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Full text of "Histoire des progrès de la géologie de 1834 à [1859]"

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HISTOIRE 

DES  PROGRÈS 


DE  LA  GÉOLOGIE 


'■■y  .     * 


Parii.  —  iMprinerit  dt  L.  MARTINIT.  rat  Migiien.  >. 


HISTOIRE 


DES  PROr.RÈS 


M  LA  GÉOLOGIE 


DS    18S4   A    185«, 


rAK 


*    A.  D'ARGHIAG^6;  Sn^f  Si^nwx 

PiBLiie 
PAR    LA  SOCIÉTÉ  GÉOLOGIQUE  DR  FRANCE. 

« 

sous  LF.8  AUSPICES 

DR  I.  U  limSTII  M  L'IlISniiCTiOll  niBLIOUI. 


TOME   QUATRIEME. 

FtnMlÏN  rréltcée. 

(  l'«  |>artie,  avec  pluncbes.) 


PARIS. 

AU  LIEU  DES  SÉANCES  DE  LA  SOCIÉTÉ, 

tut  BD  Vlll<Z-COLOMIin  ,  S4. 

1861. 


795565 


Liguer  Litt. 


HISTOIRE 


DES 


PROGRES  DE  LA  GEOLOGIE 


PENDANT  LES  ANNÉES  IKM  A  1880. 


TERRAIN  SECONDAIRE. 


FORMATION  CRÉTACÉE. 


PREMIÈRE  PARTIE 


Les  premiers  géologues  classificateurs,  ayant  établi  leur  nomen- 
clature d*après  la  connaissance  d'un  petit  nombre  de  points,  du- 
rent donner  à  chaque  subdivision  de  terrain  une  importance  en 
rapport  avec  celle  qu*ik  lui  avaient  reconnue  dans  les  localités 
observées.  Cependant  cette  importance  relative  ne  s*est  pas  trouvée 
nécessairement  la  même  partout  où  Ton  a  depuis  étudié  des  faits 
analogues  ou  contemporains.  La  marche  suivie  par  ces  savants  était 
rationnelle,  et  nous  devons  proclamer  les  services  rendus  par  eux  à 
une  science  qu'ils  ont  en  réalité  fondée;  mais  ce  serait  mal  com- 
prendre la  reconnaissance  qui  leur  est  due  que  de  continuer  à 
suivre  absolument  leurs  traces  ;  ce  serait  mal  interpréter  leur  pensée 
que  de  persister  à  prendre  pour  règle  ce  qui  n'éiait  peut-être 
qu'une  exception,  qu'un  fait  local  ou  bien  le  résultat  d'un  point  de 
vue  encore  incomplet.  C'est  ainsi  que  l'élégant  et  ingénieux  système 
de  Linné,  quoique  infiniment  supérieur  à  tous  les  essais  de  classi- 
fication géologique,  a  dû  céder  devant  la  méthode  naturelle  de  Ber- 
nard de  Jnssieu  que  l'illustre  Suédois  entrevoyait  bien  lui-même  » 
et  que,  dans  un  autre  règne,  la  prétendue  série  continue  des  êtres, 
étayée  des  grands  noms  d'Âristole,  de  Lcibnilz,  de  Buflbn  et  de 
Bonnet,  a  dû  faire  place  aux  embranchements  htéraux  et  parallèles, 
m  1 


h 


1  fOaiÉATMHI  tMMJMâMM. 

Là  ^émiMue  i^t^2ùÛA\aK.  est.  tnaK^  at aiicinr  po^ir  ({ne  i'<in  paasg 
cttf  igatzer  .es  zr»uit»s  iocaiaCwMW,  ana  pii»  conuiie  ées  mùsiês  ^m- 
pitt.  «M  uiiîn  fiiiiîMÔiÉ»  partOQC  <ii  oa  aéne  aouhre  de  âraciùiiis 

ftrarue,  soi^aat  iei  pavs^  ^^iaièics  ea  frxtn§  ÎBé^afes  shî  ec  mm 
taojoon  ciMTespottriaole»  ^1 , .  li  fld,  €■  cfiet,  ë»  jâer  ■■  caap  C«ii 
sar  les  piKflmnéaM  aoaek  pov  s'aanrcr  ë»  Inr  tiuimt  lariahi- 
Wfé  d'oa  poiai  â  wi  aom  et  et  b  variéié  mb  ■«■§  frappait  4m 
Uresorgutts^s  mo«b  à  kw  iafliKace.  Qoeiioqiie  mkai  K»  iBt)«ii- 
icalMs  9orf«ao€S  poor  iaifûréer  cetie  tfmnité  dass  les  dcrwn 
leaifit  féoiiïçiqiMS,  il  oofu  paraitrait  tooi  assaî  pra  exKt  de  pren- 
dre poor  If  p<^  d«i  pliéwMK9»  pItiairpKS  et  tfWTiqi  i  é'sae  i»r- 
flMCMfi  donnée  teik  m  icile  partie  d'oa  caatÎMsi  oà  de  a  «ce  > 
■ieiix  étudiée  joaqa'à  prcaent,  qa^M  le  serait  de  reçvd<r  aojoor- 
dlkoi  lei  eoQdiiioDS  ciimaiotogiqiKS  et  physique»  de  TEviipe  avec 
sa  tsbaDe  et  sa  iore,  comae  sa  icrae  de  OMBparaiaHi  pmtr  ce  qui 
d^it  ex»ter  sor  loat  ie  reste  dagiobe. 

L'importaoce  d'one  diiBua.  dan  oa  ravaihàr  de  coac&e», 
doit  afoir  poor  hue  son  pins  oo  moiDS  d*éleadoe,  ea égards  Técat 
de  mis  connalsMocesu  U  laot  doac  rejeter,  aalaat  que  possibie,  les 
déoooiioaiimis  locales,  paiaées  daas  l'eiaaiea  d*aa  pa^s*  d'aae  pro- 
f iace  oo  d*iui  Éiat,  et  ces  terminolofics,  qae  Toa  poorrak  appeier 
natiùmdtê^  si  Cadles  à  releair  et  si  lêgèreaKBt  adoptées»  fovces  de 
coofosion  et  d'erreors,  où  les  faits  soat  qae^aelDis  si  étraagcoieiM 
trafes(isqQ*oa  a  peioe  à  les  recoBBalite.  Cette  aiiai^rf  de  procéder^ 
n  pea  eo  harmoDie  aTec  ce  qae  ooos  atoas  sot»  les  f  ctn  ^  a  pa  • 
coiBine  00  f  ieot  de  le  dire,  être  d'abord  aae  aéccnié;  aBJoaid'M 
eue  est  QB  aoachrooîsBie  saos  exciae.  Aoan»  toat  ea  chercbaat  à 
éfiter  cet  écœil,  cootiooefoasHMM»  li  etapio^er  ks  fïjurwiaai  les 
plos  simples  et  les  plus  usitées»  noos  boroant  i  en  biea  précÎMr  k 
seas,  et  hisnnt  ao  temps  qoi  km  saos  doote  jostice  de  cas  teota- 
tif  es  peo  réfléchies,  reocatelées  de  aos  joors,  k  soia  de  réonir 
ks  éléments  encore  insoffisaolsd'one  clamficatioo  nisooiiée,  laétbo- 
diqoe  et  complète. 

De  même  qae  les  caractères  fondamentaox  d'aae  fonaatioa  soot 


(4)  Rieo  D'est  par  conséquent  plus  éloigné  de  la  réalité  qas  ce^ 
prétendu»  Tableaux  des  terrains  reproduits  invariablement  dans  le^ 
TraitéK,  et  qui  ne  diffèrent  entre  pux  que  pur  leur  terminoloffîe  plu» 
ou  nsoinfl  bizarre. 


#MlfATION  CRiTAGÉV.  S 

qÊà  h  dliitjiigatiit  partout  de  celle  qui  Vtt  |>r6cédée,  tomme  de 
cdie  cpii  Ta  suivie,  de  même  ses  divisk»»  qui  ont  la  plua  grande 
«ttenôon  géographique  sont  celles  dont  reosembie  des  caracières 
stratigraphiques,  minu^alogiques  et  zoologiqiies  est  le  plus  coiistaot. 
lions  les  appelons  divisions  de  premier  ordre,  et  elle»  constitaeot 
pemr  nous  des  pmpeg.  Ami^  celte  loi,  proclamée  par  Covier,  que 
dans  las  aainaiix  les  caractères  les  plus  constanu  sont  aussi  les  plus 
essentiels,  pourrait  également  s'appliquer  à  la  géologie. 

Les  soujMltviâons  qui  viennent  ensuite,  d*oae  moindre  étendue, 
teilées  k  certaines  régions  naturelles  ou  qui  ne  conservent  leur 
vériiable  aspea  qiM  sur  un  petit  nombre  de  points,  forment  des 
coupes  de  second  ordre  :  ce  sont  les  étages.  Enfin  les  assises  et  les 
epucAet  sont  des  accidenis  beaucoup  plus  restreints  encore,  aux- 
quels on  peut»  comme  aux  précédents,  imposer  des  dénominaiioBa 
leeales. 

: .  Pour  éviter  ki  erreiucs  qui  prennent  leur  source  dans  des  classî- 
fications  basées  exclusivement  sur  des  caracières  minéralogiques  et 
stralignphiqufiB  et  eeties,  plus  nombreuses ,  que  Ton  trouve  dans 
ces  arrangements  artificiels  des  terrains,  d'après  une  distribution  des 
fsssiles  plus  artificielle  encore ,  nous  pensons  que  le  meilleur  moyen 
est  de  poursuivre  ses  recherches,  non  pas  en  examinant  une  surface 
géographique  donnée,  travail  qui  ressemble  assez  à  celui  d'un  ar- 
penteur ou  d'un  topographe,  mais  en  considérant  un  certain  en- 
semble de  couches  et  en  le  suivant  partout  avec  ses  modifications  à 
travers  divers  pays.  Ce  mode  d'étude,  conforme  à  la  nature,  puis^ 
qu'on  limite  sou  champ  d'observations  en  comparant  les  phéno- 
mènes d'une  même  période,  ià  où  ils  se  sont  manifestés,  est  plus 
propse  k  laire  saisir  les  rapports  et  les  différences  des  diverses  partias 
d'un  tout,  et  k  faire  ressortir  les  points^  intéressants  de  la  géologie 
sédimemaire. 

L'examen  minutieux  et  détaillé  de  surfaces  circonscrites  est  cer- 
tidnemenlfort  utile  pour  les  applications  de  la  géologie  k  l'industrie, 
mais  nous  doutons  qu'il  puisse  jamais  conduire  k  l'intelligence  des 
lois  qui  ont  présidé  aux  changements  d'état  de  la  surface  de  la  terre, 
et  ettooro  moins  k  cette  admirable  série  de  phénomènes  organiques 
o4  la  biologie  philosophique  doit  venir  emprunter  tant  de  faits  imr 
portants.  £n  un  mot,  des  monographies  de  formatioDS,  de  groupes 
ou  mémç  d'étages  nous  semblent  beaucoup  plus  propres  à  avancer 
la  science  que  des  monographies  de  provinces  qui  exigent  ensuite 

e  nouvelles  études  pour  être  bien  coordonnées  entre  elles. 


U  FORMATION  CRÉTACÉE. 

La  forfnaiion  crétacée,  envisagée  au  point  de  vue  que  nous  venons 
d'indiquer,  présente  quatre  divisions  de  premier  ordre  ou  qiuiire 
groupes^  qui  ont  chacun  une  importance  réelle  quoique  inégale.  Ce 
sont  les  groupes  de  la  craie  blanche,  de  la  craie  tuffeau,  du  gault 
et  le  gt^upe  néocomien  ou  du  grès  vert  inférieur ,  tels  que  nous  les 
avons  admis  précédemment  (1).  Les  étages  que  Ton  peut  établir 
dans  chacun  d'eux,  pour  eu  faciliter  l'étude,  sont  variables  dans 
chaque  région  naturelle,  et  nous  examinerons  ces  dernières,  comme 
nous  avons  fait  pour  les  terrains  quaternaire  et  tertiaire,  de  manière 
à  ne  point  rompre,  ou  le  moins  qu'il  nous  sera  possible,  les  rap- 
ports qui  se  trouvent  en  quelque  sorte  indiqués  par  la  nature  elle- 
même. 

Ces  divisions,  de  moins  en  moins  importantes  dans  le  temps,  le 
sont  aussi  dans  l'espace,  et  les  dernières  sont  d'autant  moins  compa- 
rables entre  elles  qu'elles  sont  plus  nombreuses  et  qu'on  les  consi- 
dère sur  des  points  fort  éloignés  les  uns  des  autres,  là  où  les  phé- 
nomènes se  sont  localisés  davantage.  C'est  ainsi  que  nos  quatre 
groupes,  pris  en  particulier,  sont  moins  étendus  et  moins  constants 
que  la  formation  tout  entière,  que  les  étages  de  la  craie  supérieure 
et  du  calcaire  pisolithique  dans  le  premier  groupe ,  du  grès  vert 
supérieur  dans  le  second ,  et  des  argiles  à  Plicatules  dans  le 
quatrième,  ne  sont  que  les  produits  de  causes  limitées  à  quelques 
points  de  l'Europe  ;  c'est  ainsi,  enfin,  que  les  sous-divisions  que 
nous  avons  proposées  pour  le  bassin  de  la  Loire  et  pour  la  zone 
crayeuse  du  sud-ouest  de  la  France,  toutes  naturelles  qu'elles  sont, 
lorsqu'on  ne  considère  que  ces  petites  surfaces  du  sol,  disparaissent 
si  l'on  s'éloigne  des  points  où  les  causes  particulières  qui  les  ont 
produites  n'agissaient  pas  ou  bien  étaient  remplacées  par  d'autres. 
On  a  cru  remarquer,  qu'à  mesure  qu'on  s'élevait  dans  la  série 
des  couches,  des  plus  anciennes  aux  plus  récentes,  il  y  avait  une 
plus  grande  diversité  dans  les  caractères  organiques  des  sédiments 
contemporains  de  différents  pays,  ce  qui  s'accorde  d'ailleurs  avec 
les  changements  survenus  dans  les  conditions  physiques  du  globe  (2). 


(4)  D'Archiac,  Aîém,  de  la  Soc,  géol,  de  France^  2*  sér.,  vol.  II, 
p.  47.  4846. 

(2)  Nous  disons  on  a  cru  remarquer ^  parce  qu'en  effet  le  principe 
ne  nous  semble  pas  démontré  par  les  quelques  milliers  d'espèces  fos- 
siles que  nous  sommes  parvenus  à  déterminer  plus  ou  moins  exacte- 
ment. La  loi  de  la  distribution  des  espèces  propres  à  chaque  conti- 
nent ,  exposée  d'abord  par  Buffon  pour  les  animaux  supérieurs , 


FORMATION  CRÉTACÉE.  5 

Aiosiy  l'époque  moderne  semble  nous  présenler  celle  diversilé  à 
son  maximum;  Tépoque  quaternaire  ne  nous  a  pas  toujours  offert 
un  défcloppement  suffisant  pour  confirmer  cette  remarque,  mais 
Fétude  des  bassins  tertiaires  Ta  fortement  appuyée.  La  derniers 
période  secondaire,  celle  pendant  laquelle  se  sont  formés  les  dépôts 
crétacés,  considérée  dans  son  ensemble,  nous  fera  \oir  des  résul* 
tats,  sans  doute ,  plus  généraux  que  les  formations  tertiaires ,  mais 
cependant  encore  empreints  de  ces  influences  locales,  que  nous  nous 
attacherons  d'autant  plus  à  faire  ressortir  qu'elles  traduisent  mieux 
l'état  de  la  surface  de  la  terre,  dans  ses  diverses  parties,  à  chaque 
stade,  pour  ainsi  dire,  de  sa  longue  existence. 

Nous  commencerons  par  décrire  la  formation  crétacée  dans  les 
lies  Britanniques,  parce  qu'elle  y  est  bien  développée,  que  ses  sub- 
divisions ont  été  prises  souvent  pour  termes  de  comparaison,  et  que 
sa  position  géographique  s'accorde  avec  la  marche  que  nous  avons 
jusqu'à  présent  suivie.  Bien  qu'il  soit  très  douteux,  au  moins  sous 
k  rapport  zoologique,  que  le  groupe  wealdien  doive  y  être  compris» 


existe  aussi  pour  les  animaux  inférieurs ,  quoiqu'elle  nous  frappe 
moins.  La  géographie  des  plantes ,  cette  vue  non  moins  profonde  d'un 
,de  nos  plus  illustres  contemporains,  est  pcfur  le  règne  végétal  Féqui- 
valent  de  la  loi  précédente ,  loi  à  laquelle  Thomme  seul  paraît  échap- 
per [a).  Or  rinfloence  des  climats ,  qui  n'a  produit  sur  l'espèce  hu- 
maine que  de  simples  variétés  ou  des  races j  n'est  pas  Tunique  cause 
des  différences  si  prononcées  que  nous  offrent  les  faunes  et  les  flores 
des  divers  continents,  et  l'on  est  obligé  d'admettre  pour  l'un  et 
l'autre  règne  des  centres  do  création  distincts.  S'il  en  a  été  ainsi , 
qui  peut  assigner  aujourd'hui  à  quel  moment  de  la  vie  de  la  terre 
une  même  faune  et  une  même  flore  ont  couvert  sa  surface  et  ont 
peuplé  ses  eaux?  Quand  cet  état  de  choses  a-t-il  commencé,  et 
quand  s'est-il  modifié  pour  arriver  par  degrés  à  la  diversité  de  nos 
jours?  L'immutabilité  de  l'espèce  que  nous  admettons  n'exige-t-elle 
pas  d'ailleurs  qu'il  y  ait  eu  plusieurs  centres  distincts  de  création, 
soit  simultanés,  soit  successifs?  Toutes  ces  questions,  encore  si  loin 
d'être  résolues,  nous  font  regarder  comme  très  légère  et  très  hasardée 
l'opinion  de  l'uniformité  de  l'organisme  à  une  époque,  quelque  éloi- 
gnée qu'on  la  suppose.  Dans  les  considérations  paléontologiques  ce 
sont  les  ressemblances  vraies  ou  apparentes  qui  frappent  d'abord ,  et 
il  faut  une  longue  étude  pour  apercevoir  les  fiijjérences, 

(a)  Nom  comprenons  ici  le  mot  espèce  dans  l*Brception  de  Ruflbn,  c*eil>i-dire  carae- 
ttfriiée  par  \u  fécondité  continue.  C  est  lu  seule  définition  philoiophiqne ,  pnisqae  seule 
elle  repoie  sur  un  fait  certain  et  l*ubservnlîon  directe,  les  autres  u'tilant  basées  qot  sar 
ée%  considéra tiuns  vagues  et  plus  ou  moins  lijpolbctiqucs.  c  I/bomme,  dit  Buffpn,  blanc 
»  en  Europe  ,  noir  en  Afrique ,  faune  en  Asie  et  rouge  en  Amérique,  u'esl  que  le  mime 
•  homme  teint  de  la  couleur  du  climat.  ■  On  conçoit  nc'anmoins  nue  ,  même  pour  Tes- 
,  pire  knmaine,  cette  grande  vérité  n'implique  pas  nécessuireipent  ('quité  de  création. 


A  FORMATION  CRÉTACiK. 

noas  ea  traiterons  néanmoins  eu  même  temps ,  parce  qu*il  a  été 
Fûbjet  de  rapprochements  fréquents,  quoique  inexacts,  avec  des 
dépôts  de  quelques  parties  de  l'Europe  occidentale,  qui  sont  certai- 
nement crétacés ,  et  que  ses  relations  siratigraphiques  avec  la  for- 
mation jurassique  sont  plus  obscures  encore.  Nous  ferons  de  même 
pour  les  quelques  points  de  Touesl  du  continent  où  ces  dépôts  ont 
été  signalés. 

Par  suite  de  Tinégal  développement  de  la  formation  crétacée, 
dans  le  sens  vertical  et  dans  le  sens  horizontal,  nous  n'adopterons 
pâ»,  pour  la  faire  connaître,  un  mode  de  description  absolument 
uniforme  ;  mais  nous  suivrons,  pour  chaque  circonscription  natii^ 
relie  et  quelquefois  politique,  lorsqu'il  pourra  y  avoir  quelque  avan* 
taf[e,  celui  de  ces  modes  qui  sera  le  phrs  propre  à  donner  une  idée 
elalre  et  suffisamment  complète  de  tous  ses  caractères.  En  outre, 
lorsque  deux  ou  plusieurs  divisions  distinctes  s'accompagnent  con- 
stamment, de  telle  sorte  que  la  plus  élevée  masque  presque  tou«- 
jourt  celles  qui  sont  dessous  et  qui  ne  constituent  alors  que  trèf 
rarement  la  surface  du  sol,  nous  les  décrirons  aussi  ensemble.  Dans 
ehaque  région,  nous  pourrons  donc,  tout  en  suivant  un  ordre  géo<> 
graphique,  traiter  en  même  temps,  soit  de  plusieurs  étages,  scnl 
de  plusieurs  groupes,  soit  de  la  formation  entière,  selon  que 
nous  le  jugerons  nécessaire.  L*ordre  géographique  offre  aussi  au 
lecteur  l'avantage  de  trouver  presque  toujours  réunis  les  faits  qui 
eonoement  un  pays  donné  et  qui  peuvent  l'intéresser  plus  particu» 
lièrêment 


CHAPITRE  PREMIER. 


FORMATION   GKÉTACËE   DE    ^IRLANDE. 


£b  traitant  des  roches  ignées  tertiaires  du  nord-est  de  l'Irlande 
(antè,  Yol.  m,  p.  312),  noas  avons  indiqué  d'une  manière  géné- 
rale les  caractères  de  la  formation  crétacée  et  la  surface  qu'elle  oc-^ 
eape  dans  les  comtés  d'Antrim  et  de  Loinlonderry,  la  partie  la  plus 
occidentale  de  r£urope  où  des  dépôts  de  cet  âge  aient  été  signalés. 

Dans  le  premier  de  ces  comtés,  on  Toitia  craie  affleurer,  non  loin 
de  l'extrémité  du  lac  de  Neagh,  suivre  les  bords  de  la  région  (rap- 
péenne  qui  la  recouvre  le  long  de  la  baie  de  Belfast,  où  elle  repose 
sur  le  nouveau  grès  rouge,  puis  se  continuer  avec  une  faible  épaisseur, 
disloquée  et  pénétrée  par  les  trapps,  dans  toutes  les  sinuosités  de  la 
côte  orientale,  occupant  toujours  la  même  position.  On  l'observe 
dans  les  escarpements  de  l'ile  de  Rathlin,  en  face  des  falaises 
de  Rally-Castle,  de  même  que,  sur  la  côte,  au  nord -ouest  de  cette 
ville,  le  long  de  celle  de  Ballingloy  et  jusque  près  de  la  chaussée 
des  Géants. 

Au  delà  de  cette  colonnade  basaltique,  elle  reparaît  en  face  de  là 
presqu'île  de  Portrush,  à  l'ouest  de  l'embouchure  de  la  Bann  ;  son 
affleurement  commence  à  former  une  bande  très  étroite  qui  accom* 
pagne  et  borde  la  grande  nappe  trappéenne  occidentale  de  London- 
deiTy.  Cette  lisière,  à  partir  de  Castle-Lecky,  est  elle-même  ac- 
compagnée d'une  zone  étroite,  appartenant  à  la  formation  juras- 
sique, mais  qui  cesse  bientôt  en  se  dirigeant  au  S. ,  où  la  bande 
crayeuse  se  trouve  comprise  entre  les  trapps  et  le  nouveau  grès 
rouge  jusqu'aux  environs  de  Boviel.  Quelques  affleurements  isolés 
se  voient  ensuite  çà  et  là,  et  une  autre  bande ,  toujours  placée 
entre  les  trapps  et  le  nouveau  grès  rouge,  s'étend  depuis  le  parallèle 
de  Magherafeit  jusqu'à  Coagh,  où  elle  est  interrompue  de  nouveau 
pour  reparaître  encore  autour  du  promontoire  basaltique  du  dis- 
trict de  Ballyclag  et  se  montrer,  à  l'ouest  de  Stcwatstovi^n,  noji  loin 
de  la  côte  nord-ouest  du  lac  de  Neagh.  Cette  bande  circonscrit  ainsi 
le  massif  de  roches  ignées  plus  récentes,  qui  constituent  deux 


8  FORMATION  CR£TACBI{  DB  LIRLANDK. 

chatues  de  montagnes  limitant,  à  Test  et  à  Touest,  le  bassin  que 
parcourt  la  Bann  pour  se  rendre  du  Lough-Neagh  à  la  mer  (1). 

MM.  Bucklandet  Conybeare  (2),  qui  se  sont.occupés  des  relations 
des  roches  ignées  et  secondaires,  dans  le  comté  d*Antrim,  avaient 
parfaitement  décrit  la  position,  les  caractères  et  retendue  de  ces 
dernières.  M.  R.  J.  GriflBth  (3)  les  a  également  mentionnées,  et 
M*  J.  Brice  (U)  a  ajouté  quelques  détails  que  nous  reproduirons. 

L'auteur  distingue  deux  parties  dans  les  dépôts  qui  représentent 
la  formation  crétacée  du  comté  d*Antrim  :  Tune  inférieure,  dési- 
gnée sous  le  nom  de  mulatio,  mulattoe  ou  grès  vert,  roche  arénacée, 
à  ciment  calcaire,  ainsi  désignée  à  cause  de  ses  nombreuses  taches 
de  terre  verte,  l'autre  supérieure  qui  est  la  craie  proprement  dite. 
Le  mulatto  constitue  un  grès  homogène  qui,  vers  le  bas,  renferme 
des  cailloux  de  quartz  et  passe  à  un  poudingue.  Il  est  placé  entre  la 
craie,  qui  le  recouvre,  et  le  conglomérat  du  nouveau  grès  rouge  sur 
lequel  il  repose,  puis  il  s*étend  au  delà  sur  le  micasclûste.  Lorsque 
le  grès  mulatto  cesse ,  le  poudingue  de  sa  base  renferme  des  frag- 
ments de  micaschiste  associés  à  ceux  de  quartz.  Son  épaisseur  varie 
depuis  B  ou  4  mètres  jusqu'à  quelques  centimètres  seulement. 
Sur  d'autres  points,  en  dehors  du  district,  les  bancs  sont  mieux 
développés,  mais  ils  ne  représentent  point  le  grès  vert  inférieur, 
comme  le  suppose  M.  Brice. 

La  craie  forme  une  bande  continue  autour  des  trapps  qui  la  re- 
couvrent ,  dans  plusieurs  collines  isolées  au  milieu  de  l'espace  oc- 
cupé par  les  micaschistes.  Celle  qui  se  prolonge  au  delà  du  mulatto 
repose  presque  toujours  sur  le  micaschiste,  ou  recouvre  hori- 
zontalement les  schistes  redressés.  Son  épaisseur,  peu  considérable 
en  générai,  est  quelquefois  réduite  à  moins  d'un  mètre.  Par  places 
même,  elle  n'est  représentée  que  par  des  fragments  de  calcaire 


(4)  J.-F.  Berger,  On  thc  gcological  fcaturcs ,  olc.  Sur  les  carac- 
tères géologiques  dos  comtés  du  nord-est  de  Tlrlande  ;  extrait  des 
notes  de  l'auteur,  par  M.  W.  Conybeare  [Transact.  geol.  Soc.  of 
Londoriy  4"  sér.,  vol.  III,  p.  422, 4816),  avec  cartes  et  coupes. 

(2)  Transact,  geol.  Soc.  of  London^  4"  sér.,  vol.  III.  —  De  la 
Bêche,  Coupes  et  vues,  etc.,  pi.  4  9. 

(3)  On  the  geological  Map  ^  etc.  Sur  la  carte  géologique  de  l'Ir- 
lande {Rep.  6^^meet.  brit.  M.soc.  at  Dublin,  4  835  ;  Londres,  4  836), 
p.  56  des  Notices,  • —  Coup  d*œil  sur  la  géologie  de  V Irlande  {Arch, 
fur  Miner,  de  Karsten,yo\.  XVII,  p.  388-420,  4  843). 

(4)  Transact.  geol.  Soc,  ofLondon,  2*  sér.,  vol.  V,  p.  78.  4  837. 


FORMATION  CRÉTACÉE  DE  L^IRLANDE.  9 

crayem  et  de  silex  placés  entre  le  irapp  et  le  micaschiste,  alors 
presque  en  contact.  La  craie,  qui  se  voit  également  sor  le  côté  op- 
posé de  la  petite  chaîne  à  laquelle  appartiennent  les  couches  pré- 
cédentes, pronve  qu'il  y  avait  continuité  entre  ces  dépôts,  de  même 
qu'entre  les  lambeaux  isolés  et  couronnés  de  trapps  dont  nous  venons 
de  parler.  Dans  les  vallées  et  dans  beaucoup  d'endroits,  on  retrouve 
des  débris  qui  attestent  cette  ancienne  extension  de  la  craie  et  sa  des- 
truction ultérieure. 

Quant  à  ses  caractères  minéralogiques,  la  roche  est  quelquefois 
friable,  d'un  blanc  pur  ou  légèrement  jaunâtre,  prenant,  vers  le  bas, 
une  teinte  uniforme  cendrée,  et  devenant  alors  plus  compacte. 
Elle  est  accidentellement  traversée,  à  sa  partie  inférieure,  par  des 
veines  spathiques,  et,  dans  ce  cas,  il  n'y  a  point  de  silex  en  rognons. 
Sa  surface  semble  avoir  été  partiellement  dissoute  avant  l'arrivée 
des  basaltes,  car,  entre  les  plans  de  jonction  des  deux  roches,  on 
remarque  une  agrégation  confuse  de  silex  enveloppés  dans  le  trapp, 
et  qui  constitue  un  banc  ferrugineux  communiquant  aux  silex 
une  teinte  rouge.  Ce  conglomérat  a  U  mètres  d'épaisseur  à  Mac- 
gilligan.  On  observe  aussi  les  silex  près  de  Larne  et  de  Belfast,  et 
ils  existent  probablement  partout  (1). 

En  décrivant  les  dépôts  antérieurs  au  basalte,  depuis  la  craie  jus- 
qu'au nouveau  grès  rouge  inclusivement,  M.  Porllock  (2)  a  men- 
tionné aussi  les  conglomérats  qui  séparent  les  trapps  de  Bally-Castle 
de  la  craie  sous-jacente  (Anlrim).  Ces  conglomérats  sont  composés 
de  fragments  de  craie  endurcie,  de  silex  et  de  trapps,  et  la  pâte  en 
est  souvent  ocreuse.  Leurs  caractères  sont  d'ailleurs  assez  variables. 
La  craie,  au  contact  des  roches  ignées,  est  endurcie  et  à  cassure 
esquilleuse.  De  nombreux  exemples  de  pénétration  des  deux  roches 
s'observent  çà  et  là,  et  l'on  remarque,  à  diverses  hauteurs,  des 
masses  de  trapp  complètement  isolées  au  milieu  de  la  craie,  sans 
que  l'on  puisse  apercevoir  aucune  relation,  soit  avec  des  veines  de 
même  nature,  soit  avec  des  fentes  par  lesquelles  elles  auraient  pu 
pénétrer  (p.  94). 

Aux  détails  déjà  donnés  par  ses  prédécesseurs,  sur  les  environs  de 


M)  J.-F.  Berger,  loc,  cit,,  p.  471. 

(2)  Report  on  thc  geologj'y  etc.  Rapport  sur  la  géologie  du  comté 
de  Londonderry  et  d'une  partie  de  ceuxdeTyrone  et  de  Fermanagh, 
p.  90,  et  pi.  A,  fig.  1,  2,  3;  in-8,  avec  carte  et  planches  de  coupes 
et  de  fossiles.  Dublin,  Londres,  1843. 


iO  FOaiUTlON  CRÈTACiR  DE  l'iRLANDB. 

Portrush  (Antrim),  l'auteur  en  ajoute  de  nouveaux  relatifs  aux  phé- 
nomènes de  pénétration,  de  contact  et  de  métamorphisme  des  ro- 
ches, attribuant  snrtdut  une  très  grande  part  h  cette  dernière  ac- 
tion. Ainsi,  les  prétendues  alternances  detrapp,d*eurite,  etc.,  avec 
les  couches  vraiment  sédimentaires,  ne  sont,  pour  lui,  que  des  mo- 
dîBcations  métamorphiques  de  ces  dernières,  et  certains  strates  al- 
térés ainsi  présentent  encore  des  fossiles  reconnaissables.  Il  décrit 
le  contact  de  la  craie  et  du  basalte  de  Do\i7i-Hills,  et  depuis  Mac- 
gîlligan  jusqu'à  Keady.  Un  ensemble  de  marne  et  de  grès  calcari* 
fère,  rouge  brique,  panaché,  et  d'autres  grès  verts  ou  blancs,  est  ici 
placé  entre  le  nouveau  grès  rouge  et  les  bancs  rapportés  au  lias,  les- 
quels sont  endurcis  et  modifiés  dans  le  voisinage  immédiat  du 
dykc  du  pont  de  Lady-0'Cahan  {antè,  vol.  HT,  p.  315). 

Les  argiles  noires  avec  des  lits  minces  de  calcaire  et  placées  entre 
Il  série  jurassique  et  le  nouveau  grès  rouge  renferment,  à  Limagrib, 
des  empreintes  de  coquilles,  des  dents  et  des  écailles  de  Sanrichthyn 
apicicdis^  Ag.,  de  Gyrolepis  Aibertii,  id..  de  G.  tenuistriatus^ 
M.,  et  d*Acrodus  mintmtis,  id. ,  qui  portent  l'auteur  à  les  regarder 
oomme  représentant  le  muscheikalk  (p.  107).  Ces  assises,  qui  se 
voient  aussi  de  Derrymore  à  Keady,  n'ont  que  5  à  6  mètres 
d'épaisseur,  et  sur  plusieurs  points  la  craie  les  recouvre  immédiate- 
ment. Les  formations  jurassique  et  crétacée  sont  réduites  toutes 
deux  à  leurs  plus  simples  éléments  dans  cette  petite  région  du  litto- 
ral de  Londonderry,  mais  les  caractères  organiques  de  ces  lambeaux 
isolés  ne  laissent  aucun  doute  sur  leur  âge.  Sur  les  côtes  d'Antrim, 
M.  Conybeare  (1)  avait  évalué  l'épaisseur  de  la  craie  entre  60  et 
90  mètres. 

(P.  110.)  A  Keady,  la  craie,  de  10  mètres  d'épaisseur,  repose 
sur  le  grès  mulatto,  qui  en  a  12,  et  dont  la  partie  inférieure  se 
chargeant  de  points  verts  devient  sableuse  et  friable.  Les  lits  de 
silex  de  la  craie  ont  de  0'",60  à  0'",16  d'épaisseur.  Les  bancs  du 
nouveau  grès  rouge  se  montrent  immédiatement  sous  le  mulatto. 
A  Donald's  Kills,  trois  couches  dolomiiiques,  cellulcuses,  avec  des 
géodes  de  calcédoine,  sont  subordonnées  à  la  craie,  mais  sans  offrir 
de  relation  apparente  avec  les  trapps  des  environs.  De  Benbradagh 
à  Eden,  la  craie  a  été  fortement  dérangée  par  les  actions  ignées. 
Celle  de  Slive  Galiion  Cairn  passe,  vers  le  bas,  au  grès  mulatto  en- 


(4)  Loc.  cit.,  p.  429  et  470. 


rOUATION  cêAtècèm  m  l'ialambk.'  It 

dud  avec  !«  modificaiions  qae  Ton  observe  ordinaîrement  an  oob* 
tact,  telles  qu'une  plus  grande  dureté,  la  calcination  des  atlei,  la 
présence  de  silice  disséminée  et  d'un  Ut  d*argile  plastlqoe<,  acconn 
pagoé  de  siks.  A  Springbank-Honse,  la  partie  inférienre  de  celle 
même  craie,  reposant  sur  le  nouveau  gros  rouge,  est  un  agglomént 
à  grains  verta  avec  des  fossiles  semblables  à  ceoxde  la  craie  tufleau  •« 
craie  marneuse  {Anmumùes  lewenensù^  Mant.,  Nauttius  êlegam^ 
var.  Sow.;  t^autUus  radiaius^  id.»  Bacidites  Fm^'asii^  Sow.  J7a* 
miie$,  hiouranm»  Criptii,  Mant,  Cardium  deeussaium/i±,  (I)» 

0*après  M.  Portlock,  les  modifications  éprouvées  par  la  craie  ae 
seraient  produites  de  bas  en  Jiaut,  et  non,  comme  on  pourrait  la 
croire,  par  la  seule  iuOueace  des  roches  ignées  qui  la  recouvrent.  Il 
se  fonde  sur  ce  que  ces  changements  se  manifestent  aussi  bien  vers  la 
partie  inférienre  de  la  formation  que  vers  le  haut  Le  basalte  repose 
d'ailleurs  rarement  sur  la  craie,  sans  qu'il  y  ait  une  conclie  inler* 
médiaire  d'argile  et  de  conglomérat  de  silex  ferrugineux,  qui 
semble  indiquer  qu'un  dépôt  de  boue  volcanique  a  précédé 
l'arrivée  des  basaltes  proprement  dits.  La  présence  du  carbonate  de 
cbaux  et  de  la  soude  dans  ces  argiles  les  distingue  suflBsammeat  da 
ces  mêmes  basaltes.  Quant  aux  silex  altérés,  ils  sont  blanca,  opa- 
ques et  compactes,  rayés  par  une  pointe  d'acier,  se  rapprochant» 
par  leur  aspect,  de  la  craie  endurcie. 

L'auteur  a  donné  (p.  118)  l'énumération  et  la  description  ém 
fossiles  des  couches  secondaires  dont  nous  venons  de  parler,  et  Toâ 
peut  remarquer  dans  le  tableau  synoptique  (p.  650)  que  ceux  de  la 
formation  crétacée,  au  nombre  de  50  à  60,  sont  distribués  dans  troia 


^mé 


(4)  Excepté  pour  la  France  et  la  Belgique,  dont  nous  avons  pu  vé- 
rifier toutes  les  espèces  que  nous  meotionnons ,  nous  sommes  obligé 
é^adopter  tans  contrôle ,  et  sans  chercher  à  établir  de  synonymie,  lee 
wsms  d'espèces  teb  qu'ils  sont  cités  par  les  auteurs,  et  nous  nous  écarta* 
rons  rarement  de  cette  règle,  le  caractère  de  notre  travail  ne  nous  per-. 
mettant  pas  d'entrer  dans  des  détails  zoologiques.  Il  en  résultera  cet 
inconvénient  grave,  sans  doute,  qu^une  même  espèce  pourra  être  ci- 
tée sous  plusieurs  noms  à  des  endroits  différents  de  notre  livre;  mais 
mn»  devons  foire  remarquer  que ,  dans  les  considérations  qui  noaa 
sont  propres,  et  qui  sont  déduites  du  nombre,  de  la  présence  ou  da 
Vabsence  de  certaines  espèces,  nous  avons  préalablement,  autant 
qu'il  dépendait  de  nous ,  établi  leur  synonymie  et  constaté  leur  iden- 
tité, de  telle  sorte  que  les  résultats  généraux  que  nous  présenterons 
Sèiront  moins  entachés  d'erreurs  que  les  citations  particulières  de 
fossiles. 


HISTOIRE 

DES  PROGRÈS 


DE  LA  GÉOLOGIE 


CHAPITRE    II. 


FORMATION  CRÉTACÉE  DE  L'ANGLETERRE. 


Les  divers  groupes  de  la  formation  crétacée  de  l'Angleterre, 
recouverts,  comme  on  l'a  vu,  sur  des  étendues  considérables,  par  ' 
les  terrains  quaternaire  et  tertiaire,  occupent  toute  la  portion  orien- 
tale de  nie,  ou  en  forment  le  substratum,  depuis  le  cours  supérieur 
do  Derwent  (Yorkshire),  jusqu'aux  environs  de  Newton-Bushel 
(Oevonshire).  Ils  forment  aussi,  avec  les  dépôts  plus  récents,  les 
cfttes  de  la  mer  du  Nord,  depuis  les  falaises  de  Speeton  (Yorkshire), 
jusqu'à  l'embouchure  de  la  Tamise,  puis  de  ce  point  k  Sidmouth 
(Devonshire),  celles  du  détroit  du  Pas-de-Calais  et  de  la  Manche, 
sauf  quelques  parties  du  littoral  du  Dorsetshire,  qui  sont  juras- 
siques, et  d'autres  du  Sussex  et  du  Kent,  qdi  appartiennent  au 
groupe  wealdien.  Cette  étendue  de  côtes  est  presque  égale  à  la 
Bioitié  du  périmètre  total  de  l'Angleterre,  dont  l'autre  moitié  est 
formée  par  le  terrain  de  transition. 

On  peut  remarquer  en  effet  que  la  formation  jurassique,  malgré 
la  variété  de  ses  dépôts,  sa  puissance  et  la  richesse  de  sa  faune,  ne 
constituant  qu'une  bande  ou  écharpe  flexueuse,  à  bords  découpés, 
dirigée  N.-N.-Ë.,  S. -S. -G.,  et  divisant  llle  en  deux  parties  presque 
égales,  ne  se  montre  que  sur  une  fort  petite  étendue  de  côte 
au  N.  et  au  S. ,  et  que  le  nouveau  grès  rouge,  qui  s'étend  sur  une 
surface  plus  considérable,  parait  à  peine  sur  le  littoral  du  Devonshire 
et  à  l'embouchure  de  laTees  (Yorkshire),  tandis  qu'il  constitue  des 
bandes  discontinues  sur  les  côtes  du  Cheshire,  du  Lancashire,  du 
Westmoreiand  et  du  Cumberiaud. 

La  formation  crétacée  se  coordonne  encore  d'une  manière  remar- 
quable avec  le  relief  actuel  et  l'hydrographie  de  l'Angleterre.  Elle 
appartient  exclusivement  aux  deux  grands  plans  qui,  de  l'axe  de 
nie,  s'abaissent  l'un  à  TE.  et  l'autre  au  S.  Ainsi,  on  n'en  trouve 
aucune  Irace  au  delà  ou  à  l'ouest  de  la  ligne  de  partage  des  eaux,  très 
sinueuse,  mais  généralement  N. -S.,  qui  divise  encore  Tlle  en  deux 
parties  k  peu  près  égales,  depuis  la  crête  qui  sépare  les  bassins  de  la 


10  FORMATION  CRÈTACiB  DE  l' IRLANDE. 

Portrush  (Antrlm).  Fauteur  en  ajoute  de  nouveaux  relatifs  aux  phé- 
nomènes de  pénétration,  de  conuct  et  de  métamorphisme  des  ro- 
ches, attribuant  surtdut  une  très  grande  part  h  cette  dernière  ac- 
thm.  Ainsi,  les  prétendues  alternances  detrapp,d'eurite,  etc.,  avec 
les  couches  vraiment  sédimentaires,  ne  sont,  pour  lui,  que  des  mo- 
dlBcations  métamorphiques  de  ces  dernières,  et  certains  strates  al- 
térés ainsi  présentent  encore  des  fossiles  reconnaissables.  Il  décrit 
le  contact  de  la  craie  et  du  basalte  de  Down-Hills,  et  depuis  Mac- 
gîlligan  jusqu'à  Keady.  Un  ensemble  de  marne  et  de  grès  calcari-* 
fère,  rouge  brique,  panaché,  et  d'autres  grès  verts  ou  blancs,  est  ici 
placé  entre  le  nouveau  grès  rouge  et  les  bancs  rapportés  au  lias,  les* 
quels  sont  endurcis  et  modifiés  dans  le  voisinage  immédiat  du 
dykc  du  pont  de  Lady-0'Cahan  {antè,  vol.  ITT,  p.  315). 

Les  argiles  noires  avec  des  lits  minces  de  calcaire  et  placées  entre 
la  série  jurassique  et  le  nouveau  grès  rouge  renferment,  à  Limagrib, 
des  empreintes  de  coquilles,  des  dents  et  des  écailles  do  Sanrichthys 
apicicdis^  Ag.,  de  Gyrolepis  Albertii,  id,.  de  G.  tenuistriatus, 
id.,  et  d*Acrodus  minimus,  id. ,  qui  portent  l'auteur  à  les  regarder 
comme  représentant  le  musclielkalk  (p.  107).  Ces  assises,  qui  se 
voient  aussi  de  Derrymore  à  Keady ,  n'ont  que  5  à  6  mètres 
d'épaisseur,  et  sur  plusieurs  points  la  craie  les  recouvre  immédiate- 
ment Les  formations  jurassique  et  crétacée  sont  réduites  toutes 
deux  à  leurs  plus  simples  éléments  dans  cette  petite  région  du  litto- 
ral de  Londonderry,  mais  les  caractères  organiques  de  ceslambeaur 
Isolés  ne  laissent  aucun  doute  sur  leur  âge.  Sur  les  côtes  d'Antrim, 
M.  donybeare  (1)  avait  évalué  l'épaisseur  de  la  craie  entre  60  et 
90  mètres. 

(P.  110.)  A  Keady,  la  craie,  de  10  mètres  d'épaisseur,  repose 
sur  le  grès  mulatto,  qui  en  a  12,  et  dont  la  partie  inférieure  se 
chargeant  de  points  verts  devient  sableuse  et  friable.  Les  lits  de 
rilex  de  la  craie  ont  de  0'",60  à  0'",16  d'épaisseur.  Les  bancs  da 
nouveau  grès  rouge  se  montrent  immédiatement  sous  le  mulatto. 
A  Donald*s  Kills,  trois  couches  dolomiliques,  celluleuses,  avec  des 
géodes  de  calcédoine,  sont  subordonnées  à  la  craie,  mais  sans  offrir 
de  relation  apparente  avec  les  trapps  des  environs.  De  Benbradagh 
à  Eden,  la  craie  a  été  fortement  dérangée  par  les  actions  ignées. 
Celle  de  SliveGallion  Cairn  passe,  vers  le  bas,  au  grès  mulatto  en- 


(4)  Loc.  cit.,  p.  429  et  470. 


k 


rOUATlON  OÊATàdM  M  l'IALAMBK.  It 

il  a? ee  !«  modifications  que  Ton  observe  ordinairement  an  oob«* 
tact,  telles  qu'une  plus  grande  dureté,  la  calcination  des  silex,  la 
présence  de  silice  disséminée  et  d*un  lit  d*argile  plastique,  accoai«> 
pagné  de  silex.  A  Springbank-House,  la  partie  inférieure  de  celle 
même  craie,  reposant  sur  le  nouveau  gros  rouge,  est  un  agglomérat 
à  grains  verla  avec  des  fossiles  semblables  à  ceux  de  la  craie  tufleau  wm 
craie  marneuse  (Ammonites  lewesiensis^  Mant.,  Nautilus  eUganh 
var.  Sow.;  Nautilus  radiatus^  id.»  Baculites  Faujasii,  Sow.  Bctf 
mite$,  hioeeramuM  Cripsii,  Mant,  Cardium  decussatum/id.  (I)» 

0*après  M.  Portlock,  les  modifications  éprouvées  par  la  craie  ae 
seraient  produites  de  bas  en  .haut,  et  non,  comme  on  pourrait  la 
croire,  par  la  seule  influence  des  roches  ignées  qui  la  recouvrent.  Il 
se  fonde  sur  ce  que  ces  changements  se  manifestent  aussi  bien  vers  la 
partie  inférieure  de  la  formation  que  vers  le  haut  Le  basalte  repose 
d'ailleurs  rarement  sur  la  craie,  sans  qu'il  y  ait  une  couclie  inler- 
médiaire  d'argile  et  de  conglomérat  de  silex  ferrugineux,  qui 
semble  Indiquer  qu'un  dépôt  de  boue  volcanique  a  précédé 
l'arrivée  des  basaltes  proprement  dits.  La  présence  du  carbonate  de 
cbanx  et  de  la  soude  dans  ces  argiles  les  distingue  suflBsammeat  da 
ces  mêmes  basaltes.  Quant  aux  silex  altérés,  ils  sont  blancs,  opa- 
ques et  compactes,  rayés  par  une  pointe  d'acier,  se  rapprochant» 
par  leur  aspect,  de  la  craie  endurcie. 

L'auteur  a  donné  (p.  118)  l'énumération  et  la  description  ém 
fossiles  des  couches  secondaires  dont  nous  venons  de  parler,  et  l'oâ 
peot  remarquer  dans  le  tableau  synoptique  (p.  650)  que  ceux  de  la 
formation  crétacée,  au  nombre  de  50  à  60,  sont  distribués  dans  trois» 


(4)  Excepté  pour  la  France  et  la  Belgique,  dont  nous  avons  pu  vé- 
rifier toutes  les  espèces  que  nous  mentionnons ,  nous  sommes  obligé 
d'adopter  sans  contrôle ,  et  sans  chercher  à  établir  de  synonymie,  lee 
noms  d'espèces  tebqa'ils  sont  ci  tés  par  lesautears,  et  nous  nous  écarta- 
rons  rarement  de  cette  règle,  le  caractère  de  notre  travail  ne  nous  per« 
mettant  pas  d'entrer  dans  des  détails  zoologiques.  II  en  résultera  cet 
inconvénient  grave,  sans  doute,  qu'une  même  espèce  pourra  être  ci- 
tée sous  plusieurs  noms  à  des  endroits  différents  de  notre  livre;  mais 
mms  devons  foire  remarquer  que,  dans  les  considérations  qai  noos 
sent  propres,  et  qui  sont  déduites  du  nombre,  de  la  présence  ou  d# 
Tabsence  de  certaines  espèces,  nous  avons  préalablement,  autant 
qu*il  dépendait  de  nous,  établi  leur  synonymie  et  constaté  leur  iden- 
tité, de  telle  sorte  que  les  résultats  généraux  que  nous  présenterons 
Seront  moins  entachés  d'erreurs  que  les  citations  particulières  de 
fossiles. 


10 


rOR]UTIU5  CHETtirEE   DE  I  IRLANDE. 


Portrusb  fAntrim  .  l'aiit-'ur^n  i-iutte  rie  nnutMDi  relatifs  aux  phé- 
nomènes de  pén^lraiion,  rf"  crniaci  >■:  di?  in-'iaiw-nih'sino  -îcs  ro- 
ch*ï.  atiribuini  *iiri'.iit  iii.p  tri>>  cnn-i-?  lart  ï  ci-ii"  dernière  sc- 
tion.  iinjî.  les  préienJn^  ritennnce»  ileirapp.d'eiirile.  etc.,  atec 
In  coDches  miment  s^dimen(air<^.  ne  çoni.  pour  Itii.  que  de!  mo- 
difications mélamorphiqueii  de  ce<  derni^re<i.  e(  certains  Pirate»  al- 
lérès  aiosi  pr^nient  encore  de«  fossile»  reeonnaissahles.  Il  décrit 
le  contact  de  Ij  craie  et  du  ba>altp  i!"  Dinn-Hilh.  et  di-pui^  Mac- 
gilliiian  jusqu'à  keady.  tu  i-n^cnible  de  marne  et  de  grès  ralcari* 
tin,  roiige  brique,  panacha  et  d'autres  et  ts  verts  ott  blanc*,  est  ici 
phc*  entre  le  niuivean  près  rons.-  et  les  bancs  rapportés  an  lias,  lea- 
qnels  sont  endurcis  et  mo.liri-'s  dans  le  rnisinase  immédiat  da 
dyke  du  pont  de  (ady-O'Caliaii  ■"'■■.  t.iI.  ur,  p.  i\S\ 

Les  ailles  noires  arec  des  li's  niii)ci'«  de  calcaire  et  placées  mitre 
laaérie  jurassique  et  le  nouveau  çrès  rou!;e  renferment,  i  Limas^ib, 
du  empreintes  de  coquilles,  des  dents  et  des  écailles  de  Spiirlrbthj/g 
apicialU,  Ag.,  de  Gipvie/iif  Alberfii,  id.,  de  G.  ten'ihfnifta, 
id. .  et  à'AeriKiiis  minimut,  id. ,  qui  tmrlent  l'auteur  à  les  regarder 
comme  représentant  le  mtiscbeikalk  {p.  107).  Ces  assises,  qui  M 
loienl  aussi  de  Derrymnre  ï  Keady ,  n'ont  que  5  i  6  mHn> 
d'épaisseur,  et  sur  plusieurs  points  la  craie  les  reconvre  SminUlatfr* 
ment.  !^  fiirmalions  jurassique  et  créfart^  sont  rédirftefl  < 
deux  ï  leors  plus  simi'ien  éléments  dans  relie  pelile  iVgiun  rtn  litto- 
ral de  l^ndonderry,  mais  les  cararlères  organiques  de  ce.ilainbfutlt 
fcolés  ne  laissent  aucun  doute  sur  lfnr  Js".  S»r  !*•  riltM d'Anlrim, 
H.  Conybeare  fl)  aiaii  évalué  i'i'piiwur  de  la  craie  entre  M  rt 
90  mètres. 

(P.  no.)  A  Ke«dy.  l»crrte,<t«l»M  -        ,  .^  . 

sur  le  grèï  niiiIano,qul  en  b  tS.  A  Arilt  b  fKnilT  tiSnmft  9  ' 
chargeant  do  pcNDU  vctw  dsTton»  iiatten»ii  et  friaÉilè.  ).-  Ilii  da 
silex  de  la  craie  ont  d»  O-.OO  >  O'.ia  d'*|*iUi»swr .  £«■ 

Il  grès  n^^^t^^^j;^mttÊ  tMtÊwmm. 

A  H'inald'sJi 

géodes  d^^^^^^^^^^^^^^^^^taJE!."  "^"T 

de  rely 


dvcî  avec  leii  modiGcaiioiis  que  l'on  observe  ordiiuireOMDt  an  cob* 
tact,  teliea  qu'une  plus  grande  dureté,  la  calcÎDalioD  des  lilei,  h 
préMDce  de  silice  disséminée  et  d'un  lit  d'argile  plastique,  accon- 
pagnt  de  silex.  A  Springbaiik-House,  la  partie  inférieure  de  aUt 
vatmt  craie,  reposant  sur  le  rinuveau  grés  rouge,  eU  un  agglomÉnl 
k  graiiu  reria  avec  des  fossiles  semblables  i  ceux  de  la  craie  lulleaa  m 
craie  marneuse  {Ammonites  lewesiensù,  Blant.,  .\autilia  e/e^aw, 
ïar.  Sow,;  IS'autilus  radiolus,  id.,  Baculitti  Faujaiii,  Sow.  Ha- 
mtet,  Jiioceramtu  Criptii,  ManU,  Cardium  decuuatiiin,  id.  (1^ 
D'apris  H.  Portlnck,  les  modifications  épmut^  par  la  craie  te 
leraieot  produites  de  bas  en  haut,  et  non,  comme  on  pourrait  H 
croire,  par  la  seule  influence  des  rncliea  ignées  qui  la  rpcouireat.  Il 
se  fondu  sur  ce  que  ces  cliaagemenls  se  manift^steiii  aussi  bien  vert  b 
partie  inférieure  de  la  formaiiun  que  vers  le  liauL  Le  basalie  repow 
d'ailleurs  rarement  sur  la  rraie,  «ans  qu'il  y  ait  une  coucl>e  inter- 
médiaire d'argile  et  de  conglomérat  de  silex  ferrugineux,  <\m 
•embla  indiquer  qu'un  déjxit  de  boue  volcanique  a  précédé 
l'arrivée  des  basaltes  proprement  dits.  La  présence  du  carbonate  dt 
dianx  et  de  la  sonde  dans  ces  argiles  les  distingue  suffisamment  4t 
CM  némes  basaltes.  Quant  aux  silex  altérés,  ils  sont  blaacs.  o^ 
t|M«  et  compactes,  rayés  par  une  pointe  d'acier,  se  rapprochai. 
pir  lear  a^Mct,  de  la  craie  endurcie. 
[  Vaulcur  a  donné  (p.  118)  t'énumération  et  b  dcacripliiM  ém 
fusilles  des  couches  secondaires  dont  nous  veoonide  paris.  «Ab 
peut  remarquer  dans  le  tableau  synoptique  (p.  650)  q 
lonuiion  créucée,  au  nombre  de  50  ï  60,  sont  àiauiltt^^ 


30  CRAIE   BLANCUK 

des  vagues,  forme  des  pics  isolés  connus  sous  les  noms  du  Hoi  et 
de  h  Reine. 

  Tauire  extrémité  du  rempart  de  Danisli-Dyke,  un  escarpement 
crayenx  de  87  mètres  de  hauteur  présente  un  contournement  assez 
remarquable.  La  Talaise,  élevée  de  133  mètres,  à  'White-Gliff, 
s'abaisse  bientôt  après,  et  dans  celle  de  Speeton  se  montre  la  craie 
rouge  supportant  la  craie  blanche  ou  grise,  et  reposant  sur  Targile 
dite  de  Speeton.  Les  collines  de  craie,  s*éloignant  alors  de  la  côte, 
rentrent  à  1*0.  dans  les  terres,  par  Speeton-Beacon,  oCl  elles  se 
maintiennent  à  120  mètres  au-dessus  de  la  mer,  passent  au  sud 
d'Hunmanbf ,  suivent  le  bord  méridional  de  la  vallée  de  Pikering, 
en  s*élevant  de  plus  en  plus  jusqu'à  ce  qu'elles  atteignent,  près  de 
Garraby-Beacon,  leur  plus  grande  altitude,  à  2&5  mètres. 

Les  fo5isiles  sont  très  nombreux  dans  les  assises  supérieures  de 
Bridlington,  mais  les  assises  inférieures  et  la  craie  dure  en  contien- 
nent peu,  si  ce  n'est  des  Inocérames.  En  résumé,  cette  craie  du 
Yorkshire  n'a  encore  présenté  qu'une  quarantaine  d'espèces.  Les 
spongiaires  y  sont  particulièrement  développés  (1).  Parmi  les  ra- 
diaires,  nous  citerons  Apiocrinites  ellipticm,  ^Jill. ,  Marsupites  or- 
natuB^  id.,  Ec/unus  Konigi^  Mant.  (Diadema  granulosuni^  Ag.), 
Cidaris  papillota^  Park.  (C.  cretosa,  id.),  Galerites  albogalerus^ 
Lam.,  G.  subrotundus^  Mant,  Ananckytes ovala,  Lam.,  A.  hemi- 
sphericust  Brong.,  Spatangus  cor-anguinum,  Lam.,  «9.  planus^ 
Mant.;  parmi  les  mollusques,  Inoceramus  Cuvieri^  Sow.,  /.  Brùti'- 
gniarti^  id.,  Terebratula  subrottmda,  Sow.,  T.  semiglobosa,  id., 
T,  subplicata^  Mant. ,  Spondylus  striatus,  Desh. ,  Beiemnifes  mu-^ 
eronatus,  Schloth.,  et  B,  granidatus,  Defr.,  fossiles  qui  ne  permet- 
tent pas  de  voir  dans  cette  puissante  masse  des  Wolds  autre  chose 
que  le  représentant  de  la  craie  blanche;  du  moins  n'y  trouvons- 
nous  aucun  des  types  caractéristiques  de  la  craie  tuflean  que  nous 
ont  offerts  les  couches  bien  moins  développées  du  nord-est  de  l'Ir- 
lande. Peut-être  aussi  la  partie  inférieure  de  cette  masse  n'a-t-elle 
pas  encore  été  assez  explorée.  Quoiqu'il  en  soit,  M.  Phillips  n'a  pas 
essayé  d'y  tracer  de  sous-divisions  et  nous  devons  la  considérer,  du 
moins  quant  à  présent,  comme  un  tout  appartenant  au  premier 
groupe,  et  en  conclure  en  même  temps  l'absence  du  second. 


{h)  Voyez  outre  Touvrage  ci-dessus  :  J.-Ed.  Lee,  Notice  sur  les 
zoophytes  non  décrits  de  la  craie  du  Yorkshire  [Magaz,  of  nat. 
history,  janv.  4  839;  —  Id.,  ib.,  vol.  IV,  p.  46,  janv.  <840}. 


ET  CKAIK  TUFKEAl. 


21 


M«  J.  Miicheil  (1)  a  fait  remarquei*  que  la  craie  du  Yorkshire 
élait  plus  dure  et  plus  distiactement  stratifiée  que  celle  du  sud  de 
l'Angleterre,  et  qu'elle  renfermait  une  plus  grande  quantité  de  parties 
spathîques.  Les  silex  en  plaques  et  en  lits  réguliers  sont  toujours 
gris  ou  blanchâtres.  Les  pyrites  y  sont  communes,  tandis  que  dans 
le  Midi  elles  ne  se  montrent  que  dans  la  partie  inférieure  dépourvue 
de  silex.  Enfin,  la  rocbc  des  falaises  deFlamborough  ressemble  sur- 
tout à  la  craie  d'Irlande  par  sa  dureté,  ses  pyrites  et  la  présence 
du  calcaire  spathique. 

Les  couches  crétacées  précédentes  se  continuent  au  S.-E.,  au  LiocoinaUr*. 
delà  de  THumber,  pour  former  dans  le  Lincolnsbire,  jusque  vers  la 
pointe  de  YTeinfleet,  une  bande  toujours  séparée  de  la  côte  à  Të.  par 
des  dépôts  quaternaires  ou  modernes,  et  llmiléeà  TO.  par  les  étages 
jurassiques  supérieurs.  La  craie  constitue  aussi  ce  tpie  l'on  nomme 
les  WolcU  de  ce  comté.  51 .  Bogg  (2)  distinguait  la  craie  blanche  et 
la  craie  rouge,  celle-ci  inférieure  à  la  précédente  et  dont  nous  par- 
lerons plus  loin.  lMM.  W.*H.  Dyke  et  J.-£.  Lee(3)  ont  observé  dans 
le  petit  district  de  Nettleton-Hill  la  craie  et  la  craie  marneuse  pas- 
sant de  l'une  à  l'autre  avec  quelques  fossiles  à  la  partie  inférieure» 
telles  que  des  Turrilhes,  des  Inocérames  et  des  Térébratules  qui 
semblent  annoncer  la  présence  de  la  craie  tuffeau  sur  ce  point 

La  baie  de  Yfaih  paraît  interrompre  complètement  les  sédiments  noribik 
crétacés,  son  fond,  comme  le  prouve  le  forage  de  Lynn,  étant  oc*  sJmic. 
cupé  par  les  argiles  de  Kimmeridge  ou  d'Oxford.  L'inclinaison 
rapide  au  S.-Ë.  de  la  craie  du  Norfolk  et  du  Suflblk  serait  due  à 
une  faille,  marquée  peut*étre  par  la  vallée  de  l'Ouse,  et  qui  aurait 
été  suivie  de  dénudations  opérées  sur  toute  cette  surface  de  marais 
qni  s'étend  de  la  vallée  de  l'Ouse  à  celle  de  l'Old-Wilham. 

Sur  la  côte  du  Norfolk,  la  craie  reprend  un  assez  grand  dévelop- 
pement et  forme  au  delà  une  xone  continue  qui,  des  falaises  sep- 
tentrionales de  ce  comté,  se  dirige  au  S.-O.  vers  les  côtes  du 
Dorsetshire  et  du  Devonshire,  sur  une  longueur  de  200  milles. 
Elle  est  limitée  à  TO.  par  les  étages  plus  anciens,  à  l'E.  par  les  dé- 
pôts tertiaires  du  Suffolk  et  du  bassin  de  la  Tamise  ;  elle  entoqre 


(4)  ProcceiL  geoi.  Soc.  oj London,  vol.  Il,  janv.  h  835.  —  Philos, 
fhagaz.f  3*sér.,  n*  34,  p.  313.  —  Winch,  'Pransact,  geol.  Soc,  nj 
London^  vol.  Y^  p.  54(S. 

(3)  A  Sketch,  etc.  Esquisse  de  la  géologie  desWolds  du  Lincolosbire 
{Transact.  geol.  Soc.  oj  Loftdon,  vol.  III,  T^sér.,  p.  292,  4846). 

(3)  Magaz.  oj  nat.  hist.,  2"  sér.,  vol.  I,  p.  56!.  1837. 


22  CRAIB  BLANCHE 

la  vallée  de  Weald,  et  disparaît  en  partie  au  S.  sous  les  sédimeats 
plus  récents  du  Hampsbire  et  de  Tile  de  Wight. 

Ses  caractères  dans  le  Norfolk  et  le  Suiïolk  ne  présentent  rien  die 
particulier,  comme  on  peut  s*en  assurer  en  consultant  le  méinow^ 
détaillé  de  M.  C.-6.  Rose  (1),  auquel  nous  renvoyons  le  lectear. 
Dans  le  puits  artésien  exécuté  à  Diss,  sur  la  limite  des  deux  comtés, 
une  craie  marneuse  sans  silex  a  été  atteinte  après  qu'on  eut  tn* 
versé  15  mètres  d'argile  et  une  même  épaisseur  de  sable;  aa  deik 
une  craie  avec  des  rognons  de  siiex,  en  lits  espacés  de  i  mètre,  • 
présenté  une  épaisseur  de  i  00  mètres  ;  une  craie  grise  sans  silex 
de  18  mètres  lui  a  succédé,  puis  une  craie  d'im  blanc  clair  passant 
à  Targile,  de  6  mètres,  et  enfin  4 "",52  de  sable  à  une  profondeur 
totale  de  187  mètres  où  l'on  a  obtenu  une  eau  jaillissante  k  la  sur- 
face. On  avait  ainsi  probablement  traversé  toute  la  craie  Manche,  la 
craie  tuffean  ou  craie  marneuse,  et  peut-être  des  indices  du  grès 
vert  supérieur  (2).  Ce  premier  essai,  dans  un  pays  où  l'on  ne  con-* 
naissait  pas  l'épaisseur  de  la  craie,  a  donc  produit  un  double  résultat. 
Un  autre  forage  entrepris  à  Mildenhall  (Suffolk),  25  milles  i  l'ouest 
du  précédent,  quoique  descendu  seulement  à  82  mètres,  a  donné  des 
faits  encore  plus  précis.  Après  53",61  de  craie  blanche  sans  fdlex, 
puis  jaunâtre,  grise  et  endurcie,  22",13  d'argile  bleue  plus  ou 
moins  foncée  et  mélangée  de  grains  verts,  3", 30  de  grès  vert 
rempli  de  fossiles,  on  a  atteint  une  argile  bleue  avec  des  fragroenQ 
de  coquilles  brillantes  et  nacrées,  qui  paratt  représenter  le  ganlt  (3). 

La  craie,  à  partir  de  l'escarpement  occidental  du  Norfolk,  plonge 
au  S.-E.  de  5  mètres  par  mille.  Sa  partie  supérieure  renferme  les 
rognons  de  silex  ordinaire.  Suivant  M.  Woodward,  beaucoup  de  ses 


(1)  v/  sketch  j  etc.  Esquisse  de  la  géologie  dn  Norfolk  occidental 
[London  andEdînh.  phîl.  magaz, ,voî.VII,  p.  4 71 ,  274  et  370, 4835). 

(2)  J.  Taylor,  Observations  on  the  strata^  etc.  Observations  sur 
les  couches  traversées  dans  un  forage  [Procced,  gf^ol.  Soc,  of  Lon'^ 
don^  vol.  II,  p.  93; —  Transact.,  fd.,  2*"  sér.,  vol.V,  p.  4  37,  4840). 
—  H.  Fitton,  ibid.,  vol.  IV,  p.  310.  4  836. 

(3)  H.  Bunbnry,  Transaci,  geol.  Soc.  of  London^  2»  sér.,  Toi.  I, 
p.  379.  —  H.  Fitton ,  Observations  on  some  of  the  strata,  etc.  Obser- 
vations sur  quelques  unes  des  couches  placées  entre  la  craie  et  Tooli- 
the  d*Oxford,  dans  le  sud-est  de  l'Angleterre  ;  mémoire  lu  en  4  827,  et 
publié  en  4  836,  avec  carte  géologique  générale,  cartes  particulières, 
4  planches  de  coupes  et  4  4  de  fossiles,  p.  34  4  (Transact,  geol.  Soc, 
nf  London^  vol.  IV,  p.  4  03,  4  836).  Ce  grand  travail  de  M.  Fitton, 
auquel  nous  ferons  de  fréquents  emprunts,  a  servi  de  hase  au  nôtre. 


KT  CRA1B  TtJFFKAU.  2S 

fossiles  dîlKroraient  de  cenx  de  la  craie  moyenne  qui  renferme  aussi 
des  silex.  Près  de  Swaffham ,  quelques  bancs  ont  une  dureté  et 
une  solidité  [Kirticnlière ,  et,  en  général,  la  dureté  de  la  roche 
augmente  à  mesure  qn*on  descend  dans  les  couches.  Des  78  es- 
pèces de  fossiles  recueillies  par  M.  Rose  dans  la  craie  à  silex,  la 
moitié  seulement  se  retrouverait  dans  les  assises  correspon- 
dantes du  Snssex ,  et  des  5&  espèces  de  la  craie  sans  silex ,  par- 
ticnli^mcnt  de  la  partie  supérieure  des  falaises  d*Hunslanton  « 
ïWj  en  a  que  15  qui  nViient  pas  été  observées  par  M.  Mantell 
dans  cette  même  craie  du  Snssex  (1). 

Dans  la  falaise  précédente,  la  partie  supérieure  rapportée  à  la 
craie,  et  d'une  épaisseur  totale  de  10  mètres,  comprend  une  craie 
grise  sans  silex,  divisée  en  lits  minces,  une  craie  jaune  et  une  craie 
remplie  d'mie  multitude  d'Tnocérames  avec  de  grandes  Ammonites, 
et  reposant  sur  un  banc  de  grès  dur  assez  analogue  au  malm-rock 
du  Snssex  occidental,  et  représentant  peut-être  le  grès  vert  su- 
périeur. 

f>a  craie  blanche  du  Snffolk  renferme  ses  silex  et  ses  fossiles  ca- 
ractéristiques. Quoique  généralement  horizontale ,  elle  plonge  un 
pen  au  S^-E.  Elle  a  été  très  dérangée  sur  beaucoup  de  points  ei  sa 
sarfiace  profondément  dénudée  et  ravinée.  Atteinte  à  diverses  pro- 
fondeurs, sous  les  dépôts  tertiaires,  dans  le  percement  des  puits,  elle 
afleore  aussi  vers  le  fond  de  certaines  vallées  (2) .  A  Sudbury ,  où 
elle  dépasse  le  niveau  de  la  Stour,  elle  se  trouve  à  21  ",32  au-dessus 
de  ia  mer,  è  Test  de  Bergholt  à  A^.SS,  tandis  qu*à  Harwich,  elle 
est  de  19^,50  li  26",68  au-dessous  du  même  niveau.  A  'Wickhann 
Market  la  craie  fut  atteinte  1  49  mètres  de  profondeur,  et  H  Wood- 
bridge,  éloigné  dc6  milles,  à  76  mètres  au-dessous  de  la  surface  du 
sol.  On  a  vu  (antè^  vol.  JI,  p.  79,  /i52  et  659)  les  rapports  de  la 
cnûe  avec  les  dépôts  quaternaires  et  tertiaires,  ainsi  que  les  puits 
iiatorek  {sand^pipes)  qn*on  y  observe  aux  environs  de  Norwich  et 
sur  le  littoral,  entre  Cromer  et  Happisburgh. 

La  bande  crayeuse  forme,  de  Milden-Hall  (Suffolk),  près  des  lî-  c»brM,ert.., 
mites  du  Cambridgeshire,  jusqu'à  Hunstanton,  à  la  pointe  du  Nqr- 


(4)  H.  Fitton,  loc.  cit.,  p.  342,  pi.  6,  fig.  42  a,  b^  c.  —  Voyez 
aussi  :  R.-C  Taylor,  Geologr  of  east  oj  Norjolk^  etc.  (Philos, 
mngaz.,  vol.  LXI,  p.  84,  4  823). 

(2)  W.  Branwhite  Glarke,  Transact.  geol.  Soc.  of  London^yoX,  V, 
p.  369. 


U  CftAlB  MLAIHIHI 

folk,  sur  un  ps|«ice  d>uviroii  ikO  oiiHes,  an  cKarpement  dirigé 
presque  N.-S..  et  plus  au  Mkli,deui  bombements  du  sol,  compre- 
DMt  euire  eux  uae  dépression  que  M.  Fitiou  (i)  compare  4  h  vallée 
d*éléTation  de  Kiii|>sclère  (Hampshire).  La  craie  qui  cooslitoe  b 
partie  principale  des  basses  collines  du  Cambridyssbire  porte  le 
nom  local  de  riuuck.  Elle  est  plus  dure  que  la  craie  ordinaire,  d*aae 
teinte  fr«9e«  doime  une  cban  estimée,  et  peot-^re  quelques  uns 
des  bancs  inférieurs  se  rapprocheraient-ils  da  firt-^tfme  da  Sorrey . 
n  est  encore  dooteux  que  la  craie  existe  en  place,  4  Ridlington, 
dans  le  RutlanèFhirr,  où  elle  reposerait  directement  sor  les  oon- 
ches  jurassiques  infêne«rt>s,  i  ^0  milles  de  disunce  de  la  lone 
craytuw  dont  nous  venons  de  parler  ;  du  moins  les  obsenrations  de 
M,  Barkor  ^'^>  n  ont-elles  pas  été  Térifiées  dcpais  lui. 

Les  altitudes  do  b  craie  diminuent  rapidement  lorsqu'on  s'avance 
du  S.O.  au  N.E.  :  ainsi  elle  atteint  27a-,23  au  sud  de  Oonsia- 
ble  vlMIfordsIiin^^ ,  259  mètres  à  l'est  de  cette  ville,  202  osèMs 
è  UIKbivo,  i56-*,30  à  liVIndmilUHill ,  ibk'^.Ub  li  Rovston, 
IU^77  4  Babham,  )i  l'est  de  Cambridge,  76-,i7  à  Orwd» 
67  mélres  près  d'HasIingûeid,  et  42"',65  près  de  ReKh. 

lA  craie  inférieure  des  environs  de  Cambridge  a  offert  aux  re- 
cherches de  M.  J.  Carter  (S)  une  noovelle  espèce  d'/cA/Ayosnacms» 
qu'il  a  nommé  /.  campylodm ,  et  M.  M*Coy  (6)  y  a  signalé  de 
nouveaux  crustacés. 
i4iHtr«.      Entre  Calne  (^iltshire)  et  le  Bcdfordshîre,  an  nord-est,  les  oou- 
'ra!!»ii!!«*' ches  crétacées  sont  très  feiblemenl  inclinées  et  ne  paraissent  point 
kaoït.    savoir  été  dérangées,  comme  au  sud  ;  du  moins  aucune  faille  impor- 
tante n'a-t-ello  encore  été  signalée  depuis  le  sud  du  Wiitshire  jtis* 
que  sur  la  côte  du  SulTolk  (5).  Mais  une  dénudation  considérable 

(4)  I.or,  rit, ,  |).  305,  pi.  10»,  fig.  2t'.  —  Voyez  aussi  Hailslone, 
TniNMiiti.  fft'ol.  Sac.  nf  Lofition,  Vsér.,  vol.  IH,  p.  243. —  Ludu 
{ibhi,,  vol.  V,  p.  114).  —  Londun  and Eii'tnb.  phil.  magaz,^  vol.  VI, 
p.  74.  1835.  —  Sod^wick,  Chronique  de  Cambridfie,  10  avril  1835. 
—  Rep.  1 5»*»//irt'/.  Brit.  Assoc.  atCambridge^  1 845  [Londres,  1 846), 
p.  40.  —  The  /éthcnœiim,  p.  642.  1845. 

(2)  Philosophicnl  tranxact.,    vol.   LXXXI,   p.    281.   1791.— 
Backland,  'lYansact,  geol.  Soc.ojLondon,  l'user.,  vol.  V,  p.  539. 

(3)  London  gcoi.  Jotwn,^  n**  1.  p.  7.  1846.  —  Rep.  16«^  meet. 
Brit,  Msoc,  1845,  p.  60.  —  Thr  M/tenwum,  1845,  p.  724. 

(4)  Ann,  and  Magaz,  oj  nat,  history^  2«  sér.,  vol.  IV,  p.  330. 
4849. 

(5)  H.  Fitton,  /m.  vit.,  p.  269. 


ET   CRAIJE  TfJfKEAU.  35 

«  MM  çà  et  tii  d<â  nombreux  lambeaux»  Dans  le  BedfonUiire,  le 
Buckjnghamdiire,  rOxfordshire  et  le  Berk»liire,  la  composition  de 

"h  formation  crétacée  est  sensiblement  la  même.  La  craie  blanche  se 
maÎBtient  généralement  de  plusieurs  milles  en  arrière  de  la  craie 

marneuse,  et  quelques  lambeaux  se  trouvent,  par  places,  fort  éloi- 
gnés de  la  ligne  générale  des  escarpements.  Sur  les  limites  du 
Stricshire  et  de  rOxCordshire,  une  surface  considérable  entièrement 
dépoonroe  de  craie  suit  le  cours  de  la  Tamise,  entre  Abington  et 
S^og,  et  forme  une  entaille  profonde  à  la  ligne,  qui,  sans  cela, 
serait  presque  continue,  de  Gaine  aux  fensou  maraisdu  Cambridge- 
ilbire.  Cette  disposition  peut  être  due  à  une  fente  préexistanle  qui 
aura  favorisé  la  direction  du  courant  principal  et  son  action  dénu- 
dante. 

Le  caractère  le  plus  remarquable  de  la  craie,  au  nord-est  de 
Svindon,  est  la  retraite  brusque  des  collines  {downs),  dont  Tescar- 
pâment  est  reporté  de  8  milles  en  arrière,  vers  lo  S.,  entre  Woolston 

,  H  Watlington.  La  direction,  au  delà  des  affleurements,  est  presque 

.iptraUèleà  ceHe  des  downs  de  Mariborough,  et  de  ce  point,  jusque 
dans  le  Norfolk,  la  craie  inférieure  et  la  craie  marneuse  se  trouvent 
"flii  avant  de  Tescarpement  de  la  craie  blanche  proprement  dite. 

,:.CeU&«î,  près  de  Nufiield,  sur  la  grande  route  de  Londres  à  Oxford, 
est  à  plus  de  2  millesde  Tescarpemenl  de  la  craie  marneuse  à  Gonld's- 
Heath.  Sur  d'autres  points,  cette  distance  est  de  k  milles,  et  elle  est 

-  encore  plus  considérable  au  nord-est  de  Dunslable,  dans  les  parties 

'■■  basses  du  Bedfordshire  et  du  Cambridgesfaire,  où  les  couches  sont 
DMWis  inclinées. 

Les  fossiles  paraissent  être  peu  répandus  dans  toute  cette  bande 
Gnyenae.  M.  Fition  cite  (p.  295)  V Ammonites  lautus,  Park.,  dans 

,  la  craie  marneuse  de  Tetsworth  (Oxfordshire)  ;  mais  cette  citation 
n*est  peut-être  pas  exacte,  cette  espèce  étant  Tune  des  plus  carac- 
téristiques du  gauit. 

Danscettepartie  de  l'Angleterre,  Tinclinaison  des  strates,  au  S.-Ë.» 
ne  dépasse  pas  1°  h  2"*,  et  il  est  assez  diflBcile  de  suivre  leurs  affleure- 
ments. Cette  difficnlté  est  augmentée,  dans  le  Bedfordshire,  par 
une  grande  accumulation  de  gravier  superficiel  qui  masque  complé- 

■^  tement  les  dépôts  crétacés.  Dans  les  champs  de  Kaiesgrove,  près 
de  Reading  (Berkshire),  la  partie  supérieure  de  la  craie  qui  est 
exploitée  an-dessous  de  ^  à  5  mètres  d'argile  plastique  {plastic 
day)   n'est  point  fragmentaire  ,   mais  elle  est  comparée,  par 


a  Ct&n   ILA!ICEI 

M.  J.  Rofe  (i),  I  do  hc^h  ffoi  sorait  M  perforé  par  te  TrMl 
Toutes  les  eavit^  labaleas^  5:Mit  rL^raniies  de  saMe.  e€  av-detm 
esl  le  IH  d'Hnîlres  '<>crrM  f^.Y-^e*  :f  r?  ?,  Lam.  .  La  craie  bhiche  f 
est  asseï  riche  en  roasiie» .  et  les  silei  eQTek>ppaBi  te  corps  Q191- 
nMs  préseateoi  sourent  de»  çé^des  de  oBartz  et  de  cafeMoino. 

Au  liea  de  continuer  à  sairre  la  bande  craresse  dans  «m  proim 
liement  snd-onest.  nous  înierrompro»  ici  son  éoide  pour  eianriMr 
les  mêmes  roches  dans  le  Kent,  le  Sarrey.  le  Sosaex  et  le  HaaqH 
diire.  Cette  marche,  qui  ne  ^aérait  fvot-écre  fos  saSsamomt  bmi- 
tirée  pour  les  toges  dont  nous  pirioos  en  ce  moment,  sera  aécat- 
ritée  par  les nrirants.  qui. narùitemeot  caractérisés» 4  TE-,  danseai 
derniers  comtés,  se  modifient  profiMidément  à  mesnre  qoe  IW 
s*aTance  rers  TO.  Il  serait  t^at  à  fiit  iiin>ss!ble  d'apprécier  eei 
chanfeements  et  de  s'en  rendre  comnte.  si  n^His  n'arions  pas 
d'abord  étudié  ces  dénôrs  ii  oà  ils  sont  le  mieux  déreloppés  «t  ni 
leors  caractères  sont  le  pins  tranchés. 

La  craie  forme  tout  le  rersant  septentrional  et  la  crête  des  col- 
Unes  (\artk  dotent)  qui  bordent  la  tailée  de  "VITeald,  de  Folkstone  à 
Fuiiliam«  passe  sous  les  dépôts  tertiaires  inférieurs  du  bassin  de 
b  Tnnise,  reparait  ci  et  là  sur  la  rire  droite  du  flen¥«,  et  occupa 
l*lle  de  Thanet,  à  son  embouchure. 

Ledifttcau  de  Dourrcs  est  bâti  sur  b  craie  blanche  arec  te  Kli 
de  silex  en  rodons  toberculeox  et  qui  se  relère  au  S.  sous  un 
amde  très  inUe.  Cette  craie  occupe  la  moitié  de  la  hauteur  de  h 
iifaîse  et  repose  sur  une  craie  marnease.  sans  silex,  moins  blaocbt, 
qui  descend  jusqu'au  nirean  de  la  mer.  On  y  troure  TVreAra/aifa 
eamea,  Sow. .  Sp^md}§lus  $ffino$Hs.  Gold . ,  Sfào/angus  coraHffuimMm^ 
Lam.,  etc.  Dans  les  fahises  de  Shakespeare,  à  I*ouest  de  b  ¥ilb« 
cette  dernière  a»ise,  qui  se  relère  comme  la  précédente,  recoum 
tm  calcaire  marneux  rempli  d^Inoceramui  mytihides.  Sov.,  et  pa- 
raissant composé  de  fragments  pins  ou  moins  gros  enveloppés  dans 
une  pâle  plus  foncée,  tantôt  d'un  gris  uniforme,  tantôt  verditre,  et 
prtentant  une  disposition  en  filaments  très  déliés,  semblables  â  te 
confenres  agglomérées.  Ces  parties  éunt  plus  altérables  à  Pair  que 
les  nodules,  ceux-ci  restent  en  relief  â  la  surface  de  b  roche,  qni 
alecte  alors  une  rugosité  particulière.  En  continuant  â  s*aranccr, 
on  ne  tarde  pas  â  voir  afl3eurer  un  calcaire  marneux,  grisâtre,  dont 


(I)   Transact,  gvol,  Sœ.  of  London.  vol.  V,  p.  127.  tS40. 


ET  ça  AIE  TU^FSAU.  27 

Il  teinte  devient  de  plus  en  plus  foncée,  à  mesure  que  l*on  t'apr 
proche  d'East-Ware-Bay,  ei  rempli  de  rognons  de  fer  sulfuré  (1). 
Ainsi,  les  assises  supérieures  delà  craie,  entre  Douvres  et  Folkstonet 
disparaissent,  et  les  grands  escarpements  qui  dominent  au  N.  cetl# 
demièreTille appartiennent  auxassîses  les  plus  basses.  Celles-ci  vien- 
nent afileurer  an-dessus  de  la  mer  à  un  mille  et  demi  à  l'est  des 
oollfnee  de  Fdkstone,  en  un  point  marqué  par  des  sources  abonr 
dantes  qoi  correspondent,  sans  doute,  au  niveau  de  celles  que  Toa 
voit  partoot,  à  Fintérienr  de  la  vallée  de  Weald,  an  pied  de  la  fa- 
laise de  craie.  En  cet  endroit,  la  hauteur  de  Tescarpement  est  de 
iSI  mètres;  la  falaise  crayeuse  s'éloigne  ensuite  de  la  côte,  qui  est 
formée  par  les  étages  sous-jacents,  et  elle  atteint  à  son  point  le  ploi 
élevé  nne  altitude  de  172»,/i/f. 

La  iriuraille  de  craie  qui  borde  la  paroi  septentrionale  de  la  vallée 
de  Weald  est  profondément  entaillée  0  et  là,  ainsi  que  les  groupes 
sous-jacents,  pour  donner  passage  aux  cours  d'eau  qui  prennent 
naissance  à  Tintérieur  de  ce  vaste  cirque,  et  qui,  an  lien  de  se  diri- 
gér  vers  le  S.  -E.,  comme  il  semblerait  natnrel,  coulent  vers  le  N., 
h  travers  les  Çforges  ouvertes  dans  la  craie.  M.  Collin  (2)  aobservé.  le 
long  du  canal  de  la  Medway  à  la  Tamise,  des  bandes  de  silex  verti- 
cales, continues,  de  1 2  à  1 5  mètres  de  longueur,  sur  quelques  cen- 
timètres d*épaisseur  seulement,  coupant  à  angle  droit  les  lits  ordi- 
naires de  silex  sans  dévier  de  lenr  direction. 

Ladémidation  considérable  qu'a  éprouvée  la  partie  supérieure  de 
la  craie,  dans  le  sud-est  du  Surrey,  est  mise  hors  de  doute  par  les 
aecmnniations  de  silex  non  roulés  qui  recouvrent  les  North  dmvns. 
Les  fossiles  les  plus  abondants  des  couches  les  pins  élevées  de  la 
série  sont  :  Belemnttesmufronatus,  Schloth. ,  Pecten  nitidm,  Mant. , 
(ktrea  vestetilarfs,  Lam. ,  fnoceramus  cordiformis^  Sow. ,  Terébra-' 
tula  plieatilh,  îd.,  Marsnntfes  ornntus,  Mill.,  Arutnchyten  ovata^ 
Lam. ,  et  des  Peignes  non  décrits. 

Les  conches  qui  viennent  ensuite  sont  caractérisées  par  Vfnoce^ 
ramus  laius,  Sow. ,  VentricuUfes  rndiatun,  Mant. ,  Comnopora  in" 
fundibtiltfonntf,  Gold.,  et,  ajoute  M.  A.-C.  Austen  (S),  par  l'/notfg- 
ramus  eoticeniricus,  Sow.  Mais  nous  craignons  que  ce  savant  n*aît 

(41  D*Archiac,  Notes Jnéditrs.  ^837. 

(2)  T/ie  geologîsty  n°  7.  —  ^nn,  des  se.  géol,^  vol.  I,  p.  605. 
t842. 

f3)  On  t/ie  crroiof;y\  etc.,  Sur  la  géolo.^ie  du  stid-est  de  Sarrey 
(Prnreed.  geol.  Soc.  oj  London  ,  vol.  IV,  p.  167). 


26  CHA1£   BLANCHE 

coDfondu  aTcc  ceUe  espèce  qui  nous  semble  propre  au  ganlt,  17. 
mytiloides^  Sow.,  ou  mieux  17.  cuneifomUs,  d*Orb.  Il  suppose* 
eu  outre,  que  les  lits  de  silex  représentent  les  joiuts  de  séparation 
dans  les  autres  dépôts,  et  qu*un  laps  de  temps  assez  long  a  dft 
a'écooler  entre  la  formation  d*un  strate  et  le  commencement  da 
suivant  pour  |)ermettre  la  consolidation  du  premier.  De  plus,  lesir* 
régularités  des  silex  seraient  toujours  en  dessus,  et,  près  de  Minrow, 
on  lit  composé  de  débris  siliciûés  d*  Anancbytes  prouverait  que  lesaui- 
maux  étaient  morts  et  que  leur  test  avait  été  dépouillé  de  ses  piquants 
avant  de  s'être  trouvés  accumulés  en  cet  endroit.  Ces  observations  et 
ces  explications  sont  sans  doule  exactes,  relativement  à  cette  loca^ 
lité,  mais  il  est  certain  qu'elles  ne  seraient  point  applicables  )i  ua 
grand  nombre  d'autres,  où  la  distribution  des  silex  dans  la  mastpa 
calcaire  ne  présente  aucuu  arrangement  particulier,  et  où  ils  sont 
disséminés  très  irrégulièrement,  sans  relation  avec  la  stratiûcation. 

D'après  le  peu  de  fossiles  qu'on  y  trouve,  la  craie  blancbe  ne  se- 
rait pas,  pour  M.  Austcn,  le  résultat  de  Taggloméralion  des  débris 
d'animaux  qui  auraient  vécu  là  où  on  les  observe,  mais  ce  serait 
un  sédiment  des  grandes  profondeurs  d'un  vaste  Océan,  où  abon- 
daient les  êtres  organisés,  sur  des  points  qui  ont  disparu  par 
suite  de  la  dénudation  puissante  que  le  dépôt  a  partout  éprouva 
Nous  ne  pourrions  juger  aujourd'hui  que  des  portions  qui  étaient 
généralement  dépourvues  d'animaux,  si  ce  n'est  peut-être  de  bra- 
cbiopodes  et  de  foramiuifères. 

Au-dessous  des  fossiles  que  nous  venons  de  citer,  on  trouve  un^ 
couche  caractérisée  par  VEschara  cancellata^  Gold.,  E.  pirifor^ 
miSt  id.,  CeUepora  bipimctata,  Cenoix)ra  madreporacea,  Gold»^ 
lietepora  truncata^  Serpula  plexus,  Sow. ,  et  Cidaris  vesiculosus^ 
Gold.  Plus  bas  et  sur  une  grande  épaisseur,  où  les  cordons  de  silex 
sont  le  plus  réguliers,  on  ne  rencontre  point  de  fossiles;  mais  an 
delà  de  cette  zone  siliceuse,  la  craie  renferme  les  Inoceramus  my- 
tiloideSy  Sow.,  QiCuvieri,  \d, ,  Lima Hoperi /id. ,  des  Plagiostomea, 
des  Téréhratules  et  des  débris  de  ix)issons.  A  ces  bancs  succèdent 
des  calcaires  gris  aycc  Ammonites  rothomagensis,  Defr.,  A,  Mon- 
telli,  Sow.,  A.  lewcsiertsis,  id.,  A.  varians^  id.,  Turrilites  tu^ 
berculatus,  Bosc,  Scophites œqiuUis ^  Sow.,  Pecten  Beaoeri^  id., 
Aiianchytes  radiatus  (1). 


(1)  Cet  Ananchyte  que   nous   ne  connaissons   pas  serait-il  le 
Spalangux  radiatus^  Lam.,  qui  appartient  à  la  craie  supérieure? 


KT    CHAIE   TUFFEAU.  29 

Ces  assises  inférieures  de  la  craie  luiïeau,  qui,  sur  une  épaisseur 
considérable,  étaient  devenues  graduellement  plus  dures  et  d'une 
teinte  plus  foncée,  reprennent  les  caractères  minéralogiques  de  la 
craie  blanche,  puis  Insensibleraent  se  mélangent  de  grains  verts  et 
de  sable,  pour  former  d'abord  une  craie  chloritée,  puis,  par  la  dimi- 
nution du  calcaire,  des  bancs  d*un  vert  clair  constituant  le  grès  vert 
supérieur  avec  Plicatula  inflata,  Sow.  Enfin  des  bancs  calcaires 
qui  reparaissent  avec  les  Ammonites rothomagensis  et  Mcmtelli  dif- 
fèrent autant  des  assises  qui  les  recouvrent,  que  du  gault  sur  le- 
quel ils  reposent  et  que  caractérisent  \q^  Ammonites  splendens,  Sow.» 
interrupttiSy  îd.,  auritus^  id.,  etc.  Cette  coupe  des  deux  premiers 
groupes,  dans  le  Surrey,  justifie  donc  à  la  fois,  comme  celles  que 
nous  verrons  ci-après,  le  parti  que  nous  avons  pris  de  réunir,  pour 
la  description,  la  craie  blanche  et  les  diverses  assises  de  la  craie  tuf- 
feau,  et  de  rapprocher  théoriquement  celle-ci  du  grès  vert  supérieur, 

La  crête  remarquable  appelée  HogVBack,  qui  court  Ë.-.Ode 
Guildforti  Farnham,  est  due  à  un  soulèvement  particulier  de  la 
craie  et  à  la  destruction  de  la  partie  sud  de  la  courbe  qu'elle  formait 
auparavant.  Dans  une  carrière  ouverte  entre  Farnbam  et  Puttcn- 
ham,  les  strates  plongent  de  30<>  au  N.;  les  assises  supérieures 
sont  parfaitement  blanches  avec  les  cordons  ordinaires  de  silex,  et 
toute  la  surface  de  la  masse  est  divisée  en  rhombes  par  des  fentes 
obliques  9i  la  stratification. 

Noos  avions  fait  remarquer  cette  circonstance,  qu'à  la  porte  de 
Londres ,  situé  au  milieu  d'un  bassin  de  terrain  tertiaire  inférieur, 
Hi  craie  blanche  se  relevait  sur  la  rive  droite  de  la  Tamise  par  suite 
d'aoe  bille,  absolument  comme  en  aval  de  Paris,  bâti  au  centre 
d'un  antre  bassin  tertiaire  contemporain,  la  craie  blanche  affleure 
^r  la  me  gauche  de  la  Seine,  par  suite  d*un  accident  semblable  (1). 
Or,  un  travail  récent  de  M.  de  la  Condamine  (2)  a  mis  hors  de  doute 
l'existence  de  failles  importantes  entre  Depifort  et  Woolwich.  D'un 
autre  côté,  les  recherches  de  M.  J.  Preslwich  (3)  sur  les  conditions 
géol(^ques  qui  déterminent  la  valeur  relative  des  couches  aqui- 
fères  des  séries  tertiaire  et  crétacée,  et  sur  les  probabilités  de  trou- 


(4)  D'Archiac.  Bull,,  vol.  X,  p.  195.  1839. 


On  the  terttary  strata^  etc.  Sur  les  couches  tertiaires  et  leurs 
dislocations  dans  les  environs  de  Blackheath  »  avec  carte  et  coupes 
[Quart,  Journ,  geoL  Soc,  of  London,  vol.  VI,  p.  440,  4850). 

(3)  General  meetingojthe  roy.  Instit.  oj  brit,  Jrchitects,  8  juillet 
1860. 


3$  CMAÏi  BLA5CH£ 

fier,  daos  les  étages  iiilériear&  de  celle  denitêre,  aa-desBMft  de 
Londres,  d'abondaiiles  sonrces  jaiiu>âautes,  ont  apporté  des  rêial- 
tats  utiles  aa  point  de  \ue  industriel  et  écooumique.  ils  ne  90Ot  poiM 
Don  plus  sans  inlérët  pour  la  science,  en  ce  qn*ib  font  comaitr» 
là  marche  souterraine  des  principaux  étages  crétacés  et  tertnires  ; 
akm  rieviendrons-nous  plus  iuin  s»ar  les  conclusions  de  rtuteor. 

On  a  s^nalé  dans  la  craie  Uanctie  du  Kent  une  nouvelle  tapèot 
de  Ptérodactyle  {P.  giganieui)  (1),  dont  quelques  fragments  dVii 
pixnrenaul  de  la  même  iocalilé  aiaient  été  d*abord  rapportés  à  «n 
oiseau  longipenne  (2}.  Des  débris  d'un  autre  reptile  ou  peat-Clre 
d*un  poîason  très  remarquable  ont  été  rencontrés  dans  le  même 
comté  (5},  et  H.  R.  Owen  [h)  a  décrit  des  restes  d'oisemn,  dé 
Tortues  et  de  Lézard  provenant  aussi  de  la  craie  de  Maidstone. 

^ous  pourrions  nous  borner,  pour  le  Sussex,  à  reuToyer  le  Hc^ 
teur  aux  nombreux  travaux  de  AL  F. -G.  Mautell  (5},  de  AL  Mur^ 
cbison  (6),  de  M.  Martin  (7)  et  d'autres  géologues,  publiés  anté- 
rieurement à  la  date  où  commence  notre  revue,  mais  la  néccitt&é 
de  relier  entre  eux  et  de  présenter  dans  leur  ensemble  les  faits  ob^ 
serves  depuis  nous  oblige  souvent  â  jeter  un  coup  d'œii  rétrospéctt 
sur  les  travaux  plus  anciens,  et  nous  ne  pouvons  ici  notis  soustraire 
à  cette  nécessité. 

La  vallée  de  IVeakl,  dont  nous  venons  d'esquisser  Pescarpemett 
crayeux  septentrional,  est  aussi  bordée  au  S.  par  une  série  de  tôt- 
Unes  {South  dowm)  formées  par  la  craie  et  dirigées  O.-N.-O.,  du 
cap  Beacby  jusqu'aux  environs  de  Sali:>bur)'.  Cette  bande  crayetOie 


(4)  Bowerbank,  Quart,  joum.  geoi.  Soc,  ofLondon^  vol.  Il,  p.  7. 
4846.  —-  Alicnfscopical  observations^  etc.  Observations  microscopi* 
qaes  sur  la  structure  des  os  du  P.  gigantcus^  et  autres  animaux  fos- 
tties  de  la  craie  inférieure  de  Maidstone  (/^/J.,  vol.  lY,  p.  4,  4  848). 

(2}  R.  Owen,  Transact*  gcol,  Soc,  oj London^  vol.  VI,  pi.  39, 

fig.  4. 

\Z\  Toulmin  Smith,  London  gcol,  Journ,^  nM ,  p.  24 .  4846. 

{4)  Proceed,  geol.  Soc,  of  London^  vol.  111,  p.  298.  — Traasaet^^ 
éd.,  vol.  VI,  p.  44  4,  avec  pi. 

(6)  1/tc  Jossils  oj  thc  South  downs  or  illustrations  ofthc  geology 
oJSussex;  m-4  avec  42  pi.  Loodres,  4  822.  — Illustrations  oj  the 
geoiogy  oJ  Sussex^  ia^4.  Londres,  4  827,  avec  carte,  coupes,  et 
20  planches  de  fossiles.  —  The  geology  oJ  south  east  oj  Englanà; 
in-8,  avec  carte.  Londres,  4  833. 

>ansact,  gcol.  Soc.  oJ  London,  2*sér.,  vol.  11. 

on  a  part  oj  western  Sussex;  in-4.  Londres,  4828. 


(6)  Trans 

(7)  Me  m. 


ET  CRAIE  TUFFEAt'.  31 

eii  limitée  au  N.  par  les  afileurenienis  des  étages  inférieurs,  le 
loDg  de  la  vallée  de  Weald  jusqu'au  d^ïk  de  Pelerslield,  el  au  & 
d'abord  par  quelques  lambeaux,  et  cu^uite  par  les  dépôts  coutinus 
de  la  formalioD  tertiaire  iuférieuie. 

Des  coUiues  crayeuses  qui  surniuuleut  les  falaises  de  Folkslone 
{antèt  p.  26)  jusqu'à  East-iiourue,  au  S.-O.,  sur  uuc  éteudue 
de  8à  kilomètres  eu  liguu  droite,  tout  le  pays  est  occupé  soit  par  les 
groupes  iuférieurs  de  la  furuiaiion  crétacée,  sur  une  largeur  totale 
à»  22  kiloaièu-es,  soit  sur  tout  le  reste  par  ks  deux  premiers  éuges 
da  groupe  wealdieo.  Au-dessus  d'East-jBourue  et  jusqu'au  cap 
Beacby,  la  craie  recommiuce  à  former  un  escarpement  opposé  à 
celui  qui  domine  Foib>toue.  Les  deux  tiers  supérieurs  des  collines 
qui  entourent  la  ville,  et  qui  s'élèvent  à  170  mètres  au-dessus  de  la 
mer,  appartiennent  à  la  craie  blanclie  avec  ou  sans  silex,  et  les  fos- 
siles y  sont  peu  uouoJjreux.  De  même  qu'au  M.-£.  les  groupes 
inférieurs  soruieut  successivement  de  dessous  les  supérieurs,  ici  lia 
s'enfoncent  successivemeut  et  dispaiaissent  au  i>.-0.  Ainsi  le 
ganlt  du  village  de  Sea-Uouse  plonge  sous  le  grès  vert  supérieur  que 
l'on  voit  au  pied  de  la  falaise  d'East-Bouriie.  Là  carrière  des  fours 
à  cbaux  est  ouverte  dans  une  craie  saus  silex,  et  où  les  fossiles  sont 
rares.  Au-dessous  est  uue  craie  maineuse  grisâtre,  qui  passe  à  cette 
assise  de  calcaire  fragmentaire  déjà  signalée  dans  les  falaises  de 
Douvres  à  Folkstoue,  et  que  nous  retrouverons  avec  les  mômes  ca- 
ractères de  l'autre  côté  du  détroit,  tn  continuant  à  s'avancer  vers 
le  cap,  un  caicaiie  marneux  d'une  teinte  plus  foncée  lui  succède, 
et  les  bancs  de  grès  vert  supérieur  forment  le  pied  de  l'escarpement 
jo^u'à  la  pointe,  sur  le  côlé  méridional  de  laquelle  il  cesse  tout  à 
lait  Alors  commence  uue  longue  muraille  verticale  de  165  mètres 
de  bauteur  dirigée  exactement  E.-O. ,  et  couronnée  de  prismes  dé- 
coupés et  de  pyramides  dentelées  de  craie  à  silex  (1) . 

La  craie  marneuse  ne  tarde  pas  à  disparaître ,  et  tout  le  reste  dé 
l'escarpement  est  formé  de  craie  à  silex,  sur  uue  hauteur  de 
120  meures  et  une  longueur  de  2  kilomètres.  Les  lits  de  silex  sont 
nombreux,  très  rapprochés,  et,  comme  la  stratification,  ils  se  relèvent 
sensiblement  à  l'Jb:.  vers  l'extrémité  du  cap.  A  partir  de  la  première 
stalion  des  gardes-côtes,  où  la  falaise  s'abaisse  et  jus(|u'à  Cuckmeré- 
Havre,  sept  collines  de  craie  nommées  ks  hept  sœurs  (jSeven  sisters), 
séparées  par  autaut  de  vailuus,  continuent  à  border  la  plage.  Au 


(1)   D'AicLiac,  xYotcs  inédites  ^  4S37. 


32  i.RAlE  BL.iNCHE 

delà,  qaelques  lambeaux  tertiaires  et  quaternaires  {antè^  ¥oL  II, 
p.  77  et  (i80)  recouvrent  la  craie,  qui  forme  plus  loin  lesfiilaiscsde 
Brîghton.  Dans  les  environs  de  Lewes,  la  craie  blanche  )i  silex  et  la 
craie  marneuse  sont  partout  très  développées,  et  Ton  ohsenre  enooce 
dans  cette  dernière  les  bancs  nodoleux  que  nous  avons  déjà  ai- 
gnalés.  Plus  à  TE.,  au  delà  de  Petersfield,  cette  bande  crayeaae  des 
South  down»  se  réunit  à  celle  des  North  doums  pour  entonrer  à 
i'O.  la  dépression  de  liVeald. 

M.  Ed.-G.  Schweitzer  (1),  en  recherchant  dans  la  nature  da  soi 
la  cause  de  cette  v^étation  de  graminées  si  favorables  au  dévelop- 
pement et  à  la  qualité  des  troupeaux  des  South  dotons  des  environs 
de  Brighton,  a  cru  la  trouver  dans  la  présence  du  phosphate  de 
chaux  de  la  craie  qui  forme  ces  collines,  et  dont  la  composition  lai 
a  donné:  carbonate  de  chaux,  98,57;  id.  de  magnésie,  0,S8; 
phosphate  de  chaux,  0,11;  protoxydc  de  fer,  0,08;  id.  de  man- 
ganèse, 0,06;  alumine,  0,16;  silice,  0,6/i.  Total  :  100.  Cette  craie 
blanche  est  d'ailleurs  une  des  plus  pures  d'Angleterre. 

Dans  la  liste  des  fossllesde  la  craie  du  Sussex,  M.  F. -G.  Mantcll(2) 
a  réuni  ceux  de  la  craie  à  silex  avec  ceux  de  la  craie  sans  silex  ou  craie 
inférieure,  rapportant  le  tout  à  la  craie  blanche,  puis  il  a  distingué 
les  fossiles  de  la  craie  marneuse  {chalk  mcu'l).  Mais  ayant  dû  séparer 
nos  groupes  d'après  la  considération  des  faunes,  nous  réunissons 
au  contraire  la  craie  sans  silex  à  la  craie  marneuse,  à  cause  de 
la  présence  de  nombreuses  Ammonites  qui  manquent  dans  la 
craie  blanche  proprement  dite.  Les  111  espèces  de  la  première 
liste  de  Al.  Mantell,  les  71  de  la  seconde  et  les  11  espèces  com- 
munes entre  les  deux  sont  des  données  dont  nous  ne  pouvons,  par 
ce  motif,  tirer  aucune  conclusion.  On  doit  dire  cependant  que  Tau- 
teur  cite  le  Nautilus  elegans^  Sow.,  quoique  très  rarement,  dans  la 
craie  blanche  ou  supérieure,  et  les  Ammonites  varions  et  undatus^ 
Sow.,  aussi  très  rares  ;  puis  l'A.  Woolgari,  id. ,  dansia  craie  sanssilez 
et  les  A.  navicuiaris^  MdniL^catinus,  id. ,  ietvesiensis^  Sow.,/>eriam- 
plus,  id.,  et  rusticus,  id.,  sans  désignation  spéciale  de  gisement,  de 
même  que  leScaphites  striatus,  Manl. ,  le  HamitesarmatuSy  Sow.,  et 
leBûcuiitesFaujasii^  id.  Vlnoceramus  my t iloides, Sovi.,  qut  l'on 
trouve  aussi  dans  cette  liste,  est  l'une  des  coquilles  les  [Uns  caracté- 
ristiques du  premier  étage  du  Second  groupe  ou  de  la  craie  tuBeao 


\A)  Soc.  chim,  de  Londres,  avril  4  U^,— L'Institut,  86  cet.  4843. 
[%)  Transact.  geol.  Soc.  qf  London,  %•  sér.,  vol.  Il,  p.  804.  48S9. 


ET  CR.VIE  TrFFEAl'.  33 

supérieure.  La  séparation  de  la  craie  blanche  proprement  dite,  d'avec 
la  craie  sans  silex  du  Sussex ,  craie  inférieure  ou  craie  grise ,  et  la 
réunion  de  celle-ci  à  la  craie  marneuse  (chalk-marl),  avaient  été  déjà 
faites  par  M.  Morris,  dans  son  Catalogue  des  fossiles  d'Angleterre,  et 
cela  par  les  mêmes  motifs  que  nous ,  mais  la  difficulté  que  nous  avons 
Iroav ée  noos-méme  à  tracer  toujours  la  limite  straiigraphique  exacte 
des  deux  groupes,  aux  environs  de  Lewes'  surtout ,  a  certainement 
contribué  à  en  faire  confondre  les  fossiles;  aussi  pensons-nous  que 
de  ce  côté  du  détroit,  comme  dans  le  bassin  de  la  Seine,  les  Ammo- 
nites sont  étrangères  à  la  craie  blanche. 

M,  Mantell  a  décrit  en  outre  des  graines  [Carpoliies  Smithiœ) 
provenant  de  ces  mêmes  couches,  puis  le  Zamia  sussexiemis  et 
VAbicÈ  Bensiedi  du  grès  vert  de  Maidstone  (1),  les  restes  fossiles  des 
parties  molles  des  foraminifères  découverts  dans  la  craie  et  les 
silex  (2),  et  il  a  donné  un  examen  microscopique  de  la  craie  et  de 
ses  sUex  dans  le  sud-est  de  l'Angleterre,  suivi  de  remarques  sur 
les  animalcules  des  dépôts  plus  récents  (3).  Ces  observations  se 
rattachent  à  celles  qu*a  faites  M.  Lonsdale  sur  les  couches  les  plus 
élevées  de  la  craie  qu'il  a  tix)uvécs  remplies  de  petits  polypiers,  de 
foraminifères  et  de  valves  d'entomostracés  voisins  des  Cytherina. 
Une  livre  pesant  de  celte  craie  a  présenté  jusqu'à  un  mille  de  ces 
corps  organisés.  A  l'œil  nu ,  ceux-ci  ressemblent  à  de  petits  grains 
cakaires  {k).  M.  V.  Cunuington  (5)  a  signalé  une  particularité 
de  la  structure  cfe  Choanites  Kàniyi,  Mant.;  M.  R.  Hudson  (6) 
a  mentionné  un  fossile  de  la  craie  de  Lewes  qu'il  regarde  avec 
M.  Lyeli  comme  une  Balane  du  genre  Conia  de  Leach ,  mais 
qui  serait  plutôt  un  fragment  de  Sphérulite  (7).  M.  £.  Charles- 


f\)  Quart,  Jotirn,  geoL  Snc.  of  Londou ^  vol.  H,  p.  50. 

(î)  Transact,  r.  Soc,  of  London  ^  1846,  part.  IV,  p.  466.— 
Pro€€ed.,  UL,  n»  65,  p.  627.  K 846.  —  Amer.  Jonrn.,  2« 'sér.,  vol.  V, 
p.  70.4848. 

[3j  Jiin,  ami  tnagaz.  oj  nat,  /list.,  n°  103.  4  845,_ 

[4)  Lyell,  Discours  anniversaire  prononcé  le  4  9  février  1836 
[Proceed,  gcol,  Soc.  oj  Landon^  vol.  II,  p.  365). 

(5)  Rei?,  48*  mect,  ùrii,  Àssoc,  ni  Swa/isea,  4  848  (  Londres , 
4849),  p.  67. 

(6]  Magaz.  oj  nat.  hist.,  fév.  4  836. 

f7)  M.  Mantell  avait  déjà  décrit  VWppuritcs  Mortoni  (voyez 
réa.  in- 8  de  sa  Géologie  du  sud-est  fie  C Angleterre ,  p.  130);  mais 
le  seul  échantillon  que  nous  ayons  vu  dans  la  collection  do  Brighton 
BOUS  a  paru  n'être  qu*un  individu  roulé  d'uno  des  grandes  espèces 
du  8ud-oue<«t  de  la  France. 

lY,  3 


V4  CRAIE  BLANCnR 

worili  (i),  en  indiquant  dans  la  craie  une  nouvelle  espèce  de  JifoM- 
savrus  (M.  stenodon)  différent  du  M,  Hoffmanni^  a  contesté  h 
nécessité  du  nouveau  genre  Leiodon,  proposé  par  M.  R.  Owen,  et 
il  a  fait  voir  que  le  silex  noir  avait  pénétré  dans  la  mâchoire,  rempli 
le  prolongement  de  la  cavité  pulpeuse,  et  même  sur  on  point  h 
i:avité  de  la  dent  elle-mâme,  ce  qui,  en  prouvant  que  la  silice  a 
été  déposée  à  Tétat  de  solution  aqueuse,  serait  opposé  à  la  manière 
de  voir  de  MiH.  Ehrenberg  et  Boweriiank. 

Dans  un  ouvrage  qui  vient  de  paraître ,  intitulé  :  Géologie  et 
fossiles  des  formations  crétacée  et  tertiaire  du  Sussex,  par  Fred. 
Dixon  (2),  ouvrage  dans  lequel  il  n'est  point  question  de  géologie, 
et  qui  ne  traite  guère  que  des  fossiles  des  environs  de  Selsey,  de 
la  baie  de  Bracklesham  et  de  Bognor,  nous  trouvons  que  les  poly- 
piers de  la  craie  ont  été  décrits  par  M.  Lonsdale  (p.  237-3S6« 
pi.  18,  a,  b),  les  échinodermes  et  les  steliérides,  par  M.  Bd  Forbes 
(p.  337,  pi.  20-25),  les  crustacés,  par  M.  T.  Bell  (p.  346,  pL  38), 
les  mollusques,  par  M.  J.  de  G.  Sowerby  (p.  3/^6,  pL  26-29))  les 
poissons,  par  sir  P.deGreyEgerton  (p.  360,  pi.  30-36),  etlesrep* 
tiles,  par  M.  R.  Ovfen  (p.  378,  pi.  27-29);  de  sorte  qu*on  pourrait 
se  demander  ce  qui^  dans  ce  travail  fort  considérable  d'ailleurs, 
appartient  à  Dixon  qui,  malheureusement,  n'a  pu  en  voir  1»  publi- 
cation entièrement  achevée. 
Hampshire.  M.  Fitlou  (3)  fait  remarquer  que  bien  que  sur  certains  points 
(Buriton,  Harliiig,  etc.),  au  sud  de  Petersfield,  il  semble  y  avoir  un 
passage  minéralogique  insensible  de  la  craie  grise  {gray  chdk)  et 
de  la  craie  marneuse  (chalk-marl)  au  grès  vert  supérieur ,  toutes 
les  ondulations  en  terrasses  du  pays  sont  exclusivement  composées 
par  les  bancs  désignés  sous  le  nom  de  malm-rock  qui  succèdent  im- 
médiatement aux  couches  les  plus  basses  de  la  craie  marnense.  La 
craie  grise  de  cette  partie  des  South  downs  est  remplie  d'Inoceramus 
mytiloideSy  Cuvierioi  Brongniarti,  Sow. ,  avec  deux  petites  Téré- 
bratules  plissées,  tandis  qu'on  n'y  observe  aucun  fossile  du  malm- 
rockt  lequel,  réciproquement,  ne  présente  point  les  corps  organisés 
de  la  craie  qui  le  recouvre.  Les  assises  marneuses  et  argileuses  qui 


(1)  Hep.  4  5^*»  mcet,  brii.  Msoc,  4  845,  p.  5t.  —  Londongeol, 
Journ.,  nM,  p.  23.  4  846. 

(2)  The  geology  andjossils  of  thc  tertiar)-  and  cretaceous  jorma» 
tions  of  Sioiscx;  in-4.  avec  40  plaDches.  Londres,  4  850. 

(3)  Loc,  cit.,  p.  454.  —  Voyez  aussi  :  antè,  vol.  II,  p.  480,  pour 
la  craie  traversée  dans  le  puits  artésien  de  Southampton. 


ET  CRAÎF  ÏUFFEAI'.  35 

retiennent  les  eaux  à  la  base  des  downs  déterminent  une  zone  ma- 
récageuse an  pied  de  rcscarpcment  septentrional  des  South  doivns, 
tout  \  fait  semblable  à  celle  qui  est  produite  par  la  môme  cause  an 
pied  des  North  dotons,  à  partir  de  raffleurement  de  ces  assises  à 
Lydden  Spout,  sur  la  côte  du  Kent,  au  nord  de  Folkstouc. 

Llie  de  'Wight,  séparée  de  la  côie  méridionale  du  Hampshire  par  iie 
le  Soient  et  Spithead,  et  dont  nons  avons  déjà  décrit  les  dépôts  ter-  wight. 
tiaires  {antè,  vol.  II,  p.  /i75),  est  une  des  localités  le  plus  fré- 
quemment visitées  par  les  géologues  anglais,  quoiqu'on  n*y  trouve 
qa*ane  portion  assez  restreinte  de  la  série  des  terrains,  lés  couches 
les  plus  basses  qu'un  y  observe  appartenant  aux  sables  d*Hastings.  Les 
publications  dont  cette  fie  a  été  Tobjet  sont  fort  nombreuses  (1)  ; 
car»  indépendamment  de  l'intérêt  qu'elle  présente  au  point  de  vue 
scientifique,  la  douceur  de  son  climat  et  sa  proximité  de  la  capitale 
en  font  on  but  de  promenade  agréable. 

La  forme  de  l'ile  est  celle  d'un  rhombe  allongé  de  TE.  à  l'O., 
et  dont  les  deux  côtés  nord  sont  occupés  par  des  dépôts  tertiaires. 
Ceux-ci  s'appuient  contre  une  chaîne  étroite  ou  axe  central  dirigé 
E.-0. ,  et  formé  par  la  craie  en  couches  redressées  et  verticales.  La 
craie  non  dérangée  surmonte  en  outre  un  plateau  isolé,  presque 
horizontal,  profondément  découpé  à  sa  partie  nord,  et  qui  borde  la 
portion  méridionale  de  l'Ile,  étant  séparé  de  la  crête  précédente  par 
une  dépression  qu'occupent  les  groupes  inférieurs  de  la  formation  (2). 
Il  résulte  de  cette  disposition  deux  coupes  très  distinctes  de  la  craie 
verticale  et  des  couches  sous-jacentes  inclinées  que  l'on  peut  obser- 
ver sur  les  côtes,  aux  deux  extrémités  de  la  chaîne  centrale,  et  deux 
antres  coupes  où  les  dernières  se  prolongent  au  delà  de  la  craie 
horizontale,  de  chaque  côté  du  promontoire  qui  s'avance  au  S. ,  de 
manière  à  faire  voir  la  continuation  des  assises  du  centre  de  l'île, 
avec  lesquelles  elles  forment  des  courbes  très  faibles. 

A  ro.,  c'est  dans  la  baie  de  Gompton  que  la  relation  des  assises 


(4)  WebBter,  Lctters  to  sir  H.  Engttifield,  etc.;  in-4,  avec  carte. 
4846. —  H.  Fitton,  Jnn.  oj  phUosophy,  nov.  4824,  p.  367; 
vol.  VIII,  nouv.  sér.  —  Réimprimé  en  1833  in-4,  avec  carie.  — 
BuU,,  î«  sér.,  vol.  I.  4  844.  —  Conybeare,  Ontlincs  oj  the  gcoL  oj 
En^landand  fVales^  p.  4  84. — F. -G.  Mantell,  Geological  excur^ 
iion  round  the  isie  of  ff^ight. 

(5)  Voyez  la  carte  géologique  et  les  coupes  de  la  partie  méridionale 
de  nie  de  Wight  [BulL,  V  sér.,  vol.  I,  p.  46t,  pi.  8,  4  844;  — 
Transact  geol.  Soc,  of  Londo/i,  vol.  IV,  pi.  9  et  tO",  fig.  7). 


inférieures  de  la  craie  se  voit  le  mieux,  et  à  TE.,  c'est  daus  les 
falaises  au-dessus  de  Bembridge-Down.  Sur  ces  deux  poinls,  dit 
M.  Fitton  (p.  183),  de  môme  qu'au  S.,  en  descendant  des  haoteun 
de  Niton,  vers  la  mer,  et  au-dessus  d*Old-Park,  au  sud-ouest  de 
Wolverton,  on  peut  observer  le  passage  graduel  de  la  craie  blanche 
au  grès  vert  supérieur.  Le  changement  dans  la  teinte,  la  texture  et 
la  composition  de  la  roche,  jusqu'à  In  marne  bleue,  est  analogue  k 
ce  que  nous  avons  vu  dans  les  falaises  de  Folkslone  et  du  cap  Beachy, 
comme  à  ce  que  nous  retrouverons  sur  la  côte  opposée  de  la  France. 

La  crête  centrale  ou  ligne  anticlinale  de  la  craie  n'est  pas  exac- 
tement continue,  ni  en  ligne  droite,  mais  elle  est  partagée,  vers  son 
milieu,  par  une  surface  irrégulière  qui  sépare  les  deux  branches  ou 
portions  presque  parallèles  de  la  craie,  placées  à  une  distance  d'envi- 
ron trois  milles  l'une  de  l'autre.  La  branche  occidentale,  située  plus 
au  S. ,  court  des  aiguilles  {needles)  de  TO.  directement  à  Brlxton* 
Down,  l'autre  s'étend  d'Arreton-Down  à  Culwer-Cliff,  à  rextrémité 
orientale  de  la  ligne.  Ici,  comme  dans  la  vallée  de  liVeald»  les  cours 
d'eau  qui  prennent  leur  source  dans  le  plateau  méridional,  au  lieu 
de  se  rendre  h  la  mer  en  suivant  la  vallée  qui  le  sépare  de  la  chaîne 
médiane,  coulent  au  N.  et  au  N.-E.  en  la  traversant,  sans  doute  par 
suite  de  fentes  préexistantes  qui  ont  déterminé  leur  direction. 
DorMt>htre.  Sur  Ic  prolougemeut  occidental  de  la  ligne  de  dislocation  de  Itle 
de  'Wight,  les  divers  groupes  de  la  formation  ont  été  aussi  fortement 
dérangés,  et  la  bande  de  craie  qui  limite  au  N.  les  autres  groupes, 
dans  l'île  de  Purbeck,  depuis  Culwer-Gliff,  au  nord  de  la  baie  de 
Swanage  jusqu'à  Lulworth,  présente  des  accidents  analogues.  Les 
South  domis  du  Dorsct ,  dirigés  0.  -N. -0. ,  sont  à  quelques  ^ards  la 
reproduction  des  North  dnwns  du  Surrey  et  du  Kent;  mais  au  lieu 
de  couronner  un  grand  développement  des  groupes  inférieurs,  on 
ne  voit  plus  affleurer  à  leur  base  que  les  rudiments  méconnaissables 
des  deux  grès  verts,  du  gault  et  des  étages  wealdiens.  Ces  derniers 
disparaissent  même  bientôt  tout  à  fait  pour  faire  place  aux  étages 
jurassiques  supérieurs. 

De  White-Nore  jusqu'à  l'est  de  Bridport,  la  craie  plonge  au  N. 
sous  un  angle  qui  varie  de  10  à  UO  degrés,  s'éîevant  à  150  mètres 
an-dessus  de  la  mer.  FJle  présente  ses  caractères  ordinaires.  Les 
couches  inférieures  deviennent  plus  dures,  manquent  de  silex  et  se 
chargent  de  points  verts  (1).  A  Sutton-PointetBincombe,  une  faille 


(t)  W.  Biickland  et  T.  de  la  Bêche  {Transact.  geoL   Soc.   oj 


ET  CRAIE  TUFFBÀU.  Il 

masque  le  grès  vert  et  a  mis  le  calcaire  de  Portland  en  contact  avec 
b  craie.  Cette  fracture  se  trouve  dans  la  direction  générale  des 
couches,  et  les  coupe  dans  les  points  où  les  affleurements  de  celles- 
ci  forment  des  sinoosilés.  Près  de  Weymouth,  une  faille  a  mis 
Targile  d*Oxford  en  contact  avec  la  craie*(l).  En  général,  le  sol  de 
ce  district  est  comme  découpé  par  un  très  grand  nombre  de  ces 
accidents,  qui  ont  été  étudiés  avec  beaucoup  de  soin,  et  marqués 
çur  les  feuifles  du  Geologieal-Survey. 

Quelques  grands  lambeaux  de  craie  se  voient  près  de  Ghard  et  de 
Crewkeme,  à  l'extrémité  nord-oueâf  du  Dorsetshire,  d'où  les  escar- 
pements se  continuent  à  TE. ,  parallèlement  à  Tcscarpenient  septen- 
trional des  collines  de  Blackdown,  jusqu'au  nord  de  Blandfort,  où 
ils  sont  interrompus  par  la  vallée  de  la  Stour,  pour  tourner  ensuite 
au  N.y  ▼^rs  Shaftsbury. 

Considérée  en  grand,  cette  ligne  d'escarpements  crayeux  de  l'in- 
térieur de  l'Angleterre,  qui  se  développe  comme  le  rivage  d'une 
mer  ou  d*in  vaste  lac,  de  Crewkerne  (Dorset),  au  delà  de  Dun- 
stable  (Bedfordsh.))  offre  une  structure  et  un  aspect  tout  à  fait  sem- 
blables aux  dùwns  du  Surrcy  et  du  Sussex.  Elle  est  interrompue 
par  trois  ou  quatre  dentelures  dont  la  plus  grande ,  ouverte  à  l'O. 
se  trouve  entre  Crewkeme  et  les  hauteurs  de  Stour-Head  (5outh- 
Wilts.).  Une  autre,  s'étendant  au  N  .-0. ,  termine  le  défilé  où  laTamise 
coupe  la  craie.  La  vallée  de  Pewsey  et  celle  de  Warminster  sont  des 
baies  intermédiaires ,  affectant  la  même  disposition  générale,  mais 
moins  étendues,  et  toutes  paraissent  être  le  résultat  de  dénudations 
favorisées  par  des  dislocations  antérieures,  et  qui,  ayant  entraîné  la 
craie,  ont  laissé  à  découvert  les  strates  sous-jacents  (2). 

Avant  de  rechercher  à  FO.  les  dernières  traces  des  étages  qui 
nous  occupent,  nous  remonterons  un  moment  au  N.,  dans  le 
Willshire ,  où  ils  sont  encore  bien  développés,  et  où  ils  font  snite 
à  ce  que  nous  avon»  vu  dans  les  comtés  limitrophes.  A  Harnham- 


London^  vol.  IV,  4  830-1 835).  —  Voyez  aussi  :  W.-B.  Clarke,  Illus- 
tratrons'of  '4he  geoL,  etc.  IliustratioDs  de  la  géologie  du  sud-est  du 
Dorsetshire  [Hîagaz.  of  nat,  hist,,  2*sér.,  vol.  I,  p.  4H  et  461;  — 
A/.,  /A.,  vol.  II.  p.  428). 

(4)  Qi.-H.  Weston  {Quart,  fourn,  gcol.  Soc.  of  Lotidon^  n®  4  6, 
p.  245,  4846). 

(2)  Buckland,  On  the  formation  oj  thc  valltys,  etc.  [TrunsacL 
geol,  S0C4  oj London,  2*  sér.,  vol.  II,  p.  H 9).  —  H'.  Fitton,  îoc.  cif, , 
p.  243. 


38  CRÀUE  BLANCHE 

Hill,  immédiatement  au  sud  de  Salisbury,  la  craie  plonge  au  N.  »  et 
à  un  mille  à  l'ouest  de  ce  point,  une  crête  arquée,  qui  en  est  formée, 
met  à  découvert  le  premier  dérangement  des  couches  qui  limitent 
la  vallée  de  Wardour  (1).  La  bordure  méridionale  de  la  craie  con* 
stitue  ensuite  une  chaîne  de  collines,  dirigée  au  S.-O.,  et  limitée, 
au  pied  de  son  versant  nord,  par  le  grès  vert  supérieur.  A  Ghisel* 
bury,  la  craie  contient  des  silex  noirs  en  nodules.  La  craie  mar- 
neuse et  inférieure  forme,  à  Hoopside,  des  collines  de  60  mètres 
au-dessus  de  la  Nadder  et  à  30  mètres  au-dessous  du  sommet  le 
plus  élevé,  formé  par  la  craie  blanche.  Cette  dernière  et  la  précé- 
dente circonscrivent  complètement,  à  Test  et  au  nord,  le  val  de 
Wardour  et  se  dirigent  Ë.-O.  de  Barford-Saint-Martin  à  Hiudon, 
et  au  delà,  toujours  accompagnées  à  leur  base  par  le  grès  vert  su- 
périeur. A  l'entrée  du  parc  de  Fonthill,  les  couches  à  silex  plon- 
gent de  12'*  auN. 

Dans  le  nord  du  Wiltshire,  la  grande  plaine  de  Salisbury,  qui  a 
plus  de  25  milles  de  l'E.  à  l'O.,  sur  12  du  N.  au  S.,  quoique  pré- 
sentant quelques  ondulations,  est  presque  entièrement  dépourvue 
de  ruisseaux,  et  elle  serait  |)rivée  de  cours  d'eau  sans  les  rivières 
qui  prennent  leur  source  au  delà.  Ce  caractère  est  celui  des  sur- 
faces  occupées  par  la  craie  blanche  en  Angleterre.  Dans  les  parties, 
au  contraire,  où  se  montrent  la  craie  sans  silex  {lower  chalk)  et 
encore  mieux  la  craie  marneuse  (chalk-marl),  il  y  a  peu  de  dépres- 
sions du  sol,  même  des  plus  faibles,  qui  n'aient  un  coursd'eau.  Aussi 
la  fertilité  et  la  végétation  abondante  de  ces  parties  basses  du  pays 
contrastent -elles  fortement  avec  l'aspect  rude  et  aride  des  collines 
élevées,  surtout  entre  Calne  et  Swlndou  (2).  La  craie  entoure  le 
val  de  Pewsey,  comme  celui  de  Wardour,  et  les  petits  accidents 
géologiques  des  vallées  de  Shalbourne  et  de  Kingsclère  sont  aussi 
dirigées  E.-O. 
Devoushire.  ftl.  de  la  Bècbo  (3)  a  donné  la  coupe  suivante  de  la  craie  et  du 
grès  vert  de  Lyme  Régis  : 


(\)  H.  Fitton,  hc.  cit.,  p.  245,  pi.  7,  fig.  3;  pi.  4  0«,  fig.  4  3. 

1%)  I(L,  ib.,  p.  263,  pi.  4  0%  fig.  4  5,  4  6.  —  Lonsdaie,  Transact, 
geoi.  Soc.  oj  London,  vol.  II,  2*  sér.,  p.  243,  pi.  32.  —  Buckland, 
On  the  formation  ofvallcys  by  élévation  of  thc  strata  thai  inclose 
thcni  [Transact,  geoL  Soc.  oJ  Lond.,  2*  sér.,  vol.  II,  p.  4  4  9,  etc.). 

(3)  Report  on  the  geol.  oJ  CormvalL  Rapport  sur  la  géologie  du 
Cornouailles,  du  Devonshire,  du  Somerset  occidental,  p.  235; 
in-8,  avec  carte.  Londres,  4  839. 


ET  CftÀIK  TUFFEàU.  39 

4.  Craie  a?ec  silex.  Ceux-ci,  très  nombreux   dans  les 

30  mètres  supérieurs,  le  sont  moins  dans  les  45  qui  Mètrei. 

tODt  au-dessous 45 

2.  Craie  assez  dure,  sans  silex 9à13 

3.  Craie  avec  grains  de  quartz  et  un  banc  solide,  com- 

pacte à  la  base 6à7 

is  Grès  jaune  brun  avec?eines  de  chert,  et  lits  alternants 

glaueonieux.quartzeuz,  calcédonieuiet  ferrugineux.     W  h  27 

5.  Sable  jaune  brun  (fox  mould)  peu  agrégé,  avec  grains 

Terts 24  à  25 

6.  Grès  vert  et  grès  avec  nodules  et  veines  endurcies  [corn 

stone)^  fossiles  nombreux 42à45 

Dans  celte  coupe,  le  n*  i  paraît  représenter  la  craie  Manche, 
el  les  n«*  2  et  3  les  deux  assises  de  la  craie  toOeao  ou  la  craie 
grise  et  la  craie  marneuse.  Les  fossiles  de  la  craie  à  silex  sont  moins 
alMMidants  que  dans  Test  de  l'Angleterre.  Dans  l'assise,  an-dcs- 
niB,  ae  montrent  \^sInoceramus  Cuvieri,  Sow. ,  et  mytiloides^  id.  ; 
dans  la  craie  à  grains  de  quartz ,  Cidaris  variolaris.  Al.  Brong. , 
Ednnùs  areolatus,  Kën.,  Galerites  albo-galerus,  Lam.,  Eehino* 
neui  lampùs^  Ostrea  vesicularis,  Lam. ,  Pachymya  gigas^  Sôw. , 
Trochus  Rhodani^  Brong.,  Belemnitef^  Nautilus,  Scaphites, 
Ammonites  varians,  Sow.,  et  kippocastaneum^  id.;  Tttrrilites^  etc. 
Noua  re? iendrons,  plus  loin,  sur  la  partie  inférieure  de  cette  coupe 
et  sur  celle  du  cap  Béer,  située  plus  à  l'ouest 

La  grande  quantité  de  silex  roulés,  épars  à  la  surface  du  pays, 
bit  penser  à  M.  de  la  Bêche  que  la  craie  qoi  les  renfermait  a  cou- 
^art  autrefois  la  partie  la  plus  considérable  du  De?onshire , 
et  il  attribue  à  de  grandes  dénudations  le  caractère  profondément 
aiHoBiié  des  masses  de  craie,  ainsi  que  la  présrence  de  lambeaux 
iaoléa  plus  on  moins  éloignés  de  ces  masses.  1^1.  Austen  (1),  qui 
partage  cette  manière  de  voir,  ajoute  que,  sans  doute,  l'épaisseur  de 
la  craie  diminuait  très  sensiblement  vers  l'ouest ,  mais  que  néanmoins 
elle  a'éleodait  aossi  loin  que  le  grès  vert,  puisque  l'on  en  retrouve 
les  silex  non  brisés  et  point  du  tout  roulés  à  la  surface  des  collines 
d'Haldon  et  de  la  vallée  de  Bovey. 

L'épaisseur  totale  de  la  craie  blanche,  réunie  à  la  craie  inférieure  Éjaisseur 
ou  sans  silex  et  à  la  craie  marneuse,  ces  deux  dernières  représentant,  u  cr^aie. 
pour  nous,  la  craie  tuffeau  supérieure  et  moyenne,  peut  être  facile- 

(4)    Transact,  geof.   Soc,  nf  l.omUm  ^  2«  sér.,  vol.  Vf,  p.  449. 
4842. 


&0  CRAIE  BLANCBE 

ment  appréciée,  sur  beaucoup  de  points,  des  côtes  du  sud-est  de 
l'Angleterre  (1).  Ainsi,  entre  Ocal  et  Folkstone,  W.  Phillips  Tavait 
estimée  à  250  mètres  ;  aux  deux  extrémités  de  l'île  de  Wight,  où 
les  couches  sont  verticales,  une  ligne  horizontale  perpendiculaire  à 
leur  direction  donne  à  très  peu  près  leur  épaisseur.  M.  Greenough 
l'a  estimée  à. 396  mètres,  à  Culver,  à  Textrémité. orientale,  et  elle  est 
sensiblement  la  même  à  la  pointe  opposée,  de  sorte  que  ce  chiffre 
peut  représenter  le  maximum  de  puissance  de  la  craie  dans  les  ties 
Britanniques.  La  hauteurde  la  falaise  du  cap  Bcachy,  qui  comprend, 
à  son  sommet,  une  partie  de  la  craie  à  silex,  et  atteint,  à  son  pied,  le 
grès  vert  supérieur,  est  seulement  de  163  mètres;  mais  en  y  ajoutant 
76  m^tr^  pppr  le  reste  de  la  craie  blanche,  qui  a  106  mètres  près 
de  Qouvres,  la  plus  grande  épaisseur  sur  la  côte  du  Sussex  sera  de 
239  mètres^ 

A  Wendower-Hill  (Buckingbamshire),  sur  la  limite  nord-ouest  du 
groupe,  dans  cette  direction,  son  altitude  est  de  27&  mètres  ;  le 
canal,  qui  est  à  123'",2^,  est  encore  creusé  dans  ses  couches,  de 
sorte  que  l'épaisseur  totale  est  certainement  de  plus  de  150  mètres  en 
cet  endroit.  On  a  vu  que,  dans  le  Norfolk,  le  forage  de  Diss  l'avait 
traversée  sur  155  mètres  seulement  et  que,  dans  le  Yorkshire,  c'est 
l'épaisseur  qu'elle  atteint  des  ff  o/d^  de  Flamborough  à  l'Humber. 
Ces  grandes  inégalités,  dans  la  puissance  de  ces  dépôts,  résulte  en 
partie  de  l'inégale  destruction  des  assises  supérieures  et  en  partie 
aussi  de  l'inégalité  première  de  leur  épaisseur  sur  divers  points. 
PMiéonioiogie.  Dans  Ics  couchcs  crayeuses  les  moins  anciennes,  dit  M.  R. 
Ov^en  (?),  se  montre  une  petite  e.spèce  de  Lézard  et  une  espèce  ma- 
rine gigantesque  {MoBosaums)^  qui  offrent  des  caractères  différents 
de  tous  les  sauriens  actuellement  vivants ,  et  sont  les  seuls  repré- 
sentants de  l'ordre  des  lacerticns  dans  la  craie.  On  a  vu  que,  depuis, 
une  seconde  espèce  de  Mosasaurus  avait  été  signalée  dans  le  même 
étage,  où  aucun  débris  de  l'ordre  des  crocodiles  n'est  encore  connu. 
Tous  les  cbéloniens  bien  déterminés  sont  marins  et  se  distinguent, 
comme  les  lacertiena,  des  espèces  tertiaires.  Le  dernier  représentant 
de  Tordre  des  énaliosaures  est  un  grand  Ichthyosaure  extrêmement 


JO  H.  Fitlon,  hc.  cit.,  p.  348. 

[2)  Report  on  thc  british  jossil  reptiles.  Rapport  sur  les  reptiles 
fossiles  d'Angleterre,  2*  part.  [Rep.  \\^  meel.  hrit,  Àssoc.  at Pty^ 
mouth,  1841  (Londres,  4  842),  p.  60;  —  IKep.  9^»>  meet.  id.  a t Bir- 
mingham, \  839, 1  "  part.;  —  Jnn,  des  se.  geai.^  vol.  I,  p.  21 3. 1 842). 


BT  CRAI£  TUFFEAU.  kl 

KHBÎa  de  17.  cotmtunis  da  lias,  et  dont  une  mâchoire  a  été  trouvée 
daos  h  craie  blanche  des  falaises  de  Shakespeare. 

Dans  800  Tableau  synoptique  des  poissons  fossiles  d^ Angle- 
terrt  (1)  el  dans  son  Tableau  général  des  poissons  fossiles  (2), 
M.  Agasaîz  signale  quarante-neuf  espèces  de  la  craie  du  sud  de 
l'Angletenre»  et  plus  particulièrement  des  en? irons  de  Lewes  (Sus* 
aei).  Les  PtycAodus^  les  Pycnodus  et  k&Beryx  y  sont  les  genres 
les  plos  nombreux  en  espèces»  et»  parmi  les  plus  répandues  de 
odles-cl^  on  peut  citer  Ptychodus  mamillaris,  Ag. ,  P.  decurrens^ 
id.»  P.  polygyrus^  id.,  P.  latissinms,  id.,  Otodusappendieulatus^ 
id.»  Lamnaacuminata,  id.,  L.  raphiodon^  id.,  Macropama  Man^ 
telli,  îd.,  Beiryx  omatus^  id.,  Enchodus  halocUm^  id. 

M.  T.  Davidson  (3),  connu  par  des  publications  spéciales  sur  les 
bracbiopodes,  a  traité  de  quelques  unes  4es  espèces  de  la  craie,  et 
IL  Ed.  Forbes  (h)  a  soumis  à  une  critique  sévère  les  espèces 
d'échinodermes  les  plus  répandues  et  les  plus  caractéristiques  de  la 
craie  blanche  et  des  assises  sous-jacentes,  en  même  temps  qu'il  en 
a  donné  d'excellentes  figures.  M.  Ch.  Darwin  (5)  a  écrit  sur  les 
Lepadidœ  tùs&Wes, 

D'après  les  recherches  intéressantes  que  l'on  doit  à  MM.  Milne 
Edwards  et  J.  Haime  sur  les  polypiers  fossiles  d'Angleterre  (6),  on 
Toit  que  les  polypiers  proprement  dits  (toanthaires)  y  sont  peu  ré- 
pandus dans  la  craie  blanche,  et  qu'ils  appartiennent  principalement 
à  h  section  des  eusmilinides  simples.  Les  espèces,  au  nombre  de 
7,  seraient,  à  une  seule  exception  peut-être,  propres  à  ce  pays; 
aucune  n'a  été  observée  dans  la  craie  des  environs  de  Paris,  el  les 
formes  générales  prédominantes  seraient  également  distinctes  de 
cdles  de  la  craie  de  Maestricht.  Dans  cette  dernière,  on  trouve  à  la 
Térité  quelques  cyaihinides  très  voianes  de  celles  d'Angleterre» 
mais  le  Diploctenium^  les  Cycloliles  et  les  Astérides  agrégées  de 
fiiaestrichl  ne  sont  pas  représentés  par  des  formes  correspondantes 
dans  cette  partie  de  la  faune  fossile  britannique.  Les  coraux  de  la 

(4)  R/sp.  43^  mcçt,  ùrit.  Assoc.  at  Corky  4843  (Londres,  4844), 
p.  495. 

[2]  In-4.  Neucbfttel,  4  844. 

[3)  Ann,  and  ma  gaz,  oj  nat.  f lis  tory,  cet.  4847,  %  pi. 
[4J  Mem,  ojthe geological  Survey,  etc. ,  décades I  et  III .  4  849-BO. 
[6)  Quart,  fourn.  geol.  Soc.  of  London,  vol.  VI,  p.  439.  4  860. 
[6)  A  monograph  of  the  british  fossil  coralSy  4'«  part.,  p.  44; 
in-4.  Londres,  1850. 


4S  GiÈs  TUT  sonuri. 

ente  de  Fltice  ioai  é^pfemett  dntiDcts  de  ceui  de  ta  cnie  I 
d'Angleterre.  Ces  deraiÉies  déductioiif •  tirées  des 
senift  chsse,  s'accordent  d*attkars  sTec  les  do— ées 
phiqiies,  csr  mmb  mt  peanas  pas  que  ta  craie  sopérieare  propn» 
iMfttdite,  el  ms  celte  qm  déaigaet  maà  k«  géologpes  laghis  et 
qui  tt'cal  es  réotilé  q«e  ta  craie  bfaBcbe«  soit  rcpréKBtéean  dcfeds 
dilr«t  Dans  ta  craie  taiBMMCf«eiBfirîeare,  Mil.  Hil—BivaiiB 
aiJ«  niiae  >e  ligaikut  qae  2  tsçèceL, 

M.  J.TI)aiaiiaeS«ilk(lUàqMrQBdoitMlMMiirafaiavks 
diKfftMis  CMchtt  de  h  OTMe  hiaache  et  sor  tas  faites  et  ks  didaca» 
liaas  qa^eltas  am  éprottiêcsc  s*cst  bencoap  occapé 
de  ta  craie»  aa  siiîet  dtigaih  aae  dJBuaiiiaa  s*cat 
al  ilL  MaaieM  v2). 

^  î.  ■^  dû  vert  flipcnc«r. 

raas  ta  carte  géofe^jqne  dn  ToiUaie,  joiate  )  Toarrage  de 
M.  J.  Piiillîps(3),  coomiedaascclledeW.  Smîfh,  aae  série  teiile 
représeate  les  coaches  rapportées  aa  pnll  et  )  TargOe  de  Ktavae* 
ridge.  et  ta  craie  rooge  est  marqoée  par  on  mbaa  coatiaa  ^  kor 
séparatioa  d'arec  ta  craie  UaBche.  Mais  daas  h  coape  (pL  3).  Tv- 
gîle  de  Speeloa.  regardée  arec  daote  comme  Féqulialeat  da  gaail, 
est  dfetiqgaée  de  fargile  de  Kimmeridge  aussi  bîea  qae  de  h  crata 
rooge.  La  cane  d*ADgleferre  de  M.  Greenoogh  (V  iodiqoe  seaie* 
ment  le  gaah  sar  toote  b  lisière  sepcentnonale  des  IHTolds  et  no  ^rés 
tert  indéterminé  sur  ta  Ibière  occidentale.  Dans  le  Lincolnsbire,  de 
Normanbr  on  ifae  Woldi  josqo*)  Spîbfor,  les  deox  grès  Terts  soat 
séparés  par  le  ganlt,  et  i  la  pofnte  oord'Ooest  da  Norfolk  te  sapé* 
rieor  serait  très  déreloppé,  tandb  que  le  gaolt  qni  forme  te  pied  de 
ta  iabise  reposerait  sar  l'infénear,  aa  sod,  rers  SandringliaoL  Sar 
la  carte  poMiée  en  1843  par  sir  R.-l.  Morcbison,  tous  tes  ^oUs 

(1)  y//i/ï.  itnri  m/tgaz,  ofnat.  hhtory^  vol.  XX.  4  8i7.  —  Sur  les 
Ventrirulites  de  la  craie,  comprenant  la  description  des  caractères 

particuliers  et  de  la  structure  obser%*ée  dans  leurs  tissus  [Hkl,^ 
p.  73  et  476  ;^—  Id,,  ibid.^  «•  sér.,  vol.  I,  p.  36,  203,  279.  35Î. 
4848;  —  /^.,  vol.  II.  p.  48). 

(2)  Jnn.  and  tnagaz.  of  nat.  hist.^  %"  sér.,  Tol.   I,  p.  435,  et 
Toi.  II,  p.  133. 

(3)  Illustrations  of  the  geology  of  Yorkshire^  2*  éd.,  I"  part. 
4835. 

(4)  2«éd.  1839. 


GRÈS  VKRT  SOPÉRIIUR.  ftS 

M  Toritthire  mai  entourés  par  la  teinte  unique  consacrée  an  grès 
vert  supérieur  et  au  gault  réunis,  excepté  au  sud,  où  se  montre  un 
peo  de  grès  ? ert  inférieur.  Le  long  de  la  bande  crayeuse  du  Lin- 
cdnshire,  les  deux  divisions  adoptées  sont  continues,  et  il  en  esta 
peo  près  de  même  dans  le  nord-ouest  du  Norfolk. 

Si  nous  comparons  actuellement  les  descriptions  a? ec  ces  repré- 
MBtatioDs  graphiques,  nous  trouverons  un  désaccord  qui  résulte 
-soQTent  soit  de  connaissances  encore  incomplètes,  soit  de  Timpossi- 
Inlité  d'exprimer  sur  une  carte  les  passages  on  le  manque  de  limite 
eiacte  et  réelle  entre  deux  ou  plusieurs  étagos  parfaitement  dis- 
tincts s«r  d'autres  points.  Rien  ne  semble  prouver  encore  Texistence 
dki  grès  vert  supérieur  dans  le  Yorkshire  et  dans  le  Lincoinshire.  La 
ooope  de  Louth  h  Lincoln  [antèj  p.  21),  de  même  que  celle  des 
environs  de  Neitleton-Hiil  (t^tV/.),  ne  révèle  au-dessous  de  la 
craie  marneuse  que  la  craie  rouge,  continuation  de  celle  du  York<- 
sidre,  et  que  nous  retrouvons  sur  la  côte  nord-ouest  du  Norfolk. 
Ici  le  grès  vert  supérieur  est  encore  douteux ,  ou  ne  serait  repré- 
senté que  par  un  banc  de  grès  dur,  de  0",60  d'épaisseur,  avec  un 
grand  nombre  de  tiges  ramifiées,  et  que  M.  Murchison  compare  au 
malm^rock  ou  partie  la  plus  élevée  du  grès  vert  supérieur  dans  le 
Snssex  oriental  Dans  le  forage  de  Mildenhall  {antè,  p.  22),  3*",  30  de 
-grès  vert  avec  beaucoup  de  fossiles,  reposant  sur  le  gault,  et  1°',50 
de  sable  trouvé  au  fond  de  celui  de  i)iss  pourraient  aussi  appartenir 
'9tcet  étage. 

Au  sud  de  ce  point,  dans  le  Cambrldgeshire,  les  couches  les  plus  cambridgcahin 
basses  de  la  craie  sont  séparées  du  gault  par  un  banc  très  mince, 
chargé  de  grains  verts  (Castle-Hill,  près  Cambridge).  Ce  banc,  fort 
constant,  renferme  des  fossiles  qui  sont  communs  à  la  craie  et  d'au- 
tres qui  lui  sont  propres  et  parmi  lesquels  M.  Sedgwick  (1)  signale 
des  Hippurites  près  de  Boti-Isham. 

La  carte  géologique  de  l'Angleterre  assigne  une  largeur  notable 
à  la  bande  degrés  vert  supérieur  qui  suit  constamment  le  pied  nord- 
ouest  des  collines  crayeuses  du  Cambrldgeshire,  du  Bedfordshire, 
du  Buckinghamshîre,  de  TOxfordshire,  du  Berkshire,  etc.;  mais 
sur  celle  qui  accompagne  le  mémoire  de  M.  Fitton,  cet  étage,  qui 
est  indiqué,  à  partir  de  Brandon,  un  peu  à  l'est  d'£ly,  ne  forme,  en 


etc. 


(4)  Qh  tUe  geçlogy,  etc.  Sur  la  géologie  des  environs  de  Cam- 
bridge (Rej/,  45^^  meei,  brit.  Assoc.y  4  845  (Londres,  4  846),  p«  40  ; 
*^  The  ÂtheHitum^  4  845,  p.  642). 


àè  GftÈS  f  lET  SOPÉEliUl. 

se  continuaiit  «  ao  S.-0.,  dans  les  comtés  préGédeaUt  qtt'ai 
roban  fort  étroit ,  sunant  les  siouosités  de  b  craie.  Cet  élige  te 
montra ,  en  descendaot  de  Gould's  Heath  vers  BeosingtoB ,  sur  b 
roote  d*Àbiug(oa  à  Oiford;  il  est  eiploité  comme  pierre  de 
ooDstmclioa  entre  Rumbold-Capse  et  White-boase-Farm.  U  cH 
beaucoup  moins  apparent  à  Tetsworth ,  mais  se  montre  de  aoovfan 
an  sod  de  ce  village  et  sur  beaucoup  d*aotres  pointa.  Les  fanhs 
cités,  aux  environs  de  Tetswortb,  sont  peu  nombrem  et  n'ont  an* 
cnn  caractère  particnlier. 

Le  grès  vert  supérieur  forme  une  assise  continiie,  an  pied  de 
l'escarpement  de  craie  qui  circonscrit  la  vallée  de  Wcnld  an  N., 
à  ro.  et  au  S.  Près  de  Folkstone  »  sa  puissance  est  enooro  assa 
faible  et  né  dépasse  pas  7  à  9  mètres  (1).  11  n'y  a  ni  bancs  solidet  ni 
concrétions.  C'est  un  sable  marneux,  friable,  traversé  par  des  cf- 
lindres  ressemblant  ï  des  t^es  et  dont  l'intérieur  est  rempli  denn- 
tière  verte  foncée  ;  mais  la  plus  grande  partie  de  la  rocbe  est  nne 
marne  calcaire,  grise  ou  glaoconiense,  semblable  aux  bancs  les 
plus  inférieurs  de  la  craie  (2).  De  la  côte  à  Godstone,  cet  étage  se 
montre  peu  vers  la  base  de  h  craie,  par  suite  de  la  disposition  da  sol 
et  de  la  végétation  qui  le  recouvre  ;  mais  près  de  cette  ville,  il  prend 
des  caractères  particuliers  qui  le  séparent  nettement  des  <tagai 
précédents.  Une  carrière  située  dans  le  voisinage  de  Godstone  pré- 
sente de  haut  en  bas  : 

(4)  Fitton,  loc.  cit,,  p.  407,  carte,  pi.  7,  fîg.  4,  et  pi.  9,  coupes 
et  vues,  pi.  8,  pi.  4  0^,  fig.  4,  et  pi.  4  0^,  fig.  6.  —  Voyez  aussi 
les  diverses  cartes  géologiques  déjà  mentionnées,  et  surtout  F.-G.  Man- 
tell.  Illustrations  fyf  the  gcol.  of  Sussex;  in -4.  Londres,  4827. 

(2)  Les  analyses  des  grains  verts  de  plusieurs  échantillons  de  cette 
roche  ont  donné  à  M.  Turner  :  silice,  48,5;  oxyde  de  fer,  22;  alu- 
mine, 47;  magnésie,  3,8  ;  eau,  7;  potasse,  trace;  total  :  98,3.  Le  ré- 
sultat obtenu  par  M.  Berthier  [Desrript,  géoL  des  environs  de Paris^ 
2*  éd.,  4822,  p.  249;  — ^/lii.  des  mines ,  y  oV  IV,  p.  623, 4849; — 
V.  V,  p.  4  97,  4  820)  en  analysant  les  grains  verts  de  la  craie  du  Havre 
diffère  de  celui-ci  par  une  proportion  d'alumine  beaucoup  plus  bible, 
par  une  plus  grande  quantité  d'eau  et  4  0  de  potasse.  Les  éléments  es* 
sentiels,  dit  M.  Turner,  par  leur  quantité  et  leur  constance  dans  la 
matière  colorante  du  grès  vert  de  différentes  localités,  sont  :  lasilice, 
l'alumine,  l'oxyde  de  fer,  la  magnésie  et  l'eau,  et  il  considère  la  matière 
verte  comme  un  silicate  hydraté  d'alumine,  de  magnésie  et  d'oxyde 
de  fer  noir,  et  comme  étant,  suivant  toute  probabilité,  la  véritable 
terre  verte  ou  chlorite  terreuse  des  minéralogister*  D'après  l'examen 
d'un  grand  nombre  d'échantillons  des  deux  grès  verts  d'Angleterre  et 
de  France,  il  pense  que  la  matière  colorante  est  la  même  dans  tous. 


CRÈS  YEHT   SUPÉfllEtR.  45 

4.  Grès  ou  conglomérat  à  grain  fin,  uniforme,  calcari-  xtètret. 

fère,  micacé,  très  solide 0,39 

t.  Banc  Tort  (fire^stone)^  grès  semblable  au  précédent, 

-ploadur,  à  grain  un  peu  plus  fin,  calcarifère,  dÎTisé 

en  plusieurs  lits 4,4  0 

3.  Banc  de  concrétions  siliceuses,  gris  bleufttre,  passant 

à  la  roche  précédente 0,07à0,40 

i.  Bent  vert  semblable  aux  précédents 0,25 

ft.  Roohe  renfeumapt  beaucoup  de  silex. 

Ces  dîfers  bancs  plongent,  au  S.,  10"*  O.  aous  un  angle  très 
(aîUe.  La  pierre  tendre  et  doçt  le  grain  est  le  plus  anlforme 
est  prioçipaieincnt  employée  à  garnir  les  foyers  des  foarneaux  et  à 
bâtir  sons  Tean. 

Leviilagf  de  Alerstham,  placé  sur  la  limite  du  grès  vert  supérieur 
el  4a  ,gaiilt,  est  entouré,  au  nord,  par  un  escarpement  semi* 
circniaire  de  collines  crayeuses  et  se  trouve  sur  le  milieu  de  la 
courbe  le  long  de  laquelle  le  fire-stone  est  exploité.  Les  bancs  plon- 
geât au  N.  sous  un  angle  assez  faible,  et  Tcnsemble  des  assises  qui 
renferment  les  bancs  exploités  a  10  mètres  environ  d'épaisseur, 
lormanl  une  saillie  prononcée  en  avant  de  la  falaise  de  craie. 
La  coope  suivante  peut  donner  une  idée  de  la  formation  en  ce 
point: 

4 .  Craie  blanche.  Mèirei. 
t.  Cràîe  grise  (pierre  à  chaux) 46 

d.  Grate  tuffeau  (burry-chalk) 46    à    48 

I Sable  et  banc  solide 4,20 

Fire'Stonc  viec  siX^x 4,60 

Banc  solide  (pierre  à  bfttir).  .  0,60 

Pierre  à  aiguiser  (burr^^sioneV  5 

5.  Marnes  du  gault  dont  Tépaisseur  visible  est  la 

même  que  sur  la  côte 46 

A  Reigate,  le  grès  vert  supérieur  forme  une  terrasse  qui  s'avance 
aussi  ati  delà  de  la  craie,  et  se  montre  également  au  pied  du  ffog's 
bock.  Plus  à  ro. ,  an  S.  de  Dippenball-House ,  la  roche  est  nu 
grès  presque  calcaire  ou  variété  de  fire-itone  très  tendre,  Si  grain 
uniforme,  gris-jaunâtre  et  remarquable  par  sa  légèreté.  Aux  envi- 
rons de  Petersfield ,  cet  étage  est  fort  développé  en  avant  de  l'es- 
carpement de  la  craie.  Il  forme  depuis  Farnbam  un  talus  rapide  ou 
terrasse  qui  se  continue  par  Selborne  et  Petersfield  jusqu'au  sud 
de  Petwortli.  Sur  une  largeur  de  2  milles,  le  sol  appartient  â  la 


A5  GRÈS  VERT  SUPBRIBUR. 

couche  désignée  particulièrement  sous  le  nom  de  malm-rock^  h-- 
quelle  supporte  immédiatement  la  craie  marneuse  (t). 

S'il  n'y  a  point  d*erreurs  dans  le  gisement  ou  dans  la  détermi* 
nation  spécifique  des  fossiles  du  grès  vert  supérieur  de  Petersfield, 
ceux-ci  présenteraient  un  singulier  mélange  de  coquilles  de  la  craie 
tuffeau  {Ammonites  caiillus,  Sow.,  Arca  carinata,  \d.,  Exogyra 
columba,  Gold.,  etc.)  avec  une  Ammonite  du  gault  (A.  splendtm^ 
Sow.),  la  Thetis  major ^  Sow.,  et  une  Exogyre  propre  au  grès  veit 
inférieur  {E.  sinuata,  Sow.).  M.  Fitton  y  cite  en  outre  Gryphœa 
vesiculosa,  Sow. ,  Pecten  asper,  Lam .,  P.  Beaveri,  Sow. ,  P.  nitidus^ 
Manl.,  P,  orbicularis,  Sow.,  P.  quinquecostatus,  id.,  Plicahda 
inflaia,  id.,  Solarium  grmulatum ,  Mant,  et  d'antres  espèce! 
inédites. 

L'étage  dont  nous  parlons  continue  à  suivre  vers  TE.  le  pied 
septentrional  des  South  downs  jusqu'à  East-Boorne,  où  nous  I*avoii8 
déjà  vu  former  la  base  du  promontoire  de  Beachy.  Les  fossiles  cités 
par  M.  Mantell  (2),  comme  provenant  des  environs  de  South^Boorne, 
sont  peu  nombreux.  Ce  sont  particulièrement  des  Fucoides  Tat^ 
gioniif  hd,  Brong.,  Nullipora  Gilberti^  M^itiX. ,  Sipkonia  Wdh- 
sterii^  Spaiangus  Murchisoni,  Kôn.,  Arca  carinata,  Sow.,  dry*- 
phœa  vesiculosa.  id. ,  Ostrea  carinata,  Lam. ,  Terebratula  hiplieaia^ 
Sow.,  Trockus  Bhodani,  Brong.,  Ammonites  planulatus,  Soyif.\ 
A,  catilluSt  id. 
lie  Dans  nie  de  Wigbt ,  le  grès  vert  supérieur  est  peu  apparent  le 

wight.  long  de  la  chaîne  crayeuse  centrale,  mais  il  est  bien  développé  dans 
la  baiedeGQmpton,au  sud  deBembridge-Down  et  dans  plusieurs 
endroits  le  long  des  grandes  falaises  méridionales.  Sa  puissance  to- 
tale est  ici  d'environ  30  mètres,  d'après  M.  Fitton  (p.  183),  et  la 
moyenne  dans  l'Ile  n'est  pas  au-dessous  de  21.  Ou  le  voit  aussi 
former  par  places  des  terrasses  en  avant  de  la  craie  comme  dans 
l'ouest  du  Sussex.  Vers  le  milieu  de  Old-Park ,  il  constitue  une 
série  de  bancs  réguliers,  de  plus  de  trois  quarts  de  mille  de  long  et 
qui  se  relèvent  au  S.  un  peu  O.  Vers  le  haut,  sur  12  mètres  envi«> 
ron  d'épaisseur,  c'est  un  gtès  ou  sable  calcarifère,  alternant  avec 
des  lits  de  cherts  concrétionnés,  et  plus  bas  vient  un  sable  avec  des 
massesspongiformes,  comme  celles  de  la  partie  supérieure  des  coupes 


(4)  R.-I.  Uurch'isQn  (lYansact.  geol.  Soc,  of  London  ^  2"  sér, 
roi.  II). 

(2)  Ttantact.  ^eoi.  Soc.  oj  London,  vol.  III,  p.  SHO.  18!^. 


GRÈS  VERT  SUPÉRIEUR.  kl 

àe  Foiksioac.  Au-dessus  du  chemin  de  Niton ,  vers  Black-gang* 
Chine,  à  partir  du  sommet  de  la  falaise  qui  est  à  189  mètres  au- 
dessus  de  la  mer,  on  voit  des  alternances  de  pierre  tendre,  snb<al-> 
caire,  avec  des  cberts  concrétionnés,  de  9  à  12  mètres  d'épaisseur, 
on  saUe  et  une  pierre  gris  jaunâtre  avec  quelques  cherts,  de  18  à 
24  mètres ,  puis  des  alteruances  de  pierres  bleuâtres ,  gris  jaunâtre, 
el  de  sable  de  4  à  6  mètres. 

Sur  les  22  espèces  fossiles  déterminées  qu'indique  M.  Fitton  dans 
cel  étage,  oo  peut  remarquer  que  les  Ammonites  cinctus,  Mant ,  et 
uoTMDis»  Sow.,  sont  mentionnées  comme  provenant  de  la  craie  grise 
Huumeose,  mais  sans  qu'il  soit  spécifié  qu'elles  se  trouvent  égale- 
ment dans  le  grès  vert  supérieur  avec  Iesj4.  ManteiiieiSeliiguinuSf 
Sovir.  {Beudanti^  Brong.),  c«tte  dernière  appartenant  au  gaolt.  Les 
CueuUaa  glabra  et  decussaia^  Sow. ,  YExogyra  undata  {Chama^  id. 
Sow.),  les  Gryphœa  canaitculata  et  veiiculosa^  id,  le  Nautilta 
compressuB  (1),  les  Pecten  orbicularii,  Sow.,  et  quadricoêta- 
tuit  id. ,  la  Lima  H^fteri ,  la  Plicatula  inflata^  id. ,  les  Terebra'^ 
iula  depreêsa^  id.,  et  pisum^  id.,  et  le  lurrilites  tuberetdatui^ 
Voue,  sont  des  espèces  communes  presque  toutes  aux  étages  su* 
périeurs  du  groupe ,  ou  qui  n'ont  rien  de  bien  caractéristique  de 
celui-ci. 

.  11.  R.-A.-C.  Austeu  (2)  avait  signalé  aux  environs  de  Famham 
(Sussex)  des  couches  contenant  des  nodules  de  phosphate  de  chaux, 
placées  à  la  base  du  grès  vert  supérieur,  observation  qui  fut  confir* 
mée  par  M.  i.-C  Nesbit  (3).  De  son  côté,  M.  L.-B.  Ibbetson  (4)  a 
constaté,  sur  beaucoup  de  points  de  l'île  de  Wight  et  immédiatement 
sous  la  cnie  marneuse  qu'elle  sépare  du  grès  vert  supérieur,  une 
manie  grise,  remplie  de  grains  verts  de  silicate  de  fer  et  de  sable 
qiiarixenx.yer8  le  haut  de  cette  couche,  il  y  a  quelquefois  un  congio-* 
mératde  petits  cailloux,  et  vers  le  bas,  des  fossiles,  particulièrement 


(I)  Nous  ne  connaissons  point  cette  espèca,  ni  le  nom  de  lauteiir. 
Ce  ne  peut  être  VEWpsolites  cowpressus^  Sow.,  qui  est  du  calcaire 
de  montagne. 

(S)  On  tke  position^  etc.  Sur  la  position  dans  la^série  crétacée 
de  couches  coinenantdu  phosphate  de  chaux  {Quart,  /ourn.  geoL 
Soc.  of  London,  nM6,  p.  357,  4  848). 

(3)  Ibid.,  p.  «62. 

(4)  On  the  position  ^  etc.  Sur  la  position  de  la  marne  obloriteuse 
ou  lit  de  phosphate  de  chaux  dans  l'Ile  de  Wigbt  {Rep,  4  8^  mevt. 
bïit,  jéssoc,  ntSivanseOy  4  848,  p.  69  des  Notices). 


AB  GBÈS  VERT  SUPÉRIEUR. 

les  Ammonites  varions  et  splendens,  le  Scaphites  striatus  et  des 
nodules  allongés  en  forme  de  coprolites,  renfermant  beaocoop  de 
phosphate  de  chaux.  Des  nodules  semblables  ont  été  trouvés  à  Fer* 
nham  »  à  Chaldon ,  près  Lnlworth ,  à  Holy-Well ,  sur  le  chemin  de 
fer  du  Wiltshire  à  Weymouth ,  à  Chut-Farm ,  etc.  L'analyse  de 
ceux  de  Fareham  avait  donné  28  pour  100  de  phosphate  de  chaux  et  \ 
la  masse  enveloppante  en  contenait  de  2  à  3  pour  100.  Celle  des  no* 
dules  de  Sainte-Catherin's  downs,  dans  Hle  de  Wight ,  a  donné  à 
M.  Nesbil  19  pour  100  d'acide  phosphoriqne,  et  39  pour  100  de  pho8« 
pbale  de  chaux.  Sur  20  échantillons  de  grès  vert  supérieur,  le  même 
chimiste  a  reconnu  la  présence  en  moyenne  de  16  pour  100  d'acide 
phosphoriqoe ,  et  de  25  pour  100  de  phosphate  de  chaux.  Cette 
couche  «  constatée  sur  beaucoup  de  points  de  l'île  que  l'auteur  a 
mentionnés  avec  soin ,  pourrait  être  fort  utile  pour  fertiliser  les 
sables  fermgiuenx  improductifs  qui  en  occupent  le  centre. 

Le  grès  vert  supérieur  accompagne  vers  i'O.  les  assises  de  la  craie 
et  partage  dans  l'Ile  de  Purbeck  les  dislocationsqui  ont  affecté  celles- 
ci.  On  peut  le  suivre  depuis  la  baie  de  Swanage  jusqu'à  Lulworth 
et  au  delà  (1);  mais,  comme  les  divers  groupes  de  la  formation, 
il  s'amincit  de  plus  en  plus ,  et,  par  la  disparition  du  (,'ault  sur  quel- 
ques points,  il  est  fort  difficile  de  le  distinguer  du  grès  vert  infé- 
rieur. Les  fossiles  qu'on  y  trouve  dans  la  baie  de  Swanage  et  d'Os- 
mington-Mill  sont  particulièrement  les  Exogyra  conica  et  lœvi^ 
gata^  Sow.,  la  Gryphœa  vesiculosa  ^  id.,  les  Pecten  asper,  Lam., 
orbiculariSt  Sow.,  quadricostatus^  id.,  quinquecosiatus ,  id.,  et 
la  Terebratula  pectita,  Lam. 
wutflkire.  Dans  le  nord  du  Wiltshire ,  de  Wroughton  à  Warborough,  au  sud 
de  Swindon,  le  grés  vert  supérieur  contient  des  pierres  siliceuses 
micacées  et  des  grains  verts.  Il  occupe  une  surface  un  peu  relevée, 
sortant  de  dessous  la  craie  tuffeau.  Son  épaisseur  est  de  9  à  15 
mètres  (2),  et  l'on  peut  suivre  ses  contours  fort  irréguliers  depuis 
le  chemin  de  Burdrop-Wood  jusqu'à  Liddington.  Devizes  est  bâtie 
sur  une  plate-forme  de  grès  vert  supérieur,  qui  est  à  131  mètres 
au-dessus  de  la  mer,  dominée  par  les  collines  de  craie  d'Ëtchil- 
iampton  et  des  hauteurs  voisines  (3).  La  colline  de  Rowde  y  a  offert 


(4)  H.  Fitton,/«c.  f/7.,pl.  ^0^  fig.  7.  8,  eHO«,fig.  8,  9, 40,10'. 
^2^  /c/.,  iù.,  p.  265,  et  pi.  40».  fig.  17. 

^3)  M,  ib.y  p.  262.  —  Lonsdale,  Transart,  gcoL  Soc.  oj  Lan-' 
don^  %•  sér.,  vol.  III,  pi.  32,  fig.  4. 


i 


r.RÈS  VERT  SUPÉniKlIR.  A9 

V Ammonites  dentatus,  Sow. ,  la  Panopœa  plicata,  id. ,  la  Terebra- 
tula  nuciformist  id.,  et  le  Vermetm  umbonatus^  id. 

Le  sol  près  de  Westbory  s'élève  si  rapidement ,  que  la  distance 
eutre  l'affleurement  de  la  craie  blanche  et  celui  du  grès  vert  supé* 
rieur  est  de  moins  d'un  mille,  et  au  nord-est  de  la  ville  l'inclinaison 
esl  encpré  plus  rapide.  Mais,  au  nord  et  à  l'est  de  ce  point,  le  val  de 
Pewsey  esl  eotiôrement  occupé  par  le  grès  vert  supérieur,  recouvert 
par  places  de  craie  marneuse  et  de  craie  sans  silex  qui ,  dans  quel- 
ques cas,  ibnnc  des  sommités  élevées.  L'afdeurement  de  cet  étage 
et  du  gaiilt,  jjuoique  irrégulier»  esl  gé^éraleaient  N.-S.,  de  Great- 
Cheverell  à  Heddington,  au  nord  do  J)6vizes.  Ul  struaure  géolo- 
gique du  val  de  Pewsey  a  été  décrite  {^r  M.  Buckland  (1),  et  c'est 
rèeUement , comme  le  confirme  M.  JPItton,  une  vallée  d'élévation, 
dont  la  partie  orientale,  qui  est  la  plus  étroite,  est  le  prolongement 
d'une  ligne  antidinale  s'étendanl  du  sud-est  d'Inkpen  (BerlLstiire) 
à  l'ouest  de  Slialbouru  et  de  Ham,  où  le  grès  vert  supérieur  a  été 
amené  à  la  surface  du  sol  par  raclion  de  for/ces  souterraines. 

Des  coupes  très  complètes  de  l'étage  qui  nous  occupe  se  voient 
autour  de  Warminster.  Les  lits  de  cbcrts  3*observent  particulière- 
ment vers  le  haut,  tandis  que  la  base  esil  un  sable  gris  ou  v^dâtre 
presfiue  pur  (2;.  Plus  au  sud,  l'eiTet  de  l'inégale  inclinaison  des 
coudies»  des  deux  côtés  de  la  vallée  de  Wardour,  se  manifeste  par 
la  diflérence  des  espaces  qu'il  occupe  (Ji).  Au  sud ,  les  bancs  supé- 
rieurs  sont  mâS€[ués  vers  le  pied  des  collines  crayeuses^  mais  les 
inférieurs  s'avancent  eu  formant  des  plateaux  tout  le  long  de  la 
route  de  Bradrort-Sainl-Marlin  à  Sha(ubury.  Au  nord,  ao con- 
traire, le  grès  vert  supérieur  s'élève  abrupiemcnt  et  forme  une 
bande  fort  étroite  d'une  hauteur  inégale.  Près  de  Bradfort  et  jusqu'à 
Baverstock ,  on  peut  constater  le  passage  de  la  ciaie  marneuse  à 
celui-ci.  Ce  sont  des  bancs  alternant  de  craie  et  de  sable  à  grains 
verts,  auxquels  succèdent  un  lit  épais  de  grès  ver^ ,  i^empli  d&  Gry- 
fhœ^  vesiculosa,  et  que  l'on  suit  constamment  autour  de  la  vallée. 
Aux  environs  de  Sbaftsbury,  où  le  grès  vert  occupe  les  surfaces  les 
plus  considérables  et  parait  avoir  été  moins  dénudé  qu'à  TE. ,  son 
épaisseur  varie  de  15  à  18  mètres,  <lofit  le  tiers  supérieur  contient 
des  lits  de  cherts  semblables  à  ceux  de  l'île  de  Wigbt  ;  les  bancs 


'4)   Tranxact.  geol.  Soc.  of  Loiulon,  V  sér.,  vol.  II,  p.  H  9,  etc. 
[«)  H.  Fitton,  loccit.,  p.  257,  pi.  40»,  fig.  U. 
[3)  Id.,  ib.,ip,  246,  pi.  7,et4  0«,  fig.  4  3. 

IV.  4 


50  GRÈS  VEET  SUPÉRIEDR. 

inférieurs  seuls  s'éiendent  en  plate-forme  en  avant  de  la  craie.  Parmi 
les  nombreuses  coupes  de  ce  pays,  nous  citerons  avec  M.  Fitton 
celle  de  la  carrière  située  à  Test  de  la  vallée  de  Fovant  où  l'on  re- 
marque de  haut  en  bas  : 

4 .  Sable  vert  et  gris  alternant,  renfermant  des  parties  solides 
qui  passent  an  chert,  disposées  en  bandes  et  en  masses 
irrégulières  concrétion  nées.  Ces  sables  ressemblent  beau-   M^r«. 
coup  à  ceux  des  Blackdown «     5 

2.  Sable  d*une  teinte  beaucoup  plus  foncée  passant  à  la 

couche  suivante 4,70 

3.  Grcen  stone ,  ou  banc  solide  exploité  et  très  estimé  pour 

les  constructions,  rempli  de  Gryphœa  vesiculosa^  de 
Pccten ,  de  dents  de  Squales ,  etc 2,70 

4.  Pierre  de  mauvaise  qualité 0,32 

5.  Sable  dont  l'épaisseur  n'est  pas  connue. 

Tout  en  signalant  la  ressemblance  de  ces  sables  avec  ceax  des 
collines  de  Blackdown  (Devonshire  ),  M.  Fitton  n*omet  pas  de  re- 
marquer qn*il  y  a  ici  une  circonstance  qui  manque  dans  ces  der- 
nières, c'est  la  présence  d'une  couche  très  distincte  An  gault,  ré- 
gnant partout  et  fixant  ainsi  la  position  de  ces  sables,  tandis  que 
dans  le  Devonshire  nons  verrons  quelle  incertitude  existe  encore  à 
leur  égard.  Dans  la  partie  septentrionale  du  val  de  Wardonr,  en  oI>- 
serve  aossi  les  deux  assises  du  grès  vert  supérieur  ;  celle  qui  snccède 
immédiatement  à  la  craie  est  l'équivalent  du  fire-stone  do  Surrey  et 
du  malm-rock  du  Sussex  occidental ,  oi!É  abondent  les  cherts  ;  l'infé- 
rieure, que  Ton  peut  appeler  strictement  sable  vert,  est  composée 
de  sable  oà  abondent  les  grains  verts. 

Les  fossiles  de  cet  étage,  aux  environs  de  Warminster  et  dans  la 
vallée  de  Wardour,  ont  été  particulièrement  mentionnés  dans  le 
Catalogue  des  débris  organiques  du  comté  de  Wilts  (1),  qu'a  pu- 
blié Miss  Et.  Benêt,  pour  être  joint  h  Tbistoire  de  ce  comté,  par  sir 
E.  G.  Hoare,  et  M.  Fitton  en  a  donné  une  liste  assez  étendue  (  p.  257). 
Noos  citerons  les  suivants  que  nous  avons  rencontrés  soit  près  de 
Warminster,  soit  dans  le  voisinage  de  Longleat  et  de  Ghut-Farm  (2)  : 

Siphqnia  piriformis^  Gold.,  Polypothecia  sphœrocepluxla^  Ben., 
P,  guadriloba^  id.,  P.  expansa,  id.,  P,  dichotoma,  id.,  P,  quin- 
qucloba^  id.,  Ceriopora^  indét.,  Fimgîa  coronula^  Goïd.  [Micmba- 


1 


1)  In-4,  avec  planches.  Warminster,  <834. 

2)  D'Archiac,  Notes  inédites,  4  837. 


GRÈS  VERT  SUPÉRIEUR.  51 

cia,  id.,  Miln.  Ed.  et  J.  Ha.),  Pcntacrinus^  iodét,  Diad^ma  orna^ 
tùm,k%.,  Goniophorus  fuvosus,  Ag.,  Park.,  vol.  111,  pi.  ^,  fig.  <3. 
(Il  est  singulier  que  la  figure  qu*a  donnée  Parkinson  de  cet 
échinoderme  remarquable  ne  soit  citée  nulle  part  :  aussi  n'est-ce 
^ue  sar  une  simple  présomption  que  nous  lui  assignons  le  nom 
pris  dans  le  catalogue  de  M.  Morris,  et  omis  dans  celui  de 
MM.  Agassiz  et  Desor.)  Salcnia  pcrsonata  y  yd^r.  jjetalijera,  Ag., 
Discoidea  subuculusy  Ag.,  Arbacia  gra/iulosa,  Ag.,  Holuster  iruri' 
caims,  id.,  h,  suborbicularis,  id.,  Terebrattda  dilatata,  Sow.  in 
Fitt.,  Exogfra  conica^  Sow.,  Grjphœa  vesiculosa^  id.,  Mya  pU- 
cata^  Sow.,  Pccien  quadricostatus ^  Sow.  (4),  P.  obiîquus,  id.,  . 
P.  aspetf  Lam. 

On  a  TU  {antèt  p.  37)  la  disposition  générale  qu'affectait  le  graud 
escarpement  crayeux  depuis  Sbaftsbury  jusqu'à  l'ouest  de  Crwkeroe, 
à  rextrémité  nord- ouest  du  Porsetsbire  ;  mais  les  assises  inférieures 
à  la  craie  ne  paraissent  pas  avoir  été  étudiées  entre  ces  deux  poiut9 
où  h  carte  de  M.  Greenough  marque  une  bande  de  grés  vert,  sans 
désignation  particulière  d'âge,  ce  qu'a  imité  M.  Fitton,  taudis 
que  sur  la  petite  carte  de  M.  Murchisou ,  cette  bande  porte  la  teinte 
et  le  travail  de  bachures  consacrés  au  grès  vert  supérieur  et  au  gauit 
réunis.  Sur  les  feuilles  du  Geological  Survey^  la  teinte  verte  uuie 
avec  la  désignation  de  uppei^green  sand^  la  représente  seule.  Nous 
verrons  que  les  deux  premières  cartes  sont  probablement  plus  près 
de  la  vérité  que  les  deux  deruières. 

Il  est  à  présumer  cependant  que  l'étude  détaillée  de  cette  région 
du  Dorscbbire  pourra  jeter  une  vive  lumière  sur  la  question  si 
controversée  de  l'âge  du  grès  vert  du  Devonsbire  ;  car,  au  sud,  nous 
avons  vu  disparaître  les  derniers  rudiments  du  gault  à  l'ouest  de 
Lulworth ,  et ,  au  nord ,  nous  n'en  avons  point  rencontré  non  plus 
de  traces  au  midi  de  Sbaftsbury.  Or,  les  caractères  minéralogiques 
des  assises  sous-crétacées  à  l'ouest  de  ces  deux  points  nous  laissent 
sur  leur  âge  dans  une  incertitude  que  la  ricbesse  de  leur  faune  n'a 
pu  faire  cesser,  à  cause  de  l'association,  dans  les  mêmes  couches,  d'es- 
pèces qui  ailleurs  sont  réparties  dans  le  grès  vert  inférieur,  le  gault, 
le  grès  vert  supérieur  et  la  craie  marneuse.  Il  paraîtra  donc  plus  à 

(4)  C'est  à  tort  que  M.  Aie.  d'Orbigny  [Paléont,  franc,  ^  vol.  111, 
p.  645)  croit  que  cette  espèce  n'appartient  qu'à  la  craie  supérieure 
ou  à  son  étage  sénonien.  L'échantillon  parfait  que  nous  avons  trouvé 
ici  ne  laisse  pas  plus  de  doute  sur  ses  caractères  spécifiques  et  sur 
son  gisement  que  ceux  que  nous  avons  rencontrés  en  France  dans 
des  couches  évidemment  inférieures  à  la  craie  blanche. 


52  (îAurx 

propos  de  traiter  des  couches  de  Tooest  da  Dorseishtre  ei  du  Dévon* 
sbire,  après  que  dous  aurons  décrit  le  gault  et  le  grès  vert  inj^epr 
dans  les  coûtés  de  l*e$t ,  oïl  ils  sont  si  parbiieinenl  caractériséa  et 
séparés  do  grès  rert  supérieur;  nous  posséderons  akn-stous  les  élé* 
mentir,  jusqu'à  présent  acquis  h  la  science  sur  cëttetitiéhioii',  ,^  dIMé 
verronis  si,  après  Ié(  avofir  comparés  et  dîsçUtés^j(|.npu)'  (â>t;j)o^jiÛè 
d'eu  tker  uue çoj^dqsioo,  a^u pioins proJbabljÇtH u^  n*est  çK^oitiive. 
Éiwiisear  . L'épaisseiBU'  du  grès  vert  près.de  Folkstonie  est  à  peu  près  de  i<^ 
raïuuûioiogie.  niètre»;  mais^  aux  eQiiroi»de  Godstoné  et  dëMèVMbam,-ene'<est  ter* 
tainement  plus  considérable.  Dans  le  Hampsbire,  lesfm^gie^ltii  (faX 
fait  reconnaître  une  puissance  de  18  à  30  mètres.  Dans  Touest  du 
Susàëx,  ciélié^c^'sb'malmi^iVt  éhtrellfi  e^2Î  mè^^ès;  dans  file' de 
*W1gbt,  elfe  est  ïe  !»  iM&es';  aànsic  vafcSrê  Wàrcioùr^  ii  ÏS; 

prSà  de  SWindbA^dé  9  b  15,  et  près  de  Cambridge  elle  est  réduite  i 
liiolnsdè  1  utètre;'ati  delà,  on  rie  distingue  plus  neUéntehï  cet  étage, 
et  11  Hôrisfaniôn ,  lààélitle  douclré  qu*on  pùissesûpposerle  représen- 
ter n'a  que  ()^  60  d'é^îssfeûr. 

Coii^idéféQapoîàt  de  vue  pàléontologTquie,  le  grès  vert  supérieur 
n^a pas  été  robJeVde  travaux  particuliers',  et  en  èttet  sa  taùne  en 
Angleiei^re  se  lié  ihliMëoiiènt  coiù^e  ses  coucTies  à  Ta  craie  inarheuse 
{chalk'ihàrl)  qui'le  ré(k)uvrè,  et  c^ès^  p^  ce  motif  (j|ùè  nous  les 
avonâf  rèiiriïs  dàïï^'oh-  tiiême  groupe.  ï'èutl-ëtre  trouvét'Ws-ribos 
sur  le  continent  des  caractères  plus  tràhcliSs,  înàTs  ce  ne  sera  jamais 
que  le  produit  de  clrconstamcès  locales  ;  le  ]gi*and  borizbn  des  Am" 
munîtes  variaris^  Mantelti,  rothomagensis  éi  falcatus ,  des  Turrù 
lites'tuberculatus  et  ûostùtus^  des  Scàp/nies  œqualis,  etc.,  est  le 
seul  que  nous  verroÀs  piêi-slstèr  avec  une  véritable  indépendance 

dans  totit  l'ouest  de  l'Europe  (1). 

