Skip to main content

Full text of "Histoire de l'Ordre teutonique. Par un chevalier de l'ordre..."

See other formats


This  is  a  digital  copy  of  a  book  that  was  preserved  for  générations  on  library  shelves  before  it  was  carefully  scanned  by  Google  as  part  of  a  project 
to  make  the  world's  books  discoverable  online. 

It  has  survived  long  enough  for  the  copyright  to  expire  and  the  book  to  enter  the  public  domain.  A  public  domain  book  is  one  that  was  never  subject 
to  copyright  or  whose  légal  copyright  term  has  expired.  Whether  a  book  is  in  the  public  domain  may  vary  country  to  country.  Public  domain  books 
are  our  gateways  to  the  past,  representing  a  wealth  of  history,  culture  and  knowledge  that 's  often  difficult  to  discover. 

Marks,  notations  and  other  marginalia  présent  in  the  original  volume  will  appear  in  this  file  -  a  reminder  of  this  book' s  long  journey  from  the 
publisher  to  a  library  and  finally  to  y  ou. 

Usage  guidelines 

Google  is  proud  to  partner  with  libraries  to  digitize  public  domain  materials  and  make  them  widely  accessible.  Public  domain  books  belong  to  the 
public  and  we  are  merely  their  custodians.  Nevertheless,  this  work  is  expensive,  so  in  order  to  keep  providing  this  resource,  we  hâve  taken  steps  to 
prevent  abuse  by  commercial  parties,  including  placing  technical  restrictions  on  automated  querying. 

We  also  ask  that  y  ou: 

+  Make  non-commercial  use  of  the  files  We  designed  Google  Book  Search  for  use  by  individuals,  and  we  request  that  you  use  thèse  files  for 
Personal,  non-commercial  purposes. 

+  Refrain  from  automated  querying  Do  not  send  automated  queries  of  any  sort  to  Google's  System:  If  you  are  conducting  research  on  machine 
translation,  optical  character  récognition  or  other  areas  where  access  to  a  large  amount  of  text  is  helpful,  please  contact  us.  We  encourage  the 
use  of  public  domain  materials  for  thèse  purposes  and  may  be  able  to  help. 

+  Maintain  attribution  The  Google  "watermark"  you  see  on  each  file  is  essential  for  informing  people  about  this  project  and  helping  them  find 
additional  materials  through  Google  Book  Search.  Please  do  not  remove  it. 

+  Keep  it  légal  Whatever  your  use,  remember  that  you  are  responsible  for  ensuring  that  what  you  are  doing  is  légal.  Do  not  assume  that  just 
because  we  believe  a  book  is  in  the  public  domain  for  users  in  the  United  States,  that  the  work  is  also  in  the  public  domain  for  users  in  other 
countries.  Whether  a  book  is  still  in  copyright  varies  from  country  to  country,  and  we  can't  offer  guidance  on  whether  any  spécifie  use  of 
any  spécifie  book  is  allowed.  Please  do  not  assume  that  a  book's  appearance  in  Google  Book  Search  means  it  can  be  used  in  any  manner 
any  where  in  the  world.  Copyright  infringement  liability  can  be  quite  severe. 

About  Google  Book  Search 

Google's  mission  is  to  organize  the  world's  information  and  to  make  it  universally  accessible  and  useful.  Google  Book  Search  helps  readers 
discover  the  world's  books  while  helping  authors  and  publishers  reach  new  audiences.  You  can  search  through  the  full  text  of  this  book  on  the  web 


at|http  :  //books  .  google  .  corn/ 


A  propos  de  ce  livre 

Ceci  est  une  copie  numérique  d'un  ouvrage  conservé  depuis  des  générations  dans  les  rayonnages  d'une  bibliothèque  avant  d'être  numérisé  avec 
précaution  par  Google  dans  le  cadre  d'un  projet  visant  à  permettre  aux  internautes  de  découvrir  l'ensemble  du  patrimoine  littéraire  mondial  en 
ligne. 

Ce  livre  étant  relativement  ancien,  il  n'est  plus  protégé  par  la  loi  sur  les  droits  d'auteur  et  appartient  à  présent  au  domaine  public.  L'expression 
"appartenir  au  domaine  public"  signifie  que  le  livre  en  question  n'a  jamais  été  soumis  aux  droits  d'auteur  ou  que  ses  droits  légaux  sont  arrivés  à 
expiration.  Les  conditions  requises  pour  qu'un  livre  tombe  dans  le  domaine  public  peuvent  varier  d'un  pays  à  l'autre.  Les  livres  libres  de  droit  sont 
autant  de  liens  avec  le  passé.  Ils  sont  les  témoins  de  la  richesse  de  notre  histoire,  de  notre  patrimoine  culturel  et  de  la  connaissance  humaine  et  sont 
trop  souvent  difficilement  accessibles  au  public. 

Les  notes  de  bas  de  page  et  autres  annotations  en  marge  du  texte  présentes  dans  le  volume  original  sont  reprises  dans  ce  fichier,  comme  un  souvenir 
du  long  chemin  parcouru  par  l'ouvrage  depuis  la  maison  d'édition  en  passant  par  la  bibliothèque  pour  finalement  se  retrouver  entre  vos  mains. 

Consignes  d'utilisation 

Google  est  fier  de  travailler  en  partenariat  avec  des  bibliothèques  à  la  numérisation  des  ouvrages  appartenant  au  domaine  public  et  de  les  rendre 
ainsi  accessibles  à  tous.  Ces  livres  sont  en  effet  la  propriété  de  tous  et  de  toutes  et  nous  sommes  tout  simplement  les  gardiens  de  ce  patrimoine. 
Il  s'agit  toutefois  d'un  projet  coûteux.  Par  conséquent  et  en  vue  de  poursuivre  la  diffusion  de  ces  ressources  inépuisables,  nous  avons  pris  les 
dispositions  nécessaires  afin  de  prévenir  les  éventuels  abus  auxquels  pourraient  se  livrer  des  sites  marchands  tiers,  notamment  en  instaurant  des 
contraintes  techniques  relatives  aux  requêtes  automatisées. 

Nous  vous  demandons  également  de: 

+  Ne  pas  utiliser  les  fichiers  à  des  fins  commerciales  Nous  avons  conçu  le  programme  Google  Recherche  de  Livres  à  l'usage  des  particuliers. 
Nous  vous  demandons  donc  d'utiliser  uniquement  ces  fichiers  à  des  fins  personnelles.  Ils  ne  sauraient  en  effet  être  employés  dans  un 
quelconque  but  commercial. 

+  Ne  pas  procéder  à  des  requêtes  automatisées  N'envoyez  aucune  requête  automatisée  quelle  qu'elle  soit  au  système  Google.  Si  vous  effectuez 
des  recherches  concernant  les  logiciels  de  traduction,  la  reconnaissance  optique  de  caractères  ou  tout  autre  domaine  nécessitant  de  disposer 
d'importantes  quantités  de  texte,  n'hésitez  pas  à  nous  contacter.  Nous  encourageons  pour  la  réalisation  de  ce  type  de  travaux  l'utilisation  des 
ouvrages  et  documents  appartenant  au  domaine  public  et  serions  heureux  de  vous  être  utile. 

+  Ne  pas  supprimer  r attribution  Le  filigrane  Google  contenu  dans  chaque  fichier  est  indispensable  pour  informer  les  internautes  de  notre  projet 
et  leur  permettre  d'accéder  à  davantage  de  documents  par  l'intermédiaire  du  Programme  Google  Recherche  de  Livres.  Ne  le  supprimez  en 
aucun  cas. 

+  Rester  dans  la  légalité  Quelle  que  soit  l'utilisation  que  vous  comptez  faire  des  fichiers,  n'oubliez  pas  qu'il  est  de  votre  responsabilité  de 
veiller  à  respecter  la  loi.  Si  un  ouvrage  appartient  au  domaine  public  américain,  n'en  déduisez  pas  pour  autant  qu'il  en  va  de  même  dans 
les  autres  pays.  La  durée  légale  des  droits  d'auteur  d'un  livre  varie  d'un  pays  à  l'autre.  Nous  ne  sommes  donc  pas  en  mesure  de  répertorier 
les  ouvrages  dont  l'utilisation  est  autorisée  et  ceux  dont  elle  ne  l'est  pas.  Ne  croyez  pas  que  le  simple  fait  d'afficher  un  livre  sur  Google 
Recherche  de  Livres  signifie  que  celui-ci  peut  être  utilisé  de  quelque  façon  que  ce  soit  dans  le  monde  entier.  La  condamnation  à  laquelle  vous 
vous  exposeriez  en  cas  de  violation  des  droits  d'auteur  peut  être  sévère. 

À  propos  du  service  Google  Recherche  de  Livres 

En  favorisant  la  recherche  et  l'accès  à  un  nombre  croissant  de  livres  disponibles  dans  de  nombreuses  langues,  dont  le  français,  Google  souhaite 
contribuer  à  promouvoir  la  diversité  culturelle  grâce  à  Google  Recherche  de  Livres.  En  effet,  le  Programme  Google  Recherche  de  Livres  permet 
aux  internautes  de  découvrir  le  patrimoine  littéraire  mondial,  tout  en  aidant  les  auteurs  et  les  éditeurs  à  élargir  leur  public.  Vous  pouvez  effectuer 


des  recherches  en  ligne  dans  le  texte  intégral  de  cet  ouvrage  à  l'adresse]  ht  tp  :  //books  .google  .  corn 


rjTFL  RESEARCH  UBRARIES 


3  3433  08245993  8 


HISTOIRE 

DE 

L'ORDRE  TEUTONIQUE. 

T  AR 

UN  CHEVALIER  DE  L'ORDRE. 


Similu  faâuê  eft  leoni  in  •ptribëê  fuie  «  €r  JUuê 
mmtulus  Uoniê  rugignt  in  venmiont. 

Machab.  Lîb.  I.  cif.  f* 


TOME    VIII. 


ji    P  A  R  I  S^ 

Chtfz  la  Veave  VALADE,  Imprinieur-LSbra^Çji 
rue  des  Noyers,  vi$-à-vb  St.  Yvc^ 

Et  a  RjiEiMS^ 
Chez  CAZIN,  Imprimeur -libraire* 

M.   DCC.   XC. 


yîtnne.  —  Divers  aSes  de  tEmptreur 
r£lt3iur  de  Sranitbourg.  *—  Commtn* 


mage  À  la  Polûgrie.i^vharleS' Quint  ^ 
Mmgeriur*  —  VErnpereur  trdom^  fuit 

'•ï»ptyb^i*»^m  ^im^:)Ràffdks*}ak\ 

""^ftuWnâH  :dè'fffM.  ^  Â^Ùirdiîèri^'de 
"^umê.  Son  ^cohhhiniifiieht/^^^'P^ogrh 
'î*«*^'?»»ft^]F5.^iii^;^y»^eii'  >dii^  Tiuiùfn. 
-'iàé^  'NélfoyMhhïi^lJKiuerré^  continue. 
-aa-.>'vjV^^.T  Eiitfîj^aé^'lkt^Râi  TJ**^^ 
'-'Crdhd^Méktri^^'l^JI^ioni^:^^  ïétitt 

-Sè^àùrs'  éAltemà%ri€i^^  <Rt^hion  et 
fiûjfîeurs  places  de  ia  Ptri^àhiéi-"^ 


^jNirie  'fotit'^ê^dhitm^^CéntiàUation 

'^'diHa^'fim^^^^^Difs^VH  zitmbaf^ 

'fSâîèuTà^ de  "^-Emfir^fyt^  Itàt^^  -— 

Trêve   de  t^-^/^fs.  ^^-Nigoeiations. 


SOMMAIRE.  ▼ 

Remarquts  fur  cttu  guerre»  -«  Affaires 

iè-  Livottiei  -*-  Le  iMatere  de  LhorUê 

'  acfahrt  fir^ipttidamee.  —  Rétng'des 

\Maùré  de  Livonk  à'I'Émpirt.*^  Dif» 

pajziton'  du  Grénd'-Matm  &  ^es  Pruf* 

'  fiens  pour  le  Luihéranifme.  —  Albere 

*^  Luthérien.  Confeil  de  Luther^  ^-  Luin 

de  Luther  aux  Temoniquts.  m^  Le  Lu» 

^  thirartifme    prêché    à   Konigst^rg.   — • 

'Progris  du  Luthiranifme  en^Pruffe.  — 

Lente  remar^uabU  de  Luther.  «^   On 

dépouitU    les  Eglifis.  —  Eiat  de  ht 

religion  en   Prujfe.  —  Bref  du  Papt. 

Albert  diffimuU.  *^  Altère  rend  hom^ 

'mage  a:  tEm)^rmr.  «^  Tra'tti  du  Roi 

&  Polà^i'\:àntre  tOrdr^.-^  Députés 

qui  pàheni]^our^'l^)t$hurg.  •— ^  Le  Roi 

}t&\fàhjgri€  fe  Tifufs  à  Cartiiràgt.  .- 

ManeàUvre  du  Grat^Matirè.  Propofi* 

tïùh   du  Roi.   ^  Trahi/on    if  Albere. 

Traité  avec  U  Roi.  —  VOrdre  perd 

UPruft?.  ytlbirt  prêftderDàt. '^  Peu 

die'Ckeydtijtrs^f^ntfldûits  patThérifie. 

—  Conduite  du-Rdide  Pologne.  -^ 

Afariiere  dont  les  Hijtoriens  ont  parlé 

de  cet   événement. ''^' Les^archivts   tU' 

r  Ordre  font  livrés  aux  Polonois.  .— 

XXXVL  WALTflBR  M  CRONBERG. 

l'^if .  'Smèarrai  W#r  Cke^u^rs.  — *»  iU- 

a  il/ 


vnî  .      S©  M  M  AIR  IL 

^jJvânlf.  Tfaiii  avec  fcRoi.  -^  La  pkm 

]'cojtitniû.'  — *•  'Confirmation    dû   traki 

ai^ec\royègfù^^  J^ut 

it  iiàifiiijit.  Con/^uaiibn  dt  la  pitm. 

'-^  Siège  èc   Feliin.  Fnrfténbtrg  mtni 

\a  Moskow.  -^  Suifé  de  la  guerre.  — 

projet  'dt  Kettier.  Négociations.  — *  Les 

^^Suériqis   chehfkni  â   f emparer"  de  la 

""livonie.'^^^DifeStori  de'  laviltê  de 

'Ri%^cl^^'^de-PEJlà^ 

'^'àes'Poîbhoîs  pour'  s\mpdret  de  là  Li* 

-'yonie:^  Elle  fè  fournit'  à  ta  Phhgnt. 

-'^  ^Kmkrefi  fait  Duc  de  ۈurlande^ 

'^Tin  dèJArchevecHé'  de  Riga.  — ^  /?»- 

'^marjjuè  fur  la  ^ perte  de  la  Livonîe*  •'^ 

'^fivhykdii  Grànè  -  Minire  en  RuJ^e 

'"^ifiSii  Grand^àhm^'^   -'   ^-^^  ^ 

"XXXVra.  GEOlt<;E  HUND  bE' 

.M.'.-oni  V_  -.VEÏ^ÇRHEfM.      -■''.■'■■ 

xxxrx.  HENitr  i>è  bobe^- 


J-. 


j 57lV^ Mbh 'dukoi  dt-  môgnei-  'Efpi- 
^^ntèi  'di  tOrd^ï'^-i-Utiifi  dt  P'àloii  , 


Concurrence  de  t Empereur.  Bathory  , 
Mi^ke^f^l^nei  ^«^nydi  rEmpe^ 
rtur.  Rodolphe  II  luvY^ccede.—'Prà^ 
jet  de  transférer  F  Ordre  en  Hongrie^^^m 
Mémoire  ^4siarei-lXkîtit  È  tEmpe*  . 
teur.  .*-  U Archiduc  Maximilien  eft  élu 
'téJi^htfri2I<M>ri'm£hiy^     IRoi^r 
de  Polvgne»  —  Efpéranccs  de  t  Ordre  m 
-^^St^fm&^d'Tdi'Sufdc:&M^x^^ 
-fbnt  élusv  — -  Mamimiiien  eji.fiiit  prif 
-fifmier.  ^^Falx*EUrgiJfemeHt  dcMd^ 
^Miién^^^^^ètours^-donuis .  par  f  Oi^ 
dn€  au  Prince  ^Mifuuun''^Mori.du 
Grand^Maùre. 

XL.  MAXIMILIEN  D'AUTRICHE.  ' 

^5^^^^ Aliénation  du  Prieuré  de  f  Ordre 
à  V^èfkfe\  ^Changentent'dans  les  fioi^ 
eues  de  r Ordre. — Zcle  de  Maximilien. 
piirQa  iReiigion,  ^'  Charles  J^Awi^. 
che  eft  fait  Coaijuttur.i^-^  Mort  du 
Grand-Maître. 

XLI.  CHARLES  D^AUTRICHE; 

1619.  Perte  du  BaîOïage  JiUirecht.^^ 
Du  Bailliage  aSuel  d*l/treche.mmMort 
du  GrétndMaîèreé         .  :  v.  -.  '>    .♦    :i ► 


^1), 


xq         SOMMAIRJE. 

iitîon,  du  droit  d'auiainc.-^  Mort  du 
Grand-Maine, 

U.  MAXIMILIEN-FRANÇOÏè  D'AU- 

\ 


HISTOIRE 


HISTOIRE., 

TORDRE  TEUTONIQUE. 

AL  B  E  R  T 

DE    BRANDEBOURG. 

XXXVt.  GRAif D-MjllTRB. 

Lxxxv. 
A  mort  de  Frédéric  de  S»»e  avoît  d^b»". 
jette  l'Ordre  dans  un  grand  embarras  j  »"ow*o. 
les  circonftancej  qui  avoient  Aifpendu  le      àehutx. 
reflfentiment   du  Roi    Sigifmond ,    pou-  •^'''-  -f*»» 
voient  ceffer,  &  il  avoit  tout  à  craindre  "xm.  pag. 
de  la  Pologne,  tandis  qu'il  n'avoit  prefque  ^e  *  /«?• 
rien  à  efpérer  de  l'Empire.  L'importance  J-Jiîsinin 
du  choix  qu'il  falloit  faire  dans  une  cir-  ^*"}"^- 
oonftance   fi  critique,   détermina   Gml- 3S7 & ^'f^ 
laume  Cpmte  d'ïfenbourg.  Maréchal  de     1511. 
l'Ordre  &  Lieutenant  du  Magiflere,  à 
Tome  FUI,  A 


d  H  I  s  rp IRE 

affembler  un  grand  Chapitre  à  Konîgs- 
Albert  ^^^S  ^^"  '^  ^"  ^®  janvier  de  Tan  1 5 1 1  j 
»B  Bran-  pour  délibérer  fur  cet  objet  (  <  )•.  Les 
9BB0VAG*  ientimens  y  furent  partagés  ,  comme  ils 
Tavoient  été  lors  de  Téledion  de  Fré- 
déric de  Saxe;  les  uns  foutenoient  qu'il 
étoît  plus  convenable  d*élire  un  Cheva- 
lier, tant  pour  éviter  la  dépenfe*  dans 
le  tems  que  l'Ordre  avoit  fi  bef«in  d'une 
févere  économie,  qu*à  caufe  que  les 
Princes  de  naiflfance ,  étolent  moins  fcru« 
puleux  à  obferver  les  conditions  qu'on 
pottvoit  leur  prescrire  :  mais  ce  fentimcnc 
ne  prévalut  pas.  La  plupart  des  Com« 
maiideurs  ,  que  l'expérience  n'avoît  pu 
détourner  de  l'efpoir  chimérique  d'obte- 
nir des  feçours  efTeâifs  de  l'Allemagne, 
opinèrent  à  choifir  encore  un  Prince  donc 
la  maifon  ferolt  afiez  puîiTante  pour  les 
féconder ,  &  affcz  en  crédit  dans  l'Em- 
pire pour  le  déterminer  à  faire  des  efforts 
convenables  en  leur  faveur  :  &t  tous  les 
CapituUire$  jetterem  les. yeux  fur  Albert 


<i)  Samuel  Bock,  qui  a  donné,. en  1745.  ta  vie 
d^Âlber>  «Je  Brandebourg  eo  allemand^  qualifie  (pa^* 
7S)  le  Macéchal  d'Eifenbours  9vt  d'irenbourg  de 
Landvervfefcr  ;  te  qui  ptou^fe  ^u'il  étoit  Lieutenant 
du  Magîftert  :  il  ajouie  qu'il  aflcn^la  le  Chapive 
le  iour  des  Bois,  tandis  que  Schucz  n«  marque 
cette  aflTeinblie  que  pendant  li  fcnain»  d'tvtDi  la 
Putificaûosu 


DE  l*Ordre  Teutonique.       î 
Margrave  de  Brandebourg,  qui  paroîf- 
foit  réanir  toutes  les  qualités  qu'on  pou-    a^ért 
voit  défirer.  Ce  parti  annonçoit  claire-,  db  branw 
ment  que  les  C^ievaliers   pcrfiftoient  à  ^*«^^^^- 
ne  pas  fe  foumenrei^aM  joug  ieU  Po« 
logne;  Se  nous  gavons  expoC^  fort  au 
l^ngy  fous  le  Magillere  de  Truch(ës|  les 
raifons  qui  pôuvoient  légitimer  cette  con- 
duite. :  iairift  :n<9is^ne  nous\app^mifqns 
|>lus  fut^et  pj^jet,  .nô^s  contentant  d'oI>J 
fcfver ,  jcçmnwfi  oji  Ta  pu  ç cmarquer  fpus 
Bréderî^.,de  Saxe,. &; comme  on  Je  verra. 
encore  pendit  le.Magiffere  de.fon  Cucr 
ceffeur  ,  que  le  . refus,  des  Teutoniques 
fi'étoit .  pas  2d>roIu  ,  mais  qu'ils  deman- 
doient  q\ie  des  arbitres  juftes  Jk  éclairés 
décidaflfen.t  .fi  le  traité  do  1 466  étpîjt  cjibli*^ 
g^toire.pu  nQn  :  qujeftipn  qui  9'étoii;  riep; 
tx»tLnsque  déplacée  i  pjjiifqu'en  .effet  U  y, 
manquait  une  fanâion  que  le^  Polonois^ 
<ux-mêfties  ayoîent  jugée  néceflaîre^ 

Cptnmejes  hiftoriens  Prufliens  ne  par*  NaîffaA 
^t  ^ue  4u  Chapitre  .^eiwi  ^  jrpois  de  ^a,ÇJ'^*^ 
laîwifir  derao  a^i  f  ^,  pn  3po.Uff(;Hr^wn^ 
quft  c'f ftj  là  Vép^^c  de  A'4le%^p.d'AK 
htn%  mdks  Çj^  rfeçit  .un^fc^rreyr  :  Je^ 
Maîtres  d'Atlen^gne/.^^  {4«  Uvonie  de-^ 
voient  être  cpnypqués  pour  réleftion , 
&  communément,  il  y  Jiyoi;  un  intervalle 
d'envifpi)  crôitfifiKMs  f^ntre;  la  mort  d^uti 
Crandr&I*ÎJrft.  5c  \t  xhoin  4a  (pp  ^9^(r^^ 

A  % 


- 4  HlSTOfRJE 

'  x'xxv     ^^^^  *  ^^^^  '^*  réfolutions  qu'on  prît  dans 
Albert   ce  Chapitre  du  mois  de  janvier ,  ne  doi* 

nm  B^AK-  vent  être  regardées  que  comme  les  préli- 
mmaires  de  celles  qui  furent  prtfes  défi- 
iritivement  dans  iin  autre  Chapitre  où 
Albert  fut  eiFeâivement  élu  Grand-Mat- 
ttQ  de  l'Ordre  Teutpiiique  par  voie  de 
|>ofiulation. 

Albert,  né  à  Anfpach  le  1 7  mai  k  490  9 
étok  petit-iîls  d'Albert  l'Achille ,  Eleâeur' 
de  Brandebourg  ^  &  fils  de  Frédéric-le-' 
vieux,  tige  des  anciens  Margraves  de 
Brandebourg  en  Franconie ,  &  de  Sophie 
de  Pologne.  Sa  parenté  étçit  auiC  éten* 
due  qu'iîluftre  :  il  âvoit  neuf  frères  dont 
lès  principaux  ftjrent  Cafimîr  Margrave 
de  Cuimbach  &  de  Bareuth ,   George 
Margrave  d'Anfpach  &  Duc  de  Jagerii* 
^  dbrf ,  Jean  qui  époufa  dans  la  fuite  Ge^-- 
shaitie  dé  Foix  ^  féconde  femme  de  Fer- 
dinand-le-Catholique ,   Roi   d'Efpagne  » 

,  '  Guillaume,  qui  devint  Archevêque  de 
Riga,  &  Jean  Albert  Archevêque  dé 
Magdebourg,  Il  avoit  encore  fept  fœars 
dont  quatre  fureftt  mariées  :  la  première 
à  Frédéric  II  Duc  dé  Lignitas,  la  ffeconde 
i  Wencefltas  III  Dut  de  Tefchen ,  la 
troifieme  à  Erneft  Margrave  de  ftade,  &r 
la  quatrième  à  George  Landgrave  de 
Lîchtenbcrg  :  outré  cela  if^étoit  coùfin-' 
germain  de  ^achim  Eleâreur  de^Brande»' 


XXXV. 


DEBOVKO* 


t)fi  l'Ordre  Teutonique.  ç 
Bourg ,  &  d'Albert  qui  devint  Efeôeur  de 
Maïeiîce  en  1514.  Du  côté  maternel,  Albert 
Albert  étoit  neveu  d'Uladiflas  Roi  de  br  B^*^- 
de  Hongrie  &  de  Bohême ,  de  Sigifmond 
Roi  de  Pologne ,  de  Hedwige  &  de 
Barbe  de  Pologne  9  qui  avoient  ëpoufë^ 
l'une  George  Duc  de  Bavière,  &  l'autre 
George  Duc  de  Saxe.  Ces  détails  généa* 
logiques  ne. font  pas  inutiles  :  outre  qu'il 
fera  fait  mention  de  plufieurs  de  ces 
Princes ,  on  ne  peut  pas  douter  que  ce 
fut  cette  nombreufe  parenté  qui  engages 
ies  Chevaliers  à  jetter  les  yeux  jTar  AU 
btn^'ii  que  ce  qui  fixa  leur  choix,  fut 
fa  qualité  de  neveu  du  Roi  de  Pologne  ; 
parce  qu'ils  efpéroient  qu'il  auroit  plus  de 
faciUté  qu'un  autre  i  l'^amener.i  faire- un 
accommodement  avec  TOrdrc. 

Albert  avoir  feît  fes  études  à  Cologne 
fous  les  yeux  de  J'Archevéque  Herman 
Landgrave  de  Heâe,  Prélat  favant  6c 
zélé,  qui  lui  donna  une  prébende  de  la^ 
Cathédrale,  c'eft*à-dire,  qui  le  mit  aa 
rang  des  Domicellaires ;  après  quoi:  le 
jeune  Prince  prit  le  parti  des  armes  *r  il 
fe  trouva  à  diverfes  expéditions  militaires 
en  1508  &  i!^09  ,  contre  les  Vénitiens  9. 
&  nommément  au  fiege  de  Pâdoue ,  &c 
fe  fit  connoître  avantageufement  à  la 
cour  de  l'Empereur.  Comme  Albert  n'a* 
voit  que  vingt- un  ans  quand  il  entra  dans 

A  5 


_^^^  ^  H   I    s  T   O'  I  ït   E 

"xxxVr  ^'O^^'^  5  '^^  caraôere  ëfbh  -encore  pes 
ajlbert    connu;  maïs  on  peut  juger  par  la  fuite, 
2Jj^*jJ^' qu'il  avoit  du  génie,  des  connoi (Tances , 
*  du  courage  &  de  la  fermeté  î  c^eft  à  quoi 
nou$  bornerons  la  lifte  de  (es  bonnes 
qualités ,  que  fes  pdrtifans  ont  fort  alon* 
gée ,  par  des  motifs  que  la  faite  de  l'hit 
^oire  développera.  Avec  les  bonnes  qua^^ 
lités  que  nous  venons  de  rapporter,   ît 
paroîr,  fi  on  croit  à  une  anecdote,  qu'Al- 
bert avoit  un  grand  défaut  pour  une  per- 
sonne qui  eft  à  la  tare  du  gouvernement. 
Gumber  de  Bernau ,  Evêq^e  de  Sambie  '^ 
s^ét^nt  retiré  en  Hollande  pour  quelque 
I##.  pag^  mécontentement ,  quelqu'un  lui  demanda 
^"^KrUut.    **''  "^  comptoit  point  retourner  eh  Pruf- 
Preufs.  u  fe?  Non,,   répondit   TEvêque.  A  Dieu 
a.p^^.^iivne  pjaife  que  je  rentre  jamais  dans  un 
^pays  dont  le  Prince  exécute  pendant  le 
jour  ce  qu'il  a  rêvé  pendant  la  nuif. 

Loin  que.Péleélion  d'Alberr  ait  eu  lieu 

au  mois  de  janvier  ifii ,  peu  de  femat- 

>  nés  après  la  mort  de  Frédéric  de  Saxe  , 

on   peut  juger,   par   les  cTrconftances ^ 

qu'elle   fut    différée   de    plufieurs    mois. 

iTenrtf&erj?  Henneberg  rapporte  qu'il  fut  élu  par  les 

fandlafl  Elcfteurs.  de  l'Empire;  &  David  Voit, 

pap:,  206*    dans  l'oraifon  fonebre  de  ce  Prince ,  pré- 

-^^'^®'''''^'*  tend ,  avec  auffi  peu  de  fondement,  que 

,^jp.  1  Empereur  &  tous  les  Etats  de  rEmpire, 

qui  avoient  le  droli  de  donner  un  Grand- 


^       DE  1,'OrdRÊ  TEUtÔNIQUE*         f 
Maître  à  l'Ordre  Tcutonîque,  nommè- 
rent unanimement  Albert  de  Brandebourg*    ^ibirt 
Jamais  l'Empereur  ni  les  Princes  de  l'Em-  »i  Bra». 
pire  n'eurent  la  prétention  de  donner  un  ^^^^^^^^ 
Grand-Maître  à  TOrdre  Teutonîque ,  8e 
il  eft  étonnant  que  ces  écrivains  ayent 
commis  une  faute  fi  groffiere  :  mais  on 
peut  inférer  de  ces  deux  paiTages^  que 
TEmpereur  &  plufieurs  Princes  de  l'Em- 
pîre   ayoient   recommandé   Albert    aux 
Che\taliers  Teutoniques. 

Schutz  prétend  que  les  Chevaliers  en-    ^f^  H^ 
voyerent  des   députera  l'Empereur  & '' 
aux  Princes  de  l'Empire  ,'  probablement 
dans  Je  tems  qu'ils  étoient  affemblés  à 
Augsbourg ,  pourjes  prier  de  confirmer  ^ 
ou  plutôt  d'agréer  le  choix  qu'ils  avoient 
fait  d'Albert  ,  ou   de  leur  en  indiquer 
un   autre  ,  fi  ceki  *  là  ne  leur  écoit  pas 
agréable  :  ce  qui  prouve  feulement  que 
l'Ordre  cherchoit  à  fe  donner  un  Grand- 
Maître  qui   pût  efpérer  âk  fecours  de 
l'Empire  ,   après    en  avoir   obtenu   les 
fuffrages.  Selon  Bock,  Albert  étoit  arrivé  P^g*  Ss  & 
nouvellement    d'Italie  ,  lorfqu'il  apprît  ^'''•^•^*^* 
fon  éleftion  :  les  circonftances  critiques 
où  l'Ordre  fe  trouvoit ,  liii  donnèrent 
quelque  inquiétude ,  &  en  donnèrent  bien 
davantage  a  fon  père.  Mais  les  follicita- 
tions   de   TEmpereur  ,    &    l'arrivée  du 
Maréchal  d'Ifenbourg ,  qui  vint  les  ttou- 

A  4 


8  H  I  s  t   O  i  R  E 

ver  à  Anfpach  en  qualité  d'Ambad^dèUf 
Almt  ^^  l'Ordre,  levèrent  bientôt  «>u$' leurs 
»B  Bran-  doutes.  Les  Chevaliers  Tputoniques  con- 
•wqvaa.  dyjfir^ij^  Albert  à  Mergentheim  ,  où  il 
fit  ft$  vœux.  Jean  Adelman  d'Adélmanf-^ 
feld  ëtoît  alors  Maître  Provincial  d- Al- 
lemagne,   &  félon  toute  apparence  ,  ce 
fut  ce  Prifice  qiii  fit  Albert  CbevaHer  ; 
après   cette    cérémonie  ,    le   Maréchal 
d'ifenbourg  loi  remit  te  décret  4e  forr 
éleâion,  Se  Ton  tint  des  cpnfeils-pen- 
dam  ptufieurs   jours   avec  le   nouveauté 
'    Grand* Maître,  pour  chercher  le  moyeit 
de  remettre   l'Ordre  en  pofleffion  de  U; 
partie  de  la  PruiTei  que  Ja  Pologne  lut 
avoit  enlevée.  Nous  voyons  par  un  dé^^ 
€cd.  Toi.  c^®^  de  Charles- Quint  îdu' 15  novembre 
tom^^pagi  1530,  que  le  père  d*Albcrt  &  le  M^r- 
*  ^*  grave  Cafimir.  fon  frère ,  s'etolent  enga- 

gés,  fonjoimement  avec  juif  ânvainténir 
les  privilèges  *de  l'Ordre ,  &  mçme  à  le 
défendre  &#  le  protéger.  C*étoit  pro- 
bablernent  à  Anfpach  qu'ils  avoient  coo- 
*trafté  'cette   obligation  ,   avant    que  le 
jeune  Prince  partît  pour  aller  faire  (^s 
jPag,34S.  vœux   à  Mergentheim.   Suivant  Léoa  ^ 
Albert  fit  immédiatement  après ,  ferment 
.  4e  fidélité  à  l^Etwpereur  &  à  l'Empire, 
Projet  d'é-  "  ^^  conduite que  le  nouveau  Grand-Maî- 
rfgcr  la     tre  tînt  au  commencement  de  fon  règne, 
Pruffc  en  ^^    ^^    problême    diiScile    à   réfoudre. 


DE  l*Ordre  Tevtokiqve.      9 
L'Empereur  Maximilien ,  qui  avoir  formé 
en  1500   les  cercles  de  Franconie,  de    A^a^^r 
Bavière ,  de  Suabe  ,  du  Rhin ,  de  Veft-  ©»  Bram^ 
phaiie  &  de  la  Baffe-Saxe,  en  ajouta ''^'*^*«* 
quatre  autres  ,   fa  voir  ceux  d'Autriche ,  ji^^pj^^^ 
de  Bourgogne  ,  du  Bas  «Rhin  &  de  la     15 13». 
Haute -Saxe  9  du  confentement.de  la 
diète  aflemblée  à  Trêves  au  printems  de. 
l'an  I  f  1 2 ,  &  transférée*  enAiite  à  Coio^ 
^e  ,  à  caufe  des  maladies  qui.  régnoieric 
dans  la  première  de  ces  villes,  Scheckr^^Jj^^**''* 
man ,  qui  a  décrit  les  cérémonies  avec  SgpH'^tomi 
tefquelles  on  expofa  à  la  vénération  pvi^i*B^e^39Sé 
biique  les   reliques  de  Su  Materne  pen- 
dant la  diète  de  Trevts,  nous  apprend  que 
l'Empereur  étoit  accompagné  de  quatre 
Princes  de  la  maifon  de  Brandebourg, 
favoir  du  Grand  *  Maître  9  du  Margrave     - 
Frédéric  fon  père,  &  des  Margraves, Ca» 
iimir  &   Jean  fes  frères.  Lorfqu'il  ^'a^t 
de  réreâion  des  quatre  nouveaux  Cer- 
cles^ on  proposa  d'en'  ajouter  un  cin^ 
quieme  qui  feroit  compofé  de  la  Pruife 
fit  de  la  Livçmie.  L'Ordre  &t  le  Grand- 
Maître  lui-même  n'attendoient  du  fe^ 
cours  que  de  l'Empire  ,  tant  pour  fe  main- 
tenir contre  la  Pologne  9  que  pour  re« 
couvrer   les  domaines   dont  elle  s'étoil^ 
emparée  ;  &i  Albert  le  foUtcitoit  ardenu 
ment  à  la  diète  :  ainfi  il  fembte  qu'il  au*»^^. 
mit  di^  accepter  avec  autant  d'empreile« 


11  Histoire 

'  Kt,ats;  Toit  qu^on  les  en  tut  exemptes  ^  à 
A^iLT  ^^"^^  ^^  rembarras  où  l'Ordre  fe  trou* 
DB  Bran-  voit  ,    oii   qu'ils   euflisnt  reftifé  de  le» 
«^«•ow^û- payer  (i). 

Pourquoi      Outre  qu'il  n'eft  pas  fait  mention  dafiSf 
M  ît?'*"^' '®  recel  de  la  dicte  de  Trêves,  de  la' 
fWtl  *  ^  raifon    légitime    que    le   Grand  •  Maîtrç 
pouvoit  alléguer   pour   fe  difpenfer  de 
prendre   un  parti  fans  avoir  confulté  le 
Chapitre  de  fon  Ordre,  on  peut  juger 
par  le  filence  que  gardent  Schutz  &  Hen^- 
Tièberg ,  hiftoriens  du  même  iiede ,  qu'il 
ne  confulta  pas  les  Pruffiens  fur  cette 
matière  :  on  peut  en  dire  autant  des  Livo* 
mens  ;  car  Arndt  ne  fait  aucune  mention 
Ann^l  li'  de  cet  événement ,  &  Gadebufch  n'en 
ai>«.|T.aff,  pgfjç  que  fur  le  témoignage  d'éciivarns» 
étrangers  à  la  Livonie  :  ainfi  on. a  peine 
à  deviner  la  politique  du  Grand-Maître 
dans  cette  occafiôh  ;  cependant  il  fe  pré* 
fente  une  conjeâure  qui  n'eft  pas  fans- 
vraiiemblance.  Albert  &  les  Princes  fes 
parens  li'avoient  pu  prévoir  les  événe- 


(i)    On  Ik  danf  !•  t^Iemeat  fait  pMir  l«f   dîs- 
Cerdes  de  TEmpire  â  la  diece  ^e  "Woriits  en  1521  : 
Ober    Sachfifche    crayff  ^  Churfnrji    ^ei    Sachjen^' 
Churfurfl  pt  BrAndtbourg  —  G^roffi  Meifitt  in,  Pi-eiff- 

ftn  und  der  Jdfifter  in  Litfland  ,  Seynd  nicht  an* 
gtfchlagtn  —  Her^og  George  ,  und  Barnim  xu  Pom»  ' 
mieren  "^  Jpanx'ig  j   Elbingen  ,  W(dckenried%    Nriie^ 
uod  voUilandigcre  2a«ul  der  Rei£h«  abfchl.edCji  &c«. 

'Fhi&cof.  1747 1  paa.  3,  fag.  2ix.     *.  - 


HE  l'Ordre  Têutootque.    n 
mens  qui  dévoient  faire  pafler  la  Pruffe  : 
fous  la  domination  de  la  maifon  de  Bran*    ^[^«rt 
debourg  ;   ce   fatal    fecret  n'étoit  alors  de  Hrah- 
connu  que  de  Dieu  fcul  ;  mais  il  n'eft  »"<>"*«* 
pas  fans  ap{>arence  qu'ils  avoient  foup-^ 
çonné  qu'il  naitroit  des  événêmens  dont 
ils  pourroient  profiter  pour  TagrandiiTe- 
ment  de  leur  maifon.  En  effet ,  il  ne  fal-  "   . 

}xÀt  qu'une  prévoyance  médiocre   pour 
juger  que  l'Empire  ne  donneroit  jamais  ^ 
des  fecours  fuffifans  à  TOtdre  pour  i^éfif* 
ter  à  la  Pologne ,  &  que  par  conféquent 
la  Pruflfe  Teutonique  devoir  tôt  ou  tard 
tomber  entre  les  matns  de  fes  ennemis» 
Il  eft  vrai  qu'Albert  ëtoit  bien  décidé  à 
faire  tous  les  efTorts  en  faveur  de  l'Or- 
dre, 8c  la  fuite  prouvera  qu'il  accomplit 
long-tems  cette  réfolution  ;  nrais  c'étoit 
par  ce  moyen  même  qu'il  pouvoît  venir 
au  but  qu'on  peut  foupçoÂner  cpe  lui' 
du  les  Princes  de  fa  maifon  s'étoienr  pro- 
pofé.  En  pliant  fous  le  joug  de  la  Polo*' 
gne  j  Albert  féroit  devenu  le  premier  des 
Grands  S^gneurs  Polonois ,  &6  cette  perlf^^ 
peâive  n'a  voit  rien  qui   pût  le  flatter; 
mais  en*  lui  oppofant  de  la  ré£ftance;,  \ï' 
devoir  s'attendre  à  voir  l'Ordre  écrafé  » 
&  c'étoîtftir  les  4}ébn$  de  la.  fo^nane  des 
Chevaliers  qu'U  pouvoit  efpérer  d'établir 
la  ihénM ,  parce  m'il  pouvoit  croire  que 
le  Roi  Si^&sMfoàf  apifés  à^oif'  fwifa» 


14  H  I  S  t  o  t  ft  « 

fa  paffion ,  qui  jétoit  la  deflruâioti  de  l'Or« 
Al^rV  ^^^  *"  Pruffe,  danneroit  à  fon  neveu  ce 
toB  Bran- qu'il  auroit  ravi  au  Grand  -  Maître,  de 
««BO«*G,  rOrdre  Teutoniquc.  Ce  que  nous  dtfons 
du  Roi  de  Pologne  n'eft  pas  une  fimple 
conjeâure  :  outre  que  la  fuite  de  Thif- 
JAd.  ann.  toiTc  CD  prouvera  la  vérité,  Rainaldi 
$T^%"4sl\  nous  apprend  que  le  Rei  demanda  l*ex» 
tînftion  de  l'Ordre  ^u  Pape.  S'il  fe  pré- 
^(entoït  quelque  événement  dont  Albert 
pût  profiter ,  les  Margraves  de  Brande- 
bourg ,  qui  avoient  de  grands  Domaij 
nés  dans  l'Empiré ,  &  qui  étoient  obli- 
gés par  état  à  veiller  à  la  confervatioa 
de  Tes  droits  ,  dévoient  s'attendre  qu'on 
iauroit  mauvais  gré  au  Grand -Maître 
d*y  porter  atteinte ,  &  c'étoît  apparem- 
ment pour  diminuer  l'impreffion  qu'un 
pareil  événement  pourroit  occafionner  , 
qu'ils  ne  voulurent  pas  que  la  Pruffe  fût 
comprife  dans  les  Cercles  de  l'Empire  : 
car  on  ne  peut  pas  douter  que  la  fouT- 
traâion  d'un  pays  engagé  dans  cette  ef- 
pece  de  fociété  que  prefque  tous  les  Etats 
venoient  de  contraftcr  ,  n'auroit  occa- 
fiohné  un  plus  grand  mécontentement^ 
que  celle  d'un  pays  ifolé,  &  dont  la 
perte  ne.dérangeoit  en  rien  l'efpece  d'or- 
ganffation  qu'on  venoit  d'établir  dans 
VEm^ire.  Comme  le  Grand  -  Maître  étbît 
|iàs-jeuae|  &  qoe  yr^pb^lemeni  U 


DE  l'Ordre  TeutoniOUï.    i  j 
ne  confuha  pas  l'Ordre  dans  cette  o€Ca« 
fion ,  il  eft  probable  qu'il  n'agît  qu*avec'  J^^r 
le  confctl  de  Tes  parens  qui  ^toîeat  à  la  pi  BraH 
dîetç  de  Trêves  :  ce  qui  eft  caufe  que  '^•••^*^ 
nous  leur  avons  attribué  |  en  partie  >  les 
vues  qu'on  peut  fuppofer  au  Grand«Mai- 
tre.  Tout  ceci  n'eft  qu'une  conjeâure^ 
mais  que  la  fuièe  des  événemeas  rendra 
très-plauible. 

Le  Grand-Maître  9  qui  n'avoit  pat  en«^égod»i 
core  vu  les  Etats  dont  l'Ordre  lui  avoit  ^^oMà^ft^ 
confié  le  gouvernement  ,   longea   a  fe  MatcrcaTcé 
rendre  en  PrufTe  ;  mais  ce  projet  n'étoit  ^'  P«io«n»« 
pas  fans  difficulté  ,  parce  qu'il  falloit  ou  fitVffu 
s'embarquer  ou  pafler  par  la  Pologne  pour  ^erf. 
fe  rendre  à  Konigsberg  ;  &  on  pouvoit  tVi*  fêq^ 
craindre  que  le  Roi ,  qui  n'ignoroit  cer»  *A"'i*^*'* 
taincment  pas  les  engagemens  que  fon  ^  j-.^** 
neveu  a  voit  contraôés  avec  l'Ordre,  lie 
mit  obflacle  à   fon  paflage  »  jufau'à  ce 
qu'il  lui  eût  rendu  Thommage  quil  pré* 
tendoit. 

Sigifmond  ayant  époufé,  en  151&  ^Bar* 
be  fille  d'£tienne  Zapol ,  Comte  de  Sce» 
pus  &c  Palatin  de  Tranfilvanie ,  invita  le 
Grand* Maître  à  cette  cérémonie;  mais 
il  ne  jugea  pas  à  propos  d'aller  fe  met« 
tre  entre  les  mains  des  Polonois  &  «  iè 
contenta  d'envoyer  Job  Dobeneck ,  Evê- 
que  de  Poméfanie,  pour  complimenter  fon^ 
pncle  fur  ce  mariage*  Comme  Albert  ae 


i6  Histoire 

vouloît  pas  témoigner  la  jufte  défiance 

ALB^iRT    qu'il  avoit ,  il  ne  paroit  pas  que  TAra- 

OE  Bran-  bafladeur  ait  été  chargé" de  fonder  les  in-^ 

^'  tentions  dii  Roi  ;  mais  le  Margrave'Cafi- 

»iir  fon  frère  aînc*,  qui  étoit  alië  à  Cra- 

xovie  pour  le  mariage  ,  fe  chargea  de 

cette  commifiton.  Après  la  cérémonie  dit 

mariage  on  tint  une  diète  à  Pétriko^r  ,  oh 

le  Margrave  Cafimir  accompagna  le  Roi  ^ 

lgf&  on  y  agita  ïohg^tems  Taffaire  de  TOt* 

dre  Teutonique  (i)» 

On  ne  fait  pas  au  jufte  quelles  étoient 
les  inftruéltions  que  le  Grand^Maitre  avoie 
donriées  à  fon  frère;  mais  il  eft  certain 
qu'elles  n'étoient  pas  de  nature  à  l'auto* 
rifer  à  rien  faire  au  détriment  de  l'Or^ 
dre  :  ainii  on  peut  préfumer  qu'elles  fe 
bornoient  à  demander  qu'on  laiflat  à  Air 
bert ,  le  paiTage  libre  pour  aller  à  Ko**' 
Aîgsberg,  &  peut-être  étoit*  il  encore 
chargé  de  preflfentir  fon  oncle ,  peut  fa  voir 
s'il  ne  pourfoit  pas  obtenir  qu'il  l'aiFratî*' 
ehit  du  fes'ment  qu'on  etigeoit ,  &  même 
qu*ii  loi  rendit  la  Prude  entière ,  mojrc!^ 
i»ani  uw  forimie  d'argent  ou  une  rede^ 


'  (I)  J'îgoore  ^tfftfid  cett«  dictt  e«t  Ii«<t.  .Scbiit«  dir 
que  c«  fuc  après  le  mariage  du  Roi ,  que  Neugebg* 
ver  .  Cpag,  463  )  marque  au  eoinitien'ce*Tient  de  février 
4e  l*an  1511 ,  candif  qise  l'aKteur  de  iMrf  df  virifi*r> 
les  dattt  \dtrttitr.e  éd^ion)    le  majcqve  ru   2  d*OC»' 
toibrt*  •    i        ^  ..   .     ._i 


DE  l'Ordre  Teuton ique.     17 
vance  annuelle ,  comme  il  paroît  qu'oii  - 
Tavoit  d^}a  propofë  autrefoij*  Si  c'étoicnr    albirt 
U  les  projets  du  Gcand- Maître,  il  étoît,  ©b  u»ak% 
bien  éloigné  de  les  voir  rcuffir.  Cafimir  «>*'^^**- 
trouva  les  tôfes  fort  échaufées  à  Pétri-    Ihiém. 
koifr,  Se  la  diète  mit  en  délibération  ,  fi 
on'  laifleroit  paiTer  le  Grand^Maître  pour 
fe  rendre  en  Ptufk  9  avant  qu'il  eût  rendu 
l'hommage  à  la  Pologne*  Cafimir  voulant 
con).urer  Torage  ,  entra  en  négociation /i^ 
({oubliant  les  bornes  des  pouvoirs  qu'on 
lui  avoit  donnés ,  ou  féduit  par  les  infi* 
nuations  du  Roi,  Il  fit  une  convention 
joat  tQut  le  blâme  devoit  retomber  fur 
lui ,  parce  qu'elle  étoit  fi  ridicule ,  qu'elle 
fie  pouvoir  jamais  être  acceptée  par  foa 
frère ,  &  encore  moins  par  l'Ordre  Teu** 
tonique.  Dans  cet  accord  prétendu  ^i  le 
Roi  ne  fe  relâcha  que  fur  un  feul  pbmr , 
fivoîr  qu'on  n'exigeroit  plus  que  les  Che< 
valiers  reçufient  des  Polonois  dans  VOr*    , 
dre;  mais  en  revanche  Caiimir  facrifioit 
â  la  Pologne  ,  non^feulement  toutes  les 
prétentions  de  TOdre  »  mais  la   Prufie 
même  :  car  il  étoit  convenu  première- 
ment,  que  le  Grand»Maître  rendroit  hom* 
mage  auffi-tôt  après  fon  arrivée  en  Pruf* 
fe  ;  &c  fecondement',  que  le  Roi  donne«* 
roit  un  canton  de  la  Ruffie  ou  de  la  Po« 
dolîe  aux  Chevaliers ,  afin  qu'ils  fuffent 
à  portée  d'accomplir  le  vœu  qu'ils  avoieat 


1  j  H  I  s  t  O  I  ïl  1E 

^  fait  dé  combattre  les  infidèles  »  &  que  ta 

Albert   Pologne  Icur  payeroit  annuellement  iooo 

»B  Brait* florins  de  Hongrie  ou  ducats,  pour  lei 

MBouit&.  i^g^fg  g„  ^f^^  j^  foutenir  cette .  guerre. 

Cet  aâe  n'eft  pas  parvenu  jufqu'i  nous; 
mais  nous  voyons  par  un  bref  du  Pape 
Bembi.  Kj.  Léon  X,  dont  nous  parlerons  en  fou 
«.^i>iAa*.i|eu,  que  le  8  de  mai  de  Tan  I^IV^ 
étoit  marqué  pour  te  terme  où  Von  de-» 
#voit  mettre  fin  aux  difficultés  qui  pou* 
voient  encore  exifter  entre  l'Ordre  &  lai 
Pologne  :  ce  qui  perfuade  que  c'étoit  Té- 
poque  convenue  à  laquelle  les  Cheva* 
liers  dévoient  abandonner  la  Prufife  au3S 
Polonois  pour  aller  habiter  un  canton  de 
2a  Podolie.  Cafimir  9  dit  Pauli ,  n'ayant 
pu  obtenir  ce  qu'on  Tavoit  chargé  de 
demander ,  accepta  ce  qu'on  voulut  lut 
offrir.  Ce  procédé  de  Sigifnvond ,  qui  vou^ 
loit  que  les  Chevaliers  lui  abandonnaffent 
la  Pruffe  pour  aller  fe  confiner  dans  quel- 
que bicoque  de  la  Podolie ,  cft  tout  auffi 
ridicule  que  celui  du  Roi  Cafimir  (ba 
père,  qui  avoit  voulu  reléguer  les  Che- 
valiers dans  rifle  de  Tcnedos  pour  ter- 
miner la  grande  guerre.  On  peut  les  ran- 
ger fur  la  même  ligne  (i). 


(I)  Chftrctts  «  il«o«  fa  cbrosique  ^e  Sixt  ipag.  i^t) 
parle  da  trtité  it  Cafimir  avtc  la  Pologne,  â*peu- 
ftit  c^minc  Ï9i  écdyaim  Frufl&,«AS  l  mais  il  ^9tt(« 


DE  l'Ordre  TêutonïqVe.     îI) 

Quand  les  écrivains  ne  nous  appren* 
droient   pas  que  le   Margrave    Cafimir    ]^mk^ 
aYoit  outrepafifé  (es   pouvoirs ,  il  n'y  a  r>n  b*ah- 
perfonne  qui  n  en  fcroit  convaincu  :  car  ^^^^^ 
û  le  Grand-Maitre  avoit  eu  rimbécillitë  t^, 
de  confentir  à  de  pareils  projets  ^  il  au- 
roit    été    dëfavoué   hautement  par    les 
Chevaliers  9  &  il  feroît  devenu  la  fable  à% 
l'Europe.  Tout  le  ridicule  en  tomba  donc 
(ut  Cafimir  ;  mais  fa  conduite ,  qu'on  nt  * 
fait  comment  qualifier ,  ne  laifTa  pas  que  de 
faire  grand  tort  à  l'Ordre.  Nous  verrou 
que  le  Roi  de  Pologne,  qui  avoit  eu  la 
bafleâfe  d'abufer  de  la  foiblefle  de  foil 
neveu  ,   fit  valoir  ce   prétendu    traité  i 
quoique  nul  par  lui-même  ^  &  défavoué 
hautement    par  le  Grand-Maître  y  pour 
éluder  l'arbitrage  que  l'Ordre  demandoit  ; 
afin  qu'on  jugeât  fi  le  traîté  de  1466^ 
étoit  obligatoire  ou  non  ;  car  c'étoit  i 
quoi    fe  réduifoient   les    demandes  dcf 
Teutoniques. 

Les  Polonois  contents  d'avdir  extor*  Albert  re» 
que   au   foible  Cafimir  ,  des   promclTes  SieVom".; 

gcanHoU 


Î[u«  ce  fut  i  cette  condineii  que  le  '  Grand •  Mettre 
ût  confÎMnç  dans  fa  dignité  par  le  Roi  &  le  Sente 
eu  royaume  à  U  dicte  de  Pétrilcov.  Cette  exprefllon 
n'en  piis  juflle  ;  car  quand  n-iè'me  le  Grand- Maître  f« 
Teroic  foumis  à  la  Pologne  conformément  au  traita 
de  i4<$.  le  Roi ,  ni  le  Sénat  m'auroicnt  f  U  en  If 
droit  de  It  confitmer» 


M  Histoire 

encore  en  défavouant  fon  frère,  qui  n'a- 
aAikt   ^^^*  P*'  ^^^  autorifë    à  contrafter    de 
#B  Beak-  pareils,  engagemens  ;  &  comme  îl  cher- 
Hpautc  ^jj^jj  ^  gagner  du  tcms ,  il  ajouta  qu'il 
tie  pouvoir  rendre  hommage  à  là  PolO"* 
jne  fans  avoir  confulté  le  Pape^  VEm* 
pereur  &  le  Maître  d'Allemagne  9  aux- 
quels il  avoir  envoyé  des  AmbaiTadeurs^ 
à  cet  effer.  Sur  ces  entrefaites  mourut  le 
Pape  Jules  II,  qui  fut  remplacé,  le: lï 
^     de  mars,  par  Juliea de  Médias  f  fous  le 
jnom  de  Léon  Xj  Jules  avoir  convoqué 
le  Concile  de  Latran^  ^arniée  précéden- 
te,  .&  il  continua  fous  le  pontificat  de 
fon   fucceiTcur  ,    iufqu'au     printems   de 
l'ani  I5I7«.  A  peine  Léon  itoit^il  élevé 


%.  \t%  f  x«tDpUir<f  <^'oa  en  'tr««re  éikt  l'idltioik  àet 
Menés  de  Bembo  f»ice  i  Colore ,  en  i;f4  >  4aot 
BzoYÎus,  &  datis  le  4e.  tome  du  Code  diploiàâtiquc 
de  Pologne  ipag*  ip^t),  potceac  iiue  .c'était  le.  (14 
Hit;  diiïercnce  qui  ne  vient  ^ye  de  ce  que  les  uns 
auront  lu  martiaii  pour  maiat  ;  c:ir  oo  ne  peut  pas 
douter  que  le  14  m»»  veille  de  k  Pentecôte,  né 
fejt  la  véritable  époque»  puifqu^  Lcqb  X>  qui' éçri- 
Yôit  le.  it  marsj  n'aurou  pu  parler  dé  ce  terme 
ixé,  au  futur ^  comme  il  Ta  fait,  &  que  d^aiilears 
f d«  («  rapporte-  avec -le  ténicn|;na^  der-éctfraine 
Pruflitn».  Nous  verrons  pat  la  fuite  qu'il  avoîc  été 
ftipulé,dan$  l'aôe  qi»*avoit  fait  le  Margrave  Cafimîc 
â  Pctrikov.4  qu'on  en  feroû  un  fécond  le  S  de  mai. 
fui  en  feroit  la  c&nfommacion  ;  ce  qui  n'fft  pas 
jComtadiôoirc  avec  cequi^ft  dit,  ici  ^  P  rce,  que  Té- 
îpoque  du  14  mai,  faxée  par  ie.  Roi,  émît  une 
proioi^adoa  dq  ceioift  qu'il  i^coidoir^H  Gramé*. 


DE  l'Ordre  TEtfrONiQiffi.  13 
fur  la  chaire  de  St.  Pierre  ^  qu'il  s'occupa 
des  différends  de  la  Pologne  &  de  TOf.  "^Vr 
dre  Teutonique ,  qu'il  auroit  voulu  ter-  »«  b^ak^^ 
miner.  A  cet  effet  il  manda  au  Roi  de  •"**^'^*» 
Pologne ,  qu'il  avoît  appris  qu'il  avoit  B^mhi  liu 
des  difficultés  avec  le  Grand-Maître,  6c  ••*''->^-^^ 
qu'on  craignoit  extrêmement  que  la 
guerre  ne  recommençât  après  le  14  de 
mai^ ,  terme  qu'il  avoit  fixé  à  Albert 
pour  déclarer  s'il  vouloir  fe  foumcttre 
ou  non  à  ce  qu'il  lui  avoit  prefcrit 
(  I  ).  Le  Pape  prioit  inftamment  le  Roi 
de  ne  point  attaquer  le  Grand -Maître 
avant  l'arrivée  des  Nonces  qu'il  alloit 
envoyer  avec  les  pouvoirs  néceffairea 
pour  ^  accommoder  amiablement  toutes 
les  difficultés  :  mais  il  ajoutoit  qu'il  ver- 
roit  avec  plaidr  qu'il  remit  la  décifion 
de  tous  (es  différends  au  Concile  de 
Latran  ,  îugéaot  plus  convenable  que 
des  difficultés  y  dont  plufieurs  de  fes  pré« 
décefleurs  avoient  pris  autrefois  connoif- 
fance,  fuffent  terminées  par  un  Cmicile. 
Le  Pape  finiffoit  en  exhortant  Sigifmond 
à  montrer*  l'exemple  de  la  modération 
au  Grand-Maître ,  à  qui  il  alloit  écrire 
pour  l'engager  à  ne  rien  entreprendre 
contre  la  Pologne.  Ce  bref  de  Léon  eft 


(1)  Le  texte  (lorte  îQuo  die  illt  ftatuertt^  uttum 
à  u  imjftratA  /obérer «  «a  fi  \n,  Ubtrtâtem  vindi^^êit 


14  Histoire 

daté  de  Roincy  le   18   mars-aTant  (on 

AiBB&T  couronnement.  Nous  n'avons  pas  celui 

»B  Bran*  qu^il  adreflfa  au  Grand«Maître  9  mais  on 

BMowa.  „^  pciit>a$  douter  qu'il  n'ait  été  fem- 

blable  (  1  ). 

A  peine  le  Pape  avolt-il  envoyé  aii  Roi 
de  Pologne  le  bref  dont  on  vient  de 
voir  le  précis  «  que  PAmbafladeur  de  rEnt- 
pereur  lui  remit  une  lettre  de  (on  maî- 
tre ^  pour  le  prier  de  doniier  tous  Ces 
foins,  afin  que  l'Ordre  Teutonique  ne 
ibuffrît  aucun  dommage  5  foit  par  la  guer- 
re ,  foit  par  quelque  cfpecè  d'accord  que 
ce  fût ,  (  cela  a  rapport  à  l'arrangement 
ridicule  que  le  Margrave  Cafimir  avoir  fait 
,  à  Pikrilcov  )  demandant  înftamment  au 
Pape  d'employer  fon  autorité  pour  fus*^ 
pendre  les  difficultés  de  l'Ordre  avec  la 
Polog*ne  I  oo-pour  les  faire  juger  défini* 
Bcmhî.  lib.  tivement.  En  conféquence  le  Pape  écri« 
'•  «p«/?-  «•  vit  au  Roi  de  Pologne  le  1  avril ,  pour 
lui  dire  qu'ayant  appris  de  l'Empereur 
Maximilieii ,  que  les  différends  qu'il  avQit 
eûs  avec  l'Ordre ,  intéreiToient  tout  l'Em- 
pire ,  il  l'exhortoit  de  nouveau  »  non 
ï  foumèttre  fa  caufe  à  fes  Légats ,  mais 
au  Concile  de  Latran  :  obfervant  qu'il  ne 


(  X  )  Je  cite  les  Lettres  de  Léon  X  ,  d'après  le  Car- 
dinal Bembo^qui  en  a  été  le  tkdàCteut,  parce  que 
Her^aUtifte  Jbei  ÀQ9M,  paa  tout»  en  ciuier. 

d-evoit 


D£  L'OaDiLfi  Tevtonique.  ^ 

devoit  pas  s'attendre  à  voir  jamais  re- 
naître  la   paix ,  fi  tous  les  iocéreffés  ne    î?i?SYl 
concauFoienc  a  terminer  cette  aitaire  ^  dr  Bra9« 
&  ii  ajoutoit  qu'il  ne  voyoit  pas  d'au-  ?"-^y*^' 
t^  moyen  d'y  réuffir  que  ^e  U  Soumet- 
cre  au  doncîle.  Le  Pape^avoit  taifon ,  Il 
ae  pouvoît  y  avoir  de  tribunal  plus  au- 
^^fte, 

Si  le  Roi  avoit  déliré  une  paix  ëqul-  Sttbttrf«gi|. 
table  ,  c'ëtoit  te  moyen  le  plus  sûr  d'y  toij^t,^ 
parvienir;  &  s'il  avoit  été  perfuadé  que 
le  bon  droit  étoit  de  fon  côté  ,  il  n'au- 
•roit  pas  dû  balancer  de  le  faire  mettre 
dans  la  plus  grande  évidence  par  un  dé* 
cret  du  G>n€ile  »  pour  réduire  les  Cfae* 
valîers  à  un  filence  abfolu  ;  mais  Sigii^ 
mond  n*avoit  pas  6c  ne  pouvoit  avoir 
cette  conviâion  ,  &  par  conféquent  It 
proposition  du  Pape  étpit  embarrafTaate» 
La  queflion  afhielle ,  ainfi  que  nous  Ta» 
voas  déjà  remarqué  »  étoit  de  favoir  fi 
le  traité  de  1466  étoit  ^obligatoire  on 
non  ;  car  s'il  étoit  obligatoire  «  il  eft  in* 
conteflable  que.  le  Grand*  Maître  devoir 
rendre  homma^  à  la  Pologne,  On  a  vu 
les  raifbns  pour  âc  contre  ^  fous  le  Magi^ 
fere  de  Martin.Truchfé^,  &  c'cft  au  leç« 
teur  à  juger  lui-miême  de  quel  côté  doit 
pencher  la  balance  :  mais  fans  parler  des 
droits  de  l*Ëmpire ,  il  eft  de  fait  que  çp  , 

traité  manquoit  d'une  fwi^on  que  1m 

tomi  FUI.  '  B 


Polonois  cuxtnêines  a  voient  jugée  néçef- 

'  AiMX  ^**^^'  '^  ^^  ^'^'  ^^  ^'^^  ianftion,-qUî 
'»s  B&AH*  «toit  la  confirmation  du  Pape ,  pouvoit 

ptifjmo.  ^j^ç  accoirdëc  par  Léon  X^  on  par  le  Gon- 
;cile  :  mais  on  ne  peut  pas  préfuoier  qiAfc 
'eiiiFent  voulu  confirmer  ce-  traité  /  Airts 
"avoir  -piris  conàoiilance  des  eaufes  dé 'Hi 
guerre  .qui  l'avoit  précédé ,  ce  qui  les  ai^ 
'  roit  fait  remonter  fucceffivement  )|Kqtt^aux 
premières  difficultés  de  4a  Pologne  a^d: 
4'Ordre  Teutonique  ,  -  &c  le  Roi  ii'avOft 
rien  tant  à  craindre  que  cet  exam«n^ 
tar  û  Tinjuftice  des  Polonois  i  l'égard  dte 
VOrdre ,  n'éft  pas  démontrée  jùfqu'à  Té- 
vidence  ^  jene  balance  pas  de  dire  qu'il 
faut  renoncer  à  chercher  la  vérité  datfs 
l'hiftoire. 

•  Il  falloir  donc  un  prétexte  pour  fe  tî« 
*^r  d'embfarrasj'&'le  Roi  ra voit  trouvé. 
;Féu  de  tems  après  que  le  Pape  eut  écrit 
î  ce  Monarque  »  Thomas  &c  Achille ,  (^r- 
finaux ,  l'un  du  titre  de  St.  Martin  ,  6c 
Pautre  de  St.  Sixte  »  qui  étoient  entière* 
ment  dévoilés  aux  intérêts  de  la  Polo^ 
'Ciei  dirent  au  Souverain  '  Pontife  qtie  le 
"noi  était  bien  décidé  à  pbfiervèrfe  traité 
çju'il  avoit  fait  récemment  avise  k  Grand- 
nviaitre;  &  auquel-  oh  devoir  mettre  la 
^dermere  main  kl  '  Ç  •  mai  de  la  préfente 
^néé«  Mais  en  apprenant  au  ÏPape  l'exif- 
Ijinceide  ce  Wiîté^î'f99$  \vi  ^  lùre/M** 


BE  l'Ordre  Teutonique.    ay^ 
cun  détail ,  les  Cardinaux  eurent  foin  d*a- 
joutcr  qu'Albert  refafoit  de  raccomplîr  f    awirt 
&  que  l'Ordre  (urtQUt  y  mettoit  la  plus  db  brait*» 
grande  Qppofition.  Nous  apprenons  ces  '*"^^**' 
circonfiancei  de  trois  brefs  du  Pape  da«*. 
tés  de  Roqne  le  )0  avril    1513.   Dani 
le  prefldier  qui  eft  adcefle  au  Roi  Sigis-  ^««^^  ^'l* 
mood  y  il  parle.de  ce  que  les  Cardinaux  "**  '^      *^ 
proteâeuri  des  Polonois  ^  lui  avotent.ap* 
pris  au  fujet  du  traité  qu'il  avoit  conclu, 
avec  le  Grand-Maître  »  &c  du  (ecoad  ttraité 
qui  devoit  bientôt  fuivre  pour  achevisr. 
d'éteindre  toutes  les  difficultés  ;  il  loue  W 
Roi  de  fion  amour  pour  la  paix  ^  &:lui  dit 
que  pvifqu'il  s-eft  accommodé  avec  l'Or* 
dre  f  &  qu'il  doit  bientôt  mettre  I4  der« 
niere  main  à  Qst  accord,  il  eft  inutile, 
fi  ce  traité  eft  tde  aature  à  éviter  les  hof« 
tilités  Sf.  la  difcordc  9  c|tt'il  s'adrefle  fi 
loin,  c'eft-à-dire^  au  Concile,  pourob'* 
tenir  un  jugement  capable  de  rétablir  la 
paix.  Ce  dernier  article ,  dont  je  ne  fais  que 
rendre  la  fubftance ,  perfuadç  que  le  Pape 
fi'avoit  pas  vu  le  traité  dont  les  Cardi<» 
4iaux  lui  avoient  parlé.  Le  fécond  bref 
eft  adrefte  au  Grand  -  Maître  ;  c'eft  par  IM*  tfiJU 
cette   pièce  que  nous   apprenons  qu'ils 
étoit  fHpuléilans  l'accord  prétendu  quel^ 
Margrave  Cafimir  avoit  fait  avec  ie  Rot 
de  Pologne  ,  ^'pn  y  mettroit  la  derniers 


I 


l8  H  I  s  T  ^O  I  R  t 

*  ne  peut  entendre  mie  du  terme  fiië  pour 
AiBEKT    l'exécution  ,  c*eft-a-dire  ,  de  l'abandon 
DE  Bram-  que  les  Chevaliers  dévoient  faire  de  la 

Bocft.  iTtff .  de  la  Podolie  ou  de  la  Ruffie  ;  car  il  ne 
$•&$%.    s'agir  pas  là  (implement  de  Thomniage  » 

Êuifque  le  Roi  l'avoit  exigé  du  Grand* 
laître  auffitôt  après  fob  arrivée  en  Pruile. 
Le  Pape  difoit  au  Grand  «>  Maître  »  qu'il 
apprenoit  avec  peine  que  c'étoit  ï  lui 
qu'il  tenoit  que  le  traité  ne  fût  exécuté  ; 
que  ce  bruit  qui  couroit,  ne  lui  écoit 
point  honorable  ,  &  il  l'exhortoit  for- 
tement à  remplir  les  engagemens  qu'il 
9^H.  avoit  contraéles.  Enfin  le  troifieme  bref 
Émfi.  Al.  étoit  adreffé  au  Chapitre  de  l'Ordre  ou 
plutôt  à  l'Ordre  entier.  Le  Pape  difoir  aux 
Chevaliers ,  qu'apprenant  que  le  Grand* 
Maître  ne  pouvoir  rien  faire  fans  eux ,  fie  . 
qu'ils  l'empêchoient  de  remplir  les  enga* 
gemens  qu'il  avoit  contraâés  avec  la 
Pologne  9  il  les  exhortoit  »  non  Teule* 
ment  i  n'y  plus  former  d'oppofition  , 
mais  à  déterminer  leur  Grand  «"Mntre  à 
accomplir  ce  qui  étoit  déjà  réglé  ,  Se  à 
finir  ce  qui  reftoit  à  terminer. 
l»a#«ii  ^  U  eft  inconteftable  qu'il  s'agiflbit  du 
<»*•■**«•  traité  qu'avoir  fait  Cafimir  au  nom  de 
jfon  frère  ;  St  fi  les  obfervations  que  nous 
venons  de  faire ,  laiflbient  encore  le  inoiri- 
diif  d^uteâ et  fujet  ^  on  pQiurrQit  i^xkwo^^ 


^  M  l'Ordre  Teutonioot*    »f 

Vaincre  en  ouvrant  les  Annales  eçUéfiaf- 
tiques  de  R^ynaldi ,  où  Tauteur ,  pour  A^a^„ 
expliquer  ce  que  c'eft  que  le  traité  dont  ©i  Bram- 
il  eft  fait  mention  dans  le  bref  de  Léon  X  ,  ^"o^'^^ 
rapporte  un  paffage  de  Jpffe  Louis  De-  ^^^^  ^^ 
cius ,  Polonois ,  qui  a  écrit ,  ThiAoïre  des  ^tf, 
dix  premières  années  du  règne  de  Sigif- 
monrd ,  &  qui  rapporte  en  abrégé  les  pria-» 
cipales  fttpulatîons  que.  Cafimir  avoit  fai« 
tes  à  PétrikoMir.  Nous  avons  déjà  parlé 
pIuBeurs  fois  de  cet  accord  ;  mais  il  y  a 
des  objets  fur  lefquels  il  eft  permis  de 
revenir.  Pour  qu^un  accord  foit  valide  » 
il  faut  que  celui  qui  contraAe  ait  des 
pouvoirs  fuffifans ,  ou  que  le  traité  au- 
quel il  s'eft  prêté ,  foit  approuvé  fie  ra^ 
tifié  par  les  intéreifés  ;  maii  aucune  de 
ces  conditions  n'avoit  exifté.  Les  Che- 
valiers ,  qui  ne  cherchoient  qu*i  recouviec 
la  PruiTe  occidentale  que  le  Polonois 
leur  avolent  arrachée  fi  injiiftement ,  ne 
pouvoîent  pas  être  dans  la  difpofîtioii  ^ 
de  leur  céder  certsûnement  la  partie  do 
cet  Etat  qu'ils  avoient  confervée ,  pour 
aller  fe  faire  écrafer  par  les  Tartares  dans 
quelque  coin  de  la  Podolie  »  Se  le  Grand? 
Maître  lui- même  étottbten  éloigné  d'un 
femblable  projet  ;  car  toute  Thiftoire  de 
fon  règne  attefie  qu*il  étoit  bien  plu» 
difpofé  à  s'approprier  la  Pruflfe  qu'à  la 
iCéder  à  la  Pologne  \  auffi  voyons^aouS 

B3 


^0  H  I  s  T  O  î  HE 

'  par  W  bref»  de.  Lion  X ,  qne  le  Gratta* 
A^Bm:  ^^^^^^  ^  1^  Chevaliers  de  Pruffe  éf^ent 
M  Bran-  également  éloignés  d'approuver  cet  ar^ 
^iMUROv  rangement  ridicule ,  outre  que  la  choir 
eft  encore  prouvée  par  le  témoignage 
des  hiflorièns»  On  pourroit  objeâer'que 
ji'ayadt  pas  le  traité ,  c^eft  maI-à*pro* 
-yos.  qu'on  foppofe  qu'il  y  étoît  ftipulé 
ypte'  les  Chevalters  abandonneroient  Ift 
truffe  Teutonique  à  la  Pologne  f  &  que 
fi  le  Roi  vôuloit  leur  donner  un  écabltf* 
'/ement  dans-  k  Ruffie  ou  ta  Podolie  ^ 
<'étoîrafin  qu'ils  puiTent  accomplir  leurs 
vœux ,  en  combattant  les  infidèles,  & 
défendre  en  même  tems  les  frontières  da 
ZC^puiM  des  ificurfions'  des  Tartâret  t 
.  imîs  perfonne  ne  fc  perfuadera  que  Si^ 
gtfnrond  ait  voulu  donner  à  perpétuité 
de  nouveaux  domaines  à  un  Ordre  qu'il 
âiiroit  voulu  anéantir ,  ni  qu'il  fe  fût  obli« 
éé  à  compter  annuellement  looo  ducatf 
aux  Chevaliers ,  qu'il  ne  chcrchoit  qu'à 
^pouîllcr  9  s'il  n'avoït  dâ  y  trouver  ui^ 
iutre  avantage*  La  fuite  vérifiera  ces  af^ 
fertions  relatives  à  la  façon  de  penfer 
tfu  Roi  de  Pologne ,  6c  nous  ne  haTar- 
éons  rien  en  avançant  que  ce  Prince 
âgi.flbit  d'aufli  mauvaife  foi  aveclX)rdre, 
que  l'kvoîent  fait  fon  peré  &  fon  ayeuh 
En  effet ,  pou  voit-il  y  avoir  une  mauvaife 
fei  plus  marquée  ^  que  de  s'appuyer  fur 


m^^mm  i^  W»it.é  »  rpour  élu4çr  un    Xl^b^;, 
c^uen  âc»  une  d^cî^on  qu'il  redoiitcMt ,  s^  Bka»% 
&f,  qu'il;  iHffiWt. dû^défirec ,  $:il  ayoit  aimé  ^••"*** 
If:  jufticCf  - 

Schotz  prétend  que;!^  An))>aflVd6ursr;  i^>^4i4* 
Eçjlonf>i»*éj^icfl^t,^riivév  à  Rome  ayant  ''fy** 
quje^  le  <  (l^f^^^  écrivît  au  ^  Grand^Maitrf  im,     c 
â|  i'QsflViînfwK^.  H  ilMÏU  raycwentinft,, 
tfi^lti.npn-^IBv^nijent  dç  Véf^uAp^.  aflfaîre^; 
<(fl^e  la,Pt>iqgpe  &  l-'Qrdw^  maîii  ^nçf^^i     * 
4^, ce  qui  regaf/dok  le  traité  fait  à  Pétrir 
Ijov  par,  Ç8fil1H^;  ^mais^  il  Te,  trompe  :  j&Q; 
nous,j[ie  poovdps  pâis^mêiiie  dq^^ter  »  d'après- 
la  niaiiiere  dtmt  le  Pape. s'exprime  dans, 
l^K  difF4f en^.breif%  idont  npuf^ ? vqn&  r-ftnda^ 
i^inptff  9^  qqe  les  C^rdJA^ujK  Th^^         St. 
Achille  nei  bii.  aient  ïaiué  ignorer  le»'  cir-* . 
cpfi&^ntei'f  tant  de  ce;  pcétcndo  traité  ^^ 
que  4ç:r<ifrangemep(-%u>'d^voit  .avoir 
li^  1^  8>  «lai  >  & .  qui  r  ne.  pguvpit  étre^ 
ai^re  çhofe>,  coiii|c\e;  qou&j  ^^ypiu  déjak 
^icry4i^  :qiie  Tab^ndan  que^jei  Chevap 
lier$  dévoient  faire  de  la  Pmflp  pour  paflev 
cji  Podolie.  Les  Ambailfidefurs  Poloooif 
i^rflvi^rfîlt  à[  R^n;if:4|P6  jïif^ri.la/eptieme 
f^f^on  d^  €<M^ikt.de  jQ|tj»«;,  q^i  fi?, 
tintl^  17  îpi.tf;q&'M.^^^deffi<i;<jfwilç^/^«"^-  '«*• 

été,fliff4ré!Bt  piow  il^  ^««vdwj..  NotiS:  v^fr^; 

^9w  p!Hi^^i»^auf^ic.<^»^Aii^}t(ft 

B4 


XXXV. 
Albert 

1»!    EftAN- 

Bliov&o. 


les  Huiîct 
éloigne  cel< 
le  de  la 
Prufle. 

1514. 


|i| 


inftanifes  au  Pape  pour  rengager  '  ji  faire 
joger  par  leXoncile  Tes  différends  avec 
la  Pologne  :  cette  conduite  ëtoit  bien 
dîffih'ente  de  celle  du  Rot  {  mats  l'Ordre 
ne  fut  pas  aflez  heureux  pour  vmr  réuffir 
un  projetai  Yatutaire. 
La  pierre      Le  Grand  Maître  qui  avoît  tout  i  crain- 
tVi  ^^^^'    ^^^  d^  Polonois ,  TIC  négligea  rien  pour 
fc  mettre  en  état  de  défenfe  »&  chercha 
â  fe  procurer  de  l'argent  pour  pouvoir 
Coudoyer  des  troupes  étrangères.  Il  eft  afler 
probable  qu'il  emprunta  une  fomme  de 
Maître  de  Ltvonie  ;  mais  nous  ne  croyons 
pas  que  ce  fut  alors  qu'il  l'affranchit  da 
touré  vaffafité  envers  le  chef  de  FOrdre  , 
comme  le  prétendent  les  hiftoriens  Pru(^ 
£ffns  :  nous  donnerons  ailleurs  les  raifons 
qui  nous  font  adopter  un  autre  fenttmenr. 
Les  inquiétudes  d'Albert  furent  bientôt 
^fllipées    par  la  guerre  que  le  Roi   de 
Pologne  fut  obligé  de   foutemr  contre 
Vafili  ouBafîle,  Grand  Duc  de  Mdi1cov'« 
Les  hifiorlef^s ,  (elon  l'ufage,  ne  font  pas 
d'accord  fur  l'origine  de  cette  guerre.  Les 
Ruffes  prétendent  que  ^'gifmond  avôit  en- 
gagé le  Kan  des  Tartares  de  Crimée  & 
faire  des  incùnfion^  dans  les  domaines  du 
Grând^Duc  ,  &  que  ce  Prince  fe  plai- 
gnoît^qùe  W  Roi  de  Pol<?^^  avoit  fait 
arrêter  fa  fœur  veuve  du  Roi  Alexandre. 
lit  grand  Prince  j  dit  M»  Levefque^  n% 


DE  l'OnDiiE  Teutowqve;     if 

pouvpit  plus  diffimuler ,  &c  réfolut  de  ré* 
pondre  par  une  guerre  ouverte  à  la  guerre    i^^^^îx 
fourde  que  lui^  ^ifoient  les  Polonois.  Les  »«  Bram^ 
autres  écrivains  attribuent  cette  guerre  à  **^;^*^^ 
des  motifs   différens*   Suivant   Salomon  Ruffie.t0ni0 
Nevgebaver  ,  l'Empereur    Maximilien  ,  ^iJH^'ffV 
piqué  du  maruge  que  le  Roi  Sigifmond  ûp.  j.  p^g^ 
avoit  contraÔé  avec  la  fille  du  Camte  de  4^4* 
Scepus ,  fongea  i  lui  faire  la  guerre  ,  &C 
Te  plaignît  ^ûvement  à  la  diète  de  TEm*; 
pire ,  pendant  Tété  de  Tan  i  ^  i  » ,  de  ce 
que  les  Polonois  avaient  ufurpé  une  partie 
de  la  PrufTe  que  les  Chevaliers  Teutoni* 
ques  avoient  acquife  au  prix  de  leur  fangi^ 
mais  f  ajoute   Tauteur  ,  comme   il   vit    , 
que  ]es  diiTentions  inteftines  de  l'Empire  ^ 
ne  lui'  permettoient   pas  d  entreprendra^ 
«ne;,  guerre, il  fe  ligua  avec Bafiie  Grand* 
pue  de  Moskov»  &  le  porta  à  attaquer 
la  Pologne.  Nous  n'entrerons  pas  à  pré- 
ient  dans  les  raifons  de  politique  qu'avoil: 
l'Empereur'  d'être  mécontent  du  mariage 
du  Roi  de  Pologne  avec  la  fille  du  Comte 
de  Scepus: mais  nous  jetterons  un  coup«> 
d'oeil  fur  le  traité  que  Maximilien  fit  avec 
Bafile ,  où  les  intérêts  des  Chevaliers  Tetiç 
Ioniques  ne  furent  point  oubliés» 

Ce  traité,  que  M.  Coûtant  d^Orvîlle  ,.Ji*^f,Jf 
qualifie  de-  Lettre  dans  les  fafies  de  la  acduërind* 
Pologne  &  de  la  Ruffie  ,  eft  d'autant  plus  ^^^^tu^ 
Remarquable  ^  que  Maximilien  jr  deanfrn\|    1^14^ 


^Ic  tître  d'Empereur  à  Bafite,  Pîerfe-I^ 

ArtERT  ^''^"^  5*^^  ^*^*^  ^^***  '^  ^*^*^^  •  P^"^  ^*** 

»i£  BnAM-  ger  ce  même  titre  des  autres  PuiiTances. 

«■0UR6.  £jj  ^qJçJ  quelques  fragmens  tirés  de  la 

traduâion  de  M.d'Orville. 

rMe9.i€     M  Selon  la  Yolonté  de  DieUt&notre 

^j^ev  pag>  >^  affeé^on  j  nous  Maximilien ,  par  la  grâce 

}f  divine,  élu  Empereur  des  Romains^ 

»  bec.  nous  avons  établi  une  afieâion , 

ff  alliance  éternelle  &  fraternelle  amitié 

^  avec  nôtre  firere  le  grand  -  Seigneur 

di^  Bâdle ,  par  la  gr ^ce  die  Dieu  ^  Erope^ 

é  réur  &  Dominateur  de  Toutes  -  les- 

•sf*  Ruffies  f  Grand -Duc,  &c  &c.  Nou» 

n  ferons  avec  lui  en  fraternité ,  union  ^ 

I»  amitié  durant  toute  notre  vie ,  fie  nos 

^  defcendans  feront  en  amitié....  fi  lon^ 

V  temsque  Dieu  voudra •••.  Se  fi  vous 9. 

»  notre  frère  9  avez  befotn  de  notre  af- 

s^  fiflance  ,  contre  vos  ennemis  ,  nous 

$^  vous  aiderons  eo  vérité  p  fuivant  np* 

$t  tre  préfente  Lettre,  fi  Dieu  nous  aide  t 

1^  6r  en  cas  que  nous  ayons  befoin  de 

s»  votre   afiTftànc^  ,  yaf[;is  nous  aiderez 

»  pareillement  en  vériré .:,..&  comme 

n'  vôtre  ennemi  &  le  nôtre ,  Sigifmond 

,  ^  Roi.  de  Pologne  &  Grand  -  Duc   de 

n  Litfiuanie  ^  nous  a  fait  ainfi  qu^à  vous 

^  de  grandes  injufHçes,  8c  qu'il  eftcon* 

9^  tre  rOdfe  Teutonique ,  retenait  feas 

'     ir  lui  injuflement  ^elquoi  çhitfaiix  fcr 


f^'Vtxék  f  &  ayant  dèi&ia.  4e  défoler' 
»  là    pay$  Pniffienft  de  l'Ordre  Teu-   JSSIV 
f%  tonique  9  8c  que  p^reilleauBOt  il  retient  db  B^nt-i 
»  fous  lui  le  château  de  Kjowt.de  vô^  »«w«t^ 
H^:ti9*tdofl)tMiMn>  fioaMQe>anffiid'autits   .^ 
M^^cbâlcaux^  dc!  ver  fttîeta^A^ius.iGeronai 
n.  unis  conne:  ledit  :fUKtre  emiemi  Sîgi(>»' 
>»  niond.«..'fitOQù^ ferons. nôirft  âSâW 
Mt  avec  notre  ennemi  t  autnr  que  Diear 
n.  nout'aiilera.  Nom  JifammHf it.  ••.<•» 
H  ti»m  dft  notre,  côtét  dèii  4t  p&tfentiaos^ 
»<  affaH:efi«fec'5igîfii<ôfid  «.i  »«  lau(^at>qlM^ 
H  Dieu  ntas^.  akk^^ u*^  «  noua  i  eng«gerras^ 
mipi^ablemén^/titos  fi^S^ciatlohs  a«ee!>    ' 
HT  kii  dans  la-  vente  &  ftuls  flteudd  é  «  ^  ;v 
Ml  pear .  obtenir  les  châteaux  r  •  •  »  iefqoeii^ 
nr.kmtkértniuftémarit  ioMliii.  Et^Voui^ 
Hcvgqiad>âti|^àiir.  fiàfiie  y.  lorirque^roitt) 
niiumùZ^oMnHotié  i  ffnreriNMre  9Aiim 
M.raM»!itaiile  «omeni  le^Kai  iJi»  Pologne^ 
>iîMMi|  «mmi»'  au&  prédbUetneiic  wi 
M  nëgoctattoitai^eo  liii».«,i(ionr*cteenil5 
fi;rvot9eiliéâ^setMiSerneh«:«.IXottttMtei-  .  . 
Hd»*fienf9;:^aoti^ia4^MMiatCaquer^         '  ;  /','*] 
méb  Pologne  r*iM  âont  '«ou»,  kf  ficroo»  ^  .t       .1 
M^ïa!roBr^&  ¥iittfoftrea(i«apfo  ootnmiinnt  -^'-^  ^ 
ntikvùùi  n9tàs.ité\ii  «voii^fnotm'freràf •  ««lè     ]^ .  \  ' 
se  matiez  :>io)i&ë)  nmrep.  eonamiui^c^  ^m^i 
n(lnon•»aoml^n^dblli9è9^  9vî»»<^v  QC^^ 
n^ritqnsftfdiilPôiluU  .^  ».  Zteéuneé  daèsi  ii0*->     ' 
ffc^iatnabjit  ihiiatf«yiif(fc»jyiairiawii 


f9         fi  imT^rnÈ 

^^       >>  août  1^4*  ^  C'cft  apparemmem  le 
j^j^  même  traité  que  M.  Levefqiie  dit  être 
»<  Bran-  daté  de  Gcmmide  ,  poiiqull  cft  de  la 
'^'^^^^  môme  date. 

^^Mf'tom.     Quand  on  examine  mm^feulement  le 
^'PH'S?^.  fngntcnt'  qvct  nous  venona  de  rappor- 
ter ^  mais  encore  la  traduâkm  entière  « 
que  M.  d'Orvitle  a  faite  de  ce  traité ,  oit 
ipoit  que  toiiiei  les  plaintes  de  TEmpe* 
reur.  (ont  relatiTes  i  la  conduite  des  Po« 
lonois  avec  l'Ordre  Teutonique.  Sigif^ 
mond  tfi  to/un  tOtin  .  Têutûnup»  ;  il 
ntimtjims  Imi  inji^minê  qtui^un  ebd^ 
Sêoux  in  Prûffit  ;  il  m  dtgêin  it  dèfoUt 
^u  p4iy$  Pruffum  de  f  Ordre  Ttui^niqme^ 
Vcrili   tous   les   griefs  -de  Maximilien. 
QueUes  éfpérances  TOrdre  ne  dot-il  pas 
contevoir  d^dn  pareil  traîié  &  dlunç  pro* 
teâidn  fi  apparente  }  Mais  Ba£le  Âe  fit 
.pas  la  guerre  heurenfemeat  ^  4c  ManoiF^ 
«lien  ut  lui  donna  aucun  feeoisffs  j  sunfi 
elles  ne  tardèrent  pal  à  s'éranôuir* 
^    l'raiié  an     L'Empereor^s'étant  déclaré  onyéncmenc 
S?;:,oSÎ  Pen*e«r  Jr:  tojoli^e .  Sigifmond  ^ 
M'Eicacur  voitcr^unidre  qtrirnetit-unetnruption  mns 
2Jj^^^  le  royaume  pcjur  fcèonder  Bafile»  £c 
IS14.     que  .m  Tedtoniqties  9  dont  les  intérêts 
I  *    feuls  paroilToien t  avmr  Hkàé  '  le  :  tnôté  - 

d'alliance  9  ne  joigniflent  leurs  armer'  à 
ceUcs  de  Maxîmilien..  U  étoit  donc  pru« 
2  J  -ik^A'^tof^âm  ftt%  M  scfuCBSt  dbs 


pt  L'O&BRt  TfeVrONlQVE^      37 
croopet  ée  rAUtmagne,  Se  Sigifinond  y  • 
pourvut  i  Taidc  tfun  traité  qu'il  ^i  aVcc    a^^^ 
Joachîm  9  Eleâcur  de  Brandebourg.  De  ot  Baak« 
petites  difficultés  s'ëtant  élevées  entre  Ia^«^^**»* 
Poterne  &  TEte^rati^  4es  deux  Princes 
noffuna^nt  des  Commiflàîres  f  tant  pouf 
ks  terminer,  que  pour  prendre  des  moyens 
propi^  à  lesv  prévenir  dans  |a  fuite  :  &c 
Sîgifmond  eut  foin  de  faire  inférer  danS' 
cet  accord  qu'aucune  des  parties  ne  fa* 
vorlferoity  tii  ne  laifferoit  pafler  les  en-, 
nemis  de  Taufre  (1). 

L'alliance  de  rEmpereur  avec  les  Mof- 
coviies  ^  étoît  un  avantage  pour  TOr-'  „J1^'*< 
dre  ;    mais   les  embarras    qu  elle  eau-  Yttnantdé^ 
foit  lia  Pologne,   ne  devant  être  que'^'^JJ'y»» 
m00ieiltaiié&.»  Jl  foupir-oit  prefqu#  ,tou- .  *"^,** 
jours   après  une;  déciÇon  qui  pût  met* 
tre'.'finva  toutes  (e$  diflicukés.  Malheii^, 
reufetnent   il  ne   ptfavmt,^  l'efpér^  que 
du  "Concile  ,    &   le   Roi .  de  Pologne 
étpit  peu  diiî>ofé  à  s'y  foumettre  :  d'ail* 
J^urs  il  fùrvint  des  obâacles  imprévus  ^ 


.^n)  l/gftrdii  Roi  iû  Mogqe  r«  trouve  éêûiJt 
dnai^oie  to»e  dé  Code  aipionatique  de  Braode» 
à0i9g«  ?HVi  »^t^  •  '^  «eitti  de  i^fiiefteur  dûm  le. 
fve9rierttotte;éttCoie  iliploiMti^ue  _de  -  Polos«e  «- 
>ago  4I8.  Nom  ne  parlom  {Mit  en  détell  4e  cee 
aevk  eétes  901  ro«  femNabiet»  tant  perce  «je'il  Tiilfo 
é^n  m^pk  indÎ4|ué  l'article  priadpal>  eu'à  ceuffl 
qa^Uif  aurôtt  feclave  peina  à  en  concilier  ice  ii«|cS| 
fa  H«>  aou  epKiîbtnkk  liart4i  aMafiiIfli''  <- 


cd  ann 


%%  Itf  »  r  or  H  r  :- 

xxxvT^^  les  Cbevaiim  ne  tardèrent,  pas  iji^er 
ALBsitT  qu'ib  feroient  eocore  fruftréf  de  cet  eCr 
2Loua2r  P^""*  Les  AmbaflEideurs  dé  l'Eitiperair  & 
du  Roi  de  Pologne  ^  avoient  foutenu  » 
J^^ynM'  chacun  les  prÀeatkinf  de  leucs  neStiies 
(tir  la  PtuSà^U  bt  l-Ordre  m4lae^'daof 
la.  itetiTÎeme  fiefion  du  coacîle#.  tenue  le 
^  mai;  mais  le  Pape  }ug^  à  propos  de^ 
remettre  Tezamen  de  cette  diicuffion  air 
pcemîer*  confiftoire  des.  Cardinaux  (i)« 
Juiqucrli*  rien  n'ëtoit  d^reipécé,  Se  le 
Grand-Maître  y  ainfi  qQe.cekii  de  Liv:o« 
nie;  chargèrent  jjsitrs  envoya  de ioUiciker 
"Virement  le  Pape  de  fiiire  dëcidef  pnr  le 
Concile  les  difficultés  de  l'Ordre  avec  la 
Pjdlojgfie  t  mais  unçr  éoieute  terrible,  qui 


f  I)  Les  ;  proi^otïtronr  dtt  Ambaflaïciirr  jlèt .  étor 
llbmrqtiet'  ciiîrent'  être  fort  'comtcé-j  mèit-  on  tt» 
l^rnt  F<f '^  doucer  de  la^r  ■  ^iftcoi^  »  ^'«pl^  -  T-fUt^ 
nté  fur  laquelle  Ray«aldi  appuie  ce  récit»  Bzo* 
vruf  ( paç»  ay7'>  vaploi  loih ;  il  préttnd  «o^ l'AYcb^ 
Tique  de  QntfM,  Ccconilé  par  VapoYmi,  aroMT% 
tellement  la.  juftice  des  préientioni  dô  Rot/dc  Po- 
tagne^  [tplt  le  Ptpe  8e  le  CMeite'liiirefit  pteiocmèw 
.conTaincui  que  la  Pologne  aToic  un  dfoic  cl^r  & 
t6]ké^^'4t,r-ùf?tw((è^  Sf^^»e»-tei-.Cbe»attere  ■>> 
SToieot  jamais  eii  ancun  dr^ir;  il  e|oetS  qu'on  ioi'- 
fieraittii'rtkd«eipefpicud<:àift  7VaioSfq«étV^«AJd^^ 
det  ^  Aliemaadt.  ^  8r  aii'^  cotâTéetteacer  1' Sn»lv^a& 
«ni»  Hiiidi^SbM,  éktt.-àm  g2r)M9t  'êm  »\^mi 
jie«i>;ltreB»  ^coniiQ^fe^^tnd  hmOê  ierM»  ptmnnw 
d^cetce^  éjivqùe.  YoiUf  cminmi  m  dcritf  riii»oire« 
nMls'  on  ii^e»::rtfl;a'pM  fucpÉu,. «tMd  on rfeaaa  f--^ 
lUa¥i|itv^,'A^ade«iM^  faa. leqeel  a  fe ieôdttAWir 
5!**- î^'^^^'i****^*'  A^^ftprSffifawèdî^  toi 


BBP'r5ffiiH^0Qdv<ftiiSI# 


AirVînt  en  Hongrie  ^^t  ^aindre  au  î^ape , 
que  les  Turcs  n'en  pfoftaffent  pour  écra-   al»brt 
fer -ce  royaume  9  6i  l'engagea  à  renvoyer  01  brah- 
cctte  :iflBiîre  4  un  autre  tems.  Nous  ap- "*^'®"*^ 
prenons  ces  détaîls   par   un  bref  qu'il 
adrefTa  au  Maître  de  Lîvonie  le  18  ]u\\^  Stmti.  M». 
fct  Le   Pape  mandait  qu'il  avoit  écrit  ^* '^'•^' ^_ 
au  Roi  de  Pologne ,   pour  rengager  à 
laire   la  paii^^  ou  au  moins   une^réVe    • 
avec  les  Mofcovites  r  ^^^  ^^   pouvoir 
donner   du  fecours  i  (on  frère ,  le  Roi^ 
de  Hongrie  f  &  il  cmployoit  lei  motifs 
fes  plus  purflàns  pour  porter,  le  Nfaître 
de  Livonie   it  favorifer  ce  projet.  Etant 
Yoifin  des  Rufles^  difoit  Léon ,  j*ai  Tef- 
pérànce  que  par  vos  foins  8t  votre  au« 
toritë  I  TOUS  pourrez  effeâuer  ce  que  je 
défire  9  afin, que.  le  Roi  de  Pblognepuifle 
donner  du  feeours  auz^  Hongrois;  &  B 
TOUS  lé  faites ,  comme  j'ai  lieu  de  Tat^' 
ttnidre  de  votre  prudence    &  de  votrr 
attacHement   pour  moi  qui  vous   aimr 
uniquement  9  vous  montrerez  que  vooi> 
êtes  un  Prince  trèwfage  &  trèsprudenr^ 
&  vous  Aterez  par-là   le    rnoyen  ^w 
Turcs  f  nos  ennemis  communs  9  de  rav«: 
ger  non-féulethent  le  royaume  dç  Hbni^' 
gricymàis  encore  d*autres  parties  de.  Hr 
chrétienté*  Ce  bref  ért>ît  treshonorabler  "'• 

pour  le  Maître  de  Livonie;  mais  il  nçr  [ 

ponyost  pas  prodmre  l'effet  qiic  le«  Pape 


^0  HlSVfrlRÉ 

ffWP^i  en  attendoit.  Lii  divifiom  des  Polonoîs 

AmAT    ^  ^**  Mofcovires  Soient  trop  favorables 

DE  Baait.  à  rOrdre^  pour  que  Plettenberg  travaillât 

vtMono.  4  g„  arrêter  le  cours  ;  mais  d'autres  évér 

Siemens  firent  bientôt  perdre  aux  Teutoni- 

quer  toute   efpërance  de  tirer  quelque 

fruit  de  cette  guerre, 

llnipc-     Des  intérêts  particuliers  avokrit  brouillé 

commoî^"  rEmpçrcur  avec  le  Roi  de  Pologne ,  & 

avec  le  Roi  <^^ux  de  TOrdrc  en  avoienr  été  le  pré- 

^cPoiogne.  texte;  maïs  d'autres  intérêts  alloient  les 

fS^S^    réunir  :  ainii   l'Ordre  étoit  encore  k  la 

veille  de   devenir  la  viâime  de  la  jpoli^ 

tique  des  Puiilances.  Sigi/mond  étoitin* 

téreflfé  à  détacher  TEmpereur  de  l'alliance 

jdes  Mofcôvites»  fit  k  l'engager  à  retirer 

fa  protefUoii  à  l'Ordre  Teutonique  ;  &^ 

IMaximilien  ,   de  (on  côté»  ayoit   des 

motifs  plus  preiTans  de  fe  réconcilier  avec 

i^s  Polooois.  Uladiilas^    Roi  de  Hon* 

^    grie  «/n'avoir  que  deux  enfails,  la  Pria- 

cefle  Aiuie,  &  Louis,  qui  étoit  encore 

très-jeune*  Jean  Zapbl,  frère  de  la  Reine 

de  Pologne,  afpirpit   k,  époufer  la  fille 

^  Roi  de  Hongrie ,  &  il  paroît  qu'il  por* 

toit. même  fes  vues  jufqu'au  trône,  parce 

qu'apparemment  la  fanté  du  jeune  Louis  , 

ne  fembloit  pas  lui  promettre  une  longue 

J9tMfiha»  exiftence.  C'étoit  Uraifon  qui  avoit  donné 

♦*'••  ^'J-  7«  tant  de  mécontentement  à  Maximilien  du 

f«^.  ♦•p.    jgj^jjj^gç  j^  Sîgifmond,  parce  qu'il  crafa; 


gndiv  cpAl'n^atéât  fon  fceau^frcrë»  qui 
étok  déjà  puiffampar  itii«méine  :  m  qui    J[^^e^'^ 
adroit  déconcerté  les  projets  qu'H  avoiiDB  Baam* 
formés  pour  Tagrandiiteinent  de  fa  mai*^  pibove^. 
fon«  Pour  efieâaer  TalHance  qu'il  inédi* 
toit  é\tn  de  fes  petks-fib  avec  la  Prin«« 
cefle  de  Bongrie,  il  faHpit  qu'il  iiis.ré* 
concfltât  avec  le  Roi  de  Pologne  ^  oQcIè 
de  la  Princefle;  &  d^ailfeurs  il  pouYok 
craindre  ^e  SigÏÏmond y  enhardi  par.lta 
fucçès  qu'it  avolt  tà$  contre  les  Mofco* 
yke$9  ne  fe  liguât  avec  fon  frère  le  Roi  ' 

de  Hongrie  9  pour  tourner  leurs  armes 
contre  l'Autriche.  Cesconâdérations  et oienc 
fufE&ntes  pour  engager  Maximitteti  i>fe« 
chercher  Tamitié  de  Sigifmond  ;  mais  bîeiir 
tôt  il  lui  furvint  une  raifon  plus  forte  de 
hâter,  cet  accommodement  :  ce  furent  les 
préparatifs  que  fit  François  I  ^  pour  atta- 
quterie  Mihnès  \  ce  [qui  ;l'engagea  i  faire 
une  ligue  avec  lé  Roi  d*Arragon  &[^le$ 
SuifTes  contre  les  François. 

Le  projet  dune  entrevue  entre  rEm» 
pereur  &  les  Rois  de  Pologne  &  de  Hon- 
grie ,  étoit  déjà  concerté  au  commence^ 
ment  de  Tan  1515;  car  Leschinski ,  ^e  SehtttiX»L 
le  Roi  avoit  envoyé  à  rafleroblée  des  447* 
Etats  ou  (k  la  diète;  dé  la  Pruflè  Royale  ». 
tenue  le  14  de  janvier,  leur  dit  que  le 
Roialldit  tenir  une  diète  àCracovic,  cpe 
de-  là  il  fe  rendroit  à  Presbourg ,  &c  qM'ea* 


^  \ 


4â      .;   -fl^T-»*"©!!  RrWj  .:ia 

ALMirr  P^^^^  Lescbinski.aîoiitar.c^éveqMfiie  il 

s>e  BAAir^  s'jgitoit  peul*âtrr  àû  raAmre  d^  Tctttfo- 

•**^^*^'  niqiies  dans  cette  entrevue ',  il  éfoit  né- 

cefliûre  qa'tl&y  enVéyaflent  desidéput^^  & 

il'ies  exhorta  yiea.  attendant  le  fiéfabat^  k- 

lie  rien  ii^ger  pour  mettra  Us,  pièces  ea 

état'  de  *  défMfe.  i  Les  Proflieos .  AiloncMr 

iMumiierehteieâivrâieotdèSidrfpiités:^  &> 

F^n^QÎt  dtri$  i^ioAniâion»  qu'ils  lenr 

dotinerent  ,  quelle  étok  leur  façon  de* 

Sehut^.fii  peftfer  ftn^fesraffairesode  la  Pmfle.  Lear 

"^àuKiag.  •vitétoit.iquev  fi  l'Ordre  refiifoit  aWbln- 

^po«  mmt  de  reiMba  ftommage  pcoir.  la  Pmffe ,. 

psrce  qu'il  assoit  (bomisoet  Etat  i  l'&a- 

i){»^^  le  fioi  devoft  lai.  propofer  tonte  la 

Fôddlie^  00  la  pb^efficm  de  tout  cequjk 

pourroit    conqtrérir  fur  te»  Rufles  avec 

les  iecoufs  dé  l' Allemagne  &  de  la*  Pe« 

teene ,  où  de    s'obliger,  de   fetonrîr  It 

R^i  à  la  guerre  y  pour  k  mène-  fomme 

que  le  Roi  comptent  aux  Tartares  ;.  lei 

Chevaliers ,  dans^ce  cas*là  ,  devant  jouir 

de  toutes  les  conquêtes  qu'ils  feroiem 

feulsy  &   paitagcfr  celles  qu'ils  feraient 

avec  l'sûde  des  Polonois  ;  maisdans  toutes 

•     tes  fuppofitions  ',  l^Ordre  dcvoit  toujours  <e 

lettonnoltre  vaflfallde  la  Pologne  (p).  Les 


m  II  cil  dit  «im  mniruatoa  ^  a^ftttéij  Mo» 


Etats  éè  la  Prufle  Polonotfe  ftniflbient  en 
ordonnant  i  leurs  députes  de  confcillcr    Albert 
au  Roi ,  dans  la  fuppoiition  qu'aucune  de  ©e  ^rak- 
ces  propofitions  ne    feroît  admife ,  de  *>^*^^*®» 
préférer  la  voie  judictelte  à  toute-autre, 
en  remettant  cect^  aflEiire  à  la  déciiion 
du  Pape  :  il  en  coûteront  moins  ,   dl- 
&ient>ils  »  de  pourfuivre  un  procès  pen« 
•dam^  dis  ans ,  (que  de  foutenir  une  guerre 
de  trois  mois  ,  qui  ruineroit  les  habitaiis 
de  la  Pnoiffe»  &  pendant  qu'on  plaide- 
toit,  il  arriveroit  peut  être  des  circonf- 
lanees  heureufes  qui  amenerotent  un  ac* 
commodément. 

L'avis  des  Prufliens  étoit  fage;  mafs  n  ,bani!oi^' 
il  n'fîci:  pas  ^  nature  à  f>ôuVGÎ?  plsirg -5  if* '«JJ*-. 
au  Roi  i  qui  comptoit  tirer  meilleiir  parti  ^^t. 
du  délîr  qu'avoit  Maximilien  dé  fe  racr     ^5^»» 
commoder  avec  la  Pologne.  Il  femble 
n)éme  qu'on  peut  aflurer  que  c'étoit  le 
l!>ut  principal  que  Sigifmond  s'etoit  pro- 
pofé  dans  l'entrevue  qu'il  devoît  avoir 


qu'elle  cft  rapportée  par  Schuts,  que  l'EvIque  ée 
Kierenbonrg  ou  de  Pôméfanic,  ftvoic  «utremis  fait 
«ne  panU  de  cet  propofirfons  ta  nom  de  l'Ordre  y 
iDaûon  oepeut  pat  fc  ttpcrfuadcr.  L'hiftoirt  acitàè 
que,  depuis  la  paîx  de  1466^  l'Ordre  r.'a  caffè  de 
rbercher  le*  mayeot  d«  recouvrer  ce  qu'il  avoit. 
perdu  :  aiofi  il  ne  pouvost  poior  fonger  i  abandonnet 
ce  qu'il  poiTédoic  encore.  Si  TEvêque  de  Pomcfanic 
m  tamait  fait  de  pareillet  propofîtîont ,  c'éioit  de  Ion  . 
chef,  &  a*il  les  a  faites  au  nom'  de  TOcdic»  e'c(«it^ 
^fQbabUoieoc  faos  loa  «yca*. 


44  H  I  S  T  O  I  &  E 

'  avec  l'Empereur  ,  comme  on  peut  es 

AiBERT  i"8^'  »  P*'  l'accord  préliminaire  qui  pré- 

»■  baan.  céda  cette  entrevue.  Le  Roi  de  Pologne 

BuoRKG.  ,»^fjj^j  jçjjj^  j^  Pfcsbourg,  auprès  de  fon 

,  frère  ,  y  fit  un  traité  avec  le  Cardinal 

Mathiqi  Evéque  de  Gurck^  Lieutenant- 

Général  de  TEmpereur  en  Italie  9  &c  fon 

. Ambaffadeur ,  muni  des  pouvoirs  nécet 

>  faires  pour  contraâer  avec  Sigifmond* 

Voici  la  fubftance  de  cet  aâe. 

Ceé.  ToU     ^  Comme  le  Roi  de  Pologne  a  ton- 

*»m.  t.pMg.  j^pj.j  ^y  jg  pjyj  grand  défir  de  vivre  en 

amitié  avec  l'Empereur  »  il  demande 
que  rOfdre  Teutonique  refte  dans  le 
même  état  où  il  avoit  été^  en  1467, 
fous  les  règnes  de  l'Empereur  Frédéric 
&  du  Roi  Cafimir  y  &  que  Maxjuniliea 
ne  cherche  pas  â  fouftraire  TOrdre  & 
le  Grand- Maitre  aux  devoirs  auxquels 
ils  font  obligés  envers  la  Pologne  & 
que  les  prédécefleurs  dudit  Grand- Mai* 
tre  ont  accomplis  ,  &c  même  qu'il  ne 
leur  donne  ni  fecours^  ni  confeil  au  dé- 
triment de  la  Pologne.  Si  pendant  les 
cinq  années  fuivantes,  il  arrive  quelques 
nouvelles  difficultés  entre  la  Pologne  & 
l'Ordre ,  le  Grand*  Mai  tre  s'adrefTeu  d'à* 
bord  au  Roi  pour  tâcher  de  les  arranger 
amicalement  ;  &  fi  on  fie  peut  y  par- 
venir y  l'Empereur ,  le  Roi  de  Hongrie  , 
I  le   Cardinal  Thomas .  Archevêque     de 


k 


DE  l'Ordre  Teutonique.  45 
Strîgonie ,  &  le  Cardinal  Mathieu  Eve- 
que  de  Gurck ,  feront  pris  pour  amiables  .  J*^^!, 
composteurs ,  &  fi  l^un  des  quatre  vient  i»s  3iian« 
à  mourir ,  avant  le  terme  indiqué  9  les  *^*^^v*% 
trois  reftans  en  choifiront  un  quatrième 
pour  le  remplacer,  avec  le  confentement 
des  Polonots.  Le  Roi  de  Pologne  9  ayant 
remporté  une  viâoire  fur  les  Mofcovi- 
tes  9  aureit  pu  &.pourroit  encore  faire 
une  trêve  avec  eux  ^  mais  il  ne  juge  pas 
que  cela  lui  convienne  :  cependant  fi' 
r£mpereur  a  un  plein-j)ouvoir  pour  faire 
la  paix  y  ou  s'il  arrive  des  Ambafiadeurs 
du  Grand-Duc  avec  des  pouvoirs  fuflî* 
ians  )  le  Roi  ne  refufera  pas  de  faire 
une  paix  ]ufie  &  raifonnable  i  Tinter* 
vention  de  fon  frère  le  Roi  de  Hon** 
grie  :  mais  fi  le  Grand^Duc  de  Mof« 
ko^  refufoit  de  faire  une  pareille  paix , 
où  s'il  ne  la  gardoit  pas  après  l'avoir 
faite  9  l'Empereur  ne  pourra  lui  donner 
aucun  fecours  ,  ni  même  aucun  confeil 
contre  la  Pologne  ^  direâement  ou  indi*' 
reâement.  Pour  le  bien  de  la  paix ,  Se 
afin  de  rétablir  la  bonne  amitié ,  le  Roi 
confent  qu'en  ne  reçoive  que  des  Aile- 
mands  au  nombre  des  Chevaliers  Teu- 
toniques  de  la  Prufle.  Pour  ce  qui  re« 
garde  les  habitans  de  Dantzig  &  A*EU 
bing  9  qui  ont  été  mis  au  ban  de  TEm- 
pirç  fie  ont  éié  tourmcmés  de  ^uC^Mj 


46  HlSTOlSL£ 

très  manières  préjudiciables  au  Royax- 
Aimr   ''^  de  Pologne  9  on  cherchera  i  accom* 
9E  Bhak'  moder  cette  affairé  d'une  £siçon  équita- 
0KfiQU«.(r.  IjJç  ^  pendant  l'entrevue  ^jue  les   Rois 
de  Hongrie  6c  de  Pologne  doivent  avoir 
avec  Sa  Majefté  Impériale.   Le  Roi  de 
Pologne  conient  à  ce  que  pendant  la- 
dite affembiée  l'Empereur  ,  te  Roi  de 
Hongrie ,  le^  Cardinaux  de  Strigonie  & 
de  Giirclc  puiflenc  voir  &  s'informer  (i) 
des  différends  de  la  Pologne  6c  ile  TOt- 
<lre  Teutonique  ,  &  qu'ils  tâchent  de  les 
,  accommoder  amicalement ,  bien  entendu 
que  s'ils  n'y  réuffiffent  pas  ^  tous  les  arti- 
cles rapportés  précédemment  »  demeure- 
ront dans  leur  force  Se  vigueuh  Toutes 
.  ces  ftipulations  furent  acceptées  »  approu- 
vées &  ratifiées  par  le  Roi  de  Pologne» 
&  le  Cardinal  de  Gurck  au   nom  de 
l'Empereur  y  en  préfence  du  Roi  de  Hon- 
grie &c  des  confeillers .  de  Maximilien  , 
ce  Siglfmond  &  d'Uladiilas  ,  qui  toui 
fignerent  ce  traité  le  lo  mai  îfiS* 
ISntrevûe      Après  avoir  réglé  ces  préliminaires  St 
ê^  l'firapf- d'autres ,  rsdflTemblée  des  quatre  Rois  eut 
Eoi  dcPo-.Ueu  a  Vienne  }  je  dis  des  qujatre  Rois^ 
V'^one^      car.Ualdiflas  avoir  déjà  fait  couronner 


J5I5' 


ï 


fi 


'  {I)  Jm  ffaît  que  cette  exprtlGoDVcft  p»s  jiifte  « 
mais  je  !*ai  employée  pour  rendre  littéralement  celle 
#cU.«iUttt^  U  «a  mwt  but  soaM^  .Uc^riii 


DE  L'®Rt>TlE  TeUTON^QUE.      47 
Louis  feti  fiUj  Roi  4e  Hoirie  &  de 
Bohén^ie ,  *&  i\  en  portoît  les  titres.  Les    a*b^»t 
détBÎfs  de-  cette 'entrevue  ^où  on  régla  »»  Br^mc* 
le  double  <n»)iige  d'Anne  Princcffc  de  «•«*** 
Hongrie  a^ee  un  des   deux  Arclnducè 
Oh»le$  ou  Ferdinand ,  &  celui  de  Mz^ 
tîe  fceur  des  deux  Princes  avec  te  jeune 
Louis  Aoi  de  Hongrie ,'  n'apparttennent  i 
cet  ouvragé  que  pour  autant  qu'ils  rti» 
gardent  TOrdre  Teutonique  ;  cependant 
ï\  s'y  fit  une  'chofe   trop  remarquable' 
poiir  b'^paifer  fous  fileifce.  Il  fembloit 
que  l^Empereur  devoit  être  Satisfait  d'a«> 
voir  afluré  la  main  de  la  Princeflfe  An* 
ne  i  un  de  (es  petits-fils  ,  &  d*avoir 
donné  leur  fœur  en  mar»ge  i  Louis» 
Mais  Maximilien  avoit  apparemment  {é% 
raifons  pour    donner  les  plus  grandes 
marques  de  dévouement  aux  Monarques 
qu'il  recevoit  chez  lui ,  &  il  le  fit  d'une 
manière  bien  finguliere.  Il  adopta  le  ^eu^; 
ne  Louis  pour  (on  fils ,  puifqu'il  l'aflfo-* 
cia  aux  deu^  Arekiducsïes  petits-^fils^ 
mais  en'  fiipulant  ^ue  cela  ne  poorroit 
nuire  en  rienrà  l'ordre'- de  fiicceâion  éli* 
bli  dans  fà  mà)(0\i4  Cette  ^Nioption i,  qqi 
ne  clian]|eok  rîteit  à  IféiaMle  ^Loan  ^  spoo* 
voit  être  regardée  pour  une  marque  d'a- 
mitié ;  mais  il  pouiTa  la  chôfe  beaucoup 
plus  totn;  car'it  le  ctéa  Vicairc-tSéné- 
ral  de  VÀnpiié.rfiendâncio^ylYV^^ 


48  Histoire 

&  le  nomma  (on  fuccefleur  an  trône 
albbrt   ^P^^  '^  ^^^^  »  '^^  transférant ,  difoit-il , 
i»B  Brav' là  puiflance  impériale ,  comme  il  Tavoit 
Miouaa.  jççyg  Je  (ç,  prédéceffeur*.  Il   reqneroic 
les    Eleveurs   de   l'Empire  d'approuver 
cette  .difpofition ,   &  fi  lui  Maximilicn 
^^  yenoit  à  mourir  ,  avant  d'avoir  re^u  la 

couronne  impérialle  »  il  les  prioit  d'élire 
C0d.  Po2.  Louis  Roi  des  Romains  (i).  Ce  diplôme 
#om.t.ptf^.idaté  de  Vienne  fe  lo  îuillet  1^15,  fut 
'^''  £gné  par  Maximilien ,  par  Uladiflas,  Roi 

de  Hongrie  9  par  Sigîfmond,  Roi.de  Po« 
logne  ^  &  par  les  Cardinaux  Thomas  de 
Strigonie  &  Mathias  de  Gurck,  En  lifant 
cet  aâie  fingulier,  on  voit  qu'il  y  a  de 
rembarras  dans  la  requifition  que  l'Em- 
pereur fait  aux  Eleâeurs  :  ce  qui  rend 
ce  paflàge  peu  intelligible  ;  mais  on  ne 
doit   pas    en    être    furpris.    Maximilien 
connoiflbtt  les  Conftiturions  de  l'Empi- 
re y^Sigîfmond  &  Uladiflas  ne  pouvoient 
pas  les  ignorer ,  pulfque  le  dernier  étoit 
im  des  Eleâeurs  'en  qualité  de  Roi  de 
.   Bohême  ;  &  cependant  tous  ces  Princes 
concouroient  k  la  fabrication  d'un   aôc 
qu'elles  réprouvoient  :  mais  qu^nd  Maxi- 
tniliea  àurok  jto.le  pouvoir  de  traii6net« 


f '  <i)  MaximilUo  avoit  été  covronaé  K,of  4 et   Ro- 
mains à  Ais-U-Chapellc  i  mail  il   ne  rje^Ht^as   la 

tre 


Bfi  L!OaDRE  TEirroNiQui,    49 
tre*  TEmpirç  à  (2  volonté  ,   par  quelle- 
bizarrerie  en  auroit-il  privé  fes  petits-fils    albkrV 
pour  lés  faire  pafler  dans  la  maifon  des  i>k  Bran- 
Jagellons  ?  Quelque  tournure  qu'on  veu-  ^**^^*^ 
le  donner  à  la  conduite  de  TEmpereur, 
on  ne .  peut  l'envifager  que  comme  une 
foiblefle  de  ce  Prince ,  qui  défirjeux  de 
conclure  des  mariages  qur  convenoient 
à  fes  intérêts ,  6c  preifé  de  s'aflTurer  l'a- 
mitié des  Rois  de  Pologne  5c  de  Hofi« 
grie  f  parce  qu'il  étôît  embarrafTé  ailleurs | 
s'abaiflbit   à   leur  offrir   cç    qu'ils   n'au* 
roient  pas   rêvé  de  lui  demander  ,  Çc 
ce  qui   n'étoit  pas  en  Ton  pouvoir  de 
donner. 

La  çjrcpnftance  étoît  favorable  pour  D'vcrs  ae* 
obtenir  de  Maximilien  tout  ce  qu'on  vou-  pVeur  «l 
loit,  &  perfonne  ne  devoir  y  avoir  plus  «ban^onne 
de  facilité  que  le  Roi  de  Pologne,  puif- T?Jt1)n^ 
que  ç'étoità  lui  que  l'Empereur  avoit  en  q««- 
grande  partie  l'obligation  des  deux  ma-»     '#*»*J 
riages  (1)  :  auffi  Sigifmond  ne  manqua- 

<e)  Voîcl  coAtménc  t*^xpltquCfent  i  ce  fojft  l«t 
Ambafladeurs  ^ue  CharU«-Quinc  envoya  k  $igif<« 
mond  en  i  J20.  Cam  Majeftat  Cafarea  non  ignont 
ftranto  fiadio  &  amoreMAJefiaê  Vtfira  quond^m  f$»  \    ^ 

licit  memeria  Divum  Cajar^m  iMaxitiilianum  avutri 
Juum  coUndijfimum  ,  ipfam^ut  inclytatn  domum  Auf» 
trut  fit  prttftcuitt ,  infttper  quant  /oUdiffimi  ntxu0 
vergt  amtcitia  «  unionis  atqut  ûffinkati»  mier  utram» 
^  que  Auftriacam  &  Hungaricam  imo  ù  Majeftatis 
yeflrm  doMam  tmrtr  auctticê  Majtfiatt  Vt/tra  fitj^ 
mati  fmrint  &c.  Coà,  E^ly  Co;ii«  4*  r«g«  Vf%» 

Tomt  riIL  C 


fo  Histoire^ 

t  il  pas  d*en  profiter.  Ce  Pritice  a  voit 
A^MT  «trémemcnt  à  cœur  de  détacher  l'Ein. 
»»  Bjiaii-  pereur  de«  intérêts  de  l'Ordre  Teutoni- 
DEBOUAG.  qy^^  g^  Mîiimilien  fembloit  avoir  déjà 
iatisfaît  fes  vœux  par  le  traité  que  le 
Cardinal  de  Gurck  avoit  fait  i  Presbourg 
en  Ton  nom  :  mais  cela  ne  contentoit 
pas  encore  le  Roi  de  Pologne  :  une 
aiTurance  de  Maximilien  ne  fuffifoît  pas, 
il  fallut  qu'il  répétât  plufieurs  fois  la 
même  chofe ,  8c  il  le  fit  tant  de  fois  en 
peu  de  jours  »  qu'on  diroit  que  Sigif< 
mond  prit  plaifir  i  foire  voir  Tafcendam 
qu'il  avoit  Air  le  Chef  de  l'Empire. 
Co4.  P^K  Le  11  de  juillet  l'Empereur  donna  un 
tom,^,num.  diplôme  par  lequel  il  approuvoit  Tar- 
M4C.p,i9t.  ^j^j^  njmcipal,  qui  étoît  inféré  dans  le 
traitnf|ue  le  Cardinal  de  Gurck  avoit 
fait^^  fon  nom  à  Presbourg;  c'eft-à- 
dirCi  que  l'Ordre  Teutonique  refteroit 
dans  le  même  état  où  il  avoit  été  du 
tems  de  TEmpereur  Frédéric  &  du  Roi 
Cafimir,  &c  il  promettoit  qu'il  ne  fouf- 
(rairoit  pas  l'Ordre,  ni  le  Grand-Maîrre 
aux  devoirs  auxquels  ils  éroient  obligés 
envers  la  Pologne ,  &  qu'il  ne  leur  don- 
neroit  aucun  aide ,  ni  confeil  au  détri- 
ment du  Roi  &  du  royaume  de  Polo- 
gne. L'Empereur  délivroit  encore  les  vil- 
4es  de  Dantzig  &c  d'Elbing  du  ban  de  l'Em- 
pi||  qui  avoit  été  prononcé  contre  elles  ^ 


D£  L'ORO&ë   TlËUTOKiQUE.      ^t 
&  ajoatoit  qu'il  alloit  mander  (âia  Cham- 
bre Impériale  de  ne  plus. rien  décréter  à    ^^^:^ 
Ta  venir  .contre  lefdile»:  villes*  i  i»  aiAw-f 

Quoique  te  diptôme  4ût   fuffirc;  picNui  «^••**«* 
l'afliuance  de  StgiAnond  «  Maximil^ea  et)    ^^''*  ^^'* 
donna  tin'  fécond  le,  Jiiême  )b)i.r«  Après  t^j.'  * 
un  long  ^rëambate^îl  rapporte.,  mot  :i 
mot;»  •  le  traité  du   xo  mai  ^  fait  e^  fou 
nom  ;  à  Prçsbouig  t  ^  fi^r  >  k,  .Cardinal .  dq 
<ïur€k.  y  ei^  ratifie yr  rgffpcouiVA  »&* Je  çon-^ 
<irme»;de  ia  mwi^r^.U  ;ptu5  fQttt^.  8c 
comiD€;/i  cela  inç  TufiiA^it  .pas. ,  .U  iépect^ 
encore  particulièrement,  h^  deux  ar ticlei 
întéreiTans  du.  même  traité;  c'^ft-àrdire» 
celui  qui  regarde  la  fujétion  de  TOrdre  i 
la  Roi  ogn^  )  &  raffran^hiiTemelti^  d^  villes 
de  Dantzig  Se  d'Ëibing,  de  U  jurirdic* 
^ioiii  '4e  i'iLm pire  ;  lefi^ls  •  articles  il  pro- .  t 

met  db  'nouveau   d*obferyei?, inviolable-  | 

ment  fans  aller  «  jamais  à  rencontre.  Cet 
aâe  de  ratificaiion  9  comme  mms  Tavons 
dit^  eft  aufii.daté  de  Vienne  ,le..ii  }uil*  ibîd,pa§ 
let.  Le  Hkémeiour  Maxîmilien  donna,  en*  7/* 
cofe  un  refcrit,  par  lequfl.il  enhortôit  Iç 
Graitd'Maître  à  reftdie  boniHn^gc^  auiRoî 
de  Pologne  ^  Sc^fFfanchjifoit  de^nouveaa 
Dantzig  &c  Elbing  iJu,ban  de  l'Empire. 
Nous  ne  connoiiTons  que  le  titre  de  cette 
pièce,  parée  que  rëditcur  du  Code  di- 
plomatique de  Pologne  ^  reavoie  l*aâe 
même  au'tlroilieme  tome.^  qui  n'eft  pas 

'  '  ■  •      'C  1  ■  **  '    ^ 


51  H  I  s  T  O  I   R-E 

impriihë  (  i  )•  Maigre  que  le  Rot  de  Po- 

Albbiit  ^8*^^  ^  poufle  lei  précauttoas  }ufi|u'au 

i>t  toAH*  ridicule^  piiirqtt%iii  feul  aâe bien  fait  fuf* 

»&aev»^  fifeîl  pour  lui  aihirer  ce  qu'il  àêmmôfnt , 

il   paréit  que   rËmpereut  avott  «fié  de 

IM^.  Mm.  reftndioil  à  fon  égard  »  car  il  dit  dans 

^77^1^^*  le  {refcrit  quil  adrefla  le  4  août  tttx  Pré- 

^*     *     lident  &  Afleflieiirs  de  la  Chambre  la^ 

riale ,  pour  leur  ordonner  de  cefer  toutes 

priM^édul-iés  c<Mitte  Içs  villes  4ie  DaÀiitg^ 

a  d'Elbitig,  quM  âvok  pvomts  qàe-peitdsitit 

toui  le  teaii  de  fa  vie ,  il  ne  fotmetoit 

J>lu«  aucune  prétention  contre  cis  vrlles  ; 

tandis  que  dans  tous  les  aâes  dont  nous 

avons  rendu  compte  9  il  parte  d*utte  ma^ 

niere  indéfinie  &  propre  à  ne  plus  laif- 

fer  de  doute  à  Sigifmond. 

Etmarques      Si  On    confidere  cei  différens  fitres  ^ 

Juiltl^de"*^"  verra  que  lé   bot  principal  duiRoi 

Vittfctcut.  de  Pologne  dans  cette  entrevue  ,  iivoic 

été  de    détacher    TEmpereur    des    in- 

^  téréts  de  rOindrtî  Teutonique.  On  peut 

#  juger  de  la  manière  dont  il  appuya  fur 

cet  ob}tt  par  ilés  dM^éremes  déclarations 

toutes  utiiferaies   qu'il  exigea  de  Maxî- 

(i)  Samud  Bock  fait  m^nrioo  d'un  aôe  à  p«ii  prè« 

J^mbULlc  ,   #a  cet    itrintt    :  Confirmatio  Maximi^ 

''^--•î   ïa^prr^tfriM  Romsni  ,  conçQrditi  inur   Rcgem 

)um^  &  Magifitum  Trujfîm%    quem  ttiêtri  ad  ho» 

iija      Rtgi     ¥»lùAi0    SigifmumdQ    frafiattdttm 

r    iJtiium    Viain^    t5l5    d.    %%  yunii.     |l«f* 


DE  L^ORDRE  TfiUTONIQOT.       5} 
mîHen  9  tandis  qu^loeparU  qoi'avec  froi* 
deur  d«  la  gœrre  qu'il  fouteDoit  contrt    xf^^V 
les  Kiofcovitef  ;  &  l'on  ne  4e  perfiiaf  1»  b»*»^ 
dera  pas  qu'il  fit  le  voyage  de  Vienne  t  »****®*^ 
pour  confentir  perfonnellement .  aux  nu^ 
riages  de  Ton  neveu  &  de  fa  niete*  Quant 
à  MaxfmHien  >  qui  avoit  toujours  foutemi 
rOf 4^9  Teutonique  9  &  qui  avoit  pris  It 
prét«Kt^  de  fei  intérêts  pour  fe  ligttér        .  . 
l'année  pré9édt^il«  avec  l^s  Mofcoivites, 
il  Tabandotina  &  le  livra  i  la  merci  de 
(es  ennemU  »  Tans  fe  mettre  en  peine  de 
xhercfauer  l'ombre  d'une   raifon  :  d'où  il 
s'enfuit,  ou   qu«  l'Empereur  avoit  fak    . 
une  idjuftice  aux  Polonois.en  foutenant 
l'Ordre,  ^  alors  il   auroil  dû  dire  les 
motifs  qui  rengageoient  à  réparer  cette 
erreur  ,  pour  junifier  fa  conduite  ,  ou 
bien  il  faifoit  aâue]Iementunein)uftice  à 
rOcdre  en  le  facrifiant  à  la  Pol<^ne*  Mak 
Maiimiiîen  n'avoit  pas  d'autres  nsotiCi 
que   fa  politique,  ou  pour  mieux  dire.,' 
fes  intérêts  :  il  vouloit  plaire  au  Roi  de  • 
Pologne  9  qui  ne  cherckoit  que  là  deftruc* 
tion  de    l'Ordre,   &  ce  n'éfoit  pas  là 
une   raifon  qu'il   pût  avouer  au  public* 
Que  de  réflexions  fe;  présentent  fur   cet 
art  que  les  grands  décorent  du  nom  de 

L'Ordre  Teutonique  dut  être  vivement  urhùmi»»* 
aflifté  de  l'abandon  de  Maximilicn  ,  fi  f^J  ï*  '•• 

î 


s*  H  î  $  T  O  T  H   E 

tourcfoh  U  en   comtuc  retendue  ;  tnaii 
Albert  coffifiie  ilefpéroît  avec  raîron  que  PEm- 
VB  Brait  pire  ne  Mvroit  pas  fon  exemple ,  îl  ne 
•iBowiic  le  découragea  pas.  U  Roi  de  Pologne 
de  Ton  c6té  montra  peu  d'empreffement 
i  profiter  des  avantages  qu'il  avoît  obte- 
«nis  de  4'Ëmpereur,  ainfi  tes  Chevaliers 
flirent  tranqulles  pendant  tout  le  court 
[*  1516.    ide  l'année:  «  Ç 1 J.  (  t  )•  La  fuivante  ne  -fut 

l'ôir-    rpas  <i  heureufe.  Le  Roi  de  Pologne  en- 
t  5cAt/r(.fo;/voya  TArcnevéque  de  Gnefneau  Grand- 

il  }?'  ^  ^'9'  Maître  poor  te  déterminer  à  fe  Toumettre 

I  ^;r^'^'J^  la  Pologne,    &  Albert  s'y  refiifa.  Si- 

i^îfmond  ayant  demandé  anx  Etats  de  h 
\  JPrttiTe  Roy^ile,  aflèmblés  i  Ntarienboorg , 

\  quel  étoit  leur  avis  for  le  partr  qu'ii  devolt 

prendre» à  Pégard  du  Grand*Maître  »  ils 
lui  déconfei lièrent  la  guerre» qui  ne  pou- 
voit  que  ruiner  le  pays ,  &  furent  d'avis  : 
«que  puifque  Sa  Majcfté  étoit  convenue , 
d  rentrevue  de  Vienne,  cfue  l'afl^ire  de 
4a  Pruile  feroit  portée  à  la  connoiflknce 
du  Pape  ,  de  TEmpereur  ,  du  Roi  de 
•France  &  de  celui  dé  Hongrie ,  il  fal- 
lolt  faire  des  inftances  à  VEmpereur  pour 
»  qu'il  engageât  Albert  à  fe  rendre  à  fon 
devoir  9  d'autant  que  dans  PintervaUe  il 


.(i)  Oo  en  :juge  par  le  filence  dvEcrivifnt  Pruf- 
.  fiéos.  ^uî  ne  font  msntton  d'aucun  évcncoicnc  pfn« 
dant  tout  le  eoars  de  certe  aohce. 


DE  l'Qrdre  Teutqnique.     J5 
pourroit  naître  auelque  occafion  de  Tatta- 
quer  avec  plus  d  avantage  ,  s'il  ctoit  nécef-    Albert 
(aire.   Ce  paffage  de  Schutz  ,  ne^  cadre  db,  Braï^- 
point  du  tout  avec  cette  foule  de  déclara-  '>"^"'^^*  ^ 
tiens  qu'avoit  faites  Maximilîcn  avaçt.&C  ^.^J^/'.*^'* 
pendant  le  congrès  de  Vienne.  Car,  fans 
parler  du  Pape ,  ni    du  Roi  de  FrancQ  , 
il  avait  été  ftipulé  que  l'Empereur ,  le  Roi 
de  Hongrie ,  les  Cardinaux  de  Strigonie 
&  de  Gurcky  feroient  pris  pour  amiables 
composteurs  des  difficultés  nouvelles  qui 
pourroient    naître  entre  la   Pologne  \fcc 
l'Ordre  Teutoniquc ,  dans  le  cours  des 
cinq  années  fuivantès  ;  mais  il  ne  s'agif- 
foit  pas  du  tout  de  Tobjet  principal,  qui 
étoit  la  foumiffion  de  l'Ordre  à  la  Po- 
logne I   que   TEmpereor  avoit  prétendu 
affurer   définitivement  :  cela  eft  d  vrai 
qu'en   fe  rérervant»  aînfi  qu'aii  Roi  de 
Hongrie  &  aux  deux  Cardinaux ,  le  pou* 
voir  d'examiner  ces   difficultés  au   con- 
grès de  Vienne ,  il  avoit  déclaré  que  û    . 
on  ne  parvenoit  pas  à  un  accommode- 
ment ,  que  le  Roi  de   Pologne  pouvoir 
éviter  en  refufant  de  s'y  prêter,  tous  les 
autres  articles  du  traité  refleroient  dams 
leur  force  &  vigueur.  Ainfi   cette   der-  ''-'' 
niere   réferve  étoit  abfolument  illufdire* 
Cependant  Schutz ,  Secrétaire  de  la  ville 
de  Dantzîgy  puifoit  à  Ton.  gré  dans  les 
archives;  il  a  écrit  une  partie   de  Ton 

C4 


5(5  Histoire 

hiftoire  depuis  le  commencement  de  la 
ALBERT  grande  révolution  ,  fur  les  aftes  mêmes , 
D6  BfcÀN'  &  H  eft  probable  qu'il  avoir  fous  les 
•tsowo.  yçy^  ç^y^  jg  raffemWée   de  Marien- 
bourg;  d'où   Ton  peut  conjeâurer  que 
la  plupart  des  déclarations  de  tIEmpe- 
reur ,  par  lefquelles  il  abandonnoit  ii  al>- 
iblument  les  Teutoniques  à  la  merci  des 
Potonois,  avoient  été  faites  en  fecret; 
apparemment  pour  éviter  à  l'Empereur 
vn  blâme  que  fon  changement ,  qui  n'é^ 
toit  pas  même  appuyé  d'un  prétexte ,  ne 
pQuvdit  manquer  de  lui  attirer   de  ta 
jiart  de  TEmpire  &  de  l'Europe  entière  ; 
ce  qoi  engageoit  S^girmond  à  tenir  ces 
a^es  dandeftins  en  réfervepour  s'en  fer- 
yir  à  l'occafion^On^ourroit  même  croire  il 
par  le  peu  d'empreflfement  qu'eat  Sigîf^ 
niOnd  à  rendre  ces  aâes  publics ,  &e  par 
te  peu  de  connoiiTance  que  les  hiftoriens 
ont  eu  de  ces  négociatio)is  ^  qu'il  avoit 
promis  de  n'en  faire  ufage  qu'après  la 
mort  de  Maximilien.  Cette  conjeôure  eft 
en  Quelque  forte  confirmée  par  une  cir- 
con(tance  que  rapporte  Schutz,  5c  après 
y^    4i5.  ^"**^^*^^  '^5  hiftpriens.  L'année  fuivante  le 
y 'i«    ^     Rbi  fit  fommer  de  nouveau  Albert  de  fe 
déclarer,    &   il  répondit  qu'il  ne  pou* 
voit  fervîr  deux  maîtres  à  la  fois,  l'Em- 
pereur &  le  Roi  de  Pologne,  &ç.  Corn* 
ment  iur  une  pareille  réponfe  Sigifmond 


ne  montrait* il  pas   toutes  les   déclara-' 

fions  que  TEmpcreur  avoit  faîtes  à  Près-    alwit 

bourg  &  à  Viclàne ,  pour  prouver  qttë  le  »»  BRjut- 

GrandJwlaîtfe  étok  abandoiiné    &  défa-  «^^''** 

voué  par  TEmpeteur  ;<  ^  comment ,  fi 

ces  aâ:e*  ont   été  rendus  publics  »   les 

Pruffiens  ^  &  Schutz  leur  principal  hiâo*  ^ 

rien,  les  ont- ils  ignorés, &  ont-ils  été  fi 

peu  inftruits  ^  de  tout  ce  qui  s'ëtoit  paffé 

à  l'entrevue  de  Vi^uie  }>  Msis  Maxisni^ 

lien  vi voit  encoie,  &  c*é;|ok   apparem»'      .  -     ' 

ment  la  laifon  q«  empéchoit  qa*oji^  aè 

dévoilât  ee  myfttie*.  -  .: 

Les  deux  FmAfes   forent'  tvèt^^agfiées  Schut^.foU 
pendant  tsOBt  le  cours  de  l'année  ij  17.  yàuu/plg. 
Des  brigands  faifoient  à^  courfes  dam^^i- 
les  domaines.  Polonois  ^  &  d'autres  dans     ^5'^Z* 
ceux  des  TeuMMÛqaes  ;  la  Wamùt  &tc 
utie  des  provineea  les   pltts.maikraÎG^'i^ 
&  oo  <0aya.  de  Aise  un  âroMigemeit^'tea* 
fre  les  Teuioniquet  Se  rEK&jue»  tfÀ  n'em 
pas  lieu  :  les  plaintes  fe  «ultiplioieot  ^  & 
les  che6  défavouoient  le»  anentafs  «pii 
dtoient  coomlis  par  :  levrs  gens  ^  ou .  par 
ceny  qu'on  les  aecufoit  de  ptotégcib^    t 

Commej  le  Grand^Maitie^atteodêit  k       Traita 
^e  attMué  tAè  01»  tard  par  lecPolegnei  ^'^^\Jl\ 
il  ne  négbgeoit  aucun  mofjtn  de  deienr  tenr  de 
fe,  ôt  déjà  il  avoit  am^iffé;  une  graade  Jo"g!' 
qaantitd  de  munitionsi  de  guetret  de  toute     , .  L ^ 
e^eê|^iquedeL'aitilleiieL,d)Blavpattk      ^ 

C5 


1' 


|8  *      H  i^s  T  o  I  R  É  •    :r 

Jre^xdes  oiittls  &c.  Après  avoir  hk  tA^ 

XXXV.    vailler  aux  .^fortification»  de  Balga  ^   où 

DE  Brak.- -^^oi^t^^  Tes  principaux  magafins,  &  après 

•B«<H7iio.  avoir  this  les  autres  places  en  bon  état, 

Pû«/i.pfl^.  Albert  partit  pour  T Allemagne,   &    (e 

So'ck.  pâg.^^^^^^  ^  la^coucde  Joachim  Eleâeur  de 

94\  Brandebourg.   Selon  les  écrivains  Pruf- 

9sl  *  '^^*  fiens ,  Berlin  avoir  été  choifi  pour  y  te- 

PauiLtom.  n\T  une  nombreufe  afTemblèe»  où  TOr- 

«âm!'Î!^ai!-d^c^^''^^*^^^fi"  prendre  fa  dernière  ré- 

$$»  ^/«^  foltition  à  l'égard  delà  Pologne.  Outre 

le  Grand- Ma jtre  qui  yï^étoit  arrivé  avec 

-  pluiieurs  Commandeurs. &  une  fuite  de 

'  xôôichevaux:,  tm  y  voyoit  des  députés 

du  Maître  de  Livonie  &   les  principaux 

Commandeurs  ile  TAllemagne  ,  Frédéric 

Eleveur  déSate,  George.  Duc  de  Saxe  ^ 

Et  les  Mâr^^raves  Cafiflurr&r'  Guillaume 

/leees  du  Gran^*  Maître  f  ainfi  qbe.^les 

'AmfaaAadeuirr du  Rot.cfedDanet&arck  & 

de  plufieursautôîs  Princes*  '  : . 

»    Aibert  tint  un  grand  cqn&iL  avec  les 

iCommandeurs:  de'  170fdre«  qui  fe  trotta 

^tcôent  k  Berliniî^Ldùiy  Aitfi«é»h»  qu!il<iib 

rendrait  Kpas    hominagr'  à^ilat  PiDjogoe-^ 

•        qiiôî'jqju'il;  im^dât  Voûter  j  &'qiifaii  IcVe- 

.  ^  '^  roit^^îoooijiommeaoen;  A11emi(gne;pEOuir 

-     être  èn>ëtat  de  feirc  tête  iaux  Polonois': 

•  snais   il  fe  préfetiia  *  lune  difficulté  ^^  qui 

étoit  d'obtenir  le  pafl'age  par  le  Bran^ 

jbovfg^  &  t^  fallut  jemret.  eiraQségqoatiôn 


DE  i/OrORE  Ti^UTONlQUl.  59 
avec  l'EIeâeur.  Comme  les  incUna^ons 
des  Princes  font  toujours  fubordonnées  i^  albbkt 
leurs  intérêts  9  Joachim  ne  céda  pas  au  bb  Bram- 
défir  qu'il  avoit  d'obliger  le  Grand-Mai-  »»*^*'^^- 
tre;  &  il  étoit  vrai  qu'en  accordant  le 
paflage  aux  troupes  de  l'Ordre ,  il  alloic 
s'eipofer  au  reiTentiment  dei  Polonois  Tes 
voifins  :  il  falloir  donc  lui  propofer  un 
avantage  qui  balançât  cet  inconvénient  t 
&  on  le  trouva  dans  la  çeffion  de  la 
Nouvelle- Marche.  On  fe  rappellera  que 
le  Grand- Maître  L^uis  d'Erlichshaufen  j^ 
prefle  par  les  armes  d^  Polonois  &  de. 
(es  fujets  rebelles ,  avoit  vendu  en  145  { 
cette  Province  à  l'Eleôeur  Frédéric,  en 
réfervant  à.  l'Ordre  la  faculté  de  îa  retir 
ter.  des  mains  de  Tes  héritiers»  pour  ]^ 
loipme  dé  ipo^pop  floriiis  du  Rhin^.Qucjî- 
qull  n'y  eût  giierè  cllappjjVnce  que  .l'Or* 
dre  fût,d€  firôt  en  état,  d'ciFeéluer  le  re- 
trait^ celte.  ré(erye  g§noît  l'ElèÔeur  s  Çf 
le  CjÇ.nÇeil  dq  Grapd-M^ître  fcprSt^  cT.aii- 
tant.jilys^aif^ment^à  rç^qiKer  àcç^drôît^ 
^}^j^i^^^^  îugcr  9.M-Ô7i,a^rçjit^b>^ 

coip'djÇ  jpeine  è  U  feî/e^yàlo'îr^^'^^ùfnd 
pi^mç  on  auroit.  J'^rgent  fiépffTàiiè  ^poûr 
cela.  Ces  coniîdérations  déterminèrent  le 
Grand- Maître  a  faire  un  accord^  avec: 
y EJeôeur ,  çat  ije^uét  il  rentMi^olt ,  au 
AOm  âeJOrdre^Vta^t.pour' lui'quie  pour 
(ei  ftMl^ffettrs'j  à  touie'iptiétenMoii  ulte- 


^o  Histoire 

rieure  fur  la  Nouvelle- Marche,  &  en 

J|[^)f^   rcvenche  Joachim  afluroit  ï  TOrdrc  pour 

DK  ^Av-  toujours  y  le  paflage  libre  par  Tes  Etats 

.sBBovftc.  jjyjj  troupes  qu'il  feroit  venir  cl'Alleina* 

S  ne  9  pourvu  qu^etles   ne  fifTent  aucun 
otmmage  à  fes  fujers ,  fit  que  \t  Grand- 
Maître  les  en  dédommageât ,  fi  le  ca$  ar- 
CMBrtfiiA  "voit.  Ce  traité  fut  fcellé  dans  ta  partie 
••«•^•/•f'de  la  ville  de  Berlin  nommée  Coinn,  le 
^^  faniedi  d'après  la  Ste.  Catherine ,  c'eft- 

à-dire  I  le  xH,  novembre  de  Tan  i(i7« 
George  d'Eltz  Grand -Maréchal,  Guil- 
laume Comte  &  Seigneur  d^ifembergk 
i  en  Ifenbourg ,'  George  de  Potentz ,  Jean 
Commandeur  de  Konigsberg,  Eberharc 
^e  Freiberg  Provifeur  de  Tilfit,  &  Fré- 
déric deHaideck)  tot;is  Frères  de  l'Ordre  ^ 
ib^t  nommés  9' comme  y  ayant  donné 
leur  approbation  (i)c 

La  date  de  ce  traité  pirouve  que  les  bif- 
toriens  Pruffiens  fe  font  trompés  for  l'é- 

ÇDique  de  l'abandon  abfolu  qUe  firent  let 
éutbniques  de  la  Nouvèlle-Mairchef  à 
]a  maifon  de  Brandebourg.  L'EleAeur^ 
qui  ne 'vouloir  pas  fe  déclarer  ouverte^ 
juîent  Contre  la  Pologne  9  engagea ,  dit 


^<l)  H^nlrMcli  ^réicnd  {AU.  uni  n.  Prcjijf.  MfW  \ 


^%h\  )  ?"*  '*  G,ra»d  -  Ma!trt  rcçi^t   Witî  l/omme  d'sr- 
xem  <ic  f'£lcàeur,  mi|t  H  n^ts'cA  pat  l«k  métôoft 


XXXV. 

RT 


DE  l'Ordue  Tevtôktqui.    €t 

Pauli ,,  le  Roi  de  Danemarck  à  envoyer  < 
des  troupes  jk  TOrdre;  &  nous  verrons  jjf p^,  _ 
çATeâivement  qn^l  fut  fecouru  par  les  bk  Bran 
Danois,  Le  métne  hiftofîen  prétend  en.^*'^^*^* 
core  que  les  Margraves  de  Brarideboorg  jHvj^lV 
en  Franconie  ^  (ur^tout  Çaiimir  Çt  PElec* 
leur  Joachim  «  armèrent  (bus  prétexte  des 
difiîîrends  qu'ils  avoient  avec  la  ville  de 
Nuremberg ,  ftc  que  l'Ordre  prit  des  trou- 
pes à  fa  folde  dans  diverfes  contr/ées  de 
F  Allemagne  :  maïs  il  eft  difficile  d^accpr«« 
der  les  dates .  de  totfs  ces  événemens  i 
puîrque  cet  écrivain  s'eft  trompé  ^  comme 
nous  Pavons  dit,  fur  celle  de  la  ceffion 
de  la  Nouvelle-Marche,  qu'il  marque  un 
an  trop  tard. 

Pendant  que  le  Grand  -  Maître  cher»    Commiii* 
choit  à  fe  procurer  du  fecours  contre  la  î,^héunî£ 
Pologne ,  l'Allemagne  vit  éclore  le  germe  me.    • 
de  la  plus  trifle  révolution  ,  puifqu'il  n'y   ^^S^l»^ 
en  a  jamais  eu  dont  les  fuites  ayent  été 
plus  funeftes.  On  ient  que  nous  voulons 
parler  du  commencement  du  Luthéra« 
hifme ,  qui  acheva  la   ruine  de  l'Ordre 
Teutonique  ;   mats  cette  inatiere  eft  fi 
coinnue  dé  tout  te  motide  /que  n^us  ne  la 
toucherons  que  légèrement,  ^è  Pape  Léon 
X ,  voulant  continuer  la  conftruÀion  dé 
la  Bafilique  de  St.  Fierrç,  &  les  Amds  toi 
ffianquafK  y  il  accorda  des  itidulgençes  à 
ceux  quf  cofl«ri^tteroient  à  cette  bornio 


1 


6%  H  I  $  T  O  1  E  E 

œuvre  9  Se  les  Dominicains  furent  cbiN 
Aui^ftT  8^^  ^^  '^*  publier.  Les  Auguftins  piqués, 
91  Bran-  dit^oa,  de  n*avoir  pas  eu  cette  commif- 
MovKQ^  fion,  choiûrent  ufî  des  leurs ,  nommé 
Martin.  Luther   Doâeur  de  TUniverfité 
de  Wittenberg  »  pour  foutenir  Thonneur 
de  leur  Ordre.  Luther ,  avec  de  la  force 
dans  le  génie»  de  la  véhémence  dans 
i  fes  difcours ,  une.  éloquence  vive  &  im- 

i  pécueufe^  attaqua  d'abord  les  abus  que 

î  plufieurs  faifoient  des  indulgences  &  les 

excès  qu'on  en  préchoit;  mais  il  étoit 
trop  ardent  pour  fe  renfermer  dans  ces 
bornes;  des  abu»^  il  pafla  bientôt  à  la 
chofe  même ,  qu'il  rejetta  ;  &  parce  que 
la  foi  de  l'indulgence  avoit  du  rapport 
avec  celle  du  purgatoire  »  il  n'héfita  plus 
à  attaquer  cette  créance.  La  foi  du  pur- 
gatoire étant  le  fondement  de  la  prière 
pour  les  morts  «  il  abolit  cette  prière  ;  & 
parce  qu'elle  étoit  ^utorifée  par  les  li« 
turgies  &  par  le  facrifice  de  la  mefle  ,  il 
renonça  à  ce  facrifice;  non  fafis  peine, 
il  eft  vrai;  car  cela  l'engageoit  dans  le 
fnyftere  de  la  fatisfaâion  df  L  C^r  au 
fnérke  des  bonnes  oeuvres  &.  de  la  juf« 
tjficatîon  des  hommes,  niais  il  ne  <ref- 
peâa  rien.  L'Eglife  . s'éleva  contre. lui, 
SC;  il  ne  connut  plus,  d'autre  Eelife  que 
fçelle  de5  prëdei^ii^és^  qui.eft  içyifi^Ie. 
li?.J*tty«Wn  ;P<Wïtife  le,:di{j;lya4lPvW: 


DE  l/O&DRfi  TEVTOmQUC.      ^ 
me;  Luther  déclara  le^Sotryemio  Pontife  ' 
•Antcchrift ,  &  ne  voulut  pour  règle  que    ^j^^^^ 
l'efprit  intérieur  qui  le  goyvernoit.  Il  ne  x>b  Buam- 
penfpitjpas.  en  venir  iu(que*Iai  mais  le  "■®^*®^ 
caraâere  de  Tefprit  de  l'homme ,  eft  de 
(e  licencier  toujours ,  quand  il  a  une  fois 
pris  l'eflor.  En  voilà  affez  pour  donner 
une  idée  à  ceux  qui  ne  font  pas  inftruits, 
de  la  marche  progreffive  de  la  prérendue 
réforme  qiue  Luther  établit  fort  rapide* 
ment;  miii;i/il  faut  faire  voir  quelle  fut 
la  cautfe  de  Tes  progrès.         ; 

yEglife  avoir,  fans  doute  befoin  d'être    Cêqft  a« 
réformée  ;  il  y  avpit  plufieurs  iiecles  qu'on    *  ^^^^  '* 
Je.défiroit ,  &  plufieurs  grands ^perfonna* 
gés  Tavoient  follicité  vivement.    Cette 
réformatipo;^  qfj^in^  pouyoitpoipt.regar* 

4^r.  le:4ogm<5  >  pw^-q^c  cJ'EgW^l  <&  *uffi 
ii^ébranlable  :dans' fa ,  fj>i  ,  qui^  ^.pifçrrje 
Mgft W W  fur-  Ij^eîie  elle  eft  fondée yde- 
yoit  dpnc  por^çr.  fur  les  abus  qui  s'ë«> 
toient  gliffés  da^s  la  'difcipline  &>fur  lu 
ifiœursk  ^ ,  taot  .des  e^^léfia/liq^fss .  que  dç^ 
hméf.  c'étoit  ^  l'Eglif^  m^me  à«Ja  fiçrf^ 
Cette  oeuvre,  fîilutjair^  j  propqfée^ghifi^ufj 
foè^daiirles  CçHW^^^^^y^nK  p^^  '^^Mt 
o^  icoiîtitiua  ide  la;  défMr  »?  ^?>^;  ^^^^  "^ 
}t  firent  pas  avec.:b./même  efprit.  >>  Û 
>>  y  ayoit  deu»,fofjes  d'efprit,  dit  Bof-  WiJI.  deê 
>h  fuet,  quidjemandpîeiula  rétoj;piatipa:  ^^^^'^^ 
^/fcl(ii«lS|:  vr»i«»t  pacj%M.  4^  yjais 


»  encans  de  TEglife  ^  en  déploroient  lék 
Albert  ^  H^-^^x  fans  aigreur  »  en  propofoient  avec 
DE  1$RAN-^  rerped  là  réfbrmatîon ,  dont  anffi  ils 
ft^eotjRo;  ^  toléfoienrhumbleitient  le  délai  ;&  loin 
>»  de  la  vouloir  procurer  par  la  rupture, 
»  ils  regardoient  au  contraire  la  ruptrure 
n  comme  le  comble  de  tous  les  maux  : 
n  au  milieu  des  abus ,  ils  admiroitnt  la 
n  divine  providence  qui  favoit,  félon  (es 
»  promeiTes ,  confçrver  la  foi  de  l^glïfe  ; 
n  6c  û  on  ftfhbloit  leur  refiife^  là  i»é- 
»  formation  des  mœurs,  ftns  s^aigrir  & 
i^  fens  s*emporter ,  ih  s-eftîmoient-  affez 
n  heureux  dé  ce  que  rien  ne  les  empé- 
»  choit  de  la  faire  parfaitement  en  eux- 
n  mêmes.  Mais  il  y  avoit  outi^e  cek  d^ 
»  cfprF^s  fuperbes^  plêiiisj'dfr  chagfin  6c 
H  d'aigreur  ^*  q&î  frapës  éti*  déferdf^ 
n  ijuTiff  voyoieht^  régrfet^d^s  l'fi|h'fe* , 
ir  &  priricipalèment'  'paÉ^î^  fèë^Minifti^s^^ 
une  croy  oient  pas  qfue  lès  prcmiéfl^ 
it  de  fon  éternelle' dufée  piiflêft»  lubfifî> 
f^  ter'  parmi  ces  abus.  Au  lieu  ^ue  le 
1^  Fîls  dé  Dieu •  âVoit  énfeigné'  i  refpec*- 
^  ter  li^clfelrt  de  Moife ,  ftialgré  h^'mavH* 
f^  vaifôs  œuvr^dcs  ©oàeûrySc  â#-Mla>> 
^  h  rifiehs  aflis  -  d^ftas*  ;  c^x  «  ci  ép^mtft 
W  fuperbes  ^  &  par4à'  d^enui  foible»  » 
n  fuccomboJent  k  tS^^èhlîition  qui  p0rre 
.-  \  «  /      n  à'haîr  ta  chaire 'en -ttàitiéée  ccim  qilî 


DE  i'Orbre  Teutonique.  «5 
^  des  hommes  pouvoic  anéantir  Tœuvre 
^ .  de  Dieu ,  Taverfion  qu'ils  avoîcnt  con-  ^^^^ 
>^  eue  pour  les  Doâeurs  ^  leur  faîfoit  haïr  ds  Bban* 
ff  tout  enfemble  &  la  doftrine  qu^ls  en.  »"ou«^«- 
»  (eignoient ,  &  Pautprité  qt)*ils  avoient 
H  reçue  de  Dieu  pour  Tenfeigner.  Tçls 
»  étoient  les  Albigeois  &  les  Vaudoîs , 
H  tels  étoient  Jean  "W^içlef  &  Jean  Hus« 
>»  L*appas  le  plus  ordinaire  dont  ils  fe 
>»  fervirent  pour  attirer  les  âmes  infirmes 
'  M  dans  leurs  lacets ,  étoient  la  haine  qu'ils 
>»  leur  infpiroîent  po^ir  les  pafteurs  de 
♦»  l'Eglife  :  par  cet  efprit  d'aigreur  on 
f*  ne  refpiroit  que  la  ruptpre;  &  il  ne 
n  faut  pas  s'étonner  fi  dans  le  tems  de 
>»  Luther ,  où  les  inveâives  &  Taigceur 
^  contre  le  clergé  furent  portées  à  la 
»  dernière  extrémité ,  on  iritauilî  la  rup- 
»  ture  la  plus  violente  &  la  pIûs  grande 
9f  apoftafie  qu'on  eût  peut-être  vu  tuf- 
»  qu'alors  dans  la  chrétienté,  a  On  ne 
fauroit  mieux  apprendre  la  manière  dont 
nous  devons  envifager  les  objets  qui  nous 
choquent,  ni  mieux  développer  la  caufe 
des  progrès  étonnans  que  te  Lutheranif- 
me  nt  en  peu  de  tems  :  mais  fi  les  mé« 
mes  fymptomes  annoncent  ordinairement 
des  maladies  femblables  ^  que  doit  *  on 
augurer  du  tenis  où  nous  vivons  9  puif» 
qu'on  n'a  jamais  porté  plus  loin  le  mé^ 
pris  de  l'Eglife  6c  de  k$  Miniftres } 


'       66  H  I  s  T/O  I  R  t  ,:^ 

'^xv  '      ^^^^  le  tems  que^  rAllemagne  com- 
AwRT   mcnçoit  à  être  en  proie  \  rhéréfiê  ,  il 
t>E  Brak-  étoît  plus  néceffaire  que  jamais  de  met- 
Ije^^r^r^de  ^"^^  beaucoup  de  prudence  dans  le  choix  • 
Poicnfz ,     des  Miniftres  de  l'Eglife  ,  &  malhaireu« 
Simbie.  ***  ^^^^^  le  Grand-Maître  n'eut  pas  cette 
,3      précaution.  L*Evéché  de  Samlne  etoit  der 
venu   vacant    d'une  .  manière  (in^uliere* 
Xro.  pa^  Le  Grand- Maître  frédénc  de  Saxe ,  ayant 
5fi     57».  ygçy  jjjnj  rOrdre  Gunther  de  Bunau  ott 
,  de  Bernau  ,  Gentilhomme  de  la  Mifnie 
&  Doyen  de  TEglife  de   Magdebourg  ^ 
l'avoir  élevé  fur  le  fiege  de  ïa  Samhie^ 
Gunther^  brouillé  avec  Albert  de  Bran- 
debourg  ,  prît  l'étrange  réfolutîon  d'a- 
bandonnerfoQ  Eglife  ,  &  de  fe  retirer  en 
pays  étranger  avec  fon  argent  &  fes  meil- 
leurs effets  :  en   conféquence  il  envoya 
d'avance  ^  Ton  argent  à  Dantzig  &  pro- 
bablement il  ne  tarda  pas  à  le  fuivre  :  mais 
le  Grand -Maitre  en  ayant  eu  vent  ,  fit 
arrêter  le  tréfor  de  l'Evéque.  Léon  »  qui 
femble  avoir  tiré  ce  trait  de  Grunau,  écri- 
vain  contemporain  ,  ne  donne  d'autre 
ràifon  du  mécontement  4^  l'Evéque  que 
la  légèreté  du  grand  -  Maîtté  à  faire  des 
ordonnances^  &  la  préférence  marxjuée 
qu'il  avoit  pour  les  Franconiens  au  dé- 
triment des  Saxons  ;  défaut  qui  a  été  fort 
commun  dans  l'Ordre  ,  &   qui  n'a'  pas 
peu  contribué  à  fes  malheurs.  Cependant 


DE  l'SOrdeb  TiÊwroMïQt;E.    67 
li  faut  cp^'U.y  ait  eu  quelqn!s»itre  l'aifon 
que  l!aiî|«ïirî:/i>'a  .pas  .jugé,  à  propos  de    aÎ^e^^ 
ficus  transmettre  j;.  car  on  .n'au^oit  pas  de  b*aw 
manqué  de  crier  à  finpiftice,  fi  le  Grand-  wov^Ct 
Maître  n*ayoit  faîfi  letréfor  de  Gunther 
iqpe  parce  qu'il  abariddnpQÎt  foh  Evêchév 
Alhtxti  qaî:  vouWt  avoir  u.a  Evéqujfe 
qui  lui  fiftt  dévoué  ,.jejtta:  les  yeux  Air.  1$ 
Commandeur  Gi^orge  de  Polentf  1  qui  fe* 
,lon  toute  apparei^tf ,  étoit  encore  jeune  i 
&quM  favorifoit  beaucoup.  Polentz  avoit 
/ait  (et  vœux  en   même  tems  que    le 
jG/^Dd*Maitre,  ^'peude  tçms  après  il 
4!^vint  Commanxkur   de   Konigsberg  > 
e^/nploi  qu'il  exerça  pendant  cinq  ans  : 
ce  Chevalier  devoir  être  inftruit,  puif- 
qu'il  étoit  licentié  en  droit  »  &  qu*il  avoit 
^été  long -tems  Préfident  du  Tribunal  de 
Jtiftice  ;  mais  cette  fcience  ne^  Aiffifoit 
.pas  pour  .HT)  Evêqi^  ^  &  ce  fut  cepen« 
jdam  PoI^ntz  qu'Albert  choifit  :  il  fut 
[confirmé  par. Léon  X»  qui  lui  accorda 
;les  difpenfes  néceiTairej.  Pendant  que  TE- 
.yêque  de  Poméfanie  &c  le  Suflfragant  de 
celui  deWarmie,  étoient  occupés  à  fa- 
crèr  Polentz  ,  ils  virent  entrer  le  Grand- 
Maître  dans.  Péglife  accompagné  de  plu- 
fie'urs  AmbaJTâdears  Ruflfes  ^  &  fuifpeadi- 
rent  leiirs'  fonôîons  à  caufé  de  la  pré- 
fence  desiSchifmatiquesrimais  Albert  en* 
;  trant  en'  tolère ,  Icur^flir^  de  la  manière 


69  Histoire^ 

la  p]us  in&ltante ,  qv'ik  n'avimnt  qu^ 

At^itT    continue?  leur  ouvrage  pour  gagner  leur 

i)s  Bran*  pain ,  s'il  ne  vouloîent  pas  qu'il  en  fie 

mt%0v%Q.  j^,  martyr!  (i).  Ce   méprif  û  marqué 

des  ordonnances  de  TEglife  &  des  Minif* 

très  du  Seigneur ,  étoit  un  fatal  prëTage..^ 

Mais  n'anticipons  pas  fur  fhiftoire ,  & 

contentons- nous  d'obr^nrer  atie  Pëléva» 

tion  de  Polenta  fur  le  ficge  de  Samlne  j 

nous  fournira  deux  le^ns  importantes  ; 

Tune  fur   les   précautions   que  doivent 

S  rendre  les  collateurs  des  bénéfices  ecclé- 
aftiques ,  qui  s'expofeiu  à  fe  rendre  re& 
ponfables  des  plus  grands  malheurs  ,  s'its 
ont  p]ui  d'égard  à  leur  intérêt  ou  à  leur 
inclination ,  qu'au  mérite  ;  8t  Tautré  tôt 
le  danger  que  courent  les  ambitieux ,  qui 
n'envîfageant  quef  l'avantage  temporel  , 
s'engagent  dans  le  mlniilere  avant  d'a- 
voir travaillé  de  tout  leur  pouvoir  ï  ac- 
quérir-la vertu  8l  la  fcienee  néceflairet 
&c  fans  fe  mettre  en  peine  de  favoîr  fi 
Dieu  les  deftine  à  être  les  guides  de  fon 
troupeau.  Léori  dit  qu'on  ne  (ait  pas  po- 


U)  Si  foUin  volUudji  ihr  brod.  verditnin  ,  odwr 
gottes  marter  foîl  fie  fchanden,  Pauli  pag.  |i  fa 
not.  On  Àe  <Ioic  pM  être  forprii  <i«  voir  àé%  Am- 
>aaade4irs  RuiTc^  i  Konigtbcrg  :  rAmb^Oadeur  de 
Pol«^ne  fie  de  vives  plaintes  à  la  .  diète  de  l'Em- 
pire •  te  lo  août  tfi's  ,  contre-  les  Teotomques  ^ 
prétemdaxit  que  c'étoitnt  eux  quianreieniles  Kuffet 
contre  lés  Folonoii*  J9{ev.ii#,  pMg.  34s.  n»m.    z^ 


DE  l'Ordre  Tevtonique,    69 
£ttv€m^fit  quelle  eft  Tannée  4e  Ja  retraite 
de  Bunau ,  ni  par  çonféquent  de  Téléva;   Af^^:^ 
ùon  de  Polent?  :  Pauli  U^s^  marque  en  pi  6ran« 
1517  ,   ns^i)  il  p^roît  qu'il  Ve  urompe  ;  ^••"«^•« 
car  n;0us  avoos ,  vu  George  de  Polent:ç     *^'  ^'* 
figurer  ammp  ^n  fimple  Frère  de  l'Or- 
dre^  (ans  avoir  le  titre  d'Evéque,  dana 
le  tfwii^  que  Je  Grand -Maître  fie  avec 
TËléâear  de  Brandebourg  le  a>8  novem- 
bre 15^7  im^  00  ne  pçttt  marquer  ra« 
vénemetit  de  Poknc^^Auilege  dçSami)ie> 
•vank  Tan  i;iS> 

Le  jour  des  {IqU  de  cette  mime  an«  Aihtn  n^ 
née,  les  Eta»  de  la  Pruffe  Polonoife f?/^„';^^^^^^^^ 
.s'aflTelpblerent  i  Marienbourg  ,    où  les  *  u  Polo* 
Commiflairef  du  Roi^  après  avoir  fait  J^** 
pluiieurs  plaifitei  QWitre  l'Ordre,  les  cpn-  ^^i'tVr/V 
lultei'ent  fur  /là  condlùte  ^u'il  de  voit  te»  Z*^* 
nir  à.  regard  di*   Grand-Maître.  L'avis     '^^^^ 
des  Phifiieni  fut^  qM'il  lalloit  tâcher  d'é- 
viter Ja  guerre ,  &  ils  témoignèrent  le 
défir,  qu'ib  avoient  de  voir  le  Roi  en 
Pruib^niail  fani;  àtn^c.f  prétendant  que 
cette  :|prpMmitépausr€^^  ^Hg^gtï  le  Grahd« 
Makr,e  à  fe  rapg^r.  ^  fçrn  devoir^  d'au- 
tênt  qiie  iiés  /nf^s   ne   v«iadroi|ent  pas 
sVxpofer  à  âtre  éi:rafés  par  jes  forces  de 
la  Pologne»  Le  Roi  le^nr  gy^ant  deman^^ 
d'envoyer  des  députés  ^  la  diète  gu'U 
devôit  affeknblerià  Craco vie ,  où  on  de- 
voit  s'oc«H|^r\d«^^ifaik«s  dç  la  Pâlogoe 


u 


70  Histoire 

avec  rOrdre,  les   Pruffient  nommèrent 
A^EiLT  ^^"*  ^"'^'^  vottloîent   charger   de  cette 
DE  Bran- commiffion  ,^'Sc  ils  partirent  de   Thorn 

tîons  néceffaires.  La  diète  (e  tint  ea  effet 
îi  à  Craco vie  au  mois  d'avril^  mais^ il. fem- 

ble  'qu'on  s'y   occupa  moins  d'affaires 
i;.  que  des  fêtes  qu'occafionna  le  mariage 

NeugthA-  du  Roi  avec  Bonne  fille  de  jeati  Sfoc ce 
y^yry4ffi  Duc  de  Milan.  U  Margwve  Cafimir  , 
frcrc  aîiié^du  Grand- Maître  y  s'jr  trou- 
voit  ;  il  fut  au  devant  de  Isp  jeune'  Reine 
'*'■  jùfqu^ïlik  frbtiiierei  dd  royaume ,  rem- 
porta le  premier  prix  des  tournois  , 
mais  il  ne  paroit  pas  (]U*il  ait  été  chargé 
d'aucune  négociation  :  ileft  vrai  que  la 
manière'  dont  il  s'en- étoit* acquitté  au 
premier  '  mariage  ^^e  Sigifmond ,  n*étoit 
^ipas  propre  à  infpiref  la  confiance. 
Schuti.  La  diète  s'ocèu^a  cependant'  des  af- 
faires de  la  Pruffe',  car  pendant  iqu'elle 
'éfoit  affemblée  ,  fe  Roi  envoya  des 
Ambaffadeurs  au  Grand-Maître  pour  lui 
demander  Ta  dernière  réfoluiion  4  &  fa- 
'voir  s'il  youloit  Ik /pzitkiu  la  gnerrr. 
Les  ihftruÂ^ibns  dès  ÂMbai&dèors  par- 
toiéiit  fur  -qÈ^atre  points  ditferens.  Ils 
dévoient  demander  i  Albei-t  i  ï'^.  pour- 
quoi il  s'obftinoit  à  ne  pas  fefoumettrc 
à  la  Pologne ,' puîfqu'il  y  éloît  obligé 
T?ar-  la-  paij^*^  ptrpétuette> ,  Afim^tHiq  de 


DE  l'Ordre  Teutonique.     71 
(es  prédëceflisurs  avoient  confirmée,  en 
fe  reconnoiflant  vafTaux  de  la  couronne  î    Albert 
(les  Polonois  avoient  apparemment  ou-  de  brah» 
blié   le  ref^s  confiant  qu'avoit  fait  Fré-  »"<>"*<«• 
déric  de  Saxe.  )  i?.IIs  dévoient  fe  plain- 
dre de  ce  que  le  Grande  Maître  entreie- 
noit  en  Pruife  un  grand  nombre  de  gens 
maUinrentionnés ,  qui  '  faifoient  tort  aux 
fujets  du  royaume.  Léon  nous  apprend 
efTeâivement  que  cette  foldatefque  eflfré- 
née,  que' le  Grand  Maître  avoit  raflem- 
blée ,  commettoit  les  plus  grands  d^for» 
drei.  30.  Le  Roi  demandoit  encore  pour* 
quoi  le  Grand- Maître  interdFfQit  à  Tes  Ai- 
)ets  la  liberté  de  commerce  avec  ceux 
du  royaume  ?  4^«  Et  enfin  pourquoi  lé 
Grand-Maître  s'étoit  ligué  avec  difFérenii 
Princes  contre  la  Pologne  9  &  cherchoit 
à  fe  procurer  des  foldats  en  Allemagne? 
Le  Grand-Maître  répondit  à  ces  plain- 
tes des.Âmbâiradeurs  ,  1^^.  qu'il  ne  pou- 
voir pas  fervir  deux  maîtres,  l'Empereur 
&  le  Roi  de  Pologne  ;  que  c'étoit.  de  , 

l'Empire  quM  tenoit  Us  pofleffions,  ainfi  \  ^ 
que  Tes  prédécefleurs  avoient  fait  ;  que  fes* 
dits  prédéceiiêurs  avoient  été  obligés  de 
jurer  fidélité  k  l'Empire ,  &  non  à'  la 
Pologne,  d'autant  que  c'étoit  par  ordre 
des  Empereurs  &  avec  le  fecours  de  VEtû' 
pire  qu'ils  avoient  conquis  le  pays  qu'ils 
poffédoient.  z^.  Albert  répondit  au  fé- 


7a  Histoire 

cond  point  ^  qu'il  avbit  efFeâlvemeat  des 
*    AirsiiT  cavaliers  étrangers  dans  le  pays ,  qui  s*é- 
pi  Bràm*  toient  plaints  vivement  qu'ils  nepouvoient 
»BBouR©.  obtenir  jufticc  des  fuîets  du   Roi;  qu'il 
en  avoit  écrit  plufieurs  fois  mutilement  à 
Sa  Majefté ,  &  que  comme  il  ne  pou- 
voit  pas  renvoyer  cp  cavaliers ,  T>n  ne 
devoir  pas  lui  favoir  mauvais  gré,  s'ils 
cherchoient  eux-mêmes  i  fe  dédomma- 
ger   des    torts   qu'on    leur   avoit    faits. 
^'^,  Quant  à  Tinterdiftion  du  commerce 
avec  lés  Polonois ,  il  dit  qu'il  ne  l'avoit  ja- 
mais défendu,  mais  bien  qu'il  avoit  in- 
terdit pour  un  tems;  la  (ortie  des  denrées 
de  première  néceflSté ,  telles  que  les  co- 
meftibles ,  afin  de  prévenir  une  trop  gmnde 
cherté  dans   (ts  Etats.  4^.  Pour  ce  qui 
regardoit  Tes  liaifons  avec  d'autres  Prin- 
ces, il  répondit  qu'on  ne   devoir  guère 
s'eil  étonner  y  puifqu'il  avoit  b<^aucoup 
de  parens ,  auxquels  il  |étoif  naturel  qu'il 
recourût  dans  fts  befoins ,  &ç  qui  certai- 
nement^ ne  manqueroîent  pas  de  l'aider. 
Schuti.foi^      Le  ftoî  ayant  reçu  cette  réponfiE^  »  donna 
éS9^Jfî-  y„  édit  daté  du  ^4  juin  1518,  pQùr  dé- 
fendre à  Tes  ({ii]^ts  tout  commerce  avec 
ceux  du  Grand*  Maître ,  fogs  peine  de  pu- 
nition corporelle  &  de  la  perte  de  leurs 
biens.  Comme  le  Roi  fuppofoit  dans  cet 
édit  que  le  Grand  Maître  avoit  parte   le 
premier  une  interdiâion  générale  du  com- 

iHerce  • 


XXXV. 

RT 


DE  t'OUDRE  TEUTONIQtTE.      7J 
raerce,  Aibert  fit  à  fou  tour  un  ëdic  par 
lequel  il  décIaroJt  qu'il  nVntcndoit  pas    ^^^r,_ 
interdire  le  commerce  en  général  ^  mais  di  braw 
qu'il  le  permettoit  avec  des  réferves  con-  ^"Q^'^*» 
venableS'  aux  circonfiances.  Cette  o|doa<- 
nanceeft  en  date  du  jour  de  St;  Etienne 
(  16  décembre)  de  l'an    if  19*  Ce  qui 
prouve  qu'il  commençoit  l'année  i  NcéU 

Le  commencement  de  l'an  IJ19  eft     Ciw^i^ 
reqgfarquable  par  la  mort  de  l'Empereur  p^^.  "^^ 
Maximilien  y  ariivieà  "Wîels  le  12   da     2^19. 
mois  de  jainvier.  Ladi/las  1  ]|oi  de  Hon- 
grie &  de  Sobéme,^toit  mort  depuis 
3  ans ,  &  Louis  1  avoit  remplacé  à  Fâge 
ce  10  ans  ^  fous  la  tutele  de  l'Empereur 
&  du  Roi  de  Pologne  Ton  oncle.  A  la    HJtugthâ 
mort  de  Maximilien ,  il  ne  fut  pas  quef-  ^^j'^  ^^^ 
lion  du  diplônie   par  lequel  ce  Prince 
-avoir  adopté  le  jeune  Louis ,  &  l'avoic 
défîgné'pour  (on  fucceffeur  au  trône  im« 
périaL  Cet  aâe  étoit  probablement  de-; 
tneuré  enfeveli  dans  la  pouffiere  des  .s|tw* 
diives-,  avec  plufieurs  autres  que  M»ii« 
^ilien  avoit  faits  au  congrès  de  YtefineV 
Ott^  bien  il  fut  méprifé  comme . contraire 
â  la  Gonftiturion  de  TEti^pire;  &  ks  Elec- 
teurs rongèrent  à  donner  un  chef  à  l'Al- 
lemagne félon  Tuiage  (  1  }.  Deux  Princes 


(  I  )  Peu  de.tems  araat  Uk  noru.Maiîmilisn  aroîf 

Tome  nu.  D 


74      .         H  I  S  T  O  I  R  ÎE 

!  lignes  d  y  rëuflîr  ,  briguèrent  cette  cmî- 
A^iKrr  ^^^^^  dignité;  Charles  d'Autriche,  Roi 
2>E  Br^m-  d'ECpagne ,  petit?  fils  du  défunt  Empereur , 
pm^^o.  &Fra^çoi0  I ,  Roi ie France ,  &,  tous  les 
4i^ili^c)^«h]br.am.à  tpeure  le  Roi  de  Pc- 
iognàJcbus  leurs  intérêts, '*|iatct  qu'en 
iqualité  (\*ono^e  &»  de  tuteur  de  Lo^s  , 
il  devoii  beaucoup  influer  fur  la  àifpoûr 
tien  du  fuiTrâge  éleâoral  de  la  Bo^me. 
lean  dé  Langeac*^  envoyjé  pn  François 
m  B!oi  de  Pologne  ^  pour,  l'engager  i 
^prendre  fon^  parti  ;  ^nais  Sigt&nond.  ren- 
voya l'Anvbattadevr  i  la  Cour  de  Hoib- 
grîe  &  de  Bohême  ^  &  témbigna  par- là 
quTil  étoit  iafvofable  à  Charles,  puîfque 
tonisétoit  uni  par  une;  double  alliance 
■ ':  avec  la.  maifon:  d'Autriche.*  Kou9  ne 
croyons  paat  quele  Roi  d'Efpagne.  ait  fait 
^§  àéw^rçhtS'mS'i^vi$  du  Roi  «de  «Po»- 
Jiêi^Qe  6(1  de  foo  nc^eu  ;  mais  cfe^  ^qtie  lés 
'biftoriens  né  iious  lés  ont  pas  •  tfanfmifei;; 
car.il  étoit  trop  kitérefle  à  avoir  le  fuf^ 
Jrage  de  la  BohAme,  pour  avoir  négligé 
fie.  qui . pouvoir  le  lui  ailuren  Louis  qui, 
idê  concert  ravec  fen  oncle  ,  étoit  ^vo- 
4»ble  àCfakçltfs  d'^Aùtriche,  Con  beau  £re- 
!>:/.  he.re^  cuvoya  à  la  diète  d^éleâion  tadiilas 


Sîeidanu 


Uh*  l. 


montré  tm^nmd-éHîr^  fitfre  nomii»r~îe^oî  -é'Bf 
étgne  ,  Ton  fucce^r.  Voyez  Robertfon  ,  hijioirt  dâ 


DE  l'Ordre  Téutonique.  •  75 
.  dcf  Sternberg ,  pour  y  porter  (on  fufFrage ,  ' 
comme  Eleâeur  de  Bohême  ;  &  Sigif-    a^b^^^ 
mond  le   fit   accompagner*  par  Mathîas  de  BRAti- 
Drevici  &  Raphaël  Lefciini  ou  peut-être  »»»^«»«- 
Leczinski^  (es  AmhaiTadeurs.  Nous  n'en* 
trerons  pas  dans  toutes  tes  intrigues  de 
l'ëledion  ,  noiis  dirons  feulement  qu'AI« 
bert  de  Brandebourg ,  Eieâeur  de  Mayen- 
ce ,  ayant  perdu  l'efpoir  de  voir  ëlever  ' 
fon  frère  Joachim  fur  le  tr^^ie  impérial, 
fe  mit  à  la  tête  du.  parti  du  Roi  d'Ef- 
pagne  ;  que  JoaEchim  ,  après  avoir  paru 
favorable  k  François   I  y  revint  au   parti 
de  Charles  d'Autriche  ;  6c  qu'enfin  ce 
dernier  fut  élu  unanimement  Empereur 
le  xH  juin  1^19,  fur  le  refus  de  Frëdé* 
lie  Eleâeur  de  Saxe ,  &  pir  préférence 
à  François  I.  Nous  remarquerons  enco^^  * 

'^ùe  le  Margrave  Cafimir,  fçere  aîné  du 
Grand-Maître»  étoit  unxies  Commiflfaires 
OU  Ambafradeurs  de  Charles  d'Autriche  ; 
&  que  dans  le  tems  qu'on  s'occupoit  du 
choix  d'un  Empereur  ^  Jean  ^  Margrave  de 
firandfibourg,  autre  frère  du  Grand* Mai-; 
^treji  époufa  Gprmaine  de  Foix,  veuve 
de  Ferdinand-Ie-Catholique;  avec  l'agré-.  • 
nient  de  Charles.,  fon  petit-fils  (  1  ^.  ' 


<  I  )  Me*  QxlWnd  Ce  trompe  en  le  nomms^nt  Cad- 
toU,  6c  en  )e  faîfant  frère  du  Ële{l«urï  de  Mayence 
fie  dr  Brftndcbowrg  s  il  (c  nomoioit  J«aà  ,  iioit  Hetc 

D  z 


0£BOV&G. 


yS^  Histoire 

Charles-Quînt ,  car  cVft  fous  ce  nonl 
AiBERT   qw'^^ft  connu  le  nouvel  Empereur ,  avoir 
DE  Bran- beaBCOup   d'obligation   au    Roi  de  Po- 
""*"         logne  ,    qui   lui  avoît    rendu   les   plus 
grands  fervices  à  fonëleâion^  comme 
nous  l'apprenons    par  les  remercimens 
qu'il  lui  en  fit  (i)  ;  &  on  (^  perûiadera 
aifément  que  Sigifmond ,  qui  avoit  peu 
d'autres  intérêts  k  démêler   avec  l'Em- 
pire f  profita  de   la  circonftance  ,   pour 
engager  Charles  à  abandonner  l'Ordre 
Teutonîque ,  comme  avoit  fait  fon  aïeul 
Maximilien;    ce  qui  étoit  d'autant  plus 
important ,  qu'étant  le  plus  puifiant  Mo* 


du  Grand  Maître,  Se  par  confcouent  confîo-geroiaifi 
ëcs  deux  EUÂéurs.  Hiftoirt  de  Tranfoii  L  tom.  /• 
f^g,  41.5.  4diu  il*  Taris  de  1766»  Bick^  rie  d'Alhtrt 
pog,  70.  Ittm,  Recherchée  hiâoriques  Jur  ce  mariage 
par  Mr,  Erman,  Berlin  ,  1788. 

