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ïriîivERsiTY or MICmGAX
HENRY VIGNAUB
UBRARY
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HISTOIRE
^ D'ESPAGNE
>;,l,ZDdbyG00gle
PABIB. — TVPOGHâPHII Dl HINIl PLON.
>;,l,ZDdbyG00gle
HISTOIRE ^ "^j
DESPAGNE
[ PAR CH. ROMEY
TOME QDATSIÈHE
PARIS
FURNE ET C-, LIBRAIRES-ÉDITEURS
BCB SAII«T-A!IDlA-DBB-»IIT9, W
1888
3,q,l,ZDdbv"GOOgIe
iS\ca-y\^Li^ L^'^,
&•'-.
:,.;,l,ZDdbyG00gle
HISTOIRE
DESPAGNE.
DEUXIËHE PARTIE.
CHAPITRE TREIZIEME.
AT^ncment d« ■obunincd. — DIO<ér«nd* «a btubdiilei tl d«i miliUlM. —
Donble gaenc eoplrc l«i Vinkl et la Gdlcleiii. — DihiU ds HaaM Cl D|é-
d»i pat OrdoBloi \", toi des Ailnrlei. — Diaptcttl réTglledo Mobh el de
loa B\i Abdtllab Hahsmmca tien Lopia, vali de Tolèdr. — fiaertei qnl en
ioni la sdIIs. — Alliance de Hou» ii*tc lc« IfiTirrRll. — Ordoniui iMteba
contre Honu el le dir«Jl, — RaprUe de TolM* pir l'émtr. — NonTcUe ir-
rnplion muitime dei Normand* en Galice et en Andalonale. — Snccéi d'Ot~
doniui daa* rEipaene orientale. — VIclHllndoB de* ■ofalmaot din» cette
goeire. — OoorrudiTenei. ^CommCDcemenl de la réTolle d'DiAoDn, —
Tout* l'Eepaene orientale le ditacbe de Cordone. — HtMacre de* Uataimtat
dîna lei cbamp* d'Alcanii. — SnccJi diien de la pierre contre Bahoun
•t les chritieni do nord de la Pèninanle. — BalalUe de Hoolbah-el-Yehoad.
— Hort d'Ordonlni à OilUo. — AT^nement d'Alfonie III. — Conuneiice-
menl de aon Hpit. — Bea inerres contre lu Vaieona et contra le* Arabea.
— AUlance d'Alfanie avec le* NaTarrali. — Bataille d'Aybar. — Horl d'Omar
bon Ha&onn. — Pali «Btre Albnie et ■ohammed. — tTineoMM dlTcn. —
M orl de HiAaliiined.
Dc«!3 t 8W.
A Abd el Bahman, deniième de ce nbm et quatrième émir
de la famille des Ben; Ommjah en Esp^ne, fat donné poor
taccewenr son fils Mohammed sarnommé Abon Abdallah,
leqnel fut proclamé à Cordone le 6* jour de la lune de rabieh
première de l'année 238 (26 août 852). H était Agé de trente
ans et donnùt les plus belles espérances. Sa ferreor reli"
IT. 1
424526
,z,;i.,C00g[c
2 BlSTOptE DESPAGSB.
giense était eitrème. Ce grand zèle n'étouffait pas cependant
chez M tontes lumières et tonte tolérance, an moins va ce
qui tondiait «ox dissidence non fondamentales de l'ifla-
misme. Dans les premiers mois de son règn^ il s'éleva une
qaereUe entre les imams et les fakhis de la métropole de
Cordoae et le hafit (c'était le nom qu'on donnait aux docteurs
qui conservaient dans leur mémoire les références tradition-
nelles de Is sonnait et s'y foadaieqt poQf lever les dontcs
dans les questions difficiles) Abon Âbd el Rahman el Baki
ben Hatchalad : ce savant avait étudié eu Orient sons les plus
fameux docteurs de cette époque, disdples de l'imam Ahmed
ben Mohammed ben Sanbal, fondateur de la secte des baa-
balistes,et il professait à Cordone les doctrines de cette secte.
Les principes de Ualek régnaient en ce temps presque ex-
clusivement en Espagne, et les malékites étaient en posses-
sion des principales comme des moindres charges des mos-
quées djéma (cathédrales). Tons les desservans de celle de
Cordone s'élevèrent contre l'enseignement dn haut Baki et
représentèrent à l'émir (cb^ de la religion autant que chef
de gaerre et juge souverain de ces questions) qu'il y avait
danger à tolérer cette exposition différente dn Koran; que
la mosqnée-djéma de Cordone suivait des traditions soute-
nues par mille trois cents docteurs on à peu près, tandis que
le hafit et ceux de son école n'en pouvaient opposer que
deux cent quatre-vingt-quatre , sur lesquels il y eu avait à
peine dix de renommés et faisant autorité. Mohammed vou-
lut que les deux partis plaidassent leur cause en sa présence,
et après avoir attentivement écouté les accusateurs et l'accusé
en leurs explications, il jugea que tes différence d'opinion des
hanballstes n'altéraient point l'essence de la loi et n'avaient
lien de contraire à la sunnah (tradition reçue) >. n reconnut
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPlTftX TREIZIIHE. 3
d'aiUeois, ^ans le» doctrioeq de Baki, de^ principe! notabla.
et utile?, qui toqcbùept «q nqi but de« QCtiow bufo^voc*
selon le tnabométûpie, et il ça mfs^t m çoi^aéqiieacti la
prédication et l'enaeigoeiaeBt. he^ vwtnf (^ Qolù ifiTablèrent
aussi à l'émir d'on salataire exemple , et l'intéressèrent en
favear de ses doctrines. Cfn^t innsi qoe U Kcta de^ tmtba-
listes, après celle dea malé^te», acquit droit de booi^eoi^ie
parmi les Hasolmans ^sgagnjoiB *.
Le zèle de l'émir vonlat cependant le ngoaler dè> l'auT^T-
tare de son règne en favenr de Diea et < de ta religion vé-
ritable » par une gncrre contre 1(» cbretient. — Désirant, d»t
la cbroniqne arabe, propager l'islamisme aux frontières et con-
tenir les nouTemens et l'iaqoiétade qa'y causaient Ips chré-
tiens de Galice et ceox dn pays des Franka, il cbargea le*
walis de Mérida et de Saragosse de rassembler leoiq (foopes
el d'entrer dans ces pays. Du cdté des Franis leurs ^rmes
furent victorienses \ ils franchirent les Pyrénées oqentales »
et pénétrèrent jusqne dans le pays de Narbonne qn'iU rava-
gèrent; les peuples fuyaient de toutes parU à l'approche des
MusnlmaiiB vainqueurs ou s'efforçaient d'apai^r leqr fureur
par l'offre de tout ce qu'ils possédaient.À la frontière àe Ga-
lice ils combattirent avec des succès Yariés,et le -wall Mousa
ben Zeyad el Djédzaï fut vaincu près de Hisn-Albeîda (la for-
teresse d'Albeïda) par les chrétiens qui s'emparèrent de cette
forteresse et passèrent an fil de l'épée les MusnlmvtB qui la
défendaient^. Le vainqueur de Monsa, que ne nonuuent point
les cbroiuques arabes, était le roi des Asturies Ordonius,
qui avait saccédé à son père ïlamire en 850. Il revenait de
guerroyer contre les Vascons et de les réduire, si l'on en croit
Sébastien, lorsqu'on l'avertitqu'ane armée d'Arabes se dispo-
sait h l'arrêter au pauage. Ordogne n'hésita pas à marcher
>;,l,ZDdbyG00gle
4 mSTOIB£ d'eSPAGNIE
incontinent contre ent, les attaqua, les TÛnqnit, et leur prit,
ainsi qne vient de noos l'apprendre la chroniqoe arabe, nne
forteresse à l'extrême frontière, récemment élevée par le gé^
néral Honsa, et h laquelle il avait donné le nom d'Âlbéîda (la
Blanche).
Cette défaite des Vasalmans eat les suites tes plus graves
pour l'empire ommjade. Le général Moosa dont nous par-
Ions était d'origine gothique. Né chrétien il avait embrassé
le mabométisme par ambition et avait fait nn chemin rapide
Bons le précédent émir, père de Mohammed. Le Goth mnsnl-
man avait par cela même de nombreux ennemis i Cordone
auprès de l'émir. Ils surent habilement profiter de ce dé-
sastre militaire pour le perdre. Voyant l'émir profondément
affligé de la perte d'Albéida, ils calomnièrent, an dire même
d'an aatenr arabe, Vadjémy vaincu ; c'était le nom qne les
Arabes donnaient anx hommes de race étrangère. Hs l'accn-
sèrent de trahison. Le roi des chrétiens, direot-ils & Hofaam-
med, a sédoit le fils des chrétienB; il se l'est lié par de vils
toaités et l'a corrompu par des présots. L'émir prêta l'oreille
à ces propos et destitua de son commandement Monsa ben
Zeyad el Djédzaï, wali de Saragosse, et son fils Lopia ben
Honsa qni l'était de Tolède '.
Ce fut le signal d'une confnûon générale. Blessés de cette
mesure, et se confiant à l'affection des peuples de leurs pro-
vinces, Mousa et son fils nouèrent alors de secrètes intelli-
gences avec les chrétiens, non avec les chrétiens des Asturies
ou de Galice, mais avec ceux de Navarre et de Vasconie, en-
clins h s'aDier avec les Arabes pour peu que cela pftt servir
an maintien de leur indépendance, et les deux vralis levèrent
l'étendard de la révolte. Presque toutes les villes de leurs
gonvememens se dédarèrent pour eux; Saragosse, Tudèle,
Haesca et enfin Tolède entrèrent dans leur parti : dans cette
> C«ad«, ubi inpra.
>;,l,ZDdbyG00gIC
derniëra TÏUe Lapas organisa tontes choses pour la défense)
et Homa et son fils se virent tout d'abord à la tète d'an parti
tmnàdable.
L'alliance de Hoosa avec les Navarrais, bien qn'on manr
gae de témoignages explicites à cet ^ard, est cependant hors
de doute pour qniconqce sait démêler et recoDstitner le passé
avec les foibles élémens que fournissent les chroniques.
Elle fut même, à ce qa'il parait, si étroite qu'il leur jfféla
main-forte dans leurs contestations avec les rois franks d'ou-
tre Pyrénées qui n'avaient pas encore renoncé à toute pré-
tention sur eux. U tourna ses armes contre ces ennemis éloi-
gnés au moment même où Mohammed attaquait son fils
Lupus dans Tolède. H passa les monts, fit de grands ravages
dans les comtés de la Gaule méridionale attenant aux Pyré-
nées, et fit prisonniers dans cette expédition aventureuse
àwa. docs âe«\ascona orientaux relevant dn royaume d'A-
qnitaine, l'un appelé Sanction et l'aotre Epolon. Gharles-le-
Chauve, menacé et vaincu sur ses terres, demanda la paix
an wah victorieux et l'obtint à force de présens '.
Cependant l'armée d'Andalousie assiégeait Lnpns dans
Tolède. L'écrivain arabe fait confusion quand il dit que Je roi
de Galice envoya de grands secours à Lupus : il y avait sans
doate un très-grand nombre de chrétiens dans le parti de
Moosa, mais c'étaient des chrétiens dn pays même, des chré-
tiens mosarabes, tout an plus des chrétiens navarrais et vas-
oons. Lupus tomba d'abord dans une embuscade de l'ennemi.
Voulant on venir aux mains tout de suite avec les révoltés
qu'il pensait pouvoir réduire par un coup d'éclat, et suppo-
sant avec raison qu'Us ne sortiraient point de leurs rem-
parts pour tenter le sort des batailles sans nécessité, l'émir,
qni commandait son armée en personne, s'avisad'nn strata-
gème conna pour les attirer hors de leors murailles, stnAa-
I Sctipi. Kir. Franc.
>;,l,ZDdbyG00gle
6
gème fréquemment employé, et qui cependant réoBsiggait tou-
jours; il fit cacher une partie de son armée dans nn Iwie éçtâi
et sombre, noD loin de Tolède, et, arriTant avec peu de troa-
pea et de cavalerie en Tue de la ville, il battit la campagne Bur
la rivb gauche du Tage, feignant deft craintes et de l'inquié-
tnde et tte B' arrêtant nulle part. Le walî de Tolède, pensant
que ce n'était là que l'avant-garde d'une armée encore éloi-
gaée,Tonlut profiter de l'occaston et fit contre eux une sor-
tie avec on corps de troupes composé de Husulmans et de
chrétiens plus que suffisant pour battre cette avant-gahie.
Les troopa andalonsiennes engagèrebt sans vigueur de lé-
gères etcàrmoacbes et se retirèrent peu à peu. Cenx de la
ville, excita par cel avant^, se mirent à la poursuite des
ennemis qut cohtinaèrent leur retraite jusqu'à Wadacélète :
c'est ainsi qu'on nommait le vallon où l'emboscade était dis-
posée. Là se tenait prête la cavalerie de Cordoue, sous les
ordres d'Heecham ben Âbd el Aziz, tiadjeb de l'émir : elle
fondit Sur eux de tontes parts et obtint on plein avantage :
huit nulle chréUeiu et sept mille Musulmans du cdlé des ré-
voltés restèrent sur le champ de bataille '.
Cet avantage pourtant ne lira point à conséquence pour
la réduction de Tolède. Ldpns et ceux qui purent s'échapper
du combat rentrèrent danS la cité, et repoussèrent toute
transaction, bien i|ile l'émit letU: fit offrir l'oubli du passé,
poiUTU qu'ils consentissent & fte rendre à sa merbi. £n Vain
il essaya d'emporter ia place avec toutes ses forces réunies.
Voyant que le siège serait long, dit la chroniqoc à laquelle
nooB empruntons ces détàils,rémir retbama à Cordoue, lais-
sant le commandement de l'armée du siège à sou fils El Mon-
dhir qni, sortant à peine de l'enfance, fusait alors ses pre-
miërei arines et taiDntt^t des itlbllhatibni btites tnilitairefl.
Près de lui étaient placés, en qottlité de ytasyih, Abd el Helek
1 Conde, e. 18; Boder. Tolet., BM. AnbniD, c. SO, F- S>%.
>;,l,ZDdbyC00gle
CHAHTSE TiiMiTimfit 7
ben AbdallalLaboa Herwan et Hescham ben Abdelamj gé-
néraux éprouvés dans les guerres passées, tout civiles que
sacra»'.
Aùui que l'étnir l'aTait pressenti, c'était ta le commence-
ment d'une guerre qui ne devait pas finir de Sitôt, d'obb de
ces goerrel complexes et intenniiuibles dont l'Esp^ue sem-
ble avoir eu de tout temps le privilège. Le siège de Tolède
avait été entrepris vers la fin de l'année 854. L'année suivante
il dorait encore.Monsa cependant était maitrë,& le bien pren-
dre, d'un royaume assez considérable, formé du plateau de
l'Espagne centrale que domine Tolède, de ce qu'on a. appelé
depais le Guadalaxara, de la Rioja et de presque tont l'Ara-
gon. Il avait, & ce qu'il paraît, des alliés non-seulement en Na-
varre, où nous savons qu'il en avait certainement, mais eUcore
enBiscaje, dans la Bardulie, et sur la rive droite du Tage,
au moins JuBqn'^ la hauteur de Talavél?a, et il grossissait et
fortifiait tons les jourB «on parti. Sa puissance s'était éten-
due de telle sorte, dans l'est de l'Espagne, qu'il put envoyer en
655 de nombreuses troupes au secours de son fils assiégé. Le
siège cessa alors d'être tenable pour les troupes andalouûen-
nes, et le fils de l'émir le leva dans les premiers mois de cette
année. Il divisa cependant son armée en trois corps, et leur
fil prendre leurs qnartiera à Calal-Rabah, à Talavéfa et à
Zurita, places fortes an milieu desquelles Tolède est située,
et d'où il faisait de fréquentes chevauchées cdntrc la ville ;
mais Lupus repoussa toujours victorieusement ces nllaqucs,
et son père étant venu en peirsonnc prendte part à cette
guerre , ils remportèrent rénhts, sur les trotipes de l'émib,
les pins déciù& avantages; une fois, ils mirent les assiégeaus
en déroute , les ponrsnivirent avec le plus grand succès, et
fir^t prisonniers deux de leurs chefs principaai, l'un ko-
raischite appelé Ebn Nàmaz, l'antre ayant nom El Borth
>;,l,ZDdbyG00gIe
■$ mSTOmi DESPAGHE.
(Alporz) arec mn fik Aieth, probablement Abd el Anz*.
Ces gaccès et ceax qu'il avait ens en Gaule et dans l'Espa-
gne orientale enflèrent tellement l'oif^eil de Honsa qn'il prit
alors ouvertement le titre de troisième roi d'Eipagne'.IXQ
l'était en effet, régnant on à pea près snr le vaste territoire
que nous avons décrit, confinant à l'est tuix possessions des
Franks dans les Pyrénées, an sud et à l'onest aux pa;s mu-
sulmans demeurés fidèles à l'émir ommyade, et enfin du côté
du nord aux vallées navarraises et vascones, réfractaires au
joug du roi des Astnries. Avec ces derniers pays il avait
formé, avons-nous dit, une étroite alliance, et si étroite,
qu'il avût donné sa fille, musnlmane on chrétienne, on ne
sait, à l'homme qu'ils reconnaissaient pour chef, nommé
Garseanus (Garcia dans le langage moderne des Espagnols),
nom que l'on voit dès lors fréquemment dans les chroniques
et qui n'était peut-être que la corruption de l'ancien nom
romain Gratianus. On ignore pourtant les particularités de
cette alliance, et l'on n'en sait même quelque chose que par
Sébastien de Salamanque, qui, incidemment, qualifie Garsea
le Navarrais de gendre de Mousa ^. Hais c'est là nue indica-
tion suffisante. On trouve d'ailleurs, sur ce personnage si
brièvement mentionné par l'évëque historien, quelques dé-
tails vraisemblables dans les chroniques postérieures. C'é-
tait, à ce qn'il paraît, un ancien comte de Bigorre, connu
sons le nom d'Enecho, dès l'enfance accoutumé aux combats
et aux incorsiouB de gnerre. Dans ces temps de troubles il
avait su prendre un haut ascendant, d'abord snr les popu-
lations pyrénéennes, ensuite sur les babitans des plaines de
la Navarre, et avait fini par fixer son séjour parmi eox à
■ Bi Childalt daoi qaldcm migoos IjrinDoi, nnnm ai ([Ciuira Alkorsil Do-
mine ll>enilMl,(llnm ndlltem nomlne Alpon cam BUo sao Aielh (Bebul.
Salm. Cla., aam. Stt).
1 VtM, ob (inUa Tklorin ciumdi, Untum in toperbi* intnroail', uli e à inb
tsTllun rtgem lo Hlipinli ippellirl prMceperil (Ibid., I. c).
3 Sebtii. Silm. Cbr-, nam. M.
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPITBI TBSIZIEIU. 9
Pampélane. A cause de sa braToore & la guerre, il avait été
samoDunë Ârista. En basqae comme m grec, ce mot vent
dire le pins Taillant, le premier'. C'est là tont ce qa'on en
sait, mais c'est quelque chose, et il importait de recoeiUir
iâ en passant ces traits épars de lumière qai jettent le plos
grand jour sar les or^nes politiqiies de la Navarre j car
ce ftit, selon la plus grande probabilité historiqne, le petit-
fils de ce gendre de Housa, de ce Garsea Ënecho, mort, ainsi
gne nons le verrons tont-à-l'henre, en combattant contre le
roi des Astories Ordonios, qoi, selon l'expression du moine
Tigila, s'éleva roi à Fampelone dans l'année de l'ère espa-
gnole 943 (905 de J.-G.)''-
Parvenu à ce comMe de gloire et de puissance, Hoosa
étendit alors de tons cAtés les linùtes de sa domination, de
manière à inquiéter vivement le roi des chrétiens astoiiens,
déj&fort irrité contre loi ponr son alliance avec les Navarrais
qui depuis qnelqne temps affectaientl'indépendance.Envain
l'émir de Gordone avait réuni tons ses efforts contre ce puis-
sant adversaire. H était réservé à Ordonius d'en délivrer les
OmmyadM de Gordone en même temps que la chrétienté
astarieone. Voyant que Monsa était entré dans la Bioja et
avait élevé là nue cité on forteresse qu'il avait appelée Al-
belda, (ainsi du moins l'assure l'évëqne de Salamanqae qui
écrivait presque dans le temps même où les événemens se
passaient), Ordonius marcha contre lui avec une armée, et,
divisant cette armée en denx corps, destina l'un au siège de
la dté et l'antre à combattre l'ennemi, qui avait dressé ses
I Cma Ciilelia, Lcgio, RsTarra Tirifi Aribiuii iDcuriloniboi TuliNBlDr, Tir
tdTeitlt ex BlgorrlcB comiiita, belUi cl Iscnnibu «b InfantU »niBlii,qDl
Enacho Toubilnr, el qui! wpcr la prcltl* AriMi (Ay>i"ro(J «eiianiina diMbalDi,
(I In PTretitel parUbui moribituT, cl pott »i plioi ItiTirra deiMBdaiu, Ibl
plurima bcll»e<uft (Rod. ToEcl., de Bab. Btap., 1. t, e. SI).
1 AddiUo de Rcgibn* PamplloneMibat [ 1 !• fin de la Chroniqae Albaldanic,
Etpaa. gagrad., i. uii, p. *es) : — In ara dcgcciliii, idrrcxit la Pamiillnaa
Rai RonilBe Saocio Ganaanli.
>;,l,ZDdbyG00gle
lO tamttABtt D'sspAGiOf.
tenta inr le mont IiatiirBo,DOil loin de ClaTJjo.Les chrétiens
otttnbatlirent avec nn iocroyable acharnement, toërent près
db dix mille ennemis, mirent les antres en faite et pillèrent
letkr camp, dans lequel ils trooTèrent, entre autres riches dé-
twaillel,les (fféséns prédeol qne Mouea renùt de recevoir de
Charles-le-ChaoTe. Le géUdt« et l'allié de Hoasa, Gaiseanus,
demenra parmi les morts , et Mousa Ini-mëme, trois fois blessé,
he dut la lie qu'aux soins d'an ami qu'il avait parmi les vain-
^eorA eux-mêmes, et qui lui prêta un cheval pour se sau-
ver*. Honsa ne mourut point, comme on l'a crujde&esbles-
itirejs ; U se sau^'h dans r£st»gne Orientale où deux de ses fils.
lBmaëIetFortan,conmiandaient,l'an k Saragosse et l'autre à
Tadèle, et t'y midntint indépendant, quoique avec moins d'é-
blat et de puissance qu'auparavant, jusqu'en 870 qu'il périt,
ainsi qne iioQs le verrons, dans Saragosse assiégée par El
ïtondhir. Quant' à son fils Lupus, le gouverneur de Tolède,
il rechercha de te momelit l'amitié d'Ordonius, l'obtint et lui
fat constamment on fidèle allié. Stais, malgré les secotirs qu'il
en reçut, 11 esteya vainement de se maintenir dans Tolède.
La ville ca|HtnIa (859) et tupns se rendit dans les Asturles
jlrès de son nouvel ami le roi Ordonius'.
Pendant que Uohammed replaçait ainsi Tolède sons l'an-
tohté de CïordoQe, les barbares Xadjoudjes, pour parler
cbitune les ^ironiques arabeSj renouvelèrent leurs conrses
Sur tes cfttes de la Péninsule. Ils se firent battre d'abord,
cOmmb à leur précédente expédition. Bar les côtes de la Ga-
lice, pdr PétnU, eomte de l'une ded villes ùiarltiihes de la
I Ip»itrA(UoiiM)lcr gUdio coaroBini, HmlTlTM eiMlt, inallDmqae Ibl
bdlicl «ppiralui, iIts si mniieri que el C«rolat ni Francaniin dlresenl, per- j
didlt, <l nanquam poUe* effcctem iriciorla hibalt ( S«bisU Silm-i mua. M). — I
lp*lm Uni jicalo TalnBnlom «b «mlco qoonduB è doiItIi leram cognoultot
ralueHlTiliim,eLlnliitiarilaeiuiiictegqocMe(iiblitnin(Chr.Alb«M..iiBm.60).
1 Compuei CondB, «. 48, el V*t chranlqnct dt EtbuUen d< 6«Uiimhi)bc b1
dg l'Anon^ne d'Albiïdi.
>;,l,ZDdbyG00gle
fïpilUTBH TBKIZIKHS. 1 1
OHitrée, peut-être de Brigailtiamt, mais moins complètement
qa'iU ne l'avaient été par les généraux de Bamire en 844.
SanB donte Hb s'arrêtèrent pen à ces rivages panires qni ne
leur offraient qne de maigre déponiUes à enlever, et ils pas-
sèrent avec soixante vaisseaax aox câtes d'Andalousie, où ils
avaient déjà Mt nne si benreose irruption. Us 7 débarquè-
rent et coororent les terres de Baya, de Cartama, de Malaga,
de la Badaya, ainn qne lea fertiles campagnes & l'occident de
Bonda, faisant par tons ces pays le ravage des tempêtes, dit
la cfaroniqne mnaolmane'. Ils n'osèrent s'avancer beaucoup
h l'intérienr, mais ils brûlèrent les villages voisins de la mer,
et détrninrent beaucoup d'édifices et de vigies élevés sur ces
c6tes par les soins des derniers émirs; ils pillèrent entre autres
la mosquée de Djésirah-Albadrah (l'Ile Verte), que l'on appc-
lùt MesdJid-al-Bayath (la Mosquée des Bannièree) parce que,
dit El Edris, au temps de la conquête Thàreq y réunit pour
le Conseilles bannières des Unsalmans^.Mobammeâ envoya
sa cavalerie contre eux, et ils se rembarquèrent et passèrent
aux rivages d'Afrique, où, selon Sébastien, ils envahirent une
ville qu'il appdle Nachor et firent un grand carnage des Ghal-
déens*. Ils tournèrent ensuite leurs voiles vers les lies de
Hajorqne, de Minorque et de Formentera (Iviça), qu'ils sou-
mirent atix mêmes dévastatiotis, entrèrent dans le BfaAue,
poussèrent jusqu'aux mers de la Grèce, sans doute de la
Grande-Grèce {Sicile, Malte, Gozzo, etc.), et revinrent hiver-
ner sur les câtes d'Espagne, d'où leurs barques chargées de
richesses et de dépouilles de tontes sortes reprirent le che-
min de la Scandinavie, an commencement de l'an 860 (246
del'h^ire)^.
I Kim (empori (Ordoolt) Lordomanl (rie] Kernm Tcnlcotei In 6(U*dB ma-
itlindl, k PtlTO comité Inierhcll inol (Chr. Alb«ld., nom. 60).
1 Coude, c. t».
1 n BdrEl, rt» cUmkl, p. 36.
* SchMt. Salm. Chl., 0, ».
i Coide, c. 19 ; Mnrpby, c. S — Le Cbronliiae de GibuUea el Iw Anitei
>;,l,ZDdbyC00g[e
'* ttlSTOIBE DESPAGKE.
De ion côté, enhardi par les Boccès qa'U Tenait d'obtenir
«ontre Honaa, Ordoflo porta la guerre plus avant qu'elle ne
l'aTait encore été depoia ÀlfonBe-Ie-Calholiqae; il attaqua les
Arabes aa sud du Duero, leur prit un grand nombre de
villes et de forteresses, entre antres Coria et Salamanque,
dont il fit {Kisonniers les gonTerneors que l'éTéqae Sébastien
appdle Zetb et Hozeror (860) : tous les hommes de guerre
qu'il trouva dans ces deux villes fnrent passés an fil de l'ëpée,
et il ne fit grflce qu'aux femmes et anx enfans, qu'il amena
«n captivité dans les Astaries'. Il est probable qn'il ne fit
aucun effort pour conserver ces deux places que son fils
devait rendre définitivement plus tard à la dominatioa chré-
tienne, et qu'après en avoir fait raser les tnnrailles, il les
abandonna. Mais ce double coup de mam hardi prouvait de
quoi étaient capables les compagnons du jeune roi, et il est
certain que dès lors, des bouches aux sonrces du Duero, la
domination moanlmane fut Bériensement ébranlée, et qu'il
ne fut plus guère possible aux Arabes de la rétablir solide-
ment an nord de ce fleuve. Les entreprises d'Ordofio ne se
bornèrent pas là. On lit dans la Chronique Albeldense que ce
roi belliqueux étendit, avec l'aide de Dieu, le royaume des
chrétiens; qn'il peupla Legio, Asturica, Tudo et Amagia,
releva dès-lors les murailles d'un grand nombre de places
anciennement fortifiées, an sud des Aaturies, et fut à plnnenrB
da SilDl-B«rllD TCDdenI couple cdduiig 11 mil de eei nonnllei enlrepriiei dM
piritii aorcunds : — llernm Hordommi plraia per hsc tttafon «d noitr* lil-
tori periencrDDt. Delodi In Htspulun pirreMninl , omD«mqae ejui mariii-
matu Elidla Igneqna pr«danda dluiptieniiit; n Inds mvi trioijeeio N«chor
dTlIaUa HaDritanJK loTUerant, Ibiqae maltlladlnem Chaldeartun eUdio ta-
larfCctrnnt, IMoique Uajoricam, Fcrmenlellain gt KinDiicam fnialM adercur,
gladio eu depopnlaTeranl. Fotica Gmciam adiactl , poit iriennfani io palriam
laam (oiil rcTBril ( Bebtlt. Salm., Clir., num. M). Pirata Dinornin looga
marlf clrcniln, loMr Hlapanlu TldcUcsl et Africain niiiganlei, Hhodaniiiii in~
■redtDntnr (Annal. SctUd., ad inn. a»9; et Chron. de 6etl. Hartlununoniiu).
■ L«tdiréllen*ét«DdlrenlleBrt algaradeiJniqiTaaienTlnn* de Balaauqne
•t de Coria el Tainqnltant le «ait da calle frontière Zffd ben KbaMn, 11( Coadc,
>;,l,ZDdbyG00gle
repriBes TaiiiqDeiir des Sarrasins'. Cependant il ne cMnbsttit
pas toa|onn contre eox avec an ^al bonbenr. Ia prise de
CorU a de Salanunqoe effraya l'émir d'Ândalonsie, et il en-
voya contre les chrétiens son âls El Mondhir & la tète d'nne
nombreuse armée. ïl Mondhir se mît en marche, et, sur lei
bords du Doéro, ayant rencontré les dtrétiens, il divisa aou
innée, noos disent les mémoires araba, en cinq parties, sa-
Toir : en avant-garde, deux ailes, centre de bataille et arrièr&^
garde, âisp(»tion qui formait Tel khamis des Arabes. Ce mot
signifiait proprement les Cinq Parties, et, symboliquement, Is
Main et l'Armée. Ces cinq parties se nommaient en arabe el
iiiocadénia(raTant-garde),elcalb(lecœar),eImaïmana(VaîIe
droite), el mûssara (l'aile gauche), et el sakab (l'arrière-
garde)>.G'est dans cet ordre qu'il attaqua l'armée des chré-
tiens. Hobammed el Rantfair menait l'avant-garde , El Mon-
dhir loi-niftme commandait le corps principal ; ils vainquirent
les chrétiens, en tuèrent un grand nombre, et dispersèrent
lear armée. £1 Mondhir leur reprit pluùenrs des villes et des
forteresses dont ils s'étaient rendus maîtres, et sans doute
Coria et Salamanqae^. Vainqueur d'Ordoniua, El Hondhir
tourna ses armes contre les chrétiens do nord-est de la Péuin-
snle qui avaient prêté main-forte au rebelle Housa, passa
FÈbre, et, par l'Alava, entra dans la Haute-Navarre. Arrivé
devant Pampelnne, il en ravagea les campagnes , fit main basse
sor les vendanges et les moissons, repoussant tout ce qui se
présentait pour loi faire résistance. H n'est pas dit expressé-
ment, tOQtetois, s'il prit la ville même, et il est probable qu'il
1 Cbr. Atbeld., nota. t».
1 Tonfonr be» Sald «Flllon, duu Condi, c. 4i. — Le mot <l khmùt eil de-
TMUMpiCool *oi» la forme qn'emplolc C«Dde d'alehonrix ( prononct darcmenl,
k U latliM) pour armit , el on le rcIroaTo fréqoeiiiaiciii ion» ettle tormt daos
1m tIcdi dDcomeoi eapagnali, dnil qoa le mot «Ino^alu, ptrelUemcnl inbo
(ilBifaill*) et ilenifitnt la méma chota, le umpemcDt, l'timic. — La dernUre
in dénomlDatloM rapporUaa d-daMot te reltouT* dan» fetpagae] el dan* l(
portagalt loni In foimai uigt, ingo, rtfo^a, aie,
) Conde, l, c.
>;,l,ZDdbyG00gle
14 stsToniE d'espagks.
s la prit point. Hais il parait certtÙD qu'il s'empara de trois
rteresses aux enTirons de Fampeliine,daQ8 l'une desquèl-
I il fit prisonnier on homme de guerre da nom de Fortu-
08, nn cbréUeu fort puissant et fort courageux qu'on appç-
Lt Fortoan, dit une chronique arabe, qa'il amena avec lui
ptif à Cardoae (peut-être nn fils de Uonsa, ou un petit-fils,
: de Garsea et de la fiUe de Uonsa) ; quoi qu'il en soit, ce
irtoun demeura Tii^^t ans à Gordoue, après lesquels il fat
ndu à ses foyers, loi et ou grand nombre de ses compa-
lons d'un rang inférieur. Un auteur dit qo'Ël Mondhir lui
ndit la libère, et que, libre, Fortonn demeura volontaire-
entàCordoue, etparvintàVàgede 126 ans'.
En l'année 249 (8C3— 864) les chrétiens de Galice et des
jrrénées d'Elfrank firent des incursions, pillèrent les villes,
ccagèrent les campâmes et emmenèrent captifs les Musol-
nns de la frontière. Mohammed ordonna aux généraux et aux
ilis des provinces de rassemblerlenra troupes ponr la gnerre
inte ; cette résolution fut publiée dans toutes les chaires
Espagne, et les bannières se réunirent dans les capitainies
lur marcher au premierordre'.On n'apprit pas sans crainte,
[^rdoue,la nouvelle que le roi de Galice était entré eu La-
miie et courait le pays de Lisbonne ; qu'il avait pillé les
lies ouvertes, avait brûlé Cintra, et avait emporté de ce
lys un butin considérable de captt& et de troupeaox.Mais,
ant que Mohammed fût en état de marcher au secours de
tte province, le roi chrétien était rentré dans ses monta-
leg. L'émir partit néanmoins avec la cavalerie d'Andalousie,
i bannières de Mérida se joignirent à lui, et il entra avec son
mée sur les terres de Galice jusqu'à Sanctyac^. C'est la pre-
On lil diDS Harpby (c. S ) : — en 247 (Sei ) aubtiniiiad Bl sne loTailou
' 1« l«rritolre de Puaptlime, labjugna ddi (rinde parlis du piy«, prll pln-
nn forlareuei el Bl priionnlei Forlonn, Trète du roi (deqaeliol?),Icqael
U ciplU t Cordone pendant il^l bm.
I Conde, c 19.
I ContnctioB inb« d« S«whM /aeoUu, d'ot le Stnliteo dei bptgMli.
>;,l,ZDdbyC00gIe
mière fois qu'on trouve ce nom dons le4 q^ivolflct aisbef.
Les cbréliens firent pea de résistance, il« w retirJxçnt, «t
K renfermèrent, comme de coutume, du» dea fortecOH»
placées sur des locbers inacceasiblefl, et Hi^tUBnKd im
rerint par Talavéra , renvoya b cuTalede* de ltféd4a pu
Salamanqae , et coQtînna sa marche avec celle d§ Gordonfl
par le pays de Tolède ; qnelqaes-nna mettent cette expédi-
tion en l'année 247 (861-862), et d'antres en 249 (863-864),
ce qui parait plnacertain '.
A la frontièra d'Slfrank, pour paxler comme les Anbefl,
on, plus précisément, dans les haatesTaUées delà Cinea, de
l'Essera et de l'Ara , dans les pa^s qoi ont formé depuis le
haut Arag<H), prenait en ce temps naissance ane rébellion
qni devint d'une grande importance, et qa'on ne B'expliqne
biefi qo'ea se rappelant la composition des armées qoi , soc-
cessivemeat wm la conduite de Thâreq et de filonsa, firent
la conquête de la Péulnsole et se la partagèrent. On sait
que les Africains, on, si on Vaime mieux, les Berbers, qui
araient le plus contribué à cette conquête sous le premier de
ces chefs, furent, dans la distribution de la terre conquise,
les plnB mal partagés, exclus des pays les jrfus fertiles de la
presqu'île, et relégués en quelque sorte aux limites extrêmes
de la conquête à l'est et an nord comme au poste le pins pé-
rilleux et le plus diffiôle à garder. Les tribus berbères s'é-
tablirent surtout «1 grand nombre dans l'Espagne orientale
et dans les hautes reliées des Pyrénées. L'injustice du pre-
mier partage, jointe aux haines de race qui déjà séparaient
profondément les Africains des Asiatiques, fit dèa-Iors des
premiers des ennemis jurés et iiréconciliables des seconds ,
qu'ils considéraient comme des oppresseurs. Il n'y avait donc
rien moins qu'homogénéité entre ces peuples que l'Europe
désignait whib le nom commou de Samains, Tons, on dn
>;,l,ZDdbyG00gIC
16 BinOtBE D'tiSt>AGIlK.
moini le plni grand nombre, étaient, il est \rai, de race
•ânitiqae, mais de croyanceg dlTenes; beancoap profet-
stient le mahomâismfi, nne partie le jadaîfline; d'antres
étaient encore idoUtres od sabéens. Selon beancoap d'eth-
nc^raphes, les tribus africaines convertieg on non an maho-
métisme, qui avaient si résolument opéré la conquête aons
Thflreq, descendaient des Arabes Ronschjtes diassés de l'Yé-
mm par les Arabes Qahtbanjtes, auxquels ils en avaient dis-
puté la possession plnsieurs siècles avant la Tenne de Ma-
homet. Béonies un moment ponr s'emparer de l'Espagne,
toutes ces tribus avaient porté sur le sol conquis les haines
ijpi les animaient les unes contre les autres dans leur primi-
tive patrie. De là ces diviiions qui étonnent , ces luHes si
multipliées et si fréquentes entre des hommes qn'on s'ima-
gine à tort nuis par la double communanté de race et de re-
ligion. Bien de tout cela n'existait en effrt. Et cet état de
cboses était d'autant plus indispensable à rappeler ici, qu'il
rend seul raison da rapide crédit qu'un homme intrépide et
oonrageux obtint, presque sur-le-champ, chez ces popula-
tions parmi l»qaellea il n'était point né.
Cet homme se nommait Hafsonn. Il était né dans l'Anda-
lousie, de la race sinon proscrite, du moins exclue des avan-
tages immédiats de la conquête. Il étmt d'origine païenne,
de race obscure et inconnue, disent les chroniques arabes'.
Le tableau qu'elles font de ses commencemens est fort som-
bre : — Cet homme , raf^rtent-elles , vivait du travail de
ses mains, à Bonda , dans le canton de Baya. Mécontent de
son sort, il passa à Tordjiella (Tmxillo), pour y chercher de
quoi vivre. N'y trouvant point de ressources , il se fit voleur
de grands chemins avec quelques comp^nons dont sa va-
leur le rendit le chef. Il réusta anx kaschefs (découvreurs)
qui le poorsoivaient; lui et ses compagnons s'acquirent
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPITRE TBEIZmfB. 17
beaacoiq>de eQébnté dans cette vie d'areotores et de périls.
Us se reDdirent maîtres d'El-Ohanrerah, chAteaa de k con-
trée ping connn sons le nom de Calat-Yabaster. En 250 [864]
chassé d' Andalousie, U passa avec ses bandits aox frontières des
franks, c'ert-è-dire dans les yallées centrales des Pyrénées.
Les Africains, qui la plupart étaient juifs, se trouvaient
concentrés dans ces vallées. Ce fat parmi eux qa'Haftoan ,
jnif peut-être lui-même, chercha son point d'a[^m. Us le
reçurent dans une des principales forteresses de cette fron-
tière qu'occupaient leors tribas, h BoathAh-el-Yehood (Roda
des Juifs) où il établit son quartier-général. Bouthàh-el-Ye-
houd était on château-fort presque inexpugnable à cause de
l'aspérité de sa position au sommet d'un amas de rochers
qu'entourait une rivière '. Les chrétiens ne tardèrent pas h
se joindre b Im. — «Les chrétiens de ces montagnes, dit la
chronique moKolmane , voyant le saccës des premières che-
rauchées de ce bandit, re<jterchèrent son amitié; et, réunis
pour la désobéissance et la rébelUon, se confédérèrent ceux
d'Aïnsa, de Ben Avrare et de Ben Asqoe (Benavarre et Ve-
nasqne), et ils conrurent, impétueux comme les torrens qui
descendent de ces montagnes, jusqu'à Barbastar, Wesea et
Hfraga (Balbastro, Hoesca et Fraga), soulevant les peuples ,
leur offrant secours et protection contre leors walis ; et ra-
vageant en même temps les campagnes, brûlant les villages
et les bourgs qui refusaient d'emliraBser leur querelle*. ■ Ils
occupèrent ainsi différentes forteresses dn pays jusqu'au can-
ton de Lérida. Le vrali de Saragosae était en ce temps un des
fils de Housa, on peut-être Housa lui-même ; il n'encouragea
ni ne contraria le mouvement des rebelles. Le caïd de Lérida,
nommé Abd el Helek, fit mieux , il embrassa le parti d'Haf-
soun et loi Mrra la ville qu'il commandait : d'autres caïds de
>;,l,ZDdbyG00gle
18 œsToniE u'espagre.
forterenes moindres soivirent cet exemple. De telle torte
qD'HafsoQD seTÎt bientôt à la tête d'nn parti considérable et
' en possestioQ d'nn assez grand nombre de places et de for-
teresses. Les Husolmans de la contrée mécontens de l'émir ,
to\u ceux, Juifs on cfarédens, pour qoi la guerre était nne
ressource, Tinrent loi offrir le service de leurs armes et de
lenrg chcTanx. La révolte s'étendit en peu de temps sur tonte
la rive gauche de l'Èbre, et Hafsoun courut les bords du
fleure à la tête des siens, rançonnant tout ce qui ne se dé-
clarait pas contre Cordoae. te goOt ou le besoin do pillage
le poussa même plus loin, et plus d'une fois il passa le fleuve
à la banteor d'AlcanJz, vers les fertiles campagnes couvertes de
riches aldeas qui avaient autrefois tenté la cupidité des chefs
franks envoyés par Loois-le- Débonnaire an siège de Tortose.
Le succès de cette audacieuse levée d'armes d'Hafeoun, le
bandit, l'obscnr ouvrier de Bouda, dans le voisinage de la
province de Saragosse et des vallées du bassin supérieur de
l'Êbre, qui déjà méconnaissaient l'autorité de Cordoue ou y
répugnaient, causa de vives inquiétudes à l'émir, et, ne pou-
vant envoyer nulles troupes contre le rebelle, tout occupé
qu'il était avec son fils de repousser les entreprises de plus
CD plus hardies des chrétiens vers le Dnero, il résolut du
moins de s'assurer de la neutralité du clief de l'empire frank
dont la frontière gothique touchait à celle de son propre
empire, et, vers 8G3, il lui envoya des ambassadeurs avec
des préaens magnifiques, porteurs de lettres où il o^ait à
l'empereur la paix et son amitié ». Charies-le-Chauve ne
rejeta point ces offires : il envoya à son tour des messagers
à Cordoue pour y fixer les dauses de la pacification ; et ces
t CirolDi, f m kil. noTtmbrls legalpn Hahomal ngii SirriMiioram, com
nignlj «t miiUii mnngribiu >c lilterli de pica el tedrre imlciU loqneutibn»
Mlamnl more lucepit , qaem cnm honore et dabllo ulwiaDta u snbsidlo
Dsceuario In SIlTaoeclU ciiiule, opporlnciini iBmpnf que r«iu>Ui bonoriGei
•d regcH imn poiiei, ppetlri dUptuuii (AnuL Bertlo., id ud. ses).
>;,l,ZDdbyC00g[e
CHAPITRE TREIZnoa. |9
mussagerB en raTinrenl, lear miSBion accomplie, amennut des
chameans chargés de lilières, de tentes de guerre, d'<?loffes
de dirers genres et de parfnms, qoi furent miB aux pieds dn
pctit-£l8 de Charlemagne à Compiègne, comme témoignage
des bonnes et lo;^ aies dispositions de Mohammed '.
Pendant ce temps Haftoon mettait à profit le loisir qn'on
loi laissait. Il s'attachait les populations belliqueuses âa cen-
tre de la chaîne des Pyrénées, et troaTait des auxiliaires
jnsqae de ce côté-d de ces montagnes, chez les libres peu-
plades des Quatre-Vallées, confînant an Sigorre. Mohammed
conçat alors des craintes séiienses des progrès dn rebelle, et
sentit combien il était devenu nécessaire de les arrêter. Il fit
on appel aux Syriens et ani Arabes d'Andalonsie, et se ren-
dit, à latûle d'une armée déjà considérable, à Tolède, où il la
grossit encore ■, en même temps tous les hommes de guerre
de Valence et de Marcie eurent ordre de s'aBSEmhler, et se
mirent en marche vers l'Èbre bous la conduite de Zéïd beii
Khasem, petit-fîls de l'émir. Leur réunion devait s'opérer
sar les bords de l'Èbre, et, une fois opérée, ces forces de-
vaient marcher de concert à la recherche d'Hafsonn, et lui
reprendre on à nn tous les châteaux dont il s'était emparé
de l'autre cdté du fleuve.
Incertain de pouvoir repousser des forces si considérables,
Hafooun eut alors recours à la ruse; il fit par lettres sa sou-
niissioa à l'émir, prenant la terre et les cieux h témoin que
tout ce qu'il avait fait n'était qu'artifice pour confondre plus
sûrement les ennemis de l'islam eu tournant contre eux ses
armes à l'improviste; que rien n'était perdu; que, si l'émir
I Carolof tntnt CompcDdium ciict kal. jnlii mliinni Alibomel, regia Sar-
racBDorain, qnl ■nie hyemeni ad n TeDcroI, muDErtlam ïum pluiimii el mtxlmia
donli persuoi miHostdeuiiidemrcgeinuiù bODOrIflcâ Temillll (Aiuiil. Bgrilii.,
), t.). — Carolna miaii» ium, quo* prccadepll inuD Cordabam >d HahoniBi
dlreietit cum niDllii donii, cenelii TldeliMl IccU at paTilIoDei gniiBlIbui,
ciimdlf«nlB«iierlipiiiDfsclmallliod«niiicali* In CompcDdl» retlplt (And.
Bincniirl Btmeuti, ad ma, ses).
>;,l,ZDdbyG00gle
20
Tonlait loi prêter le aecoon des tronpes de Valence et de
Mnrcie qui marchûent contre loi, H&boiui, il sarprecdrait
lei chrétiens dans leurs poMesàons aa sud de la Sègre, et j
anéantirait leor puissance ; protestant d'aillenrs qn'il n'avait
jamais cessé d'Atre un bon et nneère Hasulman. Il fit de si
belles promesses enfin, et d'un» grand air de bonne foi, qne
l'émir cnit toat, et promit à Hafsoun de loi donner le goa-
Tcmement d'Huesca et même celai de Saragosse, dès qn'il
aurait réoni sons t'antorité de Cordoae les pays qn'il se van-
tait de pouvoir j ramener d'nn senl coup, s'engageant de
son cdté à l'aider de ses forces dans cette entreprise. Aussitôt
Mohammed fit prendre à stm armée la route de la Galice pour
se réunir à celte qui, sons les ordres d'.El Houdhir, 7 com-
battait contre les chrétiens, et il chai^ea Zâd ben Khasem
de l'eipédîtion projetée de concert avec Ha^nn ; lai-m6mu
reprit le chemin de Cordoue.
Les troupes que conunandait le petit-fils de Mohammed,
Zâd heu Khasem, fireul peu après rencontre de celles d'Haf-
soun dans les champs d'Alcaniz, entre le Guadalope et le
Martine. Elles campèrent sans crainte près de celles-ci, les
regardant comme des alliées, et ZéJd ben Khasem fat traité
avec beaucoup de conûdération et de marques d'amitié par
Hafsoun et les siens; mais, dans la nuit, pendant que les
soldats de l'armée de Valence et de Mnrcie (Syriens et Égyp-
tiens) étaient à reposer sans d^ance, ceux d'Hafsonn et d' Abd
el Melek tombèrent sur eux, et es avaient déjà massacré le
plus grand nombre avant qu'ils eussent pu se mettre en dé-
fense : peu échappèrent à ce carnage. Parmi ceux qui sac-
combèrent des premiers fat le jenne wah Zâd ben Khasem,
qui périt en combattant vaillamment avant d'avoir accompli
sa dix-huitième année (252-866) '.
Lorsque l'émir apprit cette nonvdle à Cordouç, il fat tnii».
I Gondc, r. m.
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPITBE TBTTTrèwW- 21
porté de fureoT, et il appela sor-le-champ tons ses «hefo
nûlitains à une guerre à mort contre le rebelle Hafuon.
El Mondhir (at lai-même rappelé des frontières de Galice
poor mener h fin cette gaerre de yengeonce. Il parcourait
l'Ala^a arec son armée, lorsqu'il reçut les dépêches de boq
père. Il en fit aussitôt donner lecture à tonte son armée, qui
partagea la colère qu'elles respiraient et demanda à marcher
incoutineiit contre le rebelle coupable d'une si noire perfidie.
Les pins Taillans d'entre les Syriens et les Arabes d'Anda-
lonùe composaient l'armée d'El Hondhir. Il les mena, tout
bouiUans encore de colère, contre les rebelles, rassemblés
et tenant alors leurs quartiers dans les vallons et an miUeu
des rochers de Roathàh-el-Yehoud, ce nid du perfide Omar
bcn Hafsoun, comme l'appellent les chroniques arabes. Là,
on en lint aux mains ayec acharnement. Les comp^^es
d'Hafsoun, Gommoadées par ce chef et par l'intrépide Abd
e] Helek, sontinrent vigoureusement l'attaque des soldats
d'El Kondhir; mais, malgré l'avantage des lieux, la victoire
resta aux Musulmans Tâédis. Abd el Melek a' échappa, blessé,
avec cent vûllans compagnons, et se renferma dans le fort
de Bouthàh-el-Yebond ; mais, le lendemain, El Mondhir fit
investir la forteresse de tons cdtés, et telles étnent l'ardeur et
la soif de vengeance dont ses tronpea étaient aotanées, qu'elles
forcèrent les tours de ce lieu, r^uté jusque là inacces^Ie,
et 7 pénétrèrent de toutes parts. Panni les braves qui les dé-
fendirent jusqu'à la mort, la dironique arabe nomme Abd
el Mel^, qui tomba couvert de blessures : El Hondhir fit
trancher la tète à son cadavre. D'antres se précipitèrent du
haut des rochers pour échapper à l'épée des vengeurs de Zéïd
ben Khasem, etmime 'ûm s'appdaient eux-mêmes. Le jeune
émir enT07a la tète du malhenreux Abd el Melek à son père,
comme le plus beau trophée de sa victoire ; et la prise de
Routb&b-^-Yehoad entraîna bientdt la soumission de Lérida,
d'Aînsa, de fraga, de Baltania et de plusleors antres forle-
■ C,.;,l,ZDdbyG00gle
?2 BisTOmB d'esfagne.
resscs. HaCsoun n'osa prolonger cette lutte inégale; il se réfugia
dans UQ des plus inaccessibles escarpemens des Pyrénées,
dans les montagnes d'Ârbe, après avoir distribné ses trésors
à SCS amis, et leur avoir promis de reveuii* parmi eux dès
gu'il en jugerait le moment veau ^. Ainsi fut réduite la pre-
mière révolte d'Hafsouu. On peut ju^er de l'importanoe qu'y
attachaient les Arabes Yémiénites et les Syriens par les réjouis-
sances avec lesquelles on célébra à Cordoae la défaite du ban-
dit. £1 Mondbir y fut reçu avec des acclamations de triom-
phe ; l'émir distribua des armes, des vétemens et des cbevaux
à un grand nombre de jeunes Ândalonùeus i^ui avaient fait
leurs premières armes en cette occasioa, et ce jour, nous
dit-OQ, fut pour toute la population ou jour d'allégresse et
de fëte^. On ne célébrait point ainsi les victoires ordinaires.
L'année même où Mohammed remportait ce brillant avan-
tage snr Hafsoun (866 ), mourait à Oviédo le roi Ordonius,
apr^ nu règne d'nu peu plus de seize ans. Ce roi avait mé-
rité les éloges qu'en font les deux chroniques contemporai-
nes^. Il avait, en effet, étendu l'empire des chrétiens en Es-
pagne; il avait fait bâtir de nombreuses forteresses au sud
des monti^ea qui servaient d'euoeinte au royaume de ses
prédécesseurs. Le premier il avait remis en état quelques-
unes des villes romaines qa'Alfoose l" avait détruites et dé-
mantelées près d'un siècle avant lui, et (pu les Arabes avaient
renoncé à conserver, soit parce qu'elles, étaient trop expo-
sées aox cours» de l'ennemi, soit qu'ils en bronvasseut le
■ Cuud«, c. U2.
1 lbid.,1. c.
1 Kininiiro dcfanelo Ordnnlai Ollu* ejni «nccMiIl la rtgauia, micnn poteo-
Um ilquc inodraUa Tnlt, — GTlUtH dMartu, et i|ulbu AdeTanwi ini)at Cl»!'
di!osi:iecerat,iilerepa^laTil,i<lcsl, ludcm, Asloncam, Lseioio» cl Amajim
pllrkiam (Sebatt. Salm., Chr., nom. Wl). — Uta clirisUonorum regnum cum Del
jOTUnliie tnipUiTll. Lrgioneoi, AHailcua, ilmol e*m laAe at Amaefa {repnlt-
lil; mnlUque cl «lia cuira muDiTil(Ctar. AlboUL, Bon- 6Û).— AdTertoï Cbll-
iaun aspiuimi pralintui est, cl triumphavil in primordto rt^a\ Bui(ScbasL
Chr., D. SK). — Saper StmceoM tUlor t«plw «xUlIt ( Clir. Albria., d. 60 }.
3,q,l,ZDdbvG00gIe
CHAPTT&S THBIZIÈUE. 23
séjour, trop aa nord, iDcommode et triste. Saccédant à deox
rois qui avaient relevé et assis sur des bases solides raventa-
reux établissement de Félage et d'Alfonse-le-CatiioligDe , il fut
leur digue continuatcar. Fendant son long règne Alfonse-le-
Cbaste avait redonné quelque vie aux élémens de civilisation
recueillis dans les Asturies, à la hâte et comme an hasard,
après la conquête. Sans parler du culte, qui avait été l'objet
principal et conune la dernière fin de son administration, les
lettres latines, l'étude des pères de l'église hispano-gothique,
cdUe du droit selonlecodedesWisigothSjavaient été remises
en honneur : c'était conserver ou du moins empêcher de se
dissoudre et de se disperser les r^tes de l'ancienne politi-
que et de l'ancienne culture échappés au grand orage qui
avait frappé et détruit l'œuvre sociale des Wisigoths dans la
Péninsule. Après lui, Bamire, d'humeur belliqueuse et par
quelques c6tés féroce,avait excité et satisfait par ses guerres
continuelles l'ardeur militaire des Asturicns et des Galiciens.
Ordogoe avait participé du caractère de l'un et de l'autre de
ses prédécesseurs, et gouverné avec sagesse le royaume qu'il
avait défendu avec vigueur. II le laissa, à sa mort, agrandi
d'un tiers, et sinon plus ooi au dedans, du moins plus re-
douté et plus respecté au dehors.
JuBque>-Ià cepeodaut le royaume des Asturies n'avait pas
exercé en Espagne une înfloeoce égale à celle de l'émirat
de Cordoue^ mais, à la mort d'Ordogne, son fils Alfonse
monta sur le tr6ne d'Oviédo, et, sous ce roi, qui régna qua-
rante-cinq ans, la puissance chrétienne fit les pins rapides
progrès, et balança bientôt la puissance musulmaoe dans la
Péninsule.
Alfonse n'ébût âgé que de dix-huit ans lorsqu'un parti
nombreux, composé des oncieus serviteurs de son père, le
porta à la royauté, et il en reçut tons les attributs selon la
coutume gothique, à Oviédo, le 6 mai 866. Hais il était à
peine nommé roi qu'un compétiteur s'éleva contre lui pour
>;,l,ZDdbyG00gle
24 msiKHRE d'espagsb.
lui diSpater la coaronne. Les foDCtioiu de comte de Galice
étaient alon des pins considérables de l'état en raison de
l'importance de cette province, pleine d'nne population bel-
liqaense et ënei^qoe. Mes mettaient cetu qui les exerçaient,
poor pea qu'ils se fassent concilié les esprits, sar la même
ligine à pea près qœ le roi d'Oviédo, bien qu'ils en fussent
nominalement dépoadans. Un certain Fraela, qui en était
revêtu à la mort d'Ordogne, de famille royale, c'esl-à-dire
d'une des principales familles de l'état, d'une de celles chez
lesquelles se choisissaient les rois, crut sons doute avoir plus
de droits à la royaute que le jeune et imberbe fils du roi
mort. Il fit valoir ses dnBts, soutenu des magnats de Galice
eu opposition avec ceux des Astnries; il marcha à la tète
d'une armée sur Oviédo, où les magnats astnriens n'osèrent
soutenir ouvertement le roi qu'ils avaient fait, s'empara de
la ville et du palais, et s'y installa, pédant que son jeune
compétiteur cberdiait son salut dans un des nombreux châ-
teaux que son père avait fait bâtir à l'est et an sud des mon-
tagnes de Pelage. On ignore ce qni se passa à Oviédo pen-
dant la royauté de Fmela ; on sait seulement qu'elle fat fort
courte. Les électears palatins d'Alfonse, qni n'avaient aban-
donné qu'en apparence leor élu, se conjurèrent bientôt et ne
laissèrent point régner son rival; ils le tuèrent un jour dans
le palais ; on ne nous dit pas antre chose de oe meurtre. Al-
fonse, rappelé, revint prendre possession de la royaote avant
d'avoir atteint sa dix-nenvième année '.
Ce ne fat pas la seule épreuve réservée au commencement
du règne d'Alfonse. Quelques historiens placent vers S67
une insnrrection basque bientôt suivie d'une seconde : d'a-
près le récit de ces historiens, dans la première Alfonse rem-
porta on fiùble avantage et fit prisonnier le cbef des Tascons
* El Miii pul RDlto temporc, [p«e Froilue tiruno cl InliailD xegt i Qde-
Ubu BMliH priaeipii OtbU inierfcçto, Idem gloTluo* pqii n CaiUlU teT«n!-
lor..... (Cbr. AllMld.]>
i.vGoogIc
25
on Biskaïeiu, qn'il fit enfeFiner dans an cachot à Oviêàa'.
Privés delenr chef, les Vasques cessèrent d'alwrd tonte résis-
tance, et le roi d'Oviédo cmt avoir soamis la Vasconie. Mais
h peioe avait-il qnitté le territoire des trois républiques (c'est
ainsi qae les Basques désignent les Yascongades confédérées*)
que les Biskaïens élurent on nooreau jaon, celui qoe les
montagnards désignent encore sons le nom de Jaon-Zouri^,
le Seigaeur-Blanc, sans qo'on sache pourquoi il avait reça
ce snmom, et prodamèrent de nooveau leur indépeadance
ions le chéue de Gnemika. Alfonse irrité envoya de oonveaa
une armée ponr fttire la conquête de la BiAaie. Cette armée
mardiait sons les ordres d'Odoaire ; elle rencontra les Tas-
GonB,ajontc la tradition, dans un lien qui alors s'appelait Fa-
dura, à peu de distance de Bïlhao. La bataille qui s'y donna
fut terrible : les Yascons remportèrent une victoire complète,
avec l'aide de leur àlUé, ganctius Estiguiz Ortuoins, seigneur
de Saran^, qui trouva la mort dans la bataille. Odoaire,
ajonte-t-on, resta enveloppé dans le massacre de ses troupes^
et les misérables débris de l'armée royale se virent poursni*
vis jusqu'aux portes d'Oviédo. C'est de cette bataille, dtmt
ne parlent point encore sans enthousiasme les Biskaïens, que
reçnt son nom d'Arrigorriaga la plaine aride et rocailleuse
où elle eut Iieo,àcause du sang asturien dont elle fotroagie.
Arrigornaga signifie en lai^e basque le diamp des pierres
rouges. Les petits eofans de la montagne chanteat encore
après neuf siècles, dit-on, l'hérolde qu'inspira cette victoire
au bardes euskariens. Le Jaos-Zoorï ne fit rien depuis sans
consulter l'assemblée de la nati<«i, et ■ c'est de cet infant
■ BjlonMa TwA, qui concf lUorum TtdatwUir, («no liBcian Mcam OvMo
\ >\tn.tll(f^t. Simpirl, p. 338 J.
, > A1aT«, Galpuiuia, Biikaic. — Tooi ceci tU écrit DniqnrineDl d'ipHi IM
I tudiUsoi buquM, DODi dsToiu CD iTcrlir, b( non nr Ici dsonùci cl Ibi doci)-
aco* de CUttoIre poilliTc, «utqaali wnli noa* *|«iil«u fol poar noire pirl.
> Lm bpiKDol» rtppallaai Caria.
>;,l,ZDdbyG00gle
26 taSTOIBB D'BSPAfiKB.
don Caria, mgaear de Yiscaye (c'est ainsi qae Garibay ap-
peQe le Jaon-Zouri des montagnards), qne l'on tient conimn-
nànent pour premier seigneur de Biscaye, ne faisant ancun
compte de ses prédécessenr», gn'on dit qne sont degcendos
les grands et illustras cheràliers de l'éclatant lignage de Haro
qui) pendant tant d'années et aveo tant d'autorité et de re-
nommée, f osent «àgneur» de Biscaye". » Depuis ce moment
les Vasccms, à ce. qu'ils disent eux-mêmes, jouirent de leurs
Foeros et forent gouvernés par jies seigneurs particuliers,
jusqu'à ce qne, > régnant en CastiUe et Léon, pour parler
CBCore comme Garibay, don Enriqne, deuxième de ce nom,
le Seflorio de Biscaye ait été donné à son fils Jean, lequel
geâorio est tonjoun demeuré incorporé depuis à la couronne
deCastille». .
Venons-eamaintenant à l'histoire positive, à celle qui s'ap-
puie sur les textes, sur les monumens , et non snr la tradi-
tion toujours suspecte. Alfonse III, à ne consulter que ce
genre de preuves, eut deux fois à combattre les Voscons sou-
levés contre lui après qu'il eut repris la royauté à Oviédo.
Il fit contre eux sans doute ses premières armes avec des suc -
oës variés. Il les oontraiguit et les humilia, dit la chronique
contemporaine j elle eût été plus explicite si le roi asturien
les eût sérteusemeut subjugués. L'histoire positive n'infirme
donc pas de tout point ce que rapporte la tradition sur la
bataille .d'Anigorriaga, et notis ne la qualifions pas de fa-
buleuse ; seulement on manque de preuves hi&toriqnes pour
l'affîrmer ; nous n'avons pas mm plus la date précise de oes
deux révoltes des Vascons , bien que tout porte & croire
qu'elles eurent lieu dans les deux premières années du rè-
gne d' Alfonse.
Ainri c8 roi, qui devait se sigualer sortont par ses campa-
:,.;,l,ZDdbyC00gIe
CHAPITHB TREIZIÈHE. 37
gnes contre les Arabes, ût l'apprentissage de la gaerre et &
MB âépeitl peut-être contre les chrétiens. Ce ne fat que dans
la troisième année de son règne qa'il eot occasion de se me-
Borer pour la première fois avec les Uiuolmang. On était &l
868. hiibreê de toute gaerre civile depuis 866 , la plnpart
d'entre ceux-ci conùdéraJent ce repos comme coapable. La
gaerre, par où il devait périr, était la loi, I9 nriceasité de
ce peuple. Mohammed, qni avait quelque goût, à ce qu'il
semble, ponr les arts de la paix et ponr les plaisiFSf tont zélé
Mnuilman qn'il était, eût préféré le séjonr, de Cordone à la
guerre sainte, n'eùt-ce été que ponr s'y mienx préparer. Mus
l'esprit guerrier dn prophète semblait avoir soufflé sur la na^
lùm. On prodamait les maximes dn Koran sur la guerre dans
toutes les chaires des mosquées. On sait qn'eUes respirent
VenâiouMaame le pins exalté: « Grands et petits, marchez à
la goetre stùnte, dii le prophète, et consacrez vos jours et
vos richesses i la défense de la foi. Il n'est point pour vous
de sort plus glorieux '. ■ — > Celai dont les pieds se cou-
vrent de poussière ponr la cause de Dieu, dit-il antre port,
Dieu le préservera du feu de l'enfer. > — La mort ret^e en
combattant les infidèles était pour eux l'écheUe dn paradis^
On lit dans le saint livre : — ■ I4e dis pas qne qeox qui ont été
tués pour la cause de Dieu sont morts j ils sont vivans et re-
çoivent leur Bourriture des mains du Toat-Poissant'. x Et
ailleurs encore : — ■ Inhumez les martyrs comme ils sont
morts, avec leur habit, leurs bleesures et leur suig. No Ks
lavez pas ; cor leurs blessures, an jour du jugement, aoront
l'odeur dn musc \ - Mohammed , cmtre son gré peut-être,
céda à œt eatridoement. Il ordonna une expédition contre
la Galice. Jusqu'ici nous n'avons vu la marine musolmane
aux prises qu'avec les lies OB ^ pajs rivecoin» de la Hédi-
>;,l,ZDdbyG00gle
38 HOTtHBX D'ESPAGin.
temnée. Mohammed soogea le premier à l'employer contre
les chrétieus da nord de la presqu'île. Il fit rassembler nue
flotte, et l'enToya vers lea côtes de la Galice. La flotte partit
avec un bon vent et arriva en pen de temps à sa destinatiDn;
mais, sur le point d'aborder vers l'embonchare dn UMo,
rite essaya one tempête qui dispersa ses vaisseanx : qoel-
quefr4in8 allèient se perdre dans la haute mer, la plupart
forent jetés à la cUe et s'y brisèrent. À peine no petit nom-
bre de ceux <pii les montaient parvint & se sauver, et de ce
■ombre, fat l'amiral Abd el Hamid ben Ganim , qui s'en re-
tonnta par terre à Cordone, non sans péril de tomber entre
les maias des chrétiens..
Informé de cette entrepriBe, le roi d'Oviédo prit h son tour
l'offensive. Il passa le Duero et occupa Salamanqae, par-
courut la terre de Lnsîtanie, qu'il ravagea, et asrîégea même
la ville de Coria , djDut son père s'était déjà une fois emparé,
i quelques fieues à peine des bords du Tage '. Le désastre
de la flotte et ces succès des chrétiens furent regardés à Cor-
doue, par les plus vertoeoi et les plus rigides, coouae des chfl-
timens dn «tel pour le manque de zèle et de fervear dans les
pratiques religienses , et pour la condoite des Musulmans qoi
s'occnpaient de frivolités et de plaisirs plutôt que de la pro-
pagation de l'islamiane. D'antres disaient que, dans le service
deDieUjOnnedevaîtpoint chercher les voies les plnsconr^
tes afin d'évitor les fatigues, et qoe c'ét^t pour cela qae
Dieu n'avait point voulu rendre hearense cette eipédition
Alfonse cependant ne put ni oonserver Salamanqne ni
prendre Coria. Sur le bmit de ses attaques , les vrali» de la
frontière réunirent leurs hommes de guerre et dâivrèrenl
d'abord ces deux villes, pois cherch^«nt à prendre leur
:,.;,l,ZDdbyG00gle
cHAivrbË TREtm&itË. 29
revanche sur Iw terres du roi; mais il semble qo'ils «'7 laiA-
sèreot entraîner trop a'vant. — Ils y firent beaaconp de in-
tin et de captifs , dit ta chroniqae arabe ; mais , en se reti-
raot avec ces captifs et ce batin, ctonposé en grande partie
de tr»Dpeaia qn'ils faisaient paître avec beaaconp de séca-
nte et de négligence, ils tarent attaqaés à l'imtNTOviste dans
d'étroits défilés où la cavalerie ne pouvait manœuvrer , et
entièiement cnlbnt^ et battus'. Ces nouvelles trooblèreat
la joie des Mosnlmans d'Andaloosie et consterbèrent les dé-
fenseurs des frontières, la chronique arabe en fait l'aven.
Ainsi Alfonse se retira dans sa capitale avec tous In hon-
neurs de la goerre , probablanent avec on riche butin et
certainement avec bon nombre de prisonniers. Ce dernier
genre de richesses n'était pas alors h dédaigner, et, outre
qae c'était marchandise qui pouvait se vendre sur les diver»
marchés de l'Europe , on matière k rançon , le roi en pon-
▼ait doter les églises et les couvens qui s'élevaient de tontes
parts en même temps que les forteresses ; on employait
aussi utilement les captifs à la culture et an défrichement
des terres. Les compagnons du roi en avaient chacun leor
part, qu'ils «mployaient aux mêmes travaux, ou vendaient
à leor profit. C'était la loi da temps; et pendant phuieurs
siècles encore Hosulmans et chrétiens useront ainsi de leurs
prisonniers '.
Dans le même temps (S68) les Musnlamns faisaient one
Tiùne tentative contro la Navarre et Pampelane, la princi-
pale ville de la contrée. Les uralis de cette frontière, que
les Arabes qualifient toujoors de frontière des Pranks, à.
I Coade, ubi iDpri.
I KDcore 1 la fln du treUJémt liècleian évfqae deCoimbrein Putng»!,
ATlBcri d'Ebrird, né da ce edlè-cl dn Tjriaiu, foodant » Qngrcy, m Hao Mt
EtpanliBC eu Sipanfaitc, an mODUlfra de fille*, le dou pour cent relfeleaiei, et
InirdDBiu,poDTlnTilllerleiir9 umm etponrleieMitedeleiir mtiwB, mbcm-
Uln nombre de Krfi HrrMlni [ «ctti Hrracenl ). L'itle de fvndaUM «il d*
l'an isns.
>;,l,ZDdbyG00gIC
30 ttlSTOIBE D ESPAGKE.
came de son TOirinage et de ses rapports avec la Gaule
fraDke,Ishak ben Ibrahim el Okaïli et Zéi'd ben Roustam,
eatreprirent sans froit le siège de Pampelune. Ils s'étaient
empara de qaelqaes tonrs des jharailles et serraient la ville
de fort près, nous dit-on, quand l'amTée de beaucoup de
troupes d'EIfrank forçji ces généraux à lever le camp et à
le retirer vers l'Ébre'. Garsea,fils du geodre de Moosa,
commandait probablefoent la place , et les prompts secours
qu'il reçut du versant septentrional des Pyrénées prouvent
à quel point s'étaient déjà confédérées et unies les popula-
tions de ces montagnes qui devaient bientôt former un
royaume moitié gaulois et moitié ibérien, également indépen-
dant de ses voisins de la Gaule et de ses voisins de l'Ibérie.
Cette eipédition avait fort probablement pour objet de
punir Garsea et ses NavarrEùs des secours qu'ils avaient pré-
tés et prêtaient encore aux chefs musulmans de l'Espagne
orientale, qni méconnaissaient l'autorité de Cordoue, et que
l'on s'apprêtait à faire rentrer sous cette autorite. Wons
voyons en effet qu'au commencement de l'^née suivante
(869), M«>hammed fit rassembler les troupes d'Andalousie
et de Mérida et envoya son fils El Mondhir contre Saragosse,
que maintenait séparée de Cordoue le wali qui la comman-
dait*. Ce vali est nommé Monsa par les chroniques mu-
sulmanes, et â ce n'était le vieil antagoniste de Slohammed
lui-môme , c'était assurément un de ses fils. On a donc tout
lieu de croire que, malgré la prise de Tolède en 859, Sara-
gosse était toujours demeurée aux Housa. Kl Mondhir arriva
devant Saragosse dont le wali fit fermer les portes : il s'ar-
rCta vingt- cinq jours devant la place, et, pour ne point
perdre de temps, passa à la frontière d'Elfirank, c'est-à-dire
m Navarre, coorat et ravagea la terre d' Alava, prit des troa-
>;,l,ZDdbyG00gle
cbapithb THHzriant. à[
peaux, puis revint ao siège de Saragoase ■. HaUi ses luccès
en Navarre et dans l'AIa^a, qui relerait de la coaronne des
Astaiùs, ne dnrent pas être fort grands, puisqu'on n'en
fait pas pins de brnit que cela dans les cfaronîqnes mneiil-
nunes. EL Hondhir demeura dans l'Espagne orientale jus-
qu'en l'année de l'hégire 257 (870) : il redoubla de vigueur
BQ aiége de Saragosse ; mais , pendant le siège , mourut le
naU Housa, non sans qu'on soupçonnât qu'il avait été âran-
glé dans son lit; la ville se rendit bientât après (870).
Malgré la mort tragique de Housa et la réduction de Sa-
ragosse, la population de Tolède se souleva en cette même
année pour la trentième fois peut-être depuis l'avènement
des Ommyades en Espagne, et choisit pour wali le fila de
ce Lopia ben Honsa qui avait été éloigné de ce gouvernement
lors de la prise de Tolède en 859. Abdallah Mohammed ben
Lopia était nu général courageux et expérimenté dans les
affaires de la guerre , de l'aveu même de ses ennemis. IL
avait longtemps séjourné dans les Asturies avec son père,
et les chrétiens favorisaient aes desseins et aa râiellion''.
Averti du monvemeut et de l'émeute des Tolédans, Moham-
med fit rassembler les troupes d'Andalousie, et il se mit en
marche Ini-méme avec la cavalerie de sa garde pour le pi^s
de Tolède : les habitans étaient disposés h résister et à se dé-
fendre opiniâtrement; mais leur chef prudent ne voulut pas
aventurer sa sûreté en restant dans les murs. Sachant quelle
nombreuse armée accompagnait l'émir, il prit le prétexte de
faire une reconnaissance de ses forces pour sort'r de la cité,
et il envoya pea après quelques cavaliers pour conseiller anx
principaox habiteus de faire leur sonmiseion à l'émir, ce que
eeux-ci ne firent pas sans beaucoup de répugnance. On rap-
porte qae le mena peuple — ■ la populace et les gens gros-
>;,l,ZDdbyG00gle
ii mSTOIRS d'espaghi.
àa» ■ — voDlamtt mettre en pièces les eavoyés d'Abdallah
Sbfaaimned ben Lopia, pour le eomeil qu'ils lear donnaient
de se roidre, tant ils avaient de haine et devaient avoir de
grieb lé^times contre le gouvernement de Cordone; car
les peuples ne se soalèTent pas sans canse avec cette per-
nstance et cette énergie. On parlementa et l'on convint de
la reddition de la ville, mais l'on n'7 reçut l'émir qu'à la
condition qu'il s'interdirait tonte recherche dn passé (871) '.
— On trouve un passeqge étrange dans la chronique musol-
mane dont noos avons tiré ce rédt, et qui est en même temps
tme sorte d' esquisse des assemblées miUtaires des Hnsnl-
nuns : — • Parmi les généraux dn si^, dit cette chrom-
ée, plnsiears conseillaient à l'émir de faire détruire les
murailles et tes tours de la cité pour ôter désormais aux ha-
bitans l'occasion et les moyens de révolte que ces fortifica-
^ons leur offraient; mais Dieo ne voolnt pas qu'nn â sage
«onseil fût écouté. (Le chroniqueur écrivait sans doute ces
lignes, empreintes d'un si amer regret, dans le douzième
siède, lorsque Tolède était devenu un boulevard contre la
puissance de l'islam.) Khasem Abou Zéïd, fils de l'émir et
-wali de Sidonia, fnt celoi qui insista le plus sur cet avis.
Hais Hescham Ahou'l Walid, £1 Asbadji, Abou't Khasem et
Ahd el Bahman Abou'I Motaref , fils anssi de l'émir Moham-
med, soutinrent l'opinion contraire, qui prévalut'." — L'é-
mir s'arrêta quelqaes Jours à Tolède, et, après avoir réglé ce
qui convenait à la tranquillité de la dté, il retooraa à Cor-
•done, où il fut reçu avec de grandes démonstrations d'allé-
gresse.
Il faat placer vers ce temps les rapports nouveaux qu'Al-
lonse établit entre les Navarrais et tes Astariens. Tout ce
qu'on en dit est extrêmement probable. Uais rappelons d'a-
t CoBdf , e, U1,
1 IbM., l. c
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPITSE TBXIZIXIIE. 33
bord ici qoelqaes faite qae l'impocsiitilité de tout rapports
i la fois, d'une histoire aossi complexe que celle qae bous
écriTODS, noua a forcé de laisser en arrière.
Ifons avons vn qae les I^avarrais do -versant occidental des
Pyrénées s'étaient affranchie, dans la vingt-quatrième année
de ce fiècle, de la domination, on, si l'on veut, du protecto-
rat des rois franks. Après avoir battu les troupes de Lonîs-
le-Débonoaire en 824 , et avoir fait prisonniers les deux com-
tes envoyés contre eox, desquels ils retinrent parmi eux ,
connue on s'en souvient, et trùtèrent avec conûdération et
amitié celai qai était de leur sang, selon l'eipreBsion de
l'anonyme astronome (cauid affinitate sanguinis), ils n'avaient
plos eu affaire en aucone façon aox rois de la race de Charle-*
magne,etUsétaientdemearésdan8 une situation mixte, rat-
tachés, à ce qu'il semble, en partie, par la nécessité d'une
alliance inlérieure, à la monarchie des Astories. Cependant,
bientôt après , la Vasconie gauloise s'était détachée elle-
même de l'empire fraok ■; et, vers 836, les deux Tasconies,
en d'autres termes les deux Kavarres, avaient formé une
confédération contre Pépin, roi d'Aquitaine , qui menaçùt
directement celle des deux qui jusque là avait fait partie de
son royaume.L'àme de cette confédérationfut, nous dit-on,un
nommé Aznar, probablement le même qui avait été fait pri-
sonnier donze ans auparavant, et que te biographe anonyme
de Loois-le-Débonnaire appelle Asinarios. Cet Aznar,aa dire
d'une chronique franke, moumt en cette année 836 d'une
mort horrible, qu'elle ne spédfie pas autrement; mais son
frère Sancios Sancii poursuivit l'œuvre commencée, et soutint
après lui l'ind^ndance de la Navarre contre Pépin, non, à ce
qu'il semble, sans beaucoup d'énergie^. On ne saurait dire si
■ Omnii doKlTeTitiaobll ViKonla.
I Aicutlf, dUrtorl* Tticoiil» comH, qiduU illquol uuoi ■ PippiBO
dMchcnl, borribiU noria IdIctIII; rrnarque llHos Sanclo Sindl Buidcn i^
flgncm B«tnilB P^M ocnip«Til (AdoiL 9«nlii., «d ■■»- SSS).
IV. 3
>;,l,ZDdbyG00gle
34 msTOULE d'bspagite.
le geadre da masalinaD HoQsa,GarseanQB Eoecho Arista, que
nous avtMii tu périr en combattant contre le roi Ordooius
d'Ori^o, était de cette famille. Qooi qa'il ra sût, c'était
maintenant le fila de cet Arista, Garsea Ganeanos, qni goa-
Temsât la Navarre. Il était comte, exerçant l'autorité d'an
roi à Fampelune. Et c'est dans ces circonstaaceB qne, dftes-
pérant de ponvoir sonmettre Garsea, Alfonse forma avec lui
en 870 nne alliance politigne, et qne, pour la mieux dmeo •
ter, il épousa Sninena, fille du comte gaUo-navarrais '.
Les dissensions intérieures qni survinrent peu après dans
les Astnries favorisèrent , à ce cp'il parait , les entreprises
detf ArabeSj's'il est vrai, comme nous le croyons, qu'il inille
placer vers ce temps la rébellion des frères ou des parens
d' Alfonse , dont parle la chronique de Sampiro : • — * le
frère du roi, nommé Froûan, à ce qu'on rapporte, dit-elle,
convaincu d'avoir médité la mort da roi, se réfugia en Cas-
tille. Hais le seigneur roi Alfonse, avec l'aide de Dieu, le
prit et Ini fit crever les yeux, ainsi qu'à ses frères Nnnnus,
Veremnndns et Odoarius*.» Veremnndns, cependant, quoi-
que aveugle, parvintàs'échapperd'Oviédo, et àse faire nne
souveraineté indépendante à Astorga, où il se maintint, dit-
1 C'eitdnmalDSctquBnaaipioBTB «saciblenRiaco, E*pafitSa|rtdi,t. ilin,
c. 19. — Voidnottalorilés: — Ron miltopoil, dit Sampiro (Cbr., c. I}, uot-
v«nuil SiUUb ( t'ut-i-dira U KaTarre Gioloiis (odI enllén ; 1> ««na e«t kl
bien déleinJoË pir ce qnl inil ) simul corn Punpilonl cauil cognalioiiit fecom
■Hoclat DXOiïin ai lllorom prOMpïù gCDeris accIpisDB DDiiiIne Xeraeni. — On
n« aannlt d'alIkeiiTi admettie, pu ploa inr la fol da Sampiro qua ibt lelle de
Hiilua al do Haadao, que Snmena, lemmo d'AlfoiwIU, (ni, coauDa la diaest
cet denileri , u une priocBMe tianfilBe ■ Alla oa kept ds Clurlea-le-CliaDTe
•ae* dante, on lonl *o moin* da la familla de cal empemir. n aérait, l'il iuii
nfcaaaalre, facile de proarer qaa cette aiacTtion contraria loDtet lea donoées
poiitiTca da l'hlatolre.
2 In b!i dlebui Ccaïai recii namlae Fro'ilaaiu (ul facnnl) necem ragig dalrac-
UDtfaafDgilad CaiLellaoï. Bax ijnideni Domiaus AdereiuDa, adjulos a Domino,
cepileum, al pro (ail eauaà arbarU ocuUti aoos tratrei ilmul, Froilanitm, Hitg-
nuB «Uav, et VerHoandiini «t OdMrInn [Saoïp. Cbr., n. S ),
>;,l,ZDdbyG00gIe
CttAJi^nB TBKlZIBint. 35
on, penâmt wpt au, aaos doute avec 1« «eooon et» Arabes,
et faisant cange commune avec eax contre Alfoue <.
Dsof cet dreoDStoDces, la goem eatre 1m Arabes et les
Atbirieiu reprit use aooTeUe iateneit^. fki l'année 259 {te
norembre 872 à octobre 873), El Mwdhir fit une enU4e sor
les terres de Galioe, et combattit contre les chrétieiiB avec
une fortane Tariable ; an passage de la mière Sahagtm,
qoise Fend dans le I>iiav,il leur livra une sanglante bataille
danslaqiidle périrent beaoeoap de braves de Gordone et de
SéviUe,et beaoeoap de ceux de Tolède et de Hérida>.El
HoD^iir se tint presque tonte l'année sur cette frontière et
y fit de merveilleux faits d'armes. Le peu^^ de Galice est le
plus sauvage et le plus aguerri des peuples chrétiens, nous
dit VhUtorien d'El Hondhir, et il ne se passait guère de jour,
à ce qa'ilnoosKpprend,qa'iln'yeâtde très vives eecannou-
ches entre les deux partis.
I^es choses demeurèrent dans le mèpie état jusqu'en 874;
mais, en cette année, l'Esp^ne souffrit une horrible sèche-
reSK-, et non-seulement l'Espagne, mais encore l'Afrique,
l'Egypte, la Syrie, et l'Arabie elle-même, forent frappées de
cefléan.LaHeUte, la mère des cités, poor parler comme l'é-
crivain arabe, fut abandonnée de ses batntaiB, et il n'y resta
personne poor le service de la ^labah qni demeura fermée.
Do ce cAté-d du détroit les sources et les ruisseaux tarirent :
la terre ne porta ni f mits ni moissons ; la disette et la femine
furent plus grandes encore que dam la sécheresse de 844 ;
et il en résoUa une maladie géniale, offrant tons les carac-
tères de la peste , qui centupla en peu de mois le chiffre ordi-
■ AsMtfciB **nl> *t p« miMB (BMf tTrautidan RMiit, Anlm iMan fai-
b«w(BMnplT. Cbr.,1. c).
1 Coude, c SB. — Aprèi cBl iTBu, DOBs ne IrnoH uni umpls da ra qu'oral*
le cbranlqDBur : — Lcl cbréllïiu ^TODTJreot un II ■ffrSM ttrnitt, dil-il, qu'il
har fallni plu de oue Joan ponr «niemr Itnri moru { Ibid., L c).
>;,l,ZDdbyC00gle
36 H0TOIBE DESPAGm.
naire des mort», rartoat dam les proTîncei méiidionalefl de
la pnwqa'tle.
Ces calamités emptehèrent de meltre des années sor pied,
et l'on ne revint pas de tàUA de cette affreuse crise. Fendant
Imgtanps il ne se fit pas d'antre guerre que celle qu'exigeait
te maintien des frontières. En l'année 263 (876 — S77) cepen-
dant, El Mondhir entra de nooTeau en Galice, mais il en fat
reponssé : Alfonse le ponrsoiTit et pénétra à son toor sur les
terres de l'ennemi. Il prit d'abord le chAtean de Deza (Lanza,
à ce qu'on croit), puis la ville d'Atienza. Il chassa ks Hu-
snlmans de Cmmbre et la penpla de Galiciens. Dans la même
campagne et avec le même bonheur, il s'empara de Braga,
de Porto, d'Anca, d'Emini, de Visen, de Lamego et de quel-
ques antres places de la frontière musulmane ^ : il poussa
même plus loin, jusqu'aux dernières limites méridionales de
la Lusitanien. Dans l'une de ces expéditions, il fit prisonnier
Abou'l Walid, alors hadjeb de Mohammed (cotu«I« Spania et
Mohatnat régis ayruiliariut Abuhalit) qui se racheta des mains
du roi au prix de mille sous d'or {mUUa auri solidoi) ^. £1
Hondhir, à ce qu'il parait, quoique repoussé, avait rapporté
de sa première expédition beancoup de dépouilles, de cs^ûà
et de troupeaux-, mais ces avantages des Musulmans ne s'ac-
quéraient pas sans de grandes pertes et beaucoup de fatigues,
de l'aven même de leurs historiens 4; et ils étaient d'ailleurs
peu de chose comparés à ceux dn roi dirétien à qni restaient
* Canlbriim , ib Inlmldi pniirimr , ««nuTlt, at GiUadt po«l« popoUTil
(Ghr. Albeld., n. 61} UrbM qnoqna Sradurenili , PotlacàitmiM, Aaccn-
àla , Eminsnati, Veicnal* , tlqDe Lamccciuli à chriiUtoii popoiiotar (Ibid.,
n. flS). — Noua retroDTeniiii ccpcndiol qnalqaMuiDieiptuMnl (Terei Gond*,
c. fli el 61) Lamagv •! VlMa *a pontoir dti Arib«t, tptf, pu conttqDBnt,
■TilaDt dft lu reprendra dau rinteriille.
1 laUiH Ticterla Canrimll, BcItaiilantU et cmtan LaiiMnlB limitM , gU-
dio et fana eounmpi*, naqae Enuritam aique frata intrli areniaTlt et du-
lmlt[Cbr.AlbaUl.,B.6SJ.
> Ibid., l c.
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPITBE TEEIZIÈIIB. 37
des TÎUefl et des contrées entières, qn'il peuplait de chrétienB,
et qoi, pour redevenir musolmaues, deTsient être recoit-
qnises i la pointa de l'épée.
Ce Alt anssi dans le même temi» qne le rebelle Omar ben
Hatonn choisit le moment de se remontrer. — Le perfide
Omar ben Ha&onn qni s'était réfugié sons la protection des
chrétiens d'£lfeink,dit la chronique mnsolmane, c'est-à-dire
en Navarre, leur avait offert son vasselage et des tribnts,
comme aussi de mettre en leur puissance les cbàteanx de la
frontière. Avec leur secours il venait de s'emparer de nonvean
des nombreuses forteresses situées sur les bords de la Sègre.
Il retierait d'eux le titre de roi, il leur payait tribut, et ven-
dait les dtés ani ennemis de l'islam' . On ne prit point d'abord,
à oe qu'il semlde, des mesures contre lui (876 — 877). H Hon-
dhir était occupé à la frontière de Galice, c'est-à-dire entre
le Doero et les montagnes, avec les troupes de Hérida et de
Tolède. Il j passa l'année 265 (de septembre 878 à août 879)
tODt entière. Dans une de leurs précédentes expéditions, les
chrétiens, sons la conduite d'AIfoose, s'étaient emparés d'une
petite dté nommée Zamora sur le Duero; ils l'avaient agrandie
et fortifiée. £1 Mondhir y mit te siège en cette année, et il
l'avait déjà réduite à l'extrémité, nous dit-on, quand il eut
avis de l'arrivée du roi de Galice (c'est ainsi ^le les Arabes
désignent toujours les rois des Astories) qui venmt avec one
iHHnbrense armée an secours de la place. Les Arabes font
dans leurs chroniques un aveu hnnuliant à l'oceanion de ce
si^; il faut les laisser parler eux-mêmes. On rapporte qu'il
y eut à ce ùége, disent-ils, une éclipse totale de loue. Lorsque
El Moodhir rangea ses Husolmans en bataille pour marcher à
la rencontre du roi de Gahce, beancoap de soldats, timides et
raperstitieux, refusèrent de combattre, et,malgré la valeur et
l'exemple de leur jeune émir et des généraux ses oonipagnons,
>;,l,ZDdbyG00gle
38 HBTCHIB DESPAOHI.
il se fat ^ potable de les déterminer à fure leur deToir et i
CMdnttre en bniTei; ce ne fnt pu Bans beaaconp de peine qae
les caïds de l'armée parvinrent à les ramener sans désordre
de devuA les ennemis , et an gnoA nombre de notables cava-
Imk périrent à cAté d'El Hondhir en s' efforçant d'arrêter l'im-
pAoonté des.cèrétiens*. De pareib traits sont rares dans rhift-
tmre des Arabes andalonsiens, et il devait y avrar à cette lâcheté
apparente on excessive des caoses qa'on ne s'explique pas.
Les c^ironiqaes chrétiennes fixent le lien de la bataille à
Polvorana, sur le flenve Urbicns (Orttiego), l'an des afflneng
de l'Eda qoi se jette dans le Daero à quelques lienes aa-des-
soBsde Zamora. — * Gomme El Mondhir, disent-elles, ooorait
avee Ebn Ganim à la tête de deux nombrenses années de Sar-
raaiiis les campagnes d'Astnrica et de Legto, ce dernier ca-
pitaine rencontra le sdgnenr roi Alfonse dans nn lien nommé
Potroraria, sur le flenve Urbicns; on en vint aux maiiui, et
Alfoiue tna près de quinze mille hommes à l'ennemi.» — £1
Hondhir, qoi marchait contre le chàtean de Snblanda nou-
vellement restauré et fortifié par Àtf<Hwe,apprit, le jour même
qu'elle eut lien, la déroute d'Ebo Ganim, et qu' Alfonse mar-
chait contre loi. Il ne l'attendit point, et, avant l'anbe du
jonr suivant, il leva le pied avee son année, évitant ainsi la
reneoQtred' Alfonse*. Peut-être fot-il déterminé à cette faite
par l'hésitation et le pen de valeur de ses tronpes. Quoi qu'il
en soit, ce récit des chrétiens pourrait bien être le plos vrai.
Ce fat en cette année, selon Sampirus, qn' Alfonse réduisit
Astorica, et ccmtraignlt l'aveo^e Veremundns à s'enfuir diez
ses alliés les Sarrasins'. Ce n'est donc pas sans raison que
nous avons placé vers la cinquième année du r^ne d'AIfbnse
la révolte de» frères on des paréna de oe roi : bîm que d'ail-
I CoDdg, C. Bd.
1 Cbr. Atbsld., notn. es.
* CtBcas Tari id SursceoM fngili tanc edamutl m Aitoricim ( Suaptrl
Cbr.>mBin.S}.
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAnrRE TBEIZIEICE. ^9
tears la chroniqae de Sampinu u'indigae pas même d'anc
manière apprûiimative la date de ces événemenB, la place
qa'ils oocapent dans son récit ne laisse là-dessus aucun doute.
A la suite aussi de cette affaire de PolToraria, fut conclue
entre les Arabes et les chrétiens, par les soins du général
Abou'l Walid, une trêve de trois ans '. Conde ne mentioime
pas cette première trêve de 878 ; il parle bien d'une trêve
entre les Arabes et les chrétiens, mais par la place qu'elle tient
daus BOQ récit, il semble la mettre à la Un de l'année 881 , ce
qoî est évidemment une erreur.
Vers l'expiration de cette trêve, le jeudi 22"' jour de la
lime de schavral 2Gà (25 mai 881) la terre trembla avec un
bruit épouvantable et des secousses violentée qui firent crouler
beaucoup de palais et d'édifices magnifiques. Le fait parut si
exti'aordiniùre et eut de tels effets que les historiens nous eu
ont conservé le lédt détaillé. Des montagnes s'affaissèrent,
disent-ils, des rochers se déchirèrent ; la terre s'ouvrit et en-
gloutit des villages et des coteaux ; la mer se retira et s'éloi-
gna des côtes : des lies et des écueils disparurent dans les
eaux. Les peuples abandonnaient les villes et fuyaient dans
les campagnes, les oiseaux sortaient de leurs nids, et les
bétes féroces épouvantées quittaient leurs. tannières et leurs
cavernes dans un trouble ineiprimable et couraient les cam-
pagnes en hurlant. Jamais les hommes n'avaient vu ni en-
tendu rieo de semblable. Quelques villes des càtes méridio-
nales et occidentales de l'Espagne furent presque renversées
tout entières. H parait que ces calamités frappèrent les esprits
d'un effroi superstitieux, et servirent de texte à quelques dis-
Goors d'opposition contre le gouvernement de l'émir et de
son fils, qui alors se mêlait autant des affaires civiles que de
la conduite des armées. Tontes ces choses, dit on écrivain
I Dtlnde, iiapertiiM Abuhilil, pro liibn* (ddIs p(i In uttiMqae ttga Tull
( Cbr. AUwId., Dum. S3 }.
>;,l,ZDdbyG00gle
40 msTOifiE d'xspaghe.
mnsnlnuua, infloèrent tellement bot l'esprit des hommes, et
snitout de l'ignorante moltitade, qa'El Hondhir ne put réns-
ar à leur persuader que c'étaient là des choflea naturelles,
quoique peu fréquentes. Il eut beau dire que la terre trem-
blait pour les Musulmans comme pour les cbréUens, pour
les bétes féroces comme pour les animaux paisibles, et que
tout cela n'avait aucune espèce de rapport avec les actLong
des hommes, le peuple s'obstina à j voir le doigt de Dieu '.
Ce fut tout juste au moment où ces désastres frappaient les
populations musulmanes de l'Andalousie qu'expirait la trère
de 878. De son côté, Omar ben Hafsoun avait reparu plus
puissant que jamais, et renouvelé ses alliances dans l'Espagne
orientale avec ceux d'Elfrank et des monts al-Bortat. Les en-
nemis d'Allah, dit encore la chroniqae musulmane, se réuni-
rent en foule innombrable, descendirent de lenrs montagnes
et coururent le pays jusqu'à l'Èbre : à Xudèle, les walis de
SaragoBse et d'Huesca, qui voulurent s'opposer à eux, furent
vaincus par cette multitude infinie'. Ils firent part de leur
défaite à l'émir, et l'appelèrent à leur secours. Mohammed,
excité par le péril de cette impétueuse irruption, se mit ans-
^tôt en marche avec toute sa cavalerie, et, ayant réuni ses
troupes à celles d'El Hondhir, marcha à la recherche des con-
fédérés. Les Ard>es racontent cette campagne avec quelque
complaisance. El Mondhir menait l' avant-garde, et Moham-
med le corps d'armée principal. L'aile droite était conduite
par £bn Abd el fiouf ; l'aile ganche par Ebn Koustam j l'ar-
rière-garde par le wali de Sidouia, Abou Zé'id, fils du souve-
rain; ce demierétait père de ce Zéid ben Khasem, qui avait péri
dans les champs d' Alcaniz. Les confédérés, instruits du nom-
bre et de la qualité des troupes de Cordone, craignirent d'en
venir à une bataille, et se retirèrent dans leurs montagnes à
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPrntI TBBIZIEIIB. 41
mwches forcées. Maii, en cette occasloD, dit fièrement l'ëcn-
vûa arabe, les montagnea firent ponr les Mnanlmani comme
des plaines : un matin, à l'heore de l'anbe, £1 Hondbir dé-
cotirrit le camp de ceïa d'Elfrank, et ils étaient n près qa'il
oe leur était pas possible de refuser la bataille. Le combat
s'ei^gea, le jour étant déjà leré, avec une impétaosité et une
valeur égales de part et d'antre; mais les HnsalmaBS ne tar-
dèrent pas à enfoncer et à colbater ceux d'El&ank ; le carnage
tut a£freox en cette jonmée,et les champs demeurèrent coo-
verts depadarres et arrosés desang.Ha&oui fat blessé mor-
tellement; le TOI des chrétiens (c'est-à-dire le dief de» Na-
varrais indépendans, qni ne prenait pas encore ce titre) et
ses principaux compagnons restèrent morts sur le champ de
bataille'. Il s'agit ici de Garsea Garseanns, fils de Ganea
Enecho et sans donte de la fille de Hoosa. C'est le fils de ce
Garsea, mort an combat d'Ajbar en 882', qae nons verrons
s'élever roi à Pampelnne en 905, et qui marque le Téritatde
commencement des rois navamàs'.
Ce fut là la célèbre bataille d'Ajbat on d'Ayvar, nommée
ainsi parce qa'elle fat livrée en nn lien appelé Lammbe, dans
le val d'ÀTvar, à quelques lieues de Pampelune. Mohammed
vainqueur retourna à Cordooe. El Mondhir demeura sur la
frontière jusqu'à l'hiver (fin de l'année 882); nons verrons
tout-à-l'henre ce qu'il y fit.
Pendant que ces guerres occupaient toutes les forces de
l'émirat, Alfonse ne restait pas inactif de son oAté : la trêve
étant expirée, il entra, en 88 1 , sur les terres des ennemis, prit
Nepza, passa le fleuve Anas à dix milles de Mérida, et s'avança,
sans rencontrer d'opposition, jusqu'au mont Oxifer, que l'on
croit être une branche de la Sierra- Horéna : là seulement il
rencontra l'ennemi, auquel il toa quinze mille hommes séloa
I Cmde, t. M.
3 yig*t d-d«TtBi p. 0.
>;,l,ZDdbyG00gle
42 nncai i>'BVAaBi.
lef niif , ànq nittfl leloa In aatrei; après qaoi il rentra vie-
torieoz dam sas montagnes. Âlfoiye avait pénétré pins loin
fttr les terres maanlmanes qa'aueon prinoe chrétien ne l'a-
TiitfiàtaraDtlni'.
Tont oepeodaot n'étùt pas terminé dans l'Espagne orien-
tde par la bataille d'Aybar.Hafsonn s'en était retiré, il est
vrai, oonTUt de blearares graves qni devaient amener sa mort
■loelqaes mois après, mais son parti était Tivace, comme noos
le verrons : c'éuàt aoe guerre de triboa à tribus, où des in-
térêts de famille n'étaient pas seulemHit en jeu ; c'était une
goerre de peuple à peuple, qu'envenimaient et éternisaient
des rivalités héréditaires de religion et de Inen-ëtre ; nne
guerre, par conséqoent, qui ne pouvait JGjoir que par l'ex-
tinction des causes qui la {HVdulsaieDt, par l'oppresaion ou
l'extermination de l'un des partis par l'autre, ou par la sé-
paraUon des Intérêts. Ces intérêts de peuples étaient person-
nifiés, en quelque sorte,âan8 ces grands noms de rebelles, les
Mousa, les Hafsoun; aussi, quand l'un manque, voyons-nous
reparaître l'autre; et, bien que chacun d'eux combatte au
fmd pour loi et les siens, ponr sa tribu, pour son entou-
ra, nons les retrouvons toujours unis contre l'ennemi com-
mun, contre le Byrien et l'Arabe oppresseur, qui, de Gor-
doue , s'efforce de dominer tontes les tribus , tontes les
<av7anGes,et les veut soumettre à un pouvoir unique et sou-
verain, à un seul roi comme k nn seul dieu.
Omar ben HafsouQ, sorti mourant du combat d'Àybar, où
avait succombé son ami le comte chrétien de Fampelune,
t Voici fn qqels termci U cbrODiqne llbeldaue rend compte ds caiM oipi-
dilion : — Poslea Rei Doit«t, Sirrieonli Inferau bellDm , cxerclivo mat It, el
Spaalm latrsTlt tab ut Dccccsti. Slcquo par pTOTlnciim luIMbIb, Cuira
do Ncpu piBdtDdo pargent, lam Tacam anmlna Inntiio ad Bmerita flaea «it
progrcMul : et decimo milllarlo id Kmeritam pcrceni, Aaun flaTlom traucon-
dll, »t «d Oïlferum moDlem pairanil : qnod nnllni (Uls cum prioMpi adiré
tanurll. Sad et boe qaidfm glorioso oi Inlmlcli trlomphiTlt ■tcdIh : nun In
eodem mania xt ciplta aapUna noicmitor eaie iDierTecit. Slcquo ladt princep*
loiWt com Ticioria icdam rOTerlIlur regiaiD (nom. M).
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAHTU TRElzmiE. 43
Gafua, fllf de Ganea Ënecho, s'était retiré parmi ses com-
pagnons des Pyrénées centrales, vers le picda midi,oiirMi
dît qu'il moamt peu après, en 883 ^ . Hais les M oosa oommaa-
daient tonjonrs sur l'Ébre : Ismaël ben Monsa tenait Sara-
geme, son frère Forton ben Btonsa Todèle; l'an et l'antre,
cfarétienB oa non, étaient grandement amis d'Alfonse, qoi, à
ce qu'il paraît, lenr arsit donné un de ses fils à élever : El
Bfondbir, qui, ainn qae nons l'aTons tu, était resté dans
l'Espagne orientale, ajvès la bataille d'Àybar, pour y ponr-
snivre et y anéantir les rebelles, assiégea Ismaël dans Sara-
goese, mais vainement ; il se porta quelques jours après sur
Tadèle, où était le frère d'Ismaël, Forton ben Housa, sans
plus de succès. Mais il ^tgna, à cette eipédition, un allié im-
portant et singulier, Abdallah Mohammed ben Lopia, petit-
fils de Monsa, et fils de ce Lopia bai Monsa, anoen gouver-
nenr de Tolède, qtd, à caose de ce fils, avait pris le surnom
d'Aboo Abdallah Mohammed^. Gomme son père Lopia
ben Monsa, Abdallah Mohammed ben Lopia avait été
jusqu'alors l'ami des chrétiens; mais, par jalousie de ce qoe
le roi des Asturies avait confié l'éducation de taa fils Or-
donins à ses oncles Ismael et Fortnn, il fît alors la paix avec
Cordoue, et lui prêta le secours des hommes d'armes qui
dépendaient de M, on ne sait à quel titre ^. Avec ces renforts
d'hommes et de chevaux, £1 Mondhir attaqua le roi des As-
turies sur les terres qu'il avait acquises au sud-est de ses
montagnes, et qui ont ont formé depuis la Vieille-Castille ;
il attaqua le ch&teau de Cellorieum (Celloricum Castrum),
mais il y perdit beaucoup de monde et ne pat l'emporter.
Vigila Semeniz était alors comte dans l'Alava : l'ennemi es-
I Cond«,E. u.
1 Ibld.J.C.
s Tone Ibibdclla ipa* qui KobuBat Ib«D Lopl, qnl lemper ootlrr fueril
imlm, «lest al piler cjoi, ob ioTldlin dg lol* llonibu, col Sei SUiud mum
Ordonlan td cmndam dcderil, coin Cordobculboi pieen IMlt, Ittrilunqie
nann IB btftem Mtma nlilt (Cbr. A1b«ld. , Bitm. BT }.
>;,l,ZDdbyG00gle
44 nffromx d'espaghi.
Baya d'«n|iorter, h l'extrânitë de la GasbUe ( Jn extretnii Ca$-
tetlœ) xm^ chàteao qu'on appelait Ponte-Gorbtun, il Ini livra
r&gsant pendant trois joaia j mai» là encore il perdit beanconp
de monde. Didacos, fils de Badeiick, était comte dn pays des
Gh&teaia {cornes m Castella), disent les latins, dans le payt
d'Aldw et àe$ Châteaux, disent les Arabes. Le senl diAtean de
Sigeric(C<M(rttm Sigerieî) que le gooTerneor avait abandonne,
n'étant point en état de s'y défendre, ne présenta ancnne ré-
sist«noe&ElVoDdbir(gutanoneratiidAue>trenuéinum(ui»)'.
Le roi des Agtories, cependant, attendait l'ennemi dans la
ville de Léon, que depuis qaelqae tern^ il avait tirée de ses
mines et solidement fortifiée. El Hondbir chargea le général
Abon'l "Walid de l'y surprendre ; mais qaand celni-d, niar-
chant sur Léon, apprit qn'Alfonse y avait réoni tue bonne
armée, et qa'à la distance de quinze milles il ent découvert
les premières gardes avancées des chrélieDB, il changea de
projet, passa l'Ëzla (Flumen Ettora), brlUa qoelqnes forte-
resses de la contrée, et finit par se mettre en observation
dans an champ appelé Alcopa, sur le fleuve UrMcns : de là,
il mvoya un message au roi pour lui redemander son fils
Abon'l Ehasem, alors prisonnier dans le camp des chrétiens.
Abon'l Walid envoya au roi, pour en obtenir ce qu'il dev-
rait, le fils d'ismaël ben Moosa et on antre membre de la
même femllle des Honsa, que la chronique nomme Fortum
Iben Alazela (sans doute Fortnn ben el Adhel), tons deux
otages dt» Arabes : il accompagna cet envoi de riches pré-
sens, et Alfonse, se laissant toucher, rendit Abon'l Khasem &
son père. Cela fait, l'armée mahométane reprit, an mois de
septembre, le chemin de Cordone , d'oii elle était partie au
mois de mars. Le roi chrétien rendit immédiatement à la li-
berté, sans rançon aucune, les deux Beni-Kazzi qu'il avait
Kfus d'Abou'l Walid en échange du fils de celui-ci >.
Ï--
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPITBE TREIZIËHB. 45
Réduit à ses senlea forces, Abdallah ben Lopia ne sospea-
dit point poor cela IcB hostilité contre ses pareng; loin de
là, et malgré l'hiver même, il marcha sur Saragoase dans
le desBon de l'enleTer à l'alné de ses on(jes, lamaêl bea
HoQsa, qui en avait ftùt son quartier-général. Averties de la
marche d'Abdallah , les tronpes de Sanigoue ae portèrent à
■a rencontre, bod> la conduite de leur gonvemeur, et l'on en
vint aux mains, d'après le seul aatenr qui ait.tena note de
ces faits, dans on Uen montoeox, h cinq milles de Saragosse.
Ben Lopia tomba avec les siens, dès qu'il les eot rencon-
trées, sur les compagnies de soq oncle, les chargea avec
violence, et parvint à les mettre en faite. Dans le désordre
qui suivit, on des cousins germains de ben Lopia, nommé
Ismaël ben Fortnn , tomba de cheval ; son oncle, dn même
nom, Ismaël ben Uoosa, s'arrêta pour le secourir, et tons
deux furent faits prisonniers : beaucoup d'autres membres
de leur famille restèrent aux mains du vainquenr. n les fît
chaîner de chaînes et conduire à Beccaria, château fort à lai
appartenant. Lni-mâme il se présenta devant SaragoBae, qu'il
larprit sans donte , et il y entra sans conp férir avec des
paroles de paix. De là, il envoya des ambassadeors à Cm-
done, comme s'il eût fait tout cela dans l'intérêt et pour le
service et la gloire de l'émir ; mais comme, dans sa réponse
celai-<i demanda la remise de la ville et des prisonniera
Abdallah, h qui cette façon de profiter de sa victoire déplut,
mit ses parens en liberté et fit de nouveau cause commune
avec eux. E reçut alors de l'un la forteresse de Valterra (Fa^
terrœ Castnan), sans doute Salvfûierra; de l'antre, Tudèle
et le fort de Saint-Estevan {Caitrwn Satwti Stephoni) : Sara-
gosse lui resta aussi à titre de conquête, et, à ce qu'il semble,
dn consentement de ses oncles et de ses connus ' .
uc«p«rBt,ialidentqD«iiiiiciiiiii«preUad«dll(Cbr^AIIiald.,iDD.TO).— Vdjm,
pom teniremambl* dn r£dt, Itniime chionlqnejoco cJUto.
1 rrHT^urntUqi Ipii (dl( )a cbroBlqne AlbcldtBiB, fai tcriTlil lar ht
>;,l,ZDdbyC00g[e
46 mSTCHKx d'ispagïïB.
AMallah ohtàtit par cet nrraDgement vue au» belle Ma-
Tenineté sur l'Èbre rapérienr, dont TiidÈle, après &ara-
gotse, était la place la ploi importante; maû il eat U affaiie
à deux ennenûB plu dangeretu que ne pouvaient l'être ws
oncles : à l'émir de Cordooe , anqœl il arait refnsë obéiB-
sanoe, et an roi des Astnrïes, dont il avait d'abord qailté le
service pour s'unir aux Musulmans. Les comtes cbrétiens
de la Bioja et de l'Alava, Didacua et Vigila, psi l'ordre
d'Alfonie, l'attaquèreat les premiers et le malmenèrent m-
dement, à ca qu'il paraît : ils l'inquiétèrent par des incur-
siMS et des combats continnds. Abdallah demanda la paix
avec de vives instances aa roi cbrétien qu'il avait trabi, sans
que jamais Alfonse la loi vonltLt accorder, ni l'admettre su
nombre de ses amis. H ne se déeonn^ea point, et il travail-
lait vainemoit à l'obtenir, lorsque, dans le printemps de
l'année 983, une nouvelle armée de Cordoue, comme pré-
cédemment c<Hnmandëe par El Hondhir et Abon'l Walîd ,
investit de nouvean Saragosse, boulevard des possessions
du chef révdté. £Ue ne s'arr^ que deux jours au siège
de la ville ; mais eUe en ruina le territoire , brûla et arradia
partout les maisons et les arbres , et non-seulement elle en
agit ainsi dans les campagnes de Saragosse, mais encore
^ns tontes les terres des Venikazi ( Beni-Kazà ) : c'est
ainsi que la cbroniopie chrétienne désigne les membres de
la poissante et nombreuse famille de Housa ben Zeyad cl
Djédzaî, le Gotb renégat'. Le fils de l'émir ne s'arrêta point
ea si beau cbemin : il entra dans le territoire de Degium
(Honjardin), relevant dn roi Alfouse,et le dévasta, mùg
sans pOBvoir s'emparer de cette place ni d'aucun antre chA-
tean des chrétiens : après quoi l'armée de Cordoue fit les
CBirafttiM mCmsi ôb fijintnanl) iIcdiI Mm «epsnt, et obllDolt et «btinel
(Chr. Albeld.,iii]Bi.71).
1 C'ctiptr errenrqag Fcrrarai prend »aom daf«nlllcpotiri>DtMmd1i(iiniD(
{TWtWit, nu. (èntr. dUviBiW) <• n, p*n. ir, »• t\it]t , p. We).
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPITBX TBUZlilIK. 47
m£ine8 connes et les mêmes tentatives que boqs }fù {lvdhb
déjà TU faire contre Gellorïcam, Pont»-GorTO et Gaitro-
X-eriz (Castmm Sigerioi), avec moins de miooèi, peatrttn,
qne la première fois \ car les gooTemenn de «es tFois ob^
teanx, Vigila, Didacoi et Nnonioa (Vda, Diego 7 Naâo), le
repoasaèrent avec perte , et le refoulèrent hors des limites
de la Castille. Bejeté en quelque sorte malgré lui mr les
ËmitM de Lérai (Legionensea tenninoB),ily œtra m mois
d'aoAt, et, ayant appris que le château de Sublantia (Sol-
lanzo) était pour lors dëpoorm de défenseurs, il traversa
l'JE^a, marcha tonte la nuit pour -le surprendre, et le soi»
prit eo effet avant que les troopes ehrétiennes 7 fuBBmt
arrivées ; mais U en tronva les maisons vides et déponrvnes
de Vivres. Ne ponvant on n'osant 7 attendre l'arrivée d'Al-
fonse, il battit en retraite par le» châteam de Goiau» et de
Zeja, non sans détnûre, dans sa marche, .plnsieurslwnrga-
dee et deoz églises chrétienneB, dédiées aux saints Faenndos
et ïrimitivns ; après quoi le gros de l'armée s'en revint en
Espagne par le port dit de Balatcomalti^.Le général Ahon'l
Walid demeura senl avec quelques troupes snr cette frontière,
non pour continuer la guerre, mais ponr n^der la paix.
— « Pendant qu'il était sur les limites de Léon, dit la chro-
nique d'Albeïda , Abou'l Walid adressa plusieurs fois des
paroles de paix à notre roi, qui, de son oAté, a envoyé au
roi cordouan, dans le mois de septembre, un légat dn nom
de Dulcidins, prêtre de l'église de Tolède, avec des lettres
de créance : d'où il n'est point revran encore présentement,
novembre courant*. 'Jai petit-fib de Mousa, Abdallah,
* ... Steqn* rclrA r«T«nl pcr portiMD qoi dicllnr BtliUoniiIll lu ^nlua
rereni «unt (Chr. Albcld., n. nt ], On ignare qa*l port ce pcoi tut.
I Ipie isro AbQhalil dnin in temlDoi IsfloiuiiiM fuU, Ttrbi plan pro pMe
Nfl noitro dlmlt. Pro qno cUim «l r«i noiterUgitam Boailne Daleldlim, To-
laiaiiB nrbii pr«b7((tiiin,auii Bpbloilt id CordabenHiB rcgem diniilt ■qplM»>
brio mciiM : nnde adhsciHqvs non Mt merfiw noitnbrl» dlmirHilo {IkH.»
>;,l,ZDdbyG00gIC
48 HDTmU! D'ESPiOla.
n'arait poiat oené, à cette même époqae (norembre 883 ), de
•oUidler la paix dn roi des Asturies, et le moine d'Albrââa
ooiu l'qipraid dans les tenues saivaiis, par lesqnels il ter-
mine et condat aa chroniqne : ■ Le snsnommé j^babdella
De M lasse ptnnt d'eDToyer fréquemment des l^ts à notre
roi, pour loi demander paix et grâce à la fois ; mais à présent
lacondosion sera telle qa'il plaira & Dien'. >
C'est donc k ce point qu'en étaient les négociations de
paix de l'émir d'nne part, et d'Abdallah ben Lopia de l'an-
tre, avec le roi des Astnries, an moment où. l'aatenr de la
cfaronjqne Albeldense finissait de l'écrire. De la paix avec
Abdallah, nous n'avons plus d'antres indices que ceox qu'on
pent tirer dn silence des antenrs, qui ne parlent pins d'an-
cnne guerre entre lui et le roi chrétien. Quant an traité de
peux avec Cordone, il parait avoir été l'objet de négociations
Bérienses et longues ; car nous avons vti que Dulcidins, pré-:
tre de Tolède et plénipotentiaire spédal dn roi des Astnries
ponr cette négodation, parti pour Gordoue an mois de sep-
tembre 883, n'en était pas encore de retour au mois de no-
vembre auquel s'arrête la narration de l'anonyme d'Albeïda.
Ce fut probablement en décembre 883, on an commence-
ment de l'année suivante, qae dut être conclue et signée la
paix entre les deux nations , (qirès mûre délibération des
danses du traité, et, à ce qoe tont indique, avec pleine sin-
cérité de part et d'autre. Entre antres clanses on stipula , et
ceci est bien de l'esprit da temps , que les chrétiens ponr-
rai^t emporter de Cordone les restes de saint Euloge et de
sainte Leocricia'. le fait est qu'il n'y eut pins de guerre de
ce c6te pendant les deux ans et demi que régna encore Mo-
hammed, ni sons les deux règnes saivans de ses deux filg
■ SaprtdielDi qsoqni AbabdelU hgiloa pro ptca et graUt nfU noiUi laplo*
dlrifecB non duloll : «ed idboc pnfKtam «rit qo»! Danlao plicuetit (<Cbr.
Alb«ld.,BiuB.Te).
i BUcB, Biptfi. St|T., (. uxTii.
>;,l,ZDdbyG00gle
CH&FITBZ TBXIZI£HE. 49
El Hondbir et Abdallah, dont le premier, il est vrai, fut
fort court, de deux ans à peine, maiB dont le second dura
juqa'en l'année 912. Ce fnt dans l'année même où fat con-
clue cette pùx qn'El Mondhir fat déclaré asaocié à l'empire,
et reconmi fDtnr soccesBeor de Bon père par les principanx
de l'État, réonû, à cet effet, à Cordone (en l'an 270 de l'hé-
gire—883)'.
Zainora,Toro,Simaiica8e('nombred'aBtreB Tilles an nord
dn Dnero, demearèrent alors aux chrétiens et commencèrent
à prendre qœlqae consistance. La possession de l'ÂIava fut
aussi assurée an roi d'Oriédo, et Alfonse profita du répit que
lui laissait la poix pour j multiplier les diàteaux ( Castella)
d'ob, depuis, la Castille a tiré son nom. Un cMate de cette
contrée, par anticipation et mal à propos appelé par plusieurs
Uftioriens comte de Castille, Didaeus (IMego), peupla Ters
ce temps par l'ordre d'AUoiAe, €t, sans doute, forUâa Bur-
gos, qui, depuis, a joné nu r^le si important dans l'histoire
d'Espagne >.
Pour la défense des côtes astnriennes menacées par les
Normands, Alfonse fît construire après la paix, eu 884, sur
un des rodiers les plus élevés de la côte, voisin de l'Océan
cantabriqae, le château fort de Gaozou, dont les ruines
sdbuBtent encore à une lieue de Gijon. Ce château renfer-
mait une église on une chapelle dédiée an Sauveur, comme
celle d'Oviédo ; elle fut consacrée par tvots évégoes, Sisnand,
d'Iria-Flavia qui ne s'appelait pas encore £1 Padron^, Naa&-
tau de Coïmbre, etBeccared de Lugo. Plus tard, en 905, le
loi donna ce ch&teau k l'église d'Oviédo : on conserve la
diarte da donation du château de Gsuzon aux archives du
1 Gonds,!. S7.
1 Popnlnll BortM nfdacni momi par niuâtlnin t«sU Altoml ( Chr. Bdt-
(•M., ara occccun— 88B,Kip«fl. Siyr., 1. um, p. SOT].— Dn taira cbron^
qae naiMU tilt dedanxtnc — PopaliTil DUicni wmM Bnrsvt M Olnraa
[Annal. Cmaptai., an Kcccn, IMd., f.na),
9 TllUPMmL
ïv. 4
>;,l,ZDdbyG00gle
50 msToiHB d'zsfagik.
chapitre de cette ^lise '. n fit élever nu antre château dan»
Oriédo même, attenant à celai qa'il habitait, car le palids de
ces rois était tont tfunpiement nne maison fortifiée, snr le
frontispice dnqnfll il fit placer nne pierre avec nne assez
longue inscription qni s'est anssi conservée. Cette inscription
noos apprend qu'AIfonse armt déjà en, en ce temps, de sa
femme Séména, deux fils ; plus tard^lorsqu'il fit donation de
ees ieta. châteanx & l'église métropolitûne de la capitale des
Astaries, il snbstitiia ipiinque natisit duo&uf^tM pignore tMtis,
parce qoe, lors de la constraction des denx ch&teani, il n'a-
vait qne denx fils, et qn'il en avait, lors de la donation, le
20 janvier 905, cbns la trente-nenvième année de son règne,
dnq, qa'il nomme dans l'acte, soroir: Garsea, Ordonios,
GondisalTOS, Itoîla et Baniminu, qni, àVexception da der-
nier et de GondisalTus, alon archid^icre d'Oriédo, forent ap-
pelés à régner après Ini*.
Le loisir qne lai laissait la paix avec les ArabeH permit à Al-
fonse de fonder encore plosienrs antres chAteaox, et nn grand
nombre de monastères et d'églises : Bisco en a donné le dé-
tail^. Mais ce ne furent pas là les seules occupations du mo-
narque chrétien. Vers S84, dans le même temps qne Dida-
cos peuplait Borgos, un chef de gnerre nommé Hanno se
révolta contre le Toi,et cssi^ de lui ôter la vie aVec la cou-
ronne: ses projets forent découverts, et on châtia le coupable
à la manière dn temps : on lui creva les 7eox et ses Inens
furent confisqua; le roi les donna à l'église de Saint-Jacques.
n enrichit la même église des i)ien8 d'un antre rebelle ap-
pelé Herméoegild, et de ceux de la femme de cet Hennéne»
gild, nommée Hibéria,' qui, après la mort de son mari, es-
■ Uira,Bip»B.S«cr.,l.m<rii.ii.SSO.
> tf» Uittamn nx, ailut OrtenU neU, qurlu U saccai^oiiB regnl C«U)
A4«fMN, WU GWn MBlugt BM SNMM KBÙMtM' »■) filill DULril GinM,
Oidimio,fl«>dlMlTo,oi'eUni)arcMdl«cMo,FNlU,Bwliitra,nKlinHcirl«a)^le.
(IUd.,Lc.)
I Btoc^ B^ASifi., I. nsm.
:,.;,l,ZDdbyG00gle
cBAPrrBz theizième. SI
laya d'dter Js vie m roi (en S85). Nous ^utom dvu lei
biatoiiou du tempi U meoliqii , nais nm l'npIicfitiaEL de
cee Nrott» obitinéeB et firéqoeotes qai troQMèF«nt,dè« iKm
début, le règne d' Alfonse, et fum ne bow en donne à oooiut-
tre les caoïes, qai ùmàenX t^r aa caractère personnel «t
aux prétentionfl da roi, à ce qu'on peat conjecturer. — <• L'an-
née luivante, diseid brièvement les c^roBÛpieB espagnoles
qpi n'oublient pas^ malgré la paix, qn'il y a un pwple
pmMant au sud des Asturies, l'année soiTonte inonnit
Mohammed, roi de Cordoue, afvès m règne de près de
trente-cinq ans. Son dis Almundar loi succéda, qni n'en
r^;na que deux : il périt en combattant contre un de ses
goirremeors rebelles. Il est poor soccesseor son ft^re Ab-
dallah'. <• C'est lA tout ce ipa nous auiriuu de l'Espagne
arabe, ù noua n'avions reranrs uix historiens nationaux de
cepeu^e.
Vers 890 s'éleva en Galice on antra rebdle pins fumida-
ble que les préoédens, à cause de ses alliances : il s'appelait
Witiia,nom goth comme«dnid'Hennâiegild;ilsatiaainte-
nir sa râ)dlion plusi^nn années; et il fallut pour le réduire
qn'AUonse ^voydt contre Ini une ai^née eonsidérable.'Wi-
tiza, ^t prisonnier, fut amené an roi ; mais on ignore quel
di&timent il eut k subir. On ignore de même le châtiment
qui fat infligé à un autre rebelle qai s'éleva presque dans
le même temps,appcU Sarradoo, et à sa femme Sandina. Les
chartes par lesquelles le roi donnait aux églises les tÂens coq-
ggqnés SOT ces rebelles sont tes seuls docnmens qni nons
instruisent deleor rébeUion.
Mais il nons &ut ici revenir aux Arabes. Vers la An de
Vannée 883, dans laquelle ïl Mondhir fat associé à l'émirat,
Ealeb ben BafiKinn renouvela, avec les chrétiens des Pyré-
nées, les entreprises de son père. La araf de la vengeance
■ Ckra. Tw. iBllf.
>;,l,ZDdbyG00gle
52 msTontz d'e^aohk.
animant oei peuples, le rebelle descendit avec ses paittsans
mr les terres de Bordja, dit la chroniqae arabe, du haat des
montt^tD^ de Jacca où était leur repaire; ils firent des cour-
ses sur la me gauche de l'Ilnv, et les compagnons da re-
beUe le WHomaieDt Boi. — Dès qu'on sot ces noaTèOes à
Cordoœ, £1 Atondhir se mit en marche arec la caTolerie de
Tolède, qoe rassembla le général Walid ben Abd el Hamid ;
ils prirent le chonin de Valence, parce que les algarades
des rebelles s'étoidaient snr tout le cours de l'Ëbre. Lors-
qu'ils apprirent l'arrÏTée d'£l Mondhir qui marchait contre
eux, ils se retirèrent dans leurs montagnes. El Mondhir a'ar^
réta à Tortose, et chargea le vali £bn Abd el Hamid de dé-
fendre la frwtière et d'observer les insurgés. Gelui-d les
combattit avec des succès variés pendant tonte cette année
270 (dn 10. juillet 883 au 27 juin 884). L'année suivante
(884 — 885), il remporta snr eux quelques avantages, occu-
pant les forts situés sur la &ègre,la Cinca et les antres riviè-
res qui se rendent à l'Ébre ; mais, au passage de Hisn-Xériz,
ayant vaincu quelques bandes chrétiennes, commandées • par
des seigneurs des montagnes d'Elfr^, partisans d'Ëbn
Ha&oon, ■ il s'adiama inconsidérément à leur poursuite, et
donna dans une embuscade où l'armée des Musulmans, se
trouvant cernée de tous cAtés dans une étroite vallée, fut
complètement mise en déronte; Ebu abd el Hamid tomba,
percé de coups, au pouvoir des ^memis. Les restes de l'ar-
mée vaincue se réfugierait dans les villes voisines de la fron-
tière, et beaucoup de chefs arabes demeurèrent captif chez
les dirétiens. Ceci se passmt à la fin de l'année 272 (mai on
juin 886)'.
Les affaires qui survinrent à Cordoue, et notamment la
mort de l'ânir Mohammed qui arriva en cette année, empé-
dièrent de donner suite à nette guerre, et Kaleb ben Hafeoun
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPITOK TBEIZlàlIE. 53
se tronra maître, à l'avènement cl'E3 Mondhir, d'ane partie de
l'Espagne orientale, de toDte celle qui confinait anx poB-
Besàom des Franks et des Gotha dans la Catalogne. Abdallah
ben Lopia était, de son côté, m^tre de Saragosse et da reste
de cette portion de la Péninsnle.
Telle était la flitoation de l'Espagne quand, après un règne
contesté de trente-daq an8,Mohammed mounit dans le mois
de safar de l'année 273 (jniUet— août 886). Il était né en
207 1 : il arait, par conséquent, un peu plus de soiiante-cinq
ans.
La chronique arahe rend compte d'une manière assez sin-
gnlière de la mort de Mohammed.- lies pins grands éTéne-
mens comme les pins frivoles, dit-elle, l'écroulement d'une
montagne comme le balancement et la chute d'une feuille de
saule, tout provient de la volonté divine et arrive comme il
est écrit BUT la table de» étemels décrets.Un jour qu'il venait
d e s'égajer dans ses jardins en caosant avec Hescham heu
À.bd el Aziz ben Kaled, waU de Jaen, et sou pins intime
confident, l'émir se retira dans son appartement, se coucha
pour prendre du repos, et fat saisi de l'éternel sommeil de
la mort,qai dérobe les déhcesda monde, arrête et termine
les soucis et les vaines espérances des hommes. Ceci arriva
le soir du vingt-neuvième jour de la lune de safar 273 {le di-
manche 4 août 886]>. « — Mohammed avait eu, de ses diffé-
rentes femmes, cent enfans,dont trente-trois lui survécurent;
deux, ainsi que nous le verrons, régnèrent après lui, £1 Mon-
dhir et Abdallah. Son secrétaire intime était sou fils Abd el
Helek. On rapporte conune un tnùt caractéristique de cet
Omm;ade,et qni jette un jour assez net snr plus d'nn événe-
ment postérieur, qu'il doimait la préférence anx Syriens sur
les Arabes-Vélédis. dans les emplois et dans les copseils^.
:,.;,l,ZDdbyG00gle
54 msToiBi d'espaghi.
Nom TerroDi lei trista £raitt qne prodnislt cette pr^étebee
•OQS le second de «es successeurs.
Comme soa père et ses aïeni, MohaiAlhed était poète et
bon poète; oc a conservé qoelques-nnes de ses compositions
dans le rocneil intitolé les Jardiru d'Ahmed ben Faradji. Il
avait une belle écriture, talent fort estimé des Arabes : on lit
dans les masimes d'Ali : ■ Apprenez à bien écrire, la belle
écriture est une des clefs de la richesse. > Il était aussi fort
versé dans les sciences exactes, et il égalait s'il ne surpassait
ses aïeux en libéralité, en énergie et en éloquence; on cite
surtout avec éloge les vers où il décrit une de ses ex-
péditions de guerre'.
n avait pour les savans la même prédilection que son pbrc.
Sous son règne mourut à Gordoue Yabyah ben el Hakem el
Gazeli, l'un des hommes de lettres, d'état et de guerre, les
plus remarquables de ce siècle, et dont nous avons déjà plo-
ùenra fois entretenu nos lecteurs. Il avait été émir de la mer
de Syrie (Bahr el Scham) an temps de l'émir Hescham et de
son fils El Hakem, avait été envoyé en ambassade, sons le
règne d'Abd el Bahman II, à l'empereur des Grecs et à diffé-
rens rds chrétiens, et avait toujours été fort estimé pour sa
douceur, sa prudence et son esprit supérieur. Les vers où il
décrit une tempête qu'il éprouva en mer lors de son voyage
en Grèce sont fort célèbres en Orient. Sa mort fut très don-
lonrense à Mohammed; mais il avait accompli sa carrière,
dit son biographe, puisque quatre-vingt-quatorze atts avaient
passé sur sa tète. Ô était né en effet en l'an 156 de l'hi^îre,
l'année même de l'intrusion d'Abd el Hohman ben]!IIoawîa (El
Daghel) en Espagne.
■ Vayti CoDdB, c. ST, ol Abnn Uekr (ta Ciiirl, I. ii, p. » ) ( — Hlliaiiiet, dit
Abon Bckr, qol fortitndlne, liberaliule, comiUM , dleendl copia , ilqu pottld
M calcnUlorll bcDlUla, n\i k reget Iode^ lopenTtt. praUa t h p«p«tntt ipta
cinalBB dHtri|iiit.
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPITRE QDATORZIEHB.
Bc(M d'SI lloiidliir. — Bon Trére AbdilUh Imi laccjde. — TraoblM «1 ■nMNi
d» M rign*. — CoBtlBaïUon de la e**rT« tf HibaiiB. — fimnci d'indtlca-
ita.— Bii<dl« dMll*d<lkd«lJtb._HMtdBr*IaédMSI«d«l'«mit — Ca-
nctiraatcODdnlMd'iUidclBilimui cl lladbatbr, antii BU de l'éatr.— tda-
«tUon dn petil-flli de l'émir, Abd el RjknuD , depnti Abd «1 tUbman lU, «1
Raur.— Ile» dtaignt Mmme neceaiear daMDiïeid. — Ifarld>AbdaHtb —
GlloatlM rcapeeUTB daa pceplM M de« racea ea B^agM 1 t'aifHmcBt d'Abd
el ^«iiinan m, — Aperçu iteinox.
£1 Kondbir', qui avait été reconna fatur soccessear de
son père deux ans aaparaTant, n'était qoe le deuxième filB
de Mohanuned ben AM el Bahman; il était né l'an 229 de
l'hégire (844), et il avait on frère nommé Abdallab, né l'an
338>.£1 Houdhù k tronrait aux bains d'AImeria lorsqu'il
apprit la mort de Mohammed, n se hdta de T«toamer à Cur-
doae, et fat prodamé émir le jour même des fonérailles de
son père (le troisième jonr de la première lone de rabieh 273
— 7 aoAt 886). Il était somommé Âboa el Hakem. On rap-
porte qoe, dans b cérémonie des funérailles, le hadjeb Bes-
cfaam ben Ahdèlarà s'attira, par la manifestation trop viTe
de ses regrets et de son attachement à Hobimmed, l'inimitié
de son snccesseor. Ce hadjeb était nn personnage distingné,
qui avait été tendrement aimé de l'émir précédent. Hoham-
I tm ehnolipiean ehiiUeni la nemnail tenr-t-toar Almoadar, AUaaiidUr,
Htnlmandir, InuB nadir. — Froprtmeal Uftndrdt icdre El llDDdjlr,car ce D'ett
paa aTM nn dAad naît atee nn diol que ce noia l'icrlt en irabe; mili le ton dn
( y étant praaqw Inrarcapinile, on penl Ogarer iMei bl«D la pronondatlon
arabe ea éctiTUl £1 IfaBdUr^ e'eal «tail que l'Ëcrll Coude, Hutqn'il rénnll l'ir-
ItcU an ■•« i la manière eipqnats, n^en fonnanl qn'nn eenl moi niu la forme
AlaMwdblr. — lodwlch de Tottdt (EU. Irabnm, e. SB) krU Alnuindlt aani t.
e4 Caidanue Almanilr.
I Toje* CadrI, Bibl. Bitpan.-Arab. — Conde commet nne erreur en rabanl
>;,l,ZDdbyG00gIC
56 HisTtHBB d'espagih.
med en feiaait le pins grand cas ; il l'avait nommé vali de
Jaen, et c'était loi qui avait fait bâtir Kédina-Ubéda ainn que
la plupart des forteresses de la contrée; enfin Mohammed
l'aYait fait son hadjeb, parce qn'il rënnissait en loi seul, dit
£1 Bazi, les qualités de tons les cavaliers de son temjH . Qnand
£1 fttondhir arriva d'Almeria pour se faire proclamer, à peine
descendu de cheval et encore en hahit de voyage, il entra
dans la salle préparée ponr la cérémonie, les vètemens ra dé-
sordre et toot froissés de la ronte : le hadjeb Hescham se
leva, tenant le Uvre de la Proclamation, et en commença la
lecture: mais, venant àparler de Mohammed, les lannes et les
sangiots embarrassèrent sa langue ; de telle sorte qa'ou en-
tendit à peine ses paroles et qDe,dan8 son tronble,il recom-
mença à lire ce qu'il avait déjà la. El Hondhir le regarda avec
colère, et les assistang, qni virent ce regard terrible, ne don-
tèrent point qa'il ne fût une menace de mort. On en avertit
Hescham, dont la donlenr redonblant s'exhala avec pins de
vivacité encore : il accompagna le cercneil jnsqne dans le sé-
pulcre, où, dans son désespoir, ôtant son manteau et son tur-
ban, U s'écria en pleurant amèrement : ■ 0 Mohammed! que
■ mon Ame soit avec la1îenne,car, àcausedetoijje le pres-
• sens, one coupe mortelle m'est réservée. ■ Hcsdiam con-
tinua cependant d'exercer les fonctions de hadjeb près du
nouvel émir; mais lui-même n'attendit plus rien de bon pour
lui de l'avenir.
Pendant qu'El Hondhir prenmt ainsi possession de l'émi-
rat à Cordone, Kaleb ben Hafsoun continuait à dominer dans
l'Espagne orientale. On ne sait par quelles intrigues ou par
quelles transactions il parvint même,Tcrs ce temps, â 7 do~
miner seul, à l'exclusion d'Abdallah ben Lopia et des antres
chefs de la paissante famille de Mousa : il est certain du moins
que les historiens ne nous parlent plus de ceux-ci ; soit que
Ëhn Hafsonn les eût vaincus et mis à mort, 8<Ht qu'il s'en fût
{ait de fidèles et subalternes alli^, ils ne jouèrent plus, dam
>;,l,ZDdbyG00gle
CBAHTBX QCATOBZlîaiE. 57
les affairet de l'Espagne OTÎentale, qu'on r61e secondaire. 6a-
rt^^Oflse et Unesca se rendirent, an fils â'Ha£soim, dit la diro-
niqœ arabe; il se fit maître, à l'aide de ses montagnards, de
presqne tontes les terres qn' arrose l'Èbre, sor l'one et l'aor
tre rive, à l'exception de Tortose : là il rassembla dix mille
cheTaox, sans compter nu plus grand nombre d'hommes de
pied, avec lesquels il pénétra josqn'aa pays de Tolède, où,
par de secrètes intelligences avec les dirétiens, il se ménagea
l'entrée de la cité; il y fut reçu anx acclamations dupenpie, et,
reconnn roi par les Tolédaos, il mit garnison dans les châ-
teaux du Tage dont il s'empara, menaçant par là d'assez près
la puissance de l'émir pour lui causer les plus -vives inquié-
tudes. £1 Mondhir ordonna incontinent le rass^oblement des
bannières d'Andalousie et de Mérida, et il envoya en avant,
avec un corps choisi de cavalerie, Hescham ben Abdelaziz
contre lequel il noorrissait nue haine secrète depuis la scène
que nous avons décrite précédemment, mais dont la réputa-
tion de bravoure et d'habileté remporta en cette occasion; ce
général arriva h marches forcées aux confias de Tolède. Ebn
Hafsoun cependant remplissait de ses troupes les fbrteresses
d'Udès, d'Webda, d'Alarcon et de Conca, tandis qne l'en-
nemi poussait vivement le si^ de Tolède : il sentit qu'il
avait besoin de nouveaux seoours, et, pour gagner du temps,
il proposa à Hescham ben Abdelaziz de lai livrer la place
et de se retirer dans tes quartiers de l'Espagne orientale,
moTenoant qu'on lui fournît, pour le transport de ses bles-
sés et des vivres qu'il atait dans les magasins de Tolède, des
mulets de bAt et quelques chariots attelés de bœufs ; il loi fit
dire qu'il était venu, trompé par de mauvais Musulmans et
par les chrétiens de Tolède; qu'il était maintenant détrompé
et proposait avec sincérité cet accommodement. Hesdiamben
Abddaziz cmt à la sincérité de ces propositions, et intercéda
. près d'El Mondhir pour qae ce que demandait Ebn Hafsono
lui fût accordé j il ir<^ait dans mt arrangement un moyen
3,q,l,ZDdbvG00gIe
58
henrmx d'éviter une guerre oÏTile longue et lan^aate, et
dont l'iHae était donteoie : toat tA dcHio r^lë en Mué-
qoenee; les mulets da bAt et les diarioti furent livréa as re-
bdle, qui traitait de paimnoe à paiwanGe ayec l'émir, poii-
qoe, dioiB ce traité mèine, étaient réservés toos ses droits, on
A l'on vent ses prétentionB, ior l'Espagne orientale, lloe
grande partie des troupes qo'Ebn Hafsoon arait à Tolède en.
sortit, mais > ce fin renard d'Babonn, ■ comme l'appelle la
chronique arabe, fit cacher dans la plaœ l'antre partie, non
moins considérable, et, avec leurs mulets et leurs chariots
chargés de malades et de prorinons, lui et les siens eurent
l'air, comme ils l'avaient promis, d'abandonner la ville,qai fat
anssitôt occiq>ée par quelqnes IroiqMS d'Arabes andaloosieiis,
et placée sous le commandement d'un wali dévoué aui Om-
myades. Alors Hescham retonma à Cordoue près de l'émir,
se félicitant d'avoir, par on bonheur et one faveur spédale
de Dieu, terminé ainsi cette guerre civile, qui menaçait d'être
longue et cruelle; mais le malheureux hadjeb comptait sans
la perfidie de son adversaire . A peine Kaleb ben Hafsoan eotr
il appris le départ des troupes de Cordoue et l'approche de
ses auxiliaires montagnards, qu'il reprit hardiment l'offensive:
an moyen des intelligences qu'il avait & Tolède et des troupes
qu'il y avait laissées cachées, il y entra bientôt de nouveau, et,
i la tète de ses rades compagnons, il s'empara avec une égale
ftcilité des châteaux qui garnissaient ta rive gaoebe da Tage,
rétablissant ainsi partout son autorité, et se fusant plus f<nt
qu'il ne l'avait été jusque^ dans l'Espagne centrale.
La nonvcUe de ce hardi mouvement d'Hafaoun remplit El
Mondhir d'indignation et de colère, et il s'en prit au loyal
Hescham ben Abdelaziz, première dupe du rusé Ebn Haf-
soan, et qn'il haïssait d'ailleurs comme nons l'avons vu ; il
le manda devant lui, et lui dit avec colère : « C'est toi qui
m'as conseillé cette trêve, toi qui as aidé à la perfidie du re-
belle ; ta mourras* aujourd'hui pour que d'autres apprennent
>;,l,ZDdbyG00gIe
I QDATtStZliaiB. 59
h être prndens et ftTisés. » Pais, saiu égard pour les serriceg
paaéfl dn hftdjeb,il lui fit trancher la tète dans la conr dn
palais (le 26 du moii de schaval 273 — 25 mars 887). Bes-
cham fot fiTetnent et géDéralement regretté & Cordoae, car
il avait été tonjoars et également bon et a&ible poar les
grands et pour les petits, dit son biographe '. La vengeance
de rétnir ne s'arrêta pas là : elle s'étendit aux denz flig
d'Hescbam, Omar et Ahmed, 'waUs de Jaen et d'Ubéda : iJ
leur ftta leurs gonTememens, les fit enfermer dans ane toor
et confisqua leurs hiens. Telle était la Jostice distribatJTe de
ce temps.
Incontinent £1 Mondhir donna aax caïds d'Andalonsie et
de Mérida l'ordre de réunir leurs bannières et de le rejoindre
& Tolède ; et, dè« le jour «uivant, il partit avec les troupes
de ta garde , emmeoimt en sa compagnie son frère Abdallah ,
le plus brave et le pliu «avant de tons les fils de l'émir Mo-
hammed, dit la chronique arabe.
. Sur le brait de sa marche, les partisans d'£bn Ha&oun
n'osèrent point venir à sa rencontre ; les ans se tinrent ren-
fermés dans Tolède,leB autres dans les forteresses de la pro-
vince de Tolède, l'émir chai^ea son frère Abdallah dn siège
de la place, et loi-méme, avec un camp volant de cavalerie,
il se mit à la poursuite des rebelles et de leurs auxiliaires : il
les combattit avec des succès balancés eu différentes occa-
sions; pour l'ordinaire il battait et culbutait les compagnies de
guerriers qui osaient se mesurer avec les cavaliers de Cor-
doae qu'il commandait, tous gens d'élite et les plus vaiUans
de r Andalousie. H parvint à les chasser de qnelques-nnes
des forteresses qu'ils occupaient aar le loge, brûla quelques
villages où les chrétiens se retranchaient, ce qui donne à
penser qae les popnlatioDS indigènes ou romùnes étMent
< IM AlnwA bea HohnuMd el Bfd, ffiM. du Badjtbf d'bp^M, dtu Coude,
>;,l,ZDdbyG00gle
pour Ebn Hafiloiui,oa easayalmt de profiter de ces trooUes
pour se Mostraire à la domination de Cordoae; et la guerre
contimia aiiiù plos d'une année, ne se passant goère de jour
ga'il n'y eût qnélqae escarmottthe on qnelqoe rencontre plus
oa moins importante. Âa commencement de l'année 275, £1
Hondhir était encore occupé à cette guerre, et, avec des
tronpes fraiclies, il courait le pays, cherchant l'occanon d'en
venir à onc batiûlle déôsÎTe arec Hafaonn, qoi, de son c6té,
éfitùt habilement la rencontre des tronpes andalonsiennes,
lorsque, en jour, à la tête senlem^t de qnelqnes compagnies
de ses plos braves cavaliers, il découvrit nae nombreuse
armée de rebelles campée non loin de Hisn-Webde, an pied
de la hantenr que domine cette forteresse : sans considérer
leur nombre et l'avantage de leur position, il se jeta, avec sa
bravoure et son ardeur accoutumées, sur les ennemis, qnî,
d'abord snrpris, firent un mouvement de retraite, mais gni,
presque aussitôt, se retournant nombreux et pressés, enve-
loppèrent les cavaliers d'Andalousie, et les culbutèrent ru-
dement : £1 Mondhir tomba dans la mêlée sons les lances
ennemies; toute la petite tronpe des cavaliers d'Andalousie
prouva le m^e sort et demeura accablée par des forces si
supérieures. Ainsi périt, dans la seconde année de son r^e,
et dans la qoarante-sizième de son Age, El Mondhir ben
Mohammed, sixième émir d'Espagne de la race d'Omm^ah
(à la fin de la lune de safar 275— juillet 883) <.
La nouvelle de la défaite et de la mort de l'émir parvint
bientôt an camp de Tolède; elle y répuidit la consternation.
£1 Mondhir avait été nn homme dur et cruel, mais rade et
vaillant à la guerre, et il fut vivement regretté de ses com-
pagnons : la plupart avaient suivi ses drapeaux et avaient été
témoins de ses exploits ; ils l'avaient TU,dè8 sa première jeu-
1 Son tigoe fat S'm m, onia moi* «t Tingl-doq |odm, i'tftië IM Ttpporli
ordiDiim dei ierittloi orieniini.— El Ubobl (duu Conde, c S9) dit qu'il réfMi
âmn ui MdM qoiu* |oan.
i.vGoogIc
CHARtBE QUATOBZlfaCE. 61
«ne, sDoflrir les fetigaes de la gaerre avec gaieté,avec va-
leur, arec mie Cermeté inaltérable : en ancrme occasion, en
«DCDD dai^er, dit mq biographe, on ne le vit changer âe
vis^e: il était futrémement frogal ; il ne se distingaait point
dei chefil sabaltemes par ses Tètemens, par ses armes on m
trane; sa tente n'était ni plos grande ni plos ornée que celle
des antres 'waUs, et ne s'en distinguait qne par la bannière
parttcalière de sa race et les insignes de son rai]^ '. Son frère
Abdallah, qui commandait le siège, donna ordre aoz walis
de le continner et partit pour Gordoue, accompagné d'un
corps de cavalerie particnlièrement dévoaé A sa persoDoe.
II y arriva joste an moment où, bot la nouvelle de la mort
de son Ërère , le «Hiseil des priudpanx (le meschouar) s'é-
tait assemblé pour aviser anx mesures à prendre. Abdallah
se présenta an conseil, dont tons les membres, dit la chro-
niqae arabe, se levèrent à son aspect et le proclamèrent émir,
loi jurant fidélité et obéissance sans réserres ni conditions,
car telle était la manière d'entendre le ponvoir chez les Ara-
bes, une fois conféré. Le i^emieT acte d'Abdallah fat nn acte
de piété fraternelle; il fit transporter à'CoTdone le corps d'El
Hondhir et vonlot qa'on fit à son frère des funérailles di-
gnes d'nn émir, et il cbai^ea son frère Taconb de les diri-
ger. Les historiens masnlmans nooS ajqirennent qu'Abdal-
lah avait une belle figure, le teint blanc et coloré, de grands
jeux biens, la' taille mo^eime, mais bien proportionnée;
qa'il eicellait aux exercices da c6rps comme le premier des
Abd el Rahman et plaisait par là beaocoap aux jeunes Cor-
dooans. n était né de réponse la plus aimée de Hoham->
med, Atharah, pour laquelle il eut toujours beancoap de
tendresse et de respect. Dès le premier jour de son règne il
fit mettre en liberté les deux fils du hadjéb Hescham ben
Abdelaziz, ainù qoe leur maître, célèbre parmi les lettré^
>;,l,ZDdbyG00gle
(a anTomi d'espagio.
de cette époque, Bjébîr bea Gûth de Libla, et il leur fit
rendre leurs binu. Cette géoéreiue conduite IqI condlia
particulièrement le peuple de Cordone, où les fila d'Bei-
cham étaient fort aimés, tit fut fort ap{daiuiîe, «ÙTant l'ait-
teor qui est ootre prindpal guide pour ce règne, de tous
les premien de l'état, hauts dignitaires , vàlis et généraax
de ^eInIÙre^ £1 Hoodhir arait, le jour même où il fut tué,
donoé l'ordre d'empaler les deux fils d'Hescham; Abdallah
ne leur £t pas seulement grftce, il donna à Omar le goD-
Temement de Jaen qu'avait en son père, et fit Ahmed capi-
taine de la caTalerie de sa garde. Gela seul indiquait on
changemoit de poUtique; mais ce changement, cet acte de
dànence honorable et qui trandiait ai heoieaaement avec
les procédés faroadtea d'Ël Mondhir, entraîna cependant
les plus graves conséipienGeSi et, s'il plot au peuple de
Gordoae, il déplut à la funiUe m£me de l'émir, et sartont
à l'aJué de ses fils, Hohamni£d, vali de SéviUe, que des
ditféreuB de jennesse et de galanterie avaient rendu ennemi
des fils d'HeschUD ben Abd^aiù.
Le mécontent^neofrqne la nomination d'Omar et d'Ahmed
h ces postes itqpoctans excUa dana la famille de l'émir fut
mAnifi m grand qu'il se manifesta aosutdt par des actes et
une révolte : l'émir, en ^et, avait à peiqe tout disposé
' pour reprendre et poursuivre la guerre contre £bn Haâtoun,
dans laquelle £1 Mondhir avait péci, lorsqu'il apprit que son
fils aîné Mohammed, et ses libères El Asbadj et Khas^n s'é-
taient lignés contre lui dans le sud de l'Andalousie avec d'au-
tres -walis et caïds, et faisuent la guerre au -wali de Jaen ,
Omar ben Abdelaziz, depnis peu de jours réinstallé dans
son gouvernement. Cette nouvelle loi fit craindre qne son
fils rebdle n'entavinAt dans son parti tout le pays de Xérès
et de Sidonia, dont les valis étai^t ses oncles, et, par un
E«n*, wiUm 7 cradUlM (Conte, c W).
>;,l,ZDdbyG00gle
esprit de riraltté indifidaellfl, enuemU de l'ânir lear frère :
aÎDsi menacé de denx cbléA par Haboon et par son fil», et,
pour BiDii dire entre denx feox, le BmTel émir partagea
setforcet: il B'empraMa d'oivoyer à Sérille le plw âdi^ de
■M filB, Àbd el Bahnm, iiuwMmé d^«i> El Hodhaffer,
moins poiur oombuttre son frère aîné Mohammed, que pour
ad.oacir et rameuOT cet esprit inquiet et sopeslie , dit l'éori-
ysja qtB senl mérite d'être soin pota tout w règne'; et
lui^oême sediqtoia à partir pour le pays de Tplède. Hais, près-
qœ en raémt te^ts et par nn jUchenx conoonrg de circons-
tances (dans leqœl cependant on ne saurait reconnaître rien
de craoerté, et qui n'étût que rcewre du hasard on plntAt
de la force des choses dans nn état socîbI dont la tiiba était
l'élément prindpal),!! reçut aris de denx nonTeBOS. moare-
mesH inBorrectUinDels , qn'(Hi nons rapporte wa nous ea
dévoiler les caMest l'un dn wali de LiBbonne, l'antre du
eadi de Hérida. Le premier, da nom d'Abd el Wahel), avait
pris les snnes contre les valis de Lamego, d'ÂUandica et
d'Alfereda, qai gardaient la frontière dn Dnero ',1e second,
nommé Sool^raan ben Anis ben El Bag^ et qai jonera on
rdle singulier dans la snite de cette histoire, cadi de Vé-
rida, en arait chassé le irali, et s'; était &it ,w^ â)dépei>-
dant k sa place , à la sttHe d'nn sonlèvemeDt populaire exdié
parlaiensafareiir.Ahddlahebai^si le waair Abon OQunan
Obéid Âllah Abon Abdtdi, qm avait été précepteur de am
fils , de la rédaction dn premier. Prêt à maroher contre To-
lède , il se réserva à Ini-même le t^Âtiineat pins faoOe da
second ; il surprit Hérida avec de noqdHeuses troupes, et le
cadi rebelle Ini ayant demandé grâce, il lui pardonna, ainsi
qu'à ses complices , en considération de sa jeonesse rt de ses
talens , dit la chronigue : noos verrons ta effet qae le jenne
>;,l,ZDdbyG00gle
t BI&tOIBt D'ESPAâim.
belle n'en manquait pas, «artoat pour la poétie épigram-
itiqae.
Le plm grand ennemi d' AMallah cependant était Hafsoan ,
njonra maître de Tolède, et contre leqnel af ait été préparée
xpédition qni Tenait de chAtier en passant le cadi Souléïman
Q èl BagAh de Hérida. AMall^ pounnivit aa marche Ters
Tage , SOT les bords dnqnel il rechercha s vivement Haf-
on (qoi , fidèle à sa tactique ancienne , évitait avec soin
•n venir à ooe bataille rainée,) qn'U parvint enfin à le
rprendre dans nne plaine décoaverte où la cavalerie de
rdooe fit merveiUe ; mais ce succès, conune tant d'autres,
décida point de la fortnne de Tolède , encore moins de
le d'Ebn Ha&oon , dont les intelligences et les possessions
tendaient an loin dans l'Espagne orientale et le long de la
Edne des Pyrénées : la guerre se poursuivit dans l'Espagne
itrale avec des vicissitndes diverses, mais sans avantages
EâsifB, et le peu de succès des nidations d'iJid el Dali-
m el Modhafier avec son frère Hohanuned, qni ne l'avait
I même daigné recevoir à Sérijle et n'avait répondu ni à
lettres ni à ses conseils, obligea sur ces entrefaites Ab-
lah à laisser la continaation de cette guerre h ses lieute-
is, pour entreprendre en personne la réduction de son
. Ainsi toat semblût seconder la fortune de Hafsoun, qui,
adroit politique, songea dès lors à étendre ses intelligen-
jnsqu'en Andalousie, et à y recruter des partisans. Une
irense nouvelle vint tempérer cependant la douleur que
air avait d'être obligé de recourir aux armes contre son
pre fils et d'abandonner la guerre contre Hafsoun; il ap-
t le succès de l'expédition de Lusitanie contre le wali ré-
té de Lisbonne. Abon Othinan Obddallah el Gamri s'é-
; rendu maître de la place et j avait rétabli l'antorité de
lir; il avait fejt même chose à Xilbe, Biseo et Cdimria
ves, Visen et Colmbre), doçl les walis avaient suivi le
>;,l,ZDdbyG00gIC
CHAPrmX QUATOttZIEICE. 65
parti de celai de Lisbonne; et il en envoyait des tânoigna-
ges irrécusables, selon l'us^ da temps, c'est-à*dire les têtes
coupées des tralis rebelles . Celle d' Abd el Wabeb de Lisbonne
fnt préientée la première à Abdallah et saccessivement , avec
les cérémonies d'nsage, celles des malheoretix compagnons
d'Abdel Wabeb '.
£a Andalousie cependant les affaires se compliqaaient
d'une manière étrange; la confusion était partont. Le midi
de l'ËBp^ne était deveou le théâtre de Inttes et de divisions
innombrables; jamais encore les nvalités des tribus conqné-
ranteSjles divisions des r^^ces pressées sar cette terre à moi-
tié africaine, n'avalent éclaté avec cette énergie et produit
plus de complications singulières, malheureusement inexpli-
quées pour nous dans leurs motifs spéciaux. Le fait toutefois
qui domine tonte cette bistoire se démêle nettement , même
dans le réât confus de Coude. Noos l'avons plus d'une fois
indigné ; i(^ les évënemens le démontrent jusqu'à l'évidence.
. IVons parlerons par conséquent, avec qaelqac détail de cette
gQcrre d'Andalousie, si complexe.et û longue, mtùs en mémo
temps si instructive, et oâ iqfpi^aissent (bien qa'encore as-
sez confusément, grâce au peu de clarté des récits arabes)
des causes et des origines ignorées jusqu'ici.
Cette guerre d'Andalousie fut des plus complexes, comme
nous venons de le dire: ce ne furent pas seulement en effet
les chefs militaires de sa famille, son fils Mohammed, ses frè-
res El Asbadj et Abou'l Kbasem, qa'eut à y combattre Ab-
dallah : à la faveur du soulèvement de Mohammed et sans
faire cause oommnne svec loi, vingt chefs s'étaient leva ,
dans ce qu'on a appelé depuis Grenade et Jaen , contre Gor-
doue; vingt tribus avaient profité-des dissensions de la fa-
mQle d'Ommyah pour chercher l'indépendance; et Ealcb ben
Halboun , héritier des haines et de l'ambition de sou père ,
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ti6 HISTOIItZ DESPAfinE.
avait su se créer de loin on parti parmi ces tribtu. Le fait,
bien qae l'histoire n'en dise pas les cames, est certain'. Or,
c'était on nommé Obeïdatlab bea Ommjab, samommé EL
Salath , qni (^tait l'agent d'Hafsoan dans le pays de Jaen ; ce
chef astncieut', dit la chroniqne arabe, ligné avec Sonar bea
Hambdoom el Kaûi, qui disposait de sept mille hommes,
s'empara dea hauteurs de Samontan aa pays de Jaen. Souw
el Kaïû était nn des chefs les phia poiasaus des tribas de
rAndalonsie orientale et l'nn des plus redoutables ennemis
de la faction des Syriens de Cordone, dont les Ommyadea
étaient les chefs, et qa'il^ ftivorisaïent à l'exclouon de toutes
les autres; il avait fondé on agrandi on grand nombre de
Tilles Ml snd et à l'oQest du Xéoil, nommément Alhamrah,
Baeça, Mankhesa, Jaen et Gnadix. Les forteresses élevées
par loi et par les antres chefs des révoltés , dans les mon-
tagnes de Grenade, forent nommées Al-Bordjêla (Châteaux
des aUiés)j et de ce mot, corrompu pae les Espagnols, s'est
formé le nom d' Alp^jarras , que psrtent anjoard'hni ces
montagnes'. Sooar ben Hambdoum cl Kaïsi se mit à la tète
des tribus mécontentes; les partisans de Yésid ben Tahyah
ben Sookâlab , ânir des Arabes ^ , et la faction des Maonli-
(Uns (hommes de sang mêlé), très poissante par ses ridies-
ses, au dire du chroniqueur que nous suivons ici, se joignit
à eux; ils avaient à leur solde environ six mille hommes,
■ Toj. Cende,ces.
1 Coida Hpandut Indiqae un* aain orlfiae , H ptéttiid qu'Alpnjirru (•"
Bagicharra) tbdI dira monUfnei d'iierbe» el de paiorHE"- M. ilt S*ei prn-
cbalt pour la première orlcTne.
3 Amir do loi Ârcbei, dll Cando, c 62. — Penl-tlra ce mat d«ilsne-l4l Id
tpèdalenent ceux dïi Arabei qui éuienl litai det liibui orrantM dn dèiert,lei
Aribei paileun, qui, eni aaul, dDTSDt fournir un conlingent eonsldénble î la
((«qBilB.Cest duBialiiieaqa«p«siililaMfuiIorl«aLiIIiMparliieili Fr. Jota
de BOBU, VuUtiai da lingoa arabica en Portugal, au mot Alane (Àlarabi),
p. 18 dal'id. de laso. — nLa palaira AlirTC, aioDle aoa £dlt«ur Fr. Joie da
8tuoAaU)iilalIcinr«,hemnltoiiHd( «Dire DOa cornu tlgnifictfOsi d» rmlIcOf
bnio; c Mim iitoMt ; ctmcMno hum aUrre. ■
>;,l,ZDdbyG00gle
CEUFtlBE qUATOBZIEHK. 67
tant anbef qae chrétietts, dont ils grouirent ies rangs des
sept nùDe compagnons qu'avait déjà sons les armes £1 Kaîû.
kne ces forces Us s'emparèrent de Cadoaa et s'arancèrent
fort srant dans les campagnes aasuddaGnadalqnivir.Gaood
hm Abd el Gafir, vali dn pays de Jaen ponr l'émir de Cor-
doae, marcha oontre enx. Les deux armées se rencontrèrent
et engagèrent on cosibat , dans leqoel Gaoad fnt vainen, per-
dit sept mille hommes et tomha lui-même entre lea maîni^ des
rebelles ainsi que plnnenrs chefs distiognés de son armée;
ils fuient emmenés prisonniers dans le nonveaa fort de Gar-
nathah, au conchant de Médina-Elbira, dît la chronique
arabe *. Ce sont là peut-être les véritables commeacemens
de Grenade, c'en est do moins h première mention sérieu-
sement historique. L'épitbète de nouveau, donnée en cette
occasion , par l'écrivain arabe , au fort qm a été le berceau
de Grenade, sembla indiquer que nous en avons trop, peut-
être , avancé la fondation , en la plaçant , sur la foi d'écri-
vains orientaux plus modernes , sous le règne du premier
des Abd el Bahman.
Cette première victoire des rsbelles fut célélu^ en vers
par Saïd ben Sonleïman ben Gondhi, un de leurs chef$'i le
chant qu'il composa à cette oocaoon respire au {dus baut
degré ces passions de tribo, causes évidentes, bien que l'his-
toire et l'ouvrage de Coude en particulier prennent si peu de
soin d'y innster, des fréquentes guerres dviles qui troublé*
rent dès f ongine l'empire des Husolmans en Espagne.
Nous ne connaissons ce chant qqe par la veiwon de Gonde ;
il fat composé sans doute quelques instans après la bataille;
en Toid la traduction :
s Déjà la pousnère que soulève notre marche remplit leur
1 Cooda, e. 8S.
3 Said bsD SoolelnuD ban Goadhl Italt d'ans fkcUoB de BTrlsni d« Klurtn
jubU«dnilep«pdBJua(lqnt'inlaal tosjoar* éli oppotéi usSfilfMd*
£«rAPDc, BulwiTcmeul tiTorfii) P ar lei Oaioyi*»-
>;,l,ZDdbyG00gle
68 mST01B£ D S^AGIOE.
armée de terreur ; eOe s'élève en épais noage et tout le ciel
en est obscurci.
< A la rencontre de nos lances, timides, ils tonment le
dos. Ces lances altérées de leur sang s'en abreavent : épon-
"vantés, ils f nient; l'espace lenr manque: pâles et sans ha-
leine ils tombent bientôt sons nos mains.
> Interne Sonar : il te dira comment,dans le fort de b
mêlée , les ëpées indiennes abattaient les têtes et dépouillaient
les porteurs de turbans de leors ceintures et de leurs ome-
mens.
» Interroge les Beny-Alhamrab : ils te diront comment,
qaand vint leur tonr , ils se précipitèrent comme des mon-
tagnes dont les cimes élevées s'écroulent.
° JÀf Dieu dâroisit ceux gui avaient quitté nos banniè-
res; et snr eux roula la meule des batailles avec une si ter~
rible violence qu'il n'en resta pas un.'
> Ainsi, les fils d'Adnan et de Kakhtan s'attaquent, lut-
tent, B'étrdgnent: ils nous combattent par de vils stratagè-
mes; mais nos cavaliers et nos piétons coiifoodcnt lenr espoir.
a Le ploB vùllant des Kaïs noos coiomande : son épée dé-
goutte de sang et ie promène dans la mêlée à une incompa-
rable hauteur'. »
Enhardis par ces avantages les rebelles se répandirent dans
toute la province et occupèrent Huescar, Jaen , Raya, Ar-
chldoaa et tout le pays d'EUnra jusqu'à Galat-Babab ; par
là ils communiquaient avec Kaleh ben Hafooun. Cette prise
de possession eut lieu vers la fin de l'année de l'bégire 276
(mars on avril 890). Irrité de ces succès, Abdallah partit
alors de C(Hrdoue, h la tête des troupes d'Andalousie et de
la cavalerie soldée de sa garde; il donna le commandement
de l'infanterie et des archers à Abd el Itahman ben Bedr Ah-
med, général fort habitué aux montagnes, et particoUère-
>;,l,ZDdbyG00gle
CSAPrniZ QD&TOBZUblE. 69
ment à cellet de Bonda et anx Alpajarras. Ce déploiement
coniidéiiible de forces ne fut pas vain : l'émir avait d'ailleurs ,
aBsore-t-on , juré de ne rentrer à Cordone qu'après avoir
détruit • ces hordes de bandits >. Il entra avec son armée
sur les terres de Jaen, où qoedqaes compagnies des rebelles
Tinrent à sa rencontre ; Abd el Babman bcn Bedr les dispersa
et les ponrsnivit, pendant qa' Abdallah , poussant vers le
Md y marchait h la recherche de Sooar ben Homdoun , qui
l'attendait an pied des Âipujarras avec les enfaus d'Elbira ,
d'Alhamrah et de Geroathah, réunis à ses Arabes-VélédiB : la
bataille se donna près du Darro; les rebelles eurent le des-
sons. Souar blessé fut fait prisonnier et amené devant l'émir
vainquenr, qui loi fit trancher la tète et l'envoya à Cordone
avec la nouvelle de sa victoire (juin on juillet 890). L'émir -
des Arabes Yémémtes, Ebn Sonkèlah, fut tné dans cette
rencontre qa'on appela la bataille de Médina -Elbira. Le
même poète qui avait célébré en Ters éner^qaes la première
victoire de Sooar, Saïd ben SoDleïman ben Goadhi, fit sur
sa mort une sorte de chant funèbre . Eu voici quelques tnûls :
* Dans les montagnes d'Elbira s'est brisée l'épée de Sonar,
l'épée qui a fait prendre aox femmes de Cordoue de tristes
fétemens de deuil, l'épée qui a fait vider tant de fois anx
partisans d'Abon Sidqni la coupe des affreuses agonies.
■ Pour venger Souar lui seul j'en tuai mille, car loi seul
valait |das de mille soldats. Four un des nôtres mille des
leurs , c'est encore, lenr faire bon marché '. >
Or, le frère du guerrier qui venait de faire cette poétique
oraison funèbre h son chff et & son ami, poète aussi, fut
chmsi après la bataille pour le remplacer. Hais, plus vail-
lant et pins hardi que sage , et se confiant à la valeur de ses
bandes aguerries, il crut pouvoir descendre dans les plaines
et les prairies qui forment la Véga de Grenade et de Loja,
>;,l,ZDdbyG00gk'
70
oâ il fat accablé par lea forces sapérienres d'Abdallah, qui
l'attagaèrent de tontes parts : le brave chef tomba grièTe-
ment blesse anx mains des soldats dont il arait percé de sa
lance et toé nn grand nombre, et fat amené devant l'émir ,
qoi en usa pen généreosement avec Ini. Abdallah en effet ne
se contenta pas de Ini faire trancher la tête, selon la prati-
que mnsnhnane , il Ini fit auparavant brûler les yeux avec
nn fer chand, cnianté gratoite et d'nn vaincpienr barbare,
et ce ne fat qa'aprës trois jonra de tortures et de souffran-
ces, qu'on loi coupa la tête : trophée sanglant qui fat envoyé
à Gordoue avec la aouvelle de cette bataille'.