>. 

$3.  Gault. 

Quoique  lé  gault  présente  une  composition  assez  simple,  et  que 
son  épaisseur  ne  soit  jamais  très  considérable,  nous  avoùs  dû  le 
regarder  comuïe  donétituant  un  groupe  à'  lui  seul,  et  tela  à  cause  des 
caractères  de  sa  faune  qui  se  maintiennent  avec  une  constance  re- 


(4)  MM.MilneEdwardd'etJ.  Ha!me(/oK  c/r.,p.  60)  ne  signalent, 
dans  cet  étage,  que  le  Micrabacla  coronnla  {Fungiu,  id. ,  Oold.)  ;  les 
trois  autres  espèces  sdnt  propres  au  grès  vert  indéterminé  du  De- 
vonshire. 


GAULT.  53 

marqBabk  sur  une  graude  éleu^due  de  pays,  cl  qui  offrout  ainsi  un 
terme  de  comparaison  précieux  pour  classer  les  dép^  plus  anciens 
ou  plus  récents^  car  les  deux  faunes  eptre  lesquelles  çelle-jci  8*est 
développée  dans  le  temps  diffèrent  trop  «sauf  quelques  exceptions 
peu  io^porlanttts»  pour  qu'on  puisse  les  çonfQQdr.ÇjL  quejle.  que  soit 
kparUe^4,^.  terres  aiiyourd'bui  Inunei^^ées,.  que  l'on  considère. 

On  a  déjà  vu  que  depuis  la  côte  sispteptnonalç.du  promontoire  Cr«u  rong*. 
de  Ffamborougb  (Yorkshire)  jusqu'aux  falaises  d'fluostanton  (Nor- 
folk), h  craie  blanche  ou  marneuse  reposait  sur  unecoucbede 
marne  ronge,  parfaitement  continue,  peu  épaisse,  et  dont  l'affleu- 
rement Umite  partout  è  l'O.  cette  grande  zone  crayeuse,  dirigée  du 
N.-O.  aO:S.,-JE.v  à  travers  le  Yorkshire  et  le  Lincolnshire,  jusqu'à  la 
pointe  nordrouestdu  p^orfolk.  Sur  ce  dernier  point  seulement,  nous 
avons  cru  retrouver  quelque  rudiment  du  grès  vert  supérieur,  qui 
partout  àiQévrs  manque  le  long  de  cette  zone.  On  peut  donc  se  de- 
mander si  cette  craie  rouge  représente  la  base  de  la  craie  marneuse 
ordinaire,  lé  grès  vert  supérieur,  ou  enfin  le  gaqlt  qui,  avec  ses 
caractères  ordinaires,  n'existe  pas  non  plus  dans  celte  région,  tandis 
qu'il  se  montre  à  peu  de  distance  au  sud  d'HunstantoM,  là  où  cesse 
la  craie  rouge.  Qr,  cielte  question  semble  devoir  être  résolue  par 
l'examen  des  fossiles,  plutOt  que  par  celui  des  caractères  sUratigra- 
l^iiquea  et  fminéralogiques. , 

Dans  la  falaise  de  Speeton  et  sur  le  pourtour  nord  et  ouest  des 
WoldSt  la  couche  de  craiç  marneuse  rouge  n'a  guère  que  0"*,60 
d'épajsaeur«  et  elle  renferme  une  espèce  de  Bélemnite  particulière 
qui  ne.8|9,.trouve  ni  dans  la  craie  au-dessqs,  ni  cl^ns  l'argile.soua- 
jacentei,.et  que  di^à  Lister  signalait  comme  se  trouvant  semper  in  terra 
rubrâfetTugineâ  ;  c^èstson  Belemnites  minimus  [B. ,  id.,  et  B.  Lis* 
tarit  auct),  puis  une  Térébralule  rapportée  à  la  T,  subglobosa^ 
Sow.  jeune,  un  Inocérame  paraissant  être  1'/.  Cuoieri^  une  Serpule 
et  un  Spongiaire  (1). 

La  coupe  de  Lincoln  à  Louth  nous  montre  la  craie  rouge  dans  la 
même  position,  et  reposant. sur  un  sable  quartzeu](,  caillouteux,  brun, 
sans  fissiles  (2),  tandis  que  celle  de  la  coIUmc  de  Nettleton,  dans  le 
même  comté,  lui  assigne  2  mètres  d'épaisseur  en  cet  endroit  où  elle 

■  ■  Il       ■        ■      ■  I      ■  ■    I  ■■  »  I   ■    I      ■  ■  Il  I  I  ■        ■        ■         ■      .   ^       ■  ■       M  «       ■     ■  ■ 

(<)  J.  Phillips,  Illustrations  of  the  geol.  oj  Yorhhîrey  î*  éd., 
p.  46,  92,  pi,  3  et  8  des  coupes,  et  pi.  4 ,  fig.  4  8  des  fossiles. 

(2)  Ed.  Bôgg,  Transact,  geoL  Soc.  of  London^  S**  sér.,  vol.  III, 
p.  394,  pt.%6.  4846. 


54  gault/ 

repose  également  sur  le  sable  ferrogineuic  et  quartzeox  de  Thores* 
way.  Près  de  Stenigatt,  la  craie  paraît  atteindre  jusqu'à  9  mètres. 
MM.  W.  Hey  Dykes  et  J.  Ed.  Lee  (1)  y  ont  trouvé  la  Terebratula 
subundata,  Sow. ,  T.  biplicata,  id.,  et  le  Belemnites  mtnimus,  List. , 
en  très  grande  quantité  ;  mais  rien  ne  semble  justifier  la  présence 
du  gault,  séparant  en  deux  une  large  bande  de  grès  vert  dans  tonte 
la  moitié  sud  du  Lincoinsbire,  ainsi  que  le  représente  la  carte  de 
M.  Greenougb. 

Dans  la  falaise  d*Hunstanion,  à  l'extrémité  nord-ouest  du  Norfolk, 
les  observations  de  MM.  R.  C.  Taylof  (2),  Rose  (S),  Woodward(4), 
Murchison  etFitton  (5),  s'accordent  parfaitement  sur  la  position  et 
tes  caractères  de  l'assise  rouge,  placée  sous  un  banc  de  calcaire  blanc, 
javec  polypiers,  que  surmonte  la  craie  marneuse.  La  craie  rouge  n'a 
que  1"',20  d'épaisseur,  et  est  divisée  en  un  lit  mince  d'argile  rouge, 
très  foncée,  un  banc  de  craie  rouge  et  un  troisième  inférieur  de  craie 
également  rouge,  mais>plus  compacte,  et  d'une  teinte  plus  vlv^que 
les  précédents.  Au-dessous  viennent,  comme  dans  le  Lintolnshlre, 
des  sables  ferrugineux  du  groupe  inférieur.  La  craie  rouge  se  pro- 
longe ensuite  par  Muggridge,  Ingoldsthorpe  et  Desingham-Mîll, 
jusqu'à  un  promontoire  de  craie,  près  de  West-Newlon,  au  sud  du- 
quel commence  à  se  montrer,  au  même  niveau  et  à  une  distance  de 
quelques  centaines  de  mètres  seulement,  l'argile  bleue  du  gault  qui 
parait  en  être  là  continuation. 

Les  fossiles  de  celte  localité  sont  :  V Ammonites  altematus^ 
Woodw. ,  Spatangm  planus,  Mant. ,  Spongia  paradoxica^Vfoodvf. , 
terebratula pentàngulata^  id.,  1\  triplicata,  id. ,  et  d'autres  que 
cite  M.  Fillon,  Terebratula  subundata,  Sow.,  T.  biplicata,  id., 
Inoceramus  conceniricus,  Sow.,  /.  Cripsii,  Mant,  Gryphœaglo- 
bosa,  Soyf.,  Belemnites  minimusy  List.  [B.  Listeri  et  attenuatus, 
auct.).  M.  Woodward  (p.  54)  admettait  que  de  16  espèces  citées, 
5  se  trouvaient  dans  les  marnes  bleues  du  gault,  7  dans  la  craie, 
4  dans  le  grès  vert  supérieur,  3  dans  l'inférieur,  et  que  5  étaient 
particulières  à  cette  couche.  Ces  déductions  déjà  anciennes  se- 
raient sans  doute  modifiées  aujourd'hui  ;  néanmoins ,  si  l'on  tient 

(i)  Magaz.  ofnat,  hist,,  ?•  sér.,  vol.  I,  p.  564.  4  837. 
\zy  Geology-   oj  east  Norjolk   {London ,  Edinh.    aud  philos. 
Magnz,,  vol.  LXI,  p.  84 .  4  823  ;  —  In-8  ;  Norfolk,  4  827). 

|3)  Loftdon,  Edinh,  and  philos.  Magaz.,  \o\.  VI^  VU.  4  835-36. 
|ii  J/i'  outlines  ofthe  geology  of  Norjolk;  iD-8.  4833. 
[5)  Loc.  vit ,  p.  34  3.  pi.  10»,  fig.  26;  4  0^  fig.  4  2,  a,  b,  c. 


GAULT.  53 

marqiiable  sur  uac  graudc  élcudue  de  pays,  cl  qui  offrent  ainsi  un 
terme  de  comparaison  précieux  pour  classer  les  dépôts  plus  anciens 
ou  plus  récents^  car  les  deux  faunes  entre  lesquelles  çelle-,d  8*est 
développée  dans  le  temps  diffèrent  trop ,  sauf  quelqiies  ei^çeptions 
peu  important^»  pour  qu'on  puisse  les  çQnfQpdrej,  quejle  que  soit 
kpartie^4,^.  terres  atyourd'bui  Inuner^ées,  que  l'on  considère. 

On  a  déjà  \ru  que  depuis  la  côte  sjspteptrionalç  du  promontoire  Cr«u  rong*. 
de  Flamborougb  (Yorkshire)  jusqu'aux  falaises  d'fluostanton  (Nor- 
folk), la  craie  blanche  ou  marneuse  reposait  sur  unecoucbede 
maroe  rouge,  parfaitement  continue,  peu  épaisse,  el  dont  Taffleu- 
rement  limite  partout  à  l'O.  cette  grande  zone  crayeuse,  dirigée  du 
N.-O.  ao  S.^*E.v  à  travei*s  le  Yorkshire  et  le  Lincolnshire,  jusqu'à  la 
pointe  nord-ouest  du  Norfolk.  Sur  ce  dernier  point  seulement,  nous 
arons  cru  retrouver  quelque  rudiment  du  grès  vert  supériepr,  qui 
partout  ailleurs  manque  le  long  de  cette  zone.  On  peut  donc  se  de- 
mander si  cçtte  craie  rouge  représente  la  base  de  la  craie  marneuse 
ordinaire,  le  grès  vert  supérieur,  ou  enfin  le  gaqlt  qui,  avec  ses 
caractères  ordinaires,  n'existe  pas  non  plus  dans  cette  région,  tandis 
qu'il  se  montre  à  peu  de  distance  au  sud  d'HunstantoM,  là  où  cesse 
la  craie  rouge.  Qr,  cçlte  question  semble  devoir  être  résolue  par 
l'examen  des  fossiles ,  plutôt  que  par  celui  des  caractères  stratigra- 
phiques  et  fminéralpgiqcfes. . 

Dans  la  falaise  de  Speeton  et  sur  le  pourtour  nord  et  ouest  des 
WoldSf  la  couche  de  craiç  marneuse  rouge  n'a  guère  que  0"*,60 
d'épaisseur^  et  elle  renferme  une  espèce  de  Bélemnite  particulière 
qui  ne.se.trouve  ni  dans  U  craie  au-dessus ,  ni  ^s^ns  l'argile, sous- 
jacente,  et  que  di^à  Lister  signalait  comme  se  trouvant  semper  in  terra 
rubrâ  fetTugineâ  ;  c'est  son  Belemnites  minimus  {B. ,  id.,  6t  ^.  Lis- 
ttri^  auct.),  puis  une  Térébralule  rapportée  à  la  1\  subglobosat 
Sow.  jeune,  un  Inocérame  paraissant  être  1'/.  Ciwteri^  une  Serpule 
et  un  Spongiaire  (1). 

La  coupe  de  Lincoln  à  Louth  nous  montre  la  craie  rouge  dans  la 
même  position,  et  reposant. sur  un  sable  quartzeu;(,  caillouteux,  brun, 
sans  tos/Ak^  (2),  tandis  que  celle  de  la  colline  de  Nettleton,  dans  le 
même  comté,  lui  assigne  2  mètres  d'épaisseur  en  cet  endroit  où  elle 


(<)  J.  Phillips,  Illustrations  oj  the  geol.  oj  Jorhshîre^  î*  éd., 
p.  46,  92,  pi.  3  et  8  des  coupes,  et  pi.  4 ,  fig.  4  8  des  fossiles. 

(ï)  "Ed.  ^Dgg,  Transact.  gcoL  Soc.  ofLondon,  1~  sér.,  vol.  III, 
p.  394,  pt.'%6.  4816. 


56  GAULT. 


OU  dépression  au-dessous  du  grès  verl  supérieur  ;  dans  d'autres,  il 
s*étend  \fers  TO.  en  s'amincissant  graduellement  vers  les  affleure- 
ments du  grès  vert  inférieur  (1). 
Kent,  Sur  le  pourtour  de  la  vallée  de  Weald,  ce  trpisième  groupe  forme 


Sarrey 


Sufficx. 


et  une  bande  continue  qui  sépare  les  deux  grès  vçrts.  Le  long  de  la 
cote»  à  re3t  de  Folkatone.  son  affleurement  est  masqué  par  les  éboiji- 
lemepls  des  él^gç^s.^siipérieurs»  mais  on  peut  Tobserver  à  la  basse 
mer  spr  divers  poiuts.  dans  la  baie  d*£ast-Ware»  et  elle  occupe  la 
plus  grande  partie  de  la  Xalalse  à  Copt-PoinL  Sa  puissance  totale  est 
d'environ /iO  mètres.  La  première  assise  qui  succède  au  grès  vert 
supérieur  contient  des  grains  verts,  cl,  sur  une  faible  épaisseur,  de- 
vient tout  à  fail^bleuse,.m9is  au-dessous  la  rocl^e  est  une  argile 
très  :  plastique,  homo^gène,  douqe  au  toucher,  d'un  gris-bleuâtre 
clair,  très  Recherchée,  pour  Ja  fabrication  des  tuiles  et  des  poteries 
commune^.  G'e^t  daaç  c^to  partie  de  la  b^aise^  à  Copl-Point,  que 
Ton  trouve  les  coquilles  irisées,  parfaitement  conservées,  des  Am- 
monites, Hamites,  loocérames,  etc.»^  qui  sont  si  recherchées  dans 
les  collections,  et  qui  paraissent  manquer  assez  constamment  dans 
l'assise  supérieure  sal^leuse.  Les  touches  se  relèvent  ensuite  gra- 
duellenieatà  i'O.  pour  former  la  colline  d'environ  .32  mètres  de 
hauteur  sur  laquefl^  esjL  ^tie  i^ne  portion  dç  la  ville  de  Folkstone  (2). 
A  partir  de  la  c6te,  si  l'on  se  dirige  vers  1*0.,  les  glaises  bleues 
peuvent  être  suivies  dans  l'intérieur  du  iKç;nt,  le  long  de  l'escarpe- 
ment de  la  craie  où  sa  présence  est  partout  jndiquée  par  une  dé- 
pression 4u  sol  ^  dont  le  caractère  humide  et  marécageux  favorise 
surtout  la  végétation  des  joncs,  et  contraste  fortement  avec  celui  de 
la  craie  au-dessus  et  du  grès  vert  inférieur  au-dessous. 

Des  aodules  diversiibrmes  de  pyrites  de  fer  s'observent  fréquem- 
ment dans  le  gault,  et  surtout  à  la  base  ;  mais  nous  les  trouverons 
beaucoup  plus  abondants  sur  la  c6le  de  France  qu'aux  environs  de 
Foljcstone.  D'autres  nodules,  ou  masses  irrégulières,  dont  la  com- 
position rappelle  celle  des  coprolites»  se  rencontrent  souvent  avec 
les  précédents,  et  sont  même  pénétrés  par  des  veinules  de  fer 
sulfuré  comme  Içs  sepiaria.  Leur  teinte  est  Je  brun  foncé ,  et  la 
cassure  en  est  unie  ou  brillante  comme  celle  de  quelques  variétés 
de  chert.   Leur  surface  semble  annoncer  qu'ils  ont  été  corrodés 


(4)  H.  Fitton,  ib.,  pi.  9  et  40»,  f.  48',  49,  20  et  24'.— Greenough, 
Carte géohgique  d'Angleterre,  iJ«  éd.,  4  839. 

(2)  M,  /^.,  p.  409  et  pi. 7,  f.  4  ;  pi.  8,  9et  40,  f.  4  ;  pi.  40»,  f.  4  et6. 


I 


GAtLT.  57 

a?aiit  d*èire  covclopp^^s  dans  Targilc ,  et  souvent  ils  sont  réunis  à 
des  fossUes  ef  surtout  à  des  Ammonites  dont  ils  out  rempli  Tinté- 
riear  d'une  substance  semblable  à  celle  qui  les  compose.  Ces  con- 
crétions ne  sont  d'ailleurs  pas  exclusivement  propres  au  gault,  car 
on  en  trouve  dans  le  grès  vert  inférieur  de  Itle  de  Wight,  dans 
le  crig  du  Suffolk ,  ttt  elles  aont  de  naéme  nature  que  celles  du 
Barre  el  de  Wissanl,  dans  lesquelles  M.  Bertbier  a  trouvé 
57  pour  iM  de  phosphate  de  cbauz  joiat  à  une  proportion  conindé- 
raUe  de  carbonate  de  chaux ,  ce  qui  doit  leur  faire  attribuer  une 
origÙM  aaimale. 

La  liste  des  fossiles  du  gault  des  environs  de  Folkslone  (1)  fait 
coonallre  h  richesse  de  cette  localité  et  en  même  temps  les  espèces 
les  plus  caractéristiques  du  groupe»  qui  y  sont  répandues  avec  une 
extrême  profnsion.  Les  Ammonites  et  les  Hamites  y  dominent  par- 
tkoiièreoient,  pais  viennent  les  Rostellaires,  les  Solarium,  les  Xno- 
cérames  et  kt  Moculos,  toujours  accompagnés  du  Belemnites  fut- 
ntnttis  (B.  Lister i  et  attenuatus). 

Leganlt,  qui  ne  fcumc  ordinairement  qu'une  dépression  étroite 
an  pied  de  Fescarpement  de  la  craie,  dans  l'intérieur  du  Kent,  est 
très  découvert  à  l'entrée  des  gorges  que  traversent  les  cours  d'eau, 
et  sa  surface  y  constitue  des  élévations  plus  ou  moins  considérables. 

Dans  le  Sorrey ,  ce  sol  appelé  Nack  land  présente  aussi  unedépres- 
sion  au  bas  de  la  xone  dn  fire^&ne.  }L  R.-A.-CL  Âusten  y  si- 
gnale les  Ammonites  splendens^  Sow.,  interrupiu$%  id.,  auritus, 
idy  Vlfwceramus  grypkœoides^  id.,  etc.  I..es  coupes  données  par 
M.  Filton  (2)  montrent  parfaitement  la  position  de  ce  groupe  dans 
h  partie  occidentale  de  la  vallée  de  Weald  (Surrey  et  Ouest-Sussex), 
de  même  que  les  travaux  de  M.  Mantell,  pour  la  partie  orientale  de 
ce  dernier  comté,  en  avaient  bien  fait  connaître  tous  les  caractères 
par  des  descriptions  et  des  coupes  sur  lesquelles  nous  n'avons  pas  à 
revenir.  Nons  nous  bornerons  à  citer  les  fossiles  principaux  que  ce 
savant  signale  aux  environs  de  Ringmer,  et  qni,  se  trouvant  aussi 
dans  le  même  groupe,  à  Folkslone,  où  nous  les  avons  également 
observés,  peuvent  caractériser  le  gault  de  cette  partie  de  l'Angle- 
terre.sou  vent  prise  pour  terme  de  comparaison  : 

CorysteSy  Ammonites  auriius,  Sow.,  J.  lautus,  id.,  J.  splendens, 
îd.,  A,  tuberculatusy  id.,  Belemnites  minimas,  List.,  [B.  Lisieriei 


[I)  H.  Fitton,  Iqc.  cit.,  p.  H 2. 
2)/i/.,  pU  10-,  f.  2,  3,  4,5. 


58 


GAULT. 


aitenuatus)f  Dentalîum  elUpticwn ,  Sow.,  Hamites  armatns^  id., 
H.  compressas,  id.,  H.  inter médius,  id.,  M.  maximus,  id.,  H.  rotun^ 
d'ts^  id.,  H.  tenais,  id.,  Inoccrnmus  concentricus.^  Sow.,  /.  sulca'- 
tus,  id.,  Natica  canaliculata,  id.,  Nucula  ovata,  id.,  N,pectinata^ 
id.,  RostcUaria carinata  (4). 


lie 
WighU 


Dans  rtle  de  Wight,  ce  groope  consiste  en  argile  sableuse  grise» 
bleuâtre,  rude  an  toucher  et  mélangée  de  paillettes  de  mica,  mm 
nulle  part  on  n'aperçoit  les  bancs  d'argîle  plastique  bieo  clair  qui, 
à  Folkstone,  sont  remplis  de  fossiles  et  qui  forment  la  base  de  hr 
masse  (2).  L*argile  sableuse  dont  Tépaisseur  ne  dépasse  pas  20  mè* 
très  renferme  peu  de  fossiles,  et  encore  sont-ils  mai  conservés;  elle 
paraît  d'ailleurs  n'avoir  pas  été  étudiée  avec  tout  fe  soin  poisible. 
  East-End,  entre  Luccombe  et  Bonchurcb,  le  gault  renferme  des 
nodules  de  pyrites ,  des  fragments  de  coquilles  et  de  petits  crislam 
de  gypse.  La  carte  jointe  au  mémoire  de  M.  Fitton  montre  oé 
groupe  suivant  d'une  manière  continue  les  affleurements  du  grès 
vert  supérieur  et  ceux  de  la  craie. 
Donettbire.  Nous  avous  dit  quc  le  gault  trayersant  de  l'E.  à  1*0.  l'île  de  Pur* 
beck,  comme  les  autres  groupes,  se  montrait  encore  dans  la  baie 
de  Swanage,  dans  celles  de  Kimmeridge  et  de  Lolvrortb  (Lulworth- 
Govc);  mais  s'il  existe  au  delà,  c'est  avec  des  caractères  qui  le  diffè^ 
rencient  beaucoup  de  ceux  que  nous  venons  de  décrire  et  dont  nous 
parlerons  après  avoir  traité. du  grès  vert  inférieur. 

Autour  de  Swindon,  l'argile  bleue  plastique,  douce  au  toucher  et 
micacée,  sort  de  dessous  le  grès  vert  supérieur  et  occupe  des  ni- 
veaux assez  élevés  sur  les  pentes  des  escarpemenfs.  De  cette  ville  â 
Burdrop-Park  et  à  Liddington,  elle  constitue  les  parties  basses  do 
sol,  sans  cependant  former  une  dépression  prononcée,  comme  dans 
le  Kent  et  le  Sussex  (3).  On  la  suit  le  long  des  collines,  à  l'entrée 
du  val  de  Pewsey  et  dans  la  vallée  de  l^arminster;  c'est  la  coucho 
la  plus  basse  qui  soit  à  découvert,  et  encore  n'est-ce  qu'au  fond 
des  cours  d'eau.  Â  Grockerton^,  elle  renferme  beaucoup  de  fossiles 
et  des  masses  de  résine  [copal  fossil)  comparable  à  celle  de  l'argile  de 
Londres.  Les  corps  organisés  de  cette  localité  sont  particulièrement  ; 
Ammonites  aurittts,  Sow.,  A.  Benettiœ,  id..  A»  dentatus^  îd,« 
A.  lautus,  id.,  A,  monilis,  id.,  A.  planus,  Mant.,  Nucula  pectù 
nota,  Sow.,  Pecten  orbicularis^  id. j  Pectunculus  umbonatus,  id. 


WilUbire. 


4)  Transact.  groi.  Soc,  of  London,  V  sér.,  vol.  III,  p.  200. 
[2)  H.  Fitton,  loc,  cit.,  p.  i84,  pi.  9  et  4  0»,  f.7. 
;3)  H.  Fitton,  loc.  cit.,  p.  264.,  pi.  4  0",  f.  47. 


gàult.  '  50 

Dans  la  vallée  de  Wardour,  le  ganlt  accompagne  constamment 
le  grès  vert  supérieur,  formant  au  sud  de  la  vallée  une  pente  ra- 
pide, et  au  nord  une  dépression  immédiatement  au-dessous  des 
sables.  Ses  fossiles,  indépendamment  de  ses  caractères  stratigraphie 
ques  et  minéralogiques,  établissent  bien  son  identité  avec  les  ar- 
giles bleues  ou  sableuses  des  comtés  de  l'est.  A  Lower  Donhead, 
au-dessoDS  de  Lidhurst,  il  renferme  des  Ammonites  et  des  nodules 
de  phosphate  de  chaux  ;  à  Ridge,  où  Ton  en  voit  de  bonnes  coupes, 
on  y  a  recueilli  les  Ammonites  dentatus^  Sow.,  rothomagensis  ^ 
Defr.,  SelliguinuSj  Brong.,  tuberculcUus,  Sow.,  varicosus,  id.,  le 
Dentalium  decussatum,  id.,  le  Pectuncidm  umbonatus,  id.,  le 
Plagiostoma  elongafum,  Mant. ,  le  Rostellaria  carinata,  id.,  et 
avec  doute  le  Belemnites  minimus,  List,  et  VAuricula  inflata. 
D'autres  espèces,  provenant  aussi  du  val  de  Wardour,  sont  citées  dans 
la  même  couche  ;  ce  sont  :  Hamites  attenuatus,  Sovr. ,  Dentalium  e/- 
liptieum^  id. ,  des  Notices,  Soiarium  conoideum  et  omatum,  Sow. , 
Inùceramus  concentf^ieus,  Sow.,  Trigonia  alœformis,  Park.,  Vene- 
ricardiatenuicosta^  Sow.  in  Fitt. ,  PentacriniteS  (celle  deFolkstone) 
et  des  débris  de  poissons. 

Gomme  pour  le  grès  vert  supérieur,  au  sud  de  ce  point,  cesse 
toute  certitude  sur  les  vrais  rapports  des  couches  qui,  continuant  à 
suivre  les  escarpements  de  la  craie  dans  le  nord  et  l'ouest  du  Dorset- 
Aïre,  occupent  une  partie  du  Devonshirc  oriental  ;  aussi  traiterons- 
nous  en  même  temps,  sous  le  nom  commun  de  grès  vert  et  sans 
désignation  plus  précise,  des  couches  qui,  dans  ces  deux  comtés,  re-  " 
couvrent  les  divers  groupes  jurassiques  et  plus  anciens. 

L'épaisseur  du  gault,  à  Copt-Point,  est  d'environ  UO  mèlre8;à  épa<»«Br. 
Merstfaam  de  AS  ;  dans  l'île  de  Wight  probablement  de  21  ;  à  Ridge 
de  23  ;  k  Gottmore- Wells,  près  de  la  Tamise,  de  28,  et  dans  le  Cam- 
bridgeshire,  d'après  les  sondages,  de  A5.  Elle  ne  serait  plus  que  de 
8  mètres  dans  le  dondage  du  Sufiblk,  de  5  dans  l'ouest  du  Norfolk, 
et  l'on  a  vu  qu'à  Hunstanton,  comme  dans  le  Lincolnshire  et  le 
Torkshrre,  la  craie  rouge  n'a  pas  beaucoup  plus  de  1"',50  à  2  mètres. 

On  ne  cite  guère  dans  ce  gmupe.  comme  appartenant  à  la  classe  Paléontologie. 
des  poissons,  que  le  Ptychodus  acuttts,  Àg.  et  la  Chimœra  is^ 
e%orf«s,  id.  de  Folkstone.  Les  Mollusques  ont  été  décrits  et  Ggurés 
dan^  phisSeurs  ouvrages  (1),  et  M.  J.  de  G.  Sowerby  en  a  fait  cod* 

(4)  Mantell ,  The  Jossiis  of  thc  SoHth  dnwnxy  elCj   1822,  et 
Sowerby,  Miner,  conchology. 


U  «iftOCPft  31ÛC0lflt^ 

iskre  oa  grand  nombre  de  noaf  eaox  dans  le  mémoire  si  mifeni 
dté  de  H.  Fîtton  CI].  3IM.  3Iilne  Edwards  et  J.  Haime  (?)  ont  Eût 
n»fliarqD<*r  que  les  polypiers  (aathozoaîres)  du  g^alt  étaient  pins 
Bombreox  que  ceox  de  b  craie  tnileaa  et  du  grès  f  ert  supérieur. 
La  plupart  appartiennent  à  la  famille  des  tnrbîiioiies  et  proviennent 
des  environs  de  FoDutone  et  de  Cambridge.  8  on  9  espèces  y  sont 
indiquées,  dont  2,  les  Trockùttjaikus  cmmlms  et  KamgU  »ot  très 
caractéristiqiies  de  ce  groupe  en  Anf^terre  covme  sar  le  con- 
tinent 


54. 

[htcer  grten  smtd). 

Ce  groape  est  beaucoup  plus  compliqué  qae  len  précédents;  set 
caractères  sont  plosfariaUes  et  sa  pvîmaace  est  somtcat  aoan  plnr 
coMÎdérable.  C'est  celui  dont  nous  Terrons  ThorinB  s'étendre  le 
ph»  loin,  et  qui,  par  la  richesse  et  la  répartition  de  sa  fannet»  dans 
ces  derniers  temps  appelé  d'une  manière  partîcoUèm  l'attention  des 
paléonlologistes.  Le  paraliélisroe  des  concbcs  qid  le  composent,  sar 
le  continent  et  en  Angleterre,  a  été  un  sujet  de  discasBon  sur  le- 
quel nous  Insisterons  ;  mais,  ne  des ant  nous  occuper  ici  que  de  sa 
description  dans  celte  dernière  Ile,  noos  regjirdons  comme  plus 
coronlode  pour  le  lecteur  de  continuer  à  désigner  Tensemblç  des 
strates  placés  entre  l'argile  du  gault  et  l'argiie  de  Weald  sous  le  nom 
de  grés  ou  sable  vert  inférieur^  expression  locale  qu'on  ne  doit  pas 
prendre  même  dans  un  sens  minéralogique  absolu  et  qui  n'exclut 
nullement  l'idée  de  son  synchronisme,  aujourd'hui  bien  cooslalét 
avec  le  groupe  néocomien  de  l'autre  côté  du  détroit. 

AUX  extrémités  nord-est  et  sud-ouest  de  la  formation  crétacée  de 
l'Angleterre,  dans  le  Yorkshire  comme  dans  le  Devonshire»  les 
couches  comprises  entre  la  craie  proprement  dite  et  les  formations 
jurassiques  ou  plus  anciennes  y  présentent  des  caractères  mixtes  ou 
ambigus  qui  ne  s'obsenrent  guère  le  long  de  la  zone  comprise 
entre  ces  doux  comtés,  et  encore  moins  au  sud  et  au  sud-est,' où  les 
groupes  et  les  étages  sont  aussi  parfaitement  séparés  par  leurs  ca- 
ractères minéralogiques  que  par  leurs  fossiles.  Il  y  a  cependant  cette 
différence  entre  les  couches  du  Yorkshire  et  celles  du  Deîonshûre 
dont  nous  traiterons  à  part,  ci-après,  que  les  premières,  essentielle- 


0) 

(2) 


Loc.  cit.,  pi.  M,  12, 
Loc.  dt,j  p.  6t. 


ou  DU  CnÈïî  VEUT   INTÉRIEUR.  M 

ment  atgileuses»  ont  été  rapportées  an  ganlt  et  même  rapprochées 
de  rétâgcdcklinmeridge  sous-jacent ,  tandis  que  les  secondes»  es«- 
sentiellëmeàt  arénacées  et  siliceuses,  ont  été  assimilées  au  grès  tert, 
ef  jj^  )^rtiCDliëi*ément  au  supérieur.  Mais,  si  i'on  preind  en  consi*- 
dA^tKi  les  fèssilès  de  ces  localités  extrêmes,  rii  Tuo  ni  Tautre  de 
târii'iît^obhètaeïit^  ne  se''t^dtiv^  ni  absolument 

fiiUcV'^tb^cletix  l^èhféhilâàt  tme  l^artfe  de  èè  i^àè  liai»  croyons  la 

'CbtdnàèsoD  célèbre  préHééesseiir  W.  Smitb,  M.  J.  Phillips  (1)  a,  Torkshire. 
siit^lil  iàM'Au  l'drkshire,  reprèsenré  par  une  niéme  teinte  l'assise 
isA^iénte  ^tti'Vièfit^afltetirtii'  sous  là  ctaite  "rougè,  dans  là  Maise  de 
Spëeirtfcl'et  l'aigle  de  Khïiinerîdge  pl^é  dessous,  puis  qui  occupe 
la  vallée  de  Pickering  ;  mais  dan»  la  coupe  de  la  Ihiaise,  il  z  parfaf- 
tement'distingdé  fa  première  assise  qu'il  désigne  sous  le  nom  d'ar- 
giiede  Spéeton.  €ellé^i  est  d'une  teinte  foncée,  schisteuse,  avec 
des  iftsr  e^pàcès^  de  Hodhfes  )ii^Féui  et  ferrugineux,  traversés  à  l'in- 
térièttr  pw-de  nombreuses  fentes  que  tapissent  dn  ^pse,  du  fer 
stilfiirêoa  dir^rbonate  de -chaux.  Quelquefois  ces  nodules  enve- 
loppent des  Anmtomtes,  des'Hamites  oti  des  fragments  de  crustacés. 
Eesfefiélies,  tiombretrx  sttr  ce  point  et  à  Knapton,  ont  la  plus  grande 
anafogiè -avec  ceux  dttf;âiite  du  Sussex,  auquel  M.  Pbiilips  rapporte 
bf  pif'tie  sopériëufe  de  celte 'assise $  mais- quelques  uns  assez  voisins 
de  teât  dé  FârgHe^e  Kimmeridge  avaient  engagé  M.  Sedgwick  à 
réunir  le  tout  à  ce  dernier  étage. 

jCq9^P9^  lacrj^e  %\Ui\  les  recouvre,  ces  argiles  plongent  au  S.,  se 
VMBlvaBt  aveCtUiie  épaisseur  de  60  mètres  au-dessous  de  Speeton* 
Ellesp disparaissent  sous  Itr  mer,  è  moins  d'«n  mille  de  distance  do 
pdàtoù  elles  ofit'toâlmendé  à  affleurer,  hih  leur  iubstratum  im^ 
ni^at  ne  pèiit  y  être  vu.  Partout  ailleurs  que  sur  la  côte  et  à 
KAPpiUio^  un  vaste. manteau  de  sable  argileux  et  de  cailloux  roulés 
masque  leurs  relationsgéelogiqncs,  einous  n*avons pas  d'autre  moyen 
que  les  fossiles  pour  chercher  à  établir  leur  parallélisme  avec  les 
groupes  ou  les  étages  bien  détermines  du  sud-est  de  l'Angleterre. 

Sur  64  espèces  signalées  par  M.  Phillips,  déduction  faite  de 
quelques  doubles  emplois  reconnus,  16  sont  restées  à  déterminer  et 
kl  Font  été.  Sur  ce  nombre  21  sont  nouvelles,  et  des  26  déjà  con- 
nues, 5  paraissent  se  retrouver  dans  la  craie  tuffeau  ,  2  dans  le  grès 
vert  supérieur,  12  dans  le  gault  et  Ix  dans  le  grès  vert  inférieur; 


(4)  Illustrations  ofthegcol.  nj  Yorkshire^  2*  éd.,  p.  47. 


62  GEOrPB  ^OCOIUEN 

7  auraient  leurs  analogues  dans  les  étages  supérieurs  de  la  formation 
jurassique.  Si  Ton  néglige  ces  dernières,  on  voit  que  les  espèces 
propres  au  gault,  telles  que  les  Ammonites  fissicostaius^  PhilL  (1), 
rotuia,  id. ,  detUatus,  Sow. ,  splendens^  id. ,  le  Belenuiites  minimia, 
List  »  les  Jffamites  rotundus^  2>ow. ,  raricostcUus,  PhîlL ,  aitenuaha^ 
Sow.,  etc.,  y  sont  dominantes ,  mais  que  le  Toxoster  eomplanatug^ 
Ag*t  YExogyra  sinuata^  Sow. ,  les  Crioceras  Duvalii  et  Emerici^ 
Lév.  (2),  qui  caractérisent  partout  le  groupe  néocomien ,  comme 
Ta  fait  remarquer  M.  Austea  (3)  en  1843 ,  annoncent  aussi  Texis- 
tence  de  la  plus  ancienne  faune  crétacée .  an  milieu  de  ces  argiks 
qui  semblent  nous  présenter  la  réunion  des  deux  groupes  infèrieus 
de  la  formation  ;  la  craie  rouge  qui  les  recouvre  appartiendrait  seu- 
lement à  la  ûu  de  la  période  du  gaulL 
iBcoiBihire.  La  plupart  des  cartes  géologiques  indiquent,  bordant  à  Touest  la 
craie  du  Yorksbire  et  du  Lincolnshire,  une  bande  de  grès  ou  de  sa- 
ble vert,  soit  simple,  soit  divisée  en  deux  par  les  argiles  bleues  ;  \n 
seuls  textes  précis  que  nous  connaissions  ne  mentionnent  pas  ces 
dernières  dans  le  Lincolnshire,  autrement  que  comme  représentées 
par  la  craie  rouge ,  et  au-dessous  vient  un  sable  caillouteux,  bruOp 
sans  fossiles ,  avec  grains  de  quartz  et  oxyde  de  fer,  de  6  à  10  mètres 
d'épaisseur,  reposant  sur  un  calcaire  argileux  oolitbique  aux  envi^ 
rons  de  Loutb  (4).  Plus  au  nord,  autour  de  Ihore&way,  MM.  W.  H» 
Dykes  et  £d.  Lee  ont  vu  des  sables  ferrugineux  et  des  grès  quart- 


(4)  M.  Aie.  d'Orbigny(i>a/c'o/ir. /m/ir.,  yoI.  I,  p.  864)  ayaitcon- 
fonda  cette  espèce  avec  les  A.  venus  tus  et  concinnus^  Phili.,  et  il  avait 
été  suivi  eo  cela  par  M.  Morris;  mais  dans  son  Prodrome  (voL.li, 
p.  4  13-414)  il  a  rétabli  ces  dernières  et  réuni  à  Y  J .  fisûcostatus 
\A.  Dcshaycsii  qu'il  en  avait  d'abord  distingué.  Les  nombreux  chan- 
gements de  ce  genre  que  Ton  trouve  dans  les  diverses  publications  de 
l'auteur  rendent  assez  pénibles  les  recherches  que  Ton  veut  j  faire 
soi-même  pour  rétablir  la  synonymie  des  espèces. 

(2)  Nous  avons  cité  le  6".  Duvalii^  d'après  M.  Morris  [Cat.  ofbrU. 
foss.f  p.  4  78)  ;  mais  la  coquille  que  nous  avons  trouvée  dans  cette  loca- 
lité est  plutôt  le  C.  Emcrui.  Nous  y  avons  aussi  rencontré  une  espèôe 
inédite  assez  grande,  qui  rappelle  le  C.  Astierianus,  dOrb.,  mais 
dont  les  tours  croissent  moins  rapidement;  les  plis  sont  plus  larges, 
plus  espacés  et  plus  saillants;  puis,  avec  les  Ammonites  venustus, 
concinmis,  margimitus,  rotuia,  etc. ,  une  fort  belle  espèce  voisine  de 
VA.  AstieriafiuSf  d'Orb. 

^3)  Piocccd.  geol.  Soc.  oj  Londun,  vol.  IV,  p.  4  96. 

})  Bogg,  On  thcivolds  oj  Lincolnshire  iTransact.  geol.  Soc.  oJ 
Z^//</o//,  vol.  111,  p.  394,  4846). 


ou  DU  GRÈS  VEai  liNFÈRlEUR.  63 

zeQX  sans  fossiles,  puis  des  calcaires  et  des  grès  plus  ou  moins  fer- 
rugineux de  2  à  3  mètres  seulement  d'épaisseur  avec  Exogyra 
lœvigata^  E,  sinuata ,  etc.  Du  sable  vert  et  des  grès  quartzeux  de 
10  à  12  mètres  d'épaisseur  viennent  ensuite  ;  mais  les  fossiles  pa^ 
raîssent  n'en  avoir  pas  été  déterminés  avec  exactitude ,  car  on  y 
remarque  des  espèces  jurassiques  associées  à  des  espèces  tertiaires. 
{Trockusmonilifer,  Pecten  cinctus,  Trigonia  clavellata^  Grypliœa 
nana^  etc.  ).  Le  tout  repose  sur  Targile  de  Kimmeridge,  le  Port^ 
land  stone  manquant  dans  cette  partie  de  l'Angleterre  aussi  bien 
que  le  groupe  wealdien. 

Dans  la  falaise  d'Hunstanton,  à  la  pointe  nord-ouest  du  Norfolk,  Norfolk. 
on  voit  au  -  dessous  de  la  craie  rouge  un  grès  jaune  de  3  à 
k  mètres  d'épaisseur  avec  des  concrétions  et  des  zones  d'oxyde  de 
fer  bieuàtre  (^coarstone  du  Norfolk,  clinkers  du  Hampshire),  des 
cailloux  de  quartz  et  quelquefois  des  Siphonia,  Au-dessous  est  un 
poudingue  de  cailloux  siliceux  et  de  fragments  de  silex  enveloppés 
dans  une  pâte  ferrugineuse  brun  foncé,  traversée  par  des  fentes 
que  tapissent  du  carbonate  de  cbaux.  M.  IVIurchison  assigne  à  cette 
assise  h  mètres  d'épaisseur  et  M.  Taylor  12.  Ce  dernier  indique 
encore  plus  bas  6  mètres  d'un  poudingue  presque  noir  qu'on  ne 
découvre  qu'à  la  marée  basse. 

En  général,  dans  le  Norfolk,  le  grès  vert  inférieur,  quoique  par- 
tout distinct,  est  toujours  peu  épais  comme  les  groupes  qui  le  re- 
couvrent. Vers  le  haut  c'est  un  sable  grossier,  très  ferrugineux,  avec 
une  grande  quantité  de  fer  oxydulé  titanifère.  De  nombreuses  con- 
crétions solides  de  grains  siliceux,  cimentés  par  la  matière  ferrugi- 
neuse ,  y  forment  des  bandes  irrégulièrement  ramifiées  sous  les- 
quelles le  sable  devient  plus  fin  et  affecte  diverses  teintes  de  gris  , 
de  jaune  ou  de  blanc.  Les  affleurements  de  ces  assises  arénacées 
sont  parallèles  à  ceux  de  la  craie  (1).  Sur  la  route  de  Lynn  à  Snet- 
tisbam  et  aux  environs  de  Middleton ,  les  exploitations  de  sable 
mettent  leurs  caractères  en  évidence.  Les  fossiles  y  sont  rares;  ce- 
pendant M.  Fitton  cite  à  Ingoldstborpe ,  dans  des  sables  ferrugi- 
neux agglutinés,  des  moules  et  des  empreintes  de  Auricula  incras- 
uUa^  Mant ,  deux  nouvelles  Avicules,  Corbula  stnatula,  Sow. ,  Mya 
plicata^  id.,  Rostellaria  calcarata,  id,,  Tutrùella  gramdata,  id., 
Venus  faba,  id.,  etc.,  coquilles  que  nous  retrouverons  souvent  au 


(4)  H.  Fitton ,  ioc  cU.y  p.  34  3,  et  pi.  40",  fig.  25, 


{}i\  GROUPE  NÉOCOMIEN 

sud  de  ce  poiut,  mais  qui  ne  paraissent  pas  appartenir  cxdudre- 
ment  à  ce  groupe.  On  n'obser\'e  point  encore  ici  de  traces  bien 
prononcées  des  divers  étages  que  nous  trouverons  dans  le  Kent  ; 
^  seulement  il  y  a  vers  le  bas  des  veines  de  terre  à  foulon  comme  dans 

le  Surrey  et  à  "Woburn. 
cunbridfMbire.  Par  suitc  de  dénudations  très  énergiques,  des  lambeaux  isolés  de 
grès  vert  inférieur  se  voient  fréquemment  en  avant  de  la  ligne  |;éoé- 
rale  des  nffleuremertts  crétacés ,  et ,  dans  la  partie  occidentale  du 
Canibridgeshire,  de  puissants  dépôts  quaternaires  masquent  la  jonc- 
tion du  gault  et  des  sables  qui  reposent  sur  Pargilu  de  Rimmeridge, 
Tétage  de  Poriland  et  le  groupe  wealdien  manquant  aussi  comme  au 
nord.  Leur  aspect  et  leur  épaisseur  sont  les  mémos  que  dans  le 
Norfolk,  et  Ton  u*y  a  point  trouvé  de  fossiles.  A  Ely  cependant  il  y 
a  de  nombreux  blocs  concrétionnés  qui  rappellent  le  kentish  ràg 
du  Kent,  enveloppés  dans  un  sable  ferrugineux  gfossier  et  dans  un 
r  conglomérat  avec  oxyde  de  fer  hydraté,  semblable  ï celui  que  nous 

verrons  dans  la  baie  de  Sbanklin  (île  de  Wigbt).  ta  terre  à  foùbn 
existe  aussi  non  loin  d'Ingoldsthorpe ,  et  le  sulfate  de  baryte,  signalé 
entre  Roysion  et  Iluntingdon,  ainsi  que  près  de  Goxton,  est  ana- 
logue à  celui  de  Pargilc  de  I^utfield  (Surrey).  M.  Lunn  (i)  avait 
déjà  tracé  les  limites  de  ce  groupe  à  travers  le'  Cânibridgeshire  et 
sa  séparation  bien  tranchée  d'avec  le  gault,  sujet  sur  lequel  M.  Sedg- 
wick  (2)  est  revenu  depuis ,  en  faisant  voir  que  tous  les  forages  ar- 
tésiens du  pays  avaient  pénétré  jusqu'à  ces  sables,  après  avoir  tra* 
versé  les  argiles  bleues. 
Be.ifora»Wre,  Lorsqo'on  s'avance  vers  le  S.,  continue  W.  Fitton  (3),  le  grès 
Berkahire.  ^ert  inférieur  se  montre  distinclemenl  dans  les  parties  basses  du 
sol ,  et  il  peut  être  particulièrement  étudié  vers  le  sommet  des  col- 
lines entre  Garsington  et  Shotover ,  au  sud-ouest  d'Oxford  ,  puis 
dans  celles  qui  leur  correspondent,  de  Lohg-Crcndon  à  Brill  et  de 
Quainton  à  Whitchurch ,  au  nord-ouest  d'Aylesbut-y.  11  est  moins 
apparent  vers  Leigbton-Buzzard,  mais  il  esc  de  nouveau  bien  carac- 
térisé si  l'on  s'approche  de  Woburn  (Bedfordshire).  Il  repose  iitamé- 
diatement  sur  l'argile  de  Kimmeridge  à  Little-Brick-Hill,  où  man* 
quent  toutes  tes  assises  intermédiaires,  depuis  l'argile  de  Weald  jus- 
qu'aux sables  de  Poriland,  soit  quelles  n'aient  jamais  existé,  soit 


4)   Transact.  geol.  Soc.  oj  Lo/idort,  vol.  V,  p.  4 14. 
^2)  Rep.  4  5^*»  meel,  brit.  Assoc,  at  Cambridge,  4  845,  p.  40. 
[3    Loc.cit.,  p.  274,  pi.  40^',  fig.  4  4  et  4  0»,  fig.  4  8,"  49,  4  8'. 


ou  DU  GEÈS  YKaT  INFÉRIEUR.  65 

qu'elles  aient  été  détruites  eo  partie  avant  le  dépôt  des  sables  dans 
tout  le  Bedfordsbire,  le  Gambridgeshire  et  le  Norfolk. 

La  plos  grande  surface  continue  qu'occupe  ce  groupe  est  entre 
Leighton  et  le  pays  à  l'ouest  de  Wobourn,  mais  on  ne  peut  pas 
douter  qu'il  ne  s'étendît  sans  interruption  depuis  son  affleu- 
remettl  au-dessous  du  gault  jusqu'à  ses  dernières  traces  dans  les 
coUioes  précédentes.  Ainsi,  sur  le  grand  chemin  de  Testworth  à 
IVheatley,  une  portion  de  ces  sables  reste  comme  un  témoin  isolé 
de  lenr  extension,  tandis  qu'au  sud-ouest  du  chemin,  une  grande 
partie  ayant  été  emportée,  la  surface  du  sol  est  formée  par  le  cal- 
caire de  Portiand.  Nous  reviendrons  plos  loin  sur  les  environs  de 
Farringdonf,  dont  les  sables,  depuis  longtemps  un  sujet  de  doute,  ont 
été  récemment  étudiés  avec  beaucoup  de  soin. 

Dans  la  coupe  de  la  colline  de  Shotover  des  sables  ferrugineux  et 
diversement  colorés,  passant  parfois  à  des  argiles  et  renfermant  des 
veines  d'ocre  jaune,  constituent  le  sommet  du  plateau  et  sont  rap- 
port^ au  grès  vert  par  M.  Fitton  (1),  tandis  que  M.  H.-E.  Slrick- 
land  serait  disposé  à  y  voir  une  dépendance  du  groupe  weakiien, 
de  même  que  dans  les  sables  sous-jacents  qui  recouvrent  un  grès 
brun,  très  dur,  avec  Trigonies,  représentant  Télage  de  Portiand. 
Dans  une  antre  coupe  faite  à  partir  de  la  craie  et  passant  par 
Cbianor,  Tbame  et  Long  Crendon,  jusqu'à  Brill  et  MuswdUHill, 
on  rencontre  beaucoup  de  carrières  où  les  sables  ferrugineux  de  la 
partie  supérieure  sont  séparés  des  pierres  caillouteuses  placées  des- 
sous par  des  lits  minces  d'argile  foncée,  suivant  les  irrégularités  de 
la  masse  qui  les  supporte,  et  en  revêtent  les  cavités.  Les  buttes  de 
Brill  et  de  Muswell-Hill  sont  aussi  couronnées  de  sables  très  peu 
épais  reposant  sur  les  dépôts  wealdiens.  Dans  toute  cette  partie  de 
la  bande  sableuse,  les  fossiles  sont  rares  et  peu  caractéristiques. 

Le  caractère  principal  du  grès  vert  inférieur  des  environs  de  Folk-  itmt. 
stone  est  la  netteté  avec  laquelle  il  se  divise  en  trois  étages,  lesquels 
existent  probablement  partout  où  ce  groupe  est  bien  développé 
dans  le  sud-est  de  l'Angleterre;  mais  disons  tout  de  suite  que  cette 
division  »  proposée  d'abord  par  M.  Fitton  (2) ,  s'est  trouvée  incom- 
plète, one  assise  inférieure  fort  importante  ayant  été  reconnue  de- 
puis. Le  premier  de  ces  étages,  ou  le  plus  élevé,  est  principalement 


(O  Loc,  cit.^  p.  374,  pi.  4  0»,  fig.  48,  4  8',  d'après 
M.  H.-E.  Strickland. 


des  notes  de 


(3)  IHd,,  p.  445;  cartes,  pi.  7  et  9;  coupes,  pi.  8  et  40\  fig.  6. 
lY.  5 


M  GSOTPI  KiOCMflK^ 

conport  de  nUe  bboc,  jaone  OQ  kmt^utm^vitcàaco^ctéÊkmÊ 
de  akàîre  et  de  ciiert,  affircUDt  «Mnreot  une  iiuuK  ttalificatioa  ; 
'à  OMflftiie  one  uiHace  pUse,  qoclqiiefob  irrégelièRneot  oadalée, 
kordaot  la  dépresnoB  ioroiée  pir  le guilt et  remarqaible  par  aié-^ 
tMuuÊt  et  sa  Hérililé.  Le  lecood,  dans  lequel  donne  fai  matière 
feue,  retient  les  cnii«  renferme  peu  de  roches  solides  et  occnpe 
nne  snrCaee  marécageuse ,  piaoèe  entre  le  précédent  cl  le  sntani. 
fie  iiuiiiênif,  an  contraire»  contient  beanconp  de  matière  calcaire»  et 
c|nek(oes  bancs  en  particolier,  désignés  sons  le  nom  de  kmiiskrag^ 
forment  nne  crête  élet ée  à  son  afflenrement  le  long  de  la  fallée  de 
WeakL 

i/étage  sopérienr,  dont  la  pnissanoe  est  d'enriron  18  métras»  fient 
affleurer  sar  la  côte  à  Fooest  de  la  baie  d'East  Ware»  ctcontiniie  de 
se  relefer  pour  iorroer  les  falaites  jusqu'au  delà  de  SandgaiP* 
A  l'endroit  où  le  sable  sort  dedessons  le  gault ,  il  est  soufent  met- 
Me,  blanc,  ou  jaunâtre,  et  sur  beaucoup  de  points,  au  contact  même, 
on  remarque  des  concrétions  py riteuses  de  0",15  à  0"^ 30  d'épais* 
senr,  eufeloppant  des  fragments  de  bois  de  cooifères  silicifiés,  d'un 
bruo  foncé.  Ces  falaises  de  Folkstone  à  Sandgate  sont  en  général 
composées  de  saMe  et  de  conglomérats  plus  ou  moins  solides.  Les 
bancs  rarient  dans  leur  texture  et  leur  composition,  depuis  l'état  de 
sable  pulférulent  jusqu'à  celui  de  calcaire  très  dur  ou  de  chert  afec 
des  teintes  variées  de  gris  et  de  brun.  Ces  derniers  passent  à  la  cal- 
cédoine qui  remplit  aussi  des  cavités. 

f/cs  conglomérats  renferment  des  grains  de  quarts  de  diverses 
grosseurs  et  de  teintes  variées,  qui  deviennent  quelquefois  calcédo- 
nieux,  de  petits  fragments  roulés  de  jaspe  rouge  ou  verdâtre,  et 
d'autres,  parfois  beaucoup  plus  grands,  de  schiste  siliceux  gris, 
uoir  ou  brun  foncé,  très  compacte,  enfin  des  fragments  souvent 
anguleux  ou  peu  arrondis  de  quartz  grenu ,  schisteux ,  ou  de  grès 
micacé,  gris  de  fumée  ou  verdâtre.  Près  d'Ashford ,  des  fragments 
d'hématitn  brune  se  montrent  à  la  partie  supérieure  de  l'étage.  De 
petits  nodules  d'une  substance  brun  foncé,  spongieux  en  dehors,  à 
.surface  irrégulière  et  enveloppés  dans  le  sable,  présentent,  dans  leur 
cassure,  Taspect  du  phosphate  de  chaux  ,  que  nous  avons  vu  disse- 
lAIné  dans  le  gault  et  le  grès  vert  supérieur. 

Les  roches  solides,  qui  forment  des  bancs  plus  réguliers ,  out  un 
aspect  très  variable  aussi  ;  quelquefois  elles  sont  grenues  ou  spa- 
ihiques,  passant  au  calcaire  compacte,  on  bien  c'est  un  conglomé- 
rat posant,  dur,  degrains  de  quarts  avec  très  peu  de  riment  calcaire, 


ou   DV  GRÈS  VERT   UIFiRIBUR.  67 

nuls  teileinent  eristalliD  que  la  cassure  est  miroitaute,  malgré  la  pré» 
sence  des  petits  caHIoux.  Toutes  les  variétés  renferment  des  grains 
terts.  Les  cberts  sont  souvent  gris  foncé,  semblables  aux  silex  de 
la  craie,  et  l'on  observe  un  passage  graduel  du  sable  meuble,  puis 
igglatiné  à  un  silex  pur  où  les  grains  de  sable  sont  indiscernables 
En  passant  à  la  calcédoine,  la  matière  siliceuse  est  blanche ,  trans* 
locMe  et  ressemble  à  de  la  porcelaine.  Le  long  de  la  route,  entre 
Foikstone  et  Sandgate,  on  peut  voir  ces  cberts  disposés  obliquement 
par  rapport  à  la  stratification. 

Le  second  étage  du  groupe  se  montre  aussi  sur  la  côte  à  l'ouest 
de  Foikstone,  immédiatement  sous  Féglise,  où  des  sources  marquent 
son  afflemremeot.  Il  est  parfaitement  concordant  avec  celui  qui  ie 
reoootre,  et  il  forme  le  milieu  de  la  falaise  au-dessus  et  au  delà 
de  Sandgate,  puis  il  s'amincit  et  disparaît  dans  la  colline  à  l'ouest 
de  Naîl-Down.  Sa  puissance  varie  de  20  à  30  mètres  ;  les  grains 
verts  y  dominent  et  par  places  les  pyrites.  Le  sol  qu'il  forme  est 
humide  et  donne  lieu  à  des  marais  qui  marquent  sa  limite  et  le 
Ibnt distiller  facilement  du  premier  étage;  sa  présence  occasionne 
SDQTeDt  des  éboulements  des  parties  supérieures,  comme  entre 
Folkslone  et  Sandgate,  où  les  assises  se  trouvent  masquées.  Vers  le 
bas*  on  y  trouve  des  fossiles,  et  vers  le  milieu  des  collines  on  re-- 
marque,  aunlessus  de  ce  dernier  village ,  des  cordons  de  nodules 
ferrugineux  avec  des  corps  organisés,  comme  ceux  de  Shanklin- 
Chine  (tie  de  Wight)  et  de  Parbam-Park  (Sussex  orientai  }•  Ces 
asaÎBes  sont  en  outre  caractérisées  par  la  grande  variété  de  leurs 
teintes  et  leur  degré  de  dureté.  \  la  partie  inférieure  est  une  sorte 
de  bouc  sableuse,  vert  foncé,  qui  parait  résulter  d'un  mélange  d'ar- 
gile et  de  grains  verts  avec  des  fragments  décomposés  de  bois  de 
conifères  pétrifiés  près  de  Seabrook. 

Le  troisième  étage  vient  affleurer  au-dessus  du  niveau  de  la 
mer,  à  moitié  chemin  de  Foikstone  à  Sandgate,  et  la  plate-forme  qm 
se  prolonge  jusqu'à  ce  dernier  point  est  due  à  la  résistance  que 
ses  couches  solides  opposent  à  l'action  destructive  de  la  mer.  De- 
puis Hyte  les  assises  constituent  la  falaise  jusqu'à  Âldington-Gorner, 
d*où  elles  se  dirigent  vers  le  N.-O.  dans  l'intérieur  du  pays,  sui- 
vant la  dépression  de  l'argile  de  l^eald,  où  une  barrière  rocheuse 
marque  la  limite  du  groupe.  L'obliquité  de  la  côte,  par  rapport  à 
la  direction  des  ix)ches,  rend  l'inclinaison  de  cellen-cl  moindre  en 
apparence  qu'elle  ne  l'est  réellement ,  et  lorsque  l'escarpement , 
romm  entr^  Hyie  et  Aldinglon,  Psl  parallMo  h.  la  dîreriîon,  les 


conches  semblent  être  horizontales.  Les  relations  de  cet  éta^e  aToc 
les  précédents  s'observent  très  bien  entre  Seabrook  et  Sahwood , 
particulièrement  sur  le  chemin  qui  de  Dibgate  conduit  à  Sinefarm 
et  de  là  à  Hyte.  En  général,  le  relèvement  des  diverses  assises  da 
grès  vert  inférieur  concorde  avec  celui  de  la  craie,  et  le  plonge- 
nient  est  au  N.-Ë.  sous  un  angle  assez  faible;  mais  les  bancs  so- 
lides, découverts  à  marée  basse  sur  la  plage  de  Sandgate,  plongent 
au  contraire  au  N.-O.  sous  un  angle  d'environ  40'',  indiquant  en 
cet  endroit  une  dislocation  pariiculière.  D'autres  dérangements 
analogues  se  voient  encore  aux  environs. 

Ce  troisième  étage  contient  généralement  plus  de  calcaire  que  les 
autres,  et  souvent  la  rocire,  qui  présente  une  cassure  brillante,  est 
presque  dépourvue  de  quartz  et  de  grains  verts.  Les  concrétions 
sont  ordinairement  traversées  par  des  veines  contemporaines  de 
calcaire  spathique,  perpendiculaires  au  plan  de  la  surface  et  se  cou- 
pant entre  elles,  de  manière  à  diviser  la  masse  en  fragments  presque 
rhomboîdaux.  Quelquefois ,  comme  dans  les  septaria ,  ces  veines 
s'épaississent  au  milieu  des  bancs,  étant  plus  minces  vers  le  haut  et 
vers  le  bas.  Les  bancs  inférieurs  sont  exploités  dans  des  carrières 
étendues,  pour  les  constructions  et  pour  la  confection  de  la  chaux. 
Ce  ne  sont  d'ailleurs,  à  proprement  parler,  que  de  grands  rognons 
aplatis,  souvent  bleuâtres  à  l'intérieur  et  bruns  au  dehors. 

Dans  une  note  sur  les  environs  de  Hyte,  M.  F.-W.  Simms  (1), 
après  avoir  mentionné  les  résultats  de  forages  exécutés  à  travers  le 
grès  vert  supérieur,  le  gaull  et  le  grès  vert  inférieur,  a  fait  connaître, 
au-dessous  des  bancs  exploités  dont  nous  venons  de  parler,  une 
assise  d'argile  de  15  mètres  d'épaisseur,  qui  les  sépare  de  la  pre- 
mière couche  de  l'argile  v^ealdienne  caractérisée  par  ses  coquilles 
lacustres  ordinaires.  A  la  jonction  des  deux  groupes,  ou  séparant 
les  deux  assises  argileuses,  est  un  lit  de  sable  très  mince.  Une  coupe 
faite  au  nord  de  la  ville  a  présenté  les  épaisseurs  suivantes  : 


Cauh î  .  38ni»S8 

t«rét«g« 91m,59\ 

«•      —       4«ni,l3   i 

Grèi  Ter!  9  (  Sab 

\  Sabl< 
4*      —         Aigile  fohicusc  verdûtri?  cl  argile  k  fou- 
luti,  av«c  drs  haurs  tolidec  «>uhordon< 
nei *:;m,08 


•••••• «lO"',!»      î 

v...  .«=.«.  .  ».hl«  du  ciel  des  carrières. .  .  .  90in,S9\  à 

iitTérieiir.  ^  r>     —      <  Huuca  exploilf^s  (keiilish  rag^.  .  14» .Gl  }ô9«,84  fja-     -• 

ble  et  bàhcs  solides.  .....     4in.S4)  >tx.>in.7i 


ÊpaÎMcur  totale  îles  deux  groupes  sur  ce  point ISSm^f  ft 


(4)  Proceed,  geot.  Soc,  nj  Lomhn ,  vol.  IV,  p.  Î60.  4  844.  — 


OV  DU   GRÈS   VERT  INFÉRIEtn.  69 

Les  fossiles  des  bancs  exploités  dans  les  carrières  soûl  les  mêmes 
que  ceux  des  lits  supérieurs,  et  ceux  de  Pargiie,  qui  constitue  pour 
nous  on  quatrième  étage,  représentent  les  fossiles  que  nous  verrons 
dans  nie  de  Wight  occuper  la  même  position  immédiatement  au- 
dessus  de  l'argile  wealdienne.  Ces  fossiles  étaient  distribués,  de  haut 
en  bas,  de  la  manière  suivante  : 

Hètrtfs. 

De     0        à     7,76.  PUcatula,  Pecten  oblif/ims,  Sow.,  Photadoinya, 

nov.  sp.?  Arca  RauUni^  d*Orb.,  Terebratula, 
Pleurotomaria  gigantea ,  Sow, 
9,43  à  10,34.  Plicatula^  Arca  Raulini^  Pholadomya  acuti^ 

snlcata^  Desb.?  Pcrna  Mulleti^  Leym. 
H, 25  à  4  4.86.  Corbula,  Pinna,  Mytilus, 
14,86  à  46.        Corbula^  LimCy  Nucula,  Pinnaf  Teredo,  Cx'» 

pricardia^  Venus?  Ammonites  Deshayesii^ 
Leym.? 

Au-dessous  vient  l'argile  de  Weald  avec  Cyclas,  de  petites  Huttres 
etdesPaludines. 

M.  Hills  avait  précédemment  trouvé  près  de  Court  al  Street,  dans 
une  argile  sableuse  bleue,  sous  les  l)ancs  de  pierre  exploités,  une 
grande  Huître,  ou  Hinnites,  semblable  à  une  espèce  de  l'île  de 
Wight,  et  associée  à  la  Pholadomya  acuti-sulcata^  Desb. 

Les  environs  de  Hyte  ont  fourni  un  très  grand  nombre  de  fos- 
siles; mais  l'étage  des  argiles  inférieures  n'étant  pas  alors  connu,  et 
la  détermination  des  espèces  n'étant  pas  toujours  très  rigoureuse,  à 
cause  de  l'état  des  échantillons,  il  en  résulte  que  sur  plus  de  100  qui 
sont  citées  par  M.  Fltton,  il  n'y  en  a  qu'un  petit  nombre  qui,  propres 
\  ce  groupe,  aient  été  signalées  sur  d'autres  points,  telles  que  Am- 
monites furcatus  ^  Sow.,  Scapkiies  gigas,  id.,  S.  Hillisiit  id., 
Vermetus polygonalis,  id.,  Astarte  obovata^  id.,  Gryphœa sinuata^ 
id.,  Irigonia spinosa,  Park.,  T,  alœformis,  id.,  lerebratula sella. 
Soir.,  T,  prœlonga,  id.  in  Fîtt.,  1\  tamarindus,  id.,  T.  faba,  id., 
Spatangus  retusus,  Lam.,etc.  D'autres  espèces  se  représenteraient 
dans  les  groupes  précédents,  telles  que  Ammonites  monilis,  Sow., 
A.  nvdfieldiensis,  id.,  Nautilus  elegans,  id.,  Exogyra  lœvigata, 
id.,  Lima  semi'Sulcata,  Desb.,  Plagiostoma  elongatum,  Mant., 

Voyez  aussi  :  On  the  junction  ,  etc.  Sur  la  jonction  du  grès  vert  in- 
férieur et  de  l'argile  de  Weald ,  dans  la  tranchée  de  Teston ,  près 
Maidstone,  /V/.,  ib.,  p.  406.  Les  argiles  inférieures  sont  ici  semblables 
à  celles  de  Hyte  et  d'Âtherfield  (île  de  Wight). 


le  GftOUPC  RIOOOHIM 

CweuUcsa  glatrû^Sow,^  Panopœn plicata^  îdL,  Diâcmdem 
Im^  A|^  Eofio,  il  T  en  a  qoi  sonbleDt  appartenir  qclniifcmfntà 
cette  localité:  Hamite*  nctionu^  Soir.,  Xautilm  plicùhis^  id., 
Terebraitda  amvexa^  id.,  T.  elegans,  id^  Linguia  ooêlis,  id.» 
Pema  alœfurmU^  id. ,  Uodiola  lineaia^  id.,  Trt^eniaiMdoMt  îd.. 
Cucullœa  coUellata^  id.,  Isocardia  nmilis^  id.  (1). 

Si,  nous  éloignant  de  b  côte,  nous  saÎYons  ^  TO.  les  affleure» 
ments  des  diters  étages  dn  grès  f  ert  inférieur,  le  long  de  la  pente 
septentrionale  de  la  vallée  de  Weald,  noos  les  retroof  eroos  arec  les 
mêmes  caractères,  quoique  ï  partir  de  Maidstone  la  matière  calcaire 
y  semble  diminuer.  Dans  les  carrières  de  Bonghton,  au  sud  de  cette 
Tille,  les  relations  géologiques  sont  comme  ^  Hyte.  C'est  de  cette 
localité  que  proviennent  les  pierres  empbyées  dans  la  eonaUMCtion 
de  Tabbaye  de  Westminster.  C'est  une  f  ariété  du  kentisk  rag  de 
Hyte,  en  lits  presque  continus,  alternant  avec  des  roches  tendres, 
sabletises  {kassock).  et  passant  quelquefois  au  cbert.  à  RockbaH, 
près  de  Blaidstone ,  des  débris  d'Iguanodon  ont  été  troofés  par 
M.  Beosted  (2)  dans  ces  mêmes  baocs  de  keniish  rag^  an  milieu  des 
coquilles  marines  propres  à  cet  étage. 

Les  groupes  compris  entre  la  craie  et  l'argile  de  Weald  occupent 
des  surfaces  dont  l'étendue  est  extrêmement  variable,  ce  qui  pro^ 
vient  de  ce  que  les  dénodations,  à  l'entrée  des  gorges  par  lesquelles 
les  cours  d'eau  sortent  de  la  vallée  principale,  ont  été  plus  grandes, 
et  surtout  de  la  différence  du  relèvement  des  couches  sur  divers 
points,  aussi  bien  que  des  variations  proportionnelles  de  la  hau- 
teur qu'atteignent  les  sables.  Dans  Tétage  supérieur  du  groupe  qui 
noos  occupe,  entre  Seven-Oaks  et  Godstone.  on  peut  observer  un 
bombement  des  couches  dirigé  O.  10<>  S.  à  E.  10*  N.,  et  parallèle 
au  bombement  central  des  sables  d'Hastings.  Les  couches  relevées 
sont  les  sables  jaunâtres,  ferrugineux  avec  des  bancs  de  pierre 
bleuâtre  comme  ceux  des  carrières  de  Boughton,  etc.  Cette  ligne  de 
soulèvement  est  interrompue  de  distance  en  distance  par  des  par- 


(4  )  Voyez  aussi  R.  0 wen ,  Description  of  some  remains ,  etc. 
Description  de  quelques  débris  de  gigantesques  sauriens  crocodilieus, 
probablement  marins,  du  grès  vert  inférieur  de  Hyte,  et  de  quelques 
dents  provenant  du  môme  groupe  à  Maidstone,  qui  peuvent  être  rap- 
portées au  genre  Polyptychodon  (Procced,  geol.  Soc.  of  London, 
vol.  ni,  p.  449). 

(î)  Mdinb.  philos.  Journ,,  vol.  XVII,  p.  200.  1834.  —  G.  Man- 
tell  (j4nn.  des  se,  nat,,  2*  sér.,  vol.  Il,  p.  63,  juin  1834). 


ou  DU  uaÈS  V£RT   IKlfSHlEUH.  71 

tics  plus  basses,  does  sans  doute  à  des  tissures  leinplies  |)osléneure- 
ment  I^s  couches  de  la  peuic  sud  plongent  do  /i5"  de  ce  côté. 
M.  Fitlon  (p.  135)  pense  que  beaucoup  de  soulèvements  semblables 
dotTent  exister  dans  la  partie  occupée  par  le  grès  vert  inférieiir. 
Un  prolongement  de  la  ligne  précédente  paraît  exister  à  l'ouest  de 
Brasted^Place,  et  la  chaîne  de  Hog's  Back  elle-même,  k  l'ouest  de 
GoiUibrd  (Sorrey),  qui  est  presque  continue,  soit  encore  la  méoie 
direction. 

..  ^'éléf  ation  rapide  des  couches  dans  beaucoup  de  ces  bombements 
et  le  retour  brusque  du  sol  à  son  inclinaison  première  on  normale 
nQ[diqoent  l'action  d'une  force  qui,  si  elle  a  été  directe,  doit  avoir 
agi  trèa  près  de  la  surface,  et  par  conséquent  pourrait  être  attribuée 
à  Teipaamn  de  gaz  ou  à  l'impulsion  de  substances  minérales  à  l'état 
fluide.  L'espace  qui  sépare  les  collines  de  craie  du  nord  et  du  sud 
de  la  Tallée  de  Weald  ne  parait  pas  eu  eOet  avoir  été  élevé  par  un 
simple  bombement  central,  mais  il  semble  avoir  été  brisé  en  divers 
endroita,  de  telle  sorte  que  de  grandes  portions  furent  poussées  en 
dehon  ou  inclinées  sous  forme  de  petites  chaînes,  par  une  pression 
latérale,  comme  lorsqu'une  nappe  est  plissée  sur  une  table. 

Aux  environs  de  Godstone  (1  ),  le  grès  vert  inférieur  oiïre  encore  sarrey. 
ane  tendance  à  se  diviser  en  plusieurs  étages.  Des  marais  et  les  ca- 
factèresde  la  végétation  y  indiquent  aussi  Taflleurement  de  la  seconde 
de  cês  divisions.  Les  assises  solides  de  la  base  se  relèvent  dans  les 
fscarpements  de  Tilburstow-Hill,  presque  de  niveau  avec  les  collines 
de  craie,  elles  bancs  les  plus  élevés  plongent  an  N.  sous  un  angle  de 
près  de  65*.  Au  sud  de  ftierstbain  le  même  groupe  est  bien  caracté- 
risé s  les  sables  ferrugineux  forment  un  pli  de  terrain  au  delà  duquel 
une  faible  dépression  est  occupée  par  les  sables  endurcis,  vert  foncé, 
du  deuxième  étage  (2).  La  terre  à  foulou  est  exploitée  de  tout  temps 
dans  cette  partie  du  Snrrey ,  mais  aujourd'hui  l'exploitation  est 
bornée  au  voisinage  de  Nutfield.  Les  couches  argileuses  se  montrent 
vers  le  haut  du  troisième  étage  et  occupent  une  bande  qui  de  l'est 
de  cette  ville  s'étend  presque  jusqu'à  Rcdstonc-Hiil ,  à  l'ouest  de 
Copyhold-Farm.  Leur  épaisseur  varie  de  2'",50  à  5  mètres,  suivant 
le  point  où  les  exploitations  sont  ouvertes. 

De  Aeigate  à  l'origine  de  la  vallée  de  Weald  le  grès  vert  inférieiir 
n'est  pas  continu  ,  mais  il  forme  trois  bandes  limitées  au  sud  par 


«rr 


(\)  H.  Fitton,  ior.  ^/^,  p.  4  37,  pi.  10»,  fig.  2,  et  pi.  7. 
(2)  iil.^ib,,  p.  t40,pl.,7^tpl.  tO",  fig.3. 


72     •  GROCPE  NÉOCOMlEir 

des  escarpement»  presque  eu  ligue  droite,  s'avançani  saccesuTemeal 
au  delà  de  la  ligue  étroite,  et  comparativemeut  régulière,  des  escar- 
pements situés  à  VE.  Les  brisures  qui  séparent  ces  portions  du 
groupe  sont  en  rapport  avec  les  gorges  de  la  Mole  et  de  laWey,  et 
elles  prouvent  que  celles-ci  sont  dues  à  des  fentes  transverses.  Entre 
Leith-Hili  et  Guildfort  le  grès  vert  inférieur  atteint  une  altitude  de 
303*,589  à  l'endroit  où  est  placée  la  tour.  Près  de  cette  dernière  ville 
le  relèvement  des  couches  est  tellement  rapide,  que  la  chapelle  de 
Marthe  se  trouve  au  niveau  de  la  craie  et  même  la  domine,  quoiqu'à 
moins  d'un  mille  de  distance  les  strates  soient  horiiontaux. 

Au  sud  et  à  l'ouest  de  Guildfort,  et  de  ce  point  à  Hindbead»  le 
groupe  occupe  une  des  plus  grandes  surfaces  où  l'on  poisse  l'étu- 
dier en  Angleterre ,  et  la  coupe  des  collines  entre  le  nord-ouest  de 
Farnham  et  la  vallée  (1)  montre  la  série  complète  des  couches,  de- 
puis les  sables  tertiaires  de  Bagshot  jusqu'à  l'argile  v^ealdienne.  Le 
grès  vert  inférieur  participe  au  mouvement  qui  a  relevé  la  craie  et 
les  autres  étages  le  long  de  la  crête  de  Hog's  Back.  Sa  puissance 
dans  cette  partie  de  la  vallée  est  à  peu  près  celle  que  nous  lui  avons 
vue  sur  la  côte,  et  elle  est  de  100  à  120  mètres,  quoique  d'après 
la  surface  qu'il  occupe  on  soit  porté  à  lui  en  attribuer  une  beaucoup 
plus  gi*ande ,  si  l'on  ne  tenait  pas  compte  des  dérangements  et  des 
inflexions  des  couches.  La  structure  des  roches,  leur  teinte  et  leur 
composition  ne  permettent  pas  de  douter  qu'ici  encore  existent  les 
trois  premiers  étages  de  l'est ,  mais  leurs  limites  n'y  sont  point  tra- 
cées avec  la  même  précision ,  car  les  bancs  solides  de  la  côte  sont 
remplacés  dans  l'étage  supérieur  par  des  concrétions  de  conglomé- 
rats grossiers  appelés  bargate  stone ,  et  dans  l'inférieur  par  des 
cherts  et  des  grès  endurcis  comme  ceux  de  Leith  et  de  Tilborstow- 
Uills.  Cette  rareté  de  la  matière  calcaire  est  la  principale  différence 
que  l'on  observe  entre  les  extrémités  est  et  ouest  de  ce  groupe. 

Les  hauteurs  qui  entourent  Godalming  montrent  de  bonnes 
coupes  des  couches  qui  appartiennent  sans  doute  à  sa  base ,  et  la 
crête  de  Hindhead,  où  elles  présentent  une  flexion  notable,  offre  des 
bancs  sableux  avec  des  concrétions  et  des  lits  presque  continus  de 
cherts  passant  à  des  calcédoines  jaunes  et  brunes.  Le  sol  de  tout  ce 
pays  est  entièrement  sableux  ;  son  aspect  est  aride;  il  est  dépourvu 
de  bois  et  recouvert  par  places  de  fougères  et  de  bruyères.  Il  sem- 
ble, dit  M.  Fitton,  qu'il  vienne  d'être  mis  récemment  à  sec,  et  sa  dis- 

(4)  H.  Fitton,  (oe.  cit.,  pi.  10",  fig.  4. 


oc   DL'  GRÈS   VBRT   INFÊRIKCR.  75 

porition  es^tout  à  fait  celle  que  l'on  attribuerait  à  des  eaux  animées 
d*oo  mouvement  rapide.  La  colline  de  Blackdown,  à  U  milles  au  sud 
de  Hindhead,  n'est  qu*uu  épais  promontoire  de  sable  reposant  avec 
une  très  faible  inclinaison  sur  Targile  de  Weald.  Tous  les  ravins 
profonds  qui  séparent  les  collines  à  Touest  et  au  nord-ouest  de  celle- 
ci*  vers  Lynchmere  et  Hasiemere,  ne  montrent  de  sable  que  vers 
leur  origine,  Targile  s'élevant  au  moins  à  180  mètres  au-dessus  de 
ta  mer.  Ces  Blackdowns  forment  le  promontoire  nord-est  de  ce 
qae  l'on  peut  appeler  la  vallée  centrale  de  dénudaiiou ,  et  dont  le 
côté  opposé  est  aussi  un  escarpement  de  grès  vert  inférieur  s'éten- 
dant  de  Harting-Gombe  à  Bexlcy-Hill. 

M.  R.-A.-C.  Austen  (1),  en  décrivant  les  environs  de  Guildford, 
a  proposé  une  division  du  grès  vert  inférieur  un  peu  différente  de 
celle  de  AI.  Fitton.  11  y  établit  trois  étages,  comme  il  suit  :  1<*  grès 
et  sables  ferrugineux  supérieurs  ;  2*"  grès  et  sables  moyens  renfer- 
mant les  bancs  de  bm^gate  et  de  kentish  rag  ;  3**  étage  argileux.  Le 
premier  correspond  évidemment  à  celui  de  M.  Fitton,  mais  le  se- 
cond comprend  les  numéros  2  et  3  de  ce  dernier  savant.  L'auteur 
y^nale  des  coquilles  bivalves  brisées,  beaucoup  de  petits  poly- 
iners,  des  piquants  d'échinodermes,  le  Nautilus  radiatus^  Sow., 
Y  Ammonites  nutfieldiensis,  id.,  des  Alyes  encore  en  place,  etc. 
Enfin,  sa  troisième  division  argileuse  est  celle  que  M.  Simms  a  dé- 
crite l'année  suivante  aux  environs  de  H  y  le,  dans  la  tranchée  de 
Teslon,  et  qui  forme,  pour  nous,  le  quatrième  étage  ou  étage  Infé- 
rieur du  groupe.  Il  repose  directement  sur  l'argile  wealdicnnc  dans 
k  vallée  de  Pease ,  au  sud  de  Guildford,  et  comprend  des  glaises 
jaunes  et  brunes.  Près  du  ruisseau  East-Sbalford,  il  sort  de  dessous 
le  troisième  étage.  Dans  les  briqueteries  d'Artiugton ,  on  y  trouve 
des  concrétions  noduleuses»  calcarifères,  très  dures,  remplies  de 
fossiles.  A  Parkhath  près  d'Hascomb,  ces  glaises  se  montrent  éga- 
lement Pour  mieux  faire  ressortir  le  parallélisme  de  celte  assise 
argileuse  avec  les  calcaires  néocomiens  de  la  Champagne  et  de 
la  Bonrgogne,  51.  Austen  y  indique  les  espèces  suivantes  : 

Pholadomya  neocomie/isis,  Leym.,  P.  Pret>osti\  Desh. ,  P.  r/ioni" 
boiditlis,  Leym.,  P,  soie/ioidcsy  Desb.,  Coihula  jmnctum^  Phill., 
Mtarte  Beaumotiti,  Leym.,  //.  substrinta^  id.,  À,  transvcrsa^  là.j 
Thetis  minor,   Sow.,    Cardium   /iilla/ium,    id.,   C,  subhiUanum^ 


(1)  On  the  geningY,  etc.,  sur  la  géologie  du  sud-est  du  Surrey 
{Proceed,  geoi.  Suc,  ofLondon,  vol,  IV,  p.  167,  5  avril  <843). 


7&  GftOCPK  KtOCOlIlE!! 

Layiii.,  Cuadlœa  Raidini,  id.,  Modiola  Jrchiaci^  id,,  JiJwiceoiatay 
Sow.y  Trigonia  Fittoni  y  Desh.,  T,  palmnta^  Desh.,  7*.  scabra, 
hàm. (h).  Pinn a  tulcifero,  Leym.,  Penia  Aluiici/jid.^  Gervillia alœ- 
JormiSy  d'Orb. ,  G.  anceps^  Desh.,  Lima  elegans,  Leym.,  Pecttn  in- 
terstriatus,  id.,  Hinnites  Lcrmerieiy  Desh.,  ExogjTa  sinuata^  Tar. 
Sow.y  E,  subsinttatajLejm.j  Ostrea  Lrfrmeriri,De»h.,  Terehratuia 
biplicaia^  Sow.,  T.  eUgaifS,  Sow.,  T.  seUa,  id.,  Jmricuia  incras'- 
$ata^  Mao  t.,  TuniuUa  Dupiniana,  d'Orb.,  T.  lœngaiay  Layi».,  Aiem- 
tilus  pscudo-elegansy  d'Orb. 

Près  de  Red-Hill,  la  tranchée  da  chemin  de  fer  de  l>oaTrea  a 
aussi  mis  à  découvert  cet  étage  infériem*. 
HftMpiiiir*  Dans  l'est  du  Hamoshire,  des  accumulations  de  silex  brisés  de  la 
et  craie  s'étendent  à  la  surface  du  grès  vert  inférieur,  de  Petersfield  à 
Midhurst,  à  Sheet-Hili  et  sur  d'autres  points.  Dans  la  première  de 
ces  localités  qui  se  trouve  à  trois  milles  de  la  craie,  ces  détritus 
couvrent  une  surface  inhale  de  sable  qui  parait  avoir  éprouvé  une 
action  dénudante  semblable  à  celle  de  la  craie  elle-même.  I^  sable 
offre  des  cavités  irr^lières,  quelquefois  presque  tubulaires,  rem- 
plies de  silex  en  petits  fragments  et  d'un  jaune  de  rouille.  On  les 
trouve  également  sur  les  collines  de  sable  blanc,  près  de  Steadham 
et  Trotton,  6  à  7  milles  à  l'est  de  Petersfield.  Ce  point  est  situé  à 
3  milles  de  la  craie  en  place,  et  à  9  ou  10  milles  à  l'est  de  celui  où 
se  réunissent  les  escarpements  de  la  craie.  La  présence  de  ces  silex 
au-dessus  du  grès  vert  inférieur  a  déjà  été  constatée  sur  la  bancje  sep' 
tentrionale,  de  sorte  qu'on  |)eutla  regarder  conunc  uu  fait  général, 
quoique  d'après  M.  Murchison  (2)  elle  ne  paraisse  pas  avoir  été 
observée  au  delà,  sur  la  formation  wealdienue  proprement  dite. 

Aux  environs  de  Pulborough ,  les  trois  premières  divisions  du 
grès  vert  inférieur  sont  aussi  distinctes  qu'autour  de  Petworth  (3). 
Ce  pays  a  été  le  théâtre  de  soulèvements  et  de  dérangements 
semblables  à  ceux  dont  nous  avons  parlé  dans  le  Kent  occidental , 
mais  ils  sont  ici  plus  compliqués  et  plus  étendus.  M.  Martin,  qui  les 
a  décrits  dans  son  premier  travail  {l\) ,  s'en  est  encore  occupé 
depuis  (5).  Â  l'ouest  de  Hardwood's  Green,  près  de  Pulborough, 


\\  On  peut  douter  de  la  présence  de  cette  espèce  dans  cet  étage. 
H\  Transact.geol,  Soc.  nf  London,  2*sér.,  vol.  II. 
\^\  H.  Filton,  loc.  cit.,  p.  155  et  pi.  10»,  f.  5  et  10»^,  f.  2. 

(4)  Mcmoir  nj  a  part  oj  western  Sussex ,  etc.;  in-4**.    Londres, 
1828.  — Philos,  maga^.,  fév.  1829. 

(5)  Procvtii.  geoi.  Sot-,  oj  Londnti,  vol.  Ul,  p.  349.    1 849. 


ou  DU  GRÈS  VIRT  INFÀRIEUR.  75 

M*  Fitfon  signale  les  seuls  exemples  qu'il  connaisse  d'une  inter- 
mption  sensible  entre  le  dépôt  de  l'argile  de  Weald  et  les  premiers 
bancs  do  grès  vert  inférieur  qui  la  recouvrent.  La  surface  de  Tar- 
gile  y  présente,  en  effet ,  des  ca? ités  irrégulières,  remplies  par  le 
ubk  vert  avec  ses  fossiles  caractéristiques ,  tandis  que  l'argile  kn- 
médiatement  an-dessous  est  pétrie  de  Ctfpris. 

lêê  fossiles  du  grès  vert  inférieur  de  cette  partie  occidentale  de 
la  fallée  de  Weald  sont  nombreux  aux  environs  de  Parham  et  de 
Polboroagh  ;  ce  sont  particulièrement  : 

Vermicularia  concava^  Sow. ,  Panopœa plicata^  id.,  Mya  mandi- 
ittlojxà.t  Corbuta  gigantea,  id.,  C,  striatuia^  id.,  TelUna  œqualiSf 
id.,  7".  inœqualis^  id..  Venus faba^  id.,  V,  ovalis^  id.,  V.  parvoy  id., 
OfprinaangHlata^  Flem.,  Thetis major,  Soyff.^  T.  minor,  id.,  Cucul» 
lœa  decttssata,  Park. ,  C.  glabra,  id. y  Nitcuia  impressa,  Sow.,  N,  anti' 
auata^  id.,  Trigoniaalœjormis^  Park.,  T,  dedalœa^  id.,  71  spinosa^ 
id.,  Modiola  œqualis^  Sow.,  M,  bipartita,  id.,  iK/.  imbricata^  id., 
Jf.  helloy  id.,  GerçUlia  acuta,  id.,  G,  aviculoides^  id..  G,  solenoides^ 
Difr.y  Inoceramtis gryphœoidesy  id.,  Pi/tna tetragonoj  Sow,,  Perte/i 
MiquuSy  id.,  P,  orbicularh ^  id.,  P.  quodncostatus,  id.,  Lima 
semisuleata^  Desh.  (4),  Terebratula  iata,  Sow.,  T»  opota,^  ïd,, 
T.  nutiformis,  id.,  T,  cîepressa^  id.,  Turbo  rotundaius,  id.,  Turri- 
telia  granuiaiOf  id.,  Ammonites  dentatus,  id.,  et  des  crustacés. 

  Stopbam  Brickyard  un  lit  d'argile  à  la  base  des  sables  infé- 
rieurs a  présenté  la  Pholadomya  actUi-sulcatay  Desh. ,  Panopœa 
pftcfltfâ,  Sow.,  Arca  Itaultni  {Cucullœa,  id.,  Leym.),  Ostreacari- 
nota,  liSm.,  Plewrotomaria  gigantea,  Sow.,  Nautilus  radiatust 
id. ,  etc.  Ce  lit  paraît  appartenir  au  quatrième  étage  que  nous  avons 
signalé  dans  le  Kent  et  le  Surrey  (2) . 

Bnfin,  au  pied  du  versant  septentrional  des  South  downs,  le  grès 
>ert  inférieur  se  montre  d'une  manière  continue,  quoique  sur  une 
moindre  surface,  jusqu'à  Pevensey,  où  il  forme  la  plage  basse  qui 
s'étend  entre  cette  ville  et  la  pointe  de  Langney.  Les  caractères  des 
roches  et  surtout  l'inclinaison  beaucoup  plus  faible  ne  permettent 
\KAxiX  ici  un  développement  de  falaises  comparables  à  celles  du  côté 
opposé  de  la  vallée  entre  Hyte  et  Folkstone. 


(1)  Cette  espèce  et  la  précédente,  ainsi  que  plusieurs  autres  de 
cette  liste,  n*ont  peut-être  pas  été  déterminées  avec  une  exactitude 
«nlfisaiite  ? 

{%)  H.  Fitton,  Prvccrd.  geoi.  Soc.  of  Lnndon,  vol.  IV,  p.  ÎOI. 
4843. 


76  GROUPE  r^ÈOCOMIEN 

lie  Le  grès  verl  inférieur  (ferruginous  $and^  Webster,  Shanklin 

wi^ht.  sand,  FiUon,  iron  sand  {pro  parte,  Gonybeare  et  Phillips)  occupe 
une  grande  partie  de  la  surface  méridionale  de  Tîle  de  lYight,  et 
partout  est  concordant  avec  la  craie.  Une  chaîne  de  collines  sableu- 
ses, en  couches  très  inclinées,  parallèle  à  celle  de  la  craie,  traverse 
rile  de  !'£.  à  l'O. ,  depuis  la  côte,  au  sud  de  Bembridge  down  jas-« 
qu*au  pied  d'Afton  down.  Les  sables  forment,  au  midi  de  ce  relève- 
ment, le  sol  bas  de  l'île  de  JVlotlestone  à  la  côte,  eu  passant  par 
Brixton,  Shorwell,  Kingston,  Godshill  et  Newchurcb.  Sur  une 
grande  partie  de  la  côte  méridionale,  au-dessous  d'Under  cliff»  ils 
sont  plus  bas  que  le  niveau  de  la  mer  ou  masqués  par  les  débris  de 
la  falaise;  mais  lorsqu'ils  se  relèvent  à  l'O.,  depuis  Rocken  end,  et 
à  l'est  de  Bouchurch-Cove,  ils  présentent  les  coupes  le  mieux  dë« 
veloppées. 

M.  Fit  ton  n'avait  pas  reconnu  d'abord,  dans  cette  lie,  les  troi$ 
divisions  établies  par  lui  dans  le  Kent,  le  Surrey  et  le  Sossex ,  mais 
il  a  pu  les  y  tracer  depuis  (1).  Une  suite  de  hauteurs  sableuses  qui 
s'étendent  de  Kingston  à  Walpen  représenterait  l'affleurement  du 
premier  étage,  de  même  que  les  hauteurs  placées  au  sud  de  Ghale, 
tandis  que  les  assises  de  teinte  plus  foncée  de  Shanklin  et  BlacE-gang 
Chine  peuvent  représenter  le  second.  Les  couches  les  plus  redressées 
de  Red  cliff,  dans  la  baie  de  Sandowu,  montrent  des  dépôts  boueux 
verts  qui  correspondent  également  à  ce  niveau.  Enfin  une  assise,  au 
pied  des  falaises  d'Atherfield  d'un  côté ,  et  de  Shanklin  de  l'autre, 
remplie  de  fossiles  et  surtout  de  Gryphœa  sinuata,  est  probablement 
un  équivalent  du  troisième  étage  de  Hyte.  La  puissance  totale  du 
groupe  serait  de  90  mètres. 

Aucune  trace  de  dérangement  ni  môme  d'une  interruption  pro- 
prement dite ,  pas  plus  qu'un  changement  notable  dans  les  carac- 
tères des  sédiments,  ne  se  manifeste  entre  les  dernières  couches  de 
l'argile  de  Weald  et  les  premières  des  sables  inférieurs,  telles  que 
M.  Fitton  les  connaissait  alors,  et  elles  ne  peuvent  être  distinguées 
les  unes  des  autres  que  par  la  différence  complète  des  fossiles.  Des 
bancs  concordants  de  quelques  pieds  d'épaisseur  séparent  les  bancs 
remplis  de  Cypris  et  de  Paludines  des  assises  les  plus  basses,  où 
abondent  les  Trigonies,  les  Gervillies,  la  Gryphœa  sinuaia,  etc., 
représentant  les  parties  solides  de  la  côte  d'Uyte.  Celles-ci  sont  sé- 
parées à  leur  tour  des  sables  ferrugineux  du  sommet  par  une  masse 

(1)  Lor.  cit.,  p.  4  84,  pi.  10*,  f.  7. 


ou  DU  GRES  VBRT  INFKAIEL'H.  77 

d*argile  sableuse  molle,  de  teinte  fonciie,  parallèle  an  second  étage 
da  Kent. 

Depuis  la  publication  du  grand  travail  auquel  nous  avons  em- 
prunléce  qui  précède,  le  groupe  inférieur  de  la  formation  cré- 
tacée de  l'île  de  "Wigbt  a  été  le  sujet  de  beaucoup  d'autres  ob* 
servations  que  nous  reproduirons  également.  M.  Fitton,  peu 
satisfait  de  ses  premières  recherches ,  les  a  poursuivies  avec  un 
nouveau  zèle,  et  a,  dans  plusieurs  communications  (1),  apporté  des 
faits  impcurtants  pour  compléter  ceux  que  nous  venons  de  rappeler. 
Ces  communications,  dans  ce  qu'elles  ont  d'essentiel,  ont  été  re- 
produites devant  la  Société  géologique  de  France  (2)  et  accompa- 
gnées de  coupes  qui  eu  facilitent  beaucoup  rintellîgence  ;  aussi 
est-ce  de  ce  dernier  travail  que  nous  allons  rendre  compte. 

Par  suite  de  circonstances  favorables,  l'auteur  put  observer, 
en  18AS,  dans  les  falaises  d'Atherfield,  la  ligue  de  contact  des  ar- 
giles wealdiennes  et  du  sable  vert  inférieur.  L'assise  la  plus  élevée 
do  groupe  wealdien  est  une  argile  schisteuse,  d'un  noir  bleuâtre, 
renfermant  des  Gyclades,  de  petites  Paludines  et  des  Gérites,  puis, 
UD  peu  plus  bas,  une  immense  quantité  de  Gypris.  Au  contact  des 
devz  groupes ,  il  y  a  des  fragments  de  l'argile  bleuâtre  entourés 
de  sable  gris  bleuâtre,  auquel  succède  le  sable  pur.  Ainsi  que  nous 
Tenons  de  le  dire,  on  ne  remarque  aucune  perturbation  et  les  cou- 
ches sont  parfaitement  continues.  Au  sable  précédent  succède  un 
saUe  argileux  verdâtre  avec  du  gravier  quarizeux  et  des  fragments 
d*os  de  poissons  d'eau  douce.  Au-dessus  de  ce  lit,  qui  a  de  O'^yO/i 
à0"*,20  seulement  d'épaisseur,  commence  le  sédiment  exclusivement 
marin,  de  telle  sorte  que  l'on  peut  détacher  des  blocs  de  0°*,20  h 
0"*,60  d'épaisseur  contenant,  dans  le  bas,  des  fossiles  d'eau  douce 
du  groupe  wealdien  et,  dans  le  haut,  des  fossiles  marins  du  quatrième 
groupe  de  la  craie. 

Aux  trois  étages  que  M.  Fitton  avait  déjà  établis,  il  a  senti  la 
nécessité  d'en  ajouter  ici  un  quatrième  à  la  base  pour  l'assise  argi- 
leuse qo'ilavait  méconnue  d'abord,  et  dont  nous  avons  parlé,  dans  le 


(4)  Observations^  etc.  Observations  sur  une  partie  de  la  coupe  du 
sable  vert  inférieur  à  Àtherfield,  sur  la  côte  de  File  de  W\^\ii[Proceed. 
geoi.  Soc,  ofLondon^  vol.  iV,  p.  198,  24  mai  i843). — Comparative 
remarks,  etc.  Remarques  comparatives  sur  le  sable  inférieur  du 
Kent  et  de  nie  deWight  (/^.,p.  208,  7juin  1843);— /A/r/.,  p.  396, 
«•r  mai  4844). 

(5)  Bnll,,  2*  lier.,  vol.  I,  p.  438,  20  mai  4  844,  pi.  9. 


7S  GiOUPI  NBOOOmKN 

Kent,  le  Surrey  et  le  Sussex.  Dans  la  coupe  dont  nous  nous  oecd- 
pons  ici,  cet  éuge  inférieur,  désigné  par  la  lettre  A,  se  compose  de 
trois  couches  d'une  épaisseur  totale  de  i9*,&8.  La  plus  basse,  de 
.i"'i52  d'épaisseur  et  qui  est  divisée  en  deux  bancs,  est  une  marné 
Ueue  f  erd&tre  on  grise,  dure,  facilement  désagrégée  par  les  eaàt  k 
sa  base,  mais  restant  intacte  vers  le  haut  Les  fossiles  nombreux 
qn'on  y  a  déoou ver u,  déterminés  par  M .  £d.  Forbes,  sont  les  suivants  : 

Spatangus  retusuSf  LeittL ,  (ToxmUr  complanatus^  Ag.,)  Mjm 
plicaia  [Pholadomya  Prevosti,  Desh.),  Lucina  imbricataria,  Leym., 
Corbis  [Sphœra)  corrttgata,  d'Orb.,  Astarte  obovata  (J.  Beaumont^ 
Leym.),  Cardium  Comuelianum^  d'Orb.,  Arca  securis,  Arca  (C5»- 
euilœa)  Ratdini,  Leym.,  A.  exaltata,  Nils.,  {CucuHœa  Gabrietis^ 
Leym.),  A,  (Cuculiœa)  glabra^  d'Orb.,  Trigonia  dœdalea,  Phrit;, 
T.  alœformisj  id.,  T,  caudata^  Ag.,  {  T,  scabiOy  auct.  mngl.), 
T,  harpa,  Desh.,  T.  spinosa,  d'Orb.,  {T.  ornata,  Sow.),  Ger?ilfia 
ancepSf  Desh.,  Modiola  œqualis,SoYf,^Piitna  Robinaidma^  d'Orb., 
Mytilus  laneeoiattis,  Sow.,  Perna  Mulleti,  Desh.,  Pecten  obliquus^ 
Sow.,  (interstriatus,  Leym.),  P.  orbicularis,  SoW..  P,  quinquêcos- 
tatus^  id.,  Hinnites  Leymerieij  Desh.,  Piicaiula pectinoédes^  SoW.| 
Grxphœa  sinuata^  Sow.,  Ostrea  Leymerieij  Desh.,  O.  carinaim^ 
Lam.,  Terebratida  sella^  Sow.,  Naulilus  radiatus ,  id.,  {pstndiH 
elegansj  d'Orb.),  Ammonites, 

La  troisième  couche,  de  10  k  12  mètres  d'épaisseur,  est  une  ar- 
gile ou  une  espèce  de  terre  à  foulon  avec  Ammonites,  Gryphœa  it- 
nuata^  Pinna  fiobinaldina,  Ostrea  Leymerieij  et,  vers  le  haut,  un 
grand  nombre  d*Astacus  veciianus.  Au-dessus  viennent  des  sables 
quelquefois  consolidés,  avec  les  fossiles  ci-après  : 

Spatangus  retusus,  Lam.,  (Toxaster  complanatus,  Àg-)>  ^^^^tit 
illimataf  Leym.,  A,  numismalis^  d'Orb.,  TeUina  angulata^Lejm*^ 
Thetis  minor,  Sow.,  Cardium  Cornuelianum ^  d'Orb.,  Nucula  sim^ 
piext  Desh.,  Modiola  œqualis  {Archiaci,  Leym.),  Mytilus  lanceola^ 
tus  y  Sow.,  Pinna  Robinaldina^  d^Orb,  y  Emarginula  ncocomicnsis, 
d'Orb.,  Natica  rotundata,  Sow.,  (N,  Cornueliana,  d'Orb.),  Pterϑ- 
ras,  Tornatella  qffinis,  Leym.,  1\  albensiSy  id.,  Rostellaria  Robinaè^ 
dina,  d'Orb.,  Ammonites  Dcsliayesii,  Leym.,  A.  CornuelianuSf 
d'Orb. 

Le  troisième  étage  du  Kent,  ou  division  B ,  parait  manquer  idi 
mais  le  second,  on  division  C,  n'y  aurait  pas  moins  de  1&0"',50  d'é- 
paisseur. Il  est  composé  vers  le  bas  de  sable  et  d'argile  sablonneuse 
de  6  à  7  mètres,  enveloppant  deux  rangées  principales  de  grands 
rognons  ou  amas  concrétionnés  (rrochr^s  )de  0«*,80.à  0"*,60  d'é- 


ou   DU  OEàS  VERT   INfiRlEUR.  79 

piiiBeur«  rompiîs  de  Gervillia  avictdoides ,  Trigonia  dadalea , 
Ammonites  ùesAayesii^  etc.  Au-dessus,  la  pariie  de  la  côte  com- 
prise entre  cette  assise  et  Biack-gang  Chine  est  beaucoup  moins 
fossilifère,  et  les  espèces  sont  moins  variées.  On  peut  cependant  y 
distingaer  les  assises  suivantes,  à  partir  des  crackers  :  l""  argiles 
avec  Gii/^hœa  sinuata^  remarquables  par  leurs  dimensions  et  leur 
état  (ie  conservation,  Terebratida  sella  et  des  Huîtres;  2"*  masse 
argileuse  avec  des  Gryphées,  s'abaissant  à  l'ouest  de  Ladder  Chine, 
en  traversant  Wha]e*s  Chine  au  milieu,  et  dans  laquelle  on  a  trouvé 
degnukb  Crioceras{C.  Bowerbankii?)  (1);  S*" sable  et  concré- 
tions aplaties,  avec  Grinceras  et  Gervillia  aviculoides.  Â  Test  de 
Wilpen  Chine,  la  falaise  formée  de  sable  vert  foncé  et  très  fcrru- 
gioeax  représente  bien  le  môme  niveau  de  la  baie  de  Shanklin  pins 
à  l'est  et  des  environs  de  Hyte  ;  enfin,  une  nouvelle  assise  de  A  mè« 
très  d'épaisseur  avec  des  Gryphées  et  des  Huîtres  termine  la  série 
des  coaches  caractérisées  par  les  ostracées.  Ces  coquilles  se  trou- 
vent à  trois  ou  quatre  niveaux  différents,  marqués  par  des  lits  de 
ragnoDsou  d'amas  pierreux  fossilifères  et  alternant  avec  des  argiles 
plus  on  moins  mélangées  de  sable. 

Dans  le  sud-est  de  Tîle,  près  de  Shanklin,  la  partie  supérieure 
des  falaises  représente  ces  dernières  assises,  et  des  rognons  ou  amas 
ferrugineax  avec  les  moules  des  mêmes  coquilles  existent  dans  les 
dépôts  correspondant  au-dessus  de  Sandgate  età  Sallwood  (Kent), 
aussi  bien  qu'à  Parham  (Sussex).  Ce  sont  des  moules  de  Gervillia 
aoieuloides  et  solenaideSy  Trigonia  alœformis^  Tellina  inœqua- 
/îf,  Lucina  itnhricaiaria,  Thetis  minor^Corbis  corrugata  {Sphœra)^ 
Vemê^  Turbo,  Rostellaria,  Nautilus  radiatus  {N.  pseudo*- 
eUgom). 

L'étage  supérieur  d«  groupe  ou  division  D,  au-dessus  de  la 
chute  d'eau  de  Black-gang  Chine,  a  69  mètres  d'épaisseur  et  diffère 
essentiellement  des  précédents.  On  y  trouve  alternativement  des 
couches  épaisses  de  2  à  16  mètres  de  sable  pur,  blanc  ou  jau- 
nftlre,  ne  renfermant  que  quelques  fragments  de  coquilles.  Cette 
série  représente  la  partie  supérieure  du  groupe  sur  la  cAtc  dn  Kent 
comme  dans  le  Surrey. 

£n  comparant  les  coupes  d'Atherfield  et  de  Hyte,  M.  Fitton  fait 
voir  combien  elles  diffèrent  l'une  de  l'autre,  malgré  leur  contempo- 


iiMi.aM«*Brib^  *hbM 


(4)1.  de  G.  Sovrerby,  Transttct.  ^eoL  Snc»  of  London,  Vol.  V, 
p.  409.  pi.  34. 


dû  âROUPB  NBOCO)ilEi'< 

ranéité  incontestable.  Sous  le  point  de  ?ue  de  la  puissance,  les  me- 
sures de  M.  Simms  (1)  ont  donné  les  résuluts  suivants  : 

CÔTES  DU  KENT.  FALàlSES  D*ATBBBFIEU>. 

GrècelsAble  Yerlsopciicars. .  .      4m,87      5I"«,©> 

Gault 58«,39      44m,40 

Sable       /ierélage.  Slm.SSx  i"         dtage.    «0ai,49 


ble       /ierélage.  Slm.SSx  Ut         ctage.    Wni,49J 

▼ert   iS«      —      SOm.Sl  i  *  *      l 

ieuri.  V4»      —      iS-jO;  4t  —        «Om.AS; 


To»aa«.  .  .  106«,85  5(»m,65 


^ 


Ainsi  la  différence  d'épaisseur  de  ces  dépôts  parallèles  sur  ces 
deux  points  est  de  138'',80,  ou  de  près  de  la  moitié. 

La  composition  des  étages  ne  diffère  pas  moins  que  leur  puissance. 
Cependant  à  Folkstonc,  comme  à  Black-gang  Chine ,  le  premier 
est  composé  de  sable  blanchâtre,  jaune  ou  ferrugineux ,  et  les  fos- 
siles y  sont  rares,  mais  d'un  côté  son  épaisseur  est  trois  fois  plus 
considérable  que  de  l'autre.  Le  second ,  formé  de  sable  de  teinte 
foncée,  rempli  de  silicate  de  fer  avec  des  couches  subordonnées 
d'argile  retenant  les  eaux  et  de  (id'^^lS  à  Hyte,  se  confond  avec  le 
suivant  dans  ille  de  liVight,  où  manquent  les  calcaires  {kendsh  rag) , 
remplacés  par  des  sables  ferrugineux  verdâtres  qui  alternent  avec 
des  argiles  et  des  lits  d*Exogyra  sinuata.  Son  épaisseur  totale , 
dei40">,50,  est  plus  considérable  que  celle  de  tout  le  groupe  du 
Kent.  EuGn,  on  a  vu  que  le  quatrième  étage,  ou  les  argiles  de  sa 
base,  était  de  part  et  d'autre  tout  à  fait  comparable. 

La  baie  de  Sandown,  dans  la  partie  orientale  de  llle,  offre  une 
coupe  semblable  à  celle  d*Âtherfield,  et  la  couche  en  contact  avec 
l'argile  de  Wcald  y  renferme  également  la  Pema  Mulleti,  Panopœû, 
Astarte  Beaumontiy  Gervillia  anceps?  Pemn  cdœformis,  Sphœra 
corrugata^  Gryphœa  sinuata^  etc.       ' 

Les  calcaires,  on  kerUish  rag,  quoique  concrétionnés,  s'étendent 
presque  sans  interruption  des  côtes  du  Kent  à  Godstone.  Leur 
plus  grande  épaisseur  esta  Maidstone  de  36°*, 50,  à  peu  près 
comme  à  Hyte,  et  le  dccroissement  de  la  matière  calcaire  est  très  ra- 
pide, soit  dans  le  reste  du  Surrey  et  dans  le  Hampshire,  soit  sur  les 
côtes  du  Sussex,  dans  Tile  de  liVight  et  le  Dorsetshire.  On  a  vu  cepen- 


(4)  Quart,  Jottrn.geol,  Soc,  ofLondon,  vol.  I,  p.  76.  4844.  Nous 
avons  pris  les  chiffres  donnés  par  M.  Fitton,  plusieurs  erreurs  nous 
paraissant  exister  dans  ceux  de  l'auteur,  sans  doute  par  suite  de  fautes 
typographiques. 


on  DU  GRÈS  VERT   INFÉRIErR.  81 

daot  qae  dans  Ttlc  de  M^ight  l'épaisseur  totale  du  groupe  cUil  le 
double  de  ce  qu'elle  est  dans  le  Kent  et  le  Surrey  (!]. 

Ainsi,  à  une  distance  de  15  myriamètres,  le  groupe  du  grès  vert 
inférieur  offre,  dans  son  épaisseur,  une  différence  de  près  de  moitié 
et,  dans  sa  composition,  des  modifications  non  moins  remarquables, 
tandis  que  les  fossiles  principaux  restent  sensiblement  les  mêmes  à 
des  niveaux  correspondants.  De  tous  ces  faits  qui  démontrent  en  outre 
l'identité  des  principaux  fossiles  avec  ceux  du  groupe  néocomien  de 
la  Bourgogne  et  de  la  Champagne,  M.  Fitlon  conclut  que  celui-ci  ne 
peut  plus  être  regardé  comme  contemporain  du  groupe  wealdien. 

Contrairement  à  cette  conclusion ,  Al.  Leymerie  (2),  après  avoir 
discuté  la  détermination  spécifique  des  coquilles  que  MiM.  Fitton 
et  Ed.  Forbes  regardent  comme  communes  au  /sable  vert  inférieur 
et  aux  couches  néocomiennes  de  l'est  de  la  France ,  pense  qu'il  n'y 
a  qu'un  petit  nombre  de  ces  espèces  qui  se  trouvent  à  la  fois  dans 
les  deux  séries  de  dépôts ,  que  les  conséquences  déduites  par  les 
géologues  anglais  perdent  par  cela  même  beaucoup  de  leur  impor- 
tance, et  qu'en  réalité  elles  ne  s'opposent  pas  à  ce  que  le  groupe 
néocomien  soit  contemporain  du  groupe  wealdien  placé  sous  le  grès 
vert  inférieur.  M.  Aie.  d'Orbigny  (3)  partage,  au  contraire,  l'opi- 
nion de  M.  Fitton,  tout  en  admettant  les  observations  critiques  de 
M.  Leymerie  sur  la  détermination  des  fossiles.  Nous  aurons  d'ail- 
leurs occasion  de  traiter  cotte  question  plus  à  fond ,  et  nous  revien- 
drons encore  un  instant  sur  les  coupes  précédentes,  parce  qu'il  nous 
paraît  utile  d'insister  sur  la  manière  dont  les  dépôts  sédimentaires 
doivent  être  étudiés,  soit  pour  les  applications  directes  de  la  science, 
soit  pour  les  généralités  théoriques. 

HN.  Ibbetson  et  Ed.  Forbes  {U),  qui  ont  aussi  observé  avec 
attention  cette  même  coupe  entre  Rlack-gang  Chine  et  Atherfield , 
en  ont  donné  une  description  qui  diffère,  à  certains  égards,  de 
celle  de  M.  Fitton ,  et  que  nous  reproduirons  pour  qu'on  puisse  les 
comparer.  D'après  ces  deux  géologues ,  Tépaisseur  totale  du  grès 


4)  Proceed,  gcol.  Soc.  oj  London  ^  vol.  IV,  p.  204, 

(2)  Bull.,  2«8ér.,  vol.  II,  p.  44.  4  844. 

3)  Ibid,,  p.  47. 

[4)  Proceed,  geoL  Soc,  ofLondon,  vol.  IV,  p.  407,  4*'  mai  4  844. 
—  Id.  /&/W.  Coupes  des  systèmes  crétacé  et  tertiaire  du  sud-est  de  Tlle 
de  Wigbt  et  démonstration  des  preuves  qu'elles  fournissent  à  l'his- 
toire de  la  vie  animale  {J^ep,  4  4'*»  mcct,  brit,  Assoc,  at  York^  4  8i4 
(Londres,  484B),  p.  42.  —  Vlnstititt,  4844. 

tv.  6 


82  GROTPE  NÉOCOMIEN 

vert  inférkor  serait  de  256",85  au  lieu  de  229",A8»  et  il  serait 
divisé  en  63  couches  disiincles ,  qui,  à  partir  de  l'argiie  de  Weald, 
peuvent  être  représentées  sommairement  de  la  manière  suivante  : 

Uètnê. 

Argile  brune  arec  débris  de  poissons  à  la  jonction 0,91 

Roche  dore,  arénacée  avec  de  nombreux  fossiles  (PemahÊtU^ 
letè,  etc.) 0^60 

Argileff  fossilifères  à  la  base.  La  partie  supérieure  est  le  limier 

lobster  bed  vs%c  Jstacus 30,00 

Banc  noduleux,  à^T[lower  crackers),  hfecGervilliaaviculoides, 
et  au-dessus  upper  crackers^  avec  des  fossiles  particuliers.     5,49 

Couche  d'argile  et  terre  à  foulon  {upper  iobster  bied),  crusta- 
cés et  de  nombreux  fossiles  dont  beaucoup  sont  communs  à 
la  3*  assise 6,00 

Argile  sableuse  foncée  ;  fossiles  peu  différents  des  précédents.     6,00 

Sable  foncé  avec  une  couche  de  Terebratula  Gibbsiana,  .     6,60 

Série  de  couches  renfermant  des  lits  de  Gryphœa  sinaata  et 
des  nodules  avec  Crioceras  et  Scaphites.  Vers  le  milieu  est 
un  banc  de  sable  contenant  les  fossiles  des  argiles  inférieures.  47,2â 

Sable  foncé  avec  des  lits  de  Terebratula  biplicata  et  d'autres 
de  Gryphées. 

Couches  ferrugineuses  avec  quelques  veines  d'argile  et  des 
nodules  endurcis. 

Série  deroohesarénacées,  endurcies,  alternant  avec  dessines 
sableuses. 

Série  de  lits  minces,  alternativement  ferrugineux  et  sableux , 
supportant  le  gault. 

MM.  Ibbetson  et  Forbes  ont  groupé  ces  assises  dans  trois  divi- 
sions ,  d'après  leurs  caractères  minéralogiques.  La  première  com* 
prend  les  argiles  inférieures  et  les  argiles  à  foulon  remplies  de  fos- 
siles; les  grès  avec  Pernes  et  les  nodules  des  cracien  sont  de 
simples  accidents.  La  seconde  se  compose  de  sables  avec  Gryphœa 
sinuata;  des  lits  de  Térébratnles  et  des  veines  d'argile  s'y  trouveot 
vers  le  haut,  des  nodules  avec  Criocfros  vers  le  bas.  Les  sables  fer«- 
mgineux  composent  la  troisième  subdivision,  dont  la  base  renferme 
encore  des  fossiles. 

Les  considérations  paléontologiques  déduites  de  cette  localité 
sont  :  1*  qu'il  n'y  a  qu'un  système  de  débris  organiques  dans  tonte 
la  série  des  couches  du  grès  vert  inférieur,  et  que  les  espèces  repa- 
raissent toutes  les  fois  que  les  conditions  sont  semblables;  2*  que 
lorsqu'une  espèce  cesse  de  se  moutrer,  par  suite  de  changements 
dans  les  caractères  minéralogiques»  elle  n'est  point  remplacée  par 
une  autre  qui  la  représente;  S""  qne  les inflnences qni  déterminent 


K)V  DU  (iaàS   VERT   INFKKIKUR.  b3 

b  disCributioD  des  espèces  sont  locales,  minéralogiqucs  et  plus 
lanicoUèrenient  chimiques. 

Ces  coiidîtîons»  couune  on  vient  de  le  voir,  portent  les  auteurs  à 
FUiger  les  couches  par  groupes  très  circonscrits,  et  qui,  d'après  leur 
aatore  même,  doivent  être  regardés  comme  artiûciels,  et  non 
comme  représentant ,  dans  le  temps,  des  divisions  réelles  de  la  pé- 
riode crétacée.  Dans  le  tableau  qui  accompagne  ce  travail,  AL  Forbes, 
distribuant  les  espèces  dans  chaque  couche,  fait  voir  que  le  plus  grand 
nombre  d*entrc  elles  commence  à  se  montrer  dans  les  couches  infé- 
rieures y  et  que  beaucoup  de  celles-ci  sont  à  la  fuis  communes  5  ce 
groupe  et  à  d'autres  divisions  de  la  série  crétacée.  Nous  ferons  re- 
marquer, cependant,  que  la  liste  de  Tauteur  ne  renferme  que  2  es* 
pèces  de  la  craie  {Ostrea  carinata  et  Pecten  quinquecostatui) ^ 
lesquelles  ne  lui  appartiendraient  même  pas,  si,  comme  cela  est  pos- 
sible, on  avait  pris  pour  elles  V  Ostrea  macropiera  et  le  Pecten  atO'* 
vui;  qu'il  n'y  a  non  plus  que  2  espèces  du  gault  {Rostellaria  Par* 
kbtêoni  et  Lima  elongata);  enGn  du  sable  vert  supérieur  il  y  en 
aurait  12,  qui ,  à  |>eu  d'exceptions  près,  appartiennent  aux  assises 
les  plus  basses. 

Cette  faune  du  sable  vert  inférieur,  qui  commence  Tère  cré- 
tBcée»  disent  ailleurs  les  mêmes  savants,  est  entièrement  marine, 
el  le  dépôt  de  ses  couches  résulte  d'un  abaissement  soudain  du 
grand  lac  de  IVeald.  Sauf  Texiinction  de  quelques  espèces,  due  à 
des  causes  physiques,  celte  faune  se  prolonge  jusqu'à  la  période  du 
gault  Les  caractères  minéralogiques  et  straiigraphiques  prouvent, 
en  eflet,  qu'il  ne  s'est  pas  produit  de  changements  notables  dans 
la  mer  pendant  que  se  déposait  le  quatrième  groupe  du  sud  de 
r Ang^erre  ;  mais ,  à  l'appui  de  ce  que  nous  avons  dit  au  com^ 
menoaaent  de  ce  volume,  il  suffirait  de  nous  avancer  un  peu 
an  sod^est  sur  le  continent  pour  trouver,  dans  ce  même  ensemble 
de  coaches,  des  divisions  de  plus  en  plus  tranchées,  à  mesure  que 
noos  ttOQS  éloignerions  de  celte  région  tranquille  de  la  mer,  telle- 
ment que ,  sur  le  versant  occidental  des  Alpes ,  trois  faunes  suc* 
ceasives  asKZ  distinctes  nous  représenteraient,  dans  le  temps,  la 
fiane  unique  du  grès  vert  inférieur  de  l'Angleterre. 

De  son  côté,  M.  Fitton  a  publié  un  Tableau  stratigraphique  de 
la  coupe  d'Atherfieldà  Rocken-end  (1)  et  une  noie  à  l'appui,  dans 


[\)  Quart.  Jottrn.  geol.  Soc.  oj  London^  n°  H,  vol.  III,  p.  289, 
4  847.  —  Tableau  in-f». —  Th^  ^Hhrnavm,  1846,  p  9fi7. 


su  GROUPE  NKOCOMIEN 

laquelle,  après  avoir  rappelé  ses  communications  précédentes ,  et 
ajouté  quelques  détails  peu  essentiels ,  il  passe  à  la  distribution  des 
espèces  fossiles  dans  les  55  couches  qui,  suivant  lui ,  composent  le 
grès  vert  inférieur  de  ces  falaises,  sur  une  épaisseur  qui  n*est  plus, 
comme  précédemment,  de  229'",&8,  ni  de  256°',85,  mais  de 
2/i3<",79.  Ces  55  couches  sont  réparties  dans  16  assises  (étages  de 
Fauteur),  ayant  chacune  une  désignation  particulière,  tirée  soit  des 
fossiles  qui  y  dominent ,  soit  des  caractères  de  la  roche.  Le  nombre 
total  des  espèces  observées  est  de  155,  et  l'auteur  fait  remarquer 
leur  accumulation  extraordinaire  dans  la  partie  inférieure  du  groupe, 
puis  leur  diminution  rapide  vers  le  milieu  et  vers  le  haut,  dételle 
sorte  que  les  60  mètres  supérieurs  en  sont  presque  totalement  dé- 
pourvus. 

Le  tableau  de  M.  Fitton  indique  la  distribution  du  nombre 
des  espèces  dans  chaque  assise,  Tappariliou  et  de  la  disparition 
successive  de  ces  mêmes  espèces,  euGn  celles  qui  ont  la  plus 
grande  extension  verticale ,  ou  qui  se  trouvent  à  la  fois  dans  plu- 
sieurs assises.  La  Gryphœa  simiata ,  par  exemple  existe  dans  18 
couches  (de  1  à  37);  la  Panopœa plicata  dans  17  (de  1  à  (i5  );  la 
Thetis  minor  et  la  Corbula  striata  dans  15  (de  1  à  /|5)  ;  la  Pinna 
Robinaldina  dans  12  (de  3  à  45);  V Ammonites  Deshayesii  dans  11 
(de  1  à  35)  ;  la  Terebratula  sella  dans  10  (de  1  à  /i5)  ;  9  espèces 
se  montrent  dans  k  couches  seulement  ;  15  dans  3 ,  37  dans  2,  et  50 
dans  une  seule.  130  espèces,  ou  6/7  du  tolal,  apparaissent  dans  les 
couches  inférieures,  de  1  à  10,  et  sur  une  hauteur  qui  n*est  que 
de  h^  mètres.  Ainsi  il  n*y  a  que  1 8  espèces  qui  naissent  au  delà 
dans  les  198  mètres  restants.  De  plus,  le  nombre  des  espèces  est  en 
raison  inverse  de  l'épaisseur  des  couches;  ainsi  Tassise  la  plus  in- 
férieure ,  celle  de  la  Pema  Mullettj  renferme  76  espèces  sur  une 
épaisseur  de  moins  de  2  mètres,  tandis  que  Targile,  de  18  mètres 
d'épaisseur  qui  est  au-dessus,  n'offre  que  6  espèces  nouvelles. 
Les  crackers  qui  viennent  ensuite  en  présentent  liS  nouvelles  sur 
une  épaisseur  de  25  à  27  mètres. 

L'extension  comparative  de  ces  espèces  montre  aussi  que  2& 
d'entre  elles,  apparues  dans  les  assises  1  et  2,  manquent  au-dessus; 
5  autres  cessent  de  se  montrer  dans  l'argile  n°  2,  et  US  ne  dé- 
passent pas  les  crackers  (assises  /i  à  10),  de  telle  sorte,  que  les  assises 
1  et  3  ont  été  non  seulement  les  plus  productives  en  espèces  nou- 
velles, mais  qu'elles  sont  aussi  marquées  par  l'extinction  subite  de 


ou  DU  GEÈS  VERT   INFÉRIEUR.  85 

70  de  celles  qui  avaient  pris  naissance  pendant  qu'elles  se  dépo- 
taient (1). 

On  a  déjà  tu  combien  s'amincissait  à  Foucst  le  groupe  précédent,  Donruhiit 
à  peine  reconnaissabic  dans  File  de  Purbcck.  Dans  la  baie  de  Swa-  "'^'°^'  * 
nage  et  dans  celle  de  Kimraeridgc,  on  peut  encore  suivre  le  sable  vert 
inférieur»  mais  dans  Lulwortb-Covc  il  est  difficile  de  le  distinguer; 
au  delà,  le  gault  ayant  complètement  disparu  sous  sa  forme  habi- 
toeUe  d'argile ,  il  n'y  a  plus. au-dessous  de  la  craie,  à  partir  de 
White-Nore,  qu'un  ensemble  de  dépôts  sableux,  représentant  sans 
doute  les  groupes  inférieurs  de  la  formation ,  et  dont  nous  traite- 
rons, lorsque  nous  aurons  étudié  dans  le'Wiltshire  les  points  où  le 
groupe  dont  nous  nous  occupons  est  encore  bien  caractérisé. 

Quoique  parfaitement  distinct ,  le  grès  vert  inférieur  des  environs  wiitibirt. 
de  Swlndon  forme  à  peine  un  relief  prononcé  à  la  surface  du  sol , 
après  être  sorti  de  dessous  le  gault.  11  se  montre  entre  Liddington 
et  Goate  (2),  puis  diminue  tout  à  coup  et  couronne  les  hauteurs 
sur  ce  point  Le  sable  à  la  partie  supérieure  est  très  tenace,  soit  par 
h  présence  de  l'argile ,  soit  par  la  grande  quantité  d'oxyde  de  fer 
qu'il  contient.  Il  est  meuble  et  blanc  par  places,  et  l'on  y  voit  ac- 
cidentellement de  la  terre  à  foulon  subordonnée.  Ix)rsqu'on  s'ap- 
proche de  Swindon ,  le  sable  ferrugineux  repose  quelquefois  sur  un 
aotre  sable,  d'un  caractère  tout  différent  et  faisant  partie  de  l'étage 
de  Portland,  dont  la  surface,  fort  irrégulière,  semble  avoir  été  ravinée 
par  les  eaux.  Ces  inégalités  ont  encore  des  formes  très  bien  con- 
servées, malgré  le  temps  qui  s'est  écoulé  entre  le  dépôt  de  ces  deux 
sables  et  qui  est  représenté  par  le  groupe  weaidien  tout  entier»  On 
peot,  d'ailleurs,  présumer  aussi  que  ce  ravinement  du  sol  a  précédé 
immédiatement  le  dépôt  des  sables  verts  inférieurs,  et  qu'il  est  en 


(4)  Voyez  aussi  :  Phil.  de  GreyEgertoo,  Description  de  la  bouche 
d'un  Hybodns  {H,  basanus)^  trouvé  par  M.  Ibbetson  dans  l'Ile  de 
Wigbt,  près  de  la  jonction  du  grés  vert  inférieur  avec  l'argile  de  Weald 
[Froceed.  geol.  Soc.  ofLondon,  vol.  IV,  p.  414,  mai  1844). —  Des- 
cription d'une  nouvelle  espèce  de  Nautile  (iV.  Saxhii)  du  grès  vert 
inférieur  de  Tlle  de  Wight,  par  M.  J.  Morris  [^nn.  and  Mag.  ofnat, 
hhîor.j  fév.  1848). —  F.-G.  Mâotell,  Geological  excursion  round 
the  hle  offFight,  —  Notes  onjossil  zoophytes^  etc.  Notes  sur  les 
zoopbytes  fossiles  du  grès  vert  iDférieur  d'Âtherâeld,  parM.  W.  I^ns- 
dale  [Quart.  Journ,^eol,  .Soc.  oj London,Yo\,  V,  p.  55, 1849, 2  pi.) 
—  £arih  jalls,  etc.  Chute  de  terre  ou  éboulemeot  à  Undercliff,  dans 
l'Ile  de  Wight,  par  M.W.  Rickman  [The  Athenœum,  15  août  1840). 

(3)  H.  Fitton.  lo€,  cii,.  p.  265  et  pi.  10*.  f.  17. 


86  GROUPE  NÉOCOMIEN 

rapport  avec  quelque  phénomène  de  la  fin  de  la  période  wealdieone. 

Le  grès  vert  inférieur  occupe  toute  Tenlrée  du  val  de  Pcwsey,  où 
les  groupes  au-dessous  de  la  craie  sont  bien  caractérisés.  M.  Fitton 
cite  à  Lockswell-Heath ,  près  Bawood  ,  dans  un  sable  grossier  fer- 
rugineux ,  un  assez  grand  nombre  de  fossiles ,  entre  autres  :  Car- 
dium  $tricUulum ?  Sow. ,  Pecten  obliquas^  id.,  P.  quinquecoslatus, 
a,  ^  Piatjiosfama  rigidum^  id.,  IWebratula  latissima^  id.,  T»  nu* 
cifonnis,  id.,  7'.  oblonga^  id.,  Thet.iê  minor,  id,,  Trigonia  giln 
bosaf  id.,  Tia^bo  monilifera^  id.,  et  la  Diceras  Lonsdalii^  id., 
près  de  Caine. 

Dans  le  sud  de  Berkshire,  plusieurs  lambeaux  de  sables  inférieurs 
restent  encore  à  étudier,^  et  parmi  eux  ceux  des  environs  de  Far- 
ringdon,  déjà  mentionnés  par  MM.  Conybeare  et  Phillips,  sont  les 
plus  intéressants.  Afin  de  compléter  les  données  qu'il  croyait  insuf- 
Asantes  ou  \ïeu  exactes,  M.  R.  A.  C.  Austen,  accompagaé  de  plai> 
«eui^  membres  de  la  Société  géologique  de  Londres ,  a  dirigé  ses 
recherches  sur  ces  mômes  points  en  les  étendant  vers  Swindon  et 
FirringdoD.  Malgré  l'examen  minutieux  auquel  il  s'est  livré  et  les 
considérations  théoriques  qu'il  en  a  déduites,  nous  devons  constater 
dès  à  présent  que  les  rapports  indiqués  dans  les  coupes  1  et  A  du 
mémoire  de  M.  Lonsdale  comme  dans  celles  qui  portent  les  numéros 
15  et  i6  (pi.  10*)  du  grand  travail  de  M.  Fitton ,  coupes,  où  les  dé- 
pôts rangés  avec  le  sable  vert  inférieur  reposent  sur  l'argile  de  Kimme- 
ridge,  ne  sont  nullement  modifiés  par  les  observations  de  M,  Austen. 

Dans  la  coupe  du  chemin  de  fer  près  de  Seend,  à  l'est  de  Dcvî- 
les,  on  voit  le  grès  vert  inférieur  recouvrir  transgressivement  l'étage 
de  Kimmeridge»  et  l'on  a  de  bas  en  haut,  d'après  M.  W.  Cun- 
Dingtoa(l)  : 

4 .  Argile  de  Kimmeridge  surmontée  par  des  calcaires  ou  septaria  , 
percésde  Lithodomes  du  grès  vert  inférieur  et  dont  les  coquilles, 
encore  dans  les  trous,  sont  remplies  do  sable  ferrugineux. 

2.  Calcaire  avec  gravier,  eteablo  avec  cailloux  de  quartz  et  de  nom- 

breux fossiles. 

3.  Sables  verts  et  bruns. 

4.  Grès  ferrugineux  avec  fossiles. 

5.  Sable  jaune. 

6.  Grès  ferrugineux. 

7.  Sable,  etc. 


(I)   Quart.  Juunt.geal,  Soc.  of  Lomhit,  vol.  VI,  p.  4i>3,  tS50, 


Lea  fossiles  recueillis  dans  culte  coupe  sont  seiulilables  à  ccui 
des  nUes  de  Farrîngdon ,  ei  les  espèces  connues  soni  :  Ammonites 
RHtfieldiefuis,  Sow-,  b'marginula  neoeomiensit,  d'Orb.,  Terebra- 
lulaltenardi,  Lain.,  T.  nuciformii,  Sov.>  T.  oblcnga,  kl.,  T.  la- 
marindta,  irt.,  7'.  latUtima,  id.,  T.  Gibbsima,  id.,  T.  tellaïiA., 
T.  Rameri,  d'Arch. ,  T.  elongata,  Sow, ,  Opit  neoeomientii, 
d'Orb.,  etc.  Ces  bancs  de  sable  de  Foxangerg  et  de  Seend  occupent 
donc  la  partie  inférienre  du  groupe.  Le  plateau  de  Seend  BTail  été 
rapporta  an  ubie  de  Portland,  sur  ia  carte  de  M.  Grcenough  ,  oiais 
la  coupe  de  Devizes  !i  Seend  marque  bien  la  position  du  ganlt  rnire 
lea  deux  sables  on  gris  verts  et  rend  extrêmement  probable  le  rap- 
pTOchwnent  indiqué  par  M.  Cunnington. 

On  obserTe  k  l'c&t  et  au  SDd-ouesl  de  Farriogdon  (Berkihire) 
denx  bnUes  de  sable  (1).  Dans  la  première  {Farringdim  clump),  le 
saUe  Janne  clair  et  slraliGé  du  sommL>t  repose  sur  nnc  couche 
d'af^îlc  qui,  i  »n  tour,  recouvre  le  coral-rag.  Celui-ci  forme  une 
chaîne  bane  qni  domine  la  vallée  occupOc  par  l'argile  d'Oiford. 
A  rentrée  de  la  ville,  les  premiers  bancs  du  coral-rag  alternent  avec 
des  lils  d'argile ,  e(  celui  qui  supporte  les  sables  sins  fossiles  de  ia 
bntto  précédente  est  regardé  comme  rcpréKciUinl  le  Hinimeiidge 
claif.  La  colline  de  Badbury  cuiTCspiind  i  celle  dont  on  viciil  de 
parler  ;  les  sables  y  ont  une  plus  grande  épainenr,  leur  slraltficalion 
nt  :>ouveflI  irréguliére  et  ils  l'enferment  des  fragments  de  pdypiurs. 
AD-dessns .  sont  d(>8  lits  cninpacles  avec  des  cailbux ,  des  coquilles 
(  Biogyres  et  Tcrébraiulcs) ,  et  le  plateau  est  formé  de  bancs  de 
grta  exploités  cl  renferniant  peu  de  fossiles.  I.^  nbles  qui 
avaient  cessé  un  moment  pour  faire  place  â  l'argile  de  Kimmeridgc 
reparaisseni  près  de  Liille-Oxwel,  et  i  va  demi-millo,  au  nord  du 
village,  nne  sablière  met  \  découvert  le  gravier  Tossilirèrc  de  Far- 
rïigdon  qui,  r^mme  partout  aux  environs,  alTecic  les  caraclèies 
d'nn  dépôt  de  transport  diluvien,  seul  exemple  pcut-élrc,  en  An- 
gleterre, (l'un  banc  de  gravier  marin  de  l'époque  secondaire  et 
roniparabic  an  crag  rouge  du  SulTolk. 

Lrs  espèces  fossiles  de  ce  gravier  sont  d'ailleiim  peu  H 
Ira  Téi-ébratulcs  seules  y  sont  irèsrépandu>-s  ainsi  que  les  DkdJ 
*rt  Ira  Halenia.  I^cs  éponges  y  sont  dans  vn  état  parfait  de  e 


(I)  R.-A  -C.  Auslen,  On  f/imge,  olc.  Sur  ISee 
des  sables  fossilifères  cl  des  graviers  de  Farringdon  {Qi 
Sn.l   Snr.  ot  Liindoii,  toi.  VI,  p.  iSi,  «850). 


88  UBOUPE  MÉOCOMIEN 

vation,  et  ioul  prouve  que  ces  corps  organisés  ont  vécu  à  la  place 
même  où  on  les  trouve.  Les  cailloux  proviennent  de  roches  sédimen* 
taires  altérées  (schistes  argileux  changés  en  schistes  siliceux)  de 
homstone  qui  ont  dû  renfermer  des  veines  de  quartz,  de  cristaux 
roulés  de  feldspath,  apportés  sans  doule  de  loin,  de  roches  calcaires 
secondaires,  perforées  par  des  coquilles  lithophages,  etc. 

Les  sables  et  les  graviers  de  Fernham  et  d*Alfred-Hill  sont,  ainsi 
que  les  précédents,  indépendants  des  argiles  sous-jacentes  qui  recou- 
vrent le  coral-rag  et  qui  doivent  appartenir  à  Tétage  de  Kimme- 
ridge.  Au  pied  de  Tescarpement  crayeux  de  Liitle-Hinton,  le  gault, 
puis  le  sable  vert  supérieur  ont  une  grande  épaisseur  et  se  conti- 
nuent, le  long  d'un  rideau  peu  élevé,  par  AVanborough  jusqu'à  Swia- 
don;  mais,  comme  en  réalité  on  ne  peut  tracer  ici  de  séparation 
entre  ces  étages,  M.  Austen  entend  par  gault  et  grès  vert  supérieur 
les  couches  placées  sous  la  craie,  et  dont  Tensemble  représente  ces 
dépôts  ailleurs  bien  séparés  et  bien  distincts.  L'aspect  que  prend 
cette  portion  de  la  série  est,  de  bas  en  haut,  celui  d'une  masse  argi* 
leuse  bleu  foncé,  passant  par  l'addition  graduelle  de  sable  à  un  sable 
argileux  et  par  la  substitution  de  la  matière  calcaire  à  la  craie  infé* 
rieure.  Au  nordd'Uflington,  le  gault  repose  sur  l'argile  de  Kimme- 
ridge. 

Dans  la  grande  carrière  de  Svirindon  CWiltshire),  se  montrent  les 
diverses  assises  de  l'étage  de  Portiand,  et  l'auteur  n'a  pas  trouvé  le 
sable  vert  au  sommet  de  la  colline,  comme  le  dit  M.  Fitton  (p.  265); 
mais  nous  ferons  remarquer  que  ce  dernier  n'en  a  point  indiqué 
dans  la  coupe  n*"  17  (pU  X").  Les  sables  qu'il  a  représentés  à  Day- 
House-Farm,  comme  étant  le  sable  vert  inférieur,  seraient,  pour 
M.  Austen,  la  partie  moyenne  de  la  série^e  Portiand,  et  cette  coupe 
de  Swindon  prouverait  que  le  groupe  wealdien  n'est  pas,  ainsi  qu'on 
l'a  prétendu,  un  sédiment  d'eau  douce  déposé  sur  un  sol  immergé 
après  la  période  jurassique,  mais  qu'il  était  contemporain  de  l'étage 
de  Portiand  et  peut-être  de  ses  parties  les  plus  anciennes.  £u  outre, 
les  assises  de  Portiand,  à  Swindon  et  à  Bourton,  reposent  sur  l'ar- 
gile de  Kimmeridge  dont  la  largeur,  à  de  faibles  distances,  varie  de 
un  demi-mille  à  deux  milles ,  et  qui ,  passant  sous  le  gault ,  montre 
que  cette  dénudaiion  particulière  des  couches  de  Portiand  a  eu  lieu 
avant  que  les  dépôts  crétacés  les  plus  anciens  se  soient  formés. 

Le  sable  vert  supérieur  atteint,  autour  de  Devizes,  une  grande 
puissance,  et  il  est  caractérisé  par  les  fossiles  que  l'on  trouve  dé- 
crits dans  le  Minerai  conchology  de  Sowerby.  Il  est  plus  uniforme- 


uu  iiU  uhes  vkht  incëkieuu.  8U 

ment  aréaacé  qu'à  l'E.  et  le  devient  encore  davantage  à  itiesure  que 
l'oo  l'iTuice  vers  l'O.  Au  milieu  de  la  bËrJc,  des  coucbcs  d'argiles 
blenea  ont  i\é  décrites  par  M.  Luiisdale ,  comme  représentant  le 
gaulL  Elles  descendent  au  niveau  de  la  rivière,  près  du  pom,  ce  qui 
peot  leur  faire  attribuer  une  épaisseur  de  12  métros.  Audelii,  des  bancs 
mioce*  de  grés  bordent  le  canal.  Des  baucs  st^niblablcs  avec  des  lits 
femigioeux,  puis  des  conglomérats,  occupent  une  baude  étroite  en 
nanldugault,  et  l'argile  de  Kimmeridge  ne  larde  pas  à  leur  succé- 
der. A  Rowdc  et  vers  Calne,  ils  détiennent  plus  épais  ei  ressemblent 
anx  porlionB  ferrugineuses  des  lilsde  gravier  de  Farringdon.  A  Stock- 
Orcbard,  près  de  Calne,  les  conglomérats  ferrugineux  recouvrent  en- 
eore  l'ar^le  de  Kimmeridge,  et  c'est  de  cette  localité  que  provient  le 
Diterat  Lonsdalii.  Ainsi  les  sables  ferrugineui  et  les  graviers  de  De- 
lixei,  de  Aowdc  et  de  Calne  sontidentiqucsavec  ceux  de  Farringdon 
M  l'on  y  trouve  les  mêmes  formes  de  Nuculcs,  d'Opis,  de  Térébra- 
tolea,  d'Emarginules,  etc.  Ils  avaient  été  compris  sous  le  nom  d'i'ron 
uni  par  M.  Conjbeare,  qui  y  réunissait  aussi,  en  les  confondant, 
(008  les  dépOts  ferrugineux  du  groupe  wealdien,  quelques  [urties du 
gris  vert  supérieur  aiusi  que  les  sables  de  l'inférieur. 

De  ce  qu'un  dépAt  arénacé  se  trouve  entre  le  gault  et  l'argile  de 
Kimmeridge,  il  ne  s'ensuit  pas  nécessairement  qu'il  représente  le 
grès  vert  inférieur,  puisque  le  groupe  wealdien  tout  entier  existe 
aussi  ailleurs  entre  ces  deux  dépôts.  Le  sable  vert  inférieur  ne  se 
montre  point  partout  avec  le  reste  de  la  série  crétacée ,  et  là  ad  il 
manque,  la  série  commence  par  le  gault ,  par  la  craie  chloritée  ou 
mime  parla  craie  sans  silex.  Itlaissur  tous  les  points  où  sa  présence 
'  a  été  constatée,  sa  position  sous  le  gault  s'est  trouvée  invariable. 
Sans  rechercher  les  causes  physiques  sous-marines  qui  ont  fait  que 
le  gault  en  succédant  au  sable  vert  inférieur  l'a  dépassé  vers  l'O. , 
anses  qui  se  sont  reproduites  ensuite  pour  le  sable  vert  supérieur 
par  rapport  aux  argiles  bleues,  il  est  évident,  dit  ^1.  Ausieu,  que 
partout  où  s'étend  chacun  de  ces  grou[)es  ou  étages,  il  doit  avoir  été 
continu,  ce  qui  n'estpas  le  cas  des  masses  de  sable  ferrugineux  et  de 
gravier  de  Farringdon,  lesquelles,  avec  une  épaisseur  de  30  mètres, 
reposent  isolées  sur  l'argile  de  Kiumieriilgi',  £i  2  milles  ilc  distance 
du  point  viï  la  série  crétacée  commeac««H^^BMn|^vrant 
ansù  l'argile  de  Kimmeridge.  Or.i 
sable  inférieur  comme  le  criHt  M.  T 
des  traces  sous  le  gault. 


ëe  k  pootim  KMèée  à  S«iBèn  «  ï 
et  rétame  et  fortfaBJ  s'apffii^vat  plv  cnc- 
cacore  «n  accM&ofatîQS»  pC»  poistaBtn  et  F)vnBpi«i,it 
r<iB  pc^  JÉvMCf  ^P^  ctt  flcnûèns»  cmbsk  cclln  wt  Gmk  et  w 

été  iKMMttft  d  rédHis  à  ^iicli|Bes  baÉbcMn  épsrs  siMl  h 
péritdeda  «nit  Celle  déndMM,  q«  t'M  étoiéBe  »  b  InHliMi 
jwiwiqt,  t'en  pniaile  dM§  FOifenisiiire,  le  Scrkihm  et  le 


Ùmm le  WÊAét  fAuglcleiie  ksMBue^jiA»iq»e^ oat  «» 
tiea  4e  ph»  es  ploi  N.-Su ,  os  ce  qn  csi  pl«s  ciact,  cHes  f*j«j 
de  ro.  à  TE.  eue  Tordre  de  leur  aodeMcté,  tudii  qw  i»dCpilt 
créucé»  iTaf aoccot  de  !"£.  à  TO. ,  de  manière  à  lecwinii 
énwtimi  chaque  meaibre  de  b  lérie  ouliihique,  el  les  dcnx 
pemreat  être  représentées  par  deox  iigoes  cou? ergeates  oa 
qoi  fisHMat  par  le  réunir.  Mab  Tordre  de  soccessioo  prcKnté  à 
tel  oa  Id  point  de  leor  contact  ne  proove  pas  pins  la  coatiaailé 
da  gaak  aiec  les  sables  ferri^iietix  comme  faisant  partie  d^Bl 
méoie  syfttéme  de  dépôts,  qo'il  ne  Je  pronie  poar  telle  ponÎBa 
aM>feaoe  oa  iaCérieore  de  la  formation  jorasoque,  aiec  bqaeBe 
il  se  trouf  e  ensuite  en  contact  La  position  du  gauli  sur  les  coâdMS 
de  Farriogdon  est  clairement  transgresme  à  De? îzes,  mais  ele 
BK>ntre  seulement  qae  ces  dernières  ne  sont  pas  plus  récentes  qae 
k  gaolt  lui-même,  et  d'après  ce  que  l'on  a  tq  on  pourrait  égala* 
Aient  conclure,  si  elles  ne  renfermaient  pas  de  fossiles,  qu'ellci 
appartiennent,  ainsi  que  celles  qui  leur  correspondent ,  à  Tétagede 
Portbnd  toal  aussi  bien  qu'au  grès  ou  sable  ?ert  inférieur  (1) . 


(I)  (P.  471.)  De  fréquentes  errears  dans  la  géologie  stratigra- 
pbique  résultent  de  la  propension  que  l'on  a  à  rattacher  chaque  non- 
irelle  acquisition  de  la  science  à  uoe  certaine  échelle  artificielle  des 
formations,  tendance  dont  il  faut  se  débarrasser  pour  arriver  à  la 
Traie  nature  doA  changements  physiques  dont  on  vient  de  parler. 
Cette  échelle  artificielle,  que  reproduisent  avec  quelques  variantes 
tous  les  Traités ,  représente  un  ordre  de  superposition  et  des  lignes  de 
séparation  qui  ne  sont  vrais,  ni  relativement  aux  masses  minérales, 
ni  relativement  aux  êtres  organisés  qu'elles  renferment;  c'est  la  con- 
séquence de  généralisations  trop  hâtées.  Cette  remarque  de  M.  Austen 
s'accorde  donc  stcc  ce  que  nous  avons  dit  en  commençant,  qu'il  n'y 
avait  pas  dans  la  géologie  plus  que  dans  la  zoologie  de  série  linéaire 


ou  DU  GRÈS  VEHT   INrÉRlKUR.  91 

Bn  cherebant  les  rapports  zooiogi(|ucs  des  masses  fossilifèiTS  de 
FarriDgdon,  Rowdc,  Seend  et  Gaine,  M,  Austen  admet  que  les  con- 
ridératioDs  physiques  excluent  toute  relation  entre  elles  et  le  gault , 
Bême  quand  elles  offriraient  quelques  fovssiles  analogues,  et  de  plus 
ft  tjoote  :  «  Le  gault  n*est  pas  un  dépôt  indépendant,  mais  simple- 
unent  vue  accumulation  dans  des  conditions  données  de  la  mer 
»|mfoDde,  accumulation  syncbronique,  lorsqu'on  la  considère 
•  diiMi  son  ensemble,  avec  cette  portion  des  dépôts  crétacés  que 
»  BOUS  appelons  sable  vert  supérieur.  •  Celte  conclusion  du  savant 
glologiie  anglais  est  entièrement  contraire  aux  faits  le  mieux  con- 
ilitéB,  comme  on  a  déjà  pu  le  voir  en  Angleterre,  et  comme  nous  le 
prouTerons  ci-après  pour  tout  l'ouest  de  l'Europe.  C'est  donc  une  de 
ces  généralisations  trop  hâtées,  contre  lesquelles  il  se  prononçait  lul« 
nêmeà  si  juste  titre  (p.  A71).  Or,  c'est  précisément  parce  que 
Boas  iTons  cheixhé  h  envisager  les  faits  daïis  leur  plus  grande  gêné* 
Ytlilé,  eu  égard  à  l'état  actuel  de  la  science ,  que  nous  avons  main* 
tenu  la  séparation  du  gault  et  du  grès  vert  8ui)érieur.  (^e  dernier  n'a 
^*nn  développement  local  et  des  caractères  extrêmement  variables, 
tandis  que  d'une  part  la  craie  tulTeau  à  laquelle  il  se  lie  par  sesfos- 
aMeB,  et  de  l'autre  le  gault  sont  deux  horizons  parfaitement  tran- 
chés. 

Parmi  les  espèces  fossiles  rencontrées  dans  les  sables  et  les  graviers 
précédents,  il  s*en  trouverait  un  certain  nombre  des  étages  jurassi- 
ques supérieurs  et  d'autres  de  la  série  crétacée  inférieure.  Guidé 
par  les  considérations  qui  résultent  de  la  description  des  divers  dé- 
pôts, et  plus  particulièrement  par  la  ressemblance  que  montrent  les 
eonches  de  Farringdon  et  la  grande  série  crétacée,  aussi  bien  que 
ptr  le  caractère  mixte  de  la  faune,  M.  Âusten  est  disposé  à  ad- 
mettre qu'au  lieu  d'un  changement  brusque  entre  les  périodes 
•oKlhique  et  crétacée,  les  dépôts  dont  on  vient  de  parler  peuvent 
iervir  à  indiquer  un  passage  et  une  liaison  entre  les  deux  formations  ; 
le  groupe  néocomien  ne  serait  aussi  sur  le  continent  qu'un  inter- 
nUiaire  de  même  ordre.  Mais  pour  cette  proposition  comme  pour 
la  précédente,  nous  devons  dire  que  d'une  part  elle  est  déduite  de 
flyts  observés  sur  un  espace  extrêmement  restreint  et  dont  on  ne 
peut  logiquement  tirer  aucune  déduction  générale,  et  que  de 
rantre  les  faits  cités  à  l'appni  et  empruntés  à  divers  pays,  ou  sont 


»^ 


continue  et  absolue,  et  que,  dans  Tuno  et  l'autre  science,  les  ouvrages 
£;éoéraux  donnent  aux  élèves  des  idées  presque  toujours  fausses. 


92  GROUPfi  NBOCOMlfiN 

loin  d'être  démontrés,  ou  n'ont  pas  été  envisag&i  sous  leur  véritable 
point  de  vue. 

Enfin ,  quant  aux  localités  que  Ton  vient  de  citer,  Fauteur  croit 
pouvoir  conclure  :  1°  que  les  dc|)ôts  d*eau  douce  d'une  partie  da 
groupe  wcaldieu  étaient,  sur  une  certaine  étendue,  contemporains 
des  couches  marines  de  Porlland  ou  qu*ils  appartiennent  à  la  période 
jurassique  ;  2*^  que  les  sables  ferrugineux  (iron  sands)  et  les  graviers 
des  comtés  de  liViUs  et  de  Berks  sont  du  môme  âge  que  les  dépôts 
néocomiens  du  continent;  3*"  que  ceux-ci  sont  discordants  par 
rapport  à  la  véritable  série  crétacée,  dont  ils  ont  été  séparés  par  une 
grande  dénudalion;  &^  que  l'aspect  de  leur  faune  est  en  partie  ju- 
rassique ;  5*"  que  l'identité  des  matériaux  des  lits  de  gravier  de  Far- 
ringdon  et  des  couches  de  Porlland  montre  que  l'état  de  la  nappe 
d'eau ,  quant  à  son  étendue,  sa  profondeur,  sa  direction  et  sa  dis- 
tribution, a  été  le  même  pour  les  uns  et  pour  les  autres;  6°  que  par 
conséquent  ces  couches  de  Farringdon  et  leur  équivalent,  le  sable 
vert  inférieur,  doivent  être  considérés  comme  les  restes  d'une  for- 
mation indépendante ,  dont  la  plus  grande  partie  aurait  été  enlevée 
par  dénudalion  avant  le  dépôt  du  gault. 

Ce  que  nous  allons  trouver  en  descendant  au  sud-ouest,  de  même 
qiie  tout  ce  qui  précède,  nous  oblige  à  regarder  comme  de  simples 
anomalies  dues  à  des  causes  locales,  les  faits  auxquels  l'auteur  nous 
semble  vouloir  attribuer  une  importance  disproportionnée  avec 
l'espace  sur  lequel  il  les  a  observés.  On  en  rencontre  de  semblables 
sur  les  anciens  bords  de  la  plupart  des  formations,  et  les  phéno- 
mènes qui  les  ont  produites  ne  peuvent  être  invoqués  contre  les 
déductions  tirées  de  l'étude  de  ces  mêmes  formations ,  là  où  elles 
sont  le  mieux  développées  dans  tous  leurs  éléments  constituants. 
Si  on  les  envisageait  autrement,  on  remplacerait  la  règle  par  l'ex- 
ception ,  et  les  petits  faits  particuliers ,  expliqués  ou  non ,  se  substi- 
tueraient aux  grands  traits  de  la  nature ,  qui  portent  avec  eux  la 
démonstration  de  leur  origine  même. 

Dans  la  vallée  de  AVardour,  M.  Fitton  indique  encore  le  groupe 
du  grès  vert  inférieur  comme  formant  une  bande  étroite,  arquée  à 
ro.,  entre  TefTont  Magna  et  le  pont  de  Ponthurst,  et  placée  au- 
dessous  du  gault.  C'est  une  assise  très  mince  de  sable  ferrugineux 
ou  argileux  qui  prouve  que  dans  celte  direction ,  de  même  que  plus 
au  S. ,  dans  le  Dorsctshire  et  le  Devonshire,  le  groupe  si  puissant  et 
si  varié  du  Kent ,  du  Surrey,  du  Sussex  et  de  l'île  de  Wighl  a  perdu 
toute  son  importance. 


ou  DU  GRÈS  VEUT  INFKRIEï  R.  9?» 

Nous  traiterons  ici  sous  le  nom  de  grh  vert^  sans  désignation     crèt  rert 
plus  précise,  des  couches  inférieures  à  la  craie  dans  ces  deux  corn-    DorMuhir» 
tés  et  qui  s'étendent  sur  les  divers  étages  jurassiques  ou  plus    otroothire. 
anciens. 

k  White  Nore,  sur  la  côte  du  Dorsetshire,  et  à  5  milles  à  Touest 
du  point  où  nous  avons  cessé  de  voir  le  gault,  on  trouve,  à  partir  de 
-la  craie  blanche  on  marneuse  :  l' une  craie  glauconieuse  ;  2""  un  sable 
Tcrt,  jaune  et  brnn,  alternant  avec  des  concrétions  calcaires,  irrégu- 
lières et  des  lits  épais  de  chert;  d'du  sable  vert  foncé,  argileux,  avec  de 
larges  concrétions  noduleuses,  semblables  aux  coto-stones  de  Lyme- 
Regis.  Ainsi  aucune  des  divisions  si  tranchées  à  Test  ne  peut  être  re- 
trouvée dans  cette  coupe  dont  on  doit  regretter  que  les  fossiles  niaient 
ins  encore  été  recherchés  et  étudiés  avec  un  soin  suflSsant.  Ce  sable 
vert«  suivant  MM.  Buckland  et  de  la  Bêche  (1) ,  règne  partout  à  la 
base  de  la  craie  et  passe  souvent  à  une  craie  chloritée.  Dans  le  district 
de  Weymouth ,  où  l'on  a  vu  que  tant  de  failles  avaient  traversé  Tes 
étages  crétacés,  il  recouvre  successivement  des  dépôts  fort  diCTé- 
reots ,  depuis  les  couches  de  Purbeck ,  aux  environs  d'Osmington , 
jusqu'au  red  mari  d'Axmouth  et  de  Béer  (Devonsliire).  Sur  la  côte 
du  Dorsetshire,  il  ne  paraît  pas  y  avoir  eu  de  soulèvement  sensible 
depuis  la  période  du  lias  jusqu'à  celle  du piastic-clay,  de  manière  à 
donner  lieu  à  des  superpositions  discordantes  ;  mais  il  y  a  eu  des  chan- 
gements de  niveau  relatifs  des  eaux  qui  ont  occasionné  des  super- 
positions transgressives  entre  les  périodes  jurassique  et  crétacée. 

Nous  avons  déjà  donné  une  coupe  des  falaises  de  Lyme-Regis, 
d'après  M.  de  la  Bêche ,  qui  a  étudié  d'une  manière  toute 
particulière  le  Devonshire  et  en  a  publié  une  carte  géologique  avec 
une  description  fort  étendue.  M.  R.  A.  G.  Austeu  s'est  aussi 
occupé  du  sud-est  de  ce  même  comté,  mais  nous  commencerons 
par  rappeler  ce  qu'en  dit  M.  Filton  dans  un  résumé  qui  se  rattache 
à  ce  sujet. 

Comme  les  couches  situées  entre  la  craie  et  la  base  du  grès  vert 
inférieur  à  l'ouest  de  Purbeck  semblent,  dit-il  (p.  233),  s'être  réu- 
nies et  confondues,  et  qu'au  delà  les  divisions  précédentes  ne  peu- 
vent plus  être  tracées,  le  grès  vert  du  Devonshire  doit  être  regardé 
comme  l'équivalent  de  toute  la  série.  Le  grès  vert  inférieur  a  parti- 


(\)  On  thc  gcologjr^  etc.  Sur  la  géologie  des  environs  de  Wey- 
mouth, etc.  [Transact,  geol.  Soc.  of  London^  vol.  IV,  2*  sér.,  avec 
cartes  et  coupes,  1830-4  835). 


M  UROUPB  NÉOCOMIEIf 

culièrement  diminué  de  puissance  en  s'avançant  vers  1*0.,  le  gault  a 
complètement  disparu,  mais  quelques  uns  de  ses  fossiles  caractéri* 
stiques  se  trouvent  encore  dans  le  grès  à  l'ouest  de  Lyme-Regis.  Par* 
tout  la  séparation  est  tranchée  à  la  base  des  sables,  et  le  plateau  qui 
8*éiend  à  l'ouest  du  Dorsetshirc  se  trouve  successivement  en  contact 
tvec  Foolithe  inférieure,  le  lias  et  le  nouveau  grès  rouge,  tandis  que 
les  portions  les  plus  éloignées  reposent  sur  une  grauwacke  scblstenae. 
Dans  la  pins  grande  partie  de  Tespace  qu'il  occupe,  le  grès  Tcrt 
constitue  un  couronnement  uniforme  on  un  manteau  qui  recouvre 
les  collines  jusqu'à  l'ouest  de  Sidmouth  sur  la  côte  et  ceUes  des 
Blackdowns  au  nord ,  presque  jusqu'à  Wellington  ;  puis  il  constitue 
nn  vaste  lambeau  détaché  du  nord-ouest  de  Teignmoutb  à  Penbiil» 
à  environ  6  milles  au  sud-ouest  d'Exeter,  surmontant  les  bautears 
du  petit  et  du  grand  Haldon  qui  sont  séparées  de  la  surface  précé* 
dente  plus  continue  par  un  intervalle  de  12  milles  qu'occupe  excla* 
sivement  le  nouveau  grès  rouge.  Mous  étudierons  d'abord  ces  lam- 
beaux situés  au  delà  de  l'Ëx  pour  revenir  examiner  ensuite  la  grande 
nappe  de  grès  vert  profondément  découpée  dans  toutes  les  direc- 
tions, depuis  la  côie  jusqu'à  Wellington. 

M.  Âusten  (1)  regarde  le  grès  vert  du  sud-est  du  Devonshire 
comme  le  prolongement  de  celui  des  filackdowns,  mais  il  signale  de 
plus,  à  la  partie  inférieure  du  dé|)Ol,  un  lit  de  cailloux  qui  ciC 
bien  à  découvert  dans  le  plateau  de  Salcombe-Hill ,  près  de  Sid- 
mouib.  Les  cailloux  sont  de  grès  compactes,  avec  grains  verts  et 
complètement  diiïércnts  de  toutes  les  roches  plus  anciennes  du 
pays,  tandis  qu'ils  se  rapportent  très  bien  à  ceux  qui,  sur  la  côte  de 
Swanage,  proviennent  des  bancs  les  plus  durs  du  grès  vert.  S*il  en 
était  réellement  ainsi ,  on  aurait  une  preuve  de  la  postériorité  de 
toutes  les  roches  arénacées  du  Devonshire  au  véritable  grès  vert 
inférieur,  mais  les  considérations  déduites  des  fossiles  ne  confirment 
pas  entièrement  cette  première  induction. 

Entre  la  vallée  de  TOtter  et  celle  de  l'Ex,  le  grès  vert  couronne 
deux  buttes  de  nouveau  grès  rouge,  celle  de  Woodbury  et  celle  de 
High-Park.  Au  delà  de  l'Ex,  il  forme  les  plateaux  du  grand  et  du 
petit  Haldon.  Les  couches  inférieures,  qui  reposent  sur  le  noureMi 
grès  rouge  et  les  roches  carbonifères ,  sont  des  argiles  et  des  sables 


(4)  On  the  geology,  etc.  Sur  la  géologie  de  la  partie  méridionale 
du  Devonshire  [Transact.  geol.  Soc.  a}' London ,  2*  sér.,  vol.  VI, 
p.  449,  4  842). 


ou  DU  GRÈS   VERT  INFÉRIEUR.  95 

jaunes  a?ec  des  fragments  de  coqailles,  oa,  sur  la  pointe  occiden* 
taie  do  petit  Haklon,  un  conglomérat  composé  de  roches  de  h  série 
carbonifère.  La  partie  moyenne  consiste  en  sable  afec  grains  verts, 
ea  lits  de  tohetsiones  (pierre  à  aiguiser)  et  en  bancs  horisontaoi 
fiort  étendus  et  poissants,  de  coquilles  changées  en  calcédoine  rouge 
00  transparaite.  Au-dessus  viennent  encore  des  sables  à  grainf 
verts  avec  cherts. 

An  snd  de  Newton  Bushel,  les  Milber  Downs  sont  composées  de 
réelles  semblables  aux  précédentes  avec  des  lits  de  cherts  et  de 
wketsttmes  remplis  de  fossiles.  Au  nord-ouest  de  la  même  ville,  an 
peu  an  delà  de  White-Hill  et  à  Ringslade,  le  grès  vert  constitue  des 
btncs  très  compactes.  De  Staple-Hill  à  Ashburton^  il  est  fort 
éteadu»  les  couches  sont  très  inclinées  et  semblent  avoir  été  bri- 
aéei.  Du  côté  opposé  de  la  vallée,  sur  la  rive  gauche  de  la  Teign, 
lorsqu'on  descend  à  Combe-Farm,  des  strates  remplis  d*Ezogyres, 
de  Pecten  quinquecostaius  et  de  fragments  de  roches  du  culm  re- 
couvrent trausgressivement  les  argiles  schisteuses  carbonifères. 
Sous  la  ferme  de  Pouswiue,  un  puissant  dépôt  de  transport  masque 
la  surface  sillonnée  du  grès  vert  dont  quelques  lits  sont  presque 
exclusivement  composés  d'Orbitolites.  Le  même  groupe  occupe  les 
pentes  des  collines  qui  entourent  la  vallée  de  Bovey  et  repose  sur 
le  nouveau  grès  rouge ,  sur  les  couches  carbonifères  et  plus  an- 
ciennes, peut-être  même  sur  le  granité,  comme  près  de  Letford- 
Bridgesur  la  route  de  Lusleight.  Au-dessous  d'Ideford,  un  petit 
lambeau  de  grès  vert  sert  à  relier  ceux  d*Haldon  et  de  la  vallée  de 
Bovey,  et  des  blocs  isolés  à  la  surface  du  sol  semblent  avoir  subi 
TactioD  des  trappe  peu  éloignés  qui  sont  certainement  plus  récents 
que  le  nouveau  grès  rouge. 

Des  38  espèces  fossiles  trouvées  dans  le  grès  vert  d*IIaldon  et  de 
BoYey,  15  n'ont  pas  encore  été  citées  dans  les  couches  correspon- 
dantes des  Blackdowns,  et  la  différence  parait  être  assez  prononcée 
aussi  avec  la  faune  des  couches  des  environs  de  Sidmonth.  Les  Or- 
bîtolii€s(0.  conica  d'Arch.,  et  plana,  Id.)  semblent  y  être  fort 
abondantes  et  rapprocheraient  ces  dépôts  de  ceux  du  continent  où 
nous  les  verrons  également  très  répandues,  tandis  qu'elles  ne  sont 
point  citées  plus  à  TE. ,  même  dans  le  Devonshire,  dont  ces  lambeaux 
sont,  comme  on  l'a  dit,  séparés  par  un  grand  espace  de  marnes  iri- 
sées et  de  grès  bigarré  que  parcourent  l'Ex  et  l'Otler. 

(P.  AS5.)  Des  indices  de  soulèvements  considérables  s'observent 
suivant  la  ligne  des  collines  d'Haldon,  et  si  l'on  compare  les  niveaux 


96  ORODPS  NÊOCOMIKN 

fia  grès  vert  de  celte  petite  chaîne  avec  celui  des  couches  corres- 
pondantes de  la  vallée  de  Bovey  qui  ont  été  certainement  déposées 
sous  les  mêmes  eaux,  on  trouve  entre  eux  une  différence  qui 
n'est  pas  moindre  de  2^0  mètres.  Ce  soulèvement  s*est  peut-être 
effectué  lentement,  mais  dans  le  même  temps  que  le  mouvement 
général  de  tout  le  sud  de  l'Angleterre,  vers  la  fin  de  l'époque  ter- 
tiaire (quaternaire).  En  outre,  le  pays  est  traversé  par  un  grand 
nombre  défailles  dirigées  E.-O.,  mais  les  escarpements  d'Haldon, 
comme  ceux  des  Blackdowns  à  l'Ë.  et  le  cours  de  l'Ex  sont  dus  à  des 
dislocations  N.  -S. 

Si  nous  revenons  actuellement  un  peu  à  l'Ë.,  la  coupe  du  cap 
Béer,  ajoutée  à  celle  des  falaises  de  Lyme-Regis  [antè^  p.  39)  situées 
à  U  milles  plus  loin,  pourra  donner  une  idée  assez  complète  de  la 
composition  de  cet  ensemble  de  couches  sur  la  côte  même  du 
Devonshire(l). 

4 .  Craie  blanche  au  sommet,  jaunâtre  en  dessous,  très 
sableuse ,  contenant  beaucoup  de  petits  nodules 
de  silex,  soit  disposés  en  cordons,  soit  irrégulière- 
ment disséminés  dans  la  masse  ;  vers  le  bas  est  une 
assise  de  craie,  aussi  sableuse,  avec  des  parties  plus  u^ire*. 
solides  dues  à  raccumulation  de  la  silice 4  8       à  20 

2.  Grès  jaunâtre  avec  des  bandes  vertes 3       ai 

3.  Réunion  de  concrétions  et  peut-être  de  fragments 

d'une  roche  plus  dure,  avec  des  parties  vertes  dans 

les  intervalles,  et  de  nombreux  fossiles 4 ,52 

4.  Lits  de  cherts;  concrétions  suivies  et  irrégulières, 

alternant  avec  des  lits  de  grès  siliceux ,  depuis 
0",45  jusqu'à  4  mètre  ou  4",20  d'épaisseur.  .   .     42        à  45 
&.  Sable  gris  et  vert  bleuâtre,  avec  des  bandes  plus  so- 
lides, et  dont  le  nombre  augmente  graduellement 
vers  le  bas 9       à42 

6.  Sable  bleuâtre,  humide,  presque  noir  par  places, 

rempli  de  fossiles,  et  plus  foncé  vers  le  bas,  la 
teinte  paraissant  dépendre  du  degré  d'humidité  de 
la  roche  (Gryphées,  grandes  Ammonites,  Yermet, 

et  tiges  nombreuses  de  Stphonin) 45       à48 

*  Vers  le  bas,  le  sable  foncé  enveloppe  de  grands 
nodules  de  grès  verdâtre  de  4  à  2  mètres  de  long. 
Cette  assise  repose  immédiatement  sur  le  red- 
mari,  et  des  sources  s'échappent  du  plan  de  jonc- 
tion des  deux  formations. 

7.  Marnes  rouges  ou  marnes  irisées  [red-marl),  avec  des 

(4)  H.  Fitton,  loc,  cit.,  p.  234. 


ou  DU  GRÈS  VERT  INFÉRIEUR.  97 

nodules  de  gypse,  tachés  çà  et  là  de  gris  verdâtre 
clair,  et  alternant  avec  des  lits  de  même  teinte  et 
d'une  épaisseur  variable. 

M.  Fitton  regarde  renseoible  des  assises  2  à  5  comme  Téquiva- 
lentda  grès  vert  supérieur,  et  les  variations  que  cet  étage  présente 
sor  la  côte  du  Dorsetshirc  ne  seraient  pas  plus  considérables  que 
celles  qa*on  observe  dans  le  Kent  et  le  Surrey.  Le  grizzle  de 
la  carrière  de  Sutton  et  le  Beer-stone  sont  des  variétés  de  pierre 
siliceiise»  placées  à  la  jonction  de  la  craie  et  du  grès  vert  supérieur» 
et  qui,  sous  la  dénomination  de  fire  stone^  de  Tottemlioe  stone,  etc., 
88  trouvent  généralement  dans  cette  partie  de  la  série,  et  partout 
sont  exploitées  pour  les  constructions.  Ces  assises  correspondraient 
au  n*  /Ide  la  coupe  de  Lyme-Regis  {antè,  p.  39).  L'auteur  n'indique 
d'ailleurs  ces  rapprochements  que  comme  un  moyen  d'exposer  tous 
les  faits  relatifs  à  la  question,  et  sans  en  rien  conclure  de  trop  ab- 
solu, car  dans  ki  vallée  de  AVardour,  où  le  gault  bien  caractérisé  ne 
laisse  aucun  doute  quanta  la  position  réelle  des  sables  qu'il  sépare, 
les  bancs  les  plus  bas  du  grès  vert  supérieur  affectent  la  plus  grande 
analogie  avec  ceux  du  grès  vert  inférieur  d'autres  localités. 

Si  le  gault  existait  encore  dans  la  coupe  du  cap  Béer,  il  devrait  se 
trouver  entre  les  assises  5  et  6.  Cette  dernière  correspond  au  n"*  5 
ou  fox  mould  de  Lyme-Regis,  et  M.  Fitton  la  compare  au  premier 
étage  ferrugineux  du  grès  vert  inférieur.  La  base  représenterait 
le  n*  6  de  Lyme-Regis  avec  cow-stones  et  serait  parallèle  au  sable 
solide,  de  teinte  foncée,  du  second  étage  de  Sandgate  (Kent), 
de  Sbanklin  et  de  Black-gang  Chine  (île  de  Wight).  Les  cow- 
ttones  ou  veines  endurcies  représentent  les  calcaires  de  Hyte.  Les 
nodules  enveloppés  dans  le  sable  sont  une  disposition  qui  s'offre 
partout  où  les  couches  sont  près  de  leurs  limites  naturelles. 

Un  moyen  d'apprécier  la  valeur  de  ces  rapprochements  minera* 
logiques  était  de  comparer  les  fossiles  de  ces  différentes  assises 
avec  ceux  des  étages  de  l'est;  mais  M.  Fitton,  en  l'omettant, 
n'a  point  indiqué  non  plus  l'assise  où  chacune  des  espèces  a  été 
trouvée ,  de  sorte  qu'aucune  induction  bien  rigoureuse  ne  peut 
être  tirée  de  leur  présence  dans  les  falaises  précitées.  Nous  essaie- 
rons néanmoins  quelques  considérations  sur  ce  sujet  en  prenant  ces 
fossiles  dans  leur  ensemble.  Les  espèces  signalées  dans  le  grès  vert 
des  environs  de  Lyme-Regis,  du  cap  Béer,  d'Âxmouth,  etc. ,  sont  : 

Sefpula  antiquaia^  Sow.,  Schintis,  Mya  mandihula^  Sow.,  /*«•• 
lY.  7 


V8  GROUPE   NiO€0|flBN 

nnpœa  plicata,  Sow.,  Lutraria  stricto,  id.,  Tellina  iHOMfuùUi^  id., 
TclUnn  striatula,  id.,  Fenus submersa^  id.,  Cytherea  caperuta,  id., 
C  Uneolata,  id.,  C. parva,  id.,  6^.  plana,  id.,  TViW//  mqjor^  id., 
T.  minor^  id.,  Cjrprina  angulata  [f^cnus ,  id.,  Sow.),  CucuUœa 
costellata^  id.,  C  decussata,  id.,  C.  glabra,  id.,  Nucula pectinata, 
id  ,  Trigonia  alœformis,  Park.,  T.  excentrica,  Sow.,  T,  pennata, 
id.,  71  spinosa,  Park.,  Gervillia  aviculoides ,  Sow.,  Inoceramus 
concentricus,  id.,  /.  gryphœoides,  id.,  /.  suieatusy  id.,  Pecten  orbi» 
emlaris^  Sow.,  JP.  quadricostattu y  id.,  P.  quimquecosîatms j  id., 
Ostrea  carinata ,  Lam.,  O.  macroptera^  Sow.,  Exogp'a  comica , 
id. ,  ^.  lœvigata ,  id.  (dans  la  partie  la  plus  basse  du  sable  vert 
inférieur  de  Béer),  Gijphcea  vesicalosa,  Sow.,  Dentalium  cylindri- 
euntt  id.,  Ferme  tus  concavus,  id.,  V.polygonalis^  id.,  Nautilas  ele- 
gans,  Sovr,,  Ammonites  Goodhalliy  id.,  i^.  h/ppocastaneum^  id., 
^.  spiendens,  id.,  ^.  varions,  id.,  Astacus. 

Si  Ton  cherche  la  répartition  de  celles  de. ces  espèces  qoi 
ne  sont  point  particulières  au  sable  vert  du  Devonshire,  dans 
les  autres  groupes  ou  étages  de  la  formation  crétacée  de  diverses 
parties  de  l'Angleterre,  on  trouve  que  5  espèces  se  représentent  dans 
la  craie  marneuse  ou  craie  tuOeau,  13  dans  le  grès  vert  supérieur, 
dont  1  est  commune  à  la  craie  tuiïeau ,  8  dans  le  gault ,  dont  3  sont 
communes  à  Tétage  précédent ,  et  21  dans  le  grès  vert  inférieur, 
dont  5  se  retrouvent  dans  le  gault.  Ces  5  dernières,  réunies  aux 
8  ci-dessus,  font  13  espèces  qui  se  montrent  dans  le  gault,  c'est- 
à-dire  autant  qu'il  y  en  a  du  grès  vert  supérieur,  de  sorte  que  la 
prédominance  de  celles  du  grès  vert  inférieur  devient  assez  faible. 
Mais  le  gisement  propre  des  kZ  espèces  citées  n'étant  pas  indiqué  « 
il  serait  possible  que  leur  répartition  dans  les  diverses  assises  de  2 
à  6,  lorsqu'elle  sera  mieux  connue,  vint  éclaircir  celte  question, 
si  elle  ne  devait  être ,  en  quelque  sorte ,  tranchée  par  ce  que  nous 
verrons  dans  les  Blackdowns.  On  peut  dire  néanmoins ,  dès  à  pré- 
sent ,  que  le  nombre  des  espèces  qui  ont  leurs  analogues  dans  le 
gault  ne  jusliGe  pas  les  déductions  tirées  des  seules  ressemblances 
minéralogiques  que  nous  avons  rappelées  tout  à  l'heure. 

Les  collines  de  Blackdown ,  situées  entre  Honiton  et  Wellington, 
de  quelque  côté  qu'on  les  aborde,  offrent  le  même  aspect,  celui 
d*un  ensemble  de  plateaux  tous  au  même  niveau,  couverts  de 
bruyères ,  séparés  ou  sillonnés  par  de  profonds  ravins.  Sur  leur 
flanc  nord,  du  côié  de  Wellington,  les  marnes  irisées  forment  plus 
des  doux  tiers  de  leur  hauteur ,  et  le  reste ,  sur  une  épaisseur  de 
80  mètres  seulement ,  appartient  au  grès  vert,  dont  la  surface  sté- 
rile contraste  fortement  avec  la  fertilité  des  marnes  argileoses  sous- 


ou  DU  GRAS  VBRT  INFÉRIEUR.  99 

jactntes.  Nulle  part  on  n*y  observe  de  débris  provenant  de  la  craie, 
fu  l'on  peut  supposer  n'avoir  jamais  recouvert  ces  plateaux,  au- 
i'boi  découpés  en  tous  sens.  M.  de  la  fièche  (1)  a  tracé  les  lignée 
ou  de  Cailles  qui  les  ont  affectés»  et  trois  de  ces  lignée 
oeorent  presque  N.-3, 

Lee  bancs  qui  fournissent  les  pierres  à  aiguiser  ou  pierres  à  box 
sont  k  2&  mètres  au-dessous  de  la  surface  des  plateaux  (2).  Ils  soot 
exidoîtés  à  6  milles  au  sud  de  Beacon-Hill,  et  les  escarpements  occi- 
deatiox»  entre  Puncby-Down,  au  N.,  et  Upcot-Pen,  au  S.,  se 
font  remarquer  de  loin  par  la  ligne  blanche  horizontale  que  forment 
les  décombres  des  carrières.  Les  masseii  extraites  pour  la  confection 
dee  lierres  à  aiguiser  sont  des  concrétions  de  formes  très  irrégn- 
Uères»  entoturées  de  sable ,  et  ressemblant  à  celles  du  premier  étage 
du  grès  vert  inférieur  de  Sandgaie.  Leur  diamètre  varie  de  0'"45 
k  0",fr5,  et  la  couche  qui  les  renferme  a  environ  2",12  d'épaisseur, 
*-])ene4iBe  des  principales  carrières  de  Puncby-Down  elle  a  jusqu'k 
S^t^G,  mais  près  de  la  moitié  n*est  pas  employée.  Entre  le  sable 
vert  t^t  les  marnes  irisées  qui  sont  dessous  on  n'observe  aucune 
trace  de  couche  argileuse ,  et  aucune  dépression  ou  vallée  n'indique 
à  le  enriace  la  séparation  de  deux  formations  qui  se  sont  succédé 
après  un  aussi  long  intervalle  de  temps. 

La  grande  quantité  des  fossiles  que  l'on  connaît  aujourd'hui  est 
ea  partie  due  à  l'extension  des  carrières  qui  sont  très  anciennement 
exploitées,  et  tous  proviennent  de  bancs  dont  Tépaisseur  totale  ne 
dépasse  pas  9  mètres.  La  conservation  parfaite  de  leurs  caractèras 
doit  être  attribuée  au  sable  qui  les  entoure  et  à  leur  changement 
en  calcédoine,  car  toute  la  matière  calcaire  du  test  a  disparu,  et  Ton 
en  trouve  à  peine  des  traces  dans  le  sable  des  collines. 

Si  l'on  applique  à  cette  assise  fossilifère  des  considération^  analo- 
goes  k  cellrâ  que  nous  avons  employées  pour  les  couches  arénacéei 
des  côtes  dn  Devonshire,  mais  avec  plus  d'avantage  ici,  puisque 
noos  sommes  assuré  que  tous  les  fossiles  appartiennent  à  une  même 
anrise  an  lien  d'être  disséminés  dans  plusieurs,  on  trouvera  qoe, 
sur  les  151  espèces  qoi  y  sont  indiquées  par  M.  Fitton  (3),  11  ne 


(4)  Carte  géologique  du  Devonshire,  1839.  —  Carte  du  Geologi- 
eai  SuTvey,  —  Researches in  theorical  Geologj'; in-8. 4834,  p.  486, 


(2)  H.  Fitton,  loe.  cit.,  p.  235. 

(3)  Loc. 


CI/.,  p.  «39.-— Les  planches  4  5-48  représentent  les 
espèces  nouvelles  de  cette  localité  qui  ont  été  déterminées  par 


100  *  GROUPE  NÈOCOMIEN 

•ont  pu  diterminies  I  et  que  des  160  qui  restent  86  sont  propres 
I  eetl«  localiti.  Les  5&  connues  ailleurs  sont  réparties  comme  il  suit 
dans  ks  autrts  étapes  de  1* Angleterre  :  10  dans  la  craie  marneuse 
ou  liifte«tt,  17  dans  le  grès  Tert  supérieur,  18  dans  le  gault,  et 
SS  datt»  le  |r^  vert  inférieur.  2  espèces  qui  se  trouTent  en  France 
SMrrhoriiiMi  du  grès  tert  supérieur  ou  de  la  craie  chloritéc  porter 
rifeul  k  St>  le  noiiibf^  des  espèces  antérieures  ^  la  faune  du  ganlt, 
tandis qtt'iln')  eu  auraîl  que  23  plus  anciennes.  Sar  ces  54, 17  sont 
eoiiiHiiMm  I  piiisîetir$  group»  ou  étages,  ei  11  ou  12,  sur  la  tota- 
le, sotti  s%mM<s  att$si  datts  les  Uabes  de  Lyme-Regis,  de  Pinney, 
de^kùieClîffeideBrar. 