(  a  )  Véiâ   Comme  les    Ambada^ituf s  ^c  Chaclet- 

quint  t'exprimèrent  à  ce  fujet    en  l^io  :  Nam  cum 

jdajeftoê  'fitm  Cafarea  rerum  ac  dignitatis^  fuét  Méf 

jeftatijn    Ke/tr-am  apprime  fiudiofam  cognofcit,  voit 

poteft    nîjî  eam  vicijfim  fraterno    illo  amore    profe^ 

r  ^ui,'  fsem  Serenitas    Vêflra   trga  ft ,    tôt  figniâ  ^ 

éirgum\enti4    apertiJjUmï    demonftravu  ,   d»  praCetthn 

nuper    cûm    dt    Majeftatie    fua     Cafarett   eUSioné 

imperiûU  ègeretur  ,  ubi  Majcftatis  Veftra  autorifa- 

^  êem  ,   fiudium  &   favorem  ufquè  adeo  fihi   profuiffê 

'  fenft,  ut  quantum  à  Majefiate    Vêtira  amaretur  j^  in 

hujua  rei  difcrimine  &  diffieultate  Majeflati    Vefira 

non    ignota ,    re    ipfa    tune  palpaverit  ,    de    ^utbua 

omnibus  J rater  nié  erga  Je  ftudii*  ù  officiis  Majeft^ti 

\Vtftrm.    cumyXatiJJimaa    atqul    débitas     agit    grai'iûi 

&e.   Cod. .  Poh  tom., 4.  pag.  iQ%   &  Uq,  Il   paroU 

que    beaucoup     dliiiîonent    ont   ignoré     l'influence 

.lue  SigiifmoBd  1  eue  dans  réleôieA  de  ChalM^^Quiat^ 


DE  l*Ori>re  TanroNiQuÈ.    77 
narque  qu'il  y  ait  eu  en  Europe  depuis  ' 
Charlemagne»  il  ëtoit  en  état  de  four-    a^b^^t 
nir   des  fecours  abondans    i   l'Ordre  »  x>*  bram* 
pour  le  foutenir  contre   la  Pologne.  Il  **"^^*** 
eft  vrai  que  l'Empereur  avoir  auffi  des 
obligations  à  la  maifon /de  Brandebourg, 
&  qu'en  mettant  à  part  l'intérêt  qu'avoit 
l'Empire  à  la  confervation  de   l'Ordre 
Teutonique  ,   Charles  devoir  avoir  des 
égards  pour   le   Grand  -  Maître   :  mais 
Sigifmond  le  prévint '&  l'engagea  à  par- 
ler avant  d'avoir  pu  s'infiruire.   Charles 
étoit  en  Efpagne  lors  de  fon  éleAi6n, 
qui  y  excita  des  mouvemens  aiTez  vi£i,# 
parce  que  les  Efpagnols  craignoâent  qu'il . 
n'y  revint  plus ,  &  n'attirât  en   Flandre 
toutes   les   richeiTes  du  royaume  ;  en- 
forte  que  le  nouvel  Empereur  fut  long- 
tems  occupé  à  appaifer  les  troublés  9  &  ne 
s'embarqua  que  le  1 5  de  mai.  de  l'année 
fuivante  ,  pour  fe  rendre  aux  PaysrBas. 

Ce    fut  au  milieu  de   ces  agitations  ,^„Yw^m*I 
que  les   Amb«^adeur$  de  Pologne  écri*  fuît  lei  ira. 
virent    à  l'Empereur ,   &  le  folliciierent  ^V  ,**•  ^^^ 
vivement ,  lu  nom  de  leur  maître ,   de 
fuivre  les  traces  *  de  Maximilien,  dont 
ih  lui  commiifiiquerent  I^S: lettres,  ainfi 
que  les  déclarations  qu'il  avoit  faites  au 
congrès  de  Vienne  ;•  ce    qui   engagea' 
Charles^Quint  &  écrire  au  Grand- Maître  f 
une  Idttre  dont  voici  la  fiibûance. 

D3 


:û\xv. 


78-  H  I  s^  r  o  I  R  È 

^     »  Comme  nous  avons  ^^é  élevé»  à 
ALTijLT   l'Empire  par  ta  bonté   divise  fit  les  fuf- 
KE  Brak-  frag^j  des  Elefteurs,  nous  croyons  qu*il 
Cad  pol  notre  devoir  de  protiirer  la  paix 

jf^m/^,aum\  aux  Princes  chrétiens  ,  afin  qu^ils  puiflënt 
9^0f  joindre  leurs  armes  contre  les  ennemis 

de  la  religion.  Ayant  appris  qu'il  y  a  des 
dffHeuhés  entre  le  Roi  de  Pologne  & 
vous ,  au  fujet  d'un  certain  ferment  de 
fidélité ,  &  dé£rant  d'autant  plus  de  tef« 
miner  cette  difficulté,  que  nous  fbmmes 
înftruits  que  le  défunt  Empereur  notre 
aieul  vous  a  dë]a  écrti  à  ce  fù jet,  nous 
vous  eihoftons  à  rendre  ce  que  vous 
devez  au  Roi  de  Pologne,  comme  Venti 
fak  vos  prédécefleurs ,  afin  que  vous  puif* 
fiez  joindre  vos  armes  contre  les  enne- 
mis de  la  foi.  S'il  refte  quelques  difficultés 
entre  ledit  Roi  &  vous  ,  nous  tâche- 
rons de  tes  arranger  convenablement  , 
lorfque  nous  ferons  arrivés  en  Allenra-» 
gne,  ce  que  nous  efpérons  qui  fe  fera 
bientôt.  Nous  nous  promettons  de  votre 
attachement  pour  nous ,  que  vous  nous 
fatisferez  fur  ce  point ,  &  no^s  vous  en 
témoignerons  notre  reconnoif&nce  fie  à 
votre  Ordre  (1^.  a  En  montrant  les  let«' 


(T)  C'tft  ta  même  Ictue  que  Rainaldî  rapporte  à 


DE  L'ORSKEf^rUTOKiljUE.  f^ 
fres?  &  iès  clécfaaratiaâs  de.  MasiiiBên^  à  ! 
rempereurV  le  kai  d^/ Pologne  «  qur.  aSeTt 
vehoit  de  i^obliger  r^cemnient ,  liedm  DB^BE4y«t 
paa  avoir,  de  peine  de  i'engaget  i  îécrnre^ 
cette  tet»e  i  d'autant  4]ur  Cftarlt^  nV? 
voit  pas  encore  ëté  è  portée:^  >iïxiitmm 
àa  détarl  des  affiprer  4léf!r£jBpîré'9^Stt 
eaicoré  motm  de  cdies'  dr  J'Ordie/  TéoK 
tonique  )  &  c*éft  à  qool  jI  faut  attri«»t 
bwr  cette  déctarationde  TËmpereur  :  cab^ 
nous  verrons  qu'il  iiit  an  grand  pcoteAepr 
âfer  l'Ordre  y  &  que,  fi  tesiciircpnftaffceii 
tm  Un  permirent  pas-'deMni  donner  ^ktt 
iecoors  itéceflaires  pbnr  rëpai-es  tes  per«i^^ 
tés  qn^ii  ^ftt  ide  (on  tes»  i  lilïhe^  négliger* 
rien  pour  le  maintenir /darâ  k  ijplendeQPi 
St  ia  dignité  qui  lui  apparieiv^ient.  Nbui> 
nVn^ns  p»  la  lettre  raênio' de.  Char}e»* 
Qeint,  ma»  uoe  fimpie  ebpib  fan»  date  ( 
il  faons  :défi^a»on  de  l'dnàrbic  dù>  ette*)» 
a-ëté  éclate  )'qfiî  eUUinfe  i  des/ régi A»e$.> 
anikii  ^égatîoib  de  ip  Pbln^ne«  lOn  peiiJtl 
reâfiif^uers  comme '.«nèus^  Savons  d^t 
fcâi  âîlieuvs  ^  que  les  Poldnols  diffimulantî 
la  réfiftanoè  confiante  ,  qisr  leX^rand* 
N&Scre  Ftédrfiic  dé  Saxe^àvott  <oppo23eI 
àJeors'^pi^ehtî^m»,  '^poiiciîefiotiue  toiK|^ 
les  prédécéA^ursdf  Albert  ovoiebt  ^venduK 
ho)fAn^'l-4enrs  Rois»  *-'o.i  %  :  n.-is 
On  fe  rappellera  que  UEn^iereot  Ma^:^ 
ztmiliën  a?oit  relevé  fes  villes  deDant^ri 

D4 


XXXV. 


So       '    H'i  i  toi  a.  » 

'  zig^  d'£ibif)g  de  Ja  peine  du  bân.qm 

ajlkVx   ^^^^^    lÉté    portée    contre  !  cUcs  par  la 

iM  0RAif^  Chambre  impériale  9  &quMavoIt  mandé 

*'**^®*  aux   Affeffeurs   de  ce  tribunal  ,  de   ne 

point  procéder  Jiltérîeurement  contce  les- . 

dîtesiifîlles  ^pendant  fc  cours  dcL  fa  vie  : 

mais .  r£rapîre  n'avoit  pas  it£.  du  même 

2^tueS^mi'0^i$'i  car  Pourvoyons  par  un  rccès  de 

M.^'fi^^yài^^^  d'Augfbourg  de  Tan  lçt8,  que. 

a.  jit^.x$j^,  plusieurs  affaires  y  .entre  autres  celle  qui 

«  regardolt  les  exécutorielles  contre  Dgntzîg 

£t/  Elbing  . ,   avoient^  été  poftpofëes   &c 

renivQyées'â  la  diète-  juivante  ,  pouriétre 

examinées..  Coteime  le  Roi  de  Pologne . 

aypitcette^affaire  extrêmement  à  coeur ,  il  * 

profita  encore  de  l'occafion  pour  robt^enir 

de  Charles-Quint  ce  qu'il  vouloit.  Nous 

ne.  pouvons,  mieux  faire  que  de  donner 

W  extrait  de  la  lettre,  que   l'Empereur 

écrivit:  à  ce  fujct  1  4$  confeillers  ;  parce 

qu>oh.  :y  i  v«îra  rie  * défir  q^^'il .  avoit   d'o- 

Uigef  lé >Roî  de  Pologne^  &  en  même 

^         tetni,  jufqu'à  quel  point  il  îgnofoit  i^lors 

le  fond  âés  chofes  qu'on  lui  demandoit« 

Coi,  Tel    -Kou$?avbn«  reçu  de^  Lettres  des  Am- 

^"^"^  H»*"^  bifladeuss  du  -Roi  d^  Pologne,  fiir  quel- 

çies>  objet»  cpf Hs  deraandint•^de  nous  ,' 

an  nom  ide  leur  Maître;  partictdtérem^iit 

afin  que  nous  entrions  en  certaine  në^ 

gociaftion  avec  lé  Gfuc  de  Mofcovie  >  que 

nous  écrivions  au  Grapdf  Maître  de  Pr^af* 


i^li 


DE  l'Ordre  Teutonique.    9t 
kf  &  enfin  pour  que  les  villes  de  la 
Pruffe  ,  ne  foicnt  point   vezëes  pair  le    xtMv 
tribunal  impërial,    ainfi  que  vous  pour*  ps  Bran- 
rcz  le  voir  par   le  mémoire   ci  -  joint.  ***®^*^ 
f»  Gomme  nous   dëfîrons  d'obliger  led  t 
Roi  en  tout  ce  qui  nous  eft  poffible9 
nous  avons  ëcrit  au  Grand  *  Maître  de 
Prufle    convenablement.    Mais   comme 
vous  connpiflez  mieux  que  nous,  Com- 
ment le  refie  doit  être  traité ,  nous  vous 
envoyons  des  lettres  de  créance  en  blaifc  » 
pour  le  Duc  de  MoTcovie,  vous  y  in* 
îererez  les  noms  de  ceux  qye  vous  choi- 
fire2  pour  les  envoyer  audit  Duc ,  en 
leur  donnant  les  inftrudions  6(;  ;les  Qf«i 
dres  néceflaires.  Vous  aurez  foin  que^.  le 
tout  fe  faiTe  de  la  manière  la  pus  cou* 
venable  pour  nous  6c  le  Roi  ide  Polp*; 
gne,  &c  conformément  à.  Ja:  teneur  des 
traité;^  faits  entre  lui  &  l'Empereur  no«. 
tre  prédéceileur  $c  notre  aieul  c  enrorte> 
qu'on  favorife  le  Roi.de  Pologne. aytant 
qu^on  le  peut.  Quant  agx:  autres  afEiires^ 
ell^s  pourront  êtrç  ^f^diées.  après  notre» 
arrivée  ep  AUen)agfVE^  Koitf  ce  qui^regurde. 
les  villes  de  la  rrufle ,  nous,  vous  <har* 
geonsd'empéçl^ef  que  rifin^-ne.  fe  fafle  i 
à  leur   égard  V  de;  contiaire^à  l'aiiciea: 
ufagé.  Cependant  \ous  aurez  foin  de  te* 
nir-'^ii*-wipem  juiqu  •'  notre  "arnvée  'cw 
Allemagne»  tout  c,c  quip^çurr^^lt^re-vdjy^^ 

J>  V  ^ 


XXXV. 


'il 


8a  H  l'S  T  o  I  R  E 

féré  fans  prëjudicier  aux  droits  de  FEm- 
iiLBERT  P*""^  »  ^^^  P^*"  fouhaitons  beaucoup  (i) 
Bv  BRâN-  de  (^shne  le  dëfir  du  Roi  de  Pologne 
DuoyM.  en  tourte  que  nous  pouvons  convena* 
blement.  En  (aifant  cela  vous  exécuta 
rez  notre  volonté.  <4  L'Editeur  do  code  di- 
plonKitique  de  Pologne  ^  marque  dans  le 
îommaire  ^  que  ce  refcfit  a  été  adreffé  au 
Préfident  &  AATeATeurs  de  là  Chambre 
impériale;  mais  à  en  juger  par  fa  tour-- 
mii»ei  il  êft  pluii  apparent-  qu^l^fut  adreffé- 
âtin  Gonfeil  dé  Régence,  préfidé  par  un 
Eccléiiaftique  conftitné  en  dignité,*  pùif* 
eue  TEmpereùr  le  qualifie  de  Révéren- 
4iffime  Père  en  Dieu.  Cette  lettre  eft 
faiîs  date  comme  la  première  ^  &  eft'éga« 
lement  titée  Aià  re^ftre  aux  légatioflis  de 
la  Pologne;  ce  qui  prouvé  que  l'Empe- 
reur voulant  maréftier  i  Sigifmond^  le 
défir  qu'il  ayoit  de  le  fatisfaire  ,  âvoit 
envoyé  i  fes  Ambaflfadeurs  ^  les  cdtiîês  * 
des  lettres  qu'il  avoir  écrites  au  Grimfd* 
Klafître  &  à  fon  Confeîl  en  Allem^e. 
^  En-  confidérant  le^;  eirconftancél  &  les' 

motifs  /quirléS'  jf!int^  fait  faire ,  *im  voit 
que  les  déclarations ,  ôîd  fi  l'on  veut ,  les 
reconnoifTayicei  que  les  Ethpereùrs  Maxi* 
suilien  &  Cfiiartes-Quiht  firent  des  pré- 


I 


■i^èipè* 


DE  L*@R9RE^TEUr9m2V£«      t^ 
temla»  droits  de  la.  p0bg»e^;ncbïlQ^m(i^ 
influer,  en  rieofur  l'opuiioti 'fiiÊtn.fimj  ^fm^x 
fe  foTrtiet  tiè  la  ^uiUce' deéut^bmMÎDMin^  J^Vn 
de:FOtdre  T<eiitbmqiwL;la  Aiette.ip»cf%î''^^W«^« 
v^a  ^«ifoore   mieu»?;  car  ln^«i>  «nmMii 
HeritÀc  BEinppràurfe;:ti0^tàfnt»ps3uï.  mfel 
diatear  entre  la  Pbla9ne.6t.f'bnire:V>lw«(7 
perfyader  de^laiflei;  dédidcq  knr  cAnA^pM 
uii  jugemeiac  «p  tt%\^'}àclSdkvifMi!^^j 
bèxlkt  bmrbittiMAI  U  parftiidi^iChetWfl 

v^'Oqjae:iaiJ'n^îefn*éto^t^i  cféytefwtanfeY 
de  t'Emt)îce  j  dnn^  le  tcMisiiqpÎBUà:ip|MC*i; 
tenblî  ^:  U0rdteUiSî  le  i  Ror  id^  JHcSpg^ 
n!a^kricléfiflr  ife[iieiia  fplfticfe -^ /dr  n?a^^ 
pmhc  ï^efafipèoytè  tintt n  db^e^ffâ  fit^t A  At isr 
fieelfStïrtfe  peôdamtsle'VJtfjns  jitfM;tM4^ 

-  tbnidv^qBepI^  ^^AmlMffvioii<tf>  du^cRoIIKAifoiit  do 
A^rfiohDfpe  chercfaàîeht  là  fanpi«dr<bd€»ipôir^itt^ 
èéûlÉtmoai  ^k il|Etn{iereiir :  i|mi^oi^>en<4 qu^r  u 
aiMfWttyE^l^agBb  piSigifimAd  fc^pf^pw.    ,  ^^^ 
à^kttM|M»K  Çeaiidf»:ilàirt'^7€)eki'r.4ck    '^'^  . 
neuoëgtîjpehifâQir-lMÛfl  (tLWMfsilttti^taÊBi' 
dd.^dëfiirrfmoàptè»a^OBi{  attendu  :fi|€Àg^i: 

YoraUiB^  ptefôca^ttrefeâneo  fer  projet^  ^ 
q«ie'!p6ui:  ]faîrieh¥aléir«  ^  draîfes'i  carriîb 
eftiMspafibK)  de,>fi9vpiirifaaéçr  ^l^tl^'ratfi 
éiév^QinvaJBi^idf  ^  fanmei  if(n^  ^:  lad^ufti 


II 


1    \ 


;H 


143     ^^- ,l!'r  s  T  o  I  ft  m 

^rki^'de  fei  prëtemîons.  Nous  ravoatdé^ 

AiUM  î*^^»*^âiil  de  manœuvres  pour  ét«der 

DE  BkAN^is«<eliBinett  fuivpde  cdtte  afiâre  ,  &  pour 

^^•^^^*  ibrprendre  dfes^^  'déeiarations  qsi  Tauto- 

tiùiSenff  ne  fcnit  pas.  des  marques .  de 

^  féeutité  :.  d'ailleurs 'le  Pape  ne  pôrloît 

^ 'd'acèomitioder  ee  diffi^end^  mais  il 

iM  coflfirmott  pas  le  traitif  de  1466  ;  ce 

^^itfNBÎt!leVé:àne  des  .principalei' dif- 

ÛMitéPiZfkïkfaei  té  fter  Cafimir  aroît 

pÊ^kHt^  C)énfi»i|iatiecrjfiéceffatre.Iion  X 

iieieroyèirsipparemmeat  pas  qa'ctipftt  le 

fjnô'e  ^f«c  Juftke  f  eai?:ii  Vf^  toèiftîfDrté 

»iiiec[^réeur'^:  ivoni  en  fugë  pac.  je^dëfir 

qu^  tëinb^ar^  recoiïciltn^  TOrdie  Teu- 

ttHlioUiét  a^ec  ia  If  6\o^m4  fil  èft  Jhr»'  «(ue 

î^)difefft5Ethperietabaifdt  dcméénltsidé- 

diîràiMiftstàsswpivssGi¥0raUes;  aux.  Folo^ 

ftois  y  mais  il  eft  appweiie^doaiàit:fû>vs! 

;|ftf^n»^  déftf  ftmkqéé  ^^iquepSigifmébd 

.     '^sieYe>  flatts^r  pÀ'deikbiton  jif^mmver 

;    j^Ie»>I^iÂpes^<de  FEiîijtiré,        iMt  et» 

ntervrppur  'sVnifi^i;  dansd^ea&n» 

fiojefi  d'attQK]«ier^  IKî^e:,' ain&.qf»è(Aoii» 
ie^dirons  en  i^n  Hèir ;  niaîs^  èomteét^aK 
gf^?  route  fà  puiffahcé ^  al  me*  fioUvcnc 
efpérerde  yenir>  à  lu>ttt  de  cette  guerre  ^ 
durant  rinterbegoe  ,iil  pit  Je  p2»ti  4*a€r 
ttindds;  &  jfamé'à^it  qné  Charles d^t»- ; 
câc^eetftoit  to  icsni(aR|s<V^iLi)ugeaja{qpa-^. 


ftfe  l'Oadrc  TsxjT&mQVB,.    9| 

remmetit  que  c*étoit  une   raifon  de  plus  ^ 
pour  (différer.  Charles  étok  le  plus  puiï-    ^^^r 
fant  Princeide  la  ohréneoté ,  &  ion  ea-  bb  Bkai^ 
raâere,  ni  fes  talcns  n'ëtoîcnt  point  en- ***^''*^ 
core  développés,   mais   on  pouvoit  les 
pré£ciger9  &  -SigtAnond  ji^èôit  bien  que 
îi  ce  Prince  prenoit  férieufement  à  cœur     * 
les  intérêts  de  l'Ordre  Teuconique  ,  il 
ne  viendroit  que  difficilement  à  bout  de 
fpn  entreprise  ^  &  que  prudemment  il  fan* 
droit  attendre  des  momens  plus  heureux; 
Cependant  ii  fe  piéiemoit:  deux. moyens  * 
qui   ^toient  de  fervir  Charles  f&  de  le 
prévenir;  &  nous  avons  vu  qu'il  réuffit 
dans  tous  les  deux»  • 

Charles  peu  infiruît  de%  a&tres  de  ' 
l'Empire ,  eut  d'autant  moins  de  fcrupule 
de'  dcimiêr  i'  Sigtûnood;  les  marques  de   * 
feoony fifiiilaiire  ^  qu!il  exigeoit  ^  qu^l .  né 
fatibit  t^  foivtelettr^ocs^defon  àteul}  • 
&  il  eft  vraifemblable  que  ks  Polonois 
-  commencèrent  les  hoMkés  auffitj&t  cpi'ili 
ementiàeçi  laiéponfejidXrpagne;  ILétoit 
effeâfv^emenf  .de  leur,  iniérêt  defe  hâter ^4 ' 
pecàf  qde  Charles*.Qpint  wnv é  en  Al<« 
iomagne^  &iàpotiiée!d'ét]«:iraettx  inflxuir^ 
aurak  ftt  changer  Ae  ienthneiit  ;  c'eft  la 
feule  ratfon  à  b^ueUe  on  puîfib  atirUnier 
rpttyerture;jde  Ja.  .campi^nè   dans  une 
C^fiéfï  où  i'cm;  eâ  foiiil^ém  fdtcé  ^'inMr-& 
nwijtfèl  iJBS  iiaftibtéfyjfur-itàat  dans  itt 


climat  auffi  rude  que  celui  de  la  ftnSei 
albsrt  ^gî^inond   fe  flatioii  »  feton  fimte  appa^ 
xNi  fi&AM'xence^jqtt'en  ne  perdant  pas  de.cemsfU 
«^"^^•«•ppurcoit  (îike  la  oôiK|ttête  de  b.Pniffe 
TeutoiNCpie.,  avant  iquç  Charles^  Quinte 
fût  en  état  d'aider  efficacemeitt  l^Ché*' 
valiers  9  s'il  venoît  à  reconnoitre  la  )of« 
tice  de  leur  caufe  ;   parce  qu'il   n^igno« 
roit  paa.  que  les.  troubles  de  l'Efpagae, 
ly  fctien^otent  eqci»re  <pielqoQ'»:teaif  , 
&/  qu'il' jpottVpit'^^agcr  qa'îK  aunM^ afles* 
de  *petMi,/a  (on ■  anîuéeç  d'appaifety^ceuc ^ 
de  i AUemagile^.queMest  pi'îagrèatapider 
du  Luthéranifme  avoîent  jettée  da»   le 
plus  grand  déferdre.  Voilà  «aflez  de:con*' 
jeâures  ^  :  il  :  eft  rems  ;  de  <  répcpndsef  le  41 
^de  r^»ftniré«  ^in-'u  :  -    .  .  1  iuj  ,^MC/n  '.  I 
Dicte  dt    t  Le  {loi  ëe  :Pbli>gne  a](ahtiaflêinUft  la!" 
Pétrikow.    diBte  .^a:TQyin(Rne/i  féf^ow  iil^/fmac'i 
cft  rUbiue.  de  -  la  '  Ponficationr  ;  1  on''  conftika^  ^siidé^^'i 
Sehuti.M  putésr  des  Etats  vdç  la  Pf<ufiePoloné^ifuiL 
^^^'^  le^  parti  qu'il  v  aviolr  i  psèitdce  àd'iëgaafc 

^^'^*     ddid^ÔiJdre  ^  :&;  ib'jfuivni  jd'aalisj^  ibbiaK^ 
le^ 'oriUef  > de  heurs  doauiietbiia ^iqu^Ukiè^ 

cesî^ifain^  xipèrpoui'^eème  las>frpntf»K.  • 
en  i  rareté  y-  tfir  que  le:Hftoi  dea^ttfe  tiaQi^i 
die  ^  ^  Psuâe.  4e  phitAt  pi^^Uenta^fn  tien 
•  troupes»  Apri9:jMjofr^'jécouté-Jce*  confetti^  \ 
h-igûisnt  vftltidéQuiée^  cbntre/a'Qrdre  ^1 
dani  la»'£iip]^o&iioalq«eàleilMndl-M^lw:  i 


T)E  l'Ordre  Têwtonique.  .  87 
ne  vietidroit  pas  prêtée  le  ferment ,  &c 
on  régla  que  le  Roi  fe  rendroit  en  Pruflfe    j[J^^V 
quand  les- circdnftances  le  lui   permet*  t»i  baan** 
troîenr.    Comme    la  guerre   étoit  pro-. '^"^''*^  * 
ch  line ,  les  Dantzigots  fortifièrent  leur  .  nid.  fiu 
ville  ;  tous  les  bourgeois  durent  mettre  ^'^\ 
la  main  à  Touvrage  :  on   jetta  les  fon*    ^     • 
démens  de  nouvelles  tours;  îa  ville  6c 
les  fauxbourgs  furent  entourés  d'un  fe- 
cotid  rempart;  par<>tont  dn*  plantoir  des. 
p^fiiTades'^  on  Conftruifoit  iine  quantité^ 
de  redoutés  s  ion  fe  proearâ'  des^  armes  ; 
on  élabtit  de  nouvelles  taxes*  fur  tes-  ha** 
Jbitans  ;  on  prit  l'artillerie  des  vaiflTeaux  ; 
le»  matelots  furent  convertis  en  foldats, 
&t  le  IM  y- envoya  un   renfort  de6od' 
hommes  d*élite«^  >       .  ;> 

-Api^  ta^^tte'  de  Pétrîkoir,  tê  E^i 
nr  pafuï'-(>lu»  é^cupèr  de  l'âffiire  deî  ^'      '   '' 
la'  Pruffe,  joftiu'titt  11  d^oâobre  qu'il  fit'  ibUfii. 
eirpëdier' des  lettres  de  convocation  pour^^'* 
tenir  'une  (Uéfe  i  Thor n ,  dans  Idîquelles 
it  taÊ]^fo(ti  fes   griefs  contre  Je  Grand^^i  > 
Maittrêi^  W  fe^  plaignoit  d'abosd  ,  dr  ce  '         '  *" 
^  MM  dé  9t  rendre  Ir^fon  de veir ,  en  ttii^^  '  ^ 

prftaftt-le^ferménr  dé  fidélité,  il  fiii^i 
an  UM\i^  (es  Aijets  fai^  des  ravages ,  des 
incendie»,  8c  en  lé^  retenant  en  prifm, 
Cék'  •  ëtoh  relatif  aux  vexasf^ns  *dont  les 
Prâffiéhs'PoloiMisWe  plàîgnotent,  ftc'auxi»  : 
qUëlles^4l  GffM**  M»$M  préKndoit  n^^ 


98  HiSTOiRC 

voir  pas  de  part,  commt  nous  TavoM 
AiMRT  °>>'qu^  plu'  ïkMuU  II  fe  plaignoU  en  ou- 

Di  Brait-  tre  de  ce  qa*Albert  s'ëtoit  ligué  avec  les 

^iiOHRa.  Mofcoviles  &  les  Tartares ,  les  ennemis 
)urés9  pour  lui  enlever  des  pofleffions» 
c*eft-à*dtre  »  la  Pruffe  Polonoife  ,  qui 
avoit  coûté  tant  de  fang  6c  de  dépenfe 
*  â  fes  prédéceffeurs  ;  &  en  outre ,  de  ce 
qu^l  faîfoit  toute  forte  de  préparatifs  de 
guerre  &  levoit  des  troupes  en  Aliéna- 
gne*  Pour  arrêter  tous  ces  défordres  dans 
leur  fourccy  difolt  Sigifmond)  il  ayoit  ré^ 
folu  9  enfuite  de  Tavis  des  Prélats  6r  de 
fes  Confeillers ,  de  porter  fes  armes  en 
Prufle  ;  c'eft  pourquoi  il  convoqnoit  une 
dietç  i  Torn  pour  le  15  novembre  ^  afin 
d'être  aidé  de  (es  Conleils. 
5t«at!on      Le  Grand  «Maître  s'étoit  préparé  de* 

(b  rocdrc.  pgj^  long-tems  à  foutenis  ks  ef&rts  de 

>5i9*     la  Pologne  I  mais  la  circonftance  étoit 

.malbeureufe  :  Cafimir  (on  frère  aîné  ,  de 

qui.  il  auroit  dû  attendre  le  plus  de  fe» 

cours,  étoit  occupé  i  veiller  à  la  (ûreté 

suUûnu  deTEmpire;  les  Èlcâeurs  Tayani  çbargé 

V»s*  */•     auffiriôt  après  la  npmination  du  nouvel 

Empereur,  d'affembber  di^s  gens  de  guer* 

re  9  &  de  les  mettre  en  garsifon.  dans  Jes 

endroits  où  ils  étoient  néceflaires ,  jufqu'à 

^  l'arrivée  du  Monarque  :  &  il  ne  paroiflbîc 

{lat,  vu  les  circonflances  où-  (e  .trofiToit 
'^pire^  çie  d'auties  Prînces^  v^uluifeat 


'     DÉ  L'OrDRI  .  TEyTONtQOT.      8$ 
qiutter  leurs.£tats  pour  venir  ati  fccoàrs 
de  rOrdre.  Cependant  le:  Grand -Maître    ÎSSXi 
avoit  bien  approvifionné  fes  places ,  &  bb  Bran • 
depuis  long-tems  il  entretenoit  des  trou-  ^^^^^^ 
pes  Allemandes  en  Prufle  :  c'étment  cet 
foldats  qui  »  daos'  un  teins  où  on  ne  fa- 
voit!  pas  eàoore  tenir.  h$*'  troupea  :dans 
une  exaâe  d^cipline '9  a:vi>ient  fait  les 
défordres  dajos  la  Warmie,  ^nt  le  Roi 
de   Pologne  Te  piaignoit.  Outre  cda  il  So§k.  fag^ 
avoît  pris  à  fa  folde  looo  cavaliers  AU  ^^* 
lemands  &  ip^ooohontmesd'inAnteriey 
qui  étoient  prêts  à  marcher  à  fes  ordres  , 
&  qui  dévoient  être  joints  par  un  corps 
de  Ihnois.  I^^  Allemand^  fe  mirent  en 
mariiheauflitÔt  que  la  guerre  fut  déclarée  ^ 
ou  regardée,  comme  prochaine  &c  inévi- 
table ;  mais  l'Ordre  he  recueillit  pas  le 
fruit  qu'il  devoit  attendre  d'une  pareille 
dëpenfe.  Un  corps  de  troupes,  deftiné  i 
rei^orcer  le  .Grand- Maître  9  dit  Schutz  ,  Foli^éi 
inat  dàiiis.  la  Marche  de  Brandebourg,  &c. 
de-li  il  fttt  pbendre  &  brûler  Mc^erits 
te  quelques   villages  des  environs  ,  fe 
proposant    de   marcher    fur    Pofnanie  ; 
mais  ler'Wajrvode  ou  Palatin  ,.  Luc  de. 
Gorçka,  fit  fi  bonne  contenance  qu^il 
ii'ofa  'Kefftrepréndre'9  &•  trouvant^  tous  •: 
les  pai&gf^  occupé»  pair  lé»  Polonôis ,  il  :  ' 
tent*  de  pénétrer  en  Pruffe  par  la  Po- 
fnérantei  ou  il  risncontra  les  mêmes  obf« 


^  .    H-  I  s  T  O  I  R  É  î    '  ' 

'Udes-;  Sdilokav  &  KoiniikE  aroiear  He 
i^LBwv   lU'^f^u^'  gàrtttfoiis,  &   |^ar«ît<Mit  on 
DE  BaAM-  2ix>\t'Mt  des  abanis  ;  ce  fut  afolEt  înuù«- 
PfiaovM».  lement  quM  cffaya  de  pénétrer  par  les 
Etats'  de:Bogttûa$,  Duc  de  Rocnératûe  : 
ce  Prince^  beav-fsere  &  alFiédu  <  Roi  de 
Pologne  V  n'avob  riea  négl^tpoaq  1^- 
rétër  ;  taiii&  ler«  AHemàcndli  ^e» débandè- 
rent t'  }ooo   tommes  «feogalgeteift  ^au 
ftrvîce  du   Roi.  de  Danemarck',  &  les 
autres  furent    cbercber  fortuse  ailleurs. 
Schsir  raf>pèrte  ><fee  Tonr  oppm  la  f^c 
&  HneeudRe  de.  Mefefin^'^  pemlant   U 
tenvte  de  la  diète  que  fet&ràatdt  af^ 
ferobtée-au  mots  defémer,  ou  pe#de 
tsms  après  r  mais,  il  eft  ^ideût  <iii^  fe 
trompe ,  &  il  nous  en  fbnrnit  la  preuve 
ihîd.  fil  lni«mémè  ;  car  ii  n'en  eft  pas  fait  mea« 
*^'*  non  dans  la  lettre^  convocation tque  le 

Roi  fit  expédier  ie  1 1  d'Odobre ,  pour 
fA.  '     affemblèir  une  diebe  à  rTborii  v  dans  ta*' 
quelle  il  détàîHa  tous  le  griefs  ^u%  av^ 
contre  le  Grand*  Ma ttre,  fieiln^eii  parla 
Bock,  pag,  pas  -davantage   dans  la   déclaratioit  de 
$8  &  fiq.    guerre  qu^  envoya  à  Albert,  aidant  de 
la  commencer.  Cependant  cet  objet  n'ë« 
.  téit  pas  de  nature   a 'ittrê   oublié^*:   ù 
leS' troupes  auxiliaires  db  Gi^d^^Maître 
avoîeht  commis  de'  pareilles  itci^Krés , 
le'Roi  rfauroît  pai  manqué  de  fairt^  con- 
noître  qu'il  itotiTaggreileur^^  il  n'au- 


Dfe  L'ORBRfi  TEUrONÎQUE»      9I 
rait  pas  eu  bcfoin  de  lui-  envoyer  une  ' 
déclararion  de  guerre^  puirqu'êVe  auroit    ^^^:^ 
dé)a  été  commencée*  6chutz  a  donc  dé-  de  Baam- 
placé    cet  événement  ^  ou  pour  mieux  ^"•*^"*^- 
dire  ,  il  l'a  confondu  avec  une  autre  qui 
n'arriva  qu'au  mois  d'oâobre,  de  l'an 
1510  ;  époque  où  il  rapporte  lui-même,  Foi,  47^ 
qu'une  armée  d'Allemand»,  venue  au  fe- 
cours'  du  Grand*Ma!tre ,  prit  &  brûla  la 
ville  de  Meiêritz.  Quoique  cet  écrivain 
fe  fott  trompé  fur  la  prife  de  cette  ville  ,  - 
il  n'eft  pas  moins  vrai  que  l'Ordre  fut; 
privé  d'une  refTouree  qui  devoît  lui  coû* 
ter  cber,  &  qurluiaurbit  été  très- urU« 
pour  réfiffer  aux   forces  fupéfieures  des 
Polonois.  Ori  voit  par   le  fait ,  ce  ique^it 
nous  avons  Couvent  dit  ailleurs,  que  le 
fort  de  l'Ordre  dépen<loit  de  la  confer* 
vation  de  la  Poméranie,  parce  qu'il  ne 
pouvoit  plus  recevoir  de  fecours  de  TAN  ' 
leniagne  ^  dès  que  les  Polonois  en  étoier  t 
les   maÎMss.  Si  Tintérét  pouvoit  excufer  ' 
la  mauvaife  foi ,  on  feroit  moins  étonné 
qu'ils  ayent  fait  jouer  tant  de  reiTorts  pour 
s'emparer  d  une  province ,  fans  laquelle 
ils  ne  feroient  jamais  parvenus  à  leur  but. 
Le  Grand -Maître  écant  au  moment 
d'avoir  fur  les  bras  touteif  les  iott^  de  . 

la  Pologne  ,  .fentii  -  qu'il  n'y  avoir  que 
Dieu  feul  qui  pût  l'aider ,  &  fit  des  aÀes 
de  religion  <}ui  furprennent,  après  avoir 


9t  Histoire 

■  vu  la  manière  dont  îl  s'ëcoit  conduit  au 

AiBBRT    f^^^^  d^  TEvêque  de  Sambîe  »  &  plus 

OR  Bran-  encore ,  quand  on  confidere  le  refte  de 

PEBouM.  f^  ^jç^  j^^^^  avons  rapporté  ailleurs  qu'il 

Faulupûg^  y  avoir  dans  les  environs  de  Rafienbourg 

^fnneberg.  ^  ^^  Rcffcl   unc  chapcUe  connuc  fous 

par.  26i.  *  le  nom  de  Linda  Mariana,  où  la  Saint e- 

Lind!M^.  Vierge  étoit  particulièrement  honorée  : 

fag^  it$.   Albert  y  fut  en  pèlerinage  ^  &  quoique 

cet  endroit  foit  au  moins  à  \x  lieues  de 

Konigsberg ,'  on   dit  qu'il  y  fut  à  pieds 

nuds,  pour  implorer  Taffiftance  divine  par 

Tinterceffion  de  la   Ste.  Vierge.   Outre 

cela  le  Grand  -  Maître  fit  faire  une  pro- 

"Aaa  Bo"  ceffionfolemnelle  à  Konigsberg,  à  laquelle 

ffg.'t^s?'^  aiïîfta  avec  le  Margrave . Guillaume  , 

fon  frère  ^  Eric  Duc  de  Brunfvick  ,  les 

autres  Chevaliers  de  TOrdre  &  toutes 

les  perfonnes  de  rang  qui  s'y  trouvoient. 

On  remarque   que  c^eft  le  dernier  aâe 

de  religion  de  cette  efpece  ,  qui  ait  eu 

lieu  dans  la  ville  de  Konigsberg.    . 

récitfa-      ^^  ^'^^^  s'ëtant  aflfemblée  à  Thorn  le 

èiondegttcr-  )our  de  Ste,  Catherine  ^  enfuite  des  or- 

commence- ^«^^5  ^"  ^^' •  cc  Prince  y  arriva  avec 

ncBt.         une  efcorte  d'environ  1600  chevau^r,  &c 

fc**!»^**?'*  fut  fuivi  peu  de  rems  après  d'une  armée 

I  10      ^^  10,000  hommes. On fitencore fommer 

le  <Jrand7 Maître,  de  venir  rendre  hom-^ 

mage,  &  comme  il  ne  répondit  pas ,  Si* 

*   gifmond  lui  envoya  une  déclaration  de 


M  l'Ordre  Teutonique.     9) 

guerre  par  un  héraut  :  elle  çontenolt  les  ' 

mêmes  motifs  qu*il   avoit  allégués  dans    ?\*Yl 
•     ,  j  ^  •        1         ^       !•  Albert 

la  lettre  de  convocation  dé  cette  diete  $  de  Bean« 

&  comme  nous  l'avons  déjà  remarqué ,  »mov»«« 
il  n'y  étoit  pas  fait  mention  de  la  ptife  ^^  P^i^ 
ni  de  Tincendic  de  Meferitz.  Les  hofti*  ^    ^*^ 
lltés  fui  virent  de  près^  ayant  commencé 
pendant  les  fêtes  de  Noël   (i).  Le  17 
décembre  Jean  Sa]aze'«rski ,  Général  Po- 
lonois  ^  annonça  fon  arrivée  aux  habitans  * 
de  l'Evêché  de  Poméfanie  en  mettant  le . 
feu  à  quelques  villages,  &  enleva  beau- 
coup de  bétail  qu'il  çnvoya  à  Neubourg  ; 
&  le  lendemain  les  gens  de  TEvéque 
s'emparèrent  de  )oo  tonneaux  de  harengs 
qui  étoient  deftinés  pour  Thorn*  Le  30 
les  troupes  Royales  prirent  &  brûlèrent 
la  ville  de  Solda'w ,  ravagèrent  les  en- 
virons Se  prirent  onze  châteaux  &  quel» 
ques   bourgades  ;  mais  les  Teutoniques  Hêtinàerga 
•affîégés  dans  la  citadelle  de  Solâaw  nar  f/Ji;^f'i. 
les    Mafoviens  ,  H  défendirent  jufqu  au  pag.  436^ 
6   de-  mal  qu'ils   furent  obligés  de  Tar 
bandonner  faute  de  vivres* 

(I)  Scbtttz  donne  Ici  le  jour  de  Noël  pour  !• 
V  de  l*an  «  &  nous  avons  vu  que  les  Priiffiens  comp» 
toîenc  fouvent  le  commencement  de  l'année*  de  cette 
époque;  mais  par  une  contradiâîon  f tonnante,  il 
marque  dans  la  même  page  le  comoiencerocni  d« 
l'année  au  i  de  Janvier,  On  lit  dans  la  chronique 
^e  George  SfaUrin  ,  que  St^ifmofid  fut  re<rondé  dens 
cette  ftu«i;fe  pat  les  Hongroii  8(  Ifl  ^obittCSf  Aj^t 


94  Histoire 

Le  Çrand- Maître,  commença  auffi  les 

Albmlt  hoft»l>«é$   dans  les  domaines  des  ecclé- 

.x>E  Erah-  fiafiiques  ,  mais  il  débuta  par  une  rude, 

p"*tès\w  ^  furprenant  le    i    de  janvier  Timpor. 

'i>o?onois.*' tante    ville  de   Brunsj^erg,   On  prétend 

S'cfiUt^.foU  qu'il  avbit  fait  courir  le  bruit  qu'il  vôu- 

%nnei{rg.  loît  fe   rendre  à  Thorn  auprès  du  Roî 

f^g»  39'     qui  Tavoit  fait  fommer,  &  il  avoir  de- 

'    ^5^0.    mandé  aux    habitans^  de   Brunsberg  de 

paiTer  psy:  leur  ville.  Les  avis:  furent  par- 

tagés  dans  le  Confeil  qu'on  tint  le  ap 

décembre;  les  T^utoniques  avoient  beau» 

coup  de  partifans  dans  le  Magiftrat^  qui 

vouloir  qu'on  accordât  la  demande  du 

v<ïrand  «  Maître  ;  mais  les  autres  furent 

.^'avis   d'envoyer  co'nfulter  TEvéque  de 

Warmie  ,  qui  étoît  i  Elbing.  Pendant 

qu'on-  délibéroit  »  Albert  parti  de  BalgSi 

a  la  tête  de  quelque  centaines  de  che- 

r    --  vaux ,  &  arriva  le  foi r  à  Heiligenpeil ,  & 

^  le  lendemain  i  de  janvier  il  arriva  de* 

\      .       vânt  Brunsberg  à  la^faveur  d'un  brouil- 

.lard  épais,  &  y  entra  entre  7*&  8  heu* 

res  du  matin*.  Comme  il  là  voit  qu'une 

grande  partte*tîu  peuple*  étoit  à  Téglife*, 

il   y  entra  après  l'avoir  fait  environner 

de  toute'  part  ,  &  fe  fit  prêter  fermcnit 

de  fidélité.  On  foupçonnoit  le  Bourgmef- 

<re   Philippe  Tafchner   d'avoir   favorifé 

l*s  Teutoniques;  mais  le  Grand; Maître 

prouva  bien  lé  contraire > .  en  ■  lui  don- 


DE   l'PrDRI  TeUTOWqÛe.       55 

nant  un  ibuâet^avec  ion  gantelet,  &  di-^ 
fant   qu'une   autre  fois  il   n'avoir   qu'à    a^^^^^V 
mieux  garder  fa  ville ;.auffi  le  même  pk  Bra»- 
Ta£diQef  fauta  - 1  mI   les  remparts  pour  ^^^*<»» 
aller  avertir  TEvéque  qu'il  rencontra  i 
voiné  jchemîh  d'Ëlbing  ;  il  fut  heureux 
pour  le  Prilat  quele  Grand*maîti«  n'ait 
pas  été  averti  de  fa  marche»  * 

Les  tr(ui{>es   Pdonoifes  emportèrent  Schuti.fii 
au   commencement   de  janvier   Schon^  i^** 
bcrg;(i),  Rafteobourg,Ro(enberg,Liebe.  Kï|: 
muhl  >  &  ravagèrent  ptefqu'entiérement  30f' 
l'Evéché  de  Poméfanie,  pendant  qu'un 
autre   corps    d'ennemis    s'emparoît    de 
Gilgenbourg ,  abandonné  par  la  nobleïïe 
du  canton^  Teutfcil'EyIâKr ,  qui  avoir  ou^- 
xrcrt  fe€  portes  aux  fionemis  v  n^t  refta 
pas  long*  tems  entre  leurs  mains 9  &  fdt 
r^ptis .  quelques   jours  isiprès  pa»  Quiria 
de  Schlick  ^  Cc^mmandeur  d'Ofterodé  ^  & 


-  <i)  Sdiucs  dît  <qu«  €c  fët  Hleofâs  Schonl^orii ,  £vl. 
gue  de  S«mbic  >  qui  t«adic.  4ce»e  f»Uc«.  aux  Polo^ 
hoîsj  mait  11  fcmble  aue  cVft  une  erreur.  Schonbers 
eft  ïîtilé  <iàiit  i'Bf  èché  ^(if  PoMéOini^  cn«^<e  Tçutfch 
E)rlaw>  &.  iCofcnberg »  8c  et  château, ap^ucenott  aii 
Prévôt  dû  Chapitre  de  t'omëfaDie ,  ainlî  il  n*avoit 
rieri  de  conaflHiti  vrec  TCvèque  de  -Sambiè»  FV  Km<- 
neberg  '»  pag,  42s ,  &  Hartknocb  ah,  und,  N.  Vrjtff. 
pag,  413.  On  ne  cite  pas  les  pages  de  Hennehcrg 
daQi  tout  les  endroits  où  Ton  fe  fert  de  Ton  «uto- 
rite  »  parce  que  cet^  ouvrage  dcaat  fait  en  fortae,  d« 
diûionjiàire ,  il  cft  aifé .  de  troujrej  lei  ei^droîcs  in»  * 
jdi^^  I  iw  4voit  ^foÎA  'de*tti^ip)i«^  UjmMBoh»» 


XXXV 
OB  Baan- 

|»£BOVRG« 


^6  Histoire 

Fafele  Commandant    de  Prcufchmarclc  { 
qui  firent  main  bafle  fur  la  garnifon.  Le 
Grand  -  Martre  ^  après  avoir   laîffé  une 
bonne  garnifon  à  Brunsberg  ,  eflaya  It 
7  de  îaovier  de  furprendre  Elbing»  mais 
il  échoua  &  dût  fe  retirer',  après  av^. 
ravagé,  quelques   villages  aux  environs. 
Les  Teutoniques  fortis  de  Brunsberg  firent 
une  tnvafion  dans  la  Frisch-Nerung  ».  pen- 
dant que  les  Polonois ,  qui  avoient  reçu 
un  fecours  de  Samogites  »  battoiem  entre 
Liebemuhl  &  Ofterode ,  un  détachement 
que  le  Grand-M^itre  avoit  envoyé  pour 
renforcer  la  garnifon  de  cette  dernière 
place.  Cinq  ou  fix  mille  hommes  fe  pré- 
fenterenc  devant  Morungen  »  qui  étoir  en 
état  de  fe  défendre ,  mais  la  garoifon  oh 
la  bourgeois  n'ayant  pa^  vouhi  fecon- 
der  le  Comniandeur  ^  il  fut  obliger  de  fe 
rendre*   Hoenftein  tomba  de  la   méfiée 
manière  entre  les  mains  des  ennemis.  Le 
Grand-Maître  ayant  voulu  Jetter  du  ren-  i 
fort  dans  ces  deux  places»  avant  qu'elles 
tombaffent  entre  les  mains  des  Polonois, 
fut  attaqué  par  les  ennemis  qui  lui  tue^ 
renr    loo  cavaliers  ^  &  comme  il    fut 
blcffé  lui'ménie  d*un  coup  d'arquebufe, 
il  fe  retira  i  Holland.  Les  ennemis  pri- 
rent Ofterode ,  mais  il  paroît  qu'ils  ne  le 
Wag.3^9.  gaffèrent  pas;  puifque  Hennebefg  rrous 
éprend  que  Quirin  de  Schlick  |  Comte 

•  de 


M  L*OjBL0RP  TeUTONIQUE*      97^ 
de  Paflav  CommandeuV  d'OHçrpde  j|  qiu  ' 
avoit  déjà  repris  Teutfch  Éylav  aux  en-    aSe»t 
nemis  9  leur  reprit  encore  Liebemuhl  pen-^  di  Brak- 
dant  l'automne*  On  eft  Turpris  de  voir  '^^■•v** 
tant  de  places  en  état  de  défenfe ,  tom- 
ber  fi  vite  entre  les  maini  des  ennemis  ; , 
&  on  ne  peut  l'attribuer  qu/à  îa  foîbleiTç 
des   garnirons   que   les  bourgeois  obli* 
geoient  de  fe  rendre  ^  pour  éviter  les 
horreurs  â*un  fiege ,  ou  tes  malheurs  iné** 
vltabies  quand  une  ville  eft  prife  d'afTaut. 

l^s   ennemis    ne   tardèrent   pas  à  fe. Succès .<{# 
prérénfer  devant  Hollahd  9   aiî  nombre  J*""*"** 
de  8000  homnriesy  dans  le  yleflein  ap- ]J^*.**^*''*^ 
paremmcnt  '  dy  prendre  le  Grand -Mai*  Henneberg, 
tre.  Quoique  la  place  fût  très-forte,  ce  j^^.    '^'^ 
Prince  ne  jugea  pas   à  prôplôs  de  s'y     1^20* 
laifTer   enfermer  :  '  comme    fa   garnifon         # 
étoit  très^^noifibreufe.  il  en  fortit  a  la  têt^. 
de  300  chéva^zJ|   oc  longea  la  {^etitç, 
rivière,  fans  quelles  ennemis  qài  é.toient' 
â  l'autre  rive  9  aii  lilombre  de  quelques 
mille  hommes  9  ofauent  entreprendre  de 
l'arrêter.   Les  Pblonois  firent  de   vains      v 
efforts  contre  Hôllatid^,'  &  ne  purent  le 
prendre  9  dit  Schuts  9  faute  de  jgro0è  ar- 
tillerie; mais  Henneberg  tious  apprend 
que  les   Dantzigojs  y   avoîettt  envoyé 
beaucoup  de  canom,  donc  lès  quatre' 
plus  grofles  pièces  fautèrent.  Quoi  qu'il 
en  foit  9  les  ennemis  ne  tardèrent  pas 

Tofn€  Fïîh  E  - 


j^j^'d^abafndonncrcnt  Tchtr^prife ,  &\la  w- 
ALBFAt  , traite' leur  fut  funefte.  Un  dciachemeîrt 
îî,^*^'*"]dè'  là  garnifon  s'étant  mis  à  leurs  trouf- 
les,  jes  attaqua  avec  ^tant  de  furie,  qu  il 
leur  tuy  ipoo  4ioinmef^  &  difperfa  le 
rèiJe,  Ce  fuçc^ès  étoît  brîllapt ,  &  le  Crand-* 
Mairie' écrivît  en   divers  '  endroits  poiif 
crdjOhner  dès  prières^  tant  pour  remer- 
cier Dieu,  que  pou'ç  obtenir  la  grâce  de 
cbafler  les  ennemis  ^   dont  la  moitié  de 
'"       l'armée  étoii  compofée  de  Païens  &  de 
;         Târtares    qijî    cpmniettoie'qt  'd*horrîbles 
cruautés  ^  ivcf4iiénageai)t  ni  les  femmes 
'Ifrdfles ,  ni  ^VJnfaots^»'&  .^ofariant  les 
s^glifes,  ainfi  que  les  vàfes  (acres  qu'elles 
rènfermoient*  Cet-  événement    fut  fuivi 
de  la  pxiit^e  ^e^fak»  dont  les  habitans 
pj^vrirent  les, portes  aujc  Cheyâliers,  Lés 
Xç^tc^nique'pen  gârnSbn  è  Brun$berg^&  à^ 
jPfeufchmarçk  ;>o^fprtijêfif  ^  ittirent  le  feu  ^ 
aùjç  villes*  de  Frau/?nbo|ii:g  &  de  Chrîft- 
bôurg,  tandis  que  les  Polonoîs  traitoient  de 
même  la  ville  de  Mulhaufen.  L'autre  p^tie 
4e.  Tarmée  Pplorioiie,,  qui  s'étoit  rendue 
inî^î'treffe.jde\tcait  'l'Evjêché.  de  Poméfa- 
uieV  à  U   reftjr v^  cfe  feifenbourg .  Çc  de; 
.  KlarienV^tiJ^r  ji^  ^^^    ^^    fècpurs?  de% 
Dfntjygoisf,  '$c  entreprît  de  s'emparer  dé 
cette  dernière. plac^;.  mais  le  manque  dp 
gro(fe  artillerie^  dit,- an»  Fempécha   4p 
;rfvi|Kr,  &  jçllc  ftit  obligée  4eff  reiirer^ 


DE  l'Ordre  TEUxmïi^uE^.     99 
'  après  avoir  mis  le  feu  au  fauxbourg  & 
ravagé  Iç  canton  d'Oftrovitz.  aimrt 

Le  commandeur  de  Heydeck,  quîëtoit  de  Bram- 
chargé    de    la  .défenfe    de    Brunsberg  ,  ^"^^*^- 
craignant  d'être  attaqué ,  confia  la  garde 
de    Melfak  aux   bourgeois   qui  sVtoient 
rendus  volontairemfint  ^utç  Teutpniques^ 
&  fit  revenir  à  Brunsbèrg  30P  hommes     .. 
qu'on  y  avoit  laiiTés  ;  mais  les  ennemis 
s'étant  préfentés  devant  Melfak,  la  J>our* 
geoifie  fe  hâta  de|  leur  ouvrir  fes  portes. 
Comme  les  Polonoîr .  croyoient.  nVv.olr  . 

plus  rien  à  craindre  de  la.  fidélité  des  )iabi«  ^ 
tans,   ils  en  Sortirent  âyçç  ^  des 'échelles 
&  tout  l'attirail  néceiTâire  pour  aller  ef« 
calader  Zintén  :  arrivés  le  foir ,  ils   fe 
logèrent  en  grande  partie  dans  des  granges 
&  autres  bâtiment  des  environs,   datis 
rinteiition.de  tenter  l'entreprKe  ^u  point 
du   jour:  maif  la,  garxiifpn.  Teutonique 
fit  un  fi  grand  feu  toute  la  nuit,  &  jètta 
tant  de  feux  d'artifice  que  les  bâtiinênf 
qui  fervoient  de.  retraite  aux  ennemis»      .,    ^ 
furent  réduits  en  cendres  :  leur  perle  fut 
coniid^rabl^e^:  beaucoup  d'hommes  furent        ^  ^     ^ 
tués,  &  leS;  autres  fgrent  obligés ,  de  fç 
fauyer  en  aban4Qnnant  ibyt .  Tat^ifai'  de 
guerre,  une  Pfirne   à^  leur  bfgajé   5ç' 
une  quastite   de,  chevaux   qui  ifurent  {a 
pro^j  des  flammes.  De  retour  à  Mçlfak, 
les  Tolonois  trcfuverent  que'  lé  Magiftrat  | 

E  a 


ICO         Histoire 

profitant  de  leur  abrence  f  avok  ren* 
A^«  voyé  aux  Teutoniqucs   rartillcric  qu'ils 

2>B  BuAïf  y  aToienc  laifTée  :  il  en  coûta  la  tête  à 

©iBowG.  j(  pc'rfonnes  du  Magiftrat ,  &  la  ville  fut 
pillée  par  les  foldats.  Le  gros  des  enne- 
mis étant  parti  pour  aller  faire  lé  ravage 
aux  environs  de  Bartenftein ,  il  ne  refia 
que  300  hommes  tant  Polonois  que 
"""  Bohèmes  dans  Melfak  ;  la  plus  grande 
partie  de  cette  garnifon  ,  étant  fortie 
quelque -tems  après  pour  fourrager  dans 
-FoL  4ê2,  les  villages  ^  dit  Schutz ,   les  habitans 

^^iff*  avertirent  les  Tcutohiquc^s  qui  étoient  à 
portée  y  &c  ceux-ci  maîtres  de  la  place  ^ 
firent  main^baïTe  fur  les  fourrageurs  à 
mefure  qu'ils  revinrent,  &  le  Grand* 
Maître  fit  mettre  le  feu  à  la  ville.  Si  le 
fait  étoit  vrai  »  ce  feroit  une  barbarie 
d'autant  plus  atroce ,  que  les  habitans  de^ 
Melfak  parôiiToient  favorables  i  l'Or* 
dre  ;  mais  d'autres  hiftorreni  rapportent  la 
chofe  différemment ,  6c  ferpblent  mériter 
la  préférence,  à  caufe  deé  circonftances 
»ir.  H#n«  qu'ils  ajoutent.   Suivant    ï'reyberg ,    le 

*J^*^-^*f  Grand -Maître  arriva  le  mercredi  de  la 
troifiemé  feraaîne  de"  carême  à  8  heures 
du  matin  devant  Melfak ,  l'attaqua  avec 
*  beaucoup  de  vigueur ,  jétta  une  quantité 
ide  feux  d'artifice  dans  la  place ,  &  par* 
vint  à  s'en  rendre  maître.  Le$  Teutoni- 
jfues  tuèrent  du  prirent  350  Bohèmes  9 


t%  L*OrDRE  TeUTONIQUE.  101 
Moraviens,  Silëficns  &  Polonois  qui 'la  ^^^^ 
dëfendoient,  &  envoyèrent  lears  drapeaux,  alie&t 
A  Konîgsbcig,  où  ils  furent  placés  dans  x>»  b*ah. 
rëglifc  Cathédrale.  Un  autre  hiflorien  '^"^^*'^' 
rapporte  qu^on  tua  150  foldats^^  ^u'on  Vid. 
en  prit  Sx  qui  furent  envoyés  dans  la  me* 
me  ville  le  lundi  de  la  tni-carémey  ave£ 
fix  drapeaux,  qui  furent  mis  dans  la  Cathé- 
drale. Quoique  les  écrivains  ne  difent  pas 
que  le  Grand*Maître  ait  brûlé'  la  place ,  ph 
peut  juger  que  ce  malheur  fut'  occafionné 
par  les  feux  d'artiéçe  qu*il  y  avpit  jettéju 
La  groffe  artillerie  que  le  Âoi  avbic 
fait  venir  de  Cracovie  ,  étant  arrivée 
par  la  Vifiule  vers  la  mi-car  Jme,  les  Po- 
lonois attaquèrent  de  nouveaiji  Marient 
Werder,  &  firent  un  feu  fi  terrible  pen- 
dant deux  jours  que  la  place  fut  obligée 
de  fe  rendre  (  1  ).  Le  15  de  mars ,  les 
Dantzigois  bouchèrent  un  des  deux  paf- 
fages  par  où  les  vaifleaux  pouvoient 
arriver  au  port  de  Balga,  c^étoit  celui 
qu'on  nommoit  l'ancien  canal  :  ils  y 
coulèrent  i  fond  quelques  vieux  bâti- 
mens  remplis  de  pierres  9  pour  empêcher 
le  renfort  d'hommbs  &  de  vivres  que 

(  I  )  On  rapporte  que  te  Chipicre  de  la  Cathédrale 
rendit  hommage  au  Roi;  mais  c'eft  mftl-à«>propaa 
qu'on  préceod  que  l'Eviaue  de  I^oméfanie  ruivtc 
leur  exemple}  car  il  fervic  le  Grand -Maître  aux 
«onCérencet  de  Thorn^  donc  nous  parlcroat  bîea* 
SOI  ^  8c  fut  mêmf  foa  principal  orateur* 

E  } 


.i,02    .       HiST.oins 

r«y^  i  i  m   ■  lés    Teûtoniques    recevoient    par   mer. 

Albert        ^^"^^  '^   même  tcms  le  Roi   leçut  à 

JB  BRAM.'Thorn    des    Ambaflfadeurs    de   plufieurs 

^EBoy*o.  p^j^ççj  de  FEmpirc  alliés  di>  Grand. Maî- 

lîQ^^iT**'  *^^^  ^^'^  ^^^  ^^  l'Elefteur  de  Mayence, 
guêtre  cou-  de  celui  dé  Brandebourg ,  de  l'EIeâeur 
««"*;  ^alaKn  &  de  TEleft^ur  de  Saxe  ;  Paulî 
i5»o-  ajoute  qu'il  y  vint  auffi  des  Ambafla- 
Schuti.foi.  deuVs  du  Pape  &  dû  Roi  de  Hongrie  , 
Pa'iti.pag.pt  on  peut, remarquer  que  Frédéric,  Duc 
^^^-  :èè  Lignitz,^  beau- frère  du  Grand-Maître, 

^M^^k  ^'y  trouva  en  perfonne ,  &  que  TEleôeur 
fom.a.'^^tf/.  9e.  Saxe  y^  avoit  envoyé  le  Comte  de 
<^oo.  ^eurs   Plauen  de  Greytz  &   un  Cheva- 

lier nomm4  Feilitfdi.  Ce  fut  en  vain 
qu'on  travailla  à  accommoder  les  difFé- 
lends  de  TOrdre  avec  la  Pologne;  parce 
que  le  Roi  infiftdit.  toujours  fur  f hom- 
rnage  :  Schutz  prétend  que  Sigifmond 
pernilt  à  quelques  -  urs  de  ces  Ambafla- 
.dèurs  d*âlle'r  trouver  Albert  pour  l'ènga-. 
ger  à  fe  foumettre,  &  qu'il  s'y  refufa. 

Les  hoftilirés  ne  diicontinuerent  pas 
dans  le  tems  qu'on  faifoit  ces  vains  ef- 
'  Schut^.  forts  pour'  ramener  la  paix.  Les  Teuto- 
^'jPalaif'  niques  prirent  Wormdit  le  17  de  mars^ 
&  battirent  peu  de  tems  après  un  Capi- 
taine Polôtiois  nommé  Vî^ko Vilcî ,  à  qui 
ils  tuèrent  ^00  hommes*  Un  fecours  de 
Livonien^  fous  la  conduite  .de  quatre 
Chevaliers  de  TOcdre  ,  étant  arrivé ,  une 


DE  Cpj^nRR  Tejjtoî^ique.   ip3 

|)^rti«  entra  dkni  $Vrt<;n{|qm  '       ^!^^Sy?:.TnD^v 
un   détachement  faire  le  dégât  dans  (^    ^^^i 
Varnjiè..  Vers  U  niêipe  tcms  9<jba  Po-  pe  b^aw- 
lonoîs   aidés   d'un   corps   d'ârquehufiers  ??.?^^*^; 
djes  villes  dé  Dantzig  &!  d'ElblnJ^. ,,  vin- 
Tcnt  mettre,  une. féconds  fpH  lîc  wge  dçj^ 
vant  i}ot]and^-j  ])^dir^nt  bjsa^^  de 

Inonde  par  le  feu  de  la  pJac^  6c  brûlè- 
rent' les  villages,  des  environs  :  le  degct 
accompagné  de  groflés  pluies  9  qui  fur*- 
vint  après  un  .Bive^t^ès- rude  ♦  l,es  obli-  ^ 

gea  plufîèuts  ji)is  à[  fe  retirer  à  quelque 
diftance  ;:  .ipais   le  ,10  d'avrjl  ijs  fgrerk 
joints  par'l^  Bohèmes   &  les  Siléfiens 
iqtii  amenoiênt  avec  eux  la  grofTe  arril- 
lerie  qui'  avoit  été  employée  contre  Ma- 
lien verder.  Le.  iiege  fut  alors  pouffé  avec 
vigueur  ;  on  foudroya  les  remparts  ^  éc 
i-on  ,pa(rvint  à   couper  Teau-  à-  la  garnî- 
foq/qui  fut  qbUgée  de.  capituler,  après 
que  Jes  Bohèmes  eurent  emporté  d'aifaut 
une  des  principales  portes  dé  la  ville  9 
ce  qui  arriva  le  x^  de  ce  mois.  Il  y  a    'Ap.Htn* 
des  écrivains  qui   prétendent   gue  cettç  ****  ^*  '^* 
tour  fut  Tivrée<  au]^  ennemiji  par  un  traî* 
lirç  &  que  malgré , que  I^i  place  fût  atta« 
qufe  d«  trois  côtés  ,  îa  garpifôn.  jnc  fiç 
tendit  qu'à  c^ufe  de  la  xB^^eliigencç 
des  chefs.  La  perte,  de  mlJand  &  de    .  * 
Marienwerder  étpit  pu. ne  pouvoit  paf 
être  plus  fâcbeu/e  pour  l'Ordre  |  parc^ 


.  qu^etté  augmentolc  èficrore  1â  dîiEcuîtë  de 
j^^^  recevoir  des  troupes  de  rAIletnagae. 
j>E  BraÎ}.  "  Dé  Holland  rarmée  ennemie  marcha 
»mwJi«.  j^p  Briinsberg^/accagea  &^  brûla  tous 
les  envitojfiSy'amfi  que  là  ville  neuve  ^ 
Ijûi  Vétoît  pas  lufceptiblé  de  d(éfcnfe  & 
ehtrëprit  ïè  liege  dé»  la  ville;  vieille  ; 
jmaii  les' Teufonique^  Jfirent  une  fi  belle 
défeofe'y'que  les  ennemis  virent  arriver 
le  mois  d'oâobre  avant  d'avoir  p^  fe 
flatter  d'avoir  fait  quelque  progrès.  Les 
Dbtîhigôis  Virent  auffi  échouer  le  pro- 
jet qu'ijs  aWient  fait  de  barrer  lé  feconâ 
canal  ^  par  ^ù  les  vaiffeàux  dévoient 
paiTer  etitre  les  bancs  de  fable  9  pour 
gagner  le  port  de  Balga*  ils  envoyèrent 
une  âotille  vers  les  pâques  ^  chargée  de 
grandes  caifTes  remplies  de .  pierres  , 
qu'ils  vouloient  jetter.  à  l'embouchure  du 
^  (canal  ;  mais  un  vent  de  nord  fubmergea 
plufieurs  de  leurs  bâtimens  :  les  autres  ^ 
de  peur  d^échôuer  »  furent  forcés  de  jetter 
les'  ancres  &  les  Teutoniques  ayant  amé- 
île  de  l'artillerie  fur  le  rivage  ^  en  cou- 
lèrent une  partie  à  fond.  Une  armée  Po« 
lonoifev  forte  de  7060  chevaux  &  de 
Kooo  hommes  d'infanterie  ,  ft>uè  les  orr 
ores  de  Nicolas  Firley  »  fe  ptéfénta  de-^ 
Vant  Brandebourg  quelque  jours  avant 
la  Pentecôte  ^  &  attaqua  fi  vivement  le 
château  du  côté  de  la  terre  ^  tandis  que 


DE  l^OUDllE  TéUTONIQUE.  tVf 
les  Dantzigois  faifoient  de  pareils  effdts 
du  côté  de  la  mer ,  que  les  Teutoniques  alibut 
durent  capituler.  Après  avoir  mis  gar- »«  b^ah- 
nîfon  dans  le  château  de  Brandebourg ,  ^«"o^*^* 
Firley  marcha  fourdement  vers  Konîgs* 
berg,  mit  3000  hommes  en  embufcacte 
dans  les  environs ,  &  fit  monter  un  petit  ^^^*  9^ 
dëtachemerit;  de  Polonois  fur  le  Habcr-  *'^' 
berg ,  efpérant  d'attirer^la  garnifon  hors 
dé  fes  murs  :  mab  n'ayant  pas  rëuffi^ 
il  fit  réplier  Ton  monde  qui  fut  canonné 
par  ceux  de  la  ville  &  campa  à  Habers* 
trom  f  village  ficiié  Air  la  cAte  du  Fris* 
chhafF  à  un  mille  de  Konigsberg,  où 'il 
àiTembla  beaucoup  de  bâtimens  de  toute 
efpece,  dans  le  deflein  de  tenter  unedei* 
centedans  laSambie.  Le  Grand- Ma irrCj 
qui  étoit  à  Konigsberg,  ne  n^ligea  rien 
pour  déconcerter  ce  projet  9  8t  tes  Sam« 
biens  fe  fortifièrent  tellement  fur  le  riva- 
ge 9  que  les  ennemis  n'ôferent  rien  en* 
'  treprendre.  Le  i8  de  mai  trois  vaifTeaux 
de  Dantzig  exécutèrent  une  entreprife 
for^  hardie  i  Us  abordèrent  au  port  de 
Memçl ,  emmenèrent  deux  bâtin>er\s  dont 
l'un  ètoit  chargé  de  vin ,  &  mirent  le 
feu  â  la  ville  dont  la  moitié  fut  réduke 
en  cendres*  :    ..   , 

Fabien  de  Lufinbti ,  Evéque  de  War-  J^'  Jj* 
ime  9  dont  presque  tontes  les.  polTeffiops  Ror«t  dt 
étôiéntt  ravagées,  entreprit  de métutterSl»^'** 

E  5  ^ 


ïo6  H  I  S  T  O  I  II  E 

.  :     'U/i    accommodement    entre    les    parles 

;:AwÏt  ^'elligérantes  ,  &  le  Grand -Maître  s'y 

',^'e  B«ÀN- prêta  d^autant  plus  aîfément  qu'il  crai- 

ij^povKc,  g,^^;^  d'être  affiégé  dansKonîgsbcrg.  Le 

fg^!^%f/^  ^ài  y  ayant  confemi  ,  Albert  eut  une 

/ej.       '    conférence  avec  Firley ,  Général  Polo- 

tT<^K!%g.^^^^  »  ^^"5  ""«  ^^"'^  »  P**^*  ^^  Konîgs- 
39S  fi'  /ej.  berg  &  partit  efcorté  par  40  cavaliers 
S520.  Poloi^ois  &  fuivi  de  30  voitures  ou 
chariots^  apparemment  pour  porter  fes 
'"équipages.  Il  étoit  accompagné  de  Mi- 
chel de  Dorn  ^  Commandeur  de  la 
forterefle  de  Konigsberg  ,  de  George 
Truchrés,  Horpitalicr  du  St.  Efprjt  dans 
la  même .  yille  ,  de  Henri  Miltitz  ou 
Milwt;^  Provifeur  de  Nîedenbourg,  d'un 
gentilhomme  nommé  Cuntz  ou  Cuna 
Truchfés,  de  Thierrî  de  Schliven ,  Ma- 
réchal t  6c  des  Bourgmeftres  de  la  ville 
vieille  de  Konigsberg  &c  de  celle  de 
Kniphof.  L'Evêque  de  Poméfanîe  joignît 
le  Grand-maître  a  Thorn  où  ce  Prince 
arriva  le  18.  de.  juin  (i).  Les  conféren- 


(X)  Il  n*eft  pa$  probable  qae  Dictrtch  ou  Thiérri 

'  de  Schltven  aie  été  Cheval lèr  de  l'Ordre  ;   puli^ue 

.  Schutz-  remarque  que  Cùntz  Trucbfét .  qu'il  nomme 

avant  lui ,  étoit  un  féculier.    Quand  même  Thierri 

de  Schliwen  aurott  été  Chevalier  Teuconique ,  oti  ne 

*      Ms^réchaux 


SOtt^roic  ipoint  le  -câHlnpter  4u  nonolbcç  det  Ms^ 
e  4'.Ofdre  ;  car  il  auroit  dû  être' oommé.lè  premiet 


«  V     '      A  <  éit.'i'tiit  qualité  ;  ttnfi  iî  eft  vràiféjnbîable  qu'il  ^coic 


DE  L^OltDRt  TeUTOOTQOTS.    le? 

eer  furent  infruÔueufcs  ;^  parce  jque  le  "02053» 
Roi   exigea  fbfolumcnt   rhpronîagc   &    alj»Ït 
^e  le;  Çrand- Maître  s'y  rçfufa,^  Cepetit  ot  Bran, 
dant,  fuivant  Schiitz,  ilbert  promit  de  «'f^^^^^* 
le  rendre ,  fi .  on  voulait  changer  quel*    , 
ques  articles  de  la  pait  de  j  466  ;  mais 
Âir^  ces.  entrefaites  il  apprit  que  les  Polo* 
nois  avoient  rompu  la  trêve  ^  en  corn* 
mettant  des  hoftilités  contre  fes  trcMipes^ 
Que   les   Dantzigois  avoîent  comblé  Je 
canal  dir  port  de  Balga  ,  qn* il  lui  arrU  ' 
Yôit  un  fecours  de  Danois ,  &  il  favott 
qu*on  lui  en  préparoit  un   puiflant  en 
Allemagne;  ce  qui  le  détermina  à  chaii«^ 
ger  de  fentiment.  Après  que  le  Roi  6c 
le  Grand-Mattre  eurent  protefté  refpec- 
f ivanent ,  que  ce   n'étoit   pas  de  leur 
feute  que  Ton  ne  s'étoit  point  arrangé^ 
le  derniex  partit  de  Thorn  pour  retour^ 
ner  à  Konigsberg'  le  18  de  }uin  ,  Se  la 
trêve  finit  le  4  de  juillet.    En  partant, 
le  Grand- Maître  emporta  une  lifte  des 


Bourg.  Ce  n*çft  qu'au  moment  de  rinopreffion  de  ce 
i^olome  que  yù  -connu  le  ravatu  ouirtage  incitulé  t  , 
J^é^çhncht  vion  ^  el'ai^m  hamftrn  det  gefihltehtg  der 
^àn'  SfhlUffen  oder  Scidieben  re»-  étttrs  Sliwin  odtr 
SUwingtn.  Jft.4©  Cafféi  lySj.  Il  prouve  que  rUialn 
m  auteur  a  le  tsre  avantage  de  réunir  à  plufîeurt 
grftftdes  qualités,  une  profonde  connoMPaoce  de  l'hif- 
toire  de  l'ArJIemagnc.  On  ti^uvc  dans  cet  ouvraee 

Çlufieuri    treiM  Jntéreffani  pour  ceUe    de    l'OnCe 
eutoniijut  d9Dt  jft   regccttf  de  n*avoic  pu  faire 


I08  H  I  s  T  O  I  R  B 

propofitîons   qui  lur  avoient  été   faites 
AL^ERt   P^'J^  Polonois  ,  fous  prétexte  qu'il  de- 
^s  Bran-  Voit  confultef  fon  Ordre  ,  &c  il  la  ren« 
MtBovi^.  voya  peu  de  teins  après  avec  fa  répon- 
•    fe>  où  il  afTeftoit  une  û  grande  égalité 
avec  le  Roi ,  qu'il  étoit  aifé  de  juger 
qu'elle  ne  feroit  pas  acceptée  ^  comme 
elle  ne  le  fut  pas  en  effet.   Si  l'on  n'a- 
voit  tonfulté'  que  la  iuftice ,  les  répon* 
fin  du  Grand-Maître  n'auroient  pas  dû 
paroitre  extraordinaires  ;  mais  c'étoit  alors 
le  pot  de  terre  qui  luttoit  contre  le  pot 
dé  fer  «  &:  Sigiimond  connoiflbit   trop 
Inen  fa  fupériorité ,  pour  vouloir  traiter 
avec  les  Teutoniques,  autrement  qu'avec 
mufitman  des  fujets  &  des  fupplians.  Un  écrivain 
^hV^i^rfu/êl  ^^^^^^^  rapporté  qu'on  foupçonna  dans 
Zeipfy.    *le  tems,  que  ce  fut   k  l'entrevue  de 
*7*^*f.77'Thorn,  que  le  Roi  &  le  Grand-Maître 
jetterent  les  fondemens   de  la   grande  . 
révolution  que  nous'  verrons  arriver  dans 
quelques  années  :  fi  cela  eft  >  il  faut 
convenir  que.  ces  deux  Princes.ont  bien 
caché  leur  jeu  jufqu'à  la  fin  de  la  guerre. 
Réflexions      Nous  ne  nous  étendons  pas  fur  une 
fnr  et  eu  en- entrevue  &  des  conférences  qui  n'eurent 
"*^"**       aucun  eflfet;  mais  nous  ferons  quelques 
réflexions  fur  le  fond  de  Taffaîre  qu'on 
y  traita.  Le  Roi  parla  en  maître  &  en 
vainqueur  dans,  toutes  les  conférences  f 
exigeant  l'hommage  du  Grand-Maitc^i 


DE  L'OrD&E  TeUTONIQUE/  10^ 
fans  vouloir  lamais  entrer  dans  aucun' 
examen  de  la  validité  de  la  paix  ^  nom*  aibert 
/née,  perpétuelle ,  de  1466,  qu'il  fuppo*  ob  Bbah* 
foît  inconteiftable.  Cependant  nous  avons  "^"®^^** 
vu ,  qu'il  s'en  falloit  bien  qu'elle  fût  à 
l'abri  de  toute  difcuffion  9  puîfqu'elle  ' 
n'étoit  pas  confirmée. par  le  Pape;  fane* 
tion  que  le  Roi  Cafimir  avoit  jugée  né« 
ceflaire  »  &  que  les  Polonois  avoient 
demandée  fi  infiamment  à  tous  les  fou« 
veraîns  Pontifes  depuis  cette  époque  (i). 
Les  circonftances  n'avoient  rien  changé 
à  la  conviâion  qu'avoient  les  Polonois , 
que  cette  confirmation  étoie  néceiTaire 
pour  légitimer  le  traité  de  1466  y  &  Si- 
gifmond ,  malgré  la  fierté  avec  laquelle 
il  rejetta  tout  examen  de  ladite  paix, 
en  étoît  très-perfuadé  lui-même.  Il  né 
6ut  pour  cela  que  jetter  un  coup-d'œil 
fur  Tarticle  4  du  projet  de  traité  qu'il 
avoit  propofé  au  Grand-Maxtre  ,  dans 
lequel  il  mettoit  pour  b^ife  la  foumiffion 
de  l'Ordre  à  la  Pologne,  &  promettoit 
de  lui  rendre  nrertaines  places  dont  fes 
troupes  s'étoient  emparées  pendant  la  pré» 
fente  guerre.  Voici  la  fubfhnce  de  cet 
sirticlc.  Les  villes  &  châteaux  dont  le  Schotj./ott 

■  ■  ■  I       I    ■  I  ^  ■  i  I 

(f)  NfMif;  »e  ,YO/0l^.pis  que  .U%  P,oUnp?s  aiyent 
idcniande  fof  meÙ^meot  i^tte  conCrmaMQb  \  hion.  X«  ^^ 

Mut  ici  ùUQnHûkiu  ut  pcrmcWcat  yai.d'eA  doutcti  • 


lia  H  ï  s  T  o  I  R  1 
Roi  vient  de  faire  la  conquête,  re(G>^ 
iUBERT  '^"^  ^^^^*  ^^*  mains  jufqu'à  ce  que  tout 
DE  Bran-  foit  accompli,  &  que  le  Pape  ait  con? 
i>^wu*a,  ^^  i3  p3i^^  peroëtuelle  (^de  1466)  : 
le  Grand-^laître  dc;yant  confenrir  à  cette 
confirmation  ,  &  ne  rien  faire  ,  Toit  par 
lui-même  ,  ou  par  autrui  &  fous  quel- 
que pfféteiue  que  ce  puiiTe  être^  pour 
Tempêcher.  Cet  article  juftiiie  certaine* 
ment  les  Teutoniques  de  tous  les  repro- 
ches que  les  Polonois  leur  ont  faits  Air 
rinobfervatioA  de  la  paix  de  ^  1466  Se 
prouve.que  ces  derniers  étoient  convaincus 
•uxmêmesde  l^njuilice  de  ces  reprocnes*- 
Une  autre  réflexion  non  moins  impor« 
lante  ,  efl  que  dans  cette  longue  fuite 
de  difcours  que  les  Miniflres  du  Roi  ^ 
ont  tenus,  à  Tentrevue  deTborn,  &  que 
Schutz  rapporte  dans  le  plus  grand  détail , 
H  n'y  efl  pas  fait  mention  des  aéUt  fi  folein^ 
i  fiels  &  fi  multipliés  que  Sigi(mond  avoit 
lait  faire  à  l'Empereur  Maximilien-,  non 
plus  que  de  la  lettre  que  Charles^ Quint 
avoit  écrite  au  Grand-Maître ,  pojir  l'ex* 
Jhorter  à  fe  foumettr e  à  la  Pologne  (  i  > 
Cependant  les  Polonois  auroient  pu ,  tirer 


(I)  On  voîc  pat  «€Cte  lettre  même,  qa^Ue  ftvoii^ 


DE  L'ORDRt  Tectonique*  v  i  i.  i 

un  grand  avantage  de.  ces  différente^pie*-: 
ces  ,/  pour  foutenir  Jeur  fyftême  ,  s'ils    J"j^'^ 
'  avoiept  o(é  Us  niontrer  ou  feulçment  les  dx  Ska»* 
nommer.  En  attendant  qu^on  trouve  le  »»»<*"*'^ 
moyen  d'expliquer  un  filençe  fi  extraor- 
dinaire, on  peut  conjeâurer  avec  quel-.« 
x|jae  vrs^îfemblance ,  que  la  dicte  de  TEm- 
pire  , .  défapprouvant  que  Ton  .chef  eût 
confenti    de  fa  feule  autorité  à  la  fouf- 
iraâlon  d^un  de  fes  membres ,  Tavoit  dé- 
favottë  d'une  manière  fi  pofitîve,  que  le 
.Roi  de  Pologne  ' n'ofoît  faire   ufagiedes 
déclarations  qu'jrt  ayoit  arrachées  au  foi* 
^ble   Maximilien ,  &c  qu'il  avoir  furprifes   . 
à  Charles^Quint,  dans  leiems  qu'il  n'a* 
.voit  encore   pu    prendre   aucune   con- 
noiflancé  des  affaires  de  l'Empire.  Nous      IhU^ 
terminerons  «es  reflexions  9  en  obferTant 
qu'il  eft  prouvé  par  l'article  8  du  projet 
du  traité  dont  nous  avons  parlé  plus  haut , 
que  rOrdre  avoit  fait  un  traité  d'alliance 
avec  les  Mofcovites  ^  &  qu'il  fut  encore 
la  dupe  de  la  confiance  qu'il  avoit  mife 
en  eux  ;  puifqu'ils  ne  lui  donnèrent  aucun 
fecoùrs  9  n'ayant  pas  même  fait  une  di« 
verfion  en  leur  faveur. 

Firley,  Général Polonois, qui  fcmbloit  .^^ifJîf'^ 
n'être  venu  camper  à  Haberfifon»^  que  Schut^.fiL 
pour  affiéger  Konigsberg ,  leva  fpn  camp  ^*„eder^. 
anffitôt  après  la  fin  de  la  trêve ,  jk  re-  rauU.  rag\ 
louma  fui:  tt$  pas  ;  ^prèi^  avoir  içyfiM  ^j^^o. 


lit         H  1  s  T  o  I  n  fi    - 

—  garnlfon  qu'il  avoit  laiffée  à  Brandebonrg  l 

AutERT  ^'  ^^^  I^  f^u  ^  I^  ^>'l^  ^  ^u  château ,  ainfi 
i>E  Bran-  qu'aux  villages  vdîfins  :  les  environs  de 
DBiQURo.  Creutzbourg,  &  ce  qui  n'ëtoit  pas  encore 
détruit  dans  rEvêché  de  Poméfanie  9  fut 
*  à  -  peu  -  près  traité  de  la  même  manière. 
Les  Teutoniques  n'eurent  rien  à  repro- 
cher aux  Polonois  dans  cette  occafion  : 
un  gros  détachemetlt  forti  de  Brunsbefg , 
faccageoit  tout  auffî  inhumainement  rE- 
vêché dç  Wafmie,  &  un  autre  faifoit  de 
femblable^  dégâts  dans  la  Mafovie.  Depuis 
long-tems  les  Polonois  étaient  devant 
Brunsberg  ;  mais  ils  obfervoiènt  la  garr 
ni(on  de  cette  place ,  plutôt  qu11s  ne  Tat- 
taquoient,  puisqu'ils  n'aviôient  pu  empd-^ 
cher  ce  détachement  de  forcir ,  6c  qu'il 
rentra  malgré  eux  ;  car  il  n'eft  pas  pro- 
bable que  les  Teutoniques  ayent  voulu 
dégarnir  une  place  fi  importante.  Dans  te 
déferpoir  de  prendre  Brunsberg  de  force  y 
les  ennemis  entreprirent  de  Taftamer; 
mais  les  Chevaliers  a  voient  trouvé  moyen 
d'y  faire  entrer  pendant  la  trêve |  une 
fi  grande  quantité  de  vivres  &  de  muni*, 
lions  de  guerre ,  que  cette  place  étoit  en 
état  de  fe  foutenir  long^tems.  Les  Teu- 
toniques faifoient  fouvent  des  fortîes  très- 
\  Vigoureufes  contre  le  camp  des  Polonois: 
Hs  attaquèrent  urt  jour  le  quartier  des 
,      fiàbême»  ;  tuerêot  fk  Officiers  &  un 


pE  X'ORDRE  TfiUTONIQUE»   Il| 

grand  nombre  de  ioldats  ,  &  furent  au 
snonîent  de  s'emparer  de  rartillerie  des  ^^^i 
affiégeans  :  mais  les  Allemands  au  fer-  i>b  bran« 
vice  de  la  Pologne,  &  les  Tartares ,  qui  »"^v*«« 
cantpoient  à  portée,  vinrent  à  propoi 
pour  I4  fauver ,  &  forcèrent  les  Teutons 
de  rentrer  avec  perte.  Dans  une  autre 
fortie  4  les  Teutoniques  tuèrent  deux  Ca- 
pitaines des  Bohèmes  ôc  foixante  hom- 
mes ;  les  Tartares  qui  vinrent  au  fecours  ^ 
tuèrent  à  leur  tour  foixante  6c  dix-fept 
hommes ,  prefque  tous  Chevaliers  de 
J'Ordre  ou  Gentilshommes  qui  étoient 
i, Ton  iervice  (i  )  :  ceux  de  la  ville 
envoyèrent  du  fecours  aux  Teutoniques 
qui  '  eioient  maltraités ,  &  les  ennemis 
reçurent  du  renfort ,  enforte  qu'il  y  .eut 
un  combat  très  •  vif  où  Ton  perdit  beau* 
coup  de  i^raves  gens  des  deux  câtés.  Les 
Polonpis  j.défefp^rant  de  prendre  Bruns» 
berg ,  abandonnèrent  Tentreprife  au  ^om- 
menceïnent' d'oâobre. 

Suivant  Schutz ,  le  Grand- Maître  s'em« 


'  (i)  Sc&uix 'â!c  :  Uhd  erfchhtgtn  àitfengUeht  von 
dtr  Orienki\Êiiit£trmeffif€Ù.  iiàttn  hlty  fithcn  uudfie^ 
htn$\ig  iftttn.  |1  CembU  qu'un  doic  cntC94rc,P>r-U 
de»  Cbcvaliérs }  mais  il  eft  dtfficile*^!^  f«  pertuadcr 
quil'  kia  ib!  péfi  ua  fi  géanë  «onikr*  dam  c«tte 
oecafion  ;  dqpuii  l^og-Ums  In  Cb€Taîiers  ne,  com- 
bactoieac  plu»  en  corps  ;  on  Us  characoii  de  com- 
mander des  troupes  plus  on  moins  nomDSCttfct  «  félon 
loui  gradCj  ott  If uc  iAMÛigcacc, 


.  *»  .H^m 


.  _  para  de  Wornidit ,  q'de  Raàtrin^by *.feî , 
ALBERT    4"' ^"  ^^^^*  Gouverneur ,'  lui  rep'àîr ,  àVant 

PB  Bran d^â voir   été  foinnrié  ;  mais  la  cHofe   eft 

PEBOVRG^  rendue  difFëreihiricnr  par  un  autre   hif- 
Ap.  Utn-  torien,  qui  marque  là  prife  de'cefte  ville 

!»«*•  p.  4^>-  beaucoup  plus  tard.  Selon  lui  V  tés  Teu- 
toniques  attaquèrent  Wofmdit  d'Un  côté 
où  te  foffé  étoit    à  fec  depuii  quelques 
femaines;  la  vafé  paroiflant  ra^rifiie ,  les 
foldats  entreprirent  de  pafFefy^JSc  , enfon- 
cèrent au  point  qu  il  leur  fut  impoffible 
de  s'en  tirer  ;  on  en  tu^a  beaucoup   des 
remparts  ^  S>c  l^on  ne  put  dégager  les  autres 
qu'en  leur  jettant  des  cordes.  Après  cettfr 
fêcheufe  expérience  ;  les Tèutoniques  en* 
treprirent  de  donner  i'alTaut  d'un  autre 
côté  ,  &  ils  le  firent  av«c  tant  de  vigueur  y 
que  le  Commandant ,  déferpéfant  de  pou«> 
yoi'rréfijder,  demanda  à  capituler» 
'.  Le  Graiid-^aître^  qui  ayiit  reçb  uà 
Tecoùrs  de  4600  Danois  i  partit. avec  Ù 
plus  grande  ^partie'  demies  trOupeî,   tant 
i  ,.      de  cavalerie ,  que  d'infanterie  ,  &  menant 
avec  lui  un  train  de  grofTe  artillerie,  &e 
tout -ce  qui^^-  nec«âaife  pour  uji  fiege^^ 

Tiil.  ^î,  il  fut  c^mpçr  devant  ^îçilsbçi-g  •  la.  feule 
p!acC'  de  ^à^  Warttiié»  qui  ne  fut^  pW  ea 
fon  ipouyoti'.  SèlôA  ^phu^z,  [ci  Tèdtohi- 
ques  tirèrent  plus  de  SÔo  boulets  nde. fer 
dupliis  gros  calibre ,  contré'la  yiJlèV:& 
y  )etterem  plus  de  lOO  bombes^  pendant 


DE  l'Qrdki^  Teutonique.   115 
environ   5  f^maines  que  dura  le  fiege  ; 
détail  que  l'auteur  n'a  rapporté  que  conrme    ^^^^^ 
une  chofe  remarquable ,  &.  qui  prouve  de  Bran» 
que  l'art  de  fe  (ervir  de  l'artillerie ,  n'avoir  ^"^^*^' 
pas  encore   fait  de  grands  progrès  (  i  )• 
Des  pans   de  murs  furent  renversés   éc 
des!  tours    abattues ,  mais   or  n'oia  ha« 
farder  l'afTaut ,  à  caufe  de  la  bonne  con- 
tensince   de   la    nombreufe  garnifon  des 
Polonois  &  de  Bohèmes ,  qui  nonfeu* 
lement  réparait  les  brèches  ,  mais  ouvroit 
encore   tous  les   jouirs  une   potte  de  la 
yillety  poiir  défier  les  aifiégeans*.  Henné-  ^*g*H$» 
berg  prétend  que  les  Teutoniques  ne  fu-^ 
Vent  que  ^  fémaines  devant  Heilsberg^"^ 
&  des  auteurs  qu'il  cite  »  rapportent  des  - 
drconftances  qu*oii  ne  trouve  pas  dam 
•  Schutz  ;  nous  n'entrerons  pas  dans  ,ces 
détails,  parce  qu*il  fuffit   de  (avoir  que 
cette  .placç  •  attaquée  très  -  vivçflient   ik 
très.- bien  aéfenduef    ne  céda  pas   atù 
efforts  des  Teutons.  s 

La  prife  de,  Heilsberg  auroît  fans  doute  .►.§"**•*• 


(x)  J*ai  cru  devoir  traduire  \%  mot Jlnl'rkufd , 
•iBp)9y^.ptr  ..Schutz ^^  par  cfjuî.  <΀ Jbqmbjf ,  .guoiqu« 
)•  n*ignore  pas  que  iTcaucoup  d'écrVàins  prècendenC 
que  1^  bombes  ont  été  invçotéts^  plus  ur<l;i  maigre 
que  d'autres  en  rapporteat  liovéotion  au  XVe.  fieclc» 
Peut-être  que  le  ràot  ftwrku gel.  n^  (îirnilie  ici  que 
[des  arri^cef  ;  mais  il  fuffic  d'en  avoir  fait  la  reipar* 
que,  &  ellefervira  «vcore  pour  cf  ^ue  a^ui  dUQU» 
plat'  loin  'di  ficfe  de  Dantiîg, 


goe. 
1520. 


ti6         Histoire 

été  importante  ;  mais  quand  le  Grand- 

Albkrt    Maître  fer  oit  parvenu  i  s'en  emparer  , 

»E  Bram-  cet  avantage  auroit  ëtë  peu  de  chofe  à 

•«ovM.  regard  de  celui  qu'il  devoit  efpérer  d'un 

arrangement  prépare  de  longue  main  ,  fit 

aui  (emblojt*  devoir  décider  du  fuccès 
e  la  guerre.  Le  Maître  d'Allemagne  & 
Tes  Chevaliers  avoient  mis  tout  en  œuvre 
pour  lui  procurer  un  fecours  confîdéra- 
île,  qui  s'étoit  mis  en  n^arche  &  ap- 
)>rochoit  des  frontières  de  la  Ptulîe  »  fous 
les  ordres  de  Guilfaume  Comte  d'Ifen- 
bourg ,  Chevalier  de  TOrdre ,  &  de  Wolf 
deSchomberg ,  Capitaine  expérimenté  (i)« 
Ce  corps  étant  nombreux  j  on  pou  voit 
fe  flatter  qu'il  pénétreroîtjufqu'auprèsde 
Dantzig,  où  il  devoit  trouver  le  Grand- 
Afaître,  avec  toutes  (es  forces,  de  la 
grofTe  artillerie  ,  &  de  l'argent  pour  payer 
les  troupes,  afin  d'entreprendre  le  iiege 
de  cette  ville  importante,  dont  la  prife 

Souvoit  entraîner  celle  de  toute  la  Prufle 
loyale.  Le  projet  étoit  bien  conçu ,  mais 
Albert  oe  fe  mit  pas  en  devoir  de  l'exé- 
cuter ^&  l'on  a  n  peu  de  renfeignemens 


(  1  )  Nous  tvont  yu  Guillaume  à'ICtnhour^  Grand- 
Commandeur  g  Se  Maréchal'  (de  l'Ordre;  mais  bous 
Ignorons  en  quelle  qualité  il  commjndoit  ce  corps  & 
if  ne  prend  que  celle  de  Chevalier  de  l'Ordre  «  dant 
'ttnt  lettre  qu'il  écnrit  aux  Danczicoif*  Schutx  foh 
471.  vcrf. 


DE  VOrdrs  TÉxrroMiQtJE.  117 

certains  fur  cette  guerre ,  qu'on  ne  fau* 
roit  dire  fi  ce  fut  de  fa  faute ,  ou  à  caufe    Axifirr 
des  bonnes  difpofirions  qu'avoient  faites  di  Bran- 
les  ennemis  qui  lui  étoient  fort  fupérieurs  ■*■•'*•* 
en  nombre.  Quoi  qu*il  en  foit  ,on  ne  voit 
pas  que  le  Grand-Maître  ait  fait  aucune 
tentative  pour  aller   au  devant  du  fe- 
cours  qui  lui  arrivoit  de  rAllemagne ,  8c 
par  conféquent  il  dut  s'attendre  qull  lui 
leroit  inutile ,  n'étanr  pas  apparent  qu'il 
pût  pénétrer  jufque  dans-la  Prufle  orieiir 
taie  f  fans  être  fécondé. 

\   Le  Roi  inftruit  du  fecours  qu^on  pré*    NcugeU^ 
paroît  au  Grartd-Maître ,  fit  monter  i  y^f'  -^^•* 
cheval  la  plus  grande  partie  de  la  no-       S  chutai 
blefife  du  royaume   pour  renforcer  ^on-^^Jy^'^V 
armée ,  Se  manda  aux  Dantzigois ,  i  la 
fin  de  feptembre ,  qu'il  partoit  le  lende-         "^ 
main  pour  s'oppofer  aux  ennemis,  6c 
que  fî  la  ville  de  Dantzig  avoit  befoin  de  . 
Tecours^  il  ne  manqueroit  pas  de  lui  en 
envoyer  (  1  )•  Quelques  jours  après  le 
départ  du  Roi  »  Frédéric ,  Duc  de  Lignitz  p 
quî  avoit  vu  le  Grand-Maître  peu  de  tems 
auparavant  9  vint  le  trouver^  pour  Tenga* 
ger  à  accepter  les  conditions  qu'Albert  lui 
avoit  pTOpofées  à  l'entrevue  de  Thorn  » 


<  t  )  La  lettre  eft  en  date  du  dimandie  j  ioiir  d« 
Sr.  Michel ,  mais  c'en  un«  erreur  |  la  fête  de  ce 
raine  tomboît  la  iamedi  ea  i^ao* 


n8^  Histoire 
efpëfatit  que  Tapproclie  du  fecours  de 
Albert  l^Allemagne ,  le  ccndroit  moint  difficile; 
i>F  BfiAN.  m<iis  Sigifmond  perfîfta  dans  ia  première 
PEBOURG.  réfolutïon.  Vers  le  même  feras  le  Roi 
SchutiJoU  f^Ç*^'  wrte  déclaration  de  guerre  xle  Volf 
éu*  de  Schomberg  ,  qui  commandoit  les  trou- 

pes AlIemanMs  ;  elle  ëtoit  datée  du  6  od- 
tobre.  Cette  déclaration  ne  pouvoir  avoir 
d*autre  motif  que  d'obliger  les  Polonois 
à  traiter  fes  (bldats ^  qui  ierdient  faits  pr> 
fonniers,  félon  lesioixde  la  guerre,  & 
non  comme    des   brigands  &  des  ffini 
(ans  aveu.  Schomberg.  étoît  le  principal 
chef  avec  qui  les  Chevaliers  d'Allemagne 
avoieht  traité  pour  là  levée  d'un  certain 
^.    .  .    siombre  de  troupes  ,  mais  il  ne  les  com- 
mandoit pas  feul  ;  car  nous,  voyons  quje 
Guillaume ,  Comte  d'Ifenbourg  ,    Cbe* 
valier   de  l'Ordre ,  eft  toujours  nommé' 
avant  lui  f  i  ).. 
rHedaîtion      ÎLes  Allemands   ayant  pafTé.^rOder  â 
îuc«d"îâ  Pfancfort;  fureet  attaquer  Meferitz  ,,for. 
Pi»iiiéranie.  fereflc  appartenante  aux  Polonois.,  l'affie- 
5cA«iî./o/.  gèrent ,  la  prirent  d'affaut,  &;  la  rédui- 

*  Netigebav*   *    •  *  , 

)pag.4fu     — —• "^-^ ' 

.  ;■*    •        •        ■  ,    •       ,  •■  '  ■  ,  ' 

^520.  *  ^j.  «^^if^  ^jy  peut.^tf^  W^otrgangde  Schomberg, 
*iW«  P^ol'^^le.niçiit  |>Arwt  du  ùniey»  ..Bernard  qui 
«voie  rendu  tant  de  fer  vice  i  l'Ordre .  pendant  la  gr^de 

{uerre  dé  ij  .ans,  &  Poni\epeut  guère  douter  que  l'un 
p  l'autre  n'ayenc  été  dt  l'iliuftre  matfpn  de  Schonaberg 
en  Misniêv,  dont  une,bwncti'e  1  fvuiÎDi  piulîeurs  M*rc- 
jchaux  de  Frinc/b. 


DE  L'OjipRE  TfcUTONiÇPÉ.    X  1 9 
firent  eil  cendre» ,  après  avoir  f^if  pafler 
la  garnifon  au  fil  de  répée  (i).  Le  Roî    ^^^X^ 
xraignaint   que   les  ennemis   ne   vinflTent  de  bram- 
attaquer  Pofnanié,  y  envoya  1 000  arque-  ****'^^'^^v 
bufiersr^^Sç:  fe  difpoîa  à  porter  du  feçours 
à  cette  place  ^n  cas  de  befoin.  II  y  eut. 
<Daelques.  légers  combats  entre  les  troupes 
Polonoifes^  &  Allemandes  ,  qui  ne  méri- 
tent  pas  d'être  rapportés  ,  &  dont  Neu- 
gebaver  parle  avec  emphafe.  L'armée  Al- 
lemande vist^Faot  que  le  Roi  étoit  à  portée 
avecydes   iforcj^  fupérijeures  ^  répara  ui]^ 
pont  fur  la  '^afthg^   qpe  les  Pqlanqis: 
avoiént  rornpù  ,    &,,pafla    cette  riviè- 
re^ pour.gagQ<r  la  Poméranie ,  en  tra-' 
verfant  la  Nouvelle- Marche.  Quand  les 
Allen[iands.«\^iverent  dans  Isi  Poméranie^      ^ 
il  y  eut -encore  quelques  (égers.  coçi^batSj 
à  ce  que  rapporte  IVeugébaver ,  (Sç  tous 
ne  fucer^i  pas  à  Tavantage  des  Poïonoîs  ; 
mais,  nous  aoy^^tH  dev^air  abandonner  les 
détails  incertains  de  cet  écrivain  Polpnôis, 
pour  (ùivre  Schûtz,  dont  la  marche  eft 
pjus  affurée. ,  ^  ^      /i       , 

Lorfque  rarmee  ynvl^,dév^n|,.'Cho^^5ff*J/r^M 
nitz,   les  habi^açs  {c,'r^^^^^ 
aux  Teutoçiqwes ,  ^  |U'orpçû^a^nt/de'  leùjc 

'••«■•■.      !     ■  •  'i     •■ i- 
(I)  Neugebayer  n'en  parle  pas*,  &  rappo^e  fetfe-! 
ment  que  la  place  f ur  pr^f«  «  aprit  ' 'lÉTQÎt  ité  ]>«Uwi- 
Yj^vemcnc  pendant  deux  joues*  ^ 


lie         Histoire 
XXXV     ^tre  fidèles ,  Vils  parvenoicnt  à  reprendre 
Albert    la  PrulTe  royale  &  la  ville  de  Dantzig  ; 
»B  Bram-  après  quoi  ils  ouvrirent  les  portes  ,  &  don* 
nerent  des  vivres  oc  de  largenc  aux  fol* 
dats  9  afin  qu^ils  ne  leur  finent  pas  de 
tort.  L*armée  pafla  près  de  ScHlockov  ^ 
&  marcha  fur  Stargard  ^  qui  fe  rendit  vo- 
lontairement,  le  jour  même  de  fon  arri- 
vée. De  Stargard  les  Allemands  marchè- 
rent fur  Dirfchav ,  où  ik  arrivèrent  le  4 
-    de  novembre  ,  &  ils  eurent  encore  la  fa- 
tîsfaftion  de  yoir  que  les  habitans  s'em- 
prcfférent  de  leur  ouvrir  let  portes.  Nous 
verrons  encore  éh  fon  lieu ,  que'  ceux 
|î'e  Bâuzîg  envoyèrent  les^'élefs  de  leur 
ville ,  avant  de  favdir  fi  Tarmée  Teuto- 
nîquè  àvort  le  projet  de  s*en  approcher. 
"»     Ces  éyënemens  rapportés  par  Schutz  , 
doivent,  être  regardés  comme  încontèfta* 
bles  ;  mais  quelle  pouv<)irt  être  la  raifon 
d'une  conduite  fi  extraordinaire  ?  A  mbiiis 
de  fuppoferque  le  Roî  &  fon  Confeil 
.   étoient  privés  de  fens,  qn  ne  fe  perfua- 
dera  pas  que  ce  Prince,  qui  avoît  affem- 
blé  une  partie  des  forcfss  de  fon  royau» 
.^me  pbuir  féfifter  aux  Allemands,  &  qui 
"s^étpit  Jhîs  lûi-mémc  à  là  tête  de  Tarmée 
pour  les  iempêciher  de  pénétrer  par  le 
Palatinat  de.  Eoinanic^  avoit  totalement 
négligé  la  défenfe  de  la  Poméranie,  donc 
la  conservation  liii  étoit  fi  i$nportante, 

& 


.  DE  L^OiriRÉ  ÏEUtOî^lQUI,    TXf , 

&  qbî  étoit  W  (éùti  ^àfiti'f^t  oètef^ 
Allemands  poùv^ôrtnt  eriûér  dàki  ta  ï^rufc  JJfiJv  - 
fe.  Les  places  de  la  'Ppmétâtût  étoient  t%  Bram* 
extrêmement  fortiftées/fl  rohért  juge  pif  ^^•^^^ 
les  dMFërpns  ilègcs  Qu'elfes  ont  fouf^nùs , 
penxiant  la.guérri  dé  1/  ans;  &  et  fut 
probablement  Ce  qui'  isi  îtlr'fi  aitéihérit 
tomber  entré  \éi  mains  'deV  Tétitotiiques  : 
les  Pofonois  lés  éroyanf  à  Tabri  de  tout 
événement  9  n'y  aboient  peut -être  mis 
que  dé  foiblés  garàifons  »  &  tel  bout- 
geoisy  Te  trouvant  les  plus  fom,  n*éil« 
rené  pas  gi'ande  peîne  à  Axivi'e  leur  incli- 
nation. Mais  Cohimént  ces  bourgeois 
manqueren^-ill  de  fidélité  adt  Poionou^ 
pour  fe  remettre  volortuiréit^ent  entre 
les  mains  de  ces  tyrans  farouches  &C  fani- 
guinairesy  qui  s'étoient  rendus  fi  odieux  ^ 
â  feuts  fujets  ?  Car  c*eft  ainfi  que  lés 
écrivains  Polohois  Se  Pfufliens  ont  peiat 
les  Chevaliers  Teutohique^.  Schutz  n'a 
pas  jugé  à  propos  d'expliquer  cécté  énignné« 
qui  n  e(l  pas  difficile  à  deviner  :  car  il 
paroît  clairement  par  la  conduite  dei  ha- 
bitâns  de  ces  yiîlés ,  bit  que  \éi  thtvïm 
lîers  ft*bnt  pas  (été  ièis  qu*oh  lei  a'  ài^ 
peints  \  ùû  que  lés  f  dlôAôii  ëtoleiiï  en- 
core pUis}  k\HCith\ifiM6ïieh$  auroenc 
^û  être  plis  cîrcoiifpééts  i  Tégard  dés 
Teutons. 

Le  5  de  hovembV^  une  partie  de  Tar-    Batre^r^ 

T0m€  nu.  F 


:  jïiiép^Tçrft^bniquc  marchaTlur  Dant>^.  A 

^^^^  cette  aouvcl^ç  iè!  Magiftrat  ordonna  aux 
9B  Brait-  .troupes  de  border  les  remparts ,  &  'fit  met- 
DUouRG.  j^^  jç  £ç^  ^  ,^^5  i^j  bâiîn»cn$  des  envi- 

Danui*'*     'PT*^»  0^*  ^P^rgncr'  trois  hôpitaux  qui  fc 

JcAfi{.  !troq^o"^*nt  hors  "de   la  ville.  Le  ipême 

V«^  47^    jour  jQoolioaiihèsr^rtisdeMarîenbôurg, 

•'''f-to^'^'  vinrenj^cimpcr  i  la  droite}  de  la  Viftulc 
1520.  ^yg^  3^  canon /.tant  pour  s*oppofer  au 
paiïaîie  de  ce  fleuve ,  que  pour  empêcher 
la  jonâibn  de  Tarmëe  auxiliaire  avec  celle 
du  Grand  -.Maître.  Le  lenHemaîn  6  no- 
vembre 9  VBXtnéé  Teutbnique ,  forte  d'en- 
viron 14000  hommes ,  entre  Icfquels  on 
comproit  4000  cavaliers  t  vint  camper 
fur  le  Bifchafsrberg^  &  braquer  fes  canons 
contre  la  ville  ;  après  quoi  Ifenbourg  fit 
%  demander  aux  Dantzigois  s'ils  ne  vou- 
loient.  pas  (e  Tôumettce  ^  TOrdre  ;  mai^ 
le  B6nrgmeftr«  Ferber  répondit  de  deiTus 
les  ref^^ts ,  qu*ils  avoienr  £ait  fermciu 
de  fidélité  à. la  Pologne ,  &  quils  ne  vou- 
voient pas  réconnbitre  d^autre  niaître. 
Après  cettie  dcmarche  inutile,  Ifenbourg 
&  Schombèrg  éçrivirem  aux  Dantzigois 
pour  lesr  déterminer  '  à  >fe  rendre  j|  ou  à 
envoyer. des  députa  dans  le  camp ,. afin 
de  traiter  siyec  eux^  La  lettrç'eft  datée 
de  Dirfchjiw  le  6  iibycmBré  ;  ainfi  et 
ifétoît  que  Pavant-garde  de  l'armée  T»*' 
tonique ,  qui  avilit  paru  la  yeil|e  deuânt 


DE  l'Ordre  Teutonique.    iij 
Dant2ig.  Cette  lettre   attachée  au  haut 
d'une  perche,  fut  portée  aux  pieds  des   J^^^^ 
remparts  par  deux  jeunes  hommes  fans  de  u&av 
armes,  qui  avoient  des  bâtons  blancs  à.»"^"*^* 
la  main ,  Se  fut  reçue  du  haut  des  murs, 
par.  le  Bourgmcfire  Ferber ,  qui  donna, 
X  florins  du  Rhin  à  chacun  des  envoyés. 
Les  foldats  s'étoient  perfuadis  que  Dant^ 
zig  ouvriroit  fes  portes  à  leur  arrivée  ^ 
comme  avaient  fait  Choinitz ,  Slargard  ^ 
&  Dlrfcha'vrf  dont  la  première  étoit  fans, 
comparaifon  bien  plus  forte;   mais  les 
chefs  qui  connoiflbient  les  Dantzigois ,  8c 
qui    favoienr  que  cette   ville   puifrante 
avoit  donné 'le  branle  ï  la  révolte,  ÔC 
lavoit  foutenue  ju(qu'à   la  fin  ,  neTa^ 
voient  certainement  pas  cru }  &  ils  étoient 
au  déiiefpoir  de  ne  pas  voir   arriver  le   • 
Grand*  Maître  avec  toutes  fes  forces,  llf 
folliciterent  les  Dantzigois  de  leur  don^ 
lier  une  répoofe,  &  ceux-ci  envoyèrent 
le  7  un  Sénateur  &  le  Secrétaire  de  la 
yille  dans  le  camp  «  non  pour  parlemen-  "^ 
ter  ^  mais  pour  déclarer  qu'ifs  étoient  ré**, 
folus  d'expofer  leurs  biens  &  leur  vie  ^ 
plutôt  que  de  manquer  â  la  fidélité  qu'ils 
avoient  jurée  au  Roi  &  à  la  Pologne. 

Quand  les  (bidats  virent  retourner  tes 
envoyés,  &  qu'on  ne  leur  ouvroit  pas 
les  portes ,  ils  fe  mirent  à  murmurer  avec 
diamant  plus  de  xaifon  ^  qu'on  leuc  avo^ 

Fi' 


114         Histoire 

promis  que  le  Grand**  Maître  leur  paye- 

Ati^RT  ^^^^  ^^"^  ^^'^^  devant  Dantsig ,  jÙ  que 
Ds  Bran*  ct  Prince  n'arrivoit  pas.  Ifenbeurg  6c 
oiBuuRG.  Schombcrg  dans  le  plus  grand  embarras , 
n'oublièrent  rien  pour  les  calmen  Ils  leur 
dirent  que  le  Grand- Maître  étoit  près 
d'arriver  avec  une  bonne  armée  &  beau* 
coup  d'argent  pour  les  payer  ;  que  les 
Dan(2Tgois  qui  moniroient  tant  de  fierté , 
il'étoient  que  des  marchands  qui  fe  hâte* 
roient  d'apporter  les  clefs  de  la  ville  » 
quand  ils  entendrotent  le  bruit  de  l'ar* 
tillerie  ^  dont  leurs  femmes  &  leurs  filles 
né  foutiéndroient  pas  !e  fracas  ;  que  cette 
ville  leur  oiFroit  un  riche  burin;  Se  ils 
îes  exhortèrent  i  s'armer  de  courage  pour 
fàttaquer  le  iëndemaîn.  Ils  commence- 
'  fent  effeâivement  It  6  à  tirer  fur  la  ville 
fans-  grand  fuccès ,  ce  tjui  n'cft  pas  furpre* 
AaM;  leur  artillerie  ne  confiltoit  qu'en 
t^  pièces ,  entre  lefquelles  il  n'y  en  avoic 
que  1  de  gros  calibre ,  &  hi  plupart  des 
autréi^  n*étoijmt  que  dés  demî-couteuA'ri- 
liés,  où  des  quarts  (fe  coulenvrines.  Les 
affiégés  qu^  avpient  gàrrri  les  tours  &  les 
irem  parts  dé  canoifis,  rrpofterent  de  leur 
côté ,  &  vers  Fe  foir ,  les  Généraux  en- 
voyèrent un  dénuté  i  la  ville,  â  qui  on 
lie  permit  pas  d'onrrcr  :  voyant  cela  ils 
%rént  couper  les  digues  de  !a  Radatiq  » 
ttiiis  a  fe  firent  plus  de  tort  Qu'ils  n'en 


Dï  l'Ordre  Teutokique.  ift5 
cauferenr  aux  hahîtans  de  Dantzig ,  parce  L  ^ 
qu'ils  fufcntobligés d>llcr chercher  l*eau  albirt 
&  d'abreuver  leur  chevaux  ^  la  Viftule  i>k  Bxam- 
ou  k  la  Moltav  ;  ce  qui  ne.  ^pouvoir  fe  ^'^■^"*®; 
faire  Tans  d;iiiger«  Le  lendemain  lOf  U 
feu  recommença  a  la  poii^te  du  jour^  ijL 
on  jeitta  quelqu<;$  bombes  dai^  la  villé^ 
xpais  les  Dantzigois  y  répondirei^t  ^yec 
tant  de  iuccè^  9  qu'ils  tuèrent  le  meilîeijr 
canonnier  des  Allemands ,  6c  qu'ils  bvil€>* 
rent  la  plus  grofTe  de  leuu  piecc^s«  YcKli 
le  foir  deux  Généraux  Polonois ,  envoyés 
par  le  Roi  au  fecours  de  Ja  place  ^  vin* 
rent  à  pantzig  p;ir  le  gran4  ^Terdet^ji 
j^  ^éte  de  1000  chevaux  &  de  )bo  lioii|« 
mes  d'infanterie.  Comme  le  pur  baiflbkj 
&  que  probablement  les  ennemis  roar* 
choient  lentement ,  les  Teutoniques  cru- 
rent ce  corps  plus  confîdérable  qu'il  n'é* 
toit  f  '&  craignant  d'être  attaqués  dans 
leur  camp^  ils  tinrent  les  troupes  en  bf« 
taille  toute  la  nuit. 

ifenWrg  ^  Schpmberg ,  voyant  que  la  Rttraitt  ^e 
yîlle  avoît  rççu  un  renfort confidérable, 6c  **"""**\. 
que  le  Grand- Maître  lie  venoit  point  ^^j^l^^l 
leur  fecours  avec  de  la  grofle  artillerie  &     i^o. 
des  munitions 9  jugèrent  bien  qu^il  étoit  iau- 
tile  de  s'aheurter  ^  une  e^treprife  qui  ne 
pouvoit  réuliir ,  À  prirent  le  parti  de  &  re« 
tirer  k  Oliva  ,  pour  y  attendre  le  fecoucs 
du  Grand- Maître.  Le  10  au^  matin  ,  ils 


11^         Histoire^ 

mirent  le  ft\x  au  camp ,  &  partirent  pour 
ASt^T    ^^  loger  :danf  les  vaftes  enclos  de  cette 
DE  ^RAN*  abbaye  ,  dont  ils  percèrent  les  murailles  , 
BiBouhG.  p^yf  pouvoir  tifer  fur  les  ennemis;'  s*ils 
étoient .  attaqués  :  mais  cette  retraite  ne 
Ht  fit  pas^  tranquîtlemetir;  car  un  gros  dé- 
«tacttêmeiit  ibrti  de  Dantzig  ^  efcarmou* 
xBa  .  long^tems  avec,  l'arriére-  garde  ,  ce 
^ut'  né  put  fe  faire  fans  qu'il  y  cô  du 
'fponde  tué  de  part  &  d^autre.  Le  même 
^oitr  Schomb^g  écrivit  au  Grand-  Maître 
^our  fe  plaindre  de  ce  qu'il  ne  les  avoit 
'tjas  fécouTui,  comme  îl  Tavoit  promis. 
%h  conîmençoit  par  rendre  compte  dé  ce 
"^tt'iFs  ayoiéntfeit  depuis  qu'ils  s'étoientpré- 
«féhtés^.dèvant  DirfchatTj  ôc'ajoutoit  que 
•s'il  éioit  arrivé  avec  de  TartiHérie  &  des 
'munitions  ,  Dantzig  auroit  été  pri(c  eh 
"deux-  àû  trots  )ours ,  Sc  que  même  is'ils 
'avaient  eu  du  pim  gros  canon  ,  &  pârir* 
ènliérement  ^es  mortiers ,  ils  ééoient  per- 
suadés que  cette  place  feroir  déjà  en  leur 
'  '  '  '?'!  pôuVdirI  II  'éxpofoit  'au-Grand*Maître  la 
[y  peine  qu'il  avoit  eu  de  contenir  les  fot« 
.  j   dats ,  &  le  ptioit  de  venir  inceffammenc 
'    2  .  î       avec  la  groffe  arrîllerie   &  te  quî  étoît 
néceifarre  y^efpérant  de  prendre  la  vilfè 
^en  peu  de  tems  :  mais  il  lui  repréfentoit 
que,  $*îl  ne  fe  bâtôit  pas  d'arriver,  îl 
en  réfulteroit  un  dommage  à  jamais  irré- 
parable pour  l'Ordre  ,-&  qu'il  étoit  dan* 


gfereùi  qiie  1a  ma)€iife  partie  de  fes  trou- 
pes ,  &  ftjr-tout  Pmfânteric  ,  ne  f  aflfat  rfu     AtMx 
côté  des  ennemis.  Il  ajoutoit  que ,  f*i!  nV  m  BaAi«w. 
voit  pas""manqùé  de  poudre  &  de  bou-  •*»®^^^' 
lttt\  oli  nVuroir  pas  dîfcb'nfinué  dé  ça-' 
minhcr'Dantzfg ,  mais' que  leis  mnnrtiorrsT 
ét*nt  'éputfées ,  ratmëc  s'éfoît  Vetirée  à' 
ORvi^  Sf  vbiis  Vàf  ri  vtz  pa^ ,  difoît  Schom- 
bef g  ;  H  eft  'îVbpoffible  de  retenir  plu!? 
Ibiig-tems  Ici.  folëati  foii^'  les*  drapeaux  5 
bAulemipae^xaVàriërs'  8c  é&*  fcmaffirtr  ne* 
<îè/ftiahdarif^^pi$*mîéuï  f^ue^^aVoft  utt 

^5r^^  où  li^  fâ&ittft'tjèfrYe  ÛSrt  payoP 
iStif  ft>!de^  jjar'Téi  OieVdlfeî^i  Tcutonî-^ 
cfues  ,  qor  les  t>lnt  eAgàgés.Scftdnrfbergft 
fihîflpit  ''fih  fe  plaignant'  de  ce  *qdc  le:* 
Grand-^ Maître,  daiir  fa  déthîéte  lettre 'flti^ 
îtAtfr  aptes  Jar  fête^de'^Sh- 'Simon  «^SrJ 
reHë,-ttie  fuî'^dftlpai  tffernR  /Fille' <î^f 
^$er^ît^i^<*fl^ilWrf*^'q^^  con> 

tracées"  chvérs' les  trWjîes  V  ^8fc'  de'c'cP 

cium  né  hii  rfvbH  pas  «va  ««iftWt^;* 

p&uroh-  montrer  ft  fet^é^^affai^iortiitsY 
ce  cfài  ties  avôiflfort  mëjfôYitcfit»  /'fitfrcèP 
qu^irSavbîeàt  tjtf»  IiS  i^ft'  efiVdjré'  tft^ 
eiprès.''  RtalÇfeui^fêWBnï^'rti  «-Wttr*'  «P 
SifcoiTiberg  flit^in^Wcè^ae  |»-1»  entici^ 
ittif ,  ^&  leur  aîpprîjt; qu'as  >^à*o*enf  "pa? 
grande- chofe  à  -craîirtdre  dèt  AllciWlinds  k* 
dVmfant^  ^tfSFd'SAH»  '  iM^offi»fe^ë^'1â 

F4 


^Grand -Maître  vipt  (^  join4r,e  à  eux  af- 
albeet  ^^'  prompicmeat  pour  prévenir  leur  dif-i 

DB  BtiAH*  perdoo.        . 

»i»ouM^  Ilmbourg  &  Schona^erg  refterem  pen- 
^wt  {  jours,  av,ec  tpujfi  l!?ii;9^é^  ^  Ptîva  ^: 
<çù  jU  reçurent  d/^ix  députés  .de^payzîg^ 
qui  veQOJeQt  ç^rir  lef^qlefs  ^e :^^^  vLUf  ^ 
en  demandant  qu'on  ne  fît  aucun  ^N^t^ 
aux  habitaiis«  l^a  proportion  fut  acceptée 
a.veç  }oie  ^  on  ufit  g^r^ifq^n  dans  la  ville 
^  le  çlffUc^  rf^  It  r;^e  d^  IJa^ée  j^mj^ 
aui  jpjof tes  d^,  If  y i)le.  La' difficulté  4p, 
tçt^fiv  îpi^twiyjfçsfopvlf «  ,<^3y?W»»  >  4«>t 
Schjôtphf^y;  s^tçlt  plj^Qt  au  Çiand-X^av* 
tre^  étoîr  crèr-'réeUjeji  çommt  nou/s  Kap* 
preo^l^  li'ime  féconde  lettre  que  les  Qé^ 
i^rag^x  iq:iyirçpt,a  cç  Prince.  La  défcr- 
t|qn«^dUpiçnjtils>  f  été  û  confidérable , 
pendifitqpe  Ji04^ét^>i]f^  ^f b|M|]^  d'O* 
liva,.  qn^  aie  ^îfftct  p??u  j^oa  |9maies' 
i\n{2nfiff'^siy^ç\^sc^  8j4f  la  pàttçe 
c||\i'il  jnr'eftjarriy^  m  argent  ^  ni  vivres,  8c 
qu'çfi  ,f)  a  pas  encçre  re^u  de  vos  nou- 
^ff^^Jee^^qavfliefs  étojetit  a^^  fi  mé- 
,      <5W^«  ffiï'iiû  youjoient /e  twrçr  ; ,  |nais 

^^384.»îffiï}?i«9  q»c  lj^.*^r?ffins  a  a^ 
teodke  ^cçyre  .pendant  8  jours  d«^  vos 
^puv^^ep  pfés  de.J^ai^zIgi  s'il  n*ep  ^r^ 
fîye  pas ,  U  eft  impoffibb  de  les  retenir 


.DE  l'Ordre  Teutonique.  119 

cruel  embarras  vous  aurez  jette  les  Che-  < 
valîers  Teutonîques  de  rAllemagne  :  cir»    JJJrt 
confiance  qui  nous  apprend  qae  c*^toit  d«  BmjLw. 
eux  qui  avoient  levé  ceye  aripée  pour  P^^w^» 
renvoyer  au  fecours  du  Grand*Maitre,  Ils 
finiflbient  en  priant  inftamment  ce  Priqce 
de  fe   hâter  d  arriver  «  quand  même  il  v. 
n'aurolt  point  d'argent ,  Pavertiffant  quM 
^tôit  à  craindre  que  la  cavalerie  auifi  bien 
que  Ktnfaqterie  ne  p^flaiTeist  du  côté  des 
ennemis.  Cette  If^ttte  datée  du  camp  prés 
de  Bauzig,  le  16  noveipbre  &c  fign^e 
par  je  Comte  d'Ifenboitrg  &  Schomberg» 
fur  encore  interceptée  par  les  Polpnois  s 
am6  cette  armée  futpeut*écre  entièrement 
dîfperfée ,  ^v^t  que  4e  Grand  •  Maître 
ait  fu    qu^^Ue    s*^toit  préifentée  devant 
0antzig. 

Les  Généraux  n*W«nt  reçu  ni  fecours  9 
,ni  réjponfe dfi  Grand-Maître,  virent  Içur 
arma  fe  difperfer  entièrement  malgré 
eux.  .L^s  foj^ats ,  dit  Schu;z ,  pillèrent  Ta.  ^$. 
Bs^uzig  &t  IjBs  yiUajges  des  çnvîrons  9  &  ^*^ 
pa^Tânt  ptar  les  Etats  ^ii  Duc  de  Ponié- 
ranif?,  ppur  rçtousner  en  AUemagijc  |  {U 
pillèrent  auffi  tpus^les  endroits  qù^iU  r^.Q« 
contriçrent  fur  le^r.ro|ite;  m^is  W  né  f^it 

?as  impunément  ;/Çar  tidn  (ei^lemeot  les 
qlgnoîs  qui  s*étpiçnt  mis  a  Jéar  pppr* 
.f^ité^Jmaîsvies  Pp;nér^nien$,Sc^les,Ç<f(f^*.  . 
!j^es.è|i  t»ereni  w^  ^  grand  tiombrjB  que^ 


r  ^ 


ijo        Histoire 

fuivant  les  chroniques ,  il  n'en  échapa 
A^uLT  P^*  '®  cwâtt.  Salomon  Ncugcbavcr,  hif- 
PB  Brah-  torîeïi    Polonois ,    parle    d'une  manière 
^"^''*^'  très -différente*  Les  foldats  Allemands, 
Jj^^-'^'f^dif.il,  furent  trèsmodérés  &  obfcrverent 
la  plus  ezaâe  difcîplîne ,   n'ayant  pas 
bruié  de  vlltages  pendant  cette  expédi- 
tion ,   ni  ôtë  la  vie  à  perfonne  :  non- 
feulement  ils  n'ont  rien   pris»  mais  its 
ont  tout  payé  argent  cçmptant ,  &  ont 
refpeâé  fcrupuleuferhent  les  personnes  du 
'feicc  :  c'eft  pourquoi  les  payfans ,  n'ayant 
aucune  crainte/  leur  apportèrent  des  vi- 
vres en  abondance ,  &  les  leur  vendirent 
à  ]\itte  prix.  Il  n'en  fut  pas  de  niéme  des 
PôIonois,  ajoute   cet  écrivain  ^  qui  fé- 
couane  toute   difcipline,   pillèrent  tous 
les  endroits  que  les  Allemands  avoienc 
'  laifTés  intaAs ,  comme  s'ils  àvoient  été 
en  pays  ennemi,   &  qui  firent  fouffrîr 
toute  forte  de  maux  aux  tnî/érables  ha- 
bîtans.   Qui  faut-î!   croire,   Schutz  ou 
Néugebavef ,  qui  a  été  copié  ftiot  à  mot 
Difeript.'  par  Curiclcirn ,  qui  étoit  fecrétaire  de  h 
^;. f*;;j;  ville  de  Dantzig  le  fiecle  dernier?  Au 
$»$•  '      *  furpfns  Je  n'ai  rapporté  le  témoignage  de 
ces  diflTérens    hiftoriens,    que  pour  '« 
mettre  en  oppofition;  car  il  ne  parojt 

Sas  que  ce  qui  reftoit  de  trompes  ,fe  f^^ 
ébandé.   ni   que   les  Pôméranîens  w 
i:::'-w^ayent  tué  Un  grand  n8mbteî  puifqiié^te 


tLoi  *8  P'ôldgne  lïttiiii  l%»niÉ«  /ttitalirei:™™^ 

<   Aprèi  la  refraîte  des  q^i^es  'AHeftian^ 
ëé  'Dirfcha^,  St^rg^rd  fit  :€boîiiJf^  «•«  5c*iif ^/o^ 
fotirttiereiit aux  P<rimioU  di^ la^ même  tm^^^  *'** 
ftkre  qi^ih  étakMqvmutue«re4ei  hmm 
édf  Tauwné  ;:  cV^^i^dh-év  xprtûlci  >h*l? 
tons^v  wysant<qiiecte^e«p'étèît  «iaiifdi^ 
feireimrMt  ibu»  Vi>béiflaaèe  adè  fai^ek^ 
gnr.  Le  Grand^^Maierei, '^îf  rr'aroit  y^ 
fa  j  ^Du^qtti  n^voit  pas  fu>pn>firer  dt  fii« 
court  qiie)  Ie»<>bem1i<^^  de  iVlHèitfafM 
lui  aiâ>îciit  cn'uoyé,  tonriomir 'A^  fe<«d4^ 
fendre  dans  la  partie  oriemaSedcHaiVrolk 
fe^ù{'«iôp^'  JÀalîimbMrg^qMr  1les>JMa« 
f^vîèis  .lui  àvolentoenlaré ,  &•  tmnbaâ  '  t ^  ^  ^. 
i  Tînifitovâfte!  fiir/.u«  .cpops.ifei'BafnKa^.  •;  \;* 
^i  étoient  campés'  présf  d«i3l0lfel.,?il    .^^  ^>  t 
4tar>»toa  ^^ooiJloniaip&  ^tpfgftuaiiifryiiî»* 
9laht  5cHiitz^tt|iife  fft  rtpsMdéreih  les/bpé- 
'mbm'lmtUimsà  ide'»J*af»Jiif t:ë>;r  siufis 
Heniièbep^  nipporle  qat  m  'évén«tnMi  p^.  f4;r  & 
iibfit  ;  afrivés  pendait i i'^té:^^  & ^avf  o^ d*ds  ^^'* 
XUfcofiftaiices  différente  ^^  auxqvdles' èoii% 
me  croyoRS' pas  devoir éonr* arrêter;  ' *!> 
*    Pendant  iqii'on  Végôrgecni  en^  Sinfib; 
:lfe  .Eape(  «k  iPcËmpcrcpr  aivbîtfnt  :&ii  phi-  p^^j;  ^^ 
»fieura  dMaîidiics  j><rar  ranvenct  îa;  Mik^tMijI^tH»» 
j&l«)ai^  de,l^idflfi*.nftitc»f  âaimrfglîgé*^^ 

F  6 


>|ftf   .    9  r  «  T  0  t  »  « 

Mvv  ^^^^  ^^^  ^  T«wo»imiff  ^km  ReC' 

j*9w  Npuf  iM^Mgfttitf  pas  qw  J»  ÛraiHl«Mal. 

^^^  »  fe  foi»  tMfentfw^  ipai€4  ^M.te^  ^«ti- 

iimoa  ont  icé  t|i;p»refnmcM  plus  exuâs 

.     i  jecMÎUk  oeiquî  écpti  eootfaire  à  l'Or* 

'    dm  #  que  co  qui  pouyorc  lui  <m  £iv(h 

ftUnn  I9ft9.«0mint4>omoiv  pas  .demm 

pim^îhn  ^^Atfm  iesÉieoits  :^  oWni  -m 
Ma  d'éciite  ide  leur  r«cé  &  4e  pbidcf 
ieivr  cittiè  a^  wtaot^  dé  chaleur  qaf 
lis  Pokmobi  tCes  4^ails  ateoient  Witefit 
Mvipiila.felisitîon.deib'fiie^e»  c';eft  poai> 

r^i jiKins  evohsr Térfry^^'esi  fi»r)^r  àiU 

'JU#ape;:ayaie  ;ésftt.  ie^  15  )inU«t  att 

Jt^yiMi^ftofde.fiAlqg^ie^  pow.  l'eihôrier  foïie* 

rg:,^l„^^nmt^  faèe>i9t|aiii  av«c  le Graml^Maî- 

ff  #  !#•    Ète^'Z^  /Haû  le  méaie  tcms  SigtAnond 

^  «Àrixioiri  èu:£ape  ^'  poim^ict  de  ^^grandak 

-^Nttnieé  deHQRhe;;ifa  dettr^  ea.«n  data 

9dttrii;derîi]ill«ule^  dgaôûtleiRoidcfi- 

c  :.r  :r/v  ^Wrde.éoovjem  eorSoitwtram  Ron<£fe>  fSt 

i'Oa  pent  lu^er  par  t  Vtktnk  que  iB^inaldî 

^Ji  jdoffiiié)^e:la  pj-^dmite,  ^pièces  deiis 

letrccs  â^'em  >éembiaifles ,  zn  moins  -M 

^  *ce>aaitiisr  pnRi&v:Qn\vdif  per^ectte  der« 

i'    .    aflere.l}ueIkci^)e.]yoq^iti!Osdce^»^ 

'^e»4K.  iWt  VoK^  ne  iimspMrqimi^  êfibîtrS^moiid» 

^'^'^^  fiait  imaMi  tiwmURn|9b  jqee  àrtiidvdte 


Bl  L^OSLDftt  TfiUTOMIQUK    1)) 

ait  jamaif  rien  fait  ^  pour  mériter  de  !'£•  '     ,^ 
glifc,  ni  de  lareligiQn,  ni  qu'il  Tait  pa    J^IIV 
faire  daas  le  petit  coin  où  il  eft  relégué i  »«  Ba*»- 
JWu  j1  ^aroit  ati  contriiiFe  n  avoir  été  • 

inftitué  y  que  pour  metire  le  trouble  dans 
toui  les  endroits  w  il  a  eu  des  po0ef« 
fions.  Votre  Sainteté  n'ignore  pas,  ajou* 
tojt*il^  commipent  les  Chevaliers  fe  font 
conduits  dans  les  royiiumes  d'Angleterre 
&  d*£fp^gne  9  6c.. ce  qui  leur  eft  arrivé ^ 
exemple  que  )e  pottnois  fuivre,pottr  dé« 
livrer  moi  &  mon  royaume  de  cette  efr 
pece  de  calamité,  fi  je  ne  préferois  le 
repos  de  la  chrétienté ,  à  ce  qui  feroit 
ayant^etix  à  mi^%  Etats»  Le.Roi.qui  avoir  ^ 
dk  af  comnienceif)ent  de  fa  let^e ,  qu'il 
auioit  ^u  vçnir  aif^^Hsnt  à  bout  de  l'Or* 
dre,  mais  qu'il  revoit  traité  doucement 
i  càuie  de  la  jeunefle'  du  Grand* Maïue  , 
&  de  l'intérêt  qu^  prenoit  Sa  Sainteté  9 
Inouïe  qu'il  lui  avpir  déjik  mandé  ;  que 
le  .Qraod->Maiti|e,a:yoît  rfftifé  ^s  ptppo« 
fitÎQiis  qtM  avoient  paru  acceptables  aux 
Ambaffa^rsde.Uçngfîe  &  de  plufievri 
P.nnç^  d'ÂUetimgne ,  qu'enfuite  il  avoit 
4tti|j|odé  910e  tieve  &  une  entre;i'ue  qu'il 
liii.a\H>(t;a<;cpKlée;  mais  qu'jiyant  apprif 
5)H'onr(9  préparojt  i  [ui  eiivoyerdn  fecpun^ 
jl>n'AVoi^pasr.vi^.u|u  fe  r;eçdre  jà  fon  4pr 
yw%Sîmt^  il i revoit  ipromif  }  il  ajour 


._    ^  134     '    B  I  s  TOYH^E   •   "^"  . 
25S55  troupe  en  Allemagne  j  pour^  attifer  ît 
AiBiRT  ^^  ^^  '*  guêtre,  &  qucj  s^l  lui  arri-^: 
Di  beân*  voit  quelque  tl^edefàcheux  9  ce  feront 
•iiQWRo.  par  fa  faute,  8i:qu'oAiiepofùrr6it  erfA-^ 
Toir  mauvsâs  gré  à  (é$  enhemîs.  Lé  Hor^ 
ftniflfoit  en  fatfant  part  au  Pape  de-  ia* 
iraiiTanee  de  Ton  fib. 

On  voit  que  Sigîfmond,  fuîvant  fer 
ffràcet  dé  fes  prédéceifeij^»|  ne  rôu^tflfbit 
pas  d'avancer  lès  abArdiï^»  tes  plus  palw 
pâbles ,  lorf<^ti14  s^àgMfoft  :dfe'  dénigrer  les 
Chevaliers  Teirtoniques  ;  ear  amcun  Ot'* 
dre  'n*a  mërilré ,  ni  reçu  autant  dVloges 
des  fou verains'  Bontifes ,'  pour  les  grands 
fcrViçes  qunr a' '^ndus  à  rEglHe^&'l  fâf 
tetfgion;  Quant  à  ce  que  ^gWïrrdnfd  êk  iH 
frtiiiemênt  t^i'  à  -ëtë  feiV  »tax  €hèw 
liers'Teutonrqacs  en  Angleterre  ,ôh  peut 

Suprà^tewt.  ^^^^  ^®  9"*  ^^^  ^^  avons  rappbrtë  plui 

a.  p.  34t,'  haut  ;   "OC   hooè  avouons  que  nou^  h'ft* 

i^oits  encore  %teii  pu'^ouvriii-  Ailles 

pôflTdifons  de  FOrd^é^eh  È<j[^ghe;^^i^ 

ôliis.  que  fèr  l'éptjqufe ,  &** li^IYnaniere 

fibnt^ il' les' a  peïdaès'^ tukii 'ûle  kiÀmtè^ 

hhûbk  pàt'^àuVCoiâtiHiridKriés  ^uérâi'i^ 

^     dre>  éVoif  '  ^nlUès  rëcemirfbiit  dans  le^ 

hiyaumês  de  Naplel  6rdVSfcHe^^  qùiâpt 

f attenoietft-  àu^  RA  ^-é^Èfph^ ,  HW'pëat 

irôir  !<s  àétàilsf''<|tief  MM<Bf^f0n%  fait  de 

Supri.t9m^  *eet  ^vëdeéent 'dafns  4e  'tt^nlb ^prëcëdMl  ': 


DE  l'Ordre  Teutonique.  135 
rite  des  Chartres,  où  Ton  n'apperçott  pas' 
qu'on  ait  pu    fe  fervir   du   plus    léger    ^Sert 
prétexte  •  pour  colorer  une  întufiice  fi  »■  i^i^aik 
çriante*^ 

Dès  que  Charles  Quînt  ëtôît  arrive  d'Ef-  L'imperfcof 
pagne  ato  Pays-Bas  ,  il  avoir  auffi  tra-  J^JÎtîSust^ 
vaille  à  terminer  ta  guerre  entre  la  Po-  uur, 
logne  &rOrdre  Teutonique.  Il  a  voit  écrit  J^^'^y^''^ 
à    cet  effet  de  Bruxelles  â  Sigifmond  j  phm.  io-^ 
•qui  lui  avoit  promis  d'attendre  fcs  Awh-  Y?*à  Si^ 
bafiadeurs  ;  mais  la  guerre  n  avoit  pas  dif-  t$^ 
■  continué  pour  cel».  L'Empereur  étant  à     i|30« 
Maeftricht  9  écrivit  de  nouveau  le  x  1  d'oc* 
tobre  au  Roi  de  Pologne ,  fane  pour  liu 
marquer  fa  fatisfaâion  (te  ce  qu  il  avok 
'promis  d'^attendre  Tes  Ambaffadeurs',  qu^ 
•pour  s'excuferde  n*avoif  f^  les*cAvoyi|r 
auflitôl  qu'il  auroii  défké  ,  ï  cauTe  de 
-fes  occupations!  H  Tezbortoit  encore   A 
mettre  bas  les  armes  9  m  attendant  leur 
arrivée  9  &  a'ioutoitqu'ilécrivoitau  Grand-  ^ 
Maître  pour  le  même  fa^et.  L'Bmpereac 
étant  arrivé  ï  Cologne ,  nomma  George 
•de  Rogendorf ,  Baron  de  Molenbourg, 
Sébaflien  Sperar ,  Prévôt  de  l'égliie  de 
B^xen,  &  Jlean  Marafch,  ferAmbaffin 
deurs  &  Plénipotentiaires  9  pour  traiter  en 
ïon  nom  ,   conjointement  avec  ceux  du 
Hoi  de  Hongrie  i  tant  avec  Sigifmon^^ 
-qu'avec  fe  Grand-Maître*;  flesTilétoiccnd- 
^fflaire^  àVti  te  Grand']>ii&;4c  Moskesé; 


t^6        Histoire 

Se  les  autres  Princes  qui  avoiem  pris  patt 
^EJLT   ^  '^  querelle;  afin  d'engager  les  parles 

«l'fiRAHr  belligéranles  y  foUà  conclure  la  paix 9  ou 

»uouRG.  ^  fjjj^^  yjjç  trêve,  La  commiffion  des  Am- 
Coi,  ToU  baiTadeurs  eft  daiëe  de  Cologne  le  14  no- 

TJ^tVu*  ''^^^^^  I  jao ,  &  la  lettre  de  créance  eft 
*  éti  date  du  lendemain. 

Le  Pape  qui  ne  favoit  pdinc  que  TEm» 
pereur  avoit  nomme  des  Âmbafladeurs  pour 
ménager  lapais  entre  la  Pologne  S<  TOr* 
dre  Teutoaique,  lui  écrivit  le  36  décem- 
bre 9  dans  les  termes  les  plus   preiTans. 

iM.nMm*n  Votre  Ma'iefté  nlgnore  pas ,  difoit-il ,  la 
ffuerfe  cruelle  que  le  font  le  Roi  de  Po- 
logne &  le  Grand^Maître ,  &  Dieu  nous 
eft  témoin  que  noul»  n'avons  rien  négli- 
gé ,  foit  en  envoyant  des  Nonces  9  foie 
en  les  exhortant  ^  pour  les  engager  à 
terminer  Jeurs  di£féretods  par  la  yoieju- 
dtcielle  9  &  non  par  celle  des  armes  ;  ^ 
Votre  Majefté  le  iait  elle-même,  puif- 
iqoe  nous  lui  en  avons  écrit  plufieurs  fois. 
Nous  nous  rappelions  auffi  qpe  nous  avons 
«écrit  fouvent   à   l'Empereur  Maximilien 
.votre  «kttl  9  pour  le  prier  d'interpoTfr 
Ion  atttorité  9  afin  d'accommoder  amia- 
i>Itment  les  différends  du  Roi  Sigifinonjl 
f&  du  Gratttl*  Maître  ;  ce  que  nous  croyons 
«qu'il  aiiroii  fait 9  s'il  avoit  vécu  pli|s.loQg<r 
lems«.Le  Pape  ignoroit.donc  auffi #  tpiii 
^  ^u  fw SigiûnoRd  wrott  igà^iidmX 


V 


SK  Lt>lljD|ll^)TcX^OMIQVE.     f>7 

Maûmilien-f.  i  reouevue,  de   Vieutttt. 
Maintenant  nous  apprenons,  continue  \^s  albsrt 
fonyerain  Pontife ,  que  la  guerre  s'aninte  dk  Braw^ 
plus  que  jamais^  flw'o?  f»ît  d'immenfes  ®**oukhp 
pép^ratifs  'de  .part,  &  d'autre^  qu'Albert 
5*^ant  ligué  avec,  pluûsi^s  peuples  de 
Ijàll^oiagne  ,  a  ,a(fembl4  ftpC;  gr3n"4^.?r* 
née,,  ^  qnçjSijlffiapd,  cpû  a.  eii  peine 
jufque^lâ ,  i  réprimer  la  fureur  des  Tar« 
tares,  a  été  obligé ,  inalgr4f  >  lui  yde  de*   . 
ga^mr  fes  fr5>mieres.,du  «Âté.de  Ja  .Mo(«  ^ 

cov)e  &  deia  'jt^rfaiie ,  pour  cpncentrer 
ù^  forces;,  ^fiiij  d^  pPVtyoir.fe  défendre 
contre  les  e^orts  des  çhr^iens  {4çs .  Chf« 
v^lier^)  &  déijea^re  fon.propr^  royaume* 
Qn  voit  que  le  Pape  neparlpit  que  d'a<* 
près  les  iu^eftions  du  Roi  ^t  Pologne  » 
qaigçpffifiqit  les  objets,  fie  qui  luimoa<< 
Upir  QOT^^e  pr^^nt ,  «n  péril  déjà  p^iTé  t 
par  Tentiere  difperfion  de  Tarmée  ,alle<? 
m^niif^  yÇTOf  A^'  :ff<PV«  de  KOrdre.  » 

Apr^  avoir  déploré  lei.iDaû:x  que  les 
guerres  de  U  Pologne  avec  TOrdre  » 
avoient  oçcafionnés  autrefois ,  6c  ceux 
qu'il  Ci^figçptt  encqre,  le  Pape  difoit  ; 
que  .vo}i[?n(  qu^il  n  Votit;  rien  pu  gagner  ^ 
i>lpar  ,^^  lettres.,  ni  par  Tenvoi  de  fes 
Nonces,  Ù  avoi^  ieué.les  yeux  fur  TEro* 
pereur.,  qui  devok  &  pouvoit  apporter 
do  remède  à  taiit  de  maux  9  comme  pro« 
teâeiu;  de  l^Eglife  ;  k  req9érant  d'em^ 


—  pte'yer  fes-priéi^s  auprès  de  Sî^Artond'/^ 

^t^ôERT   S^' ^<>"  àûtôritë  auprès  du  Grand- Maître;; 

DE  Brah-  afin'  qu'af>rè$  avoir  Fait  ceffcr  les  hoftrlî-i 

^^^«*  tés,  \\s  remîlRnt  la   décifîon  de  I^rsJ 

différends  au  fainNfrege*  Le  Pape  ayant' 

re^réfeWé  à  l'Empereur, 'le  bîen-qiiîetf 

fêfiflîéToitippvii  h  chrétienté^  Strôfcjî^* 

^tiôti  ^iié'  Wi>ufôîr  le  mot  fflgifitioiïd  f 

qitt  ne  combâttbk  qtfl  reçi^t  contre  -les» 

eitholi^Mey  (^'Itôff  le  langage  ^e  les 

Pôlonôîs  tènôîent  ail*  Tape  )^|  lé;  pt}&iB 

iKftanïrtiè^t  8e  A>nnèi*  tous  festins  poW 

A'inene^'la'f  aîi  c«t>é  ft^R^î*&»le€tàndî4^ 

MàMe,  &  éféti^m  i  toU  l*(s  ^»e\ii? 

rfei'  /feftbàflfàacirts^^tlfcr;  fe  joiJlnMt  âf  fof 

Nortcé  il  i\xx  i An^baflfadeurs  dei  autres^ 

Princes ,  WarvaillaiTent  à  leur  faire  inettté 

bas  tos  ariîiW ,  &«lès  èngag<^flent'ï  vîVHP 

tn'pàix  ,  iiintAe^M  cbhvicfttà'-dfès  cHréi^ 

tien^  •    -'  -  -^^   ^•.--  'i-'   ^'^    -'^    '^^ 

.^a««M-  *•  ;t^â{s  tjâe'ïé  Pape-  &  rertf)cretrf  në« 

gof"rc,*   *  éhéréhoSent  qu'à  accônimoder  lés  difS^ 

Schuti.fol  euhés  de  l'Ordre  avec  la  Potogne-^^lei^ 

jU'/^'^*^  hoftilitésne  difcominuèrént pasen Prufle/- 

Htnmberg.  D'abohl  -â^ès  U  f*tc  ^é^  Rbîs  ;  tè3  Teu4' 

Fauk.pag.  ^^\^^  firent  lïnecdfarfeièrf'MàWvr^P 

1521.     ^ paffant'p^èi  deLpbav  \  tlsfe«ingbfèri^ 

en  b«  taîlté  po  W  att  jwjuér  '1 000  Pêlori»îs  qi}? 

étolerit  devant  cefie  place;  nraisfes  ennemi^ 

ne  jugeant  pas  à  propos  de  les  attendre, 

fe  jeMereift  daiis  fti  WiHey^  on- tua  iin^ 


centaine  d'hammes  de  leur  arriere-garde.  '  ^^^^^ 
Les  Teurons  attaqueront  Seeboiirg  ,  &   al^kt 
furent  ablîgés  tfabanrdonncr  Tentrcprife;  ve   Braw- 
n^aw   ils  prirent  Ncumarck  8c  Gutstadt^  i^iaovR 
Comme  Hs  avbîent  trouvé  »n  grand  bu*» 
lîn  dam  cette  dernière  ville  ,  Us  renv6J»e^ 
rent  à  IQonisber^  fousi  l'efeorie .  de  «jtaO 
hommes,  mais  des  Allemands  vôftis  à 
-la  manière  ies  Tartares ,  cfui  étôîenr  au 
fervîce  du  Roi  ,  reprirent   le  butin  U  . 
^ent  main-baffe  ftir  le  détachementi  looo 
iTëinoniqucs  s'étant  approcbési  la  fourw         ^  * 
^ine  d'Elbing,  tewercnt  en  vaitt^rde  fun-        - 
fjrendçe: cette  ville,  6e  ptitem  celle. de 
TalkenMt  ;  de-là  ils  envayetOTt  dés  dëta* 
chemens  faine   le  ravage  dans  la   Ne^ 
rung  :  &  les  Danizigois^  qui  avbient  mil 
quelques  fôtimens  en  mer ,  prirent ,  après 
un  long  combat,  un  Jacht;  ou  vaiffea»'      '  v 
appartcî»nt  à  la  ville  de  Kniphôf.  Le«        ^ .  ;' 
Px)lonoi$  prirent  Paffenheim  aux  Teutot- 
niques, •&  les  habitans  d'Elbîng ,  affift<« 
des  Dantzîgois ,  profitèrent  de  rôccafioa 
pour  détruire   de  fond  en    c;pmble ,  le 
château  de   Holland ,  que  les  Polpnok 
avoient  pris  aux  Teutons  Tannée  préc^^ 
dente.  Us  n'aimoicnt  point  apparerametK 
d'avtrir  une  fortereffe  fi  près  de  leur  vil» 
le,   quand    même  elle  auroit  dû  refter 
entre  les  mains  des  Polonois  ;  &  quoi* 
que  ces  dernieri  ne  dûffent  pas  être  con- 


1^        Histoire 
tens  d*un  pareil  procëcié ,  on  ne  voit  pas 
Almiit  ^'^^  ^^  ^^^'^^  témoigné  leur  reiTentiment 
s>%  Bran*  aiix  £lbingeois«  Voilà  en  bref  quels  ftt« 
HÉBOHRo,  ^j^j   |g^  principaiu»  adet  d'hoftilités  qui 
4iurent  lieu  en  Pcafle  «etie  annéie  »  &  qu« 
«Mniji  n'avons  pas  cru  devoir  détailler , 
pour  repcendrcL  plutôt  |ip  fil  des  jnégoci»* 
iioflf;        '        : 
Difcfm .    On  ignote  en  quel  tetm  les  Ambaila- 
uéttn^t'  ^^"*^  ^  l'Empereur  arrivèrent  près  du  Roi 
l'Einpmvr  de  Pologne ,  qui  étoit  toujours  à  Thorn  ; 
*tt  Roi.     4IIIIÛ  il  eft  vcaifemblable  que  ce  ne  fut 
^   I53I*    ^u^au  moU'ëe  îanviar  ou  au  commeiip 
cément  de ^vrier  de  Tan  i^xi  9  pui^ 
'OUe  le'preaûerarrat^ementconotj  »  qu'ils 
nrcfnt  avec  ce  Monarque  ,^n'ent  lieu  que 
le  15  de  ce  dernier  mois.  Lorfque  les 
Ambaf&deurs  de  Char)es*Quint  eurent  au* 
tàé.  Pol  &enc€  de  Sigifmond,  un  d'eux  fie  un 
J*^^^"""'  long  difcouVs  pour  aflurer  le  Roi  de  l'a- 
mitié de  fon  maître ,  pour  le  féliciter  en 
Ion  nom ,  fur  là  naîflance  de  fon  fils  ^  8e 
pour  lui  marquer  fa  reconnoiflànce  des 
services   importans  qu'il  lui  avoit  ren* 
dus  ^  lors  de  fon  éleâion  à  l'Empire  j 
comme  nous  l'avons  déjà  obfervé  ailleurs* 
Cette  harangue  rouloit  encore  fur  plu* 
fieurs^  autres  points  que  nous  omettrons^ 
pour  ne  parler  que  de  ce  qui  Concerne 
l'Ordre  Teutonique.  L'Empereur ,  dit-il , 
voit  avec  peine  ^  la  guerre  qui  s'efi  allumée 


bE  l'Ordre  Teutoniqve.  141 
entre  U  Pologne  Sc  l'Ordre;   d'abord ^ 
à  caufe  de  ramitié  qnM  a  pour  lé  Roi ,    S^^l 
enfuiteàcaufe  da  Grand-Maître,  en  qui  d^Buam- 
le$  Princes  &  toute  la  Nobleffe  de  TEm-  »«»•«*«• 
pire  (e  trbui^ent  en  ^Ique  iorte  offen- 
fét  y  lui  étant  trèi  attachés  »  ainfi  qu'à 
fon  Ordre  y  &C  étant  obligés  par  devoir  ^ 
de  ne  pas  les  abandonner  :  i  quoi  il  faut 
ajouter ,  cdntinuoit  i'Ambafladeur  ,  com<* 
bien  ta  guerre  eft  affreufe  entre  des  Prîn« 
cet  chrétiens  &  de  fi  proches   parens  , 
lurtout  que  l'un  d*eux  (  le  Grand-Maître  )  n 

eft  en  quelque  façon  eccléfi^ique",  étant 
▼oué  h  la  religion ,  &  qu'on  ne  peur  pren- 
dre fans  péril  des  biens  qui  ont  été  donnés 
à  Dieu ,  &  mis  légitimement  au  pouvoir 
de  l'églife.  Il  repréfentoit  enfuire  ,  que 
les  Moscovites ,  les  Tartares  »  tes  Turcs 
&  les  Valaques  étoient  attentifs  aux  évé« 
nemens  de  cette  guerre ,  &  n'atteodoient 
que  Toccafion  de  dévafter  la  Pologne. 
Après  avoir  exalté  les  viâôires  que  Sigif- 
mond  avoit  remportées  fur  les  Mofcovi- 
tes  &  les  Tartares  y  il  repréfentoit  adroi« 
tement  l'inftabilité  de  la  fortune  ^  &  conv- 
bien  il  étoit  important  de  terminer  la 
guerre  de  Prufle  :  nous  fommes  envoyés 
par  l'Eippereur ,  difoit-'il ,  pour  employeri 
conjointement  avec  les  Ambaflfadeurs 
du  Roi  de  Hongrie ,  tous  les  moyens 
propres  à  ménager' la  paix  ou  une  trev^ 


14^  H  I  s  T  O  I  R  E 

avec  rOrdre ,  &  il  prioit  inâamment  le 

Il^e^V  ^^*  »  *"  "^™  ^^'  ^^^  maître ,  de  fe  prê- 
i)%  £ran*  tef  à  un  traité ,  &  <le  mettre  bas  les  ar* 
v^hovM^r.  jQçj  ^  quand  même  H  croiriMt  avoir  eu 
un  )ufte  fujet  de  les  p^ftdre;  Si  *  com- 
me TeTp^re  fermement  Sa  Majjéflé  Impé- 
perial ,  pourfuivoit  l'Orateur ,  ,Votre  Ma^ 
îeAé  veut  bien  (e  rendre  à  fes  follîcita* 
fions, nous  lui  ferons  connoîrrc  plus  par-^ 
ticuliéremenc  nos  inftruâîoni;  il  quand 
nous  faurons  fa  rëfolotion ,  nous  nous^ 
rendrons  auprès  du  Grand-Maître,  pour 
nous  acquirer  de  notre  commiffion  ,  ef« 
pérant  que  Son  Excellence  (  le  Grand* 
Maître  )  ne  mëprifera  pas  les  volontés  ^ 
ou  les  défirs  de  l'Empereur,  &  fe  prê* 
tera  à  faire  la  paix  ou  une  trêve ,  à  des 
conditions  honnêtes^,  ^uand  on  examine 
cette  longue  harangue  ,  ^n  voit  que  l'Ëm* 
pereur  ^qai  s'oâroit  pour  médiateur ,  étoit 
bien  éloigné  de  regarder  la  Pruflfe ,  com- 
me partie,. ou  (i  l'on  veut,  comme  un  fief 
de  la  Pologne  ;  &  on  peut  juger  de  quel 
oéiî  les  Princes  de  l'Empire  avofent  vu 
les  déclarations  de  Mazimilien  &  la  let« 
tre  que  Sigifmond  avoir  furprife  à  Char«' 
les»Quint,  en  fuppofant  que  toutes  ces 
pièces  leur  ayent  été  connues, 
Ttere  ée  Les  Ambafladeurs  de  l'Emperedr,  Geor« 
a5  lottti.  gç  ^  Margrave  de  Bi andcbourgf ,  f/ere  du 
'  ^^  '  *    Crand«Maitre ,  Frédéric ,  Duc  de  Lignitz  ^ 


DE  I^OKDH^ -TkUTQKIQU'E.   ,143 
{q^  beau ^frçre ,  &(  Àmbroifç  de  Schaïkan  » 
Comte  de  Zdad,  Ambafiaideurs  du  Roi    au^^jit 
de  Hongrie,  qui  cherchoient  à  entamer  de  BF.n^- 
les  négociations,  foliiciterent  d'abord  une  P**^^*'*' 
/urpenfion  d^annes ,  à  laquelle  Sigirmond 
fe  prêtai  à  condition  que  le  Grand -Mai; 
tre  en  fit  autant  de  fon  côté,  L'aftc  par    <^^^*  ^*'* 
lequel  Sigifinond  accorda  cette  trêve  qm  ^j^'JVôl* 
'^devoit  commencer  le  17  février  &  Ani^ 
le  2  ^  mars ,  veille  des  Rameaux ,  fut .  ex- 
pédié à  Thorn  le  1  j;  du  mois  de  février 
15x1  ^  avec  un  (auf-conduit  pour  que  le 
Grand-Maître  pût  fe   rendre  avec  unç 
fuite  de  ^oo  cavabers  àRîerenbourg,  afin 
de. faciliter  le  travail  des  Ambai&deurs. 
Le  môme  jour  ,   1 5   de  février ,  lesdits  Wii.  nvm» 
Ambafladeurs  firent  un  aâe  par  leque^  ^^* 
ils  attefierent   que  le   Roi  de   Pologne 
avoit  ,  à  leur  (ollicitation  ^  accordé ,  unç 
trêve    Se  donné  un    fapf- conduit    au 
Gran^-Maître.  .^ 

Le  Roi  ne  fit  connoître  fes  intentions    . 
ultéfieures  aux  AmbafTadeurs  y  que  Je  17 
février ,  premier  jour  de  la  trêve,  il  d^ 
clarà  qu^il  vouloit  demeurer  dans  les,  ter- 
mes de  la  paix  perpétuelle,  &c  propola  • 
feulement  de  (è  relâcher  fur  tjois  ^rticles^  ^ 

de  cette  pa'^.  Il  cpnO^ntoût  premiéremetu ,  niM  juifli^ 
à  lever  robIi|;ation  qu'avoicnt:  contrajftée  »^^' 
les  Chevaliers  dé  recevoir  des  Polonois 
îdans  rOrdre,'iSecondement  »  à  ce  que  TOc*  . 

-  c        .    \  •    -  •  *    / 


144  H  I  s  T  6  t  R  ^ 

dre  ne  fui  pas  obligé  de  dôfinet  Ad  fecours 
Aliert   *  '*  Pologne  contre  rEmpc^ear ,  TEm- 
te  Bran-  pire  &C  les  autres  Princes  chrétiens ,  mais 
^uavtQ.  feulement  contre  les  infidèles ,  â  condi- 
tion qu*il  ne  donnât  jamaii  aucun  fe- 
cours ,  ni  à  l'Empereur  ni  i  TEmpire , 
ni  â  d'autres  Princes  contre  la  Po  ogne. 
Troifiémement ,  comme  l'Ordre  avoir  fait 
de  grandes  pertes  dans  la  guerre  aâuéllei 
&  ne  pouvoit  point  par  conféqueutdon- 
aer  du  fecours  à  la  Pologne  contre  les 
infidèles  9  Sa  Majefté  promettoit  de  l'en 
dirpenfer  pour  un  certain   tems  qu'elle 
5xerotr ,  félon  qu'elle  le  jugeroit  convena- 
ble. Quant  à  ce   qui   regardoit  les  pri« 
fonniers  6c  les  forterefles  qu'on  s'étoit 
prifes  de  part  &  d'autre  pendant  la  pré- 
îente   guerre  ,  le  Roi  promettait  que  f 
quand  le  Grand -Maître  lui  âurott  rendu 
hommage  ,  îl  en   agiroit  avec  bonté  i 
fon  égard ,  &  d'une  manière  qui  fatisfe- 
roit  les  médiateurs. 
îow^*^r      ^*  Ambaffadeurs  de  l'Empereur  &  du 
porTtd'At*^^^  ^   Hongrie  ,   n'ayant  rien  obtenu 
bert.  d'autre  de  Sigifmond  ,  que  les  articles 

t^^i.ni^[  ^^"5  "^"*  verions  de  rendre  compte  , 
f/ff!  *      '  partirent  pk)ur  allçr  trouver  le  Grand- 
irai.    Maître  à  Riefenbourg,  &  lui  dirent ,  qu'il 
leur  paroiflbit  quil?  le  Roi  n'exigeroit  de 
lui  que  Fhommage  réglé  par  la  paix  per- 
pétuelle ,  que  p  s'il  vottloit  le  rendre  à 

l'exemple 


DR  L*0»DRE  TkUTOKIQUE*    I4f 
rezèiiiple  de  fcs  prédéceiTeurs ,  il  devoir  ! 
s'attendre. que  Sa  Majeftë  s*accorderoit    j^f.^^i 
aifément  avec  lui  9  pour  les  dommages  oc>  pb  Bran* 
cafionnés  par  la  guerre.  A  quoi  le  Grand»  w»ovAa« 
Maître  répondît  :   que  Thonneur  &   la 
confcience  ne  lui  permettoient  pas  de 
prêter  ce  ferment  en  conformité  de  la 
paix  perpétuelle^  que  fes  prédéceiTeura 
n'avotènt  fslit  que  par  contrainte  au  pré* 
judice  de  l'Ordre ,  &  contre  les  difpofi* 
tîons'de.  la  paix  faite  précédemment  e 
BrzefcV  dii  confentement   du  St»  Siège  : 
que  d'ailieùcvcette  paix ,  nommée  ptfm 
pimcUc  j  avoit  été  faite  au  préjudice  .de 
rautôrité   Impériale  y  du  St.  Empire  Se 
du  St.  Siège  Apoftolique,  à  qui  l'Ordre 
étoit  immédiatement  fpumis,  &  qui  lui 
avdt    défendu    autrefois     de    faire    un 
pareil  ferment  :  à  quoi  il  ajouta  qye 
ce  ferment  fépareroît  .entijéremént  l'Or* 
dre  de  la  nation  Germanique  ;   &  que 
Frédéric  de  Saxe ,  fon  prédéçefieur ,  M 
l'ayant  pas  fait  ,  il  efpéroit   qu'on  ne 
Texigetoit  pas  de  lui.  Les  Ambafladeurs 
propofcrent  enfuîte  au  Grand -Maître  9  les 
adouciffemènsa  la  paix  perpétuelle,,  qu(^ 
le  Roi  de  Pologne  ay^it  pronui  ;  â  quoi 
il  répondît  :  q«e  ces  articles  ne  lui  dé- 
plaifiMent  fas  ^  mais  qu'ils  ne  fuffifoient 
pas  pour  les  intérêts  dé  fon  Ordre  :  que 
par  la  paix  perpétuelle  on  avost  eolev^ 
Tom^  FUI. ,  G 


14*  H  r  s  T   O  I  R   É 

de  û  grandes  pofieffions  audit  Ordre  V 
AtB^Rt  ^  ^**'*^  venoit  encore  de  fouffirir  de  û 
T>E  brak^  grands  dommages  par  la  prëfentç  guerre, 
^EBOM^.  ^yç  ^  quand  même  le  Rcriïeroit  trés4ong» 
iems  fanrlm  demander  de  fecours  contre 
les  infidèles ,  alnfî  qu'il  le  marquoit  dans 
iin  des  articles  ^^  le  Chevaliers ,  loind^é^ 
tre  en  état  de  combattre  les  infidèles, 
t>ourroient  à  peine  s*ratretenir  dëcem» 
ment.  Si  Sa  Majefté ,  diibit  le  Grand*^ 
Maître  ^  vouloît  nous  rendre  ce  que  la 
Pologne  nous  a  pris  (  c'eft-à«dire ,  la 
Prufle  royale  )  alors ,  non  feulement  nous 
fecourerions  le  Roi  puiiTamment  contre 
les  infidèles ,  mais  nous  ferions  encore  eil 
état  de  fuivre  notre  profeffion^  ce  que 
nous  d^firons  ardemment,  en  combat* 
tant -les  ennemis  de  la  religion,  &c  èn:la 
^rotég^àrt^  par  «os  amies'  j,  contme^iu» 
prédédeffeuK  l^ditt  fait  avec' tant  de  cooip 
fage  &  d'une  manière  fi  louable.  Daiti 
ce  cas-là ,  continuoit  ce  Prince  ,  nous 
nous  foumcttroni  volontiers  à  tout  ce 
que  l'igiiiperear  &  le  Roi  de  Hongrie 
régleront  >  tant  fut  le  fecours  que  nous 
.devrons  d^ngr  au  Roi  ,, que  fur  tous 
'les  auti'e^-pô^ints  ,  «qui  pourront  contri- 
t^uer  à  entretenir  la  pa^  &  te  bon  voi- 
Ifinage  enfre  la  Prufie  6t  la  l^otogne. 
.,s-  Les  AmbaiTadeurs  propofererit  alors  au 
^rand ^Maître  i  enfuitè  ides[  ordbfes  qa'iîl 


DE  l'OrdUK  TcVTONIQUfi«  t^ 
avoîent  reçus  de  leurs  Souverains  «  de  faire  ^ 
une  trêve  avec  le  Roi  de  Pologne ,  ainii  j[^V 
iqa'aacompromis  pouf  (bumettre  toutel  f€$  p^  Biia«- 
difficuUës  à  Tarbîtrage  de  l'Empereur  6c  du  •*••**•• 
Roi  de  Hongrie  t  ènfôrte  que  û  ces  Prin* 
ces  ne  pouvoient  point  les  accommoder 
amiablement  ^  ils  euflènt  le  pouvoir  do 
le  décider  en  qualité  de  juges  ;  ce  que 
le  Grand-Maître  accepta  ,  pour  autant 
que  le  Roi  de  Pologne  confentiroit  à  faire 
un  pareil  compromis  ,  &  il  pria  les  Am«- 
bafladeurs  de  pe  rien  négliger  pour  por- 
ter le  Roi  Sigifmond  à  prendre  un  de  ces 
deux  moyens  ;  c'eft-à*dire ,  à  laîi&r  ac» 
commoder  les  différends  qui  exiftoient 
entre  la  Pologne  &  la  Prufle ,  par  VExA^ 
pereur  &  le  Roi  de  Hongrie ,  ou  à  leur 
permettre  de  les  juger  définitivement. 
Le  Grand -Maître  confentit  encore  ci» 
preiTément  à  une  Aifpehfion  d'armes  qui 
durerait  autant  que  les  n^ociations  pour 
la  paix^  à  condition  que  de  part  &  d'au- 
tre en  n^entreprendreit  rien  contre  les 
forterefles ,  qu'on  s'abftiendrmc  de  tout 
incendie»  Sc  qu'on  pourroit  faire  vAiir^ 
de$  vivres ,  ainii  qu'on  en  étoit  convenu 
pendant  la  trêve  qui  avoit  eu  lieu  lors, 
de  feAtrevUe  qu'il  avoit  eue  à  Thorn 
avec  le  Roû  Quoique  les  Ambafladeurs 
ignoraflent  H  Sa  Majeilé  accepteroit  ces 
condition^  ^  Ùl  firept  cependant  fi  biM 

G  2, 


148  Histoire 

auprès  du  Grand-Maître,  qu'ils  Tenga- 
AtBERT  gcrcnt  à  écrire  aux  chefs  de  fes  trou- 
s>s  B&AN-  pes  9  de  ne  rien  entreprendre  contre  les 
»i»ovRft.  fortereffes  du  Roi,  &.de  s'abftenir  dln- 
cendier  aucun  endroit  jufqu'à  nouvel  or- 
dre. Les  AmbafTadeurs  de  retour^  fup- 
plièrent  le  Roi ,  tant  en  leur  nom ,  qu'en 
celui  de  leurs  Maîtres  »  d'accéder  aux 
conditions  dont  ils  étoient  convenus  avec 
le  Grand  "Maître,  c'eft-à-dire ,  de  faire 
un  compromis  .pour  taifler  décider  ^  (bit 
amiablement,  foit  judtciellement ,  (es  dif- 
ficultés ,  par  l'Empereur  &  le  Roi  de 
Hongrie,  6c  de  donner  aux  chefs  de  (ts 
croupes ,  les  mêmes  ordres  que  le  Grand- 
-Maître  avoit  donnés  aux  chefs  des  iien- 
lies ,  pour  fufpendre  les  hofiilités.  Nous 
.apprenons  ces  détails  de  la  relation  que 
4es  AmbaiTadeurs  firent  par  écrit  au  Roi 
:de  Pologne ,  des  coi^férences  qu'ils  avoient 
eues  avec  le  Grand -Maître  (  i  ). 

Enfuité  des  réfolutions  qu'Albert  avoît 
prifes  avec  les  AmbaiTadeurs  des  Puiflfan- 
ces  médiatrices ,  il  nomma  le  1 9  de  mars, 
.pour  fes  AmbafTâdeurs  &c  Minières  plé- 
nipotentiaires ,  Job  y  Evéque  de  Poméfa- 


C  T  )  Il  t'âgit  d'une  féconde  irtytj  &.  non' de  la 
prenoiert  ,  en  vertu  , de  Jaq utile  je  Grand- Mettre 
avoit  eu  la  liberté  èe  fe  rendre  â  ^cfcobourg  »  pour 
y  recevoir  hs  Ambaffadeursi     *      i 


DE  l'Ordre  Teutonique.    140 
nie  i  Henri  de  Miltiz  ,  Commandeur  de 
Nîedenbourg,,    George   de   Kinhcim  &    aib^Xt 
le^tï  de  Fœdera^,   avec  plein-pouvoIr^K  Bram* 
d'accepter  tout  ce  que  les  Ambaffadeurs  ï^"ov»«* 
de  l'Empereur   &  du  Roi  de  Hongrie, 
jugeroient  convenable ,  &  il  leur  confia 
fon  fceauy   pour  pouvoir  fceller  en  Ton     • 
nom ,  la  convention   qui   devoir  s'enfui* 
vrc.  Ce  plein- pouvoir  eft  daté   de  Vie-   ibid.à»m. 
fembourg  ;    mais   il   eft    probable  qu'il '^> 
faut  lire  Riefenboarg.  On  peut  remarquer 
d'ayance,  que.  le  Grand -Maure   n!eni- 
ployoit  pas  les  Grands*Officiers  de  l'Or- 
dre ,    &   ne   faifoit    point   mention    du 
Chapitre  dans  une  circonftance  fi  impor« 
tante  :  c*étoit  préparer  les  efprits  à  voir 
dans  la  fuite,  un  ou  de\ix  de  Tes  affidés 
contraâer  au  nom  de  l'Ordre,  non-feu- 
lement  fans   en  avoir  reçu  la.commif-^ 
fion  ;  mais  même  contre  fa  volonté.  Le  '  * 
Nonce  du  Pape,  ayant  joint  (es  inftan« 
ces  à  celles  des  Ambaitadeurs  de  l'Em- 
pereur 6c  du  Roi  de  Hongrie,  ils  obtin-   ,. 
rent  de  Sîgîfmond  qu'il  fe  prêtât  à  uft 
arrangement,  dont  nous  ne  rendrons  pas 
compte  à  préfent ,  parce  que  toutes  fes 
djfpofitions  font  rapportées  mot   à   mot 
dans  le  traité  que  nous  allons  voir.  Cet. 
aâe  préliminaire  ,^  daté  de  Thorn  le  11  nti.  pop 
mars,  eft  figné   par  Zacharie ,   Evêque  »»^ 
de  Garde,  Nonce  du  Pape,  député  fpé». 


tgo         Hîsreint 

cialement  i  C€t  effet ,  par  Sebaftlen  Spè» 
AiBERT    rat  9  Ambaffadeur  de  1  Empereur  ^  par  le 
M  Brak-  J}qq  de  Lîgnijz  &  Àmbroife  de  Sarckan^ 
''  AmbaiTadeurs  de  Hongrie. 

En  conféquence  de  ce  qui  avelt  ^të 

réglé ,  le  Roi  ordonna  le  a6  île  mars  ^ 

«ne  iufpenfion  d'hoftilités ,  d'une  manière 

Mîd.  num*  finguliere.  ^  Nous  vous  mandons ,  difoit* 

*^^^  il,  à   Tes  Généraux 9  que  nous  n'avons 

fait  ni  trêve ,  ni  furpenfion  d'armes  avec 

rOrdre;  cependant  comme  les  Ambaf* 

fadeurs   de  TEmpereur    &   du    Roi   de 

Hongrie  f  nous  ont  requis ,  i  leur  retoui^ 

et  Riefenbovrg^  où  ils  avoient  conféré 

avec  le  Grand- Maître,  de  vouloir  faire 

ceflfer  les  hoflilités,  -nous  aiTurant  que 

ledit  Grand-Maître  avoit  ordonné  de  (on 

cÂté,  la  même  chofe  aux  chefs  de  fes 

tfoupes  ,  nous  vous  défendons ,  jufqu^à 

nouvel  ordre ,  de  commettre  aucune  hof« 

tilité  y  k  moins  que  les  Teutoniques  né 

commencent  les  premiers.  « 

Treff  at     Enfin  le  7  d'avril,  les  Ambaffadeurs 

>  *■'*        d'e  l'Ordre    conclurent  une  trêve  avec 

'***•     la  Pologne,  par  la  médiation  du  Nonce 

&  des  Ambafladeurs  de  TEmpereuf  & 

du  Roi  de  Hongrie.  Voici  la  fubftance 

de  Taâe  qui  en  contient  toutes  les  cpn* 

€ùê.  foh  ditions.  »  Albert ,  par  la  grâce  de  D%u  , 

to«.4.fti«h  Maître  Général  de  l'Ordre  Teutonique, 

'^         La  guerre  s'étant  allumée  entre  le  Sérér 


B£  l'Ordre  TeiiTONiQVfi.  151 
flaftmellm  de  Pologne  &  l'Ordre^  noire 
Sh  Père  le  Pape  tious  a  folHcité  fouvent  ][]^^t 
par  écm»  ainli  que  par  fon  Nonce  Za-  s>b  Irak* 
charie,  Evêque  de  Garde ,  &  l'Emperettr  «>«••*••* 
de  même  que'  le  Roi  de  Hongrie  ont 
disii^é  nous  envoyer  '  pareillement  leura 
Ambafladeuis^  a6n  de  nous  engager,  à  la|  . 
paix.  Pour  que.  nous  >  qui  faiiTons  pro« 
feffimi  d'être  obëiflaht  a^  St.  Siège  k  ne 
paroiffions  pas  réfifter  toux  exhQrtaiiofiS 
du  Pape  ^  &  pour,  qu'en  notre  qualité  de 
Prince  du  St.  Empire ,  nous  ne  parois 
lions  pas  réfifter  aux  remontrances  & 
sax  défirs  dç  $a  Majefté  Impériale  6e  dy 
Roi  de  Hongrie  9  &  enfin  pour  que  ,noui 
piiifficnis  combattre  les  in  fi4cle«  il'esem^ 
fde  de.  nos  ptédéceiléurs ,  ce  que  nouf 
«Tons  tou)oars  beaucoup  défîré,  noue 
avons  envoyé  «nos  Ambafladeurs  { il  les 
|ionimc}.avec  des  pouvoirs  Aiffifans,  qtli 
/ont  convenus  des  articles  fui  vans  avec 
ie  Roi  de  Pologne  ,  en  ptjikMi  in 
Nonce^  &  à  Tinter vention  des  Ambaflf^ 
deurs  deTEmpereur  6c  du  Roi  de  Hon«^ 
grie.  ic  il  rappotte  ici  tous  les  articles  donc 
St^fmood  étoit  convenu  avec  leisdits 
Ambaffiideurs  :  favoir  i^t  Le  Roi  ^ 
Pologne  cqnfènt.â  faire  une  fteve  de  4 
ans  y  entre,  lia,  Staniflas:&  Jean  9.  Ducs 
de  Mdbvic  dVné  part ,  &  le  Grand- 
Uaitre  Se  tous  fes  alliés  de  l'autre  »  te* 


XXXV* 

Albbrt 

DB    BllAlf- 


f^a  H  18  T  o  I  R  t  r 

quelle  trêve  commeiKera  le  lO  du 
aavrit.  lo.  Sa  Majefté  prend  pour  .àrlH<« 
•  très  des  différends  ^cjû'eile  a  avec  TOr- 
dre ,  au  fujet  de  iliommage  que  le  Grand^i 
Maître  refu/e  de  lui  rendre^  l'Empereur , 
fie  en  cas  d'abfence^  Ton  frère  Ferdi- 
nand, &  le  Roi  de  Hongrie  &  de  Bo- 
hême ;  le  premier  ayant  pour  adjoine  i 
le  Cardinal  de  Sahzbourg   Se  George» 
Dud  de  Saxe 9  6c  le  fécond»  le  Cardi* 
nal  de  Strigonie  &  TEvêque  de  Ctnq« 
£glifes;  lefqiiels  arbitres  auront  le.  pou^ 
Voir    de    prononcer    dëfTnitivement   (nt 
teette  caufe ,  quand  ils  le  jugeront  i  pro? 
*po^  f    pourvu    que  ce   foit   pendant  là 
trêve  de  4  ans.  Si  Tun  des  adjoints  df 
l'Ëmpeteur  vient  à  mourir ,  il  en  pren«- 
dra  un  autre  du  confentement  du  GTand- 
Maître  ;  &  fi  c'eft  un  des  adjoints  du 
Roi  de  Hongrie^  qui  vient  à  manquer^ 
il  né  le  remplacera  ^'avec  te  confeiiii 
temèfit  tîu  Roi  de  Pologne.  On  voit  par 
xe  dernier  article,  que  lé  Roi  dé  Hoà- 
*f[rie  étoit  pour  celui    de  Pologne  ,  & 
l'Empereur  pour  Albert  :  ainfî  Charlei» 
Quint  mieux  inftruit  i  étoit  bien  éloigné 
^e  croire  ^ue  les  déclat;itioTi5  dé  i'Erriv 
^eréut"  Maximilitn  fon7aïéiil'avo^t  pi. 
âéfi^rr  let;'  nœuds  "qid  «aitâchotent  la 
Gran* Maîtres. de  rOrdrèi>Teuton^e  i 
l'£napirf,  3^.  Lu  ibldats  étrangers  à  b 


DE  L'QrDRIE  TEingONIQUl.      155 
iblde  des  4eux  Puîffances ,  évacueront  la 
Prufle  dans  refpacc  de  quatre  femaines ,    ^^^^^ 
à  compter  lesdites  .quatre  femaines  de  la  Dt  Brak\ 
f^te  de   Pâques  qui   ëtoit   déjà  paffée  ;  "?^^**- 
c- eft-i-dire  9  trois  femaines  après  la  figna«c 
ture    de    cette   convention.  On  régloit 
les  routes  que  dévoient  tenir  les  foldats 
étrangers   à  la   folde  .  de  ,  l'Ordre ,   qui 
étoient  en  garnifon   à   Konigsberg  ,    à, 
Balga,  à.Brunsberg  &  ailleurs.  4^.  Les. 
arbitres  régleront  tout  ce  qui  concerne, 
lès  dommages  qu'on  s'eft  fait  ,   &  les 
places  que  Ton  a  prifes  de  part  &  d'au- 
tre. 5^rf  Tous  les*  prifonniers  feront  relâ- 
chés dès  à  préfent,  fans  rançon.  Enfin 
pour  que  cette  affaire  Toit  terminée  irré* 
vocablemei^ty  le  Souverain   Pontife  au- 
torlfera   les  deux  Cardinaux  9   ou   ceux 
^ui  ponrroient  les  remplacer  en  cas  de 
mort ,  pour  veiller  à  ce  que  les  difficul- 
tés foietit  entièrement  terminées ,  &  pour 
confirmer  en  (on  jnom ,''  ce  qui  aura  été 
déjçidé ,  avec  pouydtr  de  décerner  telle. 
"cenfure  qu'ils  îugeront  convenable ,  con*» 
tre  ceux qiii  bieroient  y. contrevenir.  Après 
rénumératîon   de  tous  tes  articles  ,  lé 
Grand-Maîtrfe  déclare  ,dy  accéder  6c  dé 
les^  approuver  ,  ÔCj  termine  cet  aôe  er^ 
fai(^nt  un  Compromis  fentblable  à  celui 
du  Roi  de  Pologne,  par  lequel  il  fe  re- 
oiet  cntïéremçnt  à  l^arbitrage  de  l'Empe-.  - 


154         H  I  t  T  o  1  R  1 

rcur  €c  du  Roi  de  Hongrie  ,  let  araton- 

Albirt  ^"^  ^  i"S^  définitivement ,  s'ils  ne  peu- 

ot  bkan.  Tent  accommoder   les   parties  amiable- 

DifovM.  ment;  &  il  promet  folemnellement  de 

s'en  tenir  à  ce  qu'ils  auront  décidé.  Cet 

aâe  en  date,  comme  nous  avoiû  dit, 

du  7  avril ,  (iit  fcellé  à  Thorn  du  fceaii 

du  Grand- Maître,  &  (igné  par  Job,  Eve- 

jifue  •  de  Poméfanie  ,  qui  contraAoit  au 

nom  de  ce  Prince ,  &  qui  étoit  le  pre- 

ihier  de  fes  AmbaiTadeurs.  (  i  ) 

m  I  II 

11)  Comme  le  compromif  do  Koî  de  Polocue  •& 

•      •marauablc,  noui  croyoni  devoir  rapporter  Ta  ma* 

liiere  oont  il  eft  exprimé  dans  cette  ehartre.  Secundo^ 

Qiiod  Majefi^  Sua  céafemtu  tu  Sactmm  Cmfartmm 

jnajeflatem,    vel  ioco   &    in .  ûtfintia  fum  CmftLrtm 

Majfflatit  j  in  Screnijpmum  Dominum  Regem  Fer» 

dinAtidum  ,  &>  Sertmijimum  Jfomimum  Uungarim  ^ 

Sohemia  Regem  in  hune  eftàum,  fuùd  Sua  Majefi» 

iaê    Regia    fuoad    juramentum  6r    dehitum  ,    tfuoé 

Dominuê  Magifttr  cum  fuù  Ordine^jugta  cùmtiuÊW^ 

ûam  paciê  perpetum ,    Majefiati  Siim  &  fegn0  fim 

rolonim  facere  rtcufat ,    eontetaatur  ferre  ioguiti^ 

sera  prafatsrum  Majejtautm  ^  €um  admnmê  Cmfunm 

^eifitudini  Reverendimm  .  .\ ,    Et   pariter   sdffunSi^ 

Sereniffimo  Domino  lLudévi€o  Uuagarim  &  Bvhtmim 

^gi  lUverenéiJiMiê DommiM. . ..  fnam (ofui^oati» 

Mo^tfia$  fua  Regia  prâfatit  MauSdûbuê  ptenarie 

ac  mevoca^iliter  defirt ,  ù  quam  factre  it  pronnm^ 

tiartt  dehtbuttt  ante  lapfum  terminum  fupr^  fctiptum 

hdueiAfum  s  loe9  &  tempoft  eis  op^gBrtUu»*  £t.plii|l 

i  .*    r'  jpr«mi/2i   omnia  pu   ùuf ritatem    ad  kaa 

htgotiom  congruemtem  ita  fifmarêntur  ,  fuad  ia  fiiâtm 

ntm  nuUa  eventuum  novitatê  ifritaHntmr^  Summug 

pontife»  ijis  ReverendifiimU  àuohuê  ûow^h  Car^ 

^uuihhui  eommittert    digiMiiur  ^  fuattmu»  àpmtm9 

SanaitëtuSua  int^r  ijioê  PrinHpeM  êoatwditm  ^am 

traSanpâ  diUgmtUm  ëMtiàug^  Jiegut  i9gi^i^^ 


DE  l*Orbre  Teutootque.   155 
Le  même  jour  le  Roi  de  Pologne  fit 
«n  aâe  entièrement  feiid>labte  à    celui    al.^^t 
du  Grand*  Maître  «donc  npui  venonjs  ^m  B&a^. 
Kendré  compte*  Ee(uit<  les  Mmûits  <^  *^**^v*^ 
l'Ordre  ,  fireat   un   arr^n^ngieiic  avec  J*j^*  ""^ 
ceux  de  SîgifmoAd'f  ,en  pnifejice  dei  Âiit* 
baffadeurs  de  TEmperéur  6c  dii  Roi  de 
Hongrie,  pour  la  lii^rié  des  prifonnieri 
qui  devoîeni  être  reikiiéf  df  part  6c  d*ai>- 
tte  (90$.  rançon,  Onfiy  r^a  (encore  que 
les,&i)ett  des  dem  côtés ,  .qui  n'auroient 
pas  fecouru  leur  maître  ^  j()\à:  q^î  l'aur 
fôitnt  abanâoi>né   de  q^jslqae'  manierf 
que  ce  iftr,pourroienK, aller  .6c  revenir 
ltbrement.}orqu'i^  la  Hfite  de  Su  Jacques  1 
pour  tâcher  de  ^'arranger  avec   luit  6(.r 
qu'oÀ  leur  doniiecokméme  les  fauif-cant         ^  ' 


C^rdinûle»  ,'  ^'ïif  ivtnfûm  Hiorttg  '  bftttfhi  éorvm 
^lUr  vi^tnâ  1611M  iUo.f  qui  in  dfmçnui  hcmm  gieéh 
êfet^  confirment  koncor4ata  ,  &  d9Ctrm$nt  ^ut^mtû^ 
^ofloUca  perpituo  dur'ntura ,  0i}ici€nteM  eommîna* 
iÂ9ntm'pm*urum  ^  fên/ufémm^fitut  tpfis 'JJt9dinis  2: 

t  ptpttfBoiÈ' ,  p(tf  aiiioritattm  ad  ho$  uègQtiumtoH^ 
gnieéU!tm^:tA  une  ncboaDiiTiince   pofittre.dr  l^of 

r,  aùf  rOrdK  iR.pouircMC  riffi  l4ite  Icftf^ 
'       trptlei^  Aiatiem   fanr  i'aurdât^ 


d^iD'é^t  dani.  Ile  ptrMtlcr  ^at]enH 
ëtfi^Pqic;  Ofe  iooinpfitjdarAtfî^tia  Fol^soe.  eft .««« 
utfii  nîppacté  iiiQtiiQoc,/f)aps.ua  afte  dt  ce  Pri^fit 
flo^^voit  fcfyi  iè'  baft  à  ctluî'-cl,  à  la  rffcrvc'^^'tfi^ 
nm  4«  '  ctr  oifits  j  pfen^nt  &  .irr^vocàbilittr  ^  on  lit 
pltMérie  &  AnviotMlittr*^  .ce.  QuJ  i^A  U.  même  c^fe^ 
ytoftz'jCod,  JPol,  pa^  '2 H,  Il  parèfti^ii^i)  faut  fuj^t 
flMc  4»:f0ei|ttfilHiA.!0^t  ««41^  H  mot  c^iakitmm»'' 


>  dutts  néceflaires;  que  s'il  reftoir  quelques 

a^Jàrt   difficultés  à  arranger  entre  les  Souveraine 

-Ds'BiLAir-&  les  fiijets,  des  Commii&ires*  du  lloi 

vmfijmo.  ^  ^y  Grand-îMài»e  i'affembleroieni  à 

'"  ^  ',    i  Gfaudenn  pour  la  Sn  Jacques-,  afin  dé 

les  terminer  ^'&  que  ^fs'ils  n^y  par^oieift 

pas  j  ces  différends  fevoienr  jugés  par  les 

arbitres  fupérieufs  »  que  le  Aoi   fie  le 

'Grand^Mattre  avoient  pris ,  pour  décider 

la  caufe  principale.  Il  étoit  '  encore  ftipitlé 

t|ue  les  Pélonois^  &>  les  Teutoniques  fe 

rendroicnt  réciproquement  les  payfans  qui 

tivoiienf  éfé|)ris,  ouf  qui  s'écoient  enfuis^ 

liinfi  que  tous  les  effets  qui-teur  ^{âr*^ 

^enoient ,  qiia^nd  ils  en^  feraient  requis 

ihid.  nmn.  jMir*  l'autre  partie»  Nous  apprenons  ce$ 

'^^*      '    tdétaiU'  de  l-a^e  authentique  que  âtcnit 

les  Ambaffadeurs  de  l^Ordrc ,  le  ^  avril  ^ 

au  nom  âû  Grand-Maître  ^pôur  accepter 

ibu^?.'  Cjès  artîcrés;-  U  châttréj  eft  fCèU^i^ 

du  /ceau  de  ce  Prince  &  (ignée  par- Job  ^ 

Evê^qùç.de  Pbméfahîe.  .  .  •' 

Rtmarquei  '-    Voili  quels  furent  les  événemens  & 

i^tuT  J^  ^^^  '^  g"^^f^  ^^  rpr4te  atôit  èn^ 
1^2,.  treprtfe  pour  s'affranchir  do  joug. que  Ui. 
Pologiiè  y ôûlpit  lui  împpfef  $  &  njémé 
pour  recottvfer  ce^qii'elte  lui  iur<»t  en<^ 
levé,  ta  guerre  avoir  été  rrèç-malhetisf 
reuie,  puifque  la  plus  grande,  partie  de 
la  Pruffe,  itoît  ravagée,  &  cgJc  de  fa- 

ff7«^if/'^^^^  Grand*Maîire|  les  emwwîs  Jui; 


ÏOL  L'ÔKDRErTÊUTOIÔljyE;  '  f  57 
avotent  pris  tout  TEvéchë  de  Roméfahie»    xxxv. 
les  rtllés  &  cbâteapz  de  Soldav ,  de  Gtl-    albmt 

Seabourg ,  de  Hohenfteîn,  de  Liebeinulh»  ^$,2*^?^ 
e  Preufchéylav,  de  Holland,  de  Mo-  -*** 

fttttgen  i  de- !:Heil)geapeil  ,  de*  Brande^ 
koufg,  ^iôbaninsfaourg,  &  dé  Paflen« 
hèim,  fanr  compter  un  grand  nombre 
de  villages,  .de  moulins,  de  fermes  qu'ils 
aboient  pillés  ou  brûl^,  &  dont  ils  avoient 
pris  ou  égorgé  les  habitans.  U  n'y  avoic 
point  éiMie  bataille^-  tous  les  combat» 
^oif^At  êu:iieu  entre  de  fimfdesidétache-i^ 
flitn^9  &  i)s  fucc^  avoir  varié  «  le.  f^ol; 
évJneifiefif  reniarquablerde.  ce- genre  y 
avoitiëté  cdui  de  HoUand;  pui^'une 
partie  delà  garnie  Teuteaîque  tua  200^  '. 
h4nMnei:aix.e|inemir ,  lorCqulls  abandon*; 
nîreHt'  lé'ïfiege  ^e  cette  phces  ^  «ei^ 
pcifdaiir  qne^nes.hiÂotiéfs  me  ifttrlent  ** 
qèe;  dtfs  tnéa^tst^esi  Boioq<À$  ,  î£e  ne 
foxta^ti'foifkC'  d)BxaMei  SîgifnMmd  ,>  » 
cammh  k  vainqueur  é^$  Prufflens*  (  1  > 

hittonens  Pruméns ,  imit  tn  revancne  il  ne  ctflc  dé 
parler^  des  ▼idoiifet  dts  PolonoU*  C'dtoit   Nicoltf 
Fi/ley  ,"  pHncTpaT  Xîhértl  "dé  Sl^flirdffilT*^  *â Witt* 
entreprit  le  Siège  dv  Holland  ^  '&  Neugebaver  dédit 
^   fdH'  éiinige  â  pfafieurs' ScigntMia  9de-«élif  famâU»*  • 

(  xëlhiftorient  Non^fettlemenrîra  copU  imikineSti 
I  feiMl|vétfl  «Nk  9«b!|tt^Hi  CMPct  (0iii,fid«h|yi 

j  •  ^L.'ji.' 