Les restes de l'année vaincue des bandits, comme parlent
les chroniqueurs onimyades, se réunirent à Elbira, qai, mal-
gré tont , leur restait , et nommèrent poar leur général un
chef que ces chroniqaenrs qoaUflent eux-mêmes d'homme
illnstie et conrageox : ce chef s'appelait Mohammed ben
Adhelia ben Abd èl Athif cl Hambdani : il était d'origine
persane, et possédait la forteresse et les terres d'Alhama*.
Moins téméraire qne son prédécessenr.ilse r^ogiadansles
aspérités inaccessibles des montagnes d'Autequera, de Gre-
nade et de Bouda, et sut j déjouer longtemps, bien qu'aveo
peu d'éclat, les vains efforts de l'émir pour l'y réduire.
Bien ne lasse d'aillenrs comme la lenteur de ces guerres
de montagnes, et il parait qne l'émir, après ces succès, ne
jugea ni convenable ni nécessaire de s'y arrêter davantage,
et reprit le chemin de Cordone. Haftoun était , au fond ,
l'Ame de cette révolte , et, d'Hoescar où il était, il animait
et secourait les révoltés; mais la défaite du dernier chef et
l'extrême prudence de son snccessenr lai firent comprendre
qa'il n'y avait pas Heu d'espérer là on soccis immédiat. Son
agent Abdallah ben el Salath, voyant dispersés et mal distri-
B, Il Tina iM biiM.
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAFITBE QDATOBZlKltK. 71
boéft les bataillons destinés à cette goerre de montagnes,
nous dit-on, se retira avec ses troupes prêt d'EbnHabotta à
Haesear.
Abdallah ne prit point part en personne, bien qoe cela eût
été d'abord son dessein, à la gnerre qne le prince Abd d
Sahman el Modhaffer, son fils, faisait dans l'Ândalonsie oc-
cidentale à son aotre fils Hohammed et à ses {rèrea Khasem
et El Asbadj ; il rentra dans Cordoae, et se contenta d'en-
voyer à £1 Modbaffer on renfort conùdërable de cavalerie
pour ramener Hohammed à l'obéissance. Séville et Carmone
furent en peu de jours enlevées à Mohammed. El Hodhaffer
B'assara de ces deux places importantes, et se mit aosûtôt i
la ponrsmte de l'année de son frère : il l'atteignit à peu de
distance de SéviUe, et an combat ne tarda pas à s'engager
SOT l'Alxarafe à l'oneet de la ville'. On y voyait aux mains,
dit la chromqae arabe, les pins nobles et les pins vaiUans
cavahers d'Andalonsie, ceux de Xérès, d'ArcosetdeSidonia,
d'nne part, ceux de Cordone, d'Ecija, de Carmone et de Sé-
viUe, de l'antre. La bataille devint en pea de momens géné-
rale : de part et d'antre on combattit avec la pins grande
ardenr ; mus la victoire resta k ceux de Cordone : Hohammed
eut son cheval tné sons loi. Couvert de blessures, il ne put
se dégager, et fut fait prisonnier. On l'amena h son frère qui
fit mettre un appareil à ses blessures et le fit garder à vue
dans sa tente ; le frère d'AMallah , Khasem Abon Zéid, fut
pris ans^, également couvert de blessures, et amené à son
■ Alurife OD AimCg an Mpignol.dc ruraLs al Scbwif. — Od donne m
Dooi «o tarritolra iliaè diu la loiiiuic da 8tfllla,qDl,MnnBnf«al i dm
dami-liena h paa prti d« la tills , inr U ri Te droila da fiudalqalTir, forma, en
■''ileTint lonjonra Tan l'ousit peDdint l'cipsca de bail h nanf Henai, un dci
dUideti lai plDi reilllea de rBapopi* mirUlonile. lUIrana dtl Aljtnfe en oe-
cnpe h pan pri» le mlUan. C'aii an nlien da aen éliitUon, va panl-ètra de »n
eicallCDce, qne Ui A»be« appelèrent ce diilricl El SebariF, aienlSanl proprc-
manl rtlèfntlon, la haataur, le lien ilaTé, el par eitenalon le terrain fécond,
aiaaUteni, BiecllaDt. —Vojei, tnr l'Aliarafa da Etrille, Znfilga , Aiuialcf de
SaTlUa.p. 4, cal. 1, al Bod. Cuo, Aitiemedadea, (OL SI».
>;,l,ZDdbyG00gIC
72 HISTOIEE d'eSFAGSB.
nerea Abd el Bahman el Modhaffer, qui le fit de même U!u-
ter et garder avec soia. Amenés à Sévilte, Hohanuncâ et Klia-
sem 7 forent enfermés dans une toor, où le premier monrat
pen de temps après, de ses blessures sans doute et du cha-
grin de se voir 'vainca ; quelqueB-aiiB disent par le poison
que lui lit donner son frère Abd el Bahman sur l'ordre de
son père'. C'ect la première fois qu'il est parlé de poison
dans l'histoire des Arabes andalonsiens ; nous verrons mal-
heureoseiaent que ce ne fot pas la seule application qu'on
en fit sons ce rè^e. Stohammed moorut le 10 du mois de
schawal 282 (3 décembre 89&)3. Il avait alors vingt-sept ans.
On surnomma populairement ce prince infortuné, de la
mort qu'on supposait lui avoir été donnée, El Haktonl
(l'Assassiné)^. Mohammed laissait un fils âgé de quatre ans,
nommé Ahd el Bahman, que Dieu réservait à de grandes
choses, dit l'historien arabe, et que nous verrons en effet
porter au pins haut point la gloire de l'empire moBulman
d'Occident,et s'adjuger le prenûer ouvertement les titres les
plus vénérés de la hiérarchie musulmane, les titres sacrés
d'imam et de prince des fidèles. On appelait à Cordoue cet
enfant Abd el Bahman ben cl Haktoul (Abd el Bahman
fils de l'AEsasùné), dans la croyance -où l'on étmt,& tort ou
à raison, que son père n'était pas mort de sa mort naturelle;
sur quoi les avis des historiens arabes sont très partages^.
Par cette mort, tout le pays de SéviUe et de Cadix rentra
BOUS la dépendance de Cordoue. AbdaUah mit de nouveaux
gouverneurs à Xérès, â Astepa et h Sidonia. Quant & son
frère Khaaem Abon Zéid, il voulut lui donner le gouveme-
meut de SéviUe; mais £1 Blodhaffer et d'autres walis fidèles
■ Coiui«, c ei.
' A tnlrt Almolrapb Tklua et inlcremplni ul (■ohunsUl
Mbeidii moi gglts SSS, tnnoin 17 seoiu (Culrl, t. u> p. aOOJ.
* CoDde, 1. c.
Vaj. Condt, c «i.
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPITH< QUATOnZliUK. 73
s'y opposèrent et il demewB oublié et prisonnier sur sa pa-
role'.
L'Espagne sarrasine ne fat plus alors divisée en apparence
qu'entre trois grandes fcctioas musulmanes , celle d'Ebn
Ha&oun dans l'Espagne centrale et orientale, d'Hoescar à
Tudèle, celle dn chef des tribus da sud, setgaeur d'Albama,
Mohammed ben Adheba beu Abd el Âthif el Hambdani,
maître des baoteurs méridionales de l'Àndalonùe, des AI-
pujarras à Djebal-Tbâreq, et enfin celle des maîtres de Gor-
done; mais ce n'était là que ta diviùon politique ^parente
de l'Espagne sarrasine. Hille diviûons, mille focUons sub-
sistaient et s'agitaient sons cette apparence : ehocoa tirait
à soi , si l'on peut ainsi dire. Les mœurs cbevaleresqucs
et partant individuelles qui devaient prévaloir dans les âgra
siûviu»,apr^ la gloiîense mais passagère unité du Ebalifat,
coounençaient k se montrer partout. En cette même année
382, nous dit le cbroniqaenr mosubuan, par soite de res-
sentimens et de rivalités personneUes, devinrent ennemis le
wali de Garmone Abd el Uelek |>en Abdallah et le -wali de
Jaen Omar ben Hescbam ben Abd el Aziz : ils se défif:rent
en duunp dos, et Abd el Helek tna Omar ben Hescbam.
Pea de joors après, £1 Hotaref, SiB de Mohammed ben
Abd el Bahman et l'un des plus jeones frères de l'émir ré-
gnant, que ses nobles qualités plaçaient au premier rang
de ta jeunesse et que les lieo&d'ono vive amitié attachaient
anx fils d'Hescham ben Abd el Am, attaqua à deux milles
de Séville et tua le wali Abd à Helek. £1 Hotaref ben Mo-
hammed était waU supérieur de la province de Séville; il
donna le gouvernement d'Abd el Udek à Ahmed ben Hes-
diam , frère de ce mâme Omar dont il avait vengé la mort.
Abd el MeJek avait un fils nommé Herwan. Dans le ramft-
dhan de cette même année fat toé violemment dans one me,
:,.;,l,ZDdbyG00gIC
74 DSTODS D'BSPAOHK.
pendant la nuit, le prince £1 Hotaref, qui arait alora vingt-
quatre ani. On soapçMina Herwan ben Abd el Helek de ce
meortre; on en eut, à ce qa'il parait, la prrave certaine : il
fat arrêté et demeura enfermé jniqa'en l'année 284, qa'il
moDmt dans sa prison '. — C'est ainsi qne chacon- s'éloi-
gnait de pins es plus des vrais principes de la civilisation
et que se formaient chez les Arabes d'Espagne ces mceors
singoliëres qui ont subsisté si longtemps après eux. c Le
premier objet de la àvilisaUon > dit excellemment on admi-
rable écrivain', est de mettre la protection générale de la
loi, également administrée, à la place de oette justice sau-
vage que chaque homme se rendait à lui-même, suivant la
longueur de son épée oh la force de son bras. La loi dit au
sujets d'nne voix qui ne le cède qu'à celle de la divinité : —
La vengeance m'appartlentl » C'est ce qne nous cherdterons
vainement en Espagne pendant encore bien longtemps.
Cet esprit naissant de chevalerie se manifestait alors par-
tout. Ou se souvient de Saïd ben Souleiman ben (îondhi,
do chantre de Sonar ben Hambdoun et de la bataille d'El-
bira. Il était de la factiod des Haouliding et s'était retiré
près de Ealeb ben Ha&oon, après la défaite et la mort de
son frère dans les plaines de Loja. C'était un très brave cava-
lier, dit la chronique arabe,etron disait de lui qu'il avait les
dix qualités qui distinguent les nobles et généreux cavaliers,
qui sont bonté, vaillancç, adresse à manier un cheval, grflce,
esprit poétique, bcan langage, force, dextérité h se servir de
la lance, h manier l'épée, à tirer l'arc. On ne sait à quel
propos il eut vers ce temps un différend avec Ëhn Hafsoan,
et ausBitAt il le défia en champ clos. Kaleb ne répondit point
à son cartel; mais Saïd le surprit un jonr dans son camp, l'at-
taqua et lui fit vider les arçons : Ealeb tomba de son cheval,
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAFITBI HVÈ.rOBXIÈia. 75
etSaïdraDTaittné,ditlainémediroiiiqae,Bi les amis d'Haf-
wran n'étaient interreDaB pour l'en empêcher. Ce différend -
ramena pea après Said ben Sonleimaa boob l'obéissance d'Àb-
dallab : au moins TÎnt-il ^vre parmi les siens à Ellnra, sa
patrie ; il j monrat depuis en 284 '.
Les chroniqaes arabes mentionnent sons l'année 285 de
l'h^ire nne femine qni fat générale en Espagne et en Afri-
que, et si cruelle que les pauvres se dévoraient les uns les
antres (expression textueUe). La peste s'en suivit, et la mor-
talité fat telle que l'on enterrait à la fois un grand nombre
de morts dans la même sépultore : les fossoyeurs ne pon-
Taient suffire h creuser les fosses nécessaires à tant de morts,
et les moribonds se rendaient eux-mêmes aux cimetières où
l'on enterrait les cadavres sans les laver, et sans aucunes des
prières prescrites par la religion =".
Cependant la pûx régnait toujours entre Alfonse III et Ab-
dallab. Un événement militaire vint même alors singulière-
ment resserrer leurs bons rapports d'amitié. Il y avait dans
le parti de Kaleb ben Hafeonn tm général de naissance il-
lustre (il était de la famille même des Ommyades) appelé
Ahmed ben Moawiah ben el Eithi et surnommé Abou'l Kha-
Bémi. — " Dans ks vaines prétentions des princes, dit la
cbromque arabe, il avait recherché h faveur du rebelle
Hafaonn^.> Ce qui semble indiquer qu'il était passé à Kaleb
1 El Awli, poile dei Arabci d'Blbln, «niMe l'appelle db icrlTiin |de w di-
lloa, lit de* Tïri pour ■■ tomba dont Toid U IrnduclIoD ;
nid repoM CBlal qal marriMilt Iti piiiTrei ibandonné*, qui Icar prt-
lait MU ombrigc pMdul VUt, qnl lenr 4oaD*l[ dd abri pendant l'blTer.
B Un peu de giian 1* cacbe, mais c'eit on eaion Senci : qu'il aoit lonjontt
couvert de raiei, el qna le Jatmln y crolue lanjenri tpela .'
» D«pnli qtte Im cbaaupa produiMul dei Sein, k* bola de* hnSlet el le* llen-
TM de Fean, depni* qn« le loldl luit, il lia bommea ni lea ginla* a'onl «n
penonne d'un anui noble c«Mr que ce Said Ici eueTell.
> OknMfd«auTns,unMnc<MMI«deinT'll>H!>
3 CoDSe, c «s.
>IMd.,Lc. i
>;,l,ZDdbyG00gk'
76 msTomB d'bspaghb.
par baine et esprit de Teogeance contre les siens. Ahmed
ben el Kithi,que les chrétiens appellent on ne sait poorqnoi
Alchaman, s'était placé en pen de temps an premier rang
parmi les rebelles et Hafsoon loi avait laissé prendre le com-
nuodement supérieur de la province de Xolëde et de Tala-
Téra. Fier et vooknt se signaler par qaelqae conp d'éclat
contre les chrétiens pour s'en autoriser pins tard dans ses
entreprises contre l'émir de Clordone, fanatique à l'excès et
se donnant, dit-on, pour prophète^, il résolut de s'empara
de Zamora et de poursuivre les chrétiens à outrance au nord
du Doéro. U conçut mteie, & ce qu'il parait, le projet de les
réduire jusque dans leurs montagnes^ et de s'en faire un
instrument contre Gordoue.'Qu'il agit sncèrement dans l'in-
térêt d'Hafsoun, c'est ce qu'il n'est pas facile de savoir.Quoi
qu'il en sott, il rassembla vers ce temps une année conùdé-
rable,recmtée sur toutes les terres des r^>elles, et, à ce qu'il
semble, jusque parmi les tribus berbères de l'Afrique. Haf*
soutt était maitre alors de Tarragone, de Tortose et de Valence
et pouvait par là communiquer par ses flottes avec l'Afrique.
Ahmed réunit, dit-M}n, à divers titres et par divers mobiles»
(A de tous tes pays où Haboun avait quelque crédit, une
armée de soixante mille hommes, probablemmt peu disci-
plinée, mais la plus forte qu'un chsf de rebelles eût jamaia
eue jusque là sons ses ordres. Les chrétiens, en paix aveË
Abdallah, ne gardaient point ou gardaient mal leurs firon-
tières. Ahmed Abou'l Khasem y fit tout-à-coup une violente
irruption avec ses bandes indiscipUnées, pillant indistincte-
ment, dit la chronique, les villes des chrétiens comme celles
des Musulmans. Au bruit de cette invasion inattendue, les
chrétiens s'enfuirent vers Zamora, où ils s'enfermèrent, ap-
pelant à eux leurs frères de tous les états d'Alfonse. Lea
aâàa eux-mêmes qui gardaieiit la froidiÈre mnsolouuie pour
I BuDpIr. Chr., c. 14.
>;,l,ZDdbyG00gIC
(aUPmu QUATOBOÈHE. 77
l'émir de Cordooe écrivirent austitôt an roi chrétien, ■ s'ei-
nuaDt enrere loi de ces algarades qa'ib ne ponTaient em-
pèdier, et qm ne Tenaient point d'eux, non plus qne des
bcKU et lojanz sajets sonmiB à leur sonTerain '. > Abon'l
Ehasem de son càté, suivant l'usage qui commençait alors à
s'iatrodoire, écriTÏt anui an chef des Âstmiens arec beaaconp
de Tanité et d'arrogance,- le menaçant, s'il ne se faisait pas
mosolman on son vassal, de le chasser de ses terres et de
loi faire souffrir nne mort ignominieose et croelle. Il se porta
cependant snr Zamora, devant laquelle il mit le siège. Les
dirétiens s'émnrent et prirent les armes dans tontes les pro-
vinces, et bientôt Alfonse parut dans les campagnes de Za-
mora à la tète d'nne armée non moins considâ-able que celle
de l'ennemi, avant qne celni-OL se fût rendu maître de la
ptaee.
Ces deux grondes armées ne forent pas plal6t en présence
qu'elles engagèrent un combat général qoi se maintint avec
un é^ acharnement pendant quatre jours. Le dernier jour,
d'antres disent le premief , la cavalerio berbère abandonna
le champ de bataille ; les Hnsnlmans de l'Eqt^De orientale
et du pays de Tolède combattirent néanmoins avec beaucoup
de fermeté ain^ que le général Ahmed lui-mùme qui perdit
la Tie dans la m^ée : lui mort, les Musulmans s'enfuirent en
désordre et les cdirétienB en firent un grand carnage ^. Dans
la fuite périt Abd el Bslnnan ben Moavriab, f^re du précédent
et vrali de Tortosc. Les chrétiens ^ avaient emprunté cet
usage anx Arabes) coopèrent d'innombrables ttHes, qu'ils
■ Gonde, c. 6i>
1 Coude, e. M. •- L'antsar dMene le* eattUen irrluini qnl qnillètetil In
ptrlle BTiDt qu'elle lût lemilDée loi» le nem de tôt arra|i(K«i t(rt«rf«i (lei ebtf*
berbèm). Onlii deoi U chrODlqne de Bimpinu;— loUruinb en DCccciim,
eoneiegilo eiercltn inB;iio, Arabes Zemoriin propenrunl. Bttc uidieni lere-
«bslmostex, congregito mt^no eierella, inUr le dliiilcuiIe*,ei>openDle di-
Yln* tlementii, dcletll eoi uiqoe ad I Dternedonem etiim Akbimiii, <|dI pro-
pheiA eornin dicrbainr, Ibldeni cornilt et pleTlt Mrra ( Sa^r. Cbr., ■, U).
>;,l,ZDdbyG00gk'
78 BisTOOtE d'espagkk.
douèrent aox crébeaDi et aux portes de Zamora. Cette Tic-
toire, dit la chronique arabe, dertut en pea de jours célèbre
en Espagne soos le nom de journée de Zamora (288-90I),et,
bien que remportée sur des Snsulmans rebelles, elle effraya
et affligea tons les Trais croyans.
L'iropreseion de donlenr que causa la déroute de Zamora
parmi les contpiérans fut générale et lenr fit oublier leurs
inimitiés et leurs rivalités domestiques. Un moment elle pamt
devoir amener une conOagratioa générale entre les chrétiens
et les Musulmans. Les ferrens sectateurs de l'islam prêchaient
qae le peuple musulman devait s'armer en masse pour ven-
ger la mort de ses frères; mais Abdallah, loin de céder aux
instances des fanatiques qui lui couBeillaient de s'arranger
avec Ealeb ben Hafsoun et de déclarer une guerre à feu et à
sang aux chrétiens, envoya le général Obeïdellah cl Gamri,
qui était en ce temps Trali de Lisbonne, près d'Âlfonse pour
l'excnser et pour former avec lui une noavelLe et ploa étroite
alliance. Le vrali rempUt son ambassade à la satisfaction
d'Abdallah, et conclut une alliance offensive et défensive avec
Alfonse, qu'il eut l'art de porter à profiter de l'avantage
qu'il venait d'obtenir à Zamora, et à poursuivre les partisans
d'Bafsoun qui menaçaient incessamment les frontières de son
royaume.
Feu après la victoire de Zamora, Alfonse se porta en effet
sur Tolède, dans la résolution de la prendre : mais, conudé-
rant les difficultés du siège, il s'empressa d'accepter une forte
Homme d'aifient que lui offrirent les habitans pour l'éloigner,
et n'y persista point ' . Il reprit la route des Asturies ; et, che-
min faisant, il prit d'assaut un château des ennemis, appelé
Qniuttîa-Lubel, duquel on n'a pas d'autre notice. La garnison
en fut en partie immolée, en partie foite prisonnière. A Gar-
I la liUi dlibiii». m Toltlnn ptncsiti H lUdam k ToleUaii copioM ma-
lien McapU (Sampir. Chr-, a. 14).
>;,l,ZDdbyG00gle
CBAPTtBX QbATOfiZikiB. ?9
tlon On Mclare da roi, sans doate mi des priMiinlen qa'U
venait de faire h Qiiliiitia-Lii]}el,d'iin nom évidemment arabe,'
tenta de le tner ; mais son lirojet ayant été déconvert, il fot
exécuté arec toate la famille ' . Le motif de cette dernière ten-
tative est fiujile à concevoir de la part d'an Arabe mahométan
dont le roi chrétien venait de massacrer les frères, et dont
la condition mtaie pouvait exalter an plus haut point la haine
oa le fanatisme.
Jje SDccès des négociations d'Ahdallah et son alliance avec
le roi chrétien le décréditèreat tontefois auprès des austères
et dévots Musulmans des mosquées de l'AndalouBie, et la
hardiesse des imams et des khatehs alla dans quelques cités
jusqu'à omettre son nom de Iakhothbah, conune s'U eût été
mauvais Musulman ou excommunié. Gela fut pratiqué avec
pins d' audace & Sévîlle où le prince Ehasem excita ouverte-
ment la population à ne point payer l'impôt du zékat, et fit
sabstituer dans la prière publique au nom de son frère celui
du khalife de Bagdad AI)ba8ûde,Motadhed-BiUah.ll fallut
sévir contre £hasem; on l'arrêta et il fat enfermé dans que
prison où il périt peu de jours après par le poison (290-903).
Kbasem ben Mohammed Aboa Zéid était un esprit distingué,
mais dévoré d'amhilîon; il avait surtout un grand génie pod-
tiqne, et on le connaissait sons le surnom d'El Gourlan.
Kaleb ben Haftoon cependant n'aspirait pas à moins qa'à
s'arroger les prérogatives et le titre d'émir, en «'emparant du
siège m£me de l'émirat. C'est ce que prouve d'une manière
irrécasable la tentative qu'il Ht alors, à la faveur des troubles
qui agitaient l'Andalousie. De Balay (Baylen) à vingt milles
de Cordoue, où il se trouvait en ce temps incognito, il se ren-
dit, pareillement incognito, à Cordoue même, où il n'était
pas sans amis dévoués. Si, effectivement, la chance eût tourné
I El inde rertniu eepll glidlo cmUDob (ptod dldtnr QnIaltU'LBlMl
■iqiM CwtUwB *eaU, «t IbMMt mnmm «un AJwMteo» «un fiUbnii m-
cUmrl inidt|Wfnadcafli«TeniliiMKBir«^[ibld.,I.c.).
:, Google
SO msioûa o'kspaghx.
•Ion tdoD ses etpérancei, c'm était ^t des Oounyades : le
mnsacie, la prossriptioD des amis et des soutiens d'Abdallah
«usent soin le triomphe da fils da bandit, et, de Gordooe,
il eût régné on prétendn à régner sor toate l'Espagne mn-
snlmane aa même titre qae les fils d'Ommyah. A l'aide des
hommes de sa faction qa'il aorait appelés de l'Espagne orien-
tale et méridionale, il se serait facilement sonmis les tiibns
qrriennes et arabes d' Andaloa8ie,et il anrait donné anx siens
tons les emplois, tons les bons pt^es de l'émirat, à l'excln-
tton de ceux qni en avaient été jnsqne-là en possession. Dès
lors il eOt été maître, et en état de se soutenir à son tour
contre les factions nouvelles qm eussent pa se fpnser contre
lui. Tel était sans donte son projet, lorsqu'une drconstancc
nngulière le fit découvrir et échouer.
Le lectenr se rappellera que, lors de la dernière révolte de
Mérida, l'émir avait fait grâce à l'anteor dn monvement, à
Souleiman beo el B^âh, qui s'étvt fait Trah de la place, de
cadi qu'il en était. Ce Sooleïman ben el Bag^iàh était devenu,
depuis, un des princîpauz scheilis de Cordose; mais il était
resté l'ennemi acharné des OmmT^ades et particulière-
ment d'Abdallah. Lié avec Haftonn, c'était lui qui l'avait ap-
pelé k Gordone, loi qui avait 4ardi une conspiration eu sa
faveur. De nombreux écrits contre Abdallah avaient été ré-
pandus par ses soins pour prépaitr les esprits; malheureu-
sement, parmi ces écrits était nne satire piquante et spiri-
tuelle de l'ex-cadi de Mérida, laqaélle fit plus de bruit que
tout le rrate et éveilla l'attention des wasyrs d'Abdallah.
L'émir ; était vivement attaqué et 7 était désigné par le so-
briquet injurieux d'£I-Himar (l'Ane). On en rechercha vive-
ment l'auteur et on parvint à le découvrir : c'était, avons-
nous dit, Sonleuuan ben el Baghâh lui-même. On l'arrêta et
on le condoisit devant l'émir, qui lui reprocha sa conduite
et Ini rappela le pardon généreux qn'il lui avait déjà une fois
jtccordé. * Ha bienveillance ne t'a f^hre profilé,«nù Soulc»-
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAFITHE QDAIOBZliME. 81
man, lui dit l'émir, aa Txpport de la chroniqae de Coide. Je
derralB ta iaire empaler, mais il n'en aéra point ainù : je
Tenxqne tQTiTefl,etqae tu me répéta tesverg quand je te
laa demanderai. Je les prise fort, et, pour te les payer ce
qa'ils Taleiit,pr^)are-toi àreeeroir de mot. trésor mille pièces
d'or pour cfaacUD : la somme serait plus forte si ta avais
•chargé l'Ane davantage. ■ -~ Tonché et ramené par la bonté
d'Abdallah, le poète se jeta aox pieds de l'émir, et loi avoua
tout, la conjuration, les moyens des conspiratenra, ses rap-
ports avec Kaleb ben Hafiwun, et finalement que celni-ci
était en ce moments même caobé à Cordone, et sur le point
de donner le s^al de la révolte à see amis, sans toutefois
vouloir indiquer précisément le lien de la retraite d'Hafsoun.
On se mit anssitât à sa recherche; mais l'arreststioa de Sooleï-
man M ayant .donné l'éveil, il était sorti de Cordone en costu-
me de mendiant, avant qu'on eût songé même à le rechercher.
Échappé à ce danger, Kaleb alla se remettre bravement à
la tête de ses compagnies de guerriers, dans la province de
Tolède, et de là porta la guerre en tous sens sur les terres
tenues par les partisans de l'émir. Le vraU Abou OUunau
Obâdallab ben Ganm le contint et le défit en 296, et le con-
traint à se réfugier à Tolède «t dans les forteresses des
environs de Tolëâe,d'où pendant trois ans il ne sortit point,
mais où ansû il ne fat point attaqué. Le sud de l'Andalonsie
fat dans ce ten^s-là pacifié paiAbd el Bahman el Modhaffer
qui, fier de ses succès, voulut rq)rendre activement la guerre
contre Tolède. D demanda & cet effet le gouvernement de la
province de Uérida qu'avait le fidèle et brave Obétdaliah
ben Gamri. AbdaUah répugnait à en déposséder ce vieux ser-
viteur de sa famille en faveur de sou fils; mais sur les ins-
tances mêmes d'ObéSdallab ben Gamri, que la politique sans
doute détermina à la retraite, £1 Modhaffer le remplaça dans
la province de Hérida , et le vénérable général fat fait capi-
taine des Slaves (SéUébis), qui lonaaieut la gvd« scddée et
>;,l,ZDdbyG00gle
89
fwrstaimitfl des êadn. À dater de ee jour, £1 Hodbaffer fit
Doe guerre terrible anx partiBiiBS de Kaleb ben Haboan;
fl ponnolvit les insorgéi avec ob tel acbamement qo'ils n'o-
saient pins tealr la oanpagne devant loi; il ne leur faisait
point de quartier: — >TiDUSceaz des rebelles qui tambaient
entre ses mains étaient anssitAt pereéa de oonps do lance on
décapités. B était dnr et sévère à l'etcès en oe qni conoenutt
la discipline militaire; en sorte gn'il était égolmoent redootC
des ennemis et de* siens, ■ dit nne ohroniqoe d*aillenrs fmrt
bienveillante ponr Inl'.
A flordone «pendant grandissait le jeone Abd el Rahman
ben el Maktoul, petit-fUs d'Abdallah et neven d* Abd el Bah-
man el Hodhaffer, et se préparait ravénêmant fntar de ee
jeune homme à l'émirat qn'occnpait son girand-père. I<e chef
des Slares, le irsli Obfidallah ben Gamri, l'anit prâ en une
vive et particulière amitié, et s'en était déclaré le protec-
teur, peut-être par dépit contre Abd el Bahman el Modhaffer
d'aTràr été dépossédé par Ini de bob gouTemement de la pro-
vince de Hérida. Abd el Bahman ben Mflhanuned ben Abd-
allah el Hakhtool avait en ce temps (908) {ffès de dix-neof
ans. Il avait de bonne heure été instruit dans lea lettres ho-
iBÛnes et saeréee. Dès l'àgs de huit Bsia il savait par ecNir le
Koran, la Sunuah et le reeneil des histoires traditionnelles du
mabométisme . n n'avait pas doozo ans qu'il maniait avec gràoe
et vigueur un cheval,tirait de l'arc et savait se servir de ten-
tes les anaes de guerre mieux qu'nn cavalier oensommé.
Déji il s'était gagné l'affection des principaux soheiks, des
walia et des "wasyrs qui composaient le conseil d'état (le mes-
chouar). — « Sa grâce et ses aimables qualités, dit la chroni-
que arabe, fusaient les déliocs de Gordone. Al>dallab seul ne
se déclarait pas ouvertement, de penr d'iuqoiéter son fils El
Modhaffer: mats eu secret il aimait l'eafant d« iOB ûls SIohaniH
>;,l,ZDdbyG00gle
CHinniK QVAIXAZiàHE. 83
ned areo qm twdreue toate paterodle]; il l'ëcontait, m
{faisait aree lui, et loi aânuait qoelquefiMS àsê éloges en
vera*.»
Dm œt état de cliOHS,il n'était {mb difficde de preaien-
tir qod aérait le aoceesmir d'AbdaUali. Sa mort approdiait.
JI tonchait à la Boixante-deazitoe aimëe de son Age; mais
{dus qae l'Age les chagrios et les inquiëtodei contiDoeUes de
•OD règne Taraient aràablé. £n 911 il re^t le dernier coap.
Sa mère Atharah numnit a« conuoencement de la lune deu&ir
290 {Kptembre 91 1). Il avait pour elle one twârene extrême,
dcrat l'hiitoirs a consacré le sonvenir, et il pleura sa mort,
dit la chronique, avec des larmes amères. H lai iit élever un
magnifique ttxiibeaD,onié de sculptures et d'arabesques d'un
travail ex<piifl, dans les jardins de la Bosafab, et l'on célé-
bra ses fonéiailles avec une pompe ingénieuse. Triste depuis
lors, coatïDue le même écrivain, il ne songea plus qn'à la
mort, et il fit élever nn antre tômbeaa auprès de celui de sa
mère, destiné à recevoir ses propres dépouilles mortelles'.
La préceatîan n'était pas inotile. Par suite de ta trisbesn
OMitlnaelle et de sa noire mélancolie, il t*mba graveount
malade, perdit le sommeil et l'af^tit, et, après qoelqoes
ioors de fièvre, il l^connnt qqe son terme approcfaait. Nous
avons dit qn'il aimait d'une afièction profonde te jeune Abd
ei Bafaman, son peUt-flla, dpnt il avait , à oe qu'on croyait
oommnnémeot, fait périr le père par le poistm, et il était
viable qu'il délirait avoir cet enfant pour snocessenr.BeB-
taieut les prétenticyis de son propre fils Abd el Babman el
I Gonde, c. a.
1 Duu ce lemp) de IHilnic el de proronde méleDcalte, dil tel tetitaia
(Cnd«, E. Vf), II fli m T«n iKttlqBM eéUbm dans la illténlors orleBlilt si
nmplli d« il tWc* hnigei, qnl eommeiMnil tlpri :
■ N'aBteDd*-lQ pu ce brnlt? npldo el i^UoI le) illet ■'■Tinee le tarma (»ia\
tpA lient Iroinpei tu eipimeei.
DRtTdt^opM, d'oas ouKbe hlUT«,la npade chemlMr titi n in?Tf«n
n'j demeure, tI«d enlai ii'ut lUble,
■ n nani prene uni noai •rcrllr, lau sou donner ancan llfMl, el mu
fl'antttr diM M cwne II •■nlie loot 1 m fin. ■
>;,l,ZDdbyG00gle
g4 OISTfHBE D ESPAGBX.
Modhaââr, son comidice, d'après le bruit public, dam la mort
de Hohammedjpère do jeune Abd el Hahman.n le manda an-
piH de lai, et il se tronva henremeinent que, cbérisBant son
nerea antant que le cbérissoit son père, il se prêta avec z^
aux desseins d'Abdallah snr cet enfont. L'émir rassembla en
conséquence ses wasyrs et ses 'walis, et il désigna ponr fatnr
snecessenr à l'empire son petit-fils Abd el Bahman,né de son
fila fdoé Hobanuned. Far cette déclaration, il chargea son
fil» El ModhaHer de protéger et de soutenir le jeune Abd el
Bahman, comme s'il eût été son propre fils ; et El Modhaffer
accepta, et s'acqiûtta, comme nous le Terrons par la 8aite,loya-
lement de cette mission. TJd an et on mois après la mort de sa
mère, Abdallah moumt dans on accès de fièvre, an commen-
cement de la première Inné de rabieh(noveuibre912), dans
la TingtKsnquième année de son règne et dans la soixante-
deuxième de son 4ge.Il laissât onze enfans màlea et quatorze
fiUes.
Abdallah était né bon et d'un caraclèrp facde, faible mtaie;
mais les nécessités politiques de sa position et le caractère
particulier de sa nation l'aTaient quelquefois porté, ainsi
que nous l'avons tu, à des actes de cruauté qui ne durent
pas le laisser sans remords : tels araient été les traitemens
qu'il avait fait subir notamment an clief des révolta du pa^rs
de Grenade, Ssid bcn Goudhy, à son fils Uohammed, à son
frère Ehasem Abou Zéid. n faut dire aussi qoe jamais chef
d'état ne fut plus attaqné et de plus de cdtés; qne jamais les
rivalités de race ne s'étaient montrées ayec plus de violmce
et d'acharnement. Mais l'habileté et la force paraissent à
pacifier autant qu'à contenir et à vaincre, et le fait est
qu'il sut punir ses ennemis, plus qu'il ne sut les rallier et
s'en faire des partisans dévoués.
Abdallah avait, à ce qu'il parait, on grand penchant à la
Tuilerie , et , poète comme l'étaient tons ces hommes singu-
liers, il excellait particnUèrement dans la satire et l'épi-
gramme. Ce pencbuat loi fit perdre plos d'un ami, et, entre
îiqilizDdbyCoOgle
CHAFIIBE QCATORZIJalE. 85
antres, Tin cbef de gnerre illnstre,nn de ses pins fidèles gerrt-
tenrs, Soulâman benWènaflSonz el Berbéri, célèbre par son
tradition et sa prudence, antant qne par son caractère libre
et sDStère . Sonléiman ben Wénassonz el Berltéri était vasji du
palau et chef de la cavalerie de la garde d'Abdallah. Snivant
l'usage de sa nation, £1 Berbéri portait nne barbe longue et
épaisse '.AMallab avait fait autrefois des vers contre les lon-
gues barbes. Un jour que Sonléiman était chez l'émir, celni-
d, étant de bonne homenr, dit la chronique, crut pouvoir
l'appeler familièrement d'un nom arabe qui revieut à Père
des barbes on des longues barbes (Aboa el Schoareb), et loi
récita les Ten qa'il avait faits contre l'excès de cette mode.
Gela choqna le vrasyi. Il s'était assis, en entrant chez l'émir, à
la manière orientale, comme son poste lui eu donnait le droit.
Sur ces plaàsaateries d'Abdallah il ne put dissimuler son dé-
plaiar, et après l'avoir témoigné en propos assez vifs, il
BPP°7i "> ^""^ ^ terre, se leva, et, sans plus de façon ni
de politesse, se retira chez lDi>. L'émir, à la fois blessé et
fâché de cette sortie de Wénassouzjie fit vainement rappe-
t Lk birbe élilt at ut «Dcore chei lu Arabtt une mirqnâ d'iulorlU el ds
Uberlf . Duj la* pTMnten Icmpi dn mihoméllune , od Mlénil Molamcnt que
ht jennta g«aa i li aenr de leur Ige db U porluient point. AnJaDrd'bDi mime
OD ne peimet p» à od iielaTe de 1j laiuer crolln, et on KoiDlmin mirtè «1
pèn de tunille ne uorilt *e pTiMnlEr bonorablement uni la birba.— « htt
Orlentini, dll M. P. Lebrnn (Voyage de fir^M, p. UOJ, ne peaTeni is BgaTcr
DB homme pnluint un) «i barbe. — Qoelesl Vtgt de Napoléon? diiait la Qlt
dD acbab de Paras, Abbu 1(ti«> * V. Inberl (Vojage d'Amédie Jiobert «q
Annénle el an Perte]; ifnalle a«t m Ofttn, la Ibime de aM liaiU, U coalear de
fM cIieTaDi?porl»-l-tl nue barbe ipalfte? — Le Jeane piinca perain, ajonle
M. Lebnm, lai anppMali ian> doale, d'ipria la lemminée et ion pouTofr, U
plu bells barbe de l'Enrope. a
1 Aiy b«n Ahmad, dan* Caada, c. M> — Lei parolei qne prononça SonléïasD
bea WiBMiêùta an eelta occulon el qne rapporte la ebronlquenr «ont rematqai-
blai par nn tonr ilnpillar :— igl nona B'flioni pia il wlaiBona autru Afrl'
cabw, dil-41, at qne nooa no Tlnailona pu dans cei palali arec noi loltliF*, com-
Uen nona soni épargnerlana de dégobli et d'hamlIUllou! HoIa la laniti et It
bttnna nona aieoglenl, at nmi n'achJTeroni d*4lre compUlaiiieTit déiabugi-a
q« qnasd nona anrona pria place dasj nos ttiolu loBibetns. U Kpinnent
l'urttanu aotn Hlitoe «i bm iW«uim cUmtrM.I a
>;,l,ZDdbyG00gle
80 BOBTOIBB D'ESPAam.
1er prèi de lai. Le fier Beri>Are demeura infleùbilD, «t ne
Toohit pins reprendre, gaelqne ùutaooe qa'oa loi fit, te
jong qn'U oroit briaé. Il reçat même luaeE mal l'enToyé de
l'éimr àaxfi de le ramener, Mohammed bm el Walid beQ
Gaiiim,'wuyT da meictLOnar de Goidoue comme fionlâman
benVèiUMOiiB. Lorsque Eba Ganim se présenta chez lai,
il deoieara assis sor son coossin, sans se lever m loi (riXnr
de se placer sur son estrade. Ebn Ganim lui dit : — «Qa'est
ceci , WèBassoos? ta oublies que je sois wasyr da conseil
comme toi. Pourquoi ne te lèves-tu point et ne m'ofCres-tn
pas one place sor ton estrade avec les honneon anzqœlB
j'ai droit? > Hùs Wènasaonx lai rép(»dit : ■ Il en était ainsi
au tonps passé, lorsque j'étais on sot esdave comme toij
mais à présent je suis libre, «Home tu toîs '. •
Dans ce refus obstiné de l'Africain, il y arait qoelque
diose comme d'one protest^ion de race. Un mmiquo de
respect h u penoDiM, de la part du souTerain, semblait A
WéuiSBoas une injure à sa natùc. Abdallah était fier
du sang ommjrade qui coulait dans ses Tdnes et le laissait
trop voir ; il ne ménageait pas assez les susceptibilités des
tribus, même des principales, et il eontimiait la politique
de son père, gui traita toujours les Syriens avec une faveur
marquée. Ce fat le trait distioctif de ce règne , de mettre à
nu les dissidences et les lattes secrètes des tribus ^ elles
édatèrent paifms jusque soas les jeia. de l'ânir.Une fois,
une contestation s'éleva entre ua iivasjr sjricn et on 'Wa-
syr arabe : chaean prétendait que sa place dans le conseil
était snpériemv à ceUe de l'antre : l'éQiir déclara que toutes
les places dans le conseil étalât égales, que la aieime seule
était distingnée et supérieure ; maïs Abdallah perdait cette
haute impartialité lorsqu'il s'agissait de postes létriboiés en
dehors du ewiseil, et, comme •« père, il ne manquait Ja-*
■ CsDde, c. es.
>;,l,ZDdbyG00gle
CBiFtlU QDATOUlteE. 87
Mais de â<Miiier la piéfàmee aux STiitoM Kir let Anbe»
Vélédis'.
Td M le règne trooblé et totumenté d'AMsllob, sep-
tième ânir de Gordone de la race des Herwaiu ; td fat ce
règne qai précéda le ^lu édatant de totu cMix de cette
d/naslte en Espagne. Les fanérailles d'Abdallah se firent le
cinquième jour de la première lone de raUeh dé l'année 300
(20octobre 9)2). le même joar M prodamé AM el Bah-
njau , fils de Uohammed , fils d'Abdallah. Abd el Bahman,
troiùèmedanom,étaitAIa flenrdeaon âge; il axait à peine
vingt-denx ans. U aTait le temt fort blanc et les yenx biens,
trait siogolier qni fut commun & plosienrs des Ommyades
ses prédécesseors. La mère gai l'enfanta s'appelait Marie et
ëtût née de parens chrétiens*. A la gr&ce et à la beanté da
visage, ik l'éléganee et à l'affoMlité des manières, il joignait
la di^té grave qoi sieâ an chef d'one grande nation. Ses
connaissances et son esprit étaient également remaniaables,
et tontes ces goalités l'avaient renda sii^nlièrement cher an
peuple de Gordone qni espérait de Ini , non il tort , comme
l'événement le proora par ta anite, la régénération de l'isla-
misme occidental. Ausi le contentement fot-il gâiéral, tU-
lait les vieaz textes, lorsqa'il fnt reconnu et prodiuné émir
des Hnanlmani sndalons. La prince Abd el Bràman el Ho-
dhaffer, son oncle, l'aimait comme son fila, et il fnt le pre-
mier qui M jura obéissance. Ce serment fnt reçu par Abd el
Bahman avec des marques si manifestes de tendresse et de
respeetneuse dignité, an rapport d'mi contemporain, qne
tonte l'assemblée en conçut les pins heureuses espérances.
Les deux premiers éimni du ncnn d'Abd el Bahman, de la
race des Ommyades, avaient glorieusement régné sur les
tribus mosulmaues d'Espagne; on n'augura pas mwns iMen
>;,l,ZDdbyG00gle
88 ■ HOTOIBE D BSPAOïni.
à'Àbd el Bahman in>. Par respect poor la mémoire de «m
aïeul, il prit le nom d'Abdallah, dit la dironiqne, et les
peoples, qni mettaient tai Ini leurs 'espérances, Ini donnèrent
le surnom d'£l-Nassr-Leddin-Allah (le Défensenr de la loi
de Dien), anqcel ils joignirent le titre d'ânlr-el-monménin
(éqiÛTalant à émir on prince des fidèles par excellence, et à
celui de khalife, saccessear on ricaire, 8oa»-entendn de Uor-
h<Hnet).De ce moment les khalifes de Gordoue régnèrmt an
même titre et avec les mêmes prérogatiTes qne les premiers
khalifes de Bagdad, dont les faibles snccessenTs avaient pré-
cipité l'empire snr la pente de sa décadence , et réonirent avec
non moins d'antorité qne lenrs prédécesseurs la royauté an
souverain pontificat.
Dn tableau de l'aTénement d'Ahd el Bahman HI, le lec-
teur doit maintenant reporter son attention de qoelques an-
nées en arrière sur le royaume des Astnries, an point où
nons l'aTouB laissé après la tentative d'Alfonse HI contre To-
lède en 907.
Alfonse était alors dans la tiente-bnitième année de son
règne. Il avait cinq fils, que nous avons nommés ailleurs,
tous cinq adultes, et Garsea, qui était l'ainé, avait été marié
à Huma, fille d'un comte des châteaux de Castille appelé
Ifunius Femandez. On attribue à G«rsea nne ambition déme-
surée, et que son beau-père, à oe qn'on assure, ne fat pas
le dernier à fomenter'. Cette ambition le porta à formra une
t Od ■ TMi en effet, qn^enice loi lapt darotert éain ds eetu dynuU«, la
premier et 1« qulrltee, Abd el Rehraeti I" et Abd cl Kabimii U , •ureni Is
réene l« plot brlllsut. Celni-U mqI de leur srrlire-pclIt-Qli Abd el Hahmaii llf
■urpaiu lu leart en grandeur et en mieniQcance. Abd el Kebmas II h>t snr-
nomin£,per lei chroniqueur! du dixième et du oniième dlde, SI Àoutâtt
[celui du mlUen), pitce qn^Il iTilt r^é entre le foodatenr de le djnulia
d«i OnimTKdet cd Bipagne.Abd el Riibnun I"fil i>a;k<l(riDtrodaeleDr]et
>-bd el Kilunin lU El/faaT{}B Détentear], le premier qui porU le titro de
kbgUre.
> Socsr qaidani ajiif Hnnlo Fredlntndl Irrunldem seuil et rebelUonem pi-
HiK (SunpiT. Cbr.,n. tt).
>;,l,ZDdbyG00gle
auptnffi QDAtoi
eoBJoration eraitre son père, conjoratioD qui n'allât pas à
moins go'à loi ravir la royauté. Nonins ne fut pas le seul
appui de Garcia dans cette entreprise: la femme et les an-
tres ejiiaiu dn roi 7 entrèrent de concert. Qoelqae cause
grave, que l'histoire nom laisse ignorer, devait les y oig»-
gtx. Ponr qu'une épouse et cinq fils se lèvent ainsi d'an
Gommnn accord contre nn éponx et on père, il tant assole-
ment qn'on motif poissant les y porte. Qaoi qa'il en soit,
la conjuration n'était qu'à moitié formée, lorsque le roi ai
fat averti ; il fit arrêter son fils Garcia à Zamora et le fit
transporter, chargé de chaînes, et enfermer aa ch&teaa de
Ganzon dans les Âsturies'. Cette mesnre, qui semblût de-
voir sauver Alfonse, le perdit. £Ue précipita les événem^iB :
la ràne et ses fils se déclarèrent ponr Garcia; on le déUvra :
le comte Nonin» Femandez, Bon beau-père, leva des troupes
en Casljlle eu sa faveor. Ordonius et Froïla, qui avaient tous
deux des gonvranemens, des hommes et des forteresses à
leur disposition, prirent les armes de leur c6té, et une
guerre civile s'en suivit, qui, bien que sans éclat, ne laissa
pas de dorer quelque temps. Ces événemens durent se pas-
ser vers 907 ou 908 : les insurgés tenaient les châteaax de
Gordon, d'Alva, de Lnna et d'Ârbolio"; chaque jour Alfonse
voyait grossir le parti de ses fils et diminuer le sien.
11 reconnut enfin l'impossibilité où il était de garder la
couronne sans répandre beaucoup de sang, et, même à ce
prix, de la porter sans inquiétude et sans danger, et il prît
alors la réH>liitioD de la quitter avant que ses Ws la lui dtas-
sent. Contraint et forcé à cet acte, mais avec toutes les appa-
■ K( lanleni Zeiaoram SUam mum GirtMiiiiDi compreluDdit et tam tîdc-
tm id CMlrom GnaionBin doiit ( Simpir. Gbr., n. ISj.
1 Ces cbltaani rcl«*aliiil, i ca qa'U piidt, de U relna Btoina, et tfiitml ilô
fagdè* pu clle;ta moini le Ui-od linil duu ane chronique : —Fabrlciilt
Ultra In conOnlo Legianli, uillcel AllMin,Gord{ineia, Arballnin, LDaiDi,et
tndidtl CI filio »B0 GarHuio, occalle iDBgatui*, ut tycaïuilMcel Matra pt-
Irem [Ldcb Todeu. Oir., Biip. Ulut., t. nr, p. 80 ].
>;,l,ZDdbyG00gle
90 Hinoai D*xoAUi.
renoec d'ima abdication Tolontalra, il anembla dana un
bonrg defl ArtariM,alon appdé Boidw (aDjonrd'hiii Bedea),
fa famille et les grands do royaome, et là, e» leur préaenoe
et avec leur assentiment, il renonça à Is rojanté en Uy&u
de tes fils '. On ignore r^Kii|ae préoiae de cette abdication ;
mais il est probable qn'dle ne dat gnère «voir lien mdns
d'nn an srait la mort d'Alfonse. On pent donc en fixer la
date vers 909.
Les trtns fila aînés dn roi firent alors entre emt, & ce ga'il
semble, un partie à l'amiable des terres précédemment da
domaine de leur père, et tm appelèrent sans donte les popu-
lations à reconnaître et à sanctionner ce partage. Garda s'éta-
blit à Léon, qui dès-lors devint la c^tale dn rojanme de ce
nom; Ordontns ent la Galice en sonveraineté indépendante,
et Froïla demenra & Oviédo avec ses frères Gondisalvus et
Banimiros.Garcia, Ordonins et Frolla prirent tons trots éga-
lement le titre de roi;'peut-étre cela avait-il été ainsi convena
entre eux avant le snccès de leur conjnration. Quoi qa'il en
soit, c'est de Vavénement de Garcia qne date la fondation du
ro;anme de Léon; c'eat à son père qne finissent les rtns des
Astoriefl proprement dits'. Boderich de Tolède désigne
comme l'&me et la principale cause de tons ces changemens
I La chronique de SatDpiini dit loat almplement [nnia. IS] : — Blenlin omnu
aii> Mgli, tnur M co^nnUoDe ficu, p«ttun tmum BipalBrut ■ ngM, Baldei
TlUam ta Attnilt MBctdôalM.
1 Le ioj).umt de Ltoa tat toaié en 900, et es 900 leDlcmenl. ÀTint celle
âpoqne, Aitbaie ayali bien qnelqntfolt diù ms ordonnencee da Léon, mtl*
uniJamelilaldoDncrlellIredecepiMe.C'eitàlnld'aUleura qu'on iutt rede-
Table de la Teitaardion de la TielUe cUi dei lieloiuiilreg, d«tcrle et inhabitée
■on* ICI prMéïnsenrs. On eoniireal mil, daui cet état de ehoMi ■ commanl le
coaunenlateDr de Barliu ( t. in de U erande édIlieB, p. IM ), peat dire en par-
liDt do rof iDine ({ni hit le parure de fivda apié* l'abdication de *an pire :
— ElrejoadeLeon.qDeeraelpreetidneDie jelqneeonaerTibBluprtragatlrai
de ta monirqnla jjoda. Le prenltre nentiea falilerlqne qu'on faate dn riens de
UOD ne Temonle pai nrfine I SOf>) «Ih cit de Ot> (tôt- espaft, Si^. , I. ziiTii,
p. «i).
>;,l,ZDdbyG00gIC"
CHApraBX q/uktoBxdaa. 91
la noue Xiliâia'. GondisalTos, bien qa'ayaot approuvé la
révolte, demenra simple archidiacre d'Oviédo; Banimiros, le
cinquème fils d'Alfoose, ne recueillit aoBsi aacan avantage
direct de l'abdication de son père.
AlAtiue, s^rès son abdicatim de Boides, se rendit en pèle-
rinage à Saint-Jacques de Gompostelle >, d'où, après qoelqne
séjoiir,il revint à Aatorga, près de son fils Garcia, duqnél il
obtint la pennissifm de marcher à la tète d'une armée contre
lesMosnlmans du parti d'HaUsonn, qui, tonjours maîtres du
plateau central du Tage, inquiétaient alors les frontières des
chrétiens. Il fit contre eux une rapide et heorense campagne,
ravagea ienrs terres, et revint triomphant à Zamora , où il
tomba malade, et moornt peu de temps après, le 19 diécem-
bre 910, dans la clnquante-hnitième année de son ège, et
dans la quarante-quatrième de son avènement^. Ainsi finit
Alfonse, troisième du uwn, et ramommé le Grand, n mou-
rat en paix avec les Arabes andalonsiens, et laissant le
rojanme chrétien qu'il avait si loi^çtemps gouverné, par-
tagé entre ses trois fils premiers nés, qoi régnèrent après
lui à peu près sur le dnqnième des terra de la presqu'île.
Voyons nuônteiunt qodle était la situation du reste de
l'Espagne.
Ba Mavarre régnait avec le titre de roi Smcius Garseanïs.
Ce Sandns n'avait pris le titre de roi de Navarre qu'après
av«r conquis et dmné ft le Navarre à peu près les limites
qQ'dle eut depuis comme royaume indépendant i il fit à Ka-
ld> h&a Mafooan et aux Musulmans rebelles au joog de Cor-
dooe une guerre fort vive, dans laqnelle il gagna sur eux
placeurs villes. C'est ainsi qu'il tant entendre ce que le
continuateur de la cbroniqae Albeldense' dit de ses guerres
' Hnlu dlueinloiiti ciatt fait rc^na XlmiH quN faant ImallBi, «te (l»d«r,
Tel«.,daBabuHiipBnle.,l. iT, cie}.
»CMi»»o™Uimli»a8»Bchiuihcobiijni«ptrrexit.....CStiapii. (a«r.,B.il().
>;,l,ZDdbyG00gIe
92 msKHBX d'espaobb.
contre le» Icoiaëlitefl et de lei saccès ror les terres des E^-
rasitu '. Sod pouvoir s'étendit au sod de l'Ébre jnsqa'à Na-
gera : de Nagera à Tadèle il occupa tontes les forteresses,
précédeuunent aa pouvoir dea Maures et dea Juifs du parti
d'Ebu Hafooun, et s'empara, au nord et à l'est de ce fleuve,
probablement jusque vers Aïnsa, des terres auxquelles rat
commeuçait à donner le nom d'Aragon'.
Ce fut aussi dans la seconde moitié du neuvième siècle
que fat fondé héréditairement le comté de Barcelone. Rappe-
lons rapidematt les faits.
Nous avons laissé Barcelone ^ restituée au gouvernement
du comte Aledram en 850. On ignore au juAe comluen de
temps Aledram eu fut comte après cette restitutionj on n'i-
gnore pas moins la dorée do gouvernement de son Buccesseor
Odalrich. Vers 858 cependant le comté de Barcelone, qui
comprenait la Catalogne (Gotlialanie) et la Septimanie , fut di-
visé en deux parts, et diacone eot son comte particulier. Les
Gotbs, ou si l'on veut, les CiAalans , reconnurent pour comte
nu des leurs nommé Goifred ou Wifred, né à Villefranche de
Gonflent : celui-ci gouverna, presque dans une indépendance
absolue, jusque vers l'an 872. Le comté n'était cependant
pas encore héréditaire. Wifred eut pour successeur un nom-
mé SaJomon, gaUo-frank de la Septimanie, p«it-4tre de Nar-
bonne, lequel, à ce qu'il parait, fut mis à mort par les Gotha
barcelonais eu 884. Ils dioisirent alors on chef de leur na-
tion, Wifred-le-Vela (Pilosos), fils deWifred, prédécesseur
de Salomoa. Depuis la mort de Bemhard, le comté de Bar-
celone avait eu ainsi trois comtes et avait été gouverné par
eux avec des vicissitudes peu importantes, jusqu'à Wifired-
■ Belllg«titar idTcnii* genU* IcntaliUraiD : mallipUdur tlrigei gw^l m.
pcr terru StirBcgaonnn (Addlt. de Kt(. Punptl., n. 8TJ.
I Idem Mplt pcr Cantabrlun, ■ NiieniHa arb« wqne id TnteUm, ornait
cuira Dscnan cnm eutrf* an^ie UTrltoiliitt Araioneue upll ( lliLd., 1. c).
> Vojai d-4eT«Bi (MB. m, p. *"•
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAmBti QDATOBZïha. 93
fe-Yela 1 qnî, le premier, en jouit à titre de sonTerfàoeté in-
d^)eDdaiite,qaelqiies-tiii8 disent par coneesnon de Gharle»-
le-f^unrre. Âpres avoir fondé le monastère de Bippol et gon-
Tfliné vingt-buit ans le comté de Barcelone, Wifred moamt
eo 912. Son fila Hiron loi snccéda : Hironfut le second comte
de Barcelone à titre héréditaire, le hoitième depuis Béra *.
Ainsi noos voyons naître et se fonder les royaumes qui,
réonis, formeront on jonr la fédération monarchique et di-
verse des Espagnes. Voilà l'Ibérie déjà en possession, an
commencement de ce siècle, de maints royanmes chrétiens.
Le royaume des Astories, celni de Galice, celai de Iiéon, sont
nommés : la Navarre s'est érigée de même en royanme. Le
principat de Catal<^e est constitué oa à peu près; la Gas-
tiOlle, l'Aragon commencent. Dn cAté des chrétiens, voili les
états formés, les états qui vont entrer en lice contre l'Isla-
misme au tUûème nède, non sans d'étranges alternatives de
^erre et d'alliance, non sans rivalités et sans guerres entre
eux, pendant qa'O ne faudrait voir qae l'ennemi commun.
La religion, la poUtiqae, les moeurs des chrétiens et des
H asulmans d'Espagne à la fin de ce siècle ne se peuvent dé-
crire, mais s'entrevuent dans le récit des gaenes et des évé-
nemens qui précédent. Il est facile aussi de se faire une idée
de l'état des lettres et des arts chez les peuples des deux re-
ligions par qaelques traits épars dans ce récit. Beaucoup de
moDumens de l' arehitectore orientale, arabe on manresqne,
comme on voudra l'appeler, encore sobsistans en tout on en
partie, forent alors commencés ou adievés, qu'il serait trop
long d'indiquer ici. Noos avons d'aiDeors marqué en passant,
lors de leur édification, ceux qui nous ont paru de quelque
importance historique.
Une question reste à éclaircir. Quels étaient, vers le com-
t Voj. Geili Conti. Birchioaeiuiitm,lfMidclUpoU, e* 3; «t lf«rcalbrc<
lip-, L n. WD. 911 «1 SIS, co). S3I, «te.
>;,l,ZDdbyG00gIe
94 BISTOIBB d'eSPAGHE.
menoement du dixième aiècle, les idiâmM d'an canmon
usage dana la Péninsole? qoelle fat leur infioence sor l'ei-
pagnol proprement dit? de qoeU élémras enfin s'ett formé
eelni-ci? en apnçolt-on qnelqaes traces à l'époque dont aooa
parlons? Ceci demande quelques ezpticatioos.
les longoes qne l'on parlait en Espagne an commence-
ment dn dixième nècle étaient n4Hid>iieniM. L'arabe et le latin
paient les langaes en quelque sorte officielles des gonver»
nans.Parmi les eonqnérans cependant, l'bébrea, le chaldécm
et le» divers dialectes dos langues sémitiques étùent aosn
fort en nsagc. Le royaume de Valence, une partie del'Aragon
et toute la Catalc^e parlaient le par roman ou provençal,
né de ]a corrnptioD da latin sons l'influence des barbares
de tara germanique, Goths,Franks, Bom^wgnoQB , Lom-
bards, ete. De là la aimilitade remarqnaUe et les rapports
singuliers des langues parlées an sud de la Loire avec les
divers patois encore aujoard'hui en nsage dans l'Italie sep-
tentrionale, jnsqu'anx âxmtières de l'Istrie et de la Dal-
matie. Le roman on provençal était connn ao^ sous le nom
de langne limoosine. Lnitprand fait remonter trop haut, ce
nous semble, en la plaçant sous l'année 728, l'existence de
la lai^e limousine. H ex^àre anan évidemment le nom>
bre des langnes que l'on parlait en Ësp^ne an temps qn'îl
désigne (728).— ■ En ce temps-là forent » Espagne, dit-il,
dix laïques , comme sons Angnste et sons Tibère : 1° l'an-
cienne langue espagnole ; 2° la langne cantabre ; 3° la langne
grecque; 4° la langue latine^ 5° la langue arabe; 6° la lan-
gue chaldàïque ; T la langue hébraïque ; S° la longue celti-
bérienne-, 0° la langne valencienne; 10° la langue caîalane'.»
— C'est assurément trop dire : on ne sait, en effet, ee que
t liccxxTin. Eo UmpOT* fntrnnt fn BltpiDià dwcm lîngtigB, al lab An-
fulo et Tlberlo.i VelDi Hlfpui;n CinubHM; m firMcaiiTLilina; r Ara-
blM;Ti ltU»a;in Hebraa; Tin CelUbttlu; ix VilBDtlsR})L CilbalanalM
( LnilpT. Tlciti.Clii., p. 372, éd. de IMO, ad. ami. 13»).
>;,l,ZDdbyG00gle
93
le chToni^ar lombard entend par l'wdeimQ langoe esgtr-
gnole , non pins goe par la langue celtibéneane, h moins
qae, par cette dernière, il ne veoille déngner l'idiâme à peine
d^roaai gai eit devena le castiUaiL La langne ijwitabre dé-
ùgite éndenunent l'enskarieD on baaqœ. Qoaot h la langne
Tulenciemie et à la langue catalane,ce neioDt pas deux lan-
gaoM distinctes, mais deux dialectes d'une même lai^pie,
deiLx dialectes du roman, le plus répanda des idiomes qui
SDccédèrent an latin dont ils étaient foimés'. On a de cette
laïque, telle qn'on la parlait alors, nn précieux monument
dans le serment et l'aDocation des fils de Louis-le-Dânu-
naire, rappelles par lïithard'.
Dans le nord de l'Espagne enfin, et dons tons les pays de
domination arabe, l'influesoe de l'arabe et l'onbU de la lan-
gue des BonmÎDB, déjà corrompue on du moins fort déchue
de son élégance andenne et de sa propriété, avaient fait naî-
tre nn langage aonvean rt bien informe encore, que ne par-
laient sans doute que les classes les moins lettrées parmi les
descendansdes Hispano-Romains.L'alt^tiondesmotStroD-
bli dn véritable emploi des déclioa^ns, l'adoption conti-
nnelle de mots noarcaux, par suite des rapports forcés qn'on
avait avec les Arabes, tout cela donna naissance, dans les
pays dirétiens, an nord et dans l'on^ de la Péninsule, à nn
langage mixte et étrange, tout saturé d'arabe, bien que
foncièrement latin par ses radicaux, et par là d'un carac-
tère tout à fait particulier, n'ayant de rapports avec le ro-
man que eenx qaî naissaient dn fonds commnn d'oiï l'un et
l'autre étaient sortis. G* est cet idiome gui, en se polissant,
■ La tercet* leocni inutUi ds lu de K^wIh, ei U lenatlna, ; dmi geoMtl
^e lodM poT Kl ta qm le habtata «a Froeou, y lod« ta Gntaju,!!*
Fttncia GAilH, y !■ qna agora «e babta aa il principida de CalalaOa, rejne de
Valeoda, faUi de MiUoiea, HlnoTCa, tte. ( Gupard EkoUdo, Hl(t, d« VileDcla,
part. i,l.i,c. 14,11. I}.
S lUlbatdjBlU., Lin,c.tf,
DiqllizDdbyGoOgle
96 Histoiilx D'tsPiiavt.
est deroin le castillan. On n'a malhetireiuentent de cette
langae aneon nomunent écrit antérieur an doonème siècle*.
ITnl doote qn'il ne soit ^itrtf dans la coropositlMi de l'idiôme
castillan des élémens qni nom édiappent : tant de peuples
^ de races diverses n'étnentpas descendos sur cette terre
poor se la disputer sans y laisser qoelqoe c^ose de lenr lan-
gage conune de leurs mœurs et de leurs idées. Sous les Bo-
mains, les populations Indigènes des campagnes [n'avaient
pas aussi teHement adopté le latin (malgré tout, et qsoi qa'en
ait dit Strabon, qu'elles avaient perdn jusqu'à la mémoire
de leur propre langue'), qu'dles n'eussent retenu qnelqœs
vestiges des anciens idiomes que parlaient les tribus primi-
tives qui couvraient le sol de la Péninsule, autAieurement
aux premières invanons des fifecs, des Phéniciens et des
Carthi^ois. De ceux-ci même ils avaient dû retenir quel-
que ciiose; mais il n'en est pas moins vrai que les deux lan-
gues génératrices du castillan moderne sont la latine et
l'arabe ; qu'il a pris de l'une les mots, de l'autre le génie, et
que de là vient le caractère singulier qni la rapprodie et la
distingue à la f<HS du provençal et de l'italien, par nn fonds
général de racines pareilles, et par des idiotismes et des tours
d'ailleurs tout-à-fait propres et originaux^.
1 Voj. Aldrek, Orlgcn 7 prindpia data langui oaMIaBa, etc.; L n, e. I.
> In BomazuMTltu inniroTin*!! nnl aB« proprls UnpiB mwioriuiiKrTnl
■mpllai (SInb., L ui, c. S).
3 L'Acidémle royile ds Hidrld □( ddu Mmbla pu stoIt Mt noc ihci larca
p«rt origlailre 1 l'iraba duu la fornutien d» Pefpscnd , lonqse alla dil, d'ail-
lann fort JodlcIiDacmeot, dasi U prttae» de b enmmilte qu'alla 1 publiée i
la fin dn ilècle dernier : — ■ La lacgva eaatellana coniU da palabru rcoicfu,
BTtagu, gôtkai, irabct, 7 de olru laninu d* loa qna por domlD*clon à par
«omerclo, bablUron, 6 fraqiltnuirDB eitu partei : pcro prlnclpalmenla abnnda
ds paUbru latf nai entaria 6 alteMdu b ( OruMlica de U Lcnpu CtaliUana ,
tapor ItiRealAcadainta Bipanola, enel prAlc^}.
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPITRE QUINZIEME.
Ctneléra d'Abd tf Kabnum' HI. — Kiptditton conlio le* rebelln dM monli'
eaud'EIblti. — Il jrend les titre* dlnuii et d'fmlt du fldélei. — HoHda
Girclal,! Léon. — Son frère Ordoalni II Iniinccéds. — RenoaTallementdei
hoMiltli* «Dire CMdoae et lei fUu chrélleni.— Guerre contre Kileb ben
HabonnâfnirKapteneorientalB.^GaerreeanlreLtonel laHiTine; b*ull[
d« ianqniri. — Eipédllion d'OrdoCa dtnl la Vinche. Clreeljra de ee
roi. — Sa mort, -i PaciQcaiion déÛDltive des moniaenes d'Blblra par Abd «1
Satutuli m, ~ Siège el prlae de Tolède. — Régne de Froiln II à Lion. —
Bègno d'ALToiM rV.'^lDlraoUatlon de Ramlre IL — AErmions alleinalU
T«s dei chrttleni el de* HmatmaDi. — BaUillB d'Ouca. ~ Trèfe entre la*
denx nation)..— Inlerrentlon d'Abd Slhman en Afrique. —Reprise de la
gnerre eutie Bamlia II et Cordoae. — BalaHIe de Zamora ; bataille de Siman-
uis;priie de Zunora. — ÈTénemcna dUen. — Uort de Ramlre 1(. — Rùgnr
d'OrdoBa III. — ATtneaent de Saneb«-1e-Grai, deniiéme du nom , i Léon.
— Sea ■lllances aiec 11 naiarra «t «Tec Cordoae. — Poils diieri da règne
d'Abd el Habfflu. — Son amaar ponr les lellres. — Sa m«rt.
) De 911 IMi.
L'histoire do règne d'Abd el Bahman III et des royaumes
dirétiens de la FéuinBttle dorant ce règne présente des dif-
ficultés qa'on ne peut snrmonter qn'à force de patience et
de travail. Cette histoire complexe et multiple constitoe ce-
pendant le tableau général de l'Espagne à cette époqoe, et il
faut n'en rien omettre ; il fant snivre et expliquer en les ra-
contant ces mille faits gni se croisent, qni se contrarient ou
s'enchevêtrent ; il faut parler de la îlavarre, des Astories, de
Léon, de la Gabce'et des comtes de Castille en même temps
qoe de Cordone, d'Abd el Bahman et de l'Afrique occiden-
tale,qiii va devenir une dépendance de l'Uspi^e musulmane;
il fant enfin tout embrasser et' tout ^re comprendre d'une
histoire dont jusqu'à présent on n'a montré qu'un cAté.
Le tableau de ce règne, qui forme une des époques les
plus brillauteB de la domination arabe ea £sp^ne, embrasse
IV. 7
>;,l,ZDdbyG00gle
98 HISTOffiE d'espagse.
l'espace de qn&rante-nenf ans et nn jonr, depuis le 1 4 octo-
bre 912 jusija'au 15 ocU>I»'e 961'; dans cet intervalle, sept
rois se sncoéderont dans le récent royaume de Léon fcmdé
par Garcia, sayoir : Garcia I, Ordonins II, FroOa II, Al-
fmae IV, Bamire II, Ordonioa III et Sancbo I'"' ; sang comp-
ter les rois de Kavarrc, des Aatnries, de Galife, et les cotâtes
de Barcelone et de Castille avec lesqaels il se troorera en con-
tact. Ce sont les faits, les passions, le moaTcment, en un mot
les hommes et les choses de ce tempS que nons i^ons passer
en rerae dans ce chapitre.
Ainsi, l'Espagne se trouvait divisée comme il snit Ion de
l'avënement d'Ahd el Bahmaa m à Cordone.
An nord, les eofans d'Alfonae ÏII s'étalent partagé l'état
Bonveaa consolidé par leur père, et en avaient formé trois
royaume s : Garcia avait les terres situées entre le Onero et les
Astnries, les Champs Gothiques appelés tlerra de Campos,
et siégeait à Léon; Ordonius commandait en Galice; Froïla
dans les Asturieg. A Pampeluoe il y avait an roi récent nommé
Soncho; à Barcelone, un comte indépendant qui, en 913,
se nommait Miron. Quant à l'Espagne musolmane, elle ne
dépendait point de Cordone d'une manière absolae. Les fils
d'Hafsouu se maintenaient dans l'indépendance dans l'Espa-
gne orientale; ils étaient maîtres à pen près des campagnes
qu'arrose le cours moyen de l'Èbre, sur l'une et l'antre rrn
du flenve. Quelques antres chefs de tribus refusaient l'obâs-
sancc. Tolède n'était pas non plus soumise.
Tel était en gros l'état de l'Esp^pe lorsque le pettt-flls
tfAbdaltaho prit, à Cordone, les rênes de l'émirat. H avait
vingt-deux ans. I! portait cet heureux nom d'Ahd el Bahmaa
■ Ou dB 00 sDi , a ma<i (Boliu S joais an complmt comm* le* Arabu, da a
da nbUh de l'in SOO de llicgireCSO 001.012)10 ïde rmudfauSSO (isoct.
•M).
1 CKd«BDt «l fulqnw HUM hUUri«M le tiwapwit en [i'anwlui dctm
^AbliUtï. 11» PBt afpii trtdoit le moi «,,.» qid doit «'enlendre pir peiil-flli.
>;,l,ZDdbyC00g[e
CHAPITM QiiraziiKi:. 99
qa'snâflnt Ohutré d^ deux de ses préddcessenrs, et qol pa-
raiwait le gage d'un règne ^orieiu; • il était plein de grâce,
de beaaté, et de cette dignité gniTe qai sied aux cheâi des
UBtioaif ncHU dit la cbroiiiqae de Coude ; il arait le tdnt
bhne et rosé, les yenx biens, le r^iard agréable; mais il se
distingnait eneore plu par la bonté de soa cœor et ses Ter-
Éoeoses isclinatiom ; il était spirîtael, plein d'éradition, pru-
dent aa-delà de ce qu'on poorait attendre de son âge ; affable
et d'nneeonTenationpleine d'intérAt'. "C'est parceséloget.
que Gonde commence le récit de ce règne d'après les anteon
de l'Esconal. D'un antre cAté, la chroniqne mannserite inti-
tulée Histoire d'Espagne, d'Ahmed el Makkarl, ne s'exprime
pas nUHnt fastnensement. C'at alors que devint émir de l'An-
dalons, dit-elle à pea près, le grand Abd el Bahman el Naasr
Ledin Allah; Dien M avùt donné la mtdn Manche de Moïse,
la main poissante qui fait jaillir l'ean des rochers, qoi fend
les flots de la mer, la main qui maîtrise, qnand Dlea le Teat,
les élémens et la nature entière, et arec laqoelle il porta l'é-
tendard de l'islam pins loin qne ne l'avait fait encore ancan
de ses prédécessears^
Son premier soin fat d'achever la pacification de l'Espagne
mnsolmane. II l'entreprit par son oncle El Hodbaffer.
Les fils d'Hafirann tenaient tonjonrs, comme nous venons
de le dire , à Tolède et dans l'Esp^e orientale. Abd el Bah-
man s'oceapa, dès les prenders mois de son avènement, des
moyens de les réduire à son obéissance ; et il fit , pour le se-
conder dans cette entreprise, appid aux fidèles comme pour
■axis guerre sainte. L'ascendant de son nom, l'intérêt qoi s'at-
tachait à sa fortune , ses précoces et éminentes qualités au-
tant qne le zèle et l'inlluence de ses oncles, ntlirèrent & lai
d'innombrables partisans, qui tons se présentaient, selon
1 n Mikkiij, m», mb. de 1« WbL ni.,v. TM, feU 88 M mIt.
>;,l,ZDdbyC00g[e
100
l'usage, xne lenn armes et leurs GheTam, prêts à BoïTre
leurs chefs où il leur plairait de les mener. Us (imTèrenl en
si grande fonle, dit on de ses historiens, qa'il fallut fixer
le nombre de cenx qui marcheraient sons chaqne drapeau,
afin qae tons n'abanâonnassent pas leurs laboura et les soins
de leor famille, et il estra an pays de Tolède, oix. Ha£Kian
était poar lors, à la tète de goarante mille hommes, formant
easoDoble cent Tingt-huit bannières, ce qui donne environ
trois cent vingt hommes par bannière. Cette armée s'empara
des forteresses que tenaient les rebelles, et HafiMon, n'osant
tenir la campagne, se retira dans l'Espagne orientale, laissant
& son fils Pjafar le soin de défendre l'importante cité qu'il
possédait au cceur même de l'Espagne, boolerard et tqipoi
de sa faction. H ne parut pas convenable an nouvel émir de
s'arrêter an siège de Tolède, dit son historien, parce que
sans doute elle était munie de provisions suffisantes pour
pouvoir soutenir un long blocus, et il préféra diriger les
forces qu'il avait rassemblées vers VEapagne orientale. Dès
les premières marches il eut avis de l'arrivée d'Hafaonn qui
se p(Hrtait à sa rencontre avec une nombrense armée, et les
guerriers andalons en conçurent la plus grande joie. L'on-
cle du jeune émir, El Modhaffer, rangea ses escadrons, et se
chargea de diriger l'ordre de bataille et de commander l'a-
vant-garde ; il donna à son neveu le caitre et le principal
corps d'année; la droite au wali Abd el Bahman lieu Bedr;
la gauche au wali Djéhoaar ben Abdallah el Hessami; le com-
mandement de l'arrière-garde enfin et des troupes de ré-
serve an vieux et vénérable Obâd Allah ben Gamri. Les
. tronpes d'Ebn Ha&oun étaient supérieures en nombre, mais
moins bien armées et moins bien montées qne celle du jeune
khalife , quoique d'ailleurs commandées par les hommes les
plus agnerris et les plus braves de l'^pagne orientale et des
montagnes de Tadmir et d'Elbira.
. :Le8 deux années se rencontrera ^tuaf irae vaste plaii»
>;,l,ZDdbyG00gle
GHAPITEE QTJmZliHE. lOl
([ne rfaistoilen arabe ne désigne pas aatrement , mais qai
parait être la plaine qui s'étend entre Tolède et les moota-
gnes de Goenca. Les ëclaireora de l'nn et de l'aatre paili
engagèrent qnelqaes légères escarmoaches , et , s'étant re-
plia vers les corps de bataille, les deux années se chargè-
rent d'nn commun accord avec d'époiiTantahles cris, dit
riùstorien arabe , an mUien dn brait de8 trompettes et des
dairoos^. L'issae du combat demenra longtemps incertaine;
DLais la nombrense caTalerie d'Abd el Bahman décida da snc-
cfes, renversa et mit en désordre les tronpes d'Eba Ha^on,
et , aa concher da soleil , elles abandonnÈrent an Tainqaeor
le champ de bataille qu'elles laissèrent convert de morts et
de blessés. Les restes de l'armée vaincne s'enfuirent pendant
la nnit, laissant sept mille des lenrs sur le champ de bataille.
Le combat avait été des pins sanglans; car les ennemis, dit
notre historien, étûent Taillans, et des pins intrépides an mé-
tier des annes ; si bien que ia perte des vainqnenrs ne s'éleva
pas à moins de trois miUehommes. — Hafoonn échappa an car-
nage, et se réfugia avec des forces encore imposantes à Hisn-
Conca (la forteresse de Conca — Cueaca). C'était la première
fois qne le âls de Mohammed ben Abdallah se trouvait à nne
bataille : et ce champ tont couvert de cadavres , ce sang mn-
snlman répandu, comme si l'islam n'eût pas eu d'ennemis
en Espagne et qu'il n'y eût pas eu sur les frontières do vieit-
les déMtes à venger sur les chrétiens, remplirent d'horreur
le cœnr da jenne khalife , et il ordonna qa'on prit on égal
soin des blessés des deox partis
Cette victoire, cependant, ne termina rien. Après l'avoir
remportée, Abd el Bahman, accompagné des principaux
1 Lm Arabet ippcUtPDt leai (rompelle da eaam «1 nuTal on ni niryl, probi'
UcBeol parcB qu'elle èuil tille orlgiDiIremcDl d'Irolce. — Cs nai ail d»-
icnn poTtogiU tooM U ronne euafil. Je Ui dam rKlocidarlo de SuM Rom da
Vllnbo : AniOl, eipecle da IrombeU, liulTuiacnlo muiM da mtUl, de qnt m
■ODcpt wto II» gnem, pari eidUr ot ulmM doi eomliaWBMi.
>;,l,ZDdbyC00g[e
109 BUTomE d'espags?.
■cbeiks des tribu andalomieimea et des gteéranx de M gaide
particaliâre, rerint à Cordone, laùsaut à soo eade El H»-
dhaffer le loin de contùmer la guerre contre lea Hafaonn-
£1 8Iodbaffer,dit lacbroniqaearabede GtHide, loomit, dans
cette eipédition, toat le pa;8 de Tolède, depnù leti venans
■epteDtrionaax d'El Scharrat (ta Sierra de Alflarraz) jiuqa'aa
payi de Tadmir; mail il ne détruisit point lea rebelles et la
râ)ellion, et Tolède et plosienn villes de l'Espagne orientale
oontinaèrait, malgré toat,à ne raooniiattrepMnt d'antre émir
que Eqleb ben Omar ben HafMon.
Ces évéoemens marquèrent les deux premières années dn
règne d'Abd el Bahman III, et, comme sons venons de le
voir, il ne prit part qa'à la première partie de cette expédition
contre les rebelles de oette vivaoe faction. De retour à Gor-
done, et pendant que son oncle poursuivait leur réduction, le
jeune émir prit quelques mesures de gouvernement qui dis-
tinguèrent d'abord son règne de celui de ses prédécesseurs.
En l'année 302 (914) il fit changer le coin des monnaies
d'or et d'argent. Jusque4è ses prédécesseurs avaient cou-
serve le type et la forme des monnaies des khalifes de Da-
mas, et celles d'Espagne ne différaient de cdlca d'Orient
qne par l'indication de l'année et du lien où elles avaient été
frappées; cela s'était pratiqué josqne-là ainsi, tant ponr les
dinars (pièces d'or) que pour les dirbcms (pièces d'argent) el
qne pour les félonsaes on menues monnaies de cuivre. Abd
el Bahman III le premier y Ht placer d'un côté son nom et
ses titres, entre lesquels, dès cette année 302, il prit celor
d'imam, on de prince de la religion, inhérent an kbalifat,
et dans la forme en usage en Orient depuis Hoavriab, et de
l'antre, selon l'ancien nsagc, la confession de l'unité absolue
de Dieu, et de la mission de son prophète Mohhammed Beçonl
~ h. Enflo snr l'orle de l'une des faces étaient marqués
lée et le lien où la monnaie avait été frappée. Hais il nous
arrêter ici on moment sur ces changemeni importani
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPITBE QDrazàHK. 103
qui im|ffimàreDt no caractère uoaveao à la domioatioa mn-
salmane en Espagne.
Nous avons dit qa' aucun des prédéoessenn d'Abd el Bah-
nuui III n'avait pris le titre d'émir des fidèles (Emir-al-Moa-
méayn). S'il était besoin d'insister sur ce point, nous n^pel-
Im<H» entre antres moanmens l'inscription de SUrida où AI>d
el Rahman II prend simplemNit le titre d'émir sans antre
désigoationi. D'an antre c6té cependant, l'assertion d'Alranl-
féda qa' Abd el Bahman, troisième du nom, ne prit le titre de
prince des fidèles que dans la vingt-cinquième année de son
xègae ' est démentie par pins d' an témoignage matériel et par
divers passages d'historiens authentignes, parmi lesquels il
n'en est point de plus explicite que le passage suivant d'Ël
Abar : — ■ Le maître de l'Andalons £1 Nagsr Ahd et Bahman
el Ommeyah, a;ant appris à qael degré de puissance s'était
élevé (en Af riqae) Moez le Fathimite, dit cet historien, et qu'il
avait pris le titre d'émir-el-mooményngVoyant d'iu antre c6té
la décadence des khalifes de Bagdul,omt pouvoir s'appeler
comme eux émii^-monménTiijet de ce moment ilpritanssi
le titre d'El Nassr (le défenseiv) qu'il porta jusqu'à sa mort,
arrivéel'an 350 de l'hégire^. • — Ëbn Sohnah, dons ses Anna-
les, dit non moins formellement : • Et il s'appela £[ Pfassr
Ledin Allah Abd el Bahman ben Mohammed arec le titre d'é-
mir-el-monméuTU qu'il prit dans la deuxième année de son
klialifat, dans le même temps qne déclinait en Orient l'empire
des Abbasrides opprimé par les Turcs; ses prédécesseurs ne
s'étaient appelés qu'émirs i. > Les deux historiens sont ci-
I Voyeici-deTinl, t. lu, p. 4M.
I Vayf I Abonlfeda, Aniulu HoiliDid, I. ii, p. 471.
3 El AbRr, mu. itabe de l'Edorlal. .
* Qiual tn lémolcDifet miUHelt camUtuI qn'tl prit m t[trB «nlériaurc-
Mmt i ré|M>qiie fliic p«r Abanlfédt, Ils ne Kint pM molni DombniDi, cl l'on
ptBt dicr «Dire intiet rinuciptlan d« TaliT^a, comm^morallTo de U ftiDdalioi
d'oM loor qa'Abd el BihBu j fil «NUtoalrs •■ «IT (9JW), oii II «"ippeUe El
>;,l,ZDdbyG00gIC
t04 msToiBE d'espa&iœ
plicitefl BOT les causes gai engagèrent Abd el Bahman à s'in-
titnler plus pompeusement qae ses prédécesseurs]: tons deux
l'attriboent à deux principales; à l'exemple de quelques-uns
des nouTeaux âTuastes qui s'étaient élevés en Afrique, et à
l'abaissement des Abbassides tombés en Orient sous la dé-
pendance de la milice turque, qui, depuis Motâz B'Blah,
faisait et débisait à sou gré les khalifes.
Dans les actes officiels, il est donc hors de doute que Ira
Ommjades différèrent jusqu'au dixième ûède à s'attribuer les
titres des khalifes d'Orient; mais dans la pratique ordinùre
et dons les rapports ordinaires des fidèles afec l'émir souve-
rain, les sujets ne se faisaient faute de lenr prodiguer les ti-
tres d'imam et d'émir des fidèles : si donc, dès Abd el Bab-
man I, ils ne prirent point ces titres, ce dut être, non par
respect ou par crainte des Abbassides leurs ennemis, mais par
considération pour la mémoire de leurs aïeux, par respect
religieux peut-être; et ils ne changèrent rien, comme nous
venons de -lire, au type des monnaies de leurs ancêtres,
jusqu'à l'intronisatioD d'Abd el Bahman III '.
nmr L«dln AUab,iiiiiiii dss fidèles, clc> — AbonUMa ut <rtcc«rd, tu reits,
née Isi «Dtiu )anrc«i gur Ica motifs qui détcnniinrBnl Abd clHahmiD i pris-
drecu dodtuux tilreg : — Peripscli ImbtdllititB, diHl (AbnlMi , Anuloi
lloilem., I. II, p> tll), Iricani chillbtoi et Altdirnm In Africi amoUtiana m-
ceniui, qoi TirJbng aueti chntiritam Gtiam ilbl titalomqiie £mir el Mimanin lal
Jarii bclebmL
■ Toateg lea monodei Trappia sd Kapagns, loit ta or, acil an argent, wit
CD cuiTre, de 7»T jaiqa'i l'anaèe de l'h^lre 1T2 (788), apparlieimaut ta pre-
mier des OlDinj(dei, 1 Abd el Babman I ,
De 17E (TSB) k 130 (396) 1 ion Dis Heicbam U ;
De 180 (896) I 306 (811) t El Hakem, fils d'Heicbam ;
Do 100 (321) 1 238 (8112) i Abd el Habman II, Bis d'Bl Uakem ;
Da 258 («B2) à STS (sae) i Holiammed, OU d'Abd ekRibmin;
D« 27S (886) Ji STtt (888) A El Mondbir (an 01*;
Da 27tt (8B8) Ji SCO (911) à Abilillab son frire.
PandiDl toat es temps, H ne Tôt rien cbao^é 1 l'anclenae fabrication des mon-
naies tsnld'orqne d'argeolelda calrre : elles demeurèrcDlsomblableg dans leur
fiinne, leur type et lonr légende, et loDtei tenblent STOlr èlé frappieB dani un
Hnlet mime faOlel des monnaies, la lelia da Cordone.
>;,l,ZDdbyG00gle
GHAPrniE QDIHZIZIII. 105
Àbd el BahmoD UI fut donc le premier qui fit mettre son
nom et ses titres sur les monnaie» frappées soaa son règne.
D'un côté on y lisait :
U n'y a pas d'antre Diea
Qae Diea unique
Et sans compagnon.
Ces mots étaient placés au milieu de la monnaie et en-
tourés d'un orle on d'une marge dans laquelle on lisait : An
nom de Dieu, ce dirhem a été frappé en Andalous en 301
(913). — Du côté opposé il y avait!
L'Imam
ElMassrLedin
Allali Abd el Bàhman
Éoùr el Sfonményn.
C'est-à-dire : ■ l'imam, le premier, l'aagnste '' 'e hant dé-
fenseur de la loi de Dicn, Abd el flahman, émir qes ûdèles. »
Enfin, la légende inscrite sur l'orle se composait du verset
solvant (le trente-quatrième de la neuvième goiirate) :
■ Mohammed est l'apôtre de Dieu. Diea l'a envoyé pour
diriger le monde, pour annoncer la vraie religion et la faire
prévaloir sor toutes les autres, en dépit des polythéistes. >
On remarque aossi dans les momiaies arabico-^pagnolcs,
à dater de ce règne, on autre changement qni ne fat pas peut-
être sans influence sur le développement de la puissance des
hadjebsjce fntrintrodacllondelenrnom dans les monnaies;
on le remarque du moins sur la plupart, bien que ce ne soit
pas sur tontes. Ebn Hayan s'exprime ainsi à ce sujet: ■ Et il
frappmt des dirbems et des dmars, tant d'or que d'argent,
avec son nom et celai de son badjeb, et on disait la khothba
an nom de celni-ci dans les mosqnéea-djémas d'Espagne. »
On verra pins tard l'usage que fit £1 Mansonr de cette pré-
>;,l,ZDdbyG00gle
106 mSTMU DESPAÛNK.
n^atÎTe. Le nom da hadjeb était (vdinairement plaoé lotu la
otHifeuioii de Vanité de IKen. Coude, qui arait à aa diqw-
gition un grand nombre de monnaies d'or et d'ai^nt d'Abd
el Rahman m, a relevé quatre noms d'hadjebe, qoi sont les
saivans par ordre de dateg : Mohammed, Abdallah, Ahmed
et Khasem ; il en a va plnsienrs, dn reste, sans cette noor-
Teanté, une entre antres de l'année 340 (9&1 de J.-G.)-
La diapotition des mots et les omemens étaient pen va-
riés : cependant le nom et les titres étairait disposés sur la
face, tantôt en trois, tantôt en quatre lignes; la première
toajonrs composée dn seul mot AI Imam, le prince, le chef,
le premier, le puissant, etc.
Ces soins tootefois ne l'ooeapèrent pas exclosivemcnt, et
tandis qa'El Modha£fer continuait la gnerre c(mtre les Haf-
sonn sur la frontière orientale, c'est-à-dire vers les rives de
l'Êbre, Abd el Bahman se porta à la tête des hommes de
gnerre de Cordone et d'nne partie de sa garde particulière,
vers les montagnes situées vers la mer an snd dn Gnadal-
qoivir, contre les Arabes indépendans qui, sans se rattacher
précisément au parti d'Ebn Ha&oun , ne laissaient pas qae
de refuser l'obéissance aux maîtres de Cordone, qoi s'étaient
attribaé tous les avantagea da gouvernement et de l'exploi-
tation des terres et des richesses de l'Andalous. Retranchés
dans les sierras d'ïSbira, de Somontan et de Ronda, nous
les avons vns braver les précédens émirs, et ils continuaient
les mêmes incursions sur les terres des partisans da pouvoir
siégeant à Cordone , ne laissant pas un moment de reldobe ,
dit un historien , aux peuples de ce pays.
La renommée d'Abd cl Bahman, et sa politique de man-
Buétude et de doucenr, le servirent pnissanunent dons cette
expédition ; il faisait par sa senle présence autant de coa.-
qnëtes que par la force des armes. Les schcifea de plnsienn
tribus vinrent d'eux-mômes se remettre sons son obéissance
et, en se présentant volontairement k aa merci, ils Ini de-
>;,l,ZDdbyG00gle
t07
lat àm araiMi, qa'ilB juraient d'employer loyalament
à défendre et k maintenir leor payi dam la dépendance.
AM el Babman les recéTait aveo bienveillance, et, par d'ha-
bilM discours, il s'attacha les plos diatin^és d'entre eox, aa
point qu'ils ne Toolnrent pku quitter son camp, et tooIq-
reot être des premiers à partager avec loi les fatigues et les
périls de la gnerre.Cette habile coadnite fit plus poor la pa-
cification da pays que n'eût fait la force des aimes, et les
prinoîpanx partisans d'Hafsoun qoi se trouvaient dans ces
contrées vinrent foire leur soumission à Ibd cl Rahmin ; il
les recevait tons, dit Is chroniqueur, avec sa bonté naturelle,
oubliant leur rébellion et les maux qu'elle avait causés, et don-
nuit à chacon l'empld qni Ini convenait , afin que chacun
eontriboÂt ainti pour sa part à réparer les manx et les rava-
ges de la guerre civile et de la discorde des tribut. Parmi les
Bcheiks les plos distingné^qai vinrent en ce temps se remet-
tre à la merci du jeune émir, fut le wali Ahmed twn Moham-
med ben Adebah el Hamdani que nons avons vu général de«
rehdles des montagnes d'Elhira. Abd el Rahman loi fit nn
bon accneU , et lui donna l'alcaïdie d'Alhama ■ ; nous ver-
rons tout à l'henre ce scheik se révolter de nouveau.
Un autre noble scheik nommé Oh^dallah ben Ommeyab,
qni était maître de Cazlona,et qui avait tmn les bannières
d'Hafiraon et commandait pour lui I» troupes d'Hue8car,vint
également se présenter à l'obéissance d'Abdel Bahman, qui,
ayant égard à sa noblesse et à sa valeur, le fit wali de Jacn.
Ce ne fut pas, comme on voit, en faisant couper des tétcg
qu'il mit fin à la rébellion. Après avoir visité toutes les dé-
pendances d'EIbira sans trouver de résistance nulle part, et
les plos pnissans chefs des rebelles s'étant soumis, ainsi que
plus de deux cents villes fortes, l'émir retourna à Cordone,
et renvoya dans leqrs foyers les scheilu et les caïds qni l'a-
1 Omi», t. 71
>;,l,ZDdbyG00gIC
106 msTOiHB d'espagbb.
Talent accompagné. Son entrée & Cordoue fat on jour de
fête et d'all^rease générale. Un an loi avait snffi ponr cette
pacification (303—915). ■
Les historieiu arabes ne parlent d'ancnne gaerre entre
les Mosnlmiuis et lea chrétieitB dans les premières années
da règne d'AM el Bahman , et il parait qne la ptdx qui avait
si loi^teiDps régné entre Abdallah et Alfoose III se contimia
durant tout le règne de Garcia, c'est-Jt-dire toat an moins
jDsqa'^ janvier 914. Une chronique chrétienne parle bien
d'une expédition da fils et soccesseor d'Âlfonse contre les
Mnsalmans ; mais cette espédition^ antérieure d'ailleurs à l'a-
vénement d'Abd el Bahman m, fut sans doute dirigée contre
on des gouTcmenrs musnbnans sonlevés contre Abdallah,
et n'iofina point snr les relations subséquentes des Arabes
et des chrétiens'. C'est anssi certainement an même temps
qu'il tant rapporter les expéditions militaires d'Ordonins
en Bétique dont parle le moine de Silos, puisqu'il dit ex-
pressément qu'elles eurent lien pendant qn'Ordonins com-
mandait aux Cialiciens et du vivant même de son père, c'est-
à-dire avant l'entrée an khalifat d'El Nassr Ledin Allah".
L'inscription tumolaire de ce roi , que noos rapporterons
toat-à'l'faenre, parle de ces mêmes expéditions et les con-
firme-, mais ce n'est pas nue raistm pour 1^ placer, comme
quelques historiens, sons le gonvememeut daUialife Abdel
Bahman III.
t AdefoDio defuDcIo, Gitaetaui fliiui «ini idcmmU 1b regno. PrJm» uno
regni aal msiEmnin igmen aggre^iit et ad pensqnendoni Aribei propcitril ;
dcdit UUDomloui iicloriui,|pr«dMit, i]iliil>iit,et mulu nuucipli aecun at-
Iraiit, Itunper tegem Ajolim e'*d'o <=CP" ^' *''"'> **°'' ''° ^'"'"^ V^ dlcltnr
AUremalo, negligcalia cnsbiduia anfu^t [Sunplr. Chr., Dum. fh
i Slqaldem dam paler idboc Tiverel, slipss (rei OrdoBlu) Ggllideiuibu
dominaKInr colleclo lotlu proTlnda «ncilD Botlcam proTinctun p«[llt. DcId
TiKatli eiMtiniqn»qiie agtla el TiUis [ncBiuiï, primo inipBW Regel ciTiUlcm,
qns jnter occldentilct amiies barbirorom nrbea forliar opnlinllorqae ildcba-
lar, pugnando cspii : omncique bellilotei Cb«ld>09 gladio consomeiu, cnm
mulma ngmero captlTornn) tpoUornmqne sd Vlceniem reitisui «l orbcm
(■oHcb.EIkiu. Cbr.,p. £M).
>;,l,ZDdbyG00gIC
QUPITBK QOinZlilIE. 109
Abd el Bahman in comptait quinze mois et dnq jotua de
risgae^ qaand, daoB la ville de Léon, par suite de la mort de
GaraaB, fils d'Alfonse', m réunirent, selon l'ancievi usage,
les grands da palais et les évèqoea du royaume pour donner
un BDccesseor an roi mort. Bien qae Garcïas eût des fils,
ces espècM de certes élurent, le 19 janvier 914, Ordonins,
frère du défont, qui, déjà roi es Galice, rénnit ainsi le gon-
Temement des deox royaumes. Les évËqnes électeurs, aa
nombre de douze, le conronnèrent et sacrèrent aux acclama-
tions du peuple vers la fin da mois de juin suivant ; soit que
la cérémonie eût été différée pour la rendre pins solennelle,
soit qa'Ordooius eût tardé tout ce temps h se rendre à Léon
de la Galice où il disait sa résidence*. Qnoi qn'il en soit, Or-
donius qui, déjà, comme roi de Galice, ainsi que nous Tarons
vu plus haut, avait fait la guerre aux Arabes, ayant appris
qa'on alcaïde nmsalman nononé Ahlapaz {aomine Àblapaz),
s'avançait avec des forces conaidérables sur an château des
bords du Dnero, qu'on appelait le cb&teau de Saint-Étienne^
(5ancft'£fepAam} rassembla nue armée et »e porta en toute
hâte & sa rencontre. On en vint ans mains, et ]a victoire ûe~
meura au roi catholique. L'alcaîde Ablapaz (Aboul Abbas sans
doute) fut tué dans le combat et on lui coupa la téfe, selon l'u-
sage barbare que les chrétiens commençaient à adopter .L'é-
véque chroniqueur Sampinu nomqie encore on autre chef
I Bex TCTo (Gtminn») rqcnnil iddoi Uci neiuna unom, morbo propHo
daMult ert DCECGLn— 8l4(lbld., I. c.). — LidilsprécliflilalimaTl dsCarclu
M le trooTB du* aoton hiitatlcD.
1 Ad Ordoninm Cbriitl belUgcmni iDcceuia regnl dlTlni) dota perTsutt ; om-
■n ifqnidam Hiipinl* mipitt», rplMopl , ibbiUi, tomllti, prlmorci,ùclD
Mlcmnltcr gcnnill looTCDla cam ■ccIsmaBda «ibi mdiUIuIi; Impuiioane il
âlademileidDodeciiDpODliBcibi]ilii>allaiDTapilLaefoi><P*n]Dctaiul(|[aD>cb.
Sflcu. CbT., p. ESS)— La tTAiia f tiil doDC lanjonri électif. — Vajai d'allleun,
m rftiénainenl d'Oidoniol, Bandoval (Cinto Oblipoi, p. ans ; Uorilai, lib. it,
c. S9, el Floral (Eipafis Sieiada, t. ht, p. ÀtS), — Gartaino morlno, lïatct cjni
OrdonfDB axpaHibni Gatjccllt TCii|cu,adeplti| Hinprain, dit 1« Cbioulqu de
" >T«(Dan.lT).
>;,l,ZDdbyG00gIC
110 mSTOIBB Tt'tSPiUlfl.
maboinétan tàé dans la bataille, dont le nom et les titres
poornùent fiiire nattre ta pensée qae l'osole dn khalife (El Ho-
dhaffer) saccomba ansn dans cette mêlée; mais £1 Hodhafier
ne monrat que beanoonp pins tard, et il ne peut être ques-
tion de lui dans l'écriTain chrétien ^. La guerre, ainù com-
mencée, continua cependant, et, pea de temps après, les Ara-
bes et les chrétiens se reneontrèioit de nonveaa les armes k
la main dans an lieu nonuné par Sampirus Mindonia, et par
d'antres historiens Hidonia, Mîtonia, Britonia, et même Boin-
donia". Cette fois la chance fut c(Hitraire aux cbrétiens, et
beanconp tombèrent sous les coaps des Andies ; il est même fa-
cile de Toir, par le ton singulier dn chroniqueur, qu'ils furent
entièrement défait» dans cette rencontre. « Ces choses ache-
■vées, dit l'éTêque historien, le roi des Cordonans avec d'au-
tre» rois agarénéens, et avec de nombreuses troupes de Sar-
raûns, se porta de noUTean contre le seigneur roi Ordonius,
et Tint au lien dit Mindonia, où, en étant Tenus aux mains,
beaucoup d'entre les nôtres snccombèrent; car, comme dit
David, les succès de la guerre sont variables*. - Ces évé-
nemens dorent avoir heu i quelques années de distance, et
1 NoD* «font ruoDtt cette rencoDln des deni peDplei d'après Simpin», qnl
aousBcmbk Ici dleocdetaniecoiiSinM. Voici le piuagc mime dn chronlqufar
04 ces èiiMnmif lont rapparia: — ■■ptnmlDlcTimtgDic&CordDlMBse uaaintm
Aleaide nomine AbUpu xd CaatsUnm ripe Dorji, qiiod dicilur S«aell BtcpluDl,
lenit. Rex vero Ordaniui,bac 3DdleDS,ul eritili bEllIcosns, migno exïtcilo
■g^egato, UIdc TeslInDS pemxil, el dlmlcinllbai ad lDTiceni,ded[t Dominas
catholko régi Irintophnm, Inlerrecil et dclevlt eoi asqae ad mlngentem ad pirie~
(im, Ipinm qnidem agmea cbid saprodiclo Alctide cormU, cjus csplie Irancato.
Kllimsllam Ibl regem G rusuin iBlerftell nomine Almolerrap, et reTcrsiuestrex
corn meenn trinmpbo ad aedem satm Legionensem ( Seinpir. Cbr., nnni. 17 }.
2 VoTei SandoTsi, le moine de Biles.Laeai de Tb} cl Bodorlcb de Tolède.-- tl
PO m'a pu ili possible, dn reste, de ironret d'niM manière cerUine 1 qaei Hea
de la Géographie moderne répond ce nom obacor.
> Bis pencUi Itemm tei Cordobensla enm slili Agarenis reglbua, el cnni
mltb SaitiMDonim exercillbos contra regem dominua Ordonlom TOnlt ad lo~
nm qnl didlni Mindonls, el inter ee dlmJeinlw el prvUnm moicnlei, corme-
raM IM nnlU « nwMi, al Bt al t Darld iTsril «OBl «Tenins belil (Sanpir, Ghr„
PHI.U).
>;,l,ZDdbyG00gle
cBAPixu Qtasaiact. 111
HoaBcr07onBpoaToir placer le demi» vers l'an OIS.Halgré
la mention cepeodant que foit le cbromqaenr chrétien, dans
le piiESf^ qui précède, da roi de Gordoue, le khalife ne prit
ancone part à ces gnerres, et en laissa toot le soin à ses g6<
Il s'occupait, en ce tonps, otHnme noos l'aTons tu pins
baot, des léiatme» qui marquèrent le commencement de SMi
règne, de la prédication, de l'organisation des mosquées; il
faisait frapper les monnaies où il prenait les titres d'bnam et
d'Émir d HooBiéirfn; il transeriTsit le Koran de sa main, le
commentait, l'expUqnait Ini-mème am fidèles; faisait bUir
des mosquées oonvelles, tant à Cordone que dans les autres
villes de rÀBd^asiie, et faisait embdUir les anciennes; il fit
placer, dans cdles de Gordoue et de Séfille, des fontmnes
da pins beaa marbre; il y ajouta des cours spacienses, qn'il
fit planter d'orangers, de myrthes et de platanes, et il fit
réparer le grand pont du GoadalqBiTir qui mène  la Mes-
qoita. L'intendant qu'il choisit pour la direction de ces tm-
Taux mérite d'être nommé; c'était Nass&r Ahon OQmian,
idigne, à tons égards, mus surtout en ce qui concernait l'ar-
(^tectnre, la distribution des eaux, l'eutr^ien des chemins
et des ponts, de la confiance du khalife*.
Pendant qu' Abd el Bahman s'occupait de ces Choses à Cor-
ilone, son oncle El Hodbaffer Tirait constamment sons la
tente dans l'Espagne orientale, poorsniTant, de campement
en campement, les rebelles du parti d'Ha&oun; et, Tcrs ce
temps, le khalife en reçut une lettre par laquelle il lui faisait
part de ses aTantages snr les rdbeUÙ qui, de toas càtés, se
léfogiaient dans les montagnes, et osaient à peine entrer dans
les villages; il toi mandait, toutefois, que, pour achever de
les réduire et procurer enfin anx peuples repos et sûreté, 11
serait convenable de réaair les hommes de guerre da pays
>;,l,ZDdbyG00gIe
112 BtStQIHB p'ESPAGm.
de Tadmir, et de les poorgnÏTre arec opiniAtreté sani cmi-
BîdëratioQ de doocenr et d'honumité mal entendaes. Ceci
•e rapportait à h ooatame d'Aly , laquelle défendait que,
«Ifliw les gaems entre UoniImBDfl, on cootinii&t la poonnite
des TainoDS aa-delà de la contrée oà le combat avait étë
oommencé, que l'on toit les fngitib hcnrs du champ de ba-
taille, et qae l'on fit le si^ rigoureux des places pendant
{dos de quelques jours.
L'émir, persuadé par les raisonnemens et la politiqne de
sou onde, écrivit aux caïds des contrées dépendantes du pa;s
de Tadmir et de Valence, pour qu'à l'arrivée du printemps
ils tinssent la cavalerie et les troupes de la province prêtes à
marcher et à soumettre les lieux qui étaient encore an pou-
voir àfA rebelles. Abd el H^tinutn partit bientdt avec la cava-
lerie d'ÀudaloDaie et entra dans la province de Tadmir ; il
fut reçu aux acclamations du peuple dans les villes de Hur-
(âe, d'Onhuéla, de Lorca et, de Kenteda. H visita les viUes de
la côte, £ldie, Dénia, Xativa, et s'arrêta .qoelques jours à
Valence : il passa par M orbiter, Nules et Tortose, et pattont
il fat reçu avec de grandes démonstrations d'allégresse, n
suivit les bords de l'Ébre jusqu'à Alcanith (Alcaniz) et s'ar-
rêta là qodqne temps pour j recevoir la soumission des
scheiks d'un grand nombre des principales tribus de l'Espa-
gne orientale, que diverses circonstances avaient jetés dans
le parti des fils d'Hafsonn. Il en partit avec une nombreuse
armée, et arriva bientôt devant Saragosse. Kaleb ben Haf-
•oun comptait & Saragosse de nombreux partisans; mais le
peuple et la majeure partie des habitons se déclarèrent ponr
l'imam Abd el Bahman el ^assr : la jeunesse ouvrit les por-
tes delà place, et alla se livrer sans condition à la merci du
khalife, qui la reçut avec bonté. Bientôt se présentèrent aux
portes les principaux scbeiks et citoyens qui lui offrirent
avec Boamisùou les clefs de la vUle; le khalife se montra
satisfait de leur conduite et il pardonna i tons les anciei»
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GHAPIT&E QUJKZIEHE. ] 13
partisana d'Ebo HafBoan gui se troareraient dans la TOIe , on
qoi -viendraioQt se mettre à sa merci dana on temps fixé-, il
n'en excepta qn'Ebn Ha&oan lai-méme od ses fils, de la part
desquels il exigeait one BOunùBsioii spéciale et de plus gran~
des sûretés. Abd el Bahman entra le jour soiTant dans Sa-
ragosee, et son entrée fut nn jonr de fête ponr les habitans;
il s'7 logea dans l'aicaçar et s'y reposa qnelqnra jonrs, tant
il fat satisfait de la position de la ville et de ses délicieuses
Il se troavait encore dans Saragosse lorsque Ebn Hafsoan
Ini envoya deox de ses caïds, ponr traiter de la paix, porlenrs
de paroles de coDciliation. Le khalife les reçut, dit le chroni-
queur, sans apparat ni ostentation, danfr son camp sur les
bords de l'Èbre. Le caïd de Médina Fraga, qui était le pins
âgé des envoyés de Kaleb, exposa fort dvilement que l'ëmii'
HaEsonn déùrùt vivre en paix avec l'Anir Âbd el Rahman ;
qn'il regrettait, comme bon Knsnlman, le sang versé dans cf s
guerres ; qn'il était , par conséquent , tout disposé à la paix ,
pourvu qu'Abd el Babman voulût bien Ini reconnaître la
tranquille possession de l'Espagne orientale et l'assurer à ses
saccessenrs; qu'à ce prix il se chargerait non-senlement de
la défense des frontières de ce càté, mais encore d'aider l'é-
mir de ses tronpes, chaque fois qu'il en serait besoin; il (rffrit
d'ailleurs pour prenve de sa loyauté de livrer sans délai les
villes de Tolède et d'Huescar et tons les forts qui étaient en
son pouvoir.
Abd el Bahman leur répondit que, par nn excès de pa-
tience, Jl avait souffert qu'un sujet rebelle et fomentateur de
troubles osdt proposer à l'imam et émir des fidèles, son souve-
rain, des conventions de paix, et agir comme nn prince; que,
sans leur qualité d'envoyés, il les ferait empaler ; qu'ils re-
toaruassenl à leur général et Ini dissent que si, dans un mois,
il ne venait se soumettre à son obéissance, ce terme passé, il
ne le recevrait pins en awwi temps ni à aucone condition.
>;,l,ZDdbyG00gle
1 1 4 lUSTOntE t) BSPAfiHK.
Et lè-deuQB U congédia les caïds, qai s'en retounièreat peu
satisfaits de leur missioD. Les mesures convenables pour le
gouierasttiBBt de Saragoiw ayant été réglées, £1 Hodhaffer
denKora dans cette Tille, afin de coutinner la guerre sur la
fnmtière, et le klialife s'en revint k Cordoae, visitant snr son
panage une grande partie de l'intérieur de TEsp^oe.
Haboon, toutefois, ne se tint pas pour battu. Instruit delà
réponse bautaine du kbalife , il n'y eut aucun ^rd, et il
chercha à renouer alliance avec les chrétiens d'Ëlfrasi et
des montagnes. Sancho régnait à Pampelune ; il fit ag^ sur
lai par quelques-uns de ses partisans qui vivaient près du roi
navarrais; il visita les forteresses nombreoses qu'il avait snr
l'Ébre, et rendît le courage et l'espoir à ses fils qui craignaient
que la fortune ne les abandonnât. Après tout, il lui restait
Tolède et la plupart des forteresses situées sur le cours su-
périeur du T^e, et il pouvait, sans trop de jactance, croire
à la possibilité de soutenir dignement la lutte acharnée com-
mencée par son père.
£aleb ben Haffonn était d'aqtant plus fondé à compter
sur l'appui des chrétiens, que leur puissance prenait tous
les jours plus de consistance en Espagne. Pendant que les
troupes du khalife et le khalife loi-méme étaient occmpés
contte Kaleb dans l'Espagne orientale, Ordonins avait porté
la guerre avec succès jusque sur les bords du Guadiana ; il
avait saccagé et démoli tous les viUages ouverts, avait fait
force butin et force prisonniers, qu'il envoyait iV Léon par
détachunens, eDchfdnés deux à deux ou les mains liées der-
rière le dos et sous bonne escorte. Le château d'AIhapge ou
de Montaoches, car on est en doute gur ce point, fut em-
porté d'aïuot et détruit, et tons ses défenseurs passés au
fil de de l'épée '. La terreur qu'inspiraient les armes des
sauvages soldats du Christ rendit facile le reste de l'expé-
■ L«llaliMdeSUMdU:CwlcuiiCDliuubl,qiiDddlcilui AlbiDEe^eldaBBo-
duldi ; Culnua C«dabrl, ten Houmi^Ii (HoDtiMltwJ.
>;,l,ZDdbyG00gle
cBAmta ftvatàaa, 115
dttkm : mr le bruit de leoiB coones dans le§ campagnes an
nord da Gaadiaaa et dei terribles dëTatotioni qu'ils j exer-
çaient, In lialHtani de Hérida eui-mémes s'effrayèrent. Ils
envoyèrent des dépotés au devant d'OrdoDo poQr lui de-
mander humblement la paii et lui offrir des présens, qae le
cbroniqQenr chrétien qualifie d'innombrables. OMoilo a.e~
cepta leurs présens , et agréa leur demande avec d'aatant pins
d'empressement qu'il lai eût été difficile de rien tenter d'a-
vantageux contre une ville protégée comme Mérida par de
fortes murailles flanquées de tours de distance en distance.
Pois, victorieux et regorgeant de butin, il repasse le loge
et le I>uflPo,et rentra dans la province des champs Gothiques
(ÏB Campeglrem Gothorutn proumciom) '.
C'est \h évidemment la même affaire dont parle le moine de
Siloa; seulement il en parle avec sou emphase aecoatnmée, et
nomme quelques chefs mosolmans de plus. Il ne se contente
pas de dire avec Sampims : Ordomua interfecit et àelmt eoi
tuqw ad mingmtem ad parielem ; il y ajoute tout ce que l'i-
magination peut concevoir de plus accompli en fait de car-
nage'. Il nomme enfin, disons-nons, quelques chefs mosol-
miaa oubliés par Sampims, Ulif Abnlhabez et Hibeomantel
entre antres, qu'il qnalifie de rois tris nobles parmi les Is-
maélites ^.
t Cal (Ordonto) aaati Enerltongei cuni r^e earnm de Baddioi «liliaie
obilam cxanolM, cnt*l proniqoa piccin obnlihu p<Mia1*Ddo, el InnntncTiblIta
manera sbtolcniaL Ipw icro *l«lor et piada onstoB in CimpeilTcli Gotbo-
raiilpro''>»:liniT*iet(i[Dr (Uonach. SiLini. Chr,,p. IW).
> iliTorlini m tnibain Miararniii iniidll, InstamqBa ei ili itratem heisM
r«Ttor, qnod il qili ntromm Imsitleitar , tal iiiUUi Htaronm csBipDliN eo-
nateluTiprorcclo pm mnlUludlnt uilaterum noduta QnineriK excédent. Blqnl-
dMn ib IpM Dorll UtUire , qao birbotl culramalali lunt, naqae ad Culram
AIbu et ParMotlM omaM moalai et collei ■! irlTai el a^oj , eiiniinei Amar-
rmatam arctui legcb*Dt, adeo ui perpaoel perKqntDlium maDO» eTadirem, qui
hbdUdid Cordabenilom Kg) heeniDl (Honareh. BUeua. Cbr., p. ïOT).
> liBMUuram neei duoi nobflei cecldctant, qaomn nonlna Abnlkialaraph
elBlbaaB»MlBruil, BMiaaelClirAliaUuhailneoden loeooccybalt(lklu,,
1. e.)' — Kex quoqne mnlmni TlBcliieorun oonlDe AbelnmUrep iblcwldll,
«I «Ml LftiM <e Tv; 4af Ml ilBfl d'AkMl ■•UMf n M dHcrifc
>;,l,ZDdbyC00gle
116 msToiBx d'esp&gnb.
On se préoiVDpait du reste assez pen, à Cordonej de ced
victoires da roi chrétien, et, lorsque Abd el Ralunan el
Naasr 7 tirriTa, de retour de son eipédition contre Habonn,
où , malgré tout , il n'était parvenu qn'à recpnvier Sara-
gosse, toQt le peuple alla an devant de lui, et.il fit son ea'
trée dans la métropole da khalifat, an milieu des joyenses
acclamatJons d'une population immense. La joie qu'il en
épronva cependant fat tron)>lée par les avis qui lui arrivè-
rent de noaveaax mouvemens tentés par les factieux et les
rebelles des montagnes de Bonda. Pins de cent villes, dans
cette contrée, étaient passées sous l'obéissance de Mohammed
ben Adheha el Hambdani, récemment surnommé £1 Somor
par ses partisans , chef illustre, dont le nom s'e^t rencontré
déjà plus d'une fois dans cette histoire. Aa commencement
de la révolte des Arabes et des Maoulidyns (on Voalladoojis)
sous Abdallah , il s'était trouvé an nombre des chefs de ces
factions, et s'était distingné entre tons par sa prudence et
son humanité; il était fort aimé, et les villes du sud de
l'Andalousie avaient tonjonrs trouvé en lui'un appui et nn
défensenr contre les violences et les dévastationB, de quel-
que part qu'elles vinssent. Dans les derniers temps du rè-
gne d'Abdallah, les peuples qui le reconnaissaient pour
chef avaient résolu, à sa persuasion , de se soumettre à l'o-
béissance de l'émir de Cordoue; mais diverses causes, et
entre autres la mort d'Abdallah, avaient empêché ce hbre
retour à l'unité de la part des adbérens d'El Somor. El So-
mor, qu'ils avaient chargé de traiter cette afiaire, revint
ii la montagne et conserva sur ces mêmes peuples une sorte
de souveraineté : accoutumés d'ailleurs à l'indépendance en
toutes choses, ils ne s'accommodaient volontiers que d'un
pouvoir peu exigeant, et El Somor n'exigeant d'eux que des
choses facUes et peu nombreuses, ils se trouvaient bien de
l'avoir pour émir. Nous l'avons vu d'ailleai» venir se rat-
tacher d$ lui-juéme, fm commencement île ce règne, aa gou-
>;,l,ZDdbyG00gle
Ï17
Teraement central , et recevoir d'Âbd el Sahman l'inveAi-
tare da goaTemement d'AIhama. Mais on vitayr étant entré
dans les TaUéea de la Bierrania de Bonda, accompagné de
nombrenz soldats, ponr y contraindre les habitans à payer
l'arriéré des revenus du zékat dû par cette province, cette dé-
monstration avait blessé les fiers Arabes de la montagne qoi
s'étaient révoltés, avaient attaqué les soldats et en avaient
tué le plus grand nombre. L'insurrection n'avait pas tardé à
s'étendre. Les principaux scheiks dn pays s'étaient rénnis
et avaient mis alors d'un commun accord Ahmed ben Uo-
bammed el Hambdani à leur tête , et l'avaient forcé, malgré sa
répugnance, dit la chronique arabe, à 1^ conduire et à les
défendre. Il était, comme nous l'avons Ta,vrali d'AIhama. Il
fit immédiatement fortifier Baga et fiogiana, Albucbera,Ta-
gela et un grand nombre de forteresses des Aipnjarras. Abd
el Rahman fat très irrité de ce qu'il appelait la perfidie d'El
Somor.Ponr chiltier et réprimer ces mouvemem, et pour dé-
fendre les villes fidèles qae les rebelles opprimaient et pil-
laient, il se mit aussitôt en marche avec la cavalerie de Cor-
dooe et les troupes d'Écija, de Bolcuna et d'AIgafdat; et la
diligence de ses généraux fut telle, qu'ils ne donnèrent aux
rebelles que le temps de se sauver dans les anfractnosités
inaccessibles de leurs montagnes. Les forteresses les plus
importantes, telles que Baga et Bogiana, furent occupées par
les troupes du khalife, et les rebelles ne se présentant d'au-
cun côté, l'émir entra à Jaen le jeudi quatorâème jour de la
lune de sehaban de l'année 306 de l'hégire — 19 janvier 919.
L'émir conquit dans cette campagne, et dans la ville même
de Jaen, un poète, qu'il emmena avec lui à Cordone ; ce poète
B'a|^>elait Aghiab ben Schoalb, et El Nassr, dit la chronique,
l'attacha h sa maison et se plaisait à le nommer son poète'.
Fatigué cependant de courir à la poursuite des brigands dans
I CDnde.e. 7a.
3,q,l,ZDibvG00gIe
lis msTonut n'MPian.
kl montagBM, et œtto guerre contre des factieu toi pmii-
lant peu honorable, il t'en revint à Cordoae après s'être k-
poaé quelque tempa à Jaen , laùunt au wali de Jaen Labbi
lien ObéidaUah le soin de les soumettre.
Abd el Bahmui apprit, h son retour à Cordone, d'henrensea
nourelles de la ftvntière orientale : une dépâche d'El Mo-
dhaffer, son oncle, lai faisait part de âiTcrs avantages rem-
portés par lui sur les troupes de Kaleb ben Haftoun, et, ce
qui était d'une plus grande importance encore , lui appre-
nait la mort de oelui-d , arrivée dans nn château du pays
d'Huesca , vers la fin de l'année 306 , c'est-à-dire dans le
courant du mois de mai 9)9. Ealeb laissait deux flls, Sou-
léiman et Ojafar, héritiers, dit un historien arahe, de sa
valeur et de sa révolte obstinée. Abd el Bahman, ajoute le
même tiistorien, rendit gràoes à Dieu de ce qu'il avait di-
minué le nombre des ennemis de la pûx entre les Husul-
mans. Vms, en même temps, il eut à déplorer les ravages
d'un fléau qui se déclara eu Espagne et dans le Ma^[reb : la
peqle y sévit avec une effrayante violence, et la mortalité fut
telle, que les vivans se lassaient d'enterrer les morts. On fit
ai Espagne des prières et des pénitences publiques, et la
foule ne sortait pas des mosquées, où l'on ne cessait pas
d'implorer la miséricorde divine. Dans le Hagreb et dans une
partie de l'Anâaloosie une tempête violente, et qui dura plu-
sieufs jours, vint ajouter à ces maux, et arracha un grand
nombre d'arbres et de maisons. Ismaïl ben Boschaîr , chef
des prières de la grande mosqaéb de Cordone,' fut une des
victimes du flean; c'était un homme illustre et estimé, et on
l'enterra avec an brillant cortège dans la Makbora dn ttai-
hoarg on àmetière des al-Rayans (des Orangers) . En ce ttéme
temps, l'émir fit cadi de Sîdonia Scbalaf ben Amid el Canëni
ou de Canéna, homme fort célèbre par son savoir et sa vertu.
Cependant les rebelles des montagnes d'Elbira comman-
dés par El Somor, dès çpi'ils avaient appris le départ du kha-
>;,l,ZDdbyG00gIC
CHAPITHB QUIHZIÈHK. 119
life, s'étaient enhardis à quitter leurs forteresses inaccesri-
bles et étaient descendus dans la campagne. Le vali de Jaen
marcha contre eux et les battit d'abord dans nne esearmon-
che; mais les rebelles, feignant de prendre la faite , le me-
nèrent par an chemin crenx dans nn rallon étroit et en-
touré d'épaisses forêts, où ils se retournèrent et le battirent
à son toor. Flasiears fois les troupes d'Ël Somor défirent
ainn celles du khalife; mais la nouvelle de <m défaites, h ce
que nous apprend un singulier passage de la chronique de
Conde, ne parvenait point à Cordoue, ou du moins elle j
était cachée au khalife, auquel on disait seolemeut que la
gaerre se contmoait dans la province de Jaen « avec des
snccès Taries'. »
Conde ne parle point, sons cette année 308, de la reprise
des hostilités avec les chrétiens; mais on lit dans Murphy :
— • Dans le courant de l'année 308 (920—921 ) il porta ses
armes dans la Galice. Ordoao,fi1sd'Alonzo, gonvemait alors
ce pays ; il demanda du secours aux Tfavarrais et aux Fran-
çais (et à ceux du Frani^jat), et fut joint par Sancho, fils de
Garcias,roideNaTarre;mai8EINas8rles mit en déroule, dé-
vasta leur pays, s'empara des places fortes et démolit leurs
citadelles^. ■>
C'est lik,par sa généralité même, nn assez vague récit. Pour
l'intelligence de beaucoup de points subséqaens, et surtout
des relations de la Navarre avec les états chrétiens et avec les
Arabes, c'est ici, ce nous semble, le lieu de porter nn moment
nos r^rds sur l'état présent {eu 920— 921 ) du royaume
fondé dans l'ère 943 (905 de l'ère chrétienne) par Sancius
Garseanis.
Sancius Garseanis, selon qaelques historiens, ne régnait
plus ^ cette époque sur la Navarre. Après en avoir accru le
territoire de toute la «mtrée située entre l'Èbrc, l'Aragon et
>;,l,ZDdbyG00gle
120 mSTCHHE d'bipagke.
le GaD^, contrée qae I'od appelait dëjà commonément Ara-
gonie oa territoire Aragoneiue, Sancho, dit-on, en avait re-
mis le goarernement à son fila Garsias (920) et s'était fait
moine. C'est là, du moins, ce qne nons apprend Ferreras.
• Dans ce même temps, dit-il (920 de J--C.), Don Sanche (on
sait qne les historieiM espagnols font constamment nsage da
litre de don depuis Boderich, dernier roi des Goths), roi de
Navarre, accablé sous le poids des années, de ses triomphes
et de ses gloriemes fatignes, se sentant attaqué de quelques
infirmités, se retira dans le monastère de Leyre, et laissa le
commandement de ses troupes h Don Garde, son fils, à gui il
avait déjà confié le gouvernement et la défense de ce qu'il
avait conquis dans la Bioja'.> Ferreras s'appuie ici snr nn
diplôme du monastère de Leyre oii il est question du séjour
que fit dans ce cloître le fondateur de la royauté uavarraise.
Un commentateur de Ferreras fait, toutefois, assez justement
observer, ce nous semble, que l'addition du moine VigUa à
la cbronique Albeldense faisant commencer en 905 l'intro-
nisation de Sandio en même temps qu'elle lui attribue vingt
aus de règne, Sancbo ne pouvait s'être retiré à Leyre d'une
manière absolue , avec renonciation définitive de sa part
au monde et h la royauté ; qu'il était donc toujours roi ea
920 — 931 ; qne, seulement, il partageait en ce temps les
soins et les fatignes du gouvememeot avec son fils Garsias ;
en d'autres termes, qu'il put Inen passer quelque temps
parmi les moines de Leyro, peat^tre revêtu de lenr habit,
soit par dévotion, soit occupé à des fondations pieuses, selon
l'esprit du temps, mais sans pour cela avoir formellement
abdiqué la conronne en faveur de son fils''.
> F«rterai,Btil.deEipaB.,eii;.
1 Voyez l'iclB da monutère do Leyri« , coDierTÛ dani celle ibbiys, cl que
dte Moret, dam lei iDTWtieaciaceg sobre el Hayao d« NiT*rra. — Voici le* pro-
pru lermci de l'addition da moloe Vigil*, dont nooi aTDU dU déiè qaelqne*
mou aillenn : — Id »n dcccciliii (A. D. 90») (dtcgxII io PampiloDa Rex no-
>;,l,ZDdbyG00gle
CBAPITU! QHraZDOIE. 121
C'était donc emcore Sancho, fils de Garcia (Sanciiu fiareea-
ois), qni r^aait sor la MaTarre an moment où Ordoflo avait
été attaqoé par Abd el Babman; Sancho avait, à ce qa'il seio-
ble, fourni des secoors an roi de Léon, et, poar l'en ponir,
l'année mosalmane, avec laquelle El Hodboffer tenait en
échec £bn Hafsonn dans l'Espagne orientale, reçat l'ordre de
■e porter sor la Navarre. A son tom*, Sancho réclama les sé-
conrfl d'Ordo&o, lorsqu'il apprit l'eipédition projetée contre
loi par les Arabes.OrdoSo répondit snr-Ie>champ à son nppel
et le joignit Ini-mémeentontehftteaTecQnearmée.Les trou-
pes de Léon étaient principalement composées d'Asturiens et
de Galiciens : denx évéqnes endossèrent le harnais de guerre
et accompagnèrent le roi en Navarre; c'étaient Hennogius de
Tny et Dulcidins de Salamanque. Us ne snivaient point seule-
ment l'année pour y remplir l'office ordinaire de ministres
da Christ, mais ponr combattre de leur personne les infidè-
les '. Ordoâo avait appelé à lui les comtes de Castille qui, en
paix pent-étre avec le khalife, ou par tout antre motif, ne ré-
pondirent point à son appel. Le roi de Léon arriva donc avec
son armée par l'Alava et par Sanveterre, mais sans les trou-
pes de Castille. Les Navarrais et tes Léonais réunis marchè-
rent à la rencontre de l'ennemi. Ils le tronvèrent campé à
Val de Janquera. La vallée on la plaine qui, en raison des
joncs qni la convrûent, s'appelait Junquera, est située entre
Estella et Pampelune, ou, plus précisément encore, entre
Huez et Salinas de Oro. Le lien que Sampims appelle Mohis
■iu Sanefo Carnula. FIdal Cbrisii iaiepiigbiliierqae TanersultHlnu tail,
piM hl omnibni fidallbua, mIi«Tlcoriqae opprauli OlhoUcIi. BclIIgiTitor id-
icnui geniM IimMlIUnuDimnltlpUcUir ilngei e^**<' >dp<i lerru Sturieeno-
r«iB.I4«iii laplt per CrnUbrlim a Noevreiise urbo niqoe id rnldun omnla
Cwin. f«mm qoiittn Daten»eni com oppidi* enncUm poMedtTlt; necnon
cam cutrii omna Unilarlnm AnguneDiG upil. Df blac sipuliia omnlbni Blole-
utti XI regnl «ni uuo iiil(r»Tll i kdcoIo. Scpallu SaocU Slepbanl porlteo, rég-
nât cam ChTiila In pelo, -~ G'iat Unt ce qu'an nll «t (ont ci qu'on pent dire de
Seoclae Gineuil.
) Alnilqnec'flifll'oaaee, dltaagBc't VIlaMnclt PclasIlTnirlTrlt, p. 113,
>;,l,ZDdbyG00gle
124 BSTraBB b'tstÈ&n.
porta la guerre bot le territoire de Pampelone, parcourut
le plat: pa^, prit et rasa leg forts, et pénétra jusqu'à l'antre
extrémité de la province (c'eat-jl-dire joaque de ce côté-ci
d« Pyrénées). L'ennemi chercha en Tain à l'arrêter dans les
gorges et les défilés des montagnes; il n' éprouva aucun échec
dans ces passages difficiles'.- ^ Abd el Bahman doit s'en-
tendre ici figurémeut pour l'armée de Cordoue, car il eat cer-
taÏD que le khalife n'assista pas même eu personne h la bataille
de JuQqnéra,et à plus forte raison ne prit-il point part à une
course téméraire et pleine de hasards sur les terres des Fraoks,
nù tout insuccès eût été de nature & ternir singulièrement
3'honueur dn khaUfat.
Le silence des chroniques arabes qoi ne parlent d'aucune
guerre entre les Arabes et les chrétiens à cette époque
uoos fait accaeillir avec quelque défiance un autre récit,
dont les écrivains cbréUens sont seuls h taire mention; je
veux parler de l'expédition d'Ordofio dans la Tieille Gastillc
et jusque dans la Manche et A quelques journées , d'autres
disent à une journée à peine d« Cordone.D'après Sampiro qui
rapporte le fait, après la bataille de Jnnqoéra, pendant que
l'armée victorieuse se préôpitait vers les Pyrénées, Ordofio,
avec les débris de la râenne et quelques' renforts avait péné-
tré jusque dans la Manche, an coeor des possesùons mnsol-
maoes, et avait porté l'effroi jusque sur la frontière orientale
de l'Andalousie, entière qui , à ce qu'il parait, s'appelait
alors Sintilia, brûlant les villages , massacrant les habitans
et mettant tout à feu et à sang sur son passage. Entre les
boni^et les villes qu'il détruisit, Sampirus nomme Castel-
ion, qui peut-être était la vieille cité phénicienne Castulo,
aujourd'hui Caziooa, et encore Palmam, Eliph, Sarmaléon,
I llQrph]>, t. S, — B» vide (Abd el Kibmin) wir an Pimpclou, eonqucrad
Ihe open eoanlrjr, to«k ind raisd ihe torli; and ; cnctrsded la tbe olhcr txtre-
nt\j ot Un land : tbe enneiiir oppoiiDg him apon Ihe nwmiltiiii tti dllDcall
piMe* onlj, wlihoul caulng blm tnj Injurr.
>;,l,ZDdbyG00g1e
Hagnanàa, villes dont il est imtwfitible de déterminer ta tà-
tnation précise , mais qui tontes devaient être plus on moins
voisines de l'Andaloiisie '. Après cette expédition, qui a pam
donteose à plosiears historiens espognoU, paisqn'ik n'en
parlent paB,OrdolLo retourna àLéon par Zamora,où, dit Ha»-
dea, la joie de son triomphe fnt noyée dans l'amertome dont
le remplit la mort de sa première femme Elvire on Geloïre,
qa'il aimait de la plus tendre affection >. C'est de cette El-
vira, nommée Nonna par Sampims, et qni, h ce qu'on croit,
était galli^enne, qu'étaient nés les quatre fils d'OrdoSo, San-
cho, Alfoase,BamireetGaraa, et une fille ^pelée Ximâia.
L'année même de la mort de PJnnna, Alfonse prit, malgré ses
regrets , une aouTelle femme, aussi galllcienne, appelée Ara-
gonta, mus qui ne lui plut point , dit l'érëqne chroniqueur,
et qu'il répudia^ . {fous le verrons bientôt, et du vivant même
de cette Aragonta, prendre une troisième femme du sang
royal de Fampeinne. Hasden parle seulement de ce dernier
mariage, tant il a à cceor, ce semble, de ne rien inûnuer qui
poisse ternir le moins du monde la gloire de ce roi.
Le même historien attribue, peut-être avec vraisemblance,
au dépit que lui avait causé le peu d'empressement de quel-
ques-uns des comteff des cbAteanx de Gastille à loi prêter le
■ Al T«ro prndictai Rei logltiiu quateniu bu coolnlrei, taigrapia mitna
ncTtiin, lonit (nai componl, «t la eoium itmia, qmm didtur fifnllIU, *lni«
rnaVlu fedt , Itirim dipopoUTll , elUm cutclli mnlu Id ore gltiU icpil. «m
■■lit SuiDilMn , BIlph , Filmido, et CuleUian si ■agnaDCitm ArpradiT)! : ■(-
qaldem tt lUt molU, quod longnm atl pranalire, Id tanlam ut anloi dici gpi-
tio noD perreDarll Cordobim (Simplr. Chr., mua. ID)-
1 Saapttiu la noiiune Noiid* : — Blinde rcmeani cnm mieno Iritunpho Zb-
manm, ioTanlt Reginam DonlMun Honiuai daraiulaiD , iz qna gsnnll Adafon-
Mm at Butimltam , cl qajotam habiiil EaBdloiD d> trimnpho, tantaia gualtfit
UiiIltlaïadcBeglaB l(tbo(lbld.,I.c.). Jlkl* daoj dUTénia aciea da donatioDi
elle eat appaU* Gcloira (on Elilra ta ItBBtge Taigairt, at qoelqDarol* taérn» Vi-
Taca). — Hodeitcb de Teléda lal allrlbna eipticilamcnl deai noma : Il dll, an
parlant d'dif ; HDDla-Domaa, qnte al Galoira alla namlTia i ocabalur.
3 Allam qDoqne dailL uioram ex parllbnj Oallacl», nomiae ArngDnlam.qna
paiica fuit ib aa iprela, qnla neo fiilt lUI pUcita, «t p«*lta tcnuil Inde confcul»-
B«ai dJgnain (Samplr. Cbr., nom. )B).
>;,l,ZDdbyG00gle
J26 msTOlBE B^PAGBlK-
secours de laam armes, la haine qn'iLconçnt contre eoz et
le gaet-apens dont ils furent victimes, mais encore avec
une partialité évidente ponr le roi de Léon : — " Loratpie,
dit-il , Ordoûo fut un peu remis de ses fatigues et de la don-
lenr que lui causait la mort de sa femme, U se reprit à son-
ger au désastre du val de Jnnqaéra, dont on ponvait attri-
buer une bonne part au défaut qu'y avaient fait les com-
tes de GastiUe avec leora hommes d'armes, et il réaclut
de tirer une Tengeanee éclatante de leur refus d'y venir
en aide aux chrétiens'. » Il semble d'ailleurs assez vrai-
scmbialile anssi que l'espèce de ton d'autorité, de seigneur
à vassal, que, plus que ses prédécesseurs, avait affecté
Ordofio avec les libres gouverneurs des châteaux de Cas-
tille, les avait indisposés; d'autant mieux que quelques-uns
ne relevaient en aucune façon de la royauté de Léon, et
avaient fondé de leurs deniers et pen{4é de leurs hommes
les châteaux qu'ils gouvernaient dans une pleine indépen-
dance, et sur lesquels ils n'admettaient par conséquent per-
sonne à prétendre on à exercer la moindre souveraineté.
Quatre surtout des comtes de Castille, les plus prépondérans,
à ce qu'il semble, de cette époque, Nunnius Femandez,
Abolmondar surnommé le Blanc, dont le nom- Jndiqne évi-
demment une origine arabe, son flls DidacuB,et Ferdinan-
dUB ÀDSorez, s'étident, par les motifs qoe nous venons de
dire ou par d'autres motifs, particulièrement attiré la haine
du roi de I^n. Ordoflo, les sachant réunis à Burgos, les fit
inviter à une conférence comme pour délibérer sur leurs in-
térêts communs et leur assigna pour lien du rendez-vous une
ville ou on bourg appelé Tejiare, sitné sur le fleuve Carrion.
Ne soupçonnant aucun mauvais dessein, de U part du roi ,
ils s'y rendirent avec confiance; mais à pdne les eut-il en
son pouTOù' qu'il les Ht charger de chaînes et conduire à la
1 llMdca, I. ui,«lt.
>;,l,ZDdbyG00gle
C&AFITU QtnK2lilllt. IV
Eojde cité de Léon. Qs 7 forent jetéf en prinn, et r<Hi ne
tarda pas à apprendre en CastiUe qn'on tes y avait tons qua-
tre mis à mort, sans autre forme de procès. NanniuB FenU-
aandi était allié à la famille d'Ordofio ; c'était le beaa-père
de flou firère et prédéoeneor Garda, et il était aïeul par cod~
§égDent dea fils de ce dernier, qui, du reste, n'élevèrent
jamais aocnne prétention & la royauté'.
Sampims noas apprend que sot ces eotrefoites des messa-
gers da roi de Navarre vinrent troaver OrdoQo h Léon ponr
en solliciter de noaveaoz secoors. Il s'agissait de feire rm-
tm sons la dominatioD navarraise Nagera et Vicaria, qui
en étaient sorties , soit que ces deux viUes fussent restées
anx mains des Arabes , soit qu'dles enssent pria parti poqr
les oHutes de Caatille, sur la nouvelle de l'indigne traitement
qu'on leur avait fait subir à Léon. Un mot de Sampiras qoi
appelle Nagera et Vtcaria les villes des perfides >, semble
favoriser ce dernier sens, mais nous n'oserions le décider.
Quoi qu'il en S(Ht, il est certain an moins que Saache; roi de
Navarre, et son fils Garcia, associé par lui à la royauté, avaient
le plus grand intérêt à redevenir mattres de deux places qui
, sont comme les clefs de la Navarre ; ils ne poovaisnt espé-
rer les réduire par leurs seules forées , et ils demiandèrent
des secours à OrdoQo. OrdoUo leur en envoya eSectivement;
> Olitxlt naotio* BaT|M pto comillbo), qol tanc «imdem lirrim ragera
tidtbaBiDi, «I tma cl rebcUci. HI aiuit Na&ntiu fredenindl, AholmoDdai
AlbD», el clai Bllai THdico M FrediDiodoi Anioril flllm, at Teoerant id pik-
(IninrefU Id riTuloqui dlclinrGirrliin,Ioco dicta Tailtrc, ai ut «U bagiDpipba :
Cor TepuD et camu iqutnim In nBaD PomlU, nmllo idenle, eieapila conii-
Il«rit« proprib, ceplt «m, et tIdcUu at uienilM ad Sedem legi^ Leglomattm
Mcom iddQxll, el argailulo circeila Irudf, at Ibi «m neciiri juHJi (Simplr.
Cbr., Hum. I9)- — La Uea dm gual-epeiu ett fort diieriement eiprlmi diui
le* biitorlani ; Roderlch de ToUda icril Ttgnlart, Ldgu de Toy BigaUri, le
moine de SitM Ttivlara; Suipirm, c4MUiBe on riant de la lair, Tcjlori, el duu
qulqnei codei Taliar: On croît qne e'eit (DJonrd'bDi «I Ttjar on lei Ttjari:
3 Nnnlil Tenernnt st Ubu pMgtnl m BMtcr «oprablDi id debal-
landM ubu paifldDnm .- ba Mai Higin el VaEnen. — C'ait alnil ^ne B*m-
f\n» BMme Alufwiin «1 Vicwla, u^/nnSinX H«}in ci Ve|«n.
>;,l,ZDdbyG00glc
128 Éatoms n'apkast.
il -fit mienx, tl partit en personne ponr la Navarre, h h tête
d'une armée, et il ne tarda pas & remettre ses alliés navar-
rais en poueasion des deux tîIIm ga'ils avaient si fort à
cœnr de reconvrer '. Ce fat en cette occaaion que, pour mieux
sceller leur alliance politique, les denx rois s'allièrent par
le sang. OrdofLo éponsa SantÎTa on Santla, fille de Sanche et
SŒor de Garcia >.
La campagne dont nous venons de parler fnt la dernière
qn'eatreprit Ordofio, et parait devoir être placée dans l'an-
tomne de 923: il ne fat pas donné à ce roi de jonir longt^nps
de ses succès et de ses alliances. Comme il s'en retournait h
Léon avec sa nouvelle éponse Domina Sancia , k mort le
Bivprit oi chemin, et il expira k Zamora, selon toute appa-
rence à la fin de cette même année 923, ou au commen-
cement de la suivante. U avait r^né neuf ans et onze mois
accomplis , si l'on compte do . jour de sa nominatton, ou
neuf ans et six mois seulement, si l'on ne compte que du
jour où il fut sacré. Son corps fut porté à Léon et enterré
dans l'église de Sainte-Marie, qu'il avait fait construire. Or-
dofio fat le premier roi d'Espagne qui fut enterré àLéon^.
> B«i Tero lur eeit, dli l'éviqna Stmi^ro, eau mteno «landiD, et pnpufil
•> opprtMll, >lqae ccplt iDprMllctim It*sinni, qna ab anliqna Trlcio Toca-
bilur. — Caf>li AntenraiB qnod olim Tricinin vectbalnr, dit k «on Iodt Bodoridi
de Tolède.
1 Tddc wrUlDi Ml Bliam ejm in aiomt, Domina SaMlam, eomcnlciiMa
libl, et coin msiia vlcloria *d icdem «Dam Tenil.
3 Vofai (QT ce roi Swnplrni,Cht.,i»iin. 19, Florei,l. xtiii, p. EIH, Riaeo,
Eapafi. SigT.,l.iiiTT,lil.U,p. iSl.Hudaa, t. m, p. ISS eL nfr., etc. —
Lanqao, dan* le xii»' et le xlu"' ilède, fat cODitniile la calbidrale de Léon qui
exiile aajourd'bnl ; oD prit io[n de la ménoire de ce roi, et l'on plafa mr IM
man de la prinelpala cbipelle deoi: loierlplloe*, oTee md biute posé aar mt
nma en marbre.— Une de ta deux ipltaphea, d'aJUcan auei longae, rtounc
rori bien, quoique aree an pan dtxagénllan, l'hiilorre de la T<e d'OrdeSo II,
qai.aprés toDl, a exercé une auti erandeinllnenceinr ladéTeloppemenl de la
■DonarcMe catbollque de Uon^oMu bdonnooiicl :
Omnibtu eiemplnm ill qnod Tenerabll* l«mplnm
Bel dedll Ordonlai que jaeet Ipit pini.
Bnc fcdl Kdcm qtun ptin» ftcerat tOm
>;,l,ZDdbyG00gle
GHAPITBB. QUIFZŒHl. 1 29
Pendant qne cet éTénemeos se passaient chez les chrétiens
et ces faits de gnerre entre les chrétiens et les Arabes, dans
les montagnes d'Elbira, les rebelles continuaient à avoir
l'aTantage. Vers ce temps le wali de Jaen, LebM beu Obél-
daQali, demanda des secoora anx caïds de Bnlcona et d'AI-
gafdat et an waË de Cannone Ishak ben Ibrahim ben Sakr
el Okaîli; mais, malgré ces secours, il ne pnt tenir longtemps
la campagne ; £1 Somor le battit en plnsieiirs rencontres, et
fat assez henreox ponr snrprendre Jaen, après avoir dispersé
les tronpes rénnies des denx walis Lebbi ben Obâdallah et
Isbak el Okaîli. Ce dernier, qni était d'nn grand dge, porta
loi-même ces fâcheuses nonvelles à Cordone, où le khalife
le reçut aussi honorablement que s'il fût Tenu lui apprendre
nne victoire on la soumission des révoltés. Il ordonna tonte-
fois snr-le-diamp tout» choses pour avoir raison de l'entre-
VIrginI honalo ipim ta]gtt poutiBuln.
Pâlll Mm ioali : par Mmoliti nrb* Leelonti.
Qiui«Din[ii argo Dci gnll* pireat cl.
Il rsi Alfadsl pllrfi inl icitteki
Prndenlar et Jnilc regonin gnbsniaiit
TiliTerun cepii.
El Anbet apnd eutram Stncli Stephtal proilrtrll.
BabJDgiTlCqDe dbl
LoutaDluD et BeilciiD pioiindH
El larram Anbnm qan SinelUim dldtnt
UiCDB Unes labcgf!.
ADaetrnm nplt etVJcarlun
Kt oclBTO (dodo) te^ gni imiD
Cm» lej memlbni completii
Zamore InOnnlbila pcTcuuni
Ab hoc wcdIo nlcnTlt.
8ra DCCccLxn.
Soi l'ialK ftcc do tombeta était écrit :
?rlne»pi iste nBcdnm rai
iDtac occldeotilti rortluimun
El opnlCDtllaiiniDt Segel cItIuIcid
Iiltrfectli babilaloriboi dMiraill,
J>«iniim auninplD tegall iceplro
FrlDcIpam Gordaba
TinttnmMcdvxlL
>;,l,ZDdbyG00gle
130 HtSttMllZ d'bspagrb.
prenant £1 Somor; lestronpei de Cordooe se rëonirent et le
khalife lai-m£me partit pour Jaen ; il mit le nége devaiil la
place, qae lea rebelles ne tardèrent pas à M abandooiur
ponr regagner leurs montagnes. £1 Somor parvint à se ré-
fogier arec ses fidèles compagnons de gnerre dans la redon-
table forteresse d'Alhama dont il avait été nommé wali par
.le khalife loi-mteie, et d'où il espérait ponvoir l<mgtempe le
braver ; mais le khidife mit son honneur à anéantir les in-
gorgés et leor chef; il établit son camp derant Alharaa, et
jnra de ne le lever qne lorsqu'il anrait vu à ses pieds la tète
d'EI Somor ■ . La position et les abords de la place semblaient
inaccessibles aux soldats dn khalife; néanmoins il fallait vain-
cre. Chaque jour un nouvel assaut était livré à la place ; mais
les assiégé se défendaient avec un courage désespéré. Le
siège menaçait de traîner en loi^ear, et il y allait de la gloire
du khalifat à n'être pas trop longtemps tenu en échec devant
Alfaama. Les murailles d' AÛiama étaient très épaisses et flan-
quées de tours; Abd el Bdiman ; fit onvrir one brèche avec
des poQtres et do feu; ses soldats entrèrent alors dans la
ville où ils eurent bientôt le deasos; tons les hommes trouvés
vivans dans Alhama furent passés an fil de l'épée; on trouva
parmi les cadavres £1 Somor mourant, coavert de blessures
et à peine reconnaissdïlc. Le khalife tint son serment et fit
décapiter le vaillant et malhenrenx scheik à demi-mort, et
dépêcher sa tête à Cordoue avec la nouvelle de sa victoire;
cet événement ent lieu an commencement de l'année 31 1 ou
à la fin de l'annéepréoédeste 310, c'est-à-dire an printemps
de l'année de l'ère chrétienne 826, dans le mois d'avril ou de
mai'.
D'Alhama Abd el Bahman se rendit à Grenade, et s'y arrêta
quelque temps; cette vills naissante si délideosement située
>;,l,ZDdbyG00gle
entre le Dur» et le Jéùl, lei jardiiu pittof^qoei et la fer-
tilité admirable de aei vallou le charmèrent '. U y fit bâtir
niie Bfleqsâe-djéina, plos briilaiile qoe celle qui arait «ervi
JDSqoe-Ià de liea de rénnion aoz fidëks, et U ai nomma cadi
Ahool fiagun Aly beo Omar el Hambdeo, de [a famille des
Merwana Alguibes de Syrie. C'est à dater de ce temps que
lea Arabes comnifflicent à parier plus fréquemment de Gre-
nade, i ïanter sa aitaatûm et les agrémens de son séjour, k
loi ]Hrâ£r qadqœ importance pcditique '.
A|wès la mort d'£l Somor, Les habitans des Alpojarras et
de la SiCTTa-Kévada perdirent lont espoir de râister i Vm-
cendant de Conlooe, et vinrent faire leur aoumisaioQ entre
1 «T.^. èuit iù(D »pei>duii don d« eeite rtpauUo. ei d« Mlle fpl«.d«at
dtloule ; M n'ca ponitll pu 41r. «tore «ms I« poiLe : !»"""•' *»"
L'AIkMW* Mrtoml m déemil p.hit tncore Gmide, PAIbtnbn ait AU M-
kaUer le potle d'tdninllea : i •» hi
Sànhi MMle HtoKnoi
>;,l,ZDdbyG00gIC
1 32 HisTomi ti'tspàast.
les mains da khalife, dont âésormais ils recononrent h pds-
Banœ et 1& suprématie temporelle et spiritoelle.
Après la pacification dn midi de l'Espagne, Abd el Rahman
tonrna ses regards yers Tolède, qui, depuis si longtemps,
était entre les mains da fils d'Hafsoon, et résolat d'en entre-
prendre sérieoaement la rédaction. Quelque obstacle profond
s'opposait, si l'on en juge par la conduite qa'îl tint en cette
occation , à ce qa;il prit Tolède d'assaut, et ce fut un rioga-
lier privilège de cette place de demeurer musulmane, mais'ou-
vertement en dehors de la juridiction de Cordone durant tant
d'années, aui époques même les plus glorieuses de la domi-
nation des Ommyades. Les moyens qu'employa Abd el Rah-
man pour réduire Tolède, et surtout le temps qu'il y mit,
prouTcnt la difficulté de l'entreprise. Dès qu'il eut résolu en
conseil d'en reprendre possession, il chargea le wali Abdallah
ben laly, qui conmiandait à Zurita, de se diriger avec ses
troupes par Talavéra et CalatraTa sur Tolède, et d'en dévaster
les campagnes. Pendant denx ans Abdallah ben lali, trans-
portant ses campemens d'un heaànn autre sur les terrcsde
Tolède, ne cessa de les ravager et d'empêcher lesTolédans
d'y rien recueillir. Djafar ben Haf sonn, qui défendait Tolède en
personne, considérant que si l'on mettait le siège devant la
place il serait impossible de la garder faute de provisions, et
que l'on ne pouvait recourir aux villages environnans, parce
que tout avait été enlevé par Abdallah ben laly, ne voulut
point se voir forcé de se livrer à ses ennemiB,;et sons le spé-
cieux prétexte de secourir et de défendre le pays, rasseniblant
toat l'argent qu'il avait ou qu'il put recueillir de ses parti-
sans, et lîùBsant le soin de défendre la ville à an de ses plus
Taillans lieutenang, il en sortit avec l'élite de ses troupes et
quelques-uns des principaux habitans qui, instruits de ses
projets, OTusentirent à le suivre. Djafor essaya d'abord de
tenir la campagne avec ses compagnons et d'empêcher les dé-
TasUMionsqDe commettait Abd^^ hep Jtdy sur les terres de
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPTtBB QimiZlÈlIX. 133
■Tolède; maiB l'infériorité de ses fon^ était telle, qu'il dot
bientôt ériter plat6t qne cherclier la rencontre de l'ennemi.
La troidème année enfin, le khalife donna ordre aax valis
de Mérida et de Talence d'envoyer de non\eaux renforts à
^n laly. L'alcaïde de TabTéra,cdui d'Uclez et celui de Cala-
trava forent les premiers à drewer leurs tentes sons les mon
mêmes de la ville. Il fut établi on camp nombreux du côté
d'el gonf ou du nord, le seul par où la ville soit attaquable,
les cani dn Tage ne l'entourant point de ce côté; tandis que
du cûté ou coale le fleuve, elle présente aux assiégeans une
ligne inexpugnable, le mont sur lequel elle est asmse étant
élevé et d'un accès impraticable. Âbd el Bahman jugea alors
le mcHBont venu de prendre part en personne aux opération»
-da siège. H se rendit avec l'élite de ses scheiks cordonans et
4 la t£te de sa garde parliculiÈre au camp de Tolède. Sa pr^
senoe fit avancer les travaux. Ayant observé que les assiégeans
tiraient le plus grand parti de quelques vieux édifices, pro-
bablement gothiques, qui s'élevaient hors des murailles, entre
le camp et la ville , le khalife en ordonna la destruction. Tolède
lut ensuite si étroitement pressée du côté par où elle était
prenable et bloquée si soigneusement dans toute la longueur
de son encrante qne baigne le Tage, que foute résistance fut
bientôt reconnue impossible. Entourée d'un camp où s'étaient
rassemblées les meilleures troupe» de l'Espagne méridionale,
affamée d'ailleurs, elle dut songer à se rendre. Ebn Hafsoun,
qui était rentré dans la place quelque temps avant qne les
aleaîdes de Talavéra, d'Uclez et de Calatrava en eussent
formé le tàé^ et le blocus rigoureux, chercha lui-même un
fixpédient ponr se tirer de ce pas difficile. On tint conseil ;
les plu pmdens furent d'avis de s'abandonner à la clémence
du khalife, et, pour mieux excuser leur longue et obstinée ré-
idstance, ils jugèrent convenable de faciliter oo matin la fuite
de trois ou quatre mille des pins vaillans défenseurs de To-
iide et d'^ oayrir aussitôt jes portes à Abd el Bahman. Dja-
>;,l,ZDdbyC00g[e
134 BKTOOUE d'espabhi.
far M-méme adopta et Bj^roaTa cet avis. H en fit part A Kl
oompagnoni et les eacooragea à le siuTre , sans ^m de dâai,
dès l'aube da lendemain. Le jour n'était point leré encore ;
toDt donnait dans le camp dea Arabes ; qoelqaes chevaux
Reniement, éreillés par les vagnea bmissemenB delateire à
l'approche dn joor, bcmtisuient à l'entrée des tentes ; braque
toDt-À-cosp deox mille carahen Bortirent ùnpétaeoaement de
la Tille, et B'onvnrent nn passage à travers le camp enneai;
^aqœ cavalier portait on fontassin en eronpe, ou s'attacbant
anx sanglei et anz étriers. Près de quatre mille bommee pu-
vinrenl ainai i s'échapper, an milieu da désordre, det ctis et
de la conâisiott de ce bnuque monvement; qaelcpiGi-nns k
peine demenièrent entre les nutim des awiégeaiu. ïont k
camp fut bienUM; sooa les armes; mais lorsque le khalife ap-
prit qne c'âaient les troupes de Djafar qsi s'étaifKft enfuies de
Tolède, il défendit qu'on se mit à leur poursuite, et conçut
l'eaptHr d'entrer faientàt dans la place. Cet eq^ir se réaliu ce
)Onr-U mËme : des députés vinrent solliciter la ft*oa des ha-
lMtans.Le séjour dans Tolède et fa sortie des troupes de Dja-
hr ben Hafsonn leur servirant d'excnse et de prétexte. ÂM
èl Rdunas agréa toutes les explications, excusa toat, satinait
de l'of&e qu'on loi faisait de lui ouviir, sur l'heure, les pot-
tes de la ville, et leur promit tiïreté pour Inus persoBoeset
leurs imm. Les députés r^tr^^ent — ^V"'*» dans la viUe et
ea firent ouvrir tontes les portes à l'instant même. Le UiaUCe
y entra pu- Bat>-&acra(Bisagra), h la tête de la cavalerie de
«a garde et entonré des scbeiks les pins illustres de Cordow,
Bo Bdlieu des acofamations et de rall^rease feintes on sincè*
res de la pepulatiMt sccoiotie de toutes parts pour voir smi
cortt^. L'enb^ d'Abd el fiabmaa el iNasar Ledûi Allftb duis
Tolède eut lieu en l'année 315 (927); il y avait plw de fiUr
rante-deox ans que Tolède se maiutraiait hors de la domina-
tion des Ommyades. Âbd el Bahman en donna le gtmverne-
ment an w«li AbdtOiab ben laly , qui avait dirigé .lM:pQiuiipBleB
>;,l,ZDdbyC00gIe
CHipnBx QuniziBa. 13$
opératkuis da ii^,et s'ea retooma triomphant à Gotdooe
 la fin de cette même année 315'.
Ordcâo II avoit laissé quatre fils de ton premier BUriage
avec Domina Nonna on Gelo'ira; mais awnn ne loi fat donné
pour successeur , et les âecteon àTils et militaires da royaome
iirent passer la coaronne à Froila, frère du fea roi, et qui ré-
gnait déjà dans tes A«taiies''.Froila II ne régna qo'an an et
deux mois àLéoa,de janvier on février 924 josqn'aa com-
mencement de mars 925, qu'il moamt de la lèpre.Les vieilles
chroniques considèrent la brièveté de son règne et la maladie
dont il moarut comme on diÂtiment de Dieu, infligé à ce roi
en raison de sa conduite envers les fils du noble Olmund,
qu'il fit mettre k mort sans raison ni motif, disent-elles, et
envers leur frère Fronimius, évèque de Léon, qu'il envoya
en ail ^ . Ces faits peuvent être tenus poor certains, étant rap-
1 RoH iBililau lar ettt» dite qui Mt cilla <{■« donunt lu inbu diH
Coida et dm lont lei ferlU oï Ot pirleat d* catta teddltlon dt TalMa. Abail-
féda n'ai pa* molu cipUdIB 11 dauni : -' Ibdcinhmui IlMar, dlUU (t. n,
p. Btll, «ânmiim HegirKSIBJ, TolMdm panre nettotain dtnlaru obtldloM
ptrdamalt, malUi tisiaiit ralnli.— Celte date d'alUciin n'a rlaa qui m» l'ac-
corde ayec le* ïhroniiaea chTitienaei; elle l'aecordt ir^ bl«a «dmI arac k
ridt des TbIIi aDtérienn ; el on l'axpûqoe pariïltement copmenl la brais at
ni6l>i>f«t bao HaCtoBo pnt a« BalBUctr tiuqne-là daM Tolède, ai ronaarap-
palla comblaD il loi tull alaé de a'alUer aux ctarilleiu, aai contea IndépendaDi
qoi l'élCTalent «n CutlUe, el d'en reccTolr dea Hcoiin ; al l'on acnge aartool à
la poritlan da ToMde, qnl an rend la d^Asaa ai facile, at au goenci et an
réiollea qui da lOD* c4lia oacnpalulIakUlftl.NoM MnipienoiM nul.dana cet
étal de canie, et an priaenee de texlei al prMi, eoDunent M. Aichbatcb (Gca-
chichlc ton Omnaljaden in BpanleB) a cni poniolr ataneer la prlae de TMit
da dli ana ; cile «il an ne paal mieux placée an tonlralte ponr la Tralaanblance,
pour I» triDeineat qu'elle ditermlne ou dont elle deiieot l'accailan, par qoan-
lilt de ralaona htalorlqna* anBa, aooi l'an 0S7, où la|plac«nt d'illleuTi Ici lei-
lea les plua Irricutablei.
1 Voyei, dam Rlico, EipaOs Seerada, t. ixirii, p. SU ei aalranlM, un acte
n tèie duqnellleft qnaliflt : Froïla,Bei ialarom, fiUoa Adeibnil III, ele.
I Ptopler paneltatam TSro diernm nnllam ilctoriam fedl, nnllaa hoataa aier-
cnlt, niai qnod(utaDlnilianl)lilloiOlmuHll noblUl >inecnlpalriKldarl|uaail,cl,
ui dicnnl, loalo Del jadido feillDui repia carail, quia ^icopun LattaMOKa
Mmlne FronlBlum pof t «ccMoaut Ihlm abaque cnlpa la ailUam alill.., et
>;,l,ZDdbyG00gle
136 mSTOIEB D'ESPAQini.
porta par la cbroniqae de l'éfèqae Sampiru, la plus an-'
denne qui aava reste sar cette épogue. Qnant à ce qae
rapportent les lûstoriens postMeors sur la foi de Boderich
Ximenez, uToir : rétablissement, soos ce règne, des joges de
Castille Laïn CbIthb et Nunios Basora , qoi , pendant nom-
bre d'années, gouvernèrent la Castille avant qu'elle s'érigeât
eo comté indépendant, cela est sajet à plos de diEficnltés,
et Hasden',ae fondant sor le silence de tons les historiem
qui ont écrit dans les trois cents années qni séparent ce règne
' de l'existenoe de Boderich Ximenes, le premier, entre tons les
historiens d'Esp^ne, qui en fasse mention,Ta jusqu'à rejeter
le fait, non-seulement comme contraire à la vérité historiqur,
mais encore comme impossible dans les circonstances données
où l'on prétend qu'il s'est passé. Quoi qu'il en soit, Froïlall
n'entreprit point de conquêtes, n'eut point de guerres à sou-
tenir, ne fit rien, en un mot, qui recommande sa mémoire à la
postérité, à ce n'est quelques fondations pieuses et quelques
dons anx églises pendanl qu'il était roi des Âstoriens'. Le
pins remarquable, comme objet d'art, est on cofEret formé
de quatre-vingt-deux morceaux d'agate ent^iABsés dans de
l'or et contenant nu assez grand nombre de mennes reliques»
donné par Froïla à l'église d'Oviédo en 910, c'est-à-dire la
première année de son règne comme roi des Astnriens. Ce
coffret se voit encore aujourd'hui en assez bon état de conser^
vation dans la Camara Santa de l'élise d'Oviédo : l'intérieur
en est doublé d'argent, et porte, avec la croix de Pelage, an
^ed de laquelle se voient les quatre figures d'animaux, at-
tribut des quatre évangélistes, une inscription votive d'un
caractère et d'un goût pen différens de celles de ses prédé-
ob toc abnvltiam «il rtemu» «i^i m bfaTlur Tiiun Qnlill) et plBBnf lepni de-
caMll{g«mplr. Chr., nom. 20).
■ Hudfn, HUL Cril. de Eir'fi-i !• m, p. SOI. i
> Va]r. ttiMw, E*p>a. S«e'>> >■ mTU, p. sei el *eq>
:,.;,l,ZDdbyG00gle
CE&prnii QuuziÈiiB. 137
cessean^.OntroaTedaiules Astonea an aatrâ floavenir da
règne de Froïla II : c'est une inscriptioD comméDOorative de
l'achèTemeot d'one voie oaTerte, régnante Froila, dans l'ère
060, c'eA-ànlire avant que ïroïla fût roi de I^n. Cette
iiiKription,qiii,de même qae le coffret dont nons Tenons de
parler, lobnste encore anjonrd'hoi, a été décoaTerte dans les
terres de la commone de Somiedo, à on qnart de lieae de la
Riera, et sur on terrain élevé où s'aperçoirent quelques ves^
tiges d'an ancien chemin éloigné d'environ quarante mètres
de celni qu'on saitanjonrd'hai. La pierre sur laquelle le gra-
Tear a travaillé, présentant de nombreuses Inégalités, il a mal
f trmé et quelque peu trop séparé les lettres de l'iusCTÏplion-,
on j lit pourtant assez aisément :
m EEA DCCCCLX FUIT FACTA VIA BXG-
HAItTE FaoïLA CVM VOIIACA CORJUGE.
Ce monument nous éprend, entre antres choses, qu'en
922 , la femme de Froïla s'appélùl Urraca. Les documens pré-
cëdens lui donnent pour éponse Nunilo on Nnnna, ayant
pour surnom Scéména (JVuntto, eognommlo Seemma en la-
tin barbare). Urraca était donc la seconde femme de Froïla, à
moins que ce nom d'Urraca ne fût comme celui de Scéména
un snmom de Nunilo. Qaoi qn'il en soit, Froïla laissa trois
fils de cette dernière, tons nés pendant qu'il régnait dans les
Astnries, nommés Alfbnse, Ordoûo et Bamire, outre un fils
illégitime que San^iro appelle Axenar'.
■ r*icl Mlle InMTiplion topiit UpM pu Ucue nt l'origlMl mtee d'OTiédo :
Bucepliini pUcide ZDUiMt 1i<>c ^d bopore
Del qmod oSkrnal humll ChrUII FroIU ei
NuDllseopMmentoSewnen*- Hoc «pu
ParfeelDiB et conceuton e*l mbcIo SilTilori
Ovelenll. QaUqali infene hoc donirti iio»<
Ira prBsampwril, folmliM ditlio tnletMl
Ipea. Operilum eit en KCGCUviu.
, ' DDiliaxorci>inoBlBelluiilu)SDffliMB,eiqu*kHfiUMitaalt,Adfr-
>;,l,ZDdbyG00gIC
138 HUTOOE d'eSPACSK.
L'année même de l'intKHiiBatîoa de Frotia à Léon ntoonit
la roi de Fam|ielime SaiHsias Ganeani, Itùisant le royanme
fondé par u politique et par >on courage à son fila Garcia,
■omommé le Trembleur. Nulle guerre n'ent lieu entre les
Arabes et les chrétiens pendant les quatonemois que dura le
règne de FraQalI.
Le Bucoeaseur de oeloi-ci fut Alfonse IT, ûls d'Ordogne II,
cpie l'on préféra aux fils du précédent. X peine sur le trdiw,
il rappela de l'exil l'évéque de Léon Fronimiua dont Fro'da
avût fait mettre à mort les frères|: nul hiitorien n'ayant ex-
primé la cause de la rigueur de ï'roïla enfers cette famille,
OD n'ayant voulu l'exprimer, on est fondé à soupçonner qne
les fila d'Olmund avûent intrigué sinon conspiré en faveor
du fila d'Ordo&o contre son onde, lors de l'élection de celui-
ci en qualité de roi de Léon'. Alfonse IV était d'on caract^
faible et mobile, fort ami de la paix et tout adonné aux prati-
quai de la dévotion. La chronique de Bampiroa ne nous dit
|R«s^e rien de son règne, et n'attriboe à Alfonse XV nJTer-
tos ni Tices marqaés^Elle nona apprend seulement qa'il aTait
one femme nommée Xiména, de laqnelle il ent on fils qui
reçQt en naissant le nom d'Ordonios, et fat surnomiBé dans
la suite Ordoflo-le-HanTais (Ordomtu Maltu ) ; noua Tarons
ailleurs à quel sujet. Vers le milieu de la ciuquiëne année de
son règne, Alfonse IV se lassa de la royanté; il (q)pela près
de loi son frère Ramire, qui, à ce qn'il parait, vivait retiré
dans nn petit canton de l'Espagne septentrionale, appelé le
fODiDm, OrdoDlDm liTS et Rudmirum : el e«DDii Aienarem (In EindoTila
AccemUte), acd oon ei l«gilimo eauiaelo (Sunpir. Clir., nom. SO).