C^  cliM^«.  ompirè:;^  à  ceux  q«^  aous  oat  foornis  les  fossiles  de 
C«  d<««Wr$  )x^t»«  stmé»  à  Id  ou  12  miBesaa  sud  des  carrières  de 
rMcli>4V>m««  worlnefil  d  abord  nae  analope  frappante  dans  les 
ii|yMrt$esqfmié$  par  le  nombre  des  e$f^^  aHUMoes  au  djTert 
Ifi^Mf^  Jk  h  tewalMtt  pris  sur  d  avtr»  points,  et  easnite  qoe  le 
ni^tirr  d<4^  espaces  propres  est  les  deux  Uns  de  la  totaliié  des  es- 

n  »o«s««Aie  doiKqwpronpenl  dédoir^  de  ces  ^ks,  d*onepart 
W  paraiWMae  M  h  cMtiMqwiii^ié  d<s  c^^ 

gi^  et  sables  terts^  da  nord  et  d«  amI  de  ortie  petiie  régioii,  ei  de 
raM>f  Fexù^eMf  «  dMB  le  wW.  de  dm^^ 
nible«  a«  déitv4^<f^MMM  m*  ptalnfirr.  awafaïaqM  )i  la  OMsenaiiQo 
4\hi  gn»d  WMnbf^  d^<«^î«>e9  q«î  «M»^i»etti  aibewns  càrcoastances 
AmI  mi  rrtnMite  d»  eit«^pve»  OiMHçaralM»  da»  Hwtcs  les  forma- 
Um»  c««Mfte  datt»  1^  «mw^  ac:»ft»e^  Se  «091  remarque,  en 
Mire.  q«e  pheèrw^  di(«  1^  iWfK-^  làMK  ie^  aadk^aes  sont  citées 
(Im»  Il  craie  iiA^m  amm  lfell^f«>lnk  nus  canctmms  00  bien  se 
nfir?iwniet  diMu^  le  $v^  tttt  ;Mipief«tiir.  vmi  j^ra  r«vtè  à  admettre 
qpe  Imc^mkIm»  atyttaoMHs  :$î{im^  :mk  k  ciaue.  à  i  «nestd^anel^ne 
X^^  nWe  de  $àaibtei>  ^  ia^-vtvctb.  nctt>  fyfrâ»niMii  les  sêdà- 
■wnu  q|m  j»  »wH  dêp»»» yKtfcAant  MA  kcem^qiaei^  fmniknt,  \ 
FiMii,  W  gr^  ^iKt  inï^War^  W  j^anU  <t  W  $m  i^ct  jaçènem-,  dam 

é»  càafli^men;:»  phft»  c«a  m^Mtt>  vOtt$iiitfr«icàe«.  mab  ivndm  à  pue 


ou  Dt*  GRÈS  VERT   INFÈRIBUR.  101 

Qadqae  singulière  que  puisse  paraître  cette  conclusion  aux 
personnes  qui  veulent  appliquer  à  toute  la  nature  les  raisonnements 
absolus  déduits  de  Télude  de  localités  circonscrites,  ou  bien  encore 
d'abstractions  théoriques,  elle  nous  semble  sufiisamment  établie  par 
la  disposition  stratigraphique  et  géographique  de  ces  dépôts,  par 
leurs  caractères  minéralogiques  aussi  bien  que  par  leurs  fossiles, 
car  ces  derniers,  qui  eussent  pu  seuls  faire  élever  ou  abaisser  Tbo- 
rizoD  des  sédiments  qui  les  renferment,  concordent  avec  les  relations 
purement  géologiques  (1). 

L'explication  des  phénomènes  physiques  qui  peuvent  produire 
localement  cet  état  de  choses  nous  parait  d'ailleurs  assez  simple,  si 
Ton  suppose  que  les  modifications  observées  dans  les  faunes  succes- 
sives d*un  même  groupe  ou  de  plusieurs  groupes  consécutifs  d'une 
même  formation  résultent  d'abaissements  ou  d'exhaussements  peu 
considérables  et  assez  lents  du  fond  d'un  bassin.  Dans  la  question  qui 
nous  occupe,  on  conçoit  que  ses  bords  auront  d'autant  moins  changé 
de  niveau  qu'ils  étaient  plus  voisins  de  la  charnière  suivant  laquelle 
se  produisait  le  mouvement.  Si  la  profondeur  des  eauf ,  vers  le  milieu 
du  bassin,  a  changé,  par  exemple,  de  50  mètres  en  plus  ou  en 
moins,  ce  changement,  très  notable  pour  les  espèces  d'animaux  qui 
y  vivaient,  aura  été  très  faible  sur  les  bords  où  les  modifications  de 
l'organisme  seront  moins  prononcées  et  beaucoup  plus  lentes  à  se 
produire,  et  non  seulement  les  mêmes  espèces  pourront  continuer  à  y 
vivre,  mais  d'autres,  quittant  les  points  où  les  eaux  sont  devenues  plus 
profondes,  émlgreront  vers  le  rivage  pour  y  trouver  les  conditions 
dont  elles  ont  besoin,  et  cela  au  fur  et  à  mesure  de  l'abaissement.  U 
semble  donc  que,  sans  recourir  à  des  oscillations  extraordinaires  du 
sol  et  en  invoquant  seulement  l'intervention  de  phénomènes  analo- 
gues à  ceux  dont  nous  sommes  encore  témoins  (voyez  antè^  vol.  I, 
p.  6&5),  un  certain  nombre  d'abaissements  successifs  du  sud-est  de 
l'Angleterre,  depuis  la  fin  de  la  période  wealdienne  jusqu'à  la  craie, 
peuvent  rendre  compte  des  faits  observés  dans  le  sud-ouest. 

Dans  le  même  temps  que  nous  présentions  ces  considérations, 
tir  H.  T.  de  la  Bêche  (2)  émettait  des  idées  à  peu  près  semblables. 
Ainsi,  après  avoir  signalé  les  Orbitolites  conica  et  plana^  puis  une 


(1)  Voyez  aussi  ce  que  dous  avons  dit  à  ce  sujet  iMénK  de  la 
Soc.  géoL  de  France^  1"  série,  vol.  III,  p.  29^,  1839). 

(2)  Report  on  tfie  geohgy  ofCorna'al/f  Devon^  etc.,  p.  2ë1;in-8. 
Londres,  4  839. 


I  Klj    tl  4^ 


102  GROOPS 

Sphérolite  aax  enfirons  de  Bovey,  il  compare  les  espèces  do  grès 
Tert  des  Mackdowns  ayec  celles  des  divers  étages  de  la  craie  de  Test 
de  TAngleterre  et  conclat  que  certaines  d'entre  elles  étaient  ensefe- 
Res  dans  les  dépôts  sablenx  de  l'ouest  avant  que  la  craie  du  Snssex 
fût  formée  ;  que  4  espèces  appartenant  aux  couches  jurassiques 
supérieures  avaient  continué  à  vivre  pendant  que  se  déposaient  ces 
înèmes  sables,  et  que  d'autres,  qui  semblaient  particulières  à  certaines 
subdivisions  du  grès  vert  de  Pest,  se  trouvaient  réunies  dans  les  Black« 
dowDS,  de  telle  sorte  qu'on  devait  les  considérer  comme  ayant  vécu 
dans  le  même  temps  et  à  la  même  place;  qu'enfin  91  espèces 
n'avaient  pas  encore  été  trouvées  dans  la  série  crétacée  des  autres 
parties  de  l'Angleterre. 

L'opinion  à  laquelle  nous  avons  été  amené  diffère  à  la  fois  de 
celle  de  H.  de  la  Bêche  et  de  celle  de  M.  Fitton,  en  ce  que  les  coo* 
dies  arénacées  de  l'ouest  du  Dorsetshire  et  du  Devonshire  noos  oet 
présenté  dans  leur  faune  des  rapports  beaucoup  plus  pruMNicés 
avec  celle  du  grès  vert  inférieur  que  ne  l'ont  admis  ces  deux  savants. 
Ces  rapports,  sensiblement  les  mêmes  pour  la  couche  unique  fossi- 
lifère des  Blackdowns  et  pour  les  assises  multiples  de  la  côte ,  nous 
tnontrent  dans  les  deux  localités  une  prédominance  des  espèces  fos- 
siles du  grès  vert  inférieur  sur  ceux  des  autres  groupes  pris  en  par- 
ticulier, tandis  que  M.  Fitton  surtout  semble  disposé  à  rapporter  le 
tout  an  grès  vert  supérieur  lorsqu'il  dit  (p.  323,  lig.  2)  :  «  Le  loog 

•  de  la  côte  do  Devonshire,  les  couches  de  la  base  des  saMes  supé* 
m  rieurs  semblent  prendre  les  caractères  qu'affecte  le  sable  vert  in- 

•  férieur  sur  d'autres  points,  et  ce  dernier  parait  manquer  aussi 
«  bien  que  le  gaolt  ordinairement  intercalé  entre  eux.  ■ 

M.  Austeii  (1)  rapporte,  au  contraire,  au  gault,dont  elles  ne  se* 
raient  qu'une  modification  minéralogiqne,  les  assises  arénacées  des 
eoRines  de  Lyme-Regis  k  Sidmouth,  de  même  que  le  lit  de  càiUoux 
roulés  de  SalcomlnHill  dont  nous  avons  parlé  et  qui  en  marquerait 
la  limite  inférieure.  Mais,  méconnaissant  les  relations  qui  rattachent 
les  couches  du  sud  ou  du  littoral  à  celles  qui  sont  plus  au  nord,  ou 
supposant  dans  ces  dernières  des  divisions  que  rien  ne  semble  justi* 
fier,  il  réunit  au  grès  vert  supérieur,  devenu  complètement  siliceux, 
les  assises  les  plus  élevées  des  Blackdowns  et  toute  Tépaisseur  du  grès 
vert  d*Haldon  ainsi  que  les  autres  lambeaux  extrêmes  de  Touest. 


(^)  Proceed,  geol.  Soc.  of  London^  vol.  IV,  p.  197.  24  mai  1848. 


ou  DO  GRÈS  VEKT   INFÉRIEUR.  iOS 

M»  Ed.  Forbes  (i)  a  fait  uu  rapport  sur  les  fossiles  du  grès  Paiéontoioci«. 
vert  inférieur  qui  se  trouvent  dans  la  collection  de  la  Société  géo- 
logique de  Londres ,  et  à  la  fin  duquel  les  espèces  nouvelles  ont  été 
décrites  et  figurées.  Sur  131  espèces  de  mollusques  60  doivent  être 
ajoutées  aux  listes  données  par  M.  Fitton.  30  ou  ^0  de  ces  der« 
flières  sont  oonvelles,  et  les  autres  ont  été  publiées  par  des  paléon- 
telogifles  d'autres  pays.  35  espèces  ont  été  rapportées  à  des  co- 
qiiUei  signalées  par  M.  Leymerie  comme  appartenant  au  groupe 
néocomieD,  et  30  se  retrouvent  dans  le  Hilsthm  et  le  Hilêcanglo^ 
merat  do  Hanovre,  d'après  M.  Ad.  Roemer.  M.  Ed.  Forbes  fait 
rHBirqner,  en  outre,  que  certaines  espèces  regardées  comme  nou- 
filles,  et  décrites  comme  telles  sur  le  continent,  étaient  déjà  con- 
«■et  pif  les  travaux  de  J.  Sowerby. 

Une  asseï  longue  discussion ,  dont  nous  avons  déjà  dit  quelques 
OMIS  («ii/ê,  p.  81),  s'établit  entre  les  géologues  d'Angleterre  et  ceux 
de  oe  o6té  du  détroit  sur  les  rapports  du  grès  vert  inférieur  avec  les 
dépMs  équivalents  du  continent.  Lorsqu'il  signala,  en  1835,  le  cal- 
ittire  jaune  de  Neuchâtel,  Al.  de  51ontmolin  jugea  avec  beaucoup  de 
ngacité  que,  d'après  ses  fossiles,  ce  devait  être  uu  dépôt  contempo  - 
raia  du  sable  t;er/ d'Angleterre;  mais  cette  indication  précieuse  fut 
perdoe  pour  les  successeurs  de  ce  savant  modeste,  lesquels,  croyant 
à  la  découverte  d'un  nouvel  horizon  géognosiique ,  s'empressèrent 
dilai  donner  un  nouveau  nom,  celui  de  terrain  néocomien.  Ces  cou- 
ches furent  bientôt  constatées  dans  le  Jura  français  et  dans  la  partie 
orieaiale  do  bassin  de  la  Seine.  Beaucoup  de  géologues  qui  ne  s'étaient 
pa»  encore  bien  rendu  compte  des  caractères  et  de  l'importance  do 
grès  vert  inférieur  d'Angleterre,  qu'ils  confondaient  souvent  avec  le 
gault  ou  bien  avec  les  sables  d'Hastiogs  {iron-sandi) ,  quoiqa*il  soit 
leojoon  ao«^dc8sous  du  premier  et  séparé  du  second  par  l'argile  de 
Weald»  pensèrent  que  ic  groupe  néocomien  n'était  que  le  représen- 
tai maria  do  groupe  vrealdien,  et  nous  adoptâmes  nous* même  cette 
manière  de  voir  (2),  ainsi  que  la  plupart  des  géologues  réunis  à 
Boulogne,  au  mois  de  septembre  1839  (3).  Sir  R.  Murcbisoa  seul 
ontrevU  la  vérité  ;  nous  disons  entrevit  parce  qu'il  reconnut  bien , 


(1)  Quart,  Journ,  geol.  Soc.  oj  London ,  vol,  I ,  p.  78 ,  237  et 
345,  avec  pi.  —  Voyez  aussi  Ch.  Darwin,  On  the  briiish  jossil 
Lcpadidœ  [Ib.y  vol.  VI,  p.  399,  4  850). 

(2)  D'Archrac,  Mém,  delà  Soc,  géol.  de  France^  t"  série,  vol.  111, 
p.  i95.  4839. 

(3)  BulL,  vol.  X,  p.  392.  1839. 


lot  unuUPE  NBOCOMIES. 

CD  effet,  parmi  les  fossiles  legaidés  comme  néoconaieiu,  beai^cosp 

d*e^>ëce8  déjk  couDues  dans  le  grès  vert  iurérieur  propremeot  dît, 

nuis  il  crut  y  voir  aussi  un  mélange  de  fossiles  de  l'étage  de  Port- 

land,  ce  qui  l'empêcha  d'aller  jusqu'à  une  déduction  plus  com- 

plële. 

Daoi  le  même  temps,  M.  Ad.Rœmer[1}  vint  soulever  une  partie 
do  voile,  sur  an  piùot  bien  éloigné  de  ceux  dont  on  s'était  occupé 
jusqu'alors.  En  effet,  l'étage  nommé  ffiUlhon,  on  ai^ile  de  Bila  en 
Hanftvre,  éuit  mispar  loi  à  la  fois  sur  le  même  horizon  que  le  grti 
vert  inférieur  d'Angleterre  et  que  le  groupe  néocnnien  do  h 
France  et  de  la  Suisse.  Eu  outre ,  le  voisinage  presque  immédiat 
d'un  représentant  bien  caractérisé  de^  l'argile  de  Weald  rendait 
peu  probable,  comme  lo  fit  observer  M.  Fitton,  que  cdle-ci  fftt 
contemporaine  de  l'argile  de  HilcOn  a  vu  qu'au  mois  d'avril  18U 
H.  H.-A.  Austen  (3)  mettait  sans  hésiter  l'assise  ai^leuse  de  h 
base  du  grès  vert  inférieur  du  Surrey  au  niveau  du  groupe  néo- 
cofflien,  et  que  peu  après  M.  Fitton,  dans  plusieurs  commanî- 
cations  successives ,  avait  établi  le  parallélisme  d'une  manière  plus 
complète,  entre  les  parties  inférieure  el  moyenne  des  sables  verts 
înférienrade  l'Angleterre  et  les  couches  néocomiennes  de  la  Cham- 
pagne ,  de  la  Bourgogne ,  du  Jura  suisse  et  français,  ainsi  qo'avM 
les  ét^es  désignés  par  U.  Rœmer  sous  les  noms  de  Hitsconglo- 
merat  et  de  Hilttkon.  Cependant  le  savant  géologue  anglais,  qni  ne 
connaissait  pas  bien  encore  la  complexité  du  groupe  néocomien  du 
midi  de  la  France,  ni  la  répartition  des  espèces  dans  ses  trois  étages, 
fnl  amené  ïnne  fausse  conclusion;  savoir,  i  séparer  dans  ce  pays  les 
couches  supérieures  des  inférieures  en  mettant  les  premières  seules 
sur  l'boriiOD  du  grès  vert  inférieur. 

Alors  55  espèces  de  fossiles  du  grès  vert  inférieur  d'Angleterre 
avaient  été  relronvées  dans  les  couches  néocomiennes  de  l'est  de  la 
France,  et  ce  nombre  s'est  considérablement  accru  depuis,  comme 
on  peut  en  juger  par  le  tableau  publié  en  18&7,  par  M.  Fittou  (3). 
Une  seule  espèce  de  polypiers  zoanthaires  [Holoeyitus  elegans)  est 
citée  dans  ce  groupe,  par  MM.  Slilne  Edtrards  et  J.  Baime  (&). 
Les  poissons  sont  assez  rares  dans  le  groupe  dont  nous  parlons; 

il)  Jbid.,  p.  396,  nota. 
BJ  Proceed.  geol.  Soc.  nf  Londoii,  vol.  IV,  p.  17l-(»7.  t8< 
3)  Quart,  /ourn.  geol.  Soc.  "i  London,  vol.  111,  p,  189 
1)  Lor.  cit.,  p.  70. 


GiKÉRALITÉS  Sl'R  L*    l'AUN'B  CHËTACÉE   D' ANGLETERRE.      105 

M  a'y  cite  goère  que  le  Stmphodus  tulcatus  et  la  Chimœra  ischyo- 
^DR  de  Uùdstone,  puis  U  espèces  de  l'argile  de  Speeton  {Olodta 
ifpendicuiatut,  Ag.,  MacropomaEgertoni,  id. ,  Girodusminor.ià., 
et  Pyenodus  minor,  id.)- 

Dca  fragments  de  plusieurs  espèces,dc  Plesioaaurus  ont  été  iroOTés 
dans  le  ganlt  ou  associés  <i  un  Ichthyosaums  dans  le  grès  vert  infé- 
rieur du  Cambridgeshire  et  dans  le  kentisk  rag  des  enTirons  de 
Haîdalone  (1}.  Dans  le  grès  vert  inférieur  se  monirent  des  reptiles 
mod^ée  dans  les  eilrémités  des  appareils  locomoteurs.  Us  sont 
anni  remarquables  et  aussi  différenis  des  espèces  vivantes  que  les 
tealioaitires,  et  présentent  une  disposition  appropriée  i  la  vie  tcr- 
reMre ,  comme  ces  derniers  en  oiïraient  une  adaptée  i  la  vie  aqua- 
tique. Tel  est  l'Iguanodon ,  le  plus  extraordinaire  des  reptiles  de 
la  iMioation  crétacée  par  ses  énormes  proportions.  Le  Polypty- 
dtodon  de  Maidstone  et  de  Hyte  est  encore  uo  gigantesque  croco- 
dilien  qui  s'éloigne  sensiblement  des  esp&ces  vivantes  et  tertiaires  de 
«tordre.  EnËn  les cbéloniens  {Chelone pulchriceps,  etc.)  ne  didè- 
rait  pas  moins  des  tortues  vivantes  et  tertiaires  par  des  modifications 
importantes.  D'ailleurs,  les  caractères  des  genres  actuels  ne  peuvent 
être  appliqués  à  des  reptiles  plus  anciens  que  ceux  de  l'époque  1er- 
liaire,  et,  ï  l'eicepliou  de  V Icht/iyosauruscommunis  qai  a  peul-Stre 
Téca  pendant  les  périodes  jurassique  et  crétacée,  toutes  les  autres 
cqifecesde  ces  deux  formations  sont  distinctes.  On  verra  cependant 
Idaa  loin  qu'en  rapportant  le  gronpe  wealdien  à  l'ère  jurassique 
d'après  la  considération  des  reptiles  et  des  poissons  qu'on  y  trouve, 
l'Iguanodon  serait  encore  commun  aux  deux  formations. 

APPENDICE. 

GfcNtHALlTÉS  SDR  LA  FAUNE  CBËTACÈB  d'anGLETIïRRE. 

Noos  avons  dit  en  commençant  que  la  formation  crétacée  de 
l'Ai^eterre  ne  constituait  pas  un  tout  complet  au  point  de  vue 
phfiiqae,  maJs  seulement  la  portion  nord-ouest  du  littoral  d'une 
iéfttmoa  sonfr-marine,  dont  les  autres  bords  se  trouvaient  au  sud- 
«at  rar  le  coitiDeiit;  il  serait  donc  peu  rationnel  de  vouloir,  avec  les 
seuls  Éléments  fournis  par  le  tableau  ri-joint,  se  rendre  compte 


r«i  éMt  hfL  3.  lÊmiu 


et  r— iij|,€  et 


ietmqmêélé 

wm  b  GéoUfie  dm  Su9»à\ 

é€  TWÊfttÊÊÊOtt  élt  Ct§  ftwSÊtB,  ce  mÊ  BéBOW  SiT  B 

émtnÊÊUeH  foilfi  fàm^tum  par  IL  irG0r(f). 

Ce  i|«  frappe  toot  d'abord  da»  ce  Taé/éw  ^e  #«  /teie  er^te^ 
d'AngleUrre  rfojrcz  p.  i99poifeé%  oà  aoos  ùoaioas  932 
féputief  dans  256  genres ,  depos  les  toinfoifes  jioqv'aiix 
e'eit  rextrême  Mégalké  do  déreloppement  des  aamaai  des  diri 
daiief ,  ordres  oa  bmilles  dans  les  dinsioos  géokigiqoes  qae  nous 
nom  admifes ,  ioégaliré  qui  est  dans  ao  certain  rapport  aTec  les 
caraeières  minéralogfqaes  des  coacbes.  Qoaot  aax  différences  dans 
les  nombres  relatifs  des  espèees,  elles  sont  assn  en  rapport  aussi  avec 
Tépaissenr  des  groupes,  quoiqu'on  poisse  regarder  ce  fait  comme  de 
peo  d'importance,  Tétode  des  (aones  tertiaires  noos  avant  appris 
qtie  dans  des  espaces  très  circonscrits  et  sor  one  foible  épabseor,  oa 
ronconiralt  des  bones  très  riches  et  très  ? ariées.  Il  y  a  d'aineors 
%  eet  égard  ploslears  causes  d'erreurs  qu'il  ne  faut  pas  perdre  de 
? oe,  telles  que  les  influences  physiques  locales  contemporaines,  les 


î; 


'4)  /4  catalogue  of  Britis/t  foss/le ,  etc.;  in-8.  Londres,  4  843. 
(t)  y////i.  (tnfi  Magat.  nf  nat,  Hist.,  «•  sér.,  vol.  IV,  p.  161  et 
330.  4849. 


SUB  Là  faune  CliTACig  d'ANGLBTBRRE.        101 

drcoBfliiiGes  nitérieures  qui  ont  permis  que  les  débris  d'aniinaiis 
oons  fosseot  transmis,  ou  celles  qui  ont  pu  en  faire  disparaître  les 
Mcesen  loaCoa  en  partie,  le  plus  ou  moins  d'étendue  sur  laquelle 
«es  OBêmes  dépôts  ont  pu  être  étudiés,  etc. 
:  NéiamoiDS  b  craie  blanche  et  le  grès  vert  Inférieur  semblent 
prtieater  jusqu'à  présent  le  plus  grand  nombre  d'espèces,  mais 
^putenaot  à  d»  classes  tout  à  fait  différentes,  sans  doute  par  suite 
iô  reitrême  dilfihrence  de  leurs  caractères  minéralogiques,  et  par 
conséquent  des  circonstances  physiques  dans  lesquelles  se  faisaient 
ksdépOtsi  II  est  probable  aussi  que,  vu  la  difficulté  de  séparer  tou* 
jOWf  la  craie  blanche  de  l'étage  sous-jacent,  on  lui  aura  attribué  plus 
i'èspèces  qu'il  n'y  en  a  réellement,  et  cela  au  détriment  de  ce  der- 
nier. Par  le  même  motif,  le  nombre  20,  qui  représente  les  espèces 
Mwnnnes,  presque  toutes  des  radiaires^t  des  brachiopodes,  n'est 
pMt-6tre  pas  non  plus  très  exact.  Quoi  qu'il  en  soit,  ce  sont  prin- 
dpaleoient  les  animaux  les  plus  inférieurs  de  la  série,  depuis  les  in- 
fusoires  jusqu'aux  ibraminifères,  puis  les  monomy aires,  les  bracbio- 
podes  et  les  poissons  qui  élèvent  si  haut  le  chiffre  des  espèces  de  la 
craie  blanche;  les  dimyaires,  les  gastéropodes  et  les  céphalopodes 
yi^nt  à  peine  représentés.  Dans  le  sable  vert  inférieur,  c'est  exac* 
Itoeat  l'inverse  ;  les  animaux.  les  plus  bas  de  la  série  d'une  part 
•t  les  poissons  de  l'autre  n'y  montrent  qu'un  très  petit  nombre 
i'espèçes,  tandis  que  les  mollusques  dimyaires,  les  gastéropodes  et 
lii  céphalopodes  y  sont  très  répandus.  La  variété  de  cette  faune 
est  eoGore  augmentée  par  un  nombre  considérable  de  mooo- 
myaireB,  de  brachiopodes  et  par  des  reptiles. 

Les  faunes  des  divisions  mtermédiaires  entre  ces  deux  groupes 
eitréaies  ont  présenté  sensiblement  le  même  nombre  d'espèces  ; 
nais  les  éléments  dont  elles  sont  composées  sont  aussi  fort  diffé- 
rMIs;  ainsi,  les  amorphoioaires  et  les  bryoaoaires  du  grès  vert 
«spérieur  manquent  dans  le  ganlt,  où  se  montrent,  au  contraire,  les 
aoaathaires,  qui  n'ont  qu'un  représentant  dans  ce  même  grès  vert 
Ivpérieur.  Les  radiairès  répandus  dans  les  divers  étages  de  la  craie 
koféau  sont  représentés  seulement  dans  les  argiles  bleues  du  gault 
par  tinq  espèces  qui  y  sont  assex  rares.  Les  mollusques  dimyaires 
ne  sont  pas  nombreux  dans  les  trois  divisions  ;  les  monomyaires, 
ploi  communs,  y  sont  répartis  presque  également  ;  les  brachiopodes 
et  les  gastéropodes  n*y  offrent  rien  de  particulier  et  sont  peu  ré- 
pandus ,  excepté  ces  derniers  qui  sont  communs  dans  le  gault. 

Les  céphalopodes,  tels  que  les  Nautiles,  les  Ammonites,  les  Ha- 


miles,  les  Turrilitcs  et  les  Scaphiics.  séparer  b  cnie  îMÊkan  de 
h  craie  bboche  et  caraclérisent  bien  rhorin»  da  «cMid  grmpe, 
comme  d'aoïrcs  espèces  des  ntees  gwcs  cancténseat  mmî  ceW 
du  troisièiDe.  Il  est  probahleqa'ni  certM  «ombre de poiaoDJ  qot 
Doos  SToos  mis  dans  b  craie  bbndie,  fMrte  de  reBseigacmenls  aaa 
pfécis  sur  lear  gisemeot,  doifcot  être  rapporUs  è  b  période  de  b 
craie  tufleao.  C*est  au  moias  ce  qae  Vom  peot  présamer  d*aprto 
ce  que  noos  t erroos  sur  fe  cooiiaeat  dass  les  cxmchcs  contempo- 
raines. 

On  doit  remarquer  également  qne  fe  nonriire  des  espècm 
communes  i  nos  cinq  divisions,  prises  deox  è  deox,  ne  farin 
qn*entre  20  et  il,  et  encore  ce  dernier  chilre  eiprime-t-a  ks 
espèces  qui  se  trooreot  k  b  fois  dans  Irais  difisions  consécn- 
lires  appartenant  i  des  groupes  diflérenis;  les  antrm  ne  Tarient 
qu*enlre  20  et  12.  D'où  il  résulte  que,  si,  pour  élablir  des  difiaions 
géologiques,  oo  ne  tenait  compte  que  du  nombre  des  espèces,  en 
négligeani  b  distribution  des  genres  et  des  familles,  les  caractères 
stratigraphiques  et  pétrographlqoes ,  il  y  aurait  moins  de  raisons 
pour  séparer  b  craie  tuffeau  de  b  craie  bbncbe  que  pour  y  réunir 
le  grès  Tert  supérieur;  de  même  b  séparation  de  cdol-ci  du  g^uit 
ne  serait  pas  plus  motivée  que  sa  réunion  avec  b  craie  tuflcau; 
mais  cette  réunion  a  été ,  comme  on  Fa  dit ,  basée  sur  la  présence 
de  céphalopodes  communs  aux  deux  étages,  ce  qui  nous  a  paru  un 
caractère  assez  important.  L'absence  de  ces  mêmes  céphalopodes 
dans  b  craie  blanche  noos  a  bit  aussi  admettre  une  distinction  à 
bqaelle,  d'an  autre  côté,  les  brachiopodes  et  les  radiaires  sem- 
blaient s'opposer. 

Les  caractères  stratigraphiques  joints  aux  caractères  pétrogra- 
phiques  seront  donc  toujours  de  première  importance  lorsqu'on 
Youdra  décrire  on  pays  d'une  manière  sérieuse  et  un  peu  détaillée; 
quelque  utiles  que  soient  les  fossiles  pour  établir  les  principaux 
horizons,  il  y  a  toujours  dans  leur  emploi  exclusif  un  certain  Yague 
et  une  incertitude  bien  éloignée  de  cette  précision  rigoureuse  et 
en  quelque  sorte  mathématique ,  dont  les  travaux  du  Geological 
Survey  nous  oflrent  un  admirable  spécimen ,  et  vers  laquelle  on 
doit  tendre  de  plus  en  plus,  si  l'on  veut  que  la  science  soit  réelle- 
ment utile  et  puisse  recevoir  toutes  les  applications  dont  elle  est 
susceptible. 


-Sun  La   FAUNI  crétacée  D'AKGUTIflllE. 


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CLASSES 
ORDRES. 

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GBAPITBE   III. 


GROUPE  WEâLDIEN. 


Le  groupe  wealdien,  comme  son  nom  l'indique,  occupe  la  vallée 
de  Weald ,  bornée  au  N.  à  i'O.  et  an  S.  par  une  ceinture  formée 
des  divers  groupes  crétacés,  et  à  TE.  par  la  mer.  H  comprend  ainsi 
tme  partie  du  Kent ,  du  Surrey  et  du  Sussex ,  puis  il  s*étend  à  l'O. 
dtns  nie  de  Wight,  dans  celle  de  Purbeck,  dans  la  presqulle  de 
Portiand ,  pour  remonter  au  N.  et  se  montrer  sur  quelques  points 
du  Wiitsbire,  de  rOxfordshire  et  du  Gambridgeshire,  où  il  s*amincit 
de  plus  en  pins  et  n'est  alors  représenté  que  par  quelques  rudiments 
ï  peine  reconnaissables  de  ses  sous-divisions.  Par  suite  de  cette 
disposition ,  nous  étudierons  le  groupe  wealdien ,  d'abord  à  TE. ,  oii 
il  est  le  mieux  développé,  puis  à  1*0.  et  au  N. 

Ses  divisions  ou  étages  sont  au  nombre  de  trois  :  l'étage  supé- 
rieur, désigné  sous  le  nom  d'argile  wealdienne  {Weald-clay,  Oak» 
tree-clay,  ou  Tetstuorth-clay),  le  moyen ,  sous  celui  de  sables  et 
grès  d'Hastings  {Hastings-sands ,  iron-sandSy  ou  ferruginous- 
mni8\  et  l'inférieur  comprenant' les  dépôts  appelés  coucbes  de 
Purbeck  {Purbeck-beds),  Dans  la  vallée  de  Weald,  les  deux  pre« 
miers  étages  seuls  apparaissent  sur  une  grande  étendue  ;  Targile 
formant  une  large  zone  continue ,  qui  circonscrit  les  sables  placés 
an  milieu ,  est  concentrique  aux  bandes  crétacées  extérieures.  Le 
bombement  général  de  tout  le  système,  suivant  un  ou  plusieurs 
axes  dirigés  à  peu  près  E.-0.,  n'est  pas  assez  prononcé,  ou  la  dé- 
Dodation  qu'a  éprouvée  cette  surface  n'a  pas  été  assez  profonde, 
excepté  sur  un  point  situé  à  Test  de  Battle,  pour  faire  affleurer  le 
troisième  étage,  particulièrement  développé  dans  l'Ile  de  Purbeck» 
sur  h  côte  du  Dorsetshire. 

M.  H.  Fitton  (1),  après  avoir  exposé  la  confusion  résultant  de 
quelques  méprises ,  faites  par  M.  Webster  (2)  et  par  M.  Cony- 


(4)  Inquiri^s  respecting  the  geological  relations  y  etc.  (/^/i/î.  of 
philos.^  nov.  4  821,  2*  sér.,  vol.  Vlli,  p.  365). 

(2)  Letters  to  sir  H.  Englefield;  in-4.  Londres,  4  846. 


112  UROUPE   WEALDIKN. 

beare  (i),  ainsi  que  les  discussions  auxquelles  elles  avaient  donné 
lieu ,  8*est  attaché  à  rétablir  l'exactitude  des  relations  méconnues 
entre  les  diverses  assises  du  groupe  veealdien ,  considéré  sur  les 
deux  points  où  il  avait  été  principalement  étudié.  Ce  premier  tra- 
vail f  publié  en  1824,  a  servi  de  base  à  celui  inûniment  plus  complet 
que  nous  avons  pris  pour  guide  jusqu'à  présent ,  et  que  nous  con- 
tinuerons encore  à  suivre.  Mais  on  doit  iiire  que  la  véritable  dis- 
position stratigraphiqne  du  groupe ,  ses  subdivisions  et  leur  exten- 
sion géographiques  avaient  été  mises  dans  tout  leur  jour  par 
M.  Mantell.  La  carte  et  les  coupes  jointes  à  ses  lUmtrations  de  la 
Géologie  du  Smsex^  publiées  en  1827,  ne  laissaient  rien  à  désirer  à 
cet  égard.  Dès  1702,  Woodward  avait  été  frappé  de  la  ressem- 
blance des  Paludines  des  couches  de  Weald  avec  celles  qui  vivent 
encore  dans  les  eaux  douces.  James  Sowerby  eu  1812 ,  vers  le 
même  temps  iM.  Webster,  el  enfin  en  1822  M.  Mantell,  étaient 
arrivés  à  conclure  que  ces  dépôts  du  Kent,  du  Susscx  et  de  Tlle 
de  Purbeck,  étaient  d'origine  lacustre. 

Sur  la  première  édition  de  la  carte  géologique  d'Angleterre  (1821), 
et  sur  la  réduction  de  M.  J.  Gardner,  Targile  veealdicnne  et  les 
sables  d'Hastings  sont  représentés  par  des  teintes  particulières,  mais 
l'étage  de  Purbeck  est  réuni  au  calcaire  et  aux  sables  de  Portland. 
Dans  la  seconde  édition  au  contraire,  les  couches  de  Purbeck  sont 
comprises  sous  le  même  travail  de  hachures  que  les  sables  d'Has- 
tings, et  un  groupement  analq|;ne  a  été  adopté  pour  la  carte  qu'a 
publiée  sir  R.  Murchison  en  1843  ;  en  réalité,  ces  deux  étages  sont 
plus  distincts  l'un  de  l'autre  que  le  second  ne  l'est  du  premier,  mais 
les  couches  de  Purbeck  n'occupant  qu'une  surface  tout  à  fait  insi- 
gnifiante, il  eût  été  difficile  de  les  indiquer  sur  une  carte  à  une  pe- 
tite échelle.  Néanmoins  M.  Fitton  n'a  pas  omis  ce  détail  important 
sur  l'esquisse  géologique  jointe  à  son  mémoire  (2). 

Ce  dernier  savant  a  compris  avec  raison  dans  le  groupe  wealdien 
les  couches  de  Purbeck ,  ce  que  n'avait  pas  fait  M.  Martin  (3).  Tout 
cet  ensemble  de  dépôt  est  en  effet  lié  par  un  caractère  commun  i 
celui  d'avoir  été  déposé  sous  des  eaux  douces.  Ces  assises  de  Pur- 
beck ,  quoique  principalement  calcaires  et  remplies  de  fossiles  la- 
custres, renferment,  comme  les  parties  les  plus  élevées  de  la  série. 


i\  )  Outlines  of  the  geology  of  England  and  fVales, 
Vi  Loc.  cit.,  p.  4  59,  pi.  9. 
3)  Mem.  of  a  part  of  Sussex  ;  in-4.  Londres,  4  828, 


(4)  Webster  [Transact,  grol.  Soc.  nfLontloN,  ?•  sér. ,  vol.  II, 
p.  40). 

(i)  Loc.  cit.,  pi.  7,  fig.  4,  et  pi.  8,  10'',  fig.  3;  10^  fig.  6.  — 
Voyez  aussi:  Bull.  Soc.  grol.  de  France,  2«  sér.,  vol.  I,  pi.  8,  où 
la  coupe  précédente  a  été  reproduite  à  une  petite  échelle. 

(3)  Illustrations  oj  the  gcol,  of  Susscx  ;  in- 4,  avec  20  planches, 
Londres,  1827. 

IV.  S 


GROUPE  I^EAI.DIEN.  113 

des  preuves  de  renvahissemcnt  partiel  et  n)oinon(a.né  des  eaux  de 
la  mer  cfans  le  lac  (1).  D'après  i\I.  Martin ,  la  composition  du  groupe, 
à  partir  de  Fétage  inférieur»  ne  présenterait,  dans  toute  la  hauteur, 
que  des  alternances  de  sable  et  de  grès,  avec  des  argiles  et  des  marnes, 
de  telle  sorte  que  la  séparation  de  Targile  wealdienne  des  sables 
d*Hastings  serait  arbitraire,  au  moins  en  grande  partie.  Mais, 
comoie  dans  la  seule  surface  où  ils  aient  été  bien  observés,  les  sables 
s'élèvent  au-dessus  du  fond  de  la  vallée,  dont  les  bords  appar- 
tiennent aux  argiles  et  produisent  un  relief  très  prononcé ,  cette 
subdivision  est  jusqu'à  un  certain  point  naturelle ,  et  peut  être 
maintenue  avec  avantage  pour  Tétude  comme  pour  la  description. 

Iaha  cartes  et  les  coupes  données  par  M.  Fitton  (2),  ainsi  que  Vniié* 
celles  plus  anciennes  de  M.  Mantell  (3),  montrent  très  bien  les  af-  v^eau. 
Ileorements  et  la  disposition  générale  des  assises  du  groupe  weaU 
dieu  qui,  sur  la  côte  orientale  du  Kent,  entre  les  falaises  de  Hyte  et 
celles  d*East-fiourne,  sortent  successivement  de  dessous  les  étages 
crétacés.  La  courbe  convexe,  très  faible,  quoique  sensible,  des  ar- 
giles et  des  sables  entre  ces  deux  points,  donne  la  clef  de  la  struc- 
ture de  tout  le  reste  de  la  vallée ,  les  autres  accidents  ou  irrégula- 
rités qu*on  y  observe  n*étant  que  la  conséquence  du  bombement  de 
cette  partie  médiane,  ou  le  résultat  de  circonstances  locales  qui 
n'eflacent  point  le  trait  principal  de  sa  structure. 

La  côte  du  Kent  n'offre  pas  de  coupe  qui  mette  en  évidence  la 
superposition  de  Targile  wealdienne  aux  sables  d'Hastings.  La  ligne 
de  collines  basses  qui  a  pu  former  anciennement  des  falaises  est 
aujourd'hui  couverte  de  végétation  et  séparée  de  la  mer  par  les 
vastes  marais  de  Romney.  L'argile  commence  5  aiSeuier  sous  le 
grès  vert  inférieur  à  la  hauteur  de  Hylc,où  elle  constitue  une  sorte 
de  boue  bleuâtre,  molle,  très  différente  de  l'argile  uniformément 
schisteuse  des  Wealds,  laquelle  a  été  traversée  dans  les  puits  creusés 
au-dessous  de  la  principale  rue  de  la  ville.  Elle  y  a  été  reconnue  sur 
plus  de  20  mètres  d'épaisseur,  et  a  présenté,  à  sa  partie  supérieure, 
une  argile  rouge,  tenace,  comme  sur  beaucoup  d'autres  points,  puis 


li/l  GROTPE  WRAM)ÎKN. 

ao-(1e990H9  une  argile  sablense  Tcrdât  re  avec  des  bandes  étroites  alter- 
nativement de  teintes  claires  et  foncées,  une  argile  schisteuse  bleue 
avec  des  Cy]iris,  une  couche  d*argile  ferrugineuse  avec  Paludina 
elongata,  Sow.,  et  des  6ypris;  enfin,  une  argile  bleue  qui  n*a  pas 
été  dépassée.  Un  calcjire  avec  Paludines  {Sussex  marblé)  a  été  ren- 
contré à  Heurst,  au-dessous  de  Coort-at-Street,  au  même  niveau  et 
jusqu'à  l'ouest  d'Ashford  et  plus  loin  encore.  Deux  couches  de  sabfc 
arec  argile  sableuse  et  limon  sont  sabordonnées  à  Targile,  dans  cette 
partie  basse  de  la  vallée,  entre  AkKngton  Corner  et  les  falaises  de 
sable  et  de  grès  qui  se  voient  au  nord  de  Rye. 

La  description  des  falaises  formées  par  les  sables  d*Rastings  li 
Fcst  de  la  ville^de  ce  nom  ayant  été  donnée  par  IVI.  Webster  (1), 
M.  Fitton  (2)  a  continué  le  travail  à  l'ouest  de  ce  point»  au-dessous 
de  Saint-Léonard  et  au  delà.  La  ligne  antidinale  du  bombement 
fomé  par  les  sables  se  dirige  à  l'O.  30*  N.,  à  partir  de  la  côte  à 
l'est  d'HasCfngt  près  de  Lee  Ness-Point;  elle  passe  par  Battle  et  se 
prolonge  par  une  série  de  collines  dont  la  plus  élevée  se  trouve  à 
Crowborovgh-Beacon,  au  sud-ouest  de  Tonbridge- Wells.  À  Touest 
d'Hastings,  la  direction  des  couches  n'est  pas  parallèle  à  la  ligne 
amîcHnale,  mais  elle  est  presque  E.-O.  et  le  plongement  au  S.  Les 
sinuosités  de  la  côte  montrent  quelques  inclinaisons  en  sens  inverse. 
Le  sommet  de  la  grande  assise  de  sable  blanc,  presque  pur,  qui 
porte  le  château  d'Hastings,  atteint  106">,64  d'altitude  à  Lovcrs 
Seat,  sur  la  côie  située  à  TE.,  et  ISO'^^ô?  \  Fairlight-Down, 
chiffres  qui  peuvent  donner  une  idée  de  l'épaisseur  de  cet  étage, 
car  les  couches  de  celui  de  Purbeck  n'affleurent  nulle  part  ici. 
Cette  même  assise  s'abaisse  sur  le  littoral  à  White-rock  pour  dispa* 
raltre  ensuite  sous  la  mer.  Une  assise  avec  des  caractères  sembla-» 
blés  paraît  être  la  continuation  de  la  précédente  à  l'ouest  de  l'église 
de  Saint-Léonard,  et  tous  les  strates  qui  occupent  l'espace  inter^ 
roédiaire  seraient  plus  récents.  1^1.  Fitton  a  donné  des  détails  très 
minutieux  sur  cette  partie  de  la  côte  mise  à  découvert  par  les  tra- 
vaux que  l'on  exécutait  lorsqu'il  étudiait  le  pays;  mais  comme  il  a 
négligé  d'établir  dans  le  texte  le  rapport  des  subdivisions  qu'il 
suppose  exister  entre  Hastings  et  Galley-Hill ,  avec  la  coupe  éga- 
lement détaillée  de  cette  même  côte  (pi.  10^  fig.  3)  où  plntdeurs 
inflexions  en  sens  contraire  et  des  parties  complètement  cachées  ou 


4)   Tramact,  gcol.  Sac.  ofLondon^  2*  sér.,  vol.  II,  p.  34. 
%)  Procved,  geol.  Soc.  qf  London  y  yo\.  H,  p.  4.  4833, 


rr 


GROUPE   WEALDIEN.  115 

dénadées  ne  permettent  pas  de  suivre  toujours  les  couches,  nous 
craindrions  de  commettre  quoique  erreur  eu  essayant  de  réstr-^ 
mer  cette  dernière. 

L'asiise  de  grès  caractérisée  par  V Endogenites  erosa  (1]  est  in- 
l&rieure  aux  sables  précédents;  elle  vient  affleurer  près  de  la  brasse^^ 
rie  du  côté  d*Hastings  et  sur  la  côte  au-dessous  de  Saint-Léonard. 
Elle  semble  représenter  ici  le  niveau  des  grès  de  la  forêt  de  Tilgate, 
sitiiés  plus  k  Touest  vers  le  milieu  de  la  vallée  et  célèbres  par  les 
nombreux  débris  d*auimaux  vertébrés  qn*y  a  découverts  M.  Man- 
tcli  La  côte  basse  qui  s'étend  à  l'ouest  de  Saint-Léonard  jusqu'à  la 
hauteur  de  Cowdou  parait  occupée  par  le  même  étage  sableux  aiJH 
ijuei  succède,  jusqu'au  château  de  Pewensey,  l'argile  wealdienne 
également  au  niveau  de  la  mer.  Cette  argile  disparaît  au  S.  sous  le 
grès  vert  inférieur  de  la  \mnie  de  Langney,  comme  nous  l'avons 
vue  s'enfoncer  an  N.  -£.  sous  celui  de  Hyte. 

Cette  disposition  générale  se  présente  sur  tout  le  périmètre  in^ 
lérieur  de  la  vallée  de  Weald.  M.  F.  W.  Simms  (2)  a  donné  quelques 
détails  sar  la  jonction  du  grès  vert  inférieur  et  de  l'argile  weaU 
dienne,  de  Teston-Cntiing  à  Maidstone.  1^  superposition  des  deux 
groupes  a  Heu  au  fond  de  la  vallée,  sur  les  bords  de  la  Medway. 
M.  i.  Fresiwicb  (3)  a  fait  connaître  la  coupe  du  chemin  de  fer  de 
Timbndge-^ells,  où  la  même  série  de  couches  a  été  mise  à  décou- 
vert, et,  plos  à  l'ouest,  M.  W.  Simms  (^),  en  parlant  des  strates 
qu'il  a  observés  dans  l'excavation  du  tunnel  de  Bletchingley  et  de 
la  découverte  d'os  d'Iguanodon  et  de  poissons,  a  signalé  un  axe  an-» 
tîclinai,  transverse  à  la  vallée  principale,  et  qui  s'étendrait  des  North 
dowua  du  Surrey  aux  South  downs  du  Sussex.  Cet  axe,  partant 
des  eut  irons  de  Merstbam  et  de  Godstone,  se  dirigerait  vers  Dit- 
chdiug,  do  N.-N.-E.  au  S.-S.-O.,  suivant  la  ligne  de  partage  des 
eaux  de  la  Medway,  de  TOuse,  de  la  Mole  et  de  l'Adur. 

M,  Morcbison  (5) ,  qui  s'était  déjà  occupé  des  couches  inférieures   duiocUo» 
^  la  craie  dans  la  partie  occidentale  du  Sussex,  a  pensé,  d'après  l'ex»-     couches. 


(4)  Voyez  pour  la  description  de  ces  corps  d'origine  végétale: 
Fitton ,  lo€.  cii,,  p.  472-75,  pi.  4  9-20.  —  Transact.  geoL  Hoc.  oj 
Ijondon,  «•aér.,  vol.  I,  pi.  46-48.  —  F.  A.  Mantell,^r/7^û/tf  jos* 

silSf  etc.,  pi.  2,  3. 

(2)  Praceed,  geol.  Soc.  oJ  Londo/i,  vol.  iV,  p.  407.  4  844. 
^3J   Quart.  Jotir/i.,  éd.,  22  avril  4  846,  p.  396. 
(4J  Jb.j  nM,  p.  90.  —Procced.,  id.,  vol.,  IV,  p.  337.  4  844. 
(3j  Procced.^  id,^  vol.  II,  p.  686.  4837. 


116  GROUPE  WEALDIEX. 

men  d'un  échantillon  de  roche  provenant  de  Oar's-Rock,  à  9  milles 
de  Little-Hampton ,  qu'il  pouvait  y  avoir  en  cet  endroit  une  dislo- 
cation de  la  craie,  parallèle  à  celles  de  la  vallée  de  Weald  et  de  File 
de  Wight.  Ce  soulèvement  serait  analogue  aux  portions  de  la  craie 
soulevées  à  Portsdown-Hill,  au  nord  de  Porlsmouth  et  d*Heigh- 
down-HilI  près  Worthing. 

M.  P.  J.  Martin  (1)  est  aussi  revenu  sur  ce  sujet  dont  il  s'était  déjà 
occupé,  et  après  avoir  mentionné  les  lignes  anticlinales  de  disloca- 
tion ou  de  soulèvement  et  leur  connexion  avec  celles  de  la  vallée  de 
Weald,  comme  avec  les  dénudations  de  moindre  étendue  des  vallées 
dePewsey,  de  Wardour  et  doWarrainster  à  Touest,  il  a  signalé 
l'existence  de  6  grandes  lignes  anticlinales  comme  clam  la  princi* 
pale  cause  du  soulèvement  de  celte  craie  dénudée  ensuite.  Les  trob 
lignes  qui  caractérisent  les  moindres  vallées  anticlinales  de  l'ouest 
sont  pour  ainsi  dire  projetées  en  avant,  de  manière  h  couper  les 
trois  autres  partant  de  l'extrémité  occidentale  de  la  plus  grande  des 
vallées  secondaires  de  AVeald ,  celle  de  AYolmar-forest.  Leur  course 
est  assez  irrégulière,  et  l'énergie  des  forces  qui  les  ont  produites  a 
dû  être  très  différente;  néanmoins  leur  parallélisme  général  se 
maintient  constamment  de  i'£.  à  l'O.  un  peu  N. 

Ainsi,  la  ligne  de  Pewsey  (Wilts)  se  prolonge  à  travers  les  vallées 
de  Ham  etdeKingsclere,  puis  s'affaiblit  à  Old-Basing,  sans  pénétrer 
probablement  dans  le  bassin  de  la  Tamise,  quoique  l'Ile  de  Thanet, 
qui  est  un  lambeau  de  craie  soulevée,  puisse  en  être  encore  une  ma- 
nifestation. Elle  se  trouve  en  relation  synclinale  avec  une  ligne 
s'avançant  de  l'exirémilé  nord-ouest  de  la  vallée  de  Wolmar,  de 
Pease-marsh  près  Guildforl ,  par  Farnham  et  la  haute  chaîne  de 
craie  de  Froyle  à  Popham,  etc.  La  ligne  anticlinale  de  Wardour  au 
delà  de  Harnham-Hill,  au  sud  de  Salisbury,  se  prolongerait  à  l'E. 
jusqu'à  l'A  von  pour  disparaître  entre  celte  rivière  et  Itching.  Une 
relation  synclinale  de  celte  ligne  se  trouve  manifestée  par  tout  le 
grand  escarpement  des  South  dotons,  dn  cap  Beachy  à  East-Mean. 
La  principale  ligne  centrale  de  dislocation  de  Weald  pénètre  dans 
la  région  de  la  craie  à  Selborne  el  s'avance  vers  l'O. ,  entre  la  ligne 
de  Pease-marsh  au  nord  et  celle  de  Grecnhurst  ou  iesSoutk  downs 
au  sud,  jusqu'à  ce  qu'elle  se  perde  dans  la  vasle  plaine  de  Sa- 
lisbury. 


(<)  PiocrefL,  /r/.,vol.  III,  p.  349.  1840. 


GROUPE   WBALDI£N.  117 

M.  W.  Pcrccval  Ilui)tcr(l),  en  soutenaiil  ru[)inioi)  qu'il  n'est 
pu  nécessaire  poar  ci|>liqucr  l'élat  actuel  des  ciioscs  que  la  vallée 
<lc  Weald  ait  Clù  recouverte  aticipiincmcnt  par  les  coucties  cr6u- 
CÉes,  dénudées  cnsniie,  ne  paraît  pas  s'être  bien  rendu  compic  de 
la  dispositiou  stratigraplijquc  des  dépôts  ni  des  caractères  orogra- 
[diiqoes  du  pays;  car  il  se  fât  aperçuj  que  l'hypothèse  d'une  lie 
formée  de  dépôts  lacustres  et  entourée  ensuite  par  la  mer  ne  ré- 
pondait nallement  aux  conditions  exigées  par  les  faits. 

M,  W.  Ilopkins,  dans  son  Mémoire  sur  la  structure  de  la  vallée 
de  Weald[i),  a  d'abord  décrit  les  phénomènes  de  soulèvement 
que  présentaient  la  surface  entourée  par  le  grand  escarpement 
cnyetix  du  sud-est  de  l'Angleterre  et  celle  que  circon.scrit  de  la 
même  manière  la  ceinture  de  craJcduBas'Boulonnais.  La  première, 
comme  on  l'a  tu  ,  s'étend  depuis  Folkstone  par  Scven-Oaks,  God- 
Hoae,  Famham,  Peiersfield,  etc.,  ponr  se  prolonger  jusqu'au  , 
cap  Beacby,  et  dans  la  seconde,  sur  la  côte  opposée  du  détroit, 
l'escarpemenl  de  la  cmic  comuicnçaot  k  Wissant.au  nord,  forme 
presqu'nn  demi-cercle,  du  centre  duquel  Boulogne  n'est  pas  fort 
élo^é.  Or  si  l'on  suppose  d'une  part  l'escarpement  septentrional 
de  la  vallée  de  Weald  continué  de  Folkstone  i  ^Vissant,  et  celui 
Au  cap  Beacliy  au  sud  prolongé  vers  la  partie  méridionale  du  Bas- 
Boulonnais,  l'espace  compris  entre  les  falaises  de  craie  représentera 
un  ovale  régulier  dont  l'axe,  au  lieu  d'être  droit ,  sera  courbe,  de 
manière  i  incliuer  vers  le  S.-Ë.  dans  sa  partie  orientale. 

Comparant  ensuite  les  lois  des  phénomènes  qui  se  sont  produits 
dans  cet  espace  avec  la  théorie  du  soulèvement,  telle  qu'il  l'avait 
développée  précédemment  (3),  l'auteur  trouve  que  les  lignes  de 
soolètemcnt  de  la  vallée  de  Wcald  sont  en  partie  marquées  par  un 
arrangement  anticlinal  des  couches  et  en  partie  par  des  falaises 
puissan tes  formant  des  sf//f i  à  un  seul  cQlé  (one  sided  saddles).Ci!S 
dernières  sont  désignées  sous  le  nom  de  lignes  de  flexion.  Dans  la 
portion  centrale  du  district ,  M.  Hopkins  décrit  les  lignes  do  sou- 
lèvement suivantes.  1"  li'jnc  il'UasIings,  qui  court  du  nord-est 


(1)  Mngiiz.  of/iiil.  /ils:»!-/, 

(8)   Frocred.  geoi.  Sor.  af 

Transacl.,  iel.,  vol.  VU,  p.  *, 

(3)  Resetirrlnn  in  pliysinit , 

physique  {Traii'iicf.  L'rimlirh/g 

I83B-36)  — /{i-yy,  fi"'  m. 


118  GROUPE  \yBALDlEN. 

de  cette  ville  vers  fiattle;  c'est  probablement  à  sou  influence  qu'est 
dû  le  seul  affleurement  connu  des  couches  de  Purbeck  dans  ce 
bassin,  prèsd'Ashburnham.  2"" Ligne  de  Brigktiing,  dont  la  disposi* 
lion  antlcliuale  des  couches  est  très  prononcée  et  qui  court  des  hau« 
teurs  de  firighlling- Down  jusqu'à  Heathficld-Park;  il  reste  à  vériûer 
si  ce  ne  serait  pas  an  prolongement  de  la  précédente.  3®  Ligne  de 
Wadhurst.  4°  Lt^ne  de  Crowborough,  grande  ligne  centrale  du  dis- 
trict ,  dont  on  ne  connaît  cependant  point  de  traces  au  delà  d'Hors- 
hani.  5*"  /Agne  de  Citckfield,  parallèle  à  la  précédente,  qui  p'est 
pas  connue  à  l'ouest  de  cette  ville,  mais  qui  a  été  rencontrée  à  l'est 
dans  les  travaux  du  chemin  de  fer  de  Londres.  ^'^lÂgne  de  Frmd^ 
peu  étendue.  1^  Ligne  de  Bidborough  et  de  Brenchley,  avec  uo 
plissement  (rès  prononcé,  et  qui  a  soulevé  les  sables  d'Hastings 
au-dessus  de  l'argile  wealdiepne.  La  colline  de  Brencblcy  est  corn* 
posée  comme  celle  de  Bidborough ,  mais  la  disposition  anliclinale  y 
est  plus  distincte.  Toutes  ces  lignes  conservent  un  parallélisme  re- 
marquable entre  elles  et  avec  l'axe  central  courbé  du  district.  Ou 
observe  en  outre  dans  cette  partie  médiane  des  dépressions  traii^ 
▼erses,  attribuées  à  un  système  de  dislocations  perpendiculaires 
9UX  précédentes.  8*"  Ligne  de  Greenhurst ,  signalée  d'abord  par 
Al.  Martin  ;  bien  marquée  à  la  pointe  sud-ouest  de  Pulborougb,  elle 
court  parallèlement  à  l'escarpement  de  la  craie  et  peut  ôtre  observée 
près  de  Lewes.  Dans  cette  partie  méridionale  du  grand  bassin , 
comme  au  centre,  il  s'est  produit  des  dislocations  perpendiculaires. 
9<»  Enfin ,  la  ligne  de  Famham  à  Seven-Oaks  semble  être  la  contre- 
partie de  celle  de  Greenhurst  ;  elle  court  parallèlement  à  l'escarpe- 
ment de  la  craie  des  Norlh  downs  et  en  est  très  rapprochée.  Le 
plongement  des  couches  au  N.  est  bien  prononcé ,  mais  sans  incli- 
naison correspondante  au  S.  pour  compléter  la  disposition  anticli- 
nale ,  si  ce  n'est  cependant  sur  deux  points.  Vers  1*0. ,  elle  se  dirige 
au  pied  de  la  colline  que  nous  avons  vue  désignée  sous  le  nom  de 
Hog's-Back,  avec  un  plongement  qui  atteint  de  70  è  80\  Elle  passe 
près  de  Guildfort ,  au  sud  de  Doi  king  et  de  Reigate ,  et  se  prolonge 
à  l'E.  vers  Seven-Oaks.  Des  vallées  iransverses  existent  dans  cette 
partie  du  pays  comme  au  sud,  et  auraient  la  même  origine. 

On  a  déjà  vu  que  l'un  des  caractères  particuliers  de  cette  i*égion 
était  la  direction  des  cours  d'eau  qui  coupent  le  grand  escarpement 
des  étages  crétacés  supérieurs;  or,  l'analogie  de  ces  gorges  étroites 
avec  les  vallées  transverses  des  lignes  du  grès  vert  inférieur  ne 
permet  pas  de  les  rapporter  à  des  causes  différentes ,  et  doit  faire 


GBOUPE  WEALDIEN.  119 

auribuer  les  uues  et  les  aulres  ï  des  (tislocaiioos.  H  n'y  a  point  il  la 
TMlidaoïi  les  couclicii  crayeuses  une  évidence  ])arfaite  de  celte 
origiae,  maison  pctil  faire  rcniacquer  que,  dans  les  éi^cs  supé- 
rieurs de  la  rurmatjon,  l'existeiiec  d'une  faille  est  assez  difficile  ï 
constater  par  saiic  du  peu  de  divisions  bien  irincliées  dans  la  masse 
des  roches.  I/^4éTatiou  centrale  de  l>  craie,  dunt  nous  aïoos  parlé 
dans  l'Ue  de  Wigiit ,  est  aussi  coupée  par  trois  vallées  traasTerses 
que  suiffnt  les  cours  d'eau ,  et  celle  du  centre  (vallée  de  Uédina] 
ot  urtainement  le  résultat  d'une  fracture.  Dans  le  Das-Buulonnais, 
l'aaleur  a  constaté  trois  lignes  parallèles  de  distocatioo  dont  la 
dirvctioii  cuïncide  avec  les  ligues  de  soulèveineot  de  la  vallée  de 
WeaU.  La  plus  méridionale  de  ces  lignes  passe  ininiédiateflieiit  au 
■ocd  de  Boulogne.  ËnGn ,  après  avoir  résumé  quelques  parties  de 
m  théorie  et  fait  voir  quelles  étaient  les  conditions  iiéwatairea  pour 
jrriver  i,  l'explication  mécanique  des  phénomènes  observés,  M  .Hup- 
kina  conclut  qu'une  action  simntiaoée  de  forces  soulevantes  s'est 
■lanifestée  depuis  le  Bas- Boa  Ion  nais  jusque  dans  le  Wilishire ,  et 
dcfnis  le  vil  de  Pewsey  et  la  vallée  de  la  Tamise  jusqu'au  delà  des 
cOtes  méridionales  d'Angleterre. 

La  plus  grande  élévation  des  valléi's  de  Weald  et  du  Bas-Bou- 
Jooiiais  doit  faire  présumer  qu'au-dessous  de  l'espace  qu'elles 
occupent,  la  croûte  du  globe  était  plus  mirKe  en  général  que  dans 
W  aaires  parties  du  |»ys  environnant ,  et  si  l'on  considère  quelles 
doivent  £lre  théoriquement  les  directions  générales  des  lignes 
d'éléfation  ï  travers  ces  vallées ,  on  trouvera  une  concordance  re- 
narqoable  entre  les  résultats  obtenus  par  l'observation  directe  et 
ceux  qu'Indique  la  théorie. 

D'après  cela,  les  fentes  ou  dislucations  qui  ont  pour  origine  les 
Jîgncs  d'élévation  ^  failles ,  lignes  auticlinales  ou  de  Qeuon  )  doiveut 
avoir  été  produites  par  l'aclioa  mouieniauée  et  simultanée  d'une 
Jbrce  nalevante,  agissant  sur  chaque  point  de  la  sorfaco  en  ques- 
tion, et  produisant  des  dislocations,  non,  comme  on  l'a  supposé, 
suivant  une  seule  ligne  ou  aie  central  d'élévation  dans  le  grand 
diamètre  de  l'ellipse,  mais  sur  plusieurs  lignes  en  même  temps  et 
occasionnant  un  certain  nombre  d'éléiatious  plus  faibles,  paralli 
aux  courbures  des  bords  de  l'espace  ellipsoïdal  que  nous  c< 
roBS.  I^es  bits  s'accordent  ici  avec  l'hypothèse  d'une  grande  fi 
agissant  en  dessons,  non  suivant  une  xule  ligne,  mais  généraletneaj 
et  uniformémeni  sous  tout  le  disitict  avec  une  égale  intensité  i 
chaque  point,  U.  Hopkîns  ne  regarde  pas  cependant  coaime  une 


120  GROUPE   WËÀLDIEN. 

cunséqucncc  nécessaire  de  ce  qui  précèck,  que  réiévation  cnlièro 
du  district  ait  en  lieu  à  la  fuis.  Ainsi  elle  pourrait  avoir  été  eflccloée 
d*abord  jusqu'à  un  certain  point  et  avoir  atteint  ensuite  sa  plus 
grande  iiauteur  par  des  mouvements  subséquents  ;  mais  il  est  au 
moins  très  probable  que  le  mouvement  général  qui  a  occasionné 
les  dislocations  des  masses  élevées,  et  qui  leur  a  imprimé  les  carac- 
tères qui  les  distinguent  aujourd'hui ,  a  été  la  plus  énergique  de  ces 
actions  réitérées  auxquelles  est  due  la  totalité  du  soulèvement. 

Quelques  personnes  avaient  pensé  que  des  aiïaissements  auraient 
pu  produire  des  effets  semblables  à  ceux  que  nous  avons  cités,  mais 
M.  Buckland  (1)  a  fait  remarquer  avec  raison  que  cette  explication, 
contraire  aux  données  de  la  mécanique,  est  détruite  en  outre  par 
la  position  relative  des  couches  disloquées  de  part  et  d*autre  de 
l'action  soulevante  ou  des  failles  qui  courent  parallèlement  à  ces 
lignes  présumées  d'élévation.  Ainsi  les  couches  dérangées  Déca- 
pent, dans  presque  tous  les  cas,  la  place  qu'un  mouvement  de  bas 
en  haut  leur  aurait  donnée  respectivement  de  chaque  côté  de  la 
faille,  et  elles  ne  pourraient  évidemment  l'avoir  reçue  d'un  abaisse* 
ment  par  suite  d'une  dépression. 
p«Wonioio|ic.  La  vallée  de  Weald  est  Intéressante  non  seulement  par  ses  carac- 
tères géologiques  et  par  les  phénomènes  physiques  que  nous  venons 
de  rappeler,  mais  encore  par  les  débris  oi^aniques  qu'on  y  a 
trouvés,  surtout  dans  le  second  étage,  celui  des  sables  d'Has- 
tings.  C'est  en  grande  partie  aux  recherches  persévérantes  et  aux 
études  toutes  spéciales  de  M,  F.  G.  Mantell  (2)  que  la  science  est 
redevable  de  cette  faune  curieuse,  presque  exclusivement  d'eau 
douce.  Nous  ne  ferons  d'ailleurs  que  mentionner  les  travaux  de  dé- 
tail postérieurs  aux  premières  publications  de  ce  savant,  renvoyant 
à  la  fin  de  la  description  du  groupe  wealdien  les  considérations  plus 
générales  auxquelles  sa  faune  a  donné  lieu. 

Dans  son  tableau  des  fossiles  du  Sussex  (3),  M.  Mantell  partage 


(1)  Address  delivered  to  the  geoL  Soc.  qf  Londoriy  fév.  4  844, 
p.  21. 

(î2)  Thefossils  of  the  South  downs  [llltistratlofts  of  the  gcology 
of  Sussex;  in-4,  avec  42  pi.,  1822).  — 7/yz/?.ç/7c/.  of  the  Linn,  Soc,^ 
vol.  XI.  —  Philos.  transact.y\S^^^  part.  II,  p.  179.  —  London's 
Magaz.,  vol.  VI,  p.  75.  \  833.  — Illustrations  oj  the  gcol.  oj Sussex; 
in-4,  avec  20  pi.  Londres,  1827.  —  The  gcology  of  the  South  cast 
of  England;  in-8,  avec  planches  et  cartes.  Londres,  4833. 

(3)  Transact.  geol.  Soc.  nj Lnndou,  vol.  III,  p.  212.  4829. 


legnwpe  en  irais  diiii^ioiis  :  la  proiuii're,  qui  cuiiiprend  i'argito  de 
y(tM,  renferme  dcsCyprisfr.  fiibri,  Dfsm.,  ('.  lalilensh,  Hit.), 
I«s  Cyclai  membranacea  cl  média,  Sow.,  les  l'nluâina  vù-ijmra 
(P.  fiuviorum,  Sow.},  cloiigola,  id,,  et  clinniftra,  id.,  un  Pota- 
mido  ou  Cérile,  des  restes  de  poissons  et  de  reptiles.  La  division 
piorenDG,  déiigDée  sons  le  uom  de  touches  de  7'ilgale,  parce 
qn'elle  eat  Burloul  diîveloppfe  dans  la  forêt  de  ce  nom ,  dont  les 
onlires  ont  fourni  la  plupart  des  fo&silcH  connus  du  cet  fiagc,  ■ 
prétrntë  les  mëines  Cypris,  Cyclades  et  l'aludiuirs,  et  de  plus 
h  espèces  d'Unio,  des  poissons  et  de  iionihreux  reptiles,  un  Ptéro- 
dactyle et  des  ossements  d'oiseaux.  La  division  inférieure  de  l'étage 
d'Hutîngi,  formée  de  calcaire  ai^ileux  alternant  avec  dCM  marnes 
■chisteiues ,  et  désignée  sous  le  nom  de  couches  dWthbuniham , 
a  offert  les  mêmes  coquilles  lacustres  cl  quelques  détiris  do 
reptiles. 

H.  FlitoD  (1),  réunissant  plus  lard  les  fossiles  des  divers  étages 
de  toute  la  vatléc ,  en  a  donné  une  liste  plus  complète ,  oEi  l'on  re- 
marque particulièrement  0  ou  10  espèces  de  Cyclades,  dont  les  plus 
répandues  sont  les  C.  média,  Sow. ,  et  memhranncen,  ïd. ,  puis  un 
nombre  aussi  considérable  A'Unio,  f>  espèces  de  Faludinci,  entre 
intres  lesA/7uiiicrrum,Suw.,  tielongata,  id..  très  répandues  dans 
tes  deux  étages.  Les  couches  inférieures  des  sables  d'Ilastings,  prés 
deBatlle,  Tenîcrmcai\e  Mi/tilus  Lyelli,  Sow-,  cl  une  univalve  voi- 
sine des  Potamides.  Dcs;l/cVaiiq/)«i«  etdcs  Nériiines  appariienneiit 
aux  tables  d'Hastings ,  oil  l'on  a  lûgnaié  des  fragments  d'Iluttres, 
3  espèces  de  Cypris ,  dont  une ,  la  C.  vaidenais  diffère  peu  de  la 
C  faba  de  l'Aiivergue ,  se  rencontrent  i  tous  les  niveaux.  Les  iMis- 
nns  présentent  Ifi  espèces  appartenant  aux  genres  ItyOodut, 
Âerodua,  Sjihenonckiu ,  Tetraijonnlepis  ,  Oyrndiu,  l'i/nruidus  fH 
Lepidotus.  Les  écailles  de  co  dernier  genre  abondent  dans  tuiile  la 
série.  Les  reptiles,  qui  fornieni  la  prtie  la  plus  remarquable  de 
cette  faone  sont  dissémin^'s  dans  les  diverses  assises,  quoique  plus 
particulièrement  dans  l'argile  de  Weald  et  i  la  partie  suiiérieure 
des  sables  sur  lesquels  elle  repose.  C'est  k  ce  dernier  niveau  qu'ap- 
partiennent les  grès  de  la  forêt  de  Tilgaie,  oii  la  plupart  des  h 
ont  été  rencontrées.  Parmi  les  chëloniens  ce  sont  dctJfrÙB 
des  Emi/s,  parmi  les  saorieos  plusieurs  «tpicif  J 


{»)  Lvf.  cil.  p.  176, 


123  GEOUPE  WBALDIEN. 

Phytostturus  cylindricodon ^  un  Plesiosaurus,,  le  Megaloiourui 
Bucklandi,  Cuv.,  VHylœosnurns,  et  enfin  V Iguanodon  (1). 

Les  plantes  propres  à  ces  condies  sont  encore  peu  nombreuses. 
Outre  les  corps  organisés  désignés  sous  le  nom  d* Endogenites  erosa^ 
Filtt  et  qui  ont  été  trouvés  dans  les  grès  de  Tilgale,  sur  la  cAte 
d'Hasiings ,  dans  les  sables  subordonnés  à  Fargile ,  près  de  Mulsejr's- 
Farm,  etc.,  on  a  recueilli  un  cône  d*une  espèce  incooQtte,  et 
le  Sphenoptet^is  graciliSy  dans  les  grès  de  Tunbridge-W«lis. 
M«  Mantell  signale  dans  le  second  étage  des  Calamités^  Spkemh 
pteriê  Mantellij  Ad.  Brong.,  Lonchopteris  Mantelli^  id.,  Lycopo^ 
dites,  Clathraria  Lyelli,  Ad.  Brong. ,  Carpolithus  Mantelli^  id*« 
et  des  fragments  de  bois  carbonisé,  probablement  de  dicotylédones. 
ij«  L'étage  inférieur  ou  de  Purbeck  ne  se  montre  point  daos  l'Ile 

vrishi.  de  Wight ,  dit  M.  Fitlon  (2),  et  les  denx  autres  membres  du  groupe 
passent  de  l'un  à  l'autre  par  des  nuances  insensibles,  l'argile  oe  for- 
mant d'ailleurs  qu'une  faible  partie  du  tout  Une  dépressioa  du  sol 
marque  cependant  encore  l'aflSeurement  do  l'argile  comprise  entre 
deux  rebords  saillanLs ,  Tun  de  sables  verts  inférieurs,  l'autre  de 
sables  d'Hastings.  Ces  couches  ont  la  plus  grande  ressemblaace  mi^ 
néralogique  avec  les  dépôts  tertiaires  qui,  au  nord  de  l'île,  recou*- 
vrent  la  craie.  Des  deux  côtés  ce  sont  des  marnes  sableuses 
rougeitres  et  panachées  de  gris  verdâlre,  de  pourpre  et  de 
gris ,  puis  des  bancs  de  sable  et  de  grès.  Dans  chaque  série  on 


{\)  Voyez  aussi  :  F.  G.  Mantell,  On  the  stniciure^  etc.  Sur  la 
structure  des  mâchoires  et  des  dents  de  Y Iguanmion  (Procced.  r. 
Soc.  of  Londo/i,  25  mai  1848.  —  Transact.,  id,,  1848,  part.  H, 
p.  4  83,  avec  3  pi.).  —  Nouvelles  observations  sur  rostéologie  de 
/'Iguanodon  et  de  /'Hylaeosaurus  [Soc.  r.  de  Londres^  8  mars  4  849; 
—  L'Institut,  19  sept.  1849).  —  On  the  bnnes  nf  birds ,  etc.  Sur 
des  os  d'oiseau  échassier  Toisin  du  Héron  dans  le  grès  de  Tilgate 
[Proceed.  geol.  Soc.  oj  Lnndon,  1835,  p.  203;  —  Tr/insnct,^  tél. y 
vol.  V,  p.  175).  —  P.  Gervais,  Remarques  sur  les  oiseaux  Jossiles; 
in-8,  p.  12.  Paris,  1844.  —  M.  R.  Oweii  rapporte  ces  débris  à  un 
Ptérodactyle  [Quart.  Journ.  geol.  Soc.  oj  London ,  vol.  II,  p.  96, 
4846).  —  J.-Edw.  Lee,  Remarks  on  the  teeth,  etc.  Remarques  sur 
les  dents  de  reptiles  [Crocodilus,  Iguanodon,  Megalôsaurus  et  Piif' 
tosaurus)  des  grès  de  Tilgate,  de  Battle  et  de  Saint-Léonard  [Magaz. 
oJ  nat.  history,  vol.  IV,  p.  87,  1840).  —  W.  Ogilby,  Description 
oJ  the  frontal  spine,  etc.  Description  de  l'épine  frontale  d'une  se- 
conde espèce  ^'Hybodus  de  l'argile  de  Weald  [Magaz.  oJ nat,  hist.^ 
juin  1839). 

(2)  Loc.  cit.^  p.  184. 


GROUPI  WBALMEIf.  123 

trouve  Clément  des  ahemancos  do  sédiments  remplis  de  fossiles 
intnns,  particulièrement  des  Huîtres,  avec  des  bancs  où  abon- 
dent les  Paludines,  les  Cypris  et  autres  productions  d'eau  douce. 
Cette  ressemblance  si  parfaite  entre  des  dépôts  imm^iatement 
antérieurs  à  tonte  la  période  crétacée  et  ceux  qui  Tout  immé* 
diilenient  mv\e  se  reproduit  encore  lorsqu'on  les  compare  avec 
d'totres  beaucoup  plus  anciens ,  tels  que  les  sables  mamenx  pana* 
chéset  rougeâtres  des  marnes  irisées  (red  mari)  du  Oevonshire. 

L'irgite  weaMienne  forme  une  bande  étroite  sur  la  côte ,  dans  la 
baie  de  Ssndown  et  à  l'ouest  de  Rocken-find ,  isolant  ainsi  les  sables 
d'Hastings,  qui  sortent  de  dessous  et  constituent  de  petites  élévations. 
Dras  les  deux  localités  l'argile  affleurant  sous  les  sables  verts  infé- 
ffieara  est  remplie  des  fossiles  qui  la  caractérisent  dans  le  Kent  et  le 
floswx.  An  delà  d'Atherfîeld  elle  se  présente  de  même  sur  la  côte, 
pvh  s*éloîgne  dans  l'intérieur,  pour  circonscrire  au  N.  -O.  les  sables 
d*flastiiigs,  et  reparaître  sur  le  bord  de  la  mer,  un  peu  avant  la  baie 
de  Gonpton ,  où  elle  se  montre  dans  une  coupe  semblable  è  celle 
de  la  baie  de  Sandown  (1). 

Les  sables  du  second  étage  ne  sont  pas  visibles  sur  toute  leur 
fipaisseur.  Dans  la  baie  précédente ,  ils  ne  forment  qu'une  petite 
plaque  isolée ,  è  contonrs  irrégulîers,  entourée  par  l'argile  ;  mais 
sur  la  côte  sud  -  ouest  les  assises  supérieures  sont  beaucoup 
nrienz  développées,  occupant  un  espace  allongé  depuis  l'ouest 
de  Gowleaze  Chine  jusqu'à  Compton -Grange  Chine.  Deux  petites 
énhiences  appelées  Atherfield-Rocks  et  Brook-Point  s'avancent  au 
delà  de  la  ligne  générale  de  la  côte  entre  Rockend-End  et  la  baie 
defteshwater,  de  manière  à  diviser  la  côte  en  trois  anses  peu  pro- 
fondes. Brook-Point  paraît  appartenir  aux  couches  les  plus  basses 
des  sables,  et  Barnes's-Fligh  en  est  le  point  le  plus  élevé.  Les 
faanei  rocheux  qui  s'avancent  dans  la  mer  et  rendent  cette  partie  de 
h  plage  très  dangereuse  sont  les  grès  calcaires  qui  existent  dans 
toute  la  hauteur  de  la  série  sous  forme  de  concrétions  plus  ou 
moios  cootinues  et  souvent  de  p:randes  dimensions.  On  les  trouve 
aasaidans  la  baie  de  Sandown  comme  sur  la  côte  d*Ha.stings. 

Les  principaux  fossiles  répandus  dans  les  deux  étages  wealdtens 
de  l*!lc  de  "Wight  sont  ceux  que  nous  avons  signalés  dans  les  couches 
correspondantes  de  la  vallée  de  Wcald,  c'est-h-dire  les  Ci/clas 

(4)  Voyez  la  carte  de  cette  partie  do  l'îlo  de  Wighl,  publiés  par 
M.  Fitton  (BiUL,  V  sér.,  vol.  I,  pi.  8,  1 844). 


12&  GROUPE  W£ALDI£N. 

major t  Sow.,  jnedia,  id.,  membranacea^  id,,  les  Paiudina  acumi- 
nota,  id.,  clongnta,  id. ,  fluviorim,  id. .  cl  la  Cypris  vaidensis^  Filt. 
Un  banc  calcaire  presque  exclusivement  composé  d*Hnllrcs  et  de 
Gryphées  se  montre  dans  la  partie  supérieure  de  Targile  de  la  baie 
de  Sandowu ,  prés  de  Barnes*s  Chine ,  et  à  Toucst  de  Compton- 
Graoge  Gliine.  Les  débris  de  poissons  paraissent  se  rapporter  aax 
mêmes  es|)èces  qoe  ceux  du  Kent  et  du  Sussex ,  et  parmi  les  osse- 
ments de  reptiles,  ceux  de  V Iguanodon  ont  été  rencontrés  sur  U 
côte  de  la  baie  de  Sandown  avec  d'autres  provenant  probablement 
d*un  Crocodile ,  et  prés  de  Brook-Point.  Les  plantes  sont  représen* 
tées  par  des  empreintes  de  Fougères  (1). 
Dorfeubire,       ^  cô^^  ^^  1^  Partie  Orientale  de  l'ile  de  Purbeck ,  dit  M.  FittoQ 
d«         (p.  206),  montre  de  la  manière  la  plus  claire  toute  la  série  des 
Putbcck.     couches ,  depuis  la  craie  jusqu'au  calcaire  de  Portland.  Le  sable 
vert  supérieur,  le  gault ,  la  sable  vert  inféiieur  et  l'argile  wealdienoe 
en  couches  très  inclinées  se  voient  dans  l'anse  dePunGeld,  au  pied 
sud  de  la  colline  de  Ballard,  et  les  sables  d'Hastings  occupent  la 
série  des  falaises  qui  s'étendent  de  ce  point  à  Swanage.  Les  couches 
y  correspondent  à  celles  de  l'ile  de  ^ight  et  de  la  côte  d'Hastings. 
et  sont  formées  de  même  de  sable  et  de  grès  friables ,  envetoppaat 
des  concrétions  de  grés  calcarifères  et  alternant  avec  de  grandes 
masses  d'argile  sableuse  endurcie,  verdâtrc  et  rougcâtre.  Des  frag- 
ments de  lignite  sont  disséminés  dans  toute  l'épaisseur  de  la  série. 
Des  bois  de  conifères  siliciGés  ont  été  trouvés  dans  des  assises  d'une 
teinte  brun  foncé,  et  des  os  d'Iguanodon  sont  souvent  recueillis  sur 
la  plage ,  au  pied  de  la  falaise ,  près  de  Swanage. 

On  peut  suivre  les  sables  d'Hastings  à  travers  toute  la  péninsule» 
jusqu'à  la  baie  de  Worbarrow,  formant  une  série  continue  de  hau- 

(<)  Voyez  aussi  :  Buckland,  On  the  discovcry',  etc.  Sur  la  décou- 
verte d'os  fossiles  de  l'Iguanodon  dans  le  grès  ferrugineux  f/ro/<  sand) 
de  la  formation  wealdienne  de  Ttle  de  Wight  et  de  Ttle  de  Purbeck 
[Transact.  gcol.  Soc,  of  Londun,  2*  sér.,  vol.  IIÏ,  p.  425,  4  835). 
—  F.  G.  Mantell,  Notes  on  the  wealden  s  tinta  y  etc.  Notes  sur  les 
couches  wealdiennes  de  Tile  de  Wight,  avec  une  description  des  os- 
sements à* Iguanodon  et  d^autres  reptiles,  et  des  fruits  de  conifères 
découverts  à  Brook-Point  et  dans  la  baie  de  Sandown  [Quart,  Journ. 
^eoL  Soc.  oj  Umdon,  vol.  11,  p.  94,  4 840).  —  L'Institut,  4  4  nov. 
4  846.  — Id.,  On  the  Un fonidrc,  etc.  Sur  les  Unio  de  la  rivière  qui 
traversait  la  région  habitée  par  l'Iguanodon  [Brit,  Assoc.  at  YorA, 
4 S44  ;  —  L'Instttut,  28  nov.  4  844  ;  —  .4nur.  /ourn,,  vol.  XLVII, 
p.  402,4844). 


CROUPE   WEALDIÈX.  125 

teors;  mais  les  subdivisions  entre  ces  sables  et  la  craie  cessent 
d*étre  bien  apparentes  à  l'ouest  de  Punfiekl.  Une  faible  dilTérencc 
dans  Taspect  de  la  végétation  indique  encore  par  places  la  présence 
de  Targile  wealdienne.  La  superposition  des  sables  aux  couches  de 
Parbeck  est  masquée  à  Swanage,  dans  l'intervalle  de  niveau  qui 
sépare  les  falaises  de  sable  des  collines  qui  dominent  la  ville,  et  le 
èmA  poiot  où  cette  superposition  se  voie  directement ,  parmi  les 
Bombreoses  coupes  qui  existent  à  l'ouest,  se  trouve  sur  le  côté  mé- 
ridiooal  de  la  baie  de  l^orbarrow. 

La  petite  chaîne  de  collines  composées  de  couches  de  Purbeck 
et  de  Portland  court  presque  R.-0.  à  travers  toute  la  péninsule; 
mais  rîDclinaison  est  variable,  et  les  strates  forment  une  courbe  en 
dôme  dont  la  partie  la  plus  élevée ,  près  de  Swyre-Head ,  parait 
atteindre  une  altitude  de  213  mètres.  Elle  se  trouve  presque  de 
Dîveaii  avec  la  craie  de  l'extrémité  occidentale  des  collines  de  Pur- 
beck, et  probablement  de  30  mètres  au-dessus  de  Ballard-Downs,  à 
aoo  extrémité  orientale. 

Toute  la  série  des  couches  qui  composent  l'étage  de  Purbeck  ou 
étage  inférieur  du  groupe  wealdien  se  montre  à  découvert  dans  les 
biaises  éboulées  de  la  baie  de  Durlstone,  au  sud  de  Swanage  (Sv^an* 
wkh  de  la  carte  de  M.  Grcenough)  (1).  La  partie  supérieure  est 
BB  calcaire  compacte,  alternant  avec  de  l'argile,  rempli  de  coquilles 
d'eau  douce  et  surtout  de  Cyclades ,  mais  comprenant  aussi  un  lit 
épais  {cinder  des  ouvriers)  presque  entièrement  composé  d'Hut- 
très  (2}.  Vers  le  bas  sont  principalement  des  calcaires  fissiles  dont  la 
jonction  avec  les  couches  de  Portland  offre  des  caractères  remar- 
quables. Toutes  les  couches  exploitées  actuellement  appartiennent 
aax  assises  supérieures ,  dont  l'épaisseur  totale  est  de  38  mètres. 
Sor  cette  épaisseur  il  y  a  17  mètres  de  bancs  exploités  pour  pierres 
de  GODSUrucUon,  3"*,6^  de  bancs  d'Huîtres  {cinder),  17'",36  d'argile 
oa  de  roches  non  employées.  Entre  les  bancs  exploités  et  l'étage  de 


(4)  Wel)ster,  Dransact.  gcol.  Soc,  oj  London  ^  2*sér.,  vol.  II, 
p.  38.  —  H.  Fitton,  loc.  cit.,  p.  208,  et  pi.  40",  fig.  8.  — • 
W.  B.  Clarke ,  Illustrations  oj  the  geology,  etc.  Illustratioos  sur  la 
géologie  du  sud-est  du  Devonshire  [Magaz.  oj,  nat,  /tist.,  2*  sér., 
▼oL  I,  p.  41 4  et  461  ;  —  Ib,,  vol.  Il,  p.  <  28).  —  J.  Mitchell,  On  the 
strataj  etc.  Sur  les  couches  près  de  Swanwich  [Ibid,^  vol.  I,  p.  687; 
—  7^.,  août,  sept.,  cet.  4  839]. 

(2)  M.  Ed.  Fûfbes  a  trouvé  dans  ce  banc  un  Hemicidaris  [H^piir-^ 
beckensls)[Mem,  oj  thr  geological  Surve^;  décade  III,  4  850,  pi.  6). 


i}6  GROUPB   WEALDRK. 

Portiand  il  y  a  encore  U5  mèlrcs  environ  de  roches  désignées  soui 
Je  nom  de  décombres  et  de  schistes  [ruhbish  and  slate)^  ce  qui  donne 
pour  tout  Fétage  une  épaisseur  de  84  mètres. 

Les  couches  supérieures,  appelées  marbre  (marble-rag)^  sont  ea 
grande  partie  composées  de  petites  Paiudines  cimentées  par  du  car* 
bonate  de  chaux,  avec  une  grande  quantité  de  matière  verte.  Mises  à 
découvert  sur  la  côte,  à  Pe?ereii-Poini,  eiies  ont  été  employées  pour 
les  piliers  de  la  cathédrale  de  Saiisbury .  Plus  à  Touest,  dans  les  coupée 
de  l^orbarrow-Knob ,  et  à  Test  de  Lulworih  Cove ,  ou  trouve  aussi 
des  grains  Terts  dans  la  même  couche ,  et  une  grande  espèce  A'Unio 
fort  abondante.  Ce  qui  caractérise  surtout  cette  partie  supérieure 
des  couches  de  Purbeck  sur  la  côte,  de  même  que  dans  rintérimir 
du  pays,  c'est  la  présence  de  veines  de  chaux  carbouatée  fibreuse  » 
souvent  de  plus  d'un  pouce  d'épaisseur,  et  isolées  dans  les  hts  d'ar--* 
gile  ou  adhérentes  aux  bancs  calcaires.  Les  Cyclades,  dont  la  pierre 
de  Purbeck  est  en  partie  composée ,  ne  sont  pas  moins  répandues 
dans  les  argiles  schisteuses ,  et  beaucoup  mieux  conserrées  dans  les 
bancs  (rubbish)  qui  les  séparent.  Ces  couches  sont  d'ailleurs  sem- 
blables aux  argiles  à  Cyclades  (shab)  des  carrières  au  nord-ouest  de 
Battle  (Stissex).  La  pierre  nommée  schiste  (sLote)  est  un  calcaiie 
grossièrement  fissile ,  reposant  sur  le  calcaire  de  Portiand  ,  et  qpâ 
était  exploité  autrefois  comme  ardoise.  Les  Cypris  y  sont  aussi  fort 
abondantes. 

Les  coupes  à  l'ouost  de  l'île  de  Purbeck,  jusqu'à  ^hitenore,  sus 
la  côte  du  Dorsetshire ,  montrent  cet  étage  sous  des  aspects  très 
variés ,  et  mettent  surtout  en  évidence  le  rapprochement  ou  la  coo^ 
vergence  des  strates  depuis  la  partie  occidentale  de  Tiie  de  WighS. 
Ainsi  la  distance  du  sommet  du  grès  vert  à  l'afileurement  du  cal-* 
caire  de  Portiand,  qui,  entre  Ballard-Downs  et  Durlstone  Bead, 
était  de  deux  milles  et  demi,  est  réduite  à  100  mètres  environ  à 
Dnrdle  Cove. 

On  a  déjà  vu  que  les  étages  et  les  groupes  crétacés  inférieurs 
n'étaient  plus  ici  rcconuaissables ,  taiu  lis  étaient  amincis  et  mai 
caractérisés.  Dans  le  groupe  wealdien,  de  même,  l'argile  peut  diffi- 
cilement être  séparée  des  sables  d'Uaslings,  qui  occupent  unesui>« 
face  assez  considérable.  La  proportion  des  argiles  sableuses  rouges 
et  panachées ,  par  rapport  aux  sables  ferrugineux ,  est  aussi  consi- 
dérable que  dans  l'Ile  de  Wigbt.  Les  courbes  et  les  inflexions  des 
bancs  calcaires ,  là  où  ils  alternent  avec  les  argiles,  contrastent  for- 
tement avec  le  parallélisme  et  la  régularité  des  autres  parties  de  le 


GROUPE   WEALDIEN.  427 

série,  tels  que  les  sables  au-dessus,  et  les  autres  assises  de  Purbeck 
et  de  Portiand  au-dessous. 

MM.  W.  Bucklandel  H.  T.  delafièclie  (i)  ont  suivi  les  couches 
de  Porbeck,  ayec  leurs  caractères  ordinaires,  jusqu'à  Up\vay,  au 
Bord  de  WeymoBtb.  Les  veines  de  chaux  carbonatée  fibreuse  y  sont 
égileoMut  ré|>audues  dans  les  argiles  qui  alternent  avec  les  lits  cal- 
caires, et  les  auteurs  n*ont  point  hét»ité  à  rapporter  au  même  étage 
les  calcaires  schisteux ,  ordinairement  sans  fossiles,  placés  entre  les 
assises  d'eau  douce  bien  caractérisées  et  la  pierre  de  Portiand,  ces 
cricsires  ressemblant  à  ceux  de  Lulworib,  qui  ont  jusqu'à  30  mètres 
d'épejsseur. 

Les  sables  argileux  panachés,  les  argiles  ferrugineuses  de  dl- 
ferses  nuances  et  des  limons  appartenant  au  deuxième  étage 
dans  les  lies  de  llVigbt  et  de  Purbeck  sont,  comme  on  Ta  dit,  re- 
présentés sur  divers  points  de  la  vallée  de  l^eald,  mais  récemment 
H.  Ch.  H.  Weston  (2)  s'est  attaché  à  suivre  ces  argiles  dans  tout 
leor  développement  de  !'£.  h  TO.,  depuis  le  Kent  jusque  dans  le 
Dofsetshire.  Il  a  trouvé  que  dans  la  baie  de  Swanage ,  où  elles 
sorteot  de  dessous  l'escarpement  abrupte  de  Ballard-Downs,  elles 
offrent  des  alternances  plus  nombreuses  de  sable  et  d'argile  que  dans 
nie  de  l¥ight.  Aux  environs  de  Lulv^orth  Cove  et  de  Durdie  Cove, 
les  argiles  panachées,  les  sables  et  les  vases  boueuses  sont  sem- 
blables à  ce  que  l'on  voit  dans  la  coupe  de  Ridgeway,  au  nord  de 
WeymoQth ,  et  les  argiles  bariolées  de  cette  dernière  localité  appar- 
tîeanent  comme  les  autres  à  l'étage  des  sables  d'Hastings.  Elles  sont 
placées  à  la  base  des  assises  de  Tilgale  et  de  Worib,  qu'elles  sé- 
parent des  couches  inférieures  d'Ashburnham  (Kent). 

Dans  nie  de  Portiand ,  la  base  de  l'étage  de  Purbeck ,  appelée  u. 
Uaek  dirt  ou  dirt  bed  (boue  noire  ou  couche  de  boue),  repose  ^^^^ 
sar  les  calcaires  jurassiques  supérieurs,  et  elle  est  surmontée  par 
les  schistes  calcaires  d'eau  douce  précédents.  On  y  remarque  des 
plantes  tropicales  accumulées  dans  une  terre  végétale  noirâtre  de 
•",30  d'épaisseur.  (le  sont  des  troncs  siiicifiés  de  conifères,  de 
0  mètres  de  k>ng  sur  1"20  de  diamètre.  On  y  remarque  aussi  des 


>■•«• 


(1)  Ttansact,  geoL  Soc,  of  London,  2*  sér.,  vol.  IV,  avec  caMS 
et  coupes.  4  835.  —  Voyez  aussi  :  Webster,  lYnusacCf  id,^  voL  U, 
p.  29. 

(2)  Qiuirt,  Joui'N,  geo/.  Soc.  of  ton  dan,  vol.  V,  p.  917.4849. — 
M.,  ▼ol.  IV,  p.  846. 


128  GROUPE  WEALDIEN. 

débris  des  genres  Cycas  et  Zamia,  Des  troncs,  dans  une  position 
verticale,  ont  encore  leurs  racines  engagées  dans  le  sol  où  elles  ont 
poussé.  Cette  boue  se  voit  également  dans  la  falaise  de  Lulworth 
Cove,  du  côté  opposé  aux  strates  redressés,  puis  à  Upway  et  à 
Portisham ,  à  l'ouest  de'Weymouth,  où  la  pierre  de  Poriland  cesse  de 
se  montrer.  Ce  sédiment  vaseux  marquerait  ainsi  la  séparation  de 
cet  étage  d*avec  les  derniers  dépôts  jurassiques,  qui  ne  paraissent 
avoir  éprouvé  aucun  changement  brusque  jusqu'à  l'époque  de  la 
craie. 

L'inclinaison  actuelle  de  ceux-ci  concorde  parfaitement  avec 
celle  du  groupe  wealdien  et  de  toute  la  série  crétacée.  Le  soulève- 
ment a  eu  lieu  en  même  temps  pour  tous  ces  dépôts  par  le  phé- 
nomène qui  a  produit  Taxe  du  district  de  Weymouih  et  incliné  les 
couches  de  Purbeck  et  de  l'île  de  Wight.  La  constance  du  dirt 
bed  sur  une  grande  étendue,  comme  nous  allons  le  constater,  prouve 
en  outre  que  le  changement  du  sol  émergé  en  un  lac  d'eau  douce 
ou  estuaire  s*est  effectué  aussi  sans  mouvement  brusque. 

Outre  la  couche  de  vase  précédente,  M.  Henslow  en  a  reconnu 
deux  autres  plus  basses  :  l'une  de  2",12  d'épaisseur,  l'autre  de 
0"*,60.  M.  Fitton  (p.  218)  a  observé  dans  la  première  des  tiges  de 
Cycadées,  encore  dans  la  position  où  elles  ont  végété,  et  il  a  donné 
une  description  extrêmement  détaillée  de  ces  dépôts  lacustres  si 
parfaitement  distincts  des  couches  oolithiqucs  marines  sous-ja-* 
centes.  Les  petits  lits,  qui ,  à  partir  du  calcaire  fissile  grossier,  ont 
une  épaisseur  totale  de  4", 55  à  5*^,46,  ont  reçu  des  noms  particu* 
liers,  tels  que,  argile  ou  dirt,  beacon  tier  (argile),  ash  (cendre), 
soft-burr,  black-dirt^  cap,  dir(  avec  Cycadées,  skullcap  et  argile 
au  contact  de  la  pierre  blanche  de  Portland.  A  celle-ci,  sur  la  côte 
du  Dorsetshire,  semblent  donc  avoir  partout  succédé  des  calcaires 
lacustres  alternant  avec  des  argiles  ou  des  vases  remplies  de  ma- 
tières charbonneuses  et  de  fragments  de  pierres.  Deux  au  moins  de 
ces  bancs  de  vase,  l'un  de  1  mètre  et  l'autre  de  2'",60  d'épaisseur, 
renferment  des  débris  de  plantes  qui  ont  vécu  sur  le  lieu  même  où 
on  les  trouve,  et  ces  plantes  appartiennent  à  deux  familles  que  rap- 
prochent leurs  caractères  organiques,  les  Conifères  et  les  Cycadées. 
Quoique  entourés  de  calcaire  ou  de  vase  argileuse  impure,  ces 
fossiles  sont  changés  en  silex,  et  les  cavités  des  troncs  silicifiés  sont 
tapissées  de  petits  cristaux  de  quartz  hyalin. 

L'examen  de  ces  couches  démontre  qu'il  y  a  eu  au  moins  trois 
faibles  oscillations  du  sol  successivement  immergé  sous  les  eaux 


•iROUPK   WEAKDIKN.  129 

douces,  puis  relevé  au-dessus  do  leur  nivrau.  Après  le  troisième 
abaissement  se  déposèrent  les  schistes  calcaires  et  ensuite  la  plus 
grande  partie  des  assises  de  cet  étage,  mais  avec  quelques  irruptions 
momentanées  de  la  mer,  puisque  des  coquilles  marines,  entre 
antres  des  Huîtres,  sont  disséminées  et  forment  mCmc  des  bancs 
sams,  à  plusieurs  niveaux  jusque  dans  l'argile  de  Weald. 

Les  fossiles  les  plus  communs  de  ce  dernier  étage  dans  le  Dorset- 
ahire,  sortout  dans  l'anse  de  Punfield,  au  nord  de  la  baie  Swanage, 
sont  tODJonrs  les  Ct/clas  média  et  membranacea,  les  Paiudina  acu* 
minataei  elongata,  les  Cyjms  tuberculata  et  valdemis^  puis  des 
Melanopsis^  des  Huîtres  et  des  débris  de  reptiles,  probablement  de 
Crocodiles.  Dans  les  sables  d'Hastings  se  trouvent  hCyclas  media^ 
h  Paiudina  elongafn  et  des  ossements  Ôl* Iguanodon ,  près  de 
Swanage.  Les  couches  de  Purbeck  sont  partout  aussi  caractérisées  par 
les  Cyclas  média  et  angulata,  les  Pahtdina  carnifera,  elongata  et 
su$9exiensist  et  les  débris  de  poissons  n'y  sont  pas  rares  non  plus.  Des 
insectes  ont  été  signalés  par  M.  P.  B.  Brodie  (1),  et  M.  Ed.  Forbes  (2) 
a  donné  depuis  peu  le  résultat  de  recherches  qu'il  avait  faites  en 
1849,  accompagné  de  M.  Bristow. 

31.  Forbes  divise  aussi  ces  dépôts  d'eau  douce  en  trois  assises 
caractérisées  chacune  par  une  faune  particulière.  La  séparation  de 
ces  assises  n'est  d'ailleurs  indiquée  par  aucune  perturbation  phy- 
sique appréciable ,  ni  par  un  changement  notable  et  tranché  dans 
les  caractères  minéralogiques.  Les  causes  qui  ont  produit  des  mo- 
difications aussi  profondes  dans  l'organisme,  durant  ce  laps  de  temps, 
doivent  être  cherchées,  d'après  l'auteur,  dans  la  longueur  même 
du  temps  qui  s'est  écoulé  entre  le  moment  de  la  formation  de 
chacune  de  ces  assises  et  non  dans  des  changements  de  la  surface 
de  la  terre  émergée  ou  immergée. 

Les  faits  que  nous  venons  de  rapporter  relativement  à  la  base  du 
groupe  nous  paraissent  tout  à  fait  contraires  à  cette  explication , 
aussi  bien  que  les  passages  du  second  étage  au  premier,  les  alter- 
nances de  bancs  marins  et  d'eau  douce ,  les  coquilles  communes  à 
toute  la  série,  etc.  On  ne  comprendrait  pas  non  plus  la  suspension 
ou  l'interruption  du  phénomène  sédimentaire  pendant  un  certain 
temps,  si  le  sol  restait  sous  les  eaux,  pas  plus  qu'on  n'en  compren- 


(1)  Quart,  Jour/1,  geol.  Soc,  ofLondoti^  vol.  IIÏ,  p.  53,  1846. 
(2j  20">/«t?cr.  brit,  Jssor.  nt  Edinhurgh,  juillet-août  Ï850.  — 
L'//fjr//a/,  f  3  oot.  1850. 

IV.  y 


130  GROUPE  WEALDISiN. 

(Irait  la  continuation  s*il  était  au-dessus.  Il  est  probable  que  la 
connaissance  plus  complète  du  travail  de  M.  Forbes,  dont  nous  ne 
pouvons  juger  que  d'après  un  extrait  peut-être  assez  superficiel, 
éclairera  les  points  encore  douteux  de  sa  théorie. 

Le  caractère  le  plus  frappant  de  la  faune  des  mollusques  des 
couches  de  Purbeck,  coniinue-t-il,  est  la  ressemblance  des  types 
génériques  avec  ceux  du  terrain  tertiaire  comme  avec  les  types  ac- 
tuels, ressemblance  telle ,  que  si  Ton  n'avait  que  ces  fussiles  soas 
les  yeux,  sans  la  preuve  de  l'ancienneté  des  roches  déterminées 
par  leur  position  relative,  il  serait  impossible  de  leur  assigner  on 
âge  géologique  certain. 

La  comparaison  de  ces  fossiles  avec  ceux  des  sables  d'Hastlogs  et 
de  l'argile  de  Weaid  porte  l'auteur  à  penser,  que  la  faune  des 
étages  moyen  et  supérieur  est  presque  entièrement  distincte,  du 
moins  par  les  espèces,  de  celle  de  l'érage  inférieur  ou  de  Purbeck. 
D'un  autre  côté,  le  travail  de  MM.  Dunker  et  von  Meyer  sur  les 
dépôts  correspondants  du  nord  de  l'Allemagne  semble  confirmer  ces 
résultats  en  faisant  voir  que,  dans  cette  partie  du  continent,  la  faone 
de  Purbeck  diffère  de  celle  des  étages  supérieurs  absolnaoent 
comme  dans  le  sud  de  l'Angleterre.  Mais  M.  Murchison  a  dit  re- 
marquer qu'il  y  aurait  dans  cette  manière  de  voir  une  singulière 
opposition  entre  l'importance  paléontologique  de  ces  dépôts  d'une 
part,  et  leur  faible  extension  géographique  comme  leur  peu  d'épais- 
seur de  l'autre. 
W'iitsbire  ^^  formation  crétacée  s'est  étendue  transgressivemcnt  à  l'O.  bien 
au  delà  du  groupe  wealdien ,  dont  la  limite  occidentale  ne  dépasse 
pas  Portisham,  au  nord-ouest  deTVeymouth,  et  dont  nous  ne  retron- 
vous  plus  d'affleurement  au  N.  avant  d'atteindre  le  val  de  'Wardoor, 
vallée  d'élévation  vers  le  fond  de  laquelle  apparaissent  l'argile  de 
Weald,  les  sables  d'Hastings  et  surtout  l'étage  de  Purbeck.  La 
ligne  auticlinale  qui  parcourt  cette  dépression  dans  sa  longueur  est, 
comme  on  l'a  dit ,  sur  le  prolongement  de  l'axe  de  la  vallée  de 
Weald  ;  elle  est  aussi  parallèle  à  la  ligne  de  soulèvement  de  l'tle  de 
llVight  et  de  la  côte  du  Dorsetshire,  ainsi  qu'à  d'autres  lignes 
moins  étendues  et  moins  prononcées  au  nord  de  la  vallée  de  WeaM 
et  à  l'ouest  dans  le  Somersetshirc  (1  j. 


(t)  W.  Conybeore,  Lonâon  and  Edinb.  phil.  Ma^nz.^  vol.  I, 
p.  122,  1832.  —  W.  Buckland.  sur  la  formation  des  vallées  par 
élévation  [Transnci.  gcol.  Snc.  of  Londnn^  2'  série,  vol.  Il,  p.  1 19). 


GROUPE  ^BALDIBN.  181 

La  vallée  de  Wardour,  dont  nous  avons  parlé  en  traitant  des 
divers  groupes  crétacés,  a  la  forme  d'un  triangle,  dont  la  base 
ett  à  ro.,  s^appoyaut  au-dessus  de  Sbaftsbury  et  de  Mers  sur 
deux  procDontoires  de  craie.  La  Nadder  qui  coule  au  fond  de 
cet(e  vallée,  au  lieu  de  se  diriger  vers  1*0.,  comme  il  semblerait 
Datarel  de  le  supposer,  coupe  à  l'E.  la  puissante  formation  de  la 
criîe  pour  rejoindre  TA  von  à  Salisbury.  Mais  cette  disposition  diffère 
complètement  de  ce  que  nous  avons  dit  pour  les  cours  d'eau  de  la 
vallée  de  Weald  et  pour  ceux  de  Tile  de  Wigbt;  car,  dans  ces  deux 
ÇLemples,  les  rivières  se  dirigent  perpendiculairement  à  la  ligne  de 
aoulèvement ,  tandis  que ,  dans  le  val  de  Wardour,  la  ISadder  court 
dans  le  sens  même  de  la  ligne  de  dislocation ,  circonstance  due  h  la 
petite  crête  de  partage  qui  ferme  précisément  à  1*0.  le  val  de  'War- 
dour perpendiculairement  à  son  axe,  et  que  suit  la  route  de 
Shaftsbary  à  Hindon. 

On  a  vu  aussi  quelle  était  la  disposition  des  divers  étages  crétacés, 
de  part  et  d'autre  de  l'axe  anticlinal  qui  est  beaucoup  plus  rappro- 
ché do  côté  nord  que  du  côté  sud  de  la  vallée;  aussi  le  plongement 
de  toutes  les  couches  au  N.  est-il  beaucoup  plus  rapide  qu'au  S. 
L'argile  de  Weald  et  les  sables  d'Hastings  n'offrent  guère  que  des 
rodianents  assez  peu  développés  dans  cette  dépression ,  mais  ils  sont 
ioiportanta  à  constater,  dit  M.  Fitton ,  parce  qu'ils  sont  les  seules 
Inces  connues  des  étages  supérieurs  dans  le  centre  de  l'Angleterre. 
Les  couches  de  Purbeck  s'élèvent  de  dessous  les  sables,  puis  l'argile 
se  montre  ï  la  ferme  de  Dallard ,  près  de  l'angle  oriental  de  la  vallée 
de  Wardour,  et  de  ce  point  on  peut  les  suivre  au  sud  de  la  Nadder 
JQsqo'à  Tolterdal  au  midi  de  Tisbury,  et  au  nord  jusqu'à  Ashley- 
Wood  k  l'ouest  de  Lady  Down.  Elles  sont  partout  semblables  à  celles 
de  la  côte  da  Dorsetshlre.  Les  fossiles,  excepte  les  Huîtres,  sont  par- 
ticulièrement d'eau  douce,  et  à  la  base,  près  du  contact  de  la  pierre 
de  Porlland ,  on  observe  de  même  des  bancs  d'argile,  alternant  avec 
^  calcaires  et  dont  un  au  moins  renferme  des  troncs  d'arbres  sili- 
dfiés.  L'abondance  des  coquilles  marines  (Pecten  lamellosus,  Sow., 
Cardium  dimmiie^  id. ,  Trigonia  gibbosa,  id. ,  Oslrea  expansa,  id.  ), 
dans  les  calcaires  immédiatement  au-dessous,  n'est  pas  moins  remar- 
quable que  dans  l'Ile  de  Portland. 

Les  fossiles  d'eau  douce  sont  toujours  les  Cyclas  angulala,  elon- 
gaia^  maj(»\  média  ei  metnbranacea,  la  Paludina  elongafa,  les 
Cyp9*ii  valdensh  et  gramdosn  cl  YOstrea  dhtorta ,  Sow. ,  associée 


132  GROUPE  WKALDIEN. 

avec  les  Gyclades  précédentes.  Parmi  les.poissons,  ce  sont  te  Lepî- 
doius  mtnorf  Ag.,  et  le  Pholidophorus  omatus,  id. 

M.  Brodie  (1)  a  signalé  dans  les  carrières  de  Dinton  un  grand 
nombre  de  débris  d'animaux  articulés  associés  à  des  Huîtres ,  des 
poissons,  des  Cypris  et  des  Gylcades.  Ce  sont  des  insectes,  particu* 
lièremeutdcs  coléoptères,  des  orthoptères»  des  néTroplères ,  des 
hémiptères,  des  hyménoptères,  et  probablement  des  diptères ,  puis 
un  nouveau  crustacé  isopode,  de  la  famille  des  cymoloîdes.  Cette  pre- 
mière mention  d'animaux  de  celte  classe  dans  le  groupe  wealdien  a 
été  suivie  de  la  découverte  d'autres  espèces  d'insectes  aquatiques» 
terrestres,  herbivores  et  carnivores,  aussi  nombreuses  que  dans 
les  dépôts  tertiaires  d'Aix,  d'OEningen,  de  Aadoboj,  etc. 
Briktbiro,  l'C  même  naturaliste  a  donné  une  notice  sur  les  insectes  de  la 
"^'".Ic*.**^**  vallée  d'Aylesbury  (Buckinghamshirc),  suivie  d'observations  sur  la 
dislribulion  plus  étendue  de  ces  fossiles,  ainsi  que  sur  les  insectes 
de  la  vallée  de  Wardour  (2).  Il  y  décrit  la  coupe  de  la  vallée  de 
Dollard  et  indique  les  diiïérenccs  des  bancs  correspondants  de  la 
vallée  d'Aylesbury.  Après  les  coléoptères,  les  espèces  les  plus  nom- 
breuses appartiennent  aux  homoptères  et  aux  tricoptères.  Peu  de 
ces  insectes  ont  un  caractère  européen;  ils  diffèrent  de  ceux  d'Aix 
et  sont  moins  tropicaux  que  ceux  deStonesficId.  Les  isopodes,  qui  ont 
37  millimètres  de  long  sur  25  de  large,  sont  réunis  et  groupés 
comme  ceux  de  nos  jours.  Tous  ces  fossiles  paraissent  d'ailleurs 
avoir  été  déposés  tranquillement  au  fond  des  eaux  qu'ils  habitaient 
et  sont,  en  général ,  bien  conservés.  Les  genres  sont  peu  nombreux, 
mais  les  individus  sont  extrêmement  multipliés.  Les  dirtbeds  et  les 
plantes  monocotylédones  ne  paraissent  pas  exister  dans  les  localités 
examinées  par  M .  Brodie ,  dont  les  recherches  n'ont  pas  été  moins 
heureuses  dans  les  couches  de  troisième  étage  de  Swindon  que  dans 
les  précédentes  (3}. 

Les  seules  traces  de  cet  étage  qu'ait  reconnues  M.  Fitton  sur  ce 
dernier  point,  car  il  ne  parait  pas  y  en  avoir  dans  le  val  de  Pewsey, 

[{ )  Procccd.  geol.  Soc.  nf  London,  vol.  III,  p.  134.  —  L'Institut^ 
h  9  août  4  846. — J  History  offossil  insects fQic.  Histoire  des  insectes 
fossiles  des  roches  secondaires  d'Angleterre.  Id-8*.  Londres,  4  845. 

i2|  Procecd.geol,  Soc,  oj  Londn/i,\o\.  III,  p.  780. 
3)  Quart.  Jauni,  geol.  Soc,  of  London,  vol.  III,  p.  63,  4  846. 
—  Notice  on  the  existence,  etc.  Notice  sur  l'existence  des  couches 
de  Purbeck  avec  des  débris  d'insectes  et  d'autres  fossiles  à  Swindon. 


GaOCn  TBiLMEX.  133 

Mot  ita  masses  déucliées  de  calcaire  noduleui ,  scmUaUes  i  celles 
do  milieu  de  la  couche  appelle  cap,  dans  l'île  de  Portland ,  el  des 
tragiDents  de  bois  silici&fs  brun  foncé  qai  n'étaienl  pas  en  place. 
H  iimitîoaiie  de  plus  au-dessos  da  calcaire  de  Ponland ,  dans  la 
gnuide  carrière  de  Swiadon ,  des  portions  détachées  d'argile  dont 
3  D*a  pu  préciser  les  rapports  géologiques. 

Pins  su  uord ,  les  traces  des  éUges  supérieurs  saut  si  rares  et  si 
peu  pnmoncéesqa'onpeutdouterde  leur  existence  jusqu'ïceqn'oD 
atteigne  la  colline  de  Sboloier,  i  Test  d'Oiford.  où  des  coquilles 
qui  paraîssenl  être  lacustres  se  Irourent  dans  un  sable  ferrugineui, 
au-desËDS  du  calcaire  de  Portland.  ^  Quaiiiion,  et  dans  quelques 
antres  localités  du  Buckinghamshire ,  des  grès  semblables  1  ceux 
d'HastÏDgs  reofermeul  des  Palndines. 

Les  coQches  les  plus  basses  de  l'être  de  Purbeck  sont ,  au  con- 
traire ,  partaiienteut  caracLérisé<.'S  par  leurs  fostiles ,  et  ressemblent 
tout  1  bit  ft  celles  du  val  de  A^'ardour  et  de  la  câte  de  UorseL  Ce 
net  des  calcaires  schisteux,  comme  le  tilestone  de  Lady  Down  et 
les  schistes  {ilatet)  des  Iles  de  Purbeck  et  de  Portland,  Des  lits 
d'n^le  alternent  avec  les  bancs  solides,  et  deviennent  plus  nom- 
breux ï  mesure  qu'on  s'approche  des  couches  jurassiques,  repré- 
sentant ainsi  les(/(V/-&?t/«de  la  côte.  Le  Mi/tilutLyelli  en  tréqaeai, 
mail  on  ne  trouve  ni  troncs  d'arbres  silicifiés  ni  débris  de  Cyca- 
déei.  A  Ganington,  cependant,  des  fraginenU  de  bois  de  conifères 
OUI  été  renconlrrâ.  Quelquefois,  dans  les  bancs  inférieun,  le  cal- 
caire consiiiue  un  viriiable  travertin ,  et  présente ,  comme  le  cap 
de  ille  de  Portland,  des  cavités  tapissées  de  carbonate  de  chaux 
botryoide.  Ici,  de  même  que  dans  la  vallée  de  Wardour,  les  Cypris 
et  les  Cydades  sont  répandues  i  profusion,  il  y  a  de  plus  un  Myli- 
Iht,  et  plus  nremeoi  des  Astarles  et  des  Palndines  appartenani  i 
deu  on  trois  espèces ,  et  quelques  petites  nnivalves. 

Les  couches  précédentes  s'observent  particulièrement  daus  les 
coupes  qu'a  données  ill.  Fitton  (p.  27fi  et  suivantes)  des  collines  de 
Shotover,  de  C(»nb-Wood ,  de  Great-Haxeley,  de  Garsinglon  et  de 
Loi^Crendon.  Celles  des  collines  crajenses  de  Wendover  montrent 
encore  qndques  traces  des  sables  d'Hasiîngs  et  de  l'étage  de  Pur- 
beck reposant  sur  la  pierre  de  Portland.  f>ans  les  carrières  de  Din- 
Ion ,  dont  tons  les  strates  plongent  légèrement  à  l'E. ,  on  remarque 
que  la  surface  des  assises  de  Purbeck  a  été  fortement  dônodée  e 
raiinée  avant  le  dépôt  du  grès  vert  inférieur  qui  la 
qui  a  rem[di  les  cavités  et  comblé  les  inégalités  d 


\ 


1S&  CROUPS  WSILDU!!. 

Cette  circonstance  qu'on  observe  à  Swindon  et  sur  d'autres  points 
prouve  qu'un  intervalle  assez  long  s'est  écoulé  entre  le  dépôt  des 
couches  de  Purbeck  et  celui  du  grès  vert  inférieur  ;  aucun  sédiment 
que  l'on  puisse  comparer  au  dirt-bed  de  Tlle  de  Portland  n'a  été 
constaté  à  la  jonction  des  deux  étages  dans  les  couches  argileuses 
et  calcaires  des  carrières  de  Bishopstone,  de  Southwarpet  des  hau- 
teurs de  Whitchurch  et  de  Quainton,  où  il  est  d'ailleurs  assez  dif- 
ficile de  déterminer  si  ces  mêmes  strates  appartiennent  au  grès 
vert  inférieur,  à  quelques  parties  subordonnées  à  l'argile  de  l^eald 
et  au  sable  d'Ha&tings,  ou  bien  représentent  réellement  la  série  de 
Pnrbeck.  La  présence  de  Cypris,'de  Gycladeset  de  Paludines,  dans 
beaucoup  de  localités,  permet  au  moins  de  les  rapporter  an  groupe 
wealdien  (1). 

A  partir  de  la  vallée  de  la  Lowell,  dans  le  Bedfordshire,  toutes  les 
couches  entre  le  grès  vert  inférieur  et  l'argile  de  Kimmeridge  man- 
quent ,  ce  que  l'on  pouvait  prévoir  par  l'amincissement  graduel  des 
étages  de  Purbeck  et  de  Portland,  au  N.-E.,  depuis  le  Bnckin- 
ghamshire.  Dans  le  Cambridgcshire,  la  formation  crétacée  repose 
aussi,  comme  on  l'a  dit,  sans  intermédiaire,  sur  l'étage  de  Kimme- 
ridge, et  il  en  est  de  même  dans  le  Norfolk. 

On  a  vu  que  quelques  traces  de  la  craie  avaient  été  soupçonnées 
exister  dans  le  Rutlandshirc,  à  Ridlington,  bien  que  les  recherches 
ultérieures  n'aient  pas  précisément  confirmé  celte  première  indi- 
cation ;  de  même  on  a  signalé  à  liVansford,  dans  le  Nortbamptonshîre, 
dix  milles  à  Test  de  Ridlington,  et  à  30  milles  des  collines  de  craie 
du  Cambridgeshire ,  un  grès  calcaire  avec  des  empreintes  de  Lon- 
chopteris  Mantellii ,  fossile  propre  au  groupe  wealdien ,  et  carac- 
téristique du  grès  de  Tilgaté.  Cette  localité  est  à  plus  de  h^  milles 
au  nord  du  point  le  plus  rapproché  où  des  dépôts  de  cet  âge  aient 
été  constatés. 
Épaisseur        Àucunc  mesurc  exacte  n'a  encoi*c  été  donnée  des  divers  étages 
d.stHbution   du  groupe  wealdien,  dit  M.  Fitlon  (p.  319).  M.  Martin  assigne 
géographique.  ^^  ^^^.v^  j  l'argilc  du  premier  étage  à  Petworth  (Sussex),  mais  les 

coui>es  de  nie  de  Wight  n'offrent  qu'une  épaisseur  de  US  mètres. 
Les  sables  et  les  grès  du  second  étage  atteignent,  sur  les  côtes 
d'Hastings  et  de  Saint-Léonard ,  une  épaisseur  comprise  entre  120 
et  150  mètres.  Les  dérangements  éprouvés  par  les  couches  de  Pur- 


(t)  H.  E.    Strickland,    Transoct,  geol.  Soc,  nf  Londort^  vol.  Y, 
p.  Î60,  4833. 


GtOUn  WEiLDIBM.  1S5 

iieck  reodent  plus  difficile  l'éTalaation  de  leur  épaisseur;  mais  elle 
peut  être  estimée ,  sur  la  côte ,  h  84  iiiittrcs  au  plus.  Dans  le 
val  de  AVardoLr  elle  ne  dépasse  pas  12  h  18  métros,  et  dans  le 
DucLingliam sbire  elle  est  encore  moindre.  I.a  puissance  de  tout 
le  groupe  n'est  probablement  pas  au-dessous  de  250  inéircs ,  \h  où 
il  est  le  mieux  développé,  mais  aucune  coupe  naturelle  ne  donne 
ce  rfmltat,  les  étages  supérieurs  diminuant  vers  l'O. ,  oA  l'iulérieur, 
kpeine  connu  àl'E.,  tend â  prédominer. 

Après  avoir  exposé  la  série  des  ptiëiiomènes  physiques  qui  otit 
dA  se  produire,  suivant  lui,  pendant  les  dépôts  wcaldicns,  dans  la 
partie  de  l'Angleterre  que  nous  venons  d'étudier,  pliénoméncs  qui 
se  bornent  à  des  oscillations  du  sol ,  par  rapport  au  niveau  de  la 
mer,  présumé  constant,  et  dont  l'importance  en  ce  qui  regarde  les 
couches  de  la  base  du  groupe  nous  paraît  avoir  été  souvent  cxagé^ 
rée,  M.  Fitton  jelle  un  coup  d'œilsur  la  distribution  gëograpliique 
dn  couches  inférieures  h  la  craie.  Deux  lignes  tirées,  l'une  de  la  côte 
de  Folkstonc,  passant  au  nord  de  Londres,  et  aboutis-^atit  b  Ncvport- 
Signell  (Bedfordshire),  l'autre  d'AihcrDeld  (Ile  de  Wigbt),  vers 
Farriogdou  (Gerksliirc) ,  comprennent,  entre  elles  et  la  cûte  sud  de 
l'Angleterre,  l'espnce  où  les  dûpOls  dont  nous  parlons  sont  le  mieux 
développés,  et  si  l'on  considère  ceux-ci  par  rapport  à  leur  plus 
gnndc  éjiaisseur,  relie  des  dcui  grés  vcris ,  du  gault  et  du  grotipe 
wealdien  se  trouvera  dans  le  Kent,  le  Sussex  et  l'Ile  de  AYight. 
De  celte  surface,  prise  comme  centre,  les  groupes  s'amincissent 
dans  toutes  les  directions.  On  pciit  dire  aussi  généralemeut  que  la 
formilion  crétacée  recouvre  irani'gi-essivemcnt  les  dépOts  wealdiens, 
car  on  voit  ceux-ci  dépassés  partout  par  lis  sédiments  exclusivement 
manns  qui  leur  ont  succédé. 

Noos  rapporterons  ici ,  sur  la  faune  wealdienne,  quelques  obser-  f.u 
valions  générales  qui  n'ont  pu  trouver  place  duns  la  desuip 
précédente. 

Les  énaliosaures,  dit  îtl.  R.  Owen  (1),  y  so 
le  Plmosaurus,  mais  on  »'y  trouve  pas  d'Miihyoïnàirw^ 
(dua  spécialement  organisés  pour  la  vie  marine.  Ce  qui  car 
surtout  cette  faune,  c'est  l'ordre  des  dinosauiiuns,  qui  r 
des  espèces  gigantesques  d' ////laH/smo-ta ,  de  Mégalo» 


(1)  lii-iMn  lin  ùriih/,  Jm>i1  Hr/^iUft.  eic.  Itappori  i 
fusâiles  d'Angleterre,  2'  part.  [/!'/'.  1 1''',  i/irei.  brii. 
'Londres,  I8iî),p.  %H).~.inn.  •!•■>  St.  gM.,\o\A,  p  3)3l 


136  GROUPE   WEALDIEN. 

ï Iguanodon,  M.  iMaïUel),  qui  a  pu  observer  les  débris  de  plus  de 
soixante  et  dix  individus  de  tout  âge  appartenant  h  celte  dernière 
espèce ,  estime  que  les  ouvriers  des  carrières  en  ont  détruit  au 
moins  trois  fois  autant. 

Les  Crocodiles ,  comme  on  pouvait  le  prévoir  d'après  Torigine 
de  ces  dépôts ,  y  sont  fort  répandus,  et  présentent  des  caractères 
qui  les  distinguent  bien  de  ceux  des  périodes  postérieures.  Tel  est 
le  genre  Goniopholis,  remarquable  par  le  développement  de  son  ar- 
mure dermoïde ,  le  Poikilopleuron^  le  Suchosaurus  et  le  Cetiosau- 
rus,  qui  surpasse  tous  les  Crocodiles  actuels  par  sa  grosseur  presque 
égale  à  celle  des  Baleines  qui  lui  ont  succédé  dans  les  mers  ac- 
tuelles. Le  Streptospondylus  ne  le  cédait  guère  au  précédent  pour 
les  dimensions.  Ces  grands  sauriens  de  la  période  wealdienne 
paraissent  d'ailleurs  s'éloigner  assez  des  types  crocodiliens  exis- 
tants pour  motiver  l'établissement  d'un  nouvel  ordre.  Âucon 
chclonien  contemporain  ne  semble  remonter  dans  la  formation 
suivante,  et  le  singulier  genre  Tretostemon  représenterait  les 
Trionyx  des  couches  tertiaires  lacustres.  Une  nouvelle  espèce  de 
Tortue  marine  et  une  Emyde  ont  été  rencontrées  dans  l'étage  de 
Purbcck. 

Les  Iguanodon,  les  Hylœosaurus,  les  Goniopholis  et  les  Sucho^ 
saurus  ne  se  montrent  point ,  à  la  vérité ,  dans  la  formation  juras- 
sique ;  mais  les  Megalosaurus,  les  Poikilopleuron,  les  Cetiosaurus, 
les  Streptospondylus  et  les  Plesiosaurus  ont  vécu  pendant  les  deux 
périodes,  et  M.  Owen  fait  remarquer  que  l'analogie  entre  les  rep- 
tiles et  les  poissons ,  relativement  à  la  grande  proportion  des  genres 
communs  à  l'un  et  à  l'autre,  et  le  petit  nombre  ,  au  contraire,  de 
ceux  qui  se  continuent  dans  la  formation  crétacée ,  viennent  à  l'ap- 
pui de  l'opinion  qui  considère  le  groupe  wealdien  comme  un  membre 
de  la  série  jurassique. 

D'accord  avec  le  savant  zoologiste  anglais ,  nous  voyons  M.  Agas- 
siz  (1)  mettre  tous  les  poissons  de  ce  groupe  avec  ceux  des  divers 
étages  sous-jacenls ,  et  même  un  certain  nombre  d'espèces  se 
trouvent  à  la  fois  dans  les  deux  séries  :  ainsi,  sur  23  espèces 


(4  )  Synoptical  table,  etc.  Tableau  synoptique  des  poissons  fossiles 
d'Angleterre  [Rcp,  4  3^*»  mect.  brit.  Jssoc.  at  Corh,  4  843  (Londres, 
4844),  p.  199.  —  Tableau  général  des  poissons  fo^ssUes  ranges  par 
terrain.  In-4°  Neufchâtel,  4  844. —  Le  rapport  anglais  n'indique 
que  4  6  espèces  au  lieu  de  23. 


GBOrPE  WEALD1EN.  137 

qo*il  signale  dans  le  groupe  wealdien ,  il  y  en  a  15  qui  8*y  trouTent 
exdnaifenienty  7  dans  les  schistes  de  Stonesfield,  Microdm  radiai 
lus,  Ag.»  Lepidùtus  minor^  id.,  Asteracanthus  semisulcatus ,  id.» 
Hybodm  marginaiis,  id.,  H.  apîcialis,  id.,  H.  dorsalis,  id., 
Gyrcdus  radîatus,  et  1  dans  Fétagc  de  Portiand,  Hybodus  stric^ 
^^9  Ag.  (1).  De  plus,  dit  M.  Agassiz  (2;,  je  n*ai  pas  trouvé  dans  le 
groape  wealdien  une  seule  espèce  appartenant  aux  genres  de  la 
formation  crétacée,  avant  laquelle  les  deux  ordres  qui  prévalent  dans 
h  nature  actuelle  ,  les  Cycloîdes  et  les  Gténoîdes ,  ne  se  trouvent 
plus,  tandis  que  ceux  qui  sont  en  minorité,  de  nos  jours,  se  présen- 
«teat  tont  à  coup  en  très  grand  nombre. 

H.  P.  B.  Brodie ,  dans  son  Histoire  des  insectes  des  roches 
ucondaires  d'Angleterre  (3),  après  avoir  parlé  de  ceux  du  lias  et 
de  l'oolite,  trouve  que  ceux  du  groupe  wealdien  sont  les  plus 
intéressants  de  la  série ,  et  quMls  peuvent ,  suivant  M.  Weslwood , 
donner  une  idée  assez  exacte  de  la  faune  entomologique  de  cette 
période.  Parmi  ces  insectes  il  compte  18  coléoptères,  3  orthoptères, 
7  névroptères>  12  hémiptères  et  13  diptères.  La  petitesse  des 
eq>èce8,  particulièrement  parmi  les  diptères  et  les  coléoptères, 
semblerait  indiquer  une  basse  température ,  peu  différente  de  la 
nôtre ,  et  non  un  climat  tropical. 

M.  H.  E.  Strickland  [h]  fait  remarquer,  que  les  sauriens  et  les 
mollusques  de  la  période  wealdicnne  paraissent  prouver  au  con- 
traire une  température  assez  élevée,  et  il  croit  que  les  insectes  ont 
été  amenés  dans  le  lac  de  Wcald  par  des  eaux  courantes ,  venant 
de  régions  plus  froides  que  les  rivages  habités  par  les  Igua- 
nodan,  les  Hylœosaurus^  etc.  Ces  formes  d*insectes,  même  en 
comprenant  celles  du  lias,  auraient  une  grande  analogie  avec 
celles  qui  vivent  encore  et  appartiennent  à  des  familles  et  même  à 
des  genres  de  l'époque  actuelle.  Le  seul  genre  nouveau  se  trouve 
\  la  fois  dans  le  lias  et  dans  les  couches  wealdiennes.  Ainsi,  de  la 
première  de  ces  périodes  jusqu'à  la  seconde  et  jusqu'à  nos  jours, 
la  classe  des  insectes  aurait  éprouvé  beaucoup  moins  de  modiGca- 


(4)  Il  semble  môme  que  dus  7  précédents,  2  descendent  jusque 
dans  le  lias;  ce  sont  les  Hybodus  mar^inali's  et  apicialis^  Ag. 

(î)  Notice  sur  la  succession  des  poissons  fossiles  (Ext.  de  la  4  8* 
livr.  des  Recherches  sur  les  poissons  fossiles),  in-4°.  Neuchâlel ,  1843. 

'3)   A  Historyoj  the  jossil  insccts,  in-8,  44  pi.  4845. 

^4)  Rep.  16^*»  meet.  brit.  Àssoc,  at  Cambridge,  p.  58,  4843. 


1S6  GAODPB  WBlLDim. 

tions,  80Ît  par  l'altération  de  certaioes  formes,  soit  par  Textinctioii 
des  ancienoes,  oa  par  Tintroduction  de  nouvelles ,  qu*aucune  autre 
classe  du  règne  animal ,  bien  qne  nous  sachions  que  les  animaux 
présentent  dans  la  série  des  formations  des  différences  d*autant  plus 
grandes  qu'ils  appartiennent  à  une  classe  plus  élevée.  Ces  conclu- 
sions s'accordent  parfaitement,  comme  on  le  ?oit,  avec  celles  que 
M.  Forbes  a  déduites  des  coquilles  lacustres  des  couches  boueuses 
de  Purbeck,  et  avec  ce  que  Ton  connaît  des  coquilles  terrestres  et 
d'eau  douce  des  époques  quaternaire  et  tertiaire ,  dont  les  formes 
sont  si  voisines,  et  quelques  unes  identiques  avec  celles  de  nos  jours; 
de  sorte  qu'on  peut  penser  que  les  causes  modifiantes  de  l'orga-  ' 
nisme,  si  énergiques  dans  les  bassins  des  mers  pendant  la  succession 
des  formations  secondaires  et  plus  récentes,  n'ont  eu  qu'une  action 
très  faible  et  à  peine  sensible  sur  les  animaux  inférieurs  qui  vi?aient 
en  même  temps  dans  les  eaux  douces  ou  à  la  surface  du  sol  durant 
ces  mêmes  périodes. 

Nous  ferons  remarquer  cependant,  et  à  priori  on  pouvait  l'affir- 
mer, qne  les  insectes  sont  subordonnés  à  un  autre  élément  que  l'in- 
fluence du  climat ,  c'est-à-dire  au  caractère  de  la  végétation  qui 
sert  d'aihnent  à  tons  les  animaux  de  cette  classe  qui  sont  phyti- 
phagcs.  Or,  la  végétation  de  la  terre  ayant  subi  des  changements 
très  considérables,  ceux-ci  ont  dû  réagir  sur  les  insectes;  c'est  ce 
qu'a  exposé  avec  autant  d'élégance  que  de  raison  M.  O.  Hcer,  dans 
son  Histoire  des  insectes  (i). 

Ces  animaux  se  divisent ,  comme  on  sait ,  en  deux  grandes  séries  : 
dans  l'une  sont  tons  les  insectes  qui  n'ont  qu'une  métamorphose 
incomplète,  ce  sont  les  amétaboles  ;  dans  Tautre  ceux,  au  contraire, 
dont  les  métamorphoses  sont  parfaites,  ce  sont  les  métaboles.  Ces 
derniers  correspondent  aux  plantes  qui  fleurissent  ou  portent  des 
fleurs  apparentes,  les  premiers  aux  plantes  cryptogames.  De  même 
que  les  cryptogames  sont  les  premiers  végétaux  qui  ont  cou- 
vert la  terre,  de  môme  les  amétaboles  sont  les  premieis insectes  qui 
l'ont  habitée.  Les  forêts  des  anciens  âges,  composées  de  Fougères 
arborescentes  d'équisétacées,  elc,  étaient  peu[^^cs  de  Locustes,  de 
Blattes,  etc.,  et  l'on  n'a  encore  trouvé  dans  les  formaiions  carboni- 
fère et  triasiqne  aucun  insecte  qui  pût  être  rapporté  avec  cer- 
titude à  quelques  uns  des  autres  ordres.  On  ne  connaît  que  6  de 


(I)  Neit.   Jfi/irb.,  4  850,  p.  17.  —  Quart.  Jouvn,  geol.    Soc.  of 
London,  vol.  VI,  p.  68,  des  Notices. 


GBOOnt  WEALDim.  iS9 

eei  orthoptères  des  périodes  anciennes,  et  Ton  sait  que,  de  nos  jours, 
les  lycopodes  et  les  équisétacées  n'abritent  aucun  insecte,  et  que  les 
Fongères  ne  servent  de  refuge  qu'à  un  liés  petit  nombre  d'entre 
eux.  Dans  la  période  jurassiqne,  les  ameVa^o/fs  jouent  encore  le  prin- 
dpai  rôle,  et  dans  la  période  crélacée  on  n'observe  point  non  plus 
ks  insectes  qui  tirent  principalement  leur  nourriture  des  fleurs.  Les 
pipîlloos  et  les  abeilles,  et  l'on  peut  dire  les  hyménopières  en  géné- 
ral* manquent  dans  toute  l'époque  secondaire,  et  ce  n'est  qu'avec  les 
plantes  phanérogames  dicotylédones  de  l'époque  tertiaire  que  le 
monde  des  insectes  parait  se  développer  pour  la  première  fois  avec 
looiaes  ordres,  et  en  même  temps  sous  les  formes  les  plus  riches, 
les  pioi  élégantes  et  les  plus  variées. 

APPENDICE. 

€RO0PE  WEÂLDIEN  DE  t'ÉCOSSE. 

De  même  que  les  dépôts  crétacés  de  l'Irlande  nous  ont  présenté  ce 
tût  remarquable ,  que  nous  ne  pouvons  reconnaître  ni  assigner  au- 
jourd'hui les  points  par  lesquels  ils  ont  dû  être  en  relation  avec  les 
dépôts  contemporains  de  l'Anglelerre,  de  même  les  lambeaux  isolés 
du  groupe  wealdien,  dans  le  nord  de  l'Ecosse,  ne  peuvent  se  ratta- 
cher directement  à  rien  de  ce  que  nous  avons  vu  dans  le  centre  et  le 
sod  de  l'Angleterre,  dont  ils  sont  séparés  par  des  bras  de  mer,  des 
chaînes  de  montagnes  très  anciennes  et  des  espaces  très  considé- 
rables. Ici,  comme  précédemment,  nous  sommes  obligé  d'admettre 
des  modifications  extrêmement  importantes  dans  le  niveau  relatif 
des  diverses  parties  du  sol ,  et  des  dénudations  accompagnées  de 
submersions  qui  ont  détruit  ou  nous  dérobent  de  vastes  portions 
laterniédiaires»  lesquelles  reliaient  entre  eux  ces  petits  fragments 
épars  d'un  immense  dépôt  sans  doute  continu. 

Sir  R.-I.  Murchison  elM.  Sedgwick(l)  ont  découvert  dans  l'île  de 
Skye,  située  sur  la  côte  occidentale  de  TÉcosse ,  le  long  de  falaises 
composées  d'argile  bleue  associée  avec  des  Irapps,  sur  le  rivage  orien- 
tal de  Loch-Stalîen ,  des  niasses  aplaties  de  calcaire  contenant  des 
coquilles  identiques  avec  celles  de  Targile  wealdienne  de  Swanage,  et 


(t)  Supplementary  remarks ^  etc.  Remarques  supplémentaires 
[Transact,  ^eol.  Soc.  oj  London,  2*  sér.,  vol.  II,  p.  3o2,  366).  — 
H.  Fitton,  loc,  cii.f  p.  326. 


l&O  GBOOPE  WEÀLDIEN. 

toutes  les  autres  sont  des  coquilles  d'eau  douce  appartenant  aux 
genres  du  groupe  wealdien  du  sud.  Ce  sont  les  Cyclas  média , 
C.  major,  C.  obovata?  Neritina  Fittoni,  Mant.,  Ostrea  distarta, 
Sow.,  Paludina  elongata,  id.,  de  l'île  de  Wighl  et  de  la  baie  de 
Swanage,  et  un  Unio  ou  Anodonte.  On  ne  peut  guère  douter,  par 
conséquent,  malgré  la  disposition  géographique  et  physique  de  ce 
dépôt,  qu'il  ne  soit  contemporain  du  groupe  wealdien  d'Angleterre. 

Les  environs  d'Elgiu,  à  l'entrée  du  golfe  de  Murrey  et  à 
90  milles  à  l'est  de  Skye,  sont  formés  par  le  vieux  grès  rouge  ;  mais 
k  Linksfield,  au  sud,  le  grès  est  recouvert,  à  stratification  discor- 
dante ,  par  des  couches  d'une  épaisseur  totale  de  6  à  10  mètres,  et 
qui,  d'après  leurs  fossiles,  semblent  encore  nous  représenter  un 
spécimen  du  groupe  wealdien.  Ce  sont  des  alternances  d'argile ,  de 
marnes  de  diverses  couleurs  et  de  calcaires,  dans  lesquelles  on  trouve 
des  Cycladcs  (C  média?),  une  Avicule  signalée  dans  les  couches 
de  Purbeck,  une  nouvelle  espèce  de  Cypris,  des  dents  et  des  écailles 
de  poissons  {Hybodus  dubius  et  undulatus ,  et  Sphenonchus  Mar- 
tini, Ag. ,  tous  trois  également  de  Purbeck),  puis  des  débris  de  sau- 
riens. Des  fossiles  du  calcaire  de  Portland  auraient  aussi  été  ren- 
contrés non  loin  de  là  (1). 

Enfin  M.  Alex.  Robcrtson  (2)  a  signalé  comme  du  même  âge,  et 
renfermant  des  fossiles  analogues,  des  couches  placées  au  nord-ouest 
des  précédentes,  près  de  Brora ,  et  qui  paraissent  être  celles  que  sir 
R.  Murchison  a  rapportées  à  la  formation  jurassique;  mais  le  peu 
de  clarté  de  la  description  et  des  superpositions  mal  déterminées , 
doivent  laisser  des  doutes  sur  les  nouveaux  rapprochements  pro< 
posés  par  l'auteur. 


rf> 


MI. 


Malcolmson  proceed.,  vol.  II,  p.  667. 
Quart,  Journ,  geol.  Soc,  oj  London^  vol.  IV,  p.  H  3,  1847. 


CBAPITRE    IV. 

FORMATION  CRÉTACÉE  DES  BASSINS  DE  LA  MEUSE 

ET  DE  LESCAUT. 


La  sorbce  pea  accidentée  qa'arroseot  l'Escaut ,  ses  affluents  et  le 
cours  supérieur  de  la  Sanibre,  ne  semble  pas  au  premier  abord 
offrir  de  limites  géographiques  susceptibles  de  servir  5  la  descrip- 
tion de  la  formation  crétacée  de  ce  pays,  et  Ton  comprendrait  dif- 
ficilement pourquoi  nous  avons  borné  cet  espace  au  S. -G.  par  la 
ligne  de  partage  des  eaux  qui  se  rendent  dans  la  Manche,  et  de 
celles  qui  se  jettent  dans  la  mer  du  nord  ,  si  nous  ne  nous  étions 
attaché  à  faire  voir  que  cette  ligne,  désignée  |)ar  nous  sous  le  nom 
de  ligne  de  l'Artois  (1)  et  dirigée  à  TO.  3a«  N.,  ne  constitue  pas 
seolement  une  disposition  hydrographique  importante,  mais  ^qu'elle 
sert  encore  à  faire  reconnaître  les  portions  du  sol  immergées 
pendant  les  époques  tertiaire  et  secondaire. 

C'est  ainsi  qu'à  partir  de  cette  ligne,  placée  sur  le  prolongement 
infléchi  au  S.-E.  de  l'axe  de  W'eald  et  du  Bas-Boulonnais ,  nous 
tronTons  au  nord  des  roches  crétacées  qui  ne  se  présentent  point 
an  sud,  ou  qui  ont  des  caractères  très  différents.  Elle  se  prolonge 
à  TE.,  en  suivant  la  ligne  de  partage  des  eaux  de  la  Sambre  et  de 
l'Oise,  au  sud  de  laquelle  les  couches  crétacées  commencent  à  se 


(4)  D'Archiac,  Duli.,  2«sér.,  vol.  II,  p.  448,  janv.  4845.  — 
Id.,  Mém.  de  la  Soc,  gcol.  da  France ^  2*  sér.,  vol.  II,  pi.  1,  f.  t. 
4846. 

M.  A.  Dûment,  qui  sans  doute  ne  connaissait  pas  notre  travail ,  ni 
tes  observations  plusanciennesde  Monnet  et  de  M.  Éliede  Beaumont, 
a  dit  aussi  tout  récemment  :  «  On  peut  aisément  constater  que  la 
»mer  crétacée  était,  vers  la  frontière  de  France  et  de  Belgique, 
»  partagée  en  deux  bassins,  par  des  hauts  fonds  et  des  Ilots  s'étendant 
»  de  l'E.-S.-E.  à  l'O.-N.-O.,  reliant  le  massif  primaire  d'Avesnes  à 
»  celui  du  Bas-Boulonnais,  mais  qui  n'interrompait  pas  complètement 
»  la  continuité  des  eaux.  »  [Hiill.  del'Acad,  r.  ite  Belgique,  vol.  XVI, 
40  nov.  1849.)  Cette  dernière  phra:;e  reproduit  presque  dans  les 
mêmes  termes  la  pensée  que  nous  avions  développée  nous-méme 
{foc,  cit,f  p.  125,  premier  paragraphe). 


1&2  BASSIN  DE  L\  MtUSE. 

montrer  avec  Taspect  que  nous  leur  retrouverons  dans  tout  le  bassin 
de  la  Seine,  dont  elles  font  partie  (1).  La  portion  du  bassin  de  la 
Meuse,  comprise  entre  Namur  et  la  vallée  de  la  Roër ,  offre  encore 
un  ensemble  de  dépôts  crétacés,  dont  les  plus  anciens  diffèrent 
aussi  beaucoup  de  ceux  du  bassin  de  l'Escaut. 

Celle  manière  d'envisager  la  forroatioQ  crétacée  de  la  Flandre, 
du  Hainaut  et  du  Brabant  d'une  part ,  puis  de  la  province  de  Liège, 
des  environs  de  Maestricht  et  d'Àix-la-Cbapelle  de  l'autre,  s'accorde 
avec  les  circonstances  particulières  dans  lesquelles  les  sédiments  se 
sont  formés,  et  si  les  dépôts  plus  récents,  qui  occupent  une  grande 
partie  de  ces  provinces  nous  masquent  souvent  les  vraies  relations 
de  ceux  qui  vont  nous  occuper,  et  dont  la  composition  est  très 
simple  Telativement  h  ce  que  nous  avons  vu  de  l'autre  côté  du 
détroit ,  nous  nous  efforcerons  de  découvrir  ces  relations  en  leur 
appliquant  par  analogie  les  conséquences  les  plus  directes  des  résul- 
tats déjà  obtenus. 

Nous  commencerons  par  examiner  les  dépôts  crétacés  du  bassin  de 
la  Meuse  qui  sont  les  plus  isolés,  et  ceux  du  bassin  de  l'Escaut  noua 
ramèneront  naturellement  vers  la. France,  dont  nous  traiterons 
immédiatement  après. 

S 1  •  Basf  în  de  U  Meiue. 

Les  dépôts  crétacés,  particulièrement  développés  ou  à  découvert 
dans  le  bassin  de  la  Meuse ,  s'étendent  de  l'O.  à  l'E.,  des  environs 
de  Jodoigne  à  Aix-la-Chapelle,  occupant  une  surface  allongée,  à 
contours  fort  irréguliers,  dont  la  limite  nord  passe  à  peu  près  par 
Warenimes,  Tongres ,  Macslrlcht  et  Herlen,  et  la  limite  sud  par 
Avenues,  Ozemoni,  Liège,  Hervé  et  Ëupen  au  midi  d'Aix.  Dans 
la  Hcsbaye,  ou  partie  occidentale  de  cette  bande,  profondément 
découpée  sur  ses  bords ,  ils  sont  presque  toujours  recouverts  par 
des  sédiments  tertiaires  inférieurs  ou  quaternaires,  ne  se  montrant 
alors,  dit  M.  d'Omalius  d'Ilalloy  (2),  que  sur  les  flancs  des  vallées; 


(1)  Nous  avions  d'abord  limité  cet  espace  à  la  ligne  de  partage  de 
la  Sambre  et  de  FEscaut,  mais  nous  avons  recocnu  depuis  qu'il  était 
plus  naturel,  comme  on  le  verra  ci-après,  d'y  faire  entrer  la  partie 
supérieure  du  cours  de  la  Sambre,  certaines  couches  qui  longent 
cette  rivière  devant  être  rattachées  à  celles  des  bords  de  l'Escaut. 

(2)  Coup  d'oeil  sur  in  géologie  de  la  Belgique  y  p.  67  ;  in-8,  arec 
carte.  4  842. 


Bassin  de  u  miusi.  ikl 

dans  le  pays  d'Henre ,  sar  la  rive  droite  de  la  Meuse,  ils  occapent 
b  partie  supérieure  des  plateaux ,  tandis  qu'au  N. ,  vers  Maestrichr, 
et  il  TE. ,  vers  Aix-la-Chapelle,  comme  autour  de  cette  \iilc,  ils 
ooBStituent  à  eux  seuls  des  collines  assez  considérables.  Partout  ils 
s'éteDdent  transgressivement  soit  sur  la  formation  houillère,  soit 
iDr  les  formations  plus  anciennes. 

Dès  ses  premières  recherches  qui  remontent  à  1808,  M.  d'Oma* 
Uns  (1)  jugea  avec  beaucoup  de  sagacité ,  que  tous  ces  dépôts  ap* 
panenaîent  à -la  formation  crétacée  et  depnis  lors  personne  n'a 
appelé  de  cette  décision.  Mais  Tunanimité  a  cessé  dès  que  l'on  a 
îoqIo  préciser  les  rapports  de  ces  diverses  assises  de  craie  jaune  et 
teidre,  de  craie  blanche  avec  silex  noirs,  de  craie  marneuse,  glaa- 
eenieaseoo  argileuse,  de  grès  et  de  sables  ferrugineux  ou  vrrdâtres, 
avec  les  subdivisions  de  la  même  formation  dans  d'autres  pays,  et 
plus  particulièrement  avec  celles  de  TAnglcterre.  Ces  dépôts  étant 
d'ailleurs  tout  à  fait  isolés,  du  moins  pour  l'observateur,  de  ceux 
anxqoelson  les  comparait,  on  devait,  dans  ce  genre  de  considéra-- 
tioDS,  être  conduit  ï  des  appréciations  très  diverses  et  aux  conclu- 
sions  les  plus  opposées,  et  c'est,  en  effet,  ce  qui  arriva.  En  prenant 
exclusivement  tantôt  les  caractères  minéralogiques  très  variables 
de  leur  nature,  tantôt  les  caractères  stratigraphiques  fort  obscurs 
dans  ces  pays,  ou  bien  ceux  donnés  par  les  corps  organisés,  mal 
déterminés  ou  mal  inierprélés,  quelques  géologues  ont  cru  aperce- 
voir dans  ces  dépôts  les  représentants  de  chacun  des  quatre  groupes 
que  nous  avons  vus  constituer  la  formation  crétacée  sur  le  côté  op- 
posé du  détroit;  d'autres  n'y  ont  admis  que  l'existence  des  deux 
premiers  groupes  ;  enûn  on  a  été  jusqu'à  n'y  voir  que  l'équivalent  de 
l'étage  de  la  craie  et  même  de  celui  de  la  craie  supérieure.  Cette  di- 
vergence d'opinions  nous  oblige  5  donnera  cette  question  desdéve* 

(I)  Mém.  géologiques^  p.  198;  in-8.  Namur,  4  828.  —  Essai 
it une  carte  géologique  des  Pays-Bas  ^  de  la  France ^  et  de  quelques 
contrées  voisines,  \  822.  —  On  peut  remarquer  que  Faujas  de  Saint- 
Fond,  professeur  de  géologio  au  Muséum  d'histoire  naturelle ,  qui 
publia  dix  ans  auparavant  (1799)  un  volumineux  ouvrage  sur  la  col- 
line de  Saint-Pierre  près  Maestricht,  ne  s'y  occupe  nulle  part  de 
l'dge  des  roches  qui  la  composent,  quoique  parlant  fort  longuement 
de  chacun  des  fossiles  qu'il  y  a  trouvés.  Deluc  avait  cependant  si- 
gnalé la  ressemblance  de  ces  dépôts  avec  la  craie  [Lettres  géologie 
ques,  vol.  IV,  lettre  83,  p.  558,  et  90,  p.  tU,  123,  431).  — Voyez 
aussi  Bory -Saint  Vincent,  Description  du  plateau  de  Stint- Pierre 
de  Maestrieht  [Ann.  des  sciences  phrs.  de  Bruxelles  y  vol.  I,  4  849). 


i^^  BASSIN  DE  L\  MBUSE. 

loppements  qui  eassentété  superflus  dans  tout  autre  cas,  et,  comme 
en  réalité  la  compositioa  de  ces  dépôts  est  assez  simple  et  qu'ils  ne 
présentent  de  difficultés  que  par  le  manque  de  netteté  et  de  conti- 
nuité des  horizons  géognostiques  qu'on  peut  y  tracer,  nous  trai- 
terons ce  sujet  dans  l'ordre  chronologique  des  publications  qui  en 
ont  parlé,  et  en  considérant  surtout  les  environs  de  Liège  et 
d'Hervé,  ceux  de  Maestricht  et  ceux  d'Aix-la-Chapelle, 
cnie  M.  H.  Fitton  (1),  d'accord  avec  M.  Hony  (2)  et  M.  Conybeare  (3), 

£!Fin^S^a9  regardait  la  craie  jaune  qui  forme  la  partie  principale  de  la  mon- 
*|«        tagnede  Saint-Pierre,  près  de  Maestricht,  comme  différant  de  la 
craie  blanche  proprement  dite,  placée  dessous,  mais  avec  laquelle 
elle  se  lie  d'une  manière  intime,  et  il  y  rattachait  également  le  petit 
lambeau  de  Ciply,  près  de  Mons.  La  craie  blanche  avec  silex  noirs, 
qui  se  voit  au  pied  de  la  même  colline,  et  qui  passe,  dit-il,  à  une 
craie  sans  silex ,  puis  à  une  marne  et  à  une  roche  semblable  au 
fire-stone  du  Surrey,  et  enfin  au  grès  vert  (Wonck  et  Heur-le- 
Romain ,  sur  la  rive  droite  de  la  Meuse,  calcaire  de  Lusberg ,  près 
d'Aix ,  Yaikenberg,  au  nord-est  de  Maestricht,  Kunraed,  à  l'est  de 
Fauquemont,  hauteur  du  Schneebcrg,  h  l'ouest  de  Laurenzbcrg), 
représenteraient  la  craie  blanche ,  la  craie  inférieure  et  la  craie 
marneuse  d'Angleterre.  Par  places  succéda  à  celle-ci  l'équivalent 
du  grès  vert  supérieur,  caractérisé  dans  les  carrières  de  Kones- 
berg,  près  Waels,  par  des  bancs  de  fire-stone^  comparables  à  ceux 
d'Angleterre.  Le  gault  manque,  mais  la  craie  se  chargeant  de 
grains  verts  passe  à  un  sable  ferrugineux  et  verdâire ,  analogue 
aussi  au  grès  vert  inférieur  d'Angleterre ,  ou  aux  sables  de  Slian- 
klin.  Outre  beaucoup  d'espèces  fossiles  communes  à  ces  sables 
et  aux  couches  supérieures  et  qui  n'auraient  point  été  trouvées  en 
Angleterre ,  d'autres ,  telles  que  le  Rostelleria  Parkinsoni  et  la 
Trigonia  alœformis ,  appartenant  au  grès  vert  inférieur,  s'y  ren- 
contreraient également.   Les  sables  du  Lusberg  renferment  un 
ht  d'argile  subordonné ,  et  à  Gemmenich ,  comme  le  long  du  pied 
des  collines  à  Eynatten ,  règne  un  banc  de  grès  remarquable  de  2 
à  3  mètres  d'épaisseur,  très  dur,  très  uniforme  dans  toute  sou 


(4)  Proceed,  groL  Soc,  ofLondon,  vol.  I,  p.  164.4  829.  —  ^nn. 
ofphilosophy.  4  829. 

(2)  Tra/isact,geol,  Soc,  of  London^  vol.  II,  p.  34  0. —  Transnct, 
geoL  Soc.  oj  Cormvall^  vol.  IV. 

(3)  Outlinrs  oj  tlœ  geol,  oj  Engla/id,  p.  63. 


B4SSIN   D£   LA   MBU$E.  1^4:*» 

éieodue.  Sous  les  sables  il  parait  exister  aussi  des  argiles  dont  les 
relations  sont  restées  indéterminées. 

Les  deux  seals  fossiles  cités  par  M.  Fitton  étant  communs  au 
gaolt  et  au  grès  vert  inférieur,  on  Toit  que  sa  conclusion  était  au 
mollis  très  hasardée  relaiiTement  aux  sables  d'Aix-la-Chapelle. 

GoDsidérant  seulement  les  dépôts  crétacés  de  la  province  de 
Liège,  IL  A.  Dumont  (1)  y  admet  Texistence  de  la  craie  de  Maes- 
triehl^  de  la  craie  blanche ,  du  grès  vert  supérieur,  do  gaulf  et  du 
grh  veri  inférieur. 

Le  calcaire  de  Maestricht,  à  grain  plus  on  moins  fin,  plus  ou 
moiiis  solide  on  terreux,  blanc  jaunâtre ,  ou  jaune  foncé,  renferme 
qodqoes  lits  de  petits  cailloux  de  quartz  blanc  ou  noir.  Les  silex 
loot  gris,  quelquefois  noirs,  à  cassure  conchoîde,  sub-luisante  comme 
dans  ceox  de  la  craie  blanche,  ou  bien  gris  et  mat;  d'autres  de 
diferses  teintes  sont  plus  rares.  On  peut  distinguer  deux  assises 
dans  cette  craie  :  Tinférieure  passe  insensiblement  à  la  craie  blanche 
aons-jacente;  les  bancs  de  silex  y  sont  continus,  puissants,  nom- 
inaux ,  grisâtres,  tandis  que  dans  la  craie  blanche  ils  sont  noirs  et 
en  rognons  disséminés.  Dans  l'assise  supérieure,  les  silex  sont  plus 
rares  «  la  roche  est  d'un  jaune  plus  prononcé,  et  par  places  exclu- 
sif ement  composée  de  débris  de  polypiers,  d'échinodermes  et  de 
coquilles.  C'est  dans  cette  partie  que  sont  creusés  les  immenses 
souterrains  de  la  colline  de  Saiut-Pierre.  Les  bancs  les  plus  élevés 
sont  à  plus  gros  grains  ;  on  y  trouve  un  banc  de  grès  subordonné  et 
de  petits  lits  de  cailloux. 

La  limite  du  calcaire  de  Maestricht  est  à  peu  près  tracée  par 
nne  ligne  passant  entre  Hodcige  cl  Grandville,  puis  à  Clans  et  à 
Léon.  La  bande  ou  ellipse  très  allongée  (2)  que  forme  cette  roche 
se  défeloppe  à  Fauquemont,  à  la  montagne  de  Saint-Pierre,  à 
Sichen  et  à  Henisdael  (entre  Oreye  et  Yechmael),  pour  cesser  au 
delà  de  Bergilez.  Excepté  sur  un  point  dont  nous  parlerons  tout  à 
rbeure,  cet  étage  ne  parait  pas  exister  à  l'ouest  de  la  province  de 
Liège ,  où  la  craie  blanche  est  immédiatement  recouverte  par  les 
sables  tertiaires  inférieurs. 


(4)  Mém.  sur  la  constitution  géoL  de  la  province  de  Liège  ^ 
p.  284;  in-4,  avec  carte.  Bruxelles,  4  833. 

(2)  S^vV  Esquisse  géognostique  de  la  Belgique,  par  M.  d'Omaliuf, 
cette  bande  se  dirige  de  Tongres,  à  TE.-N.-E.,  jusqu'à  Heerlen ,  en 
passant  par  Fauquemont. 

IV.  10 


M.  d'Omalius  (1),  qui  (Usîg»«  Is  craie  de  jMaeelricbt  tmi»  ïe  nom 
de  tuffeau,  a  rappelé  la  découverle  des  débri»  de  Mamaums 
Hoffmanniy  de  Tortues,  d>ne  imiBeMe  qoaarilé  de  polypier»,  de 
bryozoaires,  d'écklooderiues  el  de  coquiHe»  en  pariie  décrit»  m 
figuré»  par  Faujas,  et  de  nouveau  éiudié»  |^  Goldfass,  nni»  émn 
un  grand  nombre  restcnl  cepewUat  eneof«  iiiéëil».  Om  iMiqms  (es 
puits  naturels ,  flK&igoés  par  Btry  d»  SakiC-ViiicattC  sius  le  t»tA 
i^orguis  géologiques  ^  ne  toat  que  dts  eicavatîoii»  plat  ùù  iMorni 
cylindriques  et  verticales,  semblables  à  celles  dont  nous  avons  parlé 
{antè^  vol.  II»  pages  458  et  667). 

M.  Le  Blanc  (2),  en  donnant  une  Carte  topograpbiqoe  des  «mvi-^ 

rons  de  Maestricbt ,  y  a  joint  le  plan  d'une  partie  de»  inMnbraU^» 

souterrains  que  renferme  la  colline  et  des  coupes  proportionnelles 

longitudinales  et  transverses.  La  piemière  de  ces  coupes,  parallèle 

au  cours  de  la  Meuse ,  UEiontre  le  relèvement  et  ramhKisseinent  de 

la  craie  supérieure  du  N.  au  S.,  ainsi  que  la  position  des  ouverture» 

des  galeries  qui  se  relèvent  en  même  temps  que  l'assise  dans  to^ 

quelle  elles  sont  pratiquées.  Le  puits  du  (ort  Saint- Pierre  traverse 

les  couches  diluviennes  et  tertiaires  du  plateau ,  toute  la  craie  so^ 

périeure  et  la  craie  blanche ,  pour  atteindre  le  niveau  de  la  Meuse. 

Sous  le  fort,  la  surface  de  la  craie  jaune  est  à  40  mètres  an^dessos 

de  ce  niveau ,  ou  à  87  an-dessus  de  celui  de  la  mer,  taacfis  que 

près  d'Hallebaye ,  eu  face  de  Visé ,  elle  atteint  84  mètres  ait-dessu» 

de  la  Meuse ,  ou  131  au-dessus  de  la  mer.  Son  épaisseur  y  étant  de 

moitié  moindre,  ou  de  15  mètres  seulement,  on»  voit  que  b  base  de 

l'étage  présente,  en  réalité,  une  différence  de  niveau  de  69  mètres 

entre  ces  deux  points. 

La  coupe  transverse  fait  voir  rinclinaison  de  tout  le  système  à 
ro.,  vers  la  Jaar,  comme  l'avait  observé  M.  Dumont,  etelle  prouve, 
en  outre,  que  les  pilastres  de  pierre  conservé»  pour  soutenir  le  tok 
des  galeries  sont  plus  larges  que  les  vides  qui  les  séparent,  ce  qui 
est  l'inverse  des  dessins  donnés  par  Faujas. 

Nous  avons  estimé  à  30  mètres  la  plus  grande  puissance  de  I» 
craie  de  xMaestricbt  à  la  pointe  septentrionale  de  la  colline,  au'^des** 
sous  du  fort.  L'assise  supérieure ,  où  abondent  particulièrement  les 
polypiers ,  a  6  mètres  ;  la  partie  moyenne ,  la  seule  exploitée ,  en 


'O  Coup  d'œil  sur  la  géologie  de  la  Belgique,  p.  74 .  4  84Î 
2)  BuU.,  vol.  XII,  pi.  6  et  7.  4  841. 


BiSSI!t  DI  LA    MSIiSI.  U? 

a  M»  ti  ecHa  qui  forme  le  sol  dos  carrières  en  a  9.  Elle  est  carac- 
térisée, comme  on  l'a  dil ,  par  ses  silex  gris  (1). 

Noos  afons  déjii  signalé  la  présence  du  Mosasauruê  Hoffmanni 
dm  le  calcaire  de  Maeslricht;  de  son  c6té,  M.  Agassiz  (2)  y  ir»- 
ëiqoe  ik  espèces  de  poissons  {Acrodus  nigosus,  Ag.,  Corax  priê'^ 
taiùiUuit  UL  ,  C.  appendictilatui,  id.,  C.  ûf finis,  Munsl.,  Gaieoeerdo 
dentieulâiuSf  Ag.,  Otodus  appendiculatuê^  id. ,  0.  lotus,  id. ,  0.  sen* 
rmhtit  id.,  Lamna  aeuminaia ,  Id.,  L,  Bronnii,  id.,  Pycnodvg 
nMovaius,  id.,  P.  angustus,  id.,  SphcBrodus crassus,  iù.,Eneh(h 
dm  FmgaMii,  td.). 

Depuis  l'ouvrage  de  Faujas  jusqu'à  Goldfuss,  on  s'était  peu  oc* 
cape  des  autres  fossiles  de  ce  dé|)ôl  si  riche  ;  mais  on  trouve  décrits 
€t  figurés  dans  k  belle  publication  de  ce  dernier  2  Achillœum^ 
13i4s/r(Mi,  6  Celtepora,  10  Certopora,  1  Cœloptichium^  2  Dipl<h 
ctenium^  9£schara,  1  Fvngia,  1  Gorgonia^  1  Meandrina,  U  Manon^ 
i  Millepora,  5  Retepora,  1  Scyphia,  1  Tragos,  i  Vinculan'a  (t)  ; 
{Mrioi  les  radiaires ,  l'ié/^iocWiti/es  elUpticus,  Nill.,  et  VAsterias 
quinqueloba,  Gold.,  Ananchytes  suicattUf,  Gold.,  Cidaris  granul(h 
suif  id.,  C  regalis,  id.,  Clypeaster  Leskii^  id.,  2  tchinoneus^ 
i  Galerites ,  4  Nucleolttes  (  3'.  jnriformiê ,  Gold. ,  iV.  ovnlum , 
Lam.,  iV.  scrobiculatus,  Gold*,  A',  patellaris,  id.,  iV.  /flr/)i:?  cûfi- 
cri,  id.),  8  Spatangus,  et  particolièremcnt  les  5.  radiatus,  Lam. 
[Hemipneustes  id.,  Ag.},  prunella,  id.,  grdhulosus,  Gold.,  et  si^6- 
orbicularis,  id.,  dans  la  craie  supérieure,  les  «S.  truncatuSf  areua^ 
rius  et  subarbicularis,  Del,  se  trouvant,  suivant  l'auteur,  dans  la 
craie  blanclie.  /!il  espèces  de  coquilles  bivalves  sont  aussi  décrite» 
et  figurées;  ce  sont  :  3  Avicula^  1  Cardium,  6  Exogyra,  5  Ztma, 
l(  Ostrea^  8  Pecten^  entre  autres  les  P.  pulchellus  et  mcmbranaceut^ 
2  Spondylus,  i  Thecidea  {T.  radiata,  Defr.,  etc.),  3  Crama 
{C.  spintUosa,  Nils. ,  striata,  Defr. ,  nodulosa,  Hœn.),  2  Denialium 
et  i  Voluia.  De  plus,  le  Belemnites  mucronatus^  Scbloth.,  très 
fréquent  dans  la  craie  de  Ittaestricht,  y  représente,  avec  un  Nautile 
forirare  et  quelques  traces  d'Ammonites,  l'ordre  des  céphalopodes. 
On  doit  aussi  à  M.  Bosquet  une  notice  sur  une  nouvelle  espèce  du 


(4)  D'Archiac,  ib.,  p.  258. 

12)  Tableau  général  des  poissons  fossiles  ;  in-4.  NeuchStel,  1844. 
3)  Nous  trouvons  encore  les  espèces  suivantes  indiquées  dans  le 
magnifique  travail  que  viennent  de  publier  MM.  Milne  Edwards  et 
J.  Harmo:  fydthinaBred^e,  C.  cylindrica  et  Trochosmilia  Faujasii 
[Archives  du  Muséum  d'hist,  natur.,  Tol.  V,  4851). 


ff|8  BASSIN   liK   LA    MEIISF. 

genre  Uipponix  (1)  et  la  description  des  cnlomosli^acés  fossiles 

de  la  même  localité  (2). 

Craie  Le  lambcau  de  craie  supérieure  de  Folx-les-Caves,  situé  à  Test 

•apiM  ieure    ^^  jodoigne ,  appartient  en  réalité  au  bassin  de  TËscaut  ;  mais  il  se 

roi»-ic«4:âTei.  ^.Q^Ye  ^^^  \^  plongement  sud-ouest  de  Taxe  de  l'ellipse  que  nous 

avons  vue  formée  par  le  massif  de  Tongres  à  Maestricht  et  à  Heerlen. 

Il  a  été  signalé  par  M.  Galeolti  (3),  et  M.  Dumont  a  donné  une 

coope  de  la  série  des  couches  qu'il  a  observées  entre  Folx-les-Caves 

et  Jauche,  coupe  qui  diffère  peu  de  la  suivante ,  que  nous  avons 

prise  à  partir  du  tertre  de  l'église  même  du  premier  de  ces  villages 

jusqu'au  ruisseau  (&). 

Mètres. 

o      /   4.  Sable  ferrugineux  et  grès  en  plaquettes 4,60 

[S     [2.  Sable  avec  rognons  de  grès  fistuleux 4 

o  S  I    ^*  Sable  glauconieux  et  calcaire  glauconieux  en  lits 

r  g  j            minces 4 

.5  *S  1    4.  Sable  glauconieux •  0,60 

S  "S  i    5.  Psammite 0,60 

g      [    6.  Glauconie  inférieure. 

^      ^7.  Lit  de  cailloux  roulés 0,46 

«  /    8.  Craie  jaune  friable •  .  0,20 

S  S  )    d.  Craie  coquillière 0,20 

u^  j^^*  Craie  jaune  friable. 3 

s* ^4 4.  Grès  dur,  solide,  gris  ou  blanc  jaunâtre 4 

4  2.  Craie  blancb^supposée  au-dessous  du  lit  du  ruisseau). 

La  craie  supérieure  n'est  ici  qu'une  roche  sableuse,  pulvérulente, 
renfermant  des  rognons  endurcis.  Le  lit  de  coquilles  fort  mince 
renferme  particulièrement  le  Belemnites  mucronatus,  Schloih.,  le 
Catopygus  lœviSy  Ag.,  les  Ostrea  semiplana^  Sow.,  et  tesicularis^ 
Lam.,  var.  lata,  \e  Pecten  quadricostatus ^  Sow.,  des  dents  de 
Galeus  pristodotitus,  Âg.,  de  Lamna^  des  vertèbres  de  poissons  et 
des  dents  de  Mosasaurus.  On  y  trouve  aussi  de  petits  silex  roulés, 
et  des  cailloux  de  quartz  hyalin. 

Des  galeries  assez  étendues  ont  été  percées  dans  cette  assise ,  et 
l'on  y  a  recueilli  une  grande  quantité  de  salpêtre,  utilisé  lors  des 
guerres  de  Tcmpire.  Le  banc  de  grès  est  exploité  pour  les  pavés* 

(4)  Buii.  del'^cad.  r.  de  Belgique,  vol.  XY,  p.  604.  4848. 
^2)  Mém,  de  la  Soc.  r.  de  Liège,  vol.  IV.  4  847. 
(3J  Aiém,  sur  la  constitution  géognostique  du  Brabant  mcri' 
dional^é)Jém.  couronnés  par  l' Acad.  (le  Bruxelles ^^qX.  XII,  4  837). 
(4)   D'Archiac,  Notes  inédites.  4  838. 


BASSLN  DE  LA  MKUSfi.  1^9 

On  ne  remarque  point  ici ,  comme  nous  le  verrons  à  Ciply^  de  silex 
gris  en  plaques  ou  en  rognons,  et  les  polypiers  y  sont  peu  répan- 
dus. Sur  le  côté  opposé  de  la  vallée,  vers  Autre-Église,  la  craie 
sopérieure  est  également  recouverte  par  ce  lit  de  cailloux  roulés 
qoi  existe  si  constamment  à  la  base  de  la  glauconie  inférieure ,  puis 
par  cette  glauconie  elle-même  :  aussi  est-ce  à  tort  que  Ai.  Galeotti, 
dans  l'ouvrage  précité,  avait  réuni  à  la  craie  ce  lit  de  silex  noirs 
empâtés  dans  une  argile  glauconieusc. 

La  craie  blanche  qui  sort  de  dessous  le  calcaire  de  Maestriclit,  au       Cnie 
pîed  de  la  colline  même  de  Saint-Pierre,  le  long  de  la  Meuse,  se    laprovuic» 
disiiogae  du  précédent  par  sa  texture  plus  fine ,  sa  blancheur  et  ses       utfg«. 
silex  noirs  en  rognons.  Elle  se  relève  en  s'avançant  au  S.  par  le 
cUteau  de  Caster,  Lanaye,  Nivelles,  jusqu'à  Ilallebaye,  à  l'ouest  de 
Visé  •  où  elle  atteint  69  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  rivière  (1). 
Ce  chiffre  exprime  à  10  mètres  près  la  quantité  dont  elle  s'est  relevée 
entre  la  pointe  du  fort  Saint-Pierre  et  ce  dernier  village.  On  a  vu 
qne,  dans  cette  coupe,  la  craie  jaune  qui  la  recouvrait  constam- 
ment diminuait  d'épaisseur  vers  le  S.,  et  que  les  galeries  ouvertes 
sur  les  pentes  de  la  colline ,  toujours  dans  la  même  assise ,  s'éle* 
▼aient  aussi  graduellement ,  leur  hauteur  étant  d'autant  moindre 
que  Ton  s'approche  davantage  de  l'espèce  de  promontoire  formé 
par  la  colline  au  nord  d'Hallebaye. 

M.  Oumont  a  tracé  les  limites  de  la  craie  dans  la  province  de 
Liège,  sur  les  deux  rives  de  la  Meuse,  où  elle  peut  être  observée, 
et  oà  elle  est  souvent  masquée  par  des  dépôts  tertiaires  et  qua- 
ternaires ;  puis  il  a  désigné  sous  le  nom  de  grès  vert  supérieur  une 
roche  argileuse  grisâtre,  jaunâtre  ou  verdâtre,  peu  micacée,  avec 
des  grains  verts  disséminés  irrégulièrement.  Vers  le  bas  elle  passe  à 
l'argile  smectique  sous-jacente ,  et  vers  le  haut  à  la  craie  blanche 
qui  la  recouvre.  Les  fossiles  abondent  dans  la  partie  moyenne.  Cette 
assise,  qui  n'existe  que  dans  le  nord-est  de  la  province,  forme  plu- 
neurs  petites  bandes  discontinues. 

Pour  le  même  géologue ,  le  gault  serait  représenté  par  deux  cou- 
ches :  l'une  supérieure  ou  argile  smectique,  l'autre  inférieure  on 
argile  calcctrifere.  Celle-ci  repose  presque  partout  sur  la  formation 
houillère;  par  places,  cependant,  il  existe  entre  elles  un  banc  de 
sable  glauconieux  rapporté  au  grès  vert  inférieur,  M.  Dumont 
ajoute  que  l'argile  calcarifère  est  identique  avec  celle  d'Angleterre, 

(4)  Le  Blanc,  loc.  dt.j  pi.  6,  f.  3.—-  D'Archiac,  loc.  cit,,  p.  260. 


156  Màgmn  m  la  midsi. 

tant  par  3a  oature  qae  par  sa  positioo,  et  Targîle  smectique  qui  ia 
recooTre  t'y  mêle  an  pdint  de  contact  Ces  deux  couches  argileuses 
ferment ,  sur  la  rite  ganche  de  la  Meuse ,  iin€  bande  de  100  à  300 
mètres  de  large ,  et  qui  soit  les  sinuosilés  de  la  craie  qu'elle  dé- 
passe, depuis  l'arbre  de  Saint-Micbd  jusqu'au  Tbier,  à  Liège.  Au 
nord,  il  l'ouest  et  au  nord-est  de  celle  Tille,  des  dépôts  plus  récents 
en  masquent  les  aSIeureraents  si  elles  existent 

Sur  la  rive  droite  de  la  Meuse  elles  constituent  la  base  d'une  grande 
lie  de  craie,  découpée  dans  tontes  les  directions  par  de  umbreux  val. 
Ions,  et  elle  en  borde  les  contours  d'une  oMinîère  continne.  On  les 
observe  encore  dans  les  environs  d'Aubet,  le  long  des  sables  argileux 
e4  calcarifères  précédents  ou  grès  vert  supérieur  de  M.  Dnmonl. 

Enfin  Je  grès  veri  inférieur  de  ce  savant  se  ixMnpose  à  ta  base 
de  grès  quartzeox  blanc,  à  grain  fin,  solide,  en  bancs  beri- 
soninnx ,  qui  ont  jusqu'à  2  mètres  d'épaisseur,  et  sont  divisés  en 
gros  Uocs  par  des  fentes  verticales,  puis  au<^essus  de  tables  sili* 
ceux gris-JMinâtre ou  verddtre,  suivant  le  pinson  le  meinad'aba»* 
dan  ce  de  l'oxyde  de  fer  ou  des  grains  verts,  et  très  variables  selea 
les  locjiiîtés.  Le  grès  blanc ,  la  roche  secondaire  la  pins  ancienne 
de  la  province  de  Liège ,  repose  toujours  sur  le  terrain  de  transition 
^Gemmeaicb,  Angleur) ,  et  lorsque  ses  bancs  sont  recouverts,  c'est  par 
les  sables  verts  ou  ferrugineux  qui,  entre  Moresnet  et  Atx<4a-Cha* 
pelle,  forment  une  masse  considérable  ;  ils  renferment  beaucoup 
de  fossiles  vers  leur  partie  supérieure.  Qnand  les  grès  blancs  man- 
quent, les  sables  reposent  sur  le  terrain  de  transition,  comme  à 
l'ouest  de  la  province,  où  les  grains  verts  sont  plus  nombreux  et  les 
grains  de  quartz  presque  entièrement  remplacés  par  de  l'argile  4ni 
du  calcaire.  Ces  sables  sont  recouverts  tantôt  par  l'argile  calcarifèro 
(gank  de  l'auteur),  tantôt  par  la  craie  blanche  elle-même,  à  laqudle 
Ils  semblent  passer. 

Ces  grès  blancs  qu'avait  observés  M.  Fitton  sont  peu  étendnsL 
On  en  voit  une  bande  sur  la  lisière  sudiouest  des  bois  d'Aix  *  près 
de  la  limite  des  territoires  belge  et  prussien,  s'étendaot  de  Gemme- 
mch  jusqu'au  nord-est  de  la  Vieille-Montagne.  Quant  aux  saUea , 
c'est  au  delà  de  la  province  de  Liège,  entre  l'usine  de  calaume, 
Waelset  Aix-la-Chapelle  qu'ils  sont  le  plus  développés;  car  dans 
cette  province  même  ils  sont  fort  difficiles  à  distinguer  ^a  safaks 
tertiaires ,  s'ils  ne  sont  pas  surmontés  des  autres  dépôts  crétacés. 
Lorsqu'ils  sont  recouverts  par  la  craie  à  laquelle  ils  semblent  f>as6er, 
on  y  trouve  la  BeUmmies  tnucronatw. 


BASSIIf  M  LA  MBUSI.  151 

Riett  a^BBt  dooc  moins  constant  et  moins  caracténsé  stratigraphie 
ifuement  qae  ces  petites  couches  désignées  sous  les  noms  de  grès 
vert  iupérieur,  de  gmilt  et  de  grès  vert  inférieur,  et  nous  re- 
grettons que  M.  Dnmont  n'ait  point  complété  son  excellente  des- 
criptîoo  ée  la  province  de  Liège  par  une  suite  de  coupes  graphi(|iies 
k  dès  échelles  proportionnelles  et  qui ,  en  montram  beaucoup 
qa^mie  carte  ne  peut  le  faire  les  véritables  rela4iofis  des 
mdiqvent  en  même  temps  leur  puissance  sur  chaque 
poial  «  oe  qui  est  fort  différent  de  l'espace  qu'occupent  leurs  affleu- 
remanlf  «  «t  ce  qui  est  le  soûl  moyen  de  se  rendre  compte  de  leur 
teportiÉce  réeUe  et  de  la  bien  exprimer. 

M  naaimenant  ooas  cherchons  par  l'examen  des  fossiles  qu'a  cités 
M.  IHunattt  la  confirmation  de  ses  rapprochements,  nous  trouverons 
4M  VMt  M  espèces  recueillies  dans  les  couches  rapportées  par  t«iî 
m  grèsnert  supérieur,  au  gault  et  au  grès  vert  inférieur,  22  ne  sont 
pis  4élennNiées,  et  que  sur  les  27  qui  l'ont  été,  5  appartiennent 
flMlosiveiiient  k  la  craie  blanche  ou  h  la  craie  tuffeau ,  et  8  an  grè0 
vert  flopénear  (1).  3  seraient  communes  au  gauk  et  au  ^ès  vert 
Marieur  «  2  propres  à  ce  dernier,  et  U  autres  irrégulièrement 
difllrilMiées  dans  les  deux  groupes  inférieurs  et  dans  le  grès  vert 
sapérieor;  une  autre  serait  jurassique  et  une  signalée  dans  l'argile 
calcariière  nous  est  complètement  inconnue  :  c'est  VAmmfmite^ 
Bwchii.  En  outre,  7  sont  tertiaires ,  et  de  ces  dernières  h  appar- 
tieBdmeBt  a«  terrain  tertiaire  inférieur,  1  au  terraki  tertiaire 
mvfetï ,  et  2  au  supérieur.  Or,  ou  conçoit  qu'avec  de  pareiMos 
deaaéeft  H  est  impossible  d'asseoir  un  jugement  ;  tout  ce  que  l'on 
peut  4lipe,  c'est  que  sous  te  |K>int  de  vue  paléontologique ,  rien 
■'autorise  les  parailélismes  proposés,  puisque  aucune  des  nom- 
kretises  espèces  si  caractéristiques  des  deux  groupes  inférieurs  en 
iagketcrre  comme  en  France  n'y  a  été  signalée. 

De  son  côté.  II.  Davreux  (2),  qui  a  placé  les  sables  tertiaires 
iniériears  dans  la  formation  qui  nous  occupe,  en  y  réunissant  quel- 
ques lambeaux  de  saUes  révJleuieNt  crétacés  et  d'autres  probable- 
BMÉt  qnatcrnaires,  a  distingué  aussi  dans  ia  même  previncc,  k 
partir  ide  la  craie  de  Maestricht  :  1""  la  craie  blanche,  divisée  en 

craie  blancfae  |)roprefnent  dite  cl  en  marne,  cette  dernière  attet- 

)■  ■   .  ■«■      I      ■ p«i>'i  «iii. «Il 

(I)  D'Archiac,  Mcm.  de  la  Soc.  ^êol.  de  Fiance,  vol.  III,  p.  273. 
1839. 

(ï)  Essai  sut'- la  conHitution  géosftostif/ue  de  la  province  de  Lfége, 
p.  73;  in-4.  Bruxelles,  1833. 


152  BASSIN  D£  LA  MEUSE. 

gnant  jusqu'à  ZiO  el  50  mètres  d'épaisseur  dans  la  Hesbaye  et  le 
Gondros;  2'  la  glauconie  crayeuse;  3"  le  gault  ou  argHe  jaunâtre, 
grise,  plus  ou  inoins  calcarifère,  renfermant  des  corps  serpuloîdes, 
reposant  dans  des  dépressions  da  terrain  houiiler  et  dont  l'argile 
smectique  de  Yerviers  ferait  partie;  U""  les  sables  d'Aix-la-Chapelle 
ou  glauconie  sableuse,  correspondant  au  grès  vert  inférieur; 
5*  enfin  un  poudingue  (gravi)  à  pâte  calcaire  et  à  noyaux  siliceux 
de  diverses  natures,  variant  de  0",60  à  ii  mètres  d'épaisseur,  et  placé 
à  la  base  de  la  formation  dans  la  Hesbaye,  où,  suivant  l'auteur,  il 
représenterait  le  tourtia  du  Hainaut  et  de  la  Flandre  française. 

