant d«..Brifman « HU êvéut^èlium, doçuii in
(êèmplQ KniphpyiMno , magno. & confianti animp &
^iesMe ae pmdtnti^^JînguUri , inur varias & tmlti*
^lices Comm^ndaiprum Ordinii^Saceréotuni f^ ^tio»
.,rum adver/ationet , pertiruLciur rçtirientiuni potififisioâ
fup^rfiitionu &humana» adinifentiûnts.ZrUw» PreuflT.
câm. 2. pag. ^24. On voit que Bobm a cppié Çhj*
-M^^ùpj ce q\n prouve qu^iI croyoit ^4i'^9 devoû
^/idutor une foi .entière i Ton tésiu . ,
pS. L'OrOTL* TEUTOiSiQUE. l^î
tenus par rEvêqqe & le Commandeur^
qui ëtoient levétiis de toute l'autorité: $t»^,
^u Souv^ain. D'ailleurs TEviêqiie devint de BRiUf
biemôt lui-même le prédicateur de l'er- '*"^^^*
j-eur. InftrjuitJ ,fQBd par Brifonan de la
doârine de Luther^ il rrionta en chaire
te iour de Noël , pour publier fon apof- ^SM-'
tàfie. Polenrz dit au peuple dans ce fer- ' *
mon, qu'il étoit de fon deroir de pré-'
* dicr lui-niémé ; mais que 9 pouvant avoir
fottvemdesrrifonft^uirenempédi^roienc,, j
il ffibftituoit i fa place 9 le docteur Jean ^
•JSrirmanfi)^ Georjge dé Polemc eft le nù.pr^.
preimer Evoque V qui ait prêché le Lu- ^\ \
^t^iaçifmej comme Luflser le témoigne ♦ -»
• dM$ une; lettre qu'il écrivit à Spalatin ;
(X) LtlîenibaU fait iroprimet ce femon 4e Polems
«ans la colleâion intînilée Wrt^Jfifclu Xtkttkdtm , tfr.
• ^<>aié i. page 47. Rafrnsldi rapf orte> ce (ermdtt â
lan^ 1523. J/iim. 8l , & dit qVoo ch CQnfcrrc uiui
copie i Rome : cffèaivemcnt îl fut ptl^chê cène
- année , félon notre ouBiere aâuelle de com(.cet,(
mais cotnaâe les Pruffieni commençoient alofi ran-
n^e au Nocl , il faut le xapporter i Van ija4. Ce
KrmoB Tôt taipciM i Koiiig«berg , comme il eft
, dit da&f le titre, quipor^e qu'il fut ptccbc atf co«« \
• .mêoceflieDt de l'an 1514» Nous trouvons le titre de. ^
ce- (êrmoa dans la vie de Brirman , plut au long
r^»e «• r* <ioiHié^ Li)4e«tbelv^le voici eii-*eMgé :
JEi» /krmon dès katAwurd, ^ç, gt^tdiget Mm tkrifm
, $0^ in dtr Thutn^Kirch .x« Konigtbtrg tn Prtvffep
^ imsnfang det XXIIll jdrctju Konigsberg in Preufen
4-te. £rl|ttt. Preuff, tom, Jvpag. 197. Si ce ferinoii
fut Itnpnmè dans I< tems , il prou'veroit <]ue l'im-
ptimenè étoit établie dans la ëryiTe oriea<^ilc 4p
çti^f d« rOrdte Ttiniîàiqut.
192 H I S T O I 11 E
auffi cet hérëfiarque en fut fi ravi qii«i
ALBERT ^^^ ^^^** » ^^^^ *"• *P^** » ^^^ annpta-
DB Bran* cions fur \é Dcutéronomèy en l'accablant
'^■■^^^*^V d'éloges. Oa nt fait rien des adions du
i^rett//" t. Grand-Maître 9 pendant le courant de
i.pap.a^. ç^tjç année , fifton qu'il alla trouver
^ftr«^!'5pa- r&IeAeur 4e Saxe le 4 d'oâobre » & <ja'il
fat. ap. arriva le it décembre à Nuremberfif.
M.pag.6S9* Le 10 janvier 1524 9 lEvëque de
FrogTCi ^uSambîe fit un mandement très ^ injurieux*
fnee/pxU<^u St.. Siège , pour ordonner de pronon-
ce* çer en ail^and^ la formule di^bapté-
'5M- .me, fc réfctvanjt de rég^er^d^ns la fuites
Kirek^iji. ^* «panière dont ; on dç voit baptifer les
fég^z^f. 'enfants des Luthériens, des anciens Pruf*
ilens & des Polonois , dont les parens
n'entendoient pas cette langue (i). Ces
nouveautés iic s'étàBlîflbîent pbînt fans
contrâdiâion; car Amand^ qui étoit chargé
> de prêcher le Luthéranifme dans la ville •
vieille, de Koriîgsberg , en éprouva d'af»
. fez marquées , pour être obligé de por-
ter des f^laintes au Grand-Maître ; c'eft
&fa« B^ ce que femble indiquer une letue que
|5j; J^^J;*- ce Prince écrivit, de Nuremberg, le 4
(i) Voyez 1t bref de Clément Vif, a ce Atjeu
{Erleut, Prtuff, tom, I. pa§. t}9). Vèàiicm et c%
bref dit, psf. $p , ^«e le roaDderaenc de PoléntT ,
étoft du i; ianTier , »iis Hastkdgçb )• ^ooae pour
tof du 11 du i&ei&fi iSQifi
it
DE l'Ordre Teutonique. 195
de marS) aux habitans de la ville* vieille,
pour teur rccornitiander Amand , & Ton j[J^^^
remarque par les expreflions de cette ds Bkan*
lettre , qu'Albert pou voit être compté «"•v*®*
au nombre des plus zélés partifans de
Luther ; mais ce Prince favoit diffimuler ,
& il ne fe démafqua publiquement , que
quand il vit arriver le moment de re-
cueillir le fruit de ion apoftafie.
Non-content de foutexiir les prédîca* HértÈ:
leurs Luthériens, qtù étoîent déjà iKo- J^J;*;J^
nigsberg , le Grand- Maître, d'accord avec a4.
Luther j renforça cette miilidn par l'en-
vol de Paul Sperate. Selon toute appa*
rence , ce nouveau prédicant arriva k
Konîgsberg , au commencement de Tan-
liée , puifque le peuple , animé par fes Henàthtrg^
exhortations ^ fe mit à lîrirer les iinages ^^^' **^*
& les autels ,'dans l'églife cathédrale ,
le premier mardi de carême. Hanknoch
s'eft donné beaucoup <le peine , dans foti
Hiftoire eccléfiaftique de la Prufle , pour
jetter du doute fur cet événement , maïs
c^eft en vain; car , outre l'autorité de
H^nneberg , ce fait elt encofe rapporté! *
par Platner, témoin oculaire, qui fem- jia. Bo*
h\e même indiquer qu'on fit la même 'j'"'*^'***
cTiofc dans toutes les églifes ; & il joute '**'' '*
que les religieux mendians furenr chafTés Krck.Hî/t.
de Kpnig bcrg : félon tome apparence; ^.r «71 *
cet atitéur entend par-là , ces religieux /fg^^yt
Tome FIIL I
194 Histoire
que Hartknoch appelle Bullaun Bru*
Albert ^^'^ * Fratns Bullati , fondés en 1517,
DE hRAH- par la veuve de Jean de Schomberg ^
DEBOURC. qyj furent obligés d'abandonner leur éta-
bliflement pour fe fauver. Tels ëtoienty
en partie ,. les fruits de la prétendue
réforme,
teû. pag. L'Evêquc de Samble ofEcia pontiH-
sSté calement le jour de Pâque 9 chantant la
inçfle 9 telle qu'elle étcHt alors défigurée
par les Luthériens, &: fit un violent (et-
mon contre la religion' Catholique , qui
fut reçu avec appfaudKrement ; car la
plupart des habitans de Konigsberg
fuivoient aveuglément leur pafteur. Huit
jours après , le {prélat , qui réuniiToit le«
. deux autorités , en fa qualité de Régent ^
fit enlever les, petits autels dans toutes
Hank. ^^^ ^g^^^s de la ville? : c*étoient , dî-
KirehMifiA foieiit Ics Luthéflcns , pour fe conformer à
^"^^ÈrUut. 1*»™=»^" ^^'«P. ^^ n'avoir qu'un autel
Treuft. f. dans chaque* églife. On peut juger des
#. f^. 76» indécences qui fe commirent à K,opigf-
berg , &: fucceffivjcment dans les autres
villes & dans le plat -pays , iorfqjijs les
^ ,. , nouveaux f^ftaîres dépouillèrent les ^égU-
4^es 9 pour les adapter à leur culte; mais
iious ne nous propofons point d'entrer
, Ù9ïi% de. pareils détails } tous ceu^ qui
;[ « ont uneteipture de. l'hiftoîre de ce tems^
Xï ^ ^Qiiiioi^i^ les. ef ces que \i% i.uthé«
DE l'Ordre Teutônique. 195
tiens ont commis par*tout ; &( l'on )u*
géra aifëment qu'ils furent encore moins J^^^^j
réfervés dans la Pruife qu'ailleurs » putf- de Bkait-
qu'ils étoient aûtorifés par la puiifance "*^®"*®*
eccléfiaftique & féculiere.
Il eft difficile que quelqu'un aban«
doniie la religion de fes pères , & fur-
tout la religion Catholique , dont^ Tén*
feignement , toujours uniforme , remonre
fufqu au divin légîflateur , fans éprouver
quelques combats intérieurs ; & c'eft ce
qui paroît être arrivé à TEvéque de Sam-
1>ie. Le jour de la Pentecôte 9 Polentz
€t uii fermon fort différent des précé- Zto,p.fi40
dens y 41 reprocha au peuple d*avoir
mangé de la viande les jours maigres ^
nia de le leur avoir perniîs oii ordonné ^
& les pria^ d'obferver exaâement le^
jours d'abftinencefutvans, & dedeman^
^er les lumières do St. Efprir, pour con*
«loitre s'ils n*étoient pas- dans Terreur ^
comme plufieurs perfonoes favantes 6c
VttW intentionnées le difoienr dans teiirt .^
écrits. Après avoir eifaoïté le peuple à
payer 4ine contribution au Grand- Mai tre.^
^ui dévoie bientôt travailler à faire, une
paix folideavec le Roi de Pologne^ TE*
"véque monta ï l'autel , & chanta là méfie .
félon le rit de Téglife Catholique. Cette
apparence de «onver^n ^ ne fut pas
durable ^ fie par «onféquept ne fit que
I ^
196 Histoire
rendre l'Evêque plus coupable. Le* Teu-
AiJERT ^Of^î^^^^ , dit Grunav , copié par Léon ^
OE Bran, cherchoient lès' moycrw d'amafler de
i>*»ova«. l'argent dont le Grand Maître avoit bcf
foin , & TEvôque les fecondoit de Son
fBÎeuK : ayant fait une ordination à la
PentecAte , il envoya cc's nouveaux M-
cléiiafiiques deux à deux ^ ilans toutes lec
villes pour prêcher le Luthéraniime , pour
nbc^îr la meflfe & les autres offices 9 &
pour mettce fous clef les tréfors des
^glîfes.
Ltme re- Brifman , l'un des deux prédicateurs que
S^ïïlîw. Luther avoit envoyés en Pruffe , Tannée
1-24. ' ptécé^dente, lui ayant rendu compte des
progrès que faifoit fa doâriné parmi le
peuple de Konigsberg , le nouveau légif*
iateur lui écrivit la lettre dont nous
aiv^^ns dé)a parlé plus haut , lorfiqùe nous
avons rapporté la première entrevue du
Grand -Maître avec Luther; mak elle
contient encore quelques autres partictt-
M^Uttù larieés qù^il faut faire connoître. Luther
f;'^"^;^!^ témoigne à Bn(mzn h faiirfaaion , de
(^/^f»' ce que par ù, bonne cûnduîte, fa doc-
trine ie répandoit tranquillemenr V & il
lui recommainde Paul Sperate , que le
Grand ^ Maître ,avoh envoyé en Prufle,
pour renforcer cette miifiôn (i). Après
(H Q ii€r«ttt^ollM.«at«iulif ptf-Ui 91c les fiou^
DE L'ORDÏIE TEUTONiQÛE. I97
avoir parlé des Anabaptiftes & de Tédit
de Worms, il vient au Grand- Maître, At,\^V
& rapporte , coraroe nous l'avons déjà ds l^aAN-
dît , qu'il lui avoit confeillé de méprifer la "'^ ''■^*
règle de fon Ordre , qui étoit auffi folle
que cônfd(e , de fe marier , Se de rendre
la Prufle une principauté féculicre ; c'é*'
toit auffi , dit-il , TavÎ!; de Philippe (Mé*
lanâon ) au<|uel te Grand - Maître , ne
répondit rien, mais il fe mit à fourire}
&e il auguroît de-li f que le confeil lut
étoit agréable , Se qu'il défiroit de voir
bientôt arriver le moment où >1 pouf^.
roit l'exécuter. Nous avons déjà remar«
que gue te Grand -Maîire diffimuloit , St
que H Luther en faifoit autant vis-à-vis de
Brifmait, e'étoitpour ne point démafquer
ouvertement un pTo^tt quM luî fait ce^-
pendant connoltre clairement dans les
lignes fui vantes. Afin que ce mariage ^
continue le légiflateur , pût (é faire com-
modément ^ il faudroit que les Grands
& le peuple fiaflent aiTez inftruits , pour
folliciter eux-mêmes Albert de fe marier f
iroox- Mijuîftrcf n'aToiene poi»c tfOHvë d'opp«fitt«o | .
BOUS avoni prouvé ailleurs le contraire : rnavi cet
oppofîtioTts n'ayoieBt poinc été de' natafe à oWîgtt
}tt Luthérieiir à employer fa forai ; c'cft là i*es-.
prijffion propre, de la lettre de Luther ^ & c*cft atn(t
^ue l'a emeisdùe Pidifeurr <{vA fait une noce (m cet
aitidffr
II
198 H I 8 T O I R R
ce qui (erok pour lui une ratfan urgente
At?ERT .^ néceffaire, de foire ce qu'il dëfire; ik
m: BiiAM- je fuis bien trempé , fi ce n*eft point
x'SiovKe. p^yy ççIj^ ^ qy»j| ^ envoyé Paul Sperate
en Prufle. Vous voyez , difoit-il , que
la porte eft ouverte pour travailler i ce
grand & admirable ouvrage do Seigneur ^
qui (brvira- d'exemple à ces miférabies
Évéques qui défirent de faire la mérne
chofe , & qui ne font retenus que par
H honte d'être les premiers. Unifies*
irous donc avec Amand, Sperate & les
autres Minifires ,- & ne négligez rien pour
animer le peuple à demander d'abord 5
le fecours du Seigneur , & enfoite à pr4er
inftamment le Grand-Maître de fe marier^
tant pour faire cefler le concubinage y
que pour rendre légitime ce gouverne*'
ment monfirueùx 9 cette principauté abo-
minable Se vraiment hermaphrodite , qur
n^ft -ni laïque ni religicufe. Cependant ,
éomme le f^uple pourroit trouver c«
éonfcilr étraAge, fi on le lui donnohfans
préparation , il faut pour Tinfinuer , le
propofer en forme de quefiion , en di.
îant 9 par exemple : comme vous voyez
tous que l'Ordre Teutonique n'efi qu'une
hypocrifie abominable , ne fçroit - il pai
beau que le Grand* Maître & Ces Cfae*
vallers. fe marîaflent , & qu'avec le con-
fentement du peuple, ils changeaffent la
DE l'Ordre Tectonique. 199
forme du gouvernement ^ pour la -rendre
umqueçient politique ( c*eft- à^ire , qu*ik ^^i
fccularifaffcnt la Pruffe ) ? Quand vous Dt Bram-
verrez qu'après avoir dtiputé & conféré »wo^^<>^-
entre eux , ils inclineront pour ce parti ,
alc^s vous le foutiendrez bautemenfV Ac
vous l'apputerez par de nombreux ar«
guments. Je déiirerois , ajoute Luther,
que l'Ëvéque 4« Samtne fît la même
chofe que le Grand- Maître , c'eft à dire »
qu'il fe mariât : mais cela doit fe faire
avec prudence : il feroit plus (&f qu'il
parut erre en Aifpens; & qu'il ne fem- ;
blât fe. d^ternitne^ à prendre ce parti,
^u'en cédant auit iaftances du peuple.
.Luther mande, ensuite qu'il travailioic 4
d^s annorations fur le Deutéronome ,
qu'il dédieroit à fEvéque de Sambie , .
éc chargeok Brifman de le recommander
i:fes bonnes grâces. Il finit fa lettré",
qui eft datée de Wittemberg^ le 4 juit-
lee §5x4 , par àt$ coriiplimetfis de Mt^-
lanâon &de Ton Prieur, queie^diabll!,
dk-il, avoit voulu tuer avec une bri«
que , & qui avoit été fauve miraculeil-
fement ; & il ajoute encore quelques
nouvelles qui femblent regàtder des
apoftats« • . , . .1
V'olfà les moy;e)is qu'entployoit le nou*
veau LégiflateurVpour féduire le peuple
& pour féconder les projets du Grand-
I 4
loo Histoire
Méhrt , & ii étoic intérefle perfoonelle-
Alt RT ^^^^ «^ ^^"' réuflite ; car jurqu'alors il
%n bRAN avqit été hii-méme du nombre de çvài
Magva<^. ^^^ n'oloient encore faire ce qu%b dé-
firoicnt, & il auroir voulu de grands
eartmiples , pour écre autorifé à les fui-
.irre. On peut remarquer que Luther n'a-
/voir point .encore abandonné le froc 9
:pii»xfqu'U £ait les complimens de fon '
Prieur.
Onéêfoii»-. Les foins que fe donnoie Luther ^ pour
fti!** **'^ détruire la re igîon Catholique dans b
1^24. Prufle , n*étoiem pas fans fuccès ; & cha- '\
que jour on voyott quelque nouveaoté !
à Konigsberg. Le x 5 de feptenibre, Amand
chanta la première aiefle en aUetnainl
JtJekMa ^"* '* villci-vieille. La même chofe af^
jpJf f a/t. nva le dimanche futvant dans Téglife ca-
. thédrale , & on y chanta auffi les vêpres
en langue vulgaire; mats ce dernier of-
fice ne fe fit plus tes )o.Ur$ ouvrie^.
Pendant que cela fe paifoit ^lans la ca-
pitale ^ lefli émiflaires de l'Evêciue par*
couroient les petites villes & les villages
teo; f0g, pour remplir leur miffion ; mais perronne
sh* lie montra plus de zèle que Frédéric de
Heydes^k 9 Provifeur ^e Johanniihourg.
11 avoir été pourvfl d'une* prébende, de
fis^berg qu'il avolc quittée ayant d^a-
ifoir reçu les ordres facrés » pour (uivrc
Albert en Prufle, & peut-être même
DE t^ORDllfi TeUTONIQUE. loi
avôitMl été fait Chevalier Teinontque '
en méme-tems que lui : attaché au Grand- ^l^kt
Maître, jl devint bientôt uh de fes. a^ db urak*
fidés, & (è fit Luthérien i fon imita- «'"^'''^
tion (i). Heydecky fuivi d'une dizaine
de cavaliers y parcouroit les petites villes t
pour les engager à embrafler le Lmhérâ*
niiine , & y il trouva d'abord de la réfif*
tance : quand les habitans lui oppofoienc
que , fuivant leurs privilèges , ils ne
dévoient point être triquiërés pour la
religion 9 Heydeck leâr^ dlfoit : en ne
vous propofe pas d'abandonner la foi ^
mais on voiis eahorte à abandonner
cette idolâtrie i laquelle vous vous
livrez y en entendant la meife, & par
toute cette décoration des églifes, que
Yos prêtres recherchent tant» non
pour le falut de vos âmes 3' mais pour
av^ir votre argent : emparez - '.vous
donc des tréfors de vos églifes» &/mec«
tez-les fous clef 9 afin que les prêtres ne
les empprtent point p . 6^ afin de les em*
ployer, au .foulagément dje^ pauvres :
mais les bourgeois , fui jépdndoîeqt : le
Grand-Maître nous a confié là garde de
in) Noos voyofti pav ù fi^inest é*ùnt Uttrc de
laitbcr , qoe frédéric .(!•: Hf^dtck.lui avpîc éerîc
la mêtae tnnét » pottt qu^li tenfoi^ U mîAîon de
Txufft d^nn noweiui iwédicsMun .Srlcgr*. Prt^^
!««# i».ftff« tit ia i^9t^ ,:,.'.
loi 'Histoire
nos Villes, qui eft t)ien plus impontante
Albert ^"^ ^^'^^ ^^^ tréfors des ëglifcs , qui ne
DE Lu AN- font pas aiTez confidërables pour dédom-
DEBpvRG. jf^jjgç^ les pauvres des maux que vous
leur avez farts par les différentes guerres
que vous avez fputenues/
On voit par- là que la plupart des
Vines étolent chargées de fe garder
elles-mêmes , & que par conféquent H
n^y avoit point de Commandeurs; &
liid. pag. ^o^^ voyons . eqcore ailleurs que le
^^ ' Grand- Maître avoit confié la garde des
forterefTes à des étrangers qui lui avoierrt
prêté de l'argent qu il dépenfoit en AU
lemagne : d'où l'on peut conclura qu'rt
reftoit fort peu de Chevaliers Teutonî-
ques*eri Pruflê; puifqu'on ne voit plus
qùll y ait eu de Grands Dignitaires ^ &
que l'hiftoiré ne fait mention que d^un
petit nombre de Commandeurs» on de
Chevaliers employés dans les forterèfles.
Léon a tiré ces détails de Grunav , qu'il
ne fait que copier; & quoique ce èet'^
nier 'écrivain foit très • fautif , & même
très fabuleux , oïl né peut pas rejettet
Ton ténfoignâge daijs eette occafîon , puif^
«pi'îl étoit non -feulement contempertm »
mais qu'il faifoit alors fa réfidence à
] Dantzîg^' il èft, Vraî'qqe cet écrivain té-
moigne'^ekt>.Teutoniques ne n^li*
geeient rien pour intrôtlùff e^ Théréfié dans
DE lX)RDR£ TfiUTONtQUE; ftOJ
ks petites .villes ; mais cela peut l'en-
tendre de Heydeck , de TEvéquc de S*;
Sambie y du Cdminandeiir de Konigsbèrg m BaAM-
& :de quelques ^tr^; ipri leur refliwn» ^tt**»^*'
bj^ient ; & cebr n'jbfiçme .ppint ia preuve
qu'il nous/otutiit^loi<'ii)êinéV<hi peu ^e
Chevaliers .qu^il y. aVoit alors en Pruiie..^
SI Ton demande 9 comment le nombre des
Chevaliecs .pouvoit être fi fort diminué }
Vovs afôûterofts à de que nf^s: avons dit
plus ; haMt > qiic;.leL. Grand-Maître &. le- ' ' ^
R^cntèatiiiiitérrfrés-i à éloigner Tceur '^' ^ *
qui pàtti!otoiit conteirier iett($ deiSein^,
il leur étoit atfé de s'en- défaire. • Il y.
ayoit plttfieurk Baîlliaees dans l'Empireit
. 4ui diipendoîintimmé wuenient du Graild-
Ma^e^ 6ci daBS^lefqûelsJl pouvpit ep-
Voyet dAiiChci«alierS'.de h Pdllki^ quaàd
.11 it ]ui/txM\i^ propos 'Xi).i k..\z yhké^
leS'ftiltûtsséglQieril q^'oQ n*«nverr«it4)okit
deiGhevaUeks dans ces Baîlliaget fans
Tagrémuent. des Grands-Commandcurs^ :
^îsai%\ on ^it çr<^e \ que t^nonnCeàleme^t
^^oetti<«ci^ mais eiicofe loua v4^k dàs Sàîl-
TT:- :>i -:•: «H-. /(T
. O) Etttrè les TiBailll«gcit!^ui cotnporalt«lu}^«ir-
.,4i*hlu l'Otdre Teuronîquc, il y. «a «F 4, <|i|i font
CBCoré BO|nmés BallUagd .de it éomlnadoô P^àf*
Ceone , ^arce Qu'ils d^éfi^dâîest 'jott-lfi^ ttefnédi^-
cetneot du Giand^Mai^rç^/favoii;- ceax,ii'A4fiyfe\& »
de Bourgogne » dl*Attlï!cbfc^ de Coblçntz^fc dft^ch
1 6
104 Histoire
XXXV ''**^* rf^pcndans du Maître d'AIlcmagoe,
Albirt ^^Çurent yoloniîers tous les Chevaliers qui
PB BmAii-' abandonnoient la PruflTe i ca«fe de la rel'-
»aaovae» ^^^^ ^^-^g pour p«o* qu'un Chevalier fût
t-nuécaniehr, pu cfu'il embarraifâi h Ké"
'genty \t eft pobabte quVifi fenvoiyoit
. tout de fuite «n Allemagne. H nVft pas-
»êmc fans vraifemblaon qo*on ait ufé
'de violence h T^gard dei^€eu^x~dont' otr
redotttoît Je pto fe» oppoiitions ; ûb
jS^^'^'^'*' rappoWé par Hariknoclv paiéit^ jirf-
. ^ ^ * . ttfier cette conjeâu re^ Em, Duede fiixmf-
« vri^ , Gommandear de Memel ^ étoir
en Aliemagne avant qw ta révolution
dciaiât, & l'&véque de Sambie nVoit
rien négligé pow.'fe rendve mattiiei d^
« €€ttt foiterefle |V fi^ns : avoir poy^fi^uffiSr..
• Ldrftfue te 2>iic revint en nmsfJi^^Ht
^ averti ^é IfËvéque ft prùfo^ii de le
* Curje^^arrérer i foA fiaflSigeà'Konigsbefg^
ce qu^l n'Iévita qu'en fe détournant de
cette viHek Cëroit avairr le rerooc dit
Grand- Maitte en Prtifie^ piii(que/ l'aiico-
Ai du lUgent ceffa à fon arrivée; ainfi
Ton peut juger que le fougueux Prélat i
ayant abufê de fon pouvoh-^ au pôfnt
d'avoir voulu arrêter on perfonnage fi
itliiite 8t jparent du Grand-Maître, il
avoir encore moins ménagé les autres
' jChevalieVs de l'Ordre.
Si l^déric de Heydeck avok eu peu ,
OE l'Ordre Teutoniqve. 105
de (uctès , lorfqu'il avoir propofë ou-
vertement aux babîtans des petites vil- ^J^^^^!^
les » de fecouer le }oug faluiaire de la us Brah*
Religion Catholique , & de dépouiller les »*»<>"*«•.
égliiest fes émiifaîres & ceux de TEvé** Zto. fêg^
que de Sambie avoient mieux réuifi , en ^^*
tn/ii^ant doucement Thëréfie dans leurs
fermons ; en forte que les villes de We-
lau 9 d^AUenbOurg ^ de Gerdaven » de
Frîdland 9 de Schip^peil , de Çteut»*'
bourgs de S^intherv, ide Domnau, de
Lunebéurgy deBartenJElein & de Nîc«
«lenboQrg 9 ainfî que. Wormdit & Gutti*
eadt, villes de I^Warmie^ embrafferent
peu det^ms après te Lutbéranifme, Fré«*
déiâc.de Heydeçk réuffit mieup ^ d^v^fter
les maifoiis leligieufes , cju'U n*;|vpit iait ,. \
ct> voiuliiru peturertir Ifs.vjlk^; il.fe run-
^îCiiueçelSvement at^l^ tyion^geres fituijs
à '• Oerdalren , i Wetau.> i Heiligenpeit. »
i Tilfil fie à P^folen , mit eç ré^rye Ifs
effets qu'il y trouva, & en cj^fla les re*
%ieus^ i^ rexciepfioiij4e:ti^i%;quil lai<&
Aamxbaque^ nwiiftxjri fLycç/dëie»fe d>n
. recevoir d'autres , ôr:^fcur ipffriP^ttant de
. À procurer mi, caHcf d^éiain ,iipour cOQ-
tinue? à cëWbrer la (ainte meffe ; ce
qu'il appelloit accomplir leur Jiypacriiie.
L'béréfie feifoil encore de, plus grands
progi'is dm le» 6affipagn«i^(|^e diMis }fts
io6 Histoire
villes , & les pafteurs iivroient eui-mê-
AtsEiiT ^^^ '^* ^^^^' ^"' appartenaient à leurs
BB Bran- ë|;lifes. Des fcenes à-peu-près fembla*
»EEovRo. bie$, fe paflbient dans les villages de
jr^irf.5Pi. i'évéché d« Poméfanie , ou Ton em-
ployait toute forte de moyens pour dé-
pouiller les églifes ; & les payfans fe fé-
licltoient d*étre délivrés de Tobligation
d'entendre la meflè ,queles Miniftres leur
fepréfentoient comtxie une idolâtrie :
ntais il n'en étoit pas enébrê tout^à fait
•de même dani; tes- vilfe*. Sulvtfrtt' Grii-
navi Eîhard Queis, nommé à Pévécbé
de Poméfanie , avoit embrafle te Luthé-
ranifme j & àutorifoit tous les défot-
dres qui en étoiem la fuite; maiii Hiirtk-
ICir^AJfi/f.'noch prouve ctairehient ^rdes paflages
déiéttriés de LuttrerV qu'Erhàifd ne' s'é-
fbiï' pas éncdfë déclaré du verteinenf^à
cette' "i^que ^: ciependatit il eft probable
quil étoit déjà Luthérien' dans le' cœui^,
& (que dés raîfons de politique Tempé-
choient^dé déclifre^ fon ^âpoftaTi^ >' en
Toéte ' qw Vit nt prétégeoîli • pwi ^^otov^ef *
tenieni IHértfie, ir4îe feîft>it ptiint^d'ef-
foVts pt^rtltf'VépriAief, ôr^c^éloif rfffe»,
•pour cjtt'felle'^fPt de* progr^ès f^apide^i Ce
'fut éffééKvfenleht é6 qui arriva i tar fi
'iè défaut de mémoire ne permet pas ie
fiiivit fa^^r(hé;p^^i i pied^V il à'^ «ft
DE l'Ordre Teùtonique. loj
pas moins certain que le LuthéranKme
fut reçu ^ peu de tems après , dans toute AmmT
la Pruffe Teu tonique (i). di BuAH-
Sùivant Hartknoch , c'ëtoîent Erhard *'"*'*'*•''
Queis , nommé à Tévéché de Pomëfa- i****. p^g*
nie & Frédéric de Heydeck , qui avoient ^^^
confeillé au Grand-Maître » de faire dé«
pouiller toutes les églifes (c les monaf-
teres , pour fc préparer à foutenir la guerre
contre les Polonoîs , (i on ne par venoît^- . .^
point à faire une paix folide , &e ils s*é«>
toient chargés ;ëax* mêmes de l'eicécution
de ce projet Selon le même écriirain;
(I) Aftèt la mart 4« Job Dobcnèk » AcMlf« %
Cardinal ia Belpgna » av^it tt^ sooiiné à l'évicM
ëc Poméfafiie, Se na le garëapas long-cams» George
de Polcmr , EY^wit de miomc , prtBof c , ^d l m , •
I0 titre' 4e ppftule à révècM Ae PonéCanîa ;«tofU««
félon toute apparence , îl v renonça en fav^t
d'Erhard on éerard de Quais* Queti^ loin d'èvc
Evê^iw^ n'âoic pas œêoie'Prêue ( Ltc, fmg* ^s)h
malgré cela ^ noot le défigneront dam la luîta par'-
le atre d'Evêqoe > pour éiriter la looguevr de la
dénomination d'fLvè^ue poftulé. Sî Qucif n'avoK poijit | ,^ \
tcçu lai ordrct na)eurs ' de régliTè; , il avoir fait
fea vcetnr coatime Prcre de l'Ordre Teetoniqee « Wt il
lûB foula aujc pieds. po«r dpottfer une lille^du Diic
de Troppau> ^i dtolc Abbc0e 4*> "k^^^^*'* de
POrdre de Cireau^c, fondé i Trebniia, par Sce. Hed-
wîge » DocheiTe de Pologne. L*£vêoae de Sambie , . '
aj^ant admîniftré quelque tant l'éveché de Pomé-
fanie., n'avoir point inaaqué dy lépandre kt. ff*
jnencct diî LncliéraninDe . par • fes émilTairas | ainfi .... t,
quoique Qttcit ne Ce . fût pas encore déclaré ouvei-
tement . \\. lui luffifbtt de j$a#der le filence • poec
l^ûiTer faire de M^nf^ fto^ k Vn^pu^^, tfkmmr
nous TaVons déjà remarque auparavasi» ^
so8 Histoire
Albert » n'efpërjiat aucun fecours de VAU
Albmt l€"^2ig"^ # armait effeâivemeitt pour
PB Bran- faire tête aux Polonois : mais rien n'é-
aiAQua». jqJj pi^j éloigné des idëe$ du Grand-
Maître; & loin qu'il ait eu des foldats
/" en Prufle, il eft vratfemblable qu'U ne
s'y trouvoit pas même un aflez grand
nombre de Chevaliers »^ pour ^commander
"Aâ. Bo^ dans les différentes fôrterefles. Platner
2J^- y^*nous apprend que l'argent des èglifes
' fijt employé à un tout autre ufage.
Tous les Curés de la Sa^bie furent man*
dés iKonigsberg le 17 décembre 15149
dit cet écrivaifi) &c 01^ les obligea de
déclarer fous ferment, ce qu'ils avoient
d'argenterie dans leurs églifes; tout fut
enlevé & vendu a l'étranger « & le pro-
duit fut forKtu à la cuifine; c'eft-i-dire »
qu'ïTfot dépenfé par le Grand -Maître,
5c peut-être en partie, par le Régent.
tdiïio.'« Luther dit dans Fépître dédicàtoire de
Pcult. (es annotations fur le Deutéronome , adref-
. 1524* fée à l'Evéque de Sambie , qu'il ne fa-
voit aiTez admirer que l'évangile , ou pour
mieux dire fa doârine, entrok à pleine
VQtlê dans la Prufle, où on ne l'àvmt
Srtotf. ni cherché, nî appelle, tandis qu'elle
t^pag. li^'^\^^ vivement combattue en Allemagne,
m aeit où elle a voit pris naiffance ; & l'on eft
effeâiyement effrayé de la rapidité des
ftogrèf de i'héréfie dans ce payt ; mab^
X>E lTOEDRE TEVTOmQUE. iC9
Il on confidere^ combîeir il eft* difficile
au peuple de fcfter :*fefine , k>rr4que le» XlbkTt
deux autorités, U civile & reeclëfiafii* de Brah-
que, fe reuniflent pour le fédoire ; & mm»©.
Air tour, quand te peuple s'eft déjà livré
précédemment à l'etprit, de nouveauté ,
on jugera aisément , comme nous l'avons
déi» obf^yé » que la Pruife étdt un dei
pays ^ ou le Lutbéranirme devoir trouver
l'accès le plus facile. Cependant il nt
faut pas croire que tous fuflent pervertit
à répoqoe dont nous parlons. Les fcenes
ft^îdaleufes que les Miniftres Luthériens
avoient d^nn^es â Konig^berg^ & dont
. nous epar^nerçfnt le détail an it&evtp leo. fmg^
étoient propres i arrêter ceux qui doù-.^^*
foieht encore; & bea4|coup de citoirens
de cette ville, qui déreftoient l'hérèiir, ibid,ft^
n'ofoient rien entreprendre , parce ^'iU ^**
sTétoient point les|)Jiis nombreux , & que^
s'il s'étoif. élevé quelque tumulie, ils au-
roient pu e»éKe' les viâimes>.Grunav , ibîd, pa§n
copié par téon y nous hk connaître )ufr ^^*
qu'à quel excès de démence fe portolt
alors le périple de cette capitale Htnri
Reuff de Plauen f Commandeur de Bafw
tenflein ^ s'étorc roidl contre le forrent^
au point qu'on n'ofoit parler du Luthé«
ranifme devant lui; .& l'on pourra )ug«r
par |e petit . non^bre. de Chevaliers qui
fe laiiTerent entraîner par Terreur ^ que
110 Histoire
Ni plus grande partie de» perfoones de
ALfm l'ordre , qui étoient en Prufle , imitoient
i>B Bkam- fon exemple : mais quoique Piauen fut
«>B»ovEc. on 2^1^ catholique il avoît été obligé
d'ôter la croix de deflfus fes vétemens ,
pour ^le point être infuké. Le peuple de
Konigsberg, dit Lëbn, étoir alors 6 animé
tontre le$ ecclefiaftiques ,' que , s'il arrivoit
Un religieux dans la ville, qui ne quittât
point fon froc, ou qui ne fe mariât pas )
il ëtoit infulté & couvert de boue par
la populace. C'étoiem les leçons que lui
avoit données Amand , cet ami dé Luther,
que le Grand- Maître avoit recommandé
û particulièrement aux babitans de Ko-
njgsberg.
Là politique ou plutôt Thypocrifie du
Grand-Maître , fut auffi très-nuifibie i la
^«0, pag. religion. Beaucoup de perfonnes bien in*
'^** tentionnées; & certainement la majeure
partie des Chevaliers , croît du nombre^
avoient négligé de s'oppôfer au mal|
lorfqu'îl en étott encore tems , dans la
perfuafion que le Grand - Maître , à fon
retour , banniroit rhércfie de la Pruffe.
Ils dévoient pour cela ignorer tout ce
que n6u« favons aujourd'hui des difpo-
fitîons fecrétei de ce Prince, & ils Tigno-
itrienf éfféâivement. Rieii de tout ce que
nous avons' Vu jufqu'à prêtent , nVoit
'^^é rendu pubHc, & n'éroit point de
DE l*Ori>rê Teutonique. au
nature à devoir. l'être, fi l'on excepte la
lettre qu'Albert avoit ëcrUe aui habîtans ^^^i
de la ville-vieille de Konigsberg , pour de bRXM-.
leur recommander le miniftre Amand ; ^w^*'*^*
maïs cette lettre avoit certainement été
adre£ee au Magiftrat; &c foit que celui-ci
ne f&t pas encore décidé à adopter Ter-
reur, ou qu'il fut entré dans les raifont
politiques du Grand • Maître, il paroît
évident qu'il n'avoit pas fait connoitre .
la lettre au peuple. On pouvoit foupçon*
ner la condi^ite du Grand- Maître , mais
il ëtoit rré$-attentif à ne fe point déma& ,
quer , comme on peut . en juger par
l'exemple fuivant.
Le Pape Clément VII , de la maifon Brtf^u Pt-
de Médicis , étant inftruit de la^ conduite Jf^j^^}^*'*
de TEvêque de Sambie , & ayant de for- '
tes raifohs de fufpeâer la religion du
Grand - Maître , adreffa le i décembre
1 5 24 , un bref au Cardinal de Campegge ,
fon Légat en Allemagne , qui fe trouvoit
alors en Hongrie. ^ Il nous cft parvenu , Prient.
dit le Pape, une*copie d'un mandement ^j'^l'^^^J î^*
dont le titre indique qu'il eft de TEvêque fiq.
de Sambie (1), qui cft très-injurieux au
St<* Siège, & qui contient des chofe»
(t) Céft le mandement d«nt nous aronr pirlé pJo«
haut,* par leqael Polentz avoit ordonné de confcies
le baptême eo Alleœandt
flii Histoire
' très-reprëhenfibi». Mais ce qui augmente
ALms ^^^^^ douleur , c*eft que le Grand-Mahre
p« baan- ait confié Ton futorité i un homme
»t»avMr Qjjj ^p^y fçj dogmes, impies & pervers,
déchire le St. -Siège Apofiolique : cela
nous étonne d'autant phis , que nous
avons toujours aimé finguliérement ledit
Grand- Maître « que nous avons toujours
Ibutenu y 8( pour lequel noos nous fom«
cmes donné tant de peine , avant d'être
élevé au Pontifitat. (Clémtnt avoit été
Proteâeur de TOrdre i ; 8t nous aimons
i croire qu'il ne connoiffoit point celui
à qui il a con6é foo autorité , éc qu'il n'efl
point (on complice. JMous vous ordon-
nons, continue le Pape, de citer l'Eve-
que de Sambie à comparoître devant
vous , quand vous ferez afTuré que fedie
mandement eft véritablement de lui; &
%*ii refiife de retracer tout ce qu'il a fait
& dit contre la religion , vous le dépo«
ferez de (on évêché ; a^ant foin que
celui qui le remplacera, en foit digne
par fes vertus 6f par ftm attachement à
la religron catholique , & qu'il foit en
»ême tems ag'-ëabfe au Grand - Maître ,
afin- que ce .dernier conn^ifle la bonne
volonté^ que nous lui conférions, &c.»
ff^'lf ' ^^ '-^g^^ envoya une copie de ce
»4**M* y^f^ ^yçç y„^ i^jjj,^ pj^^^ ^ déférence
pour le Grand- Maître; datais dans la-
DE l'Ordre Teutonîque. ai 3
<]ue!le il ne parloit pas avec moins de
fermeté, fur !c compte de TEvêque de ^^^^^
Sambie , que le Pape ne Tavoit fait dan> de Bjiaii^
(on bref : il rappelloit à ce Prince les ^^^^^^
promeiTês qu'il lui avoit faites à Vienne »
d'après lefquelles il comptoir qu'il fe con-
duiroit dans cette affaire , conune il con*
vient à un Prince Catholique; ajoutant
qu'il efpéroit^ qu'il, (eroit aflèz éloigné
dé tout lentiment d'impiété , pour mI^
plus fouffrir qu'aucun de ceux qui lui
étoient fournis, o(ât à l'avenir rien faire ^
ni écrire de contraire à la religion. Le
Légat exhortoit fortement le Grand- Maî-
tre à prendre ce parti » tani par amour
pour la juftice &c la vérité , qu'à cauCe
du foin qu'il devoit zvjOit de fa réputa.»
tion ,que les mal- intentionnés cherchoient
à noircir 9 en difant qu'il entretenoit i
fa cour & dans fes Euts, de$ ennemis
de la religion catholique ^ d^ l'bgliiîe »
qu'ils déchiroienf dans leurs difcours»
Celte lettre éft datée de Bude> le ij^an»
ypif. 1515 (i).
Le Grand - Maître ^ fâché d'avoir été Ihid. ^ap
L <i) C'tfk ptt anticipation ^jue fionif fapportpot <
|- cetct lettre du' Légat a Atbert^ & la téponfe aoc "
Cdui'Ct f fie : car. ccf Ideiix Uwts imnt Ae 1 an
X|Z5> mail c*cft pour faire voir d'un, coup* 4*9) 1 •
te peu d'effet que produifit. le bref do râpe, '6c
foxif m poim <»tfir^p(^ aiiUuri le fit de k'Hifteiie*
114 Histoire
deviné , & ne voulant point encore lever
Albert '^ manque , prit le parti de diffimuler ; &c
DB Bran- en conféquence il écrivif au Légat, une
»EsovR<^& lettre pleine de lowmures, doftt voici la
fubftance. » Nous avons reçu votre lettre
avec le bref du Pape, par lequel il or-
donne que TEvêque de Sambiefoît dé-
pôfé , s'il né change de conduite^ Vous
n'ignorez pas depuis combien de terns,
nous femmes éloignés de la Pruffe , ainfi
i nous ne pouvons favoir ce que ledit
Evêque écrit & enfeigne ; & fi nous le
favions, que ferviroit-il de le lui inter-
dire , étant û éloigné & depuis fi long-
tems de ce pays ? Il eft vrai que la renom-
mée nous a appris que la populace exci-
tée .^ peut-être, par quelques brouillons,
avoit infulté ies prêtres ^ les moines , les
églifes & les images :; maas ceux qui nous
Voient tous les jours ^ Savent avec quelle
douleur nous avons appTÎs les excès que
le peuple commettoit contre le clergé^
fdus le prétexte de la piété, Ccu3? qiuc
nous avons chargés du gouvernement en
\ notr^ abfence ( TEréque de- SartWe &
' le Commandeur de .KpjDigisbcrg.) ont rcf-
ienti la même indignation , & ont pris
^ûes mefures , pour punir en fon tems
ries auteurs du mal ; car on ne ferok
\; qu'exciter une' fédrtîoh ', ' en entreprenant
4le'f>tinir toute la populace â la fois ; ce
DE l'Ordre Teutoniqite. 115
que toutes les perfonnes prudentes doivent '
éviter avec foin. Vous êtes témoin des A^JtYl
• r r I • 1 ALBERT
innovations qui te font tous le jours dans x>h Bran.
les difféwntes provinces de l'Allemagne; d"»"*^
& fi l€s Princes qui rëiident dans leurs
Etats , ne peuvent contenir les peuples avi-
des de nouveauté , en employant les châ*
timens les plus féveres; par quelle rai-
fon eft^ce que le Pape conçoit une in-
dignation particulière contre nous ? Nous^
vous demandons uniquement de faire con<-
noître notre innocence au Pape, auprès
duquel nous avons été accufés fi mal à-
propos par quelques perfonnes , & d'ob*
tenir de Sa Sainteté , de ne point nous
fendre refponfables de ce qui regarde ta
religion jusqu'à ce que nous retournions
dans nos Etats. Quand nous, y ferons ^
nous gQiJvernérons nos. fujets tant pour
ce qui Regarde le tlvil, que pour ce qui
concerne la religion , de manière que le
I Souverain Pontîfene pourra avoir aucun
)uAe fu)ec de (e plaindre dp^nous, &c
j que tout le monde faura que nous rem-
pliiTcn^ les avoirs d*un bon & pieuK
Prince chrétien ; mais tant, que nous fom-
i mes abfens» il n'eft pas en notre pou-
l voir de remplir cette tache. Vous dites
encore qu'il y dans ina cour des perfori*
nés. qui paYlertr maj de la foi ou de Jji
religion : Dieu conçoit les cœurs ^ mais
ÎXXV.
Albert
f)Ê UkkV
%i6 Histoire
pour flous y nous ne pouvons ju^^er ^^iie
des paroles & <ie$ aâk>ns; cependant
• nous pouvons anefter «vec vérité , <]ue
nous avons toujours été attentife à Hou
gner de nous , les bUrpiiemateurs t ce
font donc des calomnies dont les mal-
intentionnés qui en font les inventeurs ^
vendront compte au tribune de Dieu. ^
Comme le Cardinal avoir fini /a lettre
par des témoignages d'attachement &c
des offres de /ervice , Albert termine la
fienne, en difant qu'il aura bientôt l'oc-
Cafian de l'obliger ^ & que s'il le fait ^
comme il h*en doute pas , |1 Verra dans
peu de tems , qu'il <eft un Prince pieux
& reconnoiiTattt. La lettre du Cardinal
eft datée de Bude & celle du Grand-
Maître eft auffi datée de la même Ville^
le 14 Janvier t^iy, d'où l'on doit coo*
^lure que le Cardinal étoit parti de cette
Ville 5 avant que le ^^rand-Maitr^ y
arriviti!
y ôili quelles furent les tournures ^
les lâfhr^fes à double fens 9 les mcnfon-
ges & les contradictions que le Grand-
Maîrre employa, pour donner le change
au Cardinal, qui n'en fût certaineinenc
point la dupe; & l'on fwt juger par
le foin que prît AlJ>ePt de fe déguifef
éàris cette ôccafîon ; qu'il -n'avoit rica
fég^^ peur tfÂretetik te$ Chevaliers de
l'Ordre
DE' L^OedRE. T^UTOKfQUE. :ttI7
î 'Ordre .Çç les gens? bien Jntjçntiçnp^ 4^
la Pr "^
leur
retour, _ _ ^_^^ r^ .-,tit - 3,.^
Se rétàbïirbît ^k.Wte «a h. viîfitable- ' ' ■'
religion. ., i i. . • :>
Oa ri'eft guicre .pUï$ in^rwit de xrç ^uc A^Wn-teoi
<ju'it foît très- vrVi)r^.ipt?l^ble., qu'il ftypit
déjà forme. le pTo]çi àfi^^Cç ^(ou&tziïfi â[
la jurîfdiiâion de TEmpirç , > il feignit ^
pour mi^ux cacher To^ii jeu, 4é s*y atta-j
cher plus étroitement', .çn demanda at
d'avoir feffiop à la ^^j^c^ ^eT^H'^^'^'^^^S »
après avoir Tijît bpmrnaçe ,^deMa, Prufle
iTEmpire, V.^W.Ky (Mt.^ççoidé^ Kous
dQnça , l,an i j^|ô|: ^^Vdjtm df^ Crpur «ff: ,
Bçrg j(^t), Alb«^ f«t jonc t^ii)? à Wucem:-; . ^ , , ,
(i]i'Ga(lerniap, qut nous avons cite, a uît ua
pic 4t duclquer chactrês; 8c. c'cll i c^uCt de jcet
]%i9 Histoire
voit par les recès de l'Empire ^ dans
AcBEiiT J^'q»^^* îl «ft nommé ; & on peut rcmar-
DE Bram- qtïct qu'il avoir * la même féance , que
ÎÎJÎ'w/'^^ Grands.Maître$ ont encore aujour-
Ar"jte1vîJ. d'huit c'cft-à-dirci qu'il prëcédoit touj
abfchiedt les Princes Evéques de TEmpire.
''tr'^l* j La trêve de 4 ans que le Pape, l^Em-
Roi de Po- pereuf & le Roi de Hongrie , avoienc
iî? roX' ménagée entre le Roi de Pologne & le
"* ^^'^^ Grand- Maître, s'écouloit : & fî ces der-
niers avpiênt agi it bonne foi ,. ils n'en
âurolent point attendu la fin , pour faire
. terminer leurs difficultés , par les arbitres
auxquels iU s'étoient fournis. Si Albert
fir quelques dématcbes , pour accélérer
cet événement i cortime le prétendent
lés écrivains Prûflîens , ce ne^ fut que
foîblcmcnt & par manière d'acquit; &
Sigifmond n'en fit aucune, puifqu'il étoit
bien décidé ï éluder l'arbitrage. Le 9 de
• mars les Ambaflâdeurs du Roi de Polo-
Coi. Pel 6"^ ^^ ' trouvèrent à Dantzîg , avec
tottut.pag. ceux de Henri , Duc dç Mecklenbourgt
*^- • &f de George & de Barnîm , Ducs de
PoméraWîe : ' \h renbiïvelîerèn^' par un
traité, l'amitié & les anciennes alliances
qui uniffoient les Ducs avec la Pologne:
on dcyiptit fe fecouHr mutuellement , &
il; étoît particulièrement ftrpulé que ces
Princes dofi»riQîént* du Àcouri aux Po-
lonois, s'iU venoient à atorr la guerre
BE l'Ordre Teutôniqùi:. ii^
avec le Grand- Maître de l'Ordre* Tcuro-
nîque , ou avec Joachim, EïeÔeur de al^^rt
Brandebourg 9 Se qu'ils interdiroient tout de brak-
paflàge k leurs troupes ou i leurs alliés, »"^«»«-
Si Ton en croit Pauli , le Grand-Maître Pûf. ^o^c
àvoit aflemblé des troupes dans rE«
leAorat de Brandebourg, & déjà elles
s^étoieht avancées jufqu'à Perleberg , où
elles fe débandèrent ^ faute de payement.
Outre que Schutz ne dit rien de ces
préparatifa de guerre , on peut )uger par
les difpofit^ns du Grand-Maître , que
nous avens fait connoitre ^ qu'il ëtoit
auffi éloigné de vouloir faire la guerre
aux Polqpois , que de défirer fincére--
ment l'arbitrage qui auroit dû rétablir la
paix entre la PrufTe & la Pologne*
Le Pape , inquiet de voir la trêve entre MdynûUi
la Pologne & l'Ordre $*écouler , fans ""^ ^'
qu'on procédât à l'arbitrage dont on
étoit convenu , adrefla un bref au Roi dé
de Hongrie le 19 oâobre 15149 pour
le prier inftamment de hé rien négliger ^^ '
afin de ramener la paix entre les Polo>^
nois & les Teutoniquei , 6c s'il -étoiff
néceflaire , de faire prolonger la trêve ^'
pour parvenir enfin i ce but défiré« Ce
bref écoit en même tems une lettre de
créance pour le Cardinal de Campegge,'
fon Légat. &c pour le Ntmce PaUernif
aïo '^ Histoire
i qui il avoit mandé de conférer avec
i>jE Bran. L'aflemUét des arbitres fut effeôive-
^MQvaG. ^^^^ indiquée à Presbourg pour le jour
eartcntpoitr des Rois de 4 année mivante » loit a la
P/esbouig. follicitation du Pape ^ ou aux înftances
J524- da Grand-^daître, comme Schujz le pré^
^ol. 49t, ^^^^* Dans iine circonfiance fi. impor-
tante , le Grand-Chapitre auroit dû s*af-
femhler pour nommer les députés qui
dévoient y figurer, de la part de. TOrdre;
mais il. n'y avoit plus de Dignitaires, 6c
il ne s'agifibit plus . de Grarfd * Chapitire
dans la PruiJfe ; le peu de Chevaliers qui
Vy troijvoiént, étoient courbés, l^s uns
volontairement , &;les autres malgré |
eux , fous ,^ joug d'une ^utorîté def-
\ potique ; aipfi ce. f«^ le Grand- Maître ,
, * ou le Régent ,- en (on nom / qui choifit
les pçrfonnes de l'Ordre , qu'il favoit être
propççs à ïeconder fes deifeins. C'eft
'An, Bo- ^!*<ffcr j^ içipoÎQ oculaire , qi|i nous ap-
.«/y», tomi nxtaà >que ^çe tut .le gouyernement qui
^•-^'^•^'•fh^rfii fiiîhar4 dev^ueis'; poftulé f 1>
y êcl^é ^^Pom^/ani^^ -Eric , Duc de Bruns- |
yicl^,vÇqnfunaixQeuide.jiï^ ,
wcd^; Heydec^: i^Provifeùr 4e Johannis-
'boufg.f flo^fi réprelf nter l'Ordre" au :Con- j
gf^^' 4Ç: J?;W^wrg »' , auiqiaeïç on donna^
$wife>rte»4ît)f'ih<># P^r Secretai-
X il
DR l'Ordre TEÙfotiiQirE. iii
re (t). Schiitz ni les autres écrivains
Pruffiens ne font point mention du Dut/^^^^^^
de Brun&vick ; cependant on lîb peW »» b»ah-
pas douter , d-après le témoignage de ^*^^***'
Platner, qu'il n^ait été nomm^ pour cette
commiffion ; mais il eft démontré , com;-
me on le Verra par la fuite , que ce
Prince- fidèle à* la "religion , non-' feule»
ment ife trempa pas dans le myftete
à*iniquité > ^ont rtoîis allons rendre com-
pte, mais même qù*îT n*étoit point avec*
le Qrand-Maître , ni avec les autres dé-
putés, lôrfqu'on y travailla : ainfi Eric
fie fut pas pltisMoitt qu'Glmùtz , & Toh
peut même tonjcfturer , aVec quél^ilfc
vraifembWnce l] qu'il quitta lès à\itr(rti
députéf à Grauderiti , pour fé-fehdre ^éh . -
Allemagne , où nous avoiVs ik qu|il
étoit immédiatement avant la f évolution.
Outre ces députés noAfthés ^par 'fc
Çrand* Maître mêii^e, poui^ répTêfentér
l'Ordre, il y atoit encore Henri dé llil-
liiz & Çebi^è de Kunhei'm ^^ou'r la 'fii$.
tlefle, & les Bourgmeftres' de la vîltè-
vieille de Konigsberg & ^ telle de
Kniphof. Platner dit fimpl^metît qu© i^,
ceux'ci': partirent pour aller joindre^ le
' 'i ' ' , ■ ' ♦ ■ .1^ - ■: . r tu >
<ik Platn€f i loc. çlû ^ ^ *
XXXV.
ÀLBSJtT
DE B&ikM
lit .Histoire
Grai;icl- Maître à Presboug : aînfî on ne
fauroit dire s^ils avoient auffi été nom-
més par Taucorlté du Gouvernement i
WBovw. ou fi Albert, pour mieux maîtrifer l'Or-
àte ., avoit rétabli une forme d'Etat.
Quoi qu'il en foit , ils penfoient comme
lui y au fu)et de la religion ^ & lui éloient
dévoués. Platner nous fait connoitre que
Kitlitz & Kunheim avoient été hono*
ré;s de la dignité de Chevalier , ( non de
^ rOrdre ) : faveur quin'avoit pu leur être
* accordée que par le Souverain.
Lei députés partirent de Konigsberg
J(s 19 décembre, furent à Riefenbourg
pour prendre TEvéque de Pomefanie ,
,.^; delà iU'fe mirent tous en chemin
.pour fe ^rendre à leur deftination. Plat«
ner rapporte qu'en pafTant par Graudents^
l'Êv^q^e pr^êcha fon premier fermon lu«
thérien ^dans l'églife paroifliale , à la
demande du jÇomn^andant Polonois Pan
^$îî}colo'Wjski^T J'ai déjà dit quM étoit dif-
j|[}ile de,doufer du récit de cet écrivain;
cependant; nous verrons que l'Evéque
joua encore quelque tems , le r6te de
.Catholique ; mais ce n'étoit vraiment
qu'un rôle; les négpciations auxquelles il
eut part » & fon apoftaiîe qu'il rendit
jpublîque jjeordçtemy après , font qu'on
f»eutaifémentr concilier ce qu'en dit.Platr
ner j avec le r^fte de (a conduite.
^ii.
t>£ l'Orwe Teutoniqce. llj
Nous avpns liit ailiers, i|u^, fi; le Rfti
^ Pologne & 1« Graiwi-Maître.ayoi^nr J^^^^^V.
ajgi de boti^ne fôi^ , iU n'auroient pas a^tjD^:3*Aif-if
tendu la fia de la treyc, pour faire ^^'-^P^^^^^*
miner leuw difficuliés par les artûrw 5>^^^^ ^^jj.
auxquels ils. s'étoienc fournis irrévocablof Tcrufeài*«Y
ment ; mais }ei contrats le% plus foi^- buragc.^
nels avoient toujours été i^fuffifans , pçw^ '^^^' '
obliger' les Polonois à remplir, les enga* ^ ^''^; ^•f*
geniensquiis avoient pris, ayec lOt:Qf^,igS4.
&c Sigîfmondy ce Roi fi vanté dans Ihif-^.
toire^ montra dans cette occafion , qu'en
fait de mauvaife foi, il ne cédoit en
rien , ni à Cafimir ^ fon père , ni au pçr*»
fide Grand-Maître. Quand on confider^:
attentivâs^ient lés circondahces , un ne
peut guère douter que Sigifmond n'aie
été d^accord avec Albert , ion neveu ,
Ipng-tems avant la fcene que nous allons
rapporter , & que tous les événemens
qu'on va voir , n'ayent été préparés pour
en amener le dénouement fans éclata
X'Émpereur étant en Ëfpagne, c'éfoît;
Ferdinand , fon frère & le Roi de Hon<f
grie qui dévoient juger les différends de
la. Pologne^ de l'Ordre Teutoniqiae,
av-ec les Gonfèillers qui avoient été dé-
ûgnfi par le. trjiit;é de .1511 ; ^ Ç^^ *
Princes 4rent citer les parties à compa-
roîtrei devarxt wx . à Pf£fbottFg.4c 6 Jan-
vier. 1 5JL jt..$cfautz rappor^te . fimplemem » •?«''• iP^^
K 4
— qiiè le • Roi' <te' P^gttt ' te jet ta trette , d-
aSbrt tatlety jWîiJfi' Air ralffift J' ^iirport ahtes J ^^
Dft BiîAK-^iChytràtus âjotftè - que -SiglAWàmTé' rcfùfa
''"^''*'*-;^d^étiyt>^ aet flépîitésà' PreibdDr^,fow
2]^fî;,'Jj|^Mprttextc qùéle terme fii[é potir la tenue
^4r. ' '^ide=' cet^e affembléc^V ^^oît trop court, &
ne^^uî • laiflfoît point le- teitis néceffaire
'; d'irffêmbler Ta àie^e du féy4uhîe,'pôur^
..^ .^., délibérer fur^'tut'objêt fî impor.tartt; C*é-'
' v^ té'it avouer fertftcîtieii t fa tnkav^aîfeiFoî v car^
îhaVôit eu tôut^ le éemr rfc-dé!ï6féfcr avec'
lâ diète y depuis lé-printems de'Paii i Jii ;
&-<lVillcurs <ret objet ne demandbit plus
de délibération ; le 'Roi & le Grànd-'Maî-.
tfe s'érant fburfits- à- l^arbîtfâçe d'bne ma-'
«fere'fî expteffe , qû'-iU 'ayôîèîft retjuîsj
té hipé, d'âtitorrftr lès earr<finaux de
Saltïb'ourg' &*de StHgonîe, tant petit
confirmer en fon nom , tout 'ce qui ïc-
roit décidé , que pour décertfer tèlfe cen-
{ik¥t qu'ils jirgjeroient conveniMé i contre
ceux qui oferoîenr y contrevchrf, *1^'
Ibîi. Phpe ^' dit ;Chy'tracu$ y 'rEmperelir ou
pititôt rArchîdùePcrdrnandlcn ion nom >
& le Roi de Hongrie, envoyèrent des
Ambaffâëèurs à S}gifmDnd,.âfin de l'en-
gager'4 prolonger la trêve pèrfdantquel-
qxïéi année* ^?ferfij infirtner lescèmpro-
mië ; maîs^ôS" Pqtôriëis i^iatiîmiés parleurs
de^ttfcrs Ih&h ,• &^ regardârft 1a tréNre ,;
*' - ^^ '^ c^fhme pfcis tiuPfiblëi c^ut Ma guerfeV' ^^
DE l'Ordre TEUToi«ri<ïi7F.^wy
jetterent cette propofition & fe prépare-'
rent à courir aux armes. Nous avons vu ^^J^^'
que le Pape avoic écrit pour le même de Braï».
fujet au Roi de Hongrrc, le 19 d'pôé- ^»»owiri
bre 1524 ; mais le St. Ferme fait que
témoigner fa crainte dans ce bt^ef , & il * :^
ne paroît pas qu'il étoit déjà inftruic
que Sigifmond avoît rejette Tarbitrage;
Quoi qu'il en foit , le refus du Roi de
Pologne avoîf précédé de quelque tenu
répoque fiiée pour TaiTemblée de Pref-
bourg y ptiifqne Tes arbitres ne s*y rendi*
rent point , & le Grand-^^Maitre ne Pignon
rcMC certainement pas; cependant Plat-
ner nous apprend » comme nous Pavons
déjà obfervé, que les députés de la PruiTe,
ne partirent (fe Konigsberg pour Pres-
bourg^ que te rj^^écembte «p4 : d'ôîi
fon peut conclure que «Vobjet de leur
mil&oii n'étok qu'un vain prétexte, puif*
qu'il itoit impoflible ,, vu- la mamere de
•voyager de ce tems-là , qu'ils arrivaiïent à
Bresbourg, poufle jour des Rois , é le coit-
grès avcit eu lî^u; Ainfi le Grande Maî-
tre n -av^oit fait' venir ces députén fui liiî
hoiettt dévoués; c^q pour donner urve
formelplus folemnelle au- traité qU^il vou-
loir conclure avec le Roi de Pologne^,
^n lefaifant àVet l'ïnrervention des deux, . .,,
traîtres qui prenaient fauffemenc lé4qué-- .> .\
Bté de députa' de l'Ordre , >& Jes autres; -^ ^.
K:5
:\x6 Histoire
députes de la nobleflfe & des villes de la
AuERT Pruflc Teutonique.
.HE Bram- Nous avons vu par h rëponfedu Grand-
|>BaauRG. ^^jjj.g au Cardinal de Campegge, qu'il
ëtoit encore à &ude le 24 janvier ^ àc
tkid^ ' félon Chytrsus , il y fit le 4 de février ,
ûné proteftacion folemnelle, accuiant les
arbitres d'avoir favorifé le Roi de Po-
logne , en attendant que les conipromis
fuflènt prêts, d'expirer, pour proivoncer
leur jugement. Après avoir fait cet aâe,
qui ne pouvoit < avoir d'autre but que
A*en impofer au Girdiiral Légat 9& peut-
être au Roi de Hongrie^ Albert pattk
pour la Siléfie, afin d'aller à la rencontre
des députés de ta Pruflei qui avoient
dé^i reçu l'ordre de s'arrêter. Erhard
£véq)ie de Poméranie & Heydeck étoient
probablement inftruits des vues du Grand-
Maître ; mats les députés de la nobleffe
& des villes n'étoient point encore dans
le fecret, qu'on ne leur avoir pas confié
d'avance^ dans la crainte qu'il ne liât
divulgué avant l'exécMtion : U fallut donc •
les ^ener k ce qu'on vouloir d'eux i &
comme il s'agifTolt de régler les articles
du traité avec les Polonois , voici coiaine
,on s'y prij,
Mâneenffc ^** députés voy oient dufS bien que
du Grind^^W Graodr Maître ^ l'impoi&bilité où Ton
Maî4ie.fio.^içjj de fotttanir ttoe nouvelle guerre cou;
DE l'Or^ïmî Tbutonique, at7
itre la Pologne; & Albert n'en avoir
nulle envie : L premier^ idée qui fe pré ^lj^rV
fenta, fut de foufcrire à la -paix de 1466 » de Brak- .
puifqu'ilétoit Mnpoffible de faire autçe- '^"^^•^^•.
ment , d autant qu on ne pouvoit eipéref |toi.
aucun fecours de rjËmpire ;: mais cette 1525.
paix contenoit des conditions qui avoient
toujours répugné k l'Ordre ; &c pour
tâcher d'obtenir quelque adouciflement ^
en pria le Margrave George de Brande-
bourg, frère du Grand-Maître, & Frédéric^ Sehutx.foh
Duc deLîgnitz. fùn beau*ftere , de fe ren- 49' & J^i-
dre puprès du Roi dé Pologr>e, coin me .^^^^''^^^f.
médiateurs y pour arranger cette aifdire.
Afin d'être plus à portée de recevoir des
nouvelles , le Grand- Maître fe rendit avec
les députés i Beuthen , petite ville aux
confins de la Siléfie , qui n'eft qu'à 1 o mil-
les de Craçovi«. Le 19 mars, le Mar« .
grave &c le Duc de Lignitz râvvinrent de
Cracovie 9 & rapportèrent que le Roi ne
vouloit entendre parler d'aucunr cbanfg^
ment à la paix de 14^, nommée perr
pétucUe , mais qu'c^n pourroit s'arranger,
n le GrandrMaîfie^ & l^sPruffieiis vou-
liMerit acçc^pt^r Jes propofttio/iv iiii^antjes.
Le Rqî dçmandc^t qMft;;le..GraH$l-Maî;re
lui rendît hommage, & qu'il reçût l'in-
veïïîture de la PrufleT promettant à ces
conditions , de lui rendre tout ce que
les Polonoi^. lui ayoîeht pris dans la der«
K 6
nîcrc gaerrè. - SccôncfeineWe , le 'Granéiî*
xxaV. Maître dévbifrcndre tes t>iaces qu'iï arait^
Albert ^ - — ^
©ï
î
BicAN ptîfes pendimt^la guerre , à TEvéque de-'
•îBoûRo- Warmie, •qui lui payera en échangeV
une penfîéW éfnntrelte de ^ '^bào tmxti ^*
*l fa'^viè dtiranti Enfirt te' Roi '^éjpbfoît de-
dbhiî^f là Phiffé à Albert , comme un{
fief hërééitaire qtiï'patte^éit * fes defcért*^
dans mâles ^ ou à leur àéhxxt , à Tes'
frères, les NfargraveS Cafimir, George
; - & Jean , 6c » leurs defcéndans y ou aa-
Prince q«ô feroJt leur plus proche héri-
tier^ fi leui's 'branches venaient à man-
quer ; à condition que chaque poflTeflTeuf
recevroit rmveftiture du Roi de Polo-
l^e-) comme auroit fait Albert.
Après avoir conféré avec le Grand-^
Maître, les députes de la Pruffe (i) ré^
• pondirent aux deux Rtin^es, que leur^
cfommettans ^ n'ayant p» prévoir que te
Roi feroit une pareille ^ propoficion ^ on
ne leur aVoit donné^ aucune infthiâio^
icet égard, & tls^ demandèrent Ik retour-^
lier en Pruife pout apprendre ce qii*îte
dévoient faire; maille' Duc de Ligniiisi
leur dît fen col«re<î (Jue'ie-Mirgrave &
lui, avoîent traraâlé" e^ii -Vîftn J ]p«i3aflt;
(I) Schttt» y com^pren^^eux 4c l'Qrdre ; m ris C\tym.
trsus ne parle que de ceux, de la ncbltfle & des Ttiles^
lie la fuite prouve qvc'cc dtrBitt «- fififtxB^ . . ^. .
DE L^OrDRI^ TeUTONÏQ.UE. , Vi^\^
ife' jouft , à obtenir quelque adoucilTentent
i' Ja paix perpétuelle ; qu'il n'avoient agi JlbeIt
qu*en Vertu au plein-pouvoir du Grand de Bran-
Maître & d^s députés ;& que ce n'étoit s««o'««*^'
chafe la^vue rfe ce plein- pouvoir qur avoit
cl^ermihé le Roi à faire de parçill^s pto-
poîlîtrons ; que ce* feroît une honte pour
etix, s'ils entreprenoîent de revenir' fur
ce qu*it$ avoîent fait enfuite d'une pa-
reitle autorifation , & qu'en conféqucnce*
ils auroient moins à rougir ,; $11 étoienf
obliges dé mander au*: Rôî, que les dé-
putés d^ la Pftfffe avojent rejette fes pfef^'
pfofitîoins^ que de hii de.mander qu'il af-!
tendît de conclure jufqu'à ce qu'ils euiTent
été prendre de nouveaux ordres de leurs' r
comméttans. VouV n'iàvez, feùr dit ïet
B>uc', que. trois moyens /àchoîfir., ^ut^*
4e fouienîr une* nouvelle guéfre ,' «îr
Itur fit un étalage des troupes 'que ' W Rôf
afliemUloît 'en Pologne ; Mûrit une partie^
fîjffifoîr pduT fûbjuguer la Pruffe, oïr'
d^aècepter la paix: p'erpétuelleTàns auc^jne?
modification i dû biiôti' la;^rtf^bBtîon qué^
lë'^l^orfaît^ au*Gran(î-Maîtfé''df1ntdon2
ri^ là Prôffé K^réëitaretpônt; ; ?^? ""'"^
-«h^'VtJukrit Servir fé XStinÛ-lXàftfé'^
le Duc de Lignitz avoit nfô%?é'iuVaé£
putes Ha routé qu'îls/ïê voient Tûiyte
4iû étbit ;!d accepter la pai perpétuellei^
toute -dure qu'elle étokt falr Ï0tàrt^
t)d H I s T oi R E
' abandonné de TEmpirê & trahi par im
Albbkt Monarque infidèle , qui rejettuit Tarbitrâge
01? hrak- auquel il a voit confenti , n'auroit pa
jiMoux% ^jj.^ j,!^^^ jç perfonne , pour s'être fou-
rnis à une nécefficé inévitable ; mais aa
lieu de faifir ce moyen unique » les dé-?
pûtes de la nobleiTe & des villes s^adr^f-
ferent au Grand- Maître pour voir ce qu'il
penfoit; & celui-ci diffimulant , leur re«
pondit d*en conférer avec l^véque de
rotnéfanie & Frédéric de Heydeck. Les
députés de la PrulTe (è rendirent effec-
tivement dans la maifon ou logeqient
ces deux prétendus députés de l'Ordre ( i ) f
& ils tombèrent bientôt d'accord. L'Evé-
que & Ton collègue avoient déjà pris
leur parti , & confeillerent au Grand-
Maître d'accepter les proportions du Roi ;
& fi les députés de la nobleffe & des
villes ne s'éroiem point décidés auffi
promptement. , ce n'étoit que par la
crainte di| blâme qu'ils pourroietit etîcou*
rir; mais ils furent bientôt raffurés. par
le Grand-Maîire» qui s'obligea de -.faire
çonnoitre a\i^ Prufuens, les ctrcoj^ftan-
ces qui l'ayQieiit détertnifién*^. prendre
ce.ps^r^if ^jqm/ing^g^s^à mamteoir jeus
leurs privilèges* '
1 " • • - .
'l) On voit, comme novn Tavons dît «illcurf ^
•fut le Duc de Brunfwîclc aV^it 4|«Hti Ici auttct 46«
|^ttt<< M9XU $€|K é^oiuç, ..:
DE l'Ordre Teutonique. 151
Nous avons dit que tout ce qui f'c
paAToirà BeiJtheo , n'étoit qu'un jeu pour albe&'t
amener les députés à confentir à ce qu'on dïè b^n<*
vouloit; & le rapport que le Margrave ""^"*^^**
George, & le Duc de Lîgnitz, firent k
• Jeur retour de Cracovic , n'éroit qu*unc
pure fiftion : car cc^ Princes , loin d'a-
voir travaillé & obtenu quelque adou*
cifTement à la paix . perpétuelle , comme
ils le difoient , avoient propofé au Roi
tout en arrivant 6c fans détour , de fé-
cularifer la Prufle , & de la donaer i
Albert avec le titre de Duché » ajoutant
que telle étoit la demande du Grand-
Maître « ainii que de tous les membres ^
& des fujets de TOrdre ^ 1 )• Il eft inutile
de prouver que cette dernière cîrconf-
tance eft abfolumejit fauffe» & que^ les
députés de la Prufle , qui étoient avec
le Grand-Maître, n y avoient pas même
confenti explicitement » puifque toute
cette manœuvre njétoit imaginée que pour
les y engager; mais cette împofture ne
devoit rien coûter à des Princes qui
étoient les inftrumens de la plus noire
Çi). li.dcmàti^c <!e U fécuUfiHitioii ii>(i pat ex*
* f rioiée podtivedient datis la Ume d*où ctci tÛ ciré;
■laif iartk voit quelquet ligna plas bas. que c*ét(^C
teUcnocntle (eoi de la propoficion des Princts , ^u'oa
»e peut pat douter du^ilt n^aicsi dcdupd^^ CicpUçiitt
des trahifons. La proportion ayant été
îKï; faîte au Sénat , dit l'Èvêque de' Prëmif-
«>B BaAN*^ lie dans une lettre dont nous tirons ces
»e»ouRç. cîrconftances , y occafionna beaucoup
â^ëtonnemènt &c une grande diveriité d'o-
pinions ; car beaucoup de Sénateurs
voyoîent bien que l'Ordre étant fournis
au Saint-Siège , on ne pouvoir le détruire
fans fon confentement ; que TEmpereur
& la nation Germanique regarddent POr*
dre comme leur appartenant ; &c qu'ainfi
au Heu d'avoir la paix , on alknt s'expo*
fer à des guerres plus dangereufes : iU
confidéroient encore que. Ci le Grand-
Maître & les Commandeurs abandonp«
noient ta religion , ce feroit pour fe ma-
rier , & que toute la chrétienté repro-
cheroît aux Polonais d'y avoir confentî t
d'ailleurs > difoîent-ils , il ne faut pas fe
fier aux gens qui fe retirent de Tunité de
la Sainte Eglife Catholique ': ceux qui ne
gardent pas les ferment & les vœux
qu'ils ont faits à Dieu , garderont encore
mQu\s lés prômeffes qu'ils 'feront aux
homnier/ D'autres , & cVtoîent lés plu*
ftombièux-f , eoJUfe^leGsiufil^ on. cotl^ptoît
l'Evéque de Prémiflie, combattoient ces
tâiTons ij juftes/Çt' fi dèçîjivëi, par trius
les moyens quelles Polonois avoient ton^
iom çmplpyëi ^; W ^ii'i> ne Çieffereol
- encore d'empletytff ims 1« fttke r cimiim
nous les avons d^a réfutas ,'nops nous "^y^
diTpènférons de les examiner ^e nouveau, 'a^uertv ^
Ôn/difputa pendant (a plus grande par-» ^^^^^^^
tîe du -carême , continue TEvêque de.
Prëmiflie , qui ëtoit un des Sénateurs ; &
on.^peut remarquer qu'il ne dit pas quel . _^ .
étoit le fentiment du ftoi dans cette af-
faire (j); mais nous rapprenons d'ail-
leurs , puifque le Margrave 6eo/ge & lé * J
Duc de LîgnitZTe vinrent à'Beythén, le* . .V J
troifieme dimanche He càrémé,* pendant t;-. /
qu'on dîfputoit. encore jà.Çracovîè, 6c
qu'ils proôoferent au nom du Rôï,, ce
gue'le Grand Maître lés 'avôit ,xharges 'de
çemander' à Sa T\)!a)effë ;\c*eft''à- dire /Ifâ
fécul^rifatian de 1^ Priîife. '^inti ij etî m*
cônteftablc que TôWle ^ le neveu ié'tbîeht
d'accord avant cette époque , & que tout
ce qui fe paffoit tant à Cracovie' qu*i ,
lWutlie^'i-n'*étoirq^me nfKiRoeuv^€ corn*'
binée ppujT amener .le,, dénouement {^n\
contradiéîiions (x)^ • . "**
. s.. .1
f(I)X*£^qiNi £• dit pfts po6tiv«in«nt qu'il. éMtt
pleine i
ta Ittttt
tm ictkic ,. «intreauire» .celiii- QÙ il' atteA<c . «^u'tP rend
on ccHnptc &dtl9 d« cft qu^^'y. cft {^-«(ré 4« p\\H {fc<c«»;
mn rcsdii |»ii]»if qtt« ^U f crfidîe que uwmoicncjUalLoA
M PoilQgftit^i&tU.GrflDa? Maître. / l^'^h
• .U). Ç^^je^èq^ie 4e Pcimiilie ,vi toit. Aodcé:Cdcît}^
Cbancetiee deuBoiofne , 'rq^irifut énpiht...Attihb*iimn
i« Gaefoc.SaUuto, «firtfféo «uMoAcedii % Siég«
154 Histoire
. Tout étant d'accord , le Grand- Maître
. Almrt fe renaît à Cracovîe le 31 mars, &
je»E BRAN^ron travailla à arranger les articles de
jwEBouR^. la conventioft. Il eft remarquable que ,
"à'Iibtnr ^^h^^ que le Roi & Albert fignerent
iXraîté avec & fcellerent le traité , cet aâe fût fait
I* ^®*' par la Margrave George & par le Duc
de Lignitz, qui en avoient été les nié«
diateurs , ou plutôt qui avoient travaillé
. Schut^.foU pour eux-mêmes ; car le Margrave étolt
^94- wf. appelle à la fucceffion de la Pruffe avec
'5^3- fes autres frères , & le Duc de Lignîtz
travailloit pour Tes beaux-freres. On voit
que les médiateurs étoient auffi dévoués
au Grand* Maître, que les préteiidus dé-
putés de rOrdre , au nom duquel on
eontraâoit â ^on infu. {1 feroit iitutite de
rapporter en entier un traité dont la
plupart des flipulations font relatives aux
Éb Hongrie, qui !uî avok detnànjé un détail de U
réyolution èm U Prufle ^ eH rapportée par Samuel
Kakielski ,^ dans l'ouvrage înùtulé : Miechovia , feu
fgumftuanum antifuitatum ttu^afituu Miê^hovitnfiê»
Cràcovia 1(34. Tag. tfoS-6i4<'Sî on examine cette
lettre, on voit ^u» Crrctus étoit loin de mériter Té*
loge 4u'en fait Simon St%roirolfci , dam /on Scnpto»
fum Potonîcorttm.Ekatonta» , pag, ic.non quant i
l*6rudttîoa^ mais i^ caufa à^ (êê principes : car il
firotc qae Cricius étoit un d* c«s Evl<}X]e« de cou#|
^ui, au Heu de l'attacher uïtiquemeni i rempHr4*a\i«
fttOe fouâiofl d« ^chef du'^trt»ip«att-'0è;jefus GlifiA^i^
deviennent les vils eleiavtt des paHians-^tf^leurs tkiU-
tr«s , tôh pour. obtenir lèor-^faVeût', ou-piiut fe idain-
t«wr diaa celle qu'ils ont dé;« tfC(|ai£e* '
DE l'Ordre Teutonique. a) 5
nouveaux liens, nui alloient unir Albert .
avec le Roi; aînfi nous nous contente- XiBiiti'
rons d obferver , i?. Que les médiateurs de Buan^
déclarent , qu'ils ont ménagé le traité ***^^*^
entre le Roi d'une part , le Grand Maî-
tre 9 fon Ordre & les habitans de la /
Pruffe de l'autre ; quoique l'Ordre n'ait
jamais été , & n'ait même jamais pu être
confulté fur une trahifon dont il étoit la
viôîme. X®. Il eft dit dans le contrat ^
que l'Ambaffadeur de Louis , Roi de Hon-.
grie , avoic prié 1^ Roi & le Grand-
Maître d'acquiefcer à Taccord ménagé
par les médiateurs; ce qui prouve que
le Roi de Pologne , avqit employé l'at
Cendant qu'il avoit fur fon neveu, pour
le faire coopérer à cette injuftice. 3^. On
devoit rendre de part & d'autre, toutes '^
les places prifes pendant la guerre, ainfi
que rartillerie. 4^. Il eft ftipulé que , fi
les Evêquès peuvent prouver que les
cccléfiaftiques des Etats d'Albert , quali*
fié de Duc de Prufle dans ce traité , ne
fe conduifent pas d'une manière con«
forme aux ordonnances & à la confti« ^
tution de l'Èglife chrétienne univerfelle ,'
ledit pue fe joindra aux Evêques poui;
les faire punir convenablement. Voilà
le feul article en faveur de la religion,
encore étoit- il iliufoire ; puifque rÉvê--
que de Sambies'étoit déclaré Imhlirieni;
.ijô / Histoire *-
rr= &què Queis, pèflulf 1 KEvêchï ^é foJ^^
.AijRRT «Ti'éfahîe, favorîfoît le Luihéraniftnct , liîal-
i^ts. RaAN-. gré qu'il n'eût point encore entîéreiticrié
DEBouRo. jçy^ ig ^^ç^^ç . ^ c'étoient les feuls
Evêques qu'il y avoit dans la PruflTe
Tëutonique, ^?. Albert devoît faire fer-
meut de fidélité au Roî , & fc conduire
j ion égard, comme un /fidèle vaffâl
â'pit le faire : lors de Knveftitnre (jue
fe' Roi devoît lui ào;i'rter l le' M^/gràve
(îéorge devoit mettiî la main à l'^tèn-
dard , tant en fpn nom , qu'en Celai de fes
frères Çafimîr & Jean. 6**. Après avoir
fait l^énumération de- toutes les yfltes'di
U'frùffé Teutonîqué, le Roi déclatoît
de le^ donner en fief héréditaire & irii
♦ diylfible au nouveau Duc' de Pïuilfe,' &e
(ucceiHvemenc à fes trois frères ou à
Teûrs héritiers , en cas que les premiers
vrriffent à mourir fans enfants mâles. (i)#
2?\fffît^ il.étoit ftîpwlé que, fi Albert.
Çf<>''^|^ j,Çaiîmir lc;ur^ ht^
ntijîçs*' légitimes, vetiôîeht à accéder fans
ffifaptj mâles ïégifimés, là Prûfffe^réf
tâurne.roit a l'a Pologne, qui, fe chàrge-
rQit d^ donner une dot. convenable àiix
fillçi>'s*it s'en irouvôif/ Ce' traite^ fait à
si|c» mail elle cil explif^uce par ^article fufvanc. •
ùE l'Ordre Teutonique. 137
Cracovie le 8 avril 151S , ^ut figné par ,^ ,
le Roî & le nouveau Dqc de Pmfle,. J^i^
ijui y firent appofcr leurs' fcèaui avec »« Braw-
ceux des'Prlnceis médiateurt : !^ le len- "f^*!^^^:^'^- '
demain le Roî le ratifia pai" ûti afte'fit^ Cg^d.Poi.
ïemnel, dans lequel le premier eft iil^ t^om.^^num.
(été en entier. Cet aéle de confirmatîpa
fut expédié par le vice-Çhanceliçr de
Pok)g;ie , & fut muni àà fcêak royal ,
ainfî que de ceux d une foule de con-
Celliers & de tiétnoins , entre Itffquels on
ne voit pas fans furprife, PÀrchevêque
de Gnefne , Pnmat du royaume , & les
Evêques de Cracovie j^ de Wladiflau,
de PloczIcQ^ de Varmie, de Prémiflie,
de Çulm , de Çhclrn & de Kamînîeck »
avec plufîeurs autres eccléfiaftiques. L'ani- -
bition & la haine guîdoîent le Roi. de
Pologne , & ces paffions qui l'aveu-
^loient , lui faîfoient commettre une în-
juftîce criante ji qui igiprimoit uneflé(rif-
fure éternelle à fon nom, furrtout après
le compromis quM avoît'fair pour rej--^ "^^
mettre abfolument la .dicîfioh d^:(^
différends' à des arbittiés : m^î. cdm^
ment caraftérifer . ik condlùïte de^ EVé^
ques qui coopéroient à dépoutRcr* un
Ordre religieux , peur (dif.t^'piff^r il^
domaines entre lel hiii'rts'd'nri àpofllârY',
•qur -avoit— déj» -nitrodiitwyhéréfic -m
i'f uffô, Çc qui n'en pwvoii jouir, q\j!ea
1)8 H I s T e I IL E
XXXV • ^^^^'^'^^ *^* P'**^* ^^^^ ^^ V^^ la.rcU-
/AiBiar gîon a de plus (acre (i).
SLo ^luT Le jour des Rameaux , 9 d'avril , on fit
^^ encore deui autres aftcs à Cracovîe. Par
^''' le premier, Erhard de Queîs, poftuléâ
rEvéchë de Pomëfanie, & Frédéric de
Heydecl^, qui fe difoient auterifés par
rOrdre/ & les députés de la noblefle
& dés villes de la Prufle, dont nous
avons. pvlé plus haut, approuvèrent au
nom de leurs prétendus commettansj
le traité qu'Albert avoit fait avec le Roi
de Pologne. La feule remarque que
nous ferons fur cette pièce ^ eft , que les
Députés difent qu'ils ont enfin reconnu
3ue la Prufle faifoit partie du royaume
e Pologne. Il faut convenir que ce
trait de lumière étoit venu les éclairer
très-à- propos; mais, après ce que nous
avons rapporté ailleurs, nous fomjçnes
difpcnfés de relcVer cette faufleté. La
ItBîi. ftirm. /econde chartre étoit un diplôme, par
*^** lequel le Roi de Pologne donnoit la
PruiTe en fief héréditaire à Albert^ Se
fucceffivement à (es trois frères , ou
â leurs defcendans. Sigifmond avance
dans cette cjiartre, que les prétendus
^députés de l'Ordre, en avoient reçu les
. (I ) Le Roi & lei Eyêqncg écolent parfalccmeoc '
IPftrilîu d^i projets f Alben, Voy^L la açm riiifa&tef
DE l'Ordre Teuto^que; 159
pouvoirs Les plus amples |> & il règle
plus particulièrement la ifuccciEon au Ai.»«ifT :
fief héréditaire de la Pruffe, en difant pb linAN-i
qu'il le^ donne à Albert & aux cn^^"^^*^^
fants mâles , ^ procriés par lui léglûme*
ment, ôcc, au défaut defquels, il paf«.
fera au Margrave George & i fes def-i
cendants légitimes^ & ainfi de fuite (i).
Si nous voulions examiner en détail- les
quatre derniers aâes^ dont nous venons
de parler ^ nous prouverions évidem« v
ment qu'ils ne font qu^un tifTu de fauf*
fêtés f où Ton voit régner par-tout la
plu| coupable hypocrifîe.
Le lundi de la femaine fainte .10 d'a«
vrîl, le Roi é^ant aflis fur fon tèôije,* ^ ^
environné de tout Téçlat delà majefté,
donna pi|bliquement l'inveftiture du du* Schat{*fit$
ché de Pruffe, à Albert & à fes frères, ^'^^ ' ^ ^^
. ( I ) Af . denhue gratlficarî 6r çommoiare voUnteê
âiBo illttftri F fineipi Domino Alberto Marèhiorii
Br^nithùrggnfiaVti tttpaiinofiro txforore çhar\0îmù^i
tjutfue iomuï' de^AnJî^ach annuimus non gravatim,
^ ejif*' f«j« mtfc^^i genirh, & hg^timh fittHi
hmredibua , e» lumbis ejua proctdtnt'ibus ^ terrms ^
civitates, oppida & àrces infrafcriptas » in perpttuum. '
O indivifum feu4urn ?deidtntttt & eoncejjvnuê ^ ^
ip/um-,de illiê ofr yexiÙi noftri tradition em invtjfà
trmuMi éc* Cocfi Pcîl. 16c. cit. Cei ejéj>reffiont font
claires ; ^nfi 11. feirott iavciie de. fuppoOBr que lei
Er^qu^t qat avQÎënc fervi d« témoins i Taâe qiii
a^oirêtié fait lem^mè }o0r i n'cccrtent pas inflraiiil
d9% pr0)eu d*Albtrc.
Î40 H 1 s T o I tT-f.
en lui mettant en main un étendard de
AiBBRT <î»na< blanc, chargé d\in aîgle ^e fa-
OE BftAïf- ble, qui portoit une S, lettre initiale du
jtifavRd. -Qj„ de Sifgïfmond , fur la poitrine;
c^ëroieixt les armés que le Roi donnoit au
nouTeauDuché. L'Archevêque deGnefne ,
^ la pdus grande partie des Evêqaes
qui font nommés dans le traité, o.ccu-
()oient le premier rang dans cette céré*
mbhîe. Deux jours après , le Roi' de
Poîognç donna ûné pènfion annuelle
Cci. Pêl. à Albert de 4000 florins d'ot <îu Rhin;
<cm.4.num. ^Ȏroit , difoif-il , tant 4 caufe du mau-
vais état de^la Prufle quMl lui avoît
donnée en fief, que pçiur fe Tattaeliet
j)lus. particulièrement^ ^
l'Ordr« ' La. nouvelle de ce qui $'étoît paffé à
S»!'ii*bcf*t^' Cracovîe , n'ôccafiohna aucuç moùVe-
mèrriiet, ' nient dans la PVuffe , parce que Içs éf-
*^^^[ prits y étoicnt difpofés, tant par TEvé-
^^^^' que deSambie,jqtti,a3r.ôit.Mut<?r.autQrit£,
que par les prédicateurs Luthériens gui
rie mân,qu6ienjr .^oiijt- ,• i Teicpjpleftc
leur chef, tte dépendre rOf^re/T^^^
rfîq^e en particulier ,;,;^l^^^Vçy^
^ tîijue en géh^àl, coninfie "un itat monf*
tf^ueux, infiniment 4éf)3igré4>)le'àax:5fpux
àt Dieu. Nous avons déjà^cd^fervé que
lè.ls hif 6f îeiis, gaçd^nt . yd l'jfilîffîj^®» RJSP'f Q^d
far ce qui^ s'^ paffé ien Pouffe à cette
4Qqjùe,:,ainJK;./<pâ^ îédii^s ,â
- DE ï'OftDRfi TfiUTONIQUE. ^41
ne préfenter au leâeur ^ que quelques
circon^lances qui nous ont été tranfmi* aibert
fes par Bhtnetf Secrétaire de la ville de di Brak?
Konigsberg en ce tems-Iâ, & par confé- °"<»^*<^:
quent témoin oculaire de révînement.
Albert ût £:>n entrée à Konigsberg le ErUuts
9 de mai . & fut reoi avec des témoi* ^''*A»^«j
gnages de joie 9 que nous nous difpen- Gt fi^^
ferons de rapporter. Les Etats de la
Pni0e, ayant 'été convoqués pour le 16
4u même mois ^ le Duc leur fit expo*
ier^ en préfence des CommiiTaîres du
Roi de Pologne ^ ce qu'il avoit fait pen*
àznt Ton abfence » leur fit lire l^accord
qu'il avoit cofictu avec Sigifmond» &:
Jes aver^tit de te préparer à en jurer l'ob*
iervation. Le dioianche fuivant x8 du
jnois , locfque tout le monde fut aflem«
h\é a 7 hsures du matin , on avertit de
nouveau les états 4}u^îls dévoient jjurer
robrertation â\x traité & prêter, fermenc
de fidélité au nouveau Duc. Après , plu*
£eurs difcoiirs, George de Polenu^ Evdf
que de S^mbiej & £rhard Queis^poilulé
à \%yèc\ié 4t ,Pomé^nîe , firent 1(5 ferf
ment de fidélit<é à Albert &c à Tes défi
cfèhdàns , & juîeïônt d'obferver les con-
Tentions faites avec la Pologne^ Cette
cérémonie ayant ét^ faite dans une iîilie
iKuite y Albert deicendit le grand éfca^
lier, accômpagiié des' Commiffaires dli
Tom mu L
14% H r S T O I R t
Roi , 8t (t tenant debout , il rcçvt le
Atwft A^rn^^n^ ^e fidélité des Députés du p^ys
i»B Bmk- & des. villes 9 & leur donna à tous la
liE.aOR6. ^jj- ^ i^ ,j^^^ ^ fi^ Chevaliers d«
rOrdre <e trouvdient i Konigsberg ;
c'étoient Quitin .de SchKck, Gofinniin-
heur d'Oftérode , HMrt de Militts, Prch
Vifeur itBnMh, Gtffpar de Blinnesao^
Pickart, Melcher & I« Provifeur d'inf.
(erbdurg ( i ) ; côffit^e ils M voukiient
|ias ^ire lè ieritient de fidéKté an nou^
Véaà Duc , tts (é rettrerent avec qi^Iques
àrutres perfbntiesi; mâti ces fix Qievahea
fevinreht le mercredi Ativant ^ deniandè*
ftnt pardon au Diic éfî préfcnce des
Députés dés États , 6téréltit letirs eroîvt
& jtireréht l'obfer vatîôn de l'accord qu'M
Svoir ftit avec la Polifgrtè. Ce Ait nu
t?emi1hointhe Pruffieny qm cottpalajcrbik
âe Pbabit de Gafpat dé Bluafieflau, en
préfétiée dé Pa^emblée/ce ^i Mcîta
An grand éclat de. rire. Tofit lès ordres
de l'£èat ayant ratifié le traité d'Albert
avec la Pologne i les Cbdf^ijirah'ts d«
|l6i Quittèrent ta Prufle;, lu cotnmehce^
^'f \ !T*--
. <t> Cateftit f latiitr 4ic^^tfrcnf« ^ti*IIt étohm
m ChevftUèrt d« TOrtifc» 8t ^ii*il I«t nonme, tt
fayC ^f U Provifeùr d*Xoiletbour|^ , tic été tth âwstm
0E l'Ordre Teutdniqus. 145
ment de juin. Voilà , die Platner ^ corn-
mène l'Ordre Teutoniquc fortit de la alYe^^
Prufle : mais il a)ooce qu'ils prirent des oi Braw*
femmes ;, ( ce qai doit « s^entendre des •■^^^•*
ftefes de^rOrdr^ ) , ainfi tfue les Prêtres
& les Retigieufes des maris , Se qu'on ea
lîtaf bit quelquefois fept ou huit en même
lems ( I ).
Platner èft très: croyable fur le détail ^««^•Cfce-
dés «choies qui fe font paflfées fous fes Ui^ui pat
y^âx , mais il lie l'^ft point du tout , l'Jiétéfic
qMHd A Ait que tes Frères de TOrdre (t
«narierent en fbule» D'autres écrivains
Lutbériens ont dit la même clT9fe ; mais
on ne peut attrîbuel' cela qu au défit
Mi^t tôu)<>ur^ les noVât<eurs de perfua«
éét qile feta^ p^tî eft nombreux ; 8t
If^nd oh ^kaWrïè la '^bofe de près , on
4rcAl«e quSt y â eu lfor# 4)e« de Cbeva*
ÎRirrTeutéfti^uts^^i àtent iu&rr l^exem^^
- 1 X V^«r CémnAifràiret lia Rbi Ûi Pologne , étdieht
fig«prgr.tie^^%i , Ifahnn -vie Mirietoëiiiitf ; Jevn ild
^Uçzvr^à GàftelUn de Pl^cziçOf 8c ^cha3( Caernc,
«i9ûf-r'cfaMif>^Ia6 d^ PbiWéniire^ fki * Aiirent Atbefc
^^n'frafklTioa;» ^ Ûii tfoii^mt l'iiwffftitQne lie lia
Prqffe au Bom '«lu Roi -, & «n Itrcnt leur rcUUoii
-ait iko^ar^tM/èfa âcteftinc vue le nfouveau Doc avoît
Ycço le ferment de 6<i^litjb de Tes fuje». le Roi
confirma Tannée Suivante « ladite ioveftiture don-
îiie en fote noni^ aiafi <)ue le ferment que l«t
PtdflieBi^aroieiit hU à' Allverc : c'eft de cet tâe da
^ffb&r AatÎQn ». qtie noas apprcnoiy» cet ciccoufianscf*
t44 H 1 S T O I R E
pie du Grand-Maitre. Nous avons dëf«
ALfi^ERT «marque qu'Albert ou ie Régent, a voient
DE Bran- eu U politique de ne point mulciplkr tes
»aouAa. Çbevaiiers en Pruflc, depub la detniére
guerre» & peut-être même d?ea fai^rè
Partir ceux qui leur déplaiibienl: râufi
n'y ayoit-il plus de Grands*Oificiers de
rOrdre , & la plupart des places ëtoîent
en<re les mains dies étrangers, comme
nous Tavons déjà remarqué. Outre ies
Evoques de Sambie & de Pomérante, donc
le premier avoir €n^ra(£é ouvereei»etic
ASJBervfs. le Luthéranîfmd , Plâtrier ne parle- quç
rom.a.ptf^. jg lîy Commandeurs ou Chevaliers qui
it trouvoient à Kpnigsberg , Se qui -^
après, avoir refufé de rendre hoinmagc
au nouveau D\|c, vinrent fe fpumeirife
trois jo^rs après. Selon W ils ^uitttrfÇC
leurs croix , . & on Tarracha même k
Gafpar de Blumçnau ; circonftapçe fd»
§ourroit faire croire qu'ils avoient aban-
onné leur Ordre &Ma Religion. Mais
il ne feroit point impoffible qu'étant re-
tenus pacdesraifons d'intérÀ^&cyoyant
rOrdre perdu en Prufl< » i!^ aient quitté
4a Marque de leur état & prêté fermente
au nouveau Souverain^ fans pour tfda
l&;i. ^^.'Cmbrafler Théréfie. Le même écrivain
€(^9. avoir rapporté plu^ haut que Mi(îhel dé
Drahe , Commandeur de Konigsbei^v
Vétoit marié le dinaaiicbe dû çaiiiavat j|f:
DE L*©R*>rtE TlXrt'dNtQUE. 145
l%nn' 1:515 ; & plus loin il parle d*A-
df ien de WcWiiigcn , qui avoit été Com- Albert
fnandear de la forterefle de Konigsberg , »■ Bran-
& enfuitc Provifeur de Lochftete; mais ^'^""*^-
ce. dernier article eft^Q obfcur, qu'il eft
rfiificileri4 démêler ; 6c voilà tous le«
Chevaliers que nomme cet auteur, danr
la partie de fou ouvrage , qui eft p&rve«
nue jufqu*à nous. L*éditeur de l'a lettre*
de Luther à Brifinan , dont nous avons
parlé plus haut , marque dans une^ note
que beaucoup de Chevaliers avoient aban-^ BrUut;
donné l'Ordre pour fe marier , à l'exemple; f'^lf^'^z/^.
du Grand- Maître , 6c il ta cite des exem-
ples : Frédéric TruchCès de Waldbourg,
Commandeur de Niedenbourg , qui époufa
Anne de Faickenhayn , Se TEvéque de
Sambie , qui époufa , en premières n&ces »
Csttherioe Truchrès de /Wetzhaufen , Se'
cta.£ecoitdes, Aniie de H^ydeck. Pauli ,*
4tft: prétend, j comme les autres , que beao^ ^'^ 4^3^
coiip die Cbcvalrers fe marièrent , ne rap»
porte que Jes mêmes exemples , preuve
certaine que cet hiftorien ^ qui connoiiïoit
la plupart des écrivains de la PruiTe ,
n!6i) avoir 4>oint trouvé davantage. IL
faut encore joindre à la JJfte de cesjipoC-
rats 5 Frédéric de Hçydeck, qui ^voit
faMTement contr^i$té au nom, de rOrcïre^
conjointement avec FEvêque de Pomé*
fiinie , lo;fqu* Albert a voit fait Ton ttaité.