■ CaKe coDJccInre plelos ie Traticmblince itl Ittdtqoéfl par Ferrerai (HIi-
lorlt de Etpdli, ad ann. ttSS, nam. 4) : Ifuerto Doo Ordono laé iMltmado pot
Rey «n bermano Don Froila, que ei ei icgoodo de eits nombre^ j apenu dfiô
Il corone, qaut&ti manda qnllar U Tldi a lo* bljoi de Olnundo, caTÛlero prl»-
dpalialmo, y deaterrd al oblipa de Léon Pranlmlo an hermono; «1 moUvo qas
tuiâ te içaon : ta dtecaire, (né bâter taiinladg «itoi ciTelleroa, j ol obUpo,
coD nia pardtlei, poner eielIrvnAiDanjilaHOihf jade Don Otdoflo.
>;,l,ZDdbyG00gle
139
Viena,etabdiqBi la oonronm ea >a fdTear à Zanumi le 11
oetotire 930,api:is aroir régné cmq ans , sept mens et qoel-
qœt joan. Banûre vint à Zamora prendre poiKiBioa do r^
gne afec tonf khi cortège de magnats, noiu dit Sampras; oe
qui donne h penser qn'il exeerçait déjà qoelque souveraineté
dans le Tieno, et Alfonse IV se retira dam le monastère de
fiabagnn snr leflosTeCea, où il prit l'habit de moine'.
IjCS Arabes noos disent qœ le rebelle Djabr, sf^ëg la
^iaede^ Tolède (en 927), sollicita l'appoi des dirétiens, fit
tdliance avec eox, lear paya tribut, et alla même jusqa'à se
reconnaître pour vassal de leur roi'. Toot porte à croire que
Dja&r, homme habile, ne s'adressa pas directement an roi
régnant, Alfonse lY , dont l'incapacité était recosnne de tons ,
inai8àsoQfrëre,&eeBamire,qai,gonTemant le comté indé-
peadrat de Vieno, rt désigne par l'opinion comme fatnr sac-
oesseur de son (itee,daTait tenir un rang important dès-lors
et disposer de qadqnes fonea -,lea uégodations de Djafar pu-
rent, d'aîQears , dorer qaelqtte tempe; et pour cette époque où
beaucoup de choses se faisaient avec une eitréme lenteor, ce
n'est pas trop de compter pour ces négociations deux ou trois
imaées. Tout c^ nous mèQe, avec tonte vraisemblance, à
rdkdication d' Alfonse IV en faveur de sou frère, et à la sin-
gnlière inconstance dont il fit prrave, en regrettant et en
revendiquant le trône à pdne quelques jours après l'avoir
qi^tté.
Bamîre était à Zamora, se disposant (peat-ètre «or les sol-
licitatioDS de Djafar), à porter la guerre bot les terres ma-
sulmanes, lorsqu'on envoyé vint lui annoncer qu'Alfonse
avait quitté son dottre, et avait repris à Léon les marques de
1 Vanlt qnidam Stnlinlm lu teoMinn cnm oniil sicrdln misntloram
noram, et taceplt nEBoin. Fnler qaldam cju propem id manuUrinm In
loeo qd dlcitu DomiiN SuKtot, inp«r crcpUlaen «Irri Mm, wmMlmi fit
>;,l,ZDdbyG00gle
140 -BKTMIX D'tSPASa.
la Myanté k l'aide d'un parti qoi avait favoMé son retoor.
■ Le roi entendant cela, dit âampims, agité par la colère,
ordonna qa'on «nbonchât les cJairous, qa'on brandit les lan-
ces, et reprenant en tonte hâte Ifi chemin de Léon, il fit, sans
relâche, assiéger la place de jonr et de nnit, joaqu'à ce qu'il
s'en fût emparé ; se saisit d'Alfonse, et le fit jeter en pristMi
les fers aux pieds*.» Les conûns germains d'Alfonse, les'fili
de Fnula II, qoi, à ce qa'il semble, exerçaient une inSoenoe
Itarticohëre dans les Astniies, qne leur père avait gsnvemées
|>endant qnatorze ans, s'entremirent en faveur du roi prison-
nier; ils firent inviter Bamire à venir parmi enx pour s'em-
parer de sa personne; mais Bamire ayant appris on soupçon-
nant ce qa'ila méditaient, entra dans les Astories à la tète
d'une armée, fit prisonniers les trois fils de Froïla, Alfonse,
OrdoSo et Bamire, et les ramena à Léon où, les ayant fait
jeter dans la même prison qa' Alfonse, il leai fit. crever à tous
trois les yenx en même temps qu'à loi, le même jour M<es his-
tXMieDS modernes , postérieurs à Boderidi Ximenez, racontent,
à la suite de celui-ci, beancoop d'antres faits et circonstances
de ce r^e dont noos n'avons pas vonlu parler, les uns in-
vnûsemblableSjles autres entièrement dénuées de fondement.
Entre ces dernières, il faut sortoat placer les deux amiée«
de durée que ces historiens donnent au siège de Léon par
Bamii«.
En Catalogne, Miron, comte de Barcelone, était mort pé-
dant qne ces événemena se passaient oi Léon, laissant trois
fils en bas âge, Senie&ed, qui lui succéda, Oliva, snmommé
< Qkc •Ddleu Bex, ira commetoi, ioiiU iotooMe bnedalf, Tlbrire hulu,
iMnim LegloDem remeiDi, rullniu obiedil aiun die «c nocM, ugneqno iUnm
cepll, •!' compTeheninni Jabet cmn erguinlo ratrndi (Bunplr. Chi., nom. 11).
1 Arte quidam heU omiiEi tntgDitet Aitarleuiun DBDliM mlMrn&t pro
npr*dIclo principe Rinimlcù : IIIb raro Atlarlw ioBreiiui, ccpll omnei flUoi
Ftsilinl fritrli Domliil OrdoDJi Regli, Aderontnm, Ordaniiiai, at Bjmimimm
tMaiDtddaiJ[,parlterqaacDmfr«irainonpriAta AdafsuD, qai etsutals lana-
btaiw, MDiuili : el omnei. ilmol 1b ono dl« orlian oeolli pr»t«pit (lUd-, 1. «.)•
îiqilizDdbyGoOgle
C&AFITU QUDTZlfalI. 141
Gabreta^'anqnd fat donné le prindpat de Gerrétanie, et Mi^
TODa qui ftitéTËqoede Giroime.Seniefred,&lB et héritier de
Hiron et de sa femme Ava, étant enfant, son oncle Saniaire,
comte d'Urgel,fll« de Wifred on Goiffred n,gonTerDa h sa
place, et ne cessa qn'à sa mort, arrivée en 950, de gonver-
ner de fait et h son gré le comté de son neren. Snniaire fdt
enterré à BippoU . Il avait été marié à Bichilde et il en avait
en ônq fils, dont trois seulement loi snirécorent, Borrell,
Ermengand et Hiron; le premier lui snccéda dans le comté
d'Vrgel, et, depuis (comme on le verra), aussi dans celni de
Barcelone'. Le comte qui, dans quelques diplômes, prend
anssi le titre de marquis ou de défengeor de la Marche, c'est-
à-dire de la frontière, n'eot occasion de la défendre, durant
tout le temps de son gouvernement, d'aucooe agression des
Sarranns. Au moins V histoire ne fait-elle mention d'aucnne
guerre entre ceox-â et Us chrétienB, à laquelle Snniaire ait
pris part dans la Marche orieutale de l'Hispanie. La paix pa-
rait donc avoir régné constamment entre lui etlesvralis des
villes DUisnlmanefl confinant à la Catalogne.
Comme toot l'a fait pressentir, la guerre prit, au contraire,
peu de temps après l'élévation de Ramire, un caractère de vi-
vacité remarquable dans la Marche septentrionale des pays
chrétiens sitnés an nord du Bnero. A peine raffermi sur le
trône dont avait tenté de le' débusquer celui-là même qui te loi
avait volontairement cédé, Bamire se souvint qne l'armée avec
laquelle il venait de réduire son frère et ses cousins avait été
originairement assemblée pour marcher contre les Arabes.
• Dès qn'il fut sûr de son règne, dit l'évèque Sampinu, il as-
sembla nn conseil composé de tous les magiâts du royaume,
pour décider snr quelle terre du domaine des Chaldéens on
ferait irruption; l'armée rénnie se porta snr la ville qn'on ap-
i:,Googk'
1 43 flmtnu D'BVAfln.
pdie Hagerit,eD brila les morailles et en poMt let biAifiiig
an fil de l'épée, on jour de dimimcfae ; aprdi qaoi, avee l'^de
deIHeD,leroi rentra Tictorienx daai sademeQre'.iC'efltla
première foia qa'oD entend parler dans Vhiatoire d'Espagne
de Madrid, dont le géographe de Mallie Edrisi, an doozièiile
lièck, écrirait le nom Hagfalit, et, dans qodqBes munscrits
Hi^Iirit ■. D'apris les récifs arabes , Magerit ne fiU pas U seule
Tille qne prirent les chrétiens ; ils prirent aussi et détruisirent
Xslayéra, dont ill massacrerez arec une bariiare cmuité km
UMtaos, hommes, femmes, enfans. lie wali de l>>IÈde leva
les troupes de sa prorince et marcha contre les du^tiens,
qii se retirèrent vers lenr pays chaigés de dépouilles et ré-
pandant partoot la terrenr et la dévastation snr leur passage.
Abdallah bea lal; les ponimint raineroent jas^'an Doero.
Cette expédition appela bientôt les armes mnsalmanes con-
tre la Cailïlle. El Hodhaffer fU diargé d'y prarter la gaerss
en personne. Magerit étatt préosément sftxé non Itnn des
frontières des chàteuix chrétiens sor lesquels eierçaU nne
haote et presque sonveraine inflnenee, à cette t^ioqne, dont
était gouTemeur génâral, selon l'eipanssioB de quelques histo-
riens espagnols, le comte Ferdinandus GmidisalTi ; il avertit
le roi de Léon de ce moHTcment des troupes musulmanes; et
Bamire se mit incontinent en mardie pcHir rejoindre les
troupes de Castille. Les forces réunies de Hasaire et de Fer-
n» t^QMU, «OHiUain UUt aaa oiatilbni nupiitDiH r^l
iDl, qniUltr Chaldaoniin Ingtediielai lerrun, gt coidunilo eiardta, p«r|e*i
■d clTluUa, qoti dieitiir Higcrit, conttagll mnroi ejui, d miximu fcelt
■Mit** domlnica di«;idjBTtBte démentit Dal,reTenHMtiDdo>iigim«atm
ilclorli In ptci (Simplrl Cbr., nnni. 22},— U clinnlqne ds Ctrdcaifda «ntor-
ilèineil<cl«]dHen paTlut^n tnéme tUt : «KegoAD. Himlroiiiai», e nrlA A
■adrld e prlKU t lidli oncku t*cai cou 1m Kocm e fus BTCBIonda (OMn
eUM.B— L« molna ds Silat «t Liiu* da Tay ■ppellinl U tIIIb qne ttcuget
BaidIto dut M pnmMie npUlilDn HoeerlU (elTltu quB dlcllnr kIie«l>o)i il
lodarlcb de Tolède (1. t, c e}, Hiirorllain.
1 VlEnl «aralu, dit Bl BdrU, la clJmit d'Al-BcIitcTat, dam lequel lont Ttlbyra,
TritiUU, Ib^ltt,AI)ulMKyTB,WtdiUadfan,ld7Ub,WaTdli«,ele.[tlBiirfi,
IT» eUiMt}.
>;,l,ZDdbyG00gIC
oaApnu Qinmfaat. 143
dinand se portèrent enniite an âenmt de l'enneini. L'oméé
arabe était oampée entre Osma «t le Dnero. Ce fat là qne 1«
roi et le comte l'attaquèrent et la battiroit, à ce qu'il semUe,
complètemeatfâ'après le récit de Sampinis'. Suivant lei Ara-
bes, l'aimée d'El Modhaffer passa le Doero, et remporta d'a-
bord les ploB grands avantages; brûla les villes, ravagea les
campagnes, enleva lés hommes et les troupeaux. Les peuples
fuyaient de lenra habitations, abandonnant toute chose pour
aaaver leur vie. Le butin et le nombre des captib furent si
grands, qne le général musolman ordomala retraite^de peur
d'en être anbanassé, au eas où il viendrait à rencontrer les
cbrâiens. An paasage du Duero les dkrétiena parurent en
nombre considérable. Les Hnsalmaos s'en égayèrent sans
doute; car, de leur propre aveu, ils massacrèrent lenrs prison-
niera, pour n'avoir rien à appréhender de leur part pendant
le conÂat. La bataille fut des plus sanglantes, et les Hosnl-
nians forent vengés, ajoute ta ohnaiique arabe. Les diré-
tiens s'en retournèrent, laissant un grand nombre des leurs
tar le champ de bataille, pour la p&ture des oiseaux de
proie et des animaux carnassiers*. Ces faits penvoit se pla-
cer en 932 ou 933.
On anra remarqué sans doute gae, par les récits qui pré-
cédent, les cbrâjois et les Mnsnlmans semblent s'attriboer
également la victoire. Le rédt des Arabes, toutefois, n'est
point si explicite qu'il le paraît; ils ; disent bien qne les Hd-
solmans forent veinés et qu'un grand nombre de chrétiens
I KurcHui notH ni> al obiUm lUb eiliil la hMoB qoj dicitut
Oxmu DlrlM JaTinle demcotia dcdlt IIU Domino) rictoritm : magnam
fittem >z ail Mddlt, nnlu BtUlt capliTonm ucom iddailt, et raTeniu ert
Ml praprlun fcdti» Tldorla magn* (Stnpir. Cfai., boib. 13).
3 CoDds, e. 13.— Jecioli deioir dltr jd UipraptcipirolaideUIndDcUaa
dal'icadtmldaDMpagnolMrUdreoDtUiicefuqa'èprtteiiliDoulc damaiMcra
de* priHutien : — Al paso dd Dneio vtrecleron loi chrliUsDai an eanilderibla
Bonaro, 7 Im Hiifliinn, pan ttrgmignt t pcleu ris rtuto de ini cntlTpf ,
>;,l,ZDdbyG00gle
144
t Bor Ift [dace; mais le seol hit de leor nbnite
avoné par rhîcbmen arabe, bien qne motivé Bar l'excèi du
butin et dea priaotmien faits aa conunencemeat de la cam-
pagne, indicpie de qnel côté étaient les saccès sérieux. Noua
en croyons donc, en cette occasicm , l'éTêqne d'Astorga platôt
qoe les chroniqaeiirB de Cordons, à moins qa'ïls ne consi-
dèrent comme une nctoire le massacre de leurs priionnien^
dont les cadaTres durent aussi servir de p&ture aux animaux
camasûers et aux oiseaux de proie. Dans sa retraite sur le
Tage, El Hodhafîer TÎtdta les raines de Talavéra et fît relever
la maraille d'enceinte de la place qae les chrétiens avaient
démolie dans la moitié de sa longueur; il rentra ensuite à
Gordoue, où an récit obscor de la bataille d'Osma, habilement
accrédité, permit de la faire considérer comme une victoire et
d'y en accueillir le héros avec des acclamations de triomphe'.
Qu'une paix oa qa'ane trêve ait été conclne à la suite de
la bataille d'Osma ou peu après, c'est ce que ne nous dit au-
eone chronique, soit arabe, soit chrétienne, mais c'est ce gai
semble extrêmement probable. Des deux côtés, on ne nous
parle plus en effet, pendant an certain temps, d'aucune prise
d'armes eDti:« les deux nations, et noua ne voyons les hosti-
lités recommencer entre ÏÀaa et Cordoue qu'an bout de ce
terme à peu près de trois années, qui d'ordinaire ëtait celai
des trêves de cette époque.
Le fil de l'histoire noas conduit à parler maintenant da
Hagreb; et il nous faut ici, avant tout, pour l'intelligeDce
des guerres qa'Abd el Bahman fut obligé de &ire en Afri-
que, arrêter un moment notre attention sur la situation de
l'Afrique occidentale dans les premières années du dixième
siècle, et, pour plus de clarté, rappeler succinctement les
fiûts par suite desquels s'y étaient formées les poissances qui
j dominaient à l'époqne qui nous occupe.
>;,l,ZDdbyG00gle
CBApiTRE QCtnzEiia. 145
Deoz djnaitiefl l'y étaient élevées dans les deroièm années
da hoitièine siècle, les Edrisites et les Aghlabifes, goi te Yé-
taienteiiç[aelqnefaçonpartagée;et,dans ces derniers temps,
les Fathimites s'y étaient élevés, à lear tonr, par la nue et
l'habileté à on degré de puissance extraordinaire.
Parlons d'abord de l'origine et des caoses de l'élévation
des Edrisites, qni régnèrent le pins près du détroit, et è l'oc-
casion desquels l'Espagne fat appelée h intervenir dans les
affaires de l'Afrigne.
n nOQB font pODT cela remonter à l'année 1 45 de l'hère
(762 de J.-€.). En cette année, l'imam Mohammed ben Abd-
allah, de la race d'Ali, avait pria tes armes en Arabie contre
le khalife Abon Djafar el Mansour. Mohammed ben Abd-
allah était arrière-petit-fils de Hoosséïn, fils d'Ali. Vaincu
près de Hédine par les troupes d'El Mansour, il se réfugia
en Nubie , et ne tenta plus rien durant le règne du fils
d'El Saffith. Mais lorsque, à la mort d'El Mansour, son fils
El Mahadi prit possession du khalifat, l'imam Mohammed
songea sérieusement à le disputer à celui-ci; il se rendit
secrètement à la Mekke pendant le ramadhan, tandis que la
foule des pèlerins était réunie dans la ville sacrée. les hal»-
tans de la Hekke et de Médine, les peuples de l'H^az, les
premiers, le reconnurent et le proclamèrent pour lenr In-
time souverain. Sa vertu et sa vie eiemplaire lui avaient fait
one renommée et mérité le surnom d'El Nassf (le Juste) et
d'El teeqniyat (le Pieux). El Mahadi, instruit de ce mouve-
ment, envoya contre lui une armée. Mohammed résolut de
lui tenir tète, marcha contre elle, et lui livra une sanglante
bataille à six milles de la Mekke; mais il fol vaincu et périt
en combattant.
Mohammed avait six frères, qui tous avaient pris un r61e
actif dans ce mouvement religieux et politique. Ibrahim, l'un
d'eux, succomba quelques jours après à Bosra, où, avec une
poignée d'amis, il avait tenté UQ soulèvement en faveur delà
IV. 10
>;,l,ZDdbyC00gIe
146 HlSTOnc D'ESFAGal.
mtmB caïue. Yohjah, Sonléïmui, Koiisa et In, «e Hafeak-
rent ehacna de Mm cAt^. Haùs il était réMiré &Edrii,lepl(U
jeune, de âfl\eiiir, par niite taiata de cet érénemeot, le foa-
datenr d'une dynastie. lustrait de la mort de ses denx frèrei
(en l'année 169 de l'hé^e — 785), il s'enfuit avec Km fidèle
affraacbi Baschîd , passa d'abord en Egypte, oii il fat ac-
caeillî par on zé\é partisan des descendani d'Ali, mail n'ou
s'y fixer : l'Egypte était alors toat entière an pooroir des
Abbaasides. Telle était cependant la puissance on l'ascendant
de ce grand nom d'Ali, que le wali d'Egypte pour le kha-
life, bien qu'instmit par ses espions de l'arrivée d'Edris, ne
voulut point souiller ses maini dn sang d'nn descendant du
prophète. Halgré les ordres les plus rigoureux, et, poorcon-
dlier ses opinions avec son devoir, il fit presser Edris de quit-
ter r%ypte. Edris partit avec Baschid et le fidèk partisan
qui lui avait donné anle, et suivit à peu près, pour arriver
à une fortune pareille, l'itinéraire qn'avait suivi, quelques
aimées auparavant, l'onimyade Abd el Bahman ben Hoavriafa,
le long de la càte africaine. Edris et ses compagnons se ren-
dirent d'abord & Barcah ; de Barcah, ils passèrent à Kurouan,
et de là dans le Hagreb el Aksa (le dernier Occident). Il
paraît que ce trajet ne fut pas peureux très facile: Baschid
dut, plus d'une fois, déguiser son maître, et il le revêlait le
plus ordinairement d'nn habit d'esdavc pour le soustraire
aux recherches des offîciers abbassides qui commandaient
les principales stations dans lesquelles ils étaient contrainte
de s'arrêter ; ils se reposèrent quelques jonra à Tlemceo, dit
l'exact historien de la dynastie des EdriBites,et de là, se ven-
dant à Tanger, passèrent le fieuve Honlouya, et arrivèrent
enfin dans la province de Soûs el Adnâh (Soùs la Prochaine),
qui s'étend depuis le Houlouya jusqu'au Wad Omm-el-Babieh
et qui est la plus fertile de tout le Hagreb'.Tanger était alors
I U pirU« lapérienrt de »tle preiliwo , on Boti et Aïu (Solii II LolnUfsi],
>;,l,ZDdbyC00g[e
CEAprna Qvaaba. 147
le dwMïM dt tant )» Hagreb. Edris oc s'y oiréla qne très pea
de joan, perce que, dit bod biographe, il n'y trouva pas les
nwTenfâ'aceomplir ses desseins, et accompagné de son fidèle
Basehid, il passa à WaUll, fille pea populeuse, mais utnée
dans une lîche et fertile campagne'. Il fat tris bien reça par
le scbeik Abd el Hedjid el Ewronbi, qni était de la secte des
Kotaaelis*. Le bon accueil que loi fit ce wali inspira h Edris
tme entière confiance; il M découvrit qui il étùt, et le siiième
m<»Bde8onséjoarà'WaliIi,ÂbdelMedjid assembla safemitle
et les tribus (kaba'ils) d'El Ewrouba, leur présenta Edris, et,
d'an accord ananime, elles le proclamèrent leur émir, dans
la lune de ramadhan de l'année 162 (788). Les Zénètes et les
'attires tribas berbères dn Magreb suivirent cet exemple, et
Edris, se voyant en force, entreprit diverses conqnfttes, sub-
jugua toute la provÏBce de TIemcen, celle de Tedla, dont les
babitaus étaient la plupart chrétiens et juifs, et les obl^ea à
entrer dons le sein de l'islam; il continua ensuite la conquôte
de toQt le Hagreb, forçant les infidèles chrétiens et juifs à se
soumettre h son obéissance, se rendit maître des principales
forteresses oh ils s'étaient réfugiés, et les contraignit à em-
brasser le mahométiime. Il marcha ensuite contre Tahart
ponr subjuguer les kdiaïls de Hagaraba et des Ben; Ya-
fronn ; le irali de celles-ci se rendit par accommodement, se
fit HuBUlm&o, et fit aussitAt construire une mosquée.
La renommée des conquêtes etdes succès d'Edris arriva aux
oreilles du khalife Haronn el Baschid, qui en conçut de vives
alarmes. Il consulta son ministre fidjde Yabyah ben Khaled
et Barméki, et, sur son conseil, cootinae l'historien El Ha-
lim, il dépécha dans le Magreb on homme adroit et rusé,
diaifié de le délivrer d'Edris. Sool^îmaQ ben Djoraïs (c'était
dtt El BilliB, l'èlend dtpnii la DjAbal el Dérju (aoua aToni m qno c'ait le non
qM iMphu indanDat trlbMdoiuiBieDlirAlte*,tii»ii'l Belnd Ndùd].
t Vo;. d-dST., t ui, p. SKS.
t y»j.m ua»lVBtrb*yot,KU. 9At*t., aie
>;,l,ZDdbyG00gle
148 msToms D'ESPAOïn.
Ifl nom da penoimage qa'îla choimrent), était nn fa(«iiie
habile, plein, dit-on, de savoir et d'élfxpieDce, et il rénant
d'autant pins aisément à s'iosinner dans las bonnes grâces
d'Ëdris et à être admis dans son intimité, qn'il n'y avait alors
parmi les babitans dn Hf^reb, tons gens grossiers et ignorans,
personne avec qui il pût parler arabe et converser d'une ma-
Dière agréable sur tontes sortes de si]jets.Baschid, comme par
instinct, vit d'abord l'étranger avec défiance, et les soins et
la vigilance dn fidèle affranchi empêchèrent longtemps SoD-
léimaa d'accomplir son infâme commission. Hais nn jour qoe
celai-d était senl avec Edris, il lui présenta nn ilacon odorant
qu'il avait, disait-il, apporté d'Asie, et qn 'Edris accepta d'au-
tant pins volontiers qu'on ne trouvait alors dans le Hagreb
aucune de ces compositions aromatiques dont les Orientaux
font leurs délices. Le ilacon était empoisonné ; Edris le prit,
et Sonléïman, feignant un besoin naturel, sortit, et se raidit
en toute hâte chez lui, oil il |Hit un cheval et s'enftiit sur-
le-champ. A peine Edris eut-il reainré cette pommade, qu'il
tomba évanoui, et le soir du même jour il moumt sans avoir
pu prononcer une parole. Aussitôt on remarqua l'absence de
Soulëimou, et ayant appris qn'il avait quitté la ville par des
gens qui l'avaient rencontré déjà lom, le fidèle Baschid soup-
çonna sur-le-champ la vérité; il se mit aussitôt à sa poursuite,
l'atteignit au passage du flenve Monlonya, l'attaqua, le blessa
et lui coupa la main droite, mais sans pouvoir parvenir à l'ar-
rêter.
Edris ne laissait pas d'enfans nés, mais seulement une es-
clave enceinte de sept mois. Baschid assembla les tribus ber-
bères, et leur proposa d'attendre l'accouchement de l'esclave.
Si c'est un enfant mâle, leur dit-il, nous le reconnaîtrons pour
notre souverain ; si, an contraire, c'est une fille, vous dispo-
serez de la souveraineté comme il vous plaira. Ils ; consen-
tirent, s'engageant d'avance à choisir Baschid lui-même
pour leur émir, au cw où KeUiira (c'était le ntiin d« l'e*-
>;,l,ZDdbyG00gle
i
dave) ^ mettrait an monde one fille. Au bont de deux mois
Kethira mit au jour an g&rçon qni fat nommé £dris comme
Bon père (£dris ben Ëdria), et reconnn chef anpréme des
croyans du Hagreb, sons la tutelle de Raschïd, qol dendenra
ebargé de la régence et de l' éducation du jenne émir dorant
■a minorité.
Ceci w passait en 792. En 803 Baschid périt de la main
d'on assassin payé, à ce ijae tout porte à croire, par le woli
de Kaïrooan, Ibrahim ben Aglab, dont noos parlerons
tout à l'heore. Bien qa'Edris n'eût gaère qae dooze ans et
quelques mois, il fat reconnu par les tribos chef suprême
do Magreb, et il commença à gouTemer par Ini-raéme. La
renommée de ses bonnes qualités, dit l'higtorien arabe, attira
bientôt beaucoup de peuples sons son obéissance. Il combla
d'hoDnenrs les Arabes, tout en traitant les Berbers avec dis-
tinction; s'établit, se raffermit, malgré les efforts d'Ibrahim
ben Aglab, et contracta alliance avec l'émir de Cordone.
Seanconp d'Arabes quittèrent l'Espagne pour aller vivre
dans ses états. Il s'attacha, entre autres, un Espagnol cé-
lèbre, Omaïr ben Massab el Azdi, dont il fit son vrasir, et
Ahmer ben ftfohanuned ben Saïd el Kaïsi, de la fomiile de
K^ Ghaïlan, dont il fit son cadl ; ce dernier était an homme
pieux et savant, disciple de Malek et de SoSan; il passa en
Espagne où il fit la guerre contre les infidèles, et retourna
ensuite dans la province d'Advra , où un grand nombre de
tribus berbères embrassèrent, A sa sollicitation, le parti d'Ë-
dris. Le nombre des tribus berbères qui vinrent s'établir à
WaliU fut si grand, que la ville ne put bientôt plus les con-
tenir. Ce motif détermina Edris à fonder une nouvelle cité;
■ Dtni le minwctlt aiabe de l'HiatoIre de Fii lar lequel a triTiIllé CoBde,
•1 qui eit malgUniDI 4 Parti, ectle «kIits mi appelfë Kelblri ; mai) dam
d'iulm boDiiM Mpiei lu polnli do Un èUnl chingéi, celle lellre «it deTtaue
■n MH», et le ra l'eit conierli ea ta, el 11 eo Hl iiiiDlli Keau, qui e*l lUHl on
Mmniiide teiiim«(TO]ieiel-deTeBi, I. m, p. sta).
>;,l,ZDdbyG00gle
150 msToauK d'espaokb.
il dK^t d'abord nn lien, en appareace agréable, t<^b de
te Sébone; mais ayant remarqaé qae cet endroit était exposé
aux inondationa da fleure pendant t'hiver, il changea d'idée,
et fit élever sa noarelle Tille dans nn autre lien, dont il
acheta le terrain anx Beri>ers qoi le possédaient. On com-
mença les travaux d'édification en l'année 192 de l'hégire
(807). Cette Tille reçut le nom de Féz. Elle fat partagée en
dïTers quartiers ou sections, séparés par des murailles, mais
aartout en deux grands quartiers, nommés, l'un Adwat at
Karavriin (le côté de Kara'wiis),et l'antre Âdwat al Anda-
lousiin (le côté des Andalous); dans celui d'El KaraTriin fat
construite la mosqnée principale (djéma), dont ose riche
TeuTe, nommée Fathima, fit les frais ; une autre femme il-
lustre, nommée Haryem, fit ceox de la mosquée du quartier
Andaloosiln, toutes deux sur des biens dont elles pournent
l^alement disposer et qu'elles araient hérités de leurs pères
et de leurs frères. Depuis, dans des temps postérieurs, on
rendit ces mosquées magnifiques. On raconte qn'un jnif,
creusant les fondemens d'nne maison, trouva une statue de
iemme, sar la poitrine de laquelle se trouvait cette inscrip-
tion : ■ En ce lieu étaient les bains qui avaient duré mille
ans, et qui forent détruits pour 7 âevcr nn temple dédié
au service de Dieu'.» Âbd el Halim, parlant de la fertilité
du pays de Fôz, dit que les ariires fmitiers des vei^rs qni
sont en dehors de la porte de Beny-Mossafyr et dans les cam>
pagnes que l'on nomme Uerdj-Carcaf , donnent deux récoltes
par an, en sorte gae l'on mange des pommes et des poires
nouvelles en été et en hiver, et que, dans le lieu nommé Hafe
el Hassara (des moulins), hors la porte appelée Bab al Scheria,
1 Voyez Aboa UoliammeLl cl Ssicli ben Abd el Hallm el OirBiU, <> )>■— Fu,
dit Aboa Obtid BckTl de Coidoao (mia. irab. de ta Blb). rof., d* BtMl, p. 163,
171), »e compote de dem illloi bien dlittnctei doni thienne eit entaurie d'une
cDuiole de man ; ellea lont léDirèe) pir plndenn eiotni d'esax eoanntM
*nr Im herdt duqneti loal dot taoallDi et dei ponte Le cOU ippeli Adv*l «1
Sitowlin oal Jt l'occident d'Adwal il Andalonilln,
>;,l,ZDdbyG00gle
(HAPtrU QDDIZltalE. 151
l'one de eell«s âo quartier d'El Karawlin, lea récoUet de tm-
ment et de blé se font quarante joors après let BemaiOes.
« J'ai Ta de mes jeox, dit A]>delHaliin,dea terres flemëes an
quinze arnl, et moiswiuiéea & la fia de mai, en sorte que dans
qnorante-dnq joon dles avaient produit nne bonne récolte,
et ee fat en l'annëe 690 (dn 3 janvier an 22 décembre 1291),
qui fut appelée l'année de la sécheresse, parce qn'il ne tomba
pas une gontte de ploie pendant qaatre mois. On labonra la
terre à toat basard, et il plat à Dien qu'en si peu de temps
la récolte fiit telle qne je l'ai dit. *
Edris, après avoir b&tî la ville de Féz, étendit les limites
de son empire par d'benreuscs c(Hiqa6tes, et mourut en l'au'
née 213(828), Agé de trente-trots ans, laissant douze enfians
mAles, d(mt l'alné, a^dé Mohammed, fat son successeor. Il
y eut, sons le lèpie de eelui-d, des (Uscordes et des guer-
res donusUqoes qui affaibUrent la puissance de l'état ; les
enfaus d'Edris oonttauèrent néanmoins h. régner jusqu'en
365 (975—976), comme nous le verrons dans la suite. Sous
le r^e de Yayhab, fils de Hohommeâ, cinqnième éoûr de la
dynastie des £drisites,fat agrandie la mosquée djéma de Féz,
qui devint une des plus brillantes de l'Occident. Enfin Tabyali
ben EdriSjbuitième émir de cette dynastie, se vit assiégé dans
sa capitale, en l'amiée 305 (917), par tes troupes d'Obeld-
allab, premier khalife des Fathimites, dont il convient de con-
sidérer maintenant l'élévation.Tahyah ne parvînt &fairc lever
le siège qn'en payant one grande quantité d'ai^ent et en
s'obligeant h reconnaître Obeldallab comme son soaveraia.
Ancnn des émirs d'Espagne ne s' étant trouvé en rapport
direct avec les Aglabites de Kaïrouan, nous n'avons rien dit
jusqu'ici de leur élévation ni de leur histoire; mais, arrivé
au moment oii ils snccombent pour faire place à la dynoslie
des Fathimites, avec lesquels l'Espagne a eu, dès l'origine de
leur puissance, de si graves démêlés, nous croyons devoir la
résumer en quelques mots. Ibrahim ben Agiab, ou plus cor-
>;,l,ZDdbyG00gle
15X HISTOiaE d'espaghb.
rectcment ben A^ab', le fondateur et le chef de cette dy~
Dastie, était, ainsi que l'indiqae son nom arabe, fils d'AgUab,
guerrier distingué, qui était passé en Afriqne à l'époque où
Mohammed ben £1 AschEUh El Ghazéï ; fat envoyé à la tête
d'une année, en 761, par le khalife AbouDjafor El Hansour,
à la fois pour contenir les Beri>en, toujours renmans et prêta
à se révolter, et pour surveiller l'odieiue dynastie des Ommya-
des qui venait de relever la tête en Espagne. Le fila d'Aghlab
fit wsm chemin en Afrique, parvint à des grades élevés, et
enfin le khalife Haroon el Raschid le nonuna, sur sa bonne
renommée, gouverneur de la province de Eaîrouan. A peine
dans ce poste, Ibrahim ben Agbiab sentit one ambition plus
haute encore s'éveiller en loi; il aspira secrètement à se créer
une sonveraîneté indépendante dans le Magreb, et il y tra-
vailla avec tant de bonheor, qu'en juillet de l'année 800 il
jeta le masque, fit substituer son nom dans la khothbah à
celui du khalife, et se tint prêt, s'il était nécessaire, à soute-
nir sa révolte les armes h la main. Il eut, en effet, à les pren-
dre bientAt contre Hamdys ben Abd el Bahman el Kendy,
qui s'était élevé contre lui dans Tunis, et contre on de ses
propres lieutenans qui, par un coup de main hardi, s'était
rendu maître de Ktirouan même; mus il les vainquit tous
deux, et régna depuis sans opposition jusqu'en juin ou juillet
812 qu'il monrot à l'âge de cinquante-six ans.
Ses deux fils ,. Abdallah Abou el Abbas et Zyadetallah
Abou Mohammed, se disputèrent sa snccession. Abdallah
l'emporta et ne régna que cinq ans. Zyadetallah , qui lui
succéda, eut un règne agité de dix-neuf ans. Ce fut sons lui
que la Sicile fut conquise. Zyadetallah en confia le gouver-
nement à son neveu Mohammed ben Abdallah, qui se rendit
maître de Palerme en 835, et en fit le siège de son gouver-
nement, qu'il conserva jusqu'à sa mort (851 )■ La Sicile de-
* Ce nom en cITct *'jciit «^
>;,l,ZDdby Google
CHAPITRE QtllfZiÈHS. 153
meara todb la dominatien dea Aghlabites jusqu'en avril 909,
qu'elle passa aux Fathimites.
Son frère Abou el Akkal el Aghlab , troisième fils d'ftrahimi
fondateor de la dynastie, fnt proclamé le jour de la mort de
son frère ( 1 1 join 838). Il régna jusqu'à la fia de février
841 , qa'il monnit. Aboa el Abbas Mohammed, Aboa Ibra-
him Abmed, Zyadetallah Abou Mohammed el Saghyr (dont
le surnom signifie proprement le petit,le dernier en ordre,
mais doit se prendre ici pour le jeane, le second), et Mo-
hammed Ahou Abdallah ben Ahmed, deuxième du nom,
que son goût pour la chasse aux grues avait fait Hurnommer
Abon el Ghoranyk (le père aux grues), gouvernèrent le Kaï-
Tonan après Ini jusqu'en 902. Yint ensuite Ibrahim II, sur-
nommé Abou Ischak < ; puis, Abdallah II (Abon el AUns), et
enfin Zyadetallah III , surnommé Abon Nassr, en la per-
sonne duquel se termina cette dynastie, et à qui par con^
qnent eût plus particnlièrement convenu l'appellatioa d'£l
Saghyr, donnée à sou prédécesseur Zyadetallah U. — Le
dernier des Aghlabites était parvenu au pouvoir par un
parricide (en 903); il en fat chassé par nne révolntion reli-
gieuse qni changea la fece de l'AÊrique, et alla périr miséra-
blement à Bamlah de Palestine.
> Un Anhe ptrl* da ce detnlet d'un ion dognller propre tnx éerinlDi de
«atte niUon : « A U mort de Hahunmed Aboa el Ghormyk, dit-il, le* hibllani
de Kitroein élarent Ibrahim bea Ahmed. DIaa Ui bd punil par lei InlniUces et
|e« Teiatloni dont lei luablt cet imlr, et qnl tarent teUei qn'cn la lornemma
le HaDTaii, ou le Fera du mal. Au cemmencemenl de eon ci^ot 11 (al boo el
obierTa la JDslice, penduit eaiiron «pi ani. BienUll aprèa 11 le IIt» k Mi pat-
■loDi cl i *ea eDDemlt, el répendlt plm de atnz que lou cani de n hmlUe, U
commença pu uiaiiliier aei compagooiu, *w tectilairea et «ea propres pareBi;
el il fallait mourir jaiqu'aui temmei de m famille ; il éloii auaai raln qna cniel
et aTare. Il dJaait de Inl-mème daai eerlaini rer* : « Noua (ommea det aatree,
SU dea èloUea ; nolra aïeul fat la lane du ciel i le ■oiell nam douu H pnla-
■aeie innoence. Qnel antre a'éMfe t celle banla el céleite noblcaM? ■ Plftl t
Dian qu'il eùi ifcu sniai peu qne 1( ctlibrlti de let fera, de mtnie qne «« dea-
ceodancel Halaion règnafntloneeimauTaia comme ooe nuit d'hlTer, pnUqa'Il
r^aitiigi-BeDrant.clRq iMliet dlx-hnlt iain.;iH«« OBcelaeiicslaiidiflne
>;,l,ZDdbyG00gle
154
Ainn les Édrintes et les ih^hlalritGS araieot régné en Afri-
que, dans l'indépendance dn khalifat, en toute sonTeraineté
oomme les Ommyadea d'Espagne, depuis la fin dn hnitième
siècle josqae dans les premières années dn dinème. J'ai pariié
d'one rérolntion qoi Tint changer, à cette époque , la face de
l'Afrique: cette révolution mérite de notre part la ping sé-
rieuse attention, car ce fat elle qui attira en Afrique les ar-
mes de l'Espagne mosnlmane; ce fut par elle que l'Espagne
renonrela tontes ses alliances en Afrique, s'accontuma kjea.~
voycr ^ à en tirer des seconrg, et que l'Afriqoe s'acootuma,
à son toor, à se rendre nécessaire à l'Espagne^ jusqu'à ce
qu'elle put s'en rendre mattresse. On sait que je Tenx parln-
de la révolntio» gai amena snr le trdne cette dynastie de kha-
lifes, qui jouèrent on rdie si important en Afrique, et que
leors prétentions & descendre de Mahomet par Fathima, sa
fille, a fait samommer les Fathimites.
■ Le premier de la famille des Fathimites qoi manifet^ des
prétentions à la dignité de khalife, dit Hakrizi', fat Obeîd-
allah Abou H<diammed, somommé Hahadi Billah, fils de
Mohammed Habib, fils de Djafar el Monsaddak, fils de Mo-
hammed el Maktonm (te Caché), fils de l'imam Ismaïi, fils
de Djafar el SAdek (le Yéridiqae), fils de Hcdiammed el Baker,
, fila d'Ali Zôn à A}>édm, fils de Houssân el Sebt (le petitrfils
dn prophète), fils de l'imam , prince des crojans , Ali, fils
d'Abon Taleb.
» Telle est, continae Malcrizi, la généalogie que produisait
ObcïdoUah, et qni âait reçue comme Téritable par un grand
nombre de ses partisans. Mais, d'an antre côté, elle a pro-
duit parmi les Musulmans one extrême divei^nce d'opinions.
Les uns regardaient la généalogie comme authentique, et
soutenaient que Hahadi était, sans aucun doute, le descen-
■ Maktlii, KlUb d HaakiSk, mit. arib. d« 1« BIbL. 107. 878, « diu h d«i-
cripiloB i«VtçjfU,iim. artb. 797.
:,.;,l,ZDdbyG00gle
cHAHTBi qurazE^. 155
dant d'Ali; d'antres loi refosEdent àbMdnment cette qaalité,
et prétendaioit qne ta génétdogie était le prodnit de l'im-
posture. Qaelqaes-ims oUërent jusqu'à doimer à Hohadi nue
origioe juive. Au reste, ceux qui admettent comme ceux qui
rejettent U prétention des Fathimites au titre de descendans
d'Ali, diffèrent extrêmement d'opinion sur le nom et les on-
ettres de Hahadi. Bnivant h piapart, Obêdallah âait fils de
Hosam,iilB d'Ali, fils de Mohammed, fiUd'Ali, fils de Monsa,
fils de Djafar el Sàdek. ^
Cette descendance a été virement contestée par nn grand
nnnbrede docteurs musulmans. Abou Schamah, auteur d'une
grande bistoire de Nonreddin et de Saladin', parie d'un livre
qo'il avait écrit contre les prétentions des Fathimites à descen-
dre de FaUiima ; l'onvrage portait pour titre ■- • Tr^té oit l'on
dévoile l'infidélité, le mensonge, les ruses, la fourberie des
enfans d'Obeïd.> Le cadi Abon Bdtr Mohammed ben Taïeb,
dans on ouvrage intitulé : • Révélation des sccteta des Batyé-
niens; «un autre cadi, Abd cl DjebbarBasrijdans an autre
onvrage intitnlé : • Le livre de l'authentiâté de la prophétie,»
et beaucoup d'autres ont écrit aussi des ouvrages contre la
prétention de la famille d'Obeïd à descendre de Fathîma.
Hahadi Obéidallah, suivant l'opinion commune, était de
la tribu de Eetama, l'une de celles qui habitaient les mon-
tagnes voisines de Tèz. Qoclques-nns, cependant, prétendent
que c'était un mage qui avait quitté l'Orient pour passer
en Afrique où a était inconnu. II s'y acquit queltpie réputa-
tion d'abord; il fil ensuite le pèlerinage de la Mekke, et pln-
lieurs s'attachèrent k sa personne. Ses prédications, l'asso-
raoce avec laquelle il parlait de sa famille, rassemblèrent
bientât autour de lui une petite armée, avec laquelle il prit
Kranmm et contraignit Zyadetallab à diercher une retraite
eu Orient (907). ha puissanoe du Hahadi ne fit plus qne
■ Hil-inlnâtUBitiI. 10}. luuttMMlenimirDTOïa,taL in,tedo.
>;,l,ZDdbyC00gle
156
s'aecroitre depnia, et, dès 908, il prit les titres d'imam et de
prince des fidèles, et se dédara le chef et le restaorateor da
khalifat légitime, da seol khalifat qui fût selon la jnstice et
les yrais principes de l'islam.
Les premiers rapports dn fondateur de la nou'veUe dynastie
avee les Espagnols remontent ani premiers temps da rë^e
d'Abd el Bshmau m. Après qa'Obeïdallahentfait assasnner
le vaillant Abonl Abdallah le StAyTle et son frère, qni loi
avaient conqoU la puissance, il écrivit aoz scbùks des prin-
cipales tribns da Magreb, pour les inviter à venir sons son
obéissance. Ce fat alors aussi qa'il écrivit, avec beaacoap
de hauteor, an vali Saïd ben SaUij, qui gonvemait la seule
ville que les Andalons possédassœt dans le Magreb, la ville
de Nokôr. Il Ini mandait de subir sa loi de bonne grâce, s'il
ne voolait pas y être contraint par les aimes ; et il finissait
par des vers dont le sens était :
* Si vous venez doucement à moi, j'irai vers vous avec
douceor et clémence. Si vous voulez que nous mesnrions nos
armes, je vons vaincrai aa combat. Mes épées victorieuses
humilieront les vôtres'. ■
C'a été toujours la manière des Arabes, même du temps de
leurs encontre* qui ont précédé l'islaiiùsme, de se provoquer
an combat en vers, de relever un défi en vers, d'écrire enfin
en vers sur toutes choses et dans tontes les oonditioos so-
dalea.rn poète espagnol, un Andalon», au rapport d'Abon
Obeïd el Bekri', originaire de Tolède, appelé El Akhmis, fat
cha^ par Saïd ben Salby de répondre à l'insolente provo-
cation do Mabadi; ce qu'il fit par les vers snivans, composés
sur les mêmes rimes :
« Par la sainte Kaaba, la vanité t'aveugle, Obeïdt Ton
ambition t'a fait impie; car tu n'es qu'an barbare et un jm-
postenr qui n'as aucune idée de Diea ni de sa religion vâi-
■ Coi>de,c. TC. — ilbfd.,1. c.
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPITBE QDISZltelE. 157
table. N«B9 suiroiu, quant à naoM, le droit chemin du pro-
phète, et nooB sanrcHia confondre ton orgaeil, avec l'ùde de
IHea ; car nocu, Obeïd, nons ne croyons point en toi. »
n ne parait pas, cependant, qn'Obeïdallabi ait exécuté ses
menaces contre le -w^ de Nokôr. Halgrë tout ce qae cette
r^nse du poète andaloo, si insoltante ponr lui, avait de pro-
Toqnant, 1m choses en demeurèrent là d'abord ; le Hahadi
aVait fort à faire ponr fonder sa puissance en Afrique, et
•on règne eut de laborieux conunencemena ; ce ne fut guère
qu'en 9 1 5, lorsqu'il eut bAti Almahadia, qu'il put se croire,
avec raison, assez affermi en Afrique pour songer à étendre
M domination au dehors'. Après s'être essayé d'abord vaine-
ment contre l'Egypte, il se tourna contre le Uagreb el Aksa,
où ses armes furent tout d'abord pins benrenses.
"ïiAyah ben Edris, en effet, huitième émir de la dynastie
des Edriaitea, assiégé dans sa captale en 305 (917), par les
troupes d'Obeïdallah, n'obtint la levée du siège qu'en payant
one forte contribution, et eu contractant par écrit l'enRage-
lœnt de reconnaître Obcïdallah ponr son souverain.
Quatre ans après, soit que ïahyah ben Edris eût réellement
manqué à ses engagemens, soit sons prétexte qu'il y avait
manqué, Obeïdallah envoya une armée dans le Magreb.Cette
armée vainquit Yahyah, le fil prisonnier, et s'empara de Fôz,
où l'émir édrisite dépossédé fut promené, enfermé dans
une cage de bois, sur le dos d'un chameau.
Le général d'Obeïdallah qni commandait cette armée
s'^pelait Hossalaj il était de la tribu des Beny Habonss, de
I Ce n'9«, t es qn'il parait, qo'i daltr da la rondalion de JKtiludIi qu'Obei-
dilbb wmbiB compMr loi-mSme lar u fOrliuie. « El Uahadj, dluDt Ici hliio-
tiuu inbc*, puMil par la cdW (nrWkji, aperful no endrall Kmblabla h dm
pUninl* unie an codiIdïhI pir nn Tubme tirait, comma la main ail ioinu an
bru; cal eodrolL lui plut, ai U ardooni qn'oo y bSltt pne tUé aTtc ûet mnia
toïUBéi et DiDqote da tonrj, al de grandta porta* de bronie dont cbacDoo peialt
eaat qulniani, at XI Habadl y ètablli md armée. Lea IraraDx rareDL eommcDeéi
le HDiedl, tlnet-dnqnièine jonr de djoalkadi 305, el loraqn'll» tarent tenniuti,
U dll ; K J« pal» piiiii|«ittD| TjTrs en Mireli en Alriqv*. •
>;,l,ZDdbyG00gle
lis
Itxhubiah. fsrtà Im offiouim qui l'araifink le mem. MocMiAé
dans cette campagne, forait nu certain Moasa beo Aboa ta
Lafija, Kfaeik distingué et paiaiaat de la même contrée.
Mossala ne crut pooToir mieux faire que de nommer, araot
de a'en retoomer ik Hahadia, ce Houia hea Aboa el Lafiya
irali général du Hagreb d Àlua ponr le Uialife fathimite.
La ville de Fëz fut, toutefoii, placée sooa le commandem^tt
particoUer d'un o»tain Bybhan,âéToné ji la cause dn Hahaâi.
Pendant quelque temps Byhlum maintint Féz dans l'obâ»-
HnœdnkhaUfe qu'il servait; mais en 310 (922) ËlHassni,
fils de Mohammed, fils de Ehasfan, etc., Sis d'Ëdria, entra
secrètement dans Fëz, accompagné de quelques chefo illus-
tres, et s'7 fit reconnaître et prodamer; le wali Bybhan
n'eut cpe le temps de prendre la fuite. Maître de Féz, El
Hassan fut en peu de temps reconnu par les tribus berbères
delewâtabjde Safar,deMadiouna,âeModainetdeBBMera;
il rassembla une armée avec laqnelle il se porta contre Hoosa
ben Abou el Lafiya, qu'il rencontra non loin du "Wad el Moa-
hen.Un combat saillant s'engagea entre eux, dans lequel
Honsa perdit deux mille trois cents hommes et son jeune fils
Sabal, Mais la trahison d'un wali qui s'empara de l'énriTTain-
quear, par surprise, daiu la nuit même qui suivit son retenir
ft Fêz et y appela incontinent Mousa ben Abou el Lafiya, livra
la perso nne et l'empire d'El Hassan à celni-ù : £1 Hassan fut
précipité da haut des marailles du quartier d'El KAraTviin
et monmt trois jours après dans le quartier Andaloonin, oii
il se réfugia à demi mort dans la maison d'un scheib, ami de
sa famille. El Hassan avait r^é àFéz à peu près deux années.
Mousa ben Abon el Lafiya, aprte s'être rendu maître de
Fêz comme nous venons de Je voir,s'empara de presque tout
leMagreb el Aksa (313— 926).
Ces mouvemens et les progrès des Fatbimitea dans le Ma-
greb «1 Awsal furent vus avec inquiétude par Abd el Bah-
man et par le diwan de Cordoue. Le développement de la
>;,l,ZDdbyG00gle
1S9
Burine du Hahadl dans la Méditerranée ne laÎMâit pas non
plus de Icar caoter qoelqne alanne. Ce fat nr ces entrefiiitcs
qn'arriv&reDt à Cordone des envo^éa chargea de soUHàter l'in-
terrentioD des Eipagools en faveur des Edrii. Abd el Bab-
mao yH là l'occasion on le prétexte qa'il cherchait d'inlerrenii
en armes dans les affaires da Hagreb, pour y contrébalau*
eer tes progrès dangereux ponr sa paissance qu'y disaient
les Fathimttes. Avuit tout, il ex^ea qn'on lui liTrAt.en tonte
flouferameté, et en ^elque aorte comme indemnite prélimi-
naire de la gBerre,Ie8 villes de Ceate et de Tanger,^ns le*-
qnellea il mit anssitAt de fortes gamisoDs; il donna ordre
en même temps au wali de MaJi(H*qne Djafar ben Othman et
à El Okaïly, émir de ses TaisBeanx dana la Méditerranée, de
passer en Afrique avec des forces soffîsantes ponr y tenir télé
au besoin aux générant do Habadi. Qaant à Hoosa ben Aboa
el Lafiya, VhenreQx occupant, on si l'on vent, rasnrpatear
da trône des Edria, Abd el Bahman jngea convenable de ne
le point traiter en ennemi, et de s'en faire, au contraire, on
allié intéressé contre les projets da Fathimite. Monsa promit
tout ee qu'on voulat anx Espagnols, qa'il craignait et dont
il avait besoin.
Les Edris, cependant, s'étaient réfugiés dans Hidjar-el-
Honsoar (le Rocher des Aigles) forteresse inaccessible bdtie
par Hofaammed ben Ibrahim ben Mohammed el Ehasem ben
Edris, et si élevée qu'elle se cachait dans les nnages. Monsa
ben Abon el Lafiya les 7 assiégea, et, à ce qu'il semble, il eût
pn les y réduire, s'il n'eût avoué que son dessein était de faire
périr tons les Edrisites ; ce à qnoi s'opposèrent les scheiks
mêmes et les principanx officiers de aoa armée. • Voudrais-
tu, par hasard, anéantir jasqu'aa dernier reste des descen-
dans du prophète, et les faire toer tous? Nous n'y consenti-
rons point, Ini dirent-ils, nons ne le permettrons point ' . ■
El Lafiya n^ligea dès-Ion le siège d'Hidjar-el-Nonsonr,
>;,l,ZDdbyC00g[e
160 msTomz d'bspaabb.
t dcmnt la ^rface soa lieutenant Aboal Fatiuh el
Tétool; avec nûUe cavaUen pour empét&er les £dmtes
d'en lortir, il «rendit à 7tx ra l'année 317 (929 — 930).
A F£z HonsB ben Âbon el Laflya gouvema en mattn, fit ftter
la vie an waU da quartier des Andalous poor le khalife fathî-
mite, et le donna à on sdieik dérooé à Ba caose, et il donna
le goayemement da quartier d'El Karawiin à son propre fila
Hodin; il partit ensuite pour la prorince de Tlemcen, et la
conquit sur l'édriaite qui la possédait, nommé El Hassan ben
Àbou el AïBch ben Edrii el Hassani; £1 Hassan se retira dans
la ville de Uelylab, située sur la côte, près de l'entrée dn vad
lIoulouya,et s'y fortifia en attendant que le sort eût décidé de
la fortune de sa race. Honsa ben Abou el Laûya s'empara
successiveueut de tout le Uagrd> el Aksa jusqu'au détroit, au
point, qu'effrayé lui-même de ses succès, et craignant de ne
ponToir soutenir seul le poids de tant de conquêtes, il les mit
sous la protection dn khalife de Cordone, qu'il fit proclamer
dans la khuthbah, dn haut de toutes les chaires des mosquées,
à Féz et dans les princ^es villes do Magreh.Uoosa se dé-
termina à reconnaître ainsi spontanément Abd fi Itahman QI
pour son souverain dans la loue de schahan 320 (du 6 août
au 3 septfflobre 32).
La pouvelle de ces événemens arriva à Hahadia, et Obâ-
dallah le Schyyte en conçut un vif dépit; il envoya bientôt ses
généraux avec une nombreuse année dans le Uagreb : Ha-
mid ben Sobaïl, son heutenant, combattit avec snccès contre
Honsa ben Abou el Laflya qni, vaincn, se réfugia avec ses
troupes dans la forteresse de Ain-Ischak, au pays de Tésoul .
Hamid marcha sur f èz, et, avant qu'U y arrivât, Modin, fils
de Mousa ben Abou el Lafiya, prit la jFoité. Hamid entra
à Féz, en donna le gouvernement à Hamed ben Hamdam,
et s'en retourna dans la province d'Afrique (321 — 932
on 933 ). Mais le wali de Nokôr, Ahmed ben Abou Bekrl
ben Abd el Bahman ben Salby, n'eut pas plutôt connaiB-
lanee de ion départ, qu'il marcha en diligence sur Féz
:,.;,l,ZDdbyC00g[e
CHAPITRE QvmxàaiB. 161
avec aeg Aiidaloua,la prit d'aisaat, et y fit passer an ftl de l'é~
pée Bept mille soldats d'Obeïdallah le Schyyte; il fit ôterla
vie à Hamed el Hambdani, M fit couper la tête, l'enToya à
Monsa ben Abou el Lafiya par son fils, qni, à son toar, l'en-
voya à Gordone, pour qu'on la présentât au khalife comme
on bommage à sa souveraineté, en même temps que comme
QB témmgnagc de ses «accès dans le Hagreb. Abd el Babman
envoya aussitôt la commission de gouverneur de Féz à Abmed
ben Bekri, qni demeora dans cette ville sous la protection
da khalife de Cordoue et de Hoosa ben Abon el Laûya, jus-
qu'à l'arrirée de M aysour el Féthy, général d'Abonl Khasem
le Schyyte, fils et successeur d'Odâdallah el fatliemi, plu-
siears années après.
Les nouvelles de l'benreuz snccès des armes d'Abd cl
Bahman, dans le Hagreb el Afcsah, causèrent nUe grande joie
en Espagne : mus elle fut bientôt troublée, à Cordoue, par
les avis du irali de Mérida, annonçant la défection d'Ommyab
ben Ischak Abou Yabyab, dont le khalife avait, on ne sait
pour qocUe cause, fait mettre à mort le frère, Mohammed
ben lBchak,'waBir de son conseil. Ommyah ben Ischak Abou
Tabyah était caïd de Scbantarln (Santarem) '. Pour venger
son frère, il passa sons l'obéissance du roi Badmir de Galice,
roi des chrétiens, entraînant avec loi un grand nombre de
yaillans Musulmans des frontières, et livrant aux ennemis tou-
tes les forteresses qni dépendaient de son gouvernement. C'est
Mosoudi, écrivain arabe contemporain, qui nous apprend ces
I Totu l«i hittarlesi Bipignale, j compiU Marilen , fom OmiUTib ben Uebit
Aboayibjab, déd^idinila cfaronlqoe de BusflTQi pir l« nom d'Abolahla,
«ill de StrcegoHc, milerf \e leiie ronuel da Huoodl ei iu anlrei écrlniu
mbe*. On 111 ta cOèl dans Samplnu, q«e le roi aylnl uumblj une innée, u
paru aar CauraDgiiiU , qui eil bien Suesoua (Rsuimini), tODgregalo eirt-
tlla, CatampMUm peireilt^j mili ce ne pant élra ih qa'aoe fsula de eopiite,
qal enia la C»laraug»itaat là ob l'éfeqne hitUrlen itiU mil SmiTitainigaiUm,
Hou inroni lien de noai conralDcie plw bu qa'iincno leita ancien n'i tti plni
flchenKoient dÉDsnri par dei Tinlei de ctUe nilar* qaa celni de l'iTêqne Saob
plru.
IV. 11
>;,l,ZDdbyG00gIC
169 VmmOE DESPAGAf.
particularité Masoudi eit aoteor d'en ouvrage iipportaiU, ifl-;
tstnté : Haurou^} tl Dsahab ioit Maaden el Djiouhar, les prai-
ries d'or et les mines de pierres puétàtstae», bisUâre univer-
selle par Abonl Hassan Aly beo el Kluur ben W^ ittn Abd d
Babman bea Abdallab ben Hasoud el Hadheli Saheb d BeBoul
el Hasondi^ car tel eAt k» nom en aralw i il Privait vers l'an
33C de rbdgirc (947 de J.-C.}. sops le khalifat de Hotliii
Kllab , et habitait Fostat en Egypte. Suivant d'HedKlot, il
monrat aa Caire (l'année mdiae de sa fondation on de aoa
achèvemenl) , en 349^derhégire, de J.-C. 957, dix ans aprâv
avoir donné son ouvrage Mfasondi était fort instmit, et s'é-
t«it procuré jusqu'à des notions sur les rois dn Frandjat. U
parle diins son livre de Clondié (Clovis), de Tadri (Thiear;),
de Dakbeïrt (Dt^diert), de BouBoa(Bozon, roi d'Arlrâ),
de Bébyn (Pépin-le-Bref), de Khalra (Charle*), de Lodolk
el Bagvrir (Lonis-le-Bègne), et termine (à l'an 332 de l'hé-
gire — 943 de J.-C.) la liste et la cbroniqae des rois franlu
par Lodmk (Lcoiis d'Outremer)^. C'est cet écrivain estimable
que ncHHl avons particnUèrement consulté poor les faits de
ce temps, et qui nous servira de guide dans la relation des
1 Od poMJde deni Iréi bommanaRrlti da HoaroadJ el Diihab de Hntoudl
à 11 BflilloCh. roT., Ip-^ol. n<> 083 et ti»B, tDcl«D fond.
. 1 HMondi avait puiri le* fonnaluincei inr l'bltlolie ds Fnnee d*Ds nu llTtc
qui lui éiait lombé entre las mdn» iFoslit, en IMS, Dt dont'un p'monnige tmiu-
nif Gûdmar,6ï*qpB d'une tHIc lilnéBinr li rrontiére des Fnnks, nr(ltrailprê>
«cnl i Bl a«kem, Bl» d'i^d el ^fli«iaD, millrt du pïji dei And»loiu , i te qnll
noui apprend Inl-niiiiie. HoDi troDTOiti eETectlTeraenl doni Thiilotre qnVI v
■tait Tera celte ipoque un tiêqae du nam de Godmtr du plua eiiclemeiit
Godemar, qnl pOD^sit, bien ({s'il apparUDt an paya dw Tram», aïoic ea dei
rapporta aTee Cordoae. ■ Ll pr^lncB ecdfsiailiqne de KarboiiTie .dil l'anlear
de rnigtolre de Languedoc [I. n , p. 79), outre \e» dix dloc^ei dont elle était
compaàép eti-d»çà de» pyrEaém, en comprenait encore (en 9S7) quatre lutrea
•n-delli de cet montagne!, dani la Harcbe de l'Eapagn», Htotr cent de Barce-
tàhe, de Glronne, dlTrgel et d'Attaonc, asna eomptir t»\\ii de Fallhara on de
Vlliagorça. qui dépendait eu quelque niau<«re de cetnl dUrgel. Le premier de
cet quatre tiègn était alon renplf par WHIeran, le «seond par flodemar, b
irDltlJme par Wla«de , el le qatirléDM par Wadamir. n — Vctbï hmI HirCN
^prc PUp., p. MT et ftii,et NabJU., »Aum.KV,a.$l.
>;,l,ZDdbyG00gle
CB&PITBB QUIHZIEME. 163
gaerres «t des combats qui vont suivre. Coodc, h ce qu'il
semWejiv puisé à d'autre» sonrccs, cerlainement moins sùrei;
noDB l'aTons néanmoïiiB consulté aussi, et quelqucfuia suivi.
Enfin nous n'avons rien admis des récits des Arabes qui ne
pût s'accorder, an moin» à la rigaenr, avec ceux de» chré-
tiens, OQ plutôt avec celoi de l'évéqae Sampirus, qui seol ici
les représe^Oe.
En 937, on pent-étre an commencement dn printemps
9ZSi Onunyah ben Iscbak Abon Yabyah, par les motifs qae
nous venons de dire d'après Masoudi, avait donc fait alliance
avec Ramire, et l'avait engagé à faire la guerre an khalife.
Sur »on invitation, Ramire était descendu de ses montagne»,
avait franchi le Duero, était venu prendre possession du pays
et de» iort» que lai livrait Abou Yabyah, et avait poa»»é ses
courses dans les campagnes de la Lusitanie jusqu'à Mérida
et & Baâaioz. An retour, il ravagea et pilla les campagnes de
làsbonne; après quoi, satisfait de son expédition, le roi chré-
tien avait regagné triomphant sa capitale ■ .C'était de ces fait*
gae le waJi de Mérida avait donné avis à Cordone. El Mo-
dbaffer, dans ce premier moment, réanit les guerriers de
quelques tribus, et se porta vers le Buero; mais ni le»
chrétien» ni le rebelle Ommyah ben Iscbak ne se présentè-
rent contre lui, et il revint par Mérida à Cordone, chai^ de
(pielqucs dépouilles qui firent cooddérer comme heureuse
une expédition qui n'avait été marquée par aucune rencontre
avec un ennemi sérieux. Ommyah beu Iscbak avait pourtant
été laissé à Sftntarem par le roi Bamire, à la garde des for-
) Poil bac Tira BiDiralml , confreeito neidla , CMnrouEDMain ( Id Mt
EmcrlluneuilBin) perrsxil. R«i quldcm SamccDorum nomlae Aboialili ItegI
■agno niDlmira coll* intimlill, el omnPin terrain dlLionl Ragii aoslrl inbju-
(■Tlt. Abderrteluun Rtgl sno Gardaboiui mentildt ni, et Rrel Caihollro
ïun omnibai soit *e iradidil. Rex ip<c noiWr, dI erai forlii cl potcm, amiila
Culclla Aboishia qos liebebat {dT^iU cdomnil, el llll indiilil, ci rarcniu cjl
k^ODCm atta latfBM TitiBrU ( Sampir. Cbr., aniD. 22). — CoapUM nec
fmt, 1. 16.
>;,l,ZDdbyG00gle
t64
resses de sa province, la plapart Bitaëes gar le 1^, et El
Hodhaffer, aa lien de courir ploB Ipîn qa'i] De fallait et jtu-
qa'aux bords da Doero, comme nous le dît la chroniqae dd
Conde ' , aurait pu l'attaqner sur le llié&tre .même de sa ré-
bellion; niaia il oe s'était pas senti assez en force, à ce qv'i]
parait, pour le tenter, et U était revenu à Cgpedoue pour y
concerter avec le khalife et le diwan les moyens de venger
les déprédations commises par le roi chrétien josqne soos les
murs de Mérida, et de punir le -wali rebelle qui avait attiré
ce redoutable ennemi sur les terres des Musnlmans.
En l'année 326 (de novembre 937 à octobre 938), te kha-
life ordonna que les troupes d'Andalonsic, de Hërida et de
Tolède se réonissent sur la frontière de Galice. La terreur
s'était emparée de la Lusitanie. Tous les penples riverains
do Duero retiraient leurs troupeani des hords du fleave,8e
réfogiaient dans les villes et dans les lieux fortifiés. Il fallait
imposer aux chrétiens qui inspiraient des darmes si vives.
Sur l'ordre du khalife toute l'i^pf^e musulmane se mit en
mouvement ; de tous câtés les caïds assemblaient leurs sol-
dats. La prédication de la guerre sainte fut mise à l'ordre
du jour des mosquées ; de tous c6tés arrivaient sous les dra-
peaux des hommes en armes. Les chemins étaient couverts
de troupes et de matériel de guerre, de mulets de bdt et de
charrois chargés de provisions. Le rendez-vous général de
l'armée fut fixé à Salamanqoe, et en peu de mois ta ville,
les bords do Tonnes et les campagnes d'alentour formèrent
un vaste camp où figuraient des Musulmans de tontes les
provinces d'Espagne. An commencement de l'année 327 les
bannières de tontes les capitainies étant réunies, les vralis
proclamèrent l'eldjihed, et l'on n'attendit plos qoe l'arri-
vée du khalife pour commencer l'invadon. Abd d Bahman
partit alors de Cordooe avec sa garde, et l'élite de la ca-
>;,l,ZDdbyG00gle
coapitkb QuraziÈMB. 165
Valérie andaloose. Le prince El Modhaffer, son onde, par-
tit en même temps de Mérida à la tôle d'an corps nom-
breoi de cavaliers de» Algarvea. Au commencement du
mois de aafar, c'est-à-dire dan» les premiers jour» de dé-
cembre 938, le khalife arriva au camp de Salamanque avec
le cortège de ses scheiks et accompagné dn diwan de Cor-
done. Il Tiflita et reconnnl, avec son oqcIc El Modhafter,
les nombreux campemens ou doawarah ' établis aux envi-
ron» de Salamanque et sur les bords du Tonnes , et les
encouragea lui-même à la guerre sainte. El Modhaffer et
lui réglèrent l'ordre et la disposition des troupes pour la
campagne qa'ils méditaient. L'ensemble de l'armée se com-
posùt de plus de cent mille hommes de tontes armes, que
l'on forma en trois division». La première ftf placée sous le
commandement d'El Modhaffer-, la seconde sons celui du
ivbU de Badajoz, Obéidallah ben Ahmed ben laly ben
Woheb el Gortbobi (de Cordoue); la troisième, enfin, fut
coomiandée par le khalife Abd el Bahman lui-môme assisté
des walis de Tolède, de Valence et de Tadmir en qualité de
liealenans.
Il avait fallu quelques mois pour l'achèvement de tous
ces préparatUa , et ces dispositions ne durent guère être
prises qu'au printemps de l'année 939. Ou se rapprocha
alors de la frontière. L'immense armée se mit en mouvement,
et passa le Duero sans rencontrer de résistance, à ce qu'il
semble, entre Toro et TordesiUas. Elle se répandit au-delà
comme un torrent, faisant sur son passif le ravage des
tempêtes. Plusieurs forteresses des ehrétiaiB furent rasées
00 brûlées, entre autres Bebat et Amaya; quelques-uns nom-
■ DowKarak oa ilevari. GolJni Ici déflnil : TfnlaTÎOTUia orUailarit ci'mt
façmqHt, qMlti Scmila habilare (ulenl, boorg oa rillige compoié da lenlti
TtBctoi en uTtle, dml ks ScinlM odI eoalume il« faire Kan hibfUiioM;
euipi TDliiiu dei Bedonioiidnnl lee tnilM, p'intèu «n rond, s'atHrent da
cM de 11 Mckks (du kible).
>;,l,ZDdbyG00gIC
tô6 atSTOOE D'ESPAOïn.
ment aussi Oima, Aranda et San-Sstevan de Gormaz; el
après ces coorses hearenies , elles Tinrent mettre le riége
derant Zsmora, et dressèrent leors tentes le long da Doéro.
La até était merreiUeoseroent forte, enceinte de sept mu-
railles, â'nne solide et ancienne stractnre, ouvrage des rois
(irécédeiu, avec de doobles fossés, larges, profonâB,etrénip)is
d'eaa , et die était défendae par les pins vaillana. des chré-
tiens, nous disent les Arabes. Elle résista d'abord aox atta-
ques d'Abdallah ben Gamri et du vali de Valence chaînés
particulièrcnicnt de diriger les opérations dn siège. Les sor-
ties des assi^eans pouvaient peu de chose, toutefois, con-
tre la masse des tiraiUears et des archers artbea qui, au
moindre signal, sortaient en fOule de leurs tentes, la lance
et l'arc à la mail, et les poursniTaicait montés sur des cheiaax
légers, jusqu'à l'entrée de la ville.
Le roi de Galice Radmir, cependant, avait assend)lé aussi
de son cAté une armée considérable. Il avait réuni les hom-
mes de guerre de toutes les régions sur leiQuelIes il exerçût
quelque influence ou qn'il lui avait été donné de déterminer
à le suivre. Le Trali de Santarem Onunyah ben Iscfaak Âbou
Yahyah, cause preorière de cette guerre, faîBdl partie de l'ar-
méo de Ramire et commandait on corps de cavaliers mu-
sulmans qui l'avaient suivi dans sa 'tféfeotion. Garcia, roi de
Navarre, et même, à ce qu'il parait, sa mère Teuda, le comte
de Castille Ferdinandas GundisalTi , tous ceux de GaUee et
d'Albaskande en on mot, pour parler comme les Arabes,
s'étaient réunis vers Surgos, pour se porter, de concert,
contre l'armée qui assiégeait Zamora'.
Instruit de leur marche et de leurs projets, El Modbaffer,
avec sa division forte de quarante mille hommes, s'avança à
■ Lca nDLeuri arabes nommeDi U ni^ra de GucI* da Namre (ray. HakkHj,
n- 704, toi. DO veiso) Thautbefi, Toalkeii. Et Ih erudei aniulu d« SaloUGaU
qui la ooramoal Begina Teïa, ïonl jutqii't lui aUrlboer U MttlW i'UA cL Uf'
mon (tuyii Sloonmenia Uùiorlc Gernuica, l. i, p. 78j.
>;,l,ZDdbyC00gle
CHÀPITBi QUUUiMB' ™'
h lehoontré des chrtaenB, initi par la toWon 4» «
dait le khaHe en peMonne, forte d-trn égal nombre de «om-
banam.parmi le«iael. était TëUle de» caTallcre de Cordwie.
AMallah ben Gamri et le -mlll de Valence turent lalMé» «wo
Tingt mille hollmes «m» le. mura de ïaiBora pour en conu-
nner le siège. ^
Les édaireuK des deui armée» se rencontrèrent sur le»
bords d-nne ri-.ière qoi conle «rs le Dnero (la Pisuerga), en-
gagèrent nne légère escannouche, et se retirèrent chacnn
ver» leur camp respectif. . Il y eut le jonr «nivant, disent le.
récils arabe», une éclipse effrayante «im convril la Imnlère
dn soleil d'une obscurilé jaunStre.en plein jour, et qui rem-
plit dhorrenr et deftrol le cœur des jeunes gens de larméc,
qui, de leur ™, n-ament rien vu de Kimblable ■ . ■ les cbni-
«ens ne sont pia moins eipUcitea sur celte circonstance
qui sert i faer la dalo de la bataille, et Sampiru» la men-
tionne expressément ». Nous ne dirons rien de» prodige»
eitra-natnrel» que rapportent le» cbronlqne» espagnole» pos-
térieure» i eUe» sont d'un temps où, sur le» faitt aneiebs,
l'imagination de» écrirain» se donnait yolontier» carrière
eaos scrupule^.
I CaDdo, c 80. „ ,
1 PMlMAMBrrachnuD.rei Coraobwilil, ïum nugno .lerettn BeptimuieM
ptop«t«K. Tooo oïlïBdil neni ■Isboib nnfn»» '" =«•'»» *' «i""™" ^' ""j '"
HnebEBslnpnlïanoiniiiidoper iin«mlior«n(8»nipîr. Chr.,inioi. M). I^
cnad«B AnDBlei do Silnl-Gall (ad. ana. 839) oat aaiil conatgnè la Tait de l é-
dlpaa at de la baUiae ; lealament elïea aa Iniapcnt an metianl l'une la m mo
lanTane l'.mre, el en allnb.a.l la ane.J. J. ..11. l.nr.ée 1 U t.lna T.,. de
L.;,. : - E»l„.l. ..H. I..1. ..l .1... h.™ l..»'» "•• •' "■ 7- " '
aaao OilanLi «ti. In 0 tetla, Inn. 20. Ead.ni dl. Ln .edan. OaU,. - lan.in.-
rabllia ...rfln. .m.....,.n. a ,..d... i.lin., na-l" '•■"■ P""'"» ""■■-
!.. .„, .M .aa marna, ,1 ,..d„cl.,a no,,» .1,1 ."■ •• (*■■■■• Sanî.Il.n».
H.i.,.,, dîna P„U, 1. 1 , p. >8). _ I.«n U.lprand (Blal. Tamp., 1. .... 1 )
„„„la anaal la. da.a I.iU a... la. min... d..on.Un... .1 U «>.• «..n .
,.'. ni an l.nr d. la b.um. : _ Be. In »«,o,. .ol ..«na. .1 ■"f "' ""
l.n. pu... a.l a.»,.ln, >.iU fela, bo.a dl.l 1...1.. Qn «!•"'<• "J"""
«.,.... a ladanùre W .b,l.ll..l..l«o OalW. 1. b.ll. ..p."™ •" C""»
In Muialorl. B«.lpt. fier. IWlic. , 1. il, p. Ml). . ., ,. ™.l .i in,.,,.
• E,. nccomxiii (BS»), m. loi» dl. S.bb. «.«m. eil.Ud» lail al In»»-
>;,l,ZDdbyC00gIe
168 HisTfMBE a'ts?k6m
Deex jours se paasèrent sans qu'il se fit ancim moD\einait
du cdté des Husulmans ni de celni des chrëtieiu ; mais, le
trusièmc jour, impatiens, ies Taillaos généraux des Algarves
rangèrent leurs bataillons. El Modhaffer paroonrot les rangs
et les anima à commencer la bataille. 11 prit pour M le com-
mandement de l'avant-garde et fin centre, et donna celui
des ailea droite et ganche aux 'MMb de Tolède et de fiadajoz.
Quant au Uialife, il fit dresser ses tentes et ses pavillons sur
une émînence d'où l'œil s'étendait au loin dans la plaine, et
se tint là avec la réserve placée sous son commandement, prêt
à se porter où il serait nécessaire pendant la bataille, an cas
où les Musulmans viendraient à flécbtr.
Le soleil était déjà haut, qnand la bataille s'engagea, quoi-
que dès le point du jour les deux camps eussent commencé
à s'ébranler pour prendre leurs positions dans la plaine,
et à remplir l'air du bruit des trompettes et des clairons, des
cris et des clameurs des deux armées, dont les pas faisaient
trembler et frémir la terre. L'immense multitude des chré-
tiens se prédpita enfin en escadrons serrés; les deux ar-
mées se chargèrent. El Modhaffer, monté sur un cheval
l^er et vigoureux, parcourait toutes les positlons,^aDimant
les Musulmans an combat, et lui-même, à la tète d'un corps
de cavaliers comme lui armés de l'arc, de l'épée indienne, et
de la lance, mais se portant point de cuirasse, attaqua de
front le centre de bataille que commandait en personne le
roi de Léon. Les chr^ens soutinrent le choc de la cavalerie
musulmane avec ime admirable fermeté, dit l'écrivain arabe
contemporain que nous avons déjà cité plus haut; et leur roi
Radmir, avec ses cavaliers bardés de fer, enfonçait et culbu-
tait tout ce qui se présentait devant lui; à ses côtés combattait
(lit plnrtmainrbMet Tillat etbominci b( bstlUi et in tpto msrlpiiiii»''«<cdit:
cl iD Zimora nnnin barrium , et ia Carrlon et in Clilro Xerii, et in BurgOï c
cuu,el id Birb!cicg,«i]uGiLiiida,eliDl>iiDl«catTV,ellDBara'aDelJna1lu
pluilmu i:giubu>ii(Clir. hatçeas.,Bil ktt. Julii].
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPITES QDDIZnOIE' IDV
le transfoge Oaunjah ben Isdiak sTec on escadron de ca-
valiers miualmaiis, et il frappait ses coreligionnaires de sa
lance et de ion sabre indien comiûe le pins acharné de leurs
ennemis. Les Slusulmans pliaient déjà sous le choc de Bamire
et d'Ebn Ischak, lorsqae le khalife, venant on grand nombre
de bannières de l'aUe droite mises en désordre.et le centre
de l'armée cédant le terrain à l'ennemi, s'élan'ça à h tète des
cavaliers de 'Gordoae et des soldats de sa garde skve, armés
de leurs loi^nes épéea, et dont le corps était protégé par de
longs boQcliers, sor le flanc de l'armée des chrétiens, qui>
pressé Tigonretuement par les escadrons que conduisait le
khalife en personne, fut enfla rompu. L'effort de l'année
ennemie se porta alors toat entier de ce côté; de toute» parts
la bataille reprit avec une nonyelle ardeur. La haehe d'un
montagnard abattit de son cheral, près da khalife, le Tail-
lant Ebu Ahmed, vrali de Hérida ; le cadi de Valence Djé-
baf ben Yémen et Ibrahim ben Dawd et Gortfaoln (Ibrahim,
fils de David le Cordouan), qui avaient fait des prodiges de
valeur dans la bataille, tombèrent aussi percés de coups aux
côtés d'Abd cl Sahman. La victoire, toottfois, semblait se
déclarer en faveur des Uusulmans, et les chrétiens cédaient
le champ de bataille et se retiraient, bien que toujours en
combattant, devant la vaillante troupe au miUen de laquelle
marchait ie khalife, à peine armé, monté sur un cheval blanc
et revêtu d'mte loi^ue robe et d'un bonnet d'imam, tenant
ouvert devant lui, sur la selle de son cheval, un exemplaire
du livre de Dieu, dont il récitait les passages les plue pro-
pres à exalter le courage des combattans. Mais, tandis qu'en<
touré des plus braves officiers de sa maison, il rétablissait
ainsi l'avantage par sa présence, la nuit vint interrompre la
bataille. L'avantage de la journée demeura par là incertain,
et chacun se l'attribua de sou côté'.
■ C'««l iBHl te qa'ont lïil lu ^criTilu im deux uUoni. Les Hnialmios
>;,l,ZDdbyC00g[e
170 mSTOnU D'KSPAQItE.
IiCi Hiualmans demeurèrent sur le champ même db ba-
taflle, cooTert de cadavres et do blessés etpirang : ils y dres-
sèrent lenrs tentes à la hâte et y passèrent la nuit: les Tîvans
reposaient ainsi coachés an milieu des morts, attendant avec
anxiété le retonr dn soleil, pour terminer la lutte engi^. Les
pertes des Hnsnbnans, toutefois, étaient plus considérables
qne celles des chrétiens, et si ceux-ci eussent recommencé le
combat le jour snivant, la victoire se fût sans doute déclarée
pour eux; c'est au moins ce qne donnent à entendre assez
dairement les Arabes cux-mômes en attribuant le salut de
l'armée mnsolmane an conseil qu'Ebn Ischak donna an roi
Ramire, dans la nuit, de q^ point tenter le lendemain la for-
tune des armes avec nu ennemi fécond en ruses de guerre
et supérieur en nombre aux chrétiens. Ramire le cfut et se
retira. «Ce mouvement, disent-ils, sauva les Musulmans des
mains de Badmir, et Dieu le priva ainsi d'une victoire et de
la possibilité de secourir les assiégâi de Zamora ^ >
I4CS Arabes font enaoite grand bmit de la prise de Zamora,
an moins dans l'auteur accrédité qui a tiré des mannscrits
de l'Escurial par pièces et morceaux, cousus bout à bout,
malheureusement sans un suffisant esprit de critiq[uc,le livre
qu'il nous a laissé sous le titre d'Histoire do la domination
des Arabes en Espagne. Mais Coude, selon sa coutume, ne
rcmponérent udo Tlcloite complète, dUenI lu Aisbcs (dsna Harphy, c. S). —
Box DOtlct Cathallciu,dit tMD lour Simpirus, bœc audletu, illuc (Id est wl
BeptlmBDcam] Ire ditponlt enm nugno eierciia, st ibidem dlmicanllbne nliD-
lieem , dédit Dominai tlctoriam Bagi CilbaUco (Cbr. Saiopir., nain. 2S.). — Le
bllcsl qu'oa te bDlUIblon, el qua les pectei des deux cOlfs turent couiidérablei.
Qu&l k 11 daiD de U battille, nom mon* pv ka Aribei, à n'en pu doawr,
qD'«lle eut lien dantlamDlid^KhcwaliST.le troltléne joar iprèi l'^clipM. Or,
l'Éclipti! dont fl l'aill, éclipse de loleil centrile ot lolDle, Tblblo ou Eorope , en
Afrique et en Asie , et qui dura nna beor» enliàre , oal lieu, d'aprit le* cikoli
asIrODomlqnes dca Bénèdielina (TOyei, dang l'Art de V^rlUcr l«a Datei,la Ghro-
nologle des Éclipses, p. 70), I0 13 iulllot 030, i a heures cl i/S du nulin; donc la
balalllD doit Slie Qièa au 31 juillet, qui se (ronvo tiro prècisimenl le prtmiei
jour du mois Indlqai par loi Arabei;
I CoDde, t. 80.
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAFrmK QOiHZfiiui;. 171
nous dit pas à qui appartient le récit qu'il nons donne -, i*
nous laiMe ignorer s'il est d'nn contemporain on d'nn mo-
derne, en sorte qne noua ne pouTons savoir BOr qaélle au-
torité repose ce récit, ni qnel degré de irédit il mérite. C'est
là malhenrensement le défaut capital de l'oBTrage de Conde.
Son récit, tootefoia, contient trop de particolarilég curieuses
pour être passé sous silence.
Les troupes d'Abd el Eahman, nons dit Conde, ayant vu
partir les ennemis et rsconna qu'il n'était pas à propos de
les suivre (nous voudrions savoir dans quelle direction), lais-
sèrent quelques détachemens de cavalerie sur les bords de la
rivière et retournèrent au camp devant Zamora. On donna
de rudes assauts à ses murailles flanquées de tours; mais les
asùégéb se défendaient avec une valeur extraordinure. Ou
n'avançait ou l'on ne gagnait nn pas qn'au prix dnsang des
pins braves Musulmans. La présence da khalife et de sou
oncle El MpdhaEfer animait les assaillans , et ils parvinrent
h ouvrir une brèdhe et à renverser deux murailles ; de nom-
breuses compiles de Musulmans s'avancèrent alors et
trouvèrent une enceinte étendue, coupée au milieu d'an
fosse large et profond rempli d'eau, qne les chrétiens défen-
daient avec on courage désespéré. Il ; eut alors un nuage
épais et un horrible tourbillon de traits et de flècbes; les Uu-
Bulmans perdirent dans ce combat plusieurs milliers de sol-
dats, qui obtinrent en ce jour les précieuses récompenses de
l'cldjihed'.Les bannières des guerriers des Algarvcs et de
Tolède s'avancèrent, et, jetant dans le fossé les corps de leurs
frères musulmans tués h l'assaut, Us en formèrent comme un
■ Noni npp«ll«TOiu ici, pour l'iiiUUtgeiice deeepiiUEe,roplDiaDd«iHunil-
Biaiu m IsB mérites da li guerre ucrée. Tons caai qnl j nceombenl toDt dei
mirlyn {ithoada), el e*BiMiit le peradtg (d djitta), la jardin. — « Ne dji pat
que ceax qui ont EU taèa foai 1* MUa da Dlag MBt nsrli, dît IB KorM [loar. ii,
len. la); lu soni titum , et rifQiT«ni lent nanrritan des maini du Toni-
PnUfuUB
>;,l,ZDdbyG00gIC
172 msTonuE d'espagub.
potA snr legael ils paaèrent. Les chrétiens ne purent rcsis-
ter à tant d'efforts. Les maraiUes forent escaladées, les portes
doublées de fer brisées, et sur tontes les tours de Zamora
Ilottèrent bientôt les inûgnes triomphaus de l'islain. En
possession de 1r âté , on n'épar^ia qne les fénmieB et les
«nfons. Ce fut là, sdon ce réoit,Ia célèbre bataille d'Alkhandii
on du Fossé de Zamora, aussi fatale aui vainqueurs qn'aox
vaincus. Cette bataille (ajoute Conde ou l'auteur qu'il traduit,
car tel est avec lui le doute où l'on est toujours, de savoir si
cest loi qui parle ou un écrivain arabe, et, dans ce dernier
cas, quel est cet écrivain), ainsi que celle d'Abd el Rahman
et de Badmir, eut lieu dans la lune de schawal 327, trois
jours après l'éclipsé qui effraya les deux armées (comme si
les deux batailles pouvaient avoir eu lieu le même jour)'.
Masoudi raconte que l'on disait de son temps à Fostat en
Egypte, qn'il avait péri dans cette expédition de quarante à
cinquante mille Musulmans.
C'est là certainement une relation qui ne mérite pas d'être
entièrement rejetée. Elle contient pluùeurs drcoostances
vraisemblables; mais d'autres aussi trop évidemment à l'bon-
neur du khalife pour qu'on ne la soupçonne pas d'avoir en
pour objet de pallier la défaite d'Abd el Bahman. Il fallait
qne le plus illustre des Ommyades sortit avec tons les hon-
neurs de la guerre d'une campagne entreprise avec des for-
ces si mnsidérables et avec tant d'appareil et de bruit. Et,
je l'avoue , la relatioa de Conde me semble avoir été faite
par lui d'après quelque antenr arabe assez moderne, du
douzième ou du treizième siècle tont au moins, jaloux de
l'houneor des anciens khalifes de Cordoae, et écrivant à
I El remarquez qDi-,pirertearcacote,Capde marquai la marge (t. i, p. 114}
rni 93» de J.-C. tomme la dulc correspondanle *d mola <Ic sehnv»\ 3Zï. Or, !e
nteli de icliawil esl le dixième moi* de l'anDée irtbe ou IslamiM : l'an 317 de
l'hèclTe, comaieti[aDt m 18 octobre 03B, BoiiMllle 18 odobra 9S9; par canié-
qment le nwt» do «cbawai S17 doii ttn lBdiqB< do 9i Inlllet «a IS août B39,
>;,l,ZDdbyG00gle
f!B*PlTHlt QDinziiMB. 173
lear gloire, qd pen parfois aux dépens de la vérité. Ce qu'il
ajoute du TOjage et du séjonr d'Âbd el Bahmau à Uérida ,
de la distribution d'armes et de cbevaiix qu'il fit aux scheiks
et aux généraux qui a'étaient distingués dans cette campa-
gne, et de la réception qu'on loi fit è Gordone, semble écrit
dans le même dessein, et détourne assez bien, en effet, l'at-
tentJon des résultats désastreox de la journée d'AlUiaudik.
C'est donc dans un auteur arabe d'une autorité dontense
que Conde a puisé les élémens de sa relation. Masondi,
au contraire, semble avoir été mal la par Ini. Miasoudi at-
tribue iHen une victoire à Abd el Bahman, mais c'est à Si-
mancas oà il le tient pour victorieux. Après la bataille, les
Zomoriens, dit-il, firent une sortie, et, étant ramenés dans
la vUle , les Musulmans essayèrent de l'emporter d'assaut ;
mais des milliers d'entre eus forent toés après avoir franchi
le fossé. Le même auteur, dans un autre endroit, rapporte
le hit qoe nous a déjà appris la relation de Conde, savoir:
que Zamora était entourée par sept murailles très épaisses ,
et que, dans l'intervalle qui séparait ces murailles, se trou-
vaient des ouvrages avancés défendns par de larges fossés
remplis d'eau. Les Husolmans s'étaient emparés des deux
premiers remparts , lorsque les assises les attaquèrent et
leur tuèrent vingt mille hommes. Le nombre des Musulmans
qui périrent dans cette eipédition s'éleva à quarante ou,
suivant quelques-nus, à cinquante miUe bommes. Mais on
ne sait si Hasoudi vent parler seolement de la perte éprou-
vée à la bataille d' AlUiandik , ou s'il compte dans ce chi^ftc
les tués de Simancas et de toute cette campagne '. Ujuoodi
donne ainsi conmu positivement perdue par le khalife eette
célèbre bataille d' Alkbandik (du Fossé) ". Tout ce qu'il ajoute
ne peut laisser aucun doute à cet égard: — Si Badmir, dU>
> AlkliUdck,«|kbuidik,lefoMi,)entriiicli«iinnt«iirt]>»CVo;.t.iii,p.«s^,
>;,l,ZDdbyG00gle
174 ÉtSTOnX D'ESPlCKt.
y, eût tHumoÏTi les débm de l'armée du khalife, ilTeût
pa détroire entièrement ; mais Ëbn Ischak Vea détoorna en
lai faisant craindre ose embaicade on quelque retooi de
fortane, et en M ibisant perdre on tempa précieos à B'an-
parer dea t«ites et des snnes des HunUmaiu '. La défaite
Àa kholife à Zamora eot liea la veille de la fête des saints
Jost et Pasteur (imminente feslo sanctorum Justi et Paslo~
ris), c'est-à-dire le Inodi 5 août 839, dix-sept jours après
l'éclipsé, et quatorze après le combat de finanças >.
Gommeut accorder maintenant les deuz récits? comment
concilier cette perte prodigiense et pourtant attestée par les
Uusulmans eux-mêmes, d'au moins quarante mille hommes,
avec la prise de Zamora, arec les bannières de l'islam flot-
tant victorieuses sur les tours de la cité? Dans le récit de
Conde , on nous dit qu'Ebn Ischak détourna le roi fiadmir
de tenter de nouveau la fortune des armes, et que les chré-
tiens se Etirèrent au cr^uscule, passant la rivière par dif-
fércDSgoés. Le mouvement du camp des Arabes, le bruit de
> Ce rfclt Ml toal-i-bit coDCotiDa, bu rwie, k celai dM chrAUeu, int que
dani ce dernier le cUSre de) (nés semble eiagiri du plniai doublé, hIdq 11 eaa-
tsma : -~ IJaaUlor die ii lerlii, hnniinetilB FhIo Sanctorum lasti cl Psilorh (ce
ifti noot donne le K latii), del«M mai ex eii lxxx mlllii HiDroraiB (!>anpir.
Chr., nom, sa).— Lo ciiToniqueui cbrilieo tàll auul s'ccheppcr le kbtWtt i
demi-mort do li batailla; ce d«nl ne noni dliCDl rien lei Arobei :— Ipsc vers
Bel Abdernchmin nmiTiToi ensit (Ibid., I. e.).
1 Ualdea «nJt pour lonle celle ilTBire de Iréi fan erramenl , «t, comow !■
plupart des hiilorlau, il canfond le> deux bolailleg.doairDne cul lien le Sljuil-
lel, al TinlH, tqiuitotnJanr«d'interf«lle,le SaoDl; ce qei lient i la riniie io-
terprilelJon dei quelqou Hioei de Samplro conMcrèei t eu irènemens. Simplro
CD elTct no dlE pu anlre chose de la bnlalUe de Simaneu qno ce qne noni avons
eMpIntbnai,pBBel30, dans la noie. Poar qui connaît le manière de ce chroni-
queur, el, eu génÉrol, dai chroalqnenij de celte ifoqne, cela n'a rien de inrpr*-
nanl ; presque jamoii tli ne donnent la dote du itéoemena qu'ils rapporleni, le
plaiiauraDi aiecnne brlèTsK et nneiéchercitedéicipfrialfi. Ce qu'il ajonle
inmidlalaBieii, comineBcaii par le mot i/tutlittr (jDjti la note précidenW), m
lapportecTldemment 1 un autre fail, à un TgU subièqueDl (gualiIerBignlIianlde
MhBO qne, de 1* même manière que, de mËme), c'eit-t-dire t la bataille de
ZamoT* on da Foaaé; c'Cil donc cclle-d el non la bataille de Simanua qai h|
)l«i la veilla de U ttu> de> HiaU iut et Pulenr.
:,.;,l,ZDdbyG00gle
CËAmsK QcquiJaat. I iè
l$ar# trompette! tpà, méioe aTant qa'U ttt joor, eorataient
le Téveil,le sombre immeiiM des testes dressées le sur pié-
cédcDt panni les moawnm «t ^ bannières flottant i l'en-
trée , que les chréti^iu décoavru»t de loin â la fevenr de
cette clarté douteue qui accompi^ne le créposcnle et qià
leur en faisait paraître le nCHBbre plos grand encore, toolfida,
BOnx dit-on, ef&aya les infiâèleB, qui hfltèrwil leor retraite,
et s'éloignèrent de ces catsjtagnes funestes. Hiù pour où al^
1er? ponr se disspndre et se dâunder chacun de boq côté, les
Navarrais vers la Navarre, les Galiciena et les ABtoriens ven
leurs montagnes, les LéooaÎB yen Léoo? La relation de l'écrt-
vaio arabe semble Touloir le donner & penser; mais il est peu
probable qne, vcna jasqne-là a\ec eoe armée presque aussi
considérable qne celle des Arabes pour seconrùr Zamora
qa'QHaiégeaieDt les Ismaélites, il n'eût point songé à se tenir
au moins quelque temps avec cette année ou partie de cette
armée dans le Trâsinage de la place assiégée ponr la secourir
eu effet, s'il s'en présentait quelque occasion favwaUe.
Tont porte donc à croire que tandis que de retour aa eunp
après la bidaille de finanças, dont, après tout, le succès éUit
demeuré incertain, le khalife et £1 Hodbaffar pressaient tI-
Tcment le siège de Zamora, Bamire les assiégea en qnelqni)
façon eux-mêmes dans lew «onp, peut-être le josr màme
do grand et décistf assaut du faiacox fossé qui dfnoa son
aom à la bataille, et que, dans cette poùtion, ils furent à
le fois Tunois et Tainqueurs comme le veut la relati<Ha de
Conde; en d'anjres termes, qn'Ss s'emparèrent en effet de
Zamora et y arborèrent leurs étendards, mais an prix de
l'iaunense perte mentionnée par Itfaaoudi. Hailrcs alors de la
ville où ils étaient entrés en nombre immense, une partie
des leurs put songer à la défendre à son tour, tandis que le
gros de l'armée et que le khalife et £1 Modboffer battraient
en retraite vers ^omanqne sans trop de honte et de dés-
>;,l,ZDdbyG00gIe
176 bisTOms oWAGin.
Daos cette relation qae je crois le pliu près de la vérité,
tronTflnt place fort conTenablemoit les conseils d'Ebo Iscbafc
k Bamire, et son retour à Abd el Bahman mentioniié par
toQB les historiena. H avait pn être tonché en effet de tont
le sang musolman qu'il avait td répandre, il avait pa ca
ressentir quelque remords en songeant qae c'était là en par-
tie son ouvrage, et ce soitiiiient avait pa dëtemûner la con-
daite qa'il tint dqmis avec le khalife. Après cet événement,
dit Mafioudi, Ebn Ischak s'étant séparé de Badmir, demanda
à se réconcilier avec El Nassr; qui loi fit l'accneil le ping
bienveillant. Et il parait même que le khalife le réintégra
dans ses anciennes fonctions, et le laissa, dës-Iors, à la défense
de la frontière, à Zamora même. C'est par erreur que Conde
ne le fait rentrer en grâce que plus tard ■; le récit de Ma-
soudi et va passage de la chronique de Sampiro Im sont coi
ceci formellement contraires.
Bamire cependant, dès qu'il eut appris la retraite da kha-
life an sad du Boero, reparut devant Zamora ; il ne dut pas
éprouver de grandes diMcuUés A s'en emparer, et tout fait
présumer que Zamora ne fut que quelques jours aux mains
des Arabes. lia plupart de ses défenseurs tombèrent sons
les coups des soldats de Bamire, et il est probable que ce
fat là qu'il fit prisonnier Ommjah ben Ischak, dont les
rusés conseils et la d^lection avùent sauvé une partie de
l'armée da khalife, et couvert rhonnenr des armes musul-
manes. Bamire le fit, pour sa défection et pour sa félo-
nie, transporter à Léon et emprisonner ^. Les chroniques
dirétiennes ne nous disent plus rien d'Ebn Ischak; mais
il parait qu'il sortit bientôt de sa prison, da consentement
de Bamire, ou qu'il parvint à s'en échapper, et qu'il rentra
1 £tltni ipis Abolahii roi Agirenorum Ibidem ■ DMlril coraprebenini ut,
lAgienem «ddaclui, cl erguinlo Iratnt ; qoii nieiilltu Ul Domino lUnimltti
Jt«i|t, comprebensM wi ncio jadlelc Del.
>;,l,ZDdbyG00glc
CHAFmtK qomZKHC. 177
KHia l'obâHance da khalife dans les mêmes fonctùms qu'il
exerçait saparsTant. C'est sans doate à ce second retour qae
se rapporte ie passage de Coude où il est question de loi '.
Là ne se bornèrent pas les saccës da roi chrétien. Denx
mois après ces événemens et ces gaerres plos grandes et plos
importantes qa'ancnnes de celles qoi avaient précédé, en ce
qa'eUes s'étaient faites par masses et ayec le concours et le
vœn des deox populations d'ane extrémité de l'Espagne
à l'antre, dans le courant de l'antomne 939, Bamire se re-
mit de nonvean en campagne avec une armée (qne Sampirus
appelle aneAzeipha,du nom arabe de l'épée, saï/' on lâf)'.
Il se porta snr le Tonnes qoi, passant à Salemanque, va
se jeter dans le Dnero par la rive gauche, et peupla de ses
soldats, dans cette expédition, un grand nombre de aies
désertes par l'effet des guerres et des troubles précédens.
De ce nombre forent Salamanqne, Ledesma, Biba, Ia» Ba-
Aos, AlhoDdiga, Peûaranda, et beaucoup d'autres boui^ et
forteressoi dont les histoires du temps ne nous ont pas con-
servé le nom^. Ce mouvement ftit continué, et c'est de cette
époque que datent plusieurs autres poblaâones ou repobla-
eionet importantes, telles qne celles d'Amida, de Boa, d'Osma,
d'Oca, de Coruila del Conde, de San Estevan de Gonnaz, de
Sepnlveda, et de cette partie des Astnries, dites alors de
Sùnte-iuUenne {Sancta Julianœ), dont on a fait les Astéries
de Santillane. La plupart de ces villes et de ces boorgs font
partie de la Castille-Vieille, et c'est ainsi que nous la voyons
naître et se former an milieu des inquiétudes et des agitations
I Fcrreru preitAe mol poar no Dom iTIuiiiuiie el fill aiartbn Biinire mbin
le géniril Axelphi.
1 Delnde pMt doM rntniM Aisiphun (Id ni «itrcilu : freqaCDtar enim Me
iDclari>«ipkamdldti«l«iD, int uirellaill} td rtpim Tonnl Ire diipoïDll , et
cUlUleidesertu Ibidem popiiUTJt;ba nmt Silmtntlu, ledu utlgoaCuira-
tma, L«tetm*, Ripu , Btloeot, AUundegi, Famii, et Uii plarinui Cutelli, qnod
Dii|niaeftpiaMUre(Stmplr. ÇbT.,Buin>SS).
IT. 12
>;,l,ZDdbyG00gle
178
d'DQ état HeU doBl la goem, la goerre ituemiiU, U gD«M
dam bontM m tacm et duu toatet ses aeeeptiou,fMm6 1«
premier ââneat.Lare^oratioD, on, pour parler (dos exad»-
meot, la poblaeûm (car je me lertirai désormsb CréqaonmeDt
de ce mot dont l' équivalent maiiqae dmis notrt liiigQe)d8
ce» différentes vilies est attribuée, par nu anùco moDoment,
A divers )>enonnages on chefs de gneneiSnstres, doiftqiMl-
qoet-ons seolement agiseûent par mandat rojd. La plupart
existaient déjà, et ne furent qoe relevées et reuxubiiites :
Boa, fst NdÛo Hofiez, Osma par Gonçalo Tellez, Oca, Co-
mûa del Conde et San Estevon de Gormaz par G(mçfdo
Femandez; Septdvcda, enfin, par Ferdinand Goncalez'.
Tdle fut l'origine de ces comtes de Gastille, dont les démêlés
forent dès-lors si fréquens avec les rtns de Lécm.
Les historiens modernes qui se sont si étrangement mé*
pris en prenant le mot Âseipha pour on nom d'homme ,
pour celui d'un chef arabe qn'Us font envoyer ^r Abd ri
Bahnun contre Bamire vers le Tormes, tandis qu'il hnt
entendre le passage de Sampiro dOBt nn seas entièrement
contraire ; les mêmes historiens, i^sons-nous, ont lié sans
aoeun fondement cette prétendue expédition des Arabes h
DU mouvement susnté en Gostille par le comte Ferdiaandus
Gondisalvi contre le roi de Léon, et ont gratoitemoit sup-
posé que le comte castillan avait appelé à sou aide les Ara-
bes qu'il avait, qu^œ temps auparavant, oorabntUu de
eoïicert avec le roi léonais. Ce n'est point assurément que
de telles alliances et de tels diangemeas ne se piodoiseot
jamais dans le cours de l'histoire de ce pays; ils ; sont au
contraire très fréquens; mais il est impos^le de citer nn
1 Tant leinpai1«po;nliTllBodarl«u Corn» Amslam etpapalivH Aiiariula
pirlibtu SancUe Jullann,,.. PopalETeranl aalGm ccmtiNunpiai Knnlonli Biii-
dam, it Gnndiulini TelUi Oiomam, et GundiialToi fcrdlnasdl Aucim, Clnuiam
(t Banclom Slepbanniti : popoliTll Ferdinaodoa Gundlutii ciTilalcm qgc did-
tu ScpiuapubUM cnjB Del naOlo (Bamplt. Ctar., oun. ssj.
by Google
tate tant tok pêa TakMe i l'appai an tait ollégiié. Ce <|t^i|
j a et Mrtata Mtikiinent, e'est qœ, pea après les^véM-
iBCM que QDiu BTOBB raj^KvtéB pins haat, Ferdsaaad fion-
fdes et mi antre penonnage nommé Didacns Htnio (Bîege
KnâBz on Hn&os), qm devait armr aussi en CaitiUe son g^m-
Teraement on son comté , se dëdarèrent contre Bafflive , et k
Itfépatèrent à lui Mre la gnene par des motifs ou par de»
NHentimens personnels qa'auenn éenvain anden n'a expr^
mte. Léon mesives, à ce qu'il semble, étaient mal pnoes,
oit le tenpi leur avait manqué pour faire partager ienrB rfcs-
sentimeos aai antres comtes des châteaux, et les faire ^trer
dans leur ligae ; si bien qn'avant qa'ils eussent assemblé
une armée, le roi tes flt surprendre et emprisonner, l'on à
Léott , l'antre dans le chàleaa de Gordon , d'où ils ne sorti-
rent qu'après avoir prêté serment au rot, sans doute de ne
plus porter ks armai contre Itû. La paix se fit si bien entra
Bamire et Ferdinand Gonçalez, qoe le ffls de Kamûv, qui
régna après loi iods le non d'Ordonins III , fat marié à la
SHe de FfSdiaaod nommée Urraea '.
Les historiens modernes disent gne Kamira eut deux fem-
mes : Urraea , la première, qu'ils supposent être morte en
OSl , et la seconde, Teresa Floreutina , sœur db roi de ^a-
Karre. Il parait néanmoins certain qu'il ne fe^ marié qu'à la
seule Urraea, qui, au rapport de Sampiros, était sœur de
Garcia, roi de Navarre ; au moins n'est-il fait moition de
Teresa Florentina qae dans des documens douteux'. Bamire
avait, de sa femme Urraea, deux fils, Ordonius et Suaiiw,qttt
■ Ln deu camiM n'araiest pu laUié up«Ddi>l d'étn qulqu Umpg ig
prlMW, et U Uberti puall Uar ncit mQU Boo-cNlNMBt bd muent d« fldillié
in rot, nnli encore la renoMUtian i tom kar* felau ; — ■nlto qnidso lam-
pote Innuclii, Jnramenlo regt dato^et owii« «*» bibebanl, cxlsnint de erg«i~
mlD. ToM Ordoniua nuu Regia wrliln* sat Bilan Ferdloudl GiuidlialTl fa
ciiillla. MMlM UrracMB (Smplr. Chr., nva. SS).
* PaDl-«tre le* nomi de Tereaa FlartntlM étatenl-Rl nn mmom dTrraci ,
SB vita vtri^— Qnut 1 toni ce qu'on* dU de celle TereM, d« 1« mOtea de Pu»!
>;,l,ZDdbyC00g[e
180 StBTODtE DISFAOïn.
Ini SDCCédèrent an trône, et nue fille, GMra; qoi prit Vbààt
de relJgienBe : à l'occasion de la cérémonie de cette prise d'ha-
bit, Bamire érigea an monastère à Léon, dédié sa Sanvenr,
jffès do palais qa'habitaient les rois. Bamire fat, selon ('«prit
da temps, on grand fondateor de monastères: outre celai de
San Salyador de Léon, il fonda en diters lieox les monastè-
res de San Andres, de San Gfaristoval, de Santa Maria et de
San Hignel. Les denx premiers étaient sitoés snr l'Ezla, ce-
lai de la Vierge près da Daero (c'est Aniago aujourd'hui),
et celai de Saint Michel, appelé Destriana, dans le val de
Oniia'.
Je m'arrêterai un moment ici sur ce nom d'Urraca qui se
produira dorénavaut fort fréquemment dans cette histoire.
Morales veut que ce soit nue corruption d'Aragonta ; mais il
semble pins natnrel d'en chercher l'origine dans le nom
gothique d'UIrics, qui a pu être facilement changé par nne
prononciation barbare en Urraca. C'est là, ce nous semble,
l'étymologie la plus Traisemblable de ce singulier nom par-
ticulier à l'Espagne, à moins qae nous ne la cherchions dans
la langue arabe, oil Bouraka, ifourra&a (Vrraca, par la SQp-
pelBM,«D Ueoiurd£rul comme ane mlitftnonnt qn'Uinci, ce doU tUt ona
InTCBtion dn Inlil^c tiède ; aDcoo tcriTiio eo tlTel ne li nomme «Tant Ko-
dcrlch Xlmenei ; eu li meDUaD qui en Mt hlte duu qnelqnei exompUiru de
It ebroiilqnf de Simplrni n'eit qa'ane éridente inlerpolallsn moderna et dé-
pliD^. Urrau lorTicul 1 aoa auri tuiqu'an lundi £E Juin de l'annie BS8 qu'elle
moarnt dlM nn monulire où elle s'éull mirée eprèi le mon da Kunire. EII«
faleBtwtée i OTlèdo,dini li chepells d'Altonie-lA-Chute ; Ions falti alMstt*
pu ion èpliaphe eonienée à Sin Vieenle d'Oiièdo, oùnnuraTOuanou-nitaB
{De reqnieicil famnla Del Urne-
ce el csnT. uot Domlnl Bmlnl-
Tl Pcindpti. Et oblll die n leria
hOM II. nul kalead. iullu In era
■cccdiSSun,
le mM abrité comf. ï^ia« co^Ttua, c^eH-è-dl» didlM * DlHf r«)l|iB(Mt,
0» qa'ell* a'éull Mie depol» «on ieiiTi|e,
I Tayei Stufii, Oa-, !»>>>• *f-
>;,l,ZDdbyG00gle
CHARTU QDnraàu. 181
pKMnon da fr, fit en écriraitt à la latine et à l'espagnole où l'u
se proDOOcetonjoars ou), aigHifie resplendissante, de divenc*
conlenn, mQ.éa de blanc et de ncnr; ce qni pourrait coDTenir
atsev'bien à tul nom de femme. Les Arabes donnent par la
même raison ce nom à tont ce qoi est blanc et noir, à l'côl,
à la cbèrre , an canaid, & la jàe (Urraca est encore aujonr-
d'boi le nom de cette dernière en »pagnol);et la montnre
SOT laquelle Habomet fat transporté an ciel est nommée
dans le Koran, à eaoïe de l'éclat dont elle était donée, et Bou-
Tak. Qaoi qa'il en loit de cette origine, nous verrons en son
lien qne la seconde fille d'Âlfonse VIII de Gastille et de l.éo-
nor d'Angleterre manqua de devenir reine de France, parce
qne les ambassadeurs français trouvèrent trop dur te nom
d'Urraca qu'elle portait. Philippe-Angoste leur avait donné
plein .pouvoir de cbi^sir pour son fils Louis celle des filles
du roi de CastiUe qu'ils jogeraient la plus digne de son al-
liance, et I^en qn'Urraca fût plus belle qne sa sœor poinée
Blanea, ils loi pi^érërent ceUe-û h cause de son nom; cA
c'est pourquoi elle épousa Lonis, depuis Lools VUI, et fat
la mère de saint Louis '.
Ce fat sans donte dans le mouvement des deux peufto
vers le Doero, et dans l'année qui suivit la bataiUe d'Alkhandik,
qn'ent lieu la rencontre, dont parlent avec orgaeil les Arabes,
des troupes da gouvemeor musnlman de cette frontière , Abd-
allah el Koralsclii, avec les dtrétiens, non loin de Sanestefon
de Gonnaz (San Estevan de Gormaz). Les troupes mnsalmanes
étant réunies, disent-ib, le wdi Abdallah el Koraïscbi entra
avec elles sur cette frontière; ceux de Galice se portèrent Ji
leur rencontre, et les surprirent engagés dans un pas difficile
et dans ane situation telle, qu'ils étaient eatonrés d'un cAté
par le Doero, et de l'autre par une haute montagne et des
KMbtn taillés à pic ; le combat était inévitable, et il n'y avait
1 Vo|Et*k ptndc ChronlqM d'AirooM.
>;,l,ZDdbyG00gk'
d'eqMÎr de «Ut pou Im HoMilnuRi çpM dtai h TkMn.
iMallafa «1 KoniHhi éUh om de ces goeiTien vdies qtd,
hKhi le géaù de kar nition , chantent la gaerre eft mtatB
tanjM 9«'ik la loot. D fit dfli Tera capiteant cette idée et
.qu'il réc^ aux mm '. Aprte qaoi l'engagea te bettiUe dans
Uqnelle 1m Mmilaiatu demeurèrent TainqneUVi le MBgde*
ehrétrau sDa loniller lee eam da Daero, e^oB k vœu par le-
iful El Koraïsohi temnnait ks fera; il s'MBpara h la pointe
de r^pée de la tsatereme de Saoofltefaa de GonAas, «t ZKev
Mtt le BoadiTe dea ouonù qo'il 7 taa. Cette TJeboire de Gor-
mae, «ouliiiae le narrateor munlmaa, Ait remportée en l'an
229, c'est-i-dire da i octi^ire 940 an 24 septeralve 941;
mais nou doatons fort qu'Abdallah él Kordachi ae aoit pwté
eBmlte aar Zamwa, et autoot qn'il l'ait prise , oomiie le Teat
Vantear que nooa satTODS id; boub aoHpçonnons totme de
qoelqne exagération ce qa'il dit ploa haut de la bata^e de
Germai-, nuis enfin 0 n'y a rien là d'impoasiUe, et noas
avons era devoir le rappoitea-.
Que Bamire ait ^[NFOnré ▼en oe temps quelque maoYais
saccèa ou qa'il fUt las de la guerre, crie parait œrtun par Is
dteardie ataK qoe new) loi soyons faire pan après. Les
Arabes parlent formellement en el^ de mess^ers enToyéa
par le roi de Léon Badmir àCudoae, en 944, pour y traiter
de la paix. Ces mesa^ers y forent très bien re^s par Abd d
Bahman, et l'oo «onvint d'ooe triye de cinq ans entre les
de«x peuples. Le khalife envoya salner le nn Radmir en son
B«n, par son ^asir Ahmed ben BaiM. Ahmed, d'ifirès le
I Coule, c SI, itkdDit le* T«n dW BohIkU muim il nill :
De an tida ntw cero Dusro . Sel olro pefii Ut*di-
V en e) *ihir If e^erln» t
BitluAle 4a Daer» «1 «p».
CoUk-dire : n d'an dit noot enloure le nnsn, da l'anM nu» roche eÉcerpie.
Il n'i « d'Iune poullile que piir la Tlelntre et tTeepoir qne i»Bt le iiienr. Q«e
le i*n( dci toBdilH rou|tiH lu eanx dn Dnen> vj
>;,l,ZDdbyG00gle
cMàrma QmnzdMX. 183
ntee rapfiort,<e nndtt & HédiBa Leyonii, capitale de la 6«-
liée, dont les babitms Boirt cfarétiens comme œnx d'El Frank,
de la KCte H^LÎta (e'eit-i-<lire OTthodoxea), et l'en revint
satiifiût d'avoir va le roi Badmir, dont les grandes c[ariitél
MUqaeaBei paraissent avoir frappé les Arabss '.
Pea d'éréuemena marqaèrent «s cinq années da eAté des
Arabes. En Afrique, Koosa ben Abon A Laflya était mort
Sdèle à ses engagemens envers le khalife, et sa mort avait
permis anx Edris de reeoarrer nne grande partie de lenr
anden empire; désaboséa des Espagnols, ils s'étaient mis
■oos la protection des Fatfaimites. Le khalife, cependant, ha-
bitait moins gae jamais Cordone. En 937 il avait fait élever
à cinq milles de Cordone , en descendant le Gnadalqsivir, en
l'honnemrde sa sultane favorite, suivant l'opinion commone,
la viBe, le palais «t les jardins de Zahra. 11 avait réuni là
tout ce qui pent flatter les désirs de l'homme: quatre mille
trois cents colonnes de marbre précieux ornaient son palais;
tons les pavés de ses salles étaient en marbres de différen-
tes couleurs artàstement disposés. Les murs étaient pareil-
lement revêtus de maîtres différeos, en de ee stac de contoar
vive, dont l'Alhambrah de Grenade offre quelques Bur-
veilleux échantillons, mais dont le secret paraît perdu. Les
idafondi éfment peints d'or et d'azor, ornés d'wabciques ,
«n rdief , et de ciselures du travail le {dw délicat. A côté
da pdais s'ét^daH le généndife '. Ao aàlicu des jardins et
sur une hauteur qui les dominait , et d'ob on les découvrait
dans toute leur étendae, était le pavill<Hi du khalife, où if
se reposait au retour de la dusse; il ^ait sooleQU par des
eoloimes de marbre blanc surmontées de chapitflMi dotéa.
Les portes en étaient d'ébèoe et d'ivoire. An milieu d'un
I Coftde, e. sa.
^ OoMnlih on filneriUre, d« fcnbe D|«ul il Afyf, jiraia ie rittfaliiM,
Hm et flUimtt. Ctit wcore l« aiin qn'o* Jaona k .Circula t mu pdili M 1
on lirdln titaét 1 Utitul de rAUunftnh m* h MTM.
>;,l,ZDdbyG00gle
bereeaa attenant i ce pavUloQ était placée, dU-on, une
conqne de porphyre avec un jet de vif-argent qai retna-
bait comme ai c'eAt été de l'eau, et qoi jetait, aux rayons
da Mleil, un éclat éblonissant. Dana preagoe toute» les sal-
les il 7 aralt des fontaines de marbre, de porphyre on de
jaqie, de formes variées, et il y avait notamment, dans la salle
dite da khdifiit , une conqne du plus beau jaqie, remplie
d'ean , et an milieu de laquelle était un cygne d'or, d'un
travail admiraUe, fait à Gonstantiaople : aa-dessus était
sospendoe nne perle magnifique , dont l'ranpereHr grec
Iléon VI avait fait présent à Âbd el Bahman. Un hôtet des
monnaies, des casernes, une mosquée complétaient l'en-
semble d'édifices auquel on donnait le nom de Médina al
Zahra.
Les annalistes arabes disent, comme nous l'avons vu, qae
ce fut pour plaire à une de ses esclaves , d'une beauté in-
comparable, appelée Zahra ou Fleur, qu'il fit bâtir o^te
ville, et que ponr cela même il l'appela, de son nom, Médina
al Zohra, ville de Zahra. Mais Médina al Zabra, on, soi-
vant l'orthographe espagnole, Hédiua Azzahra pent tout
aussi bien ugnifier ville des Fleurs on la Fleorie , que viUe
de Zahra; c'est ainsi que la mosquée du Caire où se trouve
la bibliothèque s'appelle Mesdjid el Azhàr (la mosquée des
Fleurs)'. £1 Schakiki rapporte dans ses annales que Médina
Zahra fut fondée ou achevée de fonder en 325 (936—937).
« £n l'an 325, El Nassr Leddin Allah l'Onmiyade, dit £1 Scha-
kiki, fonda la ville de Zabra, et il y fit mettre quatre mille
trois cents colonnes de marbre; chaque jour on employait
à sa oooBtraction six mille pierres taillées, sans compta*
I Le mot iikr* ilgalBc pioptcmcDt Denr; c'ut tnul dd nain d> fspuDe. Lm
Eipnipoli appelUnt U fleur de l'snnger atar, comme qui dlnll 1* Otat par
•iCBUencci lia ont ilnil fait piuar 1d mol iraba dn gkiérai *a pu-licBlIsri la
mot gtoérlqu* upagnol fier, feni, ut one corripUan do ULin floê (fiere 1 l'a-
blMlr J comme d«iu U plupart det lingna* de l'occident de I'Ear«pe, ptOTenftl
fiou, luUen |lort, angltl* ftoutr, Me., etc.
>;,l,ZDdbyG00gle
185
edles qa'on emploie telles quelles dans la maçmnerie-, an
milkn il fit âever on alcaçar royal (Juusr (U melek), au prix
de n grands trésors, que le aeol Diea Très-Haot pourrait
ftire le compte de oe qu'il ; dépensa. Et ce fat h Zahra qa'il
transporta l'hfttel des monnaies (la Zëkaht).>On a, en effet,
et on conserre un grand nombre de monnaies, tant d'Âbd el
Bahman m que de ses saceesseors, frappées à Zahra depnis
cette ëpoqae. Noos en avons deux sous les jeux: la première
porte, sur la face, an milieu, l'inscription ordinaire, aii^
disposée^ avec le nom du tudjeb an I>aB :
n n'; a pas d'antre Dieu
Que Dien nniqae
ot snr l'orle : an nom de Bteo ce dîrhem a étë frappé à Mé-
dina al Zahra ea l'an 328 (93d de J.-G.)- De l'antre côté, an
miliea , on lit :
L'iman el Nassr
Leddin Allah Abd cl Bahman ,
Émir des fidèles.
et sur l'orle la légende religieuse : Sfohammed est l'envoyé
de Dien, etc. — La seconde ne diffère de la première qne
par la valeur, par le nom dn hadjeb (an lieu de Ahmed il
j a Khasem) , placé de même sons la confession de l'nnitë
de Dien, et par la date : — An nom de Dieu, ce dinar a &é
frappé à Médina Zahra en l'an 348 (9S9 de J.-G.).
Cette description peut donner one idée du goût des Ara-
bes à cette époque: tout était délicat, brillant, mais, & ce
qu'il semble , d'un édat un pen fragile , dans la décoration
du palais et de la ville de Zahra; et c'est là, peut-être, ce qui
explique sa complète disparition. La place qu'elle occupait
est on ne peut pins précisément indiquée par les Arabes:
:,.;,l,ZDdbyG00gIC
186 Bunnz n'tBUBXE. ,
ette étstt à cfaig eoUIm à r<nieit de Cordwie , lar le Gnaâal-
qainr. Le géogi^hc £1 Edrii la place daas le climat d'Al
Camhmwt (de la campagne da Goadalkibir), après avoir men-
tionné le cdimift d'Al Sclurf (de la hanteor de Séyiile) , sitaé
eiitreEiehbilMetI^ila(BéTaieetIiiébU), joaqo'à l'Océan,
dans lequel wat Maakd-Higa-el-KaiBr (Caitro-Harin, près
d'ÀyanuHite}, Médina Libta,rnUpria des ajK»eiifl (Mébla),
Wdba, l'antiqae Oncri» (aajomd'hiB Boelba), Djesirah-
Schaltis OB l'Ue d'Hoelba, sitoée en ftce de la triple tm-
bonchore de l'Odiet, do rio Tinto, et da m de Gmrteya, et
enfin Djebal-Oyoan (Gibndéon). • À ce climat d'Âl Scharf ,
dit-il, confine le climat d'Al Cambania, dans leqael se trou-
vait, entre autres dtâi, Corthobah, AI Zahni, Esdûdja,
Biana, Cabra et Alisdiana (Lueeoa), etc.)'- — Malgré tout,
cependant, les minefi de Zabra ont échappé à tontes les re-
cherdies; on n'a pn «a déconvrir ancane trace, et l'on
ignore nÈms l'époqae de sa destraction, buidis qae la mos-
quée de Gordone,rAlcaçar de Séville, celni de Ségovie, qui
sont on antéruurs on de la même époqoe , ont résisté au
temps et aux révolntiong des hommes,. et Bubsistent encore
anjoDrd'bni dans un admirable étal de conservation.
On a, du reste, débité snr la ville de Zabra des choses fan-
tastiques *. Si , comme on le dit , Abd el Bahman fit Mger
noe statoe à la beUe snltane , sa favorite , ce fait eût consti-
tué une vicdation flagrante de l'esprit du mabométisme, et
nous le croyons par eoméqnent peu probaMe. Ce n'est pas
que, dans les pruniers taups de l'islam , quelques person-
nages n'aient essayé de vaincre ta répugoanee des fidties
pour la reprodncticm de la figure faamùne , reprodoctiiHi
t El Edri», IT<°* cllmil. — Rodericli de Tolède pirle aostl de Hcdini Aliahn,
«I dll qu'elle eiltlatt enutre da ton l«api : — Hfc (Abderricbouii) prKcpIt
«AllMii culroai propa Qniabt'v, qottl hodio adb« eiM (BiiU Artbmi.,
1 VoTCi GncblcMe d«r Omm^liden ia ^nics, t«d Acdbacà.
:,.;,l,ZDdbyG00gle
CHAPTTBI QCinZIEMZ. 187
qui leur semblait entachée d'idoIAtrie; mais ces euids ont
toujours fort peu réossi parmi les Trais croyans, et Makrisi,
dans son traité des monnaies , rapporte une anecdote qui
ne peut laisser ancun doote & cet égard. Uoairiah avait fait
frapper des dinars sur lesquels il était représenté ceint
d'sne épée. lin de ces dinars &ml tombé entre les mains
d'nn Tieillard de l'année , il apporta cette pièce à Hoawiah
et la Ini jeta en disant: Hoairiah, si nous tronvions ta
monnaie one maoTaige monnaie? — Je te priverais de ta solde,
répartit Moawiah, et je te ferais rerètir d'one robe de soie.
— G'est-à-dù%, soiTant l'inteiprétatloQ de M. de Sacy, je
te ponirais de ton insolence, et en même temps je te don-
nerais extérieurement on tém<^nage de reconnaissance pour
cet avis ' .
C'était dans les casernes de Médina Zahra, situées le long
da fleoTS, qu'habitait la gaide particulière du khalife, com-
posée de 12,000bommes, Savoir: de quatre mille Blares (Sa-
Uabis ou Seklebis), qui formaient la garde intérieure à pied;
de quatre mille Africains zénètes, et de quatre mille Ânda-
Ions ; ces derniers huit mille hommes étaient de cavalerie,
et commandés par les principaux scbeilu de la famille d'Om-
myah , par les parens , les fils , tes frères et les neveux du
' khalife, et par les S(^eiks les plus puissans de Tahart. Cette
garde était divisée en compagnies qui se partageaient le ser-
vice; ce n'était qae qnand le khalife allait à la guerre sa-
crée, qu'elles servaient tontes à la fois. Dans les deux cam-
pagnes ordinaires d'été et d'automne , noe partie seulement
de sa garde l'accompagnait ; mais il emmenait toujours à sa
suite un certain nombre de ses femmes et de ses serviteurs ;
ses vrasirs, ses &e<a^taire8, des savons, des poètes, des as-
tronomes, faisaient aassi ordinairement partie de ces tour-
I Vojai, >ar l'homar du ■aiDlmuf p««c I* npriKBUUOD de 1« dgan bn-
■mIm, l'eufllleai ooTrise d« H. BelHod iw 1m IdtuIdu dM SarnilM en-
dcfl du Pjitatef , p. MT.
>;,l,ZDdbyG00gle
nées, et il s'y faisait tODJoors Boivre de ses diauennetde
ses faacoimiers ; car, aissi que ses pères , il aimait unguli^-
rement la chasse, mais moins, à ce qa'ii parait, la charae
aa conrre que la chasse anx oiseau.
Les Slaves, dont il est &it une si fréqneQte mention dans
les mannscritB arahes sous le nom de Saklabis, duquel pa-
raît fitre dérivé le mot esclave' , étaient originairement cm effrt
des esclaves achetés, de race esdavonne; et, à cette époqoe,
soU qa'ils se vendissent etu-mêmes, soit qne leors ennemis
les vendissent comme priBomùers, il 7 avait des Slaves dans
tons les pays musolmans, et quelqaes-anB s'y élevèrent par
diverses causes à un degré de puissance extraordinaire; nous
verrons même l'un d'entre eux devenir hadjeb sons le suc-
cesseur d'AM el Babman. Tel était en effet l'esclavage sons
les Arabes : chrétien on idolâtre, possédé par achat (mam-
lonk), on fait à la guerre, lié, garrotté, vtnctuj (aasyr), l'es-
dave avait toujours, parmi eux, l'espoir d'arriver à la liberté
et h la fortune, soit en se faisant Musulman, ce qoi était le
plus sûr moyen de franchir les distances, soit, même en de-
menrant chrétien , par qnelqoe heureux hasard. Outre les
Saklahis et les chrétiens faits prisonniers à la guerre, il y
avait encore nn antre genre d'esclaves, qui parait avoir &é
l'objet d'un commerce considérable; c'étaient les ennoqees. .
n y en avait toujours en on certain nombre affectés an
service da harem des émirs de Cordoue depuis El Hakem ^ ;
mais le nombre s'en étAit de beaucoup accru dans ces derniers
temps, et les princes et les rich^, parmi les Musnlnums es-
pagnols, avaient adopté l'usage d'en avoir dans leurs mai-
sous; c'est ce qui explique l'étrange commerce d'eunuques
alors particuhèrement exercé avec l'Espagne, au rapport de
* EiclM«i[en Usfw proveoçale, ttclato cd Mpignol, ichiavo «n lulien,
ttata ta SDglill, (te
> Vojei cl-dTint, Mm. m, p. S98.
>;,l,ZDdbyG00gle
GBAPtTUt QntnZi^iE. 189
Liutprand, par des marchand» de Verdon, qoi en retiraient
d'immenses bénéficea^-
Tels étaient la situation de l'empire ommyade et l'étal de la
maison dn khalife vers la trente-sepiième année de son règne.
Le brait de «es guerres en Espagne et en Afriqae,la splen-
deur de sa conr l'aTaient fait connaître aai sonreraina étran-
gers, et il enlretenait avec plosienrs des relations amicaleB.
les historiens arabes nons ont conservé le rédt de la récep-
tion qo'il fit À Zahra, en 949, ans envoyés de l'emperenr
grec Constantin, fils de Léon. Constantin Porphyrogénète (né
dans la ponrpre) écrivait au khalife d'Espagne; il lui de-
mandait le renoavellement des anciens traités d'amitié et
d'alliance qui avaient existé entre leorfl ancêtres contre les
khalifes de Ba^ad. ta lettre de l'empereur était écrite sur
vélin, en caractères d'or et d'azur; elle en renfermait une
autre sur un fond d'aznr, mais dont les caractères étaient
d'ai^nt et qui contenait l'énumération des présens destinés
au prince mosulmaji. Les denx missives étaient écrites en .
grec; la première de la main même de Constantin, habile et
renommé calligraphe. Un sceau d'or, da poids de quatre
mithkals, représentant d'un c6té la figure de Jésus, et de
l'autre les tètes de Constantin et de son fils Bomanus, la fer-
mait, et elle était déposée dans une bcdte d'ai^nt ciselée,
du plus fin travail, sur laquelle on voyait, dans un cadre
d'or, le portrait de Constantin peint sur verre. Cette boite
était renfermée eQe-méme dans un carquois doré(apparem-
ment dans nue boite ayant la forme d'un carquois), couvert
d'une étoffe tissoe d'or et d'argent. La lettre commençait
ainsi: — <> Constantin et Bomanns, adorateurs dn Sbssie, tous
deux empereurs et souverains de Borne, au grand, au glo-
:,.;,l,ZDdbyG00glc
^ [Unipr., llb. iT, e. S),
190
rienx, «a ludde Ahd el Rahman, le khalife r^atit mr le*
Arabes en Eapague. Poiue Dieu prolonger sa vie I >
Dès qu'il fat informé de l'aniTée des ambassadenrs, El
Nassr Gt partir poor la frontière Tabyah ben Mohammed,
accompagné d'nue snite nombreuse pour leur &ire cortège,
et lonqa'ils a{q;)rochèreiit de Gordoae, il envoya plnsienrs
corps de troopes, ayant à leur tète des chefs cUstingoés,
pour les escorter; puis, les deox grands eunaques chai^
do goavernement dn palais et qui comptaient alors parmi
les pins grands officiers de l'état, sortirent à leur rencontre
afin de lenr montrer tonte la oonsidération que le khalife
voulait que l'on eût ponr eux. Ils furent logea au palais Her-
van, dans le faubourg de Cordoue, oil ils demeurèrent sans
commnniquer avec personne. Puis, le samedi onâème jour da
mois de rabyeh première (7 septembre 949), les portiques,
le vestibule et l'entrée principale dn palais étant om^ de
riches draperies et les troupes sons les armes et dans la tenue
la plus brillante, l'ambassade fut conduite au pied du trône
du khalife. Ses fils étaient assis à sa droite, ses oncles à sa
gauche, et ses ministres placés à droite et à gauche , selon
leur rang ; les enfans des vrasyrs, avec les officiers inférieurs,
occupaient le fond de la salle, revèbis de riches costomes.
Les ambassadeurs parurent frappés de la spleadenr et de la
magnificeDcc de cet appareil, et présentèrent an khalife la
lettredeConstantin.Ponrleurfairehonnenr, te khalife com-
manda alors aux poètes et aux lettrés de sa cour de célébrer
la grandenr de l'islamiune et du kbalifat, et de rendre à Dieu
des actions de grâces de l'appui manifeste qu'il avait prêté h
sa sainte religion en humiliant ses ennemis. Mais poètes et let-
trés fnreot tellement troublés par l'éclat et ta majesté de ras-
semblée, qu'ils baissèrent les yeux et s'interrompirent en bal-
butiant dès les premières phrases de leur disconn. Parmi eux
se trouvait Abou Aly el Kaly de l'IrAk, hâte dn khalife, sa-
Tsirt et poète renommé : le fakib Mohammed ben Abd el Barr,
>;,l,ZDdbyG00gle
CBAmu çiaaxàia. lOt
ebargé par El Hi&em, fils ^aé A'Abd ek Rafaman, de ftonoty-
cer Dit duoDon en cette oecatiDn, l'étant troiiTé mal an mo-
ment de ^ler, Aboa Aly el Kaly fat invité à prendre la
parole; maie ni lai ni persenne ne pat venir à beat de pro-
noncer plus de qaelqiKi motl. Un jenne homme s'avança
alors, qui n'avait auparavant ancone réputation de poète, et,
mii t'ètre préparé, improvisa un long discours, oa plotAt
on long poème, avee tant de facilité, de verve et d'éclat, ^'il
surprit l'assemblée, et qoeles étraogerB regardèrent ce poète
jusque-là ipioré comme on homme sapAienr et consommé
dans ces matières. Ce jeune homme se nmnmait Hondbir
ben Saïd, et le khalife fat a tatisfoU de loi en cette occasion,
qa'îi lai donna anssitôt ane des j^iaeipoIeB dignités de la
mosqnée da palais de Zahra, et loi conféra pen qicis celle
do cadi des cadis de la grande mosqnée de Cordone, deve-
nue vacante par la mort de celui qui l'oeeupait ; Hondhir ben
Safd remplit cette place avec éclat jusqu'à sa mort, et laissa
me grande réputation de {Hrédicateur, d'écrivain mMalistc
etdepoète'.
Après s'être arrêtés quelques jours à Gordoue et en avt^r
sdmtré les mervoilles, les ambassadeurs grecs prirent congé
d'Abd el Rahmon, qui envoya avec eux à GonstN)tino[de le
irasir Hescham ben Hadil, chai^ de saluer l'em^renr et de
lui offrir quelques présens au nom du khalife des Andalons.
Ces présens oonsistaient en dievanx andalons, oniés de biîl-
lans harnais, en armes de Tolède et de Cordouc richement
Csçonnées, et en quelques productions partiealières à l'An-
dsloosie. Hesdiam résida près de deux ans & Gonstaatiflople
où il resserra les liens d'amitié qui déjà umssaîent les deux
monarques, si bien qu'il en revint accompagné par de nou-
veaux ambassadeurs de Constantin , et il parait que le khalife
) Lct dfttfli qn'oD T<cnt de lire mdI tradnlu d'Atmed «1 Hikttrl, idItI fu
MiirpbT, c S. Conda, 1 qui b Mnuiliuiice da eattatear* iniDgnJ, coniiu U
MM riHucBdlaHUnt 4«M MpribM, CM fort kteT lor MlU MibMnS».
>;,l,ZDdbyC00g[e
et l'empereur entretinrent tonjoars ainsi des relatiou ami-
cales, malgré la distance qui les séparait'.
- La renommée d'Abd el Bahman était telle, à cette époque,
que des ambassadenn loi étaient esaroyéi de tontes les par-
ties de l'Europe ; il reçut notamment, vers ce même temps,
des ambassadeurs do roi des Ësdarons qoi, disent les Ara-
bes, s'appdait I>oiikon,'prenant ainsi son titre de dac pour
son nom propre' ; de celle da roi d'ËIfrank, d^riëre les
Pyrénées, qui s'appelait Onketh (Hogoes, roi d'Italie et de
Provence), et de celle enfin de la femme d'an autre roi d'ËI-
frank, nommé Kalra, dont les étals étaient dans l'est de ce
pays. Des envoyés da comte de Barcelone, qui était alors
Snniaire, accompagnèrent à Cordoae les ambassadears de la
Teine,veave de Gbarles-le-SimpIe,et mère de Louis IV (Loais
■d'Outremer), et tons revinrent émerveillés de h capitale des
JW nsalmans d'Occident ^ .
C'est parvenu à ce comble de gloire H de paissance gn' Abd
«1 Rahman fit recomtaitre son fils El Hakem poar w&li el-
abdi par les corps réunis des grands officiers de l'état, les
■walis, les wasirs, les katebs. El Hakem était l'alné des fils
d'Abd el Bahman. Il avait été élevé avec un soin extrême,
et son père avait prodigué l'or pour loi procurer les maîtres
ks meilleurs et les pins illustres.' C'est ainsi qu'instruit vers
94 1 de la grande réputation d'érudition et de savoir dont
jouissait en Orient Ismaël ben Ehasem Abou Aly el Kfdy,
originaire de I^enar-Djerd en Djarbekri, et qui à Bagdad,
où il avait longt^nps demeuré, avait obtenu toute la fovenr
des Abbasûdes, un des hommes enfin les plus savans et les
I C0Bd«,E.84.
1 C'ut (lui qa« lu tcrlrtlu orianliax dn mojtti Ige.aDtcDdiDl ippeler
l«nliii,Ili«T<leFi«)icc ïD langue Tolpirt, l'ippcllBDt dui* leur* CbTonlqoM
KidefTm; comme «1 e'éuil »n nmn.
1 Cille relilien le Itouts quelque peu itUitée dRU KDipbj; «iiui, c'ait pic
ercenr, pir eionplc, qu'il » lu (lui l'inbe It relnf C*Ut *a llea de U relu»
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPriRZ QOniZIEHE. 193
I des 'deux Iràks (l'arabe et le pcnan), il Vavtàt
attiré à Gordooe et en a\ait fait le compagnon d'El Hakem.
El Kaly lialiitait avec £1 Hakem le palais de Zahra, oïl m
ranemblaient les lettrés et les savons les pins distingnés'.
L'éducation d'EL Hakem, ses conDaiBSances, son amour
poor les lettres, non moins gne l'affabilité et la bonté de son
caractère,le rendaient digne du trône aaquel il était appelé.
Hais El Hakem avait on frère qoi fut offensé de ce choix.
Abdallah, c'était le nom de ce frère, le disputait h El Hakem
en tatens, en »prit, en adresse dans tous les exercices du
corps non moins qu'en popularité. U excellait dans la juris-
pmdenceetla poésie, savait l'astronomie et la philosophie, et
avait écrit nne histoire des Abbassides. Entouré d'une sorte
de cour et gâté par la flatterie, Ahdallah n'eut pas de pdne
h se laisser entraîner anx conseils d'un ami qui, espérant s'é-
lever avec lui et par lui , lui siégera le dessein de faire chan-
ger par la violence les dispontions précédemment prises eu
favenr de son frère. Cet ami était ce même Ëbn Abd el Barr
qae nous avons vu demeurer court en présence des ambas-
sadeurs grecs ; c'était on ftdiih, c'est-à-dire nu homme en
grande renommée de dévotion et de science; il rappela
qa'Ahd el Bahman I"', le fondateur de la dynastie des Om-
myades, n'avait pas hésité à préférer son fils Hescham à ses
deux frères i^nâï Souléùnan et Abdallahjà cause de ses qua-
lités Bupérienres; qu'Abdallah était, comme Hescham, supé-
rieur à son frère £1 Hakem et devait lui être préféré; il par-
vint à gagner quelques wasirs de la garde, et se fit fort de
déterminer one acclamation populaire eu &venr d'Abdallah,
si unanime et si éclatante qu'dle ohhgerait le khalife à révo-
quer ce qu'il avait &ît, ou à céder lai-mème la place à son
fils. Ébloui par les assurances d'Ebn Abdel Barr qui lui pré-
sentaient tout comme facile, et enfin poussé par la fatalité
3,q,l,ZDdbvG00gk'
194 msTOiHE d'
de loi) étoile plntM qae par le vice de «m ceeQr, dit Abon
Omar ben Afjf *, il donna les matin i toat ce que yeiAat
faire 0tn Abd el Barr, hoaora set amis d'one forent parti-
colîère,le8 fit nommer par son crédit anx pins bants emplois
dn palais, lenr procnra des goorernemens et des aloûdies,
et redonbla d'aâabilité et de bleoYcillance pour tout le
monde. Persomie n'était surpris qn'îl TÎntM les hommes in-
stmîts, qae rendait recommandables la renommée de lenr
esprit et de lenr érudition, et que ceux-ci fréquentassent le
palais Herwan qn'il habitait : comme son frère, AbdaDab
s'était toujoors entouré de littérateurs et de savans; il pro-
tégait surfont les poètes, dans l'art desquels il exceUait ; les
nombreuses réunions dn palais Herwan n'inspiraient donc
aucnn sonpçon,et tout s'y préparait dans le plus grand se-
cret. Hais Ebn Abd el Barr, moins prudent qu'il ne fallait,
ou peut-être parce qne rien ne réussit quand la fortune est
contraire, dit encore en vrai Husnbnan l'historien Abon Omar
ben A^, ayant confié son projet avec trop de fecilité à
quelqu'un qu'il voulait gagner à son parti, celui-ci, par
crainte on dans l'espoir de quelque grande récompense, cou-
rut tout révéler BU klialife, et précipita la catastrophe. D'ac-
cord avec son oncle £1 Modhaffer, Abd el Bahmon dépécha
aussitôt vers le p alais Merwan un des warirs de sa maison , à
la tète d'un détachement de ses Slaves à cheval, pour arrêter
et lui amener son flls rebelle; le wasir partit dans la nuit
muni des instmclions nécessaires, entra an nom du khalife
dans le palais Merwan, qui était hors de la ville, surprit le
jeune émir dans la compagnie du fakih Ebn Abd cl Barr,et
d'un autre personnage qne l'écrivain arabe appelle, on ne
sait pourquoi, le Seigneur on le Maître de la Bose (Saheb al
I Dini EbD UiTtD(TOT.Ccade, c. 83J. El ceU Ml lont-l-bil moialniD : —
■ L'homme, dll II XoTi&,tiarU md urtiiucbiaa eoD.Nooilat montnnnu.ia
Jontdeli r^necllOD, ao Utr onrert (USoru, wu. iTn, lotlMte An,
le Vojite ReciarM, 11" r«rMt). ■
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(aupmii QuiHZitei. t95
Waid), M doit le nom était Abnwd ben AMalIah ben e1
Attuff : il lei arr^, et ks amena léparéinrat prisonniers à
Zalira, ob ils forent enfersiét sans oàmmomcation entre en.
AbdoUab, amené anx pieds de son père, et interrogé par lui
s'il se regardait comme offensé parce qu'il ne régnait pas, se
tronbla et se prit à pleurer ponr tonte réponse. Questionné
nue seconde fois hors de la présence de son père par deux
itasirs da conseil d'état, il avoua tout ce qa'il srait fait, et ce
qu'avait fait E2in Abd el Barr ; il avoua qu'il s'était perdu ponr
ATtnr écouté les conseils de celui-ci, qui lai avait suggéré
son taaesle dessein ponr se venger de s'avoir pu obtenir la
charge de cadî des cadis des mosquées d'Espagne; mais il
déclara en même temps ne connaître aucun de ses compBces;
il intercéda sorlont vivement poar le personnage que l'on
avait Bornoiomé le Maître de la Rose, qu'A irffirma n'avmr
pris anoone part au complot. Hais ni ses pleurs ni sa fran-
chise ne le sauvèrent, et il fnt condamné à être mis h mort
dans son appartement, le jour de la Pftqne des Victimes, qn'il
avait choisi ponr l'exécution de son complot. Condamné h
être décapité, Ebn AM el Barr s'était 6té la vie dans sa
prison. On dit qu'El Hakem demanda la grâce de son frère
avec les plus vives instances. <> Les prières et l'intercession
sont convenables de ta part, M dit le khalife, et je céderais
h tes vcBux et au penchant de mon cœur si j'étais né dans une
condition privée ; mais, imam, je ne dois voir que la justice;
en sorte que ni .tes larmes ni ta dooleur, ni celle de tonte
notre maison ne peuvent soustraire mon malheureux fils à la
peine due à son crime. • La dernière pensée d'Abdallah fat
nne pensée d'humanité en faveur d'EI Saheb al Ward, et il
éerivît à ton père : ■ Se^pienr, qu'un innocent ne souffre
point de ma foute. • Le malheureux fut tué la nuit même
dans son appartement, et enterré le jonr suivant dans le cime-
tière de la Busafah : sa pompe funèbre fat accompagnée par
it» frères £1 Baksm, Abdelaziz Abool Asbadj, Abd el Helek
>;,l,ZDdbyG00gle
196 msTOIU D'iSFiaHI.
Aboa Hohainined et El Kondhir, et par les prmdpaax Mcr-
vanides de Gordoae. Cette mort tragiqne eut lieo eo djoul-
bedjah 337 (mai on juin 949), ooie ans avant la fin da r^e
à'JÂd el Bahmao III. En cette même année moaiiit El Mo-
dbaffer, oncle da khalife, an grand regret de celui-ci, qui
l'aimait comme on père '.
La trêve de cinq aua entre les Hosolmans et les chrétienB,
fidèlement observée de part et d'antre, était expirée sur ce»
entrefaites, et Bamire était répara en de^ da Doero.Les ré-
dti dirétiena disent qa'il prit son chemin vers Talavera,
^dit Bor cette forteresse, en maltraita les murailles, livra
bataille à l'armée mosolmane des frontières, loi toa 12,000
hommes, fit 7,000 prisonniers, et s'en retonma yictoiieax
à Léon'. Les Arabes rapportent avec quelque différence les
faits de cette canqiagne : Abd el Bahman, disent-ik, fit pu-
Uier l'elâjihed contre les dirétiens : on assembla les ban-
nières de toutes les provinces; on appela d'Afrique le gon-
vemear de Fëz, Mohammed ben el ELhàïr ben Mohammed el
yafrooni le Zénète avec un corps d'auxiUaires de sa nation.
Le khalife n'avait plus £1 Modhaffer pour oondoire ses ar-
mées : il en chargea Ahmed ben Saïd Aboa Ahmer, nn de
ses plos vaillans WBlis,qai depnis devint son hadjeb.Ahmed
ben Saïd entra sur les terres des chrédens, les chassa de
getmaniea, et les poossa jusqu'aux montagnes; mais ce récit
semble se rapporter à une campagne quelque peu postérieure
■ HonsiToiu neonlé )■ mari (nglqut d'AM«Uih d'aprte Rbn Htyin duu
CokIc, C.8S. — ElShobj l« ricoDtspInibrltienciilctmolD* à riTinuge dra
putlMlnLireuiei:!' Abdillib.fllf d'EIHuir, dll-ll, jenna bomms plein d'iiu-
tnicUoa «t da Terlo, fut mi* 1 iii«rl par ordre d« md pèra, *t cela p*K« 4»'"
tU]t ilmi cl ntlmi de loot la monda ponr lai aieeniDlat tpialitéa) comme *i Im
mil daTtiant Ain mécaDleni de Icnn «arani pu cala lanl qo'lli uni boni cl
Man éle*èi. ■
1 Dedmo dodo aimo regnl au! cdoiUIo lalto , bxbkIW ^er*e*to parreill
BlbanmdllIaMm Afarenomm, qiue dbhc Talaiara a popnlli vodUlur, at bella
f Dits ocddil Ibidem » Apirenli m mlllia, ei iiporuiH >" mlUli upLlTonuu,
•l raTtnu» ait ad proprla eod ilciaria (Samptr. Chr., niun. SI),
>;,l,ZDdbyC00gIe
CHAnnuE QniHziKini. 197
à l'expéâition de Bamire contre Talavera, et gui eat lien ,
selon tonte apparence, pendant que ce roi se mourait à Léon
C'est ainsi que de part et d'antre on tait les défaites et ne
parle qne des succès.
LetmtinfoitpaT Ahmed ben Sud et par son frère AMel
Melek dans cette campt^e fut, dit-on, des plus con^dëra-
bles, et ce succès éleva très hant la renommée des dettx frè-
res, sortoat de l'dné, Ahmed, gni obtint dès ce moment tonte
la fayenr d'Abd el Bahmàn.
Peu après, c'est-à-dire vers l'antomne de la même année,
■oit par dévotion, soit par tout antre motif qne noos igno-
ron8,Hamire fit nn voyage de Léon à Oviédo, d'où il ne tarda
pas à revenir dans la capitale dé son royaume, atteint d'nne
grave maladie. Le 5 de janvier de l'année snivante, sa mala-
die ayant pris nn caractère pins sérieox, il se revêtit d'an
batnt de pénitent, et, en présence d'un grand nombre d'évé-
qncs et d'abbés, il renonça à la couronne en faveur de son
fils Ordonios, troisième du nom. Bien qu'AlfonBeïV,depais
■a sortie de son monastère, ait r^é quelque temps à Léon,
comme nous l'avons vu dans l'année 931, il n'en faut pas
moins faire commencer le règne de Ramire II de l'^Mqne
de la cession de son prédécesseur, c'est-à-dire du 1 1 octobre
930; d'autant que par là seulement se trouve justifié ce que
dît l'évéqne d'Astorga Sampiro, savoir qne Ramire avait ré-
gné diz-nenf ans, deni mois et vingt-cinq jours an moment
où il abdiqua ta royauté, le 5 janvier, veille de l'Epiphanie,
de l'année 950. 11 ne survécut, à ce qu'il paraît, qne peu de
jours à son abdication, et fat enterré dans le cimetière de
l'église de San Salvador, fondé par lui pour sa fille, ainsi que
nous l'avons dit pins bant'.
' 'we OTfllam ire diipoiDll,«l lllnc griTlIer (Ub ttpvlaTtt. Ad LegC*-
m [atcrrai, ib onuribot epiicopli, ibballbat, Tilda eihoTUiu , conteulo -
n ictBptt, «t tMp«N ipparillonri Dominl Ipae w t^ proprio motbo B^n „
>;,l,ZDdbyC00gIe
198 rasTOou DssPÀast.
OrdoOo III, qui ncoédi h ioq père, était, commù non»
l'aTons TU, Biarié à Umca, fille de Ferdioandai Gimdiuln;
il ^tait prodent et habile i la gaerrei maia à peine était-il
SOT le trAne, qu'on ooneamnt se leva pour le loi di^toter.
Ce ooncnrrent était Bandât, awi frère, dt^ois MnuHnmé le
Graf . SanùDS était aoaai un habile soldat, qui aTaît fait l'ap-
prentiMBge de la goeire aom ton bdliqoenx père Bamire U.
Des monnmms poUiéi par Bargansa oonatatent qa'il avait,
en 945 , le goaTernement de Bui^ai,.^ gn'il le conaena
jusqu'en 950'. Pendant qn'il eierçait ce gonTonenunt,
sdon tonte apparence, il s'était créé un parti; et, bien que
Ferdinandos Gnndisalri fût bean-père dn rm régnant, il
ravait su aettre dans ses intérêts; il comptait anasi un auxi-
liaire puissant dans Garcia, roi de Navarre, son grand-oacle
maternel*, fianeho et Ferdinand, ehacon à la ttte d'une ar-
nïée, et par des (diemius différens, se portèrent sur Léon
en 953; mais ils en trouvèrent les cbemins à iMen gar-
dés, et les diffimltés leur parurent si grandes k surmonter,
qu'ils remmcèrent à lenr projet et revinrent sur leon pas
dans leurs domaines. On dit qu'irrité de la conduite de son
bean-père, Ordoflo r^dia eo. cette oooason sa femme Ur-
racB, la renvoya à son père Femand Gonçalez, et se maria
anssitét avec une Galidome nnnmée Geloïra; la répudiation
d'Uiraca par Ordofio III paraît constatée par l'épithète de
nUeta que lui donne Sam^ro, an snjrt de son second tôt-
«biinUt pnprl* n«ibo ieewali) ei M|MUni (uii In tircopluca JoiU eo
ricilun nocil Silnlorii id camuiLerluiii qnod contlnxll fllia au« Domlnœ
titloliB. RcpuTlt «i(«m anncM m, bomu a, dla* xxv. En dccccliiixtiu
(Suapir. Cbr., nnm. M).
I Bergltui, AnlienwUdfi de Eiptfii, L ii, p. S90 el xq.
1 Qaelqati-nEi p>dhii i loTt qnc sioeho 6ult &U d'oDs lecoade fammc de
Bunlre appclw lercM FlorenUai , KiDt de GtKia , rai d« NiTRirt ; noiu
KTOiu dimonlrt ;TfeMuiimanl qn« B«nlHHn'«nl)*aaliqa'Bp«KBl«(«niia«
■omiiiée Grr*e* ; mil* ceLU Tcnune, min d« Stocka, éuU d« b miiion de Ni-
Tun et Unie d« Gudi, i[nf pu Ik étill «d eStl pud-OBCle da EaDcha.
>;,l,ZDdbyG00gIC
CttAPlTU QUISZIEIIE. 199
rii^ avec OrdoQo IV , le BlaavaiB oa l'Iatrui, dont dou
parlertHis toat à l'henre ' .
A peine l'entreprise de âanclio fat-eUe réprimée , qu'une
autre lemblable fut tentée en Galice , par on chef et pour
de» jonotifs que nous ignorons. Ordoâo accoarat avec nne
armée et assajettit les insorgés gni se tonmireut sans l'exi-
ger à leur Urrer anenne bataille. Se tronTaat là en force ,
il ne Yonlnt point retonioer à Léon sans s'être signalé par
quelques tentatives contre les Arabes ; il entra en Luita-
uie, coomt les terres mosnlmaoeg jnaqn'à l'einbonchiire dn
T^;e, prit et saccagea Lisbonne, et rentra à Léon victcffieox
et avec nne loi^ue suite de capti&. Cette expédition dut avoir
lieu vers la fia du règne ^'OrdoiLo III. Les Arabes saar-
dièrent, & leur toor, contre la Castille, saccageant tout sur
leur passage, depuis San Ëstevan de Gonnaz josqu'anx por-
tes de Borgos. Léonais et Castillans se mirent en campagne
sous le commandement de Fernaud Gonçalez. La politique
«u la nécesaté arait ramené celni-ci au parti dn roi de
Léon. Les historiens modernes disent qu'il mit en faite les
Knsnlmans, les poursoivit jusqu'au Duero, les contraignit i
nne btdaiUe où il les défit, s'empara de lenrs testes et de
leurs dievanx, et leor fit un grand nombre de prisonnien;
■ais c'est de quoi nous ne trouvons sucune mention dans
Sampiro , qoi n'eût pas mutqoé de cââxret ce sacoès des
. Nous y tronvous bioii qa'Oidoûo sut en cette
■ B*mptt. Chr., nom M. — lia piiuge ta It aim» ehroniqDa (num. Sa) le
4il mtea eiçKMteau ; nuli on n^poM 4M ^Mt hqi lBt«rpo|ili«ii 'u uolae
de Sliot, linil qng |s piMige ob il «*t qnwtloa de Gelaïre.Veld, la re*le, ea
enllsr, le pirteripbB de Stmptnu GooMcrâ tani i l'enlieprlia ds Eaiicba qn'im
dltene» remmu d'OrdiA». Non* JOMtlraa* MDleaiesl tntre ptrenikéM ca qui
pcDl puaer, quoique tott Triiiamblibia, paiir aroir iti aJauLé «u texle pur de
l'éiêqne d'Atlorgi ; — Qoa andilo ftei OrdoDliu util eiarclUlui ilelil, luaa-
qac clillalaa detaouilt, cl TagiU icaptrt Tiadicaiil. (Uiotam propilim nomlno
Biraum, «luB fun didt towlUi FfadtuuU , reilq^.) Hti wpiadiMb rotn.
emlboi *d propria (tUun doiU atmtm mmlm Gtlaii*B, u %n («uil Vtra-
miDdam Kagam, ^ol podtigIcD* tuli).
>;,l,ZDdbyG00gle
200 msTCHBB d'espaorz.
occasion contraindre par la penr, bon gré, mal grë, le comte
i eon service ' ; mais pas on mot de la victoire remportée
par Ferdinand sar les Arabes. Ceux-ci, aa contraire, s'at^
tribnent le snccès de cette campagne ; saccès pen conûdéra-
ble, ù l'on vent, mais démontré à mon avis par le silence
même de l'évégae d'Astorga : — " Dans la lane de safar de
l'année 343 (da 5 juin aa 3 jmllet 954), dit la chroniqne de
Gonde, le wali de Tolède Obéidallah ben Abmed ben Yali,
qui s'était si fort distingaé dans l'expédition en Âl Gonf de
Badalyoz et de ses dépendances, entra snr les terres des
chrétieDS qui l'appelaient le caïd Alaïna , à canse de sa va-
leur, retira de ce pays beanconp de provisions et de dé-
pouilles, et montra bien qu'il é||ît le digne fils de son père
Âbmed^. » — Ce fot dans cette campagne en Castille que
périt l'émir édrinte Abonl AJiscb, venu exprès d'Afrique en
Espagne pour faire la guerre aax chrétiens. Bédmt en Mau-
ritanie à n'exercer qu'un pouvoir nominal sons un' maître
absolu , il demanda à ce maître la permission de prendre
part à la première eldjibed contre les infidèles. Ordoâo ve-
nait précisément d'exercer les déprédations dont nous avons
parlé plus bant sur les terres mnsnlmaneB,et une guerre de
représailles était résolue. Aboul Aïsch passa eu Espagne et
y fut accueilli avec nn de ces raffinemens d'hospitalité qui
caractérisent le peuple arabe , et auxquels se plaisait sor-
tent le khalife Abd el Hahman. D'Algésiras à la frontière
des chrétiens, c'est-à-dire depuis le détroit jnsqn'aa Daero,
Abonl Aïsch trouva, à chaque journée de marche, un châ-
teau constmit exprès pour lui servir de demeure à lui et
à sa suite , et fourni de tontes les choses qui contribuent k
la commodité et an bien-être des hommes. Mille sequins
d'or lui furent comptés pour ses menues dépenses de cha-
I Fredluadw TBr« inpridleiyi , qui uc«r Bju fnenl , T»l>a*i noICMi com
lufao mats >d «Judem ■criillnm propamit.
1 Gondc, c. 81.
3,q,IIÎDdbvG00gIe
CHlPmtl QUIKZtÈHB. 201
que joar. Le* objets de comommatioa, les bardes de tontes
sortes aboDdaieDt d'aitleors dans diacane de ces stations.
Les journées on campemeos d'Abonl Aïscb dans ce Tojage
depnJs Algésiras fnrent an nombre de trente , et cet appa-
reil Alt observé jnsqa'à ce qn'il eut rejoint snr le Doero
l'armée dans les rangs de laqaelle il devait saccomber'.
— ■ Lorsqa'Abonl Aïsch , fils de Kennotin, partit pour l'Es-
pagne dans l'intention de foire la gneire aux chrétiens, dit
Abd el Halim , il laissa ponr son lientenant dans son empire
son frère El Hassan ben Eennonn , et il monrat dans cette
gnerre des cfarétiens de l'an 343 (954) , après avoir été reçu
par Abd el Bahman ainsi qu'il vient d'être dit. Diea Ini
fasse miséricorde! ■ — OrdoBo monmt l'année suivante à
Zamora vers le milieu d'août (955); il fut enterré à Léon dans
l'église de San Salvador, près de son père Ramire. II laissait
nn fils appelé Veremundo», qui r^a dans la suite. Il avait
r^né cinq ans et trois mois >,
lia mort d'OrdoSo ouvrit l'acoès du trône à Sancho V,
son frère, qui, comme nous venons de le voir, avait montré
quelque impatience de l'occuper. Pendant nn an il gouverna
au gré des magnats de Léon ; mais, dans la seconde année
de son règne, une conjuration lui substitua un autre roi.
Femand Gonçalez , ce même comte de CastiUe qui , quelques
années auparavant , avait secondé les prétentions de Sancho
contre son frère Ordofio III , fut l'âme de ce mouvement.
Il y avait parmi les grands de Léon on fils d'Alfonse IV (le
Jlloine ou l'Aveugle), écarté par Bamire, et qui portait
ce nom d'Ordoflo, si commun & cette époque. Femand
Gonçalez s'en fit un ami, lui donna pour femme sa fille
UrracB, veuve répudiée d'Ordoflo lU , et forma le j^jet
> n KarUEich, |t> 98.
> a«KTBningimltuiMTatn4iiiw m. Propilo morbo arbc Zoaoradg-
omU, tt Ufion» tqwltu fait JnU «hUb mbcU BalTilorli kc<i( Sireoplupim
pttrli m iMinlri nsl*, en scccaixnin (ns— «Ut).
>;,l,ZDdbyG00gIC
S03
de l'introniaer h hécm aa lieu de Sancho.Il ; reniait mienx
qa'il n'avait fiiit lonqa'il avait todIq y iiUroniser celoi-ci
aa lien de son frèie. Saïudio fat contraint de s'enfoir de Léon.
Maîtres da terrain, Gonçalez et les magnats réunis élurent
an règne Ordonins , quatrième dn nom , pendant que Sancho
allait chercher on aûle à Pampelnne , près de Bon grand
onde Garcia '. Garcia le refnt bien, mais ne lui prêta point
le secours de ses armes poar reconquérir Léon ; la prudence
loi faisait nue loi, ce semble, de n'en point agir autrement
dans les circonstances où l'on était. Sancho cependant mit
à profit son exil, qui tonma mieux pour Ini qu'il n'était
fondé sans doute à l'espérer. Depois plusieurs années il
était sujet à une infirmité ou à nn excès d'embonpoint
qai , peut-être, n'avait pas été étranger à son expnlalon du
trône ; une <^é^té pesante l'avait rendu inhabile aux exer-
cices du corps, et elle était devenue telle, qa'il ne pouvait ni
Be mettre ni se tenir à cheval, même sor les plus petits che-
vaux de race astarienne. Cette incommodité, singulièrement
désagréable ponr un roi de ce temps, constamment obligé de
payer de sa personne, lui avait valu le surnom de Grassus'.
La renommée des médecins arabes était telle, à cette époque,
que toute sa famille de Navarre lui conseilla d'aller le mettre
entre leurs mains à Gordoue. Le voj'age de Sancho dans la
capitale du khalifat avait d'ailleurs un objet politique : celni de
mettre dans ses intérêts le khalifè,si faire se pouvQit, et d'en
I Adbo DDO Kegni inl «xpUlo, qiiid«mule,eMrciliu eotiIuntian«hcu,ex
Leg[Diie cgreuu*, Funpilanluii pencDit Omnei tuo HtEnalei fteci
cjai, cDDiJliD luilo, un* cum Frcdiatnda comlta Burf^nsl, Rcecm Ordoniam
■«loin clcgBrDDt in rcgno, Adelfonif Kegla filinm, qui orbtlii* tuerai o<alU cniii
tnUlbiu tuii. FniUDindni quldcni caraei dedlt ai flUan luna, nionm rcUcUn
■b OrdoDio RiBJmltl Dlfo {Somiiir. Cht., num. 38).
I Perrsr», Hlit. d> Etpafia, pitl. if , p. StO, qualifia à.'bj<Srojiitlt, on us aalt
pourquoi, l'obèii lé da Bancho. Don Saoctao , raj da Ltoo, i)it.ll, ia halliba «H
Natarra hluctaadiatiiao deaM bTilraptila, qoo le laii* loolll para todo.-^Oa-
ribar, plui JQdiciBBi, •• taoUnla da dlia que It maJIdIe da SÔcho tlill d'ètn
Wop graa.
>;,l,ZDdbyG00gle
CHinrBE Qvinzijtau- 203
ohtCTiir le Kooon d'une araiée pour recoaner Km rojaume
perda. Garcia d^pédia dei iuntwMadeBrg h Cordoae; le bot
avoué da to;^ était la guérôou de Sancho : il partit dans la
compagnie d'eaTO^és cbwgés par le roi de ]!TaTarre de traiter
avec le klialife de l'alliance et dea seooora projetéB pour le
réint^rer dans bb royantë à Léon : la propre mère dn roi de
Navarre, aieole de Ëancho, Teoda ou Thenda, selon qnel-
qnes-iins, fat anisi de ce voyage'. Sancbo fat reçu h Cor-
dooe avec la courtoisie qoi dirtiagaait lea Axabea ; et Abd
el Bahmaa le fit magnifiquement Ic^er dani ton pabda et
. traiter par ses propres médecins, qui, an moyen d'na breu-
vage composé de sacs d'herbe , firent penlre à son corps l'ex-
trême épâïMeor d'où loi était venu ce somom de CraBsas,par
la traduction ou l'équivalent duquel il est désigné dans tontes
les bistoires d'Espagne, où il n'est jamais nommé qne Saa-
cho el Craso ou el Gordo.Ët non seulement les médecins du
khalife lui itèrent ainsi la pesanteur qui l'empêchait de mon-
ter h cheval, mais ils lui rendirent encore son agilité et sa
vivadté premières'. Cette' cure, toutefois, dat exiger qud-
ques années; et la suite des événemens prouve que Saocho fit
un assez long séjour à Cordoue avant de concerter avec ses
hâtes musulmans les moyens de regagner ses états^.
le wali de Fèz écrivit an khalife sur ces entrefiutes pour
loi aj^rendre le succès de ses armes dans le Magreb et pour
lui demander la permission de coostrairo le ddme de la mos-
quée principale da quartier d'Ël Kara-wiin à Fèz, ce que le
khalife lui permit ; il fit plus, il lai envoya, pour aider aux
I HAkiri, nu. arak. de U BibL nj., v> tM, I^ BO t*.
I JiiHii*iini**nldi, mmUmU Dmnklii.aiia cnm eoDicua iviiBCDllHi Gtt-
(tud Bc(i« ad K«seM CardabeoMoi AbdemcimiD ira tu*» wt. . . . . Banclui
qaMtn m au» «wat cimiw ulmli, ipal iRirenl herbun lUBlBrait, cl craul-
(■dlMMiaiu ■bfl^«nwt*Te«r*<^,«L*dFritilunl«TtUit]«MtnUniiTulM-
(■>■■ (Sinplr. Gbi., 1. 1.).
* VMn à ùaui«m» ra WS, U n'n n^i^ •" «"*'> >o«i* !»<■ *• TemM
t«Dt k llMBM, 1 II ttu d'oM tmiAt tnbe, qu ir«U lu enTiron ipita.
>;,l,ZDdbyG00gle
204 BiSToms d'bpaqhi.
traTAtu, une forte lomme prâerée snr le cânqaième dei dé-
ponillei rappcMlées de l'expédition de Galice; od agrandi
donc cette mosqaée, on abattit l'ancien ddme et l'on plaça
i U âme de la nouvelle eonpole l'épée d'Édria,le fondateur
de l'état de Féz.Gea traTanx forent acherés en 955. En cette
Béme année les troapes d'Abd el Rahman oecapèrent Tlem-
cen, et il y fat proclamé comme protecteor des Édiis > .