îjS  »  t  s  TOI  R  t 

Si  on  ne  confidéroit  que  les  éyinemtm: 
Albert  ^  '*  gucrrc  ,  on  fcroit  tenté  d'accnfer 
iTb  Bran*  le  Grand- Maître  de  témérité^  pour  avoir 
vsBOviva*  entrepris  de  lutter  avec  un  Prince  aufll 
poiffant  que  Sigilmond  ,  fapa  moyens 
pour  h  défendre;  car  nous  lui  avons  vtf 
perdre  coup  fur  coup  «  une  quantité  dé 
fortereiTeii ,  dont  les  moindres  étoient  ce* 
pabies  d'arrêter  long-tems  les  armées  Po« 
lonoifes ,  &  cela ,  faute  de  monde  ponr 
y  mettre  des  gamHbni  fuffifamet  :  mais 
h  on  confidere  les  re0burces  quUls'étott 
préparées  j  &  ^tt>  Itti  oiic  manqué  «  pn  en: 
îugèra  tour  autrement*  Albert  afvoit  pif  h 
flatter  avec  beaucoup  dé  vraifnnblaoce  ^ 
que  les  iiobo  hoomimes  ijii'il  aircMt 
pris  i  fa  foMe ,  avant,  la  dédaxatiiM  éor. 
Merrei  pounqienr pénétrée  jufiii&nsPeii^ 
w'y  d^ifutant  ^qn^étant  naâtre^do  Manev» 
irerdér,  41' pobvbit  :iette.£|usitîxcr  akrpal*^ 
^gè  de  la  ViAolê^\£c  s'îl':ai[0?fi;Ta^'  cet 
i^coùrs'f  il  auroit^iEu  défendre,  fea  placea^ 
&  fiir*tout  Hoiland  5^  Marienverder  ^ 
dont  Ta '  confcrvlïïon  TuT  auroTf  Yâcîtife 
«loyen,  da^'  fosndie^Jii^,  14900  h<^mi^ 
^  l€  Maitre  d'ADemame  «Voir''£aik  ^|«^ 

-!'."■   I-^^   .h   J'-Pm<;  -î^  !c.-^1,vI   lrr;i,UtTq    ,^r»^I=C 

mêm  te  ffbdM  poun^ls:  fuit»*!  l4t;.Pol#iiwf  m  . 

Mn^qufiir  nr  4*4criv^ins  qvh  «AO.va&tè  •  &  Àuv«(^t 
wtèmt  cxt|lré  les  prùuefict;  dc^  lcM£^.i)*i«t0.;:mais# 
}ir4li:|Pépcccl^iU'Jafenfisélt«fiAp|  fat  nùSo^AN.!vi;# 


BE  l'Ordre  TtVTùKKôtn.  tç>^ 

▼tr  9  &c  qui  vinrent  échouer  devant  Dan*  ' 

tarig,  pour  n'avoir  pas  été  fécondés  par    JSÏÏaaT 

le  Grand-Maitre.  Qu'on  ajoute  à  cela  »  i»  Baamm 

la  promeiTé  que  le  Roi   de  Danemarck  '^••^y*^ 

avoit  faite,  d'envoyer  du  fecours  à  rOr« 

dre  ;  celui  qu'il  étoit  certain  de  recevoir 

de  la  Livonie,  &  Talliance  de  l'Ordre 

avec  les  Mofcovites ,  qui  faïfoîent  depuis 

long-tems  unjs  guerre  cruelle  aux  Polo* 

nots ,  6c  qui  étoient  intéreffés  à  profiter 

Vin  moment  que  le  Roi  étoit  occupé  i* 

celle  de  la  Pruffe  »  pour,  frapper  de  pluS' 

grands  coups ,  on  fugera  que  le  Grande 

Maître  avoir  bien  lié  £a  partie,  &  que. 

par  conféquent  il  avoir  une  efpérance 

raifonnable  ,  non  Seulement'  de  pouvoir    ' 

téfiiler  aux  Polonois,  mats  encore  de  rt-^ 

couvrer  ce  <pe  l'Ohrdre  avcût  perdo  :> 

ear ,  s'il  avoit  prb  Dan^ig^  il  Te:  ferait 

aUémcnt  rendu  ma^e  de  tbiît^.la.Po^ 

Riéranie,  dont  les  principales  pbccsi  lui 

a  voient  ouvert  leurs  portes  ,  &  <ertaine< 

ment  par  inclination;  &  l'on. peut  )uget 

que  la  conquête  de  cette  province ,  au« 

roit  pu  le  ttieuer  i  d'autres  fûccès  :  mais 

la  Providetice  ne-  le  pennir  pas,      . 

•    Quoique  cette  guerre  ait  été  «à  effet 

très  fundlle  par  les  mâHieurs  uns  nom* 

èfequ'efluyerent  les:  haUtans  de  ia  Pm£t 

-fe,  on  peut  cependant  dire  en  un  aûtrtf 

^iensy  que  tes^  Teutoaiques-d^re&t/rsgaiM» 


f^         Histoire 

^ûtt  (on  iflîie^  comme  rëvënement .  le 
A^BBiiT  plus,  heureux  9  que  TOrdre  eftt  éprouvé 
DB  BII4H-  depuis  la  paix  de  1 466  9  puifque  le  Roi 
BX90VRO.  jg  Pologne  confentic  cnfia    à  remettre  . 
i  des  arbitres ,  la  ^lécilSon  de  rafiaire  de  . 
l'hommage  9  &  que  les  Chevaliers  avoient . 
un  efpoir  bien  fondé ,  que  le  jugement 
leur  feroît  favorable.  Mais  quand  ce  ju- 
gement auroit  été  contraire  à  leurs  efpé« 
ranees,  c'écoit  toujours  un  avantage  pour 
eux  qu*il  fût  porté  par  le  Chef  de  r£m«* 
pire  &  par  le  Roi  de  Hongrie  &  de 
Bohême  t  qui^  en  cette  dernière  quali* 
té  9  en  étoit  un  des  Eleâêws  :  car  »  fi 
après  un  mûr  e;ramen',  ces  Princes  avoient 
trouvé  que  les  Chevaliers  de  Prufle ,  in- 
eapables  de  fe  foutenir  par  eux-mêmes  ^ 
dévoient  renoncer  à  toute  liaiTon  avec 
BEmpire ,  pour  ie  foumettre  à  la  Polo* 
gne ,  .les  Princes^,  d'Allemagne*  n'auroient 
ptf  f8Tx>ir;  mfurvais  gré  à  rOrdre^,  Se  fur- 
tout  aux  Chey atiers  qui  habitoient  le  een« 
tre  de>  l'Empire  9  de  ce  que  leurs  frerea 
de  Prufle  £e.,feroient  foumîs  à. .une  au« 
tffedamihatibn.  Cet  arbitrage  ^je  le  repe* 
te^  étoit  dçnc  ce:qui  pouvoit  arriver  de 
p)bs  fiivôrable;  «x  ITeutoniques  i  rnsâ% 
pOMArpeu^qu'ils  iiieat  téâéchiiur  ce  qui 
s^tmtipaflë' antérieurement  9  leur  falis- 
£aâion  me  dut  pas  êâre  fans  quelque  met- 
lange; d'inquiétude  i  Uk  mankre Idoçt  &z 


DE  L'QrQRE  T£UTO^r«UE.    i6n  

pimt^njik  avait  toujours,  ^udé  cH  ^rfv-  ^BSSSSSr. 
trag^,,,cn,  fgigpantjde.  vouloir  y  cjjrifcn-.  ^S^Ji 
ùr^  &  les  eice^pies.de  fes  préicÛceiSBurs  yD^  Bramai 
a'étoîentpaspropres  pour  les  raflfurer.Npus  ®w^v*^* 
verrpns:  ailleurs  quelle  fut  rifTue  de  cetue 
affaire*  .*      ..•:?:%  ;  ••  : 

Cok^meJ'Enii.p^reur  s'ëtpit  poft<i  poiir. 
médiateur  entre  la  Pologne  &  TOrdr^^^' 
il  chercha  encore,  à  accommoder  les  w^'^ 
très  différends  que  ce|ui-Û  ayoit  fait  naiw 
tre.  Jpachim  ^  Eleâeur  de  Brandebourg  i 
avoit,  non  «feulement  donné  le  paffage 
aux  troupes  d'Allemagne,  qui  alloient. 
au  fecoufs  du  Grand- Maître  »  cpmme  il 
i'y  étçit  .engagé  lors  de  la  ceijSon  totale 
de  l|i  Nouvelle- Marche  »  mais  çUés  ayoiênt 
encore  été  groffies  par  un  hon  nombre 
de  fes  fujets.  Les  Polonois  mécontens  ^ 
fpUiciterent  le  Roi  de  fe  venger  de  !'£• 
leâeur  ;  m»s  celui-ci  pria  Charles-Quint 
defe  changer  d'accpmmpder  cedi^end-y 
&ç  r£mj>ereur  écrivit  en  conférence  ati  ■ 

Roi  de-^PoIogne.  Sjgifmond  rendit  à    CoJt.To2i\ 
ce  JNlpnarque  le  6  de  mai ,  &  confehtit  ,^^**;^*^» 
apré^  avoir  fait  une  longuç  énumération 
de  fes  griefs  ^  de  s'en  remettre  éga^ethent 
à* lui,  le  priait  de  lui  procurer  ;une  fa-,^ 
tisfaâtoh:  convenable*. Conime  jcette.  af?>; 
faire. :n';eur ^  aucjiiif  fuite ,  on  pf ujt  .îug^r  > 
que  l'Empereur  pai;yinc  à  l'aCtçpmmpd^M 
à  la  {atis£aâioQ/oes  parties.  t  î 


Ut  H  I  J  TO  t  «  E        ^^ 

Quoique  les  écrivains  Pruffiem  nedbte* 
AuBftT  AMt  aucan  détail  des  fecours  que  le  Gr ané-* 
•«  Brait*  Maître  avoit  reçus  de  la  Livonie,  tl  eft' 
»»ovM.  cependant  certain  que  Valther  de  Plee- 
XiroîîS©!^  ttnberg  n*avoit  rien  négligé  pour  le  met- 
tre en  état  de  £s^ire  £ice  k  fes  ennemis^ 
La  plupart  des   autres  refburces  ayant 
minqu^yce  fecôurs  avoit  été  infuffifanr,* 
Gt  tes  Chevaliers  de  Pruflé  fe  trouvoienc 
dans   une  fiHiation  fScheufe,  malgré  la 
perfpeâive  d'un  arbitrage  »  dont  les  fut-' 
tes  9  s'il  avoit  lieu,  ne  pou  voient  queleur 
être  avanta^ufes.  Cette  crife  j  ou  fe  <rou« 
voient  les  PrUffieni,  ftK  préciCément  i*é^ 
fMMfue  deia  grandeur  des  Chevaliers  diê^ 
Lironie;  mais  il  éft  néceflTairede  ^êpretw- 
dïe  lei  chofés  de  pUs  haut.  Le  célèbre 
^Amit.  Walther  de  Plettenbergvqui  avoit  com- 
2rv7  ï  '^""  ^'   glorîeufement  k  Piesk^ir  ,  & 
ff$.*    ^    fait  une  ^revt  de  50  ans  avec  le  Orand.« 
Gadthmfch.  Uuc  de  MoskoiT,  né  foneeoit  qu'à  faire 
pmg.  atf  »  fleurir  la  uvonie.  Lan  l)otf ,  il  envoya 
AT'  d^s  députés  en  Rufiie»  auxquels  les-  viller 

de  la  Haiife  joignirent  quelques  •  uns  de 
leur  c6té ,  ce  qui  fait  préfumer  quM  s'a* 
giiToit  ^e  quelque  arrangement  de  com- 
mercé* L*iannée  fuîvante  il  fit  des  lois 
fomp^uaires  pour  )es  mariaees  *  dans  Iê(^ 
qMlles  tes  Efloniens  ne  fumht  point  corn* 
pris,^  caufe  de^teurs  privilèges  qui  fu.« 
cent  renouvelles  i  &  l'on  défendk  fé« 


B£  L*OrBRK  TEVTONIQVEt    itf} 
TÎeufemeiit  tout  appel  hors  éa  pays»  De  < 
tout  tems  la  nomination   des  ArcheTé*    JJ^^V 
qoes  de  Riga ,  9Toit  occadonné  des  qiie«  »>  BuAifi 
relies  en  Livonie*  Le  droit  d'éleé^ton  ap*  ^*»®"**« 
partehoit  inconteftablement  aux  ChanoU 
nés  ;  mais  les  Teutoniques  aroient  toa« 
jours   la  prétention    d*y    influer  ,   pour 
avoir  un  Archevêque  qui  leur  fût  agréa* 
bie  ;    &  les   Papes  y  avotent  fouveni 
sommé  de^  leur  .autorité.  Jutes  II  voulant 
6ter  cefujet  dedivifion^  fentit  que  pour 
arrêter  ies  abus  qu^avoient  eommis  les 
Teutoniques  »  il  falloit  qu'il  fenenc&t  aux 
prétentions  que  Tes  prédéceiTeurs  avotent 
eues.  En  conféquénce  il  déclara  par  nvm 
bulle  du  5  avril  150S,  que,  conformé^'  Coi.  TA 
ment  z\xt  concordats   germaniques  ♦,  It-J^j/'^'^ 
Chapitre.  éliroit4  l'avenir  l'Archevêque^ 
qui  feroit  tenu  de  fe  faire  confirmer  k< 
Rome ,  &  défendu  fous  peine  d^excom^ 
tnunication  aux  Chevaliers  Teutoniques^ 
de  troubler  l'éleâion.  Le  Pape  reconnolf 
dans  cette  bulle,  qu'enfuite  de^l'accord 
quePArchevéqjue  Sylvcftre  avoir  fait  avec 
les  Maîtres  de  ce  tems*là ,  &  qui  avoit 
été   confirmé    par   le  Pape  Nicolas  V» 
(c'étoit  le  traité  de  Kirchbolm  de  f45'0 
TEglife  de  Riga  étoit  de  rOrdre  Teu- 
tonique  ;"  &  c'étoit  vraifemblablement  ce 
qui  étoit  çaufe  que  les  Chevaliers  pré« 


1^4  H  I  s  T  O  I  R  E 

XXXV     ^^^^^^^^^  (^  mêler  de  la  nomination  dé 
Albejit  l'Archevêque. 

P?  BRANr  .  Le  Pape  ne  pouvoît  prendre  cette  pré- 
•  cautton  plus  à  propos  ;  car  rArchevêque 
Michel  Hildebrand  mourpt  le  5  février 
de  Tannée  furvante,  &  fut  remplacé  le 
tH  du  même  mois,  par  Gafpar  Linde  , 
Doyen  du  Chapitre.  L'éleâion  ne  fouf* 
frit  aucune  difficulté,  &  les  Chanoines 
n'auroient  fu  faire  un  meilleur  choix. 
Jafpar,  ou  Gafpar  étoit  né  à  Cham  ou 
Camen  en  Weftphaliè  ,  'de  parents  de 
bafle  extraâion  ;  mais  il  n'en  fut  que 
plu$  recommandable  par  fa  vertu  &  foiv 
amour  pour  la  )ufticé.  Le  nouvel  Arche- 
vêque fut  confirmé,  à  Rome  le  13  mai,: 

»<.  .•■  gjT  1^^  de  feptembre  il  étoit  de  retour 
à  Riga.  Ce  prélat  vécut  éans  la  meilleure 
intelligence  avec  le  Maître  de  Livonie  ^ 
&  s'appliqua  à  fortifierles  places  de  TAr- 
chevêché.  ir  fît  foiidre  beaucoup  d'ar- 
tmerie ,  reconftrwifit  à  neuf  la  fortereffe 
de.  Marienhaufeti ,  iîtuée  au  milieu  d'uii 
lac  aux  confins  de  la  Ru/Ce ,  travailla  à 
toutes  Tes  autres  places,  &c  particulière-» 
ment  à  Kokenhaus  &  à  Ronnebourg; 
il  fit  élever  dans  cette  dernière  ,  une 
tiùès-haute  tour  que  le  peuple  nomma  Iç 
Grand'  J^fpar.  L'an  /i  509  ,  le  Maître  , 
rArchevêque  &  les  Evêques  de  LivQoic^^v 


DE  l'Orôre  Teutônique;  165 

envoyèrent  dss  députés  à  Moskov  9  pour 
des   objets    relatifs    au   commerce   :   le    ^iSmit 
Grand- Duc  les  renvoya  aux  Gouverneurs  m  b^an-t 
de  Nôvogorod  &  de  Plèskour,  avec  pou-  ^^^va^tf 
voir  de  traiter  avec  eux  ;  Se  ils  conclu*  . 
rent  erifemble   un   traité  de  commerce 
pour. 41   ans,  dont  les  détails  fotit  peu 
connus  &c  inutiles  d'ans  cet  ouvrage.  La        '"    ' 
même  année  ,  Plettenberg  A  un  afran*  "  ; 

gement  avec  1  Evêque  de  Revel ,  TAbbé  » 

de  Pâdis  &  les  Commandeurs  de  diffë-  * 

rentes  places  dé  rEftonie,  au  fujer  de»     *'     V 
pàyfans  de  cette  province,  qui  fe  fau- 
voient  de  la  )urifdiâjon  de  leurs  maîtres  : 
îL  fit  eh  conTéquencé  une   ordonnance  ! 

en  date  du  14  juin  ,  où  l'on  eft  furpris  .  ^  * 
de  voir  le  juge  aurorifé  à  employer  fér 
preuve  du  feu ,  qui  avoit  été  anathéma- 
tifée  depuis  fi  long-tems  par  lesSouve« 
rains  Pontifes  :  ce  qui  prouve  que  les 
perCbnnes  d'ailleurs  le$  plus  raifonnables^ 
ont  fouvent  bien  de  la  peine  à  renoncer 
aux  ufages  les  plus  abfurdes,  quand  ils 
font  ,  en  quelque  forte,  confàcrés  par 
Tanfiquité.  En  ijio,  il  fut  ftriôement 
défendu  d'appeller  hors  du  pays  dei  fen« 
tences  des  juges  de  la  Livonie;  le  refte 
de  cette  ordonnance  ne  regarde  que  des 
objets  de  poUce ,  que  nous  paflerons  ainfî 
que  d'autres 'détails  ,  qui  appstrtiennent 
plutârt  àj^iâôiie  particulière  de  ta  la vo^ 


i66        Histoire 

!  nie  t  qa'à  i'hifloire  générale  de  TOrdre  ; 
iu^ciLT   ^^^^  remarquerons  feulement  que  le  Pape 
»E  Bram-  Lëon  X  confirma  le  i  dëcenibre  1 5 1 3  t 
••■•**••  tqus  les.  privilèges  que  TOrdre  avoit  re- 
^  cas  d'HonorittS  III  &  de  k$  fucceiTeurs , 

rappellanc  dans  cette  ^uUe  un  précis  de 
totttes/celles  qui  l'avoieni  précédée* 
leMalcrê  .  Plettenbêrgi  comme  nous  Tavons  dîr^^ 
îcqilT'*  *^®'^.  envoyé  des  dépKiés  à  raflembléc 
rwétptu'    de  Berlin  f  où  TOrdre  avoit  pris  fa  der« 
tfiQcc.        ^i^^^  réfolution  de  ne  point  rendre  hom* 
^9^^*     mage  à  la  Pologne*  Quand  la  guerre  fut 
commencée ,  il  envoya  du  fecours   au 
'Amdt.  Grand*  Maître  ^  mais  une  partie  de  ce 
Çjfi^jJ^\  corps  qui  ne  paroit  pa$  avoir  été  co^fi- 
fsg.  28 jù  dérable^fut  défaite  par  les  ennemis  près 
^'*  dt  JBfirrenftein  :  on  lua  quelque  monde 

aux  Livoiiiens ,  &  les  Commandeurs  de 
Rign  &  die  Goldii*gen  furent  faits  pri« 
fonniert.  Voilà  tidut  le  détail  que  nous 
favons  fur  le  fecours  que  Plettenberg 
avoit  envoyé  efjT  PruiTe;  mais  fans  rien 
^écifier  y  les  Hiftorieni  de  ia  Livonie 
nous  apprenen^  que  Pletteaberg  avoit 
fendu  de  grands  jfervic^s  à  Albert  ;  &  ce 
fut  la  principale  caufe  de  l'abandon  qu'il 
lui  fit  de  tous  fes  droits  fur  la  Livpnie« 
Lé  défaut  de  monumens  ne  permet  pas 
d'ailigner  l'époque  précîfe  de  TafFranchifT 
ferlent  de  la  Uvonie  Teutonique  dé  ia 
^m^Tamsité,  du  .Grand  «vMaître  ;  tnais  il 


ûE  l*Orbri  Tevtonique.  >^7 
nVft  pas  douteux  que  ceux  qui   lont^ 
marqué  en  151}  j  &  ili  (ont  en  grand    i^)^ 
nombre  )  fe  font  trpmpés;  car  il  femble  P^  Bkai^ 
.qu'on  ne  peut  point  rapporter  cet  ëjvé- '^■■®"** 
nement  avant  l'an  ê^ti^  Nous  voyons 
la  copie  :^  ou  plutôt  une  traduâion  très-  §Coi,  PoU 
iautive  d'un  ade  par  lequel  Albert  con-Jî**^*^^ 
firmoit ,  tant  en  Ton  nom  qu'en  celui  de 
ies  fuccefTeurs  ,  ï  Valther  de  Plettenberg 
&  aux  Chevaliers  de  la  X^ivonie,  tam 
Us  droits ,  privilèges  &  louables  cputu^ 
mes  dont  ils  avoient  joui  îufqa^lors,  en 
confidération  des  fervices  d'argent^  des 
iécours  de  troupes  &  de  toute  autre  ef*     - 
pçce ,  que  ledit  Maître  de  Livonie  &'  fi^s 
:pr^déceflçiirs  avoient  donnés  aux  Grands-.    • 
•Maîtres  dans  lef  tems  de  siéceffités  pà' 
l'ordre:  s'^toit  ts^vé.  JIl  ajoutoi^  quc^^ 
:  malgré' qp'it  étpir  d'ufage  (  qUoi^m'off/y 
reût  déjà  dérogé  quatce  ifois)   que  :jes 
Chevaliers  de  Livonie  préfentafient  dei}x 
Aijets  au  Grand- Maître i  qui  confirment 
:Un  d^  deux  élus  ,  danspj^  dignité  i^t 
^ Maître  de  Uvoi)ie,  il  leur  acoordqk  le.  .        ^ 
.droit  de  n'élire: i  raveni»  qp'un  (iûtt  dof  c  .;  l   .  5 
;î|  promettoit  pou»  \^i,%k%  f^cç^i^i 
de  confirmer  l'éleâibn  (  t  ^.  Quoique 

;  ■.'  •  ■      '     '  ■         ■        '"   •  .       V  '■,!iii 

;     (  I  )  Malgré  let.  é^«s  que  fait  le  Gtani- MaS^rt 
du  ]cclt  avec  ImimI  Plettenbarg  i^fvoic  fccou^u  fm 


itfg       :Mïs  t  d  î  RE 
!  cette  copie  informe  ne  foit  pâ$  daltëe^ 
Ulb^ert   l'édifear'  du  code  de  Pologne'  l'a  rangée 
lès  Bràk-  avectatfôh,  entre  les  Chartres  de  Itan  151 1? 
lri»pvRG.  .^^^  il  ,^ft.  gjf^  ijê  jàget  par  Ifc^ibuanges 
que  lé  Gfand'Maî^e;  donne  "à  PletferiJ. 
*'  '    '         bcrg  pour  les  fec6ùr$*d*hdrt1fmes  &  d'ar- 
gent qu'il   lui  avoît  fournie  pendant  la 
guerre  ,  que    cet  afte    étôit   poftérîèur 
à  la  trêve  qu'on  ayoit  faite  pour  4  ans 
^avéc  les  Polonôis  :  &  l'on  vifit  claire- 
-fnent  qji'il  doit  avoir  prétédé  rabâpdèn 
:  •    'que  le  -Giând-Maitre  fit  de  *  fe$  droite  àt 
fouvératnété'  fur  la  Lîvonie  Teutonîque>J 
•puifqu'il  eût  été  inutile  qu'il  en  confir- 
mât les  privilèges  après  cette  époque. 
flifl.  Bufi^    SchurtzfleifcnTapportie  qu'ail  cxîfte  deux 
*'*^-^^^'  diplômes  da  Gf and-Maîfr^  ^  l'un  en  date 
'  ééKonîgsbSrg  4  dû  jôuf  dé  St.  Michel  de 
Tan  ijai,:  par  tequepiîrâfffânthîffôî*  te 
Maître  de ^Llvérmè;,8à  l'autre ;cil  date 
de  Prèsboufgv  du  16  février  1515  ,  par 
-lequel  il  confi^moîÉ  le  premier  ;    mais 
'ttla  ne  ncWs  ^apprend  pas  la   véritable 
thrùn.livyédiXt    ié  réVélieft\ent  ;    citf  Ârrtdt    fait 
^8^  «'i*  ^ftentîorï  dè'l!àfte^6ht  nous' ^venons  de 
'rendre  comptev  ^^t  fot;  dit41  Vè)rpédié, 
':  .v'^  -.  '  ^  '     ■'  ''  '-'"'^^  '  '— '^ 

.  i^vi  hk  jofçt-  :qtt»H  y  -  aroh ^  qi^rH^e  tefroîdiffem^nt 
cntfe  eux  v'ce  ^ui  poutoît  Tenir  des  follicitations 
*  éti'  Chevillera  <lc  Liv&riie  ;,  qui  exigeotent  apparem- 
'  ioentj  titt'én  les  dédorarhageâc  dés  frais  qà'itf  aYoitnc 
'  fdU  fiefuf  fftC9Vltir  Mn  'freris  de  >  Scu^e*  •;   • 

'       .        ^      .      m 


à  Konie&bers  le  îour  de  St.  Michel  en  i 
15x0;  mais  nous  avons  fait   voir  quil    j^^gj^ 
n*eft  pas  probable  qu*il  foit  antérieur  à  p%  Bran* 
Tan  I  jxi ,  &  il  paroît  par  la  da<e  de  cct.^*»^"*9» 
aâe  f  qu'ii  eft  le  même  qu^  celui  dont 
Schurtzileifcb   a    parlé.   Arndt   rapporte 
.^ue  .le  jour  de  Su  Michel  ^  le  Grand- 
Maître  renouvella  la  ceilion  de  l*£6onie  ^ 
que  le  Grand-Maître  Louis  d'ErlLchfliau- 
&n  avoit  ïaite  au^  Livahrens  en  1459  , 

^  &  feloHtlui  >  elle  fut  encore  renouvellée 
paçùna^e  duÇrand-Maître^  fait  à  Me*   Itid.pmgé 
jnel  le  10  janyie|r  1515;  mais  cela  n'eft*^'*^*^ 
pa^  poflible  9  i  moins  qu'on  ne  fuppofe 
que  ladite  ceffion  avoit  été  renouvellée 
au  nom  de  ce  Prince  par  des  CommiiTai^,  . 
res   autQriCés  fpétialement  à  cet    effet; 
irarîl  «ft  prouvé  par  la  tertre  qu'Albert 
avok  écrite ,  w  Cardinal  de  Campeggé  n 
.dont  nous  rendrons  compte  ailleurs  9,'qu^il 
€toit  à  Bude  le  14  de  ^yierJ  Arndt  rap- 
porte encore  que  l'aâei  [jat  lequel  leGrand- 
Maîire  avoit  cédé  la  fotivèrameté  de  la 
S^lvonie  Teutonique  à  Plcuenbetg ,  5  ans , 

,  où  plutôt  4  ans  auparavant ,  nVvoît  '^eté 
icellé  que  du  fceauordii^airédé  rOrdceV 
&'  que  le  Mattre  '4^.Liyonie  în6^a  pour 
qu'il  fût  fcellë  du  grand  fceau ,  cf  qu^ÀU; 
0ert  lui  accorda  ;  &  il' rapporte  fous 
Tan  15159  la  fubA^ance  de  quell{ues  ar« 
ticles  de  cet  aâie»  dpnt  il  femblç  qu*il 


170         H  i  s  t  0  1  R  E#     _  , 

avoiC  une  copie  fous  les  yeux  y  puîfqii^ 

/S«T  ^"  nomme  tous  les  témoins  ;  maïs  il  tip 

^pE  BRAN- dit  point  où ila été  fait,^  n'en  marque 

;i>XAPVR9.^as  la  date. Suivant  le  même  auteur^  ce 

fut  pendâi>r  le  féjour  qiîe  le  Grand-Maî- 

Mre  fit  à  Presbourg ,   qii'ij  expédia;  Ta^ 

par  lequel  il  delioit  Içs  îLivonîens  du  fer- 

;inent  de  fidélité ,  &  leur  ordonnpit  de 

le  prêter  à  Plettenberg.;  &, celui  -  ci  fit. 

.  faire  une  copie  authentique  de  cet  idé 
par  George 9  Evêque  4e  Revel,  quî  fiji 
expédiée  ati  châteaiii  di'AIp  lé  r^  fe- 
vner  1515.  Cieft  ,vrâîfemb«?blemenf'^c« 
qui  aura  trompé  Schurtzflèifch  &  plufiëiirs 
autres  écrivains ,  qu^i  auront  pris  la  dstt« 

•  de  la  copie  pour  celje  de  Taôe  tnênie. 
Quant  à  l^aÔe  de  la  ceffion  ^ènf^/cre  âe 
là  Livonie  Tisutoniqùè,  dont  Arndtdonhc 

:  le  précis,  il  paroît  ^tt*il  a;été  fait  en  15 44. 
Suivant  cet  écrivain,  lès  témoins  qui  fVnt 
figné ,  ét6ient.<}eOrgê  $  Evêque  de  Sam- 
l^ie,  Erhârdt,poftulé  à  TEvêché  de  Rie- 
ienbourgou  de  Pom^éfanie,  Eric,  Duc  de 
Brunf'srick,  Commandéiur  de  Mémel ,  Fré- 
dérjc  de  H^ydeqk ,  Provifôur  de  JqhabniA 

i  l>ourg,,  Michel  de  prache ,  Commandeur 
de  Ja  fortereâe/de  Balga,,  Henri  de  MiU 
iitz ,  Prd vireiir de  Berthém  (peut-être  ^at^ 
then),  VolfdeHeydeck,  premier  Com- 
pagnon du  Grand-Maître ,  Michel  Spiel* 
fxerger ,  J^iccncîé  fin  drok;&  Chancelier^ 


DE  L'QRDgE  .TeVTPNIQUE*    I^f 
deux  Confeillers  de» finances  &  deux  SeH 
crëtaires.  Or  fuivant  ^latner ,  témoin  ocu»    ALmv 
làire, Geoige de  Polentz ,,  Evêque  d^  Sam-  db; Bran. 
b»,  portoit  Je  ,titfe.,de  Poftulé  à  rEvê-^^*«^V*o. 
ché  de,Riefen}vxurg  en    15M;  &  ^'^:  S^^I 
toit  le  Grand-Maitre  oiiâcM^  qui  Je  Jui  ^5^.  ^ 
^onnoit  dans  ^s  lettres;  aliiH  ti)}çrh4rd 
^e  Quçis  9 .  n'étok  pas  encore  pourvu  à 
jcette  époque ,  de  cet  Evéché»  D-iin  ^u« 
tre  c6ré.  Miche)  de  Dra<:;he,  paroit   ici 
xomme  Commandeur  de  la.fofterefTe.de 
Balga ,  U  \e  même  Plâtrer  v^ix%,  a|ipr<^d   ibu.  pâg^ 
encore  que  Michel  de  Drache^  qui  étoit  ^^* 
Commandeur  de  la  fortereiTe  de  Konigs- 
'berg  ^  apoflafia  publiquement ,  &  fe  ti)a« 
ria  1^  dimanche  du  carnaval  de  l'an  1 5 15  : 
^infi  i  moins  deTuppofer,  ce  qui  n'ed 
point  vraisemblable ,  quM  y  ait  eu  deux 
Michel  de  Drache  dans  TOrdre  ^  on  voit 
que  le  témoin  de  cette  chartre,  nVroit 
plus  Commandeur  de  Balga  ,  au  com- 
mencement de   l'an    1)15  «  d'où   l'on 
peut  conclure  que  cet  aâe  a  été  fait 
jdans  le  courant  de  Tan  1514  (  i  >  On 


il)  On  Toit  entre  les  témoins  de  la  chartre  4ont 
noua  venem  de  parler  ,  AJichel  Sptelberger,  Ciiance- 
lier  i  ce  n'étoît  jamaif  un  Chevalier  qui  avoîc  cet 
emploi*  Le  Grand-Maître  >  voulans  xelever  FEvèi^ue 
de  Sambie,  qu'il  avoît  n<Nnmé  Régent  ^  lui  avoit 
donné  le  titre  de  Graiid  Chancelier  de  L'Ordre  en 
>P(ttfle  «   sunû  Spictbcrgfc  loi   6to'u  Coamis.    V^ioft 

H  2 


17»  Histoire 

voit  qu'il  n*y  a  qfle  de  l'incertitude  fur 
Albert  '*  ^^^^  ^*  ^^^  événement  ;  mais  il  eft 
»E  Bram-  probable  que  la  négociation  a  duré  Içng- 
»£BevftQ.  jç^j  ^  gj  qu'on  n  y  a  mis  la  dernière 
main  qu^en   1514    ou    en    K515.  C'eft 
^nnéL  £i-  à  ccttc  demiere  époque ,  fuivant  Gade- 
»*»«»f-ja(^.  bufch,  que  l'Empereur  éleva  Plettenberg 
&  Tes  fucceffeurs  à  la  dignité  de  Prince 
de  TEmpire^  &c  pour  ne  pas  interrom^ 
pre  ailleurs  le  fil  de  l'hiftoire,  nous  al- 
lons rapporter  de  fuite  ce  qui  a  rapport 
à  cet  objet  (  i  )• 


comme  le  Grand- Maîcre  écrivotci  PEvêque  ea  152)  : 
^em  Ehrwurdigtn  in  gott,  unftrm  he/unitrn  litbtn  ' 
fireund  unà  Herrn  ,  Georgen  ,  Bi/cboff'  ^u  Samlandt 
poftulirten  dti  Stîffti  Rtefenburg^  Teujchen  Qrdtng 
ohrifttn  Cant%tUr  ^  der  hnde  Preuffeii,  E(  l'an  1514, 
VEvêque  prenoit  ce  titre,  VQti  eott  gnaden  Georg , 
Mifchoff  xn  Samlandi  ,  it^o  Regtnt  und  obrijitr 
Cëntidcr  ditftr  Unde  Pnujen*  A£t.  Bocud.  tara,  z, 
ptg.  66f  &  666»  On  peut  juger  par  U;  qu'Eberhard 
de  Qaeîs  «  n'avoic  été  nommé  i  l'Evêche  de  Poroc- 
Êihîe  qu'en  1524  «  ou  au  plutôt  i'ia  fin  de  Tannée 
précédente. 

(I)  Gebhtrdi  remarqae  (Gefihiehte  von  Liefltnd 
p^g»  4SI)  qu'on  se  rencontre  pat  le  titre. dr  Prince 
dini  les  fceaux^  ni  fur  tes  monnoiet  de  Piecccnberg^ 
ni  de  Ces  (ucceffeurs  :  niaîi  cette  obfcrYarîon  ne 
'  peut  infirmer  le  témoignage  ^ptirrqu*anan!me  des 
écrÎTainc ,  parce  que  let  Grands- Ma! trei  mêmts  ne 
prenoient  point  cette  quâUcé  dans  leurs  fceaux  &c 
fur  leurs  monnoies  «  ^  qu'on  ne  la  leur  donroic  | 
que  rarement  dans  les  actes  publici*  Si  ce  n'éroîc 
poînt'par  modeftif,  qu'ilf  agifloient  ainfî;  t'eft  qu'i's 
etoient  -perruadés  que  le  titce  de  Grand-Maître  oa 
de  Maître  de  Llvonle^  étoit  aflcs  S^aci«ll9c  fOttr  U- 
rilfakf  leur  aiaaiir-proprc» 


DE  t'OELDRE  TeUTOKIQUE.    171 
Les  hiftoriens  ne  nous  apprennent  point 
quel  fut  le  rang  rf]u*en  accorda  ï  la  diète    a^bim 
de  TEmpire  aux  Maîtres  de  Livonîe;  mais  de  Beaw^ 
I    nous  pouvons  en  juger  par  I  ordre   des 
I     fignaturcs  d'un  recès  fait  k  la  diète  de  Spire  ^^^^  ^ 
en  1519.  Après  ceux  des  Eleâeurs,  on  Uvonie  à 
voit  les  noms  de  l'Archevêque  de  Saltz-  ^*^^J,^^^ 
bourg  y  du  ^rand  Maître  de  fOrdre  Teu-  con}.  im- 
tonique,  de  TEvéque  de  Bamberg  &  des  r^^*  '•"••  J 
autres  Princes  Eccléfiaftiques  qui  y  étoîent  ^*''  ^^^  -  * 
préfens.  Enfuite  iriennent  les  noms  des 
autres  Princes  Ecdëfiaftiaues  abfens ,  qui 
étoient  repréfenrés  par  des  députes;  les 
premiers  font  ceux  des  Archevêques  de  ] 
Brème,  de  fiefançon  &  de  Riga 9  du» 
Maître  de  LIvonie,  ^  &  après  lui  ceux 
4es  quatres  Evéques  de  U  Livonic ,  (avoir 
de  Derpt»  d'OefeU  de  Curlande  6c  de, 
Revei  9  qui  étoient  fui  vis  de  ceux  de  TÊvé-' 
quesd'ETichftet  U  de  plufieurs  autres.  Or, 
comme  le  député  du  Maître  de  Livonie 
avoir  le  rang  après  ceux  des  Archevêques  »- 
&  avant  ceux  de  tous  les  Princes* Evéques 
abfens  »  on  peut  juger  qa^l  avoit  la  féancè         ^ 
immédiatement  apyès  le  Grand-Maîtrf  9' 
&  qu'il  précédoit  tous  les  Evêques-Princes 
de  PEmpire, 

L'abandon  que  le  :Graf>d*Maître  fit  de 
la  fouveraineté  de  ia  Livonie  Teutonique  g 
ne  fépara  point  les  Chevaliers  de  cette  pro-- 
vince  du  corps  de  l'Ordre ,  comme  qoel^ 

H,      . 


\f4        '    H  i  s  T  6  ï  R  E  ' 

^qvies  -  uns  fe  le  font  imaginé.  On  vaît 
Ai^E^V  P^f  l'extfaît  qu*Arndè  a  fsUt  de  Tafte  dé 
ï>K  Bran-  ceffion ,  dont  nous  avons  parlé  »  que  le 
»iBouaG.  Grand-Maître  n*avoît  pas  même  renoncé 
^  *  .    *  tout  -  ï  -fait  au  droit  de  fc  faire  payer 
certaines  taxes  dans  le  befoin ,  par  les  Che- 
valiers de  la  Livdnie;  mais  il  étoit  régie 
>  que  cela  né  pourrdit  fe  faire  qu  avec  leur 
■  cônfentemçnt  &  de  l'avis  du  Maître  d*Al- 

'  .  lemagnè  &  de  fës  principaux  Comman- 
deurs :  c'èft-â-dire ,  que  cela  ne  pouvok 
avoir  lietî  que  du  confentèment'du  Cha- 
pitre général ,  auquef  les  Livoniens  aflîf- 
tèroiènt.  En  outre  le  Grand-Maître  s'étoît 
féfervë  Içf' droit  de*  confirmer  réfeâion 
dé  celui  de  la  Livonic  ;  &  nous  verrons 
jplus  loin  ,  que  qpand  l'Empereur  Charles-* 
Quint  donna  radmïnîftration  dé  laGrânde- 
Màî'trîfe'  de  Prùffe  à"  Walther  de  Cron- 
bèVg ,  il  en],ôignit  au  Maître  de  Lîvoriîe  de- 
le  reconhoître  en  ,qualifé  d^Adminiftràtèur  ' 
lir'de  Chef  de  TOrdre.  Lorfque  lé  Aéme' 
Croéberg  reçut  rînvefliture  de  la  mam 
ût  Chartes- Quint ,  au  milieu  de  la  grande- 
piàce:  d'Augfbdurg ,  il  fit  porter  devant 
Itiï  uh  des  éténdarts  de  TOrdre  ,  par 
Thierry  de,  Pallant  ,  Commandeur  c  de 
Revel  &  député  du  Maître  dé  Livonîc  : 
or'il  éft  évident  que  ce  Prince ,  entouré* 
d*un  grand  nombre  de  fes  Chevaliers  , 
ifcxï  auroit  pas  jchoifi  un  d*un  Ordre  étran* 


0È  l'Qrpre.Trujôniqué.  m;f^ 

gfe^^^fOtff.  faire  unie  pareille  tbhftion  .dans'  -jf^ro^^ 
cette  âugiiftc  cérémonie.*  Enfin ,  pour  ne     albi^Àt 
rien  laîffer  à  défirer  ,   nous  obferverons  ^'  *^am* 
encore,  qu'en  1759,  lorfque  les  Etats  de    . 
Çi^lan^e  &  de  Sémigalle ,  élurent  pour 
leur  Souveraio  ,  le  Prince   Charles    de 
Saxe  9  le  Grand-Maître  Clénient-Augude  } 

de  Bayiet^^etpofa  le^  juffes  prétentions    ,  ' 

âk  rOrd're  fur  ce$  ptoyinces,  ainfi  que 
fur  les  autres  Etats  qu^il  avoit  pofTedés 
ep  LivonicT,  dans  un  mémoire  qu'il  fit 
préfeoterà  ta  diète  de  Ratifbonne, 

Ouxre  les  ïecoul-s  que  Plettenbtjrg  avoît 
donnés,  au .  Grand-  Maître  pendant  la. 
gji^re^  la  plupart  des.  hiftoriens  ^pÉÈjt 
fenc  qu'il  lui  compu  encore  une  grande 
fqniiné  d'argent  pour  obtenir  Tindépen- 
djipce  9  quant  à  radminiftration  civile  Se 
pplitjquçi  de  la  Livonie.  Comme .  cette 
cefiliçn  paroît  avoir  été  faite  immédiate* 
ii)em.?pr^  la  trêve  ,  quoiqu' Albert  n^y 
au  donné  la  dernière  fanâion  qu'en  1 515  / 
on  eft  d-abord  tenté  de  croire  que.  ce 
P-rince  n*avoit  fait  un  fi  grand  facrifice 
pour  fe  procurer  de  l'argent  ^  qu'afin  df 
p^yer  les  dettes  que  TOrdre  avoit  coîj-* 
traétées  à  l't>ccafion  de  la  guerre  ;  mais  ;. 
quand  on  confidere  fa  conduite  9  qu'il  eft 
tems  de  développer ,  on  feperfuade  aifé« 
ment  que  les  intérêts  de  l'Ordre ,  ne  le  fou- 
cbsntjït  déjà  plus  que  médiocrement  ^  & 

H  4 


qu'il  le  deftinoit  plutôt  à  accomplir  d'aii^^ 
Albert  très  projets.  .  •  ' 

M  Braw     lUétabliflemcnt   du    Luthëramfme  en 
PrulTe,  &  les  effets  qu'il  y  produifit  i  font. 


XXXV. 


PXBOUJie. 

Difpofîdon 


é^^xl^l^  ^^y^^  contredit  j,  une  des  époques  les  plos 
Maître  &    rcmafquabîes  àe^  Thiftoire  de  ce  Pays  ; 


«rns^ouric  &  cependant  a  y  en    a  peu  dpnr  les 
tuthéianîf-  détails  foient  moins  connue.  Ce  n'eft  pa$;^ 
^^*  que  beaucoup  d'écrivains  nVient  exerce  ^ 

.  leurs  talens  fur  ce  fujet  ;  mars  la  plupart 
fc  font  bornés  à  vanter  révénement  qu'ils 
jugeoient  leur  être  favorabla^,  &c  ils  ont 
prefqu'entiérement  négligé  les  détails». 
Sd|^z,  le  principal  hi(lorien  de  là  PruiTe  ^ 
i^m^rle  point  du  Grand-Maître  ^  depuis 
la  trêve  conclue  en  15219  jufqu'en  1 52411 
&  les  autres  écrivains  nous  apprennent 
fort  peu  de  chofes  de  lui  pendant  cet 
intervalle ,  encore  ne  font- ils  pas  toujours . 
cTaccord  entre  eux.  Les  cif cbnftance»  de 
la  révolution  même,  lie  font  pas  miteux 
tonnues  ;  il  eft  vrai  que  les  aftes  prîir* 
cïpaux  exiftent  encore ,  pour  prouver  un 
fait  qui  n'eft  ignoré  de  perfonne;  maïs 
pn  a  peine  à  démêler  ce  que  fit  Albert 
avant  cette  époque ,  &  l'on  ne  fait  preTque 
rien  de  ce  qui  fe  pafla  en  Pruffe  immédia- 
tement avant  &  aptes'  le  changement  rotai 
lie  çelîgion  Sç  de  domination.  Les  écri- 
vains Pruffiens  auroicnt  ils  négligé  exprès 
de  parler  du  fort  de  ces  malheureux  Che^ 


DE  l'Ordre  Teutqnique.  177 

valiers^  qu'on  avoit  dépouillés  de  leurs 
domaines  »   pour  fe  livrer  tout  entiers   j^fj"^^!^ 
i  Venthoufiafme ,  que  leur  cautbit  le  plaifir  01  Bram- 
d'être  délivrés  du  joug  faliitaire  de  U  «"«^"^ 
religion  catholique ,  ou  bien  auroient  ils 
rougi  de   rapporter  en  détail  rinjuftice 
criante   qu'on  leur  avoir  faite  ?  Quoi 
quMl  en  (oïl ,  nous  fommes  réduits  à  ne 
préfenter  qn'un  petit  nombre  de  faits  au 
îefleur ,  parce  que  nous  ne  croyons  pas 
devoir  réfuter  toutes  les  déclamations  des 
Pruffiens  contre  la  religion  catholique  Sc 
rOrdre  Teutonique  ;  ce  qui  feroit  aufi% 
ennuyeux  qu'inutile.  ^ 

Il  y  avoit  peu  de  pays  où  le  Lu« 
ttiéranifme  pût  être  accueilli  plus  fa* 
vorablement  qu*en  Pruffe.  Une  gran* 
de  partie  du  peuple  avoit  été  imbue 
peinant  long^tems  ^  de  la  doârine  de 
"W^iclef  &  dé  Jean  Hus;  &  Luther,  en 
enfeignant  une  religion  nouvelle  9  re- 
chau^oit  une  partie  de  leurs  erreurs.  Les 
Pruffiens  n^avoiént  point  abandonné  le 
Huffitifme  par  perfuafion  i  les  malheurs 
ùin$  nombre  &  prefque  fans  exemple  ^'  / 
qui  les  accablèrent  pendant  1 3  ans ,  après 
"ht  grande  révolutioii  de  1454  ,  a  voient 
empêché  de  (onger  davantage  i  chao* 
ger  de  religion  ;  car  l'hiftoire  de  la  Prufle 
ne  fait  pas  mention  de  Huffitifme  depiûs 
cette  ^)oque;  maïs  oh  ne  peut  pomt  b 

H  j         .-    ' 


17*        Histoire 

perfuadet  qu'ils  en  euflent  entièrement  ott* 
Albert  ^^^^  ^^^  principes  ;  ainfi  beaucoup  d'en- 
•w^RAN-  ut  eux  dévoient   être  difpofés  à  rece» 
»ï»ouRo.  yQÎ^  la  prétendue  réforme.  Cependant 
Ton  ne  dit  pas  que  l'erreur  ait  commencé 
à  fe  répandre  dans  le  peuple ,  avant  qu'il 
ait  été  «  en  quelque  forte  »  Jutoril^  à  la 
recrevoir  par  l'exemple  des  Chefs.  J*cn» 
fends  ici  par  Chef! ,  le 'Grand  Maître  & 
rÈvéque  de  Sambie ,  dont  le  diocefe  s'é- 
tendoit   dans  une    grande  partie  de  1» 
^PruiSe  TeutoniqnJ.  Ces  icvtx  perfonna» 
i    ges,qui  par  état  étoient  appelles  fpécia* 
lement  à  défendre;  de  tout  leur  pouvoir 
]u>tre  fainte  religion  »  femblent  avoir  reçu 
favorablement  la  do:<ftrine  de  Luther^ 
tong-teiUs  avant  de  fc  déclarer^  &  par- 
ticulièrement le  Grand*Maître  9  qui  porta 
la  diffimulation  bien  plus  loin  que  ll^vê- 
Mém.  i€  V*^'  ^*  R^*  ^®  Pruffe  dit  qu'Albert  fe 
àeBrand,  fit  ptoteftant  en  ijip;  mais  c'eft  pré- 
'''^' ÂlrtM.  »»twémcnt.  Harfknoch  rapporte  qu'en 
Preii/i.       I  j  10  ,  ce  Prince  commença  à  ouvrir 
gjg!  ^^f'I^  yeux  fur  les  abus  qui  fe  pratiquoient 
dan^  l'Eglife  ;  ce  qui  fut  caufe  qu'il  ne 
:toiirmenta  perfonne  pour  le  changement 
^e  religion  y  $c  il  en  dit  autant  de  l'EvA»- 
que  de  Sambie  :  à  quoi  on  peut  ajouter 
.    <  qu'ils  commencèrent  Tun  &  l'autre  à  aban- 
:idonner  les  pratiquas  1^4  p|u$  anciennes-  4f 
rEgUfe  c^hiolique ,  puifque  lés  ^crivai&s 


Pruifiens   ont  remarqué  avec   comptsH- 
fance ,  que  la  proceflion  folci^incllc  ,  qui   J^^^'^ 
avpît  é(é  h\ft  en  1519^  Konigfberg ,  di  fi^Aïf 
étoit  le  dernier  aftc  de  reUgiw  de  cette  »«»^*^ 
efpece,  qui  eût  été  pratiqi^é  d^^ns  cette 
.ville.  Nous .  avons  obfervé  que  Guftef'* 
man ,  écrivain  très  «  moderne  9  rapports 
qu'on  avQÎt  dé)a  foupçonné  daas  le  tçms, 
que  le  Roi  de  Pologne,  &  le  Grand- Maî- 
tre avaient  jette  les  ibndemcns  de  ^ 
gtande  révolution  ,  .pendant   Ventrevue 
qu'ils  eutent  à  Thorn^  au  moi^  de  juio: 
de  l'an  i  $10^9  ce  qui  fnppoferoit  iin  prq« 
jet  de  changement  de   religipn  dans  1er 
dernier  :  &  le  Profefféur  Bebme  de  Kp- 
nigsberg  ,  rapporte  auffi  que  le  Qrand'   xaa  K^ 
Maître  avoît  f4foiH  »  avanf  fpn  départ '•''>"'• '^1* 
poMr  Nfuemberg,  d'^ts^btir  .1^  Lutbéra^ '^^^  *^ 
^ifme;^  PrMffç.  M^i&  on  ne  peut  rien 
conclure  dé  tout  ce   que  pous  venons^ 
éc  yoir  9  finenque  le  Grand- Maîffe  per* 
doit  itilen^lement  la^  foi  ^  8^  que  Tatfçn-      ' 
jyonfavariMc\{u'il  pr^^Toit  aux  nouveail)^- 
:  é(^^r\  le  dîfppfoît  petlt-^à-petit  à'  lès 
-Éiivf«;îî:ar  Ma  méué  lin  ^  même  qRc   mnjt.  ^ 
•f'étpit'îê'Ofejrjdiiéjqt^'Il  vît  à  Nuremberg  Arf 

•  ^  '•     •  -f^  >n      •/^•:.^~    V     j*  1*'   ^  Bock,  pag* 

eo  t^sa.^  femme  novs  le  dirons,  bien-  »j. 
iStt  qîi*î|  dijt  .ce  qu'il  appellpît  (5i  cpn- 
verâofl.  iQMafit  à  George  de  Polen tz, 
,  ifirfgÙA  dg  ^^?*^'?  9,  ÏÏ^F^  rapporterons , 
en  ton   Ueu  ^  Tépoqne  pu.  il   paidbi^ 

H  6 


i9o       fi  I  «  T  o  m  1 

lui-tn^e  ouvertement  le  Luthértmfmè; 

juMiLT       ^P^^  *^  ^^^*  conclue  avec  la  Polo- 

9%  B&AM-gne  au  mois  d'avril  de  Tan  1511  9  il 

"■^''*«-  ne  fe  paflâ  rien  d'important  en  Pniffe 

riTwTJ.      pour  cette  hîftoire  ;  &  Pannée  fuivante 

OïDfeii  de  le  Grand  -  Maître  partît  pour  i'Aliema- 

3*^''      gne  9  accompagné  du  Margrave  Guil* 

iaa  i  feq*  laumc  9  fon  frère ,  &  de  Frédéric  de  Hcy* 

J^«fi-w-  deck,  Chevalier  de  l'Ordre  &  Provifeur 

1522.     ^^  Johannisbourg.  Si  Eric ,  Duc  de  Bruns* 

vick  ,  Commandeur  de  Memel  ,  ne  le 

fcivit  point  dans  ce  voyage ,  il  le  joignit, 

au  moins  à  Nuremberg  (i).  Avant  de 

partir  le  Grand  •  Maître  confia   la  ré« 

jence  de  la  Prufle  à  George  de  Polent^ 

Evéque  de  Sambie  ,  fie  au  Comman-. 

^ur  de  la  fortereffe  de  ICtfnigsberg  ;  choie 

étrange  ;  Se  dont  on  n'a  point  vu  d'exenif 

pie  dans  l'hifioire  de  l'Ordre  (1).  Cé^ 


fiy  George  SpaUtin ,  en  pirlaft  dant  (k  cbronf* 
fœ  et  rarrivée  4e  l'Arcbidac  ffrdiMiia  à  Norcm* 
lEerg»  Ten  la  mî-feptembre  «  BOiniBe  le  Grand-Maf- 
ère  qui  y  ètoîi  ^  &  aîouce  :  Et  ntfcié  quo  Dun 
'Bruniwicenfi  »  ejufdem  Ordinh  Wre  ^  Htnnci  hd» 
iaioriê  in  PhryjlU  in  oppidi  T^mmm  éhfidione  i€^ 
funSi  filio  &c*  En  (diraot  qu'il  i|e  le  connoit  patii 
il  nous  apprend  ^uî  éteh  (on  pcre.vtff.  Jlff/ifAiits 
#9».  a*  pag.  614» 

(1)  On  ne  dit  point  quiécoîc  alort  Commandetif 
ide  Konigsberg  :  Micbel  de  Dracbe  Comnandear  de 
Balga,  à-  ce  ou'il  paroit  en  1^24 ,  devini  cnfiiipe  Cofli 
mandenr  de  Konigtbergs  ouk  CC  a'dl  fCoHIttC  FM 

4ilM  dmiii'«|iiiat  . 


DE  L'ORDKB  T£T7T0MIQUC«    lit 
tcic  toiqoiirs  qud^tt'on  d€%  Grands^Offi-  ^ 
çicfs ,  qiû  étoit  lionoré  de  la  charge  de    fj^^^y 
Uêiitci^nt  duMagiftere,  &  les  Aatuu  pb  b&av^ 
dëfigncnt  «néme  le  Grand^-Gompiandeur^^^^"*^' 
comme  celui  qui  devotf  avoir  la.  préfé« 
rence  pour  eet  eoiploi,  quand' il  n*y  a 
pas  de  raîfon  pour  Ten  exclure.  Mais  il 
paroît  que    tout   écoir  de) a   bouleverfé 
dans  la  Prufle ,  puifque  rjiifloire  ne  fait 
plus  mention  d'aucun  Dignitaire  de  l'Or** 
dre  ,  ni  de  la  tenue .  d*auçun  Chapitre; 
Nous  verrons   Albert   toujours  accom«; 
pagnë  d*un  petit  nombre  de  perfonnet 

3ui  penfoienc  comme  lui,  &*qui  étoienc 
es jnftrumens  dont  il  fe  fervit  pour  par« 
irenif  i  Ton  but.  La  dernière  guerre  avoic 
certainement  coOté  la  vie  à  un  grand 
nombre  de  Chevaliers  »  &  il  femble 
^'Albert  n'en  avoit  point  voulu  rece* 
▼dir  des  nouveaux,  dans  la. crainte  d'y 
trouver  des  contradiâeurs  à  fes  projets;  . 
Ofl  peut  même  conjeâurer  avec  beau- 
coup  de  vraiTembtance  ,  que  la  plupart 
des  grandes  dignités  de  l'Ordre  n'étoient 
point  remplies ,  fous  prérexe  d'économie; 
eir  on  ne  voit  pas  qu'il  ait  eu  aucuii 
des  Grands. Dignitaires  pcwr  complice  ; 
Se  s'il  en  avoit  exiftë,  il  eft  certain  que  9 
ne  penfaRt  point  comme  lui  ,  ils  fe 
feroient  élevés  contre  fa  conduite  :  ils 
ÇA  avoient  le  droite  fintam  la  coôftitti; 


f 


iti         H  I  s  T  o  I  R-«  V  : 

tîon  faîte  au  Chapitre  âe  VènîTè  par  te 
AmÏt   GraM-Maîtrè  Gcwlefroi  de  Hohenlohe^ 
int  BâAir;.  &ii«avaiènt  fut^ji^ifercet'ceUirek^  à  P^^ 
»owâe)^  gae4  de  fïenrî  dé  Plaueti  ;  «d  cependant 
loin'  ^e  voir  la  moindre  réclamation  de 
leur  part 'dans  Thiftoire ,  on-  né  trouve  pas 
mdnie{cfu'il  en  ait  çxiftë  (i>  Albert  vouloir* 
^       H  fe  rendre  defpotîquc,  ou'  avoit-il  déjà 
conçu  le  projet  d'enlever  la  Priiffe  à  l'Or- 
dre ï  Ceft  ce  qu'on  ne  fauroit  décider  ; 
mais  fa  conduite  ne  préfageoit  rien  que  « 
de  iiniftre  ;  &  pour  furcroît  de  malheurs  ^ 
Jes  circonftances  ëtoient  telles  qu'il  n'y 
'      ^  âvoit  point  d'apparence  que  les  Cheva* 
liérs   de   Prufle   puiTent    être  aidés  par 
leurs  frères  de^  la  Livonie  ^   &c  encore' 
inoins  par  ceux  de  l'Allemagne ,  oir  Von 
ne  voyoit  que  trouble  &  confufion. 
,  ■  ^  Il    I       ■  I     "    Il     1  «  î I  r  1 1 1  iMiK 

N  (i>  B  («inble  mr'on  pouf roît  ^^  fant  rifqné»  dobnef 
cdvme  une  certitode^  ce  que  itous  ne  donnons  que 
comme  one  conîefture  ;  &  s'il  y  avoit  encore  qpt\» 
."^tt  CratidrDtgsiuirci  en  152»»  il  parole  qu^llny 
Mn  avoû  plus  5  ans  après»  â  l'époque  :de  h  grande 
révolution.  L'aâç  par  lequel^  le  GranH-idaître  mir 
là  derKfèn  main  va  raffiranciîiifiemênt'  dés  Miôcrfs  de 
XitoDÎe ,  de^cJt  être  bien  .  rolemocl  ;  une  ika#eilje 
\eeifrion  rurpafloîc  foq  pouvoir  ;  il  faHoit  fe  tpnfVni- 
eemeât  de  l'Ordre  entier.  Q'aiilaifft  II  ite  pouroie 
revirfr  cet  iae^Cjomihe  il  l'a  faitv  do  graiid  feeau 
«le  l'pedre^  (ÇÎMii  le  coi\^remeni«iit  du  Chipitrej  éc 
cependant  il  Ha  Faîv  »  fait»  qu'on  f  voie  le  nom 
4'»ucàb  det  Grands- I^fôitiiret  ^ui  aiCiloient  dr 
dr.QÎt  au  Çkapitre. ,  Nous  ^ivq&s  tail  cppnoitre  lét 
CheVatlers  qui  -ont.lignjé^ficeichamel  .1offq««  nots 


DE  L^OîlDRE  TëUTÔNIQUE.    llfj 
Le  Grand  -  Maître  pafTa  par  plufieurs 

...-J  jtAii^.: ^.7-^.    j^  ^^  -._j-^     XXXV. 


cours  d'Allemagne,  avant  de  Te»  rendre    jîi„„ 
à  Nuremberg,  où  il  fe  trou  voit  pendant  »»  bra» 
TautonFme  de  Fan  1521?,  avant  l*arrivëe  "•^"'**' 
de  l'Archiduc  Ferdinand  ,   que  Chartes-  ^«^*-  v^8* 
Quint  avoit  nommé  ,  /on  Vicaire  où  fon  p/j/i,^^ 
*  Lieutenant-Général  avant  de  s'embarquer  4«^ 
pour  rSfpagne.  Les    écrivains  Pruffiens 
rapportent  que  le  Grand  -  Maître  follici* 
toit  par  -  tout   du  fecours  9  dans  le  cas 
que  la  paix  ne  fe  feroit  point  décidément 
avec  la  Pologne  ^    &    qu'on   propofa 
encore  â  la  diète  de  Nuremberg  ,  d'é^- 
(îger  la  Prude  e»  Cercle  de  l'Empire  ; 
mais  fi  celte  dernière   circonf^ance    eft 
douteufe ,  fa  première  l'eft  encore  davan- 
tage  :   car  Albert  n'auroit"^  pu   folliciter 
iSventueUement  un  pareil  fecours  «  fan» 
dire  à  tout  le  monde  qu'il  regardoit  le 
Roi  de  Pologne  «  fon  oncle ,  pour  être 
,de  mauvaife  foi ,  puifque  les  compromis 
qu'on  avoit  faits  de  part  &  d'autre  «  auto* 
rlfoient  les  arbitres  1  juger  définitivement 
cette  querelle.  Au  lieu  de  fonger  à  payer 
les  dettei  to  l'Ordre  ,   Albert  fit  beau- 
coup dedépenfes  à  Nuremberg^  &  I*pn       4. 
imampxt  comme  un  grand  excès ,  qu'il 
y  perdît  660  florins  d^'or  au  )eu;  ce  qui 
prouve  tjué   cette,^paiEbn  ruincufe'  n^é- 
' toit  point  alor^^ii  commune  f  ni  pôufli^ 
auffi  loin  qu'elle  rèfl'atojoârd^lMK**  ''-  * 


i84         Histoire 

Le  féjour ,  que  le  Grand  Maître  fit  à  Kû^ 
ALBERT  rembcrg,*  acheva  *de  le  perdre  :  il  y  en^ 
î><  Bkam.  fendit  les  fermons  d'André  Ofîandre  |  &C 
DïBoy^G.  g^^  pluiîeurs  conférences  avec  lui  fur  la 
Pr*^r*'  religion ,  ce  qui  le  détermina  entièrement 
Kirck.Hifl.  à  embraflerleLuthéranifme.  Quelque  tems 
P»8'  «</.    après  ^  Albert  fut  trouver  Luther  à  Wit-; 
tembergfi),  &  ce  nouveau  Légiflateur 
nous  apprend  lui-même ,  dans  une  lettre 
qu'il  écrivit  plus  tard  j  à  Brifman  ^  quel  fut 
le  fujet  de  cette  entrevue.  La  première 
fo'is ,  dit- il  9  que  je  parlai  à  Albert  j  Grand- 
Maître   de  TOrdre  Teutonique  ,   il  me 
confulta  fur  la  règle  de  fon  Ordre  :  je 
lui  confellUi  de  méprifer  cette  règle  auffi 
folle  que  confufe ,  de  fe  marier  &  de 
rendre  la  PruiTe ,  une  principauté  pu  un 
duché  (éculier  :  Philippe  (  Melanfton  )  i 
dit -il  9  fut  du  4néme  avis  ,   auquel  le 
Prince  ne  répondit  rien,  mais.il  fe  mit 
à  fourire ,    &  je  vois  bien  que.  le  cohfeil 
/  a  été  de  fon  goût,  &  qu'il  défîre  qu'il 

puiflè  avoir  bientôt  fon  exécution»  Mal- 
gré que  Luther  ait  écrit  que  le  Grand* 
Maître  ne  s'étoit  point  ouvtrt  davantage 
^«'*  Hg^  fur  cet  objet,   Hanknoch.  eft  perfuadé 

MmmmmmmmmiÊtmtmÊÊÊÊaÊimmmmmÊÊmmmmmmmmmiÊmÊÊÊmmmmÊtmmmmm 

(I)  Hiriimoch  mafrpie  cette  tatrevae  en  i$x%  ,  9t 

•Bbckfpo^.  132  «  l*ann^    fuivamc.  Selon    le  prf 

aûer^  Albert  recournoic  errPruffe'i  mats  il  fe  trompe, 

Albert   ne  l'ejl  plus  montié  ^^Mf  |t  pi|<a   WW 

to  lit ftItHitft  4|  rta  1124» 


i 


BE  l'Ordr'ï  Teotoniçui.  ifj 

^'îl  lut  avoit  tracé  la  marche  qu'il  de-^ 
voit  fttîirré  pour  faire  réuflir  Tes  projets;^  aliimt 
ce  qui  eft  affe'z  vraifembiable  :  car  corn-  di  Bkam* 
ment  imaginer  qu'Albert^  perfuadë  par '*"^"*** 
les  difcours  d'Ofiandre» ,  ait  voulu  cacher 
fa  façon  de^enfer  à  Lither,  quil  avoît 
été  voir  pour  le  confulter  fur  la  règle 
de  foh  Ordre  ?  Si  Luther  n*en  apprit  pas 
davantage  à  Brifman ,  c'étoit  pour  éviter- 
que  le  fecret  d* Albert  ne  fût  divulgué  , 
avant  que  les  Pruffiens  fuflient  difpofés  à' 
y  applaudir;  &c  Luther^  dans  la  même 
lettre  j  charge  Brifman ,  qu'il  avoit  er^> 
yoyé  à  Kotiigsberg  ,  d'y  préparer  le 
peuple  9  &  lui  indique  même  la  manière 
dont  il  devoit  s  y  prendre.  Nous  verrons 
qu'Albert  fe  conduifit  fort  adroitement  ^ 
en  întroduifant  le  Luthépnifme  dans  la 
Pruffe  Teutonique  avant  de  déclarer  fon 
apôfiafîe;  c'étoit  un  moytn  fur  de  n'y 
point  trouver  de  contradiâeurs  ^  &  l'on 
ne  peut  guère  douter  qu'il  n'ait  été  guidé 
en  cela  par  Luther  même.^ 

Afin  de  faciliter  les  projets  d'Albert,    leurt  à% 
ou  pfutât  Boiir  féduire  les  maîtres  &  J^s^"***"  *«» 
injetSy  Lunier  écrivit  le  £8  de  mars  'de-qoet. 
Pan  ifij-,  aux  ;Chevâiiers  TëUtoniques:  v^^^T/^là 
jeu^ai  pomtwucet  écrit  ou  cette  lettre;  |»ii^.  Ais^ 
mais  on ne  peut  guère  douter  que  ce  ne     'ô^a* 
foît  la  même  dont  Bzovius ,  par  erreur  t  i/,ptf/^|* 
rapporte  )l^ximt  en  1521.  Nous  allons  &/«!• 


'donner  le  prëcU  de  cette  derolerç  i  Ln^ 
Alikrt    *^'  eibortoit  Ie$  Chevaliers  ï  rompre* 
DE  BftAN- lie  vœu  de  chaAeté  qu'ils  avoient  fair^ 
i>»ov»o.  &  i  fe  rtSirier,  &  difoit  qu'ili  avoîenr 
aflez  de  bien  pour  cela  ;   que   TOl^dre 
Teutonique^  qui  n'éf oit  utile  ^  ni  à,  Dieu  j 
ni  aux   hommes  9  en  deviendroit  bien, 
plus   agréable  au  peuple  r  que  la  con-* 
fcience  exîgeoic  qu'ils  ufàflent  de  ce  i;e-^ 
raede  néceiTaire  à  Tipârmlté   humaine^ 
qu'il  étoii  impofltble  dç  vivre   dans  U' 
continence  »   quoiqu'ils  euiTept  été  affez^^ 
fats  pour  le  protçectre  ;  que  l'éti;  ecclé*. 
ihftique  ne  valoit  rien   en:  lui- mémie  $» 
que    tout    les   invitcm  Se    les  ob|lgeoit; 
même  à  fe  marier ,  ce  qui   procureroit  ; 
I>eaucoupde  gloire  à  Dieu^  &  fe^viroic; 
à  confirmer  c^f/L  qui  douroient  encofer, 
R  les  avertiâbît   enCuite  que  l^ntiquîté- 
des  vceux  qui  remontoit  juiqu'au.  cems; 
,    des  Apôtres^  &  quiavoit  été  approuvée 
]àr    des   Conciles  ,  ne  devoît'  pas  1^ 
effrayer ,  puifque  Diea  étoit  plus  ancien^ 
que  tes  Conciles ,   Se  que  d'ailleurs  i'u- 
fage  de  croître  &  de  multiplier ,  étoit 
fdiis  ^ncfen  que  le  voeu  de  eôottneoee  t 
venant  d'Adam  même.  La  conclufion  cte 
ce  chef  •  d*œuvre  d'extravagance   étoit  9' 
que  les  Chevaliers   ne   dévoient,  poiai* 
attendre  que  le  mariage  fât  permis^  aux 
Ecctéfiafiiques  par  un,  «ni  par.  pJhifieurs. 


DR  L'Ordre  Teutoktqxte.   ity 

Cônciiei  ;   &c  que  ,   quand .  mille   Con- 
ciles  Tauf oient  permis ,  il  croyoît  que    Albert 
celui   qui   entretiendroit   chez  lui  deux  i>v  Bràn- 
ott  trois  concubines  pendant  toute  fa  vie  ,  ^■■^^'^•« 
feroit  plutôt  dans  la  grâce  de  Dieu ,  que 
celui  qui  fe^iarieroit  avec  la  permiflion 
àti  Conciles,  Il   ajoutoit  ^  qu'il  aurcMt 
foin  de  défendre  à  tout  le  monde  dé 
la    part  de  Dlea ,  6c  fous   peine  de  1» 
perte  du  falut ,  de  fe  marier  avec  la  per* . 
mifllon  d*un  Concile  :  qu'il  valoit  mieuife 
vivre  dans  la  continence ,  ou  même  dans 
le  concubinage  Se  dans   le  péché  «   & 
qti'en  invoquant  le  fecours  de  Diea ,  il 
Ile  falloir  point  pour  cela  défefpérer  de 
fen  falut.   On  n*a  pas   peine  à  devine» 
pourquoi  Luther  cherchoit  à  infpirer  un 
fiigrand  éloignement  pour  les  décidons  des 
Conciles..  Meoreûfemenr,  cette  étrange 
dtrArine  ne  féduifit  point  un  û  grand 
nbtnbre    de  Chevaliers  de  la    Priifle  » 
qu'on  le  croît  çomjiiunémenr. 

Le  Grand  •  Maître  voulant  introduire  tt  luth^ 
lé  Luthéranifme  en  Pruffe ,  s'étoit  con-  ché^rKo-' 
certé  avet  George  de  Polentz ,  Evêque  wgiberg. 
de  Sartibîe^  qui  en   éteît  imbu  depuis  ^h^'^' ,(^/!^' 

,  •  ^M      t         •     /»  1  Sam.  Itb. 

long-tems ,  8c  il  naurpit  fu  prendre  un  r». /^  a^a. 
nioyen  plus   fur    pour  réuffir   dans  ce     1523. 
deffeîn*  Les   vrais  pafteurs  ont  fouvènt 
bien   de  la  peine  à  garantir  leurs  trou- 
peatts:  Je  Terreufi  mais  quand  celui  c|ui 


t88        H  I  $  t  0  I  R  Ë 

doit  fervir  de  guide  aux  autres ,  ne  cliei<^ 
AtBERT   ^^^  9^'^  '^*  égarer  ,  il  faut  une  efpece 
i>E  Brah-  de  miracle   pour   que   le   peuple  ne    fc 
DWOVRC.  ijjjg-ç  pj^j  entraîner;  &  malheureufement 
celui  de  la    PruiTe  y  étoit    plus  incliné 
que  beaucoup  d'autres ,  à  caufe  des  prin« 
cipes    de   Huflitifnie  dont   il  avoit  été 
infeâé ,  &  que  probablement  il  n'avoit 
pas  entièrement  oubliés.   Au  droit  dinfr 
tru^ion  qu'il  avoit  en  fa  qualité  d'Ëvâ« 
que  f  Polentz ,   qui   prenoit   le  titre  de 
Régent  &   de  Grand -Chancelier  de  la 
PrufTe»  joignoit  encore  toute  l'autorité 
du  Grand  -  Maître  ^  que   ce  Prince  lui 
avoit  confiée  ;  &  il  s'en  fervit  d'abord 
pour  éloigner  ceux  qui  auroient  pu  s'op« 
Aêt.  Bo^  pofer  à  (es  defTeins.  La  fejnaine  d'après 
pfg:'6ss&  la  fête  du  S.  Sacrement,,  il  fit  fortir  du 
/ef/  château  de  Konigsberg ,  tous  les  Frères  de 

l'Ordre 9  fans  en  excepter  les  maladcis^Sc 
les  difperfa  en  différens  endroits.  Selon 
toute  apparence ,  il  prit  le  prétexte  de 
faire  des  réparations  >  Se  même  d'achever 
quelque  partie  du  château  ,  qui  n'ttoit 
que  commencée,  en  forte  qu'il  ne  fut 
plus  habité  que  par  le  Commandeur ,  fon 
adjoint  à  la  régence  &  par  un  receveur  ^ 
&  dans  la  fuite  par  Paul  Sperate ,  Miniftre 
Luthérien.  (  i.)   Sous  un  tel  Evéque, 

il)  Ces  ckconftaacci  (font  tiréci  dHui  aawftttf 


DE  l'Ordre  Tetttonique.   189 
Thëréfie  ne  {louvoit  manquer  de.  faire! 
des  progrès  dans  le  diocefe  dt  Sambie,   j^f^^^ 
&  l'on  remarqué  que   ce  fut  un  de  fes  bx  Bnâ'Mi- 
Chanoines    qui  prêcha  le   premier   fer- "■^"■•* 
mon  luthérien   dans   la   Cathédrale  de      ^</* 
Konigsberg.  (  i  ) 

Le  Grand- Maître  9  qui  âvoit  des  raU      Bank, 
(ons  que  la  fuite  de  Thiftoire  dévelop-  Sf  aît^' 
pera  fufEfamment ,  pour  hâter  la  pervet- 
fion  de  la  Pruflè ,  pria  Luther  d'y  en« 
voyer  quelques,  uns  de  fes  ThéoMJgieni  i 
&  celui-ci  chargea  de  cette  miffion  Pierre 
Amand  ,  apoftat  de  l'Ordre  de  St.  An* 
toîne  ,  &  Jean  Brifman ,  apoftat  de  celui 
de  St.  François.  Brifman  ,  que  PEvéquc 
fit  curé  de  la  ville  de  Kniphof,  prêcha 
fon  premier  fermon  le  17  feptembre,6c 
Amand  ,  curé  de  la  ville-vîcille  j  le  pre- 
mier Dimanche  des  Avents.  Ce  ne  fut 
point  fans   de   grandes  oppofitîons  ,  fie      . 
même  fans  des  oppofitîons  conftamment  , 


yn  eontlent  ririftoîre  4t  la  ProfTe  dcpoU  15 19  ^ 
7«fqa*eii  i;2S.  C*  fldtnnfcrit  a  éré  conamcacé  far 
Jean  Beler,  Secrétaire  ou  Greffier  delà  ville  vieille 
de  KoRffiberg,  Se  continoé  par  Gafyar  Platner,  qui 
Ta  tempUcé  6»$  cet  evploi.  Nous  avons  cm 
devoir  faire  connolcre  lei  aiucuti  de  ce  minoMt^ 
dotit  on  cte«ve  des  extraits  dans  les  yiBa  Bttugka  , 
tome  a-»  pag,  42  f«  et  ^44,  parce  ^m  Placn«r« 
lémotn  ocaliire  ,  nous  a  foomi  des  détails  ^H'oa 
ne  trouve  point  ailleurs. 
^  .04  C«t  apoftat  fc  MHwA  {k«rst  Mpûdtj 


w 


M.$o         H  f  >s  ir  rO  I  A  £ 

réitérées  ^.de  U  part  de  plirfieurs^  &  ndni- 
Albert    ^^^f^^^  ^^^  Chevaliers  Teutoniques  ^  que 
.i>B  fi&AM-  ces  rpré4îcateurs  d'une  nouvelle  do^râ* 
:m^»nfi*  ,^jg  ^   purent  remplir  leurs  fon^ioni.  :Ce 
fémoîgnage  qu'irefl  important  de  remar- 
quer ,   peur  roppofer  i   la  plupart  des 
.  '4tiftoriens.9*qui  infinuent  que  lès  Cheva- 
liers fe  biffèrent  entuiner  à  la  premier^ 
tpropofitîon  ,  n'eft  point  fufpcô ,  puîfquM 
.  ^ieur  .eft  rendu  par  un    Miniftre  Lurhé- 
,  i-icfi*(i).  Mais  que  pouvoient  les  récla^ 
:   «nations  dé  quelques  Eccléfîafliques  &  des 
►  'Chevaliers  de  TOrdre.,  qui  probablement 
!  n'étolent  dé}a..plus  qU'^en  périt  nombre  j. 
^Icontfe  les  prédicateurs  Luthériens,  fou- 


Ci)  Aprêc  ivoir  ^rapporté  U  .mllHon  de  Brîfmaii, 

M!|itai<dt  Luther,  Çbycrxiu  s'exprime  aînfî  iEt  inttr 

•p0,rU»  me'  imUfipliie»  Commendatorum  Ordinis,  /aeer- 

,/âotum   ^'mliorum  ,   pontifeUê  ftrfuafi^nes  pertinor 

'  €ÎUr  retinentium  ^   advtrfationt»  &   InfidiAs ,   magi^o 

':  JËt  cùnftaati  ankno  &  pieta$e,  se  j>rudemtia  finguUn  ^ 

^gmendationem  ^tecUfiarum  pauUtim  prQptxit  ;  d^nec 

,  aecêdânu  puhlica  priaiipis  su^orit^U  %  .€l  prdiimm 

^attrormm   approbatiùne  »  Jovma    dêârinût   &  rituum 

.k^ff4   &  4quiltt  ubî^ue  in.  illius  partie  SoruJJia^  u^ 

fÇlefas  cQufiUtft^  efi.  Chr.  3ax.  W^*  xo.  pag.  x^o  Çc 

feq.  le  dQâeur  Bohm  die  ipeu-piit  laoïême  chofc. 

en  parlant  d«..Brifman  «  HU  êvéut^èlium,  doçuii  in 

(êèmplQ  KniphpyiMno  ,  magno.  &  confianti  animp  & 

^iesMe  ae  pmdtnti^^JînguUri  ,  inur  varias  &  tmlti* 

^lices  Comm^ndaiprum  Ordinii^Saceréotuni  f^ ^tio» 

.,rum  adver/ationet ,  pertiruLciur  rçtirientiuni  potififisioâ 

fup^rfiitionu  &humana»  adinifentiûnts.ZrUw»  PreuflT. 

câm.  2.  pag.  ^24.  On  voit  que  Bobm  a  cppié  Çhj* 

-M^^ùpj  ce  q\n  prouve  qu^iI  croyoit  ^4i'^9   devoû 

^/idutor  une  foi  .entière  i  Ton  tésiu      .  , 


pS.  L'OrOTL*  TEUTOiSiQUE.     l^î 
tenus  par  rEvêqqe  &  le  Commandeur^ 
qui  ëtoient  levétiis  de  toute  l'autorité:  $t»^, 
^u  Souv^ain.  D'ailleurs  TEviêqiie  devint  de  BRiUf 
biemôt  lui-même  le  prédicateur  de  l'er-  '*"^^^* 

j-eur.  InftrjuitJ  ,fQBd  par  Brifonan  de  la 
doârine  de  Luther^  il  rrionta  en  chaire 
te  iour  de  Noël ,  pour  publier  fon  apof-     ^SM-' 
tàfie.  Polenrz  dit  au  peuple  dans  ce  fer-         '    * 
mon,  qu'il  étoit  de  fon  deroir  de  pré-' 
*  dicr  lui-niémé  ;  mais  que  9  pouvant  avoir 
fottvemdesrrifonft^uirenempédi^roienc,,   j 
il  ffibftituoit  i  fa  place  9  le  docteur  Jean         ^ 

•JSrirmanfi)^  Georjge  dé  Polemc  eft  le  nù.pr^. 
preimer  Evoque  V  qui  ait  prêché  le  Lu-  ^\   \ 

^t^iaçifmej  comme  Luflser  le  témoigne        ♦    -» 

•  dM$  une;  lettre  qu'il  écrivit  à  Spalatin  ; 


(X)  LtlîenibaU  fait  iroprimet  ce  femon  4e  Polems 
«ans  la  colleâion  intînilée  Wrt^Jfifclu  Xtkttkdtm ,  tfr. 

•  ^<>aié  i.  page  47.  Rafrnsldi  rapf orte>  ce  (ermdtt  â 
lan^  1523.  J/iim.  8l ,  &  dit  qVoo  ch  CQnfcrrc  uiui 
copie   i  Rome  :  cffèaivemcnt  îl    fut   ptl^chê  cène 

-  année  ,  félon  notre  ouBiere  aâuelle  de  com(.cet,( 
mais  cotnaâe  les  Pruffieni  commençoient  alofi  ran- 
n^e  au  Nocl ,  il  faut  le  xapporter  i  Van  ija4.  Ce 
KrmoB  Tôt   taipciM    i  Koiiig«berg  ,  comme   il  eft 

,  dit  da&f  le  titre,  quipor^e  qu'il  fut  ptccbc  atf  co««  \ 

•  .mêoceflieDt  de  l'an  1514»  Nous  trouvons  le  titre  de.  ^ 
ce- (êrmoa   dans  la   vie  de  Brirman  ,  plut  au  long 

r^»e  «•  r*  <ioiHié^  Li)4e«tbelv^le  voici  eii-*eMgé  : 
JEi»  /krmon  dès  katAwurd,  ^ç,  gt^tdiget  Mm  tkrifm 
,  $0^  in  dtr  Thutn^Kirch  .x«  Konigtbtrg  tn  Prtvffep 
^  imsnfang  det  XXIIll  jdrctju  Konigsberg  in  Preufen 
4-te.  £rl|ttt.  Preuff,  tom,  Jvpag.  197.  Si  ce  ferinoii 
fut  Itnpnmè  dans  I<  tems ,  il  prou'veroit  <]ue  l'im- 
ptimenè  étoit  établie  dans  la  ëryiTe  oriea<^ilc  4p 
çti^f  d«  rOrdte  Ttiniîàiqut. 


192  H  I  S  T  O  I  11  E 

auffi  cet  hérëfiarque  en  fut  fi  ravi  qii«i 

ALBERT  ^^^  ^^^**  »  ^^^^  *"•  *P^**  »  ^^^  annpta- 
DB  Bran*  cions  fur  \é  Dcutéronomèy  en  l'accablant 
'^■■^^^*^V  d'éloges.  Oa  nt  fait  rien  des  adions  du 
i^rett//"  t.  Grand-Maître  9  pendant  le  courant  de 
i.pap.a^.  ç^tjç   année  ,    fifton   qu'il   alla  trouver 
^ftr«^!'5pa- r&IeAeur  4e  Saxe  le  4  d'oâobre  »  &  <ja'il 
fat.  ap.     arriva  le  it  décembre  à  Nuremberfif. 
M.pag.6S9*      Le    10    janvier    1524  9  lEvëque  de 
FrogTCi  ^uSambîe  fit  un  mandement  très ^ injurieux* 
fnee/pxU<^u  St..  Siège ,  pour  ordonner  de  pronon- 
ce* çer  en  ail^and^  la  formule  di^bapté- 
'5M-  .me,  fc  réfctvanjt  de  rég^er^d^ns  la  fuites 
Kirek^iji.  ^*  «panière  dont  ;  on  dç voit  baptifer  les 
fég^z^f.  'enfants  des  Luthériens,  des  anciens  Pruf* 
ilens  &  des  Polonois  ,  dont  les  parens 
n'entendoient  pas  cette  langue  (i).  Ces 
nouveautés  iic  s'étàBlîflbîent  pbînt  fans 
contrâdiâion;  car  Amand^  qui  étoit  chargé 
>  de  prêcher  le  Luthéranifme  dans  la  ville  • 
vieille,  de  Koriîgsberg ,  en  éprouva  d'af» 
.    fez  marquées ,  pour  être  obligé  de  por- 
ter  des  f^laintes  au  Grand-Maître  ;  c'eft 
&fa«  B^  ce  que  femble  indiquer  une  letue  que 
|5j; J^^J;*- ce  Prince  écrivit,  de  Nuremberg,  le  4 


(i)  Voyez  1t  bref  de  Clément  Vif,  a  ce  Atjeu 
{Erleut,  Prtuff,  tom,  I.  pa§.  t}9).  Vèàiicm  et  c% 
bref  dit,  psf.  $p ,  ^«e  le  roaDderaenc  de  PoléntT , 
étoft  du  i;  ianTier  ,  »iis  Hastkdgçb  )•  ^ooae  pour 
tof  du  11  du  i&ei&fi  iSQifi 

it 


DE  l'Ordre  Teutonique.  195 
de  marS)  aux  habitans  de  la  ville* vieille, 
pour  teur  rccornitiander  Amand ,  &  Ton    j[J^^^ 
remarque    par    les   expreflions   de   cette  ds  Bkan* 
lettre  ,    qu'Albert  pou  voit  être  compté  «"•v*®* 
au   nombre  des  plus  zélés   partifans  de 
Luther  ;  mais  ce  Prince  favoit  diffimuler  , 
&  il  ne  fe  démafqua  publiquement ,  que 
quand   il   vit  arriver   le  moment  de  re- 
cueillir le  fruit  de  ion  apoftafie. 

Non-content  de  foutexiir  les  prédîca*      HértÈ: 
leurs  Luthériens,  qtù  étoîent  déjà  iKo-  J^J;*;J^ 
nigsberg ,  le  Grand-  Maître,  d'accord  avec  a4. 
Luther  j  renforça  cette  miilidn  par  l'en- 
vol  de  Paul  Sperate.  Selon  toute  appa* 
rence  ,  ce  nouveau  prédicant   arriva  k 
Konîgsberg ,  au  commencement  de  Tan- 
liée ,  puifque  le   peuple ,  animé  par  fes  Henàthtrg^ 
exhortations  ^  fe  mit  à  lîrirer  les  iinages  ^^^'  **^* 
&  les  autels  ,'dans  l'églife  cathédrale , 
le  premier  mardi  de  carême.  Hanknoch 
s'eft  donné  beaucoup  <le  peine ,  dans  foti 
Hiftoire  eccléfiaftique  de  la  Prufle  ,  pour 
jetter  du  doute  fur  cet  événement ,  maïs 
c^eft  en   vain;  car  ,  outre  l'autorité  de 
H^nneberg  ,  ce  fait  elt  encofe  rapporté!  * 

par  Platner,  témoin  oculaire,  qui  fem-  jia.  Bo* 
h\e  même  indiquer  qu'on  fit  la  même 'j'"'*^'*** 
cTiofc  dans  toutes  les  églifes  ;  &  il  joute  '**''  '* 
que  les  religieux  mendians  furenr  chafTés  Krck.Hî/t. 
de  Kpnig  bcrg  :  félon  tome  apparence;  ^.r  «71  * 
cet  atitéur  entend  par-là  ,  ces  religieux  /fg^^yt 

Tome  FIIL  I 


194  Histoire 

que  Hartknoch   appelle  Bullaun  Bru* 

Albert    ^^'^  *  Fratns   Bullati ,  fondés  en  1517, 

DE  hRAH-  par   la  veuve  de  Jean  de  Schomberg  ^ 

DEBOURC.  qyj  furent  obligés  d'abandonner  leur  éta- 

bliflement  pour  fe  fauver.  Tels  ëtoienty 

en   partie  ,.  les   fruits  de  la  prétendue 

réforme, 

teû.  pag.      L'Evêquc  de  Samble  ofEcia  pontiH- 

sSté  calement  le  jour  de  Pâque  9  chantant  la 

inçfle  9  telle  qu'elle  étcHt  alors  défigurée 

par  les  Luthériens,  &:  fit  un  violent  (et- 

mon  contre  la  religion'  Catholique ,  qui 

fut  reçu  avec  appfaudKrement  ;  car  la 

plupart    des    habitans     de    Konigsberg 

fuivoient  aveuglément  leur  pafteur.  Huit 

jours  après ,  le  {prélat ,  qui  réuniiToit  le« 

.  deux  autorités ,  en  fa  qualité  de  Régent  ^ 

fit  enlever  les,  petits  autels  dans  toutes 

Hank.  ^^^   ^g^^^s  de   la   ville?  :  c*étoient ,  dî- 

KirehMifiA  foieiit  Ics  Luthéflcns ,  pour  fe  conformer  à 

^"^^ÈrUut.   1*»™=»^"    ^^'«P.  ^^   n'avoir    qu'un  autel 

Treuft.  f.  dans  chaque*  églife.   On  peut  juger  des 

#.  f^.  76»  indécences  qui  fe  commirent  à  K,opigf- 

berg ,  &:  fucceffivjcment  dans  les  autres 

villes  &  dans  le  plat -pays  ,  iorfqjijs  les 

^   ,. ,     nouveaux  f^ftaîres  dépouillèrent  les  ^égU- 

4^es 9  pour  les  adapter  à  leur  culte;  mais 

iious  ne   nous  propofons  point  d'entrer 

,  Ù9ïi%  de.  pareils  détails  }  tous  ceu^  qui 

;[        «    ont  uneteipture  de.  l'hiftoîre  de  ce  tems^ 

Xï  ^  ^Qiiiioi^i^  les.  ef  ces  que  \i%  i.uthé« 


DE  l'Ordre  Teutônique.  195 
tiens  ont  commis  par*tout  ;  &(  l'on  )u* 
géra  aifëment  qu'ils  furent  encore  moins    J^^^^j 
réfervés  dans  la  Pruife  qu'ailleurs  »  putf-  de  Bkait- 
qu'ils  étoient  aûtorifés   par  la  puiifance  "*^®"*®* 
eccléfiaftique  &  féculiere. 

Il  eft  difficile  que  quelqu'un  aban« 
doniie  la  religion  de  fes  pères ,  &  fur- 
tout  la  religion  Catholique  ,  dont^  Tén* 
feignement ,  toujours  uniforme ,  remonre 
fufqu  au  divin  légîflateur ,  fans  éprouver 
quelques  combats  intérieurs  ;  &  c'eft  ce 
qui  paroît  être  arrivé  à  TEvéque  de  Sam- 
1>ie.  Le  jour  de  la  Pentecôte  9  Polentz 
€t  uii  fermon  fort  différent  des  précé-  Zto,p.fi40 
dens  y  41  reprocha  au  peuple  d*avoir 
mangé  de  la  viande  les  jours  maigres  ^ 
nia  de  le  leur  avoir  perniîs  oii  ordonné  ^ 
&  les  pria^  d'obferver  exaâement  le^ 
jours  d'abftinencefutvans,  &  dedeman^ 
^er  les  lumières  do  St.  Efprir,  pour  con* 
«loitre  s'ils  n*étoient  pas-  dans  Terreur  ^ 
comme  plufieurs  perfonoes  favantes  6c 
VttW  intentionnées  le  difoienr  dans  teiirt  .^ 
écrits.  Après  avoir  eifaoïté  le  peuple  à 
payer 4ine  contribution  au  Grand- Mai tre.^ 
^ui  dévoie  bientôt  travailler  à  faire,  une 
paix  folideavec  le  Roi  de  Pologne^  TE* 
"véque  monta  ï  l'autel ,  &  chanta  là  méfie  . 
félon  le  rit  de  Téglife  Catholique.  Cette 
apparence  de  «onver^n  ^  ne  fut  pas 
durable  ^  fie  par  «onféquept  ne  fit  que 

I  ^ 


196         Histoire 
rendre  l'Evêque  plus  coupable.  Le*  Teu- 
AiJERT    ^Of^î^^^^  ,  dit  Grunav ,  copié  par  Léon  ^ 
OE  Bran,  cherchoient    lès'  moycrw    d'amafler    de 
i>*»ova«.  l'argent  dont  le  Grand  Maître  avoit  bcf 
foin  ,  &  TEvôque  les  fecondoit  de  Son 
fBÎeuK  :  ayant  fait  une  ordination  à  la 
PentecAte ,  il  envoya  cc's  nouveaux  M- 
cléiiafiiques  deux  à  deux  ^  ilans  toutes  lec 
villes  pour  prêcher  le  Luthéraniime ,  pour 
nbc^îr  la  meflfe  &  les  autres  offices  9  & 
pour   mettce  fous  clef  les  tréfors  des 
^glîfes. 
Ltme  re-      Brifman ,  l'un  des  deux  prédicateurs  que 
S^ïïlîw.  Luther  avoit  envoyés  en  Pruffe ,  Tannée 
1-24.  '  ptécé^dente,  lui  ayant  rendu  compte  des 
progrès  que  faifoit  fa  doâriné  parmi  le 
peuple  de  Konigsberg ,  le  nouveau  légif* 
iateur   lui  écrivit    la  lettre   dont   nous 
aiv^^ns  dé)a  parlé  plus  haut ,  lorfiqùe  nous 
avons  rapporté  la  première  entrevue  du 
Grand -Maître   avec  Luther;  mak  elle 
contient  encore  quelques  autres  partictt- 
M^Uttù  larieés  qù^il  faut  faire  connoître.  Luther 
f;'^"^;^!^  témoigne  à  Bn(mzn  h  faiirfaaion ,  de 
(^/^f»'       ce  que  par  ù,  bonne  cûnduîte,  fa  doc- 
trine ie  répandoit  tranquillemenr V  &  il 
lui   recommainde  Paul  Sperate ,   que  le 
Grand  ^  Maître  ,avoh  envoyé  en  Prufle, 
pour  renforcer  cette  miifiôn  (i).  Après 

(H  Q  ii€r«ttt^ollM.«at«iulif  ptf-Ui  91c  les  fiou^ 


DE  L'ORDÏIE  TEUTONiQÛE.  I97 
avoir  parlé  des  Anabaptiftes  &  de  Tédit 
de  Worms,  il  vient  au  Grand-  Maître,  At,\^V 
&  rapporte ,  coraroe  nous  l'avons  déjà  ds  l^aAN- 
dît ,  qu'il  lui  avoit  confeillé  de  méprifer  la  "'^ ''■^* 
règle  de  fon  Ordre  ,  qui  étoit  auffi  folle 
que  cônfd(e ,  de  fe  marier ,  Se  de  rendre 
la  Prufle  une  principauté  féculicre  ;  c'é*' 
toit  auffi  ,  dit-il ,  TavÎ!;  de  Philippe  (Mé* 
lanâon  )  au<|uel  te  Grand  -  Maître  ,  ne 
répondit  rien,  mais  il  fe  mit  à  fourire} 
&e  il  auguroît  de-li  f  que  le  confeil  lut 
étoit  agréable ,  Se  qu'il  défiroit  de  voir 
bientôt  arriver  le  moment  où  >1  pouf^. 
roit  l'exécuter.  Nous  avons  déjà  remar« 
que  gue  te  Grand -Maîire  diffimuloit ,  St 
que  H  Luther  en  faifoit  autant  vis-à-vis  de 
Brifmait,  e'étoitpour  ne  point  démafquer 
ouvertement  un  pTo^tt  quM  luî  fait  ce^- 
pendant  connoltre  clairement  dans  les 
lignes  fui  vantes.  Afin  que  ce  mariage  ^ 
continue  le  légiflateur ,  pût  (é  faire  com- 
modément ^  il  faudroit  que  les  Grands 
&  le  peuple  fiaflent  aiTez  inftruits  ,  pour 
folliciter  eux-mêmes  Albert  de  fe  marier  f 


iroox-  Mijuîftrcf  n'aToiene  poi»c  tfOHvë  d'opp«fitt«o  |  . 
BOUS  avoni  prouvé  ailleurs  le  contraire  :  rnavi  cet 
oppofîtioTts  n'ayoieBt  poinc  été  de'  natafe  à  oWîgtt 
}tt  Luthérieiir  à  employer  fa  forai  ;  c'cft  là  i*es-. 
prijffion  propre,  de  la  lettre  de  Luther  ^  &  c*cft  atn(t 
^ue  l'a  emeisdùe  Pidifeurr  <{vA  fait  une  noce  (m  cet 
aitidffr 

II 


198  H  I  8  T  O  I  R  R 

ce  qui  (erok  pour  lui  une  ratfan  urgente 

At?ERT   .^  néceffaire,  de  foire  ce  qu'il  dëfire;  ik 

m:  BiiAM-  je  fuis  bien  trempé ,  fi  ce  n*eft  point 

x'SiovKe.  p^yy  ççIj^  ^  qy»j|  ^  envoyé  Paul  Sperate 

en  Prufle.  Vous  voyez  ,  difoit-il ,  que 
la  porte  eft  ouverte  pour  travailler  i  ce 
grand  &  admirable  ouvrage  do  Seigneur  ^ 
qui  (brvira-  d'exemple  à  ces  miférabies 
Évéques  qui  défirent  de  faire  la  mérne 
chofe  ,  &  qui  ne  font  retenus  que  par 
H  honte  d'être  les  premiers.  Unifies* 
irous  donc  avec  Amand,  Sperate  &  les 
autres  Minifires ,-  &  ne  négligez  rien  pour 
animer  le  peuple  à  demander  d'abord  5 
le  fecours  du  Seigneur ,  &  enfoite  à  pr4er 
inftamment  le  Grand-Maître  de  fe  marier^ 
tant  pour  faire  cefler  le  concubinage  y 
que  pour  rendre  légitime  ce  gouverne*' 
ment  monfirueùx  9  cette  principauté  abo- 
minable Se  vraiment  hermaphrodite ,  qur 
n^ft  -ni  laïque  ni  religicufe.  Cependant , 
éomme  le  f^uple  pourroit  trouver  c« 
éonfcilr  étraAge,  fi  on  le  lui  donnohfans 
préparation  ,  il  faut  pour  Tinfinuer ,  le 
propofer  en  forme  de  quefiion ,  en  di. 
îant  9  par  exemple  :  comme  vous  voyez 
tous  que  l'Ordre  Teutonique  n'efi  qu'une 
hypocrifie  abominable ,  ne  fçroit  -  il  pai 
beau  que  le  Grand*  Maître  &  Ces  Cfae* 
vallers.  fe  marîaflent ,  &  qu'avec  le  con- 
fentement  du  peuple,  ils  changeaffent  la 


DE  l'Ordre  Tectonique.   199 
forme  du  gouvernement  ^  pour  la  -rendre 
umqueçient  politique  (  c*eft- à^ire  ,  qu*ik    ^^i 
fccularifaffcnt  la  Pruffe  )  ?  Quand  vous  Dt  Bram- 
verrez  qu'après  avoir  dtiputé  &  conféré  »wo^^<>^- 
entre  eux ,  ils  inclineront  pour  ce  parti , 
alc^s  vous  le  foutiendrez  bautemenfV  Ac 
vous  l'apputerez   par  de  nombreux  ar« 
guments.  Je  déiirerois  ,  ajoute  Luther, 
que  l'Ëvéque  4«    Samtne  fît  la  même 
chofe  que  le  Grand- Maître ,  c'eft  à  dire  » 
qu'il  fe  mariât  :  mais  cela  doit  fe  faire 
avec  prudence  :  il  feroit  plus  (&f  qu'il 
parut  erre  en  Aifpens;  &  qu'il  ne  fem-     ; 
blât  fe. d^ternitne^  à  prendre  ce  parti, 
^u'en  cédant  auit  iaftances  du  peuple. 
.Luther  mande,  ensuite  qu'il  travailioic  4 
d^s  annorations  fur  le   Deutéronome  , 
qu'il   dédieroit  à  fEvéque  de  Sambie  ,      . 
éc  chargeok  Brifman  de  le  recommander 
i:fes  bonnes  grâces.  Il  finit  fa  lettré", 
qui  eft  datée  de  Wittemberg^  le  4  juit- 
lee  §5x4  ,  par  àt$  coriiplimetfis  de  Mt^- 
lanâon  &de  Ton  Prieur,  queie^diabll!, 
dk-il,  avoit  voulu  tuer  avec   une  bri« 
que  ,  &  qui  avoit  été  fauve  miraculeil- 
fement  ;   &   il   ajoute  encore  quelques 
nouvelles    qui    femblent    regàtder    des 
apoftats«  •       .        ,    .       .1 

V'olfà  les  moy;e)is  qu'entployoit  le  nou* 
veau  LégiflateurVpour  féduire  le  peuple 
&  pour  féconder  les  projets  du  Grand- 

I  4 


loo         Histoire 
Méhrt ,  &  ii  étoic  intérefle  perfoonelle- 
Alt  RT   ^^^^  «^  ^^"'  réuflite  ;  car  jurqu'alors  il 
%n  bRAN   avqit  été  hii-méme  du  nombre  de  çvài 
Magva<^.  ^^^  n'oloient  encore  faire  ce  qu%b  dé- 
firoicnt,  &   il  auroir    voulu   de  grands 
eartmiples ,  pour  écre  autorifé  à  les  fui- 
.irre.  On  peut  remarquer  que  Luther  n'a- 
/voir  point  .encore  abandonné   le  froc  9 
:pii»xfqu'U    £ait   les    complimens    de   fon  ' 
Prieur. 
Onéêfoii»-.     Les  foins  que  fe  donnoie  Luther ^  pour 
fti!**  **'^  détruire  la   re  igîon  Catholique  dans  b 
1^24.     Prufle ,  n*étoiem  pas  fans  fuccès  ;  &  cha-   '\ 
que  jour  on  voyott  quelque  nouveaoté    ! 
à  Konigsberg.  Le  x 5  de  feptenibre,  Amand 
chanta   la  première  aiefle  en  aUetnainl 
JtJekMa  ^"*  '*  villci-vieille.  La  même  chofe  af^ 
jpJf f  a/t.   nva  le  dimanche  futvant  dans  Téglife  ca- 
.     thédrale ,  &  on  y  chanta  auffi  les  vêpres 
en  langue  vulgaire;  mats  ce  dernier  of- 
fice ne    fe   fit   plus   tes  )o.Ur$    ouvrie^. 
Pendant  que  cela  fe  paifoit  ^lans  la  ca- 
pitale ^  lefli  émiflaires  de    l'Evêciue  par* 
couroient  les  petites  villes  &  les  villages 
teo;  f0g,  pour  remplir  leur  miffion  ;  mais  perronne 
sh*  lie  montra  plus  de  zèle  que  Frédéric  de 

Heydes^k  9  Provifeur  ^e  Johanniihourg. 
11  avoir  été  pourvfl  d'une*  prébende,  de 
fis^berg  qu'il  avolc  quittée  ayant  d^a- 
ifoir  reçu  les  ordres  facrés  »  pour  (uivrc 
Albert  en   Prufle,   &  peut-être  même 


DE  t^ORDllfi  TeUTONIQUE.  loi 
avôitMl  été   fait  Chevalier   Teinontque  ' 
en  méme-tems  que  lui  :  attaché  au  Grand-    ^l^kt 
Maître,  jl  devint  bientôt   uh  de  fes.  a^  db  urak* 
fidés,  &  (è  fit  Luthérien  i  fon   imita- «'"^'''^ 
tion  (i).  Heydecky  fuivi  d'une  dizaine 
de  cavaliers  y  parcouroit  les  petites  villes  t 
pour  les  engager  à  embrafler  le  Lmhérâ* 
niiine ,  &  y  il  trouva  d'abord  de  la  réfif* 
tance  :  quand  les  habitans  lui  oppofoienc 
que  ,   fuivant   leurs  privilèges  ,    ils    ne 
dévoient   point    être   triquiërés   pour  la 
religion  9  Heydeck    leâr^  dlfoit  :  en  ne 
vous  propofe  pas  d'abandonner  la  foi  ^ 
mais    on   voiis    eahorte  à    abandonner 
cette    idolâtrie  i    laquelle  vous    vous 
livrez  y  en  entendant  la  meife,  &  par 
toute  cette   décoration  des  églifes,  que 
Yos     prêtres    recherchent    tant»     non 
pour  le  falut  de  vos  âmes  3' mais    pour 
av^ir    votre    argent   :  emparez  -  '.vous 
donc  des  tréfors  de  vos  églifes»  &/mec« 
tez-les  fous  clef  9  afin  que  les  prêtres  ne 
les  empprtent  point  p .  6^  afin  de  les  em* 
ployer,  au  .foulagément    dje^   pauvres   : 
mais  les  bourgeois  ,  fui  jépdndoîeqt  :  le 
Grand-Maître  nous  a  confié  là  garde  de 

in)  Noos  voyofti  pav  ù  fi^inest  é*ùnt  Uttrc  de 
laitbcr  ,  qoe  frédéric  .(!•:  Hf^dtck.lui  avpîc  éerîc 
la  mêtae  tnnét  »  pottt  qu^li  tenfoi^  U  mîAîon  de 
Txufft  d^nn  noweiui  iwédicsMun  .Srlcgr*.  Prt^^ 
!««#  i».ftff«  tit  ia  i^9t^    ,:,.'. 


loi   'Histoire 

nos  Villes,  qui  eft  t)ien  plus  impontante 

Albert   ^"^  ^^'^^  ^^^  tréfors  des  ëglifcs  ,  qui  ne 

DE  Lu  AN-  font  pas  aiTez  confidërables  pour  dédom- 

DEBpvRG.  jf^jjgç^  les  pauvres  des  maux  que  vous 

leur  avez  farts  par  les  différentes  guerres 

que  vous  avez  fputenues/ 

On  voit  par- là  que  la  plupart  des 
Vines  étolent  chargées  de  fe  garder 
elles-mêmes ,  &  que  par  conféquent  H 
n^y  avoit  point  de  Commandeurs;  & 
liid.  pag.  ^o^^  voyons  .  eqcore  ailleurs  que  le 
^^  '  Grand- Maître  avoit  confié  la  garde  des 
forterefTes  à  des  étrangers  qui  lui  avoierrt 
prêté  de  l'argent  qu  il  dépenfoit  en  AU 
lemagne  :  d'où  l'on  peut  conclura  qu'rt 
reftoit  fort  peu  de  Chevaliers  Teutonî- 
ques*eri  Pruflê;  puifqu'on  ne  voit  plus 
qùll  y  ait  eu  de  Grands  Dignitaires  ^  & 
que  l'hiftoiré  ne  fait  mention  que  d^un 
petit  nombre  de  Commandeurs»  on  de 
Chevaliers  employés  dans  les  forterèfles. 
Léon  a  tiré  ces  détails  de  Grunav ,  qu'il 
ne  fait  que  copier;  &  quoique  ce  èet'^ 
nier 'écrivain  foit  très  •  fautif ,  &  même 
très  fabuleux  ,  oïl  né  peut  pas  rejettet 
Ton  ténfoignâge  daijs  eette  occafîon ,  puif^ 
«pi'îl  étoit  non -feulement  contempertm  » 
mais  qu'il  faifoit  alors  fa  réfidence  à 
]  Dantzîg^'  il  èft,  Vraî'qqe  cet  écrivain  té- 
moigne'^ekt>.Teutoniques  ne  n^li* 
geeient  rien  pour  intrôtlùff e^  Théréfié  dans 


DE  lX)RDR£  TfiUTONtQUE;     ftOJ 

ks  petites  .villes  ;  mais  cela  peut  l'en- 
tendre de   Heydeck  ,  de  TEvéquc  de    S*; 
Sambie  y  du  Cdminandeiir  de  Konigsbèrg  m  BaAM- 
&  :de  quelques  ^tr^;  ipri  leur  refliwn»  ^tt**»^*' 
bj^ient  ;  &  cebr  n'jbfiçme  .ppint  ia  preuve 
qu'il  nous/otutiit^loi<'ii)êinéV<hi  peu  ^e 
Chevaliers  .qu^il  y.  aVoit  alors  en  Pruiie..^ 
SI  Ton  demande  9  comment  le  nombre  des 
Chevaliecs  .pouvoit  être  fi  fort  diminué  } 
Vovs  afôûterofts  à  de  que  nf^s:  avons  dit 
plus  ;  haMt  >  qiic;.leL. Grand-Maître  &.  le-    '    '  ^ 
R^cntèatiiiiitérrfrés-i à  éloigner Tceur  '^'  ^  * 
qui  pàtti!otoiit  conteirier  iett($  deiSein^, 
il  leur  étoit  atfé  de  s'en-  défaire.  •  Il  y. 
ayoit  plttfieurk  Baîlliaees  dans  l'Empireit 

.  4ui  diipendoîintimmé  wuenient  du  Graild- 
Ma^e^  6ci  daBS^lefqûelsJl  pouvpit  ep- 
Voyet  dAiiChci«alierS'.de  h  Pdllki^  quaàd 

.11  it  ]ui/txM\i^  propos 'Xi).i  k..\z  yhké^ 
leS'ftiltûtsséglQieril  q^'oQ  n*«nverr«it4)okit 
deiGhevaUeks  dans  ces  Baîlliaget  fans 
Tagrémuent.  des  Grands-Commandcurs^  : 
^îsai%\  on  ^it  çr<^e  \  que  t^nonnCeàleme^t 

^^oetti<«ci^  mais  eiicofe  loua v4^k  dàs  Sàîl- 


TT:-     :>i    -:•:     «H-. /(T 


.  O)  Etttrè  les  TiBailll«gcit!^ui  cotnporalt«lu}^«ir- 
.,4i*hlu  l'Otdre  Teuronîquc,  il  y. «a  «F 4,  <|i|i  font 
CBCoré  BO|nmés  BallUagd  .de  it  éomlnadoô  P^àf* 
Ceone  ,  ^arce  Qu'ils  d^éfi^dâîest  'jott-lfi^  ttefnédi^- 
cetneot  du  Giand^Mai^rç^/favoii;- ceax,ii'A4fiyfe\&  » 
de  Bourgogne  »  dl*Attlï!cbfc^  de  Coblçntz^fc  dft^ch 

1  6 


104         Histoire 

XXXV     ''**^*  rf^pcndans  du  Maître  d'AIlcmagoe, 

Albirt  ^^Çurent  yoloniîers  tous  les  Chevaliers  qui 

PB  BmAii-' abandonnoient  la  PruflTe  i  ca«fe  de  la  rel'- 

»aaovae»  ^^^^  ^^-^g  pour  p«o* qu'un  Chevalier  fût 

t-nuécaniehr,  pu  cfu'il  embarraifâi  h  Ké" 

'genty  \t  eft  pobabte  quVifi  fenvoiyoit 

.  tout  de  fuite  «n  Allemagne.  H  nVft  pas- 

»êmc  fans  vraifemblaon  qo*on  ait  ufé 

'de  violence  h  T^gard  dei^€eu^x~dont'  otr 

redotttoît  Je  pto   fe»  oppoiitions  ;   ûb 

jS^^'^'^'*'  rappoWé  par  Hariknoclv  paiéit^  jirf- 

.    ^  ^  *  .  ttfier  cette  conjeâu  re^  Em,  Duede  fiixmf- 

«  vri^  ,  Gommandear  de  Memel  ^  étoir 

en  Aliemagne  avant  qw  ta  révolution 

dciaiât,  &  l'&véque  de  Sambie  nVoit 

rien  négligé  pow.'fe  rendve  mattiiei  d^ 

«  €€ttt  foiterefle  |V  fi^ns  :  avoir  poy^fi^uffiSr.. 

•  Ldrftfue  te  2>iic  revint  en  nmsfJi^^Ht 
^  averti  ^é  IfËvéque  ft  prùfo^ii  de  le 

*  Curje^^arrérer  i  foA  fiaflSigeà'Konigsbefg^ 
ce  qu^l  n'Iévita  qu'en  fe  détournant  de 
cette  viHek  Cëroit  avairr  le  rerooc  dit 
Grand- Maitte  en  Prtifie^  piii(que/ l'aiico- 
Ai  du  lUgent  ceffa  à  fon  arrivée;  ainfi 
Ton  peut  juger  que  le  fougueux  Prélat  i 
ayant  abufê  de  fon  pouvoh-^  au  pôfnt 
d'avoir  voulu  arrêter  on  perfonnage  fi 
itliiite  8t  jparent  du  Grand-Maître,  il 
avoir  encore  moins  ménagé  les  autres 

'    jChevalieVs  de  l'Ordre. 

Si  l^déric  de  Heydeck  avok  eu  peu , 


OE  l'Ordre  Teutoniqve.  105 
de  (uctès ,  lorfqu'il   avoir  propofë   ou- 
vertement aux  babîtans  des  petites  vil-    ^J^^^^!^ 
les  »  de  fecouer  le  }oug  faluiaire  de  la  us  Brah* 
Religion  Catholique ,  &  de  dépouiller  les  »*»<>"*«•. 
égliiest  fes  émiifaîres  &  ceux  de  TEvé**   Zto.  fêg^ 
que  de  Sambie  avoient  mieux  réuifi ,  en  ^^* 
tn/ii^ant  doucement  Thëréfie  dans  leurs 
fermons  ;  en  forte  que  les  villes  de  We- 
lau  9  d^AUenbOurg  ^  de  Gerdaven  »  de 
Frîdland  9  de  Schip^peil ,  de  Çteut»*' 
bourgs   de  S^intherv,  ide  Domnau,  de 
Lunebéurgy  deBartenJElein  &  de  Nîc« 
«lenboQrg  9  ainfî  que.  Wormdit  &  Gutti* 
eadt,  villes  de  I^Warmie^  embrafferent 
peu  det^ms  après  te  Lutbéranifme,  Fré«* 
déiâc.de  Heydeçk  réuffit  mieup  ^  d^v^fter 
les  maifoiis  leligieufes ,  cju'U  n*;|vpit  iait     ,.     \ 
ct>  voiuliiru  peturertir  Ifs.vjlk^;  il.fe  run- 
^îCiiueçelSvement  at^l^  tyion^geres  fituijs 
à  '•  Oerdalren ,  i  Wetau.>  i  Heiligenpeit.  » 
i  Tilfil  fie  à  P^folen ,  mit  eç  ré^rye  Ifs 
effets  qu'il  y  trouva,  &  en  cj^fla  les  re* 
%ieus^  i^  rexciepfioiij4e:ti^i%;quil  lai<& 
Aamxbaque^  nwiiftxjri  fLycç/dëie»fe  d>n 
.  recevoir  d'autres ,  ôr:^fcur  ipffriP^ttant  de 
.  À  procurer  mi,  caHcf  d^éiain  ,iipour  cOQ- 
tinue?  à  cëWbrer  la  (ainte    meffe  ;  ce 
qu'il  appelloit  accomplir  leur  Jiypacriiie. 
L'béréfie   feifoil  encore  de, plus  grands 
progi'is  dm  le»  6affipagn«i^(|^e  diMis  }fts 


io6  Histoire 

villes ,  &  les  pafteurs  iivroient  eui-mê- 

AtsEiiT   ^^^  '^*  ^^^^'  ^"'  appartenaient  à   leurs 
BB  Bran-  ë|;lifes.    Des   fcenes  à-peu-près  fembla* 
»EEovRo.  bie$,   fe  paflbient   dans  les  villages  de 
jr^irf.5Pi.  i'évéché   d«   Poméfanie  ,    ou  Ton  em- 
ployait toute  forte  de  moyens  pour  dé- 
pouiller les  églifes  ;  &  les  payfans  fe  fé- 
licltoient  d*étre  délivrés  de  Tobligation 
d'entendre  la  meflè  ,queles  Miniftres  leur 
fepréfentoient    comtxie   une   idolâtrie    : 
ntais  il  n'en  étoit  pas  enébrê  tout^à  fait 
•de  même  dani;  tes-  vilfe*.  Sulvtfrtt' Grii- 
navi  Eîhard  Queis,  nommé  à  Pévécbé 
de  Poméfanie  ,  avoit  embrafle  te  Luthé- 
ranifme  j   &  àutorifoit    tous   les   défot- 
dres  qui  en  étoiem  la  fuite;  maiii  Hiirtk- 
ICir^AJfi/f.'noch  prouve  ctairehient  ^rdes  paflages 
déiéttriés  de  LuttrerV  qu'Erhàifd  ne'  s'é- 
fbiï'  pas  éncdfë  déclaré  du verteinenf^à 
cette' "i^que  ^:  ciependatit  il  eft  probable 
quil  étoit  déjà  Luthérien' dans  le'  cœui^, 
&  (que  dés  raîfons  de  politique  Tempé- 
choient^dé  déclifre^   fon  ^âpoftaTi^  >'  en 
Toéte  '  qw  Vit  nt  prétégeoîli  •  pwi  ^^otov^ef * 
tenieni  IHértfie,  ir4îe  feîft>it  ptiint^d'ef- 
foVts  pt^rtltf'VépriAief,  ôr^c^éloif  rfffe», 
•pour  cjtt'felle'^fPt  de*  progr^ès  f^apide^i   Ce 
'fut  éffééKvfenleht  é6  qui  arriva  i   tar  fi 
'iè  défaut  de  mémoire  ne  permet  pas ie 
fiiivit  fa^^r(hé;p^^i  i  pied^V  il  à'^  «ft 


DE  l'Ordre  Teùtonique.  loj 
pas  moins  certain  que  le  LuthéranKme 
fut  reçu  ^  peu  de  tems  après ,  dans  toute    AmmT 
la  Pruffe  Teu tonique  (i).  di  BuAH- 

Sùivant  Hartknoch ,  c'ëtoîent   Erhard  *'"*'*'*•'' 
Queis ,  nommé  à   Tévéché  de  Pomëfa-  i****.  p^g* 
nie  &  Frédéric  de  Heydeck ,  qui  avoient  ^^^ 
confeillé  au  Grand-Maître  »  de  faire  dé« 
pouiller  toutes  les  églifes  (c  les  monaf- 
teres ,  pour  fc  préparer  à  foutenir  la  guerre 
contre  les  Polonoîs ,  (i  on  ne  par venoît^-      .    .^ 
point  à  faire  une  paix  folide ,  &e  ils  s*é«> 
toient  chargés  ;ëax*  mêmes  de  l'eicécution 
de  ce  projet  Selon  le  même  écriirain; 


(I)  Aftèt  la   mart  4«  Job  Dobcnèk  »  AcMlf«  % 
Cardinal  ia  Belpgna  »  av^it  tt^  sooiiné  à  l'évicM 
ëc  Poméfafiie,  Se  na  le  garëapas  long-cams»  George 
de  Polcmr ,  EY^wit  de  miomc  ,  prtBof c  ,  ^d  l  m ,    • 
I0  titre'  4e  ppftule  à  révècM  Ae  PonéCanîa  ;«tofU«« 
félon    toute    apparence  ,    îl    v    renonça    en   fav^t 
d'Erhard  on  éerard  de  Quais*  Queti^  loin  d'èvc 
Evê^iw^  n'âoic  pas  œêoie'Prêue   (  Ltc,  fmg*  ^s)h 
malgré  cela  ^  noot  le  défigneront  dam  la  luîta  par'- 
le  atre  d'Evêqoe  >    pour  éiriter  la  looguevr  de    la 
dénomination  d'fLvè^ue  poftulé.  Sî  Qucif  n'avoK  poijit       |    ,^  \ 
tcçu  lai  ordrct   na)eurs  '  de  régliTè;  ,  il  avoir  fait 
fea  vcetnr  coatime  Prcre  de  l'Ordre  Teetoniqee  «  Wt  il 
lûB  foula  aujc  pieds.  po«r  dpottfer  une  lille^du  Diic 
de   Troppau>    ^i  dtolc   Abbc0e    4*>    "k^^^^*'*  de 
POrdre  de  Cireau^c,  fondé  i  Trebniia,  par  Sce.  Hed- 
wîge  »  DocheiTe  de  Pologne.  L*£vêoae  de  Sambie ,         .    ' 
aj^ant  admîniftré  quelque  tant  l'éveché  de  Pomé- 
fanie.,  n'avoir  point  inaaqué  dy  lépandre  kt.  ff* 
jnencct    diî  LncliéraninDe  .  par  •  fes    émilTairas  |   ainfi       ....  t, 
quoique  Qttcit  ne  Ce .  fût  pas  encore  déclaré  ouvei- 
tement .  \\.  lui  luffifbtt  de  j$a#der  le   filence  •  poec 
l^ûiTer  faire  de  M^nf^  fto^  k  Vn^pu^^,  tfkmmr 
nous  TaVons  déjà  remarque  auparavasi»  ^ 


so8  Histoire 

Albert  »  n'efpërjiat  aucun  fecours  de  VAU 
Albmt  l€"^2ig"^    #    armait    effeâivemeitt   pour 
PB  Bran-  faire  tête  aux  Polonois  :  mais  rien  n'é- 
aiAQua».  jqJj  pi^j  éloigné  des  idëe$  du  Grand- 
Maître;  &  loin  qu'il  ait  eu  des  foldats 
/"    en  Prufle,  il  eft  vratfemblable  qu'U  ne 
s'y  trouvoit  pas  même  un  aflez  grand 
nombre  de  Chevaliers  »^  pour  ^commander 
"Aâ.  Bo^  dans   les  différentes  fôrterefles.   Platner 
2J^-   y^*nous  apprend  que    l'argent    des  èglifes 
'  fijt    employé   à    un    tout   autre    ufage. 
Tous  les  Curés  de  la  Sa^bie  furent  man* 
dés  iKonigsberg  le  17  décembre  15149 
dit  cet  écrivaifi)   &c  01^  les  obligea  de 
déclarer  fous  ferment,  ce  qu'ils  avoient 
d'argenterie  dans  leurs  églifes;  tout  fut 
enlevé  &  vendu  a  l'étranger  «  &  le  pro- 
duit fut  forKtu  à  la  cuifine;  c'eft-i-dire  » 
qu'ïTfot  dépenfé  par  le  Grand -Maître, 
5c  peut-être  en  partie,  par  le  Régent. 
tdiïio.'«      Luther  dit  dans  Fépître  dédicàtoire  de 
Pcult.        (es  annotations  fur  le  Deutéronome  ,  adref- 
.  1524*     fée  à  l'Evéque  de  Sambie ,  qu'il  ne  fa- 
voit  aiTez  admirer  que  l'évangile ,  ou  pour 
mieux  dire  fa  doârine,  entrok  à  pleine 
VQtlê  dans  la  Prufle,  où  on  ne  l'àvmt 
Srtotf.    ni  cherché,  nî  appelle,   tandis  qu'elle 
t^pag.  li^'^\^^  vivement  combattue  en  Allemagne, 
m  aeit       où  elle  a  voit  pris  naiffance  ;  &  l'on  eft 
effeâiyement  effrayé  de  la  rapidité  des 
ftogrèf  de  i'héréfie  dans  ce  payt  ;  mab^ 


X>E  lTOEDRE  TEVTOmQUE.    iC9 
Il  on  confidere^  combîeir  il  eft*  difficile 
au  peuple  de  fcfter  :*fefine ,  k>rr4que  le»   XlbkTt 
deux  autorités,  U  civile  &  reeclëfiafii*  de  Brah- 
que,  fe  reuniflent  pour  le  fédoire  ;  &  mm»©. 
Air  tour,  quand  te  peuple  s'eft  déjà  livré 
précédemment  à  l'etprit,  de  nouveauté  , 
on  jugera  aisément ,  comme  nous  l'avons 
déi»  obf^yé  »  que  la  Pruife  étdt  un  dei 
pays  ^  ou  le  Lutbéranirme  devoir  trouver 
l'accès  le  plus  facile.  Cependant  il  nt 
faut  pas  croire  que  tous  fuflent  pervertit 
à  répoqoe  dont  nous  parlons.  Les  fcenes 
ft^îdaleufes  que  les  Miniftres  Luthériens 
avoient  d^nn^es  â  Konig^berg^  &  dont 
.  nous  epar^nerçfnt  le  détail  an  it&evtp  leo.  fmg^ 
étoient  propres  i  arrêter  ceux  qui  doù-.^^* 
foieht  encore;  &  bea4|coup  de  citoirens 
de  cette  ville,  qui  déreftoient  l'hérèiir,  ibid,ft^ 
n'ofoient  rien  entreprendre  ,  parce  ^'iU  ^** 
sTétoient  point  les|)Jiis  nombreux ,  &  que^ 
s'il  s'étoif.  élevé  quelque  tumulie,  ils  au- 
roient  pu  e»éKe'  les  viâimes>.Grunav ,  ibîd,  pa§n 
copié  par  téon  y  nous  hk  connaître  )ufr  ^^* 
qu'à  quel  excès  de  démence   fe  portolt 
alors  le  périple  de  cette  capitale   Htnri 
Reuff  de  Plauen  f  Commandeur  de  Bafw 
tenflein  ^  s'étorc  roidl  contre  le  forrent^ 
au  point  qu'on  n'ofoit  parler  du  Luthé« 
ranifme  devant  lui;  .&  l'on  pourra  )ug«r 
par  |e   petit .  non^bre.  de  Chevaliers  qui 
fe  laiiTerent  entraîner  par  Terreur  ^  que 


110        Histoire 

Ni  plus  grande  partie  de»  perfoones  de 
ALfm  l'ordre ,  qui  étoient  en  Prufle ,  imitoient 
i>B  Bkam-  fon  exemple  :  mais  quoique  Piauen  fut 
«>B»ovEc.  on  2^1^  catholique  il  avoît  été  obligé 
d'ôter  la  croix  de  deflfus  fes  vétemens , 
pour  ^le  point  être  infuké.  Le  peuple  de 
Konigsberg,  dit  Lëbn,  étoir  alors  6  animé 
tontre  le$  ecclefiaftiques  ,' que ,  s'il  arrivoit 
Un  religieux  dans  la  ville,  qui  ne  quittât 
point  fon  froc,  ou  qui  ne  fe  mariât  pas ) 
il  ëtoit  infulté  &  couvert  de  boue  par 
la  populace.  C'étoiem  les  leçons  que  lui 
avoit  données  Amand ,  cet  ami  dé  Luther, 
que  le  Grand- Maître  avoit  recommandé 
û  particulièrement  aux  babitans  de  Ko- 
njgsberg. 

Là  politique  ou  plutôt  Thypocrifie  du 

Grand-Maître ,  fut  auffi  très-nuifibie  i  la 

^«0,  pag.  religion.  Beaucoup  de  perfonnes  bien  in* 

'^**  tentionnées;  &  certainement  la  majeure 

partie  des  Chevaliers ,  croît  du  nombre^ 

avoient  négligé  de  s'oppôfer  au  mal| 

lorfqu'îl  en  étott  encore  tems ,  dans  la 

perfuafion  que  le  Grand  -  Maître ,  à  fon 

retour ,  banniroit  rhércfie  de  la  Pruffe. 

Ils  dévoient   pour  cela  ignorer  tout  ce 

que  n6u«  favons  aujourd'hui  des  difpo- 

fitîons  fecrétei  de  ce  Prince,  &  ils  Tigno- 

itrienf  éfféâivement.  Rieii  de  tout  ce  que 

nous  avons'  Vu   jufqu'à  prêtent ,  nVoit 

'^^é  rendu   pubHc,  &  n'éroit  point  de 


DE  l*Ori>rê  Teutonique.    au 
nature  à  devoir. l'être,  fi  l'on  excepte  la 
lettre  qu'Albert  avoit  ëcrUe  aui  habîtans    ^^^i 
de  la  ville-vieille  de  Konigsberg  ,  pour  de  bRXM-. 
leur  recommander  le  miniftre  Amand  ;  ^w^*'*^* 
maïs  cette  lettre  avoit  certainement  été 
adre£ee  au  Magiftrat;  &c  foit  que  celui-ci 
ne  f&t  pas  encore  décidé  à  adopter  Ter- 
reur, ou  qu'il  fut  entré  dans  les  raifont 
politiques  du  Grand •  Maître,  il  paroît 
évident  qu'il  n'avoit  pas  fait  connoitre . 
la  lettre  au  peuple.  On  pouvoit  foupçon* 
ner  la  condi^ite  du  Grand- Maître ,  mais 
il  ëtoit  rré$-attentif  à  ne  fe  point  déma&  , 
quer ,    comme   on   peut .  en   juger   par 
l'exemple  fuivant. 

Le  Pape  Clément  VII ,  de  la  maifon  Brtf^u  Pt- 
de  Médicis ,  étant  inftruit  de  la^  conduite  Jf^j^^}^*'* 
de  TEvêque  de  Sambie ,  &  ayant  de  for-  ' 

tes    raifohs  de  fufpeâer  la   religion   du 
Grand  -  Maître ,  adreffa  le  i    décembre 
1 5  24 ,  un  bref  au  Cardinal  de  Campegge , 
fon  Légat  en  Allemagne ,  qui  fe  trouvoit 
alors  en  Hongrie.  ^  Il  nous  cft  parvenu ,     Prient. 
dit  le  Pape,  une*copie  d'un  mandement  ^j'^l'^^^J  î^* 
dont  le  titre  indique  qu'il  eft  de  TEvêque  fiq. 
de  Sambie  (1),  qui  cft  très-injurieux   au 
St<* Siège,   &  qui    contient  des  chofe» 


(t)  Céft  le  mandement  d«nt  nous  aronr  pirlé  pJo« 
haut,*  par  leqael  Polentz  avoit  ordonné  de  confcies 
le  baptême  eo  Alleœandt 


flii         Histoire 

'  très-reprëhenfibi».  Mais  ce  qui  augmente 
ALms  ^^^^^  douleur ,  c*eft  que  le  Grand-Mahre 
p«  baan-  ait  confié  Ton  futorité  i  un  homme 
»t»avMr  Qjjj  ^p^y  fçj  dogmes, impies  &  pervers, 
déchire  le  St. -Siège  Apofiolique  :  cela 
nous  étonne  d'autant  phis ,  que  nous 
avons  toujours  aimé  finguliérement  ledit 
Grand- Maître  «  que  nous  avons  toujours 
Ibutenu  y  8(  pour  lequel  noos  nous  fom« 
cmes  donné  tant  de  peine  ,  avant  d'être 
élevé  au  Pontifitat.  (Clémtnt  avoit  été 
Proteâeur  de  TOrdre  i  ;  8t  nous  aimons 
i  croire  qu'il  ne  connoiffoit  point  celui 
à  qui  il  a  con6é  foo  autorité ,  éc  qu'il  n'efl 
point  (on  complice.  JMous  vous  ordon- 
nons, continue  le  Pape,  de  citer  l'Eve- 
que  de  Sambie  à  comparoître  devant 
vous ,  quand  vous  ferez  afTuré  que  fedie 
mandement  eft  véritablement  de  lui;  & 
%*ii  refiife  de  retracer  tout  ce  qu'il  a  fait 
&  dit  contre  la  religion  ,  vous  le  dépo« 
ferez  de  (on  évêché  ;  a^ant  foin  que 
celui  qui  le  remplacera,  en  foit  digne 
par  fes  vertus  6f  par  ftm  attachement  à 
la  religron  catholique ,  &  qu'il  foit  en 
»ême  tems  ag'-ëabfe  au  Grand  -  Maître , 
afin-  que  ce  .dernier  conn^ifle  la  bonne 
volonté^  que  nous  lui  conférions,  &c.» 

ff^'lf  '      ^^   '-^g^^   envoya    une  copie  de  ce 
»4**M*   y^f^  ^yçç  y„^  i^jjj,^  pj^^^  ^  déférence 

pour  le  Grand- Maître;  datais  dans  la- 


DE  l'Ordre  Teutonîque.  ai 3 
<]ue!le  il  ne  parloit  pas  avec  moins  de 
fermeté,  fur  !c  compte  de  TEvêque  de    ^^^^^ 
Sambie ,  que  le  Pape  ne  Tavoit  fait  dan>  de  Bjiaii^ 
(on   bref  :  il  rappelloit  à  ce  Prince   les  ^^^^^^ 
promeiTês  qu'il  lui  avoit  faites  à  Vienne  » 
d'après  lefquelles  il  comptoir  qu'il  fe  con- 
duiroit  dans  cette  affaire ,  conune  il  con* 
vient  à  un  Prince  Catholique;  ajoutant 
qu'il  efpéroit^  qu'il,  (eroit  aflèz  éloigné 
dé  tout   lentiment  d'impiété ,  pour   mI^ 
plus  fouffrir   qu'aucun   de   ceux  qui  lui 
étoient  fournis,  o(ât  à  l'avenir  rien  faire ^ 
ni  écrire  de  contraire  à  la  religion.  Le 
Légat  exhortoit  fortement  le  Grand- Maî- 
tre à  prendre  ce  parti  »  tani  par  amour 
pour  la  juftice  &c  la  vérité ,  qu'à  cauCe 
du  foin  qu'il  devoit  zvjOit  de  fa  réputa.» 
tion  ,que  les  mal- intentionnés  cherchoient 
à  noircir  9  en  difant  qu'il  entretenoit  i 
fa  cour  &  dans  fes  Euts,  de$  ennemis 
de  la  religion  catholique  ^  d^  l'bgliiîe  » 
qu'ils   déchiroienf    dans    leurs    difcours» 
Celte  lettre  éft  datée  de  Bude>  le  ij^an» 
ypif.  1515  (i). 

Le  Grand  -  Maître  ^  fâché  d'avoir  été    Ihid.  ^ap 

L        <i)  C'tfk  ptt    anticipation  ^jue   fionif  fapportpot  < 
|-  cetct  lettre  du' Légat  a  Atbert^   &  la  téponfe  aoc  " 
Cdui'Ct  f  fie  :  car.  ccf  Ideiix   Uwts  imnt  Ae   1  an 
X|Z5>    mail  c*cft  pour  faire  voir  d'un,  coup* 4*9)  1  • 
te   peu    d'effet   que  produifit.  le  bref  do   râpe,  '6c 
foxif  m  poim  <»tfir^p(^  aiiUuri  le  fit  de  k'Hifteiie* 


114         Histoire 

deviné ,  &  ne  voulant  point  encore  lever 
Albert    '^  manque ,  prit  le  parti  de  diffimuler  ;  &c 
DB  Bran-  en  conféquence  il  écrivif  au  Légat,  une 
»EsovR<^&  lettre  pleine  de  lowmures,  doftt  voici  la 
fubftance.  »  Nous  avons  reçu  votre  lettre 
avec  le  bref  du  Pape,  par  lequel  il  or- 
donne que  TEvêque  de  Sambiefoît  dé- 
pôfé ,  s'il  né  change  de  conduite^  Vous 
n'ignorez  pas  depuis  combien  de  terns, 
nous  femmes  éloignés  de  la  Pruffe ,  ainfi 
i  nous    ne   pouvons   favoir   ce   que   ledit 

Evêque  écrit  &  enfeigne  ;  &  fi  nous  le 
favions,  que  ferviroit-il  de  le  lui  inter- 
dire ,  étant  û  éloigné  &  depuis  fi  long- 
tems  de  ce  pays  ?  Il  eft  vrai  que  la  renom- 
mée nous  a  appris  que  la  populace  exci- 
tée .^  peut-être,  par  quelques  brouillons, 
avoit  infulté  ies  prêtres  ^  les  moines ,  les 
églifes  &  les  images  :;  maas  ceux  qui  nous 
Voient  tous  les  jours  ^  Savent  avec  quelle 
douleur  nous  avons  appTÎs  les  excès  que 
le  peuple  commettoit  contre  le  clergé^ 
fdus  le  prétexte  de  la  piété,  Ccu3?  qiuc 
nous  avons  chargés  du  gouvernement  en 
\    notr^  abfence  (  TEréque  de-  SartWe  & 
'       le  Commandeur  de  .KpjDigisbcrg.)  ont  rcf- 
ienti  la  même  indignation ,  &  ont  pris 
^ûes  mefures ,  pour   punir    en  fon    tems 
ries   auteurs  du  mal  ;    car  on  ne  ferok 
\;  qu'exciter  une'  fédrtîoh  ',  '  en  entreprenant 
4le'f>tinir  toute  la  populace  â  la  fois  ;  ce 


DE  l'Ordre  Teutoniqite.  115 
que  toutes  les  perfonnes  prudentes  doivent  ' 
éviter  avec  foin.  Vous  êtes  témoin  des    A^JtYl 

•    r      r  I      •  1  ALBERT 

innovations  qui  te  font  tous  le  jours  dans  x>h  Bran. 
les  difféwntes  provinces  de  l'Allemagne;  d"»"*^ 
&  fi  l€s  Princes  qui  rëiident  dans  leurs 
Etats ,  ne  peuvent  contenir  les  peuples  avi- 
des  de  nouveauté ,  en  employant  les  châ* 
timens  les  plus  féveres;  par  quelle  rai- 
fon  eft^ce  que  le  Pape  conçoit  une  in- 
dignation particulière  contre  nous  ?  Nous^ 
vous  demandons  uniquement  de  faire  con<- 
noître  notre  innocence  au  Pape,  auprès 
duquel  nous  avons  été  accufés  fi  mal  à- 
propos  par  quelques  perfonnes ,  &  d'ob* 
tenir  de  Sa  Sainteté ,  de  ne  point  nous 
fendre  refponfables  de  ce  qui  regarde  ta 
religion  jusqu'à  ce  que  nous  retournions 
dans  nos  Etats.  Quand  nous,  y  ferons  ^ 
nous  gQiJvernérons  nos.  fujets  tant  pour 
ce  qui  Regarde  le  tlvil,  que  pour  ce  qui 
concerne  la  religion ,  de  manière  que  le 

I  Souverain  Pontîfene  pourra  avoir  aucun 
)uAe  fu)ec  de  (e  plaindre  dp^nous,  &c 

j  que  tout  le  monde  faura  que  nous  rem- 
pliiTcn^  les  avoirs  d*un  bon  &  pieuK 
Prince  chrétien  ;  mais  tant,  que  nous  fom- 

i  mes  abfens»  il  n'eft  pas  en  notre  pou- 

l  voir  de  remplir  cette  tache.  Vous  dites 
encore  qu'il  y  dans  ina  cour  des  perfori* 
nés.  qui  paYlertr  maj  de  la  foi  ou  de  Jji 
religion  :  Dieu  conçoit  les  cœurs  ^  mais 


ÎXXV. 

Albert 

f)Ê    UkkV 


%i6  Histoire 
pour  flous  y  nous  ne  pouvons  ju^^er  ^^iie 
des  paroles  &  <ie$  aâk>ns;  cependant 
•  nous  pouvons  anefter  «vec  vérité ,  <]ue 
nous  avons  toujours  été  attentife  à  Hou 
gner  de  nous  ,  les  bUrpiiemateurs  t  ce 
font  donc  des  calomnies  dont  les  mal- 
intentionnés qui  en  font  les  inventeurs  ^ 
vendront  compte  au  tribune  de  Dieu.  ^ 
Comme  le  Cardinal  avoir  fini  /a  lettre 
par  des  témoignages  d'attachement  &c 
des  offres  de  /ervice ,  Albert  termine  la 
fienne,  en  difant  qu'il  aura  bientôt  l'oc- 
Cafian  de  l'obliger  ^  &  que  s'il  le  fait  ^ 
comme  il  h*en  doute  pas ,  |1  Verra  dans 
peu  de  tems ,  qu'il  <eft  un  Prince  pieux 
&  reconnoiiTattt.  La  lettre  du  Cardinal 
eft  datée  de  Bude  &  celle  du  Grand- 
Maître  eft  auffi  datée  de  la  même  Ville^ 
le  14  Janvier  t^iy,  d'où  l'on  doit  coo* 
^lure  que  le  Cardinal  étoit  parti  de  cette 
Ville  5  avant  que  le  ^^rand-Maitr^  y 
arriviti! 

y ôili  quelles  furent  les  tournures  ^ 
les  lâfhr^fes  à  double  fens  9  les  mcnfon- 
ges  &  les  contradictions  que  le  Grand- 
Maîrre  employa,  pour  donner  le  change 
au  Cardinal,  qui  n'en  fût  certaineinenc 
point  la  dupe;  &  l'on  fwt  juger  par 
le  foin  que  prît  AlJ>ePt  de  fe  déguifef 
éàris  cette  ôccafîon  ;  qu'il  -n'avoit  rica 
fég^^  peur  tfÂretetik  te$  Chevaliers  de 

l'Ordre 


DE'  L^OedRE.  T^UTOKfQUE.    :ttI7 
î 'Ordre  .Çç  les  gens?  bien  Jntjçntiçnp^  4^ 
la  Pr  "^ 
leur 

retour,  _  _     ^_^^  r^  .-,tit      -    3,.^ 

Se   rétàbïirbît  ^k.Wte  «a  h.  viîfitable-    '  '      ■' 
religion.  .,        i  i.  .     •  :> 

Oa  ri'eft  guicre  .pUï$  in^rwit  de  xrç  ^uc  A^Wn-teoi 


<ju'it  foît  très- vrVi)r^.ipt?l^ble.,  qu'il  ftypit 
déjà  forme.  le  pTo]çi  àfi^^Cç  ^(ou&tziïfi  â[ 
la  jurîfdiiâion  de  TEmpirç  ,  >  il  feignit  ^ 
pour  mi^ux  cacher  To^ii  jeu,  4é  s*y  atta-j 
cher  plus  étroitement',  .çn  demanda at 
d'avoir  feffiop  à  la  ^^j^c^  ^eT^H'^^'^'^^^S  » 
après  avoir  Tijît  bpmrnaçe  ,^deMa,  Prufle 
iTEmpire,  V.^W.Ky  (Mt.^ççoidé^  Kous 

dQnça  ,  l,an  i  j^|ô|:  ^^Vdjtm  df^  Crpur  «ff:      , 
Bçrg  j(^t),  Alb«^  f«t  jonc  t^ii)?  à  Wucem:-;    .  ^  ,   ,  , 

(i]i'Ga(lerniap,  qut  nous   avons  cite,  a  uît  ua 
pic  4t    duclquer  chactrês;    8c.  c'cll  i  c^uCt  de  jcet 


]%i9         Histoire 
voit  par  les  recès  de   l'Empire  ^  dans 
AcBEiiT   J^'q»^^*  îl  «ft  nommé  ;  &  on  peut  rcmar- 
DE  Bram-  qtïct  qu'il  avoir  *  la  même  féance ,  que 
ÎÎJÎ'w/'^^  Grands.Maître$  ont  encore  aujour- 
Ar"jte1vîJ. d'huit  c'cft-à-dirci  qu'il  prëcédoit  touj 
abfchiedt    les  Princes  Evéques  de  TEmpire. 
''tr'^l*  j       La  trêve  de  4  ans  que  le  Pape,  l^Em- 
Roi  de  Po-  pereuf  &  le  Roi  de  Hongrie  ,  avoienc 
iî? roX'  ménagée  entre  le  Roi  de  Pologne  &  le 
"*   ^^'^^  Grand- Maître,  s'écouloit  :  &  fî  ces  der- 
niers avpiênt  agi  it  bonne  foi  ,.  ils  n'en 
âurolent  point  attendu  la  fin ,  pour  faire 
.  terminer  leurs  difficultés ,  par  les  arbitres 
auxquels  iU  s'étoient  fournis.  Si  Albert 
fir  quelques  dématcbes  ,  pour   accélérer 
cet  événement  i  cortime  le  prétendent 
lés   écrivains  Prûflîens  ,  ce  ne^  fut  que 
foîblcmcnt  &  par  manière  d'acquit;  & 
Sigifmond  n'en  fit  aucune,  puifqu'il étoit 
bien  décidé  ï  éluder  l'arbitrage.  Le  9  de 
•   mars  les  Ambaflâdeurs  du  Roi  de  Polo- 
Coi.  Pel  6"^    ^^  '  trouvèrent  à    Dantzîg  ,    avec 
tottut.pag.  ceux  de  Henri ,  Duc  dç  Mecklenbourgt 
*^- •  &f  de  George  &  de  Barnîm  ,  Ducs  de 

PoméraWîe  :  '  \h  renbiïvelîerèn^'  par  un 
traité,  l'amitié  &  les  anciennes  alliances 
qui  uniffoient  les  Ducs  avec  la  Pologne: 
on  dcyiptit  fe  fecouHr  mutuellement ,  & 
il;  étoît  particulièrement  ftrpulé  que  ces 
Princes  dofi»riQîént*  du  Àcouri  aux  Po- 
lonois,  s'iU  venoient  à  atorr  la  guerre 


BE  l'Ordre  Teutôniqùi:.  ii^ 

avec  le  Grand- Maître  de  l'Ordre*  Tcuro- 
nîque  ,  ou  avec  Joachim,   EïeÔeur  de    al^^rt 
Brandebourg  9  Se  qu'ils  interdiroient  tout  de  brak- 
paflàge  k  leurs  troupes  ou  i  leurs  alliés,  »"^«»«- 
Si  Ton  en  croit  Pauli ,  le  Grand-Maître  Pûf.  ^o^c 
àvoit    aflemblé   des    troupes    dans    rE« 
leAorat  de  Brandebourg,  &  déjà   elles 
s^étoieht  avancées  jufqu'à  Perleberg ,  où 
elles  fe  débandèrent  ^  faute  de  payement. 
Outre  que  Schutz  ne  dit  rien  de  ces 
préparatifa  de  guerre ,  on  peut  )uger  par 
les  difpofit^ns  du  Grand-Maître  ,  que 
nous  avens   fait  connoitre  ^   qu'il  ëtoit 
auffi  éloigné  de  vouloir  faire  la  guerre 
aux  Polqpois  ,  que   de  défirer  fincére-- 
ment  l'arbitrage  qui  auroit  dû  rétablir  la 
paix  entre  la  PrufTe  &  la  Pologne* 

Le  Pape ,  inquiet  de  voir  la  trêve  entre    MdynûUi 
la    Pologne  &  l'Ordre  $*écouler  ,  fans  ""^  ^' 
qu'on   procédât   à  l'arbitrage  dont    on 
étoit  convenu ,  adrefla  un  bref  au  Roi  dé 
de  Hongrie  le  19  oâobre  15149  pour 
le  prier  inftamment  de  hé  rien  négliger  ^^  ' 
afin  de  ramener  la  paix  entre  les  Polo>^ 
nois  &  les  Teutoniquei  ,  6c  s'il -étoiff 
néceflaire  ,  de  faire  prolonger  la  trêve  ^' 
pour  parvenir  enfin  i  ce  but  défiré«   Ce 
bref  écoit  en  même  tems  une  lettre  de 
créance  pour  le  Cardinal  de  Campegge,' 
fon  Légat.  &c  pour  le  Ntmce  PaUernif 


aïo  '^     Histoire 

i  qui  il  avoit  mandé  de  conférer  avec 

i>jE  Bran.      L'aflemUét  des  arbitres  fut  effeôive- 
^MQvaG.  ^^^^  indiquée  à  Presbourg  pour  le  jour 
eartcntpoitr  des  Rois  de  4  année  mivante  »  loit  a  la 
P/esbouig.  follicitation  du  Pape  ^  ou  aux  înftances 
J524-     da  Grand-^daître,  comme  Schujz  le  pré^ 
^ol.  49t,  ^^^^*   Dans   iine  circonfiance  fi.  impor- 
tante ,  le  Grand-Chapitre  auroit  dû  s*af- 
femhler   pour  nommer  les   députés  qui 
dévoient  y  figurer,  de  la  part  de.  TOrdre; 
mais  il. n'y  avoit  plus  de  Dignitaires,  6c 
il  ne  s'agifibit  plus  .  de  Grarfd  *  Chapitire 
dans  la  PruiJfe  ;  le  peu  de  Chevaliers  qui 
Vy  troijvoiént,  étoient  courbés,  l^s  uns 
volontairement  ,   &;les  autres   malgré     | 
eux  ,  fous  ,^  joug  d'une  ^utorîté  def- 
\    potique  ;  aipfi  ce.  f«^  le  Grand- Maître  , 
,   *      ou  le  Régent ,-  en  (on  nom  /  qui  choifit 
les  pçrfonnes  de  l'Ordre ,  qu'il  favoit  être 
propççs  à  ïeconder  fes    deifeins.    C'eft 
'An,  Bo-  ^!*<ffcr  j^  içipoÎQ  oculaire ,  qi|i  nous  ap- 
.«/y»,   tomi  nxtaà  >que ^çe  tut  .le  gouyernement  qui 
^•-^'^•^'•fh^rfii  fiiîhar4  dev^ueis';  poftulé  f  1> 

y êcl^é  ^^Pom^/ani^^  -Eric ,  Duc  de  Bruns-    | 
yicl^,vÇqnfunaixQeuide.jiï^  , 

wcd^;  Heydec^:  i^Provifeùr  4e  Johannis- 
'boufg.f flo^fi  réprelf nter  l'Ordre" au  :Con-    j 
gf^^'  4Ç: J?;W^wrg  »' ,  auiqiaeïç  on  donna^ 
$wife>rte»4ît)f'ih<>#  P^r  Secretai- 
X  il 


DR  l'Ordre  TEÙfotiiQirE.  iii 

re   (t).   Schiitz   ni    les  autres    écrivains 
Pruffiens  ne  font  point  mention  du  Dut/^^^^^^ 
de  Brun&vick  ;    cependant  on  lîb   peW  »»  b»ah- 
pas  douter  ,   d-après   le  témoignage  de  ^*^^***' 
Platner,  qu'il  n^ait  été  nomm^  pour  cette 
commiffion  ;  mais  il  eft  démontré ,  com;- 
me  on  le  Verra   par  la  fuite  ,    que  ce 
Prince- fidèle  à*  la  "religion  ,  non-' feule» 
ment  ife   trempa   pas    dans  le    myftete 
à*iniquité  >  ^ont  rtoîis  allons  rendre  com- 
pte, mais  même  qù*îT  n*étoit  point  avec* 
le  Qrand-Maître ,  ni  avec  les  autres  dé- 
putés, lôrfqu'on  y   travailla  :  ainfi  Eric 
fie  fut  pas  pltisMoitt  qu'Glmùtz ,  &  Toh 
peut    même   tonjcfturer ,  aVec  quél^ilfc 
vraifembWnce  l]  qu'il  quitta    lès   à\itr(rti 
députéf  à  Grauderiti ,  pour  fé-fehdre  ^éh      .  - 
Allemagne  ,   où   nous   avoiVs   ik  qu|il 
étoit  immédiatement  avant  la  f  évolution. 
Outre    ces   députés    noAfthés  ^par  'fc 
Çrand* Maître  mêii^e,  poui^  répTêfentér 
l'Ordre,  il  y  atoit  encore  Henri  dé  llil- 
liiz  &  Çebi^è  de  Kunhei'm  ^^ou'r  la 'fii$. 
tlefle,  &  les  Bourgmeftres'  de  la  vîltè- 
vieille  de   Konigsberg    &  ^  telle  de 
Kniphof.    Platner    dit   fimpl^metît   qu©     i^, 
ceux'ci': partirent   pour  aller  joindre^  le 

'       'i  '        '    ,    ■  '  ♦    ■     .1^     -  ■:        .   r        tu     > 

<ik  Platn€f  i  loc.  çlû    ^  ^  * 


XXXV. 

ÀLBSJtT 
DE    B&ikM 


lit       .Histoire 

Grai;icl- Maître  à  Presboug  :  aînfî  on  ne 
fauroit  dire  s^ils  avoient  auffi  été  nom- 
més par  Taucorlté  du   Gouvernement  i 
WBovw.  ou  fi  Albert,  pour  mieux  maîtrifer  l'Or- 
àte  .,   avoit   rétabli  une   forme    d'Etat. 
Quoi  qu'il  en  foit ,  ils  penfoient  comme 
lui  y  au  fu)et  de  la  religion  ^  &  lui  éloient 
dévoués.  Platner  nous  fait  connoitre  que 
Kitlitz  &  Kunheim  avoient  été  hono* 
ré;s  de  la  dignité  de  Chevalier  ,  (  non  de 
^  rOrdre  )  :  faveur  quin'avoit  pu  leur  être 
*  accordée  que  par  le  Souverain. 

Lei  députés  partirent  de  Konigsberg 
J(s  19  décembre,  furent  à  Riefenbourg 
pour  prendre  TEvéque  de  Pomefanie  , 
,.^;  delà  iU'fe  mirent  tous  en  chemin 
.pour  fe  ^rendre  à  leur  deftination.  Plat« 
ner  rapporte  qu'en  pafTant  par  Graudents^ 
l'Êv^q^e  pr^êcha  fon  premier  fermon  lu« 
thérien  ^dans  l'églife  paroifliale  ,  à  la 
demande  du  jÇomn^andant  Polonois  Pan 
^$îî}colo'Wjski^T  J'ai  déjà  dit  quM  étoit  dif- 
j|[}ile  de,doufer  du  récit  de  cet  écrivain; 
cependant;  nous  verrons  que  l'Evéque 
joua  encore  quelque  tems ,  le  r6te  de 
.Catholique  ;  mais  ce  n'étoit  vraiment 
qu'un  rôle;  les  négpciations  auxquelles  il 
eut  part  »  &  fon  apoftaiîe  qu'il  rendit 
jpublîque  jjeordçtemy  après ,  font  qu'on 
f»eutaifémentr  concilier  ce  qu'en  dit.Platr 
ner  j  avec  le  r^fte  de  (a  conduite. 


^ii. 


t>£  l'Orwe  Teutoniqce.  llj 

Nous  avpns  liit  ailiers, i|u^, fi; le  Rfti 
^  Pologne  &  1«  Graiwi-Maître.ayoi^nr  J^^^^^V. 
ajgi  de  boti^ne  fôi^ ,  iU  n'auroient  pas  a^tjD^:3*Aif-if 
tendu  la  fia  de  la  treyc,  pour  faire  ^^'-^P^^^^^* 
miner  leuw   difficuliés   par  les    artûrw  5>^^^^  ^^jj. 
auxquels  ils.  s'étoienc  fournis  irrévocablof  Tcrufeài*«Y 
ment  ;  mais  }ei  contrats  le%  plus  foi^-  buragc.^ 
nels  avoient  toujours  été  i^fuffifans ,  pçw^    '^^^'    ' 
obliger'  les  Polonois  à  remplir,  les  enga*  ^  ^''^;  ^•f* 
geniensquiis  avoient  pris,  ayec  lOt:Qf^,igS4. 
&c  Sigîfmondy  ce  Roi  fi  vanté  dans  Ihif-^. 
toire^  montra  dans  cette  occafion  ,  qu'en 
fait  de  mauvaife  foi,   il  ne  cédoit  en 
rien  ,  ni  à  Cafimir  ^  fon  père  ,  ni  au  pçr*» 
fide  Grand-Maître.  Quand  on  confider^: 
attentivâs^ient  lés  circondahces  ,   un  ne 
peut  guère  douter   que  Sigifmond  n'aie 
été  d^accord   avec  Albert ,  ion  neveu  , 
Ipng-tems  avant  la  fcene  que  nous  allons 
rapporter  ,  &  que  tous  les  événemens 
qu'on  va  voir ,  n'ayent  été  préparés  pour 
en  amener  le  dénouement  fans  éclata 

X'Émpereur  étant  en  Ëfpagne,  c'éfoît; 
Ferdinand ,  fon  frère  &  le  Roi  de  Hon<f 
grie  qui  dévoient  juger  les  différends  de 
la. Pologne^  de  l'Ordre  Teutoniqiae, 
av-ec  les  Gonfèillers  qui  avoient  été  dé- 
ûgnfi  par  le.  trjiit;é  de  .1511  ;  ^  Ç^^  * 
Princes  4rent  citer  les  parties  à  compa- 
roîtrei  devarxt  wx .  à  Pf£fbottFg.4c  6  Jan- 
vier. 1 5JL jt..$cfautz  rappor^te .  fimplemem  »  •?«''•  iP^^ 

K  4 


—  qiiè  le  •  Roi'  <te'  P^gttt  '  te  jet  ta  trette ,  d- 
aSbrt   tatlety jWîiJfi'  Air  ralffift J'  ^iirport ahtes  J  ^^ 
Dft  BiîAK-^iChytràtus  âjotftè  -  que  -SiglAWàmTé'  rcfùfa 
''"^''*'*-;^d^étiyt>^  aet  flépîitésà'  PreibdDr^,fow 
2]^fî;,'Jj|^Mprttextc  qùéle  terme  fii[é  potir  la  tenue 
^4r.      '  '^ide=' cet^e  affembléc^V ^^oît  trop  court, & 
ne^^uî  •  laiflfoît  point  le- teitis  néceffaire 
';     d'irffêmbler  Ta  àie^e  du  féy4uhîe,'pôur^ 
..^     .^., délibérer  fur^'tut'objêt  fî  impor.tartt;  C*é-' 
'  v^  té'it  avouer  fertftcîtieii t  fa  tnkav^aîfeiFoî  v  car^ 
îhaVôit  eu  tôut^  le  éemr  rfc-dé!ï6féfcr  avec' 
lâ  diète  y  depuis  lé-printems  de'Paii  i  Jii  ; 
&-<lVillcurs  <ret  objet  ne  demandbit  plus 
de  délibération  ;  le  'Roi  &  le  Grànd-'Maî-. 
tfe  s'érant  fburfits- à- l^arbîtfâçe  d'bne  ma-' 
«fere'fî  expteffe  ,    qû'-iU 'ayôîèîft  retjuîsj 
té   hipé,  d'âtitorrftr  lès   earr<finaux  de 
Saltïb'ourg'  &*de  StHgonîe,  tant  petit 
confirmer  en  fon  nom  ,  tout  'ce  qui  ïc- 
roit  décidé  ,  que  pour  décertfer  tèlfe  cen- 
{ik¥t  qu'ils  jirgjeroient  conveniMé  i  contre 
ceux    qui   oferoîenr  y    contrevchrf,  *1^' 
Ibîi.      Phpe  ^'  dit  ;Chy'tracu$  y  'rEmperelir  ou 
pititôt  rArchîdùePcrdrnandlcn  ion  nom  > 
&  le  Roi  de  Hongrie,  envoyèrent  des 
Ambaffâëèurs  à  S}gifmDnd,.âfin  de  l'en- 
gager'4  prolonger  la  trêve  pèrfdantquel- 
qxïéi  année*  ^?ferfij  infirtner  lescèmpro- 
mië  ;  maîs^ôS"  Pqtôriëis  i^iatiîmiés  parleurs 
de^ttfcrs  Ih&h  ,•  &^  regardârft  1a  tréNre ,; 
*' -  ^^  '^  c^fhme  pfcis  tiuPfiblëi  c^ut  Ma  guerfeV'  ^^ 


DE  l'Ordre  TEUToi«ri<ïi7F.^wy 
jetterent  cette  propofition  &  fe  prépare-' 
rent  à  courir  aux  armes.  Nous  avons  vu    ^^J^^' 
que  le  Pape  avoic  écrit  pour  le  même  de  Braï». 
fujet  au  Roi  de  Hongrrc,  le  19  d'pôé- ^»»owiri 
bre  1524  ;  mais  le  St.  Ferme  fait  que 
témoigner  fa  crainte  dans  ce  bt^ef ,  &  il   *     :^ 
ne   paroît    pas  qu'il    étoit   déjà  inftruic 
que  Sigifmond  avoît  rejette  Tarbitrage; 

Quoi  qu'il  en  foit ,  le  refus  du  Roi  de 
Pologne  avoîf  précédé  de  quelque  tenu 
répoque  fiiée  pour  TaiTemblée  de  Pref- 
bourg  y  ptiifqne  Tes  arbitres  ne  s*y  rendi* 
rent  point ,  &  le  Grand-^^Maitre  ne  Pignon 
rcMC  certainement  pas;  cependant  Plat- 
ner  nous  apprend  »  comme  nous  Pavons 
déjà  obfervé,  que  les  députés  de  la  PruiTe, 
ne  partirent  (fe  Konigsberg  pour  Pres- 
bourg^  que  te  rj^^écembte  «p4  :  d'ôîi 
fon  peut  conclure  que  «Vobjet  de  leur 
mil&oii  n'étok  qu'un  vain  prétexte,  puif* 
qu'il  itoit  impoflible ,,  vu-  la  mamere  de 
•voyager  de  ce  tems-là ,  qu'ils  arrivaiïent  à 
Bresbourg,  poufle  jour  des  Rois ,  é  le  coit- 
grès  avcit  eu  lî^u;  Ainfi  le  Grande  Maî- 
tre n -av^oit  fait'  venir  ces  députén  fui  liiî 
hoiettt  dévoués;  c^q  pour  donner  urve 
formelplus  folemnelle  au-  traité  qU^il  vou- 
loir conclure  avec  le  Roi  de  Pologne^, 
^n  lefaifant  àVet  l'ïnrervention  des  deux,  .  .,, 
traîtres  qui  prenaient  fauffemenc  lé4qué--  .>  .\ 
Bté  de  députa'  de  l'Ordre ,  >&  Jes  autres;       -^  ^. 

K:5 


:\x6         Histoire 
députes  de  la  nobleflfe  &  des  villes  de  la 
AuERT   Pruflc  Teutonique. 
.HE  Bram-       Nous  avons  vu  par  h  rëponfedu  Grand- 
|>BaauRG.  ^^jjj.g  au  Cardinal  de  Campegge,  qu'il 
ëtoit  encore  à  &ude  le   24   janvier  ^    àc 
tkid^  '     félon  Chytrsus  ,  il  y  fit  le  4  de  février  , 
ûné  proteftacion  folemnelle,  accuiant  les 
arbitres  d'avoir   favorifé  le  Roi  de  Po- 
logne ,  en  attendant  que  les  conipromis 
fuflènt  prêts,  d'expirer,    pour  proivoncer 
leur  jugement.  Après  avoir  fait  cet  aâe, 
qui   ne   pouvoit  <  avoir  d'autre  but  que 
A*en  impofer  au  Girdiiral  Légat  9&  peut- 
être  au  Roi  de  Hongrie^  Albert  pattk 
pour  la  Siléfie,  afin  d'aller  à  la  rencontre 
des  députés  de  ta   Pruflei  qui   avoient 
dé^i  reçu   l'ordre    de  s'arrêter.   Erhard 
£véq)ie  de  Poméranie  &  Heydeck  étoient 
probablement  inftruits  des  vues  du  Grand- 
Maître  ;  mats  les  députés  de  la  nobleffe 
&  des  villes  n'étoient  point  encore  dans 
le  fecret,  qu'on  ne  leur  avoir  pas  confié 
d'avance^    dans  la  crainte  qu'il  ne  liât 
divulgué  avant  l'exécMtion  :  U  fallut  donc  • 
les  ^ener  k  ce  qu'on  vouloir  d'eux  i  & 
comme  il  s'agifTolt  de  régler  les  articles 
du  traité  avec  les  Polonois ,  voici  coiaine 
,on  s'y  prij, 
Mâneenffc      ^**  députés  voy oient  dufS  bien  que 
du  Grind^^W  Graodr  Maître  ^  l'impoi&bilité  où  Ton 
Maî4ie.fio.^içjj  de  fotttanir  ttoe  nouvelle  guerre  cou; 


DE  l'Or^ïmî  Tbutonique,  at7 
itre  la  Pologne;   &  Albert  n'en  avoir 
nulle  envie  :  L  premier^  idée  qui  fe  pré      ^lj^rV 
fenta,  fut  de  foufcrire  à  la -paix  de  1466  »  de  Brak-  . 
puifqu'ilétoit  Mnpoffible  de  faire  autçe- '^"^^•^^•. 
ment ,  d  autant  qu  on  ne  pouvoit  eipéref  |toi. 
aucun  fecours  de  rjËmpire  ;:  mais  cette     1525. 
paix  contenoit  des  conditions  qui  avoient 
toujours   répugné    k  l'Ordre  ;    &c   pour 
tâcher  d'obtenir  quelque  adouciflement  ^ 
en  pria  le  Margrave  George  de  Brande- 
bourg, frère  du  Grand-Maître,  &  Frédéric^  Sehutx.foh 
Duc  deLîgnitz.  fùn  beau*ftere ,  de  fe  ren-  49'  &  J^i- 
dre  puprès  du  Roi  dé  Pologr>e,  coin  me  .^^^^''^^^f. 
médiateurs  y  pour  arranger  cette   aifdire. 
Afin  d'être  plus  à  portée  de  recevoir  des 
nouvelles ,  le  Grand-  Maître  fe  rendit  avec 
les  députés  i  Beuthen ,  petite  ville  aux 
confins  de  la  Siléfie ,  qui  n'eft  qu'à  1  o  mil- 
les de  Craçovi«.  Le    19  mars,  le  Mar«  . 
grave  &c  le  Duc  de  Lignitz  râvvinrent  de 
Cracovie  9  &  rapportèrent  que  le  Roi  ne 
vouloit  entendre  parler  d'aucunr  cbanfg^ 
ment  à  la  paix  de  14^,  nommée  perr 
pétucUe  ,  mais  qu'c^n  pourroit  s'arranger, 
n  le  GrandrMaîfie^  &  l^sPruffieiis  vou- 
liMerit  acçc^pt^r  Jes  propofttio/iv  iiii^antjes. 
Le  Rqî  dçmandc^t  qMft;;le..GraH$l-Maî;re 
lui  rendît  hommage,  &  qu'il  reçût  l'in- 
veïïîture  de  la  PrufleT  promettant  à  ces 
conditions ,   de   lui  rendre  tout  ce   que 
les  Polonoi^.  lui  ayoîeht  pris  dans  la  der« 

K  6 


nîcrc  gaerrè.  -  SccôncfeineWe ,  le  'Granéiî* 


xxaV.    Maître  dévbifrcndre  tes  t>iaces  qu'iï  arait^ 

Albert  ^  -     — ^ 

©ï 

î 


BicAN  ptîfes  pendimt^la  guerre ,  à  TEvéque  de-' 
•îBoûRo-  Warmie,  •qui  lui  payera  en  échangeV 
une  penfîéW  éfnntrelte  de  ^  '^bào  tmxti  ^* 
*l        fa'^viè  dtiranti  Enfirt  te'  Roi  '^éjpbfoît  de- 
dbhiî^f  là  Phiffé   à  Albert ,  comme  un{ 
fief  hërééitaire  qtiï'patte^éit  * fes  defcért*^ 
dans  mâles  ^  ou  à  leur  àéhxxt ,   à  Tes' 
frères,  les   NfargraveS  Cafimir,  George 
;     -       &  Jean  ,  6c  »  leurs  defcéndans  y  ou  aa- 
Prince  q«ô  feroJt  leur  plus  proche  héri- 
tier^ fi  leui's  'branches  venaient  à  man- 
quer ;  à  condition  que  chaque  poflTeflTeuf 
recevroit  rmveftiture  du  Roi  de  Polo- 
l^e-)  comme  auroit  fait  Albert. 

Après  avoir  conféré  avec  le  Grand-^ 
Maître,  les  députes  de  la  Pruffe  (i)  ré^ 
•  pondirent  aux  deux  Rtin^es,  que  leur^ 
cfommettans  ^ n'ayant  p»  prévoir  que  te 
Roi  feroit  une  pareille  ^  propoficion  ^  on 
ne  leur  aVoit  donné^  aucune  infthiâio^ 
icet  égard,  &  tls^ demandèrent Ik  retour-^ 
lier  en  Pruife  pout  apprendre  ce  qii*îte 
dévoient  faire;  maille' Duc  de  Ligniiisi 
leur  dît  fen  col«re<î  (Jue'ie-Mirgrave  & 
lui,  avoîent  traraâlé"  e^ii  -Vîftn  J  ]p«i3aflt; 


(I)  Schttt»  y  com^pren^^eux  4c  l'Qrdre  ;  m  ris  C\tym. 
trsus  ne  parle  que  de  ceux,  de  la  ncbltfle  &  des  Ttiles^ 
lie  la  fuite  prouve  qvc'cc  dtrBitt  «-  fififtxB^   .  .  ^. . 


DE  L^OrDRI^  TeUTONÏQ.UE.  ,  Vi^\^ 
ife' jouft ,  à  obtenir  quelque  adoucilTentent 


i'  Ja  paix  perpétuelle  ;  qu'il  n'avoient  agi    JlbeIt 
qu*en  Vertu  au  plein-pouvoir  du  Grand  de  Bran- 
Maître  &  d^s  députés  ;&  que  ce  n'étoit  s««o'««*^' 
chafe  la^vue  rfe  ce  plein- pouvoir  qur  avoit 
cl^ermihé  le  Roi  à  faire  de  parçill^s  pto- 
poîlîtrons  ;  que  ce*  feroît  une  honte  pour 
etix,  s'ils  entreprenoîent  de  revenir'  fur 
ce  qu*it$  avoîent  fait  enfuite  d'une  pa- 
reitle  autorifation ,  &  qu'en  conféqucnce* 
ils  auroient  moins  à  rougir ,;  $11  étoienf 
obliges  dé  mander  au*:  Rôî,  que  les  dé- 
putés d^  la  Pftfffe  avojent  rejette  fes  pfef^' 
pfofitîoins^  que  de  hii  de.mander  qu'il  af-! 
tendît  de  conclure  jufqu'à  ce  qu'ils  euiTent 
été  prendre  de  nouveaux  ordres  de  leurs'  r 

comméttans.  VouV  n'iàvez,  feùr  dit  ïet 
B>uc',  que.  trois  moyens /àchoîfir.,  ^ut^* 
4e  fouienîr  une*  nouvelle  guéfre  ,'  «îr 
Itur  fit  un  étalage  des  troupes  'que  '  W  Rôf 
afliemUloît 'en  Pologne  ;  Mûrit  une  partie^ 
fîjffifoîr  pduT  fûbjuguer  la  Pruffe,  oïr' 
d^aècepter  la  paix:  p'erpétuelleTàns  auc^jne? 
modification  i  dû  biiôti'  la;^rtf^bBtîon  qué^ 
lë'^l^orfaît^  au*Gran(î-Maîtfé''df1ntdon2 
ri^  là  Prôffé  K^réëitaretpônt;  ;  ?^?  ""'"^ 
-«h^'VtJukrit  Servir  fé  XStinÛ-lXàftfé'^ 
le  Duc  de  Lignitz  avoit  nfô%?é'iuVaé£ 
putes  Ha  routé  qu'îls/ïê voient  Tûiyte 
4iû  étbit  ;!d  accepter  la  pai  perpétuellei^ 
toute  -dure  qu'elle  étokt  falr  Ï0tàrt^ 


t)d  H  I  s  T  oi  R  E 

'  abandonné  de  TEmpirê  &  trahi  par  im 
Albbkt  Monarque  infidèle  ,  qui  rejettuit  Tarbitrâge 
01?  hrak-  auquel  il  a  voit  confenti  ,  n'auroit  pa 
jiMoux%  ^jj.^  j,!^^^  jç  perfonne  ,  pour  s'être  fou- 
rnis à  une  nécefficé  inévitable  ;  mais  aa 
lieu  de  faifir  ce  moyen  unique  »  les  dé-? 
pûtes  de  la  nobleiTe  &  des  villes  s^adr^f- 
ferent  au  Grand- Maître  pour  voir  ce  qu'il 
penfoit;  &  celui-ci  diffimulant ,  leur  re« 
pondit  d*en  conférer  avec  l^véque  de 
rotnéfanie  &  Frédéric  de  Heydeck.  Les 
députés  de  la  PrulTe  (è  rendirent  effec- 
tivement dans  la  maifon  ou  logeqient 
ces  deux  prétendus  députés  de  l'Ordre  (  i  )  f 
&  ils  tombèrent  bientôt  d'accord.  L'Evé- 
que  &  Ton  collègue  avoient  déjà  pris 
leur  parti ,  &  confeillerent  au  Grand- 
Maître  d'accepter  les  proportions  du  Roi  ; 
&  fi  les  députés  de  la  nobleffe  &  des 
villes  ne  s'éroiem  point  décidés  auffi 
promptement. ,  ce  n'étoit  que  par  la 
crainte  di|  blâme  qu'ils  pourroietit  etîcou* 
rir;  mais  ils  furent  bientôt  raffurés.  par 
le  Grand-Maîire»  qui  s'obligea  de  -.faire 
çonnoitre  a\i^  Prufuens,  les  ctrcoj^ftan- 
ces  qui  l'ayQieiit  détertnifién*^.  prendre 
ce.ps^r^if  ^jqm/ing^g^s^à  mamteoir  jeus 
leurs  privilèges*    ' 

1  "  •  •  -  . 