M.  Davreux  signale  dans  les  couches  inférieures  à  la  craie  36  es- 
pèces fossiles,  dont  9  seraient  de  la  craie  blanche  et  de  la  craie 
tuffeau,  7  du  grès  vert  supérieur,  du  grès  vert  du  Devonshire,  et 
parmi  lesquelles  3  se  représentent  dans  le  grès  vert  Inférieur;  pais 
8  du  gault  ou  du  grès  vert  inférieur,  i  jurassique,  U  tertiaires,  2  vi- 
vantes et  2  qui  nous  sont  inconnues.  D'après  ce  mélange  d'espèces» 
qui  paraîtrait  au  moins  fort  singulier  si  l'on  pouvait  admettre  leur 
détermination  exacte ,  il  n'y  aurait  donc  pas  plus  de  raison  que 
ci-dessus  pour  vouloir  trouver  ici  le  groupe  du  gault  et  le  groupe 
néocomien ,  et  les  deux  géologues  de  la  province  de  Liège  ne  dif- 
fèrent guère  de  l'opinion  de  M.  Fitton  qu'en  admettant  l'existence 
du  gault  que  ce  dernier  n'a  point  reconnu. 

Environs         Nous  cûmes  occasiou  de   parcourir   quelques   années  «près 
^obsl^^aTiol"'  ^^'  ^timonl  et  Davreux  les  environs  de  Liège,  de  Maestricht, 

diTerses.  d*Henry-Chapellc,  de  Gemmenich  et  d'Aix-la-Chapelle,  et  nous 
avons  consigné  dans  un  mémoire  publié  en  1839  le  résultat  de  notre 
examen  (i).  Mais  si,  d'une  part,  nous  avons  pu  apprécier  l'exactitude 
des  faits  décrits  par  nos  savants  prédécesseurs,  de  l'autre  il  nous  a 
été  impossible  de  nous  ranger  à  leur  opinion,  sur  la  véritable  place 
que  ces  dépôts  doivent  occuper  dans  la  série  crétacée.  Pour  nous, 
entre  Aix-la-Chapelle  et  la  rive  gauche  de  la  Meuse,  la  craie  supé- 
rieure, puis  la  craie  blanche  viennent  en  s'amincissant  se  terminer 
aux  collines  de  sables  glauconieux  et  ferrugineux  qu'elles  recouvrent 
sur  quelques  points  (p.  272) ,  et  les  couches  de  glaise  et  de  terre  à  fou- 
lon impure,  ainsi  que  les  marnes  glauconieuses  qui  se  trouvent  acci- 
dentellement sous  la  craie  blanche,  doivent  en  être  regardées  comme 
des  modifications  locales,  ne  présentant  pas  même  les  caractères  de 


(4)  D'Archiac,  Mém.  de  la  Soc,  géol.  de  France jYo\.  III,  p.  269 
et  suivantes.  4  839. 


BASSIN  DE   LA  MfiUSE.  153 

l'étage  de  la  craie  tuffeau.  Quaut  à  celle-ci ,  nous  noos  sommes 
attaché  à  faire  voir  (  p.  27/4  \  en  comparant  les  données  stratigi-a- 
phîques  avec  le  résultat  obtenu  par  le  dépouillement  et  la  critique 
des  fossiles  cités,  ou  que  nous  avions  observés,  que  les  couches  in- 
férieures à  la  craie,  tant  en  Belgique  qu*aux  environs  d'Aix-la- 
Cliapelle«  quels  que  soient  d'ailleurs  leurs  caractères  minéralo- 
pqueBf  ne  pouvaient  pas  être  plus  anciennes  que  le  second  groupe, 
comprenant  le  grès  vert  supérieur,  et  que  rien  n'autorisait  à  y  voir 
le  reiNréfientaot  du  gault  et  à  plus  forte  raison  du  grès  vert  inférieur. 
la  comparaison  que  l'on  peut  faire  des  caractères  de  la  formation 
orétacée  de  l'Angleterre,  tels  que  nous  les  avons  exposés  dans  le 
chapitre  précédent,  aussi  bien  que  ce  qui  nous  reste  à  dire  sur  ce 
jDJety  pourra,  nous  l'espérons,  convaincre  le  lecteur  de  la  très 
grande  probabilité  de  nos  conclusions. 

Les  aateors  de  la  Carte  géologique  de  la  France  (1),  qui  ont  re- 
présenté la  formation  crétacée  par  deux  teintes  seulement,  ont 
colorié  en  vert  toute  la  partie  de  ce  pays,  que  nous  serions  dis* 
posé  à  rapporter  au  groupe  de  la  craie  tuffeau  ;  >L  d'Omalius  (2)  a 
admis  trois  teintes  qui  nous  paraissent  suffisamment  justiûées  :  l'une 
consacrée  à  la  craie  supérieure  de  Maestricht,  l'autre  comprenant 
la  craie  blanche,  et  la  troisième  les  argiles  smectiques,  les  marnes 
chloritées ,  les  sables  et  les  grès  d'Aix-la-Chapelle.  Peut-être  eût-il 
été  préférable,  cependant,  de  laisser  ces  derniers  seub,  et  de  réu- 
DÎr  à  la  craie  les  marnes  et  les  argiles  précédentes  ;  mais  ceci  a  peu 
d'importance  au  point  de  vue  théorique. 

M.  Fréd-Ad.  Roemcr  (3)  s'était  occupé  incidemment  des  couches 
crétacées  situées  entre  la  Meuse  et  Aix-la-Chapelle,  et  avait  donné 
une  conpe  générale  de  la  composition  de  ces  collines  ;  plus  tard  son 
frère,  M.  Ferdinand  Roemer  (U),  revint  sur  ce  sujet,  et  décrivit  la 
niasse  des  sables  qui  forme  la  base  de  la  colline  du  Lusberg  et  de 
celle  des  bois  d'Aix ,  où  l'on  trouve,  vers  le  haut,  des  bancs  de  grès 
cakarifères  subordonnés  avec  des  fossiles  qui  lui  ont  paru  être  les 
mêmes  dans  les  deux  localités  et  dans  les  diverses  couches.  Ces  fos- 

(4)  Dufrénoy  et  Elle  de  Beaumont,  carie  en  6  feuilles.  Paris,  4  844 . 

h\  Loc.  cit.,  4  842. 

(sj  Die  Versteinerungen  des  Norddeutschen  Kreidcgebirges,  Pé- 
trincations  des  dépôts  crétacés  du  nord  de  rÂllemagne,  p.  420; 
tn-4.  4844. 

(4)  Ubcr  die  zur  Krcideformation^  etc.  Sur  la  formation  crétacée 
des  enTirons  d'Aix-la-Chapelle  [Nen.  Jahrb.,  4  845,  p.  385). 


iSh  BASSIN  DE  LÀ  MBUSS. 

«iles ,  déjà  dtés  par  M.  Ad.  Roemer,  lai  avaient  fait  rapporter  le 
tout  à  la  craie  blanche. 

Lorsqu'on  se  diri|;e  à  1*0.,  vers  Vaels,  on  rencontre  des  marnes 
-crayeuses  qui  ne  sont  point  accompagnées  de  sable.  Le  Belemnites 
fmtcrùnafus  et  Vlnoceramm  Cripsii  y  sont  assef  répandus,  et  Ton 
j  observe ,  en  outre ,  NmiUtts  simplex ,  Sow. ,  Terebralula  car^ 
ii€tt,  id. ,  1\  striotntù,  id. ,  ?'.  Gibsiana,  id. ,  T,  s^Apiicatû,  Mam., 
Magas  prnnilus,  Sow.,  Cranta parisiensis,  Defr.,  Limmsewimi^ 
eata,  Oesh. ,  Ostrea  vesiçularh,  Lam.,  fossiles  qui  prouvent  qu'elles 
appartiennent  encore  à  l'étage  de  la  craie  blanche.  Quaot  à  ieiir 
position  par  rapport  aux  bancs  coquilliers  et  aux  sables  des  bois 
d'Aix  et  du  Lnsberg,  Wen  que  le«r  niveau  piHsse*4es  fair-e  regarder 
comme  plus  anciennes ,  mie  oonpe  faite  à  l'oueM  d'Alx  tend  à  prou- 
ver qu'elles  sont  du  même  âge,  et  que,  malgré  les  différences  de 
leurs  caractères  pétrographiqueset  de  leurs  fossiles,  elles  font  partie 
d*un  même  ensemble  de  dépôts.  Considérées  relativement  au  cal^ 
cnfire  de  Maestricht,  M.  Ferd.  Koemer  fait  remarquer  que  leè 
marnes  de  Vaels  renferment  beaucoup  de  fossiles ,  que  Ton  trouve 
dans  ce  calcatrc  {Beiemnites  mucronatus,  Nautilus  simplex.  Cm* 
nim  pansieniis,  Terebratula  ^triatuia,  T.  chrysalîê^  Magas  pnmt^ 
iuê ,  Ostrea  vesicuiaris ,  Lima  srmisttlcata ,  etc.  ) ,  mais  que  les 
bryoEoaires ,  si  répandus  dans  les  couches  de  la  montagne  de  Sakit-» 
Pierre,  manquent  à  Yaels ,  quoique  se  retrovrvant  au  Yetschau,  au 
nord  d'Aix. 

Près  de  Kunraed ,  cnire-Heerlen  et  Falkenberg,  des  marnes  jau- 
uStrcs  akement  avec  des  bancs  calcaires  solides ,  dont  les  nombreux 
fossiles  sont ,  pour  la  plupart ,  ceux  qui  caractérisent  la  crafe  de 
Maestricht  {Baculites  Faujasii,  Nantiltts  simplex,  Belemnites 
mucranatus ,  Cardium  tubercnlifervm ,  FÀma  semisulcata ,  Tere* 
bratula  alata ,  T.  striatula ,  Hemipnemtes  radiatus,  Nueleolites 
iapis  cancri,  Micraster  cor-angidnum,  Ostrea  vesicuiaris,  etc.).  Il 
y  a,  en  outre,  beaucoup  d'espèces  qui  manquent  à  Maestricht,  et  qtri, 
jointes  aux  caractères  des  roches  qui  ressemblent  à  celles  de  Vaéls  j 
distinguent  les  dépôts  de  Kunraed  de  celui  des  bonis  de  la  Meuse: 

A  l'ouest,  près  de  Falkenberg,  les  calcaires  pereux  que  Ton 
observe  sous  les  ruines  du  château  et  sur  d'antres  points  ne  se  sé- 
parent plus  de  ceux  de  Saint-Pierre,  <jui  ne  diffèrent  donc  pas 
autant  qu'on  Ta  cru  des  calcaires  environnants.  Quant  aux  différ 
reuces  de  ces  derniers  avec  les  grès  coquilliers  du  l^usberg,  suas  le 
rapport  des  fossiles  et  des  caractères  pétrographiques ,  elles  ne  sont 


EàfiUf  DB   LA  MIOfll.  155 

pm  |)lot  gmdés  que  celles  que  Ton  remarque  entre  tes  dépôts  coo'* 
Imporaios  d'autres  pays ,  tels  que  les  marnes  d*Osterfeld,  de  Gœs- 
lild  00  an  Salzberg ,  près  Quedlinbnrg. 

•  Les  calcaires  blancs  des  bords  de  la  f^Ieuse,  que  l'on  voit  aussi 
sur  la  route  de  Liège  à  Aix,  malgré  leurs  caractères  pétrograpbi-» 
ÈpÊÊB  semUaMes  à  ceux  de  h  craie  blanche  d'Angleterre  et  de  l'île 
àt  Rogen ,  ne  sont  i)our  M.  Roemcr  qu'une  modification  des  manies 
et  Yaels»  car  tous  les  fossiles  sont  ceux  de  ces  dernières.  Les  sables 
JiBoes  et  blancs  situés  enire  les  bois  d'Aix  et  la  ville  restent  seuls 
fnm  âge  indéterminé,  comme  ceux  que  l'on  trouve  sur  la  rouie 
fBiaaltea.  Quoique  ressemblant  aux  sables  du  Lusberg  et  des  bob 
f  Aix,  ils  s*en  distinguent  par  l'absence  de  fossiles,  par  des  couches 
fènrogilieoses  oadniées ,  et  par  divers  autres  caractères. 

En  résumé ,  dit  Tauteur ,  on  peut  reconnaître  que  les  environs 
i'Aix-la*Cbapelle ,  jusqu'à  la  lUeusc,  présentent  la  formation  cré- 
iKjée  sons  divers  aspects ,  soit  pétrographiques,  soit  zoologiques; 
nais  que  cependant,  en  raison  de  leur  superposition  et  de  lenrs 
passages,  comme  par  l'identité  d'un  certain  nombre  de  fossiles  coow 
snas  H  les  caractères  de  ces  derniers ,  on  doit  admettre  que  ces 
iépèHM  appartiennent  tous  à  une  période  peu  ancienne ,  celle  de  la 
craie  blanche  de  France  et  d'Angleterre. 

-  OaBS  sa  note  sur  le  terrain  crétacé  d'Aix-la-Cbapelle  (1), 
M.  A.  Pomel  a  suivi  la  même  marche  que  M.  Ford.  Roemer,  etest 
armé  à  pev  près  à  la  même  conclusion ,  quoiqu'il  n'en  dise  rien.  Il 
a  décrit  d'abord  la  colline  do  Lusberg ,  située  à  l'ouest  de  cette 
vile ,  et  an  pied  de  laquelle  est  une  colline  moins  élevée ,  compo«- 
sée  aussi  de  sable  avec  des  lits  d'argile ,  de  grès  et  de  calcaires  o(h 
qtùUkn  subordonnés,  qui  seraient  le  prolongement  modifié  des 
aarfsca  du  Lusberg.  loi  coUine  de  Vetschau ,  encore  plus  k  l'ouest, 
préaeate  la  même  masse  de  sable  surmontée  d'un  conglomérat  co« 
fittîsr,  et  une  assise  calcaire  avec  des  polypiers  qui  seraient  ana* 
isgiMsàceox  du  calcaire  de  Maestricht, -puis  des  échinodermes 
Iplaaent  identiques  avec  certaines  espèces  de  cette  dernière  localité 
{Betnipneustes  radietus^  Ag.,  Ananchytes  ovaia^  Lam. ,  A.  UriaJta^ 
ÎL),  avec  Vihtrta  veùciUaris^  id.  Le  Belemnitet  mucranetus  se 
vencontr^  ausai  dans  des  grès  en  plaquettes  associés  aux  fossiles  pi*é- 
eédeals.  jL'auteur  admet  dans  ce  pays  trois  assises  distinctes  :  Tin* 
iérieurc».^leuse ,  mélangée  d'argile  et  de  grains  verts ,  et  renfer- 
i^wp       >■■■  I»  ■  '  " — •  "•  ' — '--~'    "  ~~~ 

(4)  /?«//.,  î'sér.,  vol.Vî,  p.  15.  1848. 


156  BASSDI  DK  LA  MBUSB. 

mant  des  végétaux  «  des  coquilles  et  des  débris  de  poissons  ;  ia 
moyenne ,  calcaire ,  moins  riche  en  corps  organisés ,  mais  en  pré- 
sentant de  plus  caraciérisiiques;  enfin  la  supérieure,  sableuse  et 
argileuse ,  avec  des  silex  assez  variés ,  des  échinodermes ,  des  co- 
quilles et  des  végétaux. 

Dans  la  colline  des  bois  d'Aix,  an  sud-ouest  de  la  ville,  M.  Pomel 
retrouve,  subordonnés  à  la  masse  des  sables,  les  bancs  de  calcairia  sa- 
bleux, ferrugineux  et  coquilllers  que  nous  avons  décrits  (1),  et  qui 
seraient  pour  lui  les  équivalents  de  ceux  de  la  colline  de  Yetschau. 
Ces  assises  sableuses ,  argileuses  et  calcaires  sont  d'ailleurs  liées 
entre  elles  par  leur  stratification ,  les  passages  insensibles  dé  leurs 
caractères  minéralogiques ,  comme  par  leurs  fossiles;  aussi  l'auteur 
repoussc-t-ii  avec  nous  les  sous-divisions  qu'on  y  ava/lt  établies  pr^ 
cédemment. 

Cet  ensemble  de  dépôts  se  prolonge  de  Yaels  à  Gulpen ,  et ,  de  ce 
dernier  village  à  Fauquemont,  on  observe  diverses  modifications.  A 
Subbe  déjà  des  carrières  profondes  sont  ouvertes  dans  des  calcaires 
plus  sableux ,  et  à  Fauquemont  même  c'est  dans  une  roche  iden« 
tique  avec  celle  de  Saint-Pierre ,  et  remplie  des  mêmes  fossiles.  Il 
suit  de  là  que  les  calcaires  du  Lusberg ,  de  Yetschau  et  de  Yaels  ne 
seraient  que  le  prolongement  de  ceux  de  Fauquemont,  continués 
entre  ces  divers  points,  et  les  sables  qui  s'abaissent  vers  l'O.  passe- 
raient, avant  d'atteindre  Gulpen,  au-dessous  du  niveau  de  la  rivière» 

A  Kunraed ,  village  situé  à  l'Ë. ,  sur  la  route  de  Heerlen,  on  ren- 
contre des  assises  que  le  même  observateur  regarde  aussi  comme  la 
continuation  de  celles  de  Fauquemont,  quoiqu'elles  en  diffèrent  à 
certains  égards ,  étant  divisées  en  bancs  minces ,  nombreux ,  sépa- 
rés par  des  lils  d'argile  fine  très  tenace ,  tandis  que  les  précédentes 
sont  en  bancs  très  épais,  dont  la  stratification  est  peu  prononcée; 
et  ce  qui  les  dislingue  encore  de  ceux  du  Lusberg  et  de  Yetschau, 
c'est  qu'ils  renferment  beaucoup  de  fossiles  du  grès  vert  coquilller 
d'Aix-la-Chapelic.  Ainsi,  en  allant  de  TO.  àl'Ë.,  de  Fauquemont 
vers  Yaels  ou  vers  Heerlen,  on  observerait  dans  les  mêmes  assises 
des  modifications  comparables  et  très  prononcées. 

Pour  rechercher  ensuite  la  place  que  doit  occuper  ce  système  de 
couches  dans  la  série  crétacée ,  l'anteur  revient  sur  la  route  de 
Liège  et  met  la  craie  à  grains  verts  d'Henry-Chapelle  à  Hervé  sur 


(i)  D'Arcbiac ,  Mém.  de  ia  Soc.  géol.  de  France ,  vol.  III,  p.  270. 
1839. 


\ 


lUSSIN   DE   l.\    MEïlSE.  157 

rhoiûondu  calcaire  de  Hervé,  qui  présente  aussi  les  caractères. 
d*one  craie  cblorilée.  Dans  les  deux  localités,  les  fossiles  seraient 
flemblabies,  et  la  craie  d'Hervé  à  Fauqnemont  ne  serait  qu'une  mo« 
dification  latérale  de  dépôts  calcaires,  dont  il  croit  avoir  démontré 
h  continuité  en  même  temps  que  les  modiGcations  depuis  les  envi- 
rons d*Aix  jusqu'à  Fauquemont. 

Quant  à  h  superposition  de  la  craie  supérieure  de  Maestricht  à 
h  craie  blanche  dans  la  colline  de  Saint-Pierre,  M.  Pomel  ne  pense 
pas  qu'il  soit  prouvé  que  celte  craie  blanche  représente  celle  du 
baaiin  de  la  Seine,  et  elle  ne  serait  pour  lui  qu'une  simple  modiû- 
catkm  locale  ;  aussi  en  conclut-il  que  le  bassin  de  Maestricht  pré- 
aenle  on  type  particulier,  qui  ne  constitue  qu'un  seul  grand  étage 
composé  de  deux  dépôts  argilo-sableux  et  d'un  dépôt  calcaire  in- 
termédiaire. Chacun  d'eux  aurait  des  fossiles  particuhers  et  un 
certain  nombre  d'espèces  communes  en  quantité  variable ,  suivant 
les  localités.  Il  y  a  peu  de  ces  dernières  qui  se  retrouvent  dans  le 
bassin  de  la  Seine,  mais  il  est  vrai  de  dire  que  ce  sont  précisément 
les  plus  caractéristiques  de  ce  bassin. 

La  craie  blanche  que  nous  verrons  à  Giply,  près  de  Mons,  sup*^ 
porter  la  craie  supérieure,  ne  serait  pas  davantage  le  prolongement 
de  celle  du  nord  de  la  France  et  des  environs  de  Paris,  non  plus 
que  celle  d'Hervé;  car,  ajoute  l'auteur,  il  faudrait  au  moins  assimi- 
ler les  sables  verts  d'Aix  à  la  craie  chloritée  :  or,  c'est  précisément 
Ul  conclusion  à  laquelle  nous  avons  été  conduit  tout  en  tenant 
compte  des  différences  des  faunes ,  car  les  céphalopodes  à  cloisons 
persillées ,  si  répandus  des  deux  côtés  du  détroit ,  manquent  ici 
presque  complètement.  Enfin,  M.  Pomel  ne  croit  pas  que  les 
coaches  les  plus  basses  de  ce  pays  soient  antérieures  à  l'étage  de  la 
craie  blanche ,  et  les  plus  récentes  seraient  de  l'flge  du  calcaire 
pisolitbique  des  environs  de  Paris  ou  l'auraient  précédé  de  peu  de 

temps. 

Nous  avons  fait  remarquer  (1)  que  les  rapports  slratigraphiques 
invoqués  ci-dessos  n'étaient  pas  suffisamment  prouvés  par  des 
coupes,  et  que  l'extension  en  surface  comme  en  hauteur  de  la  craie 
de  Maestricht  ne  pouvait  pas  se  déduire  de  ces  observations  ;  en 
outre,  qne  la  superposition  des  calcaires  de  Maestricht  à  la  craie 
Uaocbe,  de  même  que  l'identité  de  celle-ci  et  de  celle  de  Giply 
avec  les  dépôts  jugés  contemporains,  soit  plus  au  S.,  soit  ù  1*0. ,  avait 


(4)  D'Archîac,  Bnll.,^^  sér.,  vol.  VI,  p.  29.  4  848 


f  SS  iAMN  ViÉ  LA  MBOSB. 

été  établie  par  des  preuTes  qae  les  rechercha  de  Tautear  ne  àé^ 
truîsaient  nalleraent 
Mémoire  Oo  doît  h  M.  H.  Debcy  (1)  du  traTwl  récent  beaucoup  pkw 
M.  Debey.  oomplet  et  plus  Satisfaisant  que  ceax  dont  noos  ayons  rendu  complu, 
et  conune  il  est  accompagné  de  coupes  graphiques,  faites  avee  aeifll 
à  travers  les  collines  crétacées  qui  enmonneot  Aix-la-Cliapetie  «  il 
noiis  paraît  plus  propre  qu'aucun  autre  à  éclaîreir  la  questieii  qui 
sous  occupe,  qtioiqu'il  soit -encore  loin  de  la  résoudre.  Après  avoir 
jeté  un  coup  d'cail  sur  le  terrain  ancien,  Fauteur  traite  de  la  forma-' 
tion  crétacée  qui  s'étend  transgresaivement  sur  les  dépôts  carbrai^ 
{ères  et  dévonienu,  dom  ils  seinbleni  remplir  une  dépression.  KU9 
présente  de  bas  en  hant  les  assises  snivantea,  qae  nous  atoMS  miaii 
en  rapport  avec  nos  divisions  (2)  : 

4 .  Sable  d*Aix-la-Cbapelie  avec  des  cou- 
ches d'argile  subordonnées  (argile       it*trrf. 
f*  groupé.  ^         crayeose  d'Aix-Ia-Chapelfe.   ....     40      à  409 

i  S.  Sable  vert  inférieur  d'Aix.  .....;       t      i  1^ 

^3.  Sable  vert  gyroliibique.  .r*......       d     'à46 

4  *'  groupe,  i  4.  Sable  vert  supérieur  et  craie  chloritée.       4 ,60  à     3 

Craie      w    »*  ^.    x  (sans  silex 4, 60 à   46 

blanche,  l*'  "'"««^«•«^[avec  sil6ï «>0*  *» 

/•.  brèche  du   Losbefg,  de  î  mètres  h 
0^,60;  marne  eelcaire  de  Yetschau 

et  de  Kunraed 6      ^  i^. 

Craie      )  7.  Pierre  à  chaux  corallienne  de  Yetschau 
supérieure.)  et  de  Kunraed 2       S     S 

8.  Pierre  cornée  (détritus  diluviens).  .  . 

9.  Tuf  crétacé  de  Valkeoberg  et  de  Maes* 
tricht 46      k  9é 

i"*  Sables  d'Aix- la- Chapelle.  L'assise  du  sable  d*Aiz,  qfài 
repose  immédiatement  sur  le  terrain  de  transition ,  renferme  k  a» 
base  une  couche  d*afgile  plus  ou  moins  puissante  et  des  conglonai*: 

(4)  Enti^urf  zu  einer  geognost,  geogenct.  Darstellung  der  Gêgem 
von  Aachcn.  Esquisse  d'une  exposition  géognostico-géogénétiquo  dea 
environs  d'Aix-la-Chapelle;  in-8,  avec  coupes.  Aix-la-Chapelle,  4  849, 
Nous  sommes  redevable  de  la  traduction  de  ce  mémoire  à  t'extrénié 
obligeance  de  M.  le  docteur  Jecker. 

(2)  Pour  ne  pas  rompre  ou  intervertir  la  série  des  raisOnneiBi^ill 
de  Fauteur  nous  suivrons  l'ordre  de  bas  en  haut  qu'il  a  adopté,  quoi» 
qu'il  soit  l'inverse  du  nôtre.  Quant  à  ses  dénominations,  on  conçoit 
qu'elles  sont  purement  locales  ei  n'impliquent  aucune  relation  dé- 
terminée avec  nôtre  classification  générale. 


BÀàSiN   Dl   LA   MKUàK.  159 

riiii.  La  positioa  do  celle  ai^lle,  désignée  par  les^  ouvriers  mineurs 
do  dislrîct  houiller  sous  le  non)  de  ùagrjerf,  laisse  encore  quelque 
ineerUlude  à  M.  Debey.  Les  sables  qui  viennent  cnsuile  ont  une 
épaisseur  d*environ  30  mètres.  Ils  sont  meubles  et  passant  à  des 
grès»  eo  lits  miuces  ou  en  rognons  blancs,  gris  blanchâlre,  fer  rugi- 
neus,  Terdâtrcs  ou  noircis  çà  et  là  par  de  la  matière  ciiarbonneuse. 

Vers  la  partie  moyenne  de  ces  sables  se  montrent  des  couches 
4*argile  plus  oo  moins  nombreuses,  dont  l'épaisseur  varie  de 
^aelques  décimètres  jusqu'à  6  mètres ,  et  qui  alicrneot  avec  des 
bancs  de  grès.  Ces  argiles  renferment  d'innombrables  débris  de 
piaotes  marines  et  terrestres  carbonisées,  pétrifiées,  ou  dans  ua 
état  de  couservatiou  tel  que  Ton  peut  y  reconuaître  les  parties  les 
yfaig délicates  des  tiges,  des  feuilles,  des  fleurs  et  des  fruits.  Les 
flid»ies  et  les  grès  qui  séparent  les  lits  d'argile  contiennent  aussi  des 
débris  de  végétaux ,  mais  moins  abondants  et  moins  bien  conservés» 
Les  seules  traces  d'auimaux  sont  des  infusoires  dans  les  argiles,  et 
des  insectes  dans  les  bois  péiriûés. 

L'argile  devient  plus  rare  vers  le  haut ,  où  les  grès  tendent  à  pré- 
dominer. A  la  jonction  des  deux  divisions,  k  200  et  230  mètres  au* 
dessus  de  la  mer^  règne  une  coucbe  d'argile  sableuse,  très  constante 
dans  tout  le  pays,  pénétrée  et  traversée  par  une  multitude  de  veines 
charbonneuses,  d'origine  végétale,  prescfue  perpendiculaires  au 
plan  de  stratification ,  et  qui  cessent  aussitôt  que  cliangent  les  ca^ 
ractères  minéralogiques  de  la  rocbe.  Celte  couche  représenterait  r 
poar  l'auteur,  le  fond  d'un  lac  de  i^.SO  à  2  mètres  de  profondeur, 
contigu  au  golfe  marin ,  el  dans  lequel  des  Fncoïdes^  et  des  Naïades 
sa  seraient  développés  rapidement,  l^s  grès  placés  au-dessus  sont 
en  bancs  de  O'",30à  1  mètre  d'épaisseur,  mamelonnés  et  perforésl 
h  surface.  Les  détritus  de  végétaux  s'y  observent  également,  soit 
péUrifiéH ,  soit  cbarbonnés ,  ou  même  |)arfaitement  conservés.  LaS. 
fossiles  animaux  y  sont  fort  rares;  cependant  on  y  cite  le  CardiiOn 
Becksif  Miill.,  des  fragments  de  Turritelles  et  la  Trigonia  alc»^ 
fonniif  Park. ,  puis»  dans  un  banc  particulier,  ïOstrea  veêicufari$f 
Lam.»  des  traces  de  Cérilcs,  de  Tornatelles  et  de  Patelles.  Bnfiif 
des  corps  cylindriques,  verticaux,  de  formes  variée»,  tra\'eFseiit 
béqoeumient  les  bancs.  La  partie  supérieure  des  grès  est  occupée 
par  un  sable  k  gros  grains,  zone  de  jaune,  rempli  par  placés d# 
cailloux  blancs  ou  gris,  ei  qui  supporte  ^assi^e  suivante. 

2"  Sables  verts  inférieurs.  Ces  sables  sont  d'un  jaune  verdàtre, 
h  grains  fins,  comme  on  le  voit  à  droite  de  Kënigsthor,  dans  le  iioh 


160  BàSSIN  DK  LA   MEUSE. 

sînage  immédiat  d*Aix.  Plus  haut  ils  sont  verdâtres ,  quelquefois 
calcarifères  et  ferrugineux.  On  y  rencontre  quelques  rognons  de 
calcaire  ou  de  grès;  mais  il  n'y  a  point  de  traces  de  plantes ,  et  les 
coquilles  marines  à  Tétat  de  moule ,  à  peine  reconnàissables ,  sont 
disséminées  dans  toute  la  masse  sableuse  {Pecten  quadricostatus , 
Sow.,  Ostrea,  Cardita  Goldfussi^  Mûll.,  Lucina  lenticularis , 
Gold.,  Tellina,  etc.).  Cette  assise,  dont  l'épais^ur  varie  de  3  à 
16  mètres,  se  montre  avec  ces  caractères  dans  la  colline  du  Lusberg, 
an  nord-ouest  d'Aix,  dans  les  bois  d*Aix,  où  elle  atteint  une  altitude 
de  325  mètres,  à  Willkommsberg,  sous  l'église  de  Laurenzberg  et 
au  Yetschau.  Vers  sa  partie  moyenne  el  supérieure  sont  des  bancs 
de  calcaire  sableux,  brunâtre,  remplis  de  moules  de  coquilles.  Ils 
sont  fort  étendus  et  séparés  les  uns  des  autres  par  des  bancs  de  grès 
ou  de  sable  calcarifère.  Les  débris  organiques  y  sont  irrégulièrement 
distribués ,  et  ne  forment  pas  un  horizon  continu.  Quelques  espèces 
sont  accumulées  dans  certains  bancs  particuliers ,  telles  que  les  Ba- 
culites,  les  Turritelles,  les  Avellana,  le  Solen  œqualis,  d'Orb.,  les 
Hntlres,  etc.  Un  des  bancs  du  Lusberg  contient  exclusivement  une 
grande  quantité  de  Turritella  socialis,  Mûll. 

Au  sud  et  au  sud-est  de  Yaels  les  sables  précédents  sont  plus 
foncés,  à  gros  grains,  et  atteignent  12  à  16  mètres  d'épaisseur.  On 
y  observe  des  veines  d'argile  vert-rougeâtre,  tachée  de  rouille.  Les 
bancs  calcaires  manquent ,  et  les  fossiles  sont  enveloppés  dans  des 
concrétions  de  sable  vert.  Le  test  de  la  plupart  d'entre  eux  est 
passé  à  l'état  de  calcédoine.  Parmi  les  conchifères  qu'a  décrits 
M.  J.  Millier  (1),  3^  espèces  sont  communes  aux  sables  de  Yaels  et 
du  Lusberg,  23  appartiennent  exclusivement  à  celte  dernière  loca* 
lité,  et  12  à  la  première. 

3^  M.  Debey  désigne  sous  le  nom  de  sable  vert  gyrolithique 
l'assise  appelée  smeciique  de  Verviers  par  M.  d'Omalius  d'Halloy. 
Elle  s'étend  jusqu'à  la  frontière  de  la  Belgique  et  de  la  Hollande , 
passe  sur  le  territoire  allemand,  et  se  montre  surtout  dans  la  partie 
occidentale  du  district  sableux  d'Aix-la-Chapelle.  Elle  est  composée 
de  roches  d'un  blanc  gris,  gris-jaunfltre  ou  verdâire,  un  peu  mi- 
cacée ,  plus  ou  moins  compacte ,  à  cassure  terreuse ,  et  renfermant 
des  bancs  de  grès  subordonnés  avec  des  lits  de  sable  vert  argileux 
(environs  de  Yaels  et  de  Hoket).  La  roche  tendre,  qui  ressemble  à 


(4  )  Monographie  der  Petrefacten  der  Anchner  Kreideformation  ; 
in-4,  avec  planches,  4847-51, 


uaMti  i>E  i.A  HEu^K.  un 

âne  marae,  ett  principalement  composée  de  silice,  de  niignësic, 
»ec  1res  peu  de  cluui  et  d'alumine.  Les  fossiles  peu  nombreux 
sont  :  Lucina  lenticularis,  GulH.,  Aoellana  cassis,  d'Orb.,  Turri- 
Ulla  Hogenowiaiia,  Gold.,  7*.  multilineata,  SItill.,  Baculiles  Fau- 
Jani,  Suw,,  Scaphiles  binodosus,  Sjxiiangus  bufo,  Lam, ,  etc. ,  qui 
nuacbent  c«tie  assise  à  la  précédente  (n"  2). 

Da  cylindres  conlonmés  en  divers  sens,  et  très  abondants  par 
places ,  lui  ont  fait  donner  par  M.  Debey  le  nom  de  scMe  gyroli- 
tUque.  Rares  autour  de  Vaels  cl  de  Gymnich ,  ils  sont  très  fré* 
qnenu  dans  la  B«l){i(|ue ,  i  l'ouest  de  la  grauwacke  de  Bti/iberg. 
La  mrbce  de  ces  corps  est  couverte  de  fils  déliés ,  vermiculaires , 
entrelacés,  «t  qui  paraissent  occuper  l'iuiérieur  des  cylindres 
Imiqua  le  noyau  picrrcui  n'existe  pas.  Nous  «errons  que  ces  corps, 
■oufent  figorés  par  les  anciens  oryctographes  el  récemmeiil  par 
H.  Davrenx  (1),  sont  partout  plus  ou  moius  répandus  dans  la  craie 
tufleau,  et  qu'on  s'explique  très  racilemeiil  pourquoi  les  Qbres 
nmplînent  le  tube  lorsqu'il  n'y  a  point  de  noyau  calcaire.  La  couche 
u^leusegrise  à  grains  verts  (dri/iViVe,  d'Omalius),  qui,  en  Bel- 
gique, se  trouve  au-dessus  de  la  smectîgue  de  Verviers,  paraît 
nunqurr  aux  entrirons  d'Aii.  C'est  celle  que  M.  Uujiiont  et  Al.  [■»- 
freux  avaient  prise  pour  le  gault. 

h'  Sables  verts  supérkurs.  Au-dessus  des  bancs  calcaires  avec 
moules  de  coquilles,  subordonnés  à  l'assise  u°  2,  l'auteur  place  des 
calcaires  marneux,  gris  blanc  ou  jaunâtres,  en  bancs  très  minces, 
associés i.  des  sables  verts  mélangés  de  cailloux  noiis,  verts  el  blancs, 
avec  des  veines  d'argile  brune,  verte  et  grise.  Cette  assise,  qu'il  con- 
sidère comme  faisant  le  passage  des  sabifs  aux  marnes,  se  rattaclie 
c^endaot  pluidt  à  ces  dernières.  On  y  trouve  de  nombieux  fos- 
nles,  poor  la  plopart  semblables  ï  ceux  de  la  craie,  tels  que  des 
dents  de  Squales,  le  BelettmUes  mucronatus,  des  espèces  qui  man- 
qneol  dans  tes  sables  Boos-jacenls  (Térébratules,  Apiocrinifes  e, 
tùna,  Fungia  cotwtula,  des  échinodermes,  des  ossements  de  si 
riens,  etc.),  et  dont  les  individus  sont  presque  tous  roailés. 
Lnsberg,  au  Willtoiiimsberg  et  aux  environs  de  Vaels,  la  cuucbe,  dd 
1~,50  II  3  mètres  seulement  d'épaisseur,  est  un  sable  vert  foncé. 

S*  Mantei  crétacées.  Lorsque  les  sables  dont  on  vient  île  \i 
n'ont  qu'une  1res  faible  épaisseur,  les  marnes  crétacées  succëdentJ 

(l)  Eitai  xar  la  constiliititin   gpognostiijt 
Z<<^e,- in-i,  pi.  4,  f.  4.  18:13. 


162  Bassin  dk  la  meusb. 

pi'CM|ue  iuiiiiédjatôii>eiu  aux  sables  de  Taesise  ii°  2,  qu'elles  séparent 
ainsi  des  calcaires  blancj)  de  la  craie.  Le  banc  inférieur,  de  0^,12  à 
1  laètrede  poivssanee,  contient  encore  beaucoup  de  graki^veriSt  et 
conAiitue  uae  craie  ehloritée  f}ui  se  délite  eu  plaque»  iniAcea.  Plus 
haut ,  ies  graiiis  verts  diminuent  »  la  tei»t€  de  ia  roche  de? ieul  gris 
blanc,  et  la  pierre  moins  fissile.  La  puissance  de  oetle  amise  vaiie 
de  3  à  ^0  laètreAr  A  la  partie  supérieure,  i*oiyde  de  isr  el  le  sable 
vert  s'y  tti4ieot»  eireu  y  Uroufve  de»  férébffatukss,  le  Bâl^jmiUs 
mucronatus^  des  Huîtres^  des  polypiers,  etc.  Les  li(s  de  silex  noirs, 
de  0'",08  à  û°\16  d'épaisseur,  très  réguliers,  se  montrent  ensuite, 
alternant  avec  les  marnes  blanches,  tantôt  compactes  »  tantôt  sa- 
bleuses et  friables,  et  représentant  les  assises  crayeuses  du  Lusberg 
et  du  ^ilkommsberg.  La  marne  à  silex  atteint  de  3  à  16  mètres  et 
même  davantage.  Sur  d'autres  points,  l'assise  manque  entièrement. 
Les  parties  supérieures  ont  été  dénudées  et  entraînées  pendant  les 
époques  tertiaire  et  quaternaire. 

Les  fossiles  existent  principalement  dana  les  marnes  sans  titoi  »  et 
rarement  dans  celles  qui  en  contiennent.  Quelquefois  ils  sont  acca-^ 
mules  par  places  ;  le  plus  souvent  ils  sont  disséminés  dans  toute  la 
masse  d'une  manière  irrégulière,  ou  bien  certaines  espèces,  surtout 
les  Térébratules ,  se  trouvent  entassées  sur  quelques  points*  Les 
fossiles  les  plus  nombreux  appartiennent  aux  genres  Térébratule, 
Peigne,  Inocérame,  Huître.  Le  Belemnites  rnncronatus  et  les 
échinodernies  n'y  sont  pas  rares  non  plus,  et  le  Bacuiites  Faujasii 
abonde  çà  et  là. 

L'ensemble  de  ces  couches  marneuses  avec  ou  sans  silex  atteint , 
près  d'Aix ,  de  6  à  42  mètres  d'épaisseur,  recouvre  en  partie  le 
Lusberg  et  des  sommités  isolées  dans  les  bois  au  sud-ouest.  £Uesse 
lient  d'ailleurs  intimement  aux  couches  sous-jacentcs  de  la  série 
de  collines  qui  s'étend  du  nord-ouest  du  bassin  d'Aix  jusque  près 
de  Valkenberg  et  de  Maestricht,  et  qui,  dans  le  district  de  Kumraedf 
ont  encore  une  altitude  de  160  mètres ,  étant  ensuite  remplacées 
par  les  dé|^)ôls  tertiaires  près  de  Heerlcn. 

6*  et  7'*  Brècfie  du  Lusberg ,  calcaire  à  coraux ,  calcaire  mar^^ 
neux  de  Vetsc/tau  et  de  Kunraed.  A  la  partie  supérieure  du  Lu»* 
berg ,  au-dessus  des  marnes  à  silex  et  sous  le  dépôt  de  transport 
diluvien  ,  est  un  banc  de  0'",32  à  0'",48 ,  terreux  ,  sableux ,  d'un 
vert  sale ,  rempli  de  cailloux  plus  ou  moins  gros ,  noirs ,  blancs  et 
veris ,  et  qui  plus  loin  passe  à  une  brèche  solide ,  compacte  ,  et  à 
une  roche  zonée  de  vert  et  de  blanc  avec  de  petits  cailloux.  C'est  le 


BAâSlN   T>F.   r\   MEnSK.  163 

giKflieot  particulier  des  dents  de  poissons  et  de  reptiles  des  envi- 
rons dl'Aiz.  Le  Lusbcrg  est  le  seul  point  où  celte  couche  ait  été 
oiieerfèeeo  place,  prés  de  cette  ville,  et  encore  est-elle  aujourd'hui 
eMDpKtetiieni  masquée  par  des  travaux  de  terrassement.  Ses  carac- 
tères pétrographiques  la  rapprochent  des  couches  intermédiaires 
entre  les  sables  verts  et  les  marnes ,  et  en  particulier  de  celles  que 
M.  Debey  nomme  sabies  verts  supérieurs. 

Les  dents  de  Squales,  les  Fungies  et  d'autres  polypiers,'  le  Be» 
mueranatus^  sont  les  fossiles  communs  aussi  aux  deux  as- 
;  néanmoins  ceux  de  la  craie  supérieure  y  sont  mieux  carac- 
térisés et  plus  nombreux.  Ils  sont  roulés ,  ce  qui  n'a  pas  lieu  dans 
ks  marnes  au-dessus  ;  tous  appartiennent  d'ailleurs  à  la  craie.  Les 
dents  de  poisM)ns  proviennent  de  Corax  {C.  prisfodontus) ,  de 
Lamna^  û'Otodus,  &Od(mtaspis,  et  d'un  genre  uouvean  ;  les  dents 
de  reptile,  du  Mosasaurus  Hoffmanni,  On  y  trouve  en  outre  beau- 
conp  de  bryoïoaires,  le  Fungia  coronula,  des  fragments  d'échino- 
denntSy  de  Baculites,  d'Apiocriniies  ellipttcus ,  de  Térébratules, 
li^^Tàecidea  hieroglyphica^  Defr. ,  et  hippoa*epis,  jus(iu'à  présent 
propres  à  cette  localité ,  les  Pecten  quinqttecosiatus  et  quadricos- 
tahUj  tes  6erpula  cincta,  Gold. ,  et  heptagona,  Hag. ,  le  Calianassa 
Faujasiif  H.  V.  Mey.,  et  le  PoUicipes  ornatissimiis,  Mûli. 

Pour  filer  la  position  de  ce  petit  lambeau  isolé  sur  le  Lusbcrg, 
Faotenr  cherche  quels  peuvent  être  ses  équivalents  aux  environs, 
tels  qoe  la  marue  calcaire  de  Vetschau  et  de  Runraed,  et  la  ))lerre 
è  chaux  corallienne  qui  se  trouve  immédiatement  au-dessus.  L'une 
ifobserveeu  allant  au  Vetschau  par  Maladen  et  Seiïent;  ]'auti*e,  en 
se  rendant  aux  carrières  de  Kuuraed  par  Gulpen  (Galloppe),  Trin- 
telen  ci  Ubagsberg.  £ntre  Gulpen  et  Ëiserhe^dt,  on  trouve  d'abord 
ine  marne  calcaire  Uauche,  où  les  lits  de  silex  horizontaux  ne  sont 
pins  représentés  que  par  de  petits  nodules  de  la  mémo  substance , 
diiséminés  dans  la  masse.  11  en  est  de  même  lorsque  Ton  monte 
d'£ys  à  Trinieleu.  Ce  sont  des  marnes  calcaires,  compactes, 
gris blaochAire ,  tendres,  avec  des  grains  noirs  ou  verts,  et  plus 
ridMS  en  fossiles  que  celles  qui  alternent  avec  les  silex  d'Aix.  Elles 
renferment  anssi  des  tiges  cylindriques,  longues^  grêles,  différentes 
des  Gyrolitbes  du  sable  vert. 

Les  carrières  de  Kuuraed,  dont  nous  avons  déjà  parlé,  montrent, 
snr  une  hauteur  de  20  mètres  ,  des  marnes  compactes ,  grises  on 
blanc  jaunâtre,  de  0'",32  à  O'^.G/^  d'épaisseur,  alternant  avec  des 
bancs  argilo-calcaires  terreux.  Des  silex  gris  et  verts  s'observent 


IG/l  BASSIN   DE    LA   MEl  SE. 

dans  la  marne  compacte  comme  à  Gulpen  el  Trinlelen ,  ce  qui  doit 
faire  placer  la  pierre  à  chaux  de  Kunraed  au-dessus  des  silex  noirs 
d*Aix.  Quant  aux  fossiles,  bien  qu'il  y  ail  quelques  espèces  com- 
munes aux  marnes  crétacées  inférieures  d*Aix,  on  trouve  en  général 
que  les  conchifères ,  les  gastéropodes  et  les  céphalopodes  se  rap- 
prochent davantage  de  ceux  de  la  craie  supéri^pire  de  Maestricbt, 
sans  qu*il  y  ait  cependant  identité  complète  Dans  ces  carrières,  les 
fossiles  sont  d'autant  plus  nombreux  que  Ton  s'élève  davantage  dans 
la  série,  et  M.  Debey  y  fait  remarquer  la  réapparition  des  plantes 
(Phyllites  dicotylédonées,  Cycadopsis  voisin  du  C.  aquisgranensis  et 
des  Naïades).  Au-dessus,  on  trouve  par  places  un  lit  ou  conglomérat 
de  fragments  roulés  de  polypiers,  d'écbinodermes  et  de  coquilles  ; 
puis  deux  ou  trois  couches  plus  solides,  presque  entièrement  for- 
mées de  coquilles  bivalves  agglutinées,  de  débris  de  poissons  et  de 
grains  verts.  Les  polypiers ,  extrêmement  abondants ,  se  rappro- 
chent davantage  de  ceux  de  la  brèciie  du  Lusberg  que  de  ceux  de 
la  montagne  de  Saint-Pierre«  tandis  que.c*est  l'inverse  pour  les  ca- 
ractères de  la  roche. 

Au  Vetschau,  près  d'Aix,  vers  le  haut  de  la  craie  à  silex,  sont 
des  marnes  gris  blanc ,  avec  les  tiges  cylindriques  caractéristiques 
de  ces  couches  supérieures.  Les  lits  de  silex  inclinés  ne  se  voient  plus 
à  Sefîent;  les  silex  en  rognons  isolés  persistent  encore  pour  dispa- 
raître ensuite  tout  à  fait.  De  Nierstein ,  où  se  montre  le  iable  infé* 
rieur  d'Aix ,  aux  carrières  de  Vetschau  ,  les  marnes ,  avec  ou  sans 
silex,  ne  sont  pas  visibles,  mais  dans  ces  mêmes  carrières  on  dé- 
couvre les  marnes  calcaires  horizontales,  régulières,  compactes, 
grises  ou  blanc  verdâtre,  toujours  caractérisées  par  les  tiges  cylin- 
driques et  quelques  silex  gris  ou  noirs  disséminés.  Cette  assise 
rappelle  celle  des  carrières  de  Kunraed ,  quoique  la  présence  dans 
les  couches  friables  de  cailloux  verts,  noirs  et  blancs,  de  grains 
verts,  de  fragments  de  polypiers  et  de  dents  de  Squales  les  rap- 
proche de  la  brèche  du  Lusberg. 

L'assise  précédente  est  encore  recouverte,  sur  quelques  points 
culminants  de  la  montagne,  à  2^6  mètres  d'altitude,  par  une  couche 
remplie  d'Ë.schares,  de  Cellép<jres,  de  Cériopores,  de  Alanmi^  de 
Cnmiidium,  iVAnthophyllum,  d'échinodormes  {CarcUomus  Ge/tr- 
densts,  Woem. ^Catopygiis  Goldfussi),  de  ïcrébratules,  d'Huîtres, 
de  Limes,  de  Peignes  avec  le  Policipes  oniatissùnus,  des  dents  de 
Squales ,  elc. ,  irrégulièrement  agglutinés  et  mélangés  de  cailloux 
et  de  calcaire  compacte.  Or,  cette  couche  parallèle  aux  assises 


BASSIN  DE  LA   MCl-SF.  165 

terremes  précMenles,  5  la  brèche  du  Liisb^r^  oi  h  la  pierre  à  chaux 
corallienne  de  Kunraed ,  est  un  passage  à  la  craie  supérieure  de 
Maestricbt. 

8*  Les  pierres  désignées  par  M.  Debey  sous  le  nom  de  pierres 
€omée$  (homslein)  sont  d'un  jaune  de  corne,  variant  jusqu'au 
brun  clair,  rarement  noires  comme  les  silex,  d'un  gris  blanc  et 
d'on  bleo  clair.  Elles  sont  en  couches  minces,  très  irrégulières. 
Leorsfomoes  sont  tuberculeuses,  cylindriques,  eic.  Elles  paraissent 
provenir  de  concrétions  siliceuses  qui  auraient  été  disséminées 
dans  des  roches  calcaires,  meubles  et  friables,  aujourd'hui  dé- 
truites. Les  corps  organisés  n'y  sont  qu'à  l'état  de  moules  ou  d'em- 
preintes. On  y  trouve  1 1  des  21  espèces  d'échinodermes  des  couches 
crétacées  d'Aîx ,  V Apiocrinites  ellipttcuê,  et  le  Belemnites  mucro^ 
lutfiff  qui  y  est  rare,  des  écailles  de  Beryx  ornatus,  Ag.,  et  des 
vertèbres  d'autres  poissons,  mais  point  de  dents,  puis  des  débris 
A*Aitacus;  les  gastéropod<'S  manquent  presque  complètement,  et  les 
polypiers  sont  peu  nombreux.  Les  fossiles  les  plus  ré|)andus  après  les 
èchinodermes  sont  :  Terebratula  camea,  Sow.,  T.subplicûta,  Mant. , 
T.  striatuh,  îd. ,  Avicula  gryphœoides,  Sow. ,  Exogyra  latéral is^ 
Reass,  Pecten  membranaceus  ^  Mis.,  P,  Nil  sortie  Gold.,  P.  jml^ 
ckêllus,  Nils. ,  P,  quinqtiecostatus ,  Sow. ,  Ostrea  armata ,  Mûll. , 
Inoceramus  et  Crania  ignabergensis  ^  Retz.  On  y  trouve  aussi 
quelques  végétaux  changés  en  silex  et  des  empreintes  de  Naïades 
des  marnes  de  Vetschau  et  de  Kunraed 

Cette  couche  de  pierres  cornées  s'étend  sur  tout  le  territoire 
d'Aix-la-Chapelle ,  lorsqu'on  se  dirige  à  1*0.  vers  Henry-Chapelle, 
et  an  N.  jusqu'à  Kunraed  où  l'on  trouve  aussi  des  corps  cylin- 
driques remarquables.  Elle  manque  dans  la  direction  de  Maestricht, 
et  si  l'on  considère  qu'elle  surmonte  principalement  les  dépôts 
crétacés  d'Aix  et  de  Kunraed ,  que  sa  faune  correspond  surtout  à 
celle  de  cette  dernière  localité,  on  sera  porté  à  la  placer  entre  les 
bancs  à  silex  d'Aix  et  la  pierre  corallienne  de  Maestricht. 

M.  Oavreox  (1)  a  signalé  aussi  des  silex  de  la  craie  entre  Spa  et 
Francorchamps  et  sur  quelques  points  élevés  aux  environs,  d'où  la 
pente  générale  du  sol  est  an  N.-O.  Les  fossiles  silicifiés  qu'il  y  a 
rencontrés  étaient  des  Térébratules ,  des  Huîtres,  les  Ananchytes 
CùnoideuSy  Gold. ,  slriatus,  Lam. ,  le  Cidaris  vesiculosus^  Gold.,  etc., 

(4)  Essai  sur  la  constitution  géogn.  de  la  province  de  Liège , 
p.79;in-4.  «833. 


166  BilSSIM  DB  L4   MftUSS. 

ce  qui  a  fait  dire  à  M.  Dumont  (1),  que  la  différeoce  de  niveau  où 
l'on  trouve  ces  n^êmes  silex  à  Maeslricht,  quoique  n'indiquant 
qu'une  inclinaison  de  52^,  prouvait  cependant  qu'un  soulèvement 
avait  eu  lieu  depuis  les  derniers  dépôts  crétacés,  car  les  mêmes 
animaux  n'auraient  pas  pu  vivre  sous  des  profondeurs  d'eau  qui 
différaient  de  600  mètres. 

(P.  20.)  M.  Debey,  considéraoi  ensuite  les  corps  organisés  des 
couches  qu'il  a  décrites,  fait  remarquer  que  les  fossiles  animaux 
sont  peu  nombreux  dans  les  sables  d'Àix ,  où  il  cite  :  Turritella 
guadricarinata ,  Gold.,  T,nodo$a,  Roem.,  T.sezlineata^  id., 
J\  Nagenowiarta,  GoW.,  T.  Nœggerathina,  id.,  Rosiellaria Par^ 
kimoni,  Mant.,  Avellana^  Cardiia  Goldfussii^  Mûll.,  Corbula 
Goldfussii,  id.,  Venus  ovalis,  Sow.,  Cardium  Beeksi^  MûU., 
C.  Marquartii ,  id. ,  Trigonia  alœ forints,  Park. ,  Myiilitë  soalarist 
Mûll.9  Ostrea  flabelliformis,  Nils.,  Pecten  quadricoitûtm  ^  $ow. 
Les  fossiles  qui  s'y  trouvent  exlusivement  sont  :  la  Turritella  Su^ 
chiana,  Gold.,  une  autre  Turritelle,  i  Cériie,  (nav.  sp.)  i  Tor* 
natelle,  i  PateHe,  1  Serpule,  i  coquille  monpmyaire,  1  Ffstulane 
et  i  Térédiiie  dans  les  bois  fossiles.  Un  seul  individu  de  Spatangus 
cor-anguinum  a  été  rencontré. 

Dans  les  grès  à  Gyrolitbes,  qui  viennent  au-dessus  des  sables, 
sont  :  le  Pecten  quadrica$tatu$ ,  la  Lucina  lentictdaris ^  Gold.,  la 
Crassaiella  arcacea^  Roem. ,  la  Turritella  Hagenowiana,  uoe  Avel^ 
lana  et  le  Scaphites  binodosus.  On  n'a  point  ol)servé  de  brachîo-' 
podes  dans  toute  la  hauteur  de  ce  que  M.  Debey  appelle  sa  division 
moyenne  (assises  1  et  3),  et  leséchinodermes  y  sont  rares,  puisqu'on 
n'y  connaît  qu'un  fragment  de  Spatangus  cor-atiguiimm ,  un  autre 
de  5.  bufo,  et  une  autre  espèce,  puis  VOphiuraFûrsienbergii,  MûlL , 
et  VAsterias  quinqueloba,  Gold.  Les  polypiers  n'y  sont  aussi  r^ 
présenté?  que  par  quelques  spongiaires. 

Les  assises  n<^  ^  et  5  ont  oSert  V/noceramus  Cripsii,  Mant., 
Y  Ostrea  minuta ,  Roem.,  VExogyra  laciniata  y  GoM.,  VArcagla- 
bra^  id.,  le  Belemnites  mucronatus^  et  d'autres  espaces  qui  y  sont 
très  communes.  Le  Baculites  f'aujasii  des  grès  à  Gyrolithcfi  f^ 
montre  aussi  dans  les  marnes  de  Guemmenich.  Los  restes  de  iiylûy^ 
bâtes,  de  Bhyncholites,  de  Lamna  appartiennent  à  la  partie  su|)é- 
rieure  de  l'assise  sableuse  n^  2. 


(4)  Mémoire  sur  les  terrains  ardennais  et  rhénan^  p.  K  06  (Mém, 
de  VAcad,  r.  de  Belgique^  vol.  XX,  <847). 


BASSIN  DE   LA  MBUSB.  167 

L'aaieur  iwM  oous  analysons  le  travail  propose  de  réanir  ses 
aniMB  1  à  8  sous  le  nom  de  craie  inférieure  d' Aix-la-ChajieUe  ^ 
et  les  assises  A,  5,  etc. ,  jusqu'au  calcaire  de  Maestrirht ,  seraient  la 
rraie rapériearc  du  même  pays,  divisible  elle-même  en  deux  par- 
liea,  comme  la  ^»récéden(e.  Il  ctie  68  espèces  fossiles  parmi  les  pluH 
fréquentât  dans  cette  division  supérieure  (n**  k  à  9),  et  qui ,  en 
prouvant  la  liaison  des  diverses  assises  entre  elles ,  tend  à  la  séparer 
•MBi  d«  la  division  inférieure.  Les  céplialopodes  y  sont  Créa  rares; 
ea«0Mt:  Belenmites  mucronatus,  iXauftiu»  simj^ex,  Sow.,  Ajn^ 
momiieê  <omplûnatît8  ^  Mant.?  Rhyncholites  aquisgranensis,  Mûll. 
Varmi  les  ctrrhipèdes ,  nous  avons  déjà  signalé  le  PoUicipes  orna* 
rtêiiwusy  M&ll.,  et  parmi  les  crustacés  des  fragments  de  carapace. 
LCB  fiaBtéropodes  manquent  presque  complètement  ;  les  polypiers 
appartiennenc  aux  genres  Eschare,  Gellépore,  Cériopore,  Rété|M>re,> 
Mmum,  CnemidiuM,  Fungie,  Turhinolie  et  Ant/iophylbtm ;  les 
pofsaiNM  aux  genres  Lamna,  Corax,  (Hodus,  Odontaupis ,  Encko- 
dus.  Enfin ,  parmi  les  débris  de  reptiles,  ce  sont  les  dents  da  3/o* 
aswMinif  Hoffmanni,  qui  se  montrent  le  plus  fréquemment  dans  la 
craie  supérieure  de  Walkemberg  et  de  ^.'ae8tricht. 

Etk  8*occnpantde  la  relation  de  ces  dépôts  avec  ceux  des  diverses 
parties  de  l'Allemagne,  l'auteur  a  été  conduit  ii  quelques  rapproi- 
cbements  qui  ne  nous  paraissent  pas  exacts ,  parce  qu'il  s'est  appuyé 
mr  les  conclusions  de  M,  Reuss  pour  la  Bohême,  et  de  M.  Ad. 
Roeiner  pour  le  Hanovre  et  les  pays  adjacents.  Or,  nous  verrons 
que  rSge  assigné  au  quadertfmdstein  inférieur  de  la  Rohéme  n'est 
pas  celui  du  grès  vert  inférieur  ou  groupe  néocomien ,  et  que  des 
errears  de  gisement  et  de  dét^rminaticms  spécifiques  pour  d'autres 
distrfcis  crétacés  ont  également  fait  admettre  un  parallélisme  mal 
fende.  Mais,  comme  nous  le  dirons  aussi,  ces  erreurs  n'impliquent 
pas  que  les  sables  d'AIx  ne  puissent  être  les  équivalents  du  quader- 
iondstein  inférieur  de  l'Allemagne,  comme  le  pense  iM.  Debf^; 
setilement  elles  obligent  à  remonter  le  tout  dans  la  série  au-dessus 
da  gauit  au  lieu  de  le  mettre  au-dessous.  De  cette  mani^re  il  y  a 
une  concordance  remarquable  entre  le  peu  d'épaisseur  de  ces  dépôts, 
leur  faune  et  leur  synchronisme  présumé  avec  ceux  de  l'ouest. 

I^  comparaison  de  la  faune  crétacée  des  environs  d'Aix  avec  celle 
de  l'Angleterre  prouve  que  M.  Debey  ne  connaissait  pas  très  bien 
cette  dernière ,  dont  il  ne  jugeait  que  d'après  des  éléments  insuffi- 
sants. De  [Ans,  guidé  par  un  premier  rapprochement  faux,  celui  de 


168  BASSIN  DK  LA  MEUSB. 

M.  Reuss,  il  compare  des  choses  qui  ne  sont  point  comparables. 
Ainsi  le  tableau  de  la  répartition  des  espèces  de  chaque  classe  ou 
ordre  dans  les  trois  principales  divisions  des  environs  d*Àix  offre, 
avec  celui  de  la  Bohême,  bien  peu  de  rapports,  et  il  n*y  en  a  aucun 
avec  le  tableau  fort  incomplet  des  fossiles  d'Angleterre ,  où  Fauteur 
ne  considère  que  ceux  qui  sont  cités  dans  les  listes  du  mémoire  de 
M.  Fitton. 

Des  195  espèces  des  sables  d'Aix  et  de  Yaels ,  96  sont  propres  à 
ce  pays,  et  des  99  restant  63  se  retrouvent  en  Bohême,  17  sont 
^  communes  à  toutes  les  subdivisions  de  cette  dernière  province . 
tandis  que  29  se  montrent  particulièrement  dans  le  quadersandstein 
inférieur.  De  ces  chifh^s  M.  Debey  croit  pouvoir  conclure  que  ses 
subdivisions  inférieure  et  moyenne  d*Aix  représentent  également  les 
divisions  inférieure  et  moyenne  de  la  Bohême ,  ce  qui  n'a  rien  que 
de  vraisemblable ,  mais  ce  qui  n'entraîne  nullement  un  paralléUsnae 
avec  les  dépôts  plus  anciens  de  l'ouest.  Il  n'y  a,  en  effet,  sur 
les  195  espèces  précédentes,  que  33  ou  1/6  qui  se  retrouvent  en 
Angleterre,  c'est-à-dire  1/3  seulement  du  nombre  des  espèces 
communes  avec  la  Bohême. 

Quant  à  ces  33  espèces  elles-mêmes ,  nous  en  ajouterons  d'abord 
6  autres,  que  nous  trouvons  citées  par  l'auteur  dans  sa  liste  des 
sables  d'Aix,  et  qu'il  a  omis  dans  celle  d'Angleterre ,  ce  qui  élèvera 
le  chiffre  à  39,  et  ensuite  nous  verrons  que  1  espèce,  le  Spatangm 
buccardiuni^  Gold.,  n'a  pas  encore  été  signalé  authentiquement 
dans  les  couches  crétacées  des  îles  Britanniques ,  ce  qui  ramène  à 
38  le  nombre  des  espèces  communes  aux  deux  pays.  De  ces  38  il  y 
en  a  6  qui  appartiennent  à  la  craie  blanche ,  à  la  craie  tuffeau  ou 
au  grès  vert  supérieur;  8  ont  été  citées  exclusivement  dans  le  grès 
vert  des  Blackdowns  et  le  grès  vert  supérieur,  de  sorte  qu'elles  ap- 
partiennent à  ce  dernier  étage ,  ou  sont  propres  au  grès  vert  du 
sud-ouest;  U  se  montrent  à  la  fois  dans  la  craie  tuffeau,  le  grès 
vert  supérieur,  le  gault ,  le  grès  vert  inférieur  et  dans  les  Black- 
downs. Il  est  douteux  que  le  Pecieti  quinquecostatus  et  VOstrea 
carinata  se  trouvent  dans  le  grès  vert  inférieur,  ces  espèces,  dont 
le  gisement  est  plus  élevé,  ayant  été  souvent  confondues  avec 
d'autres;  6  espèces  existent  à  la  fois  dans  le  gault  et  le  grès  vert 
inférieur  ;  5  appartiendraient  exclusivement  à  ce  dernier  groupe , 
et  parmi  elles  la  Lima  semisulcata  a  pu  être  aussi  confondue  avec 
des  espèces  très  voisines  ;  2  autres  sont  du  grès  vert  inférieur  et  des 


BASSIN  DE   LA   MEiJSB.  169 

BiiGlcdowns ,  2  des  grès  verts  supérieur  et  inférieur,  cl  li  du  gault. 
Aiosi  Î9  espèces  se  retrouvent  dans  les  deux  groupes  supérieurs» 
et  23  daos  les  deux  inférieurs. 

Si  poussant  plus  loin  la  comparaison ,  sans  nous  occuper  des  es- 
pèces ooromones  aux  environs  d*Aix  et  au  nord  de  l'Allemagne,  ce 
qui  n'édaircirait  point  la  question ,  nous  cherchons  quelle  est  la 
distribotiim  des  espèces  citées  par  M.  Debey  dans  les  quatre  groupes 
créttcésdeh  France,  tout  aussi  bien  caractérisés  qu'en  Angleterre, 
ne  irouTerods  d'abord  que  27  espèces  C4)mmunes,  ou  1/3  de 
qu'avec  l'autre  côié  du  détroit.  Sur  ce  nombre,  16  appar- 
tienneot  aux  deux  groupes  supérieurs,  et  11  aux  deux  inférieurs. 
Mais  ôntre  la  question  numérique,  on  doit  tedir  compte  aussi  da 
développement  de  certains  genres  et  de  certaines  familles,  qui 
nllrent  moins  d'incertitude  et  d'arbitraire  pour  les  déterminations 
loologiqaes.  Or,  si  l'on  remarque  qu'en  Angleterre  comme  en 
France,  en  Suisse  et  en  Savoie,  les  céphalopodes,  et  surtout  ceux 
de  la  famille  des  Ammonées,  sont  répandus  à  profusion  dans  les  deux 
groupes  inférieurs ,  tandis  qu'ils  manquent  dans  les  sables  d'Aix, 
on  Terra  que  les  conclusions  déduites  des  recherches  stratigraphi* 
que»  détaillées  de  M.  Debey,  comme  des  nombreux  fossiles  qu'il  a 
recueillis,  et  de  ceux  dont  on  doit  la  connaissance  à  M.  Mûller,  sont 
parfaitement  d'accord  avec  celles  que  nous  avions  émises  nou»- 
même ,  d'après  un  examen  rapide  des  lieux ,  et  celui  d'un  fort  petit 
Doinbre  de  corps  organisés ,  savoir,  que  les  deux  groupes  inférieurs 
de  la  formation  ne  sont  point  représentés  géologiquement  dans  le 
baand  d'Aix-la-Chapelle,  non  plus  qu'en  Belgique,  et  que  les 
couches  plus  ou  moins  discontinues  de  sable ,  de  marnes ,  de  grès 
00  de  calcaires,  inférieures  à  la  craie  blanche,  ne  sont  que  des  acci- 
dents locaux ,  des  modifications  minéralogiques  peu  importantes  des 
divers  étages  do  groupe  de  la  craie  tuffeau. 

L'examen  de  la  flore  des  dépôts  crétacés  des  environs  d'Aix 
montre  qu'il  existe  certains  rapports  entre  les  genres  et  les  espèces 
qu'on  y  observe  et  ceux  des  dépôts  présumés  contemporains  de 
l'Allemagne.  La  flore  fossile  crétacée  de  la  Bohême  renferme 
25  espèces  principalement  confinées  dans  l'assise  inférieure,  mais 
dont  quelques  unes  cependant  remontent  jusque  dans  \e  planer^ 
kùlk;  celle  de  la  Saxe,  9  ou  10  ;  celle  du  quadersandstein  de  la  Si- 
lésie,  15;  celle  du  nord  de  l'Allemagne,  7  ou  8  ;  et  celle  des  sables 
verts  de  Lyme-Regis,  de  Faversham,  Selmerston,  etc.,  en  Angle- 
terre, qui  ne  renferme  que  des  bois  et  les  Zamiostrobitë  macroce- 


176  BAS&IN  DB  LA  MBDSC. 

phalus,  Endl.,  ovatus^  Gopp.,  et  sussexiensis  ^  id.,  est  encore 
trop  paavre  pour  présenter  quelques  résultats  utiles.  La  flore  des 
couches  inférieures  d'Aix  remporte  de  beaucoup  par  sa  richesse 
sur  les  précédentes,  car  iM.  Debey  y  compte  jusqu'à  70  espèces 
dont  un  grand  nombre  sont  nouvelles;  il  cite  particulièrement  : 

Algues  :  Halyserites  trifidus^  Deb. ,  H.  Schlotheimi^  ià. ,  SphcB^ 
rococcites  camutus,  id.»  S.  Mohli,  id.,  Costaritet  undulatus,  Id., 
Laminariies  crenatus,  id.,  L,  spathulatus,  îd.,  A.  no¥.  sp.,  Bryc- 
earpusmonostachys^  f)eb.,  B,polystachyê,  ié.  Fougères:  Pecoptê^ 
rit polypodioides,  Deb.,  P.  tenella,  îd.,  P.  ineerta,  id.,  P,  mw. 
ap.,  Polypodites  blechnoidei^  id.,  Didymosurus  txiriam,  «d.,  D* 
4ompioniœfolius,  td. ,  Pachypterit  eretaeea^  id. ,  Zonopteris  Gëp- 
perti ,  id.;  plus ,  dnq  autres  formes  non  déterminées.  Hydropté- 
rides  :  Bhaeoglosêtim  heterophyllwn,  Deb. ,  B.  dentatum.  FamiHc 
indéterminée  :  Campteroneura  hetefvphyllum,  Deb. ,  C.  iruneatm^ 
a.  Naïades  :  Zosterit^svitfata,  Deb.,  Z.  œquinervis,  id.,  iKec/èeh 
leaserrata,  id.,  N.  petiolaia,  id.,  iV.  lobaia^  id.  Conifères  :  Cyca- 
dcpsis  aquîsgranensis y  Deb.,  C.  Monheimi,  id.,  C.  arayearinOt 
id.,  C.  Fœrsteri,  id.«  C,  Bitzi,  id.,  C,  thujoidee,  id.,  MUropicea 
Nœygerathi^  id.,  Af.  ûeeheni^  id.,  Beiodendrom  Neeti^  Id.,  B. 
lepidodendroides,  id.,  J9.  gracile^  id.  Dicotylédones  :  Bawerban*^ 
kia  attemuda ,  Deb. ,  B,  emarginata ,  id. ,  B,  repanda ,  id. ,  ^, 
maxima,  id.,  B,  rotundifaiia,  id. 

Il  y  a  de  plus  16  autres  PhylUtes  et  6  ou  d  espèces  de  fnHts, 
puis  5  ou  6  espèces  dans  la  division  crétacée  supérieure ,  telles  que 
le  Thalassochoî^is  Milleri^  Deh, ,  des  sables  \  Gyreiithes,  un  eonî*- 
fère  et  un  Phyilitcs  des  marnes ,  etc.,  ce  qui  fieut  porter  à  80  le 
nombre  total  des  plantes  crétacées  connues  dans  ce  bassin. 

Cette  flore  diffère ,  par  sa  richesse  eu  algues  et  on  fougères ,  et 
par  sa  pauvreté  relative  en  cycadées ,  de  celles  qoe  Ton  peu<  ro^ 
garder  comme  étant  du  même  âge.  Les  Curminghamites,  les  Glei- 
nitzitty  les  Araucarites  et  les  Lycopodites,  qui  apparlieiuient  vrai* 
semblablement  aussi  aux  conifères,  sont  des  formes  to«t  à  fait  aem* 
blables  à  celles  des  Cycadopsis  actuels ,  dont  quelques  espèces 
seront  peut-être  regardées  comme  identiques  avec  des  formes  cré^ 
tacées.  Quant  aux  feuilles  dicotylédones ,  M.  Debey  fait  remarqoer 
que  les  10  ou  12  espèces  de  la  Silésie  décrites  par  M.  Gëppert  ont 
quelque  analogie  avec  les  Bowerbankia,  tandis  que  les  Credneria^ 
qui  semblent  appartenir  surtout  au  quadersandstein  supérieur  de 
Blankenburg,  et  dont  quelques  espèces  se«lemen4  apparaissent  dans 


BkSSm  DE   LA   MKUSB.  171 

k  quadenvidsteiii  de  la  Silésic  et  dans  les  schis^tes  de  NiedershJ)n«, 
iaanqDeot  totalement  dans  les  sahlos  d'Aix  cuinino  en  Bohême. 

£a  réunissant  dans  un  tableau  (p.  32)  les  plantes  fossiles  de  la 
ConnatioD  crétacée  de  TAllemagne  et  d'Aix-la-Cbapellc,  Tauteur 
trouve  34  espèces  dans  ce  qu'il  nomme  la  craie  supérieure,  1 3  dans 
b  erùie  moyenne^  et  119  dans  la  craie  inférieure,  laquelle  serait 
àt  beaucoup  la  plus  ricbe  ;  mais  on  doit  remarquer  qu'il  comprend 
daia  son  premier  étage  la  craie  blanche  et  le  qnadersandstein  su- 
périeur, dans  le  second  le  grès  vert  et  lo  gauli,  et  dans  le  troisième 
le  qnadersandstein  inférieur  et  les  sables  d'Aix.  Il  compare  donc 
eBCortkn  des  choses  qui  ne  sont  pas  comparables,  ou  qui  du  moins 
a'OBt  pas  été  démontrées  Télre  exactement  ;  car  rien  ne  prouve  que 
tttle  troisième  division  soit  réellement  au-dessous  du  gault  et  ds 
grès  vert  supérieur ,  et  nous  sommes  même  porté  à  la  regarder 
comme  parallèle  à  ce  dernier  si  même  elle  n'est  plus  récente.  La 
considération  des  végétaux  ainsi  que  celle  de  la  faune  peut  néanmoins 
fûre  admettre,  avec  M.  Debcy,  la  contemporanéité  de  ces  sables  d*Aix 
avec  le  qnadersandstein  inférieur  de  l'Allemagne  et  de  la  Bohême. 
Enfin  la  comparaison  de  la  flore  wealdienne  d'Angleterre  et  du  nord 
de  TAliemagne  avec  celle  des  sables  d'Aix  montre  qu'elles  sontessen- 
liellement  différentes.  Indépendamment  des  espaces  qui  ne  sont  pas 
1^  osémes,  on  voit  que  les  algues  marines,  qui  manquent  complète*^ 
inent  dans  les  couches  wealdiennes ,  se  rencontrent  fréquemment 
dans  les  couches  inférieures  de  la  craie ,  où  les  conifères  et  les  dico- 
tylédones sont  aussi  très  nombreuses,  tandis  que  les  fougères  domi- 
nent de  beaucoup  dans  le  grouix;  wealdien  avec  les  cycadées. 

Si  nous  insistons  sur  ce  genre  de  considérations ,  c'est  que ,  lors- 
qu'un ensemble  de  couches  n'a  participe  directement  ^  aucun  sou- 
lèvement d'un  âge  bien  déterminé ,  et  lorsqu'il  est  complètement 
isolé  ou  séparé  géographiquemeut  <les  dépôts  auxquels  on  le  com- 
pare, nous  ne  connaissons  pas  encore  de  meilleur  moyen,  pour  ré<- 
foadre  la  question  de  synchronisme  ou  de  non-synchronisme,  que 
k  comparaison  des  faunes  et  des  flores  qu'ils  renferment. 

M.  Debey  repousse  d'ailleurs  également  l'opinion  de  M.  Filton 
et  ç^e  peu  différente  de  MM.  Dumont  et  Davrcux  ;  il  n'admet  pas 
davantage  la  manière  de  voir  de  MM.  Fr.-Ad.  cl  Ferd.  Roenier,  non 
plus  qne  celle  de  M.  de  Strombeck  (1) ,  qui  classe  les  sables  d'Aix 

(4)  Uber  die  Lagerung  dcr  niedcrrheinischtn  Braunkohle  \^4reh. 
liirMinfsr,  d^Ki^rsUn^  vol,  VI,  p.  299,  pi.  12,  4  833). 


^  .^>iW;hîiV  et  d'autres  pins  récents  ; 

^*s^.^  H.  PMnel  comme  inadmissibles  et 

^  .:**.  *••  Aie.  d'Orbigny  (i).  ne  consî- 

«^^  Ji*«Mr  adopté ,  sans  discussion  de  la 

^    :«»ilicacion  assez  d'accord  avec  celles 

.  ^  orf  H.  Pomel  ;  car,  dans  ce  qu'il  nomme 

jM»  aucune  distinction ,  aux  fossiles  de 

:tf«&de  la  craie  supérieure  de  Maestricht, 

X    .  :»i..v  «M»  calcaîres  et  des  grès  ferrugineux  et  glau- 

^    .     ..^J* Aix-la-Chapelle  (2). 

^  H4i    v>«u«w  r^iport  sur  la  carte  géologique  de  la  Belgique, 

MM«  J'    •!  divisé  la  formation  crétacée  de  ce  pays  en  cinq 

-1^^  .a':i  ùetfigtte  sous  les  noms  locaux  de  systèmes  aachenien^ 

^.  s.-e'iM»  séwmien  et  maestrichien.  Le  système aachenien 

•.94IIIUÙ  à  la  division  inférieure  de  M.  Debey,  et  comprend  les 

CK  '«'^f^  ^  ^^  argiles  h  végétaux  qui  semblent  être  d'origine 

tuiiaàWutt  Iluvio-marine ,  et  l'auteur  est  conduit  à  le  regarder 

t)  i^nHirvmc  de  paléontologie  iinit*erselle,  vol.  II,  p.  34  4  et  sui* 

'î^  IXiua  un  supplément  placé  à  la  suite  de  son  mémoire  (p.  64), 
!^  D^bey  a  donné  lo  coupe  suivante ,  mise  à  découvert  dans  une 
iriAcbée  faite  à  Touest  de  Rundhaide,  et  qui  montre  de  bas  en  baut  : 

Mètres. 

I,  JbbU  «trutiri«>,  gnioirr.  ferrugineux,  avec  empreinles  de  roMSiinx.  .  1,60  à  1,96 
^  ^h\û  Migtlfux,  grikùtn;  et  veruâlre,  avec  «lèbrii  de  Naïades  et  de 

li.ioïdes? 0,32  à  0,C4 

X  Sable  ron«uliile',  lilanchftlie,  jaunâtre,  rougeàtn*.  quelquefois  mé- 

l»»gi' d'ttigil'*  i:vi'r  ilo>  ligiiTM  »iiIil4>U'>t'&  plus   fi>iir(*c> 0,tit 

4k  Stthle  à  groi  giain,  juiine  liLnibàlrc,  rempli  de  cuilluux  de  quarli 

blunr 0,3â  à  0.4S 

-  K.  Subie  fin.  frrriiginrux.  à  gi-ainsTerls 1,00  à  I,t9 

IL  Sable  verdAtie,  alteriiuiit  avec  des  bancs  euduicis  plus  épais.  .  .  .  1,U0  à  1,99 

Au-dessus  vient  la  masse  de  sable  des  bois  d*Aix ,  dont  les  bancs 
supérieure,  qui  sont  des  calcaires  siliceux,  coquilliere,  bruns,  offrent 
lea  caractères  paléontologiques  propres  à  cette  grande  assise ,  tandis 
que  les  sables  verts  inférieurs  peu  épais  renferment  à  peine  quelques 
traces  d'animaux.  L'opinion  manift*stée  en  4  849  par  M.  B.  Geinitx 
paraît  aussi  s*accorder  avec  celle  de  MM.  Ad.etFerd.Roemer;  mais  une 
autre  plus  récente  consiste  à  regarderie  quadersandstein  des  environs 
d'Aix,  et  surtout  celui  des  bois  d'Aix,  au  sud-ouest  de  Ronheide,  avec 
Pecten  quadrivostatus^  Lima  muUiatsUitay  comme  recouvrant  bori- 
zontalement  la  craie  marneuse  supérieure ,  et  celui  des  environs  de 
Verviers,  avec  Br/rmnifrs  mucrortaUis,  comme  au-dessus  de  la  craie 
blancbe. 

(3)  Bull,  de  rjvad,  r.  de  Belgique,  vol.  XVI,  p.  40 ,  nov.  4849. 


BASSIN  DE   \.\   !ilE('SK.  173 

GOQiiiie  i*équivalent  de  quelque  membre  du  groupe  wealdien.  Ce 
npprochemeot»  en  opposition  avec  la  flore  de  ces  assises,  comme 
avec  d'autres  caractères ,  est  néanmoins  conséquent  avec  la  place 
aaùgDée  au  deuxième  système,  système  bervien ,  qui  se  trouve  au- 
deisiis  et  qui  comprend  les  sables  glauconicux  d'Aix ,  les  argiles 
anectiqae^»  lespsammites  glauconieux  d'Hervé,  etc.  (sables  verts 
iottrieucsy  sables  gyrolilhiques,  sable  vert  supérieur  et  craie  cblo- 
ritée,  ou  n~  2 ,  3  et  /i  de  M.  Debey  ).  Ce  système  représenterait 
pour  le  savant  géologue  belge  le  grès  vert  inférieur  ou  groupe  néo- 
comieo»  le  gault  et  le  grès  vert  supérieur  de  noire  classification. 

M.  Dumont  range  dans  son  quatrième  système  (sénonien) ,  le 
troisième  n'étant  reconnu  par  lui  que  dans  le  Hainaut  et  la  Flandre 
{rançaise  (posieà),  un  banc  de  craie  glauconieuse ,  et  la  craie 
bliDche,  avec  ou  sans  silex  (n"  5de  M.  Debey).  Enfin  le  système 
maestrichien  comprend  la  craie  de  Maestricht  proprement  dite  des 
deux  côtés  de  la  Meuse ,  avec  les  lauibeaux  de  Folx-les- Caves  et  de 
Ciply,  et  correspondrait  au  calcaire  pisoliibique  du  bassin  de  la 
Seine. 

Tout  en  reconnaissant  l'exactitude  des  faits  considérés  en  eux- 
mêmes,  nous  avons  déjà  fait  voir  en  quoi  les  opinions  de  M.  Dumont 
^fféralent  théoriquement  de  celles  des  autres  observateurs  :  aussi 
s'y  reviendrons-nous  plus ,  et  nous  discuterons  tout  à  l'heure  ce 
qui  est  relatif  à  son  troisième  système  ;  mais  nous  ferons  remar- 
quer dès  à  présent  que  nous  n'apercevons  aucun  motif  stratigra- 
phique  ni  paléontologique  pour  le  placer  au-dessus  du  second  ,  et 
■oos  serions  môme  tout  disposé  à  les  mettre  sur  le  môme  horizon. 
Lorsque  des  coupes  graphiques,  proportionnelles  et  détaillées,  des 
bassins  crétacés  de  la  Meuse  et  de  l'Escaut  auront  démontré  une 
soperposition  que  nous  n'avons  pu  reconnaître,  il  restera  encore  à 
prouver,  soit  stratigraphiquement,  soit  zoologiquement ,  que  nos 
conclusions  générales  ne  sont  pas  fondées. 

M.  Agassiz  (1)  signale  dans  les  couches  calcaires  et  sableuses  des 
environs  d'Âix  le  Corax  Caupii ,  VOtodus  appendiculaius  ^  le 
Lamna  acuminata  et  le  Pycnodus  angustus.  Goldfuss ,  dans  son 
Pêirefacta  Germaniœ ,  avait  fait  connaître  dans  les  mômes  dépôts 
quelqiies  polypiers,  plusieurs  Serpules,  12  espèces  de  radiaires 
écbinodermes,  26  bivalves  et  8  uuivalvcs;  mais  la  publication  im- 


(4  )  Tableau  génfyai  des  poissons  Jossi /es  ;  i  n-  4 .  Neuch&tel  ^  4844. 


ilk  BASSIN  DE   L*ESCADT. 

portante  qu'a  entreprise  M.  J.  Mûller  (i)  depuis  18&7,  et  qui  sera 
très  pruchaiuement  terminée ,  est  venue  accroître  de  beaucoup  (a 
faune  fossile  de  ce  pays.  Déjà  plus  de  320  espèces  ont  été  figurées, 
décrites  ou  mentioonéest  parmi  lesquelles  27  radiaires,  dont  1  cri- 
Doide,  Il  steliérides  et  22  écbinodermes ;  puis  15  Serpnfes,  IIS mol- 
lusques dimyaires  et  monomyaires,  où  dominent  les  Cardium ,  les 
iDOcéranies ,  les  Mytilus  ,  les  Huîtres  et  les  Peignes.  On  y  compte 
aussi  22  espèces  de  brachiopodes  ei  lAà  gastéropodes,  dont  tes 
genres  les  plus  riches  en  espèces  sont  les  Actœon  ,  Cerithium , 
Fusu$,  Naticù,  Bosteliariay  Turbo,  Turritella  et  Voluia.  Cette 
intéressante  monographie ,  tout  en  apportant  dans  la  science  un 
grand  nombre  de  fossiles  nouveaux,  aura  sans  doute  aussi  pour  ré- 
sultat de  concourir  k  la  détermination  plus  rigoureuse  de  Tàge  de 
ces  couches,  lorsque  la  distribution  des  espèces  dans  chacime  d'elles 
aura  été  comparée  attentivement. 

$  ;.  Basctti  de  l'Xieaiil. 

Qudquc  les  falaises  du  cap  Blanc*Nez  k  Vissant ,  et  la  ceinture 
crayeuse  qui  borde  la  partie  septentrionale  do  petit  bassin  du  iias 
fiouloonafs,  se  trouvent  placées  au  nord  de  la  ligne  de  l'Artois,. h 
composition  et  les  fossiles  des  roches  les  plus  basses  de  la  série  cré- 
tacée, par  leur  identité  avec  ce  que  nous  avons  vu  sur  la  côte  op- 
posée d'Angleterre  comme  avec  ce  que  nous  retrouverons  plus  au  & , 
ne  nous  permeitcnt  pas  de  les  comprendre  dans  la  région  que  nous 
allons  décrire.  Si,  lors  du  dépôt  de  la  craie  blanche,  il  y  a  eu  conti- 
nuité entre  ces  divers  points,  continuité  prouvée  par  la  similitude 
parfaite  des  sédiments ,  il  ne  paraît  pas  qu'il  en  ait  été  de  même 
auparavant,  pendant  que  se  formaient  à  l'O.  el  au  S.  la  craie  tulTeau 
et  h  plus  forte  raison  les  gi-oupes  antérieurs;  car  rien  n'établit  en^ 
core  la  présence  de  ces  derniers  dans  l'étendue  géographique  du 
bassin  de  l'Ëscaul  et  de  ses  affluents.  Nous  ne  considérerons  donc 
ici  que  les  assises  crétacées  qui  s'abaissent  au  N.  à  partir  de  Desvres 
et  de  la  ligne  de  partage  dirigée  S.  W*  £.,  qui  passe  par  Saint-Pol 
et  Bapaume,  puis  remonte  à  l'Ë.  par  le  Gatelet,  Bohain,  la  Capelle  et 
Ghimay,  séparant  ainsi  le  bassin  supérieur  de  la  Sambre  de  celui  de 
l'Oise. 


[\  )  Mon  o^rap/ue  der  PctrefacWn  der  Aachener  KreideJ or  motion  ; 
in«4,  6  pi.  Âix-la-Chapelle,  4847,  49  et  60. 


BASSIN   DE  I/BS4.ALIT.  175 

Qaoîqira  ce  bombement  du  sol  ait  pu  acquérir  son  relief  actuel 
après  le  dépôt  de  la  craie  blanche ,  cl  nicMue  d'uiio  partie  du  terrain 
tertiaire ,  comme  semblent  le  prouver  les  aflleuremenis  île  roches 
de  traoMtiou  qui  percent  la  craie  vers  le  haut  des  petites  \  allées  de 
sa  pente  nurdt  il  parait  certain  qu'il  existait,  suivant  cette  direc- 
tioo  ,  une  disposition  du  sol  qui  s*esi  o|)posée  à  ce  que  le  gault ,  par 
exemple,  y  laissât  des  traces  bien  caractérisées. 

Sar  ce  plan  nord ,  assez  uniforme  d'ailleurs  et  sillonné  par  une 
mltitode  de  petits  affluents  de  la  f.ys  et  de  l'Escaut ,  la  formation 
crétacée ,  presque  toujours  recouverte  par  les  sables  tertiaires  in- 
iérieurs  {antè,  vol.  II,  p.  500  et  630)  ou  par  le  limon  quaternaire 
[iUd.,  p.  16/i),  et  reposant  sans  intermédiaire  sur  le  terrain  de 
transition ,  ne  présente  que  les  divisions  suivantes ,  appartenant  aai 
deox  premiers  groupes. 

4««rouDe       P'  Craie  aupérieure. 
®      *^'  *   )  2.  Craie  blanche. 

^«  (3.  Marnes  et  glaises  [dièves\ 

2*  groupe.  .   J  *    »     .  /^      ,  \        ' 

°      "^  (4.  Poudingue  (/oarr//i). 

La  craie  supérieure  n'existe  que  sur  un  point.  La  craie  blanche 
est  k  peu  près  continue  sous  les  dépôts  plus  récents,  jusqu'à  une 
ligoe  assez  irrégulière  passant  par  Saint-Omer,  fiéihune,  Lille,  et 
aboutissant  à  3ions  (1);  mais  les  étages  sous- jacents  s'observent  rare- 
ment à  la  surface  du  sol,  et  ce  sont  particulièrement  les  coupes  arti- 
ficielles des  travaux  d'exploitation  qui  en  ont  fait  connaître  les 
caractères,  le  gisement  ei  la  puissance.  Nous  décrirons  successive- 
ment  ces  divers  étages  en  nous  dirigeant  du  l'O.  à  l'Ë. 

On  a  vu  [antè^  vol.  Il ,  p.  501  )  que  dans  le  vallon  de  Ciply»  à       cnie 
une  lieue  au  sud  de  3Ions ,  la  glauconie  tertiaire  inférieure  recou-    »»p<»**»*"- 
▼rait  directement  la  craie  supérieure  jaune,  friable.  Ch.  Lé\eillé  (*2) 
en  a  donné  la  coupe  suivante,  dunt  nous  avons  pu  vériQer  l'exacti- 
tude ,  à  partir  des  sables  tertiaires. 

4 .  Débrisde  polypiers  et  d'échinodermes  faiblement  agglutinés. 
3.  Banc  rempli  de  pattes  de  erustacés. 
3.  Craie  jaune,  friable,  avec  Âvicules,  Peignes,  échinoder- 
mes,  etc. 


(4)  Dufrénoy  et  Élie  de  Beaumont,  Carte  géologique  de  la  France^ 
4844. 

(a)  Mém.  de  ia  Soc.  géoi.  de  France^  vol.  II,  p.  32.  4835. 


176  BASSIN  DE   L'ESCAlîT. 

i.  Craie  grise  très  sableuse,  divisée  en  plusieurs  bancs  et  rem-  M^iris. 
plie  de  fossiles 7 

5.  Craie  avec  un  grand  nombre  de  Limes,  de  Thécidées,  Téré- 

bratules,  Cranies,  Dentales,  Ânatifs,  échinodermes,  etc.       2 

6.  Craie  blanche  avec  silex  pyromaques  et  fossiles  (Inocé- 

rames,  Bélemnites,  échinodermes,  polypiers  et  poissons). 
Épaisseur  connue  par  les  travaux  des  environs 35 

A  un  quart  de  lieue  de  Ciply,  à  droite  de  la  route  de  Yasme, 
Doas  avons  observé  le  contact  de  la  craie  supérieure  et  de  la  ciaie 
blanche.  Cette  dernière,  à  la  ligne  de  jonction,  est  dure,  sub-coai- 
pacte,  à  cassure  droite  et  sèche,  et  la  première,  toujours  jaunâtre, 
renferme  une  grande  quantité  de  petits  cailloux  roulés,  semblables  à 
ceux  de  la  carrière  voisine  du  château  de  Cipiy.  Elle  est  en  outre 
caractérisée  par  ses  silex  gris.  En  cet  endroit^  la  couche  la  plus  basse 
contient  beaucoup  de  Bélemnites  {B.  mucronatus?)  très  roulées, 
et  il  n'y  a  point  de  passage  de  Tune  à  Tautre  craie  (1). 

L'escarpement  précédent  fait  voir  que  la  craie  supérieure  s'amin- 
cit de  l'E.  à  ro. ,  de  manière  à  manquer  vers  Textrémilé  occiden- 
tale des  talus  formés  par  la  craie  blanche.  Au  sud  de  Ciply,  le  dépôt 
s'amincit  également ,  et  au  nord-ouest  il  disparaît  sous  les  sables  ter- 
tiaires. Les  dépôts  analogues  de  Maestricht,  de  FoIx-les-Cavos,  etc., 
nous  semblent  avoir  été,  comme  cefui-ci,  formés  dans  des  dépressions 
isolées.  Ils  ne  constituent  |>olnt  absolument  des  lambeaux  ou  restes 
d'une  nappe  autrefois  continue,  mais  ils  ont  rempli  des  dépressions 
de  la  craie  vers  les  bords  desquelles  on  les  voit  s'amincir  et  se  ter- 
miner comme  s'ils  ne  s'étaient  jamais  beaucoup  étendus  au  delà  (2). 

Nous  signalerons  les  fossiles  suivants  que  nous  avons  trouvés 
dans  la  craie  supérieure  de  cette  localité  (3). 


^k\  D'Ârchiac,  Notes  inédites, 

\t)  D'Archiac,  Mém.  dr  la  Soc.  géoL  de  Fronce,  vol.  III,  p.  272. 
1839.  —  D'Omalius  d'Halloy,  Coup  d'œil  sur  la  géologie  de  la 
Belgique,  p.  74;  in-8,  avec  carte.  Bruxelles,  1842, 

(3)  Pour  la  Belgique  comme  pour  les  diverses  parties  de  la  France, 
les  fossiles  que  uous  citerons  seront  presque  toujours  ceux  recueillis 
par  nous-méme.  dans  chaque  localité,  et  qui  se  trouvent  dans  notre 
collection;  nous  éviterons  ainsi  les  erreurs  qui  pourraient  résulter  de 
méprises  dans  rfeur  gisement.  Nous  les  avons  préalablement  revus 
afin  de  rectifier  les  listes  que  nous  avons  déjà  données  dans  divers 
mémoires.  Ces  citations  seront  sans  doute  trouvées  fort  incomplètes, 
relativement  au  nombre  des  espèces  que  les  paléontologistes  ont  déjà 
fait  connaître,  mais  dans  uu  travail  purement  géologique  nous  avons 


BASSIN  DE  L'ESCAUT.  177 

Siphonia^  Parastnilia  punctata  {Cœlosmilia),  Miln.  Edw.  cl 
h  Hau ,  ifec  les  P.  Faujasii  et  elongata^  id. ,  le  Cyathina  Konincki^ 
id.;  des  bryozoaires  très  abondants,  dont  un  certain  nombre  com- 
muns avec  les  couches  de  Maestricht,  ont  été  décrits  et  figurés  dans 
le  Petrefacta  Germaniœ  de  Goldfuss ,  puis  Apiocrinites^  Asterias^ 
CidarisForchhammerif  Des.??  Cyphosoma  corallare,  Ag.,  Salenia 
minima,  id.»  Cassidulus  lapis -concri^  Lam.,  Catopygus  fenes^ 
irahiSf  Ag.»   Nucleolites  analis,  id.,    Pollicipes  Icevis,  Sow., 
P.  indét.,  Thecidea  recurvata^  Defr.,  T.  radians^  id.,  l'.papil- 
UUûf  Bronn,  Terebratula  elongata^  Sow.,    71  octoplicaia^  id., 
T,  ovata^  Nils.,  T.  pulchella,  Nils.  (  Davidson,  Ann.  and  magaz. 
nat.  hiti.f  2*  sér.,  vol.  Y,  pi.  15,  f.  4)  ;  cette  coquille  diffère  es- 
sentiellement des  figures  données  sous  le  même  nom  par  Nilson  et 
HUnger;  T,  recurvirostra^  Defr.,  T,  striaiula,  Sow.?  T,  syb-pli» 
eatûf  Mant.,  Cranta  antiqua,  Defr.,  C.  striata^  id.,  Ostrea  larva^ 
LanLy  0.  lateralis^  Nils.,  0.  lunata,  id.,  0,  semiplana.  Sow., 
Spondi/ltu  armatuSy  Gold.,  Pecten  pulchellus^  Gold.,  P,  8triat(h 
co$(atu8f  id.,  Lima  semi-sulcata,  Desh.,  Avicula  cœrulescens^ 
Nil&,  Deîiialium clava ,  Desh.,  />.  crassum^  id.,  Nodosaria  lœvi- 
gata^  Nils.,  Belemnites  mucronatus,  Schlotb.,  pattes  et  carapaces 
de  crustacés  cancériens ,  dents  de  saurien. 

Cette  craie  parait  affleurer  aussi  au  nord-est  de  Mons,  près 
d'Obonrg,  où  nous  voyons  cités  par  MM,  Milne  Edwards  et  J.  Haime 
le  Trochocyathus  Konincki,  et  les  Pleurocora  explanata^  alternons 
et  JTontncît  (1). 

Dans  le  Brabant  méridional,  sur  la  limite  de  la  province  de  Liège  Cnie  kuncb 
où  nons  avons  signalé  un  lambeau  de  craie  supérieure,  la  craie 
blanche  vient  affleurer  à  Jauche,  suivant  iM.  Galeotti  (2),  et  repose 
aor  le  terrain  de  transition.  Nous  Tavons  observée  près  de  Jandrain. 
Elle  est  très  tachante,  remplie  de  silex  noirs  en  rognons,  mais  dont 
la  matière  siliceuse  se  fond  insensiblement  dans  la  masse  calcaire 


préféré  ce  simple  résultat  de  nos  recherches  à  rintroduction  d'élé- 
ments sur  rexactitude  desquels  nous  conservoas  souvent  des  doute»^ 
soit  sons  un  rapport,  soitsousun  autre.  Nous  laissons  partout  ailleur» 
aux  auteurs  la  responsabilité  des  déterminations  spécifiques  que  nou» 
leur  empruntons. 

(4)  Monographie  des  polypiers  fossiles  y  etc.  {Arch.  du  Mus^ 
d'hist.  nat.,  YOl  y,  4854). 

(2)  Mém,  sur  la  constitution  géogn.   du   Brabant  méridional 
{Mém.  deVAcad,  de  Bruxelles,  vol.  XII.  4  837). 

IV,  12 


478 


BASSIN  DB  L  BSCAUT. 


environnante  et  s*y  ramifie.  On  y  trouve  qiielques  fioints  verts,  le 
Beiei9inù€8  mucronatus,  le  Pecten  quadrico^atus ,  etc.  Elle  foniic 
les  escarpements  au  delà  du  village  et  parait  occuper  le  fond  du 
¥»lk)n  d*Orple-Grand  et  d'Orp- le- Petit  (1).  La  craie  sans  silex, 
plus  pure  que  cette  die  Jauche,  et  que  Ton  exploit^  à  Grès,  à  Touest 
de  Jodoigne,  waà  qu'à  Wavre  sur  la  Dyle,  reaferme  quelques 
fbsBtlts,  01  M.  Galeoiti  n'béaite  pas  à  regarder  cowme  représentaut 
le  gBult  uDf  couche  d'argile  cakarifèf e,  gris-^hleuâlre,  qui  existe  sur 
ce  dernier  point.  £lle  occupe  la  même  posiiiou  autour  de  Liège  où 
iHNsis  Tavoiis  mentionnée,  mais  rieu  n*appuie  ce  rapproqbemem 
qu'une  ressemblance  mîoéralogîque  sans  importance. 

La  craie  blaiebe  du  nord  de  la  Fraace  n*a  auegn  caraci^e 
particulier,  et  les  foesiks  paraisseet  y  être  peu  répaudus*  Les  silex 
y  abondent  dans  le  baol  et  elle  devieat  de  plus  eu  plus  m^ueuivî 
à  fer  base  (9).  De  Valenciennes  à  Mous,  la  craie  qui  recouvre  la 
ligne  des  exploitations  de  hooiUe  est  généraWmeut  fragmentalcQ  k  sa 
pente  supérienre;  elle  présente  des  couches  sahUmneuses  fui  se 
modfflent  vers  )e  bas  où  la  roche  prend  é»»  grains  verts. 

Entre  Tonmay  et  Hfrson  (Aist^e),  on  trouve  des  masses  plus  ou 
moias  gbuconieuses  et  argilenscs,  un  poudingue  coquillier»  des 
sables  giauconieux  et  fermgÎBCQX,  qoeiquefois  des  grèB,  et  enfin 
\t^V'^X!''i*  ^  sdbtes  d'nn  vert  noir  très  lancé ,  recouvrant  alternativement 
buus       1^^  terrains  anciens  à  stratification  discordante.  Ces  diverses  coMches 

lies  ou?rier8}. 

ont  été  souvent  confondues,  mab  ou  peut  y  distinguer  au  moins 
trois  dépôts,  dont  deux  appartiennent  à  la  période  crétacée  et  un 
\  Tépoque  tertiaire  (3).  Les  marnes  inférieures  à  la  craie  blanche , 
dit  M.  d*Omalius  (4),  sont  d'u»  blanc  grisâtre  ou  jaunâtre,  qnekjde- 
fois  gris-bleuàtre,  renfermant  souvent  àts  graia^i  verts  inégafeuMVt 
disséminés  et  de  petits  cailloux  quarizeux  qui  les  fout  passer  au 
gorapholiie  (tourfia). 

Dans  la  carrière  de  Bruyelle ,  sur  la  rive  gauche  de  TËscant,  an 
sud-est  de  Tournay,  ces  marnes  blanc  grisâtre  et  jaunâtre,  plus  ou 
moins  chargées  de  points  verts,  avec  de  petits  cailloux  roulés ,  re- 


Marnei 
takleuset 

et 
argileuses 


ft|  D'Archiac,  Notes  inédites, 

(2)  Du  Souich ,  Essai  sur  les  recherches  de  houille  dans  le  nord 
de  la  France;  in-8.  Paris,  <839. 

(3)  D'Archiac,  Mém.  de  la  Soc.  géol.,  vol.  III,  p.  ^5.  1839.— 
Voyez,  pour  la  couche  rapportée  au  terrain  tertiaire,  ancè,  vol  II, 
p.  501. 

(4)  Coffjj  (F œil  sur  la  ^Mngir  de  la  Urlgiqur  ^  p.  73. 


BASSW   DE  f/ ESCAUT.  179 

lioriimitalemeirt  los  stnies  rcdress^^  d«  calcaire  cerbotti- 
Uk%^  WûÊt  une  épaisseur  do  7  mètres  seulement  (!).  Vers  le  liant  i'e 
kebochê,  ibomient  les  articulations  d'Astéries,  et  tes  fnssHev 
wlvtBts  qtti ,  I  rexceptîen  de  moules  rapportés  avec  doute  li  la 
Nuetêla  pectinata^  appartiennent  tous  aux  grotipes  de  la  craie 
Mncbe  oa  de  la  craie  tuffeau. 

Lifkodenéron  gibbasum ,  Gold.  {SyrAelia,  id. ,  Miln.  Edw.  et 
I. Ha.)  Eicharû^  Aêtertas,  Cidaris clavigera,  K5n.,C.  vendaci- 
nemiSf  Ag. ,  Gaterites  «fé-rofwnrfa, îd. ,  Discoidea  rotvla,  id. ,  Ser- 
puteoft^sAiitomt,  Crold.,  l'erebratula  Mantelliana,  Sow.,  7'ere* 
ttùtulm  rigida^  id.,  T,  Butempleana ^  d'Orb. ,  Chama,  Osfrea 
tafam/tf,  Nils.f  0.  hippopodium^  id.,  Spondylus  spinosus,  Dcsb., 
Peeten  çuinquecosiatuSf  Sow. ,  Inoceramus^  Nucula,  AmmoniteB^ 
nov.  q>.,  dents  de  Ltxnma  et  coprolites  très  nombreux  {Macropoma 
HmaeUi,  Ag.}. 

Celle  couche  est  moins  bien  caractérisée  et  manque  même  $oq« 
vent  9  for  h  rive  droite  de  l'Ëscaut  entre  Antoing  et  Tonrnay.  Elle 
naos  a  présenté  quelques  affleurements  près  de  Baudour  et  d'Hant- 
rage  où  elle  repose  sur  la  formation  houilière ,  pour  être  presqne 
fmntèdiatement  masquée  par  la  craie  blanche  que  surmontent  les 
«Uea  tertiaires  inférieurs.  Une  disposition  à  peu  près  semblable 
ygi  indiquée  par  Léveillé,  dans  sa  coupe  de  Yalenciennes  à  Monti*- 
gnies-sar-ltoc  [2);  mais  sur  le  plateau  à  Test  de  ce  dernier  Tillage, 
iiettx  exploitations  de  grès,  presque  contiguës,  nous  ont  offert  les 
flRérences  suivantes:  dans  Tune  le  grès  rouge  de  transition  estîm- 
médiatenient  recouvert  par  le  sable  tertiaire,  sur  une  épaisseur  de 
'tt  mètres,  et  à  1  mètre  du  grès  est  un  lit  mince  de  fragments  un  peu 
'nnriés  de  ce  même  grès  avec  quelques  silex  entourés  par  le  sable 
^oconieut,  puis,  dans  l'autre,  distante  de  7  ou  8  mètres  au  plus,  ce 
mit  les  marnes  de  la  craie  qui  recouvrent  le  grès  rouge  et  contre 
lesquelles  on  volt  les  sables  tertiaires  précédents  venir  buter  en 
ITisean.  Dans  les  deux  cas ,  les  sables  ou  les  marnes  s'étendent  ho- 
ritontsilement  sur  les  grès  redressés  (3).  Les  marnes  crayeuses  ren- 
ferment :  ^(trea  lateralis  et  hippopodium  ^  Nils.,  Terebratula 
9utemplei ,  d'Orb. ,  T.  pisum ,  Sow. ,  Pectcn ,  Spondylus,  ba- 
guettes de  Cidaris,  etc. 


(4)  D'Archiac,  /oc.  cit.,  p.  275. 

(2)  Loc.  cit.,  pi.  1, 

(3)  D'Archiac,  ioc,  cit.,  p.  276-«78. 


180  BASSIN  DE  L'ESCAUT. 

Les  mêmes  marnes  se  continuent  ensuite  d'Autreppe  à  Gus- 
sigmes(Nord},  sans  cesser  de  se  montrer  à  l'est  vers  Hei^ies. 
  Âutreppe,  nous  y  avons  trouvé  :  Serpula  amphisbœna^  Gold., 
S.  sexangularisy  id.Var. ,  heptangtUaris^  Terebratula  rigida^  Sow. , 
T.  camea^  id.,  Ostrea  Milletiona,  d'Orb.,  0.  lateralis,  Nils., 
Textularia  scalpel lifotmis  y  Frondicularia  scutiformis  et  une 
grosse  dent  de  saurien  figurée  par  M.  Mantelt  (1).  Dans  les  car- 
rières ouvertes  au-dessous  de  Téglise  de  Gussignies,  on  remarque, 
entre  ces  marnes  peu  épaisses  et  le  calcaire  de  transition ,  un  lit 
de  0"",35,  composé  de  marne  jaunâtre,  endurcie  avec  points  verts, 
et  enveloppant  des  cailloux  roulés,  quelquefois  de  la  grosseur  des 
deux  poings,  d'un  grès  ferrugineux ,  verdâtre,  à  grain  fin  et  un 
peu  argileux.  Les  fossiles  de  cette  couche  qui  représente  ici  le 
tourtia,  sont  assez  nombreux.  Ce  sont  particulièrement  Ostrea  ca- 
rinata^  Lam.,  Exogyra  haliotoideaj  Gold.,  Thecidea  hierogly* 
phtca,  Defr.?  et  les  mêmes  baguettes  de  Gidaris  qu'à  Montignies  et 
à  Bruyelle.  La  surface  du  calcaire  de  transition  a  été  percée  par  des 
Fistulanes,  dont  les  trous  ont  été  ensuite  exactement  moulés  par 
h  roche  crétacée. 

Près  de  Bellignies,  sur  la  gauche  du  chemin  de  Montignies,  le 
ciel  d'une  carrière  ouverte  dans  le  terrain  de  transition  est  formé 
par  un  banc  calcaire  friable ,  d'un  mètre  d'épaisseur,  et  entiè- 
rement composé  de  débris  de  polypiers,  d'échinodermes  et  de  co- 
quilles ,  agglutinés  çà  et  là  par  un  ciment  spathique.  Son  aspect 
rappelle  celui  de  certaines  couches  de  la  craie  supérieure  ;  au-dessus 
viennent  les  marnes  grises,  qui  se  prolongent  jusqu'à  la  descente 
de  Montignie;^,  et  qui  sont  surmontées  elles-mêmes  par  un  dépôt 
de  transport  composé  de  silex  noirs,  brisés  mais  non  roulés.  Ce  con- 
glomérat coquillier  s'étend  encore  à  une  certaine  distance  vers  le  S., 
en  conservant  des  caractères  très  différents  de  ceux  du  véritable 
iourtia  dont  il  semble  occuper  ici  la  place.  Les  marnes  s'observent 
encore  dans  la  même  position  autour  de  Saint-Vaast  et  au  sud  de 
Bavay.  Entre  ces  deux  villes ,  elles  sont  recouvertes  par  un  dépôt 
de  sable  tertiaire  blanc  et  jaune ,  de  6  mètres  d'épaisseur,  exploité 
non  loin  de  la  route.  Nous  avons  rapporté  à  ces  derniers  ceux  qui 
s'étendent  sur  le  terrain  ancien  entre  Maubeuge ,  Sars-Poterie  et 
Âvesnes. 


[K)  Illustrations  of  the gcology  o)  Sussex,  pi.  5,  f.  7. 


BASSIN  DE   LESCAUT.  181 

Les  coupes  des  forages ,  que  nous  donnons  ci* après  (  p.  182), 
feront  beaucoup  mieux  connaître  que  Télude  de  la  surface  du  sol 
ta  position ,  la  puissance  et  les  caractères  pétrographiques  de  ces 
marnes ,  en  même  temps  que  leur  importance  dans  la  constitution 
géologique  de  la  Flandre  française. 
•«  Le  rivage  méridional  du  bassin  crétacé  de  l'Escaut,  dans  lequel  TourUi. 
m  sont  déposées  les  couches  crayeuses  ou  marneuses  dont  nous 
Tenons  de  parler,  est  marqué  par  la  présence  du  poudingue  connu 
des  ouvriers  sous  le  nom  de  tourtia  (1).  Son  épaisseur  varie  de 
0*,50  I  5  mètres,  et  il  repose  constamment  sur  la  formation 
hooillère,  le  calcaire  carbonifère,  ou  sur  des  calcaires  et  des  grès 
plus  anciens ,  dans  les  départements  du  Pas-de-Caiais  et  du  Nord 
et  dans  la  partie  de  la  Belgique  qui  y  est  contiguê.  Ce  poudingue 
s*appuie  sur  le  versant  septentrional  de  la  ligne  de  partage  de 
l'Artois,  et  les  travaux  de  recherche  ou  d'exploitation  de  houille 
le  traversent  constamment.  Nous  reproduirons  ci-dessous,  à  cause 
de  leur  utilité  pour  le  pays ,  le  détail  des  principaux  sondages 
exécutés  depuis  peu  dans  ces  deux  départements ,  et  qui  indi- 
quent d'une  manière  précise  la  position  de  ce  poudingue  relati- 
vement au  terrain  de  transition  sous-jacent  et  relativement  aux 
marnes  crayeuses  (dièves)  qui  le  recouvrent.  »  Mais  hâtons-nous 
de  reconnaître  que  les  coupes  particulières  de  Chercq,  de  firuyelle, 
dePèniwelz,  de  Montignles-sur-Roc,  d'Autreppe,  de  Gussignies, 
d'Angre,  de  Bellignies,  de  Houdaing,  de  Saint- Waast  et  de  Vasmes, 
comme  la  coupe  générale  de  Tournay  à  Montignies,  que  Gh.  Lé- 
veillé  a  jointes  à  son  Aperçu  géologique  {1) ,  avaient  mis  hors  de 
doute  cette  relation  importante  ,  déjà  établie  aussi  par  M.  Poirier 


(1)  D*Arcbiac,  Études  sur  la  jormation  crétacée  y  2*  partie 
(Mém,  de  la  Soc.  géoL  de  France,  2«  sér.,  vol.  II,  p.  4  4  8,  4  846). 
—  D'après  une  observation  que  nous  devons  à  M.  du  Souich,  ingé- 
nieur en  chef  des  mines,  qui  a  fait  une  étude  particulière  de  ce  pays, 
le  mot  tourtia  n'a  point  un  sens  absolu  dans  le  langage  des  ouvriers, 
qui  désignent  ainsi  toutes  les  couches  poudingi formes  ou  renfermant 
des  nodules  qu'ils  rencontrent  dans  les  travaux,  avant  d'atteindre  la 
formation  houillère ,  et  quel  que  soit  d'ailleurs  leur  âge.  Pour  nous, 
nous  le  restreignons  au  poudingue  calcaire  dur,  jaunâtre  ou  brunâtre, 
plus  ou  moins  ferrugineux,  sableux  et  glauconieux,  avec  des  cail- 
loux quartzeux,  arrondis,  souvent  recouverts  d'un  enduit  verdâtre, 
et  qui  occupe  la  position  indiquée  ci-dessus. 

(2)  Mém.  de  la  Soc.  géologique  de  France,  vol.  II,  pi.  4.  4  835. 


182  BASSIN  DE  L'BSGAUT. 

$aint-Brice  (1) ,  conGrinée  par  M.  du  Soukh  (2) ,  puis  constatée 
de  nouveau  par  M.  d'Omalius  d*Hailoy  (3),  qui  a  désigné  ce  pou- 
dioguc  «MIS  le  nom  de  gomphêliie  (k). 

[4)  Jnn,  des  mines ^  1"sér.,  ¥01.  XIII.  IW6. 
(2J  Essai  sur  les  recherches  de  houiUe  dans  le  nord  de  la  France; 
io-8.  Paris,  h^Z^. 

!3)  Coup  d' œil  sur  la  géologie  de  la  Belgique,  p.  73. 
4)  Le  résultat  moyen  de  cinq  «endages  exécutés  sens  la  direotion 
de  M.  Turbert  (a)^  entre  Saint-Âmand,  Raismes  et  Ifarehiennea,  au 
nordH>ue6t  de  Yalenciennes,  a  présenté ,  à  partir  de  la  surface  du  sol 
jusqu'à  la  profondeur  de  103'",38  : 

Mètre*. 
I.  Sable  janiM,  tabt«  verf,  argile  l>leu«  et  Kl  miae«  éé  aable  blase  (ifcr» 

luiition  lertivire  iofcrieure , 9P,00 

f.  Bfurnc  blmiche 10,95 

5.  Marne  griie,  arec  ou  «nns  rognons  de  silex. 14,08 

4.  BTarne  giise  et  argile  bleue  alternaat  par  coucbei  de  1  i  3  mètres. .  .  f 8(,S3 

ft.  Argilei  Tcrtet  (diè*«s) ,  .  .  90,80 

6.  Argile  rouge&lre  (diève  rouge) 1,K8 

7.  Tuurlio  reposaot  Mr  tee  tchistei  booUlen ,  %%à 

Les  sondages  de  Crespin,  de  Thivencelles,  de  Saint-Sauve,  d'Âbscon 
et  des  environs  de  Denain  ont  donné  des  résultats  parfaitement  eom- 
parrables,  et  ils  ne  diffèrent  eotre  eux  que  par  le  pins  ou  moins 
d'épaisseur  des  alternances  de  marnes  grises  et  d'argiles  bleues. 

Les  détails  suivants  des  sondages  sont  disposés  de  manière  à  faire 
connaître  les  couches  traversées  d'abord,  en  allant  du  N.-E.  auS.-O. 
jusqu*à  Emerchicourt ,  perpendiculairement  à  la  ligne  derArtors, 
ensuHe  du  S.-E.  au  N.-O.,  parallèlement  à  cette  ligne,  jusqu'à  Bail- 
leul,  et  enfin  plus  au  S.,  dans  le  département  du  Pas-de-Calais,  et 
sur  les  limites  de  celui  de  la  Somme  [b).  Le  plus  éloigné  de  la  ligne 
de  l'Artois  est  le  forage  de  Thivencelles,  près  Condé,  sur  la  frontière 
même. 

I  1.  Sa)>1e  tertiaire , 84.53 

3.  Craie  )>luncheelcruieraarueuse bleuâtre  avecsilex 
Foraee           I  "  ^^  mèires 87,67 

de  ThiTcncelIes  )  ^'  ^'^°'*  marneuse  à  poiuls  verts,  calcaire  gris  et 
919»  Ml  '  \  iaune  urec  silex,  marnesgriset,  jauue«,  bleuea, 
z«s»>,uB.         j  verte«,  elc.  (dicTcs) 186,00 

4.  Marne  gtauconîeuae  et  glaaconie  sablense.  ....      4.88 
K.  Rocbu  argUeuies  et  arénacéei «  .    84,40 

867,98 

Dans  la  note  jointe  à  cette  coupe ,  M.  Degousée  fait  remarquer 
Je  grand  développement  du  grès  vert;  mais  nous  pensons  que  toutes 
les  couches  du  n<*  3  au  n^  5  appartiennent  encore  au  groupe  de  la 
craie  tuffeau,  et  que  le  tourtia  n'a  point  été  atteint.  Ce  forage  a  tra- 

{a)  Mémoire  sur  In  traversée  des  MORTS  terrains  dans  le  nord  de  la  France  (Jnn. 
dêS  mines ^  4«  ser.,  vol.  III,  p.  75}. 

(6)  D'Archiuc,  Mém.  de  la  Soc.  géot.  de  France^  2e  ser.,  vol.  11.  p.  iSÛ  et  auivantes. 
1846.  —  Nous  avons  aoooncé  que  la  plupart  de  ces  détails  cluietil  exlmits  du  magnifiqae 
recueil  maiisscrit  qn«  M.  Oegoutéc  a  bien  vooln  mettre  i  notre  dinitoailîon. 


BASSIN  Dl  LESCAUT.  iSS 

Gonmirement  k  ce  (f ue  nous  avions  d*abord  [Hianè ,  le  tourtia  *, 
on  an  OMiiii  un  dépôl  parallèle,  comme  nous  le  dirons  tout  à  l'heure» 
s'^ced  an  delà  de  la  ligne  de  partage  de  la  Sambre ,  sans  dé|)a8ser 


^m 


vmné  la  dépression  crayeuse  que  Toa  sait  exister  entre  Galonné,  près 
Tonmty»  et  Mofttignies-sur-Roc ,  et  où  les  sédiments  crétacés  ont 
une  épaisseur  exceptionnelle  qui  no  se  retrouve  pas  dans  les  autres 
directions.  Ainsi  la  coupo  de  la  fosse  Saint-Louis ,  à  Anzin  ,  h  trois 
lieues  au  sud-ouest,  ne  montre  qu'une  épaisseur  d'environ  70  mètres 
de  dépots  tertiaires  et  crétacés  au-dessus  du  tourtia  que  recouvre  la 
diève  (a}. 

Mrtrr*. 


I  1.  Gluiicouic  tableute  torlivire. 4,S8 

Forage  d'Alitcon  /'S.  Ci-ai«  hlanclie. .  4 •  .  »  49,11 

fraatoa           )  ô.  Croie  mu  iiicuse,  à  liUx. .  .., )5,00 

àê  Bonckain).     )  4.  Dièves 75.33 

ISSa^4.          V5.  PoiiiliiiRue  (lourtia) 5,16 

I  G.  Scbhlcs  et  grès  houiUers 13,94 

157,42 


Mrirrtt 

Fora^a  |  Gltiiicunie   tcitiaira G,8S 

irEmerchiconrt  l  Cruio  hlunchc 45,44 

(cantM  I  llièv«« Tl  J4 

lIliBoachaiu).  '  Pnudingiia  (tai.rliai 4.K.S 

lii»,03.  I  r^lflaiie  uiarbr«. ri,7!) 

ir>4,70 

Mrir»i. 

Forace  '  *"**'*  lerlioiie G,00 

d'Aubercbicoarl  (  Ciuies  diver»c« f,l,S3 

(rnulODiiaOuUiiv)  1  °*^*"  (■»''«»••  »rgilenw»  iinort.  hlmri  ut    vrriM;.     6S.0O 

isè  06  ^  Pvodlinfina  (lourlia)  at  murna  elaiiroiii#ui« 3,Sli 

'  I  Argilei  ftrbiiteatas  cl  grèi  ancieni .     73,84 

'JOG.U) 

I  Suble«  et  ai^ilei  terliuirrs , âri.ââ 

l'oiage  de  Vred    ^  Cruia  blaiirbe,  iivac  un  »aiis  tilrx Gà.H? 

(^raiitun           <  Dicren .* 4,*>,)<() 

«ia   Marcbieiittca).  (  Puadiugua  et  calcaire  gltuicuairiik  (lonitin).  ....  i.'so 
Illn,t7.          1  ficbwie»  et  argilm  tcbisIrutfF,  Jiti  niinrrs  tic  |>bta- 

I      nila  et  de  c|uaitB  greuii  redrattca 5â,19 

t  ■ 

18G.68 


Mètre*. 
J  Sa|iU  bifiii  Trid4lre,  Sbble  vf>ii  argileux,  argile  grise 

Furaga            /  Craie  bluiiclie  laiis  silex r>l.en 

d^- Ifarcbiannes.   )  Craie  mai ocusr,  uvec  un  »uiis  silex 16,17 

103»,00.          i  Dièvc' 54.51 

'  PuudingiiR  (inuiliii) 0,(>i» 

I  Argiles  M-hi^l dises  cl  grùs «...  3^,00 


166,66 
lit)  DutI,,  Tul.  Viil,  f.  171.  ISftT. 


184  BASSIN  DE  l'ESCàUT. 

celle  de  l*Oise  au  S.  «  Sa  limite  occidentale  semblerait  coïncider 

•  avec  la  vallée  de  la  Lys,  ou  mieux  avec  la  ligne  de  partage  des 
»  eaux  qui  s'y  rendent  et  celles  qui  se  jettent  dans  1* Yser.  Le  forage 
»  exécuté  à  Bailleul  ne  semble  pas  l'avoir  atteint  comme  aux  envi* 
»  roDS  de  Lille ,  et  il  aurait  pénétré  seulement  dans  des  argiles  et 
»  des  sables  qui  peuvent  encore  appartenir  aux  dièves.  Nous  ver- 

•  rons  9  en  effet ,  que  le  sondage  exécuté  à  Calais  a  traversé  une 


Uètnt, 

I  SablM  verts  el  jaimet,  sablet  verla  argilenz,  sable 

I     noir  et  argile  sableuse  (tertioire). 43,49 

[Forage  de  Flioes  /Craie  blancbe  avec  silex  noirs 44,7S 

(canton          \  Craie  mamense  avec  silex. 16,66 

4e  Mardiieiines).  I  liâmes  argileuses  grises,  blancbes,  Tertiltres,  bm* 

lS0n,i7.         I     nltres  (dièves) 57,73 

VPoadiagae  (tourtia) 1,00 

I  Calcaire  de  transitioD ......•••••  S«4ft 

166,11 


Forage 

de  rBsplanade , 

à  LiUe. 

68»/». 


Mètres. 

I  Sables  et  argiles  tertiaire 16,00 

i  Craie  blaocbe  avec  silex  k  la  base 31,80 
Nappe  d'eau  &  48n,30  du  four. 
Craie  marneuse  grise,  avec  plaques  de  calcaires  mar- 
neux compactes,  et  silex  vers  le  baul.  .......  S4^10 
Marnes  argileases  grises  avec  points  verts  ...•••  11, tO 
Poudingue  ftourlia) 0,65 

I  Calcaire  carbonifère  pins  on  moins  solide..  •  .  .  .  •  36,05 

Itl^ 


Bfè^rcs. 


Forage  de        /  Même  coupe  que  le  précédent  ...........  110,00 

rb6pital  militaire  <  Le  poudingue  (tourtia)  a  été  rencontré  à  €^«^5;  la 
è  Lille.  \     nappe  d'eau  jaiUisante,  à  107in,00. 


1  Forage  de 
llidpilal  général 
è  Lille. 


Forage 
de  Bailleul. 


Forages 

du  département 

dn  Pas-de-Calaik. 


Mitrtt. 

Même  coupe 180,60 

Le  poudingue  (tourtia)  a  été  traverse  &  89ni,00. 

M.  Baill^  a  constaté  que  les  variations  observées  dans  la 

quantité  d^ean  fournie  par  ces  puits  étaient  en  rapport 

avec  les  marées  {a). 

Ce  forage,  poussé  jusqu^è  108m,13,  après  avoir  traversé  des 
argiles  blancbes,  faunes,  gri<-es,  et  quelques  li!s  de  sables 
el  de  Coquilles,  a  été  abandonné  dons  de«  sables  verts.  Le 
mwnque  de  précision  dans  la  légende  jointe  è  la  coupe  do 
MM.  Flachut  ne  nous  permet  aucuue  couclusion. 

Les  sondages  exécutés  è  Tilluy  et  è  Monchy-le-Preux,  au 
sud-est  d'Arras.  ont  rencontré  le  tourtia  à  147,  180  et 
100  mètres  au-dessous  de  la  surface  du  sol,  et  reposant 
sur  une  coocbe  de  terre  noire  pyriteuse,  résultat  de  l'ai- 
tération  des  schistes  anciens  sous-jaceots.  Les  couches  tra- 
versées appartiennent  &  diverses  variétés  de  craie  (6). 


(a)  Compt,  rend,^  vol.  XIV,  p.  310. 1841. 

(6)  De  Bonnard,  Notice  sur  diverses  recfierches  de  houille  entreprises  dans  le  de'' 
parlement  du  Pas-de-Calais,  CVsl  luir  erreur  que,  dans  nuire  Mémoire  sur  le  groupe 
moyen  de  la  formation  crétacée  {Uém.  de  la  Socgéol,^  vol.  III,  p.  381,  1839;,  nous 
avions  regardé  cette  terre  noire  pyriteuse  comme  appartenant  au  gaull. 


BASSIN  DE  L' ESCAUT.  185 

•  série  decoaches  différente  de  celle-ci,  et  qui  n'est  que  le  prolon- 
>  gemeni  dç  celle  des  falaises  de  Saugatle  à  hissant. 

»  Le  for^e  de  Gouy  (canton  d*Ârras),  exécuté  sur  la  ligne  de 

•  parU^  des  eaux  de  T Artois,  et  à  18  lieues  de  Chercq,  près  Tour- 
»  nay,  où  le  tourtia  reoeuvre  le  calcaire  carbonifère ,  a  atteint  ce 


Mètres. 


-  1  Craie  avec  silex,  craie  maroeuse,  grise  et  bleae,  etc.  142,66 

1^2^»^  \  Siï- "" -'t"*:  ::::::::::::::::::  Î:S 

*       iS-  M  ^'  '  Poodinçae  (tourtia) 0,33 

tolB.M.         I  p^Quiutes  de  IraïuitioD 8,66 

159,96 


c 


■« 


Mètre*. 

I  Terre  végëtale  et  argile  jaune  sablenae  .......  6,00 

Fonce            /Craie  blanche  arec  silex  ooirs 34.33 

dcMercatcl        i  Craie  marnense  grise,  avec  silex  corne's 8,00 

'      /Craie  marneuse  grise,  arec  pyrites  et  plaquettes  do 
and  du  DréeMenI   f      calcaires  marneux  Jors  (le  tourtia  est  sans  doute 

ISvtJB        '  ^     compris  dans  la  base  de  cette  assise) 99,00 

'^*  I  Couches  non  détermine'es,  mais  appartenant  proba- 

I      blement  au  terrain  de  transition  ...«....,  15,00 


156,33 

Forage  de  Dien-  t  Le  poudingue  (tourtia)  a  e'té  rencontre'  k  151ia,33  de  pro- 
viUe,  k  l'ouest  <  fondeur,  et  reposant  sur  le  grès  rouge  de  transition, 
do  précédent.     \     comme  daiu  le  puits  de  Mercatel. 


Mètres. 

(Calcaires  marneux  bleuâtres,  verdAtret,  grisâtres, 
blanchâtres,  plus  ou  moins  compactes 133,66 
Grès  Terts.  marnes  argUeuses  grises,  grès  Tert  et 
argile  sableuse..  .  .! ....! 4,99 
Poudingue  (tourtia; 4.00 

.■..-,w.  .  Schistes  et  grès 53,99 

I  Psammilcs  bleuâtres 16,03 

«^^^— ^— ^-^ 

111.66 

Les  puits  artésiens,  si  nombreux  dans  le  canton  de  Lillers,  et  dont 
le  plus  ancien  paraît  remonter  à  Tannée  4 126 ,  sans  quo  le  yolume 
de  ses  eaux  ait  varié  depuis,  n'atteignent  pas  le  poudingue  (tourtia], 
et  s'arrêtent,  suivant  les  observations  quo  nous  devons  à  M.  du 
Souich ,  dans  la  craie,  sans  descendre  dans  les  argiles  des  dièves.  Il 
en  est  de  môme  aux  environs  de  Béthune. 

Enfin  deux  forages  ont  encore  été  exécutés  pour  la  Compagnie  de 
Bouquemaison ,  dans  le  département  de  la  Somme,  au  sud  des  précé- 
dents et  très  près  de  la  ligne  de  partage.  'L*un,  à  Hem,  a  traversé  la 
formation  crétacée  sur  OO'^tee  d'épaisseur,  au-dessous  de  20  mètres 
formés  par  le  dépôt  argilo-caillouteux  des  plateaux.  Ces  90*", 66 
étaient  composés  d^alteruances  de  marne  et  de  calcaire  ,  et  vers  le 
fond  on  a  rencontré  une  marne  argileuse  gris  blanchâtre. 

Le  second  forage  exécuté  à  Lucheux  a  été  poussé  jusqu'à  4  72"*,  1 7, 
dont  4  47'",64  dans  les  couches  marneuses  précédantes,  au-dessous 
desquelles  on  a  trouvé  un  calcaire  oolithique  gris  jaunâtre  de  9"',66, 


^Sf  BAfiSIN  DE  i.'K8CAUT. 

»iii6aie  poiidkigue  ft  i41"*,65  au-dessous  de  la  surface,  et  a 
»  prouvé  qu'il  reposait  sur  des  schistes  et  des  grès  de  transitioii. 
»  La  ligne  qui  joint  ces  deux  points  est  presque  porpcudiculaire  à 
»)*aYe  de  l*Arloi$;  eccomine,  d'un  autre  c4ié,  le  présence  d« 
9  tojirtia  a  été  constatée  de  SaiiH-Waast  près  Ravay  jusqu'aux  en* 
.9  virons  de  Bailleul ,  suivant  une  ligne  de  2k  lieues  de  long  ot  pa* 
»  rallèle  à  l'axe  précédent ,  on  peut  admettre  que  cette  couche , 
»  dont  l'épaisseur  moyenne  n*9tteiiU  pas  3  luètres ,  s'étend  avec  des 
»  caractères  identiques  sur  une  surface  d'au  moins  482  iieiies  car- 
»  rées.  On  conçoit  que  les  irrégularités  du  sol  ancien  qu'elle  re« 
»  CMvre  l'ont  fait  atteindre  à  des  profondeurs  assez  différentes , 
»  lesc[uelles  dépendent  aussi  de  l'altitude  de  l'orifice  des  puits.  Il 
»  serait  donc  facile,  en  combiuaol  celle-ci  avec  les  profondeurs,  qui 
o  serviraient  de  coordonnées ,  d'arriver  i  déterminer  très  approxi- 
»  mativement  les  ondulations  du  plan  souterrain  formé  par  le  pou- 
»  dingue  (1),  et  les  détails  de  sondage  que  nous  venons  de  donner 
»  seraient  des  jalons  posés  pour  atteindre  ce  but. 

f  La  limite  septentrionale  du  tourlia  est  moins  bien  connue ,  au 
»  delà  d*uoe  ligue  tirée  de  Framerie  et  Wasmes  près  Mont,  vers 
»  Gourtray,  car  dans  cette  partie  les  couches  s'abaissent  forlement 
»  au  N. ,  et  c'est  de  ce  côté  que  le  bassin ,  circonscrit  comme 
»  il  vient  d'éù  e  indiqué,  eoBimuniquait  avec  la  haute  mer.  C'est 
»  aussi  dans  celte  espèce  de  quadrilatère ,  qui  occupe  une  surface 
»  souterraine  représentée  à  peu  près  par  le  territoire  des  anciens 
»  Ncrviens,  que  s'est  développée ,  au  commencement  de  la  période 
»  de  la  craie  tuffeau,  cette  faune  remarquable,  que  les  matériaux 
»  recueillis  par  Léveilié  nous  ont  permis  de  faire  connaître ,  et  qui 
»  était  venue  peupler  une  surface  où  aucun  sédiment  ne  s*était 
»  déposé  depuis  la  période  carbonifère.  »> 

Nous  avons  fait  figurei* ,  décrit  ou  mentionné  les  espèces  sui- 
vantes (2)  : 

PoLYPifii  :  Turbinolia  couulus ^  Mich.,  Jstrra  agaticUes y  Gî^ld., 
J,  JQelçrosiana,  Mich.,  J,  rcticulata^  var.  minor^  Gold.,  A, 


Il       I     '■     'I  '  imi  ■»      <■  I  I  I     ■  |i    I  I  ■!■■  ■■     ■         I  III n\t        nmmm^fn*>*tm 

un  conglomérat  à  ciment  argilo-calcaire,  assimilé  au  tourtia,  do 
g^,33,  et  un  secoitd  calcaire  oolitbique  de  ^^'".TS.  M.  du  Souieh 
semblait  d  abord  porté  à  regarder  ces  dernières  assises  comme  ap- 
partenant au  groupe  inférieur  ou  néocomien,  mais  depuis  il  nous  a 
dit  qu'il  les  considérait  comme  jurassiques. 

(4|  D'Archiac,  loc.  cit. y  p.  124.  4846. 

{%)  D'Archiac,  Rapport  mr  les  JossiUs  fia  tourtia  iègiiés  pur 


BAfiSlN  DE  4.BSC4UT.  187 

||Mii/o#a,  id.,  Ceriopora  cœspitosa,  Roem.,  C.  labyrinthica ,  Mich., 
C  mamtiiosa,  Roem.,  Pustuiopompustulosa,  de  Blainv.,  Cellepora^ 
i^dét.,  Thalamopora  siphonioidcs  ^  Mich.,  Chœletes  lobatus^  id., 
Discopnra  reticulata,  Rœm.y  Flitstra  (indét.),  Jlecto  granulata^ 
Miln.  Edw.yMicb.,  Spongia  boletiformis^  Micb.,  S.peziza^  id.,  f>/i- 
trUulHes  radiants?  Mant.,  deux  esp.  de  genres  iodétermioés. 

Radiaibu  échinodermes  :  Holaster  nodulosus,  Ag.,  Catopygus 
eaUunùarius^  id.,  Pygtnus pulvinatus ^  d'Arcb.  {Fxgaulus  iâ.,  Ag.), 
Frnna Des Aloulùisit ,  d'Arch.,  Calerites  sulsphœroidalis^  id.,  DiS" 
coidea  subuculus^  Ag.,  Salent  a  rugosa^  d'Arcb.,  Codiopsis  doma^ 
j^g.  Crinoldei  :  Pentacrinites. 

ÀHHtLimu  :  Serpula  cincta^  Gold.,  S,  suicataria  ^  d*Arcb., 
Si  (îndét.). 

.  jfoLLDSQUBt  cirrbipèdes  :  Pollicipes  maximus^  Sow.  Concbifères 
4iinyaire8  :  Fistulana  (iodét.),  Pnnopœa  plicata^  Sow. ,  Pholadomya 
§^^  t  d'Orb. ,  LyoKsia  carinifera^  id. ,  CrassateUa  quadrata^ 
4'A(vb.,  C  subgibbasula ,  id.,  C,  trapczoidaiis,  Roem.,  Corbida 
illegaMS,  d'Orb.,  Corbis  corrugata,  Forb.,  Jstarie  Qprinoides^ 
4*ArGh.,^.  oblongaUiy  Desb.,  J.  Koninckii^  d'Arcb.,  Cyprina  in^ 
€€na^  id.,  Fenus  Labadyei ,  id.,»  Cardium  liypericum^  id.,  C.  Mi-* 
ehelinif  id.,  C,  productum,  Sow, ^  Opi's  anrtonie/isis ,  d*Arcb.,  Iso^ 
êmrdia  Orbig/iyana,  id.,  Jrca  Carieront,  d'Orb.,  J.  Galliennei^  id., 
U*  subdinneasiSt  là.^À,  inscripta,  d'Arcb.,  Pectuncttlus subpulvina" 
Uu,  id.,  Trigonia  sulcataria,  Lam.?  Monomyaires  :  Jkîyiilus  cia- 
tê0»tus,  d*Arcb.,  M.  imbricatus,  Sow.,  M.  lineatus,  d'Orb.,  M.  ivr» 
iMc^Ar/i,d'Arcb.,  Lithodomtis pirijonnis,  id.,  Myoconcha  cretacea^ 
d*Orb.,  Inoceramiis?  myiiloides ??  Sovf.^  Lima  pennata^  d'Arch,, 
L.  recian'gularis j  id.,  Reic/tc/ibac/tiij  Gein.,  L.  rcsecta^  d'Arcb., 
Xw  mboçalis,  var.,  Sow.,  Pecten  acuminattis,  Geio.,  Reues,  P,  DroM- 
.fftiariif  d'Arcb.,  P.  ccnonwnrnsts ,  d'Orb.,  P,  crctosus ^  Defr., 
fm  Passyi^  d'Arcb.,  P,  quadricostattis^  Sow.,  P.  subdepresstis , 


"T" 


Ck.  Léveillé  à  la  Soc,  géoL  tie  France  [Btdl.  ^  2»  sér. ,  toI.  III, 
-p.  332,  1846;  — il/^/7f.,  id.,  «•  sér.,  vol,  II,  p.  294,  4  847,  avec 
13  plancbea).  —  De  Koninck,  Stir  le  genre  Bembix,  et  sur  une  nou- 
pgHe  espèce  d'OrihÎB  du  terrain  crétacé  de  laBclgitfue  [Mém.  de  la 
Soe,  r.  de  Lit^ge^  vol.  I,  2*  partie).  Le  genre  Bembix,  créé  pour  une 
coquille  voisine  des  Tttrbo  et  des  Phasianelles,  ne  comprend  eoooro 
^'ttB6  espèce,  le  B.  ntrictdus  du  tourtia  de  Montignies>6ur-Roc. 
Nous  avons  décrit  sous  le  nom  de  Trrebratula  ort/iijormis  une  co- 
quille que  M.  de  Koninck  avait  déjà  fait  connaître  sous  celui  d'Ort/iis 
millepunctaUi^  et  qui  provenait  de  Sassignies(Hainaut).  Les  polypiers 
*de  notre  liste  avaient  été  nommés  par  M.  Michelin  ;  depuis  lors 
MM.  Milne  Edwards  et  J.  Haime  se  sont  assurés  que  VAstrea  agarl- 
cates  est  leur  Tbamnastrea  belgica,  que  les  A.  reticidata  et  vêla- 
mentQsa  correspondent  à  leur  T.  tcnuissitna^  et  ils  doutent  que 
VJ.  Delcrosiana  et  la  Tttrbinolia  conulits  aient  été  trouvées  dans  le 
tourtia  [Monogr,  dcspolyp.  foss.,  etc.  [Arch,  du  Mus.  d'/iist.  nat,, 
vol.  y,  p.  409,  485«}. 


i8S  BASSIN  D£  L'£8GADT. 

d*Arch.,  P.  suhinterstriatuSy  id.^  Spondy lus  capillatus^  id.,  6'.  du^ 
plicatus,  Gold.,  S,  Omalii,  d'Arcb.,  Ostrea  bracteola^  id.,  O.  cari" 
nata^  Lam. ,  O.  diluviana^  id.,  O,  vasculum,  d'Arch.,  Exogyra 
haliotoideot  Gold.,  E.  recurvaia,  Sow.,  £.  sinuata  [Grjp/icea  id., 
Sow.)  (voy.  p.  143  du  mém.  pour  celte  dernière  espèce). 

Brachiopodes  :  Terebratula  arenosa,  d'Arcb.,  T,  Beaumonit\  id., 
T» biplicata ySow.,  T.  noubeitd*kTch.,T.£ouei\\d.,  T.canaliculala^ 
Roem.,  T.capillataf  d'Arch.,  T.  crassa,  id.,  T.  crassificata ,  id., 
T,  Deshafesii,  id.,  T.  depressa,  Sow.,  T,  depressa.  Val.  in  Lam. 
[T,  nerçiensis,  d'Arch.),  T.  Desnoyersi^  d'Arch.,  T,  dimidiata,  Sow., 
y.  dubia,  d'Arch.,  T.  Dufrenoyi,  id.,  T,  elongata ^  SoW.,  T.  gai" 
lina^  Al.  Brong.,  T.  Gravesi^  d'Arch. y  T,  gussignisensis,  id.,  T.  Key^ 
serlingi\  id.,  T,  latissima, Sow. ^  T.  LeveiUei^  d'Arch.,  T,  Mantel- 
lianOySoyi/.t  T,  Murchisoni\  d'Arch,^  T.nticifonnisj  Sow.,  T.orthi^ 
jormis^  d'Arch.  (Orthis  millepunctata y  de  Kon.),  T,  paiva^  id., 
T,  parvirostris,  id.,  T,parvula^\d.,  T.paucicosta,  Roem. ,  T,  revo^ 
/tfto, d'Arch.,  T.Roemeri^  id.,  T.  Robertonî,  id.,  T»  rostratay  Sow., 
T,  r«f//cûr, d'Arch.,  T.  Roysii^  id.,  T.  scaldisensiSy  id.,  T,  striatula^ 
Sow. ,  T,  subarenosa,  d'Arch. ,  T.  subconcava^  id. ,  T.  subpeciora^ 
Us  y  id.,  T,  Tchihatchejji  ^  id.,  T,  triangularis,  Nils.,/*.  tornacensis 
d'Arch.,  T,  Ferneutii,  id.,  T,  FiquesNeli,  id.,  T.  Virleii^  id. 

Gastébopodbs  :  Àcmœa  snbccntraiisj  d'Arch.,  Emarginula  Gue^ 
rangeri y  d'Orb, y  Narica  cretacea^  id.?  Natica  ijrata,  Sow.,  iV./?r»- 
iongOt  Leym.?  var.,  Delphinula  Bonnardi ,  d'Arch.,  Solarium 
Thirrianum^  id.»  Trocfius  albensis  ^  d'Orb.,  T.  Buneli^  d'Arch., 
T,  Cordieri y  id» y  T.Duperreyij  id.,  T,  Huoti,  id.,  T'.  Leymerieij  id., 
y.  Bozeti,  id.,  Littorina  Roissji^  id.,  Tar^o  Angelotiy  id.,  3".  «rc- 
nosus,  Sow.,  T'.  Boblayei ^  d'Arch.,  T.  Boissyi^  id.,  7'.  Delnfossei^ 
id.,  7*.  Gâsiini,  id.,  T,  Leblancii/id.y  T,Mulleti/\d.,  T,  paludincC" 
JormiSf  id.,  T'.  Pintevillci y  id.,  T.  Raulini^  id.,  jT.  Foltziiy  id., 
T'.  fValjcrdini^  ïd.,  Pleur  otomari  a  Dumonti  y  id.,  Z'.  Nystiiy  id., 
P,perspertii>a^  d'Orb. t  P.  scarpasc/isis,  d'Arch. ^  P,  texta,  Gold., 
PhasiancUa  gauUinay  d'Orb.,  P.  neoconiierisis^  id.??  Bembix  utri^ 
cuiuSy  de  Kon.,  Àvellana  cassis  y  d'Orh.,  A.  Prcçosti  y  d'Arch.^  Turri" 
tella  Ncptu/iif  de  Munst.,  Ncrinœa  dubia^  d'Arch.,  Ccrithium  bel" 
gicum  ^  de  Munst.,  C.  subspinosum ,  Desh. ,  /'//.mj?  indét.,  Pyrula 
subcarinata y  d'Arch.,  Rostellaria  Parhinsoni ^  Sow.,  /J.  elongata^ 
Roem.,  Gein.?  Ptcroceras  Collegni,  d'Arch. 

Céphalopodes  :  Ammonites  variansy  Sow.  —  Corps  de  classe  in- 
certaine [TcrcdodentatuSy  Roem.). 

Cette  liste  comprend  186  espèces,  dont  177  sont  déterminées» 
Sur  ce  dernier  nombre,  83  seulement  étaient  connues,  et  9&  sont 
nouTelles.  Des  177  espèces,  98  sont  propres,  jusqu'à  présent,  an 
tourtia ,  et  ia  répartition  des  79  signalées  dans  les  divers  groupes 
delà  formation  crétacée  prouve  ce  que  les  considérations  purement 
géologiques  nous  avaient  conduit  à  admettre  dès  1838,  savoir: 


BASSIN  DE   I/KSCAITT.  189 

du  troisième  groupe ,  et  à  plus  forte  raison  du  quatrième, 
an  delà  de  l'axe  de  l'Artois.  De  plus ,  ces  fossiles  oiïrent  les  carac- 
tères d'aoe  faune  locale  qui  se  serait  développée  après  la  période  du 
fgudi  dans  l'espace  circonscrit  que  nous  avons  tracé. 

Ce  qui  frappe  surtout  dans  Teiamen  de  cette  faune,  connue  bien 
imparfaitement  encore ,  puisque  les  éléments  que  nous  possédons 
n'ont  été  recueillis  que  sur  trois  ou  quatre  points ,  c'est  le  dévelop- 
pement et  la  variété  du  type  des  Térébratules,  qui  comprend  près 
du  quart  de  toutes  les  espèces  provenant  du  tourtia ,  et  lorsqu'on 
ionge  à  la  faible  épaisseur  de  cette  couche  et  au  peu  d'étendue  sur 
laquelle  elle  a  été  directement  explorée  jusqu'à  présent,  on  ne  peut 
qn'étre  étonné  de  ce  qu'un  seul  type ,  durant  un  laps  de  temps 
comparativement  assez  court ,  vienne  nous  offrir,  dans  la  com- 
Unaiflon  de  ses  formes  et  de  ses  dimensions,  une  preuve  tellement 
manifeste  de  l'admirable  fécondité  de  la  nature,  qu'elle  pourrait 
nous  faire  douter,  jusqu'à  un  certain  point,  de  la  réalité  de  l'espèce, 
coKmàMe  en  elle-même.  Si  les  découvertes  ultérieures  mainte- 
naient cette  proportion  relative  des  Térébratules,  le  tourtia  présen- 
terait, sous  ce  rapport,  et  en  tenant  compte  de  toutes  les  circon- 
stances accessoires,  l'exemple  le  plus  remarquable  que  l'étude  des 
terrains  de  sédiment  nous  ait  encore  révélé  (1). 

«  Après  les  Térébratules  ce  sont  les  Trochus^  les  Turbo  et  les 
»  Pleurotomaria,  qui  oiïrent  les  formes  les  plus  nombreuses  et  les 
9  plus  variées.  Sur  26  espèces ,  3  seulement  sont  étrangères  au 
■  tourtia ,  et  avaient  été  signalées  ailleurs.  Ainsi  les  Térébratules, 
•  r^rdées  ordinairement  comme  habitant  les  eaux  profondes ,  et 

M  M.  Aie.  d'Orbigny  [Prodrome  de  paléontologie,  vol.  Il,  p.  1 72, 
4850)  a  cru  pouvoir  diminuer,  à  la  vérité,  le  nombre  de  ces  Téré- 
bratules, en  supposant  que  nous  avions  pris  pour  des  espèces  dis- 
tinctes des  individus  qui  ne  difTéraient  que  par  Tftge,  par  des 
déformations  accidentelles,  par  Tusure  extérieure,  etc.  Mais  il  nous 
est  impossible,  malgré  le  désir  que  nous  avons,  dans  l'intérêt  de  la 
science,  de  voir  rectifier  nos  erreurs,  d'admettre  do  simples  asser- 
tions qui  prouvent  seulement  que  M.  d*Orbigny  a  peu  étudié  les 
espèces  qu'il  proscrit  sans  aucune  discussion  préalable  des  caractères 
et  des  détails  que  nous  avons  donnés.  —  Cette  remarque  doit  s'appli- 
quer, en  outre,  pour  ce  qui  suit,  aux  changements  non  suffisamment 
motÎTés  que  le  même  zoologiste  a  proposés  dans  son  Prodrome  de 
paléontologie^  changements  dont  nous  ne  pouvons  tenir  compte,  non 
plus  que  des  désignations  spécifiques  aruidatécs  de  4  847,  et  qui 
ne  datent,  pour  nous,  que  de  la  fin  de  1850,  époque  de  la  publi* 
cation  du  second  volume. 


190  BASSIN  DK  T/E$CAtrr. 

•  les  gastéropodes  trochoïdes ,  qoî  YÎvent ,  an  contraire ,  non  loin 
»  de  la  plage ,  se  trouvent  rénnis à  la  fois,  et  sont  aussi  les  coquilles 
%  les  plus  abondantes  de  la  couche  qui  nous  occupe ,  dont  les  ca- 
»  raclères  pétrographiques  annoncent  plutôt  un  dép^H  littoral  qu'un 
b  sédiment  pélagique.  » 

Sur  le  bord  de  la  forêt  de  Mormal,  à  Touest-sud-ouest  du  village 
âe  Sassegnies ,  sur  la  rive  gauche  de  la  Sambre ,  les  anciennes  car- 
tières  du  Ponl-dn-Bois ,  en  face  de  Téclusc,  nous  ont  montré  les 
touches  redressées  du  calcaire  de  transition  recouvertes  horizonta- 
lement par  un  sable  argileux  calcarifëre ,  gris  jaunâtre ,  avec  des 
grains  de  fer  silicate  et  hydraté ,  de  petits  cailloux  de  quartz  hya- 
lin et  d'autres  roches  (1).  Les  parties  solides  de  ce  poudingue,  qui 
représente  le  tonriia ,  constituent  plutôt  des  masses  irrégulières 
que  des  couches  suivies.  Sa  puissance  varie  de  2  mètres  à  ^"'.SD, 
et  parmi  les  nombreux  fossiles  que  nous  y  avons  observés  nous 
signalerons  les  suivants  : 

Manon  ^cUatum^  GoM.,  Serpitla  concapa^  id.>  Cyprina  ro^trata^ 
Sow.  m  Fitt.?  i^ccten  orùicularts,  Sow.,  P,  asper^  Lam.,  Lhna  flb- 
peri^  Sow.?  Os trea  fions ^  Park.,  O.  MUletiana^  d'Orb.)  £jeogpv 
lœvigata  {Chama  id.,  Sow.),  Ostrea  hippopodium ^  Nils.,  Anomia? 
Tvrebratula  suicata,  l^ark.,  an  nuriforhûs  ^  Sow.?  T,^  nov.  sp., 
Pietirotomariap€rspectii*a^  d'Orb.,  Nanti  lus  radia  fus  ^  Sow.,  Ammo" 
niiesperamplusy  id.,  an  len^esiensisy  id.? 

Au-dessus  du  poudingue  incohérent  on  trouve  accidenteHement 
un  lit  mince  de  sable  vert  foncé ,  et  en  suivant  le  chemin  qui  con- 
duit à  Sassegnies  on  ne  tarde  pas  à  rencontrer  les  marnes  grisesde 
Monlignies,  de  Gussignies,  de  Bavay,  etc. 

Les  fossiles  précédents  appartiennent  à  la  £aune  de  la  craie  tuffeem 
et  du  grès  vert  supérieur,  et  ils  doivent  faire  plafcer  sur  rhori»» 
du  tourtîa  ce  lambeau  et  ceux  qui  pourraient  encore  exister  dans  la 
vallée  de  la  Sambre,  ce  qui  ne  change  rien  à  notre  première  déter* 
mination,  puisqu*aIors  nous  comprenions  le  grès  vert  supérieur 
dans  ce  que  nous  avions  appelé  le  groupe  moyen  de  la  formation. 
Les  sables  verts  avec  nodules  de  fer  hydraté  qui  surmontent  les 
calcaires  anciens  des  carrières  ouvertes  sur  le  bord  de  la  roule,,  à 
l'entrée  de  Marbais ,  paraissent  être  encore  du  même  âge,  quoiqiie 
nous  n'y  ayons  pas  rencontré  de  fossiles.  Des  sables  analogues  s'el^ 


(1)  D'ATchièic,  M^m.  de  la  Soc.  géol,  de  France,  vol.  lit,  p.  278. 
4839.  • 


BASSIN  DB   L*E.SCAUT.  i9l 

■ffreateatre  ATCsaes  et  Einenng,  au-dessns  du  lemin  de  transH 
.tk».  el  soDt  faciles  à  dislinguer,  par  lenrs  caractères  minéralog^ 
qm«  dcft  sables  terliaires  inférieurs  qoi  existent  ans»  dans  ce  pays. 

IL  DuoMMEit  (1)»  qoî  a  revu  la  carrière  du  Pont-des-Boîs  long- 
après  BOUS ,  trouve  qu'il  y  a  parmi  les  fossiles  des  espèces 
aux  étages  du  green  sand  et  de  la  craie  tnffeau;  mais  ou 
iet  par  green  sand  le  sable  vert  supérieur  au  gault,  et 
Vinférieur,  qui  est  le  groupe  néocomien ,  car  nous  ne  conn- 
rons  à  voirie  gault  lui-même  que  plus  au  S.,  à  partir  de  lar 
niléo  de  rOise,  \k  où  les  roches  jurassiques  s  interposent  presque 
toujours  entre  les  sédinients  crétacés  it  ceux  de  transition. 

Oa  wt ,  en  résumé ,  que  la  {>arlic  crétacée  du  bassin  de  l'Escauf^ 
ssconpose  :  1*  de  quelques  lambeaux  de  craie  supérieure,  que* 
wmm  ii*avoiis  pas  vue  constatée  de  Tantre  côté  du  détroit  ;  2**  de  ci -aie 
Mmchf  avec  sUex  noirs;  cette  craie,  d'ime  épaisseur  comparatire- 
■CDt  assez  faible,  est  Tanalogue  de  celte  des  falaises  de  Shakesfieare 
IDeal  »  et  de  Tile  de  Thanet  ;  3<»  de  craie  plus  ou  moins  marneusOf 
atgUeiue  on  glavconieuse,  parallèle  à  la  craie  tufTeau  su|)/rienre 
{lower  chaik  des  géologues  anglais) ,  dont  elle  nous  présente  les  ca- 
lactèrcB  mioéralogiqucs ;  6*  enfin  d'un  poudingue  qui  sc.aft  tout 
an  plos  contemporain  de  quelques  amses  du  grès  vert  s^jpérienr, 
ddeat  M.  Aie.  d'Orbigny  (2)  range  les  fossiles  avec  ceux  des  grès 
famigiDeux  et  nmcigno  du  département  de  la  Sarihe,  rapfirochement 
que  nous  sommes  tout  disposé  à  admellrc  au  moins  d*nnc  manière 
fâoérale.  Ainsi ,  non  seulement  il  n*existe  dans  cet  espace  que  des 
npréseataats  des  deux  premiers  groupes,  mais  encore  leur  épais- 
sew  Maie  n'atteint  pas  la  moitié  de  celle  que  nous  leur  avons  rc- 
coDMe  de  l'autre  côté  de  la  Manche. 

Les  rapprochements  que  nous  venons  de  faire  ont  été  contestés 
récemment  par  M.  A.  Dumonl ,  dans  son  Rapport  sur  la  carte  géo^  « 
logique  de  la  Belgique  (3)  ;  maie  le  petit  nombre  de  faits  rapporté  § 
par  ce  sarant  ne  nous  paraît  pas  suflisant  pour  appuyer  sa  manier  t 
de  Toir  ;  plusieurs  de  ces  faits  d'aiHcurs  sont  pris  en  dehors  (  Je 
Tespacc  dont  nous  veuons  de  uous  occuper,  au  delà  de  la  ligne  de 
h  Sambre,  et  nous  verrons  plus  loin  que  l'auteur  leur  a  attrîl  jné 


fn  Brill.  derAcatt.  r.  de  Belgique,  vol.  XVI,  p.  tO.  Nov.  ^i849. 
(îj  Prodrome  de  paléontologie  universelle ^    vol.  Il,  p.      14S. 

(3)  Bull.  del\4cad,  t.  de  Belgit/ue,  vol.  XVI,  p.  *0.  tiov  .  184$. 


102  BASSIN  DE   L*£SCAUT. 

une  importance  que  nous  ne  pouvons  leur  reconnaître^  et  qui,  par 
conséquent,  ne  justifie  pas  ses  conclusions. 

Pour  ne  parler  que  de  la  surface  que  nous  considérons  en  ce 
moment  »  nous  voyons  M.  Dumont  placer  dans  son  deuxième  sys- 
tème, système  hervierit  «  le  tourtia  de  Bellignies,  de  Montignies- 
»  sur-Roc,  et  les  glauconies  inférieures  aux  marnes  glauconifères 
9  qui  forment  la  base  du  troisième  système  dans  le  Hainaut ,  dans 
B  le  nord  de  la  France.  Il  nous  a  paru,  continue-t-il,  correspondre 
»  stratigraphiquement  au  Icnver  green  sand,  au  gault  et  à  Vupper 
»  green  sandy  bien  que,  suivant  les  paléontologistes,  il  renferme  les 
»  fossiles  caractéristiques  du  système  turonien  (1).  » 

Dans  son  troisième  système,  système  nervien  (2),  Tauteur  place 
à  la  base  le  poudingue  tourtia  des  environs  de  Mons  et  de  Yalen- 
donnes,  qu'il  croit  bien  différent  de  celui  de  Montignies-sur-Roc, 
dont  il  remplit  parfois ,  dit-il ,  les  anfractuosilés ,  puis  les  marnes 
ixgïleuses{dièves  et  fortes  toises).  Il  y  rapporte  également  la  couche 
glauconifère  supérieure  au  gault  des  falaises  de  Wissant,  et  le  massif 
marneux  qui  la  recouvre  immédiatement  Plus  loin  Fauteur  ajoute 
qu*un  ensemble  d'argiles  ligniteuses ,  de  sable  et  de  gravier  qu'il  a 
observé  dans  le  nord  du  département  de  l'Aisne,  et  qu'il  met  au 
niveau  da  gault  et  du  lower  green  sand,  a  été  rencontré  au-dessous 
du  tourtia  dans  le  percement  des  puits  des  houillères  d'Anzin,  de 
Marly,  de  Bernissart  et  de  Bracquegnies ,  où  il  atteint  25  mètres 
d'épaisseur. 

Nous  avons  vu ,  en  effet ,  précédemment  qu'il  y  avait  à  Monli- 
gnies-sur-Roc  et  à  Bellignies ,  recouvrant  les  grès  ou  les  calcaires 
anciens,  des  couches  coquillières  qui  ne  ressemblent  pas  exactement 
au  poudingue  tourtia ,  dont  elles  occupent  la  place;  mais  si  Ton  en 
juge  par  les  fossiles,  loin  d'être  plus  anciennes,  elles  seraient  au 


[i)  A  en  juger  d'après  les  fossiles  et  les  localités  qu'il  cite^  ce  que 
.M.  Aie.  d'Orbigny  nomme  étage  turonien^  serait  la  grande  assise  que 
1  tous  avions  nommée,  avec  M.  Dujardin,  craie  micacée,  ou  sous-divi- 
sion  de  la  craie  tuffeau.  Il  est  à  remarquer  qu'elle  ne  se  montre 
nulle  part  aux  environs  de  Tours,  et  qu'elle  est  tout  aussi  développée 
en  Anjou  qu'en  Touraine. 

('2)  Nous  avons  dû  abandonner  l'expression  de  poudingue  nefpien^ 
assi^^née  d'abord  par  nous  au  tourtia,  pour  nous  conformer  au  prin- 
cipe général  que  nous  avons  adopté,  celui  de  ne  jamais  introduire 
une  impression  nouvelle  sans  la  nécessité  la  plus  absolue;  les  mots 
embairrassent  trop  souvent  les  sciences,  les  faits  seuls  et  les  idées 
justes  les  avancent. 


BASSIN  DE  L'ESCAUT.  i9Z 

eoDtiiire  pins  réceutcs ,  et  nous  pensons  qac  les  glaiiconies  inré- 
rieurai  qai  les  recouvrent  ne  doivent  pas  être  séparées  des  marnes 
^acoDÎCères  avec  cailloux  qui  sont  dessus ,  et  dont  elles  ne  sont, 
en  réalité,  qu'une  modification  sans  importance  géologique.  Aucun 
fMriie  de  ces  couches  ne  représente  la  faune  du  gault  et  encore 
mollis  celle  du  groupe  inférieur,  et  il  nous  est  impossible  d'aperce- 
voir aoGiine  preuve  stratigrapbique  de  leur  liaison  avec  ce  dernier, 
qui  n'existe  même  pas  dans  tout  le  nord  de  la  France,  et  dont 
noos  ne  commencerons  à  voir  les  premiers  rudiments  que  sur  la 
limite  des  Ârdennes  et  de  la  Lorraine. 

Quant  an  remplissage  des  anfractuosités  d'un  tourtia  que  Fauteur 
croit  pins  ancien  par  un  autre  plus  récent,  nous  craignons  qu'il 
n*y  ait  ici  quelqu'une  de  ces  méprises  que  nous  avons  signalées 
comme  étant  si  faciles  dans  ce  pays,  méprises  qu'on  ne  peut  guère 
éviter  qu'en  comparant  avec  soin  les  fossiles.  Or,  précisément 
H.  Dnmont  ne  dit  pas  en  quoi  diffèrent  les  fossiles  de  ces  deux 
loortia.  Nous  remarquons  aussi  qu'il  rapporte  celui  de  son  troi* 
sième  système  à  la  couche  glauconifere  supérieure  au  gault  des  fa^ 
luises  de  Wissant;  comme  cette  couche  n'est  autre  chose  que  le 
représentant  extrêmement  atténué  du  grès  vert  supérieur,  ainsi  que 
nons  le  dirons  plus  loin ,  nous  sommes  ici  parfaitement  d'accord 
avec  te  savant  auteur  de  la  carte  de  Belgique,  qui  néanmoins,  comme 
on  vient  de  le  voir,  plaçait  aussi  le  tourtia  de  son  second  système, 
avec  diverses  autres  roches,  sur  l'horizon  du  grès  vert  supérieur,  du 
gsult  et  du  grès  vert  inférieur. 

Enfin ,'  nous  doutons  beaucoup  que  les  argiles  ligniteuses  avec 
sabte  et  gravier  des  puits  d'Anzin,  etc.,  dont  M.  Dumont  ne  donne 
pas  les  coupes,  appartiennent  au  gault,  et  que  le  poudingue  qui 
est  an-dessus  soit  le  véritable  tourtia  tel  que  nous  l'avons  décrit. 
Ici  encore  il  faudrait ,  pour  nous  convaincre,  que  les  fossiles  des 
premières  et  ceux  du  second  vinssent  confirmer  cette  assertion , 
laquelle  est  en  opposition  directe  avec  les  résultats  parfaitement  con- 
cordants de  tous  les  sondages  que  nous  avons  rapportés,  comme  avec 
ce  que  les  affleurements  naturels  nous  ont  lait  connaître. 


IV. 


15 


CHAPITRE   V. 

FORMATION  CRÉTACÉE  DE  LA  FRANCE. 


La  distribation  des  dépôts  crétacés  à  la  surface  de  la  France  n'a 
été  bien  connue  que  dans  ces  derniers  temps.  Les  recherches  de 
Gnettard  et  de  Monnet  ne  les  avaient  guère  constatés  que  dans  le 
périmètre  du  bassin  actuel  de  la  Seine.  Celles  de  Coquebert  de 
Hontbret,d*Alez.  Brongniartetde  tM.  d*Omalius  d'HalIoy,  étendirent 
leur  domaine  à  une  partie  du  bassin  de  la  Loire  et  à  une  zone  aU 
ioDgéedn  S.-E.  an  N.-O.,  des  environs  de  Cahors  à  Tile  d*Oléroi). 
LEt$ai  d^une  carie  géologique  des  Pays-Bas ,  de  la  France  et  de 
quelques  contrées  voisines^  publié  en  1822  par  M.  d'Omalius,  donna 
la  première  représentation  satisfaisante  de  Tensemble  de  ces  dépôts 
dans  le  nord  et  dans  le  sud-ouest  de  noire  pays ,  et  l'on  conçoit 
qu'aucune  sous-di?ision  n'y  était  encore  établie.  Mais  dans  les  deux 
lalres  régions  où  ils  sont  également  bien  développés ,  ils  n'avaient 
fÊS  été  reconnus.  Ainsi,  le  long  du  versant  septentrional  des  Pyré- 
aéesy  de  Saint-Jean-de-Luz  à  Narbonne,  M.  de  Charpentier,  en 
1822,  n'indiquait  que  le  calcaire  alpin  et  le  calcaire  du  Jura,  et  la 
carte  de  M.  d'Omatlus  se  conforme  à  celte  détermination,  en  l'éten- 
dant à  la  quatrième  grande  région  crétacée,  celle  du  sud  et  de  l'est, 
qui  comprend  une  partie  du  haut  Languedoc,  de  la  Provence,  du 
Danphiné  et  les  lambeaux  épars  dans  les  chaînes  du  Jura. 

G*est  aut  auteurs  de  la  carte  géologique  de  la  France,  publiée 
en  18&i,  mais  qu'ils  avaient  fait  précéder  de  mémoires  importants 
tor  ce  sujet ,  qu'il  était  réservé  de  faire  cette  distinction  pour  ces 
dernières  régions  et  d'y  tracer,  ainsi  que  dans  les  deux  autres, 
toe  aoas-division  dans  l'ensemble  des  sédiments  de  cette  période. 
Ih  7  rattachèrent  en  outre  avec  beaucoup  de  sagacité  tout  un 
lyilème  de  couches  très  puissant  que  Ton  avait  rapporté  Jusque-là 
I  h  formation  jurassique. 

HM.  Dufrénoy  et  Élie  de  Beanmont  (1)  divisent  ainsi  la  forma*- 
tion  crétacée  t 


»^>^i— ai—^M— M^>.^^.^»*.i— ■■aM^i— **i       «1     ■■■       ■ 


(4)  BsptittOhH  dé  la  carte  géologique  de  ta  France}  ia-i,Tol.I, 


196         FOBMATION  CRÉTACiB  DB  LA  FRANCS. 

^    .           .  .  (  Coaches  oYec  silex. 

Craie  fnperieare J  ^oachei  sans  lilex. 

/  Craie  taffean. 

Craie  inférieure j  Grèî  eriablei  ferruglneax,  terrain  nëocomlen,  for- 

\    mation  wealdienne. 

« 

Celle  légende  poar  la  France  est  exprimée  comme  il  suit  (p.  93). 

{Calcaire  pitolilhique,  craie  blanche  et  craie  mar- 
neuse (système  nnmmuUUqae  dn  midi  de  la 
France). 

La  légende  du  Tableau  d'assemblage^  joint  au  premier  Tolome 
de  V Explication  9  porte  : 

Terrain  crétacé  supérieur.    C*  Craie  blanche  et  craie  marneuse. 
Terrain  crétacé  inférieur.    C  Grès  Tert  supérieur  et  inférieur. 

Enfin  la  légende  de  la  carte  en  six  feuilles  porte  : 

Terrain  crétacé  supérieur.    C*  Craie  blanche  et  craie  marneuse. 
Terrain  crétacé  inférieur.    C  Grèt  vert  supérieur  (craie  tuffeau)  et  inférieur; 

formation  wealdienne  ou  néocomienne. 

t 

» 

Ces  deux  divisions  principales  des  dépôts  crétacés  reposent  snr 
des  considérations  déduites  de  deux  soulèvements,  le  plus  ancien 
étant  celui  du  mont  Ylso,  le  plus  récent  celui  des  Pyrénées.  Pour 
établir,  avec  la  classi&cation  que  nous  avons  adoptée,  la  relation  de 
ces  deux  divisions  exprimées  chacune  sur  la  carte  géologique  de  la 
France  par  une  teinte  particulière ,  nous  ferons  remarquer  que, 
d'après  ce  que  nousavons  ditdans  le  volume  précédent,  en  traitant  de 
la  formation  nummutitique  sur  les  deux  versants  des  Pyrénées  et  des 
Alpes,  si  Ton  place  avec  nous  cette  formation  dans  le  terrain  tertiaire 
inférieur,  la  plus  grande  partie  de  ce  qui,  sur  ces  deux  points,  était 
colorié  comme  terrain  crétacé  supérieur,  devra  en  être  retranché 
pour  être  placé  plus  haut  dans  la  série,  de  telle  sorte  que  la  première 
division  se  trouverait  presque  réduite  à  la  surface  occupée  par  la 
craie  blanche  du  bassin  de  la  Seine  qui,  avec  le  calcaire  pisolithique, 
y  constitue  notre  premier  groupe.  Nos  trois  autres  groupes  {craie 
tuffeauy  gault  et  néocomien)  sont  réunis  sous  la  désignation  de 
terrain  crétacé  inférieur ,  représenté  par  une  teinte  verte,  et  com- 
prenant aussi  quelques  rudiments  du  groupe  wealdien. 

M.  y.  Raulin ,  qui  ne  pouvait  consacrer  qu'une  seule  teinte  à  la 
formation  crétacée,  vu  la  petitesse  de  la  carte  jointe  à  l'article  sur 
la  Géologie  de  la  France,  inséré  dans  Patria  (18/i/»),  y  réunit  aussi 


rOBHÀIlûN   CHÉTiCÉB   DU  BASSIK   DB    LA  SEIKE.  197 

Il  Cormition  nnmmnlilique  des  Alpes  et  des  Pyrénées,  tout  en  fabant 
remarquer  (p.  365 — 367)  l'idenlilé  des  fossiles  avec  ceux  delà 
Ibnuattoo  tertiaire  inférieure  et  la  probabilité  qu'en  effet  elle  doit 
7  être  npportée. 

Geli  posé,  BOUS  étudierons  successiTement  la  formation  crétacée  : 
1"  do  banin  de  ta  Seim  ;  2°  du  bauin  de  la  Loire  ;  3°  du  versant 
nal-<mat  du  plaieau  central;  k'  du  versant  septentrional  det 
Pt/rénéet  ;  5*  du  banin  du  Rhùne,  qui  feront  l'objet  des  chapitres 


FOBHATION  CB£tACÉB  DD  DASSIN  DB  LA  SEINE. 

Lorsque  partir  de  l'extrémilé  sud-est  de  l'axe  de  l'Artois ,  on 
mit  kl  contours  extérieurs  delà  formation  crétacée ,  ou  la  ligne 
Sexaenae  marquée  par  son  coulact  avec  les  couches  jurassiques 
on  plus  ancieDDes,  \  travers  les  Ardcooes,  la  Chanipague,  la  Bour- 
gogne, le  Nifernais,  le  Berry,  la  Touraine,  l'Anjou,  lo  Maine,  le 
Ferebe  et  b  Normandie,  on  est  porté  à  croire  que  ce  quadrilatère 
irrégnlier,  dont  le  quatrième  c6lé  est  formé  par  le  littoral  de  la 
Huche,  constituait  un  seul  et  même  bassin  géologique  pendant 
les  époques  quaternaire,  tertiaire  et  secondaire.  Mais  nous  avons 
djjk  fait  voir  {antè,  vol.  II,  p.  151  et  63/i),  que  les  phénomènes 
diiiirieos  étaient  parfaitement  distincts  dans  les  bassins  de  la  Seine 
et  de  b  Loire,  comme  ils  l'avaient  été  dans  cenx  de  la  Meuse  et  de 
TEscaot,  que  les  dépôts  tertiaires  présentaient  aussi  des  différences 
MtaUefl  en  rapport  avec  les  bassins  hydrographiques  actuels ,  et 
qœ  leurs  caractères  les  plus  remarquables  dans  le  circuit  que  nons 
venons  de  tracer  étaient  :  1°  l'absence  du  terrain  tertiaire  inférieur 
an  deU  d'une  ligne  dirigée  0-  31°  N-,  désignée  sous  le  natad.'axedu 
MtUtrmUt ,  et  qui  marque  le  partage  des  bassins  de  la  Seine  et  d« 
la  Loire  ;  2*  l'extension  momentanée ,  dans  les  deux  bassins  à  I 
fais,  des  grès  marins  supérieurs  et  du  calcaire  lacustre  supénem 
9*  b  concentration  exclusive  des  sédiments  mirini  dans  celui  i 
h  Loire,  lors  du  dép6t  des  falnns. 

Si  l'examen  des  sédiments  tertiaires  a  conduit  assez  vite  i  11 
connaissance  de  leur  distribution  géographique,  an  point  de  ma 
que  nous  venons  d'indiquer,  nous  pensons  avoir  le  premier  fait 
resnrtir  ce  genre  de  relations  pour  les  dépôts  plus  anciens.  Cette 
lone  crétacée,  qui  circonscrit  compléiement  les  couches  tertiaires 
k  l'E.  dans  le  batiin  de  la  Seine,  n'a  plus  an  S.  et  ii  l'O. ,  dans  celai  . 


IM  CRAUE  BLANCHI 

deJa  Loire»  le  même  privilège,  car  la  formation  tertiaire  moyemie 
s'étend  dans  ces  deux  directions,  fort  au  delà  de  ses  limites,  de 
aorte  que,  dans  les  deux  bassins,  la  disposition  straligrapliique  des 
dépôts  tertiaires  inférieurs  et  moyens,  soit  entre  eux,  soit  par 
rapport  à  la  formation  crétacée  sous-jacmite,  est  essentieiiement 
différente  et  coïncide  avec  la  Ugne  du  Mellerault. 

Lorsqu'on  étudie  comparativement  les  diverses  portions  de  cette 
xone  crétacée,  parfaitement  continue  k  r£.,au  S.  et  à  l'O.,  depuis 
Hirson  (Aisne),  jusqu'à  rembouclinre  de  laDive  (Calvados),  on Toit« 
que  loin  de  présenter,  comme  on  pourrait  s'y  attendre,  et  comme  on  a 
vu  que  cela  avait  lieu  de  l'autre  côté  do  détroit,  des  caractères  plus  ou 
moins  comparables,  ce  n'est  que  dans  les  Ardennes,  la  Champagne, 
la  Bourgogne  et  le  Nivernais,  ou  sur  ses  limites  est  et  snd-est  que 
l'on  retrouve  les  représentants  exacts  des  quatre  groupes  de  la  partie 
nord-oueet  do  golfe^crétacé  que  nous  avons  décrits  en  Angleierre. 
Au  S.  et  au  S.-0.  au  delà  de  Taxe  du  Melierault,  de  même  qa'âu 
N. ,  au  delà  de  l'axe  de  l'Artois,  non  seulement  les  deux  groupes 
inférieurs  ne  paraissent  pas  être  représentés ,  au  moins  d'une  ma* 
nière  bien  caraaérisée,  ma»  encore  les  deux  supérieurs  s'y  monlroit 
aveo  des  sous-divisions  et  des  caractères  pétrographiques  et  n>oie« 
giqucs  fort  difiérents  de  ceux  que  l'on  observe  dans  la  partie  mé- 
diane ou  bassin  delà  Seine.  Ainsi  cet  axe  du  Melierault  qui  marque 
aujourd'hui  la  ligne  de  parti^e  des  eaux  de  la  Seine  et  de  k  Loire, 
dont  l'influence  s'est  manifestée  pendant  les  époques  quaternaire  et 
tertiaire,  avait  empêché,  dès  la  période  crétacée,  que  les  sédiments  et 
les  animaux  marins  ne  fussent  semblables,  dans  la  plus  grande  partie 
des  espaces  que  nous  appelons  aujourd'hui  bassins  hydrographiques 
de  la  Seine  et  de  la  Loire.  Ce  sera  donc  nous  conformer  à  la  fois  h 
l'ancien  état  de  choses  et  à  celui  que  nous  avons  sous  les  yeux,  que 
d'étudier  ces  derniers  séparément  Nous  commencerons  par  celui 
de  la  Seine,  qui  se  rattache  au  N.-E.,  au  bassin  de  l'Escaut,  dont 
nous  venons  de  parler,  et  à  la  formation  crétacée  de  l'Angleterre, 
dont  il  n'est  qu'un  grand  fragment  séparé  à  la  suite  de  phénomènes 
dont  nous  rechercherons  aussi  les  traces  et  le  moment  Noos  trai* 
teron»  successivement  :  1"*  du  groupe  de  la  craie  blanehê  êi  deJa 
craie  tuffeau;  2*  du  gaidt  ;  3"*  du  groupe  néocomien. 

^  !•  Crttie  Manche  et  craie  toffeaa. 

Le  groupe  de  la  craie  Uaoche  présent»  dans  le  basrin  de  h  Seine 


ET  CMklR  TUrFlAU.  109 

deoK  ilagcs distincts.  Le  plus  élevé,  en  grande  partie  déaudé  avant 
les  dépôts  tertiaires  et  dont  il  ne  reste  que  quelques  lambeaux 
épars,  est  d'une  faible  épaisseur,  et  a  été  désigné  sous  le  nom  de 
calcaire pisolithique :  l'autre  comprend  la  craie  blanche,  propre- 
ment dite,  dont  U  puissance,  très  considérable  vers  le  centre  du 
bassin,  s*attéoqe  plus  ou  moins  yers  ses  bords.  On  pent  y  recon- 
naître plusieurs  assises  différentes,  suivant  la  présence  ou  l'absence 
des  lin  de  silex  en  rognons ,  mais  le  manque  do  coupç^  assez  nom- 
breuses ou  âsseï  profondes  n'a  pas  encore  permis  d'assigner  la  li- 
mite géographique  des  unes  et  des  autres. 

Le  groupe  de  la  craie  tuffeau  se  lie  intimement  au  précédent 
comme  en  Angleterre,  et  l'on  peut  rarement  marquer  le  poiqt  précis 
oft  Pus  commence  et  où  l'autre  finit,  à  caqse  du  changement  gra- 
duel des  caractères  minéralogiques  et  du  peu  de  netteté  de  la  stra- 
HBcation.  Néanmoins ,  les  motib  qui  nous  ont  fait  séparer  théori- 
quement les  deux  groupes  au  delà  de  la  Manche  existent  également 
àb  ce  c6t6,  et  il  en  est  de  même  des  raisons  qui  nous  ont  engagé  à  les 
décrire  en  même  temps.  En  outre,  comme  ils  ne  forment  pas  seqle<* 
meut  à  la  surbce  du  pays  une  bande  ou  zone  plus  ou  moins  large, 
analogue  à  celle  que  déterminent  les  affleurements  des  groupes 
inférieurs,  mais  qu'ils  occupent  encore,  à  ti'ès  peu  d'exceptions 
près,  Tespace  compris  entre  ces  mêmes  affleurements  et  la  côte  au 
N.-O.,  constituant  partout  le  substratum  des  dépôts  tertiaires  d|i 
même  bassin,  nous  étudierons  cette  surface  en  commençant  par  le 
plan  incliné  à  l'O. ,  compris  entre  la  ligne  de  l'Artois ,  la  rive  gaucbç 
de  roise  et  la  rive  droite  de  la  Seine,  puis  nous  la  suivrons  à  l'Ë., 
dans  les  départements  de  l'Aisne,  des  Ardennes ,  de  la  Marne,  de  U 
Haute-Marne,  de  l'Âobeet  de  l'Yonne,  pour  remonter  au  N.-O., 
le  long  de  la  rive  gauche  de  la  Seine  jusqu'à  son  embouchure. 

On  a  TU  (on/è,  p.  176)  que  les  caractères  de  la  formation  crétacée  oépartemeot 
du  bassin  de  l'Escaut  ne  s'étendaient  point  à  l'O.  ni  au  N.  -0.  jusqu'à  la  Pas-de^caiau 
mer,  et  qu'ils  ne  dépassaient  probablement  pas,  dans  cette  direction, 
le  cours  de  l'Yser ,  peut-être  même  la  ligne  de  partage  des  eaux 
de  la  Lys.  En  effet,  le  forage  du  puits  de  Calais,  poussé  jusqu'à 
une  profondeur  de  3&6'",86,  a  donné  les  résultats  suivants  (1)  : 

(4)  Rapportée  M.  Legros- Dévot;  in-8.  Calais,  4844.  —  D'Ar- 
cbiac.  Études  sur  la  Jormation  crétacée f  2*  partie  [Mém,  de  la  Soc, 
géol.  de  France,  %•  gév.,  vol.  Il,  p.  422,  4846).  —  Élie  de  Beau- 
mont,  Rapport  sur  le  puits  artésien  de  Calais  [Compt.  rend., 
vol.  XXIV,  p.  3^3,4847). 


200  CRAU  BLANCHE 

Mètres. 