^^^ ^4^ H r s T O 1 n t ^
■^JfÇ^avec U Pologue (i). Jl pe f«ut:pa$«oire
albirt qac c*«ft faut^de mémoire, qu'oit* ne
J![,oy^çf connoît qtt'un fi petit nombre de Cheva-
liers qui aieni apofiafié : ta chofe eft
afceft^e d'ailleurs pat un écrivain: con^
tertiporaîn qui éu>it fur ks Jîeux ^ &
dont le témoignage ne peut éine recnlfé
dans c^tte dccafion. Simon Gr«ïiau« Re«»
lîgieia Dominicain , et oit alors, à Dant«
sig 9 & a décrit fort au long dans fii
chronique , tout ce q«i s'eft paffé dans
ce temi-là : je n*ai point m Fouvfage
de Grunau/y qui n'cfl pas imprimé; maît
WJI.Prufs, Léon nous apprend Ini^mémé^ dans fon
w. J74. biftoire de la Pruffe, qali na fait que?
traduire Grunan» pour tout ce qui rej^irde
rétabliiTemcnt du Lutbéranifme dans ce
Pays. Si on fe rappelle que Gmnau ëtoit
no des plus fougueux ennemis de IXkm
dte TeuioDlc^e^ on ne:Tera pas 'tenté?
* de rejâter les chofes £iyi>rabies.' qu'il'
peut en dire; ainfi on ne^^peul ft àiU^
penfer d^r)outer foi à te que rapporte'
jbU. fâg. fon tradudeuri I>es. iôangers , dit Léon
^^ d'après Grunau ^ qui avoient prêté de
Targenc au GrandfeMaitre * «pendant qu'il
. . J y . '/^ : : •
fl) Suivant on bref du Papt « 'dont parte Ray-
Mdi, éd ûnm f/2tf-, HvinVt^i, l*Ev£ijue de l^i-
«éfaiiie I malçfé «fu'U i^tût-^fvtAnt encore leré le
«afi^ue , écoic un fougueux LutTièrien , que U Se* Pf re
àéfeÎM avtc les coinniis les plut aoircs»
Di l'Oudre Teutouxqve. 347
étAt en ÂUemagM , occt^tent lt$ for-
tere0è$ du Fayi : &c tous les Frères de albf«V
'IfOrdre, k h r^ferve de dîxs abandon- di bk4«
nerenr Ja Pruffe , laiffani les Prufficns ^»»^*"^Pr
dans Tadverficé (i). Ce témoignage eft
pofitif 9 Se ne peut être infirme par les rap«,
p4irt^ vagues des autres hiftoriens. Oiy ne;
Eût fi l'on ne doit pas^ entendre des Cbe« .
vatiers (ewiSf ce que -dit ici4Srunau;cai:.
il (einble {pi*il n'y avoit qu'eux qu^ euf-.
fient pm protéger lesPruffiçns» qu'on Us ac«
cofe d'à vok abandonnés; aiaîs on peut au$
r«mendre de tous les Freses de l'Qrdr^
•n général. L^s d^ux Evéq^es de la Pruf*
fie , avoient embreiTé le Lurhécatirme » 8c
George Schmidt^ ChaocHM de la Ça«*
thédrale de Konigsberg ^ l'avoit préchi
M vertement ; mais on peut préfumer
qu^ii fut le feul de Ton Chapitre ^ oa
tout au moins qu'il y eut peu à^vmt^^
tetirfi ; car la plupart des Chanoine^ dp
cette églUie , ayant voulu reftcr en Pruflè^ ^^^ 9q^
le nouveau Doc letv dwna Tende oi« ;"^/;;^;*
tiommé Salau, ponr fournir 4 leur en^
iretien pendant leur vie.
D'après les feins que Luther & If
(1) Oceupahant fitoq, exieri 0rfts , qui et ( lit-
gtftro ) ptctmiûm jikmimfirsjent , àutk ft in Gcr*
fia, prtÊttw hctm^'rtUBh Pri^g in ûivtrfiê.lMI^
ho^ Ciw , *
L4
i4Ï Histoire
Grand - Maître s*étoiciU donné pour
Alurt F^pâîer les efprits , la révolution fe fie
i>B Bran- fans éclat , comme nous Tarons déjà
nkoVM. obfervé: il paroît même qu^on netour-
tnenta perfonne pour le faire changer de
religion , & que les Catholiques » 6c
fh£me les Frères de l'Ordre , qui vott-t
furent fe foumettre à la nouvelle forme
^u gouvernement & furer fidélité au Prin-
ce» eurent la liberté .de refter dai^s la
PrufTe, ainfi qu*on en peut juger par
Texemple des Chanoines de la Cathédrale'
ée Konigsberg. Si les Luthériens n'ufercsK
point de violence côntse le peu de Ca-
tholiques qnireftoientyces novateurs, en
revanche , n'éprouvèrent aucune oppo-
£tion aflfe^f marquée « pour occafionner
quelque éclat. Les Chevaliers peu nom-
breux , Se comptant toujours que le
Grand- Maître , à fon retour , feroît cefler
les troubles de religion , s'étoient retirés
delà Prufife, à mefure qu'ils avoîent vu
le mal enipirer ^ & le petit nombre qui
étoit encote dans le pays , lors de la ré-
volution 9 pouvoit d'autant moins s'y
oppofer , que tout le peuple étoit féduit »
fur* tout à Konigsberg. Le feul Eric , Duc
de Brunfvick,. Commandeur de Memel,
refufa de rendre cette place au nouveau
Duc. Albert vint à Memelavec quelques
troupes ) dans Tintention dé Vy forcer ^
Dfi l'Ordre TeuTOTrtQUE. 149
Ir trouva le Cemmandettr à ta porte du
çtôteâii 9 armé de toutes pièces & l'épée albbut
ope i- latehaisi ; .Alàert hiî ayant marqué i» bran*
fil fiirprtft»|.>to Cbmmartdettr tépbndît t "»*^«**-
GHi v'iMi^ èbufiii i^iyoas en agiflc:! 4>ieii H<m(»«'^
mai à meii !égard ; àprli quoi le» deux^^^'^'^*
Priocèi.s'aceorderem.' Le Commandeur
^enstt la ferfçnsfle de Memel à Albert;
^ celmei lui tdcnuia ,i|ne fomme d-ar«
geat * ou une fienfiiak prinr ion tentretîen ^
qn'i\ ' fm n^nger! en Alleaoigne. Cette w . .
Aém ne feipit que tidiculryii Bron^ ^ *; ^^
widL slsLVXM. vèiritte témoigner; pai^-li y.'^ ' ..• !
qu'il n'y avott que la force qui. pût Tof»
bligcr ^ abaridonaer h fbrtèrefle que
l'OjMieulmiairmt, confiée; 6c il devdd
ftcotd$^fktàihirû xefc|e démonftratio»)
car *q«f efiottvoit ua XSommandeiir eontr'o
ipr^ttfitt^tjçur. qu^étott ma%re;detouc to
fusjf^Çi yi GetknàiKà^prapos que quet(|ttes
écmains pm prÀfnde qaç lefiuc de Brunf»
«iiibayoHlt Êivociflt Fintrodnâion du. Lu* ^«^« f«f-
«Mfteifinelen :Rnifle;(to«te>ia xqnduite '^*
«Mofte <lé 'Contraire; :, ce S^fnee..s!étant
leéré^Alifltoagfie,' deiltm^Grand-Coin*
laMdtiir fila .BMèlûge^ de CoUtetz.,' ce
,. r^ • :/- -j -: r . r i. , • ■ , j *
r., ..- '. . il ■ \ ' "
tifiy Léo» tampo*^^^ '/>«e* 4fs\ 4»* 1^ ^#> ^
iftfB«l« éloit commeaci.^TantS^t .let Pcîn,cct ot
ftlttommôdbfllBni ;' niâff ' fe préftte le récit de Hcn*
B^igf»^ £>QK rlm ^a)ipro«bé' â« .l'éténtaiiat. .
^5 .
I ae nous apprenons éc Texiiak; àUm^meÊ
A^BT chapitre » teou à Fralldbf^fnr•|aMeinv
BE Brait- après la: St. BàrthdbÉû , "de - Fan i^açNi
^^^^'"^ Thëadork du Tkietrifc €Icr»v Maîti^
Jfe'^î deî^Qrfte T«iiteiiiquç «à Alleiiwgfi» r«#
lamaîf! de M balîé 9 & Wa|di^r tic Pkitenberg ^
g^';«;Jf Maître tic Uvonie ; s'étoicnt aufi:oj^4
aâm ziu po^^ aux ptojets. ^Albert} «nais 'ili.p»«
^ lott que ccète-'Oppoéftmi rtfairait'fioifii
Raynàid. CBpendaBrîknHiifikreno lonéa-par tePape^
^£3^ m ^ V^ dt>a»t lieu de xoi^cAuter ^Ste
.iaa« *^'"' ^voient fairioiit ce<4» ^éfiect' M Itar ,
pouvoir. ; V > :
'On vcRi par é69^4tftatt$i ^fue» ^ lei
ChcTOlkf s lie lyppoferent' poiiit >elicà4
tmnenî ^m entrepcifes^ duiOfanécMiâic&i
Luther ^ arok eniplÔTé tant d^d>dfe3
pour ' gagner réfph db^fféople , qne tcnà
kursaSbfts anroîeiit tfté kmtyes j' dViv^
tant qii:e ce> i^kiœ'^étdit r^d^Hf^^^éiiit.
Accouru atf'bèfoin ,: par tenues lés Aroêe
ée la Pcrfogne: On voit auéfiic^èvc^eAKâ
tort 9 ^"^oo crok comiMiiiâneiit ^ism nom
les Chevaliers de la Pruffe coopérèrent
i la trahîfon dtf Grand-Maître : H s^éh
' faut bien ; & le mmbre de» apelbtsr?e^
fi petit en proportien de celui dbs Cke?
ynlie» ^h1:^ aftk^^i «e-tvm^^l&^i
. . w • • • •
ipi'oa en eft pctfi|9ie fiirpris. Dans t*^ ^
ks corps H y a toufours dm bommci » A?s\tr "^
eu ^deux.» im mokis atiMjhéi à tour b» ^^R^if
état 9 qm font aîiëàient epH^iAéi p» ^«MW4b
Fexcmpk tlet Qie&t fil ritivfi» £iit pkn
d'hoimear am Chavalkrs d^ P^ntk ^
qae de n'avoir en parmi cti» fn'iHi f
petit nombre de maitvais Aiîett <pt ayeee
paittcipS à l'apofiafie Se i kr trÀfo»4y
Grand-MaStre. On dit qae qudtfeeiniv .^5^^*
4e ceux qw fmriîent le parti d'Albert , wunJomh .
attachèrent leurs ccoix pour iervir 4e faiK ^' > ^^
aux coups die kuts armes i fe»» Se Ton ^^
ne dois pas en itu étonné r quapd qi»
imie ai» pceds tôot ce cpie Ja relig^
a de pbis 6cré » on ne peut <pM méoé'
itt les Symboles qui rappcttent tie fo»r
▼enir ^e Tétat qifon a abandonné. ^
L'Ordre Teutonique percfit donc ta
j^riifllr fp9irl^ révolution h pl|is extraoc^
dinaice, puîfqu'elte n'oècafioana ^^çt|kVÊ
yiouvenient Skns fe peuple^ & ta relî*
ipon Cathd^e en fiit toofiîe arec Ipi :
jÇp fin prJ^êîpaîement Touvrace de éei^
èommes , d^A^ert de &anwboQrg H
4i TEvéque de Sàmbiè t %znt il eft vrav^f
eesme oit S. Paul ^ qu^im peu de levain « Cûk ««r*
(Mfrit t9ute }a p|tf (i)* Npos avonr déjà ^ l'C'iA ^-'
i>) Allicn dt Bcandflpvrf , n^o onteoi éfftrtfPir
L 6
15 1 R I«S T Ô I R É
' obfervé , qu'il eft difficile qoe qiielqo*an
Al»#t «^ndonne 1» Religion Csuhowfùt atiffi
01 Bran- ancienne c|m la prédication de fon Divin
*'*»<>^'^- Légiflatcur , fans éprouver des troubles
€le confcience : l'&vêqtie de Sambie en
AToiteus, & les avoit nHdbeureafement
lurfnontésy comme noos l'avons dit en
fon tien ; & il paroît qu'Albert n'en fut
|>omt exempt. Lorfqu'it écrivit àXutber^
"pour rmvker à affifter à fon mariage
^ avec ta PrinceSe Dorothée de Dane«
'vrp.BtftfA.marck, H lui marqua dans cette lettre;
pogi «•^(Artqtie {^ préfence augmenteroll la joie , 6c
que , s'il lui venok quelques troubles
dans refprk , fes confolaiions l'aideroient
à y réfifter. U çraignoit le trouble » donc
il réprottvQÎt déjà : mak d'où poavoit-
hk PfBfl« à rOr<ire Tcuubî^u* » vonliMt adG- lui
arracher la LÎTonie. Noui appienoat ccKe' drconf*
ranc#«' par itn roémoite-, 4até et K.ati(bpitiie tt >
Juîfr l$îz, ^ue.lc Grand-Mahra WaUhar da Croo*
i^^'S 9 préfanra i l'Empereur. Après avoir fuppîîé Se.
^laiefte de ne point aMbii4re Albert dUeDaft «le
rEm^frc y comme le demandoit iTAmlMSadeiM: die.
I^olo^né, il 9}0ute : Q^uod fi enim hûjusmoM feH*
4ieni ïocum tiargtur , timekéum tfftt^.nt Mârehip
Albert m eo. non tontentu* , ytràm Miàm Provins
€iàm mti Ordinis LivonÎAm ( àum cuni ^uinqut Èpî/^
€opatibu*, ut faprà dicfum efi, immediMia Cmftrtm
VeftrétJUsjtftMis M J^améino ImptrÎQ fiibjeâa eft )
ut etiam eonatus eft , qvcBd ego f Htm Oratorg M'agiftri
Livonim Cafarett Veftrm Majeflati Auguftm aper»
iiftfmè gstpofui, firo^ne p€€upmrgti m àb Impêifio
êoronm Poloaim fiibmitttrti « ^ Coït. Fek .ToiOr 4»
1«S« aSi.
DE l'Oedre Tsutcsique. s 9}
U venir? €c Prince, Mon le fyftémç
des n^ovateurs , étoit aufli heureux qu'il aub,^,
pouvoît rétre ; d'Adminiitratcur j il étoit ni Braim
devenu Souverain hërëdiiaire d'un grand ***^^*^
£làe , 6c ît ne devoi t pai& craindre d'être
troublé dans fa paflfeffion, i caufe de la
proceâion de la Pologne ; mais les hom*
mes ont beau £àire , iU ne fauroient
étouikr le cri de leur conrcîence.
Albert nVtoir pokit h &ul coupable^ ^f*^
& il ne Tauroît peut-être pw été, s'il f olo^o.
a'avott été fût d'être fécondé par h^
Polonois. Sigifmond de fon c^té n'éioit
pais fiins inquiétude fur les fii^es de cectfr
affaire : enr fttisfsufaiit fn haine contre
rOrdre Teutoniqu'e, i^ n^avoit pu fe dif»
fimuler rindignité. de foa.procédét/Car,«
quand même on fuppoferiMt ffull croyoil.
de bonne foi , que la Prufle devoir lui^
appartenif, rien ne ponvoit Texcufer de
s (être refafé ik l'arbitrage qu'il avoir dV
bord accepté fi folemnellement , 8c encore ;
moins d'avoir fécularifé la Prufle de fot^
autorité, pour la livrer entre ks maÎM»
d!an apoftat qui ne .pouvoir manquer ;
d'en extirper entièrement^ lar Religion
Catholique; ainfi ildevoit sfattendre
que te Pape (éviroit contre lui.^ Afin de
fe tirer d'embarras, te Roi eut encore^
recours au menfonge : il écrivît i^ Jean de.
Dalitzîg, fpa AmbafTadeur àRome^po^r
»i H I s 4^0 I 11 s
irinftratre du traité cpi*il avoil bk ivec
?^^,^î[; Albert (i). Cttt# lettre mpporiéa fW
t¥ Bkan< Harrknoch ^ mérke #étr« conn«e« .L«
^"•^«!: Roi la commeiKe , en AÙM que la ttei»
S'î5. **«« avec -k Grand-Maître, étant ptéte
d'expirer , le Pape » rEmpereur & k Roi
de Hongrie en avoient demandé la «pro^
fongation 9 à laquelle fi» fujets n'avoiene ^
jamais voulu confentir f jugeant que la
trêve leur étott plus nuitirble qne la {^7
. re, eequi Favoit déterminé à pom^fuivre
c€lte ^àittf les afinea à la main. L^
Grand-Msâtre, dk-il, ayant deviné ce
projet, vint nous trouver avec WMar*
grave George fie le Duc de Lignitt ; ii
arrangea avec nous tonte cette affaire^
Rou» rendit ■ rbommage qa'il devoit , fit
flous lut donnâmes en fief let domain^e
4u^ilavék peflSidés avant la^guerre. QuaM
i la religion 9 H ne s^en dl . point agi
entre nous 9 tant i eaufe quVlk ne^ pa<â
wtÀffàk pat avoir de rapport i nos imé>
féts^ que parce que nous n'avons, pae
*é ki inftkiiieorfr 00 les fendaifon^^i^
■ fi pi i.ji.; ■ >'i ujnijti im. .ii|u, .i-jt'i J" ' .
.' fiT C« Jesn de dintiff ,r ^lofe féàn et Cwe eW
y» Cmiii.,* il itoifi Cumommé ta aiifiiwtta J^c^f»*
aiiiélfr.^ Se en Ijttfn jy^nifem, parce «u*il ,^pît de
lïamzig. Ced Tous ce dernier no» ^u^U eit le plw»
' ceantts il iiitneaiipé à l!£t|dié^ «is Çt^mw^MUhm
K>n)f e 9 Se cnfei ^» que la feligion B
psréîilmt défft entiérenent baume de Ja ^m^^V
J^ufiit;; c*cft pourquoi. Qoès avons |3ito<>. »ii irnAti^
ictf ikia^ciriMiiiflaaM de ée lems: jfaalf» ^^^^"^^
bwreoxy pour fmte' cette paix , paice
qtol^affaîreji^oiiipa i^accoffambder diA
fiéwnitncttr. Ainfi # cbmimoit Sigiïfnond ^
fi iquelqu'im vtttttfalâiiier notre coudai te»
voiMtair^çz de quoi . prouver notre îono««
écrasé (i.); " ; . • " .
c Le Roi ie» trompott; i^fbruâixM q»*!!
^bîsMt'à-fon'^ininiEidettr ne prouvoif
mn^moins^pieibit innocence, le veux
croife que la dîete avoh refuie de iir
prêter â une prolongaticMi ^ trêve ;
anît on fi^Rn^oî^tp»! éA te -iheeçre 4am
l&caade' Iw demàfide^ibifeenreoienMfit
heeh^î/'SiHRmz^iv été, de boha»
foi 5 il fi'anroîl fom attendu h' fiç dk
b trei^i ifOùT fMe pBfêr cette .caa£e^^
I IJ^ le. itoi ytxj^ti|tf« ' «ncç^^c à «t» * K^ ^ ^
Mai ttttiiitrc aa-fdjçfée 11 ^rthgioA, dnis obè
hfter^ tjêê > firo4 ttanfinutëtûm rft in J^Hc/Ifii jii*i
lijçlMê Èué^ efif Mn§fiim^€ Ordine ium Dûmino^
M A0« tmenvtilH. Co«. P^l* tom. i. pac. ^If<
fléttt ' vtrroM Uù eontridiftioiif i!u Rat ^ToTogttc^,
%S6 H 1 s téOtn t ' -^ •
ftt il Ce fcroit encore tnoint refotô, fout
Albbat àt vains prétext» , d'eiwoyer dfet Ani*
0B Bran- baflMeors i Prefliourg , peter entendra
I^MOVM. j^ ^cifion dei arbitrer quii aiuient dft
's'7 aiTembler ad» longeems « ayant <(i|«
la trêve expirât. La manière dont il parle
& la religion ^ ne laî fait poku homirart
un Prince Catholique doit s'intéreffer aa
snaiotim de la retiglon ^ indépendant^
nient de tout intérêt perfofinel, Lfaveit
que) fmt Si|^mdnd ^ >n: diâtnt que /es
prédéceffeur$ n'jétdîcoli point lès jfcmdafc
teurt de TOrdrè ^< èft remarquable:; ^^cè
ii'eft pas que cette; vérité ue foit parfais
lement connue , malgpré quV>n ait fait la
Ibiile de dire/fouYem . le coAtraif e 9 tant
4anr >let, cbarties f que.: dans : riiiAoire ;
suais bet aveu pOMive'îqué les Polooots
d» çé tttmê ^)là étoieut dé-vf)és cafi^
)éon» qui prenoient toutes le^ formes qui
leur çonyenotent ^ !orfqu*il s^agifloit de
rOrdre Teut(m^uer'<^ant à ?état fâ-
iheùa ,«quel ta'JFè'Ç^îûn'étp^^
Prviiliej^'«''étp1t une raÙoti^ ée :^p
jne>bihf^ ;abi^n^çqtier\ç4 jwyreiitç^lBJÎ
> mains de eclili qàî n*#vbi# «ièil néjfitsé
fwrf iiltrc^îrèAéréfic;: C4ti^^^
hzfkik . .pour un «luÂd • Roi v ->#awu«»
pour un ^lïd • Roi y->#awu«»
i*il avojt profitf dfi Ç^t iiàim4h^\i»i
ht Prufife pour^lairavir {à^fes makpes •
^V«i^>!e:|Eaifl%U %e.^:cétt|
î
DF. Lt)RgDRE TlUTOKiqUE. t^J
afiîûrè n'atiroît pu fe terminer autrement.
L'excufe dont fe fervît le Roi de Pologne , A^^mnx
éroit la même dont Albert & (esapologif- z>k Bkam-
tes . Te font toujours fervi, & rien n'étoit '^*"®^***
fï faux : car qui eft-ce qui les avoit
empêché de laiiTer terminer leurs dif-
férends, par les arl>itre5 5 comme ils s*y
étoiem fi folemnellemeni engagés ? Et
quand Sigifmond eût rejette Tarbitrage
qu*il avoit d'abord accepté , qui eft • ce
()tti avoit empêché Albert de Te foumettre
à toutes les conditions de la paix per«
pétuelle 6c de rendre hommage au Roi 2
Nous Tavons déjà dit > l'Empire * m^4
n'auroit pu le trouver mauvsâs dans un^
pareille circonftance « puirqu'il n'avait
donné aucun fecours i TÔrdre , & qu'il
auroit été vrai de dire que ce Prince y
avoit été contrsHnt par une force irre^
fiftible« Mais rien ne pou voit aueorifef
Alberto trahir Ton 0(dre , quand même
il auroit été dans la faufle i^rruafion ,
qoe la morale. 4^ Luther étoit préférable
3t celle de JefusChrift ; &c Ton convien-
dra fans peine » qu'à l'apodaiie près ^
le Roi de Pologne avoit partagé tout
l'odiieux de la cpnduite de fou neveué
Non* content d'avoir donné des inf-
truâions à fon Ambaflàdeur, Sigifmpnd
écrivit au Pape, pour fe jufiifier: comme
il emploi^ dans ceue lettre» une pettie i
1)9 If 1 1 1 o r ft t
' des mlmet motifs que nous vettoni ^nt-
Alibkt "lîn^t nou< f^ous borntrons à rapponcr
»K B&A«. ce q«Vi]e a d'ailleurs de remarquable :
Atiouao. ^f^ principalement, un ion de faafleté
6c d'bypocfifiequi y règne d'un boirt â
Cod. PpL l'autre. Le Roi annonce cette paix qn«
f^m^n-m. j^ p^p^ ^^j^ toujours défirée, comme
fi elle devoir lui faire beaucoup de plai^
fir, & avec le ton de quelqu'un qi|i
^attend à recevoir des compliment da
félicitacion. J'ai confidérë , dit*it, que de*
puis leng-te^ns» non- feulement lK)rdre|
'mais la religion même ëroient prefqae
détruits en Prufie : mais » loin d*i|Voir
eomribuë it y établir l'erreur , je n«
sien, négligé pour' que ce traité fût fait
eonfbrmëment aux règles de la Ste Egli«
& ^ comme on peut le voir par les ac«
' tes mêmes. Et plus loin , il attefte qu'il
^ éft prét| non feulement à employer io9t
Am pouvoir , maif même 4 AiCfifier &
irie , s'il le falloir , pour le bien de la
Chrétienté & |^e maintien du St. Siège
Apoftolîqne. Voilà comme il s'eft trouvé
des Princes qui , fe jouant de la bonne
foi & de la religion , Ce font rabai/tfs
jufqu'à prendre un ton d'hypocrifie, q«i
aufoit déshonoré 1^ dernier de leurs fu*
ihid. mm. jets. Il eft vrai que le Roi de Pologne
'^'' fit écrire le 15 rtiaî de l'année fuivaftte
k Albert pour l'exhorter à abandonna
0E l'Qrsrb TitnpoOTovf. *$f
le- LuAétfitàtme y albégiàmt. qàt ocm-mi- '
Ictmtic k Rome Se à b cour de VEm'^ abuaV
perenr , mais encore dans les cours des m lUuif*
autres Pnnces Catholiques.» on fcgardch '>***''*^
le traité- qu'il avok 6ût. avec, loi» comme,
étant coritraife à ia ; religion, 6t qufoa
voaloit le &ûre pafler lut* même pour
héiiâique* Le Roi. foofli'otc , j. eft^iLdit^.
de voir ainfi ternir fâ ripmation , &e il
avoit ratfon ; mais il n^aurbit pas dâ'a!y
eaipoier , en ùifznt un pareil traité, avec
un apoftat dont les fentimens lui étoient'
confias. Sa qui'iie> povwnt manquer '^
dPaflbripnt -le Lùthérantfme en Rruflè^
pour (& maintenir dans Ton. i^iurp^tion^
Cl&iiene VII ne fut pobi dqpe dea
tournures du Roi de Pologne » & ap^éii
cia à fa jufie valeur , le changement aïN
f ivé en Pruile. H loua » comme nout:^
Tavons dit , les; Maîtres £A}iemagne &
dé Invonie, pour s'étte oppofés à la fém
votlfetion tle leur mieux ; Ù ébri>at le 91-
janvier (de l^nnée Aûvaate â l*Efnperenr
pour rengager à rafu(er*fa fanâton à-
Albert 9 h lui , pu foli proteâeur , ou R^naû^
plutôt fon eompliae j ^ lui demandoieot ; l^^^lium^
& il ^peignit l'uAirp&eeiii de la' PruiTe i tat •
avec les couleurs Jestpltis «tokes^ commç
il le métkok ^^ maid al * lie » ttvit point . . i
particuliére^nent comre: Ibis ni contre le ,
Roi de Pok^e i, ce «krnier %t même
lené ^ns la ftme^ pour avoir ptéfervé'
A^mV fcs&atsde Thércfie, & Beçardiiéreates
0B BiiAM^ faveurs do St. Siège; Dans toute autre
Bttouao. circonftancc , le filence du Pape fcroit-
inexplicable ; mais le Souverain Pontife
jugea apparemment, cpi'il ne fallait pràit
irriter un Prince fi peu délicat &r Tarti-
cje de. la religion; &c ce fiit Vraifembla^
Ueniient la crainte de voir introduire le
Lnthdranifme en Pologne , qui fut caufe
qu?on ne fit aucun broie de l'affaire de
la Pruflè.
a<mdïfhif! ^ «icienr Hiftoriens. Pruffifens n'ont
roricBs'wiê p^t^ dé la révolution de la Pru(fe^q^~a-
parlé at cet vec la plus grande réfervê; Schutz i après
ypi. /ta. ' ^^^ rapporté Pacte fait a Craeovie te 1 1
* avril, par lequel Albert confirma tous les*
privilèges du pays, termine fa narration
*cn peu de lignes ^ en difant : c*eft aiofi:
que ia Pmfle. a été érigée ito, Duché &.
qée FOrdre IV perdue , après Tavoir pbP
fé4ée priés de trpis fiedes t et: ohangtr^
ment déplut aux Chevaliers d'Aliftna'
gne , qui élevèrent tm autre Grand- M»»*
tre • Scc« Ne dirott^on pa5 que cet écrî-*
vain fi prolixe pxtqd^k cette époque re^:
vmarquâble!, craignott de parler d'Albert,
qu%l ne pouivoit louer, & qu'il ne vpiH
F«^.'3«r '^ P^^ bâmtfi? Hènoeb^rgift encore
^ fii^ plus concis , & fe contente de louer Al-
bert en peu de mots ^ d*»vttr établi ie.
DE L*0RD1IE TfiUTONiQUE. i6i
^Uitkéramime en Pcufle : en ne jpoUvoit
-rien attendre de moins d'un Mintûre Lu- alieiit
•thérîen^ Les écrivains podérieurs ti*cmc »■ Bram-
pas été £ pnidems:, ni fii.moèéréi : on "■^^*^
trouve. plnnetir^ ouvi^ges ilans différentes
-coileâimis dt morceaux pour fervir i
4^'hiftotre de la PrniTe^ donc les auteurs
ie fonl f\ ridiculement livrés à la fougue
,4e leur imagination » qu'ils. ne méritent
point d'aire réfutésr Mr. VmM s'étend
jbeaucoup dtos le 4e. tome 4e fon Hi^ ^«^ 4^
<me de .tous les Etats de la maîfon de * '*^*
Btandebourg, pour laire voir . combien
Jla révolution a été avantageufe aux Pru&
^ens, pour juftifier Albert > & enfin pour
l^rouver^que TQrdre n'avoit aucun droit
d^ réclatner xonM cène uAirpation ;
5QWI fions ioniqaes difpenfés d'examimir
CA: détail 9 cette longue 4idèr,iaitîon , qui
jçft tr^s^bien écrite ^. parce qve nous y
nvops répondu d'avance j en développant. 9
dans le cours de cet ouvrage » les faits
^fiorîques qu.e iPauli n'^ noint. afipro;*
londis 9 U ^fit U tire.de /aufles eotifé^
4|uenci^«M : ' ] '- >
r> Nouf^nià; noof je^t^oAi poiftt :4an$ des
détails qipiparoîlfoiettt^étfangeri k notre
bvit^ en rapportajutla manieoe dont di& . . ,
férens,&iftoriens Polonois parlent* de la
Tévolutîoji de k P/iifle :, prefqws tm»
ify Vit t'O I K B
ne biftmcnt pis le Roi , mais aofi ils ne
A?M« '• '*>"*"' P**» ^ *'"* beauisoup pow
•B bk*«< des Polonois. Il y a toutefois deux écti*
»*•***• Taiits dont nous ne poeviinr notes di(p«J-
. fer. de parler en défaiL Bxovias, connt
par fes Annales écotéiiaftiqdes , étoit ?»•
lonoit de naiffance , & gliflè plui» WgA«-
«lent que petfonne fur la révolution de
'Annal. Et. la. Pruffe : cependant aveoglé par cette
i^'J.^'^Vàce de fonatifme qui i»it.^. itommaj
«Mw». #*. aux écrivains «de fa nation ♦ Il eot«pf«»
4t juftifor le Roi ; 4HM t'eft W H^
du Pape, tl rapporte que Cl*«»eot VH
lui cnvo)ra te ehaseau biiri fit'l'efiocy
tant à cauifé des viÀoires qu'il avoit «m*
portées €Ohtt« les Turcs, le» Tartar^ii
les^ Mt^tfves, le» Roffes êc i» Cteva^
liers Teu'ténlqtfe», qu'afitt «lûil»»^ /ew*
«ticore cofttte Iks bëfbfcrès Ci les4)À^iA^
fc il^a^ute ^if6le Pape âyoit péréiï M
toléré la ^cùtttiTation dé la Pruffe , eft
tëférvant le$ ittiÂiinités a^paf t^Hani^s âo^
égitù» Se aux C^tthbliqttej. Cenalweartitt
1* Pape avoit ^é- <>bl)gl de «^lérèir ce
qu'il n'avoit pu empêcher; maîk tettt^
tiDéi^ntae fofcjf»^ it<^t bletf ^ttigii^de
««Ito que'BzoVws lai atHibtfe s;ïI b^ *
l[^,,M, qu'à voir la lettre que Glétt«tiiyH étii»
*i. ann. , Vit ï l'Emp^eur , doiK tiôïiï atôn» déjà
^j<. nm.^:^^. iBéntiofty. & l*oh fàgeta fi i* P»l»*
«^ Mléfé.t^lmcaiitoMiiit bi ifctttuiift;
DE l'Ordre Ti^utoniç^e. i6)
tion de la Pruffe » & $'îl avoit envoyé
Teftoc & le chapeau béni au Roi » pour albcet
les • viâoîres qu'il avoit cemportées fur Dt Bram*
ks Cbcv4icr$ Teutouiques. Cet'écrivaia •*»<>^*f*
èccléfiaftiq^e ne pouvoit injurier plus ou«
trageufemenc le Pape « en voulant laver
fon Roi ; & nous n'avons pas cru devoir
pafler cette réflexion fous filence, pour
llionneur du Chef de rfigliiè. (i) L'au*
ffe écrivain donc nous voulons parler «
eft Cromer i Evoque de Warmie : il finit
(on hiftoire de Pologne 4 l'avéneroent
( 1 ) Cdrnmè'lci Annâlei éccftfflaftiqàei d« Rirmléi
Umt lUnf la plupâtLéêt bibliothcqvct , ooiit ■« Si*
tant pM d'extrait du bref de Clèmeoc VII à TEin^
percar , dabs le'quet il triies l'aftioti d*Albirt dt nc«
JkriÊm fsekum , de irijafiom con^Bm -ùc» ff ret ^u*
les curieax poutcont 7 recourir \ mais nous feront
conooître ce que dic Sàmùél Mikicliki « écrivain Pb^
loriioia , de l'Ortfrt dis CbâBoratt Régvlicrf du Saîiif
6épulcbfc , dani fon ovfrage iotiruté : Mitchoyia €rem
pag*^tt parce qu'il é(k mohrt connu., érint 9xtrè^
fntmtoK rare. Les écriraini conienipoctiiis rappot»
teot , dir cet «uttur », que le Pape fut (brt trou*
f>fé , en appréùnànt rëvéhement de la'Pmfle le «|u'it
fit demander yar fon Daftaire, i -plufiaufs Grandi
de la Pologne ^ t*|l £toit vf àî ^ comma on le lui
«Voit kanaé» q«e U Roi «voit fécitlsfifé ft Truffa
et fou autocité^; pbue la donner i Albert, à «ul il
Topropolbit df laire époufer fa lille , 00 ooe de fes
patcottt? n ferott Vten érotmant , dil&it Ie« Pa^ .
ipar t^orgaiie de fon Olcairr , 6 la lt.pi i]ui a pal^
"^oiir être plus reH^eux que'fes prédecefleuri ^ alloïc
loùrcrire 6c Confcntir^ polv .un piétî\ Ibier, à Vén*
faigaeiuant de Lutl^r, ^al.eft ia ^rfut fi|ncfte. ds
toucei leé h^rifics. On nçut i«ter'par-li dé quel
(rfl Ctêmtnt Vif . fit fa Hcâlarlfàci^oi d» Ta Pmin^t
ti54 H I s^'^T o I R E
de Sigifmond au trône , mais il y joint
Albert ^^^ longue oraifon funèbre de ce Prin-
»B ^RAN- ce , qui contient les principaux ^véne*
l'article de la révolution de ia Pruffe, il
loue infiniment la clémence du Roi , dont
la bonté avoit augmenté la fortune de
fon neveu , en lui donnant la Prufle hé-
réditairement 9 tant pour lui que pour
fes frères &c leurs defcendails mâlès^ li
faut avouer ^ue cet éloge' eft fingulier
dans la bouche d^un Evéque Catholique ^
& que la flauerie aveugle autant les ,^mts
viles qui s'y livcent» que ceux qui ont
le malheur de Técouter. Il n^y a peut-
être pas de trait dans les ouvrages de
Cromer , qui le caraâérife mieux que
célui-la j ^nous le faifons^ remarquer
au leAeur , pour acheter de faire , con*^
sioitre cet implacable ennemi de fOxdre
Teutonique.
Ifttrchivcff Le Roi de Pologne avoit iSIpulé ^ans
derordre, letrëité , par lequel 41 dépouilloit l'Or-
Mux Polo- àte Qfi là Fruftepôur la dotiner i^ AU
nois. bert, & qu'on <Hialifie fi ma^^rà-propos
£om.^pag. de paix .perpétuelle, ^ue « Prince li-
-*;•' Vteroit; à ù Pologne tous le« privilèges
'de lT>rdre , ainfi que tous les traités faits
isivec les Polonois ; ajmltant que , A
- iwclques-uns de tcf ji^es , eontejaoient
wks . tkoftf s i qui ne feroieni; pais contraires
à
;
DE i/Orduê. Teutonique. 165
i la préfente convention , & qu'il inv*
porteroît'à Albert de confcrvcr , foit pour' ^^^^j.
connoître les limites, foit pour la con«> &B Bram*
fervation de quelques droits « il rappel- »"®^".«
leroit tous ces objets dans un diplôme >
par lequel il les lui accorderoit de noa->'
veau; Atniî tons les titres de TOrdre dé-
voient être verfés dans les archives de
la Pologne. Albert envoya eiFeâivement'
une quantité de titres au Roi: « commet
on le voit par une lettre que Siglfmond*
lui >fit:. décrire Me a.3 m^v 1526.; mais il
«n refloit encore; ce que nbuiipprenons ^o'» PoU
6e la même lettre, & il eft probable J^^*--*.
qu'Albert fut obligé de s^exécuter pour
le .refte. Cependant , ou Albert ne livra
point tous les titres de l'Ordre au Roi,
comme 41 s'y éloit obligé , ou il hai
fuppofer. qu'il y en avoit déjà une. par*
tie ' perdue & ropgée ' des. vers ^ lofS
<ie~ la publication du quatrième tome'
du Code diplomatique de la Pologne ;
<:ar Mr Gerckea nous apprend, que Ton Coi.Bfûnâ^
conferve dans les archives fecrctes du tom.j.pag^
Roi jdePruffe, à Berlin, un cartulaîre **^*
dé j^rdre Teutèniquèt àont ie com-^
nieBcement a été écrit dans le XHie.
ficfcle & la. fin dans le XVé. , qui ren-
ferme ufie précieufe xoUeôion de cliar-
trcs pour fervir à rhiîfioire de l'Ordre,
heau£]Dttp plus intéreifante que celle que
Tome Fin. M -
%$& H I s *^0 t R I
les Polonois nous ont donnée dans letir
j[J^*^ Code. On voit par-là , que les Polonois
M RiiAN- avoient déjà perdu beaucoup de titres »
MMva«k Iqjj ^ 1j publication de cet ouvrage}
car le Père Dogtel a communiqué de fi
bonne foi » Ceux qui prouv(£ént contre
les hiftorieas de (a nation , qu'on ne
peut guère le foupconner d*y avoir mis
iàc la réferve. Heureux Tëcrivain qui pro*
fitera de ce précieux dépôt ' conftrvé i
Berlin ; ii pouira remplir le vceu que! j'ai
«xprtmé à. la fin de i'ayemflement iqui
* ' eft à la tête dé cet ouvrage.
Ce ne ftirent pas feulement des pri*»
vîleges &. de traités qu'Albert IWra i. la
ftdiogne 9 mais encore des cbromqaes
^e rOrdre^ fit beaucoup d'autres livces.
Ceft Lucas David , Coàreillerd'AUieit
«le^^randebourgi^nî au ^onbmencèmfnt
du XVie, fîecle^ & par coitfé<fiicnt;<3on-
temporakî » qui «ous apprend ccjtte cir-
cpnftançe. Lucas David a entrepris une
jiiftoire géhérale de la Priifie , dont il
n'a fait qiie les dix premiers livres ;.ell^
* Vinit â Tan 1 4 lO^» peu de tèins avant la
bataiik de Tafin^niiC)cg. LoyfquMtrakt la
(partie de^ cette hiftotie » qui .a rappost a«x
règnes de Keiflut & de Vitoldet Grarii-
Èrltdt. Du<ft de Lithuanie , il s'exprime ainfi :
Pr«r/i. ». $i nous avions les chroniques de VOtd^^f
*' ^It ^* aiofi ^ue Ijcancoup d'autres livres & de
DE L'ORDUE "fiutONIQUE. l^f
Chartres , dont on a mené la charge de
près de quatre chariots , de Konîgsbcrg ^^^][^
Se de T^iâu à Marienbourg , & de*Ià de Bhak^
â Cracovie , conformément au traité qu*a- dw^^^^»
voit fait Albert , premier Duc de Pmflê,
avec le Roi Sigifmond , nous pourrions
écrire cette partiç de Thiftoire , plus am«
{Tlement & avec plus de fondement ; au
lieu qu'on eft obligé de fe contenter de
^elques fragments fort courts ^ qu'on
trouve çà & là , jufqù'à ce qu'on dé-
couvre des matériaux qui font aâuelle-
ment cachés ( i). Le Profeffcur Volbrecht,
*^ai a donné cet extrait de Lucas David ,
remarque que cette tradition <le titres
<]u'Albert a dâ faire à la Pologne, eft
Ma\i(e que Ton connoît ii peu de fceaux
dé rOrdre : Se Bock ajoute, dans Thif^ Pag/a^it
iôîrc <f Albert premier 'Duc de Pruffe,
4|ae cette circonftance hit ôte la furprife,
xjue doit faire naître la difette de mo- .
numens pour f hiftbire de la Pruffe. Si-
<i) le «anurcfît de Lueas David, 8c htmcauf'
d€ chvnt$ ^u*i1 a cmployéèt^ foot dans la biblio*
thtotte Royale dm KoQlgcb«rg. L« Profcffeiir Ma»*
rgelftforf a propoCé ^ câ 17I6 « une rouTcrîpdoii pour
tes faire impcinier. Suivaot l'i<lé« que cet écriyaiia
^tiodilU , 4lonnc dt l'oiiwrsse ée Uicat David , oit
n« peut que défirer dt \€ voir brentôt réuflir i exécute f
ce pr«î«t$ î( paroît qu'on pourroir^n tleer quol^tioa
lumières four éclaîrcir l'hidoîie anciexiDe de la
Trtilï^. JtfangeUdotf Pr^pff. nàtÎQnalhUuuu U^Uê,
M ;t
i68 Histoire
gifinond avoit pris le meilleur moyen
Ajlbert P^^ dérober au public , la connoiifance
r»B Brait- de la conduite que les Polonois avoient
DEsoiJsa.. jenue i l'égard de- l'Ordre ; aînfi c'eft
aux malheurs occafionnés par la guerre ,
& à la précaution qu'à eue le Roi de
Pologne y & non au Grand-Maure Kuch«
meifter, comme quelques-uns l'ont pré*
tendu y qu'on doit attribuer le défaut de
matériaux pour l'hiftoire de la Pru0e (i}«^
Les annales de TOrdre , car nous ve-
nons de voir qu'il ert avoit, ayant été
enfouies dans la poufliere des archives
de la Pologne , ou peut-être jettées au .
feu , les fables des écrivains Polonob fe
ibot accréditées généralement , parce qu'il
auroit fallu un travail auili long que pé-
, nible^ pour les confondre. C'eft prc^a*
blement auffi à la perte de ces mann-
mens , qu'on doit attribuer le ton qui
règne dans les écrivains Pruifîens. Pref-
que tous font poftérieurs à l'apodaiie
d'Albert de Brandebourg , & tous ceux,
qut ont écrit après Albert , fi on excepté
Léon 9 étoiei'it du nombre des prétendus
réformés* Voyant que les annales de l'Or-
dre étpient perdues \ îl leur étoit aîfé
di'arranger l'hiftoite de la Prufle comme
(2> Yoytt €« que nout «vous déjc dit à ce J^jet
tome s , pa|;e |4 & fulvamct. .; . .
BE L^ORliRE TeUTOWQUE. 1^9
lis vouloient ; 6c ils n*om pas manque de '
le faire conformément à leurs intérêts (i )• ai.ber't
La révolte des Pruffiens au milieu du XVe. db Bram*
fiecle , étoit odieufe ,• & la dernière révo- "^"^^^ •
lurion ne Tétoic pas moins ; il eft vrai
que des écrivains Proteftans , ne pou^
voient qu*applaudîr à l'apoftaiie d'Albert; -
-mais il ne dévoient pas voir du m^ine
œil Pufurpation que ce Prince avoît
faite de la Prufti à l'aide du Roi de
Pologne ; parce qu'il ne peut exifler de
religion , quelqu'abfurde qu^elle (oit ^ qui
cànonife la mauvaife foi ; &c perfonne
n'en avoit plus montré qu'Albert, pulf«
jqu'il s'étbit approprié le dépAt qu'on lai
avoit confié*, & qu'il avoit juré folem-
nellement de conferver. Pour diminuer
l'indignation que les gens de bien , ne pou*
voient manquer de concevoir contre les
Pruffiem rebelles & contre Albert, le Hé*»
ros des Pruffiens modernes , il n'y avoit
pas de meilleur nroyen que de perfua*
der que les Chevaliers s'étoicnt attiré , par
leur mauvaife conduite , tous les maux qui
Croient arrivés : anili les à - 1 • on dépeints,
comme des tyrans , comme des fangfues
( ) Noos avons trop Couvent prouvé l'injut^c par*
ti alité dt Schuiz, le principal hiuorien de la Pruffe,
pour craindre d'être démenti Cnr cet obi«c , pat des
écaTaiaf clàiivtfYani k de bons* foi.
M 3
»7p. H l $ TOI Ik E
^ qui ne cher^hoicnt qu*i ruiner le pM>
ji^^^ pie , & enfin comme des gens (ans hoa-
SB BRAK-neur & fans foi. Mais henreufement^unc
9&i9VM' p^ftjç de ces traits injurieux difparoîf-
tient y quand on en approche le ffambeau
de la critique » & quand on y joint Teza*
sneo des titres qui font parvenus ^ufqu'à
sipus. Nous ofons nous flatter d'avoir (bu-
Yent prouvé» dans le cours de cet ou-
Yrage ^ ce que nous avançons ici , &
nous ne doutons pas que le leâeur éqm-«
table , ne juge comme notts , que c'cft
au défaut de mémeires de la part éê
l?Ordre » qu'on doit atirijiuer la manîeiie
dont les écrivains Pruffiens ont dé]pei&t
les Chevaliers Teutoniqurt.
1»£ I,X>HI>R£ TEUTOHiQUE, §71
W A L T H E R
DE CRONBERa
XXX VU. &RJKD^MAlTRJt. XXXVl.
4'apostasie & la trahli'oB d'Albert ■""•
4e Brandebourg, ayant réduit les Ch«r ^^'ç^^
vali^rs Teutoniquesà l'ëtat le plus déplor Hcfi*
r^Ie ^ leur premier foin fut de fonger à ie 1525*
4onner un chef; mais rexécuiion de et ^ 'S'^:
prajet n'étoit pas fans difficulté. "Walther
^e Plettenberg , qui poiTédoit depuis long^
tems la Maîtrife de Livonie, avoit dé-
buté en héros dans cette carriefe 9 & l'ofi '
pouvoit croire que perfonne n*étoit pl^
f»ropre que lui à réparer les malheurs de
'Ordre ; ^inaîs fa fauiTe pplftique qai JSp
portoit à favorifer le Luthéranîfme » ne
permettoit pas de jetter le$ yeux fur lui •
d'ailleurs on rifquoit de. tout perdre fi
on uniflfoit la Grande - Maitrlfe à ce^Ie
de laLivonie, Cette provin<e>étant tot^>
lement féparée de rÈmpire , 09 devotf
craindrç; qu'elle ne fuccombât tôt oâ tard^>
fous les efforts des Polonois^ dont l'a«-
cbarnement ne pouvoit que croître par
M 4
' les belles dépouilles qu'ils avoîent de'jà
w^l^tViV «A^^^^^ -ôu qu>Uc ne f0t
DE croh' envahie par les Ruffes, qui avoîent déjà
*"*• tenté" de fcn: emp^ev. Cctoit dOftC en
Allemagne qu'il falfoit établir la Grânde-
Maîtrifç. &ia chofc. itoit encpre très-
cmbarfaffâhte.* Il y avoit bten dans l'Em-
-, '• pire pluficiirs BaUJi^ces «ui dépeodoiefit
,^ ,.. , / immédiatement du Grand-Maître, mais^
ils ne fuffifoient pas pour faire un. fort
convenabfe à celui' qui feroit élevé 4
W / ■ cette dignité ; & Thièri tle CIcen , Maître
î de l'Ordre Teutoniquè en Allemagne &
en Italie , étoit alors âàm une- ^uàtiap
•^ '• fi malheureufe ; qu*i! ne pouvoît appor-
ter un prompt remède aux maux que
rOrdre venoit d'efluyer.
dfsAnlb^'* . Des difciples de Luther , dégoûtés du
tau»"* *^' ^âng defufialternes, s'étoîent âvifés de dog-
matifer à leur tour , & fe fervant dequef*
ques principes qu'ils avoîent appris à fon
lécole, ils produifirent une nouvelle héréfîe
à laquelle on à donné le nom d'Anabap*
tiime, dont Storçk &iMuncer furent les
principaux chefs, Luther, jaloux de leurs
iuccès^ & craignant de «perdre la gloire
d'être le principal réformateur i prêcha
^contre eux, fans pouvoir arrêter leurs
progrès. De l'héréfie les Anabaptiftes paf«
îerent à la révolte : les payfans prirent
les armes &e fignalerdnr t^ur' fureur en
DE l'Ordre TiUTONiQxnE. 175
Suâbe 9 en'Fianconie & dans d'autres con- '
trées de l'Allemagne, Les domaines de waxtheii
l'Ordre Teutonique furent au nombre des »« Cnoji-
plus maltraites. Les rebelles prirent Mer- '"®' /^
gentheim^ pillèrent le château , brûle- Banr de
rcnt & démolirent la fortereffe qui les ^c^ap.îv^
conimandoit. Ils prirent de même la pe- her.tom» >
'tîte ville de Nekerfulm , appartenante â ^^f^* '^ *
rOrdre, Se après y avoir mis garnifon^
ils tentèrent de Te faifir de la perfonne
du Maître d'Allemagne , qui étoir dahi le
château de Gundelsheim ; mais ce Prince
avoir été averti aflez à tems pour fe
réfugier à Heidelberg avec Tes gens ; le
château de Gundelsheim , qui ëtoit très-
beau, fut démoli de fond en comble par
ces furieux.
Après que la rage des payfans.eutété
appaifée pdr les fanglantes défaites qu*oh . *
leur fit eiTuycr ^ le Maître d'Allemagne
revînt en Franconîe, &. répandit un mé- ^ock/^pugi^
moire à Spire*, où la Diète étoit affcm* *^^*
:blék , contre Albert de Brandebourg. Ce
.fut vraîfemblïiblemént au mois d'août de
l'an 15x6 que cette diète eut lieu; car
nous voyons que VsiJiher de Cronberg^
Commandeur de Francfort , & député du ^
iMaître d^Allcmagnc, y affifla à la con-
clufiof} d'un recès qui fut fait le «7 de j^eueStmlf
', ce m'ois. Albert répondit à ce mémoire rfrr it. «V-
par un é'crit daté du .9 novembre fui- 'j!'^^'^'f^j^
M J
174 H f $ T O I R B
' vant ( I ). Cependant Thicri cje Cleen
^ALT^%k fongea à donner un chef à l'Ordne ,
>s C&oM* Se il fentic bîen qu'il n'y avoit gnene
■*AQ» d'autre moyen , que d'unir la Grande*
M^imCe â ceUe de rAllemagne & de
ritalte. Sa place & Ton mérite perfon-
nely femfaloient lui donner des droits- 4
cette dignité; mais il étoit déjà fort âgé ,
çaiTé de travaux ; & il jugea qu'il n'avoit
plus aflTez de force pour fupporter un
pareil fardeau, dans des tems fi diffici-
les : ainfi il entreprit de fauver fon Ordre
en renonçant à fa dignités
Abdicidott Tbieri de Cteen convoqua un grand
tic cicen chapitre à Mergentheim ^ pour le x 6 dé-
MàUrt^^* q^mbrc de l'an 1516^ où comparurem
4'AiiciBa- les Grands- Commandeurs de HeÔe & de
^""v'natcr '^^^^^9 '^ Stathalttr du Bailliage de
pag!^l^% Saxe 9 le Coadjuteur du Grand - Corn»
/'?• mandeur du Vieux-jôncs & |e député
^ô*^ de celui de Weftphalie ( i ). Clccn leuf
X I ) Bock préccnd que Cleen étsic indépeAlaiit
eu Grand-Maure , appareninenc « parce que " ^t
llaîcres d'AHemagne avoicm éié élèves i la dîsàiré
de Princes de TEm^ire $ fOaîs cette qualité fit
les affranchiflfoit en rien : île avoient eu anparayane
la mêaie féance à la ^îete « & l'on ne voit ptf
^ qu'ils' aycnc 4aic «u^une démarche pout être affran-
chis i ripfiar . de celui de la Livonie, quij en Ca
• qualité de Religieux , xeftoit cependant toujours tort*
m\% au Grand- Maicre. Bock, pag. ispJin Huit
(t) Si Venator ne^ s*e(l pqînf trompé, on ne peit
. qu'écrc furpris de n> voir pesîipùAf df M pari dvL
laiili^e de ,Fran«otfit.
DE 1'0R2>RE TlVT^NIQUl. ^f
rtptéfentdL fon grand âge , 1 affbibHflèmmt
où (es longs travaux Tavoient réduit, & ^f^^
propofa d'abdiquer & de nommer WaU du Gkow^
tlier. de Crpnberg k (à place. Après qull w»^* "*
eut calmé les înqatérudes des Capitulai^
restau fujet du droit d'éleâbq , qui ap*
Î^artenoit aux Grands • Commandeurs de
a domination Allemande & au Bailliage
de Franceniey X'/'alther de Qronber^^
Commandeur i Fraticfort, fut nommé
unanimement pour fucceder i Cleen , avec
la réferve, que ce Prince ne fe dépouiU
leroit de fa dignité 9 que quand Cronberg
auroit obtenu les drpics régaliens de . t
l'Empereur ; ftipulation qui fut cônii-*
gnée dans.un afie fait à Mergentheim le
anfd^embre 1^26^
Eb^rbard d^^ngen & Henri de Netr- tstf*
lieck , Commandeurs , l'un à Heilbron &c -
rmtre è 'VJ^yncdCTT, que le nouvau Ma w
tre d'Allemagne avoir envoyés pour prê-
ter ferment à l'Empereur en fon nom>
firent tant de diligence, que le diplôme.
&. confirmation par lequel ce Monarque'
doifno^It à' Cronbetg tous les droits ré-»!
galiens , tant peur les poffeffions de IX)r*
dre en Allemagne ^ que pour celles qu^lf
a^t en Italie , fut expédié le 18 janvier
fiivant. Crônbçrg fut donc élu Maître.
éù rOrdre Teutonique en Allemagne Ôc
tû Italie ) a la fin de décembre de Taii
M 6
17* Histoire
'1516; mais on n€ peut dater fa poffef*-
.^f^Tm^^ 4^ ^^ *^ janvier 1527, piôrque
i>B QpLON- Tbieri de Cleen s'ëtoît rëfervé cette
*^^* dignité avec tous les droits oui y étotent
attachés , îufqu'i l'époque de la con^**
mation de l'Empereur. Cieen 6c les Corn*
mandeurs qui compofoient le chapitre 9
' n*auroient fu f»re un meilleur choix;
car Walcher mérita les grâces de l'Em»
pereur ^ & s'attira la plus grande confi-
dération dans TEmpire , par Tes vertus ,
fes lumières , fa prudence » & le zèle qu'il
témoigna pour la gloire de fon Ordre (i).
^ahher de Cronberg, en fa qualité de
Maître d'Allemagne fit d'I talie, étoit Prince
de l'Empire & avoir féance à'iâ diétè;
HêueSaml^ & il comparut par député, à ceHe tcnife
%£'.^û * Ra^î«l>biineauraois de maî de ran 1 527 ,
ammmmmmimmmmmmmmmmmmmmmÊmmmmm^mÊÊÊmmÊammmmmÊÊmmmmmmmmmmmmim
(1) NTahher hw fils de Jean 'de Cronberg & d*
Cathciiiie de. Rcîfen^rg/ Marhurpfbtjtràf XI
St, pag, 173. Cette famille ilroit fou mMn du. cM^.
•eaa de Croaberg ou CroncbbourCft' ^oc ka babi«
Uns a» p»yt ^ notpmeat àuifi Veldbefg , fit«é à ^c'K
que lieues de FrgDcfon-fuf-le-llIiin. Cefte m^îToa.^
Tune des plus anciennes du Rhioj étoit au rang det
.piof iliuflrcsf & »TO»t ep dea ailîaiictt avec cllet.
Kicoias, Ye dernier étt Comtes de Cr9nberg» qei
tvolent fèance à I^£mpire au ban des Comtes d«
Suabe ^ eft roott au conqypt ncement de ee ficelé ; hm
avoir été marie. Çeorge Helwjch aFait.one hiftoir«.
de la maifon de Cronberg 'depuis Wn 6xq lufqtt'à
tésf I imprimée i Ma^enceTan i6ts , in^olio^Voyea*
aufli Imhof l^otitia S» R, Girmaniei Imntru prière
vu». Stutgard ^ t6^$* tihi TU*' Oi;f*if *" '
DE X'O&DRE TeUTÔNIQUE. iff
^ OÙ il fut reprëfenté par Frédëric de Stutn-
feder. Commandeur de Blumenthal : mais -^LTHiii
ces prérogatives ne lui donnoient aucune A Crom-
autorité fur les Bailliages dëpendans im- ^^^^' '
inédiatement de la Grande- Maîtrife , ni
Air la Livonie : & quand tous les Che*
valiers de l'Ordre fe feroient accordés i
le reconnoltre pourGrand- Ma itre , il aur oit
encore fallu que l'Empereur y confe^tit,
pour qu'il pût )ouir. de tous les droits
qii'avoient eus fes predécefTeuis ; parte
. qûVn fa qualité de Maître d'Allemagne,
il avoir à l'Empire la (éance au-denous
de celle du Grand- Maître, & cette dër-
iiiere place ne pou voit être' remplie à la
diète que «du confentement de TEmpe»
rear4 puifque celui qui dévoit remplacer
Albert de Brandebourg , ne pouvoir avoir
qûè des droits incontefiables à la vérité , %
fur la Prufle » & non la réalité de la ifoU
feffion. 'Il fallut donc fe retourner du côtié
de. l'Empereur .,, Se ce monarque ne tarda
point i fati$fa1re les défirs dés Cheval
• Charles - Quînt donna un diplôme ï k^^niHtt
Çronberg , dont le préambule eft employé ""' 5*« *•
i dépeindre la trahifon d'Albert de Bran* Maîcrift 4t
diebourg (i )» Après quoi il s'exptime ainfi : ^'ï^**^ ^
' ■ ^ . têrman, n»
1 .' . \ ^ ■' " .' ■ ' -f • P'^g* «7^
W Vttàftttwt die » àiniU préaisbulf « ^u^Albut i^^j*
d^S HiSTOiitK ^
l'Ordre Teutomqtte étMtCmschttf tmek
^^^^^\;^ fommcs obligés , en qualité de procec«
rftCtoHmttux de Véglife^des perionnes eccléfiaf*
"'*^' tiques , & particutiéremenr dudit Ordre ,^
^ nous eft fournis ^ de le âiaititenk
dans rhonneur & la dignité qui lui ap«
partienneat, afin quM puifle recouvrer
ce qu'on lui a enlevé. Dàilleurs nour
confidérons que le Maître d'Allemagne
& d'Iulie, à toujours été regardé comme
ta premif re perfonne de l'Ordre après
le Grand-Mattre , & qu'en cas de décès
du Grand-Maître , ledit Maître d'Aller*
v\agne avoit route autorité dans la
Pruffe f comme étant Stathalter de le
Grande • Makrife )u(qu'à la , prochaine
éle^ion,» ainiS qu'il eft- cofitenu dans lee
treit dttMûéé 'à rArcMdttc fttâtnênè » /en fref»
e Ton Scathalter i l'Empir» • d'avoir féanct i la^
diète et Nuremberg) tt qu'il lui aTOÎt accordé
du coàrerDtefflcnc de tout l«« était, tprèt'qu*!! «luf
Sromis.'d'éirt fidèle, i l'Empirer II ne faut oobt ia*
£rer de-li ^ que le Graod-Maîirè n'étoit point mem*
bre de l'Sgipire , avant cette époque ; car 4*Emp«<-^
rcur ay.oK dit quelques lignea^ plot baav, qiir la
Fruffe écoii une Principauté qui avoir touiours ap«
patrenu i rSiopfre. Ainfi !a dcmandt d*A(bcrt lit
la reponfe du Statbaiter & dei Etats de rEinfire«
étoieoc relatives aux éî£Scultés de l'Ordre avec U
Poioene., à i{ui vlufieurs Grandr • Maîtres arvoient
éié torcés de rendre hommage « comme août l'avons
die en Ton lieu; maïs il lauc conYtoir que.CroiM
lierg eft It premier qui ait reçu rinveftitvre à%
D£ l'Ordac TfiVTOHiQys. 179
Aafnts de l'Ordre, qui ont été confirmés
par nos prédécefleurs ( i ). Ceft powr- wm* Vmi
quoi nous , de notM certaine fcience & 1» c«o)i«
pui{!ance Impâfîale 9 nous ordonnons s ^^
ainii qu'à vos AiccefTcurs , de prendre
l'adminifiration de la Grande •Maîtrife,
d'en porter le nom 9 les ûtres , les armes ,
& d'en prendre le fceau : enjoignant de
ttotre puiffance Impériale , au Maître de
Ltvonîe, à tous les Prélats » Grands-
Maréchaux , Grands - Officiers & Com-
mandeurs 9 ainfi qu'aux Commandeurs
Provinciaux des Bailliages d'Autriche ,
de Coblemzy (j'Alface» & d'Errch ^ qui
dépendoient ci^ devant de la Pruile , Sc
aux Commandeurs Provinciaux des Bail*
Ibges fournis i la Maîtrtfe d'Allemagne^
de rpéme qu'à, toutes perfonnes de VOtm
dre U aux habitans des pays qui lui onf ^
appartenus 9 dç vous reconnoître vous
& vos fucceiTeurs >faitres de l'Ordre
Teutoniqoe en Allemagne 6c en lulie ,
. .(r) J« n'ai rtrn ttùuvé et f^mbliblc ézng les. an*
«ens (latuts. II l'agtc app^remmcot ici <i*one conOi*
tocton partîculirre de qucl^u^ Grand - Mettre , ^uf
n'a jasais été en vigueur; & l'on fcut roèmc fim»
toCtt que cecvt eaaiuiunoo avoïc été Faite par Al* •
»eTc de Br*Ddebofiir{ même , au eoiumenccuicAt dt ^
ton Manllerc ; car soui n'avoni îamaii va qa« It
Maicte d'Allemagne ait exercé les fon^ous de Vice*
<frand- Maître e« Prude ^ pat même dan» l'imer r«gM
i8o Histoire
pour Adminiftrateurs de la Grande-Mal-
witT^*' trîfe 9 & de vous rendre l'obéifTance &
x>É ÇapN- les devoirs dus aux Grands-Maîtres , juf-
ars&à. q^»J^ ^^ qyg j^j circonftânces permettent
aen élire un conformément aux ftatuts. *
En conféquence , tant pour nous , que
pour nos fuccefleurs à l'Empire ^ nous
Yous confirmons', vous & vos fuccefleurs ,
comme Adminiftrateurs de la Grande*
IMaîtrîfe ; ordonnant aux Eicâieurs , Prin-
ces y Prélats , Comtes ^ &c. & autres
fidèles vaffaux de l'Empire , de vous re-
connoitre en ladite qualité j 6c de vous
rendre l'honneur qui vous eft dû ; &
enjoignons i la régie de l'Empiré & i
la Chainbrc Impériale de vous maînte-
<^ir dans ladite qualité : condamnant
là une amende de loô marcs d'or ,
ceux qui poûrroient vous troubler , &c.
Ce diplôme eft daté de Burgos dans la
Vieilie-Caftille y le- 6 décembre de Tan
1517* ^ ' \ ' ^
Ôepuis la défeftîpn d*Albert dé Bran*
debourg 6c la nomination de ^alther
de Cronberg , le Chef de TOrd^e a tou-
jours pris le titre d'Adminidrateur de la
Grande Maîtrife de PruffrÔC de Maître de
rOrdre Teuionique en Allemagne 6c en
Italie. C'étoit pour faire voir que les
Chevaliers ne renonçoleiit pas aux )uile$
prétentions qu'ils avaient ïur^ les "doma^
DE l'Ordre* TEûitoNiQUE. i§i
^ics ufurpés , que TOrdre & Charles -
Quint avoient choifi cette dénomination ; «^f^^ia
cependant ^ dans IWage journalier , le m Crok^t
titre de Grand-Maître a prévalu , ce qui ^^^^*
ti'eA pas furprennant , puifque le chef de
rOrdre en a toute l'autorité & les attri« •
buts & qu'il en a la féance à TEmpire.
D'ailleurs et titre nVtoit point entière^
ment étranger aux Maîtres d'Allemagne;
Thieri de Cleen ^ ayant pris la qualité
de Grand*Maitre de l'Ordre en Allema- NtuiSâmh
gne & en Italie , dans deux recèJ qui f^^-SiA^"
furent faits à la diète de Worms 1^ 16 a. psg. tri
diaide l'an 1511. * ^'^^ *
: Pour perpétuer la mémoire de cet Médaîii« ëe
événement , Cronberg fit frapper une Cfonb«j»«
médaille de la plus grande efpece«D un '^^ '
côté on voit 1» bufte de ce Prince ; le
corps un peu tourné > la tête entière-
ment dé profil 9 vers le côté gauche. Il
cft repréfentéavec les cheveux fort courts^
coefFé d'un chapeau carré & retrouffé;
la croix de l'Ordre fur la poitrine. 'Sa
lunique eft d'étofie fleuragée , aînfi que
Je vêtement fupérieur , ouvert aux man-
ches comme les dalmatiques , & bordé
de peaux. L'infcription autour,. eft en
deux, lignes , dont la féconde, qui eft au
b^t de la médaille , ne contient que lei
deux derniers mots. EUe.eft telle : tFsh
iSl m 1-5 T O I H E
thcf von Cronhrg adminifi^^^or. ^s Hoehm
vShe «'f^-"'* ^rdpsin Prtuff^^ Hilfi^'* Tmtf^
»E Croii. tfA'"- O riens in Tmtfchin uni IFdfcf^m
"^* Landin. Les chîfFces gravés fur le champ
àc la mëdaîUe , & qui marquçQt 4a date
^ de M. D. XXVIU , ùym partagés , les
deux premiers étant derrière la téce da
Prince &: les autres du côté, du vifageu
. Le revers repréfente un écu à rànûqnc
écaftelé : au premier &c au quatrième
d'argent i la croix de (able qui font les
armes de l'Ordre : au fécond & au troi«
fieme 9, ce font les armes de la maifaa
^ de 'Cronberi; ; & la. croix du. 6raftd«i
Maître eft fur le tout , touchaaf aux
bor^s de l'écn^ Le cafque de la droite
"eft tiq^bré du cimier de la Grande «Mat»
trife, qui eA une croix.de Gran^Maiii
tre (at une taible oâogcMie d'argent ^
ayant des plumes de paon ^ qui fortent
& tous les angles ; & celui: de la gaii»
che 9 porte uii vol chargé des pièces qui
iCompdfent les armoiries de la maifon de
Cronberg*. L'infcription.eft Es bUibt in
fidtcht9iui fo langgot fTil. Ceft-à*dire,
0n s'en fouviendra tant qi^il plaira â
Dieu. Il eft apparent que Cronbcrg a
voulu matiq^er par -là, que ni lui, ni
fyn Ordre a'oublieroient jamaûs la perte
ie la Pruflis. En 153}^ Cronberg fit
mi l'Ordre TfiUTONiQVE. .»<}
kiiùptr des thaUrs ou écas avec la même
^rr ^ ^ YYYVI
empreinte (i). • VAtTHW
Ce n'étoU point aiTez que lK>rdre eût ob Cro»-.
choîfi Walthcr deCronberg po^^ fon chef ''^^^
ibas le nom d'Adminifirateur de •* (^^m^!
Grande -Maîtrire de Prufle, & que TEm- tr« i rEt»-
pereur l'eût confirmé en cetfe qualité , P^"'
en lui accordant toutes les prérogatives ^^^^
qu'avoîent eues Albert de Brandebourgs
il faîlolt qu'il fût racore recooni^en cette
qualité par tous les Etats de TEmpire.
^Cett« reeonnoiâance eut lieu d'une ma«
niere bien autbentique » i la diète de
cSpire de Tan ifi^^ où ce Prince abaq« ^
donnant la plaee qu'il avoit occupée eil
1 5x7 y à la diète de Ratisbonne ^'en qua<
Uèé de Maître d'Allemagne & d'Italie^
prit la (éance de Grand- Maître de TOr*
dre 9 après Mathieu , Archevêque de Salt^ GoUdfm
bourg, & avwt Vigaad, Evêque de ^f'">',;/'r
Bamberç. fn*49^^
Les vives feeouflês que l'Ordre effuJFoit ^'^*
de toute part , demandoient qu'on ne
négligeât rien pour raffermir fa confii*
tution ébranlée, & Walther de Croo-
bcFg affi^tnbla à cet effet plufîeurs grands
(1) Jean navrd Kohltr a Âiîc graver cette bf l!e
inédaiUc dans l'ouvrage Mtitttlé : i^ochttuiUk A»»
f'^^fgfgehtmtr hiftoTtuhtr wfuniMuftigung, Ifuremh%.
1711. pan. I. 4^. Jlo€k pmg, a 5. » fi le ifiaU'r 'eft
it4^ Ht s t o ï it e '- *
chapitres, pendant le cours de Ton Ma*
WaltmsbV giftc^^* Dans celui qu*JÎ tint à Francfort
Dt CnoN- à la fin d'août 15299 il fit un Feglement
*^^Kenat r ^^ confcntcmcnt de tous les Capitulai-
WH* 2S^ f^s 9 pat lequel il ftatua que tout Che-
'^ ' valier qui feroit nommé Grand - Com*
' mandeur/ Coadjuteur ou Stathalter d'un
Bailliage , ne (eroit confirmé dans l'une
desdites qualités par le Grand - Maître 9
que quend il fe feroit engagé 1 ^. à être
obéiiTant & fidèle au Grand* Maître &c.a
•rOrdre , & à procurer leor avantage^
'autant qu'il lui feroit poflible, ainfi qu'à
^confuker lé Grand -Maître, pour toutes
^les affaire importantes du Bailliage , 8c
les Çonfêillers ou Commat>deurs dudit
«BailUage » pour les affaires journalières;
'%^: à affifter aux grands • chapitres gé«
néraux; 3^* à ne vendre , ni échanger,
ni engager aucun bien* de l'Ordre , fans
'"' ' k confentement du^Grand- Maître ; &
.' 4^. à viliter tous les ans ^ ou au moins
tous les deux ans ^ leur Bai'lia^e. Le
Kd. fMg. Grand • Maître jugeant que ces fiatuts
*^^ étoient de la plus grande importance
pour le bien de l^Ordre, en demanda la
- jconfirmation à l'Empereur ; ce qui lui
fut accordé le xi^ août de l'année fui-
• vanté (i).
V CD Ofl aroure a« cxuait. «iTn 6t«adu dts féf^a*
DE l'Ordre Teutoniqui. %S^
Charles-Quint , preffé par Ton frère
Ferdinand ^ qui craîgnoit -également les '^JSrMWi
Turcs & les Luthériens , avoit enfin pris db c«omi
le parti de quitter i'Efpagne pour venir '^^^ - ^
en Allemagne \ il pafla par l'Italie » ou il
reçut de la main du Pape» les couron*
nés de Lombardie' & de l'Empire , 8c
arriva à AugsiM>ttrg le . i ] juin 1 5 io, otk i^^^
il avolt fait aflembler une diète générale
de4'Empite : c'eft i cette diète que le$ ^
Proteftans préfenterent leur confe^on de
foi 9 qu'on a depuis appeUé la confeffioâ
d'Augsbourg.
Pendant qu'on négocfoît l Augsbourg, laTtmtwt
pour ramener les Princes Proteftans ,,^« C'*»*
l'Empereur n'oublioit point les intérêt$ ^'f-i^a
de rOrdrc Teutonique.. Ce Monarque* *
qui jivoil: donçé radmioiftratton de -la,
Qrande-Maltrife i, Q-onberg > à là fin de
Tan 1 JX7 , voulut lui donner rinvefti-
turede la Prufle.de lainaniere la plus fo«^
lemnelle & pendant Taflemblée de la
dons eapitillairêt , ptiOr à Frantfort !• 17 > 2^,
29.> ^ Se 11 4*août» & I de feptcmbrt de J'^m
JS19 » iasa U déduâibn contre Hefle- DircnftaCp,.
imprimée en 175} ( nuMî. 321 ). On 7 remarque «lue
G«orge. d'EUz^ Gtand*^ Maréchal, ComnacidettC 4
May«Bce, aToit le pas fut tous les Grands Comfnan«
Mettra s qaè 1« Grand* Commandeur d'AHCiîchc , pré*
«éda celui d'Alfacc ; 8c que W^aUher*d'Âniftel« 3tac«
hâlcer du Bailliage d'Utrecht , fuivoir le GraiMl«Com«
mandeiir de Marboueg au de HefTe , Se précédoit If
dé^utit àjf Grand -Coatoi^dciu 4t Tiiuriii|f«.
\1i6 H I « T O T R E
dietc, pour faire voir que , fi l'Ordre a voit
"^ALiTaEii P*''^^ ^^ ^^ puiffançc par la'défeâion
wt CnoN- d'Albert de ^ Brandebourg , tette trahribit
•V*» " ne lui avoit rien 6të de fa dignité. Le
Roi de Pologne, qui s'ëtQÎt douté qa^il
s'agîroît de Taffaire de la Pruffe à cette
cfietc , y avoit envoyé îetn_ de Dafrfzîg ,
Cad. j»4Z. «Eveque de Culm ^ avec la qualité ti 'Am*
Êùm.4.pMg. iJ-ifTadcur , & Albert y avoit envoyé un
de fes Confeillers nommé Glingenbeck :
mais » foit que ce dernier n*aît pas eu le
. caraftcre ^d'Envoyé , ou qu'on n'ait pas
voulu recevoir de Miniftredela partd*tin
\Prince rebéliè à l'Empire > Clingenbeck
, fut obligé dfe fe fauver , pour éviter la prî-
fon dont il étbit menacé; & les foUicita*
fions de PAmbfaiTadeur Pdoneis ne pu«
Ant retarder tes projets de FEmpereur.
rtnaiûn ^ Après que Gharlfes-Quiht,' revêtu des
pêg. 2^0 ômêmens impériaux', &c accompagné des
^î/îerw#». '^'«^^^ws & des Princcs de l'Empire,
\ft,um.s.pag, eut donné l'inveftiture aux Ducs de Po«
^^cL('^ie m<5rame, les x6 de juillet, ks Comtm
rmjLEccL de Helffenftein , de Ma<isfetd ^ <!e Mon-
lit.. ,5,. n. ^^^ ^ j^ Hohehldhe , Chevaliers de
Sarre Hift. rOtdrje *&c AmbafTadeuTs ^e Cronberg',
tom.à!pag. arrivèrent à cheval, & ayant tnîs pied à
S<f9* terre , iU s'avancèrent deux à cteux, pour
fe mettre à genoux aux piedi du»trôn)e
«fur étoit élevé (ur une efpece de théâtfc
qu'on avoit confirait dans la gratrde|)fiKe
lé'Attgsbourg. Le Comte de Helflenftein,
pertaot la parole , dit qu'Albert de Bran- ^]^^li^
debotttg f ayant abandonné la Grande» db CROMn
Maitriiè & l'Ordre même , iU Aipplioient ■■**•
Sa Maieilé Impériale de vouloir donner
à leur mMtre I inveftiture de la Grande-
Maîtrife de Pruffe , dont elle lui avoît
donné depuis long-tems Tadminiftratfon*
L^EIeâenr de Mayence , Chancelier de
l'Empire en Allemagne , s'érani levé poar
prendre tes ordret de l'Empereur , répon*
dit que Sa Majefté étott difpofée à lui aon«
lier fiàveftîiure' de laGrande^Maîtrife 8c
de Ja Pruffe , ainfî que de tous les pays
& droits qui en dépendoient.(L'£leÀeur
de Mayence étpit Albert de Brandebourgs
coufin-germaln du Duc de Praflfe. ) Lei
Ambaflfadeurs toi|}ours à genoux » remer*^
icîerent l'Emptreur , & Vêtant r^itîrés , ils
inonitereiit à:' cheval pour aller, reîidre Ui
léponife ^ Grand «-Maétre. Le ^rÂne de
l^impei-eur fut alors environné dei Prin*
€cs $1 àes Seigneurs de fa cour ^ en at*
tendant IVnvée de Cronberg» qui ne
tarda pas à paraître; Les trmnpettes âc
50 gardes dn Grand '>' Maître puvroient
la; mvéhe : enfuite venoît c^ Prince v^t»
d'^né lonjg[ue robe de damas blanc à lar*
ges . manches 9 portant la Croix de la
Çrande-Maîtrife en. broderie 9 fur la poi*"
*^isie &-Air le dos ^ ii étxyit précéié
%M Histoire .
par trois ëtendarts ou banîeres : Tun étoit
wifSHiR rouge & étoit porté par Evrard d'Ëhin*
DE Ciioir« gen. Commandeur à Haitbroa (i^ : le
***** fecond qui étoit blanc f avec la Croix
de la Grande -Maitrife , étoit porté par
Thierri de Palant , Commandeur de la
fortereflfe de Revel , & Envoyé de*^al-
ther de Plettenberg , Maître de l'Ordre
Teutonique en Livonie (i) & le troî«
fieme étoit peut- être celui de la. Maîtnïe
d'Allemagne» ou celui de l'Ordre méme^
c'eft-à-dire, un étendart blanc avec une
£mple Croix noire (jj* t^ Prince étoit
(t) L«s Allemtndj nomnietit cet étcnditt s Reickâ ;
Odtr Blutfëhn,C*t(i apparemment i cattfe du droit dM
gjaivc , qoç VEm^tyémt. dpaât mx Priticfi'de rSni*'
pire : on voie quclc^uef Princei portia d^u* ie«ts
armes, uiiaaaffricrde |Hcùleicaufe dan^me droit.
.^a) Dans.U t^tttiop de'.i'iovefiîvvt dtCranbeiy^
qu'on trouve dans Gullerman» ntfwu C. pag.zo6t.91L,
lie que ot fat Tfaierrî de Baten ; nommé 'Fle'dc, '
qwl p^rti l'éfcqdafff dm la CraiMe't Mattcifc ; 0âis
Venator dit que ce fut ThietM de Paient. Cette
diUértact «ft peu imponeate , pirirque !e« deux re«
lationa portent que ce fut le Commaadcoc de Rj»»
veî , Envoyé de Plettenberg , qui fît cette fonc-
tion : 4<e qtti prouve ciairentetit; comnie uoai Te-
yfotit obfervé ailleure « que les Chevaliers Teufom*
qnei de la Livonie ne <*étoient point fépar^f de
ceux de la Prufle )5c de f Allemagne.
(I) Le Continuateur de J'^hi^ire iéci^éfiattiqoa'df!
M. Fleiiry j dit qu'il y avoit trois Chevaliers qni
portoient tes enffignes ou étendàrès , fie les relattona
é€ etttfi cérémonie. • rapportées par Venator & pat
Guflerman , ne font mention que de deux étendarts^,
mais il n*cft pas douteux qur è'eft pti: erreur. Ctzar-
Zet Qiôac do«aa rinveftiti^f jde I» G<,uxdr>faiq|^a
iuivi
DE l'Ordre Teutonique. 189
fuWi âc Tes Ambafladeurs qui avoienc
fait la première demande à l'Empereur , ^^^^^i^
4e Henri du Knoringep 9 Grapd-Com* deCaoh*
itiandeur de.Xyrol,:de Henri de Papen- "^^^
heim I de FfMétic de Stumfeder , de
George de Walrode & de Valther de
Heiflenftein , tous Commandeurs de rOr«
dre ; enfuite venoient phis de 300 9 tant
S^gneurs que Comtes de l'EmpiriS » cha*
cun étant/ fuivi de fa livrée , qui^ for<»
mpient le icoirtegQ da Grai>d « Maître :
chaque cavalier avoit une petite bannière
en iigne de rë)oui(rance; les uns la por«
toient à la main , d'autres Tattachoient
6%^leur tête, ou bieçi (ur celle de leur
cheyaU Quarnl ^on ,fut arci^ daqs cet
Qrdre,,. i^u pied de ta rampe qi^i ^cpndui*
foit au tr^ne , le Qrand*Maure & ceux
qui dévoient raccompagner , mirent pied
à terre. C'étoient les quatre ÂmbaiTadeurs
dont noâs avons parlé, avecles Comtes
d'Oettingen, d'Ifenbourg^ deMansfeld^
à^ NaiTaui de Furftenberg, de Hphenlohe,
d'prteqbourg, 6c les Seigneurs de Rapolf^
a« fucceiTtur de Cron1)erg , atec les mêmes ce*
rémaniei , <omtnc nous le diront cii fen . Heu ; 9c
Venator aouj apprend non feuleneoc» qu'on porta
troii étendards devaVic} ce Prince, mais H nommtf
ÔRCOte les Cheralicrs qui les pottoient ; cinfi ce ttt
dernière relation n'cft pas fufeeptible d*errc«r> & on
n€ voie pas ' pourquoi le fucccileur de Cronberg ,
jlurakan étendard dt pl«t» Vtninor, pag, 260è
Tome VIII. N
19^ H I S T O IRE
ceîn Se de Bernen. Le Grand • Maître ,
WA^ri HBa V^^^i^^ de tro« porte • ëtendarts , s*a*
.Dk Cmoii* vança yers le tr^e, fie lorfqull 'fut 4
^^^^ portée , il Tenouvella la demande qu'il*
avok fait **faire par fet Ambaffadeur^,
L*EIeâeur de Mayence , ayant répondu
qu^on la lui accôrdoic^ il fut /e mettre
é genoux aux^i^eds de l'Empereur » fit
touchant de la main te livre des Evan-
'{ît^^ 9 ^^ ^oi^ iur les genoux <du MeH
naf que , il répéta mot è mot , les pa«
rôles du 'ferment prononcées par l^lcc-
. teur de Mayence f qui lui remit fes Iet«
très d'invéftirure 9 écrites en lettres d'or.
X'Empereur ayant fait lever le Grand-
Maître , les Chevaliers qui porioient les
Rendants | les préfenterent i genoux à Sa
Majèfté , qui les^toileher l'un aprài
l'autre à Cronberg , lui donnant- par* ii
llnveftirure des drfférentes dignités ré»-
nies /ur fa pèrfonne : auffi^^t les tr<oif
éiendarts fureat 'jettes ^bai de l'écha-
faud au milieu du peuple « fuiyant un
ttfageobrervé dans l'Empire^ doiît il n^
poîftt aifé de démêler l'origine ni la raifoa ;
î moins que cela ne fe-fafle pour don*
ner connorffance au peuple ^ des droits
que FEmpereur vient de conférer i ce-
lui qui reçoit l'inveftfture. L'Empereur.
ayamlVpée de fÇmpîre en main , le
Grand «Maître erMoudiaf le pommeau h
DÉ l'Ordre TeIttonique. 191
le baifk ; après qaoi l*&leâtur de Màyen .
ce , donna le fceptrc à l'Empereur , & WalthU
Cronberg le toucha 9 étant terni par le de Cilok-
Monarque : ainfi il reçut en même rems , ■^'^®*
rinveffituFe^ comme Prince eccléfiaftique Hùjs.Hifi.
& comme fëcnlier-, la première fe don- ilZ^^/^'g.
nant par le fceptre &c la féconde par Të^ 12/.
cendarc & Tépée» L'auteur de Vjin de ^^^^^p^g^
vérifier les daus , remarque que Ber*- »tff«
thotd de liennéberg , Archevêque de
Mayence & Herman de HdTe ^^ Arctie*
véquc de Cologne , reçurent en 1495
à la diète de 'W'ôrms^ rinvefltrure par
l*étendart , dès mains de l'Empereur 9
tandis que ^ufqu'alors elle n'avoit été
donnée aax Ecciëfiaftiques qUe par \û
jceptre. Ferdinand , Roi tle Hongrie fie
^e Bohême , fit fes fondions à ceue cé-
rémonie, comme Ëleâeur <le Bobême«
J'ai cru devdr entrer dans quelques
détails fur le cérémonial de cette iavef-,
tîture^ que nous verrons pratiquer pour
plusieurs <?rands« M jîtres. CfA le même Hn/ufâ^»
que ûiivît Cfaaries-Qutnt en 1 548 , iorf- ^^*
xnfiî donna rmvefiiture de VéltâotU
de Saxe au Prînce Maurice , le même
à-peu- près , qu^avott fuivi avant lui, l'Em-
^reur Sigifmotid , lorfqu'il avait <lonRé^
«n 14179 t'-éleâorar de Brandebourg à
Frédéric Burgrave de Nuremberg , Se
.iqui ftctwen^té imxi en d'autres iocca^
Ni
192 Histoire
^ fions , mais affez rarement, 6c lorfqué
Wa^imher c'étoit une première invefiiture; c'eft-à*
T/E croic. dire , quand un Prince acquëroit la pof**
«ÊRo- ' feffion d'un fief qui ne venoit pas de
Aicceffion direâe : car pour celle qu'on
reçoit à chaque mutation , foit du chef
de l'Empire , ou des poOetTeurs des fiefs ,
ainfi que celle des Princes Eccléfiafli*
ques , on la reçoit ordinairement par
ibid. pag. Ambaffadeurs , '& avec bien moins de
«itf. cérémonie ; parce que les Empereurs l'ont
ainfi ordonné ; car il e(l évident que
ies Suzerains donnent les inveftitures dans
la forme qu'il leur plaît. On en voit Ja
preuve dans finveôiture que l'Empereur
Ferdinand II donna en i<92) » dé la
Barre.mfl/dignité éleâorale àMaximilien, Duc de
t^a' ^^"4 '^^vîere , qui fé fit avec bien moins de
cérémonie & d'appareil que celle dont
nous venons de parler*
Teneur des Les lettres d'înveft'tture que Charle»-
icttrcs d'in- Quin j ^voit fait remettre au Grand*Mat-
'w4f. Guf- ^PCf par lElecieur de Mayence, conte*
ttrman.n. noicut en fubfiance , i*»peu«>prjès les mé^
5. pag. '^^-^esdiofesquele diplôme de l'an 1517 ,
'530« dont nous avons rendu coinpte; mais
l'Empereur ajoutait de phis^'q^u'îl or<»
donnoic. à Albert de Brandebourg de
Rendre! à Cronbergt, la Pniffe.& tout ce
^u'il avoki'prîs à l'Ordre: H ordonnait
Hia ^ême chafe aux Préiats , ^C^^nin^-
BE l'Ordre Teutonique. 19J
déuts , &c. qui détenoient de> biens de
rOrdre y & enjoignoit à tous les Pruffiens, ^]^^r*„
de quelque condition qu'ils fujOfent « de de Cao»*»
fe foumettre à Walther de aonberg > "^^^^
Adminiftrateur de la Grande*Maîtrire de
Pru/Te ; caiTànt & annulant les fermens »
les hommages rendus &c autres obliga*-
gations s comme ayant été contractées
téméraîremeat &c illégitimement. L'Em*;
pereuc ordonnoic aux Eleveurs, Prin-
ces ) & autres membres de l'Empire ,
de remettre Walther de Cronberg , &c
de le ' maintenir dans fes droits , &c.
fous peine de ion indignation &c d'une
amende de 100 marcs d'or. Ce di*
plôme eA daté du a.6 juillet » )our de
rinveftiture* . /
Après avoir reçu rinvefthure de la ^ Gwtîon
Prude 9 Cronberg repréfenta juridique- ^^p"**
ment à l'Empereur , comment l'Ordre? ,^^q.
ayoit fait la conquête de ce Pays , pliip
4e '300 an$ auparavant , avec l'aide des
fouverains Pontifes , des Empereurs. ^
de l'Empire < 1 j; comment Albert , ayam ^<'^« ^""^
._ v^ tP4.
U) L'Empereur , rippottant dans Ton décret U
fhînce du Grand - Maître , dii i^e l'Osilre. aeeie»
réduit la Prufle rous U puiiïance , à l'aide def
IfsLpes, des Empereurs, ^c. â cjuoi il ajoute : Prm^
tereà prcefmùt nxf/iris antecejjbribuâ , atque Jacro '!?«•
mano Jmperin in proprïetfittm , propugnatutum 6r
prottSioaetu MUSotibu* » ' Princip'rhus , ComUibuM.
N3
§94 Histoire
été reçti dans l'Ordre, & élevé k là
ynlrnlti Grande- Maitrife, avoit juré d'en main-
r^tCROH- tenir les droits; protneife qui avoir été
i**Gi également faite par le Margrave (on père
& par Cafimir Ton frère , qui ^voient été
fcs répondans ; que non-obftant eeb ledit
Albert avoir abandonné TOrdre & 1»
Religion , &t fécularifé la Proffe autant
qu'il étoit en lui; & que malgré qn'il
eût promis fidélité à TEmpirt, à la dtett
de Nuremberg, il en avoit feuftrait ta
PruiTe f pour la foumettre au Roi de Fo*
logne ^ après quoi il s'étoit marié ; c'eft
}k)urqaof le Grand-Maître demanda qu^oo
donnât tin- décret contre Albert ,. afin q«e
t^Of dre pCcC recouvrer ce qu'on lui avoit
« enlevé, L'Empereur, après avoir rap*
l^ôtté en détail, let raifons de Cron*
berg , donna le décret qu'il demandott »
fit dit en s^adreflant i Albert : n Commo
•tui avez abandonné lOrdre 8tJa Re*
Kgiort , que vous vous êtes marié ^ & qiie
vous vous êtes emparé de la Pruflt ,
tous êtes déchu parle fait de la dignité
de Grand Maître ; c'eft pourquoi nous
avons donné à \^alcker de Cronberg,
H^
ItarùnthuM êtqué Sfutfiri Oréini Gttmanim în n*
fùgium 3 fufientationem , ^ kâfpitsit pran0mi*
nato umpon fofftdtrit si^f dtfkndtriu Loc» %\U
J«è. 170.
DB t*ORDRE TeUTONIQUE. 09^
ràdfnimftration de la Grande^^Maitrife & S
Ttnveâkure de la Pruffe avec les droh$ w^l^her
régaliens ^ &c. vous ordonnant , fous peine de Ckon-
d'être mis au ban de l'Empire, de rcn. '■'^^•
dre la PttxfÊs au Prince Adoiiniftrateur ,
huit femaines après l^nfîhaation du pré-
ienc ■mandement. Cependant (i vous croyez
aYoîr quelque» r^ùTons à alléguer, ndus
voua cîioos^ à comparoitre au botit dé
tffenle jours, à compter du moment où
1%$ bttk fetnaîaes {ermit- écoulées ; vous
fixant trente autres jours pour le fecoïKl
ferme , 6t encore trente autres jours pour
tt troifieme & dernier terme : & fi dans
le tems de ces nonante jours , vous ne
comparoiflez pas devant ta Chambre Im-'
périale, ou R vous ny alléguez point
4ci raitons fuffifantes f on pronon»
ccra la fentence du ban, Se on procé»
<lcra contre vous ultérieurement. Donné
à Augsbourgle 14 novembre 1^30. 1»
Ce décret » de méine que toutes les fen«
tences qui dévoient émaner de l'Empire,
ne pouvoiem fervir qu'à prouver la juf-
fîce des demandes de TOrdre , dont per-
sonne ne doutoit : c*étoit une armée qu^i!
falloit au Grand- Maître, pour recouvrer
te- patrimoine de Ton Ordre; & malheur
reufement ily avoit une telle fermentatbu
dans l'Empire , que Charles- Qaint, mal*
gré toute Ai puifiance ^ ne pouvoit don*
N 4,
196 Histoire
ner ce fecours efficace au Grand-Maiere l
WalthÉr ^ encore moins s'embarqaer dans une
DE Crok- guerre ouverte avec la Pologne : ainfi
BMo. ji £y^ jjjf^ j^ prévoir que les décrets de
TEtnpire ne rendroient point la Pruffe à
l'Ordre Teutonique. Malgré cela ; il étoît
du devoir de Cronberg de ne rien né^
g'îgc"" pour obtenir le rétabJiiTement de
ion Ordre; il s'en acquitta fidèlement j
' & rinveftiture de la Profle qu'il avoît
reçue à Âugsbourg ) dut encore augmeo*
ter la craime don^t Albert étoît agité. >
ïflquîctude Avant d'avoir connoilTance du décret
ïî^^fcdude l'Empereur, AlbeYt fe fendit à U-
Roî de Po- diète affemblée à * Péttikov aw 'm(M
'^s^"*- de décembre : le Roi de Pologne y
'^3^' étoit ; le Duc lui fit part des motifs d^
fes inquiétudes par l'organe defonChan*
Cod. pul. celîer. Le difcours de l'orateur contetiok
tnm.4.num. j^^^^ parties : dans h première, il de*:
^ fnandoit pour Albert le droit de conp-
courir à l'éleélion du Roi de Pologne ( i).
(i) La première partie de ce dîicours renrermie
une chofe digne de f emarquc , au fujet de i'indé-
reodance de la Mafoyie â l'égard de la Pologoe^g
8c de fa dépendance de PEmpire : Beinéh, die 1*0*-
rateur j ^um J^ux Mafovi» nunquam volvlt^ Rfgtm.
"Polonict dominum feudi àgnofcere , fed gtôrîatUM eft
hàSenua de Romano Cx/kre Manàrcka , ntque fuit
sinquam a Rege Polonitt., quo4 Princep* meus cltg»
menùjjtmua fciat , aliquà foUmnitau inveftitus» Loc*
cH« pag* 273* Cette afl^wiion a i%i èçmit en plclfis
Î>E L'Oai^HÊ T^UTONIQUE. t^J
& idans la ieconde » après avoir parlé
de rinvcftiture de Gronbcrg & de Ten ^^^^J^^
vol de Georges Clingenbeck» qui s*ëtoit de Crohi^
fauve d'Augsbourg pour éviter la prilbn^ •^^^ i
comme nous l'avons déjà dit ailleurs^
il ajouta ;»> Mon maître eft certain que
l'Empereur & le Roi Ferdinand ont fait
de grandes promefTes au nouveau Grand*
Maître , pour le recouvrement de la
PruiTe : d'ailleurs îl connoit le mémoire
plein d^nveâives &l de calomnies , con«
tre lui-même &c contre Votre Majeftéj
éUte , & n'a poinr été contredttt par la répcuife du
Rai de Pologne. Ibid» pag. 275. L Empire « cie foa
i6cé,. n'avoic pas perdu de vae, les droits qu'il
f rétenddh avoir (nr la Mafovie. Dans les afticlcs
^i furent fai» an fnît t de la matitcule , ^»r V%m*
pereur U la diète d'Aug&boiwg en is^t , il- fui ar*
ticé que \% duché de Mafovie , étant tombé tu pOu*
9<rir du Roi de Pologne, par Tcxtinâion de* Di^ci «
l'Empereur & la diec lui écriroient, afin qu'il ne
éroublât poîAt fEmpire Romain dans la ooflefioA
fles' droits qu'il avoic fur ce duehé. Neoe iaml dtw
Jt. Ahfchitdt, Part, a. pag. 607^ Coorard deMa*»
Toviê poffèdoit ce duché indépendamment/ Braué
de Script. Palom, pag^ ts2* Locfqu'il donna le pays
4e^C«lm aux CHevaUerf Teutoniqvei ^ •& U^-étok
alors régent de la Pologne , & tutear du îeunc Bo«
lei^s » foa neveu , il fit cetu donation (ans exciter
avcufie réclamation de la part àt% Polonois^i & nqu#
voAont dt voir que Tes feccefleurs n'avolept ceffé iù
prétendre la même indépendance qi^l a voie eue , ^
l|tte TEmpire o'avoît pas oublié fes droits fur U
Mafovie ; ainfi on ne voit pas i quel titre , lert
j^olonolt ont prétendu revendiquer ce qui avoit été
donné par le. D^^c Conrârd. Cette remaraue ai]^«
fQ\t été.mi^iis yUcée au commeDcemeat dt 1*0^-
• Ni '
^ que te Commandettr de Fdlin en hW<^
Wai^t^er ^^^f * P^^^^ **^ y * quelcjues Mknée% , en
•« Cro». Efpagne. Le Crawd-Maître cit àfeit der*'
•**®*^ . niércmènt amatit à U dfeete d'Augsbowg <
en préfetîtâîit un mémoire pat leqotl il
cherche à armer TEmpeteiir, tes Princes
& la NobUffe de rEmpîre contre Votre
Majefté & contre mon Maître Ct).Q«ûi'
que tout cela (t (on paffé dans te fe*
cret^ Clîngenbeck a fi bien fait i qa'iatt
inoy«n des patens & des amis de motk
maître, il s'eft procuré é^s «xemplaifeé
«lex:es libeltesi, que }\i l'honneur de pré-
feriter à Votte Ma}cfté , au nom de mort
Pritïce. Cc^mme le nouvew Grand N4aî*
. tre revendique la Pruffe , qu'il a reçu de
grandes pronteife de TEropereur & dii
Roi Ferdinand , U que les Chévalîeft
d'Allemagne & de LivoniB ne ceffent
4i^intriguer ; mon Maître prie Votre Ma?
jefté & tes tltefl^res membres de la diète >
4e nommer des Généraux , de faire afienw
Éeyîcht nroti Preuffitvken ëhfaU , t|ttè le Irrattdfc
Maître Jean Euftaclie et Wcrfterttach , a hU HiMift
«riiiier à M«yciice tu Ki^ , en y eWutàikt un àrt^
hdcmtnx. Ce rointieire, qiit €oh icr% îlii^réfîanti
inroit pu téfcer ^^neHue- fà/nt Ht te» ttB^a|ev ibÂ
It A'si FM tenait à €ft K^uérît lia atiPplaun
Dft tOUDRË* TEinroiriQVE: ^99
bter. des troupes, 6c d'indiq^ef ^reiMkoit ^
oà elles devront fe réunir airec celles dér^^^]^*j^
là PniiTe 9 en cas que les ennemis entre m Cn^g-
prennent quelque chofci (bit par mer,.*?-^-
&it par ttrre,, (iippliant SaMajefté, de
M pas regarder cette précaution comme
inutile, d'amant quM eftplas fâci^e de*
, s'oppofer au mal naiiTant , que de le guérir^ .