'l)  On  voit,  comme  novn  Tavons  dît  «illcurf ^ 
•fut  le  Duc  de  Brunfwîclc  aV^it  4|«Hti  Ici  auttct  46« 
|^ttt<<  M9XU  $€|K  é^oiuç,      ..: 


DE  l'Ordre  Teutonique.  151 

Nous    avons    dit    que    tout  ce  qui    f'c 


paAToirà  BeiJtheo  ,  n'étoit  qu'un  jeu  pour  albe&'t 
amener  les  députés  à  confentir  à  ce  qu'on  dïè  b^n<* 
vouloit;  &  le  rapport  que  le  Margrave  ""^"*^^** 
George,  &  le  Duc  de  Lîgnitz,  firent  k 
•  Jeur  retour  de  Cracovic  ,  n'éroit  qu*unc 
pure  fiftion  :  car  cc^  Princes ,  loin  d'a- 
voir travaillé  &  obtenu  quelque  adou* 
cifTement  à  la  paix  .  perpétuelle  ,  comme 
ils  le  difoient ,  avoient  propofé  au  Roi 
tout  en  arrivant  6c  fans  détour  ,  de  fé- 
cularifer  la  Prufle ,  &  de  la  donaer  i 
Albert  avec  le  titre  de  Duché  »  ajoutant 
que  telle  étoit  la  demande  du  Grand- 
Maître  «  ainii  que  de  tous  les  membres  ^ 
&  des  fujets  de  TOrdre  ^  1  )•  Il  eft  inutile 
de  prouver  que  cette  dernière  cîrconf- 
tance  eft  abfolumejit  fauffe»  &  que^  les 
députés  de  la  Prufle ,  qui  étoient  avec 
le  Grand-Maître,  n  y  avoient  pas  même 
confenti  explicitement  »  puifque  toute 
cette  manœuvre  njétoit  imaginée  que  pour 
les  y  engager;  mais  cette  împofture  ne 
devoit  rien  coûter  à  des  Princes  qui 
étoient  les  inftrumens  de  la  plus   noire 


Çi).  li.dcmàti^c  <!e  U  fécuUfiHitioii  ii>(i  pat  ex* 

*    f  rioiée  podtivedient  datis  la  Ume  d*où  ctci  tÛ  ciré; 

■laif  iartk  voit   quelquet  ligna  plas  bas.  que  c*ét(^C 

teUcnocntle  (eoi  de  la  propoficion  des  Princts ,  ^u'oa 

»e  peut  pat  douter  du^ilt  n^aicsi  dcdupd^^  CicpUçiitt 


des  trahifons.  La  proportion  ayant  été 


îKï;   faîte  au  Sénat ,  dit  l'Èvêque  de'  Prëmif- 
«>B  BaAN*^  lie  dans  une  lettre  dont  nous  tirons  ces 
»e»ouRç.  cîrconftances  ,  y   occafionna    beaucoup 
â^ëtonnemènt  &c  une  grande  diveriité  d'o- 
pinions  ;    car    beaucoup    de   Sénateurs 
voyoîent  bien  que  l'Ordre  étant  fournis 
au  Saint-Siège ,  on  ne  pouvoir  le  détruire 
fans  fon  confentement  ;  que  TEmpereur 
&  la  nation  Germanique  regarddent  POr* 
dre  comme  leur  appartenant  ;  &c  qu'ainfi 
au  Heu  d'avoir  la  paix ,  on  alknt  s'expo* 
fer  à  des  guerres  plus  dangereufes  :  iU 
confidéroient  encore  que.  Ci  le  Grand- 
Maître  &   les   Commandeurs  abandonp« 
noient  ta  religion  ,  ce  feroit  pour  fe  ma- 
rier ,  &  que  toute  la  chrétienté  repro- 
cheroît  aux  Polonais  d'y  avoir  confentî  t 
d'ailleurs  >  difoîent-ils ,  il  ne  faut  pas  fe 
fier  aux  gens  qui  fe  retirent  de  Tunité  de 
la  Sainte  Eglife  Catholique  ':  ceux  qui  ne 
gardent  pas  les   ferment  &   les   vœux 
qu'ils  ont  faits  à  Dieu ,  garderont  encore 
mQu\s  lés   prômeffes  qu'ils  'feront  aux 
homnier/  D'autres ,  &  cVtoîent  lés  plu* 
ftombièux-f ,  eoJUfe^leGsiufil^  on.  cotl^ptoît 
l'Evéque  de  Prémiflie,  combattoient  ces 
tâiTons  ij  juftes/Çt'  fi  dèçîjivëi,  par  trius 
les  moyens  quelles  Polonois  avoient  ton^ 
iom  çmplpyëi  ^;  W  ^ii'i>  ne  Çieffereol 
-     encore  d'empletytff  ims  1«  fttke  r  cimiim 


nous  les  avons  d^a  réfutas  ,'nops  nous  "^y^ 
diTpènférons  de  les  examiner  ^e  nouveau,   'a^uertv ^ 
Ôn/difputa  pendant  (a  plus  grande  par-»  ^^^^^^^ 
tîe  du -carême  ,  continue  TEvêque  de. 
Prëmiflie ,  qui  ëtoit  un  des  Sénateurs  ;  & 
on.^peut  remarquer  qu'il  ne  dit  pas  quel      .  _^    . 
étoit  le  fentiment  du  ftoi  dans  cette  af- 
faire  (j);   mais  nous   rapprenons   d'ail- 
leurs ,  puifque  le  Margrave  6eo/ge  &  lé  *  J 
Duc  de  LîgnitZTe vinrent  à'Beythén,  le*  .   .V    J 
troifieme  dimanche  He  càrémé,*  pendant     t;-.  / 
qu'on  dîfputoit. encore  jà.Çracovîè,  6c 
qu'ils  proôoferent  au  nom  du  Rôï,,  ce 
gue'le  Grand  Maître  lés  'avôit  ,xharges 'de 
çemander'  à  Sa  T\)!a)effë  ;\c*eft''à-  dire  /Ifâ 
fécul^rifatian  de  1^  Priîife.  '^inti  ij  etî  m* 
cônteftablc  que  TôWle  ^  le  neveu  ié'tbîeht 
d'accord  avant  cette  époque ,  &  que  tout 
ce  qui   fe  paffoit   tant  à  Cracovie'  qu*i       , 
lWutlie^'i-n'*étoirq^me  nfKiRoeuv^€  corn*' 
binée  ppujT  amener  .le,,  dénouement  {^n\ 
contradiéîiions  (x)^                   •     .  "** 


.     s..    .1 


f(I)X*£^qiNi  £•  dit    pfts  po6tiv«in«nt  qu'il.  éMtt 


pleine  i 
ta  Ittttt 


tm  ictkic  ,.  «intreauire»  .celiii-  QÙ  il'  atteA<c .  «^u'tP  rend 
on  ccHnptc  &dtl9  d«  cft  qu^^'y.  cft  {^-«(ré  4«  p\\H  {fc<c«»; 

mn  rcsdii  |»ii]»if qtt«  ^U  f  crfidîe  que  uwmoicncjUalLoA 
M  PoilQgftit^i&tU.GrflDa? Maître.  /   l^'^h 

•  .U).  Ç^^je^èq^ie  4e  Pcimiilie ,vi toit. Aodcé:Cdcît}^ 
Cbancetiee  deuBoiofne  ,  'rq^irifut  énpiht...Attihb*iimn 
i«  Gaefoc.SaUuto,  «firtfféo  «uMoAcedii  %  Siég« 


154         Histoire 
.  Tout  étant  d'accord ,  le  Grand- Maître 
.  Almrt   fe  renaît  à  Cracovîe  le    31    mars,  & 
je»E  BRAN^ron  travailla  à  arranger   les  articles  de 
jwEBouR^.  la  conventioft.  Il   eft  remarquable  que  , 
"à'Iibtnr  ^^h^^  que  le  Roi    &   Albert  fignerent 
iXraîté  avec  &  fcellerent  le  traité ,  cet  aâe  fût  fait 
I*  ^®*'       par  la  Margrave  George  &  par  le  Duc 
de  Lignitz,  qui  en  avoient  été  les  nié« 
diateurs ,  ou  plutôt  qui  avoient  travaillé 
.  Schut^.foU  pour  eux-mêmes  ;  car  le  Margrave  étolt 
^94-  wf.    appelle  à  la  fucceffion  de  la  Pruffe  avec 
'5^3-     fes  autres  frères ,  &  le  Duc  de  Lignîtz 
travailloit  pour  Tes  beaux-freres.  On  voit 
que  les  médiateurs  étoient  auffi  dévoués 
au  Grand* Maître,  que  les  préteiidus  dé- 
putés  de  rOrdre  ,  au  nom   duquel  on 
eontraâoit  â  ^on  infu.  {1  feroit  iitutite  de 
rapporter    en    entier   un   traité  dont  la 
plupart  des  flipulations  font  relatives  aux 


Éb  Hongrie,  qui  !uî  avok  detnànjé  un  détail  de  U 
réyolution  èm  U  Prufle  ^  eH  rapportée  par  Samuel 
Kakielski  ,^  dans  l'ouvrage  înùtulé  :  Miechovia  ,  feu 
fgumftuanum  antifuitatum  ttu^afituu  Miê^hovitnfiê» 
Cràcovia  1(34.  Tag.  tfoS-6i4<'Sî  on  examine  cette 
lettre,  on  voit  ^u»  Crrctus  étoit  loin  de  mériter  Té* 
loge  4u'en  fait  Simon  St%roirolfci ,  dam  /on  Scnpto» 
fum  Potonîcorttm.Ekatonta»  ,  pag,  ic.non  quant  i 
l*6rudttîoa^  mais  i^  caufa  à^  (êê  principes  :  car  il 
firotc  qae  Cricius  étoit  un  d*  c«s  Evl<}X]e«  de  cou#| 
^ui,  au  Heu  de  l'attacher  uïtiquemeni  i  rempHr4*a\i« 
fttOe  fouâiofl  d«  ^chef  du'^trt»ip«att-'0è;jefus  GlifiA^i^ 
deviennent  les  vils  eleiavtt  des  paHians-^tf^leurs  tkiU- 
tr«s ,  tôh  pour. obtenir  lèor-^faVeût',  ou-piiut  fe  idain- 
t«wr  diaa  celle  qu'ils  ont  dé;«  tfC(|ai£e*  ' 


DE  l'Ordre  Teutonique.  a)  5 
nouveaux  liens,  nui  alloient  unir  Albert  . 
avec  le  Roi;  aînfi  nous  nous  contente-    XiBiiti' 
rons  d  obferver ,  i?.  Que  les  médiateurs  de  Buan^ 
déclarent ,  qu'ils  ont  ménagé    le  traité  ***^^*^ 
entre  le  Roi  d'une  part ,  le  Grand  Maî- 
tre 9  fon   Ordre  &  les  habitans  de   la  / 
Pruffe  de  l'autre  ;  quoique  l'Ordre  n'ait 
jamais  été ,  &  n'ait  même  jamais  pu  être 
confulté  fur  une  trahifon  dont  il  étoit  la 
viôîme.  X®.  Il  eft  dit  dans  le  contrat  ^ 
que  l'Ambaffadeur  de  Louis ,  Roi  de  Hon-. 
grie  ,  avoic  prié  1^  Roi  &   le  Grand- 
Maître   d'acquiefcer  à  Taccord  ménagé 
par  les  médiateurs;  ce  qui  prouve  que 
le  Roi  de  Pologne ,  avqit  employé  l'at 
Cendant  qu'il  avoit  fur  fon  neveu,  pour 
le  faire  coopérer  à  cette  injuftice.  3^.  On 
devoit  rendre  de  part  &  d'autre,  toutes     '^ 
les  places  prifes  pendant  la  guerre,  ainfi 
que  rartillerie.  4^.  Il  eft  ftipulé  que ,  fi 
les   Evêquès   peuvent   prouver   que  les 
cccléfiaftiques  des  Etats  d'Albert ,  quali* 
fié  de  Duc  de  Prufle  dans  ce  traité  ,  ne 
fe  conduifent    pas   d'une  manière  con« 
forme  aux  ordonnances  &  à  la  confti«  ^ 

tution  de  l'Èglife  chrétienne  univerfelle ,' 
ledit  pue  fe  joindra  aux  Evêques  poui; 
les  faire  punir  convenablement.  Voilà 
le  feul  article  en  faveur  de  la  religion, 
encore  étoit- il  iliufoire  ;  puifque  rÉvê-- 
que  de  Sambies'étoit  déclaré  Imhlirieni; 


.ijô   /     Histoire       *- 
rr=  &què  Queis,  pèflulf  1  KEvêchï  ^é  foJ^^ 
.AijRRT   «Ti'éfahîe,  favorîfoît  le Luihéraniftnct ,  liîal- 
i^ts.  RaAN-.  gré  qu'il  n'eût  point  encore  entîéreiticrié 
DEBouRo.  jçy^  ig  ^^ç^^ç  .   ^  c'étoient  les   feuls 

Evêques  qu'il  y  avoit  dans  la  PruflTe 
Tëutonique,  ^?.  Albert  devoît  faire  fer- 
meut  de  fidélité  au  Roî ,  &  fc  conduire 
j  ion  égard,  comme  un /fidèle  vaffâl 
â'pit  le  faire  :  lors  de  Knveftitnre  (jue 
fe'  Roi  devoît  lui  ào;i'rter  l  le'  M^/gràve 
(îéorge  devoit  mettiî  la  main  à  l'^tèn- 
dard ,  tant  en  fpn  nom ,  qu'en  Celai  de  fes 
frères  Çafimîr  &  Jean.  6**.  Après  avoir 
fait  l^énumération  de- toutes  les  yfltes'di 
U'frùffé  Teutonîqué,  le  Roi  déclatoît 
de  le^  donner  en  fief  héréditaire  &  irii 
♦  diylfible  au  nouveau  Duc' de  Pïuilfe,' &e 
(ucceiHvemenc  à  fes  trois  frères  ou  à 
Teûrs  héritiers ,  en  cas  que  les  premiers 
vrriffent  à  mourir  fans  enfants  mâles.  (i)# 
2?\fffît^  il.étoit  ftîpwlé  que,  fi  Albert. 
Çf<>''^|^  j,Çaiîmir  lc;ur^  ht^ 

ntijîçs*' légitimes,  vetiôîeht  à  accéder  fans 
ffifaptj  mâles  ïégifimés,  là  Prûfffe^réf 
tâurne.roit  a  l'a  Pologne,  qui, fe  chàrge- 
rQit  d^  donner  une  dot. convenable  àiix 
fillçi>'s*it  s'en  irouvôif/ Ce' traite^ fait  à 

si|c»  mail  elle  cil  explif^uce  par  ^article  fufvanc.    • 


ùE  l'Ordre  Teutonique.   137 
Cracovie  le  8  avril  151S  ,  ^ut  figné  par    ,^    , 
le  Roî  &  le  nouveau  Dqc  de  Pmfle,.  J^i^ 
ijui  y  firent  appofcr  leurs'  fcèaui  avec  »«  Braw- 
ceux  des'Prlnceis  médiateurt  :  !^  le  len- "f^*!^^^:^'^-  ' 
demain  le  Roî  le  ratifia  pai"  ûti  afte'fit^   Cg^d.Poi. 
ïemnel,  dans  lequel  le  premier  eft  iil^  t^om.^^num. 
(été  en  entier.  Cet  aéle  de  confirmatîpa 
fut  expédié   par   le  vice-Çhanceliçr  de 
Pok)g;ie ,  &  fut  muni  àà  fcêak  royal , 
ainfî  que  de  ceux  d  une  foule  de  con- 
Celliers  &  de  tiétnoins ,  entre  Itffquels  on 
ne  voit  pas   fans  furprife,  PÀrchevêque 
de  Gnefne ,  Pnmat  du  royaume ,  &  les 
Evêques   de  Cracovie  j^  de   Wladiflau, 
de  PloczIcQ^  de  Varmie,  de  Prémiflie, 
de  Çulm  ,  de  Çhclrn  &  de  Kamînîeck  » 
avec  plufîeurs  autres  eccléfiaftiques.  L'ani-    - 
bition  &  la  haine  guîdoîent  le  Roi.  de 
Pologne  ,   &   ces  paffions  qui  l'aveu- 
^loient ,  lui  faîfoient  commettre  une  în- 
juftîce  criante  ji  qui  igiprimoit  uneflé(rif- 
fure  éternelle  à  fon  nom,  furrtout  après 
le  compromis  quM  avoît'fair  pour  rej--^  "^^ 

mettre  abfolument  la  .dicîfioh  d^:(^ 
différends'  à  des  arbittiés  :  m^î.  cdm^ 
ment  caraftérifer .  ik  condlùïte  de^  EVé^ 
ques  qui  coopéroient  à  dépoutRcr*  un 
Ordre  religieux ,  peur  (dif.t^'piff^r  il^ 
domaines  entre  lel  hiii'rts'd'nri  àpofllârY', 
•qur -avoit— déj»  -nitrodiitwyhéréfic  -m 
i'f uffô,  Çc  qui  n'en  pwvoii  jouir,  q\j!ea 


1)8  H  I  s  T  e  I  IL  E 

XXXV  •  ^^^^'^'^^  *^*  P'**^*  ^^^^  ^^  V^^  la.rcU- 

/AiBiar    gîon  a  de  plus  (acre  (i). 

SLo ^luT  Le  jour  des  Rameaux ,  9  d'avril ,  on  fit 
^^  encore  deui  autres  aftcs  à  Cracovîe.  Par 
^'''  le  premier,  Erhard  de  Queîs,  poftuléâ 
rEvéchë  de  Pomëfanie,  &  Frédéric  de 
Heydecl^,  qui  fe  difoient  auterifés  par 
rOrdre/  &  les  députés  de  la  noblefle 
&  dés  villes  de  la  Prufle,  dont  nous 
avons. pvlé  plus  haut,  approuvèrent  au 
nom  de  leurs  prétendus  commettansj 
le  traité  qu'Albert  avoit  fait  avec  le  Roi 
de  Pologne.  La  feule  remarque  que 
nous  ferons  fur  cette  pièce  ^  eft ,  que  les 
Députés  difent  qu'ils  ont  enfin  reconnu 

3ue  la  Prufle  faifoit  partie  du  royaume 
e  Pologne.  Il  faut  convenir  que  ce 
trait  de  lumière  étoit  venu  les  éclairer 
très-à- propos;  mais,  après  ce  que  nous 
avons  rapporté  ailleurs,  nous  fomjçnes 
difpcnfés  de  relcVer  cette  faufleté.  La 
ItBîi. ftirm. /econde  chartre  étoit  un  diplôme,  par 
*^**  lequel    le   Roi  de  Pologne  donnoit  la 

PruiTe  en  fief  héréditaire  à  Albert^  Se 
fucceffivement  à  (es  trois  frères  ,  ou 
â  leurs  defcendans.  Sigifmond  avance 
dans  cette  cjiartre,  que  les  prétendus 
^députés  de  l'Ordre,  en  avoient  reçu  les 


.  (I  )  Le  Roi  &  lei  Eyêqncg  écolent  parfalccmeoc ' 
IPftrilîu  d^i  projets  f  Alben,  Voy^L  la  açm  riiifa&tef 


DE  l'Ordre  Teuto^que;  159 

pouvoirs  Les   plus   amples  |>   &   il  règle 

plus  particulièrement    la    ifuccciEon  au    Ai.»«ifT  : 

fief  héréditaire  de  la  Pruffe,   en   difant  pb  linAN-i 

qu'il   le^  donne   à  Albert    &   aux    cn^^"^^*^^ 

fants  mâles ,  ^  procriés  par  lui  léglûme* 

ment,  ôcc,  au  défaut  defquels,  il  paf«. 

fera  au  Margrave  George  &  i  fes  def-i 

cendants  légitimes^  &  ainfi  de  fuite  (i). 

Si  nous  voulions  examiner  en  détail-  les 

quatre  derniers  aâes^  dont  nous  venons 

de    parler  ^   nous   prouverions  évidem«  v 

ment  qu'ils  ne  font  qu^un  tifTu  de  fauf* 

fêtés  f   où  Ton  voit  régner  par-tout  la 

plu|  coupable  hypocrifîe. 

Le  lundi  de  la  femaine  fainte  .10  d'a« 
vrîl,  le  Roi  é^ant  aflis  fur  fon  tèôije,*  ^  ^ 

environné  de  tout  Téçlat  delà  majefté, 
donna  pi|bliquement  l'inveftiture  du  du*  Schat{*fit$ 
ché  de  Pruffe,  à  Albert  &  à  fes  frères, ^'^^  '   ^  ^^ 


.  (  I  )  Af  .  denhue  gratlficarî  6r  çommoiare  voUnteê 
âiBo  illttftri  F fineipi  Domino  Alberto  Marèhiorii 
Br^nithùrggnfiaVti  tttpaiinofiro  txforore  çhar\0îmù^i 
tjutfue  iomuï'  de^AnJî^ach  annuimus   non  gravatim, 

^  ejif*'  f«j«  mtfc^^i  genirh,  &  hg^timh  fittHi 
hmredibua ,  e»  lumbis  ejua  proctdtnt'ibus  ^  terrms  ^ 
civitates,  oppida  &  àrces  infrafcriptas  »  in  perpttuum.  ' 
O  indivifum  feu4urn  ?deidtntttt  &  eoncejjvnuê  ^  ^ 
ip/um-,de  illiê  ofr  yexiÙi  noftri  tradition em  invtjfà 
trmuMi  éc*  Cocfi  Pcîl.  16c.  cit.  Cei  ejéj>reffiont  font 
claires  ;  ^nfi  11.  feirott  iavciie  de.  fuppoOBr  que  lei 
Er^qu^t  qat  avQÎënc  fervi  d«  témoins  i  Taâe  qiii 
a^oirêtié  fait  lem^mè  }o0r  i  n'cccrtent  pas  inflraiiil 
d9%  pr0)eu  d*Albtrc. 


Î40  H  1  s  T  o  I  tT-f. 

en  lui  mettant  en  main  un  étendard  de 
AiBBRT    <î»na<  blanc,   chargé  d\in  aîgle  ^e  fa- 
OE  BftAïf-  ble,  qui  portoit  une  S,  lettre  initiale  du 
jtifavRd.  -Qj„    de   Sifgïfmond  ,  fur   la  poitrine; 
c^ëroieixt  les  armés  que  le  Roi  donnoit  au 
nouTeauDuché.  L'Archevêque  deGnefne , 
^  la   pdus  grande   partie   des    Evêqaes 
qui  font  nommés  dans  le  traité,  o.ccu- 
()oient  le  premier  rang  dans  cette  céré* 
mbhîe.   Deux    jours  après ,  le  Roi'  de 
Poîognç    donna  ûné    pènfion   annuelle 
Cci.  Pêl.  à  Albert  de  4000  florins  d'ot  <îu  Rhin; 
<cm.4.num.  ^Ȏroit ,  difoif-il ,  tant  4  caufe  du  mau- 
vais état  de^la   Prufle   quMl  lui  avoît 
donnée  en  fief,  que  pçiur  fe  Tattaeliet 
j)lus.  particulièrement^  ^ 

l'Ordr«    '    La.  nouvelle  de  ce  qui  $'étoît  paffé  à 
S»!'ii*bcf*t^'  Cracovîe ,  n'ôccafiohna  aucuç  moùVe- 
mèrriiet,  '  nient  dans  la  PVuffe ,  parce  que  Içs  éf- 
*^^^[         prits  y  étoicnt  difpofés,  tant  par  TEvé- 
^^^^'     que  deSambie,jqtti,a3r.ôit.Mut<?r.autQrit£, 
que  par  les  prédicateurs  Luthériens   gui 
rie  mân,qu6ienjr  .^oiijt- ,•  i  Teicpjpleftc 
leur  chef,  tte  dépendre  rOf^re/T^^^ 
rfîq^e  en  particulier  ,;,;^l^^^Vçy^ 
^     tîijue  en  géh^àl,  coninfie  "un  itat  monf* 
tf^ueux,  infiniment  4éf)3igré4>)le'àax:5fpux 
àt  Dieu.  Nous  avons  déjà^cd^fervé  que 
lè.ls  hif  6f îeiis,  gaçd^nt .  yd  l'jfilîffîj^®»  RJSP'f Q^d 
far  ce  qui^  s'^  paffé  ien  Pouffe  à  cette 
4Qqjùe,:,ainJK;./<pâ^  îédii^s  ,â 


-     DE  ï'OftDRfi  TfiUTONIQUE.    ^41 
ne  préfenter  au   leâeur  ^    que  quelques 
circon^lances  qui  nous  ont  été  tranfmi*    aibert 
fes  par  Bhtnetf  Secrétaire  de  la  ville  de  di  Brak? 
Konigsberg  en  ce  tems-Iâ,  &  par  confé-  °"<»^*<^: 
quent  témoin  oculaire  de  révînement. 

Albert  ût  £:>n  entrée  à  Konigsberg  le  ErUuts 
9  de  mai .  &  fut  reoi  avec  des  témoi*  ^''*A»^«j 
gnages  de  joie  9  que  nous  nous  difpen-  Gt  fi^^ 
ferons  de  rapporter.  Les  Etats  de  la 
Pni0e,  ayant 'été  convoqués  pour  le  16 
4u  même  mois  ^  le  Duc  leur  fit  expo* 
ier^  en  préfence  des  CommiiTaîres  du 
Roi  de  Pologne ^  ce  qu'il  avoit  fait  pen* 
àznt  Ton  abfence  »  leur  fit  lire  l^accord 
qu'il  avoit  cofictu  avec  Sigifmond»  &: 
Jes  aver^tit  de  te  préparer  à  en  jurer  l'ob* 
iervation.  Le  dioianche  fuivant  x8  du 
jnois ,  locfque  tout  le  monde  fut  aflem« 
h\é  a  7  hsures  du  matin ,  on  avertit  de 
nouveau  les  états  4}u^îls  dévoient  jjurer 
robrertation  â\x  traité  &  prêter,  fermenc 
de  fidélité  au  nouveau  Duc.  Après , plu* 
£eurs  difcoiirs,  George  de  Polenu^  Evdf 
que  de  S^mbiej  &  £rhard  Queis^poilulé 
à  \%yèc\ié  4t  ,Pomé^nîe ,  firent  1(5  ferf 
ment  de  fidélit<é  à  Albert  &c  à  Tes  défi 
cfèhdàns ,  &  juîeïônt  d'obferver  les  con- 
Tentions  faites  avec  la  Pologne^  Cette 
cérémonie  ayant  ét^  faite  dans  une  iîilie 
iKuite  y  Albert  deicendit  le  grand  éfca^ 
lier,  accômpagiié  des' Commiffaires  dli 

Tom  mu  L 


14%  H  r  S  T  O  I  R  t 

Roi ,  8t  (t  tenant  debout ,  il  rcçvt  le 

Atwft    A^rn^^n^  ^e  fidélité  des  Députés  du  p^ys 

i»B  Bmk- &  des.  villes  9  &  leur  donna  à  tous  la 

liE.aOR6.  ^jj- ^  i^  ,j^^^  ^  fi^  Chevaliers  d« 

rOrdre  <e  trouvdient  i  Konigsberg  ; 
c'étoient  Quitin  .de  SchKck,  Gofinniin- 
heur  d'Oftérode ,  HMrt  de  Militts,  Prch 
Vifeur  itBnMh,  Gtffpar  de  Blinnesao^ 
Pickart,  Melcher  &  I«  Provifeur  d'inf. 
(erbdurg  (  i  )  ;  côffit^e  ils  M  voukiient 
|ias  ^ire  lè  ieritient  de  fidéKté  an  nou^ 
Véaà  Duc ,  tts  (é  rettrerent  avec  qi^Iques 
àrutres  perfbntiesi;  mâti  ces  fix  Qievahea 
fevinreht  le  mercredi  Ativant  ^  deniandè* 
ftnt  pardon  au  Diic  éfî  préfcnce  des 
Députés  dés  États ,  6téréltit  letirs  eroîvt 
&  jtireréht  l'obfer vatîôn  de  l'accord  qu'M 
Svoir  ftit  avec  la  Polifgrtè.  Ce  Ait  nu 
t?emi1hointhe  Pruffieny  qm  cottpalajcrbik 
âe  Pbabit  de  Gafpat  dé  Bluafieflau,  en 
préfétiée  dé  Pa^emblée/ce  ^i  Mcîta 
An  grand  éclat  de.  rire.  Tofit  lès  ordres 
de  l'£èat  ayant  ratifié  le  traité  d'Albert 
avec  la  Pologne  i  les  Cbdf^ijirah'ts  d« 
|l6i  Quittèrent  ta  Prufle;,  lu  cotnmehce^ 


^'f       \  !T*-- 


.  <t>  Cateftit  f  latiitr  4ic^^tfrcnf«  ^ti*IIt  étohm 
m  ChevftUèrt  d«  TOrtifc»  8t  ^ii*il  I«t  nonme,  tt 
fayC  ^f  U  Provifeùr  d*Xoiletbour|^ ,  tic  été  tth  âwstm 


0E  l'Ordre  Teutdniqus.  145 

ment  de  juin.  Voilà ,  die  Platner  ^  corn- 
mène  l'Ordre   Teutoniquc   fortit   de  la    alYe^^ 
Prufle  :  mais  il  a)ooce  qu'ils  prirent  des  oi  Braw* 
femmes  ;,  (  ce  qai   doit  «  s^entendre  des  •■^^^•* 
ftefes  de^rOrdr^  ) ,  ainfi  tfue  les  Prêtres 
&  les  Retigieufes  des  maris ,  Se  qu'on  ea 
lîtaf  bit  quelquefois  fept  ou  huit  en  même 
lems  (  I  ). 

Platner  èft  très:  croyable   fur  le  détail  ^««^•Cfce- 
dés  «choies  qui  fe  font   paflfées  fous  fes  Ui^ui  pat 
y^âx ,  mais  il  lie   l'^ft   point   du  tout ,  l'Jiétéfic 
qMHd  A  Ait  que  tes  Frères  de  TOrdre  (t 
«narierent  en  fbule»   D'autres  écrivains 
Lutbériens  ont  dit  la  même  clT9fe  ;  mais 
on    ne   peut   attrîbuel'  cela  qu  au  défit 
Mi^t  tôu)<>ur^  les  noVât<eurs  de  perfua« 
éét  qile  feta^  p^tî  eft  nombreux  ;  8t 
If^nd  oh  ^kaWrïè  la  '^bofe  de  près ,  on 
4rcAl«e  quSt  y  â  eu  lfor#  4)e«  de  Cbeva* 
ÎRirrTeutéfti^uts^^i  àtent  iu&rr  l^exem^^ 


- 1 X  V^«r  CémnAifràiret  lia  Rbi  Ûi  Pologne ,  étdieht 
fig«prgr.tie^^%i ,  Ifahnn  -vie  Mirietoëiiiitf  ;  Jevn  ild 
^Uçzvr^à  GàftelUn  de  Pl^cziçOf  8c  ^cha3(  Caernc, 
«i9ûf-r'cfaMif>^Ia6  d^  PbiWéniire^  fki  *  Aiirent  Atbefc 
^^n'frafklTioa;»  ^  Ûii  tfoii^mt  l'iiwffftitQne  lie  lia 
Prqffe  au  Bom  '«lu  Roi  -,  &  «n  Itrcnt  leur  rcUUoii 
-ait  iko^ar^tM/èfa  âcteftinc  vue  le  nfouveau  Doc  avoît 
Ycço  le  ferment  de  6<i^litjb  de  Tes  fuje».  le  Roi 
confirma  Tannée  Suivante  «  ladite  ioveftiture  don- 
îiie  en  fote  noni^  aiafi  <)ue  le  ferment  que  l«t 
PtdflieBi^aroieiit  hU  à'  Allverc  :  c'eft  de  cet  tâe  da 
^ffb&r AatÎQn  ».  qtie  noas  apprcnoiy»  cet  ciccoufianscf* 


t44  H  1  S  T  O  I  R  E 

pie  du  Grand-Maitre.  Nous  avons  dëf« 

ALfi^ERT  «marque  qu'Albert  ou  ie  Régent,  a  voient 

DE  Bran-  eu  U  politique  de  ne  point  mulciplkr  tes 

»aouAa.  Çbevaiiers  en  Pruflc,  depub  la  detniére 

guerre»  &  peut-être  même  d?ea  fai^rè 

Partir  ceux  qui  leur   déplaiibienl:  râufi 

n'y  ayoit-il  plus   de  Grands*Oificiers  de 

rOrdre ,  &  la  plupart  des  places  ëtoîent 

en<re   les  mains  dies  étrangers,  comme 

nous  Tavons  déjà  remarqué.  Outre  ies 

Evoques  de  Sambie  &  de  Pomérante,  donc 

le  premier  avoir  €n^ra(£é  ouvereei»etic 

ASJBervfs.  le  Luthéranîfmd  ,  Plâtrier  ne  parle-  quç 

rom.a.ptf^.  jg  lîy  Commandeurs  ou  Chevaliers  qui 

it  trouvoient  à  Kpnigsberg  ,  Se  qui  -^ 

après,  avoir  refufé  de  rendre  hoinmagc 

au  nouveau   D\|c,  vinrent  fe  fpumeirife 

trois  jo^rs  après.  Selon  W  ils  ^uitttrfÇC 

leurs  croix  , .  &  on  Tarracha  même  k 

Gafpar  de   Blumçnau  ;  circonftapçe  fd» 

§ourroit  faire  croire  qu'ils  avoient  aban- 
onné  leur  Ordre  &Ma  Religion.  Mais 
il  ne  feroit  point  impoffible  qu'étant  re- 
tenus pacdesraifons  d'intérÀ^&cyoyant 
rOrdre  perdu  en  Prufl<  »  i!^  aient  quitté 
4a  Marque  de  leur  état  &  prêté  fermente 
au  nouveau  Souverain^  fans  pour  tfda 
l&;i.  ^^.'Cmbrafler  Théréfie.  Le  même  écrivain 
€(^9.  avoir  rapporté  plu^  haut  que  Mi(îhel  dé 

Drahe  ,  Commandeur  de   Konigsbei^v 
Vétoit  marié  le  dinaaiicbe  dû  çaiiiavat  j|f: 


DE  L*©R*>rtE  TlXrt'dNtQUE.     145 
l%nn'  1:515  ;  &   plus  loin  il  parle  d*A- 
df ien  de  WcWiiigcn  ,  qui  avoit  été  Com-    Albert 
fnandear  de  la  forterefle  de  Konigsberg ,  »■  Bran- 
&  enfuitc  Provifeur  de  Lochftete;  mais  ^'^""*^- 
ce. dernier  article  eft^Q  obfcur,  qu'il  eft 
rfiificileri4  démêler  ;  6c    voilà  tous  le« 
Chevaliers  que  nomme  cet  auteur,  danr 
la  partie  de  fou  ouvrage ,  qui  eft  p&rve« 
nue  jufqu*à  nous.  L*éditeur  de  l'a  lettre* 
de  Luther  à  Brifinan ,  dont  nous  avons 
parlé  plus  haut ,  marque  dans  une^  note 
que  beaucoup  de  Chevaliers  avoient  aban-^    BrUut; 
donné  l'Ordre  pour  fe  marier ,  à  l'exemple;  f'^lf^'^z/^. 
du  Grand-  Maître ,  6c  il  ta  cite  des  exem- 
ples :  Frédéric  TruchCès  de  Waldbourg, 
Commandeur  de  Niedenbourg ,  qui  époufa 
Anne  de  Faickenhayn ,  Se  TEvéque  de 
Sambie ,  qui  époufa ,  en  premières  n&ces  » 
Csttherioe  Truchrès  de  /Wetzhaufen  ,  Se' 
cta.£ecoitdes,  Aniie  de  H^ydeck.  Pauli ,* 
4tft:  prétend,  j  comme  les  autres ,  que  beao^  ^'^  4^3^ 
coiip  die  Cbcvalrers  fe  marièrent ,  ne  rap» 
porte  que  Jes  mêmes  exemples ,  preuve 
certaine  que  cet  hiftorien  ^  qui  connoiiïoit 
la   plupart  des   écrivains  de  la  PruiTe  , 
n!6i)  avoir  4>oint  trouvé  davantage.  IL 
faut  encore  joindre  à  la JJfte  de  cesjipoC- 
rats  5   Frédéric   de  Hçydeck,   qui  ^voit 
faMTement  contr^i$té  au  nom,  de  rOrcïre^ 
conjointement  avec   FEvêque  de  Pomé* 
fiinie ,  lo;fqu*  Albert  a  voit  fait  Ton  ttaité. 


^^^  ^4^  H  r  s  T  O  1  n  t  ^ 

■^JfÇ^avec  U  Pologue  (i).  Jl  pe  f«ut:pa$«oire 
albirt   qac  c*«ft  faut^de  mémoire,  qu'oit* ne 
J![,oy^çf  connoît  qtt'un  fi  petit  nombre  de  Cheva- 
liers qui  aieni  apofiafié  :   ta   chofe  eft 
afceft^e  d'ailleurs  pat  un  écrivain:  con^ 
tertiporaîn  qui  éu>it  fur  ks  Jîeux  ^  & 
dont  le  témoignage  ne  peut  éine  recnlfé 
dans  c^tte  dccafion.  Simon  Gr«ïiau«  Re«» 
lîgieia  Dominicain ,  et  oit  alors,  à  Dant« 
sig  9  &  a  décrit  fort  au  long  dans  fii 
chronique  ,  tout  ce  q«i  s'eft  paffé  dans 
ce  temi-là  :  je  n*ai  point  m  Fouvfage 
de  Grunau/y  qui  n'cfl  pas  imprimé;  maît 
WJI.Prufs,  Léon  nous  apprend  Ini^mémé^  dans  fon 
w.  J74.    biftoire  de  la  Pruffe,  qali  na  fait  que? 
traduire  Grunan»  pour  tout  ce  qui  rej^irde 
rétabliiTemcnt  du  Lutbéranifme  dans  ce 
Pays.  Si  on  fe  rappelle  que  Gmnau  ëtoit 
no  des  plus  fougueux  ennemis  de  IXkm 
dte  TeuioDlc^e^  on   ne:Tera  pas 'tenté? 
*    de  rejâter   les  chofes  £iyi>rabies.' qu'il' 
peut  en  dire;  ainfi  on  ne^^peul  ft  àiU^ 
penfer  d^r)outer  foi  à  te  que  rapporte' 
jbU.  fâg.  fon  tradudeuri  I>es.  iôangers ,  dit  Léon 
^^  d'après  Grunau  ^  qui  avoient   prêté  de 

Targenc  au  GrandfeMaitre  *  «pendant  qu'il 

.     .  J    y       .      '/^    :  :    • 

fl)  Suivant  on  bref  du  Papt  «  'dont  parte  Ray- 
Mdi,  éd  ûnm  f/2tf-,  HvinVt^i,  l*Ev£ijue  de  l^i- 
«éfaiiie  I  malçfé  «fu'U  i^tût-^fvtAnt  encore  leré  le 
«afi^ue ,  écoic  un  fougueux  LutTièrien ,  que  U  Se*  Pf re 
àéfeÎM  avtc  les  coinniis  les  plut  aoircs» 


Di  l'Oudre  Teutouxqve.  347 

étAt  en  ÂUemagM ,  occt^tent  lt$  for- 
tere0è$  du  Fayi  :  &c  tous  les  Frères  de    albf«V 
'IfOrdre,  k  h  r^ferve  de  dîxs  abandon-  di  bk4« 
nerenr  Ja  Pruffe  ,  laiffani   les  Prufficns  ^»»^*"^Pr 
dans  Tadverficé  (i).  Ce  témoignage  eft 
pofitif  9  Se  ne  peut  être  infirme  par  les  rap«, 
p4irt^  vagues  des  autres  hiftoriens.  Oiy  ne; 
Eût  fi  l'on  ne  doit  pas^  entendre  des  Cbe«  . 
vatiers  (ewiSf  ce  que  -dit  ici4Srunau;cai:. 
il  (einble  {pi*il  n'y  avoit  qu'eux  qu^  euf-. 
fient  pm  protéger  lesPruffiçns»  qu'on  Us  ac« 
cofe  d'à  vok  abandonnés;  aiaîs  on  peut  au$ 
r«mendre  de  tous  les  Freses  de  l'Qrdr^ 
•n  général.  L^s  d^ux  Evéq^es  de  la  Pruf* 
fie ,  avoient  embreiTé  le  Lurhécatirme  »  8c 
George  Schmidt^  ChaocHM  de  la  Ça«* 
thédrale  de  Konigsberg  ^  l'avoit  préchi 
M  vertement  ;  mais  on    peut   préfumer 
qu^ii  fut  le  feul  de  Ton  Chapitre  ^  oa 
tout  au  moins  qu'il  y  eut  peu  à^vmt^^ 
tetirfi  ;  car  la  plupart  des  Chanoine^  dp 
cette  églUie ,  ayant  voulu  reftcr  en  Pruflè^  ^^^  9q^ 
le  nouveau  Doc  letv   dwna   Tende oi«  ;"^/;;^;* 
tiommé  Salau,  ponr  fournir  4  leur  en^ 
iretien  pendant  leur  vie. 

D'après  les  feins  que  Luther  &   If 


(1)  Oceupahant   fitoq,    exieri  0rfts ,  qui  et    (  lit- 
gtftro  )   ptctmiûm  jikmimfirsjent ,  àutk  ft  in   Gcr* 

fia,  prtÊttw  hctm^'rtUBh  Pri^g  in  ûivtrfiê.lMI^ 
ho^  Ciw      ,  * 

L4 


i4Ï  Histoire 
Grand  -  Maître  s*étoiciU  donné  pour 
Alurt  F^pâîer  les  efprits ,  la  révolution  fe  fie 
i>B  Bran-  fans  éclat ,  comme  nous  Tarons  déjà 
nkoVM.  obfervé:  il  paroît  même  qu^on  netour- 
tnenta  perfonne  pour  le  faire  changer  de 
religion  ,  &  que  les  Catholiques  »  6c 
fh£me  les  Frères  de  l'Ordre ,  qui  vott-t 
furent  fe  foumettre  à  la  nouvelle  forme 
^u  gouvernement  &  furer  fidélité  au  Prin- 
ce» eurent  la  liberté  .de  refter  dai^s  la 
PrufTe,  ainfi  qu*on  en  peut  juger  par 
Texemple  des  Chanoines  de  la  Cathédrale' 
ée  Konigsberg.  Si  les  Luthériens  n'ufercsK 
point  de  violence  côntse  le  peu  de  Ca- 
tholiques qnireftoientyces  novateurs,  en 
revanche ,  n'éprouvèrent  aucune  oppo- 
£tion  aflfe^f  marquée  «  pour  occafionner 
quelque  éclat.  Les  Chevaliers  peu  nom- 
breux ,  Se  comptant  toujours  que  le 
Grand- Maître ,  à  fon  retour ,  feroît  cefler 
les  troubles  de  religion  ,  s'étoient  retirés 
delà  Prufife,  à  mefure  qu'ils  avoîent  vu 
le  mal  enipirer  ^  &  le  petit  nombre  qui 
étoit  encote  dans  le  pays ,  lors  de  la  ré- 
volution 9  pouvoit  d'autant  moins  s'y 
oppofer ,  que  tout  le  peuple  étoit  féduit  » 
fur*  tout  à  Konigsberg.  Le  feul  Eric  ,  Duc 
de  Brunfvick,.  Commandeur  de  Memel, 
refufa  de  rendre  cette  place  au  nouveau 
Duc.  Albert  vint  à  Memelavec  quelques 
troupes  )  dans  Tintention  dé  Vy  forcer  ^ 


Dfi  l'Ordre  TeuTOTrtQUE.    149 

Ir  trouva  le  Cemmandettr  à  ta  porte  du 

çtôteâii  9  armé  de  toutes  pièces  &  l'épée   albbut 

ope  i-  latehaisi  ;  .Alàert  hiî  ayant  marqué  i»  bran* 

fil  fiirprtft»|.>to  Cbmmartdettr  tépbndît  t  "»*^«**- 

GHi  v'iMi^  èbufiii  i^iyoas  en  agiflc:!  4>ieii  H<m(»«'^ 

mai  à  meii  !égard  ;  àprli  quoi  le»  deux^^^'^'^* 

Priocèi.s'aceorderem.' Le  Commandeur 

^enstt  la  ferfçnsfle  de  Memel  à  Albert; 

^  celmei  lui  tdcnuia ,i|ne  fomme  d-ar« 

geat  *  ou  une  fienfiiak  prinr  ion  tentretîen  ^ 

qn'i\  '  fm  n^nger!  en  Alleaoigne.  Cette  w . . 

Aém  ne  feipit  que  tidiculryii  Bron^      ^  *;  ^^ 

widL  slsLVXM.  vèiritte témoigner;  pai^-li  y.'^  '    ..•  ! 

qu'il  n'y  avott  que  la  force  qui. pût  Tof» 

bligcr  ^  abaridonaer  h   fbrtèrefle   que 

l'OjMieulmiairmt,  confiée;  6c  il  devdd 

ftcotd$^fktàihirû  xefc|e  démonftratio») 

car *q«f efiottvoit  ua  XSommandeiir  eontr'o 

ipr^ttfitt^tjçur.  qu^étott  ma%re;detouc  to 

fusjf^Çi  yi  GetknàiKà^prapos  que  quet(|ttes 

écmains  pm  prÀfnde  qaç  lefiuc  de  Brunf» 

«iiibayoHlt  Êivociflt  Fintrodnâion  du.  Lu*  ^«^«  f«f- 

«Mfteifinelen  :Rnifle;(to«te>ia  xqnduite  '^* 

«Mofte  <lé  'Contraire;  :,  ce  S^fnee..s!étant 

leéré^Alifltoagfie,'  deiltm^Grand-Coin* 

laMdtiir  fila  .BMèlûge^  de  CoUtetz.,'  ce 

,.  r^   •        :/-  -j  -:   r .  r    i.    ,  •  ■     ,    j      * 

r.,       ..-      '.     .         il    ■      \  '      " 

tifiy  Léo»  tampo*^^^  '/>«e*  4fs\  4»*  1^  ^#>  ^ 
iftfB«l«  éloit  commeaci.^TantS^t  .let  Pcîn,cct  ot 
ftlttommôdbfllBni  ;'  niâff  '  fe  préftte  le  récit  de  Hcn* 
B^igf»^  £>QK  rlm  ^a)ipro«bé'  â«  .l'éténtaiiat. . 

^5     . 


I  ae  nous  apprenons  éc  Texiiak; àUm^meÊ 
A^BT  chapitre  »  teou  à  Fralldbf^fnr•|aMeinv 
BE  Brait- après  la: St.  BàrthdbÉû  ,  "de -  Fan  i^açNi 
^^^^'"^  Thëadork  du  Tkietrifc  €Icr»v  Maîti^ 
Jfe'^î  deî^Qrfte  T«iiteiiiquç  «à  Alleiiwgfi»  r«# 
lamaîf!  de  M  balîé  9  &  Wa|di^r  tic  Pkitenberg  ^ 
g^';«;Jf  Maître  tic  Uvonie  ;  s'étoicnt  aufi:oj^4 
aâm  ziu  po^^  aux  ptojets.  ^Albert}  «nais 'ili.p»« 
^  lott  que  ccète-'Oppoéftmi  rtfairait'fioifii 

Raynàid.  CBpendaBrîknHiifikreno  lonéa-par  tePape^ 

^£3^  m  ^  V^  dt>a»t  lieu  de  xoi^cAuter  ^Ste 

.iaa«  *^'"'  ^voient  fairioiit  ce<4»  ^éfiect'  M  Itar  , 

pouvoir.  ;  V    >    : 

'On  vcRi  par  é69^4tftatt$i  ^fue»  ^  lei 

ChcTOlkf s  lie  lyppoferent'  poiiit  >elicà4 

tmnenî  ^m  entrepcifes^  duiOfanécMiâic&i 

Luther  ^  arok  eniplÔTé  tant  d^d>dfe3 
pour  '  gagner  réfph  db^fféople ,  qne  tcnà 
kursaSbfts  anroîeiit  tfté  kmtyes  j' dViv^ 
tant  qii:e  ce>  i^kiœ'^étdit  r^d^Hf^^^éiiit. 
Accouru  atf'bèfoin  ,:  par  tenues  lés  Aroêe 
ée  la  Pcrfogne:  On  voit  auéfiic^èvc^eAKâ 
tort  9  ^"^oo  crok  comiMiiiâneiit  ^ism  nom 
les  Chevaliers  de  la  Pruffe  coopérèrent 
i  la  trahîfon  dtf  Grand-Maître  :  H  s^éh 
'  faut  bien  ;  &  le  mmbre  de»  apelbtsr?e^ 
fi  petit  en  proportien  de  celui  dbs  Cke? 
ynlie»  ^h1:^  aftk^^i  «e-tvm^^l&^i 
.  .  w        •     •  •    • 


ipi'oa  en  eft  pctfi|9ie  fiirpris.  Dans  t*^  ^ 
ks  corps  H  y  a  toufours  dm  bommci  »    A?s\tr  "^ 
eu  ^deux.»  im  mokis  atiMjhéi  à  tour  b»  ^^R^if 
état  9   qm  font  aîiëàient  epH^iAéi  p»  ^«MW4b 
Fexcmpk tlet  Qie&t  fil  ritivfi»  £iit  pkn 
d'hoimear  am  Chavalkrs  d^   P^ntk  ^ 
qae  de  n'avoir  en  parmi  cti»  fn'iHi  f 
petit  nombre  de  maitvais  Aiîett  <pt  ayeee 
paittcipS  à  l'apofiafie  Se  i  kr  trÀfo»4y 
Grand-MaStre.  On  dit  qae  qudtfeeiniv  .^5^^* 
4e  ceux  qw  fmriîent  le  parti  d'Albert ,  wunJomh  . 
attachèrent  leurs  ccoix  pour  iervir  4e  faiK  ^'  >  ^^ 
aux  coups  die  kuts  armes  i  fe»»  Se  Ton  ^^ 
ne  dois  pas  en  itu  étonné  r  quapd  qi» 
imie  ai»  pceds  tôot  ce  cpie  Ja  relig^ 
a  de  pbis  6cré  »  on  ne  peut  <pM  méoé' 
itt  les  Symboles  qui  rappcttent  tie  fo»r 
▼enir  ^e  Tétat  qifon  a  abandonné.  ^ 

L'Ordre  Teutonique  percfit  donc  ta 
j^riifllr  fp9irl^  révolution  h  pl|is  extraoc^ 
dinaice,  puîfqu'elte  n'oècafioana  ^^çt|kVÊ 
yiouvenient  Skns  fe  peuple^  &  ta  relî* 
ipon  Cathd^e  en  fiit  toofiîe  arec  Ipi  : 
jÇp  fin  prJ^êîpaîement  Touvrace  de  éei^ 
èommes  ,  d^A^ert  de  &anwboQrg  H 
4i  TEvéque  de  Sàmbiè  t  %znt  il  eft  vrav^f 
eesme  oit  S.  Paul  ^  qu^im  peu  de  levain  «  Cûk  ««r* 
(Mfrit  t9ute  }a  p|tf  (i)*  Npos  avonr  déjà  ^  l'C'iA  ^-' 

i>)  Allicn  dt  Bcandflpvrf ,  n^o  onteoi  éfftrtfPir 

L  6 


15 1  R  I«S  T  Ô  I  R  É 

'  obfervé ,  qu'il  eft  difficile  qoe  qiielqo*an 
Al»#t  «^ndonne  1»  Religion  Csuhowfùt  atiffi 

01  Bran-  ancienne  c|m  la  prédication  de  fon  Divin 

*'*»<>^'^- Légiflatcur ,  fans  éprouver  des  troubles 
€le  confcience  :  l'&vêqtie  de  Sambie  en 
AToiteus,  &  les  avoit  nHdbeureafement 
lurfnontésy  comme  noos  l'avons  dit  en 
fon  tien  ;  &  il  paroît  qu'Albert  n'en  fut 
|>omt  exempt.  Lorfqu'it  écrivit  àXutber^ 
"pour  rmvker  à  affifter  à  fon  mariage 
^  avec  ta  PrinceSe   Dorothée  de  Dane« 

'vrp.BtftfA.marck,  H  lui  marqua  dans  cette  lettre; 

pogi  «•^(Artqtie  {^  préfence  augmenteroll  la  joie ,  6c 
que  ,  s'il  lui  venok  quelques  troubles 
dans  refprk  ,  fes  confolaiions  l'aideroient 
à  y  réfifter.  U  çraignoit  le  trouble  »  donc 
il  réprottvQÎt  déjà  :  mak  d'où  poavoit- 


hk  PfBfl«  à  rOr<ire  Tcuubî^u*  »  vonliMt  adG-  lui 
arracher  la  LÎTonie.  Noui  appienoat  ccKe'  drconf* 
ranc#«'  par  itn  roémoite-,  4até  et  K.ati(bpitiie  tt  > 
Juîfr  l$îz,  ^ue.lc  Grand-Mahra  WaUhar  da  Croo* 
i^^'S  9  préfanra  i  l'Empereur.  Après  avoir  fuppîîé  Se. 
^laiefte  de  ne  point  aMbii4re  Albert  dUeDaft  «le 
rEm^frc  y  comme  le  demandoit  iTAmlMSadeiM:  die. 
I^olo^né,  il  9}0ute  :  Q^uod  fi  enim  hûjusmoM  feH* 
4ieni  ïocum  tiargtur ,  timekéum  tfftt^.nt  Mârehip 
Albert  m  eo.  non  tontentu*  ,  ytràm  Miàm  Provins 
€iàm  mti  Ordinis  LivonÎAm  (  àum  cuni  ^uinqut  Èpî/^ 
€opatibu*,  ut  faprà  dicfum  efi,  immediMia  Cmftrtm 
VeftrétJUsjtftMis  M  J^améino  ImptrÎQ  fiibjeâa  eft  ) 
ut  etiam  eonatus  eft  ,  qvcBd  ego  f  Htm  Oratorg  M'agiftri 
Livonim  Cafarett  Veftrm  Majeflati  Auguftm  aper» 
iiftfmè  gstpofui,  firo^ne  p€€upmrgti  m  àb  Impêifio 
êoronm  Poloaim  fiibmitttrti  «  ^  Coït.  Fek  .ToiOr  4» 
1«S«  aSi. 


DE  l'Oedre  Tsutcsique.  s 9} 
U  venir?  €c  Prince,  Mon  le  fyftémç 
des  n^ovateurs  ,  étoit  aufli  heureux  qu'il   aub,^, 
pouvoît  rétre  ;  d'Adminiitratcur  j  il  étoit  ni  Braim 
devenu  Souverain  hërëdiiaire  d'un  grand  ***^^*^ 
£làe ,  6c  ît  ne  devoi t  pai&  craindre  d'être 
troublé  dans  fa  paflfeffion,  i  caufe  de  la 
proceâion  de  la  Pologne  ;  mais  les  hom* 
mes  ont  beau  £àire  ,  iU   ne  fauroient 
étouikr  le  cri  de  leur  conrcîence. 

Albert  nVtoir  pokit  h  &ul  coupable^   ^f*^ 
&  il  ne  Tauroît  peut-être  pw  été,  s'il  f olo^o. 
a'avott  été  fût  d'être  fécondé  par  h^ 
Polonois.  Sigifmond  de  fon  c^té  n'éioit 
pais  fiins  inquiétude  fur  les  fii^es  de  cectfr 
affaire  :  enr  fttisfsufaiit  fn  haine  contre 
rOrdre  Teutoniqu'e,  i^  n^avoit  pu  fe  dif» 
fimuler  rindignité.  de  foa.procédét/Car,« 
quand  même  on  fuppoferiMt  ffull  croyoil. 
de  bonne  foi ,  que  la  Prufle  devoir  lui^ 
appartenif,  rien  ne  ponvoit  Texcufer  de 
s  (être  refafé  ik  l'arbitrage  qu'il  avoir  dV 
bord  accepté  fi  folemnellement ,  8c  encore  ; 
moins  d'avoir  fécularifé  la  Prufle  de  fot^ 
autorité,  pour  la  livrer  entre  ks  maÎM» 
d!an  apoftat  qui    ne  .pouvoir  manquer  ; 
d'en   extirper   entièrement^  lar  Religion 
Catholique;    ainfi  ildevoit  sfattendre 
que  te  Pape  (éviroit  contre  lui.^  Afin  de 
fe  tirer  d'embarras,  te  Roi  eut  encore^ 
recours  au  menfonge  :  il  écrivît  i^  Jean  de. 
Dalitzîg,  fpa  AmbafTadeur  àRome^po^r 


»i         H  I  s  4^0  I  11  s 

irinftratre  du  traité  cpi*il  avoil  bk  ivec 

?^^,^î[;  Albert  (i).  Cttt#  lettre  mpporiéa  fW 

t¥  Bkan<  Harrknoch  ^  mérke  #étr«  conn«e«  .L« 

^"•^«!:  Roi  la  commeiKe ,  en  AÙM  que  la  ttei» 

S'î5.    **««  avec -k  Grand-Maître,  étant  ptéte 

d'expirer ,  le  Pape  »  rEmpereur  &  k  Roi 

de  Hongrie  en  avoient  demandé  la  «pro^ 

fongation  9  à  laquelle  fi»  fujets  n'avoiene  ^ 

jamais  voulu  confentir  f  jugeant  que  la 

trêve  leur  étott  plus  nuitirble  qne  la  {^7 

.  re,  eequi  Favoit  déterminé  à  pom^fuivre 

c€lte  ^àittf  les  afinea  à  la  main.  L^ 

Grand-Msâtre,  dk-il,  ayant  deviné  ce 

projet,  vint  nous  trouver  avec  WMar* 

grave  George  fie  le  Duc  de  Lignitt  ;  ii 

arrangea  avec  nous  tonte  cette  affaire^ 

Rou»  rendit  ■  rbommage  qa'il  devoit ,  fit 

flous  lut  donnâmes  en  fief  let  domain^e 

4u^ilavék  peflSidés  avant  la^guerre.  QuaM 

i  la  religion  9   H  ne  s^en  dl .  point  agi 

entre  nous  9  tant  i  eaufe  quVlk  ne^  pa<â 

wtÀffàk  pat  avoir  de  rapport  i  nos  imé> 

féts^  que  parce  que  nous  n'avons,  pae 

*é  ki  inftkiiieorfr  00  les  fendaifon^^i^ 

■  fi   pi   i.ji.;   ■      >'i       ujnijti       im.   .ii|u,     .i-jt'i     J"  '  . 

.'  fiT  C«  Jesn  de  dintiff  ,r  ^lofe  féàn  et  Cwe  eW 
y»  Cmiii.,*  il  itoifi  Cumommé  ta  aiifiiwtta  J^c^f»* 
aiiiélfr.^  Se  en  Ijttfn  jy^nifem,  parce  «u*il  ,^pît  de 
lïamzig.  Ced  Tous  ce  dernier  no»  ^u^U  eit  le  plw» 
'  ceantts  il  iiitneaiipé  à  l!£t|dié^  «is  Çt^mw^MUhm 


K>n)f e  9  Se  cnfei  ^»  que  la  feligion  B 
psréîilmt  défft  entiérenent  baume  de  Ja    ^m^^V 
J^ufiit;;  c*cft  pourquoi.  Qoès  avons  |3ito<>.  »ii  irnAti^ 
ictf  ikia^ciriMiiiflaaM  de  ée  lems:  jfaalf»  ^^^^"^^ 
bwreoxy  pour  fmte' cette  paix  ,  paice 
qtol^affaîreji^oiiipa  i^accoffambder  diA 
fiéwnitncttr.  Ainfi  #  cbmimoit  Sigiïfnond  ^ 
fi  iquelqu'im  vtttttfalâiiier  notre  coudai  te» 
voiMtair^çz  de  quoi .  prouver  notre  îono«« 
écrasé  (i.);  "         ;   .  •  "    . 

c  Le  Roi  ie»  trompott;  i^fbruâixM  q»*!! 
^bîsMt'à-fon'^ininiEidettr  ne  prouvoif 
mn^moins^pieibit  innocence,  le  veux 
croife  que  la  dîete  avoh  refuie  de  iir 
prêter  â  une  prolongaticMi  ^  trêve  ; 
anît  on  fi^Rn^oî^tp»!  éA  te  -iheeçre  4am 
l&caade'  Iw  demàfide^ibifeenreoienMfit 
heeh^î/'SiHRmz^iv  été,  de  boha» 
foi  5  il  fi'anroîl  fom  attendu  h'  fiç  dk 
b  trei^i  ifOùT  fMe  pBfêr  cette  .caa£e^^ 

I IJ^  le.  itoi  ytxj^ti|tf«  '  «ncç^^c  à  «t»  *  K^  ^  ^ 
Mai  ttttiiitrc   aa-fdjçfée  11  ^rthgioA,   dnis  obè 

hfter^  tjêê  >  firo4  ttanfinutëtûm  rft  in  J^Hc/Ifii  jii*i 
lijçlMê  Èué^  efif  Mn§fiim^€  Ordine  ium  Dûmino^ 


M   A0«  tmenvtilH.  Co«.   P^l*   tom.  i.   pac.  ^If< 
fléttt  '  vtrroM  Uù  eontridiftioiif  i!u  Rat  ^ToTogttc^, 


%S6  H  1  s  téOtn  t  '  -^  • 
ftt  il  Ce  fcroit  encore  tnoint  refotô,  fout 
Albbat  àt  vains  prétext» ,  d'eiwoyer  dfet  Ani* 
0B  Bran-  baflMeors  i  Prefliourg ,  peter  entendra 
I^MOVM.  j^  ^cifion  dei  arbitrer  quii  aiuient  dft 
's'7  aiTembler  ad»  longeems  «  ayant  <(i|« 
la  trêve  expirât.  La  manière  dont  il  parle 
&  la  religion  ^  ne  laî  fait  poku  homirart 
un  Prince  Catholique  doit  s'intéreffer  aa 
snaiotim  de  la  retiglon  ^  indépendant^ 
nient  de  tout  intérêt  perfofinel,  Lfaveit 
que)  fmt  Si|^mdnd  ^  >n:  diâtnt  que  /es 
prédéceffeur$  n'jétdîcoli  point  lès  jfcmdafc 
teurt  de  TOrdrè  ^<  èft  remarquable:;  ^^cè 
ii'eft  pas  que  cette;  vérité  ue  foit  parfais 
lement  connue ,  malgpré  quV>n  ait  fait  la 
Ibiile  de  dire/fouYem . le  coAtraif e  9  tant 
4anr  >let,  cbarties  f  que.: dans  : riiiAoire ; 
suais  bet  aveu  pOMive'îqué  les  Polooots 
d»  çé  tttmê  ^)là  étoieut  dé-vf)és  cafi^ 
)éon»  qui  prenoient  toutes  le^  formes  qui 
leur  çonyenotent  ^  !orfqu*il  s^agifloit  de 
rOrdre  Teut(m^uer'<^ant  à  ?état  fâ- 
iheùa  ,«quel  ta'JFè'Ç^îûn'étp^^ 
Prviiliej^'«''étp1t  une  raÙoti^  ée  :^p 

jne>bihf^ ;abi^n^çqtier\ç4  jwyreiitç^lBJÎ 

>      mains  de  eclili  qàî  n*#vbi#  «ièil  néjfitsé 

fwrf  iiltrc^îrèAéréfic;:  C4ti^^^ 

hzfkik .  .pour  un  «luÂd  •  Roi  v ->#awu«» 


pour  un  ^lïd  •  Roi  y->#awu«» 

i*il  avojt  profitf  dfi  Ç^t  iiàim4h^\i»i 

ht  Prufife  pour^lairavir  {à^fes  makpes  • 

^V«i^>!e:|Eaifl%U       %e.^:cétt| 


î 


DF.  Lt)RgDRE  TlUTOKiqUE.  t^J 
afiîûrè  n'atiroît  pu  fe  terminer  autrement. 
L'excufe  dont  fe  fervît  le  Roi  de  Pologne ,  A^^mnx 
éroit  la  même  dont  Albert  &  (esapologif-  z>k  Bkam- 
tes .  Te  font  toujours  fervi,  &  rien  n'étoit  '^*"®^*** 
fï  faux  :  car  qui  eft-ce  qui  les  avoit 
empêché  de  laiiTer  terminer  leurs  dif- 
férends,  par  les  arl>itre5  5  comme  ils  s*y 
étoiem  fi  folemnellemeni  engagés  ?  Et 
quand  Sigifmond  eût  rejette  Tarbitrage 
qu*il  avoit  d'abord  accepté ,  qui  eft  •  ce 
()tti  avoit  empêché  Albert  de  Te  foumettre 
à  toutes  les  conditions  de  la  paix  per« 
pétuelle  6c  de  rendre  hommage  au  Roi  2 
Nous  Tavons  déjà  dit  >  l'Empire  *  m^4 
n'auroit  pu  le  trouver  mauvsâs  dans  un^ 
pareille  circonftance  «  puirqu'il  n'avait 
donné  aucun  fecours  i  TÔrdre  ,  &  qu'il 
auroit  été  vrai  de  dire  que  ce  Prince  y 
avoit  été  contrsHnt  par  une  force  irre^ 
fiftible«  Mais  rien  ne  pou  voit  aueorifef 
Alberto  trahir  Ton  0(dre ,  quand  même 
il  auroit  été  dans  la  faufle  i^rruafion  , 
qoe  la  morale.  4^  Luther  étoit  préférable 
3t  celle  de  JefusChrift ;  &c  Ton  convien- 
dra fans  peine  »  qu'à  l'apodaiie  près  ^ 
le  Roi  de  Pologne  avoit  partagé  tout 
l'odiieux  de  la  cpnduite  de  fou  neveué 

Non* content  d'avoir  donné  des  inf- 
truâions  à  fon  Ambaflàdeur,  Sigifmpnd 
écrivit  au  Pape,  pour  fe  jufiifier:  comme 
il  emploi^  dans  ceue  lettre»  une  pettie  i 


1)9       If  1 1 1  o  r  ft  t 

'  des  mlmet  motifs  que  nous  vettoni  ^nt- 

Alibkt   "lîn^t  nou<  f^ous  borntrons  à  rapponcr 

»K  B&A«.  ce  q«Vi]e  a  d'ailleurs  de  remarquable  : 

Atiouao.  ^f^  principalement,  un  ion  de  faafleté 

6c  d'bypocfifiequi  y  règne  d'un  boirt  â 

Cod.  PpL  l'autre.  Le  Roi  annonce  cette  paix  qn« 

f^m^n-m.  j^  p^p^  ^^j^  toujours  défirée,  comme 

fi  elle  devoir  lui  faire  beaucoup  de  plai^ 

fir,   &   avec  le  ton  de  quelqu'un  qi|i 

^attend  à  recevoir  des  compliment  da 

félicitacion.  J'ai  confidérë  ,  dit*it,  que  de* 

puis  leng-te^ns»  non- feulement  lK)rdre| 

'mais  la  religion  même  ëroient  prefqae 

détruits  en  Prufie  :  mais  »  loin  d*i|Voir 

eomribuë   it  y  établir  l'erreur ,  je  n« 

sien,  négligé  pour'  que  ce  traité  fût  fait 

eonfbrmëment  aux  règles  de  la  Ste  Egli« 

&  ^  comme  on  peut  le  voir  par  les  ac« 

'    tes  mêmes.  Et  plus  loin ,  il  attefte  qu'il 

^   éft  prét|  non  feulement  à  employer  io9t 

Am  pouvoir  ,  maif  même  4   AiCfifier  & 

irie ,  s'il  le  falloir ,  pour  le  bien  de  la 

Chrétienté  &   |^e  maintien  du  St.  Siège 

Apoftolîqne.  Voilà  comme  il  s'eft  trouvé 

des  Princes  qui ,  fe  jouant  de  la  bonne 

foi  &  de  la  religion ,  Ce  font  rabai/tfs 

jufqu'à  prendre  un  ton  d'hypocrifie,  q«i 

aufoit  déshonoré  1^  dernier  de  leurs  fu* 

ihid.  mm.  jets.  Il  eft  vrai  que  le  Roi  de  Pologne 

'^''  fit  écrire  le  15   rtiaî  de  l'année   fuivaftte 

k  Albert  pour  l'exhorter  à  abandonna 


0E  l'Qrsrb  TitnpoOTovf.  *$f 

le-  LuAétfitàtme  y  albégiàmt.  qàt  ocm-mi-  ' 
Ictmtic  k  Rome  Se  à  b  cour  de  VEm'^   abuaV 
perenr  ,  mais  encore  dans  les  cours  des  m  lUuif* 
autres  Pnnces  Catholiques.»  on  fcgardch  '>***''*^ 
le  traité- qu'il  avok  6ût. avec, loi»  comme, 
étant  coritraife  à  ia  ;  religion,  6t  qufoa 
voaloit  le  &ûre  pafler  lut*  même  pour 
héiiâique*  Le  Roi.  foofli'otc ,  j.  eft^iLdit^. 
de  voir  ainfi  ternir  fâ  ripmation ,  &e  il 
avoit  ratfon  ;  mais  il  n^aurbit  pas  dâ'a!y 
eaipoier ,  en  ùifznt  un  pareil  traité,  avec 
un  apoftat  dont  les  fentimens  lui  étoient' 
confias.  Sa  qui'iie>  povwnt  manquer  '^ 

dPaflbripnt -le  Lùthérantfme    en  Rruflè^ 
pour  (&  maintenir  dans  Ton.  i^iurp^tion^ 

Cl&iiene  VII  ne  fut  pobi  dqpe  dea 
tournures  du  Roi  de  Pologne  »  &  ap^éii 
cia  à  fa  jufie  valeur ,  le  changement  aïN 
f ivé  en  Pruile.  H  loua  »  comme  nout:^ 
Tavons  dit ,  les;  Maîtres  £A}iemagne  & 
dé  Invonie,  pour  s'étte  oppofés  à  la  fém 
votlfetion  tle  leur  mieux  ;  Ù  ébri>at  le  91- 
janvier  (de  l^nnée  Aûvaate  â  l*Efnperenr 
pour  rengager  à   rafu(er*fa  fanâton  à- 
Albert  9  h  lui  ,  pu  foli  proteâeur ,  ou    R^naû^ 
plutôt  fon  eompliae  j  ^  lui  demandoieot  ;  l^^^lium^ 
&  il  ^peignit  l'uAirp&eeiii  de  la'  PruiTe  i  tat • 
avec  les  couleurs  Jestpltis  «tokes^  commç 
il    le  métkok  ^^  maid  al  *  lie  »  ttvit  point     .      .  i 
particuliére^nent  comre: Ibis  ni  contre  le    , 
Roi  de  Pok^e  i,  ce  «krnier  %t  même 


lené  ^ns  la  ftme^  pour  avoir  ptéfervé' 
A^mV  fcs&atsde  Thércfie,  &  Beçardiiéreates 
0B  BiiAM^  faveurs  do  St.  Siège;  Dans  toute  autre 
Bttouao.  circonftancc ,  le  filence  du  Pape  fcroit- 
inexplicable  ;  mais  le  Souverain  Pontife 
jugea  apparemment,  cpi'il  ne  fallait  pràit 
irriter  un  Prince  fi  peu  délicat  &r  Tarti- 
cje  de. la  religion;  &c  ce  fiit  Vraifembla^ 
Ueniient  la  crainte  de  voir  introduire  le 
Lnthdranifme  en  Pologne ,  qui  fut  caufe 
qu?on  ne  fit  aucun  broie  de  l'affaire  de 
la  Pruflè. 
a<mdïfhif!      ^  «icienr  Hiftoriens.  Pruffifens  n'ont 
roricBs'wiê  p^t^  dé  la  révolution  de  la  Pru(fe^q^~a- 
parlé  at  cet  vec  la  plus  grande  réfervê;  Schutz  i  après 
ypi.  /ta.  '  ^^^  rapporté  Pacte  fait  a  Craeovie  te  1 1 
*  avril,  par  lequel  Albert  confirma  tous  les* 
privilèges  du  pays,  termine  fa  narration 
*cn  peu  de  lignes  ^  en  difant  :  c*eft  aiofi: 
que  ia  Pmfle.  a  été  érigée  ito, Duché  &. 
qée  FOrdre  IV  perdue ,  après  Tavoir  pbP 
fé4ée  priés  de  trpis  fiedes  t  et:  ohangtr^ 
ment  déplut  aux  Chevaliers  d'Aliftna' 
gne ,  qui  élevèrent  tm  autre  Grand- M»»* 
tre  •  Scc«  Ne  dirott^on  pa5  que  cet  écrî-* 
vain  fi  prolixe  pxtqd^k  cette  époque  re^: 
vmarquâble!,  craignott  de  parler  d'Albert, 
qu%l  ne  pouivoit  louer,  &  qu'il  ne  vpiH 
F«^.'3«r '^  P^^  bâmtfi?  Hènoeb^rgift  encore 
^  fii^        plus  concis ,  &  fe  contente  de  louer  Al- 
bert en  peu  de  mots  ^  d*»vttr  établi  ie. 


DE  L*0RD1IE  TfiUTONiQUE.    i6i 
^Uitkéramime  en  Pcufle  :  en  ne  jpoUvoit 
-rien  attendre  de  moins  d'un  Mintûre  Lu-    alieiit 
•thérîen^  Les  écrivains   podérieurs   ti*cmc  »■  Bram- 
pas  été  £  pnidems:,  ni  fii.moèéréi  :  on  "■^^*^ 
trouve. plnnetir^  ouvi^ges  ilans  différentes 
-coileâimis  dt  morceaux  pour  fervir  i 
4^'hiftotre  de  la  PrniTe^  donc  les  auteurs 
ie  fonl  f\  ridiculement  livrés  à  la  fougue 
,4e  leur  imagination  »  qu'ils. ne  méritent 
point  d'aire  réfutésr  Mr.  VmM   s'étend 
jbeaucoup  dtos  le  4e.  tome  4e  fon  Hi^    ^«^  4^ 
<me  de  .tous  les  Etats  de  la  maîfon  de  *  '*^* 
Btandebourg,  pour  laire  voir .  combien 
Jla  révolution  a  été  avantageufe  aux  Pru& 
^ens,  pour  juftifier  Albert >  &  enfin  pour 
l^rouver^que  TQrdre  n'avoit  aucun  droit 
d^  réclatner  xonM  cène  uAirpation  ; 
5QWI  fions  ioniqaes  difpenfés  d'examimir 
CA:  détail  9  cette  longue  4idèr,iaitîon ,  qui 
jçft  tr^s^bien  écrite  ^.  parce  qve  nous  y 
nvops  répondu  d'avance  j  en  développant.  9 
dans  le  cours  de  cet  ouvrage  »  les  faits 
^fiorîques  qu.e  iPauli  n'^  noint.  afipro;* 
londis  9  U  ^fit  U  tire.de  /aufles  eotifé^ 
4|uenci^«M  :  '  ]  '-  > 

r>  Nouf^nià;  noof  je^t^oAi  poiftt  :4an$  des 
détails  qipiparoîlfoiettt^étfangeri  k  notre 
bvit^  en  rapportajutla  manieoe  dont  di&      .  .  , 
férens,&iftoriens  Polonois  parlent*  de  la 
Tévolutîoji  de  k  P/iifle  :,  prefqws  tm» 


ify  Vit  t'O  I  K  B 

ne  biftmcnt  pis  le  Roi ,  mais  aofi  ils  ne 

A?M«  '•  '*>"*"'  P**»  ^  *'"*  beauisoup  pow 

•B  bk*«<  des  Polonois.  Il  y  a  toutefois  deux  écti* 

»*•***•  Taiits  dont  nous  ne  poeviinr  notes  di(p«J- 

.    fer. de  parler  en  défaiL  Bxovias,  connt 

par  fes  Annales  écotéiiaftiqdes ,  étoit  ?»• 

lonoit  de  naiffance ,  &  gliflè  plui»  WgA«- 

«lent  que  petfonne  fur  la  révolution  de 

'Annal.  Et.  la.  Pruffe  :  cependant  aveoglé  par  cette 

i^'J.^'^Vàce  de  fonatifme  qui  i»it.^.  itommaj 

«Mw».  #*.    aux  écrivains  «de  fa  nation  ♦  Il  eot«pf«» 

4t  juftifor  le  Roi  ;  4HM  t'eft  W  H^ 

du  Pape,  tl  rapporte  que  Cl*«»eot  VH 

lui  cnvo)ra  te  ehaseau  biiri  fit'l'efiocy 

tant  à  cauifé  des  viÀoires  qu'il  avoit  «m* 

portées  €Ohtt«  les  Turcs,  le»  Tartar^ii 

les^  Mt^tfves,  le»  Roffes  êc  i»  Cteva^ 

liers  Teu'ténlqtfe»,  qu'afitt  «lûil»»^ /ew* 

«ticore  cofttte  Iks  bëfbfcrès  Ci  les4)À^iA^ 

fc  il^a^ute  ^if6le  Pape  âyoit  péréiï  M 

toléré  la  ^cùtttiTation  dé  la  Pruffe ,  eft 

tëférvant  le$  ittiÂiinités  a^paf  t^Hani^s  âo^ 

égitù»  Se  aux  C^tthbliqttej.  Cenalweartitt 

1*  Pape  avoit  ^é-  <>bl)gl  de  «^lérèir  ce 

qu'il  n'avoit  pu  empêcher;  maîk  tettt^ 

tiDéi^ntae  fofcjf»^  it<^t  bletf  ^ttigii^de 

««Ito  que'BzoVws  lai  atHibtfe  s;ïI  b^  * 

l[^,,M,  qu'à  voir  la  lettre  que  Glétt«tiiyH  étii» 

*i.  ann.    ,  Vit  ï  l'Emp^eur ,  doiK  tiôïiï  atôn»  déjà 

^j<.  nm.^:^^.  iBéntiofty.  &  l*oh  fàgeta  fi  i*  P»l»* 

«^  Mléfé.t^lmcaiitoMiiit  bi  ifctttuiift; 


DE  l'Ordre  Ti^utoniç^e.  i6) 
tion  de  la  Pruffe  »  &  $'îl  avoit  envoyé 
Teftoc  &  le  chapeau  béni  au  Roi  »  pour    albcet 
les  •  viâoîres  qu'il  avoit  cemportées  fur  Dt  Bram* 
ks  Cbcv4icr$  Teutouiques.  Cet'écrivaia  •*»<>^*f* 
èccléfiaftiq^e  ne  pouvoit  injurier  plus  ou« 
trageufemenc  le  Pape  «  en  voulant  laver 
fon  Roi  ;  &  nous  n'avons  pas  cru  devoir 
pafler  cette  réflexion  fous  filence,  pour 
llionneur  du  Chef  de  rfigliiè.  (i)  L'au* 
ffe  écrivain  donc  nous  voulons  parler  « 
eft  Cromer  i  Evoque  de  Warmie  :  il  finit 
(on  hiftoire  de  Pologne  4  l'avéneroent 


(  1  )  Cdrnmè'lci  Annâlei  éccftfflaftiqàei  d«  Rirmléi 
Umt  lUnf  la  plupâtLéêt  bibliothcqvct ,  ooiit  ■«  Si* 
tant  pM  d'extrait  du  bref  de  Clèmeoc  VII  à  TEin^ 
percar ,  dabs  le'quet  il  triies  l'aftioti  d*Albirt  dt  nc« 
JkriÊm  fsekum  ,  de  irijafiom  con^Bm  -ùc»  ff  ret  ^u* 
les  curieax  poutcont  7  recourir  \  mais  nous  feront 
conooître  ce  que  dic  Sàmùél  Mikicliki  «  écrivain  Pb^ 
loriioia ,  de  l'Ortfrt  dis  CbâBoratt  Régvlicrf  du  Saîiif 
6épulcbfc ,  dani  fon  ovfrage  iotiruté  :  Mitchoyia  €rem 
pag*^tt  parce  qu'il  é(k  mohrt  connu.,  érint  9xtrè^ 
fntmtoK  rare.  Les  écriraini  conienipoctiiis  rappot» 
teot ,  dir  cet  «uttur  »,  que  le  Pape  fut  (brt  trou* 
f>fé  ,  en  appréùnànt  rëvéhement  de  la'Pmfle  le  «|u'it 
fit  demander  yar  fon  Daftaire,  i  -plufiaufs  Grandi 
de  la  Pologne  ^  t*|l  £toit  vf àî  ^  comma  on  le  lui 
«Voit  kanaé»  q«e  U  Roi  «voit  fécitlsfifé  ft  Truffa 
et  fou  autocité^;  pbue  la  donner  i  Albert,  à  «ul  il 
Topropolbit  df  laire  époufer  fa  lille ,  00  ooe  de  fes 
patcottt?  n  ferott  Vten  érotmant ,  dil&it  Ie«  Pa^ . 
ipar  t^orgaiie  de  fon  Olcairr ,  6  la  lt.pi  i]ui  a  pal^ 
"^oiir  être  plus  reH^eux  que'fes  prédecefleuri  ^  alloïc 
loùrcrire  6c  Confcntir^  polv .un  piétî\  Ibier,  à  Vén* 
faigaeiuant  de  Lutl^r,  ^al.eft  ia  ^rfut  fi|ncfte.  ds 
toucei  leé  h^rifics.  On  nçut  i«ter'par-li  dé  quel 
(rfl  Ctêmtnt  Vif .  fit  fa  Hcâlarlfàci^oi  d»  Ta  Pmin^t 


ti54  H  I  s^'^T  o  I  R  E 

de  Sigifmond   au  trône ,  mais  il  y  joint 
Albert    ^^^  longue  oraifon  funèbre  de  ce  Prin- 
»B  ^RAN-  ce ,  qui  contient  les  principaux  ^véne* 

l'article  de  la  révolution  de  ia  Pruffe,  il 
loue  infiniment  la  clémence  du  Roi ,  dont 
la  bonté  avoit  augmenté  la  fortune  de 
fon  neveu ,  en  lui  donnant  la  Prufle  hé- 
réditairement 9  tant  pour  lui  que  pour 
fes  frères  &c  leurs  defcendails  mâlès^  li 
faut  avouer  ^ue  cet  éloge'  eft  fingulier 
dans  la  bouche  d^un  Evéque  Catholique  ^ 
&  que  la  flauerie  aveugle  autant  les  ,^mts 
viles  qui  s'y  livcent»  que  ceux  qui  ont 
le  malheur  de  Técouter.  Il  n^y  a  peut- 
être  pas  de  trait  dans  les  ouvrages  de 
Cromer  ,  qui  le  caraâérife  mieux  que 
célui-la  j  ^nous  le  faifons^  remarquer 
au  leAeur  ,  pour  acheter  de  faire ,  con*^ 
sioitre  cet  implacable  ennemi  de  fOxdre 
Teutonique. 
Ifttrchivcff  Le  Roi  de  Pologne  avoit  iSIpulé  ^ans 
derordre,  letrëité  ,  par  lequel  41  dépouilloit  l'Or- 
Mux  Polo-  àte  Qfi  là  Fruftepôur  la  dotiner  i^  AU 
nois.  bert,  &  qu'on  <Hialifie   fi  ma^^rà-propos 

£om.^pag.  de  paix  .perpétuelle,  ^ue  «  Prince  li- 
-*;•'  Vteroit;  à  ù  Pologne  tous  le«  privilèges 

'de  lT>rdre ,  ainfi  que  tous  les  traités  faits 
isivec  les  Polonois  ;  ajmltant    que  ,  A 
-     iwclques-uns  de  tcf  ji^es ,  eontejaoient 
wks .  tkoftf s  i  qui  ne  feroieni;  pais  contraires 

à 


; 


DE  i/Orduê.  Teutonique.  165 
i  la  préfente  convention ,  &  qu'il  inv* 


porteroît'à  Albert  de  confcrvcr , foit  pour'  ^^^^j. 
connoître  les  limites,  foit  pour  la  con«>  &B  Bram* 
fervation  de  quelques  droits  «  il  rappel-  »"®^".« 
leroit  tous  ces  objets  dans  un  diplôme  > 
par  lequel  il  les  lui  accorderoit  de  noa->' 
veau;  Atniî  tons  les  titres  de  TOrdre  dé- 
voient être  verfés  dans  les  archives  de 
la  Pologne.  Albert  envoya  eiFeâivement' 
une  quantité  de  titres  au  Roi:  «  commet 
on  le  voit  par  une  lettre  que  Siglfmond* 
lui  >fit:. décrire  Me  a.3  m^v  1526.;  mais  il 
«n  refloit  encore;  ce  que  nbuiipprenons  ^o'»  PoU 
6e  la  même  lettre,  &  il  eft  probable  J^^*--*. 
qu'Albert  fut  obligé  de  s^exécuter  pour 
le  .refte.  Cependant ,  ou  Albert  ne  livra 
point  tous  les  titres  de  l'Ordre  au  Roi, 
comme  41  s'y   éloit  obligé  ,  ou  il  hai 
fuppofer.  qu'il  y  en  avoit  déjà  une.  par* 
tie  ' perdue    &  ropgée '  des.  vers  ^   lofS 
<ie~ la    publication    du  quatrième    tome' 
du  Code  diplomatique  de  la  Pologne  ; 
<:ar  Mr  Gerckea  nous  apprend, que  Ton  Coi.Bfûnâ^ 
conferve  dans  les  archives  fecrctes  du  tom.j.pag^ 
Roi  jdePruffe,  à  Berlin,  un  cartulaîre  **^* 
dé  j^rdre  Teutèniquèt  àont  ie  com-^ 
nieBcement  a   été  écrit  dans  le  XHie. 
ficfcle  &  la. fin  dans  le  XVé. ,    qui  ren- 
ferme ufie  précieufe  xoUeôion  de  cliar- 
trcs  pour  fervir  à  rhiîfioire  de  l'Ordre, 
heau£]Dttp  plus  intéreifante  que  celle  que 
Tome  Fin.  M   - 


%$&  H  I  s  *^0  t  R  I 

les  Polonois  nous  ont  donnée  dans  letir 

j[J^*^   Code.  On  voit  par-là  ,  que  les  Polonois 

M  RiiAN-  avoient  déjà  perdu  beaucoup  de  titres  » 

MMva«k  Iqjj  ^  1j  publication  de  cet  ouvrage} 

car  le  Père  Dogtel  a  communiqué  de  fi 

bonne  foi  »  Ceux  qui  prouv(£ént  contre 

les  hiftorieas  de  (a  nation  ,   qu'on  ne 

peut  guère  le  foupconner  d*y  avoir  mis 

iàc  la  réferve.  Heureux  Tëcrivain  qui  pro* 

fitera  de  ce  précieux  dépôt  '  conftrvé  i 

Berlin  ;  ii  pouira  remplir  le  vceu  que!  j'ai 

«xprtmé  à. la  fin  de  i'ayemflement  iqui 

*    '  eft  à  la  tête  dé  cet  ouvrage. 

Ce  ne  ftirent  pas  feulement  des  pri*» 

vîleges  &.  de  traités  qu'Albert  IWra  i.  la 

ftdiogne  9  mais  encore   des  cbromqaes 

^e  rOrdre^  fit  beaucoup  d'autres  livces. 

Ceft  Lucas  David  ,  Coàreillerd'AUieit 

«le^^randebourgi^nî  au  ^onbmencèmfnt 

du  XVie,  fîecle^  &  par  coitfé<fiicnt;<3on- 

temporakî  »  qui  «ous  apprend  ccjtte  cir- 

cpnftançe.  Lucas  David  a  entrepris  une 

jiiftoire   géhérale   de  la  Priifie ,  dont  il 

n'a  fait  qiie  les  dix  premiers  livres  ;.ell^ 

*    Vinit  â  Tan   1 4  lO^»  peu  de  tèins  avant  la 

bataiik  de  Tafin^niiC)cg.  LoyfquMtrakt  la 

(partie  de^  cette  hiftotie  »  qui  .a  rappost  a«x 

règnes  de  Keiflut  &  de  Vitoldet  Grarii- 

Èrltdt.    Du<ft  de  Lithuanie  ,  il  s'exprime  ainfi  : 

Pr«r/i.  ».   $i  nous  avions  les  chroniques  de  VOtd^^f 

*'  ^It  ^*  aiofi  ^ue  Ijcancoup  d'autres  livres  &  de 


DE  L'ORDUE  "fiutONIQUE.   l^f 
Chartres ,  dont  on  a  mené  la  charge  de 
près  de  quatre  chariots ,  de  Konîgsbcrg  ^^^][^ 
Se  de  T^iâu  à  Marienbourg  ,  &  de*Ià  de  Bhak^ 
â  Cracovie ,  conformément  au  traité  qu*a-  dw^^^^» 
voit  fait  Albert ,  premier  Duc  de  Pmflê, 
avec  le  Roi  Sigifmond  ,  nous  pourrions 
écrire  cette  partiç  de  Thiftoire ,  plus  am« 
{Tlement  &  avec  plus  de  fondement  ;  au 
lieu  qu'on  eft  obligé  de  fe  contenter  de 
^elques  fragments  fort  courts  ^  qu'on 
trouve  çà  &  là ,  jufqù'à  ce  qu'on  dé- 
couvre des  matériaux  qui  font  aâuelle- 
ment  cachés  (  i). Le Profeffcur  Volbrecht, 
*^ai  a  donné  cet  extrait  de  Lucas  David , 
remarque   que   cette  tradition  <le  titres 
<]u'Albert  a  dâ  faire  à  la  Pologne,  eft 
Ma\i(e  que  Ton  connoît  ii  peu  de  fceaux 
dé rOrdre  :  Se  Bock  ajoute,  dans  Thif^  Pag/a^it 
iôîrc  <f  Albert  premier 'Duc  de  Pruffe, 
4|ae  cette  circonftance  hit  ôte  la  furprife, 
xjue  doit  faire  naître  la  difette  de  mo-     . 
numens  pour  f  hiftbire  de  la  Pruffe.  Si- 


<i)  le  «anurcfît  de  Lueas  David,  8c  htmcauf' 
d€  chvnt$  ^u*i1  a  cmployéèt^  foot  dans  la  biblio* 
thtotte  Royale  dm  KoQlgcb«rg.  L«  Profcffeiir  Ma»* 
rgelftforf  a  propoCé  ^  câ  17I6  «  une  rouTcrîpdoii  pour 
tes  faire  impcinier.  Suivaot  l'i<lé«  que  cet  écriyaiia 
^tiodilU  ,  4lonnc  dt  l'oiiwrsse  ée  Uicat  David  ,  oit 
n«  peut  que  défirer  dt  \€  voir  brentôt  réuflir  i  exécute  f 
ce  pr«î«t$  î(  paroît  qu'on  pourroir^n  tleer  quol^tioa 
lumières  four  éclaîrcir  l'hidoîie  anciexiDe  de  la 
Trtilï^.  JtfangeUdotf  Pr^pff.  nàtÎQnalhUuuu  U^Uê, 

M  ;t 


i68  Histoire 
gifinond  avoit  pris  le  meilleur  moyen 
Ajlbert  P^^  dérober  au  public ,  la  connoiifance 
r»B  Brait-  de  la  conduite  que  les  Polonois  avoient 
DEsoiJsa..  jenue  i  l'égard  de-  l'Ordre  ;  aînfi  c'eft 
aux  malheurs  occafionnés  par  la  guerre , 
&  à  la  précaution  qu'à  eue  le  Roi  de 
Pologne  y  &  non  au  Grand-Maure  Kuch« 
meifter,  comme  quelques-uns  l'ont  pré* 
tendu  y  qu'on  doit  attribuer  le  défaut  de 
matériaux  pour  l'hiftoire  de  la  Pru0e  (i}«^ 
Les  annales  de  TOrdre ,  car  nous  ve- 
nons de  voir  qu'il  ert  avoit,  ayant  été 
enfouies  dans  la  poufliere  des  archives 
de  la  Pologne ,  ou  peut-être  jettées  au  . 
feu ,  les  fables  des  écrivains  Polonob  fe 
ibot  accréditées  généralement ,  parce  qu'il 
auroit  fallu  un  travail  auili  long  que  pé- 
,  nible^  pour  les  confondre.  C'eft  prc^a* 
blement  auffi  à  la  perte  de  ces  mann- 
mens ,  qu'on  doit  attribuer  le  ton  qui 
règne  dans  les  écrivains  Pruifîens.  Pref- 
que  tous  font  poftérieurs  à  l'apodaiie 
d'Albert  de  Brandebourg  ,  &  tous  ceux, 
qut  ont  écrit  après  Albert ,  fi  on  excepté 
Léon  9  étoiei'it  du  nombre  des  prétendus 
réformés*  Voyant  que  les  annales  de  l'Or- 
dre étpient  perdues  \  îl  leur  étoit  aîfé 
di'arranger  l'hiftoite  de  la  Prufle  comme 


(2>  Yoytt  €«  que  nout  «vous  déjc  dit  à  ce  J^jet 
tome  s  ,  pa|;e  |4  &  fulvamct.  .;   .       . 


BE  L^ORliRE  TeUTOWQUE.  1^9 
lis  vouloient  ;  6c  ils  n*om  pas  manque  de  ' 
le  faire  conformément  à  leurs  intérêts  (i  )•  ai.ber't 
La  révolte  des  Pruffiens  au  milieu  du  XVe.  db  Bram* 
fiecle ,  étoit  odieufe  ,•  &  la  dernière  révo-  "^"^^^  • 
lurion  ne  Tétoic  pas  moins  ;  il  eft  vrai 
que  des  écrivains  Proteftans  ,  ne  pou^ 
voient  qu*applaudîr  à  l'apoftaiie  d'Albert;  - 
-mais  il  ne  dévoient  pas  voir  du  m^ine 
œil  Pufurpation  que  ce  Prince  avoît 
faite  de  la  Prufti  à  l'aide  du  Roi  de 
Pologne  ;  parce  qu'il  ne  peut  exifler  de 
religion  ,  quelqu'abfurde  qu^elle  (oit  ^  qui 
cànonife  la  mauvaife  foi  ;  &c  perfonne 
n'en  avoit  plus  montré  qu'Albert,  pulf« 
jqu'il  s'étbit  approprié  le  dépAt  qu'on  lai 
avoit  confié*,  &  qu'il  avoit  juré  folem- 
nellement  de  conferver.  Pour  diminuer 
l'indignation  que  les  gens  de  bien ,  ne  pou* 
voient  manquer  de  concevoir  contre  les 
Pruffiem  rebelles  &  contre  Albert,  le  Hé*» 
ros  des  Pruffiens  modernes  ,  il  n'y  avoit 
pas  de  meilleur  nroyen  que  de  perfua* 
der  que  les  Chevaliers  s'étoicnt  attiré ,  par 
leur  mauvaife  conduite  ,  tous  les  maux  qui 
Croient  arrivés  :  anili  les  à  - 1  •  on  dépeints, 
comme  des  tyrans ,  comme  des  fangfues 


(  )  Noos  avons  trop  Couvent  prouvé  l'injut^c  par* 
ti alité  dt  Schuiz,  le  principal  hiuorien  de  la  Pruffe, 
pour  craindre  d'être  démenti  Cnr  cet  obi«c  ,  pat  des 
écaTaiaf  clàiivtfYani  k  de  bons*  foi. 

M  3 


»7p.  H    l  $  TOI  Ik  E 

^  qui  ne  cher^hoicnt  qu*i  ruiner  le  pM> 

ji^^^   pie ,  &  enfin  comme  des  gens  (ans  hoa- 

SB  BRAK-neur  &  fans  foi.  Mais  henreufement^unc 

9&i9VM' p^ftjç  de  ces  traits  injurieux    difparoîf- 

tient  y  quand  on  en  approche  le  ffambeau 

de  la  critique  »  &  quand  on  y  joint  Teza* 

sneo  des  titres  qui  font  parvenus  ^ufqu'à 

sipus.  Nous  ofons  nous  flatter  d'avoir  (bu- 

Yent  prouvé»  dans  le  cours  de  cet  ou- 

Yrage  ^  ce  que  nous  avançons  ici  ,  & 

nous  ne  doutons  pas  que  le  leâeur  éqm-« 

table  ,  ne  juge  comme  notts ,  que  c'cft 

au  défaut  de  mémeires  de  la  part  éê 

l?Ordre  »  qu'on  doit  atirijiuer  la  manîeiie 

dont  les  écrivains  Pruffiens  ont  dé]pei&t 

les  Chevaliers  Teutoniqurt. 


1»£  I,X>HI>R£  TEUTOHiQUE,     §71 


W  A  L  T  H  E  R 

DE   CRONBERa 

XXX  VU.     &RJKD^MAlTRJt.     XXXVl. 

4'apostasie  &  la  trahli'oB  d'Albert  ■""• 
4e  Brandebourg,  ayant  réduit  les  Ch«r  ^^'ç^^ 
vali^rs  Teutoniquesà  l'ëtat  le  plus  déplor  Hcfi* 
r^Ie  ^  leur  premier  foin  fut  de  fonger  à  ie     1525* 
4onner  un  chef;  mais  rexécuiion  de  et  ^  'S'^: 
prajet  n'étoit  pas  fans  difficulté.  "Walther 
^e  Plettenberg  ,  qui  poiTédoit  depuis  long^ 
tems  la  Maîtrife  de  Livonie,  avoit  dé- 
buté en  héros  dans  cette  carriefe  9  &  l'ofi    ' 
pouvoit  croire  que  perfonne  n*étoit  pl^ 

f»ropre  que  lui  à  réparer  les  malheurs  de 
'Ordre  ;  ^inaîs  fa  fauiTe  pplftique  qai  JSp 
portoit  à  favorifer  le  Luthéranîfme  »  ne 
permettoit  pas  de  jetter  le$  yeux  fur  lui  • 
d'ailleurs  on  rifquoit  de. tout  perdre  fi 
on  uniflfoit  la  Grande  -  Maitrlfe  à  ce^Ie 
de  laLivonie,  Cette  provin<e>étant  tot^> 
lement  féparée  de  rÈmpire ,  09  devotf 
craindrç;  qu'elle  ne  fuccombât  tôt  oâ  tard^> 
fous  les  efforts  des  Polonois^  dont  l'a«- 
cbarnement  ne  pouvoit  que  croître  par 

M  4 


'  les  belles  dépouilles   qu'ils  avoîent  de'jà 
w^l^tViV  «A^^^^^  -ôu  qu>Uc  ne  f0t 

DE  croh'  envahie  par  les  Ruffes,  qui  avoîent  déjà 
*"*•        tenté"  de  fcn:  emp^ev.  Cctoit  dOftC  en 
Allemagne  qu'il  falfoit  établir  la  Grânde- 
Maîtrifç.  &ia  chofc.  itoit  encpre  très- 
cmbarfaffâhte.*  Il  y  avoit  bten  dans  l'Em- 
-,         '•  pire  pluficiirs  BaUJi^ces  «ui  dépeodoiefit 
,^  ,.. ,  /    immédiatement  du  Grand-Maître,  mais^ 
ils  ne  fuffifoient   pas  pour  faire  un.  fort 
convenabfe   à  celui'  qui    feroit  élevé  4 
W     /  ■   cette  dignité  ;  &  Thièri  tle  CIcen ,  Maître 
î  de  l'Ordre  Teutoniquè  en  Allemagne  & 
en  Italie ,  étoit  alors  âàm  une-  ^uàtiap 
•^  '•      fi  malheureufe  ;  qu*i!  ne  pouvoît  appor- 
ter un  prompt    remède  aux    maux  que 
rOrdre  venoit  d'efluyer. 
dfsAnlb^'*   .  Des  difciples  de  Luther ,  dégoûtés  du 
tau»"*  *^'  ^âng  defufialternes,  s'étoîent  âvifés  de  dog- 
matifer  à  leur  tour ,  &  fe  fervant  dequef* 
ques  principes  qu'ils  avoîent  appris  à  fon 
lécole,  ils  produifirent  une  nouvelle  héréfîe 
à  laquelle  on  à  donné  le  nom  d'Anabap* 
tiime,  dont  Storçk  &iMuncer  furent  les 
principaux  chefs,  Luther,  jaloux  de  leurs 
iuccès^  &  craignant  de  «perdre  la  gloire 
d'être  le  principal  réformateur  i  prêcha 
^contre  eux,  fans   pouvoir  arrêter  leurs 
progrès.  De  l'héréfie  les  Anabaptiftes  paf« 
îerent  à  la  révolte  :  les  payfans  prirent 
les  armes  &e  fignalerdnr  t^ur' fureur   en 


DE  l'Ordre  TiUTONiQxnE.  175 
Suâbe  9  en'Fianconie  &  dans  d'autres  con-  ' 
trées  de  l'Allemagne,  Les  domaines   de  waxtheii 
l'Ordre  Teutonique  furent  au  nombre  des  »«  Cnoji- 
plus  maltraites.  Les  rebelles  prirent  Mer-  '"®'  /^ 
gentheim^  pillèrent  le    château  ,  brûle-     Banr  de 
rcnt  &  démolirent  la   fortereffe  qui  les  ^c^ap.îv^ 
conimandoit.  Ils  prirent  de  même  la  pe-  her.tom»  > 
'tîte  ville  de  Nekerfulm ,  appartenante  â  ^^f^*  '^  * 
rOrdre,  Se  après  y  avoir  mis  garnifon^ 
ils  tentèrent  de  Te  faifir   de  la  perfonne 
du  Maître  d'Allemagne ,  qui  étoir  dahi  le 
château  de  Gundelsheim  ;  mais  ce  Prince 
avoir  été   averti  aflez  à   tems    pour   fe 
réfugier  à  Heidelberg  avec  Tes  gens  ;  le 
château  de  Gundelsheim ,  qui  ëtoit  très- 
beau,  fut  démoli  de  fond  en  comble  par 
ces  furieux. 

Après  que  la  rage  des  payfans.eutété 
appaifée  pdr  les  fanglantes  défaites  qu*oh       .    * 
leur  fit  eiTuycr  ^  le  Maître  d'Allemagne 
revînt  en  Franconîe,  &.  répandit  un  mé-  ^ock/^pugi^ 
moire  à  Spire*,  où  la  Diète  étoit  affcm*  *^^* 
:blék  ,  contre  Albert  de  Brandebourg.  Ce 
.fut  vraîfemblïiblemént  au  mois  d'août  de 
l'an   15x6  que  cette  diète  eut  lieu;  car 
nous  voyons  que  VsiJiher  de  Cronberg^ 
Commandeur  de  Francfort ,  &  député  du         ^ 
iMaître  d^Allcmagnc,  y  affifla  à  la  con- 
clufiof}  d'un  recès  qui  fut  fait  le  «7   de  j^eueStmlf 
', ce  m'ois.  Albert  répondit  à  ce  mémoire  rfrr  it.  «V- 
par  un  é'crit  daté  du  .9  novembre  fui-  'j!'^^'^'f^j^ 

M  J 


174  H   f  $  T  O  I   R  B 

'  vant  (  I  ).  Cependant  Thicri  cje  Cleen 
^ALT^%k  fongea  à  donner   un   chef  à  l'Ordne  , 
>s  C&oM*  Se  il  fentic  bîen  qu'il  n'y  avoit  gnene 
■*AQ»        d'autre   moyen ,  que  d'unir  la  Grande* 
M^imCe  â  ceUe  de  rAllemagne  &  de 
ritalte.  Sa  place  &  Ton   mérite  perfon- 
nely  femfaloient  lui  donner  des  droits-  4 
cette  dignité;  mais  il  étoit  déjà  fort  âgé  , 
çaiTé  de  travaux  ;  &  il  jugea  qu'il  n'avoit 
plus  aflTez  de  force  pour  fupporter    un 
pareil  fardeau,  dans  des  tems  fi  diffici- 
les :  ainfi  il  entreprit  de  fauver  fon  Ordre 
en  renonçant  à  fa  dignités 
Abdicidott      Tbieri  de  Cteen  convoqua  un  grand 
tic  cicen    chapitre  à  Mergentheim  ^  pour  le  x  6  dé- 
MàUrt^^*  q^mbrc  de  l'an  1516^  où  comparurem 
4'AiiciBa-    les  Grands- Commandeurs  de  HeÔe  &  de 
^""v'natcr  '^^^^^9  '^  Stathalttr  du  Bailliage  de 
pag!^l^%  Saxe  9  le  Coadjuteur  du  Grand  -  Corn» 
/'?•  mandeur  du  Vieux-jôncs  &  |e   député 

^ô*^    de  celui  de  Weftphalie  (  i  ).  Clccn  leuf 

X  I  )  Bock  préccnd  que  Cleen  étsic  indépeAlaiit 
eu  Grand-Maure ,  appareninenc  «  parce  que  "  ^t 
llaîcres  d'AHemagne  avoicm  éié  élèves  i  la  dîsàiré 
de  Princes  de  TEm^ire  $  fOaîs  cette  qualité  fit 
les  affranchiflfoit  en  rien  :  île  avoient  eu  anparayane 
la  mêaie  féance  à  la  ^îete  «  &  l'on  ne  voit  ptf 
^  qu'ils'  aycnc  4aic  «u^une  démarche  pout  être  affran- 

chis i  ripfiar .  de  celui  de  la   Livonie,  quij  en  Ca 
•  qualité  de  Religieux ,  xeftoit  cependant  toujours  tort* 
m\%  au  Grand- Maicre.  Bock,  pag.  ispJin  Huit 
(t)  Si  Venator  ne^  s*e(l  pqînf  trompé,  on  ne  peit 
.     qu'écrc  furpris  de    n>  voir  pesîipùAf  df  M  pari  dvL 
laiili^e  de  ,Fran«otfit. 


DE  1'0R2>RE  TlVT^NIQUl.    ^f 
rtptéfentdL  fon  grand  âge ,  1  affbibHflèmmt 
où  (es  longs  travaux  Tavoient  réduit,  &  ^f^^ 
propofa  d'abdiquer  &  de  nommer  WaU  du  Gkow^ 
tlier.  de  Crpnberg  k  (à  place.  Après  qull  w»^*     "* 
eut  calmé  les  înqatérudes  des  Capitulai^ 
restau  fujet  du  droit d'éleâbq ,  qui  ap* 

Î^artenoit  aux  Grands  •  Commandeurs  de 
a  domination  Allemande  &  au  Bailliage 
de  Franceniey  X'/'alther  de  Qronber^^ 
Commandeur  i  Fraticfort,  fut  nommé 
unanimement  pour  fucceder  i  Cleen ,  avec 
la  réferve,  que  ce  Prince  ne  fe  dépouiU 
leroit  de  fa  dignité  9  que  quand  Cronberg 
auroit  obtenu  les  drpics  régaliens  de  .  t 
l'Empereur  ;  ftipulation  qui  fut  cônii-* 
gnée  dans.un  afie  fait  à  Mergentheim  le 
anfd^embre  1^26^ 

Eb^rbard  d^^ngen  &  Henri  de  Netr-     tstf* 
lieck  ,  Commandeurs ,  l'un  à  Heilbron  &c    - 
rmtre  è  'VJ^yncdCTT,  que  le  nouvau  Ma  w 
tre  d'Allemagne  avoir  envoyés  pour  prê- 
ter ferment  à  l'Empereur  en  fon  nom> 
firent  tant  de  diligence,  que  le  diplôme. 
&. confirmation  par  lequel  ce  Monarque' 
doifno^It  à'  Cronbetg  tous  les  droits  ré-»! 
galiens ,  tant  peur  les  poffeffions  de  IX)r* 
dre  en  Allemagne  ^  que  pour  celles  qu^lf 
a^t  en  Italie  ,  fut  expédié  le  18  janvier 
fiivant.  Crônbçrg  fut  donc  élu  Maître. 
éù  rOrdre  Teutonique  en  Allemagne  Ôc 
tû  Italie  )  a  la  fin  de  décembre  de  Taii 

M  6 


17*        Histoire 

'1516;  mais  on  n€  peut  dater  fa  poffef*- 

.^f^Tm^^  4^  ^^   *^  janvier  1527,  piôrque 

i>B  QpLON-  Tbieri   de    Cleen  s'ëtoît  rëfervé   cette 

*^^*        dignité  avec  tous  les  droits  oui  y  étotent 

attachés ,  îufqu'i  l'époque  de  la  con^** 

mation  de  l'Empereur.  Cieen  6c  les  Corn* 

mandeurs  qui  compofoient  le  chapitre  9 

'  n*auroient   fu  f»re  un  meilleur   choix; 

car  Walcher  mérita  les  grâces  de  l'Em» 

pereur  ^  &  s'attira  la  plus  grande  confi- 

dération  dans  TEmpire ,  par  Tes  vertus  , 

fes  lumières ,  fa  prudence  »  &  le  zèle  qu'il 

témoigna  pour  la  gloire  de  fon  Ordre  (i). 

^ahher  de  Cronberg,  en  fa  qualité  de 

Maître  d'Allemagne  fit  d'I talie,  étoit  Prince 

de  l'Empire  &  avoir  féance  à'iâ  diétè; 

HêueSaml^  &  il  comparut  par  député,  à  ceHe  tcnife 

%£'.^û  *  Ra^î«l>biineauraois  de  maî  de  ran  1 527  , 

ammmmmmimmmmmmmmmmmmmmmÊmmmmm^mÊÊÊmmÊammmmmÊÊmmmmmmmmmmmmim 

(1)  NTahher  hw  fils  de  Jean  'de  Cronberg  &  d* 
Cathciiiie    de.    Rcîfen^rg/  Marhurpfbtjtràf    XI 
St,  pag,  173.  Cette  famille  ilroit  fou  mMn  du.  cM^. 
•eaa  de  Croaberg   ou  CroncbbourCft'  ^oc    ka  babi« 
Uns  a»  p»yt  ^  notpmeat  àuifi  Veldbefg ,  fit«é  à  ^c'K 
que  lieues  de  FrgDcfon-fuf-le-llIiin.   Cefte  m^îToa.^ 
Tune  des  plus  anciennes  du  Rhioj  étoit  au  rang  det 
.piof  iliuflrcsf   &  »TO»t  ep  dea  ailîaiictt  avec  cllet. 
Kicoias,  Ye  dernier  étt  Comtes  de  Cr9nberg»  qei 
tvolent  fèance    à    I^£mpire  au  ban  des  Comtes  d« 
Suabe  ^  eft  roott  au  conqypt ncement  de  ee  ficelé  ;  hm 
avoir  été  marie.  Çeorge  Helwjch  aFait.one  hiftoir«. 
de  la  maifon    de  Cronberg  'depuis  Wn  6xq   lufqtt'à 
tésf  I  imprimée  i  Ma^enceTan  i6ts ,  in^olio^Voyea* 
aufli  Imhof  l^otitia  S»  R,  Girmaniei  Imntru  prière 
vu».  Stutgard  ^   t6^$*  tihi  TU*'  Oi;f*if  *"  ' 


DE  X'O&DRE  TeUTÔNIQUE.  iff 
^  OÙ  il  fut  reprëfenté  par  Frédëric  de  Stutn- 
feder.  Commandeur  de  Blumenthal  :  mais  -^LTHiii 
ces  prérogatives  ne  lui  donnoient  aucune  A  Crom- 
autorité  fur  les  Bailliages  dëpendans  im-  ^^^^'  ' 
inédiatement  de  la  Grande-  Maîtrife ,  ni 
Air  la  Livonie  :  &  quand  tous  les  Che* 
valiers  de  l'Ordre  fe  feroient  accordés  i 
le  reconnoltre  pourGrand-  Ma  itre ,  il  aur  oit 
encore  fallu  que  l'Empereur  y  confe^tit, 
pour  qu'il  pût  )ouir.  de  tous  les  droits 
qii'avoient  eus  fes  predécefTeuis  ;  parte 
.  qûVn  fa  qualité  de  Maître  d'Allemagne, 
il  avoir  à  l'Empire  la  (éance  au-denous 
de  celle  du  Grand- Maître,  &  cette  dër- 
iiiere  place  ne  pou  voit  être' remplie  à  la 
diète  que  «du  confentement  de  TEmpe» 
rear4  puifque  celui  qui  dévoit  remplacer 
Albert  de  Brandebourg ,  ne  pouvoir  avoir 
qûè  des  droits  incontefiables  à  la  vérité  ,  % 

fur  la  Prufle  »  &  non  la  réalité  de  la  ifoU 
feffion.  'Il  fallut  donc  fe  retourner  du  côtié 
de. l'Empereur .,, Se  ce  monarque  ne  tarda 
point  i  fati$fa1re  les  défirs  dés  Cheval 

•  Charles  -  Quînt  donna  un  diplôme  ï  k^^niHtt 
Çronberg ,  dont  le  préambule  eft  employé  ""'  5*«  *• 
i  dépeindre  la  trahifon  d'Albert  de  Bran*  Maîcrift  4t 
diebourg  (i  )»  Après  quoi  il  s'exptime  ainfi  :  ^'ï^**^  ^ 

'    ■    ^  .  têrman,    n» 

1  .'  .    \  ^         ■'    "  .'    ■  '  -f  •  P'^g*  «7^ 

W  Vttàftttwt  die  »  àiniU  préaisbulf  «  ^u^Albut      i^^j* 


d^S  HiSTOiitK  ^ 
l'Ordre  Teutomqtte  étMtCmschttf  tmek 
^^^^^\;^  fommcs  obligés  ,  en  qualité  de  procec« 
rftCtoHmttux  de  Véglife^des  perionnes  eccléfiaf* 
"'*^'  tiques  ,  &  particutiéremenr  dudit  Ordre  ,^ 
^  nous  eft  fournis  ^  de  le  âiaititenk 
dans  rhonneur  &  la  dignité  qui  lui  ap« 
partienneat,  afin  quM  puifle  recouvrer 
ce  qu'on  lui  a  enlevé.  Dàilleurs  nour 
confidérons  que  le  Maître  d'Allemagne 
&  d'Iulie,  à  toujours  été  regardé  comme 
ta  premif re  perfonne  de  l'Ordre  après 
le  Grand-Mattre  ,  &  qu'en  cas  de  décès 
du  Grand-Maître ,  ledit  Maître  d'Aller* 
v\agne  avoit  route  autorité  dans  la 
Pruffe  f  comme  étant  Stathalter  de  le 
Grande  •  Makrife  )u(qu'à  la ,  prochaine 
éle^ion,»  ainiS  qu'il  eft- cofitenu  dans  lee 


treit  dttMûéé  'à  rArcMdttc  fttâtnênè  »  /en  fref» 
e  Ton  Scathalter  i  l'Empir»  •  d'avoir  féanct  i  la^ 
diète  et  Nuremberg)  tt  qu'il  lui  aTOÎt  accordé 
du  coàrerDtefflcnc  de  tout  l««  était,   tprèt'qu*!!  «luf 

Sromis.'d'éirt  fidèle,  i  l'Empirer  II  ne  faut  oobt  ia* 
£rer  de-li  ^  que  le  Graod-Maîirè  n'étoit  point  mem* 
bre  de  l'Sgipire  ,  avant  cette  époque  ;  car  4*Emp«<-^ 
rcur  ay.oK  dit  quelques  lignea^  plot  baav,  qiir  la 
Fruffe  écoii  une  Principauté  qui  avoir  touiours  ap« 
patrenu  i  rSiopfre.  Ainfi  !a  dcmandt  d*A(bcrt  lit 
la  reponfe  du  Statbaiter  &  dei  Etats  de  rEinfire« 
étoieoc  relatives  aux  éî£Scultés  de  l'Ordre  avec  U 
Poioene.,  à  i{ui  vlufieurs  Grandr  •  Maîtres  arvoient 
éié  torcés  de  rendre  hommage  «  comme  août  l'avons 
die  en  Ton  lieu;  maïs  il  lauc  conYtoir  que.CroiM 
lierg  eft  It  premier  qui  ait  reçu    rinveftitvre   à% 


D£  l'Ordac  TfiVTOHiQys.  179 
Aafnts  de  l'Ordre,  qui  ont  été  confirmés 
par  nos  prédécefleurs  (  i  ).  Ceft  powr-  wm* Vmi 
quoi  nous ,  de  notM  certaine  fcience  &  1»  c«o)i« 
pui{!ance  Impâfîale  9  nous  ordonnons  s  ^^ 
ainii  qu'à  vos  AiccefTcurs ,  de  prendre 
l'adminifiration  de  la  Grande  •Maîtrife, 
d'en  porter  le  nom  9  les  ûtres ,  les  armes  , 
&  d'en  prendre  le  fceau  :  enjoignant  de 
ttotre  puiffance  Impériale ,  au  Maître  de 
Ltvonîe,  à  tous  les  Prélats  »  Grands- 
Maréchaux  ,  Grands  -  Officiers  &  Com- 
mandeurs 9  ainfi   qu'aux  Commandeurs 
Provinciaux  des  Bailliages   d'Autriche  , 
de  Coblemzy  (j'Alface»  &  d'Errch  ^  qui 
dépendoient  ci^ devant  de  la  Pruile ,  Sc 
aux  Commandeurs  Provinciaux  des  Bail* 
Ibges  fournis  i  la  Maîtrtfe  d'Allemagne^ 
de  rpéme  qu'à,  toutes  perfonnes  de  VOtm 
dre  U  aux  habitans  des  pays  qui  lui  onf  ^ 

appartenus  9  dç  vous  reconnoître  vous 
&  vos  fucceiTeurs  >faitres  de  l'Ordre 
Teutoniqoe  en  Allemagne  6c  en  lulie  , 


.  .(r)  J«  n'ai  rtrn  ttùuvé  et  f^mbliblc  ézng  les.  an* 
«ens  (latuts.  II  l'agtc  app^remmcot  ici  <i*one  conOi* 
tocton  partîculirre  de  qucl^u^  Grand  -  Mettre ,  ^uf 
n'a  jasais  été  en  vigueur;  &  l'on  fcut  roèmc  fim» 
toCtt  que  cecvt  eaaiuiunoo  avoïc  été  Faite  par  Al*  • 
»eTc  de  Br*Ddebofiir{  même  ,  au  eoiumenccuicAt  dt  ^ 
ton  Manllerc  ;  car  soui  n'avoni  îamaii  va  qa«  It 
Maicte  d'Allemagne  ait  exercé  les  fon^ous  de  Vice* 
<frand- Maître  e«  Prude  ^  pat  même  dan»  l'imer r«gM 


i8o  Histoire 
pour  Adminiftrateurs  de  la  Grande-Mal- 
witT^*'  trîfe  9  &  de  vous  rendre  l'obéifTance  & 
x>É  ÇapN-  les  devoirs  dus  aux  Grands-Maîtres  ,  juf- 
ars&à.  q^»J^  ^^  qyg  j^j  circonftânces  permettent 
aen  élire  un  conformément  aux  ftatuts.  * 
En  conféquence  ,  tant  pour  nous  ,  que 
pour  nos  fuccefleurs  à  l'Empire  ^  nous 
Yous  confirmons',  vous  &  vos  fuccefleurs , 
comme  Adminiftrateurs  de  la  Grande* 
IMaîtrîfe  ;  ordonnant  aux  Eicâieurs ,  Prin- 
ces y  Prélats  ,  Comtes  ^  &c.  &  autres 
fidèles  vaffaux  de  l'Empire ,  de  vous  re- 
connoitre  en  ladite  qualité  j  6c  de  vous 
rendre  l'honneur  qui  vous  eft  dû  ;  & 
enjoignons  i  la  régie  de  l'Empiré  &  i 
la  Chainbrc  Impériale  de  vous  maînte- 
<^ir  dans  ladite  qualité  :  condamnant 
là  une  amende  de  loô  marcs  d'or  , 
ceux  qui  poûrroient  vous  troubler ,  &c. 
Ce  diplôme  eft  daté  de  Burgos  dans  la 
Vieilie-Caftille  y  le-  6  décembre  de  Tan 
1517*    ^  '     \  '  ^ 

Ôepuis  la  défeftîpn  d*Albert  dé  Bran* 
debourg  6c  la  nomination  de  ^alther 
de  Cronberg ,  le  Chef  de  TOrd^e  a  tou- 
jours pris  le  titre  d'Adminidrateur  de  la 
Grande  Maîtrife  de  PruffrÔC  de  Maître  de 
rOrdre  Teuionique  en  Allemagne  6c  en 
Italie.  C'étoit  pour  faire  voir  que  les 
Chevaliers  ne  renonçoleiit  pas  aux  )uile$ 
prétentions  qu'ils  avaient  ïur^  les  "doma^ 


DE  l'Ordre*  TEûitoNiQUE.  i§i 

^ics   ufurpés  ,    que  TOrdre   &  Charles - 
Quint  avoient  choifi  cette  dénomination  ;  «^f^^ia 
cependant  ^    dans  IWage  journalier  ,  le  m  Crok^t 
titre  de  Grand-Maître  a  prévalu  ,  ce  qui  ^^^^* 
ti'eA  pas  furprennant ,  puifque  le  chef  de 
rOrdre   en  a  toute  l'autorité  &  les  attri«         • 
buts  &  qu'il  en  a  la  féance  à  TEmpire. 
D'ailleurs  et  titre  nVtoit  point  entière^ 
ment  étranger  aux  Maîtres  d'Allemagne; 
Thieri  de  Cleen  ^   ayant  pris  la  qualité 
de  Grand*Maitre  de  l'Ordre  en  Allema-  NtuiSâmh 
gne  &  en   Italie  ,  dans  deux  recèJ  qui  f^^-SiA^" 
furent  faits  à  la  diète  de  Worms  1^  16  a.  psg.  tri 
diaide  l'an  1511.  *  ^'^^  * 

:  Pour  perpétuer  la  mémoire  de  cet  Médaîii«  ëe 
événement  ,  Cronberg  fit  frapper  une  Cfonb«j»« 
médaille  de  la  plus  grande  efpece«D  un  '^^  ' 
côté  on  voit  1»  bufte  de  ce  Prince  ;  le 
corps  un  peu  tourné  >  la  tête  entière- 
ment dé  profil  9  vers  le  côté  gauche.  Il 
cft  repréfentéavec  les  cheveux  fort  courts^ 
coefFé  d'un  chapeau  carré  &  retrouffé; 
la  croix  de  l'Ordre  fur  la  poitrine. 'Sa 
lunique  eft  d'étofie  fleuragée  ,  aînfi  que 
Je  vêtement  fupérieur ,  ouvert  aux  man- 
ches comme  les  dalmatiques  ,  &  bordé 
de  peaux.  L'infcription  autour,. eft  en 
deux,  lignes  ,  dont  la  féconde,  qui  eft  au 
b^t  de  la  médaille ,  ne  contient  que  lei 
deux  derniers  mots.  EUe.eft  telle  :  tFsh 


iSl  m  1-5  T  O  I  H  E 

thcf  von  Cronhrg  adminifi^^^or.  ^s  Hoehm 

vShe  «'f^-"'*  ^rdpsin  Prtuff^^  Hilfi^'*  Tmtf^ 

»E  Croii.  tfA'"-  O riens  in  Tmtfchin  uni  IFdfcf^m 

"^*        Landin.  Les  chîfFces  gravés  fur  le  champ 

àc  la  mëdaîUe ,  &  qui  marquçQt  4a  date 

^        de   M.  D.  XXVIU  ,  ùym  partagés ,  les 

deux  premiers  étant  derrière  la  téce  da 

Prince  &:  les  autres  du  côté,  du  vifageu 

.    Le  revers  repréfente  un  écu  à  rànûqnc 

écaftelé  :  au  premier  &c  au  quatrième 

d'argent  i  la  croix  de  (able  qui  font  les 

armes  de  l'Ordre  :  au  fécond  &  au  troi« 

fieme  9,  ce  font  les  armes  de  la  maifaa 

^  de 'Cronberi;  ;  &    la. croix  du.  6raftd«i 

Maître  eft  fur  le   tout  ,   touchaaf  aux 

bor^s  de  l'écn^  Le  cafque  de  la  droite 

"eft  tiq^bré  du  cimier  de  la  Grande  «Mat» 

trife,  qui  eA  une  croix.de  Gran^Maiii 

tre  (at  une   taible  oâogcMie   d'argent  ^ 

ayant  des  plumes  de  paon  ^  qui  fortent 

&  tous  les  angles  ;  &  celui:  de  la  gaii» 

che  9  porte  uii  vol  chargé  des  pièces  qui 

iCompdfent  les  armoiries  de  la  maifon  de 

Cronberg*.  L'infcription.eft  Es  bUibt  in 

fidtcht9iui  fo  langgot  fTil.  Ceft-à*dire, 

0n  s'en  fouviendra    tant  qi^il  plaira  â 

Dieu.  Il  eft  apparent  que  Cronbcrg  a 

voulu   matiq^er  par -là,  que  ni  lui,  ni 

fyn  Ordre  a'oublieroient  jamaûs  la  perte 

ie  la  Pruflis.   En  153}^  Cronberg  fit 


mi  l'Ordre  TfiUTONiQVE.  .»<} 

kiiùptr  des  thaUrs  ou  écas  avec  la  même 

^rr    ^  ^  YYYVI 

empreinte  (i).  •  VAtTHW 

Ce  n'étoU  point  aiTez  que  lK>rdre  eût  ob  Cro»-. 
choîfi  Walthcr  deCronberg  po^^  fon  chef ''^^^ 
ibas    le    nom     d'Adminifirateur   de    •*  (^^m^! 
Grande -Maîtrire  de  Prufle,  &  que  TEm-  tr«  i  rEt»- 
pereur  l'eût  confirmé   en  cetfe  qualité ,  P^"' 
en  lui  accordant  toutes  les  prérogatives     ^^^^ 
qu'avoîent  eues  Albert  de  Brandebourgs 
il  faîlolt  qu'il  fût  racore  recooni^en  cette 
qualité  par  tous  les   Etats  de  TEmpire. 
^Cett«  reeonnoiâance  eut  lieu  d'une  ma« 
niere  bien  autbentique  »  i  la  diète  de 
cSpire  de  Tan  ifi^^  où  ce  Prince  abaq«  ^ 

donnant  la  plaee  qu'il  avoit  occupée  eil 
1 5x7  y  à  la  diète  de  Ratisbonne  ^'en  qua< 
Uèé  de  Maître  d'Allemagne  &  d'Italie^ 
prit  la  (éance  de  Grand- Maître  de  TOr* 
dre 9  après  Mathieu ,  Archevêque  de  Salt^  GoUdfm 
bourg,  &  avwt  Vigaad,  Evêque  de  ^f'">',;/'r 
Bamberç.  fn*49^^ 

Les  vives  feeouflês  que  l'Ordre  effuJFoit  ^'^* 
de  toute  part  ,  demandoient  qu'on   ne 
négligeât  rien  pour  raffermir  fa  confii* 
tution  ébranlée,  &  Walther  de  Croo- 
bcFg  affi^tnbla  à  cet  effet  plufîeurs  grands 


(1)  Jean  navrd  Kohltr  a  Âiîc  graver  cette  bf l!e 
inédaiUc  dans  l'ouvrage  Mtitttlé  :  i^ochttuiUk  A»» 
f'^^fgfgehtmtr  hiftoTtuhtr  wfuniMuftigung,  Ifuremh%. 
1711.  pan.    I.  4^.  Jlo€k  pmg,  a  5.  »  fi  le  ifiaU'r  'eft 


it4^        Ht  s  t  o  ï  it  e     '-  * 

chapitres,  pendant  le  cours  de  Ton  Ma* 

WaltmsbV  giftc^^*  Dans  celui  qu*JÎ  tint  à  Francfort 

Dt  CnoN-  à  la  fin  d'août  15299  il  fit  un  Feglement 

*^^Kenat  r  ^^  confcntcmcnt  de  tous  les  Capitulai- 

WH*  2S^    f^s  9  pat  lequel  il  ftatua  que  tout  Che- 

'^  '   valier  qui  feroit  nommé  Grand  -  Com* 

'  mandeur/  Coadjuteur  ou  Stathalter  d'un 

Bailliage ,  ne  (eroit  confirmé  dans  l'une 

desdites  qualités  par  le  Grand  -  Maître  9 

que  quend  il  fe  feroit  engagé  1  ^.  à  être 

obéiiTant  &  fidèle  au  Grand*  Maître  &c.a 

•rOrdre ,  &  à  procurer  leor  avantage^ 

'autant  qu'il  lui  feroit  poflible,  ainfi  qu'à 

^confuker  lé  Grand -Maître,  pour  toutes 

^les  affaire  importantes  du  Bailliage  ,  8c 

les  Çonfêillers  ou   Commat>deurs   dudit 

«BailUage  »  pour  les  affaires  journalières; 

'%^:  à   affifter  aux  grands  •  chapitres  gé« 

néraux;  3^*  à  ne  vendre ,  ni  échanger, 

ni  engager  aucun  bien*  de  l'Ordre ,  fans 

'"'  '  k  confentement  du^Grand- Maître  ;  & 

.'       4^.  à  viliter  tous  les  ans  ^  ou  au  moins 

tous   les   deux  ans  ^  leur   Bai'lia^e.  Le 

Kd.  fMg.  Grand  •  Maître  jugeant   que  ces  fiatuts 

*^^  étoient   de   la    plus    grande  importance 

pour  le  bien  de  l^Ordre,  en  demanda  la 

-  jconfirmation   à   l'Empereur  ;  ce  qui  lui 

fut  accordé  le  xi^ août  de  l'année   fui- 

•  vanté  (i). 

V  CD  Ofl  aroure  a«  cxuait. «iTn  6t«adu  dts  féf^a* 


DE  l'Ordre  Teutoniqui.  %S^ 
Charles-Quint  ,  preffé  par  Ton   frère 
Ferdinand  ^  qui  craîgnoit  -également  les  '^JSrMWi 
Turcs  &  les  Luthériens ,  avoit  enfin  pris  db  c«omi 
le  parti  de  quitter  i'Efpagne  pour  venir  '^^^  -     ^ 
en  Allemagne  \  il  pafla  par  l'Italie  »  ou  il 
reçut  de  la  main  du  Pape»  les  couron* 
nés  de  Lombardie'  &  de  l'Empire  ,  8c 
arriva  à  AugsiM>ttrg  le .  i  ]  juin  1 5  io,  otk     i^^^ 
il  avolt  fait  aflembler  une  diète  générale 
de4'Empite  :  c'eft  i  cette  diète  que  le$  ^ 

Proteftans  préfenterent  leur  confe^on  de 
foi  9  qu'on  a  depuis  appeUé  la  confeffioâ 
d'Augsbourg. 

Pendant  qu'on  négocfoît  l  Augsbourg,  laTtmtwt 
pour  ramener   les   Princes  Proteftans  ,,^«  C'*»* 
l'Empereur  n'oublioit  point  les  intérêt$   ^'f-i^a 
de  rOrdrc  Teutonique..  Ce  Monarque*  * 

qui  jivoil:  donçé  radmioiftratton  de -la, 
Qrande-Maltrife  i,  Q-onberg  >  à  là  fin  de 
Tan  1 JX7  ,  voulut  lui  donner  rinvefti- 
turede  la  Prufle.de  lainaniere  la  plus  fo«^ 
lemnelle  &  pendant  Taflemblée  de  la 


dons  eapitillairêt  ,  ptiOr  à  Frantfort  !•  17  >  2^, 
29.>  ^  Se  11  4*août»  &  I  de  feptcmbrt  de  J'^m 
JS19  »  iasa  U  déduâibn  contre  Hefle- DircnftaCp,. 
imprimée  en  175}  (  nuMî.  321  ).  On  7  remarque  «lue 
G«orge.  d'EUz^  Gtand*^ Maréchal,  ComnacidettC  4 
May«Bce,  aToit  le  pas  fut  tous  les  Grands  Comfnan« 
Mettra  s  qaè  1«  Grand* Commandeur  d'AHCiîchc ,  pré* 
«éda  celui  d'Alfacc  ;  8c  que  W^aUher*d'Âniftel«  3tac« 
hâlcer  du  Bailliage  d'Utrecht ,  fuivoir  le  GraiMl«Com« 
mandeiir  de  Marboueg  au  de  HefTe  ,  Se  précédoit  If 
dé^utit  àjf  Grand -Coatoi^dciu  4t  Tiiuriii|f«. 


\1i6  H  I  «  T  O  T  R  E 

dietc,  pour  faire  voir  que ,  fi  l'Ordre  a  voit 

"^ALiTaEii  P*''^^  ^^  ^^    puiffançc  par  la'défeâion 

wt  CnoN-  d'Albert  de  ^  Brandebourg  ,  tette  trahribit 

•V*»  "      ne  lui  avoit  rien   6të  de  fa  dignité.  Le 

Roi  de  Pologne,  qui  s'ëtQÎt  douté  qa^il 

s'agîroît  de  Taffaire  de  la  Pruffe  à  cette 

cfietc ,  y  avoit  envoyé  îetn_  de  Dafrfzîg  , 

Cad.  j»4Z.  «Eveque  de  Culm  ^  avec  la  qualité  ti 'Am* 

Êùm.4.pMg.  iJ-ifTadcur  ,  &  Albert  y  avoit  envoyé  un 

de  fes  Confeillers  nommé  Glingenbeck  : 

mais  »  foit  que  ce  dernier  n*aît  pas  eu  le 

.    caraftcre  ^d'Envoyé ,  ou  qu'on  n'ait  pas 

voulu  recevoir  de  Miniftredela  partd*tin 

\Prince  rebéliè  à  l'Empire  >  Clingenbeck 

,    fut  obligé  dfe  fe  fauver  ,  pour  éviter  la  prî- 

fon  dont  il  étbit  menacé;  &  les  foUicita* 

fions  de  PAmbfaiTadeur  Pdoneis  ne  pu« 

Ant  retarder  tes  projets  de  FEmpereur. 

rtnaiûn  ^  Après  que  Gharlfes-Quiht,' revêtu  des 

pêg.  2^0  ômêmens  impériaux',  &c  accompagné  des 

^î/îerw#». '^'«^^^ws  &  des  Princcs   de   l'Empire, 

\ft,um.s.pag,  eut  donné  l'inveftiture  aux  Ducs  de  Po« 

^^cL('^ie  m<5rame,  les  x6  de  juillet,  ks  Comtm 

rmjLEccL  de  Helffenftein  ,  de  Ma<isfetd  ^  <!e  Mon- 

lit..  ,5,.  n.  ^^^  ^  j^  Hohehldhe  ,  Chevaliers  de 

Sarre  Hift.  rOtdrje  *&c  AmbafTadeuTs  ^e  Cronberg', 

tom.à!pag.  arrivèrent  à  cheval,  &  ayant tnîs  pied  à 

S<f9*  terre  ,  iU  s'avancèrent  deux  à  cteux,  pour 

fe  mettre  à  genoux  aux  piedi  du»trôn)e 

«fur  étoit  élevé  (ur  une  efpece  de  théâtfc 

qu'on  avoit  confirait  dans  la  gratrde|)fiKe 


lé'Attgsbourg.  Le  Comte  de  Helflenftein, 
pertaot  la  parole  ,  dit  qu'Albert  de  Bran-  ^]^^li^ 
debotttg  f  ayant  abandonné  la  Grande»  db  CROMn 
Maitriiè  &  l'Ordre  même ,  iU  Aipplioient  ■■**• 
Sa  Maieilé  Impériale  de  vouloir  donner 
à  leur  mMtre  I  inveftiture  de  la  Grande- 
Maîtrife  de  Pruffe ,  dont  elle  lui    avoît 
donné  depuis  long-tems  Tadminiftratfon* 
L^EIeâenr  de  Mayence ,  Chancelier  de 
l'Empire  en  Allemagne ,  s'érani  levé  poar 
prendre  tes  ordret  de  l'Empereur ,  répon* 
dit  que  Sa  Majefté  étott  difpofée  à  lui  aon« 
lier  fiàveftîiure'  de  laGrande^Maîtrife  8c 
de  Ja  Pruffe ,  ainfî  que  de  tous  les  pays 
&  droits  qui  en  dépendoient.(L'£leÀeur 
de  Mayence  étpit  Albert  de  Brandebourgs 
coufin-germaln  du  Duc  de  Praflfe.  )  Lei 
Ambaflfadeurs  toi|}ours  à  genoux  »  remer*^ 
icîerent  l'Emptreur ,  &  Vêtant  r^itîrés  ,  ils 
inonitereiit  à:' cheval  pour  aller,  reîidre  Ui 
léponife  ^  Grand  «-Maétre.  Le  ^rÂne  de 
l^impei-eur  fut  alors  environné  dei  Prin* 
€cs  $1  àes  Seigneurs  de  fa  cour  ^  en  at* 
tendant  IVnvée  de  Cronberg»  qui  ne 
tarda  pas  à  paraître;  Les  trmnpettes  âc 
50  gardes  dn  Grand '>' Maître  puvroient 
la;  mvéhe  :  enfuite  venoît  c^  Prince  v^t» 
d'^né  lonjg[ue  robe  de  damas  blanc  à  lar* 
ges .  manches  9   portant  la  Croix   de  la 
Çrande-Maîtrife  en.  broderie  9  fur  la  poi*" 
*^isie  &-Air  le  dos  ^  ii  étxyit  précéié 


%M  Histoire    . 

par  trois  ëtendarts  ou  banîeres  :  Tun  étoit 

wifSHiR  rouge  &  étoit  porté  par  Evrard  d'Ëhin* 

DE  Ciioir«  gen.  Commandeur  à  Haitbroa  (i^  :  le 

*****        fecond  qui  étoit  blanc  f  avec  la  Croix 

de  la  Grande -Maitrife  ,  étoit  porté  par 

Thierri  de  Palant ,  Commandeur  de  la 

fortereflfe  de  Revel ,  &  Envoyé  de*^al- 

ther  de  Plettenberg  ,  Maître  de  l'Ordre 

Teutonique  en  Livonie  (i)  &  le  troî« 

fieme  étoit  peut- être  celui  de  la.  Maîtnïe 

d'Allemagne»  ou  celui  de  l'Ordre  méme^ 

c'eft-à-dire,  un  étendart  blanc  avec  une 

£mple  Croix  noire  (jj*  t^  Prince  étoit 


(t)  L«s  Allemtndj  nomnietit  cet  étcnditt  s  Reickâ  ; 
Odtr  Blutfëhn,C*t(i  apparemment  i  cattfe  du  droit dM 
gjaivc  ,  qoç  VEm^tyémt.  dpaât  mx  Priticfi'de  rSni*' 
pire  :  on  voie  quclc^uef  Princei  portia  d^u*  ie«ts 
armes,  uiiaaaffricrde  |Hcùleicaufe  dan^me  droit. 
.^a)  Dans.U  t^tttiop  de'.i'iovefiîvvt  dtCranbeiy^ 
qu'on  trouve  dans  Gullerman»  ntfwu  C.  pag.zo6t.91L, 
lie  que  ot  fat  Tfaierrî  de  Baten  ;  nommé 'Fle'dc,  ' 
qwl  p^rti  l'éfcqdafff  dm  la  CraiMe't  Mattcifc  ;  0âis 
Venator  dit  que  ce  fut  ThietM  de  Paient.  Cette 
diUértact  «ft  peu  imponeate  ,  pirirque  !e«  deux  re« 
lationa  portent  que  ce  fut  le  Commaadcoc  de  Rj»» 
veî ,  Envoyé  de  Plettenberg  ,  qui  fît  cette  fonc- 
tion :  4<e  qtti  prouve  ciairentetit;  comnie  uoai  Te- 
yfotit  obfervé  ailleure  «  que  les  Chevaliers  Teufom* 
qnei  de  la  Livonie  ne  <*étoient  point  fépar^f  de 
ceux  de  la  Prufle  )5c  de  f  Allemagne. 

(I)  Le  Continuateur  de  J'^hi^ire  iéci^éfiattiqoa'df! 
M.  Fleiiry  j  dit  qu'il  y  avoit  trois  Chevaliers  qni 
portoient  tes  enffignes  ou  étendàrès ,  fie  les  relattona 
é€  etttfi  cérémonie.  •  rapportées  par  Venator  &  pat 
Guflerman  ,  ne  font  mention  que  de  deux  étendarts^, 
mais  il  n*cft  pas  douteux  qur  è'eft  pti:  erreur.  Ctzar- 
Zet  Qiôac  do«aa  rinveftiti^f  jde  I»  G<,uxdr>faiq|^a 

iuivi 


DE  l'Ordre  Teutonique.  189 
fuWi  âc  Tes  Ambafladeurs  qui  avoienc 
fait  la  première  demande  à  l'Empereur ,  ^^^^^i^ 
4e  Henri  du  Knoringep  9  Grapd-Com*  deCaoh* 
itiandeur  de.Xyrol,:de  Henri  de  Papen-  "^^^ 
heim  I  de  FfMétic  de  Stumfeder ,  de 
George  de  Walrode  &  de  Valther  de 
Heiflenftein  ,  tous  Commandeurs  de  rOr« 
dre  ;  enfuite  venoient  phis  de  300  9  tant 
S^gneurs  que  Comtes  de  l'EmpiriS  »  cha* 
cun  étant/ fuivi  de  fa  livrée  ,  qui^  for<» 
mpient  le  icoirtegQ  da  Grai>d  «  Maître  : 
chaque  cavalier  avoit  une  petite  bannière 
en  iigne  de  rë)oui(rance;  les  uns  la  por« 
toient  à  la  main  ,  d'autres  Tattachoient 
6%^leur  tête,  ou  bieçi  (ur  celle  de  leur 
cheyaU  Quarnl  ^on  ,fut  arci^  daqs  cet 
Qrdre,,.  i^u  pied  de  ta  rampe  qi^i  ^cpndui* 
foit  au  tr^ne ,  le  Qrand*Maure  &  ceux 
qui  dévoient  raccompagner ,  mirent  pied 
à  terre.  C'étoient  les  quatre  ÂmbaiTadeurs 
dont  noâs  avons  parlé,  avecles  Comtes 
d'Oettingen,  d'Ifenbourg^  deMansfeld^ 
à^  NaiTaui  de  Furftenberg,  de  Hphenlohe, 
d'prteqbourg,  6c  les  Seigneurs  de  Rapolf^ 


a«  fucceiTtur  de  Cron1)erg  ,  atec  les  mêmes  ce* 
rémaniei ,  <omtnc  nous  le  diront  cii  fen .  Heu  ;  9c 
Venator  aouj  apprend  non  feuleneoc»  qu'on  porta 
troii  étendards  devaVic}  ce  Prince,  mais  H  nommtf 
ÔRCOte  les  Cheralicrs  qui  les  pottoient  ;  cinfi  ce ttt 
dernière  relation  n'cft  pas  fufeeptible  d*errc«r>  &  on 
n€  voie  pas  '  pourquoi  le  fucccileur  de  Cronberg  , 
jlurakan  étendard  dt  pl«t»   Vtninor,  pag,  260è 

Tome  VIII.  N 


19^  H  I  S  T  O  IRE 

ceîn  Se  de  Bernen.  Le  Grand  •  Maître , 
WA^ri HBa  V^^^i^^  de  tro«   porte  •  ëtendarts ,  s*a* 
.Dk  Cmoii*  vança  yers  le  tr^e,  fie  lorfqull  'fut  4 
^^^^        portée ,  il  Tenouvella  la  demande  qu'il* 
avok   fait  **faire  par  fet   Ambaffadeur^, 
L*EIeâeur  de  Mayence  ,  ayant  répondu 
qu^on  la  lui  accôrdoic^  il  fut  /e  mettre 
é  genoux  aux^i^eds  de  l'Empereur  »  fit 
touchant  de  la  main  te  livre  des  Evan- 
'{ît^^  9  ^^  ^oi^  iur  les  genoux  <du  MeH 
naf que ,  il  répéta  mot  è  mot ,   les  pa« 
rôles  du 'ferment  prononcées  par  l^lcc- 
.  teur  de  Mayence  f  qui  lui  remit  fes  Iet« 
très  d'invéftirure  9  écrites  en  lettres  d'or. 
X'Empereur  ayant  fait  lever  le  Grand- 
Maître  ,  les  Chevaliers  qui  porioient  les 
Rendants  |  les  préfenterent  i  genoux  à  Sa 
Majèfté  ,  qui  les^toileher  l'un    aprài 
l'autre  à  Cronberg  ,  lui  donnant- par*  ii 
llnveftirure  des  drfférentes  dignités  ré»- 
nies  /ur  fa  pèrfonne  :  auffi^^t  les  tr<oif 
éiendarts   fureat 'jettes  ^bai  de  l'écha- 
faud  au  milieu  du  peuple  «  fuiyant  un 
ttfageobrervé  dans  l'Empire^  doiît il  n^ 
poîftt  aifé  de  démêler  l'origine  ni  la  raifoa  ; 
î  moins  que  cela  ne  fe-fafle  pour  don* 
ner  connorffance  au  peuple  ^  des  droits 
que  FEmpereur  vient  de  conférer  i  ce- 
lui qui  reçoit  l'inveftfture.  L'Empereur. 
ayamlVpée  de  fÇmpîre  en  main  ,  le 
Grand  «Maître  erMoudiaf  le  pommeau  h 


DÉ  l'Ordre  TeIttonique.    191 
le  baifk  ;  après  qaoi  l*&leâtur  de  Màyen  . 
ce  ,  donna  le  fceptrc  à  l'Empereur ,  &  WalthU 
Cronberg  le  toucha  9   étant  terni  par  le  de  Cilok- 
Monarque  :  ainfi  il  reçut  en  même  rems ,  ■^'^®* 
rinveffituFe^  comme  Prince  eccléfiaftique  Hùjs.Hifi. 
&  comme  fëcnlier-,  la  première  fe  don-  ilZ^^/^'g. 
nant  par  le  fceptre  &c  la  féconde  par  Të^  12/. 
cendarc  &  Tépée»  L'auteur  de  Vjin  de  ^^^^^p^g^ 
vérifier   les  daus  ,    remarque  que  Ber*-  »tff« 
thotd   de  liennéberg  ,    Archevêque  de 
Mayence  &  Herman  de  HdTe  ^^  Arctie* 
véquc  de  Cologne  ,  reçurent   en  1495 
à  la  diète  de  'W'ôrms^  rinvefltrure   par 
l*étendart ,  dès  mains  de   l'Empereur  9 
tandis   que  ^ufqu'alors  elle  n'avoit  été 
donnée  aax  Ecciëfiaftiques   qUe  par    \û 
jceptre.  Ferdinand ,  Roi  tle  Hongrie  fie 
^e  Bohême ,  fit  fes  fondions  à  ceue  cé- 
rémonie, comme  Ëleâeur  <le  Bobême« 
J'ai  cru   devdr  entrer  dans  quelques 
détails  fur  le  cérémonial  de  cette  iavef-, 
tîture^  que  nous  verrons  pratiquer  pour 
plusieurs  <?rands«  M jîtres.  CfA  le  même  Hn/ufâ^» 
que  ûiivît  Cfaaries-Qutnt  en  1 548  ,  iorf-  ^^* 
xnfiî    donna   rmvefiiture   de  VéltâotU 
de  Saxe  au  Prînce  Maurice ,  le  même 
à-peu- près ,  qu^avott  fuivi  avant  lui,  l'Em- 
^reur  Sigifmotid  ,  lorfqu'il  avait  <lonRé^ 
«n  14179    t'-éleâorar  de  Brandebourg  à 
Frédéric   Burgrave   de  Nuremberg  ,   Se 
.iqui  ftctwen^té  imxi  en  d'autres  iocca^ 

Ni 


192         Histoire 

^  fions  ,  mais  affez  rarement,  6c  lorfqué 

Wa^imher  c'étoit  une  première  invefiiture;  c'eft-à* 

T/E  croic.  dire ,  quand  un  Prince  acquëroit  la  pof** 

«ÊRo-    '    feffion  d'un   fief  qui  ne  venoit  pas  de 

Aicceffion  direâe  :  car  pour  celle  qu'on 

reçoit  à  chaque    mutation ,  foit  du  chef 

de  l'Empire ,  ou  des  poOetTeurs  des  fiefs  , 

ainfi   que   celle  des  Princes  Eccléfiafli* 

ques  ,  on  la   reçoit  ordinairement   par 

ibid.  pag.  Ambaffadeurs ,  '&  avec  bien  moins   de 

«itf.  cérémonie  ;  parce  que  les  Empereurs  l'ont 

ainfi    ordonné  ;    car  il    e(l  évident  que 

ies  Suzerains  donnent  les  inveftitures  dans 

la  forme  qu'il  leur  plaît.  On  en  voit  Ja 

preuve  dans  finveôiture  que  l'Empereur 

Ferdinand   II  donna   en    i<92)  »  dé    la 

Barre.mfl/dignité  éleâorale  àMaximilien,  Duc  de 

t^a' ^^"4  '^^vîere ,  qui  fé  fit  avec  bien  moins  de 

cérémonie  &  d'appareil  que  celle  dont 

nous  venons  de  parler* 

Teneur  des      Les  lettres  d'înveft'tture  que  Charle»- 

icttrcs  d'in-  Quin j  ^voit  fait  remettre  au  Grand*Mat- 

'w4f.  Guf-  ^PCf  par  lElecieur  de  Mayence,  conte* 

ttrman.n.  noicut  en  fubfiance ,  i*»peu«>prjès  les  mé^ 

5.  pag.  '^^-^esdiofesquele  diplôme  de  l'an  1517  , 

'530«     dont  nous  avons  rendu   coinpte;  mais 

l'Empereur  ajoutait  de   phis^'q^u'îl  or<» 

donnoic.  à   Albert   de    Brandebourg  de 

Rendre! à  Cronbergt,  la  Pniffe.&  tout  ce 

^u'il  avoki'prîs  à  l'Ordre:  H  ordonnait 

Hia  ^ême  chafe  aux  Préiats ,  ^C^^nin^- 


BE  l'Ordre  Teutonique.  19J 
déuts ,  &c.  qui  détenoient  de>  biens  de 
rOrdre  y  &  enjoignoit  à  tous  les  Pruffiens,  ^]^^r*„ 
de  quelque  condition  qu'ils  fujOfent  «  de  de  Cao»*» 
fe  foumettre  à  Walther  de  aonberg  >  "^^^^ 
Adminiftrateur  de  la  Grande*Maîtrire  de 
Pru/Te  ;  caiTànt  &  annulant  les  fermens  » 
les  hommages  rendus  &c  autres  obliga*- 
gations  s  comme  ayant  été  contractées 
téméraîremeat  &c  illégitimement.  L'Em*; 
pereuc  ordonnoic  aux  Eleveurs,  Prin- 
ces )  &  autres  membres  de  l'Empire  , 
de  remettre  Walther  de  Cronberg ,  &c 
de  le  '  maintenir  dans  fes  droits  ,  &c. 
fous  peine  de  ion  indignation  &c  d'une 
amende  de  100  marcs  d'or.  Ce  di* 
plôme  eA  daté  du  a.6  juillet  »  )our  de 
rinveftiture*  .    / 

Après   avoir   reçu   rinvefthure  de   la   ^  Gwtîon 
Prude  9  Cronberg  repréfenta  juridique- ^^p"** 
ment  à   l'Empereur  ,  comment  l'Ordre?     ,^^q. 
ayoit  fait  la  conquête  de  ce  Pays ,  pliip 
4e  '300  an$  auparavant ,  avec  l'aide  des 
fouverains  Pontifes  ,  des  Empereurs.  ^ 
de  l'Empire  <  1  j;  comment  Albert ,  ayam    ^<'^«  ^""^ 

._  v^  tP4. 

U)  L'Empereur  ,  rippottant  dans  Ton  décret  U 
fhînce  du  Grand  -  Maître  ,  dii  i^e  l'Osilre.  aeeie» 
réduit  la  Prufle  rous  U  puiiïance  ,  à  l'aide  def 
IfsLpes,  des  Empereurs,  ^c.  â  cjuoi  il  ajoute  :  Prm^ 
tereà  prcefmùt  nxf/iris  antecejjbribuâ  ,  atque  Jacro  '!?«• 
mano  Jmperin  in  proprïetfittm  ,  propugnatutum  6r 
prottSioaetu  MUSotibu*  »  '  Princip'rhus ,    ComUibuM. 

N3 


§94  Histoire 

été  reçti  dans  l'Ordre,  &  élevé  k  là 
ynlrnlti  Grande- Maitrife,  avoit  juré  d'en  main- 
r^tCROH-  tenir  les  droits;  protneife  qui  avoir  été 
i**Gi  également  faite  par  le  Margrave  (on  père 
&  par  Cafimir  Ton  frère ,  qui  ^voient  été 
fcs  répondans  ;  que  non-obftant  eeb  ledit 
Albert  avoir  abandonné  TOrdre  &  1» 
Religion  ,  &t  fécularifé  la  Proffe  autant 
qu'il  étoit  en  lui;  &  que  malgré  qn'il 
eût  promis  fidélité  à  TEmpirt,  à  la  dtett 
de  Nuremberg,  il  en  avoit  feuftrait  ta 
PruiTe  f  pour  la  foumettre  au  Roi  de  Fo* 
logne  ^  après  quoi  il  s'étoit  marié  ;  c'eft 
}k)urqaof  le  Grand-Maître  demanda  qu^oo 
donnât  tin-  décret  contre  Albert ,.  afin  q«e 
t^Of dre  pCcC  recouvrer  ce  qu'on  lui  avoit 
«  enlevé,  L'Empereur,  après  avoir  rap* 
l^ôtté  en  détail,  let  raifons  de  Cron* 
berg ,  donna  le  décret  qu'il  demandott  » 
fit  dit  en  s^adreflant  i  Albert  :  n  Commo 
•tui  avez  abandonné  lOrdre  8tJa  Re* 
Kgiort ,  que  vous  vous  êtes  marié  ^  &  qiie 
vous  vous  êtes  emparé  de  la  Pruflt  , 
tous  êtes  déchu  parle  fait  de  la  dignité 
de  Grand  Maître  ;  c'eft  pourquoi  nous 
avons  donné  à  \^alcker   de  Cronberg, 


H^ 


ItarùnthuM  êtqué  Sfutfiri  Oréini  Gttmanim  în  n* 
fùgium  3  fufientationem  ,  ^  kâfpitsit  pran0mi* 
nato  umpon  fofftdtrit  si^f  dtfkndtriu  Loc»  %\U 
J«è.  170. 


DB  t*ORDRE  TeUTONIQUE.    09^ 
ràdfnimftration  de  la  Grande^^Maitrife  &  S 
Ttnveâkure  de  la  Pruffe  avec  les  droh$  w^l^her 
régaliens  ^  &c.  vous  ordonnant ,  fous  peine  de  Ckon- 
d'être  mis  au  ban  de  l'Empire,  de  rcn.  '■'^^• 
dre  la  PttxfÊs  au  Prince  Adoiiniftrateur , 
huit  femaines  après  l^nfîhaation  du  pré- 
ienc  ■mandement.  Cependant  (i  vous  croyez 
aYoîr  quelque»  r^ùTons  à  alléguer,  ndus 
voua  cîioos^  à  comparoitre  au  botit  dé 
tffenle  jours,  à  compter  du  moment  où 
1%$  bttk  fetnaîaes  {ermit-  écoulées  ;  vous 
fixant  trente  autres  jours  pour  le  fecoïKl 
ferme ,  6t  encore  trente  autres  jours  pour 
tt  troifieme  &  dernier  terme  :  &  fi  dans 
le  tems  de  ces  nonante  jours ,  vous  ne 
comparoiflez  pas  devant  ta  Chambre  Im-' 
périale,  ou  R   vous  ny  alléguez   point 
4ci    raitons    fuffifantes   f    on    pronon» 
ccra  la  fentence  du  ban,  Se  on  procé» 
<lcra  contre  vous  ultérieurement.  Donné 
à  Augsbourgle   14  novembre    1^30.  1» 
Ce  décret  »  de  méine  que  toutes  les  fen« 
tences  qui  dévoient  émaner  de  l'Empire, 
ne  pouvoiem  fervir  qu'à  prouver  la  juf- 
fîce  des  demandes  de  TOrdre ,  dont  per- 
sonne ne  doutoit  :  c*étoit  une  armée  qu^i! 
falloit  au  Grand- Maître,  pour  recouvrer 
te- patrimoine  de  Ton  Ordre;  &  malheur 
reufement  ily  avoit  une  telle  fermentatbu 
dans  l'Empire  ,  que  Charles- Qaint,  mal* 
gré  toute  Ai  puifiance  ^  ne  pouvoit  don* 

N  4, 


196        Histoire 

ner  ce  fecours  efficace  au  Grand-Maiere  l 
WalthÉr  ^  encore  moins  s'embarqaer  dans  une 
DE  Crok-  guerre  ouverte  avec  la  Pologne  :  ainfi 
BMo.        ji  £y^  jjjf^  j^  prévoir  que  les  décrets  de 
TEtnpire  ne  rendroient  point  la  Pruffe  à 
l'Ordre  Teutonique.  Malgré  cela  ;  il  étoît 
du  devoir  de  Cronberg  de  ne  rien  né^ 
g'îgc""  pour  obtenir  le  rétabJiiTement  de 
ion  Ordre;  il  s'en  acquitta  fidèlement  j 
'  &  rinveftiture  de  la  Profle  qu'il  avoît 
reçue  à  Âugsbourg  )  dut  encore  augmeo* 
ter  la  craime  don^t  Albert  étoît  agité.    > 
ïflquîctude      Avant  d'avoir  connoilTance  du  décret 
ïî^^fcdude    l'Empereur,  AlbeYt   fe  fendit  à  U- 
Roî  de  Po-  diète  affemblée    à  *  Péttikov   aw  'm(M 
'^s^"*-      de  décembre  :  le  Roi  de  Pologne   y 
'^3^'     étoit  ;  le  Duc  lui  fit  part  des  motifs  d^ 
fes  inquiétudes  par  l'organe  defonChan* 
Cod.  pul.  celîer.  Le  difcours  de  l'orateur  contetiok 
tnm.4.num.  j^^^^  parties  :  dans  h  première,  il  de*: 
^  fnandoit  pour  Albert  le    droit  de  conp- 

courir  à  l'éleélion  du  Roi  de  Pologne  (  i). 


(i)  La  première  partie  de  ce  dîicours  renrermie 
une  chofe  digne  de  f emarquc ,  au  fujet  de  i'indé- 
reodance  de  la  Mafoyie  â  l'égard  de  la  Pologoe^g 
8c  de  fa  dépendance  de  PEmpire  :  Beinéh,  die  1*0*- 
rateur  j  ^um  J^ux  Mafovi»  nunquam  volvlt^  Rfgtm. 
"Polonict  dominum  feudi  àgnofcere ,  fed  gtôrîatUM  eft 
hàSenua  de  Romano  Cx/kre  Manàrcka ,  ntque  fuit 
sinquam  a  Rege  Polonitt.,  quo4  Princep*  meus  cltg» 
menùjjtmua  fciat ,  aliquà  foUmnitau  inveftitus»  Loc* 
cH«  pag*  273*  Cette  afl^wiion  a  i%i  èçmit  en  plclfis 


Î>E  L'Oai^HÊ  T^UTONIQUE.    t^J 
&  idans   la  ieconde  »   après   avoir  parlé 
de  rinvcftiture  de  Gronbcrg  &  de  Ten    ^^^^J^^ 
vol  de  Georges  Clingenbeck»  qui  s*ëtoit  de  Crohi^ 
fauve  d'Augsbourg  pour  éviter  la  prilbn^  •^^^      i 
comme   nous   l'avons  déjà  dit  ailleurs^ 
il  ajouta  ;»>  Mon  maître  eft  certain  que 
l'Empereur  &  le  Roi  Ferdinand  ont  fait 
de  grandes  promefTes  au  nouveau  Grand* 
Maître  ,    pour   le    recouvrement  de  la 
PruiTe  :  d'ailleurs  îl  connoit  le  mémoire 
plein  d^nveâives  &l  de  calomnies ,  con« 
tre  lui-même  &c  contre  Votre  Majeftéj 


éUte ,  &  n'a  poinr  été  contredttt  par  la  répcuife  du 
Rai  de  Pologne.  Ibid»  pag.  275.  L  Empire  «  cie  foa 
i6cé,.  n'avoic  pas  perdu  de  vae,  les  droits  qu'il 
f rétenddh  avoir  (nr  la  Mafovie.  Dans  les  afticlcs 
^i  furent  fai»  an  fnît t  de  la  matitcule ,  ^»r  V%m* 
pereur  U  la  diète  d'Aug&boiwg  en  is^t  ,  il-  fui  ar* 
ticé  que  \%  duché  de  Mafovie ,  étant  tombé  tu  pOu* 
9<rir  du  Roi  de  Pologne,  par  Tcxtinâion  de*  Di^ci  « 
l'Empereur  &  la  diec  lui  écriroient,  afin  qu'il  ne 
éroublât  poîAt  fEmpire  Romain  dans  la  ooflefioA 
fles'  droits  qu'il  avoic  fur  ce  duehé.  Neoe  iaml  dtw 
Jt.  Ahfchitdt,  Part,  a.  pag.  607^  Coorard  deMa*» 
Toviê  poffèdoit  ce  duché  indépendamment/  Braué 
de  Script.  Palom,  pag^  ts2*  Locfqu'il  donna  le  pays 
4e^C«lm  aux  CHevaUerf  Teutoniqvei  ^  •&  U^-étok 
alors  régent  de  la  Pologne ,  &  tutear  du  îeunc  Bo« 
lei^s  »  foa  neveu ,  il  fit  cetu  donation  (ans  exciter 
avcufie  réclamation  de  la  part  àt%  Polonois^i  &  nqu# 
voAont  dt  voir  que  Tes  feccefleurs  n'avolept  ceffé  iù 
prétendre  la  même  indépendance  qi^l  a  voie  eue  ,  ^ 
l|tte  TEmpire  o'avoît  pas  oublié  fes  droits  fur  U 
Mafovie  ;  ainfi  on  ne  voit  pas  i  quel  titre  ,  lert 
j^olonolt  ont  prétendu  revendiquer  ce  qui  avoit  été 
donné  par  le.  D^^c  Conrârd.  Cette  remaraue  ai]^« 
fQ\t  été.mi^iis  yUcée  au  commeDcemeat  dt  1*0^- 

•        Ni  ' 


^  que  te  Commandettr  de  Fdlin  en  hW<^ 
Wai^t^er  ^^^f  *  P^^^^  **^  y  *  quelcjues  Mknée% ,  en 
•«  Cro».  Efpagne.  Le  Crawd-Maître  cit  àfeit  der*' 
•**®*^  .  niércmènt  amatit  à  U  dfeete  d'Augsbowg  < 
en  préfetîtâîit  un  mémoire  pat  leqotl  il 
cherche  à  armer  TEmpeteiir,  tes  Princes 
&  la  NobUffe  de  rEmpîre  contre  Votre 
Majefté  &  contre  mon  Maître  Ct).Q«ûi' 
que  tout  cela  (t  (on  paffé  dans  te  fe* 
cret^  Clîngenbeck  a  fi  bien  fait  i  qa'iatt 
inoy«n  des  patens  &  des  amis  de  motk 
maître,  il  s'eft  procuré  é^s  «xemplaifeé 
«lex:es  libeltesi,  que  }\i  l'honneur  de  pré- 
feriter  à  Votte  Ma}cfté  ,  au  nom  de  mort 
Pritïce.  Cc^mme  le  nouvew  Grand  N4aî* 
.  tre  revendique  la  Pruffe ,  qu'il  a  reçu  de 
grandes  pronteife  de  TEropereur  &  dii 
Roi  Ferdinand ,  U  que  les  Chévalîeft 
d'Allemagne  &  de  LivoniB  ne  ceffent 
4i^intriguer  ;  mon  Maître  prie  Votre  Ma? 
jefté  &  tes  tltefl^res  membres  de  la  diète > 
4e  nommer  des  Généraux ,  de  faire  afienw 


Éeyîcht  nroti  Preuffitvken  ëhfaU  ,  t|ttè  le  Irrattdfc 
Maître  Jean  Euftaclie  et  Wcrfterttach  ,  a  hU  HiMift 
«riiiier  à  M«yciice  tu  Ki^ ,  en  y  eWutàikt  un  àrt^ 
hdcmtnx.  Ce  rointieire,  qiit  €oh  icr%  îlii^réfîanti 
inroit  pu  téfcer  ^^neHue-  fà/nt  Ht  te»  ttB^a|ev  ib 

It  A'si  FM  tenait  à  €ft  K^uérît  lia  atiPplaun 


Dft  tOUDRË*  TEinroiriQVE:  ^99 
bter.  des  troupes,  6c  d'indiq^ef ^reiMkoit  ^ 
oà  elles  devront  fe  réunir  airec  celles  dér^^^]^*j^ 
là  PniiTe  9  en  cas  que  les  ennemis  entre  m  Cn^g- 
prennent  quelque  chofci  (bit  par  mer,.*?-^- 
&it  par  ttrre,,  (iippliant  SaMajefté,  de 
M  pas  regarder  cette  précaution  comme 
inutile,  d'amant  quM  eftplas  fâci^e  de* 
,  s'oppofer  au  mal  naiiTant ,  que  de  le  guérir^ . 
^and  il  eft  invétéré  ;  au  furpius  ce  n*eft 
point  la  ^xvSk  feulé  qut&eA   menacée , 
le  royaume  de  Pologne  court  le  même 
fîfqne* 

Le  Roi  répondit  ptr  écrit  le  19  dé<i»  nu^nm^ 
çembire,  &  ta  demande  qu^Albcrt'  avoir  '^^' 
tèx  faire. par  Ton  Chancelier,  que  tout 
ee  qui  s'étoit  palTé  au  fujet^u  nouveau 
Geand^Maltre,  étott  contre  fon  attente, 
ht  qu'apparemment  l'Empereur  s'étoit 
biffé  «n traîner  par  une  impulfion  étran* 
gère  ;  qu'il  avoir  chargé  l'Evéque  de 
Culm  »  (on  Ambaffadeur ,  de  faire-  i  et 
Aqet  y  tout  ce  qui  convenoit  auprès  de 
rampervuT}  fic-^-tl  avok  délibéré  avec 
lé  Sénat  ,  fur  la  levée  d'un  >  pins  grand 
nombre  de  troupes  ,  pour  réfifler  aujk 
entreprife»  des  ennemis  du  royaume  ( 
qu'àinfi  Albert  pouvoit  compter  fur  Ton 
^ours« 

Le  ao  mars  15)1  »  Albert  reçut  par  Aibcn  rc* 
un  hnifibr  de  l'Empire,  le  décret  du  14  |^;;  \  *<* 
Novembre  précédent  ^  qui  le  citoit  \  r£hspcî<«r« 

.  N  6 


joo        Histoire 

'  comparoitre  devant  la  Chambre  Impi^ 
Vmther  "^'^  *  î'  °^  fit  aucone  rëpoofe,  mais  il 
«E  Crom-  fe  hâta  d'envoyer  iin  dépoté^  au  Roi  de 
»-&«•  Pologne  f  pour  imfdorer  Ta  protcâioo  ^ 
ftnd^av^  W  deroaoûer  conieîi.  L'Envc^é,  étast 
•béir.  arrivé  à  Cracovie,  adreffii  un  long  cK^ 
Cod,  PoL  ^onrs  au  nom  de  Ton  Maître  •  au  Roi  & 
9^^.  aux   Sénateurs  qui  le   trouvoient   avec 

1531.  lui  y  les  pliant  de  lui  indicfuer  k  manière 
dont  îl  devoir  iê  conduire  pour  éviter 
le  danger  »  &  fuppliant . le  .Roi  de-  lui 
envoyer  un  mandement  inhibitoire  >  pour 
lîif  défendre  9  ious  peine  de  la  perte  de 
/on  fief  y  de  comparaître  devant  les  Tri^ 
bunaux  de  l'Empire,:  après  quoi  l'En» 
Yoyé  indiqua  au  Roi  ,  les  takons  qu'il 
""  pouvoir  employer  vis-à-vis  de  TEmpe^ 
reur.  Albert  ne  rougiflbir  ^as  de. contre^ 
<fire  9  par  IVs^ne  de  fon  Miniftre  ^  tout 
ce  qu'il  avoir  dit  &  faif  étant  Grand- 
Maître.  Cette  longue  diatribe  eft  tm 
abrégé  de  toutes  les  fauiTetés  alléguées 
par  Dlugo/s  &  fes  c^ifle» ,  (ur  l^quelks 
Skins- ne  ferons  aucune  remarque  i  car-  ^ 
fi  le  leâeur  a  oublié  les  preuves  qii« 
H^  avons  i^ipportées^  précédemment  ^ 
nous  ne  pourrions  que  l'inviter  à  recoin* 
mencer  la  leôure  de  cet  ouvrage  >  &c 
nous  fentons  bien,  que  la  pr^po/ition^  ne 
feroit  acceptée  de  perfoiine.  Le  R<>i  ^ 
jhid.  num.  oondit  par  ^écrit  hf  %6  wfU  j^qu'AU^' 


ferolt  bien  d'envoyer  un  député  y.  corn* 
jneil  Tavoît  propoié»  pour  prouver  a  la  w^Î^hb» 
.Chambre  [mpéria^te  qu'il  n'étpit  pas  fujet  o*  Cnoiij 
[dt  rtmpîrc  pouf  la  Prufle  »  '  &  cpi'îl  nç  "*^      » 
4evoit  répondre  fur  cet  objet  qu'au  Koî 
àe  Pologne  :  il  ajoutoit ,  qu'il  envenok  ] 

des    inftruâions    à    fon    AmbalTadeur   , 
pour  prouver   ta  même  choie  à   TEm- 
pereur ,  &  promettoit  de  défendre  Al* . 
hert   de.   tout    fon    pouvoir^    Sigifmond  nu/numii 
ilmffoit   en   difam  ,    quM   enverroît  un  •^*' 
d^écet  pour  lui  défendre  d'obéir  ï  l'Em- 
pire  ,   fous  peine   de   fa  perte    de  fon    . 
Sçf  ^  comme  il  Je  lui  avoît  demanda 
Ce  décret  fut  expédié  troi^  ioors  après  • 
jk^  envoyé  v^  Duc   dei  Prufle,   Le  Roi 
le  commeiQçoit  p»:   ttn  jfnenfoQge  »   es  ^  ^    ,  ^^ 
difant  »  qu'il  avoit  apptîs  la  veille  i^  par  .    ^. 

iquelqif^ùn  de  fes  fujets»  qu'Albert  avoit 
(été  cité  a  l'Empire  :.  ce  n'eA  pas  le  fegt 
qui  fe  trouve  dans  cette  pièce  ;  mais 
Qous  ne  croyons  pas  devoir  nous  arrê- 
ter à  de  pareils  détails.  , 

L'Àmbafladeur  de  Pologne,  s'étant  ten*  J^^^^  •* 
du  à. Bruxelles  le  i  du  mois, dé  feptem*  i>£mpîrc. 
fcre  15}!  ,  tâcha  de  perfuader   àl^Empe  Mcmoirct 
rcur ,  qu'Albert  ne  devoir  point  répoir-  a'aJ^i! 
dre  à. la  citation  qu'on  lui  avoit  faite,     i^^^r 
ftc  le  prîa/d'emgécher   qu'on   procédât 
ultérteur«mmt  conitre  ilui  ;  mais  ce  fut 
eA^VaiiifAlbçrt  n'ayant  pas  eompam  do^ 


jdi  HT  r  s  T  o  I  fc  E 

vant  là  Chambre  Impériale  de  Spire»  <!e* 
^^^^[J^j^Tribonal  porta  lé  19  janvier  ijTJi,  «né 
nt  ckon-  Te^itence  par  tacfnelle  elle  le  mettoit  ati« 
■**^        bân  de  i*Empîre.  L'Ambaffadeur  de  Po- 
.f"*  ^*''  'oRnc  réclama  de  nouveau  »  &  dît  dans 

■  OUI*  4if  MlAk'        ^ 

#«<N  Ton  mémoire  9  «{n'étant  à  Francfort  dOc 

t^!  ?j/*"  tem$  de  la  foire ,  il  a  voit  vu  cette  fentencer 
^•/     '*  affichée  &  la. porte  dé  TEglife  principa* 
lw!%f*''^*  :  ce  qyi  '  inditjue  que  la  première  ré^ 
damatioA  des  Polonois,.  a  voit  été"  faite 
f  li  rHTue  du  printetns*  L'Empereur  ayant 

ê»mmmiiqtté  Vécrtrde  i'Ambafladeur  Po» 
lénob,  au  Grand- Maître,  celui-ci  y  té^ 
pondit  par  un  fong  mémoire  daté  de. 
RBti$lK>nne9  le  |  de  juin,  l^jt,  qu'il 

Sréifentâ  au  Mènarque,  C'eft  une  expo^ 
tion  de  ce  qui  s'êtoit  paifé  depuis  To^ 
^'*  ikine  xïe  :l*Ordf e  jufqu'sru  tems  nréfenti 

(riroù  Cronfoerg  comluoit  que  ^^l^Ordre 
Mant  des  droits  inconteftables  fut  la< 
PruiTe  qui  dépendon  de  l'Empire ,  il  de« 
inandoit  que,  lom  d'annuller  lafentènce. 
du  bânnifle^nent ,  prononcée  contre  AU 
Bert  j  on  en  accordât  les  exécutoriel- 
ks  (tj*  Pendam  ce   temi   le  Duc  àt 


ei>  Ltf  uMret  de  té  PMffe»  éunt  petiatt  poat 
VOt^tt^  k  rédaâtor  de  ce  mémoire,  n'a  pu-ftiik 
•auf  les  points  împortaos,  qu'il  euroît  pu  y  fairt 
«iiirer«  Se  a  même  lait  «ne  fakre  de  emnologie  , 
atèi-grolfiere  I 
tuiçe  avaat 


K.  patfqu'îl  Bitrqtteiff  ConeiJe  de  Con^ 
U  bataHlf  de  PIôwcic  ,  Si:  la  (bftteaee 


DE  L'Ok&RB  TfctJtOmQUE.    }0) 
Praflfe  faifoit  ttaVaîUer  à  (on  apologie  » 

Îtt^il   idfeflfou   à  rEmpereur  ,   au  Rt)î  ^^gS*^^ 
îèld'iMftAd  (bti  frère  9  è  toai»  les  Printe»  ]>t-CM)N« 
8t  Eeats  de  TEmpîte.  Il  l'envot a  dVbor4  ■«"• 
artt  Roi  de  Pologne  à  Cracovie,  oà  elle  ^Jf'-  •«••^ 
liit  tranfcrite  ie  8   dt  Juin  ;  mats  )*ig»'*'* 
fiore  quand  elle  fut  prérentée  à- rÉm» 
fite.  Les  mêmes  raîfons  ^  qui  nous  onf  cm* 
péthé  de  répondre  en  détail  «  au  difcours 
que  le  Mtniftre  d* Albert  avoir  pronon* 
ce  dtvant  le  Roi  de  Pologne  raimée 
précédente ,  font  cauiê  que  nous  n*ana« 
liferons  pas  et  long  mémoire»^  Nous  tt* 
marquerons  feulement  qu'Albert  préteo« 
doit  prouver  que  tes  circonftances  IV 
voient  forcé  de  fe  foumettre  ^  ta  Poio« 
gne  ;  6e  nous  dirons  encore  que  ^  s'ils 
y  ayoit  été  contiiMm  pttr  une  force  irré^ 
Mibie  ,  il  auroir  dû  s*y  foumettre,  eh 
foufcrivant  à  la  paix  de  1466^9  fie  noti 
en  dépouilUnt  TOrdre  dont  il  avott  juré 
de  conférver  les  droits  :  mais  Albert  en 
appellolt  à  un  Concile  tenu  fuivant  la 
doârine  du  vieux  &  du  nouveau  Tefta* 
ment  ,  pour  faite  voir  qu'il   avoît  été 
amorifé  à  trahir  la  religion  &  fon'Or*    . 


ftiWlrak  pronoAcéc  en  ftvtur  éts  Cberalierf,  f§M 
hi  Roife  4c  Nofigriè  6l  ie  ibhlmv.  Il  mârqat 
Mfi  Ifl  f«ix  ^  StseK  ctt  1496  ;taBdii  «^n^eUs  e«f 
VfH  le   Ml   flut   tird«    mais   c^cft  ftitl    ètn  i»a 

Amis  4»  c»|H  #«  «TtUfftfi^ 


)o4        Histoire.;^ 

^dre  ;  8c  nous  ae  prendrons  pas  la  pemê' 
^^^la.  ^^  répondre  ftir  cci  obitt.  Ce  Frince  y 
»c  Cro»-  a}((»iicott  le   farcafae .  fie  d*iuie  manière 
•**^        très  pîquante.^  pour  TEmpereor  ^  car ,  di- 
(qïî'W  9  fi  tes  Chevaliers  fe  trouvent  d^ 
sués  de  biens^^  ils  aurotent  (dus  de  dr<Ha 
&  ils  auroient  moins  de  peine  de  recou- 
vrer les  pofleflions  cju'on  leur  a  enlevées 
dans  la  Sicile  »  la  Fouille  ,  Tltalie  &  aîU 
leurs ,  que  de  Te  confumer  en  pure  pei- 
te ,  pour  envahir  des  biens  qui  ne  leur 
aT?partiennent.  pas  ;  c'eft-à-dire  la  Pruflê.^ 
U  finiflbit,  en  difant  que  »  fi  cette  apolo« 
gie  ne  fati^fairoit  pas ,  il  en  ferok  paroître 
une  plus  ample  ,  à  laquelle  on  travaiU 
loit  déjà. 
R^cltms^      L'année  1%]^  k  paffa,  fans  produire 
4e^oioga«!  d*évënemenf  remarquable;  mais  le  Grand-; 
Eiécuco-  M3Î<re  l'employa  non-feulement  à  folH- 
are  Ai^rti  ^^^^^  ^^  décrets  contre  Albert ,  mais  eiii- 
1^34.     cote  i  tâcher  d'obtenir  des  fecours  elFec^ 
tifs  pour  recouvrer  la  Pruflte  f  car   ce 
Prince  avoit  un  zèle  infatigable  pour  les 
C04.  Foi.  intérêts  de  fon  Ordre,   Au  mois  de  mai 
f*m.4.n«m.  j^  p^j^  i$j4,  le  Roi  de  Pologne  écri- 
Ao^^^j^  vît  à   l'Empereur,  à  Ferdinjind  Roi  des 
**^*  Romains  ,  aux   Préfidents  &  au5f  Juges 

de  la  Chambre  (mpériafe^  aui  Ëleéleîirs 
fiir  aujt  villes  de.TEfnpirci  ,»  pOur  fôîjriÇ 
révoquer  la^femence-  de  banniifemem  ^ 
proaoncét  contre  hlhtîi,  i  6ç  U ,  dé^àr oît 


DE  l'Ordre  TEtrrôNiOûE.  joç 

qvTû  reeardoît  comme  fait  à  tui-méme , 
tout  ce  qu'on  pourroît  faire  contre  fon  valthek 
toeveu.   Ces  fëcïamattons  n*em péchèrent  m  crom« 
point  que  la  Chambre  Impériale  de  Spire  '**'®' 
ne  portât ,  le  i6  de  juillet  >  un  mande*  Apt  Guf- 
dément  exécutoriel  contre  Albert  ,  qui ^l^'^^'^j^^ 
contenoit  une  citation  devant  le  Trîbu^ 
nal  de  TËmpire  ,  adreflee  k  tous   lés 
fujets  de  la  Pruffe. 

L*annëe  fui  vante  fut  remarquable  par  ^^^?^^ 
ta  mort  du  célèbre  Walther  de  Plettcn-  Luihéranif- 
berg,  Maître  de  l'Ordre  Teutooique  cn"î«"^^ 
Livonîe;  mars  avant  d'en  rapporter  l*é* 
poque  précife,  i(  convient  de  reprendre 
lés  chofes  de  plus  haut.  Pkttenberg  qui 
avoit  mérité  \*attachement  des  Livoniens 
par  Tes  fuccès  contre  les  RuHes  ^  par  la 
fagefle  de  fon  gouvernement  &  par  foa 
amour  pour  la  paix,  étoit  devenu,  conw 
me  nous  l'avons  dit  en  fon  Heu ,  Souv^ 
rain  des  états  de  TOrdre  en  Livonie  : 
xette  élévation ,  qui  ajoutoit  à  la  con<î<Jé- 
tîôn  q\i!  lui  étoit  due  ,  aurôit  pu  fervîr 
au  bbnheur  de  fes  fujets,  fi  l'héréfie  qui 
mettpk  l'Allemagne  en  feu  depuis  quel- 

3ue  tems  ,   n'avoit   étendu    fes  ravages 
ans  la  LtvonTe.*  Un  certain  Knopken ,  GaMu/a^ 
ch^ffé  de  la  Poméranie  par  TEvéque  dc^^^f  ^^^^ 
Canlin  V  vint ,  en  1 5  it ,  fe  réfugier  à  Ri-"* 
ga ,  où  il  avoit  un  frère  ,  Chanoine  de 
la  Caibédrale  ,  ii  y  apport  les  prcmie- 


)0é  H  I  «  T  0  1*  B     - 

'  res  fMiencet  du  Luthéranirme •  Il  falloU 
'ViOTHm  V^^  '^'  crprits  fuflent  bien  difporés  à  lef 
»B  Ckov*  recevoir  ;  car ,  dès  l'année  (uivante  t  le 
•^•^        Magiftrat  demanda  à  rArchevêquc  d'éta- 
blir des  prédicateurs  Luthériens.  L<Hn  d'ac» 
corder  cette  demande,  le  Prélat  envoya 
tr<»s  Ecdefiaftiquetf  pour  implorer  leîe* 
COUTS  de  la  régence  de  l'En^pire ,  <}iii 
donna  un  décret  pour  ordonner  aux  ha* 
bilans  de  Riga  de  remettre  tout  (ur  Tan*- 
cien  pied  >  fous  peine  d'être  bannis  dt 
l'Empire.  Ce  décret  ayant  excité  un  grand 
tumulte  ,  le  Commandant  du  château» 
Suivant  Arndt,  &(le  Commandeur,  feloa 
Gadebusch,  envoya  un  fouet  qu'on  mon«» 
Ire  encore  auîourdb'faui.i  Riga,  en^fai* 
fant  dire  au  peuple  que^.s'il  vouloit avoir 
la  paix ,  il  n  avoit  qu'à  s'en  (èrvîr  pour 
chaflTer  les  moines.  Les  Eccleiiaftiques  » 
craignant   qu'on  ne*  pouilât-  les   chofes 
plus  loin  ,  prirent  le  parti  de  Tertir  de 
•h'  ville*  en  proceffibn  ;  mais  les  esprits 
^  étant  plus  câlines,  ils  y  i:eniterent  fépa- 
rément ,  peu  de  tems  après.  On  doit  être 
peu  Surpris  que  le  Commandeur  de  Riga, 
/e  foit  déclaré   û  ouvertement  pour  la 
nouvelle  religion,. puifque  Luther  ^^anda 
à' Spalatin ,  au  mois  de  janvier   ifi)i 
que  le  Maître   de  Ltvonie,  l'aVOMt  faiç 
ibid,  pég.  prier   par  fon^^  Chancelier  ^  d'écrire  aux 
a  If  in  MU  Uvoniens  iiir  la  reUgiom  Le  aouvea^i 


©É  l'Ordre  Tevtoniqui.  joy 

i^gtflateur  ne  manqua  pas  de  /aiiir  cette 
eccafio»  d'ëtendre  fa  doârine,  qvi  fit  des  ^^][^V« 
progrès  e!ictrémement  rapides  dans  la  Li«  i>b  Crom* 
Tonie  ;  mais  nous   ne  nous  propofons  '*"* 
pis  d'entrer  dans  de  fi  grands  détails. 

Jafpaf  Linde ,  Archevêque  de  Riga ,  ^j^l^^^f 
étant  mort  le   tp  juin   1524^  les  Cha«  que.  Jean 
noînei  élurent  pour  le  '*"^p'^«^«f  r  J^*' j^^ïJ^/5jJÎ 
Btankenfeld,  Evéque   de  Rcvel  &  de  oadeha/chi 
Derpt;  mais  le  Préiatne  garda  que  TE*  p<^g'  }m* 
vêché  de  Derpt  avec  T Archevêché,  s*é-  ^J^/''  ^• 
tant  demis  de  celui  de  Revel.  Btanken* 
Md  y  ayant  fait  voir  dès  le  convnenct«* 
ment  )  fon  éloïgnement  pour  te  Luthéra» 
mCme  j    ctut  de   Riga    s'adrefl*eredt  à 
Pletttnberg,  &  lui  proposèrent  de  le  re« 
connotcre  pour  feul  maître  à  Texclufioâ 
de  Blankenfeld ,   i*il  vouloir  abolir  en 
lem  faveur  »  Tarticle  du  traité  de  Kirch* 
bolm  I  qui.  les  obligeoit  de  reconnoîtrè 
également  l'Archevêque.   Le  Maître-  àê 
Livonie^  faifiiHînt  cette  occaiion  ^  leti# 
affûts^  la  liberté  de  religion ,  &  confirma, 
leurs  privilèges ,  par  un   diplôme  donné 
ie  dimanche  d'après  la  Su  Bartlrelemi  de 
Tan    151$^   L'Ordre    dut   craindre   <|ue         / 
Plettenbere  ne  lui  enlevât-  la  LivoniCi, 
comme  Albert  de  Brandebourg  lui  a  voit 
enlevé  la  Prufie  ;  mais  ice  Prince  agiflbit 
par  intérêt ,  &  non  par  perfiiafiôn  ^  comme 
Î01M  /a  conduite  le  démontre.  De  tout» 


'  !o8  Histoire 

XXXVI  ^  '^""^  *  '**  Archevêques  de  Riga  avolctît 
Walth»  vou'»  dominer  fur  l'Ordre,  &  les  Qe- 
JIkc"**'  ^*^^"  avoient  cherché  i  ravir  la  puif- 
fance  temporelle  aux  Evéques  :  quoique 
Plettenberg  eût  vécu  en  bonne  intelli- 
gence avec  le  dernier  Archevêque,  l'an- 
cienne animofitc  n'étoit^as  éteinte,  & 
il  faifit  cette  oecafion  de  s'attacher  le 
peuple,  afin  de  maîtrîfer  plus  aifément 
fon  fuccefleur.  Ce  qur  prouve  que  nous 
»e  nous  trompons  pas  fur  ks  vues, 
c'eft  la  conduite  qu'il  tenoit  dans  le 
même  tems,  à  l'égard  d'Albert'  de  Bran- 
debourg :  loin  de  l'imiter ,  nous  aroni 
vu  qu'il  avoic  mérité  d'être  loué  par  le 
Pape,^potir  s'y  être  oppofé  de  fon  mieu^x, 
&  qu'il  avoit  envoyé  un  Commandeur 
en  Efpagne,  pour  porter  un  mémoire 
à  l'Empereur ,  contre  l'ufurpateur  de  la 
Pruffe.  Cependant  il  s'en  faut  bien  que 
nous  prétendions  ejïcufer  Plettenberg; 
car  à  l'apoftafie  près,  il  fe  rendit  auflî 
coupable  qu'on  peut  l'être ,  en  facrifiant 
la  religion  à  l'intérêt  (i).  Cette  àétt(' 
t^ble  politique  ,   qui  n  a  été  fuivie  que 


-ri  r  ^J**  convenir  que  l'héréfie  fâîfoît  d«$  pro- 
gre^  fi  npidei  dans  toute  la  Livonîe,  qu'il  hWiC 
peufé^ee  pu  poffibic  ile  !«•  arcéier;  mais  cela  ii'ex^ 
cuie  pas  Plettcûberg  ;  il  Revoit  tout  ëpuifer  yoat 
maintenir  la  vraie  religion.  C'cft  fc  rendre  c6api' 
96  #  que  4f  of  pQÎAi  a^iL  aaai  U  paiellks  occ^toi» 


DE  l'Ordre  Teutonîque*   309 
trop  feuvent  dans  tous  les  fiedes  ,  pro- 
duifît  les  effets  ks  plus  ftincftes ,  même  valthik 
temporels,  &  auxquels   on  deveît  s^zty  ibz  Cmh^ 
tendre;  car,  avant  que  Tapoftaiie  gêné*  *'*®' 
raie  des  Livoni^ns  fûf  confommce,  la  dé» 
vacation   des   ëglifes  Grecques    par  lei 
hérétiques ,  fervijt  de  préteite  aux  Ruflfes 
pour  courir  aux   armes,  &  la  divifion 
iqu'oceafienne  toujours  le  partage  des  opiV 
nions  relîgîeufes,  ne  contribua  pa!i  peil 
à   mettre  les  Livonicns  hors    d'état  dt 
leur   réfifter.  Mais   n'anticipons  pas  fur 
rJiiAoîf c ,  en  rapportant  des  événement 
qui  n'eurent  lie^i  que  long^tems  après. 