^  mîiuraSw.""!  .*!  }  *•  «•»ï»l»»»»cailIouxroalé«,  sables  coquiUieri.      S3,n 
VA.^i>»L»n  f*riu:r<»  in  (  *'  Dix-sepl  aUernancetde  tables  Terls  ou  gris, 
'•fS.«:   (  L^o»:  «/«cîyrite..  d'argiles  «.bleu-..  vertAou 

l/ll!-t  I.i-.*î^^-!:>  l  brnnes,  d'arciles  coropaclet,  a^ec  pyrilos, 

Craie  blanche 3.  Craie  blanche,  friable,  et  craie  à  silex.  .  .  91,50 

Craie  tuffeaa 4.  AUeniances  de  craies  grises  ,  argileuses , 

dures  et  siliceuses 140,74 

Grès  Tert  taptfriear.  .    8.  Craie  siliceuse  très  dure,  à  grains  Terts.  •  .  0,90 

Î6.  Argile  brune  micacc'e. 1,50 

7.  Argile  avec  pyrites. .  • i,i5 

8.  Argile  avec  grains  de  quarts  et  pyrites.  •  •  i,70 

Grès  Tert  inférieur.  .    9.  Grès  très  dar,  à  grains  verts 8,31 

Tcrnia  de  lraofition«  10.  Calcaire  gris,  compacte,  hrunètre,  i  textura 

Ugèrement  globulaire. f6,{6 


346,86 


Ce  classement  des  coacbes  traversées  par  la  sonde  sera  justifié 
par  la  coupe  que  nous  allons  donner  de  la  falaise  au  sud  de  ce  point  ; 
mais  nous  devons  faire  remarquer,  auparavant,  Textréme  amincis- 
sement du  grès  vert  inférieur  réduit  ici  à  moins  de  6  mètres,  comparé 
à  la  puissance  que  nous  lui  avons  trouvée  à  Hyte,  sur  la  côte  oppo- 
sée, où  il  atteint  124  mètres.  Cette  différence  à  une  aussi  faible 
distance,  et  à  laquelle  ne  participent  point  les  groupes  supé- 
rieurs, semble  prouver  que ,  lors  du  dépôt  du  grès  vert ,  les  cal- 
caires de  transition  étaient  déjà  redressés ,  comme  le  font  voir  les 
affleurements  indiqués  sur  le  versant  nord  de  Taxe  de  l'Artois,  et 
qu'ils  formaient,  dans  cette  direction,  un  haut  fond  dont  l'influence 
s'est  aussi  fait  sentir  plus  tard,  et  cela  bien  avant  le  soulèvement  et 
la  dénudation  du  bas  Boulonnais.  A  peu  de  distance,  vers  l'Ë.,  le 
sol  devait  être  tout  à  fait  émergé,  si,  comme  nous  l'avons  dit,  le 
tourtia  ne  date  que  du  commencement  du  groupe  de  la  craie  tuf- 
feau. 

La  côte ,  de  Calais  au  village  de  Sangatte ,  est  bordée  de  sables 
modernes  et  de  dunes  recouvrant  le  dépôt  quaternaire  (1).  De  San« 
gatte  au  cap  Blanc-Nez  ou  voit  s'élever  successivement,  pour  former 
la  falaise  :  1*  le  poudingue  diluvien  de  8  mètres  d'épaisseur,  com- 
posé des  mêmes  éléments  que  celui  qui  recouvre  la  craie  entre 
Douvres  et  Folkstone;  2"*  une  argile  sableuse,  jaunâtre,  de  3  mètres, 
enveloppant  des  fragments  de  craie;  S""  un  banc  de  sable  vert  jau- 
nâtre déjà  rapporté  par  W.  Phillips  (2)  au  plastic  clay;  4»  un  cal- 
caire marneux  blanchâtre  de  ft  mètres  environ ,  peu  solide ,  avec 

(4)  D'Archiac,  Mém.  ilela  Soc,  géoL  de  France^  vol.  IH,  p.  262. 
4839. 
(2)  Transact,  geol.  Soc.  of  Lonciofî,  1"^  sér.,  vol.  V.  1820. 


ET  CRAIE  TOFFEAU.  201 

quelques  silex,  et  constituant  la  partie  sapérienre  de  la  craie  tuf- 
fean,  la  craie  blanche  à  silex  formant  les  collines  situées  à  une  cer- 
taine distance  en  arrière  de  la  côte;  5"*  un  calcaire  grossièrement 
schistolde,  à  feuillets  courts  et  ondulés,  avec  des  fragments  d'une 
trinte  claire,  réunis  et  cimentés  par  un  calcaire  marneux  verdâtre, 
et  simulant  grossièrement  la  structure  scbisto-amygdaline  du  marbre 
de  Gampan  ;  cette  assise  de  3  à  /i  mètres  d'épaisseur,  remplie  d'une 
prod^eose  quantité  i^Inoceramus  mytiloides,  avec  Galerites  sub* 
rohmduSt  G.  rottJarius^  et  des  Térébratules  lisses,  correspond 
exactement  à  celle  que  nous  avons  signalée  en  face,  à  l'ouest  des 
biaises  de  Shakespeare,  dans  celles  d'East-Bonrne,  et  aux  environs 

06  ]j0W6S« 

En  continuant  à  s'avancer  vers  le  S.  on  trouve,  succédant  au 
précèdent»  un  calcaire  marneux,  blanc  grisâtre,  sub-compacte,  avec 
des  rognons  de  fer  sulfuré ,  ï Ammonites  rothomagensis ,  et  des 
fragments  d'Ânancbytes.  Vers  le  pied  de  la  falaise  la  roche  devient 
d*nne  teinte  plus  foncée,  et  présente  des  zones  d'un  gris  sombre. 
An  cap  Blanc-Nez,  M.  Rozet  (1)  assigne  à  ce  massif  crayeux  une  puis- 
sance totale  de  100  mètres.  Les  couches  se  relèvent  au  S.  sous  un 
ai^e  de  3  à  4<*  et  sont  traversées  par  des  fentes  qui  se  coupent 
obliquement,  étant  inclinées  en  sens  inverse ,  mais  faisant  avec  le 
[dan  des  couches  des  angles  assez  constants  (2). 

Au  delà  du  cap,  tout  ce  système,  qui  représente  la  craie  tuffeau 
supérieure  et  moyenne  {lower  chalk  et  chalk  mari  d'Angleterre), 
devient  plus  uniforme  dans  sa  composition,  et  constitue  un  calcaire 
marneux,  blanchâtre,  se  délitant  et  se  désagrégeant  facilement. 
Nous  y  avons  trouvé  les  fossiles  suivants  : 

Siplionia  pistillum^  Gold.,  Galcritet  globulus^  De^.,  var.,  Dis^ 
eoidea  subuculus ,  Leske,  Inoccramus  mytiloides^  Mant.,  /.  cunei^ 
formis^  d'Orb.,  Pecten  Beaveri^  Sow.  ?  Tercbratula  carnea^  id., 
r.  Cuvieri  [Rliynchonella  id.,  d'Orb.),  T.jaha,  Sow.  //i.  Fitt., 
y.  lima^  Defr.,  T,,  nov.  sp.,  Nautilus,  indét..  Ammonites  varions, 
Sovr.,  A,  Mantelli,  id.,  A,  rothomagensis ,  Defr.,  Scaphitesœqualis^ 
var.  obliquas t  Sow.,  Turrilites  tuberculatus,  var.,  Mant.  Dents  de 
Lamna  et  de  reptile  saurien. 


(<)  Descript,  géogn,  du  bassin  clu  bas  Boulonnais ^  p.  44;  in-8, 
avec  carte.  4828. 

(2)  D'Archiac,  Mém.  de  la  Soc,  gcoL  de  France,  vol.  III,  p.  264. 
4839. 


SOS  CailK  BLANCHE 

De  ee  pmnt  jusqu'au  delà  du  hameau  de  Saint-Pot ,  à  la  hauteur 
de  WÛMQt»  la  craie  précédente  recoufre  un  banc  sableui,  d'un 
vert  foncé,  avec  des  nodules  endurcis,  Terebratula  DtUempleana  » 
d'Orb.t  T,  fpintdùsa^  Morr.,  et  qui«  malgré  sa  faible  épaisseur 
(1  mètre)»  a  dû  être  regardé  par  M.  FItton  comme  représentant 
le  grès  fort  supérieur.  Au-dessous  Yiennent  des  marnes  argileuses 
efflorescentes»  d'un  gris  foncé,  remplies  de  pyrites  blanches  et  de 
fossiles,  dont  nous  parlerons  plus  loin ,  et  qui  sont  le  prolongement 
exact  du  gault  de  la  côte  opposée  de  Copi^Paini.  Ain«  les  falaises 
de  Sangatte  à  Wissant ,  lorsqu'on  tient  compte  des  collines  de  craie 
Uancbe  qui  sont  h  une  certaine  distance  en  arrière ,  nous  offrent 
la  contre-partie  de  celles  de  Douvres  à  Folkstone,  et,  comme  dans 
ces  dernières,  le  pbmgement  de  toot  le  système  est  an  N. 

On  peut  remarquer  cependant  que  Tinclinaison  est  plus  sensiUi 
sur  la  côte  d'Angleterre  et  concorde  avec  une  plus  grande  épeisBemp 
des  étages.  Ainsi  au  nord  de  fblkstone,  la  craie  tuffeau  s^élàvo  k 
une  altitude  de  17S  mètres,  sa  puissance  étant  de  125  mètres,  orilo 
du  grès  vert  supérieur  de  10,  celle  du  gault  d'environ  33,  ot,  ooomie 
à  Saint-Pot,  le  grès  vert  inférieur  est  è  peu  près  au  niveau  de  la 
mer,.  Or,  sur  ce  dernier  point,  la  puissance  totale  du  gauk,  du  grès 
vert  supérieur,  de  la  craie  tuffeau  et  delà  craie  blanche  au  moul 
de  Coupe  (laquelle  manque  en  face),  n'est  que  de  163  mètres. 

la  craie  blanche,  dit  M.  Rozet  (1),  occupe  le  sol  de  tout  le  haut 
Boulonnais;  elle  forme  une  ceinture  autour  du  bas  Boulonnais,  dans 
riniérieur  duquel  on  en  troufe  çà  et  là  quelques  lambeaux.  Par-» 
tout  la  craie  marneuse  lui  succède,  et  ces  deux  étages  ont  à  peu 
près  60  mètres  dY'paisseur  chacun.  Sur  plusieurs  points  du  pour* 
tour  du  bassin ,  la  craie  blanche  atteint  des  altitudes  de  200  et  210 
mètres,  et  les  plateaux  sont  sillonnés  par  des  vallées  assez  profondes 
et  à  pentes  rapides.  Le  grès  vert  supérieur  se  montre  aussi  à  Desvres 
et  à  Samer,  au  pied  de  l'escarpement  méridional  du  bas  Boulonnais. 
Enfin,  la  craie  blanche  forme  le  substratum  de  tous  les  dépôts  t^^- 
tiaires  inférieurs  et  quaternaires  du  département  du  Pas-de-Calais^ 
et  se  trouve  à  découvert  sur  les  flancs  de  la  plupart  des  vallées. 
Les  sondages  dont  nous  avons  reproduit  les  coupes  {antè^  p.  162) 
indiquent  sa  composition  et  sa  puissance  de  même  que  celles  de  la 
craie  inffeau,  sur  tout  le  versant  nord  de  l'axe  de  l'Artois. 


(i)  Loc.  cii.j  p.  44. 


8T  ClAII  TUrFIAU.  20S 

H.  RiTio  (1)  a  poblié  quelques  obsenratioQS  sur  la  craie  des  dé-  Mptrumcni 
paitemeots  do  Pas-de-Calais,  de  la  Seine-Inférieure  et  de  la  Somme,  Somme. 
et  U.  Boteuz  (2)  a  décrit  plus  particulièrement  celle  de  ce  dernier 
département  qu'elle  occupe  seule  tout  entier.  Les  silex  en  rognons 
dissémifléi  ou  en  liis  irréguliers  sont  fréquents;  ils  paraissent 
même  affecter  à  Montdidier  une  disposition  oblique  ou  verticale.  Au 
Rsie  »  Paoteor  ne  semble  pas  avoir  assigné  d'une  manière  bien 
précise  h  position  des  silex  dans  la  masse  crayeuse,  ni  déterminé 
kir  extension  géographique ,  comme  cela  a  pu  être  fait  dans  le 
dCpanemeot  de  l'Aisne,  contigu  à  celui-ci.  On  remarque  dans  la 
craie  Minche,  la  seule  qui  soit  à  découvert,  des  masses  snbor- 
doDiiées  de  calcaire  dur,  jaune  ou  gris,  et  vers  sa  partie  supérieure 
nne  craie  dore,  siliceuse,  brécholde,  particulièrement  développée  k 
Neoilly-rHôpitaL 

.  La  sorfiice  crayeuse,  profondément  ravinée  avant  et  après  les 
dépftis  tertiaires,  offre  aujourd'hui  des  points  dont  les  altitudes 
diÔèrent  de  190  mètres.  Les  sondages  artésiens,  assez  nombreux, 
ImC  eonnaltre  les  inflexions  souterraines  des  nappes  aquifères.  Dana 
le  poHs  de  Booquemalson ,  près  DouUens,  et  par  conséquent  un 
pan  ao  sud  de  l'axe  de  l'Artois,  on  aurait  atteint  le  tourtia  k  70 
aiètres  aeolemrat  de  profondeur  ;  mais  la  légende  fort  obscure , 
jobite  au  rapport  sur  ce  travail  qui  remonte  k  l'année  1785,  mérite 
peo  de  confiance  ao  point  de  vue  géologique,  et  les  57  mètres,  tra* 
vcnés  ao-dessoos,  feraient  croire  qu'on  y  a  rencontré  le  gaolt.  Ce 
qie  noQs  avons  dit  (an/é,  p.  185)  du  forage  de  Hem,  diffère  un 
pen  de  ce  qui  précède ,  et  l'on  a  vu  les  résultats  de  celui  de  La- 
cheox  poussé  jusqu'à  172",17,  et  dans  lequel  la  craie  et  les  marnes 
de  h  craie  tnffeau  ont  été  traversées  sur  une  épaisseur  de  147»,6ft. 
Ai*des80fis,  divers  calcaires  semblaient  annoncer  la  présence  des 
COBclies  jurassiques.  Près  d'Abbeville,  à  Neuilly-l'Hôpital,  la  sonde, 
descendue  à  214*,30,  s'est  arrêtée  dans  une  craie  on  peu  bleuMre. 

D'autres  sondages  indiquent  l'existence  d'un  ni? eau  d'eau  jail- 
Haaante,  dont  l'altitude  varie  entre  55  et  78  mètres;  mais  M.  Buteux 
■'a  point  constaté  la  position  ni  les  caractères  de  la  couche  qui  le 
produit.  Sur  qoelqoes  points ,  on  second  niveao  se  trouverait  ao- 


(4)  Mém,  sur  la  géplogie  du  bassin  d*  À  miens  ^  p.  20;  in-8.  Âbbe- 
ville,  1836. 

(%)  Esquisse  géologique  du  département  de  la  Somme;  ie«8. 
Amiens,  1843.  —  2*  éd.  Paris,  1849. 


20k  CEAIX  BLAMGHB 

dessus  de  celui-ci  à  117  mètres  environ  d'altitude  et  on  troisième 
au-dessous  à  19  mètres  seulement.  Les  puits  artésiens  d'Abbeville, 
qui  ne  descendent  qu'à  18  mètres  au-dessous  du  niveau  de  la  mer, 
sont  soumis  dans  le  régime  de  leurs  eaux  à  l'influence  des  marées. 
Les  fossiles  signalés  dans  la  craie  par  l'auteur  (p.  30)  sont  : 

Beiemniies  mucronatus,  Schloth.,  B,  quadratusj  de  Biainv.,  IncH 
ceramus  Owîeri^  Sow.,  /.  Lamarckii^  '\d.,Spond)rlusspinosiiSf  Desh., 
S.  strlatus^  Gold.,  Ostrea  vcsicularis,  Lam.,  Tcrebratuia  carnea, 
Sow.,  T.  Defrancii,  Al.  Brong.,  T,  octoplicaiajSow,,  T,  ovata,  id., 
T.  plicatiiiSt  id.,  T.  semiglobosa,  id.,  Jnanchytcs  carinatay  Defr., 
A.  gibba,  Lam.,  jé,  hemispherica^  Broog.,  A,  ovata,  Lam.,  Jl.  semi^ 
globuSf  Lam.,  Spatangus  compressas,  Lam.,  «S.  cor~anguinum ,  id., 
Galcrites  atbogalerus^  Lam.,  G.  pyramidaiis ,  Des  Moui.,  Cidaris 
pseudo-diadema,  Lam.,  C  saxa tilts,  Park.,  C,  variolaris,  Brong. 

Ces  fossiles  qui  proviennent  surtout  des  environs  de  Montdidier, 
d'Amiens,  d'Abbeville  et  de  Saint-Yalery,  prouvent  que  partout 
c*est  la  craie  blanche  qui  règne  à  la  surface  du  département  de  la 
Somme,  et  que  si  la  craie  tuffeau  y  aflOeure,  ce  n'est  que  sur  peu 
de  points,  et  encore  n*y  est-elle  pas  su£Bsamment  caractérisée. 

Les  puits  naturels,  fréquents  dans  la  craie  de  ce  pays,  sont  pour 
la  plupart  postérieurs  à  la  dénudation  des  roches  tertiaires,  car  ils 
sont  rempUs  de  détritus  diluviens.  Quelques  uns  renferment  fa 
sable  tertiaire  mélangé  de  cailloux  quaternaires,  et  d'autres  des 
sables  verts  et  des  argiles  exclusivement  tertiaires.  La  craie  ac- 
quiert parfois  des  qualités  remarquables,  comme  pierre  de  con- 
struction ,  et  celle  de  Belleuse ,  par  exemple ,  qui  est  dure ,  blanche 
et  à  grain  fin ,  a  été  employée  pour  la  cathédrale  d'Amiens, 
i^piirument  La  formation  crétacée  occupe  une  grande  partie  du  département 
i*oû«.  de  l'Oise,  mais,  sans  la  disposition  particulière  des  couches  qui 
forment  ce  que  l'on  appelle  le  pays  de  Bray,  on  n'y  trouverait , 
comme  dans  celui  de  la  Somme,  que  le  groupe  supérieur.  Le  pays 
de  Bray,  dit  M.  Graves  (1),  est  une  région  moniueuse ,  allongée  du 
S.-E.  au  N.-O.  et  limitée  par  deux  bordures  de  craie.  La  ligne 
anticlinale  du  haut  Bray  est  parallèle  à  la  bordure  nord-est  et  plus 
rapprochée  de  celle-ci  que  de  la  bordure  sud-ouest.  Elle  n'en  est  qu'à 
2  kilomètres  dans  la  partie  centrale,  tandis  que  l'escarpement  du 
sud-ouest,  au  delà  de  la  vallée,  est  à  8  kilomètres;  d'où  il  résulte  que 


(4)  Essai  sur  (a  topographie  gêognostiqtie  du  département  de 
VOise^  p.  85;  in-S.  Beauvais,  4  847. 


ET  CRAIE  TUPFEAU.  205 

ks  concbea  placées  entre  la  craie  et  l'axe  central  sont  plas  dé?c- 
loppte  an  sud-ouest  qu'au  nord-est  de  cet  axe.  Lorsqu'on  marche 
do  centre  vers  les  bordures  de  la  craie ,  les  formations  et  leurs 
snbdimions  se  présentent  dans  leurs  rapports  naturels,  entourant 
l'axe  comme  autant  d'anneaux  concentriques. 

Cette  disposition,  en  faisant  affleurer,  non  seulement  les  groupes 
ioKriears,  mais  encore  des  couches  plus  basses  du  groupe  wealdien 
et  les  premiers  étages  jurassiques,  a  interrompu  la  continuité  de  la 
nappe  crayeuse  qui  s'étend  sur  toute  celte  partie  de  la  France. 
Entrevue  dès  1813  par  M.  d'Omalius  d'Halloy  (1),  elle  avait  été 
netlemeot  indiquée  dans  une  coupe  tfansverse  de  Gerbroy  à  Saint- 
Germer,  à  l'ouest  de  Beauvais ,  faite  par  la  Société  géologique  dans 
la  réunion  de  1831  (2);  M.  Élie  de  Beaumont  (3),  deux  ans  aupara- 
Tant,  en  avait  parfaitement  expliqué  l'origine,  et  M.  A.  Passy  (U)  a 
décrit  en  1832  la  partie  de  ce  soulèvement  comprise  dans  le 
département  de  la  Seine-Inférieure.  Mais  c'est  surtout  aux  re- 
cherches persévérantes  de  M.  Graves  que  nous  devons  la  connais- 
sance la  plus  complète  des  caractères  géologiques  de  ce  pays.  Eu 
résumant  et  en  coordonnant  dans  son  Essai  sur  la  topographie 
géographique  du  département  de  l'Oise  tout  ce  qu'il  avait  déjà 
ins^  dans  ses  Précis  statistiques^  ce  savant  a  singulièrement  fa- 
cilité notre  tftche. 

La  craie  tuffeau  de  ce  département  (glauconie  crayeuse  oa  craie  crau  tufiMM. 
diloritée)  n'y  forme  pas  plus  qu'au  N.  et  au  N.-O.  une  subdivision 
nettement  limitée  (p.  105)  et  séparée  de  la  craie  blanche;  aussi 
passe-t-on  graduellement  de  Tune  à  l'autre.  Elle  constitue  l'assise  la 
plus  basse  de  la  masse  de  craie  qui  entoure  le  pays  de  Bray,  règne 
d'une  manière  continue  au  pied  de  la  falaise  méridionale  et  occupe 
les  tertres  qui  s'étendent  vers  le  centre  de  la  vallée.  Les  altitudes 
de  ces  derniers  sont  moindres  d'environ  60  mètres  que  celles  de 
la  crête  du  grand  escarpement ,  mais  plus  élevées  cependant  que  les 


(4  )  Mém .  sur  f  étendue  géographique  du  bassin  de  Paris, "^Jcad, 
des  sciences,  4  3  aoûH813.  —  Jfém,  géologiques;  in-8,  p.  220. 
Namur,  4828.  —  Jnn.  des  mines ^yoI.  I.  4846. 


(2)  Bull.,  vol.  II,  p.  23,  pi.  4 . 4  834 . 


Recherches  sur  quelques  unes  des  révolutions  de  la  surface 
du  globe  Lénn.  des  se.  naC,  p,  63,  4  829).  —  Manuel  géologique 
de  M.  T.  de  la  Bêche,  traduct.  française,  p.  643.  4833. 

(4)  Description  géologique  du  département  de  la  Seine^Infé'* 
Heure;  in-i.  Rouen,  4832. 


206  CRAIl  BUMCHB 

sableë  iértugineut  du  groupé  inférieur.  La  présence  des  grains  teris 
el  des  nomlnreuses  coquilles  de  céplialopodes  snflisent  pour  distin* 
guer  cet  étage  de  la  craie  blanche  et  pour  le  bire  regarder  comme 
exactement  parallèle  à  la  craie  luffeau  des  &laises  du  bas  Bouloonais 
et  de  l'Angleterre.  M.  Graves  y  signale  118  espèces  de  fossiles,  et 
j^armi  elles  les  plus  caracléristiques  de  cet  horizon.  On  y  remarque 
#  Nautiles»  entre  antres  les  N.  tlegan$f  Sow.«  et  triangularii ^ 
llotttf.  I  7  Amm(MiiteS|  dont  les  A.  falcahiê.  Manu,  Inoerienâii^ 
8ow.,  UanteUif  îd»,  rothomagenris  ^  Defr.,  wxriant^  Sow.;  2  Ha« 
ttiites,  le  Seaphitis  mqwdit^  Sow.;  2  BaculiteSt  loi  Twrilitei 
coêtatuif  Sow.  et  iub^reulatuê,  Bosc,  etc. 
Cnit  bUBcht.  (P«  il^O  Lft  craie  blanche  parait  avoir  été  détruite  dans  rcspaee 
qu'occupe  aujourd'hui  le  paysdeBray,qui  interrompt  ainsi  sa  coiiti<» 
auité  vers  le  milieu  de  l'arrondissement  de  Beauvais.  De  Formmit 
oA  elle  atteint  230  mètres  d'altitude ,  elle  s'abaisse  dans  prcMiue 
toutes  les  directions,  et  k  différence  de  niveau  entre  ce  point  tt 
les  environs  de  Saint-Martin-de-Longueau  et  d*Hoodancourt«  où  sa 
surface  découverte  se  trouve  le  plus  bas,  est  d'environ  190  mètres* 
Sa  puissance  moyenne  n'est  pas  d'ailleurs  bien  connue,  les  foragas 
qn'on  y  â  €ntrepris,  et  dont  un  a  été  poussé  jusqu'à  120  mètresi 
ne  l'ayant  pas  traversée  complètement.  Les  puits  ordinaires  dsi 
parties  élevées  du  pays,  qui  ont  aussi  jusqu'à  120  meures  de  pro-» 
fondeur,  ne  la  dépassent  pas.  Les  caractères  de  cette  craie  blanche, 
comme  ses  silex  et  ses  fossiles,  sont  ceux  qu'elle  présente  partout 
et  sur  lesquels  par  conséquent  nous  ne  nous  appesantirons  pas. 

(P.  133.)  Mi  Graves  distingue  de  la  précédente  ime  crcâe  magné* 
êienne^  sur  le  versant  nord-ouest  du  plateau  qui  sépare  la  vallée  de 
l'Oise  de  celle  de  la  Somme.  Bile  repose  sur  une  craie  nodoleuse 
9t  est  recouverte  par  la  craie  blanche  proprement  dite ,  dont  eUe 
n'est  qu'une  modification  locale.  On  l'observe  surtout  à  la  butte  de 
Bimont  à  l'ouest  de  Breteuil.  Le  calcaire  est  en  rognons  souvent 
sphéroîdaux,  à  couches  concentriques,  à  cassure  lameUeuse,  par- 
fois cristalline,  d'un  gris  brun  passant  au  roux.  Ces  concrétions 
affectent  les  formes  variées  des  silex  de  la  craie  et  des  rognons  des 
sables  tertiaires.  Cpnmie  ces  derniers,  avec  lesquels  ils  ont  été  Gon« 
fondus,  ils  sont  enveloppés  dans  un  sable  argileux  de  3  à  8  mètres 
d'épaisseur.  Plus  rapprochés  les  uns  des  autres  vers  le  bas,  ils 
forment  des  bancs  continus.  Dans  le  canton  de  Crèvecœur,  près  de 
Domeliers,  ces  calcaires  magnésiens  sont  surmontés  par  la  craie 
blanche. 


BT  cuii  Ttimii;.  S07 

{P.tl6.)  Li  eraie  noduUuu ,  toférieim  iobsIï  cette  dnnière, 
Mt  d'un  blanc  grù  on  jiune.  Sa  teitnre  est  grusiftra,  et  Tod  y 
bVBve  dinéminées  àa  parliei  dures  et  compactes,  de  teinte  an  peu 
le»  ftmetet  qni  se  fondent  dans  la  plte  eoTekippanle  remplie  de 
ttefaei  soirtiret  d'oxyde  de  nunesDËse.  Les  pyriteset  les  fossilesy 
Mot  iart  nrv,  at  l'on  n'y  Tok  point  les  liu  de  silez  si  constants  an* 
itmÊk  Les  ragDona  de  cette  nainre  ;  sont  plos  rares,  jdua  gros  et 
dJMiîlHrfs  BUS  ordre.  La  craie  nodniease  qoî  ifllenre  an  nord  de 
!■  en»  Uancbe  m  continne  dans  le  versant  da  platean  incliné  vers 
It  -**Mn™»i  M  la  craie  bianche  ne  forme  plus  alors  que  des  lambeaux 
inléa  agr  les  potnu  colminants  de  la  contrée.  Cette  disposition  est 
■Mribiiée  i  un  soaièTement  qui  aurait  déterminé  la  ligne  de  partage 
an  cmz  de  la  Somme  et  de  l'Oise ,  et  dont  k  coteau  de  Slarigay, 
oà  11  cnie  nodolcnse  se  relève  seosiblenient  «n-desiDS  de  !•  craie 
bhncbe  qai  porte  la  fille  de  Compiégne,  offre  nn  exemple  déjk  cité 
^  M.  Éiie  de  BeanmonL  Ce  point  est  la  limite  orientale  Connue 
dR  calcaire  oodoloiiz ,  que  l'on  peut  snlnre  sans  Inttrraption  k 
ro.-IJ.-0.,  le  long  de  la  ligne  de  partage  qoe  nous  Tenons  d'io- 
dqoer. 

La  crote  coÊopaete  ou  mamtuie  comprend  des  couches  paissantes 
■araeusee,  blanches,  tendres,  placées  sons  la  précédente,  on  sous 
la  cnie  blanche  ordinaire,  lorsque  les  nodnles  manqnenL  11  n'y  a 
pMde  silex  en  bandes  boriionlales  ;  les  fossiles  y  sont  très  rares; 
M  teinte  et  son  grain  sont  très  uniformes.  Elle  fournit  lea  nnnm 
aD|4oyéea  dans  l'agriculture  et  elle  s'amincit  de  manière  i  être 
(raaqna  méconnaissable  sur  la  limite  nord  dn  Bray.  &a  snd  de 
celle  rallée,  on  ne  trouTS  pins  que  la  craie  blanche  avec  an  lits 
denlflx. 

Les  finssilei  sont  les  mémee  dans  lovte  la  bautenr  de  cet  étage, 
fins  «boodants  dans  la  craie  blanche  proprement  dlie.  Ils  manquent 
du»  la  craie  m^nésienne,  sont  rares  dans  la  craie  noduleuse,  se 
BiontreBt  k  pnne  dans  la  craie  marneuse  et  redef  lennent  pins  fré- 
qntnts  kxsqn'on  se  rapproche  de  la  craie  chloritée.  H.  Graves  si- 
pnrie  dans  la  craie  blanche  des  débris  d'oiseaux,  18  espAcas  de 
pnBDDs,  b,  Bélemnites,  1  Aftyekut  (1),  25  bivalTes,  Ifl  brachio- 
padn,  3  Poiieip^,  9  Serpales,  44  échtoodermes,  parmi  leeqmli 
Mil  Anancfaytes,  7  MiemsTer,  9 Olléritet,  S  Cidail  et 


(!)  Voyee  Aie.  d'Orbigny,  Bull.,  ni.  Xill,  p.  SSS.  1149. 


208  CBAIE  BLANCHE 

il  Cyphosoma  »  2  Astéries ,  le  Manupitet  Milleri ,  Mant ,  et 
Y Apiocrinites  ellipttcuSf  MîlL ,  enfin  60  espèces  de  bryozoaires 
et  de  polypiers,  dont  le  plus  grand  nombre  auraient  leurs  analogues 
dans  la  craie'  supérieure  de  Maestricht  et  dans  celle  de  Rugen. 
Cette  liste  de  fossiles  est  la  plus  complète  que  l'on  ait  encore  donnée 
de  la  craie  dans  une  portion  aussi  restreinte  du  bassin  de  la  Seine , 
et,  si  on  la  compare  avec  la  faune  correspondante  du  sud  de  T An- 
gleterre, on  remarquera  que  toutes  les  espèces  de  poissons  sont 
identiques  des  deux  côtés  du  détroit,  que,  d'une  part  comme  de 
l'autre,  il  y  a  absence  complète  d'Ammonites,  que  les  espèces  de 
gastéropodes,  de  bivalves  et  de  Serpules  sont  presque  toutes  com- 
munes, que  les  radiaires,  presque  tous  identiques  aussi,  sont  en 
même  nombre,  quoique  les  Anancbytes  paraissent  être  plus  variées 
de  ce  côté  du  détroit  et  qu'il  en  soit  à  peu  près  de  même  des  po- 
lypiers, 
cinire         (P*  166.)  Sous  le  uom  de  calcaire  de  Laversine^  l'auteur  décrit 
pboiuhiqM   ^^g^j  ^j^  lambeau  calcaire  déjà  étudié  par  plusieurs  personnes  (1)  et 
UTeniDt.    qyi  ^1  p|g^  gQ|,3  i*ancienne  église  de  Saint-Germain-Laversine« 
deux  lieues  à  l'est  de  Beauvais.  Il  forme  un  escarpement  de  10  à  12 
mètres  de  hauteur,  et  de  100  mètres  au  plus  de  long  sur  10  de  large. 
U  repose  sur  la  craie  à  laquelle  il  est  en  même  temps  adossé,  et  à  la 
jonction  des  deux  roches  se  voit  une  veine  de  marne.  La  stratifica- 
tion n'est  pas  bien  distincte,  mais  il  n'y  a  pas  non  plus  d'inclinaison 
sensible  comme  on  l'avait  cru.  Ce  dépôt  est  discontinu  par  rapport 
à  la  craie,  mais  sans  discordance  de  stratification  proprement  dite. 
Vers  le  haut ,  la  roche  est  un  calcaire  plus  ou  moins  jaunâtre  » 
friable,  celluleux,  composée  presque  entièrement  de  fossiles  brisés, 
de  moules  et  d'empreintes  de  coquilles  et  de  polypiers.  On  y  trouve 
quelques  silex  cornés  grisâtres,  se  fondant  dans  la  masse ,  puis  des 
nids  et  des  veinules  de  marne  argileuse  compacte.  Vers  le  bas,  la 
roche  est  plus  dure  et  plus  solide. 

Pendant  longtemps  ce  lambeau  isolé  de  toutes  parts  et  sans  ana- 
logue aux  environs  fut  un  sujet  de  doute  et  de  discussion.  Sa  posi- 
tion, sa  différence  si  tranchée  d'avec  la  craie  sous-jacente,  son 
aspect  particulier,  la  ressemblance  de  ses  fossiles  avec  un  certain 
nombre  d'espèces  tertiaires,  avaient  pu  le  faire  rapporter  à  la  forma- 
tion tertiaire  inférieure,  quoique  dans  tout  le  bassin  celle-ci  com- 


(4)  Réunion  de  la  Socicte  géologique  en  4  831    [BulL^  vol.   II, 
p.  U,  1831).  —  D'Archiac,  /?#///.,  vol.  X,  p.  471.  1839. 


BT  CEiUE  TDFFBAU.  209 

nençSt  pir  des  sables  ou  des  argiles.  D'un  autre  côté  les  caractères 
de  la  roche  avaient  une  grande  analogie  avec  ceux  de  la  craie  su- 
pCrieare  de  Maestrîcht  et  avec  le  calcaire  h  Bacolites  du  Cotentln. 
Mais  M.  Graves  a  levé  toute  incertitude  par  la  série  des  espèces 
qD*il  t  recueillies  et  qui  ont  été  déterminées.  Sur  plus  de  60  de  ces 
feanles,  51  ont  été  rapportés  à  des  espèces  déjà  connues ,  dont  23, 
priDcIpalefnent  des  polypiers ,  se  retrouveraient  dans  la  craie  de 
Haestricht,  3  ou  &  dans  celle  des  environs  de  Yalognes,  12  dans 
le  groupe  de  la  craie  tuffeau ,  quelques  uns  dans  la  craie  blanche 
etdaos  la  craie  supérieure  de  Scanie,  entre  autres  le  Cidaris  Forch- 
hammeri^  Des.  Les  Bélemnites,  comme  les  céphalopodes  à  cloisons 
ponillées,  y  manquent  complètement.  Il  est  remarquable  qu'on  y 
ait  trouvé  si  peu  d'espèces  de  la  craie  blanche,  avec  laquelle  ce 
lambeau  est  en  contact ,  tandis  qu'il  y  en  a  un  assez  grand  nombre 
qui  sont  identiques  avec  celles  de  pays  fort  éloignés  et  avec  celles 
de  la  craie  tufleau.  Ces  résultats  paléontologiques  diOèrent  d'ailleurs 
presque  complètement  de  ceux  que  nous  verrons  déduits  de  l'en- 
semble de  la  faune  du  calcaire  pisolithique  du  bassm  de  la  Seine, 
calcaire  dont  le  lambeau  de  Laversine  doit  être  néanmoins  considéré 
comme  faisant  partie. 
«  La  craie  que  l'on  reconnaît  dans  toutes  les  vallées  du  département  OrpaHement 

•  de  la  Seine-Inférieure,  et  chaque  fois  que  l'on  perce  le  sol  super-  s«ia«.iarérie«r 
»  ficiel,  paraît  avoir  une  (épaisseur  moyenne  de  100  mèlres,  dit 

»  M.  A.  Passy  (1).  Elle  est  disposée  par  assises  horizontales  ou  peu 

•  inclinées.  Sa  partie  supérieure  est  la  craie  blanche,  remarquable 

•  par  des  couches  nombreuses  de  silex  pyromaques.  Ensuite  elle 
»  devient  plus  dure  ;  les  silex  sont  plus  espacés  et  semblent  dissé- 
»  minés  dans  toute  la  masse,  sans  régularité.  La  craie  marneuse 
»  qui  lui  succède  est  plus  dure  encore.  Enfin ,  la  craie  à  grains 
»  verts  s'appuie  sur  des  sables  mêlés  d'une  très  grande  quantité  de 
»  grains  verts  et  d'où  les  particules  calcaires  disparaissent  presque 

•  entièrement.  • 

(P.  158.)  La  craie  blanche,  avec  ses  caractères  ordinaires  et  ses  Cmu  kUacb 
ailex  en  lits  minces  ou  en  rognons,  renferme  des  Bélenmites  et  des 
Ananchytes,  mais  point  d'Ammonites,  ni  d'autres  coquilles  de  cé- 
phalopodes à  cloisons  persillées.  A  Saint-Etienne  du  Rouvray,  et 
près  d'Orival,  est  une  variété  de  craie  dure,  jaunâtre,  à  grain  fin 


(4)  Description  géologique  du  département  de  la  Seinc^InJc'- 
rieure,  p.  39;  in-4,  avec  atlas  et  carte.  Rouen,  4832. 

IT.  ik 


i 


210  CRAIE  BLANCflE 

et  susceptible  de  recevoir  le  poli;  les  bancs  en  sont  d'aiHears 
d'une  texture  très  variable ,  et  elle  paraît  renfermer  une  certaine 
quantité  d'alumine  et  de  silice.  Ses  silex  sont  d'un  gris  fauve* 
Cette  craie»  que  recouvre  la  forêt  de  Rouvray,  se  montre  des  deux 
côtés  du  promontoire  qu'entoure  la  Seine  près  de  Rouen,  depuis 
Orival  jusqu'au  Grand-Couronne.  Dans  les  carrières  de  Saint- 
Etienne,  les  huit  ou  dix  bancs  de  craie  dure,  jaune,  compacte  et 
subcristaliine,  reposent  sur  h  craie  blanche  compacte. 

A  partir  de  Rouen ,  les  couches  se  relèvent  à  l'O.  vers  Dudair. 
Dans  la  falaise  de  Dieppe  à  Tréport ,  un  banc  de  craie  dore  forme 
une  corniche  saillante ,  et  la  môme  roche  se  montre  à  Elbeuf  ,  à 
Gouy,  près  de  Rolleboise  et  de  Bonnières.  A  peu  près  au  même 
niveau  on  observe,  sur  plusieurs  points,  une  craie  tendre,  marquée 
par  des  lignes  concentriques  ou  irrégulîères  jaunes.  M.  Passy  décric 
sur  la  cête  près  de  Sainte^Marguerite,  à  l'ouest  de  Dieppe,  et  sur^ 
montant  la  craie  blanche,  trois  bancs  de  craie  jannâure  avec  det 
fragments  de  silex,  et  qui  rapiiellent  les  caractères  de  ta  craie  su- 
périeure de  Maestrlcht.  Tout  en  adoptant  ce  rapprochement ,  nous 
avons  fiit  remarquer  (i)  la  liaison  de  ces  kincs  jaunâtres  avec  la 
craie  blanche  sous-jacente  et  la  teinte  des  silex  qui  sont  blonds»  et 
non  gris  comme  à  Maestricht  et  à  Cyply,  ou  noirs ,  comme  dans  la 
craie  blanche  placée  dessous.  Ce  sont  ces  mêmes  silex  qui  ont  fourni 
les  cailloux  du  poudingue  tertiaire  qui  sous  le  phare  d'Ailly  est  au 
contact  delà  craie  (2). 

Sous  la  craie  subcristalline  est  une  craie  plus  dure  et  plus  com  - 
pacte  que  la  craie  blanche  de  la  partie  supérieure;  elle  constitue 
des  ban<»  de  1  à  2  mètres  d'épaisseur,  séparés  |)ar  des  plaques  de 
silex.  Les  lits  de  silex  en  rognons  ne  sont  pas  toujours  horizontaux; 
on  en  observe  qui  sont  obliques  et  traversent  plusieurs  couches 
successives.  La  craie  blanche  compacte  a  une  épaisseur  considérable 
près  de  Rouen  ;  elle  est  recouverte  par  la  craie  blanche  avec  des 
silex,  et  repose  sur  une  craie  sans  silex  passant  à  la  craie  marneuse 
qui  la  sépare  de  la  craie  à  grains  verts.  Toutes  les  carrières  exploi- 
tées sur  le  bord  de  la  Seine,  et  en  particulier  celles  de  Caumont 
(Eure),  sont  ouvertes  dans  celte  assise. 
Crai0  taffeau.  La  craie  marneuse^  peu  distincte  de  la  craie  grise  et  de  la  craie 
blanche  compacte  qui  la  surmontent,  passe  vers  le  bas  à  la  craie 


i\)  D'Archiac,  1 
(2)  irf.,rà.,  p.  4 


BulL,yo\,  X,  p.  474.  4  839. 
73. 


BT  GRiUE  TDFFEàD.  211 

cUoritée.  £lle  esl  micacée  et  ne  renferme  pas  de  grains  verts.  Les 
Ùln.  tODt  rares  ou  prennent  l'aspect  de  clierts ,  et  il  y  a  aussi  des 
nodules  à  couches  concentriques,  plus  compactes,  presque  entière- 
ment composés  de  silice  et  d*alumine.  On  y  trouve  du  fer  sulfuré  en 
rognons,  et  la  roche  est  couverte  de  dendrites  de  manganèse.  Les 
fainleB,  suivant  l'auteur,  seraient  à  la  fois  ceux  de  la  craie  blanche 
etoeuK  de  la  craie  glauconieuse.  Elle  occupe,  autour  de  Rouen,  la 
ptrtie  moyenne  de  la  côte  Sainte-Catherine,  des  rochers  de  Saint- 
Adrien  et  de  Tourville.  On  Tobserve  de  Caudebec  à  Sandouvillc  et 
des  deux  côtés  des  escarpement!  intérieurs  du  pays  de  Bray,  de 
NenCDbâtel  à  Beauvais,  etc. 

La  craie  glauconieuse  ou  chloritée  constitue  une  série  de  bancs 
durs  ou  tendres,  contenant  des  liis  de  silex  et  de  nodules  cornés. 
On  j  rencontre,  surtout  vers  le  bas,  des  bancs  subordonnés  d*argile 
ou  de  marne  micacée.  Le  sable  vert  qui  vient  <Misuite  contient  aussi 
dci  bancs  subordonnés  de  marne  et  degrés  calcaire  lustré.  La  craie 
glanoonieuse  et  micacée  renferme  des  rognons  de  phosphate  de  fer» 
de  phosphate  de  chaux,  semblables  à  ceux  que  nous  avons  vus  oc- 
cuper la  même  po.sition  en  Angleterre,  et  du  fer  sulfuré.  Quelques 
ooucbes  remplies  de  fossiles  sont  aussi  remarquables  par  une  grande 
quantité  de  polypiers  silicifiés.  Les  silex  pyromaques  y  forment  des 
Ûls  quelquefois  très  rapprochés  ou  se  trouvent  disséminés  dans  la 


(P.  178  et  pi.  8,  f.  2.)  M.  Passy  donne  la  coupe  suivante  de  la  col- 
Sainte-Catherine  près  de  Rouen  : 


1.  DcpAt  superficiel 1U 

Groupa         i  i.  C'.taie  bluncb«  i  tiloi. tiO 

de  U  <  S.  Buiidefi  de  tilu&  altemunt  uvcc  des  buncs  de  cruie 

Craie  blaoche.  (         {Mtcraster  cor^nnguinum) 10 

i4.  Cruie  SitiiS  ii les,  u>eL- des  veine»  gi'ikoi.  . SS 

8.  Cfaie  giise  nidnieuite S 

6.  Lil  de  Scapliilcs.  Turrilites,  ▲nnnoBites,  eic 0,^ 
7.  Cruie  subleuse,  i  ^Ti>in»  verts,  silex  coruën  et  silex 

lijromaques  ca  lilii  très  ruppiocbës  veis  le  bas.  .  .  SO 

S.  Cruie  gluiicunieiise  dure  (  grès  vert  supérieur  ?;.  .  .  15 
OmmII.  «'•.••    9.  Alarnes  bleues  à  Su:iit-Paal. 

Total.  .  .    145 

Dans  cet  escarpement,  les  craies  blanche,  grise,  marneuse,  sa- 
bleuse et  glauconieuse  sont  superposées,  rans  présenter  aucune  in- 
terruption dans  la  stratification.  Le  lit  n^  i»  mous  a  offert  les  fossiles 
suivants  : 

piadema  Roissyi^  Des.,  Galet  i  tes  castanea^  Ag.,  Holeister  stib" 
gfoboêiUt  A§^,^  Tenus  rot/iomagcfisis,  d'Orb.,  Tàetis  major,  Sow., 


212  CRAIE  BLANCHE 

Jrca  Mnlllcann,  d'Orb.,  A,  Pnssynna^  id.,  Tri'goniu  scabr/t,  Lam., 
T.xjjî/iffsri,  Park.,  MytilussimpUx^  Pass.,  Cltama  tretacea^  d'Orb  , 
Pccten  axpvr^  Lam.,  Pcctan  nrbivuhms ,  Sow.,  Ostrca  carinata^ 
Lam.,  Exagéra  voluiuba^  Gold.,  Tercbratula  sabunduta ^  Sow., 
T,  spinulosa  eimguiosa^  Morr.,  T,  cartwa,  Sow.,  T.  Cttvirri [Rhyn^ 
cholitca  id.,  d'Orb.),  Avcllana  cassis^  xà,^  Pleura tom aria  MaiUcana^ 
id.,  NaiUllus  Arc/tiaciariuSf  id..  iV.  eif'ga/is,Sovr.,  iV.  Largillicrtia- 
/inSf  d'Orb.,  N,  triangularis^  Montf.,  Ammonites  Manteiii^SoYt.t 
A.  roihomagcnsis^  Defr.,  A,  varions ^  Sow.,  Hamites  armatus^  Sow,, 
H.  simplexj  d'Orb. ,  H,,  indét.^  BacuUtes  obtiquatiis,  Sow.,  Turri'- 
a  tes  costatits,  Lam.,  Piychodus  dccurrens^  Ag. 

A  Orcber,  la  craie  glauconicuse  compacte  recouvre  les  sables  verts 
qui  renferment  dans  le  bas  des  bancs  de  grès  subordonnés.  A  Lille- 
bonne,  la  craie  marneuse  est  au-dessus  de  la  colline  où  se  trouvent 
les  carrières  de  grès,  et  la  craie  glauconieuse  se  relève  brusque- 
ment en  cet  endroit.  Au-dessous  un  sable  verdâtre  alterne,  sur  une 
épaisseur  de  1 1  mètres,  avec  des  grès  lustrés  à  grains  verts,  et  à 
Bolbcc,  la  craie  précédente,  relevée  comme  à  Lillebonne,  renferme 
aussi  les  fossiles  caractéristiques  de  cet  étage.  Dans  le  pays  de  firay, 
les  mêmes  assises  régnent  au  pied  des  grands  escarpements  et  dans 
toutes  les  collines  détachées  en  avant  de  la  falaise  du  sud-ouest.  A 
Fécamp ,  la  craie  marneuse  se  montre  è  gauche  du  port,  la  craie 
glauconieuse  à  droite,  et  un  relèvement  des  bancs  sableux,  sem- 
blable à  ceux  dont  nous  venons  de  parler,  existe  au-dessus  de  la 
vi!!e. 

Diaprés  M.  £ug.  Robert  (1),  les  falaises  de  Saint-Yalery  en 
Caux  apparlicndraicnt  à  la  craie  tuITeau.  La  craie  glauconieuse  se 
montre  encore  sous  la  craie  marneuse  au  capd*Antifer,  et  s^avance 
jusqu'au  delà  du  château  d*Orchcr,  sur  le  bord  de  la  Seine. 

La  coupe  du  cap  la  Hève,  à  l'ouest  du  Havre,  où  Ton  voit 
affleurer  au  pied  de  la  falaise,  sur  une  hauteur  de  15  mètres,  des 
marnes  et  des  calcaires  de  l'étage  jurassique  de  Kimmeridge, 
montre  d'une  part ,  le  relèvement  de  tout  le  système  crétacé  du 
centre  du  bassin  de  la  Seine,  vers  la  côte  actuelle  de  la  Alanche, 
cl ,  de  Tautro,  l'amincissement  et  l'oblitération  des  groupes  infé- 
rieurs dans  cette  même  direction.  Si  la  dislocation  qui  a  relevé  les 
couches  crétacées  des  collines  de  Rouen  a  occasionné,  comme  nous 
le  dirons  plus  loin,  les  anomalies  observées  dans  les  forages  du  fau- 
bourg Saint-Sevcr,  l'inflexion  à  1*0.,  vers  Duclair,  le  relèvement 

(I)  Notice  géologique  sur  Suint^Falety  en  Caux.  Fécamp,  4843. 


ET  CHAIE  TUFFEAU.  213 

au  dell  jusqu'au  cap  la  Hèvc  et  l'inclinaison  ensuite  au  N.-£.  de 
tons  les  strates  secondaires,  rendraient  parfaitement  compte  du  non- 
saccès  des  soudages  du  Havre,  d'Ivetot,  etc.,  puisque  le  plongcmcnt 
esl  i  l'E.  et  au  N.-E.,  vers  l'intérieur  du  continent.  Nous  rcvieu- 
drons  d'ailleurs,  à  la  fin  de  la  section  suivante  et  du  chapitre  VI,  sur 
ks  considérations  générales  qui  se  rattachent  à  ce  sujet,  nous  bor- 
nant ici  à  quelques  détails  sur  les  grands  escarpements  qui  forment 
kê  /alaises  du  cap. 

La  coupe  de  la  falaise  au-dessous  des  phares,  donnée  par  iM.  Passy 
(p.  177  et  pi.  3,  fig.  2),  indique,  de  haut  en  bas,  jusqu'au  niveau 
de  h  mer  : 

Metrrt. 

TMTtio»  qasiernaire    (    1.  Sable  fin.  .  .  , 3 

•t  tertiaire.  |    9,  Silex  pyromaquet  jaonat 10 

/  5.  Cl  aie  jaune,  &  point»  verts,  un  blocs  et  fiiable.  15 
/    4.  Craie  gUiiconieutr,  avec  silex  cornés  et  pyroma- 

I  qiies,  en  baiiiies  borixonialet  et  rappioche'es.  SO 

'      B.  Cl  aie  gLucotiiciiie    avec    nodules  siliceux  et 

Riaucoiiieux 7 

6.  Craie  iluie,  gluncunieuse 1/> 

7.  Argile  brune,  lairacèe,  avec  fossiles.  .....  1,5 

8.  Cl  aie  glaiironieusi*,  miciicér,  «Jure,  en  masses 
FOTViftUon  rrtflacëe.  .{  discontinuer ....•  1,5 

0.  Blarne  dure,  glaiiconieuse,  arec  gyp-^*  rt  fer 

■iilforr 3,5 


10.  Gluuconie  sableuse t.! 


» 


11.  Marne  grise,  gtauconieiise,  et  grès 1.5 

11.  Glauconte  sableuse  très  vertr. 1 

î\  Sables  ferrugineux  è  gros  grains 4.5 

•  14.  Marnes  noires  è  grains  rerts 3 

\l8.  Sable  et  poudingue  ferrugineux 4,5 

r.toft  d«  &immeridge,    16.  Calcaires  marneux  è  Exogyra  virguta,  marnes  j  J 

et  grès  alternant 15 

Total.  .  .    93 

Une  autre  coupe,  prise  au  delà  des  phares,  présente  sur  une  hau- 
teur de  11&  mètres  : 

Mètres. 
1.  Sol  snperficifl  et  d<fpôt  d^argile  rouge,  sable  et  silex  (lerliaire  ?), 
1.  Craio  glauconieuse,  blaocbe.  avec  de  nombreux  lits  de  silex. 

5.  Craie  glaiicooieuie  grise • S 

4.  Sable  très  verl  avec  grains  de  quarts 3 

6.  Sable  brun  avec  de  petits  galets  de  quarts 5 

6.  Snblo  gltuconieux  avec  quelques  grains  de  quarts 3 

7.  Sable  qnaitseux  blauc  è  grains  verts 8 

5.  Sable  quartxenx  avec  points  noirs,  veines  ferrugineuses  et  lignites. .  15 
9.  Calcaires  marneux,  è  Exogyra  virguia^  plongeant  i  l'K.  au  nircan 

de  la  mer. 

Dans  la  première  coupe  la  craie  blanche  manque  ;  la  craie  tuffeau 
y  présente  de  nombreuses  modifications,  et  nous  y  comprenons  les 
assises  3  à  11.  La  seconde  coupe,  quoique  plus  haute  cl  s*éicudant 
aussi  dudéj)ôt  tertiaire  aux  couches  jurassiques,  est  moins  satisfai- 
faute  et  se  raccorde  même  difficilement  avec  la  précédente*  Len 


(•  nTfiidMnnent  aux  naméros  il  et  12 , 

asis  «a  coupe  du  cap  d*Anlîfer  au  cap 

^.^>«a«^  t  cnie  glauconîcuse  une  assise  de  sable 

^    'ju  rfi  très  foncé  vers  le  bas  et  de  12  à  15  mètres 

^        .:«.^  '^nii^  arçiloux  de  l^jOG  à  1",90  séparés  par  an 

.    .^  jv'tA.  ^4  reposant  sur  un  sable  micacé  de  6  à  7  mètres 

.^  .       .■»  JB«tt»  représenteraient,  pour  l'auteur,  la  craie 

-  ,,4iiît,  le  grès  vert  inférieur  et  les  sables  d'Hastings. 

.  ^  .w*.  ioti^  l'obsites  caractéristiques  de  ces  derniers  groupes  s'ex- 

.  .a1  ,  tu:  leur  extrême  amincissement  sur  ce  point. 

\«u»w  .e»  Vutfs  et  coupes  du  cap  la  Hève  qu'il  a  publiées  en  18&6, 

^owia  a  égateuieot  mis  en  regard  le  profil  de  la  falaise  sous  les 

.4. 1^4  avM  ceiiii  qu'il  a  pris  au  delà.  On  y  retrouve  à  peu  près  les 

LJettriiceft  signalées  par  M.  Passy,  et  autant  que  le  permettent  les 

iiiui^«»ueuls  fréquents  que  les  éboulements  produisent  dans  Faspect 

:c  cet^  escarpements.  Ainsi ,  on  y  remarque  également  que  les 

>ii>fte«  ferrugineux,   regardés  comme  pouvant  représenter  ceux 

klUatttiugs,  sont  plus  épais  au  delà  des  phares,  et  qu'ils  y  sont 

Nuruioulés  de  même  par  un  gravier  grossier  et    un  poudingue 

^cnuginrux.  Âu-^essus  viennent  dans  les  deux  profils  des  marnes 

bleues >  noires,  pyriteuses,  avec  des  lits  de  silex  calcédonienx 

(»""  1&  de  la  1**  coupe  de  M.  Passy).   La  glauconie  très  verte 

!«>«Hr  les  phares  serait  aussi  plus  é|)aisso  au  delà  ;  une  glauconie 

brune  lui  succède  dans  les  deux  coupes ,  et  elle  est  surmontée  par 

la  craie  plus  ou  moins  glauconiense  avec  silex,  en  bandes,  en  lits 

ou  en  n)gnons. 

La  distribution  des  fossiles  est  assez  obscure  dans  la  colline  de 
Sainte-Catherine,  au-dessus  du  lit  de  Turrilites,  Uamites,  Sca- 
phites.  Ammonites,  etc.  >l.  Passy  ne  l'a  point  indiquée  dans  les 
couches  des  enTirous  du  Havre  ;  mais  Lesuour  partageant  en  irob 
assises  la  craie  tuffeau  du  cap  la  Hève,  depuis  le  poudingue  tertiaire 
jusques  et  y  compris  la  couche  de  £;lauconie  vert  foncé,  signale  dans 
la  plus  basse  (£}  les  fossiles  suivants,  dont  il  donne  en  même 
temps  les  figures  : 

Alcyon  lobatum ,  Les.,  fsocttrdfn  castanea .  id..  Lima  Hoperi^ 
Sow..  Pecten  asprr,  Lam..  Sp*jntfyltt.y  siriatus.  Gold..  Ostre*i  irr* 


(I)  Proceed.  geoi.  Soc.  of  London.  vol.  Il,  p.  546. 


ItT  CRàH  toffbau.  215 

ra£ff«  Lam.,  Pleurotomaria  Archiaci,  Les.,  P.  pseudo'perspectipa^ 
Sow.,  Rostellaria  Parkinsoni^  Sow.,  Nautilus  Dionjrsius,  Les.,  jém- 
monites  Maneeilt\  Sow.,  ySiV.  nan'ntiarisj  Mant.  Dans  Vassise au-de8- 
fa8(F}ce  sont  des  spongiaires  :  Cidaris  vanolans,  Brong.,  Micrastcr 
cor-anguinum^  Ag. ,  Serpula  concnva,  Arca  acuta,  Inoceramus  stria~ 
tus,  Trigonia  spinosn^  VarV.fPccteri  quinquecnstatiis^  Sow.,  Exogyra 
striatOt  Les.,  Terebratuln  lyra^  Defr. ,  Nautilus  tri  an  gulari s,  Montf., 
Jmmonites  lewesiensiSy  Sow.,  Turriiites  titberculatus^  Bosc.  Bnfin, 
dans  rassise  supérieure  (G],  ce  sont  :  une  Pentacrine,  Ammonites 
rot/iomagcnsiSf  Defr.,  A.  Mantclli ^So^.t  Turriiites  costatus^L^m., 
T.  undulatus  j  Sow.,  Scaphites  œqualis,  id.,  H  ami  tes  funatus, 
Brong. 

L'assise  supérieure  du  cap  la  Uèse  semblerait  donc  correspondre 
an  niveau  du  lit  de  céphalopodes  de  la  colline  de  Sainte-Catherine, 
et  les  deux  assises  inférieures  représenteraient  ce  que  Ton  voit  dans 
cette  même  colline  entre  ce  lit  et  le  gauli,  qui  vient  affleurer  au-dessus 
du  niveau  de  la  Seine. 

Le  gault ,  dans  les  coupes  de  Lesueur ,  serait  représenté  par  sa 
quatrième  assise  (D)  où  il  cite  les  Ammonites  inflatus^  Sow.,  splen^ 
éensp  id. ,  Turriiites  spinosus ,  Les. ,  Mya  plicaia^  Sow. ,  Pecten 
laminositSf  Mant.  £st-ce  de  cette  assise  que  proviendrait  aussi  le 
Belemnites  minimvs  cité  par  i\].  Passy,  dans  une  marne  glauco- 
nieuse,  qui  semble  être  le  n<>  11  de  sa  coupe,  et  par  conséquent  bien 
aa-dessus  de  la  quatrif^me  assise  de  Lesueur?  C'est  ce  sur  quoi  nous 
reviendrons  dans  la  seconde  section  de  ce  chapitre. 

Outre  les  ei^pèces  fossiles  (jue  nous  venons  de  citer  et  dont  plu- 
sieurs nous  paraissent  douteuses,  ou  sont  connues  sous  d'autres 
Doma,  nous  mentionnerons  les  suivantes  que  nous  avons  trouvées 
dans  rassise  E. 

Siphonia  pistillum,  Gold.,  Pcntacrinites  sublœpigatus,  d'Orb., 
Jsterias  (indét.),  Echinopsis  latiporOy  A  g.?  Discoîdea  subuculus^ 
Leske,  Caratomus  rostratuSj  Ag.,  Holaster  suborbicufaris ,  Ag., 
Hemiaster  bufo^  Ag..  Micraster  acutus^  Ag.,  Pecten^  nov.  sp.  voi- 
sin du  P.  cometa  {Janira  id.,  d'Orb.),  Ostrea  carinata^  Lam., 
O.  Rauliniana ,  d'Orb.  [Exof^yra)^  Exagéra  recurpata,  Sow.  an 
£.  colnmba^  ?ar.  minima ^Gold.^  Terebratula dilatata^So^ .  in  Fitt., 
T,nuciformiSj  Sow.?  T.gallina^l^nng.f  T.plicatilis^  Sow.,  T,  spi- 
nuiosa,  Morr.,  T.  lima,  Defr.,  T.  Tchi/iatc/ieffi,  d'Arch. 

Si,  remontant  actuellement  vers  le  N. ,  nous  y  reprenons  l'examen 
des  deux  groupes  supérieurs  de  la  formation  pour  les  suivre  après 
sans  interruption  à  TE. ,  au  S.  et  è  l'C,  nous  trouverons  d'abord  celui 


316  CRÀiE  OUNCHE 

de  ia  craie  toffeau  avec  des  caractères  assez  semblables  h  ceu&  que 
nous  ayons  observés  dans  la  Flandre  et  dans  le  Hainaut,  puis  la  craie 
blancbe  qui  n*est  que  le  prolongement  de  celle  des  départements  de 
Touest.  Elle  y  est  de  môme  recouverte  ça  et  15  par  des  lambeaux  de 
ss(|)les  tertiaires  inférieurs ,  et  elle  disparaît  au  S.  sous  les  dé|)ôts 
plus  continus  de  c^tte  même  époque. 
D^rtemeBt      Dans  le  département  de  l'Aisne ,  la  craie  blanche  comprend  deux 
TÀUne.      assises  distinctes  :  Tune  supérieure  sans  silex,  renfermant  comme 
bancs  ou  amas  subordonnés  une  craie  jaune  magnésienne  et  une 
craie  grise;  l'autre  inférieure,  plus  marneuse,  caractérisée  par  la 
présence  des  silex.  La  craie  tuiïeau  ne  comprend  que  des  marnes 
plus  ou  moins  argileuses  ou  sableuses  (1). 
Cr«i6  La  craie  blanche  sans  silex,  qui  occupe  la  moitié  nord  de  l'ar- 

**"'  '*  *'*  rondissement  de  Laon  et  nne  grande  partie  de  ceux  de  Sainte 
Quentin  et  de  Vervins ,  y  présente  des  caractères  très  uniformes. 
Elle  est  ordinairement  d'un  blanc  mat ,  è  cassure  terreuse  et  inégale, 
quelquefois  droite,  ou  bien  largement  conchoîde,  lorsque  la  roche 
acquiert  une  certaine  dureté  ;  elle  est  à  grain  très  fin ,  et  sa  texture 
parfaitement  homogène.  La  structure,  brécholde  vers  le  haut,  offire 
souvent  dans  le  reste  de  la  masse  des  fissures  obliques  qui ,  se  cou- 
pant sous  divers  angles,  la  divisent  en  polyèdres  irrégaliers.  D'autres 
fois  ces  fissures,  verticales  et  parallèles  entre  elles,  partagent  la  craie 
en  tranches  de  0<",70  à  J  mètre  d'épaisseur.  Dans  les  carrières,  les 
plans  verticaux  de  ces  murailles  naturelles  sont  parfaitement  dressés, 
et  Ton  n'aperçoit  plus  alors  de  traces  de  la  stratification.  On  conçoit 
que  l'absence  complète  de  silex,  l'homogénéité  parfaite  de  la  roche, 
et  la  continuité  de  la  masse  sans  plans  de  joints,  étaient  des  condi- 
tions nécessaires  pour  que  cette  structure  pût  se  produire  par  suite 
sans  doute  de  quelque  phénomène  de  retrait. 

Les  substances  disséminées  çà  et  là  dans  la  craie  sont  la  chaux 
carbonatée  inverse,  tapissant  quelques  cavités,  de  l'oxyde  de  man- 
ganèse, en  parties  extrêmement  ténues,  et  des  pyrites  blanches,  en 
petites  masses  plus  ou  moins  globuleuses  et  irrégulières,  ou  en  ro- 
gnons de  grosseur  variable. 

Dans  les  carrières  de  la  Malmaison,  au  sud- est  de  Sissonne,  où 
la  structure  dont  nous  venons  de  parler  est  bien  prononcée ,  les 


(1)  D'Archiac,  Description  géolitgif/ue  du  département  de  l'Aisne 
[Me m.  de  In  Soc.  géoL  de  France^  vol.  V,  p.  3^5,  carte  et  pi.  84, 
f.  ^,4^43). 


ET  CRAIE  TUFFEAU.  217 

Imdci  iDférieun  deviennent  marneux ,  d*une  teinte  grise,  et  leur 
texture  est  plos  terreuse.  On  y  remarque  une  grande  quantité  de 
pirtics  compactes  plus  dures,  à  grain  plus  fin  et  plus  serré,  de 
formes  variées  et  de  grandeurs  inégales ,  désignées  par  les  ouvriers 
■  soos  le  nom  de  durillons  ou  œils  de-perdrix.  Elles  se  lient  intime- 
ment à  la  pâte  enveloppante,  et  sont  dépourvues  de  points  noirs 
d'oiyde  de  tnanganèse  tj^ès  répandus  dans  celle-ci.  Cette  modifica  • 
tiod  locale  de  la  roche  est  semblable  à  ce  que  nous  avons  vu  désigné 
dans  le  département  de  TOise  sous  le  nom  de  craie  nodideiise.  La 
coIKoe  tertiaire  de  Laon  est  presque  complètement  entourée  d*unu 
ceintw*e  de  craie,  et  à  son  pied  nord  le  forage  de  la  Neuville,  poussé 
jusqu'à  la  profondeur  de  30^  métrés ,  n'a  point  atteint  sa  limite 
inférieure.  Près  de  Loizy  et  de  Besny,  quelques  veines  de  craie 
janoSitre  y  sont  subordonnées. 

Si  l'on  remonte  la  vallée  de  la  Serre ,  depuis  la  Fèrc  jusqu'à  la 
limite  du  département  des  Ardennes,  on  trouve  d'abord  la  craie  sans 
silex»  recouverte  par  la  giauconie  inférieure  du  petit  plateau  de 
Damiy.  Nous  y  avons  recueilli  le  Coscinopora  infundibidiformis^ 
YAnanckytes  ovata ,  Vlnoceramus  Cuvieri  et  le  Belemnites  mucro- 
mttus.  De  ce  point  jusqu'au  delà  de  Grécy,  la  roche  forme  un  es- 
.  earpement  rapide  et  continu  que  suit  la  rive  gauche  de  la  Serre, 
tandis  que  sur  la  rive  droite  elle  se  relève  en  |)ente  douce  pour 
former  au  nord  ces  surfaces  mollement  ondulées,  partout  si  caracté- 
ristiques do  sol  crayeux.  La  craie  dure  grise  et  marneuse  s'observe 
dans  les  carrières  de  la  Ferté-Chévresis,  et  la  craie  blanche  de  celles 
de  Montigny  nous  a  présenté  des  fragments  de  Peignes,  de  Spon- 
dyles,  d'Inocérames,  de  Térébratules  et  d'échinodermes.  A  Pouilly, 
la  pierre  est  remplie  des  nodules  endurcis  précédents. 

Jusqu'au  delà  de  Montcornet,  la  craie  blanche  continue  à  occu- 
per la  surface  des  plateaux ,  la  craie  à  silex  commençant  à  afDeurer 
sur  les  pentes  des  vallées  et  les  glaises  bleues  vers  le  fond.  Au  nord 
de  Montcornet,  la  craie  à  silex  est  recouverte  par  la  craie  grise  que 
caractérise  sa  teinte  et  ses  nodules  compactes  [durillons)^  et  qui  se 
voit  sous  la  craie  sans  silex  dans  la  plupart  des  exploitations  du  pla- 
teau du  Gros  Dizy,  accompagnée  d'un  calcaire  un  peu  jaunâtre, 
également  taché  de  petits  points  noirs  d'oxyde  de  manganèse. 

La  diCBculté  de  tracer  d'une  manière  rigoureuse  la  limite  super- 
ficielle de  la  craie  à  silex  et  de  celle  qui  n'en  contient  pas,  à  causo 
de  la  ressemblance  minéraiogiquc  des  roches,  de  leur  peu  de  soli- 
dité, de  l^absence  de  phins  de  stratification  bien  définis  et  des  faibles 


StS  CRA»  BLANCHE 

ondalations  du  sol,  presque  toujours  recouvert  d'alluvîon  ancienne 
plus  ou  moins  épaisse,  doit  faire  regarder  la  ligne  oblique  et  si- 
nueuse que  nous  avons  tracée  sur  la  carte  comme  une  sorte  de 
moyenne,  des  deux  côtés  de  laquelle  on  marche  encore  çà  et  là , 
suivant  les  ondulations  de  la  surface,  tantôt  sur  la  craie  à  silex , 
tantôt  sur  celle  qui  en  est  dépourvue.  Cette  limite  ne  paraît  pas 
avoir  été  remarquée  dans  les  départements  voisins  où  il  n*est  ce- 
pendant pas  douteux  qu'elle  existe. 

La  craie  blanche  forme  des  escarpements  considérables  sur  les 
bords  de  l'Oise.  En  face  d*Origny-Saintc-Bénoite  elle  est  à  décou- 
vert sur  une  épaisseur  de  56  mètres,  et  elle  se  prolonge  ainsi  jusque 
près  de  la  Fère.  Le  canal  Grozat  est  aussi  creusé  dans  cette  grande 
assise.  Près  du  pont  qui  le  traverse,  entre  Rue-d'£Iva  et  Ollezy,  on 
observe  un  renflement  du  sol  composé  de  craie  jaune,  sur  une 
hauteur  de  5  mètres.  La  roche  a  une  structure  bréchoîde,  caver- 
neuse par  places ,  et  sa  texture  terreuse  et  pulvérulente  passe  sou- 
vent au  compacte.  Sa  teinte  varie  du  jaune  clair  au  jaune  brun,  et 
dans  ce  dernier  cas  la  cassure  devient  esqniUeuse,  quelquefois 
sub-lamellaire  ou  d'un  éclat  dolomitique.  H  n'y  a  ni  fossiles  ni  silex, 
mais  on  rencontre  çà  et  là  des  infiltrations  géodiques  de  quartz  lai- 
teux avec  des  cristaux  de  quartz  hyalin  et  de  chaux  carbonatée. 
Sous  le  bois  de  Saint-Simon,  le  long  dn  canal,  on  peut  y  remarquer 
quelques  silex  bruns.  L'épaisseur,  d'ailleurs,  très  variable  de  cette 
craie,  qui  renferme  0,05  de  magnésie,  est  ^'environ  6  mètres.  On 
peut  encore  l'observer  entre  Pont-Tugny  et  Artemps  où  elle  est 
moins  colorée,  ainsi  que  près  de  llam,  au  nord  et  au  sud  au  sortir 
de  la  ville.  Cette  roche  paraît  être  une  modification  locale  de  la  craie 
blanche ,  due  à  quelque  circonstance  particulière. 

L'épaisseur  de  la  craie  sans  silex  est  très  faible  vers  ses  limites 
nord  et  est;  mais  elle  augmente  rapidement  au  sud,  où  elle  est 
connue  sur  une  hauteur  de  70  à  80  mètres. 
craia  (  P-  325.  )  La  craie  blanche  avec  silex  vient  affleurer  sous  la 

liiez.  précédente,  suivant  une  ligne  flexueuse  dirigée  de  FraiUicourt 
(Ardennes)  à  Ronzoy  (Somme).  £ile  est  d'un  blanc  grisâtre,  con- 
tient une  certaine  quantité  de  silice  pulvérulente  et  de  matière  ar- 
gileuse. £lle  est  tendre  et  assez  douce  au  toucher.  Elle  ne  pré- 
sente point  en  général  de  stratification  bien  prononcée,  et  con- 
stitue une  masse  dans  laquelle  des  silex  pyromaques  noirs,  mou- 
chetés de  blanc  ou  de  gris,  et  affectant  les  formes  les  plus  variées, 
sont  disséminés  irrégulièrement..  Ces  rognons  sont  entourés  d'une 


BT  CBAIE  TOTFSAU.  2f0 

cODche  de  silice  blaoche  pulvérulente ,  et  souvent  la  pâte  siliceuse 
t'est  étendue  et  ramifioe  dans  la  masse  calcaire  environnante  qu'elle 
a  consolidée  ;  quelquefois,  on  trouve  des  silex  au  centre  des  pyrites 
Usnches,  et  pins  rarement  nous  avons  observé,  dans  le  silex  même, 
do  fer  sulfuré  en  cristaux  cubiques,  bien  déterminés  et  modifiés  sur 
les  angles. 

Dans  le  canton  de  Rozoy-snr-Serre  et  dans  l'arrondissement  de 
Yervîns,  où  les  silex  sont  très  abondants,  la  roche  ne  fournit  point 
de  pierres  de  construction  ;  mais  plus  i  Touest,  aux  environs  du  Ca- 
telet  où  ils  sont  moins  communs,  les  bancs  calcaires  sont  assez  ré- 
guliers et  penvent  être  exploités  pour  cet  usage.  Le  canal  souterrain 
entre  Bellicourt  et  le  Catelet  est  entièrement  percé  dans  cette  assise, 
de  même  que  la  rigole  de  TOise  entre  Bougincamp  et  Verly.  £Ue 
forme  le  sol  des  cantons  de  Bohain  et  de  Wassigny  au-dessous  de  la 
glauconie  tertiaire  inférieure.  Dans  ceux  de  Guise,  du  Nouvion,  de 
la  Capeile,  de  Yervins,  de  Sains  et  de  Rozoy,  elle  n'est  plus  recou- 
verle,  à  quelques  exceptions  près,  que  par  l'alluvion  ancienne. 
Au  N.-Ë.  et  à  i'E.  elle  devient  de  plus  en  plus  argileuse  et  sans 
cohésion  (le  Nouvion,  Papeleux,  le  Gravier-de-Chimay);  ses  silex 
sont  très  gros,  et  l'épaisseur  de  tout  le  système  diminue  sur  cette 
limite  de  la  formation,  à  l'approche  des  terrains  plus  anciens.  A 
Rocqoigny  la  craie  forme  la  rive  gauche  de  l'Helpe,  et  le  calcaire  dé- 
vonien  la  rive  droite. 

Les  divers  étages  crétacés  se  relèvent  très  sensiblement  de  l'O.  à 
TE.  :  ainsi,  à  partir  de  Macquigny,  où  la  craie  à  silex  est  au  niveau 
de  roise ,  on  la  voit  s'élever  successivement  au-dessus  des  marnes 
i  Guise,  à  Marly,  à  Étréaupont  et  occuper  le  plateau  à  l'est  de  Ce 
village  où  elle  est  à  140  mètres  plus  haut  qu'à  Macqnigny.  Si  l'on 
descend  au  S.-E. ,  les  marnes  et  le  grès  vert  se  relèvent  également, 
la  craie  à  silex  ne  se  montre  plus  que  sur  le  sommet  des  plateaux  on- 
dulés du  canton  de  Yervins,  des  parties  sud  et  est  de  celui  de  la  Ca- 
pelle,  et  de  la  partie  sud-ouest  de  celui  d'Aubenton.  Son  épaisseur 
est  très  faible  autour  de  Brunbamel ,  mais  elle  augmente  rapide- 
ment au  S.  vers  Rozoy-sur-Serre  où  elle  atteint  près  de  50  mètres, 
et  disparaît  au  delà  sous  la  craie  grise  sans  silex. 

Les  fossiles  de  cette  assise  sont,  particulièrement  aux  environs  de 
Rozoy  et  de  Yervins,  les  Micraster  tropidatus^  Ag. .  et  cordon- 
guinumt  id. ,  rOstrea  vesicularis,  Lam. ,  la  Terebratula  semiglo- 
bosa,  Sow. ,  des  Scyphia,  et  neuf  ou  dix  espèces  de  foraminifères 
des  environs  de  Landouzy-la-Cour. 


^  CIAIE  BLANCHE 

MariiM  (P.  328.)  I.es  marnes  placées  cotre  la  craie  k  silex  el  le  grès 
^MptklH^"  ^^^  forment  deux  assises  distinctes  et  assez  constantes.  L*assisc 
sopérieure  est  bleuâtre ,  tr^  argileuse  el  ne  renferme  que  peu  ou 
point  de  fossiles  ;  l'inférieure  est  une  marne  calcaire,  d'un  gris  blan- 
châtre, mélangée  par  places  de  sable  et  de  grains  verts.  Les  marnes 
argileuses  bleues  ou  glaises  sont  fort  importantes  sous  le  rapport  hy- 
drographique, car  elles  retiennent  les  eaux  qui  alimentent  presque 
tons  les  ruisseaux  etjes  petites  rivières ,  aflSoents  de  la  Serre  et  de 
"l'Oise,  ainsi  que  la  nappe  qui  fournit  à  la  plupart  des  puits  creusés  dans 
la  craie.  Il  ne  s'ensuit  pas  nécessairement  que  leur  niveau  doive  être 
bien  constant  et  que  la  nappe  d'eau  soit  continue,  ou  ait  toujours  une 
pente  régulière  dans  une  direction  ou  dans  une  autre,  car  il  peut  y 
avoir  des  circonstances  comparables  à  celles  que  nous  avons  signalées 
pour  les  nappes  aquifères  du  terrain  tertiaire  du  même  pays. 

A  Saint-Qticntin  ces  glaises  forment  le  lit  de  la  Somme,  et  la 
nappe  d'eau  qui  alimente  les  puits  de  la  ville  est  au  même  niveau. 
Files  s'abaissent  au  S.-0. ,  comme  le  prouve  la  comparaison  des 
sources  de  la  Somme,  de  la  Germaine  et  de  l'Omignoo,  avec  la  profon- 
deur des  puits  des  environs.  Près  du  Catelet ,  les  sources  de  l'Es- 
caut qui  s'échaf^nt  des  mêmes  marnes  ne  sont  qu'à  3  on  A  mètres 
au-dessus  des  précédentes,  et  on  faible  relèvement  de  ces  glaises 
bleues  au  nord  de  Saint-Quentin  donne  lieu  à  la  ligne  de  partage 
des  eaux  qui  se  jettent  dans  la  mer  du  Nord  et  de  celles  qui  se 
rendent  dans  la  Manche.  A  l'Ë,  un  bombement  semblable  sépare  le 
bassin  de  la  Somme  de  celui  de  l'Oise. 

Les  glaisescommencciità  affleurer  sur  les  bords  de  l'Oise,  au  nord 
de  Guise,  puis  elles  s'élèvent  graduellement  et  également  au  N.  et  à 
TE.,  dans  les  vallées  du  Noirieox,  de  l'Oise  el  de  leurs  affluents. 
Ainsi,  au  bief  de  partage  du  cànaldela  Sambre,  elles  sontà  50  mètres 
au-dessus  de  leur  niveau  à  Lesquielles,  el  on  les  suit  à  i*£.  sur  les 
deux  rives  de  l'Oise,  depuis  Guise  jusqu'à  Monl-d'Origuy,  au-dessus 
d'Étréanpont  où,  sur  une  distance  de  6  lieues,  le  relèvement  est  de 
80  mètres.  C'est  autour  de  ce  dernier  village  que  les  glaises  sont  le 
mieux  développées,  et,  au-dessus  de  Monl-d'Origny,  leur  position 
cuire  la  craie  à  bilex  et  les  marnes  grises  qui  recouvrent  des  psamuii- 
tes  grisâtres,  dépendant  peut-être  du  gault,  est  parfaitement  nette  (1  ). 


(1)  D'Archiac.  hc.  cit.,  pi.  Î2,  f.  1.  —  [d.,  Mr/n.  de  In  Sor. 
gt'oL  de  France,  vol.  111,  p.  279-80.  4  839.  —  Thorent,  ibuL^ 
p.  254,  pi.  21,22. 


ET  CiAiB  TOFFIAr.  221 

Ua  peu  à  i'oocsl  d*Éiréaupont»  les  marnes  calcaires  gris-blan- 
cUtrc  afiteorent  au  fond  de  la  vallée ,  puis  elles  se  relèvent  à  Test 
dki  f  illage»  et  quoique  ordinaireuieut  saus  solidité  et  sans  stratifica- 
tioo  apparente,  elles  y  acquièrent  une  ccriaine  dureté  et  une  épais- 
srarde  iO  mèlrcs.  Les  pentes  des  vallées  de  l'Oise  et  du  Thon, 
d'one  part  jusqu'à  Effrv'  et  de  l'autre  jusqu'à  Origny,  sont  occupées 
par  la  names ,  et  remarquables  par  l'extrême  frakheur  et  la 
rickesK  de  leur  végéution.  Lorsqu'on  remonte  le  Thon,  sur  la  rife 
gauche,  la  distinction  des  deux  assises  marneuses  est  moins  pronon- 
cée, mais  leur  niveau  général  est  toujours  parfaitement  marqué 
entre  la  craie  à  silex  et  les  psammites  ou  grès  verts. 

A  l'ouest  de  Brunhamel,  à  Dokis,  dans  le  vallon  de  Parfondeval, 
ki glaises  bleues  viennent  affleurer  au  fond  des  vallées  de  la  Brune 
et  du  Yilpîon  ;  elles  donnent  lieu  à  la  plupart  des  sources  qui,  des- 
cendant du  bois  de  la  Haye-d'Aubentou,  se  montrent  encore  au  sud 
de  Yervins,  et  les  eaux  vives,  abondantes  et  limpides,  qui  parcou- 
rent en  tous  sens  le  village  de  Morgny  en  Thiérache,  sont  dues  à 
leur  présence.  La  Serre  prend  aussi  naissance  dans  cet  étage,  à 
one  altitude  de  250  mètres.  On  voit  ensuite  les  glaises  s'abaisser  à 
ro.  des  deux  côtés  de  la  vallée  par  Résigny,  Roau>y,  Montcomel, 
Bosmont,  Cilly  et  jusqu'à  Marie,  où  elles  disparaissent  après  un 
abaissement  de  160  mètres,  sur  une  étendue  de  8  lieues  en  ligne 
droite.  Au  delà  de  cet  affleurement,  on  peut  encore  les  suivre  au 
midi  de  la  Serre,  en  comparant  la  profondeur  de  la  nappe  d'eau  at- 
teinte dans  les  puits  ordinaires  et  les  sources  de  divers  petits  cours 
d'eau. 

La  plus  grande  épaisseur  de  ces  deux  assises  réunies  est  de 
20  mètres.  Les  marnes  et  les  glaises  bleues  sont  employées  pour 
la  confection  des  poteries ,  les  marnes  calcaires  et  sableuses  pour 
Taniendement  des  terres;  et  les  unes  et  les  autres,  par  l'humidité 
constante  qu'elles  entretiennent  dans  le  sol,  sans  jamais  l'inonder,  y 
développent  une  végétation  particulière,  origine  de  plusieurs  in- 
dustries fort  importantes  pour  le  pays. 

Les  fossiles  des  marnes  calcaires,  surtout  à  l'ouest  d'Aubenton, 
an-dessus  de  Beaomé  et  de  fiesmont,  sont  :  Serpuia  ampullacea, 
Sow.,  et  cmcava^  Pecten  asper,  Lam.,  P,  laminosus,  Mant., 
P,  membranaceus,  Nîls.,  P.  obliquus,  Sow.,  P.  quinquecostaius, 
id.,  var.  minimus,  Plicatula aspera,  id.,  Ostreavesiadaris,  Lam., 
var.  mifm\  Osirea  frons,  Park.  0.  hippopodiwny  Nils.,  0,  late- 
ralii,  id.,  0.  Milletiana,  d'Orb.,  Gryphcea  globo^a^  Sow,,  71ere- 


Bonl-«it.  et  près  de  ccAe-ci 
des  em%mm  de  Sécfaaolt  h  Chanrnooft-Foraca,  mr  le 
sod-fst  des  haateon  de  b  Hiye-d'AubenlDO.  Les  puinu  caUùaals 
atteigoeot  aiMM  229  mèire»  d'aitiiode  :  nuis  à  la  botte  de  Maiie- 
OKHit  qoi  appartient  à  oo  promoatoire  détadié  icn  ie  X.,  celte 
ahftiide  aiteiAt  296  métrés.  Daprès  la  remaniw  de  MM.  Saafage 
et  A.  Btiiigmer  (2;,  toates  les  bottes  de  craie  ooi  leu»  flaoc»  dis- 
posés es  Irradia»,  présrrBtaot  oim  ^éne  de  peoies  presqoe  verticales, 
reliées  par  des  sorlaces  pea  iodîoées  et  écbeloQBées  les  ânes  ao- 
deiéos  des  autres. 

Dans  le  défiartemeut  des  Ardeiuies,  la  craie  falaoche  préseote 
partoot  des  caractères  cooslants  et  bien  coodiis.  I>uis  rarroodiase- 


(1)  M.  Aie.  d'Orbigny  parait  avoir  omis  de  mentionner  ces  fora- 
miniferet  dans  son  Prodrome  de  paléontologie  unUerselte. 

(2)  Statistique  géologique  et  minéralngique  du  département  des 
Jrdennes,  p.  52  ;  in-S ,  avec  coopes,  carte  rédnite  et  carte  en  6  feuilles . 
Mésièrss.  4S4t. 


ET  CRAIB  TDTFBAU.  228 

lient  de  Yoo&ers  et  au  sud  de  1* Aisne,  elle  ne  renferme  que  quel- 
ques nodules  de  pyrites.  Dans  celui  de  Rethel  on  y  trouve  sur 
plusieurs  points  des  silex  blonds  et  noirs,  en  nodules  irréguliers, 
aplatis  et  disposés  par  lits.  Ces  silex  sont  particulièrement  signalés 
entre  Rethel  et  £cly,  au  nord  de  Rethel ,  dans  la  direction  de 
Comy  ï  Sevlgny  et  sur  la  limite  nord  de  Tétage  à  Ghaumont-Por- 
dea.  MM.  Sauvage  et  Buvignier  (1)  ne  semblent  indiquer  ces  dif- 
lÊrences  que  comme  des  passages  latéraux  et  non  comme  étant  en 
rapport  avec  des  dépôts  de  divers  âges ,  et  ils  ne  disent  point  si 
la  craie  à  silex  plonge  au  S.-O.  sous  celle  qui  n'en  renferme  pas. 
Bi  indiquent  aux  environs  de  Thour  un  calcaire  blanc,  plus  dur  et 
plus  solide  que  le  reste  de  la  masse,  et  probablement  semblable  à 
Tnn  de  ceux  que  nous  avons  vus  plus  à  TO.  ;  mais  ils  ne  mentionnent 
nulle  part  les  nodules  endurcis  compactes  des  départements  de 
TAiineet  de  l'Oise.  Aux  environs  d*Isle-sur-Suippe,  ils  estiment 
ï  350  mètres  la  puissance  de  la  craie. 

Les  mêmes  géologues  ont  réuni  à  la  craie  blanche,  conune  un  naroM. 
lOHS-i/rotipe,  les  marnes  que  nous  avons  placées  tout  à  Theure  à  la 
partie  supérieure  de  la  craie  tuiïeau ,  et  ils  en  ont  séparé ,  sous  le 
nom  de  grès  vert  ou  craie  tuffeau ,  la  partie  inférieure  qu'ils  assi- 
milent à  tort,  suivant  nous,  au  grès  vert  supérieur  d'Angleterre 
(p.  48),  celui-ci  manquant  probablement  dans  le  bassin  de  la  Seine. 
Nous  rétablirons  donc  ici  les  rapports  que  nous  avons  reconnus  jus- 
qu'à présent,  non  sur  l'étude  d'un  département,  mais,  ainsi  qu'on  a 
pu  en  juger,  d'après  le  développement  et  les  modifications  des  di- 
vers groupes  et  étages  sur  une  beaucoup  plus  grande  surface  (2). 

Les  marnes,  prolongement  de  celles  du  département  de  l'Aisne , 
sont  aussi  chloritées,  verdâtres  et  contiennent  de  petits  nodules  de 
carbonate  de  chaux ,  semblables  à  ceux  (|ue  nous  avons  mentionnés 
dans  les  mêmes  couches  à  l'ouest  d'Aubenton  (3),  puis  sous  l'église 
de  Rubigny  et  dans  la  vallée  du  Hurtaut  {k).  Elles  sont  recouvertes 
à  Saint-Morel  par  une  craie  grise.  Leurs  caractères  sont  les  mêmes 
jusqu'au  delà  d'Attigny,  et  au  nord-ouest  elles  se  continuent  par 
Marlemont ,  la  Férée,  la  Hardoye ,  etc.,  dans  le  département  voisin. 
MM.  Sauvage  et  Buvignier  n'ayant  point  distingué  les  glaises  bleues 

'4)  Loc,  cit.,  p.  37;>. 

2}  D'Archiac,  Mém.  fie  la  Soc,  géoL,  vol.  Ili,  p.  3S1.  4839. 

[3)  /r/.,  ibiiL,  yo\.  V,  p.  330.  4843. 

4)  Id,j  ibid.,  vol.  III,  p.  284.  4839. 


9M  cftidt  Bumuu 

»i  o«r«oléri»èes  »u  N.-C,  oo  peut  penser  qu'elles  perdent  de  leur 
impuriauce  h^tlrognphiqQe  dans  les  Ardennes,  au  delà  des  points 
(M^  iio«K»  ks  aviMis  obsenrées.  Les  marnes  recouvrent  tantôt  la  craie 
lidfeM  (tmm  BoMMTille  el  Attigny),  Untôt  le  gault  et  les  sables 
Yfttk  A  froiirr«  eltcs  reposent  sar  le  corai-rag,  puis  aux  environs 
tt^llwy^my  H  de  Diiif  hr,  deMMitetn  sar  la  cnietnfleau  propre- 


Qmtfliraanwfw  hs  i<Um  i  de  h  Sitiistiqme  géologique  des 
.irJeaniir  v|k  3S^  èn^atal  «esi  sms  le  Bon  de  grès  vert,  pré- 
wnHir  émt  «mMi  iris  dURmKs,  soivast  les  points  oà  on 
rVMlilk  iai  ^MiM  fmm  anterroMat  coaprise  dans  l'arron- 
^MfiMaMat  dt  Viiatwrr  s^iimi  sar  ks  affgpfesét  gaoii  entre  Mont- 
MHii«dlr<KAlÉ^y«  paBdèfanàsMs  ksalmoasdela  vallée  de 
rAiEm^  Si  paisssance  tfanaar  i  partir  de  BoacoavîBe^  oà  son  épai»- 
$iiar  sinàl  d»  iM  aKlics  et  devieat  presqae  aaHe  à  Attigny.  Elle 
pèrtlt  cuaestkaer  aae  graade  lentille  entre  lesooackcs  précédentes  et 
W  faait  Cette  lachr,  désignée  sons  le  Boai  de  patse»  est  tendre,  sa- 
Ue«se«d  m  Uaacsale,  tachée  de  points  verts,  pins  aigfcase  et  pins 
grie»  vers  sa  partie  inJerienre,  montrant  sons  ce  deraier  rapport  une 
grande  analogie  avec  les  couches  contemporaines  des  Idaises  du  Pas- 
de-Cabîs.  Elle  renferme  des  boules  ferruginêoses,  provenant  de  la 
décomposition  des  pyrites,  et  des  nodules  siliceux  qui  semblent  jouer 
le  r^  des  silex  si  abondants  à  ce  niveau  le  long  du  cours  iniérienr  de 
la  Seine.  Cles  parties  siliceuses,  compactes  et  très  dures,  se  fondent 
îiisensiblemenl  dans  la  pâte  envelop|)ante.  La  gaize  est  remarquable 
par  sa  composition  ;  elle  renferme  une  grande  quantité  de  silice  géla- 
tineuse ,  et  cette  circonstance  est  d'autant  plus  singulière  qu'elle  se 
représente  presque  identiquement  dans  certaine  couche  grisâtise  de 
l'argile  d'Oxford  du  même  département.  Vers  le  haut ,  lorsqu'on 
s'approche  de  la  craie,  la  roche  devient  plus  calcarifère  (1). 

(4)  Un  échantillon  de  gaize,  pris  au  milieu  de  rassise,  a  donné  k 
l'analyse  : 

Eau 0,0800 

Silice  A  l'eut  géUtiDcnx  (Si  «Aqi.  .  .  0,5600 
Composition  de  l'opale. 

Sahle  vert  très  fui  (rblorite) O.ISOO 

Argile 0,0700 

Suhle  lia  quailseux 0,1700 

1,0000 

Voyez  aussi  L.-F.  Vicat,  Note  sur  la  découverte  d'une pottzzf>lane 
non  voUaniffuc  dans  le  département  des  Avdenncs  {,4nn.  des  mines, 
4«sér.,  vol.  VIII,  p.  527,4845). 


ET  CRAIE   TrFFEAl*.  225 

Dans  l'arrondissement  de  Rcthcl ,  la  partie  inférieure  de  la  craie 
tuffeau  repose  sur  les  sables  argileux  du  gault ,  mais  ici  les  géologues 
dont  nous  suivons  la  description  ne  se  sont  pas  exprimés  très  ex- 
plicitement sur  la  position,  par  rapport  à  la  gaize  précédente,  d'un 
grès  jaunâtre ,  poreux  ,  souvent  friable  ou  fragmentaire  et  recou- 
vrant les  affleurements  des  sables  verts.  De  plus,  la  désignation  de 
grèi  vert  et  de  sable  vert  qu'ils  emploient  |)our  cet  étage,  aussi  bien 
que  pour  les  roches  de  môme  nature  qui  accompagnent  le  gault 
dont  ils  parlent  en  même  temps,  et  dont  la  liste  des  fossiles  vient 
après  (p.  367)  au  lieu  de  se  trouver  à  la  suite  de  la  description  du 
gaoll  (p.  356),  nous  fait  craindre  de  n'avoir  pas  parfaitement 
saisi  cette  partie  de  leur  travail  (1).  Nous  regrettons  aussi  de  n'y 
avoir  point  trouvé  indiquée  la  relation  slratigrapliiquc  des  marnes 
(M'écédcnies  qu'ils  ont  réunies  à  la  craie  avec  les  deux  divisions  à 
la  fois  géographiques*  et  minéralogiques  de  la  gaize  et  du  grès  jau- 
nâtre poreux  qui  lui  est  parallèle. 

Des  35  espèces  citées  dans  la  craie  luiïeau,  1/i  ne  sont  pas  dé- 
terminées, et  les  21  qui  sont  connues  ont  leur  gisement  le  plus 
ordinaire  au-dessus  du  gault,  enirc  autresles  Ammonites  Mantelli, 
Sow.,  faicatus,  id.,  Itenavxionus ^  d'Orb.,  le  Cassis'  ave/ lana^ 
Rrong.,  les  Pecten  asper,  La  m.,  et  Sfrrrafus,  Nils.,  \e  Micraster 
gibbus,  Ag.  Quelques  unes  se  montrent  déjà  dans  le  gault  [Hamites 
armatus,  Sow.,  Solarium  ornattim,  id.),  et  d'autres  se  retrouvent 
dans  la  craie  de  la  IjV'esiphaiie.  Ainsi  celte  partie  moyenne  dii  se- 

.  (1)  Ce  qui  doit  augmenter  notre  réserve,  c'est  ce  qu'a  dit  plus  tard 
U.  Bu vignier  (/?/«//.,  ^''sér.,  vol.  I,  p.  399, 4  84i)  :  a  Un  autre  dépôt, 
9  de  composition  presque  identique,  quoique  diilércut  par  ses  carac- 

•  tères  extérieurs  cl  ses  fossiles  qui  «pparlieuneut  au  gault,   se 

•  rencontre  au  nord  de  celle-ci  (la  gaize)  dans  les  cantons  de  Chau- 
»  mont-Porcien,  do  Signy-le -l'élit  et  de  Rumigny.  Il  parait  rcmpla- 
»  cer  le  gault,  dont  les  sables  et  les  argiles  so  trou  vont  réduits  dans 
»  cette  région  à  une  épaisseur  presque  rudimenlaire.  »  Nous  avons, 
en  effet,  réuni  ces  couches  au  troisième  groupe ,  dans  le  département 
de  l'Aisne;  mais  nous  n'avons  pas  liné  entière  certitude  que  quel- 
ques unes  d'entre  elles  no  puissent  être  mises  sur  l'horizon  de  la 
gaize.  Enfin  ,  dans  une  lettre  communiquée  à  la  Société  géologique 
dans  la  séance  du   19  mai  4  851,  M.  Buvignier  dit:  a  Nous  avons 

•  constaté  que  la  gaize,  que  nous  avions  désignée  dans  la  géologiô.des 
»  Ardennes  et  sur  la  carte  de  la  Meuse  sous  le  nom  de  craie  tuiïeau, 
>  est  comprise  entre  cotte  formation  et  lo  gault.  »  Qu'est-ce  alors  que 
la  craie  tuffeau  de  ces  deux  départements,  si  la  gaize  n'en  fait  plus 
partie? 

IV.  IT) 


226  CRAIR  BLANCHE 

cond  groupe  que  nous  n'avions  pas  vue  représentée,  ou  du  moins 
bien  caractérisée,  dans  les  départements  du  Nord  et  de  l*Aisue,  ni 
dans  la  partie  septentrionale  de  celui  des  Ardenncs,  commence  à 
paraître  avec  ses  fossiles  propres  dans  la  partie  sud  de  ce  dernier,  celle 
où  précisément  se  présente  la  gaize;  car,  bien  que  MM.  Sauvage  et 
Buvignicr  ne  s'expliquent  pas  sur  la  distribution  des  fossiles  dans  cet 
étage,  ceux-ci  ne  paraissent  pas  être  répandus  dans  le  gvès  jaune 
poreux  que  ces  géologues  avaient  d'abord  place  sur  le  même  bori- 
son,  et  que  l'un  d'eux  a  ensuite  abaissé  en  y  signalant  des  fossiles  du 
gault  (1).  M.  V.  Raulin  (2)  a  d'ailleurs  fort  bien  déterminé  la  place 
de  la  gaize  dans  la  série,  et  ses  déductions  sur  la  non-disparition 
complète  de  la  faune  du  gault  dans  la  période  qui  l'a  suivie  peuvent 
se  justifier  lorsqu'on  étudie  une  formation  dans  ses  limites  naturelles 
et  sans  idées  préconçues. 
Département  ^  limite  oHcntale  de  la  craie  blanche  ne  s'avance  pas  jusque 
)o  Mense.  ^^"^  '^  département  de  la  Meuse,  où  l'on  ne  trouve  plus  que  la  craie 
tuffeau  qui  en  occupe  la  partie  occidentale.  L'épaisseur  considérable 
de  celle-ci  dans  les  cantons  de  Varennes  et  de  Clermont  diminue  vers 
le  S.  Elle  parait  être  exclusivement  formée  par  la  roche  siliceuse  {gaize 
ou  pierre-morte)  de  l'arrondissement  de  Vouziers.  La  belle  carie 
géologique  due  aux  recherches  de  M.  A.  Buvignier  (3)  montre  une 
multitude  de  lambeaux  rapportés  à  cet  étage  et  recouvrant  le  gault 
sur  les  points  élevés,  entre  les  vallées  de  l'Aire  et  de  la  Meuse,  de 
Buzancy  à  Varennes.  A  Montfaucon,  au  nord-est  de  cette  ville,  la 
craie  tuffeau  atteint  342  mètres,  son  maximum  d'altitude  dans  celle 
direction.  £lle  forme  aussi  plusieurs  lambeaux  dans  la  forêt  de  Uesse, 
au  midi  de  Varennes,  et  occupe  toute  la  forêt  d'Argonne,  à  l'excep- 
tion de  la  partie  supérieure  de  la  vallée  de  la  Biesme,  où  le  gault 
n'est  plus  recouvert  ;  elle  se  continue  au  S.  pour  ne  plus  former 
qu'une  bande  étroite,  jusque  sur  les  hauteurs  qui  bordent  la  rive 
droite  de  l'Ornain,  au  nord  de  Revigny.  Sur  sa  limite  orientale, 
extrêmement  découpée,  la  craie  tuffeau  repose  toujours  sur  le  gault; 
à  ro.,  elle  disparaît  sous  la  bordure  également  très  découpée  de  la 
craie  blanche  du  département  de  la  Marne. 

(4)  JSiiii.,  2«  sér.,  vol.  I,  p.  399.  4  844. 

(2)  Jbùi,,  p.  474. 

(3)  Carte  géologique  du  département  de  la  Meuse ^  6  feuilles. 
Paris,  4  845.  —  Note  sur  les  chanees  de  succès  que  présentent  les 
recherches  d'eau  jaillissante  dans  le  département  de  la  Meuse 
[Mém.  delà  Soc.  philoma tique  de  Verdun^  vol.  II,  4  843). 


ET   CRAIE  TUFFKAU.  227 

Vers  la  limite  des  dt*p«irlcmcnls  de  la  Meuse  et  dos  Ardcnnes, 
Af.  A.  Buvignier  (1)  assigne  à  la  craie  tuiïcau  une  épaisseur  de 
105  mètres;  c'est  la  plus  grande  qu'atteigne  celle  modificaiion  lo- 
cale connue  sous  le  nom  de  gaize.  Elle  se  lerniinc  en  biseau  aux 
environs  d'Atligny,  au  N.,  et  s'inici rompt  brusquement  au  S., 
à  Valy  et  à  Brizeanx,  où  elle  présente  un  escarpement  abrupt  de 
plasde  50  mètres  de  hauteur,  et  où  une  vaste  dénudation  a  mis  à 
découvert  les  argiles  du  gault.  Aux  environs  de  Revigny,  cette  craie 
est  à  ipoins  de  200  mètres  d'altitude ,  et  elle  s'abaisse  encore  ' 
davantage  vers  l'O.  Ainsi  elle  paraît  n'être  qu'à  l/!i6  mètres  à  Anté, 
ta  midi  de  Sainte-iMenehould  (Marne),  ce  qui  donne  une  diiïérence 
de  près  de  200  mètres  par  rapport  à  son  altitude  à  Montfaucon, 
ritué  h  moins  de  10  lieues  au  N.  -N.-E. 

La  plus  grande  partie  du  département  de  la  Marne  est  occupée  par  Dcpart«m«ni 
le  groupe  de  la  craie  blanche,  celui  de  la  craie  tuffeau  n'affleurant  u  AUme, 
qae  sur  quelques  points  de  sa  lisière  orientale,  sur  les  confins  de 
celui  delà  Meuse.  A  1*0.,  la  craie  disparaît  sous  le  terrain  tertiaire 
de  la  montagne  de  Reims,  des  environs  d'Épernay,  de  Vertus,  de 
Sézanne,  etc.  Ses  caractères  pétrographiques  dans  toute  cette 
étendue,  connue  sous  le  nom  deptaine  de  la  Champagne^  sont  très 
oniformes,  et  ses  caractères  paléontologiques  ne  présentent  rien  de 
particulier.  On  n*y  a  d'ailleurs  mentionné  que  quelques  espèces  de 
fossiles  aux  environs  de  Reims  (2;,  d'Épernay  (Ghavot,  Ablois, 
Hancy)  et  de  Sézanne. 

Sur  la  Carte  géologique  du  département  de  la  Marne  (3),  que 
viennent  de  publier  MM.  A.  Buvignier  et  Sauvage,  et  qui,  avec 
celles  des  Ardennes  et  de  la  Meuse,  présente  un  ensemble  extrême* 
ndent  satisfaisant  de  la  distribution  géographique  des  couches  secon- 
daires de  cette  partie  de  la  France,  nous  trouvons  désigné  notre 
premier  étage  de  la  craie  tuffeau,  ou  les  marnes  du  nord  du  bassin, 
sous  le  nom  de  craie  grise  et  marne  crayeuse.  C'est  une  «  craie 
s  d'un  blanc  grisâtre,  un  peu  argileuse,  alternant  vers  la  base  avec 
»  des  marnes  de  même  couleur  ou  quelquefois  bleuâtre:».  Ces  der- 
»  nières  deviennent  plus  abondantes  à  la  partie  inférieure,  et  repo* 

(4)  Bull.,  2»  sér.,  vol.  I,  p.  398,  4  844.  —  Gaulard,  Mémoire 
pour  servir  à  une  description  géologique  du  département  de  ta 
Meuse;  in-S.  Verdun,  4  836. 

(2)  M.  Michelin  a  signalé  un  yéptrchusde  la  craie  des  environs  de 
Reims  (^£///.,  vol.  XIII.  p.  324,  4  842). 

(3)  6  feuilles.  Paris,  4860. 


U^iH  ChAlE  BLANCHE 

»  utui  »iir  liitH  bancs  d'un  sable  verl  qui  fc  mélange  à  leurs  assises 
»  inférieures.  I^s  marnes  bleues  se  développent  vers  le  S.  en  même 
•  (einiNtque  la  gaizc  y  diminue  d'épaisseur.  •  Cet  étage  limite  comme 
une  ceinture  la  craie  blanche  à  TE. ,  depuis  le  département  des  Ar- 
dennos,  où  nous  l'avons  déjà  vu,  jusque  dans  celui  de  TAube  oà 
nous  le  suivrons  tout  à  rheurc.  Il  s'appuie  à  soa  tour  à  !*£.,  dans 
rarrondissiMncnt  de  Sainte-Menebould,  sur  le  suivant  ou  la  gaize^ 
(|Uf  les  géologues  dont  nous  venons  de  parler  mettent  sur  rhorizon 
tlu  ^m  vtrt  su^iéneHv;  mais  au  delà,  dans  celui  de  Yitryle-Frauçais, 
il  rv(Hmnait  diroctemcul  sur  le  gauU. 

\a  ^Mf^  à  Ivs  mêmes  caractères  que  dans  les  Anlennes  et  la  Meuse; 
cllo  vM  «s>ea  dt^^clui^kV  dans  les  envinms  de  Sainte- Meneiiould, 
où  %'llo  «  plus  do  100  métrés  d'épaisseur,  dùuinue  rapidement  vers 
le  S.  et  vient  se  terminer  en  coin  à  Bettancourt-la-Longac.  Souvent 
pétrie  de  |>elitsg^'fiins  vert  foncé  de  siiico-aluminate  de  protoxyde  de 
fer,  elle  devient  plus  argileuse  à  mesure  qu'on  s'avance  vers  le  S. 

Si  \agaize  s'arrête  à  la  rive  droite  de  l'Ornain,  et  qu'elle  ne  soit 
plus  représentée  au  delà,  nous  n'en  continuerons  pas  moins  à  la  re- 
garder comme  un  accident  minéralogique  du  second  étage  que.nous 
allons  trouver  bien  caractérisé  au  sud,  avec  le  précédenti  dans  le  dé- 
partement de  l'Aube  et  dans  celui  de  l'Yonne.  Nous  ne  pouvons 
donc  la  regarder  encore  comme  réquivaleni^du  grès  vert  supérieur, 
car,  pour  que  ce  dernier  rapprochement  fût  fondé,  il  faudrait  que  la 
craie  grise  et  la  manie  crayeuse  de  MM.  Buvignier  et  Sauvage  nous 
prcscnlassent  les  caracières  zoologiques  de  la  craie  tuffeau  {chalk 
mari),  tandis  que  nous  n'y  voyons  que  ceux  des  marnes  du  Nord 
{iower  chalk),  et  d'un  autre  côté  ces  mêmes  fossiles  caractéristiques 
de  In  craie  tuffeau  sont  précisément  ceux  qui  ont  été  signalés  dans 
la  gaize  des  Ardennes. 

Les  caracières  orographiques  de  la  craie  blanche  de  la  Champagne 
sont  assez  parlicuiiers  par  suite  de  l'énergie  des  dénudations  qui  ont 
raviné  sa  surface,  partout  où  elle  n'a  pas  été  protégée  sufQsammcnt 
par  des  dépôts  postérieurs.  Il  est  remarquable,  en  effet,  qu'entre  les 
vallées  de  l'Aisne  et  de  l'Aube,  la  hauteur  moyenne  des  plaines^de  la 
craie  se  maintient  entre  120  cl  l/iO  mètres,  et  au  lieu  de  diminuer 
versl'O. ,  comme  on  devait  s'y  attendre  d'après  l'inclinaison  générale 
des  couches  dans  celle  direction,  on  voit  sur  les  limites  du  terrain 
tertiaire  les  altitudes  de  la  craie  se  relever  brusquement,  de  manière 
à  présenter  des  buttes  isolées  ou  des  caps  s'avançant  à  TE. ,  vers  la 
plaine.  Ainsi  au  mont  Rerru,  prèsde  Reims, la  craie  atteint  2iOmMres 


ET  CRAIE  ruFKt.vr.  229 

d*aIiUude  ;  les  lignites,  les  sables  et  la  meulière,  au-dessus,  s*élèvenl 
à  267  mètres  (1)  ;  les  hutles  de  Moronviliiers ,  recouvertes  d*un 
dépôt  probablement  quaternaire,  ont  200,  227  et  257  mètres  au 
Rignal  de  Nauroy  ;  entre  Verzy  et  Verzenay  la  craie  est  à  près  de 
2A0  mètres,  et  plus  baut,  les  sables,  les  lignites,  les  argiles  et  les 
mealières  à  280  mètres  (2).  Au  bois  de  la  Houppe,  h  une  demi-lieue 
au  nord'  de  Vertus ,  la  craie  serait  à  2/i0  mètres ,  et  le  calcaire 
pisolidiique  qui  vient  s'appuyer  contre  en  biseau  s*èlève  à  la  même 
hauteur  (3);  au  Mont-Âimè,  colline  complètement  isolée,  située  plus 
ao  S. ,  la  craie  blanche  est  à  2 1 0  mètres,  et  le  calcaire  pisolilhique  qui 
la  recouvre  seul,  à  260;  au  Mont-Âoût,  la  surface  de  la  craie  avec 
Belemnites  mucronaius  est  au^si  h  210  mètres,  et  la  meulière,  le 
seul  dépôt  tertiaire  du  sommet,  à  221  {k)  ;  enfin  près  de  Sézanne, 
Taltitude  de  la  craie  est  de  210  mètres. 

Ce  peu  d'exemples  suffît  pour  montrer  la  disposition  de  ces  fa- 
laises adoucies,  composées  de  craie  blanche,  formant  une  sorte  de 
soubassement  continu ,  couronné  par  les  dépôts  tertiaires  presque 
toujours  d*cau  douce  ou  fluvio-marins,  et  sur  un  petit  nombre  de 
points,'  d'iulleurs  très  rapprochés,  par  des  calcaires  pisolithiques. 
Cette  disposition  semble  résulter,  d*aboid,  du  soulèvement  de  toute 
la  partie  nord-est  du  bassin ,  ainsi  que  nous  nous  sommes  attaché  à 
le  démontrer  {anfèy  vol.  II,  p.  634-38)  (5),  et  ensuite  d*un  ravi- 
nement plus  profond  de  la  plaine  de  craie  située  à  TE.  Ces  alti- 


(4)  Réunion  extraordinaire  delà  Soc,  géologique  en  1849  [BulL^ 
î'sér.,  vol.  Yi,  p.  708). 

(2)  D'Archiac,  /?«//.,  vol.  X,  p.  179.  1839.  -^Mém.  de  la  Soc, 
géol.  de  France,  vol.  V,  pi.  21,  f.  2.  1843.  -^  Hist.  des  progrès 
de  la  géologie^  vol.  Il,  p.  615.  1 849. 

(3)  Réunion  extraordinaire  delà  Soc.  géologique  r/?  1 849  [Bull  , 
2*  sér.,  vol.  VI,  p.  703).  —  D'après  la  coupe  que  M.  Hébert  a  jointe 
à  son  mémoire  [Bull,,  vol.  V,  pi.  5,  p.  391,  1848),  la  craie  du  bois 
de  la  Houppe  est  à  240  mètres ,  et  n'est  pas  recouverte  par  la  meu- 
lière: Celle-ci,  qui  surmonte  le  calcaire  pisolithique  au  moulin  de  la 
Madeleine ,  atteint  aussi  240  mètres.  Néanmoins,  ce  dernier  point, 
dans  la  figure  2,  est  plus  élevé  que  les  trois  autres,  qui  portent  la  même 
cote  d'altitude.  Cette  observation  s'applique  également  à  la  coupe 
n®  3  de  la  carte  de  MM.  Buvignier  et  Sauvage,  avec  cette  diflerence 
cependant  que  la  cote  240  est  placée  sur  le  terrain  tertiaire  et  non  sur  la 
craie,  qui  est  plus  basse  et  à  découvert  sur  une  fort  petite  étendue. 

(4)  M.  Buvignier  doute  de  l'existence  de  la  meulière  en  place  sur 
ce  point  iBull.j  2«  sér.,  vol.  VIII,  séance  du  10  mai  1^51}. 

(5)  D'Archiac,  Bull.,  vol.  X,  p.  170.  1839.  —  Id.,  Mrm,  de  la 
Svc.  géologique ^dc  France ^  V  sér.,  vol.  Il,  p.  133.  1840. 


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Il  ■"*  •• 


BT  CRAIE  TDFFEAU.  231 

dents.  L'absence  de  fossiles  dans  la  partie  inférieure  composée  de 
couches  marneuses,  la  répétition  des  lits  minces  compactes  du  n°  8t 
et  les  caraclères  des  bancs  du  n°  9,  dont  la  pierre  légère,  facile 
k  tailler  et  résistant  aux  agents  atmosphériques,  a  été  de  tout 
temps  recherchée  pour  les  constructions,  rendent  l'analogie  com- 
plète. Ces  derniers,  exploités  dans  de  nombreuses  carrières  sur  le 
bord  oriental  de  roscarpoment,  ont  de  /(  h  5  mètres  d'épaisseur,  et 
sont  recouverts  par  un  calcaire  compacte  de  2™,r)0  à  2™,70,  rempli 
de  moules  de  Vénéricardos.  Lo  plateau  est  occupé  par  un  second  cal- 
caire très  compacte,  semblable  au  n*  10  du  Mont-Aimé.  En  montant 
aux  carrières  de  faloise ,  nous  avons  observé  la  superposition  de  ce 
système  à  la  craie  blanche.  Dans  les  exploitations  le  calcaire  piso- 
lithiqae  forme  une  masse  presque  continue,  sans  stratification  bien 
distincte;  la  roche,  d'un  blanc  pur,  h  texture  poreuse,  est  pétrie  de 
moules  et  d'empreintes  de  coquilles  (i). 

f/épaisseur  de  ces  couches,  où  se  montrent  par  places,  comme  au 
Mont-Aimé,  des  silex  se  fondant  dans  la  masse,  paraît  être  beaucoup 
plus  considérable  à  1*0. ,  où  elle  atteindrait  50  mètres,  qu'à  l'E. , 
où  elle  ne  dépassQ  pas  10  à  12  mètres.  Les  |>lus  basses  semblent 
avoir  rempli  les  dépressions  préexistantes  de  la  craie,  et  les  plus 
élevées  s'être  étendues  sur  les  protubérances  de  celte  dernière. 

La  butte  du  moulin  de  la  Madeleine,  qui  surmonte  le  plateau  cal- 
caire ,  nous  a  pnru  composée  de  sables  et  de  grès  ferrugineux,  de 
glaises  et  de  marnes  jaunâtres,  avec  des  blocs  de  meulières  épars  h  la 
siirfaco  du  sol.  Des  lignites  y  ont  été  exploités ,  mais  on  n'y  a  point 
rencx)ntré  de  fossiles. 

Sans  se  prononcer  précisément  sur  l'âge  des  calcaires  marins  qu'il 
a  décrits,  M.  Viquesncl  les  considéra  néanmoins  comme  tertiaires, 
cl  nous-même,  après  les  avoir  observés  l'année  suivante,  nous  crûmes 
devoir  les  placer  sur  l'horizon  du  calcaire  pisolithique  des  environs 
de  Paris,  que  nous  regardions  alors  comme  formant  la  base  du  terrain 
tertiaire  (2).  M .  Hébert  (3) ,  qui  a  étudié  plus  récemment  cesnïêmes 


[\)  D'Archiac,  JSotcs incdites.  1838. 

2)  Id.,  /?////.,  vol.  X,  p.   175.  1839. 

(3)  Bull.,  2«  sér.,  vol.  V,  p.  393,  et  pi.  5,  fig.  2.  1848.  — Voyez 
aussi  :  Réunion  extraordinaire  de  la  Société  en  1  8i9  [Ibid.^  vol.  VI, 
p.  701-703).  —  Lettre  de  /V.  Buvignicr  [/iulL,  V  sér.,  vol.  VIII, 
séance  du  49  mai  1851). 

La  surface  occupée  par  le  calcaire  pisolithique  a  été  exactement 
représentée  par  MM.  Buvignier  et  Sauvage  sur  leur  Carte  géolr.- 


232  CRAIE  BLANCUK    - 

couclies ,  y  a  signalé  des  fossiles ,  doul  les  uns  les  raltacheiU  aussi 
aux  autres  gisements  de  calcaire  pisoliihiquc  du  bassin  de  la 
Seine,  et  les  autres  prouvent,  au  contraire,  Fassociaiion  d'animaux 
assez  différents  sur  les  divers  points.  M.  Pomel(l)  a  tronvé  que 
les  caractères  généraux  des  poissons  et  des  reptiles  différaient  k  h 
fois  et  de  ceux  de  la  craie ,  et  de  ceux  du  terrain  tertiaire.  Il  y 
signale  cependant  un  htiem^  genre  de  poisson  crétacé,  2  Lanma^ 
le  Gavial  isorhyttchus  qui  viendrait  se  placer  entre  les  vrais  Gavials 
et  les  Crocodiles,  et  qui  rappelle  les  sauriens  jurassiques  ^lar  les  ca- 
ractères de  la  této.  II  y  a  aussi  une  Tortue  nouvelle.  Parmi  les  vé- 
gétaux, le  genre  Marcluxntia  s'y  trouverait  représenté  pour  la  pre- 
mière fois,  à  Tétat  fossile,  avec  1  As^)lemum^  1  Aspidium^  1  Sphe- 
noptoHs.^  des  feuilles  voisines  de  celles  du  Châtaignier,  du  Cary- 
lus  ressemblant  à  celles  de  Menât  cl  du  Ca^mfuliumy  mais  il  n'y  a 
point  de  palmiers  ni  de  conifères.  On  y  trouve  encore  uu  genre  de 
crustacé  isopodo  (Oniscus).  Les  végétaux,  comme  les  animaur  ver- 
tébrés du  calcaire  pisolithique  de  celle  localité,  montrent  donc  une 
très  grande  différence  avec  ceux  des  dépôts  plus  anciens  et  plus  ré- 
cents, mais  les  premiers  rappelleraient  plutôt  les  formes  secondaires 
que  les  foruies  tertiaires.  Les  coquilles  et  les  polypiers  du  AJont- 
Aimé  et  des  environs  de  Vertus  sont  encore  peu  nombreux  en  espèces, 
car  M.  Air.  d'Orbiguy  (2)  n'y  cite  que  les  CcriV/iiw/w  Carolinum^i 
uniplmUutu  ,  d*Orb.,  Cardita  Hebcrtiiuu  id. ,  Corbis  muUiianœi- 
losuy  id. ,  C,  sufilaweliosay  id. ,  EUipsosmilia  supra-cretacea^  id. 
Dc'pnrifmout       los  gcologues  qiij    THl   pIus  particulièrement  décrit  la  for- 
l'Aui.f.      malion  crétacée  du  déparlemenl  de  l'Aube,  MM.  Leymcrie  (3), 

};ifjur  (lu  dtptiruniciitdc  la  Marne ^  et  sa  position  a  été  bien  exprimée 
dans  la  coupe  n"  3  ;  mais  dans  la  jy^^cndc  cupliidiivr,  les  auteurs 
ont  émis  quelques  doutes  sur  les  caractères  crétacés  de  ce  dépôt,  et 
no  seraient  pas  éloijinésd'y  réunir  les  sables  et  les  calcaires  lacustres 
do  Killy,  do  Sézanne,  etc. 

(t  )  St/r  la Jiui  r  tt  la  jaune  ftfssilc  du  U  rniitt  pisolit/tif^ue  [Suppl. 
ù  la  iiil'L  uair.  de  Ccat^Cy  Aicliivcs  des  .sciences  pliysiqut s  et  na- 
turelles^ vol.  V,  p.  301,  1847). 

(2)  Jiull.,  2- SOI-.,  vol.  Vil,  p.  156.  I8o0. 

(3)  (ompt,  rend.,  vol.  VII,  p.  700.  Oct.  4838.-7^///.,  vol.  X. 
43  avril  1840.  —  i?////.,  vol.  IX,  p.  381,  pi.  9,  f.  40.  4838.— 
Mèm,  sur  le  terrain  et  (' face  du  de/uirte:uent  de  TAubeiJMcni.  de  la 
Sf'C.  f;;ef;lo^iffue  de  France,  vol.  IV,  p.  291,  1841,  avec  cartes, 
coupes,  et  vol.  V,  p.  1,  avec  pi.  do  fossiles,  4  842).  —  Stal/stifjur 
i:^ènln'^i{/ur  et  niineraloffif/uc  du  drpat  tentent  de  rjube,  p.  1 25  ;  in- 8, 
avec  atlas.  Paris,  I84(). 


KT  CIUIE   TL'FFEAi;.  233 

G)ilel  (1),  deSéuarniont  (2)  el  plusieurs  autres,  se  sonl  lous  accordés 
wr  ses  prioctpales  divisions,  cl  cela  dcvaii ôtre  ;  car  elles  y  sonl  géné- 
ralement bien  tranchées,  et  leur  comparaison  avec  les  divisions  cor- 
reifptyfidïintes  dn  snd  de  TAngleierrc  y  est  plus  facile  que  sur  aucun 
iDtre  point  do  bassin  de  la  Seine.  En  effet,  dans  les  départements 
dont  nous  venons  de  nous  occuper,  comme  dans  ceux  dont  il  nous 
reste  à  parler,  il  manque  presque  toujours  quelque  membre  de  la 
série,  ou  bien  ceux  qui  s*y  trouvent  sont  plus  ou  moins  réduits,  et 
se  présentent  parfois  avec  des  caractères  assez  diiïérents  de  ceux 
auxquels  on  les  compare. 

M.  Leymerie,  que  nous  Suivrons  principalement  ici,  réunit 
comme  nous  la  craie  blanche  et  la  craie  tuiïeau  dans  la  description  ; 
mais  il  distingue  bien  aussi  deux  assises  dans  cette  dernière.  Cet 
ensemble  de  dépôts,  prolongement  de  ceux  du  département  de  la 
Marne,  occupe  plus  de  la  moitié  de  la  surface  de  celui  de  TAube. 
Il  s*appQie  au  S.-B.  sur  les  groupes  plus  anciens  de  la  même  for- 
mation, et  disparaît  à  PO.  sous  les  sédiments  tertiaires.  Ce  plateau 
ondulé,  dont  les  points  élevés  atteignent  295,  293  et  285  mètres  à 
Villery,  à  la  garenne  de  Courson  et  près  d'Auxon,  est  limiié  h  TE. 
par  une  pente  rapide.  Le  talus  ainsi  découpé,  qui  traverse  le  dé- 
partement du  N.-E.  au  S.-O.,  forme  une  grande  falaise  blanche  au 
pied  oriental  de  laquelle  s*étendcnt  les  argiles  du  gault. 

La  craie  blanche  occu|>e  la  partie  élevée  de  ce  plateau  ;  elle  est 
surtout  développée  à  TO.  dans  le  voisinage  des  déj>ôts  tertiaires  el 
conformément  à  ce  que  l'on  a  vu  plus  haut.  Les  cordons  de  silex 
pyromaques  noirs  ^ont  fréquents,  et  les  pyrites  rares.  Ses  caractères 
miDéralogiques  sont  ceux  qu*elle  aiïecte  le  plus  conununément,  et 
ses  fossiles,  peu  nombreux,  sont  aux  environs  de  Villenoxe,  au  nord 
deNogenl-sur-Seine:  VAnanc/njft'S  ovata,  Vlnocei^amus  Cvrin-i, 
VOstrca  vesicularis,  \c  Mayas  itumilus  ci  le  Bvlcmnitcs  mucrunatus. 

L'assise  supérieure  de  la  craie  tuffeau,  qui  correspond  au  Imccr 
ckalk  du  Kent  et  du  Sussex,  forme  aussi  le  passage  minéralogiqu(; 
de  la  craie  blanche  h  la  craie  tuffeau  proprement  dite.  Les  silex 
y  sont  rares  ou  manquent  tout  à  fait  ;  mais  ou  y  trouve  beaucoup 
de  pyrites.  Elle  affleure,  sur  les  pentes  de  rescarpemenl  oriental, 
des  collines  crayeu^>es,  connue  dans  une  grande  partie  de  la  surface 


(4)   Mcm.  delà  Snv,  d'ai^\hidttirt\  se.  cl  arts  du  drpnrtcnicntdc 
rjubr.p.  94  et  117.  1838. 

(2)  y/////,  des  minvsy  3*sér.,  vol.  XV,  p.  463.  1839. 


23t  CRiUB  BLâNGHB 

du  plateau ,  surtout  ?ers  !*£.  Les  Tossiles  sont  principalement  : 
Spatangus  cof^-anguinum,  Lani.,  S.  subglcbosuSt  Leske,  Inocera^ 
mus  annulatuSt  Gold. ,  /.  Cuvieri^  Sow. ,  /.  latus^  Alant. ,  /.  myti- 
loideSf  id.,  Spondylus  spinosus^  Desh.,  Tei'ebratulacamea,  Sow.  ^ 
j.  phum,  id. ,  7.  albensis^  Lcyui. ,  des  poissons  des  genres  Zeus  et 
Lamna, 

L'assise  moyenne,  ou  second  éiage  du  deuxième  groupe,  repré- 
sentant de  même  le  chalk  mari  ou  craie  grise  du  sud-est  de  l'An- 
gleterre, ne  se  montre  que  vers  l'extrémité  opposée  du  plateau, 
comme  on  devait  le  prévoir  d'après  l'inclinaison  générale  à  l'O. 
Elle  forme  une  zone  fort  étroite  à  la  base  de  la  falaise  qui  termine 
le  plateau  au  S.  -£.  La  roche,  un  peu  grise,  est  assez  solide  et  con- 
tient quelques  silex  cornés,  de  teinta  pâle  et  se  fondant  dans  la 
masse.  Outre  plusieurs  des  fossiles  précédents ,  on  y  trouve  les 
Ammonites  Mantellij  rothomagensis  et  vavians  et  le  Turrilites 
undulatus,  qui  justifient  ce  que  nous  avons  dit  de  la  gaize  dans  la 
iMeuse  et  les  Ardennes,  où  ces  espèces  existent  aussi. 

M.  Leymerie  fait  remarquer  (p.  300)  que  l'assise  supérieure  de 
la  craie  tufféau  {iower  chalk  d'Angleterre  ou  assise  moyenne  de 
l'auteur)  n'a  ((u'une  espèce  commune  avec  la  craie  blanche  (son 
assise  supérieure),  tandis  qu'elle  en  a  7  avec  la  craie  luiïeau 
proprenient  dite  ou  noire  étage  moyen,  qui  à  son  tour  n'a  aucune 
espèce  commune  avec  la  craie  blanche.  Or,  si  l'on  se  rappelle  les 
motifs  qui  nous  ont  fait  séparcrde  cette  dernière,  pour  la  réunir  à 
la  craie  luiïeau,  l'assise  supérieure  de  notre  second  groupe  {lotvev 
chalk  du  Susscx),  on  verra  qn'ils  sont  exactement  les  mêmes  sur 
ce  bord  opposé  du  bassin,  où  la  classiûcation  adoptée  par  M.  Ley- 
merie et  par  nous  est  également  justifiée. 

L'auteur,  combinant  les  altitudes  de  la  craie  avec  l'épaisseur 
qu'on  lui  a  reconnue  dans  le  forage  de  Troyes ,  estime  à  211  mètres 
la  puissance  totale  des  trois  étages;  peut-être  même  a-l-elle  été  de 
250  mètres  avant  les  dénudaiions  qui  ont  abaissé  la  surface. 

Outre  les  fossiles  décrits  par  M.  Leymerie  dans  le  mémoire  pré- 
cité ,  iM.  C.otlet  (1)  a  signalé ,  dans  la  craie  blanche  de  Creney,  près 
de  Troyes ,  des  fragments  de  poissons  voisins  du  genre  Hypsodon , 
des  dents  de  Lamna  ^  des  débris  de  sauriens,  et  peut-être  de  ché- 
lonicns.  M.  Clément  ÎMulIel  (2)  a  recueilli  à  Lonivour,  non  loin  de 


'\)  Bull., yol  XIII,  p.  374.  4842. 

(2)  Ib.,  %•  sér.,  vol.  VI,  p.  53. 4848.—  Id.,  ib.,  4'«sér.,  vol.  IX, 


ET  CRAIE  TUFFEAU.  235 

Lnsigny,  dans  des  marnes  grisâtres  associées  avec  des  bancs  de  grès 
ï  points  verts ,  et  reposant  sur  le  gault ,  des  fossiles  assez  nombreux 
qui  le  portent  à  regarder  celte  assise  comme  représentant  le  grès 
Wrt  supérjeur  [Inoceramus  sulcalus,  Sow. ,  Ostrea  serrala,  Defr., 
0.  vesicularis,  Lam.,  Pecten  quinquecostatus,  Sow.,  PoUicipes^ 
Ammonites  iuboxidoius,  Sow. ,  A,  inflalus,  id. ,  des  dents  de  pois- 
sons et  des  débris  de  crustacés. 

La  craie  blanche  occupe  aussi  presque  toute  la  moitié  sopten-  Departemeûi 
trionaiedu  département  de  F  Yonne  qui  est  contiguë  à  celui  de  TAube,  PYonne, 
Biais  elle  est  fréquemment  masquée  par  des  dépôts  plus  récents.  Elle 
est  bordée  au  S.,  comme  précédemment,  par  la  craie  tuiïeau,  qui 
affleure  suivant  une  zone  plus  ou  moins  large,  très  sinueuse ,  pas- 
UDt  par  Auxou  (Aube),  Joigny,  Saint-Fargeau  (Yonne),  pour  abou* 
tir  sur  la  rive  droite  de  la  Loire,  entre  Cosne  et  Neuvy  (Nièvre). 
Dans  une  iS'otesur  la  formation  crétacée  inférieure  comprise  entre 
rVonneet  l'Arniance  (l),  M.  de  Longuemar  a  indiqué  la  position 
et  les  caractères  de  la  craie  tuiïeau  à  Saint-Florentin  ;  maison  peut 
douter  que  les  Ammonites  qu'il  cite  se  rapportent  réellement  aux 
A.  radians  et  rectlcostatus,  ({ui  appartiennent  à  des  couches  beau- 
coup plus  anciennes.  L'auteur  indique  aussi,  entre  cette  craie  à 
Ammonites  et  le  gault ,  des  strates  assimilés  au  grès  vert  supérieur, 
mais  sans  s'expli(iucr  sur  ce  rapprochement,  et  comme  nous  ne 
connaissons  pas  cet  étage  nettement  caractérisé  dans  le  l>assiu  de 
la  Seine,  peut-être  ces  strates  ne  sont-ils  qu'une  modification  de 
ceux  qui  les  recouvrent  ou  de  ceux  sur  lesquels  ils  reposenL 

En  1836,  iM.  Picard  (2) ,  dans  une  note  fort  succincte ,  avait 
très  exactement  tracé  les  principales  divisions  de  la  formation  cré- 
tacée sur  la  rive  gauche  de  l'Yoïme,  dans  les  arrondissements  de 
Sens,  de  Joigny  et  d'Auxerre.  Il  remar(|ua  que  la  craie  blanche  de 
Joigny  était  plus  siliceuse  que  dans  beaucoup  d'autres  localités,  que 
les  silex  y  étaient  disséminés  et  non  en  cordons  réguliers,  et  que 
certaius  fossiles ,  ordinairement  très  communs  à  ce  niveau  [Belem- 
nites  mucronatiiSy  Ostrea  veslculoi'ls,  Ananckytes  ovafa),  ne  s'y 
rencontraient  point.  Malgré  les  passages  minéralogiques  insensibles 


p.  431.  1838.  Vertèbre  do  sauricn  dans  la  craie  blanche  iufcrieuro 
(première  assise  de  la  craie  tuffeau)  de  Creney,  près  do  Troyes. 

(4)  //////.,  2'sér.,  vol.  II,  p.  347,  pi.  8,  f .  H .  1845. —.////////^f//r 
dn  iirporti'mcnt (le  l* Yonne.  Nov.  1844. 

(«)  Bull.,  wol  VII,  p.  4  68.  1836. 


236  CRAIE  BLANCHE 

de  cette  craie  à  la  craie  tuiïeau  d*Aillant ,  de  Poarrain ,  de  Toucy, 
située  plus  au  S.,  il  n*h6siia  pas  à  regai*dcr  celte  deniière  comme 
très  diiïércuic ,  et  à  la  mettre  sur  riiorizon  de  la  craie  chloritée  de 
Rouen»'  En  ciïet ,  il  y  signale  les  fossiles  les  plus  caractéristiques  de 
cette  dernière  localité  {Nuutilmeiegans^  Sow» ,  I'wtUUcs  costatnSt 
Bo»c\  ScaphitesobliquuSjSovt.,  Ammonites  varinns^id,^  A.  Af an- 
tell  i,  id.,  A,  rothomagensis,  Defr.,  Pleurotomaria perspectiva^ 
d'Orb.,  Pecten  orbicularis,  Soi?.,  Spaiangus  siibglobosus,  Lam.). 
Qotte  craie  repose  sur  une  argile  noire  compacte,  que  Fauteur  rap- 
porte au  gault  )  oC  auslessus  de  laquelle  il  n'admet  pas  Texistcuce 
du  grès  vert  supérieur. 

Plus  tard  M.  de  Longucmar  (1}  a  distingué  dans  le  même  pays  : 
l' la  craie  blanche  et  la  marne  crayeuse;  2"*  la  craie  tuffcau  jau- 
nâtre; 3°  un  calcaire  marneux;  4°  des  marnes  grises,  et  au-dessous 
des  ai^iles  gris  bleuâtre  représentant  le  gault.  La  craie  blanche  n*a 
point  de  stratification  bien  marquée;  elle  ne  s*élèvc  pas  autant  que 
les  étages  antérieurs  ;  on  y  observe  des  silex  en  plaques  horizontales 
ou  obliques ,  et  vers  le  haut  des  excavations  coniques ,  remplies 
d'une  argile  brun  rougeâtre  foncé,  et  désignée  sous  le  nom  d*aubite. 
La  plupart  des  fossiles  sont  siliceux  et  à  l'état  de  moule  ou  d'em- 
preinte. Les  assises  2  et  3  représentent  l'étage  supérieur  de  la 
craie  tuiïeau  ;  la  première,  jaunâtre  et  sableuse,  renferme  quelques 
Ammonites,  les  dernières  du  système  dans  le  bassin  de  la  Seine  ;  la 
seconde,  argileuse  et  grisâtre,  est  aussi  caractérisée  par  des  Ammo- 
nites; elle  forme  la  base  du  montXliulon ,  au  midi  de  Joiguy  et  des 
collines  de  cette  ville.  L'assise  n""  U ,  composée  de  marnes  grises 
feuilletées  ou  en  bancs  épais ,  renferme  le  Nautilus  elegans ,  le 
Turrilites  tuberculatus ,  les  Ammonites  Mantelli  et  van'ans ,  des 
llamites,  etc.  C'est  évidemment  l'étage  moyen  du  deuxième  groupe. 
De  son  côté ,  M.  Lallier  a  publié  une  Notice  sur  les  fossiles  de  la 
eraie  des  environs  de  Joigny  (2). 

Nous  avons  aussi  constaté  les  caractères  et  les  relations  de  la 
craie  tuiïeau  à  Pourrain,  à  Toucy  et  à  Saint-Fargeau  (3),  et  dans 
le  puits  foré  de  celte  dernière  localité  la  craie  blanche  à  silex , 

[h]  Etude  geo/o^ifjuc  des  terrains  de  ta  rive  gauche  de  l'Yonne 
compris  dans  les  arrondissements  d*  Aux  erre  et  de  Joigny;  in -8, 
avec  atlas  in-4  de  cartes,  coupes  et  pi.  do  fossiles.  Auxerre,  1843. 

i^\  Annuaire  statistique  de  i^Vonne^  p.  339,  4  pi.  Auxerre,  4  838. 

(3)  D'Archiac,  Etudes  sur  la  formation  rrctnccc^  2"  partie  (jl/r/;;. 
dclaSoe,  gcol. y  2^  sér.,  vol,  II,  p.  46,  1846).   .  . 


ET  eu  AIE  TLFFE\U.  237 

traversée  sur  une  ^'paisseur  de  r)9  nièircs,  un  calcaire  compacte 
de  !"*,82,  et  une  marne  argileuse  jaune  de  11"',05,  reprcsenlenl 
prol>abIemcnt  les  deux  premiers  groupes  de  la  formation. 

Ij  carte  géologique  de  la  France  montre  encore  des  afllleurenienls 
delà  craie  blanche  au  fond  de  la  valU'^e  du  Loing,  de  Saiut-Fargoau  à 
Moalargis,  Châleau-Landon,  et  jusque  près  de  Nemours,  à  travers 
b  partie  orienlale  du  département  du  Loiret,  comme  dans  celle  de 
la  Seine,  de  Sens  à  Montercau,  h  travers  ceux  de  l'Yonne  et  de 
Seine-et-Marne   1). 

L'existence  du  calcaire  pisolitliique  a  d'abord  été  constatée  par  Dëpariement 
M.  Ch.  d'Orbigny  (2)  près  de  .Monlereau,  où  plusieurs  carrières  y  Seine-et-Marne. 
sont  ouvertes.  Exploité  seulement  sur  une  hauteur  de  3  h  /i  métros,      caicaire 
il  paraît  a^oir  une  épaisseur  boanroup  plus  considérable.  On  n'ob-   *"***'    ^"*^* 
serve  pas  sa  superposition  à  la  craie  blanche,  cl  il  est  recouvert 
par  une  couche  de  sable  leriiairo  de  '2  mètres,  avec  de  prtils  lits 
de  silex.  Les  fossiles  à  l'état  de  moules  ou  d'empreintes  sont  peu 
Dombreux,  et  ont  été  rapprorliés  d'espèces  tertiaires  déjà  connues 
dans  le  calcaire  grossier.  M.  d'î-rbigny  a  également  fait  remarquer 
les  rapports  de  ce  gisement  avec  ceux  que  l'on  connaissait  dans  les 
départements  de  la  Seine,  de  l'Oise  et  de  Seine-et-Oise. 

M.  de  Roys  (3),  après  avoir  mentionné  la  position  de  la  craie 
blanche  autour  de  Moiitereau,  de  Lorrez,  de  Paley,  de  Chàleau- 
Landon,  etc.,  et  sa  partie  supérieure  endurcie,  à  Boi.sroux,  Saint- 
Auge,  la  Fondoire,  a  signalé  aussi  le  calcaire  pisolitliique  sur  ce 
dernier  point  et  ailleurs  au-dessus  de  la  craie  blanche.  11  est  en 
rognons  entourés  par  de  l'argile  tertiaire  qui  pénètre  jusque  dans 
la  craie  sons-jaccnte.  Mais  l'auteur,  qui  paraissait  d'abord  bien  fixé 
sur  h!S  rapports  du  calcaire  marin  et  de  l'argile,  les  a  intervertis 
plus  tard  en  plaçant  le  pninicr  au-dessus  de  la  seconde  ('i). 

J\L  Hébert  (5),  revenant  depuis  sur  ce  sujet,  a  décrit  les  car- 
rières du  bois  d'Emans,  situées  à  une  lieue  au  sud  deMontereau, 


(<)  Cuvier  et  Alex.  Brongniart,  Description  géolot^iiiue  des  envi- 
ppns  de  Paris,  4«  éd..  in-4,  1822  ;  2*  éd.,  in-8 ,  p.  4  26,  et  carte, 
4836.  —  Nous  n'avons  trouvé  nulle  part  le  Magas  pumilus  aussi 
abondant  que  dans  la  craiu  blanche  qui  aftleuro  sous  Targile  exploit 
tée  près  de  Montereau. 

(2)  BulL,  vol.  IX,  p.  4  2.  4  837. 
3)  Ibid,,  p.  29. 

[4)  IlmL,  2'  sér.,  vol.  III,  p.  646, 1846  [Rcuninn  exiraordi/taire 
à  Alais), 

(6)  Jbid.,  2»  »ér.,  vol.  V,  p.  390.  1848. 


23S  CRAIB  BLANCHE 

OÙ  l'on  exploite  une  5?érie  de  bancs  horizontaux  de  calcaire  blanc, 
compacte,  homogène,  de  9  à  10  mètres  d'épaisseur  totale,  très  dure 
vers  le  bas  et  reposant  sans  intermédiaire  sur  la  craie.  L'auteur  n'y 
a  trouvé  qu'un  moule  de  grand  Nautile  qu'il  compare  à  celui  de  la 
craie  supérieure  de  Maestricht.  Gomme  dans  plusieurs  localités  ana-» 
logues,  il  y  indique  des  silex  gris  se  fondant  dans  la  pâle  calcaire, 
caractère  qui  n'a  ric^i  de  particulier,  puisqu'il  s'observe  dans  toute 
la  série  secondaire.  Entre  ce  point  et  les  collines  des  environs  de 
Vertus  (Marne),  la  présence  du  calcaire  pisoliihique  n'a  pas  encore 
été  signalée.  Contrairement  à  l'opinion  de  M.  Hébert,  qui  le  rap- 
porte à  la  formation  crétacée  et  n'y  admet  aucun  fossile  tertiaire, 
M.  de  Roys  (1)  a  développé  les  motifs  qui  le  font  persister  à  le 
regarder  comme  plus  récent, 
t       Le  petit  affleurement  de  la  craie  blanche  à  silex,  au  pied  du  co- 
teau de  Meudon,  comparable  en  tout  à  celui  que  nous  avons  vu 
le.  s'élever  sur  la  rive  gauche  de  la  Tamise,  au-dessous  de  Londres, 
doit  à  sa  proximité  de  Paris  une  certaine  célébrité.  Il  se  prolonge 
sous  les  coteaux  de  Bellevue,  de  Sèvres  et  de  Saint-Cioud,  et  sous 
les  dépôts  quaternaires  de  la  rive  droite.  Il  a  été  décrit  par  Cuvier 
et  Alex.  Brongniart  (*2),  et  nous  avons  fait  remarquer  {nniè,  vol.  II, 
p.  597  et  623)  la  disposition  et  les  inégalités  de  sa  surface  autour 
de  Paris. 

M.  Ch.  d'Orbigny  (3)  y  a  signalé  le  Uamites  rotundus,  Sow., 
nn  Cérile,  une  Nucule,  une  léte  de  }fosasaurus  Hoffmanni  et  une 
Tortue  marine  ;  M.  T.  Davidson  {U)  y  a  fait  connaître  les  Terebratula 
Duvalii,  Dav.,  q\  cknjsalis,  Schlolh.  Les  autres  fossiles  les  plus 
répandus  dans  celle  craie  do  Meudon  sont,  comme  on  sait,  VAnan» 


[\)  BulL,  a^sér.,  vol.  V,  p.  408.  —  Voyez  aussi  :  Carte  géologique 
du  (irparîcmcnt  de  Seine-et-Marne,  et  lissai  d'une  description  gco^ 
fogi'fjue  de  ce  déjjartenient,  publiés  en  1844  par  M.  de  Sénarmont, 
travail  que  nous  reurellons  de  n'avoir  pu  consulter. 

(2)  Description  géologique  des  environs  de  Paris,  in- 4,  i  822  ;  — 
2"  éd.,  in-8,  p.  134,  1835.  —  De  Sénarmont,  Carte  géologique  du 
département  de  la  Seine.  —  V.  Raulin,  Carte  ^éognostique  du  pla^ 
te  au  tertiaire  parisien,  i  8  i4. 

(3)  j?/f//.,  vol.  Vlï,p.  282.  1836.  — 7Z».,  vol.VIlï,  p.  74,  1837, 
et  267,  1838.  —  Compt.  rend.,  vol.  III,  p.  228.  \S3&.^  Notice 
géologique  sur  les  environs  de  Paris  (exlr.  du  Dict.  pittoresque 
d'hist.  nat.,  1838). 

(4)  London  geol.journ.,  pi.  18.  Mai  1847.  —  7r/.,  Sur  le  }AagM 
pumilus,  Sow.  [Bull.,  2*  sér.,  vol.  V,  p.  139,  1848).  —  Jan.  and 
magaz.  of  nat,  liist.  Juin  1850. 


ET  CRAIE  TUFFEAU.  239 

chytes  ovaia,  Lain.,  Micraster  cor-anguinum,  Ag.,  Inocerainus 
Cttvieriy  Sow.,  Spondylm  spinosus,  Desh. ,  Ostrea  vesicularts, 
Lam.,  Crania  parisiensis,  Defr.,  Magas  pumilus,  Sow.,  IWcbra- 
tula  octoplicata,  Sow.,  T,  carnea^  id.,  Belemnites  miœronatus^ 
Schlolh. 

M.  Élic  de  Beauinont  (1)  appela  le  premier  raltention  sur  un  caieoire 
petit  système  de  couches  qu*îl  observa  à  Bougival  et  à  Port-Marty,  p"°*'^*»**ï"«* 
placé  entre  Targile  plastique  et  la  craie  blanche,  et  composé  de 
haut  en  bas:  1°  d'un  calcaire  jaunâtre,  dur,  subcompacte,  ren- 
fermant des  fossiles  brisés  (polypiers)  et  des  Milliolites;  2''  une 
marne  argileuse  d'apparence  lacustre  ;  y  un  calcaire  blanchâtre 
rempli  de  polypiers,  de  coquilles  foraminées,  de  coquilles  turricu- 
lées  et  d*oo!ithes  ;  le  tout  agglutiné  et  encroûté  par  un  ciment  cal- 
caire. Ce  dépôt  limité  parut  au  savant  professeur  analogue  à  celui 
de  Laversine,  près  de  Beauvais,  et  pouvoir  représenter  la  craie  supé- 
rieure de  Maestricht.  L'année  suivante,  il  signala  encore  un  banc 
de  calcaire  jaunâtre  avec  de  nombreux  moules  de  coquilles,  au 
Bas-Meudon,  dans  la  même  position  que  les  précédents,  et  il  le 
rapporta  au  même  horizon  (2). 

Les  formes  générales  des  moules  de  coquilles  que  nous  trouvâmes 
dans  ce  banc,  Tabsence  d'espèces  évidemment  crétacées  et  si  abon- 
dantes au-dessous,  la  discontinuité  si  prononcée  de  la  stratification 
et  la  différence  complète  des  caractères  pétrographiques ,  nous  le 
firent  regarder,  de  même  que  ses  analogues,  comme  représen- 
tant au  contraire  les  premiers  sédiments  tertiaires  (3),  opinion  qui 
fut  partagée  par  MM.  Deshayes  et  de  Roissy  [h),  puis  par  M.  Gh. 
d'Orbigny  (5),  qui  donna  une  coupe  plus  détaillée  de  cette  localité. 
Mais  M.  Elle  de  Beaumont  (6)  appuya  de  nouveau  la  sienne  sur  ce 
que  ces  derniers  produits  de  la  période  crétacée  s'étaient  formés 
sous  des  eaux  très  peu  profondes,  que  les  concrétions  oolithiques 
s'étaient  accumulées  sur  des  plages  basses  où  avaient  vécu  des  co- 
quilles littorales,  lesquelles  devaient  offrir  une  grande  analogie  avec 
celles  du  terrain  tertiaire  inférieur,  qui  leur  ont  immédiatement 
succédé,  tandis  que  les  espèces  pélagiennes  avaient  alors  disparu. 


[\)  Buli.,  vol.  IV,  p.  391.  4  834. 

[2)  Ibid.,  vol.  VI,  p.  285.  4"  juin  4  835. 

^3]  D'Archiac,  ibid.,  vol.  VII,  p.  272.  4  836. 

41  Ib.y  p.  i80. 

[5]  Compt.  rend.,  vol.  III,  p.  228.  4  836. 

6)  Jbid,,  p.  294. 


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..^>  >*  i-^:  tr*  î:  7...-.  i;  >J.  c.  Pri:- 
:    ir  ;     -  .  5-:  .:  .i:    !     T  la  >trahrica- 

ZJ-T     .  .^.  T    i"l;:  ■iCi>-i:o  rOuiii  lout 

r  :-  .  ■:=  *■    -»    -*;:•:•:  i^  I  ii  paraissaient 

•    .::    ■-.  .  •    ■i:>'"'-iit'*  j  l'ar^ilo  plas- 

:.    .    ■         .       ■•  :- 2.;.\rau  sur  Tàgc 

-  .    •.  -    '  ::   ..r  ;.  z  u>  les  plaçâmes 

.  -.       ••':  ro,  (fuiip  pari, 

'     i :■.-».■  'V;  iiîfin, 

-  ■'  î .  Jf  <!uMi'r  «'t 

:  .  . ■  -il  •  lî  i:>  ;.:■  i..à  ùo  l'osi- 

-    ■     .  i   :ii  r-  ;:  cî.-i. .l'.  .î«.  c«ile 

■'i     '.■  •     '-'li:.'    ".f   >  1 '■.•:>,  depuis 

■■«      ■   "^ ■■■;>.->-(.:!. ài.î.   Los 

*  •    *  ^       .:  v..r..tl  partout 

'   -.  i!'.>  A^î'-rics, 
^     '     •    i-  C:','.  aii-NJ  <jne 
*  ■  -i;    :v  «iaris  la  \;«l!éo 
'    ■       .  ^i  :  !.v  il"  îti  S-^inc 

.    -        >  >.:.   .a  CùiU'  (ju'ii  a 

'  î*  iiiij  enctav  le 

'    ^.i.il•■(.■l•Oise, 


■'    /'  ••:    '.-■..  /r/eo/vsf/iic 


■;(    ■;.    if  lit    SiW. 


ET  CRAIE  TUFFEAU.  2A1 

se  montrant  sur  les  bords  de  la  Seine  autour  de  Mantes,  an  fond 
des  vallées  de  TEpie,  de  la  Vaucouleurs,  puis  dans  celle  de  r£urc>, 
dont  elle  accompagne  constamment  le  cours. 

Dans  la  vallée  de  la  Mauldie,  près  du  hameau  de  Falaise,  non  loin  c^wuue 
de  Mareil ,  M.  Hébert  (1)  a  découvert  un  lambeau  de  calcaire  piso-  **  *^  *  **'*"*' 
litblqae,  semblable  à  celui  de  Laversine  et  renfermant  entre  autres 
fossiles  l'espèce  de  Lime,  si  répandue  dans  celle  dernière  locaiiié. 
Sur  le  côté  opposé  de  la  vallée,  une  assise  de  25  mètres  d'épaisseur 
offre  les  caractères  du  calcaire  concréiionné  de  Vigny,  et  les  fossiles 
sont  aussi  les  mômes,  parliculièrement  un  mouic  de  grand  Céiiie, 
des  empreintes  d'autres  espèces  de  ce  genre,  puis  de  Nérinées,  un 
ffemiasier,  un  Picuroiomaire  qui  aurait  son  analogue  dans  la  craie 
du  Cotentin,  des  polypiers  qui  auraient  les  leurs  dans  ceilc  de 
Maeslricht,  etc.  Sur  la  rive  gauche  de  la  Mauldrc,  une  bonne  coupe 
de  ces  assises  est  mise  à  découvert  dans  le  chemin  qui  conduit  do 
la  grande  route  h  Montainvilii*.  L'auteur  n'hésite  pas  h  regarder 
ces  lambeaux  comme  parallèles  à  ceux  des  environs  immédiats  de 
Paris,  et  il  adopte  l'opinion  de  M.  Élie  de  Beaumont  pour  les  placer 
tous  à  la  partie  supérieure  de  la  formation  crétacée. 

En  parlant  des  lambeaux  de  Laversine ,  près  de  Beauvais  et  de 
Vigny,  dans  la  vallée  de  la  Viorne,  au  nord  de  Aleulan,  nous  disions 
qu'ils  étaient  tous  deux  identiques  par  leur  position  relativement  à  la 
craie  blanche,  par  leurs  fossiles,  et  qu'ils  ne  présentaient  que  de 
faibles  diflerences  dans  la  structure  et  la  texture  de  la  roche.  Ces 
derniers  caractères  sont  cependant  plus  uniformes  et  plus  réguliers 
à  Vigny  qu'à  Laversine  (2).  A  Vigny,  la  roche  est  en  partie  concré- 
tionnée ,  composée  de  petits  fragments  de  calcaire  blanc,  terreux, 
enveloppés  et  cimentés  par  du  calcaire  spalhique,  mais  elle  n'a 
point  la  blancheur  éclatante  de  la  piei^e  de  Faloise,  aux  environs 
de  Vertus.  La  partie  supérieure  du  dépôt  de  Laversine  nous  a  paru 
manquer  à  Vigny,  où  les  moules  de  fossiles,  encroûtés  de  calcaire 
spathique,  sont  plus  nombreux  et  plus  variés  dans  la  [fartie  concré- 
tionnée  de  l'assise.  Sur  environ  20  espèces  que  nous  y  avions 
distinguées,  nous  ne  pûmes  en  identifier  aucune,  soit  avec  des  fos- 
siles de  la  craie  supérieure,  soit  avec  des  espèces  tertiaires;  aussi  ' 
ne  nous  prononçâmes-nous  point  sur  l'âge  de  ces  dépôts. 


(4)  BulL,  2*  sér.,  vol.  IV.  p.  517.  4  847.  —  //^/V/..  vol.  V,  p.  395, 
nota.  4  848. 

(2)  D'Arcbiac,  BulL,  vol.  X,  p.  474.  4830. 

IV.  16 


2/i2  CRAtK  BLANCHE 

M.  Hébert  (1),  en  donnant  one  coupe  théorique  de  la  position  de 
ce  calcaire»  n'a  pas  été  plus  heureux  que  nous  pour  décootrir  son 
conuct  avec  la  craie  blanche  sous-jacente  ;  mais,  par  des  considéra- 
tions déduites  des  fossiles ,  il  Ta  rapporté  au  calcaire  pisolithique 
des  bords  de  la  Mauldre,  de  Port-Marly,  de  Bongival  et  de  Meudon. 
Plus  il  ro.»  à  AmblcTille,  8  kilomètres  à  l'ouest  de  Magny,  le  même 
géologue  a  encore  constaté  l'existence  du  calcaire  pisolithique, 
exploité  dans  le  parc  de  cette  commune.  La  roche  est  friable,  d'un 
beau  blanc,  durcit  à  l'air  et  ressemble  à  la  pierre  de  Faloise,  Elle 
est  surmontée  d'argiles  qui  la  séparent  du  calcaire  grossier  infé- 
rieur et  qui  appartiennent  k  l'horizon  des  lignites  (2).  Cette  loca* 
lité  étant  ta  dernière  que  nous  ayons  à  mentionner ,  nous  résume- 
rons en  peu  de  mots  ce  qui  se  déduit  des  observations  fiiites  sur  les 
divers  lambeaux  de  calcaire  pisolithique,  extrêmement  espacés,  dans 
les  départements  de  la  Marne,  de  Seine-et-Marne ,  de  la  Seine  et  de 
Seine-et-Oise« 
Observations      Ou  a  souvcut  comparé  le  calcaire  pisolithique  à  la  craie  supé- 
sënéruies     f  1^^.^  j^  ^  Belgique,  Or,  comme  nous  avons  étudié  cette  dernière 
^tTiiiMq^.  ^^^^  quelque  détail ,  cherchons  sous  quels  rapports,  soit  stratigra- 
phiques,  soit  pétrographiques,  soit  paléontoiogiqoes,  ce  rappro- 
chement peut  être  fondé.  M.  Hébert  a  fait  remarquer  avec  rai- 
son (3),  et  tous  les  faits  le  confirment,  qu'après  le  dépôt  de  la  craie 
blanche  sa  surface  a  été  émergée,  diverses  flexions  l'ont  accidentée, 
rendue  inégale ,  et  c'est  seulemeht  par  une  dépression  subséquente 
d'une  partie  du  bassin  que  les  eaux  de  la  mer,  rentrées  dans  cette 
portion  de  son  ancien  lit  dont  le  fond  avait  été  modifié ,  ont  dé- 
posé le  calcaire  pisolithique.  Ce  calcaire,  ajoute-t-il ,  a  donc  nivelé 
les  inégalités  de  la  craie  blanche.  Son  épaisseur  est  sensiblement  la 
même  sur  les  rivages  est  el  ouest  de  son  ancien  bassin  ;  elle  y  est  d'en- 
viron 30  mètres.  Vers  le  centre,  \  Meudon  par  exemple,  elle  n'est 
que  de  ^à  8  mètres,  et  cela,  parce  que  la  craie  n'aurait  pas  été 
dénudée  sur  'ce  point  et  qu'elle  l'aurait  été  sur  d'autres,  hypothèse 
qui  n'est  pas  d'ailleurs  nécessaire  à  notre  raisonnement. 

La  superposition  du  calcaire  pisolithiqne  à  la  craie  blanche  n'est 
donc  pas  seulement  discontinue ,  comme  nous  l'avions  dit ,  mais 
elle  est  encore  transgressive,  peut-être  même  discordante,  et  le 


\h)  Bull.,  %•  sér.,  vol.  IV,  p.  54  9.  «847. 
^2)  Ibid.^  vol.  VII.  p.  4  35.  4  850. 
(3)  /^»/V/.,  vol.  VI,  p.  724.  4849. 


ET  CH4IB  TUFFIAU.  2(i3 

dépôt  ne  s'est  effectué  qu'après  une  émersion  complète,  une  dénu- 
daUoo  de  la  surface  et  le  retour  de  la  mer,  car  les  silex  de  la  craie 
sont  enveloppés  dans  les  premiers  sédiments  pi8olithi(]ue8.  Ainsi  il 
y  a  eu  au  moins  trois  phénomènes  qui  ont  séparé  ces  sédiments 
de  ceux  de  la  craie  blanche. 

Nous  avons  vu  ensuile  que,  d'accord  avec  les  caractères  strati- 
graphiques,  les  caractères  pétrographiques,  dans  quelque  localité 
que  nous  les  prenions,  à  quelque  hauteur  que  nous  cassions  la 
roche,  au  contact  de  la  craie  ou  à  la  partie  la  plus  éloignée,  sont 
complètement  diiïérents  de  ceux  de  la  craie  blanche,  et  la  présence 
de  quelques  silex  est  absolument  sans  valeur,  puisqu'on  en  connaît 
dans  la  plupart  des  terrains  et  ^  presque  tous  les  niveaux  géolo- 
giques. 

Il  reste  donc  les  considérations  déduites  des  fossiles;  mais  si  l'on 
a  pa  conclure  trop  vite,  d'après  des  moules,  leur  identité  avec  des 
espèces  tertiaires,  il  sera  facile  de  faire  voir  que,  de  leur  non-iden- 
tité, on  a  prématurément  admis  un  parallélisme  qui  n'existe  pas. 
Nous  prendrons  les  résultats  qui  se  déduisent  du  travail  prépara- 
toire de  M.  Âlc.  d'Orbigny  (1),  sans  nous  préoccuper,  plus  que 
noos  ne  l'avons  fait  pour  uous-même,  de  la  valeur  de  détermina- 
tiens  faites  avec  des  éléments  encore  peu  nombreux,  peu  complets 
ci  presque  tous  à  l'état  de  moules  ou  d'empreintes;  la  valeur  ab- 
solue de  telles  déterminations  doit  toujours  être  une  question  ré^ 
servée. 

Nous  aurons  soin  aussi  d'écarter  de  la  liste  les  espèces  qui  ne  se 
trouvent  poiut  dans  le  bassin  de  la  Seine,  car  en  les  y  laissant  elles 
fausseraient  lerésulat  sans  résoudre  la  question,  puisqu'elles  y  intro- 
duiraient un  élément  étranger.  C'est  ainsi  que,  pour  prouver  que  cotte 
faune  a  un  faciès  purement  crétacé,  M.  d*Orbigny  dit,  on  y  voit  en 
effet  les  genres  spéciaux  à  ce  terrain ,  tels  que  les  Belemnitella , 
Baculites^  lihynchonella  ^  etc.  Or,  ces  trois  genres  précisément 
n'ont  pas  encore  été  vus  dans  le  calcaire  pisolithique  du  bassin  de  la 
Seine,  et  il  importe  tout  aussi  peu  à  la  question  que  des  espèces  de 
ces  genres  soient  communes  à  la  craie  de  Maestricht  et  à  celle  de 
Faxoë,  autrement  on  prendrait  pour  démontré  précisément  le  pa- 
rallélisme qui  reste  à  prouver.  En  outre,  VOstrea  canaliculata ^ 
d'Orb.,  ou  lateralis^  Nils.»  signalée  dans  la  craie  deRoyan  et  dans 

(4  )  Note  sur  les  fossiles  de  l*étage  danien  {Bull. ,  î^sér.,  vol.  VII, 
p.  426,  4850). 


2hh  CRAIE  BLAXr.UE 

tant  d'autres  localités  d'un  nÎTcau  parallèle  ou  inférieur,  nous  a 
para  ne  |X)UYoir  ôtre  séparée  d'une  Huître  assez  commune  dans  la 
formation  nummulitiqae  des  Pyrénées.  Le  Fusus  Neptuni^  d'Orb., 
que  nous  avons  clierclié  en  vain  dans  la  PaléorUologie  française^ 
et  qui,  dans  le  Prodrome  de  paléontologie  universelle^  se  trouve 
indiqué  sous  deux  noms  {F,  Nereis,  dans  Vêlage  sénonien  de  l'au- 
teur, et  F.  Neptuni,  dans  son  élage  danien) ,  nous  est  inconnu  et 
est  sans  doute  encore  à  l'état  de  monle.  Cette  espèce,  ni  figurée  ni 
décrite,  car  la  phrase  de  l'auteur  n'est  pas  une  description,  serait  la 
seule  d'une  certaine  importance,  puisque  c'est  la  seule  qui  rattache 
le  calcaire  pisolithique  i  la  craie  de  France. 

Quant  h  ses  rapports  avec  la  craie  supérieure  de  Faxoë,  ils  sont 
établis  sur  2  espèces,  le  Nautilus  daniais,  Schloth. ,  et  le  Cidaris 
Forchhammeri.  M.  d'OrbIgny,  qui  cite  cette  dernière  à  Vigny  et  à 
l4iversinc,  ne  la  mentionne  en  Suède  que  dans  son  Prodrome,  où 
il  reproduit  la  fausse  indication  synonymique  de  MM.  Agassiz  et 
Desor. 

En  résumé,  sur  blx  espèces  signalées  dans  le  calcaire  pisolithique 
du  bassin  de  la  Seine,  qui  recouvre  la  craie  blanche  transgressive- 
ment,  et  dont  les  caractères  minéralogiques  sont  entièrement 
distincts  de  cette  même  craie,  il  n'y  a  que  1  espèce,  encore  ni 
décrite  ni  figurée,  qui  se  retrouverait  dans  la  craie  de  Royan,  et  2 
dans  la  craie  de  Faxoè,  cl  il  n'y  en  aurait  |)as  une  seule  dans  la  craie 
supérieure  de  Macslricht  avec  laquelle  on  l'a  si  souvent  comparé. 
Enfin  aucun  des  genres  propres  à  la  craie  ou  au  terrain  secondaire, 
lesquels  se  présentent  au  contraire  dans  la  craie  supérieure  de 
Belgique,  comme  en  Suède,  n'a  été  trouvé  dans  ce  même  calcaire 
pisolithique ,  dont  la  faune ,  aujourd'hui  mieux  connue  qu'il  y  a 
quinze  nus,  nous  offre  donc  encore,  dans  l'ensemble  de  ses  formes, 
un  faciès  beaucoup  plus  tertiaire  que  crétacé. 

On  a  vu  que  dans  le  bassin  de  l'Escaut,  cl  surtout  dans  celui  de 
la  Meuse,  il  y  avait  une  continuité  parfaite  entre  la  craie  blanche 
et  la  craie  jaune  supérieure,  qu'aucune  perturbation  générale  bien 
sensible  ne  paraissait  s'être  produite  entre  ces  deux  dépôts,  et  que 
cotte  continuité  était  également  établie  par  la  grande  quantité  de 
fossiles  communs;  que,  de  plus,  des  Ammonites  et  des  Sphérulites, 
mais  suriout  les  Baculites  et  les  Bélemnites,  étaient  très  répandus 
dans  le  plus  récent  :  or,  c'est  avec  2  ou  3  espèces  sur  5A  que 
l'on  veut  mettre  sur  le  même  horizon  des  dépôts  complètement 
discordants  avec  la  craie  dont  ils  se  séparent  aussi  minéralogique* 


ET  CBAIB  TUFFEAU.  2b5 

meot,  et  d'autres  qui  se  iieni  parfaitcmeut  avec  celle  uiéoïc  craie 
Manche,  par  leur  stratification  comme  [>ar  les  caractères  les  plus 
prononcés  de  leur  faune  I  Qu'csl-ce  donc  qu'un  parallélisme  qui  n*est 
.encore  établi  ni  bur  la  stratification,  ni  sur  les  caractères  pélrogra- 
pbiques,  ni  sur  les  fossiles?  C'est  tout  au  moins  une  conclusion  très 
prémaiarée  et  qui  n'a  pour  elle  aucune  des  lois  de  Tanalogie  que 
l'on  invoque  en  |)areii  cas.  La  question  ramenée  h  ces  termes,  les 
seuls  vrais  quant  à  présent,  n'est  donc  pas  résolue,  et  en  repoussant 
encore  ici  le  synchronisme  du  calcaire  pisolithique  avec  la  craie 
supérieure  de  Belgique,  il  nous  reste  à  examiner  ses  rapports  avec 
la  craie  des  bords  de  la  Baltique  ;  c'est  ce  que  noos  ferons  lorsque 
nous  aurons  étudié  cette  dernière,  et  que  nous  aurons  aussi  discuté 
la  valeur  de  cette  épithète  de  terrain  danien^  adoptée  par  quelques 
personnes ,  sans  plus  de  réflexion  qu'on  n'en  avait  mis  à  la  pro- 
poser. 

Nous  ne  traiterons  ici  que  de  la  portion  des  départements  d*£ure-  Mp«r:emrai 
et-Loir,  de  TOrne,  du  Calvados  et  de  l'Eure  qui  se  trouve  aa  *'"^*****^'' 
nord  de  l'axe  du  Mellerault,  puisque  les  considérations  stratigra- 
phiques  et  hydrographiques  assez  intimement  liées  sont  sans 
rapport  avec  les  limites  administratives.  L'aspect  du  pays,  la  végé- 
tation qui  le  recouvre  et  sa  culture  su£Braient  seuls  pour  justifier 
notre  distinction ,  car  rien  n'est  plus  frappant,  lorsqu'on  est  près 
d'atteindre  Montlandon ,  entre  Chartres  et  Nogeut-le-Kotrou ,  que 
le  contraste  de  la  plaine  crayeuse  uniforme  du  pays  chartrain  • 
qu'on  a  derrière  soi  «  et  le  sol  accidenté  par  les  collines  tertiaires 
de  sable  ferrugineux  et  de  poudingues  incohérents,  siliceux  et  argi- 
leux, qui  se  dérouie  à  l'O.  La  craie  ne  se  montre  plus  alors  que  vers 
le  fond  des  vallées,  et  ce  changement  dans  le  relief  et  l'aspect  du 
pays  se  manifeste  précisément  dès  qu'on  a  dépassé  la  ligne  de  par- 
tage des  bassins  de  la  Seine  et  de  la  Loire  (1).  La  craie  blanche  à 
silex  qui  constitue  le  sous-sol  de  toute  la  partie  nord-est  du  dépar- 
tement d'Eure-et-Loir ,  recouverte  seulement  par  un  vaste  dépôt 
de  silex  et  de  glaise  rougeâtre  dont  nous  ayons  parlé  (on/è,  Yol.  II, 
p^  153),  vient  aflleurer  partout  au  fond  des  vallées  et  des  dépres- 
sions qui  débouchent  dans  la  vallée  de  l'Eure.  Elle  ne  nous  a  rien 
•oflert  de  particulier  sur  les  points  où  nous  l'avons  observée ,  mais 
son  étude  particulière  reste  encore  à  faire. 


(4)  h'Atchiac^  Notes  inédites. 


S46  caân  BUMCU 

Dms  h  pmie  septCBtriooile  an  dépurtemoit  de  roroe  et  dant 
eende  rsoreeida  Gahados  nous  décriront  npidemeat  les  deux 
premiers  groupes,  en  résomant  ce  que  ooos  stoos  dit  noos-mênn 
h  ee  sujet  (1).  Mous  changerons  seulement  la  dénomination  de  grè$ 
vert^  que  nous  avions  adoptée,  pour  celle  de  craie  glautomettêe  av 
êMnae  (craie  tofieaa),  car  nous  ne  pourrions  éublir  de  rapprocke- 
ment  qn^arec  le  grès  tert  supérieur;  or.  le  passée  graduel  dei 
eouchcs  les  plus  saUeoses  et  les  plus  chargées  de  points  Terts  k 
celles  qui  sont  exdusiTement  marneuses  ou  crayeuses  ne  permet 
pas  d*étabUr  cette  coupe  arec  asMX  de  précimn  au  nord  de  Taxe 
du  JUellerauit ,  comme  nous  pourrons  le  bire  an  sud. 

Si  de  Nouant  on  se  dir^  fers  Gacé,  on  marche ,  en  arrivant  près 
de  ce  dernier  bourg,  sur  des  sables  ferrugineux  et  des  grès  bruns, 
ooquiUierSy  auxquels  succèdent  d'autres  grès  ferrugineux  tendres» 
des  rognons  polymorphes  en  couches  subordonnées ,  et  un  Ht  d'ar- 
gile grisâtre.  La  position  de  ces  couches  ferrugineuses  arénaoées, 
comparée  k  celle  de  dépôts  d'un  aspect  à  peu  près  semblahle  et 
situés  au  sud  de  Taxe  précédent,  pourrait  faire  naître  des  doutes 
sur  leur  âge  si  l'on  ne  trouvait  bientôt  au  nord-ouest  de  Gicé  h 
preuve  de  leur  ancienneté ,  beaucoup  plus  grande  qu'on  ne  Faurait 
supposé  d'abord.  A  h  sortie  du  bourg,  par  la  route  de  Bemay,  on 
observe  h  coupe  suivante  de  bas  en  haut ,  \  partir  du  four  â  chann  : 

Formation     4 .  Calcaire  maroeux ,  blanc  jauo&tre ,  plos  ou 
jurassique.  moins  compacte  ou  oolithique,  divec  Phoia- 

ilomja  carinata,  Gold.,  P.,  no%\  sp.^  Terc^ 
braudaperopaUs^  Sow.,  T,  buccuienta,  id.? 
Pccten  vagans^  Gold.,   Bronn  (/ioji,  id.,  •'**'• 
Sow.),  f/olrctjrpus  /irpressus^  kg, ^eio,  .   .     40 
GauU?        2.  Sable  très  argileux,  vert  noirâtre,  sans  fos- 
siles, reposant  immédiatement  sur  le  calcaire 
oolithique,  et  formant  le  ciel  de  la  carrière.       4 
.  3.  Sable  vert  et  grès  gris  jaunâtre  en  lits  minces.       6 
j  4.  Grès  glauconieuz,  calcarifères,  friables,  en- 
2*  croupe    1  ^^^^^  ^^  ^^'^^  [Nanti liu  Dionjrsius,  Les.).       5 

ou  )^'  ^^^^'^®  sableux,  glauconicux,  avec  des  ro^ 

de  la  craio  \         ^"^"^  ^^  ^^^  6"*^^»"^»  calcarifères.  ...       6 
tuffeau      j^«  Sable  glauconieux,  calcarifère,  avec  fossiles 

f         nombreux 7 

!  7.  Id.  avec  des  rognons  endurcis  et  des  fossiles 

Dépôt       \         variés 3 

quaternaire?   8.  Sable  rouge  et  silex  recouvrant  le  plateau.  .       4 


(I)  D  Arcbiac,  Étudtsmr  Information  crétacée^  V  partie^  avçç 


BT  CBÂIB  TDFFIAU.  2&7 

Les  assises  &  à  7,  qui  se  lient  par  des  passages  insensibles»  et 
ne  sont  que  de  légères  inodiûcations  les  unes  des  autres,  nous  ont 
présenté  les  fossiles  suivants  : 

Trugos ,  Cclh'pora  ,  Eschara ,  Flustra ,  Ceriopora  mamillosa , 
Roem..  Lunulitcs  crctacca,  Defr.  (spongiaire),  Diadema  Michclini, 
Ag.,  Tetragramma  Roissyt ,  Des.,  Echinopsh  latipora,  A  g.,  DiS' 
eoidea  sitbuculus,  Leske,  Catopygus  carinatus  ^  A  g,,  Hemiaster 
bufof  Ag,,  Holastcr  xuùorùiculanSf  Ag.,  Holaster  truncatus y  id., 
Micros  ter  acuttis,  id.  (1),  Scrpula  ^ordialis,  Gold.,  Cyprina  cordi" 
formis t  d'Orb.,  C.  /igcriensis,  id.,  C.  oblo/iga,  id.,  Fcnus  Re- 
nauxiana,  xà.^an.  F.  plana,  Sow.?  Isocardia,  indét.,  Corbisrotun' 
tlaia.d'Orh.y  Trigonia  crenulata,  Lam.,  j4rca  ligcriensis,  d'Orh., 
Mytilus  an  Lithodomus? ^  Jnoccramus  siriatus.Sow.^  I.  cu/ieiformis^ 
d'Orb.,  Lima  Ditjardini^  Desh.,  L.  scmiornata^  d'Orb.,  L,  ornata^ 
id.,  Pcctcn  (vquicnstatus,  Lam.,  P.  asper^  id.,  Spondylus fimbriatus^ 
Gold.,  »S.,  indél.,  Exn^yra  hnliotoidea y  Sow.  (comprenant  tous  les 
passages  de  VOstrra  Hnnliniana ,  d'Orb.,  à  l'O.  lariniata ,  id.), 
O.  carinata,  Lam.?  Tcrebratula  biplicntn,  var.,  Sow.,  T,  Gibbsiana, 
id.?  T.  piicatiiiSf  id.,  Jmmonites  varians,  Sow.  Turrilites  tuber^ 
cuiaius,  Bosc,  Nanti  lus  Dionysius^  Les.  [N.  elegantoides^  d'Orb., 
Paléont.Jranç.,  vol.  I,  p.  89),  crustacés  voisins  des  Corystes, 

Les  grès  ferrugineux  dont  nous  avons  parlé,  au  midi  de  Gacé, 
affleurent  aussi  au  nord,  sur  la  route  de  Vimoutiers,  et  à  un  kilo* 
mètre  environ  on  les  voit  recouverts  par  un  petit  lambeau  de  cal* 
caire  ooliibique.  Sur  le  chemin  de  Grandval  la  superposition  des 
calcaires  marneux  à  Pholadomyes  est  beaucoup  plus  nette  encore 


carte  et  coupes  (J/m/.  de  la  Société géoL  de  France ^  2*sér.,  vol.  II, 
p.  92,  4  846). 

(4)  Ce  n'est  point  seulement,  comme  le  pense  M.  Ed.  Forbes 
[Mem.  of  the  ^cnL  Survcy,  décade  III,  pi.  4  0,  p.  7,  4  850),  par  son 
prolongement  rostre  postéro-inférieurque  cette  espèce  diiïère  do  cer- 
taines variétés  du  M.  coj-angitinttfft,  auquel  il  l'a  réunie;  une  série 
des  modifications  do  ces  doux  échinodermes  montre  que  le  M.  acntus, 
quelle  que  soit  sa  forme,  se  distingue  toujours  par  la  lèvre  de  la  bouche 
plus  courte,  par  la  bouche  plus  éloignée  du  bord,  par  le  sillon  qui  y 
aboutit  moins  profond,  par  les  bandes  lisses  qui  accompagnent  do 
chaque  côté  la  région  granuleuse  médiane  du  plan  inférieur,  parla 
disposition  du  fasciole  sous-anal ,  enfin  par  la  permanence  du  rostre, 
qui  môme,  dans  les  individus  les  plus  courts,  donne  toujours  au  pro- 
fil de  la  partie  postérieure  un  biseau  oblique  d'arrière  en  avant,  au 
lieu  d'un  plan  vertical  ou  surplombant  celui  de  la  hase,  comme  dans 
le  M.  cor-an i;uinitm.  Nous  insistons  sur  la  séparation  des  deux  es- 
pèces, parce  qu'elles  caractérisent  bien  l'une  et  l'autre  des  horizon:» 
différents. 


2Û8  CRAIE  BLAiNCDE 

et  ceux-ci  sont  surmontés  comme  dans  la  carrière  du  four  h  chaux 
par  l'argile  sableuse  vert  foncé.  Ces  grès  ferrugineux,  qui  semblent 
occuper  le  niveau  du  calcareous  grit^  sont  donc  parfaitement 
distincts  de  ceux  que  nous  trouverons  au  sud  de  l'axedu  Mellerault. 
Les  assises  jurassiques  plongent  au  N. ,  et,  à  la  montée  du  Mesnil- 
Gatel,  ce  sont  les  sables  et  les  argiles  vertes  qui  forment  le  pied  de 
la  rampe;  au-dessus  vient  un  grand  développement  des  couches 
calcaréo-sableuses  et  glauconieuses  précédentes,  recouvertes  par  le 
dépôt  quaternaire  de  silex  et  d*argile  rouge  sableuse  du  plateau.  La 
puissance  des  assises,  que  nous  rapportons  au  second  groupe  et  qui 
sont  comprises  entre  les  argiles  sableuses  vertes  sans  fossiles  et  ce 
poudingue  incohérent ,  n'est  pas  moindre  de  70  mètres  dans  ces 
collines  ;  c'est  la  plus  grande  que  nous  leur  ayons  reconnue.  La 
descente  vers  Viraou tiers  offre  la  contre-partie  de  la  coupe  précé- 
dente, c'est-à-dire  les  silex  avec  argile  rouge  sableuse,  les  assises 
calcaréo-sableuses  et  glauconieuses,  mais  déjà  moins  épaisses,  les 
sables  argileux  verts  regardés  avec  doute  comme  représentant  le 
gault,  les  calcaires  oolithiques  à  Pholadomyes,  et  enfin  les  grès  fer- 
rugineux parfaitement  caractérisés  et  exploités  au  bas  de  la  côte , 
derrière  les  premières  maisons  du  bourg, 
n  partrmeui  Daus  Ic  département  du  Calvados,  iM.  de  Caumont  a  depuis  long- 
aiUd.8.  temps  reconnu  l'impossibilité  d'établir  des  divisions  tranchées  dans 
les  couches  crétacées,  et  de  séparer  ce  qu'il  appelle  la  craie  supé- 
rieure (craie  blanche)  de  la  craie  marneuse,  et  celle-ci  de  la  craie 
chloritée  (1),  ces  i\(i\\\  dernières  représentant  les  étages  1  et  2  du 
groupe  de  la  craie  tuiïeau  dans  tout  le  reste  du  bassin.  C'est  en  effet, 
avons-uuus  dit  (2j,  un  des  caractères  les  plus  frappants  de  ce  plan 
nord  de  l'axe  du  iMellerault,  que  la  continuité,  la  liaison  et  l'unifor- 
mité  de  ses  sédiments  crétacés,  lorsqu'on  les  compare  aux  variations 
M  nombreuses  que  présentent  ceux  du  plan  sud. 

D'après  M.  Caslel  (3j  les  assises  précédentes  se  composent,  dans 
le  canton  de  Livarot,  de  sable  fin,  variant  du  vert  au  blanc  et  ren- 
fermant une  masse  calcaréo-sableuse,  dont  la  base  est  cette  assise 
verte ,  constante  et  caractéristique  dans  tout  le  pays.  Le  tout 
repose  sur  la  formation  jurassique  et  est  recouvert  par  une  crnic 


(t)  Topographie  géognostif/nc  fia  Calvados j  p.  99;  in-8.  Caen, 
1 825.  Carte,  coupes  et  vues. 

il)  D'Archiac,  /oc.  c//.,  p.  94,  pi.  3,  f.  5. 

(3)  AJc//f,  (ic  ta  Soc.  ii/ifi.  de  Normandie  y  vol.  VI,  p.  ?9Q. 


ET  CRAIE  TUFFKAl'.  2/i9, 

gkiucouicusc  et  marneuse  à  silex  »  occupanl  le  sommet  des  col- 
lines du  pays  d*Augc.  A  i*ouest  de  Lisieux,  sur  le  chemin  de 
Manerbe,  les  argiles  sableuses  Tertes  recouvrent  des  calcaires 
jorassiques  (1);  sur  la  route  de  Pont-FÉvêque ,  avant  Ouibine- 
le-Vicomte»  la  craie  tuiïeau,  sableuse  et  glauconieuse,  de  16  à 
15  mètres  d'épaisseur,  forme  une  masse  continue,  agrégée,  quoique 
peu  dure,  et  consolidée  par  places  par  une  grande  quantité  de  silex 
gris,  en  rognons  souvent  réunis,  se  fondant  dans  la  pâte  calcaréo- 
sableuse,  et  disposés  en  cordons  plus  ou  moins  considérables.  Au 
delà,  la  route  est  tracée  sur  les  glaises  sableuses  vertes  précédentes, 
tandis  qu'à  2  kilomètres  de  Pont-rÉvêquc  affleurent  les  argiles 
d'Oxford. 

La  craie  ehloritée,  prolongement  des  assises  calcaréo-sableuses 
de  Gacé  et  de  Vimoutiers,  se  voit  particulièrement,  dit  M.  de  Cau- 
mont  (2),  aux  environs  de  Dozulé,  de  Clermont,  de  Quévrue,  de 
Alont-Piuçon ,  etc.  Les  marnes  crayeuses  qui  représenteraient  la 
partie  supérieure  de  la  craie  tuiïeau  se  trouvent  plus  à  l'Ë.,  et  le 
sable  argileux  vert  foncé,  qu'il  nomme  banc  de  terre  verte^  existe,  sur 
une  épaisseur  presque  constante  de  12  à  ik  mètres,  à  Canapeville, 
Authieux,  Saint- Julien-Ie-Faucon,  puis  au-dessus  de  l'argile  d'Hon- 
fleur  et  des  sables  de  Glos,  sur  les  rives  de  la  Touques  et  de  la  Ga- 
lonné, ainsi  que  dans  presque  toutes  les  vallées  des  arrondissements 
de  Lisieux  et  de  Ponl-rÉvéquc. 