Le khalife d'Espagne le troarait ainn mi^tre d'one grande
portion de la Haoritanie; mais ai quelques tribus, les tribos
zénëtes, par exemple, depuis l'origine de la conquête con-
verties au mabométiane, lui étaient tontes dévouées, les tri-
bus berbères proprement dites, juives on idolâtres encore >, et
les tribus schiites qn'ObâdaUah avait rangées sous le drapean
des Fathimites et fanatisées pour lacansed' Ali, telles que cel-
les de Sénbadja et de Kétamah, d'origine kaktanienue, refu-
saient l'obéissance, ou marquaient diaque année par quelque
révolte leor répugnance k subir le joug. Les Berbers sur-
tout passaient du kbalife orthodoxe de Gordooe an khalife
Bcbismatiqae de Kaïronan, selon leurs intérêts dn moment,
avec nne facUité qui justifiait leur réputation de ne garder an-
cnne parole. Dans cet état de choses, le conquérant, qui tenût
obstinément à sa conquête, fit déployer la plus graude ri-
gueur pour maintenir dans le devoir ces remuantes tribus no-
mades chez lesquelles nos soldats retrouvent en Afrique les
mêmes qualités, les mêmes mœurs, le même costume, les
mêmes vices et les mêmes vertus qui les distingnaioit
au temps dont nons écrivons. Aussi, le gouvernement d'Abd
1 On lit d>u la féogtipha Obild Bakri d« Cordon*, écriTiln «
lri« p«a pottMMt i caU« ipoqna : — « Da eUleta d« Ban-HaânooD, dua r««-
p(w de trob loon, o% airlT* t nnc Idole da picrra appelée Itnak , tU^te tnr
le eonimM d'une colline. De no» ionia encore (c'eet-lpdlr* dm* le «uUlèiM
•Ude de l'kètire,duw lequel Obttd àuintl}, lonta lei ulb» beibjm fnf
hiblUal aax enTlrana oUrenl à cette Idola dei ucriBcat, lel adreiMU dei pria-
nt ponr obtenir U piérlHn de lenr* milndlw «t Ini etulbnent VêtenimtaUA
:,.;,l,ZDdbyG00gle
CHAFinui Qoinzinn. 205
el Bahman ; âait-il d'une léTérité inexorable, et souvent
exceasiTe, inrUiot en ce qoi toocbait aox matières de re-
ligion. Un trait soffira poor en faire jager. Un prophète
s'était ëlevé dans les montagnes de Gontera, qui, comme lAte-
bomst, se disait envoyé de Dien; il avait m se faire, par ses
prédications, nn grand nombre de partisans parmi les tribut
berbères qui vivaient dans ces montagnes. Sa religion, qui
n'était que l'islamisme déponillé de son trop de cérânonici
religieuses et d'interdictions, s'était facilement introduite cbez
ces mdes et ignorons montagnards, que les prédications des
plus éloqoens docteurs musulmans n'avaient pu tirer jus-
que là de l'idolâtrie vague et mêlée de terreur qui a toujours
fait le fond du sabéisme des Kabaïls africaines. Uamim,
c'était le nom de ce prophète, n'exigeait de ses sectaires que
deux prières par jour, l'une an lever du soleil et l'autre à
son coucher, avec trois prosternations seolement à chaque
prière. Il leur avait fait un Koran en langue berbère, el une
prière fort courte, dans la même langue, qu'il leur imposa
l'obligation d'apprendre par G<eur, et de répéter avec une
simple inclination toutes les foisqu'ils en éprouveraient le be-
soin. Cette prière était ainsi conçue : > Seigneur, délîvre-DOus
du péché, toi qui nous as donné des yeux pour voir le monde;
retire-nous du péché, toi qui as sauvé Jouas du ventre de la
baleine, et Moïse du sein des eaoï. - En se prosternant, le
soir et le matin, ils devaient prier pour le salut de Hamim, de
son compagnon Yaghlaf , et pour celui d'une femme nommée
Téliat, quahfiée de magicienne par l'historien musulman,
et qui suivait et prêchait la doctrine d'Hamim. Us étaient
dispensés, du reste, de cette foule de pratiques et d'obser-
vances dévotes qui surchargent l'islamisme: du pèlerinage
de la Mekke, des purifications par l'eau (alwado), et il leur
permettait de manger de la chair de truie, sous prétexte
que le Koran ne prohibe que celle de porc. Ce n'était U au
fond qu'un islamisme réformé, et ramené & sa pins simple
3,q,l,ZDdbvG00gIe
expRHîflii.et Hudm n'était, tipti» toid, ^'lia bérëùarqae,
mais c'ëtmt no héréiiarqM dont la poiMUoe paorait dër»»
nir inqoiétaBte, qni ne s'était pis attira nolement les hamn
mages des popnlatioiis de Gomera, mais à qù oa,payait déjk
la dime des findts et de tons les pTOdniU de la terre, an dé-
triment da khalife anqoel elle rercoait. Les géaéamx qui
OMDBiandaient poar oelni-d dans le Uagr^ airétèreot H»-
mim, et l'on ferivit le détail de tonte cette affaire à Abd el
Sahman.AM el Hahman ordonna anx fakihs africains de se
réunir dans l'Alcacar de Mesmondali ponr examiner la doc-
trine dn nonvean prophète; c'était leur ordonner de la c<hi-
damner ; les fakihs n'y manquèrent point, et déclarèrent
Hamim on hypocrite charlatan; on rendit compte i Ahd el
WaiiTniin de cette dédaratim, et il donna l'ordre de mrïtre ft
mort le faux prophète; Hamim, crucifié comme Jeans, fat
déca|Hté,et sa t£te envoyée à Cordone'.
Cet exerdce violent de la sonTeraineté marquait assez,
dans ceux qui se le permettaient, la volonté ferme de s'é-
tablir en Haoritonie, malgré les Fathimites. Le ivpprodie-
ment des tronpes de ces deux puissances ennenùes ne poa-
vait manquer d'amener bientdt une e(^Bion entre elles. Le
développement de la marine des Africains était aussi on
sujet d'inquiétude pour Cordoue, et nu événement impréva
fit vers ce temps éclater la guerre entreles denx kh^es.
Toici, d'qtrès les écrivains arabes, le récit des faits dans
tonte leur simplicité et avec tous leurs détails :
Un gros vaisseau espagnol, qu'Abd el Rahman avait fait
construire à SéviUe pour transporter des marchandises
d'Espagne en Egypte et en Syrie, rencontra dans sa naviga-
tion, auprès de la Sidle, tin vaissean d'Afrique, sur lequel
> TiiT«i n Kirlueb, ^ 88, t«, et I» S9, —Voyai «Dcore DombiT, Oeublckta
iv ManriUiilfelUD KtniiBe, p. i, pirUlU, eU. — C(iDa«(c. T9) dll i Un qu
BudnbienpkU. .
>;,l,ZDdbyG00gk'
CB&PmiK QUIKZIÈlfE. 207
fiait un eUToyé de Hoezz teddin Allah, portent de dépMiM
pour le vaH de cette lie. Le capitaine andalons' engagea on
combat arec le Davire africain, le Ttûnqait, s'en empara,
continua son voyage .vendit ses marchandises à Alexandrie,
y prit an nouveau chargement, et revint en Espagne. Ins-
truit de la prise de son vaisseau, Hoezz fit sortir de ses ports
et de ceux de ScQe des navires armai qui donnèrent la
dusse à ceux d'Espagne. £1 Hassan ben AIy,-wali de Sicile,
commandait les vaisseaux de Uoezz ; ayant reconnu près de
la côte d'Espagne le gros vaisseau de Séville,il le poursuivit
avec ses navires, entra avec lui dans le port d'Almena,
s'en empara, ainsi que du chargement du gros vaisseau,
brûla tons les petits navires marchands qui s'y trouvèrent
après les avoir dépouillés de leurs cargaisons, et s'enfnit
content de sa prise et de sa vengeance. Cette nouvelle causa
DU grand déplaisir an khalife de Cordoue, et il y avait lieu
eu effet d'être politiquement chagrin de cette hardie agres-
< Cande( c8tt) TippeUa >l arra»! a)Ml«iiu. — XaPoctagil, c« aol ('mIcod-
UTTt dam cati* acopllon parlicnlléro de patron (ou da afltaiae) d'ao nit Ira
Burcband de pau d'Importance. U *leat da Ta rbe itsba roua, tire fin clier,
eliolil,elil(!iilSc proprameoleber.inriilendaatoD gatlTariHardeilactqaecktHe,
d^un paaple, d'one malion, d'une tribu. Pir une charte de Slchard 11, lol d'An-
gleterre, lia 1K8C, qae rapporta Rjoier, l. ru, fal. tt2l, on apprend que Varraii
n'était pa* on premier orScier, on da motni un Iréa bani panonaige daw
ta hièrarchte dea eakérea royalaa porUiEiiMi,pal*i|a'il j eat dit qu leroi de
Portotal : Hitlet Domino Regl Anglla decam ealeaa, ipiiaa Somlnl noMil
Dominl Begti Porlngalla aompUboa et expantla, bnie annslli : Ttdellcet : de
no palrono, Iribui alealdlbii*,iei atraiili, dnobu «arpenUrlls, oclovel d«eiBi
marlniriii, triglnia baiettariii, centom at quater ilginll remlgibua, et dnobui
aectanela, In qnalibel galearum prKdlctirnm. — ED eapagnol, arrajra:, arrnc:,
mrrait, altalfie cofut.priiutpi, pr(a««,ehet milita ire,toBTeniaur, Mmmandinl,
dUB le lena propre de l'arabe; 11 eat da ptua fiAquent uMge en celle aceepliou
dant lei Chronlqaei du doailjme et du treliUme ilèda. On Ul dan* la Cbronl-
qtte d'AIfonae le Sarail (c. M} : -< Sdiaron contra lot aiTd|acai ^ al
«rrofM da llalap,qBe era cantnrlo del re; d» Graoada, aMgl4l«i y
foeroB f eneldoa al hemuna del rej ^ Granada, j cl nrraya* y loa lloroa que
Tenlan een allot..... L'arrayaa de Halaga ilalt le gonTernear, le préaideal, le
UealMiKl lit roi en qBalqua aorte da laliBa, et lu iirayMM, lei fttaittt
>;,l,ZDdbyG00gle
208 EisTOnu d'iwagiu.
non ; mais, wlon^Ia. chroniqoe arabe, le khalife n'en fut pas
senlement contrarié par de» raisons poliUqaes : il r^^retta
-vÎTement la perte de la cai^iaiaon dont il Tient d'être parlé
pane qa'elle se composait d'an grand nombre de jeonea filin
belles et instruites à chanter, achetées snr les pins renommés
marchés de la Grèce et de l'Asie '. Âhd et Bahmon arut
àlon ponr hadjeb cet Ahmed ben Saïd qm s'était si fort
distingué dans sa dernière expédition contre les chrétâens de
Galice ; il proposa an khalife de tirer nue vengeance exem-
jilaire de l'agression d'£l Hassan ben AI7, et se chaînes
de la tirer en personne. D raBseinbla lesTaisseanx des côtes
d'Espagne, et se rendit à Waran (Oran) avec nn grand nom-
bre de gens de gaerre ; il rallia les tronpes andalooses qai
se troDTaient dans le Magreb, et, ayant réuni vii^-ciuq
mille chevaux, il entra dans la province d'Yfrikya.Et Hassan
ben Aly vint à sa rencontre et accepta sar-le-champ la ba-
taille; mais les Andalous vainquirent et mirent en fuite les
Kabaïls de Sènhadja et de Kétamah qui formaient le gros de
l'armée d'El Hassan, ponrsoivirent les Africains, et cou-
rurent le pays, brûlant et dispersant partout les donwarah
des Kabaïls dévouées anx FathimiteB, josqu'aox environs de
Tooifl. Dèft-lon Tnnis était une ville renommée ponr son
opulence, fmit de Boa commerce étendu avec l'Ocddent, et
elle était surtout habitée par un grand nombre de riches né-
gocians juifs. L'espoir du pillage anima les Espagnols et les
Zénètes; ils assiégèrent la place par terre et par mer; car
Ahmed ben Saîd avait eo soin de faire seconder ses mouve-
mens par une flotte,|le loi^ de la c6te afiricaine. Les habitans,
voyant le danger qui les menaçait d'être pris d'assaut, et
n'ayant pas l'espoir d'être seconms, demandèrent à capi-
tuler, et offrirent nne forte somme d'argent; Ahmed ben
Saïd en exigea nne pins forte eacore, et ils fnniit contraînti
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPITBI QUIHZIEHE. 209
de ae livrer à sa dùcrétioii. Ahmed profita de sa bonne
fffirtnne; 0 prit d'eux des étoffes de tout genre, des bijoi^,
de l'or, des pierreries, des vëtemens de laine et de soie pour
les denz sexes, des armes, des chevanx et des esclaves en
nombre eonsiâérable : tous les vaisseaux qui se tronvèrent
dans le port devinrent aussi sa proie avec lenrs cai^isons ;
il les fit partir de conserve avec les siens, et ramena sa flotte
pins que doublée à Séville, chai^ de cet immense botin.
Xes richesses recueillies dans cette éclatante eipédition de
vengeance furent telles qu'après le prélèvement dn cin-
quième appartenant an khalife, et l'équivalent du vaisseau
de celui-ci, pris par £1 Hassan, la part qui resta an hadjeb
fat à elle seule immense, sang compter tout ce qui fut dis-
tribué aux généraux, aux arraez et aux soldats qui avaient
pris part à l'expédition : en sorte que tous furent satisfaits,
Audaloufl et Zénëtes; le khalife fit de grands honneurs à son
hadjeb Ahmed ben Saïd, et il lui fixa un traitement de cent
mille pièces d'or par an '.
Ce fut probablement au retour de cette expédition qu'Ah-
med fit au khalife ce présent prodigieux dont les éoivains
arabes noua ont conservé le détail ; selon Conde, ce présent
fat offert à Abd el Bahman an retour de l'expédition d'Ahmed
en Gahce; mais il est plus vraisemblable qu'il fut prélevé, au
moins en grande partie, sur les objets qui loi étaient échus
en partage lors de la distribution du butin provenant dn pil-
lage de Tunis. Quoi qu'il eu soit, les écrivains arabes fu-
mèrent avec complaisance les objets que Saïd offrit au kha-
life, savoir : quatre cents livres d'or pur de Tibar; la valeur
de quatre cent vingt mille seqoins en lingots d'argent ; quatre
cents livres de bois d'aloèsjdnq cents onces d'ambre gris;
trois cents onces de camphre ; trente robes de soie blanche
brodées en or, cent dix vestes garnies de fourrures de mar-
I Candi, c. 8«.
3,q,l,ZDdbvG00gIe
210 msirau n'sspjiain.
Ire fine da EfaMiMBD; quarante-huit capançooB eo oret«n
aoîe, fabriqua i Bagdad, et traTailUi avec la plas rare par-
fectioB, pour parer le« cheraox aoi joors de processions et
da eérâBonies pabliqaea ; qnatTe milliers de soie en éehe-
Taux ; trente tapis de Perse ayant chacan vingt oondéei de
longnear; cent petits tapis poor la pri^; qnime nonkhas
en soie, lorte de t^is travaillés ^alemmt des denx oùté»;
huit cents innnrai en fer bmni pour chevanx de combat;
mille boucliers et cent mille flèches; qainse cbevwx arabes
de la pins belle espèce poar lerrir de montore an khalife;
cinq anb«s ooaverts de housses de parade en Telonn de
l'Irak, et quatre-vingts antres, équipés et dressés ponr la
guerre, poor lei officiers de la soite do prince; vingt mules
avec leurs selles et leurs housses traînantes; quarante escla-
ves mâles enfin et vingt jeunes filles revêtues d'habits somp-
tueux. Une pièce de vers de celles que les Arabes appelaient
Cassidah accompagnait ce don magnifiqne; qui pmt donner
une idée de l'opulence des chefs de J'Espagne musulmane i
cette époque*.
Pendant que oed se passait en AIriqne et h Cordone, l'in-
fluence du khalife s'eierçait parmi les chrâleni d'une ma-
nière éclatante. Kous ne parlerons pas de ses démêlés avec
les comtes de Barcelone et les montagnards de l'Ar^^tHiie.
< Ahd el Rahman ne négligeait point la défense des fruitières
de l'Ëepagne orientale, dit un auteur arabe*. Les chrétiens
des montagnes faisaient d'impétaenses et rapides excnrsioiis
qu'on ne pouvait empêcher, tant elles étaient courtes et inat-
tendues; mais les vralis de Saragoase, d'Huesca, de Fraga et
de Taraiona entrèrent, par ordre dn khalife, sur les terres
I CclM épnmittUaD Mt Induite liltértlNB«Dl de l'tribe d'Ebo KhiUetu ;
uea* an itom cesftviU ta relMIn ntt h ifidl de Ceade, aDqBel MM itou
rcetitaé iBalcmcDI qOBlqnu iralu qu'il btbII eni dSTeli oégtifir et qui noai oat
■Bnblé eincléridlqiui.
>;,l,ZDdbyG00gle
GRAPITpJ! QmilZI^. %H
ie» cfarAieiu à» montagnes et eauèrent de graiids âomiE»-
ges à ces infidèles.* Ce n'étaient là qne d'heoreaBeB eysai-
mondies de frontière qni ne tiraient ftmX à conséquence; npm
Toalons parler de l'iuâqence réelle , dîplomatiqae et guer-
rière, qne Us révolotiona intérienres des états chrétiens dn
n«rd de la PéninsQle l'appelèrent à exercer sur ces états.
On se souvient des moti& gui ^raient amené Saocbo le
Gras i Cordone en 956 ; il ; avait recouTré la santé et son
sgilité prenière, comme nous l'aTons tu > et il ; était en-
eore vers l'époque ojï le cours des événemens nous a conduits.
Dans se long séjour parmi les Arabes, il s'était instruit de leur
langue et de leurs mœnrs, il avait gagné l'amitié et les bonnes
grâces d'Âbd el Bahman, et, lorsqu'il eut eDtièremeDt repris
force et Tigueur, grâce aux médecins du khalife, il manifesta
pins -vivement le dénr de recouvrer aurai «m rojanme usurpé
et d'en chasser l'uBurpatenr, OrdoAo, l'Intrus, qni régnait eu
sa place h Léon ; il en écrivit à son grand'onele Garcia de Na-
varre, et traita de celte affoire si bien avec le divran de Cor-
done, qu'il en obtint IneatAt une année. L'tùstmre n'a pas
pria no1e,pa8 i^s i^ez les Arabes qne chez les chrétiens,
des termes et des conditions du traité qui ne put manquer
d'être conela en cette occasion entre le roi chrétien détrôné
et l'émir tout puissant. Hais il parait certain, par divers indi-r
ces, que ces conditionB forent loin d'être onéreuses ou bonû-
liantes en quoi que ce fût pour le premier, et n'impliqnèrent
de SB part qu'une alliance sincère avec le khalife. L'armée
arabe, dont celui-ci confia la conduite au roi chiélien, partit
pour Léon. Ordoûo IV, l'Intrus ou le Mauvais, s'était, h ce que
tout indique, rendu odieux aux populations sor lesquelles il
régnait par les violences et les excès qxti lui oot vain l'on des
deox sunionus par lesquels il est cmina dans l'histoire, et 3
joignait, i ce qu'il semble, la lâcheté à ses antres quaUtés
mauvaises. II n'attendit pas même les approches de l'armée
arabe, et, m seul bruit de sa marche sur I^p, dans le bot
>;,l,ZDdbyG00gle
2l2 msTOIftE D'SSPAGHX.
swoaé d'y rétablir Sancho, il en partit précipitamment, de
DOit, en fictif, et te réfagia dans les Astnries, oit il s'étslilit
en roi avec les partisans qoi loi restaient encore. Sancho, ce-
pendant, à la tète de l'armée musulmane chargée de le réin-
tégrer dans ses pouvoirs à Lécm, s'avançait, assDjettisBaQt par
les armes les villes qui refusaient de le recevoir, et traitant
avec la plus grande mansuétude celles qui se livraient sang ré-
nstance. Nul excès, nulle violence ne marqua la marche des
troupes arabes : les places fortes s'empressaient de se rendre,
les villes et les bourgs ouverts accueillaient Sancho comme nn
libérateur : de ville en ville, et d'acdamations en acclamations,
il eut bientAt gagné Léon, oii un parti nombreux l'attendait,
et de là le reste du royaume de ses pères '. Relancé jusque dans
les Astories par son heurenx rival, Ordonins ^la chercher un
anle avec sa famille à Borgos où. gouvernait son beau-père
Femand; il espérait 7 trouver feveur et appui , il n'y trouva
pat même un refuge. Soit que Femand Gonçalez fût alors ab-
sent, comme quelques-uns le croient, soit que ses dispositions
fussent changées k l'égard de son gendre par des motifs que
l'hiMoire nous laisse ignorer, Ordofio, très ma) reçu à Bnr-
gos, se vit enlever sa fenmie et ses enfans, et fut contraint de
se réfugier sur les terres musulmanes où il vécut encore quel-
que temps malheureux, et mourut ignoré on ne sait en quel
lieo^.
I CondUon luill com Sirnwni*, ladltet ad Kesaorn tlbi ■blahun paircni-
rM, n q«a ajcctoi faBral. Beruani Gontnba coin InDnmenbill axercliD, partit
Laglonem : al nbl larram Regnl ml InlraTlt , et ab Ordonlo aadllDm fkill, sx
Lïgtana per noctam fogil, al Ailnri» Inlrarll, et Rcgomn qoo iUe canift Sin-
clDi injeapll. loE>«unt Lrelanem edonall oame R«piuiii palrnm aDorDiD
[Saiaplr. Chr., num. 26).
1 IJaelqaei hlaWileDi préUndant que Feni*iid Gsofalci éull ibiaot de Bar-
(M IgTaqoe OrdoOa IV } chercha ua »I1b. Onlil ia nialiu diu lei Annalsi da
CompDlLelle qua la roi de RiTarre élonl an guerre aiec Feroand le Dl prl-
aonnier t CirneBa an MO avec les fili, et lai ea^oja Loua prlionnlen k Pimpa-
lnDe(TaTei la Tambo Hegra un AddiI. Compolal.,ad anii. MO;.— Sopridlctua
quippi Ordcplui, dll Samplro, ab Aiturlii prolectna , BDrgai perTeolt : Ipauin
miK Bnrfentai, niilleTe ablaM eam Bllla duabu, i CaaUlIt f ipnleranl , M ad
>;,l,ZDdbyG00gle
CHApmtB Quuizma. 213
n est fait mention de ces éTénemens dans l'hiBloire à'tA-
pagne d'Ahmed el Makkari '■. ■ Sancho, dit-il, qni avait été
trahi par les Galiciens, était petit-fils de Tada, reine de Na-
varre. En 347 (958—959) celle-ci Tint elle-même troiiTer
El Nassr dans le bnt d'obtenir la paix ponr elle et son fils,
ainû que pour imptorer son appni en faveur de son petit-fils
Sancbo, afin de le mettre en état de vaincre ses ennemis, et
de reconquérir son royaume. Les denx rois aocompagnaient
la reine et furent reçns par £1 Nassr avec les plus grands
honneois. La paix fut accordée à Garcia et à sa mère, et
une nombreuse armée envoyée avec Sancho loi restitua son
trdne, les Galiciens ayant abjuré l'obéissance qu'ils avaient -'
promise à Ordofio. Sancho fit témoi^er an khalife toute sa
reconnaissance par des ambassadeurs, et il adressa à ce sujet
des lettres aux peuples voisins, dans lesquelles il se lonait
da khalife autant qn'il se plaignait de Fëtdinand, auquel il
reprochait sa trahison et ses mauvais procédés. £1 Nassr
continua de protéger et de rendre de bons offices à Sancho,
tant qu'il vécnt '. >
Abd el Bahman devint par-là le médiateur des chrétiens,
dont il avait été jusque-là l'ennemi, et se trouva, pour lors,
en paix avec tonte l'Espagne. Au dehors, il était également
en paix avec les autres états infidèles, et il leur envoyait et en
recevait des ambassades, dont il est fait mention plus d'une
fois dans les chroniques de sa nation.
Parmi les ambassades qu'Abd el Bahman reçut des princes ,
ses contemporains, il n'en est point p«nl-étre de plus eu-
rieuse que celle qui Ini fat envoyée, sur ces entrefaites, par
Urruu SarricenorDiD lllum direxerunl ; ipM qnldcm ramiDen) Urraei Domine
■lia )e foclirit viro, Ordonlo* (dhac Tidani InUr Stirieenoi m«uil at ejn-
Unda iNBBu parM>Wil (Simplr. Cbr-, num. 26).
■ Mu. arabs de ta Bibl. rof., d° to4.
1 Ce rtdl ■ ité iMéré pir Karphy dio» «a compilBaon; mili, comme k ion
ordioeire,)! ■ IrtTilllt inr no maaaKrll iltéri de lUIlIliriiCeqiilsinlrodall
dent Ml ridl U plu élrio^ confulon de noms.
>;,l,ZDdbyG00gle
114 oumaB urspagia.
OUioii I", roi de Germanie, depuis emperear d'AUenugiiB,
et ninioiiimé le Grand'.
Àbd el Babman avait été obligé, on ne sait pour qoelle
eanse poUtiqne, de M enrojer, qoelqaei années anpararant,
des messagers, portenrs d'one lettre adressée aa grand chef
de l'Alamaule'. Cette lettre contenait qaelqnes-nnes de ces
expressions familières aox Mosleras sur leor religion vérita-
ble, sur la grandenr da khalif&t, fondé en Occident poor j
exalter la f^oire de Diea, en hnroiliEuit ses ennemis et en ren-
versant la eroix du Christ sons ses pieds. Ces expressions,
trop fortement figurées, avaient para à Othon injnrienses
an diea des chrétiens, et il avait retenu pendant trois ans
les envoyés da khalife en Allemagne, sans vooloir riai con>
dnre avec enx'.
Cet état de choses, cependant, exigeait ane solution, et le
NH résolut enfin d'envoyer one ambassade àCordone,moins,
à ce qa'il semble, pour y traiter d'objets politîgaes, qoe poor
répondre à cette partie de la lettre d'Ahd el Rahman où il
était mal parlé de la religion chrétienne. Le frère d'Othmi,
le savant Bnmo, archevêque de Cologne, se chargea de cette
réponse; il l'écrivit dans la langue même qu'avait employée
le divran de Cordone en s'adressant au roi germain, c'est-à-
dire en grec, langue intermédiaire entre le latin et l'arabe;
ce qui donne & connaître qu'on mtendait et écrivtût le grec
à peu près couramment parmi les lettrés da khalifot ; et il y
prod^i;aaît les injures à Mahomet dans nue proportion gni
dépassait de beaucoup, ce semble, la mesure de celles qu'Abd
■ OtboD, m de Henri l'OIieUnr, tTill èli élu roi d« Geraunle eaUe.— Plu-
(ienn Biileun, DDlanunstit 1« biiiorlani eec1£»lullqu«B, De loi donnent le DOm
d'emperearqu^aprisqn^ltcuiflâcparoBDèparlepapc tttn XQi Bonrt.en 962.
1 Bnir cl Alimaollu.— Lm Arattcf dAtigniIsnt fonient par le mol AlsmaDT»,
1 celtE époqne, lea «U(* occIdenUai, y comiirit l'IUlis. ■ ■.■ Tille ie B«m«, dit
Aboalbiage, fait partie de rAlunaDle.u
I Veyti, daoa le* Acti Suctenim Ordlnii SancU Bensdicll de HdiiUoD, t. t,
p. 4D4, la relaliaa du nain» de Gorie ob ce* bili wol rapportti.
>;,l,ZDdbyG00gle
COAmU QDDIZlitlfB. 315
d Bahman mai adreaéet aa Chriit. Il feSimt, pour pwter
cette lettre, nn homme conngeax , que n'effrayaMent ni la
longoear ni lei périli da voyage, ni, gartont, la colère
on lei re{xréaaiUei da khalife dont on arait ai longtemps
retena les ambaasadeim. Jean, moine de Gone, s'offrit de
lid-mëme, dana l'eipoir da martyre, dit éne^iqnement le
relation de ton ambaHade, écrite par mt disciple et nn ami
de ce moine'. On lui adjoignit on antre moine de la même
abbaye appelé Garamannu^. Les denx moines ambaHadeors
partirent dans l'appareil le plus modeste, mais mnnig cepen-
dant d'&BWz riches prêtons ponr le khalife, prétens a^etés
aax frais de leur abbaye; ce qni noos confirme dans l'idée
qne l'objet de l'ambassade était plntdt religienx que p(di-
tiqoe. De l'abbaye de Gorze à Vienne en Danphiné ils flrrait
leur ronte à pied. De là, s' embarquant sar le Bhône, ils ga-
gnèrent la mer, et te rendirent par cette voie jnaqn'A Bar-
celone. Tonte la Catalogne en deçà de l'Êbre était alors dn
domaine des chrétiens, et la première ville donnant entrée
dans les états dn khalife par cette frontière était Tortose. Ils
envoyèrent avertir le gonvemeor de Tortose de leur arrivée
et de l'objet de leur voy^. Le gomemenr lettr donna la per-
misrioD de passer ootre, les fit, traiter avec les plos grands
égards, et conduire à Gordooe défrayés de tout. Arrivés enfin
dans la ville royale, ils y forent reçnt avec bienveillance et
l(^ét dant nne maison éloignée de denx milles dn palais du
khalife; on ne tait t'îl s'agit ici dn palais de Zahra. Là, trai-
tés avec nn Inxe tont royal, et pouvant faire librement usage
de tont ce qni s'ofiraît à eox, ils furent néanmoins retenus
fort loi^temps malgré eux dans une sorte de captivité
somptueuse 3.
■ JohuiMi MM oflkrl ip« Battïtlt.
* Lafld iwt, aiBbo Atniaww meuchl, aUeiiDlnr, fiiiminnu et JokntiM.
* BÛctBODUa VMianlM, «pladwlH diebtu imtnntBr, donsc BSDtfu TortoMB
■!■•■• (ft. la primt nfti ttmcvwraa ent. Dn mbUmo cm pnperin
>;,l,ZDdbyG00gle
2t6 HISTOIBI d'eSPAGHK.
S'étast informés poorqaoi os tardait ai toi^itempa à ks
admettre en la présence du roi , il lear fut répondu que les
ambassadeurs de ce même roi , ayant été détenus trois ans
en Germanie , ils le seraient à lenr tonr trois fois autant ,
c'est-à-dire neuf ans, avant d'être reçus par le khalife '. La
vérité est que le kbalife voulait effrayer les légats par cette
perspective d'une détention de neuf années , en attendant
qn'il eût pris nn parti sur la focon dont il les traiterait. Ij
avait été instruit, dès avant l'arrivée de Jean, du contenn do
la lettre d'Othon, en ce qui concernait le prophète. Or, nne
loi formelle, qui figuK encore dans le Code des Ottomans,
prescrivait la peine de mort contre tons ceux qni se permet-
taient d'insulter Mahomet dans leurs discours : • Quicon-
que , dit la loi musulmane , profère des blasphèmes contre
Dieu, contre ses attributs, contre son saiut prophète, con-
tre le livre céleste , sera mis à mort sans rémission ni dé-
lai >. » La loi n'exceptait personne de sa rigueur , et le
prince qui souffrait que l'on parUt devant lui de Mahomet
en termes irrévérens était coupable, et devait être traité à
l'égal du blasphémateur. L'auteur de la relation de l'ambas-
sade insiste curieusement sur ce point, qni, en effet, était
déciùf , et justifie la conduite que tint le khalife en cette
occasion 3.
rwfgnal, itqae (doiniMiii copUm procniit , donBc velodiu rcgi Cordoba mm-
tlgtide excepllose aonim par tlngulu clTlIitaa.Vsl locidtgoo ragii nandilnm
Ml bonorlBtentli. Tandem Cordabim rsglim arbsm d«dacll, à piUtla domol
qiMbdam dDobu* tkte miUlbni diiUni cii «il dclegtla : obi reeiflco lain , omal-
bna Mlun pralar nnin nbibltti p«r noDnalliM dlsi coactt lanl remoriri.
' Dlclnm eu qali priai nlul ■ tcge noilro, triennla crant ddeoll, *»
Icrtanmm, IdtUnovemaniuM, «ondlctnmeiMupeclD neia ■billDeri.
3 Hoandgea d'Obaion, Tabl. de l'Bnip. OU., t. ti, p. SU.
3 Lei euiiD tun ImprovacablUi «ni coaatrlnpt, dI qood a«mcl uliqailai
omnl el gsDll ptnflinm eal,i»illa unquun licaal modo diusUli p'rlqnfl modo
Tci popglgaqnc tcDcnlnr fanoit DmDJiqaa titmgrEaal Igladfo fsrllnr. SI qnid
■b iDferlotibiu, Bet, d qnld Kcx Ipie commiieril, chdcId* io eam pupoloa
inlmadierlii. Eia ia Icgibiu primnm dimmqns cit, no qnli ia rallgioiiem
Mram qold nmqnun tudiwl loqui : enjoa, al lii exIriDïW , Dutk iDletcedente
:,.;,l,ZDdbyG00gle
CHAFITHS QCmZISlIK. 217
Cette cmidaite, oo reste, parait avoir été déternûnée autant
par la crainte que par le zèle reUgienx. Le biographe de
Jean de Gone nooB dit en effet qne , sur le broit qtd le
répandît qne le khalife allait recevoir l'envoyé càrélien por-
teor de la lettre blasphématoire d'Othon, les grands, les
primats de Cordone s'émurent et contraignirent en quel-
que façon le souverain à soivre les antiques et les pltis sé-
vères lois de l'islamisme, dont il se serait sans cela peut-être
philosophiquement dispensé , dont il ne se aérait pas, tout
au moioB , préoccupé avec un zèle si eitréme. L'ardeur de
leur zèle fat telle , qu'ils se portèrent eux-mêmes au pa-
lais d'Abd el Bahman , et que leur visite prit jusqu'à nn
certain point le caractère d'un tumulte et presque d'une sé-
ditioD. Relenns dans hê premières cours do palais par les
gardes, ils demandèrent à transmettre par écrit lenrs do-
léances au khalife (car l'accès jusqu'à sa personne était très
rare, nous dit l'écrivain bénédictin; tontes choses M étaient
communiquées par lettres qu'étaient chargés de lui porter
des officiers Bpéciaux,nommé8 par le moine biographe Sdavos
aibiculatios) ; et, à ces doléances écrites des primats de Cor-
done, dans lesquelles on faisait ressouvenir l'imam El Nassr
Leddin Allah de son titre de défenseur de la loi de Dieu et
de son devoir, devoir dont on craignait apparemment qu'il
ne fût prêt à se relâcher, le khaUfe répondit, également par
écrit, que rien de ce dont il Ini était parlé n'était venu à sa
coDnaîBsance ; sinon , que des légats lui ayant été envoyés
par on prince ami , son fils les avait reçus dans sa propre
maison , sans qu'il fût instruit , quant à lui , du motif par-
ticulier pour lequel ces légats étaient venus. Par là fut
apaisé le tfunnlte des primats de Cordone accourus au pa-
lais. Hais, dans la vérité , dit nuvement le bénédictin, il était
>;,l,ZDdbyG00gle
218 mStOIBI D'iSFABn.
iiutniit de tont, et il avait ea Becrètemeitt eonnainanoe 4t»
paaugei mjnrieox &Hah<niiet gne contenait la lettre da raie
Germanie ; maia, ajoate-t-il, par la crainte des siens, U diw-
mnîa , comme on vient de le voir, snr tonte cette affaire ■.
Pendant qoelqaes jours, 11 ne fat pas sans cr^te, à ce qu'il
semble, et il demenra irrësola, ne sachant qaél parti prendre
an sujet des ambassadeurs germains. Le seul expédient enfin
qui loi pamt propre à tont concilier fat de recevoir l'ambai-
sadenr chrétien sans les lettres dn roi de Germanie. Hais il
MIait qoe Jean voulût bien s'; prêter, et Àbd el Bahmim sa-
vait, de source certaine, que telles n'étaient point les disposi-
tions actuelles de celui-ci. Néanmoins, on pouvait espérer
qu'il se laisserait persuader aux nombreuses raisons poUtiqjaea
et religieuses qui exigeaient de sa part cette coadescertdfflice,
et le khalife donna commission à un juif, nommé Hasden,
de se rendre anprès de Jean pour 1'; engager ; mus Jean allé-
gua les devoirs de sa mission ; Hasdeu eut beau le presser, et
lui montrer le danger de sa persistance, le moine tint bon, et
ne se rendit à auenne considération homaine. On espéra que
la retraite le réduirait, et on le laissa pendant un temps à
ses médltatioDS solitaires, dans la seule société de son com-
pagnon.
Aa bout de quelques mois, on évèqae, sans doute l'évéqne
mosarabe de Cordone, vint le viMter. Cet évégue était apé-
■ Told !• tuiuga da moUa deGoruiui Mll« émenU olletrchlqne etthéo-
cnlIqaE dei primaU de Cordone : — lUqne prlmalei Inlcr ga con^lio hftbilo,
■I DtrDm jn Bollllam rtgli et Itm Tcnerlat dliqnlnnla», abl parum M com-
parlnm babcnl pcr M regain «Ulaant anpei bo« perqalTeDdiiin PrJmorlr'
bu argo lllii pilailuni paieoUbui, cam rtgl inpcr boe per Dnntloi luteBa-
■lucMt (D«m KcceuQi id eum Ipiom rariulmai, et nlll miiniam quid In^naril
nnlloi : lanlom lluerii par SclaToi eubtenUrioi «nia parranotor}, llla nihll
eoram ad ae parlalam reacrlbit : imlcl legaloi libl mluoi, coaqoe fllium iduib
ia domo propria percapUie , DCcdDmque, il qufd tttemot, reulliie. lu ta-
multai Itlamm icdgtni caU V»m pro certo |uii rumor ai txaa Tea«nl, at mlMla
clim nnnlllf icra ciia cospireril ; nd Hnora «Boroo lallMr k oaiem tap-
3,q,l,ZDdbvG00gIe
t chai^ ^BT le khalife d'employer toate ion élo-
qnenoe à disMuder Jean, s'il était pooeiUe, de son projet de
préseoter les lettres de rranpereiir; ces lettres ponvant de-
veslr an sujet de discorde et de coHision oitre les deux pen-
ples, et pouvant obliger le khalife à des aévéeiiét qu'il aurait
r^p>et d'ïmidoyer envers le l^t d'un ami.
On trouve, à propos de cette entrevue, dans le précieux
doeoment qui tert de baM à notre récit, les plus curieux dé-
tûls flor l'église chrétienne de Gordone bous la domination
mosslmane. Comme l'évéqne mosarabe dont nous venons
de parlfff s'ex^HÎmait en latin avec facilité, un colloque
s'établit entre Jean et lui, dans leqnel ils parlèrent d'abord
de toutes sortes de matières. L'évèque arriva enfin au vrai
sujet de sa visite, et lui fit part de la volonté du khalife de
ne;recevoîr l'envoyé d'Othon qu'avec ses présena '. Qoe veux-
tu que je fasse des lettres de l'empereur, dit Jean? N'est-ce
pas principalement pour les remettre que j'ai été envoyé?
Parce que lui-même (le khalife) noua a, le premier, envoyé
des blasphèmes Noos le réfatons>.
On démêle assez bien, au milieu même des phrases tron-
qiées et des nombreuses lacunes du texte, la réponse de l'évé-
que espi^nol. Ta ne sais pas,répondit l'évëque, sous quelles
conditions nons vivons. L'apôtre nous défend de résister aux
puiflsauees.... Ce nous est une consolation, dans une aussi
gruide calamité, qu'il nous soit permis de vivre d'après nos
propres lois.... Les plus fervena observateurs des lois du
obristiauisme, gràes à ces concessions, sont vus d'assez htm
œil, tandis que les juifs sont on objet d'horreor. Ce temps-ci
I lUo tanc diseidepLe, pMt iliquoi meniu , epticopui qnidtin JobanucBid
eot mlMoi Ht , qnl poiWmalU maliia conTtbDlitloiill rogiU «1 raddiu (ul (il
iDtcT fidtici) colloqntt, mindilum regli mbliifeit, ni com mnoerlbni lolDm-
nodo In MiMpecla rc^> «dTenlâDl.
* Qnid «rgo, labanau ait, ds lillcrli Impsntoriti? nonna avam miiime
ciDu UrectM nm? qnli IpM bluphunu prMmIalt DealnisntIbDS »nfn-
talsr.
:,.;,l,ZDdbyG00gle
220 mSTOIU DBSPAOHZ.
exige que noai tenions la ocoidnite qii'<m nom vwt tenir,
d'autant que nons noua àbsteniHU de rien fiùre de dommagea-
ble à la religioD. £n tout le reste nous noos monlnma obëïa-
sans et soumise C'est poorquoi il sera mieux, je crois, que
ta retires et supprimes entièrement cette lettre qui peut
soulever ici les pasiions contre toi et les tiens, sans né-
cemté aucune '. Jean fat un mcanent ébranlé par la réponse
de l'éTëque, mais il ne ae démentit point. Gomment, dit-il,
peux-tu, toi qui te présentes comme un évéque, tsaii de pa-
reils propos? Car enfin n'es-ta pas confesseor de la foi, n'as-
tn pas été élevé à ce haut rang pour la défendre?... £t ce-
pendant, par respect homain, tu t'écartes de la vérité ; loin
d'eng^r les antres à la prêcher, ta te Boastraû toi-même
ît ce devoir; il eût été mieux assurément, et d'un homme plus
véritablement chrétien, de souffrir les angoisses du besoin,
qne d'accepter d'un eoneoù une noorritore préjudiciable an
saint d' autrui ^.
Jean adressa ensuite des reproches A l'évéqae mosarabe
sur certaines pratiques de son ^lise. Gomment, lui dit Jeaa,
ponveï-Yons vivre comme vous foites ? J'ai ouï dire que vous
vous soumettez à ce qu'il 7 a de plus odienx à l'église catho-
lique, à ce qu'elle réprouve et r^arde comme la 4^ose la plus
■ Ule uL bttc Iwat ilt, nb qot coadltlone tgunu, pauaUi id bac
deio "dilioBi. BeriaUn p«lMUli TUb» problbemnt, ApoMoll tutoin.-,.
Solitll qaod in Itota MlunlIiUi milo, TldtriDt obtenitorai colant, el aiBplw-
iBDlar, iIipDl Ipiomm coDTlcln d«lectiDlar, comladMM penllni eihorrunl.
Pto tempore Igîlur hoe Tldamar ttntre MMlIli al qnit nligloitli bdUi intcrlBr
1 Code libl mallo taliui nniic d« bli ntlearfl, el «pittolun ilUm otnatno
■npprlmtrc qaun Mndabiin Ubl tmUqoe , nalU IniUaM dbcmiIIiU , paruldi»-
liuiiniim conclure.
3 Johinnei paalaliim commotlor : Aliun, Inqnlt, qouo te, qui rlderb ep]êto-
pni, bnc proterra decneril. Cam ili eclm Fldcl uiBTlor, ejoiqaa t« gndaa mI-
■lor polucrlt «liani deroniarem; limora bnnuno ■ TiriuU , prndjcuda
Dtdnm allai conpaacerc, acd née te Ipaoïn opportebit aabdnccr*; et mellbi
0 tnerat hamlnem chriitiannm famia grare farn diapendlnm, qDua clbia
m CMUOcitrl BaDUUwu.
>;,l,ZDdbyG00gle
CBAMtÉÈ QOINZlàlIB. Ht
eriminette ; j'ai onl dire que tous êtes circoncit, contraire-
meut à la senteoce de l'apdtre : Si voua êtes circoncia, le
Gbriat ne Tiendra point an-devant de Tona ; et qne tous tdoi
abstenez de même de certaines viandes, parce que leore doo-
tenn les défendent'... Hais loi, c'est la nécessite, dit>-il, qui
nous contraint. Car il ne nons serait point loisible autrement
d'habiter panni eux. Et, après tout, ce qne nous disons a été
tùt par nos aieox, et nous vient de loin par une tradition
déjà vieUIe, et nons l'avons toajoun ainsi pratiqué '.
Jamais, dit Jean, je n'approuverai cela, qne, par crainte on
par amour, on fesse antre chose que ce qui est ordonné^. II
ajoata, d'ailleurs, quelques mots aigres, et finit par persister
dans sa résolution de ne point paraître devant le khalife sans
les lettres de l'empereur. Quant à ceUeg-d, m quelqu'un, dit-
il, objecte quelque chose A|ce qu'elles contiennent de con-
forme à la véritable frâ catholique, je soatiendrai le con-
traire publiquement; pour Vamonr même de la vie, je ne
manquerai point an témoignage de la vérité i.
Gela fat rapporté secrètement an khalife, D passait, sni-
vant le narrateur chrétien, ponr un homme fin et rnsé, et ne
négligeant aucun des moyens prt^res i agir sur l'esprit des
hommes. H laissa encore s'écouler quelque temps sans rien
tenter auprès du moine, comme pour lasser, par la solitude
et l'ennui, cette volonté qui se montrait si rebelle ; et de m^e
qu'on emploie diverses sortes de machines de guerre contre
' Titt s. Johmol* ibb. Gariiiiu., p, 40T.
t Al IIK : N»ceuilu, Inqoil, nof coulriDSil. Run lUtar cia eolublundl Ba-
bil copia Doa UHL Qain «t i majoribui, loDEJqa* inllqnli Irtdllnm abKna-
tDinqae lu ItMiniu.
> KoDqDam, Johamiu Inquit.Id ipprobcTcilm, ut mila, ■■nare tsI bTore
niorUlI iriniBredi«nlDt «Ututi
* Kiro HCC fine epiiUU lmp«r«loiii, nalliu Inéa dcmpiig tel commnUllt
■■qoeid uiiQia iplcein UlUtli , eom conrciiluiii ci il qnid conin sa qnlgqat»
obUlTOTïtll, qiHe iinn «t ciibollu Bdcl ttrtméi, ci dlTinni ad bac aucru
abicDBrii, piiun ittiilam; nec Iptlui uaore tIU, (b «iciuUopB larittUt dlf.
>;,l,ZDdbyG00gIC
232 HISTOIU D'fSPUn.
une «Uide oumiUe (je me »Bn îà d'ine oompaniacm em-
ployëe par ouii giiideeBoeEéa^,deBâaieilToiilateBia;er
de tou kl mayeoA pour força qette fermeté de cœar qoi
l'étoimait'.Aa bont d'on joiois oa de û & sept Bemainea, de
BOOTeanx meaagen forent envoyés de la p«^t da roi auprès
de leaD, pour s'inftNrmer de ses dispoiitioBB prëieates \ mail
^B le trooTèietf inâtranlaile duu ses volontés. Le khalife lé-
Hlut alon d'arcir nJMo de cette obitioée conataDee par la
t»Teiir;aaDpoùitpariuie tenmirqai touchât peiscMutdle-
laeiit k l'ttaojé chrétien, aii-des8as,conune sa condoite le dé-
mootrait, de tonte faiblesse à cet égard ; mais par une crainte
généieuse, en loi montrant, comme imminente, une persé-
colion générale des chrétiens dn royanme d'Abd el Befanum,
motivée sor ses refus, et dont loi, Jean, serait la cause, et il
loi fit remettre en ooBSéqaenoe, on certiun joar de diman-
che, une hittre piàoe de mcoaces'.Vdoi comment notre Iro-
graphe raconte la chose : — Il étaU permis aox chrétiens, les
jours dn Seigneur seulement ou à certaines fêtes prindpales
de notre rrii^n, telles que la Hafifité, l'Epiphanie, Pâques,
l'Ascension, la Fentec6te, la Saint-Jean, la fête des epdtres
et de quelques autres grands saints, de se rendre & nne église
i^tuée hors de la ville, sons l'invocation de Saint-Uarlia, et
voisine du palais qu'habitaient les légats d'Othon, et de %j
rendre en quelque fa^n processîonneUement, puisqu'on noos
dit que douze gardiens , qu'ils iq^witaieut Sagiones, Ira re-
conduisaient ensuite de l'égUse à la ville^. Jean avait ob-
tenu depuis longtemps la permission d'accompagner ces diré-
I Et tsnquai mnro praTilIdo dl>ena irtebDpnltii miefaiDii,lli flrnilMtem
yecUti ejo*, a qao p«cto dirclor, nrlil coaralere.
1 Dl» qDidiin, qnn domlnlca ent, ri apiitolim pleoim mlmniai mialt.
> Bb nlm laoUm dlebni Domlilcli, ml il qna ftiia noitrc relielonia
«nU, mnlmi Naulli Domiof, EpIptaiDlorom, Fuchn, Aiceuiionii, Penlccaa-
M, mmU JohiDDli, Apoito^onun , in[ Homluatonuii «rani iiDCloruiB , ad
irclr^mi iiniliimii. qun «rai in tamore mdcU IUtllDl,parmlttebiiilar acc»-
d«n : cofWdlbw Un:IJidBdw)decii>i,qn»iMfloDMToc>Dt, » d»dDC«Mbafk
>;,l,ZDdbyG00gle
tiens i l'égjiie deSunt-Hartiiihorf dennon; or,c(niuneil
t'y rendait ce joar de dimuidie, en la compagnie de Ma oo-
itligionnairefl, duu le trajet même on mawager lai remit
une lettre, renurqnable par M graudear (elle était écrite snr
OBepeandeoMMibm de ferme eaiTée),et contenant les mens-
ces dont nous avona parlé. Le rédt da ntoine biographe est id
tronqué commB on pent le voir daas la note, «a baa de cette
page, oii noua Ifi rqiïodoiiiBU avec tonteB Mt huones ; et toot
ce qa'on en peut comprendre , c'est qoe Jean ne w laissa toa-
dier m par ces ««intea ni par ces nteoBces, et peniata daas
sa résolatkm de snlTre en boat les ordres de son roi« qaoi
qn'ilpût advenir'.
Il fallait cependant sortir de ce pas diffîole. Qaelqaea
chrétieiu mosarabes demandèrent alora à délibérer avec Jean
des mojens de se tirer de cet embarras; il penaa qae le aeol
étûl d'raivojer un messager à Otfarai ponr l'instruire de l'état
de l'affoire, et lui demander de aonvelles instmolions. Le kha-
life, à qni l'on fit part de cet expédiest, t'approoTa; mais il
«'^iasait de troaver qoelgn'on qui ne s'eGb-ayèt point d'«n
si long Toyage. Les concnrrens, à ce qn'il parait, ne forent
pei DombrBox, pnisqoe le khalife fiit obligé de faire publier
qne quiconqne se présenterait pour aller rai Gennaaie (dit-
tifmdrait nne (avenr spéciale, et reoerrait an retonr toutes
sottes de présens*.
n j avait an pdais d'Ahd el Bahraan lU on laie appelé
Becemnndas; iLétait l'un des kattte (secrétaires dn kalife)
> CoB ario M DoBlnlct.ad «cdMl«n yrMcmUMt, In ipM UUmk cpliioU
•I patiMla Ml, et qota cbirUi iiMg»iMd« (nan qsulri p«UU larrctlt au)
■a ncioram qm» Mndebat aTOcarclur, ialerJm dUiulil..,.. ai lUTaiiarlum
laMearcoi, ni r«t«lTU, Icrrentia qncdam powanl loTeolt, bm nmqaain
alUi lia le nlUi inrariliM pariMun
> Bit Ngl nanlialit, accBpUqme conillio, at k pradinleancgaala, qucrl
InkMr qala ilcr unlm TaUat ainnnerc : cnm tarw, aot 1ère nnllu palan «
>;,l,ZDdbyG00gIC
224 BISTCOBE D'espaGKE.
très versé danl tes langues latine et aralie, et d'ailleors er-
cellent chrétien '. Voyant là one occasion de s'élever, il
demanda à conférer avec l'envoyé , afin d'apprendre de lai
plnsienrs cboses qa'il lui importait de savoir avant de pren-
dre aocnne détermination, quel était, par exonple, le ca-
ractère p^WMinel d'Othon, s'il était modéré et dément,
facile OD non à la colère, et snrtODt s'il voudrait venger la
détention de son ministre en faisant soUr aa nouvel envoyé
pareille détenticm. Le moine l'asBara qu'il serait bien reçu,
«t promptement congédié, et lai o^t des lettres pour son
abbé; ce que Becemund accepta avec reconnaissance. Ins-
truit de la sorte, il retourna au palais disposé A accepter
l'ambassade; il y mit toutefois une condition : l'évéché
d'Hlibéria était pour lors vacant; il demanda qo'on l'en
nommât évéque, et le khalife ne fit point difficulté d'accorder
è Reeemand sa demande ; ce qui prouve deux chosesvl'une
<qoe l'on pouvait arriver de pldn saut dans l'église mosarabe
de l'état de laïc à l'épiscopat sans passer par les ordres in-
termédiares, et l'autre que les évâqnes eux-mêmes étaient
nommés par les monarques musulmans.
La vie de saint Jean de Gorze ne nomme point l'élise
d'Illibéris, et nous dit seulement qu'il y avait, par ha-
«u<d, en ce moment, une é^^ise chrétienne sans évëque,
et que Heoemond obtint d'y être nommé par le khalife '.
IVons verrons, tout-à-l'heare, sor quelle autorité nous
nous fondons pour désigner la ville dont. Hecemnnd obtint
si fadlement et n singulièrement l'évéché.
< Tindem eilUIt inlcr ofBcliia palilfni ofRcit Kccemnadoi qDldini idprlme
catboliciu, al Mticrit opllme lim noitronun, qnam ijMlui, Inler qaos Tembitar,
lloea* iTiblcs iMlmctiu , qal Unlnni 1d rtgia hsbebal offldi , ut diraraortun
fira nBciuttillbai , ad paUtlnm eoecaTKDllnin naila axlra «udiiji [qoli lllt«rti
omnei ibi querimoDln *el oum il|»iBtDT el TMleDinlnr], hic ooula iafcmt,
1lldEmq>« rupoiWB icripU nf«rra( ; plarciqag efdem «lii criai officia dalet«tl.
1 Hli iUe allettui pakitiniu rspeteni , ic , il ilbi qa« postalcl denlu, lUneH
ItTOTel. KtcUiU fort* ïllqua yim» tocuu eni epUwpo : bue uanaf «|u
yeUl blMTli. Fwll* obtwiim : ttipH «i Uiço epiicopM npeale proMull.
:,.;,l,ZDdbyG00gle
CBAsrnx QDinziiau. 225
Béoémniid' coni&cré ^èqœ et mani de s» iiutnictin»
se mit en chaiim,et en dix semaines arriva' à Gone, mo-
nastère sitaé SOT nn petit roissean de ce nom , non loin de
la ville de Metz, où il fat très bien reçu, comme ansù par
l'évéqae de Metz, Adelbero, qni le retint près de loi. On
était dans le mois d'août, et révéqae s'arrangea pour qu'il
demeurât là pendant l'aatonme et la saison d'hiver, afin de
l'accompagner ensuite jnsqn'à FranUort où se tenait la
cour. Us s'; rendirent ensemble, et Récânond obtint fad-
lemeot de l'empereur ce pour quoi il était venu; si bien
qu'il était de retour à Gorze dans les premiers joara du ca-
rême, n en partit pour retourner en Esp^ne vers le di-
manche àsê Sameanx , accompagné du nouTel ambassadeur
qu'Othon envoyait à Abd el Rahman. Ce nouvel ambassa-
deuT était chargé d'un écrit de l'empereur par lequel Jean
était automé à supprimer la première lettre, cause de tout
ce débat , et à presser son retour par la conclnsî<m d'un
traité de paix et d'amitié qni ndt fin aux incursions des
brigands sarrasins sur les terres de l'empire '.Nous dirons
tout à l'hoire ce que c'étaient que ces brigands sarrasins
dont l'empereur se plaignait h Abd el Babman j et l'mi
Terra que c'étùt demander à celni-à plus peut-être qu'il
ne pouvait lui-même.
Bécémund avait été nommé à l'évécbé d'IUiberis m 957,
à la fin de l'année, on an commencement de la sulTante,
dans laquelle il partit pour l'Allemagne. Dans le même tenqia
florissait lintprand, diacre de Pavie, qui avait été secré-
taire de Bérenger, roi d'Italie, et qni vivait en esil h la
oonr d'Othon. Bécémnnd et Idutprand vinrent à se connat-
tre et se lièrent d'une vive amitié; ce fut Bécémund qui
engagea le premier Lintprand à écrire l'histoire- des cho-
* lahinni de prloritiiu rapprimendli reKTibiliii, Ualnm cDm donli procédât,
•ndcilUm , putmqne de toTei Ution* Iitroocaloraii
paeio caitaciti,ndlMia;BeiMl<itttedWtDr.,. . .
>;,l,ZDdbyG00gIC
136
M* UM ea lav^ pv les empereurs et les rois les eon-
tenpoaviiui.Iâatprand im soQTlnt qu'il derait à l'évègoe d'Il-
Ubois eette idée, et c'est cet oaTrage oommenoé h Frankfort
ivingt milles de Majence, sons les yenx de son ami,comine
Liatprand noofl le dit lai-mème quelque part, qa'il lui dé-
dia desx oa trois ans plus tard, qoand ii l'eut acheré d'é-
crire; c'est par ees rapports de ninas, de beoz et de temps,
que nous savons aa juste le oom de l'élise dont avait
été nommé évèqne rex-secrétaire â'AM el Bduian. — L'i-
dentité, en effet, da Bécémondns de la vie de saint Jean de
Gone et da Raimandns, évëqne d'niiberis, à qni Lin^rand
a dédié son Historia Rernm ab Europœ imperMorièus et
regilnu gettarum , ne saurait être dooteose ; tont concourt
à la démontrer, et l'on ne s'expliquerait point, sans la ren-
contre fortuite de ces deux personnages à la cour d'Othoa
par le conconrs de cîrconstancoi qne je viens de ^re,com-
ment anralt pa naître l'amitié vive qui les lia , et qni respire
dans la dédicace adressée avec tant d'eSotion de cceur par
le diacre italien h l'évèque andalons '.
le Bonvel amlussadeur d'Othon était de Verdun et s'ap-
pelait Dudon. Charge de son mandat et de nouveaux pré-
sens, fi se mit en route avec Bécémnnd, et tous deux arri-
> Voilà deux «M, Ban irii chsi père, dit Llntprud i K4ciinuid, f oa m
peu de gtate me bit dUrinc da rtpoBdre à It deminde pit laquelle ,!■ mt
|NHili d'éolia M fae fal pu m* olr, aen arec donu paar l'aTOlr appris d'as-
Inil, mali STei: ceillUde poDt l'ayali tb de msa propm jeux, ds « qM tM
roi) et lu emparean oui btt par toale l'Europe: (Biennlo isgeDil panitata
feilUoDem Inim, P(tH eirluliii*, dlMoH, que teU» Karep* me Impeidoran
Begninque bcU, «IflBt qol aoBaBdltn diÂliu,HdTlii<ne cerliu,poiiaree«nk-
pellebia....) — Lei precnleri mou de la didicece lopl : — Ad lèrtreDd hI^iwiit
UfiaoBi, dTtqoe de rigiltt d'UUberli, plein de tonte lalotalé, Uglpraml, dla-
c» Ae l'éfUM de Peile, blem aa-deHau de «aa mMui.HlalsCaaTereM*
laUnaqna MMtltalli pleno Domiso Baimanda fllll>eriUM> EeeleaiN eplacopa
LinlpraDdni Iklwiuli EccleilB,aaU non meiltU,leTlM*,aalDUm.) — L'onnage
de Llntprand « Ué pnbM ploalenn fofi, entre aolre* arec beaaconp de cairae-
Uhu •! da tota par Maïaurf, dini hd ptod recueil det Snlploref Rcmm lu*
by Google
cBAsmM Qvazdaa. S37
Tènot h Cordone aa oonuneBCWwt de jain 959. Le non*
T«ni légH H |Mrésenta amlUt ati palais, deioBitdirat «•
dionee: — £a anoane façon, s'écria le khalife. Qae ceux qui,
àtm ces derniers temps, oirt soatena ce difCénsut ae présen-
tent les premiera arec lenrs offrandea et Iforg mandats. he&
astres se présenteront Ensuite. Aucun d'eux ne verra cer-
titounent mon visage avant le moine résoln qoi m'a tenn
tête si longtemps '.
Cela dit, il manda Jean en sa présence. D y avait trois
ans & pen près qoe oe^-ù attcmdait ce moment. Peu
a* en fallnt qn'nne nouvelle âiffimlté ne vint enooro le re-
tarder. Les vasirs envoyés par le khalile auprès du moine
lorrain le trouvèrent ks dieveox et la barbe incultes, oon-
vert d'an vtteraent grasûer, apparemment de la robe de
son ordxe, et, à ce qa'U parait, aasea mal en point. Lui
ayant représenté qu'il ne poavait paraître devant le khalife
qu'il n'tAl auparavant fait traidre et mettre ai ordre sa cbe-
Telnre, lavé son eorps, et revètn on h^it plus oonvena-
ble, il répondit qu'il n'avait point d'babits de rechange. Il
fallut encore en référer an khalife. Croyant sans doute que
le moine manquait d'argent pour s'en procurer, Abd el Rah-
man s'empressa de lui envoyer dix livres d'argent, somme
annrémeut assez considérable ponr qu'il pût s'acheter de
beaox habits, tels qu'il les fallait pour paraître décemment
aux jeas. du roi; car oe n'est point l'usage de cette nation,
dit le bénédictin biographe, de se présenter aux audiences
royales sous des vètemoig grossiers. Jean prit la somme ;
mais il l'employa tout entière an soulagement 4es paovres,
peiuaut que ce serait mieux , ajoute naïvement son historiu ,
I Caa^BS nncumno** wuiti»i>alu)T«Unt ltrDiapaT«,Kn, noqaafiu»,
laqjiltj Md foi UtaD Unto unpoM pfolmmuit , can prforltau prUnnin pro-
cedanl uiiBailbDs t«I mandatlt. iBda HUDdl ordtMc Infcnplnt. Rra bl on-
Mlno iMbta nBmild<buK,nltl |itw MnMbBin Ulnn UDtl lenpsrlj p«illiii<
>;,l,ZDdbyG00gle
238 EQSTCHBI D'ZSPlâm.
qae de la dépenser «i Tfttemena inutiles. H reodit toatrfoii
mille grAoes au roi de sa moniflcieuce, et de ce qu'il avait
daigné s'occuper de lui à ce point. Je ue méprise point les
dons royaux, dit-il, mais je ne saurais me présenter que
dans les habits de mon ordre.... Gela fut rapporté sa kha-
life, qui , cette fois, s'écria : — Qu'il vienne comme il vou-
dra, couvert d'un sac si bm lui semhie, Je le verrai, et je
ne l'en recevrai pas moins bien '.
Au jour fixé pour la réception, h plus grande pompe fut
déployée pour foire honneur à notre moine'. Sur toute la
route, depuis la maison hospitalière jusqu'àla ville, 'et ensuite
de la ville jusqu'au palais royal, se pressaient les dlfférens
ordres de l'état^. Ici étaient des hommes à pied avec de gran-
des piques plantées en terre devant eux; Ià,d'aub«s hommes
h pied, agitant des javelots et des dards, les brandiSBant dans
leors mains, et faisant semblant de s'en porter des coups
entre eux*. D'un c6té marchaient des guerriers couverts
d'armures Itères, montés sur des mnlesjde l'autre, des
cavaliors pressant leurs chevaux de l'époon, et les fiàmnt
1 lu cnoetlt «iplatla , lofatmiM [ triom ] iim f»te insornai cUmUIi tolaUi,
n|lii miiid«tai «pparan contpedibu. Coai t legtUt ei Okentsr, si «rlno
detonfo, coTpon loto, tmIc laailore w ippnarel, stl nfUt «on^oclibu ft*-
faBltnimn ; lllwit») rcnncrsl : nll illl Don cl TwUom iHUtoria nilHMa , ncfi
naallaM. 111a moi deceu Itbnt ei mlttlt nommortun..... qnlbu* dMoalcr oci-
lli regii ladoereloT, coaqnlreTal. Ron taim fH ciMC«ntti,iittlUbablUirac<l*
aipKUbU prBfraUreliir. JohtnDM prlno eanctiliu nlntm twdporet, UndOB
coflUnt nnl paaparam td neUiu eu« axpaodl, gr*tiu miBlBcenU» nci*
reddtl, qaad lal Um wlllcltw cmo dignitu ill. Dalode rapaniBMi ■«BMht
dltnoa HibjDD^l; Kcgti, iBqoieiu, dou nan Mporaoi, leilM vecà lUu
qmtm qn..... pronoa ma colorit lUqiuioaiit hoc T«gl rdato
CoifUnlcm tninnn c«bbomo. Skco qnoqve Indatai ri tsbUL.... Tldabo, «i
■aiplln* nlbl pbeabll.
1 Poil hoc die pTNl», qot prwMBUDdni ant, ippantu omni ftaen
exqnliilai id pompioi rcflem dcaonitrandini eueriint.
I TluB touiii (b boipUio fpMnun niqae t» dritiUM, et <dU Hqn» ad ^-
liUam ntlan, Ttrii falïe l>U ontlDci coMilpabui.
• HIe pedUci bulli huno tIanlM daDilt, lonse indi [buUllk qavdun M
rilHlilt ilbianM) mua^ «i^Muilet, («Iniqac amimtê ftenluxt».
>;,l,ZDdbyC00g[c
CHAPTEBi qumzijaa. 229
earander et bondir de mille manières'. Dans cette marche
ce qui étonna le plus l'Eunbamdenr chrétien et les compa-
gnm», ce forent des Hanres qoijTerètns d'nn aocoatrement
extraordinaire, leMTraiinktà des jeox T&rié8,et allaient faisant,
le long da chemin, des suits et des contorsions effroyablet.
C'étaient, selon toute apparence, des denrischs de l'nn
des quatre ordres qui existaient alors'. L'osage était dès oe
temps qu'il 7 eût toujours qoelques-xuis de ces moines à
dévotion exagérée à la suite des armées mnsnlmanes, et ils
étaient un des omemens obligés de toutes les cérémonies pu-
Uiqoes. Us aocompagutrent les ambassadeurs jusqu'au pa-
laiq au milieu de leors danses et de leurs couTnlsious déTotes,
en criant probablement, solvant l'niage des moines maro-
kains actoels : ya AIIoA (à Dieul), ya flou (6 celui qui es!
JehoTah),i/a )u)JA(6inatGl], ya Aiâ(6viTantI), ya ftayyoutn
(ôexistantf), ya kaftAar(ôTeDgenrl). On était au temps do
solstice d'été, la sécheresse étùt extrême, et de la ville au
palais ces Hanres ne cessèrent de soulever bous leurs pas
une poosaière incommode^.
A l'approche do palais, les principaux dignitaires du
Uudifat vinrent au-devant de l'ambassadeur chrétien et de
ses oom^i^nons*. Jnsçie dans le parvis extériearaawnt,
1 Pralar bo* nolls qalduB cdbIcvI qwJim (noatan lii(ld«nlM}dalDde
cqDilw uklribu eqnN Ib (rtmita M (nhtalUlioaa Tlrfi MBdUntM,
I 11 r ■ *n)aBrd'hQl lnnt«-deDx prlndpiDi ordra moDUtlqsM puml Iw
■Mnlcuni dM dlTiTtM iMtef orlhodoie*. 11 n'7 cd iTxlt q<i« qoUta an diilteM
•lécle.MTidi:!* Iw KirhnDji,foBdii pu le icliclk BvIwm, motl k Diiddin
ru d« l'Utile 149 (TM}i 9° Iw tàfBtajê, bndia pu Ibrilitm Sd'Bcm, mort
h Danu en lU (TTT); 3° loi BeitUD}!, tandi* ptr Bajiild el BeituDj, de
DJébal-BHUm «g Syrie, mort diiu ceU« tIUb en 361 (874) ; et <■ ettfln lu
Sikiljt, doDl l« rondiUBr tai Slrry Bikaly, vott k Beeded en ISB (907), mtm
t» Uiallbt de lïakUB B'UUIi Atwi aolunimed Alj ben HoUbed.
1 Kanri pralerea In tonna luollta BMtroi exlemnlei, Ita rarili proladlb,
qaa mwUI* nlraeulo «rblttabanlnr, ttlnne niiainin palTcnilBnia, qneni per
tt ip*a qmqae lempoiii tlcciiu (nam loliIlllDin eral Mlittun} mU candUral,
*d ptUUoM perdscnniar.
* ObTU pncaiM qalqne proMdanU
>;,l,ZDdbyG00gIe
le fvré étiàk Morert des tajrii les plu pr^etlt^ On eon-
itàtàt Jean, è tnven une longue mite de Mlles magni-
fiques, et on l'introduisit enfin dans l'aïqiwtaDeat oà, sem-
MaMe à nn diea {qutui tatm&n quoddam ), te Uulife se dé-
TolMst te pins qn'U ponvait aux i^uds de ses sojets. Des
Voiles et des tentnras d'mie riditMe égale eonyraient de
tontes porta les i^afonds, les ninndllea et te pavé de cet ap-
' partementJCétait an fond de cette sorte de sanctoaire qne
te khalife résidait, oondië, tes jambes croisées, k la manière
orientale, snr nn trtae, on [dntdt snr nn Ht, qne l'art et le
Inxe avaient rendn ansri magnifique qu'à lenr avaif été donné
de le faire; car c'est nn usage de ces peuples, dît notre an-
tenr, contraire k celui des antres nations qni osent de sl^es
on de ebidseS, scdt qu'ils prennent lenn repas, soit qa'ils
donnent des audiences, de demeurer aceronpts tja des lits,
les jambes croisées*. Lorsque Jean fat arrÎTé près de lui, il
loi tendit te main et lui en présenta U partie intérieore (la
paoïne) à baiser, honnenr qn'il ne feisait qne rarement et aux
idoB grands personnages, tant étrangers qno de ses états>.
n lai montra ensuite de la main nn tàège qui avait été pré-
paré pour loi, et Ini fit signe de s'asseoir.Après nn long si-
lence observé des deux parts, le khalife prit la parole le
premier. 11 parte des caoses qni l'avaient obligé à retarder
B Imgtemps cette aodience; Jean lui. répondit; et ils enient
i iDlpio UmiDe eiwriort.piTlmentmn omoe tipetUrai pradodiil&lf int
palUU ilrilDiii arat.
ï Bbl (d cnbtcDlnin, qoo wx MOUrtni , çomI nnnen qnaddan, noUIj int
rtrU MeeHibiii Tclfdtbil, pcTTcntnm cit , cndlqne IntoUUi eueti laUntoIbu*
DbtccU, >qni pirlellbui pcilmmil* rsflaebint. Sei fpM thoro, Im» ï»tai po-
iwil m«enlfico, »«eamb*b«l. Reqno mlm more gentlinu cttanrinn wBI» ant
*ellfi idlaiilar, lad leclli tU« ihorii eonoqaaDlci vel edcnlu , croribu dm
■Ilerl tmpailllf Inciunbant.
) rt Igltar lobuDMcorun idinlt, nuranm Inlernê ogeaUpdun proteadlt.
OkdIo nalli i«l asoTam lal gilruaonun admltM , mliiorfba* qnfbiuqae u
medlacrtbu non forli amluU, et qnot praïUiliorl CXCipIl pompl , plJniioi
ncAlun iperlt oaenlandin.
>;,l,ZDdbyG00gle
QOAPiTBB Qunzdna. 231
floionble on entretien dans leqad le khalife te montra poU^
agréabk et bon an point de captiver «on interioentear, mal-
gré toutes ses prérentioni de chrétien et de moine. Comme
celai-d, après avoir remis les présens dont il était porteor,
demanda nue pennissira de départ, le khalife se récria fort
là-denm, et ne promit de Ini accorder cette permiision que
lorsqpi'ils se aéraient vns plus souvent et aoraient appris
à se mienx connaître. C'était traiter Jean d^ement, d'égal à
^al,etliii faire honneur dans la véritable acception dn mot;
il 7 fol sensible, et s'inclina en ngoe d'assentiment. Les an-
tres légats ftirent alors introdoito, et Abd el Bahman reçut
leurs présens; mais il cmitinna à traiter Jean avec nne favettr
marqaée;etlerédt dp son disciple resinre en cet endroit'un
sentiment bienveillant ponr le khalife des Hnsnlmans anda-
ktns, qui témoigne assez de la grâce et dn bon esprit qn'il dé-
ploya dans tonte cette première entrevue ^
Le monarque mnsnlman gagnait, à ce qu'il parait, à être
TU de près, et, l'ambassade congédiée, Jean de Gorze rfflitra
an palais qu'il habitait, un peu revenu du préjugé qui lui
avait Mt considérer jusque-là les Musulmans comme des
barbares. Il eut, peu de temps après, un nouveau sujet de
s'assurer qu'Abd el Hahman en particulier était loin de
mériter cette épithète alors prodiguée anz Arabes. Gonfor-
mânent à ce que le khalile s'était promis, il fit rappeler près
de lui le moine lorrain, et eut avec Ini nn second entretien,
qid, ponr être familier, n'en roula p» moins sur les plus
grandes questions d'état. Le monarque arabe s'informa, par
> Kcgs kti in mslUin (nlluD dellMto, ptntlbmqna bddi eempellradl p«-
nnta, miinarB imperatorU pTlmam cxetpi ^ottuliTil. Qdo facto, redltitt ludol-
psKnn i yaatlgto afeNemllJtei admlrau : QnMMdo, laqilt, bat Un repao-
lloa flerf poult dlTsUto, Unto Umpori* i|i«lla alterntruB axpccUriîHodA tIi
tM, iu abnuapcmBr l5iioll?nane lalerlm mnluo lanal toupecta potiU,
pmBqaodduacivnlUo mmllam faDlrumqua apCToll, luram tW !>■ nn'
iBlettla coDErMabilnr. lala in-
m. Hf J*kwM (HCB-
>;,l,ZDdbyG00gIC __
mSTCHBE DXSPA&HX.
232
exemple, avec un soin extrême, de la pnimiice â'Othon,âe
ses richesseï, de la force et da nombre de sH soldats, de sa
manière de foire la guerre et des eoecès qa'il j avait em. Sur
tont cela, le moine loi ayant répondu qa'il ne connaissait pas
de sooTerain qui pût s'égaler à l'empereur, sartOHt en fait
d'armes et de cheranz, le khalife ne s'en focha pmnt, et loua
Jean de sa franchise et de son courage, n entra toatefois en
discussion avec lui sur différens sujets, et blâma même for-
mellement sur un point la' politique et la conduite d'Othon
qui, selon lui, n'avait pas su retenir dans ses mains l'auto-
rité tout entière, et avait laissé impunie la révolte de son gen-
dre et de son fils *, lesquels, pour nsorper l'empire, n'avaient
pas craint d'y appeler les Hongrois qui le ravageaient'... A
ce moment où sans doute il allait parler des autres peuples
qui joignaient leurs dévastations à celles des Hongrois, parmi
lesquels comptaient des Sarraitins venus d'Espagne, s'arrête
malbenreusement la relation de notre auteur, laquée ne
nous apprend point, par conséquent, ce qui fat décidé au
sujet de ces Sarrasins, qui depuis tant d'années commet-
taient des déprédations sur les terres de l'empire.
C'était là, autant an moins que leur renommée personnelle,
ce qui avût amené des relations entre l'empereur et le kha-
life j c'était aussi en partie, comme on l'a vu, l'objet de
l'ambassade de Jean de Gorze près de ce dernier. D était
naturel, en effet, de regarder les courses des fiarraùns dont
il s'agit dans l'intérieur des terres de l'empire comme auto-
risées sinon comme ordonnées par les kfaaUfes, et de leur
demander d'y mettre fin. Les habitans du bassin et de la
rive gauche du Bhône, les peuplades alpines de la Provence,
du Daaphiné et du Piémont, que fatîgaiùeiA les incursions
1 Coand «t LUénlr
' Dlnnutn seocTO Ipiiai «elom Ml.qnlBUodpn pwSdiHn lob-
dacto, pBbUeim tyrannidem uair* enim exaniilt , td hoc al csoUn «xurMm
OnEntOB per nsdU qaaqo* recirariiin iwnn dcpopoltadun InudmeriL...
>;,l,ZDdbyC0pgIe
CBAPiraB (iDinztBME. 233
continuelles de ces bandes pillardes venoes, à ce qu'on sa-
vmt, da paya célèbre appelé l'Espagne, où régnait tut pois-
sant monarque de lenr religion, considéraient, non sans
apparence de raison, ce pays comme le foyer et le centre
d'où partaient, avec l'agrément on par l'ordre exprèaj de ce
monarqne,ces hardis et terrildes agressenra. Jamais cepen-
dant tes khalifes n'avaient prot^ ces colonies d'aventuriers
dont l'Ëarope méridionale et centrale était infestée, depuis
le golfe de Sàint-Tropès jusqo'aa lac de Constance, depois le
Bhôue et le mont Jora jnsqa'aox plaines do Hontferrat et de
la Lombardie. Or, c'est ici, je crois , le lien d'en dire quel-
ques mots, ou plotM d'en retracer à grands traits et rapide-
ment l'histoire poticnlière '.
Leur {wemier établissement sor les.côte8 de Provence re-
monte au règne d'Abdallah, et, quoi qn'en aient pu penser
quelques autenrs.Unefutnnltementencouragé par cet émir,
à qui même il est douteux qu'il ait été d'abord connu.
C'était au temps où la guerre civile occupait de tous côtés
l'aïenl d'El Nassr, an plus fort de la révolte des fils d'Haf-
Boun. Vingt Sarrasins partis d'Espagne sur un fir^e navire
furent poussés par la tempête an fond d'un golfe de la côté
de Provence, vers laquelle Us s'étaient dirigés, à ce qa'il
semble, dans des vues de piraterie ". Ce golfe, qui portait
alors le nom de golfe de Sembracie, s'est appelé depuis le
golfe de Grimaud ou de Saint-Tropèa. Us y débarquèrent
sans obstacle et sans être vus. Le pays lenr était entièrement
inconna; à tout hasard ils surprirent pendant la mût le
■ Hou dnon* i H. Kclniod, déjà ri iiniTtBI citi pir nont, b^Dconp de
reiiHi|iiEin«iii piédenx m toalg calM ptrlle dsi tntuioiu muiiiliiuiiH. Haiu
■TOu racberchè d'aillion penoDiwItomMI, d(Bt un Ttctnt Toyiee, lel incci
da DM Sirruliu, puHcoUèNinent duu lu hante* et duu le* buta Alpei,
dau la Tillèe de Sue, le Montfemt et Je eomit de lUee, k Aeqol , t Veieell, i
C*h1, « dui dlTer* Bonuidre* de l'IttUe nbilplH.
> vjgiiui Untom Baneenl Unire ptm es Hlipuli «cnH). B«leBl«i Iiinc
lenie dcUU nnt (Llatp., L i, e. 1}.
>;,l,ZDdbyG00gle
tl4 BSnnU D'ttTiâlIB.
vilkgfl le 1^ rapproché de la o6te rt âi nuggaerimit le«
babUaia. Le jonr veim, h preanière dioM qui frappa lerm
regarde fat nn boig épaii et d'tm aqwct sombre, qvà, com-
nençant à pea de diitaaee, inr le tirage même et aatoar do
golfe, M répandait an Ma nr lea huteon qnf, de cdté
da Dwd, le eoaronnait. De ee même cAtë ces hanlenrs Tont
le pnAeHgeMt et s'âerant Ie> onei aihdeMtH des autres
pendant l'e^Mce de [da^eon fienee, et fermât eonulie tm
rempart eirtn te mer et les |daines de la bnese-Prorence
qa'dies domtnetit. Le Toyaganr qoi, de R^ju, se dirige >or
BrignoHes par le May, "ndanban et le Luc, les ToJt appa-
raître sor sa gandie, (Aargeant l'heriMni de lear masse
noirâtre. Ce fiit là qœ, dès lenrs pramène eonrses de re-
eonniHSiimoe, nos vingt pimtes mnsolmans songèrent ft s'é-
tablir. Aseim liea n'était pins favondde à un étaMinement
commencé par nn anad petit nombre d'hommes, et avec de
si petits moyens, dans des vues de ptllage; et, dn premier
conp, à ee qn'U parait, ils comprirent tont le parti qn'ils
ponrraient tirer de ces montagnes, do sommet desquelles
on apercevait à la fois la Alpe^, lee plos fertiles campagnes
de la BMse-ProTence, et plosieon ttes de la Méditerranée ■.
Us y élevèrent nn camp provisoire oit ils se retranchèrent
pendant qne qaelqoo-nns d'entre enx allèrent chercher dn
secoors et des renforts parmi lenrs compatriotes.
Ces seconrs et ces rcnfinls ne tardèrent pas à lenr arriver.
Le bruit de la position faiexpognable qn'on venait de dé-
courrir et l'espoir à'j fonder une redoutable colonie de
pirates de terre et de mer suffirent pour attirer près des
premio^ dâMrqoés va grand nondire d'aventnriers de leni
nation*. On se mit ft l'ouvrage, et en peu d'années Is colonie
■ Qal pIraiN bdoI* cgNMi, «StaBïM dim iogreul, CbiMlMlM (pnh
dolarl) Jneulul, Iscnmqia MM frupilau tauJIWBt , wwleB^ue ■■Bm tH-
l«l* cstaMmUm eOBtn TfetaM g«M«i rthtlua punat—. (LMpt., 1. c.)
1 Llaipnal u pirle fftlMrd que d* cast ftiMMtw q«C )««n cvaipalitala*
>;,l,ZDdbyC00g[e
CHifITBS QIOItZIBliH. 335
fiit exeliuiTanent m^treise de ces mcntagnet qu'elle coanlt
de nhàlbeana. et de retraochemeciB. Les historiens du temps
donneat aa principal de ces chAteanx- le nom romaia de
FraxinetiBn, signifisot lien pl&nté de frênes : les Arabes l'ap-
pdëimt eOi-iBAines el FrasclHiiat. Il ne cntlt plus de frênes
dms le Toimiu^ dn gttfe de firimaud^ mais il est probable
qa'aa fond da golfe il ; ea avait un bois d'où avait tiré son
nom le bameoB dont les Svraùu aTaient massacré les habi-
tam la nuit mèifle de leur arriTée.Ce FrazinetQm devait être
plutdt ooe retrute de péobenrB gaUo-romains de Fréjns'
qu'on village proprement dit. Quoi qa'il en soit, les Arabes
s'en étant rendus maîtres par le massacre des habitau, et
ayont appelé de son nom el Froscbinat le premier retran-
chement qa'fls ; avaient élevé, transportèreqt SDccesrive-
ment, selon toute apparence, ccnom, de poste en poste, par^
toat où ils âevërent depnis des forteresses et des chAteanx,
et le donnèrent à la plupart d'entre eui, les distingnant sans
doute les uns des antres par qnelqoe épîthète caractéristi-
que selon le géiiede leur langue '.
Le viUagel actuel de la Garde-F^ainet, situé k l'entrée du
massif de montagnes qui entoorent le gdfe de Grimaud
dn côté du nord, de telle sorte qu'il domine par sa position
le Seal cheidia frayé par où l'on j puisse pénétra de la
plante, réptmd, suivant l'i^inion commune, à l'ancien Fraii-
f»t;maia il est {dus {nvbable que ce n'était là que la tâte de
défense de cet ensenble de forteresses et de tours dont les
Sarra^na avaient couvert ces montagnes, et que le v^itable
leur enTOjltcnl pooi ■'Infonutr d« la yitUé : — Accanllnm complDrei in Bïi-
pinlui Dnnllat dlrljaBl , loemn Uadinl, Tldnuqns gentei nlhlll lo h«berg
proiotUnnt. Cinlom danlqui UotnmiDOilD Sarticani» hcdih moi ndacant, qui
nram ni balai cipctcnl umtlDaem (LIatp., I. c),
1 Foroni-Jalll.
* n «ilile m aOït pInaUnn liiax d« ca nain, sa d'au dddi pln( ou moliH tp-
ptocbani, CD Daapblaé, «d BiToIa, «n Piim«al, qui loof piltiamt «Tolr letTt
de pUM d'uma* on de forteniK aaz SinHlu.
>;,l,ZDdbyG00gIC
236 msTomE d'ewaghb.
Frasefainat était «ttoé A une demi-liene & pen près da rivage,
là où s'aperçoivent encore des Testées de iarj^ fossés crc«-
gés dans le roc, sur la miHitagne appelée pittores^aernuot
par les babltans du pays Nostra-DamadeHiramar'.
Dès qu'ils se forant reconnos, et qae leors Lgncs de dé-
fense forent assoréee, les Sarrasins commencèrent à faire des
désertes et des conrses dans les campagnes de la Basse-
Provence; ils s'éloignaient pea, dans les premiers temps, de
lenr bonlerart, se contentant de piller le plat pays, et se leti-
rant dans leurs rttraaehemens dès qa'ils avaient rançonné les
seigneins, on enlevé les femijies et les troupeaux des paysans
do voisinage. Peo h p«i leors forces s'acerorent; des relations
s'établirent entre eox et qBclqoes aôgnenrs de la contsée;
ils se mélèrept anx querelles des maîtres féodàox du pays,
prêtant leor alliance tantdt rnn,tantM à l'aotre, ù bien
qa'ils devinrent en pea d'années les arbitres de cette portion
de la Gaule qoi faisait alws partie do ro^ume d'Arles, et
où régnait à ces conmiencemens l'anarchie féodale la plas
effrénée'. La bmsqoerie de leors attaqoes^ les scènes de inl-
lage et de croanté qa'ils renouvelaient iacessasunent, répan-
dirent ao loin la terreur de leor nom, et les choses en vin-
rent à ce point, dit LiaQuranâ, que, suivant la parole de leor
prophète, on seol homme en ponrsoivait millej et qoe deux
en mettaient en foite dix miUe^. La rdigion avait-elle quel-
qoe part à ces miracles de bravonre, on bien le seol goAt
do pillage animait-il ces Musulmans? Pour si barbares qa'on
les tienne, ils étaient avant tont dévots à Mahomet, et poor
1 nDirc-Dime de UlrenuT.
1 Inlore* Praftoclkltum, qol <1U« comedinnl, tidDorom la*ldl* ctcptl \alta
■œ dIwidaiB, tUu lUam Ingnlirc, iubgMnti«m iipcrc, et qnldqold in*U «xc»~
llurl potuil bcers.,... (Linlpr.}
3 8««iBiitiliqa«, «iletmInaM, idlTelIqBl hdDBl.Tr«p)direJ*m tIcUm m-
tera t*iil«s, qioniia Mtondui ProphtUm horun anoi perHqQBbttqi aille,
M duo hpmlBt dccen milUa.
>;,l,ZDdbyG00gIC
C3ULPITU QimiZlillEj 237
eux non moins qae ponr leahiéros deB CToitadei,la lelig^n
arait sanctifié les périls et les violei^ces de la gnene. £t qne
ne pouvaient en effet des hommes pénétrés de ce verset fameux
do Koran qti' avaient toajonrs à la boache lenrs chefs mili-
taires : — «Si TOUS êtes vin^ décidés à vaincre, vous vaincrez
deux cent» infidèles, et si vous êtes cent, voos en vaincrei
mille M «
Lonia, fils de Boion, anx mains de qui était te royaume
d'Arles an commencement dn dixième siècle, laisiait aa ha-
Bird le soin d'y entretenir l'ordre et la paix, tout occupé qn'il
était, ao-delà des Alpes, de sa qnereUe-.avec Bérenger ponr
(a possession dn royaume d'Italie.^ roi Louis était de-
venu si poissant en ItaUe, qu'il pnt se faire conronner em-
gereuràBomele 21 février 901 par le pape Benoit IV; mais
son ambition ne tarda pas à Inl devenir fatale. Fait prison-
nier quelques années plus tard par son compétiteur, Béren-
ger Ini fit crever les yenx, et se fit à son tour couronner em-
perew par le pape Jean IX. Profilant de l'absence du roi et
sprtoat des dissensions qui régnaient entre les seigtaears ^o~
veoçaoi, les Sairasins qui, pdr leurs propres forces, dit Idnt-
prand, pouvaient peu de chose, jointp à l'un des partis, dé&ti-
saient l'antre, et leurs forces s'aocroissantpar là chaque jour
c« aussi par les recrues qui laur Tmaient d'Espagne, ils fini-
rent par tourner leurs anoes avec avantage contre cenx-ljk
mémetf qn'ils avaient d'abord défendus, e^andërent leur puis-
sance sur le commun désastre des uns et des antres'. ïels fu-
rent les commencemens de ostte painance sii^golière, qni,
< El KortD , unr. tiii, t, 68. — Llntprud o'iTâlI pas bho ptéwolM 1 la
mtnioire au pualM dn Xnrui, il il an a^an pea tttgttè h mdi cl.inrtoal lei
alTaU dab la puHga tltt par dddj ï la Doie précédante. Hflf rioerglque TCiMt
du piopbâle «1 d'nn pienler qui t'y cono*» et d'on hiblla poUUqDe, qui lali
ce que l'anlhaiMiaima peut fairt falie ani honimM.
' Quid ie<(ur?6arT9c«Dlqnum hoc lafi Tlribni mlnima poueni, tlUran ■■-
lertui mil)» pattli debcllaaiM, iilifque copias ax BItpiàia ■«nper a<M|«l,
fMi ttUai dertodeie vldtbaatnr, modli omnibu bMqnanluf.
>;,l,ZDdbyG00gIe
m HKTOBS a'ssfàatft.
peadant prit é!im ^èelc, fut l'effroi de l'Italie, du ViéiOa^
de la Sarde et de la Saisie.
Dès 906,iI>frvuAÙBSentlMAlpei, et s'empvent de l'ab-
baye de NoTBlëw, Btoée à la descente da petit Uont-^ni^
gsr la 6iii^diîa, qui, da pied de la chapelle des Transis, va ae
jeter dans la Doria A l'est de Sose. L'dibaye de NoTalèse était
riche et célèbre'; mais les moines, ayant été avertis de la mar-
che des Sarrasins, avaient'ea le temps de s'enfuir et de faire
taransporter leur trésor et leur bibliotbècpie à Tarin; les ea-
vahissean mtualmans ne tronvèreot an monastère que deA
moines d'an grand êffi, qui n'avaient pn soivre leurs comps-
gnons; ils tes accablèwit de coups, pillèrent l'abbaje et les
métairies voisines, brûlèrent les églises à^ environs, maHa-
crèrent nne partie de la popolation, et poursoivirent l'antre^
qui avait pris la faite et s'était réfagiée dans les montagnes;
ils l'atteignirent entre Sose et Briançon, non loin du monastère
d'Oah, et j firent de ces fugitib on peuple de martyrs'.
Dès ce moment les Alpes ne, cessent d'être infestées par
qnelqae coïps de Sarrasins ; ils en tiennent les passages ; ils
commencent à rançonner les v(9figeurs; ils agissent de toat
point en Occident, tn cœiv de l'Europe de Cbariranagne,
oonmie lenis fràres'Bédouins aux confins de l'Idumée et dans
les vallées voisines de- la mer Morte. Lé Hésumt, le Mont-
ferrat sont en proie à leurs ravies. Ils prennent Âccpiit
ils rançonnent Casai; ils pousseat leurs courses jusque dans
le voiùnage de Pavie. ^b foçt Iwra leurs chevau, ués peut-
être BOUS le eiel de l'Ao^otsie on dans les campagnes de
Barcelone, dans les eaux.du Tanaro, de l'Âdigc et da Ptt.
i Cehbefrlmiun oUm (ult, dll Hurflorl (I, ti, pari, n, p. GST ), RotiUcIbiim
a KoHitcriuiu fo nUt HgnÀw id itdlcea Hoctls CIdUII, nunc
la Hovahia, In labilptna iCtb pcdemonUM nçlone iltum.
> Pl«bi martjruiii. Voyei KlTaDtelig, Uldciuli escleil» Cl»rtiriam, AoguU
Tawliionan, ITM, pac« * «» P- »"!■ —Voyei farloai ie Chroniciw Honial.
HoTtL, dui ilant«rl, U il, ptrt. u^Db TiOTafloii de l'ubbijt it HonliK «I
namiv duu lou If s dM»Hi.
>;,l,ZDdbyG00gle
Vtaitw d« I9 cànmiom de l'abl»;» d* H»nUM nomte
qn'aa de kh iutclei,Toaé w métier âe« mum, f«t fut
piisoimier atm sa gaite par cm herdi» egreHeon eu por>
tei de Verccil, dons on beù de la iondictioB de la ^ille,
Oa l'avait averti de l'anivée def bariiaiet; auii il aTsit re-
fuié d'y citHie, tant il aarait l^u 1M71 âoigné 4/» frwtièree
dnPiéiiMHit'.
La Snine eat bientôt son tour. En 839 b» SuraiJnB yé- ■
nètrent dassle YalaisiibrenTeneot rabbajed'AgaoïUiila
ee oautonnent en 940 an pied da Bumt de lapitar, le Houe
JoTÏs, dont on fait Moatjonz, depoie le grand Saint-Beniard.
Frodoaid nj^rte qu'en cette année des pâerini qni se ren-
daient à Borne parlée A^ ne psrent paner otitre, lôen qoe
réimii en caravane, h eaow d« Saitaiini qni occnpaieDt le
bmig et te monantoe de 8aint*llMrice*. C'eat à ce aajet que
Ijutprand a'éerie et «poetniphe eb ven le moBt Saint-Ber-
nard:— «H'eet-^lpaa étonnant que tnlaiaea périr leehominee
pieux, et qae tu prMes on aiile au marfinTM> qa'on appelle
Maures, à ces hommes qui prennent plaiair à répandre le
sai^ des hommes et qoi ne Tirent qpe de rapinefl? Malheor
à toi I Poisses-to être consumé par la foudre du ciel, on fra-
cassé en nùUe pièces et plongé dans le ehaos étemel^! ■
I Oildim mllei hll mtmt ptIrncUi, qui eiiem ex Hnrbui Hinrldnn.VcT-
calUt pnpcntut id ubani «BdliMl aunqaç «drEUliuit B*rt»raiain; icd
dl*tubt cTïdcn, qBiDtl piocnl iLwul à flnibw aoiUl*. Dam Irai par neniiii
qnaddim d Jure lpilueiTiUUi,Mblld luiUiul Inum [iUdIic mnllltadlnci
BarracaMrna. Tinennl |«m la flnibiu L^ris. i^vk ptoUnu eanfllgnnt «t
MOcUBtnr «X «nqM parte (Cbr. HdtiI., I. t, e. 8}.
3 C^lemiiwwiilitiiWttÉdii S^towi g— »<MWn m«t«t, rwtrUiar,
•mM* mmm iwiUii 1 fluiwuli ; »*e potall A^at tranilra proptor SurM»-
Mt, fal TlMB S. Htnridi MnH**na> (Pi«*mn, air.,tluB.Mo}.
>;,l,ZDdbyG00gle
240
he Mnrenirde œs invanouB est coniaeré par oue imerip-
tioD du commoiœnient do onxièiDe siècle (selon tonte appa-
reDcedel010),qtii sobsiBte encore aDjoord'hni dans l'église
d'nn petit village nommé Saint-Pierre, sitné entre Uartign;
et Sion, à la descente da mont Saint-Bernard; l'inscription
est en vers latins, probalilement de la oMnpoûtion de l'évè-
qne de Genève Hago, anx swns dogael on devait l'éreclÛHi
del'égltBe de Saint-Pierre'.
C'est ainsi que de leur jdace d'armes de Provence les Sar-
rasina se répandirent en tons sens, an long et au lai^, â la
droite et à la gandie des Alpes, dans la Bourgogne trans-
jnrane, dans l'Italie sobalpine et jnsqae dans la Bhétie*.
Mais c'est prïndpalement en Provence et dans les Alpes Go-
tlennes qu'ils exercent une domination véritable ; ils y lèvent
des tributs, ils les soumettent à une dépopolation périodi-
que de leur jeunesse des dbnx scses; ils épousent les femmes
du pays et menacent de s'; établir à demenre fixe. Tont ce
qui leur ^résiste est abattu ; Fréjns est attaqué en 940, Toulon
IgH, Ou a CSTB Mnbel toapic* Imco.
Vwtlt l> hue ?^kB imlUB Dwrtis IU«
Hogoiranl (H»ew QrtM pmt Jdrtw im
nlanr tnifal* da m tcmpi d«
gloire, oii U France complaît cent Ironts-troli d^iilemwu, m nambra dM-
qneU élall la dèpulunent da Slnplan. Vojet Btdtlner, DeicripUoD du diparle-
imhI do Slmplon, Sion, ISIS, p. 1S4.
1 Mortnlibiu lotarea efidem SarrMcnit in udem irri , dlKurrtliant hoc
lllncqae, depned«lll«i et TutulcB enncUi praiinei», qoa In flrcnlln too fte-
nnt,«cllLcM BnigyndluD, [UtUm , «l cèlerai, qn« proiimJDru Tid«butBr
(Chr. Hoouiorii Noiallcitniii, L it, c. i). — Vojei, iomi Spncher, ChranlcM
Kb«ll>, p. 68 et 1»7 i RullM, HfilOtrp ^( iipJW'/ h }h P- ■"•
>;,l,ZDdbyG00gle
CBAjfvnat QonznHE. 241
la mime année; ila détruisent l'église cathédrale de Mar-
seille; il» mettent Âix à feu et à B&ng'. Les voilà presqoe
aux portes de la capitale da royaume d'Arles, et menaçant
le Langnedoc d'une attaque par ses frontières orientales.
Ces mouTemens affligeaient aurtoat la Provence depnis
qne Hi^^aes, comte d'Arles, chargé da gonvemement du
royaiane d'Arles au nom de Louis, fita de Boson, & qui Bé-
renger avait fait cstner les yeux, était passé en Italie, sur
l'appel da pape et des piinces du pajs, pour y recevoir la
couronne royale doLombardie. C'âait an homme de tète et
de cœur, énergique et hardi, en qui les Lombards avaient mis
tonte leur confiance, et qu'ils avaient reçu et coaronué A
Milan au miliea des fêtes les plus brillantes^. H régnait eu
Italie, non sans compétiteurB, mais avec assez de fermeté et
d'intelligence, lorsque les déprédations de plus en plus aada-
ôeases des Sarrasins le rappelèrent en-deçà des Alpes. Ayant
résola de les chasser du ïraxinet, il prit des mesures éne^-
qnes pour n'en point entreprendre vainement le siège; il fit
demander à Constantioople, à son allié et à son beau-frère
Bomain, des vaisseaux et du feu grégeois, afin que, tandis
qn'il assiérait le Fraxinet par terre, une flotte l'in-
vestit du c6té de la mer et empêchât tout secours d'y arri-
ver d'Espagne, soit en hommes, soit en munitions^. On était
en 944. La flotte grecque, entrant dans le golfe de Grimaud,
fit joner le feu grégeois contre les navires sarrasins, et les li-
• GalU*CbtiilUiu,Ui,p. eOG.
1 Bi raUon da cMIa rtwpUon, on dit insore «gtoBrd'bui proTerblilemcal en
Praveace ponr : élra bira rt(a, «ilri rifit eemaui la» ni Bugmtt.
3 QBUBabrem Hnpi lai, caniiliaiccopUi, nnnUiM CoDaliBUBopallm dirlgit,
roBon) Impïnlorem Romlniun, ni nlTM tlbl cwn ^mca IfiiD trlninilUt, qao*
ehelindrlipiiciOHimoneGractcsenomliuni.flociniein eiiinfccit,ul dom 1er-
reitrl tlinere Ipw ril dcitmendam tender«l FraiInBlum , um pirlem, q«i
miri mniiilnr, Orncl obtidsrtnt DMltlo, eommqne DBTti sxurcrent, w no as
niipanli TkUM ei«, nit copUmni lobiidU pmcninnt, dlIlEcnUuimc pioYcdl-.
r«Bl(U*lpr.,I.T,C.4}.
IV. 16
>;,l,ZDdbyG00gle
ni
vra tons aat flammes an grsoA effnrt dea dâfemem eu
Froxinet; dans le même temps, Hagaes avait ceimneBeé ses
op^tfoDB contre la place*. AtUgaés aian Tigouenteme&t
par terre et par mer, les Sarraains abandonnèreiri; la défense
da chftteaa, et se retirèrentaur lea monta Toigins, qui de leur
fléjoar taat encore aajoord'liui nommég montagnei des Usa-
res. Hugues les aTÙt là & «a discrétiDn,et tl eût pa alsâneat
les y faire priBonniers ou les y achcTer, s'il n'eût pensé qu'il
-valait mieux s'en faire d'atiles alliés oontre ses ouieinis. Il
était tout juste en ce moment menacé das attaquas de Béren-
ger, son compétiteur à la royauté d'Italie. Ce fut poarqaoi,
dit Liutprand, et par le pins mauvais cons^ qu'il put soi-
Tr«, il traita avec eox, et tes rétablit dans tontes leurs posi-
tions du Fraiinet, à la seule condition qu'ils se posteraient
en grand nqpbre dans les montagnes qui séparent la Suisse
de l'Italie, afin d'en défendre l'accès aox troupes de Béren-
ger, eu cas où elles tenteraient de s'y ooTTir un passage. Ce
nngnlier traité ne saurait être mis en doute, et Liatprand le
rapporte en termes exprès".
On peut penser û no^ Sarrani» snrent tirer avantage de
cette nouvelle alliance et trï leur paùsance s'en accrut : ils
prirent possession des principaux passages des Alpes; ils y
élevèrent des tours et des atalayas; ils y étaWrfflit des camps
entourés de muraifies : leurs retranchemens de Bonda et de
r Alcaçar de &égovie peuvent donner une idée de laa mani^
■ Rex îUijfle Bago , con^cgato cicrcilo, cluilboi p«r TjrrbcaDm man
directli ad FruliBetom, tcrreltri Ipie eo itioïtv persil. Qno dam Gracl perT^
Dltinl igDc pTDlecto, Biriicctiorum DtTei mox omne* enrant.
I Sed ït lei Ftailnctni jD|rcliiil, StrreuDM omiisa In moDUm ManniB
fngen compDllt : la qao cm clreamudaudo upcn poiisl, if to bne, qatM
promplnnu khh, non impcdtret, Rei Bngo Banngtrtnin , ne eoIlMlll,et u
Snefli e> tx Frencia coplla anpn le frraerBI, ilbiqae reBOo™ ufcrret, inaii-
mé llmnll. Inde, dod boDO contiUo tccepto, ad proprla moi rimllll : ipi«qua
Mm Strraccaii bac ratiana Inlll (cedni, qI In montlbu, gui SucTlam aup»
lUUUB diildnnt , lUrEUt : ol il roitt BeTraggriot «incltiua pcr eoi dncere
«tUat, tiiBdn «am omnlawte praUbcniil.
>;,l,ZDdbyG00glc
dilbriiAar 1h hou tfevés. Ili impetènat de là dei triboti,
czigèndt dei nufooi, K'aSiènnt arec qoelquat-os* dei
gnuMb {Bodstaten dM tbIMm voisinei, aoxquli, owame on
PfOTnee, ili prétèivnt on Tcndiient le WGonn ds ^Bun ar-
Mfi'i et radooUèrent enfin de hirdieMB dans lemt expédi-
tbaa m lu tenM des àoéàBo». Us oontiiMèreDt autoit à
ranfoiuier 1m pâeiini qii, de la f nooe et de la SoîMe, ae
rendaient à Borne par les .Alpei. Frodoard, qui bodb a déjà
pailé d'one caravane de pèlerins d'ontre mer ( c'nl-à-dire
de la Glande-Bretagne}, gaoloù et antres, arrêtée et mal-
traitée par ha fiarnsins dans mè montagnes ea 940, nous
le dit formeUemeot sons l'année 95 1 ■; et il donne à joger par
là qa'Us étaient maîtres de tOBta la partie ooctdentde de la
ohatoe d« Alpes, de la iner de ^«Tenee an lae de Genèr*,
et jnsqn'an grand SalaV-Bemard. Da golfe de Grimand an
Léman, en effet, ils avaient établi de sononet en sommet
de ees soitM de redontes qne nous avons nranmées ptns bant
atalajas, d'on mot espagnol rigniOant lien élevé, tonr, ^né-
rite, redMrte on poste ntiié snr qnelqne Anlnenee, d'oli des
sentinelles peovent voir an Idn et dominer de l'œil, soit
« vaste borizon, soit oœ gorge dnis tonte sa profondeor.
An mojen de feax disposés on allâmes d'one certaine ma-
nière pendant la nnit, et, pendant le jonr, avee de la fomée^
les Arabes foisaioit de là des signaux donnant à conntitre
aa loin le nsmbre, les manœnvrei, la nurcbe on la retraita
des ennemis; ils étaient très baisles dons oe genre de télé-
grapbie, et c'est de leur mot attalaà qu'est vain l'atalaya
des Espagnds^. Une fois établis dans ces montagnes, dit
I Vojti lut D. Boavait, (. n, p. B.
1 biTiMnl nMinn Alploin dMldntei, I tlitoribu Raoua peUBilbn* irl-
bDtnoi KclpIoBl; el lie «M tr*Bilrc permltlaot (Frodoardi Chr., «nn. MlJ.
1 Gb n« ctl laul portaftl», ttn* «actm chMcemeiit d'Oithos^ipbt. VoyM
ft. J«tad«Souii,VMtlEb»di Udeo* itibtp, stc — AtUUl e» ud dériTt dri
T«b« tnbi uiM, d« U bBitiine HtlugiltoB, ilpilfl*ni r^irder lo loin, di-
ctnrii h iintftê, tic
>;,l,ZDdbyG00gle
244
Lio^rand, Ut répaodireiit le sbi^ d'one li grande qavàité
de chrétieiui qui allaieiit Tinter les tonlieaax des tncnbea-
reox apMret aaint Pierre et saint Paul, qoe ceioi-là Hul
en sait le nombre, qui a écrit leurs noms dans le livre de
Tie'.Liu^trandtqai attribue leannomeanx BDccèiaa tnut^ -
da Fraxinet, goiumande fort le roi Engo d'aTOW épaiçié
ces ennemis qui n'épargnaieiit personne . D apostnpbe aièDki
k ee sajet ce roi en termes assez vifs, et loi re^oche d'a-
TOir dé&nda son royaume par des moyens entachés d'ioi-
qaité>.
Ters ce temps ils franchissent eax-mèmes le Saint-Ber-
nard et s'arancrait josqn'aax portes de la ville de Saint-
Gall, près da lac de Constance, n fant lire, dans la grande
chronique de l'abbaye de fiaïnt-Qall, le rédt de «ette cu-
rieuse agresùon^. Les Arabes avaent dressé nu camp vo-
lant aux portes mêmes de la Tille; ils eu exploraient et dé-
Tastaieut les euTirons. Accoutoraés à la guerre de moi^-
gnes, ils les parcouraieut arec la l^èreté des chevreuils^.
Ce qu'ils couToitai^t surtout, c'étaient les trésors de la ri-
die abbaye. Hais eUe était intrà muru , et ils ne se sen-
taient pas assez en force ponr en tenter l'attaque k main
armée. Comme de dépit et par braTade, ils percèrent de
lenn flèches plusieurs moines qni aTaient en l'imprudence
de sortir du couvent, n arriva cependant malheur cette
fcHS à ce corps de Sarrasins. Un doyen de rd>baye, "Wal-
ton (c'est le uomque lui donne la chronique), restant de
venger les injures faites à ses frères, et la mort de ceux
■ %a TCTo loco eonatitntl qatm nnUiinim Cbriftitiiatiun «4 B«lonim ApoM*-
lotnm Pctri et F»1i llmiDi UtUMontinin MDgniDem rudarinl, llle iclt soIm
liDniirDm,qul corum DanllM lenit KripU in llbro TlTemJaiD (Llalp., |. t,
1 pw qium inique tlbi Ses Bago Tcennm detBnder* coniri», elc, (Ibld.,
Le).
1 StBGU Gdl. Gbr-, dau Paru, i. n, p. iet,
* .....CoinciprltfocBUpruiiiaDtetpïtcuireriDI.
>;,l,ZDdbyG00gle
GBurnut qtnnzizia. 245
â'«iitre eux qn'aTaient taés les barbnres. H se tint prêt et
stteiràit une occasion ^vorable. Or, an jonr, ayant surpris
DOS agresseurs endormis, il les ehaqiea radement à la tête
de çaelqaes hommes réscdiu, et en tna le pins grand nom-
bre. QnelqDefl-ons, ayant été faite prisonniers , forent ame-
- nés & l'abbaye, mais ils refosèrent de manger et de boire y
et se laissèrent tons monrir de faim^.
Telle était la stoation des Barrasins dans l'Europe centrale
et mkéridiiHiale lors de l'ambassade de Jean de Gorze à Cot-
dooe. La coltmie dn Fraxinet étut toajoon lenr arsenal ,
leur point d'appoi, on, comme parle un historien, leur
rqiaire; mais, à partir de ce temps, leurs affaires allèrent
en déclinant, en Smiw, en France et en PrOTence. Us fo-
rent chassés en 960 du mont de Jupiter par Bernard de
Henthone , depnis canonisé et dont ce mont prit le nom.
Befonlés de poste en poste pendant l'espace de qninze ans,
dépossédés BnccesnTemmt de leurs forteresses et de leurs
chAteanz de l'intérienr, il ne leur resta bientôt plus qoe le
Fraxinet, qoi snocomba enfin à son tour sous les ÔFforts
de Guillaume, comte de Provence, en 975. De la condaite
de Gibalin Grimaldi à ce siège prit son nom de Grimaad
le golfe où avaient été jetés en 889 les vingt Sarrasins qui
forent les fondateors de cette colonie *.
t Qal Unan Ipti aiiBdaetre dm blbm lolmlu, omnw perlaniK <lkka~
lurdl IT cuni S. G*IU, c. IS).
1 H.Rdimd die on carirax pUMB« l'une clurls dp lempi , pnbUée par
D*« aarlMU (AmpllMltt* C*UmiIo, t. i,p. Sto) id mjti du piiUfe d«i Urrw
(l«T«MWt TMMtec pir l'intlira «pnWon dei BtrruiM da galb d* Grlmind :
U y «'1(11 d'nw *11«tciUdb relatiia k ca partage emlra on idpienr da HanatUe
■ammi Podi da Fot et Galllanma, Tleomls da Mita TiUe : — Ciim ge«i pitiiia
hiaet t BMlboa lala, TldtllMI de Fnilnelo, eipolii, et tern tolonaMli a<BpU~
Mt TMtIrl et ■ ealloribo* coll, nnmqidwpie ueniidiuii pTeprltm tlrlalam lapie-
bal lamm, tranigredleDa lennliio) id nam pmenloncBi. Qaipropter ilU qil
(eiaBilaraa Ttdebintnr atie, altercaliaiM ficU, implafCbant le «d laTieain,
raplaiilee tairuo ad poue, Tldelicel WDlebiiu Ticecomea, «I PodUoi da roiili.
fi«l PoatlaipergMi ad comllan,dlilte):a Donna coiiM,eeeelerra mIuUmI
«TlDCBlapt|iMi|Miiiitndlu«ftBwelM4oBatl4Mfe(la: idM rofanini nt
>;,l,ZDdbyC00g[t'
34«
G'egt ainn qae I«s Samdiu allèreat l'affidbUMaiit pea A
pea, et dûparareot toat-i-Mt dn kA (pançaù «prèB la prtn
da Fraxiitet, an mtnm comme bandes nattantes , Isnaiit
toutefois dans la langne, doni les mcmn, et «arfont dau
les noms de lieni, des trasei Dombreaset de leur sé}oBr od
de leor passage. Ces traces se ntronrent sortant dans nos
Alpes françaises, en Danphiné et en ProTcnee, oft la tra-
dition da pays, d'aceord arec l'Usteiire, les signale dans on
très grand nombre de localités; ooos c^eroBS, entre aatres,
HoDt-Horin, dans la Tallée d'Onk; Mont-Haur, ojt B
reste des Tcsti^ de leers rdrandieiiuns; Pny-Hore, as-
dessDS de 6ap ; Pay-de-Hanre, montagne Toisine de eette
TiUe; le forrait de Sarrann, aossî dans le Toisinage de la
même TiQe; les fortifications de Hdtoa, les œonlj^es de
DoriHm, les ch&teaox de Ttiéiis, de Çaint-Etienne d'ATan-
çon, des Orres, le fort Qaejras, la B&tle-HoDt-Baléon , les
tours de Bosans, qni présentent le caract^ des atalajas
dont noos parlions tont à l'henre, la tonr de Malmort, bi-
tie SOT la pointe d'on rodLer dans le Dévala;, le vallon sar-
rasin, dans le diocèse d'Annecy; enfin , plnsienn Fraxinet
pins on moins modifiés en proDondati<Hi, le village de fïo-
n^, aux environs de Hoetane, en Maorieniie ; Freinnières
désigné dans des actes latins da doozLème et dn trdnème
Biède sons le ntHU de Eraxenaria; Fraaûneto, bourg ntné
à peu de distance de Casai dans le Hontferrat, de. Pent-
ètra La nom delà fartareiss ds Fenestrelles n'est>-il loî-méffle
tfoe I4 eoiTHptim da nom de FrasoeoedeUam mentionné
pergu lIKe al nlttoi terarinM intor oppidt «l cuti* cl tarnu MBetuilaH;
Bcai ta* p«t«tlill« «et lamlMra ai «ilMlgM dMiibwM foiatut libl fiatt-
Ina fOerlI. Qaod IH» ot «Ddlfll, MMaHH ; «t m&Ubuo HCudcBi [a lati eqnli
pemxll. CoBiqM rsiiMl Inb* IIiim wltodra TiUa, o^t loqBlrerc noialit
■onllBiB, it coanra Talltan al KUnai al fMitliw- — (TiM )t u* imt»
Su m4mi mmUMaatt et ta riTiUtit qd uMmp»^»ma Sa ph" aa pta<
M Bfpa|M la r<Hae<M> 4m mrea cawN*ti wH'liimiti
>;,l,ZDdbyC00glc
CHàPITHI QUIHZIÈIII.' 347
pu 11 difooiqw de l'alduye de Norslëtt*. Je n'uÊenâ» af-
finiur qœ le nom de qaulier dei Samitiu donné par 1h
babitans àz la capitale da eomté de ITice à on quartier de
leur Tillfl',aoit un téatoign^eda séjour àmaÎD armée d'im
eorpa d'Ard>ei dans Niée mème^ il j a plaUt lien de croire
que m ami fut donné an quartier où. forent placés les pri-
sonniers sarraiins après la prise da Fraxinet.
Je ne dirai rim non plus des usages ^ des idiotismes orien-
taux de Boz et d' Arbign;^, villages sit aés entre Boorg et Lyon ,
parce qu'il est dootma qœ lear fondation remonte à l'époqne
dont il s'agit id^; mais je rappellerai nn nsage qai témoigne
des anciens rappoMs de nos SarrasinB avec les peuplades
alpines de la Ganle méridionale. Il s'agit da siège simulé
d'an fort en planches et garni de feuillages, par la défense et
la prise duquel la jeunesse de Biez, dans les Basses-Alpes,
eélUire la fdte de 1& Pentecôte. Las défenseurs du fort qu'on
appelle les Sarraûns (lotu Sarraijm) portent des étendards
verts et des cocardes vertes ; la couleur est à noter : c'est
celle de Habopiet. Quant spx assiégeans, Us sont habillés en
honasards ou en fentassins, et ils portait les couleurs na-
tionales. Les Sarrasins défendent pendant denx jours lear
fort contre les duétiens qui s'en emparent le mardi, em-
mènent leurs prisonniers hors de la ville, et y rentrent avec
eux poor faire an bon repas^ le lendemain, vainqueurs et
vaincus vont rendre grAoe à saint Hjuimin 4.
I Gtai. KaDHL Nof tlidraiii, du* Murataii, L u, put. Il, p. JU.
• Cm d«aK ttlligii lUMt, MbD loata ■ppirtnee , partit hoi flcari IV
d« HiBriiqnei clUMlt ri^ifM par PhlUppc lU.
* Htm »M« plD* Mqûamnt tmfWjt la moC lorrMjH dtoi la rtdl Sa cm
IvTitioiu qna p*rUnt aiBBiRi, parte qne c'hI calil qa'anpIalaM eontlBDaUB-
Mant In AcriTaiaa qd as parlaai. Lai AratiH o« •• teat d'ilBeait tamak d^
altoèi aai-nCnai par ee nom ni pat aocan da ceai qie lear donaant lia icrl-
TilM ckrtUaH qal IM appéUtnl taar * tour Agareal, IfaafI, FBaal, lana»-
Ula,ttc. — Mana aTooa dll dijl qnalqoa Ehoaa da <a mat dom TorlelBg a
►•■■eai^i «ceapé lai mtou, cl fin • m qi'U Udt cd ufage bien ayail lUIia-
>;,l,ZDdbyG00gIC
348 msTomK d'b
Da réoît de cm ooorses de nos Sarraiiiu A travers l'Eo-
Tope, il noiiB font maintenant passer aux éTéoemens qai nux-
gaèrent, en Afrique, la fin du règne d'Abd el Ral^Dan III,
antenne duquel nou tonchona. Noos en sommes restés des
rapp(»1s de l'Espagne avec la Mauritanie à la prise de Tu-
nis par le hadjeb Ahmed ben Saïd. L'andadense entreprise
da hadjeb snr une ville aussi voisine de Kaïronan que l'était
Tunis appelait natorellement les représailles dn khalife fathi-
mite, et il résolut de se venger de eette agression en portant
la guerre dans le Magreb el Aksa qui, oomme nous l'avras
va , s'était mis, quelques années auparavant, sons la protection
des khalifes sumûtes de Cordone. Hoeez^fils d'Ismaïl, qna-
trième khalife de la dynastie des Fathimitea, était alors sou-
verain de Kaïronan, émir d'Yfrikya. Il envoya contre le Ha-
greb son général Djehwar el Boum;, le Bomain, selon Abd
el Halim, le Slave, selon Léon rAMcain',& la tète d'une
ni«t,e((IJi le* prauiir* liéclci de Dolre in(TDyBid-d«Tin(, (. m, p. S). Lu
Gnet CD tSri nnctirlulcnt pntlcallèrUBSDl dli Ion U pirUs de PAribie
qfd VéUnd Tart l'Orient, du Umllu da pi;* dw H>b«Uié«ai ioiqn'tD lolfa
P«rdqnB, du nom de Saraka ou payt dM Sirruiiii. ^kptxa. Xu^a 'Afa-Ciw
fJtTii T9UC NaCsTiugiiE : si liituTTic îtpuKnei , dit £llaiiDe de BjUBce. Or,
pour 1m Rabithfeiu, lai aotrai Arabu qui habltalant Tira l'Elt poDvtlevt être
de* 5cAaraJtir(HHi(plorlel de Âc^rJiy, crieolaljet la paji de Mni-cl étie dë-
aiené par le nom d'£l Scharkga , ilgnifltnl rorlenl en aribe ; d'où la SÀ^ uct
d'BUaDDe da B jiaïkM. D'an «aire cdti. Il ne me icmble pat mohu nitnrel de
Taire déi-irer ca mot de l'araba SarOji (ad campai duertoniTe pertlneni) phi-
rlel Sahttr<^Ki, >ltnUlant an penpla de paatean.|U eat iré* hdie de conceiidr
U eorrapUon da Sahri^mi en SaractiU. Qnol qn'll en mil, c'cil par Ici Greei
qae ce mal • tiê d'abord employé, par lee Greci qnl aTileni en In premiera
d«« rapport) iTee les Irlbu nomade* de l'irabi* Ff trée et de l'Arable Déeerts,
te wtargi»* loUlmiMi ; c'ut d'enx qa'll Ml paili loi Latloi pour Tenir fuqn^i
noaa ; et cela rend eilrtaiement probable l'nne oa l'entre dn étjnologie* qna
DOW propoiona. — Qaant i l'opinion aeion iBqaella lu Sarrulni aaraleiil
tiré l«nr wHn de Bar*, femme d'Abraham , opinion qne, inr l'anlortii de lalni
JicAme, a reprodnlte un peu lieéremenl Ermoldni Klgelliu ( 1. 1, t. IIIS), et qui
a aa qnelqne conn au inoTan-tge (TOTai le Gloualra de Dneange, an mot qui
noua occnpe), on ne iinrait a'y arrêter, et elle Implique contradiction aiac la
descendance d'fnastl, Bl> d'Agir, |iniralemenl allrlbnèe tnx Arabe*.
< Dt nation icUaTa (GIothi Leesa ArrUuo, Dctcrlltione dell' Alrica., ptrte i.
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPrnuE QDiHziÈiiK. 24d
grosse année composée de vingt mille hommes de cavalerie,
tirés principdement des kabaïlft de Kétamah et de Senhadja,
n lai ordonna, dit rbistorien spérâal de ces gneires', de
sobJDgDer tout le Hagreb, de l'avilir et de l'abaisser, d'en
déposer les scfaeiks et les princes, d'exercer enfin sur eox,
drâs son expédition, les pins grandes violences et les pins
iangnes craantés. Et en effet Djehirai: partit de Kaîronan et
prit la roBte dtt Hagreb en l'an 347, bien résolu de remplir
sa misdon an gré de son maitre.Yaal; ben Mohammed el
YafroaB7,ëmir de Is triba des Bény Yafronn, et le heatenant
da khalife andalons en Maaritanie, ramassèrent tons les hom-
mes en état de porter les armes de la triba des BényYafronn
et de celle des Zénètes, et marchèrent contre Djehwar. Les
deoz années se rencontrèrent dans le voisinage de la viHe de
Tahart". Avant le combat, le général Djehwar fit faire une
distribntioa d'argent aaz che& de fiétamab, qni Ini répondi-
rent de la mort dn (dtef des Zénètes, Yaaly ben Mohammed el
Yafrouny. Une ardente rivalité de tribu -existait entre les
combattans. Le combat s'éohaaffait^, on cooimeaçait h s'é-
chauffer, Iwsqae les cheb de Kétamah dont il vient d'être
parlé semblèrent n'avoir pins qa'on bat, et s'acharnèrent
e. 13}. — Lion ippall« Is giotnl du kluUre Khilte Gehur, nom qui, ptododcé
à riUlfcnae, riponluMiMeniU niaar Bophonlque il> l'arabe DJehirir.
t Abd el HiKm, dam la Karlai, f HB.
* n y a dcDi Tlllea de « nom an Abiqne (Tahart an Taharat), qui toalei
deai ippatUenncnt li la parlls da l'Afriqas leptculrlonalB qae le* Arabei ap-
pellanl El Hagreb «1 Aouiaalh, PATrlqne du mllien ; la pranlAra, Tibsrt la
Haala (I>h«rt Allab), Ml liisée par 39 degrés BO mimitea de loDglIiide, el S»
degri* da liUlade nord ; ta «aconde, Tahart la B»Me ( Tahart SafaUhJ, «il k
38 degrte de loDeltode loiii U même lalllnde que la première.
> FêhiaiitI ■! Aarl. — L'expreuion fiUmiat tl harb, le combat i'écbapF-
bll, H rencontre i chaque pai dam loi ricila de baUUka det Arabei. — lU
emploient aiuil an grand nombre de mélaphem pour eiprimar le* dilFérentei
pbaae* d'un eonbat, «I bien qae nnlle langue n'eat pinl rictaa qne ta leur en
•xprewlODa propre* à rendre loni ce qol conMme laa ebote* de la (nerre. J'ai
dilk dit alUenn qoe l'épte, «I talf, ayalt taDl de ay nooTmea dana leur laotne,
qu'un de lenn ierhalni (Tait compoai ud lltie lest eipréa U-dcHM, inlllult :
£mu «I Sa<r(det RoBi da Vtfé»),
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9M
p«HW0HeMai flMdre le ehel dei Zébbtii. Tad; MBtiiit kw
choc avea UrmUé; naii ili le jmpiiMid tamme U n'tmi
qu'on petit nombre detHnuaitfoiiTdeliu,lefiraattoiriier
de eheral,!* l'aoeablèreM kku Ici eaapi de lenra Ikkm.
L'un d'eax abt iimitrtt pied h tvne, lui mi^ ta tite, H
il> ta poitènat à Djdnnr qm, dans ta jote que lui cmm
ce prétest, fit doimer one grosee aoraiBe d'ingent h aes bû-
Bâvblea Oean meroeaalni qa'AJid el BtMm qualifie de
sehdki et d'énin lea {des illnetrei (on ki plu nobks) de
la tribo de Kétamah ■ . L'ex-eaeliTe van^eeiir, doid w trie»-
I^ préparait l'Matanle fbrtone, «'empraeia d'envoyer ta
tMe d'Taalj & S(m maltN,ttoeB ben lawâ, qai ta fit pmee-
ner par toate ta Tlfle de Kaïrooan «i beat d'ooe pàqne. La
tribu des Beny Tafroun anH pria ta Mte aniiltôt aprèa
aroir pearda son dief , qnd^pie e^rt qa'eAt fait poer ta oûn-
tenir le fita d'TaaljjTarreiui el Tafronni bcm Y aaly bon Ho-
banuned. Djehivar Tainqnear ae dk^ea nir fiedidniessa oà
s'était ëleré et établi l'osorpateHr HoÉianuBeâ ban el Tli&,
snniommé WésAooX ben Haymoan ben Uédénur el Dafaii on
et Tjbari, qui avait piii le titre de Uulife, se faisait appder
émir al Heomenin, et nftme El Btdidùr iiUali, et faisait
battre monnaie. Ce Mohammed bea el Fath faisait voir no
grand zèle pour ta jnstioe etpoorta maiotieBdetasamuih;
il était zélé partisan de ta secte de Malek, qui est restée do-
minante en Afrique, eranme idle le fat en E^agoe pendant
tonte ta dorée de ta domipation des Arabes*. Djehvrar se
I AbdalHaUm.,!»».
1 Hou iTont MaTent fàilê et cet iBim uai an dooner U blopipUe. Cft
qa'oi) BD (lit, HD re«te, Ml peu de choi«. — Llmtm (on chat de l'aBS da> qni-
Ire isctM orlhodoiM do iMDiiJnuuilime) Malck Abon Abdallah ban Aoat èull
nalir de HUlne. Il monrat dam l'amita 119 de Itiglte (na). Ab«DlfUa le ftli
masriT no an al Ebn Xhallekaa den au plu U)t. Il y a un é(al diaatBllmenl
parmi lea aslcnn araba* nr fmai» da aa naltianee : qaelqnca-nH la font imI-
tTerutWid'aDina t'aaW;d'aBUea anlln an H M enM.Dnliaaa maDUcrlt
d* M> cMpf de )nrlipradeBE«, isUWU Mwtt*, wt MBtrrt t U BtbUolbèqn*
>;,l,ZDdbyG00gIC
porta «mtn M, et l'aiiiégea dans BeâjdmeMs, «a eaiitale.
Cette Tille ariit été fondée par Suétone FEmlia q^oi, le pn-
jnier de* géoénnx nnuaina, Booi le règne de Claude, pénétra,
Ten l'on 41 de ].-€., aU'deUde rAtlu,et Tùnqait les tii-
boa barbare! (oa berb^«t) de la Maoritanie dans la plaine
<pu traTerae le fleave ZyC. Pour étendre et aunrer la doBt-
nation romaine sor cette r^oa reeolée, Suétone Paolin fit
jetw, tpr le duunp même de u vietoire, lei {ondemou d'nn
campromùn dont ildit:,$i{}t7(um miUesl, e'eit mon acean,
ou mon Bigoe, lequel est devena une Tille, et s'est appelé
tour à toor, par eormptioaT HgiUuraest, Sigîloiest, iigH-
ueiie, gigilmessa, et ei^n SedjebnBiBa ou Sedjehnessa dans
la booehe des Arabes. — La proTince ou belad de Sedid-
mesia s'étendait, à l'époque de l'expédition de Djebvtir,
comme 8111010411111, le long da fleure Eyz, de la Ttdlée toî-
sine de 4^ers el On^B, en courant ven le sud l'espaee de
cent milles itaUent (d'après Léon l'Africain) josqu'anz con-
fins du désert de iybie; die était peuplée de Zénètss, de Sën-
badjah et de Hiiranli , et la eqiitaie surtout en était ri<die et
florissaute, et eoraptatt un grand non^re de marchands
enridus par le commerce de l'or, qu'ils tiraient de Tibar et
du pays des nègres h traTcm k Sahara'. C'était plus qu'il
da rKicnrlil, el Cuiri l't dicrll, I. u, p. 4ftl d« m BlbUolliKA Arablco-HIipi-
alctBfcnrlibBali.
1 Vej.plnauilii,!. Ls.
1 QaMta dtU, dit Léon l'AfrlMlo , i «dlilcal* In ui« plmnri «o^t* '1 Ûume
Zb d'Uitoma maiiU dl belia Bi ilM mara, Mme incbar le ne i«ie qnalcbo
puta (FAnba d« Giauds, ^m le» lUUti* «pptlèreBt, d^ufi u Boartnioa tu
cbriiUiBlNM, GioiM laoM ô/Heww, ictiTtI t c««l ta Mmamcnieiit da Uiilémc
liêcle], e qnando II MicomelUnl InlioroDo n«ll' Africa fa loegstu ■ cErL< il-
gsari d«l tarait dl X«biu, qaail dorirana fin d>e lofcf le, Bglaol dt Tii&n de
Lvnlna* , (Û diMMcU. Ira ti^e,UUt ca>biienBcaH,e fil ImbIMIOTi rlcchl
pn U trtfllca chi h«Ta*«na In Icna de HegrJ al prfHDic 4 latu iotIdiM,
• corne habbEuno delto, Il popolo il ridniM ad habllara par U uflalll a tarrl-
tMi«. le vi Hn tUl« lelte aiafl dl ceMlau, dl( Lion an llniMUl , mal eutello
datio Maaiia, mu doote Ten 1*89; pea *préi tiolr ftfi obU|i de qolUei Gra-
nule, m pauie.
>;,l,ZDdbyG00gle
m^ msrooM D'BSPAOïmt.
n'en fallait ponr tenter Djehw. H pressa Tivement le nége
de la ville, s'en empara, fit main basse sur toutes les richesKS
qo'U pat 7 trooTer, se saisit da Schakir, et le fit mener de-
vant loi, lié et garrotté, jas(iiHi devant Féz, qu'il avait réfloln
d'assiéger et de prendre ansri (349 — 960). Djehwar ^ta-
qaa Fte de toos les cMés pendant treize jours, et finit par 7
entrer d'assaut le guatornème. Là, comme partout, il exerça
de cmelles violences : une partie des habitans de Fëz M pas-
sée au fil de l'épée ; il se saisit dn gouverneur ponr les Om-
myades Ahmed ben Abon Bekr el Zeneti; la ville fat livrée
an pillage, et on grand nombre de maisons en forent dévas-
tées et abattues. Djehwar 7 entra à neuf heures du matin, le
jeudiSOderamadhan 349 (13 novembre 960). II pcarsaivit,
sans perdre un seul jour, par tonte la Hanhtanie, les troupes
des Hervanides, s'empara des villes et des châteaux, et les tri-
bus et les familles des Zénètes s'enfuirent devant Im jnaqa'en
£q>agne. U ne respecta qu'un petit nomlve de villes, for-
mant les étals de l'émir édriùte El Hassan ben Kennoon, que
celui-ci s'empressa de mettre sous la protection de Hoes et
de sauver en reconnaissant le Fathimite pour scm souverain,
pendant tout le temps que Djehvrar 7 demeura la terreor ré-
gna dans le Magréb, et il n'eu partit ponr retonmer près de
son maître Hotze el Oba7d7, qu'après avoir soumis, snbji^é
et rempli de sang et de cruautés tous les pa7B du H^reb, en
avoir tué les défenseurs, et avoir fait retrancher de la khothba
le nom des princes ooun7ade8 de la maison de Herwan, et 7
avoir fait rétablir celui des Abydiens, au nom desquels on fit
la pri&re dans toutes les chaires des ntosqnées de Haniitanie.
Le général Djehvrar arriva à Mahadia menant avec lui, caj^t
et revêtu de l'habit des esdaves, Mohammed ben Abon Bekri
el yafrouDi, émir de Fëz, et quinze des principaux schdks de
la ville. Mohammed ben e] Fath de SedjebDessa ornait aussi
son triomphe. 11 les faisait porter devant loi, sur des cha-
meaux, dfôis des cages de bois, coiffés de grosners chapeaux
>;,l,ZDdbyG00glc
de feutre, d'où wnlaieDt des contes poor exâter les risées
de la moltitade. Il les fit ainsi promeoer par les mes et les
marchés de Kûrooan; après qaoi on les porta, tonjonn dans
le même oostome, à Hahadia, où ils forent emprisonnés, et
périrent pen de joon après dans lenrprison,non sans qa'oD
soupçonnât Djewhar de les y avoir fait étouffer'.
Ces fàflhenaeB uonvelles ne laissèrent pas d'inquiéter -me-
ment Abd el Bahman, et accrurent l'amertume de ses dia-
gEïni, car il pleurait encore la perte de son onde El M<h
dhaffer, celle de son fils et celle de son hadjeb £bn Seïd,
récemment éproarée. Pour réparer ses désastres en Afrique
et y tirer vengeance de ses ennemis, il fit préparer une nom-
breuse flotte, et y fit transporter des troupes qui ne tardè-
rent pas à y relever l'honneoT du khalifat. Les généraux
aadalouft ne troorèrent presque point de résistance dans le
Hagrcb, si ce n'est devant Fèz et devant un certain nombre
de places fortes; ila recoavrèrent, à la pointe de l'épée, les
villes et les forteresses perdues, s'emparèrent d'assaut de
Féz, oii ils firent un grand carnage de ceux de Eétamah et
de Senhadjah, et subjngnèreut tont le pays de Féz jusqu'à
rOcéan.Daua tontes les chaires des mosquées du Magreb on
prodama l'imam de Cordoue Abd el Bahman III , émir et
< Tajci le Kirt» d'Abd «1 Hillm, t° 80. — Velti csnunenl Léon l'ilrluln t»-
eoDMlici)nqDtUdaH*p«bp*rl«|ii]iTalde llpeii;— HBliïmpod'ElulnCilKa
• poDteBce di qnelti uu, eui «lUrgaroira 1 loro rspil, e crEbb« la iMli loro
in Unlo, chel delio Ctlita nunilà ud *do »c)iUto e eoBiJtllarg , Il cul Boaw
fa Gehoar di nalloa Khtar* coa sMudlailiiio aatcrdlo larao poneali : U qgalc
■equIilA toiu 11 Darbcria a li Nnnldla, a procrdatle per lulno tiu proylncU
dl Soi, TlKOlcndo i Irlboil, a l'otile d«' dalll ngnl. 11 ch« Iktio luTCBdo, al
•no ilgnor» rllornA, si qoala ilpcae In maAo , l'oro e lotio qaello cb'^ll dl
qnciti ptcBf haTSTi In llo (Leone Africuo, dall' Afrlca, park i, c. IS). — Ce tnl
et m^ms DJanhai qnl conquit l'Eejpte ponr laa lihalItM Falblmltet, a( fonda
leCtlre(KIKahtraJ ansea poar la dércDie da li napTalle CflDqatla : — Faca
adanqne cdlfiFarr ddi citU lalla clrcoadaU dl mura-, alla qnale pOH DDn«
llchtiri : la qntlla poscia par l'Baropa la dalla Chalro. QnciU dl glonia In
fUtrno a dl borgU a d'habilatloni di deatro • d''lDlonio i lia uneiMDdo pcf
fl Iitl« Bod», Âe in tBilc le pnll del mondo nn' «Un iliolk bm) ti Iniii
>;,l,ZDdbyG00gIC
Monmeb^, ht grand conteotement des peuples de ftotu M
destribiu zénttes. L'émir édrùlte Hassan t>e& Kennoan ar^,
comme dods I'htods dit, échappé à l'or^, en s'empnMant
de w soomettie et de prêter smoeiit anz Aèjdieng ; mais mlM
ajHTès le départ de Djehwar ponr l'T&Jljah, il Tùla ce aer^
ment imposé par la force, et se remit sons l'obâssance éd
Ualife onuDjrade ; il f t rétaldir le nom d'Abd el Relunan
dans ia prière, et j fit joindre celai de son fils, le wali él
ahdi, oa saccesseur désigné, El Hakem el Mostanulr, quoi-
que ce ne îta, qu'avec doolenr et & regret, dit Abd el HaUm,
et par la crainte ^'il avait d'eu'. Conséqaence natorelle
de sa position intermédiaire entre les deux khalibts riranx.
CesMtsnons mènent josqn'en l'année 961, dans laqneUe
Abd el Bahman III monrat, et complètent le rédt des éré-
nemens de ce rè^e.
Que à nous jetons maintenant mi coup d'œil général sur
cette époqae et sar le caractère particnlier d' AM el Sahman,
noas serons surtout frappés dn mâange de bien et de mal,
de vices et de vertus, de cruauté et de mansnétade, d'élé-
gaace parfaite en certaines cboges, et de grossiëre barïwie
en certaines antres, qui se montre en tout ce gnl s'y fil, et
chez tons les hommes de ce temps, même chez les toeillenrs
et chez les pins cultivés, entre lesquels Abd el Bahman mé-
rite peut-être la première place.
Au premier aspect, Iti débonnaireté 8end>le avoir fait le
fond du caractère d'Abd el Sabman ; il était grand , gâiéreaz,
magnifique ; bon envers le peuple et les pauvres; facile et
indulgent ponr ses serviteurs. L'historiographe des cadis*
rapporte, à ce sujet, ime anecdote curieuse, qui prouve que
> Abd el BdEm, dini le IirUt, f 80, Teito ; c. 18, p. M e( wq. de li tro*
tacUoD p oTlngiiie d« Konn.— TXoat d'itoiii iroiiTé oalle pirl daoa ht fonr-
«wletUro de Hlenenid«HMIiMBlHrU,futCoDdc(c. n^deuelBIBuiU,
>;,l,ZDdbyG00gle
le khalife était, eoilune la pltipart des lunnmes, dâumé dès
qa'il avait ri.
Ao nombre des quatre cadit dn conseil do grand cadl de
Cordone était un certain Bohalb ben Hoonia A Andalonsi,
selon tot^ apparence d'Origine chrétienne on gotbiqae. H
était baveaf de vin et de la secte de cent de l'Irak. On con-
naît le goût des HtuidmanB pour les cachets. Sobalb en avait
on sor lequel étaient gravés ces mots : Ta àlimê koul gdib
koun vnmfé &i 5oft(û&, toi qni connais les choses cachées,
sois propice à ftohaïb! Or, an jonr qa'il avait bu dans la
maison da hadjeb Monsa ben Hodhéîra, dit tout simplement
le oarralenr arabe , quelques mauvalB plaisans parmi les
convives prirent son cachet et en eCacèrent le haut de quel-
ques cataclires, de telle sorte qu'on 7 lisait : Ya alimé ftoul
ahib koun toou^ U Sohatb, toi qni Connais les buveurs de
Tin, sois propice à Sohaïb! Le cadi ne se douta de rien, et
se servit, comme auparavant, de son cachet. Quelques dépê-
ches ainsi scellées étant tombées entre les mains da khalife,
il les remarqaa, et ^t à Sobaïb : > Sohaïb, ta bois du vin,
et ton cachet lui-même en fait fol. • Le codi changea de cou-
leur, s'étonna de voir, sor son cachet l'aven de sa taale, et
dit & £1 Nassr : ■ Seigneur, je ne sais comment cela s'est fait,
mais j'espère que Dieu me pardonnera ma faate, et que ta
la pardonneras toi-même h celai qui est ton esclave. Dieu
est grand et miséricordienx. ' Le kbaliiè sourit, et ne des-
titua point Sohaïb de sa charge, dont il s'acquittait, Su reste,
avec zèle et jastice, et où il s'était fait aimer de tous par soa
anstère équité.
Le même homme, entendant, qui montrait cette charmante
indulgence ponr ane fante répatée grave parmi les Musal-
joans ', n'a pas laissé de marquer sou règne par plusieurs
1 Rmi «Bfgtu ocottOD d'tUbUt Juf 1» ch^n nliaat, i ftopoi i'na» «n
nnw ffll Hdu«,)M tMUMu vtl>d»M di numboa «a M]«> dn lia.
>;,l,ZDdbyG00gle
256
actes de omelle rigueor, néceHsires oa non : nons avoua
va conuneut il avait fait étooffer on décapiter son fils Abd-
allah dans son propre palais i conunent il avait fait cm-
ctfier auu pitié le prophète Hamim des montagoes de Go-
mera. Fréquemment des vrasyrs de son conseil, des che& de
gnerre éminens avaient été mis à mort par son ordre, sans
antre forme de procès ; témoin, entre antres, le sappUce da
wasjr, £rère du caïd de Santarem, Ommjah ben IschdL, sap-
pUce qni détermina la défection de celui-ci et son alliance avec
Bamire II. Il faut mentionner aussi le martyre de ce jeune
enfant de Tn;, neven d'Hermogios, moyennant la liberté du-
quel, son oncle, fait prisonnier à la bataille de Junqnera,
avait racheté la sienne '. Pelage entrait à peine dans son ado-
lescence et il était, depuis près de trois ans,détenn h Cordoue,
«ans que ses paréos eussent bit aucune démarche poar sa ré-
demption, lorsque, sur ce qui lui en fut dit par quelques of fi~
ciers de sa maison, le khalife voulut le v(nr. Cette eatrevne
entrains des conséqoences fatales. Âbd el Bahman traita l'en-
fant &vec bonté, l'invita à se faire musulman, et lui fit là-de»-
sas les offres les plus séduisantes; mais tout fut inutile, et Pe-
lage s'emporta jusqu'à proférer des injures contre le khalife,
et peut-être jnsqu'à le frapper.Il faut lire le récit de ces faits
dans l'écrit d'un ennemi, d'un chrétien contemporain, de
Baguel, prêtre de Cordoue". * Enfant, dit le khalife à Pé-
1^, d'après cette relation, je t'éleverai aux plus grands
honneors de cet empire, si, reniant le Christ, ta venz reccm-
> Cet entinl porUit le nom da fondiMai di la llbcrli de* Ailariu, fort cob-
man à cette ipoqne, et qni «'toiTtlt FeliflD* el le [iroiioii$ill Pelagloiu, dral
on t fait plu tud, pir comptlon et eoBtitcUon, Peliyo et Piyo, dobii cocon
■njaard'buirott utJtèjeaEafi^e. Le denier reetpirtiealitremeiU en Oelice et
BD PorKgil, dIi noire iilot n'eil pd sulremenl daigné qne lonj le nom de ma
Pajo. Ou comple, duu 11 première de cm prOTloeei leale, prii de TinBUdaf
^lliei os boarp de ce nom. Vorei UIko, Igleiii de Tajr, p. 120.
1 Vojei B«tliel, Vlli T*l Pualo S. Pelagtl martyiii, deni l'HiipiDU UlMtnla
de Scott, t, IT) p- MS- — !•■ relelion de Ktfnel lontalttil Dani ptraît tnlt ili
/irupie, *t Intarpslte nïna tl et U, p*r Monii*, mb idilcw.
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPITRE QtnnziEHK. 257
Dattre notre prophète pour le ma prophète. Ta Tois k qoel
degré de grandeur et d'opulence est parvena ce rojaame. Je
te comblerai de ridiesses, je te cooTrirai d'or et d'argent, de
riches Têtemens et de bijoni précieux. Tu choisiras, pour te
servir, parmi les esclaves de ma maison, cenx qui seront le
plus à ton gré. Je t'offre des palais à habiter, des chevanx
pour ton ns^e, et toutes les délices qu'on goûte ici. De plus,
je tirerai de prison qui tu Vopdras, et s'il t'est agréable que
tes parens Tiennent habiter celte contrée, je leur conférerai
les pins éminentes dignités'. •
Pelage, à ce que 'noos dit Bf^oel, était d'une grande
beauté. De cette beauté de l'enfant, et de l'empressement
du khalife à vouloir se l'attatdier, les chrétiens se sont trop
hâtés, ce nous semble, d'inférer une accusation grave con-
tre Abd el Bahman, accusation à laquelle ne sauraient don-
ner un caractère de certitude historique les deux on trois
circonstances de la relation de Ragnel si hardiment inter-
prétées par quelques commentateurs. Dans les paroles du
khalife, rapportées plus haut, parait, en effet, un grand zèle
pour la conversion de Pelage ; mais ce pouvait n'être là
qu'une manifestation du prêtre on de l'imam musulman.
Pelage n'y répondit qn'avec hauteur et colère. Le khalife
n'insista point, comme pour montrer qu'il n'entrait pas
dans ses vues de forcer la conviction du jeone homme,
' et fit Que démonstration comme pour jouer; sur quoi Pe-
lage le traita de chien, et se jeta en athlète dans la lice, dit
l'historien de sa passion, aimant mieoz mourir pour Jésos-
■ Pner,cnBdl« 1« haaorla fticibna nbliiubo,!! Ciriitain nagtre,*! noilnini
irineria propheUm nrnin «ae dlcen. Honm qnilibiu qHuUiTO polluiiir
iccai* Tldei ? lDiDp«r idduntibl dobctoudi iiuri rel trianti eopiam, tnim
•pUbiu, omunetiK preliou. Soiseï prsur» Ubl qBilun ei hli tjraDcalb •!•-
t«Tli, qat iBif «ri Totnm morlboi fuUDlotar : Md «I corlu offcrim id babltan-
dmn, eqnoa ad Dte ndnm , daUdai ad (rnndom. Fom et de careare, quantM
ptUeiii, cdncui, al parenllbni «lUin loli 1b bue, il TOlnai*, Mtjtoatn idT*-
Mlla tmmeoau dlguIltMi Matann.
IV. 17
>;,l,ZDdbyG00gle
258
Cbrist ^e de Titre dans les pompes et les ADTres' do dé-
mon'.
Le khalife le fit ramener; mais il parait que Pelage aggrara
sa foute en blasphémant hautement £l à plusieurs reprises
contre Mahomet. On regrette le dénouement de ee drame ,
et il eût été bien, en raison de son âge, de ne pcûnt livrer
cet enfant au fer do bourreau ; mais Àbd el Rahman n'eut
point assez de bonté on asset de courage pour cela, en pi^
sence de la loi terrible qne le biographe de Jean de Gorze
a si énergiquement formulée dans la vlation de l'ambassade
du saint, et le sang d'an enfant sooilla son règne, et mit
dans sa vie un souTenir qui parait lui être demeuré tou-
jours importun.
Le martyre de saint Pelage avait eu lien le 26 juin 963
de l'ère espagnole, 925 de J.-C., dans la treiûème année dn
- règne d'Abd el Bahman. Il fit grand bruit parmi les chré-
tiens, et fat célébré près de cinquante ans plus tard eo
Allemagne par la religieuse saxonne Hroswita, qui rendit
son nom célèbre dans la dernière moitié du dixième siècle
par ses poèmes et ses drames latins ". Le poème de Pelage,
qui figure parmi les œuvres de HrosTrita^, a les qualités et
' Inlerti cnm eain )ociilirltaT Bai Ungfre vcllel : ToU«, unii, laqnltMDclM
PcUgiDi; nDmqDldmc ttmiltm lyli tiîieiDiDaitiiii eiisUmaa? Et torleniapi-
let[r*m w (thlttan conitltall, eligcu difne pro Chrlito mori, qaant lorplUt
cdio diabolo tlyett, et tMl» Inqulnul (R(e<u>> TH. Tel Ptu., p. MB}.
1 Le mirtjra ds rearinl Pilae» fi[;iiTe itcc une trreat gTSTe dani le marljtft-
lot« romain, r^lmprimi à SilamaBqac en ^tS^. Le Ilsn do mlrlyre j tu InAi-
qni comme ajeat itt Léon : — Apnd Le^onem Hlipanla dTiUteoi laneli Pa-
laefl idoleKsntaliiqDl ob confoadonem fidei (on a Tn qne ee ne (ta! pu nnlqu-
menl pont aela, pnûqne 1* profaidon pnbliqoe dn dulMIaBlnM éUK parfalle-
mtnt permiae cbai lei ATabu)|nnii AltdemueBlStmcenonBreglifaretplbai
femli membralim prvclani , iiiiri;rinin imani glorioat caniinnaïa'vlt. —
nianmoln*, dam le mari]'rologe de Galetlnina, Impriné i ▼ralaa en 187s, <a
Ut bleu : CordabB S. Febgii inattjrli, elc. — L'enaar n'ulate pu dîna Bara-
■ina : aenlemeol II a en tort de inrfBtNilr te fi>rHpihu fimù mrmbraUtt prm-
■inai qai TCBcUdiaarleteitade tagoel.
1 iMprinée* t nnremberg m tsoi, e( rMnpitatM i VltUmb^g nw ce
titre ■■ BtvifrttbM, Illnattla Tirgiola nalloiie eerountcM, génie Saionln ortie, la
>;,l,ZDdbyC00g[e
GBUPmti Qmnzdaa. 359
les d&ots de ses antres onvrageB , et n'a d'ailleurs neone
Talent historiqae. La première phrase de l'argninent, k elle
senle, iiçpliqae une méconnaifisance grosà^ des &iu. £lle
porte qd'AbdrahemeD, c'est ainsi qne Hrosvita écrit le nom
d'Abd el Rahman, tyran de Hanritanie, de la secte des Sar-
rasins, étant passé en Espagne, 7 fit livrer an supplice tons
les dirétiens, à l'exception de ceux qoi, par crainte, con-
sentirent^ à entrw dan» sa religior^. Elle attribue des idoles
aux Mnetymans de Qordone, fait un prince Rdculier de l'é-
Tfiqn& Henoogios, oncle de Pelage, le prend poor le père
dc.celni-ci, et accomule, en an mot, les errenrs et les cir-
constances miraculenses. C'est ainsi qu'elle consacre pln-
àenrs Tçrs à la fable selon laqnelle (es chrétiens, ayant
adictë à très hant pris à des pécheurs an GaadalqoiTJr une
tête qo'ib primaient être celle du saint, rëpronvèrent
par le fen, et, ne lui en Toyant recevoir ancune atteinte, re-
connorent k ce signe certain que c'était bien la tête sacrée.
Néanmoins le poème de Hroswita est intéressant pour nous
comme témoignage de ce que l'on pensait de l'Espagne et
de nos Arabes andalonsiens dans les pays germains, et histo-
riquement, on peut en inférer la profonde ignorance où
l'on était à leur égard vers la fin dn dixième siècle, principa-
lement en ee qui concernait leur religion. Nous y troufons
aussi quelques vers sur Cordoue, qui prouvent la haute
idée qu'on en avait, à cette époque, dans l'Europe centrale,
idée qu'on s'y en était faite probablement sor les récits de
Jean de Gorze et de quelques rares voyageurs négocians ,
pour qui l'Espagne arabe devait être alors ce que loTbibet
ou le Boutan soi^t aujourd'hui pour nous'.
HdduICtIo OudMhaimnul qnondun reUfllMa Mccrdolii, Optn, WlUmbcin
SHonaiD iTlï, - C'«»t pu enenr que It t[lr« ports 1707.
1 V«iclletT«ri deQrMwlU lar Cordnae :
PntlÏB artUa.]» hkil dann Acu Mil
>;,l,ZDdbyG00gle
260 HISTOOtB D'UPAâRB.
Quelles qu'aient pu être d'aiUears 1«6 taches de ce rfr-
gae, il en foat reconnaître la grandeor. 11 tant reconnaître
qae la protection et les enconra^[»neii8 accordés par Abd
el Bahman anx lettres et aux sdcuces ei^%ut la plus grande
influence sur les progrès qu'elles firent alors eu Espagne.
La poésie surtout prit un essor remarquable, et elle était
cultivée par les premiers 'd^nitaires de l'état, par les cadis,
par les généraux d'armée, par les coQselUers du khalife, et
par le khalife lui-^néme. Coude rapporte en effet dés vers
d' Abd el Bahman en réponse à une kassidé qui lui fut adressée
par Ismaïl Abou Bekr ben Bedr ben Zyadi, à l'occasitm de ses
derniers succès eu Afrique ■ . Cet Innail ben Bedr avait un des
principaoi gonvememens de province; il était wali de SéviUe.
Hoosa ben Mohammed ben Saîd de Gordone qni composait
des vers impromptus, rimes ou sans rimes, avec fatalité et
élégance, remplissait les plus hautes fonctious au paliôs de
Zahra. Ahmed ben Abd el Helek Dilooz Bat^, conna par de»
ikuu mm
^ Héoivitx PuiId s. PeUgll , etc.
U prifkce da paime oa dg la puilon de iilm Pilita tn qds ptUr« dêa
laqntltfl 11 S*I«DM BtMWlU a mil plniiear* LralU qui db te cUcdi poliit ei
aKfUnPB amouieii an plu lendrc* de TEipapiDle luta Ter«M de Utm.
PtmSMllo BraiwllbtE In PcIi^iub.
ladrU Pellgl, BU^ loRtHtw OrMI,
Et txmt nfunUt mUu ta Mnli HgU
Bopki BrwilUiiiB bJU pitute mlKUio,
tu, UU ntlKtndcToU moUt bBdl^
qtm it ■cutnl», emm ipu>qM tntsR rroaw.
Eine,algalai
Lepoimecnllcr i« compowdB quatre cent qsatreheiimJtTM de ronne léoBlat,
coiBBe IM précUeii*.
1 CandB, c. M. — Lm Anbei appellent kuildi us poème qnl db doit pu
utmprandre molna da trente ver* oa diatiquc*. Uohadlhal, poète inltrlenr i
1 'IiUedHhm. pane po>r ïtre rioTBBtenr d« cette tonot i» poUc.
>;,l,ZDdbyG00gIC
CHAPITBX qoinziEUE. 261
^pigrammes piquantes, était un Toillant général.Nous avons
rapporté aillenrs des vers da général commandant la frontière
da Duero, Abdallah el Koràïschi. — Djehwar Abou el Hazam
ben Obéidallah, anssi général d'année; Abd el Bahman ben
Bedr ben Ahmed, affranchi de l'émir Abdallah, grand-père
d' £1 Nassr, capitaine d'une prudence consonunée; Obâdall^
ben Ahmed ben Taaly, gnerrier renommé qui vaioqnit lea
chrétiens dans on des engagemens préliminaires de la grande
expédition de 939, qai se termina par les sanglantes batailles
de Simancas et de Zamora; Djftfar Ahonl el Hassan ben Kas-
sUat, scheîk d'une des principales tribos de Séville, ont' toas
laissé des ouvrages poétiqnes qnî témoignent de la snpériorité
de leur esprit.
Dans l'histoire on nomme Abd el Haadi heu Abbiba, et Ab-
dallah Aboa Hohammeâ, fils da lihalife, dont nous avons
raconté pins haut la fin tragique.Le premier est auteur d'une
histoire extrêmement détaillée de la vie de ce même khalife,
histoire dont il ne reste malhearensement rien; le second
composa, oatre divers opuscules et des poésies fort estimées,
une histoii^e des khalifes abbas^des snccessenrs des Ommjades
en Orient. La grammaire, la langue furent ansâ cultivées avec
zile et passion ; et les divers écrits qui restent de ce temps
sont d'une pnreté de langage et d'une ridiesse de tours et d'ex-
pressions qni ne le cèdent qu'à celles du Koran lui-même
C'est à ce point que le savant Casiri, si versé dans la connais-
sance delà littérature arabe, ne trouvant aaeun indice de la
patrie d'Abou cl Abhas Abon el Hassan, dont il existe à l'Es-
curial un livre important en dix volumes (c'est une sorte de
bibhothèque universelle des lettrés musulmans), conjecture
qu'il était espagnol sur l'eiiictitude et la propriété de son lan-
gage '. Abd el Bahman ne «avait pas senleraeut ^précier le
mérite littéraire; il faisait rechercher avec soin les savans et
1 To;. Ctdrl, BIbl. Anb.-Htap.-Btcnr., 1. 1, 1. c.
>;,l,ZDdbyG00gIc
362 HISTOIBI d'ëspaonk.
les lettrés pour les élever box pins hautes dignités de l'em^re.
Ainsi, nous voyons sons aon règne le granunairien Âbd el
Waheb Abon Woheb ben Hiâuiiiined de Tolède chargé tUi
reooavrement général dss revenos dn Zékltat, chai^ <pi re-
venait à celle d'un ministre des finances de nos jonrs. Âbd el
Waheb Bviit été goavemeor de difEéroites places impMtanbB
eoos ks trois prédéoesseuTS d' Âbd el Bahman; il était très versé
et très eiaet dans l'administration et l'économie des deniers
publies; mùBjqooique fort occapé, il n'en avait pas moins
coatume de tenir chez loi des conférences oii, comme dans
les proBiàns assemblées dont est sortie l'Acadânie française,
on diecatait les difficultés et les plus fines élégances du lan-
gage ; il mérita par là d'être cité avec éloge dans la biUiotbô-
qne des grammairiens célèbres d'Abon Bekr el Zébeïd. Âbd
elWaheb monrat vers le miliea da règne 4' Âbd el Bahman.
On cite après lui qnatre grammairiens non moins distingués :
le cordonan babija ben fraîghonn, très profond non-seule-
meut dans sa langue, mais en tontes sortes de connaissances,
comme le prouve son ingénienx et savant dictionnaire ency-
clopédique décrit par Casiri dans le tome l''' de sa Bibliothè-
que arabico-eq»gnole; Eemal Eddin Abon Yahyab, qui écri-
vit qnatre volumes de commentaires sur la grammaire arabe ;
le savant Cordonan que nous avons nommé plus haut, Abon
Bekr el Zébéîd ben el Hassan, aatenr, comme nous l'avons dit,
d'une Bibliothèqne historique des grammairiens illustres,
aussi démte par Garari, et d'un abrégé dn célèbre dietionnmre
intitulé ^ïn (la fontaine ou la source); et enfin le laborieui
et savant Abou el Hassan Aly ben Ismaïl, plus connu sous le
n<HD de Âben Seyra, auteur d'un vocabulaire des plus émdits,
divisé en vii^t-qnitre volumes ou parties'.
1 Vojei, pour tooi cm biU tl inr loni eu aaiU) pBrtlculiénmenl «u le
mirlle Iftténira d'AbdtUib iboo Hobinnied b«D Abd cl Bahtnin b1 Nuit,
AboHBekr il Kod^, lutli wrici, dini Caiirl. t n, p. BO, M, 38, 40, 47,«b.,
et C«Dde, c. 01 CI m.
>;,l,ZDdbyG00gIC
CHAPITHE QOtRZIElIE. 363
Bans la protection et les secours qa' Abd el Bahmau aeeor-
dùt aox lettres, il était secondé avec on lèle extrême par son
filsElHakem^qni faisait rechercher à grands frais les meil-
leurs onvrages composés non-seolement dans la Péninsiile,
mais dam tons les pays oîi l'on parlait et écrivait l'arabe.
Les relations d'Abd el Hahman et d'£L Hakem avec Abonlfa-
rage méritent snrtout une mention spéciale.
Aboulforadj AU ben Hoosscïn el Isfahani était lui-même
de la race des maîtres de l'Espagne; il descendait de Merwan,
quatrième khalife de Damas de la dynastie des Onunyades '.
m k Isfohan en l'an 284 de l'hégire (887 de J.-C.}, il avait
été transporté de bonne heure à Bagdad, s'y était fixé, et y
avait cultivé les lettres avec nn talent qui n'avait pas tardé
à le placer an premier rang des docteurs et écrivains arabes.
Par Bonvenir de son origine peut-âtre, Abonlfaradj avait re-
cherché de bonne heure l'amitié de ses arrière-petits^onsins
d'Espagne ; il correspondait avec eus, et leur faisait passer
secrètement tuns ses ouvrages. El Makkari nous apprend,
dans son histoire d'Espagne, qn' Abonlfaradj adressa à £1
Hakem un exemplaire du plus connu de ses livres (le Kitab
el Aghàniy) avant même qu'il l'eût publié dans l'Irak, et
qn'El Hakem reconnaissant s'empressa de lui envoyer une
somme de mille pièces d'or de la plus forte valeur, équivalant
à peu près à mille quadruples d'Espagne d'aujourd'hui '.
Abonlfaradj fit mieux encore : il composa tout exprès pour
les Ommyades son Histoire générale de leur commune famille,
intitulée : Traité de la généalogie des enfans d'Abd Schems ^.
■ EtDoii, comms la prélïDd CaDd«, da Hervanll dcrofcr khotirede cède race.
Bbn 6obiil,din« im AddiIci (Hn.dg l'EtcurlalJ.doBDa lei nomi al la des-
ccpdance de cet lllulre tcrlTttn, qa'll nomme Abonibrw)] el Iifihaal ben Honi-
mId ben llahmm»d ben Ahmed ben elHallam benAbdelRihmanbenlfervaB
ben El Hakem ben Alaaben OmmTab.Alaa tlsIU'atDi dM onie Slia'Ommjab,
*D«lic* dei oue bruchta de cette famille.
la»kkul,aM. arab. 701, 1. 1, t>9B, T>.
' Abd Bchemi était le pite d'Otninyab, qnl, far la bnte renoninilt, en qnet-
>;,l,ZDdbyG00gle
264 HiSTomz d'e^aghk.
Parmi les ouvrages qui forent ainsi saccessiTement adressés
par Abonlfaradj à Abd el Bahman et à El Hàkem, il en
est quelques-uns dont les titres ne laissent pas d'intéresser,
en ce qu'ils donnent à conntdtre quels genre» de sujets trai-
taient préférablement les écrivains arabes, et étaient en pos-
session d'exciter l'intérêt ou la cnriosité du public. Tels
noua semblent être les soivans, savoir : Traité des jeun» Mes
esclaves qui ont cultivé la poésie ; — Xrdté des monastères ;
— Traité des prétentions des marchands ; — Becueil composé
uniquement de chansons ; — Vie de Djahadah le Sarmécide ;
— Relation de la mort tragique des Alides ; — Recueil d'airs ;
— Traité des connaissances littéraires des étrangers; —
— Triûté des combats des Arabes, renfermant le récit de
dix-sept cents batailles; — Traité où sont pesés avec justice
et impartialité les vertus et les défauts des Arabes -, — Traité
de la science généalogique; — Traité de la généalogie des
Beny Schcïban ; — Traité de la généidogie des enfans de
Moballeb ; — Traité de la généalogie des Benou Tbaleb et
des Benoa Kilab ; — Traité des jeunes pages qui ont cultivé
la musique, etc., etc. Hais c'est surtout son Kitab elAghAniy
(livre des chansons ou des chants) qoi rendit Aboulfarage
qaa wrte pttriarcile, qa'11 l'èUEl acqulie parmi toi Koraiiehtlei , mëciu ds
donner ton nnm i •■ deieendaace, liqaflle te dlrl» en onie bnDcbw iitan de
iGB onze eoriii), pot UBt chacun an nomdttlii dn nain d'un de wt frirea, Mfof r :
Alu, AboD-Alu, AUil , Aboa-Alali, Amron , Abon-Amrau , Birti , Abon-Bacb,
Vofjan, AboD-Sotjan, at Alawit. Moawiah, le premier kbalirs Omm^ade de
Dimaa, Atail Olâ d'AboQ-Sofian fili de Harb, S» etnèalogie l'tcrit «n arabe de 1>
■OTie : HoawJah ban Abon-Soffan ben Hirb ben Ommyoh bcn Abd Schéma ,
c'eii-i-dire Hoawiah, Bla d'Abou-Sotian, Bli de Harb, flli d'Omm^ah, &la d'Abd
Bcbem* (aerrlleordu Soleil). Abou-SofTan, gardieo du drapeau aacré, gtatitr-
lluioiD dea Korvichltea , et, comme parle U.de Sacf , l'un dea dkemvira de Ia
UeUe, d'abord ennemi acharné de Habomel, «mbratia l'Ialamlime lor* de la
prlie de U HelLke, le «eodredi *i taDTler630.— Onoi'jah bea Abd Schéma, pat
Ahd Hinll, Koisi, KèLab, Howrab,Kaah, Loowai, Oaalab.eU:., remontait ioa-
qu'à lamaei el t Abraham. Abd Schéma, lila d'Abd Héalt el pire d'OmnyaU,
clalt Mr« d'Haichem, waebe de la ramiUe de Mahomet el dea Abbairidla,
Haicham Mant père d'Ahd el Nolhaleb, lequel i aon tout le tnl d'Abd^Uk et
il'Ahbu, le premier, pire, et le ««cond oncle dn prophète.
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPITHE QCraziZlIE 265
célèbre ea Asie, en Afrique et en Europe. — > Le kadi Aboal-
foradj Isfabaoi, dit un historien espagnol en parlant de ce
livre ', est aatenp d'un ouvrage intitulé al Aghûnyi, dans
lequel il s'est attaché à réunir les histoires des Arabes, leurs
vers, leurs généalogies, leurs combats, les évéuemens qui
concernent leurs dynasties. H a pris pour base de sou travail
le recueil de cent chansons fait par des mnsiàens pour le
khalife Baschid. Sur chacune de ces pièces il a rassemblé
des détails de tout genre, et a réellement épuisé la matière.
Ce livre est vraiment, pour les Arabes, un livre essentiel, gui
ofin en on seul corps, sur tous les genres de poésie, d'his-
toire, de musique, et sur les antres sciences, tous les détails
intéressans connus à cette époque, mais qui se trouvaient dis-
- séminés dans une foule d'ouvrées. Ce recueil, auquel, sous
ce rapport, aucun autre ne saurait être comparé, est le mo-
dèle le plus parfait que puisse se proposer un amateur de lit-
térature. » Aboulfaradj parle Ini-mâme Jie son livre comme iï
suit :«Le kitab al Aghânij a pour auteur Ali ben Houssaïn bcn
Mohammed Eoraïschi , l'écrivain (el kateb), connu sons le
nom d'Isfehani, qui a pris soin d'j réunir tout ce qu'U a pu
trouver de chansons arabes, tant anciennes que modernes. Il
s'est attaché, pour chacune de ces chansons, à désigner l'au-
teur des vers, celui de la musique, etc.» — Ce recueil devint
le manuel des Arêtes andalouBiens, et ElHakem II, dit-on,
en fit faire sous ses yeux plusieurs coines, dont' il écrivit cer-
taines parties de sa propre main *.
Un poète, dont nous avons déjà parlé, Ismaïl ben Bedr
ben Ismaïl ben Ziad! Abon Bekri, wali de Séville , affranchi
) Bba KtaaldODii.iiiM. anbe da U BIbl. ray., t» SST, rcclo.
> AhoD'l Pirid] AU ben BoomsId UMubI, c'»t-k-dlre Dtirf dlifahin ( on
Mit qae lu ArabM o'oDt polol de p, ni qae e'M» UalAt lY <t WdWI ta » qgt y
nppli*Dt ), ht t\ni i Btedid, «'y fiin et -j moani 1« marcredl 1<>» Joiu du
moli da dloalbedj«b SM (IB noTeubre 96?) agi de prii de qnitre-Tlagtj ta*.