^and il eft invétéré ; au furpius ce n*eft
point la ^xvSk feulé qut&eA menacée ,
le royaume de Pologne court le même
fîfqne*
Le Roi répondit ptr écrit le 19 dé<i» nu^nm^
çembire, & ta demande qu^Albcrt' avoir '^^'
tèx faire. par Ton Chancelier, que tout
ee qui s'étoit palTé au fujet^u nouveau
Geand^Maltre, étott contre fon attente,
ht qu'apparemment l'Empereur s'étoit
biffé «n traîner par une impulfion étran*
gère ; qu'il avoir chargé l'Evéque de
Culm » (on Ambaffadeur , de faire- i et
Aqet y tout ce qui convenoit auprès de
rampervuT} fic-^-tl avok délibéré avec
lé Sénat , fur la levée d'un > pins grand
nombre de troupes , pour réfifler aujk
entreprife» des ennemis du royaume (
qu'àinfi Albert pouvoit compter fur Ton
^ours«
Le ao mars 15)1 » Albert reçut par Aibcn rc*
un hnifibr de l'Empire, le décret du 14 |^;; \ *<*
Novembre précédent ^ qui le citoit \ r£hspcî<«r«
. N 6
joo Histoire
' comparoitre devant la Chambre Impi^
Vmther "^'^ * î' °^ fit aucone rëpoofe, mais il
«E Crom- fe hâta d'envoyer iin dépoté^ au Roi de
»-&«• Pologne f pour imfdorer Ta protcâioo ^
ftnd^av^ W deroaoûer conieîi. L'Envc^é, étast
•béir. arrivé à Cracovie, adreffii un long cK^
Cod, PoL ^onrs au nom de Ton Maître • au Roi &
9^^. aux Sénateurs qui le trouvoient avec
1531. lui y les pliant de lui indicfuer k manière
dont îl devoir iê conduire pour éviter
le danger » & fuppliant . le .Roi de- lui
envoyer un mandement inhibitoire > pour
lîif défendre 9 ious peine de la perte de
/on fief y de comparaître devant les Tri^
bunaux de l'Empire,: après quoi l'En»
Yoyé indiqua au Roi , les takons qu'il
"" pouvoir employer vis-à-vis de TEmpe^
reur. Albert ne rougiflbir ^as de. contre^
<fire 9 par IVs^ne de fon Miniftre ^ tout
ce qu'il avoir dit & faif étant Grand-
Maître. Cette longue diatribe eft tm
abrégé de toutes les fauiTetés alléguées
par Dlugo/s & fes c^ifle» , (ur l^quelks
Skins- ne ferons aucune remarque i car- ^
fi le leâeur a oublié les preuves qii«
H^ avons i^ipportées^ précédemment ^
nous ne pourrions que l'inviter à recoin*
mencer la leôure de cet ouvrage > &c
nous fentons bien, que la pr^po/ition^ ne
feroit acceptée de perfoiine. Le R<>i ^
jhid. num. oondit par ^écrit hf %6 wfU j^qu'AU^'
ferolt bien d'envoyer un député y. corn*
jneil Tavoît propoié» pour prouver a la w^Î^hb»
.Chambre [mpéria^te qu'il n'étpit pas fujet o* Cnoiij
[dt rtmpîrc pouf la Prufle » ' & cpi'îl nç "*^ »
4evoit répondre fur cet objet qu'au Koî
àe Pologne : il ajoutoit , qu'il envenok ]
des inftruâions à fon AmbalTadeur ,
pour prouver ta même choie à TEm-
pereur , & promettoit de défendre Al* .
hert de. tout fon pouvoir^ Sigifmond nu/numii
ilmffoit en difam , quM enverroît un •^*'
d^écet pour lui défendre d'obéir ï l'Em-
pire , fous peine de fa perte de fon .
Sçf ^ comme il Je lui avoît demanda
Ce décret fut expédié troi^ ioors après •
jk^ envoyé v^ Duc dei Prufle, Le Roi
le commeiQçoit p»: ttn jfnenfoQge » es ^ ^ , ^^
difant » qu'il avoit apptîs la veille i^ par . ^.
iquelqif^ùn de fes fujets» qu'Albert avoit
(été cité a l'Empire :. ce n'eA pas le fegt
qui fe trouve dans cette pièce ; mais
Qous ne croyons pas devoir nous arrê-
ter à de pareils détails. ,
L'Àmbafladeur de Pologne, s'étant ten* J^^^^ •*
du à. Bruxelles le i du mois, dé feptem* i>£mpîrc.
fcre 15}! , tâcha de perfuader àl^Empe Mcmoirct
rcur , qu'Albert ne devoir point répoir- a'aJ^i!
dre à. la citation qu'on lui avoit faite, i^^^r
ftc le prîa/d'emgécher qu'on procédât
ultérteur«mmt conitre ilui ; mais ce fut
eA^VaiiifAlbçrt n'ayant pas eompam do^
jdi HT r s T o I fc E
vant là Chambre Impériale de Spire» <!e*
^^^^[J^j^Tribonal porta lé 19 janvier ijTJi, «né
nt ckon- Te^itence par tacfnelle elle le mettoit ati«
■**^ bân de i*Empîre. L'Ambaffadeur de Po-
.f"* ^*'' 'oRnc réclama de nouveau » & dît dans
■ OUI* 4if MlAk' ^
#«<N Ton mémoire 9 «{n'étant à Francfort dOc
t^! ?j/*" tem$ de la foire , il a voit vu cette fentencer
^•/ '* affichée & la. porte dé TEglife principa*
lw!%f*''^* : ce qyi ' inditjue que la première ré^
damatioA des Polonois,. a voit été" faite
f li rHTue du printetns* L'Empereur ayant
ê»mmmiiqtté Vécrtrde i'Ambafladeur Po»
lénob, au Grand- Maître, celui-ci y té^
pondit par un fong mémoire daté de.
RBti$lK>nne9 le | de juin, l^jt, qu'il
Sréifentâ au Mènarque, C'eft une expo^
tion de ce qui s'êtoit paifé depuis To^
^'* ikine xïe :l*Ordf e jufqu'sru tems nréfenti
(riroù Cronfoerg comluoit que ^^l^Ordre
Mant des droits inconteftables fut la<
PruiTe qui dépendon de l'Empire , il de«
inandoit que, lom d'annuller lafentènce.
du bânnifle^nent , prononcée contre AU
Bert j on en accordât les exécutoriel-
ks (tj* Pendam ce temi le Duc àt
ei> Ltf uMret de té PMffe» éunt petiatt poat
VOt^tt^ k rédaâtor de ce mémoire, n'a pu-ftiik
•auf les points împortaos, qu'il euroît pu y fairt
«iiirer« Se a même lait «ne fakre de emnologie ,
atèi-grolfiere I
tuiçe avaat
K. patfqu'îl Bitrqtteiff ConeiJe de Con^
U bataHlf de PIôwcic , Si: la (bftteaee
DE L'Ok&RB TfctJtOmQUE. }0)
Praflfe faifoit ttaVaîUer à (on apologie »
Îtt^il idfeflfou à rEmpereur , au Rt)î ^^gS*^^
îèld'iMftAd (bti frère 9 è toai» les Printe» ]>t-CM)N«
8t Eeats de TEmpîte. Il l'envot a dVbor4 ■«"•
artt Roi de Pologne à Cracovie, oà elle ^Jf'- •«••^
liit tranfcrite ie 8 dt Juin ; mats )*ig»'*'*
fiore quand elle fut prérentée à- rÉm»
fite. Les mêmes raîfons ^ qui nous onf cm*
péthé de répondre en détail « au difcours
que le Mtniftre d* Albert avoir pronon*
ce dtvant le Roi de Pologne raimée
précédente , font cauiê que nous n*ana«
liferons pas et long mémoire»^ Nous tt*
marquerons feulement qu'Albert préteo«
doit prouver que tes circonftances IV
voient forcé de fe foumettre ^ ta Poio«
gne ; 6e nous dirons encore que ^ s'ils
y ayoit été contiiMm pttr une force irré^
Mibie , il auroir dû s*y foumettre, eh
foufcrivant à la paix de 1466^9 fie noti
en dépouilUnt TOrdre dont il avott juré
de conférver les droits : mais Albert en
appellolt à un Concile tenu fuivant la
doârine du vieux & du nouveau Tefta*
ment , pour faite voir qu'il avoît été
amorifé à trahir la religion & fon'Or* .
ftiWlrak pronoAcéc en ftvtur éts Cberalierf, f§M
hi Roife 4c Nofigriè 6l ie ibhlmv. Il mârqat
Mfi Ifl f«ix ^ StseK ctt 1496 ;taBdii «^n^eUs e«f
VfH le Ml flut tird« mais c^cft ftitl ètn i»a
Amis 4» c»|H #« «TtUfftfi^
)o4 Histoire.;^
^dre ; 8c nous ae prendrons pas la pemê'
^^^la. ^^ répondre ftir cci obitt. Ce Frince y
»c Cro»- a}((»iicott le farcafae . fie d*iuie manière
•**^ très pîquante.^ pour TEmpereor ^ car , di-
(qïî'W 9 fi tes Chevaliers fe trouvent d^
sués de biens^^ ils aurotent (dus de dr<Ha
& ils auroient moins de peine de recou-
vrer les pofleflions cju'on leur a enlevées
dans la Sicile » la Fouille , Tltalie & aîU
leurs , que de Te confumer en pure pei-
te , pour envahir des biens qui ne leur
aT?partiennent. pas ; c'eft-à-dire la Pruflê.^
U finiflbit, en difant que » fi cette apolo«
gie ne fati^fairoit pas , il en ferok paroître
une plus ample , à laquelle on travaiU
loit déjà.
R^cltms^ L'année 1%]^ k paffa, fans produire
4e^oioga«! d*évënemenf remarquable; mais le Grand-;
Eiécuco- M3Î<re l'employa non-feulement à folH-
are Ai^rti ^^^^^ ^^ décrets contre Albert , mais eiii-
1^34. cote i tâcher d'obtenir des fecours elFec^
tifs pour recouvrer la Pruflte f car ce
Prince avoit un zèle infatigable pour les
C04. Foi. intérêts de fon Ordre, Au mois de mai
f*m.4.n«m. j^ p^j^ i$j4, le Roi de Pologne écri-
Ao^^^j^ vît à l'Empereur, à Ferdinjind Roi des
**^* Romains , aux Préfidents & au5f Juges
de la Chambre (mpériafe^ aui Ëleéleîirs
fiir aujt villes de.TEfnpirci ,» pOur fôîjriÇ
révoquer la^femence- de banniifemem ^
proaoncét contre hlhtîi, i 6ç U , dé^àr oît
DE l'Ordre TEtrrôNiOûE. joç
qvTû reeardoît comme fait à tui-méme ,
tout ce qu'on pourroît faire contre fon valthek
toeveu. Ces fëcïamattons n*em péchèrent m crom«
point que la Chambre Impériale de Spire '**'®'
ne portât , le i6 de juillet > un mande* Apt Guf-
dément exécutoriel contre Albert , qui ^l^'^^'^j^^
contenoit une citation devant le Trîbu^
nal de TËmpire , adreflee k tous lés
fujets de la Pruffe.
L*annëe fui vante fut remarquable par ^^^?^^
ta mort du célèbre Walther de Plettcn- Luihéranif-
berg, Maître de l'Ordre Teutooique cn"î«"^^
Livonîe; mars avant d'en rapporter l*é*
poque précife, i( convient de reprendre
lés chofes de plus haut. Pkttenberg qui
avoit mérité \*attachement des Livoniens
par Tes fuccès contre les RuHes ^ par la
fagefle de fon gouvernement & par foa
amour pour la paix, étoit devenu, conw
me nous l'avons dit en fon Heu , Souv^
rain des états de TOrdre en Livonie :
xette élévation , qui ajoutoit à la con<î<Jé-
tîôn q\i! lui étoit due , aurôit pu fervîr
au bbnheur de fes fujets, fi l'héréfie qui
mettpk l'Allemagne en feu depuis quel-
3ue tems , n'avoit étendu fes ravages
ans la LtvonTe.* Un certain Knopken , GaMu/a^
ch^ffé de la Poméranie par TEvéque dc^^^f ^^^^
Canlin V vint , en 1 5 it , fe réfugier à Ri-"*
ga , où il avoit un frère , Chanoine de
la Caibédrale , ii y apport les prcmie-
)0é H I « T 0 1* B -
' res fMiencet du Luthéranirme • Il falloU
'ViOTHm V^^ '^' crprits fuflent bien difporés à lef
»B Ckov* recevoir ; car , dès l'année (uivante t le
•^•^ Magiftrat demanda à rArchevêquc d'éta-
blir des prédicateurs Luthériens. L<Hn d'ac»
corder cette demande, le Prélat envoya
tr<»s Ecdefiaftiquetf pour implorer leîe*
COUTS de la régence de l'En^pire , <}iii
donna un décret pour ordonner aux ha*
bilans de Riga de remettre tout (ur Tan*-
cien pied > fous peine d'être bannis dt
l'Empire. Ce décret ayant excité un grand
tumulte , le Commandant du château»
Suivant Arndt, &(le Commandeur, feloa
Gadebusch, envoya un fouet qu'on mon«»
Ire encore auîourdb'faui.i Riga, en^fai*
fant dire au peuple que^.s'il vouloit avoir
la paix , il n avoit qu'à s'en (èrvîr pour
chaflTer les moines. Les Eccleiiaftiques »
craignant qu'on ne* pouilât- les chofes
plus loin , prirent le parti de Tertir de
•h' ville* en proceffibn ; mais les esprits
^ étant plus câlines, ils y i:eniterent fépa-
rément , peu de tems après. On doit être
peu Surpris que le Commandeur de Riga,
/e foit déclaré û ouvertement pour la
nouvelle religion,. puifque Luther ^^anda
à' Spalatin , au mois de janvier ifi)i
que le Maître de Ltvonie, l'aVOMt faiç
ibid, pég. prier par fon^^ Chancelier ^ d'écrire aux
a If in MU Uvoniens iiir la reUgiom Le aouvea^i
©É l'Ordre Tevtoniqui. joy
i^gtflateur ne manqua pas de /aiiir cette
eccafio» d'ëtendre fa doârine, qvi fit des ^^][^V«
progrès e!ictrémement rapides dans la Li« i>b Crom*
Tonie ; mais nous ne nous propofons '*"*
pis d'entrer dans de fi grands détails.
Jafpaf Linde , Archevêque de Riga , ^j^l^^^f
étant mort le tp juin 1524^ les Cha« que. Jean
noînei élurent pour le '*"^p'^«^«f r J^*' j^^ïJ^/5jJÎ
Btankenfeld, Evéque de Rcvel & de oadeha/chi
Derpt; mais le Préiatne garda que TE* p<^g' }m*
vêché de Derpt avec T Archevêché, s*é- ^J^/'' ^•
tant demis de celui de Revel. Btanken*
Md y ayant fait voir dès le convnenct«*
ment ) fon éloïgnement pour te Luthéra»
mCme j ctut de Riga s'adrefl*eredt à
Pletttnberg, & lui proposèrent de le re«
connotcre pour feul maître à Texclufioâ
de Blankenfeld , i*il vouloir abolir en
lem faveur » Tarticle du traité de Kirch*
bolm I qui. les obligeoit de reconnoîtrè
également l'Archevêque. Le Maître- àê
Livonie^ faifiiHînt cette occaiion ^ leti#
affûts^ la liberté de religion , & confirma,
leurs privilèges , par un diplôme donné
ie dimanche d'après la Su Bartlrelemi de
Tan 151$^ L'Ordre dut craindre <|ue /
Plettenbere ne lui enlevât- la LivoniCi,
comme Albert de Brandebourg lui a voit
enlevé la Prufie ; mais ice Prince agiflbit
par intérêt , & non par perfiiafiôn ^ comme
Î01M /a conduite le démontre. De tout»
' !o8 Histoire
XXXVI ^ '^""^ * '** Archevêques de Riga avolctît
Walth» vou'» dominer fur l'Ordre, & les Qe-
JIkc"**' ^*^^" avoient cherché i ravir la puif-
fance temporelle aux Evéques : quoique
Plettenberg eût vécu en bonne intelli-
gence avec le dernier Archevêque, l'an-
cienne animofitc n'étoit^as éteinte, &
il faifit cette oecafion de s'attacher le
peuple, afin de maîtrîfer plus aifément
fon fuccefleur. Ce qur prouve que nous
»e nous trompons pas fur ks vues,
c'eft la conduite qu'il tenoit dans le
même tems, à l'égard d'Albert' de Bran-
debourg : loin de l'imiter , nous aroni
vu qu'il avoic mérité d'être loué par le
Pape,^potir s'y être oppofé de fon mieu^x,
& qu'il avoit envoyé un Commandeur
en Efpagne, pour porter un mémoire
à l'Empereur , contre l'ufurpateur de la
Pruffe. Cependant il s'en faut bien que
nous prétendions ejïcufer Plettenberg;
car à l'apoftafie près, il fe rendit auflî
coupable qu'on peut l'être , en facrifiant
la religion à l'intérêt (i). Cette àétt('
t^ble politique , qui n a été fuivie que
-ri r ^J** convenir que l'héréfie fâîfoît d«$ pro-
gre^ fi npidei dans toute la Livonîe, qu'il hWiC
peufé^ee pu poffibic ile !«• arcéier; mais cela ii'ex^
cuie pas Plettcûberg ; il Revoit tout ëpuifer yoat
maintenir la vraie religion. C'cft fc rendre c6api'
96 # que 4f of pQÎAi a^iL aaai U paiellks occ^toi»
DE l'Ordre Teutonîque* 309
trop feuvent dans tous les fiedes , pro-
duifît les effets ks plus ftincftes , même valthik
temporels, & auxquels on deveît s^zty ibz Cmh^
tendre; car, avant que Tapoftaiie gêné* *'*®'
raie des Livoni^ns fûf confommce, la dé»
vacation des ëglifes Grecques par lei
hérétiques , fervijt de préteite aux Ruflfes
pour courir aux armes, & la divifion
iqu'oceafienne toujours le partage des opiV
nions relîgîeufes, ne contribua pa!i peil
à mettre les Livonicns hors d'état dt
leur réfifter. Mais n'anticipons pas fur
rJiiAoîf c , en rapportant des événement
qui n'eurent lie^i que long^tems après.
Un autre mal qui fnénaçoit la Livo>^
nie , étoient ks follicitations d'Albert ^
Duc de Pruffe , qui voulôit engager
filankenfeld à prendre iîon frère Guil-
laume de Brandebourg pour Coadjuteur, 'AmJu
Guillaume étoit Chanoine dé Mayence ^*^^* ''^
-& de Cologne, & comme il a voit été
long-tems avec Ton frère , dans le tems
<{u'il préparoit la ruine -de la religion en
Pruffe, on devoit craindre qu'il ne fut
îmbu des mêmes prrincipes, & tette
inquiétude ne tarda pas i (e vérifier»
L'Archevêque, qui s^étoit refiiÉé aux de-
mandes du Mar|[rave de Brandebourg,
te vit en but à la haîne de la plus grande
partît dés Livonîens , & paHiclil4érem^f|t '
^ fe$ fttjets ; iiiais ranimèfité^'^u'oa
)ie HfSTOIRK
avoir contre lui (m fen éloge ; car îl pa*
VAXTiitR ^^^^ qu'on ne lui en youloit qu'a caufe de
»K Cboh» fon attachement à là lellgion. On. repaie
'^^' dit le bruit qu il négocioit avec le Grand*
Duc dç Ruffie , pour l'engager a s'anner
contre les ProtcAans de la Làvonie : C'en
. fut aflèt pour que la nobleffe du dic«
cefe de Otrpt $|emparât de fe$ châteaux ï
mais celle du dtoce(e de Riga fe faifit
de (à perfonne y 6( le reimt prifon-
nier plus de fix mois dans (on vchâteaa
de Ronnebourg. Au mois de ^juin de
'Amdi. l'an If x6, Blanken&ld ibrti de (k cap-
^adeltfîh. ^^'^^ > P^'^^ ^' ^^^^^ ^ ^ Uvonie k-
^•f • 333 ^ (emblës à "Wolmar , poiifct y rendre
"^'^ ^ compte de h conduite. Les Etau ayant
décidé que lui & tous, les Evéques fe*
roient âiui^is au Maître de Livonie^, le
Prélat: y con(entit à regret; mais il n'ofa
réfitter, dit G^debufch , parce qu'il étoic
inquiet de l'accuCation portée contre lui,
à cau£e de fes menées avec le$ Ri:^$i
ce dont il doit avoir fait l'aveu i un de
ies partifans. Blankenfeld en liberté^ ef-
iaya de fauver (es droits par une proteA
ution f réclama la preteâion 4u Roi de
Pologne , & fe difpofii a partir pour
Cod. Fol. Rome. Kotti apprenons cette dernière
to^. arconftanc^, par la réponte que lui ni
ibid. num. Sigifiaond le 7 feptembce 151^. Suivant
""^ les inftruâions données à l'Envoyé gui
DE l'Ordre Teutonique. jii
était chargé de lui remettre cette let^e^
le Roi témoignok 'beaucoup de zèle i^irrHiR
|>our le maintien de la religion i & d^*»B Cr»m^
claroii^ue TArcfeevéché de Rigi^êc TE- ■•»^'
vêchë de Derpt étoient fous fa proteâioti,
C 'étoîc proèaUement le même Envoyé iWrf.
qui étoit chargé de r émettre une lettre au '•^'
Maître de Livonîe, dam taquetfe Sigif^
mond déclaroît que , cotnme il -^s^giflToit
du bren public , il ne pou voit abandon*
n^^r TArchetéque. Le niéme Ëntroyé
ëtcnt accrédité, non-feulement auprès de
Plertenberi; , ma» aufli auprès des Etata
de la Livonîe , &C fes inftruélions cncbé^ *
riflbient^^ncore fur les ^déclarations dont
il étoit le porteur. '"Nous n'examinerons
point toutes ces pièces en détail,, parce
que nous ne nous fommes , pas prepofll
d'écrire Thiftcâre de la LÎTOnie^ mat$
feulement d^en donner une idée , pooT
autant quVUe eft néceflaire i rhiftoiré
f éaérale de l!Ordrè. Cependant nous^ ob^
ferverons que c'eft dans f ètte tnême let-
tre du 7 feptémb^e, que le Roi' prli
TArchevéque de prendt efon >artî aUr
près du Pape; quM décUra, iaififi que
nous Ta vont die ailleurs, que le chaiM
gement qui s'étoit Jait en Pruffe à Ti*
gârd idù Sri Sie[ge, c^ft^-dîtei de la re*
ligioà & de ta teeulkifaâdti de l'Ordre;
5it Histoire
s ne l'întërcflbit en rien ; qu'il n'y avoît
WaithÊr P®^^^ donné occafion ^ & qu*il n'en
»E Ciu>N- avoir, pas été, quedion entre lui &c le
M^G. Duc;de Pruffe. Mais dans les inftruc-
tioas qu'il donna à fon Miniftré, il prît
^md.pag. le tan d'un Prince rempli de zèle pour
^^^* la religion ; il déplorolt , difoit*il ^ le mal-
heur des Liyoniens, fes voifins 6c fes
anciens amis ^ qui étoient menacés de
mêmes maux q^ie rhcféfie avoit occa-
ûonnis : en Allemagne-:: ç'eft pourquoi
il ïongeojc k \çs arrêter jnon*ffiuIement
à caufe de. Ton zele pour la confervatlon
de la foi, mais encore^ afin que cette
pei^e ne s'introduisît pas dans fes Etats;
fk i}.,exbprtoi{ Içs Liyoniens à baçrnir le
Lutbérinifme^ &< i fç foMmettre à l'É-
glifiç^ Vijs nr vouloieôj;:pas Vabliger à
y porter lui-)iî|me^ remède, il s'expli-
i]uoit darts le même gcîût datis la lettre
^tt'il- écrivit à Pleitenbeigv Ainfi le Roi
de Pologne ne.is'étoîj i>jQ|inf foucié que
rhéréfien«'introdpint c^ez les Pruffiens
- fes ; YQÎJtns ^ &^ il ne ,cràîgnoit poin^
qu'élue >; fénMtzt d^nsi le Royaume par
cette pQrte *. p^iiqu'il n'aypit pas rougi
de mettite en qMelq^ue /orff 1^ fceaui U
• pcrverfion de laiPruife, en la livrant
entre tes j^ains -M' -c^luL^p^ y «voit iç -
iwàmt ri^éfie j J^s^ il; d^l^roif^ l^ (oft
de
DE l'Ordre TEUTONiçafi. 311
At la Livom« , 6r marquoit une grande '
frayeur que Thërëfie ne fe communiquâc ^^^^^*
de- là dans Ces ëtats. »b Crov-
Des fentimens fi contradiâoires 6c ex* ■■*••
primés <fans le même tems , ne poùvoienC -
iue à\Aé$ que par Tintërér. Le Roi
avoir vu 'y au moins avec îadiiFérence j
Fflpaftafie de la Pruâe» parce que cVroit '
un moyen fur d'en bannir l*Ordre Teu*
tonique, dont la perte éeoît robjet de
tous (es défirs , & il témoignoît un
grand zèle pour l'extirpation de l'hérjéfie
éans la Livonie^ parce qu'il chercboie
l'occa^n de fe mêler des admires de
cette province , dans l'eTpërance que la
Pologne en tireroit un jour au l'autre
quelque parti* Sigifmond favoit faire cé-
der ies. intérêts de fa setigion k ceux. de
ia poittiqtie , & Plettenberg^ fiir cet objet «
peut être mis fur la même ligne avec
lui , mais il faut avouer <pi'il fur encore
pluf coupable en fa quafké de Religieux.
Si oa nous* reproche de revenir plufieurs
foii ftir la conduire pleine de faufleté 4
ifue Sfgifmond a toujours tenue i fégatd
de l'Ordre t ainfi que (es prédéceffeurs ^
nous prions le leâeur de confidérer que ,
fi nous ne répétons pas vingt fois les
inémies chofes , pour réfuter les diffi^rens
méi^oires qui ont été donnés contre
fOrHr'e par tes Polonoisj nous ne fOtii
Tomt VUL O
|f4 Histoire
irons nous diipeofcr de laifir quekpies-
WALnlia ^'^^ ^ occaiîons c|u*ils nous fouraÛTent
i>c CMji. eux-mêmes ^ pour jeuer du foiir àir kur
•tac. e^diiite.
Tbomaa Après avoir anréreflë b Pologne â
A^^chcl?' fou foa, Icm «aakenfeld ptKÎt pour
qMdcRigt. Rome, mais îl o'attcîgnk pas le bot de
^^^y km Yoyage , étant mort en chemin ^ de la
/e/* ^^ djrfênteiie , 4e 9 de novembre 1 5 16 ( 4 )•
O'idebmfch. 4yj^ ^ pg^ii, ^ BiankenficM ^voit coo-
///'^^^ feMIé ans Chanoines de Bi^, de lui
donner pour iiMxdfesr 9 .en <«.s ifn'it
tînt i mourir, Géoife^ Doc deBrimf-
Wick , Grand ^Prétf&t <de l'Eflife 4e Co*
logne » &' H avok taoofeiUé de mêuie,
aox Chanoines de'&erptyd'éti«eBi^kha«
ht Meickitn /ViCo^Càancéi^tà^ UEmpe-
reur; mats ni Tim ni t^uire ne lerem-
plaçffelitiar a^emnide ees deux feég^.O
n'eft pas .<|oe les dChanoînes 4e SUga
n'etiflent pdftiilé *Ie Duc dé Brim^ick;
mais,' comme Téleâkm d'im- éirsipg^^
étoit 4i|reâement ! contraire aux - ri^e-
mens , on plutôe aux intéiiéts :4e^ la
Livonîe^ Plettenbcrg: s'y.oippoéa>^ Jei
r 4 X > S<Ion tome «ppactnvt à Motéa. J^a^h^t*
âjitiviin préceadenc qu'il alloit eo Efp^gne^ pour
faire Pès piaîntei 4 l'Efnp«reur^ mats let comimffionc,
énnt le/R.oi d« Potogpc.le eliareet: povr I^ Rapt «
te iâUIeac pag i^itt qu'il n'aii c» iWotiçt» «T^IiC
BE l'OrdrI Teutonique. 115
cngai^a à ' choifir un . membre du Qia-
phrie, promettaiit de lieur faice rendre ^a^hw
par la ville de Riga ^ .tout» ce qu'elle db Crom-
leur avoir enlevé : en conféquence les ■■'^^-•«
Chpoines élurent ie $ (ejgicwhTc de Tan
If 2.7 y Thomas Scboniog^ leur Doyen 9
£Is.dVp 3Aiir|;meftre d^ ^$^
S^lloiHngy priv^ de. la moifié dû do«
in^ine àe Riga (|uî lui appartenoiCs 6c
ne voyant (oitn a^con eiffet des pro«
meâies q^e IHettenberg avait faites , ob«
tint un décret de la Chambjre Impériale
de Spire 9 par legiyel il étoit ordonné ^
feijff .de Riga de t^ tecoapojkre pour
leur maître 9 de rendre les bien^ enlevée
à rCfgUTe^ & d'^;iQdonwr.re l^théra*
Ilifine* L'Archevêque , qui avott été lui*
spémeibllkiter ce décret à Spire» revint
psir 1^. Prufie, où il.fe bifla d'autimtplus
slf/eiiient perfuadcrgar Âlbfrt 4^ fx^màxç
iojTi.frer^ QuilUuqae pour .OM^utçturV /
jju'^ ifpécoit d'éiice.foutetiiipaf la maï^ J
ifon de Brandebourg. Sçhonîng ne pQUr
voit guère cpmmettre une p.\us |;fande
f^fCf gue de prendre un Çoadj^tem»
4ç la mijin; d*41bert ; caç, ,^ f^ Prince
^'ayoitpoint cru que fon frère ^voît dm •
penchant pour la doftrine .qu!il ^vojc
èn^ibraflee ^ il fe ferpit bien gardé de ie
propofer.
Lorfque le ço{if(eil 4^ rArcbcvicme
. O X
)!< H I s T O ï R E
eut publié le décret de TEnipire, & cfu'dn
Valj H«» ^^ înftruît de la Coadjucorerie de Go»-
»B crov- laume^ à iSujuelle le Chapitre de Riga
iKEo. z^foit apparemment donné les mains ,
rcvéque de Derpt, ^quelques autres
engagèrent le Maître *de LWànic^à aflem-
bler Ie> états. PlettenVerg ^ ami de lai paix ,
& craignant de la voir troubler , donna
un exemple auffi grand que rare parmi
les Princes » en recohndfflTant fes torts :
il renonça au ferment qu'il avoit exigé
de l'Archevêque Blankenfeld, & des au«
très Eccléfiaftiques de la Livbnie en
ifiâ, & rçhdit la moitié de -Riga à
Schoning, ^
Le Maître de Livonie & l'Arclievé^
que voulurent empêcher la ville de Ri«
ga , de jouir de la libfîrté . de religion
accordée en Allemagne 9 mais ce fut
inutilement* Cependant les habitans de
cette ville jugèrent à propos de s'ac-
commoder avec l'Archevêque : on s'af-
fembla à Dalen , & ils reconnurent la
jurifdiâiion temporelle de l'Archeiféquei
telle qu'elle avoit été réglée autrefois,
mais ils ne voulurent point lé reèonnoî-
tre pour le fpiritueU Comme cette affaire
étoit de nature à troubler le re^os de la
Livonie, quelques Princes s'entremirent
pour les engager ii une efpece de M'
\ci ou plut6t à laifler dormir cette^^dif-
DE L'OapiLB.TfiVT^NIQUE. |If
^colté pendant deux ans. L'an i$3i>9
JPiettenbergf & les Evéquief afffemblés à ^^^^m^
^dimar, où l'Archevêque ne vint pas, de Cron-
cherchèrent le moyen d'éloigner GuiU "*^*
laume de Brandebourg , après la mort
4^ Scboning : ik avqiens déjà jrotefté
auparayaint contre le choix de ce Coad-
îuteur 9 mais cela n'empêcha pas que
Guillaume , qui écoic en Livonie , ne prît
po&ffion d'avance, de quelques places
^ r^c^evéché. L'année fui vante , l'Ar-
chevêque exigea l'hommage des babitans
de Riga, mais ceux * ci , jéclamapt la
paix de religion faite en Allemagne ,
denianderent qu'on leur donnât des fô-
felés pour le libre exercice du Luthéra-
siifme. Suivant les écrivains de la Livo- Amdt.pafk
nie, >$ Etats ç'affemMercni pour déli- ^^'q^^^^
hér^t fur Jks araires de ta, religion , 5ç pag. 3^3. *
Plettenberg fe lia avec les principaux de
la" Nobleflè , Se la ville de Riga, pour le
maintien du Luthéranifme , & l'on pro«
mit de fe fouténir mùtuellenient; mais il ne
faut entendre cela, que. de la Uberté de
religion; car Jl paroit que, /fi piettcn-
6erg fit la faute de protéger la doé^rine
de Luther , V, caufe Ue . l'avMtage^ qu^t
M crojoU retirerai! m reaibraffa ja* «
mais (!)•
( X ) cette rnêoie ,|iiKi4f i: lyi I^^CA^i* ..^ptiff fiiaa
Plettenbefg étant déii d'un «rand ioei
Waltree ^h^^cl^^ ^ fc donner un Coad^uteor » tant
i>E Ckoit^ pourraider que pour aToirlin Aiccefleur
■**^* de fon choix. R jetta les yeux pour cet
effet, fur Hermande BrvggMejr, fttaré-
cbal de Livonie^ fie le Chapitre de TOr*
dre l'ayant défigti^ potnr Co«djé«W ^
il deitiandat la confirnlation de ce choix
au Grand - Maître ( i )• Quelque tems
après Plettenberg envoya les Comman-
dcun Thicrri (i) de Gàlen &; ThienT
de Schneeberg â Ferdinand « Km Ae% Ro^
teains , pont le prier de c'ùnfirmé^ ^uf'
geney , en qualité de (on fucceiSmr ^ ctf
qu*il lui accorda.
Amii^fûgi La même année t^^)} > GaîHaumé
^•i* ^ de Brandebourg , qui voulott Te rendre
agréable aux Lrroniens^ fit un accoré
avec quelques Commandeurs & iw grané
«ne partit des tlott d« Il boyffcoifie de &!(••
l>irers roalbcuu àm ccut cfpcct . fui font arriva ^
fetont p«ut-ltrc U caufe que nous o*aiiroiu' [amaif
tu* bonne hilloirfdc'lB Livobit» Gadtè; pmp. 94^*
( I ) Lcft écriraîns de U Ltvoaie difenr. one ^icc-
tenhcrkaroit demandé f'agrémenf d«i Grand- Maicte;
ntàli NraUhéf Ht Cronbc^g' fit pHtn qut df donTitr
i|B ^mole ciyifemcmfttt' & car Venator rapp«>tic
(P^i* 4H > .""* partie 'de l'ââ'e , par le^el if eoii*
fnm* Bèuggtnèr ^ eif ^uâtit^ de CoodiucoiT HMd*
«rt de Lironie. ^Rien ne prouve mieux la fufé'
riortcé que le ôrand - Mafrre aroit ctoofervée for
4a« CbevnUtra Livoaitii», «a oiiaUté dt Qiei dc
l'Ordre.
* ( n)' Ftai probabltnitiu lltiitl»
DfL VH)KDRE TEUTOmQUl. J^l^
^nombre de GcDtikhommes de l'Ârdie-
yêçhi & d'autres contrées de la Lîvoi- WArr^Vn
nie , & les députés de la vîlle de Riga, db.Ckos-
pour le mainii^n de la prédicatiefi de la '^^
parole de Dieu , conforménient à la
doârine de raucîen &C du noweau
Teftament : c'eft ce que rEglife Cafho^
liqae ariair dans tous les cems, & qu'elle
ne peut jamais ceffer de faire ; mais
dans le fen» des noTateurs qui s'ért--
geo:em en tnterprétes de récriture, c*é-
toit le Luthéranlime qu'ils entendôieni,
Guillaume & Ces ailbciés avoient ajouté»
qu*aprés avoir averti trois fois ceux qui
enfeigneroîeot Terreur, on les puniroit <
conveitableimem : cela^ lega^doit lei Ain-
^pciftes , qui avoient pénétré en Livo- .
nie , & dont la doârine étoît auffi
odieufe auxv Luthériens- qu'aux Catholi-
ques. Il ne faiat; cependanl pas^ croîce.
que Guillatnne &e (€% • aflbciës tùffûB^ - '
émbaiTé ouvertement le Luthéranifmet; ^
la fuite de l'hiftoire stteAe le eontrawe;
atnfi il ne s'agiflbit que de la libérai
d'enfeîgner & de profeffer cette «efo-
velie religion , k Teiclufioa de PAnan
baptifme 6c des autres feâes qui pott*
voient en dériver. Cette démarche lie
rendit pals i 'Guillaume la; conficUration
qu'il a voit perdue, en refaifant poftuler nid. fsg.
i l'Ëviché d'Oefel par un parti mécon» ^i>
O 4
3&0 . H I 5 ir o I a E
tent de FEvéque, ii en s'emparant^e
VAVTrtim ^ V'J"^ » <!**» appât tcnoît à cette EgUle,
DE Cron- Guillaume ne put fe maintenir dans cette
«la^, uifurpation , qui fut caufe que TArchevé^
que y les Evéques de Derpr, de Cour-
lande & de Revel , Plettenberg & Brug-
geney fon Coac^teur , 5*ajBejnblercnt
i Fellin , & convinrent qu'on ne pour- \
icHî prendre les biens de perfoone fans '
un jugement préalable & ians le con- ,
fentement des Etats ; & ib promirent de |
ie recourir mutuellement en pareil cas; |
ce qui obligea GuiQaurae d*abandonnçr {
, la Wikie. I
Mort L'an 1)35 f des Commifiaires^ nonv I
^ PictM«- ^^ j^^ ,ç n^j d^ Pologne & le Maître
1535. de.Livonie f s'aflèmblerent à Kvrczmy 1 |
le jour des Rob, pour prendre infpec-
tîon des limites qui féparoient la Lithua-
Cod. FoL ^^ àe la Livonie ; . mais comme leurs
'^'"'^•i'^irrautorifations n'étotent ni pareilles , ni
^ fuffiiantes, pour terminer les difficultés
qm éroient furrenues ^ ils convinrent de
demander à leurs commettans refpeâifs ,
qu'on envoyât d'autres CommîiTairès avec
des pouvoirs convenables , & qu'en at-
tendant , on ne pour/uivroit pas les dif-
ficultés qtii avoient lieu entre les habi-
tans dès deux pays. L'envoi de ces dé-
putés ». fut le dernier aâe imporunt du
- loDÇ.Maglftcre de Walther de Plextea-
%
DE l^Ordre Teut<wique. J>I
, r^. Ce Prince» ëcaiic ^1^ i r^glife de
&. Jean à Vendtn f« réfidftnce., psn- ^^^^Vee
4an| k caréine é&VM- 1535^ y moarut si c&on*
dé i^i^aieffc , affi^ dansun fauteuil en face;*"*^-
de l'aUtel (i). Tôiis les- hifterîens font "^f^'^^
]!éioge.le plus éîftii^ia^ de Pkttenberg ^^''^^GndeK
&.Arndt nr balance f>a$ de: lui donnerj^^* ^^^
lifimim commer^oesient de^/on Mag^«^
tciie'9 uiaîs H n'ien ifiit ^as de mtmt dan;i»
Uf|iit& Plèttenbctç commit une grandii^
ffiuté^en d^ppuîUant l' Archevêque Blàn-:
kienfeld de. la nloitié du dotnaine.de là.
ou Pop^.vQÎc encore ft pierre f^pulchrafe. . jl y ctf
rtfftkttnié de grandeur natuff 11 V; revêtu ë'ilti««uiP
i^9e.»-U ^^V^ ^T^s f^^ » U maiti droiuLap^ée Cat,
uoe épce nue^ & It ^atiche tenant le bouclier charge
de fe< armet. L'infcriptîon écoit : Int Mahr i/if ilc*
Vkrdut fufÙAmf» in dtr véfitn fo fi^ff it hocklofii'
ihè ffurjft Herr Wolur voi( PhtUnhercii î), U,
MiiJitf'iy%ifflMdê rtgerdè 44 jdrrSiàhrihi^tiiê
Mctifikv^Y U 4olt èttt mott le.qifti^yeif^*^ di0l4ndb|k
•e carême ; mais Gadebufçb npût ap'pjre^d au âii lie*
éé^V\grd9n ; 'd'autres ont lu Veutem « <j^i (btoié te dâ*
^uieipf^înTa,^he.f ^ inalgré cela Gade^iifib maf-
911e w mbrt 7 le dimanche Oculi ■, le tibiiremt <!•
â/lnU^vteif 44 ahfiées dé Magiftere , ^ue VinCctif*
dpaJtd 4<ltf^e« P< Tont rien pioittt 5]ue fiSrfs , puif<tf
^uc Gadebuscb nour apprend que 'd'aptret ont la
41, 'ao lieu de 44 « ce <|aî cft plus conforma i l|l
^émé ; car.i}QiU'?vons £ait voir par. i|ne chartre dil
œlfdi d*^rès la fête de la.Stè. Vierge ( j^robablcîpehc
IfAlTdmptioii'X. A Taik x494* qt^'ti né pkenoîc.cnfc^Brë
#]«r8,<)ue'le.ciueide'Mared>al, Qc d'Elu à UMiU
trife de t\v6ait. Vbye» ;<rrt«ft. f^j'.' 17*^ i'74 *
pft M i f T o i> 1. m \
vitte de Riga^fltitn krcontiaignjmf de
^^^^'^ Ini hir^(kttdeni'àb MUttéînvàw fi. cette
vB Cft^ji^i»)ii#'ree i fsàt une tache è ï» gloire V il'
"*••• ; V^elhtét fttr U manitro dont: ilî^a ré^
. jxiréb. Sa> côndinte à KfgaMl des Lutiié*
• rîeni^ n*eft jpCai éfahrascnr ib6ie(ttiMe> d-«v-
cufei, &i <era teoifoirs' blâhvée eoreeu»
qui ii?oM pai Ait di Vbrée av>c tes» "Htiil^
prînctpcsr Si c^efft «m choTtf ùAmk
de ioff'fdte ftarfieùtieie ^crilfier la rtti*
ffonfk l^titfét)^ ott i.ta polivRjuej elle
l^ft' encore bien (|av^antage , quand ce>
font des Princes qai fe Ifvrenr à de pa«
fcijs excès; parce gw leur premier de^
Yoir eft de protrfgerTa religion , & que
y'm^ dbAt t!s fé rendenr re^wfabJèi
eft À^^n^r«me;it! pr4>portîaQaé | J!ôtêa''
^ti^ de létrrs dbTnaîntfr, 6e 1r prtpiger
iouvcint ailidelà«. V .
La foi' de Kettetiberg for foibte &
èl^Dcelanlei. cependant û ne^ paroît pa
2iWe firjfirfr àîtîértmeht nMife||tei If
voriia ^faBord! le Lutb^ranirniCi^ l^^^
AracHef les tebîtâm de ^pt,\tfê y/t
dtoicnt inclinas , - &c pour. $*eieYer A»
les débris de lar puiffance de l^AVcHf vf''
^ue; niaîs)it ne tarda pas à reconnottfc
le tort que fa fauflfé. politique a^bit OCf
cafionfi/ à, U Livoaifi. Da^ une krtrtf
:4mii.,ég.^'*û écrivit âu Mliéîftriitdt §»??>«
^*z« .i$i7> au fyjet dé la fbrtîe liàirnoo»
^ DE L^ORDRE TftUTONIQUEr ^«|
#OÎès^ il accuÊi la doârine de. Liuher
«Eêtrc caufe des noaveautés dont on fe ^^^^[^
fbifoiMt» Cepcndam il ne revint point fur imt Crou^
lesrpai; mais le luthéramfmeatoitfaîrd^ *^^^
H^ progfrès dans la livonle, qa!il n'é^
leit i^ttstcms de Tarréter, ta qu'îj^toit
peut- être imppffible de n'en pas tolér«
le libre exercice; Malgré ces écarts , nom
difons que Piettenberg; n'emb/afTa pas le
Latbéraniûne ^ premièrement , parce qu'il
né confie pas de (otti apofiàiîe , > Si qu'on
doit toujours croire le' bien*, tant qu^on
n'eft pas^ certain dii mal : 6& féconde»
m&^l^ parce qu'il ne fanât point refté
au nombre des- Religieux de l'Ordre
Teotoniqoe ; Luther ayante réprouvé bam»
tement les vœux,.partioulfér^Kicnt celui -
de chafteté) & ayant déclaré que l'Or»
dré Téutoniqiie étôit un gouvernement
ilionftrtteux ftt une Principauté abomi-
nable Sc.vraiment hermaphrodite 9 n'étaol
ni laïque, ni rdigieufe. D'ailleurs les
écrivains catholique^ l'apportent que PUc'«
tènbe^;eft'matt dans la foi de l^Eglifey
mais tili. pouâent là chofe ' trop' loin •; .
car Vtnatoij prétend que la Livonie fut P^gi ^^$4
heur^ie de fon tems , parce qu'elle étoit
fonterftte par les deaa colonnes foiida-*
mentales^, celle de la vraie religion &
ctlle cite- la jtrftice; • tandis qu'il tAât
ùk qiCune gcandip partie des. diVjonlcBJt
O 6
3M HiSTOIRK
' cmbrafla le Lothëramûne , & que Ilee-
Vi^H» ttnberg les favorîTa. Le Père Helyot , d'u
«s caoïv- autre chté , rapporte dansibn Hiftoire des
^^^ Or^Ires Monafinpies , Rdigieiix & iiû&-
f ^!'% ^ ^"^^ ♦ ^"^ ♦ *^" d'avoir favorî/e Théré-
£e »g|piiinne laffurent les Proteftans, ks
écrivains Catholiques attribuent au con-
traire à fa piété & à fon zèle pour la
Religion Catholique, les foins qu'il fe
donna , pour rendre la Livonîe indé-
pendante du Chef deTOrdre ; mais nous
avons encore vu que c'étoit une erreur
<j). Plettenberg droit un grand homme
que chaque parti vouloît compter parmi
les fiens ; mais il eft malheureux pour
lui, que. fa conduite, ait donné lieu à i
ane pareille dificuffion (x). ',
(1) Le Ptn Hclyof recardc la a^radoli d^
CJktYaiif n de Lironle » À avec les aunes , comme
ebfoliie « 9c comoie s'ils aToicnt formé an Ordre
atlIereMt Mais aous aroos prouvé éyiiienuiieDc le
eoatcaire.
d). L'aotter 4c le deferiptioo de la livonie vap*
force (Irffrf tf> pfg. 9s* ) S^ la paitfait <le Plet*
scnberg fc trouvoic à Riga « for la maraille de
▼ieaz chitaao , peint i frafiioe , étais fort dèfigwé
fer les iofures* d« Tair $c au teais. Il aloota ^ee «
4|aaod la R.oi de Suéde ordonna é9 bâtir une non-
veiie Citadelle à Riga, il défendit exprellémeat t
Kor Marquer Teftine qu'il avoic pour ce graad
naia • d'abattre cette partie de la muraille o&
ftoic fou portrait : au*deffeuf . dit-il « oo e mit ct$
mou aflcz aégli^emmeat : Riga iCçf. Née hiJcrîA
éêhet egredi.vtntatem s ^honjfih Jaëi» rtritas fafi
JUii* ylsBiëè ia f^p'i^ela ad Xa^ireai» Amtfljfafr
DE l'Ordre Tëutonique. 3*5
, Pendant qw le* Chevaliers de Livonie 1
/cgretçoient la perte de Plettenberg, le ^alt^Îh
Grand-^Maitre tout occupé des intérêts de de Caom'-
ipn Ordre , ne jc^flbit de les pourfuivrc , '^^®v -
Çc obtint Je,6 inai 153^ ,^ un Décret de la ^^^^llf^
Chambre Impériale de Spire, contre les ^^ /
Pruffiensquî n'avoient point abandonné ^
Albert , cpmme il leur avoit été ordonné , term\ ^ag.
pour fe fpumettre à Cronberg , & ils furent *♦*•
mis au ban de TEmpirer La même année ,
He^^^n ^^ Wiedc , Elefteur de G)lo-
gne, aflembla un Concile Provincial ,
où Ton flatua fur une quantité d'objets
qui avoient' rapport à la difcipline ec-
cléfiaftiqiie. On y régla entre autres clio-
fes , qu'on yifiteroit & qu'on réformcroit Lahht Chiê^^
les màifons.de l'Ordre Tëutonique ^ de ^'^'
celui de Su Jean , &c. des Ântohiftes. Le
fervice divin , l'hofpitalité , la régularité ,
tant dans la conduite, que dans les va-
177* ) ptécen4 quf Tanteor dt la defcription dt la
LivonîcY n^a parlé d« ccr événemtiit ^ qur fur
ftpport $ il doutt qac Charlts XI ait fait rétame
cetce parfi« du cbiccau^ mais il cobvîcoc qu'on f
voyait lé portrait dé PUttcoberg arec cette feule
Ififcripcion X Wçlter von FltttenUrg M^fifiTj JDati^
chem , Ordenté Ao, Domini isi$* Ce qui nt dé-
truie «par If. rapport du Baron de Blomberg, auteur
de la defcription de la i-ironfe ; <^t lei. Suédoie
peuvent bien y aroir ajouté le paffage de Pline .
qui aura été dégrada ft cJDfQÎtt f ntiéreiHBI «fia^i
^puît ce te«|.Ut ;_ ,
i%6 n î ir iST^t
teméns^ & la réforme desabns ^i'{»oti«
1??»^;. voîent fe cammcttrc dans te teifé fit
mr c&oN- dans le manger, etoient m ofejetrpro^i
**^?* pofës à Texamcn des vifiteuts. Le Gô*
cile ftaïua encore que les effets , jqni
avaient fervi aux Religieux , ne^ieroient
plus tranfportés Hors de la prôvînce ,
après leur mort ; mais qu-à l-aven^ , ili
i feroient employés aux uftges lïfttffatM»
des Eglifes , des fueceffè^rs , ou des patt^
vres, dans rendrôît liîême oàlrfmaiftifl
était fituée; Ce derhier artîdë , qui Dt
pouvoir avoir d'autre but que d'^emp^
cherTargent dèfonir dùpays*, reffembte
fort à" une ordonnance civile. Quafté
' ans aprèi, T Archevêque Herinan, qui
îufqcié-là avott montré dû zèle pour Ift
. religion / fe laiffa entraîner par MàrtHt
Bucer à embrafler le Luthéfainifine , &
s voulut établir cette doÔrine dàns^^ FElee*
torat : mais heureufement le Clergé fie
l'tfraverfîfé àtr Ccrlogne , l'oppoferent'
aux progrès de Terreur. Herman fut dé-
pofe «-8* Adol j^he; , , foii Ifbçcdieut: , donn^
toàs'feï-ïoins'pour réparer let^ m»bq»'ià
avpît fait. Ce fut un bonheur ppttr V&U
été Teatonique", qui auroî^ cduruç nkpxë
dfeperdi'e les Commanderies qu'U poT^
iWe dans tret Eleftdrat (i)^^
< i } Nous paffoM de I'aa is^â, à" ViJtÊtn$f
DÉ l'Obcdrï TeutonIque. f«7
Les Chevaliers ne farenc par fi heu^ '
reux dans la Heffe. Le^ Langiave Phi- walt«V
lippe , furtiommé le Magnaninvs f ayant ^^ caoïH
embraflTë le. butbéramfme , voulue qu'il****^*
devint la religio» générale de fes <t«s , ^"j,*/,**
& fe chargea Mmèmt de le faire pré* rctt^uct 49
cher danv J'églife de St€. .Bifaberh à £*î,/"^
Marb<lbrg. Le 16 mai 1539 9 ce Prince OriMiutt^
fit dirr à Wolfgang Schuabar , dit Mîich'* ^;-
linfg , Grand-CcmiTnatideur' du BailKage ^lityu
de HelTe^ qo'H vouloit ememlre le fer* »"•• »^
mon 8c communier le dimanche irn^ ^^^^
▼ant 9 dans Tégtife , de fon Ordre. Le Ak
medi , des dépotés du Landgrave » iê
rendirent à Pfigiife 6r firent prier Ir
Grand - Commandéar de s*3^ fendre ,
pa»ee 4|u7fir dèvioieiit lui' commumquiBr
des t»rdi«i< de tfuf MaStne; Sdiuzbar y*
étant allé ,' les* Commiflaires dirent que te*
Landgrave loi Ordonnoit dV>iivrir le tré»
16r M fi>n égtire & kl chàfleioà repe^^^
foîmt («i <emlrtf: dé-Ste. Elifabtiiry
Zi^ik- âqvoiem trafrifoèter^^ tHâleâ^w * ^'
e CfMd-^@ommaAiÀH|rfr)cfuri'y 6e fo»
frouv«r« ie {^ift(^ ^ i^ ^i^^il dtr tpete» lee
fatfons poAles , pour le' détourner ik
ce projet; mais ce fût envam» Le ien^
' ■>■<!,' li M li ilf I a I» 1' '■ I I ■ "in-*
aycua évéçeoieiu poar Tbiftoire de l'Ordrt. Kou«
inilc circocikiftcts ' '» - *'*-• .-'•'. --»- Ji^-vl
\t9 Histoire
demain dimanche^ le Grand-Commân-
Talth» <l«ur ay»< ^^é ipandé à r^gUfe, le Land^
»p Cm M- grave lui ordonna d'ouvrir le tréfor qui
"!^-' contenoit les reliques ^e Ste. Elifabcth.
Trois portes , qui Céparoienc la chapelle
du choeur , furent ouvertes fie le Prince
L entra fuivi d'Albert^ Due de Lune-
urg de Grubenhagen ^ d'une foale de
courtifans Se de gens de toute efpece.
* , La châfle qui contenoit le corp^ faine ,:
' étant entourée d'un grillage de fer , ^■
•*• Landgrave ordonna de l'ouvrir, & le
Grand - Commandeur «nîploy a de nou»
reau les. foUicitations les plus preflantesir
mais n'ayante rien gagné , il jetta la clef
IpîH deJui. Le:facriâaio layani rtn^f'*
(éfi , voulut fnvain: s'en, fervir:, les (er«
r«riers< ne . furent pas p|u$ heureui en
effayant de crocheter <etlefibrr«re à fc-
cret ^.U il fallut la hrifer de force;
alors le Prince. s'approcha de U «haff^»
Mfrhurgii.ÇQjB^numttH it là pî«i<fe; magnific^ce
}?7.wj;d" Chevaliers Teut^^fiiquesr^ <jrfi eiifte
#•#• «i. QQcote Çi^ ♦ eft placé, iw ôn'pWW^fe^
de hoia peint istn r^uge;, Xn thmt,^?^^
d6 6 pieds de longueur 9. pltf s de % ^^
largeur 8c environ 5: de hauieu/ ; la par*
ticLlupérifittte eftj6iitt.ça.ffiDni?.dc.tojt^
.iO^
'^'■•■1 tl I Ifl
iÇftiK% Tcttcomque, fut It y^if «y^
T9ir C».i/4Sb.
»E l'Ordre T|£utonique. ^^ç
mh (ont repicfentés divers traits iie la vie :
(de Stc, Elifabcth. L'on voit autour les ^^^^J^^^
fiatues du Sauveur , de la Sté. Vierge , de ckos-
des Apôtres, & de Stc. T.lîfabeth- Le «^^- ^
tout eft d'argent doré : c'eft un ouvrage
gothique , mais orné d'une très^grande
quantité de pierres précieufes, de pler-«'
tes gravées & (ur-^tout , de perles d'un
grand prix. L'écrivain qui en a fait la
defcription , a particulièrement remarqué
une émeraude de la première grandeur ,
& ui)ei fuperbe perlé » groflfe comme un
ceuf de pigeon. Le Grand- Commandçur
ayant encore fait inutilement de nou-
velles inftances ^ le Landgrave fit rompre *
la châfle, mais l'ouverture fut faite en
defibas^ pour ne point endommager l'ou*
vrage. Le Prince dit ^ en retrouttant Tes
manches , ou'il n^ a voit peut-être rien
dans la châue ; mais quand il eut paiïé
le bras dans l'ouverture » voici , dit - il ^
les reliques de Ste. Elifabeth, & ajou-
tant la raillerie à l'iminété , venez j dit-
il ^ ma vieille grand - mère : en tirant
les reliques qui étoient enveloppées dapt
un morceau de damas rouge , il adrefla
la parole à Schuzbar , en difant : Mon-
ileur le Grand-Commandeur , cela eft
pefânt , je voudrois que ce fuffent toutes
couronnes ! ce font peut-être de vieux
florins de Hongrie. Le Landgrave remit
^JO H I 8 T o f ft i
'Ce pré^cîeux dépôt entre les maîns de
ValtÎier George de Colmatsch , (on Stathaltcr à
DECaoM-Marbourg, & celuKci le donna à Ton
-»"^* doineftique qui le mit dans un fac pour
le porter au château. Le Prince' a^ant .
. demandé où étoit lé chef dé la Sainte ,
le Grand-Commandeur, après s'en êrrè
"^ beaucoup défendu, fut obKifé de mon-
trer ^endroit où il et oit renfermé : Tar-
moîre fut forcée, & Ton en tira la fainte
relique avec la couronne d'or que TEm*
* pereur Frédéric II avoit mis lui-mémè
fur là tête de Ste. Elifabeth, torfqu'on
releva Ton corps , un an après fa cano-
nifation ;' le rout' fut encore porté au
château. On peut juger combien cet évé«
nement fut fen/ibie aux Ch^evalrers Teu«
toniques , qui faifoient profeffion ditcno-
rer particulièrement Ste. ElifaberK, qu'ils
avoient prife pour une de leurs jpatron«
nes ; mnà perfonne n'en fat plus affeâé
que le Grand- Commandeur & le Grand-
Maître ; & le dernier ne manqua pas
de porter Tes plaintes à l'Empire contre
la conduite du Landgrave (i).
i(x)'^iet'avif ont été roft'p«Rajf< fàt cc^n'étoitot
d«vcAttes Ici reliquea de Stt, ÊliUbeih. : Blanken*
licirn, ancien Rourgmeflre de Marbo«rg; & comena-
porain, prétend quelle Landgravf Ut fie inhaimer
fecrétemeni à Macbouig , en focté. qu'il n*v «koîc
^ue deux pcffosucs, ^iit conoufllni Vtnltm où
DE Lt)toRÉ TEtoliOKiQUE. flf
Sî Oonberg ne ceffotc de foHicker itÊm* *
pcrcur & les princes de lïmpire pour ^i^în
obtenir le redreffemcnt des torts faits à »fe e«oM-
foil Ordre , le Rot de Pologne ne fe ""^^
■ , ■ ■ ' I ' I I lions du&oi
.:, . i V ...'■■ de Polo^no
elles écoienc dé|»oréct ; & il éft tifè^ -. vrair«ibbUb|f en faveot
qu'elles 7 relièrent iu^u'â ce qu'on lés exhùmi d'Âlbeu.
pour r«s rotidre àVOtàst : c«t fa «lios avoicnt étk
portées à Zieg^abaÎB , l'an 154^ # cbiaa>« £ftor Vm ^O't •
coiîjeauré , lorfcfu'on y tranfporta la chlflt oà elles
avoîcnt éié déposées aupara^coi , on ne voit pat
pourquoi elles n'auroienc pas été ttndues dans l«i
n£mc tems; & lés deux pièces fuivantes nous ap*
ÎrtB«*t qu'il y OUI t>l^^nr< l^vo^A^^s <l*>o<c'^'^^^
,e Land^ave arUcé par CharUs^Quius » ordoolat ". ^ -^
éû fôis^ dé Câ prifon , de rende» aux Chevslic'rt
Teocoiiîquot tes fOlSques d* Sfct. Elifiibeth, St \^
TailTellr. ainfi que les bifoux qu'on aTôit eolovésdt
Itur Eghfé de MÂrbourg. Jean de Rehcn, Grand-
Coflomatideut du Batllla|e de Kcfle , 5e Commah*
ëcur i Matbourg^ donna le s» mai IHS 'aMx Coni«
nûflaîres du Landgrave , un reçu par lequel il dé-
«lar<^ que G«Orge de Cdlâiâllsh , &» «uires , lui
avoieut rendu ce jour- U , (ous les bijoux avec U
cbilîe de Sce. Hlfébetli > qui'avoieiic été enlevée
^e ie maiCon rêuronique le ^a- juillet 1^46 ^ peut
être portés dans la forterelTe de Zieg^enhain. Malgrç
que cette qu^tancé f^ï gén(raîé. il eft cependant
fertain «ne l»cotiiiO]nie.d!or ipii étéit» ftof \m chef
ic la Sainte « ne fut point rendue « comme on ^e
voit par le traité d^Qudénaiéc du 16 juin i549«
Quent aux rdiqtfes de lee. EUfabeth . ellee le futem
rendues que fia femaines a^rès;. cet que le même
Grand'- Commandeur alteflé,'par uti sue du 1%
îuilter -de l'an M4S' ><!«<'< ^^"è^ il déelare cjhe ,
George deCoImaftch lui. a renùs, en pref^^ce dis
Chancelier . léi ^offémens dé 'Sce. ^Iffabelh . faVoîi^
la tèt«^4vet ; uiti» dut mâcboiref , cinq «s de amé*
tente grandeur» uncgôte» le» omopletes «t Je grsnd
os d'une jambe. Oti voit pat cette énomération
qu'une grande partie des ofTcmenf de Ste. Elifabeiii
étoit perdue. Kuchenbeckcr analtêa Haffiaca. eol^
Ua. Ida 9 in 1*0, 1719 IH^ ^^$•^^U
Ij^ H i.s T o I'RT:.
U0()tt pas de demander i VEmp^rtv^t i
Valther^'^ ré vocation, du bannlflement prononcé
BE Crom* contre Albert de Brandebourg. Il avoic
***•• écrit à Charles*Quint à ce fujet en 1 5 40,
& le Monarque lui avoit répondu qu'il
ne pouvoit hèn décider qu'en «pleine dic-
te ^ & que la première fois qu'elle (e«
roît aiTemblée ^ il sfoccuperoit de fa de*
mande. Sigifmond ayant appris que les
Etats de r£mpire dévoient s'aiTembter
i Ratisbonne^ au commencement de l'ait
. 1-541 , écrivit de nouveau à TEinpe*
eod. ToU reur le xz janvier de cette année » pour
ro«.4.ntf«. l'engager à cafler le jugement de jaÇham-
1541. bre Impériale qui n^avott, difort-il^ au-
cune )urifdi6tioif fur un vaiTal de la Po-*
(ogne. Ce Prince parloit d'un ton iî ferme
de fes prétentions (m la Prufle , qui étoient
diamétralement Qppoféès à celles de l'Enr-
pire » ^pi'il de voit prévoir que fes foUt*
çitatioits ferpient inutiles ^ comme ellei
Je furent en tiku La vitle de Dantzig
ayant reçu deux citations , Tune pour Po-
lliger d'envoyer en. Hongrie la fomme
à laquelle^elle avoit été taxée par la diète
de Ratisbonné ^ pour fubvenir à la guerre
Contre les Turcs , & Tatitre , pour en-
ih'ti. nmm. Yoyer des députéi k la diète qui dévoie
*'f.-3 "fe tenir à Spire , le Roi de Pologne
^ ' écrivit à Ferdmand Rot des Romains ;
qu'il regardoit cela comme une erreyr
ZiS»
OÊ l'Ordre Teutoniqué. jtj
^e OismceUerie » & qu'il le prioif d'em*
^cher éam la fuite , qu'on ne con- ^^^^^^gW
ibndît (es fujets avec ceux de l'Empire, ob croh-
Sîgiûnond ayoit beau Jeu pour (butenir ■*^®*
Les ulurpation^des Polonois«&de fonfke«
veu, & il tn profitoit. Ce Prince n'igno*
tok pas que la Situation de l'AUeinagneSc
de la Hongrie étoit telle , que le Grand-
Maître ne pouvoît efpërer de long ttm%
d'&re recouru 'd'une manière efficace.
Cependant rien ne pouvoit reboter More da
rinfatigaUe Cronberg , qui ne défefpéra 9^J^^'
jamais de trouver quelque moment fa^ '*'
vorable : taut^t il couroit aux diètes de '
FËmpire 9 tant pour y foutenir les inté-^
rét^ de la religion ^ qne pour folliciter
du fecours , tantôt il aflembla des Grands- ytnatw.
Cbapitfes pouf affermir la discipline dans ^'fi*
fou Ordre r foupurs en aâivité ^ il ré*
cnpera une petite partie des bt^n« ^ que
\€i «ïalheuH du rems avdienff fait paffet
dan^ 4es maips éttàngercs /& rétablit
plufieurs châteaux -qui avoient été détruits
ou fort endommagés par la fureur des
Anafeaptiftes. Ses princîpauroavrafges irs
rent la. reconflruâion des châteaux de
Horneg , de Neckerrulin , de Hcuchli»»
gén &;de Mergentheîm : ce dernier qu*^!
avoit choifî pour fa réfidence , &c qui étcnl ^
devenu le chèf-lîeu de TOrdre , fut ré-
tabli aYCc de plus rnagni&cencç que les
3)4 H î s TO 1 R- E,
' autres : ce Prînce^eut rfionoeur d'y re*
^i^^^';^ ce voir rEmpereur Charles- Quint & le
»E GRoif Roi FecdiiHMid fon frcre , qui rhMoroiéot
•M«* d'iMie efliine particaiiere. La mort feule
mit fia aux. travaux de Cronherg , qui
mourut à Aiergentheim le 4 avril 4e l'an
1^4) 1 dans le Aems que la plupart de$
Grands-Commaaileurs y itoîeot anivési
pour aflider à un Grand-Cbafùtre q/il
avpii convoqué : il fut iiUiuiué daai la
chapelle àc la cour. Sfi% ccudres & le
maufolée qu'il &'étoîc fait fake de 6»jDvi-
ir«nt ^ ont ^té tran/por^és dans le ca-
veau de la nivelle tfgWè, H yjtkt^*
préièrité en l>Tonze ^ de grandeur ni^*
relie » à genoux, devant un Çfucilx » ayaoc
un dupelet à la main ; 011 voit au pied
du <cucifix une tête de nmi avec ces
niQts : Atii 4tr ^ualU htrnuch. I!aiiva
beaucoup d'Hi]l}<yieM (pui parli^nt avan-
tag^uiremeni 4c Oonh^g , ÔC: pa« m q»»»
^n ait ditdu i^al. Qu lie peut pas faire
' un plus l^t éloge (i)«
: (I) J'aufaîi pu allonger ITiîftoîre fîe ce Cnnà'
-lifaitre^ en reridint compte d« diftet^i» pHfilegf
'^ui lui OUI été «cGOfdéf pat . rEmperear . f^ \^
'«•ai p;i« cru devoir entrer da^s ce déiail/On «'C
peut Cairk remonter plut biut queCronberg, Vta^H^
pàfout les Grandt-Maîire» 4« *M WuUr î -AT*'*' /'j!''
la^gract it, Dieu &c. Voyez ce que nous avons oit
4 comtf « ipagc u$ >4tt fajei de^aik&r«ki.'Tfucfafc»
DÉ l'Ordke Teutonique. 3)^
WOLFGANG SGHUZBAR,
i>U M I L C H L IN G.
XXXVIU. Çrand^Maitre.
JLes Grands .Capitttlaires itzfii déjà ^^^olf"*
aflcmbiés à MerEendieioi à la mort de ^ ^aho
^. . ^ _ ^ ^ ° SCRUZBARtf
pMnoit ci><o|e U qualité de Frtre daoi fc< cbattrcf • Vtntor.
Coi, Pol, tom. 4. pag, 1«5. Tlfeffen fon fuccefleor ^ W* »i^ •
^ai étoh ^ lïamW« , le prit âUfli pr^bablcmeoc ; ce-/^^ .
|îieaiitf^ iUbs la feule 4£e iei chantes que ie coq- ' I543«
noinè, le titre de Frère eft' omis. {ClagiuM de Linda
Métnana^pag, it ) Frédéric de Saxe & Albetc de
PiFMiebourg , abandonnèrent la qualité dt Frère fc
s'intitulèrent : Nout par la graet de Dieu &e» lit
étoient PMccet <le tnaifont fouveraioes , ainfi on pt ut
«roîreqii'tU; «^ faifo^nc que continuer Tarage 91^
ila étoient a4ipai;aYlot. Nous avons déjà remarqué
ailleurs «^ qu*a<^ciennement cette dénoiainacion icott
VAf marque «l'bAHnîm^ « ^^ue de fiqaples Abbd< mf i«
toient Couvent dam leurs adet : mais depuis qu'elle
fut devenue une marque de grandeur , oîT çonvif a<«
dra rfant peint > que peifonnc n'écoit plut, autorifé
à la prendre que les Grands^Malcree de l'Ordre Teu-
fonique « qui aboient an' rang diftin|tté eyict e (^f Putf*
fanfii^i 4u Nord. Cependant les Grands-Maîtres s'^
abdinrent , Toit par humilité, foie parce que. leur
qualité dtChefa d'uh Ordcefouieerain /lùifiroiipottt - ^
les nelever. Dans les circonilanccs où l^Ordre fe . x
crouvoit f CronBerg 'crut qu*il ne fAlloit^né^iger
mucune des prérogatives dont il étoit en droit de ' /
jouir r«u(B Itiea q^ tous les.attUCt.PriniLey de FEm«
Sire, Bc s'intitula: Voué par la grâce de Dieu Ùe^
'ignore, s'il prit d'abord cette qualité au commen-
cement de fon Magideie i je la trouve ponr la^pre*
miere fois dans un recès de la dicte de Spire de J'eH
€542 : fes fucceffeurs ont fuivi cet eremplt, ji/cflht
^fl/b/, 4, 'lt«W#Vfft. p«r4. »;|wr 4^*
)3^ Histoire
* ^ I Cronberg , & la iicuation. de rOfdreexî»
i^otr-* S^^"^ qu'on ne différât pas de lui donner
CANO un AicceiTciir ^ le Grand-^Commandeur de
ScHvfA%. Francgniç^ qui avoit la dircaion de l'Or-
dre pendant l'interrègne » fit procéder i
. ^-_ réléâioo, Se toute» les veixfe réunirent
fur/WOLFGAKJG ScHUZBAR furnommé
MiLCHLiNG , Grand - Commandeur dtt
Bailliage de Hcfle. Schuzbar eut beau pro«
tefter qu'il étoir incapable de remplir cette
dignité, &c défigner pluiieurs Chevaliers
à qui il croyoit plus des talens ; on ju-
*' *^ gea que fa modeftie IVn rendoit encore
plus digne , & il ne put fe refufer aux
vœtx de fon Ordre (i). On eft Airpris
du peu d'intervalle qu'il y eut entre la
iport de Cronberg &£ l'éleAion de (on
fuceeiTeur ; car , dès Je 1 6 d'août ^ Schuz-
bar demanda les droits régaliens î rEm*
péreur. •
11 reçoit Charles- Quint , voulant donner une
"spifc?"'* nouvelle marque de confidération à l'Or-
Venator, dre ^ donua rinvefiirure de la Grande-
f'? *^* ^ Maîtrifc & de la Prufle à Schuzbar , ïe j
*'«544« ^-* i544> d^^ '* ville de Spire, *«rec
(I) H«fr ^crft le nom du Grand-Maure Sahuihar
et Venaiof Schut^bar WoUMf^ «tbtf'né I TreiCst
vili^dt U Hrffc , de Crafc Sriiuzbar . furnoinmé Mil-
êhUng, 8c dt Miim«fi|e dé Trohc. MarKkùtt. 4
fi. pag. 17$^
U
»E l^Oedre Teutokique. ^jr
h même folemnité qu'il Tavoit donnée <
i (on Prédéccffeur dans celle d'Augs- ^^^^l"'
j>ourg. Le trône étoit élevë dajis^ la grande caho
place, &ç on fuxvix le mime cérémonial ^^'^'^^^
iqui avoit. eu, li^u pour Cronberg ; aînfi
il éft inutile de le répéier : î'obferverai
feulement que TEleâcur de Trêves ^ l'Ë«
ieâeur Palatin , & Joachim II j Eleâeuc
^e Brandebourg , coufin iflu de ger-
main d'Albert ^ y étoienc ^n perfonnes.'
Les ChevaliersTeutoniques , Ambaifladeurs
•du Grande Maître .9 étoîent Chriftophe
À Henri j Comtés de Leyningen, Louis,
.Comte de.Konigstein\ Jean lacob , Baron
4c Konigseck , & Walther de Heifens*
lein :^ Grand - Commandeur du BaiU
4iage de.Qoblentz. Les trqis, étendarti
iîirent portés devant le Grand- Maître Se
4^éfentés iJ'Empere^r par Evrard d'£- .
jiiiigen^y Grand-* Commandeur de Fran*.
conie, par Jean Verner de Reufchagj
^Grand-Cominandeuf id'Alface & de Bour«
^ogne » &c par Êtalthazar Comte de, Naf-
fau de V^isbadjCB y Commandeur à Kap«
/er^ourg. Gafpar de Munfter , Comman*
deur de Marienbourg ^ y aififta. comipc
-député de H^ri^^n de firuggeney , Maî*
tre de Livonie, & de Jean de Reck f
fon Coadjuteur. Les lettres d'invefliture
.étoient €on,çues dans les ^ termes les plus
forts contre Alb^t de Brandeboûrs*;
Tomi Fin. ^ ' ' p
^^^1î« H I s T O r R fi
^J*JJ* l'Empereur ordonnoîc aux Eleôeurs^aux
Wotf A * Prîncct , aut Comtes ^ enfin a toat l^Em*
Sl^mU. P'^*. ' ^'^^^^ '^ Grand-Maîtrc à t€nitcr
en îouîiTançe des biens de (on Ordre,
& de- tous tes droits qu'avoiènt eus (et
prédécéffturi » qui lui ëtoient de nou-
• veau confirmes.
Le Grand- Maître n*omît rien de ce
qui dépendoit de toi , pendant tcrat le
* cours de fon règne , pour le maintien
de la religion , pour tâcher de r^ablk
rOrdre dans fes domaines ufurp^Si *
pour témoigner fa reconnoiffance à !*£«*•
jyereur , qui rhonoroit d'une bienveil-
lance toute particulière : la gucwe qw
ce Monarque fit aux Proteftans, hn en
fournit l'ocèafion : mVw pour fe (oimtt
wnê idée de TViat dé fEmpîre^ ifcori-
YÎent de rapporter en bref quelques éve-
•fiemens dôi^t nous avons diflfiéré' de paf*
Jer jufqu'à pféfenri • ' ' ,
tîfae ^ t Les Pi inces de T Allemagne , qoi rmtti
^^îiïil/embra.ffé' le LuthéraniliÂe , s'étoié^rt. aÉ-
9t.7&jip^fémh\is plufieurs . fois pour leV i**^*^^*
de'fcur religion & de Jew (ùràé^ darts
*li ^petite ville de Smalcarldç;: fe«r pf«-
'»iîiefc a'flemblëe eut lieu en iji^^^e
iU firent un traité purement défenCf.' D*«*
ans' après , il fe fit un accord à Nurem-
berg entre TEmpereur $c le Princes Pro-
«teftansi portant qu^ y à|iroî< Kâe pais
ffètïMfM^ «lânfe l'Empire Mqn'à 4» i*nutr. -
tfUfi Con^H* qttç l'Empcreuf tâcfew6it' ^^^^Z
de faire . aiTetnblef înceilammeot. Le Con- <?ax«
cile n ayant pu avoir lieu ^ les Pf tnc^s s'aï^ ^^******
{cmhltr^At encore à Smalc^lde en- 1 5 ; 5 ;
& cmlifne'depais i-atoord à^ Hur^whtxg:
{duirems- Princes, Se beauôoi»p de villes^ , ^
éroHent entrés . ékm leUiv^lJiiinçe , il ftt ' " •
troQM à <êtte affembié^ quinze Prinoea'
& les députés de. )0 villes qui avoiénc*
embraiTé la confefton d*Augsbour^:on y;
r^nou:vei)A peur^ lù ans ^ la ligne quer
li3i Rroteftaits. âvôtêiftt Une pDu/ Jewrtlé^
feiifei L'an: 5 1 .5 j 7 ^s les Prmoc» •& les j 4éN^
pueés der viHes LxHhéfkuncs s'^tam ééi
fioave^u ailèmblës à Smalcalde , ils y ap^*
peilerent Lutker , Meboâon & d*a«itrer /
doâeprs de ia feâe ,. & l^otv examina U'
bulle d'indication d'un Concile à Matt«rj
tovn^ f» éôttnttnviwt lig»e^ Aok ckvémie ; ' "^ .
trèt**puil&merfar: Ja joné^ionides Roîr^ .- >. i
de Suéde &o4e. DweniafdL ^LéA- .IXief
de-^urtetAberg p. & de pliifieitrs'awiresr
Prineisv Us déclarèrent! fiére«»ent qu'ils *
ne :eo9^ttroîeot j pmM qu'im afieciftbiât 1
U CéficBeitors dc;rAlletaagnei; î '
- Cer£i0ieur Concile aflemblé contre Jesl
erfe4irsideLuther,\de2kitogle<&d'e Calv;in^j
&^yi!ta féformatîon dé la drCcipline &C\
des mefettr^^ eft trop cotmli, pour qae^
nous ayons bçfojiii d*eo faire ici rhifioiie a*
S^oni dbfeiivéra fcolemem qVilffiit â^«(1^^
^otp.^*^ indiqué à' Mantoue^^ènfutt^ à *Vi»iice'&-
GAKG enfin à Trente, où il commença' le 15'
^*^"*'^* décembre 1545 » il ne fut terminé qu'au'
bout de t'8 ans, après a^^ir ^té inter--
rpmpu'deux fois. Lother , première ^i»rce
. . de touf ces >défordrés, mourùt^i^-'^îéJ'
W45- férrîér 1546 , ^Frédéric , Eléfteifr Par^
^ latin , ayani «tubraifé cette «néme année ,
fa doârîne , donna un accrotflèm^nt con*
£dérable au parti des Proteftans. >UEm«
pereur voyant cette ligue fe fomfiep4ous
la jonr^ ^ & -que tei efpérances qu'il
âvoît ' conçues de la Atfïxxi^ d!un. Concile-
étoient vaines , réfirfntid'emplbyer dWtrei
moyens; caries confédérés de Smaicalde
avoient juGque4à, méprifé le Concile, 8c
le rejettoient comme s'ils n'yav4DiefU au-
C4in intérêt.' •-' . .". ^ ■ \ • ' ;. • •
jLîpie au .j Châties -Ouîat'^' voyant Qt^W fettok
|'£inp«reur. employer la^foi^e, avoit^wye a Rome^
le Cardinal ^ ><Tr^ntê , jpoHî* tbrî^urd'
un traité aved le Pape,4)arleqiietSa Sân-
teté s'engagtoiti iui^fournir iiooo hbm-"
mes d'infanterie, Italienne , 500 cîievau* '
légers , iot»ooo«écus , & >ki permbtitiit -tie^
lever cette année la moine dîu' r<vetik:pdes
Ixens^dé i'Egti(e,,en Ëfpàgne. CéroHt^ator^ '
Alexandre farnefe , noitimé PâfliMll *{^ qui *
occiipoit la chaire de St. Pierre* L*Empe- -
.-rèur^ décidé à la guerre , xlédara gar «a
DE L'PftD^fe TeWTPWQUE. }«! ^^^
tfnanifejQ^ îquUl fi*eA vouloit pas à .I4 rç- ff'^^TIH
ligion , ^ai^ bien aux gens qui méprifanc ^^oLr^
les ^p:t%\f ^ r^mpire:^ ûtfçitqieqt çon- ^^**
^pieav^ ^r}^ï>Vf^ lP^^^^^^ &;, dqpowlf *• • ,^
Joienf les PnpcjÇf, Ç^[d^^^ > ., l
du Lan^g^aye de. ^eÎTe à Tégaid de VQfr *
dre ; Teutonique , dont i^pus parlerom \
M ion;.lieu« L(i$ .frpt^ftaifs xloni. Je)i||f
Jûaogravc de ;He(ïqyjîéu)i^pfn,r|^s cl^efs, »• ' . /
Kf^^f. 4? rWnw ,jj,jils. .aflCeinbljerwt Jews
4r.QMpesy qui.é(piçpt, bien plus nombreii-
^^ que celles de! l^Eippermrr
...Charles mit Vï^tOfixxf &C:lç»jl-andgray^ uGrwaim
^wPifi^ rEtppiff?,^ ^Çj^gi^nbl^ fo.f|M.I«rc
jiffflée ; §C le G/ap^ ,ft^re,$IyVwd« ^,1^;^/
g)ie<;/tî«trx)Hpc$r q«^c9flftÔ9*«ft^?'V,ï45><? .. SUiéan.
^wwf^Ç* ,4?.flayalerie.Xçs. ?wuge$:, du ''Vm,,#*f,
Paye viufpotjoiridreKÇinp^reur qijic^tDit?^^ ^j.
^ ,U xf te.^jB Varm^c., & If S;rjt^es,,du pi* »34^»
îittî?^ %€,i?l le HÎnçipaiitVsîitre 4e Jà ^
mes d infanterie &t 4009. chevaux a^.Xç(
poorsdiç L'EnoBÇfe^i), enyoyçrent le çq[m-
ie;4'Ôijleqj)oiwg,& Jf Cplq^ei Reiffeiit
Ç^SSSi pêcher qtfiU ne paffaflfent le Rhi». liÇm*
^o7"* pfcrcùr , tie (bn côté , crtvoya l'Archrdec
^'Aifè Mas^imirienV te Grand- Maître 6c l'Ordre
>4a^MëéM. -jp^uiôni^ Sr «tbèrt dé Braiîdebourgî
?^». fom!"^^^*» du^àc rfeVtiïfe^ poiifitfctiiîtfeir
-ci^mpàgne fè pjriBTa cti'wiafnoeiiv*ci'*& eii
< diffëfêhres etitre^rifes dont aucdiiè ^lefut
tWdfevfe, iL^Bm^rcVÉr ëraitr cm\^ i^'inùt-
**siÉï prèr 'de là Brèkti i vbtottiÈ HTiif^en*-
njj. wdfe^léS ëriftéWih r let Grand -îJlaîtfe U^
• • «!^^ve tie^Brkhdefcëurg V ^ la iétt'êé
lèUt caVarefk;i-6c Atl!l^rântl;Mbc{^
fcs ïwttfiHonï ^u^f cpm Wahëôit^ partiréiik
au commencè^ehf de la nûrt , ayâiit dêk
•!>nt:0 .! IKeiiaîféï -fcf leurs^'aHnti p<m> fc fccôit-
4, „/*:•;::; fl6Îtré-,-S?ifkir^ei«ai'afl fiience; ïe DHfe
.»ii li, .1 ihVflfc vjes^fiÀV(ftt %vfefc^lc gros «c nk^
•*^^*'^^-^'^ ftëè'^'îirtft' 'éif tSfrtfe^^^éiftcrncé r maîi^^ïéli
, .,/.'\^ ' àînéf;;^âVcrtiV4le 'ceî^'dèff^^^ le fifeht
-i écHbiièf : ils avôiënt auj$nii^bré lè^ gardes»
* " ' Sr^oUJe -farmëe ëtort foUs ^e$ aVmés i
e??^fôrtè c^iiiB'îër Impériart' furent " cMHh
,^.'^ piuf'>^eAdriî 1*^ éhhè^fe à dot v «r<^
.^1 .4i iflUi^Reirreu^r ,%;:^j^mp6riçreht qii^îqùei
• "^Tèntiant ëé tfcnîs Içs'irëWpèf dé Fer*
mtù^néj tlôl dcî RoWiaîni , de ïlongrié
« drBdbAilir^âeH^eHbi'dùiNè^Nfeiùrîct
Bit l'0i^be TEtrtQKKJûÉ. 141
de Szxp ^ faiCpietit le ravage dani PEÎcc-
torat d« même npin : Maurice, quoique ''^woifÎ^
Proteâa^t , «'^toit atmé contre TElefteur ^ah^ .
fon coufin, tfpérant de le remplacer dans ^^"*-^-^^
Ja dignité EleÂorale. V^n 1 5-47 t T'Empei ' , -^jr.
teur p$kria J^ ^guerre dans la Saxe ; ellQ
fut bientôt .terimnée -par. la baraille d^ *
N||i|bçrg , oè rfejefteur Jean-Fr^d^ric fut
fait .prifopinie.r. Quelques jours 'après TE- suuofti.
kfteur fui condaniflé > perdre la tétô ''*• '^•
comme rebelle & félon; cependant TEm-.
pe^eur ]ut ^t grac§ à jia JoUicitittion d^
plufieurs Pri^œs^.fnais â diverfel con4i«.
tîpns; entr'ail^rifs ^ qii^il renoneerott pourl
{ui ôr fes;0nfans à la i\\%n\%i £Ieâora)e n
& qu'il teftitueroit les bii^as enlevés aut
Comtes de ^ims & de Mansfeld^ au
Grand -Ma'itre de l'Ordre Tectonique &.
4 tous |e$ Ecclegadiques. C^A 4e Jean^
Frédéric furnommé )e Magnanime., qmj
def^ndeiH le« D«ics. ({e Sujce .Gotba.4'au<
jourd'hui. « i
Le Duc M^grice de Sa;ie , i qtii Chaf4
ks -Quint donna l'Etejf^orjit de fon in*
fortuné coo£ji , & TEIe^eur de Brande*»
)>OH''g f fongerent au(!)tô^ à dire' b: p^i^fC Uti»
du Landgrave de HefTe , qui ne pouvoit
pliis "fé (oiitenîr aprè? un pareil 'écHcc.
Oa fit, une .capitulation . par lagp^Ue ce
Prince prgmît, outre une grande quan-
tité d'autres articles Impi^rtans, de i«i»
P4
)44 H I s T or tt% ^'
iiiutt les "bieni qu*il <voîr pri(^tt *€ranJ-
WoLfV* Maître de IX^rdre Teufortîqùe, Le Land-
CAHÔ grave vint trouver l'Empereur à Halle ,
ACBwaaAR. p^y^ lui demander pardon : ce Monar-
Sue le reçut fur fon trône » au milieu
*une aflfemblée nombreufe^ oà fe trob«
Voient TArchiduc Maximilieh ^ les EIec«
leurs de Sne & de Brandebourg i Phi-
libert, Prince de Savoie ) trois Princes de
Brunsvick, le Grand «Martre,. le Duc
d'Albe , plufîeurs Evéques & les Ambaf*
fadeurs d'une quantité de Princes. Cetle
aiTemblée brillante n'étoit propte qu'i
humilier \4 Landgrave» qui refta iông-
tems à^'genoQx aux pieds de rEmpereur*
Après avoir fait cette foumiffion , le Land-
grave comptolt de jouir de fa liberté j
mais il enjut tout autrement ; car TEtn*
pereur le retint prifonnier pendant trnq
ans (li). '.:«•.•'•'■
•* Le it de juïn , co^me-^n condui-
foît le Landgrave de Halle à Naufnbourg,
FEleâeur de Brandefeourg , qui. l'âccom-
pâgnoit , apperçut le GraRd*Maitre& le
dk au prifonnier ; le Landgrave fâchant
\. «fue ce Rrin^e» étoit en grand créditîaH-
'"'(1) I^*d^teiitib)i diV landgrave^ éwhé lien ^
beaucoup de difco(&on« : pecfonne ,nU traité. cette
matière plus à fond que M. MMlct dans fon Hi(<
toifé ^ HtSt» M^tne^i. page t6f ôc foirantel.
DE l70rd;IB, IÇEyTpiKQUE. ^4t
^fv^^S; ,de^ %»f " & d« Brati^cboiû-g , <&
iÇl^y; fî^.JiJ«né»,prpin.Wtant çl'accom-
J^ÏFf W ,.po\u ipi)t59Ît ,fop. ,êUrgiffe-
)ftent«a,uffi;ô.t que I accord ierott.arrang^^
sm^S^ ?mm^sm\ ^^tf^g^nçc» f :*h^*
^feysi;},écriv«fpt fe 4. jiyile; ». ^ ÇMn4- »^
^f^imandeur de Hefle,^ {>our >,Itti ; fi^rc
.|fS!.«^ îGrajidi'- Viaitte.. On a vu p|o.s o,Ji7;,,,
j|{fut ,' .^otnmqit, Philippe- '9,v6ir^n.îev)îfcfM.H</i'
it^Mques ae,Sîe.EUfabet)i;« f îip;,^»- ^* *
ïVoî; -tntqfyé 'des CaiplmiSàttf i hiCttÊfi
piê(ti (ermetUfitr iK-iitce i ^ fiffenr meé*
tré en pr'rfbW ceux qur Vy reftiferent:
on s'empara dés re^it^rçt , des papiers 6c
lies rttenui ;'i&'ofirr tltàfkjoiite* Ittptt*
•^rtbés dé'lWf*i fojt\dh*vartéw', -fok
'iPUtie^, eiï leur difïfit'qtfils iiV«Aeitt
"(q[ji*à ft hniKer •! «Se ct^i srtnirt.nçoit 1*^0.
TOr^r*. deiptités-ïesCommindéries qu^tl
>'».cPf%icëmdut^ pirq d^'te*»
*"*•' refndtàçé^ par Idui'^ Rehea ; 'dahs h
"dlghitë de C^aiid-Co^maiYdeur (f^flliïll.
' ïe 'j àéflt^ Vj^j ,'Vâif-leqWI-P.lïnrpft^
Îiirepéit le' Crrànd-Cb^rnàndeaf de' Hdfe
buslTa j[>r6teâioh (péciiT€',''Sî^dt^vÀ'nt^
... au»' friwices & aux, Etafe tD^rrr", ^
àv^iébt' èiaf l^urs Bo'mim^'iAe.s bietii
appartenus au BailHàge^Sde HèfTe , ' Cth
Commatideor ou par ^s Chevaliers ^ ce
non par le Lsnâgrav^e. On chercha ^tn^ ^woi"'
fek«i>à acQomtnodcr ceftv afi^ire : l'Ëlec* «an(s
leo|l^al«ttiiëertvi€iau Landgrave enfa«^***^*
ttur ïks Chevaliers ,.€c la tettre lui ftrt
isMàie par Jtan ée Re>ien i ma» ce i^ritiea
ift.f^ondk iqbe pour tkher it îufltfiéf
un procède aulS firrgulier. Il y teut tncora
^uekpies peunparLrrs d'iaiccommodeiftem -^
en 4544 à }&{âr<i ^ pendam ia temoe^^t
h d)e^ 9 qui m fxradvifi^tn ^cun isffer ^
& KEmpa-eur en^poys , l'a^nfief ftiiyaont*^
deifx JComifMaâres aà liandgraV^ j» qui
iseniferent un accord^ slu moyen- da«
qwl 1 ib Orand^O»Dmandèur duc Ttncreîf
en poflkffiofi de fet bi^ns rmans ebt ae^
eo^d «VtM^quW inmim , 0U ^bvi'lîô^
nat s le pom principal de la dii&cùifë/i]&)
iîftoît toujours ^(k le liand|[ray« ^(ne M^
cita bientôt de nouvelles (i).DVitleurj?^
■ il) Nauf.A!«Atrer^i<k. p6iit daps U «Utail |d< «f |(
diftculcês^ oc ou piocès iotèrminAbJe , qu'é les ont
^f^JP^/tf^ Tcttifooif 4H t^ùfc^^' parti lU d^çu^îofi' h|
peut ^rre placée nue daos. Plii^oire pa.'ncuiiere ^ii
BMHi^l^^Sr »ïfre,:& Ii6h àaHS ^«He^ d^ i^O^dVIe ta
q^r^ >f^Mxeaaaï^u|KaMfeulttoent.imc A^V<f)«'f:y
tiôn i produit Hei écrui lumineux î.<ncre^ autr«<.
ai)|x liiVi^ttircirddiin de l«^aèt de l'Ot^i
i^e^a««c 4(ne grande vqtt>mi{é dé pleeeijiifiificatU
Tés , 4.ôn'c \a plupart n'avoiej^it peint enicore va It
j68t.:m ùkt éti> li«^p¥fmé^ I'(m*& Tsu^re en ^75^
^y f^ov^jea £o^fi^«a.rerti |i|>kâepr4 fois, ^ & iM>a<:f|^
ai}riur,Stfâu un. pIqs èruià uf^ét , m «oiftt. Ie<)tn^ '
P $
ti'r s t 0 I it t
])féfer (ermetu'^a ^iitce ; "fit fient meè»
tré ein prHbta ceux qur Vjr Tefufefent:
on ^tmpAf^ âis rt^i^r^t , des (Mfncn &
lies riy'enu* ;^ifh ïltaHa ifo»<te*U*p«r*
^i^t^ei:; eiif hàr •difïfit''q«h ilV*e«»
*<iji*à ■ ft triKler ^ ce tj^ii anrtènçoit fè'^'*'
5et jOu'âY'oît le l^jitrtf^ravë ée ^fépoiURf
TOr^rtf. deipttés tesO^mmandériet q/tt
jlvôit àitii ta ({eiTe. Le Cr^né-Comtnaa*
'*"■ reffidTàçé^' par Idui^^ Rehéa , 'dahsji
"dlg'hitë de C^aiid-Cb^maritleur if^fKK.
. ^ _ LejiQuveau Graptf-îKIHtte tiifréi^i,»*
> .;j " - -câiittehî'iinygriV*,' * bbriiA-«8''<«ii>i|C
'• '.:\ . ' le "j août* V5^| ;>air'-leqWI-*PEirfi**ï
^ . bHi'raVroteaioHf^&ureVTK^arçJoiliii*
.; aux' frjwtes & auj^Etars ♦offins", #
avtôelit' àiof- l<ur$ yofmâtiveii'id^' bnnîi
appartenus j»ù BailKagc'Yle HefTe , ' cth
iatAf Ùiv ,|e9 -itWbtu l^r ' le ' Oâtti*
Ce'mtnatidear ou par /es Chevaliers ^ &c
non par le Ltnâgrav^e. On chercha ^tn^ ^^oViî*
iiimi)à acQommoâcr ceftv afi^ire : l'Ëlec- «an(s
teo( J^alattn ëerm€au Landgrave w fa» ^****^^*
ttur 9«s Cheva^rsy.êc la tettre lui f&t
funàie par Jtau éè Reben -i mas ce i^ritiea
nt.f^ondk tfue pour ticher it îuflifiéf
un procède aulS firrgulier. Il y eut encore
^uekpies peunparL^s d'accommodeiftem -
en 4544 à.t&{»re ^ pemdam {|a iei9ae::dt
hdieos ^ qui rre fxrodvifi^tn ^«am isffer ^
Scl^Ei^pereur èniBoys, l^tfài^fe &iiyaiint|
étux CommKmei ià Landgrave j* qui
laenagerent un atceerd ^ 9(u moyen da«
cfuél Ub Orand-^Omimsndèur duc rtncreif
M' poflkffiofi dé fes biens r.mans ebt 9e^
tr^té ftAétok^quW inmim \ ou ^ôviKoi»
net : le pom principal de la dij&cuitëfuii^
fiftoitteiljôiirs ,' (k le Land^rav«. tne M^
cita bientôt de nouvelles (O.D'ailleutep^
:Mhi'-i Ml wir I iri if j il lui s II riiiii"irr- An\ mt
6l£culcês«' 8c ou piocès iotèrminabJe » qu'e les ont
#ttiàfi<»ii«6V«tr% )H'Pr»c<é dé Hi Mttfoii '<h: H&Pi
peut ^rre 4>Ucéè que .daos l'U^oire parncujiere du
mniii^ac fl^fre ,:&ii<Sii àa» ^eKe^ d^ VCk&k «il
i^e^««c ilne grande vqu^mUé <!lé plecei-iiifiificeU^
TCs ^ Xônc \a plupart n'avoient peint encore va \i
jb8f.:m olyt M Up^fnié» r(i!n*&' l'autre en ^75^^
ai)riunS(fau un. paîs èrand uf^dt. ii aotjks, Ie< • k^4.<)MM[ '
p $
}48 Histoire
^ ou le Landgrave ne rendit pai tous iei
WoLf- '^i«s <!»'>* ^voit pris i POrdre^ oit il ta
OANG reprit une partir après tes avoir reodui |i
»KiÊA%é puifquM ^pr^àm J TEmperelir en 1^47 y'
de reidre?! l'Ordre , h% hitm tf^ih\\Â
avolrenlevÀ 9 6c qri'irs'engagfca la méeà
année vis-à-vis du Grand -Maître^ à ter^
niner toutes les difScuItés par un accom*
attodement. Ce que nous avançons,»! eft
eîicore pronvsé.par un d^et de l'Em-
pereur en. date^ du ii ^in de ia même
année , qui ordohnoit aux Princes de ren«
dre i, l'Ordre , les Commanderies & au-
tres biens qu'ils hii avoient pris dans l^
Saxe f dans la Thuringei dans la Mifmey
dans le VoigrUnde &c dans là. H^ffe,:)
^ d'où l'onipeut juger des 'pertes }nMne(H
fes que rOrdre avoir fakes. en Allemst^
gne, depuis rëtabliflêateatr du LtttbÀà*
siTme.