La  formation  crétacée  fînit  à  la  rive  droite  de  la  Oive,  abstraction 
laite  du  lambeau  tout  à  fait  isolé  du  Plessis,  situé  à  11  lieues  à 
l'ouest,  et  dont  nous  parlerons  plus  loin.  Sur  cette  limite  occiden- 
tale, l'épaisseur  de  toute  la  formation  ne  dépasse  pas  30  à  35  mètres, 
et,  sur  les  points  du  département  où  elle  est  le  plus  considérable,  elle 
atteint  à  peine  100  mètres.  Dans  la  falaise  d'Hennequeville  la  craie 
tuiïeau  glauconieuse  a  33  mètres  d'épaisseur  et  repose  sur  13  mè- 
tres de  sable  vert,  argileux,  recouvrant  l'argile  de  Kimmeridge,  et 
il  en  est  de  même  dans  la  falaise  d'Honflcur  (3).  La  portion  nord 
de  la  coupe  que  nous  donnons  ci-après  (pi.  I)  est  destinée  à  mon- 
trer la  disposition  générale  des  couches  crétacées  et  des  assises 
jurassiques  sous-jacentes ,  depuis  l'axe  du  Mellerault  jusqu'au  delà 
du  Havre. 


^)  D*Archiac,  loc,  cit.^  p.  95. 

[2]  Loc.  cit.^  p.  4  01. 

3)  D'Archiac,  loc.  cii.^  p.  96,  et  pi.  3,  f.  5. 


250  CRAIE  BLANCHB 

M.  de  Montbrun  (1)  a  signalé  de  nombreux  ossements  i'Ickthyo- 
sattrus  dans  la  craie  glauconieuse  qui  couronne  les  falaises  des 
Vaches-Noires ,  eulre  Villers-sur-Mer  et  Dives  ;  M.  Deslong- 
cbamps  (2)  a  décrit  un  crustacé  du  genre  Orythia  (0.  La  Beschei), 
provenant  de  la  même  localité  et  qui  se  trouve  aussi  dans  le  grès 
Tert  deLyme-Regis;  M.  H.  Michelin  (3)  a  décrit  et  fait  Ggurer  un 
assez  grand  nombre  de  polypiers  recueillis  dans  cette  même  craie 
glauconieuse.  Les  fossiles  que  nous  y  avons  trouvés  dans  les  falaises 
précédentes  sont  particulièrement  :  iTaZ/tV/jOd  costata^  Lamour., 
Diadema  omaturriy  Ag.,  D.  Michelini,  id.,  Ctdaris  vesiculosa, 
Gold.,  Caratornus  rostratus,  id.,  Discoidea  subuculm^  id.,  Cato*» 
pyfjus  carinatuSf  id. ,  Bemiaster  bufo^  id. ,  Pecten  quinquecostaius, 
Sow.,  P.  cometa  (Janira  id.,  d'Orb.),  P.  œqtiicostatus,  Lara., 
Mytilus  lineatus,  Sow.  in  Fitt. 
Dppartemfat  Nous  avoHs  mentionné  [antè^  vol.  II,  p.  152  et  hUk)  les  dépôts 
TEure.  quatcmaires  et  tertiaires  du  département  de  l'Eure  qui  recouvrent 
presque  partout  la  craie.  Entre  Monlreuil-Larglilé  et  Broglie,  celte 
dernière,  marneuse,  avec  quelques  points  verts,  est  caractérisée  par 
de  nombreux  Jnoceramus  mytiloides.  Dans  ce  pays ,  la  formation 
incline  sensiblement  au  N.-Ë.  vers  la  vallée  de. la  Seine,  et  il  y  a 
une  grande  différence  entre  les  couches  qui  la  constituent  et  celles 
que  nous  venons  d*indiquer  à  1*0.  Vlnoceramus  mytiloides,  qui 
caractérise ,  comme  ou  Ta  vu  au  nord ,  le  premier  étage  de  la  craie 
tuiïeau ,  y  est  en  outre  très  répandu,  et  tout  concourt  à  faire  re- 
garder cette  craie  comme  supérieure  aux  assises  calcaréo-sablcuses 
et  glauconieuses  des  départements  de  TOrne  et  du  Calvados  (U). 

Autour  de  Bernay,  entre  Menncval  et  Canfleur,  la  surface  de  la 
craie,  profondément  ravinée,  a  été  recouverte  par  un  puissant  dé- 
pôt de  silex  brisés ,  mais  non  roulés.  Vlnoceramus  mytiloides  esi 
fréquent  dans  les  escarpements  des  bords  de  la  Rillc  ;  mais  la  couche 
h  céphalopodes  de  Rouen ,  qui  doit  se  trouver  plus  bas  si  elle  existe, 
ne  s'y  montre  point.  La  roche  devient  sableuse  à  la  Rivière-Thibou- 
villc ,  où  M.  A.  Passy  (5)  lui  a  donné  le  nom  de  craie  glauconieuse. 


(\)  Soc.  iinn.  de  Normandie,  Rcstimé  des  travaux  de  1836-37. 
—  L'I/istiiut,  vol.  VI,  p.  136. 

li)  Méni,  de  ta  Soc.  Iinn.  de  Normandie,  vol.  V,  p.  37.  1829-35, 
fSJ  Iconographie  zoophytnlo^ique,  p.  119,  pi.  28- 4Î. 
hS  D'Archiac,  loc,  cit.^  p.  96. 
(o)  Notice  sur  le  dêjjartement  de  VEure^  p.  29, 


ET  CRAIE  TDrPBAU.  251 

ÂQtoar  de  Brionne ,  elle  ne  nous  a  rien  présenté  de  particulier  qae 
le  grand  développement  des  silex ,  des  sables  rouges  et  des  argiles 
sableuses  blanchâtres  qui  la  recouvrent.  A  Pont-Aulhou ,  un  affleu- 
rement des  couches  glanconieuscs  inférieures  paraît  dû  à  une  dislo- 
cation locale,  circonstance  qui  se  présente  encore  sur  quelques 
autres  points  de  la  même  vallée.  Dans  le  puits  foré  à  Pont-Aude- 
mer,  ou  a  rencontré,  à  une  profondeur  de  35  métrés,  les  argiles 
sableuses  vertes  de  la  base  .du  système ,  et  au  delà ,  jusqu'à  66  mètres 
environ ,  on  a  traversé  des  argiles  bleues  très  compactes,  avec  py- 
rites, et  des  veines  de  sable.  Ces  couches  représenteraient-elles  le 
gault,  ou  appartiendraient-elles  h  Tétage  de  Rimmeridge?  c*est  ce 
sur  quoi  nous  ne  pouvons  encore  prononcer. 

Les  distinctions  faites  par  M.  Passy  dans  la  note  précitée ,  de 
craie  blanche  supérieure ,  de  craie  dure  à  concrétions ,  de  craie 
blanche  compacte ,  de  craie  marneuse ,  de  craie  glauconieuse ,  de 
glauconie  sableuse  et  de  marnes  glauconieuses^  ne  semblent  pas 
être  toutes  motivées  par  des  superpositions  réelles;  quelques  unes 
de  ces  couches  ne  seraient  que  des  modifications  latérales,  et 
d*aulres,  quoique  superposées ,  ne  sont  que  les  parties  d'un  même 
tout ,  où  des  changements  graduels  se  sont  produits.  Cette  opinion 
a  d*ailleurs  été  émise  par  l'auteur  lui-même  pour  les  couches  cor- 
respondantes de  la  rive  droite  de  la  Seine.  Quoi  qu'il  en  soit,  l'in- 
clinaison générale  au  N.  -£.  monue  qu'entre  les  vallées  de  la  Rille 
et  de  la  Seine,  des  assises  très  puissantes  se  sont  superposées  aux 
précédentes,  et  la  grande  côte,  que  parcourt  à  l'ouest  d'Elbeuf  la 
route  de  Bourg-Théroulde,  met  à  découvert,  sur  une  hauteur  de 
80  n)èlres,  une  série  de  couches  qui  a  été  entièrement  rapportée  à 
la  craie  blanche.  Nous  y  avons  distingué  les  assises  suivantes  en 
allant  du  haut  en  bas  : 

\ .  Craie  blanche  tondre,  avec  silex  noirs. 

2.  Craie  endurcie,  avecsilexgris  brun.  Laroche  est  caverneuse, 
à  cassure  compacte  et  esquilleuse  à  la  fois. 

.3.  Craie  blanche  avec  des  lits  de  silex  gris. 

4.  Craie  blanche  avec  des  lits  de  silex  noirs  et  gris  de  0™,25 
d'épaisseur,  et  espacés  de  1  mètre  à  1"\50  (carrières  et 
galeries  au-dessus  du  four  à  chaux  ;  les  silex,  plus  ou  moins 
noirs  au  centre,  sont  entourés  d'une  zone  grise,  d'épaisseur 
variable). 

l).  Craie  blanche  endurcie,  h  slriiclqre  brécboïde,  avec  des  silex 


258  CRAIS  BLAHGHB 

gris  blano  el  blanohAtrea,  zones  et  caverneux  (carrière  du 
fonr  à  cbsnx). 

6.  Craie  blanche  endurcie,  passant  au  compacte,  avec  des  silex 

gris. 

7.  Craie  blanche  tendre,  avec  des  silex  noirs  en  rognons. 

8.  Craie  endurcie  caverneuse,  avec  des  silex  noirs  très  nom- 

breux, en  cordons  (4}. 

Les  couches  plus  basses,  masquées  ici. par  les  habitations,  se 
voient  bien  dans  la  grande  carrière  ouverte  à  rextrémité  du  fau- 
bourg, sur  la  roule  de  Rouen.  Vers  le  haut  d*uu  escarpement  ver- 
tical, qui  n'a  pas  moins  de  25  mètres,  on  retrouve  la  craie  endurcie 
caverneuse  (d*  8),  et  le  reste,  jusqu'au  niveau  de  la  rivière,  est  une 
craie  marneuse,  un  peu  grise,  endurcie  par  places,  et  renfermant 
quelques  silex  noirs.  £lle  nous  a  paru  correspondre  à  la  partie  supé- 
rieure de  celle  des  bords  de  la  Rille ,  et  représenterait  le  premier 
étage  de  la  craie  tuffeau.  Le  groupe  de  la  craie  blanche  commen- 
çant avec  rassise  n^  8  oOrirait  peut-être,  dans  cette  coupe,  l'équi- 
valent  de  la  craie  à  silex ,  que  nous  retrouverons  dans  les  vallées  du 
Loir  et  de  la  Loire ,  au-dessus  de  la  craie  jaune  de  Touraine.  La 
vérilable  craie  blanche  se  trouverait  seulement  .vers  TE.,  aux  envi- 
rons de  Louviers ,  ou  en  remontant  dans  les  couches!  Autour  de 
cette  dernière  ville,  et  surtout  au  nord,  la  craie,  remplie  de  silex 
noirs  en  cordons  assez  rapprochés ,  est  alors  parfaitement  caracté-* 
risée  par  VAnanchytes  gibba,  Lam.,  A,  striata^  id.,  Galerites 
vulgariSf  Id. ,  G.  subrottmdQy  Àg. ,  Micraster  cor-anguinum ,  id. , 
Spondylus  spinosus^  Desh. ,  Terebratula  camea^  Sow. ,  et  des  spon- 
giaires, fossiles  que  nous  n'avons  pas  observés  dans  les  couches 
d'Elbeuf ,  probablement  plus  basses. 

Plus  à  TE.,  la  craie  blanche  qui  borde  la  Seine  forme  des  talus 
très  rapides,  quelquefois  tout  \  fait  abrupts,  continus  ou  profon- 
dément découpés  par  d'étroits  vallons  et  des  gorges  qui  débouchent 
dans  la  vallée  principale.  Celte  disposition  s'observe  particulière- 
ment sur  la  rive  droite  du  fleuve,  jusqu'à  la  Roche-Guyon  et  au 
delà;  ces  falaises  d'un  blanc  éclatant  et  les  cordons  de  silex  noirs 
souvent  en  saillie  et  horizontaux  qu'elles  présentent  en  font  recon- 
naître de  loin  la  nature  minéralogiquc  à  l'œil  le  moins  exercé. 

Cependant  cette  continuité  qui  se  déduit  de  l'aspect  général  des 

(1)  D'Archiac,  loc,  cit.,  p.  97.  1846. 


ET  CRAIE  TUFFEAU.  253 

collines,  presque  partout  au  mcnic  niveau  et  si  semblables  aux 
iowns du  Kent,  du  Susscx,  du  Surrey,  etc.,  n*ost  sans  doute  pas 
toajoors  géologiquement  exacte ,  et,  lorsque  le  pays  aura  été  étudié 
avec  un  soin  convenable ,  on  y  reconnaîtra  dos  accidents  pareils 
Iceux  que  nous  avons  signalés  autour  de  llouen ,  à  Bolbec,  à  LiU 
kbonne,  dans  la  vallée  de  la  Rillé,  etc.  Cesi  ce  que  le  fait  suivant 
tend  à  conûruier  (1). 

En  face  de  Vernon,  les  collines  abruptes  et  accidentées  qui  bor« 
dent  la  rive  droite  de  la  Seine,  depuis  Giverny  jusqu'à  Pressagny, 
élevées  de  118  à  138  mètres  au-dessus  du  fond  de  la  vallée,  sont 
composées  d'abord ,  dans  toute  leur  hauteur,  de  craie  blanche  avec 
des  silex  noirs  en  cordons  peu  réguliers,  et  dont  les  couches  incii- 
nent  sensiblement  à  i'Ë.  Quelques  bancs  d*un  calcaire  plus  dur, 
jaunâtre,  y  sont  subordonnés.  Dans  la  carrière  du  four  à  chaux, 
ouverte  à  Textrémité  du  village  de  Vernonnet,  sur  la  route  des 
Andelys,  la  base  de  l'escarpement  n'est  plus  formée  par  la  craie 
blanche,  mais  par  un  calcaire  plus  dur,  d'un  blanc  moins  pur,  où 
les  silex  sont  moins  répandus,  et  qui  est  rempli  d'Inocérames 
(/.  mf/tiloides  ci  latm?),  et  souvent  moucheté  de  très  petits  points 
d'oxyde  de  manganèse.  Autour  du  hameau  des  Fourneanx ,  cette 
assise,  qui  appartient  au  premier  étage  de  la  craie  tuffeau,  continue 
à  se  relever,  et  un  peu  au  delà  constitue  seule  l'escarpement,  la 
craie  blanche  ne  se  montrant  plus  au  sommet. 

A  600  mètres  environ  au  delà  des  Fourneaux  on  voit  affleurer,  au 
pied  du  talus  qui  borde  la  route,  un  calcaire  marneux,  un  peu  sableux, 
grisâtre,  glauconieux,  se  divisant  en  gros  rognojis diversiformes ,  à 
cassure  inégale,  et  remplis  de  fossiles.  Ce  banc,  de  0'",60  à  0"',15 
d'épaisseur,  se  relève  vers  TO.,  comme  toutes  les  assises  précé- 
dentes ,  et  avant  la  montée  de  la  Madeleine,  au  débouché  d'un  petit 
vallon,  il  couronne  un  escarpement  de  10  à  12  mètres  de  hauteur. 
Il  recouvre  en  cet  endroit  des  calcaires  blancs,  durs,  à  cassure 
anguleuse,  alternant  avec  des  bancs  de  silex  noirs,  bruns,  gris  ou 
blanchâtres  de  Q'^^iS  à  0'",25  d'épaisseur.  La  surface  de  ces  bancs 
est  mamelonnée,  tuberculeuse,  et  souvent  la  matière  siliceuse, 
d'abord  noire,  puis  grise  et  blanche ,  se  ramifie  et  se  fond  insensi- 
blement dans  la  roche  calcaire  qui  les  sépare.  Nous  avons  ici  une 


(4)  D'Archiac,  Notes  inédites. 


95&  CRàlB  BLiNCHE 

représentation  exacte  de  ce  que  Ton  voit  à  la  base  de  la  colline  de 
Sainte-Catherine,  près  Rouen,  car  le  calcaire  glauconieux  en  ro^ 
gnons,  quelquefois  |X)udingifurmc,  avec  dos  nodules  verdàtres,  en* 
durcis,  qui  recouvre  ces  bancs,  est  lui-même  l'équivalent  du  lit  de 
Turrililes,  Scaphites,  Ammonites,  etc.,  si  connu  dans  celte  der- 
nière colline  {aniè,  p.  211).  Les  espèces  suivantes,  que  nous  y  avons 
trouvées,  ne  peuvent  laisser  aucun  doute  sur  ce  rapprochement  i 
d'accord  avec  la  straliGcaiion  que  nous  venons  d'indiquer  : 

Holaster  suhglobosits  ^  Ag.,  Serpula^  Exogjra  coîttmha^  Gold.? 
Terebratula  subiwdata^  So^.^  7\  carriea^  id.?  PecLenBeai>eri^  Sow. 
an  P.  depresstis^  Munst.,  Gold.?  Pleurotomaria  Mailleana,  d'Orb., 
NautUus  triangtdaris ^  Montf.,  Baculites  baculoides,  û'Orb.,  Sca^ 
phiies  œqualiSf  Sow«,  Turrilites  costatus^  Lam.,  Ammonites  ivt/io^ 
magensiSf  Defr.,  A.  varians,  Sow.,  A.falcutus^  id. 

Le  soulèvement  qui  a  amené  ce  banc  à  25  mètres  au-dessus  de 
la  rivière  n'a  pas  été  moindre  de  70  à  80  mètres,  et  est  dû,  sans 
doute,  à  une  faille  dirigée  N.  -£.,  S.  -O. ,  comme  le  vallon  dont  nous 
avons  parlé,  et  au  delà  duquel  l'effet  du  phéuoniène  s'est  arrêté. 
Les  dénudations  ultérieures,  en  nivelant  le  pays,  ont  fait  disparaître 
l'aspérité  qu'il  avait  nécessairement  produite  à  la  surface.  On  peut 
supposer  que  le  gauU  est  en  cet  endroit  très  près  du  niveau  de  la 
Seine,  si  même  il  n'est  au-dessus. 

C'est  probablement  dans  ce  banc  à  céphalopodes  que  M.  Sori- 
gnet  (1)  signale  22  espèces  d'échinodcrmes,  parmi  lesquelles  nous 
remarquons  :  Cidaris  vesiculosus,  Gold.,  Salenia  scutigei^a,  Gray, 
Diadema  Michelini^  Ag.,  Cœloplurus  radiatus,  Ag.,  Discoidea 
subuculus,  Lcske,  Caratomus rostratus,  Ag.,  Catopygus  cai^inatus^ 
id.,  Herniaster  hufo^  id. ,  Micrastei^  acutiis,  id.,  Holaster  siéglo- 
bosiiSf  etc.  L'auteur  a  également  recueilli  beaucoup  d'échinodermes 
(37  espèces)  dans  la  craie  blanche  des  arroudissemeulsdc  Louviers 
et  des  Andeiys,  principalement  sur  les  communes  de  Piiiicrville,  de 
Yernonnet,  de  Givcrny,  du  Peiit-Andelys,  de  Clachaloze,  de  Ci- 
vières et  de  Tilly. 
ProioDgement     L'incHnalsou  générale  de  tout  le  système  au  N.-E.  et  à  l'E.,  sur 

ioul«rntin 


de  la 

couche 

•(juiftre. 


(4)  BuH.y  2«  sér.,  vol.  VI,  p.  445.  4  849.  —  Oursins  fossiles  de 
deux  arrondissements  du  département  de  l'Eure;  in-8.  Vernon, 
4850. 


ET  CftAlB  TUrFSAU.  25S 

brifegauciiedelaSeilie,  est  confirmée  par  Icssondages  artésiens  (1). 
Oo  a  m  que  la  couche  de  sable  argileux  vert  était,  au  cap  de  la 
Hèfe,  maximum  de  son  relèvement,  à  25  ou  26  mètres  au-dessus 
du  niveau  de  la  mer;  à  Ilonileur  elle  n'est  plus  que  de  quelques 
mètres  au-dessus  du  même  niveau.  Dans  le  puits  foré  de  Pont* 
Andemer  œs  argiles  sableuses  ont  été  rencontrées  à  25  mètres  au* 
dessous.  Dans  ceux  d*£lbeuf  qui  ont  donné  des  eaux  jaillissantes  et 
dont  la  profondeur  varie  de  165  à  169  mètres,  suivant  le  niveau  de 
l'orificei  elles  s'abaissent  à  environ  100  mètres  au-dessous  de  leur 
affleurement  sur  la  côte.  Pour  les  atteindre,  on  a  traversé  25  mètres 
de  craie  avec  silex  noirs,  49  mètres  de  craie  grise  ou  micacée, 
représentant  la  craie  tulTeau  supérieure,  37"*,45  de  craie  verle  ou 
chloritée,  ou  craie  tuiïeau  moyenne,  et  Ton  a  pénétré  jusqu'à 
ik  mètres  dans  les  argiles  sableuses  vertes,  dont  la  partie  supérieure, 
renfermant  beaucoup  de  pyrites  et  des  coquilles  brisées,  appuierait 
la  supposition  que  ces  argiles  sont  réellement  le  gault. 

Dans  le  puits  de  Saint-André,  situé  iU  lieues  au  sud  des  précé- 
dents et  dont  M.  Walferdin  (2)  a  donné  la  coupe,  on  a  traversé 
13",52  de  dépôts  tertiaires,  122-,46  de  craie  blanche,  29'»,24  de 
craie  marneuse,  13  ,64  de  craie  glauconieuse,  84">,36  de  sables 
verts,  et  l'on  s'est  arrêté  à  263'",22  de  la  surface  du  sol  sans  les 
avoir  traversés  entièrement  et  sans  avoir  obtenu  d'eau  jaillissante.  Il 
est  donc  assez  probable,  comme  le  dit  l'auteur,  que  la  nappe  aquifèrc 
cherchée  était  à  une  faible  profondeur  au-dessous  du  point  où  l'on 
8*est  arrêté.  Mais  nous  avons  fait  remarquer  que,  le  plateau  de 
Saint-André  étant  à  143  mètres  d'altitude,  on  n'est  descendu  qu'à 
120  mètres  au-dessous  du  niveau  de  la  mer,  ou  à  20  mètres  à  peine 
plus  bas  qu'à  Elbeuf ,  et  bien  que  les  couches  glauconieuses  aient 
été  traversées  ici  sur  une  assez  grande  épaisseur,  si  la  pente  vers 
!*£.  était  régulière,  la  couche  aquifère  cherchée  devrait  être  encore 
à  une  certaine  profondeur.  D'un  autre  côté,  nous  savons  que  Tin- 
clinaison  est  moindre  dans  cette  direction  que  de  Pont-Audemer 
à  Elbeuf,  ce  qui  augmenterait  les  chances  de  succès  sans  qu'on  fût 
obligé  de  descendre  très  bas.  Nous  examinerons  à  la  fin  de  la  section 
suivante  les  résultats  du  même  genre  obtenus  sur  la  rive  droite  de 
la  Seine  et  vers  le  centre  du  bassin. 


[{)  D'Archiac,  loc.  cit.,  p.  98. 
2)  i?/i//.,  vol.  IX,  p.  «55.  1838. 


256  CRAII  BLANCm  IT  CRAIB  TUFFBAU. 

PiUoutoiocie.      L'étude  (1)  des  coquilles  foratninîfères  de  la  craie  blanche  de 
Fo..«iniftre..  piug|g„„  ^i^^  ju  bjssjn  ^g  jg  s^ine  a  conduit  M.  Aie.  d'Orbigny 

à  quelques  considérations  que  nous  exposerons  ici.  Ces  coquilles 
dans  les  divers  étages  de  la  formation»  dans  le  nord  et  le  centre  de 
la  France,  en  Belgique  et  en  Angleterre»  ont  une  grande  analogie 
et  elles  se  succèdent  régulièrement  de  bas  en  haut ,  tandis  que  dans 
le  sud  et  le  sud-ouest  de  la  France  les  espèces  sont  tout  à  fait 
distinctes»  et  même  il  y  a  des  genres  différents.  En  indiquant  les 
résultats  auquels  il  est  arrivé  sur  la  répartition  des  genres  dans  ces 
deux  zones  crétacées,  Tauteur  pense  que  la  craie  de  Tours,  de 
Ghavagnc  et  de  Vendôme^  est  parallèle  à  celle  de  Macstricht  et  su- 
périeure à  la  craie  blanche ,  manière  de  voir  peu  d'accord  avec 
les  données  straligraphiques  et  même  paléontologiciucs.  Les  forami- 
nifères  ont  augmenté  progressivement  des  couches  inférieures  aux 
supérieures.  Des  formes  d'abord  très  simples,  analogues  à  celles  des 
dépôts  jurassiques ,  puis  plus  compliquées  et  propres  aux  couches 
les  plus  basses  de  la  craie»  ont  été  remplacées  dans  les  plus  élevées 
par  des  formes  plus  variées  et  qui  finissent  par  se  trouver  toutes  dans 
le  terrain  tertiaire  ;  Xjuelques  unes  même  dans  les  mers  actuelles. 
Les  formes  spécifiques  des  foraminifères  de  la  craie  offrent  dans 
leur  ensemble  plus  d'analogie  avec  celles  qui  vivent  aujourd'hui 
dans  l'Adriatique  qu'avec  toutes  les  autres. 

M.  D'Orbigny  décrit  ensuite  5à  espèces  de  la  craie  blanche  des 
environs  de  Paris ,  dont  38  se  sont  trouvées  dans  la  craie  de  Meu- 
don  »  33  dans  celle  de  Saint-Germain ,  et  28  dans  celle  de  Sens. 
9  sont  propres  à  la  première  localité  »  2  à  la  seconde ,  6  à  la  troi- 
sième, et  23,  ou  près  de  la  moitié»  se  représentent  dans  la  craie 
blanche  d'Angleterre.  3  des  espèces  précédentes  existent  dans  les 
grès  verts  et  ferrugineux  du  département  de  la  Sarthe ,  2  dans  la 
craie  de  Tours,  2  dans  celle  de  Maestricht,  enfin  2  dans  les  dépôts 
tertiaires  de  l'Autriche  et  de  l'Italie  et  qui  vivent  encore  dans 
l'Adriatique  (  Dentalina  communis  et  Rotalina  umbilicata  )• 

Les  Monostègues  manquent  dans  la  craie  blanche  cl  ne  se 
montrent  que  dans  la  formation  tertiaire  supérieure;  les  Aga- 
tistègues  ou  Millioles  sont  propres  à  la  formation  inférieure  avec 
les  Entomostègues  qui  existaient  déjà  dans  la  craie  de  Maestricht.  Les 
espèces  que  nous  avons  signalées  dans  la  craie  à  silex  de  Ladouzy- 

(4)  Mém.  de  la  Soc,  géol,  de  France,  vol.  IV,  p.  4,  4840,  avec 
4  planches. 


GADLT.  257 

la-Cour,  près  de  Vervins  (Âisnc).  el  dans  les  marnes  de  la  Hérîe  et  du 
Chaudron ,  placées  dessous ,  confirment  les  remarques  précédentes  » 
et  M.  Cornuel  (1)  en  a  reconnu  Texactitude  pour  les  couches  néo- 
comiennes  qui  sont  encore  plus  basses.  T.e.s  Ennllostègues  paraissent 
être  très  rares  dans  toute  la  série  crétacée,  tandis  que  les  Sticho- 
stègues  et  les  Hélicosiègnes  sont  comparativement  abondantes.  Ces 
dernières  s*accroissent  progressivement  du  groupe  néocomien  à  la 
craie.  Le  même  géologue  fait  remarquer  (p.  2/i8),  entre  autres 
considérations,  que  sons  le  rapport  de  ces  co((uilles  foraminées^ 
les  marnes  du  département  de  l'Aisne  sont  intermédiaires  entre 
le  groupe  néocomien  et  la  craie  blanche ,  mais  plus  rapprochées 
de  celle-ci  que  de  celui-là,  et  Ton  voit  que,  par  le  nombre  de 
leurs  espèces  des  trois  ordres  (  Enallostègnes ,  Stichostègues ,  Héli- 
costègues),  ces  marnes  formeraient  entre  les  deux  groupes  extrêmes 
un  passage  tout  à  fait  en  rapport  avec  ta  position  géologique  qu'elles 
occupent. 

Nous  ne  suivrons  point  M.  Cornuel  dans  ses  autres  considéra- 
tions sur  ce  sujet,  et  nous  nous  bornerons  à  y  renvoyer  le 
lecteur,  tout  en  faisant  remarquer  que,  pour  qu'elles  eussent  une 
valeur  réelle  au  point  de  vue  géologique ,  il  faudrait  des  recherches 
inûniment  plus  multipliées  que  celles  qui  ont  été  faites  jusqu'à  ce 
jour,  et  encore  n'aurait-on  qu'une  idée  fort  imparfaite  du  nombre 
et  de  la  répartition  des  espèces  de  foraminifères  fossiles.  Ce  n'est 
point  après  un  examen,  quelque  attentif  qu'il  soit,  de  quelques  déci- 
mètres cubes  pris  dans  une  couche,  et  à  plus  forte  raison  dans  un 
étage,  dans  un  groupe  ou  dans  une  formation,  que  l'on  peut  e^q^érer 
d'en  connaître  l'organisme  microscopique.  Si ,  comme  tout  porte 
à  le  croire,  la  multiplicité  des  animaux  dans  la  nature  est  en  raison 
inverse  de  leurs  dimensions,  quelle  doit  être  la  variété  infinie  de 
ceux  qui  échappent  à  la  vue  simple  !  Que  de  temps  ei  de  laborieuses 
investigations  ne  faudra* t-il  pas  pour  reconstruire  ce  monde  an- 
tique des  infiniment  petits! 

S  2.  Ganlt. 

Nous  considérerons  ici  le  groupe  du  gault  absolument  comme  nous 
Tavons  caractérisé  en  Angleterre;  nous  suivrons  ses  affleurements  sur 


(1)  Description  de  nouveaux  fossiles  microscopiques  du  terrain 
crétacé  inférieur  du  département  de  la  Haute^Marne  [Mém.  de  la 
Soc,  géol.  de  France^  2«sér.,  vol.  III,  p.  244,  pi.  3-i,  t848). 

lY.  17 


358  Qàmt. 

le  poortoor  da  basaio  c^éiacé  de  b  Seioe,  et  ooQt  €bercba^^ 
rendre  compte  ensuite  de  ea  dispoeition  soaterraine  par  la  oompa- 
raison  des  sondages  qui  l'ont  atteint  et  qni  ont  été  pour  h  plopart 
exécutés  dans  la  direction  S.-£t,  N.-O.  de  Taxe  de  ce  même  basain» 
PrpirttMfat  Dans  le  puits  foré  k  Calais,  on  a  vu  (otitô,  p.  109)  que  la  pnis- 
r«iHitcfthif.  sauce  du  gault»  rencontré  à  306  métrés  au^dettoas  de  la  sur&ce 
du  soit  n*éuit  que  de  5  4  6  mètres;  plus  au  S.«  au-dessous  du 
bameau  de  Saint-Pot,  près  de  Vissant,  des  marnes  argileuses  eflto* 
*  rescentes,  d'un  gris  foncé,  et  devenant  plus  pures  vers  le  bas. 
afileurent  an  pied  de  la  falaise  et  représentent  le  même  groupe 
[antèf  p.  202  )  (i).  A  la  basse  mer,  on  les  voit  reposer  sur  le  grès 
Tert  inférieur.  On  y  trouve  beaucoup  de  pyrites  blanclies  qui  ont 
autrefois  donné  lieu  à  une  exploitation  régulière  de  suUate  de  fer. 
Yers  le  milieu  de  ces  glaises,  qui  s'élèvent  dalkS  oiètres  au-de«us 
de  l'eau,  règne  presque  constamment  un  lit  de  0"*,20  d'épaisseur, 
renfermant  des  nodules  endurcis  et  des  fossiles  très  nombreux.  Ces 
derniers ,  parfaitement  conservés,  sont  asses  rares  dans  le  reste  de 
l'assise.  Les  coquilles  ont  pour  la  plupart  leur  test  et  sont  remplies 
on  moulées  par  l'argile  endurcie.  JLes  Ammonites  et  ks  Hamites, 
souvent  changées  en  fer  sulfuré ,  sont  accumulées  au  çieà  de 
l'escarpement  battu  par  les  vngues,  surtout  entre  le  moulin  et  les 
dunes  de  Wlssant ,  et  leur  surface  est  alors  passée  ii  l'état  d'hydrate. 
Les  espèces  ci-après,  que  nous  avons  recueillies,  et  dont  plusieurs 
avaient  été  déjà  signalées  par  M.  Rozet  (2)  et  par  M.  E.  RcJ)ert  (3), 
6e  retrouvent  presque  toutes  dans  la  même  couche,  au  promontoire 
de  Copt- Point,  situé  en  face,  de  l'autre  c6té  du  détroit. 

Tirochocyathus  conulux^  Miln.  Edw.  et  J.  Ha.,  Pentacrinus  creia» 
cens,  Leym.,  Serpula  gordialis,  Schlolh.,  Fenericardia  tenuicosta, 
Sow.  in  Fitt.,  laoreramus  sutcaius,  Sow.,  /.  conccntricits,  id..  Nu» 
cuta  hivirgata ,  id.,  N,  omaiissima^  d'Orb.,  N,  pectinata^  Sovr., 
Plicatula  radiohi,  Lam.,  Ostrea  lateraiisy  NiU.,  O.  lûppopodium^ 
id.,  Tcrebratula  bf'piicatn,  Sow.,  T.  spîntdosa  et  rugulosa,  Morr., 
T.  ta  marin  dus  ^  Sow.,  Dentalium  ellipticum^  id.,  Natica  gaultina^ 
d'Orb.,  Solarium  conoidcum ^  Sow.  in  Filt. ,  S.  ornatum,  id.,  Sca^ 
laria  Dupiniana,  d'Orb.,  Plcurotomaria  Gibbsi,  Sow.,  RostcUaria 
carinata^  MaDt.,/{.  costaio^  Mich.,  Bclemnites minimus^  Li8t.,iViia- 


l\\  h'ArchidiC,  Mém.  de  la  Soc.  géoL,  vol.  III,  p.  264.  4839. 
(2j  Description  géogn.  du  bassin  du  bas  Boulonnais,  p.  44  ;  in-8, 
arec  carte.  Paris,  4828. 

(3)  Bull.,  Yol  IV,  p.  342.  4836. 


GAULT.  :259 

tiiiu aibensiM^  d'Orb. , N.Ciememifuu, id  ,  JinmonUes auritus,  Sow., 
J,  Beudanti^  Al.  BroDg..  A,  bipUcatus,  Mant.,  >^.  BouchuriUanim, 
d'Orb.,  Ap  cristiitiis,  Del.,  A.  fienarius,  Sow.,  /^.  ticnfptus,  id., 
^.  Fittonîf  d'Arch.,  ^.  injlatus^  Sow.,  A.  lautftSy  id.,  A.  plnnus, 
MaDt.,  A,  splendvns^  Sow.,  A.  tuberculatus ,  id. ,  A,  vaHcosus,  Sow., 
Hamites  aUenuatus,  id.,  ^.  intermediiu jid.t  H»  flcjcuosus^  d'Orb., 
U,  maspimm,  Sow.,  //^.  rotumius,  id.»  ^.  /tv/tf/V,  id..  //.  tubercuUt' 
Uis^  id.,  des  denU  de  poissons, de  sauriens,  ot  des  coprolites. 

M.  Rozet ,  dans  $9  Descripthn  géognostique  du  bassin  du  bas 
Boulonnais t  cite  encore  les  marnes  du  gault  à  Samer,  à  Desvrcs, 
à  Coliroberl  et  à  Hardingcn.  M.  Fillon  (1)  les  a  figurées  très  régu- 
lièrement au  pied  des  collines  de  craio  qui  circou.scrivrntle  bassin, 
et  nous  savons  qu*à  peu  de  distance  au  nord  de  Ferques  un  puits 
creusé  pour  rechercher  la  houille  a  rencontré,  au  -dessous  de  la  craie, 
les  argiles  bleues  avec  les  fossiles  qui  les  caractéri.sent. 

D*après  ce  qui  a  été  dit  [antè^  p  185]  des  résultats  apportés  par 
les  sondages  pratiqués,  non  seulement  sur  le  versant  nord  de  Taxe 
de  TArtois,  mais  encore  sur  la  ligne  de  partage,  et  môme  un  peu 
au  S.,  on  peut  croire  que  la  limite  du  gauU,  qu*ils  n'ont  pas  ri*n- 
contré  avant  d'atteindre  les  terrains  plus  anciens,  se  dirige  sou- 
terrainementau  sud-est  de  Calais,  vers  Fruges,  Doullenset  Bapaume, 
pour  remonter  «1  TE.  par  le  Catelet  ;  Bohain  et  la  Capelle ,  en  con  - 
tournant  au  S.  le  plateau  où  l'Escaut ,  la  Sambre  et  la  Somme  preii- 
neut  leur  source  (2), 

M.  Thorent  [i)  signala  le  premier,  au  nord-ouest  d'Aubenton,  au   i)t|>.u>,n.M.i 
lieu  dit  la  Folie-Not ,  et  reposant  sur  des  calcaires  oolithiques ,  m"      1  a 
dépôt  crétacé,  composé  d'uue  roche  très  siliceuse,  grisâtre,  m' 
délitant  en  feuillets  «  et  remplie  de  végétaux  cj^arbonnés,  puis  une 
marne  rougeâtre ,  nobâtrc  ou  gi  b»âtre ,  et  un  grè>s  peu  dur,  pétri  do 
grains  verts,  avec  une  grande  quantité  de  fer  sulfuré  disséminé.  Ce 


f\\  Transact,  geol.  Soc,  of  London ^  vol.  IV,  pi.  9. 
Vj  Cependant  dans  un  puits  de  recherches  exécuté  à  Pommier- 
Sainte-Marguerite,  au  sud  d'Arras,  sar  la  ligne  même  de  partage , 
M.  Élie  de  Beaumont  signale,  a«-dtisoii§  de  I6d  mètres  de  craies 
diverses,  49  mètres  de  marnes  grises,  schistoldes,  de  marnes  glau- 
conieuses  ou  non,  de  sables  glauconieux  et  marneux  et  de  grès  cal- 
carifères,  qui,  d'après  ce  savant,  représenteraient  le  gault  et  le  grès 
vert  inférieur.  (Explication  de  la  carta  géohgiqtie  de  la  France, 
vol.  11,  p.  584.  4848.) 

(3)  Mém.  de  ta  Soc.  gêol.  de  France^  vol.  IH.  p.  «58.  4  839. 


•I.- 


260  6AULT. 

sable  bien  noirâtre ,  devenant  gris  verdâtre  par  son  exposition  k 
l'air,  renferme  ïExogyra  columba^  var.  minima,  avec  des  Peignes, 
des  Huîtres,  et  la  Trigania  alœformis?  Du  lignite  y  repose  aussi 
sur  des  couches  siliceuses  non  effervescentes,  très  compactes, 
gris  verdâtre ,  quelquefois  cdluleuses ,  séparées  par  un  sable  vert 
semblable  au  précédent  et  renfermant  la  noême  Exogyre.  Les 
sables  pyriteux  sont  exploités  sous  le  nom  de  cendre  pour  l'amende- 
ment  des  terres.  Un  autre  lambeau  de  même  nature  fut  indiqué 
à  Tarzy,  sur  le  plateau  situé  à  l'est  de  ce  point. 

Les  observations  que  nous  donnâmes  la  même  année  (1)  en  fai- 
sant connaître  l'existence,  dans  ces  couches  de  la  Folie-Not ,  des 
Ammonites  monile^  Sow.,  et  biplicattu^  Mant ,  et  de  Vlnoceramus 
sulcaiusp  Sow. ,  ne  permettaient  guère  de  douter  qu'elles  ne  fussent 
un  rudiment  du  gault,  et  nous  mentionnâmes  Clément  les  grès 
non  effervescents,  schisteux,  avec  empreintes  charbonneuses,  ainsi 
que  les  glaises  noirâtres  pyriteuses  exploitées.  Plus  tard  (2),  nous 
eûmes  occasion  de  revenir  sur  ce  sujet ,  et  conformément  à  la  clas- 
aifiâition  adoptée  par  nous  en  1839,  mais  modifiée  depuis,  nous 
décrivîmes  sous  le  nom  de  grès  vert  les  divers  lambeaux  de  grès, 
de  sables  et  d'argiles,  épars  çâ  et  là  à  la  surface  des  calcaires  ooli- 
tbiques  des  cantons  d'Hirson  et  d'Aubcnton,  et  qui,  par  leurs  fos- 
siles, se  rapportaient  plus  particulièrement  à  l'horizon  du  gault 
Des  sables  analogues,  de  quelques  mètres  d'épaisseur,  se  prolongent 
aussi  sur  les  tranches  du  terrain  de  transition ,  sur  la  rive  droite  de 
l'Helpe ,  au  nord  de  Rocquigny,  dans  le  bois  du  Hautty,  entre  Mon- 
drepuis  et  la  grande  route,  à  Rue-d'HIrson ,  à  Rue-Heureuse,  etc. 
Des  vues  particulières,  que  nous  ne  pouvons  encore  admettre,  ayant 
éié  déduites  récemment  de  l'examen  de  quelques  uns  de  ces  lam- 
beaux ,  nous  sommes  obligé  d'entrer,  à  leur  égard,  dans  des  détails 
qui,  sans  cela,  seraient  superflus. 

Le  point  le  plus  occidental  où  viennent  affleurer  les  sables  verts, 
au-dessous  des  marnes  argileuses  bleues  dont  nous  avons  parlé 
(antèt  p.  220),  se  trouve  au  bord  de  l'Oise,  à  l'ouest  de  Sorbais,  et 
au-dessous  de  Rue-Maillard.  A  Étréaupont ,  le  lit  de  la  rivière  est 
formé  par  un  grès  argileux,  gris  bleuâtre,  avec  points  verts,  à  grain 
très  fin,  peu  calcarifère,  caractérisé  par  Vlnoceramus  sxUcaius^  et 


[\\  D'Arohiac,  ibid.^  p.  279.  1839. 

(2)  D' Archiac ,  Description  géologique  du  département  de  C  Aisne 
[ibid.,  vol.  V,  p.  334,  et  pi.  23,  f.  4,  2,  4,  6,  4843). 


CAGLT.  261 

iofériear  au  sable  vert  foncé  précédent ,  où  se  trouvenl  les  7(?r^- 
braiula  striattila,  Sow.,  et  Gibbsiana^  id.?  Ces  assises  se  reièyent 
sur  les  bords  du  Thon ,  comme  sur  la  rive  gauche  de  TOise,  à  me- 
sure qu'on  s'avance  vers  ÏE.  Dans  le  village  d'Effry,  le  grès  repose 
sur  les  calcaires  ooiithiques ,  |)uis  viennent  au-dessus  les  marnes  et 
la  craie  à  silex.  Â  Foigny,  on  retrouve  sous  les  marnes  le  sable  vert 
foncé,  le  grès  grisâtre  argileux  d'Élréaupont,  et  des  sables  verdâtres 
enveloppant  des  rognons  de  cette  même  roche  légère  et  poreuse, 
le  tout  sur  une  hauteur  de  20  mètres  an  plus.  Ce  système  de  cou- 
ches» au  nord  de  Téglise  d'Origny,  recouvre  les  calcaires  blancs 
ooiithiques.  A  l'ouest  de  Buciliy,  un  lambeau  de  grès  et  de  sable 
?ert  de  10  à  12  mètres  d'épaisseur  couronne  l'escarpement  de  la 
rive  droite  du  Thon  ;  un  autre  lambeau,  rempli  à'Exogyra  eonica^ 
Sow.  (1),  existe  entre  Saint-Michel  et  les  Vallées,  et  le  hameau  de 
Lorembert  est  sur  des  sables  analogues.  Au-dessus  de  Leuze,  les 
grès  et  sables  verts,  avec  des  glaises  dans  lesquelles  on  exploite  des 
cendres  pyntemes  semblables  à  celles  de  la  Hayette ,  surmontent 
les  assises  jurassiques.  Un  peu  au  nord  du  village  sont  encore  des 
grès  quartzeux  en  plaquettes  subschistoïdes  avec  du  fer  silicate  très 
abondant  Les  grès  extrêmement  durs,  à  cassure  lustrée,  ne  font 
aucune  effervescence  avec  les  acides,  et  alternent  avec  dessables 
verts  et  ferrugineux. 

Nous  avons  déjà  parlé  du  lambeau  de  la  Folie-Not;  aussi  ne 
reproduirons-nous  pas  ici  les  détails  plus  complets  que  nous  en 
avons  donnés  en  18/!i3,  et  auxquels  M.  Dumont  (2),  qui  a  vu  les 
lieux  assez  longtemps  après,  ne  semble  avoir  rien  ajouté  d'es- 
sentiel. La  coupe  de  Wignéhies  est  la  répétition  de  ce  que  nous 
venons  de  dire,  avec  ces  modifications  locales  sans  importance 
qu'on  observe  toujours  le  long  des  plages  basses,  comme  était  celle- 
ci  ,  et  qui  sont  en  rapport  avec  les  circonstances  physiques  environ* 


(1)  Cette  espèce  du  grès  vert  du  Wiltshire,  qui  n'est  peut-être 
qu'une  variété  de  1'^.  lœvigata,  Sow.,  du  grès  vert  inférieur  du  Kent, 
n'est  point  Y  Os trca  conica^  à' Ovh.,  Pnlcont.franç.,  pi.  478,  f.  5-8; 
mais  elle  paraît  être  identique  avec  l'O.  arduennensis^  d'Orb.,  ib.^ 
pi.  472.  VExogyra  conica  n'est  jamais  striée,  et  la  seule  synonymie 
de  M.  d'Orbigny  doit  s'appliquer  à  la  Grjpluea  secundo ^  Lam.,  si 
toutefois  la  vérificatioD  a  été  faite  sur  les  échantillons  types  delà  col- 
lection du  célèbre  auteur  des  Animaux  sans  vertèbres .  Les  fig.  4-3, 
pi.  479,  représentent  bien  V Exogyra  lœvigata,  Sow. 

(2)  Bidl.  de  VAcad.  r.  de  Bruxelles,  vol.  XYI,  p.  42.  4849. 


263  '  GAULT. 

iiMM,  Nom  M  pouvon»  loW  dtns  fous  ce»  peltts  Mmbeatfi  épt» 
de  MriMes  rtrWi  de  grè«,  d'ffrgiles  pyriteuM  «m  noft,  et  de  débris 
de  f égétfifk  dutrUmnte  <  c|oe  des  représentants  plus  an  inoiiifli 
TariiMesdo  gtoli ,  el  peut-être  0  et  19i  qnehtnes  rudiments  de  b 
cfiie  inOiMiUt  ccrttins  grès  nppêlsitt  iMir  leur  aspect  la  ffàize  des 
Ardennes.  Mais#  solfani  nous,  atittttté  tracé  dû  ^ès  fert  isféHéttf 
ott  grovpe  ûtotomlm  A';  existe ,  et  ce  serait ,  en  effet ,  une  ' 
anmnaKe  fort  étrange  f  puisqu'tt  ne  cimimen^e  k  se  montrer  qas 
dana  le  département  de  la  Metise.  !fod#  insîsieroifS  encore  moins 
svr  ridée  qoe  le  grbnpe  weaMien  puisse  y  élre  représenté,  et  nofis 
répéterons  en  terminant  «  <|«e  nous  nwtn  m  et  signalé  la  pltipart 
dib  fliits,  d'ailleurs  extrememsnt  simples,  sitr  lesquels  M.  Domont 
a«  du  moins  jusqu'à  présenff  appoyé  sas  divers  rapprochements} 
nOns  avons  parfont  admis  l'exactiiiide  de  ses  obienrations  d*accoi4 
avec  Isa  Dfttra;  aois)  est-ce  avec  on  véritable  regret  que  nous  nous 
sommes  si  souvent  prononcé  eontra  li»  conelasions  générales  qti*R 
ch  a  dédaites. 

An^omms  de  2llOBtH5aiiit-^Jean ,  les  eotfcbeSi  dont  fions  venons 
de  parler,  atteignent  tetn*  pit»  grande  épaissetir  qoi  est  de  95  mètres. 
M  iTtttfeat  d'Éfréaupoiiti  aif  point  lé  phis  bas  oft  noos  les  avons  vues 

*  afleinrer 4  elleaaont  S 1U  métrés  aii-dess«sde  la  mer^  et  eA  se  relevant 

graduellement  à  TE.  elles  atteignent  une  altitude  de  295  mètres dalis 
les  bols  d*Hannapes,  ce  qol  donne  rto  rsiètêment  de  111  mètres 
entre  ces  demr  points  distants  d'envirofi  7  lieues.  Les  couches 
plongeni  an  S.*0»  oft  elles  sont  ensuite  constamment  recouvertes  par 
les  groupes  pins  récents. 
n.  i.;..i..nu-.it       Nous  avons  indiqtié  le  prolougcment  des  sables  verts  et  des  grès 

ai.:m.ii.-..  ^ntre  Wardimont  et  la  Hardoye  (Ardennes),  pois  jusqu'au  delà  de 
Hooquignj,  où  leur  épaisseor  est  de  18  à  20  mètres.  Ils  passent 
ensoite  derrière  chaumonf-Porcien  pour  se  continuer  dans  la  dlrec- 
lion  de  Mesinont  cl  de  Novion-Porcien  (1).  Contre  ce  dernier  vil- 
lage, et  dans  le  petit  tertre  sur  lequel  est  bâtie  l'église,  ce  sont  des 
sables  composés  de  grains  verts  dominants,  et  de  grains  de  quartz 
mélangés  d'une  petite  quantité  d'hydrate  de  fer,  d'argile  et  de  cal- 
caire en  proportions  variables.  A  la  base,  et  quelquelois  au  contact 
même  du  coral<ag,  les  sables  argileux  renferment  beaucoup  de 
rognons  très  durs,  bruns,  verts,  noirâtres  ou  blanchâtres.  On  y 

(4)  D'Archiac,  Mémoire  sur  le  groupe  moym  rie  in  formation 
nétai^\hSém.Helà  Sor. grât,  ff<^Fta/trt ;y^rtii,-p.  tSt,  tS3t>). 


GAULT.  303 

reconnatt  les  éléments  de  la  roche  enveloppante  avec  des  cailloux 
de  quartz  et  de  quelques  antres  roches  mal  caractérisées,  qui  en  font 
un  poudingue  d*un  aspect  particulier  (1).  A  un  kilomètre  à  !'£. , 
les Hts  d'argile  subordonnés  sont  exploités,  et  la  superposition  aux 
«Jonches  jurassiques  est  de  la  plus  parfaite  évidence.  Les  fossiles  de 
cette  locaKlé  sont  très  nombreux  et  remarquables,  surtout  les 
Ammonites,  par  la  conservation  de  leur  test  nacré  et  de  tous  leurs 
raractères  intérieurs.  Les  fossiles  sont  réunis  avec  les  rognons  du 
poudingue  ;  ils  forment  un  lit  de  O'^^SÔ  à  0"*^&5,  et  de  même  que 
nous  Favons  vu  dans  les  argiles  de  Crockerton  (WUtshire),  de 
Ringmer  (Sussex),  de  Folkstone  (Kent)  et  de  Saint-Pot  (Pas-de- 
Calais),  ils  n'occupent  dans  la  masse  qu*unc  zone  étroite,  au-dessus 
et  au-dessous  de  laquelle  ils  deviennent  très  rares. 

De  ce  point  à  Faissault  et  h  Machéroménil,  la  teinte  verte  du  sol  et 
les  fossOes  répandus  dans  les  champs  indiquent  la  continuation  du 
même  dépôt.  A  un  kilomètre  au  nord-est  de  Machéroménil ,  les  car- 
rières ouvertes  dans  un  petit  vallon  montrent ,  sous  une  glaise  brtm- 
verdâtre  de  0'"»/iO,  ua  lit  de  0'",25  oit  sont  accumulés  les  coquilles 
et  les  rognons  de  poudingue ,  puis  une  couche  de  sable  vert  de 
0*,60,  recouvrant  le  calcaire  oolitbique.  Les  coquilles  et  les  nodule» 
noirs,  pénétrés  de  veines  de  chaux  carbonatée ,  y  sont  semblables 
aux  précédents  et  accompagnés  de  fragments  de  bois  dicotylédones* 
En  général ,  le  lit  de  coquilles  avec  le  poudingue  eu  rognons  se 
trouve  à  la  partie  inférieure  do  dépôt;  an-dessus  vient  on  saUe 
plos  on  moins  mélangé  d'argile ,  et  qui  forme  les  buttes  entre 
Novion  et  Yieillc-Yifle.  Leur  épaisseur  est  de  15  à  18  mètres. 

Au  nord  de  Saulxcc-aux-Bois,  la  séparation  des  deux  formations 
nous  a  paru  moins  nette  (p.  283).  Tontes  les  collines  entre  ce  flt« 
lage  et  Monclin ,  pois  celtes  qui  s'étendent  jnsqu'à  Sorcy  et  Ecordal, 
sont  formées  par  les  mêmes  couches  nrgilcuses  et  sableuses  qui  se 
montrent  aussi,  à  l'ouest  de  Saint-Loup,  toujours  avec  leurs  fossiles* 
La  formation  jurassique  se  relevant  iosensiblemenl,  les  nombreuse» 
carrières  ouvertes  au  nord  d'Ecordal  sont  dans  les  calcaires  fpiê 
caractérise  VAslarte  minima^  surmontés  à  VU,  de  sable  vert  sans 
rognons  ni  fossiles.  A  gauche  du  chemin  de  Tourteron ,  les  ro- 
gnons diffèrent  des  précédents,  et  souvent  sont  de  véritables  galets 


(4)  Voyez,  sur  ces  rognons  noirs,  Aie.  d'Orbigny,  BuTi.,yo\.  XIV, 
p.  480.  1843.  —V.  Raulin,  ibUt  p».  48^.  -«-*  D'Ajrchiac,  iàiti., 
p.  485.  —  Puvignier,  ibfd.,  %*  sér.,  vol.  F,  p.  469. 


26&  GAULT. 

OU  fragments  roulés  du  calcaire  lumachelle  oolitliique  sous-jaceul, 
et  qui,  longtemps  soumis  à  Taclioa  de  la  roche  enveloppante,  ont 
pris  la  même  teinte  brun-noirâtre  ou  verdâtre. 

Les  membres  de  la  Société  géologique  qoi  ont  visité  en  1835  quel- 
ques uns  de  ces  points  ont  cru  reconnaître,  que  le  grès  vert  supé^ 
rieur  se  trouvait  )i  Charbogne,  le  gault  un  peu  avant  ce  hameau,  et 
le  grès  vert  inférieur  à  Saint-Loup  et  à  Tourtcron  (1)  ;  mais  nous 
avons  dit  remarquer  (p.  2SUyh  peu  de  réalité  de  ces  distinctions 
et  le  peu  de  constance  des  couches  argileuses  et  sableuses  les  unes 
par  rapport  aux  autres,  lorsqu'on  les  observe  sur  une  certaine  éten- 
due. Quelques  sommités  entre  Tourteron  et  le  Chesne  sont  encore 
couronnées  de  sables  verts ,  et  il  en  est  de  même  entre  ce  dernier 
bourg  et  Buult-aux-fiois. 

Les  fossiles  que  nous  avons  recueillis  dans  les  couches  argîlo- 
sableuses  avec  rognons  et  poudingue,  particulièrement  aux  environs 
deNovion,  de  Machéroménil  et  de  Saulxce-aux-fiois ,  sont  les 
mivants  : 

Trochocyathus  conulus,  Miln.  Edw.  et  J.  Ha.,  Panopœa  acnti- 
sulcata,  d*Orb.,  P.  inœquipat%*h^  id.,  Vemu  Vlhrayeana^  id.,  Cy- 
prina  cordiformis^  id.,  C,  enyensis,  Leym.,  C,  reguitirîs,  d*Orb., 
Periploma  sintplex,  id.,  Thetis  minor^  Sow.,  Fenericardia  te  nui- 
Costa,  Sow.,  Jrca  carlnata,  id.,  A,  fibrosa^  id.,  A,  Rugardiana^ 
d'Orb.,  Nucnla pectinata^  Sow.,  iV.  arduennensis^  d*Orb.,  Peciun* 
cutus  alterna  tus,  id.,  Trigon'ia  alœformis ,  Park.,  T,  Constantii, 
d'Orb.,  Gerviilén  dffficilfs^  id.,  3fftiius,  nov,  sp.,  Inoceramus  con-- 
ce/iinciis,  Sow.,  Pccten  Raulinianus ,  d'Orb.,  Lima  albensis^  id., 
Spondflus  giàbasiiSy  id,yPlicatala  radioia,  Lam.,  Exogyra  conica, 
Sow.,  an  auricularis^  Brong.,  ver.?  Ostrca  lateralis,  Nils.,  Ostrea 
vesfcularis,  Lam.,  Dentalium  médium^  Sow.,  Natica  Rauliniana^ 
d'Orb.,  N.  Ciementina,  id.,  N,  ervyima,  id.,  Solarium  monitiferum, 
Micb.,  Scalaria  Dupiniana,  d'Orb.,  S.  Hauliniana^  id.,  Nnutilus 
Clem  en  tin  us,  d'Orb.  f  Ammonites  A  rc/iiacianus,  id.,  A.  Beudanti , 
Brong.,  A.  bicurvatus,  Mich.,  A.Jissicostatus ,Vh\\\,,  A,  Guersanti^ 
d'Orb.,  A,  monde  y  Sow.  Ll.  mamiilatus,  Schlolh.),  A.  qucrcifolius^ 
d'Orb.,  A,  Raulinianusy  id.,  A.  regularis^  id.,  Hamites  rotundus^ 
Sow. 

La  vallée  de  TAire  et  les  collines  qui  la  bordent,  de  Grandpré 
à  Yarennes  et  au  delà,  nous  ont  offert  une  série  de  dépôts,  prolonge- 
ment de  ceux  que  nous  venons  de  décrire.  On  les  observe  d'ailleurs 
à  des  niveaux  assez  diff^érents ,  ce  qui  nous  avait  fait  présumer  que 


(1)  Bull.,  vol.  VI,  p.  335.  4835. 


GAULT.  265 

ceux  des  parties  basses  du  soi  étaient  un  remaniement  de  ceux  des 
plateaux,  mais  un  nivellement  exécuté  par  M.  A.  Buvignier  (1) 
s'oppose  à  cette  conjecture.  La  carrière  située  entre  Marcq  et 
Chevières,  sur  la  rive  gauclie  de  l*Aire,  nous  a  présenté  la  coupe 
cî-jointe  (p.  285)  : 

4 .  Dépôt  quaternaire  de  sable  argileux,  avec  des  cailloux  Maires, 

roulés  de  calcaire  jurassique 2 

2.  Argile  vert  noirâtre 5 

3.  Id.,  avec  Inoceramus  concentriciis^    Thetis  major? 

Ammonites  mo/file ,   Trochocyathus  co/iulusj  etc.     0,20 

4.  Argile  verte,  avec  des  nodules  endurcis  de  même  na- 

ture, quelques  coquilles  disséminées  [Ammonites 
monilc)f  et  des  nodules  ferrugineux  noirâtres  à  la 
base I 

5.  Grès  vert  peu  solide ,  avec  grains  de  quartz  et  nodules 

noirâtres  endurcis  [Tcrebratula  prœlonga^  Sow., 
T.  plicotilis?,  id.) 6 

Une  petite  carrière  ouverte  immédiatement  au- 
dessous,  dans  les  couches  jurassiques,  montre  : 

6.  Calcaire  marneux,  grisâtre,  noduleux,  avec  Phola- 

domyes,   Trif^onia  costata^  var.,  etc 4 

7.  Marnes  bleues  à  Exogyra  virgula^  Defr.,  au  niveau 

de  la  rivière 

Les  couches  2  et  3  ont  une  analogie  frappante  avec  le  gault  de 
Folkstone  et  de  Wissant,  mais  on  doit  sans  doute  regarder  les  assises 
6  et  5  comme  en  faisant  aussi  partie. 

Au  sud,  au  sud-ouest  et  au  sud-est  de  Sommerance,  sur  les  hau- 
teurs qui  dominent  la  vallée,  on  exploite  des  sables  verts  avec  fer 
hydraté  en  grain ,  sur  une  épaisseur  de  ^  à  5  mètres,  et  recouverts 
par  un  dépôt  de  transport  quaternaire.  V Exogyra  virgula  roulée 
s*y  trouve  de  même  qu'à  la  partie  supérieure  des  minières  de  Grand- 
pré,  dont  les  fossiles  diffèrent  de  ceux  que  nous  avons  signalés  pré- 
cédemment. Ce  sont  surtout  les  polypiers  recueillis  par  M.  Raulin 
et  par  nous,  que  M.  Michelin  a  décrits  sous  les  noms  de  Ceriopora 
Raulini,  Heteropora  spongioides,  Cricopora  coliformis^  Eschara 
triangularis  avec  le  Spongia  boletifoi*mis  du  tourtia,  le  Diastopora 
gracilis,  Miln.  Edw.,  qui  se  trouve  àVassy,  le  Cricopora  gracilis^ 
Mich. ,  de  la  craie  de  Wesiphalie,  le  Ceriopora  polymorpha,  Gold. , 
du  même  pays,  V  Heteropora  didiotoma,  de  Blainv. ,  et  VH.  crypio- 


(4)  ^k//.,vo1.  X,p.  258.  4839. 


2W  GAULT. 

pora,  id.,  toasdeox  de  Hlacstricht  Nous  y  signalerons  en  outre  : 
SctfpMa  infùndibxUiformis^  Goîd.,  Serpula  sociah's^  id.,  et  gor- 
dialiSy  Schloth.,  Tetragrammavariolaris^  kgADiscoidea  subu^ 
ciduSy  id.,  Avicula  Raulinîana^  d*Orb.,  Plicatula  radiola,  Lam. , 
bxogyra  inflata,  Gold. ,  an  lœvigata ,  Sow. ,  Terehraiula  sulcata, 
Park.  »  an  nuciformis^  Sow.?  T.  latissimat  Sow. ,  T.  prœlonga,  id. , 
in  Fitt. 

Aux  environs  d'Apremont  et  de  MonlalainTiflé ,  les  couches  aré- 
nacées  redeviennent  solides,  comme  au  nord-ouest  dans  le  départe- 
ment de  l'Aisne»  et  donnent  des  grès  exploités.  A  Test  de  Yarennes 
(Meuse),  les  monticules  de  Téiage  jurassique  supérieur  sont  entou- 
rés par  une  ceinture  de  sables  verts,  avec  les  nodules  noirs  et  les 
fossiles  précédents  à  la  partie  inférieure ,  au  contact  des  marnes  à 
Exogyra  virgula.  Les  fossiles  semblables  à  ceux  de  Novion ,  de 
Machéroménil,  etc.,  y  sont  moins  bien  conservés  et  moins  variés; 
nous  y  avons  reconnu  les  suivants  : 

Panopœa  inœqutvahis^  d'Orb.,  Venus  Fibrayeana^  id.,  Thctis 
minor,  Sow.,  Fenericatdfa  tenuicosta^  id.,  Âtca  cdrinata,  id., 
ji.  Cottaldiiia y  d'Orb.,  J,  Jibrosa,Sovr,,  Nucula  ardaennensis ^ 
d'Orb.,  iV.  opaftf, Mant.,  Trl^nmalœformh,  Park.,  T,  ATchiacianoy 
d*Orb.,  Inoceramiès  concentricusy  Sow.,  PUcatafa  raitloltt^  Lam., 
Dentaliwn  médium ^  Sow.,  Atnpullaria  canaliculata^  Mant.,  Sola^ 
Hum  mntiiliferum^  Mich.,  jémmonltes  intemtpiusy  d'Orb.,  A.  mil- 
UtianuSf  \à.^  A.  mouiie^  Sow.,  A^  reguiaris^  Brttg« 

Inflexions  Nous  avoHS  Bussi  fait  voir  (1)  la  courbe  décrile  par  les  affleure- 
^auit  ments  du  gault  dans  le  sens  vertical,  entre  ce  dernier  point  et  la  côte 
de  la  Manche,  courbe  dont  nous  retrouverons  l'analogue  vers  l'axe 
du  bassin  de  la  Seine.  A  parlir  du  village  de  Rumigny  (Ardennes), 
où  ce  groupe  alleint  une  altitude  de  267  mètres,  il  s'abaisse  à 
rO.-N.-O.  ,  se  mainlenanl  entre  220  et  200  mèlres,  d'Aubeoton  à 
Rue-Neuve  (Aisne) ,  pour  disparaître  brusquement  ï  Étréaupont 
à  12/i  mètres  seulement  au-dessus  de  la  mer.  On  a  dit  que  les 
forages  du  déparlement  du  Pas-de-Calais  ne  rayaient  point  rencon- 
tré à  100  mètres  au-dessous  de  ce  même  niveau  (2),  et,  en  supposant 
que  plus  au  sud  de  l'axe  de  l'Artois  il  se  trouvât  à  cette  profondeur, 
on  aurait  encore  une  différence  de  ^57  mètres  avec  son  altitude  à 


(4)  D'Arcbiac,  Mém.  de  la  Soc.  géol,  de  France ^yoL  lll^  p.  286. 
4  839.  —  Id.,  ibid.,  2«  sér.,  vol.  U,  p.  ^^%.  t846. 
j![  (2)  Voyez  antè,  p.  "î59,  nota^  pour  un  fait  ezceptionnel. 


entre 

les  Ardennet 

el 

la  Hanche. 


GAULT.  267 

Rmigny.  U  remonte  sans  doute  ensuite  vers  le  N.  en  8*approchant 
da  bas  Boulonnais,  dans  renceinie  duquel  il  affleure  comme  dans  la 
falaise  de  'Wissant ,  où  il  est  à  1 0  ou  1 2  mètres  au-dessus  de  la  mer  ; 
mais  il  ne  tarde  pas  à  s'enfoncer  de  nouveau  très  rapidement  au  N., 
paisqu'il  n*a  été  trouvé  dans  lu  puits  de  Olais  qn*à  près  de  300 
mètres  au-dessous. 

Nous  avons  dit  {antèf  p.  225)  que  MM.  Sauvage  et  Bnvignier  (!) 
avaient  placé  parallèlement  à  la  craie  lufleau  {ffaize)  de  l'arrondisse- 
ment de  Youziers  certains  grès  que  nous  avons  considérés  dans  celui 
de  l'Aisne  comme  appartenant  plutôt  au  groupe  i\n  ganlt.  Ces  géo* 
logiies  ne  marquent  en  effet  celui-ci  que  jusqu'à  Mcsmont,  et  tous 
les  sables  verts,  les  grès  et  les  argiles  qui  sont  au  nord-ouest  de  ce 
point,  entre  les  marnes  crétacées  et  les  couches  jurassiques ,  appar* 
tiendraient  au  deuxième  groupe.  Mais  les  fossiles,  incontestablement 
du  gaolt,  trouvés  dans  le  prolongement  immédiat  de  ces  couches  aux 
environs  d'Aubenton ,  Tenchevétrement  des  assises  arénacées  et  ar- 
gileuses, l'absence  des  fossiles  si  caractéristiques  de  la  craie  tnffeaa 
dans  rarrondisscment  de  Youziers,  nous  engagent  à  maintenir  notre 
premier  classement,  il  ne  serait  pas  impossible  néanmoins,  comme 
nous  l'avons  déjà  donné  à  entendre,  que  certains  grès  psammitiques, 
qui  ont  une  grande  analogie  avec  la  gaize^  n'en  fussent  réellement 
une  dépendance,  mais  leur  position  relative  eff  leurs  limites  reste- 
raient encore  à  piéciser. 

Tout  en  reconnaissant  l'exactitude  des  descriptions  de  MM.  San- 
\age  et  Buvignier  et  les  services  qu'ils  ont  rendns  à  la  science  et  àû 
pays  en  traçant  avec  un  aussi  grand  soin  les  limites  des  subdivisions 
qu'ils  ont  adoptées,  nous  ne  pouvons  cependant  admettre  les  rap- 
prochements qu'ils  ont  faits  de  quelques  dépôts  de  sables  verts  avec 
le  grès  vert  inférieur  {lower  green  saiid)  qui  ne  nous  a  point  paru 
représente  dans  le  nord-ouest  du  département  des  Ardennes  plus 
que  dans  celui  de  l'Aisne,  ni  la  domination  de  grès  ver(  supérieur 
appliquée  à  la  gaize  et  aux  couches  arénacées  ou  grésiformes,  vertes, 
bleues  ou  jaunes,  de  l'arrondissement  de  Rethel. 

Nous  devons  faire  remarquer  que,  dans  la  liste  des  fossiles  du 
gault  des  Ardennes  {{}.  307),  les  auteurs  semblent  se  ranger  im-> 
pliciteinent  à  notre  opinion ,  puisqu'ils  ne  font  aucune  distinction 
entre  les  corps  organisés  des  couches  rapportées  par  eux  aux  scAles 


(4  )  Statistique  miner. ,  géoL ,  etc, ,  du  département  des  Ardennes^ 
p.  47  et  356;  in-8,  avec  carte  et  coupes.  Mézières,  4842. 


268  GAULT. 

verts  inférieurs  et  au  gauk  ;  co  outre ,  ils  signalent  à  Granclpré ,  où 
nous  avons  vu  des  fossiles  assez  différents  de  ceux  du  gault,  l*Axo* 
gyra  sinuaia  et  VOsirea  Leymerii^  espèces  qui,  a?ec  la  Tere" 
iratula  prœlonga^  appartiennent  an  quatrième  groape.  Ces  bancs 
inférieurs  à  minerai  de  fer  qui  manquent  au  N.-O. ,  seraient-ils 
déjà  ur rudiment  de  la  partie  supérieure  du  groupe  néocomien? 
Cette  supposition  a  pour  elle  quelque  probabilité,  lorsqu'on  voit, 
dans  le  département  d&la  Meuse»  M.  Bufignier  distinguer  fort  bien, 
au-dessus  des  marnes  sableuses  panachées ,  les  argiles  à  Plicatutes 
de  la  Haute-Marne,  qui  ne  sont  point  à  proprement  parler  les  ar» 
giles  tégulines  de  l'Aube,  puis  les  sables  verts  et  le  gault  ;  de  sorte 
que  les  sables  verts,  immédiatement  sous  ce  dernier  groupe,  carac- 
térisés par  YExoggra  sinuata^  VOstrea  Leymerii  et  la  Terebratula 
prœlonga^  et  qui  semblent  appartenir  au  premier  étage  néocomien, 
commenceraient  à  se  montrer  sur  les  bords  de  l'Aire,  dans  la  partie 
orientale  de  l'arrondissement  de  Vouziers,  pour  se  continuer  ensuite 
sans  interruption  vers  le  S.  Ainsi  viendraient  affleurer  successive- 
ment du  N.-N.-O.  au  S.-S.-E.  les  marnes  et  les  argiles  du  second 
groupe,  la  gcùse^  le  gault,  les  argiles  à  Plicatules  et  Exogyra 
sinuatùt  les  marnes  sableuses  panachées  et  le  calcaire  néoco- 
mien. 
DtfpartemttBt  ^  CoTte  géologique  du  département  de  la  Meuse^  publiée  en 
laiftlisr.  ^^^^  P^^  ^^'  ^'  Buvignier,  nous  permet  d'y  suivre  exactement  le 
groupe  qui  nous  occupe  et  qui  y  est  aussi  composé  à  la  base  de 
sables  avec  rainerai  de  fer  en  grains  que  nous  serions  porté  à  pla- 
cer dans  le  groupe  suivant ,  puis  d'argiles  alternant  avec  des  sables 
verts.  Les  lambeaux  isolés  sur  les  plateaux  jurassiques,  entre  l'Aisne 
et  la  Meuse,  atteignent  près  de  300  mètres  d'altitude,  et  les  couches 
s'abaissent  sur  la  rive  gauche  de  l'Aisne ,  par  suite  de  l'inclinaison 
générale  au  S.-O. ,  n'étant  plus  qu'à  l&O  mètres  dans  les  vallées  de 
l'Aisne  et  de  la  Biesme.  Aux  environs  de  Bar,  où  leur  puissance 
atteint  50  mètres,  leur  altitude  varie  aussi  de  250  à  130  mètres 
lorsqu'on  se  dirige  de  TE.  à  TO.  (1).  Userait  sans  doute  difficile 
de  distinguer  sur  une  carte  les  argiles  à  Plicatules  et  les  sables  verts 
qui  les  séparent  du  gault,  surtout  dans  le  département  de  la  Meuse  ; 
cependant ,  au  point  de  vue  théorique  et  straiigraphique ,  c'est  peut- 

(1)  A.  Buvignier,  5////.,  î'sér.,  vol.I,p.  398.  4  844.  — Gaulard, 
Mém,  pour  servir  à  une  descript,  géol,  du  département  de  la 
Meuse;  in-8.  Verdun,  4836. 


GAULT.  209 

toe  ane  nécessité  comme  de  séparer  la  craie  tuffeau  de  la  craie 
Manche. 

Dans  le  département  de  la  Haute-Marne,  en  effet,  M.  Cornuel  (1)  Départements 
a  séparé  stratigraphiquement  et  géographiquement  le  gaolt  des  Haaittiiame. 
sables  verts  et  jaunes  qui  sont  dessous,  et  comme  ceux-ci,  déjà  in-  ^^  i» îiame 
dîqués  par  l'auteur  sous  le  titre  de  grès  verts  inférieurs  {lower 
green  sand) ,  se  lient  intimement  aux  argiles  à  Plicatnles  et  anx 
couches  que  caractérisent  VExogyra  sinuata,  nous  pensons  qu'il 
est  plus  rationnel  de  poser  la  limite  des  groupes  comme  elle  l'est 
de  l'antre  c^té  du  détroit ,  précisément  entre  les  argiles  et  les  sables. 
Celte  distinction  paraîtra  d'ailleurs  d'autant  mieux  motivée,  que 
nous  nous  avancerons  davantage  vers  le  S.  et  le  S.-0.  N'omettons 
pas  de  rappeler  aussi,  que  dès  1838  M.  Ë.  Royer  (2)  avait  séparé 
dn  gault  le  sable  vert  foncé  qui  le  supporte  et  qui  repose  sur  un 
sable  grossier  jaunâtre,  au-dessous  duquel  viennent  les  argiles 
vertes  on  blenâtres  avec  txogyra  sinuata. 

Dans  l'arrondissement  de  Vassy  le  gault  ainsi  limité  se  compose 
de  marnes  argileuses  et  d'argile  marneuse,  gris  bien,  bien  dévelop* 
pées  aux  Côtes-Noires,  près  de  Moêlains,  sur  la  rive  ganche  de  la 
Marne,  au  sud-ouest  de  Saint-Dizier,  où  leur  épaisseur  est  de 
20  mètres,  la  plus  grande  qu'elles  atteignent  dans  le  département. 
Ces  couches  se  continuent  avec  les  mêmes  caractères  par  Yalcourt, 
Eclaron,  Monthiérender,  fîpothémont,  etc.  Leur  puissance  y  est 
quelquefois  réduite  à  3  ou  A  mètres,  tandis  qu'à  l'ouest,  dans  le 
département  de  la  Marne,  des  forages  entrepris  à  Yitry-le -Français 
et  à  Courdemange,  à  peu  de  distance  de  cette  ville,  leur  auraient 
fait  reconnaître  une  épaisseur  de  près  de  130  mètres  sans  qu'elles 
aient  été  complètement  traversées.  Mais  il  ne  faut  pas  perdre  de 
vue  que  la  difficulté  de  séparer,  dans  un  forage,  pibsieurs  séries  de 
sables  et  d'argiles,  peot  bien  avoir  fait  comprendre  avec  le  gaolt 
des  sables  et  des  argiles  de  l'étage  néocomien  sous-jacent 

Le  gault  n'occupe  d'ailleurs  que  deux  très  petites  surfaces  dans 
le  déparlement  de  la  Marne  :  l'une  contiguë  au  département  de  la 
Meuse ,  sur  la  rive  droite  de  TOrnain ,  entre  Yillers-le^Sec  et  Net- 


(4)  M ém.  sur  les  terrains  de  l'arrondissement  de  Fassy  {J^îém, 
de  la  Soc.  géol.  de  France^  vol.  IV,  p.  231 ,  pi.  4  3,  f.  1  et  2;  pi.  1 4, 
f.  2, 4  841).  —  Thirria,  I^otice  géol.  sur  les  gttes  de  minerai  de  fer 
{^nn.  desminesj  3"  sér.,  vol.  XV,  p.  11,  1839). 

(2)  Bull.,  vol.  IX,  p.  408.  1838. 


270  .  OAULT. 

Uocourt,  raiilre  toucbam  à  rarrondjsMaicut  de  V«wy,  sur  la  rire 
gauche  de  la  Marne,  dans  le  canton  de  Saint-Remy.  Sar  la  bdle 
CwrU  gMogigm  du  départemerU  de  la  Marm  qu'ib  fîeoiieBt  de 
pabUer*  MM.  A*  Bot îgnier  et  Sauvagie  ont  exprimé  par  ooa  niêne 
teiale«  le  gaoJt  proprement  dit»  les  nUeg  ferta  ei  les  argiles  k  Pii- 
catoles,  ces  fléologues  ne  faisant  commencer  le  groupe  néocoinien 
qu'avec  les  argiles  panachées. 

Les  fossiles  cités  par  M.  Gorooel  dans  le  troisième  groupe,  aox 
pages  257  et  sui?aates  de  son  mémoire,  ont  éuS  sans  doote  revus  par 
hûf  car  la  liste  présentée  à  la  Société  géoiogîqoe,  le  16  mai  1851 , 

,  diflère  compléteni^nt  de  ta  première,  et  nous  nous  bomeroos  k  y 
renvoyer  le  lecieiir,  nos  propres  recherches  dans  les  mêmes  bea- 
utés ne  nous  ayant  fourni  qu'un  nombre  d'espèces  tout  à  fait  insi- 

.  gnifiant. 
Départcmtot  Nous  venonsdo  dire  que ,  dans  les  départements  de  la  Metoe , 
vhûbe.  ^^  ^  Marne  et  de  la  Haute-Marne,  il  était  possible  de  séparer  du 
gault  les  sables  verta  sous-jacenis,  pour  les  réunir  k  des  sables 
jaunes,  puis  aox  argiles  à  Plicatules  et  à  Exogyra  âîrmaiû^  et  de 
placer  le  toui  à  la  partie  supérieure  du  groupe  néocomîen  ;  nous 
verrons  ce  classement  peut-être  moins  bien  justifié  dan^  le  dé- 
partement de  l'Yonne  I  mais  dans  celui  de  l'Aube  il  avait  été  aussi 
entrevu  par  M,  de  Sénarmoat  (i),  qui  divimit  son  étagtmm/m  en 
irois  souê-groupeê  :  le  premier  comprenant  l'argile  bleuâtre  (gault), 
le  second  des  sables,  des  argiles  ou  grès  verts  subordonnés,  le  troi- 
sième dans  lequel  l'argile  domine,  et  qui  est  caractérisé  par  l'i^ot)- 
gyra  sinuata.  Ces  sous-diviuons  rentrent  donc  dans  celles  de 
MM.  Royer  etCornuel,  bien  que  lesdeuxsous-groupes  aient  été  asso- 
ciés au  gault  au  lieu  de  l'être  au  groufie  néocomien.  Elles  prouvent 
en  outre  qu'elles  étaient  assez  naturelles,  puisqu'elles  avaient  frappé 
des  observateurs  étudiant  séparéuieot  sur  divers  points;  néanmoins 
M.  Leymerie,  qui  a  parcouru  le  département  de  l'Aube  avec  tant 
de  soin  »  et  à  qui  les  caractères  minéraiogiques  et  paléontdogiques 
des  couches  n'ont  point  échappé,  a  réuni  ces  diverses  assises  avec 
le  gault  lui-même,  en  déi»ignaot  le  tout  sous  le  nom  d'argiles  tégu- 
Unes  et  grès  vert.  De  son  côté ,  M.  Cottet  (2)  réunit  également  le 


(4)  Jnn..det  mines,  %•  sér.,  vol.  XV,  p.  463.  4  839. 
(2)  Mém.  de  la  Soc.  (Vagricuiturv  ik  VAube,  433^.  p.  «A.  — 
Voyez  aussi  Clément  Mullet,  Bull,,  vol,  IX,  p.  438.  4  838. 


GAULT.  S71 

gauk  et  le  grès  vert  dans  uoc  même  zone  géognpbMpie ,  et  saos 
doute  aussi  stratJgrapbiquemeoL 

M.  Leymerie  (1)  trouve  que  sou  étage  des  argiles  tégpliiiei  H 
grès  vert  est  principalemeoi  marneux  ou  argileux ,  et  que  son  pas- 
sage à  la  craie  tuffeau ,  dont  il  ne  serait  pas  nettement  séparé ,  a  lien 
par  des  marnes.  Vers  sa  limite  orientale^  ou  en  descendant  dans  les 
couches,  les  caractères  argileux  deviennent  plus  prononcés,  et  des 
sables  et  des  grès  verts  ou  jaunâtres  s*y  intercalent  à  divei^ses  hau- 
teurs sans  régularité,  ou  bien  alternent  vers  le  bas ,  là  où  se  mon* 
trent  de  nombreux  fossiles,  soit  dans  les  argiles,  soit  dans  les  grès. 
Au-dessous  viennent  des  argiles  cl  des  calcaires  marneux,  dont  les 
caractères  minéralogiques ,  ainsi  que  les  corps  organisés,  diffèrent 
4es  précédents ,  et  où  domine  surtout  ïExogyra  sinuata. 

Les  marnes  s'observent  particulièrement  à  Brienne-ia-Yiaille  et 
à  Dienviilc,  les  sables  et  les  grès  verts  à  Monliéramey  et  dans  le 
canton  d'Ervy  (p.  317).  Le  grès  vert  existe ,  en  général,  à  la  partie 
inlérieure ,  quoiqu'on  ne  puisse  pas  le  considérer  comme  consti- 
tuant une  assise  continue  sous  les  aigiles.  Les  uns  et  les  autres  reo- 
ferment  à  peu  près  les  mêmes  fossiles;  ils  s'enchevêtrent  et  se 
remplacent  réciproquement»  suivant  l'auteur;  enfin  la  base  de  l'étage 
est  l'assise  caractérisée,  comme  on  vient  de  le  dire,  par  YExogyra 
sinuata,  et  sur  laquelle  nous  reviendrons  ci-aprè^.  Nous  ne  suivroos 
pas  m  Leymerie  dans  les  considérations  qu'il  a  déduites  des  fossiles, 
car,  bien  qu'il  ait  distingué  cette  dernière  assise  «  il  compare ,  en 
réalité ,  des  éléments  qui  ne  sont  plus  aujourd'hui  comparables  t  la 
(aune  du  gault  et  celle  du  grès  vert  inférieur  {lower  green  sand  ou 
groupe  néocomien)  étant  mieux  connues,  et  la  relation  des  coudaes 
correspondantes  des  deux  côtés  du  détroit  étant  mieux  établie  que 
lorsque  Tauteur  écrivait. 

Le  gauU  propremeai  dit  est  ici  caractérisé  absolument  par  les 
mêmes  e^èces  que  dans  le  iUut ,  le  Sussex ,  le  bas  lioulonnais  et 
les  Ardennes,  et  M.  leymerie  cite,  surtout  à  Ervy,  au  Gaty,  à 


[h  )  Mém,  sur  le  terrain  crétacé  du  département  de  l'Jtdfe  [Mém, 
de  la  Soc.  géol.  de  France,  vol.  IV,  p,  291 ,  avec  carte  et  coupes. 
4841.  —  Tb.,  vol.  V,  p.  1 ,  avec  1 8  pi.  de  fossiles.  1 843.  —  Statis- 
tique géologique  et  minéral,  du  département  de  l'Aube^  p.  1 25;  in-8, 
avec  atlas  de  carte,  coupes  et  planches  de  fossiles.  Paris,  1846^  — 
Compt,  rend.,yo\.y\\,  p.  700.  Oct.  1838.  —  Ibid.,  vol.  X,  13avril 
4  840.  —fiulL,  vol.  IX,  p.  381,  pi.  9,f.  40.  1838. 


S7S  CiULT. 

Gérodot,  à  Dienvineet  à  yflleneoTe  :  Caryophylliaconulus^  Mich. , 
Cwhula  pmctum,  Pbill.  »  Venericardia  (enmcosta,  Sow. ,  7%e^t9 
ffuiur,  ML,  CueulliBa glabra,  id.,  Nuculapectinata,  ià,,  Trigonia 
ataformis^  Ptrk; ,  Inoceramus  eoncerUricus^  Sow. ,  Pecten  orbicu- 
loris,  id.,  Plicatulaplaewicea,  Lam. ,  Dentalium  ellipticum,  Sow. , 
Natieaeafudiculafa,  id.,  Littorina pungens,  id.,  Solarium  mont' 
liferum^  Micb.,  itosiellaria  tnarginata,  Sow.,  Belemnites  mini^ 
mus,  List,  Nautilus  Clementintis,  d'Orb.,  Ammonites  Benettia* 
m»,  Sow.,  i4.  Beudaati,  Brong.,  A.  clavahis,  id.,  A.  dentatus^ 
Sow.,  A.  mmile,  Sow.,  A.  planus,  Mant,  A.  splendens,  Sow:^ 
A.  Velledœ,  Mich.,  des  Hamites,  un  certain  nombre  de  poisson^; 
en  tout  111  espèces,  dont  S^  nooTclIes  (1).  Plas  récemment  nous 
afons  reconnu  parmi  des  débris  de  crustacés  que  M.  Clément  MuUet 
a  trouvés  dans  les  argiles  de  Gérodot  des  Corystes  identiques  avec 
eeox  de  Folksionè  (2). 

S'il  est  sonveiit  difficile ,  dans  le  département  de  l'Aube ,  suivant 
M.  Leymerie,  de  séparer  les  argiles  dn  ganlt  proprement  dit  des 
sables  et  grès  verts  sous-jacents  ou  alternant  avec  elles,  nous  pensons 
qu'il  n'en  est  pas  de  même  d'une  assise  de  sable  ferrugineux  à  la- 
qodle  on  n'a  pas  donné  assez  d'attention  dans  ce  département, 
quoique  sa  position  entre  je  gault  et  les  couches  à  Exogyra  sinuatd 
ait  été  bien  indiquée  dans  la  Haute-Marne.  Ces  sables  sont  précisé* 
ment  ceux  que  l'auteur  mentionne  (p.  318)  comme  «  recouvrant 
»  si  souvent  les  plateaux  néocomiens,  et  qui ,  en  général,  jaunes  ou 
•  jaune  rougeâtre,  ou  même  blancs,  sont  souvent  aussi  chargés 
»  de  points  verts.  »  Nous  les  avons  observés  recouvrant  les  argiles 
panachées,  et  occupant  le  plateau  boisé  entre  Âmance  otYendeuvre 
et  au  sud  de  ce  bourg,  puis  autour  de  Lantage,  à  la  base  de  la  col* 
Une  d'Ervy,  surmontés  par  tout  le  groupe  du  gault,  etc.  (3).  Entre 
l'Yonne  et  l'Armance ,  M.  de  F.onguemar  (U)  a  bien  marqué  aussi 
leur  place  entre  le  gault  avec  les  sables  verts,  et  les  marnes  argi- 


(  1  )  Dans  une  Note  sur  une  argile  dépendant  du  gault  observée  au 
Gaiy^  près  Gérodot,  M.  Michelin  a  décrit  plusieurs  fossiles  de  cette 
localité;  mais  le  rapprochement  qu'il  a  fait  de  ces  argiles  avec  les 
couches  crétacées  de  Gozau  (Salzbourg)  n'est  pas  exact  [Mém,  de  la 
Soc.  géol.  de  France,  vol.  III,  p.  97,  et  pi.  42,  4  838). 

li\  Bull,  %•  sér.,  vol.  VI,  p.  9i.  1848. 

(3)  D'Archiac,  Mém,  de  la  Soc»  géol,  de  France,  2*  sér.,  vol.  II) 
p.  17.J846. 

(4)  Bull.j  2*  sér.,  vol.  II,  p.  347,  et  pi.  8,  f.  41.  1845. 


GAULT.  273 

Icuses  à  grandes  Exogyrcs.  Nous  reviendrons  d'ailleurs  sur  celle 
assise  importante,  dont  nous  ne  parlons  ici  que  pour  établir  sirati- 
graphiquement  la  base  du  gault  dans  celte  partie  de  la  Champagne. 

Ce  dernier  groupe,  avec  ses  fossiles  caractéristiques,  et  qui  corn-  oéparumMi 
mence  par  des  couches  marneuses  et  sableuses,  constitue  de  petites     i-Yonnt. 
collines  à  Bouilly,  Rebourceaux,  les  Drillons,  Beugnon  et  $oumain- 
train.  Au-dessus  viennent  des  sables,  puis  des  marnes  argileuses 
bleues,  sans  fossiles,  que  surmonte  la  craie  grise  ou  tulTeau  à  Am- 
monites Mantelli^  etc.  Dans  les  localités  précédentes,  le  gault  re- 
couvre les  sables  ferrugineux,  et  M.  de  Louguemar  explique  pour* 
quoi  ceux-ci  ont  pu  être  regardés  comme  une  dépendance  des  argiles 
bleues,  quoiqu'ils  en  soient  réellement  séparés  ;  mais  il  fait  remarquer 
en  outre  qu'à  partir  de  la  rive  gauche  de  l'Yonne  lé  gault  n'est  plus 
représenté  que  par  quelques  couches  de  marnes  argileuses,  alternant 
avec  des  sables  gris,  dont  on  a  constaté  l'existence  dans  les  puits  de 
la  vallée  d'Aillant.  Les  marnes  argileuses  bleuâtres  qui  affleurent  au* 
près  de  Toucy,  de  SauUy  et  de  Pourrain,  et  qui  recouvrent  les  ocres 
de  cette  dernière  localité,  en  feraient  encore  partie,  de  même  que 
celles  qu'on  observe  dans  les  communes  de  Fontaines»  de  Laduz  et  de 
Fleury  (1).  On  y  trouve  quelques  calcaires  subordonnés;  les  couches 
sont  plus  noires  vers  le  bas,  et  alternent  avec  des  lits  de  sable  gris. 
Nous  avons  aussi  constaté  la  position  de  ces  argiles  ou  marnes  argi- 
leuses entre  la  craie  luffeau  et  les  sables  ferrugineux ,  dans  la  coU 
Une  de  Pourrain ,  puis  dans  un  ravin,  à  2  kilomètres  avant  Toucy, 
et  en  descendant  à  ce  village  (2).  Elles  s'amincissent  sensiblement 
de  ce  point  à  Saint-Fargeau,  où  la  coupe  du  puits  qu'on  y  a  foré 
assigne  une  épaisseur  de  li",^5  à  une  argile  bleue,  placée  entre  les 
marnes  argileuses  rapportées  à  la  base  de  la  craie  tuffeau  et  les  sables 
ferrugineux  sous-jacents.  Quoique  nous  ayons  regardé  ces  argiles 
comme  une  dépendance  du  gault ,  l'absence  complète  de  fossiles 
pourrait  infirmer  ce  rapprochement,  d'autant  plus  que  des  coquilles 
caractéristiques  du  gault,  récemment  signalées  à  la  base  des  sables 
ferrugineux  de  la  Puisaye,  tendraient,  comme  nous  le  dirons  tout  à 
l'heure ,  à  faire  remonter  ceux-ci  dans  la  série,  en  les  plaçant  sur 
l'horizon  du  troisième  groupe,  dont  ils  seraient  ainsi  une  transfor- 
mation latérale. 


{\  )  Études  géologiques  des  terrains  de  la  rive  gauche  de  l'Yonne^ 
p.  83;  in- 8,  avec  atlas,  carte  et  coupes.  Auxerre,  1843. 

(2)  D'Archiac ,  Mêm.  de  la  Soc,  géoL  de  France,  2"  »ér.,  vol.  II, 
p.  46.  4846. 

IV.  IS 


274  gaUlt. 

Inflexions        Les  couchcs  pféccdcHtes,  dont  les  affleurements,  depuis  les  limites 
looierreioci   ^^  département  du  Nord  jusqu'ici ,  forment  un  vaste  demi-cercle, 
Ttr»  îrieoiM  plongent  toutes  régulièrement  vers  le  centre  du  bassin  qu'occupe 
dttiwMin.    aujourd'hui  Paris.  Dans  cet  espace ,  aucun  soulèvement  n'a  été 
assez  énergique,  aucune  dénudation  n'a  été  assez  considérable  pour 
les  faire  affleurer  à  la  surface  du  sol  actuel  ;  noas  ne  pouvons  donc 
constater  leur  existence  ou  leur  marche  souterraine  que  par  les 
sondages,  précieux  auxiliaires  des  observations  directes,  et  dont 
nous  ferons  souvent  usage.  C'est  un  moyen  de  contrôle  qui ,  quoi- 
que ayant  modifié  quelquefois  les  conjectures  sur  la  puii:sance  et  la 
profondeur  des  couches,  n'a  jamais  invalidé  les  déductions  tirées 
des  observations  faites  à  la  surface ,  quant  à  leurs  caractères  essen- 
tiels et  à  l'ordre  de  superposition  (1). 

Dans  la  partie  orientale  et  centrale  du  bassin  de  la  Seine,  deux 
forages  paraissent  avoir  atteint  le  gault.  «  Dans  celui  de  Troyes,  à 
»  l'E.,  la  craie  descend  jusqu'à  57  mètres  au-dessous  du  sol,  dont 
»  l'altitude  est  de  110  mètres.  Les  marnes  foncées,  rapportées  an 
»  gault,  ont  été  traversées  au  delà  sur  une  épaisseur  de  78  mètres , 
»  ou  jusqu'à  25  mètres  au-dessous  du  niveau  de  la  mer.  Dans  le 
«puits  de  Grenelle,  à  Paris,  situé  au  centre,  et  poussé  jusqu'à 
»  SAS  mètres,  la  craie  et  ses  diverses  variétés,  appartenant  aux 
»  deux  premiers  groupes ,  ont  été  traversées  sur  une  épaisseur  de 
»  U15  mètres;  les  73  mètres  restant  sont  des  argiles  sableuses  et  des 
»  sables  verts  appartenant  au  troisième  groupe ,  et  qui  descendent 
»  ainsi  à  509  mètres  an-dessous  de  la  mer.  L'épaisseur  traversée 
»  étant  à  peu  près  la  même  dans  les  deux  forages,  on  voit  qu'il  y  a 
»  /i84  mètres  de  différence  pour  les  niveaux  de  ces  couches  entre 
»  ces  deux  points,  distants  de  39  lieues  (2).  »  Nous  dirons  tout  à 
l'henre  comment,  à  partir  de  ce  maximum  d*abaissement ,  tout  le 
système  se  relèveà  TO.,  ainsi  qu'au  N.  età  l'E.,  d'une  manière  con- 
tinue ,  sauf  quelques  accidents  particuliers  dont  il  nous  reste  à 
parler. 
Départements      Lc  relèvement  du   pays  de  Bray,  dont  nous  avons  esquissé  la 
roîse       disposition  générale,  a  amené  au  jour  le  groupe  qui  nous  occupe  et 

et 

lie  la  Seine- —^___— _—__-_____.»«« 

Inrérieure. 

(1)  Cette  remarque  s'applique  également  aux  travaux  des  chemins 
de  fer  qui  sillonnent  aujourd'hui  les  parties  les  plus  civilisées  du 
globe,  et  qui  ont  partout  confirmé  les  superpositions  et  les  lois  que  la 
géologie  stratigraphique  avait  tracées. 

(2)  D'Archiac,  hr.  cit.,  p.  132.  1846. 


gaulî.  275 

qui  forme,  cutrc  la  craie  chloriiéc  el  les  sables  ferrugineux  et 
argileux,  prolongement  de  ceux  dont  nous  venons  de  parler, 
une  couche  peu  épaisse,  ou  mieux  une  série  d*amas  isolés  qui 
suit  la  bordure  des  escarpements.  L*argile  gris  bleuâtre  est  cal- 
barifère,  sableuse,  pyriteuse,  et  renferme  des  rognons  de  marne 
calcaire  brune.  Quoique  important  au  point  de  vue  théorique , 
lé  ganlt  n*oiïre  ici  qu*une  faible  épaisseur  et  n'influe  en  rien  sur 
les  caractères  orographiques  du  pays.  Les  3^  espèces  fossiles  que 
M.  Graves  (1)  y  a  signalées  ne  laissent,  non  plus  que  sa  position 
stratigraphique ,  aucune  incertitude  sur  son  parallélisme  avec  le 
gaultde  Test ,  du  nord  et  du  nord-ouest.  Il  suflSra  de  citer  les  Am- 
monites Beudanti,  denarius,  inflatus,  interruptus,  lautus,  Lyelli^ 
splendens,  et  tuberculatus^  les  Hamiles  ûliernatus ,  atlenucUus  et 
rotundus,  le  Solarium  omalum ,  les  Rostellaria  carinata  et  Par- 
kinsonif  \eDentalium  ellipticum^  les  Nucula  copsœformis  et  pec- 
iinata  et  les  Inoceramus  sutcatus  ti  côncentricus. 

A  la  Ferlé  en  Bray ,  et  dans  d'autres  communes  des  environs , 
M.  À.  Passy  (2)  signale  deux  couches ,  Tune  su|)érieure  brune  et 
tïiicacéc,  l'autre  inférieure  et  bleuâtre,  toujours  très  mince.  Elles 
semblent  avoir  rempli  les  dépressions  des  sables  sous-jacents.  Qn  y 
a  recueilli  les  Ammonites  splendens ,  lœvigatus^  kippocastaneum , 
le  Jîàmites  intermedius  et  V Inoceramus  sulcalus. 

  partir  de  Taxe  du  Bray,  les  couches,  avons-nous  dit ,  plongent     inflezioi» 
dans  toutes  les  directions,  et  le  sol  qui  Tentoure  est  formé  par  les   ***"  'îli"  "*'* 
groupes  crétacés  supérieurs;  aussi  le  gault  n'aflleure-t-il  nulle  part.    vcis^*«"n.-o. 
Cependant  un  nouveau  relèvement  de  tout  le  système  vers  1*0.  et 
les  résultats  apportés  parles  sondages  nous  permettent  de  le  suivre 
encore  jusqu'à  ta  côte  de  TOcéan. 

Un  puits  de  recherche  entrepris  en  1796  près  de  Meulers  et  de 
Saint-Nicolas  d'AIiermont,  villages  situés  entre  Dieppe  et  Neufchâtel, 
B  été  poussé  jusqu'à  333  mètres  de  profondeur  au-dessous  de  la  sur- 
face du  sol  (3).  La  comparaison  des  matériaux  recueillis  dans  ce  tra- 
vail, et  qui  avaient  été  étiquetés  et  conservés  avec  soin,  a  fait  con« 
nattre  que,  dans  celte  hauteur,  on  avait  traversé  110  mètres  de  craie 


(4)  Essai  sur  la  topographie  géognosttque  du  département  de 
rOise,ip.  99;  in- 8.  Beau  vais,  4  847, 

(2)  Description  géol.  du  département  de  la   Seine-lnférieure  ^ 
p.  239;  in-4,  avec  carte.  Rouen,  1832. 

(3)  A.  Passy,  loc.  cit.,  p.  240,  et  pi.  8. 


276  GADLT. 

blanche  9  marneoso  et  glauconieuse,  60  mètres  de  marnes  bleues 
{gaidt)^  avec  fossiles  {Ammonites  Deluci,  Brong.»  A.  lœmgatus^ 
Sow. ,  A .  hippocoMtœneum^  \i.^A.  monile^  id.  «  Inoeeramus  amcentri^ 
eiaM'f  /•  tulcaiuSyiA.)^  et  AO  mètres  de  grès  calcarifères  compactef, 
probablement  du  groupe  inférieur  qui  descend  ainsi  k  210  mètrei 
au-dessous  du  sol»  ou  à  160  mètres  au-dessous  du  niveau  de  la  mer» 
6t  par  conséquent  à  1 75  mètres  plus  bas  qu'au  cap  la  Hè? e.  dont  nous 
arons  donné  la  coupe  (mU^^  p.  213).  Le  reste  du  puits  étant  creusé 
dans  les  bancs  à  Exogyra  mrgula  de  Targile  de  Kimmeridge,  ceux-d 
descendent  à  288  mètres  au-dessous  de  la  mer,  ou  k  208  mètres 
plus  bas  que  leur  affleurement  supérieur  sur  la  côte  du  HaTre  (i)« 

Les  argiles  bleues  du  gault  Tiennent  affleurer  sur  la  rive  droite 
de  la  Seine  à  Saint-Paul ,  au  pied  de  la  colline  de  Sainte-Calherioe* 
Le  puits  de  la  rue  Mariioville  à  Rouen ,  après  avoir  traversé  19 
mètres  de  dépôts  modernes  ou  quaternaires»  39  mètres  de  glauconie 
sableuse,  de  sable  vert  et  de  marnes  argileuses  bleues  avec  coquilles 
et  fer  sulfuré,  appartenant  au  gault,  atteignit  à  67  mètres  les  cal- 
caires marneux  de  l'étage  de  Kimmeridge,  lesquels  ont  été  rencon- 
trés à  12  ou  1&  mètres  seulement  dans  le  puits  de  la  Monnaie.  Aussi 
IL  Passy  est-il  conduit  à  admettre  sous  la  ville  de  Rouen  Texistence 
d*un  soulèvement  en  miniature,  comparable  à  celui  do  pays  de  Braj. 

Dans  le  faubourg  de  Saint-Sever,  sur  la  rive  gauche  de  la  Seine, 
on  a  obtenu  dans  un  puits  foré  des  eaux  jaillissantes  à  59'",25  de 
profondeur,  tandis  que  trois  autres  forages,  à  peu  de  distance  du 
précédent  et  poussés  à  66  mètres  plus  bas,  n*ont  donné  aucun  ré- 
sultat, non  plus  qu'un  quatrième  descendu  à  53  mètres  dans  des  ar- 
giles noires  pyriteuses  (gault?)  près  de  la  côte  de  Deville.  Un  puits 
ordinaire,  situé  non  loin,  fournit  une  eau  abondante  à  30  mètres 
de  profondeur  (2).  De  ces  divers  résultats  on  peut  conclure  que 
les  nappes  d'eau,  qui  sont  retenues  dans  les  argiles  sableuses  du 
gault ,  sont  plus  basses  sur  la  rive  gauche  que  sur  la  rive  droite, 
que  l'irrégularité  du  régime  des  eaux  s'accorde  avec  l'hypothèse 
d'une  dislocation  prouvée  d'ailleurs  par  l'examen  de  la  rive  droite, 
et.  que,  suivant  toute  probabilité,  la  Seine  coule  dans  une  fracture. 


(t)  D'Archiac,  Mém.  de  la  Soc.  géoi.^  %•  sér.,  vol.  II,  p.  402. 
4846. 

(2)  Dubuc,  Notice  historique  sur  quatre  puits  artésiens  {Précis 
nnalyt.  des  travaux  de  l* Académie  de  Rouen  y  4  836).  — Girardin^ 
Premirr  mémoire  sur  if  s  puits  artésiens  {ibid.^  4838,  p.  93). 


GAULT.  2*?  7 

par  suite  de  laquelle  les  assises  ont  élé  relevées  sur  ce  deruiei* 
côté  (1). 

Ces  flexions  des  roches  inférieures  de  la  formation  crétacée  sont 
également  sensibles  daus  les  plus  élevées.  Si  de  Pont-de-l* Arche  on 
descend  la  Seine  jusqu'au  Havre,  on  remarque  d*abord  le  relève- 
ment de  la  craie  et  de  la  craie  tuffeau  jusqu'à  la  côte  Sainte-Cathe- 
rine ,  relèvement  qui  permet  au  gault  d'affleurer  au  pied  de  cette 
colline ,  tandis  que  celui  de  Vernon  au  sud-est ,  un  peu  moins  pro- 
noncé, ne  parait  pas  avoir  amené  le  gault  au  jour.  A  Duclair,  à 
h  lieues  et  demie  au-dessous  de  Rouen ,  l'escarpement  est  entière- 
ment formé  par  la  craie  blanche  qui  n'atteint  que  66°*,27  d'altitude, 
tandis  qu'elle  s'élevait  à  1^3  mètres  à  Rouen.  Ainsi  un  abaissement 
.de  tout  le  système  a  succédé  au  relèvement  précédent,  mais,  si  l'on 
continue  à  s'avancer  vers  le  N.-O.,  un  relèvement  plus  prononcé 
se  manifeste,  puisque  l'étage  de  Kimmeridge  au  cap  la  Uève 
est  à  15  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer.  Ces  données  réu- 
nies à  celles  que  nous  avons  consignées  <k  la  fin  de  la  première  sec- 
tion de  ce  chapitre  sur  les  couches  aquifères  de  la  rive  gauche  de  la 
Seine  {antè^  p.  25^),  aux  inflexions  du  gault  sur  sa  limite  nord,  entre 
le  Pas-de-Calais  et  les  Ardenncs  (anté,  p. 266),  et  à  celles  qui  ont 
pu  être  constatées  entre  ses  affleurements  dans  la  Lorraine  et  la 
Cliampagne,  et  le  centre  géologique  du  bassin  {antè,  p.  27^),  per- 
mettent d'apprécier  aujourd'hui  avec  un  certain  degré  d'exactitude 
le  régime  des  eaux  souterraines  enti*e  Paris  et  la  Manche  comme 'à 
l'est  et  au  nord  de  la  capitale. 

£n  i%U5 ,  Lesueur  observa  dans  la  falaise  du  cap  la  Uève,  au- 
dessous  des  signaux ,  un  éboulement  très  récent  qui  avait  mis  à 
découvert  des  couches  arénacées  de  2'",50  à  3  mètres  d'épaisseur, 
appartenant  probablement  à  l'assise  D  de  ses  Vues  et  coupes  {antè^ 
p.  215).  Elles  étaient  recouvertes  par  les  marnes  noirâtres,  sableuses, 
efflorescentcs ,  et  reposaient  sur  l'assise  de  sables  micacés,  fins, 
roux ,  blancs  ou  ferrugineux.  Il  y  trouva  des  rognons  entourés  d'une 
croûte  de  sable  et  de  gravier  agglutinés  par  un  ciment  ferrugineux, 
et  composés  à  l'intérieur  d'une  substance  argileuse  gris  noirâtre , 
compacte,  très  dure,  mélangée  de  sable,  de  grains  verts,  de  fer 
hydraté ,  et  semblable  aux  rognons  du  gault  des  Ardennes  et  des 
côtes  du  Pas-de-Calais.  Ces  nodules  offraient  beaucoup  d'empreintes 
et  de  moules  de  coquilles,  parmi  lesquelles  nous  crûmes  reconnaître 

^ ■ — ■ — r-i ^m—  m r  —    ^m — ■-■■■    ^-m       -■  i   r     i ■     i  m   \  i^  ■  ■!  i      i  i  ■  i    mm   i 

(1)  D'Archiac,  lue.  cU.\  p.  101.  1846. 


3T« 


GKOSPK  KtoCOMUN. 


na  NiDtile  vgisia  des  N.  Bouchardianas ,  d'Orb.,  et  pteudo- 
gntu,  id.,  VAmmoniles  Mitletianu»,  td-,  une  Turrîlelle  rappi 
^  T.  Rtadini^  d'Orb.,  une  grande  Arche,  la  Trigtmia  FiU 
Pesli.,  U  Pachymia gigas,  Sn«.T  ÏExogyra  tinuaia,  Sow-, 
roulée,  une  autre  petite  osiracée,  peut-être  l'O.  taieralit,  P 
\à Modiola tineala,  Sow.îelunfragmeotde  Thelùoaie  Cardi 
Ualgri  l'incertiiade  de  ces  délermioatûuu ,  cette  assise  nou^  a 
Revoir  f  trc  plutdt  un  rudiment  da  ga^lt  qu'une  dépend^tpce  du 
Tert  ÎDfériear  (1  ).  Ix:a  aisises  argileuses,  sableuses,  Tert-noirAtrc 
florescentes ,  sans  fossiles ,  placées  au-detsas  du  sable  îl  rag 
.  çoquilliers ,  correspondraient  aux  argiles  de  Saint-Paul  et  i  < 
argile  que  nous  avons  vue  si  constante  dan*  les  déparlemeui 
l'Orne,  du  Cahados  et  de  l'Eure ,  recoovraiit  les  calcaires  jur 
ques  k  pbuladotoyci  de  Gacé  et  de  Vimoutiers,  puis  se  prolong 
dans  le  c«ntoq  de  Livarot,  te  pays  d'Auge,  les  eavirons  de  Lia 
tl  de  Ponl-l'Éveque ,  an-dessus  des  ubles  de  Glos ,  des  argiU 
Kiainxiridge  et  du  coral-rag,  le  long  des  cAtes  d'Hennequevi 
Honlleur  {anlè,  p.  2&9).  C'est  euooro  cette  assûc  que  l'inclin: 
de  tout  lesysiëmeau  N.-K.,iers  la  Seine,  a  fait  disparaître  so 
craie,  et  dooit  les  forages  de  Pool-Audemer,  d'Elbeufei  deLou 
nous  ont  montré  le  relëfement  vers  la  cAle.  Il  y  aurait  donc  que 
probabilité  pour  que  ce  fût  une  dépendance  du  gault  plutôt 
l'éqtiiTaleiit  du  grès  vert  supérieur  ou  de  la  base  du  second  i 
de  la  craie  tuffeau. 

$  3.  Orou]i«  nioMNoian. 

Le  groupe  néocomipn  ou  du  grès  vert  inférieur  [iower  j 
tatul],  quoiqoe  occupant  une  surface  asspz  restreinte  dans  la  |i 
orientale  du  bassin  de  la  Seine,  y  est  cependant  beaucoup 
complifiué  que  les  précédents,  cl  ciiuime  il  serait  trop  long  de  dé 
successivement  chacun  des  étages  que  nous  y  admettons  pour 
litcr  la  description ,  nous  étudierons  ceux-ci  en  mSme  temps 
les  départements  où  ils  ont  été  reconnus.  Nous  diviserons  de  Is 
nicre  suivante  le  groupe  néocomien  de  ce  bassin  : 

1  I.  Sibleotrlieltubl»  rrcn>ci»<». 

■ fa.  AriIlH  à  l>lteiliilc(  al  à  Eiofyn  tinutln. 

<n.  Mli>cr.id«r<r,»l.lM>t.rtll«MlJ.iiHlb.| 
t  *-  *'piln  MltJennt.  tl  luid.cbfllii. 


(l)  D'Archiac,  hc.  r 


GROUPE  NBOCOMIBN.  270 

Dans  chacun  de  ces  trois  étages  c*est  la  première  assise  qui  con- 
serve ses  caractères  sur  la  plus  grande  étendue  de  pays  ;  les  assises 
se  recouvrent,  en  général,  de  TE.  àl'O.,  suivant  leur  ancienneté  ; 
mais  le  premier  étage,  qui  surmonte  les  autres ,  les  dépasse  ^pssi 
de  beaucoup  au  N.  et  au  S. 

Nous  avons  dit  qu'au  pied  delà  falaise  de  Saint-Pot,  près  de  DépartenMm 
Wissant,  Targile  bleue  du  gault  reposait,  au  niveau  de  la  basse  met*,  Pmê-dm-cûmu 
sur  une  roche  assez  dure,  formée  de  grains  de  quartz ,  avec  des 
grains  d'un  vert  foncé ,  et  d'autres  d'un  vert  clair,  le  tout  agglutiné 
par  un  ciment  calcaire  (1).  Ce  grès,  traversé  jusqu'à  une  certaine 
profandenr,  dans  un  puits  de  recherche  ouvert  près  de  la  côte,  a 
été  rencontré  à  U  lieues  au  nord  de  ce  |)oinl,  dans  le  forage  de 
Calais,  à  300  mètres  au-dessous  de  son  niveau  à  Wissant.  Son  épais- 
seur n'était  que  de  5  à  6  mètres,  et  il  reposait  sur  le  terrain  de 
transition  (2).  C'est  à  cette  seule  assise  qu'est  réduit  non  seulement 
le  grès  vert  inférieur,  mais  encore  tout  le  terrain  secondaire  au 
nord-ouest  de  l'axe  de  l'Artois,  disposition  remarquable,  bien  propre 
à  préparer  le  géologue  à  ce  qu'il  doit  trouver  dans  le  Hainaut,  où 
les  plus  anciens  sédiments  secondaires  ne  remontent  pas  au  delà  de     • 
la  craie  tuiïeau. 

Au  sud,  au  contraire,  dans  le  Bas-Boulonnais,  le  grès  vert  infé- 
rieur, assez  mince  à  la  vérité,  forme  sous  le  gault  une  bande  étroite 
an  pied  de  l'escarpement  crayeux  qui  circonscrit  le  bassin,  puis  des 
ilois  d'une  certaine  étendue  dans  sa  partie  occidentale.  M.  Rozet(3) 
les  a  ludiques  sur  la  carte  et  les  profils  joints  à  sa  description  de  ce 
pays.  Les  sables  sont  généralement  ferrugineux ,  quelquefois  bruns 
ou  blancs,  et  mélangés  d'une  certaine  quantité  de  marne.  On  y 
trouve  des  grès  subordonnés  au  5Jont-Lambert,  à  la  Crèche,  dans 
la  commune  de  WimiUe,  et  qui  alternent  souvent  avec  les  marnes. 
L'auteur  n'y  a  point  observé  de  fossiles.  Leur  puissance  ne  parait 
pas  dépasser  6  à  7  mètres,  et  au  Mont-Lambert,  à  l'est  de  Boulogne, 
leur  altitude  est  de  187  mètres,  c'est-à-dire  le  niveau  moyen  des 
collines  de  craie  blanche  qui  circonscrivent  le  bassin. 

Dans  plusieurs  localités,  les  sables  ferrugineux  reposent  sur  une 


(<)  D'Archiac,  Mém.dc  la  Soc.géoL  de  France^  vol.  III,  p.  265. 

(2)  Id.,  ibid.,  2*  sér.,  vol.  Il,  p.  4  22.  4  846. 

(3)  Description gccgn.  du  bassin  du  Bas-Boulonnais^  p.  i6;  in-8. 
1828. 


280  GftOUfl  NÊOCOMCfiN. 

argile  bitauiiDcuse  de  2  mètres  d*épaisscur,  sans  fossiles,  mais  rea* 
fermant  des  nodules  blancs  de  calcaire  crayeux.  Depuis  la  Crèche 
jusqu'à  yimercux,  où  elle  recouvre  un  calcaire  rapporté  par 
M.  Rozct  à  Tétage  de  Purbcck ,  le  long  des  flancs  du  Mont-Lam- 
bert et  à  Desvres,  cette  couche  supporte  les  sables  ferrugineux  qui 
semblent  appartenir  au  premio*  étage  du  grès  vert  Inférieur  ;  mais» 
d*un  autre  côté,  RI.  Fitton  (1)  croit  qu'il  peut  y  exister  quelques 
traces  des  sables  d^Hastings,  et  ne  parait  pas  admettre  que  Targile 
wealdlenne  soit  représentée  par  h  couche  précédente.  L'absence  de 
VExogyrasinuata  et  de  tout  autre  fossile  propre  au  grès  vert  infé- 
rieur permet  de  penser  que  le  sol  du  Bas-Boulonnais  a  été  émergé 
depuis  l'étage  de  Purbeck  jusqu'un  peu  avant  le  dépôt  du  gault. 
Al.  Rozot  et  M.  Fitton  ont  donné  des  détails  précis  sur  les  faibles 
représentants  du  groupe  wealdion  que  nous  venons  d'indiquer  an 
nord  de  BouI(^nc 
D^psHMMBit  Aucune  couche  du  ft*"'  groupe  non  seulement  n'aflleure  au  sud- 
dcfl  ArdMintt,  ^^  ^^  ^^  p^l^^^  ^  ^^^  mémc  n'a  été  reconnue  dans  les  sondages 

'"  '^""     exécutés  dans  les  départements  du  Pas-de-Calais,  de  la  Somme ,  du 
4«  la  MtfM.  f^ord  et  de  l'Aisne;  tous  ont  atteint  le  terrain  de  transition  sans  le 
rencontrer,  ou  se  sont  arrêtés  dans  les  groupes  supérieurs.  Dans  le 
département  des  Ardennes,  le  groupe  néocomien  n'a  pas  été  re- 
connu non  plus  jusqu'à  présent ,  mais  nous  avons  déjà  fait  remar* 
quer  {arUè^  p.  268)  qu'aux  environs  de  Grandpré,  au  sud-est  de 
Youziers,  sur  le  prolongement  même  de  l*axe  de  l'Artois,  MM.  Sau- 
vage et  Buvignier  avaient  signalé  YExogyra  sinuata  et  YOstrea 
Leymerii^  et  que  nous  y  avions  trouvé  abondamment  la  Tei^ebra" 
tulaprœlonga;  or,  ces  coquilles,  qui  n'ont  pas  encore  été  citées  dans 
le  gault,  caractérisent,  l'une  la  base  du  premier  étage,  l'autre  la 
base  du  second ,  la  troisième  le  calcaire  néocomien.  Nous  sommes 
donc  conduit  à  penser,  qu'à  partir  de  cette  limite  du  département 
des  Ardennes,  et  jusqu'au  nord  de  Bar-le-Duc  (Meuse),  où  le 
groupe  néocomien  commence  à  être  marqué  sur  la  carte  géoli^ique 
de  ce  dernier  département,  les  sables  verts,  placés  entre  le  gault 
et  les  argiles  sableuses  bigarrées  ou  panachées  du  second  étage,  re- 
présentent réellement  le  premier.  M.  A.  Buvignier  (2],  l'auteur  de 


(4)  Réunion  extraortl.  de  la  Soc.  géoL  de  France  à  Boulogne 
{Bull.,  vol.  X,  p.  394,  et  436  à  450.  1839). 

(2)  Bull.^  «•  sér.,  vol.  I,  p.  397.  1844.  — 7r/.,  Carte  géologique 
du  département  de  la  Meuse  y  6  feuilles.  1845. 


GROUPE  NÉOCOmEIf.  281 

cette  carte,  commence  en  ciïet  son  terrain  néocomien  par  les  argiles 
sableuses  panachées  du  second  étage ,  et  place  les  argiles  à  Plica^ 
fuies  avec  le  gaïUt  et  les  sables  verts.  Or,  comme  ces  argiles,  à  peu 
de  distance  au  sud,  sont  même  supérieures  à  riiorizon  de  VFxogyra 
sinuata,  il  est  à  présumer  que ,  dans  le  déparlement  de  la  Meuse, 
notre  premier  étage  néocomien  existe  à  la  base  du  gault,  presque 
partout  où  ce  dernier  est  Indiqué. 

En  n'y  comprenant  que  les  étages  2  et  3,  le  groupe  néocomien  ne 
paraît  pas  y  avoir  une  grande  épaisseur,  mais  sa  faible  inclinaison 
fait  qu'il  y  occupe  des  surfaces  assez  étendues.  Il  recouvre  les  pla- 
teaux élevés  de  calcaire  de  Portland  depuis  les  bois  de  Condé  au  nord 
de  Bar-le-Duc  jusqu'aux  rives  de  l'Ornain  à  l'ouest  de  cette  ville,  se 
prolongeant  ensuite  d'une  part  dans  la  forêt  des  Trois-Foniaines,  au 
sud  de  Sermaizc,  de  l'autre  jusqu'aux  coteaux  d'HoudIaincourt,  pour 
redescendre  au  sud-ouest  vers  Joinville  (Haute-Marne).  Sa  plus 
grande  altitude,  qui  est  de  600  mètres,  se  trouve  au  signal  de  l'arbre 
de  Reiïroy,  sur  la  rive  droite  de  l'Ornain ,  au  nord  d'HoudIaincourt. 
Dans  cette  étendue  il  se  compose  de  haut  en  bas  :  l""  d'argiles  nuan- 
cées de  rose,  de  sables  et  grès  bruns  ou  blancs  (première  assise)  ; 
2®  d'argile  avec  des  lits  minces  de  calcaire  plus  ou  moins  marneux, 
passant  quelquefois  à  la  lumachelle  (deuxième  assise);  l*"  de  cal- 
caires jaunâtres,  généralement  grenus,  presque  sableux  (calcaire 
néocomien);  W  de  sables  et  de  grès  ferrugineux  avec  fer  hydraté 
en  plaquettes  ou  géodique,  dont  les  interstices  et  les  cavités  sont 
remplies  d'oolithes  ferrugineuses  très  fines. 

Le  groupe  néocomien  ne  se  montre  que  vei*8  l'extrémité  sud-est 
du  département  de  la  Marne ,  sur  le  territoire  des  communes  de 
Sermaize,  de  Cheminon  et  de  Trois-Fontatnes,  où  les  minerais  do 
fer  de  l'assise  inférieure  sont  exploités  pour  les  hauts  fourneaux  des 
environs.  MM.  Bavignier  et  Sauvage  (1)  y  caractérisent  les  deux 
étages  absolument  comme  ci-dessus. 

Dans  sa  Notice  sur  les  grès  verts  et  le  terrain  néocomiefi  de  la  Département 
Champagne  (2),  Al.  E.  Rover  a  distingué,  à  partir  du  gault,  ou  en  u»Jln»me, 
allant  de  haut  en  bas  : 

4.  Sables  quartzeux  divisés  en  deux  assises  :  Tune  supérieure. 


(4)  Carte  géologiffue  du  département  de  la  Marne ^  6  feuilles. 
Paris,  4  850. 

(2)  Bull.yyoV  IX,  p.  428.  4838. 


983  GROUPE  NtoCOUIEN. 

à  grains  fins ,  d*uD  vert  foncé;  Tautre  inférieure,  à  gros 
grains,  et  jaunfttre. 

2.  Ài^gile  verte  ou  bleufttre,  avec  de  nombreux  fossiles,  parti- 

culièrement YExogyra  stniiateiy  et  plusieurs  espèces 
d*  Ammonites. 

3.  Minerai  de  fer  oolitbique ,  miliaire,  exploité. 

4.  Argile  blanohe,  rouge,  panachée  ou  bigarrée  de  rouge,  de 

blanc  et  de  violet,  avec  des  grès  subordonnés  ;  point  de 
fossiles. 
6.  Argile  grise,  avec  des  calcaires  argileux  subordonnés,  de 
nombreux  fossiles,  et  surtout  des  Gryphées. 

6.  Calcaire  néocomien  rempli  de  fossiles  (Spa tangues,  Exogyres, 

Nautiles,  etc.). 

7.  Marnes  bleues  fossilifères ,  sable  siliceux  blanc ,  jaune  ou 

cendré,  avec  minerai  de  fer  cloisonné  ou  géodique  ex- 
ploité, et  quelquefois  un  conglomérat  calcaire  paraissant 
alterner. 

Au-dessous  de  cet  ensemble  de  couches,  bien  caraclé«- 
risé  par  ses  fossiles,  et  avant  d^atteindre  le  calcaire  de 
Portland,  on  trouve  encore  : 

8.  Calcaire  oolitbique  tendre,  jaunfttre  ou  blanchfttre,  exploité 

aux  environs  de  Joinville,de  Saint-DizieretdeEar-le-Duc. 

9.  Calcaire  verdfttre  sablonneux,  siliceux,  tendre,  bien  strati- 

fié, point  oolitbique,  et  reposant  directement  sur  Tétage 
de  Portland. 

M.  Rover  pense  qu'il  n'y  a  aucune  liaison  entre  le  calcaire  ooli- 
tbique n^  8  et  les  assises  du  n**  7  qui  se  seraient  déposées  sur  sa 
surface  inégale  et  ravinée  auparavant,  tandis  que  la  continuité  entre 
le  calcaire  verdâtre  et  l'étage  de  Portland  est  parfaite,  d'où  il 
semble  porté  à  réunir  les  assises  8  et  9  à  la  formation  jurassique. 
Ce  premier  aperçu  des  divisions  du  quatrième  groupe  dans  l'est  du 
bassin  est  tellement  exact  et  complet ,  qu'après  avoir  comparé  tout 
ce  qui  a  été  écrit  depuis ,  nous  avons  dû  le  prendre  pour  base  de 
la  classification  à  laquelle  nous  nous  sommes  arrêté. 

M.  Thirria  (1)  a  fait  remarquer  aussi  que  cet  ensemble  de  coudies 
s'était  déposé  sur  la  surface  plus  ou  moins  ravinée  et  dénudée  des 
étages  jurassiques  qu'il  recouvrait  quelquefois  en  biseau ,  et  qui 
paraissent  avoir  été  relevés  auparavant,  leur  inclinaison  étant  de  8  à 
10°,  tandis  que  celle  des  assises  néocomiennes  est  presque  nulle. 

(1)  Notice  ^cologiqtw  sur  les  gitcs  de  muterai  de  fer  du  terrain 
néocomien  du  département  de  la  Haute^Mtirne  (Ann.  des  mines  ^ 
3«8ér.,  vol.  XV,  p.  n.  1839). 


GROUPE  NJKOCOMlElf.  S8I 

L'auteur  a  réuni  au  gauit  les  sables  verts  qui  sont  dessous  et  qui  le 
séparent  des  argiles  sableuses  panachées.  Celles-ci  forment  avec  les 
sables,  les  grès  tendres  et  des  minerais  de  fer  oolilhiques,  son  assise 
néocomienne  supérieure  ;  les  argiles  marneuses  et  les  calcaires  alter- 
nant, V assise  moyenne^  et  les  sables  jaunes  grossiers,  avec  fer  hydraté 
en  plaquettes  et  géodique,  V assise  inférieure.  Quant  aux  calcaires 
oolilhiques,  tendres,  jaunâtres,  et  aux  calcaires  verdâtres  sablon- 
neux, M.  Thirria  serait  disposé  à  les  mettre  sur  Thorizon  du  groupt 
wealdien ,  opinion  qui  nous  semble  offrir  quelque  probabilité. 

M.  J.  Cornuel  (1)  a  réuni  dans  un  premier  groupe ,  appelé  grès 
vert  inférieur,  toutes  les  assises,  depuis  le  grès  vert  qui  supporte  le 
gault  jusqu*aux  grès  et  sables  piquetés  ;  dans  un  second,  qui  corres* 
pond  seul  pour  lui  au  terrain  néocomien,  les  argiles  ostréennes,  le 
calcaire  à  Spatangues,  et  les  marnes  bleues;  dans  un  troisième» 
qu*il  compare  aux  sables  d'Hastings ,  les  dépôts  argileux  ,  sableux 
et  ferrugineux  sous-jacents;  enfin,  dans  un  quatrième,  appelé  ter- 
rain  supra-Jurassique,  les  calcaires  gris  verdâtre  vacuolaires ,  etc. 
Nous  passerons  rapidement  en  revue  ces  divers  dépôts ,  en  les  clas- 
sant dans  les  trois  étages  que  nous  avons  adoptés. 

1*'  étage.  Le  sable  vert  succède  immédiatement  au  gault  ;  il  est  à 
grain  fin,  un  peu  micacé,  etd*un  vert  très  prononcé  ;  son  épaisseur 
est  de  2  à  3  mètres  ;  il  renferme  des  pyrites,  mais  peu  ou  point  de 
fossiles.  On  Tobserve  particulièrement  à  la  base  des  Côtes-Noires  de 
Moëlains,  à  Narcy,  Robert-Magny,  Valcourt,  etc.  Les  sables  etgrè§ 
jaunâtres  qui  viennent  au-dessous  se  voient  sur  les  bords  de  la 
Marne,  de  Saint-Dizicr  aux  Côtes-Noires,  oii  ils  présentent  d'asse;^ 
nombreux  plissements  (2).  A  Louvemont,  Sauvage-Magny,  etc.,  ils 
renferment  de  petits  galets  de  quartz.  Ces  sables  recouvrent  Y  argile 
à  Plicatules,  qui  varie  du  gris  au  gris  bleuâtre  ou  au  vert  jaunâtre. 
Vers  le  hautdominent  les  Ammonites  (A.  Nisus,  d*Orb. ,  Deshayesi, 
Leyra.,  etc.)  (3),  les  Plicatules  {P.  placunœa,  Lam.),  et  vers  la 
partie  moyenne  des  concrétions  marneuses  diversiformes.  A  la  basé 
les  Ammonites  manquent,  et  les  caractères  du  dépôt  sont  assez  va- 


(1)  Mémoire  sur  les  terrains  crétacé  inférieur  et  supra-jurasr 
siquc  de  i'arro/tdissentcnt  de  Vassy  [Mém.  de  la  Soc.  géol,  de 
Fni/iccy  vol.  IV,  p.  229,  avec  carie  et  coupes,  4  841 .  —Bull, ,  vol.  X, 
p.  286.  1839). 

(2)  Jd.,  loc.rit.,  pi.  13,  f.  1. 

(3]  Noussub:>tituons  aux  espèces  citées  par  l'auteur  dans  son  mé- 
moire quelques  unes  de  celles  qui  se  trouvent  dans  le»  listes  rpcti- 


.1  »*.»•.  Il  *k 


2M  Giom 

nlkks.  Os  T  trome,  sortoot  aox  eoTiroos  de  Saist-Dizia',  V£xo^ 
ggmûmmaia^  Lptid.  Cette  assise  atteîiit  aox  bottes  de  Loarenioiit 
et  ds  Boîssoa  une  épameor  maxiamm  de  13  mètres. 

2*  ^^11^.  Uo  lit  mince  êiargiU  roH^eâirt  endurcie  sépare  Tar- 
g3e  i  PUcatnles  do  fer  ûoliikiqme,  minerai  fort  aboodaot  dans  nne 
fine  qoi  s'étend  de  Sommeroire  i  BaiHj-anx-Forses,  Yassr,  Eor* 
ffBe  et  5arcT.  Il  est  compoaé  de  grains  de  fer  hjdroxydé ,  lisses, 
fns,  réonb  par  on  ciment  argib^cenx.  L'épacseor de b cooclie 
Tarie  de  0*,60  1é  1*,60.  Vargile  rose  marhrée  sar  laqoeDe  3  repose 
a  de  1",60  à  3",50  d'épaisseor.  Pins  bas  Tiennent  des  sabks  fins, 
nn  pea  micacés,  blancs,  jaones,  rosâtrcs,  rooges,  aTec  des  grès 
sabordonoés,  on  grès  bron  oo  ferrogineox  à  gros  grains ,  pîqoefé 
de  poiois  jaones  et  rooges,  pois  on  sable  aosâ  à  gros  grains  plos  oo 
moins  ferrogîneox.  Sor  le  chemin  de  ManuTa!  à  Ancerrille,  cette 
assise  a  de  3  à  i^  mètres  d'épaisseor.  Réunie  à  la  précédente ,  die 
forme  on  des  meilleors  horizons  géognostiqoes  de  Test  do  bassin, 
car  noos  l'aTons  soivie  depuis  le  département  de  la  Mense  josqoe 
dans  celui  de  la  Nièrre,  et  ao  del^  Vargile  ostréenne  est  grise,  ren- 
ferme de  nooibreax  fossiles  Se  sa  partie  sopérieore ,  et  des  cristaux 
de  gypse  rers  le  bas.  Des  bancs  de  calcaire  mameax  coqoilliers  oa 
lomachellesysontsobordonDés.  A  b  partie  inférieure  Targile  de- 
Tient  jaanâtre,  po»  bleu  cbir,  caractère  qu'elle  affecte  très  cou* 
slamment.  Ces  couches,  bien  développées  aux  enTiroos  de  Tassy, 
de  Trcmilly,  de  Mertrude ,  etc. ,  sont  caractérisées  par  VExogyra 
iubplicata^  Roem.  in  Leyro.,  et  Osirea  Leymerii^  Des»h.,  et  leur 
épaisseur  totale  est  de  14  ^  13  mètres. 

3*  étage.  Une  marne  argileuse  jaune  de  8", 55  d'épaisseor  suc- 
cède Il  la  précédente.  Elle  renferme  de  gros  cristanx  de  gypse  vers 
le  haut ,  et  rcrs  le  bas  les  fossiles  do  calcaire  à  Spaiangues  (calcaire 
néocomien)  qu'elle  recooTre.  Celui-ci  est  jaune,  tendre,  subcom- 
pacte ou  grenu,  quelquefois  sableux  oo  marneux.  Des  bancs  d'une 
teinte  bleue  y  sont  subordonnés,  et  d'autres  n'offrent  cette  teinte 
qu'i  l'intérieur ,  où  l'on  observe  des  bandes  horizontales  irrégu- 
lières discontinues.  Il  renferme  beaucoup  de  fossiles ,  entre  autres 
des  Exogyres  et  le  Toxasler  complanatus,  Ag.,  échinoderme  peu 
fréquent  au  dessous,  mais  plus  rare  encore  au  dessus.  La  puissance 
de  ces  calcaires  est  de  9  mètres  au  plus.  Ils  sont  particulièrement 


fiées  qu'il  a  communiquées  à  la  Société  géologique  dans  la  séance  du 
49  mai  1851. 


GROUPE  NÊOCOMIëN.  285 

développés  aux  environs  deVassy,  defiettancourt-Ia-Férée,  Attan* 
court,  ÀQcerTillc,  VilIeneuve-sur-Terre ,  Soulaincs,  Somme- 
Toire,  etc.  Nous  y  avons  trouvé,  à  Vassy  et  à  Saint-Dizier,  les  espèces 
suivantes  : 

Toxastcr  complanatiLt^  Ag.,  Serpula  heliciformis ,  Gold. .  P/z/io- 
pœa  neocomientis,  d'Orb.,  P.  obliqua  y  id,  ^  Astariegigantea,  Leym., 
M,  tranxversa^  id.,  ji,  Beaumoniiy  id.,  Venus  Cornueliana, 
d'Orb.,  F.  Ricordttana  y  id.,  F,  vendoperana  y  id.,  V.y  nov,  sp.^ 
Cyprina  rostrata,  Sow.  in  Fitt.,  Cardium  sub-hillanum  ^  Leym., 
C,  2  nrw.  sp.f  Trigffiiia  caudata^  Ag.,  Arca  GabrieliSy  Leym., 
A.j  îndét.,  Nucuta,  nov.  sp,,  Exogyra  Conhm\  Gold.,  Terebratula 
depressa^  Sow.,  Pteroccras ^  indét.,  Ammonites  casiellanensis ^ 
dOrb.?0). 

La  moi^ne  bleiic  ne  diffère  des  couches  précédentes  que  par  sa 
teinte,  son  peu  de  solidité,  et  la  rareté  du  Toxaster  complanatus ; 
les  autres  fossiles  sont  les  mêmes;  néanmoins  les  variétés  o^iit/tmit 
falciformis  et  dorsata  de  VExogyra  Coulant  nous  ont  paru  y  être 
plus  fréquentes  que  dans  les  calcaires.  Leur  épaisseur  est  de  3  à 
&  mètres. 

Sous  la  dénomination  de  groupe  wealdien^  M.  Cornuel  décrit 
des  couches  que  nous  plaçons  encore  à  la  base  du  groupe  néoconiien» 
classement  qui  se  trouve  justiGé  par  une  note  récente  du  même 
géologue;  ce  sont  :  l*"  un  sable  blanc  très  fin,  micacé,  ferrugineux 
à  la  partie  inférieure ,  sans  fossiles,  de  quelques  mètres  d'épaisseur, 
à  Bienville,  Narcy,  Avrainville,  etc.  ;  2''  des  sables  et  grès  ferrugi- 
neux faisant  suite  aux  précédents ,  plus  ou  moins  colorés  par  du  fer 
hydraté ,  et  passant  à  un  grès  ferrugineux  plus  ou  moins  solide , 
très  épais  à  Brousseval ,  ainsi  qu*à  Avrainville ,  où  ils  ont  près  de 
12  mètres,  ils  ne  renferment  pas  de  fossiles;  S*"  du  fer  géodique 
bydroxydé,  généralement  compacte,  quelquefois  oolithique,  brun 
ou  brun  jaunâtre  plus  ou  moins  foncé ,  en  plaquettes  ou  en  masses 
polymorphes,  creuses  au  centre ,  souvent  à  couches  concentriques, 
avec  des  cavités  irrégulières  produisant  des  œtitcs.  Ce  minerai, 
exploité  sur  beaucoup  de  points,  a  une  épaisseur  de  3  à  /i  mètres; 
A*  marne  argileuse  bleu  violâtre ,  grb  noirâtre,  de  1  mètre  à  i'",60, 
avec  des  concrétions  calcaréo-siliceuses. 

L'épaisseur  totale  des  couches  crétacées  de  l'arrondissement  de 
Yassy,  comprenant  le  groupe  du  gault  et  le  groupe  néocomieu,  est 


(4)  D'Archiac,  Notes  inédites. 


2M  6R0Ut>K  NfioCOMlSfr. 

environ  100  mètres,  et  le  plongement  général  de  0"  A5'  dil  S.-Ë. 
aiiN.-O. 

Ineeriœ  sedis,  EnGn  M.  Comucl  forme  un  dernier  groupe,  qu'il 
désigne  sous  le  nom  de  terrain  supra-Jurassique^  et  qui  comprend  : 
1«  un  calcaire  gt'is  verdâtre  supérieur  compacte,  plus  ou  moins 
marneux,  dur,  en  lits  minces,  à  cassure  conchoîde,  ou  bien  tendre, 
marneux,  renfermant  des  fossiles  peu  déterminables  ;  le  tout  d*ttiie 
épaisseur  de  3  mètres;  2^  un  calcaire  oolithique  mcuolaxre^  sighalé 
d'abord  à  Brillon  et  à  Savonnières  (Meuse)  par  M.  Gaulard  (1),  et 
qui,  \  Cbévillon  (Haute-Marne),  est  représenté  par  une  oolithe 
Uancbe  à  grain  fin ,  avec  des  fossiles  bien  caractérisés,  et  de  V^fiQ 
d'épaisseur.  Cette  assise  se  montre  principalement  à  Chalonrùpt, 
Poissons,  Chancenay,  Yaux-sur-BIaise,  Rupt,  Nully,  Vassy,  etc.; 
^*  calcaire  gris  verdâtre  inférieur  très  marneux ,  sub-compacte  » 
grenu  ou  sableux ,  assez  tendre  et  bien  stratifié.)  Les  fossiles  y  tont 
fares ,  excepté  les  moules  d'une  petite  Phbladomye  fréquente  auâi 
dans  l'oolithc  vacuolaire  qui  est  ad^lessus.  La  partie  supérieure  dis 
cette  assise  constitue  un  calcaire  poreux,  très  dur,  celluleUx,  adbc- 
tant  la  disposition  d*une  lentille  ;  au-dessous  vient  une  couche  {firù» 
mentelie)ie  métlîe épaisseui*  (0",30),  très  dure,  point  marneuse, 
empâtant  de  petites  biréWes  plates  (Piacune  ou  Peeten)  ;  térs  le 
milieu  est  iin  banc  bréchf formé,  de  2  mètres  d'épaisseur,  compost 
de  fragments  polymorphes ,  marneux  et  durs,  recouvert  par  un  éal- 
caire  tubuleùx ,  blanc  grisâtre ,  sonore ,  très  dnr,  très  compacte , 
qui  paraît  n*cn  être  qu'une  modification.  On  y  trouve  quelques 
Exogyres,  des  empreintes  de  bivalves,  V  Ammonites  Iriplicatiuf,  une 
Néritinc  et  des  Axinus.  L'ensemble  de  cette  assise  du  calcaire  gris 
verdâtre  inférieur  parait  n'être  qu'un  grand  dépôt  lenticulaire,  d'une 
épaisseur  de  17  mètres,  à  la  surface  du  calcaire  de  Portland. 
Réunis  aux  deux  assises  précédentes,  la  puissance  totale  de  ces  cal- 
caires ,  dont  les  vrais  rapports  géologiques  sont  encore  indétermi- 
nés, serait  de  2h  mètres. 

Dans  le  département  de  la  Meuse  et  sur  les  limites  de  celui  de  la 
Haute-Marne,  entre  Saint- Dizier  et  Bar-sur-Ornain ,  LejeunefS) 
a  décrit,  sous  le  nom  de  calcaire  oolithique  du  Barrois,  ces  mêmes 
assises,  que  l'on  exploite  particulièrement  dans  les  carrières  d^ 


[h)  Mèm.  pour  servira  une. (lésa rpt.  gcol.  du  département  de  la 
Meuse.  1836. 

(î)  Buil.y  yol  IX,  p.  341.  1838.  — /^.,  vol.  X,  p.  3H.1839. 


GROUPE  NÉOCOMIEN.  287 

Vilie-sur-Saulx,  de  Brillon  et  de  Savonnières  en  Perlhois.  D'après 
certaines  analogies  avec  les  caractères  et  la  disposition  des  couches 
néocomiennes des  environs  de  Neuchâtel  (Suisse),  la  superposition 
concordante  du  calcaire  uéocomien  à  Toolithe  vacuoiaire  à  Ville- 
sur-Saulx,  Fauteur  n*a  pas  hésité  à  la  placer  à  la  base  du  grès  vert 
inférieur  ou  du  groupe  néocomien.  A  cette  conclusion  M.  Cor* 
nuel  (1)  a  objecté  la  différence  des  fossiles  et  certaines  discordances 
locales,  et  il  a  maintenu  la  séparation  qu*il  avait  proposée,  sans  tou- 
tefois assigner  une  place  précise  dans  la  série  à  ce  qu'il  regarde 
comtnc  un  nouveau  membre  de  la  formation  jurassique. 

Plus  tard  le  même  géologue ,  en  reprenant  cette  question ,  a  fait 
remarquer  (2)  que  Ton  peut  établir  des  groupes  dans  une  formation 
solvant  les  corrélations  que  Ton  croit  apercevoir,  que  ces  groupes 
n*ont  pas  l'importance  que  l'on  attache  à  la  classiGcation  des  terrains 
suivant  leur  âge  géologique ,  enfin  que  ces  subdivisions  seront  tou- 
jours assez  arbitraires.  Cette  assertion  est,  selon  nous,  parfaitement 
juste  pour  les  groupes  mal  faiiSy  souvent  établis  sur  la  connaissance 
d*un  espace  borné  ou  très  circonscrit,  comme  une  province;  mais 
elle  ne  l'est  pas  lors(]u'il  s'agit  de  groupes  fondés  d'après  une  étude 
attentive  des  couches  dans  tout  leur  développement  vertical  et  ho- 
rizontal ,  et  l'un  des  exemples  cités  par  M.  Cornuel  suffit  pour  le 
prouver.  On  pourrait,  dit-il ,  séparer  l'argile  à  Plicatules  et  les  sables 
verts  et  jaunâtres  pour  les  réunir  au  ganlt ,  et  considérer  ces  sables 
comme  un  dépôt  subordonné.  Or,  si  l'on  prolonge  l'examen  de 
ces  assises  au  S.,  dans  les  départements  de  l'Yonne  et  de  la  Nièvre, 
on  verra  que  cette  réunion  ne  serait  nullement  motivée ,  n'étant 
basée  sur  aucune  analogie,  et  qu'il  en  serait  5  plus  forte  raison  de 
môme  lorsque  nous  viendrons  à  comparer  les  dépôts  parallèles  des 
bords  opposés  du  même  bassin,  au  S.-E.  en  France ,  et  au  N.~0. 
en  Angleterre,  car  nous  reconnaîtrons  alors  ce  qu'il  y  a  de  local  et 
de  peu  important  dans  certaines  subdivisions,  ce  qu'il  y  a,  au  con- 
traire, de  réel  et  de  général  dans  d'autres,  qui  sont  les  groupes.  Il 
n'y  a  rien  d'arbitraire  dans  la  nature  ;  l'arbitraire  ne  se  trouve  que 
dans  nos  travaux ,  lorsque  iious  essayons  de  tracer  des  limites  ou  de 
former  des  associations  avec  des  éléments  incomplets.  Mais  reve- 


{^)  Bull.,  vol.  X,  p.  291.  1839.  —  Mcm,  de  la  Soc.  géol,  de 
France,  vol.  IV,  p.  274.  1840. 

(2)  Mém.  delà  Soc.  géoL  de  France,  vol.  IV,  p.  279.  1840,— 
SulL^yol  XI,  p.  101.  1840. 


288  GROL'PE  NÉOCÛMIEN. 

nons  à  la  notice  de  Fauteur,  dont  nous  nous  sommes  écarté  pour 
relever  une  assertion  qui  semblait  autoriser  ou  absoudre,  en  quelque 
sorte  d'avance,  la  légèreté  avec  laquelle  on  établit  parfois  des  coupes 
dans  la  série  géologique. 

Après  avoir  rappelé  que  M.  Thirria,  dans  le  mémoire  précité, 
avait  rangé  les  calcaires  gris  verdâtre  et  Toolithe  vacuolaire  à  la  base 
de  la  formation  crétacée,  par  suite  de  discordance  entre  ces  calcaires 
et  les  couches  jurassiques  proprement  dites,  M.  Cornuel  s'attache 
à  prouver  que  cette  discordance ,  appuyée  sur  une  prétendue  dé- 
nudation  des  dernières  couches  jurassiques ,  dans  les  dépressions 
desquelles  se  seraient  déposés  les  ooliihes  vacuolaires  et  les  cal- 
caires verdâtres,  n'existe  réellement  pas,  et  que  ce  sont  des  failles 
postérieures  aux  dépôts  crétacés  qui  ont  donné  ces  fausses  appa- 
rences h  la  disposition  actuelle  des  couches.  Il  y  aurait ,  au  con- 
traire, discontinuité,  et  même  discordance ,  entre  le  calcaire  gris 
verdâtre  supérieur  et  les  argiles  bleues  néocomiennes  dont  les  fos- 
siles ne  s'y  montrent  jamais,  même  lorsqu'elles  sont  en  contact  par 
l'absence  des  sables  et  du  minerai  de  fer  géodique.  En  outre ,  de 
nombreuses  coquilles  perforantes  s'observent  à  la  surface  du  calcaire 
précédent  (carrières  de  Nully,  etc.),  et  l'auteur  maintient  qu'il  existe 
une  solution  de  continuité  bien  prononcée  entre  le  fer  géodique,  la 
marne  argileuse  noirâtre  et  les  roches  qui  les  supportent,  opinion 
qui  a  été  partagée  par  M.  Leymerie  (1). 

Quant  aux  fossiles  de  ces  roches,  ils  sont  peu  propres  à  résoudre 
la  question  ;  M.  Cornuel  les  a  décrits  et  fait  représenter  sous  les 
noms  de  Cyrena  fossulata,  Mytilus  subrenifonnis^  Avicularhom^ 
boîdaliSj  Pholadomya  parvula^  Melania  crenulata^  M.  cylindrica 
et  Natica  ?  Ces  espèces  sont  très  peu  nombreuses .  eu  égard  à 
l'épaisseur  des  couches  dont  nous  parlons;  mais  l'abondance  des 
individus  y  supplée  en  quelque  sorte,  surtout  pour  la  Cyrena  fos^ 
sulata^  VAvicula  rhomboidalis  et  la  Pholadomya  parvula. 

On  pourrait  voir  dans  ce  double  caractère  du  petit  nombre  des 
espèces  et  de  rabondance  des  individus  rindicalion  d*un  bassin 
presque  fermé,  peu  étendu ,  peu  profond ,  peut-être  contemporain 
de  quelques  parties  du  groupe  wealdien ,  mais  M.  Cornuel  (2)  pense 
que  la  mer  jurassique  était  très  profonde  lors  des  derniers  dépôts 


'\)  Bull.,  vol.  XI,  p.  36  et  lOr  1839-1840. 
J2)  Mém.  de  la  Soc.  géol.  de  France^  2«  sér.,  vol.  I II,  p.  260. 
4848. 


GROUPE  NÉOCOMIBN*  289 

de  cette  période,  et  qu'elle  était  parcourue  dans  cette  région  par  des 
courants  temporaires,  balayant  certaines  stations  de  mollusques,  em- 
portant les  coquilles  les  plus  légères  et  les  accumulant  au  loin  dans  la 
haute  mer.  Cette  conjecture  nous  paraît  plus  ingénieuse  que  vraie , 
car  les  dépôts  en  question  n'ont  point  les  caractères  de  sédiments 
formés  dans  des  eaux  agitées  d'une  manière  particulière.  Ils  semblent 
s*être  formés  dans  une  mer  comparativement  assez  tranquille,  et 
Ton  n'y  trouve  aucune  preuve  de  charriage  bien  violent  et  anormal 
dans  une  direction  ou  dans  une  autre.  Si ,  de  plus ,  ils  avaient  eu 
lieu  dans  des  mers  très  profondes,  on  devrait  sur  leur  prolongement 
rencontrer  des  dépôts  littoraux  contemporains,  ce  qui  n*a  pas  lieu; 
aussi  sommes-nous  disposé  à  admettre  qu'ils  se  sont  formés  sous 
une  faible  profondeur  d'eau ,  non  loin  du  rivage  d'une  mer  inté- 
rieure plus  ou  moins  fermée.  La  différence  des  foraminifères  de 
ces  couches  controversées  d'avec  ceux  de  la  formation  crétacée  (1) 
ne  prouverait  rien  de  plus  que  les  espèces  décrites  par  M.  Gornuel, 
ni  que  les  discordances  invoquées  par  M.  Raulin  (2),  caria  véritable 
question  n'est  pas  là ,  mais  bien  de  savoir  si  ces  couches  marines 
sont  on  non  synchronlques  de  quelque  membre  du  groupe  wealdien 
que  nous  avons  vu  de  l'autre  côté  du  détroit  recouvert  iransgressi- 
vement  par  les  dépôts  crétacés. 

M.  A.  Buvignier  (3)  ne  paraît  pas  hésiter  à  placer  le  tout  dans  la 
formation  jurassique,  à  la  partie  supérieure  de  l'étage  de  Portland 
du  département  de  la  Meuse,  où  ce  sont  des  calcaires  gris  verdâtre 
à  texture  terreuse,  dont  quelques  uns  sont  magnésiens  et  consti- 
tuent môme  de  véritables  dolomies.  Au  milieu  de  ces  bancs  sont 
intercalés  les  bancs  d'oolithe  vacuolaire  du  département  de  la  Haute  - 
Marne.  Ceux-ci,  de  3  mètres  d'épaisseur  environ ,  ne  s'observent 
que  dans  la  partie  contiguë  à  ce  dernier  département  où  nous  ve- 
nons de  les  mentionner.  Les  calcaires  verdâtres  occupent  une  sur  - 
face  un  peu  plus  considérable. 

Dans  le  mémoire  que  nous  avons  analysé,  M.  Cornuel  a  donné 
nne  liste  des  fossiles  recueillis  par  lui  dans  les  divers  étages  crétacés 
inférieurs  (p.  257),  liste  dans  laquelle,  outre  les  polypiers,  les  ra- 
diaires ,  les  annélides  et  les  mollusques ,  il  cite  des  débris  de  crus- 


'4)  Aie.  d'Orbigny,  BulL,  vol.  IX,  p.  37.  4  839. 
[2)  Ibid. 

■3)  Bull.y  2*sér.,  vol.  I,  p.  397.  4844.  —  /</.,  Carte  géologique 
du  département  de  la  Meuse ^  en  6  feuilles.  Paris,  4845. 

nr.  1» 


290  ^BOUPB  NiocomiN. 

tacôs,  de  poissons,  des  ossements  et  des  dents  de  Crocodile,  des 
verlèbres  de  Plesiosaurus ,  à' Ichthyosawrus ,  et  une  carapace 
d*£myde  (1).  Depuis  lors,  il  s'est  plus  particulièrement  occupé  des 
animaux  microscopiques  découverts  dans  les  plaquettes  calcaréo- 
sableuses  de  la  partie  supérieure  de  Targile  ostréenne.  Dans  la 
Description. d^  mUcmostracéê  fossiles  (2)  de  cette  couche ,  il  a  fait 
connaître  ft  espèces  de  Gythérées  et  de  nombreuses  variétés,  et,  plus 
tard,  une  daquième  espèce  de  ce  genre  et  20  espèces  de  coquilles 
foramittiières.  On  a  déjà  vu  {antè,  p.  257)  le  résultat  que  Fauteur 
avait  obtenu  pour  cette  classe  d'animaux  considérés  à  trois  niveaux 
différents  dans  le  bassin  de  la  Seine,  et  les  réflexions  qu'il  nous  avait 
suggérées,  et  noua  renverrons  le  lecteur  à  un  travail  fort  bien  fait 
qui  s'imprime  en  ce  moment,  et  qui  a  été  présenté  par  M.  Cornuel 
à  la  Société  géologique  dans  la  séance  dn  19  mai  dernier.  L'auteur, 
après  avoir  revu  avec  soin  tous  ses  fossiles,  en  donne  la  répartition 
exacte  dans  chacune  des  assises  de  la  formation  crétacée  de  l'arron- 
dissement de  Vassy.  Le  groupe  néocomien ,  tel  que  nous  l'avons 
compris ,  loi  a  présenté  229  espèces. 
DèrpartcmtBt  Le  département  de  l'Aube  n'a  pas  éfé  moins  exploré  que  le  pré- 
Vkahe.  cèdent,  el  les  observations  qui  y  ont  été  fliites  ont  également 
contribué  à  éclaircir  les  vrais  rapports  dn  groupe  néocomien, 
quoique  certaines  sous-divi»ioiis  n'aient  peut-être  pas  été  tracées 
avec  toute  la  fermeté  désirable.  Pendant  que  M.  £.  Rover  exposait 
la  relation  des  couches  crétacées  un  peu  plus  au  nord,  M.  A.  Ley- 
nierie  (3)  donnait  une  notice  sur  les  dépôts  corrcs)>ondants  du  dé- 
partement de  TAube,  où  il  admettait  quatre  étages,  comprenant  : 
1"  la  e7*aie  proprement  dite  (premier  et  second  groupe);  2*  le  grès 
vert  et  ses  argiles;  3*»  les  argiles  bigarrées  et  Ittmachelles  ;  /j*  le 
calcaire  néocomien  reposant  sur  les  strates  jurassiques  à  Fxogyra 
virgula. 

Dans  ce  premier  essai,  Tauleur  considérait  son  second  étage 
comme  représentant  à  la  fois  le  grès  vert  supérieur,  le  gault  et  le 


(4)  Voyez  aussi  :  Note  sur  des  ossements  Jossi les  dëcottvcrts  dans 
le  calcaire  néocomien  de  Vassy.  C'est  un  reptile  de  la  famille  des 
Dinosauriens,  pour  lequel  M.  Cornuel  propose  le  nom  de  Hcterosau- 
rus  ncocomicnsis  [Bull.,  2"  sér.,  vol.  Vil,  p.  702,  1850). 

(2)  MéuK  de  la  Soc.  gcol.  de  France,  2*^  sér.,  vol.  I,  p.  IS3. 
4  846.— //;/V/.,  vol.  111,  p.  44i.  4  848. 

(3)  Bull.,  vol.  lX,p.  384 .  Sept.  4  838.  —  Compi.  rend, ,  voL  VII, 
p.  700.  OcU  4838» 


«ROUPC  iffiOGOllilBr.  291 

gr&8  vert  udbriewr;  le  troisième  se  trouvait  être  Téquivaleat  dé 
l'argile  wealdiesne,  des  sables  d'Hastings  et  de  Tétage  de  Purbeck , 
laissani  au-dessous  le  quatrième  saus  i-epréseotant  de  J*auire  côté 
du  détroit  (Tableau  p.  388).  De  plus ,  le  gault  manquait  en  Suisse, 
oà  le  groupe  iiéocomien  était  à  la  fois  non  seulement  parallèle  à 
celui  du  bassin  de  la  Seine ,  mais  encore  synchronique  de  tout  le 
groupe  wealdien  d'Angleterre,  Plus  lard ,  AI.  Jjeymerie  rédutril  la 
lormation  crétacée  à  trois  étages  :  le  preiQier  oorrespoodant  toujours 
à  los  deux  groupes  supérieurs,  le  second  comprenant  les  ergiles 
tégulines  et  le  grès  vert ,  le  troisième  le  terrain  néocomien  (1). 

On  a  vu  comment  nous  avions  été  conduit  à  séparer  du  gault  de 
ce  second  étage  les  sables  verts  et  ferrugineux  avec  les  argiles  à  Pli- 
adules  et  à  Exogyra  sinuata,  conformément. à  ce  que  MM.  Royer 
et  Gornuel  avaient  fait  pour  le  département  voisin*  Le  troisième 
étage  de  M.  Leymerie  comprend  alors  les  itrgiles  bigarrées  sableuses 
et  les  minerais  oolit/dques^  les  argiles  ostréermes  et  les  lumachelles^ 
le  calcaire  à  Spatangues  { calcaire  néocomien  )  avec  des  sables  di* 
vers»  des  minerais  de  fer  et  quelquefois  des  argiles  impures  à  la  base. 
Bl.  Leymerie  reproduit  ici  le  parallélisme  qu'il  avait  déjà  proposé 
entre  ce  troisième  étage  et  le  groupe  wealdien,  et  il  ajoute  que  les  cal- 
caires gris,  verts  et  oolitbiques  du  département  de  la  Haute-Marne, 
dont  une  partie  est  représentée  dans  celui  de  l'Aube,  appartiennent 
àJa  formation  jurassique.  Cette  classification.,  également  admise 
|)ar  M.  Cottet  (2),  a  été  suivie  par  l'aoteur  dans  son  Mémoire  sur 
le  terrain  crétacé  du  département  d^  l'Aube  (l)  et  dans  sa  &«- 
tislique  géologique  et  minéralogique  de  ce  même  département  (U). 
JXous  emprunterons  à  ces  publications  les  détails  suivants  en  les  rap- 
portant toutefois  à  nos  subdivisions,  sensiblement  d'accord  «vec 
celles  qu'avait  proposées  M.  de  Sénarmont  (5) . 

1'^  étage.  Nous  avons  dit  que  l'assise  des  sables  verts  et  des  sables 
ferrugineux  placés  entre  le  gault  et  racgile  à  Plicalules,  dans  le  dépar- 

(4)  Bull.,  vol.  XI,  p.  34.  \SZ9.>-^Compt.rend.,  yoI.  XIIL 
AvriH840. 

'(2)  Mém,  de  la  Soc.  d'agricutture^  se,  et  arts  du  département 
^e  l'Aube^  4838,  p.  9i. 

(3)  Miém.  de  la  Soc,  géoL  de  France,  vol.  JV,  rp.  294.  <4  844.— 
Description  géol.  du  canton  de  Saulaines  [Mém.  de  la  Soc.  d'agric, 
de  t Aube,  4  839,  p.  68). 

(4)  Id-8,  avec  atlas  et  carie,  coupes  et  planches  de  fossiles.  Paris, 
,lf8i«. 

(5)  Ann.  des  mines ^  2«  sér.»  vol.  XV,  p.  463,  4839.         -^ 


292  GROUPE  NÉOGOMIBN. 

tement  de  la  Haute-Marne,  se  prolongeait  à  travers  celui  de  i'Âube; 
ainsi  nous  y  rapportons  les  sables  ferrugineux  du  plateau  boisé  entre 
Amance  et  Vandenvre ,  des  sommets  des  collines  au  nord  de  ce 
bourg ,  comme  au  sud  jusqu'à  Magnan ,  puis  ceux  de  la.  descente 
de  Lantage  et  du  pied  de  la  colline  d'Ërvy,  où  leur  position  sous 
les  sables  verts  est  bien  évidente  (1).  Ce  sont  les  sables  que  M.  Ley- 
merie  siguale  (p.  318)  comme  recouvrant  souvent  les  plateaux  néo- 
comiens.  Les  argiles  à  Plicatules  n'ont  pas  été  non  plus  séparées  du 
gault  ni  des  sables  verts  par  ce  géologue.  «  Mais  si  Ton  descend  au 

•  rupt  des  Plantins,  dit-il  (p.  316),  le  grès  vert  disparaît  à  un  cer* 

•  tain  niveau  pour  céder  la  place  à  une  couche  d'argile  d'un  gris 
»  bleuâtre  foncé,  contenant  elle-même  quelques  grès  friables,  et 
»  renfermant  une  grande  quantité  d*Exogyra  sinuata  et  ses  varié- 
»  tés.  Cette  Exogyre  n'est  point  accompagnée  d'autres  fossiles ,  et 
»  l'on  peut  affirmer  que  les  couches  dont  il  est  question  ne  repré* 
»  sentent  pas  le  gault  proprement  dit ,  où  la  coquille  que  nous  ve- 
»  nons  de  nommer  ne  se  présente  jamais.  »  Cette  argile  appartient  à 
la  base  du  premier  étage ,  et  les  argiles  bigarrées  semblent  passer 
dessous  à  une  faible  profondeur. 

Les  argiles  à  Exogyra  sinuata  sont  particulièrement  développées 
dans  la  partie  méridionale  du  département,  an  sud  d'Ervy,  aux 
Croûtes  et  à  Bois- Gérard.  Elles  renferment  beaucoup  d'autres  fos- 
siles {^k  espèces),  parmi  lesquels  l'auteur  cite  les  Terebrahda  Me^ 
nardi,  Lam.,  et  sella,  Sow.,  VOstrea  carinata,  Lam.,  le  Pecten 
interstriatus,  Leym. ,  et  la  Serpula  antiquata,  Sow.,  comme  les  plus 
répandus,  et  dont  5  seulement  se  trouvent  dans  la  liste  des  fossiles 
du  gault.  Il  n'y  mentionne  point  d'ailleurs  d'Ammonites,  tandis 
que  le  Toxaster  complanatus  aurait  été  rencontré  encore  plus  haut. 
La  Plicatula  placunœa,  quoique  se  présentant  aussi  dans  toute  la 
série  argiio* sableuse,  est  plus  fréquente  vers  sa  base* 

Le  rapprochement  qu'indiquaient  les  fossiles  de  cette  assise  avec 
certaines  couches  du  grès  vert  inférieur  d'Angleterre  n'a  point 
échappé  à  M.  Leymerie;  mais  la  faible  épaisseur  du  dépôt  dans  le 
département  de  l'Aube  l'empêcha  d'insister,  pour  en  faire  une  divi- 
sion particulière  qui  aurait  représenté  nettement  une  partie  de  ce 
même  grès  vert  inférieur.  Le  mot  green  sand,  dans  l'acception  géné- 
rale qu'il  lui  donnait  avec  d'autres  géologues,  ne  pouvait  pas  d'ail- 


9 

(1)  D'Archiac,  Mém,  de  la  Soc.  géol.  de  France^  2*^  sér.,  vol.  IL 
p.  47.  4846. 


GROOPS  NiOGOMUN.  29) 

leurs  être  appliqué  à  TAngleterre,  ainsi  qu'on  a  pu  ci\  juger,  le 
grès  vert  inférieur,  le  gault  et  le  grès  vert  supérieur  étant  trois 
divisions  très  naturelles,  parfaitement  tranchées,  que  Ton  ne  pourrait 
aujourd'hui,  sans  retomber  dans  une  véritable  confusion,  réunir  on 
désigner  sous  une  épithète  commune  (1). 

Faisant  toujours  abstraction  des  sables  ferrugineux,  Fauteur 
admit  aussi  plus  tard  (2)  qu'au-dessus  de  l'horizon  de  VExogyra 
iinuata  il  y  avait ,  soit  le  gault,  avec  ses  nombreux  fossiles  caracté- 
ristiques, dont  les  plus  inférieurs  sont  des  espèces  particulières 
d'Ammonites  et  de  Plicatules,  qui  passent  ainsi  dans  les  couches 
supérieures ,  soit  les  sables  verts  qui  accompagnent  ou  qui  rempla- 
cent cette  argile  (gault).  Il  en  résultait  alors  la  concordance  et  la 
continuité  parfaite  de  tous  ces  dépôts  argileux  et  sableux ,  tandis 
qu'ils  étaient  discordants  par  rapport  aux  argiles  bigarrées  et  aux 
sables  sous-jacents.  Mais  M.  Aie.  d'Orbigny  (3)  a  fait  voir  qu'en  con- 
sidérant les  faits  sur  une  plus  grande  échelle ,  et  par  conséquent 
d'une  manière  plus  rationnelle,  il  y  avait  une  séparation  tranchée 
entre  les  argiles  à  Plicatules,  à  Ammonites  Deshayesiiy  cesticula- 
tus,  etc.,  et  celles  du  gault,  tandis  que  ces  argiles,  comme  les  couches 
à  Exogyra  sinuata  placées  dessous ,  appartenaient  au  groupe  néo- 
comien,  malgré  la  discordance  locale  invoquée  par  M.  Leymerie  [U). 


(<)  Voyez  aussi  Leymerie,  Note  sur  le  gisement  et  les  variétés  de 
/'£xogyra  sinuata  [Bull.,  vol.  XI,  p.  424,  4  840). 

'2)  Bull,^  V  sér.,  vol.  I,  p.  39.  4  843. 

\z\  Ibid.,  p.  44. 

(4)  Voyez  aussi  Clément  MuUet,  Rapport  géologique  entre  les  ter- 
rains des  environs  de  Boulognc-sur-Mcr  et  ceux  du  département  de 
Vj^ube  {Bull,  de  la  Soc.  des  se,  et  arts  du  département  de  CAube^ 
4  5  mai  4  840).  — Id.,  Rapport  sur  une  notice  de  M.  Cottet  sur  les 
eaux  souterraines  du  département  de  l'Aube  ;  in-8.  Troyes,  4  848. 
La  figure  géométrique  jointe  à  ce  travail  représente  fort  bien  ce  que 
nous  avons  dit  précédemment  de  la  disposition  souterraine  probable 
du  gault  et  des  sables  verts  dans  cette  partie  du  bassin,  et  la  conclu- 
sion de  Fauteur  est  absolument  celle  que  nous  avions  émise  en  4  846  ; 
seulement  il  ne  considère  que  les  eaux  qui  s'infiltrent  dans  une  petite 
zone,  et  dont  Taltitude  est  beaucoup  moindre  que  celles  d'une  infi- 
nité d'autres  points  qui  concourut  au  résultat  commun  de  la  con- 
centration des  eaux  au-dessous  de  Paris.  —  T.  Boutiot,  Essai  géo^ 
logique  sur  les  sources  de  la  Barze  [canton  de  Fandeuvre)  [Mém, 
de  la  Soc.  etagricult,,  se.  et  arts  du  département  de  l'Aube,  2*  sér., 
n°*  5  et  6,  4  848).  —  Id.,  Observations  sur  le  niveau  aquifère  de  la 
limite  occidentale  du  calcaire  jurassique  du  même  dépurtcmenii 
in-S  (1/^.,  vol.  XV,  4854).  .b*« 


3M  Gioon  ntoGraiM. 

2*  itêge.  Las  argiles  et  les  sables  bigarris  dont  noas  avons  indl* 
qoé  les  caractères  renferment  do  fer  hydrozydé,  carbonate,  et  snr- 
tooi  des  plaquettes  et  des  rognons  de  fer  otîgiste  argilenxd'un  ronge 
?if»  empiltant  des  Focôides.  Le  sable,  en  couches  on  en  amas  à  la 
partie  supérieure,  est  souvent  difficile  à  distinguer  des  précédents. 
Il  est  quarizenz ,  ordfanirement  assex  fin,  Manc,  Jaune,  roogeltre 
00  bii^rré.  On  j  trooTe,  connne  dans  les  argiles,  du  minerai  de  fer 
hydraté  géodiqoe.  Le  minerai  oolithique  n'existe  qu'aux  envirems 
de  Yandeorre.  Les  fossiles  de  cette  assise  sont  peu  caractéristiques 
et  peo  nombreux.  Parmi  les  coquilles  qui  ont  pu  être  déterminées, 
raoteer  cite  le  Cardium  killanwn,  Sow.,  Astarte  similis,  Mnnst, 
Pitma  graeilist  PhilL ,  Exogyra  mApUeata^  Roem. ,  espèces  qui  ne 
se  retroufent  pas  dans  l'étage  ao-dessus.  Il  y  a  aussi  des  FocoUes 
et  des  Zostérites. 

Les  argiles  ostrAennes  avee  lomachelles  se  distinguent  de  celles 
dont  nous  venons  de  parler  par  leur  teinte  gris  clair  ou  gris  bleuâtre 
nniforme,  et  par  l'abondance  des  fossiles.  Les  luraacbellcs  sont  des 
calcaires  très  durs,  très  compactes ,  dégageant  une  odeur  biioml* 
neose  sous  le  choc  do  marteau.  Les  coquilles  les  plus  répandues 
sont  Exogyra  subpKeaiaf  Roem.,  et  hêtrpa,  Gold.,  Ostrea  Ley- 
mmif  Desh.,  Lima  eUgans^  Dii}.,  Corbula  punchm^  Phill., 
Astarie similis?  Monst.,  Cardium  impressum?  Desh.,  Lucina 
vmdiq^erana^  Leym.,  Serpula  lituola,  id.  Le  Toxastef^  eompla- 
natus,  Àg.,  qui  s'y  montre  aussi,  parait  être  une  variété  du  type  de 
Tespèce  propre  au  calcaire  sous-jacent. 

Les  calcaires  forment  des  dalles  d'un  décimètre  d'épaisseur,  en  lits 
discontinus,  à  divers  niveaux  dans  la  masse  argileuse.  On  trouve, 
en  outre,  dans  celle-ci,  des  cristaux  de  gypse  isolés  ou  réunis ,  des 
pyrites  et  des  traces  de  lignite.  Les  localités  où  la  position  et  les 
caractères  de  ces  roches  peuvent  être  le  mieux  constatés  sont  parti- 
colièrement  la  colline  qui  sépare  Briel  de  Villy-en-Trode ,  et  celle 
des  exploitations  d'argile  situées  au  delà  de  ce  dernier  village  (1), 
puis  les  environs  de  Chaource ,  où  nous  les  avons  aussi  étudiées  (2). 
La  plus  grande  épaisseur  de  tout  l'étage  est  d'environ  60  mètres , 
dont  20  pour  la  première  assise,  et  40  pour  les  argiles  ostréennes. 
Les  épaisseurs  moyennes  sont  12  et  29  mètres. 


iij 


1]  Loc.  r/l.,pl.  47,  f.  4. 

[9)  D*Arohiac,  Mém,  delà  Soc»  géoL  de  FrtîHce^  S*  lér..  vol.  II, 
p.  48.  4946. 


GKO0PK  MÉOCOMIIR.  295 

• 

3*  éiage.  Le  calcaire  néocoiuien  (calcaire  à  Spataugnes  des  au-> 
teurs)  est  orcllnaircinent  grossier,  quelquefois  marneux  ou  sableux  ; 
il  constitue  des  espèces  d'amandes  superposées ,  à  surfaces  Irrégu- 
lières,  dont  les  interstices  sont  remplis  d'un  limon  marneux.  Sur 
certains  points,  comme  à  Thieffrain ,  on  remarque  Yers  le  bas  des 
bancs  continus,  gris  clair,  jaunâtres,  brunâtres  ou  bleuâtres.  Ail- 
leurs ce  sont  des  calcaires  blanchâtres  plus  ou  moins  marneux.  La 
plus  grande  épaisseur  de  ces  calcaires  n'est  que  de  12  mètres.  Ils 
sont  surtout  bien  caractérisés  à  Soulaines,  MaroUes-sous-Lignières, 
Foucbères,  Chenay,  etc.  Les  fossiles  que  nous  y  avons  rencontrés, 
particulièrement  dans  les  carrières  d*Amance,  de  YandeuTre  et  de 
Tbiefirain,  sont  : 

Holaster  L'Hardy i y  Dub.,  Toxaster  complanatus,  Ag.,  NucleO" 
liies  O/fcrsii  y  id.,  Panopœa  Cottoldina,  d'Orb.,  P.  neocomiensis^ 
id.,  Pholadomya  elongata^  Munst.,Gold.,  As  tarte  transversa  ^  Leym.y 
Corbis  cordiformisj  d'Orb.,  Fenus  Brongniartina,  Leym.,  F,  Ricor» 
deana^  d'Orb.,  F.  vendoperana^  id.  [Lucina  id,j  Leym.),  F,  Roissyi^ 
id.  [Lucinaid,^  Leym.),  F,  obesa^  id.,  Cardium peregrinosum^  id., 
C,  imbricatarium  y  id.,  C  subhUlanum  ^  Leym.,  plusieurs  espèces 
inédites,  Isocardia  neocomiensis ^  d'Orb.,  Tngonia  longa^  Ag., 
T,  caudata^  id.,  T.  carinata^  id.,  Nucula^  indét.,  Gervillia  anccps^ 
Desb.,  Mjrtilus  simplex^  d'Orb.,  CucuUœa  Gabrielis^  Leym. ^  Arca 
Maureana^  dOrb.,  Perna  Mulleti ^  Desb.,  Pccten  neocomiensU 
[Janira  id.,  d'Orb.),  Hhinitcs Lejrnerii ^  Pesh.,  Exogyra  Coutoni\ 
d'Orb.,  Terebratula  sUborbicularis^  à'kvciï,^  Leym.,  T,  prœlonga^ 
Sow.  in  Fitt.,  T,  lata^  Sow.,  T,  lentoidca^  Leym.,  T, pseudo-ju^ 
rensis,  id.,  Natica  lœvigata^  d'Orb.,  Ptearotomaria  neocomiensis^ 
id.  {jCirrus perspectivus y  Leym.),  Pterocera  Pelagiyd'Oth,^  Nautilus 
pseudo-eiegans  j  id..  Ammonites  asper,  Mer.  [A»  radiatus^  Brug., 
d'Orb.)  (1). 

Parmi  les  129  espèces  que  cite  M.  Leymerie  dans  cette  assise, 
très  peu  s'étaient  montrées  dans  la  précédente  ;  aussi  cette  faune  du 
calcaire  néocomien  constitue -t- elle  un  ensemble  de  corps  organisés 
très  remarquable  et  tout  particulier. 

L'assise  inférieure  du  troisième  étage  est  un  sable  quartzeux,  sou- 
vent blanc,  et  une  argile  impure  (les  Carreaux  au  sud  de  Vandeuvre, 
Magny-Foucbar,  Ville-sur-Terre).  Rarement  le  fer  y  est  assez  abon- 
dant pour  avoir  donné  lieu  aux  géodes  que  nous  avons  vues  si  fré- 
quentes dans  le  département  de  la  Haute- Marne.  L'argile  et  même 
les  sables  n'ont  plus  la  constance  qu'ils  nous  ont  offerte  au  nord  »  et 

(4)  D'Artbiac,  Notés  inédite$. 


SM  «OUPB 


i>ii  I  <, 


parfois  le  caktire  néocomien  repose,  sans  aucun  intermédiaire,  sur 
les  couches  jurassiques. 

Enfin  au-dessous  de  ce  dépôt  argileux  et  sableux  se  montrent  en- 
core par  places  des  calcaires  blancs,  sub-crayeux,  des  calcaires  com- 
pactes, tubulairesou  non,  et  d'autres  plus  ou  moins  oolithiques.  Ce 
sont  les  derniers  représentants  du  calcaire  gris  verdfttre  et  de  Toolithe 
Tacuolaire ,  mieux  développés  dans  les  départements  de  la  Meuse  et 
de  la  Haute-Marne.  Us  reposent  aussi  sur  les  calcaires  de  Portland, 
auxquels  M.  Leymerie  les  réunit,  parce  qu'il  pense  que,  pour  les 
rapporter  à  la  formation  crétacée,  il  budrait  qu'on  y  trouvât  quel- 
ques fossiles  de  cette  période,  ou  qu'ils  fussent  intimement  liés  au 
calcaire  néocomien  au  lieu  de  l'être  avec  le  calcaire  de  Poriland; 
mais,  comme  nous  l'avons  déjà  fait  observer,  ce  n'est  pas  ainsi  que 
la  question  doit  être  posée,  et,  lorsqu'on  voit  la  manière  dont  l'étage 
de  Purbeck,  par  exemple ,  recouvre  le  calcaire  de  Portlandde  l'autre 
côté  du  bassin ,  les  motib  allégués  pour  placer  ces  couches  dans  la 
fbrnuition  jurassique  ont  peu  de  valeur.  C'est  d*ailleurs  un  point 
sur  lequel  nous  reviendrons ,  lorsque  nous  comparerons  les  rivages 
opposés  de  l'ancien  bassin. 

En  général ,  suivant  M.  Leymerie ,  la  sUratification  des  formations 
jurassique  et  crétacée  paraît  être  concordante  dans  le  département 
qui  nous  occupe.  Cependant  l'étage  néocomien  inférieur  se  montre 
au  pied  d'une  falaise  de  calcaire  de  Portland,  comme  s'il  avait  été 
déposé  au  fond  d'une  dépression  de  la  surface  résultant  d'une  dénu- 
dation  de  ce  même  calcaire,  ainsi  qu'on  le  voit  à  Lévigny. 

Dans  la  seconde  partie  de  son  mémoire,  l'auteur  mentionne 
306  espèces  de  fossiles  dans  la  formation  crétacée  du  départe- 
ment de  TAube.  Sur  ce  nombre,  113  nouvelles  ont  été  décrites 
et  figurées  par  lui.  Des  157  espèces  propres  au  deuxième  et  au  troi- 
sième étages  néocomiens,  86  étaient  nouvelles.  Trois  vertèbres  de 
Plesiosaurm  sont  citées  dans  le  calcaire  d'Àmance,  et  des  restes 
de  poissons  dans  celui  de  Vandeuvrc.  Cette  partie  paléontologique 
du  travail  a  beaucoup  contribué  à  éclaircir  la  question  d'âge  et  de 
parallélisme  du  groupe  néocomien ,  parce  qu'elle  accompagnait  une 
description  géologique  dont  elle  était  en  quelque  sorte  le  complé- 
ment et  qu'elle  faisait  connaître  des  corps  organisés  dont  les  analo- 
gues n'ont  1)38  tardé  à  être  retrouvés  ailleurs. 

Nous  n'avons  point  à  nous  occuper  ici  des  comparaisons  faites 
par  l'auteur  entre  le  groupe  néocomien ,  tel  qu'il  l'a  étudié  dans  le 
département  de  l'Aube ,  et  celui  de  quelques  autres  parties  de  la 


GRODPB  NiOGOlimN.  297 

France,  de  ia  Suisse,  de  la  Savoie,  et  même  de  pays  plus  éloignés; 
car  ces  dépôts  étaient  encore  trop  incomplètement  décrits  pour  qu'on 
pût  espérer  que  les  déductions  soient  toujours  exactes.  Cette  observa* 
tion  doit  s'appliquer  aussi  aux  rapprochements  qu'il  a  proposés  avec 
des  dépôts  beaucoup  moins  éloignés,  tels  que  certains  groupes  du  sud 
de  l'Angleterre.  Le  véritable  équivalent  du  calcaire  néocomien 
n'ayant  pas  encore  été  signalé  de  l'autre  côté  du  détroit,  lorsque 
M.  Leymerie  écrivait,  il  put  regarder  Thorizon  de  VExogyra  sinuata 
comme  représentant  le  grès  vert  inférieur  en  entier,  opinion  que  nous 
avions  adoptée  nous-méme  après  avoir  étudié  le  gisement  de  cette 
coquille  sur  la  côte  du  Kent,  et  admis  avec  ML.  Fitton  que  le  kentish 
rag  était  la  partie  inférieure  du  lower  green  sand.  Il  semblait  donc 
naturel  de  placer  tout  ce  qui  était  au-dessous  de  cet  horizon  sur  le 
parallèle  du  groupe  wealdien.  Mais  depuis  lors,  dans  le  Kent,  le 
Surrey  et  l'île  de  Wight ,  la  véritable  faune  néocomienne  inférieure 
ayant  été  reconnue,  entre  le  principal  niveau  de  VExogyra  sinuata 
et  l'argile  de  Weald ,  il  n'y  eut  plus  de  méprise  possible ,  et  c'est 
la  limite  inférieure  de  cette  faune  qui ,  des  deux  côtés  du  détroit, 
>doit  marquer  la  base  du  grès  vert  inférieur  au  N.-O.,  comme  celle 
de  son  équivalent  le  groupe  néocomien  au  S.-Ë.  Actuellement  c'est 
ce  qui  est  plus  bas  sur  ce  dernier  côté  qui  semble  devoir  appartenir 
au  groupe  wealdien ,  si  l'on  n'y  trouve  point  de  caractères  organi* 
ques  suffisants  pour  le  réunir  au  calcaire  de  Portland.  Tel  est  le 
motif  qui  nous  a  fait  séparer  de  celui-ci  comme  du  calcaire  néoco- 
mien les  calcaires  gris  verdâlre  et  l'oolithe  vacuolaire  pour  en  faire  un 
petit  groupe  qui  pourrait  correspondre,]  dans  le  temps,  à  quelque 
partie  des  dépôts  wealdiens. 

1*'  étage.  Dans  l'espace  compris  entre  l'Armance  et  l'Yonne,  le  Dëpartcmtnt 
premier  étage  néocomien  est  aussi  composé  de  ses  deux  assises  :  rToon«. 
l'une,  à  la  base,  comprend  les  marnes  argileuses  à  Exogyra  sinuata, 
que  M.  de  Longuemar  (i)  considère  comme  s'étant  déposées  au  pied 
du  lalus  des  sables  et  argiles  panachés,  qui  s'élèvent  à  peine  au- 
dessus  du  niveau  de  l'Yonne,  du  Serain  et  de  l'Armance,  à  Gurgy, 
Rouvray,  les  Croûtes,  etc.,  justifiant  ainsi  la  discordance  invo- 
quée par  M.  Leymerie  ;  l'autre,  plus  haut,  formée  par  les  sables 
plus  ou  moins  feiTugineux ,  constituant  des  monticules  ou  buttes 
isolées ,  connus  dans  le  pays  sous  le  nom  de  thureaux.  L'auteur 
admet  que  ces  deux  assises  représentent  le  grès  vert  inférieur  d'An- 

(4)  Bult..  S«  sér.,  vol.  U,  p.  346. 


aia  Mmmm  Kioooiaiir. 