A M nMTl, Abniliridl léfM loo* ■«« llTrMlBIHtkam.VOTgi Goode, c. M.
>;,l,ZDdbyC00g[t'
266 aiSTOIBE D ESPAGHE.
de grAce des OnuDyades, suivant la chroniqae de Coude, fit,
le joar de l'aTéoement d'£l Mostanssir Billah, une pièce de
vers en son honoeor , qa'on troare dans les Jardins d'Ah-
med ben Faradj. Abou Bekri fat nomma en cette occasion
rawi ou narrateur (nouTelliste en qaelqne façon) dn khalife.
Son emploi près d'EI Haltem couistait h loi raconter en vers,
et dans on style épique, des avealnres de gnerre on d'amour,
semées de circonstances clwTaleresqaes '. Parmi les hom-
mes célèbres qui illustrèrent la fin du règne d'Abd el Bah-
man III et le commencement de celui de son fils El Hakem,
il faut compter au premier rang ce même Ebn Faradj que
nous Tenons de nommée II s'appelait Ahmed ben Mobom-
med ben Faradj Abou 'Amroa el Djaheni (de Jaeo) et il fat le
premier d'entre les poètes arabes d'Espagne qui composa dans
le goût oriental des poèmes épiques. Par le petit nombre de
vers de lui que nous a conservés £1 Dhoby dans sa Bibliothè-
que arabe-espagnole, t>n peut juger qu'il se distinguait sur-
tout par l'élévation du style et par l'él^ance et le choix des
mota. n a composé, cotre les Jardins dent noua avons si sou-
vent parlé , beaucoup d'autres ouvrages , parmi lesquels on
distingne les annales d'Espagtie et les entreprises des Om-
myades, divisées en Quatre volumes. Il mournt à Gordoue
d'une attaque de goutte, suite, dit-on, de son goût poux \a
vin, à la fin de l'aiu^ 368 de l'hégire (970) *.
L'auteur d'un traité de géographie fort remarquable, in-
titulé: Les Histotret des tempt, les Routes et les Empires^y
Obaïd Btàri de Gcidone, «émble avoir aussi tqppartenu à ce
r^oe, ou tout au mains avQir eommenci^ à s'y faire connaî-
tre. Mais de tons les écrivains hispano-arabes de ce temps ,
celui qui réclame ici la mention la plus étendue, par k haute
1 Coiid<,c.8S.
1 DibL Artb.-aiip. d'EI Dhobl, in Ctiitl, t. u
s Km. uib. da u Bibi. ro|r-> >* ooo-
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPtlSK QUINZIÈME. 267
place qa'il tient dans La littérature orientale , est, sans con-
tredit , Aboa Omara Ahmed ben Mohammed, connu sons le
nom d'Ebn abd Babbihi. £bn Khallekan loi a consacré un
article dans sa bio^phie des hommes célèbres; mm son
principal ouvrage, intitulé le Collier Unique, jest son meilleor
titre, et bit mieux juger de lui que tout ce qu'en ont pu
dire les admirateurs de son talent. Va excellent exemplaire
de cet oarrage important a été récemment retrouvé au Caire
par M. Fresnel, et a servi de base à un travail de cet orieur
talistc sur l'histoire des Arabes avant l'islamisme '. — £n
l'année 328 , dit £bn Kallektui, douze jours avant la fin de
la première lune de djoumada (1"' mars 940), mourut le
célèbre Cordouan Ahmed ben Mohammed ben Abd Rabbihi,
élégant et docte poète de ce temps,: il avait vécu sous quatre
émirs de la race d'Ommyah, Mobammed,,£l Mondhir, Abd-
AUah et Abd el Bahmau el Nassr. Ses compositions faisaient
les déUces de Cordoue et l'honneur do l'Andalousie. £1 Ha-
kem en fit un recueil choisi, divisé en vingt parties, ayant
chacune un titre particuher, comme : le Ciel, les Étoiles,
l'Aurpre, le Jour, la Nuit, le Jardin, la Mue, l'Amour, le
Repentir, ta Chevrette, etc. Il était né le 10 de ramadban,
246 (10 novonbre 860), et il attendit la mort quatre-vmgt
nn ans, huit mois et huit jours*. Tabyah ben Hondaïl, l'nn
dea poètes distingués de cette époqoe, raconte qu'il s'adonna
I Lei norcesui d'Ebn Abd Babbihi, dODt H. Ftetael a publié la Iraduclîtn,
«ODt eilnlts de 1* âkx.MpUJma Hctloo , latiLal^c : Stconde pirtt ; Journéet tt
•MiinIrM d«( Atattt. ■ La iuri«leDi anr k fol duquel Ebn Abd lubliikl
racaate 1m fjlla cantgona dau ce cbapilre, dit H. Freanel, «11, en géuinl, le
UTial el coDMienclïdi Abon Obeidah llimlr, Bla de Haothanna, ai on l'anDce
110 d* l'taigire (de J.-Ç. tss), qui tiBail ne ridu d'Aben Amf , SI* d'Klela, aè
tu 81 de l'bieiie (de J.-C. 681), ol d'enlrea fiadlU, leiqaeli Isl iTalcDl eoz-
mïmet ceçae de rouât ou oarrsteuri plaa «Dclem. Le nom d'Aboa Obeideh
pille iMartmest une grende inlorité eux iradillou rapportéu pir Kbo Abd
Babbihi. ■ Abon obeïdah aaiiuT aTill éli eT«c Annaï l'nn dee priceplenri
thargti de douer de» le«ODt d'hlelolrv an khallh Blaronn gl BaHbld.
3 Bba Kbrinekan, dane Csnde, c. 81.
>;,l,ZDdbyG00gle
268
lai-mème à la poéne poar avoir été témoin des honneors fu-
nèbres qa'on rendit à Ebn Abd Eabbibi'. L'école d'Ebn Abd
Rabbihi avait été la nuùson da célèbre vaâr et favori d'Abd
el Bahman, Abon Afamer Ahmed ben Saïd : les portes ai
étaient ouvertes à l'élite des poètes et des savans de Gordoae,
et c'était le rendez-vons des plus illnstres personnt^es de
l'Andalonsie. Une seale maison le dispatait à celle d'Abmed
ben Said; c'était celle da cadi Ebn Zarb où se tenaient, h
des jonrs fixes de la semaine, des conférences littéraires et
jmétiqnes fort fréquentées. Ebn Thaalaba, Ebn Asbadj, et
beaacoap d'antres hommes de lettres alors célèbres étaient
de ces réonlons, auxquelles asRstaient Mohammed ben Hoa-
ytiah el Koraïschi, Abmed ben el Hotharef, le wazir Ebn
Saïd , Hooslema ben Kha&em, et les fils, les nevenx et les
frères do khalife. Les conférences des hommes appliqués
aux sciences physiques , à l'astronocùe , an calcul , se te-
naient plus particnlièremenl chez le vrazir Issa ben Ischak ,
et chez Schalaf ben Abës el Zahram, célèbres tons deox
par leur savoir dans les sdences natorellcs, dans la phy-
sique, dans la chimie, et par des traités de médecine men-
tionnés avec les plus grands éloges en divers ouvrages de
leurs compatriotes; ils étaient tous deux médecins d'Abd
el Rahman, et leur bienfaisance était telle, que leurs mai-
Bons étaient ouvertes, jour et nnit, aox paavres qni^eniùent
les consulter ^.
Telles étaient à cette époque la renmnmée littéraire de l'Es-
pagne et la célâ)rité de ses poètes, qa'on recherchait en
Orient les Jardins d'Ebn Faradj de Jaen, composés excluà-
vement de vers et de kassidés de poètes andalous, de préfé-
rence au recueil du même genre d'Abou Bekr ben Davrd el
Isfahani intitulé les Fleurs , oii étaient recueillis les meil-
>;,l,ZDdbyG00gle
cHAPints QtnnztiHE. 269
leurs morceaux de poésie de l'Orient '. Un des haUtoés de
la nuàson d'Ahmed bea Saïd, qui avait récemment Tteité
l'ÉgTpte, la Syrie et les Iraks, y racontait, an rapport da
même auteur, qu'étant & Fostat, dans on cercle de poètes et
d'émdits de diTcrs paye, où l'on faisait des lectures et s'en-
tretenait agréablement , l'nn d'entre eux 7 Int et lui donna
nne kassidë à la louange de l'Espagne qui se terminait par
les traits snivanB : ■ Dis-Doos donc qaelqaes-ons des beaux
Ters de ton Andalousie. C'est par l'oreille qoe la poésie se
commoniqae h l'âme, et l'exalte ou l'émeat. Dis-noos donc
qaelqaes-ons de ces beanx vers que la renommée noua a
vantés. Le fer dérobe son édat dans le fonrreaa; l'étoile ne
brille point an ciel sons le nuage; sous ses feuilles la rose
ne charme ni les yenx ni l'odorat. Hontre-nons le glaive nu;
chasse le nnage qni nous dérobe an ciel l'éclat de l'étoile;
écarte les feuilles de la rose, afin que nous poissons à la
fois la respirer et la vtnr.- L'Espagnol avait la mémoire fort
ornée, et U leur récita des vers de différens poètes de son
pays, qui .hirent répétés et applaudis de tons les as^stans .
Quelques Égyptiens s'écrièrent cependant : » Où trouver entre
les poètes andalous un homme comparable à £1 Hassan ben
Heni? > Sans se déconcerter l'Espagnol poursuivit, et leur
récita les plus beanx vers de la longue kassidé d'El Gazali
Tahya ben El Hakem sur son voyage à Constantinople , si
bien qoe tons les auditeurs transportés, sons en excepter
nos ^yptiens, s'écrièrent tout d'une voix: ■ Dorr El Has-
san ! Dorr El Gazali t ils ne se le cèdent en rien l'on à
l'autre. ■
A tout prà Abd el Babnun voulait que Gordoue mérit&t
et conservAt son vieux renom de centre de la religion, de
mère des savans, de lumière de l'Andalonsie, et il y ap-
pelât les hommes iUostres de tons les pays musulmans; dii
:,.;,l,ZDdbyG00gle
370 HISTOIBE DKSP&Gftt.
verses raisons partientières anuent empêche Aboidfinidj
de se rendre près de ees anière-petitB-coasinB; Bagdad le
captiratt, Q 7 avait ses affections, H, à ce qa'il parait, i)
n'aurait pa virre l(Hn de ces bords fortonés
Oà Zéphir règlie et qoe )e Hgre nrose.
Hais Abd el Rohman fat plus heureux près de quelques an-
tres savans. Nous avons nonunë déjà Ismaïl ben Khasem
Abon Aly el Kah, né à Kala, hameau de Uéuardjerd en Diai^
bekr. Bien qu'établi à Bagdad depuis 303, ce qui lui avait
valu le surnom d'Ël Bagdadi, et fort aimé des khalifes ab-
bassides, particulièrement de Badh; Billah, fils de Hokta-
der, qoi le consultait, dit la chrooiqae musulmane, dès
qu'une mouche volait sur lui ', Abd el Bahman sut le sé-
duire et l'attira en Espagne en 330 , oîi il le combla d'bon-
neurs et le cbai^iea spécialement de l'éducation d'El Hokem
Bou fils. Dans le même temps vivait le célèbre poète Tou-
souf ben Haaroun el Eeudi, de Bameda en Algavbe, qui se
lia d'une amitié particulière avec le savant Aiinéuien. H
faut anssi rappeler ici ce jeune poète ignoré que nous avons
vu tirer de leur embarras les lettrés assemblés, et Abon
Aly el Kaly lui-même, lors de la réception des ambassa-
deurs grecs an palais de Zahra, et dont l'improvisation bril-
lante fit aussitôt la fortune, £1 Mondhir ben Saïd el Bélouti,
de Fohz el Bélont, près de Cordoue, et Abdallah ben Yon-
nès el Morédi, aussi d'un des hameaux voisius de la même
ville. Les lettres et la poésie n'étaient pas cultivées avec
moins de succès dans les provinces éloignées de l'action im-
médiate du khalifat, et l'on cite deux poètes fort distingués
de l'amébe (0 n gouvernement) de Ségovie, l'un nommé Edrîs
ben Yémen, et surnommé El Sabini, du nom de sa patrie
Cariat-Sab7n,ain« appelée du grand nombre de sapins qui
I Dan Candfl, c. Sa
>;,l,ZDdbyG00gle
CËAPrrai gcnzoME. 271
j croissaient; Ebn Déradj de Cordone pouvait seul égaler le
mérite de ses poésies: l'autre était Abd el Rahman ben Oth-
Dum el Oscbami, de l'ancieDiie OBcbama (Osma), qoi se dis-
tinguait dans cette province par son ^prit et son éradition.
Tons denx moarurent avant Abd el Bahman. En 340 (951),
mourut à Cordoae Khasem ben Asbadj el Baëni (de Baëna),
illDstre ansai par son savoir, et qui laissa nn grand nombre
d'oDvragee lus et admirés dans tontes les académies d'Orient
et d'Afrique. Il était fort méditatif, et ou raconte qu'il ne
prononça pas une seule parole pendant les denx deroières
années de sa vie'.
Il nous reste à dire nn mot des monumeuH de l'arcbitec-
ture arabe sons ce règne.
Le tempe oa la main des hommes , plus cruelle que k
faux du temps, comme parle un historien, a détruit la ville
de Zahra, le principal édifice dû as goût d'Âbd el Bahman
pour l'architectare. Mais là ne se bornèrent pas ses coub-
tructiouâ ; on lui doit aussi la fbndrtion de l'arsenal (dar-el-
saaat) de Tortose en 333 (944) ; la construction d'un grand
canal d'arrosemeut et d'un magnifique abreuvoir à Ecija
en 338 (949); celle d'une très belle mosquée-djéma à
Tarragone, et d'nn nombre inSm d'alcaçars. Par Bon or-
dre enfin, en 346 (958) la principale cour de la grande
moequée de Cordoue fut ornée de fontaines, et l'on ; plaça
rinscription suivante ep treize lignes gravées eu lettres
d'azur sur une table de marbre noir : ■ Au nom de Dieu
clément et misjMcordienx, Abdallah Abd el Bahman, émir
des fidèles, soutien de la loi de Dieu (dont Dieu prolonge
la règne I)> fit construire ce bassin et pourvut à son entretien
pour r^nbelUssement de ce lien consacré A Dieu, mu par
Boa zèle pour l'invocation de Dieu, afin que l'on j exalte
eA célèlnre sm nom, eq>érant mériter par là les précieosea
>;,l,ZDdbyG00gIC
Û72 aatoïBE d'espaauz.
rémanérationB de la gloire étemelle. Cet onvrage fut adie-
Té, avec l'aide de Dieo, en la lone de djonlhedjoh de l'an-
Dée 346 (mars 958), par les mains de aoa serriteor, waâx et
hadjeb de son palais Abdallah ben Bath,et de l'architecte
SaJid beuÂyooh'. > Cette cour, appelée anjoard'hni Patio de
los Naranjos, était alors plaatée non-seolemeat d'oratigers,
mais de palmiers, mais de jasmins, mais de bosquets de myr-
tes, de bals et de roses, qui la remplissaient d'ombre et de
fralchenr; des eàox Tires y serpentaient panni les flears et
les plantes grimpantes; image des délices du paradis de Ma-
homet.
Vers la fin de sa -vieiAbd el Bahman ne sortait pins de son
palais de Médina Zahra. Nous avons décrit les merreilles de
ce Versailles des khalifes y les jardins en étaient snrtout l'objet
d'une cnltareparticulière.Les arbres et les arbustes de tontes,
sortes et de plusieurs latitQdes,le figuier, le palmier, la vigne,
le platane , le peuplier, l'orai^r , le citronnier , le cactus, le
figuier d'Inde, l'agave et les fleurs les plus rares, 7 croissaient
disposés avec art par les la Qointinie et les le Nôtre du temps.
La dironique arabe nous parle des délices de ces jardins, de
leurs ombrages frais, de leurs bosqnets et de leurs berceaux
où la '?igne,mariée à l'oranger et an dattier, laissait pendre ses
grappes noires ou jaunissantes parmi les oranges et les dattes '.
C'était là qa'il passait la plus grande partie de ses jonmées
avec ses femmes, ses fils, ses poètes et ses esdaves. Depuis la
mort du hadjeb Saïd, iln'avait pas voulu prendre d'antre had-
j cb que son fils El Hakem, sur lequel il se reposait des soins
et des embarras du gouvernement. La chroniqoe arabe nomme
1 Voj«i le iBiie >rib« dB celt» IntcripUon diniCanda, tom. u,iil. d«U S~'
pirtie. — L'iittan ÂUak da es texte lignifie bien l'Imoéatioa de Dlen coomis
oD le lit dïDi la traduction ci-dtuoi, mili plut proprement l'appel 1 niea,
l'anDance qui as hit do baul an mesquin pour rappeler an peupla lei ben-
res de la priire. C'est falidtn dea andem Norlsque*, tradoit MmmDDfanept
•n capignolpar el peTfutno optrgon, Il pabllcaKoU oa le ban.
1 CoDda, c. 87.
>;,l,ZDdbyG00gle
CBAPITIIE QCIHZdaiE. 273
parmi les fenuoes avec lesquelles il aimait sortont à s'entrete-
nir dans les dernierB mois de rs vie, Hozna, qui chantait elle-
même les kaesidés qu'elle composait, et qai rem[dissiiit en ce
temps près dn khalife tes fonctions de secrétaire; Aîescha, fille
d'Ahmed, ben Eadim de Cordone , dont £lm Hayan dit qQ'elle
fat la ploa ctjaHte femme , la pins- beDe et toat ensemble la
plos instmite ^ son siècle; Saiiya, fille d'Abdallah el Bayi (de
Raya), extrêmement belle aussi, et poète; enfln,rescIaTe Nooï-
rat-eddio', qui 1! amusait ^fir ses saiUTes et par ta grâce de son
esprit et de ses mmiîères* . Il faisait aussr presque tous les jours
appeler près de loi un homme avec lequel il s'était d'aiUears
souvent entretenu avec plaisir à diverses époques; cet honune
s'appelait SouIeMan ben Abd f 1 Galir el Fîresch>, personnage
d'un esprit singulier, qui avùt été 'autrefois {^aud batail-
leur, mais quii touché de L'écrit de Dieu, menait alors une
Tïe ascétique et retirée; 11 était austère à l'excès, méprisant
le mondej ne portant qn'ua habit de laine grossière fixé à la
ceinture par une corde de jonc; il marchait pieds nus, et ha-
bitait d'ordinaire les cimetières, où on l©T(^ait pleurer sou-
vent de longues heures, seul, la tête dans ees mains^ La gra-
vité de sa dânarche, de son maintien et dé sa conversation
avait quelque chose d'effrayaqt', tH' ou l'avait sumommé £1
Mouo^im (le Triste). C'est ce personnage qui avait coutume
de répondre à eeuz qoi (m deinandaient comment il se por-
tait:— 'Comment pent se porter oelai qui a le monde pour
demeure, et lUis (le diable) ponr voisio, et dont toutes irâ ac-
tions, toutes les paroles et toutes les.pensées s«nt écrites'! •
I coDde, (. m.
I LM.||iuutnun),Toii£t k la rleucéliijaeeiicaiilamplitlio.caïuplsnt qgatre
•naeiDli do rame (roy, Cooit, c. 87), malr : Iblb, cl Donnli, el Ktt» et el
HeiH, c'eiV4-dlK )■ Dfiblo, le Btnde.l'Apf élif et l'Amsur. lli oU hll 11-deUH
quitte Ter* stabei qne Ici msrtbouU de qnelquM coDltiei lépélenl cDcore tn-
jonrd'hul, el dont talc) 1* iridncUon : '
QiiM titt«t ardwn ■'illunniit
IV, . 18
>;,l,ZDdbyG00gle
274 BISTOIBX D BSPA6in.
Par esprit de pénHenee et par ressouTeitir d'une vieOle amitié,
AM A Bahnum passait chaqae jour plusieurs beares avec \m.
L'extrtaae dërotion da solitaire, d'iùlleurB, n'était pas une dé-
ToGon stérile ; il fidsaft le bien, et s'occupait sana ee^e d'ap-
porter des secoprs aux paarres et da consoler les atfigés.
Bien qa'attacbé aa deniier point anx pratiques extérieures et
aux choses de forme de. la religion, il était pénétré fortranent
de ce passage da Koran :
■ La religion nç consiste pas à rtgarder l'orient ou l'ocâ-
dent; mais les fldfeles sont cepx qm croient en Diea, au der-
nier jour, aux angee,aax écotares et an^ prophètes, qai don-
nent lenr bien, poor l'amour da Seigneor, aox orphelins,
aux pauvres* anx voyageurs; qni tiennent leurs mgagemeas,
qoi sopportent arec coniage les, afflictions de l'adver^té.
Ceox-là senis connaissent la vérité, et soidTraimciri; pienx.»
Abd el Bahman, qui connaissait sa charité, l'avùt choisi ponr
l'agent de ses bonne» œnrres, et secoarait un grand nombre
de pauvres familles par son intermédiaire'. Dans l'aotomne
96 1 , le khaMfe, bien qu'il ne parût que l^rement indisposé,
tomba dans une mélancolie profonde, et ne parla plos gne
leslannesanx'jeuxà ceox ^ lui prodiguaient leurs soins, et
anxqnels il témoignait tonjoars la même bienveillanœ. C'est
dans an de ces momens qae,SHivant la chronique de Conde,
il fit à donleïman ben Abd el Gaflr l'aven célèbre qu'en re-
cherchant bien tous les momens d'une pure etparfoile tran-
quillité d'esprit dont il avait joni pendant les cinquante années
de son règne, k peine pouvait-il compter quatorze jours de
parfait bonheur'. D'antres prétendent que cet aveu fat
trouvé après sa mort dans le» papiers da khalife, émt de sa
main dans les termes suivans : > t'a régné cinquante ans, et
:,.;,l,ZDdbyG00gle
CHAPmUI QDISZIÈIIB. 275
mon lègne a été tonjours paisible on TictorieDi . Aimé de mes
sujets, redooté de mes ennemis, respecté de mes alliés et des
plos grands princes de la terre, la richeese et les honncnrs, la
puissance et le plai^, j'avais tout à soohait : ancon bien ter-
restre ne me mampiftit. J'ai compté avec soin les jours où j'ai
goûité tm bonheur sans mélangç; je n'en ai tronvé cpie qua-
torze ' . » Ce f nt dans ces di^oâtions d'esprit et de cet état
de mélmcolie platjôt que de souffrances que l'ange de la
mort, dit la chronique musulmane, le transporta de ses ri-
ches paYÏlIoDS de Hedina al Zalira aux demeures étemelles,
dans la nuit do mercredi, 5°" jour de la lune de ramadhan
de l'année 350 (15 octobre 961), à l'âge de soiiante-douze
ans , après un règne de .cibquante ans, six mois et trois
jours 3. n avait commencé k régner à l'âge de Tii^deux
ans. Son. corps fot porté à Cordoiue deux jours après, dit le
même historien, accompagné d'une foule immense qui plea-
rait^en s'écriant : " MoQs avons perdu notre père,répée de
l'islamisme, l'effroi des superbes, le protecteur des pauvres
et des malheureux! ■
El Nassr Leddin Allah mourut ainsi au plus haut degré de
la gloire et de la puissance. On dit qu'il laissa dans son trésor
cent mille miUions d'espèce- Il avait réglé ses revenus de la
manière suivante : un tiers était destiné i son armée, un autre
à ses bdtimens, et le reste était tenu en réserve. Le revena
annuel de l'Espagne tapt des villes que des villages, montait,
dit-on, à cette époque, à cent millions quatre cent qnatre-
vin^miile dinars; à quoi il follait ajouter, dans les années
1 El Nikkni, I. c.
> KviuM place » moTl ;diiu l'anoic 0!(9, ripondasl, dlull, à Fin SBO ds
fbèglre; noli Hiiiina l'ul trompé comme U lai irrlTe plu d'ans Toli'dMu m*
etlcnll Teltlifl i la coTtctpoDdaDce ds l'ère chrSlienDl el de l'ire namlmaiw. -
D'HarbeloI lai doane i lorl (otiant^qnaMne au. Nona complou nona^mime,
gomne on fait, «d aon^ lunalroa, de onie lonra pin* conries qae loa anniai
soUfre*! doet eluqae *omme d* irenltr-deui fgale «FproiliaaliTnneDl'lrcDtt*
troll Miiif N illuallM.
>;,l,ZDdbyG00gle
276 HisTonui d'espaose.
marqaées perdes campagnes contre teschrétîeiis,tantAtdi)q
cents, tantôt six cents, et qoelqarfois jusqu'à faiiit cent niiUe
dinars provenant dn Iratin enlevé snr l'ennemi, outre le cin-
quième de ce butin alKmdonné anx soldats, et qui n'Èùàt pas
inscrit sur les registres de son txésor.
Le contraste de cette hante prospérité avec l'avea qv'on a
lu d-desBUS a inspiré à un histoQenaïabe les réfiexiODS dot-
Tantes : — > Homme sensé, vois combien e^t petite la portifta
de tMmhenr réel que le monde pent procurer, même dans les
situations en apparence les' plus faeurëdsee. Le khafife El
Nassr, le favori de la fortune, dont le rang éminent n'ent
point d'égal comme la prospérité, n'a troaré, dans le cours
d'un règne de cinquante luiSj B^t mtns et trois jours, que
quatorze jours d'an boah«ur sans'nnages. Louange h cdni
qni possède la gloire et la puissance étemelles! Il n'j a dé
bon et de parfoit que lai <. »
I Bi Hikkari, I. c. '
>;,l,ZDdbyG00gIC
CHAPITRE SEIZIEME.
ATéacnuit M cuaclited'BlHakeiD.-'EipèdilioaeaCMlill».— Ordce daionr
4a UiUfe i «etie oruifon. -^ Prit* de Sta BiteTn da Gormii , di Slmin-
Ms, da Cauci, d'OaaUf de Glonla Bt do ZunorB. — OrlgiiiB ol commBDce-
mgiH dn comii ds CutUlc'. — Sdec^i dw ; Ironpa* nmiolmaDM. — Fiita de
Cdahorri at de Calabii. — Anb«utdci UooiiiBi «t CHiliUinM 1 CordoDe,
•~ Faixcoodae eDtralciCbTélIsniBi'.lBi HUalmaïu. — Aalru reliiloud'U
Uakcin «tcc^ Gbrètleu. — Pin datignt daSinchol^ Gru; IronblM bd Gi-
Uca; BmpolioiuiiimBnl BlmotldaStncho. — Aiénament de ion flli Smlre lll>
— OpIoleM dst HnialiDaiii en gèninl el de/HiMiiliiiBiia d'BipagDt bd pirll-
eaVer imt Vouy du i\tt, — DibuM d'El Hikem i cb iDjel. — Gnarre d'A-
ft-lqoe. — DjBwUe daf Beny ZiirJi lIortdB Fbtiiid GodiiIbi k BnrgM. —
liiniiiODlatJTl«urBder«DylreOiBniTtde;MTHi*, pontet BtèciJT«lni *au
la rigne d'Sl Hikem 11.
<i Da96ll97E. D
- Le lendemain de la mcat d'EI Nassr Leddin Allah Abd el
Rahmaà, le troÏMème jour de la lune de ramadhan 350 ■ , fot
proclamé émir el moantényn son fils El Hakem, déjà Agé
de qaarante-sept ans; d'autres disent qo'il avait quarante-
huit ans, denx mois et denx joors; le long règne de son père
avait embrassé les plus belles années de sa jeunesse; ansBÎ
Abd el Bahman loi-méme avait-il coatome de lai dire: —
« Mon temps se prolonge et osnrpe sur le tien. > Il était de
petite statare, mais d'un extérienr noble et agréable, bien
qu'il fût loin d'avoir la majesté et l'imposant maintien de
son père. La cérémonie de son installation au palais de Zahra
se fit avec lue pompe extraordinaire, et il 7 reçut le swment
de fidélité des offidera et du peuple assis sur un trdne
placé daoB k centre de la eoor dorée de l'Est. Ses ttètes et
Bes GOnaîns entouraient le trftne ; venaient ensuite les cafi-
taines des gardes tant slaves qu'andalons et africains; les
vrasyrs, les kadis et les khàtebs étaient en face, revêtus d'ha-
bits blancs en signe de denil. Les gardes slaves, rangés en
>;,l,ZDdbyG00gIC
278 msnHEE d'kspabhk.
deax Aies, entoaraient la grauâe salle, tenant d'one nuio
lear épée nne, et de l'aatre lenr large bonclier; les esclaves
noirs, Tètns de Uanc, formaient denx autres files, portant la
hache d'armes sur l'épaole : dans la cour extérieure étaient
les gardes andaloos et africains avec des hahits magnifiques et
couverts d'armes brillantes. Ses frères, les walis et les géné-
raux lai jurèrent obéissance sans réserve ni conditions, et
les astrologue rt les poètes lui aBuonoèroit, dans leurs pré<
dictions et leurs vers, la pontisastion des prospérités du règne
de son père'.
L'uD des premiers actes de son ganvemement consista à
choisir nn badjeb, et son choix tomba sur Djdfar el Selleby,
l'an des meilleurs hommes de guerre 'et des plos-ricbes de
ce temps, qoi lui présenta le jour de sa nomination, paimi
d'antres présens, cent mamlooks emvpéBns (du Fr&adjal)
montés snr des chevaux d'nne l^èreté remarqaaide et armés
de tontes pièces, c'est-à-^lire d'épées, d'épienx, de boneUers,
et coiffés à l'indienne. De pitu, trois eeot vingt cottes de
mailles de différentes sutesitroîs cents casques de mAme
forme; cent -casques indiens en fer; cinquante casqoea in-
diens ^ts en bois, quelques casques européens »pp^ at-
tasfditana, trois cents javelots, «ut boucliers de SnUanie, dix
oottes de mailles d'argent doré, et cent eomea de buffles
dorées, servant à sonner la trompette '.
Buivant les traces de son père dans sa conduite privée et
son gouvernement, £1 Hakem fit mettre sur les monnaies d'or
et d'argeid: qu'on frappa dès son avènement son nom avec
l'oi^iaste titre d'imam et d'émir des fidèles, et ao-deasous ce-
int àe son hadjeb, qoi était uissi préfet des différœa hôtels
des monnaies de l'empire. On remarque seulement oette diî-
férenee dans les monnaies de son père, que jamais le nom dn
< CoDde, c. 88.
^ 1 El Uikkiii, nut. u*b. d« li Bibl. roj., a" 7M, f> 60.
>;,l,ZDdbyG00gle
hadjeb ne s'y trouTe da même c6té que celai de l'émir, tan-
dis qae dans celles â'£I Hakem il est constamioent placé aa-
dessons; et même, quand le nom du premier ministre était
an nom composé comme Âbd el Bahman, par exemple, on
le divisait et l'on en plaçait la première partie aa-dessos et
la seccmde partie aa-dessons da nom et des qualités de l'i-
mam régnant^.
Noos connaissoDE déjà El Hakem; nons savons qae tes let-
tres forent sa passion dominante. Dès sa pins tendre jeunesse
il n'avait pas de plus grand plaisir que de se procnrer les
livires les pins rares snr les arts et les sciences, les plus élé-
gaos recueils de poésie et d'éloquence, et toute espèce d'en-
vrages et de mémoires relatifs à l'histoire et à la géographie.
II n'épargnait ni soins ni argent pour celaj il en faisait venir
de toas les côtés, et il avait, dans toutes les villes principales
de l'Afrique, de l'Egypte et de la Syrie, dans l'Irak Aral», et
dans le pays de fars (la Perse), d^ ëpûssaires expressément
chargés de recueilhr les ouvrages qui s'y puhhaient; il en
rempht le palais Henran, tellement qa'on n'y voyait que des
livres ; aucun prince musulman ne mit aotant d'ardeur que
celoi-d h en rassembler; il avait toutes les généalogies des
trihus arabes, d'Arabie et d'Afrique, avec leurs ramifications
et leurs migrations ; son palais était ouvert À tous les hommes
' J'ai ta m pouuiJoti dk mtdilllB uni dile («loa Vaufe, portut Is m
d'un ii*dJ«bipp*léllMlcl Ribmin dUpoii de it nunUre «olvuils :
flncliiaBi aotret monuilai portent ;
>;,l,ZDdbyG00gle
280 HISTOIRE DESPAGHB.
instruits et spiritaelR, et il chargeait les plas fiavans et lee
mdlleurs critiques d'entre eux de lai procurer des prodactions
DOnvelles et choisies. C'est ainsi qu'il avait eu Egypte Abon
Ischak Mohammed heu Yousoof el Scheïbaui, en Syrïe Abou
Omar Hohammed ben Yonsonf hen Yakoub el Eendi, et à
Bagdad Hohamiiied beo Thaarau. Il réunit aussi et logea
dans son palais les meilleurs copistes et les hommes les pins
haMles dans l'art de relier et d'orner les maanscrits de des-
sins et d'arabesques des plbs vives couleurs, et il en forma
la collection la plus précieuse qu'on eût encore vue dans les
pays de domination mosalmane, sans ea excepter Bagdad,
où, cependant , lee desceudans d'Haaroun el Baschid avaleat
amassé d'inestimables trésors intcUectuels. Sa bibliotfaëqne,
qui se composait de près de 400,000 volumes, était clamée
dans on ordre spécial par sciences et connaissances . Xx& saUes
ou al maacens (m^asios) en étaient désignées pat des insciip-
tiona indiquant le nombre de volumes qui s'; tronvaient, et
de qoelles sciences on de quels arts ils traitaient. Le Catalogne
formait , suivant Ebn Haiyan , quarante-quatre volumes, et
fii^ feuilles de chacun de ces volumes étaient remplies seu-
lement par des titres de poèmes. Il eu fît entreprendre un
autre dans lequel le titre des ouvrages, le nom des auteurs,
leurs g^iéalogies, le lien et l'année de leur naissance et de
leur meurt, étaient not^ avec beaucoup d'exactitnde et de
critique. La plupart de ces notices étaient l'ouvrage d'El
Hakem loi-méme, et avaient été relevées seulement par des
copistes, car il était peu d'ouvrages importans, parmi les
400,000 volum^ qu'il possédait, dont il ne connût le sujet
et dont il n'eût écrit en tète la géaéak^e, la naissance et la
mort de l'antenr*. Les loi^^iee lectures et les veiUes avaiei^
■ Cn llTrci TCiUreDl ditti l6 ptliii ll«nrui à Cordesc, (uqn'cn tUft ds 11
illli ptr 1m Barben : Is hidjab Wulh «n fli ilon «Dlarar al Tendre dd grud
iuiinbfa,Ml«i«atafatplIU atdlipanilUpTliadaliplMa.
>;,l,ZDdbyG00gle
GHAFTTKI SEIZIEHE. 281
affaibli s& vue, et U dat renoncer à son occupation fayorite,
dans la crainte de devenir aveogle. Aussi était-il on des hom-
mes les plus instruits de son temps. Ses connaissances en bio-
graphie, en histoire, en génédogie étaient sortont prodigieu-
ses, et il avait écrit, avec beaoconp 'd'étendue et de soin, les
généalogies des AniDes de tontes les triboff passées en Espagne
depuis la conquête. Il avait pour aide dans ces utiles travaux
et dans ces difficiles recherches, son secrétaire intime Ghaleb
ben Hobanuned ben Abd el Wahéb, surnommé Aboa Abd el
Salem, qoi dressa par son ordre, an rapport d'£l Bazi, le rHe
de tons les peuples d'Espagne, et qui, selon l'otage des Ara-
bes, était en même temps qu'un écrivain habile un général
brave et expérimoité. Hais le savoir n'était pas la senle qua-
lité qu'on pût louer en El Hakem ; il était libéral dans ses
manières, plein de douceur pour ceux qui l'approchaient,
actif dans les afhires et plein de ^cérité; zélé croyant d'ail-
leurs, et rigide observateur des précepte dn livre de Dieu;
mais ami dn bien, juste, droit, sensé, sage et sMgnenx do
boas choix, comme le prouve celui de son premier hadjeb
et de tous ks généraux qu'il employa dans ses guerres, tant
en Espagne qu'en Afrique.
Devenu émir ou plntAt imam, grand pontife à la fois et con-
dncteur des fidèles, car telle était la prérogative des khalifes:
ils réunissaient la royauté au souverain pontificat, et l'I-
mam Ajnir-al-Uoamenyn était le pape tout ensemble et
l'empereur des croyansj El Hakem ne fit plus 'des livres sa
principale occupation, et ne leur consacra plus, ainsi qu'à
la conversation des savans, que les momens qa'il pouvait
dérober aux affaires graves de l'état. U ne neigea point,
néanmoins, sur le trône, d'encourager les gens de n^rite,
et d'inviter, comme avait fait son père, les savans les {Ans
renommés d'Orient et d'Afrique à venir s'établir en Espa-
gne. Obligé d'habiter Médina Zahra, il laissa à son frère Ab-
delam l'administraticm de sa tnbliothèque, et chargea son
>;,l,ZDdbyG00gIC
3S2 Bisions D nMam.
frère £1 HoDdhir da 1010 spécial des saTaiis et des aeadé-
miea. Il passa ainsi les prenûers temps de son règne à Mé-
dina Zahn, joaifisant avec plos de tranquillité qae son père
des dâicee de ces jardios. Il aimait alorB la belle esclave Ba-
dina (Pùàble oa Placide), et il la nonuoait l'heureuse étoile.
Il ne parait pas qu'il edt dès lors épotisé cette Bohbéiya (Au-
rore), qui devint sa fonme favorite et fpii fut mère d'Hea-
cham, son sncces&eur. Il avait aossi dans son intimité et sa
foiniliantâ Mohammed ben Yoosouf de Gitdalhajar^, qni
écrivit pour toi l'histoire d'Espagne et d'Afrique, la vie des
émirs et des hécps mosalmans, et phisienrs histoires parti-
eolières de villes importantes, telles que celles de Oudran,
de Tahàrt, de Téoès, de Sedjehnessa et de Kakor. Son poète
fomilier était alors Hohi^Dmed ben Yahy ah samommé El Ka-
lafateh. Le persan Bchaboor qai, quoique jeaoe encore, était
déjà merveillensemeDt ijostruit et joinssait d'nne renommée
méritée, vint s'étabfir à Gordoue snr ses instances, et le kha-
life le nomma officier de sa chambre , litre qui équivalait
assez bien à c^ni de chambeUau '.
Jusqu'en 0Ç3 M Hakem vécut ainâ tout occupé de l'ad-
ministration intérieuie de son empire. Il était en paix avec
le roi de Léon Saocbo que son père avait contribué ft réta-
Uir roi dans sa capitale. Hais Sancho n'était pas nn de l'Es-
pagne entière; il ne l'était pas wâme de tous les paya àaé-
tiens au nord da Doero , et nous savons h qnél degré de
puissance s'était élevé, parmi les comtes dés châteaux, oelni
qui s'appelait alors Ferdinandas fiundisalvi (Feman Gon-
zalez), n parait que d^ois la mort d'El Nassr, Ferdinand
avait tenté quelque moavegieQt sur les terres mosulmanes,
avait pillé les campemeiu rt les douvruahs des tribos ara-
< SebafeMrwBAipMt««pnnDB{tatli*p«naiie. CHtUStpOTdtrbliMn
utdgnne.<4Hltq4a 1m AritMn'oat point d«j), (Tut ^nil qa'Bl Uriiidana
U lUlfmB iBtlIon Ss wn premier aimai (!■ 18, racto), ippcUe 'fiem al BndI la
PonH, nd iw la4M,'doU 0 lil lut qatMloa itm Im UmÔCim i'Alnn4r«.
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPITBB SEIZIÈU. 283
bes meraines da Duero, et meiucé de porter de ce cdté la
dominatioa ehrétieiine jnsqoe sar le cootb supérieur da
T^. H j faisait des coarses et des ohevaachées contmael-
les, prenait le blé recueilli, les montODS élevés par les Ara-
Ites , en sorte qne le paj? était derena insapportable à ceax
qni l'habitaient. Ce fut pour mettre nn terme à cet état de
choses, qn'BQ 352 (963) £1 Hakem publia l'eldjihed on la
goerre sacrée contre les cbrétlens de Caetéylja, et qne, pour
b&ter les préparatifs de l'eipëdîtion , le khalife se rendit loi-
méme à Tolède.
£t ce fut aoBEi à l'occoiion de cet eldjihed qn'Ël Hakem dé*
dara les deroirs des Mnsnlmani qui vont à la guerre sainte,
dans on ordre da jour qni est noe bonne fortane ponr l'his-
torien, bien qu'il rappelle celai qoe lot à l'armée arabe as-
semblée dana les campagnes de la Mekke , et prête & partir
pour la conqaëte de la Syrie, le premier snccessenr de Ma-
homet, le khalife Aboa Bekr.
■ C'est one dette de tont boa Hnsalman, dit El Hakem,
que d'aller en eldjihed contre les ennemis de notre loi. Les
ennemis seront requis d'embrasser l'islam, hors le cas où,
conmie maintenant, ce sont eux qui commencent l'invi^ion; en
tont autre cas on leur proposera de se faire Musulmans ou de
payer le tribat que doivent uons payer tous les infidèles de
nos états. Si, dans les combats, les ennemis de la loi ne sont
pas deux fois plus nombreux que les Musulmans, le Hnsal-
man qui fait Itrcombat est un infâme, et pèche contre la loi
et coatre notre honneur. Dans les invasions de pays, oe tuez
ni les fenunes, ni les enfans, ni les vieillards sans force, ni les
moiiKS qui mènent nue vie reUrée, à moins qu'ils ne nous
fassent du mal. Ne tuez m ne prenez ceux à qui vous aurez
{ffranis sûreté, et ne violez pas les conditions et arrange-
mens qa'ils anront obtenus. Si on général a accordé sAreté,
que tons l'observent. Tout le butm, après le prélèvement
da quint qui nous appartient, sera partagé sur le champ de
>;,l,ZDdbyC00g[c
284 msTOHUE despagni.
bataille ménie, ou emplacement da combat ; le eavalier aura
deux parts et le piétoa one. Quant aux proTtôons de bouche,
prenez-en Boivant vos besoins. Le Masolman qni reconnaîtra
dans le butin ({aelqne chose qui lui appartient, jurera devant
les cadis de l'armée que cette chose est à lui, et. on la lui
rendra s'il la réclame avant le partage, ou bien onlni en don-
nera la juste valeur si c'est après le partage. Les généraux au-
ront tout pouvoir de récompenser ceux qui servent dans l'ar-
mée,lors même qu'ils ne seraient point gens de guerre, et qu'ils
seraient d'une autre croyance; il en sera de même pour ceux
qui feront, soit pendant le combat, soit hors dn combat, quel-
que exploit remarquable et important. Ne pourront venir à la
guerre sainte ni se porter à la garde des frontières, quel que
soit le mérite de cesexpéditions,cenxqm, ayant leur père et
leur mère, n'auraient pas la pemùsàon de tou& deux, sauf
dans le cas de nécessité subite, car. alors le pnndpol devoir
est d'accourir à la défense du pays, et d'ob^ à l'i^pel des
walis.» — Il fit publier cet ordre par les généraux, et «a fit
donner lecture dans les différons corps qui de toutes les pro-
vinces s'étaient rënnis à Tolède pour l'eldjihed'.
Dans la campagne qui suivit ces préparatifs, le fort de San
£stevan de Gormaz tomba au pouvoir d'El Hakem, qui en fit
raser les murailles jusqu'au sol. Il s'empara, avec l'aide de
Dieu, dit toujours le dévot higtohen musulman, de Sedmanca,
de Ganca, d'Oschama et de Clnnia, et les détruiàt ; il marchi
ensuite sur Zamora, y bloqua les chrétiena, leur livra de
uonkbreux assauts, et y entra enfin de vive force; bien peu de
ceux qui la défendaient p^arvinrent à s'échapper. El Hakan
s'arrêta à Zamora avec toute son armée, et en abattit les mu-
railles. Zamora devait appartenir dès lors à cette ligne des
châteaux situés dans le voisinage du cours supérieur du Duéro
et dn Tage, dont Ferdinandns Gundisalvl était l'Ame et le chef.
>;,l,ZDdbyG00gle
tmumÈ sEiziiia. â8S
laUte et lebnB.ElHakem qui, sons son père, fi'AVait pmnt
cherché les occarâons de ae distingaer à la goenre, revint à
Cordooe content d'avoir moatré qu'il n'était pas sealement
nn émir sage et pradent, mais aosBi un général expérimenté
et conrageax ; et c'est aux acclamations de triomphe qoi l'ac-
cneUlirent à son retour, qu'il prit le nom d'EI Mostanssir Bil-
lah (celui qui ae confie au secours de Diea, qni est fort par la
confiance qu'il a an secours de Diea)'.UDe joie toute nationale
attendait £1 Hakem à son retour à Cordone. Pendant qu'il
était occupé à son expédition sur le Duero, la tribu Schaza-
radj , l'une des plus noble» et des plua ancienues de Médine et
l'une de celles qui avaient fourni le pins grand nombre d'An-
$àts on auxiliaires aux premières entreprises de Mahomet, était
venue habiter l'Espace, et s'âalt établie h Cordone et dans
les campagnes des environs''.
Que le nouveau khalife ait battn le comte castillan danii
cette expédition et pris les villes que nous avons nommées.
plus haut d'après les auteurs arabes, il ne parait pas qn'oui
en poisse douter, malgré le silence de Sampiro, qni n'écri-
vait que l'histoire des rois de Léon et négligeait tout ce qui.
était on paraissait étranger à cette histoire; mais Boderichi
de Tolède, mais Lucas de Tay, confirment tont-à-fait le ré-
cit des Arabes, et nomment les mêmes villes que les chroni-
qaeoTB de Cordone, y compris Zamora. Seulement ils don-
nent, pour allié ou potir condnetear aux Arabes, marchant
contre LiCastiUe,nu comte castillan, nimunéVela, qni, blessé
des prétentions souveraines qu'affectait Ferdinandos Gundi-
salvi BUT ses pidrs, à cause de ses richesses et du grand nom-
bre d'bommes d'armes qu'il entretenait à son service, avait,
( AboalTéda le nominc El Hounlitcr Billib (celaf qni complc lar la ptoicc-
liDD de Dl«u)i Badariïh da Tolèdi AlmaïUc*^ BIII« (d«[«iidcDi le cnm Dm).
EoUd d'BsrbiloC dit qu'on loi donoa le «nmom d'EI MotUkar BilUb, lignldiDl
bIcD éUbll de Dt«n.
1 Coodt,c. 89.
>;,l,ZDdbyG00gle
gnelgoe tempB anparaTant, easayé de loi r^sUr î yiàaai
dane la lotte et expulsé de la terre des Chéteanx, Tela avut
cherché on asile à Cordone, tt, une goerre ajant été i^solne
SOT ces entremîtes contre la CastiUe, il avait saiâ arec em-
pressement l'occasion de cette gneire pour se vengar de son
ennemi; dans les divers combats livrés aux chr^ens par les
Arabes dorant leur expédition -victorieuse, Tela, i ce qo'il
parait , s'était montré t«rrible k ses coreligionnaires, et en
avait impitoyablement toé le ^os qu'il avait po'.
Noue avons beaucoup parié de Ferdinandus Gondisalvi et
da comté de Castilie sans bien fixer lenr origine commune.
Comme c'est celle aussi de la conronne de Castilie, qui, par sa
réunion avec la couronne de Léon et en prenant le pas snr
elle^, a formé la monarchie espagnole, nous allons snccincte-
ment rappeler les faits et établir sûrement notre point de dé-
part pour l'appréciation et la meilleure intell^ence des ftûts
snbséqaeos.
> V07. loder.Toltt., de K«b. Bitp-, I. t, c. 13.— Gun dm fottet dlciM
eomei isriiten, ilil Lucu de Tu; (Uitp. illoat,, t. ir, p. SU} uperant SintMml
Gonnai et Baplimmu*, et Ssptem PDlilenci •! malut ttrigti et boiTMid*!
perpBlriTernDl In lerr* chrltLIiDcinim. Bttl cnm Sarraceoli VbIi, Bobilb
Cutellanui, qol proplet tludjclam eipaliiODii iub a CwMla, bomtollalla iu-
memor (taddabat crudcliMlme chriallonaa. Eo temporo cepecmil Bairaceiil Za-
moniUjM lobierUiruDt eam. — Rcmatqnaoa »d pouaul qui Lncat d« Tuf dit
nbtinqueVeUiuait IréicrneUcoient lea cbiètient.an os pcMplDicnwUmuBnl,
il l'oD Tent, mail non pli» crncUcmeot que ne le biaileot Ici Maauliagiiia eiu-
mèaiM, » coKioe la Itaduil un rèceni hiaiorien. — Ce Vêla (coDiracitoii ds
ViglU) dcTail Un, hIdd toale apparaoee, lapeUl-BU d« Vlglla, conu d'Jina
ioni Alfonee 111 (de 8S0 i 910), dont 11 «il ttil pluiienr* fois oinUon dan* U
Chronique AlbeldeDM : 1 Vlgil* S«meuli eral Innc comei io AlaTa (anm. 6SJ ; n
«IpaUqoe dJebw (len 882) à camitibtu Cutella et AUia Dldaco et VIeUc
raullti penecutloDH et pognaa idem AbabdeU* auilionit (■■m, 73), eu. •
1 On a toujonri DOUDii la Caiillle aiast Lten, mail iré« ptobablemcDl uu
j allBcher une idée (onnello de aupriiDBUe. On Ul d«u lea aimoiriM tccordiM
■ Cfarialophe Calontb «pria U dècaoTerie de l'jUairlqw ;
>;,l,ZDdbyC00gle
lia province qtd, do temps des Gotbs, s'appelait GanUdirie,
et formait le duché de ce nom , embrassant toat le terri-
tmre q&i, des Astories de SantUlane on de ftantander, s'étend
Tersle midi, entre le Pisoerga et les limites oodâentales de
la MaTarre, de l'un et de l'iittre c6té de l'Êbre et des monts
Idobèdes insqa'aa Dnéro,et h laquelle les écrivains dn hoi-
tième ùècle donnèrent plos tommnnément le nom de Bar-
dn]ie,'commença, dès les premières années da siëde ^vant,
h être appelée Castella , des nombreux chflteaoi ( en latin
castella) qu'y avaient élevés les dirétiena depuis ks pre^
mièree courses victorieuses d'Alfouse le catholique on loin
et an large des Astnries. Ce fut là, comme noas l'avons dit
déjà , l'origine certaine de ce glorieux nom de Caatille qui
depuis, s'étendant an sud des terres qui l'avalent porté
d'abvrd, et franchissant la Sierra de Gnadarrama, s'appliqua
snceessivement aux territoire^ de Jadraque, de Gnadalajara,
d'Almonadd, de Mondejar et de Tolède jusqu'aux entières
de la Hanche et de l'Estramadnre, marchant du même pas
que la eonqoète chrétienne et progressant comme die avec
"■les siècles'. — L'année 760; dans laquelle Alfonse com-
mença à conquérir et à peupler les bourgs de la partie sep-
tentrionale de la Castille Tieme et à }^ cantonner ses soldats
et ses prisonniers, est l'époque véritable non pas de la fon-
dation du comté mais de l'établissement des comtes de Cas-
tille, c'est-à-dire de rétablissement de gouverneurs placés
par le roi avec ïé titre -de comtes, selon rancien,D8e^ go-
thique, dans les forteresses et les diàteanx qn'il taisait éle-
ver SUT cette frontière extrême, d'ailleurs désolée et ai par-
> L'auemble dei-ptyi iQxqntlt Ait dnpf d'ibord le nom da C*iUlla coop»-
B«II I'AUt* •( In praiincu aclnsiki do Bniyw et de Gorli. U ett détigoi ^r'i
ie* Tleiile) chiite* iailDe* dnoiiljaia el dndaailèmeiiJclBtDDilBiioin d'JIasa
ttCasUlla Tttula, Ln Ateboi l'ippeblentd*Mleai<DieleBip) Upatê^ÂMa
ttàt* cU/mm; ( AUba woa ALkuUh}. — Leson de CuMJI» FftM (CmUIU
Tiaii} «M MMt * U putle de cMle pniilire CtttUla iIIb^ k l'anat dei nom
UnbèdM.
>;,l,ZDdbyG00gle
386 BISTODtl DESj^AOHB.
tie déswte, doat Pétras son père aratt été dac dans les der-
niers temps de la monarchie des Gotha , et'qne les Arabes
désignèrent d'abord sons le nom de Djalékja, de même
que la provipce de ce nom sitoée à l'odest de la Fàiinaaie'.
Des premiers comtes des châteaux de cette province pen-
dant an siècle entier, il ne nona est parvenn aucona notice
aatbentiqae; car on ne salirait^' arrêter à ItmantiônqiiefdDt
quelques historiens de Sanche Mtarra on Hedana, t^era-
valier castillui, qui, selon leor récit, serait passé de la Cas-
tille espagnole dans la Gascogne f ranke avec le titre de comte
ou de gouTemeur en 819. Un certain Hodétjch, doqt nons
ne connaissons d'ailleor? ni le père ni Ja famille, comme
nous l'avons dit, mais probablement d'origine gothique, à en
juger par son «om, egt lepranier personnsge fignraut avec
le titre de comte dans les Chroniques castillanes, sons le^gne
d'Ordonins I", flli de Ràmlra I". C'est S M qu'est attribuée
la conquête on la population d'Amà;a,en 860>.nous disons
la conquête ou- la popnlatiota à'Awkja, parce qn' Amayâ , ai l'on
en juge par son nom, derait être de fondation arabe, et cKtt
être conquise par le comte Bpdericos^ C'est aujourd'hui une
très petite ville située à dix lieues et demie au nord-ouest de
BurgoB,au pied d'une haute cpllineiet dimée en deox quar-
tiers, vers la naissapce du rio Fresao, qui, coulant du nord
an sud au travers de ces deux quartiers) va fle jeter dans le
I^nerga, près d'un bomg^ ou pa£blo, comme on dit en £^
' ' L'Alii* piiKit «toir CD d«f comlMpirlkiiUcnToTlpoUmii itdliifMUda
t»a.% de Cutllla, ait li fin da nemième ilèclc et jntqnfl du* Itiecondg miillU
dn dlxlèmg, qna Feroan GoduIïi bu «xpalu Velt, el la (otmdi proiiiblMMcal
}n çiji que ccluJ'd goDTenDil. ' ■
1 lDeriDCCCCxcTiiipopDliTfiBiid«rUiiic«iiiMAuKla,dhciifl«iAiiiulciC«n-
plntBDie* (diDi Flot», l. siui, p. SlO). L« CbroDiqaa de Bnrgo* cl lei AbbiIw
de Campotlelle dltaui ftuul, la prcmlùrc ; Era occccicnit popaliTlt Rodsricu
MOKi Amilam.pn niDdiiDin legli Ordonii, et Ici lecoudei : Krs nccccicna
ropnlaTlt Rodetleai com» AmilaiA mandato Ordonll Regii (lbld.,1. t., p. SOTel
»S).
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAprmi sxizàaa. 289
pBgne,appdé Cœtrillo de rio Pisoei^. le gouTenuDunt de
Bodericb dora ao moins ûx années, de 860, oùnoos le voyons
asùster à la prise de Talamanca par les tronpes chrétiennea et
peupler la ville d'Amaya, jusqu'à 866, qo'il réprima la lé-
bdlion soscitée dans les Astanes par le comte Fraela de
Galice contre le nonvean roi Âlfonse III, fils et snccessenr
d'OrdoSo I". Ce ne peat être d'aillenrs que par noe faute on
transpoûtion de copiste qae l'anteur des Annales de Tolède
fait peupler Amaja par Boderich en 882, et fonder Borgos,
par une anticipalioD de dix ans, cd 866, par celui-là même
qoi fut le snccessenr immédiat de Boderich'. Après Bode-
rich, fut comte en Cagtille son fils Didacos Boderici ( Diego
Bodrignez)>;la plupart des historiens depnis le treizième siècle
loi donnent le snmom on le nom pati^onimiqne de Porcellos,
Boit qu'on le crût descendant de l'ancienne famille romEÛne
de ce nom, soit qn'il fût natif de Forcelis, bourg de Castille,
ce qni paraît le plus vrusemblable. La fondation et la popula-
tion (pohlacion) de Barges, gne tous les historiens lui attri-
buent, date suivant la chronique d'Albéida et les Annales de
Complntnm de 882, el suivant le Chronicon Bnrgense et les
Annales de Compostelle de 8843.QueIques écrivains assignent
à tort une origine allemande à ce nom de Bui|^ qui est pnre-
> AnulMTolAdanoal, dauFlorei, I. xiin,p. ESS.- PobU «1 Ctnde D. DUgo
à BnrgoB e Oïlanii en ncccc. — Pobtd el Conde Hodrlgo Amaya ira dccccu.
s Diâieu,flll(uBod«ricl,Grat cDmwlB CMi«ll<,dit U UironlqiiB AlbeUesM,
c 6V, CD pui«Dl d'itiaenieiii toIiIiu de l'anBée 930 de Vin d'Aipigae (881 de
J.-C.)' lUe Domme aiual lliiiilD,fil* de Mnonlnt, qoi, comme nauriToni tq
«■•oiilleD,fltud«Mit do cUlua,deSii«rich(CMUoZerliJ, Ttenehâlui
gothlqae ijo'il comiMiidall, et l'abandomu aox amahliHDn iinuliu, pUM
qo^ll manqiull de moysnt de dérenae ; — Culmm quiMpie Blgtrlcl ob ■dieiildni
SamcenoruBi H uslo , fillm KnnnU, eremam dlnlill, qnja aoa ■
■Uaniiè DiiBltiiin (Ibid,,Le.). Hais elle mil
) Végari de Didacni Roderict,
3 Snb eraDCCCcn popaliTlt corne* Dldacui Borp», et OTtrna ( Ano. Com-
pl«l., dani Florei, l. uiu, p. ElO}. — Snb en dccccsui popalirit iargo»
DIdacDi comei per inuid«liii]i TegU Alfonii (Omideon BnifeBM, p, BOT, HAft>
pal. CompDii., p. SIS).
IV. 19
>;,l,ZDdbyG00gIC
290 mSTOIBE d'espagsk.
ment lirtin, et c'est sans l'appui d'aocnne aotorité qa'ik attri-
baent la fondation de cette ville & an pâerin allemand de race
illa8tFe,qa'llsnonuDentI!InnninsBelchiaâaE, et qui se serait
marié à Sala, flUe dn comte Didacns.
Cette fable, inventée, à ce qae toat indigne, vers le milieu
du treizième siëde, est cependant passée dans l'histoîie, et
Hariana, Ferreras (snivis en cela par Florez' ), n'ont pas man-
qné de donner ponr successeur à Didacos son prétendu gen-
dre Tfonnins Belchides, et ensuite à oelm-ci rfonnios lïunni
Rasora et GandisalTos Nnnni, c[u'ils sappoeeat père de fer-
dinandus Gundisalvi^. Ce qui étonne seulement à bon droit
dans cet arrangement généalogique, c'est qu'on n'ait point
remarqué qn'il n'y avait pour tout intervalle entre l'année
884, dans laquelle commandait en CastUIe IHdacns Bode-
rici, et l'année 933, dans laquelle était déjà certiiînement
comte de ce pa;s Ferdinandns Gonâisalvi, que guarante-
nenf ans, et qu'il était au moins difficile qn'cnssent pn Tivre
et gouTcmer l'un issa de l'antre en si peu de temps, Dldscus
Boderici , son gendre Nunnius Belchides , son petit - fils
Nonnios Basura, son deuxième petit-fils GaodlsalTas IV'un-
nii et son arrière petit-fils Ferdinandns Gandisalvi, for-
mant ensemble pour le moins quatre générations. L'in-
vraisemblance on mienx l'impossibilité est pïns grands
encore ai l'on considère qac les patrons de ce système
placent l'éléralion de Nnnnias Basura (qu'ils donnraft ponr
père à Gnndisalvns Ferdinandi) en 924, pendant qu'il est
prouvé, par divers docnmen^, que ce GnndïBalvns était
déjà comte en Gastille en 912, c'est-à-dire douze ans
avant celui qu'ils appellent son père 3. Ce qui est certain ,
1 FlDm, EipaS. S»gt.,l. xiti, GbdmIo^b deli>iCandMd«Cu(IIIi,p.AS.
1 DlM 11 forma eipa(polB ^^* noms loot dcreDol Nnflo NuSeï Busr*, Gog-
mIo on Oonçilo NnSei.tt Fcrnto Gaii;alei, c'eit-i-dira Nnnius, fil* de NudIm
llanin (larDom), BnndlailTiu, Gli de Huanliu, et Fwdlntnduj, lili de Gnndlut-
Tn (Hannliu KnBBli, fimidlHlTiu Knoiiil et Ferdlouidiu fiondiiilTl, «ni ob-
jandaflllH].
* 8ib en PGCca. (ns) popvUTll VbbIo IfauU Roda , « SaDMlT» TeU*
îiqilizDdbyCoOgle
c'est qne tous les moDamenshU(toriqoes,jii9qae ters le milien
dn tniziètne dècle, noa-senlement n'antorisent point h io-
férer la suite des premiers comtes de CasliJle donnée par
Florez, mais ne contiennent pas même les noms de trou
d'entre enx, Nonnios Bdchides, Nonnias Basnra et Gundi-
salTQB Ifannu . H 7 est bien qnestîon de Nannias Nannii ; mais,
déj& comte en 912 d'après les Annales Complatenses, il ne
soiraît être identifié avec Nnnnins Basnra, leqsel ne fut
élevé, sidrant le propre dire des aatenrs da système, & la
dignité de comte-jni^e de Castille qn'en 924.
Quel fat donc le père da célèbre Feman Gonzalez? Far le
témoignagne exprès de divers dipl6mes et par son appellation
même nous saroos qo'il était GondisalTi, c'est-à-dire qne
son père s'appelùt Goadisatms. Or, à nons nons rappelons
les noms qne la chroniqoe de Sampims et les Annales de
Complatam donnent aox fondatears on aux restaurateurs
d'Osma, d'Anca, de Clonia et de Sac Estevan de Gormaz ', il
ne peut 7 avoir donte qu'entre Gundisalros Telliz et Gondi-
salTus Ferdinandi. Ce nom de Ferdinand toutefois, qui fut û
fréquemment donné aux descendans de cette famille, est, ce
nons semble, na indice fort propre à faire conjecturer qne le
père de Feman Gonzalez fut Gonzalo Femandes, plutôt qne
Gonzalo Telez. L'bistoire nous dit, comme nons venons de le
voir, que Gcmzalo Femandez, sons le règne de Garcia, fila
d'Alfonse m et premier roi de Léon, peupla, eu 912, Auca,
Clnnia (depuis Comila delConde],et San Estevan de Gormaz;
un autre document, relatif au monastère de Silos, nous
OMii, •! GnsfilTo FcrniDdci Co» (A»' dîna 11 ChrenlqQt de CirdiA}, «l
OoDla, et S. SicpbBTiaDi («CDi floTltilD Domlnm (AddiI. CompInL,!. c). Vojfi
aiual U ibronlqae de S«mp<ro (nnin. 2S), qui meDlloiiiie lenra nonu diin toole
■•nr pnreli lellne prlmlllTc : PapaltTeniiit comss Ifannliif Minteafi liodim
et GondlMltai TelUi Oionim , et GuodliilTiif FerdiiiBiidl AauoB , CIoDUn,
I VojMbMl»rréeU«M«.
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293 msTOJU D BsPAOïn.
le montre exerçant encore les fonctions de comte en 9(9 *■
or, ce sont là des dates d'après lesquelles on peat avec toote
Traisemblance le tenir poor saccessenr de Didacas Boderid,
et pour père de notre comte.
I<e saeceseeur immédiat du comte Gonzalo Femandez ne
fnt point cependant son fils Feman Gonzalez, bien que ce
soit lA ce qu'assurent généralement les historiens modernes,
comme si le comitat eût été dès-lors héréditfùre, mais bien on
antre Femsndei, appelé Mnnnins Ferdinandi (Nnflo Feman-
dez), probablement frère de Gondisalvus, à oe qae semble in-
diquer son nom petronimiqne. Il parait avoir été, comme ses
denx prédécesseurs et ses aaeeeâeenis, spécialement comte de
Bnrgos ou des Burgosiens (Aurç/entiutn cornet). Dans le méuke
temps étaient comtes en Cast3lle,de]^aGe8 dont l'histoire ne
noas dit pas le nom, avec des prérogatives à peu près égales
à ce qu'il semble, Aboimondar Albus, sou fils Didacos, et Fer-
dinandus Ansorli, dont nous avons raconté la mort tragique
en parlant du règne do roi de Léon Ordonias II, qui les
fît mettre à mort'. La fin du gouvernement de Nunnins Fer-
dinandi doit être conséqnemment placée vers la fin de l'an-
née 922, on au commencement de la suivante, qui fot la der-
mère du règne d'Ordo&o II, dont l'emprisonnement et la
mort des comtes castUlans et la guerre qui s'en suivit contre
Najera et Vegnera furent les dernières actions. L'histoire est
t TcpEl, Coroiilei. da Sbd BtniU, t. it, «Kritnra SA, t. 4S7.
* Vajci ct-dtTiDt p. 121, Doie t, la puMg* da Bunptra d'iprèi leqoe] amt
atoni icrli, Lo molna ds SilM, iè\h ph» modcrM, racoDte la thost ci niHiaie
lei qaatrs comtai eis(lllan) comme il lait : — Bquidein rax Ordanlai, ot eral
proTidui et parfectni, dlreiil Bargii pro comlUboa, qui inae etmdem tcrram
ragare Tidebantor. Bl annt Hnulai FcrDaodi Abolrnoodar, Albuj M sans fiUoi
SidacDi, et FerBBDdDi Anioril flUni : Teneniiil ad InncMm regli ia riro qtii di'
cilur Cam'vnlOïD dlcto TtttiiaTt,tl nt «il ■ Biographe, cor rcgii cl ntmaa^va-
riMi, f» noau i>c«iNi,-Bullo tclenic, aicepllt caDcllIarlla propriit, cepit eo* et
mIcmUm ad wdem BegUln LegianeDaein lecam adduiil, et ergislnlo carccrîi
Inidi Jtualt (Hokackl Wleuii ChroDJcon, nom. IX). — Ltt qnalra comie* bodi
nommian eepapio) Nnfia FeniaDdei, Abobnondvr el Blasco, Dl4^ Abobnaii-
dani (Ble d'AbolmaBder] «t Fcrautda Anuirei.
3,q,l,ZD;JbvG00gIe
CHAPITHE SEIZIÈHE. 393
d'iùllenrs muette sur ce qae faisait alors Feman Gonzalez et
ne nous dit pas nn mot qni paisse noas faire penser qa'il prit
parti, soit en faveur, soit contre les comtes rebelles.
Qa'il Yécnt cependant en Castille à l'époqae de la rébel-
lion dont nous venons de parler et même dès auparavant ,
cela est démontré par un acte de donation en fiivenr du
monastère de Silos, portant sa signature, celle de sa femme
Domina Sanctia et celle de son frère Banimiros ■ , et il est
extrêmement probable qu'il fut donné pour successeur à
Nunnins ïerdinandi en 923 par OrdoUo U lui-même. Ce-
pendant on ne voit point son nom mentionné avec le titre
de comte avant l'année 932, qu'il envoya des messagers an-
près de Bamire II , fils et successeur d'OrdoÛo n, à Léon ,
afin de le déterminer à prendre les armes contre une puis-
sante armée musulmane qni marcbait vers la CastUle; H
l'on ne saurait dès lors le placer avec certitude dans le
catalogue des comtes castiltans qu'à partir de cette année
932 >. Noos avons vu que sous le règne même de Bamire II,
il fut déposé de son gouvernement et emprisonné à Gw-
son conjointement avec un antre onnte castOlan appelé Di-
dacus Hunio (Diego Hnfioz), comte d'une ville dont le nom
ne nous a pas été transmis par l'histoire ; qu'il recouvra la
liberté peu de temps après , devint beau-père du fils de Ba-
mire, Ordonins m, qui succéda à son père, et sut si bien
manœuvrer dans la lutte d'Ordoflo et de Sancho , qu'il de-
meura dès lors à peu près indépendant entre la Navarre et
Léon, fondant de la sorte et léguant à son fils et à sa posté-
I Voyu Tepei, CoroBlti, nbl npra, et 1 1, Mcril. M, f. sï.
> Uoraato, dut KO Une Inllla» : RMIdu UUorleu de lu tnt prefiMlu
TwcOd(adM AUte, GuipaicM j Viiaj», parle m, Midild I80T, ■ pablU di-
van KlM d'ob 11 apperl qna dé) 9SB, FerUD Gooialei exerfalt ane aoalanl-
neli eD quelque hfea iadépandute an CutiUa; fan de gc* actea (de WfA)
perla tlulmira rai ID LaglMie et ee«lu FerdlMudo in CeileUa (p. ias);Man
■■tTede«T;K«tBaal«leflafr<iiBL«gleMetEoailUFeTdinudl OvndlHlTei
UCMM^MAtaM(p.lBT),
>;,l,ZDdbyG00gIC
394 BisixmE d'espagni.
rite ce comté de Castille qui eet devenu on royaame, et le
plus prépondérant entre les royaoïnes chrétiâis de la Fé-
ninsale, moins d'an siècle qirès loi.
Tds étaient l'origine, le chef et la situation de ce naissant
état lorsque £1 Hakem II y porta la .guerre. Frécédemmcnt
Ferdinaudaa Gondisalvi avait en quelques démêlés avec la
IfaTarre. n ^vait été battu et fait prisonnier avec son fils
Garda (Gacsea Ferdinaadi), par Garcia, roi de Navarre (Gai^
âa Sanctii),et avait été amené captif à Pampelone'j maissa
captivité n'avait pas été de longue dorée, et dans ces der-
nian ten^ , à ce qu'il semble , le danger commun les avait
Témàs.
là gnent entre la Castille et Cordone ne se borna pas ce-
pendant au moavemens dont on a In le détail plus haut. Aa
printemps de l'année 964 le vasi et secrétaire d'Ël Ha-
kon, Gbaleb, fit par ses «rdres une impUon dans la CastiUe ,
rencontra et mit en déroute l'ennemi : puis, l'armée de Gba-
leb entra sur les terres de Ferdinand et les dévasta. Garcia,
nù de Kavarre, ayant enfreint les conditions du traité qu'il
avait conclu avec £1 Hakem, nons dit la cbroniqae arabe,
oelai-d envoya contre lui Àttadjibj, gonvwnenr de Sara-
gosse, qui k battit, ainsi que l'émir de Castille son allié :
les deux émirs chréUens se réfugièrent à Coria, et les trou-
pes musulmanes ravagèrent tout le pays et se retirèrent. £1
Hakon dirigea ensoite contre Barcelone , pndiablemeot
dans l'autonme de la même année , une armée commandée
par £bn Ahmed et Attadjiby. Tout le territoire d'alentour
fnt mis au pillage et dévasté; il en fut de même des étals
du oonde de Gastéylya où pénétrèrent £bn Hescham et Gha-
lèb i la tète d'un autre éorpa de troupes. Hais parmi les
avantages qoe remportèrent les généraux de frontières d'El
1 Kn McccuTiii (BMJ IbU uvtu mmm F. OmuIiI U fllU «Jm !• Aunia
• rcEB Ganli, al iruinlHU Uloi In PiapIUlt (Flwu, I. Stm, »•<!«)•
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPnBZ SEIZIÈIIE. 293
HaLem dans ces diverses campagnes , il fiuit sartont eomp-
ter la prise de Calahorra en Navarre par Gbaleb, ville qu'El
Hakem reliàtit et fortifia, et qaî devint l'asile le plus avancé
et te boalevart de rialamisme sur le haat Ébre. Catnnia (ou
Catobia) située dans le voisinage d'Hnesca, fut aossl priae
et conservée par le gonverneor de cette place: c'était, à ce
qu'il parait, on magasin et nn dépôt d'armes et de numi-
tions important, et l'on y trouva de l'argent monnayé et
des provisions de tout genre, sans compter les chevaux, les
bœufs, les montons et les prisonniers qn'on y fit '.
£n 354 (965) aucun traité de paix encore n'avait suivi
ces envahifisemeos successifs. Gbaleb entra de nouveau dans
la provint^ de Castéylja de concert avec Attadjib; et Kba-
sem ben Dhilnoun ; il j prit la forteresse de Gormaz, que les
cbrétiens venaient de relever, et subjugua tout le pays qui
en dépendait. Dans la même année les vaisseaux des Nor-
mands reparurent sur l'Océan, et ils ravagèrent tout le pays
autour de IJsbonne; mais le peuple étant sorti de la ville
pour leur offrir la bataille, ils se rembarquèrent. El Hakem
envoya des officiers pour mettre en défense les cdtes de
r Andalousie et des Algarves menacées, et son amiral Abd
cl Behman se disposait à sortir du Goadalquivir & la tête
d'une flotte, quand arriva la nouvelle qne les Normands
avaient été repousses par les tribus armées sur tous les
points de la câte où ils s'étaient présent^'.
Ferreras rapporte, avec doute, il ett vrai, sous cette année
965 , une bataille dans laquelle Ferdinand Gonzalez serait de-
meuré vainqueur des Musulmans après lenr avoir tué quinze
mille hommes an siège de Sépulvéda ; mais, outre que, contre
sa coutume, il ne cite là-dessns aucune autorité ui ancienne
ni moderne, les circonstances mêmes dont il accompi^;ne son
>;,l,ZDdbyG00gIC
29S HI&TOIKE D'BSPAam.
récit, le rendent dès le débat ioadmissible. ■ Alhagib, dit-il ,
qui fat depuis saniommé Àlmanzor, saivant les histoirea
arabes d'après lesquelles Loois de Mannol en a fut mention
dans son histoire d'Afrique, possédait la faveur d'Albacan,
roi de Cordoae. Voyant que le comte Feman Gonçalez avait
peuplé et fortifié Sépalvéds, qui était fort en deçà du Duëro,
et servait de ce côté de limite aux états des chrétiens et des Mo-
snlmans, il forma le projet d'enlever cette place au comte de
Castllle, et se mît en campagne à la télé d'une puissante armée,
afin de réduire par là la dominatioa des chrétiens dans ses li-
mites anàennes. Le comte Feman Gonzalez, sitdt qu'il en fat
instruit, se bâta de réunir tous les hommes d'armes de Gastille
poiirs'opposeràl'ennemi,etles assises, s'étaat défeadas va-
leureusement pendant quelques jours, donnèrent le temps au
comte d'arriver avec ses troupes avant la prise de la ville-, il
fondit tont-à-coup sur les Hahométans, en tua quinze nulle,
et contraignit le reste à lever le siège et à prendre bonteose-
ment la fuite, en abandonnant tons leurs bagages '. • Oh Fer-
reras a pris cette relation, il ne le dit pas, contre sa coutume,
ainsi que nous l'avons remarqué déjà ; et en effet, il n'eût pa
citer aucune autorité tant soit peu ancienne à l'appui de cette
victoire de Feman Gonzalez, qu'il ne loi fait sans doute rem-
porter ainsi sur El Hansour, par un anachrotiîsme de plus de
dix ans,qne pour flatter l'orgneil castillan, ou ne point rester
en arrière de ses devanciers. C'est quelque chose cependant,
et il faut en savoir gré à Ferreras, d'avoir rejeté malgré toat
l'apparition renouvelée de la bataille de Clavijo de l'Apôtre
saint Jacques Zebédâ aux Castillans, et les antres circonstan-
ces merveilleoses dont Harana assaisonne le rérit de la fa-
meuse bataille imaginaire que son beau style, comiDe on est
' FarMrw, HltL da Eip«a«, (I. it, p, S*t). — Di6 dt repente lobre ta»
HikenaluM, defiAUBde qatoee »U, hMUkdolat ItTUiUr H litlo , hait tetpe-
■eMe, T d«)u Wte d Tifife.
>;,l,ZDdbyG00gle
CBAPITBS sKcnÈm. 297
convena d'en parler, a popularisée en Espagne soos le nom
de bataille de Piedra-Hita.
Effrayé cependant da progrès des armes mosalmanes et h
la sollicitation peut-être du comte Feman de CaBtille,Sanelio
envoya sur ces entrefaites one ambassade à Cordone. Dam le
conrant deVanoée 354 (da 6 jan'vier an 27 décembre 965), dit
une cbroniqae ^abe ', arrivèrent k Cordoae des enyoyés dn
xoï de Galice et des seigneurs de Castéylya, lesquels Tenaient
prier El Hakem de Tooloir bien faire la paix arec eux. H
était naturellement pacifique, et, satisfait de cette démarche,
il leur accorda ce qu'ils désiraient, non sans les faire traiter
magnifiquement à Hédina Zabra, suivant les nobles traditions
de son père.Ces envoyés demeurèrent émerveillés de la beauté
de cette réndence, de la richesse et de la splendeur de l' Alca-
çar royal, non moins que de l'affobilité avec laquelle le kha-
life les recevait et s'entretenait avec eux dans les jardins de
son palais. Lorsqu'ils repartirent pour leur pays, El Hakem
envoya avec eux un wasr de son consdl chargé de dépèches
pour Sancho, et de lui présenter en son nom deux beaux
chevaux arabes richement hanucbéa, deux épées, l'une de
Cordone et l'antre de Tolède, et deux faucons du plus haut
vol=*. Presque dans le même temps les comtes de Barcelone,
de Tarragone et de quelques autres places de l'Espagne orien- ,
taie, demandèrent le renoavdlement de l'alliance qui avait
exista entre eux et le père du khalife, et, selon l'usage du
temps, accompagnèrent leur demande d'un présent com-
posé de vingt jeunes Slavons ennnqaes, de dix cuirasses
slavonnes, de deux cents épées dn Frandjat, de vii^ quin-
taux de martre nbeline, et de cinq quintaux d'étain^.El Ha-
kem condnt avei; eux un nouveau traité, dans lequel il sti-
1 DaMGonde, «.st.
1 Ikld.,1. c.
S Blllakkiri,MM.anb.4*ltinil. NT- ■*««,(•«, nno.
bj Google
298 mSKHBX D ISPAOni'
pula toatefois qu'ils détroiraieat certaines forteresses bâties
SOT la froDtière, et qui înoommodaient les Masolmaos, et de
plus, qu'ils s'efforceraient d'empêcher les aatres chrétiens de
dépouiller et de tridner en captivité les Hasalmaas des fron-
ti^«s. D'aotrea ambassadeois arrivèrent de lA part de Sanche,
roi de NaTorre, avec plnsiears comtes et évèqaes pour solli-
citer la pBix,qai loi fat accordée malgré les délais et la mau-
vaise foi dont il avait fait preaTe^ La mère de Boderich,
filB de BUasch (Velasco), le ccHUte le pjns poissant dans l'oaest
de la Galice, conlinoe le même historien, vint aussi à la
ooor d'El Hafcem, qui envoya i sa rencontre ses principaux
offidem, et loi accorda la piùx qu'elle sollicitait en &venr
de son fils. La contiesse était montée snr nne mule dont la
bride et la Belle étaient chaînées d'or, et la bonsse faite de
soie brodée ea or. Quand elle {)rit congé, le khalife lui donna
une seconde audience solennelle, et qaoiqa'dlee&t'déjèire^
de riches présens à son arrivée, il lui en fit de noaTeanz, non
moins riches; à son départ'.
Ici les historiens arabes nous donnent qnelqnes détails de
phénomènes physiques qoi peuvent n'être pas sans iutârét
pour la sôence. Dans la nuit du mardi 28 de la loue de red-
)d) (19 juillet 966), il parut sor la mer une flamme on jetde
lumière semblable & nu vaste incendie (suis doute une aorore
boréale) qui brilla pendant une partie de la unit du plus Tif
éclat, et Calait presqas la clarté dn jour. II j eut dans ce
même mois écUpse de soldl et de loue ; l'éoUpse de lune eut
lien dans sa quatorzième nuit (la unit dn 4 an i juillet 9S6),
et le soleil se leva éclipsé le fing^huitième jour de la même
lune (19 juillet 966)3.
L'aaUwHwde du nu de Lé<m à E Hakem, que nous venons
■ Elllikl(ut,iiblnpri.
1 Ibid., L c.
1 CandB,c.M.
>;,l,ZDdbyG00gle
de TOIT a^ de concert arec celle des comtes ou sdgnears
de GastiUe (Dayfe al Castéylya), coDune les appdle la dkro-
niqae arabe, dans le bat d'obtenir la cessation des bostilités
entre les Hnsalmaos et les chrétiens d'Espagne, et qoe cette
même chroniqne place expressément eu l'an 354 de l'hégire,
c'est-à-dire dans l'aimée islamite qui se compte da 6 janvier
aa 27 décembre 965, parait n'avoir rien demandé an kha-
life d'étranger à ce but politique. Cep«idantle succès même
de cette ambassade, si gracieusement accueillie à Hedina
Zahra, en prOToqoa une seconde dontrobjet, cette fois, fat
ploE religîeax que poUtique '.
Aussitôt après avoir été réintégré dans sa royuité de Léon,
Sancho avait épousé Domina leresa Ximena, Me du comte
de Monzon Ausur Femandez, et sœur d^ quatre comtes de
Honzon Fernando, Gonzalo, Ënriqae et NuQo Ansnrez. De ce
mariage il avait eu, eu 962, un fils qni reçut le nom de son
lieUiqueax aïeul Bamire, et que nous verrons succéder, en-
fant encore, à son père, soos le nom de Bamire ÏII. âancbo
avait eu entre une sœor, da nom de Getoïra, religieuse an
monastère de San Salvador de Léon, fondé par son père. Du-
rant son séjour à Cordoue, le roi de Léon dépcfflsédé avait en
occasion d'apprendre dans tous ses détails le martyre de l'en-
fant Pél^, mis ft mort par l'ordre d'Abdel Babmantrrate-
quatre ans auparavant. Il eu avait parlé à sa femme Teresia et
à sa sœur Geloïra, qui, voyant l'heareose réossite de la der-
nière ambassade envoyée à £1 Hakem, et animées da désir
d'avoir les reliques da saint enfant, conseillèrent à Sancho
de les &ire demabder à Cordone. Sampùn attribue formelle-
ment à la femme et àla sœur duroi l'idée de cette demande''.
I V«lrllor*Ui,l. iTi, e.44.
1 Kex Tiro Sudui ulnlin Inllt caulUiun au corn lonn *u 6eMn «I
larwU aiglu.Bt BuntlM miUaiM wA àiitaHam CardDbui;Bt piumt cot-
p«u MMtl Fd«fll MtrlTTii qd Minn<«in lewfeMt 11 dlébn Ordonll pTfndpfi
Mb res* AiriHUi lllrrriih^m m aoecaum (Sti^r. Chr., ara. H).
>;,l,ZDdbyG00gIC
300 msTOiBZ d'espaghk.
Ce conseil fat Baivi par Sancho btcc plaisir, la circonstance
y prêtant d'ailleors merreilIeasemeQt comme ou Ytent de le
Toir, et il envoya de nonveatix légats à Cordoue dans la ctaa-
pagnie de l'évèqae de Léon Velasco chargé expressément
de la demande. Aucun to^te d' autorise à croire , comme
qaelqaes-nns l'ont écrit mal à propos ' , qae la même de-
mande eût été faite antérienrement an père d'El Hakem, et
que celui-ci l'ait refusée : c'est là nne sapposition gratuite
que les historiens ont copiée les ans des antres, et que dé-
ment le texte de Sampiro qui place d'une mamëre préd.^
le départ des ambassadenrs pour Cordoae dûs la dernière
année da règne de Sancho, et leur retour à Léon dans la
première de celui de son fils et snecesseor Ramire IIT,
qui répond h l'an 967 de J.-C. ' : A'ob il suit qne cette der-
nière ambasssade ne saurait être rapportée conTenahlenaeat
avant l'année 966 , et ne saurait l'être h pins forte raison
soos le règne d'Àbd el Rabman m, mort en 961 . Sampiro
dit effectivement qne, tandis qne les légats dans la com-
pagnie de l'évéqae de Léon Velasco allaient où ils étaient
envoyés, le roi Sancios sortit de Léon, se rendit en Galice
et la soumit toat entière josqu'aa fleuve Dnrins^.Or, c'est
dans cette expédition de Galice , dont il nons faut mainte-
nant parler, qae Sancho perdit la vie en 967.
Quelqnes-uns des comtes, marquis oa ducs de la province
de Galice (dans l'acception gothique de ces divers titres) s'é-
taient , à ce qu'il parait , ligués vers ce tempe avec l'ériqae
I Hiriuu citre talTM, et dlnn faltlotlaui modarM*, TOfei liucUiKb,
Guchichte àtr OmmtljidnlnSptDlcB, etc.
1 Dite coDflriDéc par lei Anulsi it Compoilall* qui plterait égalemant U
iriuUUoD du corpi d« Hint P«l«(« da CordttM i Léon «n sel (p. SIS ) : —
Incra DccccLuin mirtïTium* «M S. PeUtlw in CordobfielinMiaTlnM-
btnm wt corpu Bini de Cordob»pcT91ulDBepiKoptUB,«lTaMiidiluBsMho-
BOTiOcc apod Ltglonem.
I Et dnin leptM «ni tum T«ltM»ne L«ttomenil e^icapo lUae pr» pace, «t
IpélMCorporaMiicU FaUtUndMrant,esrMiiMXmS«Bclul,«Slon,T«Blt(îal-
iMdun > at edooiBil «un wqu id lailui DeiU (Samplr. Cfar., nm. BT).
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAflIBl SBl2lilll. 30 i
ûe Gompostelle pour la soustraire à la dommation de Léon.
Les deux pins puissaiis d'entre ces seigoeois aspirant à
l'indépendance, s'appelaient Sodericos Velasconi on VeUsci
et Gondisalms Sancdi (Rodrigo Velasqaez et Goozalo San-
chez en espagnol). Qoant à l'éréque de Gompostelle, c'était
pour lors un certain Siseiiand, de noble race gothique,
pins soldat qu'évêque, fils d'nn comte de GaUce illustre
nommé Herméoegilâ , qui venait de mourir léguant à ses
héritiers des làens immenses. Ce Sisenand, au retour de San-
cfao à Léon , avait obtena du roi la permission de faire for-
tifier Compo^teUe ponr la mettre à l'abri des courses des
Normands qui venaient de se remontrer sur les parages de
la Galice, et il avait si bien fait que son ûége éjàscopal
avait pris l'aspect d'nne véritable forteresse; il l'avait fait
entourer de mnraillea flanquées de tours, de lai^ ciroon-
vallations et de fossés profonds remplis d'eaa. L'histoire
l'accuse d'avoir opprimé le peuple pour ces travaux, d'a-
voir opprimé son éghae pour élever des palais i son usage
et pour édifier des monastères, notanmieat ceux de Cinis,
de Sobrado et de Caneta, d'avoir enfin détourné les rentes
ecclésiastiques pour en faire des largesses aux siens immo-
dérément et sans compter. Les faits snbséqnens démontrent
aussi qu'il y avait alors en Galice un jenne enfant de roi
pour lequel la faction i la tète de laqueUe étaient les per-
sonnages qne nous venons de nommer parwt avoir tra-
vaillé en secvet ; nous voulons parler du fils d'Ordoih» III
de Veremundus ou Vermude, qui n'avait point succédé à
père, mais qne nous verrons régner h Léon après le fils de
Sancho sons le nom de Bennude II, et qui fat le père dn
chroniqueur Sampirus, évêque d'Astorga, une de nos prin-
dpales sources ponr l'histoire de ce temps jusqu'à la fin du
règne de Ramire III, où s'arrête sa chronique. Veremundus
aion que les mêmes faits le démontrent encore, possédait
de grands biens en Galice et il était d'nn âge qui permet dç
>;,l,ZDdbyC00g[t'
303 aiSTOIHS d'esfagsb.
lui sapposer dès Ion nn parti formé , oo commençant & in-
trigaer en ea forenr, le même qoi devait le porter à la royauté
([oelqnes années plus tard (en 982] '. Ces causes, et d'an-
trea encore peut-être, qoi échappent & notre appréciatioa
à la distance oà nons sommes des événemens, étaient ce qui
appelait Saneho en Galice an moment dn départ poor Cor-
done de l'ambassade à la tête de laquelle était Velasco. San-
eho passa les mont<; et soumit la Galice Kps trop de pdae,
à ce qn'il semble, jusqu'ao fleuTe Durios, ainsi que nons
l'a dit déjà Sampiro. Gompostelle, malgré ses fortifications,
ne résista point au roi et lui onTiit ses portes. €ela s'expli-
que par la haine qu'inspirait Sisenand an peuple qu'il avait
ehai^ de travail et d'impdts. Les violences et l'insoumis-
sion de l'évêque obligèrent le roi k quelque sévérité, et il
le déposa et mit à sa place Bosendus, saint personnage dont
noos aurons occasion de parler dans b suite de cette his-
toire*.
1 Vtrirainih* dntlt «Tolr de dh-tept 1 tlngt uuengGTitlleal TT*t qiini
nlt ni ipi4a U répadUtlom a'DrtMa.UU da ttntm 0«m>lw, pir Ordofc lU [d«
900 kSKS) d'une tDlnèpoaiBnanunêeGtloire:— Aliimdiiillaiorem Domine
Gclolnm, «x qna pnnlt Veramandsia R«scid, qol podigrieoi hït. Maidea le
enril ceptDdmt fili aon d'OHenlu UI , nitl» d'un mue OTdojilw , Ib ds
Frolla n ; ce qui eipllqaneli uiez bi«D M pTipandiruce «n (iillc«, et cam-
nepL II y ■lalt dai poueulom consldénblci.
1 Vold le enrleai el IdbiImu puaige d« U cfanulfae it CMipMttlhi ok Lbh
cetUUMDtreltUi.Qaoiqa'eDill dit Floni.U n'ja rlanli qae dslréepUo-
■Ible. — Posl Bertnlglldom SliueDdui lim diacouLiii ardlne fancliu, Xenendl
comltliailiii,lnoi4ineiii loco ttatU td coiuMritnr epiMOfai. fflcBDblIlbH
artu uaiftlibDi coin pitentom eeliUadlBa diTm*nmqoe opoleoUi «BltiCDiliB
ciwllaretur, lat ordinii iiiuaemor,at ceiiailicacBDtDrMeipfn cm» RageSincIo
■eeepto aonillto proptet boititllalll dlrim •artunqne InWTfiDDeia HennaiioniD ,
ac Vrandamlimi pr«danun diipendlo GalladUB lapeaffltlenliua, De farte Be*-
tlssimi Jocobi ApoiioU Tcnerabile corpui ab illanim boatlnm accnpailene anblia
optretar, llrgfta arehllecli* mnnfDïentta, ac pleblbiu Ubort ImpUdli*, elrcom-
qwkqaa eom iociim lanctoni nmvlamj tDrriDmqae mnallloiie ec prefcodli fat
lotDm toull aqna ciTcamtuM, Dl locua aanctni tutni ratai, soinaiopeTe dogi
prKCtpil. Sed CBm nlmluni aiacallTie cl païen* eral, tamilla EccImIb ion op*
praatioiM fanpoilU, nt a» Palati* et Hanagtarla alla , Cialentam ac Bopetatint
CanelamqoBairtniieceDdeTtDltMt Dpcaeeeleiieetlcif Dtalo dlalribenda paranll-
hn iocDDcmifTct InmAderite brflnlar, el cnni cnncte itfl Buda mU II*-
i.vCoogIc
CBAFITBt SEIZlildE. 303
El Hakem Toulnt iaaietaer étranger à cet diffîntidB.8on
caractère natorellement pttdfiqoe 1'^ portait ' . C'ait ainsi que,
lorsque ràit i Cordone eeXta ambassade d'un caract^ sin-
gnlier doot parle Hakkari, h la télé de laquelle était la mire
de Boderich, fils de Bilveh (Telasoo), El Hakem reçnt par-
faitement la comtesse, mais n'entra point dans les rewenti-
mens fondés on non de son fils, et snrtoat ne lenr prêta aocon
secoon. De ce moment même tontes ws pensées aonlrièrait
consacrées, antant qde la dignité dn fehali&t le permettait,
«a à renonveler les andetmes trêves, on à Tirre ai paix arec
ses voisins, et U entretint des relations d'amitié areé la pin-
part, sans jamais prendre parti ponr les nns contre les antres.
En ce temps-ld (dn 27 Aécembte 965 an Ifi décembre 966),
nous dit à ce snjet une chronique mosnlmane, Thirent À Cor-
done beanconp de pnissans personnages de TEspagne orien-
tale et des montagnes d'Kl Frank, de DJalékya et de Castéylya,
et tons étalent bien et hononblement accneillis, par soite de
la justice, de la bonté et da noble caractère d'El Hakem :
qaelqnes-nns de ces cbrétiens demandaient, dans l'intérêt de
leurs factions, qne le khalife dédarât la guerre am antres
chrétiens, et beanoonp de son conseil, ainsi qne les walis des
rent , tmft ib ta , et 1 Dotnlnli lad Esnctl naiillM ftalt nt tctliplcerel tt m
emeaiUreti lad ifali taperbiu, ei «Ul iinguinli eril, «nendirl fanlcmpail. Bit
n«I« clnuMiiln rtTelïUi, illam eepit Suciu »«», Uneriqne prac^in ; cofu
lofo wnct[iiiiDDS Tir, el lllnitrl copuiioDoproEenlIai, Bodulndut la icde jlpo»-
tollct Tiii leTtlntepiKopu (Chion. Irlem,, nain. 9).
■ LekLalireElHonstuuslTétaltfartimldclipili.dHiiDecbrODtqiie trsbs,
el il cbetchi t U cftnienel btcc \r» chrélieni, milgri queiqnet-nni de itt walij
de hoDllèrs. On riconte que Ita censella qn'll at*jt coalama de donneT à ion SU
Heictiam finliukDt tgoioan par «etle iBcommindilloD : n Rb fUiporm la gnmo
MD* D£ceuilé.lliliitteiu U pali jioor ton bonbcnr el celai de te* penplei, el ne
lire ion épie qna coDire lei IbÎdiIu : quel plafilr j-t-ll t envfbli et t ditralra
dM tIUbï, à ruiner del éliU.el k porlet le d^l •) la mari «ax nltémlt^ de
U lerre^.GonTeiDelegpenplfi en paix et «Tec J aille e, une te lalwer tblanlr
par le* hniMi nuiimei de U Yaulli : qne la Jnillce loll comme «m eau tos-
Joan claire et limpide ; nudère tei yeni ; mêla nn frein 4 l'ardear da lea di-
airi ; coBBe-iel en Dlea, et la utlTeiu née tirénlit an patilble (erBS it tct
>;,l,ZDdbyC00g[e
304
frontiàres, dëaiTaieiit des ooeaeàonB de niptore, c'estrà-dîre de
monremeat et d'avauoenienti mais El Hakem leur répon-
dait par ces paroles du livre de Diea: ■ Sojezfid^ies à garda-
Toa traités, car Diea tous en demandera compte ^. ■
Après la dépositioQ de KBeuaiid à Compostelle, Sancfao ne
voyait plus d'ennemis onverteaiait difdarés contai loi qu'au-
delà dn Daero, où Gandisalvos 8ancii avait levé une année,
et semblait se préparer à réàster; il passa le HinbOjS'aTaneaot
vers Gonzalo^*; ceimoaTement parât assez redoutable an
eomte pour l'engager à faire mine de se Boomettre, on platdt
de voïdinr traiter avec le roi ; il loi envoya des l^ats et Ini
donanda nne entrevue ; an mtnns est-on fondé à l'inférer du
passage de Sampiro relatif à cet événement j mais cette de-
mande cadiait un pi^. L'entrevue eut lien eu effet, on ne
Dons dit pas où ; et Gonzalo fit servir au roi un fruit em-
poisonné auquel celui-Gi n'eut pas plutôt goûté qu'il se
sentit défaillir et tranùr ; l'^et dn poison le aaisit an cœur,
mais sans le tuer & l'henre même. Moitié par gestes, moitié
par des parole» entrecoupées, Sancho eiprima le désir d'être
sur-le-champ ramené à Léon; mais le troisième jour, il mourut
, an monastère de CastriUo, en Riba de Miaho ^.
■ Coid<,c.90.
1 MtfdBU rappelle Iré* bien Goni«lo Siitchai,el bob pu Gooiilet, cMine
l'onl fiil qaalqaet hUtorlsni maderiui. (Votm cl-d«(ut p. S90, note S.]
3 CMtrumHInel, injoard'hnl S.Huiide Cutrallo, *arle» rlrei da HlmhOii
qatlre lisueteaTlron iQ-deHoni d'OrcnH (Tofeills Chronluin Irienic, D. 10).
te leite otI^urI de Simplra perla : — Que «adlle GnudlulTai qui cdd cnl
ulltB DurnsD illnd, cangregato migne esntlm, Tenil tuqae «d ripam Ipalns ■■-
min», dclndâ miuli nanlili, et conjDritione hcU ne eioWerel tributam ex IpM
lerrs quam tencbil, caUlde ■dTcni» RcfemcoslUnl, Tenenl pocnla illl in ponta
^ireill : quod cum ^ilnuol BeT, lensil cor laDin immuutom; tileoter ihdhI-
Mjm, fetllDDicœpilremeare ad LegloDein : In IpioUiaere die tertio Titam But-
ait (Bunplr. Chr., ddoi. 31). — L'auteur du Chronlcon Irlenia aioate qoelqoea
FraiU h cf récit qui en iclalrenl qnelqnu clrcanilaDcei : Stoaliu Tera m....
f um ForlDgiiUDail reglonli Comlllbai lab fnrtmeDti tIdcuIo 6rmm paell fœdaa
coDitliuili qaldam GnndUalTua Coniul Inier celer* dlTenarnm epolaminferealB,
païUferi lensDi ponlo lorecta, patavil loiDineDdam e>cti&eircananleiit«r dt-
r«it,ett. (Chr. Irlenl., nnin. 10, p, eOB).
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPTTBX snziba. 305
Cette dernière drconstance peut faire snpposer qoe l'en-
trerne eut lien phis près da Minho qne da Donro, proba-
blement dans la province actuelle d'Sutre-Donro-e-Hioho ;
sans cela, je veax dire à. l'entreToe eût en lien même en-deçà
da DoDi«, dans la province de Tras-cs-Hontes, par exemple,
le plus ooort chemin de cette province à Xjéon n'eût pas été
de renuHiter vers Orense, pour passer de là à Léon par les
rives da Sil et Poente de Santo Domingo. — Ainsi finit Sancbo
le GraB. Son corps fat transporté à Léon, et fat placé près de
celai de Bamire II, son père, dans les c^Teaax de l'é^^ de
San Salvador. Il avait régné dooM ans et on mois , de la moitié
d'août 955 à la moitié de septembre 967 (à part l'intervalle
de l'marpalion d'Ordoûo IV, l'Intrus on le Mauvais, qui oc-
cupa Léon trois ans et demi & peu près, depuis les derniers
mois de 956 jusqae dans les premiers mois de 960).
Noos avons dit que l'année même de sa rentrée à Léon ,
Sancbo avait épousé Domina Térésa Giména, sœur da comte
de MonzoaFerdinand Ansurez , et fille par conséquent d'An-
gur Ferdinandez , comte de la même ville ^. Dans l'acte de
fondation de Véglise ou aUwye de Husillos , qui nous ap-
]n%nd quelle était la famiUe de la femme de Sancho, de
m&ne que dans un autre diplôme de l'église d'Oviédo, de
l'ère 1014 (976), elle est nonunée seolement Tarasia "> ; mai»
dans un autre acte de donation de la même église, de l'ère
1016 (978), son fils Ramire III dit qu'il fit la donation dont
il 7 est question du conaratement de sa mère Gimëna^; elle
se nommait donc aussi Giména. Il semble d'après cela que
ces noms de Giména et d'Urraca, si ctH&muns alors et depuis
en Espagne, n'étaient pas de simples appellations, mais des
somoms donnés aux fenunes, en raison de quelque drcons-
■ Vojn l'icts de foDdcUoD de Tt^lm on whbtj» de HniUtoi, d*u Vonlte,
1. 3.TI, c. 44.
» TaneU ganittis Bulmiri Rerli, Ub. SeOu Oitl., ^ ts b.
>;,l,ZDdbyG00gIC
3m msTcnu D'upâotat.
tance partiealière de leur caractère oa de leur beauté ; et cela
expliquerait astsez bicB pourqaoi ila étaient si irëquenuoent
donnés, dans le Biède sortoat où Tirait la mère de RamiielU
ù des femmes ajant déjà on autre nom d'une forme latine
ou germanique '. Ou trouve quelques antres ootices de la
reine Térésa , femme de Sancbo , dans divers act^ de fcm-
dation ou de dotation d'égbses de ce temps, dans un, entre
aubes, rapporté par Bei^anza, où l'année de l'ère d'Espa-
gne qui répond à 960 de J.-C, date de oe diplôme, est
désignée comme celle aussi 4u retour de Sandio , de Cor-
done à Léon '. Or, comme la. reine y est nommée avec eoB
mari, il soit de là que Sancbo avait épousé Térésa l'atmée
même de ce retour en 960. Bamire dut naître de leur union
l'année suivante, on au plus tard dans le cirarant de 962,
SampiruB et le moine de Sfloe lui donnant dinq ans lors de
la mort de son père en 967.
Le fils de ce roi traitreus^ment empoisonné en Galice, Ra-
mire, bien qu'à peine Agé de cinq ans , comme nous venons
de le dire , fut néanmoins donné pour successear i son
père, sous la tutelle de sa mère Térésa Giména et de sa tante
Géloïra, relig^use du monastère de San Salvador de Léon ;
ce fut dans les premiers mois de cette r^nce que revint
de Cordoue l'évéque Velaseo, et que se fit par ses soins, de
cette ville à Léon, la traiwlatj<m du corps de saint Pelage,
en vertu du dernier traité contracté avec El Hakcm ^.
La même année, ou plus exactement sur lea entrefaites
■ Voyei.pogr lo nom il'Drriu,c« que Douf en itoiu dit précMemnNDl,
p. 180.
1 Bctfiaii, I. i,p. aiS.— Tojei bhhI S»idOT*l|Ciaca (HiiJiiiM.p. 149, «IFa*-
dieio de Salugaii, m et 00.
1 SiDcio difdnclo Bllns ejiu Binimlni* bibent • ntllTilite udm t tnsccpit
ngBDU p«irU lui, contlneDi m com comlUo aegliM,el inlUa «us Dobum
GolorlB, DcD ileToia , et prndeDiIsslpitt. fi«biiit paccin cnm Bunoeata , et
corpui »Dcll FeUell miniTis ex «i« rcccplt, el coin rdifioill qiwcopli in cItI-
lUa t^ODCBil tDiBDUiU <Suiplr. Gbr., non. SB}.
>;,l,ZDdbyG00gIC
207
mtaies del'âeetioil de l'enfant Ramire à Léon, Tévéque Sis-
nand, que Sancho avait banni de son évécfaé de Gompoetelle ,
en vint reprendre possession à main armée. A la mort du
roi, dit la chronique d'Iria, Sisnand se mit en liberté {sol-
mlur)f et, dans la nuit de la nativité du Seiguenr, entra
chez le bienheureux Jacques, c'est-à-dire à Compostdle, en
armes* et revèta d'une cuirasse'. Noos ne saTons, ajoute
l'antenr de la chroniqae, devant lequel des deux autels (ce-
lai de saint Jacques ou celui de notre Seignair) il fit sa
prière, ou même s'il la fit'. L'épée à la main cependant, il
pénétra violemment dans le dortoir où l'évéqne Bndesind
était i dormir avec les antres seigneurs ses compagnons K
Sisnand s'approcha de sou lit et en souleva la couverture h
moitié avec la pointe de son épée; réveillé, l'évëque Bnde-
sindns, homme saint, mais craintif et timide, reconant son
rival et comprit les motlfe qui l'amenaient à pareille heure,
à la vue de cette épée . nue qui menaçait sa poitrine ; il se
leva sur son séant, non sans rappeler à son ^ressenr le mot
da Christ pro|diétisanf, à qui se sert de l'épée qu'il périra
par l'épée ^ ; puis, «aas disputer plus longtemps un siège
épiacopal revendiqué de la sorte , le saint évéqne prit ses
habits et s'en alla dans son monastère de Cella-Nova, mo-
nastère qu'il avait fondé, xlont il était moine et d'où l'avait
tiré le roi Sandio pr>ur le mettre à la place de Sisnand Ion
de la dépoùtion de (»lni-ci , et il y vécut tranquille jusqu'à
sa mort arrivée dir: ans après ^. Quant à Sisnand, il occupa
I Ad Dbiliui Bagi* fflinuKIni Mlillur, el In Ttipcte Naulii Dfil td B. Jieobnm
veall, IndalDi «nnii el tbonee (Chr. Irlsni., e. II>
1 Blneidmu Dtrom tnts iliirs DnUnem [turlt, an dob (Ibid.).
> Tracla cdm itilcnUt inlriTlt dormilarium abl Radwladat tplicopas cnm
■liii Dflli ciMnioribu dormieiu fatabnl (ItddO
4 Sed cuin ipielila euli tooptctoriniii loparta leTurct, Badcilndiu eptacopu
Tir sanclu aipMgehclDi t\ limldai maledliil el dtc«ni : Qui gladio operablior,
gUdio pciiblu
5 IUd.,«t (taw kf Bo)liMll«U«, Ml. Tit. BuMl. Rad«ilBd, Mc
>;,l,ZDdbyG00gIC
30R msToniB d'espaoni.
quelque temps encore le siège où il s'était ainsi rétabli à la
poiote de l'épée dans la nuit de Noël 967 ^ mais il périt en
effet par l'épée, comme le lai avait prédit Bndesind, an com-
meacement de la deuxième année da règne de Ramire (969).
1 Ed cette année les Normands , noos dit Sampiro, ajaat
abordé en Galice avec nne flotte de cent navires sons le com-
mandement d'un de leurs rois nommé Gnndered, et ayant
porté le ravage et la mort autour de saint Jacques l'ApAtre,
tnèreut l'évëque dn lien nommé Sîsnand et ravagèrent tonte
la Galice jusqnes aux monts ou Alpes d'Ecebrarînm'. > Les
monts ou Alpes d'Ecebrarînm sont les montagnes qui bor-
nent au nord-est le district de la province actnelle de Lugo
appelé El Cebrero, montagnes cpuvertes de neige comme
les Alpes pendant qaatre mois de l'année, dans nne étendue
de trois à quatre lieues de long sûr nne lieue à peu près de
laige, et anxqueUes les premiers lialntans du pays, les Galls,
avaient donné sans doute ce nom celtique d'Alpes, qui sub-
sistait encore dans le pays ^ la fin do dixième siècle, et que
révi^qne d'Astoi^ leur a conservé.
La chronique d'Iria est plus explicite encore sur la mort
de notre évèque batailleur Sisnand. Le jour de la Mi-Caréme,
nous dit-elle, voilà que se présentèrent à lui des messagers an-
nonçant que les Normands et les' Frisons et un grand nom-
bre d'ennemis arrivant de Joncarinm (le port de Junqueira),
et se portant sur Iria, emmenaient en captivité tons ceux,
hommes et femmes, qu'ils renconlraitnt sur leur chemin, dé-
vastant et dépouillant la province. Ce qu'ayimt entendu, l'é-
vèque Sisnand, comme un furieux, et couvert de ses ar-
mes, courut après eux jusque dans Fomelos, oil les ayant
■ Addo n neol sul (RaolBiri] c cloues KortminDoroBi aim nge ii» nondae
Gandercdo Increiw >unt ortie» GallKcia, ol ilrigu molUi hciecWi In gyr»
HDcU Juobl ApoilDlI eplicopom loct ipilni glidlopcmneniDt.noiniiie SIidrd-
dnm.ac taUip6iU«ci(Ç)deTuUTenDt,ii»qaeqD(iperTFMr!iBl»dAliM*ino9lN
Ectbiirii ClbW.). , . ....
>;,l,ZDdbyC00g[c
CIUPITRB SEIZIÈÏU. 30'J
rencontrés et s' étant jeté sur enx , il trooTa la mort au mi-
lieu de leur année '.
Pendant nne année encore ces Normands ravagèrent la Ga-
lice, 7 rançonnèrent les riches, chargèrent leurs vaisseanx de
dépouilles et d'esclaTea \ et, des ports de cette province, les en-
voyèrent à plusienra reprises, à ce qu'il semble, vers lea points
' de la mer occidentale où dominaient des hommes de leur
race. Il ne paraît pas toutefois qu'il entrât dans leurs plans
de 8' établir en tïalice & demeure fixe, à l'exemple de cette
troupe d' aventuriers de leur nation qui, sous leur chef
Bolf ou Bollon, avaient, entre 895 et 9 12, fondé un état puis-
sant dans la province des Gaaies appelée autrefois IVeostrie,
et qui fut appelée Normandie de leur nom. Depuis qu'ils
étûent devenus puissance territoriale et qu'ils s'étaient alliés
par des mariages avec les derniers rois f ranks de la descen-
dance de Charlemagne, les Normands de la Normandie
avaient renoncé à leur ancien métier de pirates et commen-
çaient à oublier leur langae pour ne parler que la langue
roBiane on française. Leurs propres compatriotes ne les appe-
laient pins guère que Français, Romans ou "Walles, comme le
reste des habitans de la Gaule*; mais le Danemarck, h Nor-
wège, la Frise et les Flandres rego^eaient d'hommes qne le
goAt des expéditions maritimes entraînait h chercher for-
tune de ce côté. Pendant tonte la seconde moitié du dixième
EÔècle, des pirates de race Scandinave, danois ou norwégiens,
renonvelèrent leurs pillages et leurs dévastations sur les cô-
tes de la mer Atlantique, des rivages de l'Aqaitaine aux riva-
ges de l'Andalousie, et l'Ustoire nous montre encore, sous le
1, et ECU* mnlta inimleanun Tcnlcni
w In lUnars
Lo indito Bpll-
MiMlai, tt Ib-
>;,l,ZDdbyG00gIC
310 OffKHBE D'ESPAOIB.
r&gne da dac GaDlanme IV d'Agaitaine, nne troape de ces
loaps de mer, en partie chrétiens, en partie païens, prenant
terre sur la cAte da Ba»-Poitoa, et la soameltant aa vieux
droit qu'ils nommaient Strandhug ou presse des Tivres, pre-
nant les troupeaux, tuant les hommes, et ne se rembarquant
qu'après avoir livré aux flammes les villes, les cbùteaux et les .
bourgs, enlevé an grand nombre de prisonniers, et fait un dé-
sert des églises et des monastères '. La Galice ét^itsoomise aux
mêmes ravages à l'époqae oi!i nous en sommes. Les dépréda-
tions des Normands autoar de Saint-Jacques de Gompostelle ,
(car Us n'osèrent pas en entreprendre le siège), et jusque
sur les terres qui ont formé depuis l'Enbre-iDoaro-e-Mialio,
tqipelèreot à la fin l'attention des anciens maîtres du pajs ;
les principaux comtes de la région voisine du Daero s'émn-
rent des progrès de cet ennemi, qui devenait chaque jour plus
menaçant; ils levèrent leurs hommes, et mirent à leur tête le
plus paissant d'entre leurs purs, savoir ce même duc ou con-
sul Gonzalo Sanchcz que noua avons tu empoisonner le roi
Sancho. " Le comte Gundisalvus Sanrâonis donc, nous dit
Sampiro, au nom du Seigneor et en l'honnenr de saint Jac-
ques l'Apôtre, dont ils avaient dévasté la terre, alla au-
devant d'eux avec une armée, et ravagea aussitôt la batoille.
Le Seigneur lui donna la victoire; il les fit ,tous périr sous
le glaive ensemble avec leur roi, et brûla leur flotte, aidé de
la clémence ^vine". »
' InSntl* mnllludo Horlinintiofaiii ei Dinenindi* el Tre»cb» legloM
•mil coDâdeniu ppBkrnnt pariain Aquliuknm, lait* Vittattnm
lerminoi, «l ilcot inllqui parenlei eorom FaGiDl Aquilaolta ruri dcpopaliU
•QDt, tu et latt mlxtlm Cbrlitia^, mliUm Paguil, BoilrM tIcm, euuUa, el
clTlUtM eoMll tanl fiimmti eombnretB, •tpopnlBmclirU<l»ii^(Mro aiw-
beran *t capllTira , el EcdulM D«l et monulerti dnerUre (Aq»IL KM.,
trag., p. 80)-
î Com«i iuqae CwiaiMlTW Siiielonii In bobIm TttmltX el tant»* nact)
lawbl ApostoU, co|w ttmiB aeTuUnrnnl , Mltil cinn «iwdUi migtw A-
*lim illli, et ïœpil pr«llari tum nUi. Dedil I1U Domlnni Tlcloriun , M oinMH
B«ntcni Ipiaia limul cnni n%t MO (Gnndcredo) (lldlo talwfeclt, «««e duf«
florun leoo cremtvll dltlia ■djatoi cleincDlli (Btinplr, Chr., nom. 38).
>;,l,ZDdbyC00g[c
CHAPITRE SKEElilIE. 311
Cet évéoffatmt se passait en 969. Deux ans auparavaiit,
dans le même temps que le fils de Sancho, Bamire, était ëleré
h la royaot^ de Léon à l'âge de cinq ans, altération et déro-
gation notable à l'ancienne contnme et à la loi gothiques,
Borrel, comte d'Urgel, snccédaît à son frère aîné Saniefred,
mort sans enfans, enssi bien dans le comté de Barcelone qae
dans le marquisat de Gothie. Borrel gouTcrna le comté de
Barcelone environ vingt-sept ans, de 967 à 993 ^. Il s'était
marié, étant comte d'Urgel, avec nne Ledgarde on Liedgardc,
probablement de famille franke on gallo-franke, et, depuis,
en secondes noces, avec Àimenide,qni sarvécatàson mari,
n ent trois fils, tons trois, à ce qn'il semble, de son premier
mariage : Raymond gni Ini succéda dans le comté, Armengol
on £nnengand, que les Arabes appellent Armtngoud, à qui il
céda les états d'Urgel, et Bonafilia, abbesse du monastère de
Saint-Pierre de Earcelone, réédifié par les soins de Borrel'.
Dans la troisième année du règne de Bamire III de Léon,
1 Sm prMécMHUt aTiIeml M :
I. B«ri, Entrai foliin HTTtce dei Fnnki,Mml«d'liuoiieBtdeKinrcM,
la premlsr qn« Lonli-Ie-DtlwiiBiln itabUt cmdIb t Btrcslone tptit la priia
d«Uplace,deÉUiS10.
U. Bcnbard, Frank, caiBlBd'AiUDM,d«ManreH et de RonulUoD, de 630 1
83L
U. MtaiictrI,lUadaBvuleli,danilBS<;
UL Bcnkaid, p«wUMeonaetaii,d*8Se tSH;
IV. Alednn, ds BU i SUS.
T. WllïedoDGalfr«dI,{oili daCsiifl«nl,eaittlad'AiiioiMMd«llinN«,da
SSBiSTS.
Tl. SaIoDM&,6aI)o-Frank,dfl8niSB«.
VII. fiiiUnr»dU,IUi defiBibcdI,Mnitad«flimM,a'ABiime,delIiu«n,
d^rgalideBerga, dsPeralada, dellbagOTia, daCudaiM, daB«MlD,d'Aiapa-
riaactdsPallan, i]sSS«à«19.
TUL MiroD, au de Gallfred 11, eomle de Glronoe, d'Anaone, de llaBtew, de
Berga , de Peraladi, de Gerdeeoe, de Baealii el d'Amporlai , de &12 k 9S9.
IX. BimiBire, fila de GulITred U, conte d'Drgel, de Pellan, d'AnMoe, de llaii-
na* al de Sibisoiia, da 9S9 è 91S0.
X. Seoiorred, Sii de tUiOD, eomte d'AuiOM , de IfanraM et de KohiIUMi de
WOiDST.
1 V«y. la lleaach. BtrlpuL Chren. CmU Comit. Barclo.
>;,l,ZDdbyG00gIc'
312 msTOIBE D'iSfiaVE.
par la raort de Garda II, snmommé le Trembleor, s'élera k
la royauté Davarndse de Pampelnne le fils de Garcia, Sandio,
denxième aussi do Dom, et gnatriëme roi aatlientigae de T4a-
varre '. C'est ce roi Sancbo qae les annales de Gompostelle et
les meiUeors docamens histprigaes font r^ner soixante-
qaatre ans et hnit mois, depuis le mois de juin 970 jos-
qu'aa mmsde février' 1035, contrairement à ce qu'en rap-
portent les historiens espagnols modernes. Un â long règne
permit à Sandio d'étendre ses possessions antour de lui, de
l'un ^ de l'autre côté des Pyrénées, et d'aller, en quelque
sorte,& la rencontre delà Gastille, de la Galice et de l' Aragon,
pour y créer des souTerainetés à ses fils,par alliance ou con-
quête ; en sorte que, par la grandeur de ses actes et ])ar
l'étendue de ses domaines, il mérita le surnom de Grand, et,
selon quelques-uns, le titre d'Empereur, que jusque-là aa-
cnn roi chrétien n'ayait porté en Espagne. Il est probable que
Sancho, lorsqu'il fut élevé à la royauté de Pampelnne, n' était
guère plus flgé qae le roi de Léon. Au moins pantltra-t-il en-
core dans tonte La tigoenr de l'âge an commencement du siè-
cle suivant ; ce qui doit le faire supposer enfant à la mort de
son père en 970. Antérieurement à la fin de ce àède, San-
cho épousa Urraca, mère Intime, selon tonte apparence, de
ce Ramire, premier roi d'Argon, auquel le moine de Silos et
tons les historiens postérieurs attribuent la qualité de b&tard.
£n secondes noces le roi Sandio de Navarre prit pour femme
la fille dn comte Sancho de CasUlIe, fils de Garda Ferdinan-
dez, appelée par les nus Mnnnia, et par les autres Geloyra,
mais ploB communément la Mayor, parce que tel était le
1 RoiuplitODiI»tiiarlilBfiucia,fllideStMh<iI,alf«MBdroldcniTam,
enarOfUrta qna U Cbroniiina Albddtnie, d'iiM p«ri. Oit qatlrifii* plaida
gaannle «H (dub. M, p. IBO), al qae la* AiMlai da CoBipottalla, d'astre pari,
lot doBiwDt brnslIaBMDt gnuaDtc-diiq api de rts"*! ** '* '""' bob^I' d«M
l'ire aTiii (VTO) : — Pott qnain (SaBdon Oareùa], BItai ^oa m Ganlaa ra-
guiii aula xixiT M aUit era mtdi {AamiL CoBpMt., p. Sta).
:,.;,l,ZDdbyG00gIC
CHAFiTBi aizàns, 313
samom de ton mari ; de ce mariage naquireot denx fils qoi
tons deux furent rois, Garcia de IJavarre, et Ferdinand de
Castille et de Léon, auxquels quelques diplômes d'une au-
thenticité douteuse ajonteut uu autre ûls, Gundisalvus, roi
de Sobrarbe et de Bibagorza, et une fille appelée Giména.
Nous parierons, sous leurs dates respectives, des faits et ges-
tes de ce roi, qui mérita le nom de Grand en effet, autant
qu'aucun des fondatears des royaumes chrétiens de la Pénin-
sule. Noas n'avons voulu marquer ici que le point de départ,
et en qoelqae sorte le tronc généalogique de cette paissante
' maison de Navarre destinée à réunir la Castille et Léon soos
un seul roi sorti de son seiuj à une époque où le principe de
l'hérédité monarchique semble prendre faveur, et s'établir
partout sahs conteste. Ce roi porta, comme nous le verrou»
dans la suite, le titre de roi des Monts Pyrénées et de Tou-
louse,'.
Cette même année 970 mourut à Bnrgos le fameux comte
de Castille Feman Gonzalez, qui avait causé tant d'inquié-
tudes aux rois de. Léon, et tant de fois troublé la paix de la
Péninsule. Nous avons précédemment dit quelle était sa
filiation probable, et raconté de lui ce qu'on en sait par les
témoignages contemporains ». Suivant l'opinion commune
des historiens espagnols, il naquit à Bui^os, d'une famille
de Goths et de Franks, fut marié & Sancha, fille du roi de
Navarre Garcia le Trembleur, fut père de Garcia Ferdinan-
dez, et fut enterré au monastère de Saint-Pierre d'Arlanza,
dont il était le fondateur. On tient par tradition, à Burgoa,
que la maison qu'il habitait était an lieu oii s'élève le monu-
ment triomphal qui subsiste encore en son honnenr dans
l'ancienne capitale dn comté et du royanme de Castille, et
■ Bex PrnBMniiii moBlinm et TohM* (dm ton fpIUpht e( dau «Ue do
MD Bli PardlMBd, chei Tgpu, CoroniM d* U Ordcn de Sao BenJto, I. r, fui.
ISt al *M|.).
1 Tôt. d-dat,, f. les cl utf.
>;,l,ZDdbyG00gle
314
snr lequel on Ut une inscription latine, qm ne sanrait £tre
d'un siècle fort recnlé. Cette inscription porte en effet : • A.
feman Gonzalez, an libérateor de la Castille, an duc (on
an gtoéral) le plus illnstre de son fflède, père de grands rois,
et son citoyen, poor l'étemelle mémoire de son nom et la
gloire de la ville, a été élevé ce monoment sur la place même
qo'occnpait sa maison'. ■ Or, il e»t évident qne, pour qn'm
parUt dans l'inscription des grands rois issns de Fernan, il
fallait que ces grands rois cassent existé. L'inscriptioD est
donc moderne; mais elle ne dit rien de trop, et est, du reste,
CD nn latin fort par, mérite qne n'ont point les denx ^pita-
pbes également latines dn monastère de Saint-Pierre d'Ar-
lanza, où il est dit de Feman Gonzalez qn'il domptç VAMqae
et l'Ësp^ine ; que sa femme Dofia Sancha le tira denx fois de
prison; qn'il fut invaincn, etc. Les moines de Saint-Pierre
d'Arlanza ont certainement composé ces deux éj^taphes dans
l'intérêt de leur couvent vers la fin du treizième âècle, ainsi
qa'nne antre en langae castillanne, d'one date plos moderne
encore >. H en a été de Feman Gonzalez, héros très i^
t Voici riMcrlptloD orlfiBKlfl, telle qa'oa U Ut lu le Mde qil mUeat l«s
oear pjrrunldH dont w ce
AD nuT* nonmi
■T TUU «LOUA
KHMOKUK impiTiaiiiM-
1 Novi nppoTlODi Id sne da cta épllsphu qoi peut danseT nao ldé« di lom
MipielaDctiH monté (Ion, cl commcDian conccTilt lai «ocUcit béni da l'è-
poqne ob nou en mhbibw de mile hlitolte, qnclqaea ilcclM t peine *prii eu.
Cclla cpitipba m Ut à SilnuPierrc-d'Arlanii, prit dn mal(r«-*Btal, (or nn ton-
boin de marbre inpporlé par du lioni :
Tiicn roETiHUira
aAentHuiTïOTi coati
>;,l,ZDdbyG00glc
CHAFFtBB SKiTTitinc. 315
d'aîllenra, comme da fameaz Cid, Rodrigae Bay Dîaz de
Bivar, dont les écTÏTains contemporains font à peine mention ,
mais dont les historiens modernes racontent des prodiges,
et d'une manière d'autant plus circonstanciée qne l'auteur a
vécu plus loin de son héros. On n'avait point, avant la fin
dn treizième siècle, inventé les hauts faits et les aventures
qne l'on a depuis attribués à Ferdinand Gonzalez, et qui rem-
plissent les inscriptioos dont nous venons de parler ; et ses
os n'avaient point encore, à cette époque, l'étrange faculté
de s'agiter dans son tombeau et de rendre des bruits et des
sons divers, à l'approche d'une guerre ou d'une bataille '.
SI nous ne rapportons pas ici Thistoire fabuleuse de Fer-
nan Gonflez , ce n'est pas que nous l'ignorions. Nous savons
font ce qu'on en raconte, et ses exploits prodigieux contre
les Maures, et son vœu de saint Millau, et sa captivité en
Navarre, d'oii le tira sa femme Sancha, et »irtout le fonde-
ment ridicule sur lequel quelques historiens ont prétends
établir l'indépendance de la Castille, à savoir que le comte
Tendit on cheval et un faucon au roi Sancho (vers 965) à un
prix très considérable, à condition qne si le roi ne s'acqoit-
OBiiT qn nnT ■■& m.
C'Mt-t^Ire : a OnlqaB, trtt fort, atgaanbat conle , çnerrlar inTiiocii,
il fol élcTÂ 1dii[d'«ii titra. U dompU li Libja ei l'Espaene , tldi par Ivi
cknDTi dM *n|M. Par m Tertn, pgr 1i força cl laa irmei , Il affrancbli et w
Momll la Cuttlle. Da ton iiDg lua dei béroi (dei ulrai) de U Gaole , de
l'ADgleterra at dai Gotfai Tianl la llpjée ilinilce qal occape le rojaDine d'Iepé-
tle. II monrat dani l'6re n [date faaue, qui répoad t l'an 963 de I.-C.}. n
' VojeiTepet, CoronlM.
>;,l,ZDdbyC00gle
316 HISTOIRE D XSPAGDE.
tait pas da paiement aa temps porté par leur convention, la
somme donblcraît chaque jour ; si bien que le roi n'ajairt
pas payé, la somme devint si grande qa'il aima mieni dis-
penser le comte de la foi et hommage aoiquels U était tecn,
que de le payer. C'est là évidemment nne invention du temps
des romanceros, qui, ne manquant point d'un certain attrait
romanesque, a paru à qnelqoes historiens propre à embellir
leurs récits ; mais que MoralÈs, Moret, Abarca, Don Lniz de
Salazar, Masdeu et Mariana lui-même avec tons les écrivains
doués de quelque critique ont rejetée d'nn commun accord.
Feman Gonzalez toutefois passe à bon droit pour le fonda-
teur du comté de CastiUe, en ce sens qu'il en réunit les
comtes, à un titre oa à on autre, sons l'autorité qn'il s'attri-
bua, égale h pen près h celle d'un roi, et fit de Burgos, relevé
de sa dépendance de Léon, la ville prépondérante et à quel-
ques ^rds dès ce temps la capitale du comté.
En paix avec les chrétiens, El Hakem pat se livrer sur
ces entrefaites & ses goûÇs d'ordre et d'organisation, et s'oc-
cupa de réformes intérieures, d'une réforme, entre antres,
importante et diffîcile, au sujet du vin et des hqueurs fortes,
dont l'usage et l'abus étalait alors fort communs parmi les
Musulmans espagnols. Hais avant d'aller plus IcàD. voyons
quels sont les principes de l'islamisme à ce sujet.
Nous lisons dans le livre i, chapitre v de la m" section du
code religieux des Musulmans* : (Des boissons prohibées. Es-
chribé), les dogmes soivans, et le récit des motifs religieux
et politiques qui les firent établir :
> Le vin et en général tontes les liqueurs qui peuvent
enivrer sont interdites au fidèle d'une nutniàre abeoloe *.
Cette défense est de précepte divin, comme le prouvent dif-
férens passage du sacré Koran.
>;,l,ZDdbyG00gIC
<• Xe goût qu'avaient pour le vin qaelqaes-nns des dis-
dples du prophète, dit le commentateur à propos de ce pré-
cepte de la loi, donna lien à cette proscription. Un jour
l'Apdtre câeste, pressé par le zèle d'Omar, qne scandali-
saient tODs les jours les eicès crapuleux de certains disci-
ples , s'adressa à l'Étemel pour connaître sur ce point sa
-volonté divine ; il reçut dn del cet ayeth ; « Si l'on t'inler-
> roge BOT le vin comme sur le jeu, réponds qne l'on et
v l'aotre sont de grands péchés, nonobstant les avantages
* qu'en retire le public; mais qne ces avantages ne sont
■ rien en comparaison dn péché * . ■ Cet oracle ne fit rentrer
dans le devoir que quelques - uns des disciples. Comme
tous les autres continuaient k vivre dans la débauche,
Omar s'adressa alors au ciel, en le priant de manifes-
ter ses ordres d'une manière plus claire et plus précise. Peu
de jours après , le prophète reçut ce second ayeth : ■ Ne
laites pas la prière Namaz, lorsque vous êtes dansl'ivresse'.»
Ce nouvel oracle n'ayant pas produit plus d'effet qne le pre-
mier sur l'esprit de ceux qui étaient les plus passionnés
ponr le vin, Omar s'adressa encore à Dieu avec de nouvelles
instances accompagnées de gémissemens et de larmes ; et
c'est alors qne le del prononça cet ayeth terrible : « 0 vous,
» croyans, sachez en vérité que le vin, le jeu, les idoles,
•> sont des abominations suggérées par les artifices du âé-
■ mon : abstenez-voas-eu ponr votre bien, pour votre sa-
- Int. £n vérité, c'est par le vin et par le jeu que l'esprit
> de ténèbres vent vous armer de haine et d'inimitié les nos
. contre les autres. C'est par là qu'il vous détourne de Dieu,
I Bn «rtbe : ■ ICMloanck *a e) kbaror v'el nuïHcr ktml flhhoimia lulm k^
biT va ntnifr el In-niH v' •Mln.ouhanma akb«r min Daflhoami. ■ -~ On
plDa ciaclcmaDl panl^lra qne ci-4cMDa : a lia l'Inlerraceraal aar la i1d el Im
)aBi de baiard; répondt-leiiT que l'un et l'anlra procnreDl bMaconp da mat, et
qnalqne bien k l'bnmaniit. ploa de mal que de bien, a
1 » We U lekarrib, ou MUib v' enioim tonkeiri. ■
>;,l,ZDdbyG00gIC
31 s ffiffom D'ixiftM,
■ de la prière, de la méditation. Qne ne vons en abstoie^
■ TOUS ' 1 ■ Le dispositif de cet ayeth ne laissa plus aocna
doate SOT la nature da vin , qoi dès lors fut rel^é dans
la classe des choses immondes, et aocnn disciple. n'osa pins
en faire ast^. Depuis cette époqne le prophète ne cessa pas
non pins de fulminer contra le vin et contre tonte liqueur
qoeleonqae: ■ Celui qui boit du vin , dit-il m. joor, est ab-
■ solnment comme celui qui adore les idoles^. » — «lie vin,
• disait-il encore, est la mère des abominations'.» — «Au
- moment oiï l'homme prend eu main un verre de cette li-
■ qnenr, il est frappé d'anathème par tous les anges du
■ ciel et de la terre *. >
Malgré ces prescriptions formelles et bien connues des
pieux Musulmans de l'Andalousie, par suite de le manvaise
coutnme et de la licence introduite en Espagne par les Persans
(ceux de l'Irak), l'nsage du vin était devenu libre et comme
permis. Le vulgure et même les fakihs en buvaient. Dans les
fêtes de l^miille, dans les festins de noces (walimaa), il en était
servi sans façon aux convives qui en usaient ouvertement
avec one scandaleuse liberté, pour parler comme la chro-
nique arabe de Conde, On cultivait particulièrement la vigne
dans les provinces maritimes de l'Andalousie, sur le littoral,
à Xérès, à Pajarète, à Malaga, mais plus particnhèrement
encore dans les campagnes de la Handie, terre friable et
légère, merveilleusement propre à cette culture. Aujourd'hui
encore, bien que' justement renommée pour ses vins de li-
queur, l'Andalouàe est surtout fertile en huile, et c'est la
Manche qui est en possession de lui fonniir ses vins de table
1 Ta «TTBi^' ^' l"'Dâ unBDoa ionem el khamr *r'«l maiMcr, v'i I lauub, w'd
cilim, otc,
3 Scbarab' et khamr ke ablil' al vcasaa.
1 El Lbauir u omm >1 khsbaïu.
sodJeoQl kadh'cnn iiied khtmr ait jedlbb'i luclibi méUI ]u-
3,q,l,ZDdbvG00gIe
cËAmu flEDsntt- 319
ordiDaires. Le TOyagenr qui, de la Caroline, tqiBsaiU à l'est
les montagnes de Cazorla, où prend sa source le Gaadalquivir,
descend vers l'ouest danft la vallée du fleuve, s'étonne en arri-
vant à Bajlen de ne voir qu'une immense campagne plantée
d'oliviers; le vert sombre du feuillage de cet artffe donne nn
aspect lugubre à tmite U contrée. Plus loin la vallée s'em-
bellit et revêt on aspect enchanté; le ciel est clair et bien,
l'agave et plusieurs plantes des r^ons tropicales croissent
en liberté sur le sol, l'aloès s'épanouit au bord des chemins;
mais toujours l'olivier abonde. L'huile est la principale ri-
cheSEe du pays; nulle part la vigne n'est cultivée en grand;
maie chaque année de longues filra de mulets traversent
la sierra pesamment chai^ d'outrés, et viennent apporter
à Bajlen, «înid que dans une grande partie de l'Andalouffle,
les produits superflus des vignes de la Hanche; ils rappor-
tent en échange ceux de l'olivier, moins conuBons en-deç&
des montagnes. An temps des Arabra déjà, il en était aiusi.
£1 Hakem, religieux observateur de l'abstineiue, en télé Hu-
Bulman qui savait son Koran par cœur, s'inqniéta de voir
les précepte» ou au moins les recommandations formelles du
prophète et les explications approuvées du Koran méconnues
en nn point de cette importance, et il assembla ses haLems
et ses fakihs pour tenir conseil avec e«z sur les causes de
l'abus qu'il voulait réformer.Depuis plus d'un si£cle,depuis
le règne de Mohammed I, cànquième émir de^Cordone de
la race d'Omm;ah ', qui parait avoir été lui^nème grand
bovenr de vin, le reUchemeut des crojans sur œ cha-
pitre était en qnslque sorte, passé en loi, et l'opinion s'é-
tait accréditée, par l'influence peut-être de l'émir Mohammed
Ini-^nème, qœ Lee Musulmans espagnoIs,vivant dana un pa;s
■ V07» d-dSTUi, ibip, im»*. — Hobunmed 1, fili at «aceeMaar d'Atd
elKabiun ll,*t père d'Kl Moadhli at d'AMiUah, qui ruapUreol l'émlru
aainlol UIM *l BibBUBUIiri|iu,cDiiimt M l'iTacn MB Ueo, de SUS
>;,l,ZDdbyG00gIe
320 affiTotsE d'espagiiz.
de f roatiëre «t de gnerre sainte, et se trouTaut en latte orati-
nnelle avec les ennemiB de l'islam, pouvaîeDt oser da vin, parce
qne cette boisson augmente les forces et la valenr des gens
de gaerre, et les prédispose an combat. On a va que, mtee
chez nn fonctiomudre d'an ordre éleré, le kadbi Sclioaïb,
dont les fonctions n'avaient rien de militaire, Abd el Bab-
nun m avait excnsé l'infraction de la loi à l'égard dn vin.
La plupart des docteurs consulta par £1 Hakem prétendicpnt
qne, par les moti& qu'on vient de dire, l'nsage dn vin était
licite en Espagne, pays de frontière et de combats incessans,
qu'on nommait la maison de la guerre sainte (darddjihed),
et qne, par conséquent, il n'7 avait lieu à rien changer à l'an-
den état de choses; mais £1 Hakem impronva wb opinions,
et, en haine de l'abus, dit l'auteur musulman qui nous a
instruit de ces particularités, il d^ndit la vente poUique
du vin, et rendit nn décret qui ordonnait d'asrracber les
v^es dans tous les pays d'Espagne soumis h son autorité,
sauf le tiers des ceps, dont il permit la culture pour eu re-
cueillir le fruit en grappes dans leur saison, le faire sécher
ou eu composer divers sirops salutaires et permis, faits avec
le moût exprimé ■.
11 faut que le lecteur se reporte maintenant et nous suive
dans cette Afrique septentrionale, sur laquelle le deruier kha-
life de Cordooe avait ranon exercé une domination véritable,
du moins établi sa suprépiatie spirituelle, on, pour mieux
parler, sa so^ralneté. Jusqu'en 973, la paix s'était maintenue
parmi les tribus divisées d'intéréts.de race et de croyances qui
> Conde, c. M. — L'autoar mb« nona appraod qa« I«i 11
boTilent DOB-ualemenl le Uumr ou Tin roup, miii eacort la lahU om tfk
clair, ie nfbid ou tIp de 4«tM, eclal de Hgnei , le utairab oa tId cnll, le tcto-
r(b moubuir on fin éfM, qne lei Bipagnoli appellent v>iu> eo» cfftcMi.M
plnileun aaiK) boiMODi enlTrintoi, lonlM renlrant din* la ulieoile dei boli-
MM problbéH, en télé detqaellet fuit pleet le Tin, qnillflt, connue bow
TiTou Tn, pir le prophèie, de mira dei •bwntBiUoM n dN btimtei (mm*
>;,l,ZDdbyG00gIC
CHAPITBK SSIZIEMt. 321
bobitaient les plus fertiles campagnes, soit à demeore fixe
dans des villes , soit à la manière des Nnmides et des Bédouins par
tribus et campemens, transportant leurs tente* et leurs pavil-
lons d'nn lieu à un antre. Mais, en cette année, quelques
moaremens surrenns parmi les tribns de ce pays y rappelè-
rent les armes des Ândaloos, et c'est présentement ce dont je
dois parler.
Un eoup-d'œil jfeté sur le théâtre de la guerre et sur les di-
verses dynasties qui se disputaient à cette époque la posses-
sion des deux Hagrebs éclairera d'un jour nouveau les évé-
nemens qui vont se dérouler à dos yeux.
Nous avons marqué rapidement ailleurs la décadence de
la maison d'Edris , et dît comment El Hassan ben Eeu-
noun avait tour à tour cberché l'alliance des khalifes om-
myades de Gordoue et des khalifes fathimites de Kaïroean.
Lorsque Fèz eut été remise sous l'autorité des Andaloos, après
l'expédition de Djehvrar, El Hassan ben Kennoun avait fait
restituer dans la khothba le nom du khalife andalou, et il
s'était maiotena dans la dépendance d'El Hakem après la
mort de sou père, plutôtpar o^nte de sa puissance et de
son Toi^nage que par affection ou confiance, parce que tel-
les étaient tes nécessités de «a situation. £1 Hassan, en effet,
s'était formé une petite souveraineté à demi indépendante
dans la vallée da fleuve Luccus qui, des montagnes de Go-
méra, coule vers le couchant à travers les provinces d'Azgar
et de Hasbat, après avoir formé plusieurs grands lacs pois-
sonneux,etva se jeter dans l'Océan près de iarrache (El Ara-
yisch). Bassra on Bassora, et non Biserta , comme le dit Conde ,
ville située à une très grande distance de celle qui nous oc-
cupe, était sa capitale. C'était une vilU peu considérable, mais
favorablement située dans nue plaine entre deux montagnes,
à quatre-vingts mille» à peu près de Fèz, et à vingt de Kassr-
el-Kibyr vers le midi. Bâtie par Mohammed, fils d'Edris ben
£dris, fondateoi de la ville et de l'empire de ¥iz, elle fut nont
1T> 21
>;,l,ZDdbyG00gle
322 msToiBK d'espaohi.
ïiiée Bassra, cd nuimoiro de la Sassra de l'Arabie, où fut
tué AU, l'un des aucètres d'Edris'. Ses campagnes, arrosées
par le fleuye Luccos, étaient Burlont fertiles en grains, et
foornissaieiit amplement aux hesoiuR des tribus réunies sons
la domination d'EI Hassan ben Kennoui. Bassra, à beaucoup
près moins grande et moins célèbre que Féz, moins riche an.'si
et moins peuplée, mais importante enoorf par sa situation,
était d'ailleurs habitée alors par on peuple civilisé, et remplie
de mosquées et d'écoles, de docteurs et de savans, comme tou-
tes les Tilles où dominait le génie arabe proprement dit'. Cet
état de choses cessa à lachâte flEI ïTassay, le dernier de la
dynastie des Edrisites qui exerça quelque souveraineté en
Afriqne, et, au temps de Léon l'Africain, il ne restait pins de
Bassra, ainsi qu'il nous l'apprend loi-méme, que des raines,
que quelques pans de mors debout, et quelques jardins con-
servant les traces d'une ancienne fertilité, mais abandonnés
et improductifs, faute de culture et de soins^. C'est aujour-
d'hui un assez gros bontg de l'empire de Marok, exclasive-
ment habité par des Arabes laboureurs.
lies États de l'édrisite El Ha&soa beu Kennonn se compo-
saient ainâ à peu près de toute la vallée du fleuve Lnccus,
et d'un certain nombre de forteresses échelonnées sur la cûle
jusque vers Ceuta. Tout le reste da Kagreb el Aksa et la plos
grande partie du Magreb el Awsat jusque Tcrs les frontières
actuelles de la province de Coustantine étaient occupés,
comme aujourd'hui, par desKabilehs de diverses races, les
nnes berbères, les autres arabes, dont les chefs avaient mon-
I E tonoiDliuUBunliimeinorii dl Bagn, cliU di FeliM,doi«roBcciM
Btll qDiTlD poDilBn dnppo Utbomclio, cbe hi il biHaolo df Idrli (Leone
AfHb.dcll'Africi, p.4T).
1 Fb bIIi mollo batte kibilaltcfamiu dl lunpll,e gll htbiutori hroM
nomiDl dt guKIiMinio ipirllo (Ibid., I. c).
1 Hb col fine delU hiDJelti d'idrii, i atmlel (auurouo e roiJoirono It dui.
Ben Ti riwueOBo )■ pU I »«rl , • qneicfac fUrdlM , »m «alTtegio e mbh
jicim fratlo, perche i In» leircot pin non il UTonne (Ùld.).
>;,l,ZDdbyC00glc
CttAHtRE SEIZIÈUE. 323
tii tottjonrâ tme grande versatilité, et, reconnoissaDt tantôt
h souTeraineté des FatbiniileR, tantôt celle des Omm^ades,
araient attiré alternativebient contre eux les armes de ces
deni maisons. An moment dont il est question ici, la prière
9e foisût dans les principaux centres habités da pays au nom
dn khalife de Cordoae £1 Hakem ben Abd el Bahman Abou
Hescham d Hostanssir Billah.
Abonlféda appelle cette ctAe montneuse et non moins si-
nueuse, accidentée de golfes profopds, qni s'étend, en passant
par Alger et Bondjéjah (Boii^e) jnsqDe vers Bone,on, comme
il dit non tont-à-fait exactement, ce semble, l'espace de ce
continent des bords dnqael on aperçoit de loin l'Andatos,
El Adwah, la Terre- Hante, la Terre- Éminente. - Ce pays
comprend, poorsnit-il, le Magreb el Avrsat et le Hagreb el
Aksa (il fallait dire -. et partie dn Magreb el Aksa). Plus loin
est rAfrikiah,Tis-à-Ti8 de laquelle sont l'Ile de Sicile el les
grandes terres qu'on appelle laFraacaet l'Italie; mais delà
on ne peut pas voir l'Andalos*. »
C'est àjcette limite aussi que s'arrêtait l'influence des Om-
myades, et que commençait celle des Fathimites. Le maître de
Katronan, d'Âlmahadia et de Biserta, le seigneur de la place
où fat Carthage, Moezz Leddin Allah Abon Témin Sfaad ben
Ismajl, quatrième khalife de cette dynastie, avait élevé la for-
tnne de sa maison an plus haut degré de la puissance*. A
l'aide de son général Djebwar el Boami,is8u d'une race étran-
gère à la race arabe, comme l'indique son samfHu, Hoezz
venait de conquérir l'Egypte, dont la capitale était alors Fos-
t ai. Djdiwar avait élevé à côté de l'ancienne ville une ville
■ TrBCtni Jlls toQUaSDlli, i ïujoi jwitnbui emlDiii prcnpicilDr alAndaloi,
■ppellatar contincni El^Aduih, (erri cmiDeni, ilqoa hic inctu cauipcebCDdlt
Kl UagTEb el AtiiI el El Uigrcb el Akii : poiro Afrlkcsh «i adTErgo opponltoT
loialn SIkiICH et l«rrM a«gD« Frincla Kilicel et Italie; led îadi dod erninn*
proipldlur Andal(u(Abouir.,lr. di Gtgnler),
1 Motii Ltddln AUih «Tiil nteiiè I ion pire bmijl H«bmv nilik fa Ml
>;,l,ZDdbyG00gle
noDTelle à la fois pins belle et plus vaste, à laquelle il wait
donné le nom arabe d'Al Cabera (la Yictorïense). Il j a^ait
cinq ans, en 972, qoe Djehwar eifearait jeté les fondemeos
sons l'boroscope on ascendant de Mars, i qoi les astronomes
arabes donnent l'éjHtbète de Gaher (Taingneor, conqoérantj,
lorsque Hoezz résolut d'y transférer sa résidoioe. Ce sera
de là désormais qoe Moezz et ses descendons, les kbalifes
d'É^Tpte, gonTemeront leor immense empire, et exerceront,
entre les khalifes de Gordone et les khalifes de Bagdad, cette
puissance qoi inquiétera les premiers et s'agrandira surtout
anx dépens des seconds. De ces trois khalifats ennemis, celui
des Abbassides prêtait plus que celui des Ommjades, en effet,
le flanc anx attaques des Fathimitesi depuis longtemps il
était entré dans sa période de décadence. Les Turks le domi-
naient. Le Roran ayait été prêché à ces barbares qui , des
pipeaux et des versans de l'Imaûs, s'étaient jetés sur les ter-
res musulmanes comme sur une proie; ils l'avaient adopté,
et ils avaient formé dès lots cette milice à la solde des khalifes
d'Orient, qui présida à leur décadence, «t par laquelle devait
se consommer leur mine, plusieurs siècles plus tard, il est vrai,
mus à la suite d'un nombre presque infini de rérolntions san-
glantes et d'osorpations, àla prise de Bagdad par les Tarta-
ressonsk conduite d'HouIagon'. Gomme uous ne parterons
plus guère des Fathimites après Moezz, disons en deux mois
que Moezz,qui mourut en 996,eQt de sa descendance dix suc-
cesseurs jusqu'à la mort de Adbed Leddin Allah Abdallah,
dernier khalife de la maison d'Obéïdallah le Schjyte, mort le
lOderamadhan 5G7 (ll7l).Les Abbassides snbsbtaient tou-
jours sous la tutelle de leurs grands officiers du palais, qui
ruinaient en leur nom, et qui, à la faveur de leur fùblesee,
s'étaient fait de leurs provinces des royaumes indépendans,
>;,l,ZDdbyG00gIC
CHinTRE SEIZIÈME. 325
oîi le khalife n'était recomiTi qae comme chef de la religion.
Noareddin,flls de Zeoghi, ai célèbre dam l'histoire des croi-
8adea,r^ait en Syrie A cette époqae,dan8 la dépendance no-
minale des ImamB de la race d'Abbas qoi râégeaient à Bagdad.
Laissons ici parler les historiens arabes : ■ Sur la fin de la
dynastie des Fathimltes, dit Ëbn el Athir ', tonte l'aotorité
était entre les mains des 'wasirs, qnî prenaient le titre de snl-
thans, et le prince donnait cette charge à celai qui aTait assez
de force pour s'en onporer. Scbaoar, après avoir été ainsi
chassé par ]>argam, Tint trouTer Nonreddin, fils de Zengbi,
qni régnait en Syrie, et implora son secours. Nooreddin en-
voya en Egypte Schirakonh, onde de Saladin, et Schaonr fat
rétabli dans sa dignité. Les Franks étant ensnite entrés en
Egypte à la sollicitation da wasir Sdiaoor, Noureddin envoya
de nonvean Schirakonh.qoi les obligea de se retirer; mais
ils 7 rerinrent et assiégèrent le Caire; alors leur trop
grande paissance obligea Nooreddin, dont le khalife Adhed
avait imploré le secours, d'envoyer son général Schirakouh
en Egypte pour la troisième fois. Les Franks étaient décam-
pés alon. Schirakouh fut reçu avec honneur par le khalife
Adhed, mais Schaonr fat tué par Saladin et par les autres émirs
de l'armée de Syrie. Adhed donna la charge de Schaonr à
Schirakouh, qui moumt la même année. Saladin lui succéda
dans la même charge. Enfin, l'an 567 de l'hégire, 1171 de
J.-C, Saladin, par les ordres dé Nooreddin, fit rétablir la
kothba pour les khalifes abbassidcs, ce qoi était faire recon-
naître leor antorité en Egypte. Le khdife Adhed, malade,
ignorait sa dépoûtion, et moorot qDelqoe temps après. Sala-
din devint le maître de toute l'Egypte. Les Fathimites avaient
régné pendant deox cent soixante-douse ans. ■
Avant de quitter l'Afrique pour passer an Caire près de son
t Djehwar, Hoezz voulut laisser assurée derrière hii
>;,l,ZDdbyG00glc
326
sa dfflniiutioii dans ITfirik^ra et leMBgrd),etilmTestitdn
commaQâemeDt de cette partie de scm empire va certain
Toosouf ben Zeîri et son fils Balk^ ben Tonsoof el Zeîri.
ToQsonf avût, aoos le père de Moezz, f<uidé la ville d'As-
ebir, dans l'intérieur des terres, aa sod-onest de Eaïronan,
et il exerçait là nue grande infinence sur les tribns qu'il
a¥ait réunies antoor de lui.
Nous saTODs que l' Afrique septentrionale était alors habi-
ta par cinq penples principanx, les Uasmoodes, ks San-
hadjes , les Zénëtes , les Hav&rah et les Gomérah , subdivisés
en six cents branches on tribns, suivant la généalogie afri-
caine d'£bn Bakou , qne Léon avait lae plusieurs fois du-
rant son séjour en Afriqne '• I^es Masmoad^ habitaient la
partie occidentale et mériditsiale de l'AUas, c'est-à-dire à
peu près les plaines et les vallées qui forment les provinces
de ftous (8ons-el-Aksa , Sous la lointaine) et le Marok propre-
ment dit. Les Gomérah habitaient les montagnes de la Uau-
ritaiùe qui avoisinentle détroit. Les Zénètes, les Hawârahet
les Sanhadjah, habitaient plus avant dans les terres, snrtoat
ces derniers dont on retrouvait des branches r^andnes à
de grandes di^nces derrière les diverses cbatnes de mon-
tagnes auxquellea on donne le nom d'Atlas.
Balkyn et son père, quoiqu'ils ne fasseqt pas de leur tribu,
avaient acquis, par des causes que nous ignorons, nn ires
grand ci^t sur Içs Sanlia^job , véritables Numides, tou-
jours prêts à combattre, et voleurs déterminés au hevÀn. On
peut juger par ce que J^éon l'Africain dit d'un reste de ce
peuple qui habitait de son t«nps les montagnes de Zii, daos
le voisin^ de Fèz, ce qu'il pouvait avoir été au temps dont
nous parlons. « Les montagnes de Sz , dit Léon , sont une
ehalne de quinze froides et âpres monti^es > qui pr«nnent
leur nom de la rivière de Ziz qui ai sort, et bom^ la ^w<
■LeoneAtrlr., dMirii. dstrAMcs, p. i, vcrto.
>;,l,ZDdbyG00gle
CHATmtx snzâHK, 327
viace de Fëz do c6\é de l'orient. HIes commencent vers le
conchant à la prorince de Tedia, da rojaame de Harok, où
la montagne de DédÏB le sépare de celai de Fëz, et s'éten-
dent jusqu'aux confins de Mésétalza. La province de Sedjel-
messa les borne an midi, et an nord les plaines d'Edecsen
et de Garegra; de sorte qu'elles ont cent milles (eariron
trente-cinq lieaes) de longoeoi: do levant au concliant , sDr
environ quarante milles ou quatorze lieues de large. Elles
sODt peuplées de Zanaga, vaillans et barbares, endarras au
froid et à la neige. Une tunique ou chemise de laine kur
couvre le corps; au-dessus ils portent un manteau, et au-
tour de leurs jambes des haillons entortilles, attachés avec
des cordes. £n tonte saison ils vont la tète nue. Ils ont de
nombreux troupeaux de brebis et beaucoup de mulets et
d'Anes; mais ce sont les plas grands voleurs et les plus
grands meartriers dn monde, toujours en guerre avec les
Arabes, dont ils vont enlever la nuit les troupeaux dans la
plaine. Une partie de ces montagnards va vendre de la laine
et du beurre, dont ils ont en grande abondance, k Sedjel-
messa, qui est, comme j'ai dit, une portion de la Mumi-
die ' ; mais ils n'y vont que quand les Arabes de la campa-
gne sont retirés dans les déserts; la plnpart da temps
cenx-d les assaillent avec de gros corps de cavalerie et
les battent et leur reprennent leurs larcins ; ils sont tou-
tefois pleins de courage et d'intrépidité, et jamais dans les
combats ils ne consentent à se rendre vivans. Leurs armes
sont des dards qn'ils ne lancent jamais en vain ; quand ils
n'atteignent pas l'homme ils atteignent le cheval^ et toa-
jours ils tneut l'un ou l'autre. Us portent aussi l'épée et le
poignard; ils combattent à pied et battent toi^otvs les Ara-
bes dans les montagnes, comme ils en sont battus dans la
pliùne h cause de leur cavalerie; mais le commerce les oblige
■ UMifarit8«cMnitM,qBl,pMMac«i;i'[Ml«nii«,deDMetilicbiai*.
>;,l,ZDdbyG00gIC
328 msTOifix d'bspaghe.
qaelqoefoifi à faire des trèveB. De nos jours ils prennent des
saof-condmts des Arabes et ceux-ci d'eox, et ils se livrent aiors
avec sûreté & lenr commerce. Tontes les caravanes qui pas-
sent par ces montagnes leur paient tribut par chaque charge
de diamean, et toat ce gni passe sans on sanf-condoit de
Icor part est détroussé'. - Les tribns qoi babitent les mê-
mes lieux ne sont pas plos avancées qu'an temps de Léon :
il 7 a deux de ces montagnes (Aden et Aroncanez), qui ont
des mines d'argent dont on ne tire encnn profit, et l'cm y
voit encore les raines d'nne ville (Calaat ben Tabila) , dont
les mors sont de bois lié avec du plAtre et où il ne de-
meure plus que qnelqnes pauvres gens.
Tds étaient les terribles auxiliaires de Yonsonf ben Zeïn',
les BOQteneurs barbares de la légitimité du fathimite El Hoeez
en Afrique. Un émir non moins puissant qae Yoosoof ben
Zrïri, Djàfar ben Ali el Andalousi, exerçait dans le pa^s de
Zàb une souveraineté analogue sur d'autres tribns , en qualité
de vrali ponr les Ommyades d'Al Massjla et de Calaat Béni
Hammad, les deux villes principales de la contrée. « Al Ma»-
syla est située dans une plaine, nous dit le géographe arabe
El Edris, au milieu de champs coltlvés dont les prodactions
excMent les besoins des habitans. Les Berbers qui babitent
cette plaine sont : lesBenou Berzal,Ies Bandah, les Havt&rah,
les Sadrat et| les Mezana. Al Hassyla est commerçante, biai
peuplée, et b&tle sur les bords d'nne rivière peu profonde oii
se pèche une sorte de petit poisson couvert de raies rouges,
d'une espèce particulière à cette contrée, et qu'on vend à Ca-
laat Béni Hamad; les deux villes d'Al Massyla et de Calaat
Béni Hamad sont éloignées de douze milles l'une de l'antre.
Calaat Béni Hamad est une des villes les plus conàdérables de
la contrée ; elle est riche, popnlense, remplie de beaux édifi-
ces et d'habitations de tonte espèce ; on j trouve de tout en
• Lmm AIMe., p. m.
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPITBE SEIZIÂHE. 329
abondance et& bas prix. Elle est sitaée sur le penchant d'an
moQticnle d'un accès difflcile et entoaré de mnrs. Ce monti-
cole s'appelle Takarbest; an-dessous est une forteresse qui
domine tonte la plaine'.* C'était de c«câté,à ce qu'il semble,
la limite des dernières possessions et des derniers points for-
tifiés relevant des khalifes de Cordone.
L'itinéraire de Tlemcen,ponr partir d'un point bien connn,
à Al UesByla de Zah était alors, d'après El Edris, comme il suit :
De Tlemcen à Tahart, quatre journées, savoir :
De Tlemcen & ladara, boui^ situé an bas d'one montagne
ob se troave nne source d'eau, une joomée.
De là à Nadaî, petit bourg situé dans une plaine oh sont des
puits peu profonds, nne journée.
De là à Tahart, deux journées.
De Tahart à A'ber, petit bourg situé sur les bords d'un
ruisseau, une journée.
De là à Darast, bourg petit, mais où se trouvent des champs
cultivés et du bétail, une joamée.
De là à Marna , petite ville entourée d'une muraille en
briques et en terre et d'un fossé, deux journées.
De là on passe au boui^ d'Ebn Hodjhir, habité par des
Zenata.
De là à Aschir Z^ri ou Zeyri, nne journée.
De là à Sétif , puis an bourg de Han, situé dons une plaine
sablonneuse, ime joamée.
De là à Al Massyla, une journée.
On laissait amsi Aldjécayr Béni Hesghanah (Alger) sur la
gauche.
liCs tribus qui haMlaient entre Tlemcen et Tahart étaient,
d'après le même, les Benon Medyn, les Wartaghyr, les Zeyri,
les Wartid, les Hani, les OumauTva.les Sendjasa, lesGhamda,
les lalouman, les WarmaksiK, les Tadjyn, les Waschkan, les
>;,l,ZDdbyG00gIC
330 msTCHBX D'mpioin.
Hagjinwa, les Benon Baschid, les Tamtolas , les Hâian, les
Bakara et les Timam. > Toates ces tribas, dit-il, sont issues
de Zenata. Maîtres de ces plaines, ces peuples changent sou-
vent leurs campemens; cependant ils possèdent des demeores
fixes ; ce sont d'ailleurs des cavaliers dangereux pour la sûreté
des Toyigenrs.,... Voici la généalogie des Zenata, telle qu'on
la rapporte. Zenata était fils de Djana; celni-ci, fils de Dharis
00 Bjalont (Goliath), qui fat tué par Dawd (David), sur qui
soit la paixl ; Dharis était fils de Lévi, fils de Nefha, père de
tous les Ne&a'wa ; Nefha et Ehn leyi aiaé étaient fils de Ber,
fils de Eaîs, fils d'Elyas, fils de Hodhar. Les Zenata étaient
originairement des Arabes de race pore ; mois, par suite des
alliances qu'ils ont contractées avec les Hasmondis letus roi-
fiins, ils sont devenus eux-mêmes Berbers^. •
La ville d'Al Massyla avait été, au rapport d'El Ëdris^ ,
restaurée par les soins d'Ali ben Andaloo^ (aïeul très pro-
bablement de Djàfar ben Ali el Andalousi , son foavemeor
au moment dont nous parlons) , sous le règne d'Edris ben
Edria, dans le mime temps qa'Edris ben Edris fondait la
ville et le royaume de Féz. AbonUéda se trompe on son tra-
duel«ur Gagnier, car je n'ai pas en ce moment le texte
arabe sous les yeux , en attribuant la fondation d'Aï Has-
syla au grand père de Hoezi , à £1 Kaïem Bîllah Mohammed
le Fathimite, qui, dit-il , l'appela Al Mobammedia. El Kaïem
Billah Mohammed le Fathimite ne fit qn' embellir Al Massyla,
oit il allait passer quelquefois la belle saison ; et c'est aasà ce
que je suis persuadé gn'a voulu dire Aboulféda; ce savant écri-
vain met entre Costina(Constantine) et AlHassyla dix-huit
milles de ^stanoe occngées par one chaîne de montagnes
(on nue montagne contiaiie} ^< AI Massyla était de beaucoup
antérieure même à Ali ben el Andal<His son re^aitrateor
> El Edrii, ni»- Gllmit, r'> icEt.
1 Ibid.,Lc
1 Al KallM Blllal) TlUiMnlU, dit Aboallidi d«M 14 UllMiba *» «inlWt
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAI^TRE SBl/lBtfK- 331
sons Ediis beo Edria. Bâtie par les Romains aux confina de
la Namidie , les indigènes en prirent possession à la chute de
l'empire, et elle fnt successiTement conquise par les Vanda-
les, par les Grecs et par les Arabes jusqa'à ce que l'Hispano-
ArabeAlibenel Andalonsi y vint fonder, sans donte par l'or-
dre de l'ânirËlHakeml", on de ces centres de prédications
an moyen desquels la politique des Ommyades eut toujours
soîD d'agir, sur les triboe arabes et berbères du nord de l'A-
frique. Al Hassjla derint par la suite fort panvre , et les
Arabes en sotunirent les babitans à leur payer la moitié du
produit de lenrs terres. Léon l'Africain raconte que passant
par cette ville il eut grand peine à y trouver assez d'avoine
poar nourrir les douze cbcvanx qu'il montait avec sa suite '.
Telles étaient les positions respectives des deux, kbalifats
en Afrique, lorsque Balkyn ben Zeiri et son père résolu-
rent de faire proclamer Hoezz ben Ismayl Leddin Allab
dans'tont le Hagreb, comme l'avait fait, à la fin do règne
d'Abd el Rabman III, Djebvar el Boumi. Djàfar ben Ali
el Andalonsi qui commandait en Afrique pour les Menrans,
comme nous l'avons dit, wali d'Al Uaseyla de Zàb', réunit
quelques tronpcs, et, dans une escarmondie, tua le père de
Balkyn , Yousouf be4 Zelri. Mais ce succès ne fit que rele-
ver la fortune du fils de Zeïri, Balkyn, et les walis zénètes,
craignant que Balkyn ben Zeïri ne voulût venger sur eux
la mort de son père, cherchèrent à s'emparer de DjAfar
pour te lui livrer et par ce moyen l'apaiser et gagner ses
bonnes grâces. Djàfar l'apprit et passa en Espagne oîi £1
cendldllUeiTUiiiB.
Co9liD«in el HmtIbd
deole, et erreur eonildènble, d*DS ce ptsu^ d'^AbnltUdi, qnani i U diilinca
■arqnfe milr» let dMx tHIm.
■ LeiMieAfrIc., duerlt., p. OS.
> CiilpirnDB errinr lypogriphlqne ud* doute qu'on lit dan» Condo, en
dm BDdToiii diffèreti*'(c. M ei e. SS), Sati el Ertb; an lien d'il Muiylah de ZSb
que peclaMiaps nog ninuicriLi.
:,.;,l,ZDdbyG00gIC
333 msToms d'espagetk.
Bakein l'accacillit comme on ami, et dès lors les araires
d'Àfi-iqne appelèrent toate l'attention du diwaa de Cordoue,
accontamé d'aillears, dit an écrivain arabe, à riacoDstance
et à la perfidie des scbeiks zénètes non moins qu'à celle
des scbeiks des antres tribns.
Ud des premiers cependant à seconder Balkyn dans ses
entreprises contre les Ommyades en favear des Fathimites ,
fat l'émir de Bassra El Hassan ben Eennoan l'éârisite, et le
premier acte qni saint ce changement de parti fat, comme
à l'ordinaire, la sappression djn nom d'ËI H^m dans la
kothba. Une première armée eoTO^ée contre El Hassan
sons les ordres d'nn général de la famille des ATerwans
nommé Hohanuned ben el Kbasem, et composée des troupes
de Tadmir , d'Elbira , de Raya et des AJgarres , s'embarqaa
et passa d'Algésiras à Genta en rabieb-el-atral 362 (dé-
cembre 972). — El Hassan avait rénni anprès de lai, ^ prix
d'or , on noml[ire conàdérable de schedks berbères des dif-
férentes tribus qui confinaient à ses états, dont la Tâialité
était, à ce qu'il semble, la passion et le mobile dominant.
Il s'avança ft la tète de cette armée confuse, dont le gros
était composé de Berbers h cheyal, contre les troupes d'An-
dalonsie, et fdt assez heareox pour les battre complètement
en on lieu appelé el Fobos Béni Massradj , à peu de dis-
tance de Tanger. Mohammed ben el Khascm el Uerwan pé-
rit en combattant , ainsi qn'i^ grand nombre de cavaliers
de son armée, dont une partie se réfugia à Tanger et une
autre partie alla se renfermer dans Genta. Les émirs réfu-
giés dans cette dernière place réclamèrent des secours à Cor-
doue, et El Hakem donna des ordres immédiats poor la râi-
nion d'une nouTelle armée, qui ne tarda pas de se trouver
rassemblée dans les campagnes de Cordoue. Le khalife char-
gea de cette expédition Ghaleb, qui avait été son maître
(moola), Bumommé Baheb Gharouba; c'était on veillant
homme de guerre en mèoae traips qu'on luMiuiie d'âat [don
>;,l,ZDdbyG00gle
tîitk.tmtni sxmhti. 333
de finesses et de roses, savant d'ailleurs et poète comme l'é-
taient tons ces Arabes. Et Hakem Ini dit, en le congédiant
an moment du départ : > Ta , ô Gbaleb , mais sache que je
ne te permets de revenir que vaingneor ou mort; le bnt est
de vaincre , ta connais les gens à qui ta as à faire ; n'épar^
gne point l'or s'il le faut , pour mener à bien ton entre-
prise. • n semblait lui dire par là : achète les chefs berbè-
res, je t'ai donné beaucoup d'or poar cela.
Ghaleb n'eut garde d'oublier les conseilB de l'imam, ainsi
qae nous l' allons Toir toot à Hieare. Il partit arec nn grand
train d'armes et de chevanz, chargés de munitions et d'ar-
gent monnayé, à la fin du mois de schaval 362 (fin juillet
973). Le brait du passage de ces troapes se répandit, et El
Hassan ben KennouQ abandonna sur-Ie^diamp Bassra sa ca-
pitale, en retira son harem et tons ses trésors et les fit frans-
porter à Hissa Hidjar al Nosonr (le Château du Rocher des
Aigles) , forteresse inacessible située dans le Toisinage de
Ceuta. Ghaleb passa cependant la mer d'Alhadrà à Al Kassar
de Masmoada. Là U trouva £1 Hassan ben Kennoun campiî
avec ane annëe considérable composée de Berbers de tou-
tes les tribos , et l'on combattit de part et d'antre pendant
plusieurs jours avec des succès variés. Mais Ghaleb , confor-
mément aux conseils de l'imam, ne se contenta point d'em-
ployer les armes contre El Hassan; il savait un moyen tout
paissant d'action «ur les émirs berbers dn Uagreb qui fai-
saient la principale force de l'Édrisite : il y eut recours; il
gagna donc à force de présens, tranchons le mot, il acheta
la plupart des émirs africains , dont beaaconp abandonnè-
rent le parti d'El Hassan et passèrent dans celui des Om-
myades. Ceux qui quittèrent ainsi l'armée de l'émir de Bas-
sra furent si nombreux, qu'en moins d'ane nuit tous ses
cavaliers étaient disparus, à l'exception d'une troupe fidèle
composée des cavaliers de sa propre tribu , avec laquelle il
jngea prudent de se réfugier aussitAt dans la forteresse da
>;,l,ZDdbyC00g[c
334 BtSTOIBB D'ESPAGAI
Rocher des Aigles, asile ordinaire des Ëdrisites quand ils
étaient trop Tivement poursaivis. Ghaleb l'y ponrsniTit et
l'y bloqua étroitement; plus le rocher était inaccessible, moins
il était facile i'j introdaire des maaitions et des vivras, et
en peu de jonra ceux d'El Hassan se troaTèrent épui-
sés. L'eon vint h manquer avant tont le reste. Bédoit mix
abois , El Hassan ben Eennoun demanda quartier an géné-
ral d'El Hakem pour sa personne, sa famille, ses biens et
ses domestiques; promettant à ces condiliong de se remettre
entre ses mains et de l'accompagner à Cordoue où il irait
faire sa résidence. Ghaleb lui ayant juré ce sauf-conduit, El
Hassan descendit de son rocher avec sa famiUe et sa suite,
et Uvra la place h Ghaleb qui eu prit possession an nom de
son maître (moharrem 363 — octobre 973) '.