Les avances que le Landgrave de Hetfe
avoit faites au Grand Maître , furent lon^-
teims avant d'avoir leur effet i cependaai
ee Prince , ennuyé d'être traîné d'uri éi-;
droit à L'autre^ fê fouvipt dans fa priioa
d'Oudenarde des promeiTes quSt- avorV
faites au Grand- Maître | & on entra «a
négociation. Apres avoir tenu beaucoup
de conférences , on iîgna enfià le 16 juin
1549 , un traité par lequet te Prince ren-
.doii k rOrdrè^ tous les dfôiu qu'ils W|
riK l'Ordre Teutonïque. ^c|f r
damoir, & déciaroir le Bailliage de Hef*^ .^
fc exempt de (a îurifdrftipn , le dcperi-p ^^ouf^'
(knt 'immédiatèmehe rfu'^ Grand * Miîtce gang
& dorj'Empife ; ce qui étoit Ic.potnt prinn ^^^^***''*^
cftpal de la difficuttë.' Comme, te .Lind«.
grave auroit pu alléguer dans la fuite ^
qu^il n'avoU pas contraâé en- liberté ; ii'
renonça d'avance à cette erceptian : maïs.
Ce qui 'mettoit le traité à l'abri de toute:
réclamation , c'eft qu'il étoit fait aveos
l'interventidn: des Princes GiiiHaume &îOrrf.ifAï^i,
Louis fes «$:, ainfi que des dèixBourg^*^-^'; """^
meftres de la ville de Gaflfel & dei dé-^
put^ des Etats^ de la HefTe. L'Empereur
oon^rma l'anméei^fiiiMiaffte^ceiiiraité ;dam| '^
ti>us fer jpooits^ ^ ocd3n oa ' ^deil'evécuteé)
fous peines de >oo marcs d'or , & nomit^il
fes.fieâ^uKséedMayenèe&PaJatîn^aibfii -^n? fçrcV
qietles Affefféarsc de la'Ghambreimpé%; :^- J;-.; J
liatede Spiwe pour veiller à foh exéoo# '* * • f
tion. Quelque précaution qu'on eût prife:^ ' * ** \; i
le *fj8Ïiéine:'fiit point»' accompli , <&' ler- ,81*51
difttiiAtétrécommencèirenft bientôt^u côté
ée la HdEer <t.% Le Confeil detCaXTeb
- (i)"IÎ'y t 'cependtnc une exception à faire; cas-
il éx(jfic ftj»f«i(ép4rUe pf/emief article do xtùik d'Ou*
^narde ^ ^u'on renhoîc aux Chevaliers li^ relr^ut^
tfe Ste;^ifâieth';^>tf <^%t fufeot' rffrâi virent t^tmi*»
fi(a f|u/ÇraB|4-ÇÎ|pty4A<i«ttf J«4Ç de. ReUe» j^le i» ^ rr ^ ^-^
jÀiitet fuivaot ^' coacjtnf nbus^ Vvôns prguvé dVos iin^ ' * * ,
'|5*- H I ^ TOI R t
u>aniit <iaV>n n*i6ok point oblifçé â'aeeMli^
^^l"* ?**'•• ^^••^^ » pdt^d que le GraroJ-Man
GANG tre n'a voit pas procuré la liberté au LaïkU
****"^** grave : mais cette Taifen • «'étoit- poiM
jufie ; car le Geaild> Maîtte aiok ïieik
profiib de s'tntër^fler auprès :de VEmpe*
finir V pMr : obœnîr fon > ^rgiflefneUt 4
mais H n'avoît pu s'cfigager à le jprMit^
reti» pulftqn'il né dépendôit pas die kii$
mû le Priftce aioit rtinpli <es loMî^a^'
.^ ^fk>ntdès quîilavncfàir leà-ii^ticeticôft»:
*"""' v^abtes. ^i6»fJllle{bivt'Ms.paè phis loîa
les affaires dé la Neflfe^ dont hous -avénr
même pitld ptk àÀiiApAiiott ^ ^6n Àtt tf
prendrir icelies ide ib^ Polbgnev '^^^ ^^^ 4>^
de rapport' avec l^îAouo'i^éiaféride'de;
BOrdrCr :"., • » - -- - • .- I- r ^ .-: . -.^^
ITalaM inf- r SoU ique lês ^fiiccès.' 'qufe PËfttpèlteiM^.
môrdc'po- »^^u' coi^e Ici ProtcAai» vAdofirHM^
>Dgn€«B fa teit de l-incfuiétude an Roi de Pdlo^iM
i!^ù ^'^^' pour <»a ftttfife, ou pat d'aurm ^raifoiM i
j^^8. ce ; Mbnarque^ fit de nouvetles^nÀilaiicei
010 1 5^ 9 pcdur £Mre ^ abibudre^ ADifrl.
de SrànsABbQUrg>;>de la Stntenikêt hur^k
niflement que la Chambre Impériale avoit
piuiioiicée l'omre tel, Stawiflas Laffo i
Paladin de Sk^iict t€, Ambjil&deor de
Sigiffnond , ptéfcntâ non ihéftitwe à Aë
dîete /{rAug&hpurg 1 ,9U \ioinmen«eineai
iC9â. Toi. de eçtté ^ati^él^^ Après '*vblf ^ ^darf.
tcm.4.ii«», qu''ii;«^, f4cijft»iîyfoitilw'X'&»pCfia*^
ffinik^ire'f jxiur fugts '4^ cette caufr ; il ^
•Htpeprii éépfW*^t^*(Oe la 1>ruflfe' avoir ^^ti^
MtofioUfS' af»^it«fttf & la FvsAoPgne , d'où tjA^e"
€hk du hMptùkoiUii înjtfAeiinent centré \
haiy ik dëfiiânita que* tes viites de Danti
2Îg*&^ d^lbingf qui appatrètrÀient à ta
t^k^fie^'be'ibflèmplus citées Vtimi^
^arof^rre pM^^lèttrî éépsiUs^ ^ aux' diétei
4>e4*Elfci(^it^;^L^E;Ai^i*etft cemMiMUjiiâ ce
À^^reali GraÂ^Mla^e ^ <fx\ yiépbndk
peu ^'fmit«jM^^féi,<c'elll^;k-di^e,Je i|
ée istfViFn^., il rappeita' tes mémoires qat
àvotent déjà, été ^f/itéfénkés^it l'Empila par
Af|^préd^e(Ietlr1r <^ ieéne'Nrfi&ti. - étbir ^ nid. mm
èé ^ttf^er a^ 4elf ^IM iriy«!ii 'ihftM^ ^^*
mit; du^én IR% te^lcrkipTOnôiîté, C0^
tfé ^A^Tp^m] ettbttHén "^ rétflte^ >NoiH
fii>t11anfÂnétt»is jpâm^ M^^
)Mr4É même rtfifon qtti^inw^s a empéc^^ ' ^
iâ^aifariyi%r eeex qui iej^af^ieni procédé»»
IfdlH diroirt« (fmlemén^ (M4 FAniibtfffii^
tbiWe IK>rllre;1^<5liiqéey 'Mqud II
a)<Mitoif • ^ lidtfvâles cat^MMuîtf ^^ef
difaht que TOrdre avoit toujoursété
?ennemi 3eTa miS^n^d^Kmtficïït.^iit
ce^ denaipiacti ikfM^'o&^tfm «acoce fine
autre ch<h:,**niîtSi«BIè
en mferer que rOrare xetttoiuquA.a!»
||i .: H I S T O I IkOK^ 7-1 ^
! jamais bien connu U% a^es ^l4ii!âeilkii$
^WoLv^ <iu^ $girtDOn4 . avoir ûirpcts > ^Emffij
G A HQ reur. N^axiinAien , l0r^. 4<l leur» eiit/^|i(M
^'*".*'^^ de Vifwie en .4, 55. Wco i?ii n^rjc i»*
les nommer $ «n dci|«. ftndfOMrd^ ^
mémoire : dan« Tun^jU dit <fiie Qiarles4
Quinf.^ &i (on £rere .j^çrdîi^l^Hi ne^pou?
jyotept^feCiCMirîr *l*0rdffbiii'i|^rfaifoft.^ild4
qae en^^prife €pn$tie licuPr^ yvi^icf
que Ij&npfreiti; I^axii^Uîiniaypîtipfl^
à Ton. M«tîtrç 9 ^POI»^ ^(>^^ ^iiîl<H»fa
ieiir$V.q«)^ j^nûs/Us n^'4ofHlproj^ti4||
iecours aux Chevaliers T^oni^piçf.; <m
^ ]a fin , îi'p^e. ^ ofM^: ces^fkS^X Çrîoces
i^aîi ' r. ^fefoMVftiWrrfi^j^cvbftfe^^^^^
W<iTqii^-^kTÇr^n4iMiîtst flri pelsfec^oiiik
ffmâienlrril^llff) <Miywfi^^4»«}.nklfi'lF^
|é$ qiie Mai^m^li#p aviCMI &«« iiy«ic .te
JPolQwij t 5Ctâtiife:tfom«nii5fc.d'îiViftl^fÊ|r
i'fQrdr|i,!fi^/ip 6»u|MW$IJ^jlfi R^tflieiéè^
<t iw ftPuyeiiMjrm^wPÎre't.lwifîilîiift^
IHféfçhia f0inl ^4>açc.e tm'ftn ç^oi& qiielr
«'«1^ *^- <(P«v «pioBranfiwuw ««jDVwysB^^' «nos
PE L'®!»REr;TtWr^î«lpUE. |f|
nhiner.Ies: raifons qui avoient ét^ avaiiT ^olpV
cées de part 6î d'autre ; Tavis du ComU oan«
té, fut qu'on deyoii ipaintenir/la itn* SçHvz3én,
ICIIC0 prcMioncëe x^nt^e .Atb^rt,; innu
comme il étoît difficile de h tp^t^e. ei)
êMCtttioR:^ on ;jugf4qa!tl ûllôir reiitetitrQ
le tout à la volonté^ de rEmpêreur; i
. Charles-Quint répondit le lo de .inari Coé. Poti,
à rAmbaffadeur -Polonois, rde Tavis de ^^^^"7;
tous les Emi de TEmpire ; qu'on nf .i...\M *
pouvoir caflerextrâjudictelleinent^ la fen-
tencé prononcée contre , Albert j &.-•..>
quev fuivant 1^' loix , ;0fi devoit inalitrr
tenir S^ le Grand^tMaître de rOrdreC Taix- X
tonique , &: TEmpins datas leurs droits ;
mais que , & quelqu'un ^eoyoit a^w 4 -'
£e plaiqdrc de cette fentence ; il pouvoir,
allégnex les naifbns en îuftice»j:Aprè$|
ayoic dit -des icbofes obligeantes pOMPfJ^i
Roidé Pologne 9 qw t'mtér^floit à/.€ett<&
caafe, l-Ëmpereur ajotitoit , que,(e four.
venant qu'on avoit parlé autrefois d'ac^.
commbdèr cette aiaffe amia^ment, iV
le. propofoit de nouveau ^ de Tavis de
tous les Etats- de TÈmpire;, qu'on pour-
ifûit nommer des Cdmmiffaires pou/.reka-,
ininer , fans cependant interrompre' Itf
cours de la juftice;.& il prôpcfa fori!
frère Ferdinand , Roi des Romains , de
Hongrlç & de B^çhêmej pour faire en
1^4 ■ fil é "foi »^t î^ -
xxxvit ^^'^ dernière qualité, fesfbriôbmdtf a*
VoLr/ iiiîable compôjlitear , netiouiant pas qu^l
dfiSvMÀR. "* fût agréable «u Roi de Pologne
'^ '( 1 > 'Quant aux villes de Dantzig &
à'filbing , il ^ëctaroit ^'il ne ponvok
titttrûnt ebfitre les droks de VEmfk>û
^t les réekfnbir, parce qu'elles ëroiene
infcrite^ depuk lobg^tems à fa' matvfcoleu
t^tSt iànii. En tanré<|ttence de certe réponfe ^ la
'^itde.rX ^^^^ ordomia ao fifcal de rEmpîre, dTa-
%*pMg.497. g'^ MntHe leidités villes de Dantzig &
dlÈlbîng ^ comme de droit. '
Moft4uKoi 11 cft doiift^ut que ' le Roi de Pologne
o*ifr*^*t"*i *•* **^ ** réôonfc qœ l'Btnpcreur' avoic
t'a^omma f^^ ^ '^ti Adibafi^deUf 9 ihmi décédé
^«r- le I dit 4fnof$ d avril fnivant ï Vingt àt
'54^- ^i ans. A fa «fort, 'SigiAnénd Auguib
ibn fi)< ^ ^iii avoir été<héiigné^ar étr«
fon Aiecefleur , dés4*ah 1:5)69 prit eti
mains les t^nes M gouvernement. Mal-
gré que ce Prince devoit étrb îmbu de
tous les pf inrcipes que Am perê avoît
conftanftmcm fuiV) à Tégard de TOrdre
Teutomqoe 9 il femble qu'il étoit dtipo/é
II). FerdîntDd^oK i la- ▼ériié întérefTé \ la
catife , comcitc ICoî i)«s Rorniins; de comme frtrC
forte conuebalancé^ par lei alUancet 9«ii l*a>ii(îoif nt
r* Sigifinonâ. Fcfàinaû<i 'aVoic époufé ' Anii'e rfc
Hongrie , ntect de SigiCmond ,^ le.f^ fille £Ti(>beih
ayoit époufé Sigifmond AuguUe > fils du iÀèm«
Si^f foiond , déjt tcaûMin poar ^(ft <ob -TacesSâttr,
i-*étejii^i^P»fh'm:iee bu 'la médiatidih du
Roi Ferdinand fou "beau* père, mais i! volf-
éK>it embarraflR^dto îuôificf Albert de Bratî- gang .
âcbotosr w '<fofiiÀ< èh in '- ptut juger \>it ^«^^^*^
JhoMl Aifgà#ejaysiitt én\^by^ un Dépiité
ad' Dilc^ae 'Proflfe j-* ce Dëjmté èormt â
Ibh ihliitfe^ ^[Kj^ lurrenèffc compte de ^o*'- ''^'*
hh^ctariont tflffrcette lettre qui npui aa^i^""**
i|)ptendl^ue.'|e Rôt'Ctott prefcpfè ^cid^
à 'p«lrf»e' Fèfrdlnànd potir arVrtre dei
àïffiGaft&i tjtïM âvdît a^ct ^léGfand-*
WàftVeJ Vjutjîqifflt 'ne fût point- encore
^P jour; , tir »^tl lièii - Fe+U trtànd dé-
Bgfiefoff ^pooff ^ efrtendre les parties; &
^tle iDepèndadt ,îl vouloit îvoiV à la
méîfr, tout té qur poùV6ît'-fi?rvîi* à' la
d«feïift^^ «ié èfeailie? Viât. piottt'quôi^ U
a*oit!>cfnVoyé'ëe Dépuré ^^ >brfc dji
Pftiffi , pcrtJr»ftvdîr s.^iP VàvbÛ ^ ^jî
dû^umeftV c|Ur pàffenr ferait 1i cêt'effen
Albert >épbrtdit au péptuté* dà "Roi quHI
avott' la copié' deç- titre* fut *èrqucU le
G^md-Miîtté • fbndi^ Tes prétenrîons ;.
toiaffii i^*a' i?éw avWf point ^q«ii "paffetjï
défendre ^aftratffëdâ'Rt)!, ni la Tientréf
fftM^»roiir'^ikttilk^'MHéix Roi., étan^^^
^mjig,^.\tL^SQSàsL^^ cCLOt^noit ..les
^ocumens de l'Ordre en original , &•
^u*ii préfur^ôlt qu*ir (tojt con/érviè à M^
iienboUrg. Le- Député Polonois répon» •
Voir.' noître les titres («r Içfquels Icf ,»îvcf*
•ANo' f^res s'appuyoient ^ pour. (t{ préparai
ff»^f»A*» à le^ débattre. ; maU gu'ili^^yo^^^ké ,k
Maricnhour^ , paflii tro^s ,;^if , ^pas, pr^f S
4^ Roi , où .U,^'4V«û^tr.«tt^4* W.l*
coffre t ni aucun titre. .^I>^rt^gy^|i€r
/ *; * r moignë coiqbien.il iecçM.iàcbé -guic ric0
' çpffrie fût égarée tant, l^^rxè <|i2'il 44iipOF«
tpit au Roi d'avoir Iç^;|itjÇps^, .quejàêHS
Ja ^ craiut« qu^JJ^, nç .p^lji^ii^^
{nains des Chevaliers T^t|>.^9niq}i^^9n?Bi4
rejxibloîent en > étre..tcju^^eni d^'^u^^s
il fit apporter Ceuxiqur^^.avftit ;- ]^ qço^
fi Aoienc dans les ; ^âes'^ de . l'a^Ee^fil^â^
tenujB à Pofn;jrii^e , paffé ^,,li^nsy,ficjfj^
il-autres . pîeçeis queje^ Po^noi^con^pJ^
asV^f^ëtoit p9int^nb^r%fff ^fjdffeor
Roy?!^.? ffVft qv'^1 F,i9it;Jf? Iîwfin45^
piquer comment on pôMflÇfl'rt ^éfççMdre
çei\x de |a PruiJfc,I^ucale4.,I^.Çi3c rë--
pqadit quç,x'étoitjroiBt9|iià> djçfe^ç^
Cliqua ,,: qv\lfrl;pîjtrv^^;,flwp3lff.rliiP^
^^vpit Je dé^^ndfc ^ .mf js ;aueii.-fip^|fll^■
•pparenc cjûM i'a^in9k d«i' conWès kùu â Pofaaiiié
* DE LX)<toJlÉ TÉfrrt>i«QU£. ttt
lL«!9glflroltfi'4âe tiPintévêti^ é^ëtoilà lui
41 foggirer fe$ moyens qui pouvaient ^Q^pf*
(emr à fd^ défenfe. Après avoir rendu 13 a ko ^
compte- de ces pourparlers , le Député Schvibaicî
fait» |)art au 'Roi d'utte décdirverte qu*ît ,
avoii fait6''5 ^ 4 }Oiirs avant d'écrire
Ctvti Ittftre. J'ai woiivé » dit-il j^ dans t^if
Mrrre eouti^èrt de moi^^urey une ctiofe
tfài pourra tious fervir à .entrer en ma-
tière; c'èft^e détailles foins que fe font
^otviîé en 146) ) J*Evéque & 4e Magi(^
tnt de L^beck , pour accommoder lèi
A^éréndl'thicRoi Cafiitiir & de TOrd^l
Tratoniq^ (*i 3i' Les G)mmiirairei d^l
Roi fomiiiTeflit dans tes tonférences ^
^ue la Ptufle entière devoir lui apparu
tenir 9 &i que les Chevaliers Teutoni^
ipei é'yâvôtent auîÈun adroit, parcelquè
ks>Polonoi( avcSentAibjugué le» P^ax(^
fiensf,>&?kit« avaient invpo^ tfn tHbufJ
avant qu^ofi efit ientendu parler de TOr^,
dréTeutoniqiie'i: t*eft 'pourquoi lesConî-'
nilffaires demandoieni que les Chevaliers
ér^cUdiRtnt U.Pruflè^ le jRoi offrant del
leur dldnner un ëtabliffement ^am le voi^
finale' «dfas^^hifidêles. le ne vois cepeni
dant pks)VDOiuiiitie4eiMiniâwPoIono^r!i'j
Oii j' • .-.'.? r, j. :.^ . .-i • r ' . i\i
{1) Lci Lubeckpît t'étoîcnt offerts pour médit*
Murs cn.i46jû; , mais Tes conférences 'n'àvoîenc ' t|^
Jicu que ranûét'felY«ût«< V.»toih.7;>tg. 5d,' '^ *
95t B f-s T • t & «
scsr
b Poloçieétok
Cttb» « b PiMBénwic 9 b
Mairie t dU manicre que Ir
99id aTok àc obligé d^^ipidbr è
Ircoiiff bs Chevaoen TentoaiqiKs, ;
r!lf il avoff donaé bs pajs de
de Dobrzîfi ;.fna«f i-coàdîtioii qse,
ifoafid ib fe ^ineiif em^ét de b Pnrfb«
iû bi rciidfoiefif ^Giiiqi:.& ~
evaé. b. frfoitté de b JPrefle , tfalk
feieflt: xwHfMti» 'Afrrès. atroir
de-H, 'que W Chevalier» aYabuc- été
Ugiitmément privés de :b Pfuffe, >«A»
l|ue loin dVlvotr Kcbnipèî bs *coadi-
tîonii» ib) avaient fait b goene, à ceia
de. qui ik leMieot.^et état, b BSépeié
fio^Htôis i arôttct ail Jlaol > qu^in^Hroîe
M^ Mn'f edbtaieé-hi^ieiMe Gmr^ « Qwè
de Mafovb ^ &c Chrétien Evéque de
t^l> Ac'.non modo tributam ,ullum ptndiji, #*#
DE X'OrBKE . TeUTOîjUQUE, }5f
Êulm d'une part ^ & loi. Cheyjaliers T«vk
toniqjoes de Tauire ; 'n^aî^ , ajottte-tMl , wow^
)'ai vu la dé^fitioo çte quelques. lémojot oamo
^ui a\ioiifint ité cmcodiMi pv Iw.C^m^,^***'***^
mtSàteBrési Stk Siège <^ cpû diroî^tc d*;ii^
ivôîrvu. ledit contrat qa« Ie%. Chevalieft
tet )Qgé à. projpm d!ané9Aiir , ôt qw
pM»oU fe retrouver ^à^Rome. 9 poirqfu'Qii
die qii?il fut confimné.par. Gcëgotre. IXi^
Vu vil 9 ccmtiniie^wl ». 4 Lobau.» uoft elt
pec« 'd^âc, ^ aiC^odqiie! n^pport è ,
«ekfinais -^a powuMC trouver. qoc^c'fÀ
aller chercha taxtefi» dà e^pploMlrCf );4
^e& pomqM0Îv ajoBie . le: D^iilé^» j!ik
prié le Djuc de. dire de qiiellie..ii|âniefC|
It'pen£ost'C|ii'4ftt devait' 5^^ prendre, peur
fe* défendrez W»*<awmcBlàet du J>ii€f ^
ajrant dépendu;, qm te$ GcMds^MàStcM
«oîeiie ^vaflaiif de^la^ Aolf^gi»ey dêpiiîi
ph^ de 9i>'ai^^ ifuè^cion^ £<ÉirA tux^
ii'SvaieotpvMnt refdtt' âejf^trer JcMir \d«»
Toir; qa' Ai^t & foa pcédéc^nif (éteMM
la» fR-emlers cfttl àflrobnt relitfdtdt^ piïêtttç
ieuntMt] dé. fidâfté tau .Rôà $ qu'un \ Vai&ï
Ci ) Ôd ^ voit coitibTeA Te Mtdff)re l^.ototfdii ' ét^
«mbiriiMr^ r W^M»MiM€> tn*^\UoittaUl< «. «e. jt «a
fir^i^4'i^6kC%pf«>^ H cân^lui; Je,)COiul|M ,luimêiiia.
(i propre conclabôo. Les Miaiftret «• l'Ordre nV-
Voi«nt îtreaif ténii un pareil tangage avant qu'A e^t,
ei»iev« Ces Xyttilf i (l on le» atri^uoit^ tli écoieaf
toujouri pré» i montrer les traités pu Uffiolf i^l"
j«© H I s T o r«. t îcî
^perdolc tout droit» en reÂifant ie-fer^
*Woii'' ment à fon maître; & «lue par cpnfé-
GANo qitenc le Roi »yoit pu dîfppfer du fief
■Mrt^iââ, ^ |j^ Pijyflfe^ 8c le doon^à qui il vou'*
hHtf'&t MX coMlitiofts qii'ihavoit jugé i
Îre^po» d*impbitrj| )e demandai 9 dit :1e
iinift^ Polottoîs ^iqu'on fournît la preuve
de ce que le Chaiic^ier avok avancé »
îe dit au pue que , paffé 4 . ans » le
Grahd-Màitrc âvoit publié mï mémoire
éarts leiiuel il s'étoic tSofcé 4e prouver
lei -droits <iu'il prétendoit iiir la Pruffe^
& Y^jmtù qu'il fembloit qu'on devoit
tidier de débattre iet-csùfoiit.^ 6c le Due
promit d'y faice travailler.
- On voit par <ettè lettre >anthentique ;;
puifc^u'elleeft ticéede&Arcliives du no^aup
Aie ) ^ue^et Poloiiois ^^ qui ioutenoient
depiiiip il tong-tems; leuics {tféteiuioot/fur;
IM domaines de l'Or4ref> Véioieot par
debdrmè foi , puifqûHls ne coond^oiènt
f^t de: titre qui pût. les juftifier. Mais
en réVdilcbe ils connoifloient bien, ceux'
de rOi^dre^ p«Uqii'i>ili Jes avoit;pi:odttk$:
plufieuxîL.fois?„ Ij.,eft yîa£ jp.e4^i:^®
qu'Al^i^çt 4e. JEtrandebourg avoit ,,remî$
M fê\p^ôi > n'étoit pas retrouve , mm ^
ftïon toute appajréilçe^; il \€ fqt par après i
& Von ne peut guère douter que ^,les
mççes.; dont le Chantejtçr de PruiTe fit
i^Wm'érati«o^jea\mg^câftt;Le$.aâps du
;C0Jigrè$
»£ l'Ordre Teutonîque. j6t
congrès de Pofnanîe^ ne fuiïent tes €<*-' v.^..
pies des documens livrés à la Pologne , xtolf-*
contenues dans ce fameui carculaire qui ^^'^^^^
eft encore aujourd'hui dans les archives ***'**'^**
du Roi de Fruffe à Berlin ; & fi le Mi-
piilre Polonois n'y trouva rien de nou*
veau y c'eft qu'il connoiâfoit apparemmenc
tous ces aéles dont les Polonois avoieni
certainement des copies » & dont ils re«
trouvèrent par apr<ès les originaux , puifr
qu'ils font la bafe du quatrième tom^
du Code diplomatique de la Pologne.
L'objeâioB du Mîniftre Polonois contra
l'aflertion des CommiÏÏaires du Roi , don-
née au congrès de 1463, ou plutôt de
1.464 y eft frappante ; elle prouve bien
que les Polonois ne favoient pas & ne
cr<^yoient même pas qu'ils eufleni jamais
eu des droits fur la Pruflfe ^ ni qu'ils
ayent jamais eu une poiTeffion réelle de
ce pays. Nous avons démontré plus haut , Supn tomi
avec une évidence à laquelle 4ious ^^^èfmy\^^
croyons pas que perfonne piiifle fe refu-
fer y que Conrard , Duc de Mafovîe ,
avoit donné le pays de Culm aux Che*
valiers Teutoniques » fans autre réferve
que celfc de le défendre contre les Prufc
iiens , tant qu'ils n'auroient pas embrafTé
la religion Catholique ^ & fans qu'il ait
été le. moins du monde queftion de la
i-éverfibilité de cetu province , après la
Tom Vlll. Q
î^a Histoire
conquête de ta Prufle , encore tnoîn) de
^oLp"' ^cl'^^w P^ys de Dobrzin , qu'il ne don-
cAHd noit pas, ni de la moitié de la Prufle;
seHvzBA«^ & nous n« revenons fur cet objet y que
potir faire connoître cette efpece d'aâe
contenu dans un vieux manufcrit aile-
mand , *confervé 4 Lobau , fur lequel
Gromer s'eft fondé ^ & que le Miniftre
Polonois ne croyoit pas pouvoir employer
pour la défenfe de fa nation (i). Ce Mi*
Itiftre Polonois affuroit avec beaucoup
de. fermeté , qu'il .n'étoit point embar*
raiTé de fe défendre au fûjet de la PruiTe
royale , parce qu'il fe fondoit fur le traité
de Thorn de Tan 1466 ; mais on voit
en même tems , qu'il fentoit bien que
dans un examen en règle , on remon-
teroit aux événemens atitérieurs ; & c'é-
toit là-deiïus qu'il cherchoit de quoi îuf*
rifier les Polonais -; mais nous nous flat*
tons d'avoir prouvé invinciblement , que
toutes fes recherches ne ponvoient être
qu'inutiles. S'il pouvoit refier quelque
• <i) Voici commit il t*extrrîme dtns fa lettre au ttoi :
Extare Luhavia juoque litterMM qu£fdain 'fub forma
yidimuM , ^vibus ejufàtm rei Jignijicatio qtÊmdam </«•
tfir, Verum htee mmis alte pttita vidtri poûent, Cad.
Pol. lom. 4. pjig. 325. Voilà l^rpcce de titre (ut
lequel Cromer t'eil u^pMyh « après t*ètrt vanté d*avuit
eu iMnfpeAion ries arcbivei àt la Pologne : qu*o«
îtt£^ de la booDC foi de. cet autevr.
doute-, la pièce dont, nous venons de 51
rendre, compte j & que le 1^. Dogiel a ^^î^/*
eu la bonne foi de nous communiquer, gano
fcroit feulç dicifive contre lés Polonois. *^"^**^
On cft furpris de rencontrer prefquc à
chaque pas de nouvelles preuves de la
juftice de l'Ordre Teutom'que , fie de la
faufleté des écrivains Polonois.
L'année fuivante ^ rAmbaffadeur de tet r^fé-
Polognç jdéclara à TEmpereur , que (on tenî rllbl!
Maître .çonfentoit à cç que le Roi Fer- trage pro«
dinand fe rendît arbitre ou amiable coni-'^^ *
pofiteur entre le Grand Maître de TOr-^ '^^^'
dre TeutoniqUje & Albert de Brande- Cod. P«i.
bourg ,' d'après le choix qu'en avoit fait ^^«•4"«'»'
ledit Roi de Pologne » & non comme
ayant été délégué i cet effet , par au-
cune autre perfonne, c'eft'àdire, par TEm-
pereur. L'AmbaiTadeur demandoit outre
cela , deux chofes : l'une que te Roi Fer*
dinand n'entamât cette négociation qu a*
près la diète qu'on alloit tenir en Po«
logne , & l'autre , qu'on fufpendît pour
tout le tcms néceffaire , h décret de
profcription prononcé contre Albert , afjn
qu'il puj envoyer des députés en fon
nom 9 & qu'on s'abftînt de faire aiiicune
entreprife contre fçs états , pendant les
conférences. L'Empereur ayant fait une
réponfe aiTortie, à rAmbaiTadeur Polo-
aois I donna la coouniffion à fon frère
%64 Histoire
'f^erdinandy par un aéle daté de Bruxel-
Woif"* les ie 1 1 février i ^49 , de s'entremettre
OANG pour arranger amiabiement les différends
SCHUX.A». j^ ,^ Pologne & de l'Ordre Teutonîque-
^mé. nmm. £,j conféqusnce » le Roi Ferdinand écri-
MbU.n9m.vit de Prague le iH juillet à celui de
^Jbid num ^^^^S^^ 9 P^^^ ^***. fignifi^r la commiffion
9a£« ' * qu'il avoir reçue de PEmpereur, & le
pria d'envoyer Tes AmbaiTadeurs le 6 d'oc<
tobre, afin qu'après les avoir entendus
ainfi que ceui du Grand-Maître 9 il pût
chercher les moyens de terminer cette
affaire du confentement des parties. Lt
Bii. «M. Roi de Pologne refufa la proportion ,
^i** eu pour mieux dire , il différa de Faccep*
ter d'une manière qui valoit un refus.
Il étoit bien extraordinaire que le Roi
voulût que Ferdinand ne fût nommé que
par lui feul St par aucun autre ; car
l'Empereur étoit pcrfonnellement intéreffé
à la caufe , comme Chef de PEmpue,
& il efi abf^rde d'imaginer que quelqu'un
puiffe faire les fondions d'arbitre , ou
d'amiable compofiteur, fans l'agrément
des deux parties. Sigifinond Augufle dî-
(oit dans cette lettre , eh date du 1 4 août ^
qu'il ne refufoit pas le jugement de Fer-
dinand ^ Se que fes ancêtres n a voient ja-
mais rcfu(? de foumettre leurs différends
lavec lX!)rdre Teutonique 1 à la décifion
des juges ou des arbitres. Cependant nous
B£ l'Orphe Teutqnïque. 365
avons prouvé que les Rois de Pologne ,
a volent fou vent éludé les )ugemen$ & volt-*
arbitrages y comme Sigîfmond Augufte le gang
faifoit encore dans cette occafion, &: ^"**'^^
que^ quand lei juges ou les arbitres avoienc
pconpncé de leur coofentement ,ils ne s'é«
toient prefque jamais fournis au jugement.
On ne fait il^Kon doit beaucoup regre*
ter que cette^ négociation n'ait pas ea
lieu ; car 9 vu le caraâere de Sigifmond
^ugufte^ que nous verrons fe dévelop*
peç <^ans la funre , on ne doit pas pré*
fumer qu'elle auroit pu avoir une iiTue
heureufe. Tant que la dynaftie des Jagel*.
h>ns.y étoit fur le trône 9 l'Ordre ne pou*
voit rien attendre d'équitable de la Po-
logne. . .
Après que rAlicmagne eut été agitée t«t Protef-
|iendaii( pluiieurs années , par des diffi- m^'en^"^*
cultes ,dc toute efpece , les Princes Pro- ««•"*.?«•
teftans fe liguèrent de nouveau, & s'aU 4". *"
lièrent avec Henri II , Roi de France ^ 14^1^
fous prétexte de maintenir la liberté da. .
corps gfrmanique contre les . entreprifes
de TEmpereur 9 & de rendre li^ liberté^
au Duc Jean Frédéric de Saxe & auj
Landgrave de Heflfe. Maurice ^ à qui Char*,
les- Quint avoit donné l'Eleâorat de Saxe t
étoit le, chef de Tentreprife ; ce Prince,
entra en compagne à la tête de l'armée ^^^^
des confédérés ;| & força l'Empereur de^.
Q I
î65 . M î s T O ï H E
fc fauver d'Infpruck , où il courut rir(}tie
Volf"* d*étre pris. Albert de Brandebourg, ne-
i^ANo vcu du Duc de Pruffe^ qui ne refpiroit
IIVZ9ÀK. qy^ j^ guerre , jugeant qu'on n-ëtoit pa«
U^^'fj*"* eioîgnë de s'accommoder, quitta Farméie
& vint avec lOoo mitle hommes de ca«
Valérie & tç compagnies d'infafiterîe ^
ravager les domaines > du Qlhnd-Maître ,
f ^ & en tira beaucoup d'argent; après cela »
le Margrave tourna Tes armes contre le
territoire de Nuremberg ,|^ pouffant pltss
loin fes ravages ; il mit le centre de FAI-
lemagne en feu. Le Roi de France ^ àcfùà
tàté , voulant fatis^aire aut obiigatiom
^ull avoit confraftées avec la ligue , vint-
ftff ia frontière av^c mie ârm^e , & prit
Metz , Toul & Verdun , qui én3ient aterr
de l'Empre, & font reftés'dépuîi à la
France;- Au retoûf de Tei-pëértiOtt tfïn^
. yruck , Parméé des Protêftâws j dans la-
quelle fe tfouvoîèm les flh du Landgrave
- » , ^ * de HéflV, traverfa la Franconie, pour ^ller
Oréjeduâ. &ite le fiegé àe Francfort : les Princes,
p»g* i#. ^ pâfflant par le territoire de TOrdre »'
. . exigèrent qu'bh leur' Irvrât 1e tYiiité cjuc
le Grini-M^ittt art bit faît avéè le L^d-
(^ gf^àVe àt Ffeffe^Outletlaftfe , &' feV le
,rtRis qu'on en fit, ils brûferéitt le châ^
/ tèau dç NtirTiâuff , *& campetèht gfjours
» ;^vT dâris Icfs environ^ de NfefrgèrtfheHn; Le
Ôrarfd-Màîfre^ hirs - d^iJt^f dé s'b^ftif
DR L'Ordre Teutonique. i6y
ii de pareilles forces ,& craignant de tom-
ber entre les mains des confédérés ^ fut ^i^olf»*
obligé de fe retirer pour quelque tems gang
darts les environs du lac de Cohftance. Schuzia».
On eftime que les. dégâts faits par les Vtnûtou
Ptoteftans dans les terres de l'Ordre à ^'^^ *^'^*
différentes reprifes, occâiîônnerent une
perte de 600 % 000 florins d*AUieinagf)t«
Le traité de Paflau ^ conclu au mois
d'août 1552, mit fin à la guerre de
liEmpereur avec les Proteftans , & pro-
cura la liberté à l'ancien Eleveur de
S^LXt & au Landgrave de Hefle, donrt
la détention àvoit été un des prétextes
de la guerre. Le deflein qu'iéiyolt Char**
les-Quint de fe venger de la France ^
& de reprendre les villes que Henri U
lui avoit enlevées , l'avait peut-^tre rendu
plus facile ï s'accommoder avî^c les Lu«
théfiens. Ce Monarque ayanc^raflèmblé 1552*
/es troupes 9 vint en perfonne invettre tç
£ege devant Metz^ où il fut renforcé
par Albert de Brandel)ourg , qui fe racfi
commoda - avec lui ; mais (a belle dé*
fenfe du Duc de Guife ,- l'obligea d*a«
bandonner, l'entreprife à la fin de dé«
cembre, ou félon d'autres, au mois de
janvier de Tannée fuivante 9 avec perte
déplus de 30000 hommes. Le Grand* UUi.
Maître avoit levé & foudoyé 800 hom-
mes de cavalerie 1 pour le fiege d$
Q4
î68 flïSTOIllB
'^ïS^Mcie; ce qui lui coûta azooo ducats;
Vouî.^' maïs il n'accompagna point l'Empereur
«ANG dans cette malheureufe expédition , à
ScHViBA». ^^^ç^ jç j*3g.^jrç jç la Prévôté d'Elvan-
gen I dont nlous allonsTendre compte (i)«
•H) L'Oislrr Tcufoniqae avoit «nf ComiDaiiëeri(|
à M«iz , foui le titre de Sce. Elifabtth, dooi Tort^
. gine paroîc remontct wrs le commencerornc du ijt*
ircle ; à en juger par «ne écliange ^ (jue Paul do
de Wolmeranges fit le i) décembre de Tan 12^ ^
avec ic< Fieres de l'Hôpital àt$ Allemands de Meft*
9sir dtttx chaRrea , i*une du 19 janvier 1257 , v. 'ft,
fjl Taucrs du 15 mai U64, on voit cfairemenc qut
iBetce in^ifon'écoie dépendance du Bailliage de Lor«
tline. Le â oo^crr.l^rc iztl > le Commandeur 8c )ct
f rerca de l'bêtpi^a) df Notre-Dame de Jérufalem de
ta maifoQ dts Allemands de Metz ^ act^irenc la
|err€ de Mauber- Fontaine. Enfin le « janvier 1296^
r. ft. Chafles. Commandeur des Maifons de TOcdrc
en Lorraine fit » avec 'le conftntemem dcs^ FrertA
lie la CQmmanderie de Metz« une confticutlon 4\ia
l(ipende d^ dix livres à prendre , d!t>il , /ua nojire
mai/on fie 'fia en ta rue de» AMcmafkés. Ce qui
liOkoi «ppfepd- où cette Commandetie étoît (îtuée ;
car on ç^onoît encore à Meta Ui porte der Aile*
inandt. C\h peut être lai Oommanderie^'ou la maifos
Àti Allemands qui a donne çc nom au quariirr de U
ville où elle ctoit bâtie. Voyez Us preuves de VHifi, dé
Met^, tom,^p 0.^*2.22. Leifavans B-ntdiâins, autcura
4ik l'hidoire de Metz nous apprennent encore ( tom^ ^
pa^. }5Q)f^que l'on ttouve dans les archives dp
cette ville;' deux pièces fan* dite« reUrives à la
Cdmmanderiç. de Ste* Eli/abech. La première ed u^
engagement dt quelques 'biens 4e la Commaoderie,
fait à Didier de St. Païf). La féconde contient une
€tcaiion iuéieîelle faite au n->in de rQrdre« au Maître-
Echevsn ^ 3c aux treize Jurés de la cité de Metz ,
de comparoitre à Spire, 'e mardi xp ao&t après i*Af-
Compcîon de Notre Dame , nour avoir attenté aux
privilèges de l'Ordre, en arrêtant 8c conftitaaot et)
ffifon un Frecei Pc6tr« dadit Oidrc» fc p^ur avm
9E l'Ordre Teutonîqui. ^69
Blvangen éioit une ancienne abbaye-
de Bénédiains.eo Suabe, que le Pape ^l^^l'
Pie II fécularifa en 1460 ^ & ce mo- oakg
nafiere devint un Chapitw noble, gou- ^^^^"^V
yerné par un Prévôt qui cft Prince d'Em- p^„^,^*p3.
pire, & Souverain de la ville d'Eliran- ydté d'£i-
gen, ainfi que de fon territoire. L'an/*"^*"*,
IÇ45, Henri, Comte. Palatin , Evéquerjji^.'^'je'
4e Womis, de Freyfingciï, & Prévôt iViiumh.
4'Elwangen , follicité par rEmpereur jÎ^^.'J*,
par fon frère Ferdinand & par TEleâçur rzgr. 24 ^
Palatin , réfigna cette Prévôté au Grand*^ **'
Maître de l'Ordre Teutoniqueii Le Pape
confirma cette ré%nation ; mais le Cha^
pitre, ne vouant pas Ta/dmettre , intenta
un prpcé;s au Grand-Maître , à ta cour
4e Kofme. J'ignore (\ ce Prince jouît des
reveni}s de la Prévôué, mais il en por«»
tpit le titre: ^ comme on le voit par le
traité, qu'il fit à.Oudenarde en 15491
lexigé tailles, gabjèltes / 6c fah'^'àtitret exaÛlont fnt
\%i pcfiçBMS dt rCMce le \vif%hÀtn€ : fur. «|«oi il
fut fait idéfenfe, (oos peiqe île i^oco florins, <i'a^
tenter» oa d'innoTtr aucune ! cboiV i Kencontre <)udi«
Qcdre ni de fQpTu|ets> rpéciaUmcfini durant !e pro»
CCS. Comraie }a Chambre Jonpériale n*a ét^ retèduf
/cdemaire à Spire que l^an i f 50 ; c'eJV entre cette
époque H ^A pci^c de 'MctK pàff les François , «in'il
lauc rapporter les plaintes de ('Or<ice contre les
Meffios. â cft apparent qae tes -C^iev^ilTere Teuto*
smiucs permirent le Comini^derie-dt Sie. EUrabelh »
^uand les François s'emparèrent de Metz., uu aprcf
^ la Yaîne ceoutive-' ci^c fi$ Cj^^rles- Quint poer rff
jiwwerc^tte^fittft..;
370 H t s T o I A E
' avec Philippe Landgc^ve de Heffe. A la
vïtf- "*^" rferancîcrt Prévôt, Henri Cotatc
«ANô' Pâlaéîn , arrivée ah côntmetrtement de
5»HVxBAiC.i»a„ t^îx, le'Chapîrfcd'tlwângen élut
I jf a. pour le remplacer, Otron , Evéque ë'Augs-
bourg, fe mît le i) avril fous la pro«
teftion de Chrîftophe , Duc de Wrteiii-
berg», & redoublant Ces foltidtatiofil ï
i(iV,^;«^.Rome, il obtint lé 14 )uillet de la ntéme
jaft.Uunm. année, une' fenfence foudroyante de la
Rote , contre le Grand- Maître : mais
le Prince , efpérant de la faire abolir,
en appetlant au Pape , ne voulut point
(h défider de Tes prétentions. Les dépurés
du Grand-Maître iSc du Chapitre d'El-
van^en, ayant comparu le 14 oâobre,
devant le Duc de Vlrrémberg*' & fon
Confeit , on fit 'de vains efforts pour les
accommoder, & te Grand-Maître fut a
Elvangen le 4 décembre , avec qucl-
i]«ie»'«CoinfiiaiMl«ur€'9 ^oo chevaux f m
corps d'a^rquebu^ers , & .quelques pièces
de cano^n , 6c fe^^t rendre honimage par
les habltahs, /bus prétexte , dit Sattler,
3u'on lut en avoir promir la pôfieflion
ans les dernières confg^pqçes. ^Le Cha-
pitre ayant eu recours au Duc , fit pre»'*
dre les armes A ^4000 hommes de la mi«
lice de fon pays , St.ordohna à ^6000
autres de fe ieh\r[ prêts ep çal;Cie be-
foLn. Chriflophe, ayant déclaré- la-gueti^
î>E l'Ordre TEuroNiguE. jjt
aa. Grand* Maître le 14 Teptembre , il-
chargea le Bailli de Virnfperg, de met- Con-
tre garnifon dans le château de Tan- cawg
nenberg; mau comme le Grand-Maîtrû*«»^*"^*
avoit envoyé 50 chevaux dans le viK
bge de Tanne , il fallut y aller en force
pour les déloger. Les Wirtembergeois
s'étant approchés d'Elvangcn , le Grand*
Maître , qui n'étoit pas en état de leur
féfifter , fe* retira ^ en emportant avec l«i
les regitres &c les archives de la Pcé*
voté. Dans le môme-tems, le Chapitre
& le Duc foUicicoient la Chambre Im-
périale de mettre le Grand- Maître au
ban de l'Empire , ce qu'ils ne purent
ebtenir ; & comme Chriftophe vouloit
s'aiTurer le moyen de récupérer fes fraix f
il fit arrête^ Jean de Beller&heim , Com«
mandeur de V.innenden , mit arrêt fur
les dîmçs de cette Commanderie , &
envoya des troupes à Neckers-Ulm^ i
Horneck & à Gundelsheim , places qui
appartenoient au Grand -Maître , avec
ordre de faire payer tous les revents »
entre les mains des CommifTaires Wir«
tembergeôls. Sur ces entrefaites , le Grand»
Maître obtint un décret de la Chambre
Impériale contre le Duc , & fe plaignît ^
à TEmpereur ^ qui lui couli^illa le ) jan*
^^^^^îî» d'attendre la décifion énale |^^3,
dé U Chamhre Impériale 9 & de s'abftenir
J7Î Histoire
' de. YOies de fait. L'Empereur ayaût auffi
WoLf. * nwndé ^u Duc de faire ceflerjes hoftî-
OANG Htés , de retirer les troupes qu'il avoît
.ïi:HVMA».^ifg, dans les places de l'Ordre , &
d'attendre la déciiion de la Chambre
: Impériale pour les fraix , Chriftophe n'o-
. béit qu'en partie ; il rendit la liberté aux
prifonniers » fie nommément au Comman*
deur de Vinnenden ^ retira la plus grande
.{»rtie de Tes troupes qu'il avoit à Nec-
•kers-Ulm. &( à Harneck» mais il laiffa
r)0 hommes dans la première de ces
places 5 & )o dans la féconde, ne vou-
lant pas s'en défaiiir entièrement , parce
qu'il craignpit de perdre fes fraix , fi fç
Grand Maître venoit i mourir, avant
,1a décifion du procès. Les EUâeurs de
Mayeqce & Palatin $*étani entremis -,
amenèrent en^n la chofe à un accom-
piodement , auquel le Duc fe prâia
_ ..d'autant plus aifement , qu'il de voit loi
* être favorable , & qu'il, n'ignoroit pas
que le Giand- Maître s'étoit allié avec
quelques Princes de l;Empire , ce qui
auroit pu rendre la querelle, plus fé«
rieufe* Le Duc avoit, indépendamment
de cela , des difHcuItésavec TOrdre s pour
la. collation d'une quantité de cures &
de bénéfices , dans le pays de >^irtem-
berg; Se cet article fut compris dans
laçcord qui eut. lieu » le ).} mars i jj-j.
DE l'Ordre Teutonique. 57}
Par ce traita le Grand-MaitreVobllgeoit
de payer, jo<k)0 florins pour les fraîx, ^olf-*
& abandonnoit au Duc la collation des gang
bénéfices conteftés ; ce qui étoit d'au- ^^"'*^
tant plus fâcheux que Çhriftophe étoit
un zélé partifan de la confeifîon d'Augs«
bourg. Le Duc lui donnoit quelque dé-
dommagement, pQur ce qu'il avoit perçu
à Horneck^ Neckers-Ulm & Gundels-
heim ; mais tpyt défalqué de la fommf
, principale , il reftoit jocc^ florins à payer
par le Grand Maître 9 comme nous Ta-*
yons dit plus haut. Le Grand- Maître de*
voit rendre les papiers & regitres Aç
h prévôté d'Elvangcn; toutes les difli*
cultes du Duc &c de J'Ordre, étoient
abolies ; les deux parties devoientifi-e»
noncer aux avions qu'elles avoient in«
tentées devant la Chambre. Impériale de
Spire ^ & le Grand-Maître conferiroit le
droit de pourfuivre à Rome 9 Tes pré-
tentions /ur la Prévôté d'Elvangen ; mais
il ne paroît pas qu'il ait jugé à propos
de continuer cette affaire. Si on calcule
tes fraix de l'affaire d'Elvangen , ceux
que le Grand- Maître fil en fe rendant
à prefque toutes les diètes , pour folli**
xiter du fccours contre la Pologne , ce
que coûtèrent les troupes qu'il fournit ^
i Empereur, & les dommages occafion^
ti^s par les Protefians dans les terres df
)74 Histoire
! rOrdre , on verra qu'il lui en « coûté
^otrî* ^*' femmes énormet pendant ce Magif-
OAïfù tere. Les affaires d'Allemagne n'offrant
^*^"^Tien d'iniéreffint pour ITiiftoire de l'Or-
dre 9 pendant les années fui vantes , nous
allons reprendre celles de là Livoniei
2ui font de la plus grande importance i
t que nous traiterons toutefois le ptus
brièvement poffible^ pour ne pas trop
nous écarter du plan que nous nous
fommes propofés.(f).
Herman de Après la mort de Plettenberg arrivée
Ma"inc''âc' P^^*"^ ^* ^®"" ^^ ^'*" ^ÎJÏ f Herman
Lifonie. de Bruggeney , furnommé Haftnhamp ^
^SiS* qui étoit fon Coadjuteur, prit en main
les rênes du gouvernement. Le Roi de
Ctftf. For. -Pologne lui écrivit le i) de mai , pour
tom.s»num. ^^j annonccr l'arrivée d'un Envoyé qui
fe readroit en Livonie â la St. Jean, Se
le prioit de faire affembler les Etats du
Pays pour cette époque. Le Roi qui cher-
choit à accommoder les diflérends de fon
neveu Guillaume j Margrave de Brande*
(1) Ci- devant on n'a «arqué Um dates des éwh-
neméns de la Livonie à la marge, que^pour auianc
i)u*cllei eoacouroient avec cellet de Tépo^^tie où l'on
rêtoH paTvena dent IHiiftotre générale; mets ootit
erpyo^s dcrofr en «lir aatrement dans tette àr»
confiance , afin que Te leâear ne perde pas le fil
chronologique qVuAc narration rapide fb^l aïïiéfflenc
oublier. Ainfi ooos allons recommcaccc â dater i U
Jaargc, dt l'an j;ij.
DE L'OrDHE TiUTONIQUE. )7Ç
bdnrg , avec l'Ordre & U$ Etati de la
Livome 9 écrivit de la même date, i ce ^oi!?l!'
Krince, pour Texlioiter à (ç prêter à des gaho
conditions raifonnables. Le Miniftre Pok). ScHuaaAa^
itois expofa efFeâîvement au Maître de Ibid. num^
Livonie , & probablement aux Etats af- **^]ji^^
femblés , le deiir de Ton maître ; il pia
Br(l||;geney , de ne rien négliger , pour que
Guiliaume.pût habiter fûrement $c tran*
<{yiiletiieBt 'la Livonie , & déclara que le
Roi Tavoit envoyé pour ménager en foo
nom , cet accommodement. Il ne paroît
pas que les ihAances du Roi de Pologne »
aient ^ien produit* pour le moment *;
mais deux ans. après , on fit un recès à Amit.
Ifcflemblée teitue le ')our de $t Michel àgj^J^^^,
Woîmar,.qui fut (igné par TArchevêque^ ^1537* *
le Goadjuteur & tous les Evêques , aufli
bien que par le Maître de Livonie & le
Maréchal , dans lequel on prit pour bafe
celui qui avoit été. fait à Fellin ^ |||ns
auparavant. On convint entre autres cno»
fes^qoe perfoniie ne feroit la guerre Tans
l'avis des. Etats ^:6e que chaque corps
con/erveroit la liberté d'élire fon chef;
qu'ort maintiendroit la conftituriop Papa*
le,; nommée KJtidtr-bulU ^ qui obligeoit
les^ Eccléfiaftigocs à porter Thabit de
rOrdrê , amS que Té traité 3e KlrcBholm ,
^^i atfçibàoir uft droit égal i l'Archevê-
que & jky .Maître, de. l^çmi (w la Ville^
%j6 H I s T O I R 1
de Riga. Comme le Coadjutettr OmW
^otr^' '^^"^^ d^ Brandebourg fut compris dans
GAN9' ^et accord , & qu'il le figna , on peut le
d^vxBAft. regarder comme une efpece de racoiiw^
modement encre ce Prince & les différens
Etats de la Livonie.
I^zv. l,e 11 de février de l'année fuivanie^
15^8, ^Empereur pemiit par an privilège jAr-
tréulier , aux Maîtres de Livonie f de ne
demander les régaux i rEmpire f que 4
alts après leitr n<unination« Ce diplôme
eft daté de Barcelone ^ ainfi qu'un autre
du z8 du même mois , par lequel Char*
tes-Quint nommoit l' Archevêque de Co^
logne, le Duc de Saxe, le Margrave de
Brandebourg, les Ducs de Jidiers , de
: Brunfrîck^ de Mecklenbourg, de Po»
ttiéranie , 6c la ville de Lubeck , pour
eonfervateufi & proteâeurs de la Llvo«
nie , pendant 6 ans , à caufe du grand
éto^ement où il étoit de cette Province»
Cuaûuait L'Archevêque Thomas Schoninc ët^t
kourg. Ar. «wort le iù août i^î? > ^ Chapitre Ca-
«hevê^ae rfiédral , qui n'étoit point £ans inquiétude
^J*** (ur la façon de penfer .du Oôadjuteur ,
*ùS. ' ne laiffa pas de le recbnhoitre pour fon
fstlt& ^^«^ (^ )i "^^''* l^* habitans de Riga,
-( I ) Chylraruf r|ppûcte ( Chron^ San. Uà. ts,,pag^^
4fS>) que ce . fut répQi|ue où GuilUume'de Bran^'
XXXVIL
OLf-
©E l'Ordre Tectonique, jyj
refuferent d^ lui rendrie hommage , &t de
fe défaifir des biens^ qui appartenoient â ^^_
TEglife , jufqu*à ce qu'il leur eût donne gano
des affurances , pour, l'exercice de leur ^^«^«BAit
religion. Le Roi de Pologne , qui prenoit
beaucoup d'intérêt aux affaires de Ton ne-
veu , écrivit le 1 1 oôobre au Maître de ^^* ^*'*
Livbnie , difant qu'autrefois la ville- deî*t,'**""
Riga appartenoit uniquement aux Arche*
vêques, mais qu'ayant été réglé par un
traité, qu'elle appartiendroit en commuA
^ rArcheyéque & au Maître de Livci-
nie f il rejshortoit fortement €(e . laifTer
9 Guillaume, la part qu'il devoit avoir;
& il ^t écrire de la même date, aux ha« ^iMi. mmà
birant de Riga » dans des termes égale* ''**
inem preOans , afin qu'ils le hâtaifent de
Vendre de bopne |;race , ee qu'ils dévoient
â l'Archevêque.
L'an 1 541 9 des CommifTairéf du Roi Thii. nma».
de Pologne & du Maître de Livonie . fe "* ^ "^*
reîidirent (wr les lieux, pour reconnoltrç '*^**
& rétablir les -anciennes limites qui fé-
paroient la Lithuanie de la Livonie ;
jrnais desdIfEcultés fur lefquelles les Corn-
daite d« tout le relie de fa vie » proovei «ffez Com
îticlination pour ten« doétrine ; niait il ne parole pas
^u'il fe foie alort déclaré oavertemcnt : t! diflîmuJoit
i l'eienple de Ton frère, & peat«êire efpçroitil de
trouver l'oceaSon de rendre Ten apoftafi« »(ii< ,
•ifQmm^ avoU fait Albert de AnndtU^i^ri*
37* ^ Histoire
miflaires ne purent s'atcordcr , les oWî-
^otr-^* g«fcnt de fe féparer, fans avoir terminé
ÔANO cette affaire. Depuis long-tems la ville de
ÏCHtJzBAR.j^ig^ s'étoii jointe à la ligue de Sroal-
«?4irf#*n/iA. calde ; maïs ce ne fui que cette année,
que fcs lettres d'aflbciatîon furent expé-
diées ï Torgau y par Jean-Frédérîc , Eleo
teur de Saxe. On peut juger par-là , juf-
qu'à quel point le Luihéranîfme éioit
enraciné dans cette ville puilTante , & com-
bien il auroit été impoffible à rArchcvé-
que & au Maître de Livonîe de l'cra-
pécher de fuivre cette religion. Cepen-
dant la ville parut décidée à fe foumèttr(
i Guillaume de Brandebourg 9 poifque
^1541. Ton confirma î Lemfal , en 1542, un
accord qui avoit été fait à Dahlen Tan
I if jo , entre l* Archevêque U la vilU.
Par cet accord / au*on nomma Taccord
deLemfaf^ de l'endroit où il fut confir-
mé , il étoit réglé entre autres chofcs,
que la ville. reconnoîtroit pour Souverains,
rArchevêque & le Maître de Lîvonie;
que la Jurifdiftion Eccléfiaffîaue (eroitfuf-
pendue jufqu'à l'affemblée d'un Concile
ou de la Nation Germanique ; quonreii'
droit hommage à TArchevêque dans la
^ ibrme convenue ; que rArcbevéque oU'
hlieroit tout le paffé 6c laifferoit au peu-
ple la liberté de religion ; la ville devoit
demander i PEmpii^c d'être rder^ <la
•E L^OnORE TBUTONfQUt. JTf
ferment qu'elle avoîc fait au Maître de <
Livonie commer feul Souverain , & YAt* ^oif-'-
clievêquc pcomettoit de ne pas toucher okv»
aux irarichi^ & -. privilèges de la ville, ^^^"^**
Maigri; que les articles de cette conven-*
tian ffaiTerit po/itifs, la vHle de Riga fut
eneove quelques années à fe décibel de
rciKlre hommage à TArchevéque.
L'an I J45 , lè Maître de Livonie ««r . ^**» ^
voya des Atnl3afladeurs auRoî de Polo-.côadîuttur
gfle , avec des pouvoirs fufBfan^ pour ar-»^ Z^''"* , '
rangertoixt ce qui poiivoit être comcaure **^JJ p^*
jh }a paix entre les deux états » & ^nrtam/swmi
nirùû tcmspour régler.définitiv^ment ^^'*'** .-
Imût^i entre la- Livonie fit la iithfuaiiic* ^*
Herman de firuggency » étant d'une fdk
Ue fanté^^ prit pouc Coadjuteuc , avec l'a-*- ^
grémencdo Ch^itre ^ Jean de Recke^ci*
Avant Cooihiandeur dé Felltn ( i )) qui
fot confirmé en cette qualité par le Grand- Tenâf^
Maître de TOrdre. Comme il étoit im- w- ^i«.
portant de maintenir la ville de Riga dans
robéifTance^y on chercha de Téngager à Atndt.
rendre hommage au Coadfuteur , comme ^^'* ****
eile Favoir fakt au Maître de Livonie, 8(
on convint de la forme qu'on donneroit
( 1 ) Arndi j pMg^ %t4f parle de l'êleAioo du Coad^
fifretftf, comme fi elle sToir eu lîeu en 154$, mati
attirant Venatôt^ lof. cit, , elle avott eu lieu eA 1541 1
ainfî Jean de Recke reçut ^a coaftiouuQB du Qraa4'^
^cre fTaidivs de CtfODbt r^«
i9b H t s T b l'R 1
!'k cet hommage, dans un accord qui Ait
WoVf*' fait i Neumuhl vers le milieu du mois
GANO de décembre. Ce ne fut point au Coad<
SwuztAai j^if^y f^yi ^'q^^ ^^^^ j^ Riga, céfolurcm
de rendre hommage , la politique les dé«
termina enfin à rendre à l'Archevêque ^
ce que le devoir exigeoit d*eox depuis
long tem^. Ils jugèrent qu'il étoic dange«
reux de n'érre foumis qu*à TOrdre Teu-
tonique , 6c quM valoir mieux reconnoi-
'tre deux maîtres , dont la )atoufie les af«
fureroit qu'aucun d'eux ne les opprime-
roît. D'ailleurs ils oraignoient TArchevê*
' que ; la longue ifuifé de Tes titres & fa
parenté auffi illûftre que nombreufe, les
^«ibyoient,Sc ils crurent qu*il valoirmieux
s^ccorder avec ce Prince que de s'ezpo*
fer aux affaires qu'il pourroit teur-furcitefi
' Avant que ta ville rehdst hommage i
l'Archevêque, les Etats delà Livoniefireot
tnîte feux un accord ttèî- remarquable par
fes fuites. ^Archevêque, les Evéques, le
Maîrr<^^ Livonie 6c les principaux Corn-
mandeurs de l'Ordre, s'étant affemblés i
mJ^^T*^& Wolmar le aS juillet 1546, convinrent
/tq. ^^^ entre eux , qu'on ne folliciteroit aucua
Arnét. décret ( ce qui s'entend de Rome ou de
Gaithufch. l^impire) contre quelquun des anocies;
fH' 3^4* qu'on renonceroit à ceux qui pôurroicnt
>54^« déjà être portés, ôc qu'on fp tîendroit
uniquement au décret du p^pe .npipq)^.
0E L*OlLDR£ TeUTONIQUE. }1Srf
KUider^ulU . & i l'accord de Lemfal , '
dont nous avons parlé plus haut; que n ^q^p^*
quelqu'un éioît attaqué par Ces ennemis , Ç^nc
tous les autres le fecoureroient^ & enfin ^*^*^^
t]ue perfonne, c'eft-à-dire^TArchevéque,
les Evêques & le Maître de Livonie , ne
pourroient prendre pour Ceadjuteqr , au* .
cun Prince ou Grand-Seigneur étranger*
Cette convention fut iignée & fcellée T
Î)ar tous les intéreiïés ^ & nommément par
* Archevêque de Riga, Le dernier ^ poin^
tle cet accord , dit.Arndt ^ fut renouvelle
•dans toutes lesaflemblées des Etats , mais
il n*en fut pas mieux obfervé pour cela.
L'hommage que la ville de Riga devoit
rendre à l'Archevêque & au Coadjuteur
^u Maître de Livonie , fut encore différé
jufqu ail mois de février de l'année (uî-
*vante; mais enfin cette cérémonie Te fit 154^.
avec la plus grande pompe., après qu'ils
eurent donné l'aiïurance par écrit., qu'ils
maintiendroient la liberté de religion , &
au'ils conferveroient tous les' privilèges
e la ville. Le Maître de Livonie, Jean
deReclcefon Coadjuteur, & l'Archevê-
que firent , enfemble leur entrée folem-
aelle i Riga ; chacun voulut y paroître
avec magnificence , en forte que ces Prin-
ces av4>ient entrç^eux, unéfuife de zioD
chevaux ; la bourgeoifie ne fe contenta
pas de rendre hommage i l'Archevêque
jS* Histoire
& au Coadjuteur , elle rendit encoce aux
Vo^f *• Chanoines de VEglife Cathédrale , leurs
CAKG maifdas dont ils avoienc été cbaflës de-
•»«"«^»- puis long, tems(i).
Oa a/rêic Cette année eft encore remarqtiable
SlemVolfét' P^' **•* événement d'un autre genre,
pariwRuf Jyan IV, qui prit le premier le titrtç de
^ Czar , régnoit à MoskoV depuis Pan J 5 } j,
j^.^ç'^ Ce Prince , rare compoie des plus gran-
des qualités & des vices les plus énor-
mes , fongea i tirer Ton Peuple de h
groffiéreté & de l'extrême ignorance où
il étoit plongé : à cet effet il envoya à
l'Empereur un Allemand , nommé Schlit-
te , qui lui étoit attaché , fous prétexte de
renouveller les ahciens traités. Schlitte ,
P4j..«l7 dit Venator, fe rendit à la dîete d'Augs-
•'*'' bourg en 1548, & demanda qu*on laif-
fôt Tortir un certain nomb^ d'artifies de
l'Allemagne , pour aller à Moskov ; Ton
Martre s'obligeoit en revenche d'entre-
tenir pendant trois ans , une armée de
30900 chevaux contre les Turcs* L'Em-
oi) La Ttlle fie Riga, ne tandit point hommage
au Maître de LÎTonte , dans cette occarioa , parce
qu'elle t'ccoic acquittée de ce devoir dtputf long-cemt ,
te même elle i'avoit reconnu pourTcul maître, comme
nous l'avons dn aillctirs. Suivant le craîté cie Kirch-
hoîm , le Maître &' VArd^e^&que dévoient f^gir
certe ▼ille eo commun ; aiafi Eruggeney faifoit un
a&e de îuflice, en liiiïânc ccadfc hommage à Aibcci
fie Brandehou^»
af2*
DE l^Orure Tectonique. |8j
pereur ayant accordé cette permiflion par
un afte authentique , Schlitte aflcmbla ^^^^}*
300 perfonnes, entre lefquelies on dit qu'il qavq
y avt>it des Théologiens , des Philofo- Schuzba».
phes p des Jurifies, pour enfeigner la Amdu
jeuneffe , des médecins, des ingénieurs jj '"'*• *'**
des peintres, dés fculpteurs, des pape-
tier^, des armuriers , 6c enfin des ouvrierj^
de toute efpece : ils dévoient fe lendr^
à Lubeck, &'dé-là s'embarquer pour la
Livonie. Quand ils arrivèrent à Lubeçk ,
les marchands , & furtout les Livoniens
qui y etoient en grand nombre , repré*
Tentèrent au Magiftrat , que , fi on laif-
foit pafTer ces artiftes , ils feroient tort
non-feulement aux Livoniens , mais à /~
tous les marchands Allemands qui per-
droierit cette branche de commerce , &C
demandèrent qu'on défendît aux patrons
des navires, de les recevoir fur leurs
bords : le Magiftrat ayant fait cette de- ..
fenfe , les ouvriers engagés pour la Ruf-
fie , fe difperferent ; & Schlitte étant venu
à Lubeck , fut arrêté à Tinftance des Li-
vonîens, comme ayant été Taoreur de ce
projet d 'émigration. Voilà en bref comme
Venator rend cet événement, d'après le
témoignage de Lewenclau, a^pur con-
temporain ; mais Arndt, qui marque Vé*
vénement en 1547, rend la chofe diffé-
remment : il paroit , félon lui , que l'Em-*
j84 Histoire
pereur avoir confçnti à la demande de^
VoLP ^* Ltvoniens , à ce qu'on empêchât les émi-
GAMd g;rans de s*embarquer à Lubeck , & il
^KUUAK. jjJQyfç qyç çç Monarque écrivit au Maî-
tre de Livonie de retenir , jufqu'à nouvel
ordre ^ les artiftes qui paflfoient par fes
états pour fe rendre à Alosko^. Quoi
qu'il en Toit , cet événement peu impor«
tant en lui-même , l'eft beaucoup par Tes
fuites ; car il ne contribua pas peu à en-
flammer la colère du Czar contre les Li«
▼onîens , qu'il manifefta dans la fuite
, d'une manière d'autant plus terrible »
quelle avoit été retenue pendant quel*
que rems* .
9eaa et Une maladie épidémîque qui défola
M^UrVae P^"^*"M ans la Livonie & fes environs,
l-Wonic. emporta Herman de Bruggcney le 4 fé*
i54f* vriçr «'549, & Jean de Recke , fon Coad-
)uteur prit en main les rênes du gouver-
i/tfue ^iMi/. nement (i). Pendant l'aflemblée de la
Mei'JïC. ^^^^^ V^^ «'^^<>^' *««"« à Augsbourg , ran-
C I ) La pîcrre fépulchrale qui couvrou le tombeau
lie Brug^eney , te voit encoie dans TEglife de Se*
Ican à ^endenj il «ft repréCcotéj arme av«c une,
«aede épée â la nain droitt j. & une plus peiite â
la main gsiichc , fa tête efl couverte d'une calortr«
L'infcriptton eft celte : Anno 1^49 nutndacKna, Ma^*
ru lichtmeffen ift Hùr Herman von Bruggtney pr-
naat H^fenkampf des Ritt, D- O. Meifter ^u Lie"
ffind in gott feUiglich vorftorben , hAtchriJi L un4
wl rêgiru 14 JaAr, .^i^odt. pag. 174 & ai^«
née
DE l'Ordre Teutonîqup. ^Sj
née précédente , Philippe dcFruggeh ^En*
voyé du Maître de Livonîe, avoit folli- ^olf.*'
cité en fon nom , l'exemtion de^ taxes oan^
de rEmpire, & la Diète avoit anété dans s«h«*iaiu
le recès qui régloit la matricule^ que le
Maître de Livonie , feroit <iifpien(e de payer
les taxes qui lui avoien^ été impcfées
précédemment ; & qu'à l'avenir il reroic
exempt dèfdites taxes & contributions ,
exdepté cependant de celles qui regar-
-doient l'ehtrétien de la Chambre. Impé-^
riale, jufqu'à ce que la Livonie fut dé«.
1-ivrée des troubles qui Fagitoient & des
vexations de Tes voiîins, c'eft-à^dire des
Rufles : en conféquence le Miniftre de
Livonie s'étoât obligé de payer annuel*
lement 50 florins pour Tentrétiende la
Chambre Im'périate ^ à condition que Cela
ne pfé)udicieroit ea rien aux droits de
fen Maître ^ & furtout à (es privilèges^
& franchifes au fujet des appeis« La Diète
permettoit p)ar fon recès 9 au Miniâre de:
Livonie 9 de coihmumquer cet arrange-
ment à (on Maître ^ qui dfvoit envoyer
dans S mots fa téponfé à rEleâeuf de
Mayence ; ^ajoutant t]ue v s'il acceptoit laf
ptopèfition dans les S mois ^'oir lui ex-
pédîeroit un aiâe en forme pour fa fure-
té ; mais que 9 s'il n'acceptoit pas dans
le.tems preicrit» le 6fcal de TEmpire,
agirôit contre. lui y pour lui faire paier lès:
Tome FUI. R
%H HiSTorHE .
' contributions qui lui avoient été împo-
WoLF- ^^^* précédemment. Le Maître de Livo*
CANG. nie ayant accepté un accord fi favora-*
«çHuzBAa..j^,^^ rAn:hevêquc de Mayence , en h
ÙAithvfcK qualité de Chancelier de TEmpTre , figna,
f^g. 39h \t.iy août 1549^1 à la diète de Ratisbon-
fie 9 le recès qui afluroit au Maître de
Livonie , les exemptions qui lui avoient
été raccordées par les £tats de l'Empire
"* à Augsbourg. UArchevéque & les Evé^
ques de^la Livonie ayant fait de fem-
Mables capitulations avec l'Empire /il eft
probable qu'ils en reçurent la confirma*
tton dans le même tems.
Nous avons parlé , en fon lieu » du eoup
mortel que VEmpereur avoir porté a la
ligue de Ssnalcalde , en prenant J'Ëleâeur
de. Saxe à la bataille de ^fulberg : cet
événement : avort donne ; beaucoup "d'in-
quiétude aux Pipuiliens 9 & il eft apparent
que les Polonois l'a voient partagé /parce
qu'on craignoit que Charles«*Quinc, vain-
queur des 'Proteftans y n^employât ïes ar««
mes- en:faveur dei>l!Ordrè Teutonique.
Albert, de Brandebourg crai^noit d'être
ntaqué d'un câté^^' psir les 'AUemands^)
& de loutre par les Liveniens \ il eil:
vrai que le. Hoi de Pologne « ^'étoist ou-
vertement déclaré fon Proteâeur; & nous
aymis V41 toutes les démarchétqu'it avoir
faites peur le foutenir :^mâirv fi le Rôî j^
DE l'Ordre Teutoniquè> 387
niîeux inftruit de la fituation.^c l'Empi-
re , ne redoutoît pas Charles-Quint , AU ^woTf"*
berf de Brandebourg n'en craignoit pas gahg
moins lés entreprîfes des Impériaux & Schvzbar*
des Chevaliers de :Lîvonie. Le fréquent
commerce de lettres entre le Grand-Maî-». *<»e*« p^g*
trc & celui de la Livonic , étoit propre *^'*^*
à le confirmer dans cette idée. Albert
ayant appris qu'un courier de TAUema*
gne , chargé de bes^ucovp de Retires pou& ^
1^ Maît^re de Livooie, devpit pafliqr p^v^
IConigd>erg[, ou par Eagnit^ou par TiU
Ct ^ il:écfivir..aux Çpmmandans de ces
deux dernières villes d^ l'arrêter le plus,
fecrétement qu'il feroit ppffible. On ignore
s'il parvint à fe rendre maître des dépé*
chés dont ce courier étôit cliàrgé,'mai(
il paroit que cette ifi'qnlétude duta juf-
iqu>n 15 50 : c'étôît mal-àrpfO|içs ; catj
les Livoniens n'étaient pas en état de rien^
entreprendre fans dès iêcours que TEih/f.
pire ne pouv^t leur donner 9 & quand
Uf l'auroientpuyla tranquillitï j^*f$tpit pas'
encore airez]bien établie en LiVonic;^ pour
poùyoif le Icurpermèttre^ * . ! •; ,
; l2e^ liabitâiw de Riga > qui aToient Amé j
rendu hommage, ai rArcheyëqur,, âuffi''^^'.^'*'
bien'qu%u Maître de Livonie^ ne tarde- '^'**
rent pas à . revenir fur leutsC pas : ils
firent part aux Etaw afifembl^ à Wol-»
«ar , de 'la pf otètlatto^'" cjuH^^ 4voi^nt
R 1
338 Histoire
faite à TArchevéque , portant que le traité
^Woïr-* de Kirchholm étoit nul & de toute nul-
oANO lité, d^iDtant qu'il n'ignoroit pas'qu*an-
driivzBAR. cjennement, la ville de Riga avoir rendu
hommage au Maître de Livonie , & non
aux Evêques^ ni aux Archevêques. On
a de la peine à comprendre cette pro*
teftatton , car ri* pareît certain que la
^ ville avoît été plus long - tcms foum^ife
tjux Archevêques qu'aux Chevaliefs Teu#
toniques. Cette année 155 1 , ftit Té-
poqué de la - mort dé lean dô Recke ,
Mafître de Ltvonie; il décéda à FelUn,'
mais les hiftoriehs ne nous apprennent ni
le jour ^ ni le mois de Ton décès ( i )»
•d) Malgré que ir Mégîftrat & la plupart de^
Itiabitaos ,Ue Riga, eulîi^nc embraCTé je LuthéraniCme,
ili foufffoitfiit encare Ui maifons religièufes dans leur
«Hie, putfqu'ils firent , tn ifsl. us accoté avec Adci-
Izijit W rangel , i^bbeffe du monaftere de la Magde-
laitie, pour terminer cotttetles difficultés qu'IU «voieiif
eafemble Ijfrndt fag. 2,14 ) % mats U paroic qu'elles
Jurent beaucoup à fouffrir de la parx des Luthériens,
tucelin fait un grand éloge d'Anne To(cbeI Abbeffe
du moaaftere des Béoédi^incf i Rfg* > morte ma
ii5Sx , à rage deijo ans ; il parle « e^tre autre , de ta
fermeté avec laqucHe elle a çoâfervé fa virçînicé .
contre tet attaques àt% enneçQÎs fur es de l^glife « fie
certainement c'eA des liUthé riens dont il e& queftîon.
Comme cette AbbrflTe avoit J% ans , (^uand le Lutbé*
^raiktfm* t^jésabiii^4,9Liga, il ^iit «otendre té i^ue 4*aa«
tpit dit de fa perfonne , du foin qu'elle prit ^e la
coofefYatîoQ de fe« Rèligieùres » & Ton peut iuger
par cet article «c^Men elles ont foufffrt de |>erfér
4(;utions de to^ii |;ciûç. BucUini Mtnolv'g, fiea^d, ai
DE l'Ordre Teutonique. )B9
On n'eft pas mieux inftruic du tcnis ,
oh fut élu Henri de Galcn , fon lucctU ^^oYfV
fcuf ( I ) : mais on ne peut pas douter cano
que ce n'ait été dans le courant de h S^h^ï^bai^
même année , puîfque le i } janvier 1 5 5»-, o^/n"»!*
il exigea 1 hommage de la ville de .Re- (ttccedc.
vel, &: que le sjt du même mois Fran- i5at*
çois de Stitten , rendit hommage en fon Amdt. p,
.nom à l'Empereur ) dans la ville d'Inf* ^'^'
pruck r» \ '55^'
L'année 1553 9 vit naître wie nouvelle thid. pag.
querelle qui eût les fuites les p^us fâ- *'%-•.
^-cbeufes ponr la Uyonie^ Guillaume de
^Brandebourg , Archevêque de Riga , vpvh
Jant fe donner un Coadjuteur , jetta les
yeux fur Chriftophe , Duc de Mecklen«
bourg 9 )eune Prince âgé de 1 6 ans*
C'étoît aller direâteraent contre l'accord
fait â Wolmar le x8 juillet 1546. Cet
(I> Henri étoit delà mèxiit famille que Chrfftophr»
Bernard 6e Gilén, Evêqut dt Mutifter^ oai i*cll
vendu R fâoieux le fiecle éeroicr. Cette illuàce mm»
foi^ exifte encore*
(i) Arndt a fait uo extrait det lettres d'invcfli*
titre que rfimpereor donnai i'Eovojré de Gsfen , (c
»ft jaoTÎer, qui nous font connoStre let poffefBont
êc les droits de l'Ordre en Livomie. Chartes-Qulat
lui doçnioic fo'.fief^ fOut le;^pif< de U. livonià ^«€«
(pli ne peu? s*e^teodce que dts . péffeffions qu'il avoif
€n LfVùnie, VEfkonit » ta Harrfe, la iX^irie, l'Ai-
,iesit?ki«i, l«<Jecvie« Us Mes d'OmCel « de Dtgh» ac
de Mi»hn ou Moo , ayftç la VP^ikîe , qui compofoieAi
ie diocefe d'Oefel ^ Sochale aociennemeat Ssccjtta,
Vraigel » Rerd Se i« Covrlanflec
^ n I s T a I R E
accord qvé Gnillanme avoit (igné ^ ainfî
^Vou?* *I"^ ^^^ '^* intéfciTés , n'cmpéchoît point
«AHG à la vérité qpe rArchevéquej les Eve-
4caym».quc$ & le Maître deLivonie, ne prif-
fent des Coadjateurs; mais it portoît
' que perfonne ne pourroit choifir à cet
effet, un Prince ou un grand Seigneur
étranger I c eft-à-dîre, qur ne feroir pas
du corps. On peut juger combien Ten-
treprife de l'Archevêque déplut à tous
les intcreffés : le Maître de Livonie fe
Mta de les aifembler, & envova Jean de
Hoyven & Chtiftophe Bodekern , foû
Cbàncelier, i la diète de l'Empire affemblée
à Ulm, apparemment pour fe plaindre
du procédé de TArchevéque. Non-con-
tent de cette démarche, qui paroît avoir
été faite d'un commun accord , Herman ^
Evéque de Derpt^ envoya Holtzschuer,
/on Chançelher kXf-tnp^lSHtf pour l'en-
gager à prendre à cœur les intérêts de
la Livonie , qui étoît mcAafcée dé pluCeurs
maux a la fois : mais le Monarque ré-
. pondit ,que la puifTance formidable des
Turcs fes ennemis, ne lui pcrmetfoit pas
,de dorinéf du feçours aux^Liyonîcns : Se
«^le . Chancelier obtint pour ' toute xonfo-
:l;itîon , trois diplômés d^tés de Bruxelles,
le 17 juin , dont un confirrnbit les pri-
vilèges de l'Evêché de Derpt, l'autre
défendoit de tranfpor^er. des^ cuirafies U
DE l'Ordrï Teutoniqui. 35^1
des armes en Ruffie , & le troificme ^^^.^
recommandoit la Livonie au Roi de Sued;?. woif^
La querelle qui s'élevoit au fujet de -^^^^^ -
]a Coadjutorerie de Riga , ëtoît d'autant ^"^*''*?'
plus fâcheufe , qu'il ëtoit aifé de prévoir
qu'on ne iferoît pas long-tems en paîjt
avec la Ruffie : la trêve qui exiftoit de-
puis fi long-tenii, ëtoit prête à finir,-
&c on avoit tout à craindre que le Czar ,
qui avoit conquis le royaume de Rafan-
6c d'Aftracan, ne tournât (es armes vic-
torieufes contre la JLivonie, pour ajouter
cette belie province à Tes vaftes domai-
nes. En conféquence ofi tâcba de con- '^''^- r^^?-
.jitrer l'orage , en envoyant une ambaflkde cldehv/.h.
à Moskov , pour demander une prolon- p^s* -^-^^ -
gatîon de trêve : maïs ce fut inutilement,
parce que le Czar înfiftoit fiir le tribut ^ "
^uM exfgecit des Livoinéns , & que les
A mbâ Ardeurs îi'ëtoient pas autorîf^s à
traiter fur cet objet : aînfi ils revinrent
fans avoir rien <>btefiu* !
- Comnve le danger ëteît-lprcffant^ eri ^^^"*''- ^^*
envoya une autre ambaffade plus felem'^ /-j^.
rtelle, qui partît de Is^ Livonie [pendant \é
éàtême de Van 1 5 54 î, t'Evèque de fierp*
avôît joint trois Envoyës i ceuX' qâ5
ëtoîerit nommés par l'Archevêque ,'^1è
Maître de Livonie, Les Ambaffadeurs , qifi
ëtoîent chargés , entre autres points,' dï GdMufdt.
ménager -'une trêve de 30 ans, furent ^''^' ^^^
R 4
^^1 * Histoire
mal. reçus à Mo&kov. Les Mlniftres d'I*
^olf"* van rcnouvellerent la demande du tribut,
GANG & les AmbafTadeurs foutinrent que la
9cttvzBA». Livonic n*avoit jamais été tributaire des
Ruffes : les Minières déclarèrent que le
Czar ne fe relâcheroit pas fur cette pré*
tention ^ & comme les AmbaiTadeurs de*
mandèrent qu'on leur fit voir les titres
fur lefquels elle étoît fondée, ils répon*
dirent qu'on avoit des titres qui prouvoient
que rÉyéque de Derpt , avoit payé uif
tribut au Granid^. Prince , mais ils refuferent
de montrer ces titres, 6c même de dire
en quoi le tribut avoit confifté. Après
avoir difputé long-tem«, il fallut acetp*
ter tous les conditions que les Mofcovi*
Arniu V tes voulurent prefcrire. Le Czar accorda
»»7 ^ Al- unfl^tf êve de 1 5 ans', ï condition que dans
Irois ausj l'Ëvéque de Derpt ^ payeroic
Je .tribut, ^quv fut réglé à un marc d'A!«
)efi>9gne pour chacun de fes Aifets, &
qu'il payeroit en même- tenu tous les ar-
^' - ^éité%. Il étoit encore ftîpulé qye les Li-
'" roniens ne pourroient faire d'alliance avec
le R,oi de Pologne , qu'on reniettroit en
état les églifesÇrecques, qui étoient en Li«
yonie j &c que les négocians E^uflfès , pour*
f oient tirer toute efpece de marchandifes
à là réferve de cuiraflfes : on devoit régler
. certaines limites fur le cours du âêuve
. . Narva, & on devoit rendre juftice aux
jparties léfées ,' fuivant l'ancien uiage. A ces
conditions Ivan ordonnoit aux Gouvcr- volp-*
neurs de Novogorod & de Ple^kov , de àAvo
refter en paix avcclaLivpnîe. Ce traité fut ^**^**^**
muni des fceaux du Czar » du Maître de
Livonie, de TArchevéque de Riga & de
quatre autres ^ & il fut confirmé par le
baifement de la Croix , au mois de juin
de Tan i554«C^étoic en baifanc la Croix
&c en la faifant baifer à ceux avec qui
ils contraâoient , que les Mofcovites
étoient accotttumés de confirmer leurs
traités* *
Maljgré que la condition du tribut ^^ont
on chargeolt TEvéché de Derpt i ait
été regardée pour être auffi in jufte qu'elle
étoit onéreufe , les Députés de TEvêqut
jnfîftcrent pour engager ceux du Maître
de Livonie & deTArchevêquey à accep-
ter le traité tel qu'il étoit propofé ; parce
qu'ils craignoient la fureur d'Ivan , dont
ils auroient été les premières viâjmes, à
caufe de la fituatton de TEvédié qui
confinoit à la Ruffie (1)» ^
(O Scion Arndc (psg, 177 ) il s'étoli éié'ji art
ife tribut dans le traire que Plettenberg aroit fJt
en iS^I» avec le Granil-Duc, aiaff il avoua ^ull
ii'avoit pas vu ce traîfé, dont i) n'y avoir pas à*ttein»
. plairet en Xîvonie; ain(î ce n'eft' peut -.erre qu*un«
^ conjeâure de fa fart. Suivant le min^e Àrnilc (pitg*
** iffin ttQU) Neiiftadt rapporte que très - «acUnD*^
"^ 5
yf4 H r s T o î K ï
Commt îl étoic aifé de juger par Ui
^WoI'f- prétentions du Ciàr , qu'on ne parvtèn-
GANG 'droit pas à faire une paix folide , Te
SoHv^BAK.^g.^j.^ de tîvoriie aVoit cherché à Inî
. ^f^Jîfir fufcîter des ennemis, & à s'aflurèr du fe-
tion» arec , - i * i iv i
la Sttcde. cours , avaut d envoyer des Ambauadeurs
1554^ à Moskou. Les RuiTes ayant commis des
hoftilités fur les iFrontîères de la Suéde,
Galen: avoit etivoyé une ambaiTade au
^^'occen. *Roi Guftave Wafa , pour Tengager it
Tih: 6. pag, prendre les armes contre eux , lui faifatit
B33* efpérer ^on•fculemen^ de lui donner du
fecours , mais aui& de faire une divcrfioa
en fa faveur. Le Roi de Pologne avoit
fait de pareilles ofires , mats ni l'un ni^
ArnAi. p. l'autre ne fçcoururcrit lès Suédoît. Galen
IS£S. '■' . ' -^ ' — ^ ' "
ncnt \ts payCaiif du canton de Derpc , payoîent
aux RuHei quelques livres de cire pour leurs abeil-
les , 9e une certaine tlixc par tète $ 8c Hiame ajoute
-que Jes mêmçi habîtans udroicnt tout h$ ^n% une
.fsfFrande à l'églife de la 3ce. Trinité à Novogorod.
Mais CCS fedcYances , fi elles ont exiftè , étoient bien'
.ab1)Iies par la longue poiTeflion qu'a voient les Livo-
ciens de ne plus les payer; & on ne peut rt£arder
la prétention ^ Czâs , que^omiife une' mauvam- cSb
cane. Au printemi de l*an 1555^ un Ambafladeur du
^zar- vint i W^nden » pour demander U ratifîcatio n
du traité de rani>ée .précédente» ce ijuc le Makre
• de Livonîê fit avec des réferyes ôc ita proteftttions
fur les 'articles les plus onéreux jjsnb l'Amlsaftadeur
fit entrevoir qu'on pourroit ici^mmoder. Comme'
ceux de Oerpt étoien» les plus Intéreilés , il y eut de
longs débats ; cependant le MagtArat confentit suffi
ik ratifier Taâe de l'année précédente j mais en fai-
fant les. réCefves & les protfÛadçQS coaYfuabl0«.
Cadet, fa^. ^i» Cr /cy,* . ' * ^ •
DE l'Ordre Teutôniquê. J95
tiivoya au moii de juillet 155) » une^
noiIvcUc ambaffadc au Roi de Swàér ^^^'
fconipofëc de Bernard de Sftierten, Avoué ^knc^
de la Jervîe, de Walther de Plettedberg «^«"^
& de Rcmbert WilsHeîmen , Doâeur eiv ', ' . \
droit civil "& cauomque , pour $*excu-
fer de ce qu'il ne prenoic pas les armes>,, •,,. ''
i caufe des circonftances où tl fe trou* . >^ v •
voit avec la Ruflie, lui ofirant d'ailtetti'» ^ *
fes bons offices , & les autres citofes ^ui '^^^ • ^
dépendoient de lui. On né peut pas dire
ftriAement que^Galen ait manqué iÉ'fes
engagemens envers le Roi d# Suéde',
puifquM n'y eut pas de traité ConclU
entre euxtrAmbaffadeur , ditLôccenius-, Xor^ «««;
n'avoit donné que dés efpér^aces ; maïs
H ajoute que le Maître deLivonie", chafr
géant de fcntîmemy n'accomplit pai cr*; -'-'^y^
qu'il avoit promis. > **>
Il cil ajpparent que ce fut l*aiïaîre ifir' ;^
fa coadjutorerie de Rriga , qui • engagea Ga- 0 • ' '
. len â prolonger J||^trêVe avec la Rùfliei,
i des conditions fi dures ^ & qui l'em-
pêcha dé profiter Se Tootti^on de join*
dre fes arme» à celles de\5uftave : il; eft
yrai qu'i} avoit touti craindre de la puif-
fence du Czar ; mais Plettenbcrg avoir
l(a faire tête à Ton, aieul» $r il pouvpitl^
^ par de nobles effort* , ^f^^c^î* 1^5 trlîh
liSi^çs fucçès' , d'^i^tant plus^ qu?Sil ! aurait
agi de concew ave^ei Stfédoîs, ^^'i
• R 6^
i^6 H I $ T b I R I
•Dès Tan 15 54 » le Roi de Pologne
^p«^ ayoit fait faire de vives idftanccs- par
«ANa fpn Minifire Gafpar Lonskl ^ en faveur
^»*^"**-dc Chriftophe de Mecklcnbourg , que
iT cliVl! ^'Archevêque avoir nommé fon Coadju-
kortrit 4e teur. L'année fuivante , Chnftophe arriva
^Arndt P^^"^ l*été à Kokenhaus^ &r fit une
jf7d fii/ entrée rplemnelle à Rîga^ le xj de no-
1555. vembre; ce qui engagea Galen & les
^adehufck. autres Etats de la Livonie , i s'aflembler
'*'• ^»- 4 Wenden , où on réfolut de lever des
troupes pour être prêtées à tout évéï^e-
inent , parcç qu'on ne vouloir pas fouf-
.frir que Chriftophe montât fur le (iege
. t de Rîga ; fa nomination étapr dirêâe-
nient oppçfée à l'accord de ^olmar »
.dont nous avoirs parlé (i).
ZÊruii. p, Enfuite de la réfolution prife à "Wen-
^tùfiq. \ ^
mag, 4^7^ ^^ Chnftophe écoic né. le 5 jainvier 1517.-^50»
i/* Irèrt, lean Albert, Duc de Mecklenhour^ , gendre
î-ctf d'Alberc Oa<.de Praffe^ l'étoit chargé de faire im..
*9S^* iotc i CbriAophe , â oui il a.voic àé\û procuré l'ad-
^sniniftratioa de i'ÉTiché ^É|^atzhoérg , & il trfl*
,vaiUoi|, à l*aide de fon oVaii^pere, à lui affûter
I^Archevèché de Rig«« après la naort de Guillaume
de Braadebottr^BhCHriftofhe renonça en I55f en
laveur de. fon frm • à tout ee qui lui rereoott davi
le. Meç^Ieobourg, ^ut autant ou'il lui procurefoic
f Archevêché de Rigâ| ce qui let caufe qu'Albert «
Pue de Fftt(re, 6c le Hoi de Pologi^e, fop couftn-
l^ermaîA , s'intéreiTcreoc (î vivement à faire téuflîr
^ektic aftaire. L'ufurpaieur^e la Pruffe, -avoic d^a
•la^é fon Crere fiiç le 4ie|;e de Higa^ & il v^ulvit
Je faire lemplaèec par le Duc de Mecklenbourg.
8uèl aug*re poer \%» Chevaliers Teutoniquei de k|
den, Gothard Kettter, Commandeur de
Dunçbourg , partit pour rAÛemagne pén« ^wotfV*
dant le carême de Tan 15)6, &c leva , gang
à grands fraîx ^ quatre compagnies ou 5*»^**^*^
corps de troupes, qui furent tranfportés
par les vaifTeaux de Lubeck , de Trave« .
snunde à^iga. Ces difpoiltions de rOr«
dre 9 inquiétèrent les Princes qui s'inté*
reiToîent à TArchevéque 6c au Coadju*
teur : le Roi de Pologne , Jeair Albert^
Duc de Mecklenbourg , tes Eteéteurs de
Saxe & de Brandebourg, plufieùrs Prin«
ces de Saxe , Philippe , Duc de Pomé»
ranie» Jean Otton , Duc de Lunebourg,
Se plufieùrs autres , s'adreiferent aux Etats
de la Livoniè, aflemblés à Woimar le
ac février , pour tâcher d'étouffer ce fea •
naiflfant ; mais cette démarche fut d*au«-
tant plus inutile, qu'on intercepta vers le
tnéme tems, des lettres en chiffres, par
lesquelles l'Archevêque demandoit du fe-
cours à Albert , Duc de Pruffe 9 & lui
mdiquoit le port de Dunamundé » de
Pernau & de Salis |. pour le débarque*
ment de fes troupes. Cette découverte
porta les Etats de la Livonie , à déclarer
l'Archevêqve ennemi de ta patrie , &
la ville de Riga» renonça formdiemeitf
à l'hommage qu'elle lui avoit rendu (i)«
m U 9à »f partiii qu» et fit alors ^\t léi t^r
J9* H I 5 T or R t
Vcff le m£md tems| le Maître deLr-
Voif"' ^^'*'^. i"*'^* * propos de fc donner un
6A«a Coadjateur, & les Capiiulaires élurent
J^*^^J^ Guillaume de Furfteoberg , Commandeur
Co^idiattur de Fellin , for qui Galen avoir jette les
étUwo^€.y^^^* Cette Coadjfutorerie n'ëtoît point
«55^- * ^^•'***'^ ^ l'accord de Wolmai', comme
Amit. f. ^^^'^ <lu Duc de Mecklenbourg , puifqut
cVdthufch ^"'■.^^"'^'g *^o»^ Chevalier de TOrdrc j
fâg'^cê^ ' *"**« elle ne laiffa pas d'occafionner un
furcroit de difficultés. Gafpar de Munf-
ter I Maréchal de TOrdre , qui ambition-
noit la Maîtrife de Livonie, fut fi pi-
qué de la nomination de FurAenberg , qu'il
refufa d'y confentir»^ prétendant que , con-
tre Tufage, elle avoit été faite à fou
infu & par un petit nombre de jeunes
'• Capitulaires. Il étoit vrai que Tâeâion
•voit été faite fans fa participation , &
cela ne venoit que de la défiance qu'on
avoit de lui depuis tong-tems« Lorfqu'ir
' js'étoit agi de la dernière trêve avec la
Mofcovitesi Murifter avoit prétendu qu'il
fallçit plutét s'allier avec Ift Roi de P^
4ogne , qUe oe contraâer des engagemen»
taiild« Kîga proteftAreat comre It trtUé d«!Cir<:H-
*ol«, qui adjugeoii U raokiè île la» iiniTf^s^inecé (|«
leur vill« a l'Archevêque^ comrtic q^ui l'avons d«
platJuu». Il Cémhlt ^«« iet ItHèomnt féip&ttrMf^
m. l'Ordre TfitJT6*iQUE. j$j>*
<^n^reuic & inufités avec «les erniemis de *
k Livonie , & il auroit eu raifon , fi le ^^^v- *
Koi de Pologne n'avoir pas été auft un c4ng
tles ennemis les plus acharnés de TOr-^*'"^***^
ère Teutonique. Malgré que le Maître
& le Chapitre euffent été d'un autre avis,^
lie Maréchal n'en avoir pas moins com«
mencé une négociation avec les Polo^
nois , Se ne voufaht poinr confentir à' Ta
trêve faite avec les Mofcovires, il per-r
fifta dans Tes fentimens en faveur des^
Polonois. L'atracheitienr , que Munftec
avVir montré pour la Pologne, Pâvok
rendu fui^eft , ôc Topiniâtreté avec la-
quelle il perfîfia dans iès premiers pro-
jets , ainii que d'autres circonstances qui
^ne nous fôhr pas parvenues , achevèrent
de les perdre dans refptit des Livoniens ,
qui le regardèrent comme un traître , qui
vouloir livrer les domaines de TOfdre à
la Pologne , comme avoir fart Albert
'Àe Brandebourg, Le Maréchal de Livfinie ^
*avl>it la garde de plufieùrs places y doHt «
4t flommoit les Convmandans, 6c' ce fot '
apparemment à cette difpofitionivicicufe, .-^.. . ♦
qu'il dur la confervati^ln de fa liberté r
eependanr les Commandans qu*il avoit
établis dans plufieurs de ces places , ne
balancèrent pa« d^ l'en exclure, apr^
en avoir reçu l'ordre du Maître**àe li»
"vooie. Après qu'on «ot élu TuiÂenbcif
\
JkHVltAK.
40a H I S T Ô I R fe
Coadjuteurt Henri de Galen ordonna
WoLt' ^^ Commandant de Dunamunde » de ne
eau^.^. P'"s* obéir au Maréchal. Munfter, ayanc
*""*'^* 'envoyé quelques perfonncs à Donamun-
dê , apprit qu*on leur en avoir fermé les
portes , & il écrivit au Maître de*Li-
vonie , tant pour fe plaindre de ce pro-
cédé , que pour fe difculper : fa lettre
eft datée de Segev Jd le ii mai i)56«
N'ayant point eu de réponfe^ Munfter
partit de Segevald avec une bonne ef«
corte , pour ' té rendre à fa fortereffe
d'Afcherade; mais il en trouva les poftes
fermées^ & prit le parti de s'alfer jetter
^ëans les bras de l'Archevêque de Riga.