Un  autre  mal  qui  fnénaçoit  la  Livo>^ 
nie  ,   étoient  ks  follicitations  d'Albert  ^ 
Duc  de   Pruffe ,    qui  voulôit  engager 
filankenfeld   à  prendre  iîon  frère  Guil- 
laume de  Brandebourg  pour  Coadjuteur,      'AmJu 
Guillaume  étoit  Chanoine  dé  Mayence  ^*^^* ''^ 
-&  de  Cologne,  &  comme  il  a  voit  été 
long-tems  avec  Ton  frère ,  dans  le  tems 
<{u'il  préparoit  la  ruine  -de  la  religion  en 
Pruffe,  on  devoit  craindre  qu'il  ne  fut 
îmbu  des  mêmes  prrincipes,   &    tette 
inquiétude   ne  tarda  pas   i   (e   vérifier» 
L'Archevêque,  qui  s^étoit  refiiÉé  aux  de- 
mandes du  Mar|[rave  de  Brandebourg, 
te  vit  en  but  à  la  haîne  de  la  plus  grande 
partît  dés  Livonîens ,  &  paHiclil4érem^f|t  ' 
^  fe$  fttjets  ;    iiiais    ranimèfité^'^u'oa 


)ie  HfSTOIRK 

avoir  contre  lui  (m  fen  éloge  ;  car  îl  pa* 

VAXTiitR  ^^^^  qu'on  ne  lui  en  youloit  qu'a  caufe  de 

»K  Cboh»  fon  attachement  à  là  lellgion.  On. repaie 

'^^'        dit  le  bruit  qu  il  négocioit  avec  le  Grand* 

Duc  dç  Ruffie ,  pour  l'engager  a  s'anner 

contre  les  ProtcAans  de  la  Làvonie  :  C'en 

.    fut  aflèt  pour   que  la  nobleffe  du  dic« 

cefe  de  Otrpt  $|emparât  de  fe$  châteaux  ï 

mais  celle  du  dtoce(e  de  Riga  fe  faifit 

de  (à    perfonne  y  6(   le   reimt   prifon- 

nier  plus  de  fix  mois  dans  (on  vchâteaa 

de  Ronnebourg.  Au  mois  de  ^juin   de 

'Amdi.  l'an  If  x6,  Blanken&ld  ibrti  de  (k  cap- 

^adeltfîh.  ^^'^^  >  P^'^^  ^'  ^^^^^  ^  ^  Uvonie  k- 

^•f •  333  ^  (emblës   à    "Wolmar  ,    poiifct  y    rendre 

"^'^  ^       compte  de  h  conduite.  Les  Etau  ayant 

décidé  que  lui  &  tous,  les  Evéques  fe* 

roient  âiui^is  au  Maître  de  Livonie^,  le 

Prélat:  y  con(entit  à  regret;  mais  il  n'ofa 

réfitter,  dit  G^debufch ,  parce  qu'il  étoic 

inquiet  de  l'accuCation  portée  contre  lui, 

à  cau£e  de  fes  menées  avec  le$  Ri:^$i 

ce  dont  il  doit  avoir  fait  l'aveu  i  un  de 

ies  partifans.  Blankenfeld  en  liberté^  ef- 

iaya  de  fauver  (es  droits  par  une  proteA 

ution  f  réclama  la  preteâion  4u  Roi  de 

Pologne ,  &  fe  difpofii   a  partir    pour 

Cod.  Fol.  Rome.  Kotti  apprenons  cette  dernière 

to^.  arconftanc^,  par  la  réponte  que  lui  ni 

ibid.  num.  Sigifiaond  le  7  feptembce  151^.  Suivant 

""^  les  inftruâions  données  à  l'Envoyé  gui 


DE  l'Ordre  Teutonique.  jii 
était  chargé  de  lui  remettre  cette  let^e^ 
le  Roi  témoignok  'beaucoup  de  zèle  i^irrHiR 
|>our  le  maintien  de  la  religion  i  &  d^*»B  Cr»m^ 
claroii^ue  TArcfeevéché  de  Rigi^êc  TE- ■•»^' 
vêchë  de  Derpt  étoient  fous  fa  proteâioti, 
C 'étoîc  proèaUement  le  même  Envoyé  iWrf. 
qui  étoit  chargé  de  r émettre  une  lettre  au  '•^' 
Maître  de  Livonîe,  dam  taquetfe  Sigif^ 
mond  déclaroît  que ,  cotnme  il  -^s^giflToit 
du  bren  public ,  il  ne  pou  voit  abandon* 
n^^r  TArchetéque.  Le  niéme  Ëntroyé 
ëtcnt  accrédité,  non-feulement  auprès  de 
Plertenberi; ,  ma»  aufli  auprès  des  Etata 
de  la  Livonîe ,  &C  fes  inftruélions  cncbé^  * 
riflbient^^ncore  fur  les  ^déclarations  dont 
il  étoit  le  porteur.  '"Nous  n'examinerons 
point  toutes  ces  pièces  en  détail,,  parce 
que  nous  ne  nous  fommes ,  pas  prepofll 
d'écrire  Thiftcâre  de  la  LÎTOnie^  mat$ 
feulement  d^en  donner  une  idée ,  pooT 
autant  quVUe  eft  néceflaire  i  rhiftoiré 
f  éaérale  de  l!Ordrè.  Cependant  nous^  ob^ 
ferverons  que  c'eft  dans  f  ètte  tnême  let- 
tre du  7  feptémb^e,  que  le  Roi'  prli 
TArchevéque  de  prendt  efon  >artî  aUr 
près  du  Pape;  quM  décUra,  iaififi  que 
nous  Ta  vont  die  ailleurs,  que  le  chaiM 
gement  qui  s'étoit  Jait  en  Pruffe  à  Ti* 
gârd  idù  Sri  Sie[ge,  c^ft^-dîtei  de  la  re* 
ligioà  &  de  ta  teeulkifaâdti  de  l'Ordre; 


5it  Histoire 

s  ne  l'întërcflbit  en   rien  ;  qu'il  n'y  avoît 


WaithÊr  P®^^^  donné  occafion  ^  &  qu*il  n'en 
»E  Ciu>N-  avoir,  pas  été,  quedion  entre  lui  &c  le 
M^G.  Duc;de  Pruffe.  Mais  dans  les  inftruc- 
tioas  qu'il  donna  à  fon  Miniftré,  il  prît 
^md.pag.  le  tan  d'un  Prince  rempli  de  zèle  pour 
^^^*  la  religion  ;  il  déplorolt ,  difoit*il  ^  le  mal- 

heur des  Liyoniens,  fes  voifins  6c  fes 
anciens  amis  ^  qui  étoient  menacés  de 
mêmes  maux  q^ie  rhcféfie  avoit  occa- 
ûonnis  :  en  Allemagne-::  ç'eft  pourquoi 
il  ïongeojc  k  \çs  arrêter  jnon*ffiuIement 
à  caufe  de.  Ton  zele  pour  la  confervatlon 
de  la  foi,  mais  encore^  afin  que  cette 
pei^e  ne  s'introduisît  pas  dans  fes  Etats; 
fk  i}.,exbprtoi{  Içs  Liyoniens  à  baçrnir  le 
Lutbérinifme^  &<  i  fç  foMmettre  à  l'É- 
glifiç^  Vijs  nr  vouloieôj;:pas  Vabliger  à 
y  porter  lui-)iî|me^  remède,  il  s'expli- 
i]uoit  darts  le  même  gcîût  datis  la  lettre 
^tt'il- écrivit  à  Pleitenbeigv  Ainfi  le  Roi 
de  Pologne  ne.is'étoîj  i>jQ|inf  foucié  que 
rhéréfien«'introdpint  c^ez  les  Pruffiens 
-  fes  ;  YQÎJtns  ^  &^  il  ne  ,cràîgnoit  poin^ 
qu'élue  >;  fénMtzt  d^nsi  le  Royaume  par 
cette  pQrte  *.  p^iiqu'il  n'aypit  pas  rougi 
de  mettite  en  qMelq^ue  /orff  1^  fceaui  U 
•  pcrverfion  de  laiPruife,  en  la  livrant 
entre  tes  j^ains  -M'  -c^luL^p^  y  «voit  iç  - 
iwàmt  ri^éfie  j J^s^  il;  d^l^roif^  l^  (oft 

de 


DE  l'Ordre  TEUTONiçafi.    311 
At  la  Livom«  ,  6r  marquoit  une  grande  ' 
frayeur  que  Thërëfie  ne  fe  communiquâc  ^^^^^* 
de- là  dans  Ces  ëtats.  »b  Crov- 

Des  fentimens  fi  contradiâoires  6c  ex*  ■■*•• 
primés  <fans  le  même  tems ,  ne  poùvoienC  - 
iue  à\Aé$  que  par  Tintërér.  Le  Roi 
avoir  vu 'y  au  moins  avec  îadiiFérence  j 
Fflpaftafie  de  la  Pruâe»  parce  que  cVroit  ' 
un  moyen  fur  d'en  bannir  l*Ordre  Teu* 
tonique,  dont  la  perte  éeoît  robjet  de 
tous  (es  défirs  ,  &  il  témoignoît  un 
grand  zèle  pour  l'extirpation  de  l'hérjéfie 
éans  la  Livonie^  parce  qu'il  chercboie 
l'occa^n  de  fe  mêler  des  admires  de 
cette  province ,  dans  l'eTpërance  que  la 
Pologne  en  tireroit  un  jour  au  l'autre 
quelque  parti*  Sigifmond  favoit  faire  cé- 
der ies. intérêts  de  fa  setigion  k  ceux. de 
ia  poittiqtie ,  &  Plettenberg^  fiir  cet  objet  « 
peut  être  mis  fur  la  même  ligne  avec 
lui ,  mais  il  faut  avouer  <pi'il  fur  encore 
pluf  coupable  en  fa  quafké  de  Religieux. 
Si  oa  nous*  reproche  de  revenir  plufieurs 
foii  ftir  la  conduire  pleine  de  faufleté  4 
ifue  Sfgifmond  a  toujours  tenue  i  fégatd 
de  l'Ordre  t  ainfi  que  (es  prédéceffeurs  ^ 
nous  prions  le  leâeur  de  confidérer  que , 
fi  nous  ne  répétons  pas  vingt  fois  les 
inémies  chofes ,  pour  réfuter  les  diffi^rens 
méi^oires  qui  ont  été  donnés  contre 
fOrHr'e  par  tes  Polonoisj  nous  ne  fOtii 

Tomt  VUL  O 


|f4         Histoire 

irons  nous  diipeofcr  de  laifir  quekpies- 


WALnlia  ^'^^  ^  occaiîons  c|u*ils  nous  fouraÛTent 
i>c  CMji.  eux-mêmes  ^  pour  jeuer  du  foiir  àir  kur 
•tac.       e^diiite. 

Tbomaa  Après  avoir  anréreflë  b  Pologne  â 
A^^chcl?'  fou  foa,  Icm  «aakenfeld  ptKÎt  pour 
qMdcRigt.  Rome,  mais  îl  o'attcîgnk  pas  le  bot  de 
^^^y  km  Yoyage  ,  étant  mort  en  chemin  ^  de  la 
/e/*  ^^  djrfênteiie ,  4e  9  de  novembre  1 5 16  (  4  )• 
O'idebmfch.  4yj^  ^  pg^ii,  ^  BiankenficM  ^voit  coo- 

///'^^^  feMIé  ans  Chanoines  de  Bi^,  de  lui 
donner  pour  iiMxdfesr  9  .en  <«.s  ifn'it 
tînt i mourir,  Géoife^  Doc  deBrimf- 
Wick ,  Grand  ^Prétf&t  <de  l'Eflife  4e  Co* 
logne  »  &'  H  avok  taoofeiUé  de  mêuie, 
aox  Chanoines de'&erptyd'éti«eBi^kha« 
ht  Meickitn  /ViCo^Càancéi^tà^  UEmpe- 
reur;  mats  ni  Tim  ni  t^uire  ne  lerem- 
plaçffelitiar  a^emnide  ees  deux  feég^.O 
n'eft  pas  .<|oe  les  dChanoînes  4e  SUga 
n'etiflent  pdftiilé  *Ie  Duc  dé  Brim^ick; 
mais,' comme  Téleâkm  d'im- éirsipg^^ 
étoit  4i|reâement  !  contraire  aux  -  ri^e- 
mens  ,  on  plutôe  aux  intéiiéts  :4e^  la 
Livonîe^  Plettenbcrg:  s'y.oippoéa>^  Jei 


r  4  X  >  S<Ion  tome  «ppactnvt  à  Motéa.  J^a^h^t* 
âjitiviin  préceadenc  qu'il  alloit  eo  Efp^gne^  pour 
faire  Pès  piaîntei  4  l'Efnp«reur^  mats  let  comimffionc, 
énnt  le/R.oi  d«  Potogpc.le  eliareet:  povr  I^  Rapt  « 

te  iâUIeac  pag  i^itt  qu'il  n'aii  c»  iWotiçt»  «T^IiC 


BE  l'OrdrI  Teutonique.    115 

cngai^a  à  '  choifir  un .  membre  du  Qia- 
phrie,  promettaiit  de  lieur  faice   rendre  ^a^hw 
par  la  ville  de  Riga  ^  .tout»  ce    qu'elle  db  Crom- 
leur  avoir  enlevé  :  en  conféquence  les  ■■'^^-•« 
Chpoines  élurent  ie  $  (ejgicwhTc  de  Tan 
If 2.7 y  Thomas  Scboniog^  leur  Doyen 9 
£Is.dVp  3Aiir|;meftre  d^  ^$^ 

S^lloiHngy  priv^  de. la  moifié  dû  do« 
in^ine  àe  Riga  (|uî  lui  appartenoiCs  6c 
ne  voyant  (oitn  a^con  eiffet  des  pro« 
meâies  q^e  IHettenberg  avait  faites ,  ob« 
tint  un  décret  de  la  Chambjre  Impériale 
de  Spire  9  par  legiyel  il  étoit  ordonné  ^ 
feijff  .de  Riga  de  t^  tecoapojkre  pour 
leur  maître  9  de  rendre  les  bien^  enlevée 
à  rCfgUTe^  &  d'^;iQdonwr.re  l^théra* 
Ilifine*  L'Archevêque ,  qui  avott  été  lui* 
spémeibllkiter  ce  décret  à  Spire»  revint 
psir  1^.  Prufie,  où  il.fe  bifla  d'autimtplus 
slf/eiiient  perfuadcrgar  Âlbfrt  4^  fx^màxç 
iojTi.frer^  QuilUuqae  pour  .OM^utçturV  / 

jju'^  ifpécoit  d'éiice.foutetiiipaf  la  maï^  J 

ifon  de  Brandebourg.  Sçhonîng  ne  pQUr 
voit  guère  cpmmettre  une  p.\us  |;fande 
f^fCf  gue  de  prendre  un  Çoadj^tem» 
4ç  la  mijin;  d*41bert  ;  caç,  ,^  f^  Prince 
^'ayoitpoint  cru  que  fon  frère  ^voît  dm  • 

penchant  pour  la  doftrine  .qu!il  ^vojc 
èn^ibraflee  ^  il  fe  ferpit  bien  gardé  de  ie 
propofer. 

Lorfque  le  ço{if(eil   4^  rArcbcvicme 
.  O  X 


)!<  H  I  s  T  O  ï  R   E 

eut  publié  le  décret  de  TEnipire,  &  cfu'dn 
Valj  H«»  ^^  înftruît  de  la  Coadjucorerie  de  Go»- 
»B  crov- laume^  à  iSujuelle  le  Chapitre  de  Riga 
iKEo.  z^foit  apparemment  donné  les  mains  , 
rcvéque  de  Derpt,  ^quelques  autres 
engagèrent  le  Maître  *de  LWànic^à  aflem- 
bler  Ie>  états.  PlettenVerg  ^  ami  de  lai  paix , 
&  craignant  de  la  voir  troubler ,  donna 
un  exemple  auffi  grand  que  rare  parmi 
les  Princes  »  en  recohndfflTant  fes  torts  : 
il  renonça  au  ferment  qu'il  avoit  exigé 
de  l'Archevêque  Blankenfeld,  &  des  au« 
très  Eccléfiaftiques  de  la  Livbnie  en 
ifiâ,  &  rçhdit  la  moitié  de  -Riga  à 
Schoning,  ^ 

Le  Maître  de  Livonie  &  l'Arclievé^ 
que  voulurent  empêcher  la  ville  de  Ri« 
ga ,  de  jouir  de  la  libfîrté .  de  religion 
accordée  en  Allemagne  9  mais  ce  fut 
inutilement*  Cependant  les  habitans  de 
cette  ville  jugèrent  à  propos  de  s'ac- 
commoder avec  l'Archevêque  :  on  s'af- 
fembla  à  Dalen ,  &  ils  reconnurent  la 
jurifdiâiion  temporelle  de  l'Archeiféquei 
telle  qu'elle  avoit  été  réglée  autrefois, 
mais  ils  ne  voulurent  point  lé  reèonnoî- 
tre  pour  le  fpiritueU  Comme  cette  affaire 
étoit  de  nature  à  troubler  le  re^os  de  la 
Livonie,  quelques  Princes  s'entremirent 
pour  les  engager  ii  une  efpece  de  M' 
\ci  ou  plut6t  à  laifler  dormir  cette^^dif- 


DE  L'OapiLB.TfiVT^NIQUE.    |If 
^colté  pendant  deux  ans.  L'an    i$3i>9 
JPiettenbergf  &  les  Evéquief  afffemblés  à  ^^^^m^ 
^dimar,  où  l'Archevêque  ne  vint  pas,  de  Cron- 
cherchèrent  le  moyen  d'éloigner  GuiU  "*^* 
laume  de  Brandebourg ,  après  la  mort 
4^  Scboning  :  ik  avqiens  déjà  jrotefté 
auparayaint  contre  le  choix  de  ce  Coad- 
îuteur  9   mais  cela  n'empêcha  pas  que 
Guillaume ,  qui  écoic  en  Livonie ,  ne  prît 
po&ffion  d'avance,  de  quelques  places 
^  r^c^evéché.  L'année  fui  vante ,  l'Ar- 
chevêque exigea  l'hommage  des  babitans 
de  Riga,  mais  ceux  *  ci ,  jéclamapt  la 
paix  de  religion  faite  en   Allemagne , 
denianderent  qu'on  leur  donnât  des  fô- 
felés  pour  le  libre  exercice  du  Luthéra- 
siifme.  Suivant  les  écrivains  de  la  Livo-  Amdt.pafk 
nie,  >$  Etats  ç'affemMercni  pour   déli-  ^^'q^^^^ 
hér^t  fur  Jks  araires  de  ta,  religion ,  5ç  pag.  3^3.  * 
Plettenberg  fe  lia  avec  les  principaux  de 
la"  Nobleflè ,  Se  la  ville  de  Riga,  pour  le 
maintien  du  Luthéranifme ,  &  l'on  pro« 
mit  de  fe  fouténir  mùtuellenient;  mais  il  ne 
faut  entendre  cela,  que. de  la  Uberté  de 
religion;  car  Jl  paroit  que, /fi  piettcn- 
6erg  fit  la  faute  de  protéger  la  doé^rine 
de  Luther ,  V,  caufe  Ue .  l'avMtage^  qu^t 
M  crojoU  retirerai!  m  reaibraffa ja*    « 
mais  (!)• 

(  X  )   cette    rnêoie  ,|iiKi4f  i:  lyi  I^^CA^i*  ..^ptiff fiiaa 


Plettenbefg  étant  déii  d'un  «rand  ioei 

Waltree  ^h^^cl^^  ^  fc  donner  un  Coad^uteor  »  tant 

i>E  Ckoit^  pourraider  que  pour  aToirlin  Aiccefleur 

■**^*        de  fon  choix.  R  jetta  les  yeux  pour  cet 

effet,  fur  Hermande  BrvggMejr,  fttaré- 

cbal  de  Livonie^  fie  le  Chapitre  de  TOr* 

dre   l'ayant  défigti^  potnr   Co«djé«W  ^ 

il  deitiandat  la  confirnlation  de  ce  choix 

au  Grand  -  Maître  (  i  )•   Quelque  tems 

après  Plettenberg  envoya  les  Comman- 

dcun  Thicrri  (i)  de  Gàlen  &;  ThienT 

de  Schneeberg  â  Ferdinand  «  Km  Ae%  Ro^ 

teains ,  pont  le  prier  de  c'ùnfirmé^  ^uf' 

geney ,  en  qualité  de  (on  fucceiSmr  ^  ctf 

qu*il  lui  accorda. 

Amii^fûgi     La  même  année    t^^)}  >  GaîHaumé 

^•i*  ^       de  Brandebourg ,  qui  voulott  Te  rendre 

agréable  aux  Lrroniens^  fit  un  accoré 

avec  quelques  Commandeurs  &  iw  grané 


«ne  partit  des  tlott  d«  Il  boyffcoifie  de  &!(•• 
l>irers  roalbcuu  àm  ccut  cfpcct .  fui  font  arriva  ^ 
fetont  p«ut-ltrc  U  caufe  que  nous  o*aiiroiu' [amaif 
tu*  bonne  hilloirfdc'lB  Livobit»  Gadtè;  pmp.  94^* 
(  I  )  Lcft  écriraîns  de  U  Ltvoaie  difenr.  one  ^icc- 
tenhcrkaroit  demandé  f'agrémenf  d«i  Grand- Maicte; 
ntàli  NraUhéf  Ht  Cronbc^g' fit  pHtn  qut  df  donTitr 
i|B  ^mole  ciyifemcmfttt'  &  car  Venator  rapp«>tic 
(P^i*  4H  >  .""*  partie 'de  l'ââ'e  ,  par  le^el  if  eoii* 
fnm*  Bèuggtnèr  ^  eif  ^uâtit^  de  CoodiucoiT  HMd* 
«rt  de  Lironie.  ^Rien  ne  prouve  mieux  la  fufé' 
riortcé  que  le  ôrand  -  Mafrre  aroit  ctoofervée  for 
4a«  CbevnUtra  Livoaitii»,  «a  oiiaUté  dt  Qiei  dc 
l'Ordre. 
*  (  n)'  Ftai  probabltnitiu  lltiitl» 


DfL  VH)KDRE  TEUTOmQUl.    J^l^ 
^nombre   de  GcDtikhommes  de  l'Ârdie- 
yêçhi  &  d'autres  contrées  de  la  Lîvoi-  WArr^Vn 
nie ,  &  les  députés  de  la  vîlle  de  Riga,  db.Ckos- 
pour  le  mainii^n  de  la  prédicatiefi  de  la  '^^ 
parole    de  Dieu  ,  conforménient   à   la 
doârine    de   raucîen    &C    du    noweau 
Teftament  :  c'eft  ce  que  rEglife  Cafho^ 
liqae  ariair  dans  tous  les  cems,  &  qu'elle 
ne   peut   jamais  ceffer  de   faire  ;   mais 
dans    le   fen»  des   noTateurs  qui   s'ért-- 
geo:em  en  tnterprétes  de  récriture,  c*é- 
toit  le  Luthéranlime  qu'ils  entendôieni, 
Guillaume  &  Ces  ailbciés  avoient  ajouté» 
qu*aprés  avoir  averti  trois  fois  ceux  qui 
enfeigneroîeot  Terreur,  on  les  puniroit    < 
conveitableimem  :  cela^  lega^doit  lei  Ain- 
^pciftes ,  qui  avoient  pénétré  en  Livo-    . 
nie  ,   &   dont   la   doârine    étoît  auffi 
odieufe  auxv  Luthériens-  qu'aux  Catholi- 
ques.   Il  ne  faiat;  cependanl   pas^  croîce. 
que  Guillatnne   &e  (€%  •  aflbciës   tùffûB^  -   ' 
émbaiTé  ouvertement  le  Luthéranifmet;     ^ 
la  fuite  de  l'hiftoire  stteAe  le  eontrawe; 
atnfi  il   ne   s'agiflbit  que  de   la   libérai 
d'enfeîgner   &   de  profeffer  cette  «efo- 
velie  religion ,  k  Teiclufioa  de  PAnan 
baptifme  6c  des  autres  feâes   qui  pott* 
voient   en  dériver.    Cette  démarche  lie 
rendit  pals  i 'Guillaume  la;  conficUration 
qu'il  a  voit  perdue,  en  refaifant  poftuler  nid.  fsg. 
i  l'Ëviché  d'Oefel  par  un  parti  mécon»  ^i> 

O  4 


3&0  .      H  I  5  ir  o  I  a  E 

tent  de  FEvéque,  ii  en  s'emparant^e 
VAVTrtim  ^  V'J"^  »  <!**»  appât tcnoît  à  cette  EgUle, 
DE  Cron-  Guillaume  ne  put  fe  maintenir  dans  cette 
«la^,        uifurpation ,  qui  fut  caufe  que  TArchevé^ 
que  y  les  Evéques  de  Derpr,  de  Cour- 
lande  &  de  Revel ,  Plettenberg  &  Brug- 
geney   fon   Coac^teur  ,   5*ajBejnblercnt 
i  Fellin ,  &  convinrent  qu'on  ne  pour-    \ 
icHî  prendre  les  biens  de  perfoone  fans    ' 
un  jugement  préalable  &  ians  le  con-     , 
fentement  des  Etats  ;  &  ib  promirent  de    | 
ie  recourir  mutuellement  en  pareil  cas;    | 
ce  qui  obligea  GuiQaurae  d*abandonnçr    { 
,     la  Wikie.  I 

Mort  L'an  1)35 f  des  Commifiaires^  nonv     I 

^  PictM«-  ^^  j^^  ,ç  n^j  d^  Pologne  &  le  Maître 

1535.     de.Livonie  f  s'aflèmblerent  à  Kvrczmy  1     | 
le  jour  des  Rob,   pour  prendre  infpec- 
tîon  des  limites  qui  féparoient  la  Lithua- 
Cod.  FoL  ^^  àe  la  Livonie  ; .  mais  comme  leurs 
'^'"'^•i'^irrautorifations  n'étotent   ni  pareilles  ,   ni 
^  fuffiiantes,  pour  terminer  les  difficultés 

qm  éroient  furrenues  ^  ils  convinrent  de 
demander  à  leurs  commettans  refpeâifs , 
qu'on  envoyât  d'autres  CommîiTairès  avec 
des  pouvoirs  convenables ,  &  qu'en  at- 
tendant ,  on  ne  pour/uivroit  pas  les  dif- 
ficultés qtii  avoient  lieu  entre  les  habi- 
tans  dès  deux  pays.  L'envoi  de  ces  dé- 
putés ».  fut  le  dernier  aâe  imporunt  du 
-  loDÇ.Maglftcre  de  Walther  de  Plextea- 


% 


DE  l^Ordre  Teut<wique.  J>I 
,  r^.  Ce  Prince»  ëcaiic  ^1^  i  r^glife  de 
&.  Jean  à  Vendtn  f«  réfidftnce.,  psn-  ^^^^Vee 
4an|  k  caréine  é&VM- 1535^  y  moarut  si  c&on* 
dé  i^i^aieffc ,  affi^  dansun  fauteuil  en  face;*"*^- 
de  l'aUtel  (i).  Tôiis  les-  hifterîens  font  "^f^'^^ 
]!éioge.le  plus  éîftii^ia^  de  Pkttenberg  ^^''^^GndeK 
&.Arndt  nr  balance  f>a$  de:  lui  donnerj^^*  ^^^ 

lifimim  commer^oesient  de^/on  Mag^«^ 
tciie'9  uiaîs  H  n'ien  ifiit  ^as  de  mtmt  dan;i» 
Uf|iit&  Plèttenbctç  commit  une  grandii^ 
ffiuté^en  d^ppuîUant  l' Archevêque  Blàn-: 
kienfeld  de.  la  nloitié  du  dotnaine.de  là. 


ou  Pop^.vQÎc  encore  ft  pierre  f^pulchrafe. .  jl  y  ctf 
rtfftkttnié  de  grandeur  natuff 11 V;  revêtu  ë'ilti««uiP 
i^9e.»-U  ^^V^  ^T^s  f^^  »  U  maiti  droiuLap^ée  Cat, 
uoe  épce  nue^  &  It  ^atiche  tenant  le  bouclier  charge 
de  fe<  armet.  L'infcriptîon  écoit  :  Int  Mahr  i/if  ilc* 
Vkrdut  fufÙAmf»  in  dtr  véfitn  fo  fi^ff  it  hocklofii' 
ihè  ffurjft  Herr  Wolur  voi(  PhtUnhercii  î),  U, 
MiiJitf'iy%ifflMdê  rtgerdè  44  jdrrSiàhrihi^tiiê 
Mctifikv^Y U 4olt  èttt  mott  le.qifti^yeif^*^  di0l4ndb|k 
•e  carême  ;  mais  Gadebufçb  npût  ap'pjre^d  au  âii  lie* 
éé^V\grd9n  ;  'd'autres  ont  lu  Veutem  «  <j^i  (btoié  te  dâ* 
^uieipf^înTa,^he.f  ^  inalgré  cela  Gade^iifib  maf- 
911e  w  mbrt  7  le  dimanche  Oculi  ■,  le  tibiiremt  <!• 
â/lnU^vteif  44  ahfiées  dé  Magiftere ,  ^ue  VinCctif* 
dpaJtd  4<ltf^e«  P<  Tont  rien  pioittt  5]ue  fiSrfs  ,  puif<tf 
^uc  Gadebuscb  nour  apprend  que 'd'aptret  ont  la 
41,  'ao  lieu  de  44  «  ce  <|aî  cft  plus  conforma  i  l|l 
^émé  ;  car.i}QiU'?vons  £ait  voir  par.  i|ne  chartre  dil 
œlfdi  d*^rès  la  fête  de  la.Stè.  Vierge  (  j^robablcîpehc 
IfAlTdmptioii'X.  A  Taik  x494*  qt^'ti  né  pkenoîc.cnfc^Brë 
#]«r8,<)ue'le.ciueide'Mared>al,  Qc  d'Elu  à  UMiU 
trife   de  t\v6ait.  Vbye»   ;<rrt«ft.  f^j'.'  17*^  i'74  * 


pft         M  i  f  T  o  i>  1.  m  \ 

vitte  de  Riga^fltitn  krcontiaignjmf  de 

^^^^'^  Ini  hir^(kttdeni'àb  MUttéînvàw  fi.  cette 

vB  Cft^ji^i»)ii#'ree  i  fsàt  une  tache  è  ï»  gloire V  il' 

"*•••     ;  V^elhtét  fttr  U  manitro  dont:  ilî^a  ré^ 

.  jxiréb.  Sa>  côndinte  à  KfgaMl  des  Lutiié* 

•  rîeni^  n*eft  jpCai  éfahrascnr  ib6ie(ttiMe>  d-«v- 

cufei,  &i  <era  teoifoirs' blâhvée  eoreeu» 

qui  ii?oM  pai  Ait  di Vbrée  av>c  tes»  "Htiil^ 

prînctpcsr  Si   c^efft   «m    choTtf  ùAmk 

de  ioff'fdte  ftarfieùtieie  ^crilfier  la  rtti* 

ffonfk  l^titfét)^  ott  i.ta  polivRjuej  elle 

l^ft'  encore  bien  (|av^antage ,  quand  ce> 

font  des  Princes  qai  fe  Ifvrenr  à  de  pa« 

fcijs  excès;  parce  gw  leur  premier  de^ 

Yoir  eft  de  protrfgerTa  religion ,  &  que 

y'm^  dbAt  t!s  fé  rendenr  re^wfabJèi 

eft  À^^n^r«me;it!  pr4>portîaQaé  |  J!ôtêa'' 

^ti^  de  létrrs  dbTnaîntfr,  6e  1r  prtpiger 

iouvcint  ailidelà«.  V   . 

La  foi'  de  Kettetiberg  for  foibte  & 
èl^Dcelanlei.  cependant  û  ne^  paroît  pa 

2iWe  firjfirfr  àîtîértmeht  nMife||tei  If 
voriia  ^faBord!  le  Lutb^ranirniCi^  l^^^ 
AracHef  les  tebîtâm  de  ^pt,\tfê  y/t 
dtoicnt  inclinas  ,  -  &c  pour.  $*eieYer  A» 
les  débris  de  lar  puiffance  de  l^AVcHf  vf'' 
^ue;  niaîs)it  ne  tarda  pas  à  reconnottfc 
le  tort  que  fa  fauflfé. politique  a^bit  OCf 
cafionfi/  à,  U  Livoaifi.  Da^  une  krtrtf 
:4mii.,ég.^'*û  écrivit  âu  Mliéîftriitdt  §»??>« 
^*z«         .i$i7>  au  fyjet  dé  la  fbrtîe  liàirnoo» 


^  DE  L^ORDRE  TftUTONIQUEr  ^«| 
#OÎès^  il  accuÊi  la  doârine  de.  Liuher 
«Eêtrc  caufe  des  noaveautés  dont  on  fe  ^^^^[^ 
fbifoiMt»  Cepcndam  il  ne  revint  point  fur  imt  Crou^ 
lesrpai;  mais  le  luthéramfmeatoitfaîrd^  *^^^ 
H^  progfrès  dans  la  livonle,  qa!il  n'é^ 
leit  i^ttstcms  de  Tarréter,  ta  qu'îj^toit 
peut-  être  imppffible  de  n'en  pas  tolér« 
le  libre  exercice;  Malgré  ces  écarts ,  nom 
difons  que  Piettenberg;  n'emb/afTa  pas  le 
Latbéraniûne  ^  premièrement ,  parce  qu'il 
né  confie  pas  de  (otti  apofiàiîe ,  >  Si  qu'on 
doit  toujours  croire  le'  bien*,  tant  qu^on 
n'eft  pas^  certain  dii  mal  :  6&  féconde» 
m&^l^  parce  qu'il  ne  fanât  point  refté 
au  nombre  des-  Religieux  de  l'Ordre 
Teotoniqoe  ;  Luther  ayante  réprouvé  bam» 
tement  les  vœux,.partioulfér^Kicnt  celui  - 
de  chafteté)  &  ayant  déclaré  que  l'Or» 
dré  Téutoniqiie  étôit  un  gouvernement 
ilionftrtteux  ftt  une  Principauté  abomi- 
nable Sc.vraiment  hermaphrodite  9  n'étaol 
ni  laïque,  ni  rdigieufe.  D'ailleurs  les 
écrivains  catholique^ l'apportent  que  PUc'« 
tènbe^;eft'matt  dans  la  foi  de l^Eglifey 
mais  tili. pouâent  là  chofe  '  trop'  loin  •;  . 
car  Vtnatoij  prétend  que  la  Livonie  fut  P^gi  ^^$4 
heur^ie  de  fon  tems ,  parce  qu'elle  étoit 
fonterftte  par  les  deaa  colonnes  foiida-* 
mentales^,  celle  de  la  vraie  religion  & 
ctlle  cite-  la  jtrftice;  •  tandis  qu'il  tAât 
ùk  qiCune  gcandip  partie  des.  diVjonlcBJt 

O  6 


3M  HiSTOIRK 

'  cmbrafla  le  Lothëramûne  ,  &  que  Ilee- 
Vi^H»  ttnberg  les  favorîTa.  Le  Père  Helyot ,  d'u 
«s  caoïv-  autre  chté ,  rapporte  dansibn  Hiftoire  des 
^^^       Or^Ires  Monafinpies ,  Rdigieiix  &  iiû&- 

f ^!'%  ^  ^"^^  ♦  ^"^  ♦  *^"  d'avoir  favorî/e  Théré- 
£e »g|piiinne laffurent  les  Proteftans,  ks 
écrivains  Catholiques  attribuent  au  con- 
traire à  fa  piété  &  à  fon  zèle  pour  la 
Religion  Catholique,  les  foins  qu'il  fe 
donna ,  pour  rendre  la  Livonîe  indé- 
pendante du  Chef  deTOrdre  ;  mais  nous 
avons  encore  vu  que  c'étoit  une  erreur 
<j).  Plettenberg  droit  un  grand  homme 
que  chaque  parti  vouloît  compter  parmi 
les   fiens  ;  mais  il  eft  malheureux  pour 


lui,  que. fa  conduite,  ait  donné  lieu  à      i 
ane  pareille  dificuffion  (x).  ', 


(1)  Le  Ptn  Hclyof  recardc  la  a^radoli  d^ 
CJktYaiif  n  de  Lironle  »  À  avec  les  aunes ,  comme 
ebfoliie  «  9c  comoie  s'ils  aToicnt  formé  an  Ordre 
atlIereMt  Mais  aous  aroos  prouvé  éyiiienuiieDc  le 
eoatcaire. 

d).  L'aotter  4c  le  deferiptioo  de  la  livonie  vap* 
force  (Irffrf  tf>  pfg.  9s*  )  S^  la  paitfait  <le  Plet* 
scnberg  fc  trouvoic  à  Riga  «  for  la  maraille  de 
▼ieaz  chitaao  ,  peint  i  frafiioe  ,  étais  fort  dèfigwé 
fer  les  iofures*  d«  Tair  $c  au  teais.  Il  aloota  ^ee  « 
4|aaod  la  R.oi  de  Suéde  ordonna  é9  bâtir  une  non- 
veiie   Citadelle  à  Riga,   il  défendit  exprellémeat t 

Kor  Marquer  Teftine  qu'il   avoic  pour    ce  graad 
naia  •  d'abattre  cette  partie   de  la  muraille  o& 
ftoic  fou  portrait  :  au*deffeuf .  dit-il  «  oo  e  mit  ct$ 
mou  aflcz  aégli^emmeat  :  Riga  iCçf.  Née  hiJcrîA 
éêhet  egredi.vtntatem  s  ^honjfih  Jaëi»  rtritas  fafi 
JUii*  ylsBiëè  ia  f^p'i^ela  ad  Xa^ireai»  Amtfljfafr 


DE  l'Ordre  Tëutonique.  3*5 

,     Pendant  qw  le*  Chevaliers  de  Livonie  1 
/cgretçoient  la  perte  de  Plettenberg,   le  ^alt^Îh 
Grand-^Maitre  tout  occupé  des  intérêts  de  de  Caom'- 
ipn  Ordre ,  ne  jc^flbit  de  les  pourfuivrc ,  '^^®v     - 
Çc  obtint  Je,6  inai  153^  ,^  un  Décret  de  la  ^^^^llf^ 
Chambre  Impériale  de  Spire,  contre  les     ^^  / 
Pruffiensquî  n'avoient  point  abandonné  ^ 
Albert ,  cpmme  il  leur  avoit  été  ordonné ,  term\  ^ag. 
pour  fe  fpumettre  à  Cronberg  ,  &  ils  furent  *♦*• 
mis  au  ban  de  TEmpirer  La  même  année , 
He^^^n  ^^  Wiedc  ,  Elefteur  de  G)lo- 
gne,   aflembla  un  Concile  Provincial  , 
où  Ton  flatua  fur  une  quantité  d'objets 
qui  avoient'  rapport  à   la  difcipline  ec- 
cléfiaftiqiie.  On  y  régla  entre  autres  clio- 
fes  ,  qu'on  yifiteroit  &  qu'on  réformcroit  Lahht  Chiê^^ 
les  màifons.de  l'Ordre  Tëutonique  ^  de  ^'^' 
celui  de  Su  Jean ,  &c.  des  Ântohiftes.  Le 
fervice  divin ,  l'hofpitalité  ,  la  régularité  , 
tant  dans  la  conduite,  que  dans  les  va- 


177*  )  ptécen4  quf  Tanteor  dt  la  defcription  dt  la 
LivonîcY  n^a  parlé  d«  ccr  événemtiit  ^  qur  fur 
ftpport  $  il  doutt  qac  Charlts  XI  ait  fait  rétame 
cetce  parfi«  du  cbiccau^  mais  il  cobvîcoc  qu'on  f 
voyait  lé  portrait  dé  PUttcoberg  arec  cette  feule 
Ififcripcion  X  Wçlter  von  FltttenUrg  M^fifiTj  JDati^ 
chem  ,  Ordenté  Ao,  Domini  isi$*  Ce  qui  nt  dé- 
truie  «par  If.  rapport  du  Baron  de  Blomberg,  auteur 
de  la  defcription  de  la  i-ironfe  ;  <^t  lei.  Suédoie 
peuvent  bien  y  aroir  ajouté  le  paffage  de  Pline . 
qui  aura  été  dégrada  ft  cJDfQÎtt  f  ntiéreiHBI  «fia^i 
^puît  ce  te«|.Ut        ;_  , 


i%6        n  î  ir  iST^t 

teméns^  &  la  réforme  desabns  ^i'{»oti« 

1??»^;.  voîent  fe  cammcttrc  dans  te  teifé  fit 

mr  c&oN-  dans  le  manger,  etoient  m  ofejetrpro^i 

**^?*        pofës  à  Texamcn  des  vifiteuts.  Le  Gô* 

cile  ftaïua  encore  que  les  effets  ,  jqni 

avaient  fervi  aux  Religieux  ,  ne^ieroient 

plus  tranfportés    Hors  de  la   prôvînce  , 

après  leur  mort  ;   mais  qu-à  l-aven^  ,  ili 

i  feroient  employés  aux  uftges  lïfttffatM» 

des  Eglifes ,  des  fueceffè^rs  ,  ou  des  patt^ 

vres,  dans  rendrôît  liîême  oàlrfmaiftifl 

était  fituée;  Ce  derhier  artîdë ,  qui  Dt 

pouvoir  avoir  d'autre  but  que  d'^emp^ 

cherTargent  dèfonir  dùpays*,  reffembte 

fort  à"  une  ordonnance   civile.    Quafté 

'  ans  aprèi,  T Archevêque  Herinan,   qui 

îufqcié-là  avott  montré  dû  zèle  pour  Ift 

.  religion  /  fe  laiffa  entraîner  par  MàrtHt 

Bucer  à  embrafler  le  Luthéfainifine  ,   & 

s    voulut  établir  cette  doÔrine  dàns^^  FElee* 

torat  :  mais  heureufement  le  Clergé  fie 

l'tfraverfîfé  àtr  Ccrlogne ,   l'oppoferent' 

aux  progrès  de  Terreur.  Herman  fut  dé- 

pofe  «-8*  Adol j^he; , ,  foii  Ifbçcdieut: ,  donn^ 

toàs'feï-ïoins'pour  réparer  let^  m»bq»'ià 

avpît  fait.  Ce  fut  un  bonheur  ppttr  V&U 

été  Teatonique",  qui  auroî^  cduruç  nkpxë 

dfeperdi'e  les  Commanderies  qu'U  poT^ 

iWe  dans  tret  Eleftdrat  (i)^^ 

<  i  }  Nous  paffoM  de  I'aa  is^â,  à"  ViJtÊtn$f 


DÉ  l'Obcdrï  TeutonIque.   f«7 
Les  Chevaliers  ne  farenc  par  fi  heu^  ' 
reux   dans  la  Heffe.  Le^  Langiave  Phi-  walt«V 
lippe ,  furtiommé  le  Magnaninvs  f  ayant  ^^  caoïH 
embraflTë  le.  butbéramfme  ,  voulue  qu'il****^* 
devint  la  religio»  générale  de  fes  <t«s ,  ^"j,*/,** 
&  fe  chargea  Mmèmt  de  le  faire  pré*  rctt^uct  49 
cher  danv  J'églife  de  St€.  .Bifaberh  à  £*î,/"^ 
Marb<lbrg.  Le  16  mai  1539  9  ce  Prince  OriMiutt^ 
fit  dirr à  Wolfgang  Schuabar ,  dit  Mîich'*  ^;- 
linfg  ,  Grand-CcmiTnatideur'  du  BailKage  ^lityu 
de  HelTe^  qo'H  vouloit  ememlre  le  fer*  »"••  »^ 
mon   8c    communier  le  dimanche  irn^    ^^^^ 
▼ant  9  dans  Tégtife ,  de  fon  Ordre.  Le  Ak 
medi  ,  des  dépotés  du  Landgrave  »  iê 
rendirent    à    Pfigiife  6r  firent   prier  Ir 
Grand  -  Commandéar  de   s*3^  fendre  , 
pa»ee  4|u7fir  dèvioieiit  lui' commumquiBr 
des  t»rdi«i<  de  tfuf  MaStne;  Sdiuzbar  y* 
étant  allé ,'  les*  Commiflaires  dirent  que  te* 
Landgrave  loi  Ordonnoit  dV>iivrir  le  tré» 
16r  M  fi>n  égtire  &  kl  chàfleioà  repe^^^ 
foîmt  («i  <emlrtf:  dé-Ste.  Elifabtiiry 

Zi^ik-  âqvoiem  trafrifoèter^^  tHâleâ^w    *         ^' 
e  CfMd-^@ommaAiÀH|rfr)cfuri'y  6e  fo» 
frouv«r«  ie  {^ift(^  ^  i^  ^i^^il  dtr tpete»  lee 
fatfons  poAles ,  pour  le'  détourner  ik 
ce  projet;  mais  ce  fût  envam»  Le  ien^ 

'   ■>■<!,'  li    M     li  ilf     I   a     I»    1'  '■      I    I     ■         "in-* 

aycua  évéçeoieiu    poar  Tbiftoire  de  l'Ordrt.  Kou« 
inilc  circocikiftcts  '  '»  -    *'*-•  .-'•'.   --»-       Ji^-vl 


\t9         Histoire 

demain  dimanche^  le  Grand-Commân- 

Talth»  <l«ur  ay»<  ^^é  ipandé  à  r^gUfe,  le  Land^ 

»p  Cm  M-  grave  lui  ordonna  d'ouvrir  le  tréfor  qui 

"!^-'        contenoit  les  reliques  ^e  Ste.  Elifabcth. 

Trois  portes ,  qui  Céparoienc  la  chapelle 

du  choeur ,  furent  ouvertes  fie  le  Prince 

L entra  fuivi  d'Albert^  Due  de  Lune- 
urg  de  Grubenhagen  ^  d'une  foale  de 
courtifans  Se  de  gens  de  toute  efpece. 
*  ,  La  châfle  qui  contenoit  le  corp^  faine ,: 

'  étant  entourée  d'un  grillage  de  fer ,  ^■ 
•*•       Landgrave  ordonna  de  l'ouvrir,  &  le 
Grand  -  Commandeur  «nîploy  a  de  nou» 
reau  les.  foUicitations  les  plus  preflantesir 
mais  n'ayante  rien  gagné ,  il  jetta  la  clef 
IpîH  deJui.  Le:facriâaio  layani  rtn^f'* 
(éfi  ,  voulut  fnvain:  s'en,  fervir:,  les  (er« 
r«riers<  ne  .  furent  pas  p|u$  heureui  en 
effayant  de  crocheter  <etlefibrr«re  à  fc- 
cret  ^.U  il  fallut   la  hrifer  de  force; 
alors  le  Prince. s'approcha  de  U  «haff^» 
Mfrhurgii.ÇQjB^numttH  it  là  pî«i<fe;  magnific^ce 
}?7.wj;d"  Chevaliers  Teut^^fiiquesr^  <jrfi  eiifte 
#•#•  «i.    QQcote  Çi^  ♦  eft  placé,  iw  ôn'pWW^fe^ 
de  hoia  peint  istn  r^uge;,  Xn  thmt,^?^^ 
d6  6  pieds  de  longueur  9.  pltf s  de  %  ^^ 
largeur  8c  environ  5:  de  hauieu/  ;  la  par* 
ticLlupérifittte  eftj6iitt.ça.ffiDni?.dc.tojt^ 


.iO^ 


'^'■•■1  tl  I    Ifl 


iÇftiK%  Tcttcomque,  fut  It  y^if  «y^ 


T9ir  C».i/4Sb. 


»E  l'Ordre  T|£utonique.  ^^ç 
mh  (ont  repicfentés  divers  traits  iie  la  vie  : 
(de  Stc,  Elifabcth.  L'on  voit  autour  les  ^^^^J^^^ 
fiatues  du  Sauveur ,  de  la  Sté.  Vierge ,  de  ckos- 
des  Apôtres,  &  de  Stc.  T.lîfabeth-  Le  «^^-  ^ 
tout  eft  d'argent  doré  :  c'eft  un  ouvrage 
gothique ,  mais  orné  d'une  très^grande 
quantité  de  pierres  précieufes,  de  pler-«' 
tes  gravées  &  (ur-^tout ,  de  perles  d'un 
grand  prix.  L'écrivain  qui  en  a  fait  la 
defcription ,  a  particulièrement  remarqué 
une  émeraude  de  la  première  grandeur , 
&  ui)ei  fuperbe  perlé  »  groflfe  comme  un 
ceuf  de  pigeon.  Le  Grand- Commandçur 
ayant  encore  fait  inutilement  de  nou- 
velles inftances  ^  le  Landgrave  fit  rompre  * 
la  châfle,  mais  l'ouverture  fut  faite  en 
defibas^  pour  ne  point  endommager  l'ou* 
vrage.  Le  Prince  dit  ^  en  retrouttant  Tes 
manches ,  ou'il  n^  a  voit  peut-être  rien 
dans  la  châue  ;  mais  quand  il  eut  paiïé 
le  bras  dans  l'ouverture  »  voici ,  dit  -  il  ^ 
les  reliques  de  Ste.  Elifabeth,  &  ajou- 
tant la  raillerie  à  l'iminété ,  venez  j  dit- 
il  ^  ma  vieille  grand  -  mère  :  en  tirant 
les  reliques  qui  étoient  enveloppées  dapt 
un  morceau  de  damas  rouge ,  il  adrefla 
la  parole  à  Schuzbar ,  en  difant  :  Mon- 
ileur  le  Grand-Commandeur ,  cela  eft 
pefânt ,  je  voudrois  que  ce  fuffent  toutes 
couronnes  !  ce  font  peut-être  de  vieux 
florins  de  Hongrie.  Le  Landgrave  remit 


^JO  H  I  8  T  o  f  ft  i 

'Ce  pré^cîeux  dépôt  entre  les   maîns  de 
ValtÎier  George  de  Colmatsch ,  (on  Stathaltcr  à 
DECaoM-Marbourg,   &  celuKci  le  donna  à  Ton 
-»"^*       doineftique  qui  le  mit  dans  un  fac  pour 
le  porter  au  château.  Le  Prince'  a^ant . 
.  demandé  où  étoit  lé  chef  dé  la  Sainte  , 
le  Grand-Commandeur,  après  s'en  êrrè 
"^  beaucoup  défendu,   fut  obKifé  de  mon- 

trer ^endroit  où  il  et  oit  renfermé  :  Tar- 
moîre  fut  forcée,  &  Ton  en  tira  la  fainte 
relique  avec  la  couronne  d'or  que  TEm* 
*  pereur  Frédéric  II    avoit  mis  lui-mémè 

fur  là  tête  de  Ste.  Elifabeth,  torfqu'on 
releva  Ton  corps ,  un  an  après  fa  cano- 
nifation  ;'  le  rout' fut  encore  porté  au 
château.  On  peut  juger  combien  cet  évé« 
nement  fut  fen/ibie  aux  Ch^evalrers  Teu« 
toniques  ,  qui  faifoient  profeffion  ditcno- 
rer  particulièrement  Ste.  ElifaberK,  qu'ils 
avoient  prife  pour  une  de  leurs  jpatron« 
nes  ;  mnà  perfonne  n'en  fat  plus  affeâé 
que  le  Grand- Commandeur  &  le  Grand- 
Maître  ;  &  le  dernier  ne  manqua  pas 
de  porter  Tes  plaintes  à  l'Empire  contre 
la  conduite  du  Landgrave  (i). 


i(x)'^iet'avif  ont  été  roft'p«Rajf<  fàt  cc^n'étoitot 
d«vcAttes  Ici  reliquea  de  Stt,  ÊliUbeih.  :  Blanken* 
licirn,  ancien  Rourgmeflre  de  Marbo«rg;  &  comena- 
porain,  prétend  quelle  Landgravf  Ut  fie  inhaimer 
fecrétemeni  à  Macbouig ,  en  focté.  qu'il  n*v  «koîc 
^ue  deux  pcffosucs,  ^iit  conoufllni  Vtnltm  où 


DE  Lt)toRÉ  TEtoliOKiQUE.  flf 
Sî  Oonberg  ne  ceffotc  de  foHicker  itÊm*  * 
pcrcur  &  les  princes  de  lïmpire  pour  ^i^în 
obtenir  le  redreffemcnt  des  torts  faits  à  »fe  e«oM- 
foil  Ordre  ,  le  Rot  de  Pologne   ne  fe  ""^^ 

■     ,     ■    ■      '  I  '  I  I  lions  du&oi 

.:, .      i         V  ...'■■  de  Polo^no 

elles  écoienc  dé|»oréct  ;  &  il  éft  tifè^  -.  vrair«ibbUb|f  en  faveot 
qu'elles  7  relièrent  iu^u'â    ce    qu'on   lés    exhùmi  d'Âlbeu. 
pour  r«s  rotidre  àVOtàst  :  c«t  fa  «lios  avoicnt  étk 
portées  à  Zieg^abaÎB  ,  l'an  154^  #  cbiaa>«   £ftor  Vm       ^O't  • 
coiîjeauré ,  lorfcfu'on  y  tranfporta  la  chlflt  oà  elles 
avoîcnt  éié  déposées  aupara^coi  ,    on  ne  voit  pat 
pourquoi   elles  n'auroienc   pas  été    ttndues  dans  l«i 
n£mc  tems;    &  lés  deux  pièces  fuivantes  nous  ap* 

ÎrtB«*t  qu'il  y  OUI  t>l^^nr<  l^vo^A^^s  <l*>o<c'^'^^^ 
,e  Land^ave  arUcé  par  CharUs^Quius  »  ordoolat  ".  ^ -^ 
éû  fôis^  dé  Câ  prifon  ,  de  rende»  aux  Chevslic'rt 
Teocoiiîquot  tes  fOlSques  d*  Sfct.  Elifiibeth,  St  \^ 
TailTellr.  ainfi  que  les  bifoux  qu'on  aTôit  eolovésdt 
Itur  Eghfé  de  MÂrbourg.  Jean  de  Rehcn,  Grand- 
Coflomatideut  du  Batllla|e  de  Kcfle  ,  5e  Commah* 
ëcur  i  Matbourg^  donna  le  s»  mai  IHS  'aMx  Coni« 
nûflaîres  du  Landgrave  ,  un  reçu  par  lequel  il  dé- 
«lar<^  que  G«Orge  de  Cdlâiâllsh  ,  &»  «uires  ,  lui 
avoieut  rendu  ce  jour-  U ,  (ous  les  bijoux  avec  U 
cbilîe  de  Sce.  Hlfébetli  >  qui'avoieiic  été  enlevée 
^e  ie  maiCon  rêuronique  le  ^a-  juillet  1^46  ^  peut 
être  portés  dans  la  forterelTe  de  Zieg^enhain.  Malgrç 
que  cette  qu^tancé  f^ï  gén(raîé.  il  eft  cependant 
fertain  «ne  l»cotiiiO]nie.d!or  ipii  étéit»  ftof  \m  chef 
ic  la  Sainte  «  ne  fut  point  rendue  «  comme  on  ^e 
voit  par  le  traité  d^Qudénaiéc  du  16  juin  i549« 
Quent  aux  rdiqtfes  de lee.  EUfabeth  .  ellee  le  futem 
rendues  que  fia  femaines  a^rès;.  cet  que  le  même 
Grand'- Commandeur  alteflé,'par  uti  sue  du  1% 
îuilter -de  l'an  M4S' ><!«<'<  ^^"è^  il  déelare  cjhe  , 
George  deCoImaftch  lui.  a  renùs,  en  pref^^ce  dis 
Chancelier .  léi  ^offémens  dé  'Sce.  ^Iffabelh  .  faVoîi^ 
la  tèt«^4vet  ;  uiti»  dut  mâcboiref ,  cinq  «s  de  amé* 
tente  grandeur»  uncgôte»  le»  omopletes  «t  Je  grsnd 
os  d'une  jambe.  Oti  voit  pat  cette  énomération 
qu'une  grande  partie  des  ofTcmenf  de  Ste.  Elifabeiii 
étoit  perdue.  Kuchenbeckcr  analtêa  Haffiaca.  eol^ 
Ua.  Ida  9  in  1*0,  1719  IH^  ^^$•^^U 


Ij^         H  i.s  T  o  I'RT:. 
U0()tt  pas  de  demander  i  VEmp^rtv^t  i 
Valther^'^  ré  vocation,  du  bannlflement  prononcé 
BE  Crom*  contre  Albert  de  Brandebourg.  Il  avoic 
***••        écrit  à  Charles*Quint  à  ce  fujet  en  1 5  40, 
&  le  Monarque  lui   avoit  répondu  qu'il 
ne  pouvoit  hèn  décider  qu'en  «pleine  dic- 
te ^  &  que  la  première  fois  qu'elle  (e« 
roît  aiTemblée  ^  il  sfoccuperoit  de  fa  de* 
mande.  Sigifmond  ayant  appris  que  les 
Etats  de  r£mpire   dévoient  s'aiTembter 
i  Ratisbonne^  au  commencement  de  l'ait 
.    1-541  ,   écrivit  de   nouveau  à  TEinpe* 
eod.  ToU  reur  le  xz  janvier  de  cette  année  »  pour 
ro«.4.ntf«.  l'engager  à  cafler  le  jugement  de  jaÇham- 
1541.     bre  Impériale  qui  n^avott,  difort-il^  au- 
cune  )urifdi6tioif  fur  un  vaiTal  de  la  Po-* 
(ogne.  Ce  Prince  parloit  d'un  ton  iî  ferme 
de  fes  prétentions  (m  la  Prufle ,  qui  étoient 
diamétralement  Qppoféès  à  celles  de  l'Enr- 
pire  »  ^pi'il  de  voit  prévoir  que  fes  foUt* 
çitatioits  ferpient  inutiles  ^  comme  ellei 
Je  furent  en  tiku  La  vitle  de  Dantzig 
ayant  reçu  deux  citations ,  Tune  pour  Po- 
lliger  d'envoyer  en.  Hongrie  la  fomme 
à  laquelle^elle  avoit  été  taxée  par  la  diète 
de  Ratisbonné  ^  pour  fubvenir  à  la  guerre 
Contre  les  Turcs  ,  &  Tatitre  ,  pour  en- 
ih'ti.  nmm.  Yoyer  des  députéi  k  la  diète  qui  dévoie 
*'f.-3     "fe  tenir  à  Spire  ,  le  Roi  de  Pologne 
^    '     écrivit  à  Ferdmand   Rot  des  Romains  ; 
qu'il  regardoit  cela  comme  une  erreyr 


ZiS» 


OÊ  l'Ordre  Teutoniqué.  jtj 
^e  OismceUerie  »  &  qu'il  le  prioif  d'em* 
^cher  éam  la   fuite  ,  qu'on   ne  con-  ^^^^^^gW 
ibndît  (es  fujets  avec  ceux  de  l'Empire,  ob  croh- 
Sîgiûnond  ayoit  beau  Jeu  pour  (butenir  ■*^®* 
Les  ulurpation^des  Polonois«&de  fonfke« 
veu,  &  il  tn  profitoit. Ce  Prince  n'igno* 
tok  pas  que  la  Situation  de  l'AUeinagneSc 
de  la  Hongrie  étoit  telle  ,  que  le  Grand- 
Maître  ne  pouvoît  efpërer  de  long  ttm% 
d'&re  recouru  'd'une  manière  efficace. 

Cependant  rien   ne   pouvoit  reboter      More  da 
rinfatigaUe  Cronberg ,  qui  ne  défefpéra  9^J^^' 
jamais  de  trouver   quelque  moment   fa^        '*' 
vorable  :  taut^t  il  couroit  aux  diètes  de  ' 

FËmpire  9  tant  pour  y  foutenir  les  inté-^ 
rét^  de  la  religion  ^  qne  pour  folliciter 
du  fecours ,  tantôt  il  aflembla  des  Grands-  ytnatw. 
Cbapitfes  pouf  affermir  la  discipline  dans  ^'fi* 
fou  Ordre  r  foupurs  en  aâivité  ^  il  ré* 
cnpera  une  petite  partie  des  bt^n«  ^  que 
\€i  «ïalheuH  du  rems  avdienff  fait  paffet 
dan^  4es  maips  éttàngercs  /&  rétablit 
plufieurs  châteaux  -qui  avoient  été  détruits 
ou  fort  endommagés  par  la  fureur  des 
Anafeaptiftes.  Ses  princîpauroavrafges  irs 
rent  la.  reconflruâion  des  châteaux  de 
Horneg  ,  de  Neckerrulin  ,  de  Hcuchli»» 
gén  &;de  Mergentheîm  :  ce  dernier  qu*^! 
avoit  choifî  pour  fa  réfidence ,  &c  qui  étcnl  ^ 
devenu  le  chèf-lîeu  de  TOrdre ,  fut  ré- 
tabli aYCc  de  plus  rnagni&cencç  que  les 


3)4  H  î  s  TO  1  R-  E, 

'  autres  :  ce  Prînce^eut  rfionoeur  d'y  re* 
^i^^^';^  ce  voir  rEmpereur  Charles- Quint  &  le 
»E  GRoif  Roi  FecdiiHMid  fon  frcre ,  qui  rhMoroiéot 
•M«*       d'iMie  efliine  particaiiere.  La  mort  feule 
mit  fia  aux. travaux  de  Cronherg  ,  qui 
mourut  à  Aiergentheim  le  4  avril  4e  l'an 
1^4)  1  dans  le  Aems  que  la  plupart  de$ 
Grands-Commaaileurs  y  itoîeot  anivési 
pour  aflider  à  un  Grand-Cbafùtre  q/il 
avpii  convoqué  :  il  fut  iiUiuiué  daai  la 
chapelle  àc  la  cour.  Sfi%  ccudres  &  le 
maufolée  qu'il  &'étoîc  fait  fake  de  6»jDvi- 
ir«nt  ^  ont  ^té  tran/por^és  dans  le  ca- 
veau de  la  nivelle  tfgWè,  H  yjtkt^* 
préièrité  en  l>Tonze  ^  de  grandeur  ni^* 
relie  »  à  genoux,  devant  un  Çfucilx  »  ayaoc 
un  dupelet  à  la  main  ;  011  voit  au  pied 
du  <cucifix  une  tête  de  nmi  avec  ces 
niQts  :  Atii  4tr  ^ualU  htrnuch.  I!aiiva 
beaucoup  d'Hi]l}<yieM  (pui  parli^nt  avan- 
tag^uiremeni  4c  Oonh^g ,  ÔC:  pa«  m  q»»» 
^n  ait  ditdu  i^al.  Qu  lie  peut  pas  faire 
'     un  plus  l^t  éloge  (i)« 


:  (I)  J'aufaîi  pu  allonger  ITiîftoîre  fîe  ce  Cnnà' 
-lifaitre^  en  reridint  compte  d«  diftet^i»  pHfilegf 
'^ui  lui  OUI  été  «cGOfdéf  pat .  rEmperear .  f^  \^ 
'«•ai  p;i«  cru  devoir  entrer  da^s  ce  déiail/On  «'C 
peut  Cairk  remonter  plut  biut  queCronberg,  Vta^H^ 
pàfout  les  Grandt-Maîire»  4«  *M  WuUr  î -AT*'*' /'j!'' 
la^gract  it,  Dieu  &c.  Voyez  ce  que  nous  avons  oit 

4  comtf  «  ipagc  u$  >4tt  fajei  de^aik&r«ki.'Tfucfafc» 


DÉ  l'Ordke  Teutonique.  3)^ 


WOLFGANG  SGHUZBAR, 

i>U   M  I  L  C  H  L  IN  G. 

XXXVIU.  Çrand^Maitre. 

JLes  Grands  .Capitttlaires  itzfii  déjà  ^^^olf"* 
aflcmbiés  à  MerEendieioi  à  la  mort  de  ^  ^aho 

^.       .  ^     _     ^  ^        °  SCRUZBARtf 

pMnoit  ci><o|e  U  qualité  de  Frtre  daoi  fc<  cbattrcf •      Vtntor. 

Coi,  Pol,  tom.  4.  pag,  1«5.  Tlfeffen  fon  fuccefleor  ^  W*  »i^  • 

^ai  étoh  ^  lïamW«  ,  le  prit  âUfli  pr^bablcmeoc  ;  ce-/^^  . 

|îieaiitf^  iUbs  la  feule  4£e  iei  chantes  que  ie  coq-  '    I543« 

noinè,  le  titre  de  Frère  eft'  omis.  {ClagiuM  de  Linda 

Métnana^pag,  it  )  Frédéric  de  Saxe  &  Albetc  de 

PiFMiebourg ,  abandonnèrent  la  qualité  dt  Frère  fc 

s'intitulèrent  :  Nout  par  la  graet  de  Dieu   &e»  lit 

étoient  PMccet  <le  tnaifont  fouveraioes ,  ainfi  on  pt ut 

«roîreqii'tU;  «^  faifo^nc  que  continuer  Tarage  91^ 

ila  étoient  a4ipai;aYlot.   Nous  avons  déjà  remarqué 

ailleurs  «^  qu*a<^ciennement  cette  dénoiainacion  icott 

VAf  marque  «l'bAHnîm^  «  ^^ue  de  fiqaples  Abbd<  mf i« 

toient  Couvent  dam  leurs  adet  :  mais  depuis  qu'elle 

fut  devenue  une  marque  de  grandeur  ,  oîT  çonvif a<« 

dra  rfant  peint  >  que  peifonnc  n'écoit  plut,  autorifé 

à  la  prendre  que  les  Grands^Malcree  de  l'Ordre  Teu- 

fonique  «  qui  aboient  an'  rang  diftin|tté  eyict e  (^f  Putf* 

fanfii^i  4u  Nord.  Cependant  les  Grands-Maîtres  s'^ 

abdinrent  ,  Toit  par  humilité,  foie  parce  que. leur 

qualité  dtChefa  d'uh  Ordcefouieerain /lùifiroiipottt   -  ^ 

les  nelever.  Dans   les    circonilanccs  où   l^Ordre  fe  .  x 

crouvoit  f  CronBerg  'crut  qu*il    ne    fAlloit^né^iger 

mucune  des  prérogatives  dont  il  étoit  en  droit  de  '       / 

jouir r«u(B  Itiea  q^  tous  les.attUCt.PriniLey  de  FEm« 

Sire,  Bc  s'intitula:  Voué  par  la  grâce  de  Dieu  Ùe^ 
'ignore,  s'il  prit  d'abord  cette  qualité  au  commen- 
cement de  fon  Magideie  i  je  la  trouve  ponr  la^pre* 
miere  fois  dans  un  recès  de  la  dicte  de  Spire  de  J'eH 
€542  :  fes  fucceffeurs  ont  fuivi  cet  eremplt,  ji/cflht 
^fl/b/,  4, 'lt«W#Vfft.  p«r4.  »;|wr  4^* 


)3^        Histoire 
*     ^  I     Cronberg ,  &  la  iicuation.  de  rOfdreexî» 
i^otr-*   S^^"^  qu'on  ne  différât  pas  de  lui  donner 
CANO     un  AicceiTciir  ^  le  Grand-^Commandeur  de 
ScHvfA%.  Francgniç^  qui  avoit  la  dircaion  de  l'Or- 
dre pendant  l'interrègne  »  fit  procéder  i 
.  ^-_        réléâioo,  Se  toute»  les  veixfe  réunirent 
fur/WOLFGAKJG  ScHUZBAR  furnommé 
MiLCHLiNG  ,  Grand  -  Commandeur  dtt 
Bailliage  de  Hcfle.  Schuzbar  eut  beau  pro« 
tefter  qu'il  étoir  incapable  de  remplir  cette 
dignité,  &c  défigner  pluiieurs  Chevaliers 
à  qui  il  croyoit  plus  des  talens  ;  on  ju- 
*'  *^      gea  que  fa  modeftie  IVn  rendoit  encore 
plus  digne  ,  &  il  ne  put  fe  refufer  aux 
vœtx  de  fon  Ordre  (i).  On  eft  Airpris 
du  peu  d'intervalle  qu'il  y  eut  entre  la 
iport  de  Cronberg  &£  l'éleAion   de  (on 
fuceeiTeur  ;  car ,  dès  Je  1 6  d'août  ^  Schuz- 
bar demanda  les  droits  régaliens  î  rEm* 
péreur.    • 
11  reçoit      Charles-  Quint  ,  voulant  donner  une 
"spifc?"'*  nouvelle  marque  de  confidération  à  l'Or- 
Venator,  dre  ^  donua  rinvefiirure  de  la  Grande- 
f'?  *^*  ^  Maîtrifc  &  de  la  Prufle  à  Schuzbar  ,  ïe  j 
*'«544«     ^-*  i544>  d^^  '*  ville  de  Spire,  *«rec 


(I)  H«fr  ^crft  le  nom  du  Grand-Maure  Sahuihar 
et  Venaiof  Schut^bar  WoUMf^  «tbtf'né  I  TreiCst 
vili^dt  U  Hrffc  ,  de  Crafc  Sriiuzbar .  furnoinmé  Mil- 
êhUng,  8c  dt  Miim«fi|e  dé  Trohc.  MarKkùtt.  4 
fi.  pag.  17$^ 

U 


»E  l^Oedre  Teutokique.  ^jr 
h  même  folemnité  qu'il  Tavoit  donnée  < 
i  (on  Prédéccffeur  dans  celle  d'Augs-  ^^^^l"' 
j>ourg.  Le  trône  étoit  élevë  dajis^  la  grande  caho 
place,  &ç  on  fuxvix  le  mime  cérémonial ^^'^'^^^ 
iqui  avoit.  eu,  li^u  pour  Cronberg  ;  aînfi 
il  éft  inutile  de  le  répéier  :  î'obferverai 
feulement  que  TEleâcur  de  Trêves  ^  l'Ë« 
ieâeur  Palatin ,  &  Joachim  II  j  Eleâeuc 
^e  Brandebourg  ,  coufin  iflu  de  ger- 
main d'Albert  ^  y  étoienc  ^n  perfonnes.' 
Les  ChevaliersTeutoniques ,  Ambaifladeurs 
•du  Grande  Maître  .9  étoîent  Chriftophe 
À  Henri  j  Comtés  de  Leyningen,  Louis, 
.Comte  de.Konigstein\  Jean  lacob ,  Baron 
4c  Konigseck ,  &  Walther  de  Heifens* 
lein  :^  Grand  -  Commandeur  du  BaiU 
4iage  de.Qoblentz.  Les  trqis,  étendarti 
iîirent  portés  devant  le  Grand- Maître  Se 
4^éfentés  iJ'Empere^r  par  Evrard  d'£-  . 
jiiiigen^y  Grand-* Commandeur  de  Fran*. 
conie,  par  Jean  Verner  de  Reufchagj 
^Grand-Cominandeuf  id'Alface  &  de  Bour« 
^ogne  »  &c  par  Êtalthazar  Comte  de,  Naf- 
fau  de  V^isbadjCB  y  Commandeur  à  Kap« 
/er^ourg.  Gafpar  de  Munfter ,  Comman* 
deur  de  Marienbourg  ^  y  aififta.  comipc 
-député  de  H^ri^^n  de  firuggeney ,  Maî* 
tre  de  Livonie,  &  de  Jean  de  Reck  f 
fon  Coadjuteur.  Les  lettres  d'invefliture 
.étoient  €on,çues  dans  les ^ termes  les  plus 
forts  contre  Alb^t  de  Brandeboûrs*; 
Tomi  Fin.    ^       '    '       p 


^^^1î«  H  I  s  T  O  r  R  fi 

^J*JJ*  l'Empereur  ordonnoîc  aux  Eleôeurs^aux 

Wotf  A  *  Prîncct ,  aut  Comtes  ^  enfin  a  toat  l^Em* 

Sl^mU.  P'^*.  '  ^'^^^^  '^  Grand-Maîtrc  à  t€nitcr 

en  îouîiTançe  des  biens  de  (on  Ordre, 

&  de-  tous  tes  droits  qu'avoiènt  eus  (et 

prédécéffturi  »  qui  lui  ëtoient  de  nou- 

•  veau  confirmes. 

Le  Grand- Maître  n*omît  rien  de  ce 
qui  dépendoit  de  toi  ,  pendant  tcrat  le 
*  cours  de  fon  règne  ,  pour  le  maintien 
de  la  religion  ,  pour  tâcher  de  r^ablk 
rOrdre  dans  fes  domaines  ufurp^Si  * 
pour  témoigner  fa  reconnoiffance  à  !*£«*• 
jyereur  ,  qui  rhonoroit  d'une  bienveil- 
lance toute  particulière  :  la  gucwe  qw 
ce  Monarque  fit  aux  Proteftans,  hn  en 
fournit  l'ocèafion  :  mVw  pour  fe  (oimtt 
wnê  idée  de  TViat  dé  fEmpîre^  ifcori- 
YÎent  de  rapporter  en  bref  quelques  éve- 
•fiemens  dôi^t  nous  avons  diflfiéré' de  paf* 
Jer  jufqu'à  pféfenri  •     '  '    , 

tîfae  ^ t     Les  Pi  inces  de  T Allemagne ,  qoi  rmtti 
^^îiïil/embra.ffé' le  LuthéraniliÂe  ,  s'étoié^rt.  aÉ- 
9t.7&jip^fémh\is  plufieurs .  fois  pour  leV  i**^*^^* 
de'fcur  religion  &  de  Jew  (ùràé^  darts 
*li  ^petite  ville  de  Smalcarldç;:  fe«r  pf«- 
'»iîiefc  a'flemblëe  eut  lieu  en  iji^^^e 
iU  firent  un  traité  purement  défenCf.'  D*«* 
ans'  après ,  il  fe  fit  un  accord  à  Nurem- 
berg entre  TEmpereur  $c  le  Princes  Pro- 
«teftansi  portant  qu^  y  à|iroî<  Kâe  pais 


ffètïMfM^  «lânfe  l'Empire  Mqn'à  4»  i*nutr.  - 
tfUfi  Con^H*  qttç  l'Empcreuf  tâcfew6it'  ^^^^Z 
de  faire .  aiTetnblef  înceilammeot.  Le  Con-      <?ax« 
cile  n  ayant  pu  avoir  lieu  ^  les  Pf  tnc^s  s'aï^  ^^****** 
{cmhltr^At  encore  à  Smalc^lde  en- 1 5  ;  5  ; 
&  cmlifne'depais  i-atoord  à^  Hur^whtxg: 
{duirems-  Princes,  Se  beauôoi»p  de  villes^   ,       ^ 
éroHent  entrés .  ékm  leUiv^lJiiinçe ,  il  ftt      '  "  • 
troQM  à  <êtte  affembié^  quinze  Prinoea' 
&  les  députés  de.  )0  villes  qui  avoiénc* 
embraiTé  la  confefton  d*Augsbour^:on  y; 
r^nou:vei)A  peur^  lù  ans  ^  la  ligne  quer 
li3i  Rroteftaits.  âvôtêiftt  Une  pDu/  Jewrtlé^ 
feiifei  L'an:  5 1 .5  j  7  ^s  les  Prmoc»  •&  les  j  4éN^ 
pueés  der  viHes  LxHhéfkuncs  s'^tam  ééi 
fioave^u  ailèmblës  à  Smalcalde ,  ils  y  ap^* 
peilerent  Lutker  ,  Meboâon  &  d*a«itrer    / 
doâeprs  de  ia  feâe  ,.  &  l^otv  examina  U' 
bulle  d'indication  d'un  Concile  à  Matt«rj 
tovn^  f»  éôttnttnviwt  lig»e^  Aok  ckvémie  ;    '  "^  . 
trèt**puil&merfar:  Ja  joné^ionides  Roîr^    .-    >.  i 
de  Suéde  &o4e.  DweniafdL  ^LéA-  .IXief 
de-^urtetAberg  p.  &  de  pliifieitrs'awiresr 
Prineisv  Us  déclarèrent!  fiére«»ent  qu'ils  * 
ne  :eo9^ttroîeot  j  pmM  qu'im  afieciftbiât  1 
U  CéficBeitors  dc;rAlletaagnei;  î    ' 

-  Cer£i0ieur  Concile  aflemblé  contre  Jesl 
erfe4irsideLuther,\de2kitogle<&d'e  Calv;in^j 
&^yi!ta  féformatîon  dé  la  drCcipline  &C\ 
des  mefettr^^  eft  trop  cotmli,  pour  qae^ 
nous  ayons  bçfojiii  d*eo  faire  ici  rhifioiie  a* 


S^oni  dbfeiivéra  fcolemem  qVilffiit  â^«(1^^ 
^otp.^*^  indiqué  à' Mantoue^^ènfutt^  à  *Vi»iice'&- 
GAKG     enfin  à  Trente,  où  il  commença' le  15' 
^*^"*'^*  décembre  1545  »  il  ne  fut  terminé  qu'au' 
bout  de  t'8  ans,  après  a^^ir  ^té  inter-- 
rpmpu'deux  fois.  Lother ,  première  ^i»rce 
.   .  de  touf  ces  >défordrés,  mourùt^i^-'^îéJ' 
W45-     férrîér  1546 ,  ^Frédéric ,  Eléfteifr Par^ 
^    latin ,  ayani  «tubraifé  cette  «néme  année , 
fa  doârîne ,  donna  un  accrotflèm^nt  con* 
£dérable  au  parti  des  Proteftans.  >UEm« 
pereur  voyant  cette  ligue  fe  fomfiep4ous 
la  jonr^  ^  &  -que  tei  efpérances   qu'il 
âvoît  ' conçues  de  la  Atfïxxi^  d!un.  Concile- 
étoient  vaines ,  réfirfntid'emplbyer  dWtrei 
moyens;  caries  confédérés  de  Smaicalde 
avoient  juGque4à,  méprifé  le  Concile,  8c 
le  rejettoient  comme  s'ils  n'yav4DiefU  au- 
C4in  intérêt.'     •-'  .  .".  ^  ■  \  •  '  ;.  •  • 
jLîpie  au  .j  Châties  -Ouîat'^'  voyant  Qt^W  fettok 
|'£inp«reur.  employer  la^foi^e,  avoit^wye  a  Rome^ 
le  Cardinal  ^  ><Tr^ntê  ,  jpoHî*  tbrî^urd' 
un  traité  aved  le  Pape,4)arleqiietSa  Sân- 
teté  s'engagtoiti  iui^fournir  iiooo  hbm-" 
mes  d'infanterie,  Italienne  ,  500  cîievau*  ' 
légers ,  iot»ooo«écus ,  &  >ki permbtitiit -tie^ 
lever  cette  année  la  moine  dîu'  r<vetik:pdes 
Ixens^dé  i'Egti(e,,en  Ëfpàgne.  CéroHt^ator^  ' 
Alexandre  farnefe  ,  noitimé  PâfliMll  *{^  qui  * 
occiipoit  la  chaire  de  St.  Pierre*  L*Empe- - 
.-rèur^  décidé  à  la  guerre ,  xlédara  gar  «a 


DE  L'PftD^fe  TeWTPWQUE.    }«!  ^^^ 

tfnanifejQ^  îquUl  fi*eA  vouloit  pas  à  .I4  rç-  ff'^^TIH 
ligion  ,  ^ai^  bien  aux  gens  qui  méprifanc  ^^oLr^ 
les  ^p:t%\f  ^  r^mpire:^  ûtfçitqieqt  çon-  ^^** 

^pieav^  ^r}^ï>Vf^  lP^^^^^^  &;,  dqpowlf  *•  •  ,^ 
Joienf  les  PnpcjÇf,  Ç^[d^^^  > .,     l 

du  Lan^g^aye  de. ^eÎTe  à  Tégaid  de  VQfr  * 

dre  ;  Teutonique  ,   dont   i^pus  parlerom  \ 

M  ion;.lieu«  L(i$  .frpt^ftaifs  xloni.  Je)i||f 

Jûaogravc  de  ;He(ïqyjîéu)i^pfn,r|^s  cl^efs,  »•  ' .     / 

Kf^^f.  4?  rWnw  ,jj,jils.  .aflCeinbljerwt  Jews 
4r.QMpesy  qui.é(piçpt,  bien  plus  nombreii- 
^^  que  celles  de!  l^Eippermrr 
...Charles  mit  Vï^tOfixxf  &C:lç»jl-andgray^  uGrwaim 
^wPifi^  rEtppiff?,^  ^Çj^gi^nbl^  fo.f|M.I«rc 
jiffflée  ;   §C  le  G/ap^  ,ft^re,$IyVwd«  ^,1^;^/ 
g)ie<;/tî«trx)Hpc$r  q«^c9flftÔ9*«ft^?'V,ï45><?  ..  SUiéan. 
^wwf^Ç*  ,4?.flayalerie.Xçs.  ?wuge$:,  du  ''Vm,,#*f, 
Paye  viufpotjoiridreKÇinp^reur  qijic^tDit?^^  ^j. 
^  ,U  xf te.^jB  Varm^c.,  &  If S;rjt^es,,du  pi*     »34^» 
îittî?^  %€,i?l  le  HÎnçipaiitVsîitre  4e  Jà  ^ 

mes  d  infanterie  &t  4009.  chevaux  a^.Xç( 
poorsdiç  L'EnoBÇfe^i),  enyoyçrent  le  çq[m- 
ie;4'Ôijleqj)oiwg,&  Jf  Cplq^ei  Reiffeiit 


Ç^SSSi  pêcher  qtfiU  ne  paffaflfent  le  Rhi».  liÇm* 

^o7"*  pfcrcùr ,  tie  (bn  côté ,  crtvoya  l'Archrdec 

^'Aifè     Mas^imirienV  te  Grand- Maître  6c  l'Ordre 

>4a^MëéM.  -jp^uiôni^  Sr  «tbèrt  dé  Braiîdebourgî 

?^».  fom!"^^^*»  du^àc  rfeVtiïfe^  poiifitfctiiîtfeir 

-ci^mpàgne  fè  pjriBTa  cti'wiafnoeiiv*ci'*&  eii 

<  diffëfêhres  etitre^rifes  dont  aucdiiè  ^lefut 

tWdfevfe,  iL^Bm^rcVÉr  ëraitr  cm\^  i^'inùt- 

**siÉï  prèr 'de  là  Brèkti  i  vbtottiÈ  HTiif^en*- 

njj.  wdfe^léS  ëriftéWih  r  let Grand -îJlaîtfe  U^ 

•    •  «!^^ve  tie^Brkhdefcëurg  V  ^  la  iétt'êé 

lèUt  caVarefk;i-6c  Atl!l^rântl;Mbc{^ 

fcs  ïwttfiHonï  ^u^f  cpm Wahëôit^  partiréiik 

au  commencè^ehf  de  la  nûrt ,  ayâiit  dêk 

•!>nt:0  .!  IKeiiaîféï -fcf  leurs^'aHnti  p<m>  fc  fccôit- 

4, „/*:•;::; fl6Îtré-,-S?ifkir^ei«ai'afl  fiience; ïe DHfe 

.»ii  li,  .1  ihVflfc  vjes^fiÀV(ftt  %vfefc^lc  gros  «c  nk^ 

•*^^*'^^-^'^     ftëè'^'îirtft'  'éif tSfrtfe^^^éiftcrncé  r  maîi^^ïéli 

,  .,/.'\^  '  àînéf;;^âVcrtiV4le 'ceî^'dèff^^^      le  fifeht 

-i  écHbiièf  :  ils  avôiënt  auj$nii^bré  lè^  gardes» 

*  "  '     Sr^oUJe  -farmëe  ëtort  foUs  ^e$  aVmés  i 

e??^fôrtè  c^iiiB'îër  Impériart' furent "  cMHh 

,^.'^     piuf'>^eAdriî  1*^  éhhè^fe  à  dot  v  «r<^ 
.^1 .4i  iflUi^Reirreu^r ,%;:^j^mp6riçreht  qii^îqùei 

•  "^Tèntiant  ëé  tfcnîs  Içs'irëWpèf  dé  Fer* 
mtù^néj  tlôl  dcî  RoWiaîni  ,  de  ïlongrié 
«  drBdbAilir^âeH^eHbi'dùiNè^Nfeiùrîct 


Bit  l'0i^be  TEtrtQKKJûÉ.    141 
de  Szxp  ^  faiCpietit  le  ravage  dani  PEÎcc- 
torat  d«  même  npin  :  Maurice,  quoique  ''^woifÎ^ 
Proteâa^t ,  «'^toit  atmé  contre  TElefteur     ^ah^    . 
fon  coufin,  tfpérant  de  le  remplacer  dans  ^^"*-^-^^ 
Ja  dignité  EleÂorale.  V^n  1 5-47  t  T'Empei   '  , -^jr. 
teur  p$kria  J^  ^guerre  dans  la  Saxe  ;  ellQ 
fut  bientôt  .terimnée  -par.  la  baraille  d^  * 
N||i|bçrg  ,  oè  rfejefteur  Jean-Fr^d^ric  fut 
fait  .prifopinie.r.  Quelques  jours 'après  TE-     suuofti. 
kfteur   fui  condaniflé  >  perdre  la  tétô  ''*•  '^• 
comme  rebelle  &  félon;  cependant TEm-. 
pe^eur  ]ut  ^t  grac§  à  jia  JoUicitittion  d^ 
plufieurs  Pri^œs^.fnais  â  diverfel  con4i«. 
tîpns;  entr'ail^rifs  ^  qii^il  renoneerott  pourl 
{ui  ôr  fes;0nfans  à  la  i\\%n\%i  £Ieâora)e  n 
&  qu'il  teftitueroit  les  bii^as  enlevés  aut 
Comtes  de  ^ims   &  de   Mansfeld^  au 
Grand -Ma'itre  de  l'Ordre  Tectonique  &. 
4  tous  |e$  Ecclegadiques.  C^A  4e  Jean^ 
Frédéric  furnommé  )e  Magnanime.,  qmj 
def^ndeiH  le«  D«ics.  ({e  Sujce  .Gotba.4'au< 
jourd'hui.  «  i 

Le  Duc  M^grice  de  Sa;ie ,  i  qtii  Chaf4 
ks -Quint  donna  l'Etejf^orjit  de  fon  in* 
fortuné  coo£ji ,  &  TEIe^eur  de  Brande*» 
)>OH''g  f  fongerent  au(!)tô^  à  dire'  b:  p^i^fC  Uti» 
du  Landgrave  de  HefTe  ,  qui  ne  pouvoit 
pliis  "fé  (oiitenîr  aprè?  un  pareil  'écHcc. 
Oa  fit,  une  .capitulation  .  par  lagp^Ue  ce 
Prince  prgmît,  outre  une  grande  quan- 
tité d'autres  articles  Impi^rtans,  de  i«i» 

P4 


)44         H  I  s  T  or  tt%     ^' 

iiiutt  les  "bieni  qu*il  <voîr  pri(^tt  *€ranJ- 

WoLfV*  Maître  de  IX^rdre  Teufortîqùe,  Le  Land- 

CAHÔ     grave  vint  trouver  l'Empereur  à  Halle , 

ACBwaaAR.  p^y^  lui  demander  pardon  :  ce  Monar- 

Sue  le  reçut  fur  fon  trône  »  au  milieu 
*une  aflfemblée  nombreufe^  oà  fe  trob« 
Voient  TArchiduc  Maximilieh  ^  les  EIec« 
leurs  de  Sne  &  de  Brandebourg  i  Phi- 
libert, Prince  de  Savoie  )  trois  Princes  de 
Brunsvick,  le  Grand  «Martre,. le  Duc 
d'Albe ,  plufîeurs  Evéques  &  les  Ambaf* 
fadeurs  d'une  quantité  de  Princes.  Cetle 
aiTemblée  brillante  n'étoit  propte  qu'i 
humilier  \4  Landgrave»  qui  refta  iông- 
tems  à^'genoQx  aux  pieds  de  rEmpereur* 
Après  avoir  fait  cette  foumiffion  ,  le  Land- 
grave comptolt  de  jouir  de  fa  liberté  j 
mais  il  enjut  tout  autrement  ;  car  TEtn* 
pereur  le  retint  prifonnier  pendant  trnq 
ans  (li).  '.:«•.•'•'■ 

•*  Le  it  de  juïn  ,  co^me-^n  condui- 
foît  le  Landgrave  de  Halle  à  Naufnbourg, 
FEleâeur  de  Brandefeourg ,  qui.  l'âccom- 
pâgnoit ,  apperçut  le  GraRd*Maitre&  le 
dk  au  prifonnier  ;  le  Landgrave  fâchant 
\.        «fue  ce  Rrin^e»  étoit  en  grand  créditîaH- 


'"'(1)  I^*d^teiitib)i  diV  landgrave^  éwhé  lien  ^ 
beaucoup  de  difco(&on«  :  pecfonne  ,nU  traité. cette 
matière  plus  à  fond  que  M.  MMlct  dans  fon  Hi(< 
toifé  ^  HtSt»   M^tne^i.  page  t6f  ôc  foirantel. 


DE  l70rd;IB,  IÇEyTpiKQUE.    ^4t 

^fv^^S;  ,de^  %»f  "  &  d«  Brati^cboiû-g  ,  <& 
iÇl^y;  fî^.JiJ«né»,prpin.Wtant  çl'accom- 

J^ÏFf W  ,.po\u  ipi)t59Ît  ,fop.  ,êUrgiffe- 
)ftent«a,uffi;ô.t  que  I  accord  ierott.arrang^^ 

sm^S^  ?mm^sm\  ^^tf^g^nçc»  f :*h^* 

^feysi;},écriv«fpt  fe  4.  jiyile;  ».  ^  ÇMn4- »^ 
^f^imandeur  de  Hefle,^  {>our >,Itti  ;  fi^rc 

.|fS!.«^  îGrajidi'-  Viaitte..  On  a  vu  p|o.s  o,Ji7;,,, 
j|{fut  ,' .^otnmqit,  Philippe-  '9,v6ir^n.îev)îfcfM.H</i' 
it^Mques  ae,Sîe.EUfabet)i;«  f  îip;,^»-  ^*  * 


ïVoî;  -tntqfyé  'des  CaiplmiSàttf  i  hiCttÊfi 


piê(ti  (ermetUfitr  iK-iitce  i  ^  fiffenr  meé* 
tré  en  pr'rfbW  ceux  qur Vy  reftiferent: 
on  s'empara  dés  re^it^rçt ,  des  papiers  6c 
lies  rttenui  ;'i&'ofirr  tltàfkjoiite*  Ittptt* 
•^rtbés  dé'lWf*i  fojt\dh*vartéw', -fok 
'iPUtie^,  eiï  leur  difïfit'qtfils  iiV«Aeitt 
"(q[ji*à  ft  hniKer  •!  «Se  ct^i  srtnirt.nçoit  1*^0. 

TOr^r*.  deiptités-ïesCommindéries  qu^tl 


>'».cPf%icëmdut^  pirq  d^'te*» 

*"*•'  refndtàçé^  par  Idui'^  Rehea  ;  'dahs  h 
"dlghitë  de  C^aiid-Co^maiYdeur (f^flliïll. 


'  ïe  'j  àéflt^  Vj^j  ,'Vâif-leqWI-P.lïnrpft^ 

Îiirepéit  le' Crrànd-Cb^rnàndeaf  de'  Hdfe 
buslTa  j[>r6teâioh  (péciiT€',''Sî^dt^vÀ'nt^ 
...     au»' friwices  &  aux,  Etafe  tD^rrr",  ^ 
àv^iébt'  èiaf  l^urs  Bo'mim^'iAe.s  bietii 
appartenus  au  BailHàge^Sde  HèfTe ,  '  Cth 


Commatideor  ou  par  ^s  Chevaliers  ^  ce 
non  par  le  Lsnâgrav^e.  On  chercha  ^tn^  ^woi"' 
fek«i>à  acQomtnodcr  ceftv  afi^ire  :  l'Ëlec*     «an(s 
leo|l^al«ttiiëertvi€iau  Landgrave  enfa«^***^* 
ttur  ïks  Chevaliers  ,.€c  la  tettre  lui  ftrt 
isMàie  par  Jtan  ée  Re>ien  i  ma»  ce  i^ritiea 
ift.f^ondk  iqbe  pour  tkher  it  îufltfiéf 
un  procède  aulS  firrgulier.  Il  y  teut  tncora 
^uekpies  peunparLrrs  d'iaiccommodeiftem    -^ 
en  4544  à  }&{âr<i  ^  pendam  ia  temoe^^t 
h  d)e^  9  qui  m  fxradvifi^tn  ^cun  isffer  ^ 
&  KEmpa-eur  en^poys ,  l'a^nfief  ftiiyaont*^ 
deifx  JComifMaâres  aà  liandgraV^  j»  qui 
iseniferent  un  accord^  slu  moyen-  da« 
qwl  1  ib  Orand^O»Dmandèur  duc  Ttncreîf 
en  poflkffiofi  de  fet  bi^ns  rmans  ebt  ae^ 
eo^d  «VtM^quW  inmim  ,  0U  ^bvi'lîô^ 
nat  s  le  pom  principal  de  la  dii&cùifë/i]&) 
iîftoît  toujours  ^(k  le  liand|[ray«  ^(ne  M^ 
cita  bientôt  de  nouvelles  (i).DVitleurj?^ 

■  il)  Nauf.A!«Atrer^i<k.  p6iit  daps  U  «Utail  |d<  «f |( 

diftculcês^  oc  ou    piocès   iotèrminAbJe  ,  qu'é  les  ont 

^f^JP^/tf^  Tcttifooif 4H  t^ùfc^^' parti lU  d^çu^îofi'  h| 
peut  ^rre  placée  nue  daos.  Plii^oire  pa.'ncuiiere  ^ii 
BMHi^l^^Sr  »ïfre,:&  Ii6h  àaHS  ^«He^  d^  i^O^dVIe  ta 
q^r^  >f^Mxeaaaï^u|KaMfeulttoent.imc  A^V<f)«'f:y 
tiôn  i  produit  Hei  écrui  lumineux  î.<ncre^  autr«<. 
ai)|x  liiVi^ttircirddiin  de  l«^aèt  de  l'Ot^i 

i^e^a««c  4(ne  grande  vqtt>mi{é  dé  pleeeijiifiificatU 
Tés  ,  4.ôn'c  \a  plupart  n'avoiej^it  peint  enicore  va  It 
j68t.:m  ùkt  éti>  li«^p¥fmé^  I'(m*&  Tsu^re  en  ^75^ 
^y  f^ov^jea  £o^fi^«a.rerti  |i|>kâepr4  fois,  ^  &  iM>a<:f|^ 
ai}riur,Stfâu  un.  pIqs  èruià  uf^ét ,  m  «oiftt.  Ie<)tn^  ' 

P   $ 


ti'r  s  t  0  I  it  t 


])féfer  (ermetu'^a  ^iitce  ;  "fit  fient meè» 

tré  ein   prHbta  ceux  qur  Vjr  Tefufefent: 

on  ^tmpAf^  âis  rt^i^r^t ,  des  (Mfncn  & 

lies  riy'enu* ;^ifh ïltaHa ifo»<te*U*p«r* 

^i^t^ei:;  eiif  hàr  •difïfit''q«h  ilV*e«» 
*<iji*à  ■  ft  triKler  ^  ce  tj^ii  anrtènçoit  fè'^'*' 
5et  jOu'âY'oît  le  l^jitrtf^ravë  ée  ^fépoiURf 
TOr^rtf.  deipttés  tesO^mmandériet  q/tt 
jlvôit  àitii  ta  ({eiTe.  Le  Cr^né-Comtnaa* 

'*"■    reffidTàçé^' par  Idui^^  Rehéa  , 'dahsji 

"dlg'hitë  de  C^aiid-Cb^maritleur  if^fKK. 

.  ^   _     LejiQuveau  Graptf-îKIHtte  tiifréi^i,»* 

>   .;j  "  -  -câiittehî'iinygriV*,'  *  bbriiA-«8''<«ii>i|C 
'•  '.:\  .  '  le  "j  août*  V5^|  ;>air'-leqWI-*PEirfi**ï 

^    .  bHi'raVroteaioHf^&ureVTK^arçJoiliii* 

.;     aux' frjwtes  &  auj^Etars  ♦offins",  # 

avtôelit'  àiof-  l<ur$  yofmâtiveii'id^'  bnnîi 

appartenus  j»ù  BailKagc'Yle  HefTe ,  '  cth 

iatAf  Ùiv  ,|e9  -itWbtu  l^r  ' le  ' Oâtti* 


Ce'mtnatidear  ou  par  /es  Chevaliers  ^  &c 
non  par  le  Ltnâgrav^e.  On  chercha  ^tn^  ^^oViî* 
iiimi)à  acQommoâcr  ceftv  afi^ire  :  l'Ëlec-     «an(s 
teo(  J^alattn  ëerm€au  Landgrave  w  fa»  ^****^^* 
ttur  9«s  Cheva^rsy.êc  la  tettre  lui  f&t 
funàie  par  Jtau  éè  Reben  -i  mas  ce  i^ritiea 
nt.f^ondk  tfue  pour  ticher  it  îuflifiéf 
un  procède  aulS  firrgulier.  Il  y  eut  encore 
^uekpies  peunparL^s  d'accommodeiftem    - 
en  4544  à.t&{»re  ^  pemdam  {|a  iei9ae::dt 
hdieos ^  qui  rre fxrodvifi^tn  ^«am  isffer ^ 
Scl^Ei^pereur  èniBoys,  l^tfài^fe  &iiyaiint| 
étux  CommKmei  ià  Landgrave  j*  qui 
laenagerent  un  atceerd ^  9(u  moyen  da« 
cfuél  Ub  Orand-^Omimsndèur  duc  rtncreif 
M' poflkffiofi  dé  fes  biens  r.mans  ebt  9e^ 
tr^té  ftAétok^quW  inmim  \  ou  ^ôviKoi» 
net  :  le  pom  principal  de  la  dij&cuitëfuii^ 
fiftoitteiljôiirs ,'  (k  le  Land^rav«.  tne  M^ 
cita  bientôt  de  nouvelles  (O.D'ailleutep^ 

:Mhi'-i  Ml  wir  I  iri    if   j    il  lui  s    II  riiiii"irr-   An\    mt 

6l£culcês«'  8c  ou    piocès    iotèrminabJe  »  qu'e  les  ont 
#ttiàfi<»ii«6V«tr%  )H'Pr»c<é  dé  Hi  Mttfoii  '<h:  H&Pi 

peut  ^rre  4>Ucéè  que  .daos  l'U^oire  parncujiere  du 
mniii^ac  fl^fre  ,:&ii<Sii  àa»  ^eKe^  d^  VCk&k  «il 


i^e^««c  ilne  grande  vqu^mUé  <!lé  plecei-iiifiificeU^ 
TCs  ^  Xônc  \a  plupart  n'avoient  peint  encore  va  \i 
jb8f.:m  olyt  M  Up^fnié»  r(i!n*&' l'autre  en  ^75^^ 

ai)riunS(fau  un.  paîs  èrand  uf^dt.  ii  aotjks,  Ie<  •  k^4.<)MM[  ' 

p  $ 


}48         Histoire 

^  ou  le  Landgrave  ne  rendit  pai  tous  iei 
WoLf-     '^i«s  <!»'>*  ^voit  pris  i  POrdre^  oit  il  ta 
OANG    reprit  une  partir  après  tes  avoir  reodui |i 
»KiÊA%é  puifquM  ^pr^àm  J  TEmperelir  en  1^47  y' 
de  reidre?!  l'Ordre ,  h%  hitm  tf^ih\\Â 
avolrenlevÀ  9  6c  qri'irs'engagfca  la  méeà 
année  vis-à-vis  du  Grand -Maître^  à  ter^ 
niner  toutes  les  difScuItés  par  un  accom* 
attodement.  Ce  que  nous  avançons,»!  eft 
eîicore  pronvsé.par  un  d^et  de  l'Em- 
pereur en.  date^  du  ii  ^in  de  ia  même 
année  ,  qui  ordohnoit  aux  Princes  de  ren« 
dre  i,  l'Ordre ,  les  Commanderies  &  au- 
tres biens  qu'ils  hii  avoient  pris  dans  l^ 
Saxe  f  dans  la  Thuringei  dans  la  Mifmey 
dans  le   VoigrUnde  &c  dans  là.  H^ffe,:) 
^  d'où  l'onipeut  juger  des  'pertes  }nMne(H 

fes  que  rOrdre  avoir  fakes.  en  Allemst^ 
gne,  depuis  rëtabliflêateatr  du  LtttbÀà* 
siTme. 

Les  avances  que  le  Landgrave  de  Hetfe 
avoit  faites  au  Grand  Maître ,  furent  lon^- 
teims  avant  d'avoir  leur  effet  i  cependaai 
ee  Prince ,  ennuyé  d'être  traîné  d'uri  éi-; 
droit  à  L'autre^  fê  fouvipt  dans  fa  priioa 
d'Oudenarde  des  promeiTes  quSt-  avorV 
faites  au  Grand- Maître  |  &  on  entra  «a 
négociation.  Apres  avoir  tenu  beaucoup 
de  conférences ,  on  iîgna  enfià  le  16  juin 
1549 ,  un  traité  par  lequet  te  Prince  ren- 
.doii  k  rOrdrè^  tous  les  dfôiu  qu'ils W| 


riK  l'Ordre  Teutonïque.  ^c|f  r 

damoir,  &  déciaroir  le  Bailliage  de  Hef*^  .^ 


fc  exempt  de  (a  îurifdrftipn ,  le  dcperi-p  ^^ouf^' 
(knt  'immédiatèmehe  rfu'^  Grand  *  Miîtce     gang 
&  dorj'Empife  ;  ce  qui  étoit  Ic.potnt  prinn  ^^^^***''*^ 
cftpal  de  la  difficuttë.' Comme,  te  .Lind«. 
grave  auroit  pu  alléguer  dans  la  fuite  ^ 
qu^il  n'avoU  pas  contraâé  en-  liberté  ;  ii' 
renonça  d'avance  à  cette  erceptian  :  maïs. 
Ce  qui  'mettoit  le  traité  à  l'abri  de  toute: 
réclamation  ,  c'eft  qu'il   étoit  fait  aveos 
l'interventidn:  des  Princes  GiiiHaume  &îOrrf.ifAï^i, 
Louis  fes  «$:,  ainfi  que  des  dèixBourg^*^-^';  """^ 
meftres  de  la  ville  de  Gaflfel  &  dei  dé-^ 
put^  des  Etats^  de  la  HefTe.  L'Empereur 
oon^rma  l'anméei^fiiiMiaffte^ceiiiraité  ;dam|     '^ 
ti>us  fer  jpooits^  ^  ocd3n oa  '  ^deil'evécuteé) 
fous  peines  de  >oo  marcs  d'or  ,  &  nomit^il 
fes.fieâ^uKséedMayenèe&PaJatîn^aibfii  -^n?  fçrcV 
qietles  Affefféarsc  de  la'Ghambreimpé%;  :^- J;-.;  J 
liatede  Spiwe  pour  veiller  à  foh  exéoo#    '*   *  •     f 
tion.  Quelque  précaution  qu'on  eût  prife:^    '  *  **  \;  i 
le  *fj8Ïiéine:'fiit  point»' accompli ,  <&'  ler-     ,81*51 
difttiiAtétrécommencèirenft  bientôt^u  côté 
ée  la  HdEer  <t.%  Le  Confeil  detCaXTeb 

-  (i)"IÎ'y  t 'cependtnc  une  exception  à  faire;  cas- 
il  éx(jfic  ftj»f«i(ép4rUe  pf/emief  article  do  xtùik  d'Ou* 
^narde  ^  ^u'on  renhoîc  aux  Chevaliers  li^  relr^ut^ 
tfe  Ste;^ifâieth';^>tf  <^%t  fufeot' rffrâi virent  t^tmi*» 


fi(a  f|u/ÇraB|4-ÇÎ|pty4A<i«ttf  J«4Ç  de.  ReUe»  j^le  i»     ^  rr    ^  ^-^ 
jÀiitet  fuivaot  ^' coacjtnf  nbus^  Vvôns  prguvé  dVos  iin^   '      *   *        , 


'|5*-  H  I  ^  TOI  R  t 

u>aniit  <iaV>n  n*i6ok  point  oblifçé  â'aeeMli^ 

^^l"*  ?**'••  ^^••^^  »  pdt^d  que  le  GraroJ-Man 
GANG     tre  n'a  voit  pas  procuré  la  liberté  au  LaïkU 

****"^**  grave  :  mais  cette  Taifen  •  «'étoit-  poiM 
jufie  ;  car  le  Geaild>  Maîtte  aiok  ïieik 
profiib  de  s'tntër^fler  auprès  :de  VEmpe* 
finir  V  pMr  :  obœnîr  fon  >  ^rgiflefneUt  4 
mais  H  n'avoît  pu  s'cfigager  à  le  jprMit^ 
reti»  pulftqn'il  né  dépendôit  pas  die  kii$ 
mû  le  Priftce  aioit  rtinpli  <es  loMî^a^' 
.^  ^fk>ntdès  quîilavncfàir  leà-ii^ticeticôft»: 

*"""'  v^abtes.  ^i6»fJllle{bivt'Ms.paè  phis  loîa 
les  affaires  dé  la  Neflfe^  dont  hous  -avénr 
même  pitld  ptk  àÀiiApAiiott ^  ^6n  Àtt  tf 
prendrir  icelies  ide  ib^  Polbgnev  '^^^  ^^^  4>^ 
de  rapport'  avec  l^îAouo'i^éiaféride'de; 
BOrdrCr  :".,  •  »      - --  -  •  .-      I-   r  ^ .-:  .  -.^^ 

ITalaM  inf-  r  SoU  ique  lês  ^fiiccès.'  'qufe  PËfttpèlteiM^. 

môrdc'po-  »^^u'  coi^e  Ici  ProtcAai»  vAdofirHM^ 

>Dgn€«B  fa  teit  de  l-incfuiétude  an  Roi  de  Pdlo^iM 

i!^ù  ^'^^'  pour  <»a  ftttfife,  ou  pat  d'aurm  ^raifoiM  i 
j^^8.  ce  ;  Mbnarque^  fit  de  nouvetles^nÀilaiicei 
010 1 5^  9  pcdur  £Mre  ^  abibudre^  ADifrl. 
de  SrànsABbQUrg>;>de  la  Stntenikêt  hur^k 
niflement  que  la  Chambre  Impériale  avoit 
piuiioiicée  l'omre  tel,  Stawiflas  Laffo  i 
Paladin  de  Sk^iict  t€,  Ambjil&deor  de 
Sigiffnond ,  ptéfcntâ  non  ihéftitwe  à  Aë 
dîete  /{rAug&hpurg  1  ,9U  \ioinmen«eineai 

iC9â.  Toi.  de     eçtté  ^ati^él^^  Après  '*vblf  ^  ^darf. 

tcm.4.ii«»,  qu''ii;«^,  f4cijft»iîyfoitilw'X'&»pCfia*^ 


ffinik^ire'f  jxiur  fugts  '4^  cette  caufr  ;  il  ^ 
•Htpeprii  éépfW*^t^*(Oe  la  1>ruflfe' avoir  ^^ti^ 
MtofioUfS' af»^it«fttf  &   la  FvsAoPgne  ,  d'où     tjA^e" 

€hk  du  hMptùkoiUii  înjtfAeiinent  centré       \ 
haiy  ik  dëfiiânita  que* tes  viites  de  Danti 
2Îg*&^  d^lbingf  qui  appatrètrÀient  à  ta 
t^k^fie^'be'ibflèmplus  citées  Vtimi^ 
^arof^rre  pM^^lèttrî  éépsiUs^  ^  aux'  diétei 
4>e4*Elfci(^it^;^L^E;Ai^i*etft  cemMiMUjiiâ  ce 
À^^reali  GraÂ^Mla^e  ^  <fx\  yiépbndk 
peu  ^'fmit«jM^^féi,<c'elll^;k-di^e,Je  i| 
ée  istfViFn^.,  il  rappeita'  tes  mémoires  qat 
àvotent  déjà, été ^f/itéfénkés^it  l'Empila  par 
Af|^préd^e(Ietlr1r  <^  ieéne'Nrfi&ti.  -  étbir  ^  nid.  mm 
èé  ^ttf^er  a^  4elf  ^IM  iriy«!ii  'ihftM^  ^^* 
mit;  du^én  IR%  te^lcrkipTOnôiîté,  C0^ 
tfé  ^A^Tp^m]  ettbttHén  "^ rétflte^  >NoiH 
fii>t11anfÂnétt»is  jpâm^  M^^ 
)Mr4É  même  rtfifon  qtti^inw^s  a  empéc^^  '    ^ 
iâ^aifariyi%r  eeex  qui  iej^af^ieni  procédé»» 
IfdlH   diroirt«  (fmlemén^  (M4  FAniibtfffii^ 

tbiWe  IK>rllre;1^<5liiqéey  'Mqud  II 
a)<Mitoif •  ^  lidtfvâles  cat^MMuîtf  ^^ef 
difaht  que  TOrdre  avoit  toujoursété 
?ennemi  3eTa  miS^n^d^Kmtficïït.^iit 
ce^  denaipiacti  ikfM^'o&^tfm  «acoce  fine 
autre  ch<h:,**niîtSi«BIè 
en  mferer  que  rOrare  xetttoiuquA.a!» 


||i   .:        H  I  S  T  O  I  IkOK^  7-1  ^ 

!  jamais  bien  connu  U%  a^es  ^l4ii!âeilkii$ 

^WoLv^  <iu^  $girtDOn4  .  avoir  ûirpcts  >  ^Emffij 

G  A  HQ     reur.  N^axiinAien  ,  l0r^.  4<l  leur»  eiit/^|i(M 

^'*".*'^^  de  Vifwie  en .4, 55.  Wco  i?ii  n^rjc  i»* 

les  nommer  $  «n  dci|«.  ftndfOMrd^  ^ 

mémoire  :  dan«  Tun^jU  dit  <fiie  Qiarles4 

Quinf.^  &i  (on  £rere  .j^çrdîi^l^Hi  ne^pou? 

jyotept^feCiCMirîr  *l*0rdffbiii'i|^rfaifoft.^ild4 

qae  en^^prife  €pn$tie  licuPr^  yvi^icf 

que  Ij&npfreiti;  I^axii^Uîiniaypîtipfl^ 

à  Ton.  M«tîtrç  9  ^POI»^  ^(>^^  ^iiîl<H»fa 

ieiir$V.q«)^  j^nûs/Us  n^'4ofHlproj^ti4|| 

iecours  aux  Chevaliers  T^oni^piçf.;  <m 

^  ]a  fin ,  îi'p^e.  ^ ofM^:  ces^fkS^X  Çrîoces 

i^aîi  '   r.  ^fefoMVftiWrrfi^j^cvbftfe^^^^^ 

W<iTqii^-^kTÇr^n4iMiîtst  flri  pelsfec^oiiik 

ffmâienlrril^llff)  <Miywfi^^4»«}.nklfi'lF^ 
|é$  qiie  Mai^m^li#p  aviCMI  &««  iiy«ic  .te 
JPolQwij  t  5Ctâtiife:tfom«nii5fc.d'îiViftl^fÊ|r 

i'fQrdr|i,!fi^/ip  6»u|MW$IJ^jlfi  R^tflieiéè^ 

<t  iw  ftPuyeiiMjrm^wPÎre't.lwifîilîiift^ 
IHféfçhia  f0inl  ^4>açc.e  tm'ftn  ç^oi&  qiielr 


«'«1^  *^-  <(P«v  «pioBranfiwuw  ««jDVwysB^^'  «nos 


PE  L'®!»REr;TtWr^î«lpUE.    |f| 

nhiner.Ies:  raifons  qui  avoient  ét^  avaiiT  ^olpV 
cées  de  part  6î  d'autre  ;  Tavis  du  ComU     oan« 
té,   fut  qu'on  deyoii  ipaintenir/la  itn*  SçHvz3én, 
ICIIC0  prcMioncëe  x^nt^e  .Atb^rt,;  innu 
comme  il  étoît  difficile  de  h  tp^t^e.  ei) 
êMCtttioR:^  on ;jugf4qa!tl  ûllôir  reiitetitrQ 
le  tout  à  la  volonté^  de  rEmpêreur;      i 
.   Charles-Quint  répondit  le  lo  de  .inari    Coé.  Poti, 
à  rAmbaffadeur  -Polonois,  rde   Tavis  de  ^^^^"7; 
tous  les    Emi  de  TEmpire  ;  qu'on  nf  .i...\M  * 
pouvoir  caflerextrâjudictelleinent^  la  fen- 
tencé  prononcée    contre  ,  Albert  j    &.-•..> 
quev  fuivant  1^' loix  ,  ;0fi  devoit  inalitrr 
tenir  S^  le  Grand^tMaître  de  rOrdreC  Taix-   X 
tonique ,  &:  TEmpins  datas  leurs  droits  ; 
mais  que  ,  &  quelqu'un  ^eoyoit  a^w  4  -' 

£e  plaiqdrc  de  cette  fentence  ;  il  pouvoir, 
allégnex    les   naifbns   en    îuftice»j:Aprè$| 
ayoic  dit -des  icbofes  obligeantes  pOMPfJ^i 
Roidé  Pologne  9  qw  t'mtér^floit  à/.€ett<& 
caafe,  l-Ëmpereur  ajotitoit ,  que,(e  four. 
venant  qu'on  avoit  parlé  autrefois  d'ac^. 
commbdèr  cette  aiaffe  amia^ment,  iV 
le.  propofoit  de  nouveau  ^  de  Tavis  de 
tous  les  Etats- de  TÈmpire;,  qu'on  pour- 
ifûit  nommer  des  Cdmmiffaires  pou/.reka-, 
ininer ,  fans   cependant  interrompre'  Itf 
cours  de  la  juftice;.&  il  prôpcfa   fori! 
frère  Ferdinand ,  Roi  des  Romains ,  de 
Hongrlç  &  de  B^çhêmej  pour  faire  en 


1^4  ■     fil  é  "foi  »^t  î^  - 

xxxvit    ^^'^  dernière  qualité,  fesfbriôbmdtf a* 

VoLr/  iiiîable  compôjlitear ,  netiouiant  pas  qu^l 

dfiSvMÀR.  "*   fût    agréable  «u   Roi    de   Pologne 

'^  '(  1  >  'Quant  aux  villes  de  Dantzig  & 

à'filbing ,  il  ^ëctaroit  ^'il  ne  ponvok 

titttrûnt  ebfitre  les  droks  de  VEmfk>û 

^t  les  réekfnbir,  parce  qu'elles  ëroiene 

infcrite^  depuk  lobg^tems  à  fa' matvfcoleu 

t^tSt  iànii.  En  tanré<|ttence  de   certe  réponfe  ^  la 

'^itde.rX  ^^^^  ordomia  ao  fifcal  de  rEmpîre,  dTa- 

%*pMg.497.  g'^  MntHe  leidités  villes  de   Dantzig  & 

dlÈlbîng  ^  comme  de  droit.  ' 
Moft4uKoi      11  cft  doiift^ut  que  '  le  Roi  de  Pologne 
o*ifr*^*t"*i  *•*  **^   **  réôonfc  qœ  l'Btnpcreur'  avoic 
t'a^omma  f^^  ^  '^ti  Adibafi^deUf  9  ihmi  décédé 
^«r-  le  I   dit  4fnof$  d  avril  fnivant  ï  Vingt  àt 

'54^-  ^i  ans.  A  fa  «fort,  'SigiAnénd  Auguib 
ibn  fi)<  ^  ^iii  avoir  été<héiigné^ar  étr« 
fon  Aiecefleur  ,  dés4*ah  1:5)69  prit  eti 
mains  les  t^nes  M  gouvernement.  Mal- 
gré que  ce  Prince  devoit  étrb  îmbu  de 
tous  les  pf inrcipes  que  Am  perê  avoît 
conftanftmcm  fuiV)  à  Tégard  de  TOrdre 
Teutomqoe  9  il  femble  qu'il  étoit  dtipo/é 


II).  FerdîntDd^oK    i   la-   ▼ériié    întérefTé  \  la 
catife ,  comcitc  ICoî  i)«s  Rorniins;    de  comme  frtrC 

forte  conuebalancé^  par  lei  alUancet  9«ii  l*a>ii(îoif nt 
r*  Sigifinonâ.  Fcfàinaû<i  'aVoic  époufé  '  Anii'e  rfc 
Hongrie ,  ntect  de  SigiCmond  ,^  le.f^  fille  £Ti(>beih 
ayoit    époufé    Sigifmond  AuguUe  >    fils     du    iÀèm« 

Si^f foiond ,  déjt  tcaûMin  poar  ^(ft  <ob  -TacesSâttr, 


i-*étejii^i^P»fh'm:iee  bu 'la  médiatidih  du 
Roi  Ferdinand  fou  "beau* père,  mais  i!    volf- 
éK>it  embarraflR^dto  îuôificf  Albert  de  Bratî-     gang  . 
âcbotosr  w  '<fofiiÀ<  èh  in  '-  ptut  juger  \>it  ^«^^^*^ 

JhoMl  Aifgà#ejaysiitt  én\^by^  un  Dépiité 
ad'  Dilc^ae  'Proflfe  j-*  ce  Dëjmté  èormt  â 
Ibh  ihliitfe^  ^[Kj^  lurrenèffc  compte  de  ^o*'-  ''^'* 
hh^ctariont  tflffrcette  lettre  qui  npui  aa^i^""** 
i|)ptendl^ue.'|e  Rôt'Ctott  prefcpfè  ^cid^ 
à  'p«lrf»e'  Fèfrdlnànd  potir  arVrtre  dei 
àïffiGaft&i  tjtïM  âvdît  a^ct  ^léGfand-* 
WàftVeJ  Vjutjîqifflt 'ne  fût  point- encore 
^P  jour; ,  tir  »^tl  lièii  -  Fe+U trtànd  dé- 
Bgfiefoff  ^pooff  ^  efrtendre  les  parties;  & 
^tle  iDepèndadt  ,îl  vouloit  îvoiV  à  la 
méîfr,  tout  té  qur  poùV6ît'-fi?rvîi*  à'  la 
d«feïift^^  «ié  èfeailie?  Viât.  piottt'quôi^  U 
a*oit!>cfnVoyé'ëe  Dépuré  ^^  >brfc  dji 
Pftiffi  ,  pcrtJr»ftvdîr  s.^iP VàvbÛ  ^  ^jî 
dû^umeftV  c|Ur  pàffenr  ferait  1i  cêt'effen 
Albert  >épbrtdit  au  péptuté*  dà  "Roi  quHI 
avott' la  copié'  deç- titre*  fut  *èrqucU  le 
G^md-Miîtté  •  fbndi^  Tes  prétenrîons  ;. 
toiaffii  i^*a'  i?éw  avWf  point  ^q«ii  "paffetjï 
défendre  ^aftratffëdâ'Rt)!,  ni  la  Tientréf 
fftM^»roiir'^ikttilk^'MHéix  Roi.,  étan^^^ 
^mjig,^.\tL^SQSàsL^^  cCLOt^noit  ..les 
^ocumens  de  l'Ordre  en  original  ,  &• 
^u*ii  préfur^ôlt  qu*ir  (tojt  con/érviè  à  M^ 
iienboUrg.  Le-  Député  Polonois  répon»  • 


Voir.'    noître  les  titres  («r  Içfquels  Icf  ,»îvcf* 
•ANo'    f^res  s'appuyoient  ^    pour.  (t{   préparai 

ff»^f»A*»  à  le^  débattre.  ;  maU  gu'ili^^yo^^^ké  ,k 
Maricnhour^  ,  paflii  tro^s  ,;^if ,  ^pas,  pr^f S 
4^  Roi  ,  où  .U,^'4V«û^tr.«tt^4*  W.l* 
coffre  t  ni  aucun  titre.  .^I>^rt^gy^|i€r 

/  *;  *  r  moignë  coiqbien.il  iecçM.iàcbé -guic  ric0 
'  çpffrie  fût  égarée  tant,  l^^rxè  <|i2'il  44iipOF« 
tpit  au  Roi  d'avoir  Iç^;|itjÇps^,  .quejàêHS 
Ja  ^  craiut«  qu^JJ^,  nç  .p^lji^ii^^ 
{nains  des  Chevaliers  T^t|>.^9niq}i^^9n?Bi4 
rejxibloîent  en  >  étre..tcju^^eni  d^'^u^^s 
il  fit  apporter  Ceuxiqur^^.avftit  ;-  ]^  qço^ 
fi Aoienc  dans  les  ;  ^âes'^  de  .  l'a^Ee^fil^â^ 
tenujB  à  Pofn;jrii^e  ,  paffé  ^,,li^nsy,ficjfj^ 
il-autres . pîeçeis  queje^  Po^noi^con^pJ^ 

asV^f^ëtoit  p9int^nb^r%fff  ^fjdffeor 

Roy?!^.?  ffVft  qv'^1  F,i9it;Jf?  Iîwfin45^ 

piquer  comment  on  pôMflÇfl'rt  ^éfççMdre 
çei\x  de  |a  PruiJfc,I^ucale4.,I^.Çi3c  rë-- 
pqadit  quç,x'étoitjroiBt9|iià>  djçfe^ç^ 

Cliqua  ,,:  qv\lfrl;pîjtrv^^;,flwp3lff.rliiP^ 
^^vpit  Je  dé^^ndfc  ^  .mf  js  ;aueii.-fip^|fll^■ 
•pparenc  cjûM  i'a^in9k  d«i'  conWès   kùu  â   Pofaaiiié 


*  DE  LX)<toJlÉ  TÉfrrt>i«QU£.    ttt 
lL«!9glflroltfi'4âe  tiPintévêti^  é^ëtoilà  lui 
41  foggirer   fe$   moyens  qui  pouvaient  ^Q^pf* 
(emr  à  fd^  défenfe.   Après  avoir  rendu     13  a  ko  ^ 
compte-  de  ces  pourparlers  ,   le  Député  Schvibaicî 
fait»  |)art  au  'Roi  d'utte  décdirverte  qu*ît    , 
avoii  fait6''5   ^  4  }Oiirs  avant  d'écrire 
Ctvti  Ittftre.  J'ai  woiivé  »  dit-il  j^  dans  t^if 
Mrrre  eouti^èrt  de  moi^^urey  une  ctiofe 
tfài  pourra  tious  fervir  à  .entrer  en  ma- 
tière; c'èft^e  détailles  foins  que  fe  font 
^otviîé  en  146)  )  J*Evéque  &  4e  Magi(^ 
tnt  de  L^beck ,  pour   accommoder  lèi 
A^éréndl'thicRoi  Cafiitiir  &  de  TOrd^l 
Tratoniq^  (*i  3i'  Les  G)mmiirairei  d^l 
Roi    fomiiiTeflit   dans  tes  tonférences  ^ 
^ue  la  Ptufle  entière  devoir  lui  apparu 
tenir  9  &i  que  les  Chevaliers  Teutoni^ 
ipei  é'yâvôtent  auîÈun adroit,  parcelquè 
ks>Polonoi(  avcSentAibjugué  le»  P^ax(^ 
fiensf,>&?kit«  avaient  invpo^  tfn  tHbufJ 
avant  qu^ofi  efit  ientendu  parler  de  TOr^, 
dréTeutoniqiie'i:  t*eft 'pourquoi  lesConî-' 
nilffaires  demandoieni  que  les  Chevaliers 
ér^cUdiRtnt  U.Pruflè^  le  jRoi  offrant  del 
leur  dldnner  un  ëtabliffement  ^am  le  voi^ 
finale' «dfas^^hifidêles.  le  ne  vois   cepeni 
dant  pks)VDOiuiiitie4eiMiniâwPoIono^r!i'j 

Oii    j'  •  .-.'.?    r,    j.  :.^    .         .-i  •  r   '  .    i\i 

{1)  Lci  Lubeckpît  t'étoîcnt  offerts  pour  médit* 
Murs  cn.i46jû;  , mais  Tes  conférences  'n'àvoîenc  '  t|^ 
Jicu  que  ranûét'felY«ût«<  V.»toih.7;>tg.  5d,'    '^  * 


95t  B  f-s  T  •  t  &  « 


scsr 


b  Poloçieétok 

Cttb»  «  b  PiMBénwic  9  b 
Mairie  t  dU  manicre  que  Ir 
99id  aTok  àc  obligé  d^^ipidbr  è 
Ircoiiff  bs  Chevaoen  TentoaiqiKs,  ; 

r!lf  il  avoff  donaé  bs  pajs  de 
de  Dobrzîfi  ;.fna«f  i-coàdîtioii  qse, 
ifoafid  ib  fe ^ineiif  em^ét  de  b  Pnrfb« 
iû  bi  rciidfoiefif  ^Giiiqi:.&  ~ 
evaé.  b.  frfoitté  de  b  JPrefle  ,  tfalk 
feieflt:  xwHfMti»  'Afrrès.  atroir 
de-H,  'que  W  Chevalier»  aYabuc- été 
Ugiitmément  privés  de  :b  Pfuffe, >«A» 
l|ue  loin  dVlvotr  Kcbnipèî  bs  *coadi- 
tîonii»  ib)  avaient  fait  b  goene,  à  ceia 
de.  qui  ik  leMieot.^et  état,  b  BSépeié 
fio^Htôis  i  arôttct  ail  Jlaol  >  qu^in^Hroîe 
M^  Mn'f  edbtaieé-hi^ieiMe  Gmr^  «  Qwè 
de   Mafovb  ^    &c  Chrétien  Evéque  de 

t^l>  Ac'.non  modo   tributam  ,ullum  ptndiji,   #*# 


DE  X'OrBKE  .  TeUTOîjUQUE,  }5f 
Êulm  d'une  part  ^  &  loi.  Cheyjaliers  T«vk 
toniqjoes  de  Tauire  ; 'n^aî^ ,  ajottte-tMl  ,  wow^ 
)'ai  vu  la  dé^fitioo  çte  quelques. lémojot  oamo 
^ui  a\ioiifint  ité  cmcodiMi  pv  Iw.C^m^,^***'***^ 
mtSàteBrési  Stk  Siège  <^  cpû  diroî^tc  d*;ii^ 
ivôîrvu.  ledit  contrat  qa«  Ie%.  Chevalieft 
tet  )Qgé  à.  projpm  d!ané9Aiir ,  ôt  qw 
pM»oU  fe  retrouver ^à^Rome.  9  poirqfu'Qii 
die  qii?il  fut  confimné.par.  Gcëgotre.  IXi^ 
Vu  vil  9  ccmtiniie^wl  ».  4  Lobau.»  uoft  elt 
pec« 'd^âc,  ^  aiC^odqiie!  n^pport  è  , 
«ekfinais  -^a  powuMC  trouver.  qoc^c'fÀ 
aller  chercha  taxtefi»  dà  e^pploMlrCf  );4 
^e&  pomqM0Îv  ajoBie .  le:  D^iilé^»  j!ik 
prié  le  Djuc  de.  dire  de  qiiellie..ii|âniefC| 
It'pen£ost'C|ii'4ftt  devait' 5^^  prendre,  peur 
fe*  défendrez  W»*<awmcBlàet  du  J>ii€f  ^ 
ajrant  dépendu;,  qm  te$  GcMds^MàStcM 
«oîeiie  ^vaflaiif  de^la^  Aolf^gi»ey  dêpiiîi 
ph^  de  9i>'ai^^  ifuè^cion^  £<ÉirA  tux^ 
ii'SvaieotpvMnt  refdtt'  âejf^trer  JcMir  \d«» 
Toir;  qa' Ai^t  &  foa  pcédéc^nif  (éteMM 
la»  fR-emlers  cfttl  àflrobnt  relitfdtdt^  piïêtttç 
ieuntMt]  dé.  fidâfté  tau  .Rôà  $  qu'un  \  Vai&ï 


Ci  )  Ôd  ^  voit  coitibTeA  Te  Mtdff)re  l^.ototfdii  '  ét^ 
«mbiriiMr^  r  W^M»MiM€>  tn*^\UoittaUl<  «.  «e.  jt  «a 
fir^i^4'i^6kC%pf«>^  H  cân^lui;  Je,)COiul|M  ,luimêiiia. 
(i  propre  conclabôo.  Les  Miaiftret  «•  l'Ordre  nV- 
Voi«nt  îtreaif  ténii  un  pareil  tangage  avant  qu'A  e^t, 
ei»iev«  Ces  Xyttilf  i  (l  on  le»  atri^uoit^  tli  écoieaf 
toujouri  pré»  i  montrer  les  traités  pu  Uffiolf  i^l" 


j«©        H  I  s  T  o  r«.  t     îcî 

^perdolc  tout  droit»  en  reÂifant  ie-fer^ 

*Woii''  ment  à  fon  maître;  &  «lue  par  cpnfé- 

GANo     qitenc  le  Roi  »yoit  pu  dîfppfer  du  fief 

■Mrt^iââ,  ^  |j^  Pijyflfe^  8c  le  doon^à  qui  il  vou'* 

hHtf'&t  MX  coMlitiofts  qii'ihavoit  jugé  i 

Îre^po»  d*impbitrj|  )e  demandai  9  dit  :1e 
iinift^  Polottoîs  ^iqu'on  fournît  la  preuve 
de  ce  que  le  Chaiic^ier  avok  avancé  » 
îe  dit  au  pue  que ,  paffé  4 .  ans  »  le 
Grahd-Màitrc  âvoit  publié  mï  mémoire 
éarts  leiiuel  il  s'étoic  tSofcé  4e  prouver 
lei  -droits  <iu'il  prétendoit  iiir  la  Pruffe^ 
&  Y^jmtù  qu'il  fembloit  qu'on  devoit 
tidier  de  débattre  iet-csùfoiit.^  6c  le  Due 
promit  d'y  faice  travailler. 
-  On  voit  par <ettè  lettre  >anthentique  ;; 
puifc^u'elleeft  ticéede&Arcliives  du  no^aup 
Aie  )  ^ue^et  Poloiiois  ^^  qui  ioutenoient 
depiiiip  il  tong-tems;  leuics  {tféteiuioot/fur; 
IM  domaines  de  l'Or4ref>  Véioieot  par 
debdrmè  foi ,  puifqûHls  ne  coond^oiènt 
f^t  de:  titre  qui  pût. les  juftifier.  Mais 
en  réVdilcbe  ils  connoifloient  bien,  ceux' 
de  rOi^dre^  p«Uqii'i>ili  Jes  avoit;pi:odttk$: 
plufieuxîL.fois?„ Ij.,eft  yîa£ jp.e4^i:^® 
qu'Al^i^çt  4e.  JEtrandebourg  avoit  ,,remî$ 
M  fê\p^ôi  >  n'étoit  pas  retrouve ,  mm  ^ 
ftïon  toute  appajréilçe^;  il  \€  fqt  par  après  i 
&  Von  ne  peut  guère  douter  que  ^,les 
mççes.;  dont  le  Chantejtçr  de  PruiTe  fit 
i^Wm'érati«o^jea\mg^câftt;Le$.aâps  du 

;C0Jigrè$ 


»£  l'Ordre  Teutonîque.   j6t 
congrès  de  Pofnanîe^  ne  fuiïent  tes  €<*-' v.^.. 
pies  des  documens  livrés  à  la  Pologne ,    xtolf-* 
contenues  dans  ce  fameui  carculaire  qui  ^^'^^^^ 
eft  encore  aujourd'hui  dans  les  archives     ***'**'^** 
du  Roi  de  Fruffe  à  Berlin  ;  &  fi  le  Mi- 
piilre  Polonois  n'y  trouva  rien  de  nou* 
veau  y  c'eft  qu'il  connoiâfoit  apparemmenc 
tous  ces  aéles  dont  les  Polonois  avoieni 
certainement  des  copies  »  &  dont  ils  re« 
trouvèrent  par  apr<ès  les  originaux  ,  puifr 
qu'ils   font  la   bafe  du  quatrième  tom^ 
du  Code  diplomatique  de   la  Pologne. 
L'objeâioB  du  Mîniftre  Polonois  contra 
l'aflertion  des  CommiÏÏaires  du  Roi ,  don- 
née au  congrès  de  1463,  ou  plutôt  de 
1.464  y  eft  frappante  ;  elle  prouve  bien 
que   les  Polonois  ne  favoient  pas  &  ne 
cr<^yoient  même  pas  qu'ils  eufleni  jamais 
eu  des   droits  fur   la  Pruflfe  ^  ni  qu'ils 
ayent  jamais  eu  une  poiTeffion  réelle  de 
ce  pays.  Nous  avons  démontré  plus  haut ,  Supn  tomi 
avec  une  évidence  à  laquelle  4ious  ^^^èfmy\^^ 
croyons  pas  que  perfonne  piiifle  fe  refu- 
fer  y  que   Conrard ,  Duc  de  Mafovîe  , 
avoit  donné  le  pays  de  Culm  aux  Che* 
valiers  Teutoniques  »  fans  autre  réferve 
que  celfc  de  le  défendre  contre  les  Prufc 
iiens  ,  tant  qu'ils  n'auroient  pas  embrafTé 
la  religion  Catholique  ^  &  fans  qu'il  ait 
été  le.  moins  du  monde  queftion  de  la 
i-éverfibilité  de  cetu  province  ,  après  la 
Tom  Vlll.  Q 


î^a         Histoire 

conquête  de  ta  Prufle  ,  encore  tnoîn)  de 
^oLp"'  ^cl'^^w  P^ys  de  Dobrzin  ,  qu'il  ne  don- 
cAHd  noit  pas,  ni  de  la  moitié  de  la  Prufle; 
seHvzBA«^  &  nous  n«  revenons  fur  cet  objet  y  que 
potir  faire  connoître  cette  efpece  d'aâe 
contenu  dans  un  vieux  manufcrit  aile- 
mand  ,  *confervé  4  Lobau  ,  fur  lequel 
Gromer  s'eft  fondé  ^  &  que  le  Miniftre 
Polonois  ne  croyoit  pas  pouvoir  employer 
pour  la  défenfe  de  fa  nation  (i).  Ce  Mi* 
Itiftre  Polonois  affuroit  avec  beaucoup 
de.  fermeté  ,  qu'il  .n'étoit  point  embar* 
raiTé  de  fe  défendre  au  fûjet  de  la  PruiTe 
royale ,  parce  qu'il  fe  fondoit  fur  le  traité 
de  Thorn  de  Tan  1466  ;  mais  on  voit 
en  même  tems  ,  qu'il  fentoit  bien  que 
dans  un  examen  en  règle  ,  on  remon- 
teroit  aux  événemens  atitérieurs  ;  &  c'é- 
toit  là-deiïus  qu'il  cherchoit  de  quoi  îuf* 
rifier  les  Polonais  -;  mais  nous  nous  flat* 
tons  d'avoir  prouvé  invinciblement ,  que 
toutes  fes  recherches  ne  ponvoient  être 
qu'inutiles.  S'il   pouvoit   refier  quelque 


•  <i)  Voici  commit  il  t*extrrîme  dtns  fa  lettre  au  ttoi  : 
Extare  Luhavia  juoque  litterMM  qu£fdain  'fub  forma 
yidimuM  ,  ^vibus  ejufàtm  rei  Jignijicatio  qtÊmdam  </«• 
tfir,  Verum  htee  mmis  alte  pttita  vidtri  poûent,  Cad. 
Pol.  lom.  4.  pjig.  325.  Voilà  l^rpcce  de  titre  (ut 
lequel  Cromer  t'eil  u^pMyh  «  après  t*ètrt  vanté  d*avuit 
eu  iMnfpeAion  ries  arcbivei  àt  la  Pologne  :  qu*o« 
îtt£^  de  la  booDC  foi  de.  cet  autevr. 


doute-,  la  pièce  dont,  nous   venons  de  51 


rendre,  compte  j  &  que  le  1^.  Dogiel  a  ^^î^/* 
eu  la  bonne  foi  de  nous  communiquer,     gano 
fcroit  feulç  dicifive  contre  lés  Polonois.  *^"^**^ 
On  cft  furpris  de   rencontrer  prefquc  à 
chaque  pas   de  nouvelles  preuves  de  la 
juftice  de  l'Ordre  Teutom'que ,  fie  de  la 
faufleté  des  écrivains  Polonois. 

L'année  fuivante  ^  rAmbaffadeur  de    tet  r^fé- 
Polognç  jdéclara  à  TEmpereur ,  que  (on  tenî  rllbl! 
Maître  .çonfentoit  à  cç  que  le  Roi  Fer-  trage  pro« 
dinand  fe  rendît  arbitre  ou  amiable  coni-'^^  * 
pofiteur  entre  le  Grand  Maître  de  TOr-^   '^^^' 
dre  TeutoniqUje   &   Albert   de  Brande-   Cod.  P«i. 
bourg ,' d'après  le  choix  qu'en  avoit  fait  ^^«•4"«'»' 
ledit  Roi  de  Pologne  »   &  non  comme 
ayant  été  délégué  i  cet  effet ,  par  au- 
cune autre  perfonne,  c'eft'àdire,  par  TEm- 
pereur.  L'AmbaiTadeur  demandoit  outre 
cela ,  deux  chofes  :  l'une  que  te  Roi  Fer* 
dinand  n'entamât  cette  négociation  qu  a* 
près  la  diète  qu'on  alloit  tenir  en  Po« 
logne  ,  &  l'autre ,  qu'on  fufpendît  pour 
tout   le  tcms  néceffaire  ,  h   décret   de 
profcription  prononcé  contre  Albert ,  afjn 
qu'il   puj   envoyer   des  députés  en   fon 
nom  9  &  qu'on  s'abftînt  de  faire  aiiicune 
entreprife  contre  fçs  états ,  pendant  les 
conférences.  L'Empereur  ayant  fait  une 
réponfe  aiTortie,  à  rAmbaiTadeur  Polo- 
aois  I  donna  la  coouniffion  à  fon  frère 


%64  Histoire 

'f^erdinandy  par  un  aéle  daté  de  Bruxel- 
Woif"*  les  ie  1 1  février  i  ^49 ,  de  s'entremettre 
OANG     pour  arranger  amiabiement  les  différends 
SCHUX.A».  j^  ,^  Pologne  &  de  l'Ordre  Teutonîque- 
^mé.  nmm.  £,j  conféqusnce  »  le  Roi  Ferdinand  écri- 
MbU.n9m.vit  de  Prague  le   iH  juillet  à   celui  de 
^Jbid  num  ^^^^S^^  9  P^^^  ^***.  fignifi^r  la  commiffion 
9a£«  '      *  qu'il  avoir  reçue  de   PEmpereur,  &  le 
pria  d'envoyer  Tes  AmbaiTadeurs  le  6  d'oc< 
tobre,  afin  qu'après  les  avoir  entendus 
ainfi  que  ceui  du  Grand-Maître  9  il  pût 
chercher  les  moyens  de  terminer  cette 
affaire  du  confentement  des  parties.  Lt 
Bii.  «M.  Roi  de  Pologne  refufa  la  proportion  , 
^i**  eu  pour  mieux  dire ,  il  différa  de  Faccep* 

ter  d'une  manière  qui  valoit  un  refus. 
Il  étoit  bien  extraordinaire  que  le  Roi 
voulût  que  Ferdinand  ne  fût  nommé  que 
par  lui  feul  St  par  aucun  autre  ;  car 
l'Empereur  étoit  pcrfonnellement  intéreffé 
à  la  caufe  ,  comme  Chef  de  PEmpue, 
&  il  efi  abf^rde  d'imaginer  que  quelqu'un 
puiffe  faire  les  fondions  d'arbitre  ,  ou 
d'amiable  compofiteur,  fans  l'agrément 
des  deux  parties.  Sigifinond  Augufle  dî- 
(oit  dans  cette  lettre ,  eh  date  du  1 4  août  ^ 
qu'il  ne  refufoit  pas  le  jugement  de  Fer- 
dinand ^  Se  que  fes  ancêtres  n  a  voient  ja- 
mais rcfu(?  de  foumettre  leurs  différends 
lavec  lX!)rdre  Teutonique  1  à  la  décifion 
des  juges  ou  des  arbitres.  Cependant  nous 


B£  l'Orphe  Teutqnïque.  365 
avons  prouvé  que  les  Rois  de  Pologne , 
a  volent  fou  vent  éludé  les  )ugemen$  &  volt-* 
arbitrages  y  comme  Sigîfmond  Augufte  le  gang 
faifoit  encore  dans  cette  occafion,  &:  ^"**'^^ 
que^  quand  lei  juges  ou  les  arbitres  avoienc 
pconpncé  de  leur  coofentement  ,ils  ne  s'é« 
toient  prefque  jamais  fournis  au  jugement. 
On  ne  fait  il^Kon  doit  beaucoup  regre* 
ter  que  cette^  négociation  n'ait  pas  ea 
lieu  ;  car  9  vu  le  caraâere  de  Sigifmond 
^ugufte^  que  nous  verrons  fe  dévelop* 
peç  <^ans  la  funre ,  on  ne  doit  pas  pré* 
fumer  qu'elle  auroit  pu  avoir  une  iiTue 
heureufe.  Tant  que  la  dynaftie  des  Jagel*. 
h>ns.y  étoit  fur  le  trône  9  l'Ordre  ne  pou* 
voit  rien  attendre  d'équitable  de  la  Po- 
logne. .  . 

Après  que  rAlicmagne  eut  été  agitée  t«t  Protef- 
|iendaii(  pluiieurs  années ,  par  des  diffi- m^'en^"^* 
cultes  ,dc  toute  efpece  ,  les  Princes  Pro-  ««•"*.?«• 
teftans  fe  liguèrent  de  nouveau,  &  s'aU  4".       *" 
lièrent  avec  Henri  II  ,  Roi  de  France  ^     14^1^ 
fous  prétexte  de  maintenir  la  liberté  da.  . 
corps  gfrmanique  contre  les .  entreprifes 
de  TEmpereur  9  &  de  rendre  li^  liberté^ 
au  Duc  Jean   Frédéric  de  Saxe  &  auj 
Landgrave  de  Heflfe.  Maurice  ^  à  qui  Char*, 
les-  Quint  avoit  donné  l'Eleâorat  de  Saxe  t 
étoit  le,  chef  de  Tentreprife  ;  ce  Prince, 
entra  en  compagne  à  la  tête  de  l'armée     ^^^^ 
des  confédérés  ;|  &  força  l'Empereur  de^. 

Q  I 


î65    .       M  î  s  T  O  ï  H  E 

fc  fauver  d'Infpruck ,  où  il  courut  rir(}tie 
Volf"*  d*étre  pris.  Albert  de  Brandebourg,  ne- 
i^ANo      vcu  du  Duc  de  Pruffe^  qui  ne  refpiroit 
IIVZ9ÀK.  qy^  j^  guerre ,  jugeant  qu'on  n-ëtoit  pa« 
U^^'fj*"*  eioîgnë  de  s'accommoder,  quitta Farméie 
&  vint  avec  lOoo  mitle  hommes  de  ca« 
Valérie  &   tç   compagnies  d'infafiterîe ^ 
ravager  les  domaines  >  du  Qlhnd-Maître , 
f        ^        &  en  tira  beaucoup  d'argent;  après  cela  » 
le  Margrave  tourna  Tes  armes  contre  le 
territoire  de  Nuremberg  ,|^  pouffant  pltss 
loin  fes  ravages  ;  il  mit  le  centre  de  FAI- 
lemagne  en  feu.  Le  Roi  de  France  ^  àcfùà 
tàté  ,   voulant  fatis^aire  aut  obiigatiom 
^ull  avoit  confraftées  avec  la  ligue ,  vint- 
ftff  ia  frontière  av^c  mie  ârm^e ,  &  prit 
Metz ,  Toul  &  Verdun  ,  qui  én3ient  aterr 
de  l'Empre,  &  font  reftés'dépuîi  à  la 
France;- Au  retoûf  de  Tei-pëértiOtt  tfïn^ 
.      yruck  ,  Parméé  des  Protêftâws  j  dans  la- 
quelle fe  tfouvoîèm  les  flh  du  Landgrave 
-  » ,  ^  *    de  HéflV,  traverfa  la  Franconie,  pour  ^ller 
Oréjeduâ. &ite  le  fiegé  àe  Francfort  :  les  Princes, 
p»g*  i#.     ^  pâfflant  par  le  territoire  de  TOrdre  »' 
.   .         exigèrent  qu'bh  leur'  Irvrât  1e  tYiiité  cjuc 
le  Grini-M^ittt  art  bit  faît  avéè  le  L^d- 
(^      gf^àVe  àt  Ffeffe^Outletlaftfe  ,  &'  feV  le 
,rtRis  qu'on  en  fit,  ils  brûferéitt  le  châ^ 
/  tèau  dç  NtirTiâuff ,  *&  campetèht  gfjours 

»   ;^vT    dâris   Icfs  environ^  de  NfefrgèrtfheHn;  Le 
Ôrarfd-Màîfre^  hirs  -  d^iJt^f  dé  s'b^ftif 


DR  L'Ordre  Teutonique.    i6y 
ii  de  pareilles  forces  ,&  craignant  de  tom- 
ber entre  les  mains  des  confédérés  ^  fut  ^i^olf»* 
obligé  de  fe   retirer  pour   quelque  tems     gang 
darts  les  environs  du  lac  de  Cohftance.  Schuzia». 
On  eftime   que  les.  dégâts  faits  par  les     Vtnûtou 
Ptoteftans  dans  les  terres  de   l'Ordre    à  ^'^^  *^'^* 
différentes   reprifes,  occâiîônnerent  une 
perte  de  600  %  000  florins  d*AUieinagf)t« 

Le  traité  de  Paflau  ^  conclu  au  mois 
d'août  1552,  mit  fin  à  la  guerre  de 
liEmpereur  avec  les  Proteftans ,  &  pro- 
cura la  liberté  à  l'ancien  Eleveur  de 
S^LXt  &  au  Landgrave  de  Hefle,  donrt 
la  détention  àvoit  été  un  des  prétextes 
de  la  guerre.  Le  deflein  qu'iéiyolt  Char** 
les-Quint  de  fe  venger  de  la  France  ^ 
&  de  reprendre  les  villes  que  Henri  U 
lui  avoit  enlevées ,  l'avait  peut-^tre  rendu 
plus  facile  ï  s'accommoder  avî^c  les  Lu« 
théfiens.  Ce  Monarque  ayanc^raflèmblé  1552* 
/es  troupes  9  vint  en  perfonne  invettre  tç 
£ege  devant  Metz^  où  il  fut  renforcé 
par  Albert  de  Brandel)ourg ,  qui  fe  racfi 
commoda  -  avec  lui  ;  mais  (a  belle  dé* 
fenfe  du  Duc  de  Guife ,-  l'obligea  d*a« 
bandonner,  l'entreprife  à  la  fin  de  dé« 
cembre,  ou  félon  d'autres,  au  mois  de 
janvier  de  Tannée  fuivante  9  avec  perte 
déplus  de  30000  hommes.  Le  Grand*  UUi. 
Maître  avoit  levé  &  foudoyé  800  hom- 
mes   de  cavalerie  1    pour   le    fiege  d$ 

Q4 


î68  flïSTOIllB 

'^ïS^Mcie;  ce  qui  lui  coûta  azooo  ducats; 

Vouî.^'  maïs  il  n'accompagna  point  l'Empereur 

«ANG     dans    cette   malheureufe  expédition  ,    à 

ScHViBA».  ^^^ç^  jç  j*3g.^jrç  jç  la  Prévôté  d'Elvan- 

gen  I  dont  nlous  allonsTendre  compte  (i)« 


•H)  L'Oislrr  Tcufoniqae  avoit  «nf  ComiDaiiëeri(| 
à  M«iz ,  foui  le  titre  de  Sce.  Elifabtth,  dooi  Tort^ 
.  gine  paroîc  remontct  wrs  le  commencerornc  du  ijt* 
ircle  ;  à  en  juger  par  «ne  écliange  ^  (jue  Paul  do 
de  Wolmeranges  fit  le  i)  décembre  de  Tan  12^  ^ 
avec  ic<  Fieres  de  l'Hôpital  àt$  Allemands  de  Meft* 
9sir  dtttx  chaRrea ,  i*une  du  19  janvier  1257  ,  v.  'ft, 
fjl  Taucrs  du  15  mai  U64,  on  voit  cfairemenc  qut 
iBetce  in^ifon'écoie  dépendance  du  Bailliage  de  Lor« 
tline.  Le  â  oo^crr.l^rc  iztl  >  le  Commandeur  8c  )ct 
f  rerca  de  l'bêtpi^a)  df  Notre-Dame  de  Jérufalem  de 
ta  maifoQ  dts  Allemands  de  Metz  ^  act^irenc  la 
|err€  de  Mauber- Fontaine.  Enfin  le  «  janvier  1296^ 
r.  ft.  Chafles.  Commandeur  des  Maifons  de  TOcdrc 
en  Lorraine  fit  »  avec  'le  conftntemem  dcs^  FrertA 
lie  la  CQmmanderie  de  Metz«  une  confticutlon  4\ia 
l(ipende  d^  dix  livres  à  prendre  ,  d!t>il  ,  /ua  nojire 
mai/on  fie 'fia  en  ta  rue  de»  AMcmafkés.  Ce  qui 
liOkoi  «ppfepd-  où  cette  Commandetie  étoît  (îtuée  ; 
car  on  ç^onoît  encore  à  Meta  Ui  porte  der  Aile* 
inandt.  C\h  peut  être  lai  Oommanderie^'ou  la  maifos 
Àti  Allemands  qui  a  donne  çc  nom  au  quariirr  de  U 
ville  où  elle  ctoit  bâtie.  Voyez  Us  preuves  de  VHifi,  dé 
Met^,  tom,^p 0.^*2.22.  Leifavans  B-ntdiâins,  autcura 
4ik  l'hidoire  de  Metz  nous  apprennent  encore  (  tom^  ^ 
pa^.  }5Q)f^que  l'on  ttouve  dans  les  archives  dp 
cette  ville;'  deux  pièces  fan*  dite«  reUrives  à  la 
Cdmmanderiç.  de  Ste*  Eli/abech.  La  première  ed  u^ 
engagement  dt  quelques  'biens  4e  la  Commaoderie, 
fait  à  Didier  de  St.  Païf).  La  féconde  contient  une 
€tcaiion  iuéieîelle  faite  au  n->in  de  rQrdre«  au  Maître- 
Echevsn  ^  3c  aux  treize  Jurés  de  la  cité  de  Metz  , 
de  comparoitre  à  Spire,  'e  mardi  xp  ao&t  après  i*Af- 
Compcîon  de  Notre  Dame  ,  nour  avoir  attenté  aux 
privilèges  de  l'Ordre,  en  arrêtant  8c  conftitaaot  et) 
ffifon  un  Frecei  Pc6tr«  dadit  Oidrc»  fc  p^ur  avm 


9E  l'Ordre  Teutonîqui.  ^69 
Blvangen  éioit  une  ancienne  abbaye- 
de  Bénédiains.eo  Suabe,  que  le  Pape  ^l^^l' 
Pie  II  fécularifa  en  1460  ^  &  ce   mo-      oakg 
nafiere  devint  un  Chapitw  noble,  gou- ^^^^"^V 
yerné  par  un  Prévôt  qui  cft  Prince  d'Em-  p^„^,^*p3. 
pire,  &  Souverain  de  la  ville  d'Eliran-  ydté  d'£i- 
gen,  ainfi  que  de   fon   territoire.  L'an/*"^*"*, 
IÇ45,  Henri,  Comte.  Palatin ,  Evéquerjji^.'^'je' 
4e   Womis,  de  Freyfingciï,   &  Prévôt  iViiumh. 
4'Elwangen  ,  follicité  par  rEmpereur  jÎ^^.'J*, 
par  fon  frère  Ferdinand  &  par  TEleâçur  rzgr.  24  ^ 
Palatin ,  réfigna  cette  Prévôté  au  Grand*^  **' 
Maître  de  l'Ordre  Teutoniqueii  Le  Pape 
confirma  cette  ré%nation  ;  mais  le  Cha^ 
pitre,  ne  vouant  pas  Ta/dmettre ,  intenta 
un  prpcé;s  au  Grand-Maître  ,  à  ta  cour 
4e  Kofme.  J'ignore  (\  ce  Prince  jouît  des 
reveni}s  de  la  Prévôué,  mais  il  en  por«» 
tpit  le  titre:  ^  comme  on  le  voit  par  le 
traité,  qu'il  fit  à.Oudenarde  en   15491 


lexigé  tailles,  gabjèltes  /  6c  fah'^'àtitret  exaÛlont  fnt 
\%i  pcfiçBMS  dt  rCMce  le  \vif%hÀtn€  :  fur.  «|«oi  il 
fut  fait  idéfenfe,  (oos  peiqe  île  i^oco  florins,  <i'a^ 
tenter»  oa  d'innoTtr  aucune  !  cboiV  i  Kencontre  <)udi« 
Qcdre  ni  de  fQpTu|ets>  rpéciaUmcfini  durant  !e  pro» 
CCS.  Comraie  }a  Chambre  Jonpériale  n*a  ét^  retèduf 
/cdemaire  à  Spire  que  l^an  i  f 50  ;  c'eJV  entre  cette 
époque  H  ^A  pci^c  de  'MctK  pàff  les  François ,  «in'il 
lauc  rapporter  les  plaintes  de  ('Or<ice  contre  les 
Meffios.  â  cft  apparent  qae  tes  -C^iev^ilTere  Teuto* 
smiucs  permirent  le  Comini^derie-dt  Sie.  EUrabelh  » 
^uand  les  François  s'emparèrent  de  Metz.,  uu  aprcf 
^  la  Yaîne  ceoutive-'  ci^c    fi$  Cj^^rles- Quint    poer  rff 

jiwwerc^tte^fittft..; 


370         H  t  s  T  o  I  A  E 

'  avec  Philippe  Landgc^ve  de  Heffe.  A  la 

vïtf-    "*^"  rferancîcrt  Prévôt,  Henri  Cotatc 

«ANô'    Pâlaéîn  ,  arrivée  ah  côntmetrtement  de 

5»HVxBAiC.i»a„  t^îx,  le'Chapîrfcd'tlwângen  élut 

I jf  a.     pour  le  remplacer,  Otron ,  Evéque  ë'Augs- 

bourg,  fe  mît  le  i)    avril  fous  la  pro« 

teftion  de  Chrîftophe ,  Duc  de  Wrteiii- 

berg»,  &  redoublant  Ces  foltidtatiofil  ï 

i(iV,^;«^.Rome,  il  obtint  lé  14  )uillet  de  la  ntéme 

jaft.Uunm.  année,  une'  fenfence  foudroyante  de  la 

Rote  ,  contre  le  Grand- Maître  :  mais 

le  Prince  ,  efpérant  de  la  faire  abolir, 

en  appetlant  au  Pape ,  ne  voulut  point 

(h  défider  de  Tes  prétentions.  Les  dépurés 

du  Grand-Maître   iSc  du  Chapitre  d'El- 

van^en,  ayant  comparu  le  14  oâobre, 

devant  le  Duc   de  Vlrrémberg*' &  fon 

Confeit ,  on  fit 'de  vains  efforts  pour  les 

accommoder,  &  te  Grand-Maître  fut  a 

Elvangen  le  4   décembre ,   avec  qucl- 

i]«ie»'«CoinfiiaiMl«ur€'9  ^oo  chevaux  f  m 

corps  d'a^rquebu^ers ,  &  .quelques  pièces 

de  cano^n ,  6c  fe^^t  rendre  honimage  par 

les  habltahs,  /bus  prétexte ,  dit  Sattler, 

3u'on  lut  en  avoir  promir  la  pôfieflion 
ans  les  dernières  confg^pqçes.  ^Le  Cha- 
pitre ayant  eu  recours  au  Duc ,  fit  pre»'* 
dre  les  armes  A  ^4000  hommes  de  la  mi« 
lice  de  fon  pays  ,  St.ordohna  à  ^6000 
autres  de  fe  ieh\r[  prêts  ep  çal;Cie  be- 
foLn.  Chriflophe,  ayant  déclaré- la-gueti^ 


î>E  l'Ordre  TEuroNiguE.  jjt 
aa.  Grand* Maître  le  14  Teptembre  ,  il- 
chargea  le  Bailli  de  Virnfperg,  de  met-  Con- 
tre garnifon  dans  le  château  de  Tan-  cawg 
nenberg;  mau  comme  le  Grand-Maîtrû*«»^*"^* 
avoit  envoyé  50  chevaux  dans  le  viK 
bge  de  Tanne  ,  il  fallut  y  aller  en  force 
pour  les  déloger.  Les  Wirtembergeois 
s'étant  approchés  d'Elvangcn  ,  le  Grand* 
Maître ,  qui  n'étoit  pas  en  état  de  leur 
féfifter ,  fe*  retira  ^  en  emportant  avec  l«i 
les  regitres  &c  les  archives  de  la  Pcé* 
voté.  Dans  le  môme-tems,  le  Chapitre 
&  le  Duc  foUicicoient  la  Chambre  Im- 
périale de  mettre  le  Grand- Maître  au 
ban  de  l'Empire  ,  ce  qu'ils  ne  purent 
ebtenir  ;  &  comme  Chriftophe  vouloit 
s'aiTurer  le  moyen  de  récupérer  fes  fraix  f 
il  fit  arrête^  Jean  de  Beller&heim ,  Com« 
mandeur  de  V.innenden  ,  mit  arrêt  fur 
les  dîmçs  de  cette  Commanderie  ,  & 
envoya  des  troupes  à  Neckers-Ulm^  i 
Horneck  &  à  Gundelsheim ,  places  qui 
appartenoient  au  Grand -Maître  ,  avec 
ordre  de  faire  payer  tous    les  revents  » 

entre  les  mains  des  CommifTaires  Wir« 
tembergeôls.  Sur  ces  entrefaites ,  le  Grand» 
Maître  obtint  un  décret  de  la  Chambre 
Impériale  contre  le  Duc ,  &  fe  plaignît  ^ 
à  TEmpereur  ^  qui  lui  couli^illa  le  )  jan* 
^^^^^îî»  d'attendre  la  décifion  énale  |^^3, 
dé  U  Chamhre  Impériale  9  &  de  s'abftenir 


J7Î  Histoire 

'  de.  YOies  de  fait.  L'Empereur  ayaût  auffi 
WoLf.  *  nwndé  ^u  Duc  de  faire  ceflerjes  hoftî- 
OANG    Htés ,  de  retirer  les  troupes  qu'il  avoît 
.ïi:HVMA».^ifg,    dans  les   places   de    l'Ordre  ,  & 
d'attendre  la    déciiion    de   la  Chambre 
:  Impériale  pour  les  fraix  ,  Chriftophe  n'o- 
.  béit  qu'en  partie  ;  il  rendit  la  liberté  aux 
prifonniers  »  fie  nommément  au  Comman* 
deur  de  Vinnenden  ^  retira  la  plus  grande 
.{»rtie  de  Tes  troupes  qu'il  avoit  à  Nec- 
•kers-Ulm.  &(  à  Harneck»  mais   il  laiffa 
r)0  hommes  dans    la   première   de  ces 
places 5  &  )o  dans  la  féconde,  ne  vou- 
lant pas  s'en  défaiiir  entièrement ,  parce 
qu'il  craignpit  de  perdre  fes  fraix ,  fi  fç 
Grand  Maître   venoit  i  mourir,   avant 
,1a  décifion  du  procès.  Les  EUâeurs  de 
Mayeqce   &    Palatin   $*étani  entremis  -, 
amenèrent  en^n  la   chofe  à  un  accom- 
piodement  ,    auquel   le    Duc  fe  prâia 
_     ..d'autant  plus  aifement ,  qu'il  de  voit   loi 
*    être  favorable  ,   &   qu'il,  n'ignoroit  pas 
que  le  Giand- Maître  s'étoit  allié  avec 
quelques  Princes  de  l;Empire ,  ce   qui 
auroit  pu    rendre  la  querelle,  plus   fé« 
rieufe*  Le  Duc   avoit,  indépendamment 
de  cela  ,  des  difHcuItésavec  TOrdre  s  pour 
la.  collation  d'une  quantité  de  cures   & 
de  bénéfices ,  dans  le  pays  de  >^irtem- 
berg;  Se   cet  article   fut  compris  dans 
laçcord  qui  eut.  lieu  »  le  ).}  mars  i  jj-j. 


DE  l'Ordre  Teutonique.  57} 

Par  ce  traita  le  Grand-MaitreVobllgeoit 
de  payer,  jo<k)0  florins  pour  les  fraîx,  ^olf-* 
&  abandonnoit  au  Duc  la  collation  des  gang 
bénéfices  conteftés  ;  ce  qui  étoit  d'au- ^^"'*^ 
tant  plus  fâcheux  que  Çhriftophe  étoit 
un  zélé  partifan  de  la  confeifîon  d'Augs« 
bourg.  Le  Duc  lui  donnoit  quelque  dé- 
dommagement, pQur  ce  qu'il  avoit  perçu 
à  Horneck^  Neckers-Ulm  &  Gundels- 
heim  ;  mais  tpyt  défalqué  de  la  fommf 
,  principale ,  il  reftoit  jocc^  florins  à  payer 
par  le  Grand  Maître  9  comme  nous  Ta-* 
yons  dit  plus  haut.  Le  Grand- Maître  de* 
voit  rendre  les  papiers  &  regitres  Aç 
h  prévôté  d'Elvangcn;  toutes  les  difli* 
cultes  du  Duc  &c  de  J'Ordre,  étoient 
abolies  ;  les  deux  parties  devoientifi-e» 
noncer  aux  avions  qu'elles  avoient  in« 
tentées  devant  la  Chambre.  Impériale  de 
Spire  ^  &  le  Grand-Maître  conferiroit  le 
droit  de  pourfuivre  à  Rome  9  Tes  pré- 
tentions /ur  la  Prévôté  d'Elvangen  ;  mais 
il  ne  paroît  pas  qu'il  ait  jugé  à  propos 
de  continuer  cette  affaire.  Si  on  calcule 
tes  fraix  de  l'affaire  d'Elvangen  ,  ceux 
que  le  Grand- Maître  fil  en  fe  rendant 
à  prefque  toutes  les  diètes ,  pour  folli** 
xiter  du  fccours  contre  la  Pologne ,  ce 
que  coûtèrent  les  troupes  qu'il  fournit  ^ 
i  Empereur,  &  les  dommages  occafion^ 
ti^s  par  les  Protefians  dans  les  terres  df 


)74        Histoire 

!  rOrdre ,  on  verra  qu'il  lui  en  «  coûté 
^otrî*  ^*'  femmes  énormet  pendant  ce  Magif- 
OAïfù     tere.  Les  affaires   d'Allemagne  n'offrant 
^*^"^Tien  d'iniéreffint  pour  ITiiftoire  de  l'Or- 
dre 9  pendant  les  années  fui  vantes ,  nous 
allons  reprendre  celles  de  là  Livoniei 

2ui  font  de  la  plus  grande  importance  i 
t  que  nous  traiterons  toutefois  le  ptus 
brièvement  poffible^  pour  ne  pas  trop 
nous   écarter    du  plan  que  nous  nous 
fommes  propofés.(f). 
Herman  de      Après  la  mort  de  Plettenberg  arrivée 

Ma"inc''âc'  P^^*"^  ^*  ^®""  ^^  ^'*"  ^ÎJÏ  f  Herman 

Lifonie.     de  Bruggeney  ,  furnommé  Haftnhamp ^ 

^SiS*     qui  étoit  fon  Coadjuteur,  prit  en  main 

les  rênes  du  gouvernement.  Le  Roi  de 

Ctftf.  For. -Pologne  lui  écrivit  le  i)  de  mai ,  pour 

tom.s»num.  ^^j  annonccr  l'arrivée  d'un  Envoyé  qui 

fe  readroit  en  Livonie  â  la  St.  Jean,  Se 

le  prioit  de  faire  affembler  les  Etats  du 

Pays  pour  cette  époque.  Le  Roi  qui  cher- 

choit  à  accommoder  les  diflérends  de  fon 

neveu  Guillaume  j  Margrave  de  Brande* 


(1)  Ci- devant  on  n'a  «arqué  Um  dates  des  éwh- 
neméns  de  la  Livonie  à  la  marge,  que^pour  auianc 
i)u*cllei  eoacouroient  avec  cellet  de  Tépo^^tie  où  l'on 
rêtoH  paTvena  dent  IHiiftotre  générale;  mets  ootit 
erpyo^s  dcrofr  en  «lir  aatrement  dans  tette  àr» 
confiance ,  afin  que  Te  leâear  ne  perde  pas  le  fil 
chronologique  qVuAc  narration  rapide  fb^l  aïïiéfflenc 
oublier.  Ainfi  ooos  allons  recommcaccc  â  dater  i  U 
Jaargc,  dt  l'an  j;ij. 


DE  L'OrDHE  TiUTONIQUE.     )7Ç 
bdnrg ,  avec  l'Ordre  &  U$  Etati  de  la 
Livome 9  écrivit  de  la  même  date,  i  ce  ^oi!?l!' 
Krince,  pour  Texlioiter  à  (ç  prêter  à  des     gaho 
conditions  raifonnables.  Le  Miniftre  Pok).  ScHuaaAa^ 
itois  expofa  efFeâîvement  au  Maître  de  Ibid.  num^ 
Livonie ,  &  probablement  aux  Etats  af-  **^]ji^^ 
femblés ,  le  deiir  de  Ton  maître  ;  il  pia 
Br(l||;geney ,  de  ne  rien  négliger ,  pour  que 
Guiliaume.pût  habiter  fûrement  $c  tran* 
<{yiiletiieBt  'la  Livonie ,  &  déclara  que  le 
Roi  Tavoit  envoyé  pour  ménager  en  foo 
nom ,  cet  accommodement.  Il  ne  paroît 
pas  que  les  ihAances  du  Roi  de  Pologne  » 
aient  ^ien   produit*  pour    le   moment  *; 
mais  deux  ans.  après ,  on  fit  un  recès  à       Amit. 
Ifcflemblée  teitue  le  ')our  de  $t  Michel  àgj^J^^^, 
Woîmar,.qui  fut  (igné  par  TArchevêque^    ^1537*  * 
le  Goadjuteur  &  tous  les  Evêques ,  aufli 
bien  que  par  le  Maître  de  Livonie  &  le 
Maréchal ,  dans  lequel  on  prit  pour  bafe 
celui  qui  avoit  été.  fait  à  Fellin  ^  |||ns 
auparavant.  On  convint  entre  autres  cno» 
fes^qoe  perfoniie  ne  feroit  la  guerre  Tans 
l'avis   des.  Etats  ^:6e  que  chaque  corps 
con/erveroit  la  liberté  d'élire  fon  chef; 
qu'ort  maintiendroit  la  conftituriop  Papa* 
le,; nommée  KJtidtr-bulU ^  qui  obligeoit 
les^  Eccléfiaftigocs    à  porter    Thabit   de 
rOrdrê ,  amS  que  Té  traité  3e  KlrcBholm , 
^^i  atfçibàoir  uft  droit  égal  i  l'Archevê- 
que &  jky  .Maître,  de.  l^çmi  (w  la  Ville^ 


%j6  H  I  s  T  O  I  R  1 

de  Riga.  Comme  le  Coadjutettr  OmW 

^otr^'   '^^"^^  d^  Brandebourg  fut  compris  dans 

GAN9'    ^et  accord ,  &  qu'il  le  figna ,  on  peut  le 

d^vxBAft.  regarder  comme  une  efpece  de  racoiiw^ 

modement  encre  ce  Prince  &  les  différens 

Etats  de  la  Livonie. 

I^zv.         l,e  11  de  février  de  l'année  fuivanie^ 

15^8,     ^Empereur  pemiit  par  an  privilège  jAr- 

tréulier ,  aux  Maîtres  de  Livonie  f  de  ne 

demander  les  régaux  i  rEmpire  f  que  4 

alts  après  leitr  n<unination«  Ce  diplôme 

eft  daté  de  Barcelone  ^  ainfi  qu'un  autre 

du  z8  du  même  mois ,  par  lequel  Char* 

tes-Quint  nommoit  l' Archevêque  de  Co^ 

logne,  le  Duc  de  Saxe,  le  Margrave  de 

Brandebourg,  les  Ducs  de  Jidiers ,  de 

:    Brunfrîck^  de   Mecklenbourg,  de  Po» 

ttiéranie ,  6c  la  ville  de  Lubeck  ,  pour 

eonfervateufi  &  proteâeurs  de  la  Llvo« 

nie  ,  pendant  6  ans ,  à  caufe  du  grand 

éto^ement  où  il  étoit  de  cette  Province» 

Cuaûuait      L'Archevêque  Thomas  Schoninc  ët^t 

kourg.  Ar.  «wort  le  iù  août  i^î?  >  ^  Chapitre  Ca- 

«hevê^ae     rfiédral ,  qui  n'étoit  point  £ans  inquiétude 

^J***     (ur  la  façon  de  penfer  .du  Oôadjuteur  , 

*ùS.        '  ne  laiffa  pas  de  le  recbnhoitre  pour  fon 

fstlt&  ^^«^  (^  )i  "^^''*  l^*  habitans  de  Riga, 


-(  I  )  Chylraruf  r|ppûcte  (  Chron^ San.  Uà.  ts,,pag^^ 
4fS>)  que  ce .  fut  répQi|ue  où  GuilUume'de  Bran^' 


XXXVIL 

OLf- 


©E  l'Ordre  Tectonique,  jyj 
refuferent  d^  lui  rendrie  hommage ,  &t  de 
fe  défaifir  des  biens^  qui  appartenoient  â  ^^_ 
TEglife  ,  jufqu*à  ce  qu'il  leur  eût  donne     gano 
des  affurances  ,  pour,  l'exercice  de  leur  ^^«^«BAit 
religion.  Le  Roi  de  Pologne ,  qui  prenoit 
beaucoup  d'intérêt  aux  affaires  de  Ton  ne- 
veu ,  écrivit  le  1 1   oôobre  au  Maître  de  ^^*  ^*'* 
Livbnie ,  difant  qu'autrefois   la  ville-  deî*t,'**"" 
Riga  appartenoit  uniquement  aux  Arche* 
vêques,  mais  qu'ayant  été  réglé  par  un 
traité,  qu'elle  appartiendroit  en  commuA 
^  rArcheyéque  &  au  Maître  de  Livci- 
nie  f  il  rejshortoit  fortement   €(e .  laifTer 
9  Guillaume,  la  part  qu'il  devoit  avoir; 
&  il  ^t  écrire  de  la  même  date,  aux  ha«  ^iMi.  mmà 
birant  de  Riga  »  dans  des  termes  égale*  ''** 
inem  preOans ,  afin  qu'ils  le  hâtaifent  de 
Vendre  de  bopne  |;race ,  ee  qu'ils  dévoient 
â  l'Archevêque. 

L'an  1 541  9  des  CommifTairéf  du  Roi  Thii.  nma». 
de  Pologne  &  du  Maître  de  Livonie .  fe  "*  ^  "^* 
reîidirent  (wr  les  lieux,  pour  reconnoltrç     '*^** 
&  rétablir  les  -anciennes  limites  qui  fé- 
paroient   la    Lithuanie   de   la    Livonie  ; 
jrnais  desdIfEcultés  fur  lefquelles  les  Corn- 


daite  d«  tout  le  relie  de  fa  vie  »  proovei  «ffez  Com 
îticlination  pour  ten«  doétrine  ;  niait  il  ne  parole  pas 
^u'il  fe  foie  alort  déclaré  oavertemcnt  :  t!  diflîmuJoit 
i  l'eienple  de  Ton  frère,  &  peat«êire  efpçroitil  de 
trouver  l'oceaSon  de  rendre  Ten  apoftafi«  »(ii<  , 
•ifQmm^  avoU  fait  Albert  de  AnndtU^i^ri* 


37*  ^       Histoire 
miflaires  ne  purent  s'atcordcr ,  les  oWî- 

^otr-^*  g«fcnt  de  fe  féparer,  fans  avoir  terminé 
ÔANO     cette  affaire.  Depuis  long-tems  la  ville  de 

ÏCHtJzBAR.j^ig^   s'étoii  jointe  à  la  ligue  de  Sroal- 

«?4irf#*n/iA. calde ;  maïs  ce  ne  fui  que  cette  année, 
que  fcs  lettres  d'aflbciatîon  furent  expé- 
diées ï  Torgau  y  par  Jean-Frédérîc ,  Eleo 
teur  de  Saxe.  On  peut  juger  par-là ,  juf- 
qu'à  quel  point  le  Luihéranîfme  éioit 
enraciné  dans  cette  ville  puilTante ,  &  com- 
bien il  auroit  été  impoffible  à  rArchcvé- 
que  &  au  Maître  de  Livonîe  de  l'cra- 
pécher  de  fuivre  cette  religion.  Cepen- 
dant la  ville  parut  décidée  à  fe  foumèttr( 
i  Guillaume   de  Brandebourg  9  poifque 

^1541.  Ton  confirma  î  Lemfal ,  en  1542,  un 
accord  qui  avoit  été  fait  à  Dahlen  Tan 
I  if  jo  ,  entre  l* Archevêque  U  la  vilU. 
Par  cet  accord  /  au*on  nomma  Taccord 
deLemfaf^  de  l'endroit  où  il  fut  confir- 
mé ,  il  étoit  réglé  entre  autres  chofcs, 
que  la  ville. reconnoîtroit  pour  Souverains, 
rArchevêque  &  le  Maître  de  Lîvonie; 
que  la  Jurifdiftion  Eccléfiaffîaue  (eroitfuf- 
pendue  jufqu'à  l'affemblée  d'un  Concile 
ou  de  la  Nation  Germanique  ;  quonreii' 
droit  hommage  à  TArchevêque  dans  la 

^  ibrme  convenue  ;  que  rArcbevéque  oU' 

hlieroit  tout  le  paffé  6c  laifferoit  au  peu- 
ple la  liberté  de  religion  ;  la  ville  devoit 
demander  i  PEmpii^c  d'être  rder^  <la 


•E  L^OnORE  TBUTONfQUt.     JTf 
ferment  qu'elle  avoîc  fait  au  Maître  de  < 
Livonie  commer  feul  Souverain ,  &  YAt*  ^oif-'- 
clievêquc  pcomettoit  de  ne  pas  toucher     okv» 
aux  irarichi^  &  -.  privilèges  de  la  ville,  ^^^"^** 
Maigri;  que  les  articles  de  cette  conven-* 
tian  ffaiTerit  po/itifs,  la  vHle  de  Riga  fut 
eneove  quelques  années  à  fe  décibel  de 
rciKlre  hommage  à  TArchevéque. 

L'an  I J45 ,  lè  Maître  de  Livonie  ««r  .  ^**»  ^ 
voya  des  Atnl3afladeurs  auRoî  de  Polo-.côadîuttur 
gfle ,  avec  des  pouvoirs  fufBfan^  pour  ar-»^  Z^''"* ,  ' 
rangertoixt  ce  qui  poiivoit  être  comcaure  **^JJ p^* 
jh  }a  paix  entre  les  deux  états  »  &  ^nrtam/swmi 
nirùû  tcmspour  régler.définitiv^ment  ^^'*'**  .- 
Imût^i  entre  la-  Livonie  fit  la  iithfuaiiic*        ^* 
Herman  de  firuggency  »  étant  d'une  fdk 
Ue  fanté^^  prit  pouc  Coadjuteuc ,  avec  l'a-*-     ^ 
grémencdo  Ch^itre  ^  Jean  de  Recke^ci* 
Avant  Cooihiandeur  dé  Felltn  (  i  ))  qui 
fot  confirmé  en  cette  qualité  par  le  Grand-     Tenâf^ 
Maître  de  TOrdre.  Comme  il  étoit  im-  w-  ^i«. 
portant  de  maintenir  la  ville  de  Riga  dans 
robéifTance^y  on  chercha  de  Téngager  à      Atndt. 
rendre  hommage  au  Coadfuteur ,  comme  ^^'*  **** 
eile  Favoir  fakt  au  Maître  de  Livonie,  8( 
on  convint  de  la  forme  qu'on  donneroit 


(  1  )  Arndi  j  pMg^  %t4f  parle  de  l'êleAioo  du  Coad^ 
fifretftf,  comme  fi  elle  sToir  eu  lîeu  en  154$,  mati 
attirant  Venatôt^  lof.  cit, ,  elle  avott  eu  lieu  eA  1541 1 
ainfî  Jean  de  Recke  reçut  ^a  coaftiouuQB  du  Qraa4'^ 
^cre  fTaidivs  de  CtfODbt r^« 


i9b        H  t  s  T  b  l'R  1 

!'k  cet  hommage,  dans  un  accord  qui  Ait 

WoVf*'  fait  i  Neumuhl  vers  le  milieu  du  mois 

GANO     de  décembre.  Ce  ne  fut  point  au  Coad< 

SwuztAai  j^if^y  f^yi  ^'q^^  ^^^^  j^  Riga,  céfolurcm 

de  rendre  hommage ,  la  politique  les  dé« 
termina  enfin  à  rendre  à  l'Archevêque  ^ 
ce  que  le  devoir  exigeoit  d*eox  depuis 
long  tem^.  Ils  jugèrent  qu'il  étoic  dange« 
reux  de  n'érre  foumis  qu*à  TOrdre  Teu- 
tonique ,  6c  quM  valoir  mieux  reconnoi- 
'tre  deux  maîtres ,  dont  la  )atoufie  les  af« 
fureroit  qu'aucun  d'eux  ne  les  opprime- 
roît.  D'ailleurs  ils  oraignoient  TArchevê* 
'  que  ;  la  longue  ifuifé  de  Tes  titres  &  fa 
parenté  auffi  illûftre  que  nombreufe,  les 
^«ibyoient,Sc  ils  crurent  qu*il  valoirmieux 
s^ccorder  avec  ce  Prince  que  de  s'ezpo* 
fer  aux  affaires  qu'il  pourroit  teur-furcitefi 
'  Avant  que  ta  ville  rehdst  hommage  i 
l'Archevêque,  les  Etats  delà  Livoniefireot 
tnîte  feux  un  accord  ttèî- remarquable  par 
fes  fuites.  ^Archevêque,  les  Evéques,  le 
Maîrr<^^  Livonie  6c  les  principaux  Corn- 
mandeurs  de  l'Ordre,  s'étant  affemblés  i 

mJ^^T*^&  Wolmar  le  aS  juillet  1546,  convinrent 

/tq.  ^^^  entre  eux ,  qu'on  ne  folliciteroit  aucua 
Arnét.   décret  (  ce  qui  s'entend  de  Rome  ou  de 

Gaithufch.  l^impire)  contre  quelquun  des  anocies; 

fH'  3^4*    qu'on  renonceroit  à  ceux  qui  pôurroicnt 

>54^«     déjà  être  portés,  ôc  qu'on  fp  tîendroit 

uniquement  au  décret  du  p^pe  .npipq)^. 