Ghaleb rendit compte au khalife de ce succès, qui fut fort
célébré à Cordoue; il coi^nna ensuite la réduction du Magreb,
s'empara de toutes tes forteresses, et chasea du pays tons les
partisans des Alaonyyins (des Alides ou descendaos d'Ah}; oe
nom appartenait aux Ëdrisites à meUIenr titre assurément
qu'aux descendans du foarbe Obetdallab, qoi régnaient main-
tenant sur la plus grande partie de l'Afrique musulmane, du
Magrd) el Awsat aux frontières de la Syrie. Dans sa tournée
victorieuse, Ghaleb ût exécuter t^us les Alcaydes de la tribu
de Sanbadja, dont il put s'emparer. Il s'arrêta (pielques jours
àFéz, où il laissa pour gouverneor dms le quartier des Al-
Earavriyyns, Mohammed ben Ah ben FËssous, et dans celui des
Audaloos, Abd el Kârym ben Ibaalah". Il quitta Féz pour
I Bl Kartu., rol.SE — CoDde racoDiB li prife d'il Huiin el dn fort da HM]»n
Hoiom par Gbalcb rtcc quelqne diflïrence : — D'apièi Ici ga^iliou ds pu
qoi crojiienl aux augaiei ol i, l'istrologle, dil-il (c. 01], on psniiadi k Ghalfb
qnail, dam nn ccrlain délai, 11 na premil puis Rocbar dei Alglel, Il périrait
alDll qne loole aoo armét. Le Irrine «pprachait. Et GbaUb propou i l'iialr Bl
Bausn DD arrtDgemeDt qae celui-d accepta, parce qa'll i« Irouialt ridait 1 la
dernière etiitmllt, etc. Hat' noua eroyopi qa'ji fmt a'en tenir au (elle orlflntl
deraotaBianlie, lelqael'Mitd'alUMnialTi MeaiatlDtHbiy.
1 n K«nw, teL sa, WM,
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAFTtBE «kmiailt. 335
retounicr en Espagne arec ses prisonniers, qni se compo-
saient d'£l Hassan bea KeDnoiiit,et de pins de sept cents mem-
bres de sa famille, le dernier jour du mois de ramadhan
3G3 (23 join 974), et se rendit d'abord à Ceola, pnis à Aldjé-
sirah Alhadra, où il séjonma qoelgne tempe ponr attendre
les ordres da khalife, qni accorda à £1 Hassan et anx siens
la permisàon de Tenir s'établir à Cordone, et ordonnaqn'on
fit à Ghaleb une réception triomphale. U alla Ini-mémc à
cheval au-devant de son général et de son hôte prisonnier,
qae recommandaient son infortune et son nom. £1 Hassan,
dès qn'il aperçât le khalife £1 Hakem s'avançant avec sa suite,
descendit de cheval, et, & son exemple, tons les scheiks de la
famille d'Édris, et s'homilia aux pieds du khalife, qui lui ten-
dit la main, et l'invita à remonter à cheval ; après quoi ils
entrèrent ensemble & Cordoue, et marchèrent escortés de la
moltitude qni se pressait sot leurs pas jusqu'au palais
Monghéith, que le khalife Ini fit donner pour demeure. Les
scbeiks et les cavaliers des Bénis £dris furent logés dans d'au-
tres maisons principales. £1 Hakem fit inscrire £1 Hassan et
les siens sur le rôle de ses pensionnaires, après leur avoir fait
distribuer de magnifiques habits et de grosses sonimes pour
frais de premier établissement, et l'on raconte qu'il dépen-
sait pour sept cents cavaliers ce que l'on donnait d'ordinaire
à sept mille *.
El Hassan et les Edrisites demeurèrent à Cordone jusqu'en
365 (975); mais na différend qui survint à cette époque en-
tre l'émir déchu et le khalife amena le départ du premier
de la manière que je vais dire. On verra que ce n'est pas
d'hier que les petites causes produisent de grands effets.
L'ex-émir avait dans son trésor nn morceaa d'ambre d'une
beanté et d'une grosseur extraordinaires, qui avait été trouvé
sur les bords de l'Océan, entre Larrache et le détroit, do temps
' AM«I fUlmêtm€êwit,e.*».
>;,l,ZDdbyG00gle
336
qa'il exerçait son empire snr cette côte. El Hakem, en tyant
entenda parler, vooiat le voir, et le donanda à £1 Harâsa,
non sans loi offrir d'ailleurs une indemnité préalable, éqù-
Tslente à la valeor de l'objet. Mais El Hassan s'excusa et ne
TOnlnt point céder son morcean d'ambre, d'nne grosseur en
effet bien remaniaable , s'il est Trai que son propriétaire ^'en
servit en gnise de traversin '. Le khalife s'offensa de ce refus,
et s'en vengea plus sans doute qu'il ne convenait à la ma-
gnanimité d'un khalife.n fit dépouiller El Hassan de tous ses
biens, y compris le précieoz morceau d'ambre ; il saisit même
avec empressement cette occaiion de rompre avec le reste des
Alides, pour se délivrer, dit formellement l'anteor de l'his-
toire de Tèz, des dépenses qu'il s'était imposé de faire pour
eus , et il les expulsa de Gordoue avec leur chef, et les exila
eu Orient, oti des vaisseaux partis d'Alméria les transportè-
rent vers la fin de l'année 975. Les Alides exilés se rendirent
de Tunis en Egypte près de Hoezz, qui promit h El Hassan
de le rétablir dans ses droits et de le venger; ce qui n'eut lien
que beaucoup pins tard , et lorsque déjà £1 Hàkem était mort
depuis longtemps , parce que sans doute ses forces lui étaient
nécessaires eu Egypte. Hoezz écrivit cependant à l'Émir cl
Honméuyu d'Espagne nue lettre hautaine, où il le menaçait
de toute sa puissance, et le traitait d'usurpateur des états du
Magreb; mais les choses en demeurèrent là eAtre les deux
khalifes, et l'Afrique septentrionale se maintint jusqu'à la
mort d'El Mostanssir dans ht dépendance de l'Espagne, dans
cette dépendance un peu vague et incertaine qui a .toujours
caractérisé la soumission des peuples de ce pays.
Nous avons dit déjà que le livre d'après lequel nous ve-
nons de raconter la chute da*demier émù du Magreb de la
race d'Edris, était l'histoire de Fëz et de Harok, connue sons le
1 CondaapBMi lousiilcncecttltciiMiuliiKe, qiieD'(|>«tpliii^l^||<wni
VoyM le lUDiucrit vibe de l« Dlbl. nj., fol. m.
>;,l,ZDdbyG00gle
CBAFITEE SKTzrîrMB ^^j
nom de petit Kartas. I* nom de Bon aatem- eet Abon Moham-
med el Saieh ben Abd el Halim el Gamati >. C'est de Ini aussi
qne doos tiierona l'histoire des Almorandes et celle des Al-
mohades ". Le titre de l'onviage est, soivant Bombay : Aïanù
al motrii al terliu f akhbari nulotit il magrib tilarOh
mtdinaH fat. C'est le véritable, ai ce n'est qn'il j manqne le
mot rouodA, qn'il faut rétablir conformément à on fragment
de Fétis de la Croii, qni existe à la BibUotbèqne de Paris. Ce
titre se dimaj en qnatre incises bien proportionnées, et mar-
quées par la rime ainsi qu'il suit :
Alanis al fflotreb
Ronadli Bl kanas
ïi aUibar molonk el Hagt«&
We tjgikh medinali fas.
Ce litre signiSe i la lettre : le eamarade qni donne un
concert dans les jaidins du papier: de Ihietoire des rois du
Hagreb et annales de la ville de Féz.
Les derniers événbmens qni marquèrent le règne d'H
Hakem n furent tons d'ordre et de prévoyance intérieure,
n nomma , eu cette année , capitaine de sa garde andalouse
Djâfcr, ais d'Othman Abou el Hassan, son hadjeb qui
l'année précédente était revenu du gouvernement de Ma-
m. Ol. 0. TychMD (AtaMkriii Hltlorii Honttjg AribojD o iW thn Va
Zoana. Lm rechanhiida Hoen (HEtL doi S«bgr«DDi rnihnmaUnoi qoereln
ll.»ri«al.J D. p«„„. „,„„ „„„ ^„j, ^ ,, n«,"wiZ «cW
Il ctiul qne ports Doln minuBcill da U bibliothéani o.UomIb
lonhiti. al Hfuwahhtita A» ».a. -i w ...
— 1— r """—"""'l'iuBUDIDIlOUItaiigiKUoiitl,,
' Al Morabtti, al Nuwahhlds, on mltni il Maufalihn. /u. v^u
22
>;,l,ZDdbyC00g[e
31)8 msToniE D'àpAOns.
jorka, et cadbi de la mmqaée pjéma de Cordone, le docte
gëvillan Ahmed ben Abd el Helek hen Hesdram, conna dans
Is littératare orientale Rons le nom d'El Hokon;; il arait déjà
été préseiOé deux ftns poor cette chai^, et n'avait point été
admis; il était du cowdl d'état, et y jonissait de tonte l'e:^
time do Ibalife, anqnelil arait présenté on onvrage profond
traitant de la p<ditic[iie des princes et des maximes â'nn bon
goaTemement, divisé en cent livres, et qn'U avait cnaposé
en compagnie dn savant Obeidallah el Hoaïtt; cet oavrage
fat si agréable à El Hakem, qn'il les nomma tons denx mem-
bres dn Heschonar, et ce fnre'nt de dignes collèges da sa-
vant cadhi Ebn Zarbi, qui les présidait, n donna, à Zafara,
nue belle maison an célèbre historien Ahmed ben Saîd el
Hamdani, qni s'occapait d'écrirf l'hifAoire d'Espt^ne. "Le
khalife dosna également une maison près dn palus à Ton-
sonf ben Haaroun el Ramédi, appelé Abou Àhmar, Vnn des
poètes les plus distingués de ce temps. Il avait fait pour £1
Bakem deux poèmes remarquables , l'un sur la chasse et
l'antre sur la cheTalerîe. ,
GoBde rapporte , an sujet de ce poète, nn récit qœnoas
conserverons tout entier *.
Abou el Walid bep el Fardi ri^porte, dit-il, qn'Ei Ba-
médi racontait lui-même ce qni anit : je sortis nu joor après
la sala dn djonma (prière du vendredi), et je passai le fleuve
de Cordoae; je me promenais dans les jardins des Seni
Merwàn, oil je rencontrai nue jenne esclave : de ma vie
je n'en avais vu aocnne donée d'aotant d'éclat et de beanlé
qu'elle; je la salnai et elle me répondit avec beaucoup de
grâce , car elle n'était pas seolement affoble , mais aussi
pleine de mérite ; le son de sa voix avait tant de douceur ,
qu'il charmait l'oreille et s'insinuwt par là jusqu'à l'an»,
en sOTte qne sa grâce, sa voix et ses discours subjvguèrent
>;,l,ZDdbyG00gle
ORAftTSB SEintarB; ^.t9
non cœnr. Je "bA dis: ponr Alkh! ponrrai-je l'appeler
«Bor oa mère? EUe me répondit mère, si tu veux ; je lui
dis alors : de grâce ponrraî-je savoir comment on te nomme?
elle me répondit : on me nomme Halewa : ce fut dans une
bearease fadàh', lui dis-je, qae l'on te donna nn nom si
don^u C(Hnmc Vhenre d'AIazar approchait , elle retourna iV
la cité-, je saivis ses pas et A l'entrée do pont elle me dit :
pour Allah! marche detant oo derrière, car cela Fera mienx
et plos conrenable; je Ini dis alors : et sera-ce là ponr mn
courte félicité ma dernière conversation avec toi? et elle ré-
pondit : non certainement si fn le veux : eh bien! qannd,
lui dis-je, aorai-je le bonheur de te rencontrer? chnqwc
djonma, dil^elle, dans le même lieu et à la même heure;
et là-dessus elle s'en alla. Ebn Ahmar continuait :
On n'a pas besoin de me demander si je fus exact le
djonma suivant, qui me parut tarder un an à arriver. Je
me rendis par le pont aux jardins de HerwaQ où je ta rcn-
c«ntraî; elle me parut pins belle que la première fois. Nous
nous salndmes et notre confiance s'accrut. Mous retournâ-
mes à la ville et en me séparant d'elle je M demandai :
quel prix demanderait ponr toi ton maître si la cupidité le
portait à le vendre? elle me répondit ; trois cents milkak
d'or : ce n'est pas beaucoup, me dis-je h moi-même. Sur ces
entrefaites je fus obligé d'aller h Saragosse; je visitai le gou-
verneur Abd el Bahman ben Mohammed; je lui présentai
une kas.'ùda de vers bien connue, où je décrivais les char-
mes de la belle Halewa ; je racontai auTvali mes aventures.
■ I.I FaiIi>Aéliil«h«ilFt llnialDun* d'Bfiwgiie nDeKledomrBttqD» I* Saionr
da II iwbuDM d'im eobni intla od rcnslle pour lui donocr Bon nom ; on iniii
noe pièce dgbililll l'iieure il'AdobDi du jour précédent; la familk s'oucinhlait
■I raî«a1 DU le pèro de l'ecrant, InToiiiigDt te oain d'Allah, lai disait è rarellle lu
MB qa'iVdenlt porUr; tOM buii|mI«iiI di U bâte tnéatt eo donpaient inx puK
TrM|lN tidivs BD pcuinii en outre le poil, cl rndoiiDaieDt lepoidicnor ou
•■ «rgant par «idbdt de Dfta.
>;,l,ZDdbyG00gle
340 mSTCMEK D'KPAaXK.
et il mefît préseot des tnns cents mi&alH d'or, mrlesqaels
je ne dépensai qoe les trm de roate : je volais en retour*
nant à ma cbère Cordooe, à mes tant désirés jardins de
Mervran; mais, ô tristesse! je ne troarai plus de traces de
ce que je cherchais. Voyant mes espérances dépoes je me
disposai à partir poor ma patrie; mais otname je pi^enois
congé d'an ami enr sa porte (on verra par la snite do récit
qoe cet ami n'était antre qoe le célèbre savant Abou Aly et
Kali dont nons avons si souvent parlé),il me fit entrer dans
sa maison , me ctmdoisit dans son appartement et me fit
asseoir sor emi estrade : il se leva bientàt pour vaqner à
ses aflaires; pour moi, je n'avais pas osé regarder avec
curiosité nne femme qui se troavait là, oonverte de son
voile ; mais elle-même se leva A la h&te et levant son voile
dit : Est-il possible que ta ne me connusses déjà pins? et
je fus alors ébloui de la beauté de cette même Halewa. Je
m'écriai tremblant : càel! que vois-je et qu'est-ce que j'en-
tends? Ne disiùs-tu point que tu étais esdave d'un tel? —
Il est vrai, répondit-elle d'une voix troublée; et elle allait
poursuivre, mais son maître arriva ; eUs se tut et moi-même
je restai muet; et afin que ma pAleur ne trahit point l'état
de mon âme , je demandai A Dien de raffermir mm cœur ,
et sous. prétexte d'une indisposition subite que j'éproavais,
je pris congé et je sortis de la maison. C'est en cette occa-
sion que je composai ime kassida de sept chansons k cette
belle esclave. Autant elle {dut à mes amis, autant elle in-
disposa le maitre d'Halewa, et ce fnt la cause de mon mal-
heur et du sien. £1 Hakem désira voir cet^ femme tant cé-
lébrée; sachant qu'elle était dans la miùson d'Abou Aly
elKali, il parvint à la visiter pmdant la sala du djoomi, le
jour màne qui avait été fixé pour la réception de l'envoyé
dn roi des chrétiens. Ce jour-là prêchait dans la mosquée
Djéma de Cordoue le cadhi Hondhir ben Saïd el Bélouti,
ainsi appdé d'un homeaa vcHsin de Cordonc que l'on nom-
>;,l,ZDdbyC00g[c
CHAPITBE SBlzmiE. 341
mait Fohos el Bâont, hommo éloquent et doné â' une voix
sonore; le khalife ioTïta le cadhi à prolonger son eennon
pendant l'entrée de l'envoyé des <4irétiens, sachant que
AImhi Aly, maître de la belle esclave, ne manquerait pas de
demeurer dans la mosquée josqu'à la fin comme h l'ordi-
naire. Le cadhi le fit tdoù , et ce fut peut-être avec malice
qa'il dit à la fin de son sermon : mon discoars a été loi^;
aajoord'hni , parce que je n'ai point parmi mes auditeurs
la jeunesse ennemie des longs sermons , que l'imam émir
èl Momnénïn retient comme reléguée dans one senle partie
de la ville; et si ce n'eût été à cause du khalife (dont
Dien prolonge le bonheur et le règne!), moi aussi, qui
sois curieux des choses nonvelles et extraordinaires, je ne
serais pcnnt demeuré en ce lies où il ne reste presque pins
personne. — De cette visite résultèrent des resscntimens et de
la jalousie : le poète El Samedi tomba dans la disgrâce du
khalife, et l'esclave dans celle de son maître, dont El Ba-
médi perdit l'amitié. Aboa Abmar el Bamédi fut-il mis en
prison pour le criine qu'on vient de voir? on ne sait; mais
Honuddi rapporte qu'il écrivit, étant en prison, L'éloge
d'El Hakem, ainrâ que le livre des oiseaux , où il traite de
lenr nature en vers élégans ,et qui est terminé par des sup-
pUcatitmB an piinoe Hesdiam, afin qu'il voulût bien in-
tereéder près de son père m faveur du pauvre poète pri-
sonnier, et qndques expressions (dtecures de cette prière
penvent donner à penser, en effet, qu'il j fut mis pour ce
siaguliBr sajet >.
Ters ee tempe, pour complaire h sa femme favorite Soh-
béja, mère d'Hesdiun, on célébra avec beaucoup de magnifi-
œnoe i Gndone la reconnaissance et la proclamation d'Hes-
cfasm, cm qualité de vrali el ahdi, quoiqu'il fût encore très
jewkD. On convoqua les valis das prineipales capitaimes, les
>;,l,ZDdbyG00gle
342 B1S1XHBI , D'eSPAGMI.
wasin, les khatebe, et tons les fonctiomuires d'un otdre
élevé, et il f eot à cette occasion des fêtes et des réjouissances
dans tontes les villes de l'eiB{Hre. Les peètea sortoat célébiè-
rent à l'envi le khalife lettré et poète lainmâtae qui les pro'
logeait. Coude ccmtient à ce sujet une longue énnmération
de ceux qui vinnut à Cordone ea cette circonstance ; il
nomme A.boa Ahmar el Bantédl qui obtint sa grâce et sortit
de prison le jonr même de la cérémonie, et parle de plosiears
écrivainâ non moins distinguéB, bien qu'ils habitassent les
provinces. De ce nooUire était £bu Walid Youonss ben Âbd-
allab , cadhi de Badfijoa ; sur la renommée de sa vertu et de ses
taleos, le khahfe le fit venir h Gordooe; mais bientôt fatigué du
bruit et des vanités de la capitale, il demanda la permission
de se retirer dans une solitude de l'iJgarbe ; c'est là qa'il écri-
vit ses ouvrages ascétiques et du mé[ais des choses huniaines.
L'EQûrani Ëbn l»a el Gnanl , tpâ arrivùt d'Égjpte et d'an-
ges pays de rOiifuit où il avait voyagé par ordre d'El Ua-
kem, montra aussi dâtis cette eircoaetanioe aeu mérite et sa
gratitode envers le khalife; il loi préaenla sa géographie et
une description en vert des eavitoos d'Elbir*. £n cette même
occaùcm te distinguèrant deux illnsbCs émdils de Guadaiha-
jara, Aluned ben Schalaf bén Hohsnuned b«n F4NABW1 elUa-
dyonni, et Ahmed ben MooBa ben Tanki , Itaqaela, «[«te av<ûr
étudié dans leur patrie avec le fiunesK Waheb ben HasBén, et
à Tolède avec AbdelBabman ben lesft braModare^j, étaient
allés en Orient, avalent été en Égjpla «t h Hekka, et vcnaiont
d'arriver à Cordone avec El Sadek ben Schalaf ben BtàHJl d0
Tolède, hafaituit de Bu-gas, qni venait de viotor le temple
d'Âlaksft. On applaudit tes vers d'ibryùm ben âchalra AbMi-
Ishak, Bumommé Abon el Ariiadj , de Séville, déjà oH^brt par
ses poésies descriptives, et ceux de Soulèlman ben Batal de Bb^
dajoz, connu sons le nom de Alen Gondi, parce quabcMMwqp.
de ses productions commençaient par ces mots, signifiant:
yenx fortunés! On vit aussi se distinguer par des piWTéQ ^1^-
>;,l,ZDdbyC00gle
chafube sEizùlfE. 343
tantes de lear esprit SooleïinaQ ben Schalaf bea Âhmer, snr-
nonuoé £bn Gamroa de Gordoae, qui avait été cadhi d'Eâja,
et vivait actaellemeat à Cordooe dans le Khaxtdek oa fosaé
do faobooi^ de Aradjedjila, et que le khalife fit vrasir de son
conseil i et Yahya ben Hescham el Merwàni, et le docte poète
de Gordoue , Yahya ben Houdhéil, et Youonas bea Mesoad
de la Bosafa de Gordoue, auteur de la Deaoription des Jar-
dins, et Yoisch beo Saïd de Baeoa, qui traiiscrivait avec une
merveillmBe élégance Les poésies qui obtenaient la préférence
et la Batteuse approbation d'ËI Hakem. L'éruditioQ et la poésie
jouissaient en ce temps d'une telle estime en Espagne, que les
femmes mêmes s'y adonnaient. Les biographes arabes nom-
ment avec complaisance plusieurs de ces fcnunes distinguées,
et font une mention toute spéciale de Uaryem, fille d'Âbon
Yakoub el Falsoli de Xilbe, qol donnait des leçons d'érudition
et de poésie aux jeunes filles des plus illustres familles, et jouis-
sait d'une grande célébrité à Sévllle. De son école, dit un de ses
biographes, sortirent quelques-unes de ces grâces qui faisaient
les délices des palais des princes et des grands; Badhyia,rnne
d'elles qu'£l Hakem avait surnommée l'heureuse étoile, af-
£rauchie d'Âbd el Bahman el Nassr, qui la céda à son fils,
faisait l'admiration de ce temps par ses vers et ses él^autes
histoires ; apris la mort d'£l Hakem, elle voyagea en Oiieut
ets'attiraputoutlesapplaudissemensdes connaisseurs et des
A l'eiemple du khalife les walis, les wasirs et les scheikhs
prÏJKipaax de la captale et des provinces prot^eaient les
savauB, honoraient les lettrés, et ne laissaient échapper ao-
cone occasion de leur montrer le prix et l'estime qu'ils M-
Baieot de leurs taleos. Tel était le goût de ce temps pour les
choses littéraires qu'on faisait réàter une soura ou ou mor-
ceau de poésie inédit devant les personnes qu'on voulait bien
recevoir, comme on leur présente aujourd'hui le café ou le
sorbet.Le cadhi de Cordone Uohammcd ben Ischak ben SéUm
>;,l,ZDdbyG00gIe
344 HISTOIRE d'espaghs.
était on homme aastère, mais docte et a&ble; El Khaeem ben
Àsbadj el Baéni raconte qae le cadhi YoaonaB rapportait de M
le trait «livant : Ebn Safaran el Schéïbam demearait à Cordone
SOT les bords da fleave dans le cpiartier des fontaines (Ad vat
el Aïonn); il arriva qne le cadhi Ebn SéIim,ëtaQt sorti à die-
val, fut snipris par h ploie, qui l'obligea à entrer avec son
cbeval dans le dHiliz (le vestibole on la cour) d'El Schéïbani ;
celni-ci sortit, le pria de descendre, et le fit entrer dans sa
maison ; après les complimens d'usage, et l'aToir fait assefnr
snr son estrade, El Scheôbani donna quelques ordres et une
jeane fille entra, on Koran à la main. £1 Schrïbani loi or-
donna d'en lirs tme sonra. Les Mnsolmans divisent le Koran
en 1 1 4 sooras ou chapitres fort inégaux , chaque sonra en di-
verses hizbés on sections, et celles-ci en un certain nombre de
scbaras ou petites divisions de dix vers ; le vers alcoramqne se
nomme aléya : au commencement de chaque sonra ae trouvent
le titre, le nombre de vers qu'elle contient et la mention si
elle a été publiée à la Mdike on à Hédine ; le Koran est la
lecture par excellence, et c'est encore un emploi dietingaé
que celui de mokri on lecteur du Koran dans les mosquées ;
on 7 lit d'une voix élevée et selon de certains principes, et
l'on appelle cette ntanière de lire tala. Ïa jeune âUe dit
nue schara, elle chanta ensuite quelques vers, d'une vmx
douce et avec tant d'intelligence et de grâce que le cadhi
en demeura charmé; sans être aperçu il tira une bourse «t
la glissa sous son siège. La plaie ayant cessé il remwda sm
hôte, prit congé et remonta à cheval. El Sdiéïbani l'ayant
reconduit rentra aossitàt et trouva, sous l'estrade, une bourse
contenant vingt dohlas d'or >.
Un autre passage rapporté également par Ckmde ■ peut
donner une idée de ce qu'était une réunion de savans k cette
I KlKlui«at>«BAilMdltiBMnl,du(CaBde,c
ï UM., i. e.
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAFTTBB SEIZIÈME. 345
époqne, et comment on ^employait le temps. Je laisserai par-
ler l'anteor arabe.
Ahmed ben Saïd ben Kaathir el Aneàri de Tolède, docte
fakih de cette TÎlIe et fort riche, 7 jonissait, dans oe temps,
d'une grande considération. On raconte de Ini qn'il avait
fWDtmne de réunir chez M jnsqn'à quarante unis affection-
nés aox belles-lettres, tant de Tolède gne de CalatraTa et
d'antres Tilles. On se réonissait pendant les mois de novem-
bre, de décembre et de janvier, dans nne grande salle dont
le parqnet était convert de tapis de laine et de soie et de
eonssins magRifiqne8;les murs étaient tendns de tapis et de
draps ouvrés. Il 7 avait; an miliea de cette salle, nn groK
cylindre, de la haiitenr d'un homme, plein de charbon alla-
mé, aotonr doqoel on se rangeait à la distance qui convenait
à chacan. On ouvrait la séance par la lecture d'one hizbé ou
section du Koran, ou bien par celle de quelques vers, que
l'on commentait ensnite.Les lectures continuaient, el ehacnn
apportait là son tanbut d'idées. De temps en temps cependant
on suspendait la conférence, et les domestiques de la maison
apportaient des parfums que l'on brûlait on distribuait aux
membres de l'assemblée, et de l'eau de roses pour leore ablu-
tions. Peu après, vers le milieu du joor, on servait un repas
assez simple consistant en viandes de chevreau et de mou-
ton, et en qaètqnee autres mets apprêtés à l'huile, anxqucls '
on jo^nait du lait caillé, dn benrre, des olives, des gâteaux
el des bonbons varife, quelques fruits secs, des oranges et
des dattes. Pendant les plus courtes journées de l'hiver, Us
passaient la phis grande partie du jour h table, tout en cau-
sant et en dissertant. Ces conférences doraient jusqu'à la fin
de janvier, et avaient Heu tons les ans. Ancun habitant de
Tfdëde n'égalait en générosité le fakih Ahmed ben Saïd, bien
qu'il s'y trouvAt des gens très riches , et tel était son dévoue-
ment h la science et aoz lettres, qu'il logeait dans sa maison
et pensumnait plosieius taooimes fines k la cnltnie de l'es-
>;,l,ZDdbyC00glc
346 RBTOU D'BWAOn.
prit, dont qidqaeB-ans suit devenus câ^reB dans la littë*
rature orientale, le khalife, joste appréciateur du mérite,
le DMnnu préiet de la joridiction de Tolède ; mais Taïsch bea
Mobammed, cadhi de la mâoie juridiction, le lit assassiner par
envie de sa renommée et de sa popolahlé. Le nwortrier en-
tra ches lui on jour qu'il était seul \ Ahmed bea Saïd était
occupé i lire dans son Kwan; il devina pourquoi cet homme
venait, et il loi dit : Je sus ce qui t'amène; remf^Us ta
commisûon ; Dieu est au ciel, qui voit tout et pèse tout.
L'assassin l' étouffa , et l'fHi répandit le bruit qu'il était mort
d'un accident naturel. Ebn HayTan dit qu'il fat (ûnai ansa-ssiné
dans nn voyage qu'il & &Saatarem,eb 403(10123 ■. U laissa
un fils nommé Saïd ben Ahmed, qui fut cadhi de Tolède, et
qui mourut en 1069. C'est en parlaat de Saïd ben Ahmed
et de ceux qui lui ressemblaient qu'Ahoulfarc^, l'auteur des
Dynasties , a dit : • Ils n'ignoraient pas que cens, qui travail'
lent au pn^;rès de la raison sont les élus de Dieu, et les meU-
leors et les plus utiles serviteurs de l'Être Saprème : la vile
ambition des Chinois et des Torks peut se vanter de l'indostrie
de leurs mains ou de leors jouissances sensuelles. Ces habiles
ouvriers doivent rongir cependant en voyant les hexagones
et les pyramides des cellules d'une mche d'abeilles. La féro-
cité des tigres et des lions doit épouvanter ces hommes bra-
' ve> Uajs les maîtres de la sagesse sont les flambeani et
les législateors du monde, et sans eux le genre hnmain retom-
berait dans l'ignorance et la barbarie'. -
El Hoetaussir mit tous ses soins h donner à son fils onï-
que (c'est ainsi que tous las dncumens arabes qualifient le
111s ie Sohbéya, Hescham), les pins doctes précepteurs que
l'on put trouver en Orient et en Ocaident; il rechercha en-
tre autres pooi cet objet l'on des eavans dont noua avons
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CHAPnitE SEiziiu:. 347
parlé dans notre chapitre précédent , Aboa Bekr el Hassui
el Zébeïd', originaire de Séville et habitant de Cordoue,
disciple de Ekasem bea Asbadj , de Saïd beo Fabloun et
d'Ahmed ben Sud pour la langue, et d'Aboa Alj el Bag-
dadi pour la poésie : ce Zébeïd était l'homme le plus doote
que l'on connût alors dans la langue arabe et sa grammaire;
il Alt spécialement chargé de l'enseigner à Heacham. Il com-
posa divers ouvrages très curieiu , et, comme noas l'avons
dit d^à, l'abr^ da célèbre dictionnaire intitulé: Aïu (ia
FoDtaioe ou la Sonrce). Il fat aidé dans ce travail , d'après
les ordres du khalife, par le capitaine de la garde Moham-
med ben Aly Iloosson et par Abou Âly el Bagdadî. £1 Zé-
beïd fat préfet de la juridictiou de Cordoae et occupa di-
vers postes importans sous le successeur d'El Hakem. £1
Kkasem ben Asbadj de Baena enseignait an txOax khalife im
iùstoues traditionnelles; Uohammed ben Ehateb el Lezdi, ^
l'histoire Uttéraire et la versification^ et enfin £1 Thoboi de
Zàb (de [Diobnah , viUe africalae , sijtuée à l'est d'Al Mass;-
lah ; dans la direction des monts Aonras) , était chargé de
lui faire comprendre les poésies les plus célèbres de la lit-
térature orientale'.
Aucon mooaitgie masulmaa, ai l'on en excepte Haaroun
el fiaschid et Abd el Bahman lU , ne fit plus de cas et ne
prit plus de soin qa'£l,Hakeffl des hommes qui cultivaient
le» lettres et les sdeocea 3. C'est ainsi foe ceox gae nous ve-
nons de uommei: oocopatent presque tous des postes éii^aens
> SanwmenUert'éccU i^oaBtkf KsfaUUMdb*nelbwab«AM«llili
bcD Ucihad] «1 T.èbéiii.
1 Coa<e,c.U.
1 Vin* ooiii HliBihraa ftwan MCelltHiM WdvqtaqM ^ttMt ta jt/mlt
CtTOibibail; pTMnIl*, honoribua impliMimij comnliill : quorirn ilio* rarim
Bbpinluran tmitUbDi, tUot blitorita id( niianll ml UltsnrlB conacribaadA
dBllgebai;ldqDa ucunllni flcnl nrbigm prahcUi calcTornmqaa loeonuii rac-
lorlboi Bagoilom d«b>i et certlorai qauque notiilM cnm id ■ailqnlutDm mo-
nnmeiiu, inm ad (kmlUaniiii origtiiea el iMminit* perUpuilw <lillfepi>i tx
iDCotU axqolrarcDt nlticDdaïqne turireot (Ebn cl Abar, daua CuiTi,p. Mij.
>;,l,ZDdbyC00g[c
348 aiSTMBE d'espaghb.
dans l'étid; le perBan Schaboor entre antres était goaverncor
de Badajoz ; Hohamined ben AM el Wahed , de Jaen ; Bm
pjeh'war était batt-el-maal on préfet de U trésorerie ; Ahmed
ben Saïd, préfet on grand jnge de U juridiction de Tolède;
Alidallah ben el Hakem el Eonâschi, général d'armée'. £1
Hakem ne B'occnpait pas arec moins de zÈle de toat ce qui
poQTait contribner à la prospérité générale. Il fit réparer anx
frais de son trésor particnlier les mosquées et les metuîls on
bdtellerifH publiques, entre antres l'ancienne «A célèbre hA-
tellerie de Libla , nommée Henzil Haschémia ; il fît constmire
des fontaines dans les villages et sur les grandes rontett , et
rétablir partout les ponts et les aqneducs endomma^ >.
Tons les genres de travaux utiles étaient encouragea soas
son règne. Il fit immatriculer les peuples de ses états, et il
y avait en Espagne, dans la seule Espagne mnsnlmane*B' en-
tend, six grandes villes capitales des eapîtaînies, quatre-vingts
villes très peuplées, trois cents villes de troisième classe, et
des hameaux, dea villages, des châteaux et des fermes en
quantité innombrable : il 7 en avait jnsqo'à douze raille
dans les seules terres qn'arrose le Gnadalqoivir. Qaelqaes
auteurs disent que l'on comptait à Goidoue deux cent mille
maisons, six cents mosquées, cinquante hospices, qoatre-
vingts écoles publiques pour le haut enseignement, et nenf
cente bains pour le peuple. Les revenus aminels de l'état
montrent à donze mflfions de nnthJils d'or, sans compter les
redevances du tétat qui te payaient en fruits. On explcàtait
beaucoup de mines d'or, d'argent et d'autres métaux ponr
le compte dn khalife, et qaelqaes-unes ponr le compte des
particuliers dans leurs propriété : celles dea montagnea de
laen, de Bulebe et d'Arorïie, et les mines des montagnes da
Tage, dans les Âlgarves (l'Algaibia d'Espagne), étaiei^ fort ti-
>;,l,ZDdbyG00gle
34d
ches.njaTaitdesiniiMS de pierres précùniaes, dm de TakMit
ahmar OQdiamaiitroDge,c'estleDom qaeles Arabes donnaient
au robis, du cAté de Béja et de Halaga. Oo péchait le corûl
sur les cAtes de l' Andalousie, et des perles sur celles de Tarra-
gone. Pendant la longue paix qne snt conserver El Hakem,
ragricaltnre fat enconragée dans tontes les provinces d'Es-
pagne ; on constroisit des cananz d'irrigation dans les plaines
de Grenade, de Morde, de Valence et dans l' Aragon; on éta-
blit des bassins on réserroire pour l'arrosement (albaheras),
et l'on fit dÎTerses plantations. d'espèces exotiqaes, suivant
qa'il eonvenait aa sol et an climat des provinces. Sons le
fchaltfiit pacifique d'EI Hakem en on mot, ponr parler comme
on de ses historiens, les lances et les épées forent converties
en hones et en socs de charme, et des Hnsnlmans inquiets et
avides de combats il fit de paisibles labodreors on des ber-
gers, lies pins illustres se faisaient honneur de cultiver leurs
jardins de leurs propres mains, les cadhis et les fakihs étaient
devenus campagnards.
La vallée et l'ean , que le seul mot toad ou j^ouod (s/uad
écrit à l'espagnole) exprime pour les Arabes ', la vallée et
l'ean, en possession de tout temps d'éveiller en eux des idées
^[Téd>les , les attirèrent plus vivement qne jamais. C'est de
cette époque qne date la grande culture de la haate Anda-
lousie et des vallons reculés de la Sierra Moréna ; ils por-
tent partout des traces des travaux des Arabes ; la plu-
part des usages et des procédés d'agricoitare employés dans
cette province sont encore tout arabes; le cheval est partout
le compagnon du libre aldéano aodalou. Partout où il ;
1 Wad, ouad Ott Gusd t'écrit «n artbs itm un imw, db «Icf at on dai.
Gaad oa wid, ipi'oa prowiiice qnaUiaeToli oned, m prend pour nns itllta, la Ht
d'uM livltTa, U lit Itre mima(TaTei Collai}. Le w inbe InItUI cit ardf~
n«lt«meTil dûnei en g» pal IM Eipigaoli-, ilûi, pont al woAw [l'ablnliM], Ib
dfMat atgaaioi pour madaf, pi, wadaJI«iM (Mlnvw, tan sa Uana qn'on ntl
nifit4$ifiti»1»m pepr eiopScliir 4>>'<l9 nd'esTniuil), Ciui'fajIiniHittc.
>;,l,ZDdbyC00g[c
350 mSTOntl D BSPAfilR.
avait de l'eau et quelque Tégétation , l'Arabe s'établissait et
tirait de la terre le meilleur parti possible. Dans les plus
étroits vallons, là même où ne se trouvait que le lit d'oo
torrent, il élevait des ponts; il faisut jaillir du sol l'eau vive
qn'il recelait ; il en formait des misseanx ; nuûs il étùt sur-
tout & l'aise pour pea que le torrent conservât toute l'aonée
quelque cooraut d'eau. C'est ainsi que , non loin de Ba;-
,len, en marchant vers l'ouest, le voyageur tronve un pays
très pittoresque , où tons les lieux portent des noms ara-
bes. La route serpente entre' des rochers sauvi^;es et bien-
tôt on descend dans une petite vallée où coule , au milieu
de gros cûlloux, nn torrent nommé l'Herrumblar. II fait
toomer, auprès d'un beau pont, portant encore l'empreinte
de son origine arabe, nu moulin, qui se trouve là pour ani-
mer le paysage le plus agreste, le plus silendenx, le pltn
triste qu'on puisse voir.
Dans pluàeurs parties de la Sierra Moréna se retrouvent
des sites et des vestiges semblables. Sur des hanteors soli-
taires où à peine aujourd'hui on rencontre quelqae sauvage
gardien de troupeau, vfitu des pieds à la tête de peanx de
mouton, et vrallant sur ses onwlles l'escopette au côté, dans
les plus profondes anfractuosit^ de la sierra, quand ou s'a-
ventnre à y pénétrer en quittant les sentiers battus, on est
agréablement étonné de trouver par intervalle quelque ou-
vrage de la main des hommes. On est étonné surtout de voir
ces restes perdstans de beiges écroclées depuis des siècles,
que l'industrie des Arabes avait élevées sur les flancs de pentes
formidables,.où le temps n'a pu entièrement les effacer encore.
Des milliers de lieux, maintenant incultes et déserts, conser-
vent dans ces montagnes des traces d'une ancienne culture et
de l'emploi des procédés agricoles des Arabes, que l'on peot
pérNuptoirement rapporter, ce nons semble, à l'époque d'H
Hakem. Ce fat aussi sous El Hakem que les transmigratimis
bis-annuelles d'une province à l'autre des bibus qui con-
>;,l,ZDdbyC00g[c
CHAPTTbK acirdaa. 351
•servaient l'undenne manière de Tivre des Beda^s et qni ste
livraient partictdièremeDt au soin des tronpeanx, se régula-
risèrent et reçurent une espèce d'institution pnbliqae. C'était
un usage immémorial, parmi les Arabes, oii^nairement no-
mades et pasteurs, de changer ainsi de pâturages et de
eampemens avec les saisons ; ils portaient an printemps leurs
tentes k pins on moins de dbtance des lieux ofa ils s'étaient
établis en automne pour donner aux herbages le temps de rc
renouveler, etfaabiter pendant la tnii<Sfa ou saison d'été les
contrées fratcbes du nord et de l'est, et pendant la mesta ou
quartiers d'hirer les campagnes tempérées du midi et de
l'ouest, imitant ainsi les grues, pour emprunter la eompa-
T^Bon da nnri arabe Damir, lesquelles font leur mésaifa
dans rir&k ou la Chaldée, et leur mesta en ^^ypte et dans
les pays du couchant. La plupart des usages que les trihns
arabes, vouées & ce genre dévie pastorale, avaient introduits
en Espagne, et des privil^^ dont elles jouissaient ponr
leurs troupeaux se sont conservés dans ce pays presque dans
tonte lear intégrité primitiTe : c'est ainsi qu'alors c<mime
aujourd'hui d'immenses troupeaux de brebis passaient au
mois d'avril des pâturages de l'Estramadore et de l'Andalou-
àe aux p&tnrages de Molina de Aragon, et revenaient au
mois d'octobre dans l'Andàlonsie et l'Estramaclure. C'est
l'origine de la mesta. Ces troupeaux, ainsi que leurs pasteurs,
se nommaient moedinos, errans et transmigrans, et Conde
conjecture que c'est de ce nom dtéré qu'est venu celui de
mérinos, donné aux troupeaux qui changent deux fois par
an de pâturages *.
On trouve des détails intéressiras sur les tronpeani qui
ont conservé cette manière de vivre à l'arabe, pour parler
eomme le docteur Conde, d^ns l'introdnf^on à l'histoire
naturelle et à la géograf^ie physique de l'Espagne de Guil-
>C«»de,cM.
>;,l,ZDdbyG00gle
352 msscoBZ d'ksfagse.
lamne Bovles '. ■ H ; s en Espagne deux espèces de bre-
bis, dit Bowles; celles de la première espèce, dont la laine
est commune, passent lenr vie où elles naisseiU;, ne chan-
gent point de pètnrages et refiennent tons les soirs à la ber»
gerie; les antres, dont la laine est fine, voyagent deut fois
tons les ans , et, après avoir passé l'été sur des montagnes,
descendent dans les parties mâridionales dn royaume, telles
qae la Hanche, l'Estramadonre et l'Andalousie. On a{^Ue
cette seconde espèce brebis ambulantes: soÎTant le calcul
qu'on en a fait, elles pearent monter aa nombre de cinq
millions Pour l'ordinaire nu tronpeaa est composé de dis
mille brebis, dont le soin est confié h nn maître bercer. Ce
maître berger doit être an homme actif, connaisseur en pâ-
turages et an fait des maladies d'nn tronpeaa. H a sons ses
ordres ciaqnante bergers qni ont des gages proporlioimés et
cinquante chiens qni veillrait à la garde du tronpeau. Le maî-
tre a quinze cents livres par an et nn cheval. Quant aux
bergers subalternes, les premiers ont trente-sept livres dix
sous de gages , les seconds vingt-cinq livres , les troisièmes
quinze livres et les derniers dix livres. On leur donne en
outre à chacun deux livres de pain par jour : <» en donne
antaut ponr chaque chien ; mais d'un paifi d'une qnalité in-
férieure. On permet à ces beigérs d'avoir quelques chèvres
et quelques brebis en propre; mais la laine en appartient
au maître dn troupeaa , et ces bergers n'en peuvent voi-
dre que la viande et les agneaux; ils peuvent paiement dis-
poser dn lait; mais ils ne savent pas en tirer parti. En avril
et en octobre on donne trois livres à chaque bei^er pour
son voyage à titre de gratification Quoique ces trou-
peaux ambolans se dispersent dans différentes provinces, il
est inutile de parler de ce qui se passe dans chaque tron-
>;,l,ZDdbyG00gle
pua en particulier, parce qa'ils saiTcnt tons le même ré»
gime. Quant à moi , c'est Bar la montagne et à HoUna de
Aragon, en été, et en Estramadonre, en hiver, qoe j'ai le
plos observé ces tronpeaox, parce que ce sont là les cantons
où ils se troQvent eu plus grande quantité. Molina est à l'o-
rient de l'Estramadonre et de la Manche. La montagne qui
est ^tuée au nord de cet endroit est le point le pins élevé
de l'Espagne. Holitia abonde en plantes aromatiques, et on
n'en trouve pas nne seale snr la mont^ne. — Les bergers, en
arrivant à l'endroit où ils doivent passer l'été, commencent
par donner ans brebis aotant de sel qn' elles en veulent. Pour
cet effet les maîtres des troupeaux leur donnent vii^-cinq
quintaux de sel par mille têtes de brebis. Ce sel est con-
sommé en moins de cinq mois, parce qu'on ne leur en
donne ni lorsqu'elles sont en route ni pendant l'hiver. Pour
donner le sel anx brebis on nettoie cinquante on soixante
pierres plates; on y étend le sel-, on 7 fait passer les bre-
bis petit à petit, et chacune en lèche la qaantité que bon lui
semble. On répète souvent cette opération et on a soin de
ne point les laia^r pattre ces jonrs-là dans un terrain de
pierres calcaires. Après qne ces bretùs ont mangé leur sel,
on les conduit dans un terrain ai^lenx, et comme ce sel
lenr ouvre l'appétit, elles dévorent tout ce qu'elles rencon-
trent et retournent au sel avec encore plus de voracité. Lors-
qne lenr pâturage est calcaire on mêlé de chaux, elles man-
gent moins de sel à proportion de la chaax qni s'y trouve...
A la fin de septembre les brebis ambulantes se mettent en
marche pour aller dans des climats pins chauds. Leur route
est réglée par les lois de temps immémorial. Elles passent
librement par les communes des villages; mais comme il est
indispensable qu'elles traversent des terres cultivées, les
propriétaires sont obligés de leur réserver nn passage de
quatre-vingt-dix pieds de large , où ces pauvres animaux
sont forcés d'dler très vite; ils font qqelqnefob six & sept
IV. 23
>;,l,ZDdbyG00gle
334 HItHHBI DEIP&Gini.
lieaee par joar pour arriver dans des endroits mmos ëtnrits
où ils tronveot h pattre ; après qaoi ils ralentissent lear
marche et ils se reposent. Dons les cantons iocnltes les bn-
bis font ordinairement deux lienes par jour, suivant ton-
jonrs le bei^er et broutant le plus qu'elles penveat sans
s'arrêter. Lenr \o;age depuis la montagne jnsc|a'& l'inté-
rieor de l'Eslramadonre est d'environ cent cinquante lieaes,
qu'elles font à pea près en quarante jours. — Le premier
soin dn bei^r est de conduire les brebis dans le p^rage
où elles ont brontë l'hiver précédent, et qui en a vu naître
la majeure partie. C'est une précaution qui ne donne pai
grand'peine au pasteur, puisque, quand bien même il ne
conduirait pas les brebis dans cet endroit,eIIe& s'y rendraient
d'elles-mêmes par la grande sensibilité de leur odorat, à l'aide
duquel elles reconnaissent leur terrain, quoiqu'il n'y ail rien
à l'extérieur qui le distingue des terra d'alentour; et,eQ sof-
posant même que le bei^^ voulût les faire aller plus l<na,
cela ne lui serait pas facile. Arrivé à sa destination, ce berger
commence par pratiquer des parcs où les brebis passent la
nuit. Pour cet effet, il plante plusieurs pieux en terre, et fixe
et lie ces pieux entre eux avec de grosses cordes d'esparte,
qui vont d'une extrémité à l'autre, afin que les brebis œ
puissent ni s'écarttr ni être dévorées par les loupe : les chiens
veillent an dehors. Les bergers se construisent ans^ une ca-
bane avec des branches d'arbres liées avec un peu de terre;
en conséquence, et pour qu'ils puissent faire le feu dont ib
ont besoin, la loi leur permet de couper une branche de
chaque arbre Peu après lenr arrivée aux quartiers d'hi-
Ter, les brebis commencent à mettre bas; c'est le temps où
dles demandent le plus de soin, et c'est ansâ alors que les
bergers ont le plus de peine : on sépare les brebis qui sont sté-
riles, et on les conduit h l'endroit où l'herbe est la plus mau-
vaise, réservant la meilleure pour celles qui sont pleines ; et
iiineBate qu'elles mettent bas, on Jes conduit dans «d antre
>;,l,ZDdbyG00gIC
CHAPTTBB gEIzdHS. 355
caDton oicore meîllenr, qa'on résene à cet effet. Lfia agneatix
qui naissent les derniers sont également conduits dans an
canton séparé ob l'herbe est plos délicate, afin qn'ils 7 crois-
sent pins Tfte, et que devenns anssi forts qne cenx qni sont
Bés avant eoi, ils poissent également entreprendre le voyage,
et g^ner les pàtarages d'été An mois d'avril, qni est le
temps où elles se mettent en marche ponr regagner la mon-
tagne, les brebie témoignent, par divers mouvemens, le désir
qu'elles ont de partir, et il fant que les bergers aient grand
soin qn' elles ne lenr échappent; car on en a va des troupeaux
entiers s'écarter à deux on trois lieues, tandis que le berger
donnait. Ces brebis prennent tonjours le chemin qni les con-
duit le pins directement vers leurs p&turages d'été'. <•
Je reviens à El Hakem, dont cette digression nous a trop
écartés, et j'y reviens ponr terminer l'histoire de son règne
comme je l'ai commencée, par l'éloge des qnalités privées et
da goût littéraire de ce khalife, l'an des plos instruits et des
mdUearsdecettedynastie.Pendantnnrègnedeprèsdequinze
ans , £1 Hakem gouverna l'empire avec sagesse et bonté , et
l^na à ses peuples le sonvenir d'un prince religieux et bien-
faisant, ami de la paix et des lettres. !Vous avons parlé en com-
mençant ce chapitre de l'amour d'El Hakem pour les livres.La
bibliothèque fondée par ses soins dans le palais Herwan du
Tivaat de son père s'accrut encore sous son règne et s'éleva,
selon quelques auteurs, au chiffre énorme de six cent mille
volumes*. Il n'était point alors, dans tout l'Occident chré-
I Voyei d'illlcan, lor Iw iu*gci «1 lei tbni de U Hcita, ce qn'en od[ ialt
JotbIUdoi (iDFanna d« U Sacltdad «cnpABlca de Midrid ■! tc*1 j lupre^
ConiEJa da €»(ilU «n et cipedltnle de tel Agratii , Uadrid, 18W), el Cabirros
(GwUi Mbri IM obaticuloi qoe li n*lari1e», la oplDiao y \u leyei opoDM
à la felicidad pliblici, Mcrilu il MAot Doa Giipir ds JoieUiiioi, Midrid,
1820}.
1 Qnonim (Codlcum) UnU conflnxeril copia, al il icriplorlbul flde*, biblio-
Ibacm r«gti <11o htooiI le^cHDta TolomiDani milllsaccreTeril.qua doa niai qu-
dr«(iiiUqaaliuiTliigfnUmola cauloflt nt«nc\i»BlviiCËiM,l,U,f,3S}taalt
fu Bba AUwini, f. «M).
>;,l,ZDdbyG00gle
tien,iuie seule biMratbèqoe, soit DKNoaeUqDe, sut royale, qni
ocMDf^t on Dunbre approchant de T4diiBtes,et les {dos eoa-
sidéraUes ne e'éleraiait gnère aordeesos de trente à qua-
rante mille. Richard de Bori, érèqne de Doiiiam, dianodier
et grand trésorier d'Angleterre sons Édooard m, an commen-
cement dn quatontième siècle, c'est-A'^iFe phu de trois eiè-
des pMtérieaiemeot, en posEédait ioocHnpanblemeQt moins
dans la bibliothèque oélâire qa'il amassa arec tant de pcâœ
et de smn, ainsi qa'il nous l'apprend loi-mime dans aiHi traita
de l'amoar des livres, tntitalé: PM/oMftIton'. L'évéqne an-
glo-normand y définit les livres en termes gniensseut chanaé
£1 Hakem : — « Ce sont, dit41, des midtres quinons instmiseiit
sansvei^ et san; féroles, sans colère et sans intérêt. Si Tons
les allez troDTer, ils ne dorment point ; si Tons les cherches,
ils ne se cadimt point. Os ne murmurent point de vos faates,
et ne ricaneot point si vons restez coart>. » D'excellentes
copies des traductions des aoteurs grecs faites à Bagdad par
l'ordre d' El Mamoun et sous le kbalifat d'Haaroun el Basdiid,
se trouvaient dans la bibliothèque merwanienne, et les philo-
sophes arabes se formaient alors à Cordoue sur les ouvrages
d'Aristote, les médecins, sur ceux d'Hippoerate et de Galien,
et les géographes sur les écrits de Ptolémée. On j avait
Eudide, Archimède, Appcdlonios Fei^aeus et Aristarqae de
Samos traduits. Mais Aristote surtout jouissait dn plus grand
crédit parmi nos Arabes andalousiens, et c'est par eux qu'on
en connut d'abord quelque choHe de ce cMé-ci des Pyrénées.
L'Almageste de Ptolémée a été traduit sur une version
arabe tirée d'Espagne avant que le texte grec Mt coona
en Europe. Les ouvrages sur les mathématiques et sur la
physique abondaient ausà dans la bibliothèque merwa-
■ Imprimé po«r la pramitra tait 1 Spirs •■ MBS.
1 Hi «ont m*tUtri qnl d<u luirmiDt iIds rlrtii Bt brulU, iIbb cbotara,riM
ftaalt. Et iccEdli, non darmlDiiii il inqurHi, noD st (liMoadunt. Kn slmar-
'■»rMii,il«b«cTMinrUniiMiieMlDiii,it tpiorM.
>;,l,ZDdbyG00gIC
CHAnTRB snzÙMi. 357
menne; mais les recaeils de tutb paraisBent avoir été l'ob-
jet de la prédilectioD particulière du khalife. La poéùe en
effet l'oocnpa jusqu'à ses derniers momeDs , et il n'étmt
pas senlfliDent juste apprécdateur dn mérite des gens d'es-
prit, il était Ini-mème très bon poète , et il reste de lai des
vers qu'il adresua, au rapport d'Ebn Ha^itm, à sa femme fa-
vorite Sohbeya, mère d'Hescham, à l'occasion de son départ
pour la campagne de San Estevan de Gormaz. Abon Alj d
Hassan ben ÀTonb et Honbayer el Djlémi les n^portent, à
quelques Tariantcs près, dans leurs grands répertoires poé-
tiques*. La poëùe, ainsi que nous avons eu plus d'une fois
occasion de le remarquer déjà, était un goût inné chez k*
Arabes, et qne l'éducation ne fit que fortifier et étendre
parmi eoi. Elle datait en Arabie de bien avant l'islamisme,
et elle y fut cultivée depuis avec encore fioM de passion et
de eèle. — «Apprenez la poésie à vos enfans, dit le prophète ;
elle ouvre l'esprit, elle embellit la s^e6se,étle rend hérédi-
taires les veitoB héroïques'. * La poésie devint dès lors h
base de l'éducation; elle se trouva mêlée à tout, et devint
l'auxiliaire de tous les antres progrès.
Ce fut vers le commencement du règne d'El Hakem et la
première année du comitat ou du marquisat de Borrel, que
Gerbert, moine d' AuriUac, vint étodier en Espagne près d'no
évéqne d'Ausone nommé Hatton, auquel étùent connus les
livres de mathématiques des Arabes, et qui, par l'étude de
ces livres, était devenu le premier mathématicien de l'Ocd-
dent. Gerbert, qui fat pape dans la suite sous le nom de Syl-
vestre n, fit de tels progrès sous ce maître dans les mathé-
matiques et la physique expérimentale qu'on le traita de
sonâer à son retour. C'est à lui qu'on attribue géoéralenaent
t V*i«i Csade, c M.
I H. Jw. de HuBHcr, Snciklspadiad* UeHmtKU d«r WJi»B»eb«nea d»r
Vrinit, Uipiic, taot, xk. i, t. »■
>;,l,ZDdbyG00gle
358 nsToiM; d'b&pagbk.
l'introdaction en France des chiffres arabes et des horloges à
balaocier.PflDdaiit atm séjour en Catalogne, Gerbeit montra
beaticoup de cette KctÎTité d'esprit qoi devait le porter anx
postes éminens qa'il occopa depuis ; il accompagna Borrel k
Borne en 972, et prit part aux démarches qoe Hatton son
midtre, qui était du voy^.fit auprès du pape JeanîIII pour
en obtenir l'érection de son siège épiscopal d'Ànsone en égUae
métropolilaiue indépendante de rtarbonne. Jean XIII rmdit
une bulle à cet effet, mais h laquelle l'évëqoe de Narboone
résista si bien, qne les choses en demeurèrent là, sans qm
jamais Hatton ait porté d'autre titre qoe celni d'érèqoe '.
Hogaes Gapet, roi des Fraiiç8is,et l'impératrice Théopbanje,
femme de Nicéphore Pbocas, élu par l'armée empereur des
Grecs en 963, s'attachèrent suceesslTement Gerbert à soa re-
tour d'Espagne; le premier le chargea del' éducation de son fils
Bobert, et la seconde le cboiàt poor son consâller intime et
pour compagnon de ses voyages. Ce fat étant devenn arche-
vAqae de Beims par la faveur d'Hugues Capet, qne Geriiert
établit la première hoiioge, dont le mouvement fût r^lé par
QQ balander, qu'on eût encore vue en Europe, autre importa-
tion due aux Arabœ d'Espagne. Ce genre d'horloge M le seul
eu usage en Europe jusqu'en 1650 que Hujghens inventa le
pendule. Dans ces hautes dignités Gerbert n'oublia poiat
l'Espagne où il avait passé les plus belles années de sa vie
dans l'intjmité de Borrel et d'Hatton. Dana une lettre k l'abbé
de son ancien monastère d'Aurillae, et dans une antre i
Bonafilioa, évèque de Girone, il parle d'un ouvrage sur
l'arilhméUque publié par un Espagnol nommé Joseph*.
Dans une antre lettre à Lupitus de Barcelone, il le supplie en
I Tof. Mftci, Hlipan., idiDB. ■Dprldictuin.
1 Giralda ibbatl aDriliandil , eplii. iT : _ De maltiplieitioi» el dlrUioB*
DDawrDrDmUballiima loicpb bliptDo cdltnm abhu GMnitrtai psBNTMre-
lli|ill,«|af cicmpUr fa commaM ili rogaiow (Otrbarll apbioln, eplit. IV.
G«r«Uo ibbcll ■nrllIiMUl). — DelmaltiplluUnw rt AtMai* auMtoraB
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPITRE SEIZIEIIE. 3&9
pra de mots, mais avec les plas vives instances, de loi corn-
maniquer on traita d'astrologie , qne celui-ci avait traduit
de l'arabe'. Dans denz autres lettres il témoigne à deux re-
prises et à deux personnes différentes le désir qu'il a de re-
toamer en Espagne. « Je te dirai en confidence, écrit-il dans
l'one & l'abbé Nithard, qne j'ai hâte de partir d'ici, soit pour
me retirer au palais impérial d'Othon, soit pour retourner
dans ribérie que depuis si longtemps j'ai quittée', x ^* L'Ita-
lie, dit-il enfin dans une antre, où maintenant je vis, est pleine
de guerres et de tjrans. Je ne vois de remède pour moi qne
dans la philosophie, et pour la pouvoir goûter, il est nécessaire
qne je retourne à ce que je quittai, et reprenne le chemin de
rEspagnejSnivantceque me conseille monaniit'abbéGnari-
nos; Ik je me consolerai par les lettres de ma souveraine
l'impératrice Théophanie (jDcmittia mea Theophania) digne de
tout amour et de tout respect. Là ne viendront pas me trou-
bler les inquiétudes dont les Français remplissent l'Italie'. ■
El Hakem mourut le 2 de aafar 366(29 sept. 976). En
comptant son règne depuis la mort de son père, il dura en
années lunaires arabes, non seize ans et deux mois comme le
dit Boderich de Tolède, mais quinze ans, cinq mois et trois
jours, et en années solaires quatorze ans, (mze mois et qua-
torze jours.
n serait nécessaire de s'étendre beaucoup pour rappor-
ter les vertus et la grandeur d'âme de ce savant prince et la
prospérité de l'Espagne sons son règne (dit Conde en finissant
l'histoire de ce khalife, ou plus certaioement l'antenr arabe
qu'il traduit); sa vie s'écoula comme les songes agréables qui
JoMph nplaiia
AichUplKapu
— Lteat ipnd la nolU mai rial
■niu, HbiUUi Umms m iflUilUMi lu m* addncil la te eauBdarc, da la pra-
mm*n. llaqaa Ubrast da liU«t>|li IrimUlaB > te, mkhl palanU dirite, et •!
VM Bil TolM !■ lacamptiMiloMM ladabliaU npatea.
> IbM., apiii. 15.
i^iii.,p.m«(*c4.
>;,l,ZDdbyG00gIC
360
ne laissent qne d'imparfaits sonveiiirs de lenis illosions; il
monrnt à Zabra le 3 da mois de safar de l'atmée 366 , âgé
de soixaate-trois ans, dont il «vait régné quinze ans, cinq
mois et trois jours. Son corps fut accompagné d'une mnl-
, titnde infinie accourue de tous les idllages voisins pour assis-
ter à ses fanérailles, et il fut enterré dans le dmetière de la
Bousafa où depuis longtemps il avait fait élever le caveaa
funérùre destiné & recevoir ses restes mortels. Son fils Hes-
cbam fit la prière pour lui, descendit dans le tombeau, et en
sortit sans pouvoir contenir ses larmes'. — Il avait raison de
pleurer, cet enfant ; car avec son père était descendu dam
cette tombe tout l'avenir de la race d'OinmyBh,.et une prison
splendide allait recevoir comme nue proie, pour ne le pins
lAcher, le fils d'EI Hakem n, vainement surnommé comnke
par antiphrase El Houwa^iad Billah (le protégé de Dieu).
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPITRE DIX-SEPTIEME.
AvtDaanil ffEMchtm. — filéTilloD , gouToniemaBl «t tipMIlloM du fcc
mlar niDlttre on bidlab loprlai Bl Hidkiut. — Sa polillqae. — Sti um^t.
gaei. — ÈUtiHoii ^e Bermnds II k U royiuii par !«* comlei gilieïeu. -~
enarra clitle nlT« l«a Galicien* at lei Lionii». — BlégE «1 priaa da Lton n
d'Aaloria par Bl HaiMoar. — Mort d« Bamlte III. — Suit* de aoccJi da gèné-
t(l iDDinlDaii. — Coanci en CaiUlle et dan» rEipagne oiicntitc. — PHm
de Barcelona. — AolVe* eonnaa da hadjeb ; ion cnlrie <• Galice- — Priie
cl pillage de SalDt-Jaeqnc* da Conpoalelle. — NoaTallai eipMIUsne'ea Ca»<
llUa. — Balillle de CalaUBaior. — Oébite et Dort d'El Maneonr. — Aparfaa
Bteérat». — Htvallen TstpMllTB dai luolidaM el dei «lirtUeni 1 l'enlrifi
dn eniMme alècla.
La pompe faa^re d'El Uakem étant temûDée, on pro-
clama son fils Hesdiam, alors Agé de dix ans et quelques
mois; il ëtpit fils unique d'El Hakem: sa mère se nommait
Sobbeya, et il fut somommé El Hoawayiad Billab, l'aidé ou
le prot^ de Dieu : sa reconnaissance solennelle fat célébrée
eDprésenced'nngranân(Hnbredewali8,dekadhis, devazirs
et antres principaux miiùstres de l'état, le lundi cinquième
jour de la lune de sahr 366 <. La lecture de l'acte d'inau-
guration Alt faite par le hadjéb Djàfar ben Otbman el M ous-
ehafy, somommé Abou el Hassan el Berberi, qui avait été
wali de Hayorque soot le règne d'El Nassr, puis waàr du
conseil d'El Hakem , et enfin badjeb du même prince. Les
faits subséquens donnent à connaître qu'U j avait en ce teaaps
plusieurs badjebs comme il y avait plusieurs 'wazirs.
Parmi ces derniers se trouvait on homme que je dois main-
>;,l,ZDdbyG00gle
362 BiSTOiu d'iwagke.
tenant Mre conDuitre, et qui ya occaper la scène tont entier :
cet homme , qn'El Hakem avait élevé da poète de kadtù à otini
de vazir, s'appelait Mohammed beo Abi Ahmer el Hoaferi;
il était natif de Torasch, près d'Algésiras, ce qtii l'a Aiit eai-
nommer par gaelqoes historiens £1 Torascfai. II était né dans
ce hamean voian da détnnt l'année mtme (939) de la grande
débite des Hnsnlmans h Simancas, comme ai Diea ai avait
voqIu faire naître le fntor vei^ar dans le temps même
qae les Masalmans la soufErirent*. II avait par conséquent
trente-sept ans lors de l'avènement d'Ue%ham an khalifat
en 976 ^. Il était de plos secrétaire intime de Sobbeya, qae
nons ne croyons pas devoir sommer avec (kmde la sultane
Sohbeya, ce titre n'étant point de l'époque, et il était tm.
grande favear auprès d'elle. Par quelles vertus on par quels
vices Mohammed ben Abdallah ben Abi Ahmer el Hoaferi
avait gagné si fort les bonnes gr&ces de la femme favorda
d'El Hakem II, l'hisbùre ne nous l'apprend point, et elle se
contente de nous dire qu'il s'était attiré l' estime d'Ël Hâkem
et de Sohbeyt par sa bonne mine et smt mérite. La bairte
faveur seule dont il jouit est on fait certain. Quelques cir-
constances de fomille avaient contribué aussi h le mettre en
crédit : il descendait d'Abd el Melek de Wnith, oonpagnoa
de ThAreq. Ba mère nommée Boriba (Clara, Glaire) appar-
tenait à ooe des {dos illustres familles de la Pàiinsole : elle
était filk de Tafaya ben Zakariya el Tbéuiaà, «omoauné Etu
Bartal^ 8«i père Abdallah ben HohaBuned ben Abdallah
ben Abi Ahmer M<diammed ben el Walid ben Yélid ben Abd
1 G'Mt t tMl qiM r«Dt«ar d« l'irUde Alutnior, i« rBpcydopédle NoaTeDe,
doDue à lloluinnitd ban Abi Ahmer Tiii|t-clnq tu 1 l'arfiiMieBi d'Hawhun.
G« D'at pai 11 tcDl« NTcnr qo'oa ramarqua dui ett irlldi, dont 11 ekt tU
bi«D àdtelnr ^na h Rit eluift M. d'ATtue, dut bb rtcocil li inpMUal et il
bleu lUI.
3 Bbm a«}Ua, «uM Cmd«, e. W.
>;,l,ZDdbyG00gIC
el VeleV', finmommé Abon Hafs, fakih distingaé, avtùt &i6
particalièrement honoré par le khalife El Nassr Leddin AUah ;
il airait fait le saint pèlerinage de la Mekke (El Hadj); c'était
un homme inetroit, disciple de Mohammed ben Omar bea
Loubyba, de Ahmed ben Dj&led, de Mohammed ben Eothéis
el Elbirani (d'EIbira), et da célèbre Mohammed el Bedji {de
Béja). Comme il relournait de la Mekke en Espagne, il tomba
malade à Tharabolos (Tripoli de Barbarie), et monrat à Bon-
kéda -vers la fin da r^e d'El Nassr". Étant fort jeune,
Mohammed ben Abdallah vint étudier & Cordone, où il se
distingua surtout dans la poésie, cet indispensable complé-
ment de l'éducation arabe. A la mort de sou père, Moham-
med était parmi les jeunes serviteurs du khalife; nous avons
dit qn'El Hakem le distingua, et le fit snccessivement kadhi
et wazir dn conseil. Sohbeya, à ce «pi'îl parait, le distingua
pins encore, et le fit son secrétaire, et ensuite son majordome
(moukédem); ce fut l'or^ne de sa haute fortune. La mère
d'Hescham, considérant l'extrême jeunesse de son fils à son
avènement, chai^ea delà direction des affaires de l'état, avec
le titre de premier hadjeb , ce Mohammed ben Abi Abmer,
devenu si célèbre sons le nom d'AImanzor, qui n'est que la
forme espagnole, non sans quelque altération d'orthographe
et d'euphonie, du snmom arabe d'El Mansour (le Yictorieux,
le Défenseur), qu'il ne tarda pas à mériter.
Nous voici arrivé à une des plus grandes en même temp^i
que des plus curieuses époques de la domination musulmane
eu Espagne. D'an c6té on khalife, nn Imam, qui n'est imam,
qui n'est khalife que de nom, qu'on ne connaît, qui ne se
■ Lm UtMtltu 4nib«i e«p«giwli m prodalHiit da Urot idb eclta liBialo-
tic qui l'inrélt, camna «n loll, i cllnt de ici sienx qal pUH cl l'éMbUt en
Bapi|iie Ion de 1* conquête. Toiu lai tuutt éuleal aitpano-Anbu , al Abl
AbmBr, il l'on en jagi pir le furnom d'AbiDéritei donna dé* Ion lai mem-
bru d» Il tuDlll* d'El HiBianr, en tnl le plu lllailre.
-> KbnHi7Un,KbnBif]i[ellb*F«jadituMC«id*,Lc.
>;,l,ZDdbyG00gle
304 msTOOtl D BSPAan.
manifeste que par certains actes offttàd» de la puissanea soa-
veraine, par l'inscriptiou de son nom sur les monnaies, par
la mention de son titre dans la prière et les actes pablies,
menant one existence mystérieuse dans la solitaire captivité
de son palais de Zahra, oà sa mère et son premier ministre
le font vieillir, soivant l'expression da poète, ■ dans one lon-
gue enfonce. > De l'antre nn badjeb tout paissant , faisant
tout, dirigeant loat, gouvernant tout d'une manière absoltie,
à ce point que c'est loi qui semble le^averain et non le mi-
nistre. Grand homme de guerre qui soutînt et moia tout
par la guerre, El Hansour flt en vingt-eiz ans dnqnante-desi
expéditions contre les chrétiens ; et , comme dit un aateur
arabe, dans ancnne son drapeau ne fut abattu ni son ^trmée
ne tourna le dos '. C'est ce tableau da gouTemement et des
expédititms de Mohammed ben Abi Ahmer £1 Aaosoar que
je dois id retracer, et pour lequel les documeos heureuse-
ment ne font pas défaut.
Voyons d'abord ce que noua en dit le moins mal informé
des historiens généraux d'Espagne, d'après les documens pu-
bliés par Gasiri dans le tome second de sa Bibliotbèqae Arabe-
Espagnole *.
■ Le régent suprême, chargé par la reine Alstd» de la
tutelle du nouveau prince, fut stm ins^e majord^ne, cava-
lier de la descendance de Ahmer et natif d'Algesras, appelé
avant sa fortune Hohamad Almuaferi, et plus connu depuis
sous le titre d' Alhagib , comme qui dirait vice-nn , et par le
surnom d'Almanzor, c'est-A-dire en castillan le défenseur.
C'était on honmte instruit, poUtiquebalnle et plein de sagacité
en même temps qne vaillant homme de guerre; mais sujet aux
faiblesses de l'ambition, qui est l'ombre dont s'obecurdseeut
les plus graades vertus, ^ l'écueil où échouent les bommes
>;,l,ZDdbyG00g[c
CHAPtTU lEiziiin. 365
les plus forte. Pour eoaTrir sataot qo'il était en Ini la pasâm
qui le dominait, il donna à la monardiie une apparence de
républiqne, fonnant nue jante de sënateors qui, dépendant
uniquement de Ini sent, paraisiBient prendre part an gonver^
nement tsa quaUté de ees compagnons. Il apaisa au conuDen-
eemoitlea tronbles de l'empire, et ent soin de gagner les cteors
de tontes les classes du peuple, satisfaisant chacna selon ses
passions on ses b^oins , exemptant les paovres des taxes et
des tribste, traitant les grands et les riches en égaux. Voyant
en quel honneur les lettres étaient tenues parmi les Ara-
bes, il tes encourageait, visitait les écoles,aBai8taitaux leçons,
écoutait les professeurs, et leur accordait aide et proteetimi
dans leurs projets. Deux fois par an il allait ^ campagne
contre les dirétiens, et presque chaque fois il s'en revenait
Tûnquenr, tantôt leur gagnant des batailles et tantôt leur
prenant des villes et des forts. Une fois en CastiIle,To;ant que
les nôtres, retranchés snr un mont couvert de neige, s'y for-
tifiaient pour empêcher son retour à Gordoue, il fit dresser
ses tentes dans la plaine avec la plus grande sérénité d'Ame,
décidé à y passer tout l'hiver; puis il se mit à faire de là des
excursions continuelles et de grands d^ts dons les parties
accessibles des cootràs voisines, ai bien que les Castillans
eux-mêmes, pour qu'il s'en fôt, sentirent la nécessité de lui
oavrir le passage, et même eurent à lui payer (dit Rodertcb
Ximenez) la Valeur des semailles qo'il avait fait faire snr leurs
terres. Il fat snpérieur h presque tous les illustres hommes
de gnerrepsr la réunion de la sévérité et de la démence, deux
qualités si nécessaires k tout général, et qu'on rencontre si
rarement réunies. Il minait par le fer et le feu les villes qui
lai résistaient ; mais jamais il ne permit qu'on fit la moindre
o^e&se à qui se rendait volontairement & lui. De toute prise
ou botin il foisait toujours deux ports, dont il cédait Tune aux
soldats, et employait l'antre en dépenses d'utilité publique,
ne prenant poor sa part que la gloire. Sa dernière compare
>;,l,ZDdbyG00gle
366 aiSTCHU D BffAfifn.
fat contre les chrétiens qui tenaient Tolède assiégée, etc.*
Masdea dit en gros d'£l Hansour ce qu'on en vient de lire
d'après Aboa Bekr £1 Kodalj ; Abou AMallob , El Honuâdi ,
Ebn £1 Abu- et Boderich de Tolède '.
Cette rapide flagaisse noos montre Mc^ainmed sons um
jour, comme on voit, assez fovorable. Ancon historien diré-
tien ne manque k louer pIoB on moins le héros. Coude Inï-
mème, dans la compilation de qtfi les faits parient sonveot
contre le badjeb, réfutant avec raison une erreor chronolo-
giqae de Déguignes*, qui fait déposer Hescbsm par son pre-
mier ministre enran399derhégire (1008), c'est-À-dire plus
de six ane après la mort de celui-ci, loue surtout beanconp ¥1
Manaonr de sa fidélité à Hescham, comme si elle n'eât pas
été ane nécessité de sa silnatioa^. Or, nous allons voir ce
qu'il faut penser de cette âdélité par ce qoe Conde toi-même
noos dit des premiers temps d'EI Mansonr.
Hescham, nons dit-il, tant à caose de son jeone Age que
par soite de son penchant naturel, ne songeait qu'à ses jeux
et & ses innocens plaisirs, ne sortait point de son palais et de
Rcs délicieux jardins, et ne désirait point d'autres distractions
et d'antres divertissemens qui loi étaient inconnus ; il était
dans sa retraite toujours entouré de jeunes eselares de son
âge, qui étaient enfermés avec lui et ne ctHnmaniqnaient avec
personne. Scbabour le Persan, qui avait été chambellan d'EI
Hakem, et qui était venu de Uérida pour la prodamation
d'Hescfaam, voulut loi parler avant son départ ; mais Sobbeja
le dispensa de sa visite, d'accord avec le hadjeb Mobammtà,
et il partit aussitàt pour l'Algarbë, et les autres walis pour
leurs provinces. Le favori sot dès le commencement gagner la
I Aboa Bekr •IRaa*ï,VMllltericB,lD Ciiiri.p. MetSO;— Abon Abdillih,
nnoBlIdl M Ebn «I AhiT,la lbid.,p. SOS el SOS;— Roder. To)el., HiH,
Aribim, cSl, p.SB.
i tllit. du «an», 1. 1, p. StfS.
» Caaii, BUUiia it II dtwtBKtM, bIc, en t) prtUct.
>;,l,ZDdbyG00gIC
OUPRBS SElZlfcMB. 367
bvenveUlance des hommea paùsans, tant k Cordoae qtte dans
les provinces, en leDr rendant de grand» honnenrs et en les
traitant avec beaacoap de coartoisie et d'affabilité ; il mon-
trait anx savans one estime particulière , et admettait dans
sa maison ceux qni se distinguaient par lenr esprit et leur
érudition ; il cherchait & rendre ses obligés et à forcer à la
reconnaissance les gens en crédit, de quelqne classe qu'ils
fassent, et josqn'anx infidèles et aux ennemis. Dès la pre-
mière année de son gonvemement il Toolnt se signaler par
d'illoslres entrepiieee, et il prévint les valis et les généraux
des frontières qn'il songeait à rompre la trêve qu'il avait
avec les chrétiens. Cette noavelle fut très agréable ta vul-
gaire des Hosolmans, et on n'entendait que des louanges da
hadjeh Hobammed et des annonces anticipées de ses futures
victoires.
Une des premières mesures qoe prit le hadjeb H(diammed
l)ea Abi Alimer, ce fat de conclure un arrangement et la paix
avec l'émir de Zanhaga Balkyn ben Zeïri, qni courait tes pays
du Hagreb, et avait mis le si^e devant Médina Cebta ponr
venger la mort de son père Zeïri ben Ménàd, qoi avait été
tné dans un combat par Dj&far ben Ali, émir d'Ël Hassilab de
Zâb ponr £1 Hakem : ils conclurent lenr arrangement en
cette année 366, et Balkyn, levant le siège de Cebta, se
relira aussitôt dans l'Yfrikia. 11 parait que, par cet arran-
gement, Balkyn s'engagea à foamir aannellement à £1 Uan-
soor un certain nombre de cbevanx et de soldats berbers,
moyennant certaines conditions et à an certain prix, et que
ces troupes étrangères, à la solde du badjeb, servirent effica-
cement à fonder dès lors sa grandenr naissaute. Le hadjeb
Aboa el Hassan Djàfar ben Otbman el Honscbafy, Abou Bekr
el Lonloni et quelques antres de leur parti, se récriaient et
monnaralent, non sans sujet ni sans de bonnes raisons, de
ce que Mohammed ben Abi Ahmer foisait la paix avec les
^nenùs les pins acfaaniés d'£l Hakem et déclarait la ^oerre à
>;,l,ZDdbyG00glc
366 HlftTOtU o'tsusiin.
ceax de Galice et d'Elfrank, qui avaient pendant tant d'années
été fidèles au traite condo avec le khalife. Dans le même
temps Djdfar bea Aly el Audaloori, émir d'Et Massylâ, étùt
assiégé dam El Kassar el Ocèb par les Beriwrs et il écri-
TÎt à Mohammed ben Abi Ahmer pour lai demander des se-
cours, en le prévenant qae à, dans an certain délai, il n'était
pan secoam ainsi qn'il le demandait, il serait forcé de livrer
cette forteresse. H envoya ses dépêches par son wazir Ahd
el Walid ben Djehvrar, qui était dans les bonnes gr&ces do
hadjeb Mohammed ben Abi Ahmer : lorsque Mohammed
reçut ces lettres il avait déjà fait son arrangement avec Bal-
\.yn ; il ne prit aucun soud du sort de Djâfiu- ben Aly, et
la reddition d'El Kassar el OcAb servit de prétexte pour per-
dre ce vndi , dans la disgrâce duquel fut enveloppée toute sa
famille '.
Aa commencement de l'année 367 (979) cependant, le
hadjeb Mohammed beu Abi Abmer partit pour visiter les
frontières de l'Espagne orientale, donnant l'ordre aux iralis
et alcaydes de ce pays de tenir leurs troupes disposées poar
faire chaque année deni incursions sur les terres des chré-
tiens, tantdt d'un cAté, tantôt d'un autre : il alla ensuite k
Saragosse et visita les frontières des montagnes d'Elfnnk,
donnant les mêmes ordres aux soldats de cette province.
Remontant l'Èbre ensuite, il passa h la frontière da Daero,
où il fit avec les troopes de Mérida et de Lusitanie une incur-
sion de recoonaissance en Galice, ravageant les campagnes et
brûlant quelques villages , sans trouver de résistance nnlle
part : il prit quelques captife et des troupeaux, et retonania
à Cordoue content de la visite qn'il avait faite et des henretix
sDccès de ces premières algarades, qoi, ayant été aussi im-
prévues que rapides, n'avaient pu être empêchées et n'avaient
amené aucune collision sanglante entre les Musulmans et les
>;,l,ZDdbyG00gIC
369
dirétiens. En cette même année, on acheTa à Ezija an aque-
duc qae Von y construisait par ordre de la mère d'Hescbam,
et l'on grava »ar la pierre une ins<»iption ainsi conçne :
■ An nom de Dieu clément et miséricordieux , la princesse
■ (amiral onmara), que Dieu rende puissante! mère de l'émir
■ des Fidèles, le favorisé de Dieu Hescham (dont Dieu pro-
> longe terègoe!), a fait construire ce canal (ozequia), espé-
■ rant mériter ainsi les grandes et précieoses récompenses
> de Dien; il fuk achevé avec l'aide et le secours de Dieu, par
■ les soins de son serviteur et préfet (amyl saheb el scbarta),
• cadhî des peuples de la cora (ou contrée) d'Ezija, de Car-
■ mona et des dépendances de ce gonvemanenl, Ahmed beit
> Abdallah ben Uousa, en la dernière lune de rabieh de
- l'anoée 367 (nov. ou dèc. 977).-
A kl fin de cette année débarquèrent à Aldjézira Alhadrfl
les tnupes de cavalerie que Balkya ben Zeïri, oouformément
aa trailé conclu à Ceuta, envoyait pour les guerres contre
les chrétiens ; Bjàfar beu Aly, étant arrivé avec ces troopes,
fat mis eu prison, et le badjeb Mohammed ben Abi Ahmer
loi fit bientôt après couper la tête, qu'il envoya à son ami
Balkyn, lequel la reçut comme Je plus précieux cadeau. Les
parens et amis de Djàfar regardèrent cette justice précipitée
comme le signal d'une attaque contre eui, et comme le com-
meucement des vengeances et des rivalités du badjeb Moham-
jued '. Il s'attriboait, au reste, sur tonte chose, dès ce temps,
une autorité absolue. Ziad ben Afl^h, qui avait été affran-
chi d'El Nassr et était maintenant Saheb al Médina de Cor-
done, rendit nue sentence de mort contre Abd el Melek ben
Hondhir, convaincn de graves délits en fait de dérèglemens
de jeunesse ; la sentence ayant été soumise avant son exé-
cution au badjeb Mohammed ben Abi Ahmer, il la révoqua
>;,l,ZDdbyG00gIC
370 B»R^ n'tSPUOÈ.
en cette Boaét 367, et Ziad monint aa. «HmnenoeiiUDt dfl
l'aoQée BOivuite'.
Tele furent les commenceioeiis d'El Mansoor d'après la
ebromqoe de Ccmde. Ahmed el Makkari les mamte à «m
toar comme il soit ' :
A El Hakem^ dit £1 Makltari, soecéda son fils Hescbam, sor-
iMHnmé El MoawayiAd, alors Agé de dix ans. Mats Hobaœmed
ben Abi Ahmer, qo'El HakMD sTaït élevé da poste de k^dtti
à celai de wazir, pr<^la de sa pontioA poornsorper le poa-
Toir an préjodice da jeane Heacfaam. Aidé d'idwrd de Djftfar
d Honsdiafy, l'an des hadjebs da jeane khalife, de Gbaleb,
goaTemeor de Médina Sélim, et des ennaqttes da palus, il
commença par feire tner El Hoagfaira, frère d'El Hakem, et
le dépositaire de l'autcnité d'Hescham. L'historien £bn el
Athir dit qo'El Mongbira fat mis à mort poor avoir 'aspiré
aa trdae : il fallait bien un prétexte ; pais £1 Mansoar mit li
discorde entre les grands offiders de l'état qni prirent les
armes et se détruisireot matœllement. Qaelgoes Yemémens
rappelèrent à propos l'entrée en Espagne avec Tàreq d'Abd
el Melek, ancêtre d'Ebn Abi Ahmer , l'un des {wrsonntiges
les plos disUngaés de sa tribu, et qni prit une grande part it
k première conquête de la FénioBnle. Ebn Abi Abmer prit
soin de relever cette circonstance, et, ayant forcé Hescbam
de se placer sous sa totèle, il défendit aux wazirs d'appro-
cher de la personne du prince, si ce n'est à de certains jours,
où il leur était permis de saluer le khalife, à la conditiâi
> Nom iTont hiqiitiiimaDi clU Abmed «I ll*kk*rl. l'Hutofre d'Etpa^M It
ect«uMir{M)i. «nbc dtla Bibl. to;., onm. 704 ) wL to ethl ana de* plu ;nt-
cieiMN Mtrccs où II rail pOMibla da poiair. El Makktrl ■ écrit in commenca-
■aat dn dlx-t«ptlèM« tiàela.CeM dire uMi qu'il ne p«ut ht ra TtainwDiiBleiiU
poar lei lempg inelena. CependanL, eomma c'tult sa bas eipril, at qg'il •
tàfi v»*e» pour iob IriTall d'an grind nombre de donmein l[pioréi on Otd-
dent. Il mtrllo d'èlre aérlciiMmanl comullè. (Tait uu»l ce qua sont H»H UU,
fia (|ac a'* pa faire Conie(TOjeiMprtficc,iBfinB).
>;,l,ZDdbyG00gIC
cààpmk TSn-stvTtkME. 37 1
ds Se retirer sar-le-champ sans loi parler. 11 gagna les soi*
datfi par des lai^esses, les savans par des places, et étonffales
séditions par la force. Bientôt, sans l'aatorisation do khalife,
on plntdt A son insa, il envoya des troupes contre certain» offi-
den de l'état qai conspiraient contre loi et votilaient s'oppo-
ser aux progrès de son ambition, et il les dépouilla de leors
charges. Puis il les arma les ans contre les antres, jusqu'à ce
qu'il les eftt détraits entièrement. Il exdta ensuite le hadjeb
El HooBcbafy DjAfar ben Otfaman contre les eanoqnes sla-
TODS, et celui-ci les fit eipulser dn palais an nombre de hait
cents. Bientôt après il contracta alliance avec Ghaleb, général
du dernier kh^ife, en époo-sant sa fille : jamais on n'avait dé>
plojé en Espagne pins de pompe que dans cette cérémonie. Il
sëdniut par ses flatteries et ses artifices, fit mettre k mort ou
M soumit par la violence tons les personnages dont il ponvait
craindre qnelqne chose on qui marquaient parmi les cbefe des
Arabes. Ainsi débarrassé de tous ceux gui auraient pu s'o^
poser & sa toute puiasance dans le gouvernement, il tourna
ses vues sur l'armée, et j plaça ses créatures en foole, près-
que tontes tiré» des Berbers et antres peuples dn continent
de l'Afrique. Quand toutes ces mesiv«s eurent été prises, il
dépouilla par le fdt Hescham de tonte participation au gon-
veroement; le kbelifat continua de subsister de nom, mais
pour la pins grande gloire et la grandeur personnelles du
premier ministre. Alors U renouvela la guerre contre les infi-
dèles, ôta anx Arabes les postes les plus élevés, en gratifia les
Berbers qu'il avait fait venir d'Afrique, et agit en tout comme
s'il eût été en possession de la souveraineté. Il bfltît pour lui-
même une ville qu'il nomma Azzahira,7 renferma ses trésors
et en fit un arsenal ; puis il prit le titre de Hadjeb et Man-
8oar,etne s'exprima plus que dans la style d'un monarque.
Décrets, proclamations, ordonnances, tout fut promulgué en
son nom; on pria pour lui dans les mosquées en même temps
^e pourIekfaalîfe;ets(mnom,inscrit spr les monnaies; ftit
>;,l,ZDdbyG00gle
372
grave sur le ftceaa de l'état. Il créa de& ministm, remplit Vwf-
mée de Beriters et de Slamlonks, et s'cntoara d'une molti-
tode d'escIaTes et de gardes poiir assurer son poDToir, et éca-
ser tout oompétitenr qoi oserait le loi dieputra. En un mot,
il ne lussa à Hescham d'autre prérogidiTa qne celte d'ttre
nonmië dans les prières publiques et sur l« oMHmûes, avec
les vains titres qu'il loi abandonnait '.
BeprenoDN cependant le récit ciroonstanôé des choses et
des guerres de cette ioléressaote époque avec les tranquilles
développemeos qui conviennent à la narraticMi historique.
° De toutes les manières d'étrire l'histoire, a dit notre maître
à tons, la plus atîle est de raconter les faits '. >
Parvenu à la suprême puissance par les moyens qu'on
vient de voir £1 Haosoar organisa toute efaoae pour porto-
deux fois chaque année la terreur et le ravage sur les terra
chrétiennes an nord dn Duero , mais surtout dans ce coin
de terre qui s'avance entre les monts Idubèdes et la chaine
centrale du Gasdarrama, et qui formait l'extrémité orien-
tale de la Castella. Dans l'état de faiblesse où se tronvaient
leb royaumes et les comtés chrétiens de la PéDinmle, par
suite des disscDsions qui les travaillaient, lorsque chacnn
tirait à soi, il était bcile h El Hansour de trouver des alités
parmi les chrétiens eiu-mèmes, et il n'eat garde d'7 man-
quer. Un dironiqnenr chrétien nous a révélé ce secret de
la pc^iliqne du hadjeb si conforme au génie du temps ea
général et au génie des Arabes en particulier : — ' Ce qui le
servit beaucoup en cela, dît le moine de Silos , ce furent ses
largesses et sa libéralité, par lesquelles il s'attacha mi grand
nombre d'hommes d'armes dirétiens , et sa manière de reo-
dre la justice, qu'il avait toujours pins chère, ainsi que noos
l'avons appris de la bonche de notre p^, et qu'il reodwt
avant tout, si l'on peut ainn dire, quand elle intâtesait
< XI Utkkttl, Hn. irab. df )* Blb). nj. ii° TM.
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPmtE DIX-SEPTÙME- 373
les chrétiens. D'ordJDÛre, lorsque, dans ses quartiers d'hiver,
quelque sédition s'élerait, pour apaiser le tomalte, il ordon-
nait plutôt le supplice d'un barbare que le supplice d'an
chrétien'.»
Les guerres qne Gt El Hansonr aux chrétiens pendant qu'ils
étaient ainsi divisés entre eux et en proie aux dimensions
intestines furent nond)reuiieK et très Bauglautes ; mais nous
ignorons les particularités de la plupart.'En gros cependant,
d'après les chroniques et annales chrétiennes écrites le plus
près de son temps, il s'empara, en 984, de Léon, d'Âstorga et
de Gormaz ; il se rendit mattre de Simancas en 984 ; en 986,
quelq;iies-uns disent auparavant, il entra dans Sépnlvéda; en
987, Âla fin de juin, il détruisit Co'imhre,qne les Arabes réé-
difièrent sept ans plus tard (en 994) ; en 989, le 8 de février, il
prit Atienza ; en août, Osma; en septembre, Alcoba ; en 990,
le 2 de décembre, Montémayor; en 994, le 17 de jnio, an
jour de samedi, San Eatevan et Goruila del Conde (Cluuia);
en 995, Aguilar. Dans tontes ces courtes et ces algarades, El
Hansonr répandit le sang cfarétien à Ilots, fit d'innombrables
prisonniers et des dégfttp infinis parmi les populations et sor
les terres par oh il passait '.
Voyons, quant k nons, le détail de ces guerres «t de ces
expéditions d'après les écrivains arabes. Ils suppléeront heu-
reusement aux lacunes des chroniques et annales chrétiennes
SOT beaucoup de faits, et notamment sur deux faits importans,
dont la mémoire a été conservée (sans date précise) dans
I AdjaTtlwt in bac fictA barbiroruin B( tircHw FCMui.qnt noit nodlcM
chrtilliDonm mllltei libl Ul«iaril, cl loiUlii *d Jodlclnm raciendim, quu)
llin|ii I. Ht ptttrao nUln didlilmat, pra omnlboi, *l Cl» ni dtccm, cUrm
cbrlirïinia Cànm babocrlL Ad boc, il In blbcrnU illqaa wdlUo wirMnr,**
■•dandam inmnllam poltu de birbaro qaim de ehrUItu» (uppllclgm iiNiebi-
Ur (Msueb. Silrni. Cbr.,Bara. 10).
1 Vojci Maïucb. SlIcH. Cbr., nom. » «1 71 ; — Cbr. de Colmbr*, p. 3» M
338 ; — AbmIbi Camplal-, p. SU «t 313 ; — Cbr. Csaplut. , p. SIS et 316 ; —
rbroalcon de G«rdtei,p. 9T1 i— AiHl. Talcd.,p.9S3tl3S3;— itCbr.lo-
tiMDDK, p, (T.
>;,l,ZDdbyG00gIC
374 HISTOIBE D'KSMGn.
quelques docomens d'uae antheDticîté nondontease '; je tchz
parler de la prise de Lëon et de Baînt-Iacqaes de Compo»-
telle par El Hansonr. Ces deax évèneinens sont rapportés par
les historiens moderoes; mais, comme ils manquaient de base
chrooologiqae, ils les ont placés à pea prëSL aa hasyd sons
des dates que rien ne saurait autoriser. >0d ks retroarera
dans la suite de ce récit mis eu leur lieu sur le témoignage
des Arabes, et éclairant l'histoire des chrétiens an lien de
l'obscurcir, comme chez les hjstoriens qui n'ont point con-
sulté les sources musulmanes.
Nous venons de Toir que Mohammed ben AM Alimra
employa la fin de 976 et toute Yànaée 977, c'est-Vdire an
pen pins d'un an, à raffermir sa puissance,^ à écarter ses
compétiteurs , et à préparer toute chose ponr les projeta
qu'il méditait. Ses expéditions contre les chrétiens dans cet
intervalle se bornèrent à sa tonmée de reconDaissance aux
frontières an printemps de 977, et h son agression en Galice
dans l'automne de la même année ; mais cela même faisait
pressentir que le hadjeh suprême chercherait dans la guerre
une base à sa grandeur. Il ne comm^ça cependant sea ex-
péditiooB sérieuses que l'année siÛTante.
An commencement de l'année ïslamite 36S, c'ert-à-dïn
dans l'automne de 978, Mohammed partit avee la cavalerie
africaine, celle d'Andalousie et les troupes de Méiida, et
il entra en Galice ; il vainquit les chrétiens qni vinrent à sa
rencontre, en fit un affreux carnage, enleva beaucoup de
dépouilles, prit une très florissante jeunesse des deux sexes,
et retourna vainqueur à Cordoue oii il fat reçu avec de
grandes démonstrations d'allégresse. Ce fut à cette occasion
qu'il fut surnommé El Mansour, illustre vainquenr, prO'
lecteur du peuple musulman, défenseur aidé de Dieu, etc.
11 répartit le butin de son expédition entre les soldats, sans
1 Voy. Vrpci, Coronic*, L m, fol, SSI. '
>;,l,ZDdbyG00gIC
COAPIXRE DU-SEPTUSHE. 375
antre réserve qoe le cinquième (te khonm) on Lot de Dieu
qni revenait au kbalife, et Vatafa on droit de choix qoi
appartenait anx généranx, tant sor les priBonoiers, homme»
et femmes, qne anr les tronpeanx de tonte espèce ; il renon-
Tda l'ancienne oontame de donner nn baoqnet anx tronpes
après la victoire ; il parcourait Ini-mème les chambrées des
compagnies, et sa mémoire était telle qn'U connaissait par
leurs nnns tons ses soldais ; il retenait la généalogie de ceux
qui se ifistingnaient, les invitait à sa table, et leur faisait un
bonuenr portûmlier. Ce fut par cette adnnte conduite qu'il
devint l'idole des soldats, et qu'il s'entoura, non d'une armée
dévouée à l'idanùsme et obéissant à nn chef parce qu'il cm
était le représentant, mais d'une armée dévouée à nn homme,
chose inooïfi encore parmi les Arabes. Depuis ces premières
încoraions contre les chrétiens, Mohammed el Hansour prit
l'faalntude de &ire secouer avee beaucoup de soin, chaque
fois qu'il reveiiAit du champ de bataille à sa tente, la pous-
jàère qui se trouvait sur ses habits, et il la gardait dans une
cassette faite exprès ; il voulait que, quand l'heure de sa
iDort serait sonnée, on le couvrit dans son tombe^de cette
poussière ; dans tontes ses expéditions, il faisait porter cette
caisse avec beaucoup de précaution parmi les choses les
plus précieuses de srai équipage'. Â son exemple, deux des
plus illustres souverains de l'islamisme , Konreddin et Ti-
mourf et un des sultans les plus célébrée de la maistn
d'Otbmui, sultan Bajeâd, au rapport de H. de Hammer,
firent de même soigneusement recueillir la poussière qui,
dans Irars campagnes, s'était attachée à leurs vètemeus,
■ afin,ditSeadeddineuparlantdu dernier, qu'il pût embui-
Ber sou torabeaD-coDune avec du muse, par la bonne odeur
de la guHTe sainte, et détoumer ainsi de lui, suivant la tra-
ditiou, le feu étemel. 'Beadeddin ftit aUnàon U an câ^irc
>;,l,ZDdbyG00gle
376 msitHU d'kpàgre.
Torset da Koran : ■ Celni dont les pieds se confient de pous-
sière dans le chemin de Dieu, Diea le préserve do fea'. •
. En cette mAme année 368, sur la fin répiHidant aa pritt-
temps de 979, an retour d'une expéditi<»i sor la frontière
de r Espagne orientale où il avait été aussi heureox qae dans
lesprécédenteSjlalibéralitéd'ElHanaoorenTers les hommes de
guerre qoi l'avaient mivi fut excessive, et beaucoup plus
grande que les antres fois, en sorte que le wazir chargé de
percevoir ce qui revenait au khalife ^nr son cinquième ou
lot de Dieu, ne reçut que fort peu de diose. Le hadjeb Aboa
el Hassan DjAfar beo Othmao cl Mouscfaafy l'ayant appris
comme préfet de la trésorerie, il dit h ses vrazirs : — • Il me
parait que les excurùons du ha^j^ Mohammed, bien qu'elles
soient, comme disent ses amis, fort glori«taes, aooi en réalité
bien peu utiles et bien pep profitables à l'état, puisqa'il ne
lui revient, de l'inquiétude où elles le jettent, qoe des pertes
de troupes et de cavalerie ; notre bon émir El Uakem s'y en-
tendait nûenx. • Le propos fnt cpipporté au premier Boinîstre.
U était dangereux et peu sAr en ce temps-là, dit le ehroni-
qucor i^ulman, de n'être prànt l'ami d'El Mansonr. Aboa
el Hassan Djâfar l'apprit à ses dépens. El Mansonr loi fit si-
gnifier l'ordre de se rendre en prison, et le destitua de tous
ses emplois an nom du khalife ; renfermé dans nne tour des
murailles, ses biens fur«it «nfisqués au pn^t du fisc, et il
ne tarda pas à moorir obscurément en prison,sans qu'on ait
jamais luen su par quel genre de mort. Le bruit conrot ce-
pendant qn'Et Mouschafy était mort de la fièvre et du chagrin
que lui avait cansé sa destitution qu'on colora des {dus graves
motife'.
Conde rapporte id nn fait, qui, Uen que ne se rattachant
qu'indirectement à l'histoire d'El Hansour, jette quelque lu-
mière sur les mœurs et la manière de vivre de cette époque.
3,q,l,ZDdbvG00gIe
377
Je laisserai parler le cfaroniqneor : — £a ce tanps-Ià, dit-il ',
MaroD (il faut sans aacoQ doute lire ici Menran), Henvan
donc, arrière-pelit^fils da. khalife Abd el Bahman el NaK>T,
connu sons le nom d'EI Tholâk, jenoe homme de stiize ans
fort instruit,, et d'un grand talent en poésie, blessa mortelle-
ment son père pour la cause que voici : Ce jeune homme avait
été élevé dans son enfance avec une jeune enfant, fille d'une
captive chrétienne esclave de son père ; ils s'aimaient d'abord
connue des enfans, mais su grandissant leur enioar s'accnit
an point qn^ls ne pouvaient vivre l'un Rans l'autre ; Abd el
Bahman, le père de Heman,n'en savait rien, et quand il crnt
la cboee convenable, il sépara la jeune fille de la compagnie
de son fils. Cette séparation augmenta la passion mutuelle des
deux amans ; Herwan parvint h s'introduire furtivement un
soir dans les jardins où avaient coutume de se divertir les es-
claves de sm père à l'entrée de la nuit; il décida la jeune fille
à s'expatrier avec lui; et ils fuyaient ensemble, lorsque, par
inaUienr,au moment où ils allaient franchir les portes du jar-
din, Abd el Bahman les rencontra et s'opposa à leur pas-
sage. La nuit était close : le hardi et fol amant, sans considé-
rer que celui qui s'<^posBit à sa sortie ne pouvait être que
son père, lui passa son épée an travers du corps : aux cris
d'Abd el Bahman ses esclaves accoururent, la jeune fille s'é-
vanonit, et Merwan fut pris et désarmé. Le préfet de la justice
urgente ou des flagrans délits le fit mettre dans nne tour, et
le kadhi des ïadhis, après aVoir éclaire! ce tragique événe-
ment et pris connaissance des faits, n'osa prendre sur lui
de porter contre Mervran la peine des parricides ; Merwan
était de la maison d'Ommyah et consin du khalife. Le kadhi
des kadbis, en l'absence d'Ël Mansour,conBuIta la mère d'Hes-
cham et le jeune khalife, et , en considération de la jeunesse
de Merwan et de sa méprise, ils le condamnèrent à une déteu-
>;,l,ZDdbyG00gle
378 msToms OBSPAGiiE.
tioD d'aatant d'années que son Age en marqaùt'. Loraqoe
El Mansonr fatrereon de Calice, il témoigna k Hesobam, dit
la même chronique en terminant, qu'il srait jngé en jeons
homme et en amant, et non en père. Hervan demenra en-
fenné josqu'en 3S4, et composa, pendant aa détention, mi
grand nombre d'élégies et de chansons d'amour qui loi Taln-
rent une grande célébrité parmi les poètes andalous*.
Quelques événemens particaliers ou chevaleresques mar-
quèrent encore ces commencemens de l'administration des-
potique d'El Mansour. A la fin de cette année 368 ( join oa
juillet 979) Àbd el Helek ben Ahmed ben Sejd Abou Her-
Tran, gouverneur de Tolède, tua en doal Ghaleb, beau-père
d'El Hansour et alcayde de Médina Sélim *; Ghaleb, dont nous
avons déjà parlé à plusieurs reprises, était an homme brave
et rasé , de race slavone , qui du rang d'affranchi étût monté
sous Hescham aux postes les plus éminens de l'état. Abd d
Helek fut destitué de son gouTemement pt El Mansour mît
à sa place Abdallah ben Abd el Aziz ben Mohammed ben Abd
el Aziz ben Ommyah samommé Abon Bekr ; c'était nu cava-
lier, dit la chronique arabe, jouissant de tonte la faveur de
la mère d'Hescham, et extrêmement riche ; il avait dans te
pays de Tadmir de grandes propriétés et beaucoup de ha-
meaux; on dit qn'il possédait plus de mille fermes: il fut
appelé par les chrétiens dans leur langue Pierre Sèche (PAn
Sicca), à cause de sa dureté et de son naturel avare. Ce fat
aussi un de leurs plus rades ennemis, et on des gonvemears
de capitales qui secondèrent le plus efficacement El Hansour
dans ses guerres bis-annodles contre les chrétiens.
Ces gnemn an reste étaient tout le secret de la puissance
d' El Hansour. Sa politique fut dès lors de combler de ridiesses
ses soldats, et surtout les Berbers, de les récompenser de
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPirai DU-sEpnàHS. 379
tontes manières, en même temps qn'il les contenait par nue
sorte de terreor dans la plne rigonreuee diecipline. Les hom-
mes de pied et les chevaux qn'il tirait de l'Afrique faisaient
la principale force de ses armées. Le bruit de la hante faveur
et des avantages dont joaissaient en Espagne cenx de leurs
compatriotes qni s'attachaient ft la fortune d'El Hansour en
dëlemûnait annuellement nn grand nombre à porter leurs
armes et leurs chevaux de ce côté. Plusieurs s'y fixaient après
•voir pris part h quelques nnes de ses campagaes de prin-
temps et d'automne, et il en avait formé une sorte d'armée
permanente et soldée, toute dévouée à ses intérêts, dont une
partie le suivait dans tontes ses guerres, et aux chef^ de la-
quelle il prodigoait les riches.ses et les propriétés. A une revue
qu'il passa à Cordoae dans les premières années de son gon-
vernement , on dit qn'il réunit deux cent mille cavaliers et
six cent mille hommes de pied ; mais c'était là une revue gé-
nérale des forces musolmaoes en Espagne, une revue de tou.1
les hommes de guerre des tribus, et non d'une armée disci-
plinée et permanente comme nos armées modernes. Chaque
printemps et chaque aatomne nue partie seulement de ces
hommes, cenx qni habitaient du côté. où il dvalt résolu
de porter la guerre le suivaient, et grosdssaient les quel-
ques milliers de cavaliers berbers on andaloua qui étaient
à sa solde et avec lesquels il était parti, se dirigeant tantôt
àur Un point, tantôt sur un autre, au nord , à l'ouest ou à
l'est. Le territoire de la Castille an nord du Duero et la
Galice toutefois étaient pins fréquemment que l'Espaguc
orientale lobjet de ses attaquer , bien qu'il eût résolu, dit-
on, de faire une guerre éternelle ahx tdirétiens, et qu'il ne
pensât pas h moins qu'à subjuguer tous ceux qufportaient
ee nom dans les limites de la Péninsule des deux mers
aux Pyrénées'. Tout adoré de iics soldats qu'il était, et
>;,l,ZDdbyG00gk'
380 HUTtHBE d'bSPAGHE.
tùen •qa'il ttt appelé l'ami des braves et des vaiUaos, il n'en
était pas moins d'aoe aésétUé excessive en toat ce qui coa-
CMnait la discipline militaire. On raconte ploùenrs anecdotes
snr la rigidité avec laquelle il faisait observer l'obéissance
rigoureuse qu'il avait introduite dans son armée. Suivant
£1 Hakluri, non-seulement ses soldais se montraient immo-
biles et soumis dans les rar^, lorsqu'ils étaient passés eu
tevue, mais encore c'est h peine si l'on enteodait un cheval
bennir. Un jour, ayant vu briller à contre-temps one épée &
l'eilrémité de la ligne, il fit amener le coupable devant lui.
Interrogé sar la cause de cet acte d'inattention, oelni-câ
cbercha à s' excuser en disant : qn'ayatit montré son épée h
son camarade, elle était sortie dn fonrrean par hasard. El
Mansour déclara que' l'afhire était d'une tifie nature qu'elle
ne pouvait admettre d'excuse ; il (Abonna de décapiter cet
homme et que Rs tête ftt portée devant tons les rangs, et il
publia en même temps une proclamation à ce sujet '.
Lui et son IIU aioé Âbd el Helek payaient d'ailleurs bra-
vement de leur personne dans ces guerres singulières si sou-
vent renouvelées. Abd el Uelek était, au comaKocement de
ce règne, parmi les jeunes serviteurs , paroù les pages en
quelque sorte (doncéleê) du khalile ; mds son père lui cfmfia
successivement divers onplois dansl'armée, et il l'enuDenaU
avec lui dans ses expéditions et ses ipcnrsions sur les terres
des chrétiens, afin de l'accontumer de bonne heure aoxexer-
ciees et aux fatigues de la guerre. Abd el Melek donna en
diverses occasions, comme nous le verrons par la soite, des
preuves signalées de sa valeur et de son adresse dans les
armes, et s'acquit panai les Mnsolioans andalous la répu-
tation d'iui habile et valeureux cavalier'.
On ne conoait point les détails et l'objet particulier de
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPITU UlS^SfeltllHB. 38 1
cbacnne des expéditions d'El HAUboot contre les ctirâtienR ;
les aateors arabes cependant nous ont conservé la ménuHre
de qoelques-nnes des particnlarités qni les marquèrent, di-
gnes en e£Fet d'échapper k roobli.
Ib racoQleat, par exemple, qn'nne fois, en Gaslille, tandis
que les armées mnsnlmane et chrétienne cunpées en face l'nne
de l'antre s'obserraient, héàtant à commencer le combat, "EU
Mansonrse prit à rêver. — > Combien crois-tu qae noas ayons
de vaillans caTaliers dans notre armée ? >■ dit-il à nn de ses
plDs braves chefs nommé Moschafe. Hoachafa lui répondit :
* Ta le sais bien, toi. » El Hansoar ajouta : ■ Penses-tu que
nous en ayons mille? > Moschafa répondit : - Pas autant. -
• Y en a-t-il ciqq cents ? •> dit El Mansonr. Hoschafa répéta :
« Pas autant. » El Haosoor lui dît alors : ■ Y en a-t-il cent
on même daqnante? » Hoschafo Inl dit : ■ Je n'ai de con-
fiance qu'en trois. » En ce moment sortit du camp des cbré-
tiens un cavalier bien armé monté sar nn beau cheval. D
s'avança vers les Musulmans et leur ma : <• Y a-t-il quelqu'un
de vous qui venille se mesurer avec moi? > Un cavalier
masdlman se présenta aussitôt contre Ini. En moins d'une
heure le chrétien le tua, et s'écria : •< T en a-t-il quelque autre
qni se présente contre moi? > Il vint un autre Musulman;
ils con^ttirent moins d'une heure, et le chrétien le tua de
même, le chrétien s'écria : * ¥ en a-t-il quelque autre qui
vienne contre moi, ou même deux ou trois ensemble? » Et
aussitôt parut un brave Musulman que le chrétien renversa
aussi d'un coup de lance. Les chrétiens applaudirent par de
grands cris et de vives acclamations. Le chrétien retourna
à son camp, changea de cheval, et reparut monté sar un
cheval non moins beau que le premier, couvert d'une grande
peau de héte féroce, dont les pattes, nouées sur le poitrail
du cheval, laissaient voir leurs ongles, qui semblaient être
d'or (sans doute parce qu'ils étaient dorés). El Hansour dé-
jendit que personne s'avancAt contre lui. Il appela Mob-
>;,l,ZDdbyG00gle
382 msTMRB d'espaghi.
diafft et lai du : ■ N'as-tu pitot tu ce qa'a 1m\ w chrâkii
tOQtfl la joarn^? > — > Je l'ai m de bks yeax , répowlit
Hosehafa, et il n'y a ea dans toat oed ancune magie. Mais,
par Diea ! l'isfidèle est un très boo eaTaliw, tandis qne nos
Sfnaalmans sont îBtîaiidéB. ■ — 'Dû fkatH eoimrts de
bonté, s'écrïa El HaDBonr. ■ Là-dessos leccraiiw ntonté snr
mn TÎgooreax chenl conTerlde la riche pém de bète, s'aranfa
et dit : • y a-t-il quelqu'un qui Tienne contre moi? <• Alon
El Hausonr dit : ■ Je vois bien, Hotiehafa, la Térité de m
qtie ta me disais, que j'ai & peine trois Taillam caTaliBrs dans
toate mon année : si ta n'y vas pas, mon fils ira, on bien
j'irai moi-même, car je ne pn^ pins sonffiv cela. ■ Alors
Uoschafa loi dit : • ^Ta Terras promptemeiit sa fête à tes
pieds, ainsi qne cette belle peau riche et hérissée qui sert
de housse à son cheval. > — -Je l'espère, dit El Mansonr,
et dès oe moment je te la cède, afin que tu t'en fosses
par la suite on pconpeax ornement pour aller an combat. ■
Aossitât Hoschafa alla contre le chrétien et celnl-d lui
demanda : ■ Qui es-tu? Quel rang tiens-tu parmi les nt^Ies
Musulmans ? > Hoschafa, brandissant sa lanoe et nur(!hant
Eurlai,lai répondit : — «Voici ma noblesse,Toici ma lignée*!-
Les deux cavaliers combattirent avec beancoop de valeur tt
d'adresse, se frappant de rudes coups de lance, faisant toor-
ner leurs chevaux, avançant l'un contre l'autre ou recalant
avec une admirable dextérité ; mais Moschaft qui était plus
jeune et {dus l^r, et en même temps mieux reposé, maniait
son cheTal aTec [dus de prestesse, et porta dans le côté de
son adversaire on coup violât de sa lance , dont celni-cà
tomba mort de son dieval. Hoschafa sauta à bas du âen,
coupa la tète de son ennemi, dépouilla le (âieval de la peaa
qui le convrait, et retourna vers £1 Hansonr, qui l'embrassa
et fit prodamer son nom par les monezzins de l'armée. Le
>;,l,ZDdbyG00gle
C&APltU CtX-SEPTlfeUÏ. 383
signal ayant été donné là-deesuB les deux armées engagèrent
nue sanglante bataille, qu'interrompit bientôt l'arrivée de la
unit. Le lendemain les cbrétiens ne Toolurent pas retourner
an combat; ils opérèrent leur retraite an point da joor, et
£1 Hansonr revint triomphant à Gordooe '.
C'était nn nsage immémorial parmi les Arabes de commen-
cer ainsi les grandes batailles par àes combats singoliers. Le
combat de Bedr, qui fonda la paissance de HafafHnet, bien
qu'il n'eût de son cAté qu'un peu plus de trms cents hommes,
tant ansto que mohadjirs', fut marqué par trois combats de
ce gntre: Otba,ao des chefe de l'armée mekkoise, accom-
pagné de son frère Schéïba et de son fils Walid, sortirent des
rangs et défièrent les Hosnlmans au combat aingnlier. Trois
jeanes gneniers se présentèrent : ■ Qui étes-voos ? ■• leur de-
numdèreat les tenus. — < Nous sommes des Ânsàrs. > — * Ce
n'est pas à toos que nous voulons avoir affaire. ■ Pois l'an
des Konuschites cria : • Stahomet , envoie contn nous des
hommes de notre triba. > A cet appel, Mahomet dit: < Va,
Obéida, fils de H&ritfa; va, Hamza, fils d'Abd d Hottaleb ;
va, Ali t fils d'Abon Tdleb. -Les trois Musulmans désignés
s'offrirent à l'instant anx champions ennemis. Geux-d renoo-
velèrent leur question: ■ Qui ètes-vons? > Hamza répondit:
■ Je suis Hamza. > Ali dit: «Je suis Ali. > Obéida : ■ Je
suis Obeïda. — « A la brame heure , dirent les Koraisdiites ,
-vous êtes dignes de vous mesurer avec nous; vous êtes nos
pairs; c'.est vous que nous voulions. " Obâda, qui était le plue
ê^ des trois Musulmans, se plaça en face d'Otba; Hamza
devant Scheïba, AU devant Walid, et le oondiat commença.
Dès le premier choc, Hamza et Ali to^vnt cbacon leur ad-
t Cwtc, c. 9t.
■ Auln, >Dilllilr«i, Holudjiti, eampignau, non da U fuite oui* de réml'
ptlIoD (hadjlr*;, fmlertDi de ■■ compigale de Hahomet , émltnM par eicd-
lence, wm-eaienda da U Mekke. — En par mbe le plaricl iTutMr Ht uh-
D,.;,l,ZDdbyG00gle
384 mSTOIRB ÙtSPA&Vt.
Tersaire. Otba fat grièvement blessé par Obeïda; mtùs celui-ci
eut la jambe coapée, et resta étenda par terre. Haniza et Ali,
s'élapçant sur Otba, l'acheTèreot à coups de sabre et empor-
tèrent leur compagnon Obeîda. Âlois la masse des Koraîsc^-
tes se mit en mouvement et fit une attaque générale'. » —
Les dépouilles qui provenaient de ces sortes de combats , an
moins depuis l'islamisme, avaient nne destination autre que
celles qu'on recueillait sur le cbamp de bataille: eUea appar-
tenaîmit an général des Musulmans et il avait le droi^ d'en
faire ce qne bon loi semblait, soit de les garder, soit de les
donner an vainqueur, soit de les joindre an butin commun'.
Le trait qne nous venons de rapporter est placé par les
historiens arabes en l'an 370 de l'hégire (do )6 juillet 980 au
5 juillet 981). £1 Mansour se trouvait an pays de Galice en
vue d'une puissante année de chrétiens de Galice et de Cas-
tille en l'année 370, nous disent ces historiens eu commen-
çant le récit de la rencontre marquée par le chevaleresque inci-
dent que Moschafa fit tourner en l'honnenr des armes mnsol-
manes ; elle peut donc être placée dans l'antomne de 980, oa
«n printemps 98 1 . Nous pensonfi qu'elle dut avoir lien |da-
tôt dans cette dernière saison, et que c'est an commencement
■àe l'hiver précoce de l'année précédente que doit être placé
un incident non moins curieux dont Masdeu nous a dit un
mot précédemment, d'après Roderich de Tolède. Comme il a
négligé placeurs traits du rédt de Rodericii, qui nous pa-
raissent caractéristiques et intéressans, je crois devoir repro-
duire ici, aussi littéralemmt que je le pourrai, le récit même
de Roderich Ximenez : — ■ Une fois, dit-il, comme il (El Man-
sour) venait de dévaster les terres de la Gastille, et qu'il se
disposait à s'en retourner h cause de l'hiver, tes chrétiens
s'établirent dans le passage des montagnes (par où il devait
>;,l,ZDdbyG00gIC
CHAPITRE DIX-SEPTIÈBIl. 385
passer pour s'en retoarner), aidés dans leors projets par
l'épaiBseur des neiges y et lai-mèiDe, comprenant qae le pas-
sage lui était fermé, planta son camp dans la plaine, et avec
les bcenfe pris dans les coorses précédeates, ayant fait remonter
ses charrues, fit labourer et semer la terre autour du camp.
Pois, tant par des courses que par des tueries sur les terres
des chrétiens , il les désola de telle sorte qu'ils résolurent
de demander grâce, et de délivrer le passage qu'ils occu-
paient, afin que l'armée d'El Mansour pût le traverser, et
ils lui offrirent de plus un dédommagement pour leur la-
bourage et leurs semailles perdues; ce qu'El Uansonr, oon'
par nécessité mais par un effet d^ sa clémence, accepta, et il
s'en revint de la sorte à Cordoùe ^. -
Dans son séjour à Gordoue, peudant l'intervalle de ses cam-
pagnes, El Hansour ne négligeait rien de ce qui pouvait
lui gagner Ift faveur populaire. Comme tous les cbefe de génie
qai comprennent la portée des lettres, il recherchait la société
I J« mtlt ici pour dix ralioiu le Icilo de Rodsrieh Mat Fntisr : — Cnoi
quidam ike Cuicll* larmliKi* daruuiMl, «LbyMiill IiwibiIb proponctei
temeiTe , CbriiUipl In raenliuRi tranilla r«*Ul(runl, qaoi upcrilas niflatik
odjOTibal; «1 Ipis latelllssni Irtnillam prapcdltom, Id pliDltla cidr* Bill,
et cum bohni pr>da , artlra InitagraTil, Mmloa Urrn mandani. IbIctIb
■nlMÉ lot iacDralbna, ot loi cadlboa chriitlamiriiia palliai defasUTll, al co-
fercnt bDiiibo* anppUcara, el tapoditam iranaliiuii cipeilire, ni ^tmamor
«ifrellDi pgrlTaaalral, «t eltam pro a[rleaLlnra el i«ni<de prcliom oblolaraBt;
qiu»d Almanior oon Deceultale, aed platalli elancBlii aetaplaTll, el aie Cof-
dybam ut raTaraa) ( Bodar. Tolal., Uial. Arabom , c. SI, p. SS el aeq.]. —
Bien da plni almpla aaaaréiDaiii et da plui clatr qae ce récit. Un fcrlTaln
l'est raDcontrd ccpandamt qnl, da ce roDdi, ipréi arolr, Il ait Tral, cbancè,
de ion aalorllé el poar la commiHlilè parllcullirci, cegtrent «a eogererUtiT,
a tirt la cODclailan formalLa, dotmaKqnemant axprlmte, que r I» chrillcnl
» étalant obll|:ii (aa icmpi dM taeirea d'El Hanaonr) de Urrer aux Arabai
■ les iiKH de lenra &»nMBnei, psar acbtier t ce prix, at tanfeot mime 1
a prix d'argent, le droit de eultlTer lann terrai et da recnallUr lanri récolte*. ■
XI l'on ne aaaratt aa tromper inr llnlanlton de l'écrlraln autaor da celle
phrate , pnliqne inr le nut récoltai qnl la termine eil nn ligne de note
appujé de la citation inlianie (en troti endroila altérée] de Itoderlcb Xlmenai :
■ Toi Incaralbna el lot c»dlboi ïhrisliaiiaruBi palriaa deTwtaftt, ni eoterenlor
hOitlbni loppllcare at Impeditnm Iranailnm eipedira, m AlBoniorli (XeidlBi
irandrel, et ailam pro igrlenllara et aemine prettnm oblulcnnil. »
IV. 25
>;,l,ZDdbyC00gIC
386 BISTfHlE D'KSPiClIK.
des hommes dont le talent ponvait serrir ses vastes Tnvjets.
n continuait en cela la pollliqae des précédens khalifes dont
il avait nsorpé les prén^tives. Pen avant sa mort, £1 Ha-
kem, sar la recommandation d'un de ses wazirs, gonverneur
de Ceuta, avait appelé k Gordoue on savant nommé Abdallah
hen Ibrahim cl Ommyah, originaire de Sidonia, mais établi
depuis fort longtemps en Egypte. Abdallah bea Ibrahim ar-
riva sur les entrefaites mêmes de la mort da khalife; il n'osa se
présenter an palais, et par snite fnt errant et pauvre qnelipie
temps. El Mansonr, averti de sa situation, l'en tira anssitôt, le
nomma membre du'meschouar, et pen de temps après loi
doitna la charge de kadhi de iaragosse. C'était nn des honunes
les pins doctes de ce siëcle,inaie de la secte de ceux de l'Icâk,
et on le surnomma dans son gouvernement Oufre de l'Èbre.
On se raillait aussi de son avarice et de sa ténacité'.Sohbeya
dans le même temps sentait la nécessité de s'attirer les respects
dn penple par des constructions et des travaui d'utilité géné-
rale, et elle fit élever à Gordoue une magnifique mosquée qui
fat appelée de son nom JUesdjid el Sobbeja, et plus commu-
nément mosquée de la mère d'Hescbam (Uesdjid el 0mm
èl Hescham). £Ue préposa à cette construction Abdallah ben
Sajd ben Mohammed ben Batbri , qui était saheb el kharta
de la ville, et avait la charge spéciale des réparations de la
grande mosquée".
Bien cependant n'interrompait le cours des expéditions bis-
annuelles d'El Mansour. En 371 (de juillet 981 à juin 982),
il fit une iucursioD snr les terres de Galice avec des troupes
de pied et de cheval , nombreuses et choisies ; le wali de To-
lède Abdallah ben Abd el Aâz , successeur du meurtrier de
Ghaleb, accompagna El Mansour dans cette expédilloD; ils
ravagèrent les campagnes des chrétieos, assiégerait ZaBwni
>;,l,ZDdbyG00glc
CHAPrru rax-fiBPTÙHB. 387
et la {Rirent d'assant, occupèrent d'antres forteresses, et plas
de cent villages, et ealevèrent des troapeaui et des prison-
niers des deux sexes : El Hansour fit démanteler tontes les
Tilles fortifiées qoi tombèrent en son pouvoir, le bntin fait
dans cette camp^ne fat si considérable que les chariots, les
mnlets et les chameanx manquèrent ponr le transporter à
Gordoae, et qn« cbaqne soldat en revint cbai^. £1 Hansour
fit sa rentrée dans la capitale da kbalifot d'Occident précédé
de pins â« neuf miUe prisonniers attachés avec des cordes
par groapes de cinquante. Abdallah ben Abd el Aziz rentra
de son cAt^ à Tolède avec quatre mille caplife , et l'auteur
arabe que nons suivons en ceci nous dit qn'il avait pendant
la roule fait couper la tête à un égal nombre d'infidèles sans
exprimer le motif de cette sanglante exécution ' . "':
Nons savons qaelles causes facilitëreifl; d'abord les succès
d'El Hansonr parmi les chrétiens ; une révolution intérieure,
sur laquelle je dois ici m'arrëter un moment, vint Uvrer,vers
ce temps, le roj^inne de Léon tout entier aux envahissemeus
du hadjeb.
Les comtes de Galice n'avaient jamais reconnu sincèrement
le pouvoir de Léon; nous les avons vus résister à Sancho I"*;
la minorité de son fils fut ponr eux one époque presque
d'absolne indépendance. On en peut dire autant des autres
comtes des provinces : tons profitèt^nt de la minorité du jenne
roi, ponr se dérober plus on moins à son autorité'. Jusque
vers 982 cependant aucun ne lui refusa ouvertement l'obéis-
sanra; mais, en cette année, les choses changèrent de face,
jtamire venait d'atteindre sa vingtième année; il voulut faire,
à ce qu'il semble, acte de souveraineté; il se montra, il parla,
1 PMt mortem latloi (SiacU Regii) , ul In (ail Dcgotio eTeolr» lolcl, comllc*
qui pTotiacilt prne»!]!, illl r«piin Impcriom p)ai joito ptrpeiium id nu-
MorliBrcTOcuilea, *lli uDbltiou imptriisudl afatqBe jnpi, muDliiontiiM-
IrapMcMM, bnlra Sandl Bcgl« filto, adfaac tCDerii iniit dcIHD, fu^p
>;,l,ZDdbyG00gle
388 msTontE dbspaghe.
il menaça peat-ètre; il était plein d'emphase, menteur, el doué
d'une liabileté médiocre , an dire d'an dtroniqDeor eanemi ,
et il en vint à contrister par paroles et par actions les comtes
de Galite,de Léon et de GastiUe; si bien qne les premiers
conspirèrent contre loi, et élurent an roi da nom de Tere-
mnndus; nous avons parlé ailleoK des caoses qui avaient
donné on parti à ce Veremund, qui fnt sacré dans l'églùw de
Saint-Jacques-l'ApAtre dans les ides d'octobre de Vère HXX
(15 octobre 982)'. Sarle bmit de ce qni se passait en Galice,
Bamire assembla une armée, et se porta contre son cempéti-
tenr; les deux rivaux se rencontrèrent sur les limites de Léon
et de la Galice, en un lien dit Portella de Arenas, dans le dis-
trict actuel de Uonterroso. Ils combattûent avec achar-
nement depuis le lever jusqu'au eoticher do s(dâl, avec de
grandes pertes et sans avantage marqué de part et d'autre ;
en sorte que chacun prit le parti de s'en retonroer dies soi,
Bamire à Léon et Bermude à Compostelle ^. El Hansour
courait alors sans bnt bien marqué les terres chrétiennes des
bords du Duero, et Bermnde, à s'en rapporter à un passage
de la chronique d'Iria, ne fut pas sans rechercher l'appui du
général musulman, et sans l'engager lui-ménw à toamer ses
armes contre Léon ^. Cette (^ironique d'Iria est la seule à
exprimer le fait formeUement; mais ces sortes d'alliances sont
si fort dans le génie de cette époque, et celle-ci concorde si
< Rax Tcro Rtnimirul cam UHt elaliu el falilloqaui at ia modiea •ciiDlJi
pciUui, uBplI comliM Ga11>d« bi L»e:'°'<'' '' CiiMlln Cielii «criicr ac irirblf
conlrliUri. Ipil quldcni comilu lilla meié rarodln callidé adTaMiii «nm cofi-
laterunl, at Ratcm iIIuid nainln« VeramuDdnin iafti la ercxeroM, qai fall
ordinatni 1d tede S«dc11 Jscobi ApMIoli tdibM oclobrii ara au (Sampir. Chr-,
num. tOj.
1 Sunpir. Chr., I. c.
3 Vercmuudiia vero prorectDi ell antaa ad Almeaar R«g«H magnani lau*-
litamm.... Toca*it al pstiilld nt al no ad)nIori<i poMel rw^wraiw RagaaiB
antiin.quoddiretal allqncd aenlilam al cuntcau ininmera
iDdiDfl TWiilDll euiR Ttgoa au» (Cbrfnic. Irim*., niiin. IS.V
>;,l,ZDdbyC00g[c
CHAPITRE I)I&-SBPTEÈUK. 381)
bien avec les ftits sobséqaens, qne noua croyons pooToir l'ad-
mettre sans aucune difRcutté, d'aatant pluR que l'évéqne de
Compoatelle était pour lors un certain Pelage, fils de ce comte
Boderich Yelasquez dont nous avons vu la mère venir solli-
citer à Gordmu l'apfm d'Ël Hakem contre le roi Sancho '.
Tont porte donc à croire qne Bermnde contracta alliance
en cette occasion arec £lKransonr,flt que celui-ci n'entreprit
sa première expédition contre Léon que dans l'intérêt appa-
rent de Bermnde. Le jenne Bamire st porta à la rencontre da
général arabe. Les historiens mosalmans sont d'accord avec
les chrétiens sur presque tons las points de cette algarade.
£1 Hausour, difient-ils, lorsque l'automne fut de retour, passa
de nouveau le Duera avec Abdallah ; ils coururent les fron-
tières du royaume de Léon sans qne les chrétiens s'opposas-
sent à leur passa^ ni «e pr^ntassent pour les combattre.
Ils s'étaient «ependant rassemblés en grand nombre sons
les ordres de Bauùre, et ils sBivaicBt de loin et observaient les
Musulman*) du hent d^ montagnes qu'ils occupaient. L'expé-
rience prouva en cette occa.<noo aax Husolmans, dit la chro-
nique arabe de Gonde, qu'ils ne, devaient pas mépriser le peu
de force des chrétiens, qui, quoique peu nombreux, étaient
vaillans et agnwris.
Bi Hausour avait divisé son armée en deux corps campés
dans une vallée h<he en pAbirages sor les bords d'une rivière
(I'£zla),le long de laquelle s'étevaieat des avenues de penpliers
on les Arabes laissai«it n^ligemment pattre leurs chevaux,
comme s'ils eussent été hors de la portée de leurs ennemis.
Les chrétiens profitèrent de cette occasion,et, descendant tont
à coop de leurs positions, tombèrent impétueusement sur les
Husolmans en poussant lenr cri de guerre. Tout le camp
fut rempli d'épouvante et de confusion ; les pins courageux
coururent aux armes et se mirent en défense. Mais la mnlti-r
I V»itt tl-4«T., p. 30S.
3,q,l,ZDdbt-G00gIC
390 msTcaa n'wsrAAm.
tade se mit à fuir ÎDconsidéreiiuneDt sbils aa¥Ùr oh, se pr»*
sant et se culbataot elle^Déme dans sa f uit«.Les cbrétfens s'mi-
parèreat de la sorte du premier camp; lœ fuyards de ce caa^»
portèrent la terreur dans le second; c'était dsnscèlm-ciqa'El
Mansonr avait sa tente. Il ea sortit aosûMt, ;a|oala k cheval, et
coonit à travers le camp dans la dlKCtion des cbrétiens, ap-
pelant par lear nom ses plos vaiilans officiers. C'est ici que se
placent et que manqaentdans le récit des Arabes ie mouvement
et le beau désespoir dont parle le moine de Silos. Voyant la
bonté des siens, il jeta de dépit à teire, en signe de honte et
de désespoir, dit le motae de Silos, le torboD on le casque
d'or qui convrait ordinairement sa tète, ipie sessoldats ne
purent voir ainsi dianve et nue sons émption et sans se pres-
sa autour de lui; et il les Mitratna de la sorte tout-Crémissans
c(Mitre les dirétiens qu'il miten feUefleur enlenntain^ une
victoire qu'ils regardaient comme asaarée- Un^ear ^tatk le
girand général enflamma see soktata fut telle qo'ils s'empor-
tèrent à sa suite à la pouranite des ohrétieBs jusque sons les
murs de Léon (Héd^ Léjonis); et ils y seraient entrés, au
rapport des chrétiens comme à celui des Arabes, ai une bour-
rasque qui survint tout à coup, mêlée de neige et de grële^
ne les eût obli^ à suspendre le combat et- à songer, à la re-
traite par la crainte de l'hiver ' . La pliq)art des lùtoriens es-
pagnols, trouvant Umention de ceci dans Bodcrich Ximenez
et Lucas de Tay, sous la robriqoe du roi Bomude, mettent
cette action après la m wt de Bamire ; mais le témo^nage for-
mel du moine de Silos l'emporte naturellement ici sur tont
antre témoignage postérieitf , outrequ'on pent assez bien s'ez-
I FertDr cnim Almioiar boc signum calnnniB, dum miii pu^tTilHDl, *iuf
millllbai osteDders qogd d«poiltD anreo gslero, quo (Uldaè cipnl lïgïbit
boml CDiD cilnmnlt rettderct, qaciD dscBlKlnro iMcnlfS mililcs harbarl, ■!-
leroi illerl cobortames, naiiroa nndiqne tatpi* "m fremiiu circniDTanluii,
■Iqna Teni iln eoi 1 torgo perur^nlEs per médias diilalii portas inlar-
niili irraerant, niai tngem oii eam Inibloe banc dlrlmarel lll«in (MoDach.
»l»a.Obr.,naD. 71)' CI. par In Arabri dani Coodp, c. OT.
>;,l,ZDdbyG00gle
coyiTBi rax-opniHK. 391
pUquer eommeitt, faisant immédiatemeiit dater le règoe de
Bermade de son intronisatioD à Santiago, le 15 octobre 982,
les deox historienB mentionnés ont pn raconta comme appar-
tenant à ce règne des faits qui réellemeat appartienneot à la
fin de celui du roi contre lequel Bermude s'était élevé.
L'intervalle des campagnes d'El Mansonr. était toujours
marqué par quelques soios donnés aux choses d'utilité gêné-
raie. Il Ot, dans l'hiver de cette même année, réparer les mu-
railles et les fortificaticHis de Hakéda et de Wakasch ■ par
l'ardùtecte Fath ben Ibrahim el Omm;ah, surnommé Eha el
Kaschéri de Tolède, célèbre par les connaissances qu'il avait
acquises eu Orient : il avait, pea auparavant, élevé à Tolède
deux grandes mosqnées, celle de Djébal-Bérida, et celle d'Âl-
Sabèdjyn. A la fin de cette année partit pour l'Orient Ehor
l^f bBD Uerwan el Ommjab el Sahari, ainsi appelé de Sahars
Haïwath, village de l'Algarbe d'Espagne, l'un des hommes
les plus doctes de sa famille, qui n'était antra que celle même
qui était en possessiou de foanur des émirs à L'Espagne ma-
ralmane depuis AM d Rahman I'"' '.
On ignore ou do moins on ne nous dit pas expressément
ce qu'El Hansour fit l'année suivante 983 ; mais 11 est pro-
balilie qu'il l'emidoya tout entière à prendre du pa;s, à éta-
bfir des colonies à la fois mihtaires et pastorales, suivant
l'usage des Arabea, sur la frontière du Duero, à s'avanceF}
à s'impatroniser au-delà, au nord du fleuve, dans la direo-
tîoD de Léon, comme il avait feit en 982, lorsqu'il avait porté
les armes de ce côté dans la même vue^. C'est dans cet
intervalle qu'eurent lieu sans doute les rapports d'El Hau*
I Haqnadi, ville à» \» prOTlncs ds Tolède,! B Itiaei da Toltdc,! de Til>-
Tcn >t (S de Hidridj Wikttch, tofoord'hal Hoecu, Tille de U mtae proTloce,
à 4 lleDe* eniIrOD de Tolède.
I Cond«,l.c.
3 QaldqoM Infiia proTlDclim tDler)*eet ferra el 'Igae lavMlBi, nlnArat
SBpet rlpui flmnlsl* Bilule id bellaedm Leglanem nrlKm cMtrt flill (Monieli;
elleai. Cbr. , p. SIC].
>;,l,ZDdbyG00gIC
392 HISTOUB {> ESPAGKE.
sonr avec 'Boiitade dont parie la cbromqae d'Iiia' , et la
guerre civile de deoz années entre les Léonais et les Gali-
ciens dont il est fait mentioD dans Lucas de Toy, et qui ne
laissa point, d'après cet historien, d'être sanglante et fatale
anx deox partis *.
Tonte cette année 983 ( comprenant la fin de l'année 372
et le commencement de l'année 373 de l'hégire^) se passa
ainsi en préUminùres de campagne et à multiplier les postes
et les donwarahs arabes snr le Daéro, l'ËzIa et le Pisnei^,
dans le bnt avoné d'agir contre Léon : la destruction de
cette capitale fut dès lors la pensée fiie d'Ei Hansonr, et, sur
le bruit de ces préparatifs formidable, les cbrétiens, dit l'a
chronique musulmane, enlevèrent tontes leurs ricbesses des
Yilles d' Astorica et de Léyouis , ainsi que de beaucoup d'antres,
et Kc retirèrent dans les montagnes avec leurs familles et leurs
troupeaux; c'est ce que nous apprennent ausn les chroniques
chrétiennes*; an printemps suivant enfio(de l'année islamite
373 — printemps de 984)^, El HaDsour mit toos ses camps
en mouvement et vint assiéger Léon avec des forces considé-
rables et un grand nombre de machines de si^ constmitas
tout exprès à Cordoue sur le modèle de celles des Bomaios.
Les historiens arabes insistent beancoup iei sur la force et
l'élévation des murailles de Léon, flanquées de tonrs et dé-
fendues par defiportee de bronze et de fer dont chacune sem-
hlait être une forteresse^.
■ Varsid-dertnt.p.SSS.noleS.
> Pet duoi lOBoi coDttnuM foier Lf cloMoMi at Gallacn InlMlIaiun ballua
ftll, qn» «i h<i el lUii inamyerlbilM corrawual (Luc Todeoi., p. S6).
1 E72, commsnçiDl le 111 Jaln SS£ . BnliHik le IS |aln 985, al 313, ComnaD-
fut la illola 083, BDluall le S juin 984.
* Honicb. SiJeu. Clir,, 1. e.
s L'tDD^e i«liinile ÔT5 ambrauail, comme nom Tanoni da l« Toir dm I*
DDle précédente, l'Inleriilta du 11 juin 833 *u ! juin ftSI i le prinlamps d«
cette MD^e, iMaLloBiif pti lai Arabei comoia ajant Tu la dulruGliuD de LévD,
ripaud pat cauitcijueiit aa priotempa do I>S1, «irilalils data du li piite de I*
capital* da rojriiana de Lion par El llaHout.
G Cvnde, c. 07.
>;,l,ZDdbyG00gIC
CHAPITHE DIX'SEPTIÈHE. 303
El Mansoor disposa le siège, et livra pendant cinq jours de
rudes et continaels assauts aui remparts qu'il faisait battre par
les machines et engins à la romaine dont il avait ea soin de
se manir; le ciaquième jour qaeltpies-unes des portes com-
mencèreot à s'ébranler, et des brèches fareut onvertes eu
divers endroits des marailles. Pendant trois antres jours il fit
donner des assauts simnlés du cdté de l'occident, tandis qu'il
préparait nne attaque réelle au midi. Ce fut par là qu'EI
Mansour, fatigué de la résistance de ces vaillans chréliem
(c'est l'historien anbe qui parle), entra le premier duns Léoo,
l'épée à la m(rïn, â la tête d'one compagnie d'élite, renversant
tout ce qu'il reocontra sur son passage ; il taa de sa main le
brave alcayde des chrétiens, qui tons, à son exemple, mouro-
reut en combattant. Ou acheva d'emporter la ville à la nuit
tombante, et les Musulmans veillèrent les armes h la main
durant toute cette nuit; le jour suivant la ville fut mise au sac-
cage; les chrétiens qui s'obstinèrent à se défendre furent mas-
sacrés; ceux qni se rendirent furent faits prisonniers. El Man-
sour fit commencer la destruction jdes murs de la ville ; mais
comme cette démolition était difficile et fatiguait outre mesure
ses soldats, il en laissa k demi ruinées les tours et les portes.
La ville d'Astorica (Astorga) éprouva le même sort. Elle fnt
défendue avec opiniâtreté; mais ses défenseurs firent de vains
efforts : Dieu, dit le chroniqueur musulman, brisa de sou bras
tout puissant les fortes muraiUes et les grosses tours auxquelles
ils se confiaient. El Hausour détruisit aussi eu passant la
ville de Sedmauca, et, satisfait de ses avantages, reprit le che-
min de Gordooe, accueilli par des acclamations de triomphe
dans toutes les villes par lesquelles il passa'.
Tel est le récit des Arabes. Les chrétiens, non moins expli-
cites, méritent aussi d'être écouté::.
Le uioiuc de Siton se préKenlc le premier par ordre de dates;
>;,l,ZDdbyG00gle
il ne donne pdnt de détails sor la piise de tiéon et se eantttite
de dire qu'après la tentative vaine de l'automne de 9à2 la Teo.-
geance on la colère divine permit qoe, pendant douze années
consécntives, El Hansoor envahit les terres des chrétiens, prit
Léon et quantité d'autres villes, détruisit l'élise de Saint-
Jacqaes et celle des Saints Martyrs Facundvt Primitivns avec
une foule d'antres qu'il serait trop long de nommer^ qu'elle lui
permit eniln de profaner audaciensemént les lieux sûnts, et
de rendre le rojaume entier subjugué son tributûre'. Hais
jLucas de Tuy, écrivain postérienr, il est vrai , ajoute à cette
brève mentioa quelques circonstances qui S'accordent asseï
bien avec le récit précédent ; il commence par écarter du
théâlre de la guerre le roi Verenumdus, qui, dit-il, accablé
de sa goutte et ne pouvant s'opposer aux progrès du barbare,
s'était retiré à Oviédo'; puis il raconte le âëge et la prise de
Léon avec des parUcularités qu'on a tout lien de croire vraies
et dont l'histoire doit prendre note. Bermiide toutefois, aînà
que je l'ai marqué précédemment d'après la chronique de
Compostelle, goutteux on non, et il est probable qu'il ne
l'était pas encore an point'de ne pouvoir tenir snr un cheval,
loin d'être opposé à £1 Sfansour, ne fût-ce que de cceor,
comme on peuxrait l'inférer des quelques mots que Lacas loi
consacre, faisait ceitainem^t tout an moins des vceux pour
le succès des armes du hadjeb tournées contre son rival, et
l'on peut être en doute d, aii lieu d'être alors retiré à Oviédo,
regrettant de ne pouvoir combattre te barbare, empêché qu'il
■ Cal (ilBuniorl) linaB ItIu iHIa la pwtanm lintiia UcbbUibi dodSl,
ol pcr xu Eonllnnoi (aoi» GtariaUiaeroB Ûat» lotidem ylcUina «Rrcdltw, at
LcglonEK el calerai cItIIiIu Mpgret,EcclEilani Srnctl Jicobl, ac SiadoraB
Uartyrom Ftcnndl it PrimlilTl, ut isparini pratlbiTl, tnm iltia complaribo,
qms loDtam ■■( ciprlmen , dntmereii qMiqa* met* (md LgmeTaiio poUattM,
postramo omoa resBiim albl aBbaciom tribnt«riam focercl (Hopach. SIIm*.
Clir., nnm. Tl).
>;,l,ZDdbyG00gIC
CHATITBB DEE-SEPTiÈlfE. 395
en ^tait par sa maladie (fiodragica agriladine), il ne figiurait
poiul en personne dans le camp de celni-ci ; ce qui n'est pas
douteux au moins, c'est qa'il y avait dans le camp d'El Hau'
sour marchant contre Léon on certain nombre de comtes
chrétienH, à ce qae toot porte à croire, da parti de Bermade'.
Il semble consëquemiaent que c'était, Don Veremond, mais
Bamirelllqui s'était retiré à Oviéd«,ODpeDt-ëtreàSahagDn,
avec les reliques dfS saints et tout ce qui avait pu être emporté
des richesses Bccomalées par les rois précédens à Astorga et
àLéoD'.Quautaa défenseur de Léon, Lucas de Toy le nomme
Guillelmos Guodisalvi, et loi attribue la qualité de Galicien,
ce qui semble en faire naturellement un comte du parti de
Bermude.Mais il était après tout possible qu'un Galicien fût
au serrice de Bamire, d'aatant plus qu'il s'agissait ici sortont
delà défense de la chrétienté espagnole. Ce défensear^qn'il se
nommât finillaume on non, était un vaillant homme deguerre,
de l'aveu même des Ârtbes; gravement malade, il se fit con-
Yiir de ses armes et porter en litière snr la première brèche
ouverte dn côté del'ocddent; il fut combatta Ih, sons ses
ordres, pendant trois jonrs, et les Arabes perdirent un grand
nombre d'hommes dans les divers assauts qu'ils livrèrent par
cette brèdie; le quatrième jour enfin les Barbares donnèrent
l'assuit près de la porte méridionale : juEqne ]k tons leurs
efforts avaient para porter sur le point occidental des murailleu
1 R«i «Earenns coi pemeD «rai Alaunwr, mu eon flUo tno Adtaickfaet
al Gum cbriillanls comUibu* aialaiii, dùpoistniiit TCniia at daairuere et ds-
popsbre Laglooenu n^enum (Pelagii OtbI, Chr., p. 468).
1 Cam tcio ladiTiMcpl al coguoiiiHDt LcEiaôaiiaM «t AitatlceuM ciT«i
ilUm pUglm Tenlurats lupar aot, cspmiinl o«h r«(na), qa« eranl tapolla In
LcgIODB «I AstDTica, nna cara corpora S. Pclagil Bajtjili el Inlraierant Aita-
Tiaa, et In OTeto In ecclei. S. Harin dlgolMlme >ep<IJeniBt m ( Pclagll Oial.
Chr., p. tes). — Lucu ds Tdj m»i ceUe traulatloa aprii la dciituciion da
Lion «t d'Allorgl : — VisieDlei auum Ailnrei LitloMin takront carpui
HDctl Petogii, eltorpora regDm.qoa erint In iatiiiica,;riiululsri]nt Otbiub.
Mulia eUam Hncloron corpora et dMlruclii ChtlattaDoram dfiuiibui 0t«-
lam dtiala lant et Mpnlb ( Lae. Tnd. Ckr., p. fl7).
>;,l,ZDdbyG00gle
39S HISIOIHB D'eSPAGHZ.
qu'ils avaient réosHi à entamer. Cet assaut, habilement pré-
paré, fat heureux, et les Barbares se prédpitèrent dans la
ville dont ils prirent euBsitdt possession; le comte Gnilletmus
Gnndisalvi fut tué sons les armes sur la brècbe où il s'était fait
porter dans sa litière, par les Sarrasins suivant Lucas de Tay,
de la propre main d'EI Uansour suivant la chronique arabe
de Gonde, qui ne le nomme point par son nom d'ailleurs, et
ne fait que le désigner, en l'appelant le brave alcayde des
chrétiens".
Tout ce rëcit de Lacas de Tuy est, comme on voit, toat-à-
fait conforme è celui des Arabes, et il parle de la destruc-
tion de Léon Jt pea près dans les mêmes termes que lenrs
historiens; la circonstance de l'attaque aimnlJe de la porte
occidentale, tandis qu'El Hansour songeait à diriger tons ses
efforts contre la porte du snd, prête surtout un grand orédit
à la narration de Lucas de Tuy, et peut donner à pmser qu'il
a décrit son eiége de Léon d'après d^ mémoires arabes '.
Le reste de la relation nous montre £1 Hansour présidant i
la destruction de la ville, hisant abattre jusqu'en l^urs fonde-
nens les portes massives, ouvrage des Bomains, et ruiner les
tours des murailles. La citadelle, située près de la porte orien-
tale et munie de très-hautes et très fortes tonn construites
en pierre de taille, fut aofisi détruite de fond en comble.Il ne
1 CoiMi Grillalmni GandiidTl GillNeu, qal *d defcntlogeni CbriiUinllatif
sMem K coDialerat cItIIiU cDm BfavtiiliiiB «grourM ei ladiiiwl f nod eral
ttctt: irruplio [scilleel mororam IrrapUo Jnxit porlim ocddMtilBn), fedtM
■mil Indol , el [n leeu td locom, nbl inariii «fat luITasiui, dcfcrri : nbl pcr
ini dlH adeo fnll farlilar dinilcatam, nt mutli milita SarfaecurDin occambe-
TCnl <d «idern lo«a. Qnarta auleoi die fortlMt pngDaDlUiPi baibarii alji trrap-
tlo racla nt jnxla portam neridlonBlcm. Dclndé iirueDlibui birliarii cifitai
eipla bM. Comea aulf m flalllalmiu GandUald In eo loco, nbl Jacebit, amilMt
iSarracsnIa acrliDau((Lat.Tudcni.Chr.,p. 8t). — CaolU,C.9l.
1 Boatrich flc TolWa, qol >Yai( psiséanl mime» aonrcai, mcnllonns août la
rircomian» dunl il ilaiil d'élru psri* : — In parla occIdenLalf prima jrraptio
l«u ruh, qiiiria tlle po»i hoc arcDnda Irropllo jaiia porlam DivridlODalen
>;,l,ZDdbyG00gIC
CBAprnuB DiJi-akPniau. 397
Tonlot loiuer ddwat qu'âne eeale toor de la porte septen-
trionale ( qoi encore aajonrd'hDi subsiste), afin d'apprendre
aux siècles fntore, suivant l'expreasion de l'historien, quelle
ville c'était que Léon, et la gloire d'El Hansour & qui n'avait
pu résster une place aussi forte '.Tous ces détails sont d'ail-
leurs confirmés par deux documenbauthentiques, l'un d'Al-
fonse V, dans lequel il est parlé des bleus de deux chrétiens
faits prisonniers en cette occasion, Salvator et Jnlianus, fils
de Nunnins, et l'autre d'une abhesse appelée Flora, qui
raconte comment les Haoret détruisirent la ville sansy laisser
pierre sur pierre, et emmenèrent en captivité les viei^^es
consacrées à Dieu de son couvent'. La destruction de Léon
fut suivie de celle d'Eslonza, de Sabagun, de Coyauca, wi-
jonrd'hui Valeuda de Don Juan, et enfin de celle d'Astoi^a,
la seconde ville du royaume; mais il ne parait pas que cette
dernière ait eu à souffrir d'aussi cruelles atteintes que Léon,
et £1 Mansonr n'en fit qu'à peine endommager les tcars^.
> En ce qui concerne l'époque de la chute de Léon, dit Mas-
den, le moine de Silos et Pelage d'Oviédo insinuent qu'elle ar-
riva deux ans avant la mort de Bermnde, dans l'ère 1035, et
je pense qu'il faut adopter cette date, pensant qu'il n'en est
point d' antre qu'on puisse admettre avec plus de fondement^ u
Mais il n'est pas exact de dire que les deux historiens men-
tionnés placent la prise de Léon dans l'ère 1035: sans doute
I TuDC Bel AlmiDior jmill porUa ipiiui ciitlilii, qnn openi mirmorco
erinl conilraclB, k hiniluncntil detlral, sttami tnurornm âlrneca pramplt.
PtcltBtlim dcalToi ucBm i ran^imeBtli JuiU porUm orienlileni, que lUiMl-
mitetforkiMlmittarTlbni tapldef) mt maniM.Handitlt tuntsid porlim Mp-
taplrioailcm DDim Tcllnquats Inncm, ut kcuIi tular* «oCDMcercnt qaaoUm
tpiB dHlruxaril eltluiem, cbdi «mnei aU« maroniin lorrea brs iUlu* fatrinl
aLlUadlDis (Luc. Tad. Chr., p. SI}-
> Rtoco, EiptO. Sier-t >■ liXTi, iiutrorncBiB InileDlon, iatir. 10 et U,
p. 10 (t ta.
I FMt h«c barbKof Mpit A*lorlcim,sl tsrrea illim *)iqatBlBlam pn>c<pl~
UvlL [lbid.,1. c). — Lbi Anbci, comme od * pa ll Tolr, le loat ItiMi* qucLqus
peu aller t «agtnt calie dtnUtH dMlroclien.
* IlMd«a, i. III, p. STt,
>;,l,ZDdbyG00gle
398 nsnriu D'BWiAin.
il a bieB fallu que le passage dn moine de Silos, qui sirtoat
importe, ait paru insinaer ce que dit Uasdea, puisque, po^
l'avoir oitenda de la aorte cne première fois, tooa les biato-
rieos ont invariableiBeDt placé la prise de Léon dana les der^
nières années da dîiième siède'; cen'eet point toatdais A
la prise de Léon, mus bien à celle de Gompostdle que se
rapporte la date da moine de Silos; pour qnicMiqne le lira
attentivement il ne saurait y avoir doute; et il est âOBBOt
qoe Mssden ne l'ait point entendu ainsi. Quant i Pelage d'O-
fiédo, outre qae sa chronique est postérienre k cdle du moine
de Silos, et que par cela seul elle mériterait moins de crëanoe,
elle ne rraifenne rien d'ailleors qui antonse l'assertioa de
Maâden, et je ne sais comment il a pn en iuToqoer le témoi-
gnage. Le récit de Pelage d'Oviédo, en effet, est en tertnes
toat-à-Mt généraux, et la date qui le termine porte évidem-
ment sur ce dont il vient d'y être immédiatement parlé, et non
sur la mention antérieure de la prise de Léon, mention qui se
trouve mêlée k celte de beaucoup d'autres faits de dates cer-
tainement fort divOTses.
Je ne rappellerai point eo note le passage, trop long d'ail-
leurs, de Pelage d'Oviédo ft ce sujet : on peut le lire dans le
xiv™' tome de l'EspaSa Sagrada de Florez, p. 466 et soiv. Mais
je ne saurais m' empêcher de rapporter le passage tout entier
du moine de Silos, d'après lequel Masdeu a cm pouvoir s
hardiment placer la prise de Léon en 997. On y verra qne la
prise de Léon n'y est pas màme espiimée, qu'il n'y est ques-
tion que de l'envahissement da royaume de Léon nommé à
[Hropos des calamités que les chrétiens eurent à souffrir aa
temps d'El Uansour, et que l'ère 1035 y est appliquée for-
mellement à la destruction de l'église et du tombeau du bien-
heureux Jacques l'Apôtre. Je suis fâché d'être obligé d'entrer
H souvent en distmssion avec mes devanciers; mais dans nue
1 BafMl,eaaN, aiH7,«lc
>;,l,ZDdbyG00gIC
CHAFTHUt DlX-SEPTtfadl. 399
hisU^ oil tOQt est à rétablir et à refaire, ma conscience me
dit que je ne saurais trop invoquer l'antorité et l'appui des
teites, surtoat quand il en a été abusé, ou qu'ils ont été mal
interprétés et cités & faux comme en cette occasion-ci *.
Tout s'eiplique et s'encbatne dans cette donnée. Après le
combat de Portella de Arenas entre Bennude et Bamire,
combat qui ne saurait être plus Traisemblableaient placé
qn'aa printemps de 983, Bamire revint à Léon, d'où la
crûnte d'une attaque de la part des Arabes établis sur la
frontière méridionale de son royaume lui fit transporter le
trésor royal et les reliques des rois et des saints dans les As-
turies : sa crainte ne se réalisa point dans l'aotomae de celte
année; mois les douwarahs et les campemens arabes s'étaient
tellement rapprochés de Léon, que l'on put dès lors considérer
la place comme bloquée; et c'est ce qni explique la durée de
presque une année que Boderich de Tolède et Lucas de Tuy
donnent aii siège de Léon'. Le général arabe vint Ini-mème
enfin au printemps suivant assiéger et prendre la vlUe ainsi
que nous l'avons vu. Une seule difficulté se présente contre
cette restauration chronologique ; c'est le chiffre de seize ans
attribué par le moine de Silos à la durée du r^e de Ba-
mire III; ce chiffre, à partir de 967, ne saurait nous mener
au-delà de 982; il existe toutefois dans le chartnlaire da mo-
I Valel l« puHge du molai d« Silos diM lODtg ud InUgrlU : — Bei
eoram ( Satraecnoram ) nomm qol faliom ilbl fmpoinli AlMwiMr.qnilii noD
■DiM rult, Dtc fatomi efII, eodiUIo Inito cimi Sitncmlf tiiUBuiinii, el cun
onnl e«D[i IimieUiaruiii, inlriTll Qnu ChrlBiUporuai, ei cvpit 4eTMUia multi
regnoroin Mcuin, «Iqae eladio liacid«re. Hac lant rtgtt FrincoTnin, reeDam
PMDplIoDinK, rtpiDm allun LegloDniH. DeTitUtlt qaldfmelTluiM, eutdl*,
Daiiiamqae tcrrani dapapdlitii, utqofqao pamnlt ad partei ntrlllmu oecl-
dcDttlii Diipinl», cl Gillada cliilalem In qui Eorpnt Bull Jicobl Apotoîl
lamnltiHin eat, dcitroilt. Ad ispolehinin fero ipoiti)II,ai lllnd fringani, Ira
dlipoiMrat ; tad Urrltm rcdlll : EeelMla* , BMaailaita , pikaUâ, trtgU, alfse
^u cramiilt, artaisiT (Hanacb. Sllana. Cfar., DUB. B8).
1 AlauaMr capUoniLctlODÛ fetTOBUr (uiilaHdsun/ira par «Mf «IrwMAai
lapoiuHM, «le, (RoOv. T<M>, L v, c IVJ. — Pe mm JUkw 4ê Ivj,
:,.;,l,ZDdbyG00gle
400 BISTMBZ DESPAOn.
nastère de SahagOD, najoard'hui au ponvoir de La n
lite de celte ville, trois diplAmes aatbeotiqaes où l'on trouTe
la preuve que Ramire III vivait encore et prenait le titre de
roi de Léon vers la fin de 984';^d'oi:i il est permis d'inférer
que Ramire, exilé de sa capitale ruinée par El Hansoar, cher-
cha on refuge à Sahagun, où il continua de prendre les titres
de SB royauté, mèiqc après la perte de son royaume, et deux
ans encore après le courouBemeot de son compétiteur Ber-
mude. à Santii^. La plupart des historiens, négligeant l'in-
tervalle qui sépare t'iatronisation de Bermude de la mort de
Bamire, ont fait dater la fin du règne de l'un et le commen-
cement du règne de l'autre, du jour de la consécration de
«elui-ci dans l'élise de l'apôtre Jacques, le dimanche 1 5 oc-
tobre 982'; et c'est ce qui explique pourquoi le moine de
Silos, tout en nommant Ramire à propos des dernières atta-
ques d'El Hansour, ne donne que seize ans de durée à son rè-
gne, et comment Pelage d'Oviédo, Roderich Ximenez et La-
cas de Tuy ont été conduits h placer la prise de Léon sons
le règne de Bermude, qu'ils considèrent comme régnant
depnis la mi-octobre de cette année 982. Bamire m monrut
donc, non & Léon en 982, comme on l'écrit communément,
maiSfà ce que tout indique, à Sahagun, À la fia de l'année 984
on an commencement de la suivante, après la destruction de
Léon, qui fut telle, que Veremundus ne put s'y venir instal-
ler, et que la restauration n'en fut faite par son fils et succe»-
seur ALfoDse V que pltis de vingt ans plus tard. On ignore
si Ramire laissa des enfans après lui : on sait seulement qu'il
avait pris pour femme, quelques années auparavant, & l'âge
de dix-huit ans, une Sancha nommée aussi Urraca, dont on
ne connaît point la famille;on ne pent douter, dit Ferreras,
1 Vttjat BtatDrit de Sibigao, p. U «t <B. — Lb prcmhr de cm «Mm eU da
■ai, la lecoud du M iulD «I le IroUlèm» du 8 MpUmbre 9M.
1 T«T. BiDiplT. Chr., pnin. S9; Houcb. Blleiu. Cbr., nuin. «T, st cI-d«T.
>;,l,ZDdbyG00gIC
CHAPiTBB ea.-8EFniaa. 401
pnùqn'on la choisit poar fenime do roi, qu'elle ne fût d'une
des principales maisons royales d'£spsgne < ; la conséquence
parait nn peu forcée; il est Traisemblable toatefois que San-
cha, ainsi que son nom semble l'indiquer, était de la maison
de Navarre. Quoi qu'il en soit, Bamire IIl, fils de Sancbo I"',
monrat à l'âge de Yingt-deux ans, et eut pour successeur
Bermnde le GalicieD, surnommé le Podagre, qui, selon toute
apparence, d'abord protégé par £1 Hansoor, ne tarda pas h
se brouiller avec lui, et à s'attirer, comme nous le verrons par
la snite, la col^ du terrible badjeb. Ramire fut enterré, sni-
.vant Boderich Ximenez, dans le monastère de Destriana,
dédié à saint Hichel".
El Hansoor chercha vainement, après la prise de Léon et
d'Astoi^, à étendre ses conquAtes du côté des Asturies et da
Bierzo^; il j trouva des châteaux imprenables ou qni lui eus-
sent coûté d'innombrables efforts; on nomme entre antres les
chAteaux d' Alva, de Lnna et de Gordon i. Uariana dit tout le
contraire, à savoir que ces châteaux furent pris et brûlés par
£1 Hansonr^; mais il j a long-temps que nous savons que
Mariana a le privilège de faire l'histoire & son gré; il lui fal-
lait cela peut-être pour arrondir sa phrase, et les poètes de
son pays sont tout disposés, ce semble, à contiuaer d'appren-
dre l'histoire d'Espagne dans l'ouvrage du théolt^en d'AI-
cala, sans doute parce que la poésie vit de fictions'*.
t Fsrrani, fllM. de EipaS., 1, it, p. SI».
1 Hod<r. Tolet-iBerum io Ultp. Gt)t.,l. T, c. 12.
1 EiAiMriu, GiUadun, et Beiiiim non lninTtl(PclaBll Ofoltiui Cfar.,
nnm. S).
' CuUlii qa«(Um , idlicct; LoDiin , Alnin , GotdoD«m capere nan poliiil
(Ibid., 1. c.]. — Lncu ds Tdj ijodM Aibollam ( Luo Tadenali Chropican
HDDdl, f. 87}.
S MiriaDi , Biitorli ecnanl de KipaDa, I. vin , c. 9, p. E8S cl BBS.
e Vajei, dmi U GicbU de Mtdrid da as inTenibra 1838, un arlkle inll-
loMs El Pidre Jun ds Mariant ■ lignf A. L.,d*iii leqacl S. LiiU, je «roli,
noM > toii rbonDeor de l'aceaper de nout i prapo* de \» iraductloo upagnale
de Mira hlitolie qoe pablU H.A. Ser^BU t Btrcelooe; H. Ll*u y proTciM
Il aH tdnilTilloD HP! bonlN poar le jilnile hEtlorlen.
26
>;,l,ZDdbyC00gIC
402 RisrosHE d'e^agkb.
D'ordinaire les expédittons d'£t HanBoiir étaiait rapides
et heoreoses, et ne l'occnpaieDt qu'une partie des mois du
printemps et de l'autoimie. Le reste de l'année sa maison
était à Cordoae comme une académie où les poètes et les
-saraos étaient reços avec la plus grande biatTeilIance. De
ce nombre étaient en ce temps Obeïda ben Abdallah ben
MasBémaï Àboa Bekr, de Hàlaga, aatenr d'nne histoire de
la poéde et des poètes arabes de l'Andalonsie, ainsi qne de
ploBienrs antres ouvrages importons ; il fit, pour obtenir ooe
audience du wazir d'El Mansonr, Ahmed ben Soaïd ben
Hézam , des Ters impromptus pour lesquels le irazir loi
donna cent dinars d'or et la libre entrée de sa maison à toate
heure. On Toyidt ausa dans la maison d'Ël HauBour Abd
ti WAriz ben So^an, poète illustre, et chef en ce moment ds
l'école poétique de Cordoae. £1 Mansour établit une aca-
démie pour le haut enseignement, une sorte d'université oa
d'école normale , où ne siégeaient que des houimes déjà
connus par des ouvrages utiles, par des travaux d'érudition
ou des poésies d'un caractère élevé. li visitait souvent en
personne les médrésehg (écoles supériHires) et les collèges;
il s'asseyait parmi les élèves sans permettre que les coors
fussent iaterrompus à son entrée on à sa sortie, et il réecHU-
pensait les maitres et les âèves les plus distingués, mX par
des dons, soit en les appelant aux empois de mokiis et de
khatebs (lecteurs et prédicateurs du Koran dans les mos-
quées)'.
Tont cela assurait d'autant la prépondérance et l'autorité
do hadjeb.Hescham, toujours renfermé dans le palais et les jar-
dins de Zahra,D'apportaitaucun obstacle à l'exercice del'auto-
rilé absolue de son premier ministre. Personne, comme nous
l'avons dit, ne pouvait le visiter sans la permisùon de sa
mère on du hadj^ Hohanmied.On pcnt se bire une idée de
>;,l,ZDdbyG00gIC
CHAPITU Dix-ssmànE. 403
sou esiâaTage par le cérémonial observé à sou égard lorsqu'il
se rendait h la grande mosquée posr la célébration de le
Pàqoe et des antres fêtes principales do mnsnlmamsme. Il
ne sortait de la maksoura (c'est ainsi qa'on nommait une tri-
bune construite un peu an-dessos du parqoet, dans la partie
prindpale de la mosquée, et entourée de grilles dorées,place
réserrée aux émirs), que Imrsque tout le peuple avait quitté
la mosquée. Il en sortait alors eidooré de sa suite et de
sa garde et rentrait dans son palais sans pouvoir être abordé
ni presque va*.
L'administrati<m de l'état, le soin de sa fortune et ses
gaerree contre les ehrâiens, avaient jusque-là occupé pres-
que eidusivement £1 Manaour; maïs l'année même où le
royaume de Léon avait été réduit h rien, il reçut de l'Afri-
que des nouvelles qui appelèrent vivement son attention de
ce c6té.