Le Maître de Livonie « ne tarda pas -à
demander k Guillaume de Brandebourg,
.qu'il lui livrât Gafpar de Munfter, Se
fur te refus qu'il en fit , il menaça d'aller
mettre le fiege devant Kokenhaus , vou-
lant avoir Munfter de gré ou de force;
,ce qui engagea ce dernier à fe retirer en
« PruflTe , auprès d'Albert de Brandebourg 9
où^ fuivaac Arndt, il eut le caraâefe-
Pag. 4«p. (d'Ambafladeur de l'Arphevéque* Pendant
le féjour que Gafpar de Munfter fk
en Prufle^.il publia un mémoire )uf-
iificatrf 9 dont nous avons tiré la plu#
.part des circonftan.ces que nous venons
■de rapporter; Il eft :dii&ciie de bien juger
^ d'ut! fak (mit mémoire d'une dç$ fract
DE l'Ordre TEt^roNiQUE,. 401
t^es. Munfter fait beaucoup de plaintes '
& df proteftations de fon innocence, votF-'
& avance que l'Empereur & plufieurs «ano
Princes de l'Empire avoient jugé qu'il ^««^"a»*
feroit utile i la Livobie de fe joindre i
la Pologne, à caufe du danger imminent
Qu'elle couroit de la part des Mofcovî-
tes. C'eft la feule chofe q«ii paroiiTe en
fa faveur , encore n'eft-ellc pas décifive^
parce qu'il ne lui appartenoit pas de
juger feul 9 fi cette alliance convenoit à
rOrdre ovt nan. Le défaut de mémoires
fuiEfans , ne permet pas aujourd'htii de
-démêler le fond de cette affaire; mais
t)n ne peut difcorivcriir que le Maréchal ne
fe foie rendu coupable d'une défobéiifance
-formelle , en traitant avec la Pologne^
tnalgré 1-Ordre, & en refufant de rcr
«onnoitre le traité que le Maître ât Li- •
'vonie foTî fupwrieor , avoit fait avce
les Mofcovites , dû confentement dé fou
Chapitre (i),
La retraite , que TArcbevéque avok
accordée à on Religieux fugitif de TOr*
dre, fortennenlfoupçonné de vouloir Ii«
(t) Lt mémoire de Gafpir Ht Muafter • ét^ fflV»
9t\mé à Komgtberg tn tyj^ , par Jean Daubnant
Il confifte en J7 pagei^ petit in*4to. ^ y compris
ta lettre qu*i) écrinit à% Segewald au MaScri» de Ur
T«Axt • le IX mil 4f cette «iê«e aw6e»
401 Histoire
vrer la Livonie i la Pologne § ne poa-
Woifi' v^" manquer de porter ranimofité à fon
oAîfc comble 9 fur- tout que Furftcnberjf*, qui
ScayzBAX* ^j^j j»y^ caraâere violent , avoit alors
une grande influence dans les affaires.
Le Roi de Pologne ayant envoyé TE-
véque de Samogitie à "Wenden 9 pour
engager le Maître de l'Ordre & les as-
tres Etats de la Livt)nie , à fe prêter à
m accommodement ) l'Archevêque y.en«
CetL Toi. voya Erhard de Kunheim ; mais on ne
î^*;^'''*^* permit pas à ce dernier de parler à l'E-
vêque de Samogitie , &' on le mit aux
arrêts dans fa maifon. Comme les Teu-
toniques vouloient couper toute commu-
nication i l'Archevêque , avec la Po-
logne & la PruiTe , ils^ avûient envoyé
.'W^erner de Schall de Bell , Avoué de
Roâtten, avec un détachement: i.Sef^én.
Cafpai: Lanczki. , Secrétaire du Roi de
Pologne, quç'^e Monarque envoyoit â
l'Archevêque pour la même fin qu'il
avoit envoyé t'Evêque de Samogitie à
iWenden^ fut arrêté parles foldats de
-Verne^ de Sctell., .qui refurerent . de le
laifler paffer , parce qu'il n^avoit pas de
paffeipcjrt du*-Màîrfe' de: tlvonîé '• un
^w4rn«r*. p. nommé Vodt«li^i .ayant confeillé.de s'é-
chapper, pour tromper fes gardçi, les
foldats l'atteignirent à une lieue de ELot
kenhausj & le- mattVaiterent McUemeflt
DE l'Ordre Tectonique. 40J.
qu'il mourut trois jours après.: un nommé ..«-.,,
Herman, domeftique de l'Archevêque, votr-*
qui férvoit de guide au Miniftre Polonois, o^ko
perdit également la vie dans cette occafion* ^^"^"^*»
Cet événement , qui étoit des plus fâcheux,
ti^e pouvoir manquer d'animer te Roi de
Pologne contre l'Ordre , quoiqu'il paroi^flfe
que la chofe ait été faite Tans* l'aveu de
l'Âvoué^de Roiitten , qui commandoit le
détachement. L'Archevéquerehdit compte
au |loi de Pologne 9 par une kttre du
9 juillet , des arrêts de Kunheim & de Cod. ToL
la mort de Lanczki, &.lui fit une peîn- ;^,'J;^"""^
ture touchante de l'état où il étoit ré*
duie j avec le Duc de Mecklenbourg, ion
Coiadjuteur ^ fuppliant inftamment Sa Ma-
jefté de lui envoyer un prompt fecours.
Guillaume de Brandebourg avoit inféri
ôa^s la lettre un biilet , par lequel il
prîoit le Roi d'avertir fon frère , le Duc
de Pruffe , de fa fiiuation , & de l'engager
à joindre fcs forces aux Polo n ois pouf
le délivrer , ne pouvant lui^rire direc-^
reôement, parce qufe toute, communicà^
tioç éxtAx ihtêr«pt^. ' - . - '^
t U'Roi 'Be ^Pol^n» écrivît aux hfcb3 . ^ff*'!?^
tans d^ftîça-ij'^ui ne répondirent ^quV rê^ué^fltaà
près qu'art Te fut- pofté'aux dietAiérés ex-; ^^^ '
trêmitési-cônl^e l'ArclhevêqUfc : ils ne tl- ^^oj. P^u
cherent pas même de fe difculper, s*cntom,s.num».
rappoitantà 4'Evêque de Revel> <£ûcdes "^'-.^^
404 Histoire
^ * ^^ ^ Lîvoi^ie avoient envoyé a«
WotF.' ^oif pour br f;)tre connoîrre rinfraâion
oANo que l'Archevêque avoir faite à l'accord
' de Wolmar , par la nomination de Ton
Amdt. p. Coadjuteur. La Livonie entière étant !i-
G^Mu/ch, g"*^ contre l'Archevêque , les Etats lai
jM^. 4^9 <^ envoyèrent une déclaration de guerre le
^' 16 de juin. Comme te bruit s'étoit ré-
pandu que lOboo Pruffiens marchoient
fur Riga, & que le^ort de Revel étoît
bloqué par une flotte, tout le monde fc
mit fur fes gardes, & George Taubé 9
que Guillaume de Brandebourg , avoil dé-
pêché pour avertir Ton frère du danger
dont il étoît menacé, fut tué d'un coup
de fufil , comme il montoit fur le bâti-
, ment qui devoit le conduire en Pruflfe.
La nouvelle de l'arrivée des Pruffiens ,
itoït prépiaturée^ mats il était vra^qu*Al*
fcçrf. Duc de PruflTè, fc prépàroît à dé-
fendre fon A-ere , que la Maifon. de Bran-
debourg , aVoit promis d'envoyer un fe-
cours de 14000 hommes, & que la Po-
logne avoit réfolu de faire un armement
confîdérablc, en faveur de l'Archevêque.
Puriteab^rg, à qtn Çalefi f. homine jia-
^yir. Uh t^rellemem doux & fort âgé > ^fcvoôlaîflK
**• ^ h9* prendre tout^e l'autorité , vOtflut , maigre
^ H c^nfeil de Ton Maître,:. attaquer auffi*
; ; ; tôt l'Archevêque. Le Commandeur de
5?gè^ald, prit |5;.rfroon , & les troiipcs
DE l'Ordre Teutonïque. 405
ce rOrdre invedirem le 19 juin 9 le
château de Ronnebourg > qui fc rendit ^woif-'
deux jours après. Furfienbérg fe chargea cahg
dufiçge de Kokenhaus, où l'Archevêque Schwmaii.
& le Coadjuteur s'étoient retirés , &
parut devant cette place le xH du même
mois , après avoir reçu un renfort de
400 hommes & de iix pièces de canon »
que lui envoyoit la ville de Kiga. Le
Duc de Mecklenbourg 5 n'attendit pasTé-
vénemènt» &c ibrtit de la place^ dèman«
daot qu'of): le^ conduifit à Wenden , ao-
près du Maîtrie de Livonie : Galen lui
envoya une efcorte ^ pour l'emmener
dans fa rifidenpe, & delà il l'envoya
au. château de Freyden , en lui donnant
pluiieurs xhevaux ri.chemaun^ harnachée,
Guillaume de. Brandebourg) ne le rendit
que le 30 juin^ & livra les. clefs de la
ville à Furftenberg ; mais avant de fortîr Cad. P#l
de Kokenhaus, il avoit fait un afte» ^;^;^'*''
par lequel il renonçoît à rArchevIché;
ibit qu'on IVit exigé de lui, ou -qu'^
l'aît fail voloâtaice^ient , dans l!e(poir dç
ne pas être traité en ennemi. Ce Prince
fut 'd'abord conduit â Stnifteh , & eiifuite
1 AdzeU. Les Pffnçes , dans leur captivité ,
, avoient4a liberté de (e promener, & le
Duc de Mecklenbourg, avoit.même laper-
-miffion d'envoyer de fts gens .à fon frère ^
au Roi de Pblogfie & au Pue dé Pruflfe*
^^^ 406 Histoire
Vxxvii' ^^ Maître de Livanie avoit cnyoyé
'^ow- ' \t Commandeur de Riga (i) pour de-
GAve mander la confirmation de fon Coadju-
Négocia- ^^^ ^ ^^ ^^^ ^"^ '"^ accorde par un di-
tîon* pour plôme de l'Empereur, qui fut auffi figné
^A^dt. P^'' ï'^fdinand , Roi des Romains , le 1 3
a2z in not. du mois d*aoûc : après cela Galen fe
155^* retira à Taroraft , & iaifla le champ libre
€•4. Po/. j^ Furftenberg. Le même Commandeur de
m^s^mim. Rjga^ p^^f^jg ^ mémoire au Roi des Rô-
mains, an nom du Maître de Lîvonie
& de Ton Coa^uteur , pour lui faire
connoître les raifons qui les avoient dë«
termitîés ï faire la guerre^ l'Archevêque
de Riga , & le prier d'écrire au Roi de
Pologne fie aux Margraves de Brande»
bourg , de ne point donner de fecours
nid.nmn.^ i'Archevêqtte. Ferdinand répondit par
^' * écrit, en témoignant la {Dieineque hiioc-
cafionnoit cette nouvelle difTentiôn ; ii
exhorta le Maître 6c les autres membres
des Etats de la Livonie, à la paix, &
â Soumettre la 4écl(ion de cette affaire à
ià jufticê; ajoutant qu'il iivoit écnt du
(I) Arndc, ^uî paroit avoir jfu (ous les yMx*, It
âjplÂoie donc nout allont parler, nomme Ce Corn-
teaodeur George ^ieborg de Virchliûgetft ( ^« V^g*
ykxt) & le même. a (igné George Siberk de V^ii-
Vo'urg., dans une charcre dont on voit ) a eopfe dans
4e Code diplomatique de Pologne, nimi. 117. Ileft
alIVz probable aue ce dçTniju: nom fft d^figuçé par
uaé faute* d*irofrtffio«, - ^ .. ^ ^ . ^
Dt l'Ordre Téutonique. 407
Roi de Pologne & aux Margraves de Braii-
debourg, pour les engager à ne pas fe \^oif-
mêler de cette querelle (i). Les Minif- cang
très de TArchcvêqu'e produifirent^ velPs ?5?.^"***
Je même ^teins, un long mémoire, pour n^,
juftifier leur maître , &c Ferdinand qui
avoir confulté la Diète , fit connoitre fa
réfolution. Les Etats de l'Empire étoient ^^^' »""'•
tfavis , qu'on écrivît à TÂrchevéque ,
au Duc de Mecklenbourg & aux Ûvor
nien^ , avec ordre à ces derniers de ren-
dre la liberté aux Princes, qui s'obit*
geroient de garder la paix , & de ne pas'
permettre que leurs adhérens troublaflent
la tranquillité. Le Maître de Livonie de<*
Ct) C«t événcreent fe pifferent 4aBf le terni ^ue
Cbarlcs-Qâinc fongeoft i abdiquer U ëignhé Impé*
fiale. Le 7 de fepceitibre \ss6 « il envoya de
Sundebourg en Zélande^ le fceptre 8c la coutonee
Iqipériaie à Ferdinand Ton frère » arec fa renonciation
à l'Empire. Malgré cela Icf aftes dans l'Empire ^
furent promulgHét au nom de Charles Quint , iuf*
qu'à l'anoce de fa mort. La .r«Mbn qu'ea doBfienc^
les hiftoriens Allemands , c'eft qu'encore qu'il eût'
déclaré Aux £tatf dé TSispire^ le 1 de fepctmbr«
](f5, la réfoLuiioR qu'il avoic Jèrife d'abdiquer U
dignité impériale , ï'ambaffade folemnelle , qui de-
voir notifier cette abdication au collège des EleâairSf
no lé. fit <|«e le 24 février 155I. Cefendaot Ferdi*
nand prit vers* U fia de feptembre 1556 > le titre
d^Empereur , aptes que Charles Quint « (on frère , y
y. eut reàonce ; mais il ne fut reconnu par lée
Ële£^eurs' en cecte qualité > que le la inari 155* > &
Francfort , où la renonciation de Churtet > Quint
aypic été adaftiCe le ^14 du mois précédent. Dcm
CÛmttiU Art dt vérifier Ui isxts^ têm, **pag 4tt
\
iCKUZJAJl.
468 Histoire
voie donner les mêmes affurances à TAr-
^Wol/.^' chevôque ,.à Chriftophe de Meckle^-
GANG bourg. &c au Duc Jeaiu Albert fon frère ^
"" qui s'étoit mêlé de la querelle, en en-
voyant des troupes en Livonie : les Etats
^joutoient que, fi quelqu'un avoit des
pëtentions , il pourroit les faire valoir
devant les Députés du Roi des Romains
& de l'Empire, s'il n'aimoit mieux les
faire décider par un jugement en règle.
Les Electeurs voulaient qu'on inférât
4ans les lettres qu'on écriroit aux Livo*
niens,Je mot de refiieution^ en parlant
des biens enlevés à rArchevêque ; mais
les autres Princes ne vouloient pas qu'on
l'employât. Les Etats de l'Empire finif-
(bicnt , en confeillant d'envoyer des Cora-
miflaires , à Lubeck , pour le premier
d'avril fuivant , qui engageroient les par-
ties à comparoître devant eux , pour ac-
commoder leurs différends à Tamiable.
Après avoir fait connoitre Le^vxieu des
Princes de l'Empire , Ferdinand dit qu*il
préféroit qu'on envoyât des ComtriifTaires
en Livonie , & il xndiquoit, comme pro-
pres à cela, les Ducs de Pmnéranié ^
auxquels , fi la Diète vouloit , on' pour-
roit joindre deux autres Princes ; lefquels
Commiffaires ppurroîent envoyer dç% Dé*
pûtes en leur nbin, s'ils ne }iigeoient pas-
à proptis d'y aller eux-mêmîr$. Le pre-
' îDÎer
M L*ORDX.fi- T£UTOîflQU£» 40p
mier foin des Commiflaires deyolt. Jkiie
ide faire jnettre' bas les armes , de faire ^^^I""
Ucenqer les troupes. & défaire rendtê «jam^
Ujii>ert4 aujf, Pri«e$^ s'Ll$[<pè.l*avoije« ?^"î*^
i>as (déjà, recouvrée.', ^ir on W.gôMVQ^.
faires devoifnt tacher de les. engager 1 *
s'en rcinettre.i Tarbitrage des^ f^çcteu^» • **
4c Cologne &de 5axe>j^d9 Evoque»
de. Muofter ^ de JPaJerBçtfn , de^ Duî^s
de JiiiUcrs 6c de PomèranieV&deïa yillç ^;...
4iÇ: Çoi^if, jOii. i j!fçj fo^mettrç au,,jwjg^-
^e/it de j^ ÇlianprhTfi ^Iippenafe.'. Fcjrdî-
n^d profliettoit d?!ei>voyer des Ambaffa?-
4ears9 coi^mef U* Tavoit dëja fait aupa-
J^yjiqt , ^ Koî de P4)lpgne ^, pour rçii-
|[age^-irM^,4^Qner aui^^^^ à rÀr-
.ijbevéquf ,^§Pj il, prctnjettoit.xle faîrp la
Jttéme^chçf^ à J'iégard de l'EIrefteur de ^
Br^sidcbouTg^ afin qqe la tcanquiltiçé pu«
blique pe fut point troublëe, .
/. («is/envoyés des Ducs de Pomërànîe Gâithu/ik.
;irfiyçrent ^ Wenden., le i.J ajOut , virent ''^* ^^*
l^r^he^v^que f Je v ^&cmiéh2|gQrent Une
•U^y^^fi^ti^f^ lid% deu^, pariics. Henri de
:Ga)/iQjJ|ilaitra d^j'Ordre Teûtonique^
Jf5s Evoques de I>erpt , d'Ocfel & de
<^uti»^,;,§çç. déclarèrent q^^^^
vemtpn.des Miniftrçs de Barnim^ &c de
îP^ilipj>e;*,,;0ucs de Pomérani^, ils fai-
foierit une trêve avec rArchevôque , &
Tomt rill. S'
V*Tr*^ pteïioîeflt poUr amiables tompofitéuft de
^™* .Ic""?* difficultés , Chriftierri, Rd! de Dan-
j.-^/«?., tiemarcfc , G^iUfauiftè,"Duc'de JliKersi
icHv«A». ç^^i^ &'PhiKppp,- poci dè'Çëriiënmîe
iKîë S^nii de" la vfllè 'dé Lûbédti 0%
Corf. P.I. Voit pW crt aâe q&r fo/^ (ceilé à Wtti*.
îr:*'""'"*,"^*^, le Jo.ioût Ï5î«', ijUëTArchevé-
'que en àVoit j^tùA 'femViaWè'; comme il
*nM%oiot parf ejlii: jufqû'S tfou», àbtisign<>
ronif quel P/lnVefl'ivbit ih^yHî de fon^côié.
,»;'• «»••••'" =Liî tnéitie '^oùi'jo d'aoûf , ^Hertri ^è
^'** ■ *Gàl«i';<;tpédîatfeiTàuVcHAn«ftru'èio«»
"Roi de P61dghtf' i T^ftf , èo^àijftemwft
'avec' les autre* État(,'de,ïa.Eîvdlfl8 ;'<?S<ôk
'ûoe, rij^uVàttotl dei'bVéréhÀéîi's ^ FAVcbcs
'véqui, Ôt 'du: RfBlv tlW'^âVdif f^* *»
»i<f. /rftm._nOIS. ]
'*-• "mander'
Y -A-
chât, plu^eÛTs b^tâaVx qu^'-'àv^eMiéé
arrètel; & 'qu'U H.Pcèrtît^lCBeii'dft^ de
t'ÀrchieVêqùe de Riga ; qu'on ySToTt îkiol-tf',
;6àlén cp^èe%Ye«lMjîiia8ë«fe'*tle'f^
Vruàiôi^s 'à fèi ' Ambatfadéaf s» 'au^^ès " an
Roi , .'avoient; ëfë arfêtéeî- jiilîîui'à ^roft
^£ois ■ a'ujf Wojitîerts de la' "î-îtbu«iiî« > fàn»
avéî'r pû'y'-flinétrer.- V,'! ," '*'
B£ l'Ordre TçutONiQUÊ.'4if
Ccpaidanr le Roi des Romains; avoit '
mandé à celui de Pologne , çue le Maî^ ^qlpV
tre de Livonie avoit confenti A le pren* cang
dre pùv^T arbitre , ainfi que le Duc de^^"^"^*'
Gueidre.& de Juliçrs , des 'différends qu*il
y. avoir pour les limites de la Livonie &e
de la Lithuanie , & il exhortoit SigifmoRd.
Angufte à faîre^ un (emblable compro*
mis. Mals: celui> ci répondit qu'il avoit
d'autres affaires pl^s graves avec le Maître BU. ntant
de Livonie^ qui ne lui perniiettoiettt point *^^^
de foiiger à celle des limitée , avant qu'el*
les fuâçnt termipées« Il fait dans cette
lettf'e un détail de; toute raffaîre^ de l'Ar*
<:hevêque\&c du Coadjut^ur^mais de nta«
niere à perfuader que TÂrchev^que $C
lui nefe faifoient pasun fcrupule {d'altérée
la -vérité. Selon \\x\,r TArçhevIqu^ pr^-
. tendpit qu'il avoi^ité contraint de f^ve
. r^cccH'd de Woli^ar ^ qui excl^oit ^les
jPririces étrangers ; mais c'étoit une £âioa$
on n'en-voit aucun veAige dans l'hiâoir^r f
& TAtçliBev^quc n'a^roit pas manqué de -
faire valoiç .<;ette vîoj^nçe dansitçafes*.
. (es ^^feilfes , fi eljle avp\r eu quçlqueji;^*- :
îité^ P'ui} autre çôt^,. jk îRoi del^^l.^ t
^ne, fm}tenoit ;^' ce qui :é^oit faux j que ' -^^
^j^^prédéceiTeuJiS avc^ent tou^qure^été le$' .
proteôeurs d^ l'qglife d« Riga 9 quoîqu^pn
nepulffepasmèrqu'ilsontquelques. fois - '
> c^u la commiffioii deU protéger* Enfim'.f
4t^ H I s t-O I R E
Sigifmond Augufte menaçoic de porter
^Woit-' fes armes en Livonie, fi Ferdinand ne
OAWG faifoit pas élargir les Princes pour les
^wwiiAR. ^^j^yj^ j^j^j j^^ premier état. Le Roi
dés Romains , ne fe rebutant pas , écri-
vit de nouveau à celui de Pologne le
nu^ Hum. ^ d'oftobre. Après s'être plaint de ce
9^^ qu'il n^avoit pas accepté fa médiation 6c
celle du Duc de Juliers , il mande quil
a appris que le Maître de Livonie ainii
que Joachim , Eleâeur de Brandebourg
oc le Margrave Jean , fon frère avoient
porté cette affaire ^ la connoiflance de
la diète de l'Empire , Se qu'il avoir or-
donné A (ts CommiiTaires , qui étoient à
Ratifbonne , de ne rien négliger 9 pour ra-
mener la tranquillité , en accélérant la dé-
<tifion de cette querelle. Ferdinand exhor-
-toit le Roi, à s'accommoder avec le
«Maître de Livonie , aufli-tôt que les dif-
tcuffions avec T Archevêque de Rîga> f«-
* roient' terminées.
Mcri : Comme lés Etats de la Vivonîc &
Furftci^rg l*Archevêque avoient recouru précédem-
M«ttrt de ment à la médiation du Roi de Danne-
',*!?.!;, 'niiBrck, du Duc de Juliers & des Ducs
^^ -Ût Poihéranie; des Ambaffadcurs Danois
Arnd^étoient arrivés en Livonie , au mois
M. Ml % d^ôÔobre dé l'an 1556, & avoient pro-
Ojithufêh; poféde mettre l'Archevêché enféqueftre
^^:*^^* entre lés màinsties Evêques de Derpt
DE L'CteDRE TeUTONIQUE. 4I|
& d*Oe(e! » (\ le Roi de PolpgM & le
Duc de Prufle y confcntoient. Les ^m^^^oïrl'^
baiTadeurs fe rendirent à Vilna en 15)7, oxnty
pour follîçitcr ce confentement ;' mais les "**^^"^'^
difpofitions hoftiles du Roi firent avor-
ter leur projet. Galen qur dëfapprouvoic
la violence de fan Coadjuteur, à qui il
avoit laiffé prendre trop d'empire , fit ^ .'
ébrgir le^ 1 1 février , à la demande des
Ambafladeurs Danois, Jean de Pahlen,
Chanoine de Riga, l'un des partifans d%
l'Archevêque ; & le 10 de mars / on
tint djcs conférences 9 où l'on s'occupa,
des conditions auxquelles 05 rendrpit
la liberté aux Princes , & l'on r-evînc
encore au projet de féquçftrec l'Archeyé-
cjhé jufqu'à la fin de la caufe , & 4^af«
iigner en attendant quatre baillages , pour
l'entretien de l'Archevêque & de foiv
Coadjuteur : mais ces propositions ne.
furent acceptées ni par l'Archevêque j«
ni par le Roi de Pologne ,. qui , malgré,
les îafiances des AmbaiTadeurs Dati^oîs ,
perfifta à vouloir faire rendre Ja liberté*
& tous les biens aux Princes^ & à leur
faire reftituer les fraix |de la guerre,. Hfinti
dç Galen , Maître de Livonie ne vit-par
la fin de cette affaire » étant mort |e ji
mai de l'an 1 J57, .
^ Le Roi de Pologne , qui étoît en Li- Paîx ivfc
tbuanie , joignit fon armée ^ forte d'enui- '*^"^«^^-
S j
'4^4 Histoire
ton 8cooo Sommes , que Nicolas Mif-,
WotT' ^^^^^ • avoit eu {ordre d'affembler i pen-
cANo dant qu*Albert Duc de Pruffe, armoïc
HuziA»* de fon côté, tant fur mer que fur tçrre ;
Sofo^eî* ^ Furftenberg étoit dampé à Bauske avec
^ssr* 7^^^ Allemands , quelques . milliers de
3ock. pas. P^yf^*** armés , & les fit compagnies
BS% & /rj.* d'étrangers que Kettfer avoit levées en
Allemagne : comme ces forces n'étorcnt
point capables de réfifter è celles des en-
nemis,- il fallut s'accortimoder. On Vap-
pofte ^ue Sigifrrtond^Aogufte envoya un
fabre au Maître de Livonie, en difant
que c*ëtoit avec de pareils înftrumens,
cjull Youloit ouvrir la prifon des Prin*
. ces I & les remetre dans leur premier état«
Aprè^ des propodtions qui ne furent pas
acceptées , les Ambaffadcurs de Fcrdi-
liànd; Roi des Romains & de Hongrie,
& ceux de Barnîm & de Philippe , Ducs
dIe'Stetin & de Poméranie , ménagèrent
tnfm vn accommodement : & comme
le Roi ée Pologne & le Duc de Pruffe ,
Touloîent , avant de traiter avec les Li-
voniens , qu'ils rétabliffent TArchevêque
& le Duc de Mecklenbourg , dans tous
leurs droits, biens & dignités ^ lès Am-
hafl^deurs , qui étoient revenus au camp
du Roi à Poswol , avec dés CpmmiflTai-
res Livoniens fuffifamment autôrifés ; ar-
rangèrent une tranfadion entre Furften*
4e. B«ai?d^bottcg 4*n* togs^ ^$,idrp*t$^i^ €»^«^'
4c. luij f f ftituer |out ce c|^i -lui, avçitj^ié ^^^'^^^
9^îs. ;f{pmfn€ i^iÔipi^atipRf.étoiçpjt^on^
âijipi^neJilcj,, ç^sftràrdirfscÇ^^lJW: W. 4«*>
yjftiep^ avoir .^i^p^.i me.iqtt^i.rls^Nfeî^r^
4p, Livonie^ fïHr^it tait ia;j>aii; ,aveq;4«)
Roi, on régla .qu^ IfEvâgu^^e.ÇfirMnw
4^, noiftm^ :pai T^^rcheué^ue . &* cd^^^
biens -d^ JtArçhf^êf W )uf?ïu?^ ç^teir^pQt:
9^6. Cet; accord '(âVi'gf?4>i>aç JeSjVVï^baC-!
fedears du:. Rpî d^s Romaîps -è( des
ïi^çs^de Poiiiéf<M!^e:, danjS le cs^nip, de.
l'armée ^Royale Jk Posvol:i.,le yài\ ippis
de fcpteçibre j f ^7. •: „ji >j :.:, î. «.
Apfès qu'on sfttjfàU CQtftfj tranfefition^
o<ï jrtpcida le rnjêj9.e. jourç à Ja <;onqlu-î
fion delî^ fvaîxrAveç UJ?iEjlognej,;6j;Iw,
mêmef Ainba(r§()^ur> eo &ffent-,^Qoro
les médiateuiis. J^n voici^ Us . principaux
articles!^, Oas'en rapporte à la \nn* Cod. ToU
faaioft,,d5a ra^m^^.,ipur,.,^ .pplur \jçi i^Vi- Î';-^S
bliifefl^nt ç^e 4'Ar.çh^>^q«,- de;; Riga^4i a^ . ^
tous feR droU$y>?,j.Qii..ti<Mtifiiera, de f!St<
fif^d'anlrevî des ijo Wi9*ifie*'P0vr ^égjei?
les limites entre 4a l^^Vfi & 1^ Ut^ui>!
nie; & s'ils ne peaTent s'acéorder, on
ITotV-^' prendra pour arbkte», rArchevé([|iie de
•A»c Gncfne ; le Roi de Pologne renonçant
pour cet effet feoleoienf , au ferment qu'il
loi ft prêté y Hio que rien ne J'empêdM
de prononcer 4elbn H }iiflkei )^. Les U^
▼oniensrendK^ntles navires Polonois,qid
ont été arrêtés |>ar repréTaiHes v^c 1^ Po*
lonois" rendront/le gtaii^ 'ou le prix àd
grain^que les Livoniehs onr achetîî. Dans
le même article , on prend des pr&au-
lions pour que 'Tes îù\ct$ refpeâifs des
frontières , recourent à4a jliftice ^ %*àbl^
tiennent de vo^e^ dé âit^ <|tfand ils
amont des difficulté ^ & on rfencmvclle
la liberté dé comoiletce etltrt^ lès-' deux
l^ays , fuivant lès anciens traités: i^. Gom-
me le Roi regardoit pour une offenfet
h mort de fon MTniftre Lanczki , & que
le Maître & les EtaliFi^de la LiTOoie,
Ibutenoient^ (fue^çe fâcheux évériement
étoit arrivé par malheur*^ fans Tôrdié ni
lé cohfèil de perfonne , on convint que
l^Avotté dé Roiitten , qui avoît commandé
le détachement , comparoîtroit devant le
Roi, qu'il prouveroit par témoins j ou
' ..'■ ; iqull' féroirfeimeflt'4uil n^étoit pas çbu-
p'àbfe â\x ^ fait ; & qti'énfWite il prié^ott fa
Majefté d'oublier tes foupçons qu'elle pou-
Voit;avàfîr'^çi>mtc tufi & de le recevoir
dafisifâ grace/Qinirit^à ceux ^uî {croient
DE l^Oudre'Tevtonique. 417
trouves coupables du f ait , ils dévoient
eue punis en toute rigueur , à moins que ^olf^
faMajefté n*en difpoiât autrement. 5^«Sa oàuô
Majefté étant perfuadée qu'elle a eu de Sçsv^a*»
juftes raifons d'entreprendre cette guerre ,' . ^
elle croit êtreen^ droit de fe faire rendre
les frais: que lui a coûté l'armement con-
(idérable , qu'elle a conduit jufqu'aux fron«
tieres de la Livonie ; & il eft dit que
le Maître &c les Etats de la Livonie^ ne
refufpient pas de rendre lesdits frais t, ^
<;ependant le Roi veut bien y renoncer,
en confidératipn du Roi des Romains &
de Etats de TËmpire , qui l'en ont requis .
par leurs AmbaîTadeurs* d^« On main«
tiendra les anciens traités & on en jurera,
de part & dWre robfervation » ainfi que
4u préfent, A cet eflFer , le Maître de Li-f
yonie fe rendra au camp. du Roi avec *
les principaux Commandeurs, le 14 du,
mois de feptembre« Cet a<^e, comme^
nous l'avons dit 9 efl daté de Poswol |,Ie^
5 feptembrç 15^7 (1). ' ^
Le Maître de livonie, s'étant rcndu^Aliuincc^^t
au camp du Roi, y ratifia le ^^4 de feprjii de up^i.
fembre la tranfaàion que (c$ }/limûï^$,^^^^^ ^n^-,
0) Let .deox a£kes dont' nous venons Ide rendre-
eoinpte» détriçCen^ une inftnité d*«creurt donc four*:
millent les hift<^Heni : nous ne nous arrêterons pasj
â' ics faire toonoirre tn détttl » parée «fti'it («£fi M
s- f
4i9 H I » t ô t & E
^ avolent fiaue avec TArcheYf qo6 î alnfi
*V^uïf^ ^® l^ ^f *'^^ ^^ P2»î^ » qu'ils avoierit fait
«ANG avec te Roi , i Fiifterventîon des Am-
,SCH0«4». baffadeurs de lïmpereur & des Ducs de
,^^^; ^^^ Pomëranîc : & le même jour Farftenberg ,
latf €r vif. tint en totr nom qu en celui des Etats ,
' fît un traite d'atliance perpétuelle ) contre
les Mofcovites , avec le Roî de Polo-
gne, en fa qualité «de Grand -Duc de
ViéUnm. Lithuame* Ce traité étoir offenfif & dé«
^^ fenfif, & perfonne ne de voit faire de
paix , ni de trêve , avec tes Mofcovitet
que du confentement de toiis* Comme
Ik trêve que les Mofcovites avoîent faite
avec la Lithuanie , devoit encore durer
cinq ans > & que celle qu'ils avoient faite
avec la Livonîe , étoit encore pour douze
ans, te Roi de Pologne, ne devoit pas
prolonger fe trêve plus long^tcms que^
celle des Lîvonîens*, & après cela, Hj
devoieiit s^mir potir fiiîre lar guerre m
iine trêVe de main comnnine r* aînfi ce
^ , traité dont on devoit. demander là con-.
r . ftmatîprr à ITEmperenf on au Roi des
' Rornaîns^'A'Aôit qu'cv^ntiiet, & iie pou-
Yoit dei'lofîg-temi être nfileaux Livo-
' Àîeiis r filles Moico vîtes yenoiient i Jeut
faire lar guerre.:, il eft ,daté du. camp de
■ Pofvô^ le 1 4 feptewibrc'î y 57. Ferdiuasd,
8jol-<iç$ Roin^s ,;iFvVir cp «l*ap*
jçrwdrç q«cr la ^ pai* f égnoit- f n tivçoif
S^vqtle> l'battnpnic étoit réfablie entf e la
Pologne &5 iPr4^c.,,^v^'il éç^vît au m v™'
de Pologne p0ur. lui f n téâi'oigner fa fatU* c^n^
faaion y dans les termes W^pl^sexpreffifs* ^««^*^'^*
-Enfui te du -uaiité 4oQt nous avons /^^^*f' *'***
rendu cqmpfe)^ l'A/chcvêque d^Riga &; ^mi^.|rtf|b
le Dttcd^: Mig^klenbourgi f^fix^t mis en **^*^^^e*.
Ub€);tétle 5 doÔobre ,•& firent leurei^-^tf^. $é$é
tréeà w:ôlmar,o4 les Etats ëtpier>t fifTem* <^^^*
blé9) a>vec ui^ riute;n^mbreare. l'Arche-
y êqui^ s'i^tant rendu ^ ?lfbfajle. di? .Çonfçil ,
yymk W Maître de JLtiyQnip,^ ^, Calua »
&veeUii-^i: luv rfi^^i^todi^.aw
^11 ëtoit leyj^fjqn viQçu^.r Us 4f donner
reiit Ja, fpaiaieni iigne>de pajif., Au mo^
4e;4éc<^hre , Quillaurçe de B^ndebourg
|k*f^rfleAl?firg,,./ft;>i;fndjirfln^;fn U^hua-
i6e-^|&,cîW: préfencçdu: Roi ,riU f«
lÎQPMie^nt :4^ jiojWV^a^L la win , &Ç . AC'
fi|rei3^n«nll^pfeftivemçiît.^'us^aa«|iéétef- '
îP^teK GVft ^s/v que' fe texm^tid^ la tq^e^
telle p04r la^Çôadjutoirerie du P^ç de
Mecklf$n%l|irgj quefjBlIe ,4ui ftiv/afâlp à n\
i^ omployii différemment. . s^ trr. >'>(:^
^ >; Pei»^«it ,q^et ie. 1^014^ Pwogne > rÀjPr Ctit rnaT^v
«*«iv^<qii^q&,^î Apaiser 4^^^ ^^wîcf^^^
4iW;i^cni iipufttellejneWi les nwqïûjç^ de ^ '
|a f éc^nciîiatiof^ la: pljw ^ ^ncere , il fe
|(^moit ailleui^ un' orage* qui devoir
410 H i 8 T b^ a.' t J :-
XXXV ri ^^ '^""^ ^* ^^^" ans, que leCxaf ivcfe
WoLf.' fi*^ powî' 'c payement dÀ^fiSbMqulI
cANo exigeoit dé TEvêàbé de 0c#pt^ v ^a«<
prêt a s'ëcottîer ; cet» de f>^pf , qm
jjtfl*''''^'' voy<>icn^ q«*il« t/avoîent point de fc*
(ra^ehmfek, coufts à aHefidre du Maître de Livonie,
fil' ^'* * *i»* deKAr*l»evé*|ue, unîqucmcnt occwpcs
de leurs querelles /avoient tâcb^ dé con*
* * jurer 1*orage dont les premiers c6\ips it
voient tomber ïilr e«x# A-cel ttktiU
Qvoîent envoyé dès Députés à Nfoskqv ^
tant pofar preflTétiifr la façon de fét\(tt
dû Gzar y que- poM^ demander des -^aflê-
j^rts pour une Ati^biai<ris(ll# plus foiem-
sieile. Les Députes furent bïetf reçus , &
revinrent quelques femaîties après avec
des paiTe-ports; Miais rafipoîtant ijii'Hs
^voienjr été témoins àd) préparafié 'dé
|j«ietre> qu'on faifbk ctfntr*eiftil% îlsaVéJW
Vu pkf ftetsfs- miniers * de^ ti^tftéttui' fàt^^
if Oritiere^ chargés de viVr<^^ ^e f oiïdr«',
de plomb & d'armes : on^avoi* ajborf
aux maifens de poftès; ip^^étéblK étôi^
gnéês de quatre à cinq imUes y lès uflcf
des autres ^ dés bâfitfnens nwWHi<i^
r- r- . ikiuvoî^m cohtettî^Jufotfà^l'etf *Hev«H^
& en avoir cà^ftlrùit è^éitr^ pMjIsjpi^
le paflagc des tt-onpesi €)6^ t^^portf éw*^
f>ropre à déterminer ceux de Derpt,i
payer le tribut qu'on exîgcoît -d'cut y
quoiqu'il fKiroîé que ce f*e'injùftcBi»<i
îDE l'Ordre TfuaroNïQûE. 411
mais, il y . a des; occafîons où lès iacri-
fices font néceflaires pour éviter de plus ^^J^JJ' .
grands snaux^ Les AmbaiTadeurs. qu'on gang*
envoya à' Moskov, furent mal reçus , S«H«aa«*
parce qu'ils n'apponoient pas d^f réiens
suffi inagûifiquesjqu'on le aéfiroit , ôc plus
encore ^ permet qu'ils, vouloient éluder Te
payement du tribut; & la fuite de ce më»
contenteinent, fut une déclaration de guerre
foudroyante <| dajtée du moU dej.novem*
knreiy que le Czar^envoya en Livonie ( i'^i ,
-i On n'étôit» ncn qioins .qac préparé à jj,?'îi,'/"^'
recevoir, de.pareits. hôtes 9 aufli.iie: trou; iivon!f9U
veremfiib^aucunobftacle. Le Prince Chig ^^^^^^^^
Afeyi partit des. environs .de. Pleskow pag. aap i
aveci 40000 l)o[nines^ entra en Livonie ^J'^^^y^^^
le x^.}anvier,i5)ii(i^.&c xav.agea.r&vécbé pag. sh^
de .Der pt ,. la . i^irèe &;.les; ienvirxaor ,de ^'*' ^
Warya,;;nHfil c« fut: le: pays^de Ûerpi '^^ *
^ài Air le {piâsMnakrailf&vCi^te J^nv^ét^.^
Àirifée/ien trèis.corpsr, .éid'tt femblable
h un torrent ; tout .^oit déraciné fur
fon paf&ge ; les châteaux' &: les villages
il M f'i "if 1 1 1 I I i,r, i,r- ■ ■i-.M, il.j I, ^i»' ^ \A\\
• in C^ttélAMtt^n ^ gaeiW Te- ttoù^t- ' éMt
la date avec-raifon 4» mois -de Dovtm^ce <557*
idhinrtzfle^fch ar iPredénUch l# ëattiK -du^ ti»âiBA
noît 7067^^ Or Tafinée 70*7 étV^i^ it, Çoàftaji^
tinoph, que fuivoîenr le» RuffeSj r<TÎeni i l'annls
rjJ9 de nocre ère; rn6 il eft ptobAté^ -ji»*»! y-»
vat erreur d»nf les, chiffres ^ Qe qu'il UjitUce 7.9^s>
patce qu'il' B-'ed pas doueeux q«t U décUradOft 4ft
4tt . H ï'S.T^Ô I RE !
> étoieiit brûlés ; ni l'âge , ni le fexe ite
^OLF-* trouvoicnt grâce devant ces impitoyable»
GANG ennemis : les «nnenlis au-deflbiis dedi^c
SCAvzMAM. JJI5 ^ >étoienc égprgés ; les i'^uties gens
entre dix &c vingt ^/éioicfii vendus pour
efclaves aux Tar tares ,,& tops: Ifs hom-
mes au^deffus de vingt<*an$ tinrent ma&
iàcrës* Cétoit fur-tout aux Allemands
que les Mofco vîtes en vouloient : let
Livoniens phi» henreux , n'^toient . qu'é-*
gorgés ; mais les Allemands . rubifloieBt
"* .. un gçnr« de mort plus oruel : ils cou*
poient les -bras aux hûmmfs,£c}le ieîft
Hux femmes 9 & les' ab^doduioiem^ au
milieu des champs ^ d'suitresfcHS ils.les
coupoient en motceaux^ & kurs.jnem*
JM^es palpieani y étoieitt'4ifperfés4afu 1^
_ campagne» Il ne ferôit pas;fe^^uti être
vivaift dans l'Evêché de Bterpt:y>fi \é
. hmt de .^f arrivée' dcis Mefipyites :Sc de
leurs cruautés ', n'avoit fait Êm's&erilef
kabitans des catnpàgnes^^ pour aller chein
ch$r un afyte dans lès iorèece^s & for^
tout . à^Derpt., Bxexàèx JsmsL,}& Jfhssu
les»rues.^JIc# çim<?tiei^ ÔiiJ^KJaii4^
cette grande* ville ,fti»erit remplis 4<^
g«ns <jni' UCiUénvmni'^à^à^^
U f(;oid d'un hiver extrêfiiemem rigou-
ireux :. comme la foule çroiflÇôii à\ niefure
çue les ctthemii- appfpehoienjt , pa fut
•bHgé délfermèt les^pp
^ '•' DE l^Ordrê Teutoî^ique. 41)1
?*f^/it'tm\le hommes, femmes & enfans,'
-«perchèrent un afyle contre la fureur des ^^y"*
"•ûâ|t)fcovftes dans lei foffés de la ville (i) ; oaho
i»««ii$ ce fat en vaîn; car l'armée étJHit ^««^^•''«^
*:^^Pfnyèe^ les foldats tirèrent fur ces mal-
icroc|||lireux9 & d'autres fe jettant dans le^
aaifiiffës, en égorgèrent une partie. Les ha- •
aa ijtans de Derpt , n'ofant (brtir de leurs
raiinurs , fe contentèrent d'éloigner les en-
flV:j4emis à coups de cation , 6c ce fut un
ioà .^onheur que le Général , qm avoit ordre
:iié lie îi'aflîéger aucune place , prit le parti
icjiàe.la retraite; car fi'^ les Mofcovites,
jjriiàbîtués aux glaces du Nord , avoienr
ej àifeùl^ément invefti Dferpt , penfdant quet-
: iniques. jours, cette ville furehargée d'ba--
eria^hitatis qu'elle ne pouvoît nt)urrir , auroir
rcTfîété forcée d'ouvrir fes portes , & fercMt
)cr.- dév'enuc leur proie avec tous fes m»!-
)v:e: heureux qui s'y étolent réfugiés. VoJli
Is: une idée de l'horrible tableau que* Bre-r
if. denbach a tracé de cette expédition , fat^
0 le récit d'un témoin oci^Iaire* Chig Aley i
>r^ s'éêanf retiré avec l'arrtiée à Pkikcyw i^^trnd^
- écrivit de- làil'Evéqùe de Perpr/pour.^e^'?^
r: loi reprocher , ainfi cpx*aut autre* Princes '/-«^.'^J^**^^
■;; de là Liv(>riîé,. d'avoir été caufe ^'oni^'** '
a voit répandu tant de fang ; il repréfen^f ^
,' 1 / ^ ■ ifi...... •
'■ CÔ U« ÉtoUat /fCf ,. ou l'caa-éCflt gtlif , puiri^tt^ii
4^4 Histoire .
'toit que les Livoniehs, ji'éraiit pas en
^0^"' ^^** ^^ ^^ défemlre, il ne leur rcftoic
«AN« d'autre parti que de payer- le tribut; &
CAvziAA. ji ajoutoit que ,fi l'argent etoit prêt, il
incercëderoîc pour -eux*
Juf '^armd' ^^* *^'^ fiwent partagés dans raflem-
heun^u blée des Etats 9 tenue â /Wenden. Les
guerre re- ujjs fe. fouvenant des anciens fgccès •
Brejènb. ^ouloient augmenter les trc^upes & at-
/o/. 40 & taquer les RuiTes , avant qu'ils fiffcnt une
l^^2^ , féconde irruption : & les autres , crai-
gnant la fureur d'Ivan, demandoient qu'on .
achetât la paix. Les deux partis avoient
raifon ^ il falloit tâcher d'obtenir la paix
&entre-tems fe mettre en état de défenfe ^
f\ on ne pouvoit y réuffir ; & ç'eft ce qn'on
ne fit pas. Furftenberg demanda ^ ob-
tînt une trêve de 4 nK>is, ^ la permif-.
Aon d'envoyer une Ambaflade à Moskow*
Les Am.bafladeurs ^ portant ayec eu; une
grofle Tomme dVgent, comptoîent d'ê-
tre bien reçus , & fe trompèrent , car
î)s trouvèrent le Çzar furieufement irrité
. 4'urt évinement malheiiceux , arrivé de«.
' puis leur dépari. On fe rapj>ellera que
la yiUie deNarya.^ n'eft féparie que par.
1» laftgeur du fleuve du «lême noni , d'I-
vangorody appelle aufli Narva la Ruâien-
ne, dans laquelle les ennemis avoient jette
3090 hommes. Après un mois de trêve
icouléV& tatidi's que lÀ Aini^^dcuff»
DE x'<9ROftE TfUTQNlUUE. 4^5
sVhemtnoient:^! Maskt^v ,.:l^ Ruffcs i
fortîcent uajour del^ur forierêffe, faris ^^l"*
arine$ & fatii ddTjsin de rten entrepren- oavq
drc : quelques foldats ivrei , qui étoieot ^«^^'''^^^^
dans uae des tours di la ville de Karva»
mirent àuffi^tôt le feu :i :<leax cpi4euw
vfeifies >' 6c les aunes qui éiVieiit de
gftrde dans d'autres; tour» 9, i»(i}fMî qM
là Irête ëtoit tbmpue && ^ojftvH^voit
tiré que pat ordre du >CbinmandeMr> f*
bâterœc aufii de faire feu avec l'artUt
lerie qui ëtott à lejbir ppAè. Op. | ^ arrêta
au&itôt ce d^ordre; mais plufieuc$ 'K»ff^$
^rçmlt déjà perdu hM^^JLsk mmieref
dont les hiftoriens parlent de çf^ é^é»
ôêniffH , ne laîflfe pas* douter flKe eette
iftfjraâion n^aut été Touvrage de quel>
ques forcenés ou .de q4iek|juies ivtôgns; ,
& que J>Qn feulement le J^aîtie de ^
voniei,, mais auffi le CovMnmà^}^t}A^
Narva^ n'y euiefii aucuiué part On^peut
jugerf qo^ ce id^raîer fit dél^dé^archea
eonyeh^tes :vis^à-^ts des RuiTes-; .ma»
celai, Dr les empêcha pas^ d'envoyer un >
couriee auXzar pour Tinfituire de cette,
ijfraâioo*
' ?Une arjméede Môfcovites, plu^ forte
q»e:.là pretnieœî vint fondre fiy la rlii*
9a3nie,j£c mit' le fiege .devant. Narw »
dont£ une jionïbieure3:artillfer5e/fo.«dtoya
les remparts d'une manière terrible, te
4i< H I s f ô I IL f'
Cpmmandeur (t clëfendit<:t>urageiifefiiénf ,'
^oipî* «'p^*"^ ^ rendre iimûle* lés efforts des
€AHG ennemis , 4 caiife de la bonté de la place ;
ffCBvatAR. gi2^-| malheureufement le feu. prit à la
ville 9 &c gagnant 4e proche en proche ,
H it contfiiiinic|ua àui^l tours tjfxi dëfon-
doiefit lesi pôf tes ; ks comblôi embuâtes
ttkftiiX te 4u«âtfiE pprres"niémes'<i»Is?é^
croulant;-^ forte qn^'as bout de ihint
^ur$ dé fiege, lès enneriitsfe virent mai-'
très de ]a vilte , où ils maflacrerent ti>us
ceux qui n'avbient pu fe retirer an châ-
teacr. Le Commandeur détendit vâîNàm-
filent cette forterefle ; mais la ^^tsit^t
f^antité de monde qui Vy ëtoir rietîré ,
ayant bientôt confommé les:^vivresj il
fut obligé de fe rendre -i composition,
La capiîulârion portbit qu'il fortiroit à
la tête de la garnifon a^^c^armes & ba^
gdges; mats cette condition ne fut pas
obTervéè r on le renvoya aver fef fol4
dais dépouillés de tout ; & les bour-
geois. prêtèrent ferment de fidélité ao'
Czar. Le Commandeur^ Gothard Kettlef ^
~ i'étcMt- approché avec . quelques troupes ,
mais il étoit trop foible pour ofer atta-
quer une ,armée de Soooô hommes ;
ainfi 11 ne put rien, tent»., pour fàuver
une des places les plus - importantes
de rOrdre, & une des clefs de la Li^
^ônie* - '-
DE L'OabRE TÊT/tONtQUE. 42/
Aprè^ avoir ravagé, les environs de
Narva, Parmée ennemie entra dans I*E- ^^^^^^V*
vêché de Dcrpt & marcha fur Nyenhau- cawG
fcn ou Neuhaufen , qui étoitle boulc'^^ard ^CHuriAH.
de cette Province. Le Maître de Liv(mie^^''^Yegf
& TEvêque de Derpt,''étorent campés
à- Kirempa avec quelques troupes, & la
petite armée (vtt augmentée par des Te-
cours que quelques Commandeurs y ame-
nèrent, ainfi que le Prévôt du Chapitre
de Courlande : mais on y attendit en
vain, ceux de l-Archevêché dé Riga , du
diocefe d'Oéfel , de- W Harfîe & de la
Virîe ; ainfi il n'y eut pas de moyen avtc
cette poignée de monde , de rien entre-
prendre contre Tarmée formidable des
Ruffes; & pour comble de mau« , la di-
vifion fe mît entre le Maître de Lîvonîé
& l'Evêque de Derpt , qui ne tarda pas
à retourner dans fa ca^ifaleJ Le brave
George Uxkul , qui ri^àvoit que 8o foldats
& quelques payfans armés , po'ur^défeAf
dre Nyenhaufen , foutiîit peYidant fix fef
maines les efforts de 80000 hommes &C
d'une nombreufe artillerie , èc n'en- for-
tit que par fa capitulation la 'plus hono-
rable, La pet'te de Nyenhaufen ^ augmenta
la défiance entre le Maître de Livohiè
& TEvêque , celui - ci prétendant <ïoe
Furftenbcrg Tauroit pu fecouiir ; mais Hifi. helL
c'étoit mal - à - propos. Bredcnbach nous ^^l^rff"^
'apprend que le' Maître de Livonîe n'a«
^Wo^fÎ* voit que looo chevaux , avec lefquels
càhq il lui étoit impoffible de rien entrepren*
Sfillv»AK« jjç Contre une pareille.armée : auffi quand
les ennemis marchèrent avec toutes leurs
forces pour le combattre , apxès la prife
de Nyenbaufen» il fut contraint de fe re*
tirer en mettant le feu à Kirempa où
étoient les magafins , afin que les enne«
'jimdt. toc. mis ne s^en emparaflent pas. Les payfans
"'• ayant éteint le feu, les MofcoviiwS s'em»
parjurent (de la place & fe mirent à pour*.
fuivre chaudement le Maître de Livo-
nie. Le Commandeur Gothai;d Kettler
qiii faifoit Tarriere * garde , /e^ conduifit
avec beaucoup d'intelligence & de cou-
ragç ; tnais.ce ne fut pas fans perte Se
T^iiiit fans avoir couru rifque de tomber
entre Jes mains des ennemis.
Kettler, '^ Le Maître de LivcMiie , étant arrivé à
?u^M«ît*«' ^^* *^*^ '^ petite armée , y. tint un
deLivooie. Chapitre lè 9 juillet, OU il nomma Gothard
Aradt.pag. K#tt4er 9 fon Coadjuteur. Pendant q«e
Gadtbufch. Pnrftenberg envoyoit de fon camp de
pfg- 5«4 ^ Walk , des députés à l'Empereur &t au
iz-z. Roi de Djinnemarck pour implorer leur
fecours , Tarmée ennemie qui avpit été
renforcée *& montoit à plus de looopo
hommes,, prit d'affaut', le château de
^ Werbeck , qui n'eft qu'à trois milles de
Derpty & fut enfuite mettre le fiege de-^
^ 0E L*OftORË TEtTOiïïQUl. 4*9
vant cette grande ville qui capitula au
bout de quelques jours ( i ). Comme ^ol?-*
Herman "Weiland 9 dernier Evéque de oan^
Dcrpt, fut conduit à Tabbayc dé 15(^^1. ScRux«:Ait.
kena & de^^là i Moskov , où on le re-
tint jufqu'à la fin de la guerre , on peut ^
regarder la prife de Derpr, cbitime Té*
poque où cet Evéché ceâa d'exifter. Les
écrivains de la Livonte , regardent comme
une efpece de trahifon de la part tte
Furftenberg , de n*-avéîr pas fecburu cetfe
place, mais c'eft injuflement ; car nous
avons déjà dit d'après Bredenbach, que
le Maître de Livonie, n avoir que looo FqL ^i
chevaux 9 avec lefquels il ne pouvoir pas
combattre une armée de looooo hom-
mtii II eft vrai qu'on avoit fait une grande .
faute , celle de ne pas employer toutes
les reflfpurces pour lever aflez de trou-
pes étrangères , afin de faire tête aux en-
nemis ; mais U' faute étoit faite & elle
étoit commune à tous les Etats de la
Livonie, quiauroient du réunir Icprs çf» ♦
forts 9 pour fauver le pays. On ne peut
pas même blâmer Furftenberg y de n'à«
voir pas affemblé un plus grand nom«
bre de troupes de la Livonie : les Che-
< X ) Breienbach rapporte que les MoCcovîtes \tii
urent dei bombes dam U fifle de Derpt,
4)0 Histoire
' valiers avoient déjà fait^e grandes pertes;
^^ir.^' 1^< domaines de TOrdce dans TAlIenta-
GAN9 kje, ëtpient ravagés par les Rufles; TE-
jScuwzfAR, Y^çj^^ j^ Dcrpt , :manquoic de monde
pour fe défendre ; l'Archevêché de Riga
n*avoît ^ fourni aucun fecpurs , & nous
avons vu. que la;pr<>vince de Harrie,
qui appartenoit à l'Ordre 9 n'avoir point
envoyé de foldats.^ parce qu'elle avoir
befoin de tout fon mofide 9 pour fe nriet-
trç.à l'abri des mcurfiom des ennemis
qui. étoient'iiiaitres ^ Narva 5c 4^ plu*
ii^rs plaça de la. yffmt^ -
Cétoit peu de .tems après la prîfe de
' ::$^arva , queles Commandeurs de Neuenf'
^chlos, de We/enberg & decToUbourg,
.places de U Wirie-, les avoient aban«
, données aux ennemis j ou qu^^Uês ^voient
.été pri(es pi^r Us RuiTes, peçd^nt qu'ils
.ça étoient fortis à la tête:de Ifutts ça?-
niions, pour quelque expédition. li^iN
tenftein dans la Jervie , avoit auffi été
Ten«for«. abandonné paip le Commandeur; mais
t^g» *^7* . cette, rplace revînt bientôt à l'Ordre. Furf-
^icnberg. y.^aya^jt envoyé un CbeyaL'er
^nomnié G^^r d'01dc;nbock f^. jeune
. hpmine plein dHjCpMr^ç le plus î^trépi-
. de , il chaiTa un détachement de Mofco*
vîtes f ^ui s'y -étoît logé> & défendit cette
traitbufch. platcc importante , contre les diverfes en-
w- i45 * treprifèj. des ennçmîSp Après la prife de
f ,
DE lV>rdri TeutoAïque. 4}I
Oerpt , lei fortereffes de Lais ,! d'Ober-
palcn^de Ringèn , & de Ravelecht, ^^^H'
otômberent: au pouvoir des Moscovites. ; «xwe
Lcrgrand Prévôt :de rEgBfch de Riga-, *w«»*.»*
qu*^ tommMdoit les troupes ude . TArcIter
vécbé^, fut )i^dre la petite-armée qtie^îe
Coadjutéur avoir afleinblëe : avec cef ren^
^fbrc KettlefKeatreprit le fiegede fiingen;
rpritî ce château 9 & fit faire tpain baffe fur
'400( Moicbvîtes quile défendoiefUi.'Apr'â^
«cela îl !ma»chm.iverS'Dei'pt :&. btftîhiuç
xorj^^deiB .enpecnâ& à Terraier i^^ village
«fiiué a trois i mille» . de cette viillf^> U ii
/eigneur Mofcovile i bleffé mortellement ^
demaada etiulàtia au Prévo€ de* Riga»
qu'il le fittranfybcter près du Maltrç de
^Livonie y. afin :qiiïl;lui procurât ^esjchî^ . /
-«azrgfiônsi^ mail ac fecouri.'étoit i^fîle;
il mpixru!t:entrie 1$^ bras du.Pfë^vdt ^
lmÀoi^o%t.\c% foinf:;telS| qvte)la:<circo9fr
-laticè Jie fermett6it«. Leir pertes que Ton
^av4>it eAuy ëesr ëtoîênt . trop grandes poilr
i|ue ce.foibIç avantage pât ranimer Vtt'
pob:4^ iTeuipnîqâeivva^ it'emp£chatt^
-ii fOkSikÈ ^&af6i de .la^J^i vonie / d^âUct
tott}oun:i^ë .plusc/CQ . plu$ e«v4écàdeneik
Qàei âeJfleurs fMrent alors jeuées. fur r te
tombes^ù de! PIet(enberg! Les ntUlbwF
rreux Lîvbniens: regr^terentlcertaioemenc
jèe fe.phis être çon^iuts pafice.Hére^:»
edonrlaipré^M^atrcft&l le. cottage ay<ùei}t
45t H I S^ T C I R £•
' été un bouclier impénétrable aux traies
^otB?' des mêmes ennemis,
G A MO . L'Empereur, à qui on s^ét<»t adrefféj
^*^**^' recommanda l'Ordre & les Livomens.en
général , eu Roi de Suéde & avx villes
de la Hanfe.^ & c'eft root le fecobss
qu'obtinrent leurs foUiciiations. Pour com-
ble de maux 9 il fe tfoava des traitreji
^«'. f^r-dans TOfdre même: François d'Anfleb
Cofitmandeur du ctuLteau^Aevei, né-
gocia avec un <Pentilkommé hoœméChrîP^
tophe de 'Mûnchhaùfen , -qat;, /ans-avoir
de' commiffidn^du Roi de Dannemarcki^
prit pôtTeilionrxIe cette place, en Ton nom ^
& ie Commandeur (e retira en Weftpha-
tie, avec fon arg^t. La ville de Revel
& Jes Etats de ' la Ha»^ f eivvi>yereiit
auffi-tôt der Députés au Aoiide:Danne-
Bitarckvpotfr'demalndist du f4»co«irs;fmars
ilr it'obtiiirenrque des- vivres :&> quelques
munitions de guerre, Revel revint ^bien-
tôt après dans les mains de l^rdre y uns
tiu^on fâche trop comment; utiles Livo*
niens -cpmrnencerenr.à n^ocitr «avec Jes
Suédois. 'George de Brabeck ^ Cônmiao-
deur de Dunamunde^&c quelques. autres
^rent envoyés à Jean -^ ' Duc ^ de Finlan-
de, qui ét<it i Abo,* &.de«ià ils pafle-
rent à Stockholm ^ d'où ' le^ vieux Guf*-
-cave les renvoya , après .beaucoup .de
pourparlers 9 ea Idir promectaiic dtt les
^ recourir 9
DE l'Ordre Teutonique* ,4^5
fccourir , fi le Maître de Hvonie , vou-^
loii engager Revel & quelques autres pla- volfV*
CCS à la Suéde. - c ^^^^
jJne armée de ijjopoo Ruffes fe. mît ?''«''"^«-
à ravagef la Liv7);?îc ,au (ÇOjHmcricèiîiéot ti^'^luf^
de* i'aa 1559 î.lejpremler de fevrrer*, Négocia-
elle patfa près clc Riga , fans rien entra- ^**^°'j^^^ ,
prendre contce cette ville , entra dans laa^^^/eçf*
Sém5galle,& fttlc ravage jufqu'aux fron- ^^'^'^^^^^
tieres de la tithyanie. Elle auroît vrai-/e|/
femblaSleniçm mj,s.tput^ ta pQÛrlanc^ à <55f«
feu!&ç à.Cang» fi un: ^faux }>ryit n'eût
ftiuvé cette province. Çhfiftbphe de Meclj-
lenboiirg , qui itoit parti pour FAliema-
gne, après la paix de Pofwol , rçveâoît
au fecours de . là Livonie , avec quelques
cent^lnç^^ d'hommei : là renomm^e^ qui
grojEt . toujourii V$ ' Q^\^t% ,-. transforma
.cett€j poignée dç monde en. ^unc, armée
formidable» cie Iqui , détérjniiili les enne*
mis à rebrouffer cliemin ; ^ vers le même
tems 9 ils reçurent là nouvelle que le
Oar avoi,t accord^ ^ne.trève de fix mois
aux LivonUajjtf i'IaTdçni^ndadu Roi de
Dançmafckf, . '
La.LrvQJ^if^'^^^^^ 4aif?;î«^'(^% àegld-
jàWe. Xé ylz^'^ nwtvfiàt,s piin^çipales
places front)er«^ ^ ayoît déjà* fait de iî
grands progrès'^ que trliîter avec lui ou
ft foupiettre à fa dQrrûnatipn i ^ne you-
yoît.'étre qu'une mén|fe^jchafé ; & If n*é-^ ;
Tome rai
^ ^ 414 " ttrsTOtRE
' - ■ ■■ (oii point aifé d'obtenir du fecouTs des
^oLfî* Princes étrangers. Les circocftances ne
. oang pennettoient pas de rien attendre de fEm*
ScîiuiBAE. pj^ç ^. & dtes trois Poiffanccs cpi ctoicnt
'i porti^e d'aider h Liyonîe , une d*clle$,
' '. . a volt lesf mains liées,; cVtoît la J^ôlogne.
Xe Mattre de li vente avoir fait à Pot-
"irol, un traité d'alliance offenfîve & ié^
fenfive contre le? Mtffcovites, avec Si-
; gifmond Augufte ^ mais ce fraité, ne de-
voit avbîr 1iéu qu'après Texpitation des
trêves que îes, cdritraébms avoîenl faites
"tcrpeftivettienf avec ^is^RuffeîJ J'fc celle
"du Roi ^de Pologne iftvbit cuîCorc dorer
trois ^t\s ; aînfi il n'y âvolt pas d'appa-
rence qu'on pfit obtenir 'du' feconts de ce
'eôté-lk. C*ëtôît/ddW\i1k Suéde ou au
j parti
y a des 6cci^6û^ ^ dix il eft prudent de
facrîfier le* btas;^ 'pour (au ver le torps;
mais pal du" tbvit; on s'àâréiîi de ftifé-
Yetiié'h'Và PôlbghîtrU'ÀVchévtqùe dfe Rig^
6ç Eurflenbere , ^f& Mes qu'ils .avouent
•è'è Wiiitlel aMohVtotetiit (}>.
'. P^^;voyérchVul;i'(feiï)^Ut#$'y Rôi/d^^
|$^f;*Ie5 néûvpùs: r<^^^^^^ &nt datés da lo
''&'au 1} jahvîèr 15 59/. . ,.
îCe«i.r. ^; KiriJérV <:6^«ut!rt^
tom
a:j4 fi"
Mûtcc
DE l*Ordre Teutonïque. 4J5
même quelque tems après pour aller né-
gocies avec les Polonois. Pendaoc fon ^q
abfence Furfteribcrg , qui étoit déjà âgé gang
& d'une mauvaife fanté , renonça à fa ^«"^flA"^^
XXXV u.
LF-
Lîvonie.
a^e
dignité , avec l'agréinenc du Chapitre , T^JIé
& la tranfmit à Ton Coadjuteur , en lui 1« Roi.
envoyant l'aôe de fa renonciation, Furf- "^^f^'^^^'
tenberg choiiit pour fa. retraite , la for- ig-^»
tereflè de Fellin , qui paflbit pour impre-
nable, &c s'y enferma avec fes plus
anciens domeâiques & une compa<-
gnie de foldats Allemands , comptant
.bien q^ie c'étoit un afyle affurë contre
les entreprifes des Rufles. . Nous ne fa«
vons pas au juile l'époque de la retraite
^e Furftenbetg; mais il eft probable qu'elle
«ut lieu au mois d'août , puifque le pre-
mier aâe où nous voyons* Kettkr qualifié
de Maître de Livonie ^ eft le traité qu!il
fit avec le Roi de Pologne , le dernier
}our de ce mois ; & nous apprenons
d'Arndt que Furftenberg avoit voulu
qu'il. fût revétu'de toute l'autorité, pour
pouvoir contraâer en fon propre nom*
Par ce traité, Kettlcr fè mit avec fes Coi. Toi.
Chevaliers, fous- la proteôion du Roi J^;^; ^^;^7;
de Pologne, fans déroger , difoit-il, k^x^s.
ce qu'il devoir à l'Empire» La trêve
que Sigifnnond Augufie avolt faite avec
les Mofcovites , devoit encore diver trois
ans. ainfî que. ^ nous i'avoiu déjà, dit;
. T 2
4^6 .Histoire
mais cbtnme il s'agiffoit d'acquérir quel-
^VoiV-^' qu€s domaines de l'Ordre , il ne fe fit
GAno pas un fcrupule de la rompre» fans pou«
5CHvz»AR. y^-^ çj^ donner un prétexte plaufiblc ;
car il eft feulement die dans le traité ^
qu'on lut avoir propofé des moyens
de dég(Sger U parole. Kettler céda au
Roi , pour acheter (on (ecours , le
territoire qui s'étend le long des fron-
tières de la Lithuanie, depuis Drùgicz
îufqu^à Afcherade» avec les forterefies
de Batt^ke, de Rofitten, de Lutzen j
de Dunabourg Se de Selbeurg Se leurs
territoires. En re>renche , le Roi dévoie
fecourir les Chevaliers : Ton armée de«
voit fe joindre à celle de l'Ordre , quand
il feroic nécedaire^ & les Généraux de*
voient combiner enfemble leurs opéra*
fions. Si on reprenoit quelque territoire
cjui^ auroit été enlevé à la Livonie ou
a la Lithuanie, il devoir retourner, au
propriétaire ; mais il on faifoit quelque
conquête , elle devxnt être partagée. Le
Maître de Livonie Se fes rùçceflfeursy
àvofefic à tou^urs le <lroit de retirer les
domaines engagés^ à la 'Pologne pqur
la fomme ci<^ 600000 florins / le floria
évalué à 14 gros de Lithuanie : mais ,
f\ on venoit â s'accommoder avecf le
Czar 9 avant: que le Roi eût été dans le
iras de donner du ïecours à J^Oxdre ,
DF. L'Ordre Teutonïque. 457
alors il ne ' devoit pas exiger 660000
florins 9 pour le retrait des places , mais ^olp-"
feulement une fomme proportionnée pour gang
le dédommager des fraix de négocia- ^^«"^"^^^
tionsy 6rc. Avant de prendre les armes ^
le Roi devoit envoyer une ambafTade ati
Czar , à la ^St. Martin , pour l'engager i
s'abftenir d'hofiilités ultérieures, & à
rendre ce qu'il avoit enlevé aux Che«
valiers de Livonie , quM avoit pris fous
fa proteâion, 8c lui déclarer en cas de
refus , qu'il ne manqaeroit pas de les
fecourir, Cétoît auffi à la St. Martini'
que le Maître de Livonie devoit mettre
les Polonois en poilèlffion des places qui
leur étoient cédées en engagement. Ce'
traité fut fignéà Vilna» le 31 août 1559*
Les Polonois furent efFeâtvement mis en
pofTeffion des places , comme il étoit
iltpulé ; ce que nous apprenons d'un
aâe de Ketilcr, du 15 février de l'année ^j.^ ^^^
fùivant«. On peut juger par les flipula* r aj. *
tions du traire dont nous venons de
rendre compte , que la trêve entre la,
Ruf&e & la Livonie , avoit été prolon-
gée, ou que fî elle n'étoH que pour
ûx tnoiS| elle n'a voit coi^meneé qu'en
mai, ■■::'..■
Le 15 de feptembre, l'Archevêque de nu. mm.
Riga & le Duc de Mecklenbourg , fon »^*
Cuadiuteur^ firent un traité femblable
T3
4î^ H r s T O I ft É
avec le Roi de Pologne , auquel H ce-
Wour"' ^®*^ '^^ châtcaujc dc^Martenhau&a & de
CANG Lëenward , & les endroits nommes Lu*
sravma. ban & Birfen, fe réfervant la faculté
de les retirer pour la Comme de looooo
florins, de la même manière qu'il eâ
expliqué dans le traité qu*avoic fait-le
Maître de Livome. Le même jour , les
Mmiftres de TArchevéque, qui avoient
um. coniraélé à Vilna^ en fon nom, s'enga-
gèrent, par un aâe particulier, à faire
ratifier ledit} traité , tant par lui que par
k Coadj^teur ^ le Chapitre &c les Etats
de r Archevêché.
j Tandis? que Kettlér négocioit avec la
Pologne , it avoit envoyé le Comman-
. "" cktir George de Sibourg , k la Diète af-
ftmblée'à Augsbourg, pour foUiciter le
ftcours de l[*Empîre, & le Commamlewr
rilune peinture fi vive du trifle ;état de
la -Livome âc 6es matfx donc elle étoif
T e#eore rften^icée , que les Etats, prirent
Ckrin ci,^^^^^^^^^^ ^^ donner looooc ducatr
iiciChtlL; afux Cheyë^Iiers , pour lever des trou-
mthmari. pçj • mais, ^-difcRt plufieurs biftoriens,
lih. I, auxquels il eft- difficne de ne pas' ajouter
Sckardii foi . .. ig . Gonimandeur les rcfufa i parce
3.p, ai5d;quil trouvoit ce fecours trop diipropor-
Jî'Ti^'. tron^é à là rtwijfeôé de l'Empire ''ôc aux
€hr. Liv\ befoins de la Lîvonîe, Malgré leut auto»
^^f • ^^7 «" rfté , il femble qu'on peut imiter Arnd^^'
ta
%
d'autres éaivaif^s , xyafi,J'Ero.pxte,.vouJut ganô
pjjt If Icyçcc fur ^&:4\(tef^t^^fji^Jl^J^
rj&nj^rf-,.çonto
^j que Xjeç, villes n'â^anj point alojfs $ar;t
gent ,■ lei lopacfo ducats ne furent jja-f,
mais payis. Quoi qu'il en foit ^ cette,
fonaïue , qui étoit ^onfidérablc ^ au.roit été
4'on Çi^a^ci ^9up ? (ar^i^fOf^iqxi Êf/ôaj
plûyereiu poi^r Ven j)ro^rer des fif^iu
éf^s. A peine Kçtt^fr etoi^il 5le^j€|oi|r,-4r«i/f.pfl^.
djp;yjlnfi, OH il 9yoyt çowlU;fQ9 trait^*^*
:ay'çç.Je.Roi d^ ,î^lqgne ,,^,4»^il
ej^Cojiidanjlç^^ jaij p uf . ide; .P.çuflre.,'i ppijr
hJ^Wfffi jlç:jopoq fjorins^rlt efig«*g«îii
dç ni^e re^^roit nc^m/s jCegel, à lai
vjîm de R^velv pour ?46pQo i^iarps ,|
% !j^o?RêfgepJîypo^çguf^^jy<^mpj^r»m'
ax9it>.et4î^nYOyé.p.rtc4deiT[n3Rfcent à- Bsf.os.-;
T*4 ^
H I 5 T- O ï R fe •
on ne croira 'pa$^ atfëmëht que
^J^V/.' Reftl^ «c.'ft^ Miniftrèf à voient fefu<^
gàmg ,ifne fomme de 100,000 ducats; '
ScKuxBA».- LeB.6i de Pologne avoit promis par
La guerre ij fraité d'envovet des Ambaffadeuff
,^^^ ;^ Ci?aiî, 6c il èft très douteux qa^ïl £t
rëi)(!pli cette tortdîtion , puifque îe$ hîf*
toîieni de la Livbnié'^ ne patient point
de cette AmbàfTade ; & fi fe Roi -fit quel-
que démarche à la coôr de Moskov ,
c*étôît avant le tems prcfcrît par le trai-
té i puifque la guerre recommença avant
hvStï Martîîf. Q«oî qu-il-en foît, dès
^ue le Cziir - ne rendoit * pas aux Liva«
slîé!nfs,'cé qu^IieUr avoiti pris, te Rot
de , Pologne étoît obligé de les afiiiler
en vertu* du même traité , *& ils avoienir
acheté ce (ècours aflez - cher ^our t(^
péret qu'il. reiwpBrôit fcs engagements » -
îtiai^ ce n^étoit pas ainfi que â^ifitidnd.
Augufte Tenteridort. Un trahé, h\t de'
bonne for par les' Pèlonbis^ 9 avet les
Chevaliers Teutoniques^ auroit été un
phénomène fans exemple vÇt le Mo-
narque' n'étoit pokit: amateur- de nott«
véautëi. Cétoit déjà qilèlqtie cHofe dcf
s'^ré fâît-cékîe#'leè'-dift^lftr-<îûi'^.é»îent^
le fflus- à fa KeftWanee; &'^iîuM)^'éeèit'
bien fur de tfonféryef y pa^e «[ttc ^
foible ne retire jamais des tnaihs dci
ffrtji que quand le ret»ait -convient è^
DE l'Ordre Tjeutoniqu*. 441
ce dernier: mais cela ne ruffifoit pas.
Son akul avoît écrafë les ClievaUers par, xt^ot.F-'
Ja gaerre la plus injufte , en (e joignant cako
aux rebelles de la Pruffe; fon père les ^^'•""^^'
avoit chaffës de cette même Pruflfe , &
le Roi, animé par ces exemples ; jugeoit
apparemment qu'il ëtoit digne de lui
de les chalTer de ta Livonie : pour cela
il fallott ne par fecourii les Llvoniens «
ou ne leur donner que des fecours ^
foibl«s qu'ils tie puflent empêcher leur
ruine , pour tâcher alors de profiter des
débris de leur fortune. Telle fut en effet
la marche que fuivit le Roi de Pologne ;
ëc peut- être même a voit-il déjà preffenti
les difpofitions de Kettler , lorfqu'il avoît
traité avec lui à Vilna. , -
Le Maître de Livonie , n'ayant reçu Amit.po^.
aucun fecours de la Pologne , partit ^^,^, ■^*X'
vers la St. Martm , avec fa petite armée, j»^/?. ss2 *
par un tems fi fâcheux que l'artilîerJc Sc'^''^*
même la cavalerie «voient peine d'a-
vancer , &. fut camper prés de l'églife de
Nugge à feize verftes de Derpr, Ayant
reçu un renforjt de troupes- de TArçhe-; '
vêché^ conduit par le Duc de Mecklen^'
bourg , il fut attaquer les ennemis cam«i
pés fous le canon de cette ville : Ta-
yantage fut complet ; les Livoniens tue*
yent beaucoup de monde aux Mofcovltes,*
^ firent plafieurs.jprifonniçrs d'ittipof*
..442 ^ W* î si O I R E
tance. Si Kettler avoit eu plus de monde ,
WoLr-* '' cft apparent (Ju'il auroit pu reprendre
GAHG Derpt, ce .qui ëtoît le but de foh en^
Sc^vzBAR, j,r^p^;fg . »,j^-jj, n'étant point en force
pour tenter un aflaut, il fut obligé de
îe retirera fon camp de Nugge, qu'il
fut encore contraint d'abandonner , parce
qu'il apprit qu'un corps de Mofcovites j
ilouvelîement arrivé à fix milles de Defpt ,
s^etoit Concéf té avec la garniforv dé cette
ville pour l'envelopper. De Nuggè, le
RÏaitre de Livohîe, marcha fur Lays ,
place de l'Ordre aux confins de la "Voi-
rie , dont les ennemis s'étoient emparé ,
& il donna inutilement 'deux aiTauts à
cette fortereffe; qui coûtèrent la vie i
^ plufieurs Commandeurs & à. beaucoup
d'autres braves gens. Le fiege traînant
M longueur & les foldats ne pouvant
plus fupporter la rigueur du froid ^ ils fe
mutinèrent & demanderentrleur foMe pu-
leur congé; 'Kettler les appaifa; mais
îl fallut abandonner l'entreprife , pour les
éiettre en quartier d'hiver , après qu'en
eut conduit la groffe artillerie à Fellin.
^ Le Czar avoit ordonné de bien traiter
Us habitans de Defpt , dans l'efpérance
que les' autres ville<$ de la 'Livonie , au*
Toient moins de répugnance à fe fou-
^ mettre' à fa domination , mais* voyànç
que ' ce moyen iie lui léufliliroit pas, il
ei%oya.:.uac ffm^niation à la \\[\f^ ae ^^^
RfiHel.sèî qui, lie ..prpdMifit . d>utrç^:!.çf|^^ti ^oi>. '
qiie <k.o*fajir(5. uayaijiler .avcf , bf^(»^|^! 6:a*. o
d'^aivitë il àmatre le5,for{ific;ïtipQlti^
le meilleur 4tat.; &c fpju» lés. r|[iabiûqs^
prirent part à ce travalK La .ville d&
Revel ne Ce contenta pas de fe pré-
parer à U défçnfe, ell.e mit encore quel* ^
ques bâtimens en mer , qi|t prirent diflK*^
rens navires Rufles , quiîfaiioienjtle co^f».
merce dans les ports de la Suéde | t . ,
& attaquèrent même iin navire Suédois,
qui menoit du Tel aux RufTes de Narva»^
Le Gouverneur de Wibourg arrêta , ea
repréfaiilesVy d/es marchands die Revel ^
qui ;é|oîf4it ^îMis G^te ville*, 6c le Roi
fit ,(;roiiE^r un, ç^fpidrç'.dans je golfe !,âf
Finlande ^pcnn' prptéger le çommere^
des Suédois: déclarant au Maîtr^ de Li-
yonie , qu'il ne: rendrpi^ 1^ liberté w^
iparçhands de Revel , qu'après, que çett^
jprihewWtn «néiîij^ .xqu^eljç .jàevQjt dpnnf;r
faîU^&io^i^Ux patronjs de^ jf^avirestruiTei^,
4^1 avoîçû? é^ pillés Ï4n>W }C^te$, de ^i
Suéde. ^ . , ^
j LevRoi de Pologne, qai n'avip^t nulle Con/ifqjj^
envie d'aider les Livoniens , malgré les xt\^ti^f^
Trâîtés ^rn âvSrt' fàîfTavterfe Mâtritrde^'Pbtoéti.e^^
>TOrdf e êc l'Arche vêqiie f : a^oih'tf art à ^ ^^•'
"ictût ât'M^'ttvm té àSeS dé.tcjiiu^s
T 6
..-,> 444' HtâTOiRE •
^!^5 les fûrmaiîtés poiHbfes, Le Ma$M ée
^oLw^ tivbnie', s*t$r6ît obligé défaire ratificf fou
CANC ..rHtUépar'les Etats oc par'tmit lesCosh-
SciiuiiÂà/,„-in^^j,^j quî ëtoîent abfens, & les Mi-
ÂiRres de KArchevèque avoient con-
trafté la même obligation , au nom de
leur Maître. Le Rot de Pologne , prefle
d'avoir ces rarrfications ., envoya deux
Mtnîftfes en 'Lîvonie , dont les* pou*
itiirs font d)ités du 5 janvier r 560. Lear
Ccd, Toi, CoVnmîffion nous apprend , qu*i V\fMtt^
^'«•^ «««• ccflion du Roi de Pologne, TaBcien
* Maréchal, Gàfpar de Munfler, étoit ren-
. tré en Livonie , où on lui avoît donné
la jouiiTance d*an certain bien , pour
fôn entretien (i); &' comme il* n'éroie
f\% fuffifant / les Mîniftceô dévoient
tfcma'ndei' , au nom de leur Maî-
tre , qu'on lui affignât d'autres biens i
eu qVon lu! donnit un AipplëmenN
})Our pouvoir vivre ^ convenabiemeiïTa
on état : ils devoierît aoiffiinfiftèt', poi^
que lé Maîtrt tïé Uvonîé , jôftîfittfan-
cîcn Maréchal , par iTn écrh public i
comme il l'aVoî^ promis au R^^i de Po*
logne.
àià. nmm. Le ^Maître die Llvonîç & les prrndpaW
JklJ, M|f • ^^Ml^yiiH • ..y !■!■ . ■ ■■?
*H?.
JneppDu , fi |3|c-U ^ yp iK*a m« v«ula^ dé^ijût*
^ DE LX>aDRÈ TtUTONiQUE. 445
OjmmandeQrs. ratifièrent \e traité à Riga,
le i4yàe février , 6é le lendemain , wq^f"'
l'Archevêque', fon Coadjateur^Ie Prévôt cAwa
de Riga, & flufieurs Gentilshommes de ^^*"^^^
TArchevéché, fe ratifièrent également
^îans la même ville. Par le traité de l'Ar-
cl>cvêque , ce Prélat avoit engagé au
Roi les villes de Marierhaufen &c de
Léenvard ; mais Sîgifmond Augufle ^ vou-
lant favorifer ^on neveu , lui laiffa , fa
Vie durant , rufufrwlt de cette dernière
& de fon territoire, après cepe«d^nl
qu'il en eut pris une pofltffiqn réelle;
ce que rArchevêque reconnut paï un afte j^^''* ""*'*
du I 5 janvier , fait également à Riga.
Au commencement de Tannée ^ Tarmée Amdt.^agi
Mofcovite , «^âflTembbdamle lems qu'on ^cldth^^h.
s'y attertdoit le moins , & fut meure le f^g*4!fi *
fiege devant Marienbourgtle Cemnaandeur '^^*'
Gafpar deSibourgyqsi avoir eu l'impru-
dence de ne pas fe tenir prêt à tout évé*
ment, ne tarda p2^ à capituler , & le Maître
de Livonk^ en fut fi piqué , «qu'il l'envoya à
Kifchholfti , où if moui^ut en- prîfon. L'Ar-
chevêché- de Riga , .étant découvert par la
perte de Matienbourg t{ui étoit une des
meilieurs places de la Livonie , rien n'^m- ,
pécha les ennemis d'y faire le ravage &
de paflc# ménve '^fquc dans laCouflahde. .; , \
Les aflEai«es:de la Livpnie aUoiiçnt tbu$ g*^'g«^
ks jours; de plus en,piu$ en décads^WÇ}^ k^L{:aIs^
446 Histoire
il il furvtnt un incident qui ne pouvok
^oLP>'' ^"^ ^^^^ I' P^^^ ^^ cett^, province.
oANo Frëdértc II 9 Rot de Danemarck • von*
SCHoità», 1^^^ acquérir la part dé Holftein, qui
?â"*J!itfftî* ^^o'^ appartenir au Duc Magnus ^ fon
AmJt.pJg. ftere puîné , lui avoii acheté en échange
*i»^Af. les Evéchés d'OcfcI & de Courlande,
15^^* de Jean de Mnnchhaui'en « & TËvêché
de IRevel^f de Maurice X^rangeU Munch«
baufen & "W^rant^el ayant vendu leurs
Evéchés i un Prince Luthérien , ainfi
qu'eux « fe fauverent avec leur argent.
Le Duc Magnus débarqua vers les Pâques,
à rifle d'Oefel , 6c s'empara du Bailliage
de Sonnenbourg^ qui appartenoit à l'Or-
dre. On peut juger de quel œil Kettler
\ vit ce procédé ; mais il fallut plier g dans
la crainte d'ajouter encore la guerre
civile i tous les maux dont la Livonie
étoit accablée ; &c TafFaire fe termina
par un accommodement , entièrement à
l'avantage de- Magnus, qui .fol conclu
le 6 d'août, :à Neup^nau ^ où te Duc^
l'Arohevéqne de Riga.>fi|[ tan Ctedjueeur
s*étoient rendus avec le Maître de. U*»
vonie. ** . •
Armdt.pâg. Kettler s'étoit porté d'autant pltt^jA'
^jdtbHjch. '^"^^"^ ^ s'accommoder avec le Duc de
r^^r s^ ^ Hoiftein , que lé centre de la. Livonie,
^*' '. étoit alors ' eii «proie >aux plus grands
... . 7. n^auxi Vers la ^ Pentecôte 1, une iar.née
DE l'Ordre Teïutonique. 44*^
de 1 6000 Mofcovîtes , étoit emtréc dans^ xxxvil
la HarHe, dû elle mit tout à fêu & à \{goLr^
fàhg , & détruifit le château de Fègfcuer 4 ^^^^
qui- appartènoit à rtyêché de ^Revel. ^•**'*'^**
Suivant la relation que fit à la Diète dé -^p- ^'"^'
TEmpire , un Ambaflfadeur du Duc dé %^'féll ^
Pomérànie, qui avoit été envoyé- en
Livonie CO» le corps de Moicovîtes,
qui ravageoit la Harrie , n'étoit qu'une
Gtvifion d'une armée de plus de looooo'
hommes , qui s*étoît partagée en trois
corps commandés par autant de Généraux,
à qui le Czar avoit défendu de reparoitre
à Moskov , avant qu'ils euflent fournil
ou entié/erlaenrdétruit la Livonie. Comme
on ne recevoit aucun fecours de la Po-
logne y mafgré IjBs traités , il étoit împo(i
fib]e deréfifter à un pareil torrent :
dépendant le Maréchal , Phili4)pe Schal
de Bell , 6c quelques-uns des principaux
(i) Nous ^vont vu, €0 1557 1 qu« c'étbfent fei
Affibaffadttirs de Ferdinand, Roi 4es -Komain»^ 6c
^ès pues de PoroccaDÎCj qui avotent ménagé ^U
pauVmrele Maître de livonie , l'Archevê4ue delLigt
Se la Pologne» iyarce que ces Ducs avoicnt é<£
%ommés Comminraires par l'Empire, peut trtanger
cette affAÎrc} de il eft prol^able que les mêmes Ducs
de' Ponérànie j tTotent encore été chargés de s'em^-
fl^yer , ppur trouver^ quelque remède aui maux de
la* Ltirnniè ^ c^ oui tVoît été caûfe' qu'ils y avotent
«envoyé dés Mlotftrei » dont un qui étoit de •recottr%
i^néoit 3.compte^â .l*£iDftfe <U U ^tuitioo de ce
ttalhtyrciix pàyi*
448 HISTOIRE
! Commandeurs s'étolent mis h la tête
xxxvif. dVnvîran 700 chevaux tirés de divcifes
qahÔ garnirons » plutôt pour obferver les en*
^KVfiAftr nemîs que pour les combattre. Pendant
que Kettler faifoît Ton accord à Pernau
avec le Duc de Holftein » le Maréchal
étoit campé près d^Ermés , pUce de
l'Ordre, au centre de la Ltvonie. Un
corps d'ennemis s'étant approché ^ le.
Maréchal jugea à propos de l'attaquer ;
les Mofcovites plièrent & furent pour*
fuivis chaudement par les Liy:oniens ^ qui
leur tuèrent beaucoup de monde, mais
qui tombèrent dans le piège qu'on leur
avoit tendu* Un autre corps de Mofça-
vites,vint envelopper les Chevaliers de
Livonie, qui firent des efforts inutiles ;
prefque tous refterent fur le carreau ; les
autres furent faits prifonniers ^ &c il n'en
échappa que cinq de cette boucherie. Le
Maréchal de Livonie fut pris , mais il étoit
fi grièvement bleifé, dit Tauteur de la
relation dont nous avons parlé, qu'on
croit qu'il moufut le lendemain. 11 ne
paroic cependant pas que ta bleflFure du
Maréchal ait été fi grave ; car les écri«
vams de la Livonie, rapportent qu'il fur
inené à Moskov avec Werner, fon frère,
Commandeur de Goldingen, Henri de
Galen, Avoué de Baii^ke » Chriâoptie àm
Sibaurg , Avx>ué de Catulov , on Gentil-
xxxviu
»E L*Oïl»RÊ TEUTONIQUE. 44^
hùmmt^dei^ Archevêché de Riga, nommé
Reinhold Sàfle, & quelques autres pn* \|^OLr-
foimiers. Jamais en rie vit de barbarie gang
fcmblable à celle qu'on exerça contre 5«»^"^»»
les malheureux Chevaliers de l'Ordre ,
qui fufent menés à Moskov. Les écrU ^2*M^lSl
vains de la Liv^nie ^ rapportent (qu?ils
périrent* dans^ les fuppiices , mais ils ne
s'accotdent paa^ fur le genre ^ les uns.
difant' qu'ils furent tués à coups de mai»
Aie 1^ & tes autres qu'ils eurent la tête
tranchée y après avoir été chaffés nuds.
à'> >coup de fouet 5 parmi les rues de •
Moskôv : leurs corps refterent expofés
aux bétes y jufqu'à ce que quelques per» "
ibnnes charitables leur donnèrent la fé»
pulture. On dit cependant que le Czar ,:
touché de l'attachement que le Maréchal
témoigna- pour fa religion, lui envoya f<a
grâce 9 ntm qu'elle n'arriva qu'après
que l'exétulion étoit achevée. Nous «ne:
ferons pas de réflexions fur cet excès<)
de barbarie, dont heureufemeht ^du ne
peut plus voir d'exemple , que dani
quelques hordes des nations les^fjus ffîitt*.-
vages. La fleur des Chevaliers de la
LtvonteÎT^érît jTi'faffewc d'Ermésy & 1er
ÇpmmsKldctirs qui^fwjreat fi inhupiaîne-*
ment' traitiéi k Mosko v ^étoient les merU 1
leuri^hétes de rprdrc; aûffi c^.événèmeht-
fat*ii rangé au nombre des pl^s malr
4fO . H I » T t> I « 1
■ heoreux jqtie k Uvonie. eûj cfloyés
^Lf^ P«nda«t cetre guérie ( I > '.
GAM« Le fiege ée Fù^l'm 9 iUt la £iîte à^ l'a-
crnisiA». yj|,jç3g^ qyg i^ Mofcovkcs ^voicat rem*
Sitgt dt porte i Ermés : ils fireot un feu fi épou<
eJÏÏliJit' vantable fur cette ptrite vUJe, qu'e^ fiea
né a Mos- de tems elle fut. réduite >en cendies» à
^^^' ^ la refcrve de cinq maifon». Forfteaiberg,
ZS7. laacien Maître de Livome» qtti avoir
F^fi^Tr* ^*^'^ ^^^^^ P^^^ ' P^** ^* retraite , dé-
/«^' ' fendit le château ^ avec Tes gem & une
15^0. compagnie de foldats Allemands, pen-
dant qaatreiemainci» ^:ilai»rQ^it déf^oila
plus long- tems cette excellente! fprierefle»
fans U . trahilon de fet foldatSr; c^r. il
av^it ta fàus grande partie de la groff^
artiltécie de TOrdre , qu'on y^oij^^ con*
âuiie, après le fiege de Lays, & il ne.
tnanquoit ni de yivfl^i,iil de^muiisidieiiift:
Lôroklats.,. voulant piUff lei ^eff^^ de
Fiipfiettberg , vaufii bien jque ee»X d'upe
quantité de ?.gens • qui av^ijini: réfugié
dans cet. afyle ^ ce qu'ils avoient de plus
précieux^, ;fe nsùtineient Se detmiidereM
ce qui lefir ^tek d&ide. leur (bide» Furr<p
• ' îi : •. .!..» !» : rj.ï rJ ,'-s.
i" ■ c'^J'' .'.' i» ^"'''! 1' ; !!l!»'cj 'jVî>v^'."
\t) Leshi^orteas rif Tobipas dUcçVri!lW*f*éîr6'qar
le a tout, ÔC' Acadc mtriip» Ç^» lour 4* U «|l«g; ^
dclaioe, le cài«imeneem%nc' du uegè de FelnnV^ur
n*t^t ttctt'?^u*aptè*: U Miîûl^ 'd'Kîm:«. . * II-: ui
DE l'Ordre Texh'CNïque. '451
l^nberg offrit àe leur . donner de la
vaiffelle, en attendant qu^on pût lfi5> ^i^oJf/*
payer en argent monnayé; mais ces traî-» ©akg
très , voulant s^emparer de toiâs les effets ^**^*^''**
qui étoient dans le châteaux, offrirent '^
aux ennemis de Te rendre ^ fi. on voulok
l^s laifler fortir avec leurs bagages* Lès^
RuiTes y confentirenti' ma?s^ quand ili
virent que ces n>iférable^ avoîent pillé
tous les effets du château, ils les dépouil**
lerent à leur tour, & les renvoyèrent
prelque nnds à Riga , où KettJer ea
ûi pendre une partie* L'Ordre : perdit
ainii par trahifon'la meilleure de iei*
places 1$: prefque toute fa greffe, artil**.
lerie, Furilenberg Se to^ ceux qt)i n'a*
voient pas ;tretnpé dan« la conlpinationV
furent menés â Mosko\(^ , &c on. les fît
promener dans les rues de celte graddfi
ville, pour les dpnner en fpeôack.ai*
peuple. Les Kans d'Aflracan &. de Kd«»
fan ^ .qui étokm encore dans les fer&jiili
Cz^p, furent témoins de ce Tpeél^çle,
qui leur rappella celui dont ils avoierH?
été Jes a^eurs. Quand Fkjfdenberg $c
les autres Allemands pafferent près de ,
Tendroit oit iki:étoient., onrdit qM'un.dÏQ;
cef Ptîuces çracjià fur eux , en s^écriant*;?
Chiens d'Allemaiid^f ^ vous, avez bieii
, mérité le fort que vous éprouvez! C*eft
vous qui avez fourni aux Mofcavites lei
459 • Histoire
verges dont ils nous ont battus « & il
Voir-^.' eft bien jufte que vous en reflentiez
OAMo aufli les coups. Perfonne n*avoit moins
ïcavsiAA. jjj^jj^^ ççj reproches , que les Chevaliers
'Teutoniques ; mais ce Prince avoit raifon^
en l'adreflant aui Allemands en général.
C'iétott de leur nation que le Czar,
& fon père, avoient tiré la plupart des
Officiers qui avoient dreffé leurs troupes ,
& qui leur avoient appris Tufage de Tar-
tillerie & des armes 4 feu : & c*étoient
les marchands des villes Anféatiques d'AU
lemagne, qui leur avoient fourni une
partie des armes & 'des munitions de
guerre» dont ils sVtoient fervi pour la
conquête d'Aftracan Se de Kafan , &
qu'ils employoient à la deftruâton de la
Lîvonie. Furftenberg, ayant fervi- de
fpeâacle k une populace infolente^ fut
conduit au château de Lubin, où il paroit
qu'il ne fut pas mal traité ( i )•
mmmmmlÊÊmm0mtmmm^kmÊtmamm^ i t
<t) t'tnccdou q«e nous yenoni 4% rapponer«
tft ûtU d« Véuioc , 4MÎ l*a prtf* de Rafsow. Aztiit
n'en parlt pat« U cherche au contraire i excufer
Ut Miafcovitei dUint um longat note (p«^. 257)«
Si Ton confulre te mémoire dt rAmhâfladear de
Fomérania , dont noot avoni parlée le '^oi petu
Fiker pour aathenttqac « on fera conraincii et
escrima crttaaxé avec laquelle !«f MofcOTttet oae
ffa)c4 let iivonîtni r mat« cela qe réiaillii pa» furies
Raflet d*attîoard'hui. tloa ancêcrca ort aufli été des
l)arhares i toute la dîffiérence qo'il y a de noua aux
Mofcovites , c*eil que « par circortftan:e ^ nos pern
U fout civiliCéf àvMC les Uuri«
DE l^Ordre Teutokique* 45J
AfTîès avoir mis une. forte garnifon'
dans Fellin, les Mofcoviies qui, félon ^oltÎ'
toute apparence y. s'etoient réunis pour gan«
faire le fiege de celte place, partagèrent ^^«"^*^*«
Iv^ur armée en trois diviiions ; & Vunt ^""' ^* ^*
d'elles marcha fur Wolmar 6c fur Wen^ ^**K*»«or4
den , eu faîfanc un ravage épouvanta- p^b- 3^9 ^
ble z lorfqu*clIe fut à portée de cette ^^^^^.^^^
première ville , la garnifon ôc les habi* ^s9 & fiu
tans firent une Tortie, pour tâcher de ^5^^
reprendre le bétail que les ennemis
avoient enlevé; mais. elle fut des plus
malheureufes; car ils ne tardèrent pas i
être enveloppés de toute part, & fu»
rent menés en efclavage à Moskov« \Jnt
autre diviiion^ menant avec elle la grofle
artillerie, fut mettre le fiege devant. Wit-
tenftein. Les ennemis firent un feu fi
terrible , qu*ayant fait une brèche con»
fidérable, ils coururent à l'afTaut; mais
ils trouvèrent un rempart plus fort que
le premier dans la valeur du Comman*
deur Gafpar d'Qldenbock , . qui les re*
poulTa & trouva le jîioyen.de réparer 1^
brèche. Quoique et, brave Commandeur
n'eût qu'une poignée de monde , il dér
fendit fi bien cette place, que le^ ennemis
furent obligés d'abandonner Tentreprife »
après un fiege de cinq (emaines. Si tous
les Commandans des pUcçs de la, U«!
vonie > s'étoient cpndMÛs. çoinm&.cei
454 H I 5 T o I R fi
brave homme , les progrès des Mofco«
Wôt^/' ^^^•^ aiiroient été moins r^îdes , &
GAN(^ leurs efforts atfroient été peut- erre inu«
fiCHvman. I51es. La troifieme divifion des Ruffes ,
entra dans la Wikîe » & Magntis , Duc
de HoMem, ne fe croyant pas en (û*-
reté à Hapfel , n'eut rien de plus preiTé
que de s'embarquer pour Pifle d'OefcL
La fuite de ce Prince , détrompa le
{peuple qui croyoît. Air quelques bruits
vagues , que l'Ambaifadeur de Diine«
marck à Moskoy « avort ménagé la
paix de Magnus avec le Czar, & que
par conféquent Cette partie de rtvêché
ii*Oefel , n'avoit rien à craindre de l*en*-
' tiemi. Les kabitans de la Hàrrie , ayant
conduit leurs troapeaux & réfugté leurs
%neil(eurs eifets dans l'a Wikie, (ur cette
^uffe perfuâfion , les 'Mofco vîtes n^eurem
i}ue plus ée facilité à s*en emparer. Les
ennemis enlevèrent une quantité d-ha^
iHtans de (a Wikie, pour les envojrer
à Mt^flco^ , & traitèrent cette Province
«cntoVe p1«^ mai que les autres ^ pour fe
Venger , difoîent*ils , de ce que Magm»
^toît trouva avec 4e Maître deLivonie
è Piïi'nau , pour concerter les moyens de
teilr liuite.