0E  L*OlLDR£  TeUTONIQUE.     }1Srf 

KUider^ulU .  &  i  l'accord  de  Lemfal ,  ' 
dont  nous  avons  parlé  plus  haut;  que  n    ^q^p^* 
quelqu'un  éioît  attaqué  par  Ces  ennemis ,     Ç^nc 
tous  les  autres  le  fecoureroient^  &  enfin   ^*^*^^ 
t]ue  perfonne,  c'eft-à-dire^TArchevéque, 
les  Evêques  &  le  Maître  de  Livonie ,  ne 
pourroient  prendre  pour  Ceadjuteqr ,  au*  . 
cun  Prince  ou  Grand-Seigneur  étranger* 
Cette  convention  fut  iignée  &  fcellée    T 

Î)ar  tous  les  intéreiïés  ^  &  nommément  par 
*  Archevêque  de  Riga,  Le  dernier  ^  poin^ 
tle  cet  accord ,  dit.Arndt  ^  fut  renouvelle 
•dans  toutes  lesaflemblées  des  Etats ,  mais 
il  n*en  fut  pas  mieux  obfervé  pour  cela. 
L'hommage  que  la  ville  de  Riga  devoit 
rendre  à  l'Archevêque  &  au  Coadjuteur 
^u  Maître  de  Livonie ,  fut  encore  différé 
jufqu  ail  mois  de  février  de  l'année  (uî- 
*vante;  mais  enfin  cette  cérémonie  Te  fit  154^. 
avec  la  plus  grande  pompe.,  après  qu'ils 
eurent  donné  l'aiïurance  par  écrit.,  qu'ils 
maintiendroient  la  liberté  de  religion ,  & 

au'ils  conferveroient  tous  les' privilèges 
e  la  ville.  Le  Maître  de  Livonie,  Jean 
deReclcefon  Coadjuteur,  &  l'Archevê- 
que firent ,  enfemble  leur  entrée  folem- 
aelle  i  Riga  ;  chacun  voulut  y  paroître 
avec  magnificence ,  en  forte  que  ces  Prin- 
ces av4>ient  entrç^eux,  unéfuife  de  zioD 
chevaux  ;  la  bourgeoifie  ne  fe  contenta 
pas  de  rendre  hommage  i  l'Archevêque 


jS*  Histoire 

&  au  Coadjuteur ,  elle  rendit  encoce  aux 
Vo^f  *•  Chanoines  de  VEglife  Cathédrale  ,  leurs 
CAKG     maifdas  dont  ils  avoienc  été  cbaflës  de- 
•»«"«^»- puis  long,  tems(i). 
Oa  a/rêic      Cette  année  eft  encore  remarqtiable 
SlemVolfét'  P^'    **•*    événement  d'un    autre   genre, 
pariwRuf  Jyan  IV,  qui  prit  le  premier  le  titrtç  de 
^         Czar ,  régnoit  à  MoskoV  depuis  Pan  J  5  }  j, 
j^.^ç'^    Ce  Prince ,  rare  compoie  des  plus  gran- 
des qualités  &  des  vices  les  plus  énor- 
mes ,  fongea  i  tirer  Ton  Peuple  de  h 
groffiéreté  &  de  l'extrême  ignorance  où 
il  étoit  plongé  :  à  cet  effet  il  envoya  à 
l'Empereur  un  Allemand ,  nommé  Schlit- 
te ,  qui  lui  étoit  attaché ,  fous  prétexte  de 
renouveller  les  ahciens  traités.  Schlitte  , 
P4j..«l7  dit  Venator,  fe  rendit  à  la  dîete  d'Augs- 
•'*''        bourg  en  1548,  &  demanda  qu*on  laif- 
fôt  Tortir  un  certain  nomb^  d'artifies  de 
l'Allemagne ,  pour  aller  à  Moskov  ;  Ton 
Martre  s'obligeoit  en  revenche  d'entre- 
tenir  pendant  trois  ans ,  une  armée  de 
30900  chevaux  contre  les  Turcs*  L'Em- 


oi) La  Ttlle  fie  Riga,  ne  tandit  point  hommage 
au  Maître  de  LÎTonte ,  dans  cette  occarioa ,  parce 
qu'elle  t'ccoic  acquittée  de  ce  devoir  dtputf  long-cemt , 
te  même  elle  i'avoit  reconnu  pourTcul  maître,  comme 
nous  l'avons  dn  aillctirs.  Suivant  le  craîté  cie  Kirch- 
hoîm  ,  le  Maître  &'  VArd^e^&que  dévoient  f^gir 
certe  ▼ille  eo  commun  ;  aiafi  Eruggeney  faifoit  un 
a&e  de  îuflice,  en  liiiïânc  ccadfc  hommage  à  Aibcci 
fie  Brandehou^» 


af2* 


DE  l^Orure  Tectonique.   |8j 
pereur  ayant  accordé  cette  permiflion  par 
un   afte  authentique  ,  Schlitte   aflcmbla   ^^^^}* 
300  perfonnes,  entre  lefquelies  on  dit  qu'il     qavq 
y  avt>it  des  Théologiens ,  des  Philofo-  Schuzba». 
phes  p  des  Jurifies,  pour  enfeigner   la      Amdu 
jeuneffe  ,  des  médecins,  des  ingénieurs jj '"'*•  *'** 
des  peintres,  dés  fculpteurs,  des  pape- 
tier^, des  armuriers ,  6c  enfin  des  ouvrierj^ 
de  toute  efpece  :  ils  dévoient  fe  lendr^ 
à  Lubeck,  &'dé-là  s'embarquer  pour  la 
Livonie.  Quand  ils  arrivèrent  à  Lubeçk  , 
les  marchands ,  &  furtout  les  Livoniens 
qui  y  etoient  en  grand  nombre ,  repré* 
Tentèrent  au  Magiftrat ,  que ,  fi  on  laif- 
foit  pafTer  ces  artiftes ,  ils  feroient  tort 
non-feulement  aux  Livoniens  ,  mais  à  /~ 
tous  les  marchands  Allemands  qui  per- 
droierit  cette  branche  de  commerce ,  &C 
demandèrent  qu'on  défendît  aux  patrons 
des    navires,   de  les   recevoir   fur   leurs 
bords  :  le  Magiftrat  ayant  fait  cette  de-   .. 
fenfe ,  les  ouvriers  engagés  pour  la  Ruf- 
fie  ,  fe  difperferent  ;  &  Schlitte  étant  venu 
à  Lubeck ,  fut  arrêté  à  Tinftance  des  Li- 
vonîens,  comme  ayant  été  Taoreur  de  ce 
projet  d 'émigration.  Voilà  en  bref  comme 
Venator  rend  cet  événement,  d'après  le 
témoignage  de  Lewenclau,  a^pur  con- 
temporain ;  mais  Arndt,  qui  marque  Vé* 
vénement  en  1547,  rend  la  chofe  diffé- 
remment :  il  paroit ,  félon  lui ,  que  l'Em-* 


j84  Histoire 

pereur  avoir  confçnti  à  la  demande  de^ 
VoLP  ^*  Ltvoniens ,  à  ce  qu'on  empêchât  les  émi- 
GAMd     g;rans  de  s*embarquer  à  Lubeck  ,  &  il 
^KUUAK.  jjJQyfç  qyç  çç  Monarque  écrivit  au  Maî- 
tre de  Livonie  de  retenir ,  jufqu'à  nouvel 
ordre  ^  les  artiftes  qui  paflfoient  par  fes 
états  pour  fe  rendre  à  Alosko^.  Quoi 
qu'il  en  Toit ,  cet  événement  peu  impor« 
tant  en  lui-même  ,  l'eft  beaucoup  par  Tes 
fuites  ;  car  il  ne  contribua  pas  peu  à  en- 
flammer la  colère  du  Czar  contre  les  Li« 
▼onîens  ,  qu'il  manifefta  dans    la  fuite 
,    d'une  manière    d'autant    plus  terrible  » 
quelle  avoit  été  retenue  pendant  quel* 
que  rems*  . 
9eaa  et      Une  maladie   épidémîque  qui   défola 
M^UrVae   P^"^*"M  ans  la  Livonie  &  fes  environs, 
l-Wonic.      emporta  Herman  de  Bruggcney  le  4  fé* 
i54f*     vriçr  «'549,  &  Jean  de  Recke  ,  fon  Coad- 
)uteur  prit  en  main  les  rênes  du  gouver- 
i/tfue  ^iMi/.  nement  (i).  Pendant  l'aflemblée   de  la 
Mei'JïC.  ^^^^^  V^^  «'^^<>^'  *««"«  à  Augsbourg  ,  ran- 


C  I  )  La  pîcrre  fépulchrale  qui  couvrou  le  tombeau 
lie  Brug^eney ,  te  voit  encoie  dans  TEglife  de  Se* 
Ican  à  ^endenj  il  «ft  repréCcotéj  arme  av«c  une, 
«aede  épée  â  la  nain  droitt  j.  &  une  plus  peiite  â 
la  main  gsiichc  ,  fa  tête  efl  couverte  d'une  calortr« 
L'infcriptton  eft  celte  :  Anno  1^49  nutndacKna,  Ma^* 
ru  lichtmeffen  ift  Hùr  Herman  von  Bruggtney  pr- 
naat  H^fenkampf  des  Ritt,  D-  O.  Meifter  ^u  Lie" 
ffind  in  gott  feUiglich  vorftorben ,  hAtchriJi  L  un4 
wl  rêgiru  14  JaAr,  .^i^odt.  pag.  174  &  ai^« 

née 


DE  l'Ordre  Teutonîqup.   ^Sj 
née  précédente ,  Philippe  dcFruggeh  ^En* 
voyé  du  Maître  de  Livonîe,  avoit  folli-   ^olf.*' 
cité  en  fon  nom  ,  l'exemtion  de^  taxes     oan^ 
de  rEmpire,  &  la  Diète  avoit  anété  dans  s«h«*iaiu 
le  recès  qui  régloit  la  matricule^  que  le 
Maître  de  Livonie ,  feroit  <iifpien(e  de  payer 
les  taxes   qui  lui   avoien^  été   impcfées 
précédemment  ;  &  qu'à  l'avenir  il  reroic 
exempt  dèfdites  taxes  &  contributions  , 
exdepté  cependant  de  celles  qui  regar- 
-doient  l'ehtrétien  de  la  Chambre.  Impé-^ 
riale,  jufqu'à  ce  que  la  Livonie  fut  dé«. 
1-ivrée  des  troubles  qui  Fagitoient  &  des 
vexations  de  Tes  voiîins,  c'eft-à^dire  des 
Rufles  :  en  conféquence  le  Miniftre  de 
Livonie  s'étoât  obligé  de  payer  annuel* 
lement  50  florins  pour  Tentrétiende  la 
Chambre  Im'périate  ^  à  condition  que  Cela 
ne  pfé)udicieroit  ea  rien  aux  droits  de 
fen  Maître  ^  &  furtout   à  (es  privilèges^ 
&  franchifes  au  fujet  des  appeis«  La  Diète 
permettoit  p)ar  fon  recès  9  au  Miniâre  de: 
Livonie  9  de  coihmumquer  cet  arrange- 
ment à  (on  Maître  ^  qui  dfvoit  envoyer 
dans  S  mots  fa  téponfé  à  rEleâeuf  de 
Mayence  ;  ^ajoutant  t]ue  v  s'il  acceptoit  laf 
ptopèfition  dans  les  S  mois ^'oir  lui  ex- 
pédîeroit  un  aiâe  en  forme  pour  fa  fure- 
té ;  mais  que  9  s'il  n'acceptoit  pas  dans 
le.tems  preicrit»  le  6fcal  de  TEmpire, 
agirôit  contre. lui  y  pour  lui  faire  paier  lès: 
Tome  FUI.  R 


%H         HiSTorHE      . 

'  contributions  qui  lui  avoient  été  împo- 

WoLF-    ^^^*  précédemment.  Le  Maître  de  Livo* 

CANG.     nie  ayant  accepté  un  accord  fi  favora-* 

«çHuzBAa..j^,^^  rAn:hevêquc  de  Mayence  ,  en  h 

ÙAithvfcK  qualité  de  Chancelier  de  TEmpTre ,  figna, 

f^g.  39h    \t.iy  août  1549^1  à  la  diète  de  Ratisbon- 

fie  9  le  recès  qui  afluroit  au  Maître  de 

Livonie ,  les  exemptions  qui  lui  avoient 

été  raccordées  par  les  £tats  de  l'Empire 

"*         à  Augsbourg.  UArchevéque  &  les  Evé^ 

ques  de^la  Livonie  ayant   fait  de  fem- 

Mables  capitulations  avec  l'Empire /il  eft 

probable  qu'ils  en  reçurent  la  confirma* 

tton  dans  le  même  tems. 

Nous  avons  parlé ,  en  fon  lieu  »  du  eoup 
mortel  que  VEmpereur  avoir  porté  a  la 
ligue  de  Ssnalcalde ,  en  prenant  J'Ëleâeur 
de. Saxe  à  la  bataille  de  ^fulberg  :  cet 
événement  :  avort  donne  ;  beaucoup  "d'in- 
quiétude  aux  Pipuiliens  9  &  il  eft  apparent 
que  les  Polonois  l'a  voient  partagé /parce 
qu'on  craignoit  que  Charles«*Quinc,  vain- 
queur  des  'Proteftans  y  n^employât  ïes  ar«« 
mes-  en:faveur  dei>l!Ordrè  Teutonique. 
Albert,  de  Brandebourg  crai^noit  d'être 
ntaqué  d'un  câté^^'  psir  les  'AUemands^) 
&  de  loutre  par  les  Liveniens  \  il  eil: 
vrai  que  le.  Hoi  de  Pologne  «  ^'étoist  ou- 
vertement déclaré  fon  Proteâeur;  &  nous 
aymis  V41  toutes  les  démarchétqu'it  avoir 
faites  peur  le  foutenir  :^mâirv  fi  le  Rôî  j^ 


DE  l'Ordre  Teutoniquè>   387 
niîeux  inftruit  de  la  fituation.^c  l'Empi- 
re ,  ne  redoutoît  pas  Charles-Quint ,  AU  ^woTf"* 
berf  de  Brandebourg  n'en  craignoit  pas     gahg 
moins  lés  entreprîfes  des   Impériaux   &  Schvzbar* 
des  Chevaliers  de  :Lîvonie.  Le  fréquent 
commerce  de  lettres  entre  le  Grand-Maî-».  *<»e*«  p^g* 
trc  &  celui  de  la  Livonic ,  étoit  propre  *^'*^* 
à  le  confirmer  dans  cette  idée.  Albert 
ayant  appris  qu'un  courier  de  TAUema* 
gne ,  chargé  de  bes^ucovp  de  Retires  pou&  ^ 

1^  Maît^re  de  Livooie,  devpit  pafliqr  p^v^ 
IConigd>erg[,  ou  par  Eagnit^ou  par  TiU 
Ct  ^  il:écfivir..aux  Çpmmandans  de  ces 
deux  dernières  villes  d^  l'arrêter  le  plus, 
fecrétement  qu'il  feroit  ppffible.  On  ignore 
s'il  parvint  à  fe  rendre  maître  des  dépé* 
chés  dont  ce  courier  étôit  cliàrgé,'mai( 
il  paroit  que  cette  ifi'qnlétude  duta  juf- 
iqu>n  15  50  :  c'étôît  mal-àrpfO|içs  ;  catj 
les  Livoniens  n'étaient  pas  en  état  de  rien^ 
entreprendre  fans  dès  iêcours  que  TEih/f. 
pire  ne  pouv^t  leur  donner  9  &  quand 
Uf  l'auroientpuyla  tranquillitï  j^*f$tpit  pas' 
encore  airez]bien  établie  en  LiVonic;^  pour 
poùyoif  le  Icurpermèttre^   *       .    !  •;    , 
;  l2e^  liabitâiw  de  Riga  >   qui  aToient     Amé  j 
rendu  hommage, ai   rArcheyëqur,,  âuffi''^^'.^'*' 
bien'qu%u  Maître  de  Livonie^  ne  tarde-     '^'** 
rent   pas  à .  revenir   fur  leutsC  pas  :   ils 
firent  part  aux  Etaw  afifembl^  à  Wol-» 
«ar  ,  de  'la  pf otètlatto^'" cjuH^^  4voi^nt 

R  1 


338  Histoire 

faite  à  TArchevéque ,  portant  que  le  traité 

^Woïr-*  de  Kirchholm  étoit  nul  &  de  toute  nul- 

oANO      lité,  d^iDtant  qu'il  n'ignoroit  pas'qu*an- 

driivzBAR.  cjennement,  la  ville  de  Riga  avoir  rendu 

hommage  au  Maître  de  Livonie ,  &  non 

aux  Evêques^  ni  aux  Archevêques.  On 

a  de  la  peine  à  comprendre  cette  pro* 

teftatton  ,  car  ri*  pareît  certain  que  la 

^  ville  avoît  été  plus  long  -  tcms  foum^ife 

tjux  Archevêques  qu'aux  Chevaliefs  Teu# 

toniques.   Cette  année  155 1  ,   ftit   Té- 

poqué  de  la  -  mort  dé  lean   dô  Recke  , 

Mafître  de  Ltvonie;  il  décéda  à  FelUn,' 

mais  les  hiftoriehs  ne  nous  apprennent  ni 

le  jour  ^  ni  le  mois  de  Ton  décès  (  i  )» 


•d)  Malgré  que  ir  Mégîftrat  &  la  plupart  de^ 
Itiabitaos ,Ue  Riga,  eulîi^nc  embraCTé  je  LuthéraniCme, 
ili  foufffoitfiit  encare  Ui  maifons  religièufes  dans  leur 
«Hie,  putfqu'ils  firent ,  tn  ifsl.  us  accoté  avec  Adci- 
Izijit  W rangel ,  i^bbeffe  du  monaftere  de  la  Magde- 
laitie,  pour  terminer  cotttetles  difficultés  qu'IU  «voieiif 
eafemble  Ijfrndt  fag.  2,14  )  %  mats  U  paroic  qu'elles 

Jurent  beaucoup  à  fouffrir  de  la  parx  des  Luthériens, 
tucelin  fait  un  grand  éloge  d'Anne  To(cbeI  Abbeffe 
du  moaaftere  des  Béoédi^incf  i  Rfg*  >  morte  ma 
ii5Sx  ,  à  rage  deijo  ans  ;  il  parle  «  e^tre  autre  ,  de  ta 
fermeté  avec  laqucHe  elle  a  çoâfervé  fa  virçînicé . 
contre  tet  attaques  àt%  enneçQÎs  fur  es  de  l^glife  «  fie 
certainement  c'eA  des  liUthé riens  dont  il  e&  queftîon. 
Comme  cette  AbbrflTe  avoit  J%  ans  ,  (^uand  le  Lutbé* 
^raiktfm*  t^jésabiii^4,9Liga,  il  ^iit  «otendre  té  i^ue  4*aa« 
tpit  dit  de  fa  perfonne  ,  du  foin  qu'elle  prit  ^e  la 
coofefYatîoQ  de  fe«  Rèligieùres  »  &  Ton  peut  iuger 
par  cet  article  «c^Men  elles  ont  foufffrt  de  |>erfér 
4(;utions  de  to^ii  |;ciûç.  BucUini  Mtnolv'g,  fiea^d,  ai 


DE  l'Ordre  Teutonique.    )B9 
On  n'eft  pas  mieux  inftruic  du  tcnis , 
oh  fut  élu  Henri  de  Galcn ,  fon  lucctU  ^^oYfV 
fcuf  (  I  )  :  mais  on   ne  peut  pas  douter      cano 
que  ce   n'ait  été   dans  le  courant  de  h  S^h^ï^bai^ 
même  année , puîfque  le  i }  janvier  1 5 5»-,  o^/n"»!* 
il  exigea  1  hommage  de  la  ville  de  .Re-  (ttccedc. 
vel,  &:  que  le  sjt  du  même  mois  Fran-     i5at* 
çois  de  Stitten ,  rendit  hommage  en  fon   Amdt.  p, 
.nom  à  l'Empereur  )  dans  la  ville  d'Inf*  ^'^' 
pruck  r»  \  '55^' 

L'année  1553  9  vit  naître  wie  nouvelle  thid.  pag. 
querelle  qui  eût  les  fuites  les  p^us  fâ-  *'%-•. 
^-cbeufes  ponr  la  Uyonie^  Guillaume  de 
^Brandebourg ,  Archevêque  de  Riga  ,  vpvh 
Jant  fe  donner  un  Coadjuteur ,  jetta  les 
yeux  fur  Chriftophe ,  Duc  de  Mecklen« 
bourg  9  )eune  Prince  âgé  de  1 6  ans* 
C'étoît  aller  direâteraent  contre  l'accord 
fait  â  Wolmar  le  x8  juillet  1546.  Cet 


(I>  Henri  étoit  delà  mèxiit  famille  que  Chrfftophr» 
Bernard  6e  Gilén,  Evêqut  dt  Mutifter^  oai  i*cll 
vendu  R  fâoieux  le  fiecle  éeroicr.  Cette  illuàce  mm» 
foi^  exifte  encore* 

(i)  Arndt  a  fait  uo  extrait  det  lettres  d'invcfli* 
titre  que  rfimpereor  donnai  i'Eovojré  de  Gsfen  ,  (c 
»ft  jaoTÎer,  qui  nous  font  connoStre  let  poffefBont 
êc  les  droits  de  l'Ordre  en  Livomie.  Chartes-Qulat 
lui  doçnioic  fo'.fief^  fOut  le;^pif<  de  U.  livonià  ^«€« 
(pli  ne  peu?  s*e^teodce  que  dts .  péffeffions  qu'il  avoif 
€n  LfVùnie,  VEfkonit  »  ta  Harrfe,  la  iX^irie,  l'Ai- 
,iesit?ki«i,  l«<Jecvie«  Us  Mes  d'OmCel  «  de  Dtgh»  ac 
de  Mi»hn  ou  Moo  ,  ayftç  la  VP^ikîe ,  qui  compofoieAi 
ie  diocefe  d'Oefel  ^  Sochale  aociennemeat  Ssccjtta, 
Vraigel  »  Rerd  Se  i«  Covrlanflec 


^  n  I  s  T  a  I  R  E 

accord  qvé  Gnillanme  avoit  (igné  ^  ainfî 
^Vou?*  *I"^  ^^^  '^*  intéfciTés ,  n'cmpéchoît  point 
«AHG     à  la  vérité  qpe  rArchevéquej  les   Eve- 
4caym».quc$  &  le  Maître  deLivonie,  ne  prif- 
fent   des   Coadjateurs;   mais   it   portoît 
'  que  perfonne  ne  pourroit  choifir  à  cet 
effet,  un  Prince  ou  un  grand  Seigneur 
étranger  I   c  eft-à-dîre,  qur  ne  feroir  pas 
du  corps.  On   peut  juger  combien  Ten- 
treprife  de  l'Archevêque  déplut  à  tous 
les  intcreffés  :  le  Maître  de  Livonie  fe 
Mta  de  les  aifembler,  &  envova  Jean  de 
Hoyven  &  Chtiftophe   Bodekern  ,  foû 
Cbàncelier,  i  la  diète  de  l'Empire  affemblée 
à  Ulm,  apparemment  pour  fe  plaindre 
du  procédé  de  TArchevéque.  Non-con- 
tent de  cette  démarche,  qui  paroît  avoir 
été  faite  d'un  commun  accord ,  Herman  ^ 
Evéque  de  Derpt^  envoya  Holtzschuer, 
/on  Chançelher  kXf-tnp^lSHtf  pour  l'en- 
gager à  prendre  à  cœur  les  intérêts  de 
la  Livonie ,  qui  étoît  mcAafcée  dé  pluCeurs 
maux  a  la   fois  :  mais  le  Monarque  ré- 
. pondit  ,que    la  puifTance  formidable  des 
Turcs  fes  ennemis,  ne  lui  pcrmetfoit pas 
,de  dorinéf  du  feçours  aux^Liyonîcns  :  Se 
«^le .  Chancelier  obtint  pour  '  toute  xonfo- 
:l;itîon , trois  diplômés  d^tés de  Bruxelles, 
le  17  juin ,  dont  un  confirrnbit  les  pri- 
vilèges de  l'Evêché   de  Derpt,  l'autre 
défendoit  de  tranfpor^er.  des^  cuirafies  U 


DE  l'Ordrï  Teutoniqui.  35^1 
des  armes  en  Ruffie  ,  &    le    troificme   ^^^.^ 
recommandoit  la  Livonie  au  Roi  de  Sued;?.     woif^ 
La  querelle  qui  s'élevoit  au  fujet   de  -^^^^^  - 
]a  Coadjutorerie  de  Riga ,  ëtoît  d'autant  ^"^*''*?' 
plus  fâcheufe ,  qu'il  ëtoit  aifé  de  prévoir 
qu'on   ne  iferoît  pas  long-tems  en  paîjt 
avec  la  Ruffie  :  la  trêve  qui  exiftoit  de- 
puis   fi  long-tenii,  ëtoit  prête   à   finir,- 
&c  on  avoit  tout  à  craindre  que  le  Czar , 
qui  avoit  conquis  le  royaume  de  Rafan- 
6c  d'Aftracan,  ne  tournât  (es  armes  vic- 
torieufes  contre  la JLivonie,  pour  ajouter 
cette  belie  province  à  Tes  vaftes  domai- 
nes. En  conféquence  ofi  tâcba  de  con-  '^''^-  r^^?- 
.jitrer  l'orage  ,  en  envoyant  une  ambaflkde  cldehv/.h. 
à  Moskov ,  pour  demander  une  prolon-  p^s*  -^-^^ - 
gatîon  de  trêve  :  maïs  ce  fut  inutilement, 
parce  que  le  Czar  înfiftoit   fiir  le  tribut  ^  " 
^uM  exfgecit  des  Livoinéns ,  &  que  les 
A mbâ Ardeurs  îi'ëtoient    pas  autorîf^s  à 
traiter  fur  cet  objet  :  aînfi  ils  revinrent 
fans  avoir  rien  <>btefiu*  ! 

-   Comnve  le  danger  ëteît-lprcffant^  eri  ^^^"*''- ^^* 
envoya  une  autre  ambaffade  plus  felem'^     /-j^. 
rtelle,  qui  partît  de  Is^  Livonie  [pendant  \é 
éàtême  de  Van  1 5  54  î,  t'Evèque  de  fierp* 
avôît  joint  trois   Envoyës    i    ceuX'  qâ5 
ëtoîerit  nommés  par  l'Archevêque  ,'^1è 
Maître  de  Livonie,  Les  Ambaffadeurs ,  qifi 
ëtoîent  chargés  , entre  autres  points,'  dï  GdMufdt. 
ménager -'une  trêve   de  30  ans,   furent  ^''^' ^^^ 

R  4 


^^1  *       Histoire 

mal.  reçus  à   Mo&kov.  Les  Mlniftres  d'I* 

^olf"*  van  rcnouvellerent  la  demande  du  tribut, 
GANG     &  les   AmbafTadeurs   foutinrent   que  la 

9cttvzBA».  Livonic  n*avoit  jamais  été  tributaire  des 
Ruffes  :  les  Minières  déclarèrent  que  le 
Czar  ne  fe  relâcheroit  pas  fur  cette  pré* 
tention  ^  &  comme  les  AmbaiTadeurs  de* 
mandèrent  qu'on  leur  fit  voir  les  titres 
fur  lefquels  elle  étoît  fondée,  ils  répon* 
dirent  qu'on  avoit  des  titres  qui  prouvoient 
que  rÉyéque  de  Derpt ,  avoit  payé  uif 
tribut  au  Granid^. Prince ,  mais  ils  refuferent 
de  montrer  ces  titres,  6c  même  de  dire 
en  quoi  le  tribut  avoit  confifté.  Après 
avoir  difputé  long-tem«,  il  fallut  acetp* 
ter  tous  les  conditions  que  les  Mofcovi* 
Arniu  V  tes  voulurent  prefcrire.  Le  Czar  accorda 

»»7  ^  Al-  unfl^tf  êve  de  1 5  ans',  ï  condition  que  dans 
Irois  ausj  l'Ëvéque  de  Derpt  ^  payeroic 
Je  .tribut, ^quv  fut  réglé  à  un  marc  d'A!« 
)efi>9gne  pour  chacun  de  fes  Aifets,  & 
qu'il  payeroit  en  même- tenu  tous  les  ar- 

^'  -   ^éité%.  Il  étoit  encore  ftîpulé  qye  les  Li- 

'"  roniens  ne  pourroient  faire  d'alliance  avec 
le  R,oi  de  Pologne  ,  qu'on  reniettroit  en 
état  les  églifesÇrecques,  qui  étoient  en  Li« 
yonie  j  &c  que  les  négocians  E^uflfès ,  pour* 
f oient  tirer  toute  efpece  de  marchandifes 
à  là  réferve  de  cuiraflfes  :  on  devoit  régler 
.  certaines  limites  fur  le  cours  du  âêuve 
.  .         Narva,  &  on  devoit  rendre  juftice  aux 


jparties  léfées ,'  fuivant  l'ancien  uiage.  A  ces 
conditions  Ivan  ordonnoit  aux  Gouvcr-    volp-* 
neurs  de  Novogorod  &  de  Ple^kov ,  de     àAvo 
refter  en  paix  avcclaLivpnîe.  Ce  traité  fut  ^**^**^** 
muni  des  fceaux  du  Czar  »  du  Maître  de 
Livonie,  de  TArchevéque  de  Riga  &  de 
quatre  autres  ^  &  il  fut  confirmé  par  le 
baifement  de  la  Croix  ,  au  mois  de  juin 
de  Tan  i554«C^étoic  en  baifanc  la  Croix 
&c  en  la  faifant  baifer  à  ceux  avec  qui 
ils    contraâoient  ,    que   les  Mofcovites 
étoient  accotttumés  de  confirmer  leurs 
traités*  * 

Maljgré  que  la  condition  du  tribut  ^^ont 
on  chargeolt  TEvéché  de  Derpt  i  ait 
été  regardée  pour  être  auffi  in  jufte  qu'elle 
étoit  onéreufe  ,  les  Députés  de  TEvêqut 
jnfîftcrent  pour  engager  ceux  du  Maître 
de  Livonie  &  deTArchevêquey  à  accep- 
ter le  traité  tel  qu'il  étoit  propofé  ;  parce 
qu'ils  craignoient  la  fureur  d'Ivan  ,  dont 
ils  auroient  été  les  premières  viâjmes,  à 
caufe  de  la  fituatton  de  TEvédié  qui 
confinoit  à  la  Ruffie  (1)»     ^ 


(O  Scion  Arndc  (psg,    177  )  il    s'étoli    éié'ji  art 

ife  tribut  dans   le  traire  que  Plettenberg  aroit    fJt 

en   iS^I»  avec  le   Granil-Duc,  aiaff  il   avoua  ^ull 

ii'avoit  pas  vu  ce  traîfé,  dont  i)  n'y  avoir  pas  à*ttein» 

.  plairet  en  Xîvonie;  ain(î  ce   n'eft' peut -.erre  qu*un« 

^   conjeâure  de  fa  fart.  Suivant  le  min^e  Àrnilc  (pitg* 

**  iffin  ttQU)   Neiiftadt  rapporte  que  très  -  «acUnD*^ 

"^  5 


yf4         H  r  s  T  o  î  K  ï 

Commt  îl  étoic  aifé  de  juger  par  Ui 

^WoI'f-    prétentions  du  Ciàr ,  qu'on  ne  parvtèn- 

GANG    'droit  pas  à  faire  une   paix  folide  ,  Te 

SoHv^BAK.^g.^j.^  de  tîvoriie   aVoit  cherché  à  Inî 

.  ^f^Jîfir  fufcîter  des  ennemis,  &  à  s'aflurèr  du  fe- 

tion»  arec  ,  -  i         *      i     iv    i 

la  Sttcde.    cours  ,  avaut  d  envoyer  des  Ambauadeurs 

1554^     à  Moskou.  Les  RuiTes  ayant  commis  des 

hoftilités  fur  les  iFrontîères  de  la  Suéde, 

Galen:  avoit  etivoyé  une  ambaiTade  au 

^^'occen.  *Roi   Guftave   Wafa ,    pour  Tengager    it 

Tih:  6.  pag,  prendre  les  armes  contre  eux ,  lui  faifatit 

B33*  efpérer  ^on•fculemen^  de  lui  donner  du 

fecours ,  mais  aui&  de  faire  une  divcrfioa 

en  fa  faveur.  Le  Roi  de  Pologne  avoit 

fait  de  pareilles  ofires ,  mats  ni  l'un  ni^ 

ArnAi.  p.  l'autre  ne  fçcoururcrit  lès  Suédoît.  Galen 

IS£S.  '■'    .  ' -^ ' — ^ ' " 

ncnt  \ts  payCaiif  du  canton  de  Derpc  ,  payoîent 
aux  RuHei  quelques  livres  de  cire  pour  leurs  abeil- 
les ,  9e  une  certaine  tlixc  par  tète  $  8c  Hiame  ajoute 
-que  Jes  mêmçi  habîtans  udroicnt  tout  h$  ^n%  une 
.fsfFrande  à  l'églife  de  la  3ce.  Trinité  à  Novogorod. 
Mais  CCS  fedcYances  ,  fi  elles  ont  exiftè  ,  étoient  bien' 
.ab1)Iies  par  la  longue  poiTeflion  qu'a  voient  les  Livo- 
ciens  de  ne  plus  les  payer;  &  on  ne  peut  rt£arder 
la  prétention  ^  Czâs ,  que^omiife  une'  mauvam-  cSb 
cane.  Au  printemi  de  l*an  1555^  un  Ambafladeur  du 
^zar-  vint  i  W^nden  »  pour  demander  U  ratifîcatio  n 
du  traité  de  rani>ée  .précédente»  ce  ijuc  le  Makre 
•  de  Livonîê  fit  avec  des  réferyes  ôc  ita  proteftttions 
fur  les 'articles  les  plus  onéreux  jjsnb  l'Amlsaftadeur 
fit  entrevoir  qu'on  pourroit  ici^mmoder.  Comme' 
ceux  de  Oerpt  étoien»  les  plus  Intéreilés ,  il  y  eut  de 
longs  débats  ;  cependant  le  MagtArat  confentit  suffi 
ik  ratifier  Taâe  de  l'année  précédente  j  mais  en  fai- 
fant  les.  réCefves  &  les  protfÛadçQS  coaYfuabl0«. 
Cadet,  fa^.  ^i»  Cr  /cy,*  .        '      *      ^     • 


DE  l'Ordre  Teutôniquê.  J95 
tiivoya  au  moii  de  juillet    155)  »  une^ 
noiIvcUc  ambaffadc  au   Roi  de  Swàér  ^^^' 
fconipofëc  de  Bernard  de  Sftierten,  Avoué     ^knc^ 
de  la  Jervîe,  de  Walther  de  Plettedberg  «^«"^ 
&  de  Rcmbert  WilsHeîmen  ,  Doâeur  eiv  ',    '  .  \ 
droit  civil  "&  cauomque  ,  pour  $*excu- 
fer  de  ce  qu'il  ne  prenoic  pas  les  armes>,,    •,,.  '' 
i  caufe  des  circonftances  où  tl  fe  trou*   .     >^  v  • 
voit  avec  la  Ruflie,  lui  ofirant  d'ailtetti'»    ^  * 
fes  bons  offices ,  &  les  autres  citofes  ^ui  '^^^  •      ^ 
dépendoient  de  lui.  On  né  peut  pas  dire 
ftriAement  que^Galen  ait  manqué  iÉ'fes 
engagemens  envers  le  Roi  d#  Suéde', 
puifquM   n'y   eut  pas   de  traité   ConclU 
entre  euxtrAmbaffadeur ,  ditLôccenius-,  Xor^  «««; 
n'avoit  donné  que  dés  efpér^aces  ;  maïs 
H  ajoute  que  le  Maître  deLivonie",  chafr 
géant  de  fcntîmemy  n'accomplit  pai  cr*;  -'-'^y^ 
qu'il  avoit  promis.  >        **> 

Il  cil  ajpparent  que  ce  fut  l*aiïaîre  ifir'  ;^ 

fa  coadjutorerie  de  Rriga ,  qui  •  engagea  Ga-    0  •     '  ' 
.  len  â  prolonger  J||^trêVe  avec  la  Rùfliei, 
i  des  conditions  fi  dures  ^  &  qui  l'em- 
pêcha dé  profiter  Se  Tootti^on  de  join* 
dre  fes  arme»  à  celles  de\5uftave  :  il;  eft 
yrai  qu'i}  avoit  touti  craindre  de  la  puif- 
fence  du  Czar  ;  mais  Plettenbcrg  avoir 
l(a  faire  tête  à  Ton,  aieul»  $r  il  pouvpitl^ 
^  par  de  nobles  effort*  ,  ^f^^c^î*  1^5  trlîh 
liSi^çs   fucçès' ,  d'^i^tant  plus^  qu?Sil  !  aurait 
agi  de  concew  ave^ei  Stfédoîs,     ^^'i 
•     R  6^ 


i^6  H  I  $  T  b  I  R  I 

•Dès  Tan  15  54  »  le  Roi  de   Pologne 

^p«^   ayoit  fait   faire   de  vives  idftanccs- par 

«ANa     fpn  Minifire  Gafpar  Lonskl  ^  en  faveur 

^»*^"**-dc  Chriftophe   de  Mecklcnbourg ,   que 

iT  cliVl!  ^'Archevêque  avoir  nommé  fon  Coadju- 

kortrit    4e  teur.  L'année  fuivante  ,  Chnftophe  arriva 

^Arndt       P^^"^  l*été  à  Kokenhaus^  &r  fit  une 

jf7d  fii/  entrée  rplemnelle  à  Rîga^  le  xj  de  no- 

1555.     vembre;  ce   qui  engagea  Galen  &    les 

^adehufck.  autres  Etats  de  la  Livonie ,  i  s'aflembler 

'*'•  ^»-    4  Wenden  ,  où  on  réfolut  de  lever  des 

troupes   pour  être  prêtées  à  tout  évéï^e- 

inent ,  parcç  qu'on  ne  vouloir  pas  fouf- 

.frir  que  Chriftophe  montât  fur  le  (iege 

.    t     de   Rîga  ;  fa  nomination  étapr  dirêâe- 

nient  oppçfée    à  l'accord  de  ^olmar  » 

.dont  nous  avoirs  parlé  (i). 

ZÊruii.  p,      Enfuite  de  la  réfolution  prife  à  "Wen- 

^tùfiq.    \         ^       

mag,  4^7^      ^^  Chnftophe   écoic   né.  le    5    jainvier   1517.-^50» 

i/*  Irèrt,  lean  Albert,   Duc  de  Mecklenhour^ ,  gendre 

î-ctf       d'Alberc  Oa<.de  Praffe^  l'étoit  chargé  de  faire  im.. 

*9S^*      iotc  i  CbriAophe  ,  â  oui  il  a.voic  àé\û  procuré  l'ad- 

^sniniftratioa  de  i'ÉTiché   ^É|^atzhoérg  ,   &  il   trfl* 

,vaiUoi|,  à  l*aide   de  fon    oVaii^pere,    à  lui  affûter 


I^Archevèché  de  Rig««  après  la  naort  de  Guillaume 
de  Braadebottr^BhCHriftofhe  renonça  en  I55f  en 
laveur  de.  fon  frm  •  à  tout  ee  qui  lui  rereoott  davi 
le.  Meç^Ieobourg,  ^ut  autant  ou'il  lui  procurefoic 
f  Archevêché  de  Rigâ|  ce  qui  let  caufe  qu'Albert  « 
Pue  de  Fftt(re,  6c  le  Hoi  de  Pologi^e,  fop  couftn- 
l^ermaîA ,  s'intéreiTcreoc  (î  vivement  à  faire  téuflîr 
^ektic  aftaire.  L'ufurpaieur^e  la  Pruffe,  -avoic  d^a 
•la^é  fon  Crere  fiiç  le  4ie|;e  de  Higa^  &  il  v^ulvit 
Je   faire    lemplaèec   par    le    Duc  de   Mecklenbourg. 

8uèl  aug*re  poer  \%»  Chevaliers  Teutoniquei  de  k| 


den,  Gothard  Kettter,  Commandeur  de 
Dunçbourg ,  partit  pour  rAÛemagne  pén«  ^wotfV* 
dant  le  carême  de  Tan    15)6,  &c  leva  ,  gang 
à  grands   fraîx  ^    quatre    compagnies  ou  5*»^**^*^ 
corps  de  troupes,  qui  furent  tranfportés 
par  les  vaifTeaux  de  Lubeck ,  de  Trave« . 
snunde  à^iga.  Ces  difpoiltions  de  rOr« 
dre  9  inquiétèrent  les  Princes  qui  s'inté* 
reiToîent  à  TArchevéque  6c  au  Coadju* 
teur  :  le  Roi  de  Pologne  ,  Jeair  Albert^ 
Duc  de  Mecklenbourg ,  tes  Eteéteurs  de 
Saxe  &  de  Brandebourg,  plufieùrs  Prin« 
ces  de  Saxe ,  Philippe ,  Duc  de  Pomé» 
ranie»  Jean  Otton ,  Duc  de  Lunebourg, 
Se  plufieùrs  autres ,  s'adreiferent  aux  Etats 
de  la  Livoniè,  aflemblés  à  Woimar  le 
ac  février  ,  pour  tâcher  d'étouffer  ce  fea  • 
naiflfant  ;   mais  cette  démarche  fut  d*au«- 
tant  plus  inutile,  qu'on  intercepta  vers  le 
tnéme  tems,  des  lettres  en  chiffres,  par 
lesquelles  l'Archevêque  demandoit  du  fe- 
cours  à  Albert ,  Duc  de  Pruffe  9  &   lui 
mdiquoit   le  port  de   Dunamundé  »  de 
Pernau  &  de  Salis  |.  pour  le   débarque* 
ment  de  fes  troupes.  Cette  découverte 
porta  les  Etats  de  la  Livonie ,  à  déclarer 
l'Archevêqve  ennemi  de  ta   patrie  ,  & 
la  ville  de  Riga»  renonça  formdiemeitf 
à  l'hommage  qu'elle  lui  avoit  rendu  (i)« 

m  U  9à  »f partiii  qu»  et  fit  alors  ^\t  léi  t^r 


J9*  H  I  5  T  or  R  t 

Vcff  le  m£md  tems|  le  Maître  deLr- 
Voif"'  ^^'*'^.  i"*'^*  *  propos  de  fc  donner  un 
6A«a     Coadjateur,   &   les  Capiiulaires  élurent 
J^*^^J^  Guillaume  de  Furfteoberg ,  Commandeur 
Co^idiattur  de  Fellin  ,  for  qui  Galen  avoir  jette  les 
étUwo^€.y^^^*  Cette  Coadjfutorerie  n'ëtoît  point 
«55^-  *  ^^•'***'^  ^  l'accord  de  Wolmai',  comme 
Amit.  f.  ^^^'^  <lu  Duc  de  Mecklenbourg  ,  puifqut 
cVdthufch  ^"'■.^^"'^'g  *^o»^  Chevalier  de  TOrdrc  j 
fâg'^cê^  '  *"**«  elle  ne  laiffa  pas  d'occafionner  un 
furcroit  de  difficultés.  Gafpar  de  Munf- 
ter  I  Maréchal  de  TOrdre ,  qui  ambition- 
noit  la  Maîtrife  de  Livonie,  fut  fi  pi- 
qué de  la  nomination  de  FurAenberg ,  qu'il 
refufa  d'y  confentir»^  prétendant  que ,  con- 
tre Tufage,  elle  avoit   été  faite  à  fou 
infu  &  par  un  petit  nombre  de  jeunes 
'•    Capitulaires.  Il  étoit  vrai  que  Tâeâion 
•voit  été  faite  fans  fa  participation ,  & 
cela  ne  venoit  que  de  la  défiance  qu'on 
avoit  de  lui  depuis  tong-tems«  Lorfqu'ir 
'    js'étoit  agi  de  la  dernière  trêve  avec  la 
Mofcovitesi  Murifter  avoit  prétendu  qu'il 
fallçit  plutét  s'allier  avec  Ift  Roi  de  P^ 
4ogne ,  qUe  oe  contraâer  des  engagemen» 


taiild«  Kîga  proteftAreat  comre  It  trtUé  d«!Cir<:H- 
*ol«,  qui  adjugeoii  U  raokiè  île  la»  iiniTf^s^inecé  (|« 
leur  vill«  a  l'Archevêque^  comrtic  q^ui  l'avons  d« 
platJuu».  Il  Cémhlt  ^««  iet  ItHèomnt  féip&ttrMf^ 


m.  l'Ordre  TfitJT6*iQUE.  j$j>* 

<^n^reuic  &  inufités  avec  «les  erniemis  de  * 
k  Livonie ,  &  il  auroit  eu  raifon ,  fi  le  ^^^v- * 
Koi  de  Pologne  n'avoir  pas  été  auft  un     c4ng 
tles  ennemis  les  plus  acharnés  de  TOr-^*'"^***^ 
ère  Teutonique.  Malgré   que  le  Maître 
&  le  Chapitre  euffent  été  d'un  autre  avis,^ 
lie  Maréchal  n'en  avoir  pas  moins  com« 
mencé  une  négociation  avec   les  Polo^ 
nois  ,  Se  ne  voufaht  poinr  confentir  à' Ta 
trêve  faite  avec  les  Mofcovires,  il  per-r 
fifta  dans  Tes   fentimens  en  faveur   des^ 
Polonois.  L'atracheitienr  ,  que  Munftec 
avVir  montré  pour   la  Pologne,  Pâvok 
rendu  fui^eft  ,  ôc  Topiniâtreté  avec  la- 
quelle il  perfîfia  dans  iès  premiers  pro- 
jets ,  ainii  que  d'autres  circonstances  qui 
^ne  nous  fôhr  pas  parvenues ,  achevèrent 
de  les  perdre  dans  refptit  des  Livoniens  , 
qui  le  regardèrent  comme  un  traître ,  qui 
vouloir  livrer  les  domaines  de  TOfdre  à 
la   Pologne ,  comme  avoir   fart    Albert 
'Àe  Brandebourg,  Le  Maréchal  de  Livfinie  ^ 
*avl>it  la  garde  de  plufieùrs  places  y  doHt    « 
4t  flommoit  les  Convmandans,  6c'  ce  fot        ' 
apparemment  à  cette  difpofitionivicicufe,  .-^..  .    ♦ 
qu'il  dur  la  confervati^ln  de  fa  liberté  r 
eependanr  les  Commandans  qu*il  avoit 
établis  dans  plufieurs  de  ces  places ,  ne 
balancèrent  pa«  d^  l'en  exclure,   apr^ 
en  avoir  reçu  l'ordre  du  Maître**àe  li» 
"vooie.  Après  qu'on  «ot  élu  TuiÂenbcif 


\ 


JkHVltAK. 


40a  H  I  S  T  Ô  I  R  fe 

Coadjuteurt  Henri  de  Galen  ordonna 
WoLt'  ^^  Commandant  de  Dunamunde  »  de  ne 
eau^.^.  P'"s* obéir  au  Maréchal.  Munfter,  ayanc 
*""*'^* 'envoyé  quelques  perfonncs  à  Donamun- 
dê ,  apprit  qu*on  leur  en  avoir  fermé  les 
portes ,  &  il  écrivit  au  Maître  de*Li- 
vonie ,  tant  pour  fe  plaindre  de  ce  pro- 
cédé ,  que  pour  fe  difculper  :  fa  lettre 
eft  datée  de  Segev  Jd  le  ii  mai  i)56« 
N'ayant  point  eu  de  réponfe^  Munfter 
partit  de  Segevald  avec  une  bonne  ef« 
corte  ,  pour  '  té  rendre  à  fa  fortereffe 
d'Afcherade;  mais  il  en  trouva  les  poftes 
fermées^  &  prit  le  parti  de  s'alfer  jetter 
^ëans  les  bras  de  l'Archevêque  de  Riga. 
Le  Maître  de  Livonie  «  ne  tarda  pas  -à 
demander  k  Guillaume  de  Brandebourg, 
.qu'il  lui  livrât  Gafpar  de  Munfter,  Se 
fur  te  refus  qu'il  en  fit ,  il  menaça  d'aller 
mettre  le  fiege  devant  Kokenhaus ,  vou- 
lant avoir  Munfter  de  gré  ou  de  force; 
,ce  qui  engagea  ce  dernier  à  fe  retirer  en 
«  PruflTe ,  auprès  d'Albert  de  Brandebourg  9 
où^  fuivaac  Arndt,  il  eut  le  caraâefe- 
Pag.  4«p.  (d'Ambafladeur  de  l'Arphevéque*  Pendant 
le  féjour  que  Gafpar  de  Munfter  fk 
en  Prufle^.il  publia  un  mémoire  )uf- 
iificatrf  9  dont  nous  avons  tiré  la  plu# 
.part  des  circonftan.ces  que  nous  venons 
■de  rapporter;  Il  eft  :dii&ciie  de  bien  juger 
^    d'ut!  fak  (mit  mémoire  d'une  dç$  fract 


DE  l'Ordre  TEt^roNiQUE,.  401 
t^es.  Munfter  fait  beaucoup  de  plaintes  ' 
&  df  proteftations  de  fon  innocence,  votF-' 
&  avance  que  l'Empereur  &  plufieurs  «ano 
Princes  de  l'Empire  avoient  jugé  qu'il  ^««^"a»* 
feroit  utile  i  la  Livobie  de  fe  joindre  i 
la  Pologne,  à  caufe  du  danger  imminent 
Qu'elle  couroit  de  la  part  des  Mofcovî- 
tes.  C'eft  la  feule  chofe  q«ii  paroiiTe  en 
fa  faveur ,  encore  n'eft-ellc  pas  décifive^ 
parce  qu'il  ne  lui  appartenoit  pas  de 
juger  feul  9  fi  cette  alliance  convenoit  à 
rOrdre  ovt  nan.  Le  défaut  de  mémoires 
fuiEfans ,  ne  permet  pas  aujourd'htii  de 
-démêler  le  fond  de  cette  affaire;  mais 
t)n  ne  peut  difcorivcriir  que  le  Maréchal  ne 
fe  foie  rendu  coupable  d'une  défobéiifance 
-formelle ,  en  traitant  avec  la  Pologne^ 
tnalgré  1-Ordre,  &  en  refufant  de  rcr 
«onnoitre  le  traité  que  le  Maître  ât  Li-  • 

'vonie  foTî  fupwrieor ,  avoit  fait  avce 
les  Mofcovites  ,  dû  confentement  dé  fou 
Chapitre   (i), 

La  retraite ,  que  TArcbevéque  avok 
accordée  à  on  Religieux  fugitif  de  TOr* 
dre,  fortennenlfoupçonné  de  vouloir  Ii« 


(t)  Lt  mémoire  de  Gafpir  Ht  Muafter  •  ét^  fflV» 
9t\mé  à  Komgtberg  tn  tyj^  ,  par  Jean  Daubnant 
Il  confifte  en  J7  pagei^  petit  in*4to.  ^  y  compris 
ta  lettre  qu*i)  écrinit  à%  Segewald  au  MaScri»  de  Ur 
T«Axt  •  le  IX  mil  4f  cette  «iê«e  aw6e» 


401  Histoire 

vrer  la  Livonie  i  la  Pologne  §  ne  poa- 
Woifi'  v^"  manquer  de  porter  ranimofité  à  fon 
oAîfc     comble  9  fur- tout  que  Furftcnberjf*,   qui 

ScayzBAX*  ^j^j  j»y^  caraâere  violent ,  avoit  alors 
une  grande  influence  dans  les  affaires. 
Le  Roi  de  Pologne  ayant  envoyé  TE- 
véque  de  Samogitie  à  "Wenden  9  pour 
engager  le  Maître  de  l'Ordre  &  les  as- 
tres Etats  de  la  Livt)nie ,  à  fe  prêter  à 
m  accommodement  )  l'Archevêque  y.en« 

CetL  Toi.  voya  Erhard  de  Kunheim  ;  mais  on  ne 

î^*;^'''*^*  permit  pas  à  ce  dernier  de  parler  à  l'E- 
vêque  de  Samogitie ,   &'  on  le  mit  aux 
arrêts  dans  fa  maifon.  Comme  les  Teu- 
toniques  vouloient  couper  toute  commu- 
nication i  l'Archevêque  ,  avec  la  Po- 
logne &  la  PruiTe  ,  ils^  avûient  envoyé 
.'W^erner  de  Schall  de  Bell ,  Avoué  de 
Roâtten,  avec  un  détachement:  i.Sef^én. 
Cafpai:  Lanczki. ,  Secrétaire  du  Roi  de 
Pologne,  quç'^e  Monarque  envoyoit  â 
l'Archevêque  pour   la   même    fin    qu'il 
avoit  envoyé  t'Evêque  de  Samogitie  à 
iWenden^  fut  arrêté  parles  foldats  de 
-Verne^  de  Sctell.,  .qui  refurerent .  de  le 
laifler  paffer  ,  parce  qu'il  n^avoit  pas  de 
paffeipcjrt  du*-Màîrfe'  de:  tlvonîé  '•  un 

^w4rn«r*. p. nommé  Vodt«li^i  .ayant  confeillé.de  s'é- 
chapper, pour  tromper  fes  gardçi,  les 
foldats  l'atteignirent  à  une  lieue  de  ELot 
kenhausj  &  le- mattVaiterent  McUemeflt 


DE  l'Ordre  Tectonique.    40J. 
qu'il  mourut  trois  jours  après.:  un  nommé     ..«-.,, 
Herman,  domeftique  de  l'Archevêque,    votr-* 
qui  férvoit  de  guide  au  Miniftre  Polonois,     o^ko 
perdit  également  la  vie  dans  cette  occafion*  ^^"^"^*» 
Cet  événement ,  qui  étoit  des  plus  fâcheux, 
ti^e  pouvoir  manquer  d'animer  te  Roi  de 
Pologne  contre  l'Ordre ,  quoiqu'il  paroi^flfe 
que  la  chofe  ait  été  faite  Tans*  l'aveu  de 
l'Âvoué^de  Roiitten ,  qui  commandoit  le 
détachement.  L'Archevéquerehdit  compte 
au    |loi  de  Pologne  9  par  une  kttre  du 
9  juillet ,  des  arrêts  de  Kunheim  &  de    Cod.  ToL 
la  mort  de  Lanczki,  &.lui  fit  une  peîn- ;^,'J;^"""^ 
ture   touchante  de  l'état  où  il  étoit  ré* 
duie  j  avec  le  Duc  de  Mecklenbourg,  ion 
Coiadjuteur  ^  fuppliant  inftamment  Sa  Ma- 
jefté  de  lui  envoyer  un  prompt  fecours. 
Guillaume  de  Brandebourg  avoit  inféri 
ôa^s  la  lettre    un  biilet ,    par    lequel   il 
prîoit  le  Roi  d'avertir  fon  frère ,  le  Duc 
de  Pruffe ,  de  fa  fiiuation ,  &  de  l'engager 
à  joindre  fcs  forces  aux  Polo n ois  pouf 
le  délivrer ,  ne  pouvant  lui^rire  direc-^ 
reôement,  parce  qufe  toute,  communicà^ 
tioç  éxtAx  ihtêr«pt^.  '    -  .  -  '^ 

t  U'Roi  'Be  ^Pol^n»  écrivît  aux  hfcb3  .  ^ff*'!?^ 
tans  d^ftîça-ij'^ui  ne  répondirent  ^quV  rê^ué^fltaà 
près  qu'art  Te  fut-  pofté'aux  dietAiérés  ex-;  ^^^  ' 
trêmitési-cônl^e  l'ArclhevêqUfc  :  ils  ne  tl-  ^^oj.  P^u 
cherent  pas  même  de  fe  difculper,  s*cntom,s.num». 
rappoitantà  4'Evêque  de  Revel>  <£ûcdes  "^'-.^^ 


404         Histoire 
^  *  ^^  ^  Lîvoi^ie  avoient  envoyé  a« 

WotF.'  ^oif  pour  br  f;)tre  connoîrre  rinfraâion 
oANo     que  l'Archevêque  avoir  faite  à  l'accord 
'  de  Wolmar ,  par   la  nomination  de  Ton 
Amdt.  p.  Coadjuteur.  La  Livonie  entière  étant  !i- 
G^Mu/ch,  g"*^  contre  l'Archevêque ,  les  Etats  lai 
jM^.  4^9  <^  envoyèrent  une  déclaration  de  guerre  le 
^'  16  de  juin.  Comme  te  bruit  s'étoit   ré- 

pandu que  lOboo  Pruffiens  marchoient 
fur  Riga,  &  que  le^ort  de  Revel  étoît 
bloqué  par  une  flotte,  tout  le  monde  fc 
mit  fur  fes  gardes,  &  George  Taubé  9 
que  Guillaume  de  Brandebourg ,  avoil  dé- 
pêché pour  avertir  Ton  frère  du  danger 
dont  il  étoît  menacé,  fut  tué  d'un  coup 
de  fufil ,  comme  il  montoit  fur  le  bâti- 
,  ment  qui  devoit  le  conduire  en  Pruflfe. 
La  nouvelle  de  l'arrivée  des  Pruffiens  , 
itoït  prépiaturée^  mats  il  était  vra^qu*Al* 
fcçrf.  Duc  de  PruflTè,  fc  prépàroît  à  dé- 
fendre fon  A-ere  ,  que  la  Maifon. de  Bran- 
debourg ,  aVoit  promis  d'envoyer  un  fe- 
cours  de  14000  hommes,  &  que  la  Po- 
logne avoit  réfolu  de  faire  un  armement 
confîdérablc,  en  faveur  de  l'Archevêque. 
Puriteab^rg,  à  qtn  Çalefi  f.  homine  jia- 
^yir.  Uh  t^rellemem  doux  &  fort  âgé  >  ^fcvoôlaîflK 
**•  ^  h9*  prendre  tout^e  l'autorité ,  vOtflut ,  maigre 
^  H  c^nfeil  de  Ton  Maître,:. attaquer  auffi* 

;       ;  ;     tôt  l'Archevêque.   Le  Commandeur    de 
5?gè^ald,  prit  |5;.rfroon ,  &  les  troiipcs 


DE  l'Ordre  Teutonïque.  405 
ce  rOrdre  invedirem  le  19  juin  9  le 
château  de  Ronnebourg  >  qui  fc  rendit  ^woif-' 
deux  jours  après.  Furfienbérg  fe  chargea  cahg 
dufiçge  de  Kokenhaus,  où  l'Archevêque  Schwmaii. 
&  le  Coadjuteur  s'étoient  retirés  ,  & 
parut  devant  cette  place  le  xH  du  même 
mois  ,  après  avoir  reçu  un  renfort  de 
400  hommes  &  de  iix  pièces  de  canon  » 
que  lui  envoyoit  la  ville  de  Kiga.  Le 
Duc  de  Mecklenbourg  5  n'attendit  pasTé- 
vénemènt»  &c  ibrtit  de  la  place^  dèman« 
daot  qu'of):  le^  conduifit  à  Wenden  ,  ao- 
près  du  Maîtrie  de  Livonie  :  Galen  lui 
envoya  une  efcorte  ^  pour  l'emmener 
dans  fa  rifidenpe,  &  delà  il  l'envoya 
au.  château  de  Freyden ,  en  lui  donnant 
pluiieurs  xhevaux  ri.chemaun^  harnachée, 
Guillaume  de. Brandebourg)  ne  le  rendit 
que  le  30  juin^  &  livra  les.  clefs  de  la 
ville  à  Furftenberg  ;  mais  avant  de  fortîr  Cad.  P#l 
de  Kokenhaus,  il  avoit  fait  un  afte»  ^;^;^'*'' 
par  lequel  il  renonçoît  à  rArchevIché; 
ibit  qu'on  IVit  exigé  de  lui,  ou  -qu'^ 
l'aît  fail  voloâtaice^ient ,  dans  l!e(poir  dç 
ne  pas  être  traité  en  ennemi.  Ce  Prince 
fut  'd'abord  conduit  â  Stnifteh ,  &  eiifuite 
1  AdzeU.  Les  Pffnçes ,  dans  leur  captivité , 
,  avoient4a  liberté  de  (e  promener,  &  le 
Duc  de  Mecklenbourg,  avoit.même  laper- 
-miffion  d'envoyer  de  fts  gens  .à  fon  frère  ^ 
au  Roi  de  Pblogfie  &  au  Pue  dé  Pruflfe* 


^^^  406         Histoire 

Vxxvii'      ^^  Maître  de  Livanie  avoit  cnyoyé 

'^ow- '  \t  Commandeur  de  Riga  (i)  pour  de- 

GAve     mander  la  confirmation  de  fon  Coadju- 

Négocia-  ^^^  ^  ^^  ^^^  ^"^  '"^  accorde  par  un  di- 

tîon*  pour  plôme  de  l'Empereur,  qui  fut  auffi  figné 

^A^dt.      P^''  ï'^fdinand  ,  Roi  des  Romains ,  le  1 3 

a2z  in  not.  du  mois  d*aoûc  :  après  cela  Galen   fe 

155^*     retira  à  Taroraft ,  &  iaifla  le  champ  libre 

€•4.  Po/.  j^  Furftenberg.  Le  même  Commandeur  de 

m^s^mim.  Rjga^  p^^f^jg  ^  mémoire  au  Roi  des  Rô- 

mains,  an  nom  du  Maître  de  Lîvonie 

&  de  Ton  Coa^uteur  ,  pour  lui  faire 

connoître  les  raifons  qui  les  avoient  dë« 

termitîés  ï  faire  la  guerre^  l'Archevêque 

de  Riga ,  &  le  prier  d'écrire  au  Roi  de 

Pologne  fie  aux  Margraves  de  Brande» 

bourg ,  de  ne  point  donner  de  fecours 

nid.nmn.^  i'Archevêqtte.  Ferdinand  répondit  par 

^'  *  écrit,  en  témoignant  la  {Dieineque  hiioc- 

cafionnoit  cette  nouvelle  difTentiôn  ;  ii 

exhorta  le  Maître  6c  les  autres  membres 

des  Etats  de  la  Livonie,  à  la  paix,  & 

â  Soumettre  la  4écl(ion  de  cette  affaire  à 

ià  jufticê;  ajoutant  qu'il  iivoit  écnt  du 


(I)  Arndc,  ^uî  paroit  avoir  jfu  (ous  les  yMx*,  It 
âjplÂoie  donc  nout  allont  parler,  nomme  Ce  Corn- 
teaodeur  George  ^ieborg  de  Virchliûgetft  (  ^«  V^g* 
ykxt)  &  le  même. a  (igné  George  Siberk  de  V^ii- 
Vo'urg.,  dans  une  charcre  dont  on  voit  ) a  eopfe  dans 
4e  Code  diplomatique  de  Pologne,  nimi.  117.  Ileft 
alIVz  probable  aue  ce  dçTniju:  nom  fft  d^figuçé  par 
uaé  faute*  d*irofrtffio«,    -  ^    ..         ^   ^      .      ^ 


Dt  l'Ordre  Téutonique.  407 
Roi  de  Pologne  &  aux  Margraves  de  Braii- 
debourg,  pour  les  engager  à  ne  pas    fe    \^oif- 
mêler  de  cette  querelle  (i).  Les  Minif-     cang 
très  de  TArchcvêqu'e  produifirent^  velPs  ?5?.^"*** 
Je  même  ^teins,  un  long  mémoire,  pour  n^, 
juftifier  leur  maître ,  &c    Ferdinand   qui 
avoir  confulté  la  Diète ,  fit  connoitre  fa 
réfolution.  Les  Etats  de  l'Empire  étoient  ^^^'  »""'• 
tfavis  ,  qu'on  écrivît   à  TÂrchevéque  , 
au  Duc  de  Mecklenbourg  &  aux  Ûvor 
nien^ ,  avec  ordre  à  ces  derniers  de  ren- 
dre la  liberté  aux  Princes,    qui  s'obit* 
geroient  de  garder  la  paix ,  &  de  ne  pas' 
permettre  que  leurs  adhérens  troublaflent 
la  tranquillité.  Le  Maître  de  Livonie  de<* 


Ct)  C«t  événcreent  fe  pifferent  4aBf  le  terni  ^ue 
Cbarlcs-Qâinc  fongeoft  i  abdiquer  U  ëignhé  Impé* 
fiale.  Le  7  de  fepceitibre  \ss6  «  il  envoya  de 
Sundebourg  en  Zélande^  le  fceptre  8c  la  coutonee 
Iqipériaie  à  Ferdinand  Ton  frère  »  arec  fa  renonciation 
à  l'Empire.  Malgré  cela  Icf  aftes  dans  l'Empire  ^ 
furent  promulgHét  au  nom  de  Charles  Quint ,  iuf* 
qu'à  l'anoce  de  fa  mort.  La  .r«Mbn  qu'ea  doBfienc^ 
les  hiftoriens  Allemands ,  c'eft  qu'encore  qu'il  eût' 
déclaré  Aux  £tatf  dé  TSispire^  le  1  de  fepctmbr« 
](f5,  la  réfoLuiioR  qu'il  avoic  Jèrife  d'abdiquer  U 
dignité  impériale  ,  ï'ambaffade  folemnelle  ,  qui  de- 
voir notifier  cette  abdication  au  collège  des  EleâairSf 
no  lé.  fit  <|«e  le  24  février  155I.  Cefendaot  Ferdi* 
nand  prit  vers*  U  fia  de  feptembre  1556  >  le  titre 
d^Empereur ,  aptes  que  Charles  Quint  «  (on  frère ,  y 
y.  eut  reàonce  ;  mais  il  ne  fut  reconnu  par  lée 
Ële£^eurs'  en  cecte  qualité  >  que  le  la  inari  155*  >  & 
Francfort ,  où  la  renonciation  de  Churtet  >  Quint 
aypic  été  adaftiCe  le  ^14  du  mois  précédent.  Dcm 
CÛmttiU  Art  dt  vérifier  Ui  isxts^  têm,  **pag  4tt 


\ 


iCKUZJAJl. 


468  Histoire 

voie  donner  les  mêmes  affurances  à  TAr- 

^Wol/.^'  chevôque  ,.à   Chriftophe  de   Meckle^- 
GANG     bourg. &c  au  Duc  Jeaiu Albert  fon  frère ^ 

"" qui  s'étoit  mêlé  de  la  querelle,  en  en- 
voyant des  troupes  en  Livonie  :  les  Etats 
^joutoient  que,  fi  quelqu'un  avoit  des 
pëtentions  ,  il  pourroit  les  faire  valoir 
devant  les  Députés  du  Roi  des  Romains 
&  de  l'Empire,  s'il  n'aimoit  mieux  les 
faire  décider  par  un  jugement  en  règle. 
Les  Electeurs  voulaient  qu'on  inférât 
4ans  les  lettres  qu'on  écriroit  aux  Livo* 
niens,Je  mot  de  refiieution^  en  parlant 
des  biens  enlevés  à  rArchevêque  ;  mais 
les  autres  Princes  ne  vouloient  pas  qu'on 
l'employât.  Les  Etats  de  l'Empire  finif- 
(bicnt ,  en  confeillant  d'envoyer  des  Cora- 
miflaires  ,  à  Lubeck  ,  pour  le  premier 
d'avril  fuivant ,  qui  engageroient  les  par- 
ties à  comparoître  devant  eux ,  pour  ac- 
commoder leurs  différends  à  Tamiable. 
Après  avoir  fait  connoitre  Le^vxieu  des 
Princes  de  l'Empire ,  Ferdinand  dit  qu*il 
préféroit  qu'on  envoyât  des  ComtriifTaires 
en  Livonie  ,  &  il  xndiquoit,  comme  pro- 
pres à  cela,  les  Ducs  de  Pmnéranié  ^ 
auxquels ,  fi  la  Diète  vouloit ,  on'  pour- 
roit joindre  deux  autres  Princes  ;  lefquels 
Commiffaires  ppurroîent  envoyer  dç%  Dé* 
pûtes  en  leur  nbin,  s'ils  ne  }iigeoient  pas- 
à  proptis  d'y  aller  eux-mêmîr$.  Le  pre- 

'  îDÎer 


M  L*ORDX.fi- T£UTOîflQU£»    40p 
mier  foin  des  Commiflaires  deyolt.  Jkiie 
ide  faire  jnettre'  bas   les  armes ,  de  faire  ^^^I"" 
Ucenqer  les  troupes.  &  défaire  rendtê     «jam^ 
Ujii>ert4  aujf,  Pri«e$^  s'Ll$[<pè.l*avoije«  ?^"î*^ 
i>as  (déjà,  recouvrée.',  ^ir  on  W.gôMVQ^. 

faires  devoifnt  tacher  de  les.  engager  1    * 
s'en  rcinettre.i  Tarbitrage   des^ f^çcteu^»         •  ** 
4c  Cologne  &de  5axe>j^d9  Evoque» 
de.  Muofter  ^  de  JPaJerBçtfn ,  de^  Duî^s 
de  JiiiUcrs  6c  de  PomèranieV&deïa  yillç  ^;... 
4iÇ:  Çoi^if,  jOii.  i  j!fçj  fo^mettrç  au,,jwjg^- 
^e/it  de  j^  ÇlianprhTfi  ^Iippenafe.'. Fcjrdî- 
n^d  profliettoit  d?!ei>voyer  des  Ambaffa?- 
4ears9  coi^mef  U*  Tavoit  dëja  fait  aupa- 
J^yjiqt ,  ^  Koî  de  P4)lpgne  ^,  pour  rçii- 
|[age^-irM^,4^Qner  aui^^^^  à  rÀr- 

.ijbevéquf  ,^§Pj  il,  prctnjettoit.xle  faîrp  la 
Jttéme^chçf^  à  J'iégard  de  l'EIrefteur  de  ^ 

Br^sidcbouTg^  afin  qqe  la  tcanquiltiçé  pu« 
blique  pe  fut  point  troublëe, . 
/.  («is/envoyés  des  Ducs  de  Pomërànîe  Gâithu/ik. 
;irfiyçrent  ^  Wenden.,  le  i.J  ajOut ,  virent  ''^*  ^^* 
l^r^he^v^que  f  Je  v  ^&cmiéh2|gQrent  Une 
•U^y^^fi^ti^f^  lid%  deu^,  pariics.  Henri  de 
:Ga)/iQjJ|ilaitra  d^j'Ordre  Teûtonique^ 
Jf5s  Evoques  de  I>erpt  ,  d'Ocfel  &  de 
<^uti»^,;,§çç.  déclarèrent  q^^^^ 
vemtpn.des  Miniftrçs  de  Barnim^  &c  de 
îP^ilipj>e;*,,;0ucs  de  Pomérani^,  ils  fai- 
foierit  une  trêve  avec  rArchevôque ,  & 
Tomt  rill.  S' 


V*Tr*^  pteïioîeflt  poUr  amiables  tompofitéuft  de 

^™*  .Ic""?*  difficultés , Chriftierri,  Rd!  de Dan- 

j.-^/«?.,  tiemarcfc  ,  G^iUfauiftè,"Duc'de  JliKersi 

icHv«A».  ç^^i^  &'PhiKppp,-  poci  dè'Çëriiënmîe 

iKîë  S^nii  de"  la  vfllè  'dé  Lûbédti  0% 

Corf.  P.I.  Voit  pW  crt  aâe  q&r  fo/^  (ceilé  à  Wtti*. 

îr:*'""'"*,"^*^,  le  Jo.ioût  Ï5î«',  ijUëTArchevé- 

'que  en  àVoit  j^tùA  'femViaWè';  comme  il 

*nM%oiot  parf ejlii:  jufqû'S  tfou»,  àbtisign<> 

ronif  quel  P/lnVefl'ivbit  ih^yHî  de  fon^côié. 

,»;'•  «»••••'"  =Liî  tnéitie  '^oùi'jo  d'aoûf , ^Hertri  ^è 

^'**     ■   *Gàl«i';<;tpédîatfeiTàuVcHAn«ftru'èio«» 

"Roi  de  P61dghtf'  i  T^ftf ,  èo^àijftemwft 
'avec' les  autre*  État(,'de,ïa.Eîvdlfl8  ;'<?S<ôk 
'ûoe,  rij^uVàttotl  dei'bVéréhÀéîi's  ^  FAVcbcs 
'véqui,  Ôt  'du:  RfBlv  tlW'^âVdif  f^*  *» 

»i<f.  /rftm._nOIS.  ] 

'*-•         "mander' 


Y  -A- 


chât,  plu^eÛTs  b^tâaVx  qu^'-'àv^eMiéé 
arrètel;  &  'qu'U  H.Pcèrtît^lCBeii'dft^  de 
t'ÀrchieVêqùe  de  Riga  ;  qu'on  ySToTt  îkiol-tf', 
;6àlén  cp^èe%Ye«lMjîiia8ë«fe'*tle'f^ 


Vruàiôi^s  'à  fèi '  Ambatfadéaf s»  'au^^ès " an 
Roi ,  .'avoient;  ëfë  arfêtéeî-  jiilîîui'à  ^roft 
^£ois  ■  a'ujf  Wojitîerts  de  la'  "î-îtbu«iiî«  >  fàn» 
avéî'r  pû'y'-flinétrer.-     V,'!  ,"  '*' 


B£  l'Ordre  TçutONiQUÊ.'4if 
Ccpaidanr  le  Roi  des  Romains;  avoit  ' 
mandé  à  celui  de  Pologne  ,  çue  le  Maî^  ^qlpV 
tre  de  Livonie  avoit  confenti  A  le  pren*     cang 
dre  pùv^T  arbitre ,  ainfi  que   le  Duc  de^^"^"^*' 
Gueidre.&  de  Juliçrs ,  des 'différends  qu*il 
y.  avoir  pour  les  limites  de  la  Livonie  &e 
de  la  Lithuanie  ,  &  il  exhortoit  SigifmoRd. 
Angufte   à  faîre^  un  (emblable  compro* 
mis.   Mals:  celui>  ci  répondit  qu'il  avoit 
d'autres  affaires  pl^s  graves  avec  le  Maître  BU.  ntant 
de  Livonie^  qui  ne  lui  perniiettoiettt  point  *^^^ 
de  foiiger  à  celle  des  limitée ,  avant  qu'el* 
les  fuâçnt  termipées«   Il  fait  dans  cette 
lettf'e  un  détail  de; toute  raffaîre^ de  l'Ar* 
<:hevêque\&c  du  Coadjut^ur^mais  de  nta« 
niere  à  perfuader  que  TÂrchev^que  $C 
lui  nefe  faifoient  pasun  fcrupule  {d'altérée 
la  -vérité.  Selon  \\x\,r  TArçhevIqu^  pr^- 
.  tendpit  qu'il  avoi^ité  contraint  de  f^ve 
.  r^cccH'd  de   Woli^ar  ^  qui  excl^oit  ^les 
jPririces  étrangers  ;  mais  c'étoit  une  £âioa$ 
on  n'en-voit  aucun  veAige  dans  l'hiâoir^r  f 
&  TAtçliBev^quc  n'a^roit  pas  manqué  de    - 
faire   valoiç  .<;ette  vîoj^nçe  dansitçafes*. 
.  (es  ^^feilfes ,  fi  eljle  avp\r  eu  quçlqueji;^*- : 
îité^  P'ui}  autre  çôt^,.  jk  îRoi  del^^l.^    t 
^ne,  fm}tenoit  ;^'  ce  qui  :é^oit  faux  j  que  '  -^^ 
^j^^prédéceiTeuJiS  avc^ent  tou^qure^été  le$' . 
proteôeurs  d^  l'qglife  d«  Riga  9  quoîqu^pn 
nepulffepasmèrqu'ilsontquelques.  fois  -   ' 
>  c^u  la  commiffioii  deU  protéger*  Enfim'.f 


4t^  H  I  s  t-O  I  R  E 

Sigifmond  Augufte  menaçoic  de  porter 

^Woit-'  fes  armes  en   Livonie,  fi  Ferdinand  ne 

OAWG     faifoit  pas  élargir  les  Princes  pour  les 

^wwiiAR.  ^^j^yj^  j^j^j  j^^  premier  état.  Le  Roi 

dés  Romains ,  ne  fe  rebutant  pas ,  écri- 
vit de  nouveau  à  celui  de  Pologne  le 
nu^  Hum.  ^    d'oftobre.  Après  s'être  plaint  de  ce 
9^^  qu'il  n^avoit  pas  accepté  fa  médiation  6c 

celle  du  Duc  de  Juliers ,  il  mande  quil 
a  appris  que  le  Maître  de  Livonie  ainii 
que  Joachim ,  Eleâeur  de  Brandebourg 
oc  le  Margrave  Jean ,  fon  frère  avoient 
porté  cette  affaire  ^  la  connoiflance  de 
la  diète  de  l'Empire  ,  Se  qu'il  avoir  or- 
donné A  (ts  CommiiTaires ,  qui  étoient  à 
Ratifbonne ,  de  ne  rien  négliger  9  pour  ra- 
mener la  tranquillité ,  en  accélérant  la  dé- 
<tifion  de  cette  querelle.  Ferdinand  exhor- 
-toit  le  Roi,  à   s'accommoder  avec  le 
«Maître de  Livonie ,  aufli-tôt  que  les  dif- 
tcuffions  avec  T Archevêque  de  Rîga>  f«- 
*  roient' terminées. 
Mcri    :     Comme  lés   Etats  de  la  Vivonîc  & 
Furftci^rg  l*Archevêque  avoient  recouru  précédem- 
M«ttrt  de  ment  à  la  médiation  du  Roi  de  Danne- 
',*!?.!;,  'niiBrck,  du  Duc  de  Juliers  &  des  Ducs 
^^      -Ût  Poihéranie;  des  Ambaffadcurs  Danois 
Arnd^étoient  arrivés  en   Livonie  ,    au   mois 
M.  Ml  %  d^ôÔobre  dé  l'an  1556,  &  avoient  pro- 
Ojithufêh;  poféde  mettre  l'Archevêché  enféqueftre 
^^:*^^* entre  lés  màinsties  Evêques  de  Derpt 


DE  L'CteDRE  TeUTONIQUE.     4I| 
&  d*Oe(e!  »  (\  le  Roi  de  PolpgM  &  le 
Duc  de  Prufle  y  confcntoient.  Les  ^m^^^oïrl'^ 
baiTadeurs  fe  rendirent  à  Vilna  en  15)7,      oxnty 
pour  follîçitcr  ce  confentement  ;' mais  les  "**^^"^'^ 
difpofitions  hoftiles  du  Roi  firent  avor- 
ter leur  projet.  Galen  qur  dëfapprouvoic 
la  violence  de  fan  Coadjuteur,  à  qui  il 
avoit  laiffé    prendre  trop   d'empire ,   fit  ^ .' 

ébrgir  le^  1 1  février  ,  à  la  demande  des 
Ambafladeurs  Danois,  Jean  de  Pahlen, 
Chanoine  de  Riga,  l'un  des  partifans  d% 
l'Archevêque  ;  &  le  10  de  mars  /  on 
tint  djcs  conférences  9  où  l'on  s'occupa, 
des  conditions  auxquelles  05  rendrpit 
la  liberté  aux  Princes  ,  &  l'on  r-evînc 
encore  au  projet  de  féquçftrec  l'Archeyé- 
cjhé  jufqu'à  la  fin  de  la  caufe ,  &  4^af« 
iigner  en  attendant  quatre  baillages ,  pour 
l'entretien  de  l'Archevêque  &  de  foiv 
Coadjuteur  :  mais  ces  propositions  ne. 
furent  acceptées  ni  par  l'Archevêque  j« 
ni  par  le  Roi  de  Pologne ,.  qui  ,  malgré, 
les  îafiances  des  AmbaiTadeurs  Dati^oîs  , 
perfifta  à  vouloir  faire  rendre  Ja  liberté* 
&  tous  les  biens  aux  Princes^  &  à  leur 
faire  reftituer  les  fraix  |de  la  guerre,.  Hfinti 
dç  Galen ,  Maître  de  Livonie  ne  vit-par 
la  fin  de  cette  affaire  »  étant  mort  |e  ji 
mai  de  l'an  1 J57,   . 

^   Le  Roi  de  Pologne ,  qui  étoît  en  Li-   Paîx  ivfc 
tbuanie  ,  joignit  fon  armée  ^  forte  d'enui- '*^"^«^^- 

S  j 


'4^4         Histoire 

ton  8cooo  Sommes ,  que  Nicolas  Mif-, 
WotT'    ^^^^^  •  avoit  eu  {ordre  d'affembler  i  pen- 
cANo     dant   qu*Albert   Duc  de  Pruffe,  armoïc 
HuziA»*  de  fon  côté,  tant  fur  mer  que  fur  tçrre  ; 
Sofo^eî*    ^  Furftenberg  étoit  dampé  à  Bauske  avec 
^ssr*     7^^^  Allemands  ,  quelques .  milliers  de 
3ock.  pas.  P^yf^***  armés ,   &    les  fit  compagnies 
BS%  &  /rj.*  d'étrangers  que  Kettfer  avoit  levées  en 
Allemagne  :  comme  ces  forces  n'étorcnt 
point  capables  de  réfifter  è  celles  des  en- 
nemis,-  il  fallut  s'accortimoder.  On  Vap- 
pofte  ^ue  Sigifrrtond^Aogufte  envoya  un 
fabre  au  Maître  de  Livonie,   en  difant 
que  c*ëtoit  avec  de  pareils  înftrumens, 
cjull  Youloit  ouvrir  la  prifon  des  Prin* 
.    ces  I  &  les  remetre  dans  leur  premier  état« 
Aprè^  des  propodtions  qui  ne  furent  pas 
acceptées ,  les  Ambaffadcurs  de  Fcrdi- 
liànd;  Roi  des  Romains  &  de  Hongrie, 
&  ceux  de  Barnîm  &  de  Philippe  ,  Ducs 
dIe'Stetin  &  de  Poméranie  ,  ménagèrent 
tnfm  vn  accommodement  :    &  comme 
le  Roi  ée  Pologne  &  le  Duc  de  Pruffe , 
Touloîent ,  avant  de  traiter  avec  les  Li- 
voniens ,  qu'ils  rétabliffent  TArchevêque 
&  le  Duc  de  Mecklenbourg ,  dans  tous 
leurs  droits,  biens  &  dignités  ^  lès  Am- 
hafl^deurs ,  qui  étoient  revenus  au  camp 
du  Roi  à  Poswol ,  avec  dés  CpmmiflTai- 
res  Livoniens  fuffifamment  autôrifés  ;  ar- 
rangèrent une  tranfadion  entre  Furften* 


4e.  B«ai?d^bottcg  4*n*  togs^  ^$,idrp*t$^i^     €»^«^' 
4c.  luij  f f ftituer  |out  ce  c|^i  -lui,  avçitj^ié   ^^^'^^^ 

9^îs.  ;f{pmfn€  i^iÔipi^atipRf.étoiçpjt^on^ 

âijipi^neJilcj,,  ç^sftràrdirfscÇ^^lJW:  W.  4«*> 
yjftiep^  avoir  .^i^p^.i  me.iqtt^i.rls^Nfeî^r^ 
4p,  Livonie^  fïHr^it  tait  ia;j>aii;  ,aveq;4«) 
Roi,  on  régla  .qu^  IfEvâgu^^e.ÇfirMnw 
4^,  noiftm^  :pai  T^^rcheué^ue .  &*  cd^^^ 

biens -d^  JtArçhf^êf W  )uf?ïu?^  ç^teir^pQt: 
9^6.  Cet;  accord  '(âVi'gf?4>i>aç  JeSjVVï^baC-! 
fedears  du:.  Rpî    d^s    Romaîps  -è(  des 
ïi^çs^de  Poiiiéf<M!^e:,  danjS  le  cs^nip,  de. 
l'armée  ^Royale  Jk  Posvol:i.,le  yài\  ippis 
de  fcpteçibre  j f ^7.  •:  „ji    >j    :.:,  î.  «. 
Apfès  qu'on  sfttjfàU  CQtftfj  tranfefition^ 
o<ï  jrtpcida  le  rnjêj9.e.  jourç  à  Ja  <;onqlu-î 
fion  delî^  fvaîxrAveç  UJ?iEjlognej,;6j;Iw, 
mêmef  Ainba(r§()^ur>  eo  &ffent-,^Qoro 
les  médiateuiis.  J^n  voici^  Us  .  principaux 
articles!^,  Oas'en  rapporte  à  la  \nn*  Cod.  ToU 
faaioft,,d5a  ra^m^^.,ipur,.,^ .pplur  \jçi  i^Vi-  Î';-^S 
bliifefl^nt  ç^e  4'Ar.çh^>^q«,-  de;;  Riga^4i a^    .     ^ 
tous  feR  droU$y>?,j.Qii..ti<Mtifiiera,  de  f!St< 
fif^d'anlrevî  des  ijo Wi9*ifie*'P0vr  ^égjei? 
les  limites  entre  4a  l^^Vfi  &  1^  Ut^ui>! 


nie;  &  s'ils  ne  peaTent  s'acéorder,  on 
ITotV-^'  prendra  pour  arbkte»,  rArchevé([|iie  de 
•A»c     Gncfne  ;  le  Roi  de  Pologne  renonçant 
pour  cet  effet  feoleoienf  ,  au  ferment  qu'il 
loi  ft  prêté  y  Hio  que  rien  ne  J'empêdM 
de  prononcer  4elbn  H  }iiflkei  )^.  Les  U^ 
▼oniensrendK^ntles  navires  Polonois,qid 
ont  été  arrêtés  |>ar  repréTaiHes  v^c  1^  Po* 
lonois"  rendront/le  gtaii^ 'ou  le   prix  àd 
grain^que  les  Livoniehs  onr  achetîî.  Dans 
le  même  article ,  on  prend  des  pr&au- 
lions  pour  que 'Tes  îù\ct$  refpeâifs  des 
frontières ,  recourent  à4a  jliftice  ^  %*àbl^ 
tiennent  de  vo^e^  dé  âit^   <|tfand  ils 
amont  des  difficulté  ^  &  on  rfencmvclle 
la  liberté  dé  comoiletce  etltrt^  lès-' deux 
l^ays ,  fuivant  lès  anciens  traités:  i^.  Gom- 
me le  Roi  regardoit  pour  une  offenfet 
h  mort  de  fon  MTniftre  Lanczki ,  &  que 
le  Maître  &   les  EtaliFi^de  la  LiTOoie, 
Ibutenoient^  (fue^çe  fâcheux  évériement 
étoit  arrivé  par  malheur*^  fans  Tôrdié  ni 
lé  cohfèil  de  perfonne ,  on  convint  que 
l^Avotté  dé  Roiitten  ,  qui  avoît  commandé 
le  détachement ,  comparoîtroit  devant  le 
Roi,  qu'il  prouveroit  par  témoins j  ou 
'  ..'■  ;      iqull'  féroirfeimeflt'4uil  n^étoit  pas  çbu- 
p'àbfe  â\x  ^  fait  ;  &  qti'énfWite  il  prié^ott  fa 
Majefté  d'oublier  tes  foupçons  qu'elle  pou- 
Voit;avàfîr'^çi>mtc  tufi  &  de  le  recevoir 
dafisifâ  grace/Qinirit^à  ceux  ^uî  {croient 


DE  l^Oudre'Tevtonique.  417 
trouves  coupables  du  f ait ,  ils  dévoient 
eue  punis  en  toute  rigueur ,  à  moins  que  ^olf^ 
faMajefté  n*en  difpoiât  autrement.  5^«Sa      oàuô 
Majefté  étant  perfuadée  qu'elle  a  eu  de  Sçsv^a*» 
juftes  raifons  d'entreprendre  cette  guerre  ,'  .      ^ 
elle  croit  êtreen^  droit  de  fe  faire  rendre 
les  frais:  que  lui  a  coûté  l'armement  con- 
(idérable ,  qu'elle  a  conduit  jufqu'aux  fron« 
tieres  de  la  Livonie  ;    &  il  eft  dit  que 
le  Maître  &c  les  Etats  de  la  Livonie^  ne 
refufpient  pas  de   rendre   lesdits  frais  t,  ^ 

<;ependant  le  Roi  veut  bien  y  renoncer, 
en  confidératipn  du  Roi  des  Romains  & 
de  Etats  de  TËmpire  ,  qui  l'en  ont  requis  . 
par  leurs  AmbaîTadeurs*  d^«  On  main« 
tiendra  les  anciens  traités  &  on  en  jurera, 
de  part  &  dWre  robfervation  »  ainfi  que 
4u  préfent,  A  cet  eflFer ,  le  Maître  de  Li-f 
yonie  fe  rendra  au  camp. du  Roi  avec  * 
les  principaux  Commandeurs,  le  14  du, 
mois  de  feptembre«  Cet  a<^e,  comme^ 
nous  l'avons  dit  9  efl  daté  de  Poswol  |,Ie^ 
5  feptembrç  15^7  (1).  '  ^ 

Le  Maître  de  livonie,  s'étant  rcndu^Aliuincc^^t 

au  camp  du  Roi,  y  ratifia  le  ^^4 de  feprjii de up^i. 
fembre  la  tranfaàion  que  (c$  }/limûï^$,^^^^^  ^n^-, 

0)  Let  .deox  a£kes  dont'  nous  venons  Ide  rendre- 
eoinpte»  détriçCen^  une  inftnité  d*«creurt  donc  four*: 
millent  les  hift<^Heni  :  nous  ne  nous  arrêterons  pasj 
â'  ics  faire  toonoirre  tn  détttl  »  parée  «fti'it  («£fi  M 

s-  f 


4i9         H  I  »  t  ô  t  &  E 
^  avolent  fiaue  avec  TArcheYf qo6  î  alnfi 
*V^uïf^  ^®  l^  ^f *'^^  ^^  P2»î^  »  qu'ils  avoierit  fait 
«ANG    avec  te  Roi ,  i  Fiifterventîon  des  Am- 
,SCH0«4».  baffadeurs  de  lïmpereur  &  des  Ducs  de 
,^^^;  ^^^  Pomëranîc  :  &  le  même  jour  Farftenberg , 
latf  €r  vif.  tint  en  totr  nom  qu  en  celui  des  Etats , 
'  fît  un  traite  d'atliance  perpétuelle  )  contre 
les  Mofcovites ,  avec   le  Roî  de  Polo- 
gne, en    fa  qualité  «de  Grand -Duc  de 
ViéUnm.  Lithuame*  Ce  traité  étoir  offenfif  &  dé« 
^^  fenfif,   &  perfonne  ne  de  voit  faire  de 

paix ,  ni  de  trêve ,  avec  tes  Mofcovitet 
que  du  confentement  de  toiis*  Comme 
Ik  trêve  que  les  Mofcovites  avoîent  faite 
avec  la  Lithuanie ,  devoit  encore  durer 
cinq  ans  >  &  que  celle  qu'ils  avoient  faite 
avec  la  Livonîe ,  étoit  encore  pour  douze 
ans,  te  Roi  de  Pologne,  ne  devoit  pas 
prolonger  fe  trêve  plus  long^tcms  que^ 
celle  des  Lîvonîens*,  &  après  cela,  Hj 
devoieiit  s^mir  potir  fiiîre  lar  guerre  m 
iine  trêVe  de  main  comnnine  r*  aînfi  ce 
^  ,  traité  dont  on  devoit. demander  là  con-. 

r        .      ftmatîprr  à  ITEmperenf  on    au   Roi  des 
'    Rornaîns^'A'Aôit  qu'cv^ntiiet,  &  iie  pou- 
Yoit  dei'lofîg-temi  être  nfileaux  Livo- 
' Àîeiis  r filles  Moico vîtes  yenoiient i  Jeut 
faire  lar  guerre.:,  il  eft  ,daté  du. camp  de 
■  Pofvô^  le  1 4  feptewibrc'î  y  57.  Ferdiuasd, 

8jol-<iç$  Roin^s  ,;iFvVir  cp  «l*ap* 

jçrwdrç  q«cr  la  ^  pai*  f égnoit-  f n  tivçoif 


S^vqtle>  l'battnpnic  étoit  réfablie  entf e  la 
Pologne  &5  iPr4^c.,,^v^'il  éç^vît  au  m    v™' 
de  Pologne  p0ur.  lui  f n  téâi'oigner  fa  fatU*     c^n^ 
faaion  y  dans  les  termes  W^pl^sexpreffifs*  ^««^*^'^* 
-Enfui  te   du  -uaiité  4oQt    nous   avons /^^^*f' *'*** 
rendu  cqmpfe)^  l'A/chcvêque  d^Riga  &;  ^mi^.|rtf|b 
le  Dttcd^:  Mig^klenbourgi  f^fix^t  mis  en  **^*^^^e*. 
Ub€);tétle  5  doÔobre  ,•&  firent  leurei^-^tf^.  $é$é 
tréeà  w:ôlmar,o4  les  Etats  ëtpier>t  fifTem*  <^^^* 
blé9)  a>vec  ui^  riute;n^mbreare.  l'Arche- 
y  êqui^  s'i^tant  rendu  ^  ?lfbfajle.  di?  .Çonfçil , 
yymk  W  Maître  de  JLtiyQnip,^  ^,  Calua  » 
&veeUii-^i:  luv  rfi^^i^todi^.aw 
^11  ëtoit  leyj^fjqn  viQçu^.r  Us  4f  donner 
reiit  Ja,  fpaiaieni  iigne>de  pajif.,  Au  mo^ 
4e;4éc<^hre ,  Quillaurçe  de  B^ndebourg 
|k*f^rfleAl?firg,,./ft;>i;fndjirfln^;fn  U^hua- 
i6e-^|&,cîW:  préfencçdu:  Roi  ,riU  f« 
lÎQPMie^nt  :4^  jiojWV^a^L  la  win ,  &Ç .  AC' 
fi|rei3^n«nll^pfeftivemçiît.^'us^aa«|iéétef-    ' 
îP^teK  GVft  ^s/v  que'  fe  texm^tid^  la  tq^e^ 
telle  p04r  la^Çôadjutoirerie  du  P^ç  de 
Mecklf$n%l|irgj  quefjBlIe  ,4ui  ftiv/afâlp  à  n\ 

i^  omployii  différemment.    . s^  trr.  >'>(:^ 
^  >;  Pei»^«it  ,q^et  ie.  1^014^  Pwogne  >  rÀjPr  Ctit rnaT^v 
«*«iv^<qii^q&,^î Apaiser  4^^^  ^^wîcf^^^ 

4iW;i^cni  iipufttellejneWi  les  nwqïûjç^  de  ^     ' 
|a  f éc^nciîiatiof^  la:  pljw  ^  ^ncere  ,  il   fe 
|(^moit   ailleui^  un'   orage*  qui    devoir 


410  H  i  8  T  b^  a.' t  J    :- 

XXXV ri    ^^  '^""^  ^*  ^^^"  ans,  que  leCxaf  ivcfe 
WoLf.'  fi*^  powî'  'c   payement  dÀ^fiSbMqulI 
cANo    exigeoit  dé  TEvêàbé  de  0c#pt^  v  ^a«< 
prêt  a   s'ëcottîer  ;  cet»  de  f>^pf ,  qm 
jjtfl*''''^'' voy<>icn^  q«*il«  t/avoîent  point    de  fc* 
(ra^ehmfek,  coufts  à  aHefidre  du  Maître  de  Livonie, 
fil'  ^'*  *  *i»*  deKAr*l»evé*|ue,  unîqucmcnt  occwpcs 
de  leurs  querelles /avoient  tâcb^  dé  con* 
*  *  jurer  1*orage  dont  les  premiers  c6\ips  it 
voient  tomber  ïilr  e«x#  A-cel    ttktiU 
Qvoîent  envoyé  dès  Députés  à  Nfoskqv  ^ 
tant  pofar  preflTétiifr  la  façon  de  fét\(tt 
dû  Gzar  y  que- poM^  demander  des -^aflê- 
j^rts  pour  une  Ati^biai<ris(ll#  plus  foiem- 
sieile.  Les  Députes  furent  bïetf  reçus ,  & 
revinrent  quelques  femaîties  après  avec 
des  paiTe-ports;   Miais  rafipoîtant  ijii'Hs 
^voienjr  été  témoins  àd)  préparafié  'dé 
|j«ietre>  qu'on  faifbk  ctfntr*eiftil%  îlsaVéJW 
Vu  pkf ftetsfs-  miniers  *  de^  ti^tftéttui'  fàt^^ 
if Oritiere^  chargés  de  viVr<^^  ^e  f oiïdr«', 
de  plomb  &  d'armes  :  on^avoi*  ajborf 
aux  maifens  de  poftès;  ip^^étéblK  étôi^ 
gnéês  de  quatre  à  cinq  imUes  y  lès  uflcf 
des  autres ^  dés  bâfitfnens  nwWHi<i^ 
r-   r-     .  ikiuvoî^m  cohtettî^Jufotfà^l'etf  *Hev«H^ 
&  en  avoir  cà^ftlrùit  è^éitr^  pMjIsjpi^ 
le  paflagc  des  tt-onpesi  €)6^  t^^portf  éw*^ 
f>ropre  à  déterminer  ceux  de  Derpt,i 
payer   le  tribut   qu'on   exîgcoît  -d'cut  y 
quoiqu'il  fKiroîé  que  ce  f*e'injùftcBi»<i 


îDE  l'Ordre  TfuaroNïQûE.   411 
mais,  il  y  .  a  des;  occafîons  où  lès  iacri- 
fices  font  néceflaires  pour  éviter  de  plus  ^^J^JJ'  . 
grands   snaux^  Les    AmbaiTadeurs.  qu'on      gang* 
envoya  à'  Moskov,  furent  mal  reçus  ,  S«H«aa«* 
parce  qu'ils  n'apponoient  pas  d^f  réiens 
suffi  inagûifiquesjqu'on  le  aéfiroit ,  ôc  plus 
encore  ^  permet  qu'ils,  vouloient  éluder  Te 
payement  du  tribut;  &  la  fuite  de  ce  më» 
contenteinent,  fut  une  déclaration  de  guerre 
foudroyante  <|  dajtée  du  moU  dej.novem* 
knreiy que  le Czar^envoya  en  Livonie  (  i'^i  , 
-i  On  n'étôit»  ncn  qioins  .qac  préparé  à  jj,?'îi,'/"^' 
recevoir,  de.pareits.  hôtes  9  aufli.iie:  trou;  iivon!f9U 
veremfiib^aucunobftacle.  Le  Prince  Chig  ^^^^^^^^ 
Afeyi  partit    des.   environs  .de.  Pleskow  pag.  aap  i 
aveci 40000  l)o[nines^  entra  en  Livonie  ^J'^^^y^^^ 
le  x^.}anvier,i5)ii(i^.&c  xav.agea.r&vécbé  pag.  sh^ 
de  .Der pt  ,.  la  . i^irèe  &;.les; ienvirxaor  ,de  ^'*'     ^ 
Warya,;;nHfil   c«  fut:  le:  pays^de  Ûerpi     '^^  * 
^ài  Air  le  {piâsMnakrailf&vCi^te  J^nv^ét^.^ 
Àirifée/ien    trèis.corpsr,  .éid'tt  femblable 
h  un  torrent  ;  tout  .^oit   déraciné  fur 
fon  paf&ge  ;  les  châteaux'  &:  les  villages 

il  M     f'i    "if      1 1  1  I  I  i,r,  i,r-  ■  ■i-.M,  il.j  I,  ^i»'     ^    \A\\ 
•  in  C^ttélAMtt^n  ^  gaeiW  Te-  ttoù^t-  '  éMt 

la  date  avec-raifon  4»  mois -de  Dovtm^ce  <557* 
idhinrtzfle^fch  ar  iPredénUch  l#  ëattiK -du^  ti»âiBA 
noît  7067^^  Or  Tafinée  70*7  étV^i^  it,  Çoàftaji^ 
tinoph,  que  fuivoîenr  le»  RuffeSj  r<TÎeni  i  l'annls 
rjJ9  de  nocre  ère;  rn6  il  eft  ptobAté^ -ji»*»!  y-» 
vat  erreur  d»nf  les, chiffres ^  Qe  qu'il  UjitUce  7.9^s> 
patce  qu'il'  B-'ed  pas  doueeux  q«t  U  décUradOft  4ft 


4tt     .        H  ï'S.T^Ô  I  RE    ! 

>  étoieiit  brûlés  ;  ni  l'âge ,  ni  le  fexe  ite 
^OLF-*  trouvoicnt  grâce  devant  ces  impitoyable» 
GANG  ennemis  :  les  «nnenlis  au-deflbiis  dedi^c 
SCAvzMAM.  JJI5  ^  >étoienc  égprgés  ;  les  i'^uties  gens 
entre  dix  &c  vingt  ^/éioicfii  vendus  pour 
efclaves  aux  Tar tares  ,,&  tops:  Ifs  hom- 
mes au^deffus  de  vingt<*an$ tinrent  ma& 
iàcrës*  Cétoit  fur-tout  aux  Allemands 
que  les  Mofco vîtes  en  vouloient  :  let 
Livoniens  phi»  henreux ,  n'^toient .  qu'é-* 
gorgés  ;  mais  les  Allemands .  rubifloieBt 
"*  ..  un  gçnr«  de  mort  plus  oruel  :  ils  cou* 
poient  les -bras  aux  hûmmfs,£c}le  ieîft 
Hux  femmes  9  &  les'  ab^doduioiem^  au 
milieu  des  champs  ^  d'suitresfcHS  ils.les 
coupoient  en  motceaux^  &  kurs.jnem* 
JM^es  palpieani  y  étoieitt'4ifperfés4afu  1^ 
_  campagne»  Il  ne  ferôit  pas;fe^^uti  être 
vivaift  dans  l'Evêché  de  Bterpt:y>fi  \é 
.  hmt  de  .^f arrivée'  dcis  Mefipyites  :Sc  de 
leurs  cruautés ',  n'avoit  fait  Êm's&erilef 
kabitans  des  catnpàgnes^^  pour  aller  chein 
ch$r  un  afyte  dans  lès  iorèece^s  &  for^ 
tout .  à^Derpt.,  Bxexàèx  JsmsL,}&  Jfhssu 
les»rues.^JIc#  çim<?tiei^  ÔiiJ^KJaii4^ 
cette  grande*  ville  ,fti»erit  remplis  4<^ 
g«ns  <jni'  UCiUénvmni'^à^à^^ 
U  f(;oid  d'un  hiver  extrêfiiemem  rigou- 
ireux  :.  comme  la  foule  çroiflÇôii  à\  niefure 
çue  les  ctthemii-  appfpehoienjt ,  pa  fut 
•bHgé  délfermèt  les^pp 


^  '•'      DE  l^Ordrê  Teutoî^ique.  41)1 
?*f^/it'tm\le  hommes,  femmes  &   enfans,' 
-«perchèrent  un  afyle  contre  la  fureur  des  ^^y"* 
"•ûâ|t)fcovftes  dans  lei  foffés  de  la  ville  (i)  ;     oaho 
i»««ii$  ce  fat  en  vaîn;  car  l'armée  étJHit  ^««^^•''«^ 
*:^^Pfnyèe^  les  foldats  tirèrent  fur  ces  mal- 
icroc|||lireux9  &   d'autres  fe  jettant  dans  le^ 
aaifiiffës,  en  égorgèrent  une  partie.  Les  ha-     • 
aa  ijtans  de  Derpt ,  n'ofant  (brtir  de  leurs 
raiinurs ,  fe  contentèrent  d'éloigner  les  en- 
flV:j4emis  à  coups  de  cation ,  6c  ce  fut  un 
ioà  .^onheur  que  le  Général ,  qm  avoit  ordre 
:iié  lie  îi'aflîéger  aucune  place ,  prit  le  parti 
icjiàe.la  retraite;  car  fi'^  les  Mofcovites, 
jjriiàbîtués  aux  glaces  du  Nord ,  avoienr 
ej  àifeùl^ément  invefti  Dferpt ,  penfdant  quet- 
:  iniques. jours,  cette   ville  furehargée  d'ba-- 
eria^hitatis  qu'elle  ne  pouvoît  nt)urrir ,  auroir 
rcTfîété   forcée  d'ouvrir  fes  portes ,  &  fercMt 
)cr.-  dév'enuc  leur  proie  avec  tous  fes  m»!- 
)v:e:  heureux   qui   s'y  étolent  réfugiés.  VoJli 
Is:  une  idée  de  l'horrible  tableau   que*  Bre-r 
if.  denbach  a  tracé  de  cette  expédition  ,  fat^ 
0  le  récit  d'un  témoin  oci^Iaire*  Chig  Aley  i 
>r^  s'éêanf   retiré  avec  l'arrtiée  à   Pkikcyw  i^^trnd^ 
-  écrivit  de- làil'Evéqùe  de  Perpr/pour.^e^'?^ 
r:    loi  reprocher ,  ainfi  cpx*aut  autre*  Princes '/-«^.'^J^**^^ 
■;;    de  là  Liv(>riîé,.  d'avoir  été  caufe ^'oni^'**  ' 
a  voit  répandu  tant  de  fang  ;  il  repréfen^f  ^ 

,'  1  /      ^ ■  ifi......    • 

'■  CÔ  U«  ÉtoUat  /fCf  ,.  ou  l'caa-éCflt  gtlif ,  puiri^tt^ii 


4^4  Histoire       . 

'toit  que  les  Livoniehs,  ji'éraiit  pas  en 
^0^"'  ^^**  ^^  ^^  défemlre,  il  ne  leur  rcftoic 
«AN«     d'autre  parti  que  de  payer- le  tribut;  & 
CAvziAA.  ji  ajoutoit  que  ,fi  l'argent  etoit  prêt,  il 
incercëderoîc  pour  -eux* 
Juf '^armd'      ^^*  *^'^  fiwent  partagés  dans  raflem- 
heun^u     blée  des  Etats  9  tenue  â  /Wenden.   Les 
guerre  re-  ujjs  fe.  fouvenant  des  anciens   fgccès  • 
Brejènb.  ^ouloient  augmenter  les   trc^upes  &  at- 
/o/.  40  &    taquer  les  RuiTes ,  avant  qu'ils  fiffcnt  une 
l^^2^  ,  féconde  irruption  :  &  les  autres ,  crai- 
gnant la  fureur  d'Ivan,  demandoient  qu'on . 
achetât  la  paix.  Les  deux  partis  avoient 
raifon  ^  il  falloit  tâcher  d'obtenir  la  paix 
&entre-tems  fe  mettre  en  état  de  défenfe  ^ 
f\  on  ne  pouvoit  y  réuffir  ;  &  ç'eft  ce  qn'on 
ne  fit  pas.  Furftenberg  demanda  ^  ob- 
tînt une  trêve  de  4  nK>is,  ^  la  permif-. 
Aon  d'envoyer  une  Ambaflade  à  Moskow* 
Les  Am.bafladeurs  ^  portant  ayec  eu;  une 
grofle  Tomme  dVgent,  comptoîent  d'ê- 
tre bien   reçus ,  &   fe  trompèrent ,  car 
î)s  trouvèrent  le  Çzar  furieufement  irrité 
.   4'urt  évinement  malheiiceux ,  arrivé  de«. 
'    puis  leur  dépari.  On  fe  rapj>ellera  que 
la  yiUie  deNarya.^  n'eft  féparie  que  par. 
1»  laftgeur  du  fleuve  du  «lême  noni ,  d'I- 
vangorody  appelle  aufli  Narva  la  Ruâien- 
ne,  dans  laquelle  les  ennemis  avoient  jette 
3090  hommes.  Après  un  mois  de  trêve 
icouléV&  tatidi's  que  lÀ  Aini^^dcuff» 


DE  x'<9ROftE  TfUTQNlUUE.    4^5 
sVhemtnoient:^!  Maskt^v  ,.:l^  Ruffcs  i 
fortîcent  uajour  del^ur  forierêffe,  faris  ^^l"* 
arine$  &  fatii  ddTjsin  de  rten  entrepren-     oavq 
drc  :  quelques  foldats  ivrei ,  qui  étoieot  ^«^^'''^^^^ 
dans  uae  des  tours  di  la  ville  de  Karva» 
mirent  àuffi^tôt  le  feu  :i  :<leax  cpi4euw 
vfeifies  >'  6c  les  aunes   qui  éiVieiit   de 
gftrde  dans  d'autres;  tour»  9,  i»(i}fMî  qM 
là  Irête  ëtoit  tbmpue  &&  ^ojftvH^voit 
tiré  que  pat  ordre  du  >CbinmandeMr>  f* 
bâterœc  aufii  de  faire  feu  avec  l'artUt 
lerie  qui  ëtott  à  lejbir  ppAè.  Op.  |  ^  arrêta 
au&itôt  ce  d^ordre;  mais  plufieuc$  'K»ff^$ 
^rçmlt  déjà  perdu  hM^^JLsk  mmieref 
dont  les  hiftoriens  parlent  de  çf^  é^é» 
ôêniffH  ,  ne  laîflfe  pas*  douter  flKe  eette 
iftfjraâion   n^aut  été   Touvrage  de  quel> 
ques  forcenés  ou  .de  q4iek|juies  ivtôgns;  , 
&  que  J>Qn  feulement  le  J^aîtie  de  ^ 
voniei,,  mais  auffi  le  CovMnmà^}^t}A^ 
Narva^  n'y  euiefii  aucuiué  part  On^peut 
jugerf  qo^  ce  id^raîer  fit  dél^dé^archea 
eonyeh^tes  :vis^à-^ts  des  RuiTes-;  .ma» 
celai, Dr  les  empêcha  pas^  d'envoyer  un    > 
couriee  auXzar  pour  Tinfituire  de  cette, 
ijfraâioo* 

'  ?Une  arjméede  Môfcovites,  plu^  forte 
q»e:.là  pretnieœî  vint  fondre  fiy  la  rlii* 
9a3nie,j£c  mit'  le  fiege  .devant.  Narw  » 
dont£  une  jionïbieure3:artillfer5e/fo.«dtoya 
les  remparts  d'une  manière  terrible,  te 


4i<         H  I  s  f  ô  I  IL  f' 
Cpmmandeur  (t  clëfendit<:t>urageiifefiiénf ,' 

^oipî*  «'p^*"^  ^  rendre  iimûle*  lés  efforts  des 
€AHG    ennemis ,  4  caiife  de  la  bonté  de  la  place  ; 

ffCBvatAR.  gi2^-|  malheureufement  le  feu.  prit  à  la 
ville  9  &c  gagnant  4e  proche  en  proche , 
H  it  contfiiiinic|ua  àui^l  tours  tjfxi  dëfon- 
doiefit  lesi  pôf  tes  ;  ks  comblôi  embuâtes 
ttkftiiX  te  4u«âtfiE  pprres"niémes'<i»Is?é^ 
croulant;-^  forte  qn^'as  bout  de  ihint 
^ur$  dé  fiege,  lès  enneriitsfe  virent  mai-' 
très  de  ]a  vilte ,  où  ils  maflacrerent  ti>us 
ceux  qui  n'avbient  pu  fe  retirer  an  châ- 
teacr.  Le  Commandeur  détendit  vâîNàm- 
filent  cette  forterefle  ;  mais  la  ^^tsit^t 
f^antité  de  monde  qui  Vy  ëtoir  rietîré  , 
ayant  bientôt  confommé  les:^vivresj  il 
fut  obligé  de  fe  rendre -i  composition, 
La  capiîulârion  portbit  qu'il  fortiroit  à 
la  tête  de  la  garnifon  a^^c^armes  &  ba^ 
gdges;  mats  cette  condition  ne  fut  pas 
obTervéè  r  on  le  renvoya  aver  fef  fol4 
dais  dépouillés  de  tout  ;  &  les  bour- 
geois.  prêtèrent  ferment  de  fidélité  ao' 
Czar.  Le  Commandeur^  Gothard  Kettlef  ^ 
~  i'étcMt-  approché  avec .  quelques  troupes , 
mais  il  étoit  trop  foible  pour  ofer  atta- 
quer une  ,armée  de  Soooô  hommes  ; 
ainfi  11  ne  put  rien,  tent».,  pour  fàuver 
une  des  places  les  plus  -  importantes 
de  rOrdre,  &  une  des  clefs  de  la  Li^ 
^ônie*       -    '- 


DE  L'OabRE  TÊT/tONtQUE.    42/ 
Aprè^   avoir  ravagé,  les  environs   de 


Narva,  Parmée  ennemie  entra  dans  I*E-  ^^^^^^V* 
vêché  de  Dcrpt  &  marcha  fur  Nyenhau-  cawG 
fcn  ou  Neuhaufen ,  qui  étoitle  boulc'^^ard  ^CHuriAH. 
de  cette  Province.  Le  Maître  de  Liv(mie^^''^Yegf 
&  TEvêque  de  Derpt,''étorent  campés 
à-  Kirempa  avec  quelques  troupes,  &  la 
petite  armée  (vtt  augmentée  par  des  Te- 
cours  que  quelques  Commandeurs  y  ame- 
nèrent, ainfi  que  le  Prévôt  du  Chapitre 
de  Courlande  :  mais  on  y  attendit  en 
vain,  ceux  de  l-Archevêché  dé  Riga  ,  du 
diocefe  d'Oéfel ,  de-  W  Harfîe  &  de  la 
Virîe  ;  ainfi  il  n'y  eut  pas  de  moyen  avtc 
cette  poignée  de  monde ,  de  rien  entre- 
prendre contre  Tarmée  formidable  des 
Ruffes;  &  pour  comble  de  mau« ,  la  di- 
vifion  fe  mît  entre  le  Maître  de  Lîvonîé 
&  l'Evêque  de  Derpt ,  qui  ne  tarda  pas 
à  retourner  dans  fa  ca^ifaleJ  Le  brave 
George  Uxkul ,  qui  ri^àvoit  que  8o  foldats 
&  quelques  payfans  armés ,  po'ur^défeAf 
dre  Nyenhaufen ,  foutiîit  peYidant  fix  fef 
maines  les  efforts  de  80000  hommes  &C 
d'une  nombreufe  artillerie ,  èc  n'en-  for- 
tit  que  par  fa  capitulation  la 'plus  hono- 
rable, La  pet'te  de  Nyenhaufen  ^  augmenta 
la  défiance  entre  le  Maître  de  Livohiè 
&  TEvêque  ,  celui  -  ci  prétendant  <ïoe 
Furftenbcrg  Tauroit  pu  fecouiir  ;  mais  Hifi.  helL 
c'étoit  mal  -  à  -  propos.  Bredcnbach  nous  ^^l^rff"^ 


'apprend  que  le' Maître  de  Livonîe  n'a« 

^Wo^fÎ*  voit  que  looo  chevaux ,  avec  lefquels 

càhq     il  lui  étoit  impoffible  de  rien  entrepren* 

Sfillv»AK«  jjç  Contre  une  pareille.armée  :  auffi  quand 

les  ennemis  marchèrent  avec  toutes  leurs 

forces  pour  le  combattre ,  apxès  la  prife 

de  Nyenbaufen»  il  fut  contraint  de  fe  re* 

tirer  en    mettant  le  feu   à  Kirempa  où 

étoient  les  magafins ,  afin  que  les  enne« 

'jimdt.  toc.  mis  ne  s^en  emparaflent  pas.  Les  payfans 

"'•  ayant  éteint  le  feu,  les  MofcoviiwS  s'em» 

parjurent  (de  la  place  &  fe  mirent  à  pour*. 

fuivre  chaudement  le  Maître  de    Livo- 

nie.  Le  Commandeur  Gothai;d  Kettler 

qiii  faifoit  Tarriere  *  garde  ,  /e^  conduifit 

avec  beaucoup  d'intelligence  &  de  cou- 

ragç  ;  tnais.ce  ne  fut  pas  fans  perte  Se 

T^iiiit  fans  avoir  couru  rifque  de  tomber 

entre  Jes  mains  des  ennemis. 

Kettler,  '^  Le  Maître  de  LivcMiie ,  étant  arrivé  à 

?u^M«ît*«'  ^^*  *^*^  '^  petite  armée ,  y. tint  un 

deLivooie.  Chapitre  lè 9  juillet,  OU  il  nomma  Gothard 

Aradt.pag.  K#tt4er  9  fon  Coadjuteur.  Pendant  q«e 

Gadtbufch.  Pnrftenberg  envoyoit  de  fon  camp   de 

pfg-  5«4  ^  Walk ,  des  députés  à  l'Empereur  &t  au 

iz-z.     Roi  de  Djinnemarck  pour  implorer  leur 

fecours ,  Tarmée  ennemie  qui  avpit  été 

renforcée  *&  montoit  à  plus  de  looopo 

hommes,,  prit    d'affaut',  le   château  de 

^         Werbeck ,  qui  n'eft  qu'à  trois  milles  de 

Derpty  &  fut  enfuite  mettre  le  fiege  de-^ 


^  0E  L*OftORË  TEtTOiïïQUl.   4*9 
vant  cette  grande  ville  qui   capitula   au 
bout   de  quelques   jours  (  i  ).  Comme  ^ol?-* 
Herman  "Weiland  9  dernier    Evéque    de     oan^ 
Dcrpt,  fut  conduit  à  Tabbayc  dé  15(^^1.  ScRux«:Ait. 
kena  &  de^^là  i  Moskov  ,  où  on  le  re- 
tint jufqu'à  la  fin  de  la  guerre ,  on  peut  ^ 
regarder  la  prife  de  Derpr,  cbitime  Té* 
poque  où  cet  Evéché  ceâa  d'exifter.  Les 
écrivains  de  la  Livonte ,  regardent  comme 
une  efpece   de  trahifon  de  la  part  tte 
Furftenberg ,  de  n*-avéîr  pas  fecburu  cetfe 
place,  mais  c'eft  injuflement  ;  car  nous 
avons  déjà  dit  d'après  Bredenbach,  que 
le  Maître  de  Livonie,  n  avoir  que  looo   FqL  ^i 
chevaux  9  avec  lefquels  il  ne  pouvoir  pas 
combattre  une  armée  de  looooo  hom- 
mtii  II  eft  vrai  qu'on  avoit  fait  une  grande    . 
faute  ,  celle  de  ne  pas  employer  toutes 
les  reflfpurces  pour  lever  aflez  de  trou- 
pes étrangères ,  afin  de  faire  tête  aux  en- 
nemis ;  mais  U'  faute  étoit  faite  &  elle 
étoit  commune  à  tous  les  Etats  de   la 
Livonie,  quiauroient  du  réunir  Icprs  çf»         ♦ 
forts  9  pour  fauver  le  pays.  On  ne  peut 
pas  même  blâmer  Furftenberg  y  de  n'à« 
voir  pas  affemblé  un  plus  grand  nom« 
bre  de  troupes  de  la  Livonie  :  les  Che- 


<  X  )  Breienbach  rapporte  que  les  MoCcovîtes  \tii 
urent  dei  bombes  dam  U  fifle  de  Derpt, 


4)0         Histoire 

'  valiers  avoient  déjà  fait^e  grandes  pertes; 

^^ir.^'  1^<  domaines  de  TOrdce  dans  TAlIenta- 

GAN9    kje,  ëtpient  ravagés  par  les  Rufles;  TE- 

jScuwzfAR,  Y^çj^^  j^  Dcrpt ,  :manquoic   de  monde 

pour  fe  défendre  ;  l'Archevêché  de  Riga 

n*avoît  ^  fourni  aucun  fecpurs ,  &   nous 

avons  vu.  que  la;pr<>vince  de  Harrie, 

qui  appartenoit  à  l'Ordre  9  n'avoir  point 

envoyé  de  foldats.^  parce  qu'elle  avoir 

befoin  de  tout  fon  mofide  9  pour  fe  nriet- 

trç.à  l'abri  des  mcurfiom  des  ennemis 

qui.  étoient'iiiaitres  ^  Narva  5c  4^  plu* 

ii^rs  plaça  de  la.  yffmt^  - 

Cétoit  peu  de  .tems  après  la  prîfe  de 

'    ::$^arva ,  queles  Commandeurs  de  Neuenf' 

^chlos,  de  We/enberg  &  decToUbourg, 

.places  de  U  Wirie-,  les  avoient  aban« 

,  données  aux  ennemis  j  ou  qu^^Uês  ^voient 

.été  pri(es  pi^r  Us  RuiTes,  peçd^nt  qu'ils 

.ça  étoient  fortis  à  la  tête:de  Ifutts  ça?- 

niions,  pour  quelque  expédition.  li^iN 

tenftein   dans  la  Jervie ,  avoit  auffi  été 

Ten«for«. abandonné   paip  le  Commandeur;   mais 

t^g»  *^7*  .  cette,  rplace  revînt  bientôt  à  l'Ordre.  Furf- 

^icnberg.  y.^aya^jt  envoyé  un  CbeyaL'er 

^nomnié    G^^r    d'01dc;nbock  f^.  jeune 

.  hpmine  plein  dHjCpMr^ç  le  plus  î^trépi- 

.    de ,  il  chaiTa  un  détachement  de  Mofco* 

vîtes  f  ^ui  s'y  -étoît  logé>  &  défendit  cette 

traitbufch.  platcc  importante ,  contre  les  diverfes  en- 

w-  i45  *  treprifèj.  des  ennçmîSp  Après  la  prife  de 


f  , 


DE  lV>rdri  TeutoAïque.  4}I 

Oerpt ,  lei  fortereffes  de  Lais ,!  d'Ober- 

palcn^de  Ringèn  ,  &  de  Ravelecht,  ^^^H' 

otômberent:  au  pouvoir  des  Moscovites.    ;  «xwe 

Lcrgrand  Prévôt  :de  rEgBfch de   Riga-,  *w«»*.»* 

qu*^  tommMdoit  les  troupes  ude .  TArcIter 

vécbé^,  fut  )i^dre  la  petite-armée  qtie^îe 

Coadjutéur  avoir  afleinblëe  :  avec  cef  ren^ 

^fbrc  KettlefKeatreprit  le  fiegede  fiingen; 

rpritî  ce  château  9  &  fit  faire  tpain  baffe  fur 

'400(  Moicbvîtes  quile  défendoiefUi.'Apr'â^ 

«cela  îl  !ma»chm.iverS'Dei'pt  :&.  btftîhiuç 

xorj^^deiB  .enpecnâ&  à  Terraier i^^ village 

«fiiué  a  trois  i  mille» .  de  cette  viillf^>  U  ii 

/eigneur  Mofcovile  i  bleffé  mortellement  ^ 

demaada  etiulàtia  au  Prévo€  de*  Riga» 

qu'il  le  fittranfybcter  près  du  Maltrç  de 

^Livonie y. afin :qiiïl;lui  procurât ^esjchî^      .  / 

-«azrgfiônsi^  mail  ac  fecouri.'étoit  i^fîle; 

il  mpixru!t:entrie  1$^  bras  du.Pfë^vdt  ^ 

lmÀoi^o%t.\c%  foinf:;telS|  qvte)la:<circo9fr 

-laticè  Jie  fermett6it«.  Leir  pertes  que  Ton 

^av4>it  eAuy ëesr  ëtoîênt .  trop  grandes  poilr 

i|ue  ce.foibIç  avantage  pât  ranimer  Vtt' 

pob:4^  iTeuipnîqâeivva^  it'emp£chatt^ 

-ii  fOkSikÈ  ^&af6i  de  .la^J^i vonie  /  d^âUct 

tott}oun:i^ë  .plusc/CQ .  plu$  e«v4écàdeneik 

Qàei âeJfleurs  fMrent  alors  jeuées. fur r te 

tombes^ù  de!  PIet(enberg!  Les  ntUlbwF 

rreux  Lîvbniens:  regr^terentlcertaioemenc 

jèe  fe.phis  être  çon^iuts  pafice.Hére^:» 

edonrlaipré^M^atrcft&l  le. cottage  ay<ùei}t 


45t  H  I  S^  T  C  I  R  £• 

'  été  un  bouclier  impénétrable  aux  traies 
^otB?'  des  mêmes  ennemis, 
G  A  MO    .    L'Empereur,  à  qui  on  s^ét<»t  adrefféj 

^*^**^' recommanda  l'Ordre  &  les  Livomens.en 
général ,  eu  Roi  de  Suéde  &  avx  villes 
de  la  Hanfe.^  &  c'eft  root  le  fecobss 
qu'obtinrent  leurs  foUiciiations.  Pour  com- 
ble de  maux  9  il  fe  tfoava  des  traitreji 

^«'.  f^r-dans  TOfdre  même:  François  d'Anfleb 
Cofitmandeur  du  ctuLteau^Aevei,  né- 
gocia avec  un  <Pentilkommé  hoœméChrîP^ 
tophe  de  'Mûnchhaùfen ,  -qat;,  /ans-avoir 
de'  commiffidn^du  Roi  de  Dannemarcki^ 
prit  pôtTeilionrxIe  cette  place,  en  Ton  nom  ^ 
&  ie  Commandeur  (e  retira  en  Weftpha- 
tie,  avec  fon  arg^t.  La  ville  de  Revel 
&  Jes  Etats  de  '  la  Ha»^  f  eivvi>yereiit 
auffi-tôt  der  Députés  au  Aoiide:Danne- 
Bitarckvpotfr'demalndist  du  f4»co«irs;fmars 
ilr  it'obtiiirenrque  des-  vivres  :&>  quelques 
munitions  de  guerre,  Revel  revint  ^bien- 
tôt après  dans  les  mains  de  l^rdre  y  uns 
tiu^on  fâche  trop  comment;  utiles  Livo* 
niens  -cpmrnencerenr.à  n^ocitr  «avec  Jes 
Suédois.  'George  de  Brabeck  ^  Cônmiao- 
deur  de  Dunamunde^&c  quelques. autres 
^rent  envoyés  à  Jean  -^  '  Duc  ^ de  Finlan- 
de,  qui  ét<it  i  Abo,*  &.de«ià  ils  pafle- 
rent  à  Stockholm  ^  d'où  '  le^  vieux  Guf*- 
-cave  les  renvoya ,  après  .beaucoup  .de 
pourparlers  9  ea  Idir  promectaiic  dtt  les 
^  recourir  9 


DE  l'Ordre  Teutonique*  ,4^5 
fccourir ,  fi  le  Maître  de  Hvonie ,  vou-^ 
loii  engager  Revel  &  quelques  autres  pla-    volfV* 
CCS  à  la  Suéde.  -        c  ^^^^ 

jJne  armée  de   ijjopoo  Ruffes  fe.  mît  ?''«''"^«- 
à  ravagef  la  Liv7);?îc  ,au  (ÇOjHmcricèiîiéot  ti^'^luf^ 
de*  i'aa   1559  î.lejpremler  de  fevrrer*,  Négocia- 
elle  patfa  près  clc  Riga ,  fans  rien  entra-  ^**^°'j^^^  , 
prendre  contce  cette  ville ,  entra  dans  laa^^^/eçf* 
Sém5galle,&  fttlc  ravage  jufqu'aux fron- ^^'^'^^^^^ 
tieres  de  la  tithyanie.  Elle  auroît  vrai-/e|/ 
femblaSleniçm  mj,s.tput^  ta  pQÛrlanc^  à     <55f« 
feu!&ç  à.Cang»  fi   un:  ^faux  }>ryit  n'eût 
ftiuvé  cette  province.  Çhfiftbphe  de  Meclj- 
lenboiirg ,  qui  itoit  parti  pour  FAliema- 
gne,  après  la  paix  de  Pofwol ,  rçveâoît 
au  fecours  de .  là  Livonie ,  avec  quelques 
cent^lnç^^  d'hommei  :  là  renomm^e^  qui 
grojEt .  toujourii  V$  '  Q^\^t%  ,-. transforma 
.cett€j  poignée  dç  monde  en. ^unc, armée 
formidable»  cie Iqui , détérjniiili  les  enne* 
mis  à  rebrouffer  cliemin  ;  ^  vers  le  même 
tems  9  ils  reçurent  là  nouvelle   que   le 
Oar  avoi,t  accord^  ^ne.trève  de  fix  mois 
aux  LivonUajjtf  i'IaTdçni^ndadu  Roi  de 
Dançmafckf,  .  ' 


La.LrvQJ^if^'^^^^^  4aif?;î«^'(^%  àegld- 
jàWe.  Xé  ylz^'^  nwtvfiàt,s  piin^çipales 
places  front)er«^  ^  ayoît  déjà*  fait  de  iî 
grands  progrès'^  que  trliîter  avec  lui  ou 
ft  foupiettre  à  fa  dQrrûnatipn  i  ^ne  you- 
yoît.'étre  qu'une  mén|fe^jchafé  ;  &  If  n*é-^    ; 


Tome  rai 


^ ^   414  "      ttrsTOtRE 

'  -  ■  ■■  (oii  point  aifé  d'obtenir  du  fecouTs  des 

^oLfî*   Princes  étrangers.  Les  circocftances  ne 

.  oang     pennettoient  pas  de  rien  attendre  de  fEm* 

ScîiuiBAE.  pj^ç  ^.  &  dtes  trois  Poiffanccs  cpi  ctoicnt 

'i  porti^e  d'aider  h  Liyonîe ,  une  d*clle$, 

'  '.      .  a  volt  lesf  mains  liées,;  cVtoît  la  J^ôlogne. 

Xe  Mattre  de  li vente  avoir  fait  à  Pot- 

"irol,  un  traité  d'alliance  offenfîve  &  ié^ 

fenfive  contre  le?  Mtffcovites,  avec  Si- 

;  gifmond  Augufte  ^  mais  ce  fraité,  ne  de- 

voit  avbîr  1iéu  qu'après  Texpitation  des 

trêves  que  îes,  cdritraébms  avoîenl  faites 

"tcrpeftivettienf  avec  ^is^RuffeîJ  J'fc  celle 

"du  Roi  ^de  Pologne  iftvbit  cuîCorc  dorer 

trois  ^t\s  ;  aînfi  il  n'y  âvolt  pas  d'appa- 


rence qu'on  pfit  obtenir 'du' feconts  de  ce 
'eôté-lk.  C*ëtôît/ddW\i1k  Suéde  ou  au 


j  parti  

y  a  des  6cci^6û^  ^  dix  il  eft  prudent  de 

facrîfier  le*  btas;^  'pour  (au ver  le  torps; 

mais  pal  du"  tbvit;  on  s'àâréiîi  de  ftifé- 

Yetiié'h'Và  PôlbghîtrU'ÀVchévtqùe  dfe  Rig^ 

6ç  Eurflenbere  ,  ^f&  Mes  qu'ils  .avouent 

•è'è  Wiiitlel  aMohVtotetiit  (}>. 

'.  P^^;voyérchVul;i'(feiï)^Ut#$'y  Rôi/d^^ 

|$^f;*Ie5  néûvpùs:  r<^^^^^^        &nt  datés  da  lo 

''&'au  1}  jahvîèr  15 59/.  .    ,. 

îCe«i.r.  ^;    KiriJérV  <:6^«ut!rt^ 


tom 
a:j4  fi" 


Mûtcc 


DE  l*Ordre  Teutonïque.   4J5 
même  quelque  tems  après  pour  aller  né- 
gocies  avec  les    Polonois.  Pendaoc  fon  ^q 
abfence  Furfteribcrg  ,  qui  étoit  déjà  âgé     gang 
&  d'une  mauvaife  fanté  ,  renonça  à  fa  ^«"^flA"^^ 


XXXV  u. 

LF- 


Lîvonie. 


a^e 


dignité  ,  avec  l'agréinenc  du  Chapitre  ,  T^JIé 
&  la  tranfmit  à  Ton  Coadjuteur ,  en  lui  1«  Roi. 
envoyant  l'aôe  de  fa  renonciation,  Furf-  "^^f^'^^^' 
tenberg  choiiit  pour  fa.  retraite ,  la  for-  ig-^» 
tereflè  de  Fellin ,  qui  paflbit  pour  impre- 
nable, &c  s'y  enferma  avec  fes  plus 
anciens  domeâiques  &  une  compa<- 
gnie  de  foldats  Allemands  ,  comptant 
.bien  q^ie  c'étoit  un  afyle  affurë  contre 
les  entreprifes  des  Rufles. .  Nous  ne  fa« 
vons  pas  au  juile  l'époque  de  la  retraite 
^e  Furftenbetg;  mais  il  eft  probable  qu'elle 
«ut  lieu  au  mois  d'août ,  puifque  le  pre- 
mier aâe  où  nous  voyons*  Kettkr  qualifié 
de  Maître  de  Livonie  ^  eft  le  traité  qu!il 
fit  avec  le  Roi  de  Pologne  ,  le  dernier 
}our  de  ce  mois  ;  &  nous  apprenons 
d'Arndt  que  Furftenberg  avoit  voulu 
qu'il. fût  revétu'de  toute  l'autorité,  pour 
pouvoir  contraâer  en  fon  propre  nom* 

Par  ce  traité,  Kettlcr  fè  mit  avec  fes    Coi.  Toi. 
Chevaliers,  fous- la  proteôion  du  Roi  J^;^; ^^;^7; 
de  Pologne,   fans  déroger  ,  difoit-il,  k^x^s. 
ce  qu'il   devoir  à   l'Empire»   La    trêve 
que  Sigifnnond  Augufie  avolt  faite  avec 
les  Mofcovites ,  devoit  encore  diver  trois 
ans.  ainfî  que. ^ nous  i'avoiu  déjà,  dit; 
.       T  2 


4^6       .Histoire 

mais  cbtnme  il  s'agiffoit  d'acquérir  quel- 

^VoiV-^'  qu€s  domaines  de  l'Ordre ,  il  ne  fe  fit 
GAno     pas  un  fcrupule  de  la  rompre»  fans  pou« 

5CHvz»AR.  y^-^  çj^  donner  un  prétexte  plaufiblc  ; 
car  il  eft  feulement  die  dans  le  traité  ^ 
qu'on  lut  avoir  propofé  des  moyens 
de  dég(Sger  U  parole.  Kettler  céda  au 
Roi  ,  pour  acheter  (on  (ecours  ,  le 
territoire  qui  s'étend  le  long  des  fron- 
tières de  la  Lithuanie,  depuis  Drùgicz 
îufqu^à  Afcherade»  avec  les  forterefies 
de  Batt^ke,  de  Rofitten,  de  Lutzen  j 
de  Dunabourg  Se  de  Selbeurg  Se  leurs 
territoires.  En  re>renche  ,  le  Roi  dévoie 
fecourir  les  Chevaliers  :  Ton  armée  de« 
voit  fe  joindre  à  celle  de  l'Ordre ,  quand 
il  feroic  nécedaire^  &  les  Généraux  de* 
voient  combiner  enfemble  leurs  opéra* 
fions.  Si  on  reprenoit  quelque  territoire 
cjui^  auroit  été  enlevé  à  la  Livonie  ou 
a  la  Lithuanie,  il  devoir  retourner,  au 
propriétaire  ;  mais  il  on  faifoit  quelque 
conquête  ,  elle  devxnt  être  partagée.  Le 
Maître  de  Livonie  Se  fes  rùçceflfeursy 
àvofefic  à  tou^urs  le  <lroit  de  retirer  les 
domaines  engagés^  à  la  'Pologne  pqur 
la  fomme  ci<^  600000  florins  /  le  floria 
évalué  à  14  gros  de  Lithuanie  :  mais  , 
f\  on  venoit  â  s'accommoder  avecf  le 
Czar  9  avant:  que  le  Roi  eût  été  dans  le 
iras   de   donner  du  ïecours  à  J^Oxdre  , 


DF.  L'Ordre  Teutonïque.   457 
alors   il  ne  '  devoit   pas    exiger  660000 
florins  9  pour  le  retrait  des  places ,  mais  ^olp-" 
feulement  une  fomme  proportionnée  pour     gang 
le    dédommager  des  fraix  de   négocia-  ^^«"^"^^^ 
tionsy  6rc.  Avant  de  prendre  les  armes  ^ 
le  Roi  devoit  envoyer  une  ambafTade  ati 
Czar ,  à  la  ^St.  Martin  ,  pour  l'engager  i 
s'abftenir    d'hofiilités  ultérieures,   &   à 
rendre  ce  qu'il  avoit  enlevé  aux   Che« 
valiers  de  Livonie ,  quM  avoit  pris  fous 
fa  proteâion,  8c  lui  déclarer  en  cas  de 
refus  ,  qu'il  ne  manqaeroit    pas  de  les 
fecourir,   Cétoît  auffi  à    la    St.   Martini' 
que  le  Maître  de  Livonie  devoit  mettre 
les  Polonois  en  poilèlffion  des  places  qui 
leur  étoient  cédées  en  engagement.  Ce' 
traité  fut  fignéà  Vilna»  le  31  août  1559* 
Les  Polonois  furent  efFeâtvement  mis  en 
pofTeffion   des  places ,   comme  il  étoit 
iltpulé  ;   ce  que  nous  apprenons  d'un 
aâe  de  Ketilcr,  du  15  février  de  l'année  ^j.^  ^^^ 
fùivant«.  On  peut  juger  par  les  flipula*  r aj.  * 
tions  du   traire   dont   nous    venons  de 
rendre  compte ,  que  la   trêve  entre   la, 
Ruf&e  &  la  Livonie ,  avoit  été  prolon- 
gée, ou  que  fî  elle  n'étoH  que   pour 
ûx  tnoiS|  elle  n'a  voit  coi^meneé  qu'en 
mai,  ■■::'..■ 

Le  15  de  feptembre,  l'Archevêque  de  nu.  mm. 
Riga  &  le  Duc  de  Mecklenbourg ,   fon  »^* 
Cuadiuteur^  firent  un  traité   femblable 

T3 


4î^  H  r  s  T  O  I  ft  É 

avec  le  Roi  de  Pologne ,  auquel  H  ce- 
Wour"'   ^®*^  '^^  châtcaujc  dc^Martenhau&a  &  de 
CANG     Lëenward ,  &  les  endroits  nommes  Lu* 
sravma.  ban   &   Birfen,   fe  réfervant   la  faculté 
de  les  retirer  pour  la  Comme  de  looooo 
florins,   de  la   même  manière  qu'il   eâ 
expliqué  dans  le   traité  qu*avoic   fait-le 
Maître  de  Livome.  Le  même  jour ,  les 
Mmiftres  de  TArchevéque,  qui  avoient 
um.  coniraélé  à  Vilna^  en  fon  nom,  s'enga- 
gèrent, par  un  aâe  particulier,  à  faire 
ratifier  ledit}  traité ,  tant  par  lui  que  par 
k  Coadj^teur  ^  le  Chapitre  &c  les  Etats 
de  r  Archevêché. 

j  Tandis? que  Kettlér  négocioit  avec  la 

Pologne  ,  it  avoit  envoyé  le  Comman- 

.   ""  cktir  George  de  Sibourg ,  k  la  Diète  af- 

ftmblée'à  Augsbourg,  pour  foUiciter  le 

ftcours  de  l[*Empîre,  &  le  Commamlewr 

rilune  peinture  fi  vive  du  trifle  ;état  de 

la  -Livome  âc  6es  matfx  donc  elle  étoif 

T    e#eore  rften^icée ,  que  les    Etats,  prirent 

Ckrin  ci,^^^^^^^^^^  ^^  donner  looooc  ducatr 

iiciChtlL;   afux  Cheyë^Iiers ,    pour    lever   des  trou- 

mthmari.  pçj  •   mais,  ^-difcRt    plufieurs  biftoriens, 

lih.  I,        auxquels  il  eft-  difficne  de  ne  pas'  ajouter 

Sckardii  foi . .. ig . Gonimandeur  les   rcfufa i  parce 

3.p,  ai5d;quil  trouvoit  ce  fecours  trop  diipropor- 

Jî'Ti^'.  tron^é  à  là  rtwijfeôé  de  l'Empire ''ôc  aux 

€hr.  Liv\  befoins  de  la  Lîvonîe,  Malgré  leut  auto» 

^^f •  ^^7  «"  rfté ,  il  femble  qu'on  peut  imiter  Arnd^^' 


ta 


% 


d'autres  éaivaif^s ,  xyafi,J'Ero.pxte,.vouJut     ganô 

pjjt   If  Icyçcc  fur   ^&:4\(tef^t^^fji^Jl^J^ 

rj&nj^rf-,.çonto 

^j  que Xjeç,  villes  n'â^anj  point  alojfs  $ar;t 

gent  ,■  lei   lopacfo  ducats  ne  furent  jja-f, 

mais  payis.    Quoi  qu'il  en  foit  ^  cette, 

fonaïue ,  qui  étoit  ^onfidérablc  ^  au.roit  été 

4'on  Çi^a^ci  ^9up  ?  (ar^i^fOf^iqxi  Êf/ôaj 

plûyereiu  poi^r  Ven  j)ro^rer  des  fif^iu 
éf^s.  A   peine  Kçtt^fr  etoi^il  5le^j€|oi|r,-4r«i/f.pfl^. 
djp;yjlnfi,  OH  il  9yoyt  çowlU;fQ9  trait^*^* 
:ay'çç.Je.Roi  d^ ,î^lqgne ,,^,4»^il 

ej^Cojiidanjlç^^  jaij  p uf .  ide;  .P.çuflre.,'i  ppijr 
hJ^Wfffi  jlç:jopoq  fjorins^rlt  efig«*g«îii 
dç  ni^e  re^^roit  nc^m/s  jCegel,  à  lai 
vjîm  de   R^velv   pour  ?46pQo  i^iarps  ,| 

%  !j^o?RêfgepJîypo^çguf^^jy<^mpj^r»m' 

ax9it>.et4î^nYOyé.p.rtc4deiT[n3Rfcent  à-  Bsf.os.-; 

T*4     ^ 


H  I  5  T-  O  ï  R  fe     • 

on  ne  croira 'pa$^  atfëmëht  que 
^J^V/.'  Reftl^  «c.'ft^  Miniftrèf  à  voient  fefu<^ 

gàmg    ,ifne  fomme  de  100,000  ducats;     ' 
ScKuxBA».-    LeB.6i  de  Pologne  avoit  promis  par 
La  guerre  ij  fraité      d'envovet  des  Ambaffadeuff 
,^^^     ;^  Ci?aiî,  6c  il  èft  très  douteux  qa^ïl  £t 
rëi)(!pli  cette  tortdîtion ,  puifque  îe$  hîf* 
toîieni  de  la  Livbnié'^  ne  patient  point 
de  cette  AmbàfTade  ;  &  fi  fe  Roi  -fit  quel- 
que démarche  à  la  coôr  de  Moskov , 
c*étôît  avant  le  tems  prcfcrît  par  le  trai- 
té i  puifque  la  guerre  recommença  avant 
hvStï  Martîîf.  Q«oî  qu-il-en  foît,  dès 
^ue  le  Cziir  -  ne  rendoit  *  pas  aux  Liva« 
slîé!nfs,'cé  qu^IieUr  avoiti  pris,  te  Rot 
de ,  Pologne  étoît  obligé  de  les  afiiiler 
en  vertu*  du  même  traité ,  *&  ils  avoienir 
acheté  ce  (ècours  aflez  -  cher  ^our  t(^ 
péret  qu'il.  reiwpBrôit  fcs  engagements  » - 
îtiai^  ce  n^étoit  pas  ainfi  que  â^ifitidnd. 
Augufte  Tenteridort.  Un  trahé,  h\t   de' 
bonne  for  par  les'  Pèlonbis^  9  avet  les 
Chevaliers  Teutoniques^  auroit  été  un 
phénomène  fans  exemple  vÇt   le  Mo- 
narque' n'étoit  pokit:  amateur-  de   nott« 
véautëi.  Cétoit  déjà   qilèlqtie  cHofe  dcf 
s'^ré  fâît-cékîe#'leè'-dift^lftr-<îûi'^.é»îent^ 
le  fflus-  à  fa  KeftWanee;  &'^iîuM)^'éeèit' 
bien   fur  de  tfonféryef  y  pa^e  «[ttc   ^ 
foible    ne   retire   jamais  des   tnaihs   dci 
ffrtji  que  quand  le  ret»ait -convient  è^ 


DE  l'Ordre  Tjeutoniqu*.  441 

ce  dernier:  mais   cela   ne  ruffifoit  pas. 

Son  akul  avoît  écrafë  les  ClievaUers  par,  xt^ot.F-' 

Ja  gaerre  la  plus  injufte ,  en  (e  joignant     cako 

aux  rebelles  de  la  Pruffe;  fon  père  les  ^^'•""^^' 

avoit  chaffës  de  cette  même  Pruflfe ,  & 

le  Roi,  animé  par  ces  exemples  ;  jugeoit 

apparemment   qu'il  ëtoit   digne    de   lui 

de  les  chalTer  de  ta  Livonie  :  pour  cela 

il  fallott  ne  par  fecourii  les  Llvoniens  « 

ou   ne  leur  donner  que   des   fecours  ^ 

foibl«s  qu'ils  tie  puflent   empêcher  leur 

ruine ,  pour  tâcher  alors  de  profiter  des 

débris  de  leur  fortune.  Telle  fut  en  effet 

la  marche  que  fuivit  le  Roi  de  Pologne  ; 

ëc  peut- être  même  a  voit-il  déjà  preffenti 

les  difpofitions  de  Kettler ,  lorfqu'il  avoît 

traité  avec  lui  à  Vilna.  ,   - 

Le  Maître  de  Livonie ,   n'ayant  reçu  Amit.po^. 
aucun    fecours    de  la   Pologne  ,   partit  ^^,^,  ■^*X' 
vers  la  St.  Martm  ,  avec  fa  petite  armée, j»^/?.  ss2  * 
par  un  tems  fi  fâcheux  que  l'artilîerJc  Sc'^''^* 
même  la    cavalerie  «voient  peine   d'a- 
vancer ,  &.  fut  camper  prés  de  l'églife  de 
Nugge  à  feize  verftes  de  Derpr,  Ayant 
reçu  un  renforjt  de  troupes-  de  TArçhe-;  ' 

vêché^  conduit  par  le  Duc  de  Mecklen^' 
bourg ,  il  fut  attaquer  les  ennemis  cam«i 
pés  fous  le  canon  de  cette  ville  :  Ta- 
yantage  fut  complet  ;  les  Livoniens  tue* 
yent  beaucoup  de  monde  aux  Mofcovltes,* 
^   firent  plafieurs.jprifonniçrs  d'ittipof* 


..442      ^     W*  î  si  O  I  R  E 
tance.  Si  Kettler  avoit  eu  plus  de  monde , 


WoLr-*  ''  cft  apparent  (Ju'il  auroit  pu  reprendre 

GAHG     Derpt,  ce  .qui  ëtoît  le  but  de  foh  en^ 

Sc^vzBAR,  j,r^p^;fg  .  »,j^-jj,   n'étant  point   en    force 

pour  tenter  un  aflaut,  il  fut  obligé  de 
îe  retirera  fon  camp  de  Nugge,  qu'il 
fut  encore  contraint  d'abandonner  ,  parce 
qu'il  apprit  qu'un  corps  de  Mofcovites  j 
ilouvelîement  arrivé  à  fix  milles  de  Defpt , 
s^etoit  Concéf  té  avec  la  garniforv  dé  cette 
ville  pour  l'envelopper.  De  Nuggè,  le 
RÏaitre  de  Livohîe,  marcha  fur  Lays  , 
place  de  l'Ordre  aux  confins  de  la  "Voi- 
rie ,  dont  les  ennemis  s'étoient  emparé , 
&  il  donna  inutilement 'deux  aiTauts  à 
cette  fortereffe;  qui  coûtèrent  la  vie  i 
^  plufieurs  Commandeurs  &  à.  beaucoup 
d'autres  braves  gens.  Le  fiege  traînant 
M  longueur  &  les  foldats  ne  pouvant 
plus  fupporter  la  rigueur  du  froid  ^  ils  fe 
mutinèrent  &  demanderentrleur  foMe  pu- 
leur  congé; 'Kettler  les  appaifa;  mais 
îl  fallut  abandonner  l'entreprife  ,  pour  les 
éiettre  en  quartier  d'hiver ,  après  qu'en 
eut  conduit  la  groffe  artillerie  à  Fellin. 

^  Le  Czar  avoit  ordonné  de  bien  traiter 
Us  habitans  de  Defpt ,  dans  l'efpérance 
que  les'  autres  ville<$  de  la  'Livonie ,  au* 
Toient  moins  de  répugnance  à  fe  fou- 
^  mettre' à  fa  domination  ,  mais*  voyànç 
que ' ce  moyen   iie  lui  léufliliroit  pas,  il 


ei%oya.:.uac  ffm^niation    à    la  \\[\f^  ae  ^^^ 
RfiHel.sèî  qui,  lie  ..prpdMifit  .  d>utrç^:!.çf|^^ti  ^oi>.  ' 
qiie  <k.o*fajir(5.  uayaijiler  .avcf ,  bf^(»^|^!    6:a*. o 
d'^aivitë  il  àmatre  le5,for{ific;ïtipQlti^ 
le  meilleur  4tat.;  &c   fpju»  lés.  r|[iabiûqs^ 
prirent   part    à   ce   travalK  La  .ville  d& 
Revel  ne   Ce  contenta   pas    de   fe   pré- 
parer à  U  défçnfe,  ell.e  mit  encore  quel*  ^ 
ques  bâtimens  en  mer ,  qi|t  prirent  diflK*^ 
rens  navires  Rufles  ,  quiîfaiioienjtle  co^f». 
merce    dans  les  ports    de    la    Suéde  |     t     . , 
&  attaquèrent  même  iin  navire  Suédois, 
qui  menoit  du  Tel  aux  RufTes  de  Narva»^ 
Le  Gouverneur  de  Wibourg  arrêta ,  ea 
repréfaiilesVy  d/es  marchands  die  Revel  ^ 
qui  ;é|oîf4it  ^îMis  G^te  ville*,  6c  le  Roi 
fit  ,(;roiiE^r  un,  ç^fpidrç'.dans  je  golfe  !,âf 
Finlande  ^pcnn'    prptéger   le   çommere^ 
des  Suédois:  déclarant  au  Maîtr^  de  Li- 
yonie ,  qu'il  ne:  rendrpi^   1^  liberté  w^ 
iparçhands  de  Revel ,  qu'après,  que  çett^ 

jprihewWtn  «néiîij^  .xqu^eljç  .jàevQjt  dpnnf;r 
faîU^&io^i^Ux  patronjs  de^  jf^avirestruiTei^, 
4^1  avoîçû?  é^  pillés  Ï4n>W  }C^te$,  de  ^i 
Suéde.  ^  .    ,  ^ 

j    LevRoi  de  Pologne,  qai  n'avip^t  nulle   Con/ifqjj^ 
envie  d'aider  les  Livoniens ,  malgré  les  xt\^ti^f^ 
Trâîtés  ^rn  âvSrt'  fàîfTavterfe  Mâtritrde^'Pbtoéti.e^^ 
>TOrdf e  êc  l'Arche vêqiie  f  :  a^oih'tf art  à     ^  ^^•' 
"ictût  ât'M^'ttvm  té  àSeS  dé.tcjiiu^s 

T  6 


..-,>  444'       HtâTOiRE     • 

^!^5  les   fûrmaiîtés  poiHbfes,  Le  Ma$M  ée 
^oLw^  tivbnie',  s*t$r6ît  obligé  défaire  ratificf  fou 
CANC   ..rHtUépar'les  Etats  oc  par'tmit  lesCosh- 
SciiuiiÂà/,„-in^^j,^j  quî  ëtoîent  abfens,  &  les  Mi- 
ÂiRres    de    KArchevèque    avoient  con- 
trafté   la  même  obligation ,  au  nom  de 
leur  Maître.  Le  Rot  de  Pologne ,  prefle 
d'avoir  ces   rarrfications .,  envoya  deux 
Mtnîftfes   en  'Lîvonie  ,  dont    les*  pou* 
itiirs  font  d)ités  du  5  janvier  r  560.  Lear 
Ccd,  Toi,  CoVnmîffion  nous  apprend ,  qu*i  V\fMtt^ 
^'«•^  «««•  ccflion    du   Roi   de  Pologne,    TaBcien 
*  Maréchal,  Gàfpar  de  Munfler,  étoit  ren- 

.  tré  en  Livonie ,  où  on  lui  avoît  donné 
la  jouiiTance  d*an  certain  bien  ,  pour 
fôn  entretien  (i);  &' comme  il*  n'éroie 
f\%  fuffifant  /  les  Mîniftceô  dévoient 
tfcma'ndei'  ,  au  nom  de  leur  Maî- 
tre ,  qu'on  lui  affignât  d'autres  biens  i 
eu    qVon   lu!   donnit  un    AipplëmenN 

})Our  pouvoir  vivre  ^  convenabiemeiïTa 
on  état  :  ils  devoierît  aoiffiinfiftèt',  poi^ 
que  lé  Maîtrt  tïé  Uvonîé ,  jôftîfittfan- 
cîcn  Maréchal ,  par  iTn  écrh  public  i 
comme  il  l'aVoî^  promis  au  R^^i  de  Po* 
logne. 
àià.  nmm.      Le  ^Maître  die  Llvonîç  &  les  prrndpaW 

JklJ,  M|f  •    ^^Ml^yiiH    •      ..y !■!■    .      ■   ■■? 


*H?. 


JneppDu  ,  fi  |3|c-U  ^  yp  iK*a  m«   v«ula^  dé^ijût* 


^  DE   LX>aDRÈ  TtUTONiQUE.    445 
OjmmandeQrs. ratifièrent  \e  traité  à  Riga, 
le    i4yàe   février  ,   6é   le   lendemain ,    wq^f"' 
l'Archevêque',  fon  Coadjateur^Ie  Prévôt      cAwa 
de  Riga,  &  flufieurs  Gentilshommes  de  ^^*"^^^ 
TArchevéché,    fe    ratifièrent   également 
^îans  la  même  ville.  Par  le  traité  de  l'Ar- 
cl>cvêque ,   ce   Prélat   avoit   engagé  au 
Roi   les   villes  de   Marierhaufen   &c  de 
Léenvard  ;  mais  Sîgifmond  Augufle  ^  vou- 
lant favorifer  ^on  neveu ,  lui  laiffa  ,  fa 
Vie  durant ,  rufufrwlt  de  cette  dernière 
&   de   fon   territoire,    après  cepe«d^nl 
qu'il  en  eut  pris  une  pofltffiqn  réelle; 
ce  que  rArchevêque  reconnut  paï  un  afte  j^^''*  ""*'* 
du  I  5  janvier ,  fait  également  à  Riga. 

Au  commencement  de  Tannée  ^  Tarmée  Amdt.^agi 
Mofcovite  ,  «^âflTembbdamle  lems  qu'on  ^cldth^^h. 
s'y  attertdoit  le  moins ,  &  fut  meure  le  f^g*4!fi  * 
fiege  devant  Marienbourgtle  Cemnaandeur  '^^*' 
Gafpar  deSibourgyqsi  avoir  eu  l'impru- 
dence de  ne  pas  fe  tenir  prêt  à  tout  évé* 
ment,  ne  tarda  p2^  à  capituler ,  &  le  Maître 
de  Livonk^  en  fut  fi  piqué ,  «qu'il  l'envoya  à 
Kifchholfti ,  où  if  moui^ut  en-  prîfon.  L'Ar- 
chevêché- de  Riga ,  .étant  découvert  par  la 
perte  de  Matienbourg  t{ui  étoit  une  des 
meilieurs  places  de  la  Livonie ,  rien  n'^m-  , 
pécha  les  ennemis  d'y  faire  le  ravage  & 
de  paflc#  ménve  '^fquc  dans  laCouflahde. .;  ,    \ 

Les  aflEai«es:de  la  Livpnie  aUoiiçnt  tbu$  g*^'g«^ 
ks  jours; de  plus  en,piu$  en  décads^WÇ}^  k^L{:aIs^ 


446  Histoire 

il  il  furvtnt  un  incident  qui  ne  pouvok 
^oLP>''    ^"^  ^^^^   I'   P^^^    ^^  cett^,  province. 
oANo     Frëdértc  II  9  Rot  de  Danemarck  •  von* 
SCHoità»,  1^^^  acquérir   la   part  dé   Holftein,  qui 
?â"*J!itfftî*  ^^o'^  appartenir  au  Duc  Magnus  ^  fon 
AmJt.pJg.  ftere  puîné ,  lui  avoii  acheté  en  échange 
*i»^Af.    les  Evéchés   d'OcfcI    &  de  Courlande, 
15^^*     de  Jean  de  Mnnchhaui'en  «   &  TËvêché 
de  IRevel^f  de  Maurice  X^rangeU  Munch« 
baufen   &  "W^rant^el    ayant  vendu  leurs 
Evéchés  i  un    Prince   Luthérien ,    ainfi 
qu'eux  «  fe  fauverent  avec  leur  argent. 
Le  Duc  Magnus  débarqua  vers  les  Pâques, 
à  rifle  d'Oefel ,  6c  s'empara  du  Bailliage 
de  Sonnenbourg^  qui  appartenoit  à  l'Or- 
dre. On  peut  juger  de  quel  œil  Kettler 
\  vit  ce  procédé  ;  mais  il  fallut  plier  g  dans 
la   crainte    d'ajouter    encore   la   guerre 
civile  i  tous  les  maux  dont  la  Livonie 
étoit   accablée  ;    &c   TafFaire   fe   termina 
par  un  accommodement ,  entièrement  à 
l'avantage  de- Magnus,   qui  .fol  conclu 
le  6  d'août,  :à  Neup^nau ^ où  te  Duc^ 
l'Arohevéqne  de  Riga.>fi|[  tan  Ctedjueeur 
s*étoient  rendus  avec  le  Maître  de.  U*» 
vonie.  **    .       • 

Armdt.pâg.  Kettler  s'étoit  porté  d'autant  pltt^jA' 
^jdtbHjch.  '^"^^"^  ^  s'accommoder  avec  le  Duc  de 
r^^r  s^  ^  Hoiftein  ,  que  lé  centre  de  la.  Livonie, 
^*'  '.  étoit  alors  '  eii  «proie  >aux  plus  grands 
...  .    7.  n^auxi  Vers  la ^ Pentecôte  1,  une  iar.née 


DE  l'Ordre  Teïutonique.  44*^ 
de   1 6000  Mofcovîtes ,  étoit  emtréc  dans^  xxxvil 
la  HarHe,  dû   elle  mit  tout  à  fêu  &  à     \{goLr^ 
fàhg ,  &  détruifit  le  château  de  Fègfcuer  4     ^^^^ 
qui-  appartènoit   à  rtyêché   de  ^Revel.  ^•**'*'^** 
Suivant  la  relation  que  fit  à  la  Diète  dé -^p-  ^'"^' 
TEmpire ,  un    Ambaflfadeur  du  Duc  dé  %^'féll  ^ 
Pomérànie,   qui   avoit   été    envoyé- en 
Livonie  CO»  le  corps  de   Moicovîtes, 
qui   ravageoit  la  Harrie ,  n'étoit  qu'une 
Gtvifion  d'une  armée  de  plus  de   looooo' 
hommes ,   qui   s*étoît  partagée  en   trois 
corps  commandés  par  autant  de  Généraux, 
à  qui  le  Czar  avoit  défendu  de  reparoitre 
à   Moskov  ,  avant  qu'ils  euflent  fournil 
ou  entié/erlaenrdétruit  la  Livonie.  Comme 
on  ne  recevoit  aucun  fecours  de  la  Po- 
logne y  mafgré  IjBs  traités ,  il  étoit  împo(i 
fib]e  deréfifter   à   un    pareil    torrent   : 
dépendant  le  Maréchal ,  Phili4)pe  Schal 
de  Bell ,  6c  quelques-uns  des  principaux 


(i)  Nous  ^vont  vu,  €0  1557 1  qu«  c'étbfent  fei 
Affibaffadttirs  de  Ferdinand,  Roi  4es -Komain»^  6c 
^ès  pues   de  PoroccaDÎCj    qui   avotent    ménagé ^U 

pauVmrele  Maître  de  livonie ,  l'Archevê4ue  delLigt 
Se  la  Pologne»  iyarce  que  ces  Ducs  avoicnt  é<£ 
%ommés  Comminraires  par  l'Empire,  peut  trtanger 
cette  affAÎrc}  de  il  eft  prol^able  que  les  mêmes  Ducs 
de'  Ponérànie  j  tTotent  encore  été  chargés  de  s'em^- 
fl^yer ,  ppur  trouver^  quelque  remède  aui  maux  de 
la*  Ltirnniè  ^  c^  oui  tVoît  été  caûfe' qu'ils  y  avotent 
«envoyé  dés  Mlotftrei  »  dont  un  qui  étoit  de  •recottr% 
i^néoit  3.compte^â  .l*£iDftfe  <U   U  ^tuitioo  de  ce 

ttalhtyrciix  pàyi* 


448  HISTOIRE 

!  Commandeurs  s'étolent  mis  h  la  tête 
xxxvif.  dVnvîran  700  chevaux  tirés  de  divcifes 
qahÔ  garnirons  »  plutôt  pour  obferver  les  en* 
^KVfiAftr  nemîs  que  pour  les  combattre.  Pendant 
que  Kettler  faifoît  Ton  accord  à  Pernau 
avec  le  Duc  de  Holftein  »  le  Maréchal 
étoit  campé  près  d^Ermés  ,  pUce  de 
l'Ordre,  au  centre  de  la  Ltvonie.  Un 
corps  d'ennemis  s'étant  approché  ^  le. 
Maréchal  jugea  à  propos  de  l'attaquer  ; 
les  Mofcovites  plièrent  &  furent  pour* 
fuivis  chaudement  par  les  Liy:oniens  ^  qui 
leur  tuèrent  beaucoup  de  monde,  mais 
qui  tombèrent  dans  le  piège  qu'on  leur 
avoit  tendu*  Un  autre  corps  de  Mofça- 
vites,vint  envelopper  les  Chevaliers  de 
Livonie,  qui  firent  des  efforts  inutiles  ; 
prefque  tous  refterent  fur  le  carreau  ;  les 
autres  furent  faits  prifonniers  ^  &c  il  n'en 
échappa  que  cinq  de  cette  boucherie.  Le 
Maréchal  de  Livonie  fut  pris ,  mais  il  étoit 
fi  grièvement  bleifé,  dit  Tauteur  de  la 
relation  dont  nous  avons  parlé,  qu'on 
croit  qu'il  moufut  le  lendemain.  11  ne 
paroic  cependant  pas  que  ta  bleflFure  du 
Maréchal  ait  été  fi  grave  ;  car  les  écri« 
vams  de  la  Livonie,  rapportent  qu'il  fur 
inené  à  Moskov  avec  Werner,  fon  frère, 
Commandeur  de  Goldingen,  Henri  de 
Galen,  Avoué  de  Baii^ke  »  Chriâoptie  àm 
Sibaurg ,  Avx>ué  de  Catulov ,  on  Gentil- 


xxxviu 


»E  L*Oïl»RÊ  TEUTONIQUE.  44^ 
hùmmt^dei^  Archevêché  de  Riga,  nommé 
Reinhold  Sàfle,  &  quelques  autres  pn*    \|^OLr- 
foimiers.  Jamais  en  rie  vit  de  barbarie     gang 
fcmblable  à  celle  qu'on  exerça  contre  5«»^"^»» 
les  malheureux  Chevaliers  de  l'Ordre , 
qui  fufent  menés  à  Moskov.  Les  écrU  ^2*M^lSl 
vains  de  la  Liv^nie  ^  rapportent  (qu?ils 
périrent*  dans^  les  fuppiices ,  mais  ils  ne 
s'accotdent   paa^  fur   le  genre ^  les  uns. 
difant'  qu'ils  furent  tués  à  coups  de  mai» 
Aie  1^  &  tes  autres  qu'ils  eurent  la  tête 
tranchée  y  après  avoir  été  chaffés  nuds. 
à'>  >coup  de  fouet  5  parmi  les  rues   de  • 
Moskôv  :  leurs  corps  refterent  expofés 
aux  bétes  y  jufqu'à  ce  que  quelques  per»  " 
ibnnes  charitables  leur  donnèrent  la  fé» 
pulture.  On  dit  cependant  que  le  Czar ,: 
touché  de  l'attachement  que  le  Maréchal 
témoigna- pour  fa  religion,  lui  envoya  f<a 
grâce  9    ntm  qu'elle  n'arriva  qu'après 
que  l'exétulion  étoit  achevée.  Nous  «ne: 
ferons  pas  de  réflexions  fur  cet  excès<) 
de  barbarie,  dont  heureufemeht ^du  ne 
peut    plus   voir    d'exemple  ,   que   dani 
quelques  hordes  des  nations  les^fjus  ffîitt*.- 
vages.    La   fleur   des    Chevaliers   de   la 
LtvonteÎT^érît  jTi'faffewc  d'Ermésy  &  1er 
ÇpmmsKldctirs  qui^fwjreat  fi  inhupiaîne-* 
ment' traitiéi k Mosko v ^étoient  les  merU  1 
leuri^hétes  de  rprdrc;  aûffi  c^.événèmeht- 
fat*ii  rangé  au  nombre  des  pl^s  malr 


4fO       .  H  I  »  T  t>  I  «  1 

■  heoreux  jqtie    k  Uvonie.  eûj    cfloyés 

^Lf^  P«nda«t  cetre  guérie  (  I  >       '. 

GAM«         Le  fiege  ée  Fù^l'm  9  iUt  la  £iîte  à^  l'a- 

crnisiA».  yj|,jç3g^  qyg  i^  Mofcovkcs  ^voicat  rem* 

Sitgt  dt  porte  i  Ermés  :  ils  fireot  un  feu  fi  épou< 

eJÏÏliJit'  vantable  fur  cette  ptrite  vUJe,  qu'e^  fiea 

né  a  Mos-  de  tems  elle  fut. réduite >en  cendies»  à 

^^^'     ^    la  refcrve  de  cinq  maifon».  Forfteaiberg, 

ZS7.  laacien  Maître  de  Livome»   qtti   avoir 

F^fi^Tr*  ^*^'^  ^^^^^  P^^^  '  P^**  ^*  retraite ,  dé- 
/«^'   '       fendit  le  château  ^  avec  Tes  gem  &  une 
15^0.     compagnie  de  foldats  Allemands,  pen- 
dant qaatreiemainci»  ^:ilai»rQ^it  déf^oila 
plus  long- tems  cette  excellente!  fprierefle» 
fans  U .  trahilon  de  fet   foldatSr;  c^r.  il 
av^it  ta  fàus  grande  partie  de  la  groff^ 
artiltécie  de  TOrdre ,  qu'on  y^oij^^  con* 
âuiie,  après  le  fiege  de  Lays,  &  il  ne. 
tnanquoit  ni  de  yivfl^i,iil  de^muiisidieiiift: 
Lôroklats.,.  voulant  piUff  lei  ^eff^^  de 
Fiipfiettberg , vaufii  bien  jque  ee»X  d'upe 
quantité    de  ?.gens  •  qui   av^ijini:  réfugié 
dans  cet.  afyle  ^  ce  qu'ils  avoient  de  plus 
précieux^,  ;fe  nsùtineient  Se  detmiidereM 
ce  qui  lefir  ^tek  d&ide.  leur  (bide»  Furr<p 
•        '     îi  :   •.    .!..»        !»    :  rj.ï    rJ     ,'-s. 
i"        ■   c'^J''    .'.' i»  ^"'''!    1'   ;  !!l!»'cj 'jVî>v^'." 

\t)  Leshi^orteas  rif  Tobipas  dUcçVri!lW*f*éîr6'qar 

le  a  tout,  ÔC'  Acadc  mtriip»  Ç^»  lour  4*  U  «|l«g;  ^ 
dclaioe,  le  cài«imeneem%nc' du  uegè  de  FelnnV^ur 
n*t^t  ttctt'?^u*aptè*:  U  Miîûl^  'd'Kîm:«.       .  *    II-:  ui 


DE  l'Ordre  Texh'CNïque.  '451 

l^nberg  offrit  àe  leur  .  donner  de  la 
vaiffelle,  en  attendant  qu^on  pût  lfi5>  ^i^oJf/* 
payer  en  argent  monnayé;  mais  ces  traî-»  ©akg 
très ,  voulant  s^emparer  de  toiâs  les  effets  ^**^*^''** 
qui  étoient  dans  le  châteaux,  offrirent  '^ 
aux  ennemis  de  Te  rendre  ^  fi.  on  voulok 
l^s  laifler  fortir  avec  leurs  bagages*  Lès^ 
RuiTes  y  confentirenti' ma?s^  quand  ili 
virent  que  ces  n>iférable^  avoîent  pillé 
tous  les  effets  du  château,  ils  les  dépouil** 
lerent  à  leur  tour,  &  les  renvoyèrent 
prelque  nnds  à  Riga  ,  où  KettJer  ea 
ûi  pendre  une  partie*  L'Ordre  :  perdit 
ainii  par  trahifon'la  meilleure  de  iei* 
places  1$:  prefque  toute  fa  greffe,  artil**. 
lerie,  Furilenberg  Se  to^  ceux  qt)i  n'a* 
voient  pas  ;tretnpé  dan«  la  conlpinationV 
furent  menés  â  Mosko\(^ ,  &c  on.  les  fît 
promener  dans  les  rues  de  celte  graddfi 
ville,  pour  les  dpnner  en  fpeôack.ai* 
peuple.  Les  Kans  d'Aflracan  &.  de  Kd«» 
fan  ^  .qui  étokm  encore  dans  les  fer&jiili 
Cz^p,  furent  témoins  de  ce  Tpeél^çle, 
qui  leur  rappella  celui  dont  ils  avoierH? 
été  Jes  a^eurs.  Quand  Fkjfdenberg  $c 
les  autres  Allemands  pafferent  près  de  , 
Tendroit  oit  iki:étoient.,  onrdit  qM'un.dÏQ; 
cef  Ptîuces  çracjià  fur  eux  ,  en  s^écriant*;? 
Chiens  d'Allemaiid^f  ^  vous,  avez  bieii 
, mérité  le  fort  que  vous  éprouvez!  C*eft 
vous  qui  avez  fourni  aux  Mofcavites  lei 


459  •  Histoire 
verges  dont  ils  nous  ont  battus  «  &  il 
Voir-^.'  eft  bien  jufte  que  vous  en  reflentiez 
OAMo  aufli  les  coups.  Perfonne  n*avoit  moins 
ïcavsiAA.  jjj^jj^^  ççj  reproches ,  que  les  Chevaliers 
'Teutoniques  ;  mais  ce  Prince  avoit  raifon^ 
en  l'adreflant  aui  Allemands  en  général. 
C'iétott  de  leur  nation  que  le  Czar, 
&  fon  père,  avoient  tiré  la  plupart  des 
Officiers  qui  avoient  dreffé  leurs  troupes , 
&  qui  leur  avoient  appris  Tufage  de  Tar- 
tillerie  &  des  armes  4  feu  :  &  c*étoient 
les  marchands  des  villes  Anféatiques  d'AU 
lemagne,  qui  leur  avoient  fourni  une 
partie  des  armes  &  'des  munitions  de 
guerre»  dont  ils  sVtoient  fervi  pour  la 
conquête  d'Aftracan  Se  de  Kafan ,  & 
qu'ils  employoient  à  la  deftruâton  de  la 
Lîvonie.  Furftenberg,  ayant  fervi-  de 
fpeâacle  k  une  populace  infolente^  fut 
conduit  au  château  de  Lubin,  où  il  paroit 
qu'il  ne  fut  pas  mal  traité  (  i  )• 

mmmmmlÊÊmm0mtmmm^kmÊtmamm^      i t 

<t)  t'tnccdou  q«e  nous  yenoni  4%  rapponer« 
tft  ûtU  d«  Véuioc ,  4MÎ  l*a  prtf*  de  Rafsow.  Aztiit 
n'en  parlt  pat«  U  cherche  au  contraire  i  excufer 
Ut  Miafcovitei  dUint  um  longat  note  (p«^.  257)« 
Si  Ton  confulre  te  mémoire  dt  rAmhâfladear  de 
Fomérania ,    dont    noot    avoni  parlée  le '^oi    petu 

Fiker  pour  aathenttqac  «  on  fera  conraincii  et 
escrima  crttaaxé  avec  laquelle  !«f  MofcOTttet  oae 
ffa)c4  let  iivonîtni  r  mat«  cela  qe  réiaillii  pa»  furies 
Raflet  d*attîoard'hui.  tloa  ancêcrca  ort  aufli  été  des 
l)arhares  i  toute  la  dîffiérence  qo'il  y  a  de  noua  aux 
Mofcovites ,  c*eil  que  «  par  circortftan:e  ^  nos  pern 
U  fout  civiliCéf  àvMC  les  Uuri« 


DE  l^Ordre  Teutokique*   45J 
AfTîès   avoir  mis    une.  forte  garnifon' 
dans  Fellin,    les  Mofcoviies  qui,   félon   ^oltÎ' 
toute  apparence  y.  s'etoient  réunis   pour     gan« 
faire  le  fiege  de  celte  place,  partagèrent  ^^«"^*^*« 
Iv^ur  armée  en  trois  diviiions  ;  &   Vunt  ^""'  ^*  ^* 
d'elles  marcha  fur  Wolmar  6c  fur  Wen^  ^**K*»«or4 
den ,  eu   faîfanc  un  ravage   épouvanta-  p^b-  3^9  ^ 
ble  z  lorfqu*clIe  fut  à  portée   de   cette  ^^^^^.^^^ 
première  ville ,  la  garnifon  ôc  les  habi*  ^s9  &  fiu 
tans  firent  une    Tortie,  pour    tâcher    de     ^5^^ 
reprendre    le    bétail    que    les    ennemis 
avoient  enlevé;  mais. elle  fut  des    plus 
malheureufes;  car  ils  ne  tardèrent  pas  i 
être  enveloppés    de   toute  part,  &  fu» 
rent  menés  en  efclavage  à  Moskov«  \Jnt 
autre  diviiion^  menant  avec  elle  la  grofle 
artillerie,  fut  mettre  le  fiege  devant. Wit- 
tenftein.  Les  ennemis   firent   un  feu  fi 
terrible ,  qu*ayant  fait  une  brèche  con» 
fidérable,  ils  coururent   à  l'afTaut;  mais 
ils  trouvèrent  un  rempart  plus  fort  que 
le  premier  dans  la  valeur  du  Comman* 
deur  Gafpar  d'Qldenbock  , .  qui  les  re* 
poulTa  &  trouva  le  jîioyen.de  réparer  1^ 
brèche.  Quoique  et,  brave  Commandeur 
n'eût  qu'une  poignée  de  monde ,  il  dér 
fendit  fi  bien  cette  place,  que  le^  ennemis 
furent  obligés  d'abandonner  Tentreprife  » 
après  un  fiege  de  cinq  (emaines.  Si  tous 
les  Commandans  des  pUcçs  de  la,  U«! 
vonie  >   s'étoient    cpndMÛs.  çoinm&.cei 


454  H  I  5  T  o  I  R  fi 

brave  homme ,  les  progrès  des  Mofco« 
Wôt^/'  ^^^•^  aiiroient    été   moins    r^îdes  ,   & 
GAN(^     leurs  efforts  atfroient   été  peut- erre  inu« 

fiCHvman.  I51es.  La  troifieme  divifion  des  Ruffes , 
entra  dans  la  Wikîe  »  &  Magntis ,  Duc 
de  HoMem,  ne  fe  croyant  pas  en  (û*- 
reté  à  Hapfel ,  n'eut  rien  de  plus  preiTé 
que  de  s'embarquer  pour  Pifle  d'OefcL 
La  fuite  de  ce  Prince ,  détrompa  le 
{peuple  qui  croyoît.  Air  quelques  bruits 
vagues  ,  que  l'Ambaifadeur  de  Diine« 
marck  à  Moskoy  «  avort  ménagé  la 
paix  de  Magnus  avec  le  Czar,  &  que 
par  conféquent  Cette  partie  de  rtvêché 
ii*Oefel ,  n'avoit  rien  à  craindre  de  l*en*- 

'  tiemi.  Les  kabitans   de  la  Hàrrie ,  ayant 

conduit  leurs  troapeaux  &  réfugté  leurs 
%neil(eurs  eifets  dans  l'a  Wikie,  (ur  cette 
^uffe  perfuâfion ,  les 'Mofco vîtes  n^eurem 
i}ue  plus  ée  facilité  à  s*en  emparer.  Les 
ennemis  enlevèrent  une  quantité  d-ha^ 
iHtans  de  (a  Wikie,  pour  les  envojrer 
à  Mt^flco^ ,  &  traitèrent  cette  Province 
«cntoVe  p1«^  mai  que  les  autres  ^  pour  fe 
Venger  ,  difoîent*ils ,  de  ce  que  Magm» 
^toît  trouva  avec  4e  Maître  deLivonie 
è  Piïi'nau  ,  pour  concerter  les  moyens  de 
teilr  liuite. 

Après  ^voif  dévaflé  la- Wikie,  cette 
^t-vifion  de  l**âfmée  Mofcovi  te;,  mâîdia  fw 
^^  t  &  Alt  caniper  â  Harke  »  gui  n'«o 


DE  L'Oaj>RE  Teutonïxîue.   455 

eft  éldigné  que  de  deux  milles.  Toat.Je . 

monde  prit  les  larmes  dans  la  ville  ,  6c    wo*  "' 

un  torps  dÉ'tavâlerîe  &  4'iwfahterï*  a*èc  **"*^**' 
«a  feifloo,  pouralter  mit^Mt  lesRufleit. 
<A  là  f^<^nte  'du  )ôBt ,  la  «avalerîe  tom^ 
m  je  d^cfteiMnt  «jtli  gaïdbit  le  ^ 
5hn  ,-  fit  quelques  ^ifoaniere ,  &  reprit 
1>l«fieur$   tnilliers   de  béws   à    oïfiies,.; 
inats  leor  èntreprifc  avèit  èë  mal  CMkL 
«ertée^  la  càvilérie  avok  devancé  l'in- 
fantene  ■qui  fut véît  avec  le  canon  :  ainfi 
Je  grtti  de  l'ariit^e  R  uffe  tom  ba  for  cette 
<aval«rie  avant  qu'elle  pôr  être  aidée  pat     . 
Jés  gens  de  pied,  tes  nus  &  les  autr« 
fuwnt  fort  rtaki-airés,  &  ceux  de  Rev^l 
y  per<«reht  uiVe  qn?orité  d'hommeé  8c:    .i  ■  - 
Teur^ârtïllerfe.  VUrMie  MoJttôvitè  mai*l»     ••  '  ' 
■enfefrè;  fur  Wilfléhftèln ,  dbrtfiwte  avons  '"  .'.  „  i 
yô-^H?une  atitft  dîvHIbh  iftÈToît  alots  fe        : . 
•fiege.-  Le«  provinces   de   Hânie  &    de 
^Wi|fie>  délivrées  <le  h  prétiAieè  des  «n- 
•èetniï',  i^*ftti  fiirknt  pas  plut  trartqtli4l«s. 
•pàdr  cela;  Des  ^àyéns  «ft  révoltewftt^. , .    ^■• 
'contre  le»  "Seignétt« i'.'fjtiétttïdant^ ^iit'Hs       ,  •  '< 
Tt'eiï  Hftevoîènft'ipas  «trt  |i«»eaiort :pro-i  =.4    .' ., 

frtîèàiïée  athc  <*ht  ^ife(  tetii'  payeiirt»,         •  >- 
*|ue;  pwfqu'îls  Vavèiètti  pu  )«s  ^. 
ranttr  ilès  incùrlfeni  dès  Rtfflfesj  il  étcftt 
-jiiftê;  qiJ%' BnJïtflTélli    âlftanehi».' "Dts 


45^         Histoire 
'  ils  fe  mirent  à  piller  les  châteaux ,  Se 
"woiîrV*  maffacrerent   plufieurs  Seigneurs.   Après 
6AH6     cet  éclat  ,  ils   invitèrent  le.  peuple  de 
**^*»^'-ReYeU  i  fe  joindre    à  eux;  mais    le 
Sénat  9  pour  tome  réponfe.,  les  exhorta 
à  rentrer   dans  le  devoir.  Les  pay&ns^ 
enhardis  par  leurs  premiers  fuccès,  fu« 
'rem  inveftir  le  château  de  Lode ,  où  une 
grande  quantité  de  Nobleffe  s'étoit  ren- 
.4tte  ;  mais  Chriftophe  de  Munchhaufen  , 
..ylAt  leur  tomber  fur  le.s  bras^,  av^c  quel* 
ques   troupes  ;  la   multitude  fut  bientôt 
difiipée  ,    &c   quelques*uns   des  chefs  » 
qu'on  fit  prifonniers ,  furent  punis  comme 
ils  le  méritoienr.   Cet  exemple  elTraya 
les  autres ,  &  tout  rentra  dans  Tordre. 
iProîit  de  ,  LeS'  affaires  àe%  Chevaliers  Teutoni* 
Négocii-    ^^^  «mpiroient  tous  1er  jour$,  &  le  per- 
Moi.       .  fide  KettJen  cherchait»  depuis  long-teins  » 
1^60.     le  moyen  de  tir^r  parti  des  circonftances; 
comme  on  le  voit   par   un  compromis 
'^rfiiir.   qu'il    avoit  (ait   à  Rig^,   le  5   du  mois 
^fj^J^^J^  d*avril ,    avec    quelques    Commandeurs 
y<if«i59^qui  lui  reiTembloient  :  iLsétpieiit   con« 
^*&\bharjy:  venus  qu'on  demande^oît  ,,du  fécçffts  à 
pag.  ia2&.ioutes  le^PiiiAfancfs^voifi^ef-^  I¥^^^F.^^* 
*'^'  cher,  de  fauver  l'Ordre  $ç  la'  Uvoiiie;   . 

.  &  qw  ,  fi  on  ç'enobte^çit  pas ,  il  fe- 
foit  libre  à  Kettler^di^  fe  marier  &.de 
lendre    la ,  U voniej  :^ne  ^.principauté  fé* 
.  çulkre  ^  béif^ditaîrej  ^^n  ept^^idùque 

les 


DE  l^Ordre'  Teutôniquë.  4gi 
les  Commandeurs  9  qui  voudroiènt  Cuivre 
cet   exemple  ^  poiféderoient   auflî  leurs  ^^^pî' 
Commanderies  hérëditaircment ,  &  qu'on      gaho 
donneroit  d'autres   établiiTemens  à  ceux  ^^«v*»^*« 
dont  les  Commanderies  ëtoient  entre  les 
mains  des  ennemis  rilëtoit  encotef  ftî«^ 
pulé  que^  fi  on  ëtbit  obligé  de  h  fôu- 
anettre  à'qiielqùe  PuifTaneei  ce  feroît  â 
]à  Pologne.  Kettler ,  qui  avoit  déjà  apof- 
taiîé  fecrétementi   comme  on  en  peut 
îuger   par  cet   accord ,  avolt  apparem- 
ment (es  ralCôns,  pour,  donner  la  préfé» 
rence  au  Roi  de  Pologne,  quoique  Ca- 
tholique, fur  les  Rois  de  Suéde  &c  de 
Danemarck ,  qui  étotent  Luthériens  ;  ce 
<]ui   perfuade  qu^il  étoit  afliiré  que   Si- 
gifmond   Âugufte,  loin   de  s'oppofer  i 
'  fes  projets ,  étoit  difpofé  à  les  faire  réuflir. 
Effeâiv^ment   ce  Monarque  ne  défiroit 
qnié  là  ruine  entière  des  Livonieni,  pour 
les  obliger  de  Ye  donner  à  lui^  aux  con- 
ditions  qu'il    voudrbit    leur    prefcrire  ; 
mais  ii^  (entoit  bien  qu'il  falloît  partager 
leurs  dépouilles  avec  Kettler,  pour  Tem- 
péclier  de  (é  donter  atec  tous  fcs  états , 
à  la  Suéde  au  au  Danemarck ,  qulavoieac 
déjà  mantfeilé  leUri/projets  fur  la  livo- 
ïùe*  Si  le  Roi  aVQÎ;  donné  dù.fecours' 
aux  Livoniens.,  comme  il  s^  étoit  obligé^ 
par  le  traité,  les  progrès  des  Mofco vîtes 
auroient  pu.  être  zuêiés^  &c  la  proiç 

Tome  nu.  y 


4j%  Histoire. 

quli  fe   propofoit  de    faifir»  aurolc  été 

^VocrV*  pltts^i^pîc»  ui^i^  ^^^^  il  aurokécédan- 
oa*«c    gercux  que  les  Lîvoniens  ne  lui  échap* 

SciiuMAR.  paOcnt  ;  ainfi  il  valoir  mieux  ne  pas  re- 
tarder leur  ruioe  »  &  réferver  tomes  (es 
forces.^  pour  £siire  téie  aux  Mofeovîtes^ 
apfèi  U  confommation  de   fe$  projets. 
Telle  étoit   Todieufe  politique  .  de  SigiA 
mond  Augufte  ,  dont  il  eft  aifé  de  juger 
par  fa  conduite,  U  Tembloit  ^e  le  Roi 
devoit  au  moins  envoyer  des  garnifoas 
dans  les  places  qui  lui  avoicat  été  enga- 
gées ;  mais  il  lui  fuffiroit  d'avoir  .acquis 
un  droit   fur  ces  villes  ^  qu'il  fe  propo- 
foit de  faire  valoir ,  quand  il  en  feroit 
tems  ;  &  il  ne  vouloit  point  encore  fe 
démafquer  vis-à-vis  des  Mofcovites.  Quand 
(es   Ambafladeurs  étoient   retournés   de 
Riga^  au  mois  de  février  »  où  ils  ^étoient 
venus   recevoir    la  ratification  du  traité 
de  Vibiat  Ke^tler  les  avoir  fait  accom* 
pfigner  par   Salomon  Henning ,  qui  fut 
reçu  affez  froidement  par  le  Roi  f  lorf- 
qu'il  lui  parla  d'envoyer  des  troupes  en 
Livonie  (i)«  A  la  fin^  SigiânQod  Au- 

m  Heimini  étolt  ni  à  VttnAr  ca  Sasc;  c'Mc 
lia  zéU  Luthérien  qui.i*étoit  atttcbé  à  Kcttlet  8c 
qoî  a  fait  £brtane  i  fon  fttrlct  ;  il  éfît  un  habile 
Ttégociattar,  fat  le  guide  dt  Kcttler  tast  qv^lvéceti 
il  a  écrie  une  diconiqse  de^Lironte  &  de  Coor- 
lande  ;  nais  cet  ouvrage  èft  exirêmemenr  rare. 
Gadtb*  Akhanélumg  ^0n  livUnd  gefiJùphtfçàrukr, 


Df-  l'Ordre  Teutonique.  459 
gufte  renvoya   Henning ,  &  le    fi(  ac-  ' 
comptgner  par    Philippe   PodnieVski  ,  ^^^^^^ 
Vice- Chancelier  de  Lithuanie  :  quand  le     gang 
Miniftre  Polonois  fur  arrivé  à  Selbourg ,  ,^«^^*^*''* 
il  propofa  d'envoyer  ^e^  garnifons  Polo*  <'«'^«^î'A*« 
noifes  dans  les  principales  villes  de  la^^  ' 
Lîvonte ,  qui  n'a  voient  pas  été  engagées 
h  la  Pologne.   Comme  on  voyoit  que 
les  Polonois  n'agiflbient   pas  de   bonne 
foi ,  le  Miniftre  eut  beau  afluf er  que  fén 
Maître  n'entendoit  pas  de  s'arroger  par^- 
lày  aucun  droit  fur  la  Livonie,  &  que 
Je«  garnirons  Polohoifes  évacueroient  cei 
places  à rifTue  de  la  guerre,  on  en  conçut 
des  juftes  foupçons ,  Se  la  ville  de  Riga  , 
entre  autres ,  refufa  obftinëment  de  re- 
cevoir lès  Polonois.  En  tergiverfant ,    le 
Roi  gagnoit  toujours  quelque  chofe  fur 
las  Liv^iens;  car  Kettler  fe  vit  fi  prefTé 
par  les  foldats  étrangers  qui  demandoient 
leurfûlde  ^  que  ,  pour  les  appai^er ,  il  fut 
contraint   de   lui    engager   Goldingen  , 
Hafenpot ,  Durben   &  Windav  ,  forte* 
retfes  de  la  Couriande,   pour  la  fomme 
iiK)dique  de  Koooo  florins.  Qu^on  jette 
un  coup-d'œil  fur  la  carte  de  la  Livo* 
nie  9  on  verra  de  quelle  importance  étoit 
cetie  acquifition  (  car  c'efi  le  nom  de  la 
x^ofé  )    d'autant  que   Windau  étoit  un 
desi  meilleurs  ports  de  la  Courlande.  C'é- 
toit  bien  abuler  de  Textrémité  oà   les 

V  z 


460     r    Histoire 

' —  Chevaliers  de  Livonie  étoient  réduits  , 

^WoLF-^  psi'ce  qu^iU  n'avoient  pas  été  fecourus  , 
CANG    comme  iU  auroient   dû  l'éire  :  auffi   ne 

Sçttu*»A».  f;,ii,0n  ce  qui  doit  le  plus  étonner ,  oa 
de  rencontrer  tant  de  bafiefle  dans  un 
Souverain ,  ou  de  voir  qu*il  y  a  un  fi 
grand  nombte  d  amcs  viles  &  cbrrem* 
pues  9^ qui  ne  fe  laflfMt  pas  de  louer  de 
pareils  Piinces  de  leur  vivant! 