D^uis l'an 365 comme nous le savons, £1 Hassan ben
ILenncHin l'Édrirâte vi^t en Egypte près du khalife fatbi-
mite £1 Hoesz Nazar .ben H&ad. En 373 , Nazar ordonna à
son lieutenant Balkyn, qui commandait en Afrl^e en son
nom, de favoriser El Hassan dans la revendication du royaume
de ses pères. El Hassan arriva & Tunis, où Balkyn le reçut
avec de grands honneurs, et le mit, conformément aux ordres
de son maître, à 1» tète de trois mille cavaliers. Quelques
kabilehs de Beriwrs le suivirent aussi volontairement. Il en-
tra avec elles dans le M^reb et fut proclamé dans plusieurs
villes. El Hansour ne pouvait voir ce mouvement de sang-
froid : il envoya anssitât en Afriqne son frère Abou el Hakem
Omar ben Abdallah ben AbiAhDier,'wazir du diwan deCor-
doue, auquel il donna le gouvernement du M&greb et de
ses dépendances.
Les armes andaloa-mosulmanes forent moins heureuses
>;,l,ZDdbyG00gle
404 HIBTOIHZ DESPAOn.
aa-delà [ctu'eu deçà da détroit. Dès qn'El Hassan fat tas-
troH de renvoi de ces troupes, il vint à leur rencontre
et les attaqoB an moment de leur dëbarqnement. Les deux
partis se lÎTrèrent une aanglaote bataille sdt les oAtes mê-
mes de la mer ; mais les Andaloos forent défaits par El
Hassan , et se réfugièrent dans la ville de Ceata, où l'émir
édrisite les bloqna étroitement. Omar fit savoir son éobee
à Gordooe, et le badjeb s'Mnpreasa d'envoyer son propre
fils Abd el Melek, déjà fort rraommé malgré sa jeaneKC
pour ses talens militaires, an secours de son oncle Omar '.
Nous verrons tout à l'henre qoe le fils d'El Hansoar fot
pins benrenx qne sim oncle en Afriqae, et y consomma la
cbûte définitive de la maison d'Édris.
Ces guerres de Musulmans à HusnlmanB n'interrompaient
point le Goors des eipéditions bis-annnelles da hadjeb ni
de ses ravages périodiques sur les terres des dirétiena. En
374 ( automne de 984 ), il acheva de miner le royaume
de Léon : ce fut alors sans doute qu'il prit les villes de
Gormaz, de Coyanca et de Zamora >; et le printemps suivant
(985) loi vit entreprendre une expédition qui aseuni la su-
prématie guerrière des Musulmans dans la presqu'île des
Pyrénées ; il tourna ses annes contre l'Espagne oiientale.
n partit, disent les chroniques arabes, avec l'élite de la
cavalerie de Cordoue, et prit sou chemin par Elbira, Baza,
Lorca et Tadmir ; il s'arrêta dans cette dernière ville pour
y attendre l'arrivée des troupes et des vaisseaux des Algar-
ves appelés à le seconder dans les opérations militaires qu'il
méditait contre la Catalogne. Les écrivains arabes noos par-
lent avec complaisance et détail du séjoar d'£l Hansonr
à Tadmir. Il y fut logé, nous disent^ls, dans la maison de
l'amil ou amel , c'est-fc-dire du gouverueor on capitaine-
>;,l,ZDdbyG00gIC
ClUPiniK DlX-SEVriÈME. 406
géoéral de la province, Ahmed ben e! Khaleb bea Dadjïm ',
qui, pendant Tingt-trois joars (je me sers des propres ex-
pressions de rémvaîn arabe) donna splendidement à manger
à tons les cavaliers et généraux qui accompagnaient le bad-
jeb, ainsi qu'à tonte la cavalerie et à tontes les troupes qu'il
eondnisait; il ftt donner à tons des hymens et un condier
commodes, et aax prindpanx des lits rîcbement couverts
d'étoffes {védenses d'or et de soie : tons les matins le
bain d'El MauMnr et de ses principaux vrazirs était apprêté
avec de l'eaa de roses, et les mets les plus délicats,le8 fruits
les pjto ram et les arômes les plus estimés de l'Orient leur
étaient prodigués. Quand El Hansonr fut sur son départ,
et qu'il demanda te compte des dépenses, il apprit par les
iVBiirs chargea de ce soin que tout s'était fait aux frais
d'Ahmed ben el Khateb. U l'en remercia bu nom de l'armée
et du khalife, et dit, an rapport d'Ebn HsTian, en présence
de ses généraux et de ses cavaliers prêts k se mettre en mar-
che: — ■ En vérité, Ahmed ne sait point traiter les geds de
guerre, et je me garderai bien d'envoyer par ici des trou-
pes d'eldjihed, qui ne doivent avoir d'autres b^ges que
leurs armes ni d'antre repos que les combats. Un homme
d'un caractère- aussi généreux tontefob n'est point fait
pour n'être qu'un ctmtriboahle vulgaire; et aussi, au nom
de notre seigneur l'ânir Hescham, je l'affranchis de tout
impAt pour toute la durée de sa Tie.> Ommyah ben Ghaleb
el Horori , ainsi appelé de Moror sa patrie, un des poètes
qa'El Mansonr, en conquérant letM, menait d'ordinaire A
n suite, célébra en vers la générosité d'Ahmed el Tsdmiri,
' Va tain ècriitln iJoDle 1 cm nomi uui d'Abon Onui «1 Uiiin, ei Ail %at
MIM gipMtlton élill li vlDEl-IrotiMma d'El MiBMdr contra Ici chrMltM.
Toat t'accordml à doDD«r i Ahmed le Ulr« d'imcl. La tmal éull la p>aT«r-
B«Br ttoènl (taitmator) d'ane provloM on d'uc JuridlcUoD, d<*l(o4« m
«nba pu le aon d'iaili}*.
>;,l,ZDdbyG00gIC
406
A qui restèrent ies sornosoB d'El HondAyTf et é"Ei 9ikyj
(l'Hoepitalier et le Libéral}'. — Coade aocumak les taies
relatifs à cet épisode des guerres d'El Hanaoar ; Q «d
donne ja-ujn'à qiutn versions différentes, savoir, oeHes des
denx historiens qne nom sTons snivia, et cellbs de deax
aateara anonymes qui paraissait assez modernes, verHons
qu'il place à la snite les ânes des autres, t
et simplement sur ses extraits originaux des n
bes de l'Escurial. La plupart de ces extraits» font put» de
la bibliothèqne de notre Société AsîUiqae de Paris ; noni
possédons nons-mème la copie d'one partie, et nous nous
soaunes ccmvaincn que CcHide n'a fait qae traduire et ooodn
IwDt à bout les quatre versions dont il s'agit, que, d'après
le litre de son livre, il se réservair sans doute de fondre
historiquement en un seul récit. Trois de oes veràons sont
à peu près conformes. Une seule est d'un caractère parti-
calier qui nous engage à la reproduire ià : — «On np-
porte , dit-elle , que dans cette' cAmpagne de Mobanuned
hea Abdallab ben Ahi Abner el IbnBOur, Abon Omar
Abmed ben Kbateb, saroomdlé à. Robjol, partit avee lui
de Cordooe, et l'hébergea dans sa dudsoq à Horcie, lors-
qn'Ël Hansonr se roidait à l'expéditioD de BaïcdoDe avec
sa suite et son année, et qa'M Haxin recnt «bez lui tous
ses principaux ofiiciers et Ebn Sohaïd, préfet d'el Sadaka.
Le fils d'Ahmed, nommé Âbon et Asbadj Honsa, hébergea k
fils d'El Mansoor aina que see cavaliers dans leor voj^;
augsi eorent-ils, h cause de cela, la franchise des drnts
aux portes de Gordoue, que leur aoontlèrent les Merwans;
aujourd'hui, cette illustre famille est peut-être méprisée
■ D'tprèi EbDBajian, diiufOBHi*la<radMAUlunsrii,et AboaBtkr AluMd
ban Sajil «t Fayiiilh diu loa Bitib cl Ibir (Urra du iréDemeM rciUTqM-
bleOi il cililc d« ce dprpi«r onvngt noe Indattlon en bôbrca dml use tâfit
Ml «pire noi ntaini.
>;,l,ZDdbyG00gIC
CHAFOIK DVt-tXPTjkliÉ. 407
et fit du» lobBcnrité et 1& panTret^ comme de mia^nbles
Âlarabes;Diea lésait'. »
£1 Maneoor T^tmit chemin Msant tontes les troupes et la
cavalerie de Valence, de lortose et de Tarragone, et Brriva
bientôt dans les campagnes de Barcelone. Borrel, comte de
Barcelone, roi d'Elfrank, comme l'appelle l'historien arabe,
Tint, & ce qu'il parait, au-devant de lui avec des troupes
dont le nombre ëtait double de celui des Musulmans. Hais
la valeur de ceux-ci, dit leur historien, aidée de l'expé^
rience d'El Hansour et du secours de Dieu , l'emporta, et
Us mirrait en déroute ce ramas de montagnards et de gens
grossiers qui ne se battent jamais bien quand ils sont à
portée de qudqUe refuge, et qui, selon leur coutume, se
renfermèrent en désordre dans Barcelone; les Uosulmans
les 7 assiégèrent avec tant de résolution et d'ardeur que
Borrel, n'espérant aucun secours de Lothaire dont il rele-
vait féodilement, s'enfuit par mer pendant la unit, à la fa-
venr de l'obscurité qui empêcha les vaisseaux des Algarves
qni gardaient la cdte de l'apercevoir. Deux jours après la
Tille se rendit par capitulation, sous la condition que les ba-
bitans auraient la vie sauve en payant le tribut de sang par
tête (6 juillet 985). £1 Mansonr pourvut à la sûreté de la
frontière et s'en retourna à Cordooe par l'intérieur de !'£»-
pagne". Les chroniqueurs catalans et les Franks sont tà-des-
BOB d'accord avec les Arabes, et ne font par conséquent que
confirmer la relation de ceux-ci^.
1 Coiida, e. W.— Kl Firlkdli fixe le dipirt d'El Mibudi de Coi^one B nul WH.
3 Ibfd., 1. E.
t Hd|u tare (emporibn* (Boralll), peccill* gxi(«Dllbai, BuchiBODi bo>
billHliiMilTltu,hea proh dolor! ■SirraccnUdeTUUUett alqae ««pM. Pmu
lut hae dira pulllviitli tmxa InMTDiiloiiti'dimliilea kccclxiit ( Hnueb.
UTlpull. G«iu Camlinm BircInoneiMlnn, c T}. — Vojai iniil GhroniceB
BircInaneniiDin prlmum, p. SIS, et GhroniMn iMniidiim, p. Ets. — Onclinm
■nlrci docDincM chrétirm pliceal la priae de BireeloDe un an plH Urd, es
)nlllet 9m (TOTBi dul Dem Bonqsel,'l. II. p. S]; na<« la dale donnée par le*
Arebei rtpmdani eudemeni i telle qa'm ttmtt* Barttnée itn In «eau
>;,l,ZDdbyG00gle
40S 'BISTOIBB D'CSPAGHK.
El Mansonr conduisait toujours ea personne ses gnenes
contre les chrétiens; il agissait par ses lieutenans ou par
ses fils m Afrique. Hoos avons laissé dans ce dernier pays
le frère d'El Hansonr, Omar lien Abdallah ben Ahi Abmer,
assi^ dans Geuta par l'édrisite £1 Hassan ben Kennoiui.
Hais El Hassan apprit Inentàt ^'Abd el TSdA^ fils sîné
da hadjeb, rimait contre Ini avec des tronpes d'élite, et il se
r^arda dès lors comme perda : entrainé par de mauvais
conseils, suivant Abd el Helim, il résolut de se mdire au
poav<Hr de ses ennemis. Il envoya en conséquence an mes-
sager à Ceota pour demander on arrangement et une sanve-
gturde pour lui et sa Camille, imanettant à Omar qu'il irait,
sa demande aecordée, se mettre de lui-même à la merci
da khalife Hescham. Omar lui accorda sa demande, loi
envoya un sanf-conduit, et écrivit auaeitAt à son frfeie £1
Hansonr ' pour rinformer de ce qu'il venait de faire. Ce-
lui-ci, sans s'expliquer davantage, enjoignit à Omar de faire
incontinent partir £1 Hassan ponr Cordone; El Hassan
passa en Espagne ; niais £1 Hansonr ne tint point la pa-
role de son frère, et envoya à la rencontre de l'édrisite
déobu un émisaire chai^ de le tuer en chemin, oe
qui fut fait; l'émisBaire lui conpa la t£te, et msevelit le
corps, puis s'en revint i Cordoue avec cette tète coapëe ,
comme pour témoigner qu'il avait fidèlwnent exécnté sa
commission. Le meurtre d'EI Hassan eut lien dans le nuns
de djoumadah el awai (sept, ou oct. 985)'. Il avait ré-
gné en Hanritanie seize ans la première fois, de 347 (958)
C«iWm BmlBonewlBin da moios ie RlypoU oe MsnU UIémt ancan «OM
.il."ï°r,.'' "^^ ""''' (*"*"> " """ '^" *''"' "•■«•«'«■S nKli pnUqiM Omr
«TlU^r °^ «'"a»"»" ««» Abi Ahmer, il éuU ftan m bm «mI-
'.^.prL"r'w7'i;^'^v/'î- "!■ ':■ - ""^'' ""■ '-• ••■ "» ■ "«"■" «**■
>;,l,ZDdbyG00gIC
CH&PnBI DU-SIPTÙIE. 409
i "364 (974), et, la seconde, un an et neof inoiB. De ce mo-
ment cesu le poaToir des Alides dans le Magreb, et ils bo
dispentevnt. (^elqœs nns se filèrent dès lors h Cordooe
et forent mfitnbres da divan o(»flme représentant dn Ha-
greb. De ces Alides sortira pins tSrd on Ali ben Hammond
el Andalonsi, que noos Terrons arriver à l'émirat en Espa-
gne, et y relever sa maison.
On raconte qn'à l'instant ob fat taé £1 Hassan, il s'éleva un
vent violent qui emporta son bonmons de dessos ses épau-
les, si bien qa'oQ ne le retrouva Jamais plus depuis ". L'his-
torien de Féz, Abd el Halim el Gbarnati, fait d'aillenrs du
dernier des Éirmtm un portrait peu flatté : El Hassan, fils
de Eennoon, était, dit-il, selon ce qa'en rapporte Ebn el
BayiAd, inhumaîn , cruel, téméraire, endurci de cœur et peu
compatissant. Quand il s'emparait d'un ennemi ou de quel-
que voleur, il le faisait étrangler on précipiter du haut de la
forteresse du Bocher des Aigles, qui était bI haute et bâtie sur
vn rocher ai escarpé, qoe le patient était mort longtemps avant
d'avoir atteint le niveau du sol". Par la mort d'Ebn Kennoun,
fut terminée dans le Hagreb la dynoatie des Édris, qui avait
commencé le jour delà proclamation d'Édris ben Abdallah ben
ei Hassan à Walili, le jeudi 7 de la première lune de rolneh
(rabi-el-awal) 1723. Leur r^ne, de cette proclamation à la
mort d'El Hassan ben Kennoau dans le djoumadah 375, fut
de deux cent deux ans et daq mois lanaires.Leurs ét^ s'é-
taient étendus dans les premiers temps de Sons-el-Aksa à W&-
ran, et, dans ce temps-là, la cs(Htale des Édrisites était Féz;
mais, placés entre les deux puissantes dynasties rivales des
Obeadjs d'Yfrikya et des Merwans de Cordone, ils tombè-
rent vers la fin sous la domination de ceux-ci, et ils leur cé-
■ BlK«rUi,raL6S.
1 ibM.,i.c
' G'wt pu erreur qu'oa Hi <iu Coade IIS.
>;,l,ZDdbyG00gIC
410
dènnt f te et II majnm partie de l'aneieii territoire dn
royaume. En dernier lien, oomme uona raT<H)STQ,Et Bw-
san, le dernier dee rois im Megreb de cette maison, ne posBé-
dait pins, des anàens états*de ses pères, que qael^pies Tallées,
entre antres la vallée oJlétftt aitoée sa capitale BaBsrft,et qaet-
qnes forteresses, telles qne Aiml sor b cMe, et Hidjar-^
Nosfioar, dont nons avons à sonvent parlé, près dn détroit '.
• C'est ainsi gne leor r^^e fat retranché, dit AM d Halîm en
terminant son chapitre consacré k l'éBiir El Hwsan ben Ken-
notui : la perpâXiité du r^e et rimntôrtalité appartienoeot
à Dieu seul; il n'y a qne loi de véritdtle owftre et seignenr,
et il n'j a que loi d'adorable ■■ •
Kattre àpbn près de tont le Magrd> elAk3a,QMaiuoiir
nomma son fils Abd el Helek, qni prit, & l'occasion de sa
campagne d'AMqoe, le enmom d'El Hondhaf» (Vbenreoi
vainqneor), gonTemenr-générat pour les Herwans, avec le
titre de hadjeb, de brates lenrs possesdons en Afrique. Ahd
el Helek fit construire en arrivant, po«f rembelliasevrat de
la grande mosqnée, nne Alcoba on diapetle avec une cou-
pole soutane par des colonnes an milien de la grande coor
où était i'almenara on l'almeinareh (le phare, la lanterne, on
la petite toor, au hantdelaqnelleonhii«ela]BntenK))^.L'al-
coba était d'ordinaire nne chapelle basse, voûtée on dntrée,
bâtie dans les grandes conrs des mosquées, et ainsi nommée
de l'uabe lto^a, voûte, cintre, grotte, caverne, onvrage fait
en arcade, chapelle, etc., d'oh l'espagnol eoba, ema, et
ctM&s on eueva; il s'entend ansâ de eette espèce de 1
cintrés et bas soob lesqnets s'enterrent en Afrique les s
■ ziK*ru*,roi.es.
1 ntM., L c
* D'ab la mol miniraL — llmaun ( ttinur, aloMn ), ilM on U«n de U
lomlire ; ilpum diu IM chamliu, prlndpilemaDt pour mBrqacr lu HdKci.
Jfgnni, linteriM, pbire, da Tarb« itibc iwir. Il brilla. Il raplendltjil •!-
r>l'* MhI ■■ cbindellcr, bb T<lllolr, lyckMiehu, cMuTcMtnMr.
>;,l,ZDdbyG00gIC
CBAPTRU IHX>9SmilCB. 41 1
bonts, (A aniqvelB tl ; a w^Dairement mi oratoire (n^rab)
annexé. C'est anssi la portion de la tente qni renferme on
lit à coocber, d'où notre mot alcôve'.
■ Les Orientaax, dit M. Beinand, sont presqne tons info-
toës de la magie, de la sorcellerie, de l'astrologie, de la ca-
bale et des antres seieBces occultes. Cenx mêmes qui n'7
croient pas n'osent henrter<]e préjngé général, et agissent le
pins souTent comme les antres^. >Abd el Melek, sans donle
pour se confonner à l'esprit de son temps et de sa nation, fit
placer snr la etme, on plutôt snr la Toûte eitérienre de la
noovdle alcoba, divers talismans semblables à cenx qm étùent
autrefois snr la eonpole de la chapelle du mibrab. On sait
qne le mibrab est, dans les mosquées, le lien destiné à indi-
quer la direction de la Kaaba de la Mekke, vers laquelle les
MoBolmans doivent se tonner ponr faire leurs prières. Ces
tdismans furent placés sur une barré de fer an-dessns de la
eonpole, et l'historien de Fèz les décrit comme il mit : l'un
dtùt, nom dit-il, le préservatif du rat (el barz el fèr), au
moTBn duquel jamais rat ne se montra dans la mosqnée, ou
s'il en entrait qndqn'im, il ne pouvait manquer d'être aossf-
tAt découvert et tué ; l'antre était cdui du scorpion (de l'a-
(sr&b);et,parBon influence, s'il entrait qaelqoe scorpion dans
la mosquée, il demeurait comme gelé,*et périssait; et il y a
de ceci des témoins dignes de foi, tels que le ftkih Ebn Hfta-
roun,qai en vit un tomber d'entre les vétemens d'un croyant
I L« mol te«la oa keba «H égilMtnt httrm *mi U foma hakaiak, da
kàb, TQÛter. On db la reDcontre cipaDdini qa'naB Kole foU dant l'KcrilDr*
(d«Di lu IfombrM, cbap. tit, t- 8} : ■ St l'homma d'Iitiël tIdi derrière !■ ul-
ta|e(d« UlaHe), «tc.p'lleat Iradiill dagi I* Terflon eTeci]ae de» Ssptiole
^r tic t)t it^ff o(, diBa 11 ibmbTe, ou plnlAt prti dn foyer on de l'iira, préi
d« U cbanlite (tk/tnit). Dn mol inbe kota Tleoiienl inasl probiblemenl
lai DBU coope copHjVmieapax, déforma redenda, para Itbtr, «u lillu lalix,
f^hra, et le mot aapignol copa peur la ttte, la tonn* d'un cbapasii. — Taclan
camcralnm, dit Scbalteni, qao leclni clrcDindiliir, loce ipnd EnrapWM cllin
ratepU ab Htapanfa.
> Rehiaad, moBimaDï «nbn, pentM tt itir», 1. 1. p. 80.
>;,l,ZDdbyG00gIC
412 BUTOUE d'BSPAO».
«uqnde il s'hait athu^é et demenrra eans moDremeiit par
terre, jnsqa'à ce qu'on l'eût tué-,Ie talùman du scorpion avait
la figure d'un oiseau toiant en son bec la figore de la qoene
d'un acorfMon.Le talisman delà colonne de métal jaune avait
la figure d'un haja ou serpent, et l'on ne vit jamais aoeon
serpent dans la mosquée. C'était là la sdence des génies.
X'ofHuion qu'il existe une eqtèoe^e démons et de mauvais e»-
prita occupa sans cesse à toarmento' les honunes est très
commune encore aujourd'hui en Orient; ces écrits ou gâaies
peuplent l'eau, la terre, le feu, l'air, les astres; ils visitent
les habitations des hommes pour lenr noire, soit invisibles,
«oit sous la forme de certains animaux malfiusaos; et c'est
précisément pour se garantir de leurs atteîntcs et pour conju-
lee leurs malignes infloeaces qu'on emploie les amuMtes et
les talismans'. Abd el Mdek &l aualâ construire un hospice
dans le quartier le plus sain de Fèz, et le fonniit d'eau ao
moyen d'oD canal alimenté par le Wad el Hassan, qui ooole
hors de la viUâ près de la porte de for (Bab el Hadid). n ilt
faire aussi, pour la mosquée-djéma, une minbar ou chaire en
bois d'ébèue (ouAb), richouent sculptée, et pwtant cette in»-
cpiption: ' An nom de DieuiCléHient et miséiÎDWdienx, que
Dien bénisse Mohammed et les râens et leur donne nue foticUié
par&itel Le khalife victorieox, épée de l'islam, serviteur de
Dieu, Heficham el Houwayiad Billah <> (dont Dieu proli»^ le
t^el), a Mt faire ceci par les mahis de sbn hadjeb Abd el
Melek el Moudhafer, fils de H(diamnied el Mansoor beu Ain
Abmer (que Dieu répande ses grtces sur lui !), et cela dans la
* Voy. le mol unalBlle diu U Mhl. Orlanu d« d'Bwbrinl. — Le* «■■•
lallu anb«* ont piuétti lûtqae cbai U* oigat da BinéBil (Kciimd, I. i,
p. eO).— H. Rsliuud BD « m sn T«np d« ce piyi portint 1« Diot *talw hutt,
Fréierrilir. Lu Haln ont douai le non do grit-ftit i bh mtIm d'inidoUM,
dont l'nMge t'eil rip«Bd« on Amiflqao el dani Una 1m p*jt ek let nictea qbI
6ié IriupliDtii.
I En (ubD .1 cl Imin el HinMur $eir al l*t*D Abd Jtlith HMcbtn el Mo».
«■TlidBlUib. »
>;,l,ZDdbyG00gIC
CHAArtli DR-SBPtlblB. 41}
deniiëre hue de djonmadah (djoamodah-el-akher) de l'an
375 (octobre on novembre 985) '.
Après nvrnr apaisé ainsi par son fils les troubles da Magrebi
en la même année 375, El Mansoar fit nne incarBion ant
finmtières de Galice, coanit le pays, assiégea et prit d'assaaf
Médina Coyanca, on U reprit, s'il est vrsi qu'il s'en fût empai^
déjà l'année précédente, conune nous l'avons dit d'après le»
dinmiqaes chrétiennes; il détroisit les murailles de eettff
place, et, à l'aide de qndqnes principaox chrétiens qui étaient
auprès de lui comme réfugiés par snite de leurs querelles in-
testines, il fomenta leuK discordes, entra sur leors tares jus-
qu'aux rivages maritime» de la Galice, et pilla l'élise de Za-
koum^d'où il emporta de grand» ridiesses". Qaelle était
cette égtiBc de Zakonm, c'est ce que je ne saurais dire, à
moins que Coude ne se soit trompé snr la lettre finale de ce
mot, et n'ait pris nu (in mal formé pour un mtm,auqoeï «as
oe pourrait être Sacos,T>etit village de Galice situé dan» la ju-
TidicUon de SanUago ; car nous ne saurions admettre que ce
poisse être Santiago même, les Arabes le désignant fort clai-
rement ainsi que tout ce qui s'y rattache par Scbaiit TA on
SchanI Yakoub, Kenisat Schant Yakoob el Atiya, etc. 3, _
El Maosour courut et ravagea dans l'aotomne-de ecltemème
année les terres de Nabarra et les montagnes albasknenses;
à son retour a châtia les habitaus d'Oschma, d'Alcoba et
d'Atincia qui s'étaient révoltés, et s'en revint à Cordoue-
chargé de dépouilles. Ce fut à cette occasion que l'érndit
poète ZeydetallA ben Alyloi prfceuta son kitab el Hemâm
on livre de la mort. £1 Hansour nomma dans cette expédition
I CeU« iucripUaD, tiHt qn* lei déUib tiMOtn wr lu eoMlndioii*
ffAbd al H«l«k bsa el «aiMar i F*i, mm uaa induction pare «i limpls du
paUl Karlu, p. 3S il S6 du mis otiElnil da Mire GlbltolUqaa nilloula.
* Gande, e. 08.
» Vojim El Edria, t- clhaai. _ Li riritre tllU, qoi pat» t dcDi Item* a«
ni d* B(n|l*,;o, «it «ppalta par B Edrii mIit ickani ValioBt,
>;,l,ZDdbyG00glc_
414
cAdhi de T<dède le vali-echoori de Gordoue Alunad ben d
Hakem ben Mohammed et Ahmerii ocmna sons le bobi de Ebn
Lébàne, de ConWae, homme instruit et d'une grande oëlé-
biité, et mit à sa plac» Ahmed ben Ahd el Abi bea Fand)
ben Abi el Honbéb, Gordooan. très ^rudit, qui avait Hé pré-
ceptBDT de son fil8 Alid elH^ek'.
Abd el Helek âait de retoor en Andaionsie k l'arrirée de
son père, et les fêtes de victoire de l'on ae confondireift
presque avec les £ètes naptiaks de rautre.Pea aprte la tam-
pagoe victorieose d'£l Manaoar ai Galice et en Tasconu ea
efiét, an printemps de 986, les noces d^Bcm fils Abdel Meleà
avec la jeaua Habibé, sa petite-fille >, fore^ célébrées à'Cor-
doue avec nne pompe indteontomée : il y eut à cette occa-
sion des réjouissances publiques auxquelles toutes les daBaca
de la population, y compris les -chrétÎBns, fuient conTÎëes;
El Hansonr distribua & ses gardes des armes et de ricbes vè-
temens, et fit faire des aumônes aux paivres des ZaouwiyaB :
c'étuent des hos^Hces pour les pauvres de prof eeaiai, pla-
cés chacun sous le gouvernement d'un ynkel ou oiajor-
dome, qui prenait scnn de son entretien et de sa police aux
frais del'état. Le hadjeb poussa la munificence josqii'à ma-
rier et à doter de ses deniers nn grand nombre d'w[d)elines
pauvres, et les récompenses furent prodiguées aux poètes qui
célébrèrent en vers les mérites et les vertus des époux -. Abou
Hafs beu El Scaledja, Ëbu Abi el Hëbab et Abou Taher el As-
tourkoni, furent ceux qui se distinguèrent le plus, et qu'Ël
Mansour récompensa aussi le plus maguifiquemeut. X<a céré-
monie du muiage eut lieu dans le palais et dans les jardins de
l'Almunia, contigus aux palais de la Zahriya, et dont le kha-
life fit présent à Ei Mansour, quand celui-ci lui demanda la
I Coade, c. SB.
1 Hsbibi éull fllle d'Abdallah ben Yahyah beD AU Ahmer, et de Boriha
fins d'il HanMar^ die était bIcm pu MBséquenl «t i U bit peLiie cmujm
d^AM «I Mttek.
>;,l,ZDdbyG00gIC
4t5
pennifisùm d'y câtfbrar les noces de son fik. L'Almmia fat
depnis appelée l'Âlaméria, do nom de ses ooaTeanx proprié-
taires. La fâte £at splendide, et telle qa'on n'en arait œeore
TU de parciUe à Cordone ; tons les jardins étaient iUsminés ;
dans les bosquets d'orangers et de mjrtn, [Hrte des fon-
taines, sur les bateani ornés de banderolles qoi couTraient
les bassins remito d'ean limpide, des chœurs de nnsioieiis
et de voix chantaient les loQanges des nonveanx muiési des
jennes fiUes, armées de Mtons d'ivoire et d'in-, gardaient le
pavilkm de la beQe épousée ; nuds l'épcox parriot à pénétrer,
qauBd la Doit fut vemie, i l'aide des épéee dorées de ses amis,
malgré la ooungeose opposition des jennes filles. La fête dora
tonte la nuit et tout le jour Bnivant, qui fat sanetifié comme
la veille par les anmônes et les bonnes œuvres ^.
C'est vers le tempe même où ceci se passait, en 986, qoe
Maiiana place l'histoire on plntAt le roman des sept Infons de
Lara on de Salas,car les deux noms leur sont attribués, et il y
a en Castille nne ville appelée Salas de loe Infantes où, selon
la tradition, existe encore la maison qu'ils habitaient. Ils
étaient, suivant l'inventeur de cette histoire lamentable, de la
lignée même des comtes de Castille comme ne^eox de Gnstios
Gonzalez, frère de Nnnmus Basera. Le comte qui gouver-
nait alors la Castille était Garcia Femandez, fils du fameux
Feman Gonzalez. L'aventure des Infans, quoi qu'il en soit
de leur origine, est racmttée comme il suit par la plnpart de»
historiens : ils disent qne les sept frères se troorant présens
à Bui^os aux noces de leor oncle maternel tMj Telasques,
SMgneor de Villaran , avec dofia Lambca, d'une des princi-
pales maisons de Briviesca, celle-ci, se tenant ponr «Censée
d'an différent qoi survint entre Alvaro Sancbez, un de ses
parens, et Gonzalo, le cadet des sept Infens, lui fit jeter par
tin esclave , en signe de mépris, no morceaa de concombre qui
>;,l,z,dbyG00gIC'
4)6
m troQTtit là par hasard tout trempé et flonillé de sang. Câait
en ce tempe-U^^t Mariana, le plus grand affront et l'iDJine la
plos atroce que l'on pût Mre jt nn Espagne. Hariana génfr-
Tslise comme wi voit, et se met à ma aîae ; il n'oohlie qn'one
chose, i savoir de qoos dire où il a |Hria oe qa'il noos déUte
là. Grt afboDt, l'irffeasé le vengea SOT le champ en donnant la
mortàresdive dans ks brasmùneade diAa Laml»« oà il
s'était réfugié. L'époosée, hien qn'elle n'eAt de raSaon de se
plaindrp qoe d'ello4nénie, demanda vengeance à son ^nox,
wm-seDlement contre Tanteor de ce mairtre,mais anssi eontn
le père et coaHn les frères de Gonzalo, comme si d'être de la
même famille les avait faits tons coupables delà même Cuite.
Pour cmtenter sa femme, Ba; Telasqnex attoidit one occa-
sion hvoraUe : il comment par intéressa ks Hanses étaUb
dans le voisinage de ses terres h ses projets de vengeance, d,
de concert avec eui, il dressa nne embuscade aox sept Infn»
ses conâns, assez loin de Lara et de Salas, s'il est vrai qoe ce
fût dans la campagne d'Araviana, près d'Almeoara, i la
descente da Mont Cayo ( le Cannas dee andeus); emboB-
cade dans laquelle il réossit à tes attirer, et où tons les sept
eoccotnbërent avec Nonains Sahdns Irar goavemrar. Avant
«eti, Bu; TdasqoeE s'était déjà vengé de leur pÈre appelé
Gonzalo Gostios en l'envoyant an roi de CoMone, sons pié-
teite d'nne ambassade.Mariana, qni cherche la vraisemblance,
nous dit qn'on pria très instamment oe roi ■ par des Irttrea
écrites en arabe -de vouloir bien faire tuer Gonzalo, mais qœ
le prince mnsnlman , respetAant les cheveux blancs et la
vieillesse d'au homme si considérable, ou touché iutériMi-
rement d'un sentiment d'humanité, ne vonlat point tremper
ses mains dans son sang, et crut que c'était assez de le faire
mettre en prison, œ qui fat exécuté. Les tëles des sept frères,
apportées à Cordoae, furent mises sous les yeux de leur père,
qni les reconnut à peine, tant elles étaient altérées et défigu-
rées par la mort.— La captivité de GoDsalo Gastioe cependant
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAFITBE DU-BEPTIEIU 417
ne parût pu loi avoir été fort pesante : on ne gardait pas fort
étroitement, à ce qa'ii semble, à Cordone, ni avec beanoonp
d'exactitnâe le prisonnier dans sa prison. L'entrée en était
ouverte, A certaines henres da moins, à la sœur dn roi (do roi
de Cordone); si bien que notre bon vieillard, dont les cheveux
blancs avaient paru mériter grâce, en eut un fils appelé Mu-
darra. Peu après, Gonzalo GnsUus obtint sa liberté, et l'on
ne nous dit pas bien poàtivement ce qu'il devint. L'enfant
dont il vient d'être parlé grandit cependant, et, à l'âge de
quatorze aos, par le conseil et à la persuasion de sa mère
(saur du Toi de Cordoae),ilalIa en Castilla, où, à l'aide de
quelques amis et partisans de sa famille, il vengea la mort
de ses frères en ôtant la vie à Bny Velasqnez et & doiia
Lambra qui fut lapidée et brûUe ensuite; tontes choses qni
. 4^mrent si méritoires au comte de Castille, qu'après avoir
faiî baptiser Hudarra, il l'arma chevalier, et que sa marâtre
«loiia Sancha Velasquez, mère des sept Infois, le déclara
béritier de la seigneurie de Lara, et l'adopta pour fils, avec
■ la cérémonie la pins ridicule du monde, cërémoaîe que Ma-
riana déclare toutefois être bien mémorable , encore qn'nn
peu grosfflère : — * Sa marfttre, dit-il, ayant résolu de le
prendre pour fils , usa de cette cérémonie : elle le fit entrer
dans la manche d'une chemise fort ample, qu'elle tira à soi de
façon & ce que la tète sortit par le collet; elle le baisa ensuite an
visage, an moyen de quoi elle l'agrégea à sa famille et l'admit
pour son fils '.> Ce Maure baptisé, armé chevalier, et adopté
comme nons venons de le vcur, renouvela en CastUle la fa-
niiUe des infortunés Infms, et fut la sondie, suivant la tra-
dition, d'une des pins illustres familles d'Espagne, celle des
Hanriques de Lara, dont quelques uns furent en effet assez
* Sa mtdruU mnclU d> IsmtUe por bljo niA dMli orcmonti : mcitùlv pnr
la mnc* ie odi ddj anchi camUi, J mcAIï 1> t>b«a por el c(b«ioa ; diila
^1 en «l rottro, MB qM It puA t IH lïmilU J ttt\bil) por tn bila (Hiciiui,
I. TUI, t. »).
w. 27
>;,l,ZDdbyG00gle _
4 1 8 msToiu D'ispioin.
illaatres pour ponvoir ae passer de cette origine durileresipie.
La grande chronique castillane publiée A Valladolid par ïlo-
rian d'Ocampo est le docantrait le plus anden où il soit parié
des sept Infans de Lara '. Ce n'est pas malhearensemeat la
seule aventnre romanesque on Mmleose à laqoBlle ait prMé
cF^t cette chronique; malgré le nom qn'dlt porte, elle est
remplie de fables et de traditions populaires placées cfartmo-
logiquement an hasard on an gré de ses aatears,et»e fait pas
pins autorité, pour les temps anciens de l'histoire d'Espi^^,
que ne le font chez nous pour les temps de l'histoire de France
antérieurs à Charles le Chauve, ou même à Hugues Capet, nos
grandes chroniques royales de Saint-Denis es longue vul-
gaire. C'est dans la grande chronique castillane qu'on troare
ansâ la fable de la toar d'Hercule h Tolède, et les amours de
b Gava et du roi Bodericfa : quant à Mariana il n'a en garde
de contrôler le moins du monde le récit de la mort des sqA
Infans, et il y a ajouté an contraire tout ce qu'il a pu imaginer
de mieux pour la rendre pins vraisemblable >.
1 GtûDlei ganeril d* Bipiai, ValUdsUd, IWH, da t'UmfU.
1 H eiiila plofienn rèdli, dini lu romincerM, de li inglqtK iTCnlnn des
«pt InhDi , ei il CD u\ an, enire iDtrci, dint Icqael le roi ds Cordane doit U
MBor ht iMBlla piT GCDuta GaiIlM p«âdol w oi^tllè Mt aonaé H^w
Mr;ceqal icciue daai Is cbronlqntar nao IgnoruM complèlr dci chocet
ds te t«inpt.— Lu meillenn tcrlTijiu «t lei niBlllcDn rrltlgan eipigaali
rsiattVDl d'illlann comms non* l'iianlim Am Ultm d» Lira. Lm ïdltevi
ds It griBdc édiUon de HarUni, pabllét k ValtMe «n 1TB7, Mcsnpa^teal
le ricit da jtiulte hlitorlen de le Dole iDlianle (t. m , p. £36) ; — n nsn-
tru Mcrlisr» m» MttniiblM lienen por iTentnru uballereii;» U dcstredidi
tanerle de lo* InbalM de Lue, lu enoni de D. Goauta Gettio cob U iBbMi
de CArdoTi, Il adopcion de Undirrt Gooialei bijo de estoi burUu amom,
j qui Mit bcroe InHgiDirio bif« lido Ironu nobiKilma del Ui]i|e de le«
■UnriqDee. Séria deteDemoi demeriada bteer dematfiadM) 4« lai Obala,
7 nMbo mu prodacir lu irpHnealoi cea qoe le detTueu, qae paede* vat
lu lectoru en lei op. Il 7 11 del libro 11 de It Hiilorla de la eaaa de Lara,
del emdlla Biliiir, anoqne por reipeto t la ■nlIgUeded do la alreTS eaU «•-
celeate geneeloBlila t aegir el incew de loi lieie Inlkatci de Lan. D. Jaaa
de Ferrera* IraiA uablea lepiradanenle de eate nnnhi en el Un. Xfi, cip, zir,
f. 9» de !■ Blil'df BiiMiU. 11
>;,l,ZDdbyG00gIC
CHAFiniK Dn-«tPTDaB. 419
Balkjn bfB Zeîri cependant, sitôt qa'il ént appris la mort
d'El Hassan ben Kennoiu et le départ d'Abd el HelelL du
Kagreb el Aksa, 7 était rentré an nom da khalife faUii-
mite, et s'était onparé de Fèz et des priadpales forteresses
do payB.£l BCansoor s'était empressé d'y envoyer des troupes
qui étaient rentrées dans Fèz, on da moins dans le qoartier
des Àndaloas, d'assant et de Tire force : l'antre moitié de la
Tille, (iacée sons le commandement de Mohammed ben Omar
de Melùnez, avait tena-bon qaelqne temps ponr les Obeydys,
muijgîé les efforts dn général El Scaledja , chai^ par El
Mansour de diriger cette campagne, qui ne pnt s'en em-
parer que l'anoée suivante en renaissant ses troupes à celles
do Bcheik beri>er Aiwa B^iasch de Hagbrawa. Béanis, les
Beitiers et les AndaloiiB entrèrent d'assant dans le quartier
des Rarawiyns et s'») emparèrent; le goQverneor Moham-
med ben Omar de Mekinez périt en combattant aux portes,
et la khotbah fot dite de nonvean an nom de l'imam El Han-
sonr Abdallah Hescham el Monvajriad BiUah l'Ommyade de
Cordoae.
La politique aodalouse, dans l'impoisBance où étaient les
khalifes d'Espagne d'exercer une domination absolne en Afri-
que, consistait è conserver sor le pays une souveraineté nomi-
nale, on, plus exactement, spirituelle, une sorte de demi-suze-
raineté qui n'était pas sans rapports avec ce qu'on entendait
par ce mot dans les pays où existait alors le féodalité. Un dief
du pays parait constamment, dans l'histoire dn Magreb, in-
vesti de la soaveraineté temporelle, moyenoant l'hommage et
le tribut rendus à l'on on à l'antre des deux khalifes rivani :
c'est ainsi qu'eu 377 (987) un certain Zeïri ben Atiya, de la
tribu de H^hrawa, qni avait été nommé émir des Zéoètes
en 368 (97S), et qni s'était empressé de témoigner un grand
zèle pour les intérêts du khalife Hescham et de sou hadjeb
£1 Mansonr, se rendit à Féz pour y fixer sa résidence, et
pour y curcer la souveraioeté ww le hautpiolecUnt da
>;,l,ZDdbyG00gIC
420 msTiuu d'espaoiib.
liadjéb des Andalons. Dans cette position Zelri hea kùjà
étendit sa domiQatioQ sur tOQt le Hagreb, agrandit et raf-
fermit son empire sur les tribos aonudes, non moins qne sor
celles qui habitaient des villes ; il profila des discordes qui di'
visaient les sdieiks des difiérentes tribus dont se composait,
alors comme anjoord'lini, La popolation de l'Afriqae septra-
trionale j il les fomenta au besoin. La rivalité de deoxmembm
d'une même famille coubibaa surtout vere ce temps à l'ex-
tension des ponvoin de ZcSri bea Ati;a«ar les deux Magrd»,
toujours au non et dans l'intérêt apparat du khalife om-
mjade de Cordooe. Abou el Bèhàr ben Zéiri ben Hénàd de
Sanhadja ayant pris les armes contre son neveu Hansour ben
Balkjn ben Zeiri ben Héoàd, qui avaU succédé à son père dans
le gouvernement de l'Yfrikya pour les Obeydjs, avait &ùt
proclamer dans la khothah le nom d'Hescham el Houvrayiad
et de son hadjeb £1 Hansoor, et leur avait envoyé son ser-
ment d'ob^Esance. Dans ses lettres de soumission il annonçwt
qa'il venait d'enlever aux scheiks dévoués ou assermentés aux
fathimites les villes de Tlemcen, de Wdran, de Tennis, de
Scahlfah, de Schaltal et de Hahadyah , ainù que les mon-
tagnes de Ladoiz , et une grande partie du pays de Zib.
A peine ces nonveUea forent-dles arrivées à Cordooe, qu'El
Hansonr envoya un messager à Aboul BèhAr, chai^ de lai
remettre un diplôme de wali du pays qu'il venait de con-
quérir, et un présent consistant en une veste d'faonneur et
en quarante mille dnoBts. Aboul Bèhàr resta deox mois sooa
la dépendance que lui-même avait «Perchée; après quoi,
changeant tout à coup de bannière , il retourna aux fathi-
mites qn'il avait quittés. Informé de cette inconcevable incons-
tance, El Mansonr s'en indigna et écrivit à Zeiri ben Attya
qn'il lui transmettait le gouvenument des états d'Abou cl
Bèhàr, et qu'il eût en conséquence à let faire rentrer sous
son obéissance. Zeïri ben Atiya partit de Fez h la tête d'une
nonibr^ise année de Zénètes et d'autres Berbeis; il entra dans
>;,l,ZDdbyG00gIC
eau>iTHi ttn-sEnéMB. 431
les ïiWTiBces d'Aboa el Bèhàr,qai s'enfuit deTant Inî etsUa
joindre sod nerea Hansonr, fils de Balkya, aïtaDdonnant à
Ztâri ses terres et ses domaioeB, sans même essayer de les
défendre, Zeïri prit possession de Tlemcen et de toat ce qoe
possédait Aboa el B«hdr; il étendit de toat côté sa domina-'
tion,et, b' étant rendu maître de la Maaritanie presque entière,
dcpnifl Soûs el Aksa joBqn'à Zâb , il fit part à El Mansonr
de ses saccès , et Ini ^pivoya de ridies présens pris sur le
tnitin qa'il avait fait dans cette campagne, savoir : deox
cents dieTooi de race, cinquante grands chameaux de chai^
et de course, mille boucliers de cuir de Lamta (Lamta était,
saiTant l'interprétation de Moura, le nom de la tribu qui se
Uti* la première dans le Magreb à la fabrication des bon-
diers de cnir '); plusienrs chaînes d'arcs et de flèches d'Ei-
zàn, des chats civettes de Lamta, des girafes, une grande va-
riété d'animaux et d'oiseani rares du désert, mille charges
de fruits de tonte espèce et plnsieurs ballots d'étoffes pré-
denses tissnes de la plus fine laine do pays». El Mansonr,
charmé de ces présens, en témoigna sa gratitude à Z«îri en
le confirmant dans le gouvernement dn Magreb, tant en son
nom qu'en celui de l'émir des croyans Hescham ben d Ha-
kem. C'est ainsi qu'à la dynastie des Edrisis succéda cdle
des Zeïris dans le Magreb, ainsi nommée de ce Zeïri ben
Atiya, qui en fonda ta puissance. - Le premier émir des Zé-
nètes en Mauritanie, dit Abd el Halim, fut Zeïri, fils d'AUya,
fils d'Abdallah, flls de Tyadla, fils de Mohammed, fils de
Ehezar d Zenaty el Maghrawy el Ehezari. Il fut émir de
Zenata l'an 368 (978) ; il fm étabU et demeura de cette sorte
en Mauritanie faisant la prière au nom de Hescham El Moo-
wayiad et du grand maître de sa maison El Mansonr jusqu'à
ce qu'il se fût rendu maître de tontes les terres, tant des lau-
I UvawÈ, Rtii. dm Sobennoi qae nfnnto H Vnriupli, p. 1».
» N XarUi, r. M, ' '
DiqilizDdbyGoOglc
422 Bnioiu D'BPAan.'
des qae des grandes campagnes enltirées dn Hagreb. H prit
possession des deux villes de Fez, et ses généraux £1 Sfsaledja
et Abon Beyiasch j entrèrent, pois il y Tint ^irès eux, et s'y
établit en 377 (9S7) *. > l'es princes de cette dynastie famA
distillés dans la suite en Haghravis et ¥afroanis^ seton
qn*ils appartenaient à la femille des Magfaravra on k eelle des
Benon Yafronn. Haghrava et Yafronn,aatears de ces deox
familles, étaient frères germains, et tous deox fils de Yadyn,
sixième descendant de Zoiata. £llei formaient donc deux
branches d'nn même tronc, et c'est ponrqad on donne amn
anx Zélris le nom de Zénètes. Nom verrons tont à rbeare
qne, bien qne scenrs, les deux tribus forent ennemies, et qne
le chef des Benon Tafronn,¥ali ben Yadwab el Ya£pooni qoi,
dans le même temps qne Zeiri ben Atiya avait été ptoàamé
émir d'nne portion des Zenètes eu 978,raTÛt été de non o6té
destribnsqni halùtatoitlaTilleetles campagnes de Lewatdi
dont il s'était emparé ', nons verrons, dis-je, qne ce Yali en-
leva F£k à Zeiri pendant un voyage que cdoi-à fit en Eq»-
gne en 992, et fat le pins dangereux comp^tenr de aa do-
mination dans le Magreb.
Noos passerons rapidement snr les campagnesd'El Mansonr
contre les chrétiens dans les années qoi snivirent la prise de
Barcelone, sur celles an moins qui n'offrent aucunes parti-
cularités remarqu ables.Nons consignerons ici toatefoislamen-
Uon on le relevé des faits immédiatement sohséquens d'après
les sources tant arabes qne diéttennes.La Castille oeeopa d'a-
bord de uouveau,aprÈs cette campagne, les armes du h&djeb,
probablement an conuoencaneut de 986; il prit et pilla, sans
avwr à livrer de bataille sérieuse , Sepulveda et Zomna ^;
■ Bl KatUl, p. 88.
iibid.,p.ffir>tMq.
I In ira MUIT (sas) prandlderaDl ( HiDrl ) Bsdpnblkt (Annil, Csapl^,
p. SU). — In en mit? prindidcraBi Zanioram ,(ibld.,l. c} — Prlsieros
MoFM à SrpulTfsa m muit (AnulM Tol«diDM i, p. ses). — la cnaxii*
pnididgrnal Zarnonm vi idibni (c*Wia dfiideruitv).
>;,l,ZDdbyG00gIC
CHAPmX DIX-SEPTmiK. 42)
le brait d'an lowieiiieiit du peuples qui habitaknt les vallées
orientales des Pyrénées pour recouvrer Barcelone, occapée
depuis le miliea de l'année précédente par des tribas musul-
manes insuffisantes pour la peupler et presque pour la défen-
dre, lui fit tourner, selon toute ^parence, sans désen^iarer,
ses pas vers la Catalogne, où , malgré sa renommée d'invin-
cible, il éprouva leonoi de se voir enlever par les Franks
la ville dtmt il avait &it la conquête sur eux dumob d'une
année auparavant. Il retourna en 376 aux frontières de I'ëb-
pagne orientale, disent les chroniques musnlmanes, et com-
battit contre ceux d'El Frank qui âaient descendus en grand
nombre de leurs montagnes (les montagnards d'El Frank,
c'est-à-dire des P;frénées, sont mentionnés, malgré tout, avec
une sorte de haine et de terreur par les écrivains arabes);
il les vainquit, pourvut à la sûreté de la fnmtière, et revint à
Cordone chai^ de dépouilles; il était accompagné dans cette
expédition par Mohammed ben Abi Hoossam el Tadmiri ,
honune vertneox et austère qui avait longtemps voyagé en
Asie et en AMque; mais ce qui n'en d^nenre pas moins cons-
taté, c'est qn'£l Mansonr ni Mohammed ben Abi Honssam el
Tadmiri, malgré les succès qoe l'historien muHdman attrttine
i leurs armes, ne parait sauver Barcelone qoe reocniqait
Borrel fti cette même année, et à qui elle demeura désor-
mais '. La prise de Barcelraie par £1 Kansonr avait en Uea
Boas Lotbaire, avant-dernier nâ de la race de Cbariemagne,
dans la vingt-unième année de son règne; peu après, Lo-
tbaire était mort (leSmars 986),etaTait en pour socceaseur
son fils Louis qui mourut le 22 jmn 987. Dans l'intervalle
Borrel s'était adressé à Louis pour lui demander du secours* .
(SHt. CoHll- BirdD., ipiid Une*, p. na).
1 C'ctlca qDt Doiii iiprend diw leure d« G«ilwrt à Geraidni, ifaUd'Aa-
tUIm, dû 11 ut dil, an m lM|*|t difidlw p«rUc«Uat à jHin mdw margMit t
:,.;,l,ZDdbyG00gle
424 ttiSTonti d'espâOhi.
Lônis mort * s'accomplit ai France la réT(datioa mànorablft
qui fit passer la ro;aaté de la maison de Cbariemagne à Ik
maison d'Ha^oes-le-Grand. Les s«gnearH et les ducs d'outre
Loire, et, h pins forte raison, d'entre Pyrénées, se montrèrent
pen empressés à reeomiaitre la MUTeraineté de res-dnc de
FrancCjHagaes Gapet; Borrel néanmoins, tonjonrs loormeaté
par le voisinage des Sarrasins, toojoars apiw^endast El Han-
soar, parait M avûr aussi envoyé nne ambassade vers le
«Hmneneement de son r^ne ponr en requérir des secoors,
mais, à ce qn'il parait, sans le reconnaître ponr roi, an mmuft
si l'on en Jnge par la lettre asses obscure qoe Capet fit écrire
i Borrel en son nom par Gerbert. Cette lettre nons montre les
affaires de la marche d'Espagne sons an jour asaes curieux,
et semMe indiquer qne Borrel n'était pas sansqnelqiie vdl&té,
en ces temps de troubles et d'anarchie féodale, d'ériger flon
comté en souveraineté Indépendante'.
Hagnes Gapet, fils de Hi^nes-le-Grand, fnt sacré i Berna
le 3 juillet 987. Les seigneors du Langoedoe et Borrel lai-
mème hésitèrent qndqne temps encore entre le prétendant
Charles, duc de la Basse-Loiraine, «nde du précédait roi,
et Hogoes Gapet^il existe des actes de quelques seigneurs de
la province de Nartwnne où les mots régnante Htigme smit
— Dere|« LuilDTicBqulilul>MturwtitatlUf,atia •xarciiH miliim lorrall»
lalnrni sil (Gtrberl. cplil. 71).
■ Quoi qu'il en aoil, TOld calts l«llre, i ploi d'un tlire retMrqntbla ; c'tst It
tll>dMépttrci de Gerbert: — QbU mlHCicordU Domlni pt«T*aieBi r«(DaB
FrancDTum qulBlJuimnm aobit coDtallt, T«ilr« laqnleladlal qunprlmBiB
■■bTenlre lUIulniu nstllla et inxillo nottronim omniam Bdeltom. SI tift
Sdam lollait Dobi» soilrliqoe inteMHaribai pcr laumoBUiM dUiUb c«b-
tarTtte TalUt, ne rorlé Tcilru pirlci iJennte* Ttni ipe naalil wlitif delada-
nnr, m*i «t eiercttom noetnin per Aquitenlim diffkMra caeMTeriU^cvB
P<mU ad ooi naqaa proparate,al el Bdom pnwliHB coDBrBslii «I tIm
•xwciiti neceutrie* doeetili. Qbi Ib pnte li ton laaVDiUt ftobitqu podM
obadira dekgiilli quim IimiNilli, legtLo* «d ws* niqM 1b PbkIu diilgllc, ^«1
et not d« Teiln Gdelliiie lailHceni, ei tm de notlta «dTCnta cerlliiiBiM rad-
d«Bl (Script, aar. Frudc, t, u d« U mUmUob de PnclMMe).
>;,l,ZDdbyG00gIC
CHAPiTBE Dn-szprdaiE. 435
aecompagnés de gérante Corolo. Borrd, à tout prendre,
parait s'être nmitré dkhiis récalcitrant, lùeii qu'encore avec
restrktioD. Il eiiste dans le chartolsire de l'égliBe de Barce-
lone im Tienx dipl6me donné le 16 des calendee de novembre
onno prtffio rtgnantt Vgo magma vel rex. On remarque au
reste, «iiMt qoe Marca en a fait l'obserTation, la ploB grande
variété dana les notes dtrandogiqQes de ce temps. La formule
la plus fréquente est régnante Bugone rêge, on régnante Hu-
goM magno rege. On lit dans ploBJenrs tontefois régnante Vgo
dtiee vel rege, et dans qaelqoefr-imesyfron# rege qui dudvm
fuerat àitx. Tels forent les premiers rapports de la portion
de la Pâiinstde qoi avait jusque là relevé des deseradans de
Oiariemagse.aivec le chef de la troisième race on des Capé-
tiens, dont la descendance s'est perpétuée jusqu'à nous '.
El Mansoor fut pins heoreux (377 — 987) en Galice qa'il
ne l'avait été l'année précédente dans l'Espagne orientale; il
rav^^ea la contrée, oecnpa Hédina Coiimria, arriva jusqu'à
Bantjak, c'est-à-dire jusqu'à une des égUses ou & on des
botffgs de ce nom, si nombreux en Espagne, enleva force dé-
poniDes et force eaptib, et s'en retourna victorienx à Cor-
dose par Talavera et Tolède >. La prise de Goïmbre est indi-
quée par les chrâiens sons la mCme date qne par les Arabes;
maie ils ajootentà ce qne ceax-d nous ea disent qu'elle de-
meura sept ans déserte et abandonnée; après quoi les Ismaélites
la repeuplèrent et l'habitèrent jusqu'à ce que la prit le roi
donFernanden 1064, comme nous le verrons en son lieu ^.
Hl'tnét «», c. 3 (I. tT, p. H»), Mpu-
•rtluaill— rMurfMkle nrloal tmi la
Sa : — Pot mmfu da L«U IV, rcy de Frawlt , bIUbo da la Itosa C>nUh,
foéalacKipan mimU* oaiMt Bbe* CaHl«,q«eM BB(tdo.«B UemM par
cl mu de JbUo, da qalaa daidtDdi H' caallBHdt •aceuioa Baaatra Cilhalka
Maaaru don FMpa QnlBle, qoa DIm gHrda j pracpara (t'èdlUaa Mt da
ITW).
1 CoBda, c. M.
* la «a MUT (MT) •cceplt ALatnar CaliDbrifn m kilcidw jqUi ( Gkr«-
>;,l,ZDdbyG00gIC
426
Ofl^Snotece qn'EI Manaoïir fit en 988; ni IM AnbnHi
les dirétieas ne nous en inatraiaent; rnuB, ea reT8iiche,leB
ans et les antres mentHHinaat sous l'année 9S9 la prise de
trois Tilka bot la fr«tière de GasttUe. El Mansonr, nous di-
sent les ArabeSfConnit en cette aimée 1m frontièreB de Cas-
tille et de Galice, brAla et détruisit Oschnia et Alcoba, être-
Tint par AliDeia, dont il abattit les moniUea'. Ces trois tïUu,
irfacées sor la limite des deux daminati<»iB, reneanent fré-
qnerament dans le récit des, Arabes, et paraisBent avoir été
plnàeors fois prises et reprises, démantelées et restaurées
donnt «es vingt-cinq ans de goerrea incessantes, dont la
GastUle ent & sootenir sa bonne part, et ne fnt pas la éa-
nière à souffrir cradlemoit, surtout dans le voisiiiage de
la âontière des Mmntmans où étaient {séciséaient ûtnëei
Akoba (aDJonrdlmi Alcobillas), Osma et Atioua dans la
provinee aetadle de Soria.
Près de la borne où chaque état commence
Adcod épi n'est pur de aang bomaia.
a dit le grand chansonnier. Hais junais linite de deox doù-
nattons ne ftit le Uiâttre de cfHnbais plos aehamés ^ de pins
terribles déraalatioos que ne le fnt alors oet angle de terre, e»
figure de coin, qne ÊaaamA en se joignant les monts Idobè-
des et le Cnadarrama. Car , à qnelqnes éternda ravages
ntcon ConlmbriMiue i.dint Flotw, I. xim ,p. Ht*). — Tertio fciLfnU 11-
minioT BtDinet ctpll ColImbrliB et ilcat ■ mallii MalbM ■odlflBii a«Hili
rail VII annli, pcwlM rendieeiTenini Mia bauellUi at Udumobi am ( Or.
LniiU, f. «CM). — En xsif M^t Alnuuor AbenauMi' C«HHbriMi rfnl
qaldua Slimi : Ml daiMcu inb Tn. PmIm cadrant «dUcan IDut Bm-
iiii«)il«,M htMUnmUn UU mbU ui. nclode apit iltam an nmii
PentDdM Tin, kalendw AufoM en moi (ION) (Cfer. CMlnb. UU, iMd., f
SM). ,
> C«ide,e. M.— BraMnni(Mt)pmdH«raatnHrlAt«MW«». !■■«««
ADfiuU prandIdanRt Miori Ou», el Akdw Id nenHoctobii (au. CcMfL
p. Ml).— CobBiidI pir 1« AdmIm TaledioM (p. ses), et p« tettmmtUMt
>;,l,ZDdbyG00gle
* caàpnsi va-sSBtéta. 427
qu'elle semUAt Aévoaée, la CastiUe était cependant en pro-
grès, et en étiùt arm^ du moioB pour lors à s'appuyer au
sud sur les coolreforts de. la grande chaîne dont le Sooio-
sierra est le point calminaiit. Ce n'était plus un tout petit
recoin de terre que la CastUle, comme au temps, dont parle
une vieille chanson espagnole, qu'Amaya était sa capitale et
Fitero sa limite.
Harto era Caslilla
PeqneBo rincoa
Qnando Avaya era la cabeza
Y ntero d mojon ■.
SniTaitt sa conttuBe, le hadjeb était aocompagoé dam cette
expédition par deux célèbres po^ea hi^auo-arabes, Abon
Ahmer Ahmed ben Dérad| el Castali ou de Castalla (Gazorla),
notaire ou greffier (khateb) do dinan al Ata, ou caisse des
gens de guerre, et Abou Herwan Abd el Melek brai ^dris,
plus connu dans la littérature orientale spus le uam de Ehn
Hariri'.Bemarqoonsen passant le titre delà f<meti«iadmi-
nistratiTe qu'exerçait le premier de ces poites, fiba Déradj
el Castali: nous savons que le mot diwan exprimait, par
exoeUaaee,ceqDe, dansle langi^ polttiqne et diptonatiqne
moderne, on appelle cabinet, dans l'aee^lioB de caUnet des
Toileries, par exemide i il signifiait anan un eoaseil, un comlM,
an bureau, oonuM nous disons leltnrean de la goerre oo le
bureau des finances, et s'appliquait k tons ceux de l'admi-
oistration'puUiqoe, 7 compris les bureaux de penepticm où
l'on recueillait les taxes ou impAts mis snr les marchandi-
1 VoT» BtDilo KoBUja, Hwwrlu de la AcidaBU de li Hlitorii, t. m. —
Hooi iTODi p*rlé d'JiBCji, p. 2Sa.— Fltera,«a, Mloa roMkofripbe Boderne
(■lyiratùnu dnmpltl), llcto, Haro del CutlUo , Tilla Msalir da RfpiAa, d'iprû
ïliaako, proiluU de VnrEOi, p«M« de Culroieiii.
> Gond*, c. W.
>;,l,ZDdbyG00gIC
t28 msToms ù't&pAtmt.
Bes'. Le dimn de l'ata était le bnreBa de la solde on da don *f
«ar toUe âait, dans tes piuniers tonps de l'telainisme, langni-
AcatioQ propre de ce mot ata; il s'entoidait de la paie des
tronpes en campagne on en pays ennemi, et signifiait litté-
ralement le don. Abonlféda s'en sert en parlant de l'établisse-
ment de la solde par Omar». Makrisi, dans sa description de
YÈgyplB, dit que l'usage des Uialifes onunjades et abbas&i-
des, osage qui remontait à Omar, était de faire fùre la per^
ceptioD des revenos provenant des impAts, et de les foire
«■suite répartir entre les émirs, les gonTemeors et lies sd-
datR, en proportion de leors grades, ce qni, dans les premiors
temps, s'appelait sis, le doa^. L'^ se fiùsait mi nom dn
khdife, et l'osage d'appeler ainsi la paie des soldats s'était
oonserré eo Espagne sons les khalifes andaloos, comme le
proave le titre de kbateb al divan al ata, donné plus hant
par le chroniquenr mnsolman an poète £ba Dhéra^ d
Gastali.
Les Arabes ne nons parlent point des expéditions d'El
Hansoftr dans la Péninsole poidant les années 090, 991
et 992 , et les cbrétiem ne mentionnent sons ces années
«ocone prise de ville. Si donc El Hansonr fit, duis le prin-
temps et dans l'antomne de chacnne de ces années, ses ez-
péditicms Mcontomées contre les idtrétiens, en vwlà tâx
SOT lesquelles nons n'avons anenne notice. La rébdlion de
Sancho Garcei oontre aon pèie Garda FHnandes , comte
de Castille, marqoa en CastiUe l'année 990, et ea Galice
Gondisalvns Hoiendici se sonleva oontre Bermnde, à pen
près dans le même temps. Ces deox rébellions étaient-dles
soseitées par El Mansoar? rien ne le prouve historiquement ;
) D'ob le mot daHM, •! divn, ■! dlgNUi, mIh l'ftttbofripbe cipt|Mtt,
by Google
1 AbBlfkdi, AnsilM HnDamid, U l, p. S».
* lUkrbitthwrtpl. de l'IejrpM , I. c,
mus cela est après tout vraisemblable. On c'a sarla pre-
mière que deux conrtes uoticeg, tirées des petites chroniques
que Florez a {riacées à la fia de son vingt-troisième volume
{dmmicoMi pequeUos)*. Sor la seconde un meilleur docn-
ment nous éclaire, c'est l'acte de donation de la Puerto-Maria
et du lien dit Becellns ^te par Bermnde à l'église de Saint-
Jacques, dans l'ère 1031 (993)'; ce pr^eux document
nous apprend toutes les particularités de cette révolta sur
laquelle on ne trouve rien dans les autres sources historiques :
comment des esclaves on des serfs du roi, au nombre de
trois, dont l'on s'appelfùt Hatita, probablement arabes et in-
fluens près de quelque tribu établie dans le voisinage da
théâtre de la révolte, s'étant enfuis près du rebelle Gundisal-
Tus Menendid , celui-ci s'était foit leur roi, et, persévérant dans
sa snpeihe, avait refusé de les faire rentrer au service de son
seigneur; comment, tandis qu'il se rendait en Galice, Bermude
fit arrêter et mettre en lieu sûr le flls de ce même Gnndisalvus,
appelé Bndesindus, qui lui-même et de la même manière lui
était rebdle, afin d'obtenir par lui le retour de ces esdaves
fngitife; comment, lorsque Budesindus ftit en prison, il en-
voya des sapplians an roi pour en obtenir sa liberté, avec
promesse qu'il se rendrait ansùtôt près de son père, et ra-
mènerait lui-même les esdares au roi, à condition que s'il
faisait cela il serait délivré et que sinon il rentrerait lui-même
dans sa prison. Ces promesses forent d'ailleurs cautionnées
par trois notables d'entre les hommes qui reconnaissaient la
rojanté de Veremondus, savoir Didacns Bomanz, Pelagins
Henendid et Qdi Didad, qoi s'engagèrent à payer au roi denx
cents sons d'or au cas où Budesindns ne ramènerait pas les
■ Kn axiTin (mo) rcbelliTltqnB Sanclu* Ginli «d ptlrtm nam comllem
Oanb PernandM aiaii l«ri* TnUM]aBll (Aanl. Couplai., p. Eli], — Ktv«l6
S**cb« MB !■ liïrt* i n pwlre el CoBde Gard FaruDdei en aiiTUi (Anu-
It» ToladinM , p. SSS).
) V*|nnntM, Bi^tlUS*tndi,l,uS)P.S8l.
>;,l,ZDdbyG00glc
430 mSTOIEX O'XSPAGni-
esclaves aa jour fixé et demearenùt près de son père : Bude-
aindas ratifia lai-iD.ëDie la couTeotion de ses gsrans; il fit
plus, il s'eogagea, au cas qu'il se dédierait et ne ramènerait
point les esclaves ou ne rentrerait point lai-mëme dans sa
prison, à perdre sa \ille de Portumaiînns, sitaée au bord
du Minbo, avec tontes ses richesses, apanages et rerenas. Il
pot se rendre ea conséqaence près de son père; mais il ne
tarda pas à foire savoir qo'on pouvait faire de sa ville ce
qu'on voudrait,attendu qn'il ne rendrait point les esclaves ni
ne rentrerùt dans sa prison. Les garans acceptés s« présen-
tèrent cependant aa jonr m^rqaé, mais sans les esclaves eb
sans Budesind, et le roi ajourna josqa'à trois fois l'assemblée
pour leur donner le temps de tenir leor promesse, qu'ils
ne purent remplir. Contraints de s'exécuter, ils rassemblè-
rent en&u les dea^ cents sous d'or, ou plutôt en apportè-
rent an roi la valeur représentative eu vases d'argent, en
brides, sans doute du même métal et d'im travail précienx,en
chevaux et en manteanx de laine on de soie. Toutes ces chosee
ayant été mises à la disposition da roi, les dits garans le firent
prier par les comtes, par les premiers ma^trats et les guer-
riers du royaume,de leur rendre ces objets, et de recevoir
d'eux en échange la ville de Portmnarinus qui leur avait
été laissée h eux-mêmes par Bndesind pour couvrir leur
caution. Ce qiie le roi, mu par un sentiment d'équité, leur
accorda, et iis dressèrent par étrit l'acte de cette cession de
k ville de Fortumarinus au roi , qu'ils confirmèrent en plein
concile, en présence de tons. C'est cette villé,en la possession
de laquelle il était depuis une année, dont, par l'inspiratitHi
de la grœ divine et pour le salut de son dme, Bermnde fit
cession à Dieu, qui la lui avait donnée, et à saint Jac^es
l'Apôtre, par l'acte dont ce qui précède est traduit la ]4apart
du temps littéralement. Il ajouta à la d<Hiation de Puerto-Harin
celle d'une autre ville qu'il tenait de ses aïeux, appelée Becelli,
aujourd'hui San Pedro Becelle, située sur une colline, daas
>;,l,ZDdbyG00gIC
cSAPrtBi rax-sxPTiiiiE. 431
nne cftmpagoe fertile, sar la rive droite du Ferrarias (ilo Fer-
reira) qui fonne là an coude, et l'entoure an n(Htl et au sud
en coulant vers le Minho où il débouche. Bermnde o^t
Becetfi à Dieu et à boq eaint apAtre' avec tant le territoire
renfermé dans ses anciennes limites, avec les hommes qoi
rhabitaient, avec tous les serrices et revenus qu'il en reti-
rait précédemment, ordonnant par te même acte que toutes
ces choses fussent et demeorassent désormais k saint Jacques.
Il apposa de pins à cette donation la formule d'UMthëme
des rois goths : Si quelqu'un s'étevait contre cet acte de
aons,,et tentait de le détruire, qoi que ce puisse être, qu'il
Boit excommunié et damné dans l'enfer.Faitle deuxième jour
des ides d'avril de l'ère 1031 (12 avril 993) ■. — Sor cette
époque obscure et de transition, c'est là, oe noos sonble,
nn document tont-à-fait notable, et qai noua en aj^rend
{dus qoe les plus longs récits de Hariana.
C'est aina que l'élise de Saint-Jacques allait s'enridiis-
sant et étendant sa juridiction sur les terres du voianage.
Déjà tpielqnes années auparavant (en 986), Bermnde l'avait
dotée de tons les biens d'un certain Sarraeenns qui, à sou
baptfime, fat appelé DonùnietH ftn baptitmo Don^nicm fwet-
tatui ett ), lequel, fait prisonnier à la prise de Simancas en
983, souffrit peu après te martyre à Cordone, tqiparemment
comme renégat , selon la loi musulmane, et dcmt Bermade
nous raconte l'histoire, avec quantité de détails cnrieux et de
particularités qui font revivre l'époque sons nos yeux, dans
le privilège de donation de ses biena à Véf^aa de Saintr
Jacques*.
Le Puerto-Harin dont il s'^t dans le diplôme de Bei^
mnde, de l'an 993, se c<HDpoae aajoord'bni de deux bourgs
■ CoisparM sTcclBlcilt arleiBil i)»i«P*ppeBdlcB,llDlBdDTalBaw.-
lMtMrlBjnec"iJ>croli, coiniBe naD*,dlpie d'ans pirlkuli^reallfirtlai.
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432 HlktCHU tt'nPlfiHt.
sitoés sur l«e deux rives opposées da Minho: un assez beim
poDt de dix arcbee, d'ime solide architeetore, bien qu'on
peu détérioré, sert de commoDication aoz habitans. La par-
tie aitaée SOT Is rive droite appartenût n^pière aox cher»-
lien de Saintr-Jean-de-JérofialeiB, à qui elle fat concédée
lors de l'abolition de l'ordre dea Tenqdiers, ses pranLers
propriétûresj c'était le obef-Ueo de la oommanderie de
Pnerto-MariD, et les commandeoia de Saint-Jean y posaé-
daient aa fort beau palais, où étaient leeardùves de lacun-
manderie, mais qoî malheareusemeDt ton^ tons les j<mn
en mines. L'autre partie de la ville, appelée de Saint-Piocre
(San-Pedro de Poerto-Harin), est située bot la rive gandie
du fleave, ^ étend sa joridiction sur six paroiffies, ssw^:
San Martin y Ban Hamed de Castro, San Salvador de las Cer-
tes, Sonta-M aria de Francos, Santiagode Laje et fian }aan de
Loyo. C'est de cette partie qu'il est tptestion dans le d^pUnc
de Bermnde. Le ebapitre de Santiago y exerce encwe la plu-
part des droits conférés par ce diplôme, et il 7 possède
une cajfr4nlla où s'étaldirent, lors de leur institution, les
chevaliers régnliers de Saint-Jaoqnes du couvent de Lojo,
dont les ruines subsistent encore non loiii de 1'^^ de las
Cortes.
Dans le même temps El Mansour s'efforçait de rattacher
de plus en ptns l'Afrique à l'Espagne. Zeïrï ben At^ia, font
en continnant de foire fiùre la prière an nom de l'émir Hes-
chom et de son badjeb dans l'anciNi royaume des édriàtes,
j consolidait chaque jour sa puissance et préparait ainsi l'a-
venir de sa dynastie. Ses parens, ses amis et ses serntans,
remplissaient tous les emi^ois, commandaient dans toutes les
forteresses; les tribus alliées de sa famille ou qui s'éloiait
dévouées à sa fortune, avaient élevé leors tentes et leurs pa-
villons autour de Féz, et campaient dans les vastes et fertiles
campagnes qui l'environnent. La puissance du nouvel émir
était deïenue t^le en un çiot, qu'El Mansour en conçut quel*
>;,l,ZDdbyG00gle
GBAPmUt DIX-SEPTIÈHE. 433
me ombragCt «t Toolat loi fure sei^ sa d^peadaDce-, bow
prétexte de VhoiAtrer il lai conféra an nom du khalife Hea-
cham le, titre de wali de Gordooe et l'appela ea Esp^ae
(382—992). Zeîri ne se douta de rien, et se rendit ausùtdt
en Andalousie aux ordres d'£l Honaoar, laissant le gonver-
nement du Uaghreb à son fils Hoezz , anqoel il ordonna de
résider à Tlemcea. Il désigna d'ailleurs pour sahd> du quar-
tier on de la Tille des Andalons de Féz, Abd el Rahman ben
Abd el Rérym ben Thaalaba, et pour sabeb de la Tilte des Ko-
ravijns, AI7 ben Hobammed Kasem ben Aly ben E^aasous, et
nomma kadhi des deux villes le docte fakib Abou Mohammed
Kasem bea Abmer el Lezdi. U partit en&uite pour l'Andalousie
accompagné de trois cents cavaliers des plus illnstres de sa
tribu , et d'autant d'écayers à sa iolde, formant sa suite et bob
domesUopie, et muni de nouveaux présens qui surpassaient en
maguificcnce tous ceux qu'il avait faits jusque là, saveur : de
bijoux prédenx, d'oiseaux rares, dont un, entre antres, pariait.
alberberi, de civettes mosquées, de chameaux et de cavaleii
sauvages, de belles panthères et de grands lions de l'AtUiï
et du Bélèd-el-Djérid renfermés dans des cages de fer, sans
compter nn grofid nombre de mulets de bÂt, chargés de dattes.
choisies d'El Zarfdn et de noix grosses comme des tasses *-.
£1 Hansonr, averti de son arrivée, lui fit faire une maguifiqn»
réception, le fit loger avec sa famille et sa soite dans le cbd. -
teaà de Djàfar le hadjeb, qui avait été confisqué au profit
de l'état, et dans d'autres dépendances royales, et le fit traiter
avec les plus grands honneurs . Ze'i'ri et Mansoar cependant, ^.jn
milien de ces politesses et de ces cérémonies, ne tardèrent., ,M|g
à se prendre en haine l'nn l'autre. Ils en vinrent à s'cSMuser
et à se brouiller, dit l'historien de Féz, parce que RUlAreiiQ.
ment denx génies puissans et superbes comme ceox-ci s'aooor^
dent mal et ne peuvent vivre ensemble'. Ii'appareB tenibla
>;,l,ZDdbyC00g[c
434 BHKMBB D'ZSPAfin.
cpi'E] Htmsoor emi^orait comme le meillenr moyen de goa-
Tememrat , h ta^a dont Hescham était traité par lai, tout
indisposa Zeïri , et fl oonçat dès lors une aversion j^rofcnde
ponr le hadjeb ondaloos. Celoi-râ eut l)ean à wa tour
combler Zeïri de ^^sens, il eut beaii lai conférer le titre et
la qaaËté de wazir-kibir, on de lieutenant- général dans le
Maghreb, Zeïri sentit avec colère la nuûn de fer da despote, et
se tronTa pins humilié et plus effrayé que flatté des bonnNirs
dont il était l'objet. Aussi ne qaitta-t-il pas l'Espagne sans
plaisir et se Mta-t-il de gagner l'Aftiqoe pour y respirer en
liberté, dès qu'on érénemest, grave d'aillen», lui en eut fourni
le prétexte. Nons avons parlé du chef de la tribu -des Beuoa
Tafironn, de Tali Tadwah el Tafronni; nons avons (Ut qu'il était
émir des LeTrdtab et des Benou Yafroun comme Zeïri l'étak
des Zénètes de Hagbrawah et des tribus qne ceux - ci ]bî
avaient assujetties par les armes. Fëz était depuis longtemps
l'objet secret des vœux lunbitieox de Tadwah el Tafrouni, et il
n'avait pas tardé, en l'absence de Zeïri, à s'en.rendre maître.
Bemarqnons la manière dont se déplace la puissance diez les
fieuplesDomades orf;anisés en tribus : El Hoezz ben Zrîrî étatt
passé & Tlemeen sor t' ordre de son père; il avait été suivi par
les tribus, vivant soos la tente, qui faisaient la principale force
des Zeïris, et qui naguère s'étaient groupées autour de Tèz,
lorsque Zeïri, choisissant cette ville pour sa capitale, était venu
irianter sous ses murs la tente royale, continuant la vie du Bé-
éoain aux portes mêmes de la cité dont ses lieulenans occii-
■paient les palais ; et cela avait suffi pour mettre Yadwafa lien
Yaly en état d'eniever Féz aux deux commandons que Zeïri y
sv^t laissés. Cette révolution s'était accomplie peu après l'ar-
rivée de Zeïri à Cordouc. Instruit de ce qui se passait dons ses
■états, U demanda aussitôt la permission de se porter à leur dé-
fense; et El Mansoor et Zeïri se quittèrent avec toutes les ap-
parencea d'une inaltérable amitié ; mais ce denùcr ne fut pas
^lôt débwçiué ÀTangerqne,portant la main à sa t«te, a dit;
>;,l,ZDdbyG00gIC
«36
«HainteBint je wit que ta « à moi.* H MaM>ipait oa<r«te>-
nratk) pmde «M qu'il faisait du titre de waàx'^ibirqBe loi
avaiteoDléréEllIaBBoart.etqiielqo'im l'ayant appelé ainn:
■ Diea te eooloiide, s'éeria Zrïri, iraâr t D<Mi , par Dieu , mail
émir, AI» d'émir. > n ne cachait point non plus oomlàen il
étaft méomiteot d'El Mansoar, et comUra il l'avait trooTé
aa-dcasons déu renommée, jnsqne tt qa'il s'étonnait qa'on le
souffrit an poste où il s'étùt placé. • S'il ; avait nn honmie
ea Eqmgne, disait-il, El Hansonr ne serait pas longtemps ea
qu'il Cit. »
Zcûi tootefiùs ne manifesta point autrement d'abord la
hnne qu'il portait à El Mmaonr. La politique lui conseillait
de dissimuler, alors sortcmt qu'un enn^i s'était oavertemait
«nparé de sa capitale, et il se porta contre Tadwab , avecleqnd
il en vint aussitôt aux mains. Yadwah était nn très brave
gBerrier; les lubilehs de Yafironn étaient anssi très vaillantes;
mais Zeîri ben Atjia eut le dessus. Il vainquit Tadwali, défit
ses troupes pris ée Féz et le tua en combattant : selon l'usage
il lui coupa la tête et l'envoya à El Mansonr; car il jugea
prudent d'agir tonjonis sous la stuiv^arde de Cordone,
et , bien qoe redevenu maître du Haghrd» comme auparO'
vant , et plm soUdement peut-être, Q fit maintenir dans la
Uiottiba le nom d'El Honsonr avec cdui d'Hescham jusqu'à
une meîllenre occasion.
C'est alors qu'il se bâtit une nouvelle capitale plus an cen-
tre de ses âits, Ouedjdidi, à deux journées au sud-ouest de
Tlemcen. Il ISmioara de murailles, la fit flanquer de tours et
de portes fortifiées, et y fit construire une Rossbah, semblable
à une citadelle, où il déposa toutes ses ricbcssea et ses trésors-,
il la peupla de tribus dévouées et en fit sa demeure royale
Laconstrucliond'OuedJdah ne fut achevée que dans lemok
de redjd) 384 (du 10 août au 8 septembre 994); et l'on con-
çoit qne, pendant qu'il était occupé de ces travaux, il ait soi-
censément dissimulé ses scntimeus secrets & l'égard d'El
>;,l,ZDdbyC00g[e
43Ç
Mfuisoar , smtiaieDs qu'il laisana bientAt éclater avec toste
la -riolence qui caractérise la race dont il était issu ^. Onedj-
dah existe encore ; elle fait partiç des villes de la régence-
d'Alger BODmises à la domioation française entre la IlifiMet
leOœd-Maloaya, et est coanoe de nos soldats sons le nom
d'Oacfada. C'est la Goagida de Léon rAfrifiUQ dont il dit :■
• Goagida est une trè« ancienne ville, bâtie par ks Africains
dans une vaste plaine; elle est à quarante milles à pea pria de
la Méditerranée vers le midi, et (Mxsqne à la méiM distance
de Tlemcen. Vers l'occident et vers le midi elle est bornée par
le désert d'Angad; ses campagnes B(»t très fntiles, et Ja ville
même est partagée en deox par aae rivière qni j passe >.*
Léon nous apprend encore que, de son temps, après avcnr été
très ricbe , Ouedjdah ne comptait plos qae mille cinq oentt
musons habitées, que la langae des babitans était nne langoe
aMcaine antiqae, et qu'à peine on petit nombre savait parler
l'arabe corrompa en usage dans les villes de ctite partie do
Maghreb'; indication qui pentnons faire comprendrede qatHe
race étaient les compagaons de Zrïri et ce qu'il était Ini-mème.
Les évënemena dn Maghreb et ses donUes ganras annaelles
dn printemps et de. l'automne occupèrent £1 Mansonr jus-
qu'en 955 sans trop d'éclat; il avait pris toutefois en 994 Avila,
Glunia et San-Ëstevan, forteresses prises et reprises des nût
liers de fois durant cette période critique^; mais c'est à tort,
et contrairement k la véritable chronologie, comme nous le
verrons tout à l'heare, que Conde place au printemps de
384 (994) la prise de Saint-Jacques, de Conpostelle. La Gasr.
1 El Kart», f. 94. V".
* Leone AfricaiM, iT* parle, c*p> B.
3 La lln^DS lOTo i afrltana inlica, e pacht lono che wppiDO ptriare l'anbleo
carroUo ail' niaiira de' eillidlni (Ibid., l. <-.).
* Vojei posr AtIU Kederich de Tolède (de Beb. Bt)f., \. t, c M] , n pow
iHdeas aoini la cbroiilgve de ConplHUiinCpeg. 816): — loenantu^aM)
preDdlderinil VatiTi S. Siepbuiuii, cl Cidnltra die HbbiU xt bel. jolli (17 J«ta
>;,l,ZDdbyG00gIC
CHÀPITHE SBmÈKB. 437
tiUe parait tcnàr attiré particolièremeot les annes du hadjeb
dans cfd derniers t^aps. Eo l'année 385 (995) El Hansour
partit de Gordône pour aller courir les terres des chrétiens
sur' la frontière d'El Schark (la fixintière orientale) , noos di-
sent les cfaroniqaes arabes : il était acompagné dans cette ex-
pédition par le -wazir Abd el Ifelek Al>oa Herwan, honunc
de boa conseil et fort eipérimenté, par Aboal' Ola de Hos-
sodI et par d'autres illastres généraox. El Hansonr se ren-
dit aux frontières' avec tant de célérité qu'avant que les
dirétiens eossenl appris son départ de Cordone, il était déjà
SDT leurs terres. Sur le bruit des ravages qa'il y exerçait,
le digne fils de Feman Gonzalez, Garcia Femandez, comte de
Castille, appela à son aide le roi de Navarre son parent. Il ne
parait pas que Bermude soit intervenu dans cette expédition.
Les chrétiens des monts Albaskenses et ceux de Galice ( Usée
de Castille ) avaient réuni leurs forces , disent les Arabes , et
avaient rassemblé leurs hommes de tous les cAtés ; ils étaient
commandés par Garschya Abou Schandja ben Famand, brave
guerrier et roi de cette partie des moub^es de la presqu'île.
Le fils de Garcia, Saucho, qui s'était révolté contre son père
comme nous l'avons vu , était-il rentré sous son obéissance et
lui amena-t-il ses hommes en cette occasion? C'est de quoi
an passage de Boderich de Tolède pourrait faire douter *.
Quoique l'intention des chrétiens ne fût, à ce qn'il panûssait ,
qae d'empêcher les marches des Hosulmaus, et de gagner du
temps pour réunir toutes les troupes qu'ils attendaient, ils
fuient attaqués par la cavalerie musulmane, et un combat
s'engagea qui fut soutenu jusqu'au soir avec la même vi-
goeor de part et d'autre. La nuit sépara les eombattans ; mais
l'ardeur avec laquelle la lutte s'était engagée annonçait qu'elle
> r«»<>ii MStf Ginl* Ftidiaradl ull« fencpiiMi (dtniiiiiaaH S«rnM<
■•TMàlaCotelI*}, tutniBbiltitB pgl*>(a«, Itctigcniiii* InEiiBctfllIiiiii tm
dtrlu, «Htmi pro ;UrU mort, eus AtiblbnidvcartiTit [Kedar. Tohi., de Ssb.
■top., I. *, «. !•).
>;,l,ZDdbyG00gIC
438
senùt reprise plus terrible le kodemûn. El IfaBsoar Méic|M
l'ordre de bataille poor le joar soiTOBt. I«ft chréti»» i'i|t-
poyaicnt sur des boateors oii ils avaient l'avaDU^ : le haAjA
commanda à la cavalerie d'éUte et aux arohors gui deraieiA,
dîs l'aube du leDdemaiD, commencer U babùUe, de eonibaUnt
en se retirant, afin d'attirer les ehrétienB dans la plùne. Le sbir
de ce même jonrfdt marqué par on incMeat poétique, tout-
^fait Belon le génie du temps : nn des lettrés qtti soiTiienl
l'année, Saëd ben el Hassua, se préaraita i l'entrée de la time
royale du hadjeb » avec nn cerf attaché par une «orde, wt-
qod il avait donné le nom de Ganâa, et récitant des vers oJi
il prédisait la victoire pour le lendemain et la prieedu chef
■ T(« esclave (disait le poète vonluit parler de lui-oiëme),
qne ton bras a soulevé de terre, et que tu as fi^ «aoUre socw k
pluie de tes Inenfaitt, t'amène ce cerf.
> Je l'ai nommé Garcia, et je te l'amène avac ane corde au
coa, afin qu'il te eoit nn prérage de ce qui arriven en e2iiet
suivant m&u pronostic.
- Qnc si tu rcç«s oc présent d'an finMt serdn, je regarderm
cela comme la plus inàgne favenr qn'il smt donné h nn hom»e
tûcnfaisant et libéral de me faire ■-•
£1 HansonracceptalQcerf etle8venaTMÎoie,et&'eat^e-
[n leato ctnniaa «oeoniulito, a ^ao dct^.
■ BartM (M ipauB Ismim) qt
T««U, M 4DMa pruU (tei
> QMBMMiuTlOutiMBittmlUoqitdaM eameon tmciM,q««tdlk«t !■
eo (np, m «MBf u Oani») In iftclim hI omImiIo ■*§.
> Hnai boc li frante Mnaa UMpttti, T«paUbo M fplwildiMtavH bcacft-
clma, qmai Urglrl qun( (boe m( qauf) fir beneflcM et HbtralU (Abalftaa,
C n, f. BR). »— Il T • daat le UUn de U indeeUsa V
le* a< Boti OBire Stnmi «t Cmmt qo* qaUtan p
ter diBt l'uabe. U n'; t due etUe tai _
qakUli «ne ■'■Utlbae SnM bso al Buïu d'e*cbT« oa de unlteni [iM]
«UMMT, «t le MH de rtointl doat U t'iflt {kji).
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPrtBE DU-SBPTifcU. 439
tint nue partie de la nnit avec ses émirs des dispoeitioBs k
prendre pour le combat da lendemain, afin de rendre fadle
l'accomplissement de la prédiction da poète. Dès le point da
jour il fit sa prière, appelant le secourB de Dieu sar les
armes mn^lmanes; il parcoorat les divers corps de l'armée,
et fit sonner la charge : les Mnsnlmans engagèrent la bataille
aa bmit des trompettes et des clairons. L'air fnt obscnrci par
des toorbillons de flèches et par les flots de poussière que
sonlcTaient les pas des chevaux arabes et berbers marchant
à l'ennemi : lescondncteors de l'avgnt-garde (al mokadems),
ainsi que cela était convenu, opérèrent leur retraite comme
cédant malgré eux le terrain anx ennemis : ceux-ci, animés
par cet apparent avantage, desceodireot de leurs hauteurs en
poussant d'effroyablestfïris, qui, an rapport d'un Arabe qui
parait avoir pris part à la bataille, retentissaient dans les
vallées environnantes ; mais tandis que l'avant-garde des Mn-
sabnans semblait être dans un entier désordre , et le centre
de bataille sur le point de prendre «Hifusément la fuite, la
cavalerie de l'arrière-garde et des ailes de l'armée musulmane
attaqua les cèrétiens sur les deux flancs, et quoique leurs gé-
néraux et leurs cavaliers combattissent avec la plus grande
valeur, l'ardeur du pins grand nombre des soldats à pied fut
abattue par qette attaque imprévue; dans leur tooble ils se
débandèrent et s'enfuirent de tons côtés poursuivis par la
cavalerie : le carnage fut grand et le nombre des prisonniers
immense, mais important Bortont par la qualité des personnes.
Garcia Femandez en faisait partie, snivant la prédictioa poé-
tique qu'ai avait faite la veille SaSd ben el HasBan,comme s'il
eût été admis (dit l'écrivain ismaélite) à lire dans les tables cé-
lestes ce que le Dieu haut et tottt ptûssant avait décidé avant
le tempe dans les décrets étemels de sa providence <. Parmi
dne les princspanx caraliers ebréticas eaptib* arriva prison-
>;,l,ZDdbyG00gIC
440
Dîer le nri des chrétieiis Garcia , continae le même écrivain ,
mais ëI gravement blessé, qa'il monrot pea de jours apris (le
cinquième joati snlTaot les annalistes chrétiens), malgré la
«Hns empressés qa'El Marisoor lui fit donner par ses méde-
cins. Cette bataille mémorable eut lien dans le mois de rabi-
el-akber 365 (da4nuùau f juin 995)seloD tes Arabes'. Les
Annales de Gomplntnm, il est vrai, placent la mort de Garda
au lundi 29 juillet 995, et par conséquent la bataille, si elle eut
liMi cinq jours arant la mort du comte, an 25 du même mois*.
Hais les annales de Gompostelle et la chronrque de Borgos
paraissent préféraUes en ce que le mois qu'elles indiquent
correspond an mois de rabi-el-akher donn^ par les Arabes.
D'après elles, nous tronTons pour la date de )a bataille le 35,
et pour celte de la mort du comte, le tO mat 995 ; elles nous
apprennent de plus que le théâtre du combatfot entre Alcocat
et Langa^. Le corps de Garcia, à ce qu'il paraît, fut transporté
à Cordoue, et proTÏBoirement déposé dans l'église appelée dn
Trois-Saints : les Arabes nous dteent qu'El Mansour le fit
t Abuirsdi, Abb*Im MMkmicI, I. it, p. asS; Coude, c. lOD, «le.
1 In (Tt xxtiui pTcisTrini Mimii Cooda C*nl.FnMDd«i,et fBJI<iUlM«fu
dis II fori» Il lui. AoBiutl. — Cei dalu lonl cxiclct el uuanaja p(r lo ni-
molrtw inbei, dUCondc, chjpitre 100. Condc n'a pw It msin bcnrenieen fait d*
chranoloela. Oh i-t-ll m qna ■ cci diu* rnivai axiclci el^onanaiM par tct
mtaoint tnbtt? t roarl'a&née, ooi.nuia noo ponr la ml*. Le dt* a fcri*
IT tal. Juf. corrajpDDd, en alTat, m lundi SB do moli da JDlllet;oi, Conde loi-
ntme donne, d'tpré* lei Anbet, le inoli de redjeb Beconde^MBiBia tyanl «■ la
b«uilla ot tul pria Garcia, «t ce noia ialamlie h couple, pour ranote sas da
rbéElra, comme noua FaTona marqDé pin* lunt, du 4 mai an I" JdId ImImItc-
ment. Il faadntt , dana aon prApte récit , df onmadba el akher ( ae eompUBl ea
eetta asDée dn S anGO|alIlM)peBr qae ce qa'H dit fdt parlis«Dl>
3 Era MTiiiii, loto die lai kalend, JaDuaiii (laga tanll) captai et laacaaW
(omu Gansa Ferdlnandi In ripa de Dorlo, el t dte mortna* fnli, el dactM tùH
ad Coidobam, et Inda addocUa ad QMlitMB (Chr. BnrpM., p. SM). — tn
HXSSTU (ftft HixinO, TDi lulaDda* Janaarii (lege [onli) eapiu* el lascealM
fuit corné* Ganfa* Ferdbtaadl k Sairacenli Iniar Alcocat ot Langa, In rlba de
nodo : «t qnlnUdie nortna* fait, M dactoi adCordoban, et «^oUn* iaaue-
iDi 1res , el Inde dsctna fait ad CaradlcDun ( AbhI. Cospoeid., p. SU). —
Noua ne dlroaa rien d'u tteni blflorleo qal praad la S d(o kalaoda* et t^
peu la 8 )ala. ,
>;,l,ZDdbyG00gle
aupmti Dix-sEPTifaïK. 441
mtXtxe avec des parfums dans mt coffire bien travaillé et m-
velopper d'an riche drap fearlate et or, afin de l'envoyer à
ses chrétienB, et que lorsqoe ceux-ci vinrent le chercher,
ajqHirtant de riches préeens ponr le racheter, El Mansoor ne
Toolat rien accepter, et le fit condnire josqa'à la frontière
avec ime escorte pour lui faire honneur ' .
Cette conrtoi«e cbevaleresqne n'empêchait pas El Han-
Boor de poursuivre ses expéditions, et de mener l'empire
comme il l'avait monté, par la guerre et par la surexcitation
des arts et de la religion. Dans le mois de Bcbawal de la
même année que fut défait et tné Garcia Femandez (du
28 octobre au 25 novembre 995), il vainquit de nouveau les
chrétiens , nons disent les chroniques arabes ' ; mais ce fat
cette fois snr les terres de Léon, contre lesquelles il n'avait
point directement armé depuis plusieurs années. Après sa
dëfeile , le roi Bermond de Galice envoya des andiassBdenrs
prèsd'El Hanaoar ponr concerter avec loi un arrangement,
(fui œ put être immédiatement couda, à ce qu'il semble, puis-
qu'on des vrazirs du divan de Gordoue, Ayoub ben Ahmer
de Djésirah-SchaUis, dut accompaguer les envoyés chrétiens,
afin de traiter avec le roi Bermond . Les plaies commencèrent
et empêchèrent El Hansoar de poursuivre son expédition ,
«t il revint jl Gordoue, où il fat re^ avec de grands témoi-
gnées d'allégresse. Ayoub ben Abmer ne tarda pasàrevenirde
SOD ambassade auprès du roi de Gidice, mais El Mansbor ne
goûta point le traité qu'il avait fait avec les infidèles, «t, ayant
conçu des soupçons contre loi , il le fit inearoérer; le hadjeb
ne lui raidit pobit la liberté tant ^'il vécut ; ce ne fut
qu'après la mort d'£l Mansour que son fils Abd el Helèk
tira de i^son Ayoab el Djésirah-Schaltisi'.
■ AtenlfUba, 1. 1.; Cosdt, aU Hfn.
3 CoBdi, I. c.
1 Coade, c. 100.— Ce «tiii iUil de U baille u
>;,l,ZDdbyG00gk'
442
Garcia FenutodcBc était bean-pèrc de Bernmde } car dmu
voyons constaBU&eDt ces familles privil^:iées de la forUme
s'allier entre elles jusqu'à ce qu'elles se soient toutes absoi-
bées en une seole. Il résalte de divers docomens que U
femme de Garcia Fernandez s'appelait Ava, et qn'il en eut
trois eofane, savoir : Sancho, dont nous venons de parler, et
qui lui succéda dans le comté ; Gcloïra, qui fut femine de
Bcrmode, et Urraca, qni prit l'babit religieux dans le rnonu-
tère de Saiat-Càeme et Saint-fiamien de Covarrubias S Quel-
ques hlstorieas retardent jasqu'eB 794 la rébeilicn de Sandia
Garoez ctnitro son père, auquel cas elle se lierait encore
mieux avec la venue d'El Ibnsoar en Castille : il n'est gaire
probable toutefois que Sandio ait livré aux HoBulmaos les
jdaccs que ks chroniques castillanes nons disent qn'iis pri-
rent, tellw qu'Avila • qni couMuençait à se peupler ■ , Glunia
d San Estevan'. Ce que disent la plupart des historiens
^pagnols que Garôa Fernandez se trouva dans la dnniôre
bataille â'£l Mansour, dont il sera parlé tout-à-1'heorc, est
ai^^ de faux , par les faits mêmes que nous venons de
Doux ans avant la mort du comte Garcia Femandei de
Castille, en 993, était mort en Catalc^oe le comte Borrel,
auquel succédèrent ses deox fils Raymond et Ermengaad, le
premier dans le comté de Barcelone, et le second dans cehn
d'Urgel. Koos vemms que le OHute de Barcelone eier^ la
Eonveraîneté à peu près vingt-cinq ans, qu'il fot narié ame
Ërmesenda, deJa maison des comtes de Garcassonne, qi'il
acheva de restaurer U cqiitale du oomft ravagée par la
■ V«T.V«PW,Con>Blc«d«8nBedlO, L I, «ktII, 8, M. Bt, «le, «t Un
ttptÊ» BagnÙM, L xxiTii inilr. e,
iCaaqnE liter pilremelfitlameiuldUeordi*conciUU,SuneMir<MMBl^
ImpeUw babtwrunt, ni Culell* unainoi iDTiiaalct, AboUm, qmm popnUrt e«p»-
ru, dMlraurant, ClanluB «i MactaB SUpbw^ ooMpvul, emiat at htta-
dia In pilib «ivicenUi CRod«r.ToUt.,de lab. Hdp., 1. c).— AoMt. C«nv>*l-'
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAHntl JHX-&IPTlÈia- 443
Arabes sous son prédédesscDr, ety moarnt cd 1017, lidssant
on neiil fils appelé Béranger. Lg comte d'Ui^t Ermengaud,
appelle le Cordouan, parce qa'il mourut près de Cordone,
nous verrous comment par la suite, gouverna son comté pen-
dant dix-huit ans, de 993 à 1010, année de sa mort, et eut
ponr fils et snccessenr Ermeugaud II. An temps de ces deux
comtes, en 990, moarnt Oliva Gabrcta, comte de Bcsalu et de
Cerdagne,danB la soixante-deuxième année de son goavemc-
ment. Il laissa trois fils, nés d'ËrmcDgardo sa femme, qui loi
survécut, Bembard, Oliva et Guifred. Bernard, appelé Tail-
lefer, et par eontractioa Tainfer (icitidmi ferrum), succéda
à son père dans le comté de Besalu, et l'occupa l'espace de
trente ans accomplis'. RaTmond et Ermengaud, non plus
que Bemliard TaiUefer, n'eurent aucune occasion de se me-
sofcr avec les Arabes jusqu'après ta mort d'El Hansour, et
la Calaiogae se remit sou leur gouvernement des secousses
et des dévastaticms précédemment souffertes.
Les docnmens srait muets sur les gazwas d'£l Hansour
eu 996i mais ea 997 eut lieu la plus célèbre de tontes celles
du badjeb ; nous voulons parler de celle qu'il dirigea contre
Saint-Jacques de Compostelle, h l'instigatioa des comtes chré-
tiens de la Galice méridionale. Noos trouvons toutefois dans
Gonde,toutau commencement de cette aaiiée,lamentiond'uDe
antre expédition qui^ffécëdacelledc SainUacqoes, expédition
d'un caractère eii^ialier, et faite dans nu pays et dans une
saison qui indiquent qn'nn' grand intérêt l'avait motivée.
Dans le moisdesafar 187 (du 12 février au 12inars 997) El
MansouT , dit l'historien arabe , courut et ravagea les terres
d'Aloba, et distribua i ses troupes tout le butin qn'il fit ,
y compris la part qai revenait an khalife, sur raulorisation
ex^we que l'imam Hesdia» lu en avait dtmnée pour cette
>;,l,ZDdbyG00gIC -^
444 HIST(»EB ù'KSfA&m.
expéditiOD, ea eonsidératioti de ce qu'elle avùt lirai pendant
la saison du froid et des ploies '. Contre qui était^e dliigée
et poar quelle cause entreprise, dans des circonstances si fort
endebon des hobitades da h&djeb et de ses hommes de gaerre?
c'est de quoi les rares monumens qui nous restent sur l'histoire
de la Navarre et de laVasconie à cette époque ne nous instrui-
sent point. Noos savonsenrevancbe parfaitement qae la grande
expédition connue dans les fastes militaires des Arabes sons le
nom de gaewat de Schaiit Yakoub fut provoquée par les comtes
de Gabce rebelles à Bermude comme ils l'avaient été anx r(ÛB
précédens, et à la tite desquels étak ce Roderich , fils de Yé-
lasco, dont la mère était venue solliciter les seconrs d'El Hakem
contre Soncho le Gras. La même cause continnaitd'emplojer
les mêmes moyens. Bermude avait, quelque temps aaparaTant,
remplacé le turbulent évéqne de Compostelle, Pelage, sncces-
senr dn turitulent Sisnand, par Pierre de Hosonce, moine
vénérable et plan des verbis de son état ; il n*en avait pas
falln davantage ponr mettre le père de Pelage à la tête de la
coalition, et poorle décider Rappeler El Hansonr eu Galice*.
Hais je laisserai raconter cette campagne tont entière par'
rbistorien musulman £1 Makkari, dont le récit n'a jusqu'ici
été ni traduit ni même consulté par personne, et qui donne
sur cette expédition célèbre lee détails les pins circonstandés^ : '
> Gaswat d'El Hansonr contre la ville de Schant-Takoub,
le point le pins recnlé de la Galice, et le principal sonctuairB
des chrétiens de l'Àndalons et' de la portion de la grande
terre qai 7 est contignë. Son église âàit , dans leur opinion,
■ Caait, c. 101,
3 Inlorat Rnderlcw Valiiqni ei ptUr pratill aplteopl eom cMcrli m
larra hitn* StrTMCMnun coin due aoram AlneiM ta ptHM iMM Inxtt (Slit.
CompMt., 1. 1, c, 3, ODm. G).
' le croli daTclr m'antorlaei la «1 codroll du non de M. Baluod ; c'Mt à 1*
cncIniMQblieMiicsdeceHnatorieDUUilcfDefedaii.dapMTvCrdoaBM wm
tradacUoD d« I* nItUop d'El ll*kk*rl BMl»|«iqa'*ii Kiwpvla. -
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPTTU UlX-SBPnÈUK. 445
«0- 4o*est la Eaaba pour nous. Us jninDt par elle et ils s'y
fendent en péleriBage des contrées de Borne et des pa;s ao-
deli. Letombeaa qa'ilsy visitent est, â&ns leor opinion, le
tombeande Yakoob l'apAtre, l'on des donze, et celai d'entre
onxqai était le plus aimé d'Isaa' (snr notre prophète et sur loi
soit le salât et la. paix I ) : ils l'affilent même le frère d'Isaa
parce cpi'il était tonjonrs avec M; Jacob dans leor langue est
la mtane cboae qne Yakoob ; il était évéqœ de Jémsalem. U
se mit à parcoarir la terre appdbnt les hommes à la religion
jnsqa'Ji oe qu'il arriva dans ces contre âoignées ; ensuite il
letooma en Sjrie, etil 7 moomtâgé de cent vingt ans s»-
laires. Ses disciples enlevèrent son oorps, et l'enterrèrent dus
cette ^lise qui était le lien le pins recnlé où tl eût pénétré'.
■ Aucun des princes de l'islamisme (BColonli el Islam) n' avait
osé se diriger vers ce pays ni y pénétrer, à cause de son abord
diffidle , de l'aspérité de son sol et de son élfflgnement. El
ManBOOT choisit oe point pour son expédition sacrée (gas-
wat) de la saison d'été, en l'année 387 , et partit de Cordoœ
le 23 de djonmada-el-akher (3 juillet 997); û'étatt sa quarante^
hoitième gazvat. U prit son chemin par Coria. Quand 'A
tôt arrivé dan» la ville de Gbalyda (probablemeot Gallegos,
bonif royal sttoé à mi-cbemin do fort de la Conception k
Almeida.campo de ÀigaOan, àtroislimesàpenprèsdeCindad
Bodrigo), il fat rejoint par un grand nombre de comtes
(konamès, pinr. arabe do mot latin eomts) soumis à s(»i
autorité, avec leurs hommes, et dans le plus bel équipement.
Ii'armée passa outre, et ils se mirrait en roote ponr participer
à sm incursion ( il y a ^oprement dans l'arabe poor faire
leur 'moghawiaa). Or, El Mansoor avùt fait construire une
> El HaUtri idopl« Id, wioine on toU, od da meioi icceptc la irtdlUou p».
pnblreeDBipignedufayactd» Jicqati Zitiiitl dtnilaPiniHnle.Voj.cl-deT.
i. Il, ■pp«i>'tee su, p. HI4.
>;,l,ZDdbyG00gIC
flotte duis le Ubd appelé le dutean d'Afaoodanh (Kam Ak*-
dmfeg), port des Aigarve8(algfaarbdAndaloM).Il«>awBlMi
garnir les TaisBeBDX d'un grand nombre de gemâe mar<Adi
pliuieara oorpe d'infanterie. De plos ils Aûent dui^ de
proTtaiflos de bcmche, de mnnilïonft ^ d'armes. La flotte
arriva à fior^al snr le fleave iqipelé Dw^ra; elle entra dam
le fleaw jusqu'à l'endroit qn'Kl Blansonr aToit fixé.pow te
passage. U, El Hansonr fit ctHistniire à l'aide de cette flotte
on pont, pTÈs de la forteresft mii se troaie en cet endroit.
OndébarqiialesaptHVTisionnemoasdacAtédfl l'arma, qnï pu
là put vivre dans l'abondance joçfa'an moment qu'elle entn
sur le HOl eluiaBÎ. EOBnite El MaUBoor se remit en marcbe,
se dirigeant vers Santiago; il traversa des r^ons à une gnuadi
disUoce les ones des antres. Il traversa nn gcand nondMt) da
rivières «msidérables et de canaux (khalidj) où itnuHrtait
l'eao de la aier V«rte(dBabr al Akbdbar). Ensnlto ramëe
pénétra dMU de mt^siflqus pUiites du pajTB de Failti» et SB
le territoire Toiôn ; pois elle arriva devant nne mttUagne
très âev^ et d'on accès très difficile où les guides ne poa-
vatent être d'aacoa secours. £1 Hansonr ordonna de reeonrir
au fer potur eteoser des cbeoùnE et pour aplani la voie, et
l'armée se fraya nn passage. Après cda on traversa bi irnbn
de Hinia (Wadi-Myniat), et les Kusulmans se déployèrat
dans de vastes {daines; lesr armée s'avança jasqu'aa taaaat-
tère de Sta-Cosme (Oeyr Kosnan) et à la plaine de Bdboioa
snr la mer envinmnante; ils prirent la fortereaae de Schant
Bélayeh (Ban Payo près de la ria de Vigt^ qu'ils pUi^<eat, A
s'avancèrent jusqu'à une Ile de la mer environnante où s'étaient
rérugiiis un grand nombre d' babttans de lacontrée; ces babitans
farentfaitscapti&.L'arméeparvintiasqn'à la montagne de Hé-
raHjah (presqu'île de Morazzo)qui touche par la plupart de «ea
odtéa à lamer environnante. Ils cbaft^rent de la montagne ks
personnes qui »'y étaient réfugies, et s'enricbirvQt de batiu*
by Google
GâApmx Dix-SEmiMi.' 447
Ensaite les Bbisulmans traTersèrent on caoal dans des en-
droits qd leur étaient in^qaés par les guides (sans doote
la ria de Ponteredra); ils franchirent le nahr Ayalah (rio
Ulla), et entrèrent dans des plaines vastes et très bien
cnltivées; pais ils armèrent dans un lien d'entre les lienx
sainte de Takonb, on des endroite pour lesquels les chrétiens
avaient une grande dévotion (probablement £1 Fadron). Les
gens pieux d'entre eux s'y rendaient des contrées les plus
éloignées, telles que le pays des Kophtes et le pays des Nu-
biens. Les Hnsulmans rasèrent ce sanctuaire, puis ils arrivè-
rent devant la ville de Saint- Jacques. On était alors an mer-
credi2de schaaban(10 août997); les Musulmans trouvèrent
la ville vide d'habitans. Us s'emparèrent des richesses qui s'y
trouvaient, détruisirent ses édifices, ses remparts et son église,
et en effacèrent les traces ; mais El Hansour plaça auprès du
tombefui des hommes chargés de le garder et de le préserver
de toute atteinte. L'église formait on édifice solide et il fut
rasé an point qu'on n'aurait pas eoupçoimé qu'il amâ% existé
la veiUe. Après que le pays eut été dévasté, l'armée arriva à
l'Ile de Scbant-Mankas sur les bords de la mer environnante
(SanCosme de Hayanca, donnant son nom h la presqu'île for-
mée par les deux rias de la Coruûa el de Betanzos); c'est un
lieu oiï aucun Musulman n'était arrivé jusque là, et qu'au-
cun pas n'avait foiilé si ce n'est celui des gens dn pays. A par-
tir de là, les chevaux n'eurent plus la faculté de se mouvoir.
El Mansonr ordonna donc la retraite en se dirigeant vers la
contrée occupée par Bermond, fils de Ordon, (parLugo sans
doute), qu'il livra au pillage, jusqu'à ce qu'il eut atteint les
provinces des comtes alliés qui étaient dans son armée
(konamës al moahydyn), dont il fit respecter le territoire. H
arriva dans sa marcbe devant le chAteau (tuissr) de Balyka;
(nous avons quelque raison de croire que c'est Yallecos, à peu
de distance d« Cindad Bodrigo); là il se fit piéeeoter tous leg
comtes, chacun sniTsut son rang; il les babilla ainsi que lean
>;,l,ZDdbyC00g[e
448 MBTIHBB DESCAAHL
hommes, ft les Tenvoya dans leur paye. En même tcn^
il écrivit de Balyka une relation de ses Ticloires. n fit dirtri-
bner dans cette campagne soit aux princes dirélieiiB (nudook
al roiim) soit aox HosolmanB auxquels il Toolait lAnnign^y
sa satia&ctioD, 2285 |nèces d'étoffe de soie ordinaire de tonte
espèce; vingt-onvètemensdelaine de Ianier(peat-étre d'ootre-
mer), deux Tëtemeas d'ambre, orne siklatonns, qninie nia>
scbats, sept n&nats ou sémats de soie, deux habits de soie
grecqne (ronmi, de Constantinople) et nne foonure de fakdi
(de belette, muttella fenaria, vulgà fauvinia).
■ L'année entière arriva à Gordooe chargée de batin, et
après avoir convert l'islamisme de gloire. On n'avait troiné
k SehantTakonb qa'im scbeik d'entre les moines rabbAns qn
était «ssissar le tombeau. On Ini demanda ce qu'il faisiùt U;
il répondit: Je vis avec Jacques. El Haneoor ordonna de le
respecter^.»
Hurpby abrège évidemment, en l'altérant, le récit d'Kl
Hakkari : * Dans sa quarante-huitième expédititm omitre
les infidèles, dit-il, il prit la ville de Saint-Jacqoee, à l'ex-
trémité de la Galice, où ancna prince musulman n'avait en-
core pénétré avant loi . Les Européens professent ponr l'élise
de cette ville une vénération égale à celle des Musulmans pour
la Caaba, parce qu'ils croient que le corps de saint Jacques,
frère de Jésus-Christ et évëqne de Jérusriem, a âé inhumé
dans ce lieu. Almansur partit de Gordoue pour cette expé-
dition te samedi 23 du mois de jumadi, en 387, et ayant
équipé nne flotte et rassemblé des provisions à Oporto, il
se dirigea sur cette place par Coria, et arriva devant Saint-
Jacques le mercredi second jour du mois de shaaban [to
août). Il trouva la ville abandonnée par tous les habitans,
& l'exception d'un vieux moine, qui était assis sur le tom-
beau de saint Jacques. Les Musulmans s'occupèrent à ras-
I El Haklurl, mn. ntb. da U DtU. royale, n* TOI, fbl. IM ti wIt,
>;,l,ZDdbyG00gIC
CBAPTIBE MX-SZPTIÈIIB. 449
sembler du batin; pais ils abattirent les mors, les maisu»
et l'église, mais ils respectèrent le tombeau, qni était d'an tra-
vail achevé, et le vieux moine, qui forent épargnés l'oa et
l'antre et sauvés par la: volonté d'Almansnr. De là, il s'avança
avec son année vers Vile de Saint-Mabalas (sic), le point te
jdos éloigné atteint jusqu'à ce joor par les Hosuhnans. Al-
mansnr parconmt alors te territoire de Bomond, fils d'Oi-
d0Ûo, et le dévasta, jnsqo'à ce qa'it atteignit les terres dès
comtes confédérés qui suivaient ses enseignes. II fît respec-
ter leurs possessions, et, & son arrivée à la forteresse de Bolkia,
leur distribua des récompenses, ainsi qo'à ses officiers, et les
renvoyadiezenx'. •
Dans on antre endroit, £1 Makkari nous dit qn'El Han-
sonr voulut que les captife dirétiens portassent tes cloches de
Saint-Jacques sur leurs épaules jusqu'à Cordoue, pendant un
espace de près de deux cents lieues ; il j entra en tri<»q>be
précédé de quatre mille prisonniers, filles et garçons, et de
nombreuses charrettes chargées de l'or, de l'aident monnayé,
et de tous les objets précieux pris sur l'ennemi durant ta
campagne : les cloches furent suspendues dans ta grande
mosquée pour y servir de lampes ; elles y demeurèrent jusqu'à
ta prise de Gordoue par sftint Ferdinand qui, à son tMir,
les fit reporter en Galice sur les épaules des captif musul-
Conde place la prise de l'église de Saint-Jacques trois ans
.plus tôt^sans indiquer d'uUeurs ni le mois ni le jour; mais
son récit sec, écourté, et fort évidemment d'un annaliste
mal informé, ne saurait oondure contre celui d'£l Hakkari
I Horph}, CI. —
freni plu >ucaDe iBctofie cupbuiqDa ■'
rapporlBut.
I SI Kikkarl, mu. iribs, n'IOS, fui. 81.— CanQnni pirllodcrkb dcTolMs :
CBi>>p*>uialDom liiil|9Biu Tklorla xcuiq lolii el to Maïqolu Cordobcul
pro bmpidibu callociTil, qna loago knipora ibi fattuoi (Ksdrr. Talcb, it
llcb.Hlip.,1. T,c.l6}.
IT. 29
>;,l,ZDdbyG00gle
qui porte tons les caraetères. d'ime rdibon i^iuûre éerilo
d'après les méiaoireB de qadqoe officier de l'expéditHm, A ee
B'eit SOT la relation qpt'Il Hansoar en rédigea M-rnèm» dam
la forteresBe de Balyka '.
Ainsi donc on peut snÎTre sur la carte avec El Makkari,
povr nr«fâ dire étape par étape, la man^e d'El Hansonr ven
Compostalle. De Cordone, le premier noyan de l'armée, les
cavaliers d'élite se portent sur Goria, et se grossisBent sor b
route de tons les hommes en état de porter les armes des pro-
-vinces de Hérïda et de Tolède. Une flotte part fàmnltanément
da ob&tean d'Aboudaaës, port des Algarres^jpoamie de tout
ce qui peat rendre la 'vie da soldat pins doace en campagne,
chargée de troupes et d'approTisionnemens, aTe6r<H>dre de
faire v<Ble Ters l'embo^ichare da Doero. Elle entre dans le
flenTe jusqu'à luliea fixé d'avance poorle Tendec-Toos gé-
néral de tons les centingens. Là, elle trouve El Hansour et son
armée gro ssie à GaUegos des troopes des comtes chrétiens qni
l'ont appelée; on passe le Dacro ; da Duero an Minbo, et du
Hinho & rUlla > l'armée soit le littoral, et si près de la mer
qu'elle a souvent h traverser, pour faire plus prompte roirte,
les canaux où remontent ses eaur, et qui marquent d'anses
prtrfoDdes toute cette c6te maritime de la Galice; enfin, San-
tiago pris et saccagé, on s'avance jusqu'à U presqu'île de
Blayanca, formée par les deux rias de la Corufla et de Betanzos
y Sada qui l'environnent. C'est là que les chevaux ne pnroit
plus tenir pied, et c'est de là que s'effectua la rdraite-vers Cor-
doue par les terres du roi Bérémond, selon toute apparence,
I Nosl Rfou tapporlt aillears le païuec du moiae de Slloi qni met fOnari-
icnenl li pri» de Com^itellB en 9OT, d'iccord w œU «toc El Nikkirl, el p«
coDitqneniBTMUiirpbT.TalCTè ttort tnmpoini péril. AKhbK* (Q«hi»tble
der OmmelideD von Spanien). — Vojrei ei-d«T»iil, p. 5»e, in fine, «tp. 3>»,
notai.
1 Abouiredka pirie dam u gtcigrcpUe da cUlnn d'Alandtséi (noiu dei oM
M r*M«ipumBl t M. Kebund} al le plioe diu om «ituiioii q«f TtfomA * Vtm-
tréeda rlaStdo, quiMleiiedmtblwledeSétnbd.
>;,l,ZDdbyG00gIC
CHAPITBI HX-«KPTIJalK. 451
Gomaie hobs Tstoiu dit, k tniTers la prorince de Lngo. La
presqu'île de Mayanca est oertainement le point le plas éloi-
gné atteint par El Hansoor dans le nord-onest de la Pénin-
sule, et c'est à tiHt qu'on historien, confondant le nom de
Bonkal, qui est l'ancdea nom latin-ganlois d'Oporto (Portos-
Calle) arabisé, avec le nom du cap Ortegal , a ern pouvoir
le faire aller jusque-là, à cette véritable fin de la terre d'Eu-
rope.
. D'après les historiens espoçiols modernes, El Mansonr ae
porta sur Santiago, entra dans la ville, la livra an pillage, fit
abattre nne partie de l'^hse du saint ap6tre, et il eût détruit
jusqu'à son tombeau si, par l'œuvre et la volonté doTout-
Puicsant, il ne se fût lui-même apaisé etcoDlmn dans sa fureur.
-Le saint toutefois ne laissa pas de châtier l'insoltefoite à son
temple : ks infidèles, eu s'en retournant chargés de dépouilles
et traînant à lenr suite de nombreux prisonniers, eurent à souf-
frir d'nne djsaenterie qui les fit mourir en chemin par cen-
taines et millieiB, en sorte qu'un petit nomln« seulement put
rentrer à Gordone. Lucas de Tu; ne parle point de cette fa-
meuse djssenterie qui fait les délices de Mariana; mais il dit,
ce qni après tout parait vraisemUable, qne le roi Bermndo
envoya des piétons agiles et en grand nombre goi^ aidés du
secours dn bienheureux Jacqnes-l' Apôtre, ponrsnivatent et
tuaient les Sarrasins par les montagnes de la Galice, à la ma-
nière des troupeaux '.
Par un anachronisme Mngulier, presque tons les historiens
d'Espagne (je veux parler des modernes qni ont suivi les er-
remens de Hariana),plAcenten cette année on dans la suivante
la femeose bataille où fiit défait et à la suite de laquelle monrut
El Haosour, et attribuent l'honneur de sa dé&ite an roi Ber-
< Sh wileai VerMnimdiu mUlV«aiUi i(I1m , el npedllM plrrimoi , qni ,
•dlDti laxilio BmU Jicabi ApMioU pcr manusi GiUeciM StmceDoi nera p*>
cttdan itBddibanKLpc. Tnd. Ckr., p. 8».}
>;,l,ZDdbyG00gIC
452 HiSTomB D'xsPAOïn!.
mode le Goutteux, événemeot qui n'arriva que cinq ans plas
tard et après la mort da roi podagre, sons le rè^e de son fils
Alfonse V. Bennndene potqae faiblement contenir la toate-
pniasance da hadjeb, et se contenta, comme nous Tenons de
le voir, de le harceler, ne pouvant le combattrfi i. force oa-
Terte. IL fit de son mieux, d'ailleurs, pour r^>arer les désas-
tres causés par l'ennemi, et, aussitôt qu'il le put, avec l'aide
de Dieu, il fit réédifier l'élise de Saint-Jacqnes, et , à ce qu'il pa-
rait, avec plus de luxe qu'auparavant '. Pluaieurs mtHiaineos
témoignent de sa soliiiâtude pour l'amélioratioa matérielle
des villes de ses domaines. On ne saurait nier cependant que le
rigne de Bermode n'ait été des pins malheureux. La ruine de
Léon en marqua les commencemens, et le reste ne fut qu'une
suite de revers et de défaites. Ce fut de son temps qoe forent '
détruites les meilleures forteresses et pillés les plus ricb«s mo-
nastères de l'Espagne chrétienne. Cordoue s'enrichit de lenrs
dépouilles et de leurs trésors, qu'il avait faiin tant d'années
pour amasser; oiais ce n'est point une raison pour pr«idi« à
la lettre les invectives de Pelage d'Oviédo contre ce roi mal-
heareux, qu'il appelle à plusieurs reprises indiwawt d tTian,
et charge de crimes et de vices, JDsqae-là qu'il considère
comme un ■chMiment justement mérité de ses péchés la
goutte dont il fut affligé vers le milieu de sa vie, et qui Im a
valu son surnom de Podi^re'. Le moine de Siloe, qui a écrit
bien avant Pelage et avec plus de sincérité, nous le peint sous
de tout antres couleurs. C'était, d'après lui, on homme fort
prudent. Il rappela de l'oubli les lois de Wamha, et ordonna
qu'on en remit en vigaeur les dispositions ; il aima la justice
et la miséricorde, et s'étudia à réprouver le mal et à snivre le
■ Rex leii VeremuDdui, à DcrmlDo «djaiai, cœpK r
SiDftI Jacobl In mBilui [Honacb. SiLant. Chr-, oam.liB].
i PrnhLDj ni (VereEmadBi) (ndUcNinr «l lynonia par omnit fall, Prab-
Un atltmVareonDdumllBEEin, pro tBDtl*ace)acibiu,quagtull, percoHll eam
PomlBuipodaptca intlrmliilc [Pcl*e- Ora). Cbr., omb, 0).
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAniBB DIX-SEPTÙHK. 453
bim ^ Il 7 a loin de là à ce qœ nous disent les histonens
qai ont snivi Pelage d'Oviédo. L'honnête évéque descen-
dait, è ce que tont porte à croire, de qndqtie famille ancien-
nement ennemie de Bermnde, et il en a ponrsniTÎ la mé-
moire, ne pouvant faire mieux, ne ponvant, par exemple,
faire comme son homonyme de Compostelle, et appeler les
Sarrasins contre lui. On bien Pélagie a-t-il en ceci obéi seule-
ment k quelque baine ecdésiastique on mieux ëpiscopale
contre nn roi réformateur? à une haine semblable à cdledont
a été poursuivie la mémoire de Witiza? C'est ce qu'il n'est
pas aisé de pénétrer. Pelage d'Oviédo est d'ailleurs tellement
coutumier de ces falsifications de l'histoire, qu'il peut bien
avoir, naturellement et pour le seul amonr du meosonge,
inventé les crimes dont il charge la mémoire de Bermade.
Les accusations de Pél^e portent sur divers points ; mais
il insiste surtout sur deux persécutions d'évfiqnes ; l'une (il
s'agtt de l'évèqnede Saint-Jacques, Atanlfe, calomnié par trois
serviteors infidèles et livré à on taureau) est un anachroniMne
grossier, puisque le fait appartient au règne d'Ordoûo I; quant
à l'autre, on peut attribuer, au moins eu grande partie, dit
Masdeu, au génie satirique de Pelage ce qu'il nous raconte
dans sa chronique de Gudesteus, évéqne d'Oviédo, qu'il nous
dit avoir été tenu en prison pendant trois ans par l'ordre du
roi Bermnde, jusqn'à ce que, touché des calamités publi-
ques, et par une vision qu'eurent quelques saints personna-
ges, le roi se fîkt enfin laissé persuader que c'était pour le
cb&timent d'une si grave faute (celle d'avoir emprisonné l'évé-
qne) que Dieu avait afOigé le royaume par la sécheresse et la
femine ; et en effet, du moment qu'il eut fait rendre ta liberté
an prisonnier, et qu'illui ent restitué l'église d'Oviédo,doQt le
gouvernement avait été confié à Xemenus, évéque d'Astorga,
< L«ccs « Bunbtno Principe coadîtii OrmiTlti Ccnonci iparirc jiiuil : ài-
l«xll nltcrlfordlim et ludkiam, rcptobm niluFO aludull il eligcrc popuq)
[Moaich. SIlsBi. Chr., nnai.sa}.
>;,l,ZDdbyG00gIC_
454
Jésus-Christ, dit Pelage, fitideavoir (comme pour b
eoD contentement), et la terre donni^ son froit, et la faim fat
chassée da rojanme'.
Les divers mariages de Bermade ont été msBi l'cAjet de
nombreoses ooutroTerses. La nuiiTaise foi de Pelage d'Oriàlo
n'a pas pea contribué à obseoreir oe point de l'histoire d'Es-
pagne. Ce qoi pa^^ certain, c'est qu'il n'eot pas pins dedem
femmes, savoir : Yelasqoita et Etvira. La première, suivant le
témoignage d'nne inscription tomnlaire de S. Salvador de
Deva, relevée par Risco dans son histoire de la ville de Léon',
était fille d'an Bamire qoi, s'il fnt nn des rois de ce nom, ne
pat être qne Bamire II -, et, dans cette supposition, Bermade
et Vélasqoita étaient consins germains an seciHid degré, tous
deux étant petits-neveux d'Alfonse in. Sût ea rûson de
cette parenté, soit par tont autre motif qne nous ignormis,
du vivant de cette même Velasqnita, le roi se maria avec
Domna Geloira, fille, non de Garcia Sanchcz le Trembleur, roi
deNavarre, comme le prétendent quelques historiens, mais de
Garcia Fernandez, ainsi qne l'atteste nne charte de dona-
tion souscrite par cette reine en faveur de l'église de Léon^.
De son premier mariage, on ignore si Bermnde ent des en-
fans : il en ent deux du second, Alfonse V etTeresa. Pelage
d'Oviédo, dont la mauvaise foi est proverbiale en Espagne, et
MOU TiLttgTiiA ■laïai piolu auiiMiiiieu.
Vojw Riico, HiiU de U cladtd de Léon, p. ÏSL
1 BipiiliSagradi, I. sa, KifplurK.Krîpl. Il, p. «t2; Bhca, Espini Sigradj,
l.S4,iiU(rDineiiU in5ieDiaia,iD>tr. 24,p.47T, t.iKiTi,Ed.,iiulr.l,p. I, iaitr. S,
p. S. — Il «till« «nul , dtna la ch*rlalilrB ds réalise d'OrlMo , ane durle tt
donillon do l'an 99G, coaSrniÉs par ell« camme il lolt ; Geloira Refitta prolit
CartBaiu ( BOM en sTgni tu nDui-mêmeraripa*!], et udd comme le prétend
Nortlt* (I. iTii, c. It, p. 2M) : GtUfira filia rtgii B. Garcia. C'tit PcrTviit,
HBi dente IntolotiUftc. de Morale, qui a induit Korel ( 1. 1, c. 3, nuin. 16) ■
dîT« qne celle Bltir« éltit Bile <lc Gitcla le Trembleur, rei de NaTirre.
>;,l,ZDdbyC00gIC
CHAPITHI DIX-BEPTUKE. 455
qoe cependant la plupart des historiens du pays, avant ces
derniers temps, ont suivi en œd comme en tout, assure qu'il
eut trois concubines : une de basse naissance, appelée Velaa-
quita, que qaelques historiens ont confondue avec la première
épouse du roi, qui portait le même nom, et deux antres qui
étaient sœars, non du roi, mais sœurs l'one de l'autre, les-
quelles , selon un priTil^ des moines de San Vicente de Fom-
bejro, qui, sans aucun doute, est apocryphe, s'appelaient
EMra et Teresa. De Velasquita, la première, on dit qu'il
eut l'infante domna Christina, aïeule des iofans deCarrion;
d'Ëlvire, l'in^t don Ordofio, aïeul du comte Bodrigne Md-
fioz, et de Thérèse, une antre infante appelée Elvire , qui se
fit religieuse dans le monastère de Santa Marta de Tera ; mais
ce sont là des notices peu certaines, et selon toute appa-
rence des généalogies fabriquées '.
Le r^ne de Bermude, en le comptant de son couronnement
à Santiago, fut de dix-sept ans accomplis ; l'année de sa mort
fut 999, et le mois, suivant les meilleurs calculs, dut être un
des trois derniers de cette année, octobre, novembre on dé-
cembre. Il mourut de sa goutte qui, pendant de longues
aimées, ne lui permit point de se servir de ses pieds, et qui
devint si douloureuse sur la fin de sa vie, qn'îl ne pouvait
plus monter dans aucone espèce de voiture, et se faisait trans-
porter à dos d'homme d'an lien à un autre'. On ignore le
lieu de sa mort ; on sait seolement qu'il mourut dans te Bierzo
après dix-sept ans de règne, et qn'il fut enterré & Yalbuena,
d'où son fils AUonse le fit transporter depuis dans la cathé-
drale de Léon, oùseconserve son épitaphe, conmie aussi celle
de sa femme, qui lui survécut quelques années ^.
I Vojei lï d«HU Tepu, CoroDlca de Bio-Mnlle, I. t, Rndwleh i» ToMs «1
Latu ds Toy.
1 Itoqn* delnnpi BnUon Tthicalnia ucaBdara poinll; Hd !■ bmaerii liaMl'
Itsm bomlDom da loeo id toenn gnUbKlar, don tIxII.
3 Bt secnoda «M* pod uelphMB (mbcU J*mU}, ttrnt BcriecHl proprio
>;,l,ZDdbyG00gIC
456 HISTOIBE D'RSPAOnS.
Le fik de Bermnde, Alfonse, ciniiaièiiie da nran, n'était
Agé qoe de cinq am lorsqu'il fat appelé à eaccéder à soa
père; il fat mis, à caoee de son âge, soos la tutelle de He-
nendo Gonzalez, comte de Galice, et de sa femme domna
Mayor', qoi plus tatd le marièrent A Gelo;ra, dont il eot
Bermade in, soccessear de bod père aa trdne de Léon, et
en qai finit la ligne des anciens rois d'Oviédo et de Léon
issus de la fille de Pelage et d'Alfonse I"' de Cantabiie, et
Sancha, qni fat mariée à Femand de Navarre, fils de Saicbe
le Grand. Noos verrons ^las tard les conséquences de œ
mariage. Alfonse fat aussi dirigé, dans les premières années
de son règne, par son oncle Sanâas de Gaâtille, frère de sa
mère , et par celle-ci, femme, à ce qu'il semble, d'ezpéiieDoe
et de caractère'.
Bwbo iB cooflMtoM DomlBi «milll ipiritnri. Haenarlt MMt xtd. Q«a ée-
functo, AldebMn Bllu «lu, bibgin • uUtIuu (DdiM T, idaptiu aal rtf-
pnm.cTl msTll (Hontcti. Silans. Cbr-, p. £0e].~ Id Barlio TiUn Buidl, t(
In VIllilMni Mpallo* tall, M po(t •llqatDUi lulM inuttotM «Wl^toMM.
K«BDiTil ■■Mm iniM* i*ii (Peû(. Otbi. Cbr., aoBi. *).
Voici MD ipiUpha UllB qug II nppQiU Horiléi (Coronic*, I. I7,c^ tl}:
DICK*H DEO
Ctltc di H renia* eit bMoconp pin limplt :
I AdcrMMii»<Uliii^a»(Ver«mnlidl),h*b«iui mUTiUUiiu mbu «.faccguil
et wlBpMi Mt rtgnnm en Kiixm, «t ■otrittu «it ■ ctoilu Mcnrado 6>*dl-
mItI II t]M Disra comllUu Donni KatorsiD G>11«di (Pcl. OiakChr., p. tIB).
1 Hnltti Mt MltDm cl qood fol laccMtBi la ragno aïoniiii et pinotgn nea-
T«m... Id ledU LegisBe, nbl conitltall hernatoinBamtocimpeliUI, «piacopl et
coiullei Cutellt», Mb G*lle«lK, nec Doa *t iilnrienie HmiuiIdi dnx Galleeia
qui ligiriui nwuf et Dulrii meni enl, el etiin Uut et (djalnr dmo* Saneii»
coBei el Benluli mtê OC* Galolri r«glB* (dlpIAue d'AlfoBK t, da IS tepl.
lOtl, Riicii, Btfti SigT-, 1.38, p. 18).
>;,l,ZDdbyG00gle
457
El Kansonr, upri» sa campagne contre' Santiago, parait
avoir laissé les ohrétienB qnelqoe tempe en repos ; an moins
ancan document ne nous apprend-il qu'il ait armé contre eux
dans les deux années qui soirirent. Une gaerre sériense en
Afriqne, à laquelle il do prit point part toutefois personnelle-
in«it, l'occupa fortement dans cet intervalle et dès l'année
même de sa grande expédition. Nous savons dans quels rap-
ports étaient El Haosoar et Zeïri depuis le voyage de ce1ni-<d
en Espace. Toot le tempe qu'il avait été occupé de la cons-
tmctiou d'Oaedjdab, Zeïri ben Atiya avait disàmnlé; mais
Ters l'an 997 sa haine l'emporta, et il fit supprimer le nom
d'El Mansoar de la ihotbah, dans laquelle toutefois il fit
maintenir fidèlemait celui d'Hescham. El Stansonr l'apprit
au moment de ses préparatifs pour l'expédition de Santiago
et lorsque déjà il l'avait fait publier du haut de tontes les
diaires des mosqnées-, l'irrévérence de Zeïri envers M ne
pouvait l'en détourner. Hais il envoya le général Wadha el
FAthi contre Zeïri avec nn corps de cavalerie et assez d'argent
pour lever aisément one armée nombreme dans le Maghreb
parmi les tribus ennemies de Zeïri ben el Atiya el Ha-
ghrawi. Wadha passa à Tanger où se rassemblèrent les tribus
de Ghoméroh et de Sanbadja ainsi qne quelques antres tribus
barbaresques d'entre les Zénètes. Le génâid slave leur distri-
buadesarmes, des vètentens et de l'ai^^t, et se tronvabientM
à la tète de nombreux soldats, avec lesquels il marcha vers
Fèz, où était en ce moment Zeïri. Gelni-ci sortit de la ville,
et vint an devant de l'ennemi; les deux aimées se rencon-
trèrent à Wadi Badat, et se livrèrent un premier combat
sanglant, qui fut suivi de plosients autres, non moins achar-
nrâ : elles combattirent de la sorte pendant trois mms avec
des snccès variés jusqu'à ce qne l'armée de Wedba, qni œ
pouvait réparer ses pertes, réduite et affaiblie, céda au nombre
et fot enfin forcée de se réfugier à Tanger, avec de grandes
perles. De là, Wadha fit savoir au hadjeb sa sitoation et U
>;,l,ZDdbyC00gIe
4s8 nsmoB •'Rapian.
itbndU kl Beeoora iirieeaBÛTB pcKu Rwammancer «B ailaqiieB
contre Zeîri. El Bbneoarre^eetUooaTeUeàBOQ reteor de
la glorieuse guwath de Bdunt Yakoob, et eooiine à pàoe
veaaieot de s'acherar les fêtes de victoire ordtHiaèes pow
la célébrer, infatigable, il partit aosntàt de Cordooe et se
reodit à Algésiras j il j donna rendez-vous box gneniers dn
capitainies TtHsiiœB, et confia le commandement des troapes,
qui ea pen de temps s'y trouTèrent rassemtdées, à soa propre
fils Abd el Melek el Modhafer, auquel il ordonna de marcher
contre Zdri. £1 Mansonr demnira qoelque tempe à Algéâras
afin de ponrToir à ce qni serait nécesssaire , et d'enrober des
renfnrts à sm fils ai cas de besoin. Lorsqne la noaTèlk
dn passage d'£l Hodhafer arriva h l'émir Z&ri beo Atiya, il
eut des craintes, et il eavoya ansaitdt dts âniesûres pour
demander dn Geconrs à tontes les tribus issoes de Zénata-, illoi
arriva des troapes de BeledZàb, deTlemcen, deSedjelmessa,
de Habmyya, et de tous les pays occapés p^ lee Zénètes, et
avec ces raiforts il se porta résolument à la rencontre d'B
Hodhafer pour le combattre; les deux armées se reocoatrèrent
à Wa^ Hoooan non loin de Tanger, et il s'engagea entre elles
une bataille dans laquelle on combattit des deux parts arec
un égal acharnement: le combat dura nn jour entin, depuis
le lever jusqu'au coucher do soleil. Vers le soir, au plus fort
de la mêlée, s'avança contre Zâri nu jeune noir nommé Sslem,
dont Zdri avait fait périr le frère ; voyant là one occaâoii
iavoraUe de se Tcnger, Salem se jeta snr Zeïri, et le frappa
de troto coups de yatagban à la gorge, dans l'intention de loi
faire sauter la tète; on accourt, mais on ne put arrêter Salea,
qni s'oifuit, et fut trouver Abd el Helek, à qui il apprit qu'il
vraait de blesser Zôri , selon toute apparence mortellement ;
sur quoi Abd el Helek anima les siens, et ils cbargèrent leurs
adversaires avec one nouvelle ardeor ; oeox-d , privés de It
présence de leur général, et le croyant mort, se débandèrent
et prirent la fuite, et les Andalons en firent nn grand carnée.
C,.;,l,ZDdbyG0Ôglc
CHAPITU DIX-SKPTIÎHE. '459
La cMiftnion et le désordre des ZéuUes s'âeaâit jnsqa'aa
quartier où l'on panaait les Ueesures de Zâri, qai w fit forcé
de fair avec ses principanx cavaliers, laissant Bon camp an
poavoir des ennemis, tesqnels s'emparÈrent de ses richesses,
tentes, paTillons, armes, Ghevaiu, chameaox, et tronpeaox
inDombrables. Zeïri s'en alla tonjoors fuyant josqa'à ce qn'il
arriva au lien Donunë le défilé du serpent (mâdiak el b&yya),
non Imn de la Tille de Heknésah; là il s'arrêta et fnt rejoint
par les notables de son année et par une grasde partie des
troupes fagitives. Il j demenra, attendant qu'il se fût refait,
pour retourner contre Abd el Melek âls d'Ël Vansour -, mais
celui-ci, informé de sa résolution, envoya en grande diligence
Wadha el Fàthi avec cinq mille chevanx choi«s de son armée,
avec lesquels Wadboh attaqua de nuit les campemens de
Zeïri, au lieu indiqué, et te mit en déroate ; ceci se passait vers
le miliea du mois de ramadhàn de l'année 3S7 (19 ou 20 s^*
tend>re 997). Plusieurs combats eurent heu encore entre les
partisans de Zeïri et les troupes de Wadha, mais dont tout
l'avantage demeura aux Andalons, et Wadha fit prisonniers
environ deui mille cavaliers principaux de la tribu de Ha-
gbrava; ce fat on renfort tout trouvé pour Wadha : la plupart
de ces prisonniers, séduits par les promesses et les dons du
général d'£l Hansour, cnisentirent i être incorporés dans
son armée, et se tournèrent contre Zeïri. Parmi eux se
trouvait sans doute ce chrétien nommé BaynKHid originaire
d'Âlby, dont il est parlé dans les^actes desBollandistes, qoi,
fait esdave coaune il-se rendait ai pèlerinage à Jérosalem,
plut à ses maîtres musulmans par son air martial, et, admis k
combattre dans leurs rangs, servit tour à tour les divers partis
qui le firent prisonnier , avec la même vaillance, jusqu'à ce
que, étant passé au service des ADdalous, il fut délivré près
de Cordone, comme nous leverronsbientât, par lecomtede Cas-
tille Sancho Garcia et rentra dons son pays '. Zeïri battit en re-
I iBtcrea Tcro iDt«r bot tlqns larbiriaol iclo pralla, Bcrbirini inpcrioiti
D,.;,l,ZDdbyC00g[c
460 HKTflBlB d'EGPAOIU.
traite juMpie . devant F<z avec DQ petit sombre des àens , dflos
l'iDlentioii de s'y défendre taeon ; mais les habitass loi Ux-
nèreot leon portos, et il se vit coatramt de les prier de lui
rendre ses richesses et ses fils , ce à quoi ils consentireat; îli
loi fooniirent de plus des provisioDs et des Mtes de cbai^
poar les traosporter où bon leur semblerait. Zciri s'enfttit
vers le Sahara h l'approche d'El Ifodhafer, et s'établit
dam le pays de Sanhadja, tandis qn'El Hodbafer arrivait à
Eèz et y faiuit son entrée sa milieu des acclamations de
triomphe des Andalous et même des Karawyyns, le samedi,
dernier j<mr de la Inné de schawai de l'année 387 (3 noTem-
bre 997). La nocTelle de ces snccès qui coaronnaieht ooe
année déjh à glorienee poor l'islannsme combla £1 Haasoar
de joie, et il Tootat que la lettre de victoire de «m fils qm
les lai annonçait fût lae dans les chaires des grandes moaqoées
de Gordooe et de Zahra, et dans cdks de tontes les {winci-
pales TiUes de l'Espagne, tant dn c6té oriental qoe da cAté
occidental , dit Ebn Abd el Halim. (^ jonr-là El Mansoor
fit briser, en actions de grftoes, les fers de dlz-boit cents pri-
sonniers chrétiens des denz sexes , distribuer des anmADes ,
et payer lee dettes des pauvres et des nécessiteux'. Onignore
si le pont de Tolède fut rebdii en l'honneor de cette victoire,
et comme ponr en consacrer le souvenir ; an moins voyons-
nous dans Gonde on passage qni aeaibie l'indiqner, savnr,
qa'en cette mAme année 887 tôt reconstruit lepontdeTolfede
par les ordres de Molununed bea Abdallah ben Abi Abmer
El Hansonr), badjeb dn prince des croyans Heseham d
Honvrayad Billab , et par les soin» de son aervitenr et vranr
Scbalaf ben Mohammed el Ahméri'. IL écrivit cm même temps
à BOD fils et loi envoya scm diplAme d'amel du Maghreb, loi
RiimnadDni, EiicriilalerfMlii, ipinlKae, dapllciler caplirnn afalfUDiiM*
Inquiilllonci bI ipii qnoqDO banoribllllar >Dm hilwrc rcperaal, ■cploi^iM la
pirllcaU dsseare; id pMtriBuni,t Siltacrnlt Cardaba Tint, Ipinm runai
■■iicruDl (Acl. UDCl. BiUdiKl., ntcMe OEt.).
■ Coadt,c. 101.
>;,l,ZDdbyG00gIC
CHAFTEBZ An-npTliHE. 461
racoEunandant d'eiercer le poQToir en tonte occasion arec
jnatice et bonté; et sa lettre fnt lue dana la chùre de ia grande
mosquée des El £arair77ns, le dernier vendredi de la lane Ûe
djoul-kaada (3 décembre 997) >.
Wadha el FAtbi étant rentra en Espagne^, le Maghreb fat
gonvemé six mois par El Modhafer avec jostice et prudence.
IssabenSaïd leremplaça.et fat snbeb-el-kbarta de FèzJDS-
qa'en aa&r 389(janvieroaféTrier 999)qn'ilfatremidacéde
nonvean par Wadha. Ce fat soqs le gonTemement da fils
d'£l Mansonr qu'on constrnisit les mnrailles de Djébal-al>
Mena, sor la mont^^ de ce nom située à l'orient de Ceata;
ces fortifications s'exécntalent par ordre d'El Hansonr qoi,
dans one eonrte excnreion qu'il avait faite en Afrique h l'oc-
casion de ces guerres, avait trouvé très convenable le plateau
qui est SOT la montagne y et ordonné que l'on tiaiisportAt la
cité SOT cette hauteur; mais sa mort arriva avant que la popu-
lation y fût transférée; die demeara dans l'ancienne en-
ceinte, et la nouvelle, qui devait s'appeler Almena, tomba en
raines^.
Pendant ce temps, Itàii ben Atiya était arrivé an pays de
Sanbadja, qu'il trouva révolté contre l'émir Baddys ben Man-
sonr ben Balkyn, par suite des discordes qui s'étaient élevées
aprte lamort de son père. Zeïri envoya chercher des troupes
chez ke Zénètes et, profitant de l'occasion, il envahit le
pays des Sanhadja, le subjugua, en chassa les troupes de
Baddys, s'empara de Tahart et de tout le pays de Zàh, ainsi
I ToDtceqii'ouTlealdellr««>leDer"de pirUe clfrciqDi lltlôriUnieal In-
dall itt p*gM H, H et ibItuIsi du muuKril iribo dn pclll Kirui, dsil
pou» iTOBiil MDteDt patli, et iDiqncUf* la croll deyalr rcRTOfsr Ici en groi,
1 r.onda DJouM : d Afln da rdire lu gacrrc lux cfarilloni. u 11 n'y ■ pglnl tcli
diDi l'iribc i il T * icDlBineat : Ifidlu t'iUiit relira en Bip>|d«, «le.
3 Almeoi, ilW iBiituilble, iifeilii wKIti, lieu fart, propre 1 repoDutr,
•mpAcher on cohIcdIt Im ■tUqoet on i^uilotii da l'enDanil. — Parai da Chln-
cboB, Antiilcoran , Mm. IS, dil : Alolro (da loi dDa Sintligoi) maUron toi
JodiM detptdindolc de nni «Imna del («mple ; y cajrA tIto 7 into.
by Google
que deTlemeen, de Schdif etd'Al Maa^U, fiisiiAfitiSRi
prodamer HaMbim el Bfoawayad de Conloiie;il«Ilai]idtn
ensoite le aiige dcTwat Âsch^r, cipiule des tribus de Sn-
badja, et ce fok dersat cette ville qu'il tnmva la mort: ajut
oCHnbattn tont va jour, depuis le Ict^ jnqa'aa ooiwber do
stdeil aotaiu de ta idace, l'agitatioD da oombat enTraiaa les
bleaeimifBehti trait biteslenoirSalem, etii enBiooHta
1001. Sonflls Hmn loi succéda, et ne tarda pasàmber
dans la domination à peu prëa enijëre da Maghreb qn'mit
perdue son père pareute desesdiffâvns aveo ElHaaMoi'.
De ce oAté-dda détrtnt, & pm près dans le nème temps,
El Mansoar arait repris les b<ntilitéB coBb<e les Atétieas. £d
l'année 390 (do 12 dëc^dire 999 an 39 noveaibce 1000}
Conde nous le nwotre faisant une incorâon dans rSspegn
orientale (sic) : — Les cfarttienB, dit-il , nardiirent contre liî
avec de nombrensee troapes ; mais il les combattit , mstfait
leurs généraux, et leur laissa on Ameste sonrenir de le babille
de HisD-Dherrera: il raTagea le pajs, détn^Ht les forteresses,
brûla les villages; et cette terre, naguère très peuplée, de-
meora déserte; car les infidèles eni-mèmesiiicendîaient leurs
granges et tout ce qn 'ils avaient, afin que les nôtres Dépas-
sent en profiter '. Conde, selon son balntude, ne dte pont
l'historien arabe dont ce récit est traduit, en sorte qœ nov
ne savons si c'est on contemporain qui parle on tm aeteor
postérienr, et qn'il nous a été impossible, dans nn cenrt s^
jour à l'Escurial, d'en retrouvra' le texte dans les mvmscnti
originaux de cette bibliothèque. Quoi qn'il en soit, il fai:^
évidemment ici Gervera an liea de Dhervera. Qaelqne pont
diacritique malencontreux aura sans doate tranpé Crade,
qui aura pris, k l'initiale de ce nom, an sad pour on dhai.
La Gervera dont il est ici question n'est point d'aillennli
t ftg, H M mIt, da pelH K*rlM, Vojrex la petrB précéd«Bt«,
>;,l,ZDdbyG00gIC
Cerrcra de Cstdogne, comme le croit on récent historien:
ceia est renda érident par la coarte notice des annales de
Complotom où il est dit qne cette défoite fat illilHe par les
comtes castillans Sancbo Garda et Garcia Gtnnez. Or, il eiiste
prâiséraent en Gastille nne Gervera, sitnée dans la {vovince
de Soria, à six heares et demie de marche d'Agreda, et à dix
lienes & peu près de la capitale de la proriDce, hiqnelle ré-
pond on ne peut mienx à la double iadioatioo des dironi-
qaem^ arabes et des chrétiens '. .
Ijt guerre conttnna, et £1 Hoosonr i»it, cette même amée,
Agoiiar, dans la prorinee de Portns-Calle, sur le rio Borna,
(pent-ëta Arri&fla ou Pefiafiel), et une TÎUe de MontemaTor
probafoleaaaeQt du même cMé, dont il s'empara dans la saison
d'hiver, te 2 décembre*. L'année Euivante (1001) ne Ait
marqnée par aucun fait de goerre notable, on du moins jugé
tel par les chroniqueurs des deux nations, puisqu'oi ne trouve
chez eux rien sons cette date. Hais il n'en fat pas de même
en 1002. L'Afrique pac^ée par la mort de Zèïri, Abd el
Helek ben ElMansour s'était attaché par des traités avantageux
< In cri aiTiTiii (1000), diicnt lei Ann*lu de Complnlnm], fait arniicada
deCeMerKapsrCoDdBSinctnm Ganta «tGartI* G«ni»(AaiuL C«>Dp1.,p.Sll).
Ca qoe lei AhmIw de ToUdi nptiMlDlKiit ta ewUll» canuM U ntt : Fué (ta
cra inpradicla kuitiii) U arrancadi de Cepers lobre el CODde S. Sancho
Garcia t Garcia Gomei (Anoalei Toledasoi, p. S8S). — Lei Aimalei de Compln-
(■m aoDi du doBiMnc altde, et tetUea dtn* une laagM dani-barbare et d«
Itaniilieii, qal o^fil déjt ploi da UiIb, et n'eal paa cDcoie de rbpagaol, ~ Ar-
raocada (TOf»! Dncange) expeditio miltlarii, Tel raplMi, dinplio. Le Dielion-
■•Ir* de l'Aeadèfflle e«p«tiMle an tnol Jrrwuala la dèOiitl tmpalte vUtlenU,
•rncbemeni, dèrad Dément, eDliTemenl, amUie, nuUio, rie. — Dana le* lieni
daeamiiD) qst Doni occapenl ce moi exprime parUculJéremeDt une allaqae tIo-
lenta, raetlon da le priclpiter, de loaber rademeot nt l'eannai , de le battre
iplate conturB. On III daw let mêmei Annale! de Complnlon (p. SU(,taM
l'annéa 1060) fuit nrrancafiu rex Àtdefonnu eum no ixireilu (U rel Alfonte
hit détail aiec md armée], et lUDnlIoenl : ert vcn (Ul tlla ■rrancada niprr
ZafiDiUMfiui.— Qnelqaebla on lit dana tea chronlqnei caitlUnM : Utit JlMta,
la de Cclei, soni entendu arroncaJa ou demi» deKoda on d'Ddea;ct en lalln
jllumda Oel» pour f>r>lHim di Oclci (illitia mal accordé d'ajllenra ponr illvd}
1 Bra axiiTiii (1000) eepit AlmaBior Gaateilam Aquilar qaod «it In ripa de
Boom ProilacUPOTli^aleul (Cbr. Ctmiatk. un, p. Ul).— If* wnxrai (IWO)
Mplt AlnHiMll«sl«M-ll«|«rMn iiu aoaM DtCMdirli (iliU.,Lc.).
>;,l,ZDdbyC00gIe
464
Hmzz bMi Zelri , de telle Borte qa'El HanaMDr pot, es eeUe
aimée , faire Tenir da Ma^ireli de nomlnreaseB troapeB de
Beriiers à cheral destinées & faire partie derarmée qa'ilntB'
semblait pour marcher contre )« chrétio» : la plupart débar-
quèrent i) Algésiras ; qoelqnee-nns, venant de derrière l'Atlas,
s'étaient, h ce qa'îl seinble, embarqnéB à Arsile, et vinrent
prendre tore à Santa-Btaria dOksonoba. De leur cMé, le
gonTemeor de Santarem (SchanteTren) en Àlgarre, 1» «alis
de Mérida et de Badajoz, rassemblèrent tons les cavaliers de
leurs goaTonemnis respectifis. Les bannièrte se rénnireitt à
Tolède, et le badjeb di^osa tontes choses pour attaquer
pinseamment les chrétiens sur leurs domaines de Caetille. £1
Kansonr avait tonjours en une aii^alière propension vers ce
pajs, et il faut dire aussi que c'est de ce cdté qu'il avait tou-
jours trouvé le plus de réâstance et la victoire le moins bwile.
La résistance des Castillans, s'qtpuyant d'ordinaire sor la N»-
varre, l'avait &tîgué \ ils avaient tenu bon souvent devant ses
armées,.etil les attaquait maintenant avec la résolnUon de les
vaincre une fois pour toutes, et d'annraer définitivement la
CastUle aux possessions mosulmaues riveraines du Dnero,
comme un complément indispensable.
Le bruit des préparatife d'El Maneour et des renforts for-
midables qui lui étaient venoa d'Afriqne se répandit et émnt
vivement les chrâiens. Le roi de Léon, Alfonse Y, fils da
Bermnde, quoique dans la troisième année de son r^ne,n' était
encore âgé que de hait ans; mais il avait ponr tuteurs et pour
conseils des hommes d'expérience et de conrage , et , entre
autres , Garcia Sanche2 de Castille, frère de Geloyra, mire
d' Alfonse. Sancho de Navarre , Sancbo le Grand , fils de
Garcia le Trembleur, celni dont le règne se prolongea dorant
«oixante-«Jnq ans, et qui, pour sa bravoure et son intréfndité
militaire, fut surnommé Qnatre-Hains^, était gendre de ce
) CtniM Itn roçnoneai» Tnn*n»>l* s«imil %tftta Sinctiai» qal pra Bfff-
>;,l,ZDdbyG00gIC
CHAPrntx Dfx-SBPTma. 465
même Saocho Garcez de Castille dont £1 Hansonr menaçait
les états d'une raine totale '. Sancho Garcez n'eut pas de peine
k faire entrer son Devea Alfonse Y et son gendre Sancbo le
Grand dans son alliance, et les forces de Léon, de Castîlle et
de Navarre, se rénnirent pour s'opposer en commun aux en-
treprises d'Et Maosonr. 11 j arait longtemps qne les trois
penples n'aTaient marché de concert. Le rendez-vous général
fat marqué non loin des raines de Numance, vers les sources
du Doero , dans les campagnes situées au-dessous de Soria,
entre cette ville et l'ancienne Clnnia (Comâa del Goi^e), dans
ce qu'on appelle las Navas de Clnnia y Osma. C'est là qne les
Léonais, les Castillans et les Navarrais joignirent d'abord teors
drapeaux. On ne pouvait réunir trop de forces contre le redou-
table £1 Hansonr. Par ses liaisons avec les comtes d'outre Py- .
rénées , Saucho de Navarre était en mesure de les appeler à cette
espèce de croisade, et il les ; appela. Mais il nous faut dire ici
un mot des rapports du roi de Navarre avec la Gaule méri-
cUonale, dont il tira, à ce qu'il semble, d'importans secours en
cette occasion. Le pouvoir de Soncho était grand, et s'éten-
dait fort avant k cette époqne de ce côté-ci des Pyrénées, au
tl« HrmnIUU Quizinuiit Toctbttar (Ordo niiiBirnin Keg. Pupll., nun. !•}.
— 8*n p4r« Ginlu iTalt m le rarDam ds TTtmeUctii oa de Tmutleait : Qsod
fB»da nxMTM pnIcBll indlabil, tbI dcbabil Id pndio ciparlri, t prioeipla
lotutrenalabditad patta* uotUBtiHimiu paniitabal (Kadar. Tole(.,dalab.
Hlap-, L T, c ts).
t S*Mi«i Kas... ice^lt oxoTem Iccillinan liffoua Urraun Bll«m comllif
Sinilo da CuMIl* (Orda Kif. Pimpll., nom. 80]. — La fondatanr da la drnai-
ila, Saoclni Ganaini*, aTalt tépti ittoskmn; fltna* SaBnUoaii , md Oii, la
TreiiibleaT,diDi la principe ntn walr«nM Tnta, da MXi 970}anflBiiaiit lar-
reai Saocbo le Grand, intronlié ealiBl «D «TO, rigMr laïqn'en IMH. Qielqa*
axlraordlnalre qoe paralwa un il lang rigat il eat iiieité par lai plu tadau
mmucBi, cl ce n'cal gnére qM dapnl* la irai li&ne iMcla qa'an a mit deaxBaB-
cka It où II n'en hllilt qn'nn. — Rei etr«iaa,dlHnt la luiitai de Campaauna
(pa(. 318), retnaril annU iuit al obilt en vrai. PoM eue racniTll SaBdu
flUu ejw auoa lit. Ui« fail tanar cemllla BandI, et oblil ata mliziu (!««().
Conlmi par l'Ordo lafoM PuipUaMMim : lagMVU laait bST, ai obUt an
miui, MM. M.
IV. 30
>;,l,ZDdbyG00gIC
466 msTOiBi D'BSPAOïa.
moina dans cette partie du pays que les Btunains avaient tp-
pelée NoTempopalanie et seconde Aquitiùne , jasqœ-là que am
fils Femand, qui devint depuis roi de Castille et de Léon, le
qualifie dans &on épitaphe de roi des monts PyréDées et de
Toulouse.
L' épitaphe est ain^ conçae ; — • Ici est dëpoeé SaDcàm, roi
» des monts Pyrénées et de Toulouse, homme de tout point
" catholique, et grand défenseur de l'ÉgUse. II a âé traos-
> féré ici par son fils le roi Ferdinand le Grand. U noonit
0 dans l'ère 1073 (1035) *. > Sancho est qualifié de même
dansl'épitaphe particulière de Ferdinand le Grand : — > Id
» est enterré Ferdinand le Grand, roi de tonte l'Espagne, fils
" de Sanctins, roi des Pyrénées et de Tonloose, etc. ». •
' Or, il semble incontestable que Ferdinand ne donne ici A soa
père Sanche le Grand le titre de roi des monts Pyrénées et
de Tooloose, que parce qu'il avait possédé les Pyrénées de
la Navarre et de l'Aragon et, au-delà, wte partie des Gaules
jusqu'à Toulouse, la ville prépondérante alors de la Gaole mé-
ridionale, dont était comte en ce temps GnUlaame Taillefer,
TBARILATT* I
Catie *plUph« eiiUc t SiJbI Wdon de LèoD.Voj. dm totM», CacMiGa,ak.
IT, c. 18, f, tan; ei Vepw, Coronie* tevettl de U Ordu de Bu Buaàl», L t,
p. tsi.
Dam Vepw, 1. c, p. ISl, M diw SndoTal, HbL; del ny D. FetafJ» «1 I
>;,l,ZDdbyG00gIC
aUPTTSB DIX-SEPTikia. 4C7
allié de 88 famille '. H 7 a plas : Gnillaorne, comte de Toa-
loose, et Baynond II , comte de Bonei^ne, qoi dominaient
«or presque tont le Languedoc, ne s'étaient pas pressa de se
soamettre à Hngaes Gapet , sairant l'antear de l'hiatoire de
Languedoc; et il est poeàble que Gnillanme Taillefer, dans
les premiers mom^is de l'usurpation, on , pins pIiilosophiqDe-
ment , de l'aTénement de Hngues Capet, ait préféré relever
da roi de Navarre, son parent, qae de l'ei-dnc des Parisiens
n^nère son égal, et ait reconnu Sancho pour son suzerain.
Quoi qu'il en soit de cette coujectore, il pouvait, à titre de
roi ou à titre d'allié, tirer des secours de cette partie de la
Gaole. Sancho de Navarre avEtit de plus un autre allié encore
pins intime an nord des Pyrénées, dans la personne de GuiF-
laume Sandos, dont il en tira certainement. Briz Hartinez
produit une charte de donation de Sanche le Grand, eu date
du 14 juillet 1014, signée du comte Sanciuê GvilMmw co-
fnei de Ctutsamia; Sandoval en rapporte une antre du 22
avril 1022, pareillement signée de ceGnillanme Sanche des-
quelles il appert nettement, pour parler comme Pierre de
Marca, que de «on temps il y avait un comte particulier de
Gascogne, nommé Sanctius WiUelmas, fort affectionné aux
intérêts du roi navarrais, puisqu'il ae trouve si souvent à sa
cour, et qu'il confirme ses actes publics par sa présence et par
sa signature. De pins, ce Guillaume Sanche était marié avecUr-
rava, fille de Garcia le Trembleur, roi de Navarre (laquelle
suivant la conjecture d'Oienbart, lai avait apporté en dot la
Vasconie), et était, par conséquent, beau-frère de Sancios le
1 Goillanm* d« TODlaiu«i»ilépou«« la prcmièrM ou locoadei noet» nue
Alla de la (DilnB do IKiiirre. (Votbi CaWI, Uiil. du eamici do Tolme.p, im
et >uli.)— Que Gullligois TaUlaTerrùt comu de ToolauM dam lea denléreà •>.
néei du dlïlem* •lèels cl dan» lu pramlérea do ODilèmc, cela a*t bon de donu
Voyei Iw d) leiMt cbmal^Dci da r AppMidIce de Caiel, aitlr'anirat i. chronlq«e
tomane ayec porlraiu (p. ïlj. On y 111 : . fiailhem eonls tiu de ToIom, raleat
M aoM de tas pephle. MHD«iiael k Mtalwncar l'u de Milro Mihw
»£CCctiHXii. Vitqeet coule uidhm. ■
>;,l,ZDdbyG00gIC
468 auTontB d'espaork.
Grand et sou tauncîer, soit pour tont , soît poor partie
eenlement des état» qn'il gotiTeniait;'car il était comte de
Bordeaux ea même tempe qne doc de tonte la TasctHiie ,
sans doute de la Vasconie gauloise, que Glaber déEdgoe par
le nom de Navarre ' ; c'est de ce Gnillanme qne parlent
Adbémar et Glaber dans leurs cbroniqnes, et Glabo notam-
ment , de manière k ne pas faire donter qu'il ait pris part
h la bataille dont il va être question». Il amena en effet ea
Espagne, de la partie de la Gaule Aquitaine qu'il com-
mandait, tont ce qu'il put lever d'bommes en état de por-
ter les armes. Les prêtres eux - mêmes ceignirent le bau-
drier et endossèrent le carquois, à cause de la rareté des
soldats, dit Glaber^; et une armée cbrétienne pins considé-
rable qn'aucone de celles qui , jusque là, avaient tenté de
résister à El Hansour, se réunit sur les froutièreBde la Vieille-
Castille. Les trois peuplades vascones elles-mêmes, h l'appel
de Sancbo, portèrent jusque dans les plaines castillanes leur
étendard où dès-lors se voyaient trois mains sanglantes avec
ces mots : les trois n'ai font qu'une (Irrnrakbat), uni aux
étendards de Navarre, de Castille et de Léon.
Telle était l'armée des chrétàens. Écoutons maintenant le
récit des Arabes :
Les HusulmauB partirent (probablement de Tolède) divisés
en deux corps de bataille; dans le premier était la cavalerie
d'Andalouàe, et dans le second celle d'Afrique; ils conni-
rent les terres que borde le Duéro, sans trouver de résistance
nulle part, et ils remontèrent le fleave jusqu'à sa source. U,
vers an lien appelé en castillan Galatailazor (Kalaat al Mos-
I Nou troiiToiiidiii) AlnaiD, Pin tllaS.AbboBli Floriun*!*: — Ufiall-
leloBi SractloaU Blln* BaH«tal>a«iain Copiei, ic toilM 6iu*e««i» dax [>•>•
qnci, Ui,p. SM).
> Inlil enm efi (Sarnceoli) prMlU Wlllelmui Dm Nmn« cop
ciM (Badol. filibar, I. il, t. 0).
1 ToBC Mlaa ob «urdUM iwImum atoftU mt nflMli tt.
iiwre ■»» beUfM (lUd., I. c).
>;,l,ZDdbyG00gIC
GHAPITU Dtl-SEPTlilIB. 469
Boar en arabe, la hauteur du vautour on de Tt^e ^), ils
tronvèrcint les chrétiens campée. Lear armée était partagée en
trois almafallas ou grandes âiviBions, qui couvraient les cam-
pagnes de leur multitude, semblahles à trois immenses essaims
épars de sauterelles. Lorsque les éclaîreors musnlmaus aper-
çurent le camp des infidèles si étendu, ils furent terriSés de
leur multitude, et ils eu donnèrent avis au hadjeb, qui, avec
ces mêmes éclairenrs, reconnut la porâtion des enoemia, et
donna ses ordres pour la balaille : il y ent ce jour-là, entre
les éclaireors des deux armées, quelques escarmouches qne
suspendit l'arrÎTée de la nuit. Pendant la courte trêve qu'elle
leur accorda, les -walis mosolmans ne goûtèrent point les dou-
eenrs du sommeil : inquiets, et balançant entre la crainte et
l'espoir, ils r^ardaient les étoiles et le ciel du côté de l'au-
rore, et l'arrivée de cette clarté rongeAtre de l'aube, qui réjouit
d'ordinaire les hommes, obscnrdt alors le cœnr des gneniers
timides, pendant que le bmit des trompettes et des clairons fit
trembler les plus courageux et les plus aguerris. Le hadjeb fit
saprièrederaube;Iesgéuéraax se rendirent à leurs postes, et
rejoignirent leurs bannières. Les chrétiens s'ébranlèrent et
leurs escadrons s'avancèrent en bon ordre : la terre trem-
blait sous leurs pas. Le cri de guerre des Musulmans : Dieu
est grand! Dieu est grand! (Allah hou Akhar!) et celui de
l'antre camp ae confondirent; le bmit des tambours et des
trompettes, le hennisBement des chevaux, rësonnaient dans
lea montagnes environnantes, et le del semblait s'écrouler :
la bataille s'engagea avec one ardeor et une bravoure égales,
et fut soutenue par les deux années avec une admirable fer-
meté : les chrétiens, sur leurs chevaux couverts de fer, com-
battirent comme des loups a%més, et l'on voyait de tontes
parts leurs généraux exciter leurs soldats. £1 Uansour retour-
< In loco qitodun qil inblci dtdtiir CaliUniior, Ittloé «nten dicilnr Va|ln.
m «lUtad* (ao4.ITatet., 4« lab. Hl^., I. t, t. n).