,^aiem»  pois  il  répara  nettement  lesoèles  ferrogineox  da  genlt  qol 
M  serah  déposé  dint  leurs  dépresiions ,  et  s'attache  à  faire  Toir  les 
canies  auxquelles  on  peut  attribuer  la  divergence  des  opinions  que 
nous  avons  rapportées  à  ce  sujet 

Le»sables  existent  entre  l'Annançon  et  le  Serein ,  et  la  base  da 
la  pfadne  de  Pontigny  repose  sur  les  marnes  I  Exogyra  êinuaiûk 
Les  côtes  de  Lordonnols,  formées  de  sables  et  de  grès  plus  ou  moins 
ferrugineux ,  s'élèvent  au-dessus ,  et  les  marnes  et  les  sables  avec 
fossiles  do  gault  constituent  les  buttes  de  Bouilly,  de  Rebourceaux, 
et  la  base  du  mont  Salnu^ulpioe,  que  couronne  la  craie  tulTeau. 
Les  sables  plongent  au  N.-O. ,  tandis  que  les  marnes  du  gault  sont 
borisontales  ou  plongent  au  S.-E.  Les  sables  ferrugineux  renfer» 
ment  particulièrement  des  végétaux  dicotylédones. 

Les  caractères  des  sables  ferrugineux  et  des  thureaux  avaient  été 
fort  bien  tracés  par  M.  La  Joye  (!)  aux  environs  d'Auxerre,  ainsi 
que  leur  superposition  aux  couches  à  Exogyra  rimmta.  La  coupe 
de  la  buite  8aint*6eorges ,  h  l'ouest  de  la  ville ,  montre  la  superpo- 
sition à  cette  couche  des  sables  Jaunes  avec  fer  hydraté  de  i2  I 
iS  mètres  d'épaisseur,  et  plus  bas  viennent  les  argiles  et  les  sables 
panaohés,  les  marnes  avec  Inmadielles,  etc.  Plus  au  S.»  la  base  et 
la  partie  moyenne  de  la  collroe  de  Pourrain  sont  formées  par  les 
sables  ferrugineux  avec  des  grès  en  plaquettes ,  puis  par  des  sables 
gris,  blancs,  jaunes,  et  des  grès  jaunes,  bruns  on  rouge  vif. 
M.  Picard  (2),  qui  a  décrit  lesexploftations  d'ocre  de  cette  localité, 
pense  que  les  bancs  de  ce  minerai  sont  à  la  partie  supérieure  de  ces 
sables,  et  recouverts  par  la  couche  d'argile,  que  nous  avons  regar* 
dée  comme  un  rudiment  du  gault. 

Les  caractères  minéralogiqnes  de  cette  grande  assise  arénacée 
ont  induit  en  erreur  la  plupart  des  observateurs  qui  ne  se  sont  pas 
bien  rendu  compte  de  sa  position ,  et  qui  Tont  rapportée  au  groupe 
vrealdien.  De  ce  nombre  est  M.  Ârrault  (3),  qui  a  donné  des  détails 
intéressants  sur  le  gisement  de  l'ocre  à  Pourrain  et  à  Saully,  où  elle 
est  placée  sous  une  argile  foncée.  La  couche  d'hydrate  de  fer  argileux 
a  de  0",S0  à  2  mètres  d'épaisseur,  et  se  divise  en  plusieurs  lits  diver- 
sement colorés  et  de  qualités  différentes,  désignés  sous  les  noms 
d'ocre  commune^  d'ocre  /îne,  de  caillou  et  de  mâchefer.  Cette  der- 


'4)  Bull.,  vol.  X,  p.  22.  nu.  —  ld.,  /^.,vol.  XI,  p.  24.  4839. 

[%)  Ibid.y  vol.  VII,  p.  4  68.  4836. 

;3)  Ibid,,  vol.  X,  p.  345,  et  j^.  8,  f.  2,  p.  342.  4839. 


GKoora  KÉocoinni.  SM 

a^t  viriélé ,  entier «ne&t  composée  de  fer  oxydé  hydraté  coocré* 
lionne,  BTcc  des  géodes  remplies  de  fer  peronydé  pulvénilent,  n- 
pose  ïm média leme ni  sur  les  sables  ferraginent.  L'aoïeur  réanissiit 
aussi  à  tort  les  ai^iles  grises  ou  plus  foncées  qui  recoDvrent  les  ocres 
a*ec  les  tables  qui  sont  dessous.  Pour  Ini  cet  ensemble  de?iit 
représenter  l'argile  de  Wcaid,  et  pciil-ëlre  les  sables  d'Hastings, 
opinion  dans  laquelle  il  était  conlirmé  par  l'absence  de  fossiles, 
mais  qae  \'Exogi/ra  sinuota ,  qu'il  avait  reconnue  b  la  base  des 
sables,  aurait  dû  lui  faire  rejeter  (pi.  3,  p.  3&2). 

Al.  de  Longuemar  (1),  qui  a  fait  une  étude  beaucoup  pluscom- 
plèle  des  arrondissements  d'Auxcrre  et  de  Joigny,  et  qui  a  dooné 
de  fort  bonnes  coupes  des  terrains  compris  dans  l'éiendae  de  n 
cane ,  est  tombé  dans  une  erreur  de  parallélisme  non  moins  grave 
lorsqu'il  a  désigné  cette  même  assise  sous  la  dénomination  de  ter- 
rain de  Weald  ou  des  sables  ferrugineux  inférieurs  aux  craies.  II 
y  établit  trais  sous-diTisions,  d'après  des  différences  de  stratification. 
L'inférieure  comprend  des  sables  jaunes ,  des  sables  plna  OD  moins 
argileux,  veinés  de  jaune,  de  blanc  et  de  rose,  et  surmontés  de  sables 
orangés  et  blancs  alternanis.  Ces  dépAls  arénacés  qui  plongent  i  l'E. 
sont  parliculiëremenc  développés  aui  environs  de  Toucy.  Des  grès 
ferrugtneui  en  bancs  assez  épais  el  des  dalles  minces  ferrogineuses 
y  sont  suliordonnés.  Aprfcs  le  mouvement  qui  les  luclina  vers  l'E., 
perpendiculairemcot  à  !■  direction  du  rivage ,  se  déposèrent  traos- 
gressivcmenl  les  sables  mélaugés  d'argiles  blanches,  roses  et  jaunes, 
recouvertes  de  dalles  argilo-ferrugineuses  noirSlres  ou  ronge  san- 
gain  et  micacées  (rives  de  l'Ouanne  k  Toucy,  Pourrain  et  Moulins). 
Ces  couches  sont  sensiblement  horiioutaies ,  excepté  dans  le  voisin 
nage  des  sables  précédents.  La  troisième  sous-division  (groupe  su- 
périeur de  l'auteur)  comprend  de  bas  en  haut  nu  banc  fcrruglneni, 
une  masse  puissante  de  sable  rouge  foncé ,  un  sable  jaune  orangé 
très  foncé,  avec  des  veines  d'argile  blanche ,  des  grès  ferrugineuxn 
Irts  minces  [plateau  de  Saint- Georges,  près  d'Auxprre),  ei  au-dcs 
des  lits  de  grès  ferrugineux,  Simples  ou  soudés  lii  forme  de  cylindre 
et  de  lamesconlournées  enveloppant  des  noyau'(»al)luiix.  L'ocre  dont  " 
nous  venons  de  parler  se  trouve  dam  des  poches  i  la  sujface  de  ces 


(()  £taeles gpologii/ries  drs  terrains  de  la  ri'-c gauche  de  l'Yi 
p.  6'/;  io-S,  avec  atlas  et  carte,  coupes  et  fossili 
(tous  let  initiales  de  Le  T Je  L....]. 


MO  GROUPE  NÉOGOMOM. 

sables,  et  dans  les  exploitations  de  Saolly  et  de  Pourrain  on  est  sou* 
Tent  arrêté  par  la  rencontre  des  parois  sableuses  consolidées  de  grès 
ferrugineux*  Les  gisements  sont  invariablement  recouverts  par  les 
argiles  que  surmonte  la  craie  tuffeau  ou  glauconieuse ,  et  les  ocres 
se  sont  par  conséquent  déposées  entre  la  fin  des  sables  et  le  commen- 
cement de  ces  argiles. 

Contrairement  au  classement  que  nous  avons  dû  adopter  provi- 
soirement pour  les  sables  ferrugineux  du  département  de  l'Yonne, 
d'après  la  position  bien  constatée  de  ceux  de  l'Âube  et  de  la  Haute- 
Marne,  comme  d'après  les  inductions  déduites  des  sondages  et  de 
ce  que  l'on  observe  dans  le  pays  de  Bray,  M.  Robineau  Desvoidy  (1) 
pense  que  les  sables  ferrugineux,  si  développés  dans  la  Puisayc, 
reposent  sur  le  gault  et  sur  les  calcaires  néocomiens  qu'ils  dépassent 
pour  recouvrir  au  delà  l'étage  de  Portland.  La  première  partie  de 
cette  conclusion  qu'il  a  reproduite  depuis,  et  dans  une  communi- 
cation très  récente  non  publiée,  semble  être  confirmée  par  les  re- 
cherches qu'a  faites  M.  Raulin  pour  l'établissement  de  la  Carte 
géologique  de  ce  département.  Dans  une  note  manuscrite  qu'il  a 
eu  l'obligeance  de  nous  communiquer,  il  décrit  une  série  de  coupes 
laites  du  N.-E.  au  S.-O.,  depuis  les  environs  de  Saint-Florentin 
jusqu'à  la  limite  du  département  de  la  Nièvre ,  et  d'où  il  résulte  : 
l""  que  dans  la  vallée  de  l'Yonne,  à  Gurgy,  le  gault  avec  de  nom- 
breux fossiles  caractéristiques  se  trouve  dans  le  lit  de  la  rivière  à 
88  mètres  d'altitude ,  tandis  que  sur  les  coteaux  qui  bordent  la 
plaine  au  N.  -£.  et  au  S.-O. ,  les  sables  jaune  rougeâtre  de  la 
Puisaye  atteignent  194  mètres  au  Petit- Parc  de  Sciguelay,  et  197  au 
Bois  de  Charbuy;  2*'  qu'à  Parly,  les  couches  qui  renferment  V Am- 
monites monile  sont  à  environ  156  mètres  d'altitude  à  la  tuilerie 
de  Bâie,  et  surmontées  de  sables  ferrugineux,  s'élevaut  à  252  mètres 
aux  Chénons,  recouverts  à  leur  tour  par  la  craie  marneuse  ;  3°  qu'à 
Saint-Sauveur,  les  couches  à  Ammonites  bicuwatus,  dentatus  et 
monile^  sont  à  environ  2/iO  mètres  d'altitude  à  la  tuilerie  de  la 
Bâtisse,  et  recouvertes  par  les  sables  jaune  rougeâtre,  avec  les  grès 
ferrugineux ,  s'élevaut  à  315  mètres  au  Thureau.  Le  travail  de 
M.  Raulin  n'étant  point  encore  publié,  nous  ne  pouvons  qu'en  indi- 


(4)  Bull.,  2*  sér.,  vol.  II,  p.  697.  1845.  —  Jkfém.  stirlescnista" 
ces  du  terrain  néocomien  de  Saint-Sauveur  en  Puisayc  [Jnn.  de  la 
Soc.  entomologique  de  France j  2*  sér.  Séance  du  28  février  1849}. 


CIODPK  ntOCOHlIH.  301 

quor  ici  les  corcIosîihis ,  en  nous  abstenant  de  toute  diKUuioD  et 
laissant  i  l'aTenir  le  soin  de  coordonner  ou  d'ex[diquer  des  bits  qui 
semblent  encore  contradictoires. 

M.  de  Longueiaar  ne  parait  pas  s'être  préoccupé  de  la  positH» 
des  argiles  à  Plicatules  sur  les  bords  de  l'Yonne,  el  M .  Colieau  (1), 
qui  les  a  observées  à  quelque  distance  d'Anxerre,  nuis  uns  déai- 
gner  la  localilê  précise ,  n'a  indiqué  leurs  relalions  géologiques  ni 
avec  les  sables  ferrugineux  d'une  part,  ni  avec  la  conctae  k  Exogyra 
sinuata  de  l'aulrC'  Il  ne  parle  que  des  coquilles  qu'il  y  a  rencoD- 
Irées,  an  nombre  de  plus  de  60  espèces.  Le  Salarivm  deniatuatt 
d'Orb.1  serait  la  seule  espace  qui  se  représentât  dans  le  ganltj  les 
Nucula  obtusa,  Sow.,  A',  acopka,  d'Orb.,  N.  timpiex,  Desh., 
VArca  ttuvullensù,  d'Orb. ,  se  retrou  feraient  dans  te  calcaire  néoco- 
inieo.etilresierait  plus  de  50  espèces  propres  à  cette  assise  qui  ren- 
ferme beaucoup  de  céphalopodes  {Conoteuthi»  Ûupiniana,  d'Orb., 
Nautiius  Lailierianui ,  id. ,  Toxoceras  Bogeriama ,  id. ,  etc.  ]. 
Les  ailles  à  Plicatules  semblent  devoir  diminuer  sensiblement 
d'épaisseur  dans  cette  partie  et  se  confondre  penl-étre  i  l'ouest  de 
l'Yonne  avec  la  coucbe  i  Exogyra  tinuata.  Cette  dernière  ne  nous 
semble  pas  non  grius  avoir  été  neltement  séparée  par  M.  de  Longue- 
mar  des  argiles  et  lumaclielJes  inférieures  aux  gables  et  aux  argiles 
panachées  que  l'on  voit  dans  la  colline  de  Saint-Georges  ,  comme 
sur  la  route  de  Pourrain.  Elles  sont  sans  doute  comprises  toutes  dans 
sa  troisième  assise  ou  assise  supérieure,  oùl  il  cile  eu  effet  \' Exogyra 
aquila  (  E.  sinuala  |  et  beaucoup  de  coquilles  qui  semblent  exiger 
an  nouvel  examen. 

2'  Étage.  Nous  venons  de  voir  que  les  sables  et  les  argiles  bi< 
garrées  étaient  peu  développés  i  l'ouest  d'Auierre,  où  l'amincisse- 
ment des  argiles  i  Flicalulea  les  avait  presque  fait  confondre  avec 
les  sables  ferrugineux ,  bien  que  cesderniers  doivent  en  <lre  séparés 
au  moins  par  la  coucbe  à  grandes  Exogyres,  d'ailleurs  tris  réduils 
elle-niÊme. 

Nous  rapportons  à  la  seconde  assise ,  celle  des  argiles 
«l  deï  calcaires  k  lumacbellcs ,  les  assises  2  et  3  en  partie  dà- 
Lungucmar  que,  par  une  méprise  semblable  k  la  (trécédi 
met  en  parallèle  avec  l'étage  de  Furbeck  du  midi  de  l'Ang 
]1  n'y  a  d'analogie  ni  dans  la  position  des  couches,  ni  dans  leur 
de  formation ,  ni  même  daus  leurs  caractères  minéralogiques. 

(4)  BidL,  2'  sér.,  vol.  II,  p.  89.  1815. 


M2  «toopi  mtoooMfiN. 

Dam  ii  coUine  de  Saint-Georges ,  les  bancs  de  lumacheUes , 
obserfés  précédemmetit  par  M.  LaJofe(i),  nous  ont  para  plus 
développés  encore  que  dans  le  département  de  l'Aube,  probablement 
9m  dépens  des  argiles  panachées  peu  épaisses  sous  la  butte  des 
Modias.  Ces  bancs  sont  exploités  snr  divers  points  du  mamelon 
«UoBgé  qni  s'étend  de  la  route  de  Toucy  à  cdie  de  Paris.  Ce  sont 
des  cakiiires  argikox  en  plaques  disséminées  dans  des  argiles  grises 
€0  jaunes,  ils  sent  gris  tu  dehors,  bleuâtres  à  l'intcrienr,  très  te- 
naces ,  et  renferment  une  prodigieuse  quantité  HExogyra  harpa 
fJE.  wbplicaiA)y  VOstrm  JLe^meriU  ^  d'autres  fossiles  {2).  Ce  qui 
jette  quelque  confeion  dans  b  description  des  assises  2  et  3  de 
M^  de  Loagnemar«  c'est  d'abord  une  certaine  ressemblauce  dans  les 
•caractères  minéralogiques  des  roches,  et  ensuite  l'absence  de  déter- 
mination spécifique  des  fossiles  qui  peuvent  les  caractériser  l'une 
et  Tautre.  Quant  à  leur  position  dans  la  série,  au-dessous  des  sables 
ferrugineux  et  au^essus  des  calcaires  néocomiena,  elle  paratt  être 
ussez  bien  déterminée  dans  les  coupes  de  la  coUine  de  Peurrain ,  des 
talions  de  Rimatoux  et  de  Fuutenoy,  de  ia  cOCe  du  Tremblay,  de 
Sauliy,  de  Saint-Sauveur,  etc.  Mais  leurcoouaissauoe  complète  exi- 
gerait encore  une  étude  plus  détaillée. 

i*  Étage^  M.  Picard  (3)  avait  rapporté  les  calcaires  uéocomiens 
desunvirons  d'Auxerre  à  l'étage  de  Kimmeridge,  bien  qu'il  n'y  ait 
pes  reconnu  à^Exogyruvirguta.  M.  La  Joye  {k)  décrivit  plus  tard 
les  calcaires  marneux  de  la  butte  Saint-Georges  comme  appartenant 
réellement  au  groupe  néocomien ,  ce  que  nous  eûmes  occasion  de 
constater  dans  le  même  temps  (5).  On  y  observe  des  calcaires  et 
des  marnes  argileuses  fissiles  et  jaunfttres.  Les  calcaires  sont  i;ris 
bleuâtre  et  renferment  des  oids  ou  des  veines  de  fer  hydraté  ooli- 
thiques.  Au-dessous  est  un  banc  de  calcaire  ooquiliier,,  Uanc  rou- 
geltre,  poreux,  léger,  solide,  avecdes  fragmeotsd'un  aspect  crayeux. 
Les  ficaires  de  l'étage  jurassique  supérieur  affleurent  à  peu  de 
distance  au-dessous  snr  le  bord  de  l'Yonne.  Les  fossiles  que  -nous 


s 


Bull,  vol.  X,  p.  22.  4838. 

[2)  D'Arcbiac,  Mém.  de  la  Sac.  gcol,  de  FraneOj  2*  sér.,  vol.  II, 
1^.47.  4  846. 

'3)  DulL,  vol.  VII,  p.  470.  4  836. 

U)  Ihid.,  vol.X,  p.  22.  4  838.  —  /r7.,  ib.,  vol.  XI,  p.  24.  483^9. 

[5)  D'Archiac,  Mém,  de  la  Soc,  géol.  de  f^VtfWCT? ,  Tol.iH,p.'287. 
4839.  ---  M,  ib..  2*  séc^^.  B,  in.  417. 'Mi6. 


OiOOPI  MBOCOMIIN.  SOS 

avons  obsenrés  dans  les  marnes  et  les  calcaires  de  celte  localité  et 
des  environs  sont  principalement  : 

Ccrinpora ^  3  ou  4  espèces,  Scrpnla  hclicifnrmis^  Gold.,  S,  gor' 
dfafis^  Schloth.,  S.Jiliformis,  Sow.  ///  Fitt.,  Toxaster  complanatus, 
Ag.,  Panopœa  neocomirnsis,  d'Orb.,  Pholadomya  elang^nta^  A  g., 
Anatina  Robinaldina^  d'Orb.,  Asinrtc  Beaumonti ,  Leym.,  Venus 
Cornuelinnay  d'Orb.,  ^.  vendoperana^  id.  (Lucina  Ul,^  LsymA 
Cardium  iwjjrcssum,  Desh.,  Trigonia  ionga^  A  g.  (7^.  Lajojei,  Doah. 
in  Leym.),  GervilUa  anceps ,  Desh.  (G.  aviculnidcs,  Sow.,  torb.), 
Mjrtilus  Cornuelfanus ,  d*Orb.,  JJthodnmiis  ahlongus ,  id.,  Lfnm 
Tombeckiana^  id.,  Pecten  atavus,  Roem.,/^.  Arc/uacianns ^d*Ovb,, 
P,  Cattaldinus ,  id.,  P.  inUrstriatns ,  Leym.,  Spondjrlus  Roemeri^ 
Desh.,  Exogyra  subplicata^  Roem.,  E.  Couloni^  d'Orb.,  Tercbratula 
pseudo'jurensis^  Leym.,  T,  suborbicidaris,  d'Ârcb.,  Leym.,  T,  ta^ 
martndas ^SoM7,  m  Fitt.,  T.prœlonga,  id.,  Natica  lœvîgata^à^Ovh^ 

M.  de  Longaemar  a  décrit  aussi  cet  étage  qui  s*amincit  et  plonge 
rapidement  âi  TO.  Les  coupes  de  la  colline  du  Tremblay,  de  la  base 
de  la  côte  de  Pourrain,  du  pied  de  ia  colline  de  Saaily,  etc.,  le 
mettent  à  découvert  comme  dans  la  colline  de  Saint-Georges.  An 
coRiact  des  couches  jurassiques  il  y  a  une  argile  rouge  brun,  arec 
des  bandes  subordonnées  de  calcaire  impur,  grossier,  rempli  de 
fossiles  et  d'oolithes  ferrugineuses.  Le  puils  foré  à  Saint-Fargeau  a 
rencontré,  à  83  mètres  de  profondeur,  au-dessous  de  l'argile 
Meae ,  rapportée  au  gault ,  37  mètres  de  sables  rouges  fermgineiit 
et  degrés,  prolongement  de  ceux  de  Toucy  et  de  Pourrain,  et 
83  mètres  d'argiles  bleues,  de  sable  vert  et  d'argile,  d'argile  corn* 
pacte  grise  et  sableuse,  et  de  marnes  calcaires  blanches  et  rouges. 
Sableuses,  et  de  sables  jaunâtres,  le  tout  paraissant  représenter 
seulement  la  base  du  premier  étage  néocomien  et  le  second,  sans 
que  le  calcaire  néocomien  ait  été  atteint  à  la  profondeur  de  203 
mètres  au-dessoos  de  la  surface  du  sol.  Il  y  aurait,  par  conséquent  < 
une  très  grande  épaisseur  de  cette  partie  do  groupe  comparatire- 
ment  peu  développée  au  N.-E.  sur  les  bords  de  l'Yonne,  et  dont 
BOUS  retrouverons  à  peine  des  traces  à  quelques  lieues  an  S.  f  en 
nous  rapprochant  de  la  Loire.  Dans  la  partie  nord  du  département 
de  la  Nièvre,  toutes  les  couches  argileuses  et  marneuses  de  la  base 
du  l*',  du  2*  et  du  3**éta$;e  ont  disparu,  et  le  groupe  n'est  plus 
représenté  que  par  les  sables  ferrugineux,  les  argiles  Sableuses  et 
les  calcaires  néocomiens,  tous  d'ailleurs  fort  rédoits  couime  nous  lo 
dtroos  au  commencement  du  chapitre  suivanL 

Le  calcaire  néocomien  des  enviiMs  étSmtMinHUf  tn  Pulsiif^^  Hiéomaio^êé 


f  0&  GROUPE  NÉOCOMnm. 

étudié  d'une  manière  toute  spéciale  par  M.  J.-B.  Robineau-Des* 
voidy  (1),  a  fourni  à  ce  savant  des  débris  de  crustacés,  dans  les- 
quels il  a  reconnu  30  espèces ,  dont  27  macroures ,  et  seulement  3 
brachynres ,  proportion  qui  est  l'inverse  de  celle  que  l'on  observe 
dans  les  mers  actuelles.  Toutes  les  espèces  sont  propres  à  cet  étage, 
et  leurs  formes  indiquent  un  passage  on  une  transition  entre  celles 
des  crustacés  jurassiques  et  celles  des  crustacés  tertiaires  ou  récents 
dont  elles  se  rapprocheraient  d'ailleurs  plutôt  que  des  précédents. 
L'absence  des  palémoniens,  si  répandus  dans  les  étages  d'Oxford  et 
du  corai-rag,  est  une  circonstance  que  fait  remarquer  l'auteur,  de 
même  que  la  température  probable  de  la  période  néocomienne,  pen- 
dant laquelle  vivaient  ces  crustacés,  et  qu'il  compare  à  celle  des 
côtes  du  Chili  et  de  Taîli.  Parmi  les  27  crustacés  macroures  do- 
minent les  Astaciens,  puis  viennent  les  Thalassiniens  et  quelques 
Galalhéides.  Les  trois  espèces  de  brachyures  appartiennent  aux 
genres  Xantho^  Parthenope  et  Lambrus^  très  voisins  les  uns  des 
autres ,  comme  si  la  nature,  dit  l'auteur,  s'essayait  alors  aux  créa- 
tions cancériennes. 

De  son  côté,  M.  G.  Gotteau ,  qui  a  entrepris  avec  autant  de  zèle 
que  de  talent  la  description  des  échinodermes  des  diverses  forma- 
tions du  département  de  l'Yonne,  vient  de  publier  le  Catalogue 
méthodique  de  ceux  qu'il  a  reconnus  dans  les  couches  néoco- 
miennes  (2).  Nous  y  trouvons  signalées  et  décrites /!ii  espèces,  dont 
22,  ou  la  moitié,  sont  nouvelles.  Ces  espèces  sont  réparties  comme 
il  suit  dans  les  genres  Cidaris  U,  Hemicidaris  2,  Peltates  2, 
Goniopygus  1 ,  Diadema  8 ,  Arbacia  1 ,  Codtopsis  1 ,  Echinus  2  , 
Holectypus  2,  Nucleolites  7,  Clypeus  1,  Pygurus  4,  7  ox  aster  5 
et  Holaster  1. 
Pariief  Aucuu  soudagc  eutrcpris  daus  l'est  et  le  centre  du  bassin  crétacé 

et         de  la  Seine  n'a  dépassé  les  argiles  du  gault  et  les  sables  verts  qui  les 
^d^  hltlil*   accompagnent.  Nous  n'avonsdonc  aucune  donnée  sur  la  marche  sou- 
la  ^Tint.     terraine  du  quatrième  groupe  dans  celte  partie ,  mais  il  est  probable 
qu'il  y  suit  la  disposition  des  groupes  qui  le  recouvrent ,  et  nous 

(1  )  Mémoire  sur  les  crustacés  du  terrain  néocomicn  de  Saint-SaU" 
veur  en  Puisaye  {^Buil.  de  la  Soc.  entomologique  de  France^  2*  sér., 
séance  du  28  février  4  849,  2  pi.)- 

(2)  Bull,  de  la  Soc.  des  se.  hist.  et  nat.  de  l'Yonne ^  5*  année , 
2*  n».  4  854. 

(3)  Essai  sur  la  topographie  géognostique  du  département  de 
l'Oise^  p.  85i  in-8.  Beauvais»  4847. 


GB0IIP8  MBOCOUIBN.  305 

pourrons  consiaicr  que,  si  vers  l'O.  et  le  N.-O.  il  participe  aus  ac- 
cidents et  ï  la  disposition  générale  de  ces  derniers,  ses  alQeiiremeDtB 
dans  ces  directions  prouvent  qu'il  y  devient  moins  iniportant,  de 
manière  à  Être  nul  ou  presque  méconnaissable  sur  la  cdte  de  la 
Uandie. 

Le  plus  remarquable  de  ces  accidents  qui  nous  permettent 
d'observer  le  groupe  néocomien  ou  du  grès  vert  inférieur,  est  le 
soulèvement  et  la  déiiudatioii  du  pays  de  Bray  {wiiè,  p  20ù).  La 
partie  centrale  de  cette  ellipse  très  allongée,  dit  U.  Graves,  est  for- 
mée par  l'être  de  Kimmeridge,  auquel  succèdent  les  grès  glauco- 
nienx  coquilliers,  rapportés  ï  l'Étage  de  Poriland,  puis  les  sables  et 
les  argiles  du  quatrième  groupe  qui  occupent  une  partie  de  l'aie  du 
Bray,  presque  loule  la  vallée  de  ce  nom ,  et  qui  se  prolongent  seuls 
ensuite  vers  le  S.-E.  Sur  les  deui  versants  les  couches  de  Portlaad 
cl  néocomiennes  plongent  en  sens  inverse  ou  perpendiculairement  à 
b  direction  de  l'aie.  La  sëparatioa  des  deux  formations  est  assez 
nette,  mais  les  subdivisions  établies  dans  l'ensemble  du  groupe  nâo- 
Gomien  sont  plus  difficiles  i  tracer,  La  succession  normale  des  assises 
les  plus  constantes,  comprises  entre  le  gaull  et  l'étage  de  Poriland, 
peut  se  résumer  ainsi  de  haut  en  bas  : 

I .  Fer  cloisonné  et  for  en  grains. 

3.  Grès  et  sables  ferrugineux. 

3.  Argiles  rougea  et  marbrées  [Ex/tgjra  sinuiita). 

i.  Argile  bleue  ou  grise. 

5.  Fer  limoneux  avec  coquilles  marines. 

6.  Sables  et  marnes  argileuses  avec  débris  de  végétaux. 

L^kr  cloisonné  granuleux  est  un  lit  de  minerai  qui  couronne  le 
groupe.  Il  est  eu  fragments,  souvent  d'apparence  schîstoide,  quelque- 
fois sous  forme  de  rognons  cloisonnés,  ou  bien  en  grains  (Rainvil- 
liers,  Saint-Germain-la-PoterJe).  Les  lableiferrugniciu: qui  consti- 
tuent l'élément  principal  du  groupe,  car  les  argiles  et  le.s  grés  n'y  sont 
que  des  accidents  subordonnés,  sont  quartzeui,  assez  purs,  jaune 
verdltrevcrs  la  base  (entre  Ons-eo-Bray  et  Saint-Gcrnier),  ou  viola- 
cés (irraenlières),  ou  bien  brun  foncé  (bois  de  Marivaux  cl  de  Sa- 
vignies),  ou  enCn  rouge  pourpre  (untrc  Lhéraule  et  Savignics).  Les 
grès  sont  distribués  sans  ordre  dans  toute  l'épais-seur  de  la  masse 
sableuse.  Les  argiles  rouget  ^  marbrées,  si  répandues  dans  le  pays 
de  Bray,  sont  aussi  associées  aux  gris  ferrugineux,  formant  des 
amas  muas  coatlons  qae  les  saivaDles,  maÎB  souveot  anssi  plu 

ao 


806  GIOUPB  NÊOCOMIEN. 

puissants.  Une  couche  d'un  gris  clair,  placée  tantôt  au-dessus,  tantôt 
au-dessous,  renferme  des  rognons  de  fer  carbonate  liiho!de  et  des 
fossiles,  entre  autres  VExogyra  sinuata.  Ces  trois  assises  nous  pa- 
raissent correspondre  au  premier  étage  du  groupe  dans  la  Cham- 
pagne et  la  Bourgogne,  et  comprendre  peut-être  la  partie  supérieure 
du  second. 

Les  argiles  bleues  et  grises  qui  viennent  ensuite  alimentent  de 
temps  immémorial  les  poteries  de  Savignies ,  de  la  Chapelle-aai- 
Pots,  de  Saint-Sanson,  et,  sous  le  nom  &* argile  de  Forges  (Seine- 
Inférieure),  fournissent  la  matière  première  aux  usines  du  nord  de 
la  France,  de  Saint-Gobain  et  de  la  Belgique.  Ces  argiles,  confon- 
dues d*abord  arec  celles  de  Tétage  des  lignites  tertiaires  ou  argile 
plastique  des  environs  de  Paris ,  le  furent  plus  tard  avec  celles  du 
gault.  Elles  forment  des  amas  plus  ou  moins  étendus  entre  les  argiles 
rouges  marbrées  et  le  fer  limoneux.  Elles  présentent  deux  variétés 
très  distinctes  :  Tune,  appelée  terre  à  pat,  est  employée  pour  la  po- 
terie de  grès  ;  l'autre ,  terre  à  plomure  ou  plombure,  pour  celle  qui 
doit  être  revêtue  d'une  couverte.  Cette  dernière  est  toujours  sous 
la  précédente,  lorsqu'elles  se  trouvent  à  la  fols  dans  la  même  loca- 
lité. Nous  les  rapportons  Tune  et  l'autre  à  notre  second  étage,  et 
plus  particulièrement  à  l'assise  inférieure. 

Le  fer  limoneux  coquillier,  ou  marne  ferrugineuse ,  n'a  qoe 
1  mèire  d'épaisseur  (sablonnièrc  de  Saint-Paul),  et  repose  immé- 
diatement sur  les  sables  et  les  marnes  argileuses  avec  débris  de 
végétaux.  On  y  trouve  beaucoup  de  moules  et  d'empreintes  de  co- 
quilles marines,  empâtés  dans  le  minerai ,  et  provenant  d'espèces 
différentes  de  celles  des  assises  supérieures.  On  n*y  remarque  ni 
céphalopodes  ni  échinodermes,  mais  la  Cypris  granulosa,  Fitl., 
y  est  très  répandue.  Cette  couche  représente  probablement  notre 
troisième  étage ,  ou  la  base  du  calcaire  néocomien  aussi  bien  que 
du  grès  vert  inférieur.  La  puissance  totale  de  ces  assises  est  très 
imparfaitement  connue  b  cause  de  leurs  irrégularités ,  mais  elle  peut 
être  estimée  à  50  ou  60  mètres.  La  répartition  des  21  espèces  fos- 
siles dans  les  diverses  assises  que  nous  venons  de  mentionner 
n'ayant  point  été  indiquée  par  M.  Graves,  nous  ne  pouvons  y 
trouver  la  conGrmation  ni  l'inûrniation  des  rapprochements  de  détail 
que  nous  avons  faits. 

Ces  fossiles ,  à  l'état  de  moules  et  d'empreintes  dans  le  fer  limo- 
neux et  dans  les  argiles  à  poterie ,  ne  laissent  d'ailleurs  aucun  doute 
sur  la  place  de  cet  ensemble  argilo*sabieux  dans  la  série  crétacée» 


ORODPB  NÉOCOMIBN.  807 

Un  seul  gastéropode  et  18  bivalves  paraissent  annoncer,  dans  celte 
partie  du  bassin,  une  plage  basse  on  une  faible  profondeuf  d*eau. 
Comparée  au  bord  oriental  du  bassin  néocomien  et  il  son  littoral 
nord-ouest  si  profond ,  on  peut  supposer  qu'il  y  avait  déjà  ici  un 
haut-fond  avant  le  soulèvement  du  pays.  La  faible  épaisseur  de  ce 
gronpe ,  comme  celle  des  groupes  qui  lui  ont  succédé  sur  ce  même 
point ,  et  de  l'assise  des  sables  et  des  marnes  argileuses  sur  laquelle 
il  repose ,  vient  appuyer  cette  conjecture  admise  par  M.  Graves 
(p.  96-97).  On  conçoit  que  cette  dispositioa.  peut  être  tout  à  fait 
indépendante  des  phénomènes  postérieurs  qui  ont  donné  au  pays 
son  relief  et  ses  caractères  actuels ,  mais  elle  n'a  pas  dû  être  sans 
influence  sur  leurs  résultats. 

tes  sables  et  les  marnés  argileuses  avec  débris  de  végétaux  sont 
rapportés  par  l'auteur  à  la  formation  wealdienne ,  à  cause  de  la  pré- 
sence d'une  espèce  de  Fougère  [Pecopteris  reticulata,  Mant ,  Lori' 
ehopteris  Mantelli,  Ad.  Brong.),  et  il  les  regarde  comme  pouvant 
plus  particulièrement  représenter  l'étage  moyen  ou  les  sables  d'Has- 
tings  et  grès  de  Tilgate.  Â  Saint- Paul ,  cette  assise  est  recouverte 
par  la  précédente ,  et  sur  d'autres  points  quelques  co{|nilIes  marines 
sont  mélangées  avec  des  débris  organiques  fluviatiles  et  terrestres. 
Ces  mélanges  prouveraient,  suivant  M.  Graves,  que  ce  sable  Inférieur 
ne  peut  constituer  un  étage  distinct  (p.  71),  mais  qu'on  doit  le  con- 
sidérer comme  accidentel  et  subordonné  dans  l'ensemble  du  sys- 
tème argilo-sableux  qui  sépare  la  craie  de  la  formation  jurassique, 
puis  il  ajoute  qu'il  représente  évidemment  une  partie  du  groupe 
wealdien  des  géologues  anglaia  Or  il  nous  est  impossible  de  conci* 
lier  ces  deux  assertions ,  qui  nous  semblent  contradictoires.  Quanta 
l'Angleterre ,  on  a  vu  avec  quelle  netteté  avait  lieu  la  séparation  du 
grès  vert  inférieur  et  de  l'argile  wealdienne ,  et  que  rien  n'y  auto- 
risait l'idée  de  plusieurs  amas  enchevêtrés.  Du  moment  que  i*on 
croit  pouvoir  placer  les  argiles  à  Fougères  dans  le  groupe  wealdien, 
il  faut  les  séparer  du  groupe  néocomien ,  ou  dire ,  comme  ce  qui 
soit  semble  le  prouver,  qu'il  reste  encore  quelque  étude  à  faire 
pour  que  Ton  ait  une  connaissance  complète  de  celte  partie  des 
dépôts  du  pays  de  Bray. 

L'origine  du  relief  de  ce  pays ,  telle  qu'elle  avait  été  expliquée 
par  M.  Elle  de  Beaumont,  est  confirmée  par  les  détails  que  M.  Graves 
a  donnés  à  ce  sujet ,  et  qu'il  résume  ainsi  (p.  98)  :  a  L'existence 
tde  la  Taliée,  le  défaut  de  concordance  dans  le  nivellement  des 
«  debx  bordnreserarenses  dnpays  de  Bray,  le  dérangement  évident 


SOS  GROUPE  MÉOCOMIEN. 

»  du  système  général  d'inclinaison  de  la  formation  crétacée,  les  dif- 
»  férenccs  entre  l'étendue  et  la  nature  des  couches  renversées  sur 
«  les  deux  versants  (1),  Texhaussement  des  systèmes  les  plus  anciens 
»  au-dessus  des  plus  récents,  ou  à  leur  niveau,  ne  peuvent  être  le 
«résultat  d'une  simple  dénudation,  et  ne  concordent  pas  avec 
»  l'hypothèse  d'un  dépôt  sédimentaire  qui  se  serait  opéré  paisible- 
.»nient  autour  d'une  protubérance  préexistante,  tandis  que  le 
»  rehaussement  subit  des  dépôts  les  plus  anciens  a  dû  amener 
»  comme  conséquence  inévitable  les  faits  accidentels  et  irréguiiers 
«  dont  l'étude  attentive  du  pays  de  Bray  ne  permet  pas  de  mécon- 
»  naître  l'existence ,  ni  de  dissimuler  la  valeur,  quelque  faible  que 
»  soit  leur  développement.  » 

Le  pays  de  Bray  se  prolonge  dans  le  département  de  la  Seine- 
Inférieure  ,  et  M.  À.  Passy  (2)  y  a  décrit  successivement,  à  partir  du 
gault  :  1°  les  grès  et  sables  glauco-ferrugineux  qui  correspondent 
aux  n"^'  1  et  2  du  département  de  l'Oise  ;  2"*  les  argiles  bigarrées  et 
les  glaises  marbrées  parallèles  au  n*  3 ,  ou  couches  analogues  de 
l'Oise;  3<*  les  argiles  à  creusets,  argiles  de  Forges  ou  à  Fougères, 
qui  représentent  le  n""  /!i,  puis  au-dessous  un  grès  glauconieux  et  un 
grès  vert  avec  dessables.  Ce  grès,  dans  le  puits  de  Meulers,  déjà 
cité,  aurait  une  grande  épaisseur,  et  alterne  avec  des  sables  dans 
le  puits  artésien  de  la  rue  Martinville,  à  Rouen  (3).  L'auteur  indi- 

(4  )  Nous  ferons  remarquer  que  les  couches  ne  sont  pas  renversées 
dans  le  sens  propre  du  mot;  elles  sont  seulement  inclinées  en  sens 
inverse  à  partir  de  l'axe  anticlinal,  ce  qui  est  fort  différent;  pour 
qu'elles  fussent  renversées ^  il  faudrait  que  la  force  soulevante  leur  eût 
fait  décrire  un  arc  de  plus  de  90®. 

2j  Description  géologique  de  la  Seine-Inférieure  ^  p.  242. 

3)  Dans  la  coupe  théorique  des  terrains  du  département  de  la 
Seine-Inférieure,  pi.  2  de  l'atlas,  aucune  désignation  scientifique  des 
couches  placées  entre  le  gault  et  le  calcaire  jurassique  ne  permet  de 
rapprochements  détaillés.  Les  expressions  qu'on  y  trouve  ne  s'accor- 
dent point  d'ailleurs  avec  celles  employées  dans  le  texte,  p.  242  et 
suivantes.  Les  argiles  à  Fougères  et  les  grès  ferrugineux  placés  par 
M.  Graves  sur  les  couches  jurassiques  en  seraient  ici  séparés  par  des 
calcaires  sableux,  une  marne  verte,  une  glauconie  sableuse,  un  cal- 
caire marneux  spalhique,  une  marne  verte,  un  grès  calcaire  et  une 
marne  (Neufchâtel,  Dampierre  et  Hécourt).  Dans  la  coupe  du  puits 
de  Meulers (/^.,  pi.  3),  environ  50  mètres  de  calcaire,  degrés  et  de 
marnes  se  trouvent  entre  le  gault  et  les  couches  à  Exogyra  virgula. 
Le  catalogue  (p.  344)  donne  des  détails  très  peu  clairs.  Enfin ,  dans 
le  puits  de  la  rue  Martinville,  à  Rouen  [ib.,  pi.  4  8),  il  est  impossible 
de  voir  où  finit  le  gauU  et  où  commence  Targile  de  Kimmeridge. 


GROUPE  NÉOGOMIBN.  309 

quant  dans  ces  grès  du  pays  de  Bray  des  Huîtres,  des  Ammonites, 
des  Guculiées ,  des  Grassatelles ,  des  Trigonies,  des  Serpules,  des 
dents  de  Diodon^  etc. ,  sans  mentionner  les  espèces,  rien  n'est  plus 
incertain  que  leur  véritable  position  géologique,  de  même  que  celle 
d'un  calcaire  glauconieux  marin  qui  se  trouve  dessous.  Ce  dernier 
serait-ii  un  membre  de  l'étage  de  Portland?  La  connaissance  seule 
des  fossiles  pourra  décider. 

Les  rapprochements  proposés  par  M.  Passy  avec  certaines  assises 
de  l'Angleterre  ne  nous  semblent  pas  suffisamment  motivés,  et  nous 
pensons  qu'il  eu  est  de  même  de  ceux  qui  ont  été  faits  plus  récem- 
ment ,  lors  de  la  réunion  de  quelques  membres  de  la  Société  géolo< 
gique  à  Forges,  au  mois  de  septembre  1848  (1).  En  effet,  on  aurait 
reconnu  aux  environs  de  cette  ville  l'argile  de  AVeald  dans  les  argiles 
bigarrées ,  les  sables  d'Hastings  dans  les  sables  ferrugineux ,  et  les 
couches  de  Purbeck  dans  les  argiles  fines,  grises  et  bleues.  Mais, 
d'une  part ,  aucun  caractère  paléontologique  n'a  été  invoqué  ni  si- 
gnalé pour  appuyer  ce  parallélisme,  et,  de  l'autre,  il  n'est  fait 
aucune  mention  des  assises  argilo-sableuses  dont  nous  venons  de 
parier  un  peu  plus  au  S.,  qui  ont  été  rapportées  avec  toute  raison 
au  groupe  néocomien  ou  du  grès  vert  inférieur,  et  qui  ne  sont  sépa- 
rées des  couches  jurassiques  que  par  un  rudiment  de  sables  dont 
les  caractères  mixtes  ou  peu  tranchés  permettent  tout  au  plus  de 
l'assimiler  à  l'étage  d'Hastings.  Pour  que  les  analogies  que  l'on  a  cru 
trouver  aux  environs  de  Forges,  et  même  dans  la  coupe  qui  passe 
par  La  Ferté,  fussent  vraies,  il  faudrait  admettre  que  toutes  les 
assises  argilo-sableuses  néocomicnnes  ont  disparu,  et  que  les  étages 
wealdiens  se  sont  subitement  développés,  avec  des  caractères  qui  ne 
laissent  aucune  incertitude  sur  le  parallélisme  proposé ,  et  c'est  ce 
qui  n'a  point  été  démontré  jusqu'il  présent.  Nous  sommes  donc 
porté  à  ne  voir  dans  la  partie  nord-ouest  du  pays  de  Bray  que 
ce  que  nous  avons  décrit  au  sud-est  de  la  même  région ,  sauf 
quelques  couches  plus  basses ,  et  qui  manquent  peut-être  de  ce 
dernier  côté  (2). 

Enfin,  dans  la  coupe  du  cap  la  Hève  la  plus  rapprochée  du  Havre, 


'\\  Bull.,  2«sér.,  vol.  VI,  p.  44.  4848. 

[z\  La  Société  géologique  de  France ,  qui  avait  tenu  sa  première 
réunion  extraordinaire  à  Beauvais,  au  mois  de  septembre  4  834,  a 
aussi  étudié  le  pays  de  Bray  ;  mais  la  légende  très  détaillée  des  cou- 
ches observées  ne  permet  de  résoudre  aucune  des  questions  précé- 
dentes [BuU.^  vol.  II,  p.  25,  4834). 


liO  GiOOPK  NBOGÛMIIN. 

deux  couches  de  sable  et  de  poudingue  ferrugineux  de  5  à  6  mètres 
d'épaisseur  sont  séparées  par  une  marne  glaucouieuse  et  micacée , 
et  reposent  sur  les  strates  à  Exogyra  virgula  (1).  Dans  la  première 
ou  la  plus  élevée  sont  des  débris  de  végétaux  (bois,  feuilles,  tiges) 
changés  en  fer  hydraté,  et  même  des  moules  de  coquilles  marines, 
entre  antres  d'Ammonites.  Dans  la  falaise  au  delà  des  pbares ,  à 
partir  de  la  couche  de  glauconic  très  verte ,  viennent  successivement 
un  sable  brun  avec  de  petits,  galets  de  quartz  de  i  mètres  d'épais- 
seur, un  sable  glauconieux  avec  grains  de  quartz  de  2  mètres ,. un 
sable  quartzeux  blanc  à  grains  verts  de  5  mètres,  un  sable  quartzeux 
avec  points  noirs,  veines  ferrugineuses  et  lignite  de  15  mètres  re- 
couvrant les  calcaires  marneux  de  l'étage  de  Kimmeridge.  Il  est 
difficile  de  rien  préciser  sur  ces  alternances  d'une  épaisseur  totale 
de  25  mètres.  La  continuité  des  strates  ne  permettrait  guère  de  rap<* 
porter  les  trois  premières  assises  au  groupe  néocomien  et  l'infé- 
rieure au  groupe  wealdien.  Dans  les  Coupes  et  vues  de  Lesueur» 
prises  l'une  sous  les  phares,  et  l'autre  au  delà ,  les  deux  séries  pré- 
cédentes, désignées  par  la  lettre  G,  sont  aussi  fort  inégales  en  épais- 
seur, et  ont  été  rapportées  tout  entières  au  groupe  wealdien.  Il 
faudra  donc  encore  des  recherches  plus  minutieuses  et  des  circon- 
stances heureuses  dans  ces  falaises  qui  s'éboulent,  et  dont  l'aspect 
change  fréquemment,  pour  constater  s'il  y  existe  réellement  des 
traces  positives  de  deux  et  même  de  trois  groupes,  et  en  quoi  elles 
consistent.  Dans  la  falaise  d'Hennequevlile ,  sur  la  côte  opposée  du 
Calvados,  M.  Élie  de  Beaumonl  (2)  signale,  entre  la  couche  de  terre 
verte  et  les  marnes  bleues  de  Kimmeridge,  un  sable  ferrugineux, 
avec  des  moules  de  coquilles,  et  qui  correspond  sans  doute  à  l'une 
des  assises  précédentes. 

Nous  remettons  à  la  fin  du  chapitre  suivant  à  traiter  des  considé- 
rations plus  générales  dont  les  divers  groupes  et  étages  crétacés  du 
bassin  de  la  Seine  peuvent  être  encore  l'objet ,  soit  envisagés  en 
eux-mêmes,  soit  surtout  dans  leurs  rapports  avec  les  dépôts  de 
l'Angleterre  et  avec  ceux  du  bassin  de  la  Loire. 
CotentiD.  Depuis  le  mémoire  important  publié  en  1825  par  M.  J.  Des- 
noyers sur  la  craie  du  Gotenlin  (3),  les  petits  dépôts  de  ce  pays 


(h)  A.  Passy,  ioc.  cit.,  p.  242. 

(2)  Explication  de  la  carte  géologique  de  la  France  ^  vol.  U, 
p.  4  95.  4  848. 

(3)  Mémoire  de  la  Société  d* histoire  naturelle ^  vol.  Il,  p. ^4  76. 
4  825. 


GROUPE  NÊOGOMIEN.  511 

D*ont  pas  laissé  que  d'être  explorés  par  les  collecteurs  de  fossiles , 
mais  aucun  travail  géologique  spécial  et  descriptif  n'est  encore  ?cua 
compléter  le  mémoire  précité.  La  Carte  géologique  du  départe^ 
ment  de  la  Manche  (1) ,  par  xM.  de  Gaumont ,  a  fait  assez  bien  con- 
naître les  contours,  d'ailleurs  très  diflficiles  à  tracer,  de  ces  dépôts; 
et  il  resterait  à  en  donner  une  étude  stratigraphiquc  et  paléontolo- 
gique  plus  détaillée  et  en  rapport  avec  les  progrès  que  la  science 
a  faits  dans  ces  dernières  années.  Nous  en  avons  dit  nous-même 
quelques  mots  (2) ,  et  nous  avons  lieu  d'espérer ,  d'après  les  com- 
munications qui  nous  ont  été  faites,  que  cette  lacune  sera  inces- 
sanunent  remplie  d'une  manière  satisfaisante. 

(4)2  feuilles  et  Explication  (Mém,  de  la  Soc.  linn,  de  Norman^ 
die  y  vol.  V). 

(2)  D'Archiac,  Mém.  de  la  Soc,  géol,  de  France,  vol.  III,  p.  29i. 
1839. 


CHAPITRE    VI. 


FORMATION  CRÉTACÉE  DU  BASSIN  DE  LA  LOIRE. 


Les  dépôts  de  la  période  crétacée ,  considérés  dans  l'étendue  du 
bassin  hydrographique  de  la  Loire  et  de  ses  affluents ,  nous  présen- 
teront une  disposition  générale  et  des  caractères  fort  différents  de 
ce  que  nous  venons  de  voir  dans  le  bassin  de  la  Seine  et  de  l'autre 
côté  du  détroit.  Leur  étude,  en  outre»  confirmera  ce  que  nous  avons 
dit  en  commençant  de  Tinégale  valeur  des  sédiments  d'une  forma- 
tion pris  sur  divers  points  et  de  l'inutilité  dans  certains  cas  de 
rechercher  un  parallélisme  de  détail  qui  n'existe  pas  ;  car  les  causes 
physiques,  qui  dans  telle  région  ont  modifié  ces  sédiments  et  les 
êtres  organisés  qui  vivaient  dans  les  mers  où  ils  se  déposaient,  ne 
se  sont  pas  nécessairement  fait  sentir  dans  telle  autre  qui  se  trouvait 
en  tout  ou  en  partie  hors  de  leur  influence,  ou  qui  peut-être  même 
était  momentanément  au-dessus  des  eaux. 

Plusieurs  motifs  ont  dû  contribuer  à  la  confusion  qui  régna 
longtemps  sur  les  vrais  rapports  de  ces  couches,  soit  entre  elles, 
soit  avec  celles  d'autres  pays,  et  nous  en  exposerons  quelques 
uns  qui  serviront  d'introduction  à  notre  sujet  et  aideront  à  le 
faire  mieux  comprendre  (1).  C'est  d'abord  l'extrême  irrégularité 
des  bords  du  bassin  au  sud  et  à  l'ouest  où  les  affleurements  des 
strates  forment  des  sinuosités  infinies,  sans  direction  fixe,  tandis 
que  dans  toute  la  zone  orientale  du  bassin  de  la  Seine,  il  suffit 
presque  toujours  de  marcher  dans  une  direction  donnée  pour  se 
trouver  sur  l'affleurement  de  telle  ou  telle  assise.  Aussi  à  l'ouest 
les  coupes  perpendiculaires  à  la  direction  générale  sont-elles  rare- 
ment comparables  entre  elles ,  tandis  qu'à  l'est  on  a  vu  qu'elles 
l'étaient  presque  toujours.  Ces  nombreux  méandres  que  décrivent 
les  contours  des  couches  crayeuses  ont  été  d'ailleurs  tracés  avec  in- 
finiment de  soin  sur  la  Carte  géologique  de  la  France^  due  aux  lon- 
gues et  savantes  études  de  MM.  Dufrénoy  et  Éiie  de  Beaumont.  En- 


(1}  D'Arcbiac,  Mém,  delaSocgéol,  de  France^  2*  sér.,  vol.  II, 
p.  4.  4  846. 


314  FOEMÂTIOM  CRÉTACÉB 

suite  une  circonstance  qui  peut  expliquer  le  peu  d'accord  des  obser- 
vations faites  jusqu'à  présent,  de  même  que  leur  obscurité,  c'est  le 
manque  de  persistance  et  de  continuité  des  assises  ou  des  étages  le 
mieux  caractérisés,  lorsqu'on  Tient  à  les  suivre  sur  une  certaine  éten* 
due,  variations  qui  dénotent  la  fréquence  des  changements  survenus 
dans  les  conditions  physiques  sous  lesquelles  se  formaient  les  dépôts. 
Ces  derniers  se  succèdent  en  effet  de  telle  sorte ,  que  dans  la  zone 
brisée  que  nous  allons  étudier,  et  qui  se  développe  sur  une  étendue 
d'environ  425  iieaes,  de  Bouy  au  nord-est  de  Gosne  (Nièvre),  à 
Cberves  k  l'ouest  de  Nirebeau  (Vienne),  et  de  ce  point  à  Exmes 
(Orne) ,  il  n'y  a  pas  une  localité  où  la  série  des  couches  soit  coni'» 
plète  »  et  dont  l'examen  puisse  par  conséquent  servir  de  terme  gé^ 
néral  de  comparaison.  Cette  disposition  est  donc  ^core  ikst 
différente  de  celle  que  nous  avons  vue  k  Test  dans  la  Champagne 
et  la  Bourgogne,  et  au  nord-ouest  dans  le  Kent,  le  Sussex  et  le 
Hampsbire. 

Nulle  part  en  outre ,  la  formation  qui  nous  occupe  n'a  été  80tt« 
mise  k  nn  phénomène  de  dénodation  ou  de  dénivellation  plus  géné- 
ral ,  plus  énergique  et  plus  irrégulier  à  la  fois  dans  ses  effets.  Ce 
phénomène,  par  suite  de  l'inclinaison  très  faible  des  couches  et  de 
la  plus  grande  surface  qu'elles  occupaient ,  s'est  particulièrement 
exercé  sur  les  étages  les  plus  élevés  de  la  série.  Aussi  les  affleure- 
ments naturels  n'existent-ils  plus  aujourd'hui ,  et  l'on  ne  trouve  que 
ceux  qui  ont  été  façonnés  par  ce  grand  cataclysme.  Après  cette 
première  dénudation ,  le  pays  a  été  recouvert  par  des  sédiments 
tertiaires,  formés  en  grande  partie  des  éléments  insolubles  ou  non 
désagrégeables  des  assises  enlevées,  tels  que  les  silex,  les  sables  et  les 
argiles  ;  pois  vinrent  les  marnes  et  les  calcaires  lacustres ,  et ,  dans 
quelques  dépressions  de  ces  derniers,  s'accumulèrent  les  faluns  co- 
quilliers  marins.  Plus  récemment  encore,  le  creusement  des  vallées 
qui  sillonnent  cette  surface  est  venu  apporter  à  son  relief  de  nou- 
velles modifications. 

Les  caractères  physiques  actuels  du  pays  que  nous  considérons 
sont  assez  simples.  Dans  le  département  du  Cher,  une  petite  chaîne 
de  collines,  dingée  S.-O.,  N.-E.  de  la  forêt  de  Haute-Brune  à  la 
Motte  d'Hombligny,  à  l'ouest  de  Sancerre,  atteint  SU  et  /i33  mètres 
d'altitude.  Vers  l'ouest,  les  plateaux,  presque  toujours  recouverts  de 
dépôts  tertiaires,  ne  s'élèvent  pas  à  plus  de  100  mètres  au-dessus 
du  niveau  des  rivières.  Sur  les  bords  de  la  Vienne»  aux  environs  dt 


PU  BASSIN  Dl  LÀ  LOIBI.  SIS 

Gbâtelleraolt,  de  Mirebeau  et  de  Loudua,  des  ooUines  crayeuses 
blanchâtres ,  et  dont  les  altitudes  ne  dépassent  pas  d'ailleurs  160 
mètres,  donnent  à  cette  région  un  aspect  assez  particulier.  Les  pla* 
teaux  situés  au  nord  de  la  Loire  n'aitcignent  pas  non  plus  une 
grande  élévation.  Les  sables  ferrugineux  de  la  partie  orientale  du 
déparlement  de  la  Sarihe ,  souvent  recouverts  de  sables  tertiaires, 
atteignent  à  peine  200  mètres  ;  les  psammites  gris-verdâtres,  qui  n'en 
sont  qu'une  modification ,  sont  à  2U  mètres  à  Bellesme  (Orne),  et 
de  minces  lambeaux  de  craie  glauconieuse  s'élèvent  à  211  mètres 
au  bord  de  la  forêt  de  Saint-£vroult ,  d'où  la  formation  s'abaisse 
ensuite  au  N.  d'une  manière  continue  jusqu'à  la  Manche. 

Tous  les  cours  d'eau  qui  sillonnent  les  dépôts  crétacés  au  midi  de 
la  Loire  se  dirigent  du  S.-£.  au  N.-O.  pour  se  jeter  dans  cette 
rivière  ;  les  plus  considérables  descendent  du  massif  primitif  central  ; 
qudques  uns  sortent  des  assises  du  lias  ou  des  couches  argileuses 
de  l'étage  de  Kimmeridge,  mais  beaucoup  de  petites  rivières  ou  de 
ruisseaux  prennent  leur  source  dans  les  couches  tertiaires,  et  il 
n'y  en  a  comparativement  qu'un  petit  nombre  qui  s'échappent  des 
assises  crétacées. 

•Au  nord  de  la  Loire,  la  direction  des  principales  rivières  qui  s'y 
réunissent,  depuis  la  ligne  de  partage  du  Mellerault,  qui  s'étend 
de  Saint-Puits  (Yonne)  à  Champ-Haut  (Orne),  est  N.-K,  S.-0., 
et  ces  rivières  sortent  pour  la  plupart,  ainsi  que  leurs  tributaires  t 
dies  dépôts  tertiaires  du  grand  plateau  de  la  Beauce,  du  pays  char- 
train  et  du  Perche.  Au  nord  de  la  ligne  précédente,  tous  les  cours 
d'eau  se  jettent  dans  la  Seine  ou  se  rendent  directement  k  la  mer* 
La  plupart  des  vallées  qu'arrosent  ces  rivières ,  surtout  celles  qui 
sont  ouvertes  dans  les  assises  calcaires,  ont  des  pentes  très  abruptes  ; 
quelquefois  même  leurs  flancs  sont  verticaux  «  et  elles  témoignent 
assez  qu'elles  n'ont  pas  toujours  en  pour  origine  de  simples  ph6« 
nomènes  d'érosion. 

D'après  ce  que  l'on  a  dit  du  morcellement  des  étages  crétacés  et 
de  leurs  variations  fréquentes,  on  peut  juger  que  la  marche  natu- 
relie  que  nous  avons  suivie  jusqu'à  présent,  dans  la  description  suc* 
cessive  des  groupes,  pourrait  manquer  de  clarté  et  nous  obligerait 
à  beaucoup  de  répétitions  si  nous  l'appliquions  au  bassin  de  la  Loire  ; 
aussi  nous  a-t-ii  paru  préférable  d'adopter  un  ordre  géographique 
et  hydrographique  en  rapport  par  conséquent  avec  la  disposition  du 
sol«  et  de  décrire  simultanément  toutes  les  couches  crétacées  dans 


^b^çiiiiit  4«>  f  aie»  K*»d»^ 

W/  «w  ^/ 

tt#^  4NiMt^W0,  <«  cofM^oeacc:,  ce  diapî 

MMi^i^,  k //rmiire  ampr^mni  b  descripcioo  de  ces 

1#  d^piftirm^t  d«  h  Hièfn^  rarroDdweniCDi  de 

1^  uHim  Au  Cher,  de  Tludre,  de  U  Creuse,  de  b  rieve,  et  h 

|IU«,  (lu  tUmi  t$i  do  Layon,  c'eit-îi- dire  de  celles  qm, 

Aimimmii  au  pfwl  du  versant  nord  du  plateau  central . 

par  \ituf  mmuhUi  un  vaste  plan  faiblement  incliné  vers  b  Loire.  La 

itmmfh  runfitrnMtra  roiamen  de  la  vallée  de  la  Loire  proproBcai 

dho.  Ml  la  ii'iihihne,  celui  de»  n»«i»c8  qui,  se  relevant  au  N.  i  partir 

d(t  la  lluim  A^  parlogo  de  la  Loire  et  du  Loir  jusqu'à  Taie  antldiDal 

(lu  Mulltiraull,  «Ifrt^nt  dana  cet  espace  une  double  pente,  l'une  aoS.. 

|t|  raMll'0  AU  Hi-K.  Knilu  nous  imiterons  dans  une  quatrième  sec- 

him  di»  la  tH>W|Wi'aiwiu  dt^a  diverses  iranien  de  Tancien  golfe  crétacé 

<|Ml  «^miImiinm»»  MuIih>  {i>  bassin  de  la  Loire,  ceux  de  la  Seine,  de 

rKft^'SUl  ^\  \W  U  M«^MW  t»l  les  irrites  orieniale  et  méridionale  de 

l\Vi^*Mmi^i  l^wU  mnw  WttttbiwxMis  on  recherchant  quelles  pon- 

^<^U^^I  fW^  W*  ^^W\H»M^UWfiN^  l^ifiquee  qui  ont  accompagné  et  suivi 

K^  vW^H*^  ^  ^H^  «IWWhI  <MW«llbKk  x\»  couches  et  occasionné  les  diffé- 

^VHv*^^*^^  |^^h|^'^\H*  i|W*«»lh»  ^4ftx^ut  sur  ces  divers  points.  C'est  au 

^^^x^v  ^  ^M^^>h^  s\^P  wons  avxvns  dt^j^  suivie  dans  la  seconde  partie  des 

^•.. V.V.*  \M*  i\^  n\*^Hh»/»«>n  ttrtacêe  (1),  travail  où  nous  puiserons  le 

I^M^  ^M^\\\\  lUMubn^  dos  faits  que  nous  allons  exposer  et  auxquels 

^^^^«  <\|MUtf^hMis  les  observations  et  les  rectifications  encore  inédiles 

\\\w  M\^iM  nvons  eu  occasion  de  faire  depuis  sa  publication. 

N^m^  divisons  de  la  manière  suivante  la  formation  crétacée  com- 
|Mi!«t^  dnns  retendue  du  bassin  de  la  Loire  et  considérée  à  la  fois 
I^^H^raphiquement  et  slratigraphiquement.  Ces  divisions  auxquelles 
nous  nous  sommes  arrêté,  quoique  assez  compliquées  au  premier 
abord,  n'ont  cependant  rien  d'artificiel,  et  il  est  facile  de  les  re- 
connaître sur  le  terrain ,  quand  une  fois  on  a  saisi  leurs  caractères. 
Klles  ont  pour  base  des  superpositions  toujours  précises  dans  le 
premier  groupe  et  les  étages  1,  2  et  3  du  second,  comme  dans  les 
assises  du  U*  étage  désigné  sous  l'expression  de  grès  vert,  La  posi- 


(^)  D'Archiac,  Mérn.  de  la  Soc.  géol.  de  France  y  2*  sér.,  vol.  II, 
p.  4.  4846. 


VERSANT  SUD  DD  BASSIN   DE  LA  LOIRE.  317 

tioD  de  cclai'Ci  par  rapport  aux  traces  du  troisième  et  du  quatrième 
groupe  dans  les  dépariemenls  de  la  Mèvre  et  du  Cher  reste  seule 
incertaine.  Les  étages  comme  les  groupes  sont  d'autant  plus  anciens 
qu'on  s'avance  de  TE.  à  TO.  Le  3«  étage  du  second  groupe,  celui 
des  psammites  et  des  couches  à  ostracées^  Tun  des  horizons  géolo- 
giques le  mieux  déterminés  de  la  partie  occidentale  du  bassin,  fait 
seul  exception ,  car  nous  ne  le  connaissons  pas  à  Test  d'une  ligne 
N.-S.  tirée  de  la  forêt  de  Bonnetable  (Sarthe)  à  Ghâtellerault 
(Vienne),  tandis  que  les  assises  du  grès  vert  s'étendent  beaucoup  au 
delà.  Enfin  nous  avons  tenu  compte  des  caractères  minéralogiques 
généralement  constants  dans  chaque  subdivision  et  de  la  prédomi- 
nance de  tels  et  tels  fossiles  à  des  niveaux  déterminés. 

i*r  groupe.  liifér.?Cruie  de  Cbaumont.  de  Blois  et  du  cb&leau  de  Veodôme  (1). 
i.  Craie  jaune  Je  Touraine  {jluffeau  de  Toaraine). 
S.  Craie  micacée,  avec  ou  sans  silex  {luffeau  de  I'Adjou,  bilU  et  pierre 

de  Boure,  Touruiiie). 
3.  Psjimmitei,  glaises,  grès  grossier  glauconieax  et  marnes  à  ostractfes. 

y  1.  Sables,  calcaires  sableux  et  |;rès 

«•  eronne (i^S  l  ^  Trigouie. (Ser Ihe),  craie  glaii- 

•       P^V  /'\  /   «v  /   •!  conieuscelpsammilesgris  ccn- 


9i 


drë,  coqnilliers  (Sartbe,  Grue), 
Subies 4     L  !1  I  psummite  jaune  (Orne), 

grès  verts  lait.  Sables  et  grès  fnfrrugineox.  psam- 
\  A    r  X         *yv  ^^         j  "Z  J         mites  et  sables  gris  et  glauco- 

\^4.  XrTti  Tert.^  •  >     argiles     ) -^  >  nieux  (Sarihe,  Orne),  marnes 

^  \  sableuses  f  ^  i  diverses,  sableuses  et  cuquiU 

'I   1  alternant,  fol  lièrcs  (Sarihe). 

a  j  y  a  f  3.  Glaises  grises,  jaunes,  bleues,  ott        • 

^  '  \^  1  glauconieuses  et  sableuses,  or- 

\  dinairement  saot  fossiles  (Ser* 

\         the,  Orne). 

'*Gau'îr'   }       Argiles  sableuses  gris  bleuâtre.  I        Département. 

.    ^  '  M.  Sables  ferrugineux >  do 

4*  groupe.    1  2^  Argiles  et  sables  panachés.  .  .  .  lia  Nièvre  ot  du  Cher, 
neocomien.  ^-^  Calcaire  néocomien / 

§  1.  Versant  md  da  battîn  de  le  Xioîre. 

Depuis  la  limite  des  départements  de  TYonne  et  de  la  Nièvre ,  Déportomoni 
qui  coïncide  à  peu  près  avec  la  ligne  de  partage  des  a£Quents  de  la    la  mèTro. 


(4)  Nous  disons  du  chdteau^e  Vendôme ,  parce  que  la  craie  qui 
affleure  au  pied  môme  de  Tescarpement ,  le  long  de  la  rivière,  est 
différente,  et  appartient  à  la  craie  jaune  de  Touraine, 

{%)  Quoique  nous  devions  continuer  à  désigner  le  second  groupe 
par  l'épithète  de  craie  tuffcauy  nous  éviterons  de  remployer  dans  la 
description  des  étages ,  parce  que  la  pierre  appelée  tuffeau  en  Anjou 
porte  en  Touraine  le  nom  àd pierre  de  Bouré,  dans  la  vallée  du  Cher, 
et  de  baie  dans  celle  de  Tlndre.  C'est  celle  que  M.  Dujardin  avait 
appelée  craie  micacée,  expression  que  nous  avons  adoptée  dans  U 


N8  Yitsiirr  sbd 


Sdfie  et  de  h  Loire,  on  peoc  soiTre  jim|a*m  bords  de  cette  der- 
nière le  prolongement  des  groupes  et  des  prindptox  éCagies  qoe 
noos  avons  tos  si  bien  caractérisés  dans  la  Boorgogne  et  h  duîn- 
pagne.  La  ligne  de  partage  précédente,  quoique  dans  Palignemeatde 
Taxe  do  Udleraolt,  on  n'existait  pas,  on  n*ent  qn*one  infloence  pcn 
sensible  sor  les  caractères  des  dépôts  dont  noos  parlons,  car  noos 
les  Tojons  se  continner  an  de&  josqnli  nne  aaex  grande  dislance. 

En  remontant  d'abord  nn  peo  an  N.,  sur  la  rîTe  droite  de  h 
Loire,  noos  tromwns  derrière  le  diStean  de  Gien  la  craie  Iriandke, 
sortant  de  desMOSles  dépftts  tertiaires  et  quaternaires  poor  former 
les  escarpements  qui  bordent  b  ronte  de  Briare  (i).  La  roche  ex- 
plmtée  offre  sonrent  nne  réunion  de  lones  on  de  bandes  très  dé- 
liées, filiCormes,  brunes  ou  grisâtres,  sinueuses  et  parallèles.  Les 
sîkx  y  sont  rares,*  ainsi  que  les  fossiles  {Peeten ,  Tnocérames,  Tere- 
bnOtda  temiglcbota,  Sow.l  Nous  avons  décrit  [aniè,  voL  If,  p.  487) 
les  excavationB  profondes,  remplies  de  saUe  et  de  cailloux  ou  pou- 
dingue incohérent  que  Ton  remarque  sur  ce  point.  An  delà  de 
€olomhier,  le  dépôt  de  transport  occupe  tonte  la  hautenr  de  l'es- 
carpement, et  ce  n'est  que  près  de  Briare  que  la  même  craie  re- 
piratt,  mais  h  disposition  du  sol  ne  noos  a  pas  permis  de  reconnaître 
sa  superposition  à  b  craie  tnleau,  sor  laqndle  est  bâti  le  bourg  de 
Bonny.  De  ce  point  k  Neuvy,  celle-ci ,  marneuse  et  blanc  grisâtre, 
est  caractérisée  par  V Ammonites  Mantelli,  Vlnoceramus  Zo- 
marckii,  etc.  A  on  kilomètre  de  ce  dernier  village  on  la  voit  exploitée 
dans  une  carrière  sor  le  bord  de  la  route.  Les  bancs,  grossièrement 
divisés  par  des  fentes  verticales ,  sont  séparés  par  des  lits  de  marne 
grise.  On  y  trouve,  outre  V Ammonites  Mantelli^  le  Nautiius  Des- 
longchampsianus  ^  d*Orb.,  la  Lima  Hoperi,  Sow.,  le  Mytilus  li- 
geriensis,  d'Orb.,  des  Exogyres,  etc. 

Entre  les  Plus  et  les  Brocs ,  les  tains  recoopés  de  la  route  nons 
ont  montré  (2),  snr  un  espace  de  2  kilomètres,  des  flexions  remar- 
quables de  la  craie  tuffeau  qui  repose  sor  une  marne  sableuse,  gris 
verdâtrc,  à  laquelle  succèdent,  en  se  relevant,  des  sables  argileux 


même  sens.  Le  tujjenu  de  la  Toaraine  est  la  craie  jannfttre  des  bords 
de  la  Loire  aux  environs  de  Tours;  nous  la  désignons  sous  le  nom  de 
craie  jaune  de  Touraine,  Elle  n'a  point  de  nom  particulier  en  Anjou , 
où  elle  est  à  peine  représentée  par  quelques  lambeaux . 

(4)  D'Archiac,  loc.  cit,,  p.  tO. 

h)  Id.Joc.  c/r.,pl.  4,fig.  «. 


DU  BASSIN  Dl  LA  LOIHE.  S!9 

?erts,  peu  épais,  un  grand  développement  de  sables  jaunes  ou 
rouges  veinés,  et,  en  se  rapprochant  des  Brocs,  des  argiles  sableuses, 
panachées  de  jaune  et  de  rose,  de  3  à  4  mètres  d'épaisseur.  La  su- 
perposition immédiate  de  ces  deux  dernières  assises  nous  fait  voir 
que  les  argiles  à  Plicatules  et  à  Exogyra  sirmata  ont  complètement 
cessé,  ce  que  l'on  pouvait  présumer  d'après  leur  amincissement 
général  depuis  la  rive  gauche  de  l'Yonne.  Les  marnes  sableuses 
gris  verdâtre,  représentant  probablement  le  gault,  malgré  l'absence 
des  fossiles  commo  dans  celles  qui ,  plus  à  l'Ë. ,  recouvrent  les 
sables  ferrugineux ,  sont  mieux  développées  autour  du  ylllage  de 
Hyennes,  où  on  les  exploite  depuis  longtemps.  Elles  sont  d'un  gris 
noirâtre  ou  bleuâtre,  plus  ou  moins  foncé,  d'une  épaisseur  variable 
et  sans  autres  traces  de  fossiles  que  quelques  veines  de  lignite  ou  de 
végétaux  charbonnés.  Elles  forment  des  renflements  sur  les  pentes 
de  la  colline  jusque  près  de  Cosne.  Elles  sont  encore  exploitées  à 
3  kilomètres  de  Myennes,  sur  la  route  de  Saint-Âmand,  et  on  les 
voit  un  peu  plus  loin ,  près  de  Bourdolseau ,  recouvertes  par  la 
craie  tuffeau.  Les  sables  ferrugineux  occupent  probablement  le  fond 
de  la  vallée  entre  Myennes  et  Cosne. 

Le  petit  plateau  que  parcourt  la  route  an  sud  de  cette  dernière 
ville  est  formé  de  calcaire  lacustre ,  recouvert  d'un  dépôt  quater- 
naire, mais  à  la  descente  de  Maltavcrne  on  voit  affleurer  des  argiles 
sableuse's,  grises  et  jaunes,  et  des  sables  ferrugineux;  et  il  est  pro* 
bable  que  le  calcaire  néocomien  existe  vers  le  fond  du  vallon,  car, 
en  remontant  au  delà  du  village ,  on  trouve  les  marnes  et  les 
calcaires  marneux  gris,  blanchâtres  ou  noirâtres,  de  l'étage  de 
Rimmeridge,  caractérisés  par  V Exogyra  virgula^  les  Isocardia 
excentrica  et  concentrica^  etc. 

A  Test  de  Cosne,  sur  la  route  de  Donzy,  viennent  affleurer  des 
calcaires  blanc  jaunâtre,  subcompactes,  avec  des  Térébratules,  Pa- 
nopœa  neocomiensis ,  d'Orb. ,  Ventts  Roissyi ,  id.  ?  Sous  ces  bancs 
peu  épais ,  paratt ,  avant  les  Lopières ,  un  second  calcaire  représen- 
tant l'étage  du  calcaire  néocomien  avec  les  caractères  qui  lui  sont 
propres  dans  tout  ce  pays.  Il  est  jaune,  terreux,  un  peu  argileux, 
tendre,  celluleox,  rempli  d'oolilhes  ferrugineuses,  avec  la  Panopœa 
neocomiensis,  d'Orb. ,  le  Lithodomus  Archiaci,  id. ,  etc.  Vers  le  fond 
du  vallon  se  montrent  les  calcaires  marneux ,  compactes,  blanchâtres 
ou  grisâtres,  sans  fossiles,  qui  surmontent  ordinairement  les  couches 
I  Exogyra  virgula.  Ici  l'inclinaison  générale  est  au  N.-O. 

D'Entrains  à  Bouy,  on  traverse  la  série  jurassique  jusqu'aux 


S30  '  TBRSAIIT  SUD 

calcaires  marneux  gris  compactes  précédents»  et  le  sommet  de  la 
colline  paraît  être  entièrement  composé  de  sables  ferrugineux  cn> 
veloppant  des  grès  rouges,  lie  de  vin.  Mais  entre  ces  sables  et  les 
couches  jurassiques  on  observe,  k  la  sortie  du  village,  sur  le  chemin 
de  Saint- Arnaud ,  le  calcaire  jaune  néocomien ,  peu  épais,  ferrugî* 
neux  9  rempli  de  Panopœa  neocomienm.  Le  petit  plateau  de  Bouy, 
dont  l'altitude  atteint  355"9&3,  nous  montre  ainsi  le  quatr^me 
groupe  k  une  élévation  où  nous  ne  Pavions  vu  que  dans  le  départe- 
ment de  la  Meuse,  presque  k  son  autre  extrémité,  sur  la  rive  droite 
de  rOrnain.  La  superposition  directe  du  calcaire  crétacé  brunâtre, 
marneux ,  ferrugineux ,  de  5  k  6  mèu^  d'épaisseur  aux  mêmes  cal* 
caires  marneux  en  lits  minces,  très  réguliers ,  qui  partout  dans  ce 
pays  recouvrent  Tétage  k  Exogyra  virgula,  se  voit  de  la  manière 
la  plus  nette  au  pont  de  Dampierre.  Nous  y  avons  Urouvé  les  fossiles 
suivants  dans  le  calcaire  néocomien  : 

Astrea pentagonaUs^  Mnnst.?,  A,^  indét.  de  la  section  des  Sidé- 
rastréesdeBlainv.,  Toxaster  complanatus,  Ag.,  Nucleolites  Oljer^ 
sii,  id.,  Hoieciypus  tnacropjrgttSy  id.,  SerpulafiUformis^  Fitt. ,  Po/io- 
pasa  neocomiensis j  d'Orb.?,  Venus  veneloperana y  id.,  V,  Roissyi, 
id.f  Cardium  imbricatariuntt  ié,,  C»  peregrinosuin ^  id.,  Trigonia 
ornata^  id..  Pecten  atapusj  Roem.,  P,  Arckiacia/ius,  d'Orb.,  Exo" 
gyra  subphcataj  Roem.,  Terebratula  prœlonga  j  Sow.f  T,  neoco- 
miensis,  d^Orb;,  Natica  prcelonga^  Desh. ,  ISaatiliis ^  ^xtAéX»  ^ 
Coprolite? 

Au-dessus  sont  des  marnes  sableuses  grises,  rouges  ei  jaunes, 
avec  des  plaquettes,  puis  des  grès  ferrugineux  qui  occupent  le 
plateau  jusqu'à  la  descente  de  Saint-Amand ,  où  reparaissent  vers 
le  bas  les  marnes  grises,  jaunes  et  lie  de  vin ,  voisines  des  calcaires 
néocomiens  placés  sans  doute  au  fond  de  la  vallée. 

Ces  diverses  coupes,  qui  confirment  l'exactitude  de  celles  que 
nous  avons  données  plus  à  TO.  sur  le  bord  de  la  Loire,  montrent 
en  outre  que  le  calcaire  néocomien ,  qui  doit  être  au-dessous  du 
niveau  de  la  rivière  à  Neuvy,  se  trouve,  sur  ces  deux  points  distants 
de  5  lieues,  k  des  altitudes  qui  diffèrent  de  222  mètres,  et  que,  dans 
cette  partie  septentrionale  du  département  de  la  Nièvre,  le  gault,  s'il 
existe,  n'est  plus  représenté  que  par  des  glaises  sableuses  sans  fossiles, 
et  le  quatrième  groupe  par  les  sables  ferrugineux  du  premier  étage, 
les  sables  et  les  argiles  panachées  du  second ,  les  calcaires  marneux 
jaunes  k  oollthes  ferrugineuses  du  troisième,  sur  une  puissance 
totale  de  20  k  22  mètres.  Ainsi  les  argiles  k  Plicatules  et  k  Exogyra 


DD   BASSIN  DE  LÀ   LOIRI.  321 

sinuata  de  la  base  du  premier  élago,  les  argiles  oslréennes  et  les 
lumachelles  de  la  base  du  second ,  coininc  les  argiles  bleues ,  les 
sables  quartzeux  él  les  fers  géodiques,  placés  sous  le  Iroisième,  eut 
tous  complètement  disparu. 

Sur  la  rive  gauche  de  la  Loire,  entre  Cosne  et  Sancerre,  près  du    Département 
pont  de  la  Mivoie,  un  calcaire  marneux,  blanc  grisâtre,  friable,  avec       cher, 
points  verts  et  mica,  s'élève  de  dessous  les  dépôts  tertiaires  et  ren-     BoTirooi 
ferme  les  fossiles  suivants  :  .  s«nce*rre. 

Syphonia piriformiSy  Gold.,  Holaster  subghbosus^  Ag.,  //.  mar- 
ginaiiSf  id.,  MicrasUr,  indét.,  Tri^onia spinosa^V^vV.^  Inoceramus 
myt'doides ^  Mant.,  /.  Cuvicri^  Sow.,  Pecten  quailricostatiis ^  id., 
P,  eiongati/Sf  Lam.,  Lima  scmisidcata ^  Desh.,  JSautiltts  Deslong- 
champsianus^  d'Orb.,  Ammonites  jalcatux^  Sow.,  A,  Manteiliyïd,, 
A.f  id.,  var.  nnviculai is ^  ttimida  et  depressa^  A.  varions ^  id., 
J. peramplus^  id.,  A.,  nov.  sp. 

Cette  assise  représente  le  second  étage  de  la  craie  tuffeau  ou  du 
deuxième  groupe  que  nous  avons  mentionné  sur  la  rive  droite  du 
fleuve ,  entre  Bonny  et  la  Celle.  Avant  le  village  de  Saint-Satur,  les 
sables  verts  et  les  argiles,  représentant  les  couches  de  Myennes, 
Tiennent  affleurer  au-dessous  de  ces  calcaires. 

La  colline  de  Sancerre  diiïère  complètement  de  celles  qui  l'en- 
tourent au  N.,  au  S.  et  à  TO.,  et  qui  sont  disposées  sur  deux  rangs 
ou  gradins  en  amphithéâtre,  le  rang  inférieur  appartenant  au 
coral-rag,  le  supérieur  à  Tétage  de  Kimmoridge.  Sa  forme  est  celle 
d*un  cône  assez  régulier,  isolé  de  toutes  parts,  excepté  au  S.  où  il 
se  rattache  à  la  première  rangée  de  collines  par  une  langue  de  terre 
fort  étroite.  Sur  le  reste  do  son  pourtour,  une  vallée  circulaire 
sépare  sa  base  de  celle  de  la  rangée  des  collines  inférieures.  Sa  coupe, 
depuis  le  niveau  du  canal  jusqu'au  sommet,  présente  sur  une  hau- 
teur totale  de  11^  mètres  : 

1 .  Calcaires  blanchâtres  ou  grisâtres ,  compactes ,  brécholdes  m^^*"* 

(étage  jurassique  supérieur) 4Î 

2.  Calcaire  néocomien  jaune  brun,  tendre,  très  argileux,  à  cas- 

sure terreuse,  un  peu  sableux,  renfermaut  des  oolithes  fer- 
rugineuses. A  sa  partie  supérieure,  un  banc  particulier 
est  rempli  d'une  petite  espèce  de  Nérinée 7 

Cette  assise  renferme  les  fossiles  suivants  (1)  :   Bcrenicea  an 
DiasioporaPj  Hoiectypus  macropygus ,  Ag.,  Nitc/coiites  Oifersii, 

(1)  Nous  réunissons  à  la  liste  des  espèces  que  nous  avons  trouvées 

lY.  n 


Bis  TBftSAlfT  800 

id.,  N.  lacunostts^y  id.,  Tojcnsttrr  complnnatns  ^  id.,  HoiOitêr 
LHardyi*^  id.,  Serpula  Richardi*,  Leym.?,  S.  gordiaiis*, 
Schlotb.,  S,  JiUformis^  Fitt.,  5,  heliciformis^QoXdi,^  Panopœa 
ncocomiensis ^à'Orh.f  P.  recta ^  id. ,  Corbula  cari/tata,  id.?,  Corbis 
cordijormis^  id.,  Fenas  vendoperana  ^  id.,  F,  Eofssyi,  id., 
f^.  Brongnfariinn*^  Leyin.?  ^.  Robinaidina^  d'Orb.,  Âsîàrte 
Beaamonti*^  LeyiA. ,  >^.  disparilis,  d*Orb. ,  Cardiitm  smbkilimfmm^ 
Leym.,  C  Cottaldinum* ^  d*Orb.?,  Cardita  neocomiensis^  Id,, 
CucuUœa  Cabrielis*^  Leym.,  Nitcula  simplex,  d'Orb.^  Trigwiia 
harpa^  Desh.,  T,  ornata,  d'Orb.?,  Modiola  Jrchiaci*,  Leym., 
Lit/iodomus  atnygdnlotdes,  d'Orb. ,  Perna  Muileti*,  Desb.,  Lima 
comata*t  id.?,  L.  Carteronîana,  d'Orb.,  Pecten  atavus^  Roem., 
Ostrea  Leynierii*,  Desh.,  Exogyra  conica^^  Sow.,  jff.  Couloni^ 
d'Orb, 9  E,  siébplicata,  Roem.,  Terebrattda prœlonga,  J.  de  C, 
Sow.,  T,  suborbictt!ariSyd*krçh^f  Natica  lœvigata^  d'Orb.,  Sca- 
lariacanaliculaUi*,  \d,^Nerinea^  dov.  sp.  voisine,  mais  distincte, 
des  N,  CartfTonij  ])upiniana  et  Matheronensis^  d'Orb. ,  Cerithium 
Phillipsii,  Leym.?,  Rostellaria  Robtnaldina^  d'Orb. 

Oq  remarquera  que  les  trois  espèces  qui  nous  ont  les  premières 
annoncé  la  faune  uéocomienne  dans  le  département  des  Ardennes 
{Exog)'ra  sinnata  ou  Couloni^  qui  n*en  est  probablement  qu'une 
variété ,  Ostrea  Leymerii ,  Terebratula  prœlonga)  ont  persisté 
jusqu'ici  avec  la  plupart  de  celles  qui  caractérisent  le  mieux  le 
troisième  étage  dans  les  départements  intermédiaires. 

Ilcirr». 

3.  Sable  gris  verdfttre 14 

A.  Glaises  bleuâtres,  semblables  à  celles  de  Myenuës 3 

5.  Marnes  grises  glauconieuses 45 

6.  Calcaire  blanc  grisâtre,  à  cassure  terreuse,  avec  sable  quart-* 

zeux,  des  grains  verts  et  du  mica  (craie  micacée  ou  craie 
tuflfeau  moyenne,  %^  étage),  renfermant  les  mêmes  fossiles 
qu'au  pont  de  la  M  (voie 24 

7.  Poudingue  tertiaire  siliceux,  incohérent,  composé  de  silex  gris 

blanc,  enveloppés  dans  une  marne  blanchâtre,  argileuse  et 
sableuse 40 

Les  calcaires  néucoiiiicns  affleurent  au.ssi  sous  les  sables  gris  ver- 
dàlre,  vers  le  pied  sud  de  la  colline ,  à  la  deiic^nte  de  la  route  de  la 
Charité.  M.  Y.  Raulin  (1)  en  signale  encore  un  lambeau  au  nord- 
ouest  de  Sancerrc,  au  village  de  Subligny,  puis  un  autre  au  sud- 


m** 


sur  cette  limite  du  calcaire  néocomien  celles  que  M.  Y.  Raulin  y  a 
recueillies  de  son  côté.  Un  astérisque  indique  les  espèces  queoe  géo- 
logue a  reconnues  et  que  nous  n'avons  pas  observées. 

(1)  Mi' m.  sur  la  vonstitutioN gcologifjuc  du  Sancervois  [ISIém,  de 
ta  Soc.  géoi.  de  France,  2*  sér.,  vol.  II,  p.  223,  avec  carte  et  coupes, 
1847).  — i^ii//.,  Vsév.,  vol.  II,  p.  84.  1844. 


DU   BASSIN  DE   LA  LOIUË.  323 

ovetC,  çirès  de  Bué,  où  il  se  trouve  h  une  aUitude  de  365  inè(n>8» 
c'est-à-dire  à  10"*,43  plus  liautqu*à  Bouy,  sur  là  rive  droite  de  la 
Loire,  et  à  180  mètres  au-dessus  de  son  niveau  au  pied  de  la  colline 
àe  Sancerre,  distante  de  5  kilomètres  seulement.  Les  circonstances 
q«i  ont  occasionné  ces  difîérences  de  niveau  ont  été  étudiées  et 
expliquées  par  M.  Raulln. 

Ces  dernières  traces  de  calcaire,  dont  nous  avons  constaté  les 
caractères  si  uniformes  depuis  les  environs  de  Bar-le-Duc,  sont 
av-^iessus  de  Bué,  sur  la  route  d'Henrichemont,  recouvertes  par  les 
sables  ferrugineux,  avec  des  lits  de  grès  minces  subordonnés,  qui,  à 
peu  de  distance  au  delà,  dans  cette  partie  élevée  de  la  petite  chaîne 
du  Sancerrois,  restent  les  seuls  représentants  du  groupe  inférieur. 
Ces  sables,  rudimentaires  dans  la  Champagne,  mais  plus  développés 
dans  le  département  de  l'Yonne,  à  mesure  que  les  étages  sous- 
jacents  s'amincissent,  par  suite  de  la  disparition  plus  ou  moins  com- 
{ilète^e  tous  les  intermédiaires,  se  trouvent  amenés  au  contact 
du  calcaire  néocomien  qu'ils  ne  tardent  pas  à  dépasser  à  leur  tour 
pour  se  prolonger  encore  au  sud-ouest  Dans  la  colline  de  Sancerre, 
ils  ne  nous  ont  paru  être  représentés  que  par  les  sables  giis  ver-> 
dâire  du  n"*  3  de  la  coupe  ci-dessus. 

Jusqu'à  la  vallée  de  la  Sauldre  ils  reposent  sur  les  calcaires  de 
l'étage  de  Kimcneridge.  Au  delà  ils  sont  recouverts  par  des  argiles 
grises,  des  grès  et  des  sables  ronges,  des  marnes  argileuses,  puis 
des  sables  et  des  grès  glauconieux.  Autour  d'Henrichemont,  la  craie 
marneuse  fnable  est  exploitée  à  une  faible  profondeur  au-dessous 
du  sol ,  et,  lorsqu'on  s'approche  du  château  de  Menetou,  les  sables 
verts  et  ferrugineux  sortent  de  dessous  cette  craie  pour  s'étendre 
sur  les  calcaires  marneux  compactes,  que  nous  avons  vus  partout, 
dans  ce  pays ,  au-dessus  des  couches  que  caractérisent  particulière- 
ment la  Serpula  confornUs,  iioUL,  la  Pkoladomya  acuticostata^ 
Sow. ,  V Amphidesmadecurtatum,  Phil. ,  la  Cuculiœa  texta,  Roem., 
la  Modiola  plicata,  Sow. ,  ta  Thracia  suprajurensis,  Desh.,  VExo- 
gyra  virgtda,  Oefr.,  ia  TerebratiUa  biplicata,  Sovr.,  et  VAmnw- 
nites  erinus,  d'Orb. 

Sur  le  versant  méridional  de  la  chaîne  du  Sancerrois  on  trouve 
d'abord ,  lorsqu'on  se  dirige  de  Sainceaux  vers  le  N. ,  l'étage 
jurasskpae  supérieur  formant  toute  la  base  des  coHiiyes,  sur  une 
épaisseur  d'environ  70  mètres  ;  puis  viennent  imnr>édiatement  au- 
dessus  :  1*  un  grès  grossier ,  très  ferrugineux ,  brun  jaunâtre  ; 
^"^  des  argiles  sableuses  blanchâires,  jaunâtres,. panachées  de  gris 


S2&  VtRSANT  SUD 

et  de  rouge,  exploitées  à  la  tuilerie  de  Champerlan,  et  représeD- 
tant,  avec  le  grès  précédent,  les  sables  de  la  Puisaye  ;  S""  des  maroes 
argileuses  grises,  sableuses,  à  points  verts ,  analogues  à  celles  de 
Myennes  ;  k''  un  calcaire  blai)C  grisâlre  ou  jaunâtre,  semblable  à  la 
craie  grise  micacée  de  Sancerre  et  du  pont  de  la  Mivoie ,  et  renfer- 
mant aussi  la  Corbisrotundaia,  d*Orb.,  la  Trigoniaspinosa^  Park., 
le  Pecten  quadricostatus ,  Sow.,  V Ammonites  Maiitelli^  id., 
l'A.  vortonj ,  id. ,  et  le  Nautilus  Deslongchampsianus ^  d*Orb.; 
S""  un  grès  gris  ou  psammite  nuancé  de  jaune,  tendre,  léger,  à  graîa 
fin,  très  uniforme,  rappelant  la  gaize  des  Ardenncs;  6*  une  craie 
grise,  tendre,  très  marneuse,  avec  des  Huiires,  des  polypiers,  etc., 
surmontée  d'un  dépôt  tertiaire  peu  épis ,  qui  forme  la  butte  dite 
Motte  d' Humhligny ^  point  culminant  du  pays,  et  qui  atteint 
tilh  mètres  d'altitude. 

Ainsi,  de  même  que  les  grès  ferrugineux  et  le  calcaire  néoco- 
mien ,  la  craie  micacée  ou  craie  tufTcau  est  ici  à  plus  de  200  mètres 
au-dessus  de  son  niveau  sur  la  rive  gauche  de  la  Loire ,  et  il  est 
facile  de  reconnaître  sur  ce  point  un  soulèvement  bien  caractérisé 
dirigé  à  peu  près  S.-O.,  N.-Ë.,  comme  la  chaîne  de  collines  dont 
la  motte  d'Humbligny  forme  l'extrémité  orientale.  En  outre,  la 
comparaison  des  deux  rives  de  la  Loire  nous  conduit  à  admettre 
l'existence  d'une  autre  fracture  parallèle  à  la  direction  du  fleuve. 
Toutes  les  couches  s'abaissent  ensuite  vers  l'O.-S.-O. ,  de  sorte  que, 
près  de  Vierzon  ,  leur  alliuitle  n'est  plus  que  de  160  mètres. 

M.  V.  Raulin  (t),  qui  a  publié  un  travail  spécial  sur  le  Sancerrois, 
désigne  sous  le  nom  de  grcen  sand  les  couches  sableuses  et  argi- 
leuses, qu'il  met  comme  nous  en  parallèle  avec  celles  du  départe- 
ment de  l'Yonne;  mais  il  n'en  sépare  pas  les  marnes  argileuses 
vertes,  prolongement  de  celles  de  i\lyenncs.  Il  a  estimé  à  50  mètres 
la  puissance  de  cet  éiage  à  Humbligny,  et  il  en  a  fixé  avec  soin  les 
limites  géographiques.  Il  désigne  également  sous  le  nom  de  craie 
inférieure  et  de  craie  moyenne  les  deux  étages  de  la  craie  lufTeau 
qui  y  sont  représentés,  q^ique  le  plus  ordinairement  masqués  par 
des  dépôts  ternaires.  On  a  vu  [anto,  vol.  Il,  |).  550)  le  résultat  des 
recherches  de  l'auteur  sur  les  accidents  qui  ont  donné  à  ce  pays  son 
rehef  actuel;  nous  n'y  retiendrons  pas,  puisqu'ils  appartiennent  à 
Tépoqiie  tertiaire,  et  il  nous  a  suffi  de  faire  voir  quelle  influence 


[\)  Mém,  de  la  Soc.  i^cnl.  de  France,  V  sér.,  vol.  II,  p.  2^9. 
4847,  avec  carte  et  coupes. 


DU   BASSIN  DS  LÀ   LOIRE.  53â 

ils  ont  eue  sur  la  position  des  couches  crétacées.  Nous  pensons,  de 
plus,  que  reffet  du  soulèvement  du  Sancerrois  ne  s*est  pas  arrêté  à 
la  rive  gauche  de  la  Loire,  où  une  faille  dirigée  N.-S.  a  abaissé  une 
partie  de  ce  qu*il  avait  d'abord  élevé,  mais  qu'il  a  manifesté  son 
action  au  delà ,  sur  la  rive  droite ,  dans  la  direction  d'Alligny,  de 
Bouy  et  de  Saiiit-Puiis,  où  nous  avons  vu  les  couches  néocomiennes 
à  une  altitude  qui  ne  diiïère  que  de  10  mètres  de  celle  qu'elles 
atteignent  dans  la  chaîne  du  Sancerrois.  Il  resterait  à  déterminer,  par 
conséquent,  sur  la  rive  droite  de  la  Loire,  la  ligne  suivant  laquelle  s'est 
arrêtée  l'influence  de  la  faille  et  les  effets  du  soulèvement  au  N.-Ë. 

En  continuant  à  nous  avancer  vers  l'O. ,  les  relations  des  diverses       Vaité* 
couches  aréiiacécs  et  argileuses  inférieures,  à  la  craie  micacée  ou       char, 
glaucouieuse ,  vont  devenir  de  plus  en  plus  obscures  et  difficiles  à     Eorirons 
raccorder  avec  celles  de  l'est.  Ainsi  de  I^Jehun  à  Vierzon  on  trouve,      viarson. 
formant  le  fond  des  petites  vallées  du  Croulas  et  du  Barangeon,  une 
argile  gris  bleuâtre,  puis  au  dessus  un  sable  ferrugineux  panaché,  un 
sable  argileux  gris  et  vert ,  et  la  craie  tulTeau,  constituant  le  plateau 
auquel  Vierzon  est  adossé  (1).  Les  glaises  grises,  exploitées  près  de 
la  ville  pour  la  fabrication  des  tuiles  et  des  poteries  grossières, 
paraissent  occuper  encore  la  place  de  celles  de  Myennes,  et  sont 
séparées  de  la  craie  par  un  banc  de  sable  jaune  panaché  (2). 

Au  delà  du  Cher,  sur  la  route  de  (^hâteauroux,  on  trouve  d'abord 
des  sables  verts  et  des  grès  gris  jaunâtre,  très  durs,  lustrés,  ou  bien 
gris  blanc,  puis  un  lit  de  glaise,  de  nouveaux  grès  gris  verdâtre  ou 
blanchâtres,  très  tenaces,  un  second  lit  de  glaise  gris  jaunâtre ,  et 
enGn  des  grès  gris,  veinés  ou  piquetés  de  jaune  et  de  rose,  à  grain 
fin,  uniforme,  peu  durs,  avec  des  grains  de  feldspath  blanc  plus 
ou  moins  altérés,  des  points  verts  et  des  paillettes  de  mica  blanc 


(\)  D'Archiac,  loc,  cie,,  p.  26,  et  pi.  1,  f.  4. 

(2)  Un  peu  avant  le  hameau  de  la  Francroisière ,  nous  avons  ob* 
serve  à  gauche  de  la  route  des  grès  calcarifères  jaunâtres,  très  durs, 
utilisés  pour  l'entretien  de  la  route,  mais  qui  ne  paraissent  pas  être 
en  place.  Ils  renfermaient  des  Orbitolites,  le  Cat>>pYgtus  columbariusj 
Ag.,  VHolaster  truncatus^  id.,  la  Pnnnpœa  striata,  d'Orb.,  la  7>/- 
gnnia  spinosa^  Park.,  var.  Fitt.,  la  IJma  semi-sidcnta ^  Desh.,  le 
Pccten  qnirtifuccoxiatits,  Sow.,  le  P,  niuUicostotus^  Gold.,  le  P,  ment" 
brannccus  ou  laminosus^  Nils.,  VExogyra  columba  niinor^  Gold., 
la  Gnphœd  vesiculosa^  Sow.,  une  Tcn-braluln^  une  Serpnla^  etc.  11 
serait  important  de  vérifier  le  gisement  de  ces  blocs,  dont  les  fossiles 
annoncent  la  faune  de  l'étage  du  grès  vert  ou  quatrièpie  ^tage  de 
rouest. 


SStf  TIBSAlfT  SOD 

Ces  derniers  [forment  nne  assise  de  7  mètres  d'épaissetnr,  et  ionl 
exploîlés  sous  les  précédents,  près  de  la  manufacture  de  Saint-fli-* 
lalre  (i).  La  même  série  se  représente  après  l*Arnon,  et,  à  une  dis- 
tance de  deux  kilomètres,  une  argile  grisâtre,  sècbe,  remplie  d>ra« 
preintes  de  Plicatules  [P,  peeCinoides,  Sow.?),  de  Lima  et  de 
Spondylvs,  avec  de  petites  Huttres,  semble  sortir  de  dessous  les 
grès.  Plus  loin  ceux-ci  sont  en  blocs  ou  en  masses  considérables  à 
droite  de  la  route,  et,  à  la  tuilerie  de  TÉtang,  on  exploite  des  argUei 
sableuses  blanches,  panachées  de  jaune  et  de  rouge,  akwnant  arec 
des  sables  blancs  et  jaunes  vers  le  bas.  Ces  derniers  renferment  des 
grès  souvent  en  plaquettes  et  très  chargés  d*oxyde  de  fer  hydraté. 
Une  excafalion  pratiquée  sur  le  bord  de  la  route ,  avant  d^arrîter  à 
Massay,  montre,  sous  ces  mêmes  sables  et  grès  ferrugineux,  des  cal- 
caires marneux  et  des  marnes  blanches  un  peu  schistoldes ,  appar- 
tenant à  la  formation  jurassique.  Enfin ,  à  la  sortie  du  village ,  nne 
dernière  butte  est  recouverte  d'argile  rouge,  et  au  deft  les  cakafrcs 
jurassiques  supérieurs  blancs  se  montrent  seuls  au  sommet  des  col- 
lines comme  au  fond  des  vallées. 

Ces  assises  argileuses  et  sableuses,  inférieures  à  la  craie  tnfféau, 
nous  ont  paru  plonger  régulièrement  au  N.  ;  or,  si  les  argiles  de 
Myennes,  qne  nous  avons  suivies  au  N.-E.  dans  le  département 
de  TYonne ,  appartiennent  à  Thorizon  du  gault ,  il  semble  qu'il 
doit  en  être  de  même  des  argiles  sableuses  verdâtres  qui  occu- 
pent une  position  analogue  à  Sancerre ,  k  Humbligny  et  i  Vîerzon  ; 
par  conséquent,  les  grès  verts  ou  gris,  les  grès  piquetés,  les 
argiles  avec  Plicatules ,  les  argiles  sableuses  panachées  et  les  sa- 
bles avec  grès  ferrugineux  qui  reposent  sur  les  calcaires  marneux 
jurassiques  de  Massay  doivent  représenter  tout  ou  partie  des  denx 
premiers  étages  néocomiens,  car  il  n'y  a  aucune  interruption  entre 
eux  et  les  dépôts  du  département  de  TYonne,  que  nous  supposons 
contemporains.  Leurs  caractères  minéralogiques  sont  tont  à  fait 
comparables,  ainsi  que  leur  position  relative,  et  le  manque  de  fossiles 
caractéristiques ,  du  moins  jusqu'à  présent ,  peut  seul  laisser  iiianer 
quelque  incertitude  sur  ces  déductions. 

De  Vîerzon  à  Romorantin ,  d'une  part ,  et  à  la  Selles,  de  l'autre, 
régnent  presque  constamment  les  sables  gris,  verts  et  jaunes,  plus 


(4)  D'Archiac,  ioc.  cit.,  pi.  2,  f.  4.  —Voyez  aussi  Fabre,  AW- 
moire  pour  servir  à  la  statistiijite  du  dèpartememê  du  Cher;  in-âi 
Bourges,  4  838^  avec  carte. 


DU  BASSIN  DK  LÀ  LOIRE.  S27 

OU  moins  argileux,  avec  quelques  grès  subordunnés ,  surmontés, 
près  de  Châtres  et  do  Menetou,  par  une  craie  giauconieuse ,  sem- 
blable à  celle  de  Vierzon,  el  surtout  au  psaminile  d'Hunibligny. 
Ailleurs  ce  sont  des  poudingut-s  tertiaires  ou  des  calcaires  lacustres 
qui  8*éteadent  sur  les  couches  crétacées  inférieures ,  dont  le  plon- 
geaient est  au  N.  et  à  TO. 

Les  collines  de  la  rive  gauche  du  Cher,  autour  de  Saint-Aignan,  Environi 
n*offrent  plus  de  traces  de  ces  dernières.  Leur  hase  est  formée  de  saint-Aiguan. 
calcaire  blanc  marneux,  très  tendre,  avec  de  nombreux  silex  bruns 
ou  noirâtres,  en  rognons  disséminés.  A  une  certaine  hauteur  Ws  silex 
diminuent,  puis  disparaissent  tout  à  fait.  Cotte  assise,  qui  s'élève  à 
20  mètres  environ  au-dessus  de  la  rivière  et  qui  représente  la  craie 
micacée,  s'étend  sur  les  communes  de  la  Gastine,  de  Meusnes,  de  Lye 
et  de  Couiïy,  où  les  silex  ont  été  exploités  fort  longtemps  pour  la  con* 
fection  des  pierres  à  fusil.  Elle  est  recouverte  par  une  masse  de  20  à 
25  mètres  d'épaisseur  d'un  calcaire  sableux  micacé,  blanchâtre, 
jaune,  gris  ou  verdâtre,  friable,  sans  stratification  apparente.  Les 
fossile»  et  les  silex  y  sont  rares  ;  mais  ou  y  observe  par  places  une 
multitude  dé  nodules  endurcis,  digitiformes  ou  ramiflés.  Vers  sa 
partie  inférieure  la  roche  plus  solide  con^titue  une  craie  jaunâtre 
dana  laquelle  des  habitations  ont  été  creusées.  Celte  grande  assise 
calcaire ,  généralement  tendre  et  d'un  jaune  clair,  qui  recouvre  la 
craie  micacée  blanc  grisâtre ,  avec  ou  sans  silex ,  est  celle  que  nous 
désignerons  sous  le  nom  de  craie  jaune  de  Touraine ,  expression 
synonyme  de  craie  tuffeau  dans  le  même  pays,  mais  que  nous  évi- 
te)X)ns  d'employer,  pour  ne  pas  confondre  cette  roche  avec  la  craie 
iBÎcacée  sous-jacente ,  appelée  aussi  craie  tuffeau  ou  simplement 
tuffeau  en  Anjou. 

Kn  face  de  Saint*Aignan  la  craie  micacée  est  exploitée  à  1 0  mètres 
au-dessus  du  fond  de  la  vallée,  et  recouverte  d'une  craie  jaune 
friable.  Au  delà  de  Thésée,  le  ciel  des  carrières  est  un  calcaire  sa- 
bleux, gris,  avec  des  points  verts,  de  |)etiies  Ëxogyres,  et  de 
nombreux  polypiers;  il  forme  la  base  du  premier  étage.  La  pierre 
que  fournissent  les  exploitations  en  galeries,  poussées  fort  loin 
dans  la  craie  micacée  des  coteaux  de  Bourré  el  de  Monlrichard, 
est  un  peu  grisâtre ,  tendre ,  à  grain  fin  parfaitement  égal ,  et , 
sous  le  nom  de  pierre  de  Bourré ,  s'exporte  au  loin  par  bateaux 
sur  les  deux  rives  de  la  Loire.  L'uniformité  des  caractères  de  cette 
roche ,  composée  de  calcaire  avec  un  peu  d'argile ,  de  sable  fin ,  de 


S26  YiaSANT  SUD 

grains  Terts  et  de  mica  blanc ,  jointe  à  la  constance  de  son  nWeao , 
malgré  les  variations  de  puissance  du  second  étage ,  auquel  die  ap- 
partient, la  rend  un  horizon  précieux  pour  la  géologie  de  cette  partie 
de  la  France. 

Le  plongeaient  général  à  l'O.  fait  bientôt  disparaître  cette  isaite, 
et  le  pied  des  collines  ?ers  Chissay  est  formé  par  un  calcaire  jan* 
nAtre  avec  points  verts  et  ciment  spatbique,  en  bancs  puissantSb  Der- 
rière Cbenonceaux,  Civray,  la  Croix  de  Bléré,  et  au  delSi,  la  roche 
gris  verdâire  constitue  des  escarpements  de  30  à  35  mètres  où  l'oa 
trouve,  surtout  vers  le  bas,  des  Exogyra  columba ,  Trigonia  âoa- 
&ra,  Serpula  filosa,  Arca  ligeriensis^  une  petite  Huttre  qui  semble 
être  une  miniature  de  l'O.  vesiculofns,  associée  à  une  petite  £xo« 
gyre,  qui  est  peut-être  une  variété  de  VE.  auriculari$.  La  roche 
prend  par  places  une  structure  noduleuse  et  tuberculeuse;  les  silex 
sont  blanchâtres ,  et  des  habitations  y  sont  creusées  comme  partout 
où  cet  étage  présente  une  certaine  solidité. 
Taiié»  Les  sables  et  les  grès  verts  extrêmement  minces  paraissent  com- 

l'iiijre.  mencer  ^  recouvrir  les  calcaires  jurassiques  à  la  sortie  de  BuzançaiSt 
^^  sur  la  route  de  CbAtillon ,  point  où  nous  avons  supposé  qu'une 
BoMBfait  £|î[|e  avait  abaissé  la  rive  gauche  de  Tlndre  (p.  31).  Â  une  distance 
de  2  kilomètres  se  montre  la  craie  micacée,  tendre,  blanc  grisâtre* 
caractérisée  par  Vlnoceramus  mytiloides ,  et  qui  n'a  encore  que 
quelques  mètres  d'épaisseur.  Elle  ne  tarde  pas  à  être  masquée  par 
un  dépôt  lacustre,  pour  venir  aflSeurer  de  nouveau  avant  le  pont 
d'Euard,  au  delà  duquel  apparaissent  aussi  plus  bas  quelques  traces 
de  sable  vert  argileux.  Ces  faibles  représentants  de  la  formation 
crétacée  cessent  un  instant  après  qu'on  a  (>assé  la  métairie  de  Bou- 
laie,  où  les  talus  de  la  route  sont  coupés  dans  un  calcaire  marneux 
et  des  marnes  grisâtres  remplies  à' Exogyra  virgula,  Defr. ,  Ostrea 
pcUmeUa,  Sow.,  Isocardia  excentrica^  Vollz,  Atnphidesma  decur- 
tatum^  Brong. ,  annonçant  l'étage  de  Kimmeridge ,  que  nous  avions 
perdu  de  vue  depuis  la  partie  orientale  du  dépariemenl  du  Cher,  car 
autour  de  Massay  les  grès  et  sables  ferrugineux  reposent  sur  des  cal- 
caires blancs  du  corai-rag,  cl  les  environs  immédiats  de  Buzançais 
appartiennent  au  groupe  jurassique  moyen.  Peut-être  le  coral-rag 
exisle-t-il  aussi  à  peu  de  distance  au  delà  de  cet  affleurement  des 
marnes  de  Kimmeridge,  là  où  des  calcaires  marneux»  blanc  jaunâtre, 
^yecPholadomyadecorata,  Gold. ,  LutrariaJurassi  eiAldiuni,  id. , 
sont  recouverts  par  des  sables  ferrugineux  à  gros  grains,  enveloppant 


DU  BASSIN  DE  LA   LOIRB.  329 

des  grès  Irès  durs  (1).  Ces  grès  sont  semblables  à  ceux  de  Sainte- 
Gemme,  au  midi  de  Buzançais,  et  employés  pour  les  routes.  Ils 
sont  blancs,  roses,  jaunâtres  ou  grisâtres,  à  grains  plus  ou  moins 
fins  entourés  par  places  d*un  enduit  calcédonieux  qui  forme  alors 
le  ciment  de  la  roche.  Le  sable  vert ,  toujours  de  quelques  mètres 
d'épaisseur  et  argileux,  est  recouTert  aux  Brisepaille  par  la  craie 
micacée  avec  Inoceramus  myttloides,  Pecten  quadricostatuSy  etc. , 
hquelle,  augmentant  d*épaissenr  vers  l'O.,  n*est  plus  interrompue 
jusqu'au  delà  de  Clion. 

Près  de  ce  village,  cette  craie  est  recouverte  par  un  calcaire  blanc, 
peu  dur,  avec  des  taches  et  des  points  verts  ;  il  est  en  partie  spa* 
tbiqne,  se  délite  en  rognons  irréguliers,  revêtus  d'un  enduit  ver- 
dâlre,  et  renferme  principalement  des  bryozoaires,  Serpula  filosa^ 
Dnj.»  Arcopagia  numismalis  ^  d'Orb.,  Trigonia  scàbra^  Lam., 
Arca  Matheroniarm  y  d*Orb.?,  Mya  pticataj  Sow.,  Pholadomya^ 
Venus  ou  Cyprina,  Cardium  Moutonianum ,  d'Orb. .  Venus  plana^ 
Sow.,  Myoconcha  cretacea,  d*Orb.  Cette  assise  de  10  mètres  d*épais- 
senr  nous  paraît  former  la  base  de  la  craie  jaune  de  Touraine.  Ici,  et 
comme  nous  l'avons  vu  entre  Montrichard  et  Bléré,  de  même  que 
snr  d'autres  points,  elle  participe  encore  des  caractères  de  la  craie 
micacée  sous-jacente,  mais  sa  liaison  avec  celle  qui  est  au-dessus 
BOUS  a  paru  plus  intime  et  nous  a  engagé  à  l'y  réunir. 

Cette  dernière  prend  en  cet  endroit  des  caractères  particuliers. 
"Elle  présente,  sur  une  épaisseur  de  8  à  9  mètres,  dans  les  carrières 
dites  de  ta  Chaise,  des  calcaires  en  général  subcristallins,  poreux, 
plus  ou  moins  durs  par  places,  gris  et  à  grain  fin  vers  le  bas,  blancs 
et  h  grains  plus  gros  vers  le  milieu ,  puis  passant  vers  le  haut  à  un 
calcaire  celluleux,  plus  complètement  spathique  et  d'une  teinte 
légèrement  rose.  Enfin  les  bancs  les  plus  élevés,  très  durs,  pré- 
sentent de  nombreuses  tubulures,  et  leur  surface  a  été  fortement 
usée  et  corrodée.  Les  bancs  précédents ,  exploités  sur  le  pourtour 
de  la  colline,  fournissent  des  matériaux  très  estimés,  connus  soos 
le  nom  de  pierres  de  Clion.  Dans  les  endroits  où  le  dalcaire  spa* 
tbique,  qui  forme  le  ciment  de  la  roche,  a  été  plus  rare,  celle-ci 
est  jaunâtre,  peu  solide;  tous  les  débris  de  coquilles  et  de  polypiers 
y  sont  distincts,  et  elle  est  alors  identique  avec  celle  que  nous  trou- 
verons constamment  si  développée  sur  les  rives  de  la  Loire.   Les 


(4)  D'Archiac,  /or.  ci^i  pi.  2,  f.  5 


I|0  TKRSAMT  SOD 

mêm^  awws  se  proloagent  jusqu'à  GhâtilloD,  avec  quelquea  bmk 
cUficatfams  stUceoses,  dans  lesquelles  la  silice  se  trouve  à  L'état 
d'bydrate  ou  gélatineuse,  et  que  Ton  observe  encore  au  delà,  h. 
ToQ^t  de  Toîselay. 

la  colline  que  la  route  traverse  à  la  hauteur  de  Saint-Jeta 
OBontre  les  couches  moyennes  des  carrières  de  /a  Ckat$e^  et  m- 
desaus,.  quoique  moins  développées ,  celles  qui  corresponde^^  à  U 
pierre  de  Ctim.  Avant  d'arriver  ^  Loches,  le  petit  plateaa  q/A 
porte  les  maisons  de  Manvière  et  de  YautrempeauSt  est  eiiciire 
formé  par  les  parties  moyennes  et  inférieures  de  b  craie  jaune, 
où  de  nombreuses  babiutions  ont  été  pratiquées  La  craie  mic^ 
cée  est  exploitée  par  des  galerie»  assez  étendues  à  la  base  méOM 
du  coteau.  La  colline  abrupte  qui  porte  le  vieux  manoir  de  Locbei^ 
avec  ses  dépendances  appartient  aux  mêmes  assises  de  la  craie  d^ 
Tooraine,  caractérisées  par  une  prodigieuse  quantité  de  tubercules 
nmeux,  spongiformes.  £u  U^çtj,  sur  la  rive  droite  de  Tlndre,  les 
carrières  de  Beaulieu  sont  ouvertes  dans  la  craie  micacée  le  mieuii 
caractérisée  que  recouvre  un  calcaire  sableux  «  friable,  quelquefois  ' 
tuberculeux,  rempli  de  ^etïle^Sxogyra^d'Oslrea  vesicularis^  var% 
mûiïitia,  de  Serpula  filoea^de  Venus  plana  et  de  tuberculea  spongi<« 
{ormes  propres  à  ce  niveau. 

C'est  aussi  dans  ces  banca  à  rognons  endurcis  qu'ont  été  creuséoi 
les  habitations  du  faubourg  de  Loches  qui  longe  la  route  de  Tours. 
Au  pied  do  coteau  et  au  niveau  même  de  la  cluiussée,  vient  affleurer 
le  banc  de  craie  micacée,  désigné  par  les  ouvriers  du  pays  sous  le 
nom  de  bille.  C'est  la  rocbe  qui ,  dans  toute  la  Xouraiiie  comme  en 
Anjou,  fournit  ces  pierres  de  taille  en  forme  de  paraliélipipède  à  base 
carrée,  appelées  billes  dans  la  vallée  de  l'Indre.  Ce  banc  de  i'",&0  à 
2  mètres  d'épaisseur  représente  exactement  celui  qui ,  dans  la  vallée 
du  Cher,  fournit  la  pierre  de  Bourré, 

La  craie  jaune  des  environs  de  Loches  so  montre  encore  sur  les 
pentes  de  la  vallée  do  Tlndroye  à  Genilié ,  Montrésoi',  Aubigny, 
Ecueillé,  Orbigny  et  Nouans.  D'après  IVJ.  Dujardin  (1),  elle  existe- 
rait aussi  entre  Loches  et  Ligueil ,  remontant  même  au  S.  jusqu'à 
Azay-le-Ferron,  Martissay  et  Ponay. 


[\)  Mcm.  sur  les  couches  du  sol  en  Tourainc  [Méin.  de  la  Soc, 
géoL  de  France^  vol.  II,  4  837).  —  De  Croy,  Études  stattst.,  scient, 
et  littér.  sur  le  département  d'Indre-et-Loire ^  p.  427;  in -4  2. 
Tours,  4  838. 


DU  BASSIN  DK  U  LOIRI. 


SSl 


Mous  avons  insisté  (p.  35)  sur  les  anomalies  que  semble  présenter 
le  sondage  exécuté  à  Esvres,  entre  Connery  et  Monibazon ,  et  doa( 
rorifice  était  à  18  mètres  au-dessus  du  niveau  de  l'Indre.  Après 
52"«34  de  calcaires  lacustres,  de  marnes  avec  silex  égaleoient  la- 
custres et  alternant  jusqu'à  25  fois,  on  aurait  traversé  65*,33  do 
sables  et  de  grès  verts  alternant ,  50"*,33  de  craie  marneuse  grise* 
Ueuâtre  ou  blanchâtre,  des  bancs  calcaires  avec  silex,  et  enfin  20  mè^ 
très  d'argiles  vertes,  d'argiles  sableuses,  de  grès  et  de  sables  verts» 
sans  avoir  obtenu  d'eau  jaillissante  à  la  surface.  Ainsi ,  outre  l'épais* 
seur  extraordinaire  du  calcaire  lacustre,  relativement  à  ce  que  l'on 
connaît  aux  environs  et  à  la  hauteur  de  l'ouverture  du  puits,  le  pou- 
dingue tertiaire,  qui  partout  le  sépare  de  la  craie  jaune,  manquerait} 
la  craie  jaune,  si  constante,  serait  en  ce  point  remplacée  par  65  mè- 
très  de  sable  et  de  grès  verts ,  et  les  deux  dernières  assises  seules 
se  trouveraient  à  leur  véritable  place.  Nous  sommes  donc  conduit 
ï  penser  qu'il  s'est  glissé  quelque  erreur  dans  les  annotations  des 
assises  traversées. 

La  coupe  de  Poitiers  à  Sainte-Maure,  et  passant  par  Châtellerault, 
lorsqu'on  suit  d'abord  le  tracé  du  chemin  de  fer  dans  la  vallée  du 
Clain ,  montre  à  Dissais  le  groupe  jurassique  moyen  qui  a  succédé 
dans  cette  direction  au  groupe  inférieur,  comme  à  Migné  dans  la 
vallée  de  l'Auxance,  sur  la  route  de  Mirebeau.  Jusqu'à  la  Tricherie,  ch&teiierauit 
le  fond  de  la  vallée  est  occupé  par  des  calcaires  blanchâtres,  mar-  saiote!ir«nrc 
neux ,  en  plaquettes  du  même  groupe,  et  à  la  station  des  Barres 
ils  sont  recouverts  de  grès  grisâtres  schistoîdes,  de  grès  gris  friables^ 
à  gros  grains  et  en  plaquettes,  subordonnés  à  des  sables  (1).  Ces 
premières  traces  de  grès  vert  crétacé  disparaissent  sous  un  dépôt 
de  transport  quaternaire  composé  de  très  petits  cailloux.  La  butte 
boisée,  que  longent  la  grande  route  et  le  chemin  de  fer  avant  le  pont 
viaduc  de  la  Vienne ,  est  formée  de  sables  ferrugineux  et  de  grès 
'dyec Exogyracolumba,  var.  minima,  puis  de  glaises.  Les  travaux  de 
l'embarcadère  de  Châtellerault  ont  mis  à  découvert  de  haut  en  bas  : 
1*  une  argile  grise  et  lie  de  vin  de  2  mètres  d'épaisseur  ;  3"  un  sable 
vert  et  des  grès  en  rognons  ou  en  bancs  discontinus  et  subordonnés, 
de  U  mètres  ;  3''  au-dessous  du  niveau  du  chemin ,  des  couches  de 
sables  verts  ou  gris  avec  quelques  grès  d'une  épaisseur  aussi  de 
U  mètres.  Un  dé|)ôt  de  transport  sableux  à  très  petits  cailloux 
recouvre  le  tout  au  niveau  de  la  plaine.  Les  grès  gris  verdâtre , 


ValUt 
la  Vienne. 

Coupe 

de 
Poitiers 


(4)  D*Arcbia6,  Noies  inédites > 


S32  TBBSiMT  SUD 

subordonnés  anz  nbles  verts,  ont  été  employés  comme  moelloDS 
depuis  Dissais  jusqu'à  Châtellerault  dans  les  constructions  secon- 
daires, pour  revêtir  les  talus,  etc. 

A  quelques  centaines  de  mèires  au-dessous  du  pont  de  la  ville, 
les  calcaires  jurassiques  marneux,  compactes,  blanc  grisâtre,  en  lits 
minces,  des  berges  de  la  Vienne,  sont  recouverts  de  grès  très  ferra* 
gineux,  schistoldes,  de  /i"',50  à  5  mètres  d'épaisseur,  auxquels 
succèdent  des  marnes  argileuses  ï  points  verts  (1).  Au  sud-est  de 
la  ville,  un  puits  a  atteint  ces  couches  argilo-arénacées,  après  avoir 
traversé  la  craie  micacée  et  probablement  les  sables  et  les  grès  verts 
de  IVmbarcadère.  La  craie  précédente  constitue  des  collines  où  les 
fossiles  sont  rares,  à  Texception  de  Vlnoceramus  mytiloides^  puis 
une  série  de  coteaux  qui  se  prolonge  au  N.  jusqu'aux  Ormes.  La 
composition  du  sol  de  la  plaine  unie,  que  bordent  ces  collines,  est 
mise  à  découvert  au  Port-de-Pile,  dans  les  berges  de  la  Creuse» 
où  l'on  voit  sortir  de  dessous  la  craie  précédente  des  argiles  mar-» 
neuses,  gris  bleuâtre,  avec  points  verts  et  remplies  û'Ëxogj/ra  co^ 
lumba^  Gold.,  et  (VOstrea  biauriculatay  Lam.  (voy.  pi.  \^  postée). 
Leur  épaisseur  est  de  6  à  7  mètres,  et  l'on  y  trouve  aussi  des  espèces 
de  septaria  très  déprimés ,  ou  lits  discontinus  de  marne  endurcie. 
L'association  dans  cette  assise  argileuse  des  deux  coquilles  que  nous 
venons  de  citer  en  fait,  pour  la  Touraine,  l'Anjou,  et  une  partie  du 
Maine ,  un  excellent  horizon ,  placé  entre  la  craie  micacée  et  le 
quatrième  étage ,  celui  des  sables  et  grès  verts  ou  ferrugineux  sous- 
jacents.  C'est  cette  assise  que  nous  avons  désignée  par  ce  motif  sous 
le  nom  de  couches  à  ostracées. 

Sur  la  rive  droite  de  la  Creuse  la  craie  micacée  forme  beaucoup 
d'ondulations,  et  lorsqu'on  remonte  cette  rivière  on  la  retrouve 
jusqu'à  une  certaine  distance;  le  sable  et  les  grès  verts  qui  sortent 
ensuite  de  dessous  cet  étage,  aux  environs  de  Saint-Pierre-de- 
Tournon  et  de  la  Roche-Puzay ,  atteignent  à  peine  une  altitude  de 
90  mètres.  Le  puits  artésien  de  Perrière- l'Arçon  a  traversé  sans 
succès  67  mètres  de  craie  micacée ,  66  mètres  de  sable  vert ,  de 
sable  argileux ,  d'argiles  noires  et  grises ,  et  a  pénétré  de  9  mètres 
dans  les  couches  jurassiques.  L'extrême  rapprochement  de  la  limite 
des  couches  aquifères  aurait  dû  empêcher  d'entreprendre  ce  forage, 
qui  se  trouvait  ainsi  dans  des  conditions  défavorables. 


(4)  D'ArchiaCy  loe,  eit,^  pi.  3,  L  5. 


DU  BASSIN  DE  LA  LOIRE.  335 

AtadI  qu'on  descende  à  Sainte-Maure,  la  craie  micacée  sans 
silex ,  plus  marneuse  et  moins  solide  que  la  bille  de  la  vallée  de 
l'Indre,  a  une  épaisseur  de  60  mètres,  et  renferme  pariiculière- 
ment  :  Polypotkecia  dichoioma,  Benn.,  Holaster  Verneuili,  Des., 
PkoladomyaArckiaciana,  (VOrb.^  P.  Marrotiana/iû.,  Arcopagia 
numismaliSf  id.,  Venus  plana,  Sow.  (1),  Cyprina  ligeriensts, 
d'Orb.,  Cardium  altematum,  id.,  Myoconcha,  indét.,  Trigonia 
scûbra,  Lam.,  Arca  ligeriensis,  d'Orb.,  A.  Mailleana,  id.,  Exo^ 
gyrahcdiotoidea^  Gold.?  Phasianella  supracretacea,  d'Orb.  ,i47«- 
monUes  varions,  Sow. ,  A.peramplus,  id. ,  A.  rhotomagensis,  Defr, 
A  la  station  du  chemin  de  fer  cette  craie  est  surmontée  d'un  ma- 
melon de  sable  jaune  tertiaire  avec  des  grès  subordonnés,  et  recou- 
vert d'un  dépôt  de  transport  peu  épais,  composé  de  petits  cailloux. 

La  vallée  de  la  Manse  à  Sainte-Maure  paraît  être  ouverte  préci- 
sément' à  la  jonction  du  premier  et  du  second  étage,  car,  lorsqu'on 
a  passé  la  rivière,  les  maisons  du  faubourg  à  gauche  de  la  grande 
route  sont  adossées  à  la  craie  jaune  (p.  38)  (2).  Dans  les  escarpe- 
ments qui  bordent  à  l'O.  la  rive  droite  de  la  Manse ,  et  que  coupe 
le  chemin  de  fer,  des  carrières  et  des  habitations  y  sont  pratiquées. 
A  Test  de  la  ville,  dans  le  vallon  situé  au-dessous  de  Gaillard,  la 
partie  inférieure  de  la  craie  jaune  est  caractérisée,  comme  dans  les 
vallées  du  Cher  et  de  l'Indre,  par  la  Trigonia  scabra,  la  petite 
Exogyre  inédite,  des  Cardium,  des  Cyprines,  VArcaligeriensis,  etc. 
Au-dessus,  lorsqu'on  monte  le  chemin  de  Bossée,  les  nodules  spon- 
giformes  et  de  véritables  polypiers,  dans  une  craie  jaunâtre,  friable, 
rappellent  tout  à  fait  la  ruche  de  Saint-Aignan ,  du  château  de 
Loches,  eic.  Enfin  au  nord  de  Sainte-Maure  on  retrouve  des  bancs 
semblables  à  la  pieire  de  Clion;  ils  sont  exploités  et  transportés  à 
Tours  sous  le  nom  de  pierre  de  Sainte-Maure,  Ils  présentent  d'ail- 


(1  )  M.  Aie.  d'Orbigny  [Prodrome  de  paléontologie^  vol.  II,  p.  4  94) 
donne  le  nom  de  Venus  Hcnauxiona  aux  moules  provenant  de  cette 
localité,  de  Gourdon  (Lot)  et  du  plateau  de  Beaumorff  (Charente), 
qu'il  avait  d'abord  rapportés  à  la  A',  plana,  Sow.,  et  cela  en  disant 
que  la  y.  Rcnauxiuna  est  plus  large  et  plus  comprimée  que  la 
V.  plana.  S'il  y  avait  réellement  ici  deux  espèces,  nous  croirions, 
au  contraire,  que  c'est  cette  dernière  qui  est  plus  large  et  plus  com- 
primée que  Taulre. 

(2)  DArchiac ,  lac.  cit.,  pi.  3,  f.  5.  —  F.  Dujardin,  Mém.  de  la 
Soc.  géol.,  vol.  Il,  p.  214,  4837,  avec  carte  et  pi.  de  fossiles.  —  Id., 
jStf//.,  vol.  IV.  p.  432.  4  835. 


Conp«t 

de 
Poitiers 

à 

llirebean, 

Loudaa 

et 
ChinoD, 


SS&  TERSANT  SUD 

leurs  plusieurs  variétés,  que  Ton  peut  étudier  daus  \ù  Vallon  qui, 
descendant  de  Sainie-Catherine-de-Fierbois,  est  traversé  par  ta 
route  de  Tours,  et  se  prolonge  ensuite  jusqu'à  la  vallée  de  la  Manse. 
Au  delà  de  ce  point,  les  poudingucs,  puis  les  calcaires  lacustreu 
teiliaires,  les  masquent  constamment  jusqu'à  la  vallée  de  là 
Loire. 

Dans  la  coupe  que  nous  avons  faite  aussi  de  Poitiers  à  ChinoD  (1) 
nous  avons  regardé  comme  tertiaire  un  lambeau  de  grès  femigineuî 
sans  fossiles ,  qui,  au  nord  de  Mavaut,  repose  sur  des  calcaires 
jurassiques  moyens  {antè,  vol.  Il,  p.  5^7);  mais  un  peu  avant  d'at- 
teindre le  village  de  Varennes  on  trouve  des  sables  ferrugineux  et. 
glauconieux ,  avec  des  plaquettes  de  grès  calcarifères  remplis  de 
grains  verts  et  de  coquilles  brisées.  La  route  coupe  au  delà  un 
mamelon  composé  de  grès  calcarifère  vcrdâtre ,  en  plaquettes  irré- 
gulièi*es,  avec  des  Céiioporcs,  des  Ànnélidcs,  de  petites  Huîtres  et 
d'autres  coquilles  indéterminables.  Ces  couches  se  continuent  jus- 
qu'au pied  de  lu  colline  de  iMirebeau,  où  elles  disparaissent  sous  la 
craie  micacée  dont  celle-ci  est  composée.  Vers  le  bas  la  pierre  est 
tendre  et  remplie  d'inoceramus  mytiloides;  vers  le  haut  elle  est 
plus  solide  ,  et  des  habitations  y  ont  été  creusées  le  long  du  mur 
d'enceinte.  On  exploite  à  Test  de  la  ville ,  pour  l'entretien  de  tt 
route,  des  lits  minces  subordonnés  et  pénétrés  de  silice.  La  roche 
passe  insensiblement  à  une  sorte  de  jaspe  impur,  jaune,  ou  bfen  à 
un  grès  compacte  grisâtre ,  nuancé  de  jaunâtre,  avec  points  verts  et 
mica.  Ces  pierres  sont  en  grande  partie  composées  de  silice  gélaii* 
neuse  ou  à  l'état  d'hydrate ,  et  ne  renferment  que  dos  traces  de 
chaux.  Elles  ont  une  certaine  analogie  avec  celles  que  nous  avons 
mentionnées  aux  environs  de  Chàtillon-sur-Indre,  et  elles  feraient 
soupçonner  que  cette  partie  du  sommet  de  la  colline  peut  apparte- 
nir aux  premières  couches  de  la  craie  jaune. 

La  craie  micacée,  comme  on  peut  en  juger  de  ce  point,  où  son  alti- 
tude est  de  155  mètres,  et  sa  puissance  d'environ  80  mètres,  forme 
plusieurs  clKiînes  de  collines  dont  les  pentes  sont  assez  rapides  ,  ec 
qui  offrent  un  relief  bien  prononcé  au-dessus  des  plaines  jurassiques 
environnantes,  recouverios  au  fond  des  vallées  par  une  faible  épais^ 
seur  de  sable  vert  argileux  et  de  grès  en  plaquettes.  Ces  collines, 
que  leur  teinte  gris  blanchâtre  fait  distinguer  de  fort  loin,  se  diri- 


(4)  D'Archiac,  loe.  cit.j  pi.  2,  f.  6. 


DV  BASSIN  DK  LA   LOIRE.  SSS 

gent  du  N.  aa  S.  entre  la  Creuse  et  ta  Vienne,  tnis  seeotide  chatDé 
court  aussi  au  sud  de  Rilly  (Indre-et-Loire),  suit  la  rive  gâtiché  de 
la  Vienne  jusqu'à  Thuré  (Vienne),  remonte  au  N.-O.  pour  redes- 
cendre ensuite  par  Mirebeau,  et  se  prolonger  au  S.-O.  Vers  la  litnite 
dn  département  des  Deux-Sèvres. 

Vers  le  pied  des  collines,  au  nord  de  Mirebeau ,  se  montreht  sO(S 
cessivement  des  marnes  sableuses  à  points  verts  et  dtô  grès  Calca- 
rifères,  glauconieux,  en  lits  minces,  semblables  à  ceuïde  leur  base 
méridionale.  Le  coteau  de  Dandésigny  est  formé  par  ces  mêmes 
couches  sur  une  hauteur  de  30  mètres  et  recouvrant  les  calcaires 
blancs  compactes,  oolithiques,  de  la  plaine.  D'après  M.  Briotey  (1)^ 
cet  étage  ar^ilo-sableux  se  compose,  à  Saint-Jeande-Sauve,  de  grès 
à  grains  de  quartz  hyalin  et  de  grès  avec  points  verts.  A  Dissais,  situé 
plus  à  r£.,  la  texture  de  la  roche  est  grossière  ;  elle  est  sans  fossiles 
et  repose  sur  les  calcaires  oolithiques  compactes  de  la  rive  droite  du 
Clain.  A  Vendœuvre,  le  grès  ferrugineux,  ^xecExogyra  colwnba^ 
recouvre  aussi  les  mômes  calcaires,  puis  au-dessus  viennent  des 
calcaires  blancs,  très  friables,  à  grains  verts,  et  des  grès  lustrés  à 
cassure  conchoïdc  ;  euûn ,  à  peu  de  dislance ,  la  craie  micacée  avec 
Ammonites  peramplus,  Sow. ,  est  exploitée  par  des  galeries  fort 
étendues.  La  limite  méridionale  des  couches  argilo-sableuses  et  des 
grès  verts  de  cet  étage,  qui  affleurent  sur  une  largeur  de  une  à 
deux  lieues,  passe  parVarennes,  Marigny,  Dissais,  Prinçay,  Ligny 
et  la  Roche-Pozay. 

La  ville  de  Loudun  est  assise  sur  la  craie  micacée,  moins  élevée 
qu'à  Mircbeau,  puisqu'elle  u*aUeint  que  125*", 65  d'altitude,  mais 
probablement  aussi  puissante  (2).  Dans  la  colline  de  Niré-le-Dolcnt, 
un  rudiment  bien  caractérisé  de  craie  jaune,  friable,  remplie  de 
bryozoaires,  la  sépare  des  sables  glauconieux  tertiaires  qui  forment 
le  sommet  de  la  butte,  et  Ton  en  trouve  encore  des  traces  à  1  kilo- 
mètre de  Loudun ,  sur  la  roule  de  Chinon  et  au  moulin  des  Caves. 
La  faille  du  vallon  de  la  Chabolerie  a  amené  en  contact  et  au  même 
niveau  la  craie  micacée  et  des  couches  jurassiques  de  l'étage 
d'Oxford  (p.  62).  Ces  dernières,  au  delà  de  Reuxes,  disparaissent 
sous  des  glaises  sableuses  grises,  et  une  marne  sableuse  et  glauto* 
nieuse,  avec  Exogyra  fiabellata,  Gold.,  E,  conica  {Ostrea  id.^ 
d'Orb.,  non  E.  id.,  SowO«  et  E.  columba,  Gold.  A  partir  Ût  Ut 


i 


4)  Bull.,  vol.  XIV,  p.  635.  1843. 

5)  D'Arobiac,  loc,  cit.,  p.  4S,  et  pi.  8,  f.  6, 


3S6  TSRSANT  SUD 

maison  Blanche,  h  craie  micacée  forme  une  série  de  collines  qui  se 
rattachent  à  celles  des  bords  de  la  Vienne,  dirigées  S.-E.,  N.-0.y 
depuis  les  hauteurs  de  Rilly  jusqu'au  delà  de  Saumur.  Les  collines 
qui  longent  immédiatement  la  rivière  montrent,  au-dessus  de  la 
craie  exploitée  autour  de  Champigny-sur-Veude ,  une  certaine 
épaisseur  de  craie  jaune,  puis,  entre  la  Roche-Clermault  et  Ligré, 
des  sables  tertiaires  surmontés  de  meulière  lacustre. 
La  colline  de  Cbinon  offre  la  coupe  suivante  de  haut  en  bas  : 

I.  Sable  tertiaire  glauco-fernigineux  avec  quelques  grès     M*tr«fc 
âubordonnés 3,50 

8.  Craie  jaune,  sableuse,  friable,  endurcie  par  places,  etcon- 
stituant  alors  des  bancs  distincts,  peu  épais,  jaune  brun, 
*è  cassure  cristalline,  ou  des  rognons  tuberculeux  et 
déprimés.  La  roche,  bien  à  découvert  dans  les  fossés  du 
château,  est,  comme  la  pierre  de  Sainte-Maure  qu'elle 
représente,  composée  de  débris  de  coquilles,  de  bryo- 
zoaires, de  sable  et  de  grains  de  quartz  reliés  par  un  ci- 
ment de  calcaire  apathique  plus  ou  moins  abondant.  .     4  4,00 

3.  Calcaire  plus  marneux,  blanc  jaunâtre,  rempli  de  corps 
spongiformes  ou  de  spongiaires  semblables  à  ceux  de 
Siaint-Aignan,  de  Loches,  de  Sainte-Maure,  dont  on 
atteint  ici  le  niveau. 2,00 

i.  Marne  blanche  friable 2,00 

5.  Calcaire  blanc  friable,  rempli  de  petites  Exogyres  [E.  tu-- 

ronensiSf  d'Arch.,  E.  columba,  etc.) 2,00 

6.  Calcaire  sableux ,  glauconieux ,  endurci ,  soUs  forme  de 

rognons  irréguliers,  avec  la  même  petite  Exogyro,  des 
Cériopores ,  des  Cellépores,  etc 2,50 

7.  Calcaire  blanc  grisâtre,  sableux,  friable,  un  peu  micacé, 

avec  des  grains  verts,  de  petites  Exogyres,  le  Qitopygus 
carinatusy  des  bryozoaires 5,50 

8.  Les  couches  précédentes  forment  un  passage  à  la  craie 

micacée  que  Ton  voit  le  long  de  la  rivière,  à  partir  du 
niveau  du  quai.  Elle  est  en  bancs  épais,  quelquefois 
fendillés,  et  les  fossiles  y  sont  peu  répandus  [Inocera^ 
mus  mytiloides^  Lima  Hoperi^  Trigo/iia^  etc.).   .   .  •       7,00 

« 

Toute  la  partie  moyenne  des  escarpements  rocheux  dans  lesquels 

de  nombreuses  habitations  ont  été  creusées  est  formée  par  la  craie 

jaune ,  avec  quelques  silex  se  fondant  dans  la  pâle  calcaire. 

TaUéet  l^^s  environs  de  Loudun ,  la  craie  micacée  se  prolonge  au  N.-O. 

du  muet    ^^^  '^^  bords  de  la  Dive,  où  les  couches  inférieures  de  la  formation 

«la  UToa.     recouvrent  les  calcaires  oolithiques.  On  en  trouve  également  sur 

les  collines  de  Tourtenay,  d'Antoigné  à  Saint-Jouin-des-Marnes. 

Des  sables  verts,  peu  épais,  s'étendent  jusqu'aux  environs  d'Oi- 


DO  BASSIN  DK  LA  LOIRB.  337 

ron  (1).  A  Touest  du  Thouet,  les  calcaires  oolilhiques  inférieurs 
forment  un  massif  opposé  k  celui  de  Monlreuil-Bellay,  allongé  de 
TE.  à  ro. ,  depuis  Saint-Ililaire-le-Doyen  jusqu'à  Brossay  et  Beaugé- 
Monnau,  et  qu'entourent  les  dépôts  crétacés.  Les  villages  de  Yaudel- 
nay,  de  Mesmé,  de  Puy- Notre -Dame,  sont  bâtis  sur  la  craie 
micacée,  et  les  couches  marneuses  glauconieuses  avec  ostracées 
{Ostrea  biauriculata,  Exogyra  columba^  E,  flabellata)  parais* 
sent  occuper  le  fond  des  petites  vallées  environnantes.  Les  couches 
citées  encore  entre  Thouars  et  Tourlenay,  à  Launay  et  à  Mage, 
représenteraient  le  niveau  des  osiracées  reposant  sur  les  assises  juras- 
siques, et  sont  recouvertes  non  loin  de  là  par  la  craie  micacée  (2). 
Au  sud  de  Doué,  les  strates  oolithiqucs  disparaissent  aussi  sous  la 
formation  crétacée  des  Vcrchcrs,  et  au  nord  sous  les  faluns  ter- 
tiaires [ante^  vol.  II,  p.  513). 

MM.  Le  Châtelier  (3)  et  Gacarrié  {k)  ont  fait  remarquer  avec  rai- 
son, que,  dans  la  partie  nord-est  du  département  des  Deux-Sèvres, 
comme  dans  celle  du  département  de'  Maine-et-Loire  qui  nous 
occupe,  les  dépôts  oolithiques  avaient  été  fortement  dénudés  avant 
la  formation  des  sédiments  crétacés  dans  les  dépressions  résultant 
de  ce  phénomène.  M.  Wolski  (5)  mentionne  les  couches  crayeuse^ 
des  environs  de  Martigné-Briand ,  recouvrant  sans  intermédiaire 
les  schistes  métamorphiques  désagrégés,  puis  au  S.  et  au  N.  les 
couches  anthraxifères,  entre  Saint-Gcorges-Châtelalson  et  Méa. 

Au  nord-ouest  de  Doué,  la  craie  micacée  succède  au  terrain 
ancien  près  de  Saint-Aubin-des-Alleuds,  et  repose  sur  les  couches 
à  ostracées  qui  s'étendent  sous  les  communes  de  Noyant,  d'Ambil- 
lon,  de  la  Grésille,  etc.  Ces  dernières  sont  peu  solides,  grisâtres, 
marneuses ,  et  mélangées  de  points  verts  (6).  Elles  constituent  par- 
fois un  calcaire  gIauconieu}&ct  sableux,  assez  dur,  mais  à  structure 
irrégulière,  noduleusc  ou  bréchoîde.  Les  grès  proprement  dits  sont 
rarement  à  découvert ,  et  paraissent  être  peu  développés.  La  butte 


[h)  Gacarrié  ,  Description  géologique  du  département  des  DeuX'» 
Sèvres j  p.  53. 

[2]  Aie.  d'Orbigny,  Bull.,  vol.  XIII,  p.  357. 

(3)  Statistique  du  département  de  Maine-et-Loire  ^  par  M.  do 
Bauregard,  p.  4  72.  4  842. 

(4)  Lac.  vit, 

(5)  Mém.  sur  le  gisement  du  bassin  anthraxifère  de  Maine-et» 
Loire,  p.  20. 

(6)  D'Archiac,  loc.  cit.,  p.  46,  et  pi.  2,  f.  7. 

IT.  22 


iiS  VBRSltft  ÈUD  DU  ÉÀSStl!  DE  Li  LOtRB. 

de  Lonresse  est  formée  de  couches  h  ostracées  el  de  marnes  aa 
sommet.  A  Fosse  et  à  ÂDîères,  ù  Rou,  on  exploite  les  gros  gÉ-ossiers 
de  cett«  assise.  Dans  les  collines  situées  plus  à  TE. ,  la  craie  mica- 
cée recouvre  de  nouTeau  les  mêmes  couches,  et  occupe  une  partie 
des  piftte&ax  entre  Doué  et  Saumur.  Près  de  Cizay  elle  surmonte 
l'assise  à  ostracées,  et  au  ?lllage  même  oii  iroit  affleurer  les  sablés 
¥er(^  soUs-jâcents. 

Sur  la  Carte  géologique  du  département  de  Maine-et-Loire  ^ 
etécutée  pat*  MM.  de  Montmarin,  Le  Ghâtelier  et  Gacarrié  (1), 
toutes  les  couches  crétacées  ont  été  représentées  par  une  seule  teidtë, 
tt  confondues  sobs  l'expression  commune  de  terrain  crétacé  infé* 
rieur.  Les  limites  superficielles  de  la  formation  considérée  aîdsi  ottt 
été  sans  doute  tracées  avec  beaucoup  d'exactitude;  mais  oll  doit 
regretter  que  ce  travail ,  qui  est  une  monographie  locale ,  n'ait  rien 
ajouté  au  travail  plus  général  des  auteurs  de  la  Carte  géologique  de 
la  France. 

Les  grès  calcarifères  et  les  calcaires  glanconieux  de  ce  pays ,  que 
MractériMiil  lés  ostracées ,  nous  ont  présenté  les  espèces  suivantes  : 

Capsa  discrepans,  d'Orb.,  Arcopagia  numis:nalis^  id.j  Cfprina 
intermedia^  id.,  Cardium,  Yoisin  du  C,  Goldfus.ù,  Math.  (2),  Cucul" 
lœa  tailburgcnsis^  d^Ârch.,  Arca  fihrosa^  Sow. ,  Trigonia  sinuata, 
Parle.,  O-strca  biauriculata^  Lam.,  Exogyru JlahelUita^  Goid.,  E.  co^ 
lumba,  îd.,  Terebratuln  deprcssa^  Sow.,  T,  Mcnardi,  Lam.,  T,  bi- 
plicata,  var.  minora  Sow.,  Strombus  inornàtus  d'Orb.,  NautUus 
FicuriausianuSf  id. 

Les  couches  crétacées  de  ce  versant  nord  du  plateau  central  sont 
très  peu  inclinées ,  car  sa  pente  générale  au  S. ,  dans  le  département 
d'Indre-et-Loire ,  à  partir  des  affleurements  du  sable  vert,  ne  serait 
que  de  45  mètres,  d'après  M.  Dujardin  (3),  soit  que  l'on  prenne 
le  niveau  des  cours  d'eau  ,  soil  que  Ton  prenne  celui  des  plateaux. 
Nous  avons  vu ,  en  outre,  que ,  dans  le  département  de  Maine-et- 
Loire  ,  les  mêmes  couches  reposent  quelquefois  sur  les  strates  incli- 


(i)  Une  feuille.  4  845. 

(2)  Cette  espèce  est  très  différente  du  C.  productuni,  avec  lequel 
M.  Aie.  d'Orbigny  l'a  confondue.  Les  moules  nombreux  de  ce  genre, 
que  l'on  rencontre  si  fréquemment  dans  les  assises  crétacées,  exigent 
d'ailleurs  une  nouvelle  étude  comparative. 

(3)  Menu  sur  les  couches  du  soi  en  Touraine  [Mém.  de  la  Soc, 
géoL  de  Fronce,  vol.  )I,  p.  2  M  ^  4  836). 


YALLÉB  DK  LA  LOlRE. 


939 


liée  da  terrain  de  transition ,  mais  plus  ordinairement  stir  le  gront^e 
jorassique  inférieur  ;  dans  celui  de  la  Yiefnne  cllcii  rôcoyTrëtit  le 
groupe  raoî'en  ;  dans  ceux  de  l'Indre  et  dû  Cher,  le  corâl-rdg  et 
Fargile  de  Kimmeridgc  nous  offrant  airf^i ,  dans  rétdiidné  de  te 
ime  plan  incliné  ters  la  Loire,  nn  eiemple  de  stratification  tt-an^- 
gresMTe  tout  à  fait  codiparable  à  ce  qoe  noos  alTOtis  tu  dan&  le  snà^ 
ouest  de  l'Angleterre. 

$  s.  TaUée  de  la  Xioire. 

L'exaineo  de  la  vallée  de  la  Loire ,  en  suÎTant  de  l'fi.  à  i'O.  le 
cours  même  de  la  rivière,  non  seulement  complétera  Tétade  do 
versant  sud  dont  nuUB  venons  de  nous  occuper  >  mais  encore  en 
sera  i  pour  ainsi  dire ,  le  résumé ,  puisqu*en  marchant  dans  cette 
direction  nous  couperons  les  couches  en  sens  inverse  de  leur  inclinai- 
son naturelle,  et  en  allant  des  plus  récentes  aux  plus  anciennes  (1). 
Nous  avons  décrit  (an/é,  vol.  II,  p.  5i!i9)  les  caractères  des  dépôts 
tertiaires  ou  poudingues  incohérents  recouvrant  la  craie  à  Touêst  de 
Biois,  dans  la  tranchée  du  chemin  de  fer.  £n  cet  endroit  la  craie 
est  d*un  gris  blanc ,  à  cassure  mate  et  terreuse,  pénétrée  d'une 
grande  quantité  de  silice,  soit  sous  forme  de  silex  gris,  smalloîdei 
en  rognons,  et  ressemblant  à  certains  quartz  résiniles  d'origine  la- 
custre ,  soit  se  fondant  dans  la  pâte  calcaire.  Ces  silex  constituent 
près  du  tiers  de  la  masse ,  dont  la  structure  est  bréchoîde  et  fen« 
dillée.  £ntre  la  Vicomte  et  lesGaillardières,  les  silex  sont  gris  brun,- 
K  rapprocîiant  des  silex  cornés ,  ou  bien  gris  blanchâtre,  teintés  de 
vert,  ou  encore  d'un  jaune  plus  ou  moins  vif  au  centre,  jaspoldes,- 
compactes,  homogènes,  à  cassure  largement  conchoîde.  La  crai€i 
qui  les  entoure  est  plus  ou  moins  endurcie  et  remplie  de  silice. 
Gomme  précédemment  elle  est  recouverte  par  le  poudingue  ter- 
tiaire, les  sables  argileux  gris  et  les  argiles  sableuses,  jusqu'il 
un  kilomètre  de  Ghouzy. 

Les  coteaux  de  la  rive  gauche  du  fleuve  sont  composés  de  même« 
Ainsi,  à  Ghauflient,  la  craie,  tendre  ou  plus  ou  moins  endurcie,  ren- 
ferme des  silex  gris,  bruns,  blanchâtres  ou  teintés  de  vert  qui  formeni 
jusqu'à  la  moitié  de  sa  masse.  Les  uns  présentent  des  lames  siliceuses 
régulièrement  ponctuées,  se  croisant  sous  divers  angles,  et  qui  senH 
blcnt  appartenir  à  des  Guettardia;  dans  d'autres,  le  centre  montre 
une  texture  grenue  d'une  teinte  rose,  et  la  structure  des  Siphoniat 


Environs 

de  Bloia 

et 

d'Ani  boise. 


(4)  D'Archiac, /oc.  c//.,  p,  47, 


540  TALLÉE  DE  LA  LOIRE. 

Sous  le  château  et  dans  l'escarpement  qui  borde  la  Loire  au  deik  du 
fillage,  la  masse  crayeuse,  qui  n*a  pas  moins  de  30  mètres  d'épab- 
8eur«  est  très  fendillée  en  tous  sens.  Quoique  a?ec  MM.  Dufrénoy  et 
Élie  de  Beaumont  (1)  nous  distinguions  celte  première  assise  de  craie 
d*a?ec  la  craie  blanche  proprement  dite  du  bassin  de  la  Seine,  nous 
la  réunissons  cependant  au  premier  groupe,  dont  elle  représenterait 
ainsi  la  partie  inférieure  si  elle  A*est  pas  une  modification  latérale  de 
ta  précédente;  car  la  relation  de  ces  dépôts  de  l'on  à  l'autre  bassin 
ne  nous  est  pas  encore  connue  par  le  manque  de  superposition 
posili?e  bien  constatée,  tandis  que  la  superposition  de  cette  craie 
de  Blois  et  de  Chaumonl  à  la  craie  jaune  de  Touraincnous  est  par- 
faitement démontrée  par  l'observation  directe.  Noos  l'avons  consta- 
tée sur  plusieurs  points,  et  elle  se  trouve  vers  la  limite  des  déparle- 
ments de  Loir-et-Cher  et  d'Indre-et-Loire ,  un  peu  au-dessous  de 
Hosneetde  Gangey,  suivant  une  ligne  irrégulière  dirigée  à  peu  près 
N.-N.-O.,  S.-S.-Ë.  Plus  à  l'E.  la  craie  jaune  forme  seule  les  collines 
de  Chargé  à  Amboise. 

L'escarpement  occidental  de  la  colline,  que  surmonte  le  château 
d' Amboise,  est  composé  vers  le  bas  de  calcaires  mal  stratifiés,  jau- 
nâtres, friables,  avec  des  parties  endurcies,  uoduleuses  et  tubercu- 
leuses, et  des  silex  blonds  ou  gris.  La  puissance  de  ces  roches  est 
de  23  à  25  mètres,  et  dans  celles  qui  les  recouvrent  on  observe  des 
silex  bruns,  gris  jaunâtre,  blanchâtres,  jaspoldcs,  se  fondant  dans 
la  pâte  calcaire,  ou  bien  ramifiés,  digiié:)  et  très  gros.  D'autres  en 
plaques  de  0°\10  à  C^ylS  d'épaisseur  se  montrent  à  divers  niveaux 
et  se  fondent  également  dans  la  masse  calcaire  enveloppante.  De 
nombreux  bryozoaires,  des  échinodermes,  ks  Exogi/ra  turonemis 
et  columba,  la  Trigonia  scabi^a  ou  Hmbala  remplissent  les  couches 
à  peu  près  au  niveau  de  la  terrasse  du  château,  et  un  calcaire  jaune, 
friable,  sans  silex ,  forme  le  bord  supérieur  du  plateau. 

A  la  Maloigné,  le  long  de  la  route  de  Monirichard,  le  poudingue 
tertiaire  silicéo-marneux,  très  puissant,  est  séparé  de  la  craie  jaune 
friable,  à  Exogyra  columba^  par  quelques  lits  de  sable  jaunâtre  on 
glauconieux  avec  des  veinules  de  glaise  brune  ou  verte.  De  l'autre 
côté  du  ruisseau,  à  la  Blandellerie,  on  remarque  une  craie  blanc 
grisâtre,  avec  quelques  silex,  et,  en  descendant  la  rue  de  Blérc,  on 
voit,  au-dessous  du  poudingue  tertiaire,  une  craie  blanc  grisâtre, 
micacée ,  avec  de  nombreux  silex  noirs ,  dans  laquelle  on  a  creusé 


(1)  Carte  géologique  de  la  France •  1844. 


VALLEE   DE   LA   LOIRE.  Zki 

des  habilatious  et  des  caves;  enfin,  un  peu  plus  bas,  affleure  la 
craie  micacée  sans  silex ,  qui  se  continue  jusqu'au  niveau  de  la  Loire. 

Si  l'on  compare  maintenant  ces  deux  collines  séparées  par  la 
petite  rivière  de  l'Amasse,  l'une  à  !'£.,  couronnée  par  le  château  et 
formée  de  craie  jaune  dans  toute  sa  hauteur,  l'autre  à  l'O.,  en  par- 
tie couverte  de  maisons  et  de  jardins,  et  n'offrant  qu'une  craie 
blanchâtre  avec  des  silex  noirs  et  reposant  sur  des  bancs  identiques 
avec  la  craie  micacée,  on  sera  porté  à  admettre  que  l'Amasse  coule 
dans  une  fracture  qui  a  relevé  cette  dernière  sur  sa  rive  gauche. 
En  effet ,  sur  le  bord  de  la  Loire,  à  2  kilomètres  de  la  ville,  une 
petite  carrière  est  ouverte  dans  une  craie  à  silex ,  semblable  à  celle 
de  la  colline  occidentale  d'Amboise,  et  dont  les  couches  plongent  à 
!'£.  •  de  manière  à  cesser  tout  à  fait  de  se  montrer  à  peu  de  distance, 
et  à  800  ou  900  mètres  environ  s'élèvent  les  grands  escarpements 
des  carrières  de  Lussault ,  entièrement  formés  de  craie  jaune  (1). 

Le  front  de  ces  carrières  n'a  pas  moins  de  500  mètres  de  long; 
les  bancs  inférieurs,  placés  à  10  ou  12  mètres  au-dessus  de  la  Loire, 
sont  des  calcaires  jaunâtres,  sableux,  remplis  de  tubercules  spon- 
giformeSy  ramifiés,  semblables  aux  précédents.  Au-dessus  vient  une 
série  de  calcaires  jaunes  ou  gris  vcrdâtre,  sableux,  glauconieux, 
durs,  solides,  avec  de  nombreux  bryozoaires,  VExogyra  columba^ 
etc.  Leur  stratification  est  parfaitement  régulière,  et  leur  épaisseur 
totale  de  15  à  16  mètres.  Un  second  banc  de  tubercules  spongiformes 
se  voit  vers  le  ciel  des  carrières.  Près  de  l'extrémité  occidentale  et 
au  pied  de  cette  grande  falaise  artificielle,  dans  un  endroit  où  l'ex- 
ploitation avait  été  poussée  plus  bas,  nous  avons  pu  reconnaître 
sous  le  banc  tuberculeux  inférieur  un  calcaire  gris  blanc,  glauco- 
nieux, micacé,  sans  silex,  représentant  celui  de  la  colline  occidentale 
d'Amboise,  et  confirmant  ainsi  l'existence  de  la  faille  que  nous  avons 
signalée.  A  l'entrée  de  Montlouis,  cette  craie  avec  des  cordons  de 
silex  noirs  se  relève  un  instant ,  puis  les  collines  s'éloignent  vers  le 
S.  où  elles  sont  entièrement  composées  de  craie  jaune. 

Cette  dernière  forme  les  deux  pentes  de  la  vallée  de  la  Ramberge, 
autour  de Pocé  et  de  Saint-Ouen,  sur  la  rive  droite  de  la  Loire,  en  face 
d'Amboise,  luais  au  hameau  de  l'Ërable,  situé  sur  le  plateau  à  droite 
de  la  route  de  Vendôme,  le  sol  est  formé  par  la  craie  de  Blois  que 
l'on  a  traversée  en  creusant  un  puits  où  la  craie  jaune  a  été  atteinte 


(\)  Ces  carrières  ont  été  signalées  par  Alex.  Brongniart,  Z)«cri/?r. 
gi'oL  des  environs  de  Paris,  3*  éd.,  p.  4  4 G.  1835. 


SftS  TALLiB  DE  LA  LOIRB. 

et  qui  se  continue  au  N.  vers  le  fond  de  la  vallée,  au  pont  de  la  La* 
dreric  ou  de  Bel-Aii;. 
Cntiroot  Lea  coieuMi^  auxquels  sont  adossés  les  villages  de  Nazeiies,  de 
Tours.  Noîxay,  de  Voovray,  de  Rocbecorbon,  de  Saint  -  Georges ,  de 
Marmoutier,  de  Sainte-Radegonde,  et  jusqu'en  face  de  Tours,  sont 
composé!^  de  craie  jaune.  Sa  siruclure  est  peu  régulière ,  d'un  as* 
pect  fragmentaire  en  grand ,  et  la  roche  est  recouverte  par  le  pou- 
dingue tertiaire  argilo-siliceux  avec  des  oiarnes  blanches  ei  grises. 
Isa  fossiles  sont  parliculièrement  le  Spondylus  truncatus^  la  7*ere* 
bratula  alcUa^  VFxogyra  columba,  la  Trigonia  limbata,  la  (htcul- 
laa  ligeriensis^  des  Ammonites,  etc.  Nous  avons  donné  le  détail 
de  la  6upcr|)osition  des  d^|)ôis  crétacés  et  icrtiajr^  que  les  coupes 
faites  en  18^3  et  iSkU  avaient  mis  k  découvert  de  chaque  côté  de  la 
grande  tranchée  en  face  du  pont  de  Tours,  et  le  profil  que  nous  y 
avons  joint  (i)  en  représente  la  disposition  générale.  Nous  avons  aussi 
parlé  {antè,  vol.  II ,  p.  568)  des  ravinements  profonds  que  la  surface 
de  la  craie  avait  éprouvés  dans  ce  pays,  ainsi  que  des  caractères  des 
prenûers  sédiments  tertiaires  qui  étaient  venus  remplir  et  niveler 
CI2S  inégalités. 

Si  i*on  continue  à  s  avancer  à  TO.  vers  Saint-Cyr,  on  remarque 
que  la  craie  qui ,  entre  Saint-Georges  et  Rochecorbon  atteignait 
une  hauteur  de  AO  ï  US  mètres  au-dessus  de  la  rivière,  et  n*était 
recouverte  que  par  le  dépôt  de  cailloux ,  ne  tarde  pas  à  disparaître, 
et  que  les  coieanx  sont  formés  au  delà  par  des  calcaires  lacustres. 
Dans  la  vallée  de  la  Chuisille,  ia  craie  ue  \ient  affleurer  que  vers  la 
partie  inférieure  des  talus  autour  de  la  Membrolle,  tandis  que,  daus 
celle  de  la  Brennc  à  TE.,  elle  se  montre  sur  une  grande  épaisseur, 
et  qu'on  y  trouve  même  ses  assises  les  plus  basses.  Ainsi  à  la  maison 
de  l'Arche  ou  des  Vallées,  hameau  que  traverse  la  route  de  Tours 
à  Château-Renault ,  on  voit  au  pied  des  escarpements  un  calcaire 
sableux,  glauconieux,  avec  de  nombreux  Cériu{)()res ,  puis  un  cal- 
caire jaune  aréuacé,  avec  le  banc  de  fossiles  de  Tours  [Venus,  Tri- 
gonia limbata  ou  scabra,  Arca  iSoveliana  ou  ligeriensis,  Exogyra 
turmensis,  de  petites  Huîtres,  etc.).  Sur  le  chemin  de  Villedonicr, 
la  partie  inférieure  du  premier  étage  est  un  grès  calcarifère,  gris, 
avec  points  verts  et  pailleUcs  de  mica,  dans  hupiel  nous  avons  trouvé 
la  Pholadomya  Marrotinnn,  d'Orb.  Le  fossile  le  plus  remarquable 
de  la  pariic  moyenne  de  la  craie  jaune  de  celle  vallée  est  VFxogyra 


(t)  Loc.cit.y  pi.  3,  f.  7. 


VALLéS  DE   LA  LOIRB.  34S 

columba^  qui  aiieint  des  dimensions  tout  à  fait  exceptionnelles, 
La  craie  glauconicuse  et  sableuse  précédente,  ^^ec  Ammonites^ 
Woollgari  ou  rhotomagcmis^  yar. ,  est  exploitée  pour  ramefidemenl 
des  terres,  par  des  puits  de  40  à  60  mètres  de  profondeur,  siir  les 
plateaux  de  Nouzilly  et  de  Monnaie.  Elle  fournit  des  pierrei^  d*appa- 
r^I  à  Neuville  et  au  Sentier  à  l'est  de  Cbâteau-ReuaqU,  où  elle 
est  caractérisée  comme  sur  beaucoup  d'autres  points  par  de«  pattes 
de  crqstJicéâ  (Pagures?).  Les  banc3  exploités  à  Saint-rJ^f^rs-la-Pile, 
sur  la  rive  droite  de  la  Loire,  semblent  aussi  correspondre  k  cette 
partie  inférieure  de  Ja  craie  de  Touraine,  et,  autour  de  Lqynes,  les 
coupbcs  moyennes  renferment  les  mêmes  débris  d^  crustacés, 
YExogyra  columba  de  Yiiledômer,  le  Cardium  proboscideum^ 
Sow. ,  VActemella  crassa,  etc. 

Les  forages  artésiens  exécutés  à  Tours  et  aux  cnviroos  permet- 
^nt  de  suivre,  au-dessous  de  la  vallée,  les  caractères,  la  disposition 
et  la  puissance  des  coucbes  crétacées.  Nous  avons  donné  le  détail 
de  quinze  de  ces  forages  (p.  54);  mais  si  nous  comparons  seulement 
ici  les  résultats  fournis  par  deux  d'entre  eux,  tels  que  le  puits  Gham- 
poLseau,  à  Tours,  et  le  puits  de  Cangé,  5  une  lieue  au  S.  de  la  ville 
(voyez  pi.  1 ,  ci-après) ,  nous  trouverons  que  le  premier ,  poussé 
Jusqu'à  212  mètres  au-dessous  de  la  surface  du  sol,  a  traversé,  à 
partir  des  dépôts  modernes,  14  mètres  de  craie  jaune,  47  de  craie 
micacée,  19  de  marnes  dures,  et  4  de  marnes  coquillières  repré- 
sentant les  bancs  à  osiracées  et  les  diverses  rocbes  qui  les  ac- 
compagnent, 102  mètres  de  sable  micacé,  de  sable  vert,  de  grès 
Viert  et  d'argiles  sableuses  brunes ,  jaunes  et  vertes  alternant  et  re- 
préscnlaiit  ces  assises,  que  nous  avons  désignées  sous  la  dénomina- 
tion vague  de  sables^  nr(jUes  et  grès  vert  inférieurs  à  la  craie ,  et 
constituant,  quant  à  présent,  Ip  4*^  étage  de  notre  second  groupe; 
cnfm  15  mètres  de  marnes  grises  et  blanches  qui  paraissent  appar- 
tenir à  la  formation  jurassique.  Le  second  puits,  de  178  mètres  de 
profondeur,  est  descendu  jusqu'à  ces  mêmes  marnes,  dans  lesquelles 
il  s'est  aussi  arrêié ,  et  n'a  pas  rencontré  de  craie  jaune  ;  seulement 
il  a  percé  U  mètres  de  craie  sableuse  et  3  mètres  de  craie  blanchâtre, 
(|ui  en  sont  prubabiement  la  partie  inférieure,  car  elle  se  relève  un 
peu  dans  les  coteaux  \oisins.  Au  dessous  la  sonde  a  traversé  14  mè- 
tres do  craie  grise  b  silex,  26  mètres  de  craie  blanche  aussi  avec 
silex,  et  7"™, 80  représentant  la  craie  micncoc.  les  115  mètres  res- 
tant, qui  sont  composés  d'alternances  de  craie  vcric,  de  sable,  de 
grès  en  plaquettes,  de  marnes  verdàtresi  et  d'argiles  s.al)l^usei 


3&/i  TALLBK  DE  LA  LOIRB. 

brunes  ou  vertes,  reposent  sur  les  marnes  blanches  et  grises  juras- 
siques, et  constituent,  comme  dans  le  forage  précédent,  notre  étage 
assez  compliqué  et  encore  assez  obscur  du  grès  vert. 

Nous  avons  pris  ces  deux  forages  pour  exemples,  parce  qu'étant 
les  plus  profonds ,  ils  nous  permettaient  des  déductions  plus  géné- 
rales et  plus  complètes;  mais  la  comparaison  des  autres,  exécutés 
aussi  dans  le  même  pays,  est  utile  pour  faire  voir  combien  les  divi- 
sions géologiques  que  nous  avons  admises,  quoique  naturelles,  sont 
variables,  même  lorsqu'on  les  considère  à  de  très  petites  distances. 

La  coupe jde  la  colline  de  Grammont,  au  sud  de  Tours,  corres* 
pond  exactement  à  celle  delà  Tranchée  au  nord;  c'est^  en  allam  de 
haut  en  bas,  le  calcaire  lacustre  du  plateau ,  des  marnes  blanches, 
grises  ou  vertes  empâtant  des  silex,  un  banc  de  craie  avec  des  silex, 
une  craie  jaune,  tendre,  remplie  de  Spondyles,  de  Peignes,'d'osse- 
lets  d'Astéries,  d'échinodermes  et  de  nombreux  bryozoaires.  C'est 
dans  cette  assise  qu'a  été  ouverte  la  tranchée  du  chemin  de  fer  jus- 
qu'à Rigny.  A  Pont-Cher,  la  craie  jaune  descend  jusqu'au  pied  de 
la  colline  et  ne  tarde  pas  à  être  recouverte  au  delà  par  le  poudingue 
incohérent  et  le  calcaire  lacustre.  Elle  reparaît  sous  le  château  des 
Touches,  et  constitue,  jusqu'à  Viilandry,  la  partie  inférieure  et 
moyenne  des  talus.  Elle  est  remplie  à*Exogyra  columba,  de  Trigo- 
nies,  d'Ammonites,  de  bryozoaires,  et  ressemble  souvent  à  la  pierre 
de  Sainte-Maure,  de  Chinon,  d*Amboise,  etc.  L'examen  des  caves 
gouttières  de  Savonnières,  connues  par  les  stalactites  qui  s'y  for- 
ment journellement,  peut  donner  une  idée  de  la  composition  de 
cet  étage  et  de  la  grande  quantité  de  fossiles  qu'il  renferme.  Nous 
donnerons  ici  la  liste  des  espèces  que  nous  avons  rencontrées  dans 
la  craie  jaune,  au  nord  et  au  sud  de  Tours,  et  plus  particulièrement 
celles  qui  se  trouvent  dans  l'assise  que  caractérise  le  Spotidylus 
truncatus  (1). 

Siphonia  incrassata^  Gold.,  S.  piviformis^  id.,  Tragos^  Coscinch' 
pora  infundibuliformis^  id.,  MiUepora,  plusieurs  espèces,  Ceriopora 
millcporacc.a ^  Gold.,  C.  pustulosa,  id.,  C.^tif'V.  sp,^  Hetepora ,  Cet- 
lepora  echinnta^  Gold.,  6\,  nov,  sp.^  Discopora^  plusieurs  espèces, 
Heteropora  mirabilis^  d'Arch.,  Eschara,  plusieurs  espèces,  Dcjran" 


(4)  Nous  devons  la  connaissance  de  plusieurs  de  ces  espèces  à 
M.  de  Boissy,  qui  les  a  recueillies  avec  beaucoup  d'attention  dans 
rassise  dont  nous  nous  occupons,  soit  dans  la  tranchée  de  Tours,  soit 
À  Luynes  et  à  Semblençay. 


VALLÉE  DE  LA   LOIHB. 


un 


da  complanata^  Roem.,  an  Tubuli^jova  Brongniarti^  Micb.?  LunU' 
Vîtes  crctacciiy  Defr.  (spongiaire),  Cidaris  septf/cia.iA&ni.,  Saienia, 
nov,  sp.y  Cyphosoma  circinatum^  Ag.?,  C.  regitiarcP,  id.  (diffère  un 
peu  de  celui  de  Vendôme),  Fyn'na  ovulum^  Ag.,  P,  oçata,  id.?,  Nu- 
cleolites  (voisin  du  N,  cor  datas  ^  Gold.),  Hemiaster  prundla,  Ag., 
Asterias^  Apiocrimtes  elUpticus^  Mill.,  Scrpula  filosa^  Duj.,  P/io- 
ladomya  Marrotiana^  d'Orb.,  Panopcta  plicata^  Sow.?,  Arcopagia 
circinnliSf  d'Orb. ,  Cytherea  unijormis,  Duj. ,  Corbis  rotnndata,  d'Orb. , 
Cardium^  nov,  sp. ,  voisin  des  C.  Cornueiianum,  d'Orb.  aisubdinnense, 
id.,  C.proboscideum,  Sow.?,  Mytiltis solutus,  Duj.,  M.  divartcatus, 
d'Orb.,  Trigonia  limbata^  id.,  T.  cchinata^  id.,  T'.  tenuisulcata,  Duj., 
Arca  Noueliatia,  d'Orb.,  an  ligcriensis^  id.?,  J,  MaïUcana^  id.,  -^., 
nov.sp.  (intermédiaire  entre  les  A.  Passyiana  et  Arc/uaciana),  Lima 
senii-suicata,  Desh.,  L.  Dujardini,  id.,  Pccten  quadricnstatus,  Sow., 
Spondylus  truncatits,  Desh. ,  ^S.  duplicatas^  Gold. ,  S.Jimhriattis,  id.?, 
Ostreafrons,  Park.,  O.  vcsicuiaris^  Lam.,  7r/.,var.  mini  ma  an  nov. 
sp.?f  Èxogyra  auricularis  [Gryphœa  iV/.,  Brong.  ),  A.  columba, 
Gold.  (4),  £.  tuioncnsis ^  d'Arch.,  Terebratida  octo-plicata^  Sow., 
T.  carnca,  id.  (jeune),  T,  plicatiUs,  id.  (fig.  de  Brong.),  T.  alata^ 
Lam.,  T,  vespcrtilio^  Brocc,  T.  albcnsis,  Leym.,  T,  ovoidcs,  Sow., 
jT,  nov,  sp,,  Actffoneiia  crassa,  d'Orb.  (2),  Phasianella^  nov,  sp., 
Pleurotomaria perspcctiva,  d'Orb.?,  an  nov.  sp.?,  Trochus  ornatus, 
Duj.,  yoluta  an  FususP,  Nanti  lus  Dehayi,  Mort.,  Baculitis  incurva^ 
tus,  Duj.,  Ammonites  polyiipsis,  id.,  A.,  voisine  des  A.  fVoollgari, 
Sow.,  et  rhotomagcnsis,  Defr.,  A.,  nov.  sp,y  remarquable  par  une 
carène  profondément  dentelée,  A.,  nov.  sp,^  voisine  de  VA.  Rerjuic' 
nianusy  d'Orb. ,  pattes  de  crustacés. 

On  a  vu  que  le  second  étage  ou  craie  micacée  formait  la  base 
des  coIHdcs  qui  longent  la  Yienue  aux  environs  de  Chinon,  pour  se 


EoTirou 
Saumur. 


(4)  VKxogyra  columba,  var.  minima,  caractérise  les  couches 
moyenne  et  supérieure  du  4*  étage  dans  le  second  groupe,  tel  que 
nous  le  considérons  dans  le  bassin  do  la  Loire  et  dans  la  zone  du  sud- 
ouest  ;  puis  les  dimensions  do  cette  espèce  augmentent  successivement 
dans  les  grès  ferrugineux  et  dans  les  couches  à  ostracées;  elle  est 
moins  commune  dans  la  craie  micacée,  et  elle  acquiert  son  maximum 
do  développement  vers  la  base  de  la  craie  jaune  de  Touraine  ;  on  la 
trouve  enfin  jusque  dans  les  dernières  couches  de  cet  étage.  Aussi 
doit-on  s'étonner,  non  seulement  que  M.  Aie.  d'Orbigny  [Palèon- 
tologic  jrançaise  et  Prodrome  depaU'ontologie)  ne  l'y  cite  pas,  non 
plus  que  dans  son  étage  furonien,  mais  encore  qu'il  la  croio  propre 
à  ce  qu'il  nomme  étage  cénomanien. 

(2)  Cette  espèce  propre  à  la  craie  de  Touraine,  et  citée  par 
M.  Aie.  d'Orbigny  à  Saint-Georges  et  à  la  Rochecorbon,  est  placée  à 
tort  dans  ce  qu'il  nomme  étage  turonien ,  puisque  tous  les  autres 
fossiles  de  la  craie  jaune,  et  en  particulier  ceux  de  ces  deux  localités, 
sont  réunis  dans  son  étage  sénonien. 


SM  YALLEE  DE  LA  LOIRE. 

continuer  vers  TE.  jusqu'au  midi  de  Sainte-Maure  et  bien  ao  deU; 
vers  ro.,  il  se  relève,  et  cesse  d*être  recouvert  par  la  craie  jaune , 
au  moins  d'une  manière  continue ,  celle-ci  ne  formant  plus  çà  et  \k 
que  des  lambeaux  à  peine  reconnaissabtes.  Dans  les  coteaui^  de 
Candes,  de  Montsoreau ,  de  Parnay,  de  Dampierre  et  de  Saumur, 
la  craie  micacée  est  caractérisée  par  les  Inocérames ,  le  Pleurota^ 
maria perspectiva,  V Ammonites  peramplus,  VA,  Mantelii,  la  7ri- 
gonia  scabra^  la  Cyprina  iigeriensis,  elc.  Les  carrières  de  Mont- 
soreau et  celles  de  Saint-Cyr-en-Bourg  fournissent  les  pierres  iei 
plus  estimées. 

Entre  Dampierre  et  l'extrémité  du  faubourg  de  Saumur,  les 
couches  à  ostracées  affleurent  sous  la  craie  précédente.  La  super- 
position est  très  nette,  et  l'inclinaison  au  S.  bien  sepsible.  Derrière 
l'auberge  de  Gondouin ,  la  coupe  de  l'escarpement  présente  de  haut 
en  bas  : 

4.  Craie  micacée  avec  Jmmonîtcs  pcramplus^  Sow.,     Mètret. 
Cyprina  ligeriensis,  d'Orb.,  etc 35,00 

2.  Sable  glauconieux,   argilo-calcaire ,  et  ma  rues  sa- 

bleuses avec  Ostrea  biauricnlata ^  Lam.,  Exogyrn 
flabeliata^  Gold. ,  E.  columba,  id. ,  Strombus  inoi-  ] 
natus,  d'Orh.^  Terebratula  compressa^  Lam.,  etc.       6,00 

3.  Sable  avec  Exo^ra  coliimba  ^  var.  minima.   ...       0,60 

4.  Grès  vert  argileux 3,00 

6.  Grès  vert  en  rognons  endurcis,  jusqu'au  niveau  de 

la  route. 

Le  relèvement  que  nous  avons  indiqué  se  continue  jusque  sous 
le  château  de  Sauniur,  et  la  coupe  du  grand  cscarponient  qui  borde 
la  Loire  près  de  Thospice  de  la  Providence  n'est  que  la  continuation 
de  la  précédente  (1).  Les  fossiles  que  nous  avons  trouvés  dans  les 
couchas  glauconicuses  et  sableuses  de  ces  deux  localités  sont  : 

Micrastcr  mutus,  Ag.,  Anatina  royann^  d'Orb.?,  Arcopa^Ui  nu- 
mismulis^  id.,  Caniii/m  /iii/a/iiwi,Soyf.,  Mytiius  /igerirnsis,  d'Orb  , 
Exoiryracolurfiba,  var.  niinima,  Gold.,  £.,  id.  minor,  E.,  id.  type, 


(1)  D'Archiac,  Inc,  r//.,  pi.  2,  f.  8.  —  Les  membres  de  la  Société 
géologique  qui  ont  visité  celle  localité  en  1841  ne  paraissent  pas 
avoir  remarqué  la  disposition  de  ces  couches,  non  plus  que  celle 
qu'elles  affecient  plus  à  10.  (/?////.,  vol.  XII,  p.  482).  —  Al.  Aie. 
d'Orbigny  a  signalé  dans  le  grès  vert  de  CPtlo  localité  et  de  Tourle- 
nay  (Deux-Sèvres)  plusieurs  écbantillonsd'lchlhyosarcolites  [Capri- 
nella  triartguians,  d'Orh.).  Buli.y  vol.  XIH,  p.  360.  4  84î. 


YiLLiB  DB  IK  hQin.  S&7 

E.Jiabeliata/îà.^  Ostrea  hiauricutata,  L^m,,  Terebrntula biplicaUf, 
Sow.,  T,  compressa,  Lam.,  T,  lata,  Sow.,  T.  lentoidea,  Lo]rm.| 
Strombus  inornatiis,  d'Orb.,  Ammonites  Mantclli  ^  Sow.,  ^.  ceno-z 
manensis  (I). 

Le  pendage  de  toui  le  système  au  S.  explique  très  bien  Tinsuc» 
ces  du  forage  de  la  place  Saint-Pierre,  poussé  jusqu'à  130  mètres, 
et  dans  lequel  on  a  traversé ,  après  12°*,60  de  remblai  et  d'alluvions, 
hi  mètres  de  craie  micacée  et  marneuse,  /i2  mètres  de  sable  vert , 
de  grès  Tert,  de  grès  coquillier,  d'argile  marneuse  verte  ou  bleuâtre 
représentant  les  couches  à  ostracécs  et  l'étage  sous-jacent,  et 
2&  mètres  de  marnes  très  calcaires,  où  Ton  s*est  arrêté  sans  obtenir 
d'eau  jaillissante  à  la  surface. 