Le  Roi  de  Pologne»  jugeant  que  la 
Livonie  étoit  aflèz  réduite  pour  ne  pou- 
voir lui  échapper,  prit  le  prétexte  du 
tems  qu'on  perdoit  par  l'envoi  des  Mi- 
nières réciproques  ^  pour  n)mmer  un 
CommiiTaire  9  avec  des  pleins-pouvoirs  » 
afin  d'agir  îc  de  traiter  avec  les  Livo- 
iiiens,  félon  les  circonfiances.  Ce  fut 
le  Duc  Nicolas  de  Radziwil  ,  Grand- 
Maréchal  de  Lithuanie,  qui  fut  ^argé 
CoJ,  Fol.  de  cette  commiflion    (!)•  La  lettre  de 

^ajloj^f'  créance,  adreffée  à  l'Archevêque  de  Ri- 
ga  9  &C  Tes  pleins-pouvoirs  font  datés  de 
Vilna  ,  le  )  de  juin  de  l'an  156a.  Dans 
ce  dernier  aâe»  le  Roi  reconnoit  qu^il 
eu  obligé  par.  les  traités  de  fecourir  les 


^1)  C«  Pfinrff  ftoîc  probaMcmeat ,  ou  bfaii>frete« 
ou  beau>nsveu  du  Rot  de  Pologoe  •  dontU  fccoad« 
f;:rine  étoic  B^rbe  Radziwil;  mariage  cjui  avoic  oc- 
cifionn^  de  graads  murii.ttrcs  lu  cgaiiucncemeoc  de 


DE   L^ORDRp  TEUtONIQUE.    461 
Lîvonîenç',  &'il  )«gc  qu*il  ett    bientôt 
tcms  de  joindre  (es  armes  aux  leurs  ^  &  ^^^^^' 
de   fonger  à  la  dëfenfe  des   places  qui     gang 
ëtoîent'en  danger.  Cëtoit  te   j  de  juin  ^®»*""^*- 
de  Tan  1^60,  que  Sigifmônd   Augufte 

.parfoit  ainfi,  &  lés  traités  du  Maître  de 
Livonie  &  de  TArchevéque  de  Riga 
avec  la  Pologne  ,  avoîenr  été  feit*  fe 
31  août  &  le  15  feptembre  de  l*artn$e 
précédente  ;  ainfi  nous  n'avons  rien  ha« 
iardé  dans  ce  que  nous  avons  dit  "  dU 
Roi  de  Pologne.  'î 

Lançon. de  penfer  des  Suédois  à  l'é-  leiSuMofi 

^ard  des  Livbniens ,  n'étoît  pas  plus  dé-  jii"^^,*^;^  * 
fintéreffée   que   celle   des   Polonoîs.  ï>  de  u  LiVo- 
Roi  Guftave  défiroit  d'acquérir  la  Lîvd-  "'•• 
nie  ;  maïs  fon  âge  lui  faîfoît  craitidre  de  3^^"'''  '' 
it  commettre   avec   la  Ruffie  ,  ainfi  il  GaJtWcii. 
falloit  empêcher  que  les   Lîvonîens  ne '''^' ^^' 
fe  donnaient  à  quelqtie  autre  PûîfTance , 
&  ne  leur  donner  que  des  fecours  qui 
ne  pulTent  pas  le  compromettre;  &  fi 
dans  la  fuite  ils  en  demandoient  de  plus 
grands,  il   falloit   les  leur   faire  acheter 
par  desfacrîfices  qui  donnaflfent'des  droits 
â  la  Suéde  fur  leur  pays.  Voilà ^,  parOl^ 
il,  quel  étoît  le  fyftéme  de  la  Cour  de 
Stockholm,  Guftavé  envoya  dés  AmbaT- 
fadeurs  aux  Etats ,  pour  engager  les  Li- 
vonîens  â   léfifter  aux   Mofcovites  &  à 
ne  point   fe  laifTcr   féduire  par  les  pro- 

Vj 


4^1  H  I  8  t  O  I  R  E 

xxxvn  '^^^^^  ^  Danemarck,  mats  k  reficr  feir* 
l/o\t-  *  inçs  dans  robéiffance  qalls  dévoient  au 
t^™*«  Maître  de  Livonie  ;  leur  alTuranr  qu'il 
ne  permettroit  pas  qu  pne  Puiibnce  étran- 
gère s'enppaiât  de  leur  pays.  Lies  Ambaf- 
iadeurs ,  ^ui  éroîent  débarqués  i  Rcvel  » 
promirent  Jiuk  habitàns  de  leur  fournir 
iies  nvunitions  de  guerre  &  de  bbuche.^ 
s'ils  ëtoient  aâiëgés  par  les  Mofcovites, 
&  leur  permirent  d'envoyer  leurs  fem- 
:ihes  &:  leurs  enfans  en  Fnilande^  où  on 
leur  donnerolt  toute  forte  d^  fecours.  . 
A  près  que  les  Suédois  eurent  donné  ces 
4!J[urances  i  le  Maître  de  Ltvonie  ^ 
.  3  j  <bâta 'd  envoyer  des  Ambai&deursiStokc^ 
holit»  ;  hmis  le  Roi  :de  Pologne  ^  inquiet 
de  cer<«  démarche,  les  fit  accompagner 
:par  un  de  ks  MInîftres ,  nommé  Chrif* 
.tophe  Coiiarski-9  qui  létoit  chargé  de 
^veiller  à  leur  conduiie  (  i  ).  Lè^  Anibaf- 
ifadeurs  Livoniens  ayotent  oridre  de  demati- 
'tder  du  fecours  au  Roi  ^  ou  qu'il  s*entremît 
p^mr  faire  ieut:  paix  avet  le  Czar^  ou 
lenfin  qu'il  teur.  prêtât  une  fonime  d'arr 
^em  :  wwf^  quand  ils  arrivèrent  à  Stock- 
Jtolm  f  i\$  rtrouverent  rCuftaVe  à  la  fin  de 


^1)  C'eft  •  mit  -  à  propos  que  Ccktiït ,  éànt  fàn 
Hirtoîrc  d'Brîc  XIV,  donne  Cor.arskt  pour  le  Mi- 
Airire  du  Mûcrc  de  LÎTonîe.  Voy.rHiJi. d'Eric  XIV. 
trad,  pat  Gémt,  pag^  6/, 


DE  lK)«DRE  TElJTOîiiQUE.    ^$i 

-^H 'pvits  yi^tàt  la  fticM-t  termirna  «ffe^ive-  ^^ 
tncnt  le  19  du  mois  de  fepcembre.  Sur  ^oif-' 
ces  entrefféiirtei ,  les  habîtans  de  Revel ,  qui     «ang 
Cfraignlriéii^^  tôus-momefts  d'être  affiëgés   ^"^^■*** 
•pftk'llesl^ires^envbyereiirdes  Députés  par-    ., 
ticûliefe^,' ^ôur  implorer  le  fecours  die  la 
Suéde.  Arrivés  à  Stockholiti,  Hs  fe  joi^ 
-  gtiiretit  a  ceux  de  Kettler  ;  mais  Eric  XI V* 
fils  6c  fùcceffeur  de  Guftave,  qui  coti- 
voitoit  la  belle  provinÉe  de  Livonie  bien 
^tus    ardemment    que   n'âvoit   fait    foti 
"^ere,' jugea  à  propos    de    traiter   avec 
<eUx  fëpareitietlt ,  parce  qu^il    n'ignorok 
^as^^'ies  4iâîfoRi  drKettlèr  avec- 4ài Po- 
logne, &  quil  v^uloit   tirer  "parti  des 
Députés^  de  Revêt.  Ayant  "lait- appeliez 
^ceux  du  Maître  de  Livônie ,  il  leur  dk 
iféchemenr  qu^ri^é  (é  fioit  pas  aux  Li- 
'Vbitîèn»  V  ^âf4e  qu%^  ;ïV0ienti  ^éjà  àbM- 
dbn^uiféfoi^ïa  Suedi^^^qtn^s'iU  V^loieAC 
•iiit  eMigager  Ut  ^i^lle^  d«i  PeriiM  ^.  il  -leur 
•^ntieroît  60000  iécUs i^&c  qu'il  exî|feoit 
quie  lei  LiVéftiens  ki  âcHinâffint  ^àtisAiè* 
non  avant  lel    Pâquër  /  '  pour  les  tores 
iqu'its  àvbiieilt^failS  for-^er  à  ftS' Al)etk« 
«Après    \€i\  â'<ro1i^;feHvt»f^s  iaviicn<^et4fe 
4rép6nfc  f'  Eric  traifej^  eti'  pa#ticutiè<r  ^iivèc 
l«,  JÔ.^Atéi..d*-,ia  jilleje  Revcl  C  O* 

>\  ■  >ii  1'   r   I  '     ^ti  I  ii'i    1  i  y   I  l' Il   l'i'i   II    I    I  !<■ 

C»)  Celduf  n«  dit  pas  quMëiic'i^iopdiV^-ftàx' 4DH 

V  4 


464    .        H  I  s  T  O  I  R  E, 

XXXVII  prenantes  ibllicitatîans  que  le  Grand- 

WoLF-  '  Maître  fit  faire  à  TEmpire  en  faveur  des 

CAN6     Livpniens ,  nej  produifirent  p^  plus  d'effet 

^ .        que  celles'  des  Envoyés  de  Kettler  >  n  en 

Venator.  ^      .  ^       1^   •^     r»  •  \ 

^«ff-  .^(^  avoient  eu  en  Suéde.  Ce  Prince  envpy^p 
^'^  Ja  Dtete  aiTemBléc  .à  Spitfi  en  ê  5^a  j  Jea^ 

^  ReheU ,  jGrandtCoffinlandeMr  4e.Heire  ^ 
,Géôrge  Hund  dç  Wenckheim  »  Cpmman* 
deur  â  Francfort ,  &c  le  Doâeur  Thomas 
Mayerhof ,   avec   ordre    d'y    faire   les 
'    plus  vives  inAance^'à  T&Dpercur  &  aux 
Priuces   de  TEmpire  :   iU  l'acquittèrent 
avec  zèle  de  leur  commiiSpn  :  UsDépiii^ 
^tf  Duc  de  Mccklenbourgi^-tVunt  \omm 
i  eux ,  ils  faiîguerent  la  Diete^  de  repre*- 
fentattens  .&  de  mémoires»  par  lefque.ls 
ils  démontroient 5  de. la  ipa;iiere.  la.pl^ 
touQiiante.«  Ici  llifte  ^tat .  dé  la  ;  jt^ivQjile  , 
^ombien^il  ioiportoit  .à  l!Eiii|)irer  de  ne 
3pas>  laiâe^   reireçk   f<s  Iwtffs  .^pàr  l^ 
.Bâiffài ,  ^oni  U  puiiTaftce  cLtfvenpit  £  fpr^ 
•midable,    &c.1a.  fâcbeufe   fituatipp    de 
•l'Ordre  I  qui  avoit  acquit  c^t  ^tat  par  fit 
«valeur  &  au  pfix;  du  fai^g  df  Ja  Npl^l^fle  de 
J'Ëi0pire.  C^  fut  Kalou  qu'on:  lut  U  r^ 

-iont  ,qausiiaypi>ijf*fct,^fie/}tL<>i\iûUeuts» 


4>M(^s  .<l£..K<uUj.4  4«leujci  donner  6&pqq  tot».s*!£i 
vouloient  lui   engager    U    vîlit    4t    Pciaa»,    Mift» 


DE  l'Ordre  Teutonique.  4^5 
Le  mal  étoît  preATant,   &   il  falloir  de 
grands,  remèdes  9   fi   on  ne  vouloit  pas  ^^^f}* 
laiifer  échapper  la  Livonie;  mais  i'Em*     oang    . 
pire  ne  put  ou  ne  voiilut  rien  accorder ,  ^«^mar. 
&c  le  Grand. Maitre  rappeita  Tes  Minières 
dans  le  courant  du  mois  de  décembre. 

La  domination  de$  Chevaliers.  Teu^  ^^f^^.^.'^ 
toniques   en   Livonie,   alloic  à  fa   fin  :deRéYeiêc 
attaqués  par  une,  PuiflEince  formidable"!  ^î  ^*^*^^ 
abandonnés  de  TEmpire  »  trahis  parileur    yimdt.  p. 
chef    &    par    uo   allié  per^de  ,  eiivi-  Jf*»,,^  /fî* 
ronnés  de  Souverams  qui  oe  chenchoienf  pj,.  ^^3  & 
qu'à   s'emparer   de  leurs  dépouilles  ,   «'^^fc^  ^,^. 
étoir  impoffible  qu'ils  ne  fiiccombaflent  rû'i:/?^." 
pas.   Quand  Eric  ,  Roi  de  Suéde,,  eut  ^^^-/^  ^ 
renvoyé  les  Dépurés  du  Maître  de.  Lit  "^Vtnator. 
vonie,  il  fit  appeller  ceux  de  la*  ville  ^''^*  ^^** 
de  Revel ,  les  Tcçgt  avec  bonté ,  &  leur     *^^'* 
dit  qu'il  ne  leur  préteroit  pas  d'argent; 
mais  que  fi  leurvilje  vouloit  fe  fouAtettre 
i  la  couronne   de   Suéde  9  on   pourroit 
alors  f^ire  r  d'antres  arrangemens- ,  r&c.  il 
les  renvoya   avec  ceite    rép(>r>/<^.;  £riç 
féfolM.de  profiter  dumalèem  des^Chev 
valiers  TeutQniqiies  ;  envoya    à;. Hev^ 
lé  Sénateur   CUiide  Chrifterffon- Horn^ 
avet  qpelqaes  aiitr^e^  #  pour  entamer  la 
négociation;  &  pour  l'accélérer,  il  donna 
ordre  â  la  flotte  "Sué3oïïe  ,'quT le't'cnoTt 
fimlfs  côtes  de  la  Finlande,  d'étr*  frite 
à  faire    volîè  aiu    premier   aviiir.'qi^jçl^ 

V5 


466         Histoire 
-  recevfolt  de  Revel ,  6c  de  fe  rendre  i 

^WolfÎ'   **«»*oît    qui   lui    feroît    indique*    Noû 
«    OANO     content  de  ceU^  Eric  fit  renforcer  fa 

SçmizBM  flwtefat  Andr<Pel|rfon,  quicoramandoîe 
fdufienrs  Taifleaupi  &  galères,  (vit  leA 
c]oeUe$  il  prit  trois  compagnies  de  foldats 
il  huit  béliers  de  batteries  (  i  \ 

0èi  que  tes  habitans  de  Revef  avaient 
fil  ta.  rëpofife  d«  Roi  de  Suéde  ,  il» 
r  r  Jhroiem  env<^é  des  Députes  au  Maître 
de  UvoniC)  pour  lui  rteprëfefiter  le  trifte 
ftat  o«  les  réduifoiefK  tei  Mofcavites^ 
qui  étCHent  continuellement  à  leurs  por* 
tes  ,•  &  pour  demander  s'il  croycMt  qu'il 
lui  fur  pôf&bte  de  les  en  délivrer;  qu'eo 
ce  ca«  ils  ne  défîreroienr  jamais  d'acre 
fous  Me  autre  dommatiofi  que  la  fienne$ 
Mais  que ,  s'il  ne  pouvait  fouUger^  kWs 
maux  9  ils  feroient  fùttés  de  chercher  da 
fecours  ailleurs.  Kettler  fit  de  belles  prck 
IneiTes  aux  Députés  &  envoya  un  déta^ 
èhement  de  troupes  Pék>noife$,  pour 
tfëfendte  leur  ville;  mai^  Ceux  de  Reve^^ 
feiipçonnant  que  te  Maître  de  Livonii» 
^ourroi»  bien  travailler  pout  la  l^otogne*^ 
f efuferent  de  le  recevoir. 

Sur  ces  entrefaites ,  Claude  ChriAierflbif- 

V      .    .    i T^' — T-T ^T^s 

/11)  ^o^#  ne  cit«tti.  '  f%t^  tqccâiii»  .«  'p^ttu  :ettfil 

^  aonâf  ^uf  dci  noti9&s  coi^fttdi  4e  ,cçi  /yér 


3ro)réo|sfieniA)min«iipii  au'  M^hfe  dfe  li-  "^^"v 
•tionîe  vr^pdiir  'FqiiU    tût  i  réparer  lis    -caho 
^amrtjfagêjvf^iie^  leif  Ui^tiiehs   awient  •***"*^ 
iaitv  tjM^  fu)éès^att/R«l  ÏM   Mâkre,  il^ 
•entra  '  en>  fiégoéîfttidn  iivec  leSénac  de 
Aevet,  l'a  NobleiTé  de  la  Harrie  ,  dé  ki 
iWm  ^  dé!lsiia^ie;  6rf<te^r^Mt^  4e 
<t$''€énSét^e6^i'i^t  '  ((lie  ri#its  lâM^ep* 
ttr)5ifr1a%iked)lklft  de  lâi' couronM  ans 
^ede^  \^ifi]ii#'  iK^itler  ^^n>!r  tràp  :f«iîb)e 
^our   kl  défendre  t   c'étoit  ainli   qa'iU 
«Mlifioient    leur  '  Aëed^n.   Avant'  de 
Aptâtt  Y^ûe  dft   eette»  fqumîAioh^  ^m 
ènvdjFiahât^Dtéiitttift^  MeltrthdejLivébfe, 
fo^f  Vitiùknn^  «de^'oene  )liséfot««on  '«: 
vaMd  fiKutitetf^fcfftrfi  «m^  tumeur  y  o6t  '& 
)4ai|^k'*'v|véttieiif  (  de  h  ^tâUe  de  fes 
fttjetr;  lifiik  ii) fuite  il  'â^  radou^iti  ftc 
Jeur  fit 'de  ^bett«$  promeflefc^  dans^fefpé- 
«anee^  de  les  Tàmfsnkti^ fi^ett ter  /avoit'  â^ 
«tlg^  Vaiemifi  Sttuermlin^  DèpKi^  4e 
J^âmt^reûr  j  à^paftiii'^  pour  (Revel  ,x&r1l 
yi^eiivoy«i  iemî^res  foirtjShaneelîèr  îavdc 
i^iictquei  6ot^'0ëpUtéî,  poîir  tâcher  èe 
-feîrc  ehîmgér  «dte>réft)hJtibîi;  mais  Us 
9pptii^t^éll^^chémirï>  qli«  4a  fireftatfon 
^u  te^mem  «éiolf 'd^ja?  feite.,i  &  âlsi  rt- 
Xo^t^'èij^rft^iftir  leiirsJi)>a<v^j^our  (e  rendre 

^w  liVift»  *ei  U^bUiAiffiéh^^e  la  ^^Ifièaâe  ^•^-  ^^^t 

V  6 


4<S         H  1  s  T  o  r  R  B 

Kfvcl  8c  de.  la  Vehkgt  de  Ti 
^^™  àUSgcde,  ^  JUlé.dii;.4'im'*^i^«*  ,  à 
«Avo  fat  cpofirfiié  ^at  la  Rd  f.  leti<aoât^/aByafli 
ac»u»«Aa.  e^^p^  d'Oldcnbécfc  V  <|iii>iveit;  iâ  .vaii. 
fam.i./,i«in,  ]a,nfneni  déftndtt  WiétenHaiii  coaarrc  !« 
/A/j. /rtf^.^MoTcovites,  ^oic  alors  Connnandcur  ii 
^^^'  chateaa  de  Revel  i  il  a^'aveir    <|t2^tiflc 

,pof%prie  àe^tniiti^t  i^.  ne  piùî  eoipécher 
h  défeâkNi  ^e;Ujtille^ >oàrte$  «Swedoâ 
rsétoîent  en:)  force}  maci  U.  ref.m^M9frfa 
idîgaeide  la' confiance,  que  leuM^iire  de 
Livonte  avoîi  etfe  en  lui ,  par  la  iftianic/e 
4ont.^tl'  défendis  4e:x:hâteau.  * Horn    en- 
itseprit.  le  fiege  de*  cette  fopterefTe;  a^aîi 
,ai(4avriputatt08'dii.»Grfi4rri  S^^éiiois.,  .tv 
.faftMii^caiife  artîUerîê  »  i.e:  pow9«  étofiDirr 
Je  iSofpniandeuf^  qui.  i\x\  tfppofa  ja.  plîis 
?vive!7  réfiftatwe  ^r'  c4:  ne,  6it  qu'apnis  us 
fiege  de  fix  femàines»  Â(  Jiocfqt^'tl  eue 
man]}é  foh    dernier   rnofteau  4e  pain  « 
fi^ii  fit  une  capirutay^n  hçnoÂ^ble  It 
04  on  1e«  ij  du  moié  iié^i^lkf.  Ql4f^ 
ibock,  vaiocu  >  mai»  jQauvêit  .dr  glm^tt 
:é^'atnfi.U;cl6a)rve  dei ilir.av^u|i^g|i^èiei« 
uAes  XtitevélUiff  T«i»to))ti|uei  en  ^(yoiûei 
earleft  Suédois  ne  rafdefent  pas  i  sVmN 
parcf^de  h  f>lu5  grande' pavtie:^  l'E(r 
loniei,  qui.n'éioit  poinr^.aii  poi^yfjr  de$ 
'MoGcP^lteS[,jEaoi.  i\^\\::pàf^i0fi^,f^i\  if 
foit  pzffé  d'événemens  mémora/èie^  Ce| 
^       ^    ;dinfi  4uef  FOfd*<P. J««ft)%(q»«  »»i*J  «^ 


I 


t  dcficau.  Duché,  compofé  de  quatre  pra- — 

jw'flijgpces  j:  (ju*U  cwoit  acquis  ça  i{47>  ^«  ^oif* 
?ia«u(i|lfaldeiiprar;IIij  Roi  ic  pànemarc|t  (j)*^     oano 
i^ïv^i^^gÇc jKoî  de  Po^^^         q,ùï.  cop^voitait  ^^^^^^^ 
leioci)^ 'tivonic,  dut  être  fqrîeùx.  d'en  voir..  Jj/Kj^î*' 


/nffia«ipd|râr  uae  5  belle  partie  entre  les  mains  Poionoît 
Wf«€s   Suédois,;    &   Kettler;;(jui  voMloit:  p;/^'-j; 
Totts^éùi!^^  Ptîqçc  féculierj  aVtoit^a?  (ans  Livonîe, 
,  teifi;îe^nç,  )c!'e.jVQ.ir  .^hoù.er   cje  ..prj^jer/    U     »5^*' 
/iiwfeinbl^.  ^egçn^ant  quCjÇp  jp^rcq[^ier,  dé- 
eMîi;lWf9ibi;e.mciit  ^dp  ja  JLiv.^nif,. contribua        ^'^'^'* 
.fa^i',  hâter    révénêuitnt;   parce,  qu'il  étoif  Jf/;  ^'^^ 
Hort  i.craipdrc^^fi  .on   diffiéxoir,  que  cç  qui  ^^'''^ï'A^ 
rfff  j  reÔflît  <Je  jujpts^  i'0/dre,,,ne  (e  dçmSit  p^J  ^'^ 
jj^oi,  à.Ja  jSuiÇ^}«.>»C9mjge!aypient.  fait  les  tfto- 
^^0  nlcns..§uivartt4es^.çriYaln5:  de  la  Ijvpnie, 
jlif  my!i?^^^i^  K^'ip^S^^IP^  que| \KjettIer 

,yj|j  à ' Ta  , Pologne  i  ce  quVjï^ôv.pit  engagé  i 
p^.  en>roy^f  des  jDçgutés  à  toutes  les  Dl^tts 
bk»  ^  ^'^^^^^.  fcdues   dans  le  toysiuv^f^ 

t^'    îlii—j — '■?  '  ^  y   <  .  àVîtMr.  :  ■-  :    u\  ,"• — M«. 

».  (IJ. y oifî  comment  l'Hftonlefe  ttoay»  »ïori  j|ia#f 

'^^     agéi?V  f*    Su^at  ^^>^frèU',:R*re»i*t  tott»  4û 

g,      Hmtrie,   &  unf  partie  de  !«   ^irie  8{.4^,  la  Jerv|^ 

L^e»  RufFes  arottnt  pris- N;)r^a  j  toute   rAjkntalcie^ 

^       ainit   qu'une  partie*  de  ^Ti  Wirié  8é   ide    la    J^erVies 

9jiiB  .l'O/cIte   coaffrtQÎf    eoçare  '  Wlctenftom  %V    H 

plus  .grande  parcie    He   )a*  Je^vie  i  puirqu'il    eft   ^îc 

>        é»ni  le  trille  qttt  Kéitfè^'^e   ât<kr  fe  Roi  ^de^Fci* 

rui  cède    "Wittenftejn     &    cûit^   fa  .tertre;  '  ce    qui 

-w*»n»U7*î^ii8co^e.|îÇûr^§^9e^^^^^      _   ;:.  y 


4^        H  1  s  r  o  r  R  B 

Kfvel  8c  de  la  Nabkflt  de  l'ESm^i 
wIl"*  ilaSycde,iftxtié.dii;.4rjmn3i|6â,  & 
^AHo     fat  cpcfirmë  ^i  le  Rd  ^  leti<Mât,fiBiraof« 

'/,7:^'''""*lainfneni' défendu  WiétenHeio  contre  !«s 
if>iJ.  pag.^MoCcoyitts .  étoic  alors  CoftimaindeMr  du 
^"^^^  chate^a  de   Revel.  I  il  aVvGÎt   qcr'isnc 

.fK>igB^  destnfdi^^^Àitne.  pur  eoipêcher 
•h  défeâkNi  ^r.  U jf  ille^^9«ir  Iè9  «^edoîe 
rsétoîant  enn  force:}  niab  .U.J(e!.mpMrfa 
tdigertde  la'rânHance.que  lecM^ide^e 
Livonie  avoÂi  etfe  en  im ,  par  la  manière 
réonînil  défendis  -te!;châte«u*  * Horn    en- 
itseprit.  le  fiege  de?  cette  fofterdTe;  xvaU 
,ai(4avrd|aitMoe^4ii;>CiMr)ri  Syédoîf.^.t» 
;fa«iMiiblAiireertîiierîé.,  i.ft^pQA^Ki  étORiii^ 
tie  iSoçmitndeuiF]!  qfÂA\À0pp0fà  l^  ptki$ 
7vive!)  réfiRaïKp  t:!  câ)  nei  ftit.  qu'apriès  u» 
fiege  de  fix  femàines^  Â(  Ji>(fqt\-ii  eut 
•  mskfi'gi  (oh  .  dernier  «  mefteau  |te<  pain  , 
fifti'il  fit  une  !  c^pirntMM  b^n^aiiJe  le 
04  Von  le.ijrdu  jvkWâ  cWiiH^l^kr*  Ql^fff^ 
ibock,  vaincu  >  mai»  /Qouvjfeu  ;de  glm^t'f 
:ét'iiinfi,Uicl6î3urve  defiArjiv^uii^gjnc^fiîcfi 
•dies  ^Ci)(evaiîors  T«i»totoi;i|uei  en  ^or^^M^î 
earleA  Suédois  ne  tacderent  pa^  à  s^'cn»* 
parcf^de  )ii  frlus  grande' panierijb  L'&^r 
mni^i,  qiii.n'ëioit  potnf^.a^i  fH><^yf^V  4^ 
•Moljrp  we*,  ;  j^oif  qii iljcfjarfiifleî fltt'it  *  y 
/bit  paflTé  d'événemens  inémora)|,i/9^ J^'c^ 

.-  V  '    • 


p 


RE  V0^^^%  Tevto|«quê,  4^J 
*M   )>e9u>  Duché  ^  compofé  de  qua;re  fra- 
|éi,    minces  j;<|U;iI  îwoit  acquis  ça:  U47>  ^€  ^oif** 
(ci;    Iji^aldemarJU,  Roi  d«  pànernarc*  (})•     «ako 
{f^     .  ,^JU;JRo}' de  Pologne,   qui/co^ivoitM  S<î»^*«^^ 
,fr{     la  ,tivonie»  dut  être  furieux,  d'en  voir  lîoîJ/^deî*'^ 
palTer  uae  (î  belle  p^trtie  entre  jes  mains  PoionoU 
de*  Suédois,;    &   Kettler  /  qui  voMÏoit;  p^"/ •>*! 
senger  Ptiççe  fecuherj  aexpit  oa?  i,ans.  livomc, 
tx^nç  (ic.^v(Xtf\^hoiJLer  ;cie  .prj^j  i5^t» 

feipbl^.  Tepçn^ant   que  ,9(5  f^rêqi^ier,  dé- 
înf^bj;e,nient  de  ja  JLiv^nif ,  coniribua        ^'^'^î* 
^j     à.  hâter   révëneuiént;   parce  qu'il  éion  ^f'  *^^ 


à.îCraipdrc^  fi  ,on  difféxoitf  que  cç  qui  Oadebafei^ 
reûpit  de  (ujpfs  à  rO/dre,,,ne  fe  dpnnât  ^^^^  ^^ 
a,4a5viçde^,çQinige.\aYpient.  fait  les/E.fto* 
niens.^Éiuiyarttiesiç(ryalns:deIa  tjvpnîe, 
iIr,yj^.avoit  très- long- i^ips  quel  Kjttler 
nçk<3^io^t>  pçj'ur^foume^^c  QÇ<tç|  p^Qyince 
i\Ta  Cologne  i  ce  qttVjPaV.pit  engagé  i 
en>rQy^f-  des  Dçgutés  à  toutes  les  ï^lttts 
(}ui  >'é,t;Qien(  tenues   dans  le  royaiatnef 

-^1      *ri     •-     I       II  I       T      >    îrli.l    .  ■     .       ni    ■  I    ■     >  >■■. 

ui  .'•  .'  •■'  i    '.".'^.'î   îiu*"'-'    t ^  '•  '    '-^  '  "*^' 

'  (^J^Void  com(nent  l'Eftonle  Ce  trouva  alors  i|ia#f 
é^ltHXt  Su^afe  ^c^  P^rnttf;  ;R«yelfiêt  totu*  ^â 
Hmtrie,  &  une  farcie  de  U  ^irie  8(-fi«.|a  ^rvjl^ 
Le»  RuiPf s  ayottnt  prit -N^rva  «  foute  rAJUntaicie  » 
innfi  qu'une  partie-  de  'la  wirié  &  ide  la  Jeryîe^ 
99is-J'0/dre  coBffrvotf  encore  '  WlttcftAoîn  Me  Fa 
pliis  grande  partie,  de  ^!a'  J<;rvie  ;  puirqu'il  eft  dît 
^ani'le   traité  q  lie  Kéitîe*  fte   ai4ic  H  Roî  'At^f^ 

fui  céda    Witcen(lejn    &    tAUC(|  fa  .  jervfe';  '  ce    qui 


47*         H  I  s  T  o  1 1.  t 
'  Le   moment  étant  venn   d*exaiter  cef 

^oif**   ^^'^*  Projet,  Sigirmond  Âugufte,  qui 
OAN9     n'avoit   point    accompli   le  traité    qa^i 

ScBu&tAa.  avnît  fait  avec  les  Tcutonîiquc^ ,  détiara 
ouvertement  qu'il  ne  leur  donneroit  aucun 
fecours ,  s'ils  ne  fe  foumettoient  entière- 
ment à  fa  couronne  ,  fie  Kcttler  ne  négligea 
rien  pour  engager   Tes  fujets  à  prendre 
ce   parti  :    la   hoblefle  fe  décida    fans 
peine,  à   fe  ïoumeitre' i  *!*  Pologne; 
'   ^mais  la  ville  de  Riga  né  Voulut 'poitir 
confentir  à   une  foumlffion  entière  ,'  & 
ce  ne  fut  pas  fans  crainte  &  même  fans 
*•  ^  quelque  répugnance ,  qu'elle  confentit  à 
accordée  une   efpece  de  fupériorité   oo 
de   droit  de   prôtef^ion  aii  Roi  de  Po- 
logne. Quant  au  Duc  de  Mecklenbourgj 
Ceadjùteur  de  TArchevéqtie  dé  Riga, 
il  iefta  fidèle  i  TEmpire  ;  &  quoiqu'il 
fût  très- proche  parent  du  Jloi,  il   s'op* 

Eofa  de  toutes  fes  forces  aux  projets  des 
îvonlens^  ce  Prince  j»  voyant  qu'il  ne 
eagnoit  rien^  RT^iV  ?^^^  l'Allemagne 
le  4  S  j'uiUet,  ppiir'  poctér  Tes  plaiatb  à 
f  Empereur; 

'  '  Le.  Duc  îcle  kadzivil  »  Plénipotentiaire 
du  Roi  de  Pologne ,  arriva  bientôt  avec 
iine.  efctrte  .Aombreufe ,  Se  cam,pa/piès 
de  Rîga.  Il  prôtnit  au  nom  de  Ton  Maître  « 
tout  ce  que  les  hial>itans  de  cette  grande 
yiUe  pou  voient  defirer^ 'Se 'Ketrier  dé; 


DE  lX)RDRÉ   TEUtOÏ^lQUE.    47 1 
ploya  Ton  éloquence  piour  leur  perfuader  ' 
îi'accéptèr  fc$  prppofîtions.  Le   Sénat  ^  ^ocfî?* 
ayant  permis   à  Radziirît  ^'entrer  dans     gano 
Riga ,  il-  traverfa  cette  ville  en  grande  ^«*^"^» 
pompe ,  fùivi  de  différentes  troupes  de 
fotdats  habillés  en  Arméniens ,  en  Turcs  ^ 
en  Tartares ,  en  Cofaques^  en  RufTes , 
en  Vataques ,  en  Allemands^ en  Polonois 
&  en  , Lithuaniens  ;   après   ce   fpeâacle 
deftiné  à. donner  une  grande  idée  'de  Ift 
puiflance  de  fon  Maître,  il  retourna  dans 
fon  camp  &  peu  de  jôtirs  après  rentra 
dans  la  ville  pour  donner  un  aâe  de 
garantie  aux  habîtans,  Fiir  cet  aAc ,  daté  de  ^^,"1^1% 
Riga  le  8  feptembre   t^ér,  il  accorda  nof»    . 
toures  iés  demandes  de  la  bougeoifie; 
favoir ,  que  le  Roi  garantirbit  les  Livo** 
vcmîens  des   recherches ,  &  fur-tout  dû 
ban  de  l'Empire;  qu*il  leur  afTuroit  Texer- 
rice  de  la  religion  Luthérienne  ;  &  qu^  ^ 

iei  maintiendroit  dans  leurs  privilèges. 
Apiiès  ces  aillirances^  que  Radsilril  donM 
Séfn  viettu  de  Vaurorité  dont  il  étoit'ië- 
x6.tn,  Kettler  &  fes  .Aijets  donnerei^t 
des  plein-pouvoirs  i  leurs  Péputés ,  pour 
ie  fopmetjtï^e  à  la  Pologne.  Cet  ad^e 
eft  daté  de  Riga,  le  ii  du  mois  de 
Septembre  (  >  )•  , 


•.i'  j  '  ,  '  ,.      ..............     » 

{{}  90  ta  rtoaTS  une  cofit  c»  Utia  êim'U 


471         Histoire 

>.    Le  Maître  de  Livonle  &  les  D^puf^s 

^WojV*  y^^*^^  rendus  à   Vilna ,  aulfi  bien    que 

GABiG    TArcbevêqujB  ;  le  Roi,  qui  y  avoir  d(* 

ScHuxBA».  j-^^IjI^  jq^ç  1^5  Q^3„j3  jç  1^  Lithuanîc  ^ 

Eii«  fefou'  Jg^^  donna  à  tous  une  audience  publique  , 

kgnc.  le  19  oaobre  ;  apiès  quoron  entra  ea 
1561.  négociation  :  elle  dura  long  (ems;  &  ce 
ne  fut  que  !ç  x8  de  novembre ,  que.  le 
Rqi  Se  Kettler  mirejit  le  fceau  à  la  tra** 
hifon  qu'ils  préparoîent  depuis  fi  long- 
ttins.  Voici  les  principaux  points  de  ce 
fâueux  aâe  ,  connu  généralement  fons 
le  nom  jAc  Pa3a,fut/\3ionis  (i).  La 
Cod.  TaU  Uvooie  fe    ibumet   Â  la  domination  du 

t^.i.««m.  j^^j  ,  qui  s'oblige  de  la  défendre  contre 
(ts  ennemis,  &  fi  la  Diète  de  Pologne 
n'accède  ^a$  à, cet  arrangement,  la  Li« 
vonie  fera  incorporée  au  Gand-Du^hé 
de  Lithuanie»  qui  s'oblige  de  la  défen« 
«dre.   Le  Roi    s'engage   de    faire   agréer 

^  cette  foumiflion  ï  l'Empereur  &  au  Grapd»^ 

-M^VjC  ^9  i'il  ^y  réuffit  pas,  il  garan* 
iki^  les  Livonicns  de  toutes  pourfuites 


Ëode  <^Sfloni4ci((ue  de  U  Pologne  j  teai*  K  nàn»« 
t^tf  »  n*.àM  oô  U  fîir  nrsncfae  ;  .liité  la  ditt  fie  s*y 
tfoutc  pat.  Cet  aâe  eft  raftpftté'm  vH^nian^  &  ca 
entier  par  Arikdc  ,  Chron.  Livtn»  pm^,  271  in  not. 
(1)  Cet  i€tt  feul  ,  ff  ft  ccnneît^e  ^Ta  conduite^  -ât 
5igitmond  Âugufte  &  de  Kectier }  maia  nous  ne 
croyons  yr  étrwT  •-«««#  -«fpertfttir-'devaBtafe^-^Air 
cas  décaili»  ni  ééwontrei  tovui  lo  lauffet^  ^u^tl 


DE  L'Qiy?E^E.,5TsU^9NIÇUE.  473 
de,  TEoipirjçy  jtô  Roi  affure  ^  Kettlcf  8t  "^ 
à  tous^  les  Lvpjiiêns  ,  le  libre  exercice  voir?' 
du  Ltithé»anifme,  ainfique  le  maintien  gan» 
ae  tous  les  privilèges  du  pays.  Après  ^^"^"**' 
avoir  cjéclaré  qu'il  approuvoit  le  chan- 
gement jd*etatj,  de  'Kèttler  ,  il.  le  crée, 
&UC ,  à  l'înftar  d'Albert  de  Brandebourg i^* 
&.lui  idonne/en  fief^  pour  lui  &  :fe$ 
defcendans  mâles  ,  toute  la  partie  des  do- 
maines de  rOrdre  ^  qui  eft  comprife 
entre  la  Dwîne,  la  Mer,  la  Samogirîe 
&  la  Lidiuanie  ;  c'cft-à^dife^çute  la  Cour- 
ande  8criâ  SémigcJIe,i^y  compris  la-^oj:- 
tereffe  de,  Grubyn',  que  Kettler  avoft 
gï]g^géii  au  Duc  de  PrulTe  pour^ooQO 
iSorins ,  que  le  Roi  s'oblige  de  payer  audit 
J[)uc  :  le  R!oi  fait  encore  préfent  à  Kettler 
àe  la  fpmme  de  Sûpoo  florins  »  qu'il  lai 
avoiit  donnée  fur  riiypotheque  des  villes 
de  (!ïoldingenî,  Hafetipot,*  D^rbep^  & 
Windat) ,  qui  font  partie  de  la  Courlande;  « 

Le  Roi  accorde  à  Kêltler  ,  fa  vie  dûiant , 
la  îouiiTance  de  Dunamunde  ,  &-  Te  rë« 
ferve  en  propriété  la  moitié  de  la  ville 
de  Riga  &  tout  ce  q^e  l'Ordre  poifédoit 
encore,  à  la.  rive  droite  de  la  pvinçj| 
l'avoir^  les  fbrtereffes  de  Kirckholm  » 
d';Af<;hérade;,  de  Dune^Qurg,  de  ,Ro-^ 
iittçn^^  qe  '  Lutzen ,  de  Trikaten ,  d'Er- 
mè$.|.  de  Helmeti  dé  ICaVkus,  celle' de 
.Wittfnfieln  &  toute,  U  Jervié  ^  fa  vilU 


u 


74     "    n  1  S  T  a  I  RE 
c  le  diâtcau  de  Nè^Pcniau ,  les  châ- 
Wol"*  ^**"  4^   Sàhra^de  Ruyen,  de  Bart- 
OANO     neck»  la  ville  U  le  château  de  Wolmar, 
StwviiA».  ççiiei  de  Wendcn,   de.  Wolfart ,   d'Ar- 
fîès ,  de  Ségevold ,  de  Spîiuyèn  9  de  Jur- 
genjboure,  dç  NjtBôV,/di  Lembourg^ 
de    Roaempoïs    6c  de    Neumuhl    :   le 
Roi  fe  réferve  en  outre  ce  qu*il  pour* 
ra   reconquérir  *  des  domaines  que  l'Or* 
dre'  avoir  perdus,  tels  que  TEfionie,  & 
il  Y  ajbuta  rEvéché  de  Der{>t ,  paqr  au- 
tant   que    rOrdne    y' avort'des'  droits. 
Le  Koi  nômnie  Kettler,  Gcniverncûr  de 
Ri|[i,  &  promet  de  l^i  donner  unepen- 
{ian  'annuelle ,  eh  cette  qualité.  Comme 
le  Roi  Vouloit  que  Rettler  eût  la  Cour- 
hnde  toute  entrerc ,  il^  règle  qu*it  louira 
du  domaine  de  TEv^^hé;  de  Cthirtande 
ôa  dcPîlteu;,  &  prdfn^î  tîe  faît^' eirfbrtc 
^e  ^3gnni  i,D,tîfc  de  Tfolflfeîn  ,''^rà\toit 
acheté. cet  Evêché  ,,/e'  côntenee  :de  re? 
eevoir  en    écbahge   SoWcnboiitg   dans 
rifle  d'Oefel ,  &  les  Bailliages  de  Ual 
ti  de  Hâpfel  dans  la  Vikie,  qiii  appar« 
fehoît  â  POr/dre.   L^  'fnÀnhoié  cjùt  le 
nouveau  t)uQ^6èt^  frapper ^  (ioftera  dPaii 
eôté  IVffigie  6u   les,  armes  &  R^î  de 
Pologne ,'  &^  àc  faûtre  càté^  tiriîes  da 
Duc.  Si  le  RoL  peutf  reiicer.fe  Diith» 
d'E^nie,  des  mains  du  Roi  de  Suède» 
felt'pâY  6ri  tVàité  ^u  paf  laHdîé'  deî-'ar^ 


XX  XV  H. 


l)E  t^ORDRfe  TeUTONIQUE.     4^5^ 
«es ,  la  moûîé   de  ce  Duché  revrenW 
au  Duc  de  Courhiwfe  ,-^oycniiam  quM   ^^ 
payeMa  moitié  des  fraix.  Lé  Roi  s\>-.    cang. 
blige  à  rendre  à  Kettler,  à  la  fin  de  JaScHuxBA». 
gueg-e  9  la  même  quamîtë^dVtillerîe  éc" 
dé  ta   même  qualité  V  que -celle  qui  fe.  . 
trouve^  aéhiéltemeht  <fans  les  plates ^âi 
lui  font  cédées.  A  j)rès' qu'on  eut  juré  3h 
part'  &  dVutre  d'obfefver  fidèlement  fotis 
les  aticles  de  ce  traité,  il  fut  fcfeHé*, 
comnie   nous  Vavdns  dît,  i  Vilnay  fe 
x8  novembre  1561.'    -  ■   .  v 

Le  Roi  confirma  lé  même  jôi/r,  tous  ^'*'*''  ««^ 
îes    privilèges  -des   Llvoniens ,  &  TAr-  ibU,  pa^ 
-c^ievêc^ute    de  Iligd   ift^  notnrté    parmi  ^^9* 
ceux  qui  fe  font  fournis  4    la. Pologne ;' 
mais  il   ne  ïe   fournît  que  pour  fa  per- 
sonne :  il  rcpréfema  au  Roi  que  n'étant..,       ;/ 
pas  iutorifé  par  les  Etats  de  PArchevêché, 
il  ne   pouvoit  contraftér  en  l*ur  nom'; 
itiaîs  SI  pi'TQmît  de  ne   rîen  négliger  pout 
les  engager  ï  fe  foûmetrre  entièrement  i 
offrant  au  Roi  d'aller  lui-même  folliciter 
leur  confentement ,  s*il  nVimoit  mieut 
y  envoyer   des    CommilTaires    pour   le 
même  effet.  Après  Jette  rëprèfehtatîoii ,  •'\ 
rArchevêque  fit  au  Roi  le  ferment  ptt*  %îd.  pag^ 
fonnél  dont  nous  avons  parlé.  -     *^** 

Les  Etats  de  rArchcvêché  ne  fe  déci- 
dèrent que  quelques  mois  après,  à  fe 
foumettre  à  la  Pologne.  Ce  fut  lé  Dut 


;47^  Hi  -s.T  Q  I  r:e 

'de  Radziwil.  que  le  Roi  axoit  nommé 
Voif-    Adminiftrateut  de  la  Livonîe  le  iS  no* 
GANG     vembre  |;6i ,  qui  confirma  le  ij   mars 
^"*'^*^**  fuîvant,  leurs  privilèges  au  nom  de   fon 
Ihu.  «irm.  Maître.  Le  premier  article  des  demandes 
*ibij.  nirm.  i^^*  ^^^^^  ^^  1* Archevêché  ,  &  celui  par 
»*'•  conféquent  jque  Radziwil  confirmaje  pre- 

.j^ier  y  étoit  que  rArchevéchc,  le  Cha- 
pitre,  les  Confeillersp  û  Nobleife  &  les 
autres  fujets  fuiTem  maintenus  dans  Texer- 
.cice  de  h  confeflion  d*Augsbourg ,  &c. 
Cependant  ils  ne  préfendoient  point  abo- 
lir 1* Archevêché  ;  puîf'qu'^U  ftipuldent 
qu*à  la  mort  ,(|e  J' Archevêque  ,  ils  aii- 
roient  Ja  liberté  d  en  choifîr  un  autre, 
comme  auparavant. 
lUttlefftft      Malgré  que    Kettler    eût  abandonné 

S«riMdî!  ^^^'^^^'*"**"^ '^  religion  &   fon  Ordre, 

'  en  fe  Toumettant  i  la  Pologne,  le   iS 

novembre  de  l'an    1561  ,  il   çonferya 

cependant  les   marques  de  fon  premier 

I  '         état   jufqu'à  Tannée  fuivante.  Le  5   de 

mars 9  jour  fixé  à  la  ville  de  Riga  pour 

I  rendre  hommage  à  la  Pologne  9  le  Duc 

I  de  Radzivil  reçut  de  nouveau  ».  à  Thôtel- 

t  Amdt.  de- ville ,  le  ferment  tie  fidélité  de  Kettler  , 

#^.  app.    qui  lui  remit  fa  Croix  &  le. grand  fcea\i 

/.  de  rOrdre,  avec  tous  tes  privi'^es  & 

titres  des'  Chevaliers  Teutoniques  ,  ainfi 

ue  les  clefs  de  la  ville  &  du  château 

Riga}  &  il  fe  dépouilla  de  l'habit  de 


r 


DE  l'Ordre  Teutonique.  477    ^,^^ 
l'Ofdre,  c'cft'à  dire,  du  manteau  blanc ,  ' 


pour  faire  voir    qu'il  Tabandonnoit  en-  ^^r^^,"' 
tiérement.  Aptes  quoi  Radzi'vil  lui  remit     gamg 
le  diplôme  ,  par  lequel  le  Roi  le  coftfir-  ^<^«viia», 
moit  Duc    de   Courlande  &   de  Séinî- 
galle^  &   la  Noblcfle  de  ces  provinces 
lui    rendit   hommage    en   cette  qualité. 
Le  lendemain  Radziwil  mena  encore  le 
nouveau  Duc  à  Thôtel-de- ville,   le  dé- 
clara publiquement  Gouverneur  des  pof- 
fefiions   Polonoifes   ea  Livonie  ,   &  lui 
rendit  eu  cette  qualité   les   clefs  de   U 
ville  &:  du  château  de  Riga  (1). 

Les  autres  événemens  de  la  LlVonie,  Fînd«l'Ac« 
ne  doivent  point  trouver  place  dans  cet  «he^^^«*^é<^ 
ouvrage  ,  puifque  TOrdrc  Teutonique  en    *^** 
iai   eiîùërenicni   bannie   vers  la  fin    de 
Tan    1561  ;  cependant  nous  ne  pouvons 
nous  empêcher  de   rapporter  en  bref^ 


(1)  La  fille  de  Riga  »  ménagea  fi  bien  fc*  iotécètf 
dan«  ces  circonn^ncet  »  qu*eUe  cooferva  une  foctc 
-^e  liberté  ^  fous  la  proteAion  de  la  l'ologne  ,  fit 
qii'elle  eue  même  depuis  des  relations  avec  l'Empire  : 
ce  Bc  fut  qu'en  1582  que  cette  YÎUe  fe  fournit  en- 
riéremeat  aux  Polonoîs»  à  def  conditions  avanti« 
gcufes  :  ainiî  lef  engagemeni  qu'elle  contracta  .Ch 
15^1  U  1562^  écoienc  '  bien  éloignés  d*ttr>t  fou* 
miâioa  ^  abfolue.  Hennlng  ,  Confeiltcr  de  Kcttler', 
prétend  gua  fon  projet  éroit  de  fe  recirer  en  Atl«F 
magne  ,  Ôc  qu'ayant  re^Mfé  le  Duché  de  CourUnde  v 
il  ne  fe  détermina  à  l'accepter  qu'à  eaufe  des  preu 
fantes  Cûjiîcîiaiions  de .  fet .  Confeillen  ;  jnais'  per* 
foane  ne  ccoka  ccu^  anecdote»  V.  Art>4t.  pag.  zn 
in  noti 


47*  H  I  s  T  O    I    RE 

la  fin  de  l'Archevêché   de   Riga  &  le 

"  oï"'  fort  de  Chriftophe ,  Duc  de  Mecklen- 

oano     bourg  9  dont  la  Coadjutorerie  avoit  fait 

ScBustàa.  ij^^^  jç  bfujj  jj  occafionné  tant  de  mal 

£rf.l"^a*:  *  l'Ordre*  A  peine.  le'  Roî  de  Pologne 
.  f /J  /^/*  eut-il  confirmé,  lei  privilèges  de  I9  Ii« 
vonie  au-delà  de  la  Dwine  ^  qu'il  corn- 
mença  i  les  retirer  l'un  après  Taotre. 
Guillaume  de  Brandebourg,  étant  mort 
le  4  février  1563,  le  Duc  deCourlande 
prit  pofleffiony  au  nom  du  Roi  de  Po- 
logne 9  du  peu  de  bien  qui  reftoit  à  l'Ar- 
chevêche  9  fous  prétexte  de  le  garder  ^ 
jufqu'à  »ce  qu'on  eût  donné  un  autre 
Chef  k  réglife  de  Riga.  Ce  nouveau 
Chef  étoit  défigné  depuis  long-tems  ,  & 
le  Roi  de  Pologne  ne  l'ignoroit  pas  : 
c'étoit.  lui  qui  avoit  fait  nommer  Chrif- 
tophe. de  Mecklenbourg ,  Coadjuteur  de 
Guillaume  ,  &  nous  avons  vu  avec  quelle 
chaleur  il  Pavoit  fbutenu  contre  l'Ordre 
Teutonique ,  qui  s'oppofoic  avec  raifiMi  à 
cette  nomination ,  direAement  contraire 
â  l'accord  que  les  Etats  de  la  Livonie 
ayoient  fait  à  Wolmar.  Mais  Chriftophe 
ayant  réfuté  de  Ce  prêter  aux  vues  ambi- 
tîtufes  di^  Roi ,  cett^i-ci  avoit  aufli  tçhangé 
c(e  ientîment  à  Ton  égard.  Le  Duc,  qui 
s^étoit  oppofé  à  la  foumiffion  de  FAr- 
chevêche  à  la  Pologne^  éf  bit  parti ,  comme 
nous  l'avons  dit,  pour   aller ^faire   fes 


DE  l'Ordrî  Tçutonique.    479 
fliintçî.  à  TEmpire,  Se  avoît  fini  par  (è 
lettcr  dans  le  parti  de  la  Suéde,  Revenu  ^^X?^' 
en  Livonie^  peu  de  tems  avant  la  mort     gang 
de  Guillaume,  il  voulut   s'emparer  des^^"^*^** 
biens  de  ^Archevêché  après  fon  décèç;^    ' 
maistil  fut  pris  à  Dalen  par  le  Puc^  de 
Courlande  ,  Se  conduit  en  prifon  a  Ra\r£| 
dans  la  Grande-Pologne ,  où  il  demeura 
pendant  Gx   ans.^  Jeaiï  Albert  ^  Duc  de 
Mecklenbourg  ,   frère    de   Chriftophe  , 
ayant  demandé    l'Archevêché  de   Riga 
pour  Si|;irmond   Aûgufte ,  (on  fits^,  qitf 
n'àvoit  point  encore  fept  ans,  le  Roi  de 
Pologne    donna  ;  au    père  Tadminifira-   Cad.  Pot, 
tion   des  domaines  de  TArchevêçhé  en  ,1'^^' 
1 564  )  a  la  réferve  de  la  moitié  de  Riga 
&  de  Kokenhaus,  qu'il  feréfervoit,  juf- 
qu'à  ce  que  le  jeune  Prince  eût  atteint 
rage  de  quinzç  ans;  'difânt  qu'il   confé- 
reroit  alors  TArchevêché  à  Sigifmond  Au--* 
gufte,  s'il  fe  deftinoit  à  l'état  eccléfiaf- 
tiquc.  Deux  ans   après,  le  Roi  de  Po«. 
logne   changeant   d'avis  ,   nomma   Jean 
Chpdkiewitz  ,  Maréchal   de  Liihuanie  , 
Adminiftrateur  de  rArchevêçhé  de  Riga  , 
&  de  tout  c^  que  TOrdre  lui  avoii  céd4 
au-delà   de  la  Dvîne;,  6c  il  m^nda.  4  Thid.  m^ 
Kett\er  ,  i  qui;  il'  conférvoit''.  le^  titré,  dç  *^^     '*^* 
(on  Lieutenant  6c'de  Goiiverneur  de  .là 
Livonie ,  de  ,  s'entendre  ayçc  le  nçuvel 
Adminiftrateur*   Enfin  ^  la  même  anné^ 


4^0  Histoire 

1^66  fie  Roi  de  Pologne  donna  t^ols 
^Wol"*  diplômes  relatifs   à  la  Livonie  :  par  le 
cAMo     premier  ,    il  fécularifa  TArchevêché  de 

rbu'^'nuT  ^'S^  i  P^^  '^  ^^^^"^  »  ^'  ""'^  héréditaire- 
tsis  f^^ment  &  i  perpétuité,  TArchevêché  & 
^^S'  tojte  la  Livonie  au  delà  de  la  D^ne, 

â  la  Lithuanie,  promettant  d^  "Maintenir 
le  Luthéranifme  ;  &  par  le  troifiemc ,  il 
ériga  en  Duché  la  Livonie  au* delà  delà 
Dvine. 
ibiâ.  num.      Quant  à  Chriftophe  de  Mecklenbourg  i 
VfS*9s7&^^  ne  (brtit  de  fa  prîfon  de  Rava' qu'en 
9é9^    .       1569,' après  avoir  renoncé  à  toute  pré- 
tention fur  l'Archevêché  de  Riga,  Le  Roi 
de  Pologne   lui  donna  une   penfion  de 
Ihîiem.   1000   écus   d'Allemagne  9  '*à  condition 
^  num.  tSi.  qu'il  ferviroit  dans  fes  armées,  quand  il 
en  feroit  requis.  C'étoit  fe  débarraffer  à 
bon  marché  de  ce  FrincCi  après  s'être 
donné  tant  dé  mouvement  pour  lui  pro- 
curer l'aiTurance  de  parvenir  à  TArchevé- 
GadshufcJu  ^^^r  Chriftophe  de  Mecklenbourg ,  garda 
•^ag.  23  Gi  toute  fa  vie  l'admintftration   de    l'Evé- 
^'^*  ché  de  Ratzebourg  ,  &  fut  marié  d'a- 

bord avec  Dorothée^,  fiîle  de  Frédéric  I  » 
..  ^  ^ . .  Roi  de  Danemârck  9 .  &  ^enfuite,  avec 
,t  ^x  <i  t  :  Elifabeth  de.  Suéde 9  qpi  lui  donîiai  une 
fille  du  même  npnt  9  mariée  à  Jean- 
Albert  tl.  Duc  de  Mèdklelibourg.  Chrif- 
tophe  mourut  à  SCh^gsTerin,  le  4  mars 

Voilà  ^ 


DE  l'Ordre  Teutoniquë^  4?r 
Voîlà  comment    TOrdre  Teutônique  ' 
jperdi^  les  îmmenfes  poffeffions  qu'il  avoît  ^^0^^-" 
depuis  fi  long-temscn  Livonîe,  &cc6m-     gano 
ment  !e^  Roi  de  Pologne  détruifu  l'Ar-  ^^«^"'^'^• 
chevêche  de  Riga.   Nous   ne  mîrftiplie- f,^',^*ptrt* 
rons  pas  les   réflexions ,  pour  faire  voir  <^5  '*  Uyo^ 
toute  l*indîgnité  de  là  con^duite  de  Kettler  "'*' 
'&  du  Roi  :  les  faits  parlent  d'une  ma* 
Tîîére  trop  claire,,  pour   que  nous  ayons 
befoîn  d'entrer  *en  preuves.  Ce  que  nous 
âvoii$;^^t   d'Albert  de   Brandebourg  & 
du  Roi  Sigi/mond ,,  convient  également 
à-Ke>tler^  à  Sigifmond- Augufle  ;  ainfî 
nous  nous  concernerons  de  remarquer  ^ 
*d«^jnouyea,u,.quec€  furent  la  trahifon  & 
rWréfîe  (jui  jàftrmCirçhi  la  puîflTance  d^ 
lO/dreTeuVonique  (i).  ;^^^'/^^^  J 

\  pQtttarâ;:K>Xtler,  devenu  pue  rfe.Cour-: 
ï^hdè  r&  <le  Siémigalle,  pirofitâ  de  tous 
les  droits  qù*il  ayoit  acquis  par  fon  apof- 
tafîe,  en -epoufant  eji  1.566,  Anne, 
fille   d'Albert  ,   Duc  de  Mecklenbourg    ' 

«^'î  ^l  *^  apparem  que. U  >rùpart' dw  Chevaîîwi 
.T<ttrdrV!qà«s  At  h  Civ^miè  «nbtifféreni  Vé  JLuthé- 
rtniCme,  à  V^ûm^lt  de  «KftiOecj  il  y  avoh  trop 
Jong.temi  que  les  priocjpci  de  cette  feâe ,  «'étoienî 
*ép»adtts  dans^  le  pifs ,  pdur  ne  «£s  croire  que-  ta 
^lus  grande  parue  des  hjibitaiif  les.avoieot  adoatdf. 
d  amanc  que  les  Erêquei  ',  qui  auroienc  .<lû  être  l«e 
«ardient  dùtrQup<au  .  lear  i^éiëtii  donné  f exemple 
de  l  •?o(lafie.i  ,nais  il  ferwhlc  qy'il  reftoit-af*r«  »>ti 
de  CKevaUers  Teutoniqjuei,eii- UvQoie  ,  là  plupare 
-*yaéc  péri  dans  ce«e  jçu^rre  ccdèfrè ,  d<»ât.  li^uf  n't- 
vons  fait  quVquifler  Thiftoire. 

Tome  yiIL  X 


4^1  Histoire 

Schweiin ,  dont  il  eut  deux  fils  :  (es  def^» 
xxxvu.  ccndans   régnèrent  en  CourUnde  ,  juf- 
ôANo'    qu'en   1711,   ir  reftoit   alors   Ferdinand 
ScuvzBAJi.  Kettler ,'  oncle  du  dernier  Duc,  qui  de- 
voir lui  fuccéder  :  mais  le  Czar,  Pierre- 
le-Grand  ,  envoya  des  troupes  en  Cour« 
lande ,  fous  prétexte  d'aiTurer  le  douaire 
de   la    Duchefle    Anne   lyanowna  ,   fâ 
nièce  ,   veuve  de   Frédéric  -  Guillaume  , 
dernier  Souverain   de   la  Courlande  de 
la  Maifon.  de  Kettler^  &  qui  devint  en- 
fuite   Impératrice  de  *Ruflie,   Ferdinand 
f ollicîta  en  vain  Tinvediture  de  ,  la  Po- 
logne,  qui  différa  tôujoufs  ,*  dans  la  vue 
de   réunir  la  Courlande  â  ta  Couronne. 
Les  Courtaiidois ,  ayant  évienté  ce   pro- 
jet, élurent   pour   leur  Duc  en    172.6, 
Maurice  .Comté    de  Saxe ,  depijiis    Ma- 
réchal de   France ,   fils  naturel  du  tloi 
de  Pologne   à  de  la  Cômtcffe  de  Ko- 
tiigsmarck;  mais  Cette  éteâion'^ût   éga- 
lement  réprouvée  pa^  la  Riiffie,  &:  par  la 
•Pologne  j*  et  Niaurice  fut   obligé  d'aban- 
donner là  partie^9  après  avoir  doripé  les 
marques/ les  pkis^ éclatantes  àe  h  valeur. 
Lé  Prititfe  Menzikoffj-défignré  Duc    de 
Courlande  par  la.RulGe  ,  ne  réidfic    pas 
mieux  que  Maurice.  Enfin,  le  Duc  Fer. 
cf^nand  tétant  mort  en  17)7  ,  fans  laiiTer 
'd'etîfans  inâles',  &  fahsr  avbir  pu    faîr^ 
Valoii^  ù^  droits  >  la  Czarlne  Anae  ,  par 


DE  l'Ordre  -Teutonique.    48J 
vint   à  faire  élire  Duc    de  Courlaode  , 
Jean  Erneft  de  Biren ,  fon  favori.  Voilà  ^^^pf* 
comment  finit  la  domination  des  Kettler     gang 
dans  la  Courlande,  que  Gothard  avoit  ^Z^^^^'^^** 
ufurpëe  fur  les  Chevaliers  Teutoniques , 
en  trahiflant  fon  Ordre  &  £a  Religion, 
?  La  tram«  perfide,  que  le  Roi  de  Po- 

,       logne  avoit  ourdie,, de  concert  avec  te 
Maître  de  Livonie,  pour  dépçfuiller  l'Or- 
dre Teiitonique ,  ne  fut  utile,  gu'aû  der- 
nier ,   puifqu'il  laifla   à  fes  delcendans , 
i      un  Duché  qui  les  mit  au  rang  des  pre? 
î       tniers  Princes  de  l'Europe ,  après  les  têtes 
r.      couronnées  (1  ) .:  quant  à  ^  Pplogni  1,  oa 
int      peut  dire  qu'elle  a  plus  perdii  jque  gagrié  t 
f      par,  les  longues  guerres  que  r^çquimioji 
71;     d'une  partie  de  laXiypnié,  ..lui  a-^o^C^ 


i' 


(0  Veici  uAe  idée  de  l*état  a^ûe!  de  U  Coiif» 
'  ^  tiMe ,  tlrécë'ua  ffi4maire  <)ui  a  ^té^  remît  d.  i)i  Cdcic 
[i        ^c  France ,  infêcé  dans  la  Gazette  de  Ltyàt^.  ^"s^f 

mai  au  i  juin.  178$.  La  Cou^lan^e  a  So.  fieueS  de 
\'        tôagiieur  fur  5d:daf);r  fa^^^Uii  gr^itidéi  Ifer^cur  :  fon  :^ 
jV         cerccin  cft  fertile^  &  Tm  pxcnittâions  na^unellet  To»    .; 

prccieufei  pour  tes  Paiflan-cèvniarhîmes  flc'coh^mer- 
'^^  cantes.  Deux  prtneîpale^Uitîeres  navigâibUt ,  t*A  (k 
yji;        la  Windaw,  la  coupent  de  TOriem  à  rOc<;idept|  : 

elle  a  deÛK  parts  fur  là  Balt^ue ,  Windau  &  li^o 
)iiv  bau.  Son  commerce :ii'Ottttp&  fiftsMnoins  àt  fii^ik 
|;>'  fepc  cens  vaiffeausc  de  tro'u  i  f{yi^\it  <iK^%  '&  ^^?^ 
'  ;  àt  d1}|-1iutt  cieni  tonneaux.  On  rtfàrot  ûr  pop^làiioli 
llC>  .i;phu  d'un:  miUioh  &;  donpl  d*habbtn$  :  ;^  (|iioiqiiii 
[ji  le  Pue  régnapt  ait  tr«f-p<.u  d'influence  fur.l^ 
^  Stars  «    fet' revenus  ne  l^ffentpa^   dd   mdntèr^  . 

)l]I'         deux  cens.. milte  looîs   annuels ,  .ou  ^uatcv  milliOAl 
.  i        tiuîtceoc  vaMï%  livref  d€.Fi;aflce. 


^4         Histoire 
cafionnécs.  C  eft  ici  le  lien  de  remarquer 

^w^^^}'  S!^^  '^*  ufurparionf  profperent  raremenr. 
cAM<^*    De  tant  d*immenfes  pofleffions   que  Ma 

ScHviiAR.  Pologne  a  ravies  â  TOrdre  Teutonique, 
tant  en  Prufle  qu'en  Livonie ,  il  ne  lut 
«n   refte   rien  aujourd'hui  ,  finon  quel- 

Sies  droits  fur  les  villes  de  Thorn  6c  de 
antzig  y  fie  la  fuzeraineté  fur  la  Cour- 
lande;  mais  ce  dernier  droit,  quoique 
trés-réel ,  a  été  fi  contrebalancé  par  l'in- 
fluence de  la  Ruffie,  qi^'on  feroit  prefque 
tenté  de  le  ranger   au   nombre  de  fts 
pertes.  Sigifniond-Âugufte  qui  vécut  )u^« 
qu*en   157X9  fut  le  dernier  Roi  de  la 
dynaftie  des  Jagellons  »  &  ce  Fut  un  bon- 
heui'  pour   les   Polonois   :  injuftes  fous 
les'  Jagellons ,  lis  furent  grands  &c  magna- 
fûmes  fous  les  Princes  qui  avoient  ces 
qualités.  Cette  nation,  naturellement  noble 
&  généreufe  ,  méritoit  bien  d'avoir  d'au- 
tres Rois. 
Hnrtyét      On   ']uge  aifément  combien  la  perte 
M^SrVw'  ^^.^  Livonie  affligea  le  Grand- Maître, 
kuffi*.       qui  n'avoit  rien  négligé  pour  lui  procurer 
V4nût0r.^fX  fecours,  fit  qui  n'avoit  pu  en  dbte- 
^ag.  $48  Qt  ^j^  ^  ^j  ^  i»£inpcreur  ni  de  l'Empire ,  à 

jj64^     (çaufedes  flcheufes  dfconftances  du  tems. 

Il  paroît  que  le  Grand- Maître    n'avoit 

JhiJ.  fêgs  jamais  reconnu  K^ettler  pour  Maître  de 

^'^  Livonie,    parce   q«'îl   ne   lui  avoit  pas 

éiemandé  fa  coafiritiation  ;  mais^  en  re- 


i>E  l'Ordre  Teutokique.  485 
venche,  il  s'iiitéreffoit  vivement  au  fort' 
de  Guillaume  de  Furftenbcrg  qui  éioit  ^ol^Î' 
toujours  au  pouvbir  des  Mofco vires,  Se     cani^ 
il  entreprit   de  le  tirer  de   fa  prifon.  A  ^*^^"^^ 
cet  effet  j  il  nomma  Bernard  de  Beyern 
ou  de  Beverning ,  Théobald   de  Ranif- 
chvag ,  Melchîor  de  Dermo  &  François 
de  Hatzfcld,  Chevaliers  de  TOrdre ,  avec 
deux  Doôeurs ,  pour  fe  rendre  à  Mot- 
kov,  ^empereur  leur  donna  des  lettres 
pour  le  Czar,  &  ils  s'embarquèrent  au 
commencement  d'août   i  Travcmunde 
pour  aller  à  Narva ,  d'où  ils  firent   le 
chemin  par  terre  jufqu'a  Moskov.  Les 
Envoyés  eurent  beau  affurer  à  différentes 
reprifes ,  qu'ils  étoient  Miniftres  du  Grand- 
Maître,  &  feulement  chargés  d'une  Iett;e 
4e  l'Empereur  ,•  les  Ruffes  affeôerent  de 
ne  point  les  comprendre ,  &  s'obflinercnt 
à  leur  rendre  les  mêmes  honneurs  qu'auii 
Ambaffadeurs  de  l'Empereur  ;  ce  qui  fit 
yn  mauvais  effet  à  la  cour  de  MoskoW 
Les  Envoyés  avoient  ordre  de  folliçitef 
l'élargiffement  de  Furftenberg,  & -de  de- 
mander  que  le  Czar  les  remît  en  pof- 
feffion  des  domaines  qu'il  avoit  enlevés 
aux  Chevaliers  Teutoniques,  moyennant 
une  coçnpenfation ,  c'eft-à-dire ,  une  rede- 
vance  à  laquelle  l'Ordre  s'affujettiroît; 
mai*  ils  n'obtinrent  ni  l'un  ni  l'autre,  St 
Furftenbecg  mourut  dans  ia  prifon.  Les 

X  j 


486  Histoire 

écrivains  Protcftans  prétendent  {jw*!!  itoxt 
Vol"*  Luthérien,  6c  Venator  foutîentf  a(u  con- 
©ANQ  traire,  qu'il  demeura  fide*îe  i  Dieu,  à  TEm- 
ScHvzBAR.  pjj.g  ^  ^  f^^  Ordre  jufqu^à  h  mort.  Suivant 
Ap^j^rndi  Neuftadr,  écrivain  contemporain,  qui  a  été 
f*8'  2J7  in  fouvent  en  Ruffie  ,  Furftenberg  donna 
"•'•  cflPeftivement  une  grande  marque  de^fidé- 

Hté  à  l'Empire.  Le  Czaf  ,  s'étant  fait  ame- 
ner ce  Prince,  en   1565,  offrit    de   lui 
donner  la  Livonie ,  s'il  vouloît  la  tenir 
en  fief  de  la  Ruffie  ;  mais ,  dit  Neutadt , 
il  refufa  cette  offre ,  ne  voulant  pas  fouiller 
fa  confcience;  &  le  Czar  mécontent  le 
renvoya  au  château  de  Lubin  (  i  ) 
Mort         Le  Grand  M  Jtre  Woligang  Schuzbar , 
Mit«c"^'  qui  gouv^rverna  TOrdre  près  de  13  ans, 
Vtnàt^r.  tîan^  <ÏC5  tems  aulfi  malheureux  que  difi^ 
fn*  37^*    ficiles ,   n'a  voit   pas    mOntré  moins    de 
*5^^*     zèle  que  fon  prédéceflfeur ,  &   mpurot 
comme  lui ,  au  moment  qu'il  venoit  d'af- 
/cmbler  un  Grand  Chapitre,  dans  fa  ré- 
sidence de  MergenthetiB ,  le    11  février 
de  l'an  1566. 


(O  Neuftadt,  marchand,  étranger  >  ••établît  f 
Vetpt  vert  Twi  ifï4,  5c  fut  fonvtnt  ea  Ruffie,  poue 
fon  commerce;  turès.U  prifc  de  Derpt,  il  r«  re- 
lira i  Rîga  ,  dont  il  fui  Bourg,  meftre;  il  6cn>h  une 
«bronique  qui  rient  iiiTiiu^i  l'an  1^09  »  elle  n'cft 
pi  iat  imprimée.  On  Toîr  quelques  détails^  fur  cette 
chrû  .l]ue&fui  fonaotfurdaftsiVuvragf  intitulé:  ^2»- 


DE  l'Ordre  Teutonique^  487 


i 


GEORGE  HÙNi) 

,  .    .D:£->YENCKHEIM*v 


XXX mit.    GRANDrMAlTSiK.  xxxvuu 

^E  Grand' Maître  Schuzbar  étante  mort    Ven#«pri 
le   il  février  fJc  Tan  1566  ,  le 'Chapitre  ^^^-377  ^ 
qu'il  avoir  convoqué  à  Mergenthçiin  pouf  ♦     k*/*. 
le  10  de  ce  mois,  fehâta  de  lui  don<»     15^^* 
ner  un  Aicceflfeur  dans  la  perfonne  de- 
George  HuNb  de  Wenckheim  ,SfalN 
haltèr .  du  Bailliage  de  *  Franconie  (  i   )• 
l'ignore  l'époque  précife  de  fon  éteâion , 
mais  elle  eut  lieu  peu  .^e  jours  après  U 
mort  de  fon  prédécefleur  ;    car  Venatoc 
BOUS  apprend  que  les.  lettres  de  préieo4 
tati^n  à  TEoiperejur ,  furcitt  expédiées  fè 
1^  dMi  même  mois.  Los  Hiftoinieiis  foni^ 
le^plus  bel  éloge  de  ,cf  prijice.:  c'étîoitV 
difent-ils,  un  homme  d'une  vertu  rare  y 
qui  avoit  .beaucoup  de  jugement ,  &  qui 


^i),  pân«  U  Uft«  des  Cr^adt: Maîtres "(  Marhurgîa^ 
^éy,grag.4  ftuck»  pag.  171  )  il  «f^.  aùntai  Geurgo 
Hiind  WfQCkheim  Xum  Ahèrîflein  :  il  ^toic  de  U 

X4 


'488         Histoire 
XXXVI If    '^'8"^'^  '*  P'*^  ^*^"^  politique  à  bcau- 
Cio»ci   c^"P  d'habileté- 

«WHD.       *  Maximllien  II,  d'Autriche  hérîticr  des 

'■]?^«y«  bonnes  qualités  auffi  bien  que  des  Etats 

^laft^l!*^  '  de  Ferdinand  fou  père ,  étoit  alors  {ut 

Venator,  le  trftne  impérial ,   &  donna  nnveftirure 

ffê^  ^^'*  publique  au  Grand-Maître  k  Augibourg, 

Schàrdii  le  même  jour  &  de  la  même   manière 

pÏ7-r'^"''*  la  donna  l  Augufte,  felcfteur  de 

MoMii  /n   Saxe;  c*étoit  le  9  de  mai.  Quant  à  ref- 

L^^â^'^'^'*  lentiel ,  on  fuivit  le  cérémonial  qui  avok 

iUg.     ^^^  obfervé  pour  Tes  deux  prédécefleurs  ; 

mais  il  paroit  qu*il  y  eut  encore   plus 

*  c      de  nragnificence.  Le  cortège  du  Gcand- 

Maître  étoit    d^enviro.n   600  cavaliers  : 

€e  furent  les  Comtes  de  HornAein  ^  de 

Stoiberg  y  de  Hag  y,  de  Niffau  ^  de  Ho- 

benlohc  &  d'Ebeeftein ,  qui  firent  la  p;;,^ 

miere  demande  de  i'mreAlture  au  pied 

du  trône  ;*  &  le^  étendarts  furent  portés 

Se  préferHés  à  l'Ëmperebr  par  Melchior 

de  Dermo ,  Cotntnandeup  de  f  ra«icfbff  ^ 

par  Jean,  de  Rehen^  Gràtid*  Commandeur 

de  Heffe:,   &*  par  Henri  àé  Bobenhuu-* 

feir,  Commandeur  de  Blomenthal.  Nous 

croyons  devoir  (upprimer  les  autres  dé«- 

lails.  Comme  la  diere  étoit  aflemblée  à 

AugAourg  ,  depais  te  -i4^anvief  ,  îc 

Grand  «Maître  y  prtl.la  iéance  qui   hii 

Venai     ^PP^''*^"^^^  »  't^^*  TArchevêquc  de,  Salz- 

fiif.  3Si,  '  fcourg,  &  avant  tous  les'Évêques*  Pxin^ 


r)t  l'Ordre  TeutOnique.  489. 
ces  de  TEmpire  ,  entre  IcfqueU  on  voyoit  ' 
les  Evéques   de   Confiance   &    d'Augs-  ^i^^J^}' 
bourg ,  qui  ëtoient  honorés  de  la  pourpre    HvkpV 
Romaine. 

Le  houveau  Grand-Maître  »  qui  avoic 
hérité  du  zele  de  fes  prédécefTeurs ,  préi 
-Tenta  un  mémoire  à  l'Empereur,  cmq  ^Wr^g* 
jours  avant  d'en  recevoir  rinveftiture,  ^^' ' 
pat  lequel  il  montroit  qu'il  n'étoit  pa^ 
de  l'intérêt  de  l'Ordre  de  foufcrire  aux 
propofitions  qui  avoient  été  faites  relati- 
vemenr   à  fes   juftes    prétentions   fur   la  ; 

Pruflfe  y  il  encore  moins  de  coofentir  à  j 

ce  que  le  ban  prononcé  contre  Albert  ^ 
fût  tenu  en  fufpens  (1).'  En  revenche  il 
propo(oit  de  fe  facrifier  s'il  le  falloit,  avec 
fes  Chevaliers ,  pour  mettre  cette  fen- 
tence  en  exécution ,  pourvu  que  la  Noi* 
bleflfe  de  l'Allemagne  voulût  l'aider  : 
mais  loin  de  pouvoir  féconder  l'Ordre 
Teutonique^  l'Empire  étoit  obligé  de 
fournir  continuellement  du  fecours  con- 
tre les  Turcs  ;  ain(î  l'Empereur  arrêta  ce 
projet  que  les  circonftances  ne  permet- 
toient  point  de  mettre  en  exécution^;  hs 
Grand-Maître  tint  deux  Chapitres  Tannée 


(t>  J'ignof e^vtllét  pouVdfetit  lire  co  propofirioai 
^QÎ  féptt§noitac  fi  fort  au  Grao^- Maître  «  c^r  novt 
verrons  ^u'il  défira  «  quelque  tems  après ,  que  cet 
éSfioidUl»  fc*ieu&i«iflm  par*  un  àcconmodéneiit*  - 

X  5 


>..  .     >49<^       -Histoire 
*SSSSSf  mjrt^e  de  fon  éleftion  ;   dans  ccluî  qui 
^to««f''  avoit  d'abord  été  indiqué  à  Francfort,  & 
Hwn^.     ^  Il  fut  transfère,  à  Heilbron ,  on  y  con- 
çut Je   Il   de  novembre,   qu'on  portc- 
thid^  fg.  f  lit  juTqâ'à  {OO  chevaux  ,  le  fecours  que 
^^  FOrdfe  dcvoit  donner  contre  les  Turcs, 

ce  qui  étoit  be^aicoup  au  •  dcffus  de  la 
'  taxe  de  TEmptre ,    &  on  régla  le  nom- 
bre de  Chevaliers  de  chaque   Bailliage 
qui  dévoient  s'y  trouver. 
u?r^^^      Deux  ans  après ,   Albert   de  Brande- 
Bra-ièt-       ^urg»,  qui  bvoit  mit  te  comble  aux  mal* 
*•»'«•        heui^*  de  l'Ordre ,  par  fa  trahifon  ,&  foa 
Bv^k.  pag.  gpodafie ,  termina  fa  carrière.  Ce  Prince 
i£68.     avoir  joui   d'une  bonne   fanté   jufqu'en 
i^6i;  mais  alors  il  tomba  d^ins  un  grand 
Uvii.Com*  aiFûiTement.  Gratiani ,  compagnon  du  Car- 
mtnd.  Ub,  ^lifiai  Coinmendon  ,  -quiavoit  loupé  avec 
r«f*  <i7*    *^'  P^^  de  lems  avant  m  mort,  rapporte 
.  quM  étoit  afts  emrt  deux  .femmes  qui 
te  feryoient ,  &r  qui  éroierit  fouvent  ofali* 
gëei  de  lui  mettre  les   morceaux  à    la 
bollch«?.  Malgré  cela  il  conferva  la  p^ 
•fénced*efprit  jufqu'à  ta  fin  ,  mais  il  n*ea 
.fi(  pds  Tofagc  qu'il -auroit  idu.  il  eft  ce« 
.peit4a<nt  .probable  qu'il  reçut,  un. aVercif- 
femenr  propre  à  lui  faire  faire  de  férieu- 
^U*  M*  Tei  réfieiîbnC  Boclc  nous  apprend  qif\inr 
iiMiis  ayant-  fa  mort  ,-  il   parut  trifte  Se 
;!fyéùf  pcHff^nftli^u^  joàrs,"*  taùfè  de 
ceoaiaés  chalEb»  .qu^  JhI 4mtM. ^mvcm 
y   X 


DE  l'Ordre  T^uton^que.  49^^ 

de,  la  part  du  Qiidinal  Hodus,  fcvêque  5,^.  .j» 

de  Warmie^  qui  ëtoit  ilors  à  Hei!»bcrg;    g^orgi* 

&  Ton  peut  croire  que  c'çtoient  des  avis    H.vnp»^ 

relatifs,  à   fon  talut.    Le    Cardinal;,    qui 

avoir»  vu  Albert  à  Daqtzjg  pj^u  dç  tcjmsj  R^fdut  în 

ap^ès  .fqa  apQftafiie  ,   lui  ,avôit  djâj^  /a^i(!,/?i/^#. 

une  re/noritrancç  plcitie  ,de  c^ndqjir',  ,de  w^'if7*f^ 

fimpliiçué.&   d'énergie,  &  il   ayoit  éxl  ''"^'  '^V  ' 

fi  touché  de  ce  que  ce  P^^iççup^  érpit.^efi^ 

(purd  à  (es^p^roles,    qù!*!!  eft  .(yr^ifcpi^ 

tlabJe  ,qije  /bn.zele  Tavon  enj^g^  .J^  .  .  .    -^ 

f^re  un.  fler^ier,, effort,  .quan^  il^^pprij   \a     v  > 

qu'il  tojucl^oiî^à  fa%/Tpfix  jf«t  iuut^l^j^ 

Albert ,  qu'oij  .3?foit  tranjQp.prft^,»}  "Ç^piauL 

par  la  crainte  Àt  ^a  pefte  qui  .Jç^  manifejf 

toit  à  Kpnigshefg,,  y-  mourut  JLuthérieri 

^r¥^iJP^^.J  $H.r  à/age;  <iq,,p(çs  .^dç 

Tj^.  mt  'f^  <l»'HnX   ««!  '4?  WMCjij^^r:^ 

gFft^q»^  fa  fftçmp  ,  Anq^;.,^ajjç  ^j^ 

Bfuns^mk,   çiomiit  )e,,^^.Ml?i»r,fl»^ 

li)û  C^te  PrinÇfiffe  li»  ^ph  d^R^^r  ^  ' 

ï^«r^hl?r^4eiiic,.qvi.  épojifa  U^r^^Èlgifj^^ 

Clevés  &  de  Jul.i.ers.,'*Sf  }fl^^  ^fjnibV  ;S^ 

n^nei^r.à   la.  fl?di:.t  ;  cijs  (Qn^.ptri^.k.ét^Vu.^    . 
nç;\ÇP{  1 5;53>  Jè.|;ouYefïjçmenr  Çrwfliô^ 
lyraignit  que  rOr^p  Teotpjniqjijj.^nç  fe 
jce  liiomeiit.  po^ur.fâiriç  valw  f^/. ptétieri''- 
H'^ns  Criétpît^biiçnJ'iptenypn  ^^ii'  Gr.  n^- 


B«<«« 


.'-  *k»  ^  »:_ 


491  H  fst  O  I  *  E 

/plus  difficile,  que  le  Rôl    de    Pologrtè 

^^otol  ^^cÀt-^^àmis  la   branche    Eleaoralc    de 

HOmd.     Brandebourg  à  la  fucceflion  du  fief  de 

là  Pmite.  Cependant  le  Grand  -  Maître 

.  rîwt  Urf  Chapitre  à  Francfort  à  ce  fujer, 

"J^énaèùr.  '  fe  i  j  dôdbre  1 569  ,  où  i*on  fit  dix  prCH 

pair-  4^3  ^  '^ts  àlfUtens  ;   &  l*annëe  fuivante  il  Ce 

1569.  rendît  i  la  Dicte  de  Spire,  pour  foliici- 

1570.  ter  du  îTecouts 'qii*H  n*obtit>t  pas. 

;    UOrïIre   aurôit  déiîré  que  l'affaire  fè 
Jbîd.  pûg,  rentîifiât  par  un  âccomniodiemetit ,  inzis 
V7^fH*  Il  ^tôit  aifë  de    prévoir ^e  les   Polo- 
hôik  Tït  $*y  péteraient  J)ai.  L'Ambaflk* 
,  deur  dé  Pologfne  femrt'un  ttiéhioife  à  hi 
Diète ,   par  lequel  il  prétendoit  qu'Ali 
bert  étant  morr^   les  procédures  inten- 
tées contre  lui,  dévoient  finir.  L'Ordre 
y  répohdit;  &  le  Grand-Maître  ne  ccfEt 
€é  Venbuveller  fes  inftànces,   pour  que 
,  f Empiré'  cherchât  un  moyen  qoefeonqûe 
ée  rendre  la  PruiTe  &  la  Livo/iie  ii  ion 
Ordre  :  mais  fes  foins  ne  produifirent 
dCautres  effets  que   de  prouver  !^  zèle 
^rdèrit  dont  il  etoît  animé. 
Mon  4a      Dans  un  grand  Chapitre  tenu  â  Mer- 
CrtBiiMal- g^Qtheim   au 'mois  de   juin    1571,  on 
^\^tnàtir.   *'Oecupa  eucore  dé  l'affaire  dé  la  Pruffe  i 
f^g*  4^s*    H  particulièrement  du  moyen  de  profiter 
i5/i. .   des  circonfiances  qu'on  croyoit  favoraé» 
blés ,  pour  recouvrer  une  partie  de  la 
livonie  V    mais  les^  événemens  ûxttit 


DE  lX)iidiie  Tectonique.  49^ 

ëchouer  ces  projets,   On  voit  que  l*in-xxxviii 
Fatigable  Grand* Maître  ne  nigligeoît  au^  gkoroi 
cune  occaHon    de  parvenir  à  fon  but  ,    Hvwd. 
&  ces  foiiis  nûifîrem  peut  être  i  fa  fan- 
té;  car  Schardius  nous  apprend  qu'il  ëtoit  Bpitom.rtr. 
d'une   foibic  coraplexion  :   auffi  (a  cat-  ^Ma'x!"iu 
riêré  ne  fut* elle  pas  longue  ;   iî  AicéAztom.^,pag* 
pieufement  dans  fa  réfidence  de  Mergen-  ^^'f^çra. 
theiin  ,  le   17  juin  de  Tan   «571 9  &  fut 
inhumé    auprès    de   fes   deux   prëdécef-. 
ftîurs.   G'eft  ce  Grand-Maître  qti!  a -fait      Btfi.^ 
hôtir  la  chancèllerrè  de  Mergentheim.  \      -^v 


*♦' 

. 

^f9^^'    ^ 

.?r^-::. . .. 

^*>.?.*x.^-^% 

!»«>«        •          •    ?        'vi 

LÎ 

-,  -.  ♦      ..  .  . 

l  »    -   r.  .^ 

.   *>.   *)' 


494  Histoire 

HENRI 

DE    BOBENHAUSEN. 


xxx»x.       XXXI Xc.  Grand  Maître. 

KAVSgM.    JTJri^ri   j)£  Bobenhausen  »  Com- 
15^2.     n^Vn^J.cui'  ^^  B)omemh-lf  fut  élu  Grand* 
Ma'^tre  le  6  août  1^71,  par  le  Chapitre 
Ttnûtor,   aflembté  à  Neckers  Ulm  ;  mais  il  ne  re» 
/k/'  ^^^  *  Ç*^^  point  perfonnellement  l'tnvefttCHre  de 
ir#/«.     ^Empereur  :  il  députa  Léenard  Formcn* 
tin  de  Ihulmein  ^^  Grand  -  Commandeur 
d*Autriche^  &  Jean  âe'  Cobentzil  de  Pro(^ 
fevk ,  CoiTimandeur  de  l*^ybach,  pour 
la  recevoir  eo  foo  oom  (  1  y 
Mort^uRoi      Un   mois  avant  l'éleétion   du  Grand- 
èjérlnceî*  ^*"f^>  '^  Pologne  avoît  perdu  fon  Roi. 
éel'OrdftTSigifmond-Augufte  étant  mort  fans  iaiffer 
157a.     de    poftérité  ,  comme  nous   l'avons    dit 
ailleurs  ,  plufieurs  Princes  fe   mirent  fur 
les  rangs  pour  le  remplacer*  On  comp- 
tait au  nombre  des  candidats,  le  Roi  de 


(I  )  Henri  éioxX   fïti   de  Jean   de  Bob«fkhaurci>    & 
ë*Ei  fjbcth  de  Lacip;ein  :  cette  maifan  «toÛ  Tes  («r« 

iM  éêm  \m  aAvû«ai  àa  HaoaM* 


DE  l'Ordre  Tevtoniqwe,    495 
Suéde»  le  Duc  cte  ^'ruffe,  l  Eiefteur  Je 
Saxe  /  le  Margrave  d'Anspach ,  lArchi-  h^^ri  d'« 
duc  trneft  fils  de  i*tmpefeur  Maximilien ,   Bobem- 
&  Henri  Duc  d'Anjou ,  frère  de  Char-   »^***'^* 
les  IX,  Roi  de  France  :  ces  deux  der- 
niers furent  le»   feuls  qui  partagèrent  les 
vœux  de  la  nation  ;  &  déjà  la  grande 
Pologne,    la   Voihylîie  &  la  L.thuànic 
avoient  manifeAé  le  défir  de  voir  réuffir 
r  Archiduc.  Dans  le  même  tems^le  bruit 
fe    répandoit  que  l'Empereur    follicitoit 
vivement    les  Etats,  de  l'Empire. *   pour 
qu'ils  Fai^aflent  à  .faire  élire  fon  fiis;^  fiç. 
^\l\\  fortt^oitv^  cet  e£Eet ,  june  ligue  puîf« 
fante  pvec  piqfieur*  Pnnces  d'Allemagne; 
que  rElc^euf  de  Saxe,  rtnor\q^nt  h  (t^Bàrrt.mjL 
prétcivno4;»s ,  lui  avoir  ptqq\\s  loopc  ]}{}P^ri^ag!uî 
fn^ft  de  cav^l^ne  payés  ppur  çii>q.-fn5)U^^y«m 
&  q*ie  :rEmpcfeur,î,de  fon  cAté>,  avoit 

la.xoufOn^e  de  Pologne ^.iJ:  ferojt\refi^ 
tuer,  à  l'Empire  ,  la  Pruffe  &  la  partic^^ 
deIa,Uvonie^4^ot  les  Potorioisi  s'çjtjoient 
fmparés  :  on:,fjo»upit...qve  pow^indejp)-. 
uifer  KElcfteu^yde  j^aiife  dci.oépe^fe\^u'ii' 
de^^jt  fair^,  "ÇEnfp^ttux  Uii/avbijt  ^^g^g^ 
la-par.çie  de  U^lluface^^qui  con^ufijkr^ 
Etats..     .    ;   ::^ ..,-••    ■/..,.     ,    */  .'!  •;.,"*! 

l^a  réuffite  ,de  ce$  pi;ojiÇt^ ,  s'ils  curent  Htorf  éê 
jartiais. quelque. réalité,  ajiir.wt  4té.ûv>}m  ^^y'^lg^^[ 
h«W^*  ,d9r,;Çyén^mw^^ 


49<  H  I  g  T  o  I  R  fe 

>  Teutonîque  «  mais  la  Providence  en  di(^ 
ftENRi  DE  P^'^  autrement  :  le  Duc  d'Anjou  eut  la 
BoBEN.    pluralité  des  i^oix ,  par  les  foins  de  Jean 
RAosEN.    jç  Montluc,  Ambaffadeur  de  France,  & 
tluitt!  ^*  f''  <^1»  '^  9  »«>'  <J<^  ''an  1 57}.  Ce  Prince, 
>573-     c^)"i^^  ^OMs  le  noni  de  Henri  de  Valois, 
ne  )ouit  pas  longtems  de  cet  avantage, 
15^4-     Ayant  appriv  la  mort  de  Ton  frère  Char- 
les lyK  ,  il   partit  furtivement  le  1 8  )uin 
de  l^année  fuivante ,  pour  aller  prendre 
poflfeffion  d'un   trône   qui  lui  étoit    dé- 
volu  par   droit  de   naiflance.   L'év^fioif 
du  Roi  de  Pologne    fit  renaitre  les  *  ef- 
pérances  de  la    Maifon    d'Autriche  ,    & 
l'Empereur  envoya    un    Miniftre   habile 
en  Pologne  ,  pour  ranimer  fon  parti    Le 
royaume  fe  trouva  bientôt    partagé    en 
^  troiV  faftîons  ;  celle  de  PEmpereur  ;  une 
autre  très  -  confidérablgf    qui  vouloir    un 
Roi  dé  Ta  natit^n  ;  &  une  troisième  plus 
fôiblë  -que   les  autres ,  qui  tehoit  pour 
Henri  de  Valois ,  prétendant  qu'on   ne 
pouvoit  manquer  au  ferment  qu'on   lui 
ayott  prêté.  Ce  fentiment  oflPenfa  les  deut 
autres  paVtis^  qui  l'étant  aflembtés ,  décla- 
rèrent Iç   trône  vacant,  puifque  Henri 
êiè  Valois*,  n'étoit'  point  revenu  dans  les 
neuf  mois ,  comme  il  l'avoit  fait  efpéref. 
L'Archevêque  de  Gnefnc,  ayant  indi- 
.  que  une  Diète  générale  à  Varfovie ,  le 
parti^  Autrichien  y  proclima^  rEmp^teur 


DE  l'Ordre  Tevtokique.  497 
Mdxîffîilien  Roi  dç  Pologne  ^  Qrand- 
tXw  de  Luhuanie  ;.  iî>ai$.  h  plus  gcaiîde  j^ 
partie  des  Gentitshommes  ^  protefiant  <pn*  bobe^l 
tre  cette  élcftion ,  déféra  la  couronné  à  «^^-^J^^ 
la  Princeffe  Anne  ,  fœur  de  Sigifmond- 
Avigufte ,  &  par  conféquent  du  fang  de 
J^geiion.  Cette  prlnçefle  jétoit  âgée  de  ^o 
ans9.&  n^vort  pas  été  mariée  ;  mais  on 
Ipî  itoit  ppiir. condition  d'époufer  Etienne 
Bathory ,  Prince  de  Tranfilvanie  :  après 
quoi  Bathory  fut  proclamé  Roi,  &  on  lui 
envoya  le  décret  de  fon  éleôîon, 

I^cs  partifans  *de  l'Empereur   lui  en*  Concurrent 
-voyerent  égalemem  des  Ambaffadeurs>  "J/J^^b|^* 
taat  pour  lui  porter  le  décret  de  fon  élec-  tjiory^  Koî 
tîon,  &  lui  faire  Jui^r  les  P^aSti  convinm^^^f''^^' 
fégléi  par-  fes  Mijiiâre5 ,  que  pour  le  pref-*    '^^  ' 
Kfr   it  tenir  prendre  ponciSGr.  du  îrônsf 
de  Pologne.  Maximilien  voulant  procurer 
celte  couTOtlne  à  fon.ftUErneft,  demanda  . 
du  tenfs  pouf  eirammer  les  articles  qu*otf 
f^ulôît  lui  faire  jurer  :  les  Polonfois  fé 
ptàigttant  de  fa  lenteur,  il  répondit  que 
fie  ^pouvant  quitter  TEiftpire  , 'il>défiroi#  ^ 
qu'ils  vouluffent  prendre  TAtchiduc  Er- 
ncft  à  fa  place ,  promettant  qu'il  fe  ren- 
dfoititout.de  fuite  en  Pologne;,  pour  y 
époufcr  la   princeffe   Anne.   Après   cela  ^ 

rkmpérèur  jura  les  PàBa  tànvcma\  &   .  ? 

fit  imprinler  le  décret  de  foii  éleôion ,  ^  -j, 

qu'il  efiyoya  en  Pologne  &  eo  Liihua^  ' 


49*  Histoire 

nie.  Pendant^ ces  délibérations,  Bathoiy 
HtMAi^oB  P'**^  ^àiff  arriva  en  Pdlogne,  où  il  époufa 
£•»«-  la  princeiïe  Anne  :  lei  deux  'époux  fil* 
BAUfBv»  y^„j  couronnés  foleAfinellcment  Je  i  de 
mai  de  Tan  1)76.  Le  Czar,  profitant  de 
la  circonfiance  ,  envoya  aufli  -  tôt  une 
arabaffade  à  l'Empereur ,  pour  lui  propo- 
fer  une  alliance  ofKenfive,  promettant  de 
HiJI.  d*AU.  déclarer  la  gererre  à  Batbory-  ;  mâtk  le 
W.  »«•  deffcia  du  Czar ,  n'étoit  que^  de  rallu- 
mer entre  l'Empire  &c  ta  Pologne  ,  &C 
d'en  profiter,  pour  s'emparer  de  toute 
la  Livonie.  Maxim ilien  devinant  fa  po- 
litique ,  le  remercia  de  fes  offres ,  pour 
ne  pas  favorifer  la  conquête  entière  d'une 
province  dont  les  Ru  (Tes  a  voient  <léia 
occafionné  la  perte,  &  fur  laqueUe  TEm* 
pire  &  rOrdre  Teutonique  avoîent  des 
droits  inconteftables.  Cependant  l'Empe- 
reur fongeoic  à  conquérir  une. couronne 
Îu'il  a  voit  laifTé  échapper  :p^r  Ton  retar- 
ement  :  il  envoya  des  AmbafTadeûrs  ea 
Suéde  &  en  Dawmatck  ^  ,ppur^  engager 
ces  deux  Pvi/Tarce^  à  joindre  leurs  aimes 
aux  (iennes,  &  il  fit  foUiciter  fous  main, 
les  Etats  de  l'Empire  ,  adîemblés  à  Ra- 
ti^bonne,  4e  lui  accorder  un  prompt  fe- 
cours,  ,    :,     .  j 

n^p^rtul  ^«^  orages,  q^î^fe.  formoît  xc|t^trc  la 
&o^oipb«n  l'ologue.,  fut  b^ut^c  dij^péi  la  mort  en- 
fcii^fucccdf.  içval'ftB^re^r^faxim(lieB  à  1  âge  de  4^ 


DE  l'Or*rle  Têutonîque.  499 
ans,  au  iiiiliéu  d^  la  Diète  de  Ratisbotme , 
le   1 2  oftobre  >  576  :  aVcc  lui  s'éranouî«  h»kri^i>» 
TCfit  les  efpérâitices  que  TOrdrc  Teuto-    Bobih- 
nique  avoit  conçues ,  de  tirer  quelqae  parti   *^^***** 
de  ft$  juftes  prétentions  fur  la  Pruffe  &~      / 
la  Livonie.   Rodolphe  11 ,  fiU'  aîné  de 
Maximilien ,  qui  avoit  été  élu   Roi  des 
Romains,  Tannée  précédente.,  prit  alors 
les  rênes  de  l'Empire,  &  n'inquiéta  point 
Bathory,  qui  gouverna  fagement  la  Pologne^ 

Le  Grande  Maître,  qui  n'avoitceffé  de  Venator, 

foUiciter  l'Empereur  en  faveur  de  fon  Or*»  ^''^'  ^^ 

cire ,  &  qui  avoit  redoublé  fes  inftances  , 

à  roccaiion  du  mariage  d'Albert-^Frédé^ 

rie  Duc  de- Pruffe,  &  deia  démence  où 

ce   Prince   étoit   tombé  ,  vit  bien ,  à  la 

mort  de  Maximilien  ,  que  la  couronné 

de  Pologne  étoit  perdue  pour  la  Maifon 

d'Autriche.   En  conféquence   il    fe   hâta 

d'envoyer  des  députés  à  Etienne  Batho- 

ry ,  pour  voir  s'il  n'y  auroit  pas  moyen 

de  convenir  avec  lui  du  rétabliflemenc 

de  rOrdre ,    à   certaines  conditions  :  il 

n'en  réfulta  rien,  6c  le  Grand  Maître  eut 

l'adrefle  de  faire   approuver   au    nouA/el 

Cnspereur,  une  démarche  qu'il  avoit  faite 

à  fon  infçu* 

Il  auroit  fallu  un  événement  cxtraor-.   Proî«t  a« 
dinaire,  &  même  une  grande  révolu^on  ^  rO*rire*«m 
pour  que  le*  Chevalieri  Teurpiiiques  puf-  Hoii|^rif, 
iW  dcre  rétablis  dans  Içs  domain^;»  qu'ils 


560  H  I  8  T  O  1  &  E 

revendiquaient  à  fi  jufte  titre  :  car  TËm- 
»KMAi' DB  P''^*  ^^^  ^  éloigné  de  pouvoir  ou  de 
BoBCM*   vouloir  leur  accorder  de$  £ecour$  faf&- 
hau«eii.  f^„5  ^    q^»Qjj  propofa  à  la  Diete  de  Ra- 
Y*"^^*''  tisbonne  de  transférer  TOrdrc  fur  les  fron- 
/eq.'  ^  ^     tieres  de,  la  Hongrie  j  pour  roppofer  aux 
^57^'    cntreprifesi  des  Turcs.  Ce  projet  conçu 
&  propofé ,  fans  qu^il  paroifle  qu'il  y  ait 
eu  aucune  mauvaife  volonté  contre  les 
Chevaliers  ,  n'en  auroit  pas  été  moins 
deftruâif  ;  car  ,  étant  reflerrés  dans  queU 
ques    places    au    voifinage  *  des   Turcs , 
leur    fort  auroit   toujours  dépendu   des 
événemens  d'une   campagne.  Il  eil  vrai 
qu'on  propofa  Tannée  fuivante  d'augmen- 
ter  leurs  forces,  en  incorporant  à  l'Or^ 
ire  Teutoftique ,  toutes  les  Commande^. 
fies  que  cekri  de  Malthe  avoit  en  Aile*' 
Wji.'  de  *>agne;  mais,  dit  Vertot,  ce  projet  n'eut 
^'cg'r\  point  d effer  par  Tadreffe  &  Tbabileté  da 
é' p^g'    ^'Commandeur Scaglia, Piémontois , 6c  Am- 
'    baflfadeur  de  l'Ordre  de  Malthe.  Les  en- 
voyés du  Grand-Maître  y  qui  fe  trou  voient 
à   la  Diete  de   1 576  /  n'étant  pas  auto- 
rifés  à  accepter  une  propofirion  qui  étoit^ 
peu  compatible  avec  la  iituâtion  préfente 
de  rOrdre,  firent  les  repréfentatîons  con- 
•  "   venables;  &  l'examen  de  cette  aflFaire  fut 

renvoyé  par  la  Dittt  à  une  comn[)iffioR 
particulière. 

Le  Grand-Maitre  ayant  convoqué  un 


DE  l'Ordre  Teutoniqve.  501 
Cltapîtrc  à  Ncckers-Ulm  pour  le  14  jan 
vicr  1577,  les  Comtes  de  Furftenberg ,  J^^xïX. 
de  Hohcnzollern  &  de  Seinsheim  ,  en-  Bo^^^ 
yoyés  de  PEmpereur,  s'y  rcfidirent  ac-  «a^sei^, 
compagnes  du  Doôeur  Timothée  Jun-  1577- 
gen  ,^&  fenouvellerent  la  propofîtion  de 
transférer  l'Ordre  fur  les  frontières  de  la 
Hongrie,  Tàflurant  des  bonnes  intentions 
dcSa  Majefté,  qui  he  vouloit  rien  faire 
qui  pût  lui  porter  préjudice.  Le  Chapitre 
fit  fes  rcmercîmens  auxÇommiffaires  pour 
les  bonnes  intentions  de  TEmpereur  ,  & 
répondit  que  TOrdre  n'étant  compofé  que 
de  la  Nobîeffe  de  PEmpire ,  il  étoit  con- 
venable de  demander  l'avis  des  différetrè 
Etats ,  comme  on  Tavoît  déjà  pratiqué 
pour  des  chofes  moins  importantes;  que 
d'ailleurs  il  falloit  faire  une  rechcrchfe 
exaôe  des  biens  de  l'Ordre,  pour  favoîr 
ce  que  chaque  Bailliage  pourroit  fournir  * 
pour  cette  cntreprîfe;  ri  ajouta  qu'après 
avoir  pris  les  informations  néceflaires  , 
&  après  avoir  délibéré  fur  ce  grand  ob- 
jet, on  enverroit  des  Députés  pour  inf*- 
tTuîrela  Commiffion  impériale,  étaWie  à 
Francfort ,  des  réfolutions  qu'on  auroit 
prîfes. 

En  conféquencele  Chapitre  Ordonna, 
par  un  re^ès  du  18  janvier,  aux  Corn- 
tnandeurs  Provinciaux  ,  de  àrêffer  un  état  ■ 

de  toutes  les  perforines'  &  de  tc^s  l«s    '      '  ' 


^o%  Histoire 

S  biens  (Je  leurs  Bailliages  ^  avec  un  détail 


He^rj^^b  ^*^^  ^**  revenus  &  des  charges ,  &  de 
JJoBEM-    renvoyer   figné    &  cacheté   au  Grand- 
iiAVSBN.  ^aîjre  pour  le  i  juin  de  la  préfente  année. 
En  attendant  on  écrivit  à  la  Noblefle  des 
Cercles  de  Franconie  &  de  Suabe ,  ainfi 
qu'à  celle  du  bourg  de.  Friedbefg ,  pour 
favoir  fou  avis  fur  cette  affaire  qui  Tin* 
téreffoit ,  à  caufe  du  grand  nombre  de 
Chevaliers   de   ces  provinces ,  qui  étoit 
dans   l'Ordre  Tcutonique*   Après  avoir 
pris  les   éclaircifTemens   nécefîaires,  on 
envoya  des  Députés  à  la  Commiffion  de 
Francfort,  p«ur.y  remettre  un  mémoire 
de  la  part  de  Grand* Maître  qui ,  fans 
refufer  abfolument  la  propoiitîon ,  faifoit 
voir. par  Te^poÊtion de  l*état .de  l'Ordre, 
qu'en  ac^ievatit  (^e  Tépuifer  pour  une  pa- 
reille   e^^tréprife ,  oci  n'obtiendroit  pas 
•     l'objet  défiré ,  qui  étoit  de  garantir  les 
frontières  des  inçurfipns*.  des  Turcs.  M 
Con:\ml^c^n  Im.périaJp-,,  mécontente  de  i 
c^çttc  réponfe,  écrivitati  Grand- Maître  I 
le  tf. novembre  de  la  même  année, pour  I 
luifaire.de  nouvelles  inftances^  &  Tcnga-  J 
gef  i    envoyer   quelques   Chevaliers  à. 
l'Empereur, avec  des  pouvoirs  fufEfans,. 
pour  çraifer  plus  pîirticuliérement  det  cette  i 
affaire.  I 

Mimairedtt      Le  Grand-^Maîtré  envoya  effe^îvement  ; 

Crwd-Maî-  une  bégutatioa  à  Sa  Majefté  Impériale , 


DE  l'Ordre  Téutonïque.  50  j 
mais  «e  fut  pour  lui  préfentcr  Un  long 
mémoire,  date  du  15  avril  15789  dans  he^s.i  ^g 
lequel ,  après  avoir.apportë  les  privilèges    Boieh- 
que  les  Papes  &  Icf  Empereurs  aVoi^rit   «^^*^*'* 
accordés  aU3^  Chevaliers  Teutooiques  ,il  p7,eur!^^ 
difoit  que  ,  fi  tous  les  Princes  de  TEmpire  »    Vcnûton 
vpuloient  faire  un  effort  cQmmun  pour     i5r8« 
cet  établiflement  ^  il  y  concojurroit  de  tout 
fon  pouvoir  ^  mais  que  ce  feroil  conduira 
POrdxeà  fa  ruine  que  de.  l'entreprendre 
feuL^Outre  que    l'Ordre  avoir  perdu  h 
Pruffe  &c  îa  Livonie ,  on  voyoit  vne  énu*- 
méràtion  des  pertes  qu'il  avoit  effuyées 
ec  Italie ,  par  différens  évënémens  «  & 
en^llc^magne  par  rétabliffement  du  Lu- 
tWaqirme  ,:  la  li/^e  des  Cammanderies 
jcrdués;  en  Sui(fé;,..'eii  Bqhême,  en  Mo- 
jj^v^é ,  dans  le  Vçîgtland ,  d|ins  la  Thu-  . 
rihge  y  4afi$  la  tieue  ,  dans  ;la  Hollande 
&  dans  les  Pays*  Bas  Efpagnols  ^  ëtoit  fc^rt  • 
longue  :   on   y^avoit   joint  un  ëtat  des 


3U1S 

qye 
.  /;ayoit  fouffkrtes  pepdaî^t  la  ;gu|£t^^ 
"des  Proteftans ,  qui  toutes  enfemble  , 
montoient  entre  treize  &:  quatorze  cens 
mille  florins  :  d' AjIeirM^gne ,;  faj£ant  ^^0  v^ir^^n 
trois  tnî nions  de  livres  de  ïfranqç;  fpmme 
coivi(iéërable  poûr'ce  tcn;i5jlà^  oii.l(?  nil»- 
mer  aire  n'étoit  point.  aui^SLjn^lppUé  q))^il 


504  H    l   s  T  O   I   R   E 

l'cft  aujourd'hui.  L'Empereur  Ce  cohtenta 
«^nr!^de  ^  ^®  mémoire  /  &C  on  cefla  d'inquiéter 
BoBFîi     rO  tire  fur  cet  objet.  Gcpehdarit  comme 
iià«$£N.   |ç^  Chevalier*  riè  cherchoient  qu'à  (îgna- 
1er  leurvâleur^t&^fur-tout  contre  les  in- 
fidèles I  il  fiit  réglé  quelque  tems  après  ^ 
Si*t  jtt  de  que  les  jeunes  Chevaliers  pafleroient  3  ans 
rOt<lrc.      ^^^^  ^^^  ^jjjç  frontière  de -la  Turquie, 
,  qui  leur  feroit  défignée  par  leurs  Sûpé- 

tieurs  ;  Mis  y  étoiént  fournis  aux  ordres 
du  Commandant  de  la  plaicé  ^&  dévoient 
tâcher  d'être  employés  cha^que  fois  qu'on 
-étoit  dans  le  cas  de  faire  tête  aux  enne- 
mis^. Ce  n'ëtpit  que  d'après  k$  certificats 
de  bonne  Conduite  ,  donnés  par  les'Com- 
mandan*  tfc^  plarces ,'  que  les  Chevaliers 
étolcrttdéclarës  hattîlçs'à  avoir  des  Corn- 
màrideries.''Get  ufagé 'i*,  ^vrfté  tant  que  fe 
guerres  de  la  Maifon  d^Autrîchef'  avec  la 
Turquie  ^  ont  duré  V  &t'  il  n'a  été  iftter- 
rôtopu  que  quand  lai  choie  cft  devenue 
îitipoffible  :  mais  les;  Chcvîifiéirs-  n'ayant 
,  plus  l'occtffiofi  de  cômî>attrfe  les  infidè- 
les, ont  contervé  l'obligation  de  faire 
trois  campajgties  de  guerre ,  comme  il  Te 
pratique  encore  aujourd'hui. 

Malgré  que  le  Grand*  Maître  parât 
•tout  occupé  des  àflfaireî  majeures  de  foh 
Ordres  ^  ilne  néglYgéa  cependant  paj  celles 
Tàe  détail;»  &  fyt  même  employé  plufîeurs 
fois'  par:  l^Ethpiré;  L'Ordre  ayant  dés  dif- 
ficultés 


DE  l'Ordre  Teutonique.   505 
ficultés  avec  la  ville  de  RotenboUrg  fur 
le  Tauber ,  au  fujet  de  quelques  dîmes 6c  hehrÎ^de 
d'une  nomination  de  bénéfice  ;  Louis  Duc  .  Bobeh 
de  Wlrtemberg  &  TEvéque  de,  Vurtz-  "^''"^'• 
bourg,  fe  portèrent  pour  médiateurs,  &  uifl^'w'il- 
terminèrent,  en  1574,  cette  affaire  à  l^tcmb.tom. 
(atisfaâion  du  Grand-Maître,  De  grandes  tm^ki!"^ 
^ronteftations  s'étant  élevées  entre  Baltha- 
far ,  Abbé  de  Fulde ,  &  Jules ,  Ëvêque  de 
Wurtzbourg,  le  Grand-Maître  fut  nom-    Venator. 
mé,  en  i576,Séque(lre  de  cette  Abbaye*  '"'^'  ^^^' 
Principauté ,  par  TÉmpereur  ;  il  y  mit  pour 
Statthalter  ou  Adminiftrateur ,  Jean  Euf- 
tache  de   Wefternach,  Chevalier  d'un 
grand  mérite,  que  nous  verrons  élever 
à  la  Grande- Mai trjfe  de  l'Ordre.  L'apof- 
tafiç  de  Gebhard  Truchfès ,  Archevêque 
de  Cologne  «   procura  encore  «ne  nou- 
velle  commiffiçn  au  Grand  ^  Maître.  Le 
Pape  ayant  excommunié  6c  dépoCé  Tru- 
chîês ,  Ërneft ,  Duc  de  Bavière ,  Evéque 
de  Liège  >  qui  avoir  déjà  été  fon  com- 
pétiteur j  futélu  par  Je  Chapitre  pour  le 
remplacer.  L'Empereur,  qui  avoî't  affcm* 
bié  une  Diète  à  Rotenbourg  en  i  jSj  ,  dé 
'firok  d'éteindre  la  guerre  civile  qrii  s'étoit 
allumée  dans  l'archévécfaé  au  commence* 
ment  de  cette  année ,  &  nomma  Corn- 
jtiiffaires  à  cet  effet  le  Grand -Maître  &  ^reppCoU 
l'Evêque  de  Wurtzbourg  ;  mais  leurs  foins  mJlhurl 
furent  inutiles;  la  guerre  cotitiuiiai  !^fom.t.pae. 
Tome  FUI.  Y      '  ^^^* 


^^^^  506         Histoire. 

'xxxix^  Truchfès  n'abandonna  la  partie  que  quand 
Henri  db  <es  affaires  furent  totalement  ruinées. 
^îvsn^       Le  Chapitre  de  TOrdre  étant  affem- 
_ , .    ...     blé  à  Mergentheîm ,  des  Commiflaires  de 

L  Archiduc  ,,-j  O.      .  '  ,  ,  ^1 

Maximiiien  1  Empereur  vmrent  demander  au  Grand- 
cotîj".  ^*aîtrc,le  j  de  décembre  15^4,  qu'il 
ceur.  voulût  recevoir  TArchiduc  Maximilieoi 

Venator,  fon  frerc ,  au  nombre  des  Chevaliers. 
^^^.t^^'  Non-feulement  le  Prince  fut  reçu ,  qiais 
^  ^'  le  Grand  -  Maître ,  avec  le  concours  du 
Chapitre  9  le  nomma  fon  Coadjuteur.  Oa 
envoya  à  Vienne  les  Grands- Comman- 
deurs d'Alface  &c  de  Franconie  9  avec  les 
pouvoirs  néceflfaires  pour  recevoir  les 
voeux  de  TArchiduc ,  &  pour  le  faire  Che- 
valier. L'année  fuivante  (  i'  )  le  Grand* 
Maître  laiflFa  une  partie  des  foins  del'ad* 
miniftration  au  Prince  Coadjuteur ,  &  fe 
retira  même  tout**  à -fait  ^  5  ans  après  »à 
Cron  -  Weiffenbourg  ;  mais  comme  ce 
Prince  n*abdiqua  pas ,  6c  qu'il  laifTa  fea« 
lement  l'exercice  des  droits  de  la  Oran* 
'de-Maîtri(è  à  l'Archiduc ,  nous  ne  comp- 
terons le  règne  de  ce  dernier  que  de 


{%)  Le  51  aoôt  isîs  ,  le  Grand-Maître  Hcnfî  de 
BobeubauUti,  fit  un  accord  avec  Louis,  Duc  de  Wit^ 
temberg  ,  mais  fur  des  ol>jets  d'une  trop  petite  ioipor- 
tance  poqr  êne  rapportés  ici.  Sàttltr  nifi,  Wiutmb* 
tom,  5«  pag,  ^8.  Maximilien  fie  aufll  un  accord 
avec  le  même  Duc  en  159^  #  que  nous  ne  rappo^r 
UiQSkt  f  af  pour  U  m^uiç  caifon,  Xbidtmf 


DE  l'Ordre  Teutonique.  507 
répoqtie  où   mourut  Bobenhaufen  (  1  ). 

-  Les  efpérances  de  l'Ordre  commence*  m'ehri^e 
rent  à  renaître  fous  les  aufpices  de  MaxU    Bobem- 
snilien.  Etienne  Bathori  ,qui  s'étoit  rendu  «^"^**'* 
cher  aux  Polonois,  par  fon  zeîe  pour  la  g^^^"  *^* 
religion  )&  par  fon  habileté  dans  les  af-  Roi  dePo- 
faires ,  termina  fa  vie  le  1 3  décembre  1 586.  p^f "ni^^^i 
Les  fanions  fe  ranimèrent  auffi-tdt  enPo»  rO(ai|> 
logne.  Se  chacune  d'elles  voulut  avoir     ij^^- 
la  gloire  de  luidontter  un'Roi.  Le  Comte 
Gbrca  &  Sborovski ,  Seigneur  Polonois^ 
qui  écoient  Tame  du  parti    Autrichien  » 
avoient  formé   une  forte   brigue.  Sigifr 
nond^fils  de  Jean  III ,  Roi  de  Suéde,  &c 
petk-fils  par  fa  mère  de  Sigifmond  I ,  Rot 
da  Pdogne ,  avoit  auffi  de  nombrei>x  par • 
tifans  :  tes  Lithuaniens^  pençhoient  pour 
Fedor  ou  Théodore  ^  qui  éioit  alors   fur 
le  trône  de  Ruffiei  &  une  autre  partie 
des  Polonois  défiroic  pour  Roi,  un  Piaft  ' 
ou  Seigneur  de  leur  nation.  Le  PapeSixteV 
envoya  Annibal  de  Capoue  ,  'Archevêque 
de  Naples,  tant  pour  exhorter  la  Diète  . 


(I)  Venator  {pag»  46$)  marque  gae  Bob^nhitt* 
fea  rêfigna^es  régaux  «  c'eft- â» dire  ^  qu'il  renonça  à 
fes  droits  régaliens  en  faveur  de  i* Archiduc ,  (ix  ans 
après  (a  nomination  ,  ce  qui  paroit  fuppofer  une  ab- 
dication ;  cependant  il  ne  fait  commencer  le  MagiC- 
tere  de  Maxtmilien  qu'à  la  'mort  de  Bobenhaulen. 
Hed  marque  à  la  même  ^oque  «  le  commencement 
du  tegne  de  Maxfmilîeo,  &  nous  ne  pouY9ut  ac^uI 
écartes  de  çui%    nu^^Qhe* 


Çô?        Histoire 
à  choiiir  un  Prince  Gatholiqa^  ^  que  j^.x 
H^Kitî^B  favorifcr  (bus  main  les  intérêts  de  la  Mai- 
•  BoBEN-  ■  fon  d'Autriche. 

"Mm''*  .    La  Diète  d'éleaiôn  s'étant  affçmbî^e 
ktlùcde  &  ^  ^''srïovie  ^  chacun  fputint  fon  f^ntiment 
Maxinûiiea  avec  tant,  dV>piniâtreté  >  qu'on  fe  parta- 
(oriréiufl^  g^*'  unepartie  proclama Sigiftnond  Prince 
i^«f ;  .  de  Su^de  ;  &  Gprca  &  Sborovski  avec 
.^  ^     leurs  adhérens,   proclamèrent  le  Rrince 
Coad)utear  Maximilten»^  Le  lendemain  la 
faâlon  Autrichienne '^''aflemblaidaiii  t'é« 
glife  des  Cordeliers,.  po.nr  rendre ^race 
a  Dieu  de  f  éleâion  de  l'Archiduc  :  pen- 
dant la  meiTe ,  qui  fut  chantée  par  le  Car* 
dinal  jR.adziwil ,  André  Zborov^ski,  Ma* 
récb^l  de;  la^eour  ^  renouveila  au.  coin  de 
rAujtel»  la rproclamafion  de  Maximilien 
famfDe^Roide.Polpgnt^  (i)»    u 
Maximiiiefi  -  jMaximiUen-.  y  ayant  appris  iâ  nouvelle 
fonnfeî^"*  defon  é}^ôijan  ^  partit  avec  le  peu  de 
^jfihuânffiî  troupes  qu*il  avoit  puraifembler  en  Au- 
Hi/f.  Hung,  uiche  Se  en  Moravie  »  panr  fe  rendre 
^^%f*^^^\  daosJes  environs  de  Cracovie^  où  il  fé- 
1587- 


.  (i)  Lés  curieux  crouverorit  6 ne  botine  relation  de. 
<&véneiiiens  qui  ont  précédé  &  fuîvi  l^éledlon  c'a 
MaxiniiUeo  >  dans  rhiiToite  du  ccUbif  Mr.^  de  Thou , 
fcrivain  contemporain  :  cependant  j'ai  fuivi  de  pré- 
férence Ifl h uan&  «  po^r  ce. qui  regarde  réntrepriic 
cle  Maximilien  fur  la.  t^olqgoe  ,  parce  qu'ayant  été 
fur  \t\  lieux»  iminê^iifUeuie&c.  ^pris ,  il  4e\roi(  être 
inieux  inf9rmi&.*  .• 


DE  L*OrDR*  TEVtdNIQVE.     509 
)0»^fla'  a0bz  long^t^ms  S  H'cfpérofît  de 
tnMivcr  Poôcâfidft^'enft^f  ^ns  tette  ca-  HMR/^>r 
pîtalc  i  ^a^'Zamoiski ,  chef  ^e  U  faôîon    Boben-. 
Stiëd^fe ,'  cléfendoit  avec  des  trtîwpcs  nom-  «^««e^* 
breufes.  Aptèi  plijfiôurs  tentatives  îmitî-   ibu.pag* 
1  es  j  r Archidoc  Téfoîiit  d'cm  ployer  la  for-  ^^^^ 
ce  vô^ftttàgfa^i  5  le  i4-nc^ve'mlM'e  ,  la  partie 
di5^'la(  Vîtte-^'é'u  ^Wt^  fe  fcrtixboufg  nom- 
nSôteWrtpàfm  ;  ràrftaque  fut  Vive  tk  pSot-* 
fiifivié'cfoiirflgeufemei^;déja lés  Allemandr 
aVoi^nt  haché  la  porte;  mais  les  Polo-* 
TÂ>is  eppoferefît.une  telle !«fiftance,qu*Ofi' 
ïnk  bbfig^  ^d'abandonner    Tentpeprife  8t 
dd'- fè^' retirer-.  Sîir  iCes  entrefaites   Sigff*' 
mèWiflS,  Prtticè  de  Suéde ,  arriva  à  Craco-» 
vîi^-ÏUivi  #tfhe  gréildequantîtedèCéntilS'*' 
hd#fTÉ*é#  î^Mtendis  i  &  fut  dburonn^  fo* 
lémneHeméint-Roî  de  Pologne. 
•  Le  nouveau  Roi   ayant  encore  reçu* 
calqués  'réifforts   de  la  TràiM3vanîe  , 
Zaï^bis^fei  fe^iîti  la  tête  dé  1*^mëe  ,  ^' 
lîAr**i*uc?^3iî«i^*1âv«>it  ;pas-  reçu'  le  fe- . 
ctia«  ^tf^il  /ÉttiTrtdbk^tié-  la  "ïïongrie  ,  fd^ 
rëctri^Btfx*frbftHeréf'cle»Ia  Sitéfie  ,  avec  W 
dëfagpéfti^  de- s'être  i^û  abandonné  foiM 
difféi^ns"  {*étextes 'i   par  là   plirpart  des' 
G^è-iatlx;  qtiî' Pavoîent  accoiirtpàgné.  Qé^  ' 
jîfefidant  tés»  ^iôft|roîs  s^étpieAt  mis  éh^  mi,  fggi 
marche^  &  avôîen't  pris  enpaffant  deuj^^^*' 
petites  pîacès  du  Comté  de   Scepus ,  où'- 
ik  «a  voient  mis  garnîfon  a«'nom-de  Maxi-- 

Y  I 


ÇIO  -H   I  S.T  0:î.  H  E 

milieu  Roi  de  Pologne  .>  ce  qui  excka 
Hena!^'k  eneore  davan^rage  ^^moiski  i  la  vea- 
hoBKHr  geance.  Ce  Général  étânt4p0rtée  de  Tar- 
«AusEH,  ^^^  AUeraaBde  ,  MaximiBcn  réfolut  de 
^5^^'  Toutefiir  le  combat  ^  d'autant  qu'il  étoit 
ioftrult  que  les  Hongrois  étoiet^t  au  mo« 
ment  d'arriver  ;  mais  il  fit  yne  faute  im- 
pardonnable. Des  marais  formés  par  plu- 
sieurs petits  ruilTeauv ,  4e  féparoienr  des 
^mi^mis  ;  on  ne  pouvoit  les  ttS^yerfer  fa« 
cilement  qu'en  Aiivant  plufieurs  digues 
qu'on  a  voit  faites  pour  contenir  l'eau  des 
Hiifle^ux,  aidfi  il.fellpit  difputi^F  ce  paC- 
fage  auv  ennemis  ^  qu'-on  suroît  infaiU  .. 
Itblefnenr  arrêtés  en  <fQupân|  lirs  digues  , 
cm  en  1^  ^g^Tniâànt  d'mfantf m ,;  msûs 
au-lieu  de  cela ,  on  laijÛfa  arriver  Zamoiski , 
&  les  deux  armées  fe  rangèrent,  dans  la 
|>laine.  Les  Hongroisr  arrivèrent  au  mo- 
ipent  qu'on  atloit  combattre  im^is  leurs 
chevaux  ..^rpiem  (i  barafié4.rp§r  ^lon- 
gues, marches,,  qu'ils  (w>u)fp|en^  i  peine 
U  Soutenir,  -  Après  jiH  fiÇ(mb%t  affez  ppi* 
r>iâtre ,  l'arovée  de  l'ArçhidiiCrftit.mire  en 
fuite  :  les  Hopgrois  fe  débandèrent  en- 
tj^érement  »  &c  le  Prince  fe  retira  avec 
une;  partie  <Je$  Allemands  dans  une  pe- 
,.^  ^  V  r^.  tire  ville  de  la  Siléfi^  qu'lfthuatiiE  nomme 
.' .;J5iaf7tt/»,  &  d'autres  Vitz^n,  ^aximilien 
sjé^oit^. flatté ,  c]u'étant  retiré  pd§n$  les  do- 
maines de  TEmpereiKi  les  Polonois  ne 


DE  l'Ordre  Teutonique.  511 
l'y  înquiéteroient  point  ;  mais  il  fe  trom- 
poit  :.Zàmoiski  vint  mettre  le  fiege  devant  hbnri' d» 
cette  petite  place ,  &  la  força  bientôt    Bobcn- 
de  capituler  :  enforte  que  le  Prince  ,  qui  *^"**''' 
fe  rendit  prifonnier ,  fut  conduit  dans  un 
châ;eau  nommé  Roldone  par  lAhuanffi , 
&  Hroldo ,  dans  le  traité  dont  nous  par- 
leront bientôt* 

Les  Chevaliers  Tèutoniqjues ,  qui  avoient  Pa«x«  Eiar* 
Thonnelr  de  compter  Maximilien  dans  5lf Kulîmî- 
leur  nombre  ,  furent  au  défefpoir  de  lui  Jt«n- 
voir  perdre  le  trône  avec  la  liberté ,  &  Ifihuanffiu 
de  voir  encore  une  fois  évanouir  toutes     j.g^ 
les  efpérances  qu'ils  avoient  conçues  de 
leur  rétabliflfement.   Ce    fentinient  éroit 
commun  â  l'Empereur ,  au  Roi  d'Efpagne 
&a  toute  la  Maifon  d'Autriche.  On  réfo« 
lut  de  négocier  avec  les  Polonois  ;  mais  ^  * 

comme  il  paroit  qu^on  ne  vouloit  pas  faire 
les  premières  démarchés  vis-à-vis  de  Sigif* 
mond ,  i  qui  cependant  perfosme  ne  pou- 
voir plus  refufer  la  qualité  de  Roi  de^  ^ 
Pologne  ,  on  engagea  le  Pape  a  fe  rçn« 
dre  médiateur. 

Sixte  V  faifi/Tant  avec  emprcflcmcnt 
cette  oçcafion  d'obliger  la  Maifon  d'Autri-» 
che ,  chargea  le  Cardinal  Hippolite  Aldo- 
brandiri^  fon  I^égat  a  lattn  y  de  travailler  à 
l'ëlargîffcmént  dé  F  Archiduc. Le  Cardinal 
ayant  négocié  heureufement ,  Guillaume 
Urlin  de  Rofenberg ,  Chevalier  de  la  Toî« 

Y  4 


^  5ii         H  I  s  T  o  I  ».  E 
"^xxTx^  ^^^  ^'^^  •  l*Evéque  de  Javarin ,  le  iBarôn 
HsNRi  DK  de  Lobkovitz ,  le  Baron  de  Schvartze- 
BoBBN.   nau  ^  PEvêque   d'Olmutz ,  le  Baron  de 
"*^**^'  PItff ,  Nicolas  Ifthuanffi  ,  Vice -Palatin 
de  Hongrie  fi)  &  Jean   de  CobentzII, 
Baron  de  ProiTeck ,  Commandeur  de  TOr- 
dre  Teutonique,  Commiflfaires  de  r£m- 
pereur ,  fe  rendirent  à  Beutben ,  petite  ville 
aux  confins  de  la  Silëfie  ;  &c  fix  Contmif- 
faires  Polonois  fe  rendirent  à  Sbndzîn  ^ 
'     petite   ville  du  Palatinat  de  Crscovie , 
Cûj.  Poi  P^"  diftante  de  Bcuthen.   Là  fe  fit  uit 
fjm.î.RLm!  traité  à  l'intervention  du  Cardinal-Légat , 
4^'  r.  3i».  p2Mr  lequel  les  Commiflaires  Allemands  , 
qui  traitoient  au  nom  de  TEmpereur  &  de 
foute  la  Maifon  d'Autriche  ,  reconnurent 
Sigifmond  pour  Roi  de  Pologne ,  renon- 
*  f  erent ,  au  nom  de  Maximilien ,  au  titre 

de  Roi  y  6t  promirent  au  nom  de  I^m- 
per<ur  ^  de  Maximilien ,  8c  <ie  toute  la 
Maifond*  Autriche ,  de  ne  jamais  former 
ëe  prëéentions ,  fort  directement,  foit  in- 
direâement,  contre  la  Pologne,  la  Li« 
thuanie ,  la  Ruflie ,  la  PrufTe ,  la  Mafovie , 
là  Samogitie  ,  la  Livonie ,  &  autres  do* 


(ONîcoUs  IfthjDJLAffi  «ft  rauMsrxie  l'Hidotre  ée 
Hongrie  ,  Repais  1490  iufqil^à  1610.  Dans  cette  charire 
H  eft  Donxne  OfficH  PatatÎMatuê  Jt.  Hun^arîm  h^ 
€um  tcntnt ,  &  i  ia  t6te  de  fon  ouvrage  il  prend  la 
^Qilué  de  Pro^Palatinus  ,  et  qui  revieac  au  mère. 


DE    L'©RbïiECTïU^dNt^UE.,   flf 

mëînês  àe  la  coî!iiroi)he.  Oiiwôk  elairc-* 
metit  qué'SigîriTU)nd  ià^bitfih  4irférer  cet  hInm^d» 
article ,  à  'èïiùfe  -de  f  Ordre -IVutoni^uc.    Bobek. 
M4ii*M|iéi»?cpivér6h:pfîfoflhîerà«toW6,  »*«>"^ 

diiit'Boiyofiâ)Iëmerk.-à- 6èut^^  à  Bend- 
ziripoir  le  il  duw^mt  Hioîs:  le  Roi  dé- 
voie faire  une  vifite  à  l'Af chidâc  avant  fou 
élargiflenient ,  &  iV^tolt  ft'rp^lé  qu'àuffi- 
i^^ljîie  Makimîliéh  fer^l  fotude  la  Po;  , 
te^ft^" ,  it  îufèrWt  fobfe^vatioh  du  tAité',; 
&?Héri  Témtrftmit  là  •cbhjlîritlation  bux-  Pô»  " 
lo*rt)î$  qui -M^aufèient*' accompagné.  Gel  .^  ^  .  .  ^ 
â^é  fait  en  double  i^Beuthcft  &  à  Bclij^ 
:fin  !é  9  mars  i\8^,  èft  fighë  par  le  Caf-^ 
éinal  Aldobrandin  ,  &  ^r  ions  le^  C<Mn* 
nrfdaîrcs :  rérpeifttlls  ^^i  }.  On  pcyt-Teînar* 
qtiêFkjo^  Beirthen*  ët®it  un  -  éndtèît  ftAl*^ 
hea?aux  -  ipètir  ^'Ôrdrê  ',  ^Utfijue  -  €'ét5!€ 
l^du'Alb^t^dè  Brand^Aborg  awrt,f<yui^ 
3Sffi^\rîrë  '  V  ^  t^is  la  dcmicre  mam  à  !• 
frahîfert  qu'il  nîiédîfoit  depuii  lèng«.temS| 

Sê'^ftkM  Cômmifndetir  Teutonîque  avoic 

l:t\^    ù^isz^o'l  ^n  u^  :.      .  .  ^  f 

■)f,f(    ^Hlîîlif    g    !    Il   [ •    • .?  .       ,,'■■■■    . 

t^Tt^tT\cni:r>   '    >   9"»-      .•    'i   :  ',  .      ^ 

Chartres  rcfatives  a  .ce^  ob}'ét   dans  le  premier  tome 
du  Code  d(flK»tMtftfutf*dè^a  Pologne ',  pa^.  2)7*^* 
d^f^n^s  ifSiToM  l'exat^j!  i  cevx  qui  écriroDC  l'i^îi*-     ; 
toirê  de  U  Mairon  d'Auttiche  .  oa  celle  de  U  P<H      . ,  ^ 


5t4  B  1  ê  T'O  1  R  B 

^été  obligé  'de  figner  au  nom  de  rEm« 
H^^^/^,  percur ,  ua  dëfiflement  de  toute  préten- 
BpBSN*    tion  fur.la  Prufle  &  la  LivQnie  :  mais 

#4vifii-  ^ejj^  {Hpulation  ne.pouvoit^lier  fe«»  fuc- 
ceilfiurs  qi^îi.  eti. parvenant  au  trôt^  im- 
périal j.étoieot   obi/g4$  de  yaxti  qu'iU 
trava;Ileroi[e<\r.  au  puintiçn  &(  à  la  rein-: 
.    ^gration  de  TEmpire*  ^ 
Secourt    ;  L'Ordre  Teutonique  n'avoit  pas  man« 
rôT/re  VJ  ^^^^  4>ldçri;l(C  Pfliçcfl  CoadjuiçHr  4e,COMt 
Prince       fo»  pouypîr  »  dans  ion  emreprire  (u^<U 
Coadjuteur.  ^olog^e.  On  luiavoû  donné  des  fomipes 
fST/-*  ûopiîdérahles,  vu  la3fitpatifln:de-i:CV4i:^,' 
&  pQur  fournir  plivi;  promptement  à  cène 
éépwk  extraordinaire.  9  ^n  avoit  naéme 
aliéné  quelques  bieas..  ^uiH  Maximiliçii 
iut^41  i-ecQnnoi^TBnt  du  iecpur^.que  TÇlr* 
dr^^ui  ayoit.dqnnf^il  lui  légua  en^mou-^ 
«nî/ioooop  florin>td'Allf2ii>î^çi,Brçn^ 

|oit  refervé  l'éiiage  «.&]  le  xéçompenfa  par 
cette  généroTit^  des.dépeniesfrqu'il  ayoît 
faiteii  pour  Ton  élévation,  Apr^  fpu;  cfs 
malheurs ,  Maximilien  ne  s'occupa  plus 
qu'à  éditer  -l'Ordre  .pan  ies  ^iiertns^^pii* 
qu'à  ce  que  la  guerre  qui  recommença 
entre-  VEttipeitm  &  ;lès  Tûrts  J  liH  iri^^^^ 
de:  nouveau  les  armes  à  la  main*  ' 

ç*Joft  du      Le  XI  mars  de  l'an  1595  ,  lié  .Gratid- 
ulT        Maîire  Henri  de  Booenhàûiêo  '  'mQurjit 


xxxrx. 


DE  l'Orore.Teutoniqce.   515 
dans  fa  retraite  à  Cron-WeifTenbourg  j,8{' 
fut  enterré  dans  Téglife  de  l'Ordre,  quiH^^î,"^, 
eft  dans  cette  ville  (t  )•  boben- 

HAUSEK. 

*■  ■■  r  ■  .■  ■ ■■      ytnaior, 

(0  Venator  &  HcfT  rapportcot  que  \£  Grand  -  Mattr^      1 595*^ 
iROurut    le  15  de  mart  ^   &  on  Ht    dans    Mathurg^ 
Seytrag ^  Repart.  173  ,  qu*il  fut  inhumé  à  Mtrgeoc* 
heim  y  rotis.  t'cft  une   erreur.  SniTant  ïon  ftpicaphc 
rapportée  dans  le  fécond  tomt  des  Mémoires  de  l'A*  ** 

cadémie  de  Manheîai ,  êc  qa*on  voii  encore  dans  !• 
choeur  de  l'cglife   de  Croo  -  NTeiflenbourg  «  il  doit  ' 

être  aiorc  le  zi  de  nars.  Voici  rinfcrlption  mife  fijic 
Ton  tooibean.     - 

'  Anno  Domni  MDXCV'  Dtn*  s^xt,  te^g,  martii» 
ifi.dtr,  Hockwirdigft  furfl.  umd.'He'rr,  Herr,  Heiit' 
rich»  Admimfirotor,  des  Hochmeiflirthumbâ,  irn  Prtif" 
fen*  Mtijttr»  Ttutfeh,  Ordtns»  in  Tcutfchen»  undm. 
H^elfchtn  landtn,  in*  got,  jtVi^lig.  entJçHlaftn*  deffen^ 
fieL  d€f,  Anuchùf,  got*  gntdig,fti,  «nd.aiii.  fnlichê 
^VfiirfttkMpg»  ytrUihen*  W«IU*  Aoutim    .     . 


•h. 


y>%^ 


5t5  H  1  s  T  O  t  R  £ 


a 


MAXIM!  LIEN 

©•AUTRICHE. 

If AxrMii.  '       X Lt.    GRJND'MAITJLE. 


D*  Autri- 
che. 


XTl  'a  mort  de  Henri  de  Bobenbaufen, 
1^95.  TArchiduc  MaXIMIliek  ,  de  Coadjuteur 
qu'il  étôit',  devint  C^rand  -  Maître  de 
rOrdre  Teutonique.  Ce  Prince  avait  es 
divers  Coihmandemensen  Hongrie  contre 
les  Turcs  ^  dont  nous  b  avons  pas  cra 
devoir  parler;  mari  nous  Tiè -devons 
pas  paiTer  entièrement  fous  filence  la 
campagn<  de  1396,  où  il  fut  nommé 
Généraliffime  des  arafiif  s  Impériales.  L'Or- 
dre Teutonique^qui  fainflbif  toutes  les 
occ;) fions  de  marcjtter  ion  attachement 
à  la  Maifon  d'Autriche ,  fit  don  au  Grande 

Ttnûtor.   Maître  d'une  fomme  de  63600  florins 
fég,  m!   d'Allemagne  :  il  fourniflbit  en  outre  400 

VuelUiu,  cavaliers  entretenus,  i  PEmpereuf  ;  & 
lOo  Chevaliers  Teutoniques  ,  tirés  de 
tous  les  Bailliages,  accompagnèrent  le 
Grand -Maître  pendant  cette  campa« 
gne  C  I  ). 


i*B*  47- 


ij)  ipRÉipo^  ta  qu*tT«At  ccctt  éfoquçj  i'Or* 


DE  Lt)ïkDRE   TfiUTDNlQtJE.    J  Ï7 
Maximilien ,  ayant  emporté  Hatvan  l 
d'a^aut,  après  avoir  eftiyé  une  longfue  MvtxiMnJ 
réfiftaince,  fit  fa  jonftton  aVet  SigirOiiond  '*'Awtr4. 
Bathorî ,  Prince  de  Tranfilvanie  :  ils  sV    ^""'^  J! 
vantèrent  vers  Agrîa,  &  attcigniTém-le^ /f*^^"^^^ 
Turcs  près  du  village  de  Kerefles.  l\  y  . 
eut  troK  combats ,  dont  le  dernier  auroît 
été  déciiif  fans  TindifcipUne  des  trôupesj 
Après  avoir  battu  les  Turcs,  les  foidats^ 
au-tteu  de  les  pôurfuivre  i  s^aniufcrent  É 
pîHer  leur  camp.  Un  corps  des  ennemis  i> 
profitant  de  leur  faute  ,  vint  Itifrtortiber 
fur  les  bras»  Une  terretfr  paQie(tre  s'enH 
parant  des  AHensands ,  Maxtmiiien  »*a4 
vança  avec   une' troupe  cboifié  ^  pottf 
ar f^Ster  les  fuyards  ;  mrais  fés'  eflfot ts  iùrenl 
thutileïi '6^  ^  eut  la  îfodleur  de^ïe  voW 
aiVaèhet'  .'urttf  vrftoiré  que  lére#mèftrf« 
tfattrôienl  ph»:  été  fen  ëiâft  de  lu?  dif-  r^'^:^;^'^^ 

'  .  ...       :     3;.      >  I    •'• 


dï«  fourniffôic  déjà  i  rÉnupercor^  dei  f«cOurs  conttc 

4>ifyi$Bt  ••  cocp»  à  sffi^  ,j  «^cMiit  (bu^rt^Wtwl^ 
de  la   Grande- Matcritt  :    on  «Mut   Ktn   coaiuinc» 

tr  uti  M^ralogè  citîUi^lk  il  ^a  2G6miiia«»a^ t  <:  «ë 
aflrichc  ,  où  on  lit.  6  Oâob     O.  FrMttr  Joannt9 

VmH.   SéMJttÂUv/i  CoMttttndtttOT  fff  -ÛMIMâMirfiC  (  f  *eft 

Gruitrodt)  ip  «imjte  Grdrf  ao    i594^in    ^e//o.  Cff 

*'^ixiUtfer,  i^t'mêmf  Neccplogc  npus>^pnrn(l''<||mi 
rO'r^fc  a  p^rda    ube  quanOt^  .d»    CfcffXlî^rir^di 
*  éoirfbWtcâehjc'  coûrr/féi  •Çiirc«;lp  ITjAîlr  ticnrf»* 

unùa  aoinbf •  dtni  le  Néccologc  d  ua  fUà  ^Mùiiic* 


:VA 


)l8  H  I  s  T  O   I   R  I 

*  puter ,  fans  Taviditë  &  rindircîplîne.  des 
Uaxihil.  Â>ldats.  Ces  trois  combats  coûtèrent  looco 
p'AvTu*  hommes  9ux  Autrichiens ,  &  loooo  aux 
^^^       Turcs.  Cette  bataille  de  Keredes  termina 
la  campagne*  Le  Suhan  prit  la  route  de 
Conflantinople  «  &  Maximilien  celle  de 
Vienne*  Ce  Prince  fut  encore  employé 
dans  cette  guerre  ;  mais  comme  il   ne 
commanda  plus  en  chef  ^  &  que  nous 
ne  voyons  pas  que  TOrdre  Teutonique 
ait  eu  d'autre  pai;c  à  ces  çvénemens  que 
celle  que  nous  avons /apportée,  nous  ne 
le  fuivrons  pas  dans  ces  différentes  cam- 
pagnes ,  n'ayant  rien  dit  de  celles  qu'il 
avoir  faites  avant  Tan  1596.  Il   paroît 
que  ce  ne  fut  qu'après  Tan  i  J98   que 
le  Grsrnd' Maître  put  faire  quelque  (ejour 
dans  fa  réfidence  de  Mer|[entheim  (i>« 
guilnatioA  .    Les  foijDs  coptinuels  qu'exige  la  pro- 
JjJ  ^^'^[J  fcffion   désarmes,    n'empêchèrent    pas 
à  Vcoîrc.    MaihniKen^  de  s'oecuper  des  intérêts  de 
H9S'     l'Ordre,   &  Tannée  même  de  la  more 
de  fon  prédécefleur ,  il  chercha  i  recueillir 
quelques  débris  de  l'immenfe  fortune  qu^ 
les. Chevaliers  Teutopiques  aypient  eu^ 


.  (z)  On  tfouve  dans  l'Hiftoice  lit  M^*  de  Tlio», 
le  déUU  de  la  bataille  de  Ktceflt s  ,  |c  à^  aulMf 
:^ampa£oct  de  Maximilien.  On  pc^c  aiiâi  Tolr  ùii 
abiC^e  de  la  vie  dt  Mai^iintUcn  dans  les  anoalta  d« 
;t^yctear  FcrdiniAdlI^  pat  {Cb^vcailIkUcri  içi&# 


DE  L^ORDRE  TfiUTONIQUE*  519 

pljg     en  Italie  :  mais  avant  de  rapporter  cet  ' 


«.; 

:?:■ 

^■ 

If; 

% 

•5; 


événement  9  il  faut  reprendre  la  chofe  j^|^^,^jjj^ 
dieplus  baMt.  On  a  vu  en  Ton  lieu  que  d'Aut^x^ 
le  Doge  Keînier  Zeno  avoit  fait  conftruire  ^"■* 
U^Iommanderie  ^  réglife  de   la^,Ste.  ^^jJ^^'^^^J? 
TÇripité  à  V^flife*,  .^n  reçoonoiiTaoce  des 
f^rvices  quç  lés  Chevaliers  Teutoniques 
aurqient   rendus  à  la^  Rëpubliqufe ,  dans 
la  guerre  qu'elle  ayoit  faite  aux  Génois 
en.  u^g^.^Çctte  Çomipa^derie    devint, 
c^)ç^<^,.qwiiv^  ieiGtiiQd-M^^re  Coni^rd 
cb;  ^uçh(Wj(pg^  y.  établir  le  iiege  de 
rprdre^m^^  elle  perdif  ^eajicoup ,  de-   . 
i^xi  :)u$re  I  Jorfque  Sigefroi  de  Éeucht*^ 
irangea^  fon. frère,  je  transféra  à  Ma«; 
rjenbourg.  Le  npnrfpre  de  Chevaliers  dî-, 
tOfjimai  çoniidéraj^rnentj  à^^  iii 

j^roît .  méî^i.,^e  bwptô^ieV^s,^  celte 
f^aifqii  .ne/^t  jP^s  bi^it^c^qiiç  par,  ée^^ 
Pjçltres  4fyt%^e.K  dont  le  çh^;javôit[ 
Ur  titre  de  Pnçuré-      ,„ 

,.Malg[ré  cela ^  T^gl^^?  <ÎÇ  Ja.Commai)-^  FZ<im.  £>«* 
derie,  continua  à  être  fréquentée  à  caufe  "y^^^^i^ 

dir|riîrttTrafîrtîfenfi^  Mr.  ««, 

ftwfver^ffî^'  Pônttf^^^^^      avoient  éttachée».  ^*  ^•'*  ^ 
îîîwb  i4i*  i' qM^Mcii''  peVfori^ejf  ,picufes; 
vécrfûretit  éri^er^ttne'confrairre  à  »l>hon^: 
i^r  a'e  la  Ste;  Triiiité  dans  réglîfe  d^' 
rOrdte,  fit  eh   obtinrent  ta  pernriffiôn 

p«  m  Mw^i'  à}x  ^<^^  4w  ..'ï^^^s.i^' 
dwné  tf  «i^tiiorvenfbft  4e  làfin^nic  anh* 


'née:  pour   favorircrce  pttiix-d  ffero  y 

MAxiMit.  Ortulphc  Sogînnitcr  &  <?€rlahe  Warik,' 

i/AvTiLi-  quele^'Maitréîd'Alleiiiagne  zvoit  twfxtf  es 

*^"*'      ^  en  haiie  aVéelâ  qùafiré  ée  Vtliteurs  (r) , 

^''' ^^r^édètént  ail  mcnibri^  de  la  Gonfrairfe, 

le  i'j*' février  i4id,'t)uekiues*bâttihens 

de  la  Commarideriey  (itUés'près  de  Të* 

glife  do  côté  du  grand  canal  :  les  Vifi* 

•    téurs  ne  firent  cette  ceflion  qil'àvec  I!a* 

gjémekt  de;<5odeiTdi^dé  Betlicfiingen  i 

6rand  -  C6nîmiir)déar  -de*  hr^émh^çèie 

&  dé  tous  Tes  'Frères  Se  là'inaifatr  dfe/ 

Venife,  6t.  ils  fttpnlerenr  qoe'^  lâ^-Con-* 

frairîe  pyer oit  annuèffeiment  j  '  pendant  ' 

Toftave  ^e  la  Stè.  Trîriîté,  Yine  Tcnte* 

dfe  8,dt!cats  an  grand^Commandeur  de  la 

LoiTAarai,è.''tcs'  (S6tifrtri%-Vét^hi  bWti-' 

cottp  miiHîlifiéi ,  thf  fe  ^oo^éî-ent -tfep: 

X  rétWît  tliihs  W'^fimeht  '^^TOrdrè' 

lëûV  Svolê  èéa^  i^^rty  lerfiT^eW  âffeM-l 

biée:  afirj^ qu'ils  puffent/t'àugniëiiter  ,  les ' 

ïiji. i^^  Teutônî<)pe#-lénV  tréiierèm*  le\  i^ iartv^r; 


•i  -U^' 


fur  le^Grand-Maitrt  «  ou>  M«ftre  -  Général  &    fDaii« 
lP«ft  VHs  ^rt>>^^te  Vtie  «^'46^  V^P  I»  |(ll»c«  dMp 


ff^rtcr»  que' 

an  C6fninaft4eur  f  raiifîi)piftl'*<fela^r)i|y^rdie^^^a^' 
nij^Cornaro,  donc  oout-^arlpstvtft  Icbo^c  oon 
fie^i'iinif^ut^  Carnelfér/ ciré  1  li^^r^.  CMrnMf: 

ÇorntuA  ea  utui.  ^ 


xl; 


MIL. 


DE  l'Ordre  Teutonique.  çit 
149)4  une   partie  du  jardin   qui  étôit 
attenant  ,  moyennant   une    rente  qu'ils  ^^^^ 
dévoient  payer  au  Grand*  Commandeur  «>*au^m 
de  lx>mbardie.  Guillaume  de  WeybKn^    ^"' 
gen  9   qui  étoit  alor^  revêtu  de  cette  di^ 
gnité ,  ie   trouvoit  à  la  Commanderie , 
ou   au  Prieuré  de  Venife,    &   fit  cette 
aliénation  avec  l'agrément  d'André  de 
Orumbach  y  Maître    de    l'Ordre   Teu«      » 
tonique  en  Allemagne  &  en  Italie  (t)«  ' 
Le  Pape  ayant  jugé  à  propos  d'ôter 
à  rOfdre  Teutoniquc,  fa  maifon  de  Ve- 
ni&r ,  fans  qu'on  en  fâche  la  raifon ,  la 
donna  avec  titre  de  Prieuré  ^  à  André 
de  la  Artnille  patricienne  de  Xipomana^ 


(1  )  On  Toit  fAT  cet  -aAe  d'«ili6afl  tipo ,  4|ut  les  mai  fou 

de  rOrdre,  du  Ro/aume  de  Naples  ëcoienc  alo/s  £pu* 
mifes  ai|  Gr^nd- Commandeur  de  Lombardie  ^  aulC^ 
bi«a  ^ne  ceUci  de  la  Marcht  Tririjfanc.  Fltuo,  CorAtL 
MM  mu  pp^t  »7.  Pater  D,  GuilUlmu»  fie  U/dHingeu 
ProvineitMi  'BatUWia  Lon^ohardim  »  Mûrchtm  TW- 
«f/àfur»  1UC  non  mgm  tottM  Afulim^  9r  Vifi€$mp  . 
otl  prÊjtng  41c  pro  aawc  ioiius  Kfgni  Sicilife ,  €t 
adorefens  in^  civitate  V'enetiarum  refident  in  Vomp 
SS^*  "Trimiatiê,  Le  mot  de  Pater  cft  «rcnnarqitffalf « 
on  pourroit  en  inférer    que  >  comme  les  Religieux 

ilt  donnoient  quelquefois  le  nom  de  Père  à  jcur 
Supérieur,  Le  nom  de  Unètiio gen  eft  vHîble'menc 
d«fi§r!»cé;  nous  avons  prouvé,  toru,  y.  pag^  i99  %'^^à4i 
côtoie  we/Slingeii  qui  itott  eîoca  Pr^vinciel  4* 
LooÉbardie  8c  VKîteur  de*  S)iciic,  <^uaiu  aux  «ims 
jf^e^t  totittf  Apvlia  , -ox^  ^rend  ube  partie  pour  le 
coat;  L'Ordre  a  volt  eu  lieaucoô^  de  bien<  dam  là 
^oeit!e%  Se  cette  pr«viaoe  *avoit  doniré  Ton  wm 
à  uiT  Bailliage.  *  •• 


511  Histoire 

(i).  André ,  généreux  dii  bien  d'autnii ,  Te 
hâca  de  démembrer  la  Commanderie  :  il 
donna  Téglife  de  Ste.  Marie-Madgelaine, 
fituée  à  Padoue  ^  avec  les  revenus  qui  y 
étaient  attachés  ^  à  St.  Ignace  &  à  Tes  com- 
pagnons dont  le  Pape  Paul  III  avoît  ap- 
prouvé l^infiitut  ;  &  ce  même  Pape  con- 
firma la  donation  que  leur  avoit  faîte  An« 
•  dré.  Quelques  années  après ,  André  donna 
encore  aux  Pères  de  la  Compagnie  de  Je- 
fus ,  réglife  de  Notre-DaiYie  de  l'Humilité  ; 
fituée  dans  la  ville  de  Veni(e,  &c, cette 
donation  fut  confirmée  par  Pie  IV  qui 
avoit  été  élevé ,  en  1 559  ^  fur  la  chaire  de 
Su  Pierre.  André  étant  mort ,  fut  remplacé 
dans  le  Prieuré  de  la  Ste.  Trinité  par 
Pierre,  qui  était  également  dé  la  famile 
de  Lipomana,  &  celui-ci  mourut  lan 

'-ÏJ91* 

L*Archiduc  Maximilien ,  qui  n*étoit  alors 
que  Coad juteur ,  mais  qiai  exercoit  »  ainfi  * 
^ihîd.  pég.  que  nous  levons  dit,  toute  l'autorité  du 
il  ù  feq.    Grand-Maître /revendiqua  la  Comman- 
derie de  Venife  ,  comme  appartenant  lé- 


(I)  II  parott  Mêmf  p«r  le  ttxtt  de  Coroaro  ^\it 
ce  Prieuré  aToît  été  fionné  à  }«  famille  ^  Fiuxu 
ûutem  tempori»  Sûnâiffimm  Trinitatiê  PrJoratuM  sd 
patritium  Lipomanam  gentem  es-  conceffiont  Apof' 
tolicm  coUatui  fitiiM  ex  quâ  Andrtaê  TtinitatU 
Trier ,  €rc.  pag.  lo*  Kous  ▼crroni  eCfeâiveiiiciit 
que  ce  Prieuré  paffa  à  une^perfonM  4c  U  i^lint 
MmiJie  ,  af  téf  la  mon  d* André» 


It. 


DE  L'OrPRE  TEVTÔNiqUÊ.  JIJ 
gttitii^nent  i  Ton  Qr^r^,  &  y  Domma 
l€  Chevalier  .5forc^  Cqmte  de  Portia  ;  ,^^^,^ 
niai^  la  Jlëpublique  s'ôppofa  à  cette  no«  d*autilx 
inination.  Hyppolite  Âldobrandin  ^  qui '^'*'' 
s'étoit  employé  en  qualité  de  Cardinal« 
L^t  PWI^..  Û^cf  TArchiduc  de  fa  cap- 
tîyi(é.>venoit;  d'être,  élevé  au  Pontifi- 
cat I  fpHs  le  nom  de  Clément  VIII ,  Se 
s'ê^trc^k  encore  pciur  terminer  Cjette  af-  • 
faire .  à  l'amiable.  Le  Patriarche  de  Ve- 
nife  avoit  établi  un  Séminaire  Epifpopal, 
pcM^r  obéir  aux  décrets  du  Concile  de 
Ti:eqtje;;inais4'emplacement  n'étant  pas 
fiiffifaofi.lef^Direâeurs  déiiroient  extré- 
içeinçnt  d'avoir  .la  Commanderie  ou  ie> 
T^fitïxti  /de  la  St«.  TriQÎté.  "Lc^  Pape  s'a- 
dr^ffa  au^ÇTand'Maîtret  qui  confentit  i 
lenoncer  i  toute  prétention  fur  cette 
maifon,  moyennant  la  fomme  de  14000 
diiçats  »  que: le  Séminake  s^obligeoit  de 
li)î  çomptier,  (  i  )•  Ai^  I4  Çommafi- 
difene  d^  Venife  pafla  entre  les  mains 
des^  Piirêâe^.r$  du  Séminaire  Epifcopal  , 
à  la  réferve  îdes  donations  qu'André  Li- 
pomana  ayqit  faites  aux  Pères  Jéfuites , 
tant  à  Venife  »  qu'à  Padoue ,  qui  ne  fu- 
rent  pas  révoquées*  Les  Procureurs  du 


(j)  bins  le  texU  60  Corn»ro«  pàg,  14»^^  ,^**^ 
parlé  quf  d«  i4o«o  écui  es  pièces  d'argent  :  'mai« 
00  Yoifi  fàg$  #0|  ^ufleprix  4t«îi  d».  1^009  incuu 


;a4         H  f  s  t  o  I  R'ft 
Grand  Maître^  4rent  Taâe  de'CMtrfiiltê- 
i^Axciit.  ^^îon  *«  JO  aoôt  1  J9Ç  ,  &  fcTzpè  le 
1/ A. /TRI- confirma  le    i)  novembre  de  la  méinë' 
^"'*        année.  Cornaro  nous   apprend   que    le 
produit  de   cette  vente    fut  employé  à 
acheterklu  bien-fond ,  cjiièie  Gran4-Maî-» 
tre  attribi^a  le  H  mai  de  Vnn  f60O  ^  4- 
la  Commanderie  de  StA^  Blifebéth><  f '>.' 
•  Lé  Grand-Maître  fît  fat*i>oîn¥'t>1î«i. 
reux  dan^tmè  tentative  cju'îl'fif  po4ir  re- 
cottvrer  une   autre  partie  des  i\en$   que- 
l*Ordre    avoit  perdus    en  "Italie.  Noos 
Supra.tom.  avons  vu  ailleurs',  comment  ^  lui^volr 
y^pag.^s^.  enlevé  U  CommandéHe  ^e'SblbgW^'^'^ce 
qin  avoir  engagé  le^'GhefàlVers  daîis^es* 
procès  diifpefidiet^x/ Le  j)ik>eés/kitèiité  à^ 
Rome)  ri^étahit  poiiît  terminé iMaiânti^ 
E'en  te  pourfuivît ,  &  tobtînt  une  fentence 
^  T:A<rff«  favorable  de  lâ'-Rote ,  le  i  j  .mai  'H5o9  , 
^1.^'/'rJj  ^^^^  qwî  fot    «flée   pair  ^ne   fenlèfice' 
pottéMeuredd  i^  jumv  i6iJï."téç«Vam^ 
qui  nous  a  ^^^ni/ cefte  ^lote  V  prétetîé* 
que  la  feulé  îhfpéâî^ri  d^  éèffé  dernière 
fentence ,    en  démontré  Pînîqtaîté.   C^ 
It  langage  ord'maire  des  ptaideucH  mal^ 
Ireureux  :  .mais  )*avoue  gaie-  j*ai  peine  de 


.{ I  )  L'auteur  ne  U  ^é(ΣQf  w  /[utremeot  :  maû 
e^ft  prpbattémïflt'Ua  grtârte*  Cômâra^'Jefïe  dje  Vîen . 
»*  »    «fui 'porte  Ic'.'tioît»  té  cctfc  Hïmtè  1*attonc   àt 


UE  l'Ordre  ïeutoniqde/  -515 

comprendre  coumient  on  peut  perdre  un  ■'^■''*'  ■!  '"^ 

pareil  procès.  Ma^.m.i.. 

Les  pertes immenfes  que  1  Ordre  avoit   daui&i- 

.faites'dans  difFerens  pays,  avoient  beau-   *''"^* 

coup  diminué  lé  nombre  des  Relieieux.     Change- 

11  •.  j       r^t.         i'  -ment  dam 

il  y   avoit  peu  de  Chevaliers  en  coin- let  ftaturs 
paraifon  de  ce  qu'il  y  en  avoit  eu  les  ^«  l'Ordce. 
£ecles    précédens ,    parce   que    TOrdre     ^^^' 
4ne   pouyoit    plus  fournir  à    Tentretien 
d'ua  fi  grand  noni))re  ,  $c  qu*il  y  avoit 
moins  d'emplois  âv^  remplir  :  les  Piètres 
^étoient  diminués  en  proportion  du  nom- 
bre des  maifons ,  &c  la  claflé  des  Frères 
fervans  n'exidoit  plus  depuis  long-cems , 
;C. ce  n'étoit ^peut-être  dans  une  ou  deux 
xn^ifon.s  detl^-Frile  ^  comme  nous,  le  di- 
J5xns.  aljfçiirs)  .(^gen^ant.  les  .îlatuts.  or- 
.dopm^içnt  unie  iufinjté^dç  chofei  qui,  ne 
po\ivoi(Bnt;;13e  pratiquer,  qiiç,  quand    les 
.Chevaliers  .yiyoient  encommurj,  èf,  cette 
vie  conventuelle étoit  devenue  imppffible, 
^r  j le, /petit  aQmbfje. auquel   ils   étoient 
j:é4uits^.  J-^i*  ChçvaliersLpbJjges  'de;  vlvr^-  ■*  '        -^ 
fépiaréfl9ej0t  y  fpit  dan^ J[ef  Çommanderips  '  \r. 
qui  leur  étolçnt  confiées,   foit-d^ns.les  .- ^ 
emplois,  militaires  on  civiles ,  qu*on- leur   ':/       • 
jpermetâiît  d'exercer  ^avoient  befoîn  d'une 
legle  de  conduite  adaptée  aux  circon^"- 
tances  où 'ijs.fejtrpuvoiept..  C'efl;  cegui  /^ 

fut  exécuté  par  le  Grand-.Maitre  &  le 
Chapitre^  qu'il  avoit  çonyp^aé  a  cet  ef;- 


çi6         Histoire 
fet  dans  fa  réfidence  de   Mergentheîm  i 
l^AXiMii.  pendant   U  carême  de  l'an    1606.    Ces 
p'AuTni-  changemens  ctoient  légitimes ,  parce  que 
^"*'        les  anciens  ftatuts  perincttcnt  au  Grand- 
Maître  de*  régler  tous  les  points  de  dif- 
cîpline  ,  avec  Tagrémcnt   du  Chapitre  : 
mais  cette   faculté   ne   s'étend  pas  aux 
points  efleniieis  de   la   règle  ,   qui  font 
inviolables ,  &  que  Maximilien  a  laiiTé 
dans  leur  entier ,  tf Is  qu'ils  avoient  été 
établis  dans  Torigine  de  l'Ordre.  Totis  les 
Grands  *  Commandeurs  comparufeh»  par 
eux-mêmes,  on  par  leurs  repréfentans  à 
ce  Chapitre ,  où  l'on  devoit  traiter  une 
matière  (\  eflTenttelle  ^    à  la   réferve   du 
Grand-Commandeur  d'Utrecht ,  qui  n^|r 
vint  point,  &  qui  ne  s'y  fit'pas  repré- 
fenter  :  ce  qui  prouve  que  le  Bailliage 
dont  nous  rapporterons  bientôt  la  perte  , 
étoit  déjà  fouftrait  à  l'autorité  du  Grand- 
Maître. 
^  X*^*  .^*      Maximîlien  s'occupa  encore  de  la  ré- 
pour'u  ^t't'f^^ttïc  du  bréviaire  des  Prêtres  :*  il   prit 
Jigio».        le  Romain ,  qu'il  adapta  à  Vu(àge  de  l'Or- 
fÏT/r  ^^^  >  &  en  fit  faire  une  édition  àînfptuck. 
1600'    ^^  fonda  le  Séminaire  de  Mergentheîm 
avec   l'affiftance  du   Bailliage  ffe  Fran- 
conie,   &  ajouta  quelques   bâtimens  au 
^  château  ,   entre  autres  une  chapelle  qui 

fut  décorée  niagnifiquement.  Ce  Prince , 
zélé  pour  la  religion  ,  n'omit  rien  pour 


DE  l'Ordre  Teutônique*   527 
la  faire  fleurir  dans  tous  les-  endroits  de 
fon  obéiffance.  Le  luihéranifine,  quiavoit  maximii. 
troublé  fi  long-tems  TAllemagne,  avoit   b'autm* 
répandu  des   germes   dans   les  endroits"  ^"** 
mêmes  où  il  n'avoit  pas  été  adiUis  ;  c'eft 
pourquoi  le  Grand  •  Maître  fit  venir  des 
Prêtres  zëiés  &  de  bons   Prédicateurs  , 
des  Bailliages   d^Alface   &    d'Autriche  , 
afin  de  confirmer  le  peuple  de  Mergeil- 
theim  &  des  environs  dans  la  croyance 
de  la  vraie  religion  ;  mais  perfonne  n'y 
contribua  plus  que  lui-même,  par  le  bon 
exemple  qu'il  ne  ceiTa  de  donner,  tout 
le  tems  qu'il  paiTa  dans  cette  aéfidence. 

Pendant  le  règne  de  Maximilien ,  l'Or- 
dre  Tectonique  eut  l'honneur  de  comp- 
ter  encore   deux   autres   Princes  de   la 
maifpn   d'Autriche    au    nombre   dé   fes 
Chevaliers.  L*Archi4uc   Maximilien  Er* 
neft,  fils  de  Charles ,  Duc  de  Styrie,  &. 
petit  61s  de  l'Empereur  Ferdinand  I, ayant 
demandé  d'entrer  dans   l'Ordre,  tomba   Vtndtou 
imniédiatement   après  dans   une   longue  ^^^*  ^* 
&  dangereufe  maladie.  Ce  Prince ,  aux 
portes  du  trépas ,  défîra  d'être  revêtu  de 
l'habit  &  de  la  croix  de  l'Ordre ,  qu'on, 
lui  donnai;  au   mois  de  juillet  de    l'an 
1615,   &  peu  de  tems  après  il  com-     ,^,.^ 
menca  à  recouvrer  la  fanté.  Sa  conva- 
liefcence  fut  longue,   &  ce  ne  fut  que 
le  itjE  février  de  l'année  fuivafite^  qu'il     i5i5. 


XL, 
Maximil. 

Duttl.part. 
3*  cap,  f« 
pag,  4^. 

Charles 
d'Aucrichf 
cfl  fait 
Coadjuteur, 
Venator»' 
pag.  468» 

1619. 


518  Histoire 

prononça  fes  vœux  &;  fut  fait  Cheralier 
dans  la  ville  de  Gratz.  Ce  Prince  avoit 
été  défigné  le  it  juillet  1615  ,  pour  être 
Grand  •  Commandeur  du  Bailliage  d'Au- 
triche ,  mais  il  ne  jouit  pas  long^'tems 
de  cette  dignité  9  étant  mort  en  15 1  é  (i). 
L'Archiduc  Charles ,  frère  cadet  du 
Gr^nd  -  Commandeur  d'Autriche  ,  de- 
manda auflî  è  entrer  dans  l'Ordre  au 
Chapitre  tenu  à  Francfort  le  5  février 
t6i8.  Les  Capitulaires  furent  très^em* 
barrafles  ;  ils.  ne  déiirdient  rien  tant  que 
de  recevoir  ce  Prince;  mais  Charles  croit 
pourvu  des.  Evêchés  de  Breflau  &  de 
Brixen ,  &  ils  ne  crurent  pas  que,Je;  ca- 
r^râere  Ëpifcopal  (ùt  compatible  avec  la 
aérésnonie  militatre  de  l'armement  d'un 
Chevalier  :.  ils  .refiiferent  à  regret ,  '  & 
pour  témoigner  leur, attachement  a  Tau- 
gufle  Maifofl  d'Autriche ,  ils  poftulerent 


r,  (17  Le  3ïT6ti  de  Khevfnlmiler  rapï^orte,  dans  f« 
annales,  tonu  13.  pag,  i$.  que  Maximilien-Erncfl 
fûf  Maître  d'Allemagne  j  ou  plutôt  f]U*il  fut  Coad- 
itSKûui  ,  &  H  ive  dit  point  qu'il  fut  Grand- Comicsn- 
d«ur  d*Autric4iei  Mais  les  éciivainl  de  l'Ordre  ne 
parlent  point  de  cette  Coadjutorerie  ,  ék  il  eft  incon- 
rCdable  qu'if  fut  Grand  -  Commandeur  d'Autriche. 
Duellius,  qui  avoit  exaniincles.  archives  de  la  Corn- 
manderîe  de  Vienne  ,  le  compte  au  nombre  -  dec 
Graf^ds»  Commandeurs  j  &' ajoute  :  Vid,  in  tabuU 
e/iartam  infiallationU  ,  ut  voyant  ^  dutam  .  Gracii 
12.  juU  anno  ut  fupra^  1615.  Khcvenhuller  dit  que 
Maxitnilistf'Etbeft  iBQur^it  à  Gvmii  en  itfi^ 


pour 


BE  L'OkDïlÈ  TeUTONIQU«.  ÇH) 
your  Coadjuteur ,  avec  ragrémtnt.  du 
<îrand  -  Maître,  un  fils  du  Roi  de  Bo- j^j^^^^^^^^ 
hêfhe ,  &  neveu  de  l'Evêque  de  Bref-  b  àutr*- 
lau.  Ce  Roi  de  Bohême,  é'toit  rArchi-  ""* 
duc  Ferdinand  de  la  brandhe  deStyrîe, 
frère  de  Maximilien-Erneft  ,  qui  avoit  été 
Oommandeur  d'Autriche ,  &  de  Char- 
le$5  Evéque  de  Breflïiu/ L'Empereur  Ma- 
thias  ,  frérè  du  Grand  Maître  ,  n*àyant 
pas  d*cnfans',' avpît  adopfë  Terdînand, 
&  lût  avoit  d'abord  c^aë  la  couronne 
de  Bphéme,  &  çn fuite  celle  de*  Hon- 
grie ,  qui  fans  cela',  eufTent  dû  retourner 
à  fa-foeùr'  Anne  d'Autriche  ;  rfiere  de 
PhtIippeHf,  Roîd*Efpagne.  Le  Pape  leva 
îcç-  fcrupuTes  des  Chevaliers ,  çn  accor- 
à^h^lt  l'EVéque  de  Breflàu  ïcs'  dirpenfes 
nëcëffaires''  (i),  Lç'Roî  de  Bohême  te- 
firorr^,  ail  nom  de  Ton  fits^  au  choix 
qd'on  avoît  fait  de  fa  perfonne,  &  le 
Chapitre  k'ëtaiit  aflemblë  à  Francfort  le 
18   Septembre  ,   élut  Unanimement    par 


;    i  }  y*.ÇetFuc  Paul  V»  qui  tccorda  cettt  êiCptnfe 
a   l'Èvêque  de  Breflau.  On  peut  jogçr  que  ce  Pape 
étoic  afteélionné  à    l'Ordre  ;   9c    qu'il  tvoit   fnême 
ifuelqiie  CQQopiffafice  de  fon  hiftoire}  il  lie  peindre 
daos  la  facriftîc  de   fa  Chapelle  dans  TEglire   de  i» 
Creclie  (  S»  Maris  ad  prwfepe ,  }    la  fondation  de 
la.  ville  de'  Marienl>oufg  par   les  Chevaliers    Teuto* 
niques  ,  avee  cette  infçripcion  :  Milittt  Theutonicî^  ^ 
ope    Virginie   P'rujfîa' Livaniaquè  fuhadis ,  M*rm*\ 
hur£um  côndunt*  PaUtfi..  gefl.  poot^lic.  Hpeiait  C9m#, 
1».  pag.  ^2.  In  Cxleftioo  IIL 

Tome  FUI.  Z 


$30         Histoire 

'  voie  de  population  ,  rArchidUc  Charie^ 

Maximil.  P^*^**  Co^djuteur  :  ce  Prince  fut  ùûtChe^ 

P'AuTRi-  valier  à  Hall  en  Tyrol.  Charles  d'A«:tri- 

***^V  .> .    çbe  cft  le  premier  qui  ayant  reçu  les  otr 

dres  facré$»  obtîi>c  les  difpenfes  nécef- 

fairçs  pour  entrer  dans  rprdre  religieux 

&  militaire  des  Chevaliers  Teutpniqucs. 

Neus   ne  parlons   que  de  la  claile  des 

Chevaliers^  c^r  pour  ci^x.gui  font  r^çm 

dans  celle  d^s  Prêtres.,  ils  doiveçtf'^yolr 

reçu  Tordre 'de  prôtrife  ,  ,?vant  4'y.  ^HÇ 

^  â^mî«,  , 

Mort  du      Le  Qrand-Klaîttç  forv^cut  p^u  à  Té* 
arand-Mâ.  j^^^j^^  ^^  ç^^   Coadjuteur,  Ce   Princç 

1618.     fut  cnlçvé  après  une  courte  mpladie  le  1 

novembre  âe  Tan  .  liJiS  ,   ayant,  .reçu 

jous  jes^Sacremens  de,  TEglife-  Les^^aur 

tpurs  ne  conviçnij^t  ni  dçi'çndin^if.dç 

fa  mort  ^  ni  de  celwi  de  fpn  jnjwim^îan  ; 

les  uns  difent  qu'il  mourut  à  Viennjç ,  oh 

}\   fut  inhumé  ,   &   d^autrics  rapportent 

qu'il  termina  fa  carrier.e  à  Jjnfpruclç  ,  où 

fon  corps  repofe.  Mais  la  queftion   eft 

aitte  à  décider  fi  on  cônfulte  tes  "^cri- 

tauM  wins    contemporains.  Bell*,   Lotihius  , 

Auftr,  lih.  &  Lundorp  4îÇcnt  que  ce  Prince  mou- 

■*1?;/Aarâtà  Vienne,  que  fés  entrailles  furent 

rer.  germ,    enterrées  dans  TEglîfe  cajthédrale  ,  près 

far^fhb.^e  celles  de  TEmpereur  Maximilien,  fon 

^,  pag*43*  père,  &  que  Ton  corpi  Vêtu  de  noir  6c 

^i/wpar-deffus  du  manteau  de  FOidre  Teu; 


DE   L'OUDltC  TeUTONJQUE.    5JI  ^^^^ 

ionique  ,  fut  tranfporté  à-Infpruck.  Khe-  ^  ■ 

vçnhuller  ajoufe  que  le  corps  du  Grand-  maximu. 
Maître   fut  porté   du  château    à  l'Eglife    d'Auiri^ 
des  Capucins  de  Vienne ,  où  cft  le  caveau   .^^' 
>ëe  la  Maifon  Impériale,  &  que  quelques  /^j/'  ^^^^ 
jours  après,   il  en  fût    retire   pour  être      Khevtn* 
tranfporié  à  Infpruck.  Tous  les  écrivains  Sr^j 
font  l'éloge  de  Maximilien  :  -  c'étoit  un  tom,  i^,  p. 
Prince  inftruit ,  prudent ,  8e  d'un  carac*  ^^* 
tere  fort  doux  y  qui  reifembloit  beaucoup 
à  Ton  père.  Maxirailien  ,  qui  avoit  beau* 
coup  de  piété,  étoit  enneniiî  déclaré  de    • 
tout  ce  qui  pouvoir  bleffer  la  chafteté  « 
&  de  la  médifancc  :   fa  cour  étoit  auffi 
réglée  qu'une  miiCon  rçligieufe  pouvoit 
l'être  y.  &   il   en  donnoit   Texcmplc!  :  . 
quoique  ce  Prince  fût  très  -  humble  & 
très-afF4bIe.,  foji  extérieur  étoit  fi  impo- 
fant,  qvîe  les  perfonries  les  plus  accou-r 
tumées  à  faire  leur  cour  aux  fouverains  i 
étoientifouvent  déconcertées  en  lui  pari 
bnt. 


%#..^ 


(Z2 


13^ 


Histoire 


lyenator» 
Hefi. 


J)ueUîuii 


lli!ftf  d« 

BailKage 
i^'Utr«cht. 


f^    CHARLES  D'AUTRICHE,    i 


XLIe,    GrAJID-'MaIT REi 

'Archiduc  Chahles  d'Aittricre  , 
prit  en  mains  let  rênes  du  gouvernement 
de  rOrdre  ,  i  la  mort  de  Maximîlien  : 
la  cérémonie  de  fon  inauguration  fe  fit 
ï  Mergentheim  le  14  janvier  de  Tan  1619. 
La  même  année  ce  Prince  eut  la  fatis* 
laâion  de  voir  élever  fon  frère  aîné  fur 
le  trône  de  l'Empire ,  'après  la  mort  de 
l'Empereur  Matblas.  Le  legs  de  lôoooo 
florins  d^ Allemagne,  que  Maximîlien  avoir 
fait  ï  rOrdre  »  fut  employé  par  le  Grand- 
Maître  ï  acquérir  la  ville  de  Freudenthal 
en  Siléfie ,  dans  la  Principauté  de  Tropau  ; 
&  ce  Prince  y  ajouta  le  don  de  la  petite 
ville  d'Ëulenberg ,  iituée  dans  la  même 
province. 

Si  rOrdre  Tcutonîque  reçut  une  pe- 
tite augmentation  par  la  libéralité  de  ces 
Princes  ^  il  fit  d^un  autre  côté  ,  une  perte 
con(idérable ,  par.  la  féparation  du  Bail- 
liage d'Utrecht ,  qui  ?ut  confommée  pen- 
dant le  Magiftg'e  de  Charles  d'Autriche  : 
mais  avant  de  venir  à  ^ette  époque  ^  ii 


xu. 