Après ^voif dévaflé la- Wikie, cette
^t-vifion de l**âfmée Mofcovi te;, mâîdia fw
^^ t & Alt caniper â Harke » gui n'«o
DE L'Oaj>RE Teutonïxîue. 455
eft éldigné que de deux milles. Toat.Je .
monde prit les larmes dans la ville , 6c wo* "'
un torps dÉ'tavâlerîe & 4'iwfahterï* a*èc **"*^**'
«a feifloo, pouralter mit^Mt lesRufleit.
<A là f^<^nte 'du )ôBt , la «avalerîe tom^
m je d^cfteiMnt «jtli gaïdbit le ^
5hn ,- fit quelques ^ifoaniere , & reprit
1>l«fieur$ tnilliers de béws à oïfiies,.;
inats leor èntreprifc avèit èë mal CMkL
«ertée^ la càvilérie avok devancé l'in-
fantene ■qui fut véît avec le canon : ainfi
Je grtti de l'ariit^e R uffe tom ba for cette
<aval«rie avant qu'elle pôr être aidée pat .
Jés gens de pied, tes nus & les autr«
fuwnt fort rtaki-airés, & ceux de Rev^l
y per<«reht uiVe qn?orité d'hommeé 8c: .i ■ -
Teur^ârtïllerfe. VUrMie MoJttôvitè mai*l» •• ' '
■enfefrè; fur Wilfléhftèln , dbrtfiwte avons '" .'. „ i
yô-^H?une atitft dîvHIbh iftÈToît alots fe : .
•fiege.- Le« provinces de Hânie & de
^Wi|fie> délivrées <le h prétiAieè des «n-
•èetniï', i^*ftti fiirknt pas plut trartqtli4l«s.
•pàdr cela; Des ^àyéns «ft révoltewftt^. , . ^■•
'contre le» "Seignétt« i'.'fjtiétttïdant^ ^iit'Hs , • '<
Tt'eiï Hftevoîènft'ipas «trt |i«»eaiort :pro-i =.4 .' .,
frtîèàiïée athc <*ht ^ife( tetii' payeiirt», • >-
*|ue; pwfqu'îls Vavèiètti pu )«s ^.
ranttr ilès incùrlfeni dès Rtfflfesj il étcftt
-jiiftê; qiJ%' BnJïtflTélli âlftanehi».' "Dts
45^ Histoire
' ils fe mirent à piller les châteaux , Se
"woiîrV* maffacrerent plufieurs Seigneurs. Après
6AH6 cet éclat , ils invitèrent le. peuple de
**^*»^'-ReYeU i fe joindre à eux; mais le
Sénat 9 pour tome réponfe., les exhorta
à rentrer dans le devoir. Les pay&ns^
enhardis par leurs premiers fuccès, fu«
'rem inveftir le château de Lode , où une
grande quantité de Nobleffe s'étoit ren-
.4tte ; mais Chriftophe de Munchhaufen ,
..ylAt leur tomber fur le.s bras^, av^c quel*
ques troupes ; la multitude fut bientôt
difiipée , &c quelques*uns des chefs »
qu'on fit prifonniers , furent punis comme
ils le méritoienr. Cet exemple elTraya
les autres , & tout rentra dans Tordre.
iProîit de , LeS' affaires àe% Chevaliers Teutoni*
Négocii- ^^^ «mpiroient tous 1er jour$, & le per-
Moi. . fide KettJen cherchait» depuis long-teins »
1^60. le moyen de tir^r parti des circonftances;
comme on le voit par un compromis
'^rfiiir. qu'il avoit (ait à Rig^, le 5 du mois
^fj^J^^J^ d*avril , avec quelques Commandeurs
y<if«i59^qui lui reiTembloient : iLsétpieiit con«
^*&\bharjy: venus qu'on demande^oît ,,du fécçffts à
pag. ia2&.ioutes le^PiiiAfancfs^voifi^ef-^ I¥^^^F.^^*
*'^' cher, de fauver l'Ordre $ç la' Uvoiiie; .
. & qw , fi on ç'enobte^çit pas , il fe-
foit libre à Kettler^di^ fe marier &.de
lendre la , U voniej :^ne ^.principauté fé*
. çulkre ^ béif^ditaîrej ^^n ept^^idùque
les
DE l^Ordre' Teutôniquë. 4gi
les Commandeurs 9 qui voudroiènt Cuivre
cet exemple ^ poiféderoient auflî leurs ^^^pî'
Commanderies hérëditaircment , & qu'on gaho
donneroit d'autres établiiTemens à ceux ^^«v*»^*«
dont les Commanderies ëtoient entre les
mains des ennemis rilëtoit encotef ftî«^
pulé que^ fi on ëtbit obligé de h fôu-
anettre à'qiielqùe PuifTaneei ce feroît â
]à Pologne. Kettler , qui avoit déjà apof-
taiîé fecrétementi comme on en peut
îuger par cet accord , avolt apparem-
ment (es ralCôns, pour, donner la préfé»
rence au Roi de Pologne, quoique Ca-
tholique, fur les Rois de Suéde &c de
Danemarck , qui étotent Luthériens ; ce
<]ui perfuade qu^il étoit afliiré que Si-
gifmond Âugufte, loin de s'oppofer i
' fes projets , étoit difpofé à les faire réuflir.
Effeâiv^ment ce Monarque ne défiroit
qnié là ruine entière des Livonieni, pour
les obliger de Ye donner à lui^ aux con-
ditions qu'il voudrbit leur prefcrire ;
mais ii^ (entoit bien qu'il falloît partager
leurs dépouilles avec Kettler, pour Tem-
péclier de (é donter atec tous fcs états ,
à la Suéde au au Danemarck , qulavoieac
déjà mantfeilé leUri/projets fur la livo-
ïùe* Si le Roi aVQÎ; donné dù.fecours'
aux Livoniens., comme il s^ étoit obligé^
par le traité, les progrès des Mofco vîtes
auroient pu. être zuêiés^ &c la proiç
Tome nu. y
4j% Histoire.
quli fe propofoit de faifir» aurolc été
^VocrV* pltts^i^pîc» ui^i^ ^^^^ il aurokécédan-
oa*«c gercux que les Lîvoniens ne lui échap*
SciiuMAR. paOcnt ; ainfi il valoir mieux ne pas re-
tarder leur ruioe » & réferver tomes (es
forces.^ pour £siire téie aux Mofeovîtes^
apfèi U confommation de fe$ projets.
Telle étoit Todieufe politique . de SigiA
mond Augufte , dont il eft aifé de juger
par fa conduite, U Tembloit ^e le Roi
devoit au moins envoyer des garnifoas
dans les places qui lui avoicat été enga-
gées ; mais il lui fuffiroit d'avoir .acquis
un droit fur ces villes ^ qu'il fe propo-
foit de faire valoir , quand il en feroit
tems ; & il ne vouloit point encore fe
démafquer vis-à-vis des Mofcovites. Quand
(es Ambafladeurs étoient retournés de
Riga^ au mois de février » où ils ^étoient
venus recevoir la ratification du traité
de Vibiat Ke^tler les avoir fait accom*
pfigner par Salomon Henning , qui fut
reçu affez froidement par le Roi f lorf-
qu'il lui parla d'envoyer des troupes en
Livonie (i)« A la fin^ SigiânQod Au-
m Heimini étolt ni à VttnAr ca Sasc; c'Mc
lia zéU Luthérien qui.i*étoit atttcbé à Kcttlet 8c
qoî a fait £brtane i fon fttrlct ; il éfît un habile
Ttégociattar, fat le guide dt Kcttler tast qv^lvéceti
il a écrie une diconiqse de^Lironte & de Coor-
lande ; nais cet ouvrage èft exirêmemenr rare.
Gadtb* Akhanélumg ^0n livUnd gefiJùphtfçàrukr,
Df- l'Ordre Teutonique. 459
gufte renvoya Henning , & le fi( ac- '
comptgner par Philippe PodnieVski , ^^^^^^
Vice- Chancelier de Lithuanie : quand le gang
Miniftre Polonois fur arrivé à Selbourg , ,^«^^*^*''*
il propofa d'envoyer ^e^ garnifons Polo* <'«'^«^î'A*«
noifes dans les principales villes de la^^ '
Lîvonte , qui n'a voient pas été engagées
h la Pologne. Comme on voyoit que
les Polonois n'agiflbient pas de bonne
foi , le Miniftre eut beau afluf er que fén
Maître n'entendoit pas de s'arroger par^-
lày aucun droit fur la Livonie, & que
Je« garnirons Polohoifes évacueroient cei
places à rifTue de la guerre, on en conçut
des juftes foupçons , Se la ville de Riga ,
entre autres , refufa obftinëment de re-
cevoir lès Polonois. En tergiverfant , le
Roi gagnoit toujours quelque chofe fur
las Liv^iens; car Kettler fe vit fi prefTé
par les foldats étrangers qui demandoient
leurfûlde ^ que , pour les appai^er , il fut
contraint de lui engager Goldingen ,
Hafenpot , Durben & Windav , forte*
retfes de la Couriande, pour la fomme
iiK)dique de Koooo florins. Qu^on jette
un coup-d'œil fur la carte de la Livo*
nie 9 on verra de quelle importance étoit
cetie acquifition ( car c'efi le nom de la
x^ofé ) d'autant que Windau étoit un
desi meilleurs ports de la Courlande. C'é-
toit bien abuler de Textrémité oà les
V z
460 r Histoire
' — Chevaliers de Livonie étoient réduits ,
^WoLF-^ psi'ce qu^iU n'avoient pas été fecourus ,
CANG comme iU auroient dû l'éire : auffi ne
Sçttu*»A». f;,ii,0n ce qui doit le plus étonner , oa
de rencontrer tant de bafiefle dans un
Souverain , ou de voir qu*il y a un fi
grand nombte d amcs viles & cbrrem*
pues 9^ qui ne fe laflfMt pas de louer de
pareils Piinces de leur vivant!
Le Roi de Pologne» jugeant que la
Livonie étoit aflèz réduite pour ne pou-
voir lui échapper, prit le prétexte du
tems qu'on perdoit par l'envoi des Mi-
nières réciproques ^ pour n)mmer un
CommiiTaire 9 avec des pleins-pouvoirs »
afin d'agir îc de traiter avec les Livo-
iiiens, félon les circonfiances. Ce fut
le Duc Nicolas de Radziwil , Grand-
Maréchal de Lithuanie, qui fut ^argé
CoJ, Fol. de cette commiflion (!)• La lettre de
^ajloj^f' créance, adreffée à l'Archevêque de Ri-
ga 9 &C Tes pleins-pouvoirs font datés de
Vilna , le ) de juin de l'an 156a. Dans
ce dernier aâe» le Roi reconnoit qu^il
eu obligé par. les traités de fecourir les
^1) C« Pfinrff ftoîc probaMcmeat , ou bfaii>frete«
ou beau>nsveu du Rot de Pologoe • dontU fccoad«
f;:rine étoic B^rbe Radziwil; mariage cjui avoic oc-
cifionn^ de graads murii.ttrcs lu cgaiiucncemeoc de
DE L^ORDRp TEUtONIQUE. 461
Lîvonîenç', &'il )«gc qu*il ett bientôt
tcms de joindre (es armes aux leurs ^ & ^^^^^'
de fonger à la dëfenfe des places qui gang
ëtoîent'en danger. Cëtoit te j de juin ^®»*""^*-
de Tan 1^60, que Sigifmônd Augufte
.parfoit ainfi, & lés traités du Maître de
Livonie & de TArchevéque de Riga
avec la Pologne , avoîenr été feit* fe
31 août & le 15 feptembre de l*artn$e
précédente ; ainfi nous n'avons rien ha«
iardé dans ce que nous avons dit " dU
Roi de Pologne. 'î
Lançon. de penfer des Suédois à l'é- leiSuMofi
^ard des Livbniens , n'étoît pas plus dé- jii"^^,*^;^ *
fintéreffée que celle des Polonoîs. ï> de u LiVo-
Roi Guftave défiroit d'acquérir la Lîvd- "'••
nie ; maïs fon âge lui faîfoît craitidre de 3^^"''' ''
it commettre avec la Ruffie , ainfi il GaJtWcii.
falloit empêcher que les Lîvonîens ne '''^' ^^'
fe donnaient à quelqtie autre PûîfTance ,
& ne leur donner que des fecours qui
ne pulTent pas le compromettre; & fi
dans la fuite ils en demandoient de plus
grands, il falloit les leur faire acheter
par desfacrîfices qui donnaflfent'des droits
â la Suéde fur leur pays. Voilà ^, parOl^
il, quel étoît le fyftéme de la Cour de
Stockholm, Guftavé envoya dés AmbaT-
fadeurs aux Etats , pour engager les Li-
vonîens â léfifter aux Mofcovites & à
ne point fe laifTcr féduire par les pro-
Vj
4^1 H I 8 t O I R E
xxxvn '^^^^^ ^ Danemarck, mats k reficr feir*
l/o\t- * inçs dans robéiffance qalls dévoient au
t^™*« Maître de Livonie ; leur alTuranr qu'il
ne permettroit pas qu pne Puiibnce étran-
gère s'enppaiât de leur pays. Lies Ambaf-
iadeurs , ^ui éroîent débarqués i Rcvel »
promirent Jiuk habitàns de leur fournir
iies nvunitions de guerre & de bbuche.^
s'ils ëtoient aâiëgés par les Mofcovites,
& leur permirent d'envoyer leurs fem-
:ihes &: leurs enfans en Fnilande^ où on
leur donnerolt toute forte d^ fecours. .
A près que les Suédois eurent donné ces
4!J[urances i le Maître de Ltvonie ^
. 3 j <bâta 'd envoyer des Ambai&deursiStokc^
holit» ; hmis le Roi :de Pologne ^ inquiet
de cer<« démarche, les fit accompagner
:par un de ks MInîftres , nommé Chrif*
.tophe Coiiarski-9 qui létoit chargé de
^veiller à leur conduiie ( i ). Lè^ Anibaf-
ifadeurs Livoniens ayotent oridre de demati-
'tder du fecours au Roi ^ ou qu'il s*entremît
p^mr faire ieut: paix avet le Czar^ ou
lenfin qu'il teur. prêtât une fonime d'arr
^em : wwf^ quand ils arrivèrent à Stock-
Jtolm f i\$ rtrouverent rCuftaVe à la fin de
^1) C'eft • mit - à propos que Ccktiït , éànt fàn
Hirtoîrc d'Brîc XIV, donne Cor.arskt pour le Mi-
Airire du Mûcrc de LÎTonîe. Voy.rHiJi. d'Eric XIV.
trad, pat Gémt, pag^ 6/,
DE lK)«DRE TElJTOîiiQUE. ^$i
-^H 'pvits yi^tàt la fticM-t termirna «ffe^ive- ^^
tncnt le 19 du mois de fepcembre. Sur ^oif-'
ces entrefféiirtei , les habîtans de Revel , qui «ang
Cfraignlriéii^^ tôus-momefts d'être affiëgés ^"^^■***
•pftk'llesl^ires^envbyereiirdes Députés par- .,
ticûliefe^,' ^ôur implorer le fecours die la
Suéde. Arrivés à Stockholiti, Hs fe joi^
- gtiiretit a ceux de Kettler ; mais Eric XI V*
fils 6c fùcceffeur de Guftave, qui coti-
voitoit la belle provinÉe de Livonie bien
^tus ardemment que n'âvoit fait foti
"^ere,' jugea à propos de traiter avec
<eUx fëpareitietlt , parce qu^il n'ignorok
^as^^'ies 4iâîfoRi drKettlèr avec- 4ài Po-
logne, & quil v^uloit tirer "parti des
Députés^ de Revêt. Ayant "lait- appeliez
^ceux du Maître de Livônie , il leur dk
iféchemenr qu^ri^é (é fioit pas aux Li-
'Vbitîèn» V ^âf4e qu%^ ;ïV0ienti ^éjà àbM-
dbn^uiféfoi^ïa Suedi^^^qtn^s'iU V^loieAC
•iiit eMigager Ut ^i^lle^ d«i PeriiM ^. il -leur
•^ntieroît 60000 iécUs i^&c qu'il exî|feoit
quie lei LiVéftiens ki âcHinâffint ^àtisAiè*
non avant lel Pâquër / ' pour les tores
iqu'its àvbiieilt^failS for-^er à ftS' Al)etk«
«Après \€i\ â'<ro1i^;feHvt»f^s iaviicn<^et4fe
4rép6nfc f' Eric traifej^ eti' pa#ticutiè<r ^iivèc
l«, JÔ.^Atéi..d*-,ia jilleje Revcl C O*
>\ ■ >ii 1' r I ' ^ti I ii'i 1 i y I l' Il l'i'i II I I !<■
C») Celduf n« dit pas quMëiic'i^iopdiV^-ftàx' 4DH
V 4
464 . H I s T O I R E,
XXXVII prenantes ibllicitatîans que le Grand-
WoLF- ' Maître fit faire à TEmpire en faveur des
CAN6 Livpniens , nej produifirent p^ plus d'effet
^ . que celles' des Envoyés de Kettler > n en
Venator. ^ . ^ 1^ •^ r» • \
^«ff- .^(^ avoient eu en Suéde. Ce Prince envpy^p
^'^ Ja Dtete aiTemBléc .à Spitfi en ê 5^a j Jea^
^ ReheU , jGrandtCoffinlandeMr 4e.Heire ^
,Géôrge Hund dç Wenckheim » Cpmman*
deur â Francfort , &c le Doâeur Thomas
Mayerhof , avec ordre d'y faire les
' plus vives inAance^'à T&Dpercur & aux
Priuces de TEmpire : iU l'acquittèrent
avec zèle de leur commiiSpn : UsDépiii^
^tf Duc de Mccklenbourgi^-tVunt \omm
i eux , ils faiîguerent la Diete^ de repre*-
fentattens .& de mémoires» par lefque.ls
ils démontroient 5 de. la ipa;iiere. la.pl^
touQiiante.« Ici llifte ^tat . dé la ; jt^ivQjile ,
^ombien^il ioiportoit .à l!Eiii|)irer de ne
3pas> laiâe^ reireçk f<s Iwtffs .^pàr l^
.Bâiffài , ^oni U puiiTaftce cLtfvenpit £ fpr^
•midable, &c.1a. fâcbeufe fituatipp de
•l'Ordre I qui avoit acquit c^t ^tat par fit
«valeur & au pfix; du fai^g df Ja Npl^l^fle de
J'Ëi0pire. C^ fut Kalou qu'on: lut U r^
-iont ,qausiiaypi>ijf*fct,^fie/}tL<>i\iûUeuts»
4>M(^s .<l£..K<uUj.4 4«leujci donner 6&pqq tot».s*!£i
vouloient lui engager U vîlit 4t Pciaa», Mift»
DE l'Ordre Teutonique. 4^5
Le mal étoît preATant, & il falloir de
grands, remèdes 9 fi on ne vouloit pas ^^^f}*
laiifer échapper la Livonie; mais i'Em* oang .
pire ne put ou ne voiilut rien accorder , ^«^mar.
&c le Grand. Maitre rappeita Tes Minières
dans le courant du mois de décembre.
La domination de$ Chevaliers. Teu^ ^^f^^.^.'^
toniques en Livonie, alloic à fa fin :deRéYeiêc
attaqués par une, PuiflEince formidable"! ^î ^*^*^^
abandonnés de TEmpire » trahis parileur yimdt. p.
chef & par uo allié per^de , eiivi- Jf*»,,^ /fî*
ronnés de Souverams qui oe chenchoienf pj,. ^^3 &
qu'à s'emparer de leurs dépouilles , «'^^fc^ ^,^.
étoir impoffible qu'ils ne fiiccombaflent rû'i:/?^."
pas. Quand Eric , Roi de Suéde,, eut ^^^-/^ ^
renvoyé les Dépurés du Maître de. Lit "^Vtnator.
vonie, il fit appeller ceux de la* ville ^''^* ^^**
de Revel , les Tcçgt avec bonté , & leur *^^'*
dit qu'il ne leur préteroit pas d'argent;
mais que fi leurvilje vouloit fe fouAtettre
i la couronne de Suéde 9 on pourroit
alors f^ire r d'antres arrangemens- , r&c. il
les renvoya avec ceite rép(>r>/<^.; £riç
féfolM.de profiter dumalèem des^Chev
valiers TeutQniqiies ; envoya à;. Hev^
lé Sénateur CUiide Chrifterffon- Horn^
avet qpelqaes aiitr^e^ # pour entamer la
négociation; & pour l'accélérer, il donna
ordre â la flotte "Sué3oïïe ,'quT le't'cnoTt
fimlfs côtes de la Finlande, d'étr* frite
à faire volîè aiu premier aviiir.'qi^jçl^
V5
466 Histoire
- recevfolt de Revel , 6c de fe rendre i
^WolfÎ' **«»*oît qui lui feroît indique* Noû
« OANO content de ceU^ Eric fit renforcer fa
SçmizBM flwtefat Andr<Pel|rfon, quicoramandoîe
fdufienrs Taifleaupi & galères, (vit leA
c]oeUe$ il prit trois compagnies de foldats
il huit béliers de batteries ( i \
0èi que tes habitans de Revef avaient
fil ta. rëpofife d« Roi de Suéde , il»
r r Jhroiem env<^é des Députes au Maître
de UvoniC) pour lui rteprëfefiter le trifte
ftat o« les réduifoiefK tei Mofcavites^
qui étCHent continuellement à leurs por*
tes ,• & pour demander s'il croycMt qu'il
lui fur pôf&bte de les en délivrer; qu'eo
ce ca« ils ne défîreroienr jamais d'acre
fous Me autre dommatiofi que la fienne$
Mais que , s'il ne pouvait fouUger^ kWs
maux 9 ils feroient fùttés de chercher da
fecours ailleurs. Kettler fit de belles prck
IneiTes aux Députés & envoya un déta^
èhement de troupes Pék>noife$, pour
tfëfendte leur ville; mai^ Ceux de Reve^^
feiipçonnant que te Maître de Livonii»
^ourroi» bien travailler pout la l^otogne*^
f efuferent de le recevoir.
Sur ces entrefaites , Claude ChriAierflbif-
V . . i T^' — T-T ^T^s
/11) ^o^# ne cit«tti. ' f%t^ tqccâiii» .« 'p^ttu :ettfil
^ aonâf ^uf dci noti9&s coi^fttdi 4e ,cçi /yér
3ro)réo|sfieniA)min«iipii au' M^hfe dfe li- "^^"v
•tionîe vr^pdiir 'FqiiU tût i réparer lis -caho
^amrtjfagêjvf^iie^ leif Ui^tiiehs awient •***"*^
iaitv tjM^ fu)éès^att/R«l ÏM Mâkre, il^
•entra ' en> fiégoéîfttidn iivec leSénac de
Aevet, l'a NobleiTé de la Harrie , dé ki
iWm ^ dé!lsiia^ie; 6rf<te^r^Mt^ 4e
<t$''€énSét^e6^i'i^t ' ((lie ri#its lâM^ep*
ttr)5ifr1a%iked)lklft de lâi' couronM ans
^ede^ \^ifi]ii#' iK^itler ^^n>!r tràp :f«iîb)e
^our kl défendre t c'étoit ainli qa'iU
«Mlifioient leur ' Aëed^n. Avant' de
Aptâtt Y^ûe dft eette» fqumîAioh^ ^m
ènvdjFiahât^Dtéiitttift^ MeltrthdejLivébfe,
fo^f Vitiùknn^ «de^'oene )liséfot««on '«:
vaMd fiKutitetf^fcfftrfi «m^ tumeur y o6t '&
)4ai|^k'*'v|véttieiif ( de h ^tâUe de fes
fttjetr; lifiik ii) fuite il 'â^ radou^iti ftc
Jeur fit 'de ^bett«$ promeflefc^ dans^fefpé-
«anee^ de les Tàmfsnkti^ fi^ett ter /avoit' â^
«tlg^ Vaiemifi Sttuermlin^ DèpKi^ 4e
J^âmt^reûr j à^paftiii'^ pour (Revel ,x&r1l
yi^eiivoy«i iemî^res foirtjShaneelîèr îavdc
i^iictquei 6ot^'0ëpUtéî, poîir tâcher èe
-feîrc ehîmgér «dte>réft)hJtibîi; mais Us
9pptii^t^éll^^chémirï> qli« 4a fireftatfon
^u te^mem «éiolf 'd^ja? feite.,i & âlsi rt-
Xo^t^'èij^rft^iftir leiirsJi)>a<v^j^our (e rendre
^w liVift» *ei U^bUiAiffiéh^^e la ^^Ifièaâe ^•^- ^^^t
V 6
4<S H 1 s T o r R B
Kfvcl 8c de. la Vehkgt de Ti
^^™ àUSgcde, ^ JUlé.dii;.4'im'*^i^«* , à
«Avo fat cpofirfiié ^at la Rd f. leti<aoât^/aByafli
ac»u»«Aa. e^^p^ d'Oldcnbécfc V <|iii>iveit; iâ .vaii.
fam.i./,i«in, ]a,nfneni déftndtt WiétenHaiii coaarrc !«
/A/j. /rtf^.^MoTcovites, ^oic alors Connnandcur ii
^^^' chateaa de Revel i il a^'aveir <|t2^tiflc
,pof%prie àe^tniiti^t i^. ne piùî eoipécher
h défeâkNi ^e;Ujtille^ >oàrte$ «Swedoâ
rsétoîent en:) force} maci U. ref.m^M9frfa
idîgaeide la' confiance, que leuM^iire de
Livonte avoîi etfe en lui , par la iftianic/e
4ont.^tl' défendis 4e:x:hâteau. * Horn en-
itseprit. le fiege de* cette fopterefTe; a^aîi
,ai(4avriputatt08'dii.»Grfi4rri S^^éiiois., .tv
.faftMii^caiife artîUerîê » i.e: pow9« étofiDirr
Je iSofpniandeuf^ qui. i\x\ tfppofa ja. plîis
?vive!7 réfiftatwe ^r' c4: ne, 6it qu'apnis us
fiege de fix femàines» Â( Jiocfqt^'tl eue
man]}é foh dernier rnofteau 4e pain «
fi^ii fit une capirutay^n hçnoÂ^ble It
04 on 1e« ij du moié iié^i^lkf. Ql4f^
ibock, vaiocu > mai» jQauvêit .dr glm^tt
:é^'atnfi.U;cl6a)rve dei ilir.av^u|i^g|i^èiei«
uAes XtitevélUiff T«i»to))ti|uei en ^(yoiûei
earleft Suédois ne rafdefent pas i sVmN
parcf^de h f>lu5 grande' pavtie:^ l'E(r
loniei, qui.n'éioit poinr^.aii poi^yfjr de$
'MoGcP^lteS[,jEaoi. i\^\\::pàf^i0fi^,f^i\ if
foit pzffé d'événemens mémora/èie^ Ce|
^ ^ ;dinfi 4uef FOfd*<P. J««ft)%(q»« »»i*J «^
I
t dcficau. Duché, compofé de quatre pra- —
jw'flijgpces j: (ju*U cwoit acquis ça i{47> ^« ^oif*
?ia«u(i|lfaldeiiprar;IIij Roi ic pànemarc|t (j)*^ oano
i^ïv^i^^gÇc jKoî de Po^^^ q,ùï. cop^voitait ^^^^^^^
leioci)^ 'tivonic, dut être fqrîeùx. d'en voir.. Jj/Kj^î*'
/nffia«ipd|râr uae 5 belle partie entre les mains Poionoît
Wf«€s Suédois,; & Kettler;;(jui voMloit: p;/^'-j;
Totts^éùi!^^ Ptîqçc féculierj aVtoit^a? (ans Livonîe,
, teifi;îe^nç, )c!'e.jVQ.ir .^hoù.er cje ..prj^jer/ U »5^*'
/iiwfeinbl^. ^egçn^ant quCjÇp jp^rcq[^ier, dé-
eMîi;lWf9ibi;e.mciit ^dp ja JLiv.^nif,. contribua ^'^'^'*
.fa^i', hâter révénêuitnt; parce, qu'il étoif Jf/; ^'^^
Hort i.craipdrc^^fi .on diffiéxoir, que cç qui ^^'''^ï'A^
rfff j reÔflît <Je jujpts^ i'0/dre,,,ne (e dçmSit p^J ^'^
jj^oi, à.Ja jSuiÇ^}«.>»C9mjge!aypient. fait les tfto-
^^0 nlcns..§uivartt4es^.çriYaln5: de la Ijvpnie,
jlif my!i?^^^i^ K^'ip^S^^IP^ que| \KjettIer
,yj|j à ' Ta , Pologne i ce quVjï^ôv.pit engagé i
p^. en>roy^f des jDçgutés à toutes les Dl^tts
bk» ^ ^'^^^^^. fcdues dans le toysiuv^f^
t^' îlii—j — '■? ' ^ y < . àVîtMr. : ■- : u\ ,"• — M«.
». (IJ. y oifî comment l'Hftonlefe ttoay» »ïori j|ia#f
'^^ agéi?V f* Su^at ^^>^frèU',:R*re»i*t tott» 4û
g, Hmtrie, & unf partie de !« ^irie 8{.4^, la Jerv|^
L^e» RufFes arottnt pris- N;)r^a j toute rAjkntalcie^
^ ainit qu'une partie* de ^Ti Wirié 8é ide la J^erVies
9jiiB .l'O/cIte coaffrtQÎf eoçare ' Wlctenftom %V H
plus .grande parcie He )a* Je^vie i puirqu'il eft ^îc
> é»ni le trille qttt Kéitfè^'^e ât<kr fe Roi ^de^Fci*
rui cède "Wittenftejn & cûit^ fa .tertre; ' ce qui
-w*»n»U7*î^ii8co^e.|îÇûr^§^9e^^^^^ _ ;:. y
4^ H 1 s r o r R B
Kfvel 8c de la Nabkflt de l'ESm^i
wIl"* ilaSycde,iftxtié.dii;.4rjmn3i|6â, &
^AHo fat cpcfirmë ^i le Rd ^ leti<Mât,fiBiraof«
'/,7:^'''""*lainfneni' défendu WiétenHeio contre !«s
if>iJ. pag.^MoCcoyitts . étoic alors CoftimaindeMr du
^"^^^ chate^a de Revel. I il aVvGÎt qcr'isnc
.fK>igB^ destnfdi^^^Àitne. pur eoipêcher
•h défeâkNi ^r. U jf ille^^9«ir Iè9 «^edoîe
rsétoîant enn force:} niab .U.J(e!.mpMrfa
tdigertde la'rânHance.que lecM^ide^e
Livonie avoÂi etfe en im , par la manière
réonînil défendis -te!;châte«u* * Horn en-
itseprit. le fiege de? cette fofterdTe; xvaU
,ai(4avrd|aitMoe^4ii;>CiMr)ri Syédoîf.^.t»
;fa«iMiiblAiireertîiierîé., i.ft^pQA^Ki étORiii^
tie iSoçmitndeuiF]! qfÂA\À0pp0fà l^ ptki$
7vive!) réfiRaïKp t:! câ) nei ftit. qu'apriès u»
fiege de fix femàines^ Â( Ji>(fqt\-ii eut
• mskfi'gi (oh . dernier « mefteau |te< pain ,
fifti'il fit une ! c^pirntMM b^n^aiiJe le
04 Von le.ijrdu jvkWâ cWiiH^l^kr* Ql^fff^
ibock, vaincu > mai» /Qouvjfeu ;de glm^t'f
:ét'iiinfi,Uicl6î3urve defiArjiv^uii^gjnc^fiîcfi
•dies ^Ci)(evaiîors T«i»totoi;i|uei en ^or^^M^î
earleA Suédois ne tacderent pa^ à s^'cn»*
parcf^de )ii frlus grande' panierijb L'&^r
mni^i, qiii.n'ëioit potnf^.a^i fH><^yf^V 4^
•Moljrp we*, ; j^oif qii iljcfjarfiifleî fltt'it * y
/bit paflTé d'événemens inémora)|,i/9^ J^'c^
.- V ' •
p
RE V0^^^% Tevto|«quê, 4^J
*M )>e9u> Duché ^ compofé de qua;re fra-
|éi, minces j;<|U;iI îwoit acquis ça: U47> ^€ ^oif**
(ci; Iji^aldemarJU, Roi d« pànernarc* (})• «ako
{f^ . ,^JU;JRo}' de Pologne, qui/co^ivoitM S<î»^*«^^
,fr{ la ,tivonie» dut être furieux, d'en voir lîoîJ/^deî*'^
palTer uae (î belle p^trtie entre jes mains PoionoU
de* Suédois,; & Kettler / qui voMÏoit; p^"/ •>*!
senger Ptiççe fecuherj aexpit oa? i,ans. livomc,
tx^nç (ic.^v(Xtf\^hoiJLer ;cie .prj^j i5^t»
feipbl^. Tepçn^ant que ,9(5 f^rêqi^ier, dé-
înf^bj;e,nient de ja JLiv^nif , coniribua ^'^'^î*
^j à. hâter révëneuiént; parce qu'il éion ^f' *^^
à.îCraipdrc^ fi ,on difféxoitf que cç qui Oadebafei^
reûpit de (ujpfs à rO/dre,,,ne fe dpnnât ^^^^ ^^
a,4a5viçde^,çQinige.\aYpient. fait les/E.fto*
niens.^Éiuiyarttiesiç(ryalns:deIa tjvpnîe,
iIr,yj^.avoit très- long- i^ips quel Kjttler
nçk<3^io^t> pçj'ur^foume^^c QÇ<tç| p^Qyince
i\Ta Cologne i ce qttVjPaV.pit engagé i
en>rQy^f- des Dçgutés à toutes les ï^lttts
(}ui >'é,t;Qien( tenues dans le royaiatnef
-^1 *ri •- I II I T > îrli.l . ■ . ni ■ I ■ > >■■.
ui .'• .' •■' i '.".'^.'î îiu*"'-' t ^ '• ' '-^ ' "*^'
' (^J^Void com(nent l'Eftonle Ce trouva alors i|ia#f
é^ltHXt Su^afe ^c^ P^rnttf; ;R«yelfiêt totu* ^â
Hmtrie, & une farcie de U ^irie 8(-fi«.|a ^rvjl^
Le» RuiPf s ayottnt prit -N^rva « foute rAJUntaicie »
innfi qu'une partie- de 'la wirié & ide la Jeryîe^
99is-J'0/dre coBffrvotf encore ' WlttcftAoîn Me Fa
pliis grande partie, de ^!a' J<;rvie ; puirqu'il eft dît
^ani'le traité q lie Kéitîe* fte ai4ic H Roî 'At^f^
fui céda Witcen(lejn & tAUC(| fa . jervfe'; ' ce qui
47* H I s T o 1 1. t
' Le moment étant venn d*exaiter cef
^oif** ^^'^* Projet, Sigirmond Âugufte, qui
OAN9 n'avoit point accompli le traité qa^i
ScBu&tAa. avnît fait avec les Tcutonîiquc^ , détiara
ouvertement qu'il ne leur donneroit aucun
fecours , s'ils ne fe foumettoient entière-
ment à fa couronne , fie Kcttler ne négligea
rien pour engager Tes fujets à prendre
ce parti : la hoblefle fe décida fans
peine, à fe ïoumeitre' i *!* Pologne;
' ^mais la ville de Riga né Voulut 'poitir
confentir à une foumlffion entière ,' &
ce ne fut pas fans crainte & même fans
*• ^ quelque répugnance , qu'elle confentit à
accordée une efpece de fupériorité oo
de droit de prôtef^ion aii Roi de Po-
logne. Quant au Duc de Mecklenbourgj
Ceadjùteur de TArchevéqtie dé Riga,
il iefta fidèle i TEmpire ; & quoiqu'il
fût très- proche parent du Jloi, il s'op*
Eofa de toutes fes forces aux projets des
îvonlens^ ce Prince j» voyant qu'il ne
eagnoit rien^ RT^iV ?^^^ l'Allemagne
le 4 S j'uiUet, ppiir' poctér Tes plaiatb à
f Empereur;
' ' Le. Duc îcle kadzivil » Plénipotentiaire
du Roi de Pologne , arriva bientôt avec
iine. efctrte .Aombreufe , Se cam,pa/piès
de Rîga. Il prôtnit au nom de Ton Maître «
tout ce que les hial>itans de cette grande
yiUe pou voient defirer^ 'Se 'Ketrier dé;
DE lX)RDRÉ TEUtOÏ^lQUE. 47 1
ploya Ton éloquence piour leur perfuader '
îi'accéptèr fc$ prppofîtions. Le Sénat ^ ^ocfî?*
ayant permis à Radziirît ^'entrer dans gano
Riga , il- traverfa cette ville en grande ^«*^"^»
pompe , fùivi de différentes troupes de
fotdats habillés en Arméniens , en Turcs ^
en Tartares , en Cofaques^ en RufTes ,
en Vataques , en Allemands^ en Polonois
& en , Lithuaniens ; après ce fpeâacle
deftiné à. donner une grande idée 'de Ift
puiflance de fon Maître, il retourna dans
fon camp & peu de jôtirs après rentra
dans la ville pour donner un aâe de
garantie aux habîtans, Fiir cet aAc , daté de ^^,"1^1%
Riga le 8 feptembre t^ér, il accorda nof» .
toures iés demandes de la bougeoifie;
favoir , que le Roi garantirbit les Livo**
vcmîens des recherches , & fur-tout dû
ban de l'Empire; qu*il leur afTuroit Texer-
rice de la religion Luthérienne ; & qu^ ^
iei maintiendroit dans leurs privilèges.
Apiiès ces aillirances^ que Radsilril donM
Séfn viettu de Vaurorité dont il étoit'ië-
x6.tn, Kettler & fes .Aijets donnerei^t
des plein-pouvoirs i leurs Péputés , pour
ie fopmetjtï^e à la Pologne. Cet ad^e
eft daté de Riga, le ii du mois de
Septembre ( > )• ,
•.i' j ' , ' ,. .............. »
{{} 90 ta rtoaTS une cofit c» Utia êim'U
471 Histoire
>. Le Maître de Livonle & les D^puf^s
^WojV* y^^*^^ rendus à Vilna , aulfi bien que
GABiG TArcbevêqujB ; le Roi, qui y avoir d(*
ScHuxBA». j-^^IjI^ jq^ç 1^5 Q^3„j3 jç 1^ Lithuanîc ^
Eii« fefou' Jg^^ donna à tous une audience publique ,
kgnc. le 19 oaobre ; apiès quoron entra ea
1561. négociation : elle dura long (ems; & ce
ne fut que !ç x8 de novembre , que. le
Rqi Se Kettler mirejit le fceau à la tra**
hifon qu'ils préparoîent depuis fi long-
ttins. Voici les principaux points de ce
fâueux aâe , connu généralement fons
le nom jAc Pa3a,fut/\3ionis (i). La
Cod. TaU Uvooie fe ibumet  la domination du
t^.i.««m. j^^j , qui s'oblige de la défendre contre
(ts ennemis, & fi la Diète de Pologne
n'accède ^a$ à, cet arrangement, la Li«
vonie fera incorporée au Gand-Du^hé
de Lithuanie» qui s'oblige de la défen«
«dre. Le Roi s'engage de faire agréer
^ cette foumiflion ï l'Empereur & au Grapd»^
-M^VjC ^9 i'il ^y réuffit pas, il garan*
iki^ les Livonicns de toutes pourfuites
Ëode <^Sfloni4ci((ue de U Pologne j teai* K nàn»«
t^tf » n*.àM oô U fîir nrsncfae ; .liité la ditt fie s*y
tfoutc pat. Cet aâe eft raftpftté'm vH^nian^ & ca
entier par Arikdc , Chron. Livtn» pm^, 271 in not.
(1) Cet i€tt feul , ff ft ccnneît^e ^Ta conduite^ -ât
5igitmond Âugufte & de Kectier } maia nous ne
croyons yr étrwT •-«««# -«fpertfttir-'devaBtafe^-^Air
cas décaili» ni ééwontrei tovui lo lauffet^ ^u^tl
DE L'Qiy?E^E.,5TsU^9NIÇUE. 473
de, TEoipirjçy jtô Roi affure ^ Kettlcf 8t "^
à tous^ les Lvpjiiêns , le libre exercice voir?'
du Ltithé»anifme, ainfique le maintien gan»
ae tous les privilèges du pays. Après ^^"^"**'
avoir cjéclaré qu'il approuvoit le chan-
gement jd*etatj, de 'Kèttler , il. le crée,
&UC , à l'înftar d'Albert de Brandebourg i^*
&.lui idonne/en fief^ pour lui & :fe$
defcendans mâles , toute la partie des do-
maines de rOrdre ^ qui eft comprife
entre la Dwîne, la Mer, la Samogirîe
& la Lidiuanie ; c'cft-à^dife^çute la Cour-
ande 8criâ SémigcJIe,i^y compris la-^oj:-
tereffe de, Grubyn', que Kettler avoft
gï]g^géii au Duc de PrulTe pour^ooQO
iSorins , que le Roi s'oblige de payer audit
J[)uc : le R!oi fait encore préfent à Kettler
àe la fpmme de Sûpoo florins » qu'il lai
avoiit donnée fur riiypotheque des villes
de (!ïoldingenî, Hafetipot,* D^rbep^ &
Windat) , qui font partie de la Courlande; «
Le Roi accorde à Kêltler , fa vie dûiant ,
la îouiiTance de Dunamunde , &- Te rë«
ferve en propriété la moitié de la ville
de Riga & tout ce q^e l'Ordre poifédoit
encore, à la. rive droite de la pvinçj|
l'avoir^ les fbrtereffes de Kirckholm »
d';Af<;hérade;, de Dune^Qurg, de ,Ro-^
iittçn^^ qe ' Lutzen , de Trikaten , d'Er-
mè$.|. de Helmeti dé ICaVkus, celle' de
.Wittfnfieln & toute, U Jervié ^ fa vilU
u
74 " n 1 S T a I RE
c le diâtcau de Nè^Pcniau , les châ-
Wol"* ^**" 4^ Sàhra^de Ruyen, de Bart-
OANO neck» la ville U le château de Wolmar,
StwviiA». ççiiei de Wendcn, de. Wolfart , d'Ar-
fîès , de Ségevold , de Spîiuyèn 9 de Jur-
genjboure, dç NjtBôV,/di Lembourg^
de Roaempoïs 6c de Neumuhl : le
Roi fe réferve en outre ce qu*il pour*
ra reconquérir * des domaines que l'Or*
dre' avoir perdus, tels que TEfionie, &
il Y ajbuta rEvéché de Der{>t , paqr au-
tant que rOrdne y' avort'des' droits.
Le Koi nômnie Kettler, Gcniverncûr de
Ri|[i, & promet de l^i donner unepen-
{ian 'annuelle , eh cette qualité. Comme
le Roi Vouloit que Rettler eût la Cour-
hnde toute entrerc , il^ règle qu*it louira
du domaine de TEv^^hé; de Cthirtande
ôa dcPîlteu;, & prdfn^î tîe faît^' eirfbrtc
^e ^3gnni i,D,tîfc de Tfolflfeîn ,''^rà\toit
acheté. cet Evêché ,,/e' côntenee :de re?
eevoir en écbahge SoWcnboiitg dans
rifle d'Oefel , & les Bailliages de Ual
ti de Hâpfel dans la Vikie, qiii appar«
fehoît â POr/dre. L^ 'fnÀnhoié cjùt le
nouveau t)uQ^6èt^ frapper ^ (ioftera dPaii
eôté IVffigie 6u les, armes & R^î de
Pologne ,' &^ àc faûtre càté^ tiriîes da
Duc. Si le RoL peutf reiicer.fe Diith»
d'E^nie, des mains du Roi de Suède»
felt'pâY 6ri tVàité ^u paf laHdîé' deî-'ar^
XX XV H.
l)E t^ORDRfe TeUTONIQUE. 4^5^
«es , la moûîé de ce Duché revrenW
au Duc de Courhiwfe ,-^oycniiam quM ^^
payeMa moitié des fraix. Lé Roi s\>-. cang.
blige à rendre à Kettler, à la fin de JaScHuxBA».
gueg-e 9 la même quamîtë^dVtillerîe éc"
dé ta même qualité V que -celle qui fe. .
trouve^ aéhiéltemeht <fans les plates ^âi
lui font cédées. A j)rès' qu'on eut juré 3h
part' & dVutre d'obfefver fidèlement fotis
les aticles de ce traité, il fut fcfeHé*,
comnie nous Vavdns dît, i Vilnay fe
x8 novembre 1561.' - ■ . v
Le Roi confirma lé même jôi/r, tous ^'*'*'' ««^
îes privilèges -des Llvoniens , & TAr- ibU, pa^
-c^ievêc^ute de Iligd ift^ notnrté parmi ^^9*
ceux qui fe font fournis 4 la. Pologne ;'
mais il ne ïe fournît que pour fa per-
sonne : il rcpréfema au Roi que n'étant.., ;/
pas iutorifé par les Etats de PArchevêché,
il ne pouvoit contraftér en l*ur nom';
itiaîs SI pi'TQmît de ne rîen négliger pout
les engager ï fe foûmetrre entièrement i
offrant au Roi d'aller lui-même folliciter
leur confentement , s*il nVimoit mieut
y envoyer des CommilTaires pour le
même effet. Après Jette rëprèfehtatîoii , •'\
rArchevêque fit au Roi le ferment ptt* %îd. pag^
fonnél dont nous avons parlé. - *^**
Les Etats de rArchcvêché ne fe déci-
dèrent que quelques mois après, à fe
foumettre à la Pologne. Ce fut lé Dut
;47^ Hi -s.T Q I r:e
'de Radziwil. que le Roi axoit nommé
Voif- Adminiftrateut de la Livonîe le iS no*
GANG vembre |;6i , qui confirma le ij mars
^"*'^*^** fuîvant, leurs privilèges au nom de fon
Ihu. «irm. Maître. Le premier article des demandes
*ibij. nirm. i^^* ^^^^^ ^^ 1* Archevêché , & celui par
»*'• conféquent jque Radziwil confirmaje pre-
.j^ier y étoit que rArchevéchc, le Cha-
pitre, les Confeillersp û Nobleife & les
autres fujets fuiTem maintenus dans Texer-
.cice de h confeflion d*Augsbourg , &c.
Cependant ils ne préfendoient point abo-
lir 1* Archevêché ; puîf'qu'^U ftipuldent
qu*à la mort ,(|e J' Archevêque , ils aii-
roient Ja liberté d en choifîr un autre,
comme auparavant.
lUttlefftft Malgré que Kettler eût abandonné
S«riMdî! ^^^'^^^'*"**"^ '^ religion & fon Ordre,
' en fe Toumettant i la Pologne, le iS
novembre de l'an 1561 , il çonferya
cependant les marques de fon premier
I ' état jufqu'à Tannée fuivante. Le 5 de
mars 9 jour fixé à la ville de Riga pour
I rendre hommage à la Pologne 9 le Duc
I de Radzivil reçut de nouveau ». à Thôtel-
t Amdt. de- ville , le ferment tie fidélité de Kettler ,
#^. app. qui lui remit fa Croix & le. grand fcea\i
/. de rOrdre, avec tous tes privi'^es &
titres des' Chevaliers Teutoniques , ainfi
ue les clefs de la ville & du château
Riga} & il fe dépouilla de l'habit de
r
DE l'Ordre Teutonique. 477 ^,^^
l'Ofdre, c'cft'à dire, du manteau blanc , '
pour faire voir qu'il Tabandonnoit en- ^^r^^,"'
tiérement. Aptes quoi Radzi'vil lui remit gamg
le diplôme , par lequel le Roi le coftfir- ^<^«viia»,
moit Duc de Courlande & de Séinî-
galle^ & la Noblcfle de ces provinces
lui rendit hommage en cette qualité.
Le lendemain Radziwil mena encore le
nouveau Duc à Thôtel-de- ville, le dé-
clara publiquement Gouverneur des pof-
fefiions Polonoifes ea Livonie , & lui
rendit eu cette qualité les clefs de U
ville &: du château de Riga (1).
Les autres événemens de la LlVonie, Fînd«l'Ac«
ne doivent point trouver place dans cet «he^^^«*^é<^
ouvrage , puifque TOrdrc Teutonique en *^**
iai eiîùërenicni bannie vers la fin de
Tan 1561 ; cependant nous ne pouvons
nous empêcher de rapporter en bref^
(1) La fille de Riga » ménagea fi bien fc* iotécètf
dan« ces circonn^ncet » qu*eUe cooferva une foctc
-^e liberté ^ fous la proteAion de la l'ologne , fit
qii'elle eue même depuis des relations avec l'Empire :
ce Bc fut qu'en 1582 que cette YÎUe fe fournit en-
riéremeat aux Polonoîs» à def conditions avanti«
gcufes : ainiî lef engagemeni qu'elle contracta .Ch
15^1 U 1562^ écoienc ' bien éloignés d*ttr>t fou*
miâioa ^ abfolue. Hennlng , Confeiltcr de Kcttler',
prétend gua fon projet éroit de fe recirer en Atl«F
magne , Ôc qu'ayant re^Mfé le Duché de CourUnde v
il ne fe détermina à l'accepter qu'à eaufe des preu
fantes Cûjiîcîiaiions de . fet . Confeillen ; jnais' per*
foane ne ccoka ccu^ anecdote» V. Art>4t. pag. zn
in noti
47* H I s T O I RE
la fin de l'Archevêché de Riga & le
" oï"' fort de Chriftophe , Duc de Mecklen-
oano bourg 9 dont la Coadjutorerie avoit fait
ScBustàa. ij^^^ jç bfujj jj occafionné tant de mal
£rf.l"^a*: * l'Ordre* A peine. le' Roî de Pologne
. f /J /^/* eut-il confirmé, lei privilèges de I9 Ii«
vonie au-delà de la Dwine ^ qu'il corn-
mença i les retirer l'un après Taotre.
Guillaume de Brandebourg, étant mort
le 4 février 1563, le Duc deCourlande
prit pofleffiony au nom du Roi de Po-
logne 9 du peu de bien qui reftoit à l'Ar-
chevêche 9 fous prétexte de le garder ^
jufqu'à »ce qu'on eût donné un autre
Chef k réglife de Riga. Ce nouveau
Chef étoit défigné depuis long-tems , &
le Roi de Pologne ne l'ignoroit pas :
c'étoit. lui qui avoit fait nommer Chrif-
tophe. de Mecklenbourg , Coadjuteur de
Guillaume , & nous avons vu avec quelle
chaleur il Pavoit fbutenu contre l'Ordre
Teutonique , qui s'oppofoic avec raifiMi à
cette nomination , direAement contraire
â l'accord que les Etats de la Livonie
ayoient fait à Wolmar. Mais Chriftophe
ayant réfuté de Ce prêter aux vues ambi-
tîtufes di^ Roi , cett^i-ci avoit aufli tçhangé
c(e ientîment à Ton égard. Le Duc, qui
s^étoit oppofé à la foumiffion de FAr-
chevêche à la Pologne^ éf bit parti , comme
nous l'avons dit, pour aller ^faire fes
DE l'Ordrî Tçutonique. 479
fliintçî. à TEmpire, Se avoît fini par (è
lettcr dans le parti de la Suéde, Revenu ^^X?^'
en Livonie^ peu de tems avant la mort gang
de Guillaume, il voulut s'emparer des^^"^*^**
biens de ^Archevêché après fon décèç;^ '
maistil fut pris à Dalen par le Puc^ de
Courlande , Se conduit en prifon a Ra\r£|
dans la Grande-Pologne , où il demeura
pendant Gx ans.^ Jeaiï Albert ^ Duc de
Mecklenbourg , frère de Chriftophe ,
ayant demandé l'Archevêché de Riga
pour Si|;irmond Aûgufte , (on fits^, qitf
n'àvoit point encore fept ans, le Roi de
Pologne donna ; au père Tadminifira- Cad. Pot,
tion des domaines de TArchevêçhé en ,1'^^'
1 564 ) a la réferve de la moitié de Riga
& de Kokenhaus, qu'il feréfervoit, juf-
qu'à ce que le jeune Prince eût atteint
rage de quinzç ans; 'difânt qu'il confé-
reroit alors TArchevêché à Sigifmond Au--*
gufte, s'il fe deftinoit à l'état eccléfiaf-
tiquc. Deux ans après, le Roi de Po«.
logne changeant d'avis , nomma Jean
Chpdkiewitz , Maréchal de Liihuanie ,
Adminiftrateur de rArchevêçhé de Riga ,
& de tout c^ que TOrdre lui avoii céd4
au-delà de la Dvîne;, 6c il m^nda. 4 Thid. m^
Kett\er , i qui; il' conférvoit''. le^ titré, dç *^^ '*^*
(on Lieutenant 6c'de Goiiverneur de .là
Livonie , de , s'entendre ayçc le nçuvel
Adminiftrateur* Enfin ^ la même anné^
4^0 Histoire
1^66 fie Roi de Pologne donna t^ols
^Wol"* diplômes relatifs à la Livonie : par le
cAMo premier , il fécularifa TArchevêché de
rbu'^'nuT ^'S^ i P^^ '^ ^^^^"^ » ^' ""'^ héréditaire-
tsis f^^ment & i perpétuité, TArchevêché &
^^S' tojte la Livonie au delà de la D^ne,
â la Lithuanie, promettant d^ "Maintenir
le Luthéranifme ; & par le troifiemc , il
ériga en Duché la Livonie au* delà delà
Dvine.
ibiâ. num. Quant à Chriftophe de Mecklenbourg i
VfS*9s7&^^ ne (brtit de fa prîfon de Rava' qu'en
9é9^ . 1569,' après avoir renoncé à toute pré-
tention fur l'Archevêché de Riga, Le Roi
de Pologne lui donna une penfion de
Ihîiem. 1000 écus d'Allemagne 9 '*à condition
^ num. tSi. qu'il ferviroit dans fes armées, quand il
en feroit requis. C'étoit fe débarraffer à
bon marché de ce FrincCi après s'être
donné tant dé mouvement pour lui pro-
curer l'aiTurance de parvenir à TArchevé-
GadshufcJu ^^^r Chriftophe de Mecklenbourg , garda
•^ag. 23 Gi toute fa vie l'admintftration de l'Evé-
^'^* ché de Ratzebourg , & fut marié d'a-
bord avec Dorothée^, fiîle de Frédéric I »
.. ^ ^ . . Roi de Danemârck 9 . & ^enfuite, avec
,t ^x <i t : Elifabeth de. Suéde 9 qpi lui donîiai une
fille du même npnt 9 mariée à Jean-
Albert tl. Duc de Mèdklelibourg. Chrif-
tophe mourut à SCh^gsTerin, le 4 mars
Voilà ^
DE l'Ordre Teutoniquë^ 4?r
Voîlà comment TOrdre Teutônique '
jperdi^ les îmmenfes poffeffions qu'il avoît ^^0^^-"
depuis fi long-temscn Livonîe, &cc6m- gano
ment !e^ Roi de Pologne détruifu l'Ar- ^^«^"'^'^•
chevêche de Riga. Nous ne mîrftiplie- f,^',^*ptrt*
rons pas les réflexions , pour faire voir <^5 '* Uyo^
toute l*indîgnité de là con^duite de Kettler "'*'
'& du Roi : les faits parlent d'une ma*
Tîîére trop claire,, pour que nous ayons
befoîn d'entrer *en preuves. Ce que nous
âvoii$;^^t d'Albert de Brandebourg &
du Roi Sigi/mond ,, convient également
à-Ke>tler^ à Sigifmond- Augufle ; ainfî
nous nous concernerons de remarquer ^
*d«^jnouyea,u,.quec€ furent la trahifon &
rWréfîe (jui jàftrmCirçhi la puîflTance d^
lO/dreTeuVonique (i). ;^^^'/^^^ J
\ pQtttarâ;:K>Xtler, devenu pue rfe.Cour-:
ï^hdè r& <le Siémigalle, pirofitâ de tous
les droits qù*il ayoit acquis par fon apof-
tafîe, en -epoufant eji 1.566, Anne,
fille d'Albert , Duc de Mecklenbourg '
«^'î ^l *^ apparem que. U >rùpart' dw Chevaîîwi
.T<ttrdrV!qà«s At h Civ^miè «nbtifféreni Vé JLuthé-
rtniCme, à V^ûm^lt de «KftiOecj il y avoh trop
Jong.temi que les priocjpci de cette feâe , «'étoienî
*ép»adtts dans^ le pifs , pdur ne «£s croire que- ta
^lus grande parue des hjibitaiif les.avoieot adoatdf.
d amanc que les Erêquei ', qui auroienc .<lû être l«e
«ardient dùtrQup<au . lear i^éiëtii donné f exemple
de l •?o(lafie.i ,nais il ferwhlc qy'il reftoit-af*r« »>ti
de CKevaUers Teutoniqjuei,eii- UvQoie , là plupare
-*yaéc péri dans ce«e jçu^rre ccdèfrè , d<»ât. li^uf n't-
vons fait quVquifler Thiftoire.
Tome yiIL X
4^1 Histoire
Schweiin , dont il eut deux fils : (es def^»
xxxvu. ccndans régnèrent en CourUnde , juf-
ôANo' qu'en 1711, ir reftoit alors Ferdinand
ScuvzBAJi. Kettler ,' oncle du dernier Duc, qui de-
voir lui fuccéder : mais le Czar, Pierre-
le-Grand , envoya des troupes en Cour«
lande , fous prétexte d'aiTurer le douaire
de la Duchefle Anne lyanowna , fâ
nièce , veuve de Frédéric - Guillaume ,
dernier Souverain de la Courlande de
la Maifon. de Kettler^ & qui devint en-
fuite Impératrice de *Ruflie, Ferdinand
f ollicîta en vain Tinvediture de , la Po-
logne, qui différa tôujoufs ,* dans la vue
de réunir la Courlande â ta Couronne.
Les Courtaiidois , ayant évienté ce pro-
jet, élurent pour leur Duc en 172.6,
Maurice .Comté de Saxe , depijiis Ma-
réchal de France , fils naturel du tloi
de Pologne à de la Cômtcffe de Ko-
tiigsmarck; mais Cette éteâion'^ût éga-
lement réprouvée pa^ la Riiffie, &: par la
•Pologne j* et Niaurice fut obligé d'aban-
donner là partie^9 après avoir doripé les
marques/ les pkis^ éclatantes àe h valeur.
Lé Prititfe Menzikoffj-défignré Duc de
Courlande par la.RulGe , ne réidfic pas
mieux que Maurice. Enfin, le Duc Fer.
cf^nand tétant mort en 17)7 , fans laiiTer
'd'etîfans inâles', & fahsr avbir pu faîr^
Valoii^ ù^ droits > la Czarlne Anae , par
DE l'Ordre -Teutonique. 48J
vint à faire élire Duc de Courlaode ,
Jean Erneft de Biren , fon favori. Voilà ^^^pf*
comment finit la domination des Kettler gang
dans la Courlande, que Gothard avoit ^Z^^^^'^^**
ufurpëe fur les Chevaliers Teutoniques ,
en trahiflant fon Ordre & £a Religion,
? La tram« perfide, que le Roi de Po-
, logne avoit ourdie,, de concert avec te
Maître de Livonie, pour dépçfuiller l'Or-
dre Teiitonique , ne fut utile, gu'aû der-
nier , puifqu'il laifla à fes delcendans ,
i un Duché qui les mit au rang des pre?
î tniers Princes de l'Europe , après les têtes
r. couronnées (1 ) .: quant à ^ Pplogni 1, oa
int peut dire qu'elle a plus perdii jque gagrié t
f par, les longues guerres que r^çquimioji
71; d'une partie de laXiypnié, ..lui a-^o^C^
i'
(0 Veici uAe idée de l*état a^ûe! de U Coiif»
' ^ tiMe , tlrécë'ua ffi4maire <)ui a ^té^ remît d. i)i Cdcic
[i ^c France , infêcé dans la Gazette de Ltyàt^. ^"s^f
mai au i juin. 178$. La Cou^lan^e a So. fieueS de
\' tôagiieur fur 5d:daf);r fa^^^Uii gr^itidéi Ifer^cur : fon :^
jV cerccin cft fertile^ & Tm pxcnittâions na^unellet To» .;
prccieufei pour tes Paiflan-cèvniarhîmes flc'coh^mer-
'^^ cantes. Deux prtneîpale^Uitîeres navigâibUt , t*A (k
yji; la Windaw, la coupent de TOriem à rOc<;idept| :
elle a deÛK parts fur là Balt^ue , Windau & li^o
)iiv bau. Son commerce :ii'Ottttp& fiftsMnoins àt fii^ik
|;>' fepc cens vaiffeausc de tro'u i f{yi^\it <iK^% '& ^^?^
' ; àt d1}|-1iutt cieni tonneaux. On rtfàrot ûr pop^làiioli
llC> .i;phu d'un: miUioh &; donpl d*habbtn$ : ;^ (|iioiqiiii
[ji le Pue régnapt ait tr«f-p<.u d'influence fur.l^
^ Stars « fet' revenus ne l^ffentpa^ dd mdntèr^ .
)l]I' deux cens.. milte looîs annuels , .ou ^uatcv milliOAl
. i tiuîtceoc vaMï% livref d€.Fi;aflce.
^4 Histoire
cafionnécs. C eft ici le lien de remarquer
^w^^^}' S!^^ '^* ufurparionf profperent raremenr.
cAM<^* De tant d*immenfes pofleffions que Ma
ScHviiAR. Pologne a ravies â TOrdre Teutonique,
tant en Prufle qu'en Livonie , il ne lut
«n refte rien aujourd'hui , finon quel-
Sies droits fur les villes de Thorn 6c de
antzig y fie la fuzeraineté fur la Cour-
lande; mais ce dernier droit, quoique
trés-réel , a été fi contrebalancé par l'in-
fluence de la Ruffie, qi^'on feroit prefque
tenté de le ranger au nombre de fts
pertes. Sigifniond-Âugufte qui vécut )u^«
qu*en 157X9 fut le dernier Roi de la
dynaftie des Jagellons » & ce Fut un bon-
heui' pour les Polonois : injuftes fous
les' Jagellons , lis furent grands &c magna-
fûmes fous les Princes qui avoient ces
qualités. Cette nation, naturellement noble
& généreufe , méritoit bien d'avoir d'au-
tres Rois.
Hnrtyét On ']uge aifément combien la perte
M^SrVw' ^^.^ Livonie affligea le Grand- Maître,
kuffi*. qui n'avoit rien négligé pour lui procurer
V4nût0r.^fX fecours, fit qui n'avoit pu en dbte-
^ag. $48 Qt ^j^ ^ ^j ^ i»£inpcreur ni de l'Empire , à
jj64^ (çaufedes flcheufes dfconftances du tems.
Il paroît que le Grand- Maître n'avoit
JhiJ. fêgs jamais reconnu K^ettler pour Maître de
^'^ Livonie, parce q«'îl ne lui avoit pas
éiemandé fa coafiritiation ; mais^ en re-
i>E l'Ordre Teutokique. 485
venche, il s'iiitéreffoit vivement au fort'
de Guillaume de Furftenbcrg qui éioit ^ol^Î'
toujours au pouvbir des Mofco vires, Se cani^
il entreprit de le tirer de fa prifon. A ^*^^"^^
cet effet j il nomma Bernard de Beyern
ou de Beverning , Théobald de Ranif-
chvag , Melchîor de Dermo & François
de Hatzfcld, Chevaliers de TOrdre , avec
deux Doôeurs , pour fe rendre à Mot-
kov, ^empereur leur donna des lettres
pour le Czar, & ils s'embarquèrent au
commencement d'août i Travcmunde
pour aller à Narva , d'où ils firent le
chemin par terre jufqu'a Moskov. Les
Envoyés eurent beau affurer à différentes
reprifes , qu'ils étoient Miniftres du Grand-
Maître, & feulement chargés d'une Iett;e
4e l'Empereur ,• les Ruffes affeôerent de
ne point les comprendre , & s'obflinercnt
à leur rendre les mêmes honneurs qu'auii
Ambaffadeurs de l'Empereur ; ce qui fit
yn mauvais effet à la cour de MoskoW
Les Envoyés avoient ordre de folliçitef
l'élargiffement de Furftenberg, & -de de-
mander que le Czar les remît en pof-
feffion des domaines qu'il avoit enlevés
aux Chevaliers Teutoniques, moyennant
une coçnpenfation , c'eft-à-dire , une rede-
vance à laquelle l'Ordre s'affujettiroît;
mai* ils n'obtinrent ni l'un ni l'autre, St
Furftenbecg mourut dans ia prifon. Les
X j
486 Histoire
écrivains Protcftans prétendent {jw*!! itoxt
Vol"* Luthérien, 6c Venator foutîentf a(u con-
©ANQ traire, qu'il demeura fide*îe i Dieu, à TEm-
ScHvzBAR. pjj.g ^ ^ f^^ Ordre jufqu^à h mort. Suivant
Ap^j^rndi Neuftadr, écrivain contemporain, qui a été
f*8' 2J7 in fouvent en Ruffie , Furftenberg donna
"•'• cflPeftivement une grande marque de^fidé-
Hté à l'Empire. Le Czaf , s'étant fait ame-
ner ce Prince, en 1565, offrit de lui
donner la Livonie , s'il vouloît la tenir
en fief de la Ruffie ; mais , dit Neutadt ,
il refufa cette offre , ne voulant pas fouiller
fa confcience; & le Czar mécontent le
renvoya au château de Lubin ( i )
Mort Le Grand M Jtre Woligang Schuzbar ,
Mit«c"^' qui gouv^rverna TOrdre près de 13 ans,
Vtnàt^r. tîan^ <ÏC5 tems aulfi malheureux que difi^
fn* 37^* ficiles , n'a voit pas mOntré moins de
*5^^* zèle que fon prédéceflfeur , & mpurot
comme lui , au moment qu'il venoit d'af-
/cmbler un Grand Chapitre, dans fa ré-
sidence de MergenthetiB , le 11 février
de l'an 1566.
(O Neuftadt, marchand, étranger > ••établît f
Vetpt vert Twi ifï4, 5c fut fonvtnt ea Ruffie, poue
fon commerce; turès.U prifc de Derpt, il r« re-
lira i Rîga , dont il fui Bourg, meftre; il 6cn>h une
«bronique qui rient iiiTiiu^i l'an 1^09 » elle n'cft
pi iat imprimée. On Toîr quelques détails^ fur cette
chrû .l]ue&fui fonaotfurdaftsiVuvragf intitulé: ^2»-
DE l'Ordre Teutonique^ 487
i
GEORGE HÙNi)
, . .D:£->YENCKHEIM*v
XXX mit. GRANDrMAlTSiK. xxxvuu
^E Grand' Maître Schuzbar étante mort Ven#«pri
le il février fJc Tan 1566 , le 'Chapitre ^^^-377 ^
qu'il avoir convoqué à Mergenthçiin pouf ♦ k*/*.
le 10 de ce mois, fehâta de lui don<» 15^^*
ner un Aicceflfeur dans la perfonne de-
George HuNb de Wenckheim ,SfalN
haltèr . du Bailliage de * Franconie ( i )•
l'ignore l'époque précife de fon éteâion ,
mais elle eut lieu peu .^e jours après U
mort de fon prédécefleur ; car Venatoc
BOUS apprend que les. lettres de préieo4
tati^n à TEoiperejur , furcitt expédiées fè
1^ dMi même mois. Los Hiftoinieiis foni^
le^plus bel éloge de ,cf prijice.: c'étîoitV
difent-ils, un homme d'une vertu rare y
qui avoit .beaucoup de jugement , & qui
^i), pân« U Uft« des Cr^adt: Maîtres "( Marhurgîa^
^éy,grag.4 ftuck» pag. 171 ) il «f^. aùntai Geurgo
Hiind WfQCkheim Xum Ahèrîflein : il ^toic de U
X4
'488 Histoire
XXXVI If '^'8"^'^ '* P'*^ ^*^"^ politique à bcau-
Cio»ci c^"P d'habileté-
«WHD. * Maximllien II, d'Autriche hérîticr des
'■]?^«y« bonnes qualités auffi bien que des Etats
^laft^l!*^ ' de Ferdinand fou père , étoit alors {ut
Venator, le trftne impérial , & donna nnveftirure
ffê^ ^^'* publique au Grand-Maître k Augibourg,
Schàrdii le même jour & de la même manière
pÏ7-r'^"''* la donna l Augufte, felcfteur de
MoMii /n Saxe; c*étoit le 9 de mai. Quant à ref-
L^^â^'^'^'* lentiel , on fuivit le cérémonial qui avok
iUg. ^^^ obfervé pour Tes deux prédécefleurs ;
mais il paroit qu*il y eut encore plus
* c de nragnificence. Le cortège du Gcand-
Maître étoit d^enviro.n 600 cavaliers :
€e furent les Comtes de HornAein ^ de
Stoiberg y de Hag y, de Niffau ^ de Ho-
benlohc & d'Ebeeftein , qui firent la p;;,^
miere demande de i'mreAlture au pied
du trône ;* & le^ étendarts furent portés
Se préferHés à l'Ëmperebr par Melchior
de Dermo , Cotntnandeup de f ra«icfbff ^
par Jean, de Rehen^ Gràtid* Commandeur
de Heffe:, &* par Henri àé Bobenhuu-*
feir, Commandeur de Blomenthal. Nous
croyons devoir (upprimer les autres dé«-
lails. Comme la diere étoit aflemblée à
AugAourg , depais te -i4^anvief , îc
Grand «Maître y prtl.la iéance qui hii
Venai ^PP^''*^"^^^ » 't^^* TArchevêquc de, Salz-
fiif. 3Si, ' fcourg, & avant tous les'Évêques* Pxin^
r)t l'Ordre TeutOnique. 489.
ces de TEmpire , entre IcfqueU on voyoit '
les Evéques de Confiance & d'Augs- ^i^^J^}'
bourg , qui ëtoient honorés de la pourpre HvkpV
Romaine.
Le houveau Grand-Maître » qui avoic
hérité du zele de fes prédécefTeurs , préi
-Tenta un mémoire à l'Empereur, cmq ^Wr^g*
jours avant d'en recevoir rinveftiture, ^^' '
pat lequel il montroit qu'il n'étoit pa^
de l'intérêt de l'Ordre de foufcrire aux
propofitions qui avoient été faites relati-
vemenr à fes juftes prétentions fur la ;
Pruflfe y il encore moins de coofentir à j
ce que le ban prononcé contre Albert ^
fût tenu en fufpens (1).' En revenche il
propo(oit de fe facrifier s'il le falloit, avec
fes Chevaliers , pour mettre cette fen-
tence en exécution , pourvu que la Noi*
bleflfe de l'Allemagne voulût l'aider :
mais loin de pouvoir féconder l'Ordre
Teutonique^ l'Empire étoit obligé de
fournir continuellement du fecours con-
tre les Turcs ; ain(î l'Empereur arrêta ce
projet que les circonftances ne permet-
toient point de mettre en exécution^; hs
Grand-Maître tint deux Chapitres Tannée
(t> J'ignof e^vtllét pouVdfetit lire co propofirioai
^QÎ féptt§noitac fi fort au Grao^- Maître « c^r novt
verrons ^u'il défira « quelque tems après , que cet
éSfioidUl» fc*ieu&i«iflm par* un àcconmodéneiit* -
X 5
>.. . >49<^ -Histoire
*SSSSSf mjrt^e de fon éleftion ; dans ccluî qui
^to««f'' avoit d'abord été indiqué à Francfort, &
Hwn^. ^ Il fut transfère, à Heilbron , on y con-
çut Je Il de novembre, qu'on portc-
thid^ fg. f lit juTqâ'à {OO chevaux , le fecours que
^^ FOrdfe dcvoit donner contre les Turcs,
ce qui étoit be^aicoup au • dcffus de la
' taxe de TEmptre , & on régla le nom-
bre de Chevaliers de chaque Bailliage
qui dévoient s'y trouver.
u?r^^^ Deux ans après , Albert de Brande-
Bra-ièt- ^urg», qui bvoit mit te comble aux mal*
*•»'«• heui^* de l'Ordre , par fa trahifon ,& foa
Bv^k. pag. gpodafie , termina fa carrière. Ce Prince
i£68. avoir joui d'une bonne fanté jufqu'en
i^6i; mais alors il tomba d^ins un grand
Uvii.Com* aiFûiTement. Gratiani , compagnon du Car-
mtnd. Ub, ^lifiai Coinmendon , -quiavoit loupé avec
r«f* <i7* *^' P^^ de lems avant m mort, rapporte
. quM étoit afts emrt deux .femmes qui
te feryoient , &r qui éroierit fouvent ofali*
gëei de lui mettre les morceaux à la
bollch«?. Malgré cela il conferva la p^
•fénced*efprit jufqu'à ta fin , mais il n*ea
.fi( pds Tofagc qu'il -auroit idu. il eft ce«
.peit4a<nt .probable qu'il reçut, un. aVercif-
femenr propre à lui faire faire de férieu-
^U* M* Tei réfieiîbnC Boclc nous apprend qif\inr
iiMiis ayant- fa mort ,- il parut trifte Se
;!fyéùf pcHff^nftli^u^ joàrs,"* taùfè de
ceoaiaés chalEb» .qu^ JhI 4mtM. ^mvcm
y X
DE l'Ordre T^uton^que. 49^^
de, la part du Qiidinal Hodus, fcvêque 5,^. .j»
de Warmie^ qui ëtoit ilors à Hei!»bcrg; g^orgi*
& Ton peut croire que c'çtoient des avis H.vnp»^
relatifs, à fon talut. Le Cardinal;, qui
avoir» vu Albert à Daqtzjg pj^u dç tcjmsj R^fdut în
ap^ès .fqa apQftafiie , lui ,avôit djâj^ /a^i(!,/?i/^#.
une re/noritrancç plcitie ,de c^ndqjir', ,de w^'if7*f^
fimpliiçué.& d'énergie, & il ayoit éxl ''"^' '^V '
fi touché de ce que ce P^^iççup^ érpit.^efi^
(purd à (es^p^roles, qù!*!! eft .(yr^ifcpi^
tlabJe ,qije /bn.zele Tavon enj^g^ .J^ . . . -^
f^re un. fler^ier,, effort, .quan^ il^^pprij \a v >
qu'il tojucl^oiî^à fa%/Tpfix jf«t iuut^l^j^
Albert , qu'oij .3?foit tranjQp.prft^,»} "Ç^piauL
par la crainte Àt ^a pefte qui .Jç^ manifejf
toit à Kpnigshefg,, y- mourut JLuthérieri
^r¥^iJP^^.J $H.r à/age; <iq,,p(çs .^dç
Tj^. mt 'f^ <l»'HnX ««! '4? WMCjij^^r:^
gFft^q»^ fa fftçmp , Anq^;.,^ajjç ^j^
Bfuns^mk, çiomiit )e,,^^.Ml?i»r,fl»^
li)û C^te PrinÇfiffe li» ^ph d^R^^r ^ '
ï^«r^hl?r^4eiiic,.qvi. épojifa U^r^^Èlgifj^^
Clevés & de Jul.i.ers.,'*Sf }fl^^ ^fjnibV ;S^
n^nei^r.à la. fl?di:.t ; cijs (Qn^.ptri^.k.ét^Vu.^ .
nç;\ÇP{ 1 5;53> Jè.|;ouYefïjçmenr Çrwfliô^
lyraignit que rOr^p Teotpjniqjijj.^nç fe
jce liiomeiit. po^ur.fâiriç valw f^/. ptétieri''-
H'^ns Criétpît^biiçnJ'iptenypn ^^ii' Gr. n^-
B«<««
.'- *k» ^ »:_
491 H fst O I * E
/plus difficile, que le Rôl de Pologrtè
^^otol ^^cÀt-^^àmis la branche Eleaoralc de
HOmd. Brandebourg à la fucceflion du fief de
là Pmite. Cependant le Grand - Maître
. rîwt Urf Chapitre à Francfort à ce fujer,
"J^énaèùr. ' fe i j dôdbre 1 569 , où i*on fit dix prCH
pair- 4^3 ^ '^ts àlfUtens ; & l*annëe fuivante il Ce
1569. rendît i la Dicte de Spire, pour foliici-
1570. ter du îTecouts 'qii*H n*obtit>t pas.
; UOrïIre aurôit déiîré que l'affaire fè
Jbîd. pûg, rentîifiât par un âccomniodiemetit , inzis
V7^fH* Il ^tôit aifë de prévoir ^e les Polo-
hôik Tït $*y péteraient J)ai. L'Ambaflk*
, deur dé Pologfne femrt'un ttiéhioife à hi
Diète , par lequel il prétendoit qu'Ali
bert étant morr^ les procédures inten-
tées contre lui, dévoient finir. L'Ordre
y répohdit; & le Grand-Maître ne ccfEt
€é Venbuveller fes inftànces, pour que
, f Empiré' cherchât un moyen qoefeonqûe
ée rendre la PruiTe & la Livo/iie ii ion
Ordre : mais fes foins ne produifirent
dCautres effets que de prouver !^ zèle
^rdèrit dont il etoît animé.
Mon 4a Dans un grand Chapitre tenu â Mer-
CrtBiiMal- g^Qtheim au 'mois de juin 1571, on
^\^tnàtir. *'Oecupa eucore dé l'affaire dé la Pruffe i
f^g* 4^s* H particulièrement du moyen de profiter
i5/i. . des circonfiances qu'on croyoit favoraé»
blés , pour recouvrer une partie de la
livonie V mais les^ événemens ûxttit
DE lX)iidiie Tectonique. 49^
ëchouer ces projets, On voit que l*in-xxxviii
Fatigable Grand* Maître ne nigligeoît au^ gkoroi
cune occaHon de parvenir à fon but , Hvwd.
& ces foiiis nûifîrem peut être i fa fan-
té; car Schardius nous apprend qu'il ëtoit Bpitom.rtr.
d'une foibic coraplexion : auffi (a cat- ^Ma'x!"iu
riêré ne fut* elle pas longue ; iî AicéAztom.^,pag*
pieufement dans fa réfidence de Mergen- ^^'f^çra.
theiin , le 17 juin de Tan «571 9 & fut
inhumé auprès de fes deux prëdécef-.
ftîurs. G'eft ce Grand-Maître qti! a -fait Btfi.^
hôtir la chancèllerrè de Mergentheim. \ -^v
*♦'
.
^f9^^' ^
.?r^-::. . ..
^*>.?.*x.^-^%
!»«>« • • ? 'vi
LÎ
-, -. ♦ .. . .
l » - r. .^
. *>. *)'
494 Histoire
HENRI
DE BOBENHAUSEN.
xxx»x. XXXI Xc. Grand Maître.
KAVSgM. JTJri^ri j)£ Bobenhausen » Com-
15^2. n^Vn^J.cui' ^^ B)omemh-lf fut élu Grand*
Ma'^tre le 6 août 1^71, par le Chapitre
Ttnûtor, aflembté à Neckers Ulm ; mais il ne re»
/k/' ^^^ * Ç*^^ point perfonnellement l'tnvefttCHre de
ir#/«. ^Empereur : il députa Léenard Formcn*
tin de Ihulmein ^^ Grand - Commandeur
d*Autriche^ & Jean âe' Cobentzil de Pro(^
fevk , CoiTimandeur de l*^ybach, pour
la recevoir eo foo oom ( 1 y
Mort^uRoi Un mois avant l'éleétion du Grand-
èjérlnceî* ^*"f^> '^ Pologne avoît perdu fon Roi.
éel'OrdftTSigifmond-Augufte étant mort fans iaiffer
157a. de poftérité , comme nous l'avons dit
ailleurs , plufieurs Princes fe mirent fur
les rangs pour le remplacer* On comp-
tait au nombre des candidats, le Roi de
(I ) Henri éioxX fïti de Jean de Bob«fkhaurci> &
ë*Ei fjbcth de Lacip;ein : cette maifan «toÛ Tes («r«
iM éêm \m aAvû«ai àa HaoaM*
DE l'Ordre Tevtoniqwe, 495
Suéde» le Duc cte ^'ruffe, l Eiefteur Je
Saxe / le Margrave d'Anspach , lArchi- h^^ri d'«
duc trneft fils de i*tmpefeur Maximilien , Bobem-
& Henri Duc d'Anjou , frère de Char- »^***'^*
les IX, Roi de France : ces deux der-
niers furent le» feuls qui partagèrent les
vœux de la nation ; & déjà la grande
Pologne, la Voihylîie & la L.thuànic
avoient manifeAé le défir de voir réuffir
r Archiduc. Dans le même tems^le bruit
fe répandoit que l'Empereur follicitoit
vivement les Etats, de l'Empire. * pour
qu'ils Fai^aflent à .faire élire fon fiis;^ fiç.
^\l\\ fortt^oitv^ cet e£Eet , june ligue puîf«
fante pvec piqfieur* Pnnces d'Allemagne;
que rElc^euf de Saxe, rtnor\q^nt h (t^Bàrrt.mjL
prétcivno4;»s , lui avoir ptqq\\s loopc ]}{}P^ri^ag!uî
fn^ft de cav^l^ne payés ppur çii>q.-fn5)U^^y«m
& q*ie :rEmpcfeur,î,de fon cAté>, avoit
la.xoufOn^e de Pologne ^.iJ: ferojt\refi^
tuer, à l'Empire , la Pruffe & la partic^^
deIa,Uvonie^4^ot les Potorioisi s'çjtjoient
fmparés : on:,fjo»upit...qve pow^indejp)-.
uifer KElcfteu^yde j^aiife dci.oépe^fe\^u'ii'
de^^jt fair^, "ÇEnfp^ttux Uii/avbijt ^^g^g^
la-par.çie de U^lluface^^qui con^ufijkr^
Etats.. . ; ::^ ..,-•• ■/..,. , */ .'! •;.,"*!
l^a réuffite ,de ce$ pi;ojiÇt^ , s'ils curent Htorf éê
jartiais. quelque. réalité, ajiir.wt 4té.ûv>}m ^^y'^lg^^[
h«W^* ,d9r,;Çyén^mw^^
49< H I g T o I R fe
> Teutonîque « mais la Providence en di(^
ftENRi DE P^'^ autrement : le Duc d'Anjou eut la
BoBEN. pluralité des i^oix , par les foins de Jean
RAosEN. jç Montluc, Ambaffadeur de France, &
tluitt! ^* f'' <^1» '^ 9 »«>' <J<^ ''an 1 57}. Ce Prince,
>573- c^)"i^^ ^OMs le noni de Henri de Valois,
ne )ouit pas longtems de cet avantage,
15^4- Ayant appriv la mort de Ton frère Char-
les lyK , il partit furtivement le 1 8 )uin
de l^année fuivante , pour aller prendre
poflfeffion d'un trône qui lui étoit dé-
volu par droit de naiflance. L'év^fioif
du Roi de Pologne fit renaitre les * ef-
pérances de la Maifon d'Autriche , &
l'Empereur envoya un Miniftre habile
en Pologne , pour ranimer fon parti Le
royaume fe trouva bientôt partagé en
^ troiV faftîons ; celle de PEmpereur ; une
autre très - confidérablgf qui vouloir un
Roi dé Ta natit^n ; & une troisième plus
fôiblë -que les autres , qui tehoit pour
Henri de Valois , prétendant qu'on ne
pouvoit manquer au ferment qu'on lui
ayott prêté. Ce fentiment oflPenfa les deut
autres paVtis^ qui l'étant aflembtés , décla-
rèrent Iç trône vacant, puifque Henri
êiè Valois*, n'étoit' point revenu dans les
neuf mois , comme il l'avoit fait efpéref.
L'Archevêque de Gnefnc, ayant indi-
. que une Diète générale à Varfovie , le
parti^ Autrichien y proclima^ rEmp^teur
DE l'Ordre Tevtokique. 497
Mdxîffîilien Roi dç Pologne ^ Qrand-
tXw de Luhuanie ;. iî>ai$. h plus gcaiîde j^
partie des Gentitshommes ^ protefiant <pn* bobe^l
tre cette élcftion , déféra la couronné à «^^-^J^^
la Princeffe Anne , fœur de Sigifmond-
Avigufte , & par conféquent du fang de
J^geiion. Cette prlnçefle jétoit âgée de ^o
ans9.& n^vort pas été mariée ; mais on
Ipî itoit ppiir. condition d'époufer Etienne
Bathory , Prince de Tranfilvanie : après
quoi Bathory fut proclamé Roi, & on lui
envoya le décret de fon éleôîon,
I^cs partifans *de l'Empereur lui en* Concurrent
-voyerent égalemem des Ambaffadeurs> "J/J^^b|^*
taat pour lui porter le décret de fon élec- tjiory^ Koî
tîon, & lui faire Jui^r les P^aSti convinm^^^f''^^'
fégléi par- fes Mijiiâre5 , que pour le pref-* '^^ '
Kfr it tenir prendre ponciSGr. du îrônsf
de Pologne. Maximilien voulant procurer
celte couTOtlne à fon.ftUErneft, demanda .
du tenfs pouf eirammer les articles qu*otf
f^ulôît lui faire jurer : les Polonfois fé
ptàigttant de fa lenteur, il répondit que
fie ^pouvant quitter TEiftpire , 'il>défiroi# ^
qu'ils vouluffent prendre TAtchiduc Er-
ncft à fa place , promettant qu'il fe ren-
dfoititout.de fuite en Pologne;, pour y
époufcr la princeffe Anne. Après cela ^
rkmpérèur jura les PàBa tànvcma\ & . ?
fit imprinler le décret de foii éleôion , ^ -j,
qu'il efiyoya en Pologne & eo Liihua^ '
49* Histoire
nie. Pendant^ ces délibérations, Bathoiy
HtMAi^oB P'**^ ^àiff arriva en Pdlogne, où il époufa
£•»«- la princeiïe Anne : lei deux 'époux fil*
BAUfBv» y^„j couronnés foleAfinellcment Je i de
mai de Tan 1)76. Le Czar, profitant de
la circonfiance , envoya aufli - tôt une
arabaffade à l'Empereur , pour lui propo-
fer une alliance ofKenfive, promettant de
HiJI. d*AU. déclarer la gererre à Batbory- ; mâtk le
W. »«• deffcia du Czar , n'étoit que^ de rallu-
mer entre l'Empire &c ta Pologne , &C
d'en profiter, pour s'emparer de toute
la Livonie. Maxim ilien devinant fa po-
litique , le remercia de fes offres , pour
ne pas favorifer la conquête entière d'une
province dont les Ru (Tes a voient <léia
occafionné la perte, & fur laqueUe TEm*
pire & rOrdre Teutonique avoîent des
droits inconteftables. Cependant l'Empe-
reur fongeoic à conquérir une. couronne
Îu'il a voit laifTé échapper :p^r Ton retar-
ement : il envoya des AmbafTadeûrs ea
Suéde & en Dawmatck ^ ,ppur^ engager
ces deux Pvi/Tarce^ à joindre leurs aimes
aux (iennes, & il fit foUiciter fous main,
les Etats de l'Empire , adîemblés à Ra-
ti^bonne, 4e lui accorder un prompt fe-
cours, , :, . j
n^p^rtul ^«^ orages, q^î^fe. formoît xc|t^trc la
&o^oipb«n l'ologue., fut b^ut^c dij^péi la mort en-
fcii^fucccdf. içval'ftB^re^r^faxim(lieB à 1 âge de 4^
DE l'Or*rle Têutonîque. 499
ans, au iiiiliéu d^ la Diète de Ratisbotme ,
le 1 2 oftobre > 576 : aVcc lui s'éranouî« h»kri^i>»
TCfit les efpérâitices que TOrdrc Teuto- Bobih-
nique avoit conçues , de tirer quelqae parti *^^*****
de ft$ juftes prétentions fur la Pruffe &~ /
la Livonie. Rodolphe 11 , fiU' aîné de
Maximilien , qui avoit été élu Roi des
Romains, Tannée précédente., prit alors
les rênes de l'Empire, & n'inquiéta point
Bathory, qui gouverna fagement la Pologne^
Le Grande Maître, qui n'avoitceffé de Venator,
foUiciter l'Empereur en faveur de fon Or*» ^''^' ^^
cire , & qui avoit redoublé fes inftances ,
à roccaiion du mariage d'Albert-^Frédé^
rie Duc de- Pruffe, & deia démence où
ce Prince étoit tombé , vit bien , à la
mort de Maximilien , que la couronné
de Pologne étoit perdue pour la Maifon
d'Autriche. En conféquence il fe hâta
d'envoyer des députés à Etienne Batho-
ry , pour voir s'il n'y auroit pas moyen
de convenir avec lui du rétabliflemenc
de rOrdre , à certaines conditions : il
n'en réfulta rien, 6c le Grand Maître eut
l'adrefle de faire approuver au nouA/el
Cnspereur, une démarche qu'il avoit faite
à fon infçu*
Il auroit fallu un événement cxtraor-. Proî«t a«
dinaire, & même une grande révolu^on ^ rO*rire*«m
pour que le* Chevalieri Teurpiiiques puf- Hoii|^rif,
iW dcre rétablis dans Içs domain^;» qu'ils
560 H I 8 T O 1 & E
revendiquaient à fi jufte titre : car TËm-
»KMAi' DB P''^* ^^^ ^ éloigné de pouvoir ou de
BoBCM* vouloir leur accorder de$ £ecour$ faf&-
hau«eii. f^„5 ^ q^»Qjj propofa à la Diete de Ra-
Y*"^^*'' tisbonne de transférer TOrdrc fur les fron-
/eq.' ^ ^ tieres de, la Hongrie j pour roppofer aux
^57^' cntreprifesi des Turcs. Ce projet conçu
& propofé , fans qu^il paroifle qu'il y ait
eu aucune mauvaife volonté contre les
Chevaliers , n'en auroit pas été moins
deftruâif ; car , étant reflerrés dans queU
ques places au voifinage * des Turcs ,
leur fort auroit toujours dépendu des
événemens d'une campagne. Il eil vrai
qu'on propofa Tannée fuivante d'augmen-
ter leurs forces, en incorporant à l'Or^
ire Teutoftique , toutes les Commande^.
fies que cekri de Malthe avoit en Aile*'
Wji.' de *>agne; mais, dit Vertot, ce projet n'eut
^'cg'r\ point d effer par Tadreffe & Tbabileté da
é' p^g' ^'Commandeur Scaglia, Piémontois , 6c Am-
' baflfadeur de l'Ordre de Malthe. Les en-
voyés du Grand-Maître y qui fe trou voient
à la Diete de 1 576 / n'étant pas auto-
rifés à accepter une propofirion qui étoit^
peu compatible avec la iituâtion préfente
de rOrdre, firent les repréfentatîons con-
• " venables; & l'examen de cette aflFaire fut
renvoyé par la Dittt à une comn[)iffioR
particulière.
Le Grand-Maitre ayant convoqué un
DE l'Ordre Teutoniqve. 501
Cltapîtrc à Ncckers-Ulm pour le 14 jan
vicr 1577, les Comtes de Furftenberg , J^^xïX.
de Hohcnzollern & de Seinsheim , en- Bo^^^
yoyés de PEmpereur, s'y rcfidirent ac- «a^sei^,
compagnes du Doôeur Timothée Jun- 1577-
gen ,^& fenouvellerent la propofîtion de
transférer l'Ordre fur les frontières de la
Hongrie, Tàflurant des bonnes intentions
dcSa Majefté, qui he vouloit rien faire
qui pût lui porter préjudice. Le Chapitre
fit fes rcmercîmens auxÇommiffaires pour
les bonnes intentions de TEmpereur , &
répondit que TOrdre n'étant compofé que
de la Nobîeffe de PEmpire , il étoit con-
venable de demander l'avis des différetrè
Etats , comme on Tavoît déjà pratiqué
pour des chofes moins importantes; que
d'ailleurs il falloit faire une rechcrchfe
exaôe des biens de l'Ordre, pour favoîr
ce que chaque Bailliage pourroit fournir *
pour cette cntreprîfe; ri ajouta qu'après
avoir pris les informations néceflaires ,
& après avoir délibéré fur ce grand ob-
jet, on enverroit des Députés pour inf*-
tTuîrela Commiffion impériale, étaWie à
Francfort , des réfolutions qu'on auroit
prîfes.
En conféquencele Chapitre Ordonna,
par un re^ès du 18 janvier, aux Corn-
tnandeurs Provinciaux , de àrêffer un état ■
de toutes les perforines' & de tc^s l«s ' ' '
^o% Histoire
S biens (Je leurs Bailliages ^ avec un détail
He^rj^^b ^*^^ ^** revenus & des charges , & de
JJoBEM- renvoyer figné & cacheté au Grand-
iiAVSBN. ^aîjre pour le i juin de la préfente année.
En attendant on écrivit à la Noblefle des
Cercles de Franconie & de Suabe , ainfi
qu'à celle du bourg de. Friedbefg , pour
favoir fou avis fur cette affaire qui Tin*
téreffoit , à caufe du grand nombre de
Chevaliers de ces provinces , qui étoit
dans l'Ordre Tcutonique* Après avoir
pris les éclaircifTemens nécefîaires, on
envoya des Députés à la Commiffion de
Francfort, p«ur.y remettre un mémoire
de la part de Grand* Maître qui , fans
refufer abfolument la propoiitîon , faifoit
voir. par Te^poÊtion de l*état .de l'Ordre,
qu'en ac^ievatit (^e Tépuifer pour une pa-
reille e^^tréprife , oci n'obtiendroit pas
• l'objet défiré , qui étoit de garantir les
frontières des inçurfipns*. des Turcs. M
Con:\ml^c^n Im.périaJp-,, mécontente de i
c^çttc réponfe, écrivitati Grand- Maître I
le tf. novembre de la même année, pour I
luifaire.de nouvelles inftances^ & Tcnga- J
gef i envoyer quelques Chevaliers à.
l'Empereur, avec des pouvoirs fufEfans,.
pour çraifer plus pîirticuliérement det cette i
affaire. I
Mimairedtt Le Grand-^Maîtré envoya effe^îvement ;
Crwd-Maî- une bégutatioa à Sa Majefté Impériale ,
DE l'Ordre Téutonïque. 50 j
mais «e fut pour lui préfentcr Un long
mémoire, date du 15 avril 15789 dans he^s.i ^g
lequel , après avoir.apportë les privilèges Boieh-
que les Papes & Icf Empereurs aVoi^rit «^^*^*'*
accordés aU3^ Chevaliers Teutooiques ,il p7,eur!^^
difoit que , fi tous les Princes de TEmpire » Vcnûton
vpuloient faire un effort cQmmun pour i5r8«
cet établiflement ^ il y concojurroit de tout
fon pouvoir ^ mais que ce feroil conduira
POrdxeà fa ruine que de. l'entreprendre
feuL^Outre que l'Ordre avoir perdu h
Pruffe &c îa Livonie , on voyoit vne énu*-
méràtion des pertes qu'il avoit effuyées
ec Italie , par différens évënémens « &
en^llc^magne par rétabliffement du Lu-
tWaqirme ,: la li/^e des Cammanderies
jcrdués; en Sui(fé;,..'eii Bqhême, en Mo-
jj^v^é , dans le Vçîgtland , d|ins la Thu- .
rihge y 4afi$ la tieue , dans ;la Hollande
& dans les Pays* Bas Efpagnols ^ ëtoit fc^rt •
longue : on y^avoit joint un ëtat des
3U1S
qye
. /;ayoit fouffkrtes pepdaî^t la ;gu|£t^^
"des Proteftans , qui toutes enfemble ,
montoient entre treize &: quatorze cens
mille florins : d' AjIeirM^gne ,; faj£ant ^^0 v^ir^^n
trois tnî nions de livres de ïfranqç; fpmme
coivi(iéërable poûr'ce tcn;i5jlà^ oii.l(? nil»-
mer aire n'étoit point. aui^SLjn^lppUé q))^il
504 H l s T O I R E
l'cft aujourd'hui. L'Empereur Ce cohtenta
«^nr!^de ^ ^® mémoire / &C on cefla d'inquiéter
BoBFîi rO tire fur cet objet. Gcpehdarit comme
iià«$£N. |ç^ Chevalier* riè cherchoient qu'à (îgna-
1er leurvâleur^t&^fur-tout contre les in-
fidèles I il fiit réglé quelque tems après ^
Si*t jtt de que les jeunes Chevaliers pafleroient 3 ans
rOt<lrc. ^^^^ ^^^ ^jjjç frontière de -la Turquie,
, qui leur feroit défignée par leurs Sûpé-
tieurs ; Mis y étoiént fournis aux ordres
du Commandant de la plaicé ^& dévoient
tâcher d'être employés cha^que fois qu'on
-étoit dans le cas de faire tête aux enne-
mis^. Ce n'ëtpit que d'après k$ certificats
de bonne Conduite , donnés par les'Com-
mandan* tfc^ plarces ,' que les Chevaliers
étolcrttdéclarës hattîlçs'à avoir des Corn-
màrideries.''Get ufagé 'i*, ^vrfté tant que fe
guerres de la Maifon d^Autrîchef' avec la
Turquie ^ ont duré V &t' il n'a été iftter-
rôtopu que quand lai choie cft devenue
îitipoffible : mais les; Chcvîifiéirs- n'ayant
, plus l'occtffiofi de cômî>attrfe les infidè-
les, ont contervé l'obligation de faire
trois campajgties de guerre , comme il Te
pratique encore aujourd'hui.
Malgré que le Grand* Maître parât
•tout occupé des àflfaireî majeures de foh
Ordres ^ ilne néglYgéa cependant paj celles
Tàe détail;» & fyt même employé plufîeurs
fois' par: l^Ethpiré; L'Ordre ayant dés dif-
ficultés
DE l'Ordre Teutonique. 505
ficultés avec la ville de RotenboUrg fur
le Tauber , au fujet de quelques dîmes 6c hehrÎ^de
d'une nomination de bénéfice ; Louis Duc . Bobeh
de Wlrtemberg & TEvéque de, Vurtz- "^''"^'•
bourg, fe portèrent pour médiateurs, & uifl^'w'il-
terminèrent, en 1574, cette affaire à l^tcmb.tom.