>;,l,ZDdbyG00gle-
470 vsvooB d'bspiari.
nait de tous oàtés son gàtëreox cheval de bdiâlle, pmil A
ttii féroce léopard; il ^fooc* avec ses cavatters aadaloiu ces
guerriers coaverts d'armes sanglantes, et, s' avançant au {Ans
fort de U mêlée, il s'indignait de cette réaistance inaeooatn-
mée et de la faronche valeor des infidèles : ses géoéranx fai-
saient des prodiges de valeur : plusieurs fois les cavaliers
africains enfoncèrent les escadrons pressés des chrétiens ; et la
poussière qui s'éleva sur toute l'étendue du champ de bttailla
obecarint le soleil avant l'heure : la nuit vint enfin, lA s^tara
les combattans sans qoe ni l'nn ni l'antre eût cédé on ponce
de terrain. Nul ne savait eu juste queUes pertes il avût
faites, ni n'osait s'idtribuer la victoire. Retiré dans sa
tente, El Hansoor attendait que les généraux de son armée
s'y rénnissent suivant leur coutume : voyant qu'ils tardaient
et qu'il n'en arrivait que quelques-uns, et ayant appris que
la plupart d'entre eux avaient péri en combattant, et que les
autres étaient blessés, il reconnut tonte l'étendue de la perte
qu'avaient éprouvée les âens, et donna l'ordre de lever le
camp avant le point do jonr, et de regagner la rive gauche
du Duero par les ponts d'Àndalous , l'armée marchant en
ordre de bataille pour le cas où les ennemis viendraient à la
poursuivre. Les chrétiens, voyant tes moavemeoa des Mnsnl-
maos, et croyant que c'était pour recommencer la latte, se
mirent en ordre de bataille de leur côté ; mais, quoique lùen-
tôt oertaim delà retraite des Musulmans, ils renoncèrent à les
poursuivre, accablés qu'ils étaient des fatigues du jour pré-
cédent, et à cause des grandes pertes qu'ils avaient etu-më>
mes éprouvées. « Après un carnage considérable de part et
d'autre, la victoire resta enfin aux chrétiens, dit Rodolphns
Glaber, mais elle leur coûta cher. Les Sarraàns qui survé-
curent à leur défaite cherchèrent un refuge vers l'Afrique.
Kais il est prouvé que les chrétiens perdirent, dans ces com-
bats jonmaliers, un grand nombre de religieux qui avaient
él^ entrées sur le cbunp de bataille, plutôt par un senti''
i.vGoogIc
CHÂPiTBX DIX-SKPTIEHE. 471
ment de diarittf et d'amour poor leurs frères, qae par l'at*
trait des Taines gloires de ce monde'. >
El Maneoar se seatit si abattu et si chagrin de sa défaite, la
première qu'il eût subie, qu'il ne prit aucun soin deses bles-
sures; l'agitation et la tristesse de son esprit les env enimèrent,
et y reconnut que son heure était venue : ne pouvant se tenir
à cheval, on le mit sur on brancard, et il fit quatorze lieues
porté sur les épaules de ses soldats jusqu'à Walcorari, sur les
frontières de CastJlle, aui environs de Medîna Sélim ; il ren-
contra là son fils Abd cl Iklek qoi accourait, envoyé par le
khalife Ilescham, probablement avec quelque renfort, pour
aviûr des nouvelles de son père ; c'est en ce lieu qu'il mourut
le lundi trois jours avant la fin de la lune de ramadhan de
l'année 392 (9 août 1002), à l'^e de soixante-cinq ans lu-
naireu *. La nouvelle de sa mort répandue parmi les soldats
les frappa de consternation : tous pleurèrent le glorieux
général qoi les avait si souvent conduits à la victoire, et
qu'ils regardaient comme leur père et leur défenseur.
Son fils Abd el Helek el Modhafer prit le commandement
de l'armée. On transporta le corps d'El Hansour à Médina
Sélim, où OD l'enterra avec ses propres vétemens, comme
étant mort au service de Bien^, et on le couvrit de la pous-
sière parfumée qu'il avait recueillie en pins de cinquante
batailles heureuses gagnées contre les infidèles. Toute
l'armée accompagna son cercneil, et son fils El Hodhafor
■ S«d Id lUk dlDlIali cnBktlbu prallornoi eoniUt ehrlitUnon» ralIgloMt
plarti oCEBbnlua , qui potlu ab trtxtnm durlUUi imsTcn nphbuil dtcar-
un, qnim propur aUquim glarlim lindii pompailea (Bodelph. GJibtr, 1. e.}.
iBlHomiïdlet AbonrBekrelKodaij (dau Caiiri, p. aoi et«)dUMIqBll
mournl od l'ia SSS di l'bi|ifa ; Aboa Bckr fixa do pinj la Jaar da h mort as SU
de rinadhip (1 (oBt IDOl).— fiSuulBDilrei èqolTalanl IpeadachoM pf« t
ei ds DM tauit*.
>ll Hikkiil (inlfl par MarpliT,c.S)dltqn'U(UHltloB)oan parlât dtoiaaa
bae>te« la drap daillaè 1 l'ausTallr, Umo d'an «burre eaeilU el roii d>H od
cbimp qui loi TeniJI de l'hMlH* t»t9n»l, M BU pu ^ propraf malst da wa
>;,l,ZDdbyG00gIC
472 ' nSTOIHE d'espagre.
(qne Dira l'ait en sa miséricorde !) dit pour Im la prière des
morts. Ainsi fot ensevrii El Hanaoor dans la glorieuse potK-
ùère de ses batailles. • labumez les martjrs comme ils
sont morts , dit le Koran , avec leor habit , leurs bles-
sares et lenr sang. Ne les lavez pas ; car leurs blessures,
an jour do jogemmt, anrtMtt l'odear da musc. • Sar
son tombeau farent gravés quatre vers arabes, da mètre
kanil, dont voici la tradaction :
Ses actions le fereot conaattre son histoire
Et ce qa'il fat, comae ri ta ie voyais de tes yeas.
Par AlUb I le tenps n'en unfeaera isatis an senUible.
Ni persoDoeqnl, coauae loi, défende dos froodères '.
Telle fat la fin de Mohammed ben Abdallah ben Abi Ahmer
£1 MaiLsour, dans an âge qai pouvait Ini permettre enoore
- les longs espoiis et les vastes pensées, >> el lorsque smpoa-
PlMimn anleBri rippocUal riptl^k* d'BL Hinnar, utr'MUw Atea Tilh hwi
ScbiriT cl RoDdi dau wa inliè de TcnlSulion contwié k l'EwwkU EUe atU
Induite par Cialri comma lliull :
Qatlii llle Tuli, ecatt douDt, nua iMoi u il tptam in tit onranc- Alter Ha-
piDJB dtfaBMr linilit, credc miU, nnpqnin «itliarit.
Dam lOB biiLaira, Couda donna ds celte tpltipbe limpla at dl^aa aae para-
phraH en lari qui n'a p«a molu da buit Tan eaMilkni poar la* ivalre T«fa ara-
ltMdaFMialnil,camp«tie,t ca qa'll >oaa ippread, paraon ami D. Leaadn
Vernand*! Horalla, d qat n'ca Tant paa mieni poar cala (tdjm Coude, c IWJ.
Lu lar* miiaoi nom larablent prtKnblet en eeqa'lla randaat da iBolu leaeat
«t le earacUra de l'orlrtaal, k qnglqnei radondancei prêt :
Ca Mal d'jillcnrf loataon cncon ili ven cuilIteH ponr quilic arabw.
3,q,l,ZDdb|G00gIe
CIUPITHE DIX-SEPimUE. 4/3
Toir ëtût affermi et ses afCsires an pins haat poiot- de proa-
périté. Les mémoires arabes sont pleios de ses louanges et
d'aoecdotes dont il est le principal eojet. « Le hadjeb Elm Ab-
dallah ben Abi Abmer el Hansour, disent-ils, avait goarerné
l'état avec gloire et avec de grands avantages poor l'imam,
pendant vingt-cinq ans. La reine Sohbeja, mère de l'imam
Hescham, l'avait -chargé de tontes les affaires de paix on de
guerre, et rien dans l'état ne se faisait sans son consentement,
en sorte qa'il ne M manquait qne le titre de khalife; mais en
vérité l'on dnt à sa prudence, à sa valeur et à sa fortone
de grandes prospérités et de grandes conquêtes. Il fut toujonrs
'Vainqueur de ses ennemis; il iie~vit aucune armée d'infidèles on
d'ennemis qu'il ne l'enfonçât; il n'assi^ea ancone ville on for-
teresse qu'il ne la prit, etil étenditles frontière desHusnImans
jusqu'aux extrémités de l'Espagne, d'une mer à l'antre. Pen-
dant tout le temps de son gouvernemeut, la félicité de l'état
n'éprouva aucune interruption; car, par la crainte qne toat
le monde avait de lui, personne n'osa susciter la plus légère
étincelle de sédition on de désobéÎK-sance. Aussi, de son temps,
l'état fut-il si florissant qne jamais il n'avait atteint nu st
bant degré de grandeur et de puissance. Les campagnes viC'
torieuses qn'il fit 'contre les chrétiens dépassèrent le nombre
de cinquante, si bien qne leurs rois intimidés l'envoyaient
prier de leur donner la paix et de ne les point achever. Il
était né l'an 327, année de la aan^ante bataille d' Al Khandik
de Zamora, et le Seigneur choisit le bras d'El Mausour pour
venger l'Islam : sa mort eut lieu à la fin du ramadban de
l'année 392, aar les froutières de Castillc. Lorsqu'on apprit
à Gordone la Aiueste nouvelle de sa mort, ce fat un jour
de deuil et d'affliction générale, tant dans cette cité que dans
les autres de l'empire, et de longtemps on ne put se consoler
d'une aussi grande perte '.•
>;,l,ZDdbyG00gIC
474
Aind qa'on pent le pmeer, los chrétieiu parlent en d£
toat antres termes de la mort du hadjeb, et s'en réjoÙGaent
comme de la chute dn pins redoutable de lenrs ennemis.
■ Après avoir fait des chrétiens, pendant de longues années^
le ploB effroyable massacre, dit te moine de Silos, Alman-
zor fut enlevé près de la grande \ille de Hëtina-CkBlim ,
par le diable qni l'avait possédé vivant et plongé dans
l'enfer'. ■
Les Annales de Compostelle nous disent plos brièvement:
EnlIXL(1003J mortutuestAlmon>r>.
£t les Annales de Burgos :
£ra MXL monmts est Alnaazor, et sepattos est in Infemo^.
On ne saurait, comme on voit, concevoir le moindre donle
sur la date de la bataille de Caktaûazor . Les anciens docamens
cbrétiens concordent là-dessus avec ceux des Arabes. C'est
donc nne errenr notable en bistoire et en cbronologie qne celle
des bistorieus espagnols qui, depnis Lacas de Tny et Roderich
Ximenez jusqu'à ces derniers temps, ont tons placé l'époque
de la bataille de CalataAozor en 998, et, pour être eonsé-
quens dans leur erreur, ont cbangé les noms des princes
chrétiens qni g^;nèrent la bataille, nommant Bermnde an
lieu d'Alfonse V; Garcia le Trembleur, de Navarre, au lien
de Sanchfl le Grand, et Garda Fernandez de GastiUe , an
lien de Sancbo Garcez, son fils. Vainement a-t-on essayé de
justifier ce grossier anachronisme en supposant un intervalle
de qnatrc ans entre la déroute et la mort d'ËI Mansour;
en supposant, en d'antres termes , qu'il fut vaincu en 998,
t Siqnidem un (pln«Tr(iiemblsblaiDaDlxxiti),r«fBl inna poiiUDlUiehrU-
IliDortun borrirwM iirtici Almtaior » imnaal», qaod aam tItidImh pwrtd»-
i*t,lDlertaplui, *pad HMlDiinCcElImaHilnun dTittlein,cl in interna MpollM
Ml (MoMCb. Silen*. Cbr., Don. 71}.
IBip. S>gr.,(.ll3, p. SI».
>;,l,ZDdbyG00gIC
CHAPITBI IMX-SXPTIÎItE. 475
et mourut de dépit quatre ans après, en 1002 : les hiB-<
toires des Arabes noos disent toutes qoe sa maladie d'es-
prit fat violente et courte ; ce qui effectivement dut être
ainsi puisqu'il n'eut pas le temps de se faire transporter 4
Cordooe. U serait, d'aill^irs, impossible de jostifler la pré-
sence de Garcia Femandez à cette bataille, même en admet-
tant la date de 998, puisqu'il était mort dès 995, et encore
moins celle de Garcia le Trembleur, mort vingt-hnit ans
auparavant. Ce qu'ajoute Lucas de Tuj, que le jour même
de la victoire des chrétieas, an diable, sous la figure d'an
pécheur, chantait sur les bords du Gnadalquivir , d'une voix
donloorense et lamentable, alternativement en chaldëen et en
espagnol : à CalataOazor £1 Hansoar a perda son tambour,
est un conte populaire , il est vrai , mais qui témoigne de la
singnlière et mystérieuse idée que les chrétiens se faisaient
d'El Hansour. Suivant le commentaire de L'évèque de Tuy,
les mots qne chantait ainsi le prétendu pécheur voulaient
dire : à Galatafiazor Almansor a perdu sa timbale on son
sistre, c'est-à-dire sa joie (ou son bonheur). « Les barbares
de Gordoue venaient vers Jui, contjnne Lucas ; mais dès qu'ils
s'en approchaient, il s'évanouissait à leurs yeux, et, réappa-
raissant aussitôt dans an autre endroit , il répétait la même
plainte. Nous croyons, pour nous, que c'était le diable qui
pleurait ainsi la défaite des Sarrasins ■ . ■ Les grands caractères
et les grands événemens ont en de tout temps ce privilège de
monter l'imagination des hommes aa ton des prodiges: l'his-
toire des peuples de l'antiquité est pleine de ces fables poéti-
■ Ulnbile Ni dlclu Ipu dis qat li CiniUaiiDr inccabnil Almtoior quidini
quaiî piicitor io ripi flumJDli do Guadslquiiir quati plaDgens moda ChaUlaico
icrmone, idimId hlipinlco climibil dloDi : £» Canttanazar ptrdià Almaïaar
<IlMitar;ld ait, lo CtniUnuor perdidil Almuior tTmbilBm ti*s ililran,
boctal, lalKism mam. YBDlebiDl ad amn barbari Coidnban»», CLcum appro'
plBqnanDt el, etsiHKcabatabocnlIa e«nuii, cl luram Inalloloco apparau «a-
dam plangani rapalabaU Hudc cicdlmoa diaboliun rut*a«, qol SarTUUionuB
pItDgabtl dajacUoMH (Lnc. Tod. Cht., p. as;.
>;,l,ZDdbyG00g[c
476 BISTOBK d'ESPAGHE.
qoes, et l'on en ponmit dter mille de cette sooNe féconde
Bées et répandtus, à commencer par l'hiatoire mjthcdoguiae
des héros et des dienx. C'est du reste à Lacas de Tnj que
nom devons la connaissance de ce fait qae, depuis sa défaite,
El Hansoar ne Toalot ni boire ni manger; ce qui, joint à ses
blessares et au chagrin mortel où il était de se tcht vainca,
précipita sa fin de telle sorte qu'il moorat, conune nous l'a-
vons TU plus hant, avant même d'être arrivé kHédina-Cœll'.
Comme la pli^tart des Ommjedes jnsqn'à Hescham, El
Bbmsour ne fat pas seulement un général dnqnante fms vie-
torieui, c'était encore on po^ distingné, érudit et savant, et,
par goût autant que par politique, mi protecteur éclairé des
lettres et de ceux qui les cnltivRieuL Nous avons vu qu'il avatt
coutume d'emmener toujours avec lui duia ses expéditions
deox ou trois poètes, avec lesquels il seplaisait h s'entretenir.
C'est ainsi qu'il avait avec lui A son expédition de Galice pour
la conquête de Santiago Abd el Hèlek cl Harizi et £ben Déradj
el Kaschtali (de Gastalla); ils décrivùent en vers, à l'ombre
des tentes, dit l'écrivain arabe, lea batailles et les moaTemcm
de )a conquête, luttant entre eux de &dlité, de fécondité et
d'él^anee. Dans une occasion El Harin,le soir même d'un
jour marqué par un combat qu'il avait faUu livrer à nn gros
de paysans galiciens qui s'étaient portés contre les Arabes,
présenta sa composition terminée, et El Hansour, ajant dit à
Ebn Déradj : ■ £t toi, en feras-tu autant? ■ dans la noit
même, avant le point da jonr, celui-ci loi présenta nn
poème où les marches, la description du pays, tons les ineidens
de l'expédition et le dernier combat étaient minutieosemmt
bien que poétiquement décrits. A. Cordone la maisou du bad-
jeb étdt comme une académie : celui qui y tenait le premier
rang et proposât les sujets qne l'on devait traiter était le docte
■ Almanur lalcni ib htc dic qm isccubDlt, doIdIi eoHcSprc, iniae bibcn,
gti«ii<tBi In tiiluup], qD> dkilar Hedlatcclan , noitsai etl, rtibUMma-
paliaiObld.,!. cO-
>;,l,ZDdbyG00gIC
CBAPITBX l>IX-9XPnilfE. 477
ItH^iim ben Nazar el Sar^oosti on de Soragosse, qne l'on
iqppetait le Halek bea Anas de son âècle, on des plos savana
monfti de la moBqaée-djéma de Cordoae. On pent juger de
la libéralité du liadjeb envers les gens de lettres par le trait
snivant : Saïd ben Othman ben Merwan el Koraïschi, connu
sons le nom d'Ebn Bélota, Ini prësenla un joar (les écaÎTaina
arabes en ont e<Hiservëla date précise comme d'un éTénement:
c'était le samedi 12™" joor de la lune de ramadhan 381)
ane kassidé à sa louange; c'était nn récit de ses expéditions et
(le ses benreoses victoires; le poète Int sa pièce chez le badjeb
aux grands appla^flissemens de tons les assistans : elle conte-
ntùt cent vers; le lendemain £1 Hansonr envoya an poète trois
ooita dinars d'or (trois pièces d'or pour chaque vers).
Attirés par la renommée des savans d'Espagne et sortent
de cens de Cordoae, on j voyait arriver des gens de tons les
paya, tantd' Afrique, d'Égjpte.deSyrie, des Iraks et de Perse,
qne des terres de Ronm, d'Elfrank et de Galice. C'était par
soite de ce monvement qn'était passé en Espagne en 380 un
poète que nous conoaisscHis déjà, Said ben el Hassan el Bébay
connu sons le nom d'Aboul'Ola, et originaire de Diar Hos-
Bonl. Il avait étudié à Bagdad et on le regardait comme lo
meilleur poète de son temps; ilétatt doux, affable et très pré-
venant: El Hansonr le combla d'honneurs et de bienfaits,
et lui assigna nue pension pour son entretien sur les foûda
destinés aux geus de lettres, ftmds qui souvent étaient ïnsuf-
fisans dans seatuains libérales , et auxquels il ajoutait alors de
ses propres deniers. Cet AbonVOla était fort adroit et très
délié pour obtenir des faveurs et des récompenses, an moyen
de ses louanges et de ses vers, et il n'en laissait pas échapper
l'occasion. Il entra un jonr dans la maghlisa d'Ël Mansonr
avec nue soubrevesle très usée et trouée, à travers laquelle on
Voyait les vétemeus de dessons; c'était nu jonr extraordinaire
où les assistans étaient nombreux, et en l'apercevant en cet
état, El Hansonr loi dit : • Qa'est cela, AbonrOb? - Et celai-
>;,l,ZDdbyG00gIC
478 HIBTOIBK b'ESPAOn.
et répondit, d'un ton himUe et lBinentid>te : - C'ert nn pr^
sent de notre soaTenÛD (qoe Dieu le conserve, et veoille le lui
reodre!) : je n'ai pcnnt depomreqne j'aime antant,et e'ot
poar cela goe je m'en sois vètn aajonrd'faai. <• El ManMor
loi dit : > Tn fais bien, El Bébay, et ponr que tn la conserves
noQH t'enverronn demain d'aotreiiTétemenspour la remplacer;
nooB Tonlons que tn poisses l'épai^er et la garder comme
elle le mérite. ■ Saëd ben el Hassan dédia an hadjd) phmeon
ouTrages ; de ce nombre étaient le Kitab Foesoul on le Une
des topazes, le Nooèdjr Owa'l Ghafàb, on expUcatifHi de l'on-
vrage de Abon Aly et Kali , un livre d^ proverbes et de
ftbles, an traité des profondeorB, nn antre des escadrom,
qui plaisait beanoonp à El Mansonr, et d'antres encore, dont
les titnss mêmes se sont perdus.
Les écrivains, les savans, et les poètes qui flenrirent
sous le gouvernement d'El Mansonr, forent trop nombresi
ponr que nous en donnions ici la nomenclature. Noos non-
merons cependant quelques-uns des prindpanr, et, en pre-
mier tien, te célèbre médecin connu sous le nom vu^aire
d'AbnIoasis, dont Coude parle sons le règne d' Abd el Sahman
ri Nassr', qui fat le médedo d'El Huisonr, an r^iport de
Léon l'Africain, et l'auteur d'un ouvrage de médecine pra-
tique semblable an Canon d'Anonme, (dein de ficîEnee et
d'observation, que les médecins arabes consultant encore
aujourd'hui, comme nos médecins consultent Hippooate et
Galien. Le nom entier de cet illustre médecÉi était Kbalaf
Abou'l Kasem ben A1>1m3 d Zabrawi, o'est^-dire de Zibra.
Il est était né à Cordone en 9)3, l'année même de l'avéK*
ment d'Abd el Bahman III, sons le règne duquel il coa-
meoça à fonder sa réputation , et sut prolonger sa vie jusqu'A
répoqnedelaguerredeCordooe, en 1013, qu'il rnoomt Agé .
t Conda, c. 81. — CoDdo le mfnllonni^ «urloul pour i« miiiDn ourcrttu
ytoTrM M fw Iw mIh n'il ■•■' pf«d%Mll.
>;,l,ZDdbyG00gle
479
de cent et an ans. Le samom de Zahrawi M vint de ce qa'ëtan t
médecin des khalifes et eDsuite des hadjebs qui en exerebvnt
la pnîaBBnce , il faisait son séjour habituel dans la résidenfle
rojrale de Zahra. Il y a donc identité certaine entre l'Abonl-
caBÏB dont on parle conunQnémeBt, et le Kbalaf hen Ahbas el
Zahrawi de Gonde (chap. 81), qui n'est antre Ini-méme que
l'Ëaaharagni de Léon l'Africain*.
Noos ayons dit qae les onvrages d'£l Zahnnri étaient en-
core aajonrd'hni consnltà avec fmît par les médecins mu-
Bulmans : nons aarions dâ dire qu'ils sont dignes de l'être
par les médeciDs de tontes les écoles et de tontes les facultés.
£1 Zàbrayti (on, si l'on vent, Abolcasis) est notamment auteur
d'nn traité sur la médecine ttiéoriqae et d'un traité de chi-
rur^e où l'on trouve la source ou l'indication de plna d'une
déoouTerte heoreuse, et un grand nombre de procédés utiles
on iiigénieux de nature à être employés aTantageusemeot de
tout temps dans l'art de guérir. C'est ainsi qae de deux passa-
ges de ces ouvrages semble résulter que la hthotritie , qœ nons
tenons pour d'invention toute moderne, était connue à Cor-
doue dès la seconde moitié da dixième siëde. Il existe du
traité sur la médecine théorique une traduction latine qui a
eu plusieurs édîtions (la première est de 1519 : c'est celle
que j'ai sous les yeux'}; on y lit, sur la lithotritie, on sur
une méthode tellement analogue qu'on peut sans héôler hii
1 lHb«r«(Eil, Bou dit ea dernier, rail mMUeni HibmtU, CordidM comIUuII,
ei proilmni BmI», qii conpotull Ilbrum, ilcat data Ath«iw Id arle Mell-
dna BiUlHlmam qohlUD, qno eilut adtanc boBeteBl mtUd MaMar. Vlill
«aléa hbn cealan raam ^1 dUII raaa BtlH Cardato, deBUMgln nrè un»
qaadriataaUilnM qntrlo (ci I.«m. Afric. Hm., de Serlptoribai Arabkit.la
HoUll^o blbUoibMiTlo gnadiiHHJU), p. 3M). — Cmi d'illlnn par erreur
qae Betlloecr mit «■ ourge : Mortmu À. B. «M, ea. Chr. lOM: tt ■ oublié
que IM usée* IiImiIHi toal laaiircf. L'trrear Mt plu (nade mmtm ««m b
bio«npU« da Bteénl BMareli oè l'on Ul MMrir AbBaiMtli m IIOI, )• ■• tiii
U UUe en Ml : AbvItMU, Ubar Iheoria aec bob prtUc* , la-l*. — Ct k'M
l* indneilM «uele da Uire mbe qai Mt Bfart, irio II caaWM.
>;,l,ZDdbyG00gIC
580
donner ce mm : • Acàpiatnr instramentam qaod nomioant
moskabar^ilia et suav iter introdacator in Tii^am , et volve
Iqpidem ia medio vesicte, et si foerit mollis frangitar et exit.
Si Terô non exiTerit cum eis qai diumas, oportef iucidî ot
in chiroi^a detenoioator ' ».
Dans le traité de chirorgie, Abou el Kasem est plus expli-
cite encore : — • Si par hasard, dit-il, la pierre était d'un
petit Tolnnie, et engagée dans le canal de l'nrètre, où elle em-
pêcherait l'écoulement de l'ariDe, il faat, avant de recoorir
à l'opération de la taille, employer le procédé qne j'ai décrit,
qui sonvent dispense d'y recourir, et dont moi-même j'ai
fait l'exjiérience. Voici en qnoi consiste ce procédé : il faot
prendre nn instromeot perforant en acier qui ait cette
forme ^ci se trouve dans le manuscrit arabe le dessin de l'in-
stroment) : qu'il soit triaugolaire, terminé en pointe et em-
manché dans du bois. On prend ensuite dn fil avec leqaeL on
fait nne ligature au dessous dn calcul pour empêcher qu'il ne
rentre dans la vessie. On introduit ensuite le fer de l'ins^n-
ment arec précaution jusqu'à ce qu'on arrive & la pierre; on
fait alors mouvoir l'instrument en tonmant et t&chant de per-
cat la pierre peu h pen, jnsqu'à ce qu'on l'ait traversée de
part en part. Les urines s'échappent aussitôt, et avec la main
ou aide la sortie de ce qui reste de la pierre, car elle est bri-
sée (ou elle a été brisée), et les fragmens s'écoulant par les
urines, l'oi^aue souffrant est soulagé, s'il plaît i Dieu tout-
puissant*.»
Il est facile de jnger par ce fragment du degré d'âévatkm
et de sagace culture auquel était parvenue la médecine chei
nos Arabes de Cordoue dès la seconde moitié du ditièiaB
■lUbat ihMrkanMwnpnUcKip.M.
1 Mh. anb« n* Mi, fcnd AubUi , u- pirllt, c 80. — U r ■ sne IndactiOB
€IcMm d* DM onrn|a , par la dmlenr ChtDBliic pnbllic foo* ca l[ti« : Abal-
caiit,4aCMrar^a,atableècl UlM, Mrt J. Cbuilsf. Oioiil, ms, S TaL !»•
>;,l,ZDdbyG00gle
CHAPITRE DCL-SKPrniIl. 481
siède'. Les antres sciences positives n'étaieat pas caltnées
avec moins de bonhear : c'est ainsi que l'on a de ce temps
un excellent traité de médecine Tétérinaire de Gharyb ben Saïd
de Gordoue ; dd traité de botanique et an traité de pbysio-
logie pathologique par Talyf Àbon Zakaryya ben Mohammed
èl Uoudy(AlmodaenB); divers ouvrées sur l'astronomie et
les mathématiques et on traité de chimie, science dont le
nom même est arabe, par Hosiéma ben Ahmed Abon el
Kast^ el Maronf el Moghrjthy (de Madrid], qai moumt en
l'an 398 de l'hé^ (1007), sans conqiter un nombre infini
d'OQTrages d'utilité générale, tels que le Traité de la culture
des jardins de Mabroman ben Boreîd, au sujet duqael Coude
rapporte une anecdote assez obscure '. Parlant de la patrie
de Moslëma, £bn et Kateb noos apprend que Madrid n'é-
tait pour lora qu'un bourg à peu de distance d'Alcala^ : il
est bon de se reporter de la sorte à l'origine des grandes
choses.
Que foerit noslrl si qoxria r^a nati,
Aspice de caanl gtraninitHuqae domam.
Orid. FuL.l. III, T. 17.
Vers la fin d'une carrière commencée, comme nous l'aTons
va, par les proscriptions et le meurtre, El Mansour vieil-
lissant s'adouùt comme Auguste et exerça le pouvoir avec
modération dès qu'il put l'exercer sans obstacle, et qu'il
eut abattu ou forcé an silence tous ses rivaux; non qu'il ait
régné sans souci et sans travaux: son histoire fait foi, an
contraire, des in&tigables efforts qn'U lui fallut faire pour se
maintenir en quelque feçon h sa propre hauteur, et une anec-
1 lliBhTHim<Uorl|iiMnaDiiClnlorDMIerlUlrItciulidlctiu,HittilaRe«M
■on liTlf Ml coBtMIan ; dqEldcm Ebn Elkalib >il Hkgbrll DTbmnlâiii a«M ab
AlciU DOD loDfi dlHlUm. Hne «ccedll iptlw rociball «ommidUi ntlo (iMe
Gariri, 1. 1, p. SIS, eod. M>).
IV. 31
>;,l,ZDdbyG00gle
482 msTomi d'espagrk.
dote non traduite que je trouve dans El Kakkah atteste l'ol»-
tinatitm de ses vdlles et de ses labeurs glorieiix.An Dombre
des savans et des poètes dont il faisait sa société habïtaeUe
était an nommé Sdiallah : " Toici ce que raconte Schallah,
nous dit El Makkari : Je dis à El Hansonr, one nnît qoe
ses veilles se prolongeaient oatre mesure : Notre maître vetUe
depnis trop longtemps, et son corps a besoin de pins de
sommeil, et il sait les ïnconTéniens qn'amëne le manqoe de
sommeil.
» El Hansonr répondit : 0 Scballah! le prince (at mald)
ne doit pas dormir lorsqne les sojets dorment. Si je vonlais
dormir tont mon saonl,il ne resterait pas dans cette grande
TÏUe un seul <eil qui pût dormir '. >
I II ■«kk«ri,mit.mt.deUBIU.r»7.,B°30ï,f.i(tt.
FIN no TOWt QUATHnEMF.
>;,l,ZDdbyG00glc
APPENDICES
TOMES 111 ET IV.
3,q,l,ZDdbvG00gIC
:,.;,l,ZDdbyG00gIC
APPENDICE L
CODBTE INSTRUCTIOM SDB L'ANNÉE MUSULMANE ET LE
CALENDRIER DES ARABES.
Od sait qae. Tannée des Arabes est lunaire, embraEsant
partie de la fia et partie dn commencement de nos années
eommones ; elle est de trois cent cioqoante-quatre jours avec
une année intercalaire tons les onze ans de trois cent cîn-
qnante-dnq jonrs. De lA vient qne le commencement en est
Tariable,et rétrograde chaque année de onze jours. Lorsque
concoorcnt l'année commnne arabe et notre année bissextile,
ce commencement rétrograde de douze jonrs ; en sorte qne,
dans nne période de trente-quatre ans, le commencement de
l'année arabe parconrt tous nos mois. Aussi convient-il de
savoir quel jonr de quel mois commence en chaque année
le premier mois des Arabes. Chaque mois se prend depuis
l'apparition d'une nonvelle lune jusqu'à l'apparition d'une
autre nouvelle lune. Cet intervalle n'est jamain plus long
que trente jours ni moindre de vingt-neof; ils les comptent
ainsi attemativement. Mais le dernier mois djoolheâjah a
toujours trente jours dans les années intercataires.
les Arabes avant Mahomet suivaient l'année lonaire de
leurs aïeux; mais ils 7 avaient ajouté des jours supplémen-
taires qui les tenaient au courant des autres peuples. La ré-
forme du calendrier arabe par Mahomet (savoir l'abolition
de ces jours supplémentaires) fut très nulheureose'. Leurs
>;,l,ZDdbyG00gIC
4S6 msT(HU D'upAon.
mois, rétablis sor l'ancien pied et ne cessant de courir sans
intercalation, tombèr«it sacoessiTemeDt dans l'hiver et an
printemps eomme datu l'été et l'antmiiAe, et ne répondirent
plos, sniTant la renurqae de Degnignes, aux travanx qai se
faisaient m aux expédiliaBf militaires qui s'entrqirenaient
dans certains temps, et qai étûent en ipielqae façon annmi-
eées par le nom da mois. Les anciens noms conaurrés per-
dirent leur signiflcatioa primitiTe. Leur troisième mois, par
exemple (rahi-el-airalQ, qoi s^oifie celui du frmtemfs, tombe
à présent tantM an cœar de l'hiver, tautàt an miliea de
l'été, si ce n'est en aatomse. H en est de même da mois da
pèlerinage (djoolhedjah), fixé dans l'orifpne aox approches
dn printemps, et mainteno invariaUe par les jours interca-
laires, et qui maintenant tombe tantôt dans nne saison tant^
dans nne antre.
Les douze mois de l'année arabe se produisent dans l'or-
dre et soos les noms snlvans :
l«(d«30jMis).HalMmm. 7* (dcSDJom). nfi4<*^
9* («o»}<mn). S*nr. 8< (deSjonn]. SOÊkm.
3< (deMjaiinj-R>U-d-Awri. 0- (de aOjonn}. RtBiAui.
4* Cde2»Join].IUlH.el-AUier. 10* (de2»joiin]. SdMW^
6< (à»aoi<m). DtwmadMtiiwA 11* (de »Jo«). qaaUad*.
e* (de 39Jinin). Djouiii>da.d-Aklier. 12* (de 19 joars). Djovlbe^alu
Ainû que nous l'aTOUs dit pins haut, ces mots pareonroit
tour & tour l'échelle de nos mois, en rétrogradant chaque
année d'nn nombre de jours déterminé. L'année Iquaire ara-
biqne dans laquelle eut lieu l'h^ire on la ftiite de Maho-
met de la HeUe à Médine prit commencement dans la nuit
da 1& aa 16 juillet 623. C'est de cette date qw put l'ère
ishunto. Ainsi le premier nuris des Arabes (liuâlarrem) tranbe.
>;,l,ZDdbyG00gIC
487
pour lapremière année de rhégire,da I ^ joUlet en 1 3 août 622 ;
pour la seconde, da 4 joiUet an 2 août 623; poar la troisième,
da 23 jnia aa 22 joillet 624 ; pour la quatrième, du 12 juin
an 1 1 juillet 625, et ainsi de suite, en reculant tonjours de
onze jours par année, de telle sorte qa'en l'an 1 1 il se compte
du 28 mars ao 26 avril 632 ; en l'an 17, du 22 janvier au
30 féfrier 638; en l'an 20, du 20 décembre 640 au IS jan-
Tier64l,etc.,etettran34,dD 21 juillet au 19 août 654; oe
qui nous donne trente-denz années solaires pour les trente-
trois années lunaires plus six jours qui se sont écoulées du l 'i
juillet 622 au 21 juillet 654, c'est-à-dire du I" moharrem
de l'an 1 de l'hégire^au 1" moharrem de l'an 34 du même
compnt.
■ Si l'année des Musulmans était la même que ta nôtre,
dit H. Beinaud (Honumem arabes, persans et turcs, tome
1"*, pc^ 84), il suffirait, quand on vent combiner une épo-
que musulmane avec l'année chrétienne correepcmdante,
d'ajouter au premier nombre celui de fax cent vingt-deux
ans. Hais l'année musulmane est Innaîre, c'est-à-dire qu'elle
se règle sur la cours de la lune et qu'elle se compose de tnns
cent dnqnante-quatre jours. La nôtre, au contraire, est so-
laire et m a atviron trois cent soixante-cinq. U résulte de là
que l'année musulmane est [dus courte qne la nôtre de ouïe
jonrs, et que, chaque fcûs qu'elle recommence, elle se trouve
à une époque différente par rapport à nous. — Si, dans le
calcul qu'ui a à feire, on se coutsnte d'une simple a^troxi-
mation, il faudra 8Upi«imer une année sur chaque somme
de trente-trois années mnsulmanes. En effet, les années lu-
naires Aant de onze jonrs pins coortes qne les années solai-
res, il s'ensuit que là où uona comptons trente-deux ans, les
Hosnlmans en comptent trente-trois ( U X 33 <-> 363).
£n compte plus rond, on retranche trois années par siècle
(33 X 3 = 99); un exemple va rendre la chose sensible,
Suf^oBons qn'on trouve sni un cadiet la date 1301 de l'hé-
>;,l,ZDdbyG00gle
488 msTOiHE d'espagioi.
gire. D'après ce qni a été dit, on retrandieTa trois ans par
siècle, et les 1201 aimées lonaires se troaveroat rédoites à
1 165 années solaires. Si I^d ajoute h ce dernier nombre ce-
lai de 622 , espace qui s'est écoalé depuis la aaissance de J-C.
jusqu'à la faite de Mahomet, on aura 1787; c'est prédsémrat
l'année chrétienne qui répond à l'an 1201 de l'hégire.»
■ Les dates musulmanes se marquent en chines. Les
chiffres, k la différence de l'écritare, qoi se lit de dnHte à
gaoche, se lisent comme les nôtres, c'est-à-dire de gaadie à
droite. Koas les appelons chiffres arabes ; les Arabes les S|i-
pellent chiffres indiens. Gomme le système de ces chiffres est
absolument' semblable au nôtre, il est facile d'en reconnaître
la mardie.>(H.Beinaad en donne le tableau atec l'équÎTa-
lent (page 86 ) que nous ne pouvons rqprodnire ici : le zéro
se marque par nn point.)
' " La seule difficulté ji laquelle tlonne lim l'unge des
chiffres, dit encore M. Bànaod, et qui caractériw la ur-
gence orientale, c'est qoe quelquefois, an lieu d'eiprimer
la date en entier, on se contente de marquer les derniers
chiffres. Ainsi, an lieu d'écrire 1243, année aitodle (1828)
de l'hégire, on dira 243, on même amplement 43. Tant
qu'il n'y a que le millénaire d'omis, il est facile d'y sup-
pléer. En effet , comme ce n'est que postérienrranent aa
sixième siècle de l'hégire (donâème de notre ère) qu'on a
introduit l'usage des chiffres, il est évident qu'il y manque
quelque chose (la plus andenne médaille musolmaoe pw-
tant une date en chif&es,est une monnaie des princes orto-
kides, de Hisn-Eaifa, en Mésopotamie; die est de l'an 613
de l'hère — 12(8 de J.-C.). Hais si le siècle est ansst
<Hnis, et qu'au lieu de 1243 on lise 43, on ne sait si c'est
pour 1243, 1143, 1043, et la difficulté ira toiqonis en crois-
sant'. ■
■ Iclumd, I, I, p. as II ST.
>;,l,ZDdbyG00gIC
489
H. BciBBod renvoie d'ailleurs, dans ka cas ordinaires ,
pour la rédnctioo des mois et des jours de l'hégire ea mois
et en jours selon le calendrier des chrétiens, aux tableaux
qui ont été imaginés pour foire concorder les deux Ères.
« On bonve de ces tableanx, dit-il, dans l'Art de vérifier
Im âaU$ et dans d'autres ouTnges imprimés. •
• nous avons, quant h noos, soivi le conseil de H. Beinaud ;
nous avons fait plus : les tableaux de l'Ârl de vérifier tes
'date» noos a;rB°tp>i^">s°'fi'<»'u et les tables de Hasdcu trop
oom^iqoées, sans cependant être assez complètes, nous avons
dressé nons-ményï pour notre usage, d'après un système qui
nous est particulier, nn tableau complet de la réduction
des années, des mots et des jours de l'hégire en années,
mois et joors de l'ère du Christ, au moyen duquel nous
avons etwverti constamment et avec certitude le» dates ara-
bes cm dates selon le calendrier gr^orien, comme nous con-
tinnerons de le fiùre dans tonte la partie de cette histoire
tirée des annales et chroniques mnsulmaDes.
>;,l,ZDdbyG00gIC
BISTCHU DSTADVE.
APP£NDI€£ IL
CHRONOLOGIE DBS ÉHJBS ARABES ET DIS BOB CBRËTIENS
DURANT LES PREMIERS SIÈCLES DB LA COHQUllTE (VIU".
IX" ET X- SIÈCLES).
KHAUFBS SX >AHU 91 QUI OtmaUT L'WUNK DB 711 * 756.
Wilid ben AU.ol H«lek b«n Hemu (Walid I), d< fûH- 111 i f^- 715.
Sualeiman ben AM el Hdek, de féf . 115 i oci. 717.
Omar bM Abd«l Alix (Omar II), de féi. 717 à Té*. ^M.
YéHd bon Abd d Helek (Yind II), de fév. 7X0 I Jmiv. TM.
HM«huibNAM«IHelefc. da jui. TM A fir. 713.
WaUdben Ydtid (Walid H), de tir. 743 A nril 7M.
léiid bea Walid (Yiiid 111), d'aTril TA4 A lept. TM.
Ibrahim ben Walid, dq lepl. TM A dot. TM.
Merlan benHohunaMd ben Menrao (Kenfaa H), de bot. TM i aodi 700.
Abou't Abbat Abdallah beo Hohanuaed el Saffah, d'aoAt TSO 1 jnia TM.
Abou el Djlftr el HaiMNir bea Hobanmed , frè-
re du préoédut, de laia TU i mai TU.
Il régna an Orient, d« juin TM i cet. 775.
II.
ÉUinS ou G0UTBa5EI]BS DE L'BSPAGNB POUB les khalifes D'ASIE ,
DEFCIB LE COMHKnCEHBirr DR Li CONQUÊTE JDSQU'a l'aH 138
DE L'HÉGIBE, 10" Dtr QOVVEBMBHBin' DB lOVtSODP EL FEHU.
Va fragment de Rasis, analysé platdt qne traduit pur Gaâri,
contient ce qui sait sur le» premiers émirs d'Espagne :
■ L'EBpsgœ avait été goavwnée (pendant les quaniate-
:,.;,l,ZDdbyG00gIC
APPENDICE U. 491
einq années qui s'étaient écoulées depuis ia conquête) dit
Ahmed', ainsi que le racontent nos anciens, pai vingt émirs
oa principaux généranxdont j'ai déjà rapporté les noms,
mais sur l'époque et sur la durée du goUTernement desquels
on trouve entre les historienfi quelques différences. Le temps
que nous leur aiom attribué est de quarante-quatre ans et
sept mois; encore j a-t-il à cet égard quelque légère dis-
cordance dans nos mémoires. Thàreq ben Zeyad el Saadfy
entra en Espagne et commanda seul pendant une année;
Housa hea Nosseir el Bekri arriva et commanda avec son
fils *Mria»i« environ trois ans, et l'Espagne demeura sans
émir pendant près de deux ans, jusqu'à ce ^e les troupes
cboiarent pour leur chti ou général Â>oab ben Habib el
Lakhmy, fils d'une sœur de Housa ben Ncsecir, lequel com-
manda pendant six mois; El Hborr ben Abd el Bahman el
Thakéfy entra en Espagne et eonunanda pendant un an et
s^ mois; £1 Samab ben Malek el Khoulany arriva et gou-
verna» par ordre du khalifeOmaT ben Àbdelaziz, pendant deux
ans et s^t moû; Ambessabcn Scbobim el Kelb; arriva, et eut
le commandement pendant quatre ans et près de dnqMHKs;
Tint eosuàta Tabyah ben Batomah qui commanda en Espagne
pendant un an et près de rix-mois ; ^odhe;fah ben el Htitouss
eut bientôt le gouvernement et le conserva environ six mois ;
Othman ben Abi Ness^ d Djémy eut après loi le gouver-
nement et commanda un an et près de six mois ; El Hhaïtam
ben Obéid el Kénany eut ensuite le gouveroemeat et com-
manda environ quatre mois; après lui, Abd el Rahmaa ben
Abdallah el Gbaféky ent le commandement et gouverna deux
ans et près de sept mois ; Abd el Melek ben Khotan el Fehri
gOQvema bientôt après et conserva le commandement trois
ans et deux mois; ensnite vint Okbab benel Hedjadj elSëlouIy,
qni gouverna cinq ans et deux mois ; bieatAt ^rès lui Abd
olMeldLhen Khotan el Fehri s'éleva contre Okbab, le déposa,
■ DutCuiri.p. Slll,*td«MC«Bdt.
>;,l,ZDdbyG00gIC
492 msTinu d'espaoni.
et gonvema na an et près d'un mois ; luentM arriva Bakdji
ben Basehr à Kaïsi , qui comnuaida enriron nx mois ; Thaa-
laba bcD Salémah el Aamây eut ensaite le commandeineot
et goDvenka près de dnq mois; bieat6t fat émir Abon'l
Khatfaar Honssam bea Dhéràr d Kelbi, qni commanda deux
ans et huit mois^Tbonéba ben Salémah el bjëzanti euteosnite
le commandemait et gonrerna an an et quelques mois, en
même temps qu'an antre chef qai commanda neuf ans et
onze mois. On dit qa'il j eut encore na autre dief dans le
gouvernement; mais je ne connais ea réalité que l'Iiistoire et
la succession de ces vingt : Dien le sait, et 11 n'j a de gloire
et de pouvoir qn'eo Dieu tout puissant et glori«ii. >
Rasis, comme on voit , ne nomme point Tousoaf ben
Abd el Bahman èl Fehri, le dief qui comman^, selon lai ,
neuf ans et onze mois, et selon Ebn HayyaB et Ahou Bc^
ben el KooHijya, neuf ans et nmf mois senlesKut; l'autre
ehrf désigné dans le fragment peut être Samaïl ben Hatim,
qui eut le commandement coocnrrenuneot avec Yoosoof el
Fdiri, ou quelqu'un des deox walis provisoires qui se troa-
veut omis par Bans.
Voici de quelle numitee la duronique Abdeldenn partage
leur gouvernement bien plus inexactement.
HH BCNT VOCES AKiBUM QCI BUHAfUORT IR IMIIU.
Sapnidictai qnoqoB Miu« ibea Moiar ingnuu Sjmuhui ttg. u. i- mefu- lU.
Abdolizii ibM Hn r«g. ui. ii, nwni. Ti.
Aiab ng. maa». t.
AUnr reg. an. n, mmf . i.
Zanu reg. id. m.
Abdtn-afaiman rtç. in. i.
Uodera reg. an. i.
lihia raf. aa. i, dmbi. ti.
HodiRa r^. Mcai. ti-
ADtam» reg. m«iu. im.
C«laîtBni OMU. I.
>;,l,ZDdbyG00gIC
APPBDDIGB n.
Ancaba reg. u. iiii,iBeDi. t.
AhnUutar Ibendimiri Kg. aa. ii.
Tauba rog. an. i.neDi. ii. Sub uno ix*u meoi. ik.
Hii doeei bme principaïui ini «gdwat tempiu, quia taceedabani alii aMii ,
pTMtt datikalnni erat tbAmiraliMiuniDin.noniiallM TSrb vim Haia lermi-
■aiil, quouiqiM Venibmmii >n SpaBiun *«ii«raDt.
La chroniqae semble ensuite eoDsidérer Yoosoaf comme un
Ommyade. Elle le place sous la rnbriqne item m sont qui
RBORAVKKinrr in Gohdcsa beoes db origihb 'Vbhibuheu,
en t£te de la liste des Oramyades, et le fait règaeronze ans :
Iniefreg, an. il.
Abderrahamaii ibcn Havia rrg. ano> xxxiir.
Void, d'après nos imtorités, la liste cbronol(^^ae des
émirs de cette période, rectifiée par non; «t conforme au
rédt qne nous ayons fait des actes de lear administration
dans le volnme précédent.
Tbirtq beo Zajàd el S^tàlj,
d-arril
1)1 i arnl 712.
HooBM bel Noneir ■! Bekri «1 Likhmj.
d-»TriI
112 i aepl. 114.
dewpl.
1U 1 aoilt 115.
Ajoub bel) Habib el Lakhni;,
O'ïoût
^ui 1 fttrii m.
El Bhorr bei> Àbd et Rabnan el Thike^,
d'sTril
117 à no.. 718.
El Simah ben Maltk el Khoulanj,
de nof.
718 1 nal 73t.
Abd a Rahman b«B Abdallah eKAafttT.
de mai
m 1 no». 721.
Ambeua bcn Schobin el Kelbj,
danot.
721 1 mai 72S.
de mai
725 1 a<rnl 726.
YahTah ben Salenah,
d'wril
7S6 A «ei. 721.
Bodheyra ben El Hhïou el Kaùi,
d-oei.
727 i a* ril 728.
Oïliaaa beo Aboa Kea» el OjchaaT.
d-an-U
728 i ocl. 130.
El Haium bea Obeid el Kenani.
d-«>ei.
720-4 ianT. 139.
Mabommed bea Abdallab,
dejaw,
. 130 i afril 150.
Abd d Rahman el CbafeliT (poor U S-' foii).
d-aïril
150 1 ocl. 132.
Abd el Nelek benKboun el Pehri,
d-oci.
733 1 jam. 73C.
Mbab bm El Hedjadj al Sdoali,
d.ju>«
. 736 1 téy. 7U.
>;,l,ZDdbyG00gle
494
Abd «1 lidck bea RboUB (poor It >• fm*), ie jam. 741 t a?rd 7tf.
Baledji bea Baichr d K*i*f, d'an-!! ia i oet. Ht.
TlualibaiMB Salenth el \imël; al DjéMo;, d'oei. 74S 1 man 74S.
Aboal Kaibar Honiam bcD DhJrar el Kelbi, d« mm T43 i lepi. 7U.
TlKioéba b«n Salcnab el Djtonj. de sept. 74S à lepL 74fi.
Ynuuoof ben Abd cl Rthnan cl Frhri, de *ept. 7« i mai 736.
III.
ÉHIM ET KHALIFES OHVTADES DE COKDOVB.
De HerwBD I"', quatrième kbriife de Damas ée la d;-
aaslie des Ommyades, mort ea ramadhan 684, étaient issues
trois branches illustres d'Ommyades, dont deux passèrent
en Vepagae: ta première en ta persoBne 4'Abd el Bahmaa
ben tfoawiah, premier émir indépendrat de Gordoue,qDi
intronisa cette dynastie en Ocddent; la seconde, en celle da
brave général Abd el Helek qui vint j rejoindre, avee ses
dix enfaus, son oousin issu de germain Abd el Babman I"',
en l'an 1 40 de lliégire. La trasième, qui resta en Orient,
produisit le célèbre écrivain auteur du Kitab al Agbanj,
Abou el Faradj,dont nous avons parlé souh le r^e d'Abd
el Babman III et de »on filn El Hakem '.
' On paol BcariT lanr comMane tinéaloeie eanme il mil. itpnlâ Abd SchCHC
B Biha « IMrt ■> fft). (BcwnMact Nmaat).
>;,l,ZDdbyG00g[c
AirniHacs n. 495
Lee émiiB et khalifes de Gordone de la djnadie des Om-
mjadea forent :
Abd «I Rdvin I, da 14 mai 156 n 20 Mpt. ISS.
BMCbam 1 (bM Abd d Rihniu), iu 30 tapi. ?8S u S5 aTril 796.
El Btkem I (baa Hetdun), du 3S iTril T96 m SI mti SSt.
Abd «[ HabaitB II (bcm El Hikn), da tt mai S« u 19 «oac 83ï.
HiAtauMd 1 (ban Abd el RahmM), da 19 toAt . 853 an 4 «oAi 8S6.
EIIIondhir(b«nHohKiHMd), du 4 aodt S86 a« » jnill. 888.
Abdallah ( ben Mcdumnied, trin àa
prMdaaO. da It juill. 888 an M ocl. <tl9.
Abd el nahnan Ul (peiit-Gli d'Abdal-
lih, premi» khalife), dn 20 oct. 919 an 13 ocl. 961.
El HdennOMD Abdel K^niia), d* IS oU. 961 an 39 «api. »6.
HMchunlI(WelHakaai)deaxfoi|, d* 19 aepi. »6 m 34 fh. 1009.
et An 21 jnill. 1010 an «0 avril lOlS.
BOIS BIS «STUBIBS OU d'oTIÉDO.
«Ug«[P«U|iBi. M espagnol PeUjo), df 718 i 737.
Paiiia son fili, de 7S7 à 739.
Alfoniel (le Calholiqae)eeDdn de Pelage, de 739 i
Vnm* I, lili d'Airoue le Calholique, de 7S7 à
Anrélio, navea d'AlfonH, de 168 k 714.
Silo, gendra d'AifoDM, da 114 i
Hanrtgat, fil* natorel d'Airome, de 183 i
VenmDDd Ion Berande (KDùcre), Mnd'ÂartIio, de 189 i 791.
Alfonte II (le Cbagla), 01* de Frtnla I, de 191 i 849.
Katnire I, fil* de Bartunde le Diacre, de 8*2 i 8.'!0.
Ordoniu I (OrdoBo), fila de Hamira, d» 880 i
AKoaaa III (la Grand), Bit d'Ordotto, da 866 i
BOIS SK LÉOH.
Gania, fibd'AUbuem, da 900 i 914.
Ordolo II, aoira flU 4'AlbMa, da «4 i 9U.
rrotli II ^daa), «la tt4 à HS.
îiqillZDdb^GoOgk'
496 Bmoiu D'isMon.
tHooM IT (la NoiM M l'Kna^), da »U t 9S0.
Ranàre II , de 930 1 8».
OrdoIlD I!I, d« 9S0 i ffiS.
Sancbo I ( le Grai), de «U i M.
Ordob IV (le Hinraii), da •!< 1 MO.
SiDcho le Cm (poor U dadxîèBM foii). de 960 i SCI.
KuDÎre m, de 967 i 9tt.
Veranuad oa Bemnide II (h Podigrg, el GolOMi), de 889 1 999.
AiroDse V, de 999 A lOn.
Vcrennwd m Bennde lit, en qui Gnit la ligse det raii
de ladMceedaMed'AUociM taCaiholiqiM, de 1017 L 1037.
couru SB CUTILLB.
FeneD Gontalei (Ftrdiundai CnadiMln, id eil BIi'w), de 9S> i 919-
Gania FMiwedei (Ganea FardinaBdi), de 970 i 91).
Sancbo Ganei (SaDoiBi Ganeani), de 995 1 lOM.
Gann Sascbei (GarMa SaDcii), da 10» i 1ML
COMTES DB BtRCBLOHB.
Borrel, Db de Suniaire (ix>* eotou de Bareelow : poor
cwxqm pT^eédeai.Toirci-deT. p. 511, potel). de Ht 1 S9).
Baymond Blidv Borrel, de ■MS à lOIT.
Bé-iDger Bh de lUjmoiid,' de IDIT i lOU.
BOIS SB KAf IIHB.
SiMho t (Abirea), de 90! i 9U.
GanJa la TrenblMir fèl Tcrablow), de 9U * 970.
Stncho le Graid (el HajorJ, de 970 1 lOU.
>;,l,ZDdbyG00gIC
APPENDICE III.
INFLUENCE DE LA LANGUE ARABE SUR LA FORMATION DE
L'ESPAGNOL; — DE LA LANGUE DES BERBERS; — EXPU-
CATION DE QUELQUES MOTS ARABES EMPLOYIÎS DANS
CETTE E
■ Les étymol<%istes, dit Majatis, troQveroDt plos à'étj-
mologies sur le territoire e^agDoi, dans la langue latine que
dans l'arabe; pins dans l'arabe que dans la langue grecque;
phis dans ta greeque que dans rhébraïque; plus dans l'hé-
braïque que dans la celtique ; plus dans la celtique que
dans la gothique; plus dans la gothique que dans la punique,
et plus dans la punique que dans la biscayenne '. ■ Le fond
de la langue espagnole est, en effet, le latin, ainsi que vient
. de le dire Mayans^ faisant, comme ou voit, la pins mince
part aux origines Inscajennes, d(mt on a fait tant de bruit
. dans ces derniers teinps; mais sur ce riche fonds s'est su-
perposé l'arabe, de telle sorte, que, snivanl l'expression de
Scaliger, on pourrait faire nn lexique des mots purement
arabes qui se retrouvent dans l'espagnol'. C'est ainsi que
tons les mots du dictionnaire espa^ol qui commencent par
fit sont afbbes, à an petit nombre d'exceptions près, de
même que les dénominations géographiques si nombreusnt
commençant par les mots Guad, Médina, Ben, Béni, Aldea,
et qu'un très grand nombre de mots et de aoms divers, tels
. que bellola, gland, azofar, laiton, botija, vase de capacité,
candtJ, chandelier, barrio, quartier, bodat, noces, daifa,
maltresse, ztàuniy sorcier, zaquisami, grenier (Aorreum),
t HijaM T SUcar, OrlglacB de ti Itoçat «»p«na1a, t. ii, p. r,1.
1 Toi por» arablcn mtet <n Biip«D<ii rcpcrtoDlar, nt ci illii Jaitan) texIcDll
cODlIct pottll (Jo9. Betllgcrli», Eplatolr, «piil. 218, «d Ikbcuih Fonitnam).
IV. 32
>;,l,ZDdbyG00gk'
498 BISTOIRI DBSPAOSZ.
sarreuMtin, brocanteur, r^rattier, etc.,«tc. — Casiri' donne
an catalogue de plantes extrait des ceavres d'Aboa Xijarjj»,
où se trouve l'origine arabe d'un grand nombre de noms
castillans d'arbres, de fruits et de fleurs dont qnelqaes-QDS
sont aussi français; tels qoe algarrobo, le carroobier, atfan-
»igo, le pistachier, ^mm, le jasmin, albarieoque, rabrictd,
atgodon, le coton, azafran, le safran, alheli, la giroflée,
açucma, le lis, almoradux, la marjolaine, albahaca oa ol/d-
begoj le basilic, aimes ou altntso, l'alisier, ttanten, le plan-
tain, herbe médicinale, aswnaque, le samacb, etc.
C'est dans cette lai^ mesare qne l'arabe est entré dans
la formation de l'espagnol moderne, et cela se conçoit. Les
Espagnols qoi habitaient les villes an pouvoir des Ar^MS
s'accoDtamèrent pea à peu, comme il éOUt natorel, à li
langue arabe, qui était la dominante; aosà, vers le nûliea
da neuvième siècle, comme l'aasare Alvams de Gordone en
3)arUat de son pays, snr mille chrétiens, à peine en troavait-
«n «m qui sût écrire une lettre en latin''; de sorte qne, lors-
qu'ils devaient écrire ou parler à quelqu'un, ils tombaient
ordinairement dans deux errears, celle de changer la signifi-
cation des mots et celle de changer les terminaisons, défauts
dans lesquel» étaient tombés les Gaulois et le» Italiens dès le
iempe même des fieths et des Lombards; erreurs toutes natn-
rdles à celui qui, trouvant une difficulté dans le latin, dienjie
à la sormoQter. De là ce qn'on • appelé les lùrbarismes.
Alvams doos apprend en revanche qne ses compatriotes
étaient tons fort versés dans l'arabe et dans la connaissance
des livres chaldéens, et qu'il né s'en trouvait gnëre qui ne
snssent écrire et composer des vers en arabe avec la même
délicate^iw et le même choix de mots qne les Arabes eox-
I Ciiiri, t I, p. SSSelHq.
1 lia nt omDl CbrliU foilegio tJi ioTeniitar ddhi in milleno homiDBB H-
BCID, qui aaluMlariu fratrj powit ralloDabililer ditieers llllent (Alvinu Clf-
«lp1)»D*ï>, Indlcpln* liunlaMiii, In FIomi, EipsH, B*|r., i, ii, p. Ht),
>;,l,ZDdbyG00gIC
APPEnucE m 499
mêmes '. Les Espagnols gui, en s'habituant h l'arabe, aviûent
oublie le latin, firent comme les antres peuples qiiant ani
terminaisons gai rendent la langue latine si difficile pour
cenx qui sont accoutomés à nne langue dont les terminai-
sons sont invariables; ils rendirent les mots latins indéclina-
bles, n'adoptant qu'an seul cas, le plus souvent l'ablatif sin-
gulier, poêla, clero, dura, brève; et quelquefois le nominatif
sal, elatnor, atrox, $enior, que l'on écrit aujourd'hui atroz,
senor. An pluriel ce fut toujours l'accusatif : poetas, cleros,
duroê, brèves, atroces, seùores. Et comme il devait résulter
quelque confusion de cette uniformité de son, pour rendre
clair le sens de ces mots on adopta des prépositions latines
qui, en suppléant aux cas latins, marquèrent le rapport des
mots entre eux. C'est ainsi que la préposition de marqua
le génitif, la préposition ad, dont on a fait à, le datif et
l'accusatif, la préposition per, dont on a fait por, l'ablatif.
De même pour le relatif, dans tous les cas et tous les nom-
bres, on prit le Quedes Latins tel qu'il s'écrivait alors; et des
pronoms itle, illa, iUos, illas, on fit les articles el, la, lot,
las. ÉLipand, évéque de Tolède, quoique fort instruit et très
pur dans son langage, fournit des exemples de cette corrup-
tion de latinité dans la lettre qu'il écrivit vers la fin du hui-
tième siècle à Félix d'Urgel ; s'adressant h un ami, il laissa
natarellement échapper un grand nombre de ces fautes qui
lui étaient devenues familières par son séjour à Tolède, ville
soumise anx Arabes. On trouve dans cette lettre, par exem-
ple, domino Felice, au lieu du vocatif domine Félix; sctente
vos reddo pour scientem ou seienles; quia imlrn scriplo
I Et reporilur sbique nameni maliiplkca turb». qui crudilé cbsidaltai
ttrborDDi ciplicel pompas, <!■ nt niBlrlié erndltlori ab ipti* gcBliboi car-
BiM, et aabllHlora pnkhiiUdiM Gnalci cIbdidUi uuiua littcrc coarclallano
iletorent : et JDili quod lingna Ipiius rcquiril tdioiai, qii« omnei tociIcb apl-
caa GanuDBU «badit, et cola, rltfamici , imà at Jpilui cumpeili taWticé
DDlTcnl ilphibell IlileTB p«i Tailaa dleiloucs plDrlou variaolM iid« fln»
conflriDGQotDT, <r«l limill apirc [[bld.,t. r.)>
>;,l,ZDdbyG00gIC
500 aSTOOE D'ESPAGin.
aeeepi aa lieu de l'aceasatjf vettrum iiTJptum dtrexitwbti;
leriptum parvum de fratrendlitatu ^mu le génitif fratrii mi-
litanis ; tgo verd direxi epùtolam tuam ad Cordoba, aa liea
de ad CordiAam.
' La même inflaence se fit sentir de bonne heore même
dans la partie de l' Espagne qui demeara en dehors de la do-
mination den Arabes. On a va combien, dès le siècle même de
la coniinéte, les coaqnérans et les conquis s'étaient mèUs,
non .seulement dans la portion de la Pénimale enti^ment
soumise, mais encore dans celles de ses parties qui se maintin-
rent indépendantes sons les premiers rois astoriens. Il suffîra
au lecteur, pour en être convaincu, de se rappeler ces nom-
breux captifs que le second de ces rois, Alfoas» le Cathdi-
que, ramenait dans aesrtitats a cfaaqne course \ictorieuse qu'il
faisait au-dehors; c'étaient principalement des femmes et
des enfans, auiqaela ils faisaient donner une éducation chré-
tienne. Parmi les prisonniers éttùent des hommes d'une foi
encore incertaine ; les Berbers n'étaient pas tons musulmans;
les conversions étaient faciles ; des motifs d'intérêt eo dorent
déterminer plusieurs, qu'acheva le zèle des prêtres chrétiens.
n ; a plu^ : qaelque exagérés qae pniasent paraître en général
les faits attribués aux saints espagnols de cette période, plu*
menrs ne sortent point de la vraisemblance et paraissent, mal-
gré tout , dignes de considération : telles sont les conversûms
qu'on attnbue an prosélytisme de saint Victor , mar^r, qui,
fait prisonnier par une armée musoimane, convertit par ses
prédications un ^rand nomiffe d'infidèles à la foi chrétienne,
de telle sorte que les émirs de l'armée lui fermèrent vio-
lemment la bouche pour arrêter Ja contagion '. Ces conver-
tis, d'Eq)rès ce que nous savons des prescriptions de ta loi
musulmane à l'égard des renégats, ne pouvaient demeurer
parmi les Arabes sans sonf^ir le martyre,et la plupart, qadie
' Btpaa* Sicndi, I. iivn. Appendice iit, ddid. B.
>;,l,ZDdbyG00gIC
ApniHmcE ui. 501
qoe fût la constance de leor foi, dorent passer sur le& terres
des clirétieiia pour éviter l'inévitable diÂlinieat qui eût suivi
lenr abjuration. Il est donc cerlain qu'il y avait dès ces pre-
miers temps, parmi les chrétiens les plos éloignfe des fron-
tières musulmanes, des musulmans convertis et que les rois
asturiens faisûent élever dans les principes de la religion du
Christ. De ces étrangers devenus chrétiens par conviction ou
par nécessité, les uns étaient libres, les autres cscluves : les
libres étaient ceux qui s'étaient convertis sans être captifs;
les esclaves, ceax qai s'étaient faits chrétiens aprÈs être tombés
dans la captivité.
Les esclaves convertis étaient distingués en séculiers et en
ecclésiastiques. Alfonsc le Chaste, comme nous l'avons vu,
donna à l'église cslhedraie d'Oviédo des mancipia, tri ul cU-
ricoi (ocrtcantores, achetés par lui de leurs divers maîtres,
et qui ne pouvaient être que des enfans oD petits enfans
d'esclaves musulmans.
Noos avons parle des Marecatos ou Hanrcgatos des Astu-
ries, qui, encore aujourd'hui, présentent tons les caractères
d'une origine africaine ou arabe. Plusiours rois asturiens
eurent eux-m^mes une origine mixte.
Hanregat,&Is d'Alfonse le Catholique, de ierva tamen na-
lui, avait pour mère une esclave arabe mi berbère, qu'elle fût
on non convertie à la foi do Christ. Silo, qui régna après lui,
était né pareillement d'une mère étrange ; mais , à ce qu'il
semble, d'une plus haute naissance parmi les conquéransqnc
lamèrede Haur^t, puisque la chronique Albeldcnse attribue
à sonintnenœ la paix qu'il eut avec l'Espagne, savoir avec
les Mnsnlmaua : cum Spania, 06 catuam malris , pacem Aa-
bmt.
Ces hommes, ces femmes, ces enfans, pariant pour la plu-
part la langne de l'Yémen , dorent exercer certainement de»
lors une influence considérable sar la limgne des chréltcns
qui se régéoéruei^. Tout coneoiinit à Mcroilre cette in-
>;,l,ZDdbyC00g[c
502 HBTMBI D'nf AQHE.
flaence , et on la retrooTe partout dans les monomeas, dès
la seconde moitié du siècle même de la conquête. Les noms
propres snrtoat CD portent d'évidentes empreintes. Berganza'
signale dan!i les diplômes de ce siècle et da siècle soivant pln-
sieurs signataires d'actes de donation et de diplômes de tonte
natare, parmi Icsqnels plDsienr^ étaient rcvétns do sacerdo-
ce , dont le nom e'tait purement arabe ; et il cite entre autres
AyubjMai^an, Abeza et Zaleiman.Ces hommes inspinùent
une cooilance telle qn'Ayonb et Sonleïman furent nommés
juges par le roi Alfonse, et chargés de faire l'inTentaîre des
anciennes possessions du monastère de Cardc&a. Mais , avec
ou sans noms arabes , il est certain que les musolmans con-
vertis abondaient alors jusque dans les Astaries. Ainsi , le
même Berganza, dans le diplôme n" vi, rapporte la signa-
ture de Latn converso teslis.
Dans le diplôme de Genadios en faveur des émûtes dn
mont Bcrgidensc, on trouve les signatares suivantes :
Fredisclas conversns;
Valdemarns conversns;
Daniel conversus;
Aspitîns conversas-,
Becimirus conversas;
Hiton conversas ".
En 954, la charte de donation qu'Oveco, évôipie de Léon,
fit en faveur da monastère de San Juan de la V^a*,. fut con-
firmée par deux prêtres arabes chrétiens dont le premier
wgna : Meliki presbyter et le second Zesanus presbyter. La
donation que fit Fronimius à Saint-Christophe, en 9 1 7 ', est
soDScrite par Maruanus (Merwan) presbyler, et par Zalam.
I BersaD», ADlieUedidu de Btpiila, L i, p- IW-
I Esp»n. Sagr. l. a»i, p- *30.
3 Ibid-, I. iixiv, «icrlt. lis, p, «IB et luii.
* Ibid-, p.lWat«10,
:,.;,l,ZDdbyG00gk'
503
(Salemah) diaeoma. Ce mtete Salemah souscrit, en 955 , on
acte d'Ordomus III : Zalama presbyterqui et notariés, tout
on Zauft (c'est-à-dire David — Dawd) en sonscrit nn autre
en 954 '. lîons tronviHis successiTement les 'signatures Abol-
haxa (Abon el Aysch) presbyter , Alaylre (ElYàtrehy) pra-
bytcr, Hanni (Henni) pres^ter; Kazsem (Kasem) pred^ferj
Ayub diaconat, Margwm diacoam, Mahamudi diaconus, etc.
Ces noms sofAsent, je crois, pour attester qu'il y avait
parmi les membres du clergé chrétien, dans les neuvième et
dixième siècles, beaucoup d'Arabes convertis, lesquels durent
exercer la plus grande influence sur ia formation de la
langue castillane. La plupart de ces convertis donnaient
à leurs lils d^s noms latins, comme on le voit par les signa-
tures de Pelagiui premier t6«n Zaute, de Odoarto îben
Gamar, qui ailleurs signe Odoarius Gamarit, de CasteUwo
U>en Abdila, d'Adaulfia Am Davi, et de beanconp d'autres.
Quelques-ans, ayant pris aa baptême des noms latins ou
germains, donnaient à leurs fils des noms arabes conune
Auuadi Fredinondt, c'est-à-dire Aswad, fils de Ferdinand.
H n'est pas jasqn'aux sceaux des diplômes de ce temps
qui oe témoignent des rapports étroits et fréqoens des
Arabes et des Espagnols : Berganza donne la flgnre d'un
très grand nombre dans Tappeadice dont il a fait suivre ses
documens originaux : le pins ordinairement employé était
le chifiEre arabe cabalistique (aldjifCr), dans lequel se
lisent les mots doit Allah {Deui exceUvi); dans quelques-
uns paraissent quelques lettres latines entre les arabes, et
très souvent une on plusieurs croix , seul signe qui bsse
OHmaltre que ces sceaux qipartenaient h des chrétiens ^. On
employait aussi fréquemment le sceau de Salomon et qnet
ques-nm des signée alcoraniqnes qui, dans certains exem-
■ EspiA. 8^. t. xiiiT, p. «tT.
' Ibid., p. 4M.
M,Ilip. HtMMf.
>;,l,ZDdbyG00gIC
504 BIST(»RB d'ESP&GHE-
plaires da Koran, figurent aa liea de points. Un de ces
signes accompagne la soscription : Peina notavit et hoc
signum fecit.
L'intervention et la large influence de l'arabe dans la for-
mation da castillan au nord même dn Daero est donc incoD-
teslable. Elte se fit sentir d'abord dans lé latin, peu de tempe
après la conquête. On n'a qu'à lire les chroniques desNIll*,
IX' et X" sièclas pour en être convaincu : partont se bbiù-
festent des traces de l'influence de la langue des Arabes et
dugënieoriental.Quelquesexemplefiferontniicux comprendre
la chose.
Dans le numéro 34 de sa chronique, Isidore de Beja dit :
Eoqw preBlio fugato omni Golhorum exercitu, qui cnm eo
emuloater fraudutmlerque advenerant, cee^U. C'est là nne
façon de parier, on plutAt une façon d' employer le verbe
qui se rencontre très fréquemment chez les aateon oriea-
taox, comme le savent ceux à qni cm auteurs sont familierb.
Quand Isidore dit mittttur ad principah'ajussa, il ose d'une
expression éqoivalente à l'expression arabe wali <d amer.
IjCs formes orientales abondent à ce point dans Isidore de
Beja, qu'il nous paraît impoRsible de le comprendre et de
le traduira exactement sans être versé dans l'étude de la
langue et dans les habitades de style de» chroniqueurs
orientaux.
Ixs locutions arabisées ne se rencontrent pas moins dans
la chronique d'AlbeSda. Souvent les préoccupations du àao-
niqaeur sont telles quU oublie qu'U est chrétien et e^a-
gnol : eonira eos sumpsit rebellionem t» Âtturim, dit-il en
pariant de Pelage (nom. 50); super Astures procurante Mon-
wza, dit-il même numéro. Num. 53, la sécheresse des pa-
roles -^tono, effU, éqaivaat h la phrase usuelle des Ara-
ws . Il fut vamqtteur.
tipliwn de DlL^^i'^ ^' *** locuUona arabes vont se mnl-
« Plus dans les chroniques subséquentes.
>;,l,ZDdbyG00glc
On sait, par exeinjde,qae les Arabes prodi^ent leartoDJODc-
tiou te qui se prononce vryy.'Le même abus se remarque dans
les chroniqaes espagnoles, soit latines, soit en langue vulgaire.
Ain8i,onUldanslaçfaroniqaeBargense : Captmet lanceatus
cmnes Garsea Firdinandi in ripa de Dorto, et V aie mortuta
fuit et duelut fuit ad Cordobam, et indè adductm ad Cara~
dignam. Cett» répétition de la particule et est tont arabe,
comme dans la notice suivante : Dtderunt comili SaiKtum.
Stephanum, et Cluniam, et Osman», et Gormas, et dcderunt
«t quinquaginta ofrstdei pra Cattr(à)o et Meconia et Ber-
langa.'—Les loisotions m era MCCCCLXXVIII m fuit illo
anno iniqim (Chr. Complot.); m era UXXI pretididerunt
Sedmaneat ; Fuit arrancada; Fuit ta de Badajoz; Fuit ta
de iîoda,8ont tontes du même caractère. Un exemple suffira
pour loontrer qoe ce cacactère est passé des chroniques lati-
nes on qussi latines aux chroniques castillanes. SatiA flanui
del mar, dit la chronique de Gbrdeîia, é inceniio mtecAos tn/-
îoi i dbdade» , i homes, é bestias , é este mismo mar tnc«Rdto
pentu, é en Zatnara un barrio, é en Carrion, é en Castro Xeriz,
é en Burgos, é en Paneorvo, é en Beldorado, etc. Tous ces ê sont
d'un écrivain fonné dès l'enfance au style des Arabes,
Et remarquons en passant que le w des Arabes, aoit ïet,
ï'é oa l'y des Espagnols, prête quelquefois une grande force
au discours; qu'il est tantAt conjoncUf, tantôt disjonctif et
Iairt6t parement redondant, et que, souvent, on n'a point
démêlé le vnû sens des chroniqaes, uniquement feate de le
bien entendre.
Il nous reste à dire un mot de la langue des Berbers.
Le premier écrivain qui en fait mention est un savant An-
glais nommé Jezreel Jones, dans une épitre latine publiée
à la fin de l'ordùon dominicale de Chamberlayoe, éilitioa
de 1 7 1 5. ■ La lai^e des Shîlah ou des Tomazeght, dit-il, ou-
tre les plaines de Meesa, de Haltba et la province de Dara
ou Dr&, eet en usage dans plas de viogt provinces du royaume
>;,l,ZDdbyG00gIC
506
de Soùs dans la Barbarie méridioDale. U existe da» U
^bsrie diverB dialectes de cette langue, qui était, avant
l'arabe, la longae [nimitiTe de la Maaritame ting^tane et cé-
sarienne, et qae parlent exclosiTement anjoutd'hai les habi-
tans des monts atlantiqnes de Soùs,de Dara elde Byfâo'. •
, ' Cette langae, dit à son toor le pranier Français gui
l'ait approfondie ', se parie depois les mantapies de Sons
qoi bornent la mer océaae, jusqu'à celle des Olldé^s, qui
dominent sur les plaines de Etirouao dans le royaome de
Tanis. Cette Iangne,à qndqae petite diïïërence près, est ans»
celle que l'on parle dans l'ile de 6irbeh,à Moaastjr,et dansla
[dapart des bourgades répandues dans le Ssafahrè, entre an-
tres daBB celles de la tribu des Ben; Moçàb. Les peaples qoi
parlant cette langue ont divers noms ; ceux des montagnes
gni ^tpartiennent à Marok se nomment CbooUonhha (ptauiel
de Ghillab); ceux qui habitent dans les plidoeade cet empire
sons des tentes, à la manière des Arabes, se nomment Ber-
bers, et ceux qui sont dans les montagne^ ^partenant an
royaume d'Alger et de Tunis se nomment Kabajlys (c'est-
à-dire des tribus), et Djebàlys (des monti^es on monta-
gnards).
■ Le fond de la langue berbère n'est que le jai^n d'an
peuple sauvage. Elle n'a point de termes pour exptintei: les
idées abstraites, et elle est oUigée de les erniHUnter de l'arabe.
Pour eux^ l'homme n'est point sujet à la pacease, à la nu»t,
il est paresseux, il meurt. Le pain n'a pas de rondeur, il
est rond. Lear langne ne leur fonmil que des termes cmh
t Liii|U(btlben«iif6lumHe^t,pi«lcrpUBlUaill«MB,Hil(]i»a(pr*Tbt-
cim DuB 1(1 Drt, in plni vlglBtt tIgM pr**iBcit« ttfol Sût In Bariuril n«-
rldionall. MTenc tingiin hojai diatar diilecti Id Btrb«rU, qo* (ou aribi-
UD, prlmitiam Hinriianl» Tingiitnp tl Caurleniti proilndiram HugMta
ibi obtlngerB, «t badlerouni tDWr allantIcOTam SOt, D(r> el Recho moatiam
liKolu loliim eicrcsntur (Jeir«al Jodm, oraUoB donlidcile d« ChamberUTin,
Mil. de ITIS}.
> v*^iw, dui u prtbce <• ■•■ TMtbnUin berMn mi« faUli.
biqillZDdbvGoOglC
appeudice in.
507
crets ponr exprimer des qualité ooics h leurs &ajets; et
c'est autant qu'il en faut à des hommes que la dévaslatiou
des plaines oblige h vivre isoUs dans leurs montagnes, et
que la jalousie et l'intôrêl mettent toujours en guerre avec
les montagnes voisiees.
» Les Berbers n'ont aucune conjonction qui réponde à
noire e(,et leurs parties d'oraison ne sont point lices; ponr
dire t7 bail et il mange, ils disent il boil, il mange. L'habi-
tude leur apprend à faire des phrases coirtes ponr e:fprimer
leurs sensations, bornées presque aux seuls besoins des ani-
maux . Ils ont cependant le ^ut st le que, wéin, et la particule
î, répondant à notre il, qni aident leurs narrations et les em-
pêchent d'être obscures.
> Tous les mois relatifs aux arts et à lareligion sont em-
pruntés de l'arabe. Ils leur donnent nue termïBaison ber-
bère, en retranchant l'article al et en mettant au conunen-
cement un t, et ua autre ( ou nit h la fin. Par exemple, et
mukhal en langue barbaresque signifie fosil. Les Berbers
en feront te mttkhait on te mukhalnit, Makas^ en arabe,
signifie oiseau; ils diront lemakast ou lemakamit.
" Os empruntent aussi de l'arabe les épithètes qui leur
manquent, et ils les babillent à la berbive, en les faisant pré-
céder de la syllabe da. Par exemple qadym en arabe signifie
ancien; on dit da qadym en berber; raqyq, maigre en arabe;
daraqaq en berber, etc.
• Ils n'ont point maintenant d'antres caractères pour écrire
leur langue que ceux des Arabes, auxquels ils ajoutent trois
lettres persanes qui manquent à l'alphabet arabe, le tt^iym,
le jâ et le guêf. . . . Quoique la religion de ces montagnards soit
l'islamisme, il y en a très peu parmi eux qui sachent l'arabe.
Les. maraboaths leur expliquent le Koran dans leur langue;
et les prières du peuple, comme parmi les nègres moBulmaus,
se bornent en général à la profession de foi, la seule chose
nécessaire, dans leur croyance, pour être saqvé. L'avantage
bvGoogIc """
508 HISTCHRX DBSPiUïIIE.
qa'ont lears maraboaths de savoir na pen lire et écriie,etde
parler l'arabe, lenr donne le plus grand crédit, et ce sont.
eui qui commaadent dans la plupart de ces montagnes. -
C'eat one chose bien remarquaUe que cette langae pariée
dHUs toute l'Afrique septentrionale, où elle est coimae sous
le nom -de schillah, le mit à l'autre extrémité de ce conti-
nent au pays de Syoaah,l'ancieime oa^ d'AmmoD d'Héro-
dote, c'est-à-dire dans deux paya éloignés l'an de Vautre de
toute la largeur de l'Afrique. Gela a été constaté par divers
voyagcara, et notamment par le rapproahemcnt qa'a foit
Harsdcn d'un grand nombre de mots des deux langues eu-
lièrement senblablea, ou qui ne diffèrent que par une légère
altération euphomqne , c(Hnme akhfé, tête, en langue de
Syoaah,eItA^en langae deSchiltah;Duiin,/'9tu,daas lapre*
mière, efou$ dans la seconde, etc.
Od sait que les Berbers nomment l'Atlas la montagne
par ezcelleiice, Athraïr, Aàtvraes, Adref, Adras, Edrm-m,
Aderim , suivant les diverses prononciations. De là, peut-
être, le mot même d'Atlas, altécé de bi forme Adr<is,pai
exemple, et très certainement le Dyrin de Strabon. Le nom
d'Anunon ne me par^t être lui-même qu'nne pronondation
particulière à quelques tribus da mot eau, ammon, en
berbère.
11 est faùle de se rendre compte de la différence ra-
dicale de l'arabe et du berbère par le rapprocbement des
mots Boivans, recueillis au hasard :
Abdlle, bert). Jim ; mb. NaUd>- CMcan, B. TTUmmery; k. Akb^
Agneau, B. limer ; Ar. Kabsdi. Honnoe, B. Jipa ; k. Ra^oL
Ane, B. JghitnU ; Ài. lUnur. Hiûle, B. Ttaiwar ; &■ Zeit.
ChameH, B. Leoum ; Ar. DjlmaL OKtcs, B. JiUmmir; A. ZertlMMb
Oeur, B. Ou', ouroul; Ar. CUb. ' Ofiriei, B. Taumoar; k. SdMlj» <>
ZeiUioan, de.
Le berbère n'a c^tainement exercé qu'une influence (rè>
>;,l,ZDdbyG00gIC
APPENDICE m. 509
faible BUT la formation de la langue espf^ole; on en retroiiTe
entendant qaelqaes traces incontestables dans plasieors mots
castillans, tels-que cAiw, enfant, de atckiq, petit garçon,
mema, tsfçèee particulière de chêne, de sin, sain, ztn,
chône en beii>^') mots «poore asjonrd'hoi en nsage chez
les Berbers d' Afrique. Comme d'aillears il est hors de doute
que cette langue a été parlée pendant hait siècles dans pln-
siers cantons de la presqu'île espagnole, j'ai t&ché d'en don-
ner une idée sommaire, et de jnontfer surtout à quel point
elle diffère de l'arabe, avec lequel elle est Men loin d'avoir
les affinités qu'on lai snppose*.
RXPLICATION DB QCELQIJES MOTS ARIBKS EMPLOTfjl DAN» I.R COOtiS
DB CETTE niSTOIRE.
Abou, père, obf, Béoitif. Les. noMS coramen^nt par, ce mot abon-
deot, comie OD l'a tu, dans lliiBtolre d'Espagne sous la donrinatlon des
Arabes.
Omm, imma, amtaa, mère.'
JSfai, Bis, se prononce mnl ben, iim, aben. Aben est la forme es-
pagnole, iToù Aben Stoa, dont on > fait Ariceiine, et Aben Rosrbd,
ATerrois ; pinr. Benoa et Bet^.
Allah, ïi\ta\Al{ah afcbar.Dteu gr^td, Allah tûalah, Dieulrf-s
taaat
I *Dlhiii>nEnt i]« («Ile ItneM péDtenI
cenioIlcT, 1 dUiut d'oiiTTign fnDfili, l'excgllaol CfMUMNeal lètlck a%i
■ftin*uii( of Ih hnktr lamgitaqe ; prtettded ty fouT litltrt on ttrttrt tly-
molegiM odreiuil ta Ike pruiiUnl of lAe .philoiophicat lotielji { f. Dupua-
tnu, wq.). publié i Philadelphie pnr H. Williim H. lIodewiD, ^nctcn consul
d'ABétlqaeiAle«r,eHil pldn de lefcnce, dail M. Arlltida Gniltaert, ronna
par Ha Iniill liaporMil lat la ealgaiitllMi dn nard de l'Arriiiae, prépirr,
dlt-oa, ana IradnttioB lïa»çaiM.
>;,l,ZDdbyG00g[c
510 msToiBE D'z^Aein.
Islam, rislatnisme, la retiglon de MahonM, signifie propretnett ré-
rignation , rés^ation à Dieu ; s'écrit dans 1'onhi)gra[die e^ugnele
avec l'artide, alUlam.
B'esm Ellah et Bahmen el nafym, formile par laquelle conaeD-
cent ton les outrages «otiUvaDa depoii le Konn, ei tjm sigmie à h
lettre : Att ooa de Dieu le misMcordievi et le dtaML La plupart
des Boorafa ou ehapltreft du Koru couieiicent ainsi Par exemple
la 112-* : " Au nom de Diea clémeit et miBéricordieni, dis: Dieu est
unique, Dieu est ëtenid; jl n'engentlra pas, et n'est pas eogeaM,
et personne ne peut lui être comparé. ■
Jlfa tchaa Allah, à la ToIentC de Dieu; en schaa 4llak, » C^ b
vAtMA de Dieu.
Soarah, pas , degré, échelon , narche. La iHvmibv sonrah on son-
rate du Koran, intitulée : t Celle qui ouvre &. qal sonioet fes cœnrs ■
conmence par les mou : Alhamd i'iltak rabfy al alênùna. Louange
i Dieu, mittre {ou constmcieur, auteur] de fonÏTenl
Koran, prononcei Kour''cam, avec l'anicle AUoran, la lednre.
Uesijed-al-djéma ou sinpleaient al (0'énia(Qitli. cqiagnole al-
jama), mosquée principale, conseil de ville, municipalité, liée d'assem-
blée des priDcipanx membres du clergé mostitman. Mezquita en espa-
gnol.
Mimbar, cbaire, tribune de h mosquée, abnimbare dam CoMde.
Imam, priice, celui qui marcbe le premier. fAtl de la prière daw
les mosquées [alimam).
FakiA, alfaqui, docteur, docteu de la loi, ataàtn dn dergt oia-
snlman.
Al catUU, cadtd, aicadl, jnge altacbé am mwquées prindpalefc
Cadki al codhâh , cadi des Cadii, ou caiid ' ai kébir, grand ji^.
Les Espagaols ont fait û'al eoMî leur 'alcaide,
Alcudia, dcaldie, territoire et juridiction tïm alcade.
Mokri, al mokri on el mokri, lecteur du Koran attaché aux OMS-
quées.
JVoufo, docteur de la loi, seignenr.
KaMy, naître, nom de la djûiité chez les Berbers.
Moaé^in [afmuede»], sacristain, moniteur de la mosquée on bedeaa.
celui qui crie et appelle ii la prière du haut de l'almcinara [mioarat) ,
tour ou phare de la mosquée,
KaM {alcatib), prédicateur de la mosquée, écrivain , secréBdr*,
Hafit, alkafit, catéchiste.
i.vGoogIc
AFPEHDICE m. 511
Sid, dd écrit i l'opagnole, «ignenr; cidi, sajydi, mon «dgnew;
tidna, Midouna, et, dans U proDOodatioD aclnellc d'Alger, saledHo,
seledsna, notre seigneur.
Si^da, zaida, leKon.
Xarife , noble , illostrc en espagnol : de l'arabe sckèrif on mieux
Kharyf, homme haut , élevé , gnnii , noble, do mol icharaf, bauteur,
eiévadon.
Scheik, vieillard, chef de triba, se^iKiir dans raccepUoo dn mut
latin ienior.
Àmir, émir, cbef, {ffioce on roi d'une portion plus on BKrins consi-
dérable da peuple arabe ; il répond an mot princeps, dux ou consui
des Latins. Artùr al moaminyn, émir on prince des fidèles.
fVali, préfet, dépositaire supérieor dn pçnToIr central, prœpositus.
Akalde, cayd, atcaydj plus correctement al cayed, conducteur,
capitaine, commandant de forteresse ou de frontière.
Amel on amil, gouverneur général d'nne proTincc oo mleax d'une
JnridlcUon, d'un district, gabemator.
Jmelyya, Juridiction de l'omel.
Kkafyfah, libailfe,'vic^e, lientenant gi!néral de Tempire d«n Dieu
et Mahomet sont les maîtres,
At seilfak {acepha, aceipka, azeifa sous la forme eqwgnole), as-
sembinge d'épées, armée, exercitus, proprement les ipéts, de 5a</ou
seif, épée. Sal[ AUak, l'Ëpéc de Dieu, fidKa,ifx tm iitu, surnom de
Kbaled.
Foras avec on sad, ou faratk avec un tha, cberal rapide ; alfaraz
en espagnd, cabatto veloz, alfaraces au pi., genêts, cbevanx l^ere,
l'espèce particulière que moi)tak ta cavalerie légère des Hanres. Leoh
armatura equi apad Maurost D'où alferez, cavalier.
MokaioM, moiadem, al mokadem, cbef de l'avan^ga^de, comman-
dant de b-oUière. En espagnol abnocaden, aimocatm, almouéen :
— 1 cl que fbé gran aimocatea de ï cabello y de h pié. • dit Catcales
( Lhtage de Aliaga] , proprement cetni qui marcbe devant, en avant,
adelaittado, de kadam, pied, pas : Cadama practsiit, praivil, valdè
animosia fuit. Alfonse le Savant a emplt^é ce mot dans la signlBcatloi
àtadelaataéo dans son traité Del ctiento de tas estretUu del ochavo
cieU} : El dicen, <i la quarenlB y dos dildab el mocaden, que qoiere
decir el lagarto adelantero.
Al mokadema, l'avant-garde.
Sakah, proprement l'arrière-garde, postrema actes exercilas.Soas
la f<HiiK zaga, anciennement raga, ce mot «gaiSe en equgnol la par-
>;,l,ZDdbyC00g[c
5 1 2 msTQmi. D'BBP&Gm.
lie de denttre iSia objet qidcutqtie, tergum, panpmerior.—a ae
prend aossl adrcrtûalemeot pour derrière, arrière, retrù, retrorsim.
De sakah doit venir te Terbe sacar, tirer, par la ndson, ce nous aea-
ble, QIC ce qni est en avant tire à soi et entploe ce qai est derrière,
et le BDlntantif fam,«igtiiÉaiit l'action de lîié' une chose (Ton lien ponr
In iniii^Mrter dans an aatre, traite, transport de narcbandises, eitrac-
tion, exportaiio, exlrijctùt, eoeclio, H. Dnbenx (Chronique de Tabari,
1" partie, piv- 3^9J> peiue qa'on doit ëgalenwnt bin -wair de sakah
le mot portugais resioea qui signifie o l'espèce de cfliodre oi de ron-
■ leawqjiefordielalaffleeBseretiraDtaprisaroirdéfeflémrlerhage,
• et l'action de la lame qui se retire. • D'au notre mot reisac,
Ghaswat, gkaswah, expédition de gnerre sacrée, gazua, gaaaa,
gafua, gacia sons la forme eqwgnole.
El àjihed , ol t^jéhM, la gaerre sacrée.
AfmafatUi,- tévmiaa, eotpa, assemblage, par extension dinsioa
d'ane armée, orthographe et prononciation espagnoles dn mot anbe
moalU, ptoriel maaiuifil on moahâfail, avec l'arUcle et la termnji-
son castillane al mahafaila, àl maaknfala, consensiu, conTenmi,
chorus.
Mcntzil fmmfsa/], pluriel mendzil, d'aînés Golins, locas abi qaU
divertit aut sabstitilj matsio, daijiusi veredarium statio, vulgo
posta, albergOj ttiogo dooe si trattengono i vianda«ti,allegio, at-
teria, domiciiio, giomata di catmno, posta [ vid. GoL ei Aleninski,
vQce menzitl. — Hôtellerie, endroit où l'on atuche les chevaux, po-
soda, parador.
KkaradJ, iribu, impOt ; en latih corrompu carraehitm, coDU&ittioM
pnbUquee.
Atcabala,atcavala, împût, droit' sor les denrées, veetlgal pro
venditiotàbta ; de kabata, al kabata, d'où notre mot gabelle.
Azequia, aceqiiia, de sekia, al seiia, canal pour conduire les eaux.
puits à roaes, madiine à arrosement, d'où probableneiii le mot Italie»
secchia, vaso di legno 0 di rame per cavar acqaa.
■ Acequiado, «itooré d'eau.
Al Bayda (a/éoMu), la hlan(4e.
Al Abyad, le blanc.
Fohs,fosch, /'uj.lieg, endroit, iocw omnis kabitaïus, Pokt et bel-
tout, le hamean des chËnes.
Dyn, tUn, al ou et din, eddin, la foi que l'on a pour ce que Diea a
révélé, la religion en général. D'où les noms Koiireddin, Inmiire de la
religion, Nassi eddin, défenseur de la religion, etc.
>;,l,ZDdbyG00gle
APPZKDICE m. 513
Djebal, montagne, Djebat Tkâreq, Gibrattaric dans lei trts Tîenx
aitenrs espagnols, montagne de ThSreq, Gibraltar.
jtln, fontaine, ploriel cdoim.
Kitkran, goudron, d'où éridemment le mot provençal qiùtran, et,
i ce qu'il Mmble, notre mot goudron; l'espagnol a adopté le mot tel
quel avec l'ardde alqaitran, et on le retrooTe dans le portogais sou
la forme alcatrâo. Ain eU kitkran, la fontaine on la source de gou-
dron,
Alfana, tUfane, alfalna, al-fainan, ûefaln, fort, robuste, avec l'ar-
tkte al le puissant, le généreux, nom de cheval fort en osage dans le
moyen Ige et devenu célèbre dans nn des pommes de chevalerie lee pins
renommés. Les Téritables descendans d'Alfane sont les cbevanx qui loi
Car la pMtAité d'Alhne et de Bayard,
Quand ce n'est qu'âne rosse, est vendue au huud,
Pr<q>remeBt cheval orné d'une quene longue et flottante; en général,
fort et beau cheval.
Djébanat, dmetiëre, al djebanat, le dmeiiËre, atdjebanat al kaisr,
le dmetiëre du palais.
Kassidak, kassideh, en espagnol casida, poème qui ne doit pas com-
IH«ndre moine de trente vers un distiqaes. Hohadlhal , poète anlérienr
h l'islamisme, passe pour être l'inventeur de ceue forme.
Al Sarradj, \e sdtier, le fabdcant, le fdMur de coiraases, quelquefois
aoni la forme de Zerrad, d'où Âbenserradj, Abencerrages.
Sahab, taheb, tahib, offlder, soldat, domestique, serviteur.
Mohariz, castos, prsfëcms, maharià him, prKfectns ards, il com-
mandante del Castelto.
Moahoiib, mutiasib, mohaseb, exactor, reddltor rallonum.
Atmoçabel, almotacel, en portugais, moderador dos peus e pre-
ÇDS e medidas dos mantenimientoe. Il cotrespwid b Vadilis des Ro-
mains et à leur prœfectus amwna. L'Mmatacel m&r (c'est-à-dire
tTuryor) portugais a pour mission de pourvoir la capitale de tous les
•pproTiBionneneBS néceasairei, de veiller i la propreté des mes, etc.
ïepes [L ni) rapporte noe charte d'AITonse VI, de lû8i, où il est dit :
■ El lestras lendaa nnllns alvacil , neque almaserifos oeque almoa^l
Alvazil, abiazir, atoastr, aluaiil, aluacir, atuacil, foraet diver-
ses di mol arabe wazir. Ce mot, cbei les Arabes d'E^ugne, signifiait
Vf. 33
>;,l,ZDdbyG00gIC
514 aiSTCHBI DBSPAfin.
ninistre d'état oa cooaeîUer da prince (wuyr, «éiir, vinr). cd«[ qui
«st il ses cOiés OD qui reçoit de lai qndqae grScé oa bveur. Selon les
moaDment de ta monarclUe portogalse, c'éUùi aussi le goaraiiear
d'une OD de plusieurs viiles. le président on chef d'une proriDce oa
territoire. Dans un scie de donation de l'église de Mollellos bite ai
aïonastère de Lorrâo, en 1101, il conste qne cette égibe lat prise aui
Hinres : in temporibus Bex Aifotui et alvasir Domno Sesnandi,
imperatore «osiro (Elucid., Test, de LotïSo}. Le titre d'alvasir est
eiiq)loyé là étideament comme synonyme de goBreniear, gubemaior,
imperator de Colmbre , et on le retrouTe appliqué au même peraon-
nage dans plotienrs actes sutuéqiienB fort curieux : dans on acte de do-
nation d'Arooca, de 1070, il est dit qu'en ce temps gouTemait in Co-
limria Sesnandia alvaiir; dans un autre qu'en 108S était dux m
Colimria Sesnandua atvazir; dans nn antre (LÎTro Prcto da Se de
Coimbra, f. 89], de 1086, on loi donne le titre de consid de Colmbre. a
i Donaiiu Martinia, son gendre, cehii de proconnU; dans one cbaiu
de Pedroso, conserrée k runiverritë de Colabre, il eU ^t qu'elle fat
faite en 1087, étant D. Sesnandos oteazir de Golalwe. BnSn nae coa-
lestalion qae les moines de san Pedro de Arooca enreiH aree les hé-
ritiers de l'église de SaintEtienne de MoMes fol portée ante atcazir
Domno Sisnando, qui Dominas erat de ipsa terra ipsis temporibiu.
Et sur les plaidoiries des parties inToqoant sa jnsUce : jaisit aioazir
permmu de sao Vigario Cidi Fredarlz, qaod dédissent ipsos fra-
tresjuramentam,sicutLex Gotfiorum doeet,etc,.. Deindevemil de
Colimbria et de Monte Majore de iUo senore alvazir eum itto reea-
pito, k savoir qu'à un Jonr fixé Justice serait raidne aux dî^>DlaBS; ce
dont furent chargés Bet^mundus, qui est vigario de aloaxir, et cidi
Fredarlz (Document de Arouca de 1091). 0 existe deux autres bo-
nomens de Fedroso : l'an de 1074 et l'antre de 1087, dans lesquels
Sisnandus slntitale alvacir et s^gneor Idominas) de Colmbre et de
tonte la terre de Santa Maria. Nul dôme d'après cela que le mot alfaiir
n'eût a1or« la haute rignlDcaiion de gouTemenr on président d'âne vfle
on territoire , de capitaine-général, chef de la Justice et magistrat a-
préme, ne relevant dn roi que ponr un très petit nombre de cas ; et tel
était Taloaxir Imperator cansid et cornes domnus Sesnandus rég-
nante in CoUmria.
Hadjeb, hadjibt atkagihe et aUtagib dans Conde, huissier, pw-
tier, principal officier du palais, premier ministre à Cordove, fonclîaB
<gni répondait à celle de maire dD pabla des rois frtmks;
>;,l,ZDdbyG00gIC
APPENDICE ni. 515
Kabiteh, iribn, plar. kabaïl. En transportant ce not dans notre lan-
gne, disait H. Sylvestre de Sacy, je pense qall font dire aa ptnrid les
kabiUhs et non les kabail, comme on dit les iolians, et non, k ta ma-
nière arabe, les salatfyn; mais, sans savoir l'arabe, il nons semble qD*il
estfarile de reconnaître l'identité des mots kabilek et kabail, Bnrtout
depuis nos récens rapports avec l'Azérie.
Bednat, partie d'une tribn habitant on canton particulier, les tribus
arabes.
Bend, bannière, plnr. Benoud, en esp. bandera.
Ain yakout, la Fontaine du diamant, profHVment du nibis Uanc,
et, par métaphore, la Fontaine transparente. Zàkoakit en bébreu
(Job, LUVItt, T. 17).
ÂsvBad, açouad, noir, aboa et aswad, pire do noir.
AbyddA, abtad, blanc, abou et abyâdh, père du blanc; wad et
abyadh, Guadalabiad, la Rivière blanche, ffoum el abiad, baie
dont le sable est blanc en Ariiqoe.
Kymia, chimie, al kymla, la chimie.
Beled, belad, veled oa vêlez, sons la forme espagnMe, terre, pajs,
territoire d'un peuple.
Médina, ville, cité.
Karia,coTia, atcaria, village de peu de population.
Aldea, de a( et deiat on dhyah, aldfyah, petit endroit, boui^, ha<
meaa, pagus, vicus. Il eiiste en Espagne près de cent iwurgs, villes
et villiges dont le non commence par le mot Aldea, sans ctHnpier les
Atdehuetas, an nombre de plus de vingt-cinq.
Dar, habitation, plur. douwars on dowar, aduar dans Conde.
Gaad, ou JVad (voyez ci-devant, p. 3fi9) , note 1 , Tormé par les Ara-
bes d'Espagne, selon Toliios', du latin vadus, ayant â pen près la
même signification, gué.baitnre, bas-fond. Ce mol, toutefois, n'est
point particulier anx Andalous; c'est ainsi qu'on trouve à la descente
du Sinal el Ouadi Momsa, la vallée de Uolse, et non loin de Vttn
{l'Hidjorat des Arabes) el Ouadi Mokatteb ( la vallée écrite). On sait
aussi combien ce mot se prodoit fréquemment chez les Hoghrebyns,
partlculièrenentdanslesdénominadonsdesrivieresdupays; nous cite-
rons le Oaed el Roummel'qnî coule è Constanlîne, le Oned al Hammam
(rivière des bains), le Oued Zeyioon (rivière des Oliviers), le Oued
al Ham (rivière du Carnage on du Menrtre). Ce non toutefbis est plus
common en Espagne que partout ailleurs. Nons y avons compté
> i. T»U11 A*1nid*anlaMi !■ AdniII Bardiplrasii Optra, p. SU.
>;,l,ZDdbyG00gIC
â(é UI8T0IBE D'tSPiÙTX.
fdDs de dnqtUDte rinères comBeDçant par k mot ^tid, onhogr^hié
Caad k l'eapagnole, dont la [daput appuiienneot à l'E^ugne sriridis-
nale et occidentale. Je noanerai ici le Goadabortona , dam la pro-
liDce de Grenade; le Gnadabarbo, en Andaloosie ; le Goadaira, d«M
la province de Cordoue; le Gaadajira, en Esiraraadoitre;Je Guad^foi.
province de SévUle; le Gnadalaviar, en Aragon et proritce de Vateace ;
le Gndalerra, nn des afDnei» dn Zojar en Estramadoore; le Gocda-
lemar, même province ; le Gnadden , na des afflaon de r Atondiel ;
le Gnadalentin , en Andalouaie; le Goadalete, dans la pnniBce de
Cadii}le Gnadalix, archevMié de Tolèdej le GoadalJorce.daDs U
Serraala de Ronda ; le Gnadalmei, profince de Cordoue ; le Gwda-
lope, en Aragon, l'un des affloens de l'Ëbre ; le GuadalqaiTir, qa'B
suffit de nonmer, ayant pour alDneiu le Goadayra, le Gudi^oK, le
GnadalbaUon, le Gnadalimar, le Guadarmena, le Gttadiana meaiM'. le
Gnadatin, te Guadiel, le Guadii, le Gnadabaellato, le Gaadlalto, le Gna-
dalen, etc. ; le Gnadalupejo, l'an des afflneas dn Gnadjona ; le Gnodane-
nid. affluent de l'Hoeie; le GuBdaaiei, en EsUamadonre, affluent du Gua-
diana; le Gnadaporcon. dans la proTtnce de Groiade ; le Guadariitf
(Guaniioe), afllnent de l'Almn^el; le Gnadarrama. dans la prorince
de SégoTie, on des affluens du Tage ; le Goadarramilla, dans la pro-
TÎnce de Cordoue ; le GnaïUaro, non loin de Gibraltar; le Snadiana;
le Guadiana mener, aSIaent dn GaadalquiTÎr ; le Guadiela, na des
afflnens du Tage; etc., etc., sans compter quantité de villes et de
boni^ situés dans des vallées et snr des cours d'eaa de moindre in-
portance, tels que Goajar Fondon, Gualavisa, Goalba, Go^ar Alto,
Guadalcanai, Guadramiro, Guadii, Gnadilla de VUlamar, GuBdiervas
(Allas j h^as] , Gnadiamar, Guadawqaies, Guadasuar, fil Guada-Pero ,
GoadanuT, Gaadalesl, Guadaleno, GQadalcazar.eic, etc.
Bair, mer, baftr, la mer; Bahr al Roam, mer des RonalRS, la
Méditerranée.
DJesirah, al djesirak, tie, presqalle, d'où Algesiras, en face de Gi'
braliar, et Aidra, ville de la province de Valence, située dans uk fle
formée par te fleuve Xucar. L'£^)agne est appelée dans les écrinîas
arabes Djosirah-Andalous, preaqu'Se d'Andalons, on sînpIeBeni at
Andalos, et Andaloiu.
Albuhira ou Atbafera, marine, cOle marilime.
Nahr, ririère, rio. C'est le véritable mot arabe pour exprimer u
leuve. On lit dans El Edris Ni^-Yana, au lien de Wadyeaut m
Quaifyaiui.
Gantara, pont, al-cantara, le pont, ^otAlcaïUttra et AlcmanriUa.
byCoOgIC
APPENDICE UI. 517
Kassr, Kastar, chiteau, palais, al kasir, le cbâteau, le palais, iToCi
atcazar, alcaçar, alcaxttriUo, atcocer, etc.
' Calaat, càii^. Cala, Alcala, forteresM, élévation; CaÀaat Rebath,
b foiteresw de remltagé, d'où Catàtraoa, Alcotea, petit cbâteau.
Afa, eaa, atma, l'ean.
Scharra, se/tarrat, cUsckarrat, ilem, chaîne de noniagitefl, sierra
de Gnadamina, coimptlon de scharrat al fVad al Bamia, de rvad
arramla, rifière on vallée de saUe.
Ramta, aalHe, en espagnol rambla, terrain satilonnenx.
Hamar, ronge an masc., an tëmlnin hamrah, al hatmah, la
Rotqie, en eap. AUuanbra.
Zamra, vaàlpK ei bal, zamtira, dans les Tien anUnn espagnols.
Kaisabaki iassbah, alcaçaba , citadelle, enceinte fortifiée.
Bab, porte, al Bab at Zokak, la porte des déliés, le détroit ; Bab
al aboaab, la porte des portes.
Bab el Nassr, porte de la Victoire (on dé la Défense, synonyme de
victoire en arabe).
Bab el Haitid, la porte de Fer.
Babel Keblah, la porte dn Hidi.
Bab et Scharkyah, la porte de VEaL
Salant, le saint (qui se prononce chez qoelqnes penpies salem et
lelim}. Salam alayk signifie saint à toi (d'oik le mot Salamalec), b
qooi llnterlocntenr répond : alayk al salam, anr toi le saint.
Foras, dieval, al foras, le ^eval.
Alfawârii, le cavalier, d'ot alferez.
Al Jrab al Artba, tes vrais Arabes; al Arab al Mostareba, les Ara-
bes natorallsés, d'où Hostarabes. Qoeltfnes-nna font venir ce dernier
noi de mixtl Arabibus, mistarabes, mosCarabes, masar^>es,
Nahlb (alnakib), c^itaine de cavalerie.
Alferez, celni qni porte la bannière.
Alfaraz, cavalier portant la lance et r^>ée.
Al Hl4j (ailùge dans CondeJ, le pèlerinage.
Akbah, akabak,. descente, colline.
Alfaque, en arabe al fâq, banc de sable que la ai»r fait sur ses
twrdt, syrtii, d'où le Port des Alfaqnes i Tonbondinre de l'Ëbre.
AlfùMJe, on alfange en eap., de l'arabe alkhandjar, sabre, cou-
idas, dnelerre.
Ha^jr, pierre, hadjara, plores; TDod-at-hadjara, on guad al kad-
jara (Gnadalajara), la vallée des pierres. Le gkatn a prénhi nr (e
djitk dàna la proDondation espagnole de ce moL
>;,l,ZDdbyG00gIC
SIS tqsTOiu d'bspagiii.
Mers, port, mers et kibir, k grsDd (KKt, nWfi d tagkyr, le peik
pou. I« E^wgnt^ &n>cUeiit Mersatquibir, Marî-al-qaivir. et q«)'
qBcroi» Mersalcabir, et Léw l'AfrioiB [L V, c 2) UerxaUabir, le
port de la cOte d'Afrique namné par les Arabes Neri al Kibir^ Mers
et Zeytoaa, le port des oUves.
jitalaya (joya à-derant p. 2UJ. Oa appelait ansai alalt^as les
hommes qui Teillaient sur le camp, les r(vleFes8ea, les {dans d'âmes,
les rhaieaai (les vigies, les Rvdes, les sentioelles de Jour). —Lu Ho-
BaiDs [voyei Vegèce, de An. milit., 1. 1 , c. 35] nommaiem sculiaiorei
ce que nous appelons aojoard'hd sentiDeUes, d'où les Espaginris oet
Wllamexcutecu; il* appelaient aossi lesrs atalayasipeeuto, et lem
vigies, gardes on sendjidles, excutiivs, quasi hamùies ex cubili sur-
gentes. — Han resto dit antigu «taia;aB, dit Soota Bwa de Vîierbo,
se conserva preseotemente nos Fadios de que ■samos, e de que «
S^nblicanos Franceies (Joaquin de Suu Kosa de Viterbo écrivait ci
i798J, tirarSo a nova maquioa do Telegrafo, pela quai se pose vît imn
coDbodmieDtos mais importantes à cotwervaçfio da Fatiia.
Âtogue, azoque, qne Conde écrit 20», se trouve onployé dans te
vîenx casiillaD ponr ei^mer la place do marché, le marché, de rarabc
x>uk, iok, al sok, assokj avec l'aitide. On lit dans ■ los ordonainieD-
tos ecfaos por el concejo de Oviedo, era 1383 (19^5 de î.-C] : ■ Esu-
blecieront que todol pescado tambiea de rio como de nar, qae todo
venga al aiogne posar; ye vacese, vaciesesiadiida.qniGrededrlodoeii
aiogne. ■ — Ce mot se tronve sofls la forme d'azoche dans m docoBeat
plBB corienz encore : on Ui dans le Foero de Madrid :*Totooaaeqw
mesare vel firiere con pnno aot coces k vedoo.... ia tabenu, vel il
azocfae, aot in carrera, etc. >. Cervantes a emjdofé ce mot son oe
Torme pins voisine de celle adoptée par Conde : de zoca en eolodra.
En portugais on appelait anciennement açoagui, açougues, les liem oi
se vendaient et s'achetaient loates oa quelques narcksodises, A açim-
gagem le droit qni se payait pour vendre oa acheter qoelqae chtw
dans ces marchés.
Axogae, mercure, argentum vivian, de l'arabe azowk.
Xamar, terme de l'ancien espagnol, a^joardliai tiamar miptks,
en italien chiamar, àt schama , vocarit, appellavit, nominavit, Bomem
imposait, mot syro-chaldéen.
Xaqae, terme do Jea des échecs (en eq»guol eljuego dei cytdre:
ou axedrez); xatjaey viate, schak mat, el rey mirid.
Generaiif, Generalife, de Djenaih al Aryf, Djenet el Aryf, Jardia
de récréation, Jardin de plaisaoce.
>;,l,ZDdbyG00gIC
APPENDICE in. 519
Majo, maja, de ma^ja, mahha, corpiu boc Qlae eleganter inorlt
iDcesm; mahh, mahhah, bnllantei, resphmdor, bennonira, integridad
de algnna cosa, mahha.
Zabaia, ce mot se tronve écrit ainti dans ^dqoes actes anciens :
Aestaatoaîobt, lecoirde bcEuf tanné et conpé poorseirlr à biredet
chaiu3tires de toot genre ; de là sabatyya , daassnre Taite de cette
sorte de cnir appelé jdbaf ; d'où les mois eBp9gno\s zapato, zapalilla,
zapatero, soolier, petit sontier, cordonnier; le mot nabattié poor
cordonnier (iou sabattié) dans tons les patois dn midi, et enfin les
mots français savate et savetier.
Zamarra, àt schamarra, simarre.
Zaraguelles, sarawyl en arabe ; nom des larges braies k la maa •
resqtie qne portent les paysans do ro^anme de Valence.
Âl Scharkya, le cOté, la partie orientale, la terre située^ rorienl ,
en equgDd Axarqaia, el scharkiac, soi vriens.
Al Kebta, le midi.
Al Gouf, le nord.
Al Gharb, l'occident, te cOté occidental. Al Gharbyya, la partie oc-
cidentale d'un pays. Algaravla, dit l'EIncidario de Santa Boea de VI-
terbo, consa de ocddente, à qne os Arabes duun&o Algarbia, E por-
que a antigna Tnrdetanla fltava ao Occideoie, Ihe cbanwrfto Algarb,
que nos corropUBeBU diumos Atgarve,
Dt;,l,ZDdbyG00gIC
HKTCMBB D'tSfàam.
APPENDICE IV.
CHARTE D'ALBOACEH.
• tin aatear arabe, dit an écrivain moderne, a coDEerré
une de ces compositions (entre les vainqaeors et les Taincas);
c'est celle qa'an officier arabe nommé Alboacem Ibn Moham-
med Albamar fit avec la ville de Goimbre. - Hais il D'csîste
rien de ^«nblable, ni dans les bistoriens naticmanx de la con-
quête, ni dans ancnn recueil de dîplomatiqae arabe. Ce n'fut .
pas on antenr arabe, en effet, qoi a consené Voidonnance
de Coïmbre : elle faisait partie jadis des archives de l'ab-
baye de LorbAo, en Portugal, et a étë publiée d'abord dam
la Monarehia Lwytana, Lisbonne, 1609, in-4°, part, n,
p. 288 — 289; ensuite, avec qoelqnes incorrections, par San-
doval, Hiitoria de lo$ ct'm» Obitpog, Pamplona, 1615, p. 88
et Boivantes. U. Bajnonard enfin l'a reproduite d'après
Sandoval dans son Choix de poétiei originale» des Trouba-
dourj, Paris, 1816, t. i, p. il. C'est un monoment d'une
assez grande importance philologique ^on histoiïqoe, et
qui, k ce titre, mérite d'occuper nue place id , tHcn que
tout semble indiquer qu'il n'est pas à beaucoup près anset
ancien qne la fausse date qu'il porte l'a fait croire à H. Hty-
nouard (voyes ce que nous en avons dit, t. m, p. 123 de
cette histoire).
AADIKTlOtl DE LA CBABTB D'âLBOACBU.
■ Alboacem Itm Mahomet Albamar Ibn Tarif, gaerrier
puissant, vainqueur des Espagnes, dompteur de la cavalerie
des Gotbs et de ta grande ligne de Rodrigue. Allah m'ajant
>;,l,ZDdbyG00gIC
ABVSanilCX IV. 521
mis i la tète de la nation Nazarat, et m'a;ant fait gouver-
near de Golimb et de tout le territoire entre GoadaWa, Hon-
decom et Goadatha, Bar lequel s'étend mon commandement,
j'ai ordonné ce qoi sait : les chrétiens de mes terres paieront
le double da trÛtat des Maures. Les églises paieront Tingt-
cànq pièces de bon argent pour nne égUse ordinaire, cin-
quante pooT on monastère, et cent pour one cathédrale. Les
dirétiens auront à Colimb un comte de leur nation et nn an-
tre k Goadatha, qui les gonvemeront conformément aux lois
et coûtâmes chrétiennes, et qoi jugeront les différends qui
s'élèveront entre eux : mais ils ne feront monrir personne
sans l'ordre de l'alcaïde on de l'alvadr sarrasin, devant le-
quel ils traduiront le coupable, en montrant leurs Ichs : l'al-
caïde dira c'est bien, et on tuera le coupable. Dans les lieux
peu considérables, les chrétiens auront lenrs jn^ qui les
gouTemeront bien et sans dispute. S'il arrive qu'un chrétien
tue on insulte un Haure, l'alvazil on l'alcaïde agira selon les
Ids des Maures. Si un chrétien fait violence h une vierge sar-
FBsine,il se fera maure ou il l'éponsera, sinon il sera tué;
si la femme est mariée im tuera le coupable. Si un chrétien
entre dans nne mosquée, on s'il parle mal soit d' Allah soit de
Mahomet, il h fera maure ou il sera tué. Les évèques des
chrétiens ne diront point de mal des rois maures, et s'ils le
font ils périront. Les prêtres ne diront la messe qu'à portes
closes ; s'ils font le contraire, ils pueront dix pièces d'argent.
Les monastères qui sont sons ma juridiction posséderont en
paix leurs propriétés, en payant les cinquante pièces susdi-
tes. Le monastère des montagnes, appelé LaniMo, ne paiera
rien, parce que les moines m'indiquent de bonne, volonté
les lieux de leur chasse, qu'ils font bon accueil aux Sarrasins,
et que je n'ai jamais trouvé de la fausseté ni de la méchan-
ceté dans ceux qni demeurent dans ce convent.'Aussi con-
serveront-ils leurs propriétés sans éprouver la moindre vexa-
tiMi ni aoenne v iolenee de la part des Maures : ils pourront
>;,l,ZDdbyC00g[c
522 mSTOOlE d'bspaghi.
venir à Colimb de jour et de noit et s'en «lier qaand bon
leur semblera : ils aoront aassi la liberté de veadre oa
d'adieter sans aucune rétribabon, ponrva qu'ils De sortent
pas de notre territoire sans notre oonsentement. Et paiee
que telle est notre volonté, et afin qne tons la conDatssenl,
je Ceùs le présent sanf-condoit qoe je donne anx (dirétiens
afin qa'ils le regardât cnnme nne de leurs lois, et qa'ils
le montrent toutes les fois qne les Uauree l'exigeront; et»
qnelqo'iui d'entre les Sarrasins refuse de s'y conformer , il
sera jugé jusqu'au sang et à la vie conune un cfarétien. Cette
charte de justice a été faite l'an 772 de l'ère des chrétiens,
'et, suivant les années des Arabes, le 13 de la loue de djonl-
bedja 1 47 . Hoi , Alhoacero iben Mahomet Alhamar ihen Tarifa
sur la demande des chrétiens, j'ai signé selon la coatume ' O'
et ils m'ont donné, pour la ratification, denz beaux chevwu ,
et j'ai confirmé le tout.
Alboacem Ibeo Hahnmet Alhamar Ibeo Tarir, t>ellator rortis, ^ncitor
HispanianuD, dominator caballau^ Goâiornm, et magDz Iftis Rode-
rid. Qnoniam^tMw constitiiit ADa-Uelah saper g«ntetn Naiarat, et fedt Bte
domiDalorem CoHaib, et omni terra imer Cftadahum, el Mondecaa. a
Goadadn, per obi esfabte meum mandait. Ego ordiaan, quod dirb-
tiani de neas teirag pectbn dqilidter qnam Uanri, et de ecdesiis per
àngnlas nv pesantes de bono argento, et per monasteria pbiten l
pesantes et nqtesantes pbcte> cbnt santés : et lAristiani habeau in
Colimb sonm condtem, et in Goadatfaa alium comltem de std gcnte,
qid manteneat eos Id bono Jnigo, secundum soient bomines christiani,
et isd ooBfMment riias inter OIos, et non matabunt honiDen sine Jossa
de akalde, tm ahiadle ivraceM. Sed pment illaiD apbes de akaide,
etBnHnbiiusiiosjtuKos,et îDe diceUt : bene est, et matabunt cdpi-
tnB. In popnlationîbiiE pairis ponent sues judices, qm regant eoe b&è.
et sine biiab. Si atitem contingat bomo christianits qnod matet, rel iO'
Juriet bominem Maunun, alnadr sea alcaide fiidat de îUo secnudm
juigo de Maoris; si diristiaDag esfortjarerit sarracenan Tii^lnem A
Manrw et.receiûit iBam, «ta raaieu eam; si fneril de uarilo Mauat
eian ; si cbristianos tiierit ad mesquidam vd dixoit aale de Allah, ve|
3,q,l,ZDdbvC00g[C
APPENDICE IV. â23
Hahamet, Bant Hinrus, sin matent emn. ffig]» de cbrîstianit non male-
dicantr^esHanromin.Bin moriantor. Presbyieri non facial suas niaeas,
ni» pords cerraijs, dn pieten x pesantes a^nti : monasteria qnae siint
in meo mando habeant «la bona in pace, et pechen prxdictoa l pe-
snntes. MoDasterioin de Hontanig, qid didtar Lanrbano non pèche nullo
pesante, qaoniaiH bona lotentioDe moutranl bûU loca de sub venatit,
E fadunt Sarracenis bona icolhbkia, et nuitqiiam invenU (abam,
neque malum aDimum ia îUit. qui morant ibi, et totas snas hxreditates
possideant cuni pace, et bona <]uieie, dne rixa et Eine vexaiione, neque
ronciA de Hauris, et veniant et vadanl ad Colimbriam cnin libertate per
diem, et per noctem, qnando meLus velint ant noUnt, emant et vendant
sine rscBo, tali paeto qnod non vadaat foras de DOetns lems sine nostro
aparaznio, et benè velle; et qua sic Tolnmos, et nt onmes sdant, bào
kartam salvo conducto, et do diristiania nt habeant illam pro sao Juq^,
et mostreot cnm Hanri reqnisiveriiit ab illîs. Et ù qois de Sarraceois
non sitA observaverit noMrum Juigo in quo fecerit damnam, componant
pro sao aTere, vel pro sua rita, et sit jozgo de illo sicut de dirisdano
nsqœ ad sanguinem ei vliam. Fuit facta karta de jozgo «ra de chris-
tianis DCCLXXU, secnndnm vero annos Arabom CXXXXVH, Lnna XIH,
DiilhiJa.Alboacemiben Mahomet Alhamariben Tarif rogata diristiaio-
raffi finnaii pn more '0* et dedonnt pro robore du» eqnos oplimos,
et ^o coDfinnaTi totum.
Extrait de la MonarcfUa husiianaàe Brito, ii, part, fol, 288 et aeq.
la principale différence entre Brito et SandoTal cooùste
en ce qne l'an porte an commencement ^ominator eabatta-
rUs Gothorum, et l'antre domtnalor Cantabria Gottiontn ;
mais cette dernière veràon est évidemment faative, puisque
Sandoval tradaisaot dit lui-même (p. 89) domador de la cavat-
leria de loi Godm.
Noos avons, à l'exemple de H. Baynonard, souligné les
mots du texte original qoi appartiennent directement à ia
langae romane, tels qne e,et, conjoDction; eiparte, s'étend;
pecten, peitm, paient; pwAe, paie; cent, cent^ aprei, auprès;
aeolhenza, accueil, etc. Nous y avons ajouté caballaria, for-
eia, eiforeiaverit. — On remarqnera la manière dont le
Wad des Arabes est reoda dans ce latin barbare, manière
>;,l,ZDdbyC00g[c
524 HISTOIEB D'EWAGHK.
tout & fait eonfonne à celle adoptée par les Cas&UuH qui
reodentletoau) arabe, comme noiu raToiisvu,parleslrttzes
gtt (prononcez gou) formant un b<bi éqaiTolent à peo jtie
à celui da toau , qui se prononce qaelqaeft^ en arabe «Mmae
one espèce de donble w gattoral on aspiré. Ainsi Goadalna
est l'Alva, fîoadatta, l'Agneda, qui ae jettent,le pranier flans
le Hondc^, et le second dam le Daero, an nord-est et an
nord de Coïmbrc. Quant à la date de cet acte, noua ferons
remarquer, ce dont personne n'a eu l'air de s'apecoeToir,
que l'année 1 47 de l'bégire s'est écoulée «itre le 9 mars 764
et le 25 féTrier 765, et ne saurait répondre par ctmséqncait,
comme le marque ce diplôme, à l'année 772, soit de l'ère
de Jésus-Christ, soit de celle d'Espagne, qni donne l'an de
Jésos-Cbrist 734. — Ajoutez trois siècles à ceO» date, «t
vous aurez poit-ètre la date véritable de œt acte, aotboH
tique, à ce qu'il semble, en quelques parties, altéré évidea^
ment et fidsiflé en d'autres : on sera peu smpris, en effet,
qu'un wali arabe ait accordé en 447 de l'hégire (1055) une
charte de protection aux halntans de la province de C!oîmI»e,
ai l'on se rappelle les Ticissitudes de cette ville, prise sur les
Arabes par Alfonae le CathoUqae,Teprise par El Hansonr
en 987, inhabitée' ensuite pendant sept ans, pnis réédifiée et
repeuplée par les Ismaélites, qui l'habitèrent soiiantfr-^
ana, jusqu'à ce que Ferdinand I, fils de Sancho le Grand,
la prit le Vm des kalendes d'août de l'année 1064. (Voyez
ci-devant, p. 425, m /bw, note 3.)
>;,l,ZDdbyG00gIC
APPENDICE V.
DIPLOMES ET CHJUITES DE DONATION ACS.QUEL5 IL A ÉTÉ
RENVOYÉ DANS LE COURANT DE CETTE HISTOIRE ; EX-
TRAITS ET SFEQHENS DE CBRONIQUES.
ntuE mvnniABiin ir kbcslli dicta , a rciib TinminiDO ii
KCLUIA a. J&COBl DOlfiNTDB, KBA 1031 (993].
ID iMMiIiM|Miri>etfilUetqHritwBaacti,ïpliiriiiiBqDideme>tDotiiiii,
el non pwcia aumet decUramn, eoqnod fuglemnt aeni priacqHs AMnini
Venwid qmmni uns noBiite Hadia, etalîidno.etcoDtatenmlBeiUius
rdMlU GuidiMiTO Heneiidkl, et nisli ipw rex pro eis, et ipae peretitit In
ftiqwrWa sn, et notait eos'reddere ia servido domini soi. Dam antem
Tentaset in tema Gallede pneAtos prlnceps, mwdiTit in cmtodiain
nitlcre filiinn ipsins Gnndinlv] DomiDe Rodesindom.qid et ipee sic erat
rebelll§, et rie fecCTonl, nt per ipsum iptoi servoe (ogitiTOB reciqfenssent,
CnBqne sederet incostodia BntïesiDdaa, miBit rogatores qui roguvnt pro
eo, qnod pei^net ad pairen mam, et diicœt ipsos serroe, et si po6§et
bceneaBtt aotatns, et ai non, btraretincnitodiaandeenerat.TalJDam-
qae modo fidiarenuK enm Didacos Rmam, Pdagius Henoidid, et CidI
Didad,erattDDciifniapo6tbtroitaB,ntdeipso die «que Inmedianie
dmîaaetlpMeaemMetil reniangiuetcnmejaparlarentieil§apf3dictidu-
centoa soUdoe, et Ipse RudesindiB roborafit pladtam fidejosnrilina snia,
m si renoisBet, et non dndaseï ipaos aerroa, ant per se non ntàsatt,
iniraret in ipM oModia, perderet villain snam Portiunarlni, qax est in
ripaHInel.concnnctiBopilMiietadJiUKtionibiisatqne [Kvsationibns sois.
Pcneiit ipse ad patrem nan, et readsit nantinm qnod fiMerent de qwa
lilk qiM TCUeat, qida nec ^aw servoi reddelMt, nec ad cnatodiBiB lenî-
ret : «UMpie Teniûent ad <Beai aptnia pladti^ jfficsemla régis, et nec
seiTos dedenintQecRndealDdnn.niiitaTiteiarexplacitiun biset ter, et
non coiapleTCnuiL CMMtricti snnl ipai idfjonores, et dedemnt illossdidoB
>;,l,ZDdbyG00gIC
526 mSTOIBX d'espagbb.
fai Taris ai^ent^, in frenis, in eqiÙB, in paUiîs, et iuptereroBt MUMraa
DC'solidoniffl.IIzcoiiiDiaduminjiireregteriiiaBentBascq>tii,ragaTemt
ipei fidejmores per comités, per potestates, et milites, qaod redda^ ei«
Rex suH opes et reciperet ab eb ipsam viUan PorbUDariiB, qnam ipri
in pladto robontam teoebaDt. Tudc rex miserkordia motos reddklît eb
snamcensum, et fecenutteicartolamconccssionisipsiiis villa! Portomariiii,
ei roboravenmt in concilio canciÎB videntibiig : cnmqae jam jpsa villa essa
in jare r^ possessa per annum, dirina gratia in^iranle, pro reinedio
aux animx concessit ipsam «illain Deo, qui eî eam dedent, et S. Js-
cobo ap(»tolo : sinml «tiw et aliam viltara avonira noatronm, qum
dicnnt Recdti, qiue est in rq» FerrariaE, per omnes snos tenniw» aii-
tiquoscmn (Hnnibiis hominibiu la ea habitaotibus, et nobis ratioDeB
reddentibas. Sic eam ctun ista aHa villa offerimns Deo et sanctiB qras-
tolia ejns, nt sint eam wnnibas adJundioDibus sais seu hominibie, qvi
fiolid saqt eis scrrire, qQoa per manus na§iri majorinj Piniolt TrnOini
et Gmidesindi de nosiro daio obdiraenuii, et nobis serneront, ab ornai
integritale slot cod ipsis viHis qui eas laborot, et procnrent, et senipa-
aedEScett,etstM omnîa isujam Acta Ipdm ecde^xS. Jacobi. S qais
Giwb^ hoc foctnm noBtnun »A imunpendinn venire tenpiaverit, qoisqnis
fuerit, sit excommnnicatns, et in infemo dannalos. Facta Carta Tes-
tamenti die n. Idos Aprilis era nnllena XXXI*.
n.
PBIVaBSIUll TBRBHDNDl BB61S II
In grlIlBin eccluia GompoilellBnn ( bi Ambroiio Morall, 1. 117, opemn di>f
Eulogii).
i In nomine sanciz et individox Trioitatis. Dicendnn est, qnod candis
notiun manet, guomodo Domino permittente. et peccatÎB ei^eadhoi,
mucro hogtiltsetcnldelitasiJliquonlm,sx^ieaB scilicet Hisnaelitica geat,
promovit se ex Hi^niv partibos adversus christianos. Et pergena anaila
venil teque ad Septimaceosem dvitaton, et caterratim eam dminvatta».
atqne in arcu et sagitta eam obsdens, dinipds mnris, et aperta jaoaa,
imiit in ipsam civitatem. ,Et Bicnt smptnm est, qui coatciit wdtoa et
jniiiiimTohîla» et fadt %tû% «lioB pro eis, et sec alio loco, nec alîo
modo moritnr homo, {H-xta- quod positom est ; gladio vmdice, a bo-
mlnnn scelere pnevaleote qvos ibi cfirislianos inveoit, in on ^adîi 'attt'
>;,l,ZDdbyG00gIC
527
reiniL Et dInUaciThate panel qui remaosemiu ad ^tudam la Cordubea-
sem urbem ihicti in captivilatem onere catenarum onnstii atque ferro
vincti, et carcne tra^,.dut)B amios et dimidinm ibi per^enmt, tendan-
tes et benedicentes Deum niiiim et TriDom Bemper TÎvnin et veraiD. Et
quoDiam Deg cura est de omnibos, naximo de eis qui positî in tribula-
tione ciim spe et fidnda Deo animas soas sintol et corpora in benefaciis
cojnmendant, volnit pielas ^vina, quomodo jam pnedestjnatlone ordi-
Daverat, Oloruun senunDis et latroribus, et etiain temporaJibos mails finem
impoDere. Et ut ad eom cni foroaluum eibibuerant ctim palma martyrii
tripw&autes venirent, penmNlip6uiiityranaum,qui eos captivos dnxerai,
de sqoalore carceris ipsos ejicere, et glaïUo interrectos, saqnùne proprio
lanreatos, ad regM cvelorum et premia, atque xtaia nranera à Deo iliis
pneparata coronandm et remonerandos dirigere. loter qaos fait vu* fell-
dsùmos nomine SarraceDus, proies Joamùs Todtatua, qui dimisit here-
diutem et cortes m civitate Numantia, quie modo Zamora nimcDpatur,
corn nolhua snpersdtem, vel hereditatiom, aut propinqanm relinqaeret,
qui ipeam hereditateui, posaideret, sed lemanserit sine herede et sioe
alicujua série lestamend. Dum starent hsec omnia iutestata, accepit ea
smisHimus princeps Ooinnus Ranemirus indeceuter, et teonlt usque
ad obitum suum. His eipletls ^o Deo meo trlno et nno homlllimas
priuceps Veremondus , in regno parentum et avonua meonun nutn
dlrino pi€ electns, et solio regni coUoratos, anlequam q» sancti et
electi Dei martyriuin accipereut, et adhuc tnisi in carcere essent, vtenni
mibi fait moto pétale in redemptionem aolnue meœ eos inde redim««.
Et jam Doodi mel in via erant, qaos pro iUis miseran, quando Ipsnm
martyrium consumatom est. Quando taie nondum ad aores meas per-
Tenit, quod ipsi sancti jam in r^no cœlonun essent, plaçait sercnitati
nwtrs, ut hereditates ipsius siqiradicti martyris Samceni, qui in bap-
dsfflo Domlnlcus vodtatia est, ecdesiam facere heredem, quia inutile
et inconveniens crat, ut ille esaet lo regi» cœloram, et hereditatem ejus
posaderet rustica et laicalis conventio. Ob boc ego jam sxpedictus
princeps Veremnndu» propter bonum tesdmonium in amore Dei, et
' in meooria ipsios supnulicti martyris Dominid , partem aliqnam donare
decerno, atque in perpebium ad habendum concedere mibi visum,
et conveniens est loco apostolico in leneradoDe ipsios Patroni nostri
apostoU Jacobl, oIh nnnc dilectus Dei Petros episciqjos prasulalum
tenebaL Sic do et concedo corlem iotiis in dvîtate nova prope
ecdedam sanclx Leocadix In omni gyro, «eut eam ipse Banctns
PominiaiB obtiouit cum omnibus ateneillbus, caps, tottolaribas,
>;,l,ZDdbyG00gle
528 mnoiu D'isPAon.
tt loidia ia Kcroullg, et vineia iiiue senleniDl tpri cortl, BfaioMfH
sut, ib imegro en concedimos. Et aunioM Integram in ndo, ipm
Acnat Dwnbil Garai*, et medietalea In alia in Tducs. Et U
in Tdlare* qunun poritonen to >tia
viDM in Annie et alinn fn ripi loalirii DarU
■biciUMitie illos lubviL Et aUna bonnm tn Penlei. Et etiaa encti,
qnz l|Mi àomtà deaervienDt, lu ex Ua parte tanin Dnij terrai
et tImm, et oane Boom deldtna, qnan qwe Ipri cotli tacnnmL
AAoc dudo atqw doBando a^lidWB. qnod Ipà corti pcnbiift, irfin
qnui Todtant AkofMB in ripa riToB Arotoy corn omiilms sak pr«-
tationitws, qic intu et foris Hint, cnpis et torcnlarib». terris, Tincb
per nos certiarimoa tembM». Et onnia qam ad ^mn villam pcrti-
nent, Ant Ue eaa obdnnit, oin bdïs JogarSi et pucatiis, qni M
ECrrlnnat, et nodo tbi aiDU : itn et pecallare de oribna, uUcâaqne
annt, qoK ipà corti desenterant. Ouiia nqn tama, qoK reanuut
jam aàipU, Jam e^n^cut tpotuiàco loco doaare, uqoË atoceden ca-
raviaana in nemoria et Teneratfame aancli Ufin lan iSsA Dommd, «
babeant inde habltantea et Deo aerrientea, atqne pv einedw ttes et
amos maMkrfam fllina bôentea, et taorificia et otatiOMS Deo olfe-
rtntea temporale Bubaldîoni : et lUl cnn iaotto D« apaatulo lacabo
edam in perpétua remnneratione i Deo redplanl coBktnn preaabm
InconTDlsam. Si qaia lanen (qnod eaae non poteat, nec opottet. et
fieri minime credlmns) advema lune leatamenti seriem ad irrnmpen-
dan vd Arnendnm venire temptaverit, Bi*e ex progenie vd atirpe
noatra, aive etiam qniltbel coaiea vd pontitex, ant qn^bet potestas,
hanc bctionem bIHngere temptaverit, qn>»q|als fberit, in primls a cor
pore Cbristi ait extranena, et ambomm careai lumine ocnlonim, et c^
Juda Domini tnditore in infemo ait damnatoa. Facta i aeretteiMo ei
pio i»indpe Domino Veremnndo aerie teatamemi 1111 Idos Febmarii,
ère post miUenam teriia sdlicet et dedma. Veremondi» Rex confinaaL
Sebûtiaoïu epiacopoa cont GnodiBairoa episcopaa coof. SaTaricoi
«[riacopw coaC AmentariaB qdaaqiui cont Peti^ioB qdacopus coal.
Petrat^iact^oacoiit FredeBaïklattMis. Savarlcw teatis. Godotea
teada. Félix leada. Vimara testfs. Vuiioa tcstis.
>;,l,ZDdbyG00gle
AFPZKDICK T.
COnx GËIfÉUOGIQirE inÉSIT SUK LA HAUOIt DE HiTABRB, Dl LA
PIN DU V BI&CLE CONseBTt A.DI AKHnES DU PBIBUBÉ DE SAUTA
HARIA DE HBYA.
1 Ordo Domeniia Regmn Parapiloneiisiiuii... :::: oneco cognomenio
Aresia geonit Garaea Enneconis, et domina Assona qui fuit oxor de Do-
miDgo Unza qui teDoit Boria etTerrero domliia..., Onam qni fait mor
de Gartea Halo.
2 GarseaEoneconisuïcepitnior domina fitiade... et gennit For-
iniuo GarseaDls et Sarda (sic) Garaeams et domina Onneca qd fuit nxor
de Aznarl Galindones de Aragone.
3 Fortmiio Garseama accepit iiior domina Oria GHam de... et geualt
Enneco Fortnnlonls et Asenari FortimioniB, et Belaaco Fortonlraiia , et
Lope Fortanionis et domina Eiineca qui fuit uxor de Asenari SaoEones
de Larron.
h Sancio Garseanis accepit oxor, et gemiit Asnari Sandonis qni et
Lama. Anari Saosoiiis accepit oxor domina Omieca, Forttui Ganea-
nls fllia, et gennit Sanàon Aman et domina Tota r^ina et domina
Sanila. Ista Enneca pwtea accepit régi AlxleUa, et gênait MalitKnat Iben
AbdeUa.
& Enneco Fortnniones accepit loor domina Sanàa Uia de Garsea
Scemonis, et gennit Fortnnlo Enneconis.... et domina Amia, qid fuit
oxor de Uunio Garseanis, et d(»nina Lnpa mor Sando Lnpi de AreqniL
6 Isia domina Samda poslea accepit viram domino Galindo comes
de Aragone, et gemilt ex eo domina Andregoto regina domina de Belai-
quiia. Isia Belasqnita Raboit Timm Enneco Lnpix de Esti^ et de Zille-
gila.
7 Aman Fortnnionis accepit oxor.... et gennit Fortnni Asnari qui et
cc^omento Orbita : pater Tait de Garsea Fortnniones de Capanas.
8 Belosco Fortunioni accepit nxor et gennit domina Scemona qui fiiit
uior de nge Enneco Garseanis et domina Tota nxor de Enneco Hamo-
nes de Lucentes, et domina Sanûa uxor Galindo Scemenonis de Pinitano
Fortimio Enneconis accepit nxor.... et gennit Garsea Fortnnionia , et
Enneco Fortunitmis et domina Saniia.
9 Item alla parte regum I ::::ar8ea Scemenonis et Eoneco Sceme-
IV. 34
>;,l,ZDdbyG00gIC
530 HwromE D'npACm.
lumis frains fooimi. Me Ganea acnjdt mor Onnen Rerdle de SM-
coia, et genadt Enneco Ganeanb ei dondna Saiizi&.
10 Postn accqiit taor domina fiaâildis de PaUares Boror fUsiiniiid
comids, et gaiott Sanrio Garseanis et Scemeno Ganeanîs.
11 EniiMO Ganeaais soeeptt uxor donin ScemeH, ei ^ennit Ganta
BvMcoiUa qui Ut ocdsoe 1b Ledena , et Scemene itmeconis, et Por-
tnio Enoecinii, M Saniio EmiecMÙg. M très ad CorAdiaBi fagieranl.
Eoram aoror foit Garsea EnnecoDÛ de Olza iH»Edne doilinaTatai.
13 SceBeno Gareeanis acceph aat domina Sanna Aman SHËtuis
filia ; geonit Garaea ScemeotHiis, et SaniiD Scemenonis qû baboit niir
doBÙnan Quisilo filis de domino Garsea conitis BagiUeasis, ei «fia BHa
doBûiia DadiMia nxor de domino Hma Anari.
13 Me Garsea SeemenoDis ocddit soa naier in Galias in viUa qui i6-
dan- Laqo , et ocdderuU eom in Salena^ Jhoaimei Belescones et Cor-
ddle. Me Scemeno GaneuiB babnil ei ancilla Glimn Gamaans qw tH
noflmB in Gordob*.
U Sanio Garseanes obtime impentoT aocejiHt mor Tota hsnaii.d
genolt Garaea rei , et domina Onneca , et domina Saïuia , et domîH
Giraca, bac domina Belasqnita, nec non domina OtUta, et ex andb
baboit alia filia domina Lopa, qui Toit mater de Pegemondo de Bigom.
15 Domina Onneca fuit uior Aldeftmsi régis Legionensis, et geoA
SDan Ordonii qui est mortuus io Cordoba.
Ifi Domina Saniia fuit ixor OrdonS imperatoris. Postea babnit linm
Alvaro Amunelliz de Alaba. Demnmque toit uior Frcdenando conùtia.
17 Domina Vma bât nxor domini Banimiri régis, fruer AdefoMi
n^ et Froila, et babnil fiUos dinnino Sanao rex, et donûa Giloin
Deonta.
18 Me Raniminis ex alia nxore Gailidensis oominc... habiâtGUini
• Ordonire^s.
19 Domina Belasquita uxor fait domini Homi comitïB Bischmensb,
gennit fiUos Arenari Momii, et Lupe Homlx, et doiùna Belasqniti.
Postea oxor fait domini Galindo filiom fiemardi comlâs et domiae Tnte.
Demumquc babnit Tiram Fortunio GaUndonis. Garsiai rex cognoBoMa
TrenKUoniBgenuitfegenSanctiiunqoipro milide strcnnitaie Quatnii»-
aO Sanetiua rex ex andlla qnadam ntdnlisaima et p«lchenima, que
hdt de Aybari, genuit Raniminmi regem cognomento Cnmui, qsm
regni particule Id est Aragoni perfédL Delnde acccpit niorem le^tÎBam
regltian DrracaBi ffliam conitis Samfa de CasteDo, es ^a gfemiSt Fem--
>;,l,ZDdbyG00gIC
531
(hm pri» ct^tOB CaMdle, poitea regon L^odIb, et ex et genntt re-
gea QmiiB Nnwre. bti Santiiii regnum «bob dUalarit naipri ad On-
tIib PJtDfga, 'et camitan S. 4koK , qnlxl peregrini per dévia Atebe
dedinabant timn* HanronBn, per locam dU bodiè est, nae obsUcolo
currere feàt et secunim. Regnarft umis LXV et obit era HLXXn.
BtTBâlT DB LA CHROKIQUE AXBBLDEmB, ÉCRITE Bit ^,
[Cbramteii AOnMcDM, editimiab incato ■ndoreera n
VigiU OHHUctio AlbaUdma era «mil «dal in Codice coadUoruni Gotbico,
qut Ml monasterU S. Martini Albaitdeadi, Mme iranslato îa KMIoUmc»
S. Lmrtnm Régit.
Qironieon Itoc scriptum est aono 18 Adetonsi augni, Re^OveDtcaBiBm,
tn 921 Od M anno Cbriatî 88}) tnao 32 Habomat Cordubenàs SamtcenL ■'
FotU s^tun i Dulddio, SalmanUcenà episcopo, qui bUrfUit conieaa-
Uonl CeapotteUan» tst» 017, qui dmnùeonim studlosuG iovestigalor «ppant
ex qiistola Adabnui teitii ad SetaasUaimin. llaque poiuit eontinuare tiûtorlam
Sebasiiani Salntaotieenûs sui pnecegmrig.
VigUa Tcro moiudii» AlbûMenss looiiastaii (nuDC Ahelda prope Lvgro-
iiiaB)istt ChTogioa, quod dcdiiebal era 92l,aniio 18 Adet)iiiâMagid,el 32
Hakonat totAiùieaàs, addidit luque *d eram nnn pnesertim et, ^aae per-
tioenl ad Rcges 'Pampcloonuca, it caialogiuB regnin OfcteniiiuB mqoe ad
RaniminuB latium.
llaque additio Vigite deâml era 1014 (id est aono Cbriiti 976) aimo 6
Sandons Régie Pampâcmatdi, Dlu Gmex et aono 10 Raninûri lertU Oretea-
ûumH(«i>.
llaqoe 4 folio istins Ubri { Alveldauis} didiar, tune ease enm 1014, d ab
ÎDcanulioae 976 et sextnin annum Sandonls Regû - ^ idon bic fisia trau-
crtbitur ex rodice Alreldeiui in libro S. jËmiUani condlloruin io i, M. SbrL
Gtlam lo «xUce lEiDiliaiM loi. 304 «rat boc chronicon : sed inde diKaptam
ed, Klldo tantnm uno faiîo extremo.]
ITEM nOHINA RtaVU CATBOLICOKUII LEGIONESSIDM.
IfJ Pelaglos (destiDt aliqu apnd Fbe, rid. p. 37 }, fflios VerenaiHli,
oepos Raderid HegU Toletani, Ipse primua ii^esmu eu is
ABiaribus noDtibQs sob râpe in atitrnm de Anseba,
Delnde filios ejus Fabila.
Celode Adefonms gêner pel^U
:,.;,l,ZDdbyG00gle
! HKTOntK DESPAGRI.
PoA iUan frtler eju Fndlo.
Deiode AnreliiH Ipost Aareliian Silo , Hrareettos et Vcrc— ■
du deiiderantur, de qaibas patt praoiani htatc in geurrt
mentUmem itatim agit aactor i* tndiDÛfw^.
PoM Ultra AdefoBBQt Gaaus, qv rnndavit Oreto.
Deiade NepodaiHii cognatw r^ Adefiutn.
Posl lllam filiua ejos Ordonins, qni aillait Allnildt.
Deinde llliiu ejos Adefonrai, qui allblt Ebrellos.
ftS Pott illnin flUoi t^ta Garsea.
Deinde Ûrdoniiw.
Defnde fraier ejos Froila.
Dcinde Sancius filioi Ordomi. j
Deinde Adeftmstu, qui dédit regnnn »im etcoarenil ad Dam.
Pon Trater ejas Raiieintnu.
Deinde (Ufiu ejns Ordonius.
Drinde S&as Sandoms HaneuinM,
ITKH IfOmitA FAMPILDFEHHIDII BBGON.
Ànimadvertit hic Iterum Jokannei Vaztfuez, vatare spatiamt ad
oramqae codicis icriplam: Dtc à pr^dictli R^is igooro qnalet
fuiise-
&9 Sancio Rex Silos Ganeanis Hegit regUTit iwkm u [kic in mar-
gtjie notatum; «n dcccciliiii tnqnoavit).
Garsea fllias Sandonis R^ reg. an. il et ampliu.
ITKV EXORDIVU SAUtiCBIfOROM SICCT ILLl BUmHAHT.
82 Sarraoeni perverai se putani este ex Sam : Teritu Agirent ifc
Agw-, et Isnuelilx ab Jnoaeie.
Abraliam gênait Ismaeiem ei Agsr. Ismael gennii Kaldar. KaUir
genoit Nepti. Nepti garnit Alhumesca. Allminesca gênait £t-
dam. BIdano gênait Hnneher. Munelier gennit Gidb. Eidli
genuil laman. Isnan genidl AutiUb Aulilb genuil Atiawi.
>;,l,ZDdbyG00gIC
IPPEHDICE V. 533
Adnsn geauit Hahat Hahat Komil liiur. Nlzsr genitit HnMar.
Unldar gtaxAl Bindaf. Bindar gennit Hotirik. limirik gennit
Hamclk. Hmnela gennit Kinana. Kinaoa gemnt Helik. Melik
geatût Pehir. Fdùr gennit Galib. Galib geauit JubeL Jobei
gennit Mnm. Momi gennit Kelib. KeDb granit Cmtti. Cnxlei
gennit Abdibnetet. Abdilmeief gennit dans lilio» , Eadm et
AbdiBcemii. Abdiaceniii et Esdm Iraires fnernnL Esdn gennit
Abdelnalnllb. Abdehnntalib genuit Abddia. Abdella gennit
Hnlmaat, qui pntatnr k mis profelaii esse.
AbdisceHii ftîrter de Esdn genolt Hunùa, Bomeia genuit Abilat.
Abilai genah Aecau. Aecam gendi Maroan. Haroan gennit
AbdelneUc AbdeUi^ gendi Iscen. bcem genoh Havii.
Havia genidt AbdeirthamaD. AbderrabaBan gennit Ucem.
Iscen genob Haecui. Hkccan gemdt Abdonbamau. Abder-
8S bte MaboBut regnavlt ta en pradicta Dccca atqoe pndiant
cas rege Oretenae itonUM Adefonso. DeUnc pratemittendo
M nnnqnam adjidendo bobûib lunaditarum ; divina clemeii-
lia lodiGerenter [id eat abtque dilations) à noatrô provindis
pradictos inus maria eipdlat : et regnum eomm a fidelibu
ChriBii poaridendiuB perpetta coocedaL Amen.
AVDITIO nOlLS MONACHI III tii. HUV DE BEGlBrs PAHPU.0HUIBiBD8.
AlMqmi lilDlo, ipillo Umen iplcrniedio timdk, Mqnllar (a Codice
Albeldaul :
87 In en bcccgxliii gnrrexit io Panpilona Rex uomine Saoclo
Guwaois. Fidei Cbriati îiuepanbiliierqne veneraniisaimoa
fldt, pins in omnibus fidelibn*, niBericorsqne optx^ssis Ca-
Aolids. Qnid mdta? In onmibns operibos optimns perstitil.
BelUgenitor advereos geatet laouelilamm : muitîpliciur strsges
gesslt mper terras SarraceDonm. Iden cepit per Cantabriam
i Nagerense nrbe nsqœ ad Taielam omnia castra. Terran
qnideK Degensem ctim op[rfdit cnnctam possedivit. Urbem
nanqM PampHoiienscm ano jori tobdidit : nec non ctuo cas-
slrii omne lerrilorim Aragonense cqiit. Dehinc expnisie
inuibos Biotenatls SX regni soi anno Migravit è fluxulo, Se-
pnltos Sanct) Stephani portico régnât cnm Christo in Polo.
11^ flius (jn Garsea Rex reg, an. xl (iege, n| supra io
>;,l,ZDdbyG00gIC
tmt. A», pi 5». et «BidM. Bai0UB Ml, M oceWoMi
■iltM e0t coMra Svracawi : n rie decoriL Timidadu ot
il castra SiKti St^hul.
Sapcnnni ejni m In |NUria ^v : fUelicH SBdo ei fruer
^ Rniairai : «mi salfet De«B OiripoUm par wriia cw-
SIKDHUHTE VIBIBIITI UA TXllU l^fJSt.
EiTurr DU JnnaUs ToUdmuu II, écutb es i2lt&.
Esta es la cnenia de hw Moroa àeide Adan tau Aleundre, r Mil
CLuxi a&oa. Lw nnos dteeo ena cnnta ; fa» otros iitiea eata om
caenta, t mil cci,n a&oi. Dcsde que Ib6 Hoe hita AlexaBOre. ii mSl
Dccm allM. D««le AlNvhaa bal* Alexawlre, nll dcccuU. E des
qnaodo toa Adiw ederon de Mlecre (Egipto] bâta Aleundre, mS
ccciLTi afloa. Desde David hâta Aleundre bccu. aAos. E de itt-
bocodoDosor, qmndo rfestniyiï )os Jodlos, hâta Alexandre , ccluu.
B desde AleiBDdre bâta que lue poesto L C. en Cnn, cccxui aftos.
hUt Alexandre, qnando se ayDotaron Im Motos, é flderon esta caenta
los qae eran estrelleros, kcclitiii. E de la romeria delperro de Ha-
fomat haata que estoa estreDeros ficieron eaia cnenu, cccxlv aûos. '
E desde esta cnenu baia aca, son cCLxxn a&oa. Sua de esta caenta
es n mil dccciii. El contmainiento de la En de loi Horos foé en
Jaeres en xt dias de Jnlio: è en esta uion la era dd Arambre avie
DCLX EfiOS.
Afios. Esta es la generadoa de Kabmat, como fiene de Ulo en padre
hala Adao.
HaftHnat nadd en Meca, è qnando on xl afios , conenad i pre-
dicar en tierra de Arabia, è connnio mnehas gieotea de lu
Idolas a) Criador, mas dod i tt de ditisto, que Ik« oà*
en laTrinidad.
Este Hafomat Ine dUo de Abdala. Abdalla ftie BOo de Hottlif.
dd liUo de Husei, dei fiUo de Hbdelmanef, dd 'Étlo de Cocci.
del BUo de Qodeb, del fiUo de Horra, del fillo de Cab, ID»
de Lue, fiUo de Ga^ tUlo de Teber, flUo de HeUcfa^filio de
>;,l,ZDdbyG00gIC
1008
1053
635
Nader.flUoâeQniiKiM.UIodeOeciBa, aUo de Modrict, flUt
de Uet, fillo de Moda, fillo de Nizar, fltlo de Haad, flio de Dafl-
mon, GUo de Had, flUo de MocavaD, filto de Naor, ffllo de
Tarée, fillo de Joroeb, fitio de Jimb, fiUo de Nebit, Ulo de
lUDsel, fiUo de AbraldiB, fUo de Tbare, fillo de Habor, flUo
de Zaaredi, flUo de Ran, OUo de Feat, fitIo de Jmr, GUo de
Zelach, lilto de Arfaxat, fiUo de Sem, fiUo de Noe, fillo de
Lamec, fillo de Hanualen, fillo de Edoc, 4Uo de Jaart, fiUo
de QaeiMD, fillo de Geeniz. fillo de Sis, fillo de D^r. E de^-
pues qae fi«> propbeu blso , acabo de iiii aAos , Tue ■ U
Romeria, è conienza y su era, è acabo de dies aiios, oun-
{dioM su TÎda de luii anos. E fiio eau Oracion Hafomat
al Criador, que la diiese lod el poeMo : » £n nombre de
• Den criador de loi poblos, Re; del dia del Jnido : A U
» adoro, i II me damo, goyanos à la carreni dereyla, k la
■ TlUa de aquellos à que dist tu gtorla, è noa de los que
■ sou ea ta ira, ni de los deiternidos Beminy. MUeraiiones
• (lus , Domine, super otnnia o/iera tiuu ■
Qoando esu Oradon oto fecba Hafomat. marid, ë desde que
aca wa ocxxii aoos.
Tarée fe Nocem lialeroo à Audahiz, era (Arabara) luuiii. Fillos
de Abaumea, parientes de Hafomat, lidiaron t lincieron ai
Rey Atbabei, era cuxii,
AMeiTame Adael entrd la Aodaliu era ciimii.
Hurld AbDabnmer, el qœ Uegd cod sn poder hâta Saniii^,
era cgcliuxiii.
LevaatoB Abdejabar sobre Sancbol, comio Sancbol média man-
zaoa è di<( la otra média i sd hermano Abdclmelk, ë morid
con ella, en cccluutiiii.
Murid Adaler padre de AlmeymuD rey de Toledo, era ccccuv.
FIH DES APPEHDICES AUX TOMES lU ET 1
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TABLE DES CHAPITRES
DU
TOME QUATRIÈME.
CHAPITRE TREIZIÈME.-
-lu tains.—
ATéMWMt da Mnhjwndi — DlOtn^i du hinlMlUlM el dM ntUUMf. —
Doubla giNm «onlre Im Frank» g( Im edletaïu. ~ DéTilu de II«m* al Dii-
dialpiT Ordonla I", roi dM AUariM. — DligrtcaclTfTolMds Hona aida
MW il) Abdallah Mobunmad bon Lopla, atall da ToUdi. -- fineire* qnl ea
Mot la laite. — Alliance de Hobm aTa« laa HaTarrala. — Ordonlin DUreha
eoBira IIoiim at le déblU — Beprbe da TolMa par l'telr. . . Paiea i i 10
noBTelle IrrnpUon Btrltleie det HoraHUidi en Galice et en Aad«laule.— Snectt
d'OrdenlM dan« FBfpapie ortenUle. — VlciMlIndea de« Vnenlmana dm»
celte guerre. — Qnerre» dlT«n«i. 10 i lit
CMnouoeamaBl de la rifolte d'HiboBB.— Toute l'BaMEoe orientale »e dtUcb*
de Cordon. — MtHaera de» Hntalniant dao» In champ» d'Alcanli. — Sneci»
dliera de la pierre contre Baftonn et lea cbritlena dn nord de la Pfninlale.
— Bataille de Ronthab-al-Tebond is I 12
Mort d'Ordonlo» i OtIMo. — Avénemaiit d'Alfoue Ifl. — Conmiencanii'nl
da (OU régne. — 8e» gaerrat contra le» Vatconi « contre le* Arabr*. —
Alliance d'AIbnee arec lei NaTirreb. — BaUllIe d'Ajbir. — Hori d'Omar
ba> HiftoDB. — Faix entte Alfbnee et Kohammad. — Arinenien» dif an, —
Mort de Hobaïamed ta à 94
CHAPITRE QUATRIÈME.
Sèsna d^ Vondhlr. — Ses triia Abdallah lai •oecMe. — Tronble* at |mr-
n»i» t« r«pe. — CoatlMMUon de U gnerra «rtfefkwp, — (lp«rTH d'An-
>;,l,ZDdbyC00g[c
538 Table i
dalMite. — MtoUa «m «h d'AMdbh. — Man d> Tatoè dei flt 4a
l'ifflir.— Cmttire M nadnlu ÇAbd el BahnNs el IfadbÇtr, Min Ikdi ',
riait. '. ;.-..,' kt tn i
IdMiUsB da pMll-flb de rèmir, Abd al Bitoaw, daf^ AM •! Bikaia III, ri ,
Itaur. — n Ml détient comme «Dceeusar de ud «laid, — Karl d'AbddhIu—
SilMllo* re«pa«lha du pcoplM et dei rice* en KfpagDa k VntmtmtBi d'AU
•I lUhMta m. — Aparfu einimn SS 1 M ;
CHAPITRE QUINZIEME.
- M Mil Kl. -
CiraMira d'Abd al labmi» III. — XipHliioB eaitra In rabalto dM m^u-
(Mtd'llbln. — Hprend Ici II Ire* dimun al d'imlr «e* fidèle* ■oiKi
Gardl I, i Léon. — Bon trin Ordonlv II lalinecéde. — ItmonToUamerthl
iHMiUtti enlre Cordone et let iuu dutUemi 97 i III
Cnerre covire Kilab ben Batean dni PBipegne orienUle. — fioem catfit
lÀet et liHiterTe^ïaUlHade JanijaiTa. — EipHKiaB dVrdello dn* l> i
MtDche. Caraeltre de ce toi. — Sa mort tll i |9
Pielficallon déBollli't dea moDUene* d^lblti par Abd el Bahman III. — Sttp
el prl»a de TalMe. — Bè^e de Froilt il i Lion. — Bé^ê d'Alfoue IV.-
Intronlsalian de Ramlre II. — Agretiioii* •ÛentaliTe* dei chréliem el dM
■aialmanh -BaU11le<F0»nia.'~TréTe entre lei deux Dallau.... I» 1 ■« ,
Iplerientlon d'Abdel Rahman enAtriqne.— Bepriie de la enerreentre Hiviretl
el Cardon*. — Biullle de Zainéra } b'iUilIe de Stmencw; prlte deZamor*.—
ÉTinenenidlTen.— HorldeBamlren. — ftépMd'OrdoOolII.. lU t M
ATénemenl de 6aiiche-I».Ctaa, deoiiéme dn nom, t Lion. — Sei iIIIib»
aiec U NaTtrre et arec Cordone. — Faili dtrer* dn t^ne d'Abd el Bihn»-
Son amoar penr le* lettrei. — Sa mort Mi 1 tf
CHAPITRE SEIZIÈME.
Afinemenl «t caractère d'il pakem EipédILfoa en Ceatllle.— Ordre i()>*
do lihallte h cette a««slan. — Prlie i' San BiUTan de Goroai , d* A»*'
eu, de Cinei, d'Oama, de Clonli al de Zunera tn 1 V
OrielKe et eommencemtna dn coniti do Caiillle. — Sactit dei iroopea bvhI-
mann. ~ Prlie de Caldiorra et da Caleble. — Ambiatadra Itoaaitct <*
irdMia. — Paix eonrlnc entra lei ChrélfeM et lea Hall-
>;,l,ZDdbyC00g[c
tABU vn CBAPITBÈS. 539
Avim KtaUoM iPtt Itfcn itm Im CbrMImi. — Fin du tiga* *• B*Bcba le
Gtm ; IraoblN u Galic*; «mpoUoDagaMt et mart ta Stackf. — Aiiotmivt
d« MU fili Runlr* 111. — OpiolOBi de* MiiiiliiiaDi an lintad «t de* ■■»!-
■nana d'Eip«tM aa particnllfr inr Poiaie dn tIb. — DiTaDia dll Hakcm t
ca aatel. — Gaafrad'Atrlqae. — DTuKiedMBeny Ztirla. Mi t SI*
Mort de Fenitn Goaialf i i Bnrioa.— Sltoailaa loiMaare da l'raplre OsHyadc;
MtaiM, petteiat ictlTaliia uaala rjfaa d'EI Hakemll. SIC 1 EM
CHAPITRE DIX-SEPTIÈME.
- DtlMkMal.-
A^taernaal d'BeKbna. ^ tléradea , p>ii*«n*»enl at cxpèdtlloaa da pcr-
mlar mlaUtra on hadfab iuprtHe K Hantanr. — 8« pollttqoa. — Sa* eampa-
BBea. — tittMItta «• Bai«ada II i la rejaBlé per lei coaUt pUdcH. —
GaerradTHeaBiMkeGalklMMUleeUoaali. 5M i ZM
ttigt «1 priM de Uoa et d'Atlorfi par El MaaMar. — Horl de Rtailre 111. —
Saila de inccèi dn téatral muialman. — CourHi ea Cwtille el diai l'Ei*
papie ortenlale, — Priae de Bircalana. — Anlrei eotmea da bedjab ; Ma
eatrte ta Galice. — Priée et pillage de SalDl-Iacqaa* de Conpoi-
telle un 1 469
IfoDTellet expèdilioB* ea Ceitllle. — Bilaille de Calaunaier. — IMbtte tt Botl
d'EI MsnioDr. — Ricll dn Arabet tl dea chrilleai. — tiat de* Mleaeea thei
I«*Atabïid'B9Bca«irea(r^ da onilime liicle. tu i 4Sa
APPENDICES ADX TOMES III ET IV.
ArmMCB I. Caartt iBUnciloa *ar VtwU» uoaateiM tl M oateadrier du
AraM WB
Arr. II. Cbroaalotle dea tnln anbu et dsi rab chtithaa damt Iw premlen
alèctee de U eoaqB«te ( Tni-*, ii- et i* aiiclei) 4M
S. I. Ualirta de Daaua de qal dépendit napagna da 711 i IM (Ooi-
njadeiei Abbaufdei] 490
S. II. tnln OB goBtenenn de l'bpagae poar lei UialirM d'Aile de-
pati |g conaMBceneat de la coaqatte loiqn'k l'ta ISB d« rbèglre,
10"* do BOBTeraemtat de TeaMoarel Febri 4)0
S.III. ABlneiUulltaonuaTtdeadeCordoae 4H
t.lV. Hoiidei Attnrleaoa d'Oilido;— roii de Uea; — mbIm de
CMUU«i— CMieiABarcelaMi — raltdslliwn flW
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4
540 TAfiLB MB
App.m-'S. ■- 1
— deliU
S. U. BspltuU«B d« queigiMimou ■nftM«4l«]4idin*l»e*
MUaUiMK. .
Aw.IT. DlpIteM M chirU* de donilloB iBiqMli 11 ■ itimi»]4(bMlccM-
rut d« cetti UHain ; Bitnil* cl »p«diMBi de (kroKlqoM. . . SU
S. I. ilcIgitalidoiMiloii, biUpir B«niiDdell,d«ii1llM dsPnerlo-
Muln al de RmcUI k l'igllK i» Sdat-hcqHi •■ MB »
S. II. PrlttlicedaniIBMBiidtn«fiTMrAabntaMt^iM,tMt*-
nantldKlNdantTlTK de utsi DamlnlqM de Z«M«ni m
S. m. Codai (tniilogiqne imtâil mt ta mataon da IlaTHra, d* ta to di
X*' flMe, eoBMTTé aux trcMiea da prl«ari de Suu Barii
«eMera W
S. IV. KKlralUdetachiDDlqneAIbeldeii*a,icrll«eBS8B m
S. T. BstnHidea AiiMludc'roléd««BeHttUHi(AM«l«*TaMMM
«•CnidM) iCfllM «BlSU Ml j
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