DE  l'Ordre  Teutonïque.  5}J 
faut  reprendre  la  chofe  de  plus  haut  (  i). 
L'origine  du  Bailliage  d'Utrecht ,  remonte  Charles 
)iifque  vers  le  milieu  du  treizième  fiecle ,  &  p'AriRt- 
rOrdre  en  a  îoui  paifiblement  julqu'au  re-  ^"^* 
gne  de  Philippe  II ,  Roi  d'Ëfpagne ,  pen* 
dam  lequel  la  religion  prétendue  réformée 
s'introduifît  dans  les  Pays-Bas ,  &  y  occa- 
fionna  de  longues  guerres  9  qui  xenleve«i^ 
rent  une  partie  de  Tes  provinces  à  la  Mai« 
fofl  d'Autriche.  L'union*  d'Utrecht,  ainfi 
nommée,  parce  qu'elle  fut  fignée  dans  cette 
ville  le  13  janvier  1579  ,  entre  la  Sei» 
gneurie  d'C/crecht ,  la  Hollande,  la  Tâ^ 
lande  ,  la  Gueldre  &  le  p<^ys  de  Gronin- 


0)  Pour  jpe  poxAt  aller  chercher  dn  notions  ipar» 
It^t  «iaos^  diftétens  ottvr«);es  j  )e  me  feti  d*un  laén 
z:!j:i\xx,  très -bien  fait,  q^u*uo  homme  de  qualité  6m 
fa  Hollande  a  bien  routu  m 'envoyer.  Ltt  perfonnetf 
rftti  YOudroftt  fttoïc  plus  ^e  détail  fur  le  Bailliage 
d*Ucrecht  ,  pourront  cooful:?r  \t  5f*  tome  des  AnA-^ 
le3a  Veuris  tgvi  de  Mathzi  ,  nii  ouvrige  du  fRimïï 
dateur,  iiidc«)é  :  De '^biUukU  Se  Fundatianeê 'l^Cm 
fUfiar,  Trfi}tcten$.  du  isême.  Le  premier  Comman* 
deur  d'Utrecht  cotino  ,  &  ^uie(l  compfé  oour  le  i>re» 
mier Grand- Commandeur  du  E^i'Uage  du  même  nom» 
étoîç  Antoine  de  Lederf^ke  de  Prin&hngen,  à  qai  Henri 
de  Viandenj  Evêque  d'Ucrecht,  donna  «  en,  1250, 
l'églife  de  St.  Nicolai  (  Jlfiieei  op»  diplom,  tom»  u 
pag^  596  >.  Les  Che/^Iieif  aroieac  d^ia  1  avant  ceuc 
époque ,  l'êgiife  de  Ste.  Anne ,  où  Lederfake  fut  cn«r. 
rerré  en  1^6,  ,Vcrt  le  coiitmencennenc  du  tre^zien^r 
ilecle,  le<  Chevaliers  polTédoîent  déjà  iiueiqoes  bien» 
dans  i'Ëvêché  d'Uirecnt,  comme  on  peut  s*en  con« 
raincre  par  un^  donacion  qui  fut  faite  â  l'Ordre^ 
l'aiv  1218  j  BU  camp  devant  Damiete  >  dont  AOBé 
tarons  parlé  atlleuît »  tome  t»  page  127. 

z  i 


su  Histoire 

gen ,  prouva  clairement  à  l'Ordre  Teuto- 
CHAttEs  nique  9  que  le  Bailliage  de  ce  nom  ,  étoit 
»>'AuTAi-  au  moment  de  Iii!  échapper  ;  &  en  efFet 
il  ne  tarda  point  à  le  perdre  totalement. 
Lors  de  la  iignature  de  cet  afte  célèbre , 
qui  eft  la  bafe  6c  le  titre  conftttuttf  de 
la  République  des  Provinces- unies  ,  Fran- 
çois de.Loe  ,  ëtoît  Grand- Commandeur 
du  Bailliage  d'Utrecht  :  félon  toute  appa- 
rence ,  ce  Chevalier  étoit  déjà  imbu  des 
principes  de  la  nouvelle  religion  ,  puif- 
qu^ilréfîgo.a  la  même  année,  la  Grande- 
Commanderie ,  fe  réfervant  celle  de  Die*- 
ren  ,  qu*tl  quitta  enfuiee  pour  fe  marier. 
Loe  fut  remplacé  dans  la  tiignité  de 
Grand- Commandeur  par  Jaques  Taets 
d*Amerongen  :  j'ignore  ce  qu'il  penfoit 
fur  l'article  de  la  religion  ;  mais  il  paroît 
qu'il  renonça  à  robéluance  due  au  Grand- 
Maître  »  ou  que  les  Etats  d'Utfccht  Pem- 
p^ciicrenr  de  déférer  i  fes  ordres  ,  pui{- 
qu'il  ne  comparut  ,  ni  en  perfonne  ni 
par  .Députés,  au  Chapitre  tenu  i  Mergen- 
theim  en  1606 ,  où  l'on  traita  les  matiè- 
res les  plus  importantes.  Thieri  de  Blois  de 
Treslong,  fuccéda  à  Amerongen  en  16  ri  : 
trois  ans  après  les  Etats  du  pays  d'Utrecht , 
qui  avoient  confervé  les  fondations  ec- 
cléfiaftiques ,  déclarèrent  que  les  prében* 
des ,  bénéfices ,  &c.  ne  fcroient  plus  con- 
férés à  Tavenir  ^  qu'i  dcs^  perfonnes  de 


la  houv^ie  réligrom  l?Orclre  Tcutoitique 
y  fut  cortipvîs  ,   coîHme  on'lè  voit  pfaï  tu^iUs 
une  p^rmîflîon  doilnée  en  cette  formé ,   d'Autrx- 
le  jour  même  de  la  fignature   de  cette  ^**' 
ordonnance,  a  Les  Etats  du  pays  d'Utrecht 
»  aflemblés  >  permettent  au  Grând-Com^ 
»  .rtiandedf  &  aux  Commandeurs  du'Sàîl,- 
n  lia^ge  Tetitoriîque  réfidafit  à  Utréchti 
»  de  pTOcédéf  à  Tëledron  d'un.  Coadju'-^ 
»  ît«ur  de  la  religion  réformée ,  qur  feri 
«obligé,  avant  d'entrer  en   pofleffion  , 
»  de  '  dentander  l'agrément   aux  Etats  ^ 
*  'dinfi  quede  (igtief  6c  d^qbfervçr  Paôç 
j^îprefcHt ,  par-  r^fdonnanee'desdîts  Sçî- 
»  gne^rs  dei  Etars.lFait  à  Amersfort  lie  8 
l»^â«  juin  1615.  >> 

.  '  Les  Chevaliers  Teûtonîqùes  ne  d^fé- 
rebentpôintà  cette  ordonnance;  &  à  la 
mort  du  Grand  -  Commandeur  ,  arrivée 
en  lépp^ils  élur^t  à  h  placfè^  vers  lai 
fia  de  mai ,  ou  au  commencertieiit  de  juin  ^ 
Gafpar  de  Lynden  ,  de  la  branche  de  Muf- 
Êsmberg,  Commandeur  Catholique,  fans 
qu'il  paroîiTe'que  lei  Etats  s*y  foient  op* 
poiiés.  Cela  fut  peu  utile  pour  la  religion 
ftc  pour  rOrdre;  car  Gsrfpar  de  Lynden 
n'eut^paif^larconfolatlon  de  laiiTer  fa  di< 
gsiUéiiiiii  Catholique.  Le  2  de  juîHet'  fuî-' 
v»it vErnéft-Cafimf ,  Comte  de  Naffav  9 
Feld  «Maréchal  de$  Provinces -unies ,  en- 
voya les  Seigneurs  de  ReneflTis  &  de  Zuylen     ^ 

Z4 


l^l 


H  I  s  T  *!  K;w  : 

!ç.  NyveM  au  Clvapitre  du  BailÛage  ^ 
Cnh^LMÈ  P^"^  demander  9  cliim.  la  forme  ordinaire  ^ 
0'AvTai.  qu'on  admît  Ton  fils  au  nombre  des  Che* 
***•  valiers  Teutoniques  de  ce  Bailliage  :  e'é- 
toit  Henri ,  Comte  de  Naffav  Carzenelle* 
bogen  p  Viauden  ^  Dieft  ,  &c. ,  âgé  d'en- 
viron 8  ans.  Quelque  contraire  que  cefa 
fût  aux  ufages  de  l'Ordre  ,  il  âllut  ad- 
mettre Ilenri  ,  au  noir^bre  des:Çheva<» 
lier»  ;  mais  on  mit  pour  condition  ^.qu'il  ne 
prendroit  féance  au  BailHage  qu^^  1  âge  de 
i  6  ans.  Les  mêmes.  Seigneurs  qui  avoiene 
^ît  la  réquifîtien- au  nom  du  Maréchat 
àa  NafTav ,  'demanderont  enfuite  qiroit 
prît  le  ifune  Comtes,  pour  Ooa^jujteuf  di» 
Grand  -  Commandeur  :  Qfl.  d^nianda  du 
tems  pour  délibérer,  &c  on  finit  par  le 
reconnoitre  en  cette  qualité  ;  à  coadi« 
tion  que  fi  le  Grand  -  Commandeur  ve- 
9oit  à  mourir  ava^it  que  Henri  eât  at- 
teint rage  de  1 8  ans  «  le  Cbapitre  aom*^ 
meroit  un  Admîniftrateur  pour  gouverner 
le  Bailliage.  Toutiétoit  irrégu lier  dam 
cette  téception  ,  auili  bien  que  dan^  cette 
nomination  ,  Se  abfoluM^eni  coïKraire  aux. 
^atuts  de  TOrdre.  On  iiQ  peut  cependant 
point  en  inférer  q^^  la  plupart  des  Che« 
y9.liei;s  avoient  emj^rafie  la  prétesdtiè  ré* 
forme ,  pui(qu'ils  vendtent  d'élire  riéçem- 
n^ent  un  Grand- Commandeur  Càthéliquei 
Qc  Ton  ne  p^t  pa^  douter  que  cela  ne 


M  l^Ordre  Teutoniqtjê*    fy/ 
Usi  Toit  fait  par  Tautorité  des  Etats.  Si  les  ' 
Efats  ,  malgré  leur  ordonnance  ^  avoieot  ÇH^Rtrç 
toléré  i'éleâion  de  Cafpar  de  Lynden  ,  p'Autm^ 
c'eft.que  ce   Chevalier  étoît,  allié  à  la  ^"^^ 
plupart  des  Gentilshommes  ,  qui  en  faî- 
foient  partie ,  &  que  nommément  il  étoit 
proche  parent  des  Seigneurs  de  Reneflfe     i'athft^ 
&  de  Zuylen ,  qui  avoient  fait  la  demande  ^J^^^'^'^Jf 
Zû  nom  du  Comte  de  NaiTaw  :  mais  après  lynden. 
avoir  laiflTé  nommer  Gafpar  de  Lynden,^^^^-/*^* 
on  ne  peut  pas  douter  que  les  Etats  n'ayent 
interpose  leur  autorité  pour  faire  admet« 
tre  le  jeme  Comte  de  Nââav ,  éleyé  dansr 
la  religion'  prétendue  réforit^éè  ;  car  o» 
ne  peut  pas  fuppofer  que  les  Chevalierâf^ 
ayent  changé  de  façon  de  penfer ,  dans^ 
Fintiervalle  de  cinq  ou  iix  feroaines.  Gaf«' 
par  de  Lynden^  furVécut  peu  à  réleôion' 
de  Ton  Coadjuteur  ,   &  ne  gouverna  le' 
Bailliage  que    lo  mois.»   étant   mOrt  à 
râgè  de  45  ans  ^  le  17  mars  1 6240»  Comme 
il  ftttleÂsrmer  Grand^Conimaiid^ur  Ca« 
t4tt>iiqite  ,:  c*eA  de  l'époque  de  fa  xtipxi  que 
no«s  avons  cra  devoir  dater  Uféparar 
âoh  du  BajUiage  d'Utt^cht;  .  ^  -    ' 

ic .  Grand- Martre ,  attentif  aiix  i ntérétf^ 
de  la  religion. &C  à  ceusf  de  fou  Ordre  r 
déiigiUiJean*Guti&mf)€  xie^ael  de  Vro<  « 

tndbin^  Chevalier  do  Bajlliàge.d'Utreçht> 
pbHir  rem^lacerr.Gàfpàr  dt^Lyndiîn  ;.  nnaî^ 
U  qualké  d0  Catholiqiie:  l*(;n  jeidut»  S» 

^5 


5)8  Histoire 

!  la  Grande-Commanderie  refta  à  Henri 
Crat<lc$  ^^  Naflav.  Malgré  que  les  Chevaliers  dé 
»*AvTRr-ce  Bailliage,  ne  tardèrent  pas  à^cmbraf- 
^***        fer  la  nouvelle  re)igton,on  pouvoit  en- 
core efpërer  qoMs  rentreroient  fous  To- 
bëiflance  du  Grand-Maître  :  mais  ils  mi- 
rent eux-mêmes  une  borne  de  répara- 
tion entre  l'Ordre  Teutonique  &  ce  ffaiU 
liage.  Par  une   rëfolution  capitulaire  de 
Tan  i6)7  ^  on  permit   le   mariage  aux 
Chevaliers ,  donnant  pour  raifon  que  les 
Etats  d'Utrecbt  ^voyoienty  avec  peine  » 
que  les  Commandeurs  v^cuflent  dans  le 
célibat.  Ainii   TOrdre  Teutonique  perdit 
lufqu'i  l'e^érance  de  pouvoir  recouvrer 
«n  Bailliage  qui  ,  n'ayant  plus  rien  de' 
.  commun  avec  hii  ^  conierve  cependant 
la  forme  ftc  le  nom  de  Teutonique ,  con- 
tinuant d'avoir  un  Grand^ommandeia-j 
des  Commandeurs  tu  des  ChevaKers. 
i>uBaiH«cc      L'hiftoire  du  BailKage  d'Utrecfat  n*ap- 
•ttSl"*      partient  plus  à  celle  de  l'Ordre  Tratoni^ 
que ,  dès  qu'on  en  a  mar^  la  Répara- 
tion. Cependant  ,  conime  il  porte  en- 
core le  nom  de  Teutonique  j  &  que  c'eft 
un  corps  de  NoblelTe  très  -  refpéâabJe  , 
par  la  manière  dont  il  eft  compofé ,  nous 
ne  pcfUvont  nous  refufier  d'en  rapporter 
quelques  détails.  On  compte  dans  ce  Bail-  • 
liage ,  outre  la  Grande -Cémmaiiderie  d'U- 
trecbt^  cellfi  de  Dterèn ,  de  Maaitand^  dé 


DE  l'Ordre  Teutonîoue.   539 
Ttel  dé  Rcenen ,  deLeyden  &  CatVich ,  de  ' 
Sçhooten ,  de  Doesbourg ,  de  Schaluinen ,  cuttLLEt 
àf  Midelbourg  &  Sthoonhoven.  Les  Com-  d'Àutj^k- 
n^andeurs  ne  font  que  titulaires  »i  toutes  les  ^^^* 
Commanderies  étant  adminiftrëes  en  com^ 
mun ,  par  un  receveur  qui  paye  tous  lef 
ans  9  une  (omme  fixe  aux  Commandeurs^  > 
proporeionnée  â  ta  forCe  des  Comman- 
deries dont  ils  portent  le  titre.  Si  on  n'a 
pas  détourné  une  partie  des  biens  à  d'au^ 
très  ufage^  ,  ces  Commafideries  ne.  doi^. 
vjent  pas, avoir  été  confidérables  ,  ear  les 
revionus  de  chaque   Commandeur  9  font 
fort  modiques. .Ce  Bailliage  eft  tellement 
dans  la  dépendance  des  Etats  de  la  pro« 
v'mct  d'Utrecht ,  que  le$«ouve9ux  Corn*: 
n^andeufs  doivent  leur^tre  préfeiités  p#lir 
qbtenif  leur  appfpbatîon  ,  &  qu'ils'  ne* 
p,euvene  prendris  aucune  réfolution  capi»^ 
tulaire  9  fans  leur  confentement.- 

.«Ces^  Cbeya^ers  contiiiiuent  à  porter  la 
çr^ix  il'or  émaûUéfs  de  noir  ^  CQinme.lcs' 
Chevaliers.de. rOf4r€  TeQtpnique^  leurs, 
prédécefleurs  :  quetque>-uns  d'eui^ payant! 
négligé  aaciennemetit  de  porter  cette  croix^ 
il,  fut:Ordonné.,  fous  peine  d^r^ende^  de 
La^  porter  toujours  9  par  une  réfolution -ca- 
pilulaire  de  Tan  1.676.  Quant  à  la  croix 
noire)  liferée  d'argent  que  les  Chevaliers 
X^utoniquies  ont  toujours  jjprté  fur  leurs 
habits ,  les  Chevj^lijBrs  .4u  Bailliage  d'U« 

Z.  6 


jfo  H  I  s  T  ^  t  11  ff 

treche  en  avoieni  perdu  iWage,  cfepiw 
Ca^^LM  '^**'  Wparation  d'avec  TOrdre  ;  ce   n'eft 
p'^VTAi*  qu'au  commencement  de  ce  fiecle ,  qa^ls 
"*•  •      font  reprife  ;  mais  elte  eft  réfcrvée  fw>ur 
les  Commandtun ,  les  iimples  Cbevâliert 
ik'en  portent  pat.  Pour  être  admis  dans 
ie  Baiilia|;e  d'Utreckt ,  on  fe  fait  infcrire- 
par  un  Commandeur  (tir  la  lifte  des  af- 
pirflns^  ce  qui  coûte  lOO  ducats  :  on  ne 
refufe  perfonne,  pUrce  qu'on  n'exige  au» 
eime  pireums  poor  rinftfiption  t  conHnti*^ 
némeni  on  fait  infcrire  les  enfans  au  ber* 
ceau.  Lorfqu'ii  y  a  une  place  iracimfê^ 
lè  plus  ancien  de-  ceux  •  qui  font  fbr  la 
Kfte ,  éft*  admis  à  faire  fé$  preuves ,  qtit 
êmt6&tm  A  mosirrer  qii*it  eft  de  ta  religion' 
pitéfendue  reformée  éc  OeitHlbomme  ;  ^e 
qui  fe  i^ifie  pat^  une  ptettvt  de  q^kiMré 
^artieri)  deux  dfi  c6té  du  père  ^  fif  ^ettie; 
du  côté  de  h  mere^  Si  l'àfpîranT  j  fatif» 
hk,  il  eft  rcf u  ChevaHer  (4  )'€«  d€^i»icnr 
Commandeur  à  Ton  tour  ^  paffànt  tou)i>ui-s 
#iine  BVoindre'Cotniiiirf^tié  à  ufiefneif* 
leure.  Le  Gr^iid-Comwiàné^t*  «A  ordt- 
n^ûreufienr  remplace  par  un  Cërâtf^reur 
qui  «ft  ikAïf ,  maî^r  prefque  ri^u'iours-  le 
choix  tombe  fur  ie  plus  antiéti  ComUianf^ 
éeur.  Les  Chevaliers  ne  font  peint  de 
^œu  ,  mais  ils  prometrènf ,  féi  >de  6en« 

il)  Ua  Etiu  «a  «m  txé  H  mowiti  i  Aitt% 


m.  l'Ordre  TivromQXft.    j4f 

rilhomme,  de  maintenir  les  privilèges  &c 

de  veiller  aux  intëîécs  du  Bailliage.  Voilà  c«^w.«» 

en  bref  quelle  eft  la  conftiiution'  aâttelie  o'Avtk^ 

de  «e  corps  de  Noblefle^  qui  n'a  plus  ***"••  '^ 

rien  de  commun  avec  l'Ordre. Teutonique 

^e  le  nom  ^  fes  Etats  d'Utrecht  aiant 

jugé  à  prepos  de  le  lui  cohferver. 

On    fe    perfu^dera    aîfémenc   que   le    Mort  da- 
Grand-Maître  fiit  ttès-ferifiblc  à  la  perte  ^^;^**-^*^ 
du   BailFbge  d'Utreçht  :  &  comme  ce     1624^ 
Prince  éioic  plein*  dé  zèle  pour  Ton  Or** 
^re^il^eft  probable *l[]u'ilaardit  faifi  une 
ecca£on  favorable  qui  fe  préfenta  queU 
que  tems  après ,  pour  recouvrer  d'autrei 
domaines   qui  lui  avoienc  été'  enlevés  |. 
fi  la  Providencer  n'en  avoir  di/pofé^ autres 
mcnt»^  Philippe  W:^  Roi  d*£fpagne ,  ap> 
petbr  oer  Prklcoupoiir  gouverner  le  Po»^ 
tugal  en  fon  nom  ^  &  l'Ordre  ,  dit  Hefs^^ 
conçue  refpéfancig  que ,  p^r  ftmTtédirv  ir 
pourroit  rentrer  en   ppAT^ffion  des  biens- 
qu'on  lui  avoit  pris  autrefois  en  £fpag»e 
&  eor  Portugal.  t)t\  ce  ftîi^ointTrojr^inctjt 
l'Ordre  perdit  ces  biens^^ni  eiA  quoi  ilis 
çopfiftçyentrla  feule  rtotioh  quéje  trpuvf 
Àir'  cet'fOb}^4s,  ft  rMçofitre  dans  Venan  pag.  4^^. 
Vor'Vquî  *appo>te,cpje  le  Grand"- Maître 
Mat'rmiliçnfir  beaucoup  de  depenfes,  8c 
envoya,  une  députation  pSDur  tîcher  âf 
reeyDuvrer  la  Çoinmandêrie^  de  Torô'y 
q[utri|)pQrtoit<î9ô»  ducât;:^  &  d**uwç? 


544         Histoire 

JEAN-EUSTACHE 

"î[nr^  DE  WESTERNACH. 

Ieah  01         ' 
Vestie.       XLIU.    GRAHD^AiUÎTRE^ 

MACH. 

1625.     JLiORSQVE  le  Chapitre  de  l'Ordre 
jiuji  Sacr.  s'aflembU  à  Mergentheim ,  pour  procé- 
%P^^7s\àtx  à  rélcdlon  d'un  Grand-  Maître,  le 
'  Gomte   de  Tilli ,  fe  mit   fur  les  rangs  , 
pour  remplacer  TArchiduc  Charles ,  par 
la   voie  de  poftulation.  Tilli  étoîc    un 
Grand- Général ,  &  s'il  avoir  ëtë  Cheva- 
lier de   rOrdrei   fon    mérite  auroit  pu 
rélever  ï  cette  dignité;  nuis  il  y  avoir 
de  U  témérité  à  briguer  un  honneur  qui 
ii*avoit  jamais  été  déféré  qu'à  des  Princes 
demaironfoiiverainerauffifut*iirefufé(i)r 
L'Ordre  fie  manquoir  point  de  fujets  du 
plus  grand  mérite  ;.  maïs  perfonne  n'étoic 


(I)  Je  ne  parle  que  àtt  éteftîonf  faùes  pftr  roie 
de  podulatioa»  qui  n'onc  îamais  ea  liea  que  poae 
é9%  Pciucei  de  Maifon  feurtraine  «  encore  la  plu* 
part  de  ce»  é>eâioDS  ne  font  poîot  de  vraies  poflii- 
Utions.  Qtfaod  rOtdM  a  réfolu  de  prendre  uaPriocc 
poar  chef,  il  fe  fait  recevoir  CheraUer,  &  alor» 
•n  l'élit  dam  la  forme  ordinaire;  n^ais  il  eft  vrai 
que  dans  ce  cas,  il  ne  prononce  Tes  Toeax  qu'au- 
taat  ^'il  cd  i&\kii  d'Iuc  iia  imnédiatcaïc]»  a^ c^« 


m.  l'Ordre  Teutonique.    545 
plus  propre  à  réunir  les  voix  de  tous  tes  < 
Capitulaîres  cpie  Je  an- Eustache  je^Î;"ô« 
»  E    W  E  S  t  £  R  N  A  b  H  ^  Suabe  de  na-  Vestee^ 
tion  ,&  Grand-Cammandew  du  Bailliage  ^^^^* 
de  Fr^nconie.  Il  avoit  gouverné  l'Ordre 
avec  beaucoup  de  fagefle,  en  qualité  de     Htfir 
Lieutenant  du    Magiftere  ,   pendant  les 
longues  abfences  que  Maximilien  &  Char« 
les  d'Autriche  ,dvoient  faites  dans  le  cours  ' 

de  leurs  règnes  r  &  ce  fut  le  19  mari 
de  l'an  1615,  que  ce  vénérable  vieil- 
tard  ,  âge  de  ^o  ans,  fut  élu  pour  remplacer 
te  dernier  de  ces  Princes.  "Wenernacli 
avoit  ua  génie  vafte  Qic  profond,  joint  à 
beaucoup  de  fagelTe  &  à  une  expérience 
coofommée.  II.  avoit  vidlli  dans  les  camp» 
&  dans  les  négociations,  étant  également 
propre  à  la  guerre  &  aux  travaux  àvt  Ca«^ 
Binet  :  aufli  les  Empereurs  &  les  Grands^ 
Maîtres  Tavorent-ils  emplo]fré  dans  les  00- 
Câfions  les  plus  importantes  &  les  plus 
délicats*  Qa  pourroit  citer  pour  exern^ 
fWy  la  commiiSon  que  l'Empereur  Ro« 
di>lphe  Uû avoit  donnée,  en  Ten-voyant 
comme  Ambafladeur  à  raflemblé^e,,que 
les  Princes  Proteftans  tinrent  à  Ronem*  ^  - 

bourg,  m  mois  de   juillet  1611  ;  Waisj-^^c'^Hi*^ 
WM$  ne  pouvons  point' entrer  dans.de  >^>>-  p^f* 
femblabies  i^tails.  11  fuffitde  dire  que  les  ^p^tnatoni 
tjgdoHeiis  qui  ont  parlé  de  Wefternach  ff^B*4S4» 
Loot  tous  fait  avee  éloge;  &  qu'on  dit    Du(îi 


546         Histoire 
communément  qu'il  a  été  employé  plas 

Je^k'^de  ^^  "^  '^^"  ^*"*  ^^*  commîffions  épi- 
'^b^tba.  neufes  ,  pour  le  fervtce  des  Empereurs  & 
«^^«-      de  TEmpire. 

Suivant  le  précis  de  ce  qui  s^eft  paffé 

an  Chapitre  où  "Wefternach  fut  éln  ^  tel 

w4ir/î.  Sûcu  qu*il  eft  rapporté  par  André  Fîdler,  nommé 

5f^j^;7j;;  le  Père  Marian ,  Auguftin  de  Vienne ,  les 

*  Commandeurs  avoient  poflulé ,  ou  réfolu 

de  poftuler  l'Archiduc  Léopold-Guillau- 

me  y  fils  cadet  de  TEmpereur  Ferdinand  II , 

pour  Coadjuteur,  &  lui  avoient  aflîgné 

une  peniion  annuelle,  de  rfoôo   fibrins 

d'Autriche  I  à  prendre  fur  les  domaines 

de  Freudenthal  -,  jufqu*i  ce  qu'il  eût  atteint 

Page  de  20  ans.  Plùfieurs  écrrvaîns  con- 

temporarns  viennent  à  Tappui  de  cette  af- 

fertîon  ,  mais  il  y  a  quelque  différence 

Germ,Ss€n  dans  leur  récit.  Charles  Carafa  ,  Evéque 

aIZ/''^  d'Averfe  ,quifut  Légat  en  Allemagne  fous 

f  610.  pag.  Urbain   VIII  ^  rapporte  'que  te    défunf  I 

*'*'  Grand-Maître  avoil  eu  le  ptojct  dé  faire  1 

élire  Coadjuteur ,  fon  neveu ,  P Archiducf 

Léopold-Guillaume  9  &  qu'il  ne  1^'avoie 

point  exécuté I  à  caufe  delà  grande  jeu« 

neflfe  de  ce  Prince.  Il  dit  en  outre  que 

là  Maifon  d'Autriche ,  voyoit  av^o'  pein4 

que  la  Grande^  Màîtrffe  altbir  lui  échapJ 

per  i  d*autant  qu'elle  aveit  fait^dè  granJ 

•'des   dépenfes  t*  tant   pour*  recoov?er  h 

Pnifle ,  qw  pour  conferver  les  autres  bien 


MACH. 


DE  l'Ordre  Teutokiqûe.  547 
de  rOrdre  :  &  il  ajoute  que  TEmpercur 
laiffa  cependant  la  liberté  de  Téleftion  aux  j^V^de 
Chevaliers,  en  témoignant  qu'il  fouhaitoît  Weste*- 
qu'on  n'oubliât  pas  fon  fils.  Il  femble  que 
Carafa  parte  en  courtifan  dans  cette  oc- 
cafion^  car  la  Maifon  d'Autriche  n'avoit 
point  fait  de  grands  efforts  pour  le  re- 
couvrement de  la  Pruffe ,  &  s'étoit  bor- 
née à  quelques  négociations  infruftueufes  : 
d'ailleurs  ce  n'étoit  point  un  mérite  à 
rEmpcreur  d'avoir  laiffé  la  liberté  d'é- 
leôîon  aux  Chevaliers  ;  leur  droit  fur  cet 
objet  étoit  inconteftabîe  ,  il  n'avoit  jamais 
foufïert  d'atteinte ,  &  Ferdinand  étoit  trop 
magnanime  pour  concevoir  îe  projet  de 
les  en  dépouiller:  il' n'y  a  que  les  Princes 
fbibfe^  6r  incapables  (le  grandes  viiès , 
qui  ayent  la  petite  ambition  d'affujettir 
ceux  qui  font  hors  d'état  de  {e  défendre. 
•  Il  ne  falloir  ni  raifon*  ni  prétexté  aux 
Chevaliers  Teutoniques  pour  qu'ils  té- 
moignaifent  combien  Ifs  étoiem  flattés  de 
compter  parmi  eux  des  Princes  de  l'au- 
gufle  Maifon  d'Autriche ,  Se  crnnbien  ils 
défiroieni  d'en  avoir  pour  Chef  ;  &  s'ils 
avoient  befoin  d'un  témoignage  ^  ils  le 
trouveroîent  dans  Carafa  même.  Dès 
qu'on  connut,  dît  cet  auteur.,  le  défir. 
de  l'Empereur,  on  convint  d'élire  pour 
Grand-Maître ,  un  Chevalier  du  corps ,  Sc 
de  donner  annuellement  à  l'Archiduc  une 


54^  Histoire 

penfion  de  i  2000  florins ,  jufqu'à  ce  qu'il 

jEà'J\>B  *û^  atteint  râgc  de   iS  ans,  avec  claufe 

WcsTRK- que,  fi  le  Grand -Maître  vivoit  enclore 

MACH.       ^  ^çjj^  époque,  il  fe   démeitroit  de   la 

Grande- Maîtrife  en  faveur  de  TArcbiduc, 

qui    alors  lui  donneroit  une  peniion   de 

Ti'Jl.  nri.  i  looo  florins  pour  fon  entretien.  Adol- 

faTf.V.'zi^  P'^^  Brachelius  dit    la  même  cbofe  que 

^^a^.  !•!.  Carafa ,  6c  Tun  ou  l'autre   a  été  copié 

gls,\iffr  P***"  RitterhuGus  :   mais  fi   ces  écrivains 

gént'aipagt  rendent  juftice  au  défit  qu'avoient  les  Che- 

^'  valiers ,  d'avoir  un  jour  l'Arcbiduc  Léo- 

pold  pour  Chef  I  ils   fe  trompent  fur  le 

point  effentiei  :  &  l'on  feroit  tenté  de  croire 

3ue  le  Père  Marian ,  qui  a  vu  les  aâes 
e  ce  Chapitre ,  a  pris  une   propofitxon 
pOiif"  Uiic  réîouirion,  quand  il  dit  oue 
*  les  Capitulaires  réfolurent  de  pofiuler  IM^r- 

chiduc  Léopold- Guillaume  pour  Coad* 
juteur;  car  le  contraire  eft  prouvé  par 
•  le  fait  (i).  Premièrement,  s'il  étoit  vrai  ^ 
comme  le  dit  Carafa,quele  Grand-Mal* 
tre  s'étoic  obligé  d'abandonner  la  Grande* 


O)  Ce  nVft  pas  que  les  ChtWàlifn  n'auroiene  pu 
promettre  de  recevoir  l'Archiduc  &  de  l'éiire  Coad- 
fuceur  à  Và^e  de  20  ans  >  t*il  perfiftoic  à  vouloir 
encrer  dans  rOrdre  4  ce  qui  oe  !«û  auroh  donr:é  aucun 
droit  à  la  Graade-Maiirife ,  qu'après  !e  décès'  de 
celui  qui  en  auroic  été  pourvu  i  cetie  époque;  mafr 
nous  fomraes  autorifés  à  douter  de  ce  fait ,  puiC- 
^u*au  lieu  d*avoir  été  fait  Che/alier  &  nommé  Coad» 
futeiir  ta  i^J4i  H   oc  le  fut  que  5  aps  »^ès« 


DE  l'Ordre  Teutonique,    549 
Maitrife  ,  quand  .rArchiduc  auroit  atteint 
rage  de  iS^oude  20  an?,  on  pourroit  j^^^'^, 
dire  qu*il  a  été  plutôt  Lieutenant  du  Ma-   Wester- 
giftere^que  Grand  Maître;  &  nous  ver-  *'^^*** 
rons    cependant   que   l'Empereur    lui    à 
donne  rinveftiturc  de  la  Grande- Maîtrife  , 
fans  reftriâion  9  &C  dans  la  même  forme 
<juc  fes  prédéceffeurs  l'avoîent  donnée  it 
ceux  de  Wefternach.  Secondement ,  on 
ne  pourroit  regarder  que  comme  une  dc- 
rlfion ,  le  choix  que  les  Capitulaires  a  voient 
fait  de  Wcflcrnach ,  qui  étoit  oftogënaire  ^ 
s'il  avoit  dû  réfigner  la  Grande-Maîtrife 
à  l'Archiduc,  qui  n'avoit   que   14  ans. 
lor(qu'il  auroit  atteint  Tâge  qu'on   avoit 
fixé.  Et  finalement  il  confie  par  le  témoi- 
gnage de  HeiT,  fils  d'un  Chancelier  de 
l'Ordre  ^  &  qui  par  confêquentdevoit  erre 
înftruit  de  l'événement,  aufli-bien  que 
par  le  témoignage  d'Avancin,  que  Léo* 
pold-Guillaume  n'a  été  fait  Chevalier  de 
rOrdre ,  &  n'a  été  élu  Coadjuteur  que  le 
X2  août  f6)9,  deux  ans  avant  \t  mort 
de  Jean-Gafpar  de  Stadion ,  qui  (accéda 
à  ^S^efte^nach  (  i  ).  Cepetvdant  i|  paroît 


(I)  te  Perc  Nicoltt  AF|acio,  léfiiKe.  diM  ]'o«» 
irrage  inticulè  ;  XeopoUi  dfilfeinâ  Archià,  Aufir* 
Principiê  pace  Çr  b$Ua  incUu  jTirtmtea  &$•  in^^»  '^«"* 
tuerp,  t66$n  péLH,  ^  proUgom,  $.  ptigr9*,^^' 
poufle  U  chofe  beaucoup  plui  loi»  que  Icfêctivaist 
4qpt  oo«s  aTOft»  jpatlé  plm  M^titt  Seto»  Imi,  l'A>« 


5Î0         Histoire 

certain  que  les  Capitulaires  offrirent  un* 
Jeam^de  pcnfionde  i  looo florins  au  jeune  Prince, 
Wc:»TKK-  que  foa  père  deftinoit  à  entrer  dans  fOr^ 
WACH.      jj.^  .  c*étoît  une  marque  du  défir  qu'iU 
a  voient ,   d'avoir  l'honnçur  de  le  rece- 
voir ,  quand  H  auroit  atteint  uil  âge  pju$ 
avancé,  &  cette  offre  ayoit  été  faite  yo- 
Jpntairement  ;  car  cette  penfion ,  qui  au- 
roit été  confidérable  po^r  uo  particulier , 
*  étoit  yn  trop  petit  objet  pour  le  fils  d'un 
Empereur ,  pour  qu'on  puiffe  le  foupçon- 
ner  d'avoir   laiffé, entrevoir   le  défir  de 
Tobtcnir. 
Mort  dtt      Le  Grand  -  Maître ,  éfu  '  le    i  o  mars , 

Grand  M*î'  ,,  j-/     i        u      ^ 

,j^,  comme  nous  1  avons  dit  plys  haut ,   ne 

perdit    point   de  tcms ,  poyr  dpi?niander 

*     '      ■  .  'l'Il  I.     J'     .    .     Il  ||ii|       I    ,    i^    I.  m  I  I 

chMac  pouvôUprétendre  aiîMaglftere  en  i6i4,''parce 
qu'ilayoic  70  ans  af:coiDpIû :  cepeadanc ,  dit-il ,  on  dif- 
féra de  le  recevoir  Cheyalier  ,  "^pour  diSTërentes  rai- 
{<itis  ;  jofqa^eii  i-6}9  ,  8t  s'il  ne  prit  pas  -les  rcoes 
4u  Magiftere  â  cette  épi»qi\e,  c*eft  qu'il  voulue  iiîeii 
faire  nn  accommodcnif  nt  avec  le  GtandrMaître  Sta- 
dlion<  Cet  auteur  n^eft  dans,  cecee  occadon  qu'un  ccho 
peu  fîdele  6t$  auues  ;  puifi^uUl  pouile  la  chofe  plus 
loin  qu'eux;  &  f on  n;é  peut'pasdîre  qu'il  eft  mieux 
iaftrutc,  ipuifqv'il  fait  la  faute  de  ne  donner  qu'un 
an  de  Xfm^  à  Wefternach ,  qui,  furvécut  plus  de  z  ans 
&r'detni  a'fon  élection.  .Par  une  erreur  toute  oppo- 
^  fto  i  celle  qu'ont  f^iee  les  écrivains  que  nous  avons 
nommés,  Khevenhuller  «  quot  qu'àttactiê  à  la  Cour 
de  l'Empereur,  &,quî   par  cohféquçnt  deyoic  être 


Mihrîfb  par  la  mort  d^  ÇtadioB*  Khtvrnljiulf    fom. 
nrpug*  $/*  in  n^i,  ' 


PE  l*Ordre  Téutonique.   551 
jnnvefiiture    à    l'I^mpexeur  ;   il  chargea 
de  cette    commlffion    honorable,   Jean  j/^^^'ôe 
Rodolphe  de  Gemmingen  ,  Grand- Corn*  Westek- 
masdeur  d'Autiiehe ,    Adam    Baron  dç   ^^^"* 
"^S^olkenfleiQ  de  Troflbourg ,  Comman- 
deur à  Donavcrt,  &  Chambellan  de  TEm- 
pereur,  &  le-Doôeur  "Wagnern,  qui  fc 
rendirent  à  Viçnne,.  &   firent  en    foa 
nom  le   ferment  accoutumé.  t)ans   les        -    -^ 
lettres  ^d'iqveftiture^  .qui  iont  datées  du 
12  mai  1.6^25  ,  i^^rdihand  rappelle  celles    Dutii'tas; 
xm  ,  avpiçnt   éié   données  aux   Grand-  ^f^'^'^tf' 
Maîtres  les  prédecelleurs ,  depuis  Albert 
4e  Çrandebourg  :  .elles  font  conçues  dç 
î^,  rn^jne  n\ani.çirè  que  peKes  qu^ÇJiarljBs* 
Qini^t  avoiç  donjoees  à  Walther  de  Cron,- 
Jbçrg, jjoni  noiM  avons  tendu  conriptp 
en  fQÂlieuf  ç'e.ft 4-difèjp  ^ue  fEmperctur 
poqi^oîi  Jp'ficf  j!de  1>  Prufle  à  We^flçrnach,  .  " 
aînfî  qûp  toutes  (es  dépendances^  &  qu'il 
prdonnoît  aux  Pruifiens  de  1^  rçcbnrioître 
pour  l^ur  Maîtrfti  \  I     ,        !    .     . 
.  ;\V^fteynVch  nç  jouît  Yàvldng-tenis  de 
réniincntf  dignité  qjp'îl.avoifjfî.bîen  mé- 
Vîtéç,  étant  Mort  (utité;n,en^.â  &^çrgén- 
theim,  à  l'âg^  dp  ^%  ans ,  je  x!^  oâobrje  .   ^'fi' 
de  Tan  xôiy,^  après  siyoîr  goiuv^r-né  TOr-     1622^* 
dre,  pendant  longtenns .  comme  jLieutCr 
Ç2^nt  du  Magîfleiys ,  &l  feulement  ^  ans  jf 
.nibîs  &.9  joues  en  qualité  d.è  Grarid.Maî.trç^ 
SQixçbrps  eft  d^^ofé  *dans.].Vg'ir^^foutçiî 


5Çi  Histoire 

raine  de  Mengembeini ,  deftinée  à  la  fé- 
pulture  <lcs  Grands- Maîtres. 


XLIII. 
Jkak  9B 

JStadiom» 


Kr/f. 


Annal. 
Ytrdinand. 
Êom,  t^,  ft 
BU* 


JE  A,N-G  AS  P  A  R 

D  E    s  T  A  D  I  O  N. 

XLIIh.    GRAyD'MAITRB. 

J^ES  Chevaliers  Tcutonîques  ne  pou- 
voient  mieux  rëpârer  la  ^  perte  de  leur 
Grand  Maître  ,  qtt*eh  en  choififTant  un 
autre  qui  lui  fiit  femblable,  &  ils  le  trou- 
vèrent dans  la  peHonne  de  Jean-Gaspar 
ï)E  Stadion  ,  'Grand-Coinmandeur  du 
Bailtiagé  d'Alface/ftef^,  &  Rheycnhuller 
jnarquent  Ton  éleftîotl  en  rSÏj  i  '&  le 
dernier  ajoute  qu*il  reçut  la  même  année, 
la  confirmation 'de  PEmperepr,  c*eft  à- 
dire,  Tinveljiiture  de.touit  les  fiefs ^  de 
rOrdre  ,  qùî  d^peindeht  '  rfé  f'Empife» 
Airifi  l'interrègne  ne.' fut  que  "rf'un  ^mcûs 
bu  de  (î:|c  fefliaines.'âtàdion  ayoit  acquis 
par  fes  feryicés,  la  plus  haute. co'nfidé- 
ratîon  à  la  Cour  de  ^Empereur;  il  ëtoît 
Ton  Cc)nfciner«înt;ime,Prëfident  du  Con- 
^il  dè]^^^*^^  &  Commandant  de  Vienne. 
^on  éléyarion  à  la  feraode-Maîtrife  ne 
Tempêcha  pas   de    continuer    à   fervîr 

l'Empereur 


DE  L'OiirvRE  Teutonique.  55 j 
TEmperear  ^   qui  le  fit  quelques  années  ' 
après    Gouverneur  de  Tyrol  &    Pem-  j^j^^^\y^ 
pdoya.dans  diverfes  occaiîôns  auifi  hono-  Staoiom^ 
rables   qu'ëpineu/es  :   mais   nous    nous 
abâteodrons  d'entrer  dans    ces  détails  ^      "^ 
tant  parce  qu'ils  (ont  étrangers  à  l'Ordre,   . 
que  parce  qu'il  faudroit  donner  uii  pré- 
cis des  aBFdires  de  l'AHemâgne,  dtftic  la    ^ 
'fituation    devint    très  -  fâcheufo  pat  la 
guerfe  que  les  Suédois! perterent  au  centre 
de  l'Erapire.,  Nous  ob^rverons  feulement 
que  cette  ipuerre  fut  encore  funeftei 
rOrdre.  ,  '     ^       . 

.  Giiftave  -Horn  »   Général   Suédois  i*    Prife  de 
ayant  faît!de  grands  progrès  en  lhrahco^-^«fg«"" 
nie  »  inveitit  Mergentbeim ,  5^  prit  en  les  Suédois. 
l'é  î  I ,  par  compofition  cette  ville ,  que     Kktven' 
fa  fituation  rend  peu  fttfceptiblB.de  dé-- Jjîy^^^;. 
lenfe,'  après  ravoir  battu'  un  corps  d'im-  Lonchiu». 
périaux  qui  .venoîent  à  foh  fccowf.  On^''':,''^'^*| 
peut  iugér  du   dégât,  que   les   entremis*    1631. 
ftrent  îdaàs  Çiîtte. ville;  jiuifqa'ils?  détroit» 
firent  de  fond  en  conible ,  le  couvent 
des .  Capucins  ,  -que  te  'Grand-Maître  y 
avoir iaât  bâiirr:  ris  nerefpeâerent  même  Grofp,pag. 
pas  la  jcéfidence  Be/cfcPânce  ;".  pai^  àtt^99' 
femmes  Suédoifes  logèrent  dans  fon  ap- 
partement. Deuit'âns  ^Çrês  la  'vlTTe  d'ET-     Mircurt 
çhçnbai:h ,  qui/appartçooit  à  l'Of  dre ,  ef-  f^^"^'^"5; 
frayée  •  dii    traitement  que   les  Suédois       *       ' 
avoient  fait  à  celle  de  Heriden ,  «dont. ils    . 
Tomt  VIIL  A  a 


{54  Histoire 

^  avoienC  fait  paflisr  b  garniibn  au  M  dû 

Jmh^ps  l'^^f  ouvrit  Tes  poctes  aux  mânœs 

Sui>iaH.  eimraiisy  6c  îl  eft  î  croire  4)o'eIIe  ne 

fiit  pas  mieux  traitée  qoe  Mergentkeini« 

Doni^tt      L'Offre  Tcutomqtte  avoir  toejours  fë- 

hîiîîifMrrt  <wiru   rEmpirc  en  toute  occafioii,  a 

«le  fEnpc-  proportion  de  Ton  pouvcur ,  &  jorqne» 

Luni    eont  '^  *^  *'***    ^^^   îifultë   Cpie   dcS    pCtteS. 

/pûlfom?fi  L'Empereur  ayant  privé  le  Comte  George* 
pag.  38s*    Bederîc.  de  Hohenlobe ,  de  Ton  Comté 
""r^^r!     ^  WeBccrsheira ,  pour  avoir  porté  les 
acmes  contre  lui  »  il  donna  ce  Comté  à 
rOrdre  ;  parce  »  dit-il ,  qu*il  avoit  etfbyé 
r  4ei   pertes   con£dërables  ^   en   affiftant 

cooftamment  ùl  maifon  ;  &t  il  chargea 
le  Comte  de  Sultz  »  de  mettre  le  Graiid* 
Maitce  6c  l'Ordre  en  poflcffion  de  ce 
Comtés  par  un  diplôme  donné  à  Ra« 
tieèonne  le  i6^  janvier  iS^j  (  i  ).  ,La 
doâatÎQn  dé  :Weickersheim^  k&  un  de» 
dèrmer&aâes  de  l'Empereur  Ferdinand  li  , 
qui  mourut  à  Vienne  le  15  iiévtier  de 
hr  méms  année.  Le  Giand-Maitce  perdit 
en  lui  un  proteâeur,  6c  il  en  reiroiiya 
un  autre  dans  Ferdinand  III,  fon  Aïs 
aitié  ^  qui  lui  fuci^da  à  TEmpire* 


(1)  Je  crois  que  cette  mtrque  de  la  fioftbe  rolonté 
ae  i'£fnperettr ,  fut  peu  teéhmiTe  à  ViHihê  ^  9c  que 
W  Comté  de  Wcickartheim ,  c(i  retoorAé  pca  ^e 
ssai  Afth  «  à  la  mtifen  de  Hvfaenlohc* 


DE  L'Ordre  Teutoniq  ue.    5  n 
UArchiduc  Léopold- Guillaume,   frere  ! 
de  Ferdinand  III,   que   fon   père  avoît  j^^'"'^ 
deftiné  ^  entrer  dans-  TOrdr.e  Tcutoni-  si»adioh.  . 
que,  n'accompJit  ce  projet  qu*en  i639»  L'Archiduc 
Le  11  août  l'Archiduc  prononça  fes  vœux  ^i^MÇ®^"*' 
&   fut   fait  Chevalier    par  le    Grand-  tù  (X 
Maître ,  &  le   Chapkre  le  nomma  en  Coadjuceor. 
«BÔrac  tems  Coadjuteur.  11  feroit  à  dé-.^^y^^^î"^ 
iîi-er   que  toutes  les    pérfonnes   qui   fe.     He/t. 
lient  par  des  vœux  folemnels ,  fuiTent      i^39* 
dans  les  mêmes  difpofitions  *que  Lëopold. 
On  ne  peut   rien  de  plus  éditant  que  Avancinî^ 
ù  prière  que  ce  Prince  avoit  compoiec, /''*'•  ,  ^ 
pour  demander  à  Dieu  le   ïecours.  de 
fa  grâce,  &  les  proteftations  qu'il   lui 
fit  de  travailler  toute   (a  vie  à  accom^ 
pifi  parfaitement  les:  engagemens  qu'il 
ajlloit  contraâer.  Pour  témoigner  à  Dieu; 
qU'il  défiroit  de  vivre  &  de  mourir  dans, 
ces  fentimens,  il  (igna  cette  proteftation  ^ 
le  jour  de  1  emiffion  de  fes  vœux. 

Il  avoit  fallu  une  difpenfe  à  r Archiduc  j^     Mort  ^u 
pour  entrer  dans  fOrdre  Tcuionique ,  <îf«ndMâî- 
parce  qu'il  étoit  4^j»  pourvu  de  plufieurs  "^ 
Evéchés ,  &  par  la  même  raifpo  il  lui  er\, 
falloit  une  féconde ,  pour  pouvoir  fui^re' 
la   carrière  nûlitaiie.  L'Empereur  ayant    . 
mis,  en  i6{9,  ce  Prince  à  la  tête  d'une    DueiUns:. 
armée  deftinée  à  agir  contre  les  Suédois ,  p^^'  ^** 
engagea  le  Grand-Maître, dont  les  talens, 

4foient  cQotitts^  d'accQmpfgpçrifon  Ççia4b 

A  a  ^ 


^)6  H  I  s  t*  o  t  R  fe 

juteur,  povr  le  ^guider  dans  (é$  opëfa- 

Jexk  D*«   •'^"^  •  "^*"  ^^  "^  ^"^  f^^'  '^^^  peine  que 
STAviON.  Stadion  ,  qui  avôit  70  ans ,  fe  chargea  de 
•    «cette  cômmiflSon   détrcate.  Nous  ïi'en- 
trero'ns  pas   dans    les    diétâjls   de   cetoe 
'guerre,  où  Leopold  agît  le  plus  fonvent 
d^accord    avec   le   célèbre   Pitolom/ni  ; 
mais ,  s'il  eurent  des  fuccès  ^  ils  eflTuyeTent 
atiffi    des  rerers;  car   ils  furent  battus 
en  1641,  pr^s  de  Woîffenbutel ,  par  le 
Comte  de  Cuébriant,  qui  commandoit 
une  armA   de  "François  &  de  Suédois. 
1641.     Cette  même  année  le  Grand-Maître  ter* 
mina  fa  carrière ,  a\i  milieu  de  l'armée 
Ihipériale,  dans  le  village   d'Ammeren 
près  de  Mulhaufen  en  Thuringe.  On  re- 
itiarque   qu'il  eft   mort   Je   jour   de  ^a 
Préfentatîon  de  la'Ste.  Vierge,  (êtt  qu'il 
afVoit  célébrée  toute  ft  vie ,  avec  beaucoup 
*e  dévotion  :  le  corps  tle  ce  Prince  fini 
tranfporté   &  •  Mefgentheim  ,    pour   être 
inhumé  dans  Véglife  des  Capudins  ,  *dont 
il  avoit  fait  bâtir   une   féconde  fois  le 
xX)Uvcnt  ;  qui' avoit;  éfé  totalement  ruiné 
ip^t  les  Suédois. 
Lctiehîui,   '^'Un  contemporain  pfeîtft  vîvemeiit  les 
rer^Gtrm.   regférs   tjûe  :cette    perte  -  occafîonna   à 
^VJ/f."  l'Empereur,  aînfi  qu'aux  Princes»  de  fa 
*Maifon  :  mais,'  fi  Stadion  fe  rendit  re- 
^commaridàble  par  fcs  talens  &  fon  atta- 
chement à  \z  Maifoii  d'Aittficbc^  il  le 


DE  COrdre  Teutonique.  557 
fut  encore  davantage  par  une  folide  dé«**?T^?'^ 
votion^  &  par   rexercice  de   toutes  l««   Jean  de 
vertus.  Il  avoir  entre  autres  un  fi  gran-d^'^'A'^io»* 
éloignemem  de  tout  cç  qui  pouvoît  bleff^r  y.^,^',^^,^- 
la  chafteté,  qu'on  peut  dire  qu'il  pouffa  etbu/g.tom» 
la  chofe  jufqu'au  fcrupule.  .  à.^FH^m'^ 

Il  n'eft  pas  hors  de  propos  d*obfervcr   - .     . 
ici,  que.   Godefroi   Huyn   de  Geleen,;    . 
Grand  Cbmmanaeur  du  Bailliage duViéux- 
Jonc,  qui  étoit  Feld-Maréchal  au  fervic«     . 
de  rÈmpereur,  fut  un  des  Officiers  qui 
Te  fignalçrent  le  plus ,  pendant  la  guerre 
des  Suédois  ,  qui   dçfoU  6  loogr  t^RV    . 
.rAIlemaçne,     •  .  '^     ^ 


^:My^  ' 


A  a  j 


XLIV. 
Léo POLO 


55B  Histoire 

LÉOPOLDGUILLAUME 
D'  A  TJ  T  R  I  C  HE. 


D'AuTJii.'    XLIVe.   Grân d-^MaitrK^ 

CHI.  • 

1641.     ijiÔPOtD-GViLLAUME,  qui  étokCoad- 
juieur  depuis  i  ans,  devine  le  Chef  de 
lX)rdfe  Teuronique  à  la  mort  de  Sta- 
tion ;  ^ais  comme  ce  Prince  ëtolc  à  b 
ttit  de  Tarniée  Impériale  ^  la  eérémoilfe 
de  Ton  inauguration  ne  put  fe  faire  que 
AvAnt.pr9*  Tannée  fuiyante  :  elle  eut  lieu  le  4  de 
Ugom.  3.   ^^j  ^  jjj^j  TEglife  des  Auguftins  à  Vien- 
'^♦**     ne,  en  préfence  dé  «l'Empereur ,  deTIm-  . 
^  piratrice  &  dexoikte  br  Cpur.  Les  Grands- 
Commandeurs  d'Alface  6c*de  Franconie , 
s'étoient  rendus  à  Vienne  i  cet  effet ,  & 
quand    la  cérémonie   fut   achevée  »   le 
Prince  Grand -Maure  donna  Tordre  de 
Chevalerie  à   un  Novice  ,  nommé  Jean 
Louis  de  Lobenfiein. 
Khev^nhut*      Comme  Li'opold  avoît  été  deftiné  dès 
sT^fi^r  ^^  i^uncffe,  à  l'état  eccléfîaftique ,  TEm- 
pereur^  fon  père  ,  lui  avoit  obtenu  des 
bulles  pour  les  Archevêchés  jde  Bremen 
&  de  Magdebourg ,  auxquels  il  fut  obligé 
de  renoncer  2  il  en  fut  de  même  de  TE- 


M  L^OUDRE  TeOTJPKIQUE.   ^f^ 

«védM  d€  Halbcrftftdt ,  auquel  U  avoit  été" 
élu  ^n   î6x6  i  il  le  perdit  par  le  traité  cïopolo 
d'Ofnabruck ,  en  vertu  duquel  cet  Eve-  ^avtrit 
«hé  fut  fécularifé.  Ces  pertes  furent  bien  ***• 
4omp^(ees ,  tant  par  la  Grande- Maitrife 
.de  rOrdre  ^  que,  par  les   Evéchés  de 
iStrasbourg  ,  et  Pai&u  ,  d'Olmutz  9*  de 
^teÛdXL  ^  &  les  Abbayes -Principauléi  de 
44urbach  &c  de  Luders^  dont  îl  obtint 
.l'adniiniftration.  Outre  cela  il  fut  Gctt'« 
jyerneùr  des  Pays-Bas  depuis  l'an   1647 
^qtteo  t6^6.  Si  ce  ^prince  fut ,  comme      îb}^ 
30a  4e /dit  t  un  bon  Evéque  »  UA  babil  Gé- 
stftésal .  &  un  homme  d'Etat  éclairé  »  on 
::convîendta ,  fans  peine  ,  qu'il  doit  être 
Icompté  ail  nombre  des  grands  hommes 
4e  fon  Jtoiiis  :  car  il  n'y .  a  qu'un  génie 

vafte  Se  même  extraordinaire ,  qui  puiâe 

)faxfir  )tafl;)  jde;  parties  idiiierentes.   *   ^        ^ 

^!  Le  Gr^d-Maittè  demanda  ft  l%mp^  4vmp'tti^ 

istut  «a  àidrbit  de  la  Hc^ii^yôèHl^^*»^'^ 

pût  eiivoyer  fts  Chevalters ,  pour  èoW-    •  .  ^  >  ' 
i>attre  les  Turcs-,  &  ^déja  Ferdinand  avoit 

rndique  la  place  qu'il  leur  deftinoit  ;^  mais  ^ 

-le  déÉiut  de  moyeni  v\en^ê€;faa^'é]iéeti«    ,2c'.  k  ' 
,teB  :cé.'praçet,  L;éépQld>fpérë'î'dé  fc^pi^- 

curcr  des  fouids  pour  cet  écabliffemept  » 

en  (oîlicitant  la  reftitutîon  de^^ConyTi^n* 
^derîes  qu'on  avcât  ealevécs-'^  l'Ocàre:; 

tant  en  Efpagrte  ,'  quVti  Italie ,  fi  pont 

cet^  çff^t  il  is'^i^fia  au  '^^Papia.  Xî6\nmr.  it 

Aa  4 


f60  H'i  s  f  o  I  «  E 

,  prcvoyoit' que  cette  afTaife  traincmît  en 

Ieopold  longueur  ,.  il  pmpoTa  <ii  même ,  tems  , 
^D'Auï«.i.  d'envoyer  (es  novices  à  Rome  Jans  la 
'  '  maifon  de  l'Ordre ,  &  de  les  feir«  fervk 
furJes  galères  du  Pape  ^  pour  qo^fs  pua- 
ient, faiie 'pfreBve  de  leur  valeur  en  com- 
J)attant  contre  les  Barbareltques  :  mats  fa 
bonite  volonté  du  Grand •  Maître -n^  fut 
iulvie  d'aucun  effet  ;  l'Ordre  ne  recottr 
vra.  point  Tes  Cammanderies  en  Efpagne^ 
ni  en  Italie ,  &  j^ignore  ii  on  envoya  ;a- 
^.  1  jnm  de5  novices  à  vRome  pour  combat 
4re.  fur  leis  galcres  duPàpe^  Lcoppld  vt^acft 
iqye,  ^iea  nr  lui  téuffifftrity  leva  àfes  ftak 
'Ud  régifiient  deftiné  pr'mctpaleiiiient  à  com- 
battre contre  hs  Tuxcs  ,  dans  lequel  il 
fit  entrer  une  grande  quantité  de  Cbeva*. 
liers  de  fon  Ordres  $  •     '  .  / 

^Ckarfct-  Le  Gc^aiirMaîtret^T  dbpclafanté  étok 
i^iVtHcfcc  «è^-ichîin€*lMt«.^  défiroii  ?d©  ^lài&t  la 
€ô«it)i*  '  Grande-AMtîife  de.RQrdre^&c  l'Evêefcé 
aI'Iu,  Uc  ^^  ^^^**  ^  l'Archiduc  Charles Jofeph , 
^ir«e.  <?*^Q^  neveu.  Pour  celaie  feune  Prince 
2)</€^.fii|r.  avoit  befQin  de  difpenfe ,  n*étafit  âgé  que 
^^1662.  dç  jj*  ans:.&i  LQPpoH  le$  .obtînt  dû  Sou- 
yeraîa  Por\{ifc  (  j  )*  l^e  Grand^îMaure', 


^Âim 


(j'J'Àyàijcrn    apporte  les   motifs  ^rctcndut  que 
."Liofoià  àll^ux'-aii  Pape  poiic  montrer  ^u'ii  Impor- 
t0irque'rOi5?Jt.^c  ^oiivcbrné  par  un  Prince  ^c  Mai- 
fon louVcrameVcai;^  dîfou-ïl,  c*eft  «ne  gloire  pout 
Ir£{iire.^^ii«  Ar-Cfeef  àk  l'Ordr«  ,  Toit  au  rao;  4<4 


DE  L'OM)kE  TEUTONfQUE.     çdf 
ayant   convoqué  un  'Chapitre:  à  Vienne 
pour  le,  17  avril  de  fau  i66r,  propofa  ^j^^lotiy 
aux  Capitqlaires   de  recevoir! fon  neveu   d'Autm- 
&de  le  nommer  Ton  Coadjuteur^  cequi   ^"*^ 
fut  accordé  ;  mais    on  régla   en   même 
tems  que»  fi  le  Grand-^Maure-.  venoic  à 
mourir  avant  que  le  jeune  Prince  eût  at- 
teint Tâge  de  10  ans  ,  TOrdre  (croit  gott- 
verné ,  en  (on  nom  ,  par  un  Confieil;  de  . 
régence.  Loin  de  défapprouvcr  cette  réfo-  *^ 

Imion ,  Léopotd;:^  ^i/^^  fent^iir^éf^ië» 
confentit  à  ce  qu'on  formât  ce  Cpqfeil 
d'avance  >  &  on  défigna  à  cet  cfFf  t  Jéan- 
Gafpàr  d'Anipringen,  Grand-^Coinmândéur 
d'Autriche^ ,   Edmond  •  Godefro;  de  Bov*  *       - 
choltz ,  Grand-  Commandeur  du  Bailliage    . 
du. Viei|xtJe>nc$,.&  Auguftin.vOftrSld  de*; ;;'      ; 
Lichten{îeîn,Grand-CommandeurdeW^ft-*'     T:  J 
phalie  .&  Gouverneur  de^Mefgepthcimt 

Après  avoir  fait  fon  neveu  Cheviller     Morl  *u 
de  1  Ordre,  &  lui  avoir  donné' la  Croix  Malwe^ 
jiv(rc|i  Içs  çérçmoniçs  dVage>  en  préknçfi     1662, 


Jffrtneff  iin%  U$  I>mCB  dd  \*Enipht',  fnaîj  pb^  écri- 
vain i  été  mal  iuformé  f^t  c€t  obj«t.  iQe  n'eft  point 
•be  gfoire  pxkiT  rÈgflfe  qu«  îé  Gxahd-Màître  fou  au 
rang  des  Prince»  dans  le»  Diecci,^.  ^,,  (î  jçjfii  ^iDÎt  .  ■ 
une.  la  qualité,  ou  ù  l'on  veut',  la  naiffance  du  '^  "' 
Grand-Maîcre  n'y  pouvoir  rien  a*|outer  :  ces  Princes 
ayant  depuis  long- terni  leifr  féance  marquée  à  U 
Diète.  L'Archiduc  Charles  Jafeph  étoit  fil»  de  l'Ewr 
pereur  Ferdinand  III  .  &  de  fa  féconde  femme.  M»? 
nC'Uopoldint»  Archtducbefle  de  TyreU 

Aa  5 


^^^^   '  ilc  l^Emperepr  &  de  toute  la  Coor ,  Lëcv 

Xf o»o«!p  ^!**  "'^^  J^  J«««  f^ÎBoe  au  Chaprre^ 

.ri^'AuTflii-^uriétre! témoin  d'une  rriiortatioa  uès- 

^'*'*       pathétiqipe  qu^il  fie  4NU  Chevaliers.  Ce 

fttc  probablement  k  deraiere  fbnâion  que 

Léopold  Guillaume  fit  en  qualité  de  Grand- 

Arétii.    Maître;  car  ce  Prince  mourut Ji  Vienne 

«''pf  a^.  ^  ^o^oiftmhre  de  Tan  i66a,  dam  la  49e. 

^«r/l.|Mf.«nnée  de  fon  âge. 


CHARLES-JOSEPH 

D*  A  U  T  R  I  C  H  E. 


XLV. 


ifC^.  Li' Ar  CRIDVC  Ch  AR1ES*}0S£FB  9  iirere 
germaun  de  TEnipereur  Léopold ,  n'ajane 
point  l'âge  compétant  it  la  mort  de  fon 
Mcle ,  l'Ordre  Ait  admînrftré  par  le  Con« 
ietl  de  régence  »  qu'on  avoit  établi  i  cet 
effet  :  mais  cette  forme  de  gouvernement 
-ne  fut  pas  de  longue  durié ,  PArcfciduc 
étant  mott  à  Vienac  au  Mttmcncciaciii 


DE   LX)ltoILK  T6««)NÎQUE.   âJÎÇ^ 


b*  AMP  RINGJEN. 


xLyi. 


XtFU.    GnAlf  DAMAIT  Rt.     '»«««Ar 

^   r  1  '.  •   "  r  *•  ':    -^  •■'  '-  ■»■  «   '  ■  fAr  d  Am/^ 

JLi  a:  Crariàe.Maïtîlife  étant  vacante  pahr'^  ;     .\ 
î.a  rtiorr.dë  'Châtiés^ Jôfepï  ,  les  Ç^R^^^t    •*^* 
ïàîrci  y  nommèrent  1e  lo  mars  dé  Tàn 
1664,   JiÀN-GASPAR    D'AMPRÎNGËà^      ^«54. 
ÎCtand-CoinrtîandeUf  d'Autriche,  &  Puîi  ^ 

^  trois  Régcints  qui  avaient  étë  étabUs  ^ 

pourgoiiverncr' l'Ordre,  pendant  la  mi«^  "^ 

Tiorrré  de    rÂrchidtfCi-  On   h'aurôii  .fù'   . 
:fiirc  'un    meilleur  çhbîx.  Jean  -  <Sa(*pair  • 
Woit  45   ans   révolus ,  le  jour  de  (on 
*éteâioti ,  étant    né  le  10  mars  de  Pafi 
iiSi9.  Il  étoît   fils  de  Jean  -  Chriftophe  Km.  hnm 
tf  Athprlngcn  &  deSufanne  de  tandsbergi  flJJ'jViwîI 
*St'  quoique  fa  rhàiton  fût   orîginaîre  du  gmt^i^m 
«BHfga^r  ,  H  que  fe  parensyhabîtaffeht',-^/;'*^^ 
îlléroit  bependanf  hé   en   Hongrie,  ce 
•iqUi  petftrade  que  fôn  pcre  étoît  au  fer- 
vice  de  rEmpcreur.  Ampruigen  étoit ie 
dernier  rejetton  d'une  maifon  fort  Uluftre , 
"fit  ttloitt- toilté  apparence,  \tès*richt^CO 

<i>  H««k^4iii-4tiiif#itft|eidtKfti««s«mfrti«iicMk 

Aa  ^ 


5<4  H  I  $  T  O  I  A  E 

11  adopta  9  &  ce  fur  probablei 
ffrÎH^Gl;.^p-t»^:^^  rptdtc^  ua  defes  cou 


^  la  iouififance* 

,     Suùuu     L'ann^.m^mi^dc  V^lcaîon4HCf?od. 

^Empicw  ^^^^^^  '   ^^*'  T'urcs'  rcibinmenccrent  -la 

«e  .ûx  Vé-^ijcpc  contre  la  Mufon  d^AutdcbcL  ^ÇÂ- 

**Sk     î^'^"'*  Uopold  ,aêma(ida  d|i./cçour$  à 

''•*^-    TjaDicte   de  rEmpîrje  6c  en  obtint  rmak 

.^:      perfonne  ne  ;nontra  plus  de  zèle  qjEie^le 

Grand-Maître,  qui  leva  &  entretînt  à  ifcf 

9ett.Kotit.jTM   deux,  ré^îinents  ,  Yûn  d*infanterie> 

?";/;/;a":>J'*"^^^  ^^  .cavaIeçî<^,,Gtt'it  conduifu 

Hifl.  -«•#Jùî-;TiémeenH^iîgj:ié.aveq.Iaplûj  grande 

i/^f/rlîlv.é^^^^^^  Cette  çvfirrciic 

^./«raat.  Jut  pas  longue: la  bataille  de  S^  Godard 

]ga^ne'e  par  les  Impc'rîajux ,  J4  termina  Tan- 

.^  >iée  in^me  ,  de  /a  manière  I^i  'pfus.glp* 

:      .  .^  ,1  rîcufe  î^our  les  Çbrëiîéns.  te^  XurC*.  ne 

'  r.  s  t'  P^^f^^^^  P?^  ^^  f 0^9^^^  çnf pre  au  Çran^ 

•   V.r;  Maî^c  ji  rôcçafion  de;,fîgnalei?  fQp'..seJ(i^, 

;  •   •  en  attaquant  fâ' forfereffe  de  Candie  qiu 

a^artcnoit  aux   Vénitiens.  Qn.a  copir 


«roit   ion  nom  d  Amprinto  ^  Comte  de  nabibour^ 
it  4'AturbpTp;   Venator  r«pporr«-  U-nrêwç    ^tf^ 


DE  l'Ordue  Têutoniqui.  s^5 
pare  la  guerre  de  Candie  à  celle  de  Troyes , 
dit  l'abbé  Mignot  :  elle  y  refTembla  ef-  je^m^as- 
'feârvement   par  fa   longueur    &  par  la  pard'Am- 
vivacîié  du  dernier 'fiègc ,  qui  dura  a  ans  "^'*'®*''* 
.&:quelques^  mois,  &  quifut  Tun  de  plus  yEmp.C^ 
meurtriers  dont  rjtiiftoire  ait  donné  con-  rom.fom.j, 
noiiTance.  Le  Grand* Vifir  ayant  ouvert  ^'^*  *'*' 
la  tranchée  ie  22  mat  1667  ,  la  Repu- 
«falique  fit  des  efforts  extraoïidinaires  pour 
«défendre  ce   boulevart  de  ta  chrétienté, 
'Le:Pa]ie^  ^e  fiôntcôté,  énvbya.  tous  les 
fetours  :  qu'il  pnr  aux' Vénitiens,  &  ne 
.ceiTa  de.folliciter  les  Puiifances  en  leur 
feveur.  Les  Princes  d'Ifalie  ,  les  Cheva-        . 
Jiers  de.  Malte  ,  les  ^François  &  les  AU       ' 
Jemamk.  voulurent  avoir  part  à  la  dé- 
fçiî&ideoetlë  place;  maiîiil  paroît  que  •    ^ 

les  Eleâtur«  de  iBiaviere  ftc  de  Cologne^ 
ils.  Evéqiïei  ide  Munfler ,  de  Paderbdrn 
•éc  de. Strasbourg,  n/V iehvoyerént  du  fe- 
rour's ,  les  Qn%  en:  troûpesr ,  les  autres  en 
^gent>,  quà^i^aiii 669*  L'Abbé  Laugier ,  Tpm.  iu 
^aiideur!deii*i|iftotffe  4e  Viernfe  ^i^e 'nomme  ^^^^  ^^' 
^âsriéfi^QhevpIrevsl  Teotoiîiqiïer  é^tî$  la 
.tfàmiùï  qu'il :.4iènne  du  fiege  de  Candie; 
«lâb  op .voit  claîrement'^que  c^t -écrivain 
ri'a;/ feint  ta  Fintention;^  d'en  ^rendte  là 
ibairratîotn.  cômplettey  ^e  s'étant^attachi 
jjB^à'  quèlqws  £atfs  '.^^naptacx;  î  ^^  '  '  '" 
:?  B  eftfcèiifaiii;  que' ler!Chôvaltefî5*Teif6 
jtèoii^WKsri^UbrchtiisiéfenBrê  Candie  j  8c 


y66  H  I  »  T  o  1  R  £' 

il  eft  très- probable  qye  les  feceurs  qw 

j^i.oi«-  **  Cîfand-Maîtfe  y  enveya ,  &  cehii  qti^l 

jiAft  o*A4é-  y  pofia.  lui  m£me  ,  devancèrent  cem  des 

iTHMopM.  «iinri^s  Princes  de  rAUemagne*  PalaM»  , 

^jta  pon-  ^criv«Mi  contcaiporaÎB  ^  rapporte  qoe  le 

i^.î.7^i  Grand-Maître  y  envoya  une  compagnie 

éirtnCte^  tehotfie  de  iStf  hommes ,  &  qu'il  featro- 

iMa/»  JJT.  ^^  pendant  un  an  à  fes  frais  r  mais  il 

tie  l'en  (intfas  U.  Voici  comment  :$'e>- 

«prime  nn  autre  ^ëcrîvaki  iContemporain  , 

iant  fur  le  Yecours  que  lé  Graml-Ma^it 

#voît  donné  à  TEmperenr  ,  que  /ur  ce* 

Hi/f-^Miui  qn'il  donna  aux  Vénitiens.  4<  TtMt  k 

troubi.  dt  ^  monde  coinnoiflbit  fon  aete  (  du  Grand- 

ta.  >fiii/.  M  'Maitre  )  iponr  b  cèligion  ,  oc  on  te 

îTvf '  .*«î**  ^  fouvonok  encotc  que  ks  Tufcs  étant 

a»f»  '   ''*#  entrés  en  Hongrie^  ^n  Tanoéo  1664, 

f^  ï\  s^étoit  oppofé  iir  leurs  progrès  avec 

^  <ooi  4qs  ChevaBefs  de  fonOrdm ,  & 

^  avoif  joint  à  l'armée  Imf»énale  deux  ré- 

H  gtments ,  Tun  jde  cavalerie  ,  St  Tantre 

,  •    i>  d'infanterie  )  qu'il  avok  même  enttefte- 

w  nus  à  .fes  dépens  ^  sant  qa^ivoit  éuré 

^'  la  guecf«v  U  ne  ^  témoigna  pas  .Ineios 

p^  de  zek  pendant  le  ^fiege  de  (Caitd&B. 

#  Après  «y.  avoir  emi^yé  un  corps  ^'ittp 

^  fametie   afiez-conMéfaUe  ,   fous  le 

^  con^mandemeot  deJbfezenhauEcn  (c'eft 

n  Metzenhanceni^  die<HitdQbatdyCamte 

«t  d^Ateo  »  &  des  Barons  d^nieteir  & 

Ht  \kùt.à6  Vifltt.(x'c(l.£ysi9ten  tulU) 


t>E  l'Ordre  Teutonicîue.  ^-67 

>K  tovis  Chevaliers  de  .TOrdre  &  d'une -^is*» 
»  valeur^éprouvée,  ily  alla  W -?méine^  jp^^.^^j^j^. 
»  Se  fit  de  il  grands  exptois ,  que  la  Re»  far  d'Am- 
^  publique  de  Venife  Ten  rcmercra  avec  '^*^w^ 
H  des  ternies  pleins  de  reconnotfliance.  Le 
»»  Pape  lui  envoya  auldl  un  bref  ^  par  le« 
»  quel  il  lui  marqua  l'eftime  qu'il  faifoil  ^ 

>»  de  &  perfarine  y  avec  des  ezpreffiona 
»  a  obligeantes  qu'il  eut  tout  fujet  d'eà 
H  être  content  >»•  Ce  témoignage  eft  con* 
iirm^  en Jieu  de  mots  par  Wagner,  qui 
à  écrit  rRiftpire  de  l'Empereur  Léopold» 
&  qui  dey  oit  être  très-infiruit  de  ce  qui 
regardoit  le  Grand-Maître  &  fon  Ordre» 
Suivant  Wagner  ,  Ampringçn  avoir  en- 
voyé un  grand  nombre  de  fes'Chevaliefisi 
QMxdie ,  &  comme  i'auteur  de  l'Hiftoîre  ,  .  v^  t 
des  troubles  lie  Hongrie  n'en  nomme  :  ^ 

joue  quatre  9  on  peut  conclure  delà  que  le 
orand-^Maître  y  avoit  eavoyé  da  monde  ^ 

à  diverfes  reprifes  (i).  Après  que  Can- 


(I)  J«  n>i  fôîut  vu  l'ouvrage  de  ^Tagner  ,  malt 
1§ei  rapporte  (et  propres  paro!«s  en  ces  termes ,  canl 
liirJe  fe^ff  .<]«ie  le  Q(^od*Maîire  mena  i  TEnifie- 
rear,  que  fUr  celui  qu'il  donne  aux  Vénitiens.  Cet 
4eux  objets  font  liés  enfemble.  Pofi  Zeopoldum  GuiU 
Uimum  Tiutontcôfum  ISqukum  Mkgifltr  UBuê  (  Ga/^ 
fat  A9ihr\»gtn\MM'  )  ûpibus  ,  belU  »  f»€tsque  artibjug 
$larui  *  fidt  aè  incorrupta  piètre  »  ft  Cttfari  Com.^ 
mendarai,  (Quarto  é  fixagefimo  anno,,  pcditum  egiiitT 
Jumqvfrl^gioneê  ,  fito  Jf»t^  ^Jlffçr^ptAi  mMunganam 
Mft  adduffp*  Pô/f  mttii^M  è  fuo  Qrditkt  /9Ûym\fitt^ 
'if^utê  «  ipfi  tabçréUiM  Crètm  Jt^ttÎM  fjçqfiam^ 


5^8         Histoire 

die  eut  prefque  été  réduite  en  un  t2s  de 
InAn^GÂt»  ^^^^^^^^  9  '*  célèbre   François  Moro- 
Far o'Am*  fini)  Capitaine •  ôénéral  des   Vénitiens  ^ 
rait/CEM.  f^^  obligé  de  capituler  le  6  feptembre 
nift*f\ïm.  >669-  Mais ,  en  rendant  cette  place ,  il 
t3-p«g*  fj  ne  perdit   rien  de  la  gloire  qu'il  avoit 
66       3cquîfe  ;  il  eut  la  liberté  de  foriir    avec 
^  .  les  redes  de  la  garnifon  &  des  habitans  ^ 
&  de  transporter  toute  Tartillerie  qu*on 
y  avoit  amenée ,  &  il  conferva  pluÂeur$ 
places  à  la  République  dans  Tifle  de  Can- 
die. C'eft  ainii  que  fe  termina  une  guerre 
de  i<  ans  ,   &  un   fieee  dont   fa  durée 
'  avoit  été  de  i  ans ,  4  mois ,  qui  avoir  cou« 

té  ta  vie  à  30030  Chrétiens ,  oc  à  1 08^000 
Infidèles, 
Xf  Granit-  A  fon  retour  de  Candie  ,  '  le  Grand- 
îîu  vle«*  Maître  courut  à  la  défènfe  de  la  Comman* 
RoidcHon.  derie  de  Meynau  ,  fituée  dâds  une  ifle 
'  ATV?  rf  ^"  ^^^  ^^  Conilance  ,  dont  les  Suédois 
troMl  dY  a  voient  entrepris  le  fiege ,  &  parvînt  à 
lïougr.  liv.  lej  cj^  éloigner  (i>  Afin  que  cette  ifle 
^/uiv.  ne  tombât  pomt  entre  (es  maips  de 
««'*  "^*""*  quelque  Puifence  étraçigèrei  Iç^Grandr 
fiz6&fiq.'  Maître  engagea   lé  Chapitre ,  ai&mblé  à 


'<5f3- 


e*  illu/iri  aéeo  campo ,  muîtat  h  Ponrifice  lahdea  « 
&  a  Ventto  fenatu  rttulit,  Btl^  nç^nt.  Hnt^f^^  nov.  &^. 
tpm,  I.  pd^._426.  V  •-  -^     ■      •        '•  ^ 

(i)  Biàdfaçd  .nommé  MeyniXt  Augia    min'ot ,  & 
NTagner,  éUk  par.BeJ ',    nomme  x^tr  Ul:e'9c  cette 


Mergentbelm  en  \  67 1  ^  à  propofer  à  l'^m-  ^ 
pereur  d*çn  faire  1  acquifition  ,  en  don- jj^^^a,- 
nant  en  échange,  une  place  â  l'Ordre  far  j>'Am- 
dans  le  Royaume  de  Hongrlp  ,  pour  que  '^'^®^*^ 
les  novices  puffent  s'y  fQrm.cr  au  inétier 
dé  là  guerre.  'Amp;in^en,  s^eiant  rçndu 
à  yienpe,  avec'  un,e  gr^^de.  Jfuît^,  fit  Hjt 
propofitiqa  à  l^EmpercurJ  èfpcrant  .qu*il 
ne  lui  feroit  pas  difficile  d'obtenir  quel- 
qu'iine  des  places  qui  avoient  été  co!>- 
fifqùées  fur  le$  mécontens  de  la  Hongrie  : 
mais  comme  les  bien$  de  ces  malheu- 
reux étbîent.  çh^irgé^  ,de  dettes ,  Péquité 
démandoit  qu^elles  fûÏTent  diCcutées  savant 
^u'ôn  pût  dîfporèr  de  .C€  qui  Içur  avoit 
appartenu  ^  &  la  négociation  échou». 
Meynau  ,  qui  eft  une  Cpmmanderie  dii 
Bailliage  d'AIface  ,  appartient  encore  an* 
jourd'huî  à  l'Ordre, 

Les  fréquentçs  conférences  quelTEnaj-^ 
pereur  eut  avec  A.mp^ngfn  ,  lui  firent 
de  jplus  en  plus  connoitre  A>n  mérite  , 
&  Léopold  jetta  les  yeux  fur  lui  pour 
le  charger  d'une  çommiflion  auffi  diffici^ 
le  qu'importantç.  Après  avpiç  fait  tran» 
cher  la  ;  tête  aux  principaux'  chefs  des 
n]éconten$  d«  la  Hongrie*,  oc,  ^ voir  mis 
de  fortes  garnîfons  dans  les  principales 
places,  PEmpereur  crut  pouvoir  regardtur 
ce  Royaume  comme  un  pays  de  cpn** 
quête,, &c  être, en  drpîl   dç  changer  I9 


J70         H  i.s  »  0  1  Kl,/ 

forme  de  fon  gouvernement.  Pour  y  réuf- 

j£AN^li-  ^^  »  *'  fiippritna   la  charge  de  Palatin  , 

FAR  d*am- parce  que  ceîui  qui'  la  pofTédoit,  avoic 

rRiHGEw.  ç„  môinc  tems  ,  raâminiftration    de  la 

îi>ftlce  6c  le  commandement  des  troupes , 

&  que  cette  dignité ,  qu'on  pourrt>it  en 

quelle  forte  comparer  à  celle  des-ânciens 

'Maires,  du  pahiis  des  Rob  de   France  , 

étoit  perpétuelle*   Au    lieu   du   Palatin, 

Léopold  voulut  faire  gouverner  là  Hon- 

'grie  par  un  Yice-Roi ,  révocable  à  vo- 

ionté  ^-  &  qui  iie  tirant  (bti  autorité  que 

-de  Juî ,  ne  pôurroit  lui  donner  deTin- 

-quiétude.  La  difHcuUéétoit  de  trouver ôine 

'  çbrfcnne  capafete  de  bien  remplir  ùnpoffe 

•  d'autant  plus  difficile ,  gu*on  deyoît  s'at- 

'tendre  que   lès    Hongrois  ne'  renonce- 

"roient   poirit   àifémerit  à   la  ^prérogative 

d'étr.e  commandés^psCr  iin  "Palatin,  de leràr 

'fiation.   Après'avoir  Jette  les '^euxfqr 

T>hifi(ettfs  fujets^  Léopold 'rèsBxa  fur  le 

.  <3rarrd  -  Miîrre.  Sa  place  &  fon  mérite 

lui   attiroient  par-iout ,  la  plus   grande 

coniidération  :  né  en  Hongrie  il  connoiC' 

toit  parfaitement  la  langue  Ik  les  ufages 

tîe  la  natiott  ,  qui  Ce  fouvênoit  encore 

W5   efforts  qu^il   a  voit  faïts,  pour   liii 

Vixiener   des   fecôUrs   contre  4qs   Turcs. 

.IQ^'aiHenrs  Ampringen  étoit  très-inftruit, 

tprt  a/Fable ,  plein  dé  candéur>9 jSrâple  pour 

fa  perfonhe  ,  étant  ordinàrremcnt  vêtu 


15E  L^Oàcl&E  tEUTOKIQUË.    573 

en  militaire  ^  ttiats  il  étoit  magnifique' 
dans  (es  équipages ,  &  fur»tout  dans  le  j^^^  gÂs- 
ftrviee  de  (a  taWe  :  qualités  qui  paroif-  pard'am- 
foient  propres  à  plaire  aux  Hongrois.       '«^ïw*^'"* 

Le  Grand- Maître  étoît  trop  éclairé  pour 
ne  pas  voir  toutes  les  difficultés  auxquel- 
les il  s^expofoity  en  acceptant \U  place 
que  Sa  Majefté  lui  avoit  propofée ,  mais 
il  efpéroit  de  pouvoir  fe  rendre  mite  ii  ^^^-  ^^-^ 
/on  Ordre  ea  faifant  ce  facrifice;  &  c'eft  Hçngr. 
ce  qui  le  détermina  à  ne  pas  s'y  refufer.    "^^'aJ^^/ 
ï-a  Commiffion  que  TEmpereur  lui  don-  ^ 
na  ^  eft   datée   de   Vienne  le    17    fé» 
"vrîer  lôyj.  En  fa  qualité  de  Vice^Roî^ 
ou  'de   Gouverneur ,  il  étoit  Chef  d'un 
'Confeil  de  régence,  qui  étoit  chargé  de 
râdminiflration    civile,  politique  *&  mi- 
litaire de  la  Hongrie ,  &  des  Royaumes 
airïfi  que  des  Provinces  qui  y  étaient  in? 
corporées.  L'Empereur  fixa  le  14  mars.^ 
pour  l'inftallation  du  Vice*  Roi  &   4» 
Confeil  à  Rresbourg;  &  comme  la  plu- 
part des  hommes  (ont  ordinairement  & 
même  fouvent  entraînés  par  Téclat  dés 
cérémonies ,  il  voulut  que^.ceile  là  fe  fit 
avec  la  jplus  grande  Magnificence  ;  -c'eft 
pourquoi  il  (it  expédier  dès/lettres  circi^- 
îaîres  a  fous  les'  Grands  du  Royaume^ 
afin  qu'ils  fe  rendiflent  à  Presboùrg  iu  jhij.  f^g: 
jour  «largué,. pour  aiigmênter  la  pompe  4^9^ J'h- 
de  cette  réception. 


XLVI. 
3ban-Gas 

rAR  o*AM' 

rRlMCEM. 


571  Histoire      . 

Cet  éclat  n'en  împofa  pai5  aux  Hon- 
grois ;  ils  fupportoient  avec  une  égale 
impatience  Tabolition  de  la  charge  de 
Palatin ,  qui  tîfoit  fon  origine  de.  St.  Etien- 
ne^ &  de  fe  voir  gouverner  par  un  étran- 
ger; car  malgré  qu'Ampringen  fût  né  en 
Hongrie  ,  ils  le  regardoiçnt  avec  raifon , 
pour  un  Allemandr  Des  murmures  fç- 
cre'tson  en  vint  aux  plaintes  ,,&  la  Cour 
répondit ,  que  de  tout  tems  les  Palatins 
avoient  été  un  fujet  de  difcorde  dans  le 
Royaume,  fk  qu'il  étoit  de  lafagefTe  du 
Roi  ,d*élQÎgner  ce  qui  pouvoir  troubler 
le  repos  public ,  en  donnant  an'  goiiver** 
"iiement  la  forme  qui  étoit  la  plus  con- 
venable aux  circonftances.  Si  quelqu'un 
avoit  pu  réuflira  calmer  refprit  des  Hon« 
groîs  ,  c'aurait  été  Ampringen, Toujours 
affable,  toujours  prudent ,  toujours  iufte, 
il  n^employoit  la  févériré  que  quand  elle 
étoit  neçe^iàire  ;  facile  à  pardonner  aux 
coupables ,  il  careflbit  ceux  qui  étoîènt 
attachés  â  TEmpereur,  &  tâchoit  de  6xer 
dans  fon  parti  les  cceurs  chancelans, 
Malgré  fes  vertus, dont  les  Hifloriens  font 
3é  plus  bel  éloge  I  le  Grand-Maitft  eut 
lé  chagrin  de  fe  voir  en  but  à  la  nation^ 
»K  loin  d'opérer  lé!l?ién  qu'il  défirbit , 
il  n'étott,  pour  ainfi  dire,  que  le  témoin 
des  diiTentions  des  deux  partis  ;  les  mé- 
cantens  refurant  hautement  de  rêconno^- 


)bt  l'Ordre  Tèutonïque.  57 j 
tte  fon  autorité  ;  Si:  ceux  qui  paroifToient 
les  plus  fournis  à  rEropcreùr,  ne  voyant  j^^^^^^j^^ 
en  lui  qu*un  étranger,  qui  occupoit  une  pard*Am* 
place  qui  aurolt  dû  être  remplie  par  un**^*^®***' 
Palatin  de  leur  nation.  Depuis  long-tems 
Amprîngen  d^itiandoit  fon  rappel  à  Léo-: 
pold ,  fans  pouvoir  Tobtenir.  Cependant 
le  Monarque  &  fon   Confcîl  voyoient 
feîen  qu'il  falloit  ufer  de  condefcendance 
atvèc  les  Hongrois;  mais  il  répugnoît  de 
|>aroître  céder  à  (es  fujets,  &  il   différa 
toujours,  jufqu'à  ce  que  la  péfte  fe  ma- 
nifefta   à   Presbourg  ,   pendant  Tété   de 
l'an  j68i  :  le  Grand-Maître  ,  oWigé  de     i^g^; 
fortir  de  celte  ville  à  caufe  de  la  conta- 
gion jj  fe  rendit  à  Vienne ,  &  le  Conféil 
de  régente  fe  difperfa;  enforte  que  cette  ihi^.^ag; 
nouvelle  forme  de   gouvernement,  fiif^-?** 
abandonnée  par  la  fé^aration  des  'membres 
qui  la  cômpôfôient ,  avec  le  confente- 
ment  tacite  de  l'Ehiperear  C  O- 
Si  le  Grand  -  Maître  n'avoit  pas  réuffi    i-'Êmpe- 

^  reur  lui 

iiotine  le 

^  •    •  ^"      -     • ''"^ .  "    .'     '     '" ' "^    gouverne. 

^e«t.  de  la 
(  I  }  Le  Grand- Maître  n'étoit  point  refté  «onftam-  SiUfif, 
nent  â  Priesbourg ,  peudâhc  le  tems  que  dura  foti 
'oavcrnement;  car -noui  verrons  cju*il  étoit  à  Mer* 
'«nthcim  le  to  décembre  1679,  où  il  reçut  lîans  TOr- 
ffe,  1#  Comte  Pîil'arfn  du  Rhin.  On  voit  une  letti^ 
kJr*EtTip«r«iir  à  Charles  il  ,  Roi  d'Efpagne»  datée  de 
-axembourg  ,  lci%.  juin  \6%i  ^  p.ir  laquelle  il  le 
r?fe  d^  corififwfertauJ  le$  privilège*  du, Bailliage  du 
ntux  -'Joncs.  V?  Lunjg.  Lkteite  frêctrum  Euro^ 
«r.  a.  pag»  ^7^*  mm,  6I7.  * 


574  H  i,  s  r  o  i  K  E 

en  Hongrie ,  ce  n*avou  point  été  faute. 
Jeah^ai.  ^^  ^^^  »  "i  ^c  talent  ;  auffi  Léopold  , 
fard'Am*  qni  avoit  pour  lui  la  plus  haute  eftime» 
rRiiiegjr.  chcrcfaa-t-il  à  l'en  dédommager  par  une 
autre  commiffion  très  •  honorable  ,  mais 
moins  épineufe.  La  charge  de  Capitaine- 
Général  de  la  Haute  &  de  la  Baflc-Silé- 
fk  9  étant  venue  à  vaquer  par  la  mort 
de  Frédéric  »  Landgrave  de  Heffe,  Cardi- 
KOHI.  Imp.  nal  •  Evéque  de  Breflau  ^  l'Empereur  la 
fiT/ïk^r.  ^^^^^^  a"  Grand  Maître,  &  leva  un  obf- 
€ap.  tg.     tacle  qui  f^mbloît  d'abord  l'en  éloigner. 
*A-     L©$  Siléfiens  avoient  le  privilège  de  n'ê- 
tre gouvernés   que  par  des   Princes  de 
leur  nation ,  ou  qui  poiTédaiTent  une  Pria* 
cipauté  en  Siléiîe  :   pour  ne  point    ler 
Vutii  po§,  mécontenter ,  Léopold  érigea  en  Princi- 
*^  pauré  pour  le^tems  de  la  vie  du  Grand- 

Maître  ,  la  ville  de  Freudenthal   &c  foa 
territoire  ^  qui  appartenoient  à  TOrdre  ; 
ainfi.  Ampringen  fut  ^reçu   fans    difficul- 
té., &  les  Siléfîens  fe  félicitèrent  d^étre 
gouvernés   par   un  homme   de  ce  mé- 
rite. 
4iltAi<m       L*an  1679  ,  Louis- Antoine ,  Comte  Pa- 
fû^or^MoK  '^î*"  ^^  ^hin ,  beau-frcre  de  rEmpereur 
du  Grami-  Léopold ,  &  fîls  de  Philippe ,  Duc  de  Neu* 
^**"**       bourg ,  qui   devint  Eleaeur  Palatin    en 
16^5  I  entra  dans  POrdre  Teutooique, 
&  fit  (es  voeux  à  Mergentheim^  où  il  fîst 
.    fait  Chevalier  par  le  Grand-Maître  le  10 


i   mois  de  décembre  C  ^  )»  ^^  ^9  ^^ 
éme  môîs  ^  Louis- Antoine  fut  élu  Coad^  jba^îÎIg^Âs- 
teur  du  Grand-Maître»  Ampringen  fur-  pard'Am- 
fcut  s  ans  à  TéicAion  de  fon  Coadjv- ^*^««^«- 
ur ,  étant  .mort  à  Breflau  le  9  Teptem* 
e  1684.  Son  ^orps  £ut  inhumé  dans  l'é-,     Hefs^ 
ife  de  rOrdre  à  Freudenthal.  Ce  Prince  -^"^^''-'v 
t  extrêmement  regrexé  ,^  noa- feulement     ^^^^* 
îs  Chevaliers ,  mais  «ncore  de  TEmpe- 
ur ,  des  Siléfiens  6c  de  tout  TEmpiMu 
îs  François  firent  effuyer  des  pertes  con- 
lérables  à  rOrdi;c  pendant  ce  Magif- 
re ,  en  fui  enlevant  différentes  Con%» 
anderics  ;  nous  nous  ré(êrvont  de  paf^ 
r  de  cet  événement  à  l'époque  du  traité 
5  Rifrick. 

Nous  n'avorts  pas  cru  devoir  détaillée   - 
us  les  privilèges  de  TOrdre  au  conoRDen» 
ilient  de  cet  ouvrage ,  &  par  confé-, 
lént  nous  n!avons  p^s  dû  changcf  de^ 
flême,  depuis  que  lé  fîége  ^de  la  Grandc-^    . 
aîtrife  ,  a  été  établi^  en  Allemagne  :  ce- 
mdant  les  Souverains  Pontifes  y  ont  fait 
lelques  changemens  ;  &  ces  privilèges 
clédaftiques,  très*étendu$  »  ont  été  am- 
ément  confirmées  par  innocent  XI  ^  le  8 


<  X  )    Venator  «  ^iii  offîcioit  à  cette  cérémonTe  ; 
.  a   donné  la  defcription ,  pag,  ).  £Ue  cft.  (emblt* 
e  à  celle  i[ui  s'obferve  pour  tous  les  Cbeyatiers  de 
Drdre  ;  oh  y  voit  l'ei  noms  des  Commtnidcttri  fie  • 
ei  «iiti^e»  p«,iro&»et  qui  y  oas  affifléi 


XLVII. 

LoOit 

Antoimb 

SE   NtV* 

1684. 


1685, 

Schannat, 
Uifl.  Epi/' 
eop,  Wvrm. 
tom,  t»pag» 


Wift.  dtt 
troubl.  dt 
Hungr,tom, 


57«  H  I  S  T  e  ï  it  t 

janvier  1677.  Ce  Pape,  nommé  au  para* 
Vant  Benoit  Odcfchalchi ,  avoh  été  Nonce 
i  Vienne ,  où  il  s*étoit  lié  d'amitié  avec 
Ampringen» 


E 


LOUIS-ANTOINE 

COMTE  PALATIN  DE  NEUBOURG, 
XLFUc.  GraStd-Maitre. 

JLi  E  Comte  Palatin  DE  NeuboVR^i 
qui  étoit  Coadjuteur  depuis  5  ans  ,  devint 
Grand -Maître,  à  la  mort  d'Amprîngen; 
itiais  la  cérémonie  de  Ton  Inauguration 
n'eutlièu  à  Mergenthèim  ,  que  le  1  j  jan- 
^er  i68y.  CePniice  né  en  1 66  i,^voiî 
Aé  deftiné  à  Tétat  ccclefiàjdîqiie  dès  ion 
énfàncèi  puîfqu^on  lui  ayoît  procuré  des 
prébendes  dans  les  Chapitres  de  Mayen- 
ce  ,'de  Spire ,  de  Strasbourg ,  de  î-iege  & 
de  Mtinftcr;  mais  il  fuivit  jon|;-tems  le 
méfjer  des  armes  ^  avahr  de  recevpir  les 
ordfes  fecrés.    '*  *  '  1' 

Le-  Duc  de  î-^fraine,  ayant  été  nom- 
mjé  en^68"}  Gépéraliffime  de-ramace 
Impériale  deftitiée  contre  les  Turcs ,  le 
Prince  Coadjuteur  fer v4t  fous  lui  en  qua- 
lité de  Maj w- Général, &*p*r  coDféqaent 

il 


DE  l'Ordre  Téutonique.   577 
1   eut  part  à  la  kvée  du  fieee  de  Vienne 
ittaquée  par  les  Turcs.  Devenu  Grand-    ^^^,5! 
Sdaître,  il  continua  à  fervir  fous  le  Duc  Antoinb 
îe  Lorraine,  &  fut  employé  comme  Licii-  ^boum^' 
:enant«Général  au  (iege  de  Bude  en  1686 , 
3Ù  îl  fe  iignala.  Il  commanda  le  fécond 
aflaut  qui  fut  donné  à  cette  place;  mais 
nous   n'entrerons  point  dans  des  détails 
qui  font  étrangers  à  cet  ouvrage  :  nous 
remarquerons  feulement  que  le  Grand* 
Maître  dut  la  vie  à  fa  Croix  i  une  balle 
vint  la  frapper  &  la  fit  voler  et)  éclats  , 
&  ce  Prince  fut  renvecfé,  inats  il  n'eut 
point   d'autre  mal  qu^une  forte    contu« 
iiofi   (i)«  Il  eft  probable  que  le  Grande 
Maître  continua  à  fervir  en  Hongrie  avec       , 
le  Duc  de  Lorraine,  puifqu'il  l'accom»- 
pag^na  en  1689   fur    le  Rhin,  où  il  fut 
bleffé  au  (iege  de  Mayence  d'un  coup 


(X)  Cette  cîrconftanee ,  ainâ  que  celte  de  la  bief- 
fure  que  le  Grand  Maître  reçut  au  (îege  de  Mayence  , 
font  \\ikti  4'un  MSS.  in-4io.  intitulé  :  Chronica  hifiû" 
Ttca  Provincia  JVallobtlfiic»  Carmtlif,  DifcaheâV 
tatici»'  P.  Hermanno  à  S,  Barbara*  cap,  z^,pare.  :2m 
Ce  MSS.  eft  cot^éiwi  dans  la  bibliothèque  àts  Car- 
mes déchaui^rilii.  Couvent  de  Liège.  Le  F.  Ucr* 
man  étoit  dans  cette  vilie- ,  lorfquc  le  C^rand-  Maître 
y  mourut  ;  de  il  eft  probable  qu^il  à  appris  ces  dé- 
tail! des  petfonnet  quiétoient^  Ton  fervice.  On. peut 
confulter  fur  la  guerte  de  ^Hongrie ,  &  nommément 
fur  le  iiege  de  Bude ,  Ketteler  ^  continuateur  ci'Ift* 
huanfBj  l'HiOoire  des  ci;Qubles  .de  Hongrie.  BeJ« 
J^otitia  Hungaria  nêva, .  Dom  Calmct ,  Hiftoire  dQ 
Lortajiie ,  6c;Sac! ,  Hiftgtre  de  Hongrie. 

Tome  FllL  B  b 


57*  Histoire 

de  £auconneau  ;  &  il  eft  apparent  qu'il 
Louîf-    ae  fer  vit  plus  après  la  mort  de  ce  grand 
AMToms  Capitaine,  arri  vée  Iç  1 8  avril  de  I  an  1690. 
Vqvm'  ^  Grand-Maîrre  n'avoît  point  été    un 
fimple  fpeâateur  des    événements     qui 
ft'étoient  paffés ,  pendant  qu'il  fervoit  dans 
les  armées  de  FEnipereur ,  il  y  avoir  eu 
une  part     très-diflinguée  !  en   peut  en 
croire  le  Duc  de  Lorraine  ,  un  des  plus 
Ue/s.      S'^^^  hommes  in   fiecle   dernier,    qui 
.l>«e//.ptf^.  vantoit  fa  prudence  &  fa  fagacité'  dans 
^>*  les  confeils,  (a  promptitude  dans  Texé- 

cution  9  &  (es  reflburces  dans  les  occa- 
fions  inopinées. 
Mort  da     Après   avoir  fuivi  avec  gloire  la  car- 
CrandMw-  riere  militaire,  le  Grand -Maître  l'aban- 
***'  ^lonna ,  pour  fe  vouer  à  l'état  eccléfiafti- 

que ,  &  réunit  plufieurs  bénéfices  fur  fa  per- 
rfonne.  Nommé  Abbé  Commendatatre  de 
.  Fefcam  ,   Prévôt   d'Elvangen ,  &  Evê- 
'quede'W'orms^îlfutélule  f9avrîl  1691 , 
Coadjuteur  d'Anfelme-François   d'ingel- 
heim  ,  Archevêque  de  Mayence  9  &  x  ans 
aprèr,  il  fut  facré  Evéque  par  cet  Elec- 
teur,  dan$  ta  chapelle  du  château  d'Af- 
chaffenbourgJeanLouis-d'Elderen ,  Evé- 
que &  Prince  de  Liège,  étant  mort  le 
Conu  Wtft.  1  février  1^94 ,  plufieurs  prétendans  fe 
^^''/^-^f^J  mirent  fur  les  rangs,  &  le  Grand- Mai- 
libli9.       tre,quiétbit  du  nombre,  fe  rendit  dans 
émt  villie.  D^ux]  ;faâions,   principales 


B£  l'Ordre^  Teutojîîque*  çj^j 
lartageant  le  Chapitre  ^  Tune  compofée  de 
13  Capitulaires  élu<-lë  TO^âvril  tefeph-    ^^l\l: 
Clément Elcfteur de  Cologne^  &  Tautre  Awtoime 
il^itîs  noftibréitfé^de  iTdî»  V^ix^^  élpt|e  ^.^ovrg"" 
endcm'âin  ,  fe  Grarid*^Ma!tré*  X^cîtéHôu- 
rfe  ëleâion  aUqii;  occiaiioqriert  des  di^  ~   '  "^- 
:ultés  ,  dont  il  paroît  que  l  iffue  n'âurbiC  ;  ^ 
>oitit  été.  favorable  au.  deroicfi  t  tnaif  la 
nort   de   ce  Prince   laiffa  -  Jofeph  Clé^ 
fient  eit  ^aHiblerpo&ffioo!  -dft  b'£Téfcfi|« 
>  Grand  -  Maîor'e  ,  ^aqué,  d'iiQ«>fieyté     '^ 
naligne  ,  decéâ4  piaU^e9i)eft^ p  JËbi ;4  -.mat 
i694\,  à  rage  de.jj  àris.Son  $o?ps.  &%     »^94» 
^xpofé  ^ans  l'ëgiife  paroîffiale  de:  Su  Gan«i 
;ulpiié)  qui ,  feton  toate  apparence^  ^tojl 
'églife  de  la  Maifôn   ^liê  rôrcke.  4Yoit 
!ue  anciennement  dans. ^idette  yilliâ^:&£ 
ie-li^ii  fattninfporté  ài  DitlTeld^rii  pour 
ir  Siret  dnlimné  dans  T^gHife  .de(  e  Ff f fC 
féfiiitM^ 


MW 

-;'h  'S  ..-.!■  -•;■'.   :.r--f^ 

•:(-I 

•  »  '^   ' '. • 

.            / 

•r> 

:  •'•"'>ny0w^i  K  ;■>>  Î.V3.I 

Vfc 

•  ■> 

...    .-...:  r-.nr  ^:\,c^..- 

'\ 

. .  .  '''     ::  3-' x>'.i  .:?i-/ 

'  '  .^ 

•• 

•  ':    or  i'.)  uri'  / 

•ij 

i    '. 

'  X    ..  ;•'     .  •        ■  '  •■     V  ;  s-'-    }, 

.; 

>.     , 

■  ■    ■  ■*   "''"Bbi' 

ÇÎO        '.    H  1  S^O  1  KE 

FRAN^ 

xLviii.  COMTÉ  PALATIN  DE  NEUBOURG. 

François  ' 

Louïs     ^  XLFSlIe.  Grand-Maltre. 

BOURG»        Ll 

,5ç.,  JT  RANçoiS-Louis,  Comte  Pajatîn.  j>e 
Neubourg  ,  Eyôque  de  Breflau  »  CapU 
iâifie-Gëii«nd  de  la^Siléfie,  &  ffere  du 
Aernief  Grand- Maître  ,t' fut  ëlu  poor  le 
remplacer  dan»  cette  dignité  le  13  juillet 
de  Tan  1694  ;  H  fuccéda  de  même  à 
fon  frerd  dans  Hfivêché  de  Xt^orms  ,  ôc 
i  la  Prévôté  tf'EWrahgem  ' 
>  Peiidaïit'l«^nbngve«:  guerres  que  la 
Firanie  avok  çtiei  aveè  l!£mpire  ^  cette 
PuiflaAce  s'étbic  emparée  d'une  qwihtité 
de  Commanderîes  de  l'Ordre  Teutonî- 
que;  &c  Ton^pçut  juger  combien  celles 
qui  étoient  au^jcentre  dç  l'Allemagne  , 
avoient  eu  à  fowflfHt  des  troupes  Fran* 
çoifes,  Se  pluf  anciennement  de  celles  des 
Suédois.  L'Ordre  Teutonique ,  qui  avoit 
été  favorifé  d'une  manière  (î  diftinguée 
par  St.  Louis  ^  ne  devoit  point  s'atten- 
dre à  être  dépouillé  par  les  François  ; 
cependant  Louis  XIV  donna  un  édit  le 
2Q  février  1671 1  par  lequel  il  incorpora 


iÇotre-Damc  dûî  Nfom-Gttniiiôtï^lwîn^- p^.^^^^ 
fons  £c  biens  ^  iAe^iéMn^^30rd)iei^  H^^    t^tri i» 
piîalîers^  Maitaires ,  rég»tfers«cXécillic«;  Vouifô'J^ 
l^écialetnènt  tevîx  ée/^  0#dMs ''(hi  ÂtV'E<-:  ^j^^^  ^.^^^ 
prît  de  Montpellier , .  dè^  iSt*-  Jacquet  de  tî f  «e  /» ^  :  » 
l^£pfe,  da'Sn  Sepultrftiv  de.Ste^  CAini^ ^s?.i'ait%. 
tîne  )fe  Sditipoit ,  >^<}e  rNotfe^Dainç  :  dèsî  xie^e  177^. 
Teutdnkf«c$  j  de  St.  J Louis  4e  iBouchc^^;;.^-  ^''^' 
ravmon t  &  autres».  (  il). ,  Cette'df^ofiûoii^ 
étoit  auffi  injttfte  ({ueruiaeure  pour  POr« 
dreTeutomques.  qui  avbît  beaucoup  de 
bien  ibus|la:;  dcmimatimifdvi  :&ih  ^^  dê|iuis 
<piieiif!Alface  ^ok  .ëté^eëdie  à  ceMo^: 
nû-quej^  par  le  traité  dé  Mqnll^  (  ^  }4 
I/Qrdrè  de  Su  :  Lacare  iie  jouit  .«pas  l0Qg*> 


^iO.NfV^  Gfiiicier}iiet,§î^trf  »  Ja^f  fon.Hiftoice  to 
Crdrct  du /MoBt-Cariutl  6c  «e  5t.  Lazare,  Paris 
1772 >'-  tom.  a;  pigV^iiV,  fid^iÂie  cet  éific  pour  êtfe; 
dtt.moit  i^j^^tyi)^^  ^^^*X  ^ff  .<^OAtci|rte  4ic  nom- 
-Bier  les  croM:  premiers  eus  Ordres  réttott  ;'  c'eft  pour*  . 
^oi  W'sît  parle  jt'at  dé  c^ui  des' Teucooioues/ 

(  t  ),  ];.pi,.b>eni  «quefTOr^ire  avoit  tn  j?rancba« 
Comté  ,  ou  dans  le  t^pmcé  de  Bourgogne  &  aiU 
Jêurr,  furcDc  probablement  incorporés  de  même  â 
l'Ordre  dp  &.  Lazare  >  «près  ^ae  la  potfeffion  de 
«êrte  psovince  fut  affiirée  â  ^ouîs  XlV  ,  pat  f^ 
traité  -de '^f^Iir^6•^d«'i67l.'  C  eft  au  m6in|  4krtâiii 
ifue  1er  Çhcf  allers  '^eytaaioties^  en  . furent  piiT^t  «- 
"^puirqu'oh  rou  un  décret  de  la  CommiiUon  Importa* 
ir «  dStéî-tfe  4czt\£aqàn4s  1*  liE('Sécè)M>te.  idtéV  jpour  « 
aider  l'Ordre  Teuteniqoe  i  recouvrer  les  Comman- 
deries  yi'ei»  Us  .a»^!»  prifagL  ea  AUac»  ^  -en.B^at'*. 

gp^e  i;^  en  Lorraine.  XuAig,.  continuât^  {fa  }/pU.il* 
'  Teg,  PicU  fag,  %i9.  ;    ,        ;.      .     .      \  /  ,  . 

Bb  j 


iova     aJf Qtif  ivci»  9  *&  «OUfidiémt  imtiP  ?utres 

"vS'  9*^^^  *  qrtt  piûfîcw$  4«  ç««  léunions 

.x^M  «r«.  poilviMJBiy;  éiwaliiiii'^és  &  çof>tf»res  aujc 

»^€.        \  QsitiOM  ^  G^cîks  9  U  annula  V^it  de 

.'.  ;  ;  1*7*.  i  pat' un  ?itti«:  du  n>iHs  dç  i»«rs 

*  l6^ j ,  & vjDfdcottia  jqpie^  l^^^^biam  &  r^ 

^uçniWrpdfféAéi  awuit.ctt  Mii  fi^t  divers 

^    Ordres  mïïimtts^.  leur&iTent  r«ftkll«4. 

Je.  ne  .c0mioi&  mcnn  *de  ces  é£^  ^y« 

p»  le  rapport  dei-  hiftorîen»  de  TOràrf 

^j  St«  l^^auti  âlnfi  i'ighocè  comment  le 

R«i  s'eipliqua/  lâr  tel  biens  de  IXÏrdre 

Tirac&iiHspre  i  m»i  il  eft  certain  <pe  is 

râroletioti  ^de   1^9 J,  ne  luï  tendit  par 

les   poffcffions  que  la  France  lui  avoir 

VL'Ordre,  pwdanf  ce  tems^  trtnrott^ 

^pas.;nfgîi^  de  vèiUer  ;4iftV  in^é.t&ç  :;ou 

et!  YOrt  fcf  pfetfve  dansMiK  déttet  de  la- 

Corn  wiflk»^  Wpinale ,' laîiV^ 

'deTiêicL^^  Il  îarïtief.  fdJé:  CVrecés^'n^s^  âp.^ 

abfchu'/i  'prend  qw/ïe  Grand- Mgîûe  s^étoit -plaint: 

i>flrf.  4.  p.  ^  j'Efnpiée,  de  ce  que  la  Goarcmne   de^ 

77f  *  """'  Rance  1  a  voit  enlevé  des^  OMnminderîes' 

fit  dès  Bai^Ra^e^  à  f^n;Drft^^  ^tlf  les* 

aWibuêr^ià-iiiiJèaittreîX''*^^^^^^  ^^' 


fehnlUhc  Commcndtn^  uni  Ballt^tédUrîh  mt~trom 


Dj£  l'Ordre  Tettonique.    yîft 
Diète  avoit  pof  té  le  4  )uin  de  l'année  pré-  ^^^j^, 
cëdente  ,  lin  décret  relatif  aux  plaintes  de  ga^HÇôiVr 
rOrdre    Teutonlque.  L'Empereur   ayant  Jf^'^^ 
approuvé  le  décret  de  la  Diète»  dont  fcs    joya<K 
CommiiTaires  lui  rendoient  compte,  on 
réfolut  que  TÉmpereur  &  rEmpicc  fol- 
Itciteroient  le  Roi  de  France,  de  rendre 
juftîce  à  rOrdre  Teutonique,  &  de  ré-t 
parer  quelques   autres  griefs  qui  étoicnt 
également  contraires  au  trsîté  d'armifiice 
de  20  années. 

Ce  traité  d'armîftice,   ainfi  qu^il  eft^ 
n<mimé,dans  ce  décret,  eft  la  trére  do 
xo  ^m ,  fignée  i  Ratif bonne  «  le  1 5  ;ioûe- 
Î684  ,  ^^^^^  r£mpeteuF   &   IÇhrpîre 
d*un  côté ,  &  le  Roi  de  France  de  l'au- 
tre (i).  Comme  Partîcle  II  porte  cstptei'-^ 
fëmem  que  les  traités  de  Veftfhalie^  StHtîJt.mjK 
àe'mmtgue,   font  la  biife  &  l«  foiide-  f;j;f.;j^. 
rfiènrde  ce  traité  ie  trêve,    &  qiîe  par^J»  ^/«iy» 
cônféquent    ils    demeurtronr  dans;»  leur 


^rapckreivk  tnty>$ên  ,  und  nuem  anà^rn  .Zagevguët, 
fs^orden  ;  cet  Bailliages'  étoieivt  ceux  d'Alfacc  Se  dQ 
iSofirgo^ne ,  8t  Itt  C6nïmandért4f<  épût  'il.  elf  <iut^' 
tion^  écoient  apfftrVmwtciu  défnsnilaafet  d^à^tt^isÀU 
Ixa^l ,  Celte  que  celle  de  l^uxembovre «  donclet 
bîrrt»  avo^ect  été  prU  par  laûw  XlY^.tût^^'» 
^  attiHittés  àTÛidre  de  Se*  U^Mt*Jùrmtm  fhi.  l^t. 
(i).  L'Qrére  Tçuconiq^ut  eft  compris  dam  l'article 
XV  du  tratté  de  trêve  de  l'aa  1614  j  comme  membre 
de  l'Empire  en  général;  &  il  y  eft  eneore  dé%né 
plus  particii>liéremenr  par  les  dénominattons  de  Bailn 
lisget  &  df  Co4umand«fes« 

Bb    JL 


-i 


jftj  H  I  s  T  O  I  R  JE 

met  &  vigueur ,  comme  s'ils  y  ëtoîent 

Vramçois  '^^f^^^^  ^ot  à  mot ,  il  ne  fera  point  hors 

l^vis     de  propos  de  rapporter  ici  les  ftipulations 

mvigI'  ^^  ^^^î^^  conclu  à  Munfier  en  ^eftpha- 

lie  le   24  oftobre  1648^  qui  regardent 

les  Etats  de  l'Empire. 

if'ofû'*       Par  l'article  XLVlI ,  TEmpereur  & 

«  ^  Juir.  pE^npjyç  cèdent  le  Landgraviat  de  la 
Haute  &  Baffe  Alface,  au  Roi  de  Fran- 
ce f  6c  l'article  LVIil  eft  conçu  en  ces 
termes  :  ï^ue  U  Roi  Trh- Chrétien^  fait 
Hnuitlaifler  non-.ftuUmtnt  Us  Evêquts 
M  Sif^bourg,,&  dt  Bafit  &  la  ville  dt 
Strasbourg  ^  mais  '^uffi  Us.  autres  Etats 
0U  OUD  RE  s  ifui  font  dans  tunt  ou 
iautrt  Aljau ,  immidiattmtnt  fournis  à 
tEmpirt  Romain ,  hs  Ahbis  dt  Murbach 

.**   •    •    '  %^  dt  hudtrs ,  tAbbtfft  d^Andlaw. . . .  ^ 
.     la  Hohlifft  dt  joiitt  PAlfact  ;  item  l$s 

!;  dix    FUUs  Impinalts^  qui  rtconnoifftns 

I0  TriffiBurt  dt  Hagufr^au  ^  dans  cette  li*. 
berti  dé' poffiJp,on  d^immediateté  à  t égard 
de  r Empire  Romain ,  dont  elles  ont  joui 
fufqiiici.^  de  manUrt  qriïl  ne  puiffi  ci* 
àprhj  priten^ri  fur  eux  aucune  fouvê-^ 
rainetl  Royale  ;  mais  qdCil  demeure  con* 
itnt  d^s  droits  quHtànques ,  'qui  apparu* 
noient  à  la  Maifon  S  Autriche  ^  &  qui 
par  ce  ttaiti  de  pacification  ;  font  ce  dis 
à  la  Couronne  de  France  ;  de  forte  toute* 
fois'  que  par  cette  pri fente   diclajation  j 


en  ^'entende  point  qu^il^foit  rien  6t4  de  < 
tçui  et  droit  de  fuprime  Seigneurie ,  juirpj^^jujçoî^ 
a  été  ci'dejfus,  accordé*  Les  Ordt:èsàonK  ]^  ^P^"i 
il  cft  fait  mention  ,  îbnt'Ja  jUnguc^d'Al- ^^J^pJ^,"^ 
Icmagne  de  l'Ordre  de  ,\ïalte  ,   &  plus 
particuKërement  epçore   rOfdre  Tcuto- 
liique ,  qui  eft  un  des   principaux  Etats 
eccléiîafiiques  de  TEnipire,  non  par  Vi*^ 
tendue  de  Ces   domaines ,   mais  par  le 
rang  que  Je  Grand-MaStrc  occupe   à  la. 
Diere.  En  ^orte  qu'en  ratifiant  c(B.  traité, 
Louis  Xiy    s*étoit  ^obligé    folemnellc- 
ment,   non  -  feulement  à  ne'  point  dé-^ 
.pouiller  l'Ordre  Teutonique ,   mais  en- 
core à  le  laifTer  jouir  de  tous  Ifcs  droits 
qu'il  avoit  dans  {ts  Commanderies  d'Aï- 
face. 

Les  plaintes-  de  TOrdre  Teutonique 
&  les  réclamations  de  l'Empiré  contre  ^ 
les  infraâions  que  la  ï^rance  faifoit  au 
traité  de  trêve  de  l'an  1684',  ne  pro- 
duiiirent  aucun  effet  :  ce  ne  fut  que  quel- 
que tems  après  9  ^"'9*^  fongea  à  termi- 
f^cr  une  guerre  auffi  Ipngucî^  ^u^c  cruj^lle  ,' 
p^r  une  p^  4oiU  V  tloï^44' Çuêd^  fiit 
le  mé4i?lteur. .  Les .  PJénîpof emîârres  "  des* 
FuïiTariçe^  s'aflcnjbïerènt  au  château  de 
Rifwick  près  de  la  Haye ,  &  le  Grand- 
Maître  y  envoya  comniè.Mitiiftfe  ,  Char* 
les  Baron  de  Lpê ,  Chevalier  Teutonir 
'  quCi   afin  d'y  mé*naçer  le^  intérêts  de 

Bb  5 


"rtvrn^  TOrdrc.  La  France  fit  fa  paix  avccTEf- 

TAA-Kçoiîr  ^agae 9  r Angleterre  &  ta  Hollande  te  lo 

^4?;iJ^^.ffeptcMbre    i69fX  ^  ^9' t^  cToaotre 

B»2ili6.  ^^UiVatit.eHe  fit  (on  traité  àar|[îculrer' avec 

l*Émpeceur.  Le  traita*  de  tti(Vici:  ,  où 

les  intérêts  des  Chevatte/s 'Teuconiqnes 

ne  furent  pas  oubliés  «   fut  Cgné  par  le 

Minîflre  de  l'Ordre.  Voici   Partîcle  XI 

de  ce  traité:  On  rendra  au  Prince Fran^ 

*">*•     çiiis' Louis  Comte  Fataeindu  RfAn ,  Grand* 

Maitrt  dé  C  Ordre  Teutonlque"&  jEvé^u^ 

de   W^orms  ,   toutes  les,  Commartdcries  ^ 

droits  &  revenus  ci  ^  devant  pcffcdh  par 

le  VenirabU  Ordre  Teutonique  «  &  oecupis 

par  la  France;  &  pour  ce  qui  concerne 

tes  Comtnanieries  tf' hitns  f tues  fous  la 

fouvtraineti,  de  .la  France  ,    ledit  Ordre 

jouira  y   tafit  pour  ta  coUation  que  pour 

tadmihijtration   djtidits  tiens  ,   de^  rni^ 

fhes  ujagts  j  privilèges  &  immunités  dont' 

il  a  ci  -  divans  'joui  ^  fuivant  fes  '  fia^ 

mts  &  fes  règles  j&  defquels  t Ordre  de* 

St.  Jean  de  ferufaUm  ^  cùutulrîe  'dt  jouir. 

^Au  furpluf  A^tbui  Ce  qtti  ep  )r&rti  j>ar  eè 

traité  ^  àù  Ju/eî  des  ^ reJ^Uuti6rt!i\  cphtri^ 

tUfîons  yJ^yàuiremeh$\^  ku^adiàffi  ]Uu[ 

pourtEvech£de*Wôtmi]ét  autres  bcné^' 

ficesdudk^  ^rirfce\ 

'  La   guerre   ayant  r^coirtoeiiciS   entre, 

iTImi^î^e  &  la  France,  ie  llfii  s^rtfeifgea* 

parrarfîelc  •Xîl;dii  traité  flettaftiir,  tdri* 


DE  l'Ordre  TeutonîOue.  58/ 
du  le  6  mars  1714,  à  accomplir  vis-à-* 
vis  des  Princes  de  l'Empire,  tout  ce  qui  François 
avoit  été  ftipulé  dans  celui  de  Rifw^ick;     Louis 
&  voici  comme  il  s'ënonca  dans  i'arti-  "  ^^^J'^*' 
de  XII  dû  traité  (igné  à  Bade  le  7  fep« 
tembre  1 7  M- f  ^^A^-^A/^  ^ 

promit  Mujji  à  Sa  Majtfii  ImpinaU  &  8.  pag.  S3* 
à  PEmpirt  f  quelle  nftumfA  à  tous  Us 
Membres ,  Client  &  Vaffaux  de  V Empirer 
EeeUfiafiiqnes  &  Séculiers  ^  Jpéciàlemenfi 
à  Mortfitur  CEltHtur  Falatin^  à  Mcnn^        \ 
fieuT  le  Grand^Maitu  de  C Ordre  Teuto»  ^ 

nique ,  Evéque  de  Worms ,  à  fan  FinirakU^ 

Ordre tous  Us  pays  ^  places  ^  lieux  6r 

hiens  dont  elle  fe  feroit  mife  en  pofiffiefi 
pendant  le  cours  &  à  toccafion  de  la  der^ 
niere  guerre^.^^,  C»mme  auffi  qtitUe  exi^ 
ûuêera  pliinemtnt  &  exsSement  toutes  tes 
claufes  &  conditions  dudit  traki  de 
Rifwick  ,  auxquelles  il  ri  aura  pasjltl 
sxprefjàment  dérogé  par  le  préfent  uaité^ 
iil  y  en  a  quelqu'une  qui  fiait  pas  Jtâ 
t^eécutét  apris  la  conclu/Ion  de  la  paisc 
de  Rifwick  ,  ou  qui  ait  fonffen  quelque 
changement  depuis  fexécuiionk  • 
-  Voilà  tes  oblîgarion»  que  la  France  a 
eonfraâëes  rolemnellement  à  ré|{ard  dé 
KEmplre  &'de  l'Ordre  Teutonlque,  fil  . 
tes  tîtref  en  vertu  desquels  TOrdre  Ycta 
toujours  atitorîfë  à  réclattief  la  pofleffioà 
ée^lts  bkn%  &c  la-fottii&ntefd&ies^droiè 

Bb  6 


^  588  H  15  T  O  I  R  £ 

&r  de  Tes  privilèges.  Il  eft  vraî  que  la 


Fa  A^fcVis  f^*"*^^  ^*>  gouverncmetit  eft  changée  co 
j.ouis     France,  mais  on  ne  peut  pas  dire  pour 

"obeT  "'*  ^^  '*  Nation  n'cft  point  tenue  i 
accomplir  les  obligations  qui  ont*  été 
contraAécs  autrefois  par  (es  Rois  :  d'ail- 
leurs ce  fyftéme  feroit  dangereux  ;  car 
£on  annulloit  les  traités  dans  une  par- 
tie ,  il  s'énfuivroit  que  les  PuiiTances  in- 
lérefféesy  les  regarderoient,  avec  raifon  , 
comme. annuUés  dans  tes  autres  points  , 
&  pourroiem ,  en  conféquence ,  faire,  des 
répétitions  con(idérables.Ceft'par  antici- 
pation que  nous  vennons  de  parler  des 
traités  de  Raftatt  &  de  Bade;  il  faut 
maintenant  retourner  aux  grands  évé- 
nèmens  qui  font  arrivés  au  commence-* 
ment  du  (iecle,  &  qui  ont  donné  lieu  à 
CCS  traités.  *  . 

taPrnflf    'A  peine  T  Allemagne  commençoit  elle 

|rigée  en  à  goûtcr  Ics  fruits  dc  la  paix  cimentée 
j/oT*  -^  R'f^i^ï^»  qw^  ^^  «ïort  de  Gharles  II, 
dernier  Roi  d*Efpagne  de  la  Maifon  d'Au* 
triche^  la  replongea  dans  lei  horreurs 
de  la  guerre.  L'Empereur  &  le  Km  de 
France  prétendoient  à  cette  belle  fuccef- 
fion  ;  le  premier ,  parce  qu'il  foutenoit 
que  les  deux  branches  de  la  Maifon  d'Au« 
tricbe.  avoient  droit  de  fe  fuccéder  iWe 
aTautre;  &- le  fecor^di  parce  qu'il  fe 
Ibndoit  iuf  te  tenâmeht  que  le  Roi  d'&i? 


DE  l*Ordre  Teutonique.  589 
pagne  avoit  fait  lé  1  oâobrc  1700,  en  - 
faveur  du  Duc  d'Anjou,  le  fécond  de  fcs  ^^^^^^J^^^^^ 
petiti-fiU.  D'ailleurs  Léopold  &  Louis  XIV    ipuis 
étoient  au  même  degré  :  tous  deux  étoient  "  ^^^J^/ 
petits  fils*par  les  femmes ,  de  Philippe  HI  » 
&  tous  deux  avoient  ëpoufé  des  filles  de 
Philippe  IV  ;  mais  le  droit  d'aineffe  »  . 
ëtoit  dans  la  maifon  de  Bourbon*  La  France 
étoit  alors  daos  la  fituation  la  plus  bril- 
lante ,  &  la  Maifon  d'Autriche  étoit  pre£> 
que  ëpuifée  par  de  langues  guerres;  mais 
il  fe  forma  une  ligue  puiflfante  en  fa  fa- 
veur. Frédéric  111 ,  Ëleâeur  de  Brande- 
bourg ,  ambitionnoit  depuis  long-tems  les 
honneurs  de  la  Royauté,  &  l'Empereur 
profita  de  cette  difpoiition  pour  Tatcirèir 
dans  fon  alliance,  h  Ce  fut  dans  ces  ton* 
fK /onSifins  ^  dit  l'auteur  des  Mémoires  ^'*''^'^*f<^ 
pour  fer  vir  à  l'Hiftoire  de  la  Maifon  de  *^** 
Brandebourg ,  <c  qmfcnigQcia  à  VUnneU 
»  traité  de  la  Couronne ,  par  lequel  t£m^ 
»  pereur  s^engagea  à   reconnaître   Fréde* 
».  rie  III 9  Roi  de  Prujfe  ,  moyennant  qu^il 
VK  lui  fournit  un  ftcours  de,  10000  hfim^ 
v^  mes  à  fes  dépens  y  pendant  le  cours  de 
»  toute  cette  guerre;  qu^il  entretint  une 
»  compagnie  de  gàrnifon  à  Phitipsbourg* 
f>  qt^il  fût  toujours  de  concert  avec  CEm^  ^ 
»  pereur  dans  toutes  les  affaires  de  tEm^ 
>►  pire  ;  que  fa  Royauté  rf  attirât  en  rien 
f^:les.pbligatipps  de  fes  Etats  d)Jlifmat. 


590  Histoire 

'  ^  g^^  »  1"*^^  renonçât  au  fubjiii  qtu  £r 
F«4Nçôu  •  Mai/on  d'Autriche  lai  dtvoU^  6*  qu^U 
Louis     »  prûmit  dt  donnu  fa  vùix  pour   Pike^ 
Vao*#,"  ^^  '^^^^  ^"  enfants   malts  dt  F  Empereur^ 
n  Joftpk ,  k  moins  qu^il  ri  y  tàt  dès  rai'-^ 
M  fons  gravts  &  indifptn fables  j  qui  oili* 
P  gtaffent  Us  EUSturs  délin   un  Empe^ 
»  reur  ^unt  autre  Maifon^  Ce  traité  fui 
y^  Jigni  &raiijU  :  Rome-  cria  ^&  Warfo* 
»  vit  ft  tut  :  C  Ordre  Teutomque  proetfia 
H  con^e-  cet  a9e  ,  &  ofa  revendiquer  la 
»  Pruffe.  n  Oui ,  l'Ordre  Teotonkfoc  pfo- 
tefta ,  Se  il  ofa  revendiquer  ta  Pryflb.  J'a- 
voue ,  fi  Von  ne  regarde  que  la  puii&nce 
de  b  IVfaifon  de  Brandeboug,  &.ki  fbi- 
bfrflfe  de  TOrd^e ,  que  c'ëfdt  une  témë- 
rite  insupportable  ;   mais  ce  n'eft  pomt 
ainfi  qta'on  calcute  en  matière  de  )imice« 
Là  foiblefle  n'etciut  pas   b  raifon  (i)^ 
&   je  nre  flatte  que  les  perfonnes  qui 
aoTont  lu  cet  ouvrage  avec  un  efprit  défin- 
térefle,  fugerom  que  ï'Ordre  itm  au* 
tûnié  è  reeianMfV  fe»  dfoîH;  quoiqu'il  fvkt 
aifti^de  pvévow  que  ce  (eroit  fan»  fiiccès  (%)« 


<i)  On   pfuc^voir  à  ce  fui  et  la  nott  .70  de  Gaf- 
termann  »  Kurfé  gt/cfitiftn  Preuffànî.    ttipfig   iy8€» 

(z)  Il  paroU.  une  e'écoit*«Q  169^^  que  )'£iDpere«c 
avoit  reconnu  f'Eleaeur' de  B'findebourg ,    comme 
Dec    de    ProiSe  «  mah  Ha»»  fsutoife  pft|ttdid<r  .«iir 
droiu  de    TOrdre  TeutoDicuic.  Vqici  comme  Vex*, 
prime  Cuirerthaan  ,^pig;.  i%6.  Trtdttich  Uï:  È^  )fa:lf 


DE  L'Ordre  Téùtokique.  5^1 

I!  éft  apparent  que  le  Grand  -  Maître  ' 


s*adreffa  d'abord  à  TEmpereur  ,  dont  îF  ^^i:Jç"j 
fie    pouvoît  rren  obtenir ,  puîfqoe  c%ort    >o^« 
le  beforn  cf  acquérir  lïn   allié  de   plus ,  ^^i^ 
qui  Tavoît  engagé  à  prendre  ce  pattr  :    ^tiUrtiai 
mais  en  accordant  le  titre  de  Rot  à  TE-  t!oncîttPâî 
leâeur  de  Brandd^ourg^  Léopold  n*avoit /Jq^^jj^ 
pcnnt   en    le  projet  de  nuire  aux  droits 
rfel'Empire/ ni  de  l'Ordre  Teutonique , 
piiif<|u*il  fît  une  rëfervc  très-expreflfe  eti 
leur  faveur,  dans  le  traité  de   la  Cou- 
ronnie  (1);  Le  Grand- Maître  recourut  en- 
fuire  à  h  prôteAiondu  Pape;  marsCIé/* 
ment  XI  ^  qui  étoit  afors  fur  la  chaire  de 
St.  Prerre ,  avoit  déjà  prévenu  fe%  àéûts  ^ 
tomme  on  le  voit  par  le  btcf  qu'iï  fut 
adrèfla  îe  i4;mai  17Q1  (i>  EfFeôlve- D«e//./tf|. 

■'■■.•'■  '         ■  ss* 

■      '  '■  .^         "  j..    ■       ^i— — -r 

dem  Kaifir  LtvrpM  étn  SchwîbufifcJitn  krtif\uru9ké\ 
h^kam  .abtr  dafuf  t^^àifo^^fi,  UHiL  wurd$  VQu  kai/tf^ 
al»  fouvtrAncr  Heriipg  y  on  Preujen  anerkennttp 
dttth'  ohnt  nmchthmlées  Teutfckeit' Ordins,  -* 

(i)  Je  ne  coonois  point  c«  traité  }  mais  Guftcrmanii 
PO lUu  apprend  ^sa^^Mi^in.  nau^qi^ iUËa^uuftttt. ^^ 
inféré  cette  claufc  »  Salvo  jure  Imperii  é  Ordinia*, 
Le  même  -aut^ar.  répète,  ailleurj  ^P4e*  s  20  in  nat.  que 
ï'^iiWtjùj'  V  V^^^  ^^  ^*  cîauft  Sfitiiê  iàte  Ofifm 
U's'  TiutonUu  '  '  '  '  '         ■      '  ^    •'*  '  •»'■         •< 

'  ^ xp  D'ai^trés  èvein[p1ii>jes  p^rténVfa  «fatè  '  ê^  'î4kit)Cg 
fiiàif  oii  voit  par  fè»  autrei  brtfi  qvt  le  Pape  y  tif^ 
pelle»  que  c'ejà  iine^  ^rreut  5  c^eft  auffi  pajC  erreur  ok 
par  une  fa.ute '^nimpreA'on  j  (|uê  ce  bref  ^ortc  daiM 
Dueifius  ta  d,^te  èjt  .1702.  Voici  ça'na^éii.tf.lè  Pw 
%*Y  txvTÏzÀc^tféi thtm  certo  nohls  innàtùU'^i  eunàQa 
mdMSkU^mkn  *^d  iilmtn  >#/lfe?^f  Jfc/eflJ. 
pktf  ùfurfajfi ,  ^uafi  prafumtret  'ffectopr  ïïSfùê  '  ttm 


59^  Histoire 

'ment  le  Souverain  ^Pontife  avoir  envoyé 

fî^Kç^it  ^  ^^^^  ^*^^  ^"  »^  ^ynU  à  l'Empereur 
'  lovit    Leopold,  par  lequel  il  fe  plaignoit  de 
^Bowâo."  ^J^^^  chofes.  Premiércnienl ,  de  ce  que  le 
CiementXt.  Margrave   de   Brandebourg  a  voit  ufurpé 
fp^.&brtri  le  titre  de  Roi  d'une  province  fur  laquelle 
W  4h     l'Ordre  Teutonique  avojc  des  droits  très- 
anciens.  Secondement  ,  S  ce  qu'à  Ton  cou* 
ronnement ,  on  avoit  employé  des  céré- 
monies femblables»  en  quelque  Torte,  à 
celles  qui  (e  pratiquent  pour  les  Rois  Ca- 
tholiques i  6:  troifiememeat  9  de  ce  qu'un 
Prince  hérétique  ,  qui ,  fuivant  les  canons  , 
auroit  plutôt  dû  être  dépouillé  des  tkres 
&  des   honneurs  qu'il  poiTédoit    déjà  , 
^'étoit  arrogé  la  Royauté ,  qui  étoit    un 
,  Vjrai  don  de  Pieu  ,  &  qui  devoit  fervir 
à  orner  &  i  protéger  la  religion.  Il  f'ez- 
faortoit  fortement  à  Tirpoint  accorder  & 
à  ne  point  fouffrir  qu'aucun  de  ceux  qui 
Wi    étoient  fournis ,  accordalTefit  à  PE- 
lèAeur  de  Brandebourg  »  les   honneurs 


frovintia ^\quam  memoratus  Ord'o  db  infidelium  iiu%> 
iii^f^  J^rtfijua.  xkrtut§  çUm  rteept4ifn.  tatnquam  firnûf' 
'Jiniùm  murum  pro  domo  J/ra9t ,  qùa  éfitalefia  Dei^ 
contra  ejufdem  perpétues  Hoftes  opponetefiatutrat  &c. 
Clément  XI  ajouce  enfuitt  que  le  Grand- Maicre  ne 
.'4oucera  pas  au*il  a  fait  &  qu'il  fiçra  toujours  ce  qu*il 
jvôurra  pour  le  routcnfr'  dans  une  ^f.tt{5  qu'il  trouve 

H  iufte  \Pi»  acjujla  ^aut9i,gmnfimfu9^on^nifiudi9 


DE  l'Orôre  Teutonique.  591  ^_^_^ 
(îe  la  Royauté. Ce  bref  étoit,  en  même  \^^ 
tems,  une   lettre  de  créance  pour  TE- p,^^„çoi» 
vêque   de   Rimi^i,  Nonce  du  Pape  à  ^^^^^^ 
Vienne.  Il  eft  affez  apparent  que  le  Pape    bourg.' 
avoît  été 'trompé  dans   le  rapport  qu'on 
lui  avoit  fait  des  cérémonies  emplo)^ées 
au  facre  du  nouveau  Roi.  Ce  fut  le  1 8  jan- 
vier  1701 ,   que  TEIcôeur  de   Brande-' 
bourg   fut  proclamé  Roi  à  Konigsberg , 
&  l'on  convient  affez  généralement ,  qu'il 
fe  mit  lui-même  la  couronne  fur  la  tête. 
Le  Pape  écrivit  de  la  mêihe  manière  aux      nu.  & 
Rois  de  France ,  d'Efpagne ,  de  Portugal ,  f/f„' i^^t 
àJa  République  de  Venif0 ,  &  aux  Cardi- 
naux de  Lamberg  &  Portocarrero.  Clément 
XI  écrivit  encore  au  Rôi  de  Pologne ,  au 
Cardinal  Radzicouski ,  aux  Eleâjsurs  de 
Bavière  &de^ Trêves,  aux  Cantons Suif- 
fe*  CathaJiqufs,  &  à. plufieucs  Archevê- 
ques* &  Evêqu^$  d'Allemagne  2^  de  Po- 
logniçii.  pour/les^ engager  à  ne  point  r^- 
CQnno^re  la  dignité  royale  dans  l^  Mai- 
Ton  de  ^^pdebourgs  mais  dans  ces  der- 
nières lettres  il  ne  faifoit  pas  mention  des 
droits  d^  l-O^dre  Teutonique  fur  la  Pruffe, 
Deux  jours,  après  L'expédition  de  tous  ces  , 
brefs ,  d'eft-à-dire,  le  18  avtil,  le  Pape  gjj«'f  J; 
affembla;  un  confiftoife  fecret ,.  dans  1?-  ^  &  6,  ^ 
quel  il.  répéta  aux  Cardinaux  »  une  par-  , 
rie  de. ce  qu'il  avoit  mandé  à  l'Empereur , 
fans  oublier  de  faire  valoir  les  droits  de 


5^4         Histoire 

xLViii.    ''^^''^  Teutoniquc  (ur  laPniflc;  &  il 

F^Ançois  kur  a|5prit  qu'il  venoic  d'écrire  aux  Prin- 

Di^y*^.  ces  Catholiques  9  pout  leur  marquer  Ton 

^Qvti^^  mécontement ,  &  les  exhorter  à  ne  point 

reconoottre   la   dignité  royale  dans   la 

Maifon  de  Brandebourg. 

Je  ne  connois^  de  la  réponfe  de  FEm* 
pereur  au  Pape,  que  ce  que  les  hifto- 
riens  qui  ont  écrit  Ja  vie  de  Clément  XI» 
ont  jugé  à  propos  de  nous  en  appren- 
dre^  &c  comme  ils  ne  font  poim-  d'ac« 
cord,  nous  ne  fommes  pas  certsûns  de 
favoir  comment  l'Empereur  s^excufa.  Sui«* 
CUiTxL  ^^"^  ^*  ^^^^^^9  Evêque  de  Sifteron,  l'Em- 
rom/t.pag,  pereur  eommmriqtia  d*at>ord  ir  I^lêâeur* 
76  erfuiv,  de  Brandebourg  ,  les  pla'mtes  q«*on  avoir 
formées  contre  loi ,  après  quoi  il  répon« 
dit  au  Pape,  qu'il  avoitéré  mat  informé 
quant  aux  cérémonies  qui  s'étoient  prati^ 
qûée$  atf  eouironnemem  du  ttou^ealt^Ron 
11  ajouta  que  ^  loin  Jfâfppàyet  Qne  dé« 
f>  marche  qui  feroit  pféjtfdictabl^^  aux 
»  droits  de  TOrdre  Teuronique^*|l  voïi- 
>►  droit  dé  tout  fon  cœur  pouvoir  l'aider 
»»&•  réparer  fes  ancieonts  pertes,  mais 
H  qo^l  lui  pa^OT^it'  i|«ie  danf  teca$  pt^* 
;•  V  *>  fent,tes  Chévilieni  de  cet  Ofdre  n*a- 
»►  voient  été  lé^'ésdiim  aucune  de  leurs 
>►  prérogatives  ^  que  la  PttxSe  entière  a  voit 
>»  autrefois  appartenu  à  la  Pologne.*,  que 
M  pui^u'iU  (les  Marquis  de  Brandebourg) 


DE  L'OntoRE  Teutônïqve.  59$  ^^^ 
^  en  étoient  dcvieniK  les  Souverains ,  ils  ~^5P 
>►  croyaient  qu'ils  pouvoient  prendre  Je  yj^^nço/, 
w  titre  de  Roi,  (ansoifenfer  l'Ordre  Tcu-     ^owï? 

«       •  .     n  •  .     •£  NeU- 

»»  tonique  9  qui  ny  avojt  }amaiseu  aucutt  rovjic» 
^  droit  <4.  Après  avoir  confondu-  fi  vi« 
£blemênt  la  réponfe  que  ietiduveau  Roi 
avoir  farte  à  TEmpereur  ,  avec  celle  que 
le  Monarque  fit  au  Pape ,  l'Evéque  de 
Siftèroà  rapporte  en  bref  les  raifons  al- 
léguées par  l'Ordre  Tcutonîque  ,  pour 
prouver  que  la  PrulTe  devoir  lui  appar- 
tenir,  &  non  à  la  Maifon  de  Brande* 
bourg.  t    . 

Mr.  Reboulet,  àuiré  biftorlen  de  Clé-  r^^K^ 
ment  Ai,  rapporte  avee  quelque  djifte-  iam.t^pa£* 
rence,ra  réponfe  de  l'Efripercur  au  Pape.  7^  ^  f*^^' 
Nous  pafTerons  ce  qu'il  dit  de  fon  atta- 
chement au  Su  Siège  &  à  la  religion ,     .  - 
pour  «ous  borner  k  ce  qui  regarde  l'Or- 
cfre  Teutoniqùe.  Léopold  difoît  »  que 
»  dans  PafFàire  dont  il  sr'agiffoit,  8c  de 
j^.  îaquclïe  Sa'^ainteté  paroiffoit  fî  peu 
*r  Satisfaite ,  il  n*^itoix  queftion  que  d'un 
>»  ^  firnple  titre  honorifique ,   que  ce  titré 
ff  accordé  fans  aucune  augmentation  d^é- 
*>„Jàt^  bien. loin  de  donnetau  nouveau 
^ ^ Roi^. une.  augmentation  de  puiflf^nce f 
'^\î^  pqyiy,6ili^^^                par'  la  né^efr 
^►''firc  où  il  le'  reduiroir  de  wbportronner 
Â' H  dép^xïfp  i*  (a  dignité  ;  que  l'Ordre 
»  Teutoniqùe  n'avok  aucunement  à.  fc 


59^  H  I  «  T  O.l  cR  R 

XLviii  ^  plaindre,   pui(que  dan>  lô  fond,  les 

FjlavçoiV  '^  chofes  reftolent  fur  le  pied  oii  files 

Louis  '  ^  étpient  auparavant,  qu'il  fouhaileroit 

POVAG.    ^  ^^  bon  cœur  que  cet  Ordre,  qui  lui 

»  ëtoit  fort  cher ,  fût  en  état  de  recou- 

^  vrer  non-feulement  la  PruiTe  Ducale, 

^  mais  encore  toutes  les  autres  fotiverai- 

»  nejtés  qu'il  avoit  perdues ,  &  que  la 

^  dignité  royale  déférée  i  TEIedeur , 

»  n'y  mettroit  jamais  d'obftacle;  que  fi 

^  quelqu'ui^  avpit  i  fe  plaindre ,  ce  fe- 

)*  roit  la  République  de  Pologne ^  à  qui 

»  la    Prufte  avoîit  toute  entière    appar-. 

»  tenue  autrefois  (i);^  que  la  Maifon  de 

»  Brandebourg  j  ayant  acquis  une  partit 

»  de  cet  Etat  &  la  pofledant  avec  toute 

»  fouveraineté,  il  Ta  voit  érigée  eh  Royau- 

»  me  ;  maisqu'il  n'y  avoit  rien  en  tout  cela 

»  dont  l'Ordre  Teuipnicjue  eût  à/eplain- 

>>  4re,  &  dont,  Sa  Sainteté  dût  railonna- 

t>,  blement  s'ofenfer  ;  qu'enfin^  prévoyant 

h  qu'irferoît  obligé  un  iou'rs  d'accproer  à 

>>  l'jEleaeur    ce  qu'il  foiîWtoit  i  iUvoit 

f>  cru  qu'il  valoît  mieux  le  faire  de  bonï>f 

»  grâce,  que  d'attendre";  d'y  ^tre  force 

''-'         ?r-  î    :  •      (     -  ■';       t>    -    ^\  i    ^^ 

'^  (1)  Nous  nouf'flÀttont  de  «Voir  rien  ïf»j?*'J,i*' 
«fer  fur  cette  pféteiitkic  TèiTeffioii'dè  tcrftè  Ui'f^^^^^^ 
Mai«  c|t  rupp^fgnt  cette  pcfleHioa  véritable,  i**^ 
Jonois  nVn  écoient  pa«  pUis  avancés-,  paf  '*  '1"  i. 
«ré  d'aftei  qu'ils- aVoient  fails  ,  ^our  eu  ««««^  ** 
pwpriéic  4  ^'Oi^fC  Tewpiij^ttc., 


DE  l'Ordre  Teutonique.  55^7 
^  par  la   héçeflîté  de$  afFaires.  a    Après  ' 
avoir  dit  que  toutes  ces  raifons  qnerEm-  françoÎs 
peretir  alléguoît  pour  tâchct  de  juftifier     toujts 
îa  conduite ,  n'empêchèrent  pas  que  le   g^y^l^J''', 
Pape  ne  continuât  à  la  dëfapprouveravèe 
jufticé,  Mr.  Réboiriet  s'attache  à  prouver 
que  les  plaintes  de  l'Ordre  Teutoniqué 
étoient  bien  fondées. 

Nous   n'entrerons  point  en   difcuffion     , 
fur  cet  objet  ;   parce  que  nous   avons 
fuffifetnment   rfévélbppé  dans    le   cours 
de  cet  buvraige',  ïés  principes  qui  peu-: 
vent?  faire  piger'  faîtiemênt  des  droits  dé 
rOrdre   Teutoniqué ,   &   qu'il   faudroît 
répéter  ce  que  Ton  a  déjà  rebattu  tant 
de  fois  :  mais  nous  dirons  derechef  que 
ces  deui  écrivains. n'ont  point  connu  la,* 
vërîfaWe  ;répohfe   dé   l'Empereur  ,'  ou 
qu'ils  l'ont  confondue  avec  Jês  raifons 
alléguées  ^pàrle  nouveau  Roi  de  Prùffe,  '         ' 
&  dont  Léppold  fâîfoit   peut-être  part    * 
au  Pape  ;'  car ,   fuîvant  lé  rapport;  de' 
l'Svêtjue  Aà  Siftei-on  ,  le*  Mbharqde  fe; 
fSroit'étrangeiiièn't  compromis  i'l?n  allp-i 
gtiahti  que  l'Ordre  'Tcg&itonîq^îe'^^vptt' 
làfWaî'y- eu?  aucun  .dfbit*  fur  fa   P^i'uffe  ; 

roits  dans  le  traité  de  la  Couronne. 
D*ailteurs  UHje,  pareille  âbfurdité  auroit 
tônttai^  imQtoulfd^^^^^  i,#;^Em^ 
pirc:S|Vi0it:iu(in^«L(fic»tr&iAla0ibtQr  Bran*- 


If  s  HrSTOiRC     - 

!  deboorg  ^  &   elle  auroit  contrarié    <le 

Fiitw!qott  <"^<n^  1^  déclarations  de  tous  Tes  Pré- 
Louf#    dëceiTeurSf  i  commencer   par   Charles 

'lo  vlkG.'  Quint  6c  les  fiennes  propres;car  en  donnant 
l'inveftîture  à  plufieuri  Grands- Maîtres  ^ 
il  leur  a  voit  conféré  le  fief  de  ia  Pfuiie, 
comme  étant  une  dépendance  de  l'Em- 
pire &  une  propriété  de  TOrdre»  &  il 
avoit  regardé  les  Pruffiens  comme  rebel- 
les, tant  qu'ils  ne  fe.foumettoient  poiae 
â  leur  maître  légitime.    Quant  à  la  ré- 
ponfe   que  M. .  Reboalet  (bppofe  avoir 
été   faite   par  TEmp^eur,  elle   n*offre 
que  des  contradiâions ,  que  le  leâeur 
peut  aifément  démêler.   Ainfi   on    peut 
donner  comme  un  fait  certain,  que  ç'eft 
mal-i-propos  qu'on  prête .  ces  réponfes 
3l  Léopold  :  la  Cour  de  Vienne   étoit 
trop  éclairée  pour  tenir  on  pareil  langage. 
l'Ordre     ^e  Grand* Maître  t  qui  ne  vouloir  né- 

ft*<dreffe  â  gliger  aucun   moyen   de  maintenir   les 

•*  ^***'-  droits  de  fon  Ordre ,  s'adreŒi  à  la  Diète 
de  l'Empire  ta  laquelle  il  préfenta  nn 
long  mémoire  t  accompagné  de  piec^ 
piftificatives  »  ^*il  rendit  publiques  par  la 
yoie.^  L^împrcffioa'(i)«  1^-ne  pr94^i^t 


f  1)  DacOItti  doikne  m  mn^ ,  yi|.  ri  «  le  ntrt 
dt  ce  éctit^  q^t  î«  n'aS  pat ,  ▼«.  Mi^  GitflerauB 
nboi   »>ptca4    q^t'^t'ell  ce   îniaétre   tùi  îul  eft 


ncQi   «pptcaa    oyt   c  eii  ce   mrao 


B£  l'OivdUe  Teutonique;  59Ç 
d^aûtr^  effet   que    de    réveiller    fiatéréc 
qu'une   partie  des   Princes   prenoient  à  fb^a^n^çou 
rOrdre  Teutonique  ;  malgré  cela  on  ne     Lova 
fatiroit   affez   louer  le  Grand-Maître  de  ^/^^^f^; 
fon  zèle  ;  &c  il  eft  à  défircr  que  (es  fuc-  * 

ceiTeurs  ne  manquent  jamais  de  protefter 
dans  roccafion.  C'eft  une  efpece  d'hom-> 
mage  qu'on  rend  au  courage  des  anciens 
Chevaliers,  que  de  réclamer  les  Etats 
qu'ils  ont  acquis  par  leurs  travaux  ;  & 
c'eft  imiter  le  père  de  famille ,  qui  rap« 
pelle  à  Tes  enfans  les  explois  glorieux 
de*  leurs  ancêtres,  non  pour  les  enor- 
gueillir, mais  les  engager  à  marcher  fur 
leurs  traces. 

Les  Rois  de  France  &c  d'Efpagne  i 
n'avoient  garde  de  reconnoître  a!abord 
la  dignité  royale  dans  la  Maifon  de  Bran- 
debourg, parce  qu'elle  ne  lui  avoir  été 
conférée  que  pour  leur  futciter  un  nou- 
vel ennemi.  Plulieurs  Princes  de  l'Empire 
étoient  dans  les  mêmes  difpoficions ,  les 
uns  par  )aloti(ie,  &  les  autres  par  la  , 
crainte  qu'ils  avoieiit  de  la  puiflance  à  '  - 
laquelle  cette  Maifon  cominehçoic  à  s'é« 


IMileoMAt  difttrmioé  à  donntt  l'al^rcgé  de  Ptli(lpîr« 
de  U  Pruffe,  qut  nous  aront  cite  plufieun  foiff. 
Il  a  fait  Imprimer  à  la  fuite,  les  pièces  juftificitivci 
iqoî  accotnpagaent  le  mémoire  dji  Grand- Maître,  âc 

sous  en  avons  fait  ufa^e  hvLZ  le  Ma|îft$c«  dé  w4- 
<bcr  de  Credbcrg,  .    '      '^ 


6oo         Histoire 

lever.  Cependant  tous  les  Etats  de  TEu* 

FiiANÇoVs  ^^P^  finirent   par  reconnoître   l*Eleifteur 

Louis     de  Brandebourg   en  qualité  de  Roi  de 

VovRcf  ^^^^^  >  *  1^  réferve  du   Pape,  qui  lifl 

a  réfufé  le  titre  de  Boi  îufqu'à  des  tems 

très  -  rapprochés   de  l'époque    oà  nous 

écrivons  (i)* 

Pertts  de      La  guerre  pout'  la  fucceffion  d'Efpagne 

ïuf'le  *  oe  ^^^^^^  d'écrafer  l'Ordre  Teutonîque.  Le 

coM?t  le     Grand- Maître  remit  en  1709  à  la  Diète 

Grand-Maî- jg  Ratisbonne,  un  mémoire  dans  lequel 

1^09.     îl  faifoit  monter   à   10)555,6)1    florins 

les  pertes  que  TOrdre  avoit  faites  dans 

(es  domaines  de  Frànconie,  depuis  Tan 

1701,  jufqu'en    1707,  &  il  en  deman- 

doit  le  dj^dommagement  (i).  La  mènje 

année  le  Grand-Maître  alla  prendre  les 

Brentan.  bains   de  Schlangenbad  ;  mais  il  eut  le 

>»itofn.       malheur  d*y   être  furpris  le    17   juillet 

mundi/     ^à  trois  heures  du  matin  par  40  François 

ehriji.  pag»  conduits  par  le  partifan  Kleinhoîtz ,  & 

^^^bia.  d$  d*étrc  emmené  prifonnîcr  avec  le  Duc 


Monri  » 
dtraf  éditi 


. .  (I)  On  Ut  dnnt  U  Gaztct*  de  teyét ,  f?!/  >  nnm; 
59,  1  article  fairani.  Lé  Saint -Siège  ayanè  rccanna 
depuis  riTénement  du  Roi  régnant  de  Pruflfe^  la 
dignité  royale  de  la  Maifon  de  Brandebourg  ,  l'Abbé 
.Cio^ni,  Réfidcnt  defa  Majeft^  PriulTien^e  près  de  U 
Cour  de  Rome .,  é  fait  élerer  le  23  du  mois  dernier 
Uiiin  i7S7)>  îei  armes  de  PrufTe  fur  U  porte  de 
ton  bdteU 

(z)  Cet  article  eft  tiré  de  It  nouTelle  édition  du  Dic- 
tionnaire de  Moreri,  tome  f  ^  page  «|^  ôc  paroiD 
évidemment  «xagéi:^»  î'     

de 


•    DE   L'OllDRÊ  TeUTONIQUH.    6ox 

de  Mecklenbourg  &  les  autres  perlonnes 

qui  étoient  aux  bains.  Mr.   de  Wefter-  framco^»** 

nach,.  Grand- Ecu^'Cr  du  Grand-Maître ,     ioui$. 

&  fon  Echanfon ,  furent  tués  en  voulant  ^^oJ^r©," 

ie  défendre.  L'alarme    s*étant  répandue 

dans  les  villages  voifins ,  les  payfans  pri« 

i?ent  les  armes  &  attaquèrent  les  Fran*, 

çois    avec  fuccès ,  entre    Ravcnthal   & 

Kutterich  :  neof  Jiommei  furent  tués ,  Se 

le^    aufres   furent  menés   à   Mayence  ; 

aînfi  les,  prifonniers  recouvrèrent  leur  It- 

Jberté. 

Si  les  ravages  de  ïa  guerre  occafion»     Mort  ê\i 
flerent  des  pertes  confidérables  au  Grand-  .^;*"^M^«' 
Maître,  il  en   fut   dédomnîagé.'  par  de     1732. 
nouvelles  dignités  eccléfiafliques,  ayant 
été  nommé  Coadjûteur  de  l'Elefteur  dé 
Mayence  le  5  novembre   1710.  Charles        • 
de  Lorraine',  EleiSteur  de  Trêves ,'  étant 
mort  lé  4  décembre  171^  i  le  Grande 
Maître     fut  élu. pour    le   remplacer    le 
fto  février  de  l'année  Suivante,  Mais  41    , 
le  démit  de  l'Archevêché  de  Trêves  lé  '/ 
)  marii'lyîç,  ^^ôur-aliét-  prendre  pof- 
ftffîen;d<   4elui    dé  Maye^nce,   vacâiie 
par    la  mort   dcf^'Lothaire-Françoî*   de 
oehoenborn ,  dont  il  étoit  Coadjûteur.  Ce 
Prince  jïuFvant  l'Art  de  vérifier  les  dates', 
mourut  d'*popiejfie  à  Neiff ,  réfidenée(or- 
drnalre  derEvéqués  dé  Breflau ,  bu  à'B/efi  M!_ft.Bpj/c, 
lau  même,  ïelon  Schannat  ,"le  18^ avril ^;^7;; 
Tome  FUI.  Ce 


6o2  Histoire 

5  i7)i«  Il  fut  inhumé  dans  une  chapelle 


F^A^ÎÏÔÎ;  dc'y^gljfc  cathédrale  de  Breflau,  'qu*il 

Louis     avoit  fait  décorcr  magnifiquement,  (i) 
'•ouKa'!'      ^^*  hiftoriens  font  Téloge  de  ce  Prince  ; 
on  loue  fa  piété  &(  fa  magnificence  pour 
tous  les  objets  qui  avôient  rapport   au 
fervice  divin.  Le  zele  qu'il  montra  pour 
maintenir  les  droits  de  l'Ordre  Teutonl- 
que,   le  fit  beaucoup  regretter.   Outre 
les  démarches  que  nous  avons  vu  faire 
à  ce  Prince ,  tant  par  rapport  aux  biens 
de  rOrdre,  pris  par  les  François  ^  que 
par  rapport  à  l'éreâj^n  de  la  Prufle  en 
Tom.  s.  royaume  »  on  lit  dans  Moreri  ^  qu^l  dé* 
i1'J%t  pwta  le  Comte  de  Waldeck  au  Czar, 
pour  tacher  d  obtenir  la  rettimtioii  des 
domaines  que   l'Ordre    avoit   pofledés 
^        autrefois  en  Uvonie  :  il  offroit  appa- 
remment des  moyens  de  compenCation» 
qu*il  crôyoit  admîffibles»  mais  la  Cour 
de  Ruffie  ne  les  jugea  pas  tels»  &  cette 
Grppp.    négociation  échpua.  Le  Grand  •  Maître 
ivirctlT  *voit  fondé   en    1700,   «n  collège  à 
tonu  t.pag.  Mergentheim  9  où  Jei  Père;  4[>omimc^îns 
'^^*  étoient   chargés  i  dWeigneç   jo/qu'à   la 

rhétorique  inclulivement» 


-i<t)  Confo'rméynjBtt  i  fa  :vi)!ottté  i  «a  nifc  £«tte 
infcri^tipn  fur  ron  ctmb^avi  :  Hic  ^acgt  pfffMr 
Frantifcui  tudvyUut  ^' 0rat'c  pttf  isçé    ^--^  -  ■  ■  ' 


DE  l'Ordre  TÉUTONiQJUE.  60 f 

CLÉMENT-AUGUSTE 

D  E    B  A  V  I  E  R  E.  ^^^^ 

.    •  ^»  ^  •  •.  '         ClÉMFNT- 

XLIXi.     GrAK  D'^MaI  TKK,        Auguste 

LDEiiAYlE- 
RI. 
E  Chapitre  de  l'Ordre  s'ëtant  affem^  ^ 

blé   à  Mergentheim ,  vers  la   mi -juillet 
de  Tan  1731 9  pour  procéder  à  Téleâion 
d'un  Grand^Maitre ,  tous  les  fuflVagesïe^ 
réunirent  fur  Clément-Auguste,  Duc: 
de  Bavkre  ,  Eleôèur  de  Cologne,  qui 
fut  élu  après  qu'il  eut  prononcé  fes  vœux  -^«A  Saer. 
&  qu'il  eut  été  fait  Chevalier.  Ce  Prince ,  ^f;;-//;^^; 
fils   de  l'Eleâeur  Maximilien-Emmanuel^ 
et  oit  né  à  Bruxelles  l'an    1700.  L'Elec- 
teur ,  fon  père ,  s'étant  attaché  au  parti 
de  la  France  dians  la  guerfe  de  la  ruc« 
ceiCon  d'Efpagnc ,  il  effuya  plufieurs  re- 
vers, &  Clément  connut  le  malheur  dans 
fes  premières  années;  faveur  que  la  Pro- 
vîdence  lui  avoir  peut-être  ménagée  , 
pour  lui   apprendre  à   bien   ufer  de.  la 
grande  fortune  à  laquelle  il  étoit  deftîné. 
Fait  prifonnier  avec^fes  frères  ,  par  les 
Impériaux ,  il  fe  rendit  à  Rome  ,  après 
que  la  paix  de  Raftatt  &  de  Bade  ,  lui 
eut  rendu  fa  liberté  ,  &  y  étudia  le  droit 

C  c  ji 


^4  H  I  s  t  b  I  a  i 

'  canon  ,  fous  la  direâion  du  Pape  Clë- 

Clément-  "»€nt XI.  En  1715,  U  fut  nommé  Coad«> 

AucivsTi  juteur  de  TEvéque  de  Ratisbonne,  L'an 

DE  Uvii  ^^^^  ^  jj  f^^  ^j^  Evêque- Prince,  par  les 

deux  Chapitres  de  Paderborn  &  de  Munf-^ 

ter ,  &  rëfilia  à  la  Goadjutorerié*  de  Ra- 

^ii$bonne.  Elu  G)ad juteur  de  Jofeph-CIé- 

meQtv  Eleâeur  de  Cologne^  il  le  rem* 

plaça  en    1713  ;   &  comme  ce   Prince 

laiflToît   piuiieurs  'autres   fiégés   vacans  ^ 

Clément  -  Augu  Ae  chercha  à  les  réunir* 

U  manqua  la  principauté  de  Liège  {  niais 

il  fat  plus  heureux  à  Hîldesheim  ;  où  il 

fut  élu  te  8  féviiec  de  Tan  1714. 

i'  Clément,  pourvu  de  tant  de  dignités 

eccléfiaftiques ,  défira  d'être  facré  Evéque  « 

quoiqu'il  n'eût  pas  encore  l'âge  prefcrit 

par  les  canons  ;  Benoit  XIIL  lui  accorda 

les  difperifes  néceflaîres ,  &  voulut  en  faire 

liii-méme  la  cérémonie  :  il  fe  rendit  pour 

cet  effet  à  Viterbe,  où  il  le  facra  &'luî 

donna  le  PalUum  le  9  novembre  17 xj. 

Emeft^Auguâe ,  Duc  de  Lunebourg ,  étant 

mort  l'année  fuivante ,  Clément  fut  enn 

core  ,éiu  Evêque   d'Ofnabruck  ;  enforte 

^    qu'il  réunît  à  l'Archevêché  de  Cologne, 

quatre  Evéchés-Prihcipautés  &  la  Grantie* 

Maîtrife  tle  l'Ordre  Teutoniquc  :  aufli  fut» 

il  un  des  plus,  riches  Princes  eccléfiafti» 

ques  qu'il  y  ait  eu  en  Allemagne. 

Pro«fl4-      Le  Duc  Ferdinand  »  dernier  defccn-f- 


DE  l'Ordre  TEUtCNÏQUE.    605 
dam  de  Goehard'Kettler  »  étant  mort  à' 
Danztig  en  1757  9  fans  laiffer.  d'enfan?  ^^^^5^^*^^ 
de  M^delaine,  de  Saxe  Veifiepfel^  »  (ott  Avovsts 
époufe  >  la  iCâ^arine  Anne  trouva  mdj'e»  rj.^^^^v. 
de  faire  élue  Jean   Erneft  de  .Biren  Dud^.^^  ^^  ^^, 
de  Courlande.  l.e  Grand-Maître  protefla  îcc  de  la 
&  rcvefîdiqua  la  Courlande,  comme  fai«  CourUndc. 
fant  partie  des  domaines  ufurpés  fur  l'Or-     '^^^' 
dre  Teutonîque  ,  &  qui  n'auroit  jamais  àà 
cefler  de  lui  appartenir*  11  envoya  fa  pro-r 
teftatton  à  Ratisbonne ,  avec  un  mémoire 
par  lequel  ii  prioit  l'Empereur  &  le  Corp$ 
Germanique  de  concerter  le  moyens  qu'il 
étoit  i  propos  de  prendre ,  pour  procurer 
à  l'Empire.  &  à  l'Ordre  1,  la  réunion  die 
ce  Duché.  D'un  autre  cl&té  ,'h  PolQgn4  .i 

prétendoit .  que  les  louches  de  Coufiandf 
&  de  Seniigaile  V  dévoient  Itrç  réunis  è 
la  coùro«)iie  y  après  Textiné^ion  de  cette 
kranche  de  la  Mdifbn  de  Kettler  ;  inai$ 
fti  les  PolbnQis  ni  les  Chevaliers  Tei|> 
niques  ne,  gagnèrent  iriet\*  'Biren'  j^uir  p\s^ 
fiblement.^^t  Etat  ')iif<|u'i^n  i^^ïk  9  qu';il 
£ui  di%facié:;  :arrité  &.  «K'fliâ/îivec  .t>ytl5 
&  !iBsimrlle  ^  par  ^  ila  Ruflb.  <<L^'  JRrlnc$0ie 
mcre  d'Iwan  VI ,  fit  éB>e  Duc  de  €oiit-î 
lattde:,  en  1741  ^  Louîs-Erncft ,  Ùuc  de 
Bi4mfwick^.BeYfireA;>,maLs. ,  la  xijcQJyJLÎpn 
qui  arriva  fW  (k  tems  lapt^èît.  <n  RufiSe, 

cclU  eleflfroh*;  er^à^^r^'^Ul'Cmlw^c 

Ce  j 


6o6         Histoire 
XLix    '  ^^^  gouvernée  par  les  Etats  jiifqu'en  1 759. 
CLiMfiTT'  A  cette  époque ,  Charles  Chriftian. ,  Duc 
tmîlill  ^^  ^*^ » **'* de'Fréderic- Augufte  II ,  Roî 
n/.  ^^'*'  de  Pologne  ,  fut   inviefti  du  Duché  de 
Courtaude  ,  mais  pluiîeurs  cantons  refa- 
ferent  de  le  reconnoître  ;  &  Biren ,  cxem* 
pie  fingulier  des  vîciffitudes  de  la  fortune , 
fut  lemis  en  poiTeffion  de  ce  Duché  par 
la  Ruffie.  Le  Grand    Maître  protefta  de 
nouveau  lors  de  rinveftiture  du  Duc  Char- 
les >  &  fit  préfenter  un  fécond  mémoire  à 
la  Diète  ;  mais  cette  démarche  n'eut  pas 
plus  de  fuite  que  la  première. 
M«rt  éa      Clément-Augufte  parti  de  Bonn  pour 

irCi.  fut  attad|ué  le  même  jour  d'une  violente 
ceiiqùe,  étant  à  tableau  château  d'Ehren- 
breitftein,  chez  TElefteur  de  Trêves,  & 
mourut  le  lendemain  à  5  heures  du  foir(i)* 
Il  eft  inhumé  dans  l'égUfe  métropolitaine 
de  Cologne.  Entre  tant  de  dignités  que 
CWment  Augufte  avoir  réunies ,  il  IcmWe 
qu'il  affeô  onnok  particuliétement  celle 
de  Grand  Maître  de  l'Ordre  Tacutoniquc  : 
il  eh  faifott  -&  erf  aimbit  les  cérémonies  ; 
•là  plupart  dés  Genfilshon^mes  qui  afpi- 
Yoiem  )à  erttrer   dam   l'Ordre  ,  faifoient 


?  '^<i)  Saiyaiii  U  dernier*  éâittoii  -dt  f  Art  4e  véri* 
fiit  lu  MÊAte»*  m^û  CKi  lie  <^4uc.  U  p«rtîe  hillpriqu^ 
du  Ca!€  driei  et  la  Cour  dé  Boiui ,  dt,Vf^  177' i 


DE  l'Ordre  Teutonique.  607 
leur  noviciat  à  fa.Cour,.&c  il  les  recevoit 
lui-même  Chevaliers. 

•CHARLES-ALEXANDRE 


DE    LORRAINE.  charges- 

A|.feXAN- 

LORiiAi*: 

£  deux  de  mai  1761^  Son   Altefle     1761. 
Royale  )  le  Duc  Charles- Alexandre 
de  Lorraine ,  arriva  ï  Mergentheim.  Le 
lendemain,  ce  Prince  fe  rendit  au  Cha« 
pitre ,  y  prononça  (^%  vœux  (,  &  il  fut  con-  * 
duit  à  r«glife^  où  le  Comte  de  Kopig- 
feck  ,  Gran4  -  Commandeur  d'Alfacé.  & 
de  Bourgogne,  eut  Thonneur  de jle, faire.    ,. 
Cbeyaliçr^  avec  le$  cérémonies  ^ccQutu- 
nti^h  JLç  lendemain  4  dç  mai,  le  0ujc 
de  ifÇtrsMti^e  .fut  çju  unanimement  jprahd- 
tiaitre;^  .&.  inauguré  J[,e  ,  m^me  four,  en 
cçtte  q^M^^^"  Ç^  Prinpe  ♦frère,  de  l*Èm-; 
pfreut- François  iptoit.F;eid*NIaréchal  des^ 
aimées  de  rJÉmpçreur  &  de  TÊmpire  , 
Lieutenant  ,  Gouverneur  5c  Capitaine-, 
Qénéralde}  Pays-Bas  ;  il  a vpît  été  marié 
ay<c   rArc^iduçhetfe  Marie';^iîr?e^^     fe-^^ 
condis  .^Ue,  de  T^pimperçur  Çhayfes  Vi> 


ir 


^o«  Histoire' 

'  Le  Grand  *  Maître ,  voulant  donner  à 

Charlk-  '*Ordrc  Tçutonique  une  marque  difiinguée 

Alexav    de  fon  attachement^  ne  pouvoit  mieux 

LoRRA*    ^^^^^  ^^•"  ^®  '"*  affurcT  H*hanneur  d*Ôrc 

vE.  gouverné  après  lui  ,  par  un  Prince  de  fa 

VArchidiu:  Maifoiî.  C'eft  ce  qu'il  exécuta  dans'  un* 

^^/î'Ilii'^^  G  à   Bruxelles,    au 

j^-Q    'mois  d'oftobrc  1769  ^  où,  à  fa  demande  , 

.     on  élut  unanimement  pour  Côadjuteur  , 

•^^•''^^*'''  TArchidùc  Maxlmîllen  ,*  fon  neveu.   La 

_itf«/  '^^^^  cérén^ome  de  la  réception  de  Son  AI* 

teffe  Royale ,  comme  Chevalier  &  coirtme 

Coadjuteur ,  fe  fie  à  Vienne  dans  Téglife 

des  Pères  Auguflins ,  le  9  juillet  de  Van 

1770.  ; 

Traité  atec    *  te  Orand-Maitre,  voulant  prcRulrer  un 

^*//*"55-    autre  avatitiaee  à  (es  fujèts ,  fit  un  accord 

iM  droit      avec  le  Roi  de  France',  par  lequel -Sa 

ë'aubàine.    Majtfté très- Chrétienne  abollflbitrn  Fran- 

'^^^-     ce,  &  le  Grand-  Maître  dans  les  Etats 

de  l'Ordre^,  relevaht  immédiatement  de 

l^mpîr^e  ,'1e  (îrdii:  d'âbbaitie  en^  favieûr 

éts  (ujets  'refpèéïiifs/Œ'  traité ,  fighi  -à 

Bruxelles  le  *  17  Is^vril  \i  774 ,  '  pifr  Mrs.  Gar- 

nlcr  Si  de  Breùnin0V'riin  Çohfuî-Géné- 

rtl  de  IPrance,  fet  thargc  dés  affaitcs  de 

Sa  Majefté  auprès  dû  GdUyeriicmiérit^gé- 

iiéràl  des'Pays-Ba|r,  &  l^airtrè ,  Ohance- 

ïîc;r  de  TQrdre,  fut' ratifié  par  Siin'Al* 

(éfTé  Slôyâle-,  !é^  z8  'flu  ménè'moîst-''  - 

Mort  dtt      Lé  Grand  »  Maître  4^péida-pieu(ehiènt 


DE  l'Ordre  Teuïokiq^e.    609 
au  château  de  Tervueren ,  le  4  juillet  de  ' 
Tan  17S0,  dam  la  68eiîie  année  de  fon  cmwRti»-. 
âge.  II  eft  inhumé  dans  l'églife   de  Ste,  Aiexan- 
Gudule  i  Bruxelles,  Ce  Prince  poffé.doit   lUt^^ 
le  plus  heureux  de  tous  les  dons  9  celui   m£. 
de  fe  ftire  aimer.  Nous  pourrions  {uî  dpïî;  Cfand-Maî- 
ner   beaucoup  d'éloges  qu'il  a  mérités  ;  "•• 
mais,  il  feûible  que  Ce  trait  fufljt  ïcul  pour     ^^  ^^ 
honorer  fa  mémoire. 


MAXIMILIEN-FRANÇOIS 
D'AUTRICHE. 


LI 

Lie.  Grakd-Maitxe^      ^^AÙrH-ù 


D'AUTKI- 
CHE. 


l^E  X j oâobre  17S0, UArçhîduc MaXI-  ,78^. 
MitiEN- François  fut  inauguré  à  Mcr^' 
gentbeim  ,  comme  Grand-Maître  de  TOr*^ 
dr«  Teutdnique,  avec  les  cérémonies  d'u- 
ûge.  L'année  fuivantfi^Jé.  Comte  de  Kau.- 
nitzRittberg,  Chevalier ^de  TOrclrç ,  & 
Âiîniflre  Plénipotentiaire  de  Son  ÂlîeÔç 
Royale,  en  fa  qualité  de  Grand-Maître^ 
reçût  en  fon  .îiom  ^  Vinyeftituçe  Àe$  ficft 
de  POrdrey  qui  relèvent  îmmédiatemeiù 
de  TËmpire-  Le  Grand-Maîtrci^qui  avoic 
été  élu  Coadjuteur  de  T Archevêché  de 
CoIogn)e  Ôc  de  TEvêché  de.Mupfter  ,.  aij 


6» 


9mg.  f  f  y.  uêt.  I.  ti$.  f .  qtt'H  «ttt ,  Itf,  qn'oT  lui  «» 
P*#.    %6€.   lig.    U  le   17.  !•  Uia«rtv«  de  Hj;i 

Otta«ro«acr  ^/*  It  LanasMTC  dt  Hefft.  iOi 

dcoardc. 
Pag.  J70.  Iw.  is.  It  Princt,  lif.  ce  Pnnce. 
Ihtdtm.  itg.  >7.  agris  U  m»t  Duc  »  Moutd  cfrPnBCt. 

£  mu<  Chftft  doiîyitrt  jointt .  il  fnn  lirt  Ciinfi- 

p4.  4»f.  «or.  I.  %.  *.  Gaagiiln.1,  /(A  G«g«»«' 
P*r  4W.  lif.  |.  1er  taocfliis  ,  li/:  le»  ««>'»/•  „^^ 
Ptff.  4it.  à  U  mm^»  ajêiitê^  f'wi'Vtâ  de  U9t^ 
Ug,  iUà,  mtm»  t|i.  .     .  ^,,, 

Paf.  4S«.  nou   I.  Cf.  4.  4^'^*  Il JMifti«ocuie« . 

P•t%^^.^  t;  !(,•    t.    Ccleîa,.  «/^  C.lû«. 

jK/m*  corrtâioH  i/îire  i  l«  «««^  /ùjvtfntr. 
Pm»  464*  à  U  margt ,  Yeiutor ,  ftg.  IH  <>(  ''<i 

ily:  fif»  |i4  &  140. 

P-f.-4n.  lif.  «1  &  '*-e^***'*îfV'ûî^e  C^««^ 

€itMom  €f  non  un  fomnuUre.  .       ../.  ij, 

J^^ff  fi>  Mt.  l.iif.  ^A«/«,  Aei«bt«g.  ^'/'  ^ 

T*f .  5x6.  a  l<i.i»erf«  i#o4 .  *Vv«^^l„^^gB. 


^^^|[**^  mois  d*août  de  Tan  1786,  cft  en  pof- 

Maximiv.  feffion  de  ces  deux  dignités  depuis  Tan 

auk^^*'  '7^4*  ^^"*   terminerons   cet    article  , , 

par  des  vœux  ,  pour  que  l'Ordre  Teu- 

tonique  jouifTe  long-tems  de  Thonneur 

d^étre  gouverné  par  un  fi  grand  Prince. 

•    fin  du  huiiUmi  &  dcrniit  Tome, 


AVERTISSEMENT. 

D Auteur  sUtoît  prQp<ffi  it  terminer  cet  Ottvrage 
par  un  Effai  fur  Us  Maîtres  d*Allemagfie  C^)»  ^ 
par  un  Mémoire  fur  Us  aficiens  jlatuts  &  ufages  , 
dans  Uquel  il  duroU  fdt  connaître  différentes  Mai» 
fins  de  Religieufes  de  P  Ordre  TeiUonique  ,  P an- 
cien Bréviaire  dont  on  a  fait  deux  éditions  en  1 500 , 
Ù  plujieurs  autres  particularités  ;  il  comptait  encore 
y  joindre  un  Mémoire  fur  les  anciens  fceaux  de 
POrdreimais  Us  cîrconfiances  ne  lui  permettant  pas 
de  continuer  fes  travaux  littéraires  ^  il  a  du  ^rmi^ 


<i)  Il  eft  împoffible  Je  donner  une  lifte  complette 
ètt  Maicres  d  Allemagne ,  fâot  avoir  rinfpeâion  de 
toutes  les  arch.ÎYer  de  l'Ordre  :  la  meilleure  que  noua 
ayons  )ufqu*à  préfeiit ,  fe  trouve  dans  le  Ctcond  rome 
des'Mémoîres  de  l'Aca|lëmîe  de  Manbeim  ;  mais  il 
s'en'faut  bien  qu'elle  foit^  eonoplette.  Ccft  à  tore  que 
J'aidic  dans  une  noie  delà  page  i$  dufecond  tome  ^  que 
Gérard  de  Hirtiberg  y  eft  omis  ;  la  bévue  rft  d'au» 
tant  plus  impardonnable  ^  que  i'avois  fous  les  yeux 
le  mé'noirc  des  favans  Acadcmicieiis  :  c'eft  pont  Urè- 
pirer*itfe  ;c  £ait  cette  note. 


6tt 

fier  fin  Ouvrage  avec  l*hifioire  des  Grand j^-Maitres. 
Si  des  tems  plus  calmes  permettent  à  l^jéuuurdetra' 
vailUr ,  &  s*il  a  lieu  de  croire  que  ces  différcns 
objets  infpirent  quelque  intérêt^  U  pourra  les  don^ 
ncr  à  la  Juite ,  par  firme  de  /uppUment, 


Fautes  â  corriger  dans  le  huuicmc  Tome* 

^ AGm.  2-f.  CjT.  44.  effaet\  eu* 

Ptfg*  29.  lïg*  1$.  tfact\  cercaiacmenc^ 

Ptf^.  il*  lîg,  iz.  àt,^.  du. 

Ibidem,  Ug.  14.  du ,  /i/.  de.  .        .    .  \  . 

-Pag,  B3.  Itg.  28.  Ooutant  d*Om^,'  lif.  Cdntaaf.v 

Pag,  37.  Ug,  17.  tfaceipuCtiut, 

rag>  41.  à  U  marche,  Schutz  M.  48  ,  lif.  44«* 

Pflg.  51.  i  la  marge,  Ibîd.  pag.  75  ,  ii/.  175. 

Pfl^.  64.  Ug,  16,  après  le  mot  mêmes  ,  ajoutez  »  c'é- 
toienc  ti  les  forts  de  rEgUfe»  dont  nulle  ccotà* 
dan  ne  peuvoit  ébrafiler  U  foi ,  ni  lea  arcaehtii; 
de  Tunicé.  .    :^       . 

Ptfg..l?2,  i  ltf;«4r^eV  Scfcwi  foli  4tfi  &^eqi  ZfA 

461  verf,  -         " 

•JW.   i©i,  Hp  ^9  ^  ix*'  Oii  Ae  -fionVôit  ^ fifre  plUf 

fâcheufe,  Uf  «n  ije  pèatrm  ptaslâcheolat.   1^  i-* 
P^'f*  109.  lig^i^,  pburccls^/i/.f  otff  s'e.iï  cottTaincri, 
P45.  122.  h^,  i6.fiifclufs4ierg.,  ^/:.  pUchoCfberg. 
Pflg.  144,  /i|».  29.  n'exigeroit  y  /«/.  n*exigeoit. 
P^g»  16}.  Zig.  2|.  les  inaitre^  lif,  le  maître» 
Pflg.  i$s*  Ug,  25.   apri?*  le  mot  paflerons,  ajoute^ 

tous  ulence, 
Pag,  169»  Ug,  19,   avoît  écrite ,  ///.  éctfyîr. 
Fag,  lio,  note  1,  lig*  fénult,    mais  ce  n'eft  peul« 

erre  pas  de  lui»  lif,   mais  ce   ne  peur  pas   eue 

de  Jui. 
Tag,  21  «.  À  /tf  marche»  Ibîd.   ajoutai  num.  itfy. 
Ftf^.  2tfj.  iiot.  I.  /i^.  5.  facîtum,  /i/:  fadiuai. 
Pfl^.  276.  not,  i,  Ug.  tf.  Francfort-fuc-le-ahein  K/; 

fut-le-Mcin. 
Pjg.  27^.  Ug,  4.  sous  ordonnons >  /«/.  vous  otdoa»; 

nons. 
Pag,  iii.  Ug,  17.  affcmbla  ,  ///.  affembloîc» 
PaQ,  34S.  ajoutei  à  la  marge  h  non  de  iunîg  vf#. 

ayiSi  de  la  ls<iinft  lig^ 


Ftff*  f ffr, fi#t.  !•/<«.  f.  qtt'il-eat,/<y!  <|Q*on  lui  eut. 
'^ajf.  |tf^.  Iff .  si  le  17.  1«  Laadfirave  de  HcfTe* 
Ottdcroadc  «  /i/.  ic  Landgrave  de  Hefle  »  i  On- 


deoarde. 

^of'  170.  tig,  i£.  It  Prince ,  /i/.  ce  Prince. 
Ihiitm,  lig.  Vf.  aprfis  Umot  Duc  ,  a^joutez  c»  PrincCi 
^^f>  J79«  l<f*  2|.  cherchtj  Uf,  clcka. 
-P^<  1*4  -«^«^  <•  £^*  9*  i*  UurêZ^  qui  tfi  après 

U  mot  Chrtft  doit  y  être  joinu  »  il  faut  lire  ChriftI. 
Ptf^.  4«f .  Itf.  i^.  Freiden  ,  ///  Treiden. 
Pag.  41  r.  luyr.  I.  lig,  X.  Goaguinsf  «  /i/^  Girtgninus. 
Pag.  411.  /if.  |.  1er  «aoemis  ,  /ir*  !•*  eufaos. 
Ptf^.  41t.  à  la  marge  ajauu%  vis^i^viâ  de  la  9cme^ 

Ug.  ibtd.  •««•  i|i« . 
P^ir*  45^*  nou  !•  Ifp  4.  aprèe  It  .iMi  j»égociateur , 

ajoute^  &. 
Pajr.*  44».   rto(.  k;  I(^«    t.    Celcîiu  »  /ç/I   Celfius. 

Mime  corrtStion  à/aire. à  la  not^  fuivann* 
P«*  464.  à  la  margt  »  Yeâator ,  f  ag.  g  24  &  f<(g*  ^ 
J^if*  P«g»  JH  &   140. 
Pof,  471.  lif.  11.  rentre,  Uf»  si  recura. 
Paf».47l.  /{#.  Il  &  I|.  Courafide,  /</.  Conrlaiide. 
Pag,  $04.  à  la  marges  &et«tf>de  l'Ordre.  C'r^  une 

citation  (Sr  non  un  fommaire, 
•Pî»ff  >f It-  Bouujig*  pdaulh  Ameclicig»   /«/.  Ai- 
mée hrig. 
^ag4.  %Ui  k  la  marge  ,  ibid.'r>r*  ^^^  '>/*  pag«  to  âc  27* 
^ag.  526.  d  1(1, m^f*  iCotf  ,  Ufé  Ht^* 
f*$'  f i*k  ^i^  *^*  lLéToliiti<m-«  /«/.'  Révocad^flU 


OCT  2  8    1938 


}