(atisfaâion du Grand-Maître, De grandes tm^ki!"^
^ronteftations s'étant élevées entre Baltha-
far , Abbé de Fulde , & Jules , Ëvêque de
Wurtzbourg, le Grand-Maître fut nom- Venator.
mé, en i576,Séque(lre de cette Abbaye* '"'^' ^^^'
Principauté , par TÉmpereur ; il y mit pour
Statthalter ou Adminiftrateur , Jean Euf-
tache de Wefternach, Chevalier d'un
grand mérite, que nous verrons élever
à la Grande- Mai trjfe de l'Ordre. L'apof-
tafiç de Gebhard Truchfès , Archevêque
de Cologne « procura encore «ne nou-
velle commiffiçn au Grand ^ Maître. Le
Pape ayant excommunié 6c dépoCé Tru-
chîês , Ërneft , Duc de Bavière , Evéque
de Liège > qui avoir déjà été fon com-
pétiteur j futélu par Je Chapitre pour le
remplacer. L'Empereur, qui avoî't affcm*
bié une Diète à Rotenbourg en i jSj , dé
'firok d'éteindre la guerre civile qrii s'étoit
allumée dans l'archévécfaé au commence*
ment de cette année , & nomma Corn-
jtiiffaires à cet effet le Grand -Maître & ^reppCoU
l'Evêque de Wurtzbourg ; mais leurs foins mJlhurl
furent inutiles; la guerre cotitiuiiai !^fom.t.pae.
Tome FUI. Y ' ^^^*
^^^^ 506 Histoire.
'xxxix^ Truchfès n'abandonna la partie que quand
Henri db <es affaires furent totalement ruinées.
^îvsn^ Le Chapitre de TOrdre étant affem-
_ , . ... blé à Mergentheîm , des Commiflaires de
L Archiduc ,,-j O. . ' , , ^1
Maximiiien 1 Empereur vmrent demander au Grand-
cotîj". ^*aîtrc,le j de décembre 15^4, qu'il
ceur. voulût recevoir TArchiduc Maximilieoi
Venator, fon frerc , au nombre des Chevaliers.
^^^.t^^' Non-feulement le Prince fut reçu , qiais
^ ^' le Grand - Maître , avec le concours du
Chapitre 9 le nomma fon Coadjuteur. Oa
envoya à Vienne les Grands- Comman-
deurs d'Alface &c de Franconie 9 avec les
pouvoirs néceflfaires pour recevoir les
voeux de TArchiduc , & pour le faire Che-
valier. L'année fuivante ( i' ) le Grand*
Maître laiflFa une partie des foins del'ad*
miniftration au Prince Coadjuteur , & fe
retira même tout** à -fait ^ 5 ans après »à
Cron - Weiffenbourg ; mais comme ce
Prince n*abdiqua pas , 6c qu'il laifTa fea«
lement l'exercice des droits de la Oran*
'de-Maîtri(è à l'Archiduc , nous ne comp-
terons le règne de ce dernier que de
{%) Le 51 aoôt isîs , le Grand-Maître Hcnfî de
BobeubauUti, fit un accord avec Louis, Duc de Wit^
temberg , mais fur des ol>jets d'une trop petite ioipor-
tance poqr êne rapportés ici. Sàttltr nifi, Wiutmb*
tom, 5« pag, ^8. Maximilien fie aufll un accord
avec le même Duc en 159^ # que nous ne rappo^r
UiQSkt f af pour U m^uiç caifon, Xbidtmf
DE l'Ordre Teutonique. 507
répoqtie où mourut Bobenhaufen ( 1 ).
- Les efpérances de l'Ordre commence* m'ehri^e
rent à renaître fous les aufpices de MaxU Bobem-
snilien. Etienne Bathori ,qui s'étoit rendu «^"^**'*
cher aux Polonois, par fon zeîe pour la g^^^" *^*
religion )& par fon habileté dans les af- Roi dePo-
faires , termina fa vie le 1 3 décembre 1 586. p^f "ni^^^i
Les fanions fe ranimèrent auffi-tdt enPo» rO(ai|>
logne. Se chacune d'elles voulut avoir ij^^-
la gloire de luidontter un'Roi. Le Comte
Gbrca & Sborovski , Seigneur Polonois^
qui écoient Tame du parti Autrichien »
avoient formé une forte brigue. Sigifr
nond^fils de Jean III , Roi de Suéde, &c
petk-fils par fa mère de Sigifmond I , Rot
da Pdogne , avoit auffi de nombrei>x par •
tifans : tes Lithuaniens^ pençhoient pour
Fedor ou Théodore ^ qui éioit alors fur
le trône de Ruffiei & une autre partie
des Polonois défiroic pour Roi, un Piaft '
ou Seigneur de leur nation. Le PapeSixteV
envoya Annibal de Capoue , 'Archevêque
de Naples, tant pour exhorter la Diète .
(I) Venator {pag» 46$) marque gae Bob^nhitt*
fea rêfigna^es régaux « c'eft- â» dire ^ qu'il renonça à
fes droits régaliens en faveur de i* Archiduc , (ix ans
après (a nomination , ce qui paroit fuppofer une ab-
dication ; cependant il ne fait commencer le MagiC-
tere de Maxtmilien qu'à la 'mort de Bobenhaulen.
Hed marque à la même ^oque « le commencement
du tegne de Maxfmilîeo, & nous ne pouY9ut ac^uI
écartes de çui% nu^^Qhe*
Çô? Histoire
à choiiir un Prince Gatholiqa^ ^ que j^.x
H^Kitî^B favorifcr (bus main les intérêts de la Mai-
• BoBEN- ■ fon d'Autriche.
"Mm''* . La Diète d'éleaiôn s'étant affçmbî^e
ktlùcde & ^ ^''srïovie ^ chacun fputint fon f^ntiment
Maxinûiiea avec tant, dV>piniâtreté > qu'on fe parta-
(oriréiufl^ g^*' unepartie proclama Sigiftnond Prince
i^«f ; . de Su^de ; & Gprca & Sborovski avec
.^ ^ leurs adhérens, proclamèrent le Rrince
Coad)utear Maximilten»^ Le lendemain la
faâlon Autrichienne '^''aflemblaidaiii t'é«
glife des Cordeliers,. po.nr rendre ^race
a Dieu de f éleâion de l'Archiduc : pen-
dant la meiTe , qui fut chantée par le Car*
dinal jR.adziwil , André Zborov^ski, Ma*
récb^l de; la^eour ^ renouveila au. coin de
rAujtel» la rproclamafion de Maximilien
famfDe^Roide.Polpgnt^ (i)» u
Maximiiiefi - jMaximiUen-. y ayant appris iâ nouvelle
fonnfeî^"* defon é}^ôijan ^ partit avec le peu de
^jfihuânffiî troupes qu*il avoit puraifembler en Au-
Hi/f. Hung, uiche Se en Moravie » panr fe rendre
^^%f*^^^\ daosJes environs de Cracovie^ où il fé-
1587-
. (i) Lés curieux crouverorit 6 ne botine relation de.
<&véneiiiens qui ont précédé & fuîvi l^éledlon c'a
MaxiniiUeo > dans rhiiToite du ccUbif Mr.^ de Thou ,
fcrivain contemporain : cependant j'ai fuivi de pré-
férence Ifl h uan& « po^r ce. qui regarde réntrepriic
cle Maximilien fur la. t^olqgoe , parce qu'ayant été
fur \t\ lieux» iminê^iifUeuie&c. ^pris , il 4e\roi( être
inieux inf9rmi&.* .•
DE L*OrDR* TEVtdNIQVE. 509
)0»^fla' a0bz long^t^ms S H'cfpérofît de
tnMivcr Poôcâfidft^'enft^f ^ns tette ca- HMR/^>r
pîtalc i ^a^'Zamoiski , chef ^e U faôîon Boben-.
Stiëd^fe ,' cléfendoit avec des trtîwpcs nom- «^««e^*
breufes. Aptèi plijfiôurs tentatives îmitî- ibu.pag*
1 es j r Archidoc Téfoîiit d'cm ployer la for- ^^^^
ce vô^ftttàgfa^i 5 le i4-nc^ve'mlM'e , la partie
di5^'la( Vîtte-^'é'u ^Wt^ fe fcrtixboufg nom-
nSôteWrtpàfm ; ràrftaque fut Vive tk pSot-*
fiifivié'cfoiirflgeufemei^;déja lés Allemandr
aVoi^nt haché la porte; mais les Polo-*
TÂ>is eppoferefît.une telle !«fiftance,qu*Ofi'
ïnk bbfig^ ^d'abandonner Tentpeprife 8t
dd'- fè^' retirer-. Sîir iCes entrefaites Sigff*'
mèWiflS, Prtticè de Suéde , arriva à Craco-»
vîi^-ÏUivi #tfhe gréildequantîtedèCéntilS'*'
hd#fTÉ*é# î^Mtendis i & fut dburonn^ fo*
lémneHeméint-Roî de Pologne.
• Le nouveau Roi ayant encore reçu*
calqués 'réifforts de la TràiM3vanîe ,
Zaï^bis^fei fe^iîti la tête dé 1*^mëe , ^'
lîAr**i*uc?^3iî«i^*1âv«>it ;pas- reçu' le fe- .
ctia« ^tf^il /ÉttiTrtdbk^tié- la "ïïongrie , fd^
rëctri^Btfx*frbftHeréf'cle»Ia Sitéfie , avec W
dëfagpéfti^ de- s'être i^û abandonné foiM
difféi^ns" {*étextes 'i par là plirpart des'
G^è-iatlx; qtiî' Pavoîent accoiirtpàgné. Qé^ '
jîfefidant tés» ^iôft|roîs s^étpieAt mis éh^ mi, fggi
marche^ & avôîen't pris enpaffant deuj^^^*'
petites pîacès du Comté de Scepus , où'-
ik «a voient mis garnîfon a«'nom-de Maxi--
Y I
ÇIO -H I S.T 0:î. H E
milieu Roi de Pologne .> ce qui excka
Hena!^'k eneore davan^rage ^^moiski i la vea-
hoBKHr geance. Ce Général étânt4p0rtée de Tar-
«AusEH, ^^^ AUeraaBde , MaximiBcn réfolut de
^5^^' Toutefiir le combat ^ d'autant qu'il étoit
ioftrult que les Hongrois étoiet^t au mo«
ment d'arriver ; mais il fit yne faute im-
pardonnable. Des marais formés par plu-
sieurs petits ruilTeauv , 4e féparoienr des
^mi^mis ; on ne pouvoit les ttS^yerfer fa«
cilement qu'en Aiivant plufieurs digues
qu'on a voit faites pour contenir l'eau des
Hiifle^ux, aidfi il.fellpit difputi^F ce paC-
fage auv ennemis ^ qu'-on suroît infaiU ..
Itblefnenr arrêtés en <fQupân| lirs digues ,
cm en 1^ ^g^Tniâànt d'mfantf m ,; msûs
au-lieu de cela , on laijÛfa arriver Zamoiski ,
& les deux armées fe rangèrent, dans la
|>laine. Les Hongroisr arrivèrent au mo-
ipent qu'on atloit combattre im^is leurs
chevaux ..^rpiem (i barafié4.rp§r ^lon-
gues, marches,, qu'ils (w>u)fp|en^ i peine
U Soutenir, - Après jiH fiÇ(mb%t affez ppi*
r>iâtre , l'arovée de l'ArçhidiiCrftit.mire en
fuite : les Hopgrois fe débandèrent en-
tj^érement » &c le Prince fe retira avec
une; partie <Je$ Allemands dans une pe-
,.^ ^ V r^. tire ville de la Siléfi^ qu'lfthuatiiE nomme
.' .;J5iaf7tt/», & d'autres Vitz^n, ^aximilien
sjé^oit^. flatté , c]u'étant retiré pd§n$ les do-
maines de TEmpereiKi les Polonois ne
DE l'Ordre Teutonique. 511
l'y înquiéteroient point ; mais il fe trom-
poit :.Zàmoiski vint mettre le fiege devant hbnri' d»
cette petite place , & la força bientôt Bobcn-
de capituler : enforte que le Prince , qui *^"**'''
fe rendit prifonnier , fut conduit dans un
châ;eau nommé Roldone par lAhuanffi ,
& Hroldo , dans le traité dont nous par-
leront bientôt*
Les Chevaliers Tèutoniqjues , qui avoient Pa«x« Eiar*
Thonnelr de compter Maximilien dans 5lf Kulîmî-
leur nombre , furent au défefpoir de lui Jt«n-
voir perdre le trône avec la liberté , & Ifihuanffiu
de voir encore une fois évanouir toutes j.g^
les efpérances qu'ils avoient conçues de
leur rétabliflfement. Ce fentinient éroit
commun â l'Empereur , au Roi d'Efpagne
&a toute la Maifon d'Autriche. On réfo«
lut de négocier avec les Polonois ; mais ^ *
comme il paroit qu^on ne vouloit pas faire
les premières démarchés vis-à-vis de Sigif*
mond , i qui cependant perfosme ne pou-
voir plus refufer la qualité de Roi de^ ^
Pologne , on engagea le Pape a fe rçn«
dre médiateur.
Sixte V faifi/Tant avec emprcflcmcnt
cette oçcafion d'obliger la Maifon d'Autri-»
che , chargea le Cardinal Hippolite Aldo-
brandiri^ fon I^égat a lattn y de travailler à
l'ëlargîffcmént dé F Archiduc. Le Cardinal
ayant négocié heureufement , Guillaume
Urlin de Rofenberg , Chevalier de la Toî«
Y 4
^ 5ii H I s T o I ». E
"^xxTx^ ^^^ ^'^^ • l*Evéque de Javarin , le iBarôn
HsNRi DK de Lobkovitz , le Baron de Schvartze-
BoBBN. nau ^ PEvêque d'Olmutz , le Baron de
"*^**^' PItff , Nicolas Ifthuanffi , Vice -Palatin
de Hongrie fi) & Jean de CobentzII,
Baron de ProiTeck , Commandeur de TOr-
dre Teutonique, Commiflfaires de r£m-
pereur , fe rendirent à Beutben , petite ville
aux confins de la Silëfie ; &c fix Contmif-
faires Polonois fe rendirent à Sbndzîn ^
' petite ville du Palatinat de Crscovie ,
Cûj. Poi P^" diftante de Bcuthen. Là fe fit uit
fjm.î.RLm! traité à l'intervention du Cardinal-Légat ,
4^' r. 3i». p2Mr lequel les Commiflaires Allemands ,
qui traitoient au nom de TEmpereur & de
foute la Maifon d'Autriche , reconnurent
Sigifmond pour Roi de Pologne , renon-
* f erent , au nom de Maximilien , au titre
de Roi y 6t promirent au nom de I^m-
per<ur ^ de Maximilien , 8c <ie toute la
Maifond* Autriche , de ne jamais former
ëe prëéentions , fort directement, foit in-
direâement, contre la Pologne, la Li«
thuanie , la Ruflie , la PrufTe , la Mafovie ,
là Samogitie , la Livonie , & autres do*
(ONîcoUs IfthjDJLAffi «ft rauMsrxie l'Hidotre ée
Hongrie , Repais 1490 iufqil^à 1610. Dans cette charire
H eft Donxne OfficH PatatÎMatuê Jt. Hun^arîm h^
€um tcntnt , & i ia t6te de fon ouvrage il prend la
^Qilué de Pro^Palatinus , et qui revieac au mère.
DE L'©RbïiECTïU^dNt^UE., flf
mëînês àe la coî!iiroi)he. Oiiwôk elairc-*
metit qué'SigîriTU)nd ià^bitfih 4irférer cet hInm^d»
article , à 'èïiùfe -de f Ordre -IVutoni^uc. Bobek.
M4ii*M|iéi»?cpivér6h:pfîfoflhîerà«toW6, »*«>"^
diiit'Boiyofiâ)Iëmerk.-à- 6èut^^ à Bend-
ziripoir le il duw^mt Hioîs: le Roi dé-
voie faire une vifite à l'Af chidâc avant fou
élargiflenient , & iV^tolt ft'rp^lé qu'àuffi-
i^^ljîie Makimîliéh fer^l fotude la Po; ,
te^ft^" , it îufèrWt fobfe^vatioh du tAité',;
&?Héri Témtrftmit là •cbhjlîritlation bux- Pô» "
lo*rt)î$ qui -M^aufèient*' accompagné. Gel .^ ^ . . ^
â^é fait en double i^Beuthcft & à Bclij^
:fin !é 9 mars i\8^, èft fighë par le Caf-^
éinal Aldobrandin , & ^r ions le^ C<Mn*
nrfdaîrcs : rérpeifttlls ^^i }. On pcyt-Teînar*
qtiêFkjo^ Beirthen* ët®it un - éndtèît ftAl*^
hea?aux - ipètir ^'Ôrdrê ', ^Utfijue - €'ét5!€
l^du'Alb^t^dè Brand^Aborg awrt,f<yui^
3Sffi^\rîrë ' V ^ t^is la dcmicre mam à !•
frahîfert qu'il nîiédîfoit depuii lèng«.temS|
Sê'^ftkM Cômmifndetir Teutonîque avoic
l:t\^ ù^isz^o'l ^n u^ :. . . ^ f
■)f,f( ^Hlîîlif g ! Il [ • • .? . ,,'■■■■ .
t^Tt^tT\cni:r> ' > 9"»- .• 'i : ', . ^
Chartres rcfatives a .ce^ ob}'ét dans le premier tome
du Code d(flK»tMtftfutf*dè^a Pologne ', pa^. 2)7*^*
d^f^n^s ifSiToM l'exat^j! i cevx qui écriroDC l'i^îi*- ;
toirê de U Mairon d'Auttiche . oa celle de U P<H . , ^
5t4 B 1 ê T'O 1 R B
^été obligé 'de figner au nom de rEm«
H^^^/^, percur , ua dëfiflement de toute préten-
BpBSN* tion fur.la Prufle & la LivQnie : mais
#4vifii- ^ejj^ {Hpulation ne.pouvoit^lier fe«» fuc-
ceilfiurs qi^îi. eti. parvenant au trôt^ im-
périal j.étoieot obi/g4$ de yaxti qu'iU
trava;Ileroi[e<\r. au puintiçn &( à la rein-:
. ^gration de TEmpire* ^
Secourt ; L'Ordre Teutonique n'avoit pas man«
rôT/re VJ ^^^^ 4>ldçri;l(C Pfliçcfl CoadjuiçHr 4e,COMt
Prince fo» pouypîr » dans ion emreprire (u^<U
Coadjuteur. ^olog^e. On luiavoû donné des fomipes
fST/-* ûopiîdérahles, vu la3fitpatifln:de-i:CV4i:^,'
& pQur fournir plivi; promptement à cène
éépwk extraordinaire. 9 ^n avoit naéme
aliéné quelques bieas.. ^uiH Maximiliçii
iut^41 i-ecQnnoi^TBnt du iecpur^.que TÇlr*
dr^^ui ayoit.dqnnf^il lui légua en^mou-^
«nî/ioooop florin>td'Allf2ii>î^çi,Brçn^
|oit refervé l'éiiage «.&] le xéçompenfa par
cette généroTit^ des.dépeniesfrqu'il ayoît
faiteii pour Ton élévation, Apr^ fpu; cfs
malheurs , Maximilien ne s'occupa plus
qu'à éditer -l'Ordre .pan ies ^iiertns^^pii*
qu'à ce que la guerre qui recommença
entre- VEttipeitm & ;lès Tûrts J liH iri^^^^
de: nouveau les armes à la main* '
ç*Joft du Le XI mars de l'an 1595 , lié .Gratid-
ulT Maîire Henri de Booenhàûiêo ' 'mQurjit
xxxrx.
DE l'Orore.Teutoniqce. 515
dans fa retraite à Cron-WeifTenbourg j,8{'
fut enterré dans Téglife de l'Ordre, quiH^^î,"^,
eft dans cette ville (t )• boben-
HAUSEK.
*■ ■■ r ■ .■ ■ ■■ ytnaior,
(0 Venator & HcfT rapportcot que \£ Grand - Mattr^ 1 595*^
iROurut le 15 de mart ^ & on Ht dans Mathurg^
Seytrag ^ Repart. 173 , qu*il fut inhumé à Mtrgeoc*
heim y rotis. t'cft une erreur. SniTant ïon ftpicaphc
rapportée dans le fécond tomt des Mémoires de l'A* **
cadémie de Manheîai , êc qa*on voii encore dans !•
choeur de l'cglife de Croo - NTeiflenbourg « il doit '
être aiorc le zi de nars. Voici rinfcrlption mife fijic
Ton tooibean. -
' Anno Domni MDXCV' Dtn* s^xt, te^g, martii»
ifi.dtr, Hockwirdigft furfl. umd.'He'rr, Herr, Heiit'
rich» Admimfirotor, des Hochmeiflirthumbâ, irn Prtif"
fen* Mtijttr» Ttutfeh, Ordtns» in Tcutfchen» undm.
H^elfchtn landtn, in* got, jtVi^lig. entJçHlaftn* deffen^
fieL d€f, Anuchùf, got* gntdig,fti, «nd.aiii. fnlichê
^VfiirfttkMpg» ytrUihen* W«IU* Aoutim . .
•h.
y>%^
5t5 H 1 s T O t R £
a
MAXIM! LIEN
©•AUTRICHE.
If AxrMii. ' X Lt. GRJND'MAITJLE.
D* Autri-
che.
XTl 'a mort de Henri de Bobenbaufen,
1^95. TArchiduc MaXIMIliek , de Coadjuteur
qu'il étôit', devint C^rand - Maître de
rOrdre Teutonique. Ce Prince avait es
divers Coihmandemensen Hongrie contre
les Turcs ^ dont nous b avons pas cra
devoir parler; mari nous Tiè -devons
pas paiTer entièrement fous filence la
campagn< de 1396, où il fut nommé
Généraliffime des arafiif s Impériales. L'Or-
dre Teutonique^qui fainflbif toutes les
occ;) fions de marcjtter ion attachement
à la Maifon d'Autriche , fit don au Grande
Ttnûtor. Maître d'une fomme de 63600 florins
fég, m! d'Allemagne : il fourniflbit en outre 400
VuelUiu, cavaliers entretenus, i PEmpereuf ; &
lOo Chevaliers Teutoniques , tirés de
tous les Bailliages, accompagnèrent le
Grand -Maître pendant cette campa«
gne C I ).
i*B* 47-
ij) ipRÉipo^ ta qu*tT«At ccctt éfoquçj i'Or*
DE Lt)ïkDRE TfiUTDNlQtJE. J Ï7
Maximilien , ayant emporté Hatvan l
d'a^aut, après avoir eftiyé une longfue MvtxiMnJ
réfiftaince, fit fa jonftton aVet SigirOiiond '*'Awtr4.
Bathorî , Prince de Tranfilvanie : ils sV ^""'^ J!
vantèrent vers Agrîa, & attcigniTém-le^ /f*^^"^^^
Turcs près du village de Kerefles. l\ y .
eut troK combats , dont le dernier auroît
été déciiif fans TindifcipUne des trôupesj
Après avoir battu les Turcs, les foidats^
au-tteu de les pôurfuivre i s^aniufcrent É
pîHer leur camp. Un corps des ennemis i>
profitant de leur faute , vint Itifrtortiber
fur les bras» Une terretfr paQie(tre s'enH
parant des AHensands , Maxtmiiien »*a4
vança avec une' troupe cboifié ^ pottf
ar f^Ster les fuyards ; mrais fés' eflfot ts iùrenl
thutileïi '6^ ^ eut la îfodleur de^ïe voW
aiVaèhet' .'urttf vrftoiré que lére#mèftrf«
tfattrôienl ph»: été fen ëiâft de lu? dif- r^'^:^;^'^^
' . ... : 3;. > I •'•
dï« fourniffôic déjà i rÉnupercor^ dei f«cOurs conttc
4>ifyi$Bt •• cocp» à sffi^ ,j «^cMiit (bu^rt^Wtwl^
de la Grande- Matcritt : on «Mut Ktn coaiuinc»
tr uti M^ralogè citîUi^lk il ^a 2G6miiia«»a^ t <: «ë
aflrichc , où on lit. 6 Oâob O. FrMttr Joannt9
VmH. SéMJttÂUv/i CoMttttndtttOT fff -ÛMIMâMirfiC ( f *eft
Gruitrodt) ip «imjte Grdrf ao i594^in ^e//o. Cff
*'^ixiUtfer, i^t'mêmf Neccplogc npus>^pnrn(l''<||mi
rO'r^fc a p^rda ube quanOt^ .d» CfcffXlî^rir^di
* éoirfbWtcâehjc' coûrr/féi •Çiirc«;lp ITjAîlr ticnrf»*
unùa aoinbf • dtni le Néccologc d ua fUà ^Mùiiic*
:VA
)l8 H I s T O I R I
* puter , fans Taviditë & rindircîplîne. des
Uaxihil. Â>ldats. Ces trois combats coûtèrent looco
p'AvTu* hommes 9ux Autrichiens , & loooo aux
^^^ Turcs. Cette bataille de Keredes termina
la campagne* Le Suhan prit la route de
Conflantinople « & Maximilien celle de
Vienne* Ce Prince fut encore employé
dans cette guerre ; mais comme il ne
commanda plus en chef ^ & que nous
ne voyons pas que TOrdre Teutonique
ait eu d'autre pai;c à ces çvénemens que
celle que nous avons /apportée, nous ne
le fuivrons pas dans ces différentes cam-
pagnes , n'ayant rien dit de celles qu'il
avoir faites avant Tan 1596. Il paroît
que ce ne fut qu'après Tan i J98 que
le Grsrnd' Maître put faire quelque (ejour
dans fa réfidence de Mer|[entheim (i>«
guilnatioA . Les foijDs coptinuels qu'exige la pro-
JjJ ^^'^[J fcffion désarmes, n'empêchèrent pas
à Vcoîrc. MaihniKen^ de s'oecuper des intérêts de
H9S' l'Ordre, & Tannée même de la more
de fon prédécefleur , il chercha i recueillir
quelques débris de l'immenfe fortune qu^
les. Chevaliers Teutopiques aypient eu^
. (z) On tfouve dans l'Hiftoice lit M^* de Tlio»,
le déUU de la bataille de Ktceflt s , |c à^ aulMf
:^ampa£oct de Maximilien. On pc^c aiiâi Tolr ùii
abiC^e de la vie dt Mai^iintUcn dans les anoalta d«
;t^yctear FcrdiniAdlI^ pat {Cb^vcailIkUcri içi&#
DE L^ORDRE TfiUTONIQUE* 519
pljg en Italie : mais avant de rapporter cet '
«.;
:?:■
^■
If;
%
•5;
événement 9 il faut reprendre la chofe j^|^^,^jjj^
dieplus baMt. On a vu en Ton lieu que d'Aut^x^
le Doge Keînier Zeno avoit fait conftruire ^"■*
U^Iommanderie ^ réglife de la^,Ste. ^^jJ^^'^^^J?
TÇripité à V^flife*, .^n reçoonoiiTaoce des
f^rvices quç lés Chevaliers Teutoniques
aurqient rendus à la^ Rëpubliqufe , dans
la guerre qu'elle ayoit faite aux Génois
en. u^g^.^Çctte Çomipa^derie devint,
c^)ç^<^,.qwiiv^ ieiGtiiQd-M^^re Coni^rd
cb; ^uçh(Wj(pg^ y. établir le iiege de
rprdre^m^^ elle perdif ^eajicoup , de- .
i^xi :)u$re I Jorfque Sigefroi de Éeucht*^
irangea^ fon. frère, je transféra à Ma«;
rjenbourg. Le npnrfpre de Chevaliers dî-,
tOfjimai çoniidéraj^rnentj à^^ iii
j^roît . méî^i.,^e bwptô^ieV^s,^ celte
f^aifqii .ne/^t jP^s bi^it^c^qiiç par, ée^^
Pjçltres 4fyt%^e.K dont le çh^;javôit[
Ur titre de Pnçuré- ,„
,.Malg[ré cela ^ T^gl^^? <ÎÇ Ja.Commai)-^ FZ<im. £>«*
derie, continua à être fréquentée à caufe "y^^^^i^
dir|riîrttTrafîrtîfenfi^ Mr. ««,
ftwfver^ffî^' Pônttf^^^^^ avoient éttachée». ^* ^•'* ^
îîîwb i4i* i' qM^Mcii'' peVfori^ejf ,picufes;
vécrfûretit éri^er^ttne'confrairre à »l>hon^:
i^r a'e la Ste; Triiiité dans réglîfe d^'
rOrdte, fit eh obtinrent ta pernriffiôn
p« m Mw^i' à}x ^<^^ 4w ..'ï^^^s.i^'
dwné tf «i^tiiorvenfbft 4e làfin^nic anh*
'née: pour favorircrce pttiix-d ffero y
MAxiMit. Ortulphc Sogînnitcr & <?€rlahe Warik,'
i/AvTiLi- quele^'Maitréîd'Alleiiiagne zvoit twfxtf es
*^"*' ^ en haiie aVéelâ qùafiré ée Vtliteurs (r) ,
^''' ^^r^édètént ail mcnibri^ de la Gonfrairfe,
le i'j*' février i4id,'t)uekiues*bâttihens
de la Commarideriey (itUés'près de Të*
glife do côté du grand canal : les Vifi*
• téurs ne firent cette ceflion qil'àvec I!a*
gjémekt de;<5odeiTdi^dé Betlicfiingen i
6rand - C6nîmiir)déar -de* hr^émh^çèie
& dé tous Tes 'Frères Se là'inaifatr dfe/
Venife, 6t. ils fttpnlerenr qoe'^ lâ^-Con-*
frairîe pyer oit annuèffeiment j ' pendant '
Toftave ^e la Stè. Trîriîté, Yine Tcnte*
dfe 8,dt!cats an grand^Commandeur de la
LoiTAarai,è.''tcs' (S6tifrtri%-Vét^hi bWti-'
cottp miiHîlifiéi , thf fe ^oo^éî-ent -tfep:
X rétWît tliihs W'^fimeht '^^TOrdrè'
lëûV Svolê èéa^ i^^rty lerfiT^eW âffeM-l
biée: afirj^ qu'ils puffent/t'àugniëiiter , les '
ïiji. i^^ Teutônî<)pe#-lénV tréiierèm* le\ i^ iartv^r;
•i -U^'
fur le^Grand-Maitrt « ou> M«ftre - Général & fDaii«
lP«ft VHs ^rt>>^^te Vtie «^'46^ V^P I» |(ll»c« dMp
ff^rtcr» que'
an C6fninaft4eur f raiifîi)piftl'*<fela^r)i|y^rdie^^^a^'
nij^Cornaro, donc oout-^arlpstvtft Icbo^c oon
fie^i'iinif^ut^ Carnelfér/ ciré 1 li^^r^. CMrnMf:
ÇorntuA ea utui. ^
xl;
MIL.
DE l'Ordre Teutonique. çit
149)4 une partie du jardin qui étôit
attenant , moyennant une rente qu'ils ^^^^
dévoient payer au Grand* Commandeur «>*au^m
de lx>mbardie. Guillaume de WeybKn^ ^"'
gen 9 qui étoit alor^ revêtu de cette di^
gnité , ie trouvoit à la Commanderie ,
ou au Prieuré de Venife, & fit cette
aliénation avec l'agrément d'André de
Orumbach y Maître de l'Ordre Teu« »
tonique en Allemagne & en Italie (t)« '
Le Pape ayant jugé à propos d'ôter
à rOfdre Teutoniquc, fa maifon de Ve-
ni&r , fans qu'on en fâche la raifon , la
donna avec titre de Prieuré ^ à André
de la Artnille patricienne de Xipomana^
(1 ) On Toit fAT cet -aAe d'«ili6afl tipo , 4|ut les mai fou
de rOrdre, du Ro/aume de Naples ëcoienc alo/s £pu*
mifes ai| Gr^nd- Commandeur de Lombardie ^ aulC^
bi«a ^ne ceUci de la Marcht Tririjfanc. Fltuo, CorAtL
MM mu pp^t »7. Pater D, GuilUlmu» fie U/dHingeu
ProvineitMi 'BatUWia Lon^ohardim » Mûrchtm TW-
«f/àfur» 1UC non mgm tottM Afulim^ 9r Vifi€$mp .
otl prÊjtng 41c pro aawc ioiius Kfgni Sicilife , €t
adorefens in^ civitate V'enetiarum refident in Vomp
SS^* "Trimiatiê, Le mot de Pater cft «rcnnarqitffalf «
on pourroit en inférer que > comme les Religieux
ilt donnoient quelquefois le nom de Père à jcur
Supérieur, Le nom de Unètiio gen eft vHîble'menc
d«fi§r!»cé; nous avons prouvé, toru, y. pag^ i99 %'^^à4i
côtoie we/Slingeii qui itott eîoca Pr^vinciel 4*
LooÉbardie 8c VKîteur de* S)iciic, <^uaiu aux «ims
jf^e^t totittf Apvlia , -ox^ ^rend ube partie pour le
coat; L'Ordre a volt eu lieaucoô^ de bien< dam là
^oeit!e% Se cette pr«viaoe *avoit doniré Ton wm
à uiT Bailliage. * ••
511 Histoire
(i). André , généreux dii bien d'autnii , Te
hâca de démembrer la Commanderie : il
donna Téglife de Ste. Marie-Madgelaine,
fituée à Padoue ^ avec les revenus qui y
étaient attachés ^ à St. Ignace & à Tes com-
pagnons dont le Pape Paul III avoît ap-
prouvé l^infiitut ; & ce même Pape con-
firma la donation que leur avoit faîte An«
• dré. Quelques années après , André donna
encore aux Pères de la Compagnie de Je-
fus , réglife de Notre-DaiYie de l'Humilité ;
fituée dans la ville de Veni(e, &c, cette
donation fut confirmée par Pie IV qui
avoit été élevé , en 1 559 ^ fur la chaire de
Su Pierre. André étant mort , fut remplacé
dans le Prieuré de la Ste. Trinité par
Pierre, qui était également dé la famile
de Lipomana, & celui-ci mourut lan
'-ÏJ91*
L*Archiduc Maximilien , qui n*étoit alors
que Coad juteur , mais qiai exercoit » ainfi *
^ihîd. pég. que nous levons dit, toute l'autorité du
il ù feq. Grand-Maître /revendiqua la Comman-
derie de Venife , comme appartenant lé-
(I) II parott Mêmf p«r le ttxtt de Coroaro ^\it
ce Prieuré aToît été fionné à }« famille ^ Fiuxu
ûutem tempori» Sûnâiffimm Trinitatiê PrJoratuM sd
patritium Lipomanam gentem es- conceffiont Apof'
tolicm coUatui fitiiM ex quâ Andrtaê TtinitatU
Trier , €rc. pag. lo* Kous ▼crroni eCfeâiveiiiciit
que ce Prieuré paffa à une^perfonM 4c U i^lint
MmiJie , af téf la mon d* André»
It.
DE L'OrPRE TEVTÔNiqUÊ. JIJ
gttitii^nent i Ton Qr^r^, & y Domma
l€ Chevalier .5forc^ Cqmte de Portia ; ,^^^,^
niai^ la Jlëpublique s'ôppofa à cette no« d*autilx
inination. Hyppolite Âldobrandin ^ qui '^'*''
s'étoit employé en qualité de Cardinal«
L^t PWI^.. Û^cf TArchiduc de fa cap-
tîyi(é.>venoit; d'être, élevé au Pontifi-
cat I fpHs le nom de Clément VIII , Se
s'ê^trc^k encore pciur terminer Cjette af- •
faire . à l'amiable. Le Patriarche de Ve-
nife avoit établi un Séminaire Epifpopal,
pcM^r obéir aux décrets du Concile de
Ti:eqtje;;inais4'emplacement n'étant pas
fiiffifaofi.lef^Direâeurs déiiroient extré-
içeinçnt d'avoir .la Commanderie ou ie>
T^fitïxti /de la St«. TriQÎté. "Lc^ Pape s'a-
dr^ffa au^ÇTand'Maîtret qui confentit i
lenoncer i toute prétention fur cette
maifon, moyennant la fomme de 14000
diiçats » que: le Séminake s^obligeoit de
li)î çomptier, ( i )• Ai^ I4 Çommafi-
difene d^ Venife pafla entre les mains
des^ Piirêâe^.r$ du Séminaire Epifcopal ,
à la réferve îdes donations qu'André Li-
pomana ayqit faites aux Pères Jéfuites ,
tant à Venife » qu'à Padoue , qui ne fu-
rent pas révoquées* Les Procureurs du
(j) bins le texU 60 Corn»ro« pàg, 14»^^ ,^**^
parlé quf d« i4o«o écui es pièces d'argent : 'mai«
00 Yoifi fàg$ #0| ^ufleprix 4t«îi d». 1^009 incuu
;a4 H f s t o I R'ft
Grand Maître^ 4rent Taâe de'CMtrfiiltê-
i^Axciit. ^^îon *« JO aoôt 1 J9Ç , & fcTzpè le
1/ A. /TRI- confirma le i) novembre de la méinë'
^"'* année. Cornaro nous apprend que le
produit de cette vente fut employé à
acheterklu bien-fond , cjiièie Gran4-Maî-»
tre attribi^a le H mai de Vnn f60O ^ 4-
la Commanderie de StA^ Blifebéth>< f '>.'
• Lé Grand-Maître fît fat*i>oîn¥'t>1î«i.
reux dan^tmè tentative cju'îl'fif po4ir re-
cottvrer une autre partie des i\en$ que-
l*Ordre avoit perdus en "Italie. Noos
Supra.tom. avons vu ailleurs', comment ^ lui^volr
y^pag.^s^. enlevé U CommandéHe ^e'SblbgW^'^'^ce
qin avoir engagé le^'GhefàlVers daîis^es*
procès diifpefidiet^x/ Le j)ik>eés/kitèiité à^
Rome) ri^étahit poiiît terminé iMaiânti^
E'en te pourfuivît , & tobtînt une fentence
^ T:A<rff« favorable de lâ'-Rote , le i j .mai 'H5o9 ,
^1.^'/'rJj ^^^^ qwî fot «flée pair ^ne fenlèfice'
pottéMeuredd i^ jumv i6iJï."téç«Vam^
qui nous a ^^^ni/ cefte ^lote V prétetîé*
que la feulé îhfpéâî^ri d^ éèffé dernière
fentence , en démontré Pînîqtaîté. C^
It langage ord'maire des ptaideucH mal^
Ireureux : .mais )*avoue gaie- j*ai peine de
.{ I ) L'auteur ne U ^é(ΣQf w /[utremeot : maû
e^ft prpbattémïflt'Ua grtârte* Cômâra^'Jefïe dje Vîen .
»* » «fui 'porte Ic'.'tioît» té cctfc Hïmtè 1*attonc àt
UE l'Ordre ïeutoniqde/ -515
comprendre coumient on peut perdre un ■'^■''*' ■! '"^
pareil procès. Ma^.m.i..
Les pertes immenfes que 1 Ordre avoit daui&i-
.faites'dans difFerens pays, avoient beau- *''"^*
coup diminué lé nombre des Relieieux. Change-
11 •. j r^t. i' -ment dam
il y avoit peu de Chevaliers en coin- let ftaturs
paraifon de ce qu'il y en avoit eu les ^« l'Ordce.
£ecles précédens , parce que TOrdre ^^^'
4ne pouyoit plus fournir à Tentretien
d'ua fi grand noni))re , $c qu*il y avoit
moins d'emplois âv^ remplir : les Piètres
^étoient diminués en proportion du nom-
bre des maifons , &c la claflé des Frères
fervans n'exidoit plus depuis long-cems ,
;C. ce n'étoit ^peut-être dans une ou deux
xn^ifon.s detl^-Frile ^ comme nous, le di-
J5xns. aljfçiirs) .(^gen^ant. les .îlatuts. or-
.dopm^içnt unie iufinjté^dç chofei qui, ne
po\ivoi(Bnt;;13e pratiquer, qiiç, quand les
.Chevaliers .yiyoient encommurj, èf, cette
vie conventuelle étoit devenue imppffible,
^r j le, /petit aQmbfje. auquel ils étoient
j:é4uits^. J-^i* ChçvaliersLpbJjges 'de; vlvr^- ■* ' -^
fépiaréfl9ej0t y fpit dan^ J[ef Çommanderips ' \r.
qui leur étolçnt confiées, foit-d^ns.les .- ^
emplois, militaires on civiles , qu*on- leur ':/ •
jpermetâiît d'exercer ^avoient befoîn d'une
legle de conduite adaptée aux circon^"-
tances où 'ijs.fejtrpuvoiept.. C'efl; cegui /^
fut exécuté par le Grand-.Maitre & le
Chapitre^ qu'il avoit çonyp^aé a cet ef;-
çi6 Histoire
fet dans fa réfidence de Mergentheîm i
l^AXiMii. pendant U carême de l'an 1606. Ces
p'AuTni- changemens ctoient légitimes , parce que
^"*' les anciens ftatuts perincttcnt au Grand-
Maître de* régler tous les points de dif-
cîpline , avec Tagrémcnt du Chapitre :
mais cette faculté ne s'étend pas aux
points efleniieis de la règle , qui font
inviolables , & que Maximilien a laiiTé
dans leur entier , tf Is qu'ils avoient été
établis dans Torigine de l'Ordre. Totis les
Grands * Commandeurs comparufeh» par
eux-mêmes, on par leurs repréfentans à
ce Chapitre , où l'on devoit traiter une
matière (\ eflTenttelle ^ à la réferve du
Grand-Commandeur d'Utrecht , qui n^|r
vint point, & qui ne s'y fit'pas repré-
fenter : ce qui prouve que le Bailliage
dont nous rapporterons bientôt la perte ,
étoit déjà fouftrait à l'autorité du Grand-
Maître.
^ X*^* .^* Maximîlien s'occupa encore de la ré-
pour'u ^t't'f^^ttïc du bréviaire des Prêtres :* il prit
Jigio». le Romain , qu'il adapta à Vu(àge de l'Or-
fÏT/r ^^^ > & en fit faire une édition àînfptuck.
1600' ^^ fonda le Séminaire de Mergentheîm
avec l'affiftance du Bailliage ffe Fran-
conie, & ajouta quelques bâtimens au
^ château , entre autres une chapelle qui
fut décorée niagnifiquement. Ce Prince ,
zélé pour la religion , n'omit rien pour
DE l'Ordre Teutônique* 527
la faire fleurir dans tous les- endroits de
fon obéiffance. Le luihéranifine, quiavoit maximii.
troublé fi long-tems TAllemagne, avoit b'autm*
répandu des germes dans les endroits" ^"**
mêmes où il n'avoit pas été adiUis ; c'eft
pourquoi le Grand • Maître fit venir des
Prêtres zëiés & de bons Prédicateurs ,
des Bailliages d^Alface & d'Autriche ,
afin de confirmer le peuple de Mergeil-
theim & des environs dans la croyance
de la vraie religion ; mais perfonne n'y
contribua plus que lui-même, par le bon
exemple qu'il ne ceiTa de donner, tout
le tems qu'il paiTa dans cette aéfidence.
Pendant le règne de Maximilien , l'Or-
dre Tectonique eut l'honneur de comp-
ter encore deux autres Princes de la
maifpn d'Autriche au nombre dé fes
Chevaliers. L*Archi4uc Maximilien Er*
neft, fils de Charles , Duc de Styrie, &.
petit 61s de l'Empereur Ferdinand I, ayant
demandé d'entrer dans l'Ordre, tomba Vtndtou
imniédiatement après dans une longue ^^^* ^*
& dangereufe maladie. Ce Prince , aux
portes du trépas , défîra d'être revêtu de
l'habit & de la croix de l'Ordre , qu'on,
lui donnai; au mois de juillet de l'an
1615, & peu de tems après il com- ,^,.^
menca à recouvrer la fanté. Sa conva-
liefcence fut longue, & ce ne fut que
le itjE février de l'année fuivafite^ qu'il i5i5.
XL,
Maximil.
Duttl.part.
3* cap, f«
pag, 4^.
Charles
d'Aucrichf
cfl fait
Coadjuteur,
Venator»'
pag. 468»
1619.
518 Histoire
prononça fes vœux &; fut fait Cheralier
dans la ville de Gratz. Ce Prince avoit
été défigné le it juillet 1615 , pour être
Grand • Commandeur du Bailliage d'Au-
triche , mais il ne jouit pas long^'tems
de cette dignité 9 étant mort en 15 1 é (i).
L'Archiduc Charles , frère cadet du
Gr^nd - Commandeur d'Autriche , de-
manda auflî è entrer dans l'Ordre au
Chapitre tenu à Francfort le 5 février
t6i8. Les Capitulaires furent très^em*
barrafles ; ils. ne déiirdient rien tant que
de recevoir ce Prince; mais Charles croit
pourvu des. Evêchés de Breflau & de
Brixen , & ils ne crurent pas que,Je; ca-
r^râere Ëpifcopal (ùt compatible avec la
aérésnonie militatre de l'armement d'un
Chevalier :. ils .refiiferent à regret , ' &
pour témoigner leur, attachement a Tau-
gufle Maifofl d'Autriche , ils poftulerent
r, (17 Le 3ïT6ti de Khevfnlmiler rapï^orte, dans f«
annales, tonu 13. pag, i$. que Maximilien-Erncfl
fûf Maître d'Allemagne j ou plutôt f]U*il fut Coad-
itSKûui , & H ive dit point qu'il fut Grand- Comicsn-
d«ur d*Autric4iei Mais les éciivainl de l'Ordre ne
parlent point de cette Coadjutorerie , ék il eft incon-
rCdable qu'if fut Grand - Commandeur d'Autriche.
Duellius, qui avoit exaniincles. archives de la Corn-
manderîe de Vienne , le compte au nombre - dec
Graf^ds» Commandeurs j &' ajoute : Vid, in tabuU
e/iartam infiallationU , ut voyant ^ dutam . Gracii
12. juU anno ut fupra^ 1615. Khcvenhuller dit que
Maxitnilistf'Etbeft iBQur^it à Gvmii en itfi^
pour
BE L'OkDïlÈ TeUTONIQU«. ÇH)
your Coadjuteur , avec ragrémtnt. du
<îrand - Maître, un fils du Roi de Bo- j^j^^^^^^^^
hêfhe , & neveu de l'Evêque de Bref- b àutr*-
lau. Ce Roi de Bohême, é'toit rArchi- ""*
duc Ferdinand de la brandhe deStyrîe,
frère de Maximilien-Erneft , qui avoit été
Oommandeur d'Autriche , & de Char-
le$5 Evéque de Breflïiu/ L'Empereur Ma-
thias , frérè du Grand Maître , n*àyant
pas d*cnfans',' avpît adopfë Terdînand,
& lût avoit d'abord c^aë la couronne
de Bphéme, & çn fuite celle de* Hon-
grie , qui fans cela', eufTent dû retourner
à fa-foeùr' Anne d'Autriche ; rfiere de
PhtIippeHf, Roîd*Efpagne. Le Pape leva
îcç- fcrupuTes des Chevaliers , çn accor-
à^h^lt l'EVéque de Breflàu ïcs' dirpenfes
nëcëffaires'' (i), Lç'Roî de Bohême te-
firorr^, ail nom de Ton fits^ au choix
qd'on avoît fait de fa perfonne, & le
Chapitre k'ëtaiit aflemblë à Francfort le
18 Septembre , élut Unanimement par
; i } y*.ÇetFuc Paul V» qui tccorda cettt êiCptnfe
a l'Èvêque de Breflau. On peut jogçr que ce Pape
étoic afteélionné à l'Ordre ; 9c qu'il tvoit fnême
ifuelqiie CQQopiffafice de fon hiftoire} il lie peindre
daos la facriftîc de fa Chapelle dans TEglire de i»
Creclie ( S» Maris ad prwfepe , } la fondation de
la. ville de' Marienl>oufg par les Chevaliers Teuto*
niques , avee cette infçripcion : Milittt Theutonicî^ ^
ope Virginie P'rujfîa' Livaniaquè fuhadis , M*rm*\
hur£um côndunt* PaUtfi.. gefl. poot^lic. Hpeiait C9m#,
1». pag. ^2. In Cxleftioo IIL
Tome FUI. Z
$30 Histoire
' voie de population , rArchidUc Charie^
Maximil. P^*^** Co^djuteur : ce Prince fut ùûtChe^
P'AuTRi- valier à Hall en Tyrol. Charles d'A«:tri-
***^V .> . çbe cft le premier qui ayant reçu les otr
dres facré$» obtîi>c les difpenfes nécef-
fairçs pour entrer dans rprdre religieux
& militaire des Chevaliers Teutpniqucs.
Neus ne parlons que de la claile des
Chevaliers^ c^r pour ci^x.gui font r^çm
dans celle d^s Prêtres., ils doiveçtf'^yolr
reçu Tordre 'de prôtrife , ,?vant 4'y. ^HÇ
^ â^mî«, ,
Mort du Le Qrand-Klaîttç forv^cut p^u à Té*
arand-Mâ. j^^^j^^ ^^ ç^^ Coadjuteur, Ce Princç
1618. fut cnlçvé après une courte mpladie le 1
novembre âe Tan . liJiS , ayant, .reçu
jous jes^Sacremens de, TEglife- Les^^aur
tpurs ne conviçnij^t ni dçi'çndin^if.dç
fa mort ^ ni de celwi de fpn jnjwim^îan ;
les uns difent qu'il mourut à Viennjç , oh
}\ fut inhumé , & d^autrics rapportent
qu'il termina fa carrier.e à Jjnfpruclç , où
fon corps repofe. Mais la queftion eft
aitte à décider fi on cônfulte tes "^cri-
tauM wins contemporains. Bell*, Lotihius ,
Auftr, lih. & Lundorp 4îÇcnt que ce Prince mou-
■*1?;/Aarâtà Vienne, que fés entrailles furent
rer. germ, enterrées dans TEglîfe cajthédrale , près
far^fhb.^e celles de TEmpereur Maximilien, fon
^, pag*43* père, & que Ton corpi Vêtu de noir 6c
^i/wpar-deffus du manteau de FOidre Teu;
DE L'OUDltC TeUTONJQUE. 5JI ^^^^
ionique , fut tranfporté à-Infpruck. Khe- ^ ■
vçnhuller ajoufe que le corps du Grand- maximu.
Maître fut porté du château à l'Eglife d'Auiri^
des Capucins de Vienne , où cft le caveau .^^'
>ëe la Maifon Impériale, & que quelques /^j/' ^^^^
jours après, il en fût retire pour être Khevtn*
tranfporié à Infpruck. Tous les écrivains Sr^j
font l'éloge de Maximilien : - c'étoit un tom, i^, p.
Prince inftruit , prudent , 8e d'un carac* ^^*
tere fort doux y qui reifembloit beaucoup
à Ton père. Maxirailien , qui avoit beau*
coup de piété, étoit enneniiî déclaré de •
tout ce qui pouvoir bleffer la chafteté «
& de la médifancc : fa cour étoit auffi
réglée qu'une miiCon rçligieufe pouvoit
l'être y. & il en donnoit Texcmplc! : .
quoique ce Prince fût très - humble &
très-afF4bIe., foji extérieur étoit fi impo-
fant, qvîe les perfonries les plus accou-r
tumées à faire leur cour aux fouverains i
étoientifouvent déconcertées en lui pari
bnt.
%#..^
(Z2
13^
Histoire
lyenator»
Hefi.
J)ueUîuii
lli!ftf d«
BailKage
i^'Utr«cht.
f^ CHARLES D'AUTRICHE, i
XLIe, GrAJID-'MaIT REi
'Archiduc Chahles d'Aittricre ,
prit en mains let rênes du gouvernement
de rOrdre , i la mort de Maximîlien :
la cérémonie de fon inauguration fe fit
ï Mergentheim le 14 janvier de Tan 1619.
La même année ce Prince eut la fatis*
laâion de voir élever fon frère aîné fur
le trône de l'Empire , 'après la mort de
l'Empereur Matblas. Le legs de lôoooo
florins d^ Allemagne, que Maximîlien avoir
fait ï rOrdre » fut employé par le Grand-
Maître ï acquérir la ville de Freudenthal
en Siléfie , dans la Principauté de Tropau ;
& ce Prince y ajouta le don de la petite
ville d'Ëulenberg , iituée dans la même
province.
Si rOrdre Tcutonîque reçut une pe-
tite augmentation par la libéralité de ces
Princes ^ il fit d^un autre côté , une perte
con(idérable , par. la féparation du Bail-
liage d'Utrecht , qui ?ut confommée pen-
dant le Magiftg'e de Charles d'Autriche :
mais avant de venir à ^ette époque ^ ii
xu.
DE l'Ordre Teutonïque. 5}J
faut reprendre la chofe de plus haut ( i).
L'origine du Bailliage d'Utrecht , remonte Charles
)iifque vers le milieu du treizième fiecle , & p'AriRt-
rOrdre en a îoui paifiblement julqu'au re- ^"^*
gne de Philippe II , Roi d'Ëfpagne , pen*
dam lequel la religion prétendue réformée
s'introduifît dans les Pays-Bas , & y occa-
fionna de longues guerres 9 qui xenleve«i^
rent une partie de Tes provinces à la Mai«
fofl d'Autriche. L'union* d'Utrecht, ainfi
nommée, parce qu'elle fut fignée dans cette
ville le 13 janvier 1579 , entre la Sei»
gneurie d'C/crecht , la Hollande, la Tâ^
lande , la Gueldre & le p<^ys de Gronin-
0) Pour jpe poxAt aller chercher dn notions ipar»
It^t «iaos^ diftétens ottvr«);es j )e me feti d*un laén
z:!j:i\xx, très -bien fait, q^u*uo homme de qualité 6m
fa Hollande a bien routu m 'envoyer. Ltt perfonnetf
rftti YOudroftt fttoïc plus ^e détail fur le Bailliage
d*Ucrecht , pourront cooful:?r \t 5f* tome des AnA-^
le3a Veuris tgvi de Mathzi , nii ouvrige du fRimïï
dateur, iiidc«)é : De '^biUukU Se Fundatianeê 'l^Cm
fUfiar, Trfi}tcten$. du isême. Le premier Comman*
deur d'Utrecht cotino , & ^uie(l compfé oour le i>re»
mier Grand- Commandeur du E^i'Uage du même nom»
étoîç Antoine de Lederf^ke de Prin&hngen, à qai Henri
de Viandenj Evêque d'Ucrecht, donna « en, 1250,
l'églife de St. Nicolai ( Jlfiieei op» diplom, tom» u
pag^ 596 >. Les Che/^Iieif aroieac d^ia 1 avant ceuc
époque , l'êgiife de Ste. Anne , où Lederfake fut cn«r.
rerré en 1^6, ,Vcrt le coiitmencennenc du tre^zien^r
ilecle, le< Chevaliers polTédoîent déjà iiueiqoes bien»
dans i'Ëvêché d'Uirecnt, comme on peut s*en con«
raincre par un^ donacion qui fut faite â l'Ordre^
l'aiv 1218 j BU camp devant Damiete > dont AOBé
tarons parlé atlleuît » tome t» page 127.
z i
su Histoire
gen , prouva clairement à l'Ordre Teuto-
CHAttEs nique 9 que le Bailliage de ce nom , étoit
»>'AuTAi- au moment de Iii! échapper ; & en efFet
il ne tarda point à le perdre totalement.
Lors de la iignature de cet afte célèbre ,
qui eft la bafe 6c le titre conftttuttf de
la République des Provinces- unies , Fran-
çois de.Loe , ëtoît Grand- Commandeur
du Bailliage d'Utrecht : félon toute appa-
rence , ce Chevalier étoit déjà imbu des
principes de la nouvelle religion , puif-
qu^ilréfîgo.a la même année, la Grande-
Commanderie , fe réfervant celle de Die*-
ren , qu*tl quitta enfuiee pour fe marier.
Loe fut remplacé dans la tiignité de
Grand- Commandeur par Jaques Taets
d*Amerongen : j'ignore ce qu'il penfoit
fur l'article de la religion ; mais il paroît
qu'il renonça à robéluance due au Grand-
Maître » ou que les Etats d'Utfccht Pem-
p^ciicrenr de déférer i fes ordres , pui{-
qu'il ne comparut , ni en perfonne ni
par .Députés, au Chapitre tenu i Mergen-
theim en 1606 , où l'on traita les matiè-
res les plus importantes. Thieri de Blois de
Treslong, fuccéda à Amerongen en 16 ri :
trois ans après les Etats du pays d'Utrecht ,
qui avoient confervé les fondations ec-
cléfiaftiques , déclarèrent que les prében*
des , bénéfices , &c. ne fcroient plus con-
férés à Tavenir ^ qu'i dcs^ perfonnes de
la houv^ie réligrom l?Orclre Tcutoitique
y fut cortipvîs , coîHme on'lè voit pfaï tu^iUs
une p^rmîflîon doilnée en cette formé , d'Autrx-
le jour même de la fignature de cette ^**'
ordonnance, a Les Etats du pays d'Utrecht
» aflemblés > permettent au Grând-Com^
» .rtiandedf & aux Commandeurs du'Sàîl,-
n lia^ge Tetitoriîque réfidafit à Utréchti
» de pTOcédéf à Tëledron d'un. Coadju'-^
» ît«ur de la religion réformée , qur feri
«obligé, avant d'entrer en pofleffion ,
» de ' dentander l'agrément aux Etats ^
* 'dinfi quede (igtief 6c d^qbfervçr Paôç
j^îprefcHt , par- r^fdonnanee'desdîts Sçî-
» gne^rs dei Etars.lFait à Amersfort lie 8
l»^â« juin 1615. >>
. ' Les Chevaliers Teûtonîqùes ne d^fé-
rebentpôintà cette ordonnance; & à la
mort du Grand - Commandeur , arrivée
en lépp^ils élur^t à h placfè^ vers lai
fia de mai , ou au commencertieiit de juin ^
Gafpar de Lynden , de la branche de Muf-
Êsmberg, Commandeur Catholique, fans
qu'il paroîiTe'que lei Etats s*y foient op*
poiiés. Cela fut peu utile pour la religion
ftc pour rOrdre; car Gsrfpar de Lynden
n'eut^paif^larconfolatlon de laiiTer fa di<
gsiUéiiiiii Catholique. Le 2 de juîHet' fuî-'
v»it vErnéft-Cafimf , Comte de Naffav 9
Feld «Maréchal de$ Provinces -unies , en-
voya les Seigneurs de ReneflTis & de Zuylen ^
Z4
l^l
H I s T *! K;w :
!ç. NyveM au Clvapitre du BailÛage ^
Cnh^LMÈ P^"^ demander 9 cliim. la forme ordinaire ^
0'AvTai. qu'on admît Ton fils au nombre des Che*
***• valiers Teutoniques de ce Bailliage : e'é-
toit Henri , Comte de Naffav Carzenelle*
bogen p Viauden ^ Dieft , &c. , âgé d'en-
viron 8 ans. Quelque contraire que cefa
fût aux ufages de l'Ordre , il âllut ad-
mettre Ilenri , au noir^bre des:Çheva<»
lier» ; mais on mit pour condition ^.qu'il ne
prendroit féance au BailHage qu^^ 1 âge de
i 6 ans. Les mêmes. Seigneurs qui avoiene
^ît la réquifîtien- au nom du Maréchat
àa NafTav , 'demanderont enfuite qiroit
prît le ifune Comtes, pour Ooa^jujteuf di»
Grand - Commandeur : Qfl. d^nianda du
tems pour délibérer, &c on finit par le
reconnoitre en cette qualité ; à coadi«
tion que fi le Grand - Commandeur ve-
9oit à mourir ava^it que Henri eât at-
teint rage de 1 8 ans « le Cbapitre aom*^
meroit un Admîniftrateur pour gouverner
le Bailliage. Toutiétoit irrégu lier dam
cette téception , auili bien que dan^ cette
nomination , Se abfoluM^eni coïKraire aux.
^atuts de TOrdre. On iiQ peut cependant
point en inférer q^^ la plupart des Che«
y9.liei;s avoient emj^rafie la prétesdtiè ré*
forme , pui(qu'ils vendtent d'élire riéçem-
n^ent un Grand- Commandeur Càthéliquei
Qc Ton ne p^t pa^ douter que cela ne
M l^Ordre Teutoniqtjê* fy/
Usi Toit fait par Tautorité des Etats. Si les '
Efats , malgré leur ordonnance ^ avoieot ÇH^Rtrç
toléré i'éleâion de Cafpar de Lynden , p'Autm^
c'eft.que ce Chevalier étoît, allié à la ^"^^
plupart des Gentilshommes , qui en faî-
foient partie , & que nommément il étoit
proche parent des Seigneurs de Reneflfe i'athft^
& de Zuylen , qui avoient fait la demande ^J^^^'^'^Jf
Zû nom du Comte de NaiTaw : mais après lynden.
avoir laiflTé nommer Gafpar de Lynden,^^^^-/*^*
on ne peut pas douter que les Etats n'ayent
interpose leur autorité pour faire admet«
tre le jeme Comte de Nââav , éleyé dansr
la religion' prétendue réforit^éè ; car o»
ne peut pas fuppofer que les Chevalierâf^
ayent changé de façon de penfer , dans^
Fintiervalle de cinq ou iix feroaines. Gaf«'
par de Lynden^ furVécut peu à réleôion'
de Ton Coadjuteur , & ne gouverna le'
Bailliage que lo mois.» étant mOrt à
râgè de 45 ans ^ le 17 mars 1 6240» Comme
il ftttleÂsrmer Grand^Conimaiid^ur Ca«
t4tt>iiqite ,: c*eA de l'époque de fa xtipxi que
no«s avons cra devoir dater Uféparar
âoh du BajUiage d'Utt^cht; . ^ - '
ic . Grand- Martre , attentif aiix i ntérétf^
de la religion. &C à ceusf de fou Ordre r
déiigiUiJean*Guti&mf)€ xie^ael de Vro< «
tndbin^ Chevalier do Bajlliàge.d'Utreçht>
pbHir rem^lacerr.Gàfpàr dt^Lyndiîn ;. nnaî^
U qualké d0 Catholiqiie: l*(;n jeidut» S»
^5
5)8 Histoire
! la Grande-Commanderie refta à Henri
Crat<lc$ ^^ Naflav. Malgré que les Chevaliers dé
»*AvTRr-ce Bailliage, ne tardèrent pas à^cmbraf-
^*** fer la nouvelle re)igton,on pouvoit en-
core efpërer qoMs rentreroient fous To-
bëiflance du Grand-Maître : mais ils mi-
rent eux-mêmes une borne de répara-
tion entre l'Ordre Teutonique & ce ffaiU
liage. Par une rëfolution capitulaire de
Tan i6)7 ^ on permit le mariage aux
Chevaliers , donnant pour raifon que les
Etats d'Utrecbt ^voyoienty avec peine »
que les Commandeurs v^cuflent dans le
célibat. Ainii TOrdre Teutonique perdit
lufqu'i l'e^érance de pouvoir recouvrer
«n Bailliage qui , n'ayant plus rien de'
. commun avec hii ^ conierve cependant
la forme ftc le nom de Teutonique , con-
tinuant d'avoir un Grand^ommandeia-j
des Commandeurs tu des ChevaKers.
i>uBaiH«cc L'hiftoire du BailKage d'Utrecfat n*ap-
•ttSl"* partient plus à celle de l'Ordre Tratoni^
que , dès qu'on en a mar^ la Répara-
tion. Cependant , conime il porte en-
core le nom de Teutonique j & que c'eft
un corps de NoblelTe très - refpéâabJe ,
par la manière dont il eft compofé , nous
ne pcfUvont nous refufier d'en rapporter
quelques détails. On compte dans ce Bail- •
liage , outre la Grande -Cémmaiiderie d'U-
trecbt^ cellfi de Dterèn , de Maaitand^ dé
DE l'Ordre Teutonîoue. 539
Ttel dé Rcenen , deLeyden & CatVich , de '
Sçhooten , de Doesbourg , de Schaluinen , cuttLLEt
àf Midelbourg & Sthoonhoven. Les Com- d'Àutj^k-
n^andeurs ne font que titulaires »i toutes les ^^^*
Commanderies étant adminiftrëes en com^
mun , par un receveur qui paye tous lef
ans 9 une (omme fixe aux Commandeurs^ >
proporeionnée â ta forCe des Comman-
deries dont ils portent le titre. Si on n'a
pas détourné une partie des biens à d'au^
très ufage^ , ces Commafideries ne. doi^.
vjent pas, avoir été confidérables , ear les
revionus de chaque Commandeur 9 font
fort modiques. .Ce Bailliage eft tellement
dans la dépendance des Etats de la pro«
v'mct d'Utrecht , que le$«ouve9ux Corn*:
n^andeufs doivent leur^tre préfeiités p#lir
qbtenif leur appfpbatîon , & qu'ils' ne*
p,euvene prendris aucune réfolution capi»^
tulaire 9 fans leur confentement.-
.«Ces^ Cbeya^ers contiiiiuent à porter la
çr^ix il'or émaûUéfs de noir ^ CQinme.lcs'
Chevaliers.de. rOf4r€ TeQtpnique^ leurs,
prédécefleurs : quetque>-uns d'eui^ payant!
négligé aaciennemetit de porter cette croix^
il, fut:Ordonné., fous peine d^r^ende^ de
La^ porter toujours 9 par une réfolution -ca-
pilulaire de Tan 1.676. Quant à la croix
noire) liferée d'argent que les Chevaliers
X^utoniquies ont toujours jjprté fur leurs
habits , les Chevj^lijBrs .4u Bailliage d'U«
Z. 6
jfo H I s T ^ t 11 ff
treche en avoieni perdu iWage, cfepiw
Ca^^LM '^**' Wparation d'avec TOrdre ; ce n'eft
p'^VTAi* qu'au commencement de ce fiecle , qa^ls
"*• • font reprife ; mais elte eft réfcrvée fw>ur
les Commandtun , les iimples Cbevâliert
ik'en portent pat. Pour être admis dans
ie Baiilia|;e d'Utreckt , on fe fait infcrire-
par un Commandeur (tir la lifte des af-
pirflns^ ce qui coûte lOO ducats : on ne
refufe perfonne, pUrce qu'on n'exige au»
eime pireums poor rinftfiption t conHnti*^
némeni on fait infcrire les enfans au ber*
ceau. Lorfqu'ii y a une place iracimfê^
lè plus ancien de- ceux • qui font fbr la
Kfte , éft* admis à faire fé$ preuves , qtit
êmt6&tm A mosirrer qii*it eft de ta religion'
pitéfendue reformée éc OeitHlbomme ; ^e
qui fe i^ifie pat^ une ptettvt de q^kiMré
^artieri) deux dfi c6té du père ^ fif ^ettie;
du côté de h mere^ Si l'àfpîranT j fatif»
hk, il eft rcf u ChevaHer (4 )'€« d€^i»icnr
Commandeur à Ton tour ^ paffànt tou)i>ui-s
#iine BVoindre'Cotniiiirf^tié à ufiefneif*
leure. Le Gr^iid-Comwiàné^t* «A ordt-
n^ûreufienr remplace par un Cërâtf^reur
qui «ft ikAïf , maî^r prefque ri^u'iours- le
choix tombe fur ie plus antiéti ComUianf^
éeur. Les Chevaliers ne font peint de
^œu , mais ils prometrènf , féi >de 6en«
il) Ua Etiu «a «m txé H mowiti i Aitt%
m. l'Ordre TivromQXft. j4f
rilhomme, de maintenir les privilèges &c
de veiller aux intëîécs du Bailliage. Voilà c«^w.«»
en bref quelle eft la conftiiution' aâttelie o'Avtk^
de «e corps de Noblefle^ qui n'a plus ***"•• '^
rien de commun avec l'Ordre. Teutonique
^e le nom ^ fes Etats d'Utrecht aiant
jugé à prepos de le lui cohferver.
On fe perfu^dera aîfémenc que le Mort da-
Grand-Maître fiit ttès-ferifiblc à la perte ^^;^**-^*^
du BailFbge d'Utreçht : & comme ce 1624^
Prince éioic plein* dé zèle pour Ton Or**
^re^il^eft probable *l[]u'ilaardit faifi une
ecca£on favorable qui fe préfenta queU
que tems après , pour recouvrer d'autrei
domaines qui lui avoienc été' enlevés |.
fi la Providencer n'en avoir di/pofé^ autres
mcnt»^ Philippe W:^ Roi d*£fpagne , ap>
petbr oer Prklcoupoiir gouverner le Po»^
tugal en fon nom ^ & l'Ordre , dit Hefs^^
conçue refpéfancig que , p^r ftmTtédirv ir
pourroit rentrer en ppAT^ffion des biens-
qu'on lui avoit pris autrefois en £fpag»e
& eor Portugal. t)t\ ce ftîi^ointTrojr^inctjt
l'Ordre perdit ces biens^^ni eiA quoi ilis
çopfiftçyentrla feule rtotioh quéje trpuvf
Àir' cet'fOb}^4s, ft rMçofitre dans Venan pag. 4^^.
Vor'Vquî *appo>te,cpje le Grand"- Maître
Mat'rmiliçnfir beaucoup de depenfes, 8c
envoya, une députation pSDur tîcher âf
reeyDuvrer la Çoinmandêrie^ de Torô'y
q[utri|)pQrtoit<î9ô» ducât;:^ & d**uwç?
544 Histoire
JEAN-EUSTACHE
"î[nr^ DE WESTERNACH.
Ieah 01 '
Vestie. XLIU. GRAHD^AiUÎTRE^
MACH.
1625. JLiORSQVE le Chapitre de l'Ordre
jiuji Sacr. s'aflembU à Mergentheim , pour procé-
%P^^7s\àtx à rélcdlon d'un Grand- Maître, le
' Gomte de Tilli , fe mit fur les rangs ,
pour remplacer TArchiduc Charles , par
la voie de poftulation. Tilli étoîc un
Grand- Général , & s'il avoir ëtë Cheva-
lier de rOrdrei fon mérite auroit pu
rélever ï cette dignité; nuis il y avoir
de U témérité à briguer un honneur qui
ii*avoit jamais été déféré qu'à des Princes
demaironfoiiverainerauffifut*iirefufé(i)r
L'Ordre fie manquoir point de fujets du
plus grand mérite ;. maïs perfonne n'étoic
(I) Je ne parle que àtt éteftîonf faùes pftr roie
de podulatioa» qui n'onc îamais ea liea que poae
é9% Pciucei de Maifon feurtraine « encore la plu*
part de ce» é>eâioDS ne font poîot de vraies poflii-
Utions. Qtfaod rOtdM a réfolu de prendre uaPriocc
poar chef, il fe fait recevoir CheraUer, & alor»
•n l'élit dam la forme ordinaire; n^ais il eft vrai
que dans ce cas, il ne prononce Tes Toeax qu'au-
taat ^'il cd i&\kii d'Iuc iia imnédiatcaïc]» a^ c^«
m. l'Ordre Teutonique. 545
plus propre à réunir les voix de tous tes <
Capitulaîres cpie Je an- Eustache je^Î;"ô«
» E W E S t £ R N A b H ^ Suabe de na- Vestee^
tion ,& Grand-Cammandew du Bailliage ^^^^*
de Fr^nconie. Il avoit gouverné l'Ordre
avec beaucoup de fagefle, en qualité de Htfir
Lieutenant du Magiftere , pendant les
longues abfences que Maximilien & Char«
les d'Autriche ,dvoient faites dans le cours '
de leurs règnes r & ce fut le 19 mari
de l'an 1615, que ce vénérable vieil-
tard , âge de ^o ans, fut élu pour remplacer
te dernier de ces Princes. "Wenernacli
avoit ua génie vafte Qic profond, joint à
beaucoup de fagelTe & à une expérience
coofommée. II. avoit vidlli dans les camp»
& dans les négociations, étant également
propre à la guerre & aux travaux àvt Ca«^
Binet : aufli les Empereurs & les Grands^
Maîtres Tavorent-ils emplo]fré dans les 00-
Câfions les plus importantes & les plus
délicats* Qa pourroit citer pour exern^
fWy la commiiSon que l'Empereur Ro«
di>lphe Uû avoit donnée, en Ten-voyant
comme Ambafladeur à raflemblé^e,,que
les Princes Proteftans tinrent à Ronem* ^ -
bourg, m mois de juillet 1611 ; Waisj-^^c'^Hi*^
WM$ ne pouvons point' entrer dans.de >^>>- p^f*
femblabies i^tails. 11 fuffitde dire que les ^p^tnatoni
tjgdoHeiis qui ont parlé de Wefternach ff^B*4S4»
Loot tous fait avee éloge; & qu'on dit Du(îi
546 Histoire
communément qu'il a été employé plas
Je^k'^de ^^ "^ '^^" ^*"* ^^* commîffions épi-
'^b^tba. neufes , pour le fervtce des Empereurs &
«^^«- de TEmpire.
Suivant le précis de ce qui s^eft paffé
an Chapitre où "Wefternach fut éln ^ tel
w4ir/î. Sûcu qu*il eft rapporté par André Fîdler, nommé
5f^j^;7j;; le Père Marian , Auguftin de Vienne , les
* Commandeurs avoient poflulé , ou réfolu
de poftuler l'Archiduc Léopold-Guillau-
me y fils cadet de TEmpereur Ferdinand II ,
pour Coadjuteur, & lui avoient aflîgné
une peniion annuelle, de rfoôo fibrins
d'Autriche I à prendre fur les domaines
de Freudenthal -, jufqu*i ce qu'il eût atteint
Page de 20 ans. Plùfieurs écrrvaîns con-
temporarns viennent à Tappui de cette af-
fertîon , mais il y a quelque différence
Germ,Ss€n dans leur récit. Charles Carafa , Evéque
aIZ/''^ d'Averfe ,quifut Légat en Allemagne fous
f 610. pag. Urbain VIII ^ rapporte 'que te défunf I
*'*' Grand-Maître avoil eu le ptojct dé faire 1
élire Coadjuteur , fon neveu , P Archiducf
Léopold-Guillaume 9 & qu'il ne 1^'avoie
point exécuté I à caufe delà grande jeu«
neflfe de ce Prince. Il dit en outre que
là Maifon d'Autriche , voyoit av^o' pein4
que la Grande^ Màîtrffe altbir lui échapJ
per i d*autant qu'elle aveit fait^dè granJ
•'des dépenfes t* tant pour* recoov?er h
Pnifle , qw pour conferver les autres bien
MACH.
DE l'Ordre Teutokiqûe. 547
de rOrdre : & il ajoute que TEmpercur
laiffa cependant la liberté de Téleftion aux j^V^de
Chevaliers, en témoignant qu'il fouhaitoît Weste*-
qu'on n'oubliât pas fon fils. Il femble que
Carafa parte en courtifan dans cette oc-
cafion^ car la Maifon d'Autriche n'avoit
point fait de grands efforts pour le re-
couvrement de la Pruffe , & s'étoit bor-
née à quelques négociations infruftueufes :
d'ailleurs ce n'étoit point un mérite à
rEmpcreur d'avoir laiffé la liberté d'é-
leôîon aux Chevaliers ; leur droit fur cet
objet étoit inconteftabîe , il n'avoit jamais
foufïert d'atteinte , & Ferdinand étoit trop
magnanime pour concevoir îe projet de
les en dépouiller: il' n'y a que les Princes
fbibfe^ 6r incapables (le grandes viiès ,
qui ayent la petite ambition d'affujettir
ceux qui font hors d'état de {e défendre.
• Il ne falloir ni raifon* ni prétexté aux
Chevaliers Teutoniques pour qu'ils té-
moignaifent combien Ifs étoiem flattés de
compter parmi eux des Princes de l'au-
gufle Maifon d'Autriche , Se crnnbien ils
défiroieni d'en avoir pour Chef ; & s'ils
avoient befoin d'un témoignage ^ ils le
trouveroîent dans Carafa même. Dès
qu'on connut, dît cet auteur., le défir.
de l'Empereur, on convint d'élire pour
Grand-Maître , un Chevalier du corps , Sc
de donner annuellement à l'Archiduc une
54^ Histoire
penfion de i 2000 florins , jufqu'à ce qu'il
jEà'J\>B *û^ atteint râgc de iS ans, avec claufe
WcsTRK- que, fi le Grand -Maître vivoit enclore
MACH. ^ ^çjj^ époque, il fe démeitroit de la
Grande- Maîtrife en faveur de TArcbiduc,
qui alors lui donneroit une peniion de
Ti'Jl. nri. i looo florins pour fon entretien. Adol-
faTf.V.'zi^ P'^^ Brachelius dit la même cbofe que
^^a^. !•!. Carafa , 6c Tun ou l'autre a été copié
gls,\iffr P***" RitterhuGus : mais fi ces écrivains
gént'aipagt rendent juftice au défit qu'avoient les Che-
^' valiers , d'avoir un jour l'Arcbiduc Léo-
pold pour Chef I ils fe trompent fur le
point effentiei : & l'on feroit tenté de croire
3ue le Père Marian , qui a vu les aâes
e ce Chapitre , a pris une propofitxon
pOiif" Uiic réîouirion, quand il dit oue
* les Capitulaires réfolurent de pofiuler IM^r-
chiduc Léopold- Guillaume pour Coad*
juteur; car le contraire eft prouvé par
• le fait (i). Premièrement, s'il étoit vrai ^
comme le dit Carafa,quele Grand-Mal*
tre s'étoic obligé d'abandonner la Grande*
O) Ce nVft pas que les ChtWàlifn n'auroiene pu
promettre de recevoir l'Archiduc & de l'éiire Coad-
fuceur à Và^e de 20 ans > t*il perfiftoic à vouloir
encrer dans rOrdre 4 ce qui oe !«û auroh donr:é aucun
droit à la Graade-Maiirife , qu'après !e décès' de
celui qui en auroic été pourvu i cetie époque; mafr
nous fomraes autorifés à douter de ce fait , puiC-
^u*au lieu d*avoir été fait Che/alier & nommé Coad»
futeiir ta i^J4i H oc le fut que 5 aps »^ès«
DE l'Ordre Teutonique, 549
Maitrife , quand .rArchiduc auroit atteint
rage de iS^oude 20 an?, on pourroit j^^^'^,
dire qu*il a été plutôt Lieutenant du Ma- Wester-
giftere^que Grand Maître; & nous ver- *'^^***
rons cependant que l'Empereur lui à
donne rinveftiturc de la Grande- Maîtrife ,
fans reftriâion 9 &C dans la même forme
<juc fes prédéceffeurs l'avoîent donnée it
ceux de Wefternach. Secondement , on
ne pourroit regarder que comme une dc-
rlfion , le choix que les Capitulaires a voient
fait de Wcflcrnach , qui étoit oftogënaire ^
s'il avoit dû réfigner la Grande-Maîtrife
à l'Archiduc, qui n'avoit que 14 ans.
lor(qu'il auroit atteint Tâge qu'on avoit
fixé. Et finalement il confie par le témoi-
gnage de HeiT, fils d'un Chancelier de
l'Ordre ^ & qui par confêquentdevoit erre
înftruit de l'événement, aufli-bien que
par le témoignage d'Avancin, que Léo*
pold-Guillaume n'a été fait Chevalier de
rOrdre , & n'a été élu Coadjuteur que le
X2 août f6)9, deux ans avant \t mort
de Jean-Gafpar de Stadion , qui (accéda
à ^S^efte^nach ( i ). Cepetvdant i| paroît
(I) te Perc Nicoltt AF|acio, léfiiKe. diM ]'o«»
irrage inticulè ; XeopoUi dfilfeinâ Archià, Aufir*
Principiê pace Çr b$Ua incUu jTirtmtea &$• in^^» '^«"*
tuerp, t66$n péLH, ^ proUgom, $. ptigr9*,^^'
poufle U chofe beaucoup plui loi» que Icfêctivaist
4qpt oo«s aTOft» jpatlé plm M^titt Seto» Imi, l'A>«
5Î0 Histoire
certain que les Capitulaires offrirent un*
Jeam^de pcnfionde i looo florins au jeune Prince,
Wc:»TKK- que foa père deftinoit à entrer dans fOr^
WACH. jj.^ . c*étoît une marque du défir qu'iU
a voient , d'avoir l'honnçur de le rece-
voir , quand H auroit atteint uil âge pju$
avancé, & cette offre ayoit été faite yo-
Jpntairement ; car cette penfion , qui au-
roit été confidérable po^r uo particulier ,
* étoit yn trop petit objet pour le fils d'un
Empereur , pour qu'on puiffe le foupçon-
ner d'avoir laiffé, entrevoir le défir de
Tobtcnir.
Mort dtt Le Grand - Maître , éfu ' le i o mars ,
Grand M*î' ,, j-/ i u ^
,j^, comme nous 1 avons dit plys haut , ne
perdit point de tcms , poyr dpi?niander
* ' ■ . 'l'Il I. J' . . Il ||ii| I , i^ I. m I I
chMac pouvôUprétendre aiîMaglftere en i6i4,''parce
qu'ilayoic 70 ans af:coiDpIû : cepeadanc , dit-il , on dif-
féra de le recevoir Cheyalier , "^pour diSTërentes rai-
{<itis ; jofqa^eii i-6}9 , 8t s'il ne prit pas -les rcoes
4u Magiftere â cette épi»qi\e, c*eft qu'il voulue iiîeii
faire nn accommodcnif nt avec le GtandrMaître Sta-
dlion< Cet auteur n^eft dans, cecee occadon qu'un ccho
peu fîdele 6t$ auues ; puifi^uUl pouile la chofe plus
loin qu'eux; & f on n;é peut'pasdîre qu'il eft mieux
iaftrutc, ipuifqv'il fait la faute de ne donner qu'un
an de Xfm^ à Wefternach , qui, furvécut plus de z ans
&r'detni a'fon élection. .Par une erreur toute oppo-
^ fto i celle qu'ont f^iee les écrivains que nous avons
nommés, Khevenhuller « quot qu'àttactiê à la Cour
de l'Empereur, &,quî par cohféquçnt deyoic être
Mihrîfb par la mort d^ ÇtadioB* Khtvrnljiulf fom.
nrpug* $/* in n^i, '
PE l*Ordre Téutonique. 551
jnnvefiiture à l'I^mpexeur ; il chargea
de cette commlffion honorable, Jean j/^^^'ôe
Rodolphe de Gemmingen , Grand- Corn* Westek-
masdeur d'Autiiehe , Adam Baron dç ^^^"*
"^S^olkenfleiQ de Troflbourg , Comman-
deur à Donavcrt, & Chambellan de TEm-
pereur, & le-Doôeur "Wagnern, qui fc
rendirent à Viçnne,. & firent en foa
nom le ferment accoutumé. t)ans les - -^
lettres ^d'iqveftiture^ .qui iont datées du
12 mai 1.6^25 , i^^rdihand rappelle celles Dutii'tas;
xm , avpiçnt éié données aux Grand- ^f^'^'^tf'
Maîtres les prédecelleurs , depuis Albert
4e Çrandebourg : .elles font conçues dç
î^, rn^jne n\ani.çirè que peKes qu^ÇJiarljBs*
Qini^t avoiç donjoees à Walther de Cron,-
Jbçrg, jjoni noiM avons tendu conriptp
en fQÂlieuf ç'e.ft 4-difèjp ^ue fEmperctur
poqi^oîi Jp'ficf j!de 1> Prufle à We^flçrnach, . "
aînfî qûp toutes (es dépendances^ & qu'il
prdonnoît aux Pruifiens de 1^ rçcbnrioître
pour l^ur Maîtrfti \ I , ! . .
. ;\V^fteynVch nç jouît Yàvldng-tenis de
réniincntf dignité qjp'îl.avoifjfî.bîen mé-
Vîtéç, étant Mort (utité;n,en^.â &^çrgén-
theim, à l'âg^ dp ^% ans , je x!^ oâobrje . ^'fi'
de Tan xôiy,^ après siyoîr goiuv^r-né TOr- 1622^*
dre, pendant longtenns . comme jLieutCr
Ç2^nt du Magîfleiys , &l feulement ^ ans jf
.nibîs &.9 joues en qualité d.è Grarid.Maî.trç^
SQixçbrps eft d^^ofé *dans.].Vg'ir^^foutçiî
5Çi Histoire
raine de Mengembeini , deftinée à la fé-
pulture <lcs Grands- Maîtres.
XLIII.
Jkak 9B
JStadiom»
Kr/f.
Annal.
Ytrdinand.
Êom, t^, ft
BU*
JE A,N-G AS P A R
D E s T A D I O N.
XLIIh. GRAyD'MAITRB.
J^ES Chevaliers Tcutonîques ne pou-
voient mieux rëpârer la ^ perte de leur
Grand Maître , qtt*eh en choififTant un
autre qui lui fiit femblable, & ils le trou-
vèrent dans la peHonne de Jean-Gaspar
ï)E Stadion , 'Grand-Coinmandeur du
Bailtiagé d'Alface/ftef^, & Rheycnhuller
jnarquent Ton éleftîotl en rSÏj i '& le
dernier ajoute qu*il reçut la même année,
la confirmation 'de PEmperepr, c*eft à-
dire, Tinveljiiture de.touit les fiefs ^ de
rOrdre , qùî d^peindeht ' rfé f'Empife»
Airifi l'interrègne ne.' fut que "rf'un ^mcûs
bu de (î:|c fefliaines.'âtàdion ayoit acquis
par fes feryicés, la plus haute. co'nfidé-
ratîon à la Cour de ^Empereur; il ëtoît
Ton Cc)nfciner«înt;ime,Prëfident du Con-
^il dè]^^^*^^ & Commandant de Vienne.
^on éléyarion à la feraode-Maîtrife ne
Tempêcha pas de continuer à fervîr
l'Empereur
DE L'OiirvRE Teutonique. 55 j
TEmperear ^ qui le fit quelques années '
après Gouverneur de Tyrol & Pem- j^j^^^\y^
pdoya.dans diverfes occaiîôns auifi hono- Staoiom^
rables qu'ëpineu/es : mais nous nous
abâteodrons d'entrer dans ces détails ^ "^
tant parce qu'ils (ont étrangers à l'Ordre, .
que parce qu'il faudroit donner uii pré-
cis des aBFdires de l'AHemâgne, dtftic la ^
'fituation devint très - fâcheufo pat la
guerfe que les Suédois! perterent au centre
de l'Erapire., Nous ob^rverons feulement
que cette ipuerre fut encore funeftei
rOrdre. , ' ^ .
. Giiftave -Horn » Général Suédois i* Prife de
ayant faît!de grands progrès en lhrahco^-^«fg«""
nie » inveitit Mergentbeim , 5^ prit en les Suédois.
l'é î I , par compofition cette ville , que Kktven'
fa fituation rend peu fttfceptiblB.de dé-- Jjîy^^^;.
lenfe,' après ravoir battu' un corps d'im- Lonchiu».
périaux qui .venoîent à foh fccowf. On^''':,''^'^*|
peut iugér du dégât, que les entremis* 1631.
ftrent îdaàs Çiîtte. ville; jiuifqa'ils? détroit»
firent de fond en conible , le couvent
des . Capucins , -que te 'Grand-Maître y
avoir iaât bâiirr: ris nerefpeâerent même Grofp,pag.
pas la jcéfidence Be/cfcPânce ;". pai^ àtt^99'
femmes Suédoifes logèrent dans fon ap-
partement. Deuit'âns ^Çrês la 'vlTTe d'ET- Mircurt
çhçnbai:h , qui/appartçooit à l'Of dre , ef- f^^"^'^"5;
frayée • dii traitement que les Suédois * '
avoient fait à celle de Heriden , «dont. ils .
Tomt VIIL A a
{54 Histoire
^ avoienC fait paflisr b garniibn au M dû
Jmh^ps l'^^f ouvrit Tes poctes aux mânœs
Sui>iaH. eimraiisy 6c îl eft î croire 4)o'eIIe ne
fiit pas mieux traitée qoe Mergentkeini«
Doni^tt L'Offre Tcutomqtte avoir toejours fë-
hîiîîifMrrt <wiru rEmpirc en toute occafioii, a
«le fEnpc- proportion de Ton pouvcur , & jorqne»
Luni eont '^ *^ *'*** ^^^ îifultë Cpie dcS pCtteS.
/pûlfom?fi L'Empereur ayant privé le Comte George*
pag. 38s* Bederîc. de Hohenlobe , de Ton Comté
""r^^r! ^ WeBccrsheira , pour avoir porté les
acmes contre lui » il donna ce Comté à
rOrdre ; parce » dit-il , qu*il avoit etfbyé
r 4ei pertes con£dërables ^ en affiftant
cooftamment ùl maifon ; &t il chargea
le Comte de Sultz » de mettre le Graiid*
Maitce 6c l'Ordre en poflcffion de ce
Comtés par un diplôme donné à Ra«
tieèonne le i6^ janvier iS^j ( i ). ,La
doâatÎQn dé :Weickersheim^ k& un de»
dèrmer&aâes de l'Empereur Ferdinand li ,
qui mourut à Vienne le 15 iiévtier de
hr méms année. Le Giand-Maitce perdit
en lui un proteâeur, 6c il en reiroiiya
un autre dans Ferdinand III, fon Aïs
aitié ^ qui lui fuci^da à TEmpire*
(1) Je crois que cette mtrque de la fioftbe rolonté
ae i'£fnperettr , fut peu teéhmiTe à ViHihê ^ 9c que
W Comté de Wcickartheim , c(i retoorAé pca ^e
ssai Afth « à la mtifen de Hvfaenlohc*
DE L'Ordre Teutoniq ue. 5 n
UArchiduc Léopold- Guillaume, frere !
de Ferdinand III, que fon père avoît j^^'"'^
deftiné ^ entrer dans- TOrdr.e Tcutoni- si»adioh. .
que, n'accompJit ce projet qu*en i639» L'Archiduc
Le 11 août l'Archiduc prononça fes vœux ^i^MÇ®^"*'
& fut fait Chevalier par le Grand- tù (X
Maître , & le Chapkre le nomma en Coadjuceor.
«BÔrac tems Coadjuteur. 11 feroit à dé-.^^y^^^î"^
iîi-er que toutes les pérfonnes qui fe. He/t.
lient par des vœux folemnels , fuiTent i^39*
dans les mêmes difpofitions *que Lëopold.
On ne peut rien de plus éditant que Avancinî^
ù prière que ce Prince avoit compoiec, /''*'• , ^
pour demander à Dieu le ïecours. de
fa grâce, & les proteftations qu'il lui
fit de travailler toute (a vie à accom^
pifi parfaitement les: engagemens qu'il
ajlloit contraâer. Pour témoigner à Dieu;
qU'il défiroit de vivre & de mourir dans,
ces fentimens, il (igna cette proteftation ^
le jour de 1 emiffion de fes vœux.
Il avoit fallu une difpenfe à r Archiduc j^ Mort ^u
pour entrer dans fOrdre Tcuionique , <îf«ndMâî-
parce qu'il étoit 4^j» pourvu de plufieurs "^
Evéchés , & par la même raifpo il lui er\,
falloit une féconde , pour pouvoir fui^re'
la carrière nûlitaiie. L'Empereur ayant .
mis, en i6{9, ce Prince à la tête d'une DueiUns:.
armée deftinée à agir contre les Suédois , p^^' ^**
engagea le Grand-Maître, dont les talens,
4foient cQotitts^ d'accQmpfgpçrifon Ççia4b
A a ^
^)6 H I s t* o t R fe
juteur, povr le ^guider dans (é$ opëfa-
Jexk D*« •'^"^ • "^*" ^^ "^ ^"^ f^^' '^^^ peine que
STAviON. Stadion , qui avôit 70 ans , fe chargea de
• «cette cômmiflSon détrcate. Nous ïi'en-
trero'ns pas dans les diétâjls de cetoe
'guerre, où Leopold agît le plus fonvent
d^accord avec le célèbre Pitolom/ni ;
mais , s'il eurent des fuccès ^ ils eflTuyeTent
atiffi des rerers; car ils furent battus
en 1641, pr^s de Woîffenbutel , par le
Comte de Cuébriant, qui commandoit
une armA de "François & de Suédois.
1641. Cette même année le Grand-Maître ter*
mina fa carrière , a\i milieu de l'armée
Ihipériale, dans le village d'Ammeren
près de Mulhaufen en Thuringe. On re-
itiarque qu'il eft mort Je jour de ^a
Préfentatîon de la'Ste. Vierge, (êtt qu'il
afVoit célébrée toute ft vie , avec beaucoup
*e dévotion : le corps tle ce Prince fini
tranfporté & • Mefgentheim , pour être
inhumé dans Véglife des Capudins , *dont
il avoit fait bâtir une féconde fois le
xX)Uvcnt ; qui' avoit; éfé totalement ruiné
ip^t les Suédois.
Lctiehîui, '^'Un contemporain pfeîtft vîvemeiit les
rer^Gtrm. regférs tjûe :cette perte - occafîonna à
^VJ/f." l'Empereur, aînfi qu'aux Princes» de fa
*Maifon : mais,' fi Stadion fe rendit re-
^commaridàble par fcs talens & fon atta-
chement à \z Maifoii d'Aittficbc^ il le
DE COrdre Teutonique. 557
fut encore davantage par une folide dé«**?T^?'^
votion^ & par rexercice de toutes l«« Jean de
vertus. Il avoir entre autres un fi gran-d^'^'A'^io»*
éloignemem de tout cç qui pouvoît bleff^r y.^,^',^^,^-
la chafteté, qu'on peut dire qu'il pouffa etbu/g.tom»
la chofe jufqu'au fcrupule. . à.^FH^m'^
Il n'eft pas hors de propos d*obfervcr - . .
ici, que. Godefroi Huyn de Geleen,; .
Grand Cbmmanaeur du Bailliage duViéux-
Jonc, qui étoit Feld-Maréchal au fervic« .
de rÈmpereur, fut un des Officiers qui
Te fignalçrent le plus , pendant la guerre
des Suédois , qui dçfoU 6 loogr t^RV .
.rAIlemaçne, • . '^ ^
^:My^ '
A a j
XLIV.
Léo POLO
55B Histoire
LÉOPOLDGUILLAUME
D' A TJ T R I C HE.
D'AuTJii.' XLIVe. Grân d-^MaitrK^
CHI. •
1641. ijiÔPOtD-GViLLAUME, qui étokCoad-
juieur depuis i ans, devine le Chef de
lX)rdfe Teuronique à la mort de Sta-
tion ; ^ais comme ce Prince ëtolc à b
ttit de Tarniée Impériale ^ la eérémoilfe
de Ton inauguration ne put fe faire que
AvAnt.pr9* Tannée fuiyante : elle eut lieu le 4 de
Ugom. 3. ^^j ^ jjj^j TEglife des Auguftins à Vien-
'^♦** ne, en préfence dé «l'Empereur , deTIm- .
^ piratrice & dexoikte br Cpur. Les Grands-
Commandeurs d'Alface 6c*de Franconie ,
s'étoient rendus à Vienne i cet effet , &
quand la cérémonie fut achevée » le
Prince Grand -Maure donna Tordre de
Chevalerie à un Novice , nommé Jean
Louis de Lobenfiein.
Khev^nhut* Comme Li'opold avoît été deftiné dès
sT^fi^r ^^ i^uncffe, à l'état eccléfîaftique , TEm-
pereur^ fon père , lui avoit obtenu des
bulles pour les Archevêchés jde Bremen
& de Magdebourg , auxquels il fut obligé
de renoncer 2 il en fut de même de TE-
M L^OUDRE TeOTJPKIQUE. ^f^
«védM d€ Halbcrftftdt , auquel U avoit été"
élu ^n î6x6 i il le perdit par le traité cïopolo
d'Ofnabruck , en vertu duquel cet Eve- ^avtrit
«hé fut fécularifé. Ces pertes furent bien ***•
4omp^(ees , tant par la Grande- Maitrife
.de rOrdre ^ que, par les Evéchés de
iStrasbourg , et Pai&u , d'Olmutz 9* de
^teÛdXL ^ & les Abbayes -Principauléi de
44urbach &c de Luders^ dont îl obtint
.l'adniiniftration. Outre cela il fut Gctt'«
jyerneùr des Pays-Bas depuis l'an 1647
^qtteo t6^6. Si ce ^prince fut , comme îb}^
30a 4e /dit t un bon Evéque » UA babil Gé-
stftésal . & un homme d'Etat éclairé » on
::convîendta , fans peine , qu'il doit être
Icompté ail nombre des grands hommes
4e fon Jtoiiis : car il n'y . a qu'un génie
vafte Se même extraordinaire , qui puiâe
)faxfir )tafl;) jde; parties idiiierentes. * ^ ^
^! Le Gr^d-Maittè demanda ft l%mp^ 4vmp'tti^
istut «a àidrbit de la Hc^ii^yôèHl^^*»^'^
pût eiivoyer fts Chevalters , pour èoW- • . ^ > '
i>attre les Turcs-, & ^déja Ferdinand avoit
rndique la place qu'il leur deftinoit ;^ mais ^
-le déÉiut de moyeni v\en^ê€;faa^'é]iéeti« ,2c'. k '
,teB :cé.'praçet, L;éépQld>fpérë'î'dé fc^pi^-
curcr des fouids pour cet écabliffemept »
en (oîlicitant la reftitutîon de^^ConyTi^n*
^derîes qu'on avcât ealevécs-'^ l'Ocàre:;
tant en Efpagrte ,' quVti Italie , fi pont
cet^ çff^t il is'^i^fia au '^^Papia. Xî6\nmr. it
Aa 4
f60 H'i s f o I « E
, prcvoyoit' que cette afTaife traincmît en
Ieopold longueur ,. il pmpoTa <ii même , tems ,
^D'Auï«.i. d'envoyer (es novices à Rome Jans la
' ' maifon de l'Ordre , & de les feir« fervk
furJes galères du Pape ^ pour qo^fs pua-
ient, faiie 'pfreBve de leur valeur en com-
J)attant contre les Barbareltques : mats fa
bonite volonté du Grand • Maître -n^ fut
iulvie d'aucun effet ; l'Ordre ne recottr
vra. point Tes Cammanderies en Efpagne^
ni en Italie , & j^ignore ii on envoya ;a-
^. 1 jnm de5 novices à vRome pour combat
4re. fur leis galcres duPàpe^ Lcoppld vt^acft
iqye, ^iea nr lui téuffifftrity leva àfes ftak
'Ud régifiient deftiné pr'mctpaleiiiient à com-
battre contre hs Tuxcs , dans lequel il
fit entrer une grande quantité de Cbeva*.
liers de fon Ordres $ • ' . /
^Ckarfct- Le Gc^aiirMaîtret^T dbpclafanté étok
i^iVtHcfcc «è^-ichîin€*lMt«.^ défiroii ?d© ^lài&t la
€ô«it)i* ' Grande-AMtîife de.RQrdre^&c l'Evêefcé
aI'Iu, Uc ^^ ^^^** ^ l'Archiduc Charles Jofeph ,
^ir«e. <?*^Q^ neveu. Pour celaie feune Prince
2)</€^.fii|r. avoit befQin de difpenfe , n*étafit âgé que
^^1662. dç jj* ans:.&i LQPpoH le$ .obtînt dû Sou-
yeraîa Por\{ifc ( j )* l^e Grand^îMaure',
^Âim
(j'J'Àyàijcrn apporte les motifs ^rctcndut que
."Liofoià àll^ux'-aii Pape poiic montrer ^u'ii Impor-
t0irque'rOi5?Jt.^c ^oiivcbrné par un Prince ^c Mai-
fon louVcrameVcai;^ dîfou-ïl, c*eft «ne gloire pout
Ir£{iire.^^ii« Ar-Cfeef àk l'Ordr« , Toit au rao; 4<4
DE L'OM)kE TEUTONfQUE. çdf
ayant convoqué un 'Chapitre: à Vienne
pour le, 17 avril de fau i66r, propofa ^j^^lotiy
aux Capitqlaires de recevoir! fon neveu d'Autm-
&de le nommer Ton Coadjuteur^ cequi ^"*^
fut accordé ; mais on régla en même
tems que» fi le Grand-^Maure-. venoic à
mourir avant que le jeune Prince eût at-
teint Tâge de 10 ans , TOrdre (croit gott-
verné , en (on nom , par un Confieil; de .
régence. Loin de défapprouvcr cette réfo- *^
Imion , Léopotd;:^ ^i/^^ fent^iir^éf^ië»
confentit à ce qu'on formât ce Cpqfeil
d'avance > & on défigna à cet cfFf t Jéan-
Gafpàr d'Anipringen, Grand-^Coinmândéur
d'Autriche^ , Edmond • Godefro; de Bov* * -
choltz , Grand- Commandeur du Bailliage .
du. Viei|xtJe>nc$,.& Auguftin.vOftrSld de*; ;;' ;
Lichten{îeîn,Grand-CommandeurdeW^ft-*' T: J
phalie .& Gouverneur de^Mefgepthcimt
Après avoir fait fon neveu Cheviller Morl *u
de 1 Ordre, & lui avoir donné' la Croix Malwe^
jiv(rc|i Içs çérçmoniçs dVage> en préknçfi 1662,
Jffrtneff iin% U$ I>mCB dd \*Enipht', fnaîj pb^ écri-
vain i été mal iuformé f^t c€t obj«t. iQe n'eft point
•be gfoire pxkiT rÈgflfe qu« îé Gxahd-Màître fou au
rang des Prince» dans le» Diecci,^. ^,, (î jçjfii ^iDÎt . ■
une. la qualité, ou ù l'on veut', la naiffance du '^ "'
Grand-Maîcre n'y pouvoir rien a*|outer : ces Princes
ayant depuis long- terni leifr féance marquée à U
Diète. L'Archiduc Charles Jafeph étoit fil» de l'Ewr
pereur Ferdinand III . & de fa féconde femme. M»?
nC'Uopoldint» Archtducbefle de TyreU
Aa 5
^^^^ ' ilc l^Emperepr & de toute la Coor , Lëcv
Xf o»o«!p ^!** "'^^ J^ J««« f^ÎBoe au Chaprre^
.ri^'AuTflii-^uriétre! témoin d'une rriiortatioa uès-
^'*'* pathétiqipe qu^il fie 4NU Chevaliers. Ce
fttc probablement k deraiere fbnâion que
Léopold Guillaume fit en qualité de Grand-
Arétii. Maître; car ce Prince mourut Ji Vienne
«''pf a^. ^ ^o^oiftmhre de Tan i66a, dam la 49e.
^«r/l.|Mf.«nnée de fon âge.
CHARLES-JOSEPH
D* A U T R I C H E.
XLV.
ifC^. Li' Ar CRIDVC Ch AR1ES*}0S£FB 9 iirere
germaun de TEnipereur Léopold , n'ajane
point l'âge compétant it la mort de fon
Mcle , l'Ordre Ait admînrftré par le Con«
ietl de régence » qu'on avoit établi i cet
effet : mais cette forme de gouvernement
-ne fut pas de longue durié , PArcfciduc
étant mott à Vienac au Mttmcncciaciii
DE LX)ltoILK T6««)NÎQUE. âJÎÇ^
b* AMP RINGJEN.
xLyi.
XtFU. GnAlf DAMAIT Rt. '»«««Ar
^ r 1 '. • " r *• ': -^ •■' '- ■»■ « ' ■ fAr d Am/^
JLi a: Crariàe.Maïtîlife étant vacante pahr'^ ; .\
î.a rtiorr.dë 'Châtiés^ Jôfepï , les Ç^R^^^t •*^*
ïàîrci y nommèrent 1e lo mars dé Tàn
1664, JiÀN-GASPAR D'AMPRÎNGËà^ ^«54.
ÎCtand-CoinrtîandeUf d'Autriche, & Puîi ^
^ trois Régcints qui avaient étë étabUs ^
pourgoiiverncr' l'Ordre, pendant la mi«^ "^
Tiorrré de rÂrchidtfCi- On h'aurôii .fù' .
:fiirc 'un meilleur çhbîx. Jean - <Sa(*pair •
Woit 45 ans révolus , le jour de (on
*éteâioti , étant né le 10 mars de Pafi
iiSi9. Il étoît fils de Jean - Chriftophe Km. hnm
tf Athprlngcn & deSufanne de tandsbergi flJJ'jViwîI
*St' quoique fa rhàiton fût orîginaîre du gmt^i^m
«BHfga^r , H que fe parensyhabîtaffeht',-^/;'*^^
îlléroit bependanf hé en Hongrie, ce
•iqUi petftrade que fôn pcre étoît au fer-
vice de rEmpcreur. Ampruigen étoit ie
dernier rejetton d'une maifon fort Uluftre ,
"fit ttloitt- toilté apparence, \tès*richt^CO
<i> H««k^4iii-4tiiif#itft|eidtKfti««s«mfrti«iicMk
Aa ^
5<4 H I $ T O I A E
11 adopta 9 & ce fur probablei
ffrÎH^Gl;.^p-t»^:^^ rptdtc^ ua defes cou
^ la iouififance*
, Suùuu L'ann^.m^mi^dc V^lcaîon4HCf?od.
^Empicw ^^^^^^ ' ^^*' T'urcs' rcibinmenccrent -la
«e .ûx Vé-^ijcpc contre la Mufon d^AutdcbcL ^ÇÂ-
**Sk î^'^"'* Uopold ,aêma(ida d|i./cçour$ à
''•*^- TjaDicte de rEmpîrje 6c en obtint rmak
.^: perfonne ne ;nontra plus de zèle qjEie^le
Grand-Maître, qui leva & entretînt à ifcf
9ett.Kotit.jTM deux, ré^îinents , Yûn d*infanterie>
?";/;/;a":>J'*"^^^ ^^ .cavaIeçî<^,,Gtt'it conduifu
Hifl. -«•#Jùî-;TiémeenH^iîgj:ié.aveq.Iaplûj grande
i/^f/rlîlv.é^^^^^^ Cette çvfirrciic
^./«raat. Jut pas longue: la bataille de S^ Godard
]ga^ne'e par les Impc'rîajux , J4 termina Tan-
.^ >iée in^me , de /a manière I^i 'pfus.glp*
: . .^ ,1 rîcufe î^our les Çbrëiîéns. te^ XurC*. ne
' r. s t' P^^f^^^^ P?^ ^^ f 0^9^^^ çnf pre au Çran^
• V.r; Maî^c ji rôcçafion de;,fîgnalei? fQp'..seJ(i^,
; • • en attaquant fâ' forfereffe de Candie qiu
a^artcnoit aux Vénitiens. Qn.a copir
«roit ion nom d Amprinto ^ Comte de nabibour^
it 4'AturbpTp; Venator r«pporr«- U-nrêwç ^tf^
DE l'Ordue Têutoniqui. s^5
pare la guerre de Candie à celle de Troyes ,
dit l'abbé Mignot : elle y refTembla ef- je^m^as-
'feârvement par fa longueur & par la pard'Am-
vivacîié du dernier 'fiègc , qui dura a ans "^'*'®*''*
.&:quelques^ mois, & quifut Tun de plus yEmp.C^
meurtriers dont rjtiiftoire ait donné con- rom.fom.j,
noiiTance. Le Grand* Vifir ayant ouvert ^'^* *'*'
la tranchée ie 22 mat 1667 , la Repu-
«falique fit des efforts extraoïidinaires pour
«défendre ce boulevart de ta chrétienté,
'Le:Pa]ie^ ^e fiôntcôté, énvbya. tous les
fetours : qu'il pnr aux' Vénitiens, & ne
.ceiTa de.folliciter les Puiifances en leur
feveur. Les Princes d'Ifalie , les Cheva- .
Jiers de. Malte , les ^François & les AU '
Jemamk. voulurent avoir part à la dé-
fçiî&ideoetlë place; maiîiil paroît que • ^
les Eleâtur« de iBiaviere ftc de Cologne^
ils. Evéqiïei ide Munfler , de Paderbdrn
•éc de. Strasbourg, n/V iehvoyerént du fe-
rour's , les Qn% en: troûpesr , les autres en
^gent>, quà^i^aiii 669* L'Abbé Laugier , Tpm. iu
^aiideur!deii*i|iftotffe 4e Viernfe ^i^e 'nomme ^^^^ ^^'
^âsriéfi^QhevpIrevsl Teotoiîiqiïer é^tî$ la
.tfàmiùï qu'il :.4iènne du fiege de Candie;
«lâb op .voit claîrement'^que c^t -écrivain
ri'a;/ feint ta Fintention;^ d'en ^rendte là
ibairratîotn. cômplettey ^e s'étant^attachi
jjB^à' quèlqws £atfs '.^^naptacx; î ^^ ' ' '"
:? B eftfcèiifaiii; que' ler!Chôvaltefî5*Teif6
jtèoii^WKsri^UbrchtiisiéfenBrê Candie j 8c
y66 H I » T o 1 R £'
il eft très- probable qye les feceurs qw
j^i.oi«- ** Cîfand-Maîtfe y enveya , & cehii qti^l
jiAft o*A4é- y pofia. lui m£me , devancèrent cem des
iTHMopM. «iinri^s Princes de rAUemagne* PalaM» ,
^jta pon- ^criv«Mi contcaiporaÎB ^ rapporte qoe le
i^.î.7^i Grand-Maître y envoya une compagnie
éirtnCte^ tehotfie de iStf hommes , & qu'il featro-
iMa/» JJT. ^^ pendant un an à fes frais r mais il
tie l'en (intfas U. Voici comment :$'e>-
«prime nn autre ^ëcrîvaki iContemporain ,
iant fur le Yecours que lé Graml-Ma^it
#voît donné à TEmperenr , que /ur ce*
Hi/f-^Miui qn'il donna aux Vénitiens. 4< TtMt k
troubi. dt ^ monde coinnoiflbit fon aete ( du Grand-
ta. >fiii/. M 'Maitre ) iponr b cèligion , oc on te
îTvf ' .*«î** ^ fouvonok encotc que ks Tufcs étant
a»f» ' ''*# entrés en Hongrie^ ^n Tanoéo 1664,
f^ ï\ s^étoit oppofé iir leurs progrès avec
^ <ooi 4qs ChevaBefs de fonOrdm , &
^ avoif joint à l'armée Imf»énale deux ré-
H gtments , Tun jde cavalerie , St Tantre
, • i> d'infanterie ) qu'il avok même enttefte-
w nus à .fes dépens ^ sant qa^ivoit éuré
^' la guecf«v U ne ^ témoigna pas .Ineios
p^ de zek pendant le ^fiege de (Caitd&B.
# Après «y. avoir emi^yé un corps ^'ittp
^ fametie afiez-conMéfaUe , fous le
^ con^mandemeot deJbfezenhauEcn (c'eft
n Metzenhanceni^ die<HitdQbatdyCamte
«t d^Ateo » & des Barons d^nieteir &
Ht \kùt.à6 Vifltt.(x'c(l.£ysi9ten tulU)
t>E l'Ordre Teutonicîue. ^-67
>K tovis Chevaliers de .TOrdre & d'une -^is*»
» valeur^éprouvée, ily alla W -?méine^ jp^^.^^j^j^.
» Se fit de il grands exptois , que la Re» far d'Am-
^ publique de Venife Ten rcmercra avec '^*^w^
H des ternies pleins de reconnotfliance. Le
»» Pape lui envoya auldl un bref ^ par le«
» quel il lui marqua l'eftime qu'il faifoil ^
>» de & perfarine y avec des ezpreffiona
» a obligeantes qu'il eut tout fujet d'eà
H être content >»• Ce témoignage eft con*
iirm^ en Jieu de mots par Wagner, qui
à écrit rRiftpire de l'Empereur Léopold»
& qui dey oit être très-infiruit de ce qui
regardoit le Grand-Maître & fon Ordre»
Suivant Wagner , Ampringçn avoir en-
voyé un grand nombre de fes'Chevaliefisi
QMxdie , & comme i'auteur de l'Hiftoîre , . v^ t
des troubles lie Hongrie n'en nomme : ^
joue quatre 9 on peut conclure delà que le
orand-^Maître y avoit eavoyé da monde ^
à diverfes reprifes (i). Après que Can-
(I) J« n>i fôîut vu l'ouvrage de ^Tagner , malt
1§ei rapporte (et propres paro!«s en ces termes , canl
liirJe fe^ff .<]«ie le Q(^od*Maîire mena i TEnifie-
rear, que fUr celui qu'il donne aux Vénitiens. Cet
4eux objets font liés enfemble. Pofi Zeopoldum GuiU
Uimum Tiutontcôfum ISqukum Mkgifltr UBuê ( Ga/^
fat A9ihr\»gtn\MM' ) ûpibus , belU » f»€tsque artibjug
$larui * fidt aè incorrupta piètre » ft Cttfari Com.^
mendarai, (Quarto é fixagefimo anno,, pcditum egiiitT
Jumqvfrl^gioneê , fito Jf»t^ ^Jlffçr^ptAi mMunganam
Mft adduffp* Pô/f mttii^M è fuo Qrditkt /9Ûym\fitt^
'if^utê « ipfi tabçréUiM Crètm Jt^ttÎM fjçqfiam^
5^8 Histoire
die eut prefque été réduite en un t2s de
InAn^GÂt» ^^^^^^^^ 9 '* célèbre François Moro-
Far o'Am* fini) Capitaine • ôénéral des Vénitiens ^
rait/CEM. f^^ obligé de capituler le 6 feptembre
nift*f\ïm. >669- Mais , en rendant cette place , il
t3-p«g* fj ne perdit rien de la gloire qu'il avoit
66 3cquîfe ; il eut la liberté de foriir avec
^ . les redes de la garnifon & des habitans ^
& de transporter toute Tartillerie qu*on
y avoit amenée , & il conferva pluÂeur$
places à la République dans Tifle de Can-
die. C'eft ainii que fe termina une guerre
de i< ans , & un fieee dont fa durée
' avoit été de i ans , 4 mois , qui avoir cou«
té ta vie à 30030 Chrétiens , oc à 1 08^000
Infidèles,
Xf Granit- A fon retour de Candie , ' le Grand-
îîu vle«* Maître courut à la défènfe de la Comman*
RoidcHon. derie de Meynau , fituée dâds une ifle
' ATV? rf ^" ^^^ ^^ Conilance , dont les Suédois
troMl dY a voient entrepris le fiege , & parvînt à
lïougr. liv. lej cj^ éloigner (i> Afin que cette ifle
^/uiv. ne tombât pomt entre (es maips de
««'* "^*""* quelque Puifence étraçigèrei Iç^Grandr
fiz6&fiq.' Maître engagea lé Chapitre , ai&mblé à
'<5f3-
e* illu/iri aéeo campo , muîtat h Ponrifice lahdea «
& a Ventto fenatu rttulit, Btl^ nç^nt. Hnt^f^^ nov. &^.
tpm, I. pd^._426. V •- -^ ■ • '• ^
(i) Biàdfaçd .nommé MeyniXt Augia min'ot , &
NTagner, éUk par.BeJ ', nomme x^tr Ul:e'9c cette
Mergentbelm en \ 67 1 ^ à propofer à l'^m- ^
pereur d*çn faire 1 acquifition , en don- jj^^^a,-
nant en échange, une place â l'Ordre far j>'Am-
dans le Royaume de Hongrlp , pour que '^'^®^*^
les novices puffent s'y fQrm.cr au inétier
dé là guerre. 'Amp;in^en, s^eiant rçndu
à yienpe, avec' un,e gr^^de. Jfuît^, fit Hjt
propofitiqa à l^EmpercurJ èfpcrant .qu*il
ne lui feroit pas difficile d'obtenir quel-
qu'iine des places qui avoient été co!>-
fifqùées fur le$ mécontens de la Hongrie :
mais comme les bien$ de ces malheu-
reux étbîent. çh^irgé^ ,de dettes , Péquité
démandoit qu^elles fûÏTent diCcutées savant
^u'ôn pût dîfporèr de .C€ qui Içur avoit
appartenu ^ & la négociation échou».
Meynau , qui eft une Cpmmanderie dii
Bailliage d'AIface , appartient encore an*
jourd'huî à l'Ordre,
Les fréquentçs conférences quelTEnaj-^
pereur eut avec A.mp^ngfn , lui firent
de jplus en plus connoitre A>n mérite ,
& Léopold jetta les yeux fur lui pour
le charger d'une çommiflion auffi diffici^
le qu'importantç. Après avpiç fait tran»
cher la ; tête aux principaux' chefs des
n]éconten$ d« la Hongrie*, oc, ^ voir mis
de fortes garnîfons dans les principales
places, PEmpereur crut pouvoir regardtur
ce Royaume comme un pays de cpn**
quête,, &c être, en drpîl dç changer I9
J70 H i.s » 0 1 Kl,/
forme de fon gouvernement. Pour y réuf-
j£AN^li- ^^ » *' fiippritna la charge de Palatin ,
FAR d*am- parce que ceîui qui' la pofTédoit, avoic
rRiHGEw. ç„ môinc tems , raâminiftration de la
îi>ftlce 6c le commandement des troupes ,
& que cette dignité , qu'on pourrt>it en
quelle forte comparer à celle des-ânciens
'Maires, du pahiis des Rob de France ,
étoit perpétuelle* Au lieu du Palatin,
Léopold voulut faire gouverner là Hon-
'grie par un Yice-Roi , révocable à vo-
ionté ^- & qui iie tirant (bti autorité que
-de Juî , ne pôurroit lui donner deTin-
-quiétude. La difHcuUéétoit de trouver ôine
' çbrfcnne capafete de bien remplir ùnpoffe
• d'autant plus difficile , gu*on deyoît s'at-
'tendre que lès Hongrois ne' renonce-
"roient poirit àifémerit à la ^prérogative
d'étr.e commandés^psCr iin "Palatin, de leràr
'fiation. Après'avoir Jette les '^euxfqr
T>hifi(ettfs fujets^ Léopold 'rèsBxa fur le
. <3rarrd - Miîrre. Sa place & fon mérite
lui attiroient par-iout , la plus grande
coniidération : né en Hongrie il connoiC'
toit parfaitement la langue Ik les ufages
tîe la natiott , qui Ce fouvênoit encore
W5 efforts qu^il a voit faïts, pour liii
Vixiener des fecôUrs contre 4qs Turcs.
.IQ^'aiHenrs Ampringen étoit très-inftruit,
tprt a/Fable , plein dé candéur>9 jSrâple pour
fa perfonhe , étant ordinàrremcnt vêtu
15E L^Oàcl&E tEUTOKIQUË. 573
en militaire ^ ttiats il étoit magnifique'
dans (es équipages , & fur»tout dans le j^^^ gÂs-
ftrviee de (a taWe : qualités qui paroif- pard'am-
foient propres à plaire aux Hongrois. '«^ïw*^'"*
Le Grand- Maître étoît trop éclairé pour
ne pas voir toutes les difficultés auxquel-
les il s^expofoity en acceptant \U place
que Sa Majefté lui avoit propofée , mais
il efpéroit de pouvoir fe rendre mite ii ^^^- ^^-^
/on Ordre ea faifant ce facrifice; & c'eft Hçngr.
ce qui le détermina à ne pas s'y refufer. "^^'aJ^^/
ï-a Commiffion que TEmpereur lui don- ^
na ^ eft datée de Vienne le 17 fé»
"vrîer lôyj. En fa qualité de Vice^Roî^
ou 'de Gouverneur , il étoit Chef d'un
'Confeil de régence, qui étoit chargé de
râdminiflration civile, politique *& mi-
litaire de la Hongrie , & des Royaumes
airïfi que des Provinces qui y étaient in?
corporées. L'Empereur fixa le 14 mars.^
pour l'inftallation du Vice* Roi & 4»
Confeil à Rresbourg; & comme la plu-
part des hommes (ont ordinairement &
même fouvent entraînés par Téclat dés
cérémonies , il voulut que^.ceile là fe fit
avec la jplus grande Magnificence ; -c'eft
pourquoi il (it expédier dès/lettres circi^-
îaîres a fous les' Grands du Royaume^
afin qu'ils fe rendiflent à Presboùrg iu jhij. f^g:
jour «largué,. pour aiigmênter la pompe 4^9^ J'h-
de cette réception.
XLVI.
3ban-Gas
rAR o*AM'
rRlMCEM.
571 Histoire .
Cet éclat n'en împofa pai5 aux Hon-
grois ; ils fupportoient avec une égale
impatience Tabolition de la charge de
Palatin , qui tîfoit fon origine de. St. Etien-
ne^ & de fe voir gouverner par un étran-
ger; car malgré qu'Ampringen fût né en
Hongrie , ils le regardoiçnt avec raifon ,
pour un Allemandr Des murmures fç-
cre'tson en vint aux plaintes ,,& la Cour
répondit , que de tout tems les Palatins
avoient été un fujet de difcorde dans le
Royaume, fk qu'il étoit de lafagefTe du
Roi ,d*élQÎgner ce qui pouvoir troubler
le repos public , en donnant an' goiiver**
"iiement la forme qui étoit la plus con-
venable aux circonftances. Si quelqu'un
avoit pu réuflira calmer refprit des Hon«
groîs , c'aurait été Ampringen, Toujours
affable, toujours prudent , toujours iufte,
il n^employoit la févériré que quand elle
étoit neçe^iàire ; facile à pardonner aux
coupables , il careflbit ceux qui étoîènt
attachés â TEmpereur, & tâchoit de 6xer
dans fon parti les cceurs chancelans,
Malgré fes vertus, dont les Hifloriens font
3é plus bel éloge I le Grand-Maitft eut
lé chagrin de fe voir en but à la nation^
»K loin d'opérer lé!l?ién qu'il défirbit ,
il n'étott, pour ainfi dire, que le témoin
des diiTentions des deux partis ; les mé-
cantens refurant hautement de rêconno^-
)bt l'Ordre Tèutonïque. 57 j
tte fon autorité ; Si: ceux qui paroifToient
les plus fournis à rEropcreùr, ne voyant j^^^^^^j^^
en lui qu*un étranger, qui occupoit une pard*Am*
place qui aurolt dû être remplie par un**^*^®***'
Palatin de leur nation. Depuis long-tems
Amprîngen d^itiandoit fon rappel à Léo-:
pold , fans pouvoir Tobtenir. Cependant
le Monarque & fon Confcîl voyoient
feîen qu'il falloit ufer de condefcendance
atvèc les Hongrois; mais il répugnoît de
|>aroître céder à (es fujets, & il différa
toujours, jufqu'à ce que la péfte fe ma-
nifefta à Presbourg , pendant Tété de
l'an j68i : le Grand-Maître , oWigé de i^g^;
fortir de celte ville à caufe de la conta-
gion jj fe rendit à Vienne , & le Conféil
de régente fe difperfa; enforte que cette ihi^.^ag;
nouvelle forme de gouvernement, fiif^-?**
abandonnée par la fé^aration des 'membres
qui la cômpôfôient , avec le confente-
ment tacite de l'Ehiperear C O-
Si le Grand - Maître n'avoit pas réuffi i-'Êmpe-
^ reur lui
iiotine le
^ • • ^" - • ''"^ . " .' ' '" ' "^ gouverne.
^e«t. de la
( I } Le Grand- Maître n'étoit point refté «onftam- SiUfif,
nent â Priesbourg , peudâhc le tems que dura foti
'oavcrnement; car -noui verrons cju*il étoit à Mer*
'«nthcim le to décembre 1679, où il reçut lîans TOr-
ffe, 1# Comte Pîil'arfn du Rhin. On voit une letti^
kJr*EtTip«r«iir à Charles il , Roi d'Efpagne» datée de
-axembourg , lci%. juin \6%i ^ p.ir laquelle il le
r?fe d^ corififwfertauJ le$ privilège* du, Bailliage du
ntux -'Joncs. V? Lunjg. Lkteite frêctrum Euro^
«r. a. pag» ^7^* mm, 6I7. *
574 H i, s r o i K E
en Hongrie , ce n*avou point été faute.
Jeah^ai. ^^ ^^^ » "i ^c talent ; auffi Léopold ,
fard'Am* qni avoit pour lui la plus haute eftime»
rRiiiegjr. chcrcfaa-t-il à l'en dédommager par une
autre commiffion très • honorable , mais
moins épineufe. La charge de Capitaine-
Général de la Haute & de la Baflc-Silé-
fk 9 étant venue à vaquer par la mort
de Frédéric » Landgrave de Heffe, Cardi-
KOHI. Imp. nal • Evéque de Breflau ^ l'Empereur la
fiT/ïk^r. ^^^^^^ a" Grand Maître, & leva un obf-
€ap. tg. tacle qui f^mbloît d'abord l'en éloigner.
*A- L©$ Siléfiens avoient le privilège de n'ê-
tre gouvernés que par des Princes de
leur nation , ou qui poiTédaiTent une Pria*
cipauté en Siléiîe : pour ne point ler
Vutii po§, mécontenter , Léopold érigea en Princi-
*^ pauré pour le^tems de la vie du Grand-
Maître , la ville de Freudenthal &c foa
territoire ^ qui appartenoient à TOrdre ;
ainfi. Ampringen fut ^reçu fans difficul-
té., & les Siléfîens fe félicitèrent d^étre
gouvernés par un homme de ce mé-
rite.
4iltAi<m L*an 1679 , Louis- Antoine , Comte Pa-
fû^or^MoK '^î*" ^^ ^hin , beau-frcre de rEmpereur
du Grami- Léopold , & fîls de Philippe , Duc de Neu*
^**"** bourg , qui devint Eleaeur Palatin en
16^5 I entra dans POrdre Teutooique,
& fit (es voeux à Mergentheim^ où il fîst
. fait Chevalier par le Grand-Maître le 10
i mois de décembre C ^ )» ^^ ^9 ^^
éme môîs ^ Louis- Antoine fut élu Coad^ jba^îÎIg^Âs-
teur du Grand-Maître» Ampringen fur- pard'Am-
fcut s ans à TéicAion de fon Coadjv- ^*^««^«-
ur , étant .mort à Breflau le 9 Teptem*
e 1684. Son ^orps £ut inhumé dans l'é-, Hefs^
ife de rOrdre à Freudenthal. Ce Prince -^"^^''-'v
t extrêmement regrexé ,^ noa- feulement ^^^^*
îs Chevaliers , mais «ncore de TEmpe-
ur , des Siléfiens 6c de tout TEmpiMu
îs François firent effuyer des pertes con-
lérables à rOrdi;c pendant ce Magif-
re , en fui enlevant différentes Con%»
anderics ; nous nous ré(êrvont de paf^
r de cet événement à l'époque du traité
5 Rifrick.
Nous n'avorts pas cru devoir détaillée -
us les privilèges de TOrdre au conoRDen»
ilient de cet ouvrage , & par confé-,
lént nous n!avons p^s dû changcf de^
flême, depuis que lé fîége ^de la Grandc-^ .
aîtrife , a été établi^ en Allemagne : ce-
mdant les Souverains Pontifes y ont fait
lelques changemens ; & ces privilèges
clédaftiques, très*étendu$ » ont été am-
ément confirmées par innocent XI ^ le 8
< X ) Venator « ^iii offîcioit à cette cérémonTe ;
. a donné la defcription , pag, ). £Ue cft. (emblt*
e à celle i[ui s'obferve pour tous les Cbeyatiers de
Drdre ; oh y voit l'ei noms des Commtnidcttri fie •
ei «iiti^e» p«,iro&»et qui y oas affifléi
XLVII.
LoOit
Antoimb
SE NtV*
1684.
1685,
Schannat,
Uifl. Epi/'
eop, Wvrm.
tom, t»pag»
Wift. dtt
troubl. dt
Hungr,tom,
57« H I S T e ï it t
janvier 1677. Ce Pape, nommé au para*
Vant Benoit Odcfchalchi , avoh été Nonce
i Vienne , où il s*étoit lié d'amitié avec
Ampringen»
E
LOUIS-ANTOINE
COMTE PALATIN DE NEUBOURG,
XLFUc. GraStd-Maitre.
JLi E Comte Palatin DE NeuboVR^i
qui étoit Coadjuteur depuis 5 ans , devint
Grand -Maître, à la mort d'Amprîngen;
itiais la cérémonie de Ton Inauguration
n'eutlièu à Mergenthèim , que le 1 j jan-
^er i68y. CePniice né en 1 66 i,^voiî
Aé deftiné à Tétat ccclefiàjdîqiie dès ion
énfàncèi puîfqu^on lui ayoît procuré des
prébendes dans les Chapitres de Mayen-
ce ,'de Spire , de Strasbourg , de î-iege &
de Mtinftcr; mais il fuivit jon|;-tems le
méfjer des armes ^ avahr de recevpir les
ordfes fecrés. '* * ' 1'
Le- Duc de î-^fraine, ayant été nom-
mjé en^68"} Gépéraliffime de-ramace
Impériale deftitiée contre les Turcs , le
Prince Coadjuteur fer v4t fous lui en qua-
lité de Maj w- Général, &*p*r coDféqaent
il
DE l'Ordre Téutonique. 577
1 eut part à la kvée du fieee de Vienne
ittaquée par les Turcs. Devenu Grand- ^^^,5!
Sdaître, il continua à fervir fous le Duc Antoinb
îe Lorraine, & fut employé comme Licii- ^boum^'
:enant«Général au (iege de Bude en 1686 ,
3Ù îl fe iignala. Il commanda le fécond
aflaut qui fut donné à cette place; mais
nous n'entrerons point dans des détails
qui font étrangers à cet ouvrage : nous
remarquerons feulement que le Grand*
Maître dut la vie à fa Croix i une balle
vint la frapper & la fit voler et) éclats ,
& ce Prince fut renvecfé, inats il n'eut
point d'autre mal qu^une forte contu«
iiofi (i)« Il eft probable que le Grande
Maître continua à fervir en Hongrie avec ,
le Duc de Lorraine, puifqu'il l'accom»-
pag^na en 1689 fur le Rhin, où il fut
bleffé au (iege de Mayence d'un coup
(X) Cette cîrconftanee , ainâ que celte de la bief-
fure que le Grand Maître reçut au (îege de Mayence ,
font \\ikti 4'un MSS. in-4io. intitulé : Chronica hifiû"
Ttca Provincia JVallobtlfiic» Carmtlif, DifcaheâV
tatici»' P. Hermanno à S, Barbara* cap, z^,pare. :2m
Ce MSS. eft cot^éiwi dans la bibliothèque àts Car-
mes déchaui^rilii. Couvent de Liège. Le F. Ucr*
man étoit dans cette vilie- , lorfquc le C^rand- Maître
y mourut ; de il eft probable qu^il à appris ces dé-
tail! des petfonnet quiétoient^ Ton fervice. On. peut
confulter fur la guerte de ^Hongrie , & nommément
fur le iiege de Bude , Ketteler ^ continuateur ci'Ift*
huanfBj l'HiOoire des ci;Qubles .de Hongrie. BeJ«
J^otitia Hungaria nêva, . Dom Calmct , Hiftoire dQ
Lortajiie , 6c;Sac! , Hiftgtre de Hongrie.
Tome FllL B b
57* Histoire
de £auconneau ; & il eft apparent qu'il
Louîf- ae fer vit plus après la mort de ce grand
AMToms Capitaine, arri vée Iç 1 8 avril de I an 1690.
Vqvm' ^ Grand-Maîrre n'avoît point été un
fimple fpeâateur des événements qui
ft'étoient paffés , pendant qu'il fervoit dans
les armées de FEnipereur , il y avoir eu
une part très-diflinguée ! en peut en
croire le Duc de Lorraine , un des plus
Ue/s. S'^^^ hommes in fiecle dernier, qui
.l>«e//.ptf^. vantoit fa prudence & fa fagacité' dans
^>* les confeils, (a promptitude dans Texé-
cution 9 & (es reflburces dans les occa-
fions inopinées.
Mort da Après avoir fuivi avec gloire la car-
CrandMw- riere militaire, le Grand -Maître l'aban-
***' ^lonna , pour fe vouer à l'état eccléfiafti-
que , & réunit plufieurs bénéfices fur fa per-
rfonne. Nommé Abbé Commendatatre de
. Fefcam , Prévôt d'Elvangen , & Evê-
'quede'W'orms^îlfutélule f9avrîl 1691 ,
Coadjuteur d'Anfelme-François d'ingel-
heim , Archevêque de Mayence 9 & x ans
aprèr, il fut facré Evéque par cet Elec-
teur, dan$ ta chapelle du château d'Af-
chaffenbourgJeanLouis-d'Elderen , Evé-
que & Prince de Liège, étant mort le
Conu Wtft. 1 février 1^94 , plufieurs prétendans fe
^^''/^-^f^J mirent fur les rangs, & le Grand- Mai-
libli9. tre,quiétbit du nombre, fe rendit dans
émt villie. D^ux] ;faâions, principales
B£ l'Ordre^ Teutojîîque* çj^j
lartageant le Chapitre ^ Tune compofée de
13 Capitulaires élu<-lë TO^âvril tefeph- ^^l\l:
Clément Elcfteur de Cologne^ & Tautre Awtoime
il^itîs noftibréitfé^de iTdî» V^ix^^ élpt|e ^.^ovrg""
endcm'âin , fe Grarid*^Ma!tré* X^cîtéHôu-
rfe ëleâion aUqii; occiaiioqriert des di^ ~ ' "^-
:ultés , dont il paroît que l iffue n'âurbiC ; ^
>oitit été. favorable au. deroicfi t tnaif la
nort de ce Prince laiffa - Jofeph Clé^
fient eit ^aHiblerpo&ffioo! -dft b'£Téfcfi|«
> Grand - Maîor'e , ^aqué, d'iiQ«>fieyté '^
naligne , decéâ4 piaU^e9i)eft^ p JËbi ;4 -.mat
i694\, à rage de.jj àris.Son $o?ps. &% »^94»
^xpofé ^ans l'ëgiife paroîffiale de: Su Gan«i
;ulpiié) qui , feton toate apparence^ ^tojl
'églife de la Maifôn ^liê rôrcke. 4Yoit
!ue anciennement dans. ^idette yilliâ^:&£
ie-li^ii fattninfporté ài DitlTeld^rii pour
ir Siret dnlimné dans T^gHife .de( e Ff f fC
féfiiitM^
MW
-;'h 'S ..-.!■ -•;■'. :.r--f^
•:(-I
• » '^ ' '. •
. /
•r>
: •'•"'>ny0w^i K ;■>> Î.V3.I
Vfc
• ■>
... .-...: r-.nr ^:\,c^..-
'\
. . . ''' :: 3-' x>'.i .:?i-/
' ' .^
••
• ': or i'.) uri' /
•ij
i '.
' X .. ;•' . • ■ ' •■ V ; s-'- },
.;
>. ,
■ ■ ■ ■* "''"Bbi'
ÇÎO '. H 1 S^O 1 KE
FRAN^
xLviii. COMTÉ PALATIN DE NEUBOURG.
François '
Louïs ^ XLFSlIe. Grand-Maltre.
BOURG» Ll
,5ç., JT RANçoiS-Louis, Comte Pajatîn. j>e
Neubourg , Eyôque de Breflau » CapU
iâifie-Gëii«nd de la^Siléfie, & ffere du
Aernief Grand- Maître ,t' fut ëlu poor le
remplacer dan» cette dignité le 13 juillet
de Tan 1694 ; H fuccéda de même à
fon frerd dans Hfivêché de Xt^orms , ôc
i la Prévôté tf'EWrahgem '
> Peiidaïit'l«^nbngve«: guerres que la
Firanie avok çtiei aveè l!£mpire ^ cette
PuiflaAce s'étbic emparée d'une qwihtité
de Commanderîes de l'Ordre Teutonî-
que; &c Ton^pçut juger combien celles
qui étoient au^jcentre dç l'Allemagne ,
avoient eu à fowflfHt des troupes Fran*
çoifes, Se pluf anciennement de celles des
Suédois. L'Ordre Teutonique , qui avoit
été favorifé d'une manière (î diftinguée
par St. Louis ^ ne devoit point s'atten-
dre à être dépouillé par les François ;
cependant Louis XIV donna un édit le
2Q février 1671 1 par lequel il incorpora
iÇotre-Damc dûî Nfom-Gttniiiôtï^lwîn^- p^.^^^^
fons £c biens ^ iAe^iéMn^^30rd)iei^ H^^ t^tri i»
piîalîers^ Maitaires , rég»tfers«cXécillic«; Vouifô'J^
l^écialetnènt tevîx ée/^ 0#dMs ''(hi ÂtV'E<-: ^j^^^ ^.^^^
prît de Montpellier , . dè^ iSt*- Jacquet de tî f «e /» ^ : »
l^£pfe, da'Sn Sepultrftiv de.Ste^ CAini^ ^s?.i'ait%.
tîne )fe Sditipoit , >^<}e rNotfe^Dainç : dèsî xie^e 177^.
Teutdnkf«c$ j de St. J Louis 4e iBouchc^^;;.^- ^''^'
ravmon t & autres». ( il). , Cette'df^ofiûoii^
étoit auffi injttfte ({ueruiaeure pour POr«
dreTeutomques. qui avbît beaucoup de
bien ibus|la:; dcmimatimifdvi :&ih ^^ dê|iuis
<piieiif!Alface ^ok .ëté^eëdie à ceMo^:
nû-quej^ par le traité dé Mqnll^ ( ^ }4
I/Qrdrè de Su : Lacare iie jouit .«pas l0Qg*>
^iO.NfV^ Gfiiicier}iiet,§î^trf » Ja^f fon.Hiftoice to
Crdrct du /MoBt-Cariutl 6c «e 5t. Lazare, Paris
1772 >'- tom. a; pigV^iiV, fid^iÂie cet éific pour êtfe;
dtt.moit i^j^^tyi)^^ ^^^*X ^ff .<^OAtci|rte 4ic nom-
-Bier les croM: premiers eus Ordres réttott ;' c'eft pour* .
^oi W'sît parle jt'at dé c^ui des' Teucooioues/
( t ), ];.pi,.b>eni «quefTOr^ire avoit tn j?rancba«
Comté , ou dans le t^pmcé de Bourgogne & aiU
Jêurr, furcDc probablement incorporés de même â
l'Ordre dp &. Lazare > «près ^ae la potfeffion de
«êrte psovince fut affiirée â ^ouîs XlV , pat f^
traité -de '^f^Iir^6•^d«'i67l.' C eft au m6in| 4krtâiii
ifue 1er Çhcf allers '^eytaaioties^ en . furent piiT^t «-
"^puirqu'oh rou un décret de la CommiiUon Importa*
ir « dStéî-tfe 4czt\£aqàn4s 1* liE('Sécè)M>te. idtéV jpour «
aider l'Ordre Teuteniqoe i recouvrer les Comman-
deries yi'ei» Us .a»^!» prifagL ea AUac» ^ -en.B^at'*.
gp^e i;^ en Lorraine. XuAig,. continuât^ {fa }/pU.il*
' Teg, PicU fag, %i9. ; , ;. . . \ / , .
Bb j
iova aJf Qtif ivci» 9 *& «OUfidiémt imtiP ?utres
"vS' 9*^^^ * qrtt piûfîcw$ 4« ç«« léunions
.x^M «r«. poilviMJBiy; éiwaliiiii'^és & çof>tf»res aujc
»^€. \ QsitiOM ^ G^cîks 9 U annula V^it de
.'. ; ; 1*7*. i pat' un ?itti«: du n>iHs dç i»«rs
* l6^ j , & vjDfdcottia jqpie^ l^^^^biam & r^
^uçniWrpdfféAéi awuit.ctt Mii fi^t divers
^ Ordres mïïimtts^. leur&iTent r«ftkll«4.
Je. ne .c0mioi& mcnn *de ces é£^ ^y«
p» le rapport dei- hiftorîen» de TOràrf
^j St« l^^auti âlnfi i'ighocè comment le
R«i s'eipliqua/ lâr tel biens de IXÏrdre
Tirac&iiHspre i m»i il eft certain <pe is
râroletioti ^de 1^9 J, ne luï tendit par
les poffcffions que la France lui avoir
VL'Ordre, pwdanf ce tems^ trtnrott^
^pas.;nfgîi^ de vèiUer ;4iftV in^é.t&ç :;ou
et! YOrt fcf pfetfve dansMiK déttet de la-
Corn wiflk»^ Wpinale ,' laîiV^
'deTiêicL^^ Il îarïtief. fdJé: CVrecés^'n^s^ âp.^
abfchu'/i 'prend qw/ïe Grand- Mgîûe s^étoit -plaint:
i>flrf. 4. p. ^ j'Efnpiée, de ce que la Goarcmne de^
77f * """' Rance 1 a voit enlevé des^ OMnminderîes'
fit dès Bai^Ra^e^ à f^n;Drft^^ ^tlf les*
aWibuêr^ià-iiiiJèaittreîX''*^^^^^^ ^^'
fehnlUhc Commcndtn^ uni Ballt^tédUrîh mt~trom
Dj£ l'Ordre Tettonique. yîft
Diète avoit pof té le 4 )uin de l'année pré- ^^^j^,
cëdente , lin décret relatif aux plaintes de ga^HÇôiVr
rOrdre Teutonlque. L'Empereur ayant Jf^'^^
approuvé le décret de la Diète» dont fcs joya<K
CommiiTaires lui rendoient compte, on
réfolut que TÉmpereur & rEmpicc fol-
Itciteroient le Roi de France, de rendre
juftîce à rOrdre Teutonique, & de ré-t
parer quelques autres griefs qui étoicnt
également contraires au trsîté d'armifiice
de 20 années.
Ce traité d'armîftice, ainfi qu^il eft^
n<mimé,dans ce décret, eft la trére do
xo ^m , fignée i Ratif bonne « le 1 5 ;ioûe-
Î684 , ^^^^^ r£mpeteuF & IÇhrpîre
d*un côté , & le Roi de France de l'au-
tre (i). Comme Partîcle II porte cstptei'-^
fëmem que les traités de Veftfhalie^ StHtîJt.mjK
àe'mmtgue, font la biife & l« foiide- f;j;f.;j^.
rfiènrde ce traité ie trêve, & qiîe par^J» ^/«iy»
cônféquent ils demeurtronr dans;» leur
^rapckreivk tnty>$ên , und nuem anà^rn .Zagevguët,
fs^orden ; cet Bailliages' étoieivt ceux d'Alfacc Se dQ
iSofirgo^ne , 8t Itt C6nïmandért4f< épût 'il. elf <iut^'
tion^ écoient apfftrVmwtciu défnsnilaafet d^à^tt^isÀU
Ixa^l , Celte que celle de l^uxembovre « donclet
bîrrt» avo^ect été prU par laûw XlY^.tût^^'»
^ attiHittés àTÛidre de Se* U^Mt*Jùrmtm fhi. l^t.
(i). L'Qrére Tçuconiq^ut eft compris dam l'article
XV du tratté de trêve de l'aa 1614 j comme membre
de l'Empire en général; & il y eft eneore dé%né
plus particii>liéremenr par les dénominattons de Bailn
lisget & df Co4umand«fes«
Bb JL
-i
jftj H I s T O I R JE
met & vigueur , comme s'ils y ëtoîent
Vramçois '^^f^^^^ ^ot à mot , il ne fera point hors
l^vis de propos de rapporter ici les ftipulations
mvigI' ^^ ^^^î^^ conclu à Munfier en ^eftpha-
lie le 24 oftobre 1648^ qui regardent
les Etats de l'Empire.
if'ofû'* Par l'article XLVlI , TEmpereur &
« ^ Juir. pE^npjyç cèdent le Landgraviat de la
Haute & Baffe Alface, au Roi de Fran-
ce f 6c l'article LVIil eft conçu en ces
termes : ï^ue U Roi Trh- Chrétien^ fait
Hnuitlaifler non-.ftuUmtnt Us Evêquts
M Sif^bourg,,& dt Bafit & la ville dt
Strasbourg ^ mais '^uffi Us. autres Etats
0U OUD RE s ifui font dans tunt ou
iautrt Aljau , immidiattmtnt fournis à
tEmpirt Romain , hs Ahbis dt Murbach
.** • • ' %^ dt hudtrs , tAbbtfft d^Andlaw. . . . ^
. la Hohlifft dt joiitt PAlfact ; item l$s
!; dix FUUs Impinalts^ qui rtconnoifftns
I0 TriffiBurt dt Hagufr^au ^ dans cette li*.
berti dé' poffiJp,on d^immediateté à t égard
de r Empire Romain , dont elles ont joui
fufqiiici.^ de manUrt qriïl ne puiffi ci*
àprhj priten^ri fur eux aucune fouvê-^
rainetl Royale ; mais qdCil demeure con*
itnt d^s droits quHtànques , 'qui apparu*
noient à la Maifon S Autriche ^ & qui
par ce ttaiti de pacification ; font ce dis
à la Couronne de France ; de forte toute*
fois' que par cette pri fente diclajation j
en ^'entende point qu^il^foit rien 6t4 de <
tçui et droit de fuprime Seigneurie , juirpj^^jujçoî^
a été ci'dejfus, accordé* Les Ordt:èsàonK ]^ ^P^"i
il cft fait mention , îbnt'Ja jUnguc^d'Al- ^^J^pJ^,"^
Icmagne de l'Ordre de ,\ïalte , & plus
particuKërement epçore rOfdre Tcuto-
liique , qui eft un des principaux Etats
eccléiîafiiques de TEnipire, non par Vi*^
tendue de Ces domaines , mais par le
rang que Je Grand-MaStrc occupe à la.
Diere. En ^orte qu'en ratifiant c(B. traité,
Louis Xiy s*étoit ^obligé folemnellc-
ment, non - feulement à ne' point dé-^
.pouiller l'Ordre Teutonique , mais en-
core à le laifTer jouir de tous Ifcs droits
qu'il avoit dans {ts Commanderies d'Aï-
face.
Les plaintes- de TOrdre Teutonique
& les réclamations de l'Empiré contre ^
les infraâions que la ï^rance faifoit au
traité de trêve de l'an 1684', ne pro-
duiiirent aucun effet : ce ne fut que quel-
que tems après 9 ^"'9*^ fongea à termi-
f^cr une guerre auffi Ipngucî^ ^u^c cruj^lle ,'
p^r une p^ 4oiU V tloï^44' Çuêd^ fiit
le mé4i?lteur. . Les . PJénîpof emîârres " des*
FuïiTariçe^ s'aflcnjbïerènt au château de
Rifwick près de la Haye , & le Grand-
Maître y envoya comniè.Mitiiftfe , Char*
les Baron de Lpê , Chevalier Teutonir
' quCi afin d'y mé*naçer le^ intérêts de
Bb 5
"rtvrn^ TOrdrc. La France fit fa paix avccTEf-
TAA-Kçoiîr ^agae 9 r Angleterre & ta Hollande te lo
^4?;iJ^^.ffeptcMbre i69fX ^ ^9' t^ cToaotre
B»2ili6. ^^UiVatit.eHe fit (on traité àar|[îculrer' avec
l*Émpeceur. Le traita* de tti(Vici: , où
les intérêts des Chevatte/s 'Teuconiqnes
ne furent pas oubliés « fut Cgné par le
Minîflre de l'Ordre. Voici Partîcle XI
de ce traité: On rendra au Prince Fran^
*">*• çiiis' Louis Comte Fataeindu RfAn , Grand*
Maitrt dé C Ordre Teutonlque"& jEvé^u^
de W^orms , toutes les, Commartdcries ^
droits & revenus ci ^ devant pcffcdh par
le VenirabU Ordre Teutonique « & oecupis
par la France; & pour ce qui concerne
tes Comtnanieries tf' hitns f tues fous la
fouvtraineti, de .la France , ledit Ordre
jouira y tafit pour ta coUation que pour
tadmihijtration djtidits tiens , de^ rni^
fhes ujagts j privilèges & immunités dont'
il a ci - divans 'joui ^ fuivant fes ' fia^
mts & fes règles j& defquels t Ordre de*
St. Jean de ferufaUm ^ cùutulrîe 'dt jouir.
^Au furpluf A^tbui Ce qtti ep )r&rti j>ar eè
traité ^ àù Ju/eî des ^ reJ^Uuti6rt!i\ cphtri^
tUfîons yJ^yàuiremeh$\^ ku^adiàffi ]Uu[
pourtEvech£de*Wôtmi]ét autres bcné^'
ficesdudk^ ^rirfce\
' La guerre ayant r^coirtoeiiciS entre,
iTImi^î^e & la France, ie llfii s^rtfeifgea*
parrarfîelc •Xîl;dii traité flettaftiir, tdri*
DE l'Ordre TeutonîOue. 58/
du le 6 mars 1714, à accomplir vis-à-*
vis des Princes de l'Empire, tout ce qui François
avoit été ftipulé dans celui de Rifw^ick; Louis
& voici comme il s'ënonca dans i'arti- " ^^^J'^*'
de XII dû traité (igné à Bade le 7 fep«
tembre 1 7 M- f ^^A^-^A/^ ^
promit Mujji à Sa Majtfii ImpinaU & 8. pag. S3*
à PEmpirt f quelle nftumfA à tous Us
Membres , Client & Vaffaux de V Empirer
EeeUfiafiiqnes & Séculiers ^ Jpéciàlemenfi
à Mortfitur CEltHtur Falatin^ à Mcnn^ \
fieuT le Grand^Maitu de C Ordre Teuto» ^
nique , Evéque de Worms , à fan FinirakU^
Ordre tous Us pays ^ places ^ lieux 6r
hiens dont elle fe feroit mife en pofiffiefi
pendant le cours & à toccafion de la der^
niere guerre^.^^, C»mme auffi qtitUe exi^
ûuêera pliinemtnt & exsSement toutes tes
claufes & conditions dudit traki de
Rifwick , auxquelles il ri aura pasjltl
sxprefjàment dérogé par le préfent uaité^
iil y en a quelqu'une qui fiait pas Jtâ
t^eécutét apris la conclu/Ion de la paisc
de Rifwick , ou qui ait fonffen quelque
changement depuis fexécuiionk •
- Voilà tes oblîgarion» que la France a
eonfraâëes rolemnellement à ré|{ard dé
KEmplre &'de l'Ordre Teutonlque, fil .
tes tîtref en vertu desquels TOrdre Ycta
toujours atitorîfë à réclattief la pofleffioà
ée^lts bkn% &c la-fottii&ntefd&ies^droiè
Bb 6
^ 588 H 15 T O I R £
&r de Tes privilèges. Il eft vraî que la
Fa A^fcVis f^*"*^^ ^*> gouverncmetit eft changée co
j.ouis France, mais on ne peut pas dire pour
"obeT "'* ^^ '* Nation n'cft point tenue i
accomplir les obligations qui ont* été
contraAécs autrefois par (es Rois : d'ail-
leurs ce fyftéme feroit dangereux ; car
£on annulloit les traités dans une par-
tie , il s'énfuivroit que les PuiiTances in-
lérefféesy les regarderoient, avec raifon ,
comme. annuUés dans tes autres points ,
& pourroiem , en conféquence , faire, des
répétitions con(idérables.Ceft'par antici-
pation que nous vennons de parler des
traités de Raftatt & de Bade; il faut
maintenant retourner aux grands évé-
nèmens qui font arrivés au commence-*
ment du (iecle, & qui ont donné lieu à
CCS traités. * .
taPrnflf 'A peine T Allemagne commençoit elle
|rigée en à goûtcr Ics fruits dc la paix cimentée
j/oT* -^ R'f^i^ï^» qw^ ^^ «ïort de Gharles II,
dernier Roi d*Efpagne de la Maifon d'Au*
triche^ la replongea dans lei horreurs
de la guerre. L'Empereur & le Km de
France prétendoient à cette belle fuccef-
fion ; le premier , parce qu'il foutenoit
que les deux branches de la Maifon d'Au«
tricbe. avoient droit de fe fuccéder iWe
aTautre; &- le fecor^di parce qu'il fe
Ibndoit iuf te tenâmeht que le Roi d'&i?
DE l*Ordre Teutonique. 589
pagne avoit fait lé 1 oâobrc 1700, en -
faveur du Duc d'Anjou, le fécond de fcs ^^^^^^J^^^^^
petiti-fiU. D'ailleurs Léopold & Louis XIV ipuis
étoient au même degré : tous deux étoient " ^^^J^/
petits fils*par les femmes , de Philippe HI »
& tous deux avoient ëpoufé des filles de
Philippe IV ; mais le droit d'aineffe » .
ëtoit dans la maifon de Bourbon* La France
étoit alors daos la fituation la plus bril-
lante , & la Maifon d'Autriche étoit pre£>
que ëpuifée par de langues guerres; mais
il fe forma une ligue puiflfante en fa fa-
veur. Frédéric 111 , Ëleâeur de Brande-
bourg , ambitionnoit depuis long-tems les
honneurs de la Royauté, & l'Empereur
profita de cette difpoiition pour Tatcirèir
dans fon alliance, h Ce fut dans ces ton*
fK /onSifins ^ dit l'auteur des Mémoires ^'*''^'^*f<^
pour fer vir à l'Hiftoire de la Maifon de *^**
Brandebourg , <c qmfcnigQcia à VUnneU
» traité de la Couronne , par lequel t£m^
» pereur s^engagea à reconnaître Fréde*
». rie III 9 Roi de Prujfe , moyennant qu^il
VK lui fournit un ftcours de, 10000 hfim^
v^ mes à fes dépens y pendant le cours de
» toute cette guerre; qu^il entretint une
» compagnie de gàrnifon à Phitipsbourg*
f> qt^il fût toujours de concert avec CEm^ ^
» pereur dans toutes les affaires de tEm^
>► pire ; que fa Royauté rf attirât en rien
f^:les.pbligatipps de fes Etats d)Jlifmat.
590 Histoire
' ^ g^^ » 1"*^^ renonçât au fubjiii qtu £r
F«4Nçôu • Mai/on d'Autriche lai dtvoU^ 6* qu^U
Louis » prûmit dt donnu fa vùix pour Pike^
Vao*#," ^^ '^^^^ ^" enfants malts dt F Empereur^
n Joftpk , k moins qu^il ri y tàt dès rai'-^
M fons gravts & indifptn fables j qui oili*
P gtaffent Us EUSturs délin un Empe^
» reur ^unt autre Maifon^ Ce traité fui
y^ Jigni &raiijU : Rome- cria ^& Warfo*
» vit ft tut : C Ordre Teutomque proetfia
H con^e- cet a9e , & ofa revendiquer la
» Pruffe. n Oui , l'Ordre Teotonkfoc pfo-
tefta , Se il ofa revendiquer ta Pryflb. J'a-
voue , fi Von ne regarde que la puii&nce
de b IVfaifon de Brandeboug, &.ki fbi-
bfrflfe de TOrd^e , que c'ëfdt une témë-
rite insupportable ; mais ce n'eft pomt
ainfi qta'on calcute en matière de )imice«
Là foiblefle n'etciut pas b raifon (i)^
& je nre flatte que les perfonnes qui
aoTont lu cet ouvrage avec un efprit défin-
térefle, fugerom que ï'Ordre itm au*
tûnié è reeianMfV fe» dfoîH; quoiqu'il fvkt
aifti^de pvévow que ce (eroit fan» fiiccès (%)«
<i) On pfuc^voir à ce fui et la nott .70 de Gaf-
termann » Kurfé gt/cfitiftn Preuffànî. ttipfig iy8€»
(z) Il paroU. une e'écoit*«Q 169^^ que )'£iDpere«c
avoit reconnu f'Eleaeur' de B'findebourg , comme
Dec de ProiSe « mah Ha»» fsutoife pft|ttdid<r .«iir
droiu de TOrdre TeutoDicuic. Vqici comme Vex*,
prime Cuirerthaan ,^pig;. i%6. Trtdttich Uï: È^ )fa:lf
DE L'Ordre Téùtokique. 5^1
I! éft apparent que le Grand - Maître '
s*adreffa d'abord à TEmpereur , dont îF ^^i:Jç"j
fie pouvoît rren obtenir , puîfqoe c%ort >o^«
le beforn cf acquérir lïn allié de plus , ^^i^
qui Tavoît engagé à prendre ce pattr : ^tiUrtiai
mais en accordant le titre de Rot à TE- t!oncîttPâî
leâeur de Brandd^ourg^ Léopold n*avoit /Jq^^jj^
pcnnt en le projet de nuire aux droits
rfel'Empire/ ni de l'Ordre Teutonique ,
piiif<|u*il fît une rëfervc très-expreflfe eti
leur faveur, dans le traité de la Cou-
ronnie (1); Le Grand- Maître recourut en-
fuire à h prôteAiondu Pape; marsCIé/*
ment XI ^ qui étoit afors fur la chaire de
St. Prerre , avoit déjà prévenu fe% àéûts ^
tomme on le voit par le btcf qu'iï fut
adrèfla îe i4;mai 17Q1 (i> EfFeôlve- D«e//./tf|.
■'■■.•'■ ' ■ ss*
■ ' '■ .^ " j.. ■ ^i— — -r
dem Kaifir LtvrpM étn SchwîbufifcJitn krtif\uru9ké\
h^kam .abtr dafuf t^^àifo^^fi, UHiL wurd$ VQu kai/tf^
al» fouvtrAncr Heriipg y on Preujen anerkennttp
dttth' ohnt nmchthmlées Teutfckeit' Ordins, -*
(i) Je ne coonois point c« traité } mais Guftcrmanii
PO lUu apprend ^sa^^Mi^in. nau^qi^ iUËa^uuftttt. ^^
inféré cette claufc » Salvo jure Imperii é Ordinia*,
Le même -aut^ar. répète, ailleurj ^P4e* s 20 in nat. que
ï'^iiWtjùj' V V^^^ ^^ ^* cîauft Sfitiiê iàte Ofifm
U's' TiutonUu ' ' ' ' ' ■ ' ^ •'* ' •»'■ •<
' ^ xp D'ai^trés èvein[p1ii>jes p^rténVfa «fatè ' ê^ 'î4kit)Cg
fiiàif oii voit par fè» autrei brtfi qvt le Pape y tif^
pelle» que c'ejà iine^ ^rreut 5 c^eft auffi pajC erreur ok
par une fa.ute '^nimpreA'on j (|uê ce bref ^ortc daiM
Dueifius ta d,^te èjt .1702. Voici ça'na^éii.tf.lè Pw
%*Y txvTÏzÀc^tféi thtm certo nohls innàtùU'^i eunàQa
mdMSkU^mkn *^d iilmtn >#/lfe?^f Jfc/eflJ.
pktf ùfurfajfi , ^uafi prafumtret 'ffectopr ïïSfùê ' ttm
59^ Histoire
'ment le Souverain ^Pontife avoir envoyé
fî^Kç^it ^ ^^^^ ^*^^ ^" »^ ^ynU à l'Empereur
' lovit Leopold, par lequel il fe plaignoit de
^Bowâo." ^J^^^ chofes. Premiércnienl , de ce que le
CiementXt. Margrave de Brandebourg a voit ufurpé
fp^.&brtri le titre de Roi d'une province fur laquelle
W 4h l'Ordre Teutonique avojc des droits très-
anciens. Secondement , S ce qu'à Ton cou*
ronnement , on avoit employé des céré-
monies femblables» en quelque Torte, à
celles qui (e pratiquent pour les Rois Ca-
tholiques i 6: troifiememeat 9 de ce qu'un
Prince hérétique , qui , fuivant les canons ,
auroit plutôt dû être dépouillé des tkres
& des honneurs qu'il poiTédoit déjà ,
^'étoit arrogé la Royauté , qui étoit un
, Vjrai don de Pieu , & qui devoit fervir
à orner & i protéger la religion. Il f'ez-
faortoit fortement à Tirpoint accorder &
à ne point fouffrir qu'aucun de ceux qui
Wi étoient fournis , accordalTefit à PE-
lèAeur de Brandebourg » les honneurs
frovintia ^\quam memoratus Ord'o db infidelium iiu%>
iii^f^ J^rtfijua. xkrtut§ çUm rteept4ifn. tatnquam firnûf'
'Jiniùm murum pro domo J/ra9t , qùa éfitalefia Dei^
contra ejufdem perpétues Hoftes opponetefiatutrat &c.
Clément XI ajouce enfuitt que le Grand- Maicre ne
.'4oucera pas au*il a fait & qu'il fiçra toujours ce qu*il
jvôurra pour le routcnfr' dans une ^f.tt{5 qu'il trouve
H iufte \Pi» acjujla ^aut9i,gmnfimfu9^on^nifiudi9
DE l'Orôre Teutonique. 591 ^_^_^
(îe la Royauté. Ce bref étoit, en même \^^
tems, une lettre de créance pour TE- p,^^„çoi»
vêque de Rimi^i, Nonce du Pape à ^^^^^^
Vienne. Il eft affez apparent que le Pape bourg.'
avoît été 'trompé dans le rapport qu'on
lui avoit fait des cérémonies emplo)^ées
au facre du nouveau Roi. Ce fut le 1 8 jan-
vier 1701 , que TEIcôeur de Brande-'
bourg fut proclamé Roi à Konigsberg ,
& l'on convient affez généralement , qu'il
fe mit lui-même la couronne fur la tête.
Le Pape écrivit de la mêihe manière aux nu. &
Rois de France , d'Efpagne , de Portugal , f/f„' i^^t
àJa République de Venif0 , & aux Cardi-
naux de Lamberg & Portocarrero. Clément
XI écrivit encore au Rôi de Pologne , au
Cardinal Radzicouski , aux Eleâjsurs de
Bavière &de^ Trêves, aux Cantons Suif-
fe* CathaJiqufs, & à. plufieucs Archevê-
ques* & Evêqu^$ d'Allemagne 2^ de Po-
logniçii. pour/les^ engager à ne point r^-
CQnno^re la dignité royale dans l^ Mai-
Ton de ^^pdebourgs mais dans ces der-
nières lettres il ne faifoit pas mention des
droits d^ l-O^dre Teutonique fur la Pruffe,
Deux jours, après L'expédition de tous ces ,
brefs , d'eft-à-dire, le 18 avtil, le Pape gjj«'f J;
affembla; un confiftoife fecret ,. dans 1?- ^ & 6, ^
quel il. répéta aux Cardinaux » une par- ,
rie de. ce qu'il avoit mandé à l'Empereur ,
fans oublier de faire valoir les droits de
5^4 Histoire
xLViii. ''^^''^ Teutoniquc (ur laPniflc; & il
F^Ançois kur a|5prit qu'il venoic d'écrire aux Prin-
Di^y*^. ces Catholiques 9 pout leur marquer Ton
^Qvti^^ mécontement , & les exhorter à ne point
reconoottre la dignité royale dans la
Maifon de Brandebourg.
Je ne connois^ de la réponfe de FEm*
pereur au Pape, que ce que les hifto-
riens qui ont écrit Ja vie de Clément XI»
ont jugé à propos de nous en appren-
dre^ &c comme ils ne font poim- d'ac«
cord, nous ne fommes pas certsûns de
favoir comment l'Empereur s^excufa. Sui«*
CUiTxL ^^"^ ^* ^^^^^^9 Evêque de Sifteron, l'Em-
rom/t.pag, pereur eommmriqtia d*at>ord ir I^lêâeur*
76 erfuiv, de Brandebourg , les pla'mtes q«*on avoir
formées contre loi , après quoi il répon«
dit au Pape, qu'il avoitéré mat informé
quant aux cérémonies qui s'étoient prati^
qûée$ atf eouironnemem du ttou^ealt^Ron
11 ajouta que ^ loin Jfâfppàyet Qne dé«
f> marche qui feroit pféjtfdictabl^^ aux
» droits de TOrdre Teuronique^*|l voïi-
>► droit dé tout fon cœur pouvoir l'aider
»»&• réparer fes ancieonts pertes, mais
H qo^l lui pa^OT^it' i|«ie danf teca$ pt^*
;• V *> fent,tes Chévilieni de cet Ofdre n*a-
»► voient été lé^'ésdiim aucune de leurs
>► prérogatives ^ que la PttxSe entière a voit
>» autrefois appartenu à la Pologne.*, que
M pui^u'iU (les Marquis de Brandebourg)
DE L'OntoRE Teutônïqve. 59$ ^^^
^ en étoient dcvieniK les Souverains , ils ~^5P
>► croyaient qu'ils pouvoient prendre Je yj^^nço/,
w titre de Roi, (ansoifenfer l'Ordre Tcu- ^owï?
« • . n • . •£ NeU-
»» tonique 9 qui ny avojt }amaiseu aucutt rovjic»
^ droit <4. Après avoir confondu- fi vi«
£blemênt la réponfe que ietiduveau Roi
avoir farte à TEmpereur , avec celle que
le Monarque fit au Pape , l'Evéque de
Siftèroà rapporte en bref les raifons al-
léguées par l'Ordre Tcutonîque , pour
prouver que la PrulTe devoir lui appar-
tenir, & non à la Maifon de Brande*
bourg. t .
Mr. Reboulet, àuiré biftorlen de Clé- r^^K^
ment Ai, rapporte avee quelque djifte- iam.t^pa£*
rence,ra réponfe de l'Efripercur au Pape. 7^ ^ f*^^'
Nous pafTerons ce qu'il dit de fon atta-
chement au Su Siège & à la religion , . -
pour «ous borner k ce qui regarde l'Or-
cfre Teutoniqùe. Léopold difoît » que
» dans PafFàire dont il sr'agiffoit, 8c de
j^. îaquclïe Sa'^ainteté paroiffoit fî peu
*r Satisfaite , il n*^itoix queftion que d'un
>» ^ firnple titre honorifique , que ce titré
ff accordé fans aucune augmentation d^é-
*>„Jàt^ bien. loin de donnetau nouveau
^ ^ Roi^. une. augmentation de puiflf^nce f
'^\î^ pqyiy,6ili^^^ par' la né^efr
^►''firc où il le' reduiroir de wbportronner
Â' H dép^xïfp i* (a dignité ; que l'Ordre
» Teutoniqùe n'avok aucunement à. fc
59^ H I « T O.l cR R
XLviii ^ plaindre, pui(que dan> lô fond, les
FjlavçoiV '^ chofes reftolent fur le pied oii files
Louis ' ^ étpient auparavant, qu'il fouhaileroit
POVAG. ^ ^^ bon cœur que cet Ordre, qui lui
» ëtoit fort cher , fût en état de recou-
^ vrer non-feulement la PruiTe Ducale,
^ mais encore toutes les autres fotiverai-
» nejtés qu'il avoit perdues , & que la
^ dignité royale déférée i TEIedeur ,
» n'y mettroit jamais d'obftacle; que fi
^ quelqu'ui^ avpit i fe plaindre , ce fe-
)* roit la République de Pologne ^ à qui
» la Prufte avoîit toute entière appar-.
» tenue autrefois (i);^ que la Maifon de
» Brandebourg j ayant acquis une partit
» de cet Etat & la pofledant avec toute
» fouveraineté, il Ta voit érigée eh Royau-
» me ; maisqu'il n'y avoit rien en tout cela
» dont l'Ordre Teuipnicjue eût à/eplain-
>> 4re, & dont, Sa Sainteté dût railonna-
t>, blement s'ofenfer ; qu'enfin^ prévoyant
h qu'irferoît obligé un iou'rs d'accproer à
>> l'jEleaeur ce qu'il foiîWtoit i iUvoit
f> cru qu'il valoît mieux le faire de bonï>f
» grâce, que d'attendre"; d'y ^tre force
''-' ?r- î : • ( - ■'; t> - ^\ i ^^
'^ (1) Nous nouf'flÀttont de «Voir rien ïf»j?*'J,i*'
«fer fur cette pféteiitkic TèiTeffioii'dè tcrftè Ui'f^^^^^^
Mai« c|t rupp^fgnt cette pcfleHioa véritable, i**^
Jonois nVn écoient pa« pUis avancés-, paf '* '1" i.
«ré d'aftei qu'ils- aVoient fails , ^our eu ««««^ **
pwpriéic 4 ^'Oi^fC Tewpiij^ttc.,
DE l'Ordre Teutonique. 55^7
^ par la héçeflîté de$ afFaires. a Après '
avoir dit que toutes ces raifons qnerEm- françoÎs
peretir alléguoît pour tâchct de juftifier toujts
îa conduite , n'empêchèrent pas que le g^y^l^J''',
Pape ne continuât à la dëfapprouveravèe
jufticé, Mr. Réboiriet s'attache à prouver
que les plaintes de l'Ordre Teutoniqué
étoient bien fondées.
Nous n'entrerons point en difcuffion ,
fur cet objet ; parce que nous avons
fuffifetnment rfévélbppé dans le cours
de cet buvraige', ïés principes qui peu-:
vent? faire piger' faîtiemênt des droits dé
rOrdre Teutoniqué , & qu'il faudroît
répéter ce que Ton a déjà rebattu tant
de fois : mais nous dirons derechef que
ces deui écrivains. n'ont point connu la,*
vërîfaWe ;répohfe dé l'Empereur ,' ou
qu'ils l'ont confondue avec Jês raifons
alléguées ^pàrle nouveau Roi de Prùffe, ' '
& dont Léppold fâîfoit peut-être part *
au Pape ;' car , fuîvant lé rapport; de'
l'Svêtjue Aà Siftei-on , le* Mbharqde fe;
fSroit'étrangeiiièn't compromis i'l?n allp-i
gtiahti que l'Ordre 'Tcg&itonîq^îe'^^vptt'
làfWaî'y- eu? aucun .dfbit* fur fa P^i'uffe ;
roits dans le traité de la Couronne.
D*ailteurs UHje, pareille âbfurdité auroit
tônttai^ imQtoulfd^^^^^ i,#;^Em^
pirc:S|Vi0it:iu(in^«L(fic»tr&iAla0ibtQr Bran*-
If s HrSTOiRC -
! deboorg ^ & elle auroit contrarié <le
Fiitw!qott <"^<n^ 1^ déclarations de tous Tes Pré-
Louf# dëceiTeurSf i commencer par Charles
'lo vlkG.' Quint 6c les fiennes propres;car en donnant
l'inveftîture à plufieuri Grands- Maîtres ^
il leur a voit conféré le fief de ia Pfuiie,
comme étant une dépendance de l'Em-
pire & une propriété de TOrdre» & il
avoit regardé les Pruffiens comme rebel-
les, tant qu'ils ne fe.foumettoient poiae
â leur maître légitime. Quant à la ré-
ponfe que M. . Reboalet (bppofe avoir
été faite par TEmp^eur, elle n*offre
que des contradiâions , que le leâeur
peut aifément démêler. Ainfi on peut
donner comme un fait certain, que ç'eft
mal-i-propos qu'on prête . ces réponfes
3l Léopold : la Cour de Vienne étoit
trop éclairée pour tenir on pareil langage.
l'Ordre ^e Grand* Maître t qui ne vouloir né-
ft*<dreffe â gliger aucun moyen de maintenir les
•* ^***'- droits de fon Ordre , s'adreŒi à la Diète
de l'Empire ta laquelle il préfenta nn
long mémoire t accompagné de piec^
piftificatives » ^*il rendit publiques par la
yoie.^ L^împrcffioa'(i)« 1^-ne pr94^i^t
f 1) DacOItti doikne m mn^ , yi|. ri « le ntrt
dt ce éctit^ q^t î« n'aS pat , ▼«. Mi^ GitflerauB
nboi »>ptca4 q^t'^t'ell ce îniaétre tùi îul eft
ncQi «pptcaa oyt c eii ce mrao
B£ l'OivdUe Teutonique; 59Ç
d^aûtr^ effet que de réveiller fiatéréc
qu'une partie des Princes prenoient à fb^a^n^çou
rOrdre Teutonique ; malgré cela on ne Lova
fatiroit affez louer le Grand-Maître de ^/^^^f^;
fon zèle ; &c il eft à défircr que (es fuc- *
ceiTeurs ne manquent jamais de protefter
dans roccafion. C'eft une efpece d'hom->
mage qu'on rend au courage des anciens
Chevaliers, que de réclamer les Etats
qu'ils ont acquis par leurs travaux ; &
c'eft imiter le père de famille , qui rap«
pelle à Tes enfans les explois glorieux
de* leurs ancêtres, non pour les enor-
gueillir, mais les engager à marcher fur
leurs traces.
Les Rois de France &c d'Efpagne i
n'avoient garde de reconnoître a!abord
la dignité royale dans la Maifon de Bran-
debourg, parce qu'elle ne lui avoir été
conférée que pour leur futciter un nou-
vel ennemi. Plulieurs Princes de l'Empire
étoient dans les mêmes difpoficions , les
uns par )aloti(ie, & les autres par la ,
crainte qu'ils avoieiit de la puiflance à ' -
laquelle cette Maifon cominehçoic à s'é«
IMileoMAt difttrmioé à donntt l'al^rcgé de Ptli(lpîr«
de U Pruffe, qut nous aront cite plufieun foiff.
Il a fait Imprimer à la fuite, les pièces juftificitivci
iqoî accotnpagaent le mémoire dji Grand- Maître, âc
sous en avons fait ufa^e hvLZ le Ma|îft$c« dé w4-
<bcr de Credbcrg, . ' '^
6oo Histoire
lever. Cependant tous les Etats de TEu*
FiiANÇoVs ^^P^ finirent par reconnoître l*Eleifteur
Louis de Brandebourg en qualité de Roi de
VovRcf ^^^^^ > * 1^ réferve du Pape, qui lifl
a réfufé le titre de Boi îufqu'à des tems
très - rapprochés de l'époque oà nous
écrivons (i)*
Pertts de La guerre pout' la fucceffion d'Efpagne
ïuf'le * oe ^^^^^^ d'écrafer l'Ordre Teutonîque. Le
coM?t le Grand- Maître remit en 1709 à la Diète
Grand-Maî- jg Ratisbonne, un mémoire dans lequel
1^09. îl faifoit monter à 10)555,6)1 florins
les pertes que TOrdre avoit faites dans
(es domaines de Frànconie, depuis Tan
1701, jufqu'en 1707, & il en deman-
doit le dj^dommagement (i). La mènje
année le Grand-Maître alla prendre les
Brentan. bains de Schlangenbad ; mais il eut le
>»itofn. malheur d*y être furpris le 17 juillet
mundi/ ^à trois heures du matin par 40 François
ehriji. pag» conduits par le partifan Kleinhoîtz , &
^^^bia. d$ d*étrc emmené prifonnîcr avec le Duc
Monri »
dtraf éditi
. . (I) On Ut dnnt U Gaztct* de teyét , f?!/ > nnm;
59, 1 article fairani. Lé Saint -Siège ayanè rccanna
depuis riTénement du Roi régnant de Pruflfe^ la
dignité royale de la Maifon de Brandebourg , l'Abbé
.Cio^ni, Réfidcnt defa Majeft^ PriulTien^e près de U
Cour de Rome ., é fait élerer le 23 du mois dernier
Uiiin i7S7)> îei armes de PrufTe fur U porte de
ton bdteU
(z) Cet article eft tiré de It nouTelle édition du Dic-
tionnaire de Moreri, tome f ^ page «|^ ôc paroiD
évidemment «xagéi:^» î'
de
• DE L'OllDRÊ TeUTONIQUH. 6ox
de Mecklenbourg & les autres perlonnes
qui étoient aux bains. Mr. de Wefter- framco^»**
nach,. Grand- Ecu^'Cr du Grand-Maître , ioui$.
& fon Echanfon , furent tués en voulant ^^oJ^r©,"
ie défendre. L'alarme s*étant répandue
dans les villages voifins , les payfans pri«
i?ent les armes & attaquèrent les Fran*,
çois avec fuccès , entre Ravcnthal &
Kutterich : neof Jiommei furent tués , Se
le^ aufres furent menés à Mayence ;
aînfi les, prifonniers recouvrèrent leur It-
Jberté.
Si les ravages de ïa guerre occafion» Mort ê\i
flerent des pertes confidérables au Grand- .^;*"^M^«'
Maître, il en fut dédomnîagé.' par de 1732.
nouvelles dignités eccléfiafliques, ayant
été nommé Coadjûteur de l'Elefteur dé
Mayence le 5 novembre 1710. Charles •
de Lorraine', EleiSteur de Trêves ,' étant
mort lé 4 décembre 171^ i le Grande
Maître fut élu. pour le remplacer le
fto février de l'année Suivante, Mais 41 ,
le démit de l'Archevêché de Trêves lé '/
) marii'lyîç, ^^ôur-aliét- prendre pof-
ftffîen;d< 4elui dé Maye^nce, vacâiie
par la mort dcf^'Lothaire-Françoî* de
oehoenborn , dont il étoit Coadjûteur. Ce
Prince jïuFvant l'Art de vérifier les dates',
mourut d'*popiejfie à Neiff , réfidenée(or-
drnalre derEvéqués dé Breflau , bu à'B/efi M!_ft.Bpj/c,
lau même, ïelon Schannat ,"le 18^ avril ^;^7;;
Tome FUI. Ce
6o2 Histoire
5 i7)i« Il fut inhumé dans une chapelle
F^A^ÎÏÔÎ; dc'y^gljfc cathédrale de Breflau, 'qu*il
Louis avoit fait décorcr magnifiquement, (i)
'•ouKa'!' ^^* hiftoriens font Téloge de ce Prince ;
on loue fa piété &( fa magnificence pour
tous les objets qui avôient rapport au
fervice divin. Le zele qu'il montra pour
maintenir les droits de l'Ordre Teutonl-
que, le fit beaucoup regretter. Outre
les démarches que nous avons vu faire
à ce Prince , tant par rapport aux biens
de rOrdre, pris par les François ^ que
par rapport à l'éreâj^n de la Prufle en
Tom. s. royaume » on lit dans Moreri ^ qu^l dé*
i1'J%t pwta le Comte de Waldeck au Czar,
pour tacher d obtenir la rettimtioii des
domaines que l'Ordre avoit pofledés
^ autrefois en Uvonie : il offroit appa-
remment des moyens de compenCation»
qu*il crôyoit admîffibles» mais la Cour
de Ruffie ne les jugea pas tels» & cette
Grppp. négociation échpua. Le Grand • Maître
ivirctlT *voit fondé en 1700, «n collège à
tonu t.pag. Mergentheim 9 où Jei Père; 4[>omimc^îns
'^^* étoient chargés i dWeigneç jo/qu'à la
rhétorique inclulivement»
-i<t) Confo'rméynjBtt i fa :vi)!ottté i «a nifc £«tte
infcri^tipn fur ron ctmb^avi : Hic ^acgt pfffMr
Frantifcui tudvyUut ^' 0rat'c pttf isçé ^--^ - ■ ■ '
DE l'Ordre TÉUTONiQJUE. 60 f
CLÉMENT-AUGUSTE
D E B A V I E R E. ^^^^
. • ^» ^ • •. ' ClÉMFNT-
XLIXi. GrAK D'^MaI TKK, Auguste
LDEiiAYlE-
RI.
E Chapitre de l'Ordre s'ëtant affem^ ^
blé à Mergentheim , vers la mi -juillet
de Tan 1731 9 pour procéder à Téleâion
d'un Grand^Maitre , tous les fuflVagesïe^
réunirent fur Clément-Auguste, Duc:
de Bavkre , Eleôèur de Cologne, qui
fut élu après qu'il eut prononcé fes vœux -^«A Saer.
& qu'il eut été fait Chevalier. Ce Prince , ^f;;-//;^^;
fils de l'Eleâeur Maximilien-Emmanuel^
et oit né à Bruxelles l'an 1700. L'Elec-
teur , fon père , s'étant attaché au parti
de la France dians la guerfe de la ruc«
ceiCon d'Efpagnc , il effuya plufieurs re-
vers, & Clément connut le malheur dans
fes premières années; faveur que la Pro-
vîdence lui avoir peut-être ménagée ,
pour lui apprendre à bien ufer de. la
grande fortune à laquelle il étoit deftîné.
Fait prifonnier avec^fes frères , par les
Impériaux , il fe rendit à Rome , après
que la paix de Raftatt & de Bade , lui
eut rendu fa liberté , & y étudia le droit
C c ji
^4 H I s t b I a i
' canon , fous la direâion du Pape Clë-
Clément- "»€nt XI. En 1715, U fut nommé Coad«>
AucivsTi juteur de TEvéque de Ratisbonne, L'an
DE Uvii ^^^^ ^ jj f^^ ^j^ Evêque- Prince, par les
deux Chapitres de Paderborn & de Munf-^
ter , & rëfilia à la Goadjutorerié* de Ra-
^ii$bonne. Elu G)ad juteur de Jofeph-CIé-
meQtv Eleâeur de Cologne^ il le rem*
plaça en 1713 ; & comme ce Prince
laiflToît piuiieurs 'autres fiégés vacans ^
Clément - Augu Ae chercha à les réunir*
U manqua la principauté de Liège { niais
il fat plus heureux à Hîldesheim ; où il
fut élu te 8 féviiec de Tan 1714.
i' Clément, pourvu de tant de dignités
eccléfiaftiques , défira d'être facré Evéque «
quoiqu'il n'eût pas encore l'âge prefcrit
par les canons ; Benoit XIIL lui accorda
les difperifes néceflaîres , & voulut en faire
liii-méme la cérémonie : il fe rendit pour
cet effet à Viterbe, où il le facra &'luî
donna le PalUum le 9 novembre 17 xj.
Emeft^Auguâe , Duc de Lunebourg , étant
mort l'année fuivante , Clément fut enn
core ,éiu Evêque d'Ofnabruck ; enforte
^ qu'il réunît à l'Archevêché de Cologne,
quatre Evéchés-Prihcipautés & la Grantie*
Maîtrife tle l'Ordre Teutoniquc : aufli fut»
il un des plus, riches Princes eccléfiafti»
ques qu'il y ait eu en Allemagne.
Pro«fl4- Le Duc Ferdinand » dernier defccn-f-
DE l'Ordre TEUtCNÏQUE. 605
dam de Goehard'Kettler » étant mort à'
Danztig en 1757 9 fans laiffer. d'enfan? ^^^^5^^*^^
de M^delaine, de Saxe Veifiepfel^ » (ott Avovsts
époufe > la iCâ^arine Anne trouva mdj'e» rj.^^^^v.
de faire élue Jean Erneft de .Biren Dud^.^^ ^^ ^^,
de Courlande. l.e Grand-Maître protefla îcc de la
& rcvefîdiqua la Courlande, comme fai« CourUndc.
fant partie des domaines ufurpés fur l'Or- '^^^'
dre Teutonîque , & qui n'auroit jamais àà
cefler de lui appartenir* 11 envoya fa pro-r
teftatton à Ratisbonne , avec un mémoire
par lequel ii prioit l'Empereur & le Corp$
Germanique de concerter le moyens qu'il
étoit i propos de prendre , pour procurer
à l'Empire. & à l'Ordre 1, la réunion die
ce Duché. D'un autre cl&té ,'h PolQgn4 .i
prétendoit . que les louches de Coufiandf
& de Seniigaile V dévoient Itrç réunis è
la coùro«)iie y après Textiné^ion de cette
kranche de la Mdifbn de Kettler ; inai$
fti les PolbnQis ni les Chevaliers Tei|>
niques ne, gagnèrent iriet\* 'Biren' j^uir p\s^
fiblement.^^t Etat ')iif<|u'i^n i^^ïk 9 qu';il
£ui di%facié:; :arrité &. «K'fliâ/îivec .t>ytl5
& !iBsimrlle ^ par ^ ila Ruflb. <<L^' JRrlnc$0ie
mcre d'Iwan VI , fit éB>e Duc de €oiit-î
lattde:, en 1741 ^ Louîs-Erncft , Ùuc de
Bi4mfwick^.BeYfireA;>,maLs. , la xijcQJyJLÎpn
qui arriva fW (k tems lapt^èît. <n RufiSe,
cclU eleflfroh*; er^à^^r^'^Ul'Cmlw^c
Ce j
6o6 Histoire
XLix ' ^^^ gouvernée par les Etats jiifqu'en 1 759.
CLiMfiTT' A cette époque , Charles Chriftian. , Duc
tmîlill ^^ ^*^ » **'* de'Fréderic- Augufte II , Roî
n/. ^^'*' de Pologne , fut inviefti du Duché de
Courtaude , mais pluiîeurs cantons refa-
ferent de le reconnoître ; & Biren , cxem*
pie fingulier des vîciffitudes de la fortune ,
fut lemis en poiTeffion de ce Duché par
la Ruffie. Le Grand Maître protefta de
nouveau lors de rinveftiture du Duc Char-
les > & fit préfenter un fécond mémoire à
la Diète ; mais cette démarche n'eut pas
plus de fuite que la première.
M«rt éa Clément-Augufte parti de Bonn pour
irCi. fut attad|ué le même jour d'une violente
ceiiqùe, étant à tableau château d'Ehren-
breitftein, chez TElefteur de Trêves, &
mourut le lendemain à 5 heures du foir(i)*
Il eft inhumé dans l'égUfe métropolitaine
de Cologne. Entre tant de dignités que
CWment Augufte avoir réunies , il IcmWe
qu'il affeô onnok particuliétement celle
de Grand Maître de l'Ordre Tacutoniquc :
il eh faifott -& erf aimbit les cérémonies ;
•là plupart dés Genfilshon^mes qui afpi-
Yoiem )à erttrer dam l'Ordre , faifoient
? '^<i) Saiyaiii U dernier* éâittoii -dt f Art 4e véri*
fiit lu MÊAte»* m^û CKi lie <^4uc. U p«rtîe hillpriqu^
du Ca!€ driei et la Cour dé Boiui , dt,Vf^ 177' i
DE l'Ordre Teutonique. 607
leur noviciat à fa.Cour,.&c il les recevoit
lui-même Chevaliers.
•CHARLES-ALEXANDRE
DE LORRAINE. charges-
A|.feXAN-
LORiiAi*:
£ deux de mai 1761^ Son Altefle 1761.
Royale ) le Duc Charles- Alexandre
de Lorraine , arriva ï Mergentheim. Le
lendemain, ce Prince fe rendit au Cha«
pitre , y prononça (^% vœux (, & il fut con- *
duit à r«glife^ où le Comte de Kopig-
feck , Gran4 - Commandeur d'Alfacé. &
de Bourgogne, eut Thonneur de jle, faire. ,.
Cbeyaliçr^ avec le$ cérémonies ^ccQutu-
nti^h JLç lendemain 4 dç mai, le 0ujc
de ifÇtrsMti^e .fut çju unanimement jprahd-
tiaitre;^ .&. inauguré J[,e , m^me four, en
cçtte q^M^^^" Ç^ Prinpe ♦frère, de l*Èm-;
pfreut- François iptoit.F;eid*NIaréchal des^
aimées de rJÉmpçreur & de TÊmpire ,
Lieutenant , Gouverneur 5c Capitaine-,
Qénéralde} Pays-Bas ; il a vpît été marié
ay<c rArc^iduçhetfe Marie';^iîr?e^^ fe-^^
condis .^Ue, de T^pimperçur Çhayfes Vi>
ir
^o« Histoire'
' Le Grand * Maître , voulant donner à
Charlk- '*Ordrc Tçutonique une marque difiinguée
Alexav de fon attachement^ ne pouvoit mieux
LoRRA* ^^^^^ ^^•" ^® '"* affurcT H*hanneur d*Ôrc
vE. gouverné après lui , par un Prince de fa
VArchidiu: Maifoiî. C'eft ce qu'il exécuta dans' un*
^^/î'Ilii'^^ G à Bruxelles, au
j^-Q 'mois d'oftobrc 1769 ^ où, à fa demande ,
. on élut unanimement pour Côadjuteur ,
•^^•''^^*''' TArchidùc Maxlmîllen ,* fon neveu. La
_itf«/ '^^^^ cérén^ome de la réception de Son AI*
teffe Royale , comme Chevalier & coirtme
Coadjuteur , fe fie à Vienne dans Téglife
des Pères Auguflins , le 9 juillet de Van
1770. ;
Traité atec * te Orand-Maitre, voulant prcRulrer un
^*//*"55- autre avatitiaee à (es fujèts , fit un accord
iM droit avec le Roi de France', par lequel -Sa
ë'aubàine. Majtfté très- Chrétienne abollflbitrn Fran-
'^^^- ce, & le Grand- Maître dans les Etats
de l'Ordre^, relevaht immédiatement de
l^mpîr^e ,'1e (îrdii: d'âbbaitie en^ favieûr
éts (ujets 'refpèéïiifs/Œ' traité , fighi -à
Bruxelles le * 17 Is^vril \i 774 , ' pifr Mrs. Gar-
nlcr Si de Breùnin0V'riin Çohfuî-Géné-
rtl de IPrance, fet thargc dés affaitcs de
Sa Majefté auprès dû GdUyeriicmiérit^gé-
iiéràl des'Pays-Ba|r, & l^airtrè , Ohance-
ïîc;r de TQrdre, fut' ratifié par Siin'Al*
(éfTé Slôyâle-, !é^ z8 'flu ménè'moîst-'' -
Mort dtt Lé Grand » Maître 4^péida-pieu(ehiènt
DE l'Ordre Teuïokiq^e. 609
au château de Tervueren , le 4 juillet de '
Tan 17S0, dam la 68eiîie année de fon cmwRti»-.
âge. II eft inhumé dans l'églife de Ste, Aiexan-
Gudule i Bruxelles, Ce Prince poffé.doit lUt^^
le plus heureux de tous les dons 9 celui m£.
de fe ftire aimer. Nous pourrions {uî dpïî; Cfand-Maî-
ner beaucoup d'éloges qu'il a mérités ; "••
mais, il feûible que Ce trait fufljt ïcul pour ^^ ^^
honorer fa mémoire.
MAXIMILIEN-FRANÇOIS
D'AUTRICHE.
LI
Lie. Grakd-Maitxe^ ^^AÙrH-ù
D'AUTKI-
CHE.
l^E X j oâobre 17S0, UArçhîduc MaXI- ,78^.
MitiEN- François fut inauguré à Mcr^'
gentbeim , comme Grand-Maître de TOr*^
dr« Teutdnique, avec les cérémonies d'u-
ûge. L'année fuivantfi^Jé. Comte de Kau.-
nitzRittberg, Chevalier ^de TOrclrç , &
Âiîniflre Plénipotentiaire de Son ÂlîeÔç
Royale, en fa qualité de Grand-Maître^
reçût en fon .îiom ^ Vinyeftituçe Àe$ ficft
de POrdrey qui relèvent îmmédiatemeiù
de TËmpire- Le Grand-Maîtrci^qui avoic
été élu Coadjuteur de T Archevêché de
CoIogn)e Ôc de TEvêché de.Mupfter ,. aij
6»
9mg. f f y. uêt. I. ti$. f . qtt'H «ttt , Itf, qn'oT lui «»
P*#. %6€. lig. U le 17. !• Uia«rtv« de Hj;i
Otta«ro«acr ^/* It LanasMTC dt Hefft. iOi
dcoardc.
Pag. J70. Iw. is. It Princt, lif. ce Pnnce.
Ihtdtm. itg. >7. agris U m»t Duc » Moutd cfrPnBCt.
£ mu< Chftft doiîyitrt jointt . il fnn lirt Ciinfi-
p4. 4»f. «or. I. %. *. Gaagiiln.1, /(A G«g«»«'
P*r 4W. lif. |. 1er taocfliis , li/: le» ««>'»/• „^^
Ptff. 4it. à U mm^» ajêiitê^ f'wi'Vtâ de U9t^
Ug, iUà, mtm» t|i. . . ^,,,
Paf. 4S«. nou I. Cf. 4. 4^'^* Il JMifti«ocuie« .
P•t%^^.^ t; !(,• t. Ccleîa,. «/^ C.lû«.
jK/m* corrtâioH i/îire i l« «««^ /ùjvtfntr.
Pm» 464* à U margt , Yeiutor , ftg. IH <>( ''<i
ily: fif» |i4 & 140.
P-f.-4n. lif. «1 & '*-e^***'*îfV'ûî^e C^««^
€itMom €f non un fomnuUre. . ../. ij,
J^^ff fi> Mt. l.iif. ^A«/«, Aei«bt«g. ^'/' ^
T*f . 5x6. a l<i.i»erf« i#o4 . *Vv«^^l„^^gB.
^^^|[**^ mois d*août de Tan 1786, cft en pof-
Maximiv. feffion de ces deux dignités depuis Tan
auk^^*' '7^4* ^^"* terminerons cet article , ,
par des vœux , pour que l'Ordre Teu-
tonique jouifTe long-tems de Thonneur
d^étre gouverné par un fi grand Prince.
• fin du huiiUmi & dcrniit Tome,
AVERTISSEMENT.
D Auteur sUtoît prQp<ffi it terminer cet Ottvrage
par un Effai fur Us Maîtres d*Allemagfie C^)» ^
par un Mémoire fur Us aficiens jlatuts & ufages ,
dans Uquel il duroU fdt connaître différentes Mai»
fins de Religieufes de P Ordre TeiUonique , P an-
cien Bréviaire dont on a fait deux éditions en 1 500 ,
Ù plujieurs autres particularités ; il comptait encore
y joindre un Mémoire fur les anciens fceaux de
POrdreimais Us cîrconfiances ne lui permettant pas
de continuer fes travaux littéraires ^ il a du ^rmi^
<i) Il eft împoffible Je donner une lifte complette
ètt Maicres d Allemagne , fâot avoir rinfpeâion de
toutes les arch.ÎYer de l'Ordre : la meilleure que noua
ayons )ufqu*à préfeiit , fe trouve dans le Ctcond rome
des'Mémoîres de l'Aca|lëmîe de Manbeim ; mais il
s'en'faut bien qu'elle foit^ eonoplette. Ccft à tore que
J'aidic dans une noie delà page i$ dufecond tome ^ que
Gérard de Hirtiberg y eft omis ; la bévue rft d'au»
tant plus impardonnable ^ que i'avois fous les yeux
le mé'noirc des favans Acadcmicieiis : c'eft pont Urè-
pirer*itfe ;c £ait cette note.
6tt
fier fin Ouvrage avec l*hifioire des Grand j^-Maitres.
Si des tems plus calmes permettent à l^jéuuurdetra'
vailUr , & s*il a lieu de croire que ces différcns
objets infpirent quelque intérêt^ U pourra les don^
ncr à la Juite , par firme de /uppUment,
Fautes â corriger dans le huuicmc Tome*
^ AGm. 2-f. CjT. 44. effaet\ eu*
Ptfg* 29. lïg* 1$. tfact\ cercaiacmenc^
Ptf^. il* lîg, iz. àt,^. du.
Ibidem, Ug. 14. du , /i/. de. . . . \ .
-Pag, B3. Itg. 28. Ooutant d*Om^,' lif. Cdntaaf.v
Pag, 37. Ug, 17. tfaceipuCtiut,
rag> 41. à U marche, Schutz M. 48 , lif. 44«*
Pflg. 51. i la marge, Ibîd. pag. 75 , ii/. 175.
Pfl^. 64. Ug, 16, après le mot mêmes , ajoutez » c'é-
toienc ti les forts de rEgUfe» dont nulle ccotà*
dan ne peuvoit ébrafiler U foi , ni lea arcaehtii;
de Tunicé. . :^ .
Ptfg..l?2, i ltf;«4r^eV Scfcwi foli 4tfi &^eqi ZfA
461 verf, - "
•JW. i©i, Hp ^9 ^ ix*' Oii Ae -fionVôit ^ fifre plUf
fâcheufe, Uf «n ije pèatrm ptaslâcheolat. 1^ i-*
P^'f* 109. lig^i^, pburccls^/i/.f otff s'e.iï cottTaincri,
P45. 122. h^, i6.fiifclufs4ierg., ^/:. pUchoCfberg.
Pflg. 144, /i|». 29. n'exigeroit y /«/. n*exigeoit.
P^g» 16}. Zig. 2|. les inaitre^ lif, le maître»
Pflg. i$s* Ug, 25. apri?* le mot paflerons, ajoute^
tous ulence,
Pag, 169» Ug, 19, avoît écrite , ///. éctfyîr.
Fag, lio, note 1, lig* fénult, mais ce n'eft peul«
erre pas de lui» lif, mais ce ne peur pas eue
de Jui.
Tag, 21 «. À /tf marche» Ibîd. ajoutai num. itfy.
Ftf^. 2tfj. iiot. I. /i^. 5. facîtum, /i/: fadiuai.
Pfl^. 276. not, i, Ug. tf. Francfort-fuc-le-ahein K/;
fut-le-Mcin.
Pjg. 27^. Ug, 4. sous ordonnons > /«/. vous otdoa»;
nons.
Pag, iii. Ug, 17. affcmbla , ///. affembloîc»
PaQ, 34S. ajoutei à la marge h non de iunîg vf#.
ayiSi de la ls<iinft lig^
Ftff* f ffr, fi#t. !•/<«. f. qtt'il-eat,/<y! <|Q*on lui eut.
'^ajf. |tf^. Iff . si le 17. 1« Laadfirave de HcfTe*
Ottdcroadc « /i/. ic Landgrave de Hefle » i On-
deoarde.
^of' 170. tig, i£. It Prince , /i/. ce Prince.
Ihiitm, lig. Vf. aprfis Umot Duc , a^joutez c» PrincCi
^^f> J79« l<f* 2|. cherchtj Uf, clcka.
-P^< 1*4 -«^«^ <• £^* 9* i* UurêZ^ qui tfi après
U mot Chrtft doit y être joinu » il faut lire ChriftI.
Ptf^. 4«f . Itf. i^. Freiden , /// Treiden.
Pag. 41 r. luyr. I. lig, X. Goaguinsf « /i/^ Girtgninus.
Pag. 411. /if. |. 1er «aoemis , /ir* !•* eufaos.
Ptf^. 41t. à la marge ajauu% vis^i^viâ de la 9cme^
Ug. ibtd. •««• i|i« .
P^ir* 45^* nou !• Ifp 4. aprèe It .iMi j»égociateur ,
ajoute^ &.
Pajr.* 44». rto(. k; I(^« t. Celcîiu » /ç/I Celfius.
Mime corrtStion à/aire. à la not^ fuivann*
P«* 464. à la margt » Yeâator , f ag. g 24 & f<(g* ^
J^if* P«g» JH & 140.
Pof, 471. lif. 11. rentre, Uf» si recura.
Paf».47l. /{#. Il & I|. Courafide, /</. Conrlaiide.
Pag, $04. à la marges &et«tf>de l'Ordre. C'r^ une
citation (Sr non un fommaire,
•Pî»ff >f It- Bouujig* pdaulh Ameclicig» /«/. Ai-
mée hrig.
^ag4. %Ui k la marge , ibid.'r>r* ^^^ '>/* pag« to âc 27*
^ag. 526. d 1(1, m^f* iCotf , Ufé Ht^*
f*$' f i*k ^i^ *^* lLéToliiti<m-« /«/.' Révocad^flU
OCT 2 8 1938
}