Si  Ton  compare  celle  coupe  à  celle  du  grand  escarpement  du 
quai ,  on  remarquera  que  les  premières  couches  de  sable  vert,  qui, 
dans  celle-ci ,  sont  à  5  ou  6  mètres  au-dessus  de  la  rivière,  n'ont  été 
atteintes  dans  le  forage  qu'après  qu'on  eut  traversé  k\  mètres  de 
craie  micacée,  circonstance  qui  tient  à  ce  que,  indépendamment  de 
l'inclinaison  des  couches  au  S.,  elles  sont  arquées  de  manière  à  in- 
cliner aussi  sensiblement  à  TO. ,  comme  nous  le  dirons  tout  à  Theure. 
Le  résultat  de  ce  forage,  mis  en  parallèle  avec  ceux  dos  puits  de 
Tours,  accuse  une  diminution  de  la  puissance  du  grès  vert,  qui  de 
102  et  115  mètres  se  trouve  réduit  ici  h  42  mètres,  les  26  mètres  de 
marnes  crayeuses  traversées  dessous  appartenant  à  la  formation  ju- 
rassique, comme  dans  les  puits  Champoiseau  et  de  Caugé.  Quant 
au  relèvement  de  Saumur,  il  est  postérieur  au  dépôt  tertiaire  qui 
couronne  la  colline,  er  l'inclinaison  qui  est  d'environ  Ix  degrés 
montre  que  la  Loire  coule  ici  dans  une  fracture. 

A  l'ouest  de  la  ville,  l'abaissement  de  la  craie  micacée,  auquel 
nous  venons  de  faire  allusion,  est  bien  marqué  par  les  ouvertures 
des  carrières,  toutes  pratiquées  dans  le  même  banc  qui  représente 
la  bille  de  la  vallée  de  l'Indre  et  la  pierre  de  Bourré  des  bords  du 


[\\  Cette  Ammonite  est  celle  qui  a  été  figurée  dans  la  Paléontolo- 
gie jrançaisc  (pi.  4  08,  f.  4,2)  sous  le  nom  à' A.  f^f^ooiigaii,  Sow., 
et  mentionnée  dans  le  Prodrome  de  paléontologie  ^  p.  4  89,  sous  le 
nouveau  nom  à' A,  yielblancii.  M.  Aie.  d'Orbigny,  en  la  désignant 
aussi  sous  le  nom  dV.  crnooKincnsis^  ib.,  p.  146,  nous  paraît  avoir 
fait  un  double  emploi  ;  il  no  snvail  sans  doute  pas  que,  dès  4  846  [loc. 
cit.f  p.  62  et  78),  nous  avions  adopté  le  nom  de  cennmnnensis  ^  que 
cette  Ammonite  porte  depuis  longtemps  dans  la  collection  du  muaée 
du  Mans,  où  qout  rayooa  pris  en  4840. 


S6S  VALLES  DE   Lk  LOIRE. 

Cher.  Ainsi,  à  Saint-Hilaire,  les  galeries  d'exploitation  sont  ï  près 
de  20  mètres  au-dessus  du  chemin  qui  longe  la  rivière,  et  dles 
finissent  par  se  trouver  à  Gennos  au  niveau  même  de  ce  chemin.  Un 
peu  avant  le  Thoureil,  on  voiiaflDenrer  de  nouvelles  couches,  qui, 
se  relevant  graduellement ,  forment  la  berge  de  la  Loire  jasqo*) 
Saint- Maur.  Ce  sont  des  calcaires  jaunes,  en  masses  bréchoîdes,  oa 
en  bancs  épais ,  avec  de  nombreux  silex  ramiGés ,  gris  brun,  asseï 
semblables  à  ceux  qui  forment  les  escarpements  du  Clain  ,  aotoor 
de  Poitiers,  et  qui  appartiennent  probablement  aussi  au  groupe  jo- 
mssique  inférieur.  Au  four  à  chaux  de  Saint-Maur,  la  coupe  de  la 
carrière  et  de  Tescarpement  naturel  qui  est  au-dessus  montre  la 
série  suivante  de  haut  eu  bas  : 

Mètres. 

4,  S»ble«s  et  4;rés  ferrus:ineux  tertiaires 46 

5.  Marnti^  blanchâtres  avec  points  verts  et  fossiles  (3//- 

rm\.'fT«;ciil..y,  As;.,  Moins tfrr  truncatus,  id.,  Heniias- 
tt'rptunciia,  id.,  //.,  no%\sp,,  \oisindeVH.  ftucleiis, 
id.,  Kchfiti'j^sis  r.'t^iins,  id.,  Oytrt'ti  biaurictilata^ 
\jim.s  Exo^vru  colimla,  Gold.,  E.  Habeliata ^  id. , 
Mviitus  it^crien>is,  dOrb.,    Terebratula  btplicataj 

Sow  ?.   T.  compressa  n  Lam  ) i 

3.  Sable  vert  sans  fossiles 8 

i.  Poudingue  à  noyaux  de  quartz  et  sable  très  ferrugineux.       i 

5.  Poudîn.sue  et  marne  blanche  sableuse,  micacée,  avec 

des  silex  bruns,  brisés,  mais  non  roulés i 

6.  Calcaire  jaune,  dur,  avec  silex  (oolithe  inférieure?).   .       8 

Ainsi  la  craie  q«ii.  à  Sauinur,  alteigi^aii  prè>  de  50  mètres  au- 
dessus  de  la  ri>ièie,  disparaît  luut  à  faii  5  l'O.,  et  est  nmplacéepar 
des  couches  oolil biques  élevées  de  8  à  10  méire>  au-dessus  du  même 
niveau.  Celles-ci  supportent  le  grès  vert  réduit  à  une  épaisseur  de 
15  à  16  mètres,  puis  les  baucs  à  oslracées,  et  enfin  les  grès  ter- 
tiaires qui  couronnrnt  des  collines  à  peu  près  de  même  hauteur  de- 
puis Saumur.  Oîi  doit  donc  supposer  qu'une  faille  très  coii>idérable 
a^ait  relevé  les  couches  oolilhiqucs  et  délacées  h  l'O.  a\anl  le  déjKll 
du  terrain  terliaiic,  C'uiinic  le  prouNorail  le  sondage  exécuté  à 
Beaufort,  de  Tautre  côté  de  la  Loire.  La  di>i>>siiion  de  la  craie  mi- 
cacée, à  partir  de  Sainl-llilaire,  serait  favorable  aussi  à  rh\j)olhèsc 
d'une  failli' dirigée  N.-N.-E.,  S.-S.-O.,  pui>;iue  cet  étage  serait 
plus  bas  du  côté  \trs  kquel  la  faille  doit  incliner.  Il  faut  admettre, 
eu  outre,  que  la  craie  micacée  qui  a  dû  recouvrir  ks  baucs  coquil- 
liers  sousrjacents  a  été  enlevée  avant  les  dépôts  tertiaires,  à  peu  près 


VALLÉE  DB  LA   LOIRE.  3ft9 

de  h  manière  dont  nous  l'aTons  supposé  pour  la  craie  jaune  à  Touest 
d'Amboise. 

De  plus,  cette  coupe  de  la  colline  deSaint-Maur  fait  voir  de  combien 
les  divers  étages  crétacés  se  sont  amincis  en  se  relevant  graduellement 
depuis  Tours.  Celui  du  grès  vert,  entre  autres,  qui,  dans  les  puits  de 
Tours  et  de  Cangé  avait  une  épaisseur  de  102  et  de  115  mètres,  des- 
cendant à  192  mètres  au  dessous  de  Téliage  de  la  I^ire,  dans  le  puits 
de  Saurour,  n*a  plus  qu'une  puissance  de  /i2  mètres,  et  une  profon- 
deur de  100  mètres  au-dessous  du  môme  point,  et  à  Saint-Maur, 
où  sa  couche  la  plus  basse  est  à  10  mètres  au-dessus  de  la  Loire, 
son  épaisseur  est  réduite  à  16  mètres.  Le  relèvement  est  par  consé- 
quent beaucoup  plus  rapide  entre  Saumur  et  Saint-Maur,  qu'entre 
Tours  et  Saumur,  et  si  l'on  remarque  que  de  Saint-Hilaire,  et  môme 
de  Saumur  à  Genne,  les  couches  crétacées  plongent  en  sens  inverse 
de  leur  relèvement  naturel  dans  celle  direction  ,  et  qu'à  Touesl  de 
Genne  les  calcaires  lacustres  cessent  de  recouvrir  les  grès,  on  aura  la 
presque  certitude  de  l'existence  de  la  faille  que  nous  avons  supposée. 

(P.  105.)  La  comparaison  de  l'allure  des  couches  à  la  surface  du 
sol  avec  celle  de  leur  prolongement  souterrain  nous  a  prouvé 
l'exacte  relation  des  données  géologiques  avec  les  résultats  positifs 
ou  négatifs  des  sondages  artésiens,  et  c'est  ainsi  que  les  puits  forés 
à  Tours  et  aux  environs  devaient  réussir,  puisque  les  couches  tra- 
versées étaient  dans  des  conditions  normales ,  tandis  que  ceux  de 
Saumur  et  de  Beaufort,  placés  au  contraire  sur  le  bord  de  deux  failles 
presque  perpendiculaires  l'une  à  l'autre,  n'avaient  aucune  chance 
de  succès. 

Sur  la  rive  droite  de  la  Loire ,  la  craie  micacée  existe  dans  les 
collines  qui  longent  la  roule  de  Saumur  à  Longue,  et  peut-être  y 
a-t-il  aussi  quelques  lambeaux  de  craie  jaune.  Elle  se  voit  encore 
au  milieu  du  village  de  Cuon,  et  au  delà  elle  forme  plusieurs  mon- 
ticules que  traverse  la  route  jusqu'à  la  descente  de  Beaugé,  entiè- 
rement coupée  dans  le  terrain  tertiaire  (!]. 

La  vallée  de  la  Loire ,  depuis  Mosnc  et  Gangey  à  l'E.  d'Amboise  »     îLhamé. 
jusqu'aux  environs  de  Candes,  c'est-à-dire  dans  tout  son  trajet  à 
travers  le  département  d^ndre-et-Loire,  sur  une  longueur  de  2k  à 


[\)  Voyez  aussi  la  carte  géologique  du  département  de  Maine-et- 
Loire  par  MM.  deMoDtmarin,  Le  Châtelier  et  Cacarrié  pour  les  limites 
des  dépôts  crétacés,  réunis  par  eux  sous  la  dénomination  de  terrain 
eréiacé  inférieur^  et  représentés  par  une  seule  teinte. 


iSO  TBBSAirr  KOHD 

S5  lieries,  est  donc  prestjiie  etitiêi-ement  ouf  ef  te  dans  la  cfaie  jatlfté  de 
Touraine.  A  VE. ,  celle-ci  est  recouverte  par  la  craie  à  silei  ûë  Blob 
et  de  Ghauinotit  ;  à  TO. ,  elle  repose  sur  la  craie  micacée.  Ses  carac- 
lèreiS  pétrograpliiques,  Comme  ses  fossiles,  la  distinguent  également 
dé  Tune  et  de  l'autre,  et  à  plus  forte  raison  de  la  craie;  bliMicite 
proprement  dite.  Sa  puissance ,  qui  atteint  de  &0  k  65  mètrèa, 
peot  être  appréciée  dans  les  escarpements  abruptes  et  si  pitt»- 
i^sques  des  environs  d' Amboise ,  dans  les  immenses  carrières  de 
Lossault ,  dans  les  coteanx  variés  et  si  heureusement  accidentés  de 
▼ouvray,  de  Rdchecorbon  et  de  Sainte-Radcgonde.  Enfin»  ses  pW- 
pfiétés  sont  telles,  que  partout  on  y  voit  taillées  ou  creusées  de  tiotif- 
breuses  galeries  d'exploitation,  ou  bien  des  caves,  des  celliers  et  dCi 
habitations  à  plusieurs  étages,  entourées  de  jardins  en  terntsses. 
suspendus  gracieusement  au-dessus  du  fleuve,  qui  roule  ainsi  ta 
eaux  comme  entre  deux  guirlandes  de  feuillages»  de  fleurs  et  de 
riants  cottages, 

$  3.  Tenant  nord  du  baism  de  la  lK>ire. 

Taiu«         SI  nous  descendons  la  vallée  du  Loir  comme  nous  ilvotis  fait  jmtit 
Loir.       les  précédentes,  nous  trouverons  d'abord  les  escarpetuedts  ^i  là 
Enviroos     bordcut  au  nord  de  Châteaudun ,  et  sous  la  ville  même,  monlt*aiK 
chAiMadan,   Tétagc  dc  la  craie  janne,  parfaitement  développé,  et  sa  stratificatioù 
d«  venaôme  j^.^^  caractérisée  (p.  65).  Les  silex  bruns  y  sont  très  nombreux,  très 
*^*da-]Ui\r!"    gros,  et  la  loinlc  jaune  de  la  roche  est  constante  dans  tous  les  bancs. 
Les  fossiles,  généralement  brisés,  sont  les  mêmes  que  sur  les  bords 
de  la  Loire.  Les  silex  du  poudingue  tertiaire  qui  la  recouvrent  dif- 
fèrent entièrement  de  ceux  que  cette  craie  renferme,  et  proviennent 
sans  doute  d'une  assise  plus  récente  et  distincte,  parallèle  i  celle  de 
Blois  et  du  Château  de  Yeudôme,  dont  nous  parlerons  tout  à  l'heure. 
Les  couches  qui  longent  la  rue  de  la  Foulerie  et  qui  bordent  la 
rivière  à  la  Bretonnière  nous  ont  paru  plonger  à  VE,  et  pouvoif 
faire  attribuer  cette  partie  de  la  vallée  à  une  brisure  N.-S.  Elles 
se  montrent  également  autour  de  Marboué.  Nous  avou^  signalé 
dans  cette  craie  des  corps  nombreux,  conoïdes,  cylindroîdes  oti 
ellipsoïdes,  de  20  à  30  centimètres  dc  diamètre,  sur  60  à  70  de 
hauteur,  moulés  par  la  substance  même  de  la  roche ,  et  que  nous 
avons  provisoirement  désignés  sous  le  nom  d'Atnpf tontes  castelh-^ 
dunensis.  Plus  au  sud,  les  collines  qui  entourent  le  bourg  deCloyêSf, 
sont  encore  formées  par  la  même  craie  qui  disparaît  ensuite  sous 


DO  BASSIN  DK  LA  LOIRB.  ^51 

des  dépôts  plus  réconis  pour  se  montrer  de  tioateati  au  pied  du 
coieaQ  de  Frétetal  à  Fontaine. 

La  base  des  collines  de  la  rite  gaucbe  du  Loir,  ao-desstis  de 
Vendôme,  est  aussi  de  craie  jaune.  Entre  la  maison  la  Borde  et  la 
ferme  de  la  Chappe,  elle  offre  tous  les  caractères  et  les  fossiles  de  celle 
de  Tours.  Interrompue  un  instant  par  un  massif  de  calcaire  lacustre» 
elle  reparaît  contre  les  premières  maisons  du  faubourg,  avec  une 
épaisseur  <le  18  à  20  mètres.  Elle  est  exploitée  en  cet  endroit,  et 
on  y  a  creusé  des  celliers.  Les  bancs  assez  semblables  à  ceux  des 
carrières  de  Lussault  plongent  à  1*0.,  et  sous  le  château ,  où  Ils  ne 
se  montrent  plus,  on  trouve  une  craie  d*un  blanc  gris,  avec 
des  silex  noirs  ou  gris ,  très  nombreux ,  aiïeclant  une  disposition 
horizontale  en  grand.  Cette  assise  de  20  à  25  mètres,  que  cou- 
ronnent les  ruines  du  vieux  manoir  de  Vendôme,  représente  la  craie 
de  Blois  et  de  Chaumont  dont  la  superposition  à  la  craie  jaune  de 
Touraine  n'est  pas  moins  évidente  ici  que  dans  la  vallée  de  la  Loire. 
Toutes  ces  couches  qui  plongent  aussi  au  S.  nous  paraissent,  comide 
celle  de  Châteaudun ,  devoir  cette  disposition  à  une  brisure  anté- 
rieure au  ravinement  de  la  vallée. 

  la  sortie  du  faubourg ,  sur  la  route  de  Montoire ,  la  craie  de 
Touraine  vient  affleurer  sur  une  hauteur  de  7  à  8  mètres,  recouverte 
par  la  craie  à  silex.  Elle  est  blanchâtre ,  avec  quel(]ues  points  verts, 
et  ressemble  à  la  craie  micacée ,  sauf  sa  texture  plus  grossière  et  la 
présence  des  fossiles  qui  ne  permettent  pas  de  se  tromper.  {Cnemi- 
dium?  de  nombreux  bryozoaires,  des  articulations  d'Astéries,  Ci- 
daris  vendocinemis,  Ag. ,  Cyphosoma  regulare,  id. ,  Exogyra  aih- 
ncw/flm, Brong.  (1),  nonid.  GoM.tTercbratulaocto-plicatafSovr.j 
T,  plicatilis,  Brong.,  T.  pisum,  Sow.,  et  les  pattes  de  crustacés 
si  fréquentes  à  ce  niveau.) 

A  Yarennes ,  la  même  craie ,  avec  des  fossiles  aussi  abondants , 
est  recouverte  par  un  puissant  dépôt  de  silex  empâtés  dans  une 
marne  grisâtre  ou  verdâtre.  Nous  avons  signalé  quelques  accidents 
particuliers  et  quelques  modiûcaiions  de  la  roche  en  cet  endroit , 


(4)  Cette  espèce  si  bien  caractérisée  ne  se  trouve  pas  mentionnée 
dans  la  Paléontalogic  jrançaise  de  M.  Aie.  dOrbigny.  Si  l'au- 
teur la  regardait  comme  une  simple  modification  de  son  Ostrea 
Matheroniana,  nous  ne  pourrions  admettre  ce  rapprochement,  mal- 
gré les  quelques  plis  dont  nous  la  verrons  se  charger  dans  les  couches 
inférieures  du  second  étage  du  sud-ouest. 


S5S  Tiisiirr  hmd 

et  donnéh  coupe  de  h  deicente  de  h  roate  afant  le  vilbge  des 
Roches  (1).  Yen  le  haut  de  la  colline  est  nn  cakaîre  Uaiic,  crislal- 
lin,  mi  peu  cdlaleux,  qoi  est  one  tramfomiatioo  oo  Tariété  parti-* 
colière  des  baocs  sapérienrs  de  la  craie  jaune  ;  il  se  prolonge  sor 
les  coteanx  de  la  rive  gauche  du  Loir  jusqu'à  LaTardin ,  où  fl  erit 
exploité  et  très  recherché  pour  les  constructions.  Aa-dessoas .  la 
craie  avec  Mieraster  cor-anguimm  y  Ag.,  var.,  et  pent-étre  le 
M.  breviSf  Des.  (Spaiangus  gibbus^  Gold.  non  Lam.),  «t  de  nom- 
breux bryozoaires,  se  montre  en  masses  verticales,  isolées,  et 
dont  les  intervalles  sont  remplis  par  le  poudingue  incohérent  que 
nous  avons  décrit  (oti/é,  vol.  II,  p.  189).  La  superposition  de  la  craie 
jaune  à  la  craie  micacée  se  voit,  en  outre,  d*nne  manière  très  nette 
dans  cette  même  coupe ,  et  les  caractères  de  cette  dernière  craie , 
qui  forme  le  bas  de  la  rampe ,  sont  identiques  avec  ceux  que  nous 
lui  avons  vus  dans  les  vallées  du  Cher,  de  l'Indre,  de  la  Vienne  et  de 
la  Loire.  Le  vallon  de  Saint-Rimay,  situé  non  loin  de  cette  coupe, 
est  le  premier  point  où  le  second  étage  commence  k  affleurer,  pour 
continuer  ensuite  à  se  relever  de  plus  en  plus  vers  le  S.-O. 

L'escarpement  vertical  du  village  des  Roches  montre  la  même 
superpoâtion ,  quoique  d'une  manière  moins  précise,  et  les  cavités 
remplies  de  sable,  d'argile  et  de  cailloux  déjà  signalées.  I^  château 
de  Mouloire  est  bâti  sur  la  craie  Jaune,  avec  lerebraiula  Bourgeois 
sii  {TerebrateUùy  id.,  d'Orb.},  T.  veiidocinensis^  id.,  et  la  base  du 
monticule  est  de  craie  micacée.  Celle-ci  parait  constiiner  presque 
toute  la  hauteur  de  la  colline  de  Troc,  où  se  voit ,  vers  le  Koiniiiet, 
une  assise  très  tendre,  friable,  avec  quelques  grains  verts,  beaucoup 
de  bryozoaires ,  la  Tercbratula  Bourgeoisii,  etc. ,  et  qui  serait  le 
seul  représentant  de  la  craie  jaune.  Autour  de  Châtcaii-du-Loir,  au 
contraire,  et  particulièrement  dans  la  coupe  de  la  colline  de  You- 
vray,  celle  dernière,  surmontée  du  poudingue  tertiaire ,  recouvre 
la  craie  micacée  qui  forme  le  pied  des  coteaux.  Les  caractères  des 
deux  étages  tendent  à  s'eiïacer  à  leur  jonction.  En  cITot,  on  trouve 
ici  de  haut  eu  bas  : 

I.  Craie  glauconieuse  9iyec  Exogyrn  cofumba y  Trigonies,  Arches, 
des  bryozoaires,  etc.,  semblable  au  banc  à  Exog^ra  columbn  de 
Villedômer  situé  plus  au  S. 

S.  Craie  jaunâtre,  avec  des  lits  miuces,  exclusivement  formés  de 


(4)  L()c.  cit,,  pi.  4,  fig.  5. 


DU  BASSIN  DE  LA  LOIRE.  353 

fragments  de  bryozoaires  et  de  petites  Exogyres.  Ces  deux  as- 
sises réunies  ont  une  épaisseur  d'environ  4  f  mètres. 

3.  Craie  grise,  sableuse,  friable,   micacée,  avec   une  prodigieuse 

quantité  de  nodules  polymorphes,  digités,  de  la  substance  môme 
de  la  roche  environnante ,  plus  ou  moins  endurcis  par  des  in« 
filtra  tiens  siliceuses. 

1.  Craie  semblable  à  la  précédente.  La  silice  y  est  plus  abondante , 

et  les  rognons  deviennent  de  véritables  silex  gris  blanchfttre, 
impure,  remplaçant  les  tubercules  et  se  fondant  comme  eux 
dans  la  masse. 

■ 

5.  Lorsqu^on  s'avance  plus  à  TO.,  vera  Coëmont,  les  silex  pren- 
nent une  teinte  grise  plus  foncée;  la  roche  est  massive  sur  une 
hauteur  de  30  mètres  et  remplie  de  demi-silex  ou  silex  im- 
parfaits, passant  à  la  matière  calcaire  et  sableuse  environnante, 
sans  limite  précise. 

A  deux  kilomètres  de  Vaas,  des  collines  basses  sont  composées  de 
craie  blanchâtre,  friable,  avec  des  silex  gris,  et  au  bas  de  la  côte  de 
Moriers  la  craie  micacée  est  exploitée  sous  la  craie  jaune,  qui  s'amin- 
cit de  plus  en  plus  vers  1*0.  Ainsi,  sur  la  rive  gauche  du  Loir,  près 
de  la  Thilonnière ,  on  voit  de  bas  en  haut  : 

4 .  Calcaire  sableux,  friable,  gris  jaune,  avec  points  verts,  Exogyra 

recurvatûy  Sow.,  Terebratula  Menardi,  Lam.,  Ncrita^  nop. 
sp.f  etc. 

2.  Marne  glauconieuse. 

3.  Marnes  blanchâtres,  avec  Exogyra  columba  et  Ostrea  biaurieu' 

lata  (couches  à  ostracées). 
i.  Lits  de  rognons  glauconieux  et  marne  glauconieuse,  avec  Inoee» 
ramus  Cnpsii,  Mant.,  et  marne  blanche  au-dessus,  apparte- 
nant à  la  craie  micacée.  Cette  dernière  est  exploitée  sur  le  ter- 
ritoire de  Broc. 

On  peut  voir  dans  ces  assises  peu  épaisses  les  représentants,  fort 
atténués  sur  ce  point ,  des  étages  2,  3  et  6  du  second  groupe.  Les 
poudingues  et  les  grès  tertiaires  couronnent  les  collines  environ- 
nantes. 

A  Test  de  Château-la- Vailière ,  au  fond  du  vallon  de  Souvigné, 
b  formation  crétacée  est  interrompue,  l'espace  d'environ  300  mètres, 
par  un  affleurement  de  calcaire  jurassique  gris  blanchâtre,  exploité 
pour  la  fabrication  de  la  chaux  hydraulique.  Ce  fait ,  exceptionnel 
pour  le  pays,  a  été  présenté  par  M.  F.  Dnjardin  (1)  comme  le  ré- 
sultat d'un  soulèvement  qui  aurait  redressé  le  grès  vert;  mais  nous 

(4]  Mém,  de  la  Soc.  géol.  de  France^  vol.  Il,  pi.  S4 . 
IV.  23 


%5k  fiisâsr  sou 

m'namfùÊMïïttOMfpéqÊtet 

fen^lH^ux^  fnnMf»  et  yîen ,  faîEnn  irès  pca  épH».  Mtélé 

Mrm^  £mcm  àké ,  MMptvqoeh 

iai  la  figMS  an  dcan»  da  filfa^,  m  b  craie  jaaae  q«i 

ks  coBîaes  de»  cavviMki ,  ei  qoe  coape  b  n»te  de  ^IcâîBè-Pdat- 

FJgft^f MifMi  h  Valftèfc  DmHapwvqvek 

dtiiil  plBlii  amr  inié  dbMb 

lo  couches  se  tmi  sHcceaif  < 

dMW  JM  fOMsafe  iaaédiat.  TafaKace  de  dénagemeoc,  auiaal 

qMlesiaM|oedebQ«Msa»paHmapcnûd*cBJ«ser,  cmfir- 

fiaift  celle  cipficaiîoo  (1}. 

La  coBpoakîoa  des  caiUae»  i|n  cataveat  ao  aevdb  vilede  b 
Flèdie  peatie  résomer  ainsi  : 


^^^^  14.  M.,  avec  ««•    r(»«««  «licrvi^  MaMckftrrn.  et 


CMvM  éwmùmt  U.  G«U.. 


'^*C^'    I         U»«,  i*,  WBMJUeoMmMM,  GJ»^  jf  ,^nc*,  Cjprjmm  im 


l 


,  'fO-  k.,  Jaum*mite9  M*mteOl^  S^v.,  rar  .  ccc.     Cjtt 
9w  Shkkic  cru  ««Tiliuc:,  raftMMM,  cl  : 


•Uc  CrUl«TiAUC:,  !■■■■■■.  cigrt»  ■yiM— •<  I— IM» 

VfrdTrrt,  »vec  «ctaalca  d*arfil* S.9B 

sple  g*»*  fc«.ti«lcc. 0JÊ9 

1»  liftK  d'£jracrra  eoimaÊkmrUTOtinm  kèmriemimtm.  ....  ijOS 


La  craie  jaone  de  Tooraiae  o*est  doac  plus  rcprteatée  id  qoe 
par  ses  couches  iolérieiires,  qoi  se  coofoodeal  atec  h  craie  aûca- 
cèe  très  rédoite  eile-aièaBe.  La  coape  qœ  aoas  ai oas  doanée  de 

b  Fléclie  à  Loaaillé  (2;  montre  aussi  la  même  série  de  cooche$, 
et  aa-de5»voiis  des  sables  ei  des  glaises  gris  jaanâire ,  sans  ft]«5Îles, 
hase  du  quatrième  étage.  Ces  deruière!»,  à  la  tuilerie  du  Point-du- 
Jour,  recouvrent  des  calcaires  marneux  et  des  calcaires  gris  bleuâtre 
de  la  formation  jnrassiqne ,  caractérisés  par  le  Pecten  demissus, 
Fhîll. ,  la  Terebt'atula  obtfjsa ,  Sow. ,  la  T.  impirssa,  Bronn ,  un 
Turbo ,  et  le  Ùysasier  ellipticus,  Ag. 

La  colline  allongée  qui  borde  au  N.  la  route  de  Dnrtal  montre 
on  grand  développement  du  troisième  étage ,  dont  les  couches  de 
grès,  de  sable ,  d'argile  et  de  marne  sont  très  rariées,  et  beaucoup 
plus  puissantes  qu'au  nord  de  la  Flèche ,  tandis  qu'on  y  trouve  \ 


Î\)  D'Archiac,  Notes  inédius. 
^  ' ' 


(2)  D*Archiac»  hc  cit.,  pi.  î.  f.  9.  —  M.  Gallienne  paraît  avoir 
trouvé  dans  la  craie  du  coteau  de  Saint-Germain  (n^  3  ou  4  de  la 
eoope)  un  échantillon  &Hippurites  comu-pastorh,  Des  Moul.  (BulL^ 
Yol.  XIII,  p.  360,  484S). 


DU  BASSIN  DB  LA  LOIRE.  S55 

peine  qnelqaes  (races  des  deux  premiers  étages,  et  que  le  qua- 
trième, celui  du  grès  Tcrt,  sur  lequel  la  route  est  tracée,  est  sans 
doute  aussi  fort  peu  épais ,  car  les  calcaires  jurassiques  viennent 
a£9eurer  à  la  porte  de  Dnrtal.  Enfin  les  couches  à  ostracées  se  re- 
trouvent également  bien  caractérisées  au  S. ,  entre  les  vallées  du 
Loir  et  de  la  Loire,  au\  environs  de  Pellouailles ,  de  Ghéviré.de 
Corzé,  de  Mazé,  etc. 

Au  liei>  de  suivre,  comme  précédemment,  les  vallées  de  la  Sarthe, 
de  THuisne ,  de  la  Braye,  etc. ,  pour  compléter  l'esquisse  de  la  for- 
auition  crétacée  sur  ce  versant  septentrional  du  bassin  de  la  Loire, 
il  nous  parait  préférable  de  rapporter  ce  qae  nous  avons  à  en  dire  I 
deux  séries  de  coupes  qui  se  réuniront  à  Mortagne  :  Tune  occiden- 
tale ^  passant  par  le  Mans  et  Alençon,  l'autre  orientale,  remontant 
de  la  vallée  du  Loir  à  Saint- Calais,  la  Ferté-Bernard  et  Bellême. 
Nous  rattacherons  à  chacune  d'elles  les  diverses  observations  que 
nous  avons  faites  sur  les  points  intermédiaires. 

Autour  d'Écomoy,  les  sables  gris  et  ferrugineux  du  quatrième  conpet 
étage  recouvrent  les  calcaires  jurassiques ,  puis  ils  se  continuent 
vers  le  nord,  pour  former  les  coteaux  qui  bordent  à  Pontlieue  la  rive 
gauche  de  THuisne.  L'espèce  de  promontoire  dont  la  ville  du  Mans  ■^"■• 
occupe  l'extrémité  sud-ouest  (1),  resserré  entre  les  vallées  de 
l'Huisne  et  de  la  Sartbe ,  présente  une  composition  qui  peut  se  ré- 
sumer  de  la  manière  suivante ,  à  partir  du  plateau. 


ocdiieiilaUs. 

Enviroiit 
du 


4 .  Dépôt  de  transport  sableux  et  caillouteux,  stoc  des 
nodules  de  quartz.  ' 

2.  Marne  crayeuse,  blanche,  friable,  micacée,  exploi- 
tée pour  Tamendement  des  terres  (craie  micacée). 
^  f  3.  Lit  de  glaise. 

i.  Sable  glauconieax,  parfois  agglutiné  et  passant  à  un 
grès  peu  épais. 

5.  Sable  ferrugineux  (carrières  au-dessus  d'Wré  et  du    wèiret. 
Luart). 0,50 

6.  Grès  ai^ileux,  calcarifère,  micacé,  avec  points  rerts 
et  grains  de  quartz. 0,50 

^  A  7.  Banc  semblable  au  précédent,  rempli  à'Ostrea  hiaiv- 
êo  j  riculata,  à' Exogyra  columba  eiflabellata^  etc.      4,60 

8.  Grès  argilo-calcaire  gris,  coquillier  ,  passant  à  une 

sorte  de  conglomérat  avec  de  petits  cailloux.  0,90 

Les  fossiles  des  n*'*  6 , 7  et  8  sont  principalement  : 
Tragosj  Ccriopora,  Caratomus  trigonopygus,  Ag., 


5 


(4)  D'Archiac,  /or.  W/.,  pi.  3,  f.  I,  et  p.  76 


fMiMftMHïV  «^mMtr,  ë'Orb.,  Càrdimm 
mmim»y  il-  C\  GmarmffH,  id.,  CypriM^  ligt- 
t^iflwcv  il.  lt*4«  ^irràoB»,  id.,  Peetempka^ 

f    ^.syfe  niii  miiTtw.. !.•• 

"«N  ««^  («toi»  «qrikKX  *■•».  ■«»». •*■• 

Xi^  «■■>«■*»  MBB  îv  cwcbs  ■"fais 

Il  X  iiiiiiM  cninr  nfr  ~irir  rt  Trfr  rpmir 
.{iiauBt  MSt  A  fVcàve  ce  Dsrlal.  En  oatre^  1- 
I»  ëi»  tMnTfnr  mqs  pmeste  les  cu«i 
«  pernci^MaL  Jt  «MX  des  eoaches 

^  »$^iiii  Mil  wi-Loire.  de  Dpaé,  etc. 

^IX  Sy*«t  sfèi  aheiaut. It.M 

14^  ff^aàflf»ràpetîtiMTsnxdeqaaiiz,CTDeii3épwAe 
f^Yto&e  de  Ser  et  icapli  de  Trr jQ«/a  fwiBi^iBPi^ 
Or  kuc  est  auB  exploité,  p!»  à  TO.  da  oBaè  âe 


IS.  G»èi>  soarest  ea  rasBOW  retowierl»  d'cs 
mdttre,  grii ,  plus  oa  Boias  ^aooBMx.  d 
celhiSeax  ^bùc  de  jaimîs  des  ociricn^  :  ^■âs 
trè»  BOBbrnîx  ^carrères  de  Li  Bm^t t.Si 

I*.  SaKe  T*rt  f:««.  très  ^-M'H^^i,  Kcr»^:  â  «ras 

craiss  .:^.\ ♦.<• 

»i  >     - 

||7.  Gr»  cr^ssser.  ji-^Ailre.  laicaD^.  calanffir*.  anec 
caii»  de  çaara  es  ^niis  Ttn*  'zu:  ^:  .  rssiiC: 
de  ÎMBiîes.  e5  pir:.r-I-*:*=ieL:  i*  Tm:c-«»    rar- 

t/  rîêf«  de  Saist-BUife.  tic . .  sur  Siîx.2e-0r:vi] .  Lrrs- 

\  qse  la  ccccie  de  aile  rtn  zLiD^^se,  «v>-n  =* 

^  \  sedis£iA£=e  fkssd:=  s*  15. 

S.  Sai^  çr»  Twilîî*,  rare  de  ;azrr*.  »r»c  5»  box^-s 
de  p«s  diiKCCîîs^.  £iQ  des  rxsrzc^  ;rs  âeçr.zi'ss* 
cd&az:  dizrs  !a  :;k3s:^r>  ds  zicres  5err^ae<sMs  rjcn 
cvctrrqoes.  Le  aKe  esî  fCsç  :q  a:c2s  fr^as^icr  : 
des  hxs  e;  des  tiksms  de  siTZre  sciisîeisse  t  kc: 
ssS?rdofiDe«s  es  «  temiacK:  e&  tcca.  Ce»  car»:- 
tèf>K Mfi: d auMQis ex«i>fiiKse«; Tuuâ«e».  «est 
carhère  à  Tactil,  dass  I-es  ex^^:aî;»£&s  d.:££  de 
h  k:>  efi  d:r  ïccii^  ie  GaT.:gS*rg^  s::.r  '^  r^o- 
B'^îBe  de  Si:aî^-Cr:li.   Dazs  Vir:.*!!.*  carr-fre, 

la  rMt»  de  Ptàra;^  îfs  «ka»  de  aa^  et  de  çinès 


DU  BASSIN  DE  Lk  LOIRE.  S57 

S)^l       très  ferrugineux,  à  gros  grains,  sont  aussi  fort 
^  .^  {       puissantes.  Ces  sables  forment  la  seconde  assise  du  >>^trM. 
4'  étage  du  second  groupe  (4) 45à20 


Noos  donnerons  ici  la  liste  des  fossiles  que  nous  avons  recueillis 
dans  les  assises  16, 15  et  17,  que  nous  réunissons  comme  ne  con- 
stituant qu*un  seul  et  même  horizon  géologique  fort  important  pour 
le  pays  qui  nous  occupe ,  et  qui  nous  servira  souvent  de  repère. 
U  marque  la  première  assise  de  notre  quatrième  étage,  qui  se  trouve 
ainsi  nettement  caractérisée. 

Polypiers.  Montlivaltia  Guerangeri^  Miln.  Edw.  et  J.  Ua.,  M.pa^ 
tellatum,  id.,  Anthophyllum  paicriforme^  Micb.,  A,  sidcatum^  id., 
Astrœa  agaricites ,  id.  (ce  n'est  probablement  pas  l'espèce  de  Goldfuss), 
Chœtetes  ramulosus^  Micb. 

Bryozoaires.  Pelagia  Eudesii^  Micb.,  Ceriopora  gracilis,  Gold., 
C  veriicillata  t  id.,  C,  truncata,  Micb.,  C,  pseudo-spiraiis,  id., 
C.  Huotiana^  id.,  2  ou  3  espèces  indét.,  Pustulopora  graciiis,  Micb., 
P.  semiclausa^  id.,  P,  pustulosa^  de  Blainv.,  P,  echinataj  Roem.| 
P.  indét.,  Idmonea  aculeata^  Micb.,  Corymhopora  Menardt,  id., 
Heteropora  surculacea^  id.,  Lichenopora cenomanensis ^  ià.f  Eschara 
dichotoma^  Gold.,  Lymnorœa  sphœrica^  Micb.,  Nullipora  lycoper» 
dioideSf  id.,  N.  indét.,  Firgularia  indét. 

Radiaires.  Pentacrinus  cenomanensisj  d'Orb.,  Cidaris  spinulosa 
(baguettes),  Àg.,  et  8  autres  formes  distinctes;  Goniopygus  Me^ 
nardif  Ag.,  Caratomus  trigonoprgus,  id.,  NucleoUtes  lacunosus, 
Gold.,  Catopygus  columbarius,  Ag. 

Annélides.  Serpules,  plusieurs  espèces. 

Grustacé.  Fragment  de  pince. 

Mollusques  dimyaires.  Arcopagia  numismalis,  à!Orh,,  Venus  La^ 
badyei,  d'Arcb.,  Cyprina  ligeriensh,  d'Ori).,  C  oblonga^  id.,  C.  re» 
gularisy  id.?,  Corbis  rotundata^  id.,  Pcctunculus  subconcentricuSf 
Lam.y  Trigonia  crenulata^  id.,  T,  dedalœa,  Sow.  (nous  doutons 
que  cette  coquille  soit  identique  avec  celle  de  Parbam  et  du  Devon* 
sbire),  T.pennata,  Sow.  (cette  espèce  est  distincte  de  la  T,  sulca» 
taria^  quoique  M.  Aie.  d'Orbigny  les  ait  réunies),  T.  sinuosoy  Parle., 
T.  spinosoy  Sow. ,  T.  sulcatarioj  Lam. — Monomyaires.  Mytilus  linea" 
tus,  Sow.,  Avicula  anomaloj  Sow.,  in  Fitt.,  Lima  consobrinaj 
d*Orb.,  Z.  ornata^  id.,  L.  râpa,  id.,  L.  simplex,  id.,  Pecten  œqui" 
cosiatus^  Lam.,  P,  elongatus,  id.,  P,  orbicularis,  Sow.,  P.  phaseo^ 
luSj  Lam.,  P.  quinquecostatus,  Sow.,  P.  subacutus,  Lam.,  Ostrea 


iMflaft 


(4)  Cette  coupe  générale,  prise  sur  le  versant  sud -est  de  la  colline 
du  Mans,  diffère  un  peu  de  celle  qu'a  donnée  M.  Guéranger,  qui  y 
a  fait  entrer  des  éléments  pris  sur  d'autres  points,  mais  dont  la  su- 
perposition, comme  il  le  dit  lui-môme,  n'est  pas  toujours  certaine 
(Buii.,  «•  sér.,  vol.  VII,  p.  800,  4860). 


9f  8  VBB84IIT  non 

carinata^  icL»  O.  eonica^  d'Orb.  {non  Exogrra  id,^  Sow.),  G.  if/lM» 
mua,  liâm.»  O.  laieralis,  Nila.,  O.  Lesueurii^  d*Orb.?  Exogyrm  co* 

Jumba,  yar.  minor^  Gold.,  /£if.,  var.  minima,  E,  flahellata^  id., 

'  Anomia?. —  Brachiopodes.  Terebratula  hipUcaia^  Defr.,  d'Orb.  (4), 
ST.  compressa t  Lam.,  T.tirpressa,  id.,  T.  lentoidea,  Leirm.t,  T.  Jlfe- 

.nardi^  Lam.— Gastéropodes.  Dentalium,  no9,sp,^  NaticmHUgtnit^ 
Reuss.»  Hoiella  Jrchiaciana^  d'Orb.  [Pitonellus  id,,  id.),  Turbo 
Coupiiianus,  id.,  Strombus  inorna  tus  ^  id.  —  Céphalopodes.  Ammo^ 
niies  r/totomagensis,  Defr.  Cette  espèce  est  bien  distincte  de  la  snî- 
▼ante,  et  les  ëchantilbos  qoe  nous  avons  pris  dans  les  assises  4  S  et 
47  sont  parfaitement  caractérisés  :  A,  cenomanensis  (Musée  da 
Mans),  {A,  fVooligari^  d'Orb.,  Paléont.  franc, ^  vol.  I,  pi.  408, 

.A.  Vielblancif,  id.,  Prodrome  de  paiéont.j  p.  489,  et  A.  cenoma* 
nensù,  id.,  p.  4  46). 

Poissons.  Dents  de  Lamna, 
Reptiles.  Dents  de  Saurien. 

Un  sondage  eiécuté  aa  Mans  de  1831  k  1836,  et  dont  l'orifice 
èlah  à  18  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  Sarthe,  a  été  poussé 
jusqu'à  205"',66,  et  Tcau  ne  s'est  élevée  qu'à  11  mètres  en  contre- 
bas du  sol.  Suivant  la  légende  explicative,  jointe  à  la  coupe  de  ce 
tarage  exécuté  par  M.  Dcgousée,  on  n'aurait  traversé  dans  toute 
cette  épaisseur  que  des  alternances  de  sable,  d'argile  et  de  grès 
>er(8,  rapportés  à  la  formation  crétacée.  Cette  énorme  épahseur  du 
quatrième  étage,  à  quelques  lieues  seulement  de  l'ancien  rivage, 
tandis  que  les  couches  correspondantes  au-dessous  de  ta  vallée  de 


(4)  Nous  rapportons  cette  Térébratule  à  la  figure  donnée  par 
M.  Aie.  d'Orbigny.  qui  la  représente  très  bien,  mais  l'auteur  attri- 
bue le  nom  à  BrocchI,  sur  la  planche  5H,  f.  9-45,  et  à  Defrance, 
dans  le  texte,  p.  95.  Broccbi  a  donne,  en  4  8t  4,  le  nom  de  Anomia 
bipiirata  à  une  Térébratule  de  San  Quirico,  en  Toscane,  qui  est 
probablement  He  la  formation  tertiaire  supérieure,  et  qui  n'a  aucun 
rapport  avec  Tespèce  crétacée  du  Mans;  Defrance,  en  4  829,  n'en  a 
pas  donné  de  figure;  de  plus,  M.  d'Orbigny  indique  à  la  synonymie 
la  T.  piicata,  Sow.,  pi.  437,  f.  3,  4,  5,  et  p.  53;  or  il  n'y  a  point 
de  T,  plicatq  dans  le  Minerai  concholo^^  il  n'y  a  point  de  fîg.  5  à 
la  pi.  437  ;  et  les  fig.  3  et  4,  qui  sont  deux  espèces  difierentes,  n'ont 
point  non  plus  de  rapport  avec  la  coquille  du  Maus.  On  ne  sait  donc 
en  résumé  à  qui  appartient  le  nom  de  cette  dernière,  ni  pourquoi 
Tauteûrde  la  Paléontologie  française  lui  a  attribué  plutôt  qu'à  toute 
autre  celui  de  bipUcata,  déjà  donné  en  4  825,  par  Sowerby,  à  une 
Térébratule  crétacée,  que  M.  d'Orbigny  désigne  à  son  tour  sous  celui 
de  T.  Dutempleana,  et,  comme  il  existe  encore  d'autres  Térébratules 
appelées  biplicata ,  il  en  résulte  que  la  synonymie  est  un  peu  plus 
embrouillée  qu'auparavant. 


I 


DU  BASSIN  DB  LA  LOIRB.  559 

la  Loire  en  ont  à  peine  la  moitié,  rendrait  compte  assez  facilement 
du  résultat  incomplet  que  Ton  a  obtenu  ;  mais  nous  avons  peine  à 
croire  qu'il  ne  se  soit  pas  glissé  quelque  erreur  dans  la  notation  des 
couches  traversées. 

Si,  de  ce  point  comme  centre,  nous  rayonnons  actuellement  dans  coap« 
diverses  directions,  nous  trouverons  d*abord  que  la  coupe  précédente,  rest  da  Biau 
prolongée  vers  TE.  jusqu'à  ]VlontfortetCk)nnerré,  présenterait  les  as- 
sises 14  à  17  plus  ou  moins  développées,  avec  quelques  variations 
dans  leurs  caractères  pétrograpbiqueset  renfermant  des  fossiles  moins 
nombreux.  De  Connerré  à  la  Chapelle-Saiut-Remy  et  autour  de  ce 
village,  les  grès  calcarifères,  exploités  pour  moellons,  sont  remplis 
d'une  immense  quantité  A*Exogyra  columàa  minima,  maPs  les 
autres  fossiles  nous  y  ont  paru  comparativement  rares  et  peu  variés. 
La  colline  de  Montfort  donne  la  coupe  la  plus  complète  de  ce  côté 
de  THuisne. 

Du  Mans,  si  Ton  se  dirige  auN.  vers  Ballon,  la  route  paraît  être       com 
toujours  tracée  sur  le  quatrième  étage  et  sur  les  sables  ferrugineux.       "^  &  "* 
Avant  le  village  de  la  Trugalle,  on  exploite  des  grès  à  gros  grains      ^^^^ 
friables,  calcarifères ,  gris  verdfttre  ou  jaunâtres ,  coquiltiers,  en    ■onn<»«w«. 
plaques,  alternant  avec  du  sable  et  remplis  de  petites  Ëxogyres 
'(£*.  columba  minima,  Terebratula  Menardi^  Pecten^  etc.).  De  ce 
point  à  Souligné  et  au  delà ,  on  marche  encore  sur  1^  sables  ferru- 
gineux avec  des  grès  subordonnés.  La  colline  de  Ballon  est  intéres- 
sante par  les  faits  particuliers  qu'elle  présente,  au-dessous  de 
la  première  assise  du  quatrième  étage ,  là ,  où  la  coupe  du  Mans 
ne  nous  avait  plus  montré  que  des  sables  et  des  grès  presque  sans 
fossiles. 

Les  exploitations  ouvertes  sur  le  plateau  près  de  la  place  du 
marché  montrent  (1)  : 

1.  Sable  argiio-ferrugineux,  micacé,  rubané,  représentant  ^«^'^* 
le  n"  13  de  la  coupe  du  Mans 5 

i.  Lits  de  rognons  caîcaréo-sableux  ,  gris  jaunâtre,  avec 
points  verts,  cimentés  par  du  calcaire  spathique  et  en- 
tourés de  sable  gris,  à  gros  grains.  Ces  rognons  sont 
remplis  de  moules  ou  d'empreintes  de  coquilles  (T"/-/- 
go/iia  cre/iuiiilay  T.  deiialœa,  Cj'pri/ia  cu/te^taP^Qic), 
et  de  fossiles  encore  pourvus  de  leur  test  [Pectcn  qtiin- 
quecostatuSy  P.  virgattis,  Jrca^  nov,  sp,^  une  grande 
quantité  d'Exogyra  columba  minimaj  et  poor  la  pre- 


(4)  D'Arehiac,  Notes  imkiifei. 


MO  VSaSAMT  MOED 

mière  fois  VOrbi  toutes  concava,  Lam).  Ces  lits  de  ro- 
gnons nous  représentent  le  banc  ^pipeléjalais  des  car- 
rières de  Sainte-Croix,  ou  les  couches  14  à  47  de  la  ^^^' 
coupe  générale  du  Mans 3 

La  rampe  du  chemin  des  Etunouses  à  FO. ,  qui  peut  être  conai- 
dirée  comme  faisant  suite  à  cette  coupe,  met  à  décontert,  au-de»- 
8008  de  l'assise  précédente  : 

3.  Marne  gris  jaunâtre,  avec  Orhitolites  concaça,  Ammo» 

nites,  noff,  sp,y  et  des  nodules  endurcis. 

4.  Calcaire  jaunâtre. 

6.  Marne  sableuse. 

€*•  Marne  sableuse,  jaunâtre  et  grisâtre,  avec  des  nodules 
endurcis  et  de  nombreuses  coquilles,  petites  et  très 
fragiles. 

7.  Glaises  brunesi  yerdâtres,  et  marne  grise  jusqu'au  bas 

de  la  rampe. 

Si  l'on  descend  la  colline  an  N.  par  la  nouvelle  route  de  Alamers, 
on  trouve,  après  les  dernières  maisons,  un  sable  grisâtre,  argi- 
(eux,  micacé,  qui  correspond  au  n""  5  de  la  coupe  précédente, 
puis  un  lit  de  rognons  sableux,  ferrugineux,  endurcis,  et,  sur  une 
^sseur  de  10  mètres,  des  marnes  sableuses,  grises,  micacées, 
avec  des  lits  minces  ou  veinules  de  marnes  un  peu  endurcies  «  en 
plaquettes  et  remplies  d'une  immense  quantité  de  coquilles, 
parfaitement  conservées ,  mais  très  fragiles  ;  c'est  le  n""  6  de  la 
coupe  ci-dessus.  Plus  bas  viennent  des  sables  ferrugineux  et  un 
sable  argileux  verdâtre  au  pied  de  la  coltine. 

Les  fossiles  des  marnes  grises  micacées ,  d'un  aspect  tout  à  fait 
tertiaire,  sont  remarquables  en  ce  qu'ils  nous  offrent ,  sur  cet  ancien 
rivage ,  une  faune  locale  qui  a  précédé  celle  de  l'assise  supérieure 
que  nous  venons  de  voir  si  riche  et  si  variée.  Cette  faune  est  ca- 
ractérisée par  plusieurs  espèces  nouvelles,  par  d'autres  qui  n*ont 
pas  encore  été  trouvées  au-dessus ,  mais  qui  sont  communes  dans 
le  grès  vert  des  Blackdowns  (Devonshire),  enfin,  par  l'extrême  pe- 
titesse de  toutes  les  espèces ,  à  quelque  genre  qu'elles  appartiennent. 
Il  y  a  ici  quelque  chose  de  comparable  aux  rapports  que  nous 
avons  depuis  longtemps  signalés  entre  la  faune  des  lits  coquiUiers 
des  sables  inférieurs  du  Soissonnais  et  celle  du  calcaire  grossier. 
Des  recherches  attentives  dans  ces  marnes,  qui  paraissent  avoir 
échappé  aux  membres  de  la  Société  géologique  qui  ont  visité  cette 
localité  en  1850,  feront  sans  doute  connaître  beaucoup  de  formes 


DU  BASSIN  DE  LA   LOIRE.  Z6i 

nouvelles.  Nous  nous  bornerons  à  citer  celles  qu'une  course  rapide 
nous  a  permis  de  recueillir. 

Corbula  striatula^  Sow. ,  d*Orb. ,  C. ,  indét.  (espèce  encore  inédile, 
quoique  commune  dans  les  Blackdowns) ,  Astarte  formosa^  Sow.  (très 
commune  dans  les  Blackdowns,  et  la  plus  répandue  dans  ces  marnes), 
Cardiuni  cenomanense,  d*Orb.?  (moitié  de  la  taille  ordinaire) ,  Nticula 
obtusa,  Sow.  in  Fitt ,  des  Blackdowns ,  Arca  fibrosa,  Sow. ,  var.  mi- 
nor^  des  Blackdowns,  Trigonia,  nov.  5^.,  plus  voisine  de  la  T,  pen- 
nata^  Sow.,  du  grès  vert  du  Devonsbire,  dont  elle  n*est  peut-être 
qu'une  variété ,  que  de  la  T.  sulcoiai'ia^  Pecten  quinquecostatus, 
Sow.,  var.  minima  (un  millimètre  et  demi  de  diamètre),  P,,  nov. 
sp.,  peut-être  le  P.  Ca/jpso,  d'Orb.  {Prodrome,  vol  II,  p.  169Î), 
Ostrea  carinata,  Lam.,  très  jeune,  Terebratula  compressa,  Lam.  (k 
la  partie  supérieure  de  l'assise) ,  DerUalium,  2  espèces,  Nassa  cosieU 
lata,  Sow.  in  Fitt,  des  Blackdowns,  Turbo,  nov,  sp,,  Turritella, 
indét  Cette  coquille,  aussi  répandue  que  V Astarte  formosa,  est 
peut-être  une  de  celles  indiquées  au  Mans ,  mais  non  décrites  par 
M.  Âlc.  d'Orbigny.  Elle  est  petite,  subulée,  à  tours  aplatis,  avec 
5  stries  élevées  et  des  stries  intermédiaires  plus  fines  et  granuleuses. 

La  coucbeà  Orbitoiites,  qui,  comme  on  l'a  vu,  est  inférieure 
aux  bancs  des  Trigonies,  quoiqu'on  trouve  déjà  ce  bryozoaire  assez 
répandu  dans  les  rognons  calcaréo-sableux  du  plateau  de  Ballon,  se 
voit  dans  la  même  position  à  la  descente  de  Saint-Mars.  Plus  loin, 
au  Grand-Sourdon,  la  même  couclie,  coupée  par  la  route ,  est  re- 
couverte par  des  lits  de  rognons  calcaréo-sableux  renfermant  aussi 
des  Orbitoiites,  V Ostrea  carinata,  Y Exogyra  columba  minima^ 
puis  des  sables  gris  avec  Ostrea  conica,  d'Orb. ,  et  des  blocs  de  grès 
subordonnés.  De  ce  point  à  Courcemont  on  observe  des  sables 
verts  très  épais,  des  rognons  calcaires  subordonnés  aux  sables ,  et 
des  argiles  sableuses,  verdâtres  ou  brunes,  appartenant  probablement 
à  là  base  du  quatrième  étage. 

Avant  Bonnétable,  on  remarque,  près  du  pont,  des  rognons^de 
calcaire  sableux  gris  avec  des  Trigonies,  et  au-dessous  des  sables 
gris,  mais  plus  d'Orbitolites.  Enfin  au  delà  de  ce  bourg,  le  dernier 
point  que  nous  mentionnerons  dans  cette  direction  est  la  carrière 
des  Vignes,  à  l'entrée  de  la  forêt,  sur  le  chemin  d'Aulaine  à  la 
Bosse.  On  y  voit,  sous  le  dépôt  de  sable  et  de  cailloux  tertiaires» 
une  marne  argileuse  grise  de  2  mètres  d'épaisseur,  un  lit  de  0'^,15 
rempli  à' Ostrea  biauriculata,  puis  un  grès  calcarifère  grossier,  en 
rognons  dans  un  sable  gris  à  gros  grains.  On  trouve  dans  ce  der- 


862  VBRSiNT  NOED 

nier  les  fossiles  de  l'horizoo  des  Trigonies  {T.  stnuosa^  Ostrea  ca^ 
rincUa^  etc.).  La  séparation  de  ces  trois  couches  est  extrêmement 
nette ,  et  cette  petite  coupe  nons  montre  le  dernier  mdiment  da 
troisième  étage,  dans  cette  direction,  recouvert  par  nne  marne  qoi 
paraît  dépendre  du  second ,  et  reposant  sur  la  première  assise  du 
quatrième. 
coap«  An  nord-ouest  dn  Mans,  les  sables  et  les  grès  fermginenx  acqtrii- 

*"'^dk^'*'*'  rent  nne  grande  épaisseur;  à  la  base,  ils  deviennent  bariolés  de 
>■■■»•  nmge  lie-de-tin  et  plus  argiletix  ;  les  couches  coquillières  si  riches 
qui  les  recouvrent  sur  la  rive  gauche  de  la  Sarthe  n*y  paraissent 
plus  représentées.  Très  distincts  des  grès  tertiaires  dont  nous  avons 
parlé  {antè,  vol.  II,  p.  5M),  ils  constittient  les  buttes  de  Saint-Au- 
bin à  Milesse,  et  des  environs  de  Saint-Saturnin.  Vers  le  pied  des 
eollines  viennent  affleurer  des  glaises  grises  un  peu  glauconieuses, 
ou  des  glaises  sableuses  panachées  de  jaune  et  de  ronge ,  composant 
l'assise  inférieure  du  quatrième  étage  dans  ce  pays,  et  correspon- 
dant à  celles  de  la  base  de  la  colline  de  Ballon.  Ces  glaises,  quel- 
quefois feuilletées ,  reposent  sur  un  calcaire  marneux  et  sableux  » 
Jaunâtre,  en  rognons  très  durs,  fossilifères,  appartenant  au  groupe 
moyen  de  la  formation  jurassique  et  exploité  à  la  ferme  de  Lan- 
tonnière  (i). 

'   coop.  Nous  avons  également  décrit  au  nord  du  Mans ,  sur  la  route 

ulL  d'Alençon ,  les  sables  et  grès  ferrugineux  précédents  recouverts  en 
Aien  n  ^^  P^'"^  ^^  ^^  ^'"^'^  micacée  avec  Exogyra  columba  (2).  Les  cou- 
ches fossilifères  h  Trigonies ,  comme  les  couches  à  ostracées  au- 
dessus,  si  développées  sur  le  versant  occidental  de  la  colline  du  Mans, 
nous  ont  paru  manquer  complètement  dans  cette  direction.  Les 
sables  ferrugineux  se  prolongent  d*aillenrs  jusqu'à  la  descente  de  la 
Yéquerie,  où  Ton  voit  sortir  de  dessous  des  glaises  sableuses  grises, 
bleuâtres  ou  jaunes,  exploitées  pour  les  tuileries  et  les  briqueteries 
des  environs,  et  semblables  à  celles  de  la  coupe  précédente.  Dans 
le  vallon  de  Saint-Jean-d'Assé ,  celles-ci  recouvrent  les  calcaires 
noduleux  et  marneux,  gris  jaune,  jurassiques,  de  la  ferme  de  Lan- 
tonnière. 

Ainsi,  au  nord  et  an  nord-ouest  du  Mans,  comme  à  Touest  de  la 
Flèche,  les  sables  et  les  grès  ferrugineux  du  quatrième  étage  repo- 
sent sor  des  glaises  sableuses  grises,  jaunes  ou  bleuâtres ,  sans  fos- 


\ 


0  D'Archiac,  loc.  cit.,  p.  79  et  pi.  3,  f.  ♦.  4846. 
t)  Id.,  /6.,p.  84  et  pi.  2,  f.  40. 


DU  BASSIN  M  Lk  LOIRB.  Ml 

mkSp  qui  consciuieat  la  base  de  la  formation  crétacée  sar  cette  limite 
occidentale,  et  qui  s'étendent  à  leur  tour  sur  des  calcaires  marneux 
et  sableux,  gris  ou  jaunes,  appartenant  au  groupe  moyen  de  la  for- 
xnation  jurassique. 

Au  delà  de  Saint-Marceau,  les  couches  du  grès  Tert,  qui  sub- 
sistent seules,  ne  constituent  plus  que  des  lambeaux  isolés  et  peu 
épais  de  sables  argileux  ou  d'argile  ferte,  épars,  soit  à  la  surface 
des  couches  oolithlques,  comme  au  Buisson ,  sur  le  bord  de  la  fo- 
rêt de  Perseigne,  à  Cuissay,  au  nord-ouest  d'Alençon,  soit  même 
sur  le  terrain  de  transition,  comme  sur  l'ancienne  roule  d'Alençon  à 
Argentan.  Sur  celle  de  Mortagne,  les  sables  verts  commencent  après 
le  Ménil-firout,  se  prolongent  sous  la  forêt  de  Bourse,  occupent  le 
plateau  de  Bois-Soyer  jusqu'à  la  descente  des  Barres,  un  peu  avant 
le  Mesle.  De  ce  point  à  Boissé,  et  jusqu'au  hameau  des  Mares,  les 
sables  verts  et  les  argiles  forment  la  partie  supérieure  des  collines, 
les  couches  oolilhiques ,  les  talus  inférieurs  et  le  fond  des  vallées. 
Au  delà ,  ces  dernières  régnent  seules  de  ce  côté  jusqu'à  Mortagne. 

(P.  82.)  Au  sud-est  de  Bessé,  village  situé  dans  la  vallée  de  ia      coape* 
Braye,  au  midi  de  Saint-Calais,  la  craie  micacée  que  nous  avons  vue    <'"<^"^^''* 
former  presque  tout  l'escarpement  de  Troo,  sur  ia  rive  droite  du         d?" 
Loir,  se  montre  aux  Vallées,  où  elle  est  exploitée  sur  une  épaisseur  de  j^  sainucaiai 
12  à  15  mètres.  Sa  stratification  est  peu  distincte.  Elle  est  remplie     ^'^^t^" 
à*Jnùceramusmiftiloidesei  de  silex  gris  blanc.  La  craie  jaune  manque  ''y/yet  pTî! 
ainsi  que  la  couche  supérieure  friable  avec  bryozoaires  et  Terebra-      posteh, 
tula  Bourgeoisii ,  si  abondants  au-dessus  de  Troo  et  à  Montoire. 
Si  de  la  carrière  précédente  on  descend  le  vallon ,  la  craie  repose 
bientôt  directement  sur  un  grès  grossier,  jaunâtre,  calcarifère,  glau- 
Gonieux,  en  rognons  disséminés  dans  un  sable  de  même  nature,  et 
qui  forme  des  escarpements  de  12  à  15  mètres  de  haut  le  long  de 
la  Braye.  Ce  grès,  caractérisé  par  la  Trtyonia  sinuata,  le  Pecten 
quinquecoslcUus f   VExogyra  columba  minor^  V Ammonites  ceno- 
manensiSf  etc.,  représente  l'assise  supérieure  des  grès  du  Mans  ou 
du  quatrième  étage.  Ainsi  en  cet  endroit,  non  plus  qu'en  remontant 
cette  vallée  et  celle  de  l'Anille,  on  n'aperçoit  aucune  trace  des 
couches  à  ostracées.  Les  dépôts  de  l'ancien  rivage,  caractérisés  par 
l'association  constante  des  Exogyra  columba  et  flabellata  avec 
VOstrea  biauîHculata,  ne  commencent  à  se  montrer  que  beaucoup 

plus  à  ro. 

A  Saint-Gervais,  les  mêmes  sables  et  grès  ferrugineux  avec  Tri- 
gania  mMa^  des  Peignes,  des  Liuies,  des  Gyprines  semMsbles 


S04  tkrsànt  nord 

aux  espèces  do  Mans,  le  Strcmbus  inamatuB,  etc. ,  mamliiés  Jusque- 
là  par  les  poadiogucs  tertiaires  incohérents,  sont  surmontés  de  craie 
micacée  marneuse  et  glauconieose  qui ,  jnsqn*à  Saint-Calais,  forme 
la  pente  moyenne  des  collines ,  les  poadingues  continuant  à  occo* 
per  les  sommets. 

k  Test  et  à  Touesi  de  cette  dernière  ville  (1),  entre  cette  craie  et 
le  poudingue  tertiaire  incohérent  (antèt  vol.  II,  p.  5ft6),  vient  s'in- 
tercaler une  autre  assise  de  craie  avec  des  silex  blancs,  panachés  de 
gris  et  de  noir,  semblables  à  ceux  de  la  craie  de  Blois.  Les  saUes  et 
les  grès  ferrugineux  continuent  à  former  la  base  des  collines.  Entre 
Saint-Calais  et  Montdoubleau ,  la  craie  micacée  se  montre  presque 
partout  à  mi-côte.  Les  sables  et  les  grès  ferrugineux  afilenrent  sur  les 
pentes  inférieures  de  la  vallée  de  la  Braye,  et»  aux  environs  de  Sergé, 
on  a  exploité  un  grès  brun ,  presque  noir,  semblable  à  celui  de  la 
base  des  collines  du  5lans ,  qui  a  été  très  employé  dans  les  construc- 
tions anciennes  du  pays,  et  particulièrement  dans  les  murs  du  vieux 
manoir  de  Montdoubleau ,  dont  la  tour  penchée  repose  sur  les  silex , 
puis  sur  la  craie  micacée.  Autour  de  Savigny,  la  craie  recouvre 
une  masse  puissante  de  sable  brun  vert ,  avec  des  grès  subordonnés, 
puis  une  craie  semblable  à  celle  du  château  de  Vendôme  lui  succède. 
Ainsi  la  craie  jaune  de  Touraine  que  nous  avons  vue  se  prolonger 
an  N.  avec  une  grande  épaisseur  jusqu'au  delà  de  GhAteaudun,  ne 
se  serait  pas  étendue  vers  TO.  jusqu'à  la  vallée  de  la  Braye,  tandis 
que  nous  trouverons  la  craie  micacée  avec  des  caractères  un  peu 
modifiés  s'avançant  encore  fort  loin  vers  le  N. 

A  la  sortie  de  Saint-Galais ,  par  la  route  de  Yibraye  (p.  8i!i,  et 
pi.  3,  /:  6,  mposteà^  pl*  I)*  les  sables  ferrugineux  et  glauconieux, 
enveloppant  de  gros  rognons  de  grès,  au  centre  desquels  on  trouve 
souvent  V Ammonites  cenomanensist  sont  remplis  des  fossiles  les  plus 
caractéristiques  de  Tassise  supérieure  du  quatrième  étage  du  Mans, 
tels  que  les  Irigoniasinuata^  sulccUaria,  spinosa,  etc.  Au-dessus 
ane  couche  de  craie  micacée  friable  passe  à  une  craie  marneuse 
avec  quelques  silex  gris.  La  montée  de  Berfay  répète  à  peu  près  la 
même  coupe,  mais  les  dépôts  tertiaires  y  prennent  un  développe- 
ment plus  remarquable  {antètiol  II,  p.  5/i6).  Sous  le  plateau  de 


(1)  D'Archiac,  loc,  cit,^  p.  83,  pi.  i,  f.  6.  —  Voyez  aussi  :  Alo. 
d'Orbigny,  ^tt//..  vol.  XIII,  p.  356.  4  842. —  Id.,  ib.^  p.  359. 
Bélemnite  iBelemnitclla  vcra)  de  la  craie  glauconieuse  de  Sainte- 
Gérotte,  el  vHîppurites  cornu-pastoris  trouvée  par  M.  Gallienne. 


DU  BASSIN  DE  LA  LOIRE.  355 

}a  Rousselière,  on  exploite  par  des  puils  de  27  à  28  mètres  de  pro- 
Ibodeaft  la  craie  marneuse  avec  Térébratuies  et  Inocérames ,  qui 
repose  sur  les  sables  ferrugineux.  La  petite  irilie  de  Vibraye  est  bâtie 
sur  les  sables,  ainsi  que  le  village  de  Lamnay, 

A  partir  de  ce  point ,  commence  un  ordre  de  faits  qui  se  continue 
avec  diverses  modifications  jusqu'à  Mortagne,  et  dont  nous  n'avions 
pas  toujours  bien  saisi  les  détails  lors  de  la  publication  de  notre 
mémoire.  Les  doutes  qui  nous  sont  survenus  à  cet  égard  nous  ont 
engagé  à  étudier  de  nouveau  le  pays ,  et  ce  que  nous  allons  dire 
est  le  résultat  d'observations  encore  inédites  qui  ont  rectifié  et  com- 
plété ce  que  les  premières  avaient  d'inexact  et  d'insu£Ssant. 

Le  petit  plateau  qui  domine  Lamnay  est  recouvert  de  calcaires 
sableux  en  rognons,  reposant  sur  les  sables  jaunes  ferrugineux.  Ces 
calcaires  renferment  la  Venus  faba^  la  Trigonia  crenulata ,  la  Lima 
Jteichenbachii  f  la  TerebrcUula  Menardi  ^  V Ammonites  Mantelit\ 
var.,  et  d'autres  fossiles  qui  prouvent  que  nous  avons  toujours 
sous  les  yeux  l'horizon  des  bancs  coquilliers  du  Mans.  Mais  au  nord 
du  village  on  ne  tarde  pas  à  voir  afDeurer  un  ensemble  de  couches 
qui  parait  être  très  différent  du  précédent  Ce  sont  des  argiles  sa- 
bleuses vert  foncé  avec  quelques  lits  minces  de  grès  glauconieux 
calcarifères.  Au  delà  du  pont  de  la  Planchette  succèdent  un  sable 
verdâtre»  un  grès  micacé  ou  psammite,  non  effervescent,  d'un  gris 
vert  t  glauconieux ,  tantôt  dur,  à  cassure  sèche,  droite  ou  anguleuse» 
tantôt  tendre»  terreux  et  renfermant  les  fossiles  suivants  :  Cardium 
Moutonianum,  d'Orb. ,  C  Hillanum,  Sow. ,  C.  Mailleanvm^  d'Orb.  » 
Arca  carinata^  Sow. ,  Pecten  asper^  Lam. ,  P,  dilatatus  [Jonira  id, , 
d'Orb.),  Trigonia  dedatœa^  Sow.,  Gryphœa  vesiculosa^  Sow., 
Exogyra  haliotoidea^  Gold.,  Ammonites  Beaumontii^  ul'Orb., 
A,  CotUoni^  id.  La  différence  si  tranchée  des  caractères  minéralo- 
giques,  la  disposition  générale  de  la  stratification  par  rapport  aux 
couches  jurassiques  que  nous  allons  trouver,  et  plusieurs  espèces 
de  fossiles  qui  ne  se  rencontrent  pas  dans  les  couches  à  Trigonies, 
nous  avaient  d'abord  fait  penser  que  ces  assises  argilo-arénacées, 
grises  ou  verdâtres,  étaient  inférieures  aux  sables  ferrugineux  de 
la  butte  de  Lamnay ,  et  qu'elles  devaient  constituer  un  système 
particulier ,  représentant  l'assise  inférieure  de  l'étage  et  s'inter- 
posant  entre  eux  et  les  dépôts  jurassiques.  Nous  avons  reconnu, 
depuis,  que  ce  n'était  en  réalité  que  des  modifications  latérales 
d'un  même  ensemble,  et  que,  quelque  différent  que  soit  l'aspect 
des  roches,  elles  sont  certainemept  1«  prolongement  les  unes  des 


106  TIMilfT  NORD 

autres.  La  présence  d*an  cerialn  nombre  d'espèces  identiques  dans 
ces  deux  faciès  d'un  même  dépôt  vient  confirmer  celte  dédactioD 
qne  d'antres  exemples  plus  concluants  que  celui-ci  mettront  hors 
de  doute. 

Des  marnes  sableuses  gris  cendré,  micacées,  et  des  lits  minces  très 
réguliers  de  grès  on  psammites  subordonnés,  se  continnent  an 
sord  par  le  Cormier  et  la  Haserie  jusqu'il  50  ou  60  mètres  seule* 
Vient  des  carrières  des  Récollets  (voy.  pi.  Jposteà)^  ouvertes  dans  ha 
calcaires  oolithiqnes  supérieurs  qui  portent  la  Ferté-Bernard.  Les 
calcaires  blancs  à  Nérinées,  qui  bordent  la  route  du  Mans,  an^essons 
de  Cberré,  plongent  d'environ  15»  au  S.-0. ,  ce  qni  semble  proorer 
que  THuisne  coule  ici  dans  une  vallée  de  fracturei  comme  le  con- 
firmera l'examen  de  sa  rive  droite. 

Le  forage  exécuté  sans  succès  au  Luart,  k  trois  lieues  au  S.» 
entre  Vibraye  et  Couuerré,  a  été  poussé  jusqu'à  103  mètres  an- 
dessous  du  sol,  et  les  42'",ft4  de  la  partie  supérieure  paraissent 
représenter  exactement  les  sables  et  grès  ferrugineux ,  ainsi  qne  les 
glaises  saUeuses  du  quatrième  étage  au  nord  et  au  nord-ouest  do 
Mans.  Le  reste  du  sondage  correspondrait  aux  couches  jurassiques 
supérieures  ei  moyeunes  de  Cherré  et  de  Saint- Jean-d'Assé. 
EnTirant  ^^^  Vérifier  co  qui  précède,  nous  avons  fait  une  autre  série  de 
MobibLaU  ^^P^^  ^  ^*^  ^^  celle-ci,  en  parlant  également  de  Lamnay,  et  en 
nous  dirigeant  d'abord  vers  MontmiraiL  Après  le  Pont-Diverny,  la 
rive  gauche  de  la  Braye  est  formée  par  les  sables  ferrugineux,  et  le 
plateau  qui  suit  par  les  calcaires  sableux  en  rognons  et  coquiliiers  de 
la  première  assise.  Des  sables  ferrugineux,  peu  épais,  sans  fossiles, 
qui  recouvrent  ensuite  ces  derniers,  paraissent  être  tertiaires.  En 
effet ,  à  droite  de  la  route,  avant  d'atteindre  la  rampe  de  Montmirail, 
on  exploite  les  calcaires  sableux  précédents,  et,  près  des  Plantes, 
un  puits  a  été  creusé  au-dessous  d'une  glaise  grise,  pour  atteindre 
un  calcaire  marneux  blanchâtre,  un  peu  glauconieux ,  qui  repose 
sans  doute  sur  les  calcaires  sableux ,  comme  entre  Saint-Calais  et 
Yibraye,  et  qui  représente  la  craie  micacée. 

Le  lit  de  glaise  grise  est  surmonté  par  la  masse  sableuse  qui 
forme  la  colline  isolée  de  MontmiraiL  Ces  sables  sont  ferrugineux» 
avec  quelques  veines  de  marnes  verdâtres,  et  recouverts  par  un 
dépôt  de  transport  caillouteux.  Vers  la  partie  moyenne ,  les  sables 
sont  accidentellement  argileux,  gris  jaunâtre  et  panachés.  Il  ne  paraît 
pas  exister  de  ruches  solides  dans  la  hauteur  de  cette  butte,  et  les 
puits  peu  nombreux  qu'on  y  a  percés  ont  de  SO  ii  32  mètres  de 


DU  BASSIN  DE   L4   LOIRE.  S67 

profondeur;  celui  du  château,  ouvert  sur  le  plateau  à  221  mètres 
d'altitude,  en  a  50,  et  tous  arrivent  au  lit  de  glaise  crétacée,  donnant 
ainsi  Tépaisseur  totale  de  ce  dépôt  tertiaire,  dans  lequel  nous  n*avotts 
trouvé  aucun  fossile.  La  craie  reparaît  lorsqu'on  descend  vers  Mel- 
leray  au  S.-£. ,  et  au  delà  se  montrent  encore  les  calcaires  sableux 
du  quatrième  étage. 

Si  Ton  suit  au  N.  la  nouvelle  route  de  Gréez ,  on  voit  la  craio 
exploitée  à  peu  de  profondeur  et  recouvrant  les  sables  de  la  plaine, 
puis,  en  remontant  vers  la  ferme  de  la  petite  Rouillardière,  la  route 
coupe  les  couches  suivantes  : 

Mètres. 

4.  Sable  gris,  micacé,  avec  des  lits  de  rognons  calcarifères.      8,00 

f .  Banc  de  calcaire  sableux,  jaunâtre,  en  rognons 2,00 

3.  Calcaire  celluleux,  en  rognons,  gris  jaunâtre,  très  dur, 

avec  grains  de  quartz  et  grains  verts,  souvent  entourés 
d*un  enduit  verdâtre.  Il  représente  exactement  le  banc 
dejainrs  des  carrières  de  Sainte-Croix,  du  Mans.   ,   .   .      4,50 

Les  fossiles  que  nous  y  avons  trouvés  sont  :  CaratO" 
mus  tn'gr//ojjygns,  Ag. ,  C,  nov.  sp.^  voisine  des  C.  ros- 
trattis  et  gchrdensis ,  mais  plus  elliptique ,  Catnpygus^ 
nov.  sp.\  forme  générale  du  C.  columbariiis^  mais  plus 
petit  et  en  différant  surtout  par  ses  ambulacres;  Holaster 
suborbicularis,  Ag.,  H.  iruncatus,  id.,  Mytiius  lincatus^ 
Sow.  in  Fit  t.,  Ostrea  cari  nota ,  La  m.,  Tercbratula  arc* 
nosa,  d'Arch.,  T.  faba^  Sow.,  T.  Menardiy  Lam.,  T. 
rostrata,  Sow.,  T.  Roysii^  d'Arch.,  T,  nov.  sp.^  Am-^ 
moniics,  fragment  voisin  des  A.  BcaumontiannSy  et 
Larg  illieriianus ,  d'  0  r b . 

i.  Calcaire  crayeux,  marneux,  avec  Ammonites  rhotoma^ 
gémis,  et  semblable  à  celui  qu'on  exploite  par  des  puits 
autour  de  Montmirail i,00 

5.  Glaise  grise,  sableuse,  de  la  base  de  la  colline  de  Mont- 

mirail        4,00 

6.  Craie  tuffeau,  exploitée  dans  une  carrière  fort  étendue  au- 

dessous  de  la  ferme  à  droite  de  la  route.  Cette  assise 
puissante  manque  à  Montmirail 42,00 

7.  Sable  tertiaire,  ferrugineux  au  sommet  de  la  colline,  ré- 

présentant le  dépôt  de  Montmirail  sur  une  moindre 
épaisseur. 

Il  est  impossible  de  méconnaître  Tidentité  et  la  concordance  de 
cette  coupe  avec  ce  que  nous  avons  vu  autour  de  Saint-Calais,  ei 
dans  toute  la  vallée  de  la  Braye,  depuis  que  la  craie  micacée  n*est 
plus  séparée  de  Tborizon  des  Trigonics  par  le  troisième  étage ,  et 
elle  nous  montre  de  plus  ce  que  nous  n*avions  pu  que  soupçonner 


368  VERSANT  NORD 

an  nord  de  Lamnay,  savoir,  les  modifications  minéralogîques  laté- 
rales do  qoatrièine  étage.  Ici  les  sablés  ferrugineux ,  partout  si 
conslaots ,  sont  déjà  remplacés  par  un  sable  gris  micacé  avec  des 
lits  de  rognons  calcaires,  et,  d'un  antre  côté,  les  calcaires  sabienz, 
friables,  coquilliers,  ont  fait  place  à  nn  banc  qui  est  le  représentant 
Btratigraphique  et  pétrographique  du  n®  15  de  la  coupe  da  Hans. 
Quelques  fossiles  que  nous  n*avions  pas  encore  rencontrés,  mais 
qui  nous  accompagneront  constamment  au  nord ,  s'y  montrent  avec 
d'antres  que  nous  avons  toujours  vos  caractériser  ce  niveau. 

Le  plateau  qui  porte  le  village  de  Gréez,  et  qui  se  prolonge  an 
delà  en  passant  derrière  le  château  de  Gemasse,  est  constitué  par  le 
même  système  de  couches,  les  calcaires  caverneux  à  grains  de 
quartz  au  sommet,  puis  au-dessous  les  calcaires  sableux  en  ro« 
gnons  entourés  de  sable,  et  le  sable  gris  micacé  à  la  base.  De  ce 
point  à  Gourgenard ,  les  sables  ferrugineux  tertiaires  couronnent 
les  collines,  et  Ton  voit,  en  descendant  vers  ce  village ,  les  psam- 
mites  gris  verdâtre  avec  Lima  clypeiformis^  les  sables  et  les  argiles 
sableuses  de  même  couleur,  semblables  à  ce  que  l'on  observe  à  l'O. 
entre  Lamnay  et  les  Récollets,  occupant  tout  l'espace  que  l'on  parcourt 
jusque  près  de  Cormes ,  où  les  calcaires  oolithiques  leur  succèdent 
aussi  comme  précédemment .  Sur  le  sommet  de  la  colline,  avant  de 
descendre  à  la  Ferté-Bernard,  un  lambeau  de  sable  gris  paraît 
encore  en  faire  partie. 
Coapo  (P.  87.)  Au  nord  de  la  ville»  en  suivant  la  route  de  Nogent-le- 

uFeru-BmaH  Rolfou ,  OU  ne  tdfde  pas  à  voir  succéder  aux  calcaires  jurassiques 
ifofeDi.ie.iiotn)o  toute  la  sérîe  des  couches  sableuses ,  grises  et  glauconieuses ,  plus 
BcUéme.     OU   moins  argileuses,  du  quatrième  étage  crétacé  et  plongeant 
au  N.  jusqu'au  vallon  qui  précède  la  côte  de  Queux.  Ici  encore, 
dès  que  l'on  s'éloigne  des  couches  oolithiques,  cet  étage  reprend  ses 
caractères  uniformes  de  sables  ferrugineux ,  si  constants  partout 
*  ailleurs,  et  Ton  concevra  que  ce  double  caractère  géographique  et 

minéralogique  nous  ait  porté  à  en  déduire  une  différence  stratigra- 
phique,  qui  cependant  n'existe  pas.  La  colline  que  la  route  coupe 
dans  toute  sa  hauteur  est  presque  entièrement  formée  par  les 
sables  ferrugineux  qui  n'ont  pas  moins  de  80  mètres  de  puissance. 
Yers  la  base,  ou  remarque  beaucoup  A'Exogyra  columba  minima^ 
dont  le  test  est  changé  en  orbicules  siliceux.  Des  zones  brunes, 
plus  ou  moins  foncées ,  se  voient  à  divers  niveaux ,  ainsi  que  des 
lits  de  rognons  de  grès  calcarifères,  jaunes,  endurcis,  et  de  petits 
nodules  spongiformes  de  marqes  blanches  et  grises.  Les  bancs  de 


DD   BASSIN  DE  LA  LOIRE.  369 

calcaires  sableux ,  et  surtout  le  plus  élevé  près  du  sommet  de  la 
colline,  qui  correspond  à  l'assise  coquiilière  du  Mans  et  de  Saint- 
Calais ,  sont  pétris  de  moules  et  d'empreintes  de  Trigonia  sulca- 
tartay  crenulata  et  spviosa,  de  Cyprina  ligeriensis^  etc. 

Le  plateau  est  ensuite  constamment  recouvert  par  le  dépôt  de  silex 
et  de  glaise  rouge  tertiaire.  Le  plongement  étant  au  N. ,  les  sables 
ferrugineux  que  Ton  trouve  en  descendant  vers  Nogent-le-Rotrou 
ne  sont  point,  comme  nousTavions  pensé  (p.  88],  la  continuation  des 
précédents,  mais,  ainsi  que  nous  Ta  fait  observer  M.  J.  Desnoyers,  un 
dépôt  tertiaire,  adossé  à  la  craie  dont  la  superposition  aux  sables  et  aux 
calcaires  du  ^"  étage  est  sans  doute  masquée  par  les  argiles  et  les  silex 
du  plateau.  La  craie  des  coteaux  voisins  est  dure,  sèche,  d*un  blanc 
grisou  jaune,  ou  bien  tendjrc,  grise  ou  blanche,  marneuse,  avec 
des  silex  noirs  et  gris,  remplis  de  bryozoaires.  Ces  divers  caractères, 
joints  h  la  présence  de  la  Terebratula  Bourgeoisii^  semblent  annon- 
cer que  la  craie  de  Blois  et  du  château  de  Vendôme  se  prolonge  jus- 
qu'ici ,  peut-être  avec  quelque  représentant  de  la  craie  jaune,  dont 
nous  avons  perdu  la  trace  depuis  les  bords  du  Loir,  au  nord  de 
Châteaudun.  Les  calcaires  lacustres  blancs,  gris  et  lr^s  siliceux, 
sont  aussi  fort  développés  au-dessus  dans  ces  mêmes  collines. 

Sur  la  rive  droite  de  l'Iluisne,  en  face  de  Nogent-le-Rotrou,  le 
premier  coteau  que  traverse  la  roule  de  Bellême  est  composé  de  craie 
avec  des  silex  gris  et  des  Ammonites.  Au  delà,  sur  la  limite  même 
des  deux  départements,  affleurent  des  grès  gris,  micacés,  argileux, 
friables,  dont  la  position  relative  nous  laisse  quelque  doute,  une 
craie  grise  sans  silex ,  semblable  à  la  précédente ,  étant  exploitée  à 
la  Galodière  à  un  niveau  plus  bas  et  à  1500  mètres  environ  de  ce 
point.  Ou  trouve  dans  celte  dernière  localité  V Ammonites  rhoioma- 
gensiSt  desTérébralulcs,  des  Limes,  des  Peignes,  dont  une  espèce 
nouvelle  très  grande,  etc.  Plus  loin,  ont  voit  affleurer  sous  cette 
craie  un  calcaire  gris  glauconieux  et  marneux ,  avec  Pecten  asper. 
Ammonites  Manteili ,  etc. ,  et  qui ,  avec  des  sables  glauconieux  et 
des  argiles,  occupe  le  fond  de  la  vallée  de  Berdhuis. 

La  grande  descente  de  la  côte  de  la  Madeleine  coupe  de  haut 
en  bas,  sur  une  épaisseur  totale  de  63  mètres,  la  série  des  assises 
sivautes  : 

4 .  Marne  verdâtre  et  calcaire  marneux. 

2.  Calcaire  gris  jaunâtre,  marneux,  assez  Eolide,  avec  quelques 

nodules  endurcis  et  le  NautHus  dionjsius, 

3.  Calcaires  semblables  au  précédent,  mais  plus  solides. 

IV.  2*3 


• 


S70  VBBSANT  NORD 

baocs  et  ceux  du  n?  2  sont  exploités  dans  les  carrières  du 
haut  de  la  colline,  à  TO.  et  au  N. 

4.  Calcaires  marneux,  à  grains  verts,  comme  celui  de  Berdhuis 

et  renfermant  aussi  V Ammonites  MantelU  et  ses  variétés, 
le  Nautilus  sublcevigatus^  d*Orb.?,  la  Trlgonia  spinosa^ 
une  Lima^  voisine  de  la  L.  Hoperi ,  la  Coràis  rotan^^ 
datOf  etc. 

5.  Calcaire  de  plus  en  plus  glauconieux,  passant  à  un  sable  cal- 

carifère,  à  points  verts.  On  y  trouve  subordonnés  des 
bancs  [bancs  durs  des  ouvriers)  de  calcaire  gris,  très  so- 
lides, compactes.  Vers  la  base  la  roche,  tout  à  fait  friable, 
renferme  d'assez  nombreux  fossiles  [Pccten  asper^  Exo- 
gpa  haliotoidca^  Ostrea  caiinata^  O,  hippopwlium^  Te- 
rebratula  TchihatcheJJi^  etc.). 

6.  L'assise  précédente  passe  insensiblement  à  une  glaise  gris 

verd&tre,  sans  fossiles,  qui  occupe  tout  le  fond  de>la  vallée 
et  y  forme  quelques  monticules  isolés. 

Dans  la  carrière  de  Braulière ,  ouverte  à  trois  kilomètres  de  la 
Madeleine ,  on  exploite  trois  boncs  durs ,  subordonnés  aux  sables 
glauconieux.  Ceux-ci  renferment  les  mêmes  fossiles  que  ci-dessus. 
Cet  ensemble  de  couches  marneuses,  sableuses  et  glauconieusesavec 
des  argiles  vers  le  bas,  se  continue  par  Saint-Aubin  et  vient  s'ap- 
puyer contre  les  calcaires  gris  compactes  jurassiques  de  la  montée 
de  Sérigni. 

La  ville  de  Bellême  est  bâtie  sur  un  lambeau  du  quatrième  étage, 
composé  de  grès  ou  psammites  non  eUervescents,  gris,  glauconieux, 
micacés,  tendres,  de  sable  argileux  vert  et  de  glaises  sableuses,  re- 
posant sur  les  calcaires  jurassiques.  Ce  lambeau  est  le  représentant 
exact  des  assises  que  nous  venons  de  voir  autour  de  Sérigni,  au  pied 
de  la  côte  de  la  Madeleine,  comme  à  Test  et  au  sud  de  la  Ferté- 
Bernard,  oii  elles  circonscrivent  aussi  le  massif  oolithique  sur  lequel 
repose  celte  dernière  ville.  On  y  trouve  les  mêmes  variétés  (ï  Ammo- 
nites MantelU,  des  fragments  de  Hamiles,  le  Cardium  Hillanum, 
les  Triijonia  crenulata  et  dedalœa,  le  Pecten  asper,  le  P,  œqui- 
costatus,  V Ostrea  carinata,  des  moules  de  Caprines,  une  Tur- 
ritelle,  etc.  Ces  couches  sont  mises  parfaitement  à  découvert  à  la 
descente  des  routes  de  îVlortagne  et  de  Mamers,  aussi  bien  que  sur  les 
flancs  du  Val  qui  sépare  celte  dernière  de  la  roule  de  Saint-Côme 
(voyez  pi.  I  f  postecl). 
Coupe  Si,  revenant  un  instant  sur  nos  pas ,  nous  faisons  une  coupe  di- 

de 

Bciicmc      recte  de  BclIême  à  la  Ferté-Bcrnard  ,  nous  trouverons  les  couches 
Feri.'.Brrn.rci.  crélacées  uc  reuipUçaut  les  roches  jurassiques  qu'au  sud  d*Igé. 


DU  BASSIlf  DI  LA  LOIRE .  371 

Vers  le  château  de  Lonné  le  fond  de  la  vallée  est  occupé  par  les 
maroes  argileuses  verdâtres  de  la  base  du  quatrième  étage,  aux- 
quelles succèdent  les  psammites  gris  vert  glauconieux.  Après  Mar- 
cilly>  on  traverse  la  série  des  marnes  sableuses  et  giauconienses,  et 
des  grès  gris  verdâtre,  plus  ou  moins  chlorités,  qui  ne  tardent  pas  à 
disparature  sous  un  puissant  dépôt  de  sable  blanc,  ferrugineux ,  rose 
vif  on  lie  de  vin.  Ces  sables  tertiaires  entourent  Bellou-le-Trichard,  et, 
de  ce  point  à  la  Chapelle-du-Bois  et  jusqu'à  la  descente  de  Saint- 
Antoine,  en  face  de  la  Ferté-Bemard,  ils  forment  un  plateau  horizon- 
tal, parfaitement  continu.  Ils  s'abaissent  jusqu'au  niveau  de  la  vallée 
de  l'Huisne,  pour  se  prolonger  du  côté  de  Bonnétable  jusqu'au  delà 
de  la  Bosse,  où  seulement  commencent  à  sortir  de  dessous  des 
couches  appartenant  à  la  craie  tuffeao.  Il  en  est  de  même  dans  la 
direction  de  Saint-Côme ,  où  les  couches  arénacées  gris  verdâtre 
du  quatrième  étage  ne  viennent  affleurer  sous  les  sables  ferrugineux 
tertiaires  qu'à  une  demi-lieue  de  cette  ville,  et  sont  presque  immé- 
diatement remplacées  à  la  surface  du  sol  par  les  calcaires  juras- 
siques. 

Si  l'on  se  rappelle  maintenant  que  la  rive  gauche  de  l'Huîsne  à 
la  Ferté-Bemard  est  formée  de  couches  oolithiques  inclinées ,  et 
que  les  collines  de  la  rive  droite,  à  peu  près  au  même  niveau,  sont 
entièrement  composées  de  sables  tertiaires,  on  sera  porté  à  penser 
que  cette  disposition  résulte  d'une  faille  dans  la  direction  actuelle 
de  la  rivière  et  qui  a  donné  aux  couches  des  diverses  formations  la 
situation  relative  que  nous  avons  essayé  de  représenter  dans  la 
planche  I  ci-après. 

(P.  88.)  Les  glaises  gris  verdâtre  crétacées  reposent  sur  les  cal-      G.upe 
caires  jaunes  oolithiques,  avec  Dicérates,  à  la  sortie  de  Belléme  par      Beiilme 
la  route  de  Mortagne.  Un  sable  vert ,  un  peu  argileux,  les  recouvre     Montgne. 
aussi  de  l'autre  côté  du  vallon  à  l'entrée  deia  forêt,  puis  viennent 
des  argiles  grises,  à  points  verts,  et  des  lits  minces,  subordonnés 
de  grès  grisâtres,  prolongement  de  ceux  qui  supportent  la  ville. 
Au-dessus  sont  des  sables  ferrugineux  qui  occupent  tout  le  sol  de 
la  forêt,  et  que  leur  ressemblance  avec  ceux  de  Yibraye,  de  la  côte 
de  Queux,  etc.,  nous  avait  à  tort  fait  placer  sur  le  même  horizon , 
tandis  qu'ils  sont ,  suivant  toute  probabilité ,  de  l'époque  tertiaire , 
comme  l'indiquent  M.  Blavier(l)  et  la  Carte  géologique  de  la  France. 
Au  sortir  de  la  forêt ,  reparaissent  les  argiles  sableuses  gris  ver- 

I , ,  I    ,  I  III'  -  I     I  -  ■^■^w— ^^.M^— a^™      I    I    ■  ■— ^i—    ■»».!■  I    ■■   w    ^M—    ■■■    ■  ■—  m        mm    -  ■    —    —■■■  — 

(4)  Études  géologiques  sur  le  département  de  VOrne  ^  in-8,  avec 
carte.  184S. 


172  VKBSANT  NOED 

dâlre  el  les  grès  subordonnés.  Au  village  du  Pin ,  on  observe  an 
grès  marneux  jaunâtre  «  taché  de  gris ,  ou  blanchâtre ,  endurci  i>ar 
places,  à  grain  très  fin ,  léger,  sans  stratiGcation  distincte.  Vers  le 
baut ,  régnent  deux  cordons  de  silex  gris,  se  fondant  dans  la  roche. 
Les  fossiles  y  sont  rares  et  peu  détermiinables. 

Celte  assise  de  12  à  15  mètres  d'épaisseur  est  une  modiOcation 
locale  de  cet  étage,  et  en  eiïet,  à  la  hauteur  de  la  Briqueterie,  la 
craie  chloritée  sous-jacente  est  exploitée  par  des  puits.  On  y  trouve 
des  Inocérames,  la  Trigonia  crenulata^  le  Pecien  quinquecostatus, 
une  Lime  plate ,  déjà  signalée  à  la  Aladeleine ,  le  Hamites  arma- 
tuSt  etc.  Il  en  est  de  même  jusqu'à  Saint-Denis  et  au  delà  où  les 
puits  creusés  dans  les  champs  permettent  de  constater  la  superposi- 
tion des  deux  assises  et  l'amincissement  de  la  première  qui  disparait 
avant  le  pied  de  la  colline  de  Moriague. 

Les  couches  inférieures  seules  s'y  montrent  et  se  relèvent  un  peu 
dans  le  voisinage  des  calcaires  oolitliiques,  sur  lesquels  elles  reposent* 
Les  roches  crétacées  ne  sont  plus  ici  ces  psammites  grb  verdâtre, 
non  effervescents,  que  nous  avons  suivis  constamment  depuis  les  envi- 
rons de  la  Ferté-Bernard,  et  encore  moins  les  grès  ferrugineux  et  les 
calcaires  sableux  en  rognons,  gris  ou  jaunâtres  de  Lamnay,  de  Saint- 
Caiais,  etc.;  mais  ce  sont  des  calcaires  tendres,  à  grains  verts,  un 
peu  marneux,  grisâtres  et  constituant  une  véritable  glauconie.  Us 
forment  encore  un  mamelon  allongé  qui  borde  la  route  à  TO.,  et 
dont  on  voit  une  bonne  coupe  naturelle  dans  le  vallon  des  Loges. 
Ces  calcaires  se  continuent  vers  TE.  autour  de  la  butte  des  Capucins, 
et  cessent  tout  à  fait  avant  le  chemin  qui  descend  à  Loisé.  Cette 
butte  de  sable  de  17  à  18  maires  d'épaisseur  est  un  lambeau  ter- 
tiaire, correspondant  à  celui  de  la  forêt  de  fiellêmc  dont  il  atteint 
exactement  raliitudc  (245  mètres).  La  craie  glauconieuse  dont  nous 
venons  de  parler  nous  a  présenté  les  fossiles  suivants  : 


C/icncnr/opora,  plusieurs  espèces,  Micrastcr  acutus^  Ag.,  Holastrr 
truncaniSf  id.,  Pannpœa  mandibuia^  d'Orb.,  Corbis  rotundata^  id., 
Cyprina  cordiformisy  id.,  Cardium  Hillanum^  Sow.,  Trigonia  crc^ 
nulata^  Lam. ,  T,  spinosa,  Park.,  T'.,  indét.,  Pccten  quinquecosta- 
tus,  Sovf.t  Lima  Hopcii?,  .Sow.,  Inocerainus,  Spondjius,  Capriaa, 
Trochus  an  Plcurotoniaria?,  Ammonites  Mantclli,  Sow.,  variété 
très  renflée,  se  rapprochant  de  VA,  r/iotomagensis,  Defr.,  Turrilitfs 
Costa  tus,  Sow.,  Natitiius  dionysius^  Les. 

Au  delà  de  Morlagne,  la  formation  crélacéc  est  réduite  à  des 
couches  sableuses  et  argileuses  vertes  et  à  quelques  calcaires  glau« 
conîenx  ou  grès  subordonnés ,  formani  une  bande  étroite  ou  des 


DU   BASSIN   DE   LA   LOIRS.  37S 

lambeaux  isolés  qui  reposeiU  sur  VOxford-clay  d*aprës  M.  Blavier, 
et  dirigée  du  S.-E.  au  N.-O.  de  Mou(iers-au-Perche,  par  Longni 
et  Moolins-Ia-Marche  jusqu'à  Montabart,  sur  la  limite  du  départe- 
ment du  Calvados.  Cette  partie  inférieure  du  second  groupe  atteint 
presque  le  point  le  plus  élevé  de  Taxe  du  Mellerault,  dont  Taititude 
est  de  321  mètres  an  signal  de  Champ-Haut. 

A  9  lieues  au  nord-ouest  de  Montabart ,  on  trouve  exactement 
sur  le  prolongement  de  cette  ligne  un  petit  lambeau  crétacé,  perdu, 
pour  ainsi  dire,  au  milieu  des  schistes  et  des  quartzltes  de  transi- 
tion ,  à  une  altitude  au  moins  égale ,  si  ce  n*est  même  supérieure 
à  celte  que  ces  couches  atteignent  dans  le  département  de  TOrne, 
puisque  la  butte  de  grès  de  Montpinçon,  contre  laquelle  il  est  adossé, 
est  à  363  mètres  au-dessus  de  la  mer.  M.  de  Caumont  (1),  con- 
vaincu de  rimportance  géologique  de  ce  point,  y  fit  faire  des  fouilles 
en  1825,  à  la  suite  desquelles  il  constata  que  le  dépôt,  composé 
de  glaise  noire,  de  calcaires  et  de  marnes  sableuses  gris  bleu,  avait 
une  épaisseur  qui  ne  dépassait  pas  7  mètres.  Sa  longueur  était  de 
600  et  700  mètres ,  et  sa  largeur  de  300  à  600.  Il  reposait  d*un 
côté  sur  les  grès,  et  de  l'autre  sur  les  schistes  de  la  commune  de 
Campandré.  Ce  lambeau ,  caractérisé  par  VExogyra  coiumba  mi- 
nima ,  le  Pecten  quinquecostatm ,  une  Cyprine ,  des  Trigonies , 
des  fragments  d'Ammonites,  de  crustacés  et  des  dents  de  poissons, 
est  un  témoin  isolé  de  la  bande  de  Nonant  à  Montabart,  et  qui  appar- 
tient aussi  à  ta  craie  gtauconieuse  ou  craie  tuffeau  inférieure.  Celle- 
ci  atteint  312  mètres  d'attitude  sur  le  bord  méridional  de  la  forêt 
de  Saint-Évrouit. 

(P.  106).  «  C'est  de  ce  point  élevé,  avons-nous  dit ,  que  Boblaye,  Rewmrf 
»  embrassant  par  ta  pensée  toutes  les  couches  secondaires  comprises  ^^^^^  '* 
K  entre  la  Manche  et  la  vallée  de  la  Loire,  et  comparant  leurs  prin- 
»  cipales  attitudes,  en  avait  conclu  avant  nous  l'existence  d'un  ploie- 
»  ment  ou  d'un  axe  anticlinal ,  dont  la  véritable  direction  paraît 
»  être  O.  31"  N.  à  £.  31''  S. ,  faisant  ainsi  avec  le  méridien  de  Paris 
•  un  angle  à  l'O.  de  59°.  Le  profit  orograpliiquc  et  géologique  N.-S. , 
»  que  nous  donnons  ici  (2),  et  qui  se  développe  sur  une  longueur  de 

9^  I  ■  I  ■  I  II  I  i»».^»»»^i^.— »— ^1^— — ^^j— ^»^^-^»^^—.— .—^^ 

(4  )  Essai  sur  la  topographie  géognostique  du  département  du 
Calvados;  in-8,  p.  275.  1825. 

(2)  La  coupe  ci-après,  pi.  I,  difTère  de  cette  de  notre  Mémoire  en 
ce  qu'elle  a  été  dressée  d'après  la  nouvelle  carte  topographique  de  la 
France,  ce  qui  nous  a  permis  de  donner  plus  d'exactitude  au  relief  du 
sol  qu'en  nous  servant  de  la  carte  de  Cassini.  Nous  l'avons  en  outre 
prolongée  d'une  part  jusqu'au  delà  du  Havre,  et  de  l'autre  jusqu'à 


376  VERSANT  NORD   DV  BASSIN   DE   LA   LOIRE. 

»  92  lieues  du  Havre  à  i'oitiers,  croise  cel  axe  sous  un  angle  de45^ 
»  Il  est  destiné  à  compléter  Tldée  de  feu  notre  savant  coufrère  » 
»  et  à  faire  ressortir  les  caractères  les  plus  remarquables  du  relM 
^  de  cette  partie  de  la  France. 

»  Nous  y  voyons  qu'à  CbàlelJerault,  le  grès  vert  de  la  base  du 
0  second  groupe,  au  contact  des  couches  jarassiqueâ,  est  h  environ 
»  60  mitres  d'altitude  ;  à  partir  de  Dangé ,  les  cotes  deviennent 
»  probablement  négatives,  et  à  Tours,  nous  savons  que  le  contact 
»  des  deux  formations  est  à  ik9  mètres  au-dessous  de  la  mer, 
»  mais  il  est  probable ,  comme  le  profil  le  fait  voir,  que  le  point 
«  le  plus  bas  du  bassiu  était  sous  la  vallée  de  Tlndre,  k  Montbazon» 
»  où  le  même  étage  doit  descendre  à  200  mètres  au-dessous  du 
»  môuie  niveau.  L^  cotes  redeviennent  positives  un  peu  avant  le 
»  parallèle  de  Chàteau-Renauld(l).  Les  sables  ferrugineux  aflOteu- 
»  rent  dans  la  vallée  du  Loir,  puis  dans  celles  de  la  Braye  et  de 
»  l'Anille,  et  atteignent  165  mètres  d'altitude  à  Lamnay.  Les  cou- 
»  ches  glauconieuses  inférieures,  qui  n'en  sont  qu'une  OMdificatioB, 
»  sont  à  123  mètres  au  Cormier,  entre  Lanmay  et  la  Ferté-Bernard, 
»  à  214  mètres  à  Bellême ,  et  à  312  mètres  au-dessus  d'Echauifour. 
»  Â  partir  de  ce  \youit,  l'abaissement  au  N.  est  très  régulier,  et  le 
n  contact  des  glaises  vertes ,  soit  avec  les  argiles  de  Kimmeridge, 
»  soit  avec  quelques  couches  aréuacées  du  groupe  inférietur,  a  lieu 
»  près  d'Houfleur,  un  peu  au-dessous  du  niveau  de  la  Manche.  Ainsi 
»  la  plus  grande  différence  entre  les  altitudes  que  présentent  dans 
»  celte  coupe  les  couches  les  plus  basses  de  la  formation  est^  de 
»  IM  métros,  en  estimant  à  12  mètres  leur  épaisseur  au  bord  de 
»  la  forêt  de  Sainl-Évroult,  et  h  \k9  mètres  au-dessous  de  la  mer  le 
»  contact  des  couches  crétacées  et  jurassiques  sous  la  ville  de  Tours. 
»  Celte  différence  serait  de  500  mètres,  si  le  point  le  plus  bas  se 
0  trouvait,  comme  on  vient  de  le  dire,  au-dessous  de  Montbazon.  » 

On  peut  remariiuer,  en  outre,  que  l'abaissement  général  au  JN.  se 
trouve  interrompu  au  delà  de  lionfleur  par  le  relèvement  du  massif 
du  cap  la  ilève,  puisque  cette  même  couche  d'argile  verte,  qui 
nous  a  servi  de  repère  sur  le  versant  septentrional  de  Taxe  du  Mel  - 
leraull,  a  été  reportée  à  près  de  30  mètres  au-dessus  de  la  mer,  ce 


Poitiers;  enfin  nous  y  avons  fait  des  changements  assez  notables  en 
rapport  avec  ceux  que  nous  avons  apportés  dans  la  rédaction  de  notre 
texte  primitif. 

(1)  Nous  faisons  abstraction  de  l'affleurement  purement  local  et 
exceptionnel  de  Souvigné.^ 


OBSERVATIONS  GÉiNSRALBS  SUR  LES  CHAPITRES  1   A  YI.       ^75 

qui  a  flic  affleurer  de  uouveaa  Félage  de  Kimmeridge.  Noas  avons 
regardé  les  dépôts  crétacés  au  contact  des  couches  jurassiques  dans 
toute  retendue  de  cette  coupe  comme  appartenant  à  la  base  du 
second  groupe,  ou  groupe  de  la  craie  tuffeau.  L'assise  d'argile  verte 
do  ph»  nord  pourrait  seule  nous  laisser  quelques  doutes;  mais,  fût- 
elle  ea  effet  un  rudiment  du  gault ,  les  chiffres  que  nous  venons  de 
donner  pour  la  courbure  du  plan  de  contact  des  deux  formations 
n'en  seraient  altérés  que  de  10  ou  12  mètres  au  plus  de  ce  côté. 

$  4.  Observations  générales  sur  les  ehapitres  X  A  TX. 

L'examen  des  caractères  et  de  la  distribution  des  dépôts  tertiaires 
des  lies  Britanniques,  des  Pays-Bas  et  des  bassins  de  la  Seine  et  de  la 
Loire,  nous  y  a  fait  reconnaître  des  différences  profondes  sous  le  rap- 
port de  leur  puissance,  de  leur  extension ,  de  leurs  caractères  miné- 
ralogiques,  el  des  fossiles  qu'ils  renferment ,  et  cela,  non  seulement 
en  tes  considérant  dans  leur  succession  ou  dans  le  temps,  mais 
encore  à  un  moment  donné  sur  ces  divers  points  de  l'Europe  occi- 
dentale. Nous  avons  vu,  de  plus,  que  ces  différences  étaient  en  rap- 
port avec  certaines  dispositions  du  sol  actuel  qui  devaient  avoir  été 
représentées  alors  par  un  relief  assez  analogue  à  celui  que  nous 
avons  encore  sous  les  yeux. 

L'étude  stratigraphique  assez  détaillée  que  nous  venons  de  fiiire 
des  dépôts  secondaires  de  la  formation  crétacée  dans  le  même 
espace  nous  conduit  à  très  peu  près  aux  mêmes  conclusions;  mais 
nous  devons,  pour  les  faire  apprécier,  résumer  et  présenter  sous 
une  forme  à  la  fois  plus  simple  et  plus  synthétique  les  caractères 
généraux  des  quatre  groupes  que  nous  avons  admis,  et  comparer 
les  changements  qu'éprouvent  leurs  divisions  ou  étages  lorsqu'on 
passe  d'un  pays  à  un  autre ,  ou  d'une  région  naturelle  dans  celles 
qui  l'avoisinent  ou  qui  lui  sont  opposées.  Pour  cela,  nous  repren- 
drons chacun  des  groupes  et  des  étages  en  commençant  par  les  plus 
récents.  Les  preuves  de  ce  que  nous  allons  dire  étant  contenues 
dans  ce  qui  précède,  nous  n'aurons  pas  à  y  revenir. 

Le  calcaire  pisoUthique  n'a  encore  été  reconnu  que  dans  le  <"  groupe, 
bassin  de  la  Seine,  et,  s'il  est  réellement  secondaire,  il  est  sans  doute  craie  biaockc 
plus  récent  que  la  craie  supérieure  de  la  Belgique.  L'examen  des 
fossiles  d'une  seule  localité  a  présenté  des  résultats  différents 
de  ceux  de  la  faune  de  tous  les  lambeaux  réunis,  et  ce  sont  ces 
derniers  que  nous  devons  adopter,  parce  que,  indépendamment 
de  leur  généralité,  Hs  sont  plus  en  rapport  avec  les  caractères 


376  OBSERVATIONS  GÈMÉRALKS 

minéralogiques  et  stratigrapbiques.  Eo  effet,  il  y  a  non  senlement 
âisconlinuité,  mais  encore  discordance  entre  tous  les  lambeaux 
de  calcaire  pisoliiliique  et  la  craie  sous-jacente ,  et  il  y  a  une 
différence  complète  entre  les  faunes  des  deux  dépôts  superposés. 
En  Belgique,  au  contraire,  il  y  a  une  continuité  parfaite  entre  la 
craie  supérieure  et  la  craie  blanche,  et  l'analogie  des  faunes  confirme 
leurs  relations  géologiques.  Il  y  a  évidemment  eu  dans  le  bassin 
de  la  Seine,  vers  son  milieu  et  dans  le  sens  de  son  grand  axe ,  après 
le  dépôt  de  la  craie,  un  phénomène  qui  ne  s*est  pas  manifesté  au 
nord ,  d*où  il  résulte  que  la  différence  des  faunes  du  calcaire  pi- 
solithique  et  de  la  craie  supérieure  de  Belgique  n*est  pas  seulement 
due  à  des  circonstances  locales,  produit  de  l'isolement  ou  de  la 
séparation  des  deux  bassins,  mais  encore  à  ce  que  ces  faunes  ne 
sont  pas  absolument  contemporaines,  celle  du  sud  étant  plus  récente» 
comme  le  prouve  sa  plus  grande  anal(^ie  avec  les  formes  animales 
qui  ont  prédominé  pendant  la  période  tertiaire  inférieure  (1). 

La  craie  supérieure  de  la  Belgique,  reléguée  sur  quelques  points 
des  bassins  de  TEscaut  et  de  la  Meuse,  constitue  des  lambeaux  qui 
auraient  plus  ou  moins  rempli  certaines  dépressions  de  la  surface 
de  la  craie  blanche,  mais  sans  qu'il  se  fût  manifesté  entre  tes  deux 
dépôts  des  perturbations  comparables  à  celles  du  bassin  de  la  Seine. 
Aux  environs  d'Aix-la-Chapelle,  sa  distinction  d'avec  la  craie 
blanche  est  encore  mal  déûnie. 

La  craie  blanche  nous  a  présenté  des  caractères  parfaitement 
comparables,  quoique  avec  des  variations  de  puissances  énormes, 
dans  le  nord-est  de  l'Irlande,  dans  toute  la  partie  orientale  et  mé- 
ridionale de  l'Angleterre,  en  Belgique  et  dans  le  bassin  de  la  Seine; 
mais  au  delà  de  la  ligne  de  partage  de  la  Seine  et  de  la  Loire,  si  ce 
n'est  vers  son  exirémilé  sud-est,  nous  n'avons  aucune  preuve  stra- 
ligraphique  qu'elle  soit  représentée  dans  le  bassin  de  la  Loire. 

La  craie  à  silex  de  Blois,  de  Chaumont,  du  château  de  Vendôme, 
et  dont  nous  avons  cru  reconnaître  encore  des  traces  plus  au  nord , 
nous  paraît  être  inférieure  à  la  craie  blanche  et  devoir  occuper  par 
consc{|ueni  la  base  du  premier  groupe  de  la  formation.  Mais,  à  cet 
égard ,  le  manque  de  bonnes  coupes  ne  nous  permet  pas  d'établir 
avec  certitude  leurs  véritables  relations.  Il  n'en  est  pas  de  même  de 
la  superposition  de  cette  craie  de  Blois  et  de  Chaumont  à  la  craie 


(1)  Nous  n'avons  pas  à  nous  occuper  en  ce  moment  des  rapports 
assez  superficiellement  établis  entre  ces  petits  lambeaux  et  les  cou- 
ches crétacées  supérieures  des  côtes  de  la  Baltique. 


SUR  LUS  CHAPITRES  1  À  YI.  377 

jaune  de  Touraine ,  superposition  qui  n*est  pas  moins  positive  que 
les  différences  pétrographiques  et  paiéontologiqucs  des  deux  étages. 
Nous  nous  sommes  borné,  en  l*absence  d'observations  récentes,  à 
provoquer  un  nouvel  examen  des  petits  dépôts  crétacés  du  Gotentin, 
afin  que  Ton  puisse  déterminer  leurs  rapports  directs  avec  ceux 
d^autres  contrées. 

Le  groupe  de  la  craie  tuffeau,  divisé  en  trois  étages  en  Angleterre,    **  groupe, 
est,  comme  la  craie  blanche,  représenté  par  quelques  fossiles  dans  iacraittufrei.« 
les  comtés  d'Antrim  et  de  Londonderry.  Les  deux  premiers  étages 
{lower  chalk  et  chalk-marl)  n'ont  pas  été  reconnus  dans  le  York- 
sbire;  mais,  à  partir  du  Lincoinshire  et  jusque  dans  le  Devonsbire 
oriental,  Tune  ou  Tautre  de  ces  divisions,  et  surtout  la  seconde,  est 
toujours  reconnaissable.  Le  troisième ,  ou  le  grès  vert  supérieur 
{upper  green  sand),  que  nous  avons  décrit  séparément  à  cause  de 
ses  caractères  pétrographiques  assez  différents,  est  particulièrement 
développé  vers  i'O.  Il  s'amincit  de  plus  en  plus  à  !*£.,  et  n'offre 
plus,  en  effet,  qu'une  couche  insignifiante  sur  la  côte  de  France. 
Nous  avons  rapporté  au  premier  étage  les  marnes  sableuses  et 
argileuses  de  la  Flandre  et  du  Haiiiaut ,  certaines  couches  mar- 
neuses et  glauconieuses  de  la  province  de  Liège ,  cl  regardé  comme 
appartenant  au  même  groupe  dont  ils  représenteraient  les  étages 
inférieurs ,  ou  au  moins  le  second ,  tout  le  système  sableux  des 
environs  d'Aix-la-Chapelle  et  le  tourtia  du  bassin  de  l'Escaut, 
sans  que  l'on  puisse  cependant  apercevoir  encore  un  parallélisme  de 
détail  extrêmement  précis. 

Dans  le  bassin  de  la  Seine,  il  est  doutent  que  le  grès  vert  su- 
périeur puisse  être  nettement  caractérisé,  mais  nous  avons  vu  le 
premier  étage  formé  aussi  par  des  marnes  argileuses  et  sableuses, 
dans  les  départements  de  l'Aisne  et  des  Ardennes,  comme  dans  celui 
du  Nord,  et  se  continuer  à  l'Ë.  et  au  S.-£.  par  des  calcaires 
marneux,  avec  Inoceramus  mytiloides^  tandis  que  le  second, 
depuis  les  environs  de  Vouziers  jusqu'autour  de  Sancene ,  mal* 
gré  les  modifications  minéralogiques  des  roches  qui  le  consti- 
tuent ,  s'est  trouvé  constamment  caractérisé  par  les  Ammonites 
Mantelliy  varions,  rhotomagemis  et  falcatus^  les  Turrilites  cos^ 
tatus  et  tuberculatus,  le  Scaphites  œqualis^  le  Hamites  atienuatus, 
le  Nautilus  eiegans,  comme  au  N.-O. ,  près  de  Rouen,  au  N, 
dans  les  falaises  du  cap  Blanc-Nez,  et  de  l'autre  côté  du  détroit. 

Mais  après  Vierzon ,  dans  les  diverses  parties  du  bassin  de  la 
Loire,  il  ne  nous  a  plus  été  possible  de  retrouver  ni  de  suivre  avec 
la  même  certitude  cet  horizon  jusque-là  si  bien  caractérisé.  A  Tex- 


978  OBSERVATIONS  GÉNÉHALES 

ception  de  Vlnoeeramus  mytiloides,  les  fossiles  précédents  de- 
viennent assez  rares  vers  Touest,  ou  bien  se  trouvent  associés  à  des 
espèces  tout  à  fait  différentes  de  celles  de  l'est  et  du  nord.  L'ab- 
sence de  la  craie  blanche  au-dessus  et  la  présence  au  contraire 
d*un  ensemble  de  couches  très  distinctes  par  leurs  caractères  mhié- 
ralogiques,  comme  par  leurs  fossiles,  augmentent  la  difficulté  des 
rapprochements.  Nous  avons  supposé  que  la  craie  micacée  du  bassin 
de  la  Loire  pouvait  être  le  prolongement  de  ce  second  étage,  mais 
celle  conjecture  est  purement  relative;  car  les  assises  qui  consti- 
tuent notre  quatrième  étage  ou  du  grès  vert  qui  lui  est  certainement 
inférieur,  puisqu'un  troisième  système  de  couches  vient  se  placer 
entre  eux ,  nous  montre  encore ,  dans  certaines  parties  du  versant 
nord  do  bassin,  précisément  les  fossiles  que  nous  venons  de  citer. 
La  craie  micacée,  dont  l'horizon  est  si  constant,  ne  peut  donc  être 
réquivalent  que  d'une  portion  du  second  étage.  Les  caractères  si 
diSérentsdu  grand  dépôt  crétacé  qui  la  recouvre,  comme  ceux  beau- 
coup plus  variés  et  plus  compliqués  des  couches,  sur  lesquelles  elle 
repose ,  nous  ont  obligé  d'établir  quatre  étages  au  lieu  de  trois  dans 
ce  second  groupe  du  bassin  de  la  Loire,  lequel  nous  a  présenté,  dans 
hi  variété  et  la  multiplicité  de  ses  dépôts  comme  dans  la  répartition 
des  fossiles,  quelque  chose  de  tout  à  fait  comparable  à  ce  que  nous 
avons  vu  dans  le  quatrième  groupe,  ou  groupe  néocomien  du  bassin 
de  la  Seine. 

La  craie  jaune  de  Touraine  (!•' étage)  pourrait  correspondre 
à  la  craie  inférieure  ou  sans  silex  d^Anglclerrc  {lotver  cholk)  et 
de  l'est  de  la  France,  mais  ses  caractères  pétrographiques  sont  en- 
tièrement distincts,  et  ses  fossiles  n'offrent  qu'une  analogie  fort 
éloignée  avec  ce  membre  assez  imparfaitement  séparé  stratigraphi- 
quement  de  la  craie  blanche  en  dessus  et  du  second  étage  en 
dessous,  tandis  que  dans  le  bassin  de  la  Loire  elle  est  très  nette- 
ment recouverte  pat  la  craie  de  Biois,  suivant  une  ligne  passant  par 
Chaumont-sur-Loire,  Vendôme,  et  se  perdant  sous  le  plateau  entre 
Ghâteaudun  et  Montdoubleau.  Sa  répartition  géographique  est  aussi 
sans  rapport  avec  celle  de  la  craie  micacée.  Principalement  déve- 
loppée suivant  Taxe  de  la  vallée  de  la  Loire,  dans  tout  son  trajet  à 
travers  le  département  d'Indre-et-Loire,  sa  limite  méridionale 
passe  par  Sainl-Aignan,  Clion,  Ligueit,  Saiule-xMaure ,  Loudun  et 
Candes ,  tandis  que  sa  limite  nord  passe  au-dessus  de  Châieau-la- 
Vallière,  par  le  Lude,  Troo,  Vendôme,  pour  remonter  vers  Bonne- 
val  ,  au  delà  de  Ghâteaudun. 

En  réunissant  ses  fossiles  à  ceux  de  la  craie  blanche  sous  le  nom 


sua  L£S  CUAPiTRES  I  A  VI.  979 

d'étage  sénofiien^  AJ.  Âlc  d'Orbigny  a  fait  un  rapprochement  dont 
nous  ne  pouvons  comproiidre  les  motifs,  puisqu'il  semble  contredit 
par  les  caraclères  minéralogiques,  qu*îl  n*a  en  sa  faveur,  du  moins 
à  notre  connaissance,  aucune  preuve  siratigraphique  de  parallé- 
lisme» et  que  celles  déduites  des  principaux  corps  organisés  ne  sont 
pas  plus  concluantes.  Il  suflSt ,  en  eiïet ,  de  parcourir  la  liste  des 
foaiiies  que  ce  savant  a  donnée  dans  son  Prodrome  de  paléonto- 
logie  universelle  (i),  pour  élre  convaincu  de  cette  dernière  asser- 
tion. Les  Ammonites,  dont  Taoteur  compte  6  espèces  dans  la  craie 
de  Tooraine,  et  qui  n*y  sont  pas  rares,  n*ont  jusqu'à  présent  au- 
cun représentant  dans  la  craie  blanche,  non  plus  que  les  Scapbites 
el  les  Baculiies,  tandis  que  pas  une  Bélemnite,  pas  une  Ananchyte, 
pat  une  Galérite  n'a  été  citée  dans  la  craie  de  Touraine,  où  VExo- 
gyra  columba^  qui  non  seulement  s'y  trouve  à  tous  les  niveaux, 
mais  encore  y  aquiert  ses  plus  grandes  dimensions ,  est  une  coquille 
to«t  ^  fait  étrangère  à  l'horizon  de  la  craie  Manche ,  dans  l'espace 
i|ue  nous  avons  étudié  jusqu'à  présent  comme  partout  ailleurs. 
Maintenant ,  quant  aux  20  espèces  que  nous  trouvons  signalées  à 
la  fois  par  M.  d'Orbigny  dans  les  deux  dépôts,  et  qui  probablement 
forment  son  principal  argument  pour  les  réunir,  il  y  a  4  bivalves, 
S  Térébratules,  7  bryozoaires,  U  radiaires  et  8  amorphozoaires.  Sur 
ce  nombre,  4  seulement  doivent  être  regardées  comme  ayant  une 
certaine  Importance  ;  ce  sont  :  le  Spondylus  spinosus,  la  Terebra^ 
tula  octoplicata,  la  T.  camea  et  le  Micraster  cor-anguinum.  De 
ces  quatre  espèces,  une  seule  est  commune,  la  T.  octoplicata ;  la 
T.  camea  est  rare;  le  Micraster  cor  -  anguimm  l'est  égale- 
ment, si  ce  n'est  vers  le  bord  septentrional  du  dépôt,  et  nous 
n'avons  jamais  rencontré  la  quatrième.  Or,  d'aussi  faibles  analogies 
ne  nous  paraissent  pas  pouvoir  balancer  la  somme  des  différences 
qui  existent  entre  la  craie  blanche  du  bassin  de  la  Seine  et  la  craie 
jaune  de  celui  de  la  Loire. 

La  craie  micacée  (2*  étage),  dont  les  rapports  assez  obscurs 
avec  les  dépôts  de  l'est  nous  ont  déjà  occupé ,  dépasse  beaucoup 
l'étage  précédent  au  S.  et  à  FO.,  puis  diminue  d'épaisseur  au  N. 
dans  les  départements  de  la  Sarthe  et  de  l'Orne,  où  par  l'absence  du 
troisième  étage,  un  peu  à  l'est  d'une  ligne  N.-S.,  tirée  de  fionné- 
table  à  Châteilerault ,  elle  repose  directement  sur  le  quatrième.  La 
constance  de  ses  caractères  minéralogiques  nous  l'a  toujours  fait 
distinguer  facilement  des  dépôts  plus  anciens  el  plus  récents.  L'/no- 


(4)  P«a4l,vohII.4S60. 


3S0  ODSEBVATIONS  GÉNËUALES 

ceramus  mytiloides  en  est  le  fossile  le  plus  fréquent.  Les  Ammo- 
nites et  les  autres  coquilles  sont  assez  généralement  celles  de  la  craie 
inférieure  du  nord  {lower  chalk);  mais  un  bon  nombre  d*aatres, 
qui  se  trouvent  aussi  dans  la  craie  marneuse  ou  chloritée  {chalk^ 
mari),  ne  nous  permettent  de  la  considérer  que  comme  une  division 
locale  du  groupe  de  la  craie  tuffeau  que  nous  pourrons  retrou?er 
ailleurs,  mais  qui  ne  nous  parait  pas  avoir  Tiraportance  que  semble 
vouloir  lui  attribuer  Tauteur  de  la  Paléontologie  française,  qui  en 
a  réuni  les  fossiles  sous  le  nom  à* étage  turonien ,  expression  d'au- 
tant moins  convenable,  que  c*est  dans  la  partie  occidentale  du  Berry, 
la  partie  nord  du  Poitou  et  en  Anjou,  que  cet  étage  est  particulière- 
ment développé,  et  qu'il  n'occupe  qu'une  très  faible  surface  dans 
la  Touraine  proprement  dite  et  manque  complètement  aux  environs 
de  Tours. 

Âu-dessous  de  la  craie  micacée  règne,  dans  toute  la  pariie  occi- 
dentale du  bassin ,  depuis  les  environs  de  Châtellerault ,  les  petites 
vallées  du  Thouet  et  du  Layon ,  puis  passant  par  Saint-Maur-sur- 
Loirc,  Saint-Saiurnin,  Suette,  Durlat,  la  Flèche,  jusqu'au  Mans  et  on 
peu  au  delà,  le  troisième  étage  que  nous  avons  désigné  sous  le  nom 
de  couches  à  ostracées  avec  des  marnes  glauconieuses,  des  grès  gros- 
siers verdâtres,  des  psammites  et  des  argiles.  Les  forages  de  Tours 
nous  ont  révélé  leur  existence  vers  le  centre  du  bassin ,  mais  nous 
n'avons  aucune  preuve  qu'elles  s'étendent  beaucoup  au  delà  vers  l'E.  ; 
car  sur  le  même  méridien,  dans  toute  la  vallée  de  la  Brave  au  N., 
la  craie  micacée  repose,  comme  on  vient  de  le  dire,  sans  intermé- 
diaire sur  les  grès  et  les  calcaires  ferrugineux  du  /i*  étage.  Ces 
couches  sont  surtout  caractérisées  par  l'association  constante  de 
certaines  ostracées  auxquelles  se  joignent,  par  places,  sur  sa  limite 
occidentale,  d'autres  fossiles  qui  se  retrouvent  dans  la  première 
assise  du  quatrième  étage  placée  dessous.  Celte  circonstance  a  sans 
doute  délerniiiic  31.  Aie.  d'Orbigny  à  les  réunir  à  l'étage  fort  hété- 
rogène qu'il  nomme  cénomanien  ;iu;i'is  les  données  strat  {graphiques, 
conmie  les  caracièrcs  niioéralogiques,  s'opposent  à  ce  rapproche- 
ment artificiel. 

Vétage  du  grès  vert  (W  étage)  est  le  plus  compliqué  du  second 
groupe,  et  il  est  fort  difficile  en  outre  de  saisir,  sur  la  rive  gauche 
de  la  Loire,  ses  rapports  avec  le  prolongement  occidental  des  couches 
crétacées  du  bassin  de  la  Seine.  Ses  transformations  du  S.  auN., 
en  passant  sous  la  vallée  principale,  sont  frappantes,  si  l'on  compare 
ses  caractères  et  son  état  rudimen taire  sur  sa  limite  méridionale 
dans  les  départements  de  la  Vienne,  des  Deux-Sèvres  et  de  Maine- 


SUB  LES  CHAPITRES  I   A   Yl.  381 

et-Loire*  avec  ceux  qu'il  affecte  au  centre  du  département  de  la 
Sarthe,  puis  dans  sa  partie  orientale  et  dans  celui  de  l'Omet 
à  l'approche  des  couches  jurassiques.  Ces  changements  dans  l'as- 
pect et  la  nature  des  sédiments  sont  tels,  que,  sans  leur  continuité 
qui  nous  a  été  bien  démontrée,  rien  n'eût  semblé  plus  naturel  que 
de  les  considérer  comme  l'expression  de  périodes  distinctes  ;  mais 
ici  encore  un  certain  nombre  d'espèces  fossiles  qui  persistent,  mal- 
gré les  variations,  des  roches  vient  les  rattacher  les  unes  aux  autres. 
Ces  espèces,  associées  à  un  grand  nombre  d'autres,  propres  à  celte 
région,  sont  en  outre  très  caractéristiques  du  second  étage  du 
groupe  dans  tout  le  bassin  de  la  Seine,  comme  en  Angleterre  ;  de 
sorte  que,  malgré  cette  complication  de  transformations  latérales  et 
verticales,  dans  l'espace  et  dans  le  temps,  nous  sommes  conduit  à 
réunir  encore  au  groupe  de  la  craie  tuffeau  cet  étage  inférieur  de  la 
formation  dans  le  bassin  de  la  Loire. 

Nous  avons  vu  d'ailleurs,  entre  Nogent-le-Rotrou  et  Bellême,  la 
liaison  parfaite  de  toute  la  série,  depuis  la  craie  à  silex  jusqu'aux 
argiles  gris  verdâtre,  sableuses,  qui  reposent  partout  sur  les  assises 
jurassiques;  là ,  plus  de  couches  à  ostracées  avec  leurs  grès,  leurs 
argiles  et  leurs  psammites,  plus  de  grès  calcarifères  à  Trigonies  ou 
à  Orbitolites,  plus  de  sables  ni  de  grès  ferrugineux.  Tous  ces  dé- 
pôts si  différents  par  leur  aspect  autour  du  Mans,  et  dont  nous 
avons  suivi  la  disparition  successive ,  ou  les  transformations  gra- 
duelles à  mesure  que  nous  nous  avancions  vers  le  N.-E. ,  sont 
représentés  par  des  masses  synchroniqucs  qui  n'ont  conservé  de  ces 
sédiments  si  multiples  qu'un  certain  nombre  de  fossiles  communs. 
Ces  derniers ,  comme  on  vient  de  le  dire ,  sont  ceux  qui  partout 
ailleurs  caractérisent  le  vaste  horizon  du  second  étage  de  la  craie 
tuffeau ,  depuis  le  nord-est  de  l'Irlande  jusque  sur  les  flancs  des 
Alpes,  et  presque  toujours  enveloppés  aussi  dans  des  roches  dont 
les  caractères  pétrographiques  offrent  une  constance  non  moins 
remarquable. 

Il  est  donc  difficile  de  concevoir  comment  le  savant  auteur  de 
h  Paléontologie  française,  à  qui  ce  grand  rapport  n'a  point  échappé, 
a  pu  donner  le  nom  d'étage  cénomanien  à  un  ensemble  partout  si 
bien  caractérisé,  si  largement  développé,  excepté  précisément  aux 
environs  du  iMans,  où  les  dépôts  présentent  des  relations  strati- 
graphiques  obscures  et  compliquées,  des  caractères  minéralogiques 
très  variables  et  purement  locaux,  dont  les  fossiles  les  plus  nom- 
breux sont  rarement  ceux  qui  dominent  partout  ailleurs  h  ce  ni* 


,  é&B€  la  tene  eutm  r  par  sa 
gJMfi!  <ie  cjnM9  Mfltes  pornottiêm  et  bornée»  i  ce  peëc 

fe9(-ëiire  pimiraiiMi  se  di  ■iiiiiisf  si  les  eciçes  3  ec  ^  dB 
p\ïmf\i  an  koÉsm  et  !a  Lnère  k  iemeiit  pas  sa 
ftmmlmr  àm  piet  vert  m^énsm,  pte  <m  aon»  eamçmikÈk  à  ce 
Totta  fv  ëaas  k  Wîitsàire,  et  fû  devrai  les  candère» ëe  a 
à b <i|HiiiWB wlMif c éi yiiig gè fl s^est éépié.  Hmkcfis 
fcrt  supérlew,  iftwifi  pàn  iwiuwf  ^  reœst  qs^  Test,  A»  li 
smI  de  r  Aa^^eferre ,  s'en  esc  pas  nmas  tmtâitett  cooCsb  éefw 
la€d(ei<islU9lj«K|oedaasieDrffM»lÉîre,ooieraie  éeseseiHf- 
Wlés  ^  Taelre,  Sa  fi»ae  a'oAre  ries  qai  «fistiogiBe  esseslieflaHaC 
les  dkvx  rhafes,  <(WMq«'ini  pca  pto  rkke  et  pl«i  ? ariée  A»  le 
Wîlfjhirey  et  ses  rapports  arec  la  craie  onnMsse,  q«î  le  recMnre, 
fiwt  pOTiovl  tes  fliiflMSi  Dam  le  Maise,  aa  oMlnire,  laat  est  iraa^ 
sirafiifatifMi  de  b  craie  oucacée,  caractères  BÉBéralagi^ves  et 
iBes  presifoe  lo«s  diiucsto  de  ce«x  do  ^rrr  terf ,  rie»  ne 
ces  desi  étapes  iadépeadaaiseatre  en  canaeda  tmisièflK  qai  les 
sépare.  Il  a*f  a  doac  ascaae  aaaiope  ai  cawparaisiia  posaftle. 

H  est  aa  aatre  rapprodieaKai  qae  l'oa  poarrait  Are  aasÉ  leaii 
de  Uàt ,  et  qui  ae  serait  pas  pias  eiact.  Uaas  k  Dtiaaaliiie  et 
Toaesl  da  l>orselshire,  aoos  aroos  égaieoKat  réaai  loas  le  aoade 
frè$  vtri  des  coodbes  aréaacées  qœ  aoos  a'atoas  pa  ai  safadmaer, 
ai  rapporter  ploldt  aa  grès  ? ert  sopérieor  qo'aa  gaak  oa  aa  pès 
rert  inférieor.  Mais  là  doos  arioas  sai^i  de  TE.  à  VO.  ramiocisse* 
o>ent  graduel  des  trois  systèmes  de  coocbes  qui  soot  Teoos  poor 
ainsi  dire  se  fon^lre  en  an  seal ,  dans  lequel  cbacon  d*eoi  était 
représenté  f>ar  an  certain  nombre  d'espèces  fossiles  qui  letir  étaient 
propres,  associées  avec  d'antres,  particulières  à  ces  dépôts,  leurs  re- 
présentants communs.  Il  y  avait  doue  quelque  probabilité  pour 
que  ceux-ci  fassent  en  effet  les  équivalents  des  trois  systèmes  en 
question.  Mdis  dans  le  bassin  de  la  Loire,  ni  les  couches  à  ostracées, 
ni  les  coucbcs  a  Irigonics,  ne  rei>résenieiil  paléontologiqoement  la 
(aune  du  ganlt ,  ni  celle  du  grès  vert  inférieur  ou  du  groupe  néo- 
comien  ;  par  conséquent ,  les  deux  étages  inférieurs  du  second 
groupe  du  bassin  de  la  Loire  ne  sont  point  dans  des  conditions 
géologiques  relatives  semblables  à  celles  du  grès  vert  du  Dorsetshirc 
et  du  Devonsbiro. 

^éanmoins  on  ne  peut  nier  que,  sous  le  rapport  zooîogiquc,  la 
faune  du  h*  étage,  et  surtout  celle  petite  faune  locale  que  nous 
avons  signalée  vers  sa  base;  n*ait  plus  d'analogie  avec  celle  du  grès 


SUR  LBS  CHAPITRSS  1  A  Tl. 


ISI 


vert  de  Foucst  de  l'Angleterre,  avec  ce-Ile  du  tourtia  el  avec  celle  da 
quatrième  étage  du  sud-oue8l  de  la  France  que  nous  allons  étudier, 
qu'avec  toute  autre,  lorsqu'on  lait  abstraction  des  espèces  caracté- 
ristiques qui  rattachent  ces  dépôts  circonscrits  et  particuliers  au 
grand  horizon  de  la  craie  tuffeau  moyenne  dont  nous  venons  de 
parler. 

Le  gault  est  le  plus  simple^  et  en  même  temps  le  mieux  caracté- 
risé des  quatre  groupes  de  la  formation.  Très  réduit,  et  sous  forme 
de  craie  marneuse  rouge  depuis  le  Yorkshire  jusqu*à  la  pointe  sep- 
tentrionale du  Norfolk ,  partout  ailleurs  en  Angleterre,  son  horizon 
est  nettement  établi.  Sur  les  côtes  opposées  du  détroit,  ^  Folkstone 
et  àWissant,  sur  le  pourtour  intérieur  du  bas  Boulonnais  et  du 
pays  de  Bray,  dans  le  puits  de  Meulers,  à  Rouen  et  dans  tous  les 
forages  du  centre  du  bassin  qui  ont  traversé  la  craie,  son  existence 
a  été  constatée.  Si  d'une  part,  comme  nous  le  pensons,  il  manque 
complètement  au  nord  de  l'axe  de  l'Artois,  dans  le  Hainaut,  la 
province  de  Liège  et  aux  environs  d'Aix-la-Chapelle,  de  l'autre,  il 
forme  une  bande  continue  qui,  depuis  les  bords  de  l'Oise,  aux  envi* 
rons  d'Hirson  (Aisne),  traverse  les  départements  des  Ardennes, 
de  la  Meuse,  de  la  Marne,  de  la  Haute-Marne,  de  l'Aube,  toujours 
accompagné  des  mêmes  fossiles  jusque  sur  la  rive  droite  de  l'Yonne. 
Au  delà,  les  corps  organisés  deviennent  rares,  et  leur  présence  dans 
les  grès  ferrugineux  ou  à  leur  base  a  pu  faire  regarder  ceux-ci  comme 
en  étant  la  continuation.  Des  glaises  sableuses  vertes,  qui  persistent 
encore  à  travers  la  partie  occidentale  du  département  de  l'Yonne, 
passent  dans  celui  de  la  Nièvre,  et  pénètrent  dans  la  portion  orientale 
de  celui  du  Cher,  nous  ont  paru  être  une  dépendance  du  gault, 
de  même  que  celles,  également  sans  fossiles,  que  nous  avons  vues 
reposer  sur  les  couches  jurassiques  dans  les  départements  de  l'Orne 
et  du  Calvados.  Dans  le  bassin  de  la  Loire ,  proprement  dit ,  aucun 
fossile  ne  nous  a  permis  d'y  soupçonner  sa  présence. 

A  Tinverse  du  précédent,  le  groupe  néocomien  est  le  plus  com- 
plexe et  le  plus  variable  de  tous.  Représenté  au  nord  par  l'argile 
de  Speetou ,  il  est  en  général  mal  caractérisé  sur  toute  la  lisière  oc- 
cidentale de  la  formation,  et  ce  n'est  que  dans  l'ile  de  Wight,  le 
Sussex ,  le  Kent  et  le  Surrey,  qu'il  est  parfaitement  développé.  Là 
seulement  quatre  divisions  ou  étages  ont  pu  y  être  tracés,  en  face  des 
côtes  de  France,  où  cependant  il  en  existe  à  peine  quelques  traces, 
par  suite  d'une  disposition  dont  nous  avons  déjà  dit  quelques  mots, 
et  sur  laquelle  nous  reviendrons  tout  à  l'heure.  Ces  étages  sont  : 


s»  groupe, 

da 

gantt. 


4«groBp«, 
néocomien 

ou 
(lu  erès  verl 


ifci 


micneiir» 


S8^  OBSERVATIONS  GiNÉRALBS 

1»  des  sables  blancs  jaunes  ou  ferrugineux,  avec  des  concrétions  cal- 
caires et  des  cherts;  2"  des  sables  argileux  verdâtres  et  panachés; 
Z""  des  grès  verts  calcarifères,  et  des  calcaires  sableux  avec  Exog\fra 
sinuata  ;  W*  des  argiles  foncées  avec  Perna  Mulleti ,  Pholadomya 
acutistUcata,  etc. 

Dans  le  Devonshire  et  une  partie  du  Dorsetshire ,  nous  avons 
réuni,  sous  le  nom  de  grès  verty  des  couches  arénacées  et  quart- 
zeuses  qui  nous  ont  paru  représenter  à  la  fois  les  sédiments  et  les 
faunes  du  grès  vert  inférieur,  du  gault  et  du  grès  vert  supérieur  de  Test 
de  TAngleterre  ;  du  moins  les  rapports  stratigraphiques  et  la  compa- 
raison des  fossiles  ne  nous  ont-ils  pas  permis  d'autre  conclusion. 

De  même  que  le  gault,  ce  groupe  n*a  aucun  équivalent  certain 
dans  le  département  du  Nord,  le  Hainaut,  la  province  de  Liège  et 
le  bassin  d*Aix-la-Chape]le.  Dans  le  bas  Boulonnais  et  dans  le 
pays  de  Bray,  quelques  couches  sableuses  et  argileuses  en  f(»nt  sans 
doute  partie,  et  quelques  rudiments  encore  douteux  peuvent  exister 
au  cap  la  Hëve,  ainsi  que  dans  les  falaises  opposées;  mais  dans  toute 
la  ceinture  orientale  du  bassin  crétacé  de  la  Seine,  il  se  présente 
sous  des  aspects  plus  variés  encore  que  sur  les  côlos  du  Kent  et 
de  lllc  de  Wight. 

Nous  l'avons  divisé  en  trois  étages,  et  chacun  des  étages  en  deux 
assises  {antè,  p.  317).  L*étage  supérieur  est  celui  qui  a  la  plus 
grande  extension.  Sa  seconde  assise  semble  pénétrer  jusque  dans  la 
partie  sud  du  déparlement  des  Ardennes,  et  la  première  se  prolonge- 
rait jusqu'au  centre  du  déparlement  du  Cher.  Si  VExogyra  sinuata 
pouvail  être  considérée  comme  marquant  un  horizon  constant  et 
comparable  dos  deux  côtés  du  détroit,  il  en  rcsulUMail  que  ce  pre- 
mier étage  de  Test  représenterait  à  peu  près  les  trois  premiers  étages 
du  sud  de  l'Angleterre  ;  car  cette  coquille  se  trouve  pariiculièrement 
dans  les  calcaires  du  kentish-rag.  Une  analogie  de  plus  est  la  rareté 
des  corps  organisés  vers  le  haut  du  groupe  en  Angleterre ,  comme 
dans  les  sables  ferrugineux  de  Test.  Dans  l'île  de  Wight,  celle 
coquille  domine  dans  la  seconde  des  irois  divisions  proposées  par 
MM.  Ibbelson  et  Forhes,  et  elle  se  montre  dans  18  couches  (de  1 
à  37)  des  55  que  M.  Fitlon  a  distinguées  dans  la  même  coupe. 

D'un  autre  côlé,  le  second  étage,  celui  des  sables  et  des  argiles 
panachées  avec  minerai  de  fer,  offre  des  caractères  miuéralogiques 
assez  semblables  à  ceux  que  Ton  observe  dans  le  second  élage  du 
Kent,  où  les  argiles  osirêennes  et  les  Inmachelles  ne  seraient  point 
représeniées.  On  a  vu  que  l'assise  supérieure  s'étendait  du  déparle- 


SDR  LES  CHAPITRES  I  À  Vf. 


S85 


ment  de  la  Mease  dans  celui  du  Cher,  mais  que  Tinférieure,  beau- 
coup plus  restreinte,  ne  dépassait  pas  celui  de  TYonne.  Le  calcaire 
néocoroien  qui  se  développe  aux  environs  de  Bar-le-Duc,  et  qui 
vient  expirer  autour  de  Sancerre,  représente  assez  bien  le  qua- 
trième étage  de  F  Angleterre,  celui  des  argiles  avec  Pema  Mulleti  qui 
reposent  immédiatement  sur  l'argile  wealdicnne;  mais  les  caractères 
minéralogiques  de  ces  deux  premiers  dépôts  synchroniques  de  la 
formation  sont  complètement  différents  au  S.-E.  et  au  N.-O. 

Enfin,  nous  avons  cru  apercevoir  avec  M.  Fitton',  dans  les  cal- 
caires gris  verdâtre  et  Toolithe  vacuolaire  qui  les  sépare,  l'équivalent 
marin  d'une  partie  du  groupe  wealdien ,  sur  le  bord  oriental  du 
golfe  crétacé  de  la  Seine ,  groupe  dont  on  voit  encore  des  traces 
dans  les  dénudations  du  Bray,  du  bas  Boulonnais ,  en  face  de  cette 
région  où  il  nous  a  montré  une  série  de  dépôts  aussi  variés  dans 
leurs  caractères  minéralogiques ,  que  remarquables  par  leur  puis- 
sance et  la  richesse  de  leur  faune  terrestre  et  lacustre. 

Il  nous  reste  maintenant  à  faire  voir  que  les  différences  obser- 
vées entre  les  dépôts  crétacés  de  ces  diverses  parties  de  l'ouest  de 
r£urope  se  coordonnent  avec  certains  caractères  orographiques 
et  hydrographiques  du  sol  actuel ,  et  il  nous  suffira  pour  cela  de 
rappeler  ce  que  nous  avons  dit  lorsque  nous  avons  considéré  le  ter- 
rain tertiaire  dans  le  môme  espace  (1). 

Une  ligne  de  partage  des  eaux ,  dirigée  O.  Zk""  N.  à  £.  S^"*  S. , 
de  la  pointe  orientale  du  bas  Boulonnais  au  Catelet,  puis  remontant 
à  TE.  vers  Chimay,  a  été  désignée  sous  le  nom  d*axe  de  r Artois, 
Au  nord  de  cette  ligne ,  le  troisième  et  le  quatrième  groupe  de  la 
formation  cessent  d'être  représentés  {antè,  p.  174 — 184  et  279). 

Au  sud ,  une  seconde  ligne  de  partagé  parallèle  à  la  précédente 
s'étend  de  Champ-Haut  (Orne)  h  Saint-Puits  (Nièvre),  et  l'on  peut 
suivre  son  prolongement  au  N.-O.  jusque  sur  la  côte  au  nord  de 
Barneville  (Manche).  Au  sud  et  à  l'ouest  de  cette  ligne ,  appelée 
axe  du  Mellerault,  et  qui  sépare  le  bassin  de  la  Seine  de  celui  de 
la  Loire,  In  craie  blanche  est  à  peine  représentée  vers  sa  partie 
orientale  ;  le  second  groupe  prend  des  caractères  très  différents  de 
ceux  que  l'on  observe  au  nord  et  à  l'est  ;  le  troisième  et  le  quatrième, 
comme  la  craie  blanche,  n'existent  qu'à  l'est  et  encore  y  sont-ils 


Orofinphi* 
soat-nMiiot 

de 

la  |>ërio<lt 

crëUcët* 


(4)  D'Arcbiac,  Mém.  de  ia  Soc,  géoi,  de  France^  2*sér.,  vol.  II, 
p.  442  et  pi.  48.  4846. 

IV.  25 


186  .OBSERVATIONS  CÉNtRALBS 

eitrômeinent  aliénués.  Vers  rextrvmiié  sud-est  de  cet  axe,  les  ino«» 
dificatJODB du  second  groupe,  l'oblitération  et  la  dis[)arUlon  plus  ou 
moins  complètes  des  autres ,  ne  sont  ni  brusques  ni  tranchées ,  mais 
graduelles  et  successives,  comme  on  pourrait  l'attendre  de  l'an-» 
denne  existence  sur  ce  point  d'un  large  canal  ou  d'un  détroit,  et  les 
changements  ne  sont  complets  et  les  oppositions  frappantes,  que 
lorsqu'on  vient  à  comparer  les  rivages  opposés  du  Perche,  du  Maine, 
de  l'Anjou  et  de  la  Touraine,  avec  ceux  des  Ardennes,  de  la  Cham- 
pagne et  de  la  Bourgogne. 

Si  l'on  prolonge  au  N.-O.  la  ligne  de  partage  de  l'Artois  et  celle 
du  Mellerault,  la  première,  en  s'infléchissanl  à  TO.,  suit  l'axe  de  la 
vallée  de  Weald  dont  la  continuation  sépare  le  bassin  tertiaire  de 
Londres  de  celui  du  Hampshire ,  et  plusieurs  dislocations  on  bri- 
sures signalent  son  action  sur  les  couches  crétacées ,  de  même  que 
son  passage  à  traven  le  détroit  est  marqué  par  un  relèvement  très 
sensible  du  fond  de  la  mer.  Ce  prolongement  de  la  ligne  de  l'Artois 
n'est  d'ailleura  en  rapport  avec  aucune  différence  dans  les  dépôts 
crétacés  situés  an  N.  et  au  S.,  qui  lui  sont  de  beaucoup  antérieurs. 
Li  seconde  ligne  vient  presque  coïncider  avec  le  rivage  crétacé  le 
plus  occidental  du  Oevonshire.  An  S.-E.,  la  bande  du  groupe  néoco- 
mien  et  les  rudiments  du  groupe  sous-jacont  se  trouyent  compris 
entre  les  extrémités  un  peu  infléchies  an  S.  de  ces  deux  mômes  lignes 
prolongées;  comme  en  Angleterre,  \v.  grès  vert  inférieur  et  les 
couches  wealdiennes  placées  dessons  sont  principalement  développés 
entre  leur  prolongement  direct  au  N.  -O. 

Une  autre  disposition  remarquable  de  ces  deux  derniers  groupes 
et  môme  du  gaull,  lorsqu'on  suit  leur  développemoni  du  S.-E.  au 
N.-O.,  c'est  que  très  puissants  et  de  composition  très  variée  aux 
extrémités  opposées  de  ce  golfe,  ils  sont  réduits  et  à  peine  recon- 
naissables  vers  son  milieu,  là  prccisémeni  où  Ton  aurait  pu  s'at- 
tendre à  les  trouver  le  plus  épais.  On  est  ainsi  conduit  à  penser  qu'il 
existait  à  la  place  du  détroit  actuel  un  bombement  sons-marin 
presque  perpendiculaire  aux  axes  précédents.  Ce  Iwmbement,  que 
nous  appelons  ligne  de  la  Manche,  est  encore  «aujourd'hui  marqué 
par  une  série  de  sondes  qui  se  relèvent  dans  sa  direction  depuis  les 
rochers  du  Calvados  jusqu'au  banc  de  Coibart ,  \yo\in  le  moins  pro- 
fond de  tout  l'axe  du  canal  et  où  il  coupe  l'axe  de  l'Artois  (l). 


(1)  D'Archiac,  loc  cit.,  p.  H7,  pi.  <,  f.  1. 


SUR   LE<^  CH4P1TRBS  I  A  VI.  S87 

Les  différences  que  nous  avons  signalées  dans  les  dépôts  crétacés 
de  part  et  d'autre  des  lignes  précédentes  nous  autorisent  donc  à 
çdmettre  qu'elles  ont  dû  avoir  une  certaine  influence  sur  les  carac- 
tères de  ces  dépôts ,  et  qu'elles  peuvent  traduire  pour  nous  l'oro- 
graphie du  sol  immergé  ou  émergé  pendant  ce  laps  de  temps.  Ces 
diverses  parties  du  grand  bassin  n'étaient  pas  toutes  complètement 
isolées  les  unes  des  autres ,  et  ces  lignes  de  partage,  sans  être  tout  à 
fait  émergées,  pouvaient  se  trouver  cependant  sous  une  si  faible 
profondeur  d'eau  que  les  animaux  qui  vivaient  et  les  sédiments  qui 
se  déposaient  fussent  de  part  et  d'autre  de  ces  digues  ou  banquettes 
sous- marines  dans  des  conditions  physiques  assez  variées  pour  nous 
expliquer  les  dissemblances  que  présentent  aujourd'hui  les  fossiles 
et  les  roches  du  même  âge. 

Nous  avous  aussi  pensé  que  d'autres  influences  physiques  avaient 
dâagir  tantôt  dans  un  sens,  tantôt  dans  un  autre,  pour  produire  ces 
modifications  locales  si  nombreuses,  surtout  dans  le  second  groupe 
du  bassin  de  la  Loire  et  dans  le  quatrième  de  celui  de  la  Seine. 
Nous  avons  cru  les  trouver  dans  des  mouvements  oscillatoires  du  sol 
immergé  ou  émergé,  et  en  rapport  avec  les  diflérences  organiques 
et  inorganiques  observées  dans  les  couches.  L'examen  de  la  distri- 
bution des  fossiles  prouve  incontestablement  des  vai*iations  dans  la 
profondeur  des  eaux  :  or,  comme  ces  effets  sont  bornés  souvent  à 
de  petites  étendues ,  il  est  incontestable  que  c'est  le  fond  de  la  mer 
qui  s'est  élevé  ou  abaissé ,  et  non  la  mer  elle-même  qui  aurait 
changé  de  niveau.  Quant  à  l'influence  des  courants,  elle  peut  être 
très  grande,  mais  on  concevra  qu'elle  est  intimement  liée  à  ces 
mêmes  oscillations  qui  déplacent  les  courants  dans  un  sens  ou  dans 
l'autre.  En  appliquant  bucçessivement  ce  point  de  vue  théorique  à 
chacune  des  phases  dont  nous  avons  décrit  les  produits,  nous  avons 
fait  voir  que  l'influence  de  l'axe  du  Mellerault  devait  remonter  bien 
au  delà  de  la  période  ciélacée. 

Nous  avous  été  confirmé  dans  l'hypothèse  précédente  en  recher- 
chant quelle  était  la  profondeur  probable  des  bassins  crétacés  de 
la  Seine  et  de  la  Loire  à  chacune  de  leurs  phases  principales.  Il 
résulte,  par  exemple,  de  la  comparaison  des  altitudes  des  couches 
sur  le  pourtour  des  deux  bassins,  que,  si  elles  n'avaient  éprouvé  au  - 
cun  changement  depuis  leur  furmaltou ,  les  sables  verts  et  les  aiplcs 
d'où  nous  arrivent  les  eaux  du  puits  de  Grenelle  se  seraient  dépo- 
sés sous  une  nappe  d'eau  de  plus  de  869  mètres  d'épaisseur,  et  la 
craie  seule,  ou  mieux  le  premier  et  le  second  groupe,  sous  une 


388  VENDÉE. 

nappe  de  731  mèlres.  Une  pareille  cavité,  dans  un  espace  aassi 
resserré,  loin  de  toote  grande  chaîne  et  dont  les  conches  immé- 
diatement inférieares  à  celles  qui  nous  occupent  n'ont  pas  éproufé, 
sans  doute,  de  dislocations  considérables,  porte  à  croire  que  ces 
groupes  ont  été  relevés  en  masse  avec  toute  cette  partie  du  conti- 
nent à  TE.,  au  N.  et  au  N.-O.  du  bassin,  tandis  qu*au  S.  et  à 
1*0.  ils  ont  pu  rester  ^  très  peu  près  dans  leur  position  première. 
S'il  en  avait  été  autrement,  non  seulement  les  groupes  inférieurs, 
mais  encore  une  grande  partie  du  second  et  du  premier,  auraient 
recouvert  une  portion  très  considérable  du  terrain  ancien  de  la  Bre- 
tagne, de  la  Vendée,  et  se  seraient  étendus  jusqu'aux  pentes  grani- 
tiques du  centre  de  la  France  (i). 

Quant  à  la  proportion  du  relèTcmcnt  principal  qui  aurait  eu  lieu 
à  la  Gn  de  la  période  crétacée  et  à  celle  des  relèvements  et  abaisse- 
ments partiels  antérieurs ,  les  oscillations  tout  à  fait  analogues  qui 
ont  eu  lieu  sans  doute  dans  le  même  espace,  ainsi  que  nous  l'avons 
dit,  pendant  toute  l'époque  tertiaire,  et  qui  sont  venus  en  compli- 
quer ou  en  masquer  les  effets,  permettraient  difficilement  d'en  éva- 
luer aujourd'hui  la  grandeur,  dans  le  sens  vertical  comme  dans  le 
sens  horizontal. 

Tous  ces  faits  enfin  semblent  prouver  incontestablement  que 
cette  petite  partie  de  l'Europe  occidentale  dont  nous  venons  de 
nous  occuper  d'autant  plus  longuement  qu'elle  a  été  l'objet  de  plus 
de  travaux,  et  dont  les  dépôts  secondaires  et  tertiaires  n'ont  point 
éprouvé  de  dislocations  prononcées,  sur  une  certaine  échelle,  car  le 
petit  nombre  de  celles  qu'on  y  observe  ne  sont  pas  en  relation  di- 
recte avec  les  modifications  dont  nous  avons  parlé ,  que  cette  partie 
de  l'Europe,  disons-nous,  n'en  a  pas  moins  été  soumise  à  des  oscil- 
lations de  niveau  très  fréquentes,  dont  nous  pouvons  retrouver  les 
traces  et  les  effets  dans  l'hydrographie  superficielle  et  souterraine , 
et  dans  l'orographie  du  sol,  aussi  bien  que  dans  les  caractères  pétro- 
graphiques,  stratigraphiques  et  zoologiques  des  formations  sédi- 
mentaircs  (2). 

§  5.  Vendée. 

Quoique  les  dépôts  crétacés  de  la  Vendée  semblent  se  rattacher 
géologiquement  à  la  bande  du  sud-ouest  dont  ils  seraient  le  prolonge- 


ai] D'Archiac,  loc.  cit.,  p.  133. 
(î)  D'Archiac,  loc.  cit.,  p.  136. 


VBNDÉ£.  389 

ment,  philôl  qu'à  ceux  du  bassin  de  la  Loire>  leur  position  géogra- 
phique actuelle  nous  engage  à  les  décrire  à  la  suite  de  ces  derniers. 

Au  sud  de  la  Loire ,  dans  le  département  de  la  Vendée,  quelques 
lambeaux  de  la  formation  qui  nous  occupe  sont  épars  çà  et  là  dans 
les  dépressions  des  schistes  cristallins.  Le  faible  relief  du  sol  très 
couvert  par  la  végétation,  le  peu  d'épaisseur  des  dépôts  isolés  et 
discontinus,  et  le  petit  nombre  comme  le  peu  d'étendue  des  exploi- 
tations entreprises  tantôt  sur  un  point,  tantôt  sur  un  autre,  puis 
abandonnées  bientôt  après,  rendent  l'étude  de  ces  couches  assez  dif- 
ficile, comme  le  fait  très  bien  remarquer  AL  Rivière  (1).  Les  oh* 
servations  antérieures  de  M.  Bertrand-Geslin  (2),  les  indications  de 
la  Carte  géologique  de  la  France  (3),  et  ce  que  nous  avons  écrit 
nous-méme  à  ce  sujet  {k) ,  sont  les  sources  où  nous  puiserons  ce 
que  nous  allons  en  dire. 

AL  Rivière,  qui  a  fait  une  étude  toute  spéciale  de  ce  pays,  y  si- 
gnale particulièrement  six  dépôts  crétacés,  et  de  plus  quelques  îlots 
situés  dans  les  marais  et  une  partie  de  la  côte  de  Saint-Jean  de 
Monts  et  de  Sion.  Le  plus  important  est  celui  de  Commequiers, 
qui  s'étend,  du  N.  au  S. ,  de  ce  village  à  la  rivière  de  la^Vie,  et,  de 
l'Ë.,  à  l'O.  du  hameau  des  Chaulières  à  celui  de  Villeneuve,  sur  la 
route  des  Sables  à  Challans.  Entre  les  Chaulières  et  le  moulin  de  la 
fiarre,  au  midi  de  Commequiers,  est  un  calcaire  cristallin,  caver- 
neux, très  tenace,  Y(im^\\^*Exogyracolumba^  de  Térébratules, 
Turbo,  Pleurotomaires ,  Spondyies,  Peignes,  Limes,  etc.  Sur 
d'autres  points  on  trouve  un  calcaire  glauconieux,  également  coquii- 
lier  ou  passant  k  un  calcaire  marneux  avec  Exogyra  columba^  pois 
à  un  calcaire  compacte ,  pur,  cristallin  ou  lamellaire ,  avec  d'assez 
nombreux  fossiles,  mais  dont  les  espèces  n'ont  pas  été  déterminées, 
à  l'exception  de,la  coquille  précédente,  qui  y  est  extrêmement  ré- 
pandue. Des  sables,  des  grès  et  des  argiles  se  montrent  aussi  par 
places,  mais  leur  position  relative  ne  semble  pas  être  encore  suffi- 
samment connue. 


(1)  Mém.  sur  le  terrain  crétacé  de  la  Vendée  et  de  la  Bretagne 
{/inn.  liesse.  géoL,  vol.  I,  p.  617,  pi.  9-13,  1842  \—Bull,,  vol.  XI, 
p.  330,  1840). 

(2)  Notice  géognos tique  sur  l 'île  de  Noirmoutier  (Mém ,  de  la  Soc, 
géol.  de  France^  vol.  I,  p.  317,  avec  carte,  1834). 

^3]  Dufrénoy  et  Élis  de  Beaumont,  6  feuilles,  1841. 
(4)  D'Archiac,  Études  sur  la  formation  crétacée,  2*  partie  {Mém% 
de  la  Société  géol.  de  France,  2*8ér.,  vol.  II,  p.  137,  18*6). 


IM  VBNDÉB. 

Une  bande  de  sable  el  de  grès  tcriuiue  le  binage  vendéen  à  TO. , 
passe  sons  les  dunes,  se  Toii  à  Riez,  puis  se  dirige  vers  Beauvoir,  où 
eiie  disparaît  sous  le  terrain  tertiaire  pour  se  montrer  encore  au 
deil,  dans  nie  de  Noirmouticr.  A  l'ouest  de  Commequiers ,  les 
sables  et  les  grès  de  diverses  couleurs  reposent  sur  les  talcschistes. 
Les  grès  sont  souvent  en  rognons  diversiformes,  plus  ou  moins  sîIh 
œax.  On  les  observe  aussi  de  Ghallans  à  la  Gamaclie.  De  Sonllans 
les  grès  et  les  sables  se  prolongent  vers  la  Yérie,  Ghallans,  Sailler- 
ttine ,  Saint-Gervais  et  Bcanvoir,  où  ils  recouvrent  aussi  les  talc- 
schistes.  Au  sud-onest  de  Ghallans,  le  calcaire  crétacé  peu  apparent 
serait  une  dépendance  de  celui  de  la  Villate ,  près  de  Saillertaine , 
entouré  de  dépôts  tertiaires,  et  dans  lequel  nous  n'avons  trouvé 
aucun  fossile  déterminable.  Â  la  Vérie,  des  calcaires  compactes 
sont  en  relation  avec  un  dépôt  d*ocre  rouge  et  jaune  exploité.  Au 
nord,  près  du  Paty,  des  carrières  sont  ouvertes  dans  un  calcaire 
blanc  jaunâtre  cristallin. 

Le  dépôt  de  Touvois  (  Loire-Inférieure),  près  du  four  II  chaux , 
présente  de  haut  en  bas,  suivant  M.  Bertrand-Geslin  : 

4.  Banc  de  grès  gris  blanc  ou  ferrugineux.  Mètres. 

3.  Sable  Jaune  et  rouge,  avec  cailloux  roulés.  •  5,00  à  6,00 

3.  Sable  vert 0,60  à  4,00 

4.  Calcaire  coquillîer,  avec  Exo^ra  cnlumba,  4 ,00  à  2,00 

5.  Argile  bleue,  micacée,  avec  Exogyra  co- 

iumba 4,85 

6.  Argile  bleue,  micacée,  avec  pyrites  et  cal- 

caires roulés 4,90  à  2,25 

7.  Sable  bleu  verdâtre,  avec  fragments  de  lignite.     4,80  à  5,85 

8.  Talcschiste  gris  blanchâtre,  avec  nodules  de 

quartz. 

Au  nord-ouest  de  Paliuau,  on  a  trouvé,  à  quelques  mètres  au- 
dessous  du  sol  d'une  prairie,  du  calcaire  coquillier,  de  Targile,  une 
marne  très  compacte ,  du  calcaire  blanc  el  jaunâtre  qui  paraissent 
se  rattacher  au  dépôt  de  Touvois. 
Ho  Les  observations  de  31.  Rivière  cl  les  nôtres  ont  peu  ajouté  à  ce 

Noirmouiicr.  qu'svait  dit  M.  Bcrtrand-Gcslin  sur  les  dépôts  arénacés  qui  consti- 
tuent le  sol  du  bois  de  la  Chaise  cl  Tilot  du  Gobe,  dans  Tîle  de  Noir- 
mouticr. Au  forl  Saint-Pierre  se  montrent  des  grès  quartzeux  et 
des  poudingues  siliceux  avec  des  empreintes  végétales  el  reposant 
sur  des  sables  ferrugineux.  Les  grès  très  durs ,  à  gros  grains  de 
quartz  byalin,  passent  à  un  poudingue  égalemcni  siliceux,  à  petits 


VBNDÉE.  391 

noyaux  de  quarlz,  de  schisle,  de  phyllade^  otc.  Leur  «épaisseur  en 
cet  endroit  est  de  7  à  8  mètres,  mais  elle  parait  plus  considérable  à 
cause  des  nombreux  blocs  éboulés  qui  couvrent  la  plage.  Ces  grès 
ont  la  plus  grande  ressemblance  pétrograpluque  avec  ceux  deXiU 
gâte,  et  les  sables  qui  sont  dessous  nous  ont  rappelé  d'une  manière 
frappante  ceux  de  la  côte  d'Hastings. 

Le  petit  promontoire  qui  s'abaisse  sous  le  bois  de  la  Chaise  est 
formé  par  ces  mêmes  roches  éboulées.  Au  corps  de  garde  de  la 
Lande  ou  du  Cobe,  les  sables  ferrugineux  avec  grains  de  quartz  ont 
10  mètres  d'épaisseur.  Nous  n'y  avons  trouvé  que  de  rares  échan- 
tillons (TExogyra  columba  minima  à  l'état  siliceux.  L'îlot  du  Gobe, 
ainsi  que  Ta  fait  remarquer  M.  Bertrand-Geslin ,  est  formé  de  grès 
et  de  poudingues  identiques  avec  les  précédents,  quoique  à  un  ni- 
veau un  peu  plus  bas,  et  dont  la  disposition  est  due  sans  doute  à 
l'enlèvement  par  les  vagues  d'une  partie  des  sables  ferrugineux 
sons-jacenis  (1). 

Les  petits  bois  de  la  Chaise  et  de  la  Lande,  qui  couronnent  ces 
falaises  et  qui  s'étendent  à  une  demi-lieue  au  S.-O.  dans  l'inté- 
rieur de  l'île,  forment  un  arc,  dont  la  corde  est  représentée  par  la 
côte.  On  Y  remarque  çà  et  là  des  monticules  de  grès  semblables  à 
ceux  du  rivage.  Quoique  vus  dans  leur  ensemble,  ces  bancs  aréna- 
ces  plongent  au  S.-O. ,  sous  les  dépôts  modernes,  on  y  voit  acciden- 
tellement des  inclinaisons  de  8  à  10  degrés,  tantôt  au  N.  -O. ,  tantôt  au 
S.-£.,  ou  dans  d'autres  directions ,  et  qui  paraissent  résulter  non 
d'un  faux  délit  des  bancs,  mais  bien  de  dislocations  locales.  Â  l'ouest 
de  l'île,  près  de  la  pointe  de  Luzeronde,  un  petit  lambeau  de  sable 
ferrugineux  et  bleu  verdâtre  repose  sur  le  micaschiste  en  plon- 
geant fortement  au  S.  C'est  le  seul  point  où  l'on  puisse  observer  le 
snbs(?*atum  de  ces  dépôts  secondaires  de  l'ile. 

L'analogie  de  ces  sables  ferrugineux  avec  ceux  de  la  côte  aux  en- 
virons de  Challans,  etc. ,  ne  permet  pas  de  les  en  séparer,  mais  l'âge 
des  grès  et  des  poudingues  quartzeux  qui  les  recouvrent  nous  paraît 
moins  positif,  car  dans  tout  l'ouest  de  la  France,  depuis  Saint-Jean- 
de-Luz  jusqu'à  Calais,  nous  ne  connaissons  point  de  roches  sem- 
blables dans  la  formation  crétacée.  Nous  ferons  remarquer  aussi 
que,  dans  le  petit  bassin  de  Machecoult  {antè,  vol.  Il,  p.  639),  nous 
n'avons  pas  trouvé,  sous  les  dépôts  tertiaires,  les  calcaires  jaunes  ni 
les  sables  ferrugineux  crétacés  des  environs  de  Challans;  ces  der- 

(4)  Voyez  Rivière,  /oc.  cit.^  pi.  9  à  43. 


\ 


niers  qui  se  Iroiivent  dans  l'ik  du  Noirmoulier  n'y  sont  accompa- 
gnés  ni  de  calcaires  jaunes  ni  de  couches  il  spongiaires,  tandis  que 
les  grés  quarizcux  blancs  et  lusin's  qui  les  sunnoniem  au  bois  de 
la  Chaise  manquent  à  leur  tour  sur  le  conlincnl. 
Ainsi  que  l'a  dit  M.  niviËre,  la  craie  blanche  n'est  point  repré- 

»  sentée  dans  ces  divers  lambeaux  de  la  Vendée  et  de  la  Loire-Infé- 
rieure; mais,  de  plus,  nous  n'y  voyons  que  des  d^pOts  exlrdmcmcnt 
circonscrits,  sans  relation  aucune  avec  le  bassiu  crétacé  de  la  Loire, 
lel  que  nous  l'avons  considéra,  mais  qui  devaient  très  probablement 
te  raitadier,  lois  de  leur  furnialion ,  à  la  base  du  Iroisième  étage  do 

I ,  la  craie  du  sud-ouest  dont  nous  allons  parler  ;  car  il  est  facile  de  voir 
que  ces  lambeaux  sont  exactement  dans  le  prolungemcni  IN.-O.  de 
cette  bande  crétacée ,  et  rien  dans  te  relie!  actuel  du  sol ,  non  plus 

'  que  dans  leurs  fossiles,  ne  s'oppose  à  ce  rapprocfaenienl. 


:rw    y.^~-m--r,' — ."T"     .   '    %s 


CHAPITRE    VII. 

FX)RMATION  CRÉTACÉE  DU  VERSANT  SUD-OUEST 

DU 
PLATEAU  CENTRAL  DE  LA  FRANGE. 


V Essai  d'une  carte  géologique  de  la  France  et  de  quelques  con^^ 
trées  voisines,  publié  en  1822  par  Coquebert  de  Montbret  et 
M.  d*Omaiius  d'Halioy,  donnait  une  idée  assez  exacte  de  l'étendue 
et  de  la  disposition  de  la  zone  crétacée  du  sud-ouest,  et  dès  1818 
Alex.  Brongniart  (1)  avait  fait  quelques  rapprochements  pleins  de 
justesse,  à  la  suite  d*un  examen  assez  rapide  des  environs  de  Péri- 
gueux.  Plus  tard,  M.  A.  Boue  (2)  apporta  de  nouveaux  documents 
à  l'appui  de  ces  premières  recherches;  mais  le  travail  qui  a  jeté  le 
plus  de  lumière  sur  ce  sujet,  et  qui  a  le  plus  contribué  à  limiter  et 
à  bien  caractériser  les  dépôts  qui  vont  nous  occuper,  est  le  mémoire 
de  M.  Dufrénoy  (3).  Eu  embrassant  à  la  fois  le  versant  septentrio- 
nal des  Pyrénées  et  les  couches  crétacées  qui  s'appuient  au  S.-O. 
et  au  S.-E.  contre  le  plateau  central,  ce  savant  a  tracé  avec  beau- 
coup d'habileté  leurs  rapports  généraux  et  leur  position  géologique. 
U  ne  restait  plus  qu'à  étudier  en  détail  ces  diverses  parties,  et  c'est 
ce  que  nous  avons  essayé  de  faire  pour  le  versant  sud-ouest,  dont 
les  dépôts  ont  été  coloriés  en  vert  sur  la  Carte  géologique  de  la 
France  (U). 

Dans  un  premier  mémoire  (5),  nous  avions  insisté  sur  quelques 


(1)  Description  géologique  des  environs  de  Paris ^  p.  1 53,  éd.  de 
4835. 

(2)  Ann.  des  se,  naturelles^  vol.  H  et  III» 

(3)  Mémoire  sur  les  caractères  particuliers  du  terrain  de  craie 
dans  le  sud  de  la  France  et  particulièrement  sur  les  pentes  des 
Pyrénées  [BulL,  vol.  I,  p.  9,  4  830;  —  Jnn,  des  minesy  2*  sér., 
4830  et  4832;  —  Mém,  pour  servir  à  une  description  géoi,  de  la 
France,  vol.  II,  p.  4,  4  834). 

(4]  Dufrénoy  et  Élie  de  Beaumont,  6  feuilles,  4844. 

(5)  D*Archiac,  Mémoire  sur  la  formation  crétacée  du  sud-ouest 
de  la  France  (Mém,  de  la  Soc.  géol.  de  France ,  vol.  Il,  p.  457, 
4  836). 


39&      FORMATION  CRÉTACiB  DU  VERSANT  SOD-OUBST,   ETC. 

points  particaliers  de  la  portion  tout  à  fait  occidentale  de  cette  zone, 
et  sur  leurs  relations  avec  les  couches  présumées  contemporaines 
du  versant  nord  des  Pyrénées,  puis  nous  avions  dressé  un  tableau 
raisonné  de  tous  les  fossiles  connus  alors  dans  cette  étendue.  l>es 
observations  mieux  suivies  nous  ont  permis  de  réunir  plus  tard , 
dans  la  première  partie  des  Etudes  sur  la  formation  crétacée  (1), 
un  ensemble  de  faits  suffisants  pour  tracer  des  divisions  qui  n'avaient 
pn  être  assez  nettement  caractérisées,  ni  sous  le  rapport  stratigra* 
phique,  ni  sous  celui  des  corps  organisés  qu'elles  renferment.  C'est 
ce  travail  qui  servira  de  base  au  présent  chapitre ,  et  auquel  nous 
rattacherons  ce  qui  a  été  publié  depuis,  soit  par  d'autres  géologues, 
soit  par  nons-méme ,  ainsi  que  les  notes  encore  inédites  que  nons 
avons  prises  sur  les  lieux  à  diverses  époques  (2). 
CaractèrM  «  La  2006  crétacée  qui  s'appuie  sur  le  versant  sud-onest  du  pla- 
*  »  teau  central  de  la  France  suit  une  direction  S.-E. ,  N.-O.,  et  elle 

»  est  continue  depuis  le  hameau  de  Lasséguinics ,  sur  la  route  de 
»  Sonlllac  à  Cahors  (Lot),  et  les  environs  de  cette  dernière  ville 

•  jusqu'à  2  lieues  au  nord-ouest  de  Saint- Pierre-d'Oléron  (Gha- 

*  rente-Inférieure),  sur  une  longueur  totale  de  70  lieues  et  une 

>  largeur  moyenne  de  H  à  15.  Elle  s'étend  dans  la  partie  occiden- 
»  taie  des  arrondissements  de  Gourdon  et  de  Cahors  (Lot),  et  dans 

>  la  partie  nord  de  celui  de  Yilleneuve-d'Agen  (Lot-et-Garonne), 
»  puis  elle  traverse  successivement,  vers  le  N.-O.,  le  département 
»  de  la  Dordogne,  dont  elle  occupe  les  (rois  quarts,  celui  de  la  Cha- 
«rente  les  deux  cinquièmes ,  et  celui  de  la  Charente-Inférieure 
»  un  peu  plus  de  la  moitié.  » 

Considérées  dans  leur  ensemble,  les  couches  crétacéos  plongent 
au  S.-O.  Elles  se  rccouvreni  dans  celle  direction  à  niveau  décrois- 
sant ,  et  leurs  aflleurenienls  se  dirigent  du  S.-E.  au  N.  O. ,  parallè- 
lement à  «eux  de  la  formation  jurassique,  contre  laquelle  elles 


(1)  D'Archiac,  Ànnalas  drs se.  gvitloi^ifjues,  vol.  Il,  p.  4  21,  avec 
2  pi.  de  coupes.  1843.  —  Rapport  de  51.  Dufrénoy,  Compt.  rend., 
vol.  XVII,  p.  282.  1843. 

(2)  Notre  travail  n'était  qu'en  partio  publié  lorsque  les  Annales 
des  .sciences  géologitjftes  ont  cessé  de  paraître,  et  nous  en  avons  com- 
plété rimpression,  pour  un  petit  nombre  d'exemplaires  tirés  à  part 
et  distribués  à  quelques  personnes;  il  est  donc  en  quelque  sorte  en- 
core inédit  pour  le  public  :  aussi  croyons-nous  devoir  en  donner  ici 
une  analyse  assez  étendue,  à  laquelle  nous  joindrons  une  planche  com- 
prenant les  principales  coupes  nécessaires  à  l'intelligence  du  texte. 


PRBMIBU  BTA(ÎK.    CALCAIRES  JAUNES  SUFÊHIEUBS.  SM 

8*appaient.  Elles  sont  fréquemment  coupées ,  dans  plusieurs  direc- 
tions ,  par  des  vallées  qui  en  interrompent  la  continuité.  Ainsi  la 
Dordogne  conle  exactement  de  l'Ë.  à  1*0.;  la  Yézère,  Tlsle,  la 
Dronne  et  la  Nîzonne  coulent  du  N.-E.  au  S.-O.  pour  se  réunir  ï 
la  Dordogne.  Ces  cours  d*eau  et  d'antres  moins  importants  peuvent 
être  regardés  comme  appartenant  à  un  même  versant  hydrogra- 
phique incliné  dans  le  sens  naturel  des  couches.  Mais  depuis  une 
ligne  de  partage  tirée  de  Montlieu  à  Marton  (Charente) ,  et  qui  se 
trouve  très  rapprochée  des  vallées  de  la  Dronne  et  de  la  Nizonne, 
toutes  les  eaux  se  dirigent  vers  le  N.  -O.  pour  se  rendre  directement 
à  la  mer  par  la  Charente  et  ses  affluents,  la  Boutonne,  la  Touvrc, 
la  Né  et  la  Sengne,  puis  par  la  Seudre.  Nous  aurons  à  rechercher 
plus  tard  quelles  sont  les  causes  probables  de  cette  disposition  hy- 
drographique. 

•  Nous  avons  divisé  la  bande  crétacée  qui  nous  occupe  en  quatre 
étages,  de  la  manière  suivante,  et  en  allant  de  haut  en  bas  : 

l^étage.  Calcaires  jaunes  supérieurs  (i*'  niveau  de  rudistes). 

2*  étage.  Craie  grise,  marneuse,  ou  glauconieuse  et  micacée. 

3*  étage.  Calcaires  blancs  ou  jaunes  (2*  niveau  de  rudistes),  cal- 
caires marneux,  gris  blanchâtrç  ou  jaunâtres,  cal- 
caires marneux,  jaunâtres,  avec  ostracées  et  Am- 
monites. 

4*  étage.  Calcaires  à  Caprin  elles  (3*  niveau  de  rudistes),  sables 
et  grès  verts  ou  ferrugineux,  calcaires  et  grès  cal- 
carifères,  avec  rudistes,  Alvéolines  et  échinodermes, 
argiles  pyriteuses  et  lignite. 

Ces  étages,  de  même  que  les  couches,  plongent  au  S.-O. ,  et  leurs 
affleurements  successifs  courent  du  S.-Ë.  au  N.-O.  Au  S.,  le  pre- 
mier ou  le  plus  récent  est  recouvert  par  des  dépôts  tertiaires;  à 
TE.  et  au  N.,  les  plus  anciens  reposent  sur  les  derniers  sédiments 
de  la  formation  jurassique.  Ainsi  le  système  que  nous  étudions  est 
nettement  limité  à  son  sommet  et  à  sa  base ,  comme  le  montrent  les 
coupes  générales  (pi.  II).  Nous  décrirons  successivement  chacun  de 
ces  étages,  en  commençant  par  le  plus  élevé  de  la  série,  et  en  nous 
dirigeant  constamment  du  S.-E.  au  N.-O. 

S  1.  Premier  étage.  Caloairet  jaunes  supérieurs. 

Le  premier  étage,  immédiatement  surmonté  de  dépôts  tertiaires 
{aniè^  vol.  II,  p.  690),  est  celui  dont  la  composition  est  la  plus 
simple ,  et  dont  les  caractères  sont  le  plus  uniformes.  Il  comprend 
des  calcaires  d*an  jaune  clair  ou  blanc  jaunâtre ,  tantôt  peu  solides 


ut  rHGUIEfl  ÊT.tGS. 

H  durss  compacles  et  ca?crncux  vers  la  partie  su- 

,  AdMbstniiiifaiion  n'est  pas  toujours  bien  distincte  ;  ib 

ÏdM  Mena  ni<nte.  »ti  coalrairc,  et  plus  régulièrement  ^Iraiifiéi 

fnttk  hn».  tk  r«ct»  est  tonnée  de  parties  spaibiques  et  de  parties 

D  aspect  grenu ,  et  souTCin  elle  parait 

(«.  QMiqM  le  carbonate  de  chaux  y  domine  ton* 

ft  I  Hwn«t  minaX  ta  kxalitëâ ,  un  peu  de  sable  qnarlseoi, 

4>HtMN<l»Mk«MfniiB.desraiiisicns,  etc. 

t      A«  ninl  «4  k  hNMii  et  Gwudoa,  on  remarque  des  mameloni 

iJtmti»,  >ini>i  <i  nhitTT  jT~*'r'  "*■'-"  très  tendres  vm 

t»  Wlk  W  fM  |te  •MiSitcnn-  k  kMl .  M  exploités  dans  plusieari 
wnîtaM.  U  MiNM  é»  ««te  i«*e  pnsse  et  légère  rappelle  celle 
j»  il  uni»  W^ililMi  et  tttlliqiii.  Si  sintifioilion  est  régulière; 
In  «Mcàa  fInseM  MUhmM  k  ro..  e>  Wr  épaisseur  lolalc  est 
^  IS  k  It  mèm».  km  aard^««st  de  ce  puni ,  une  s^rie  de  buttes, 
tel  b  panie  mofcniie  ei  composée  par  tes  éuges  suivants,  est 
couronnée  de  calcaires  jiBnei  qai  olfrrat  des  esurpemcnis  ro- 
diMU  on  à  pic,  dont  nom  avons  représenté  la  jdisposition  génë- 
nie  (1).  De  Saiiit-Cjr  i  Grolejac,  le  calcaire  supérieur  s'épaissit 
de  plus  en  ptos ,  les  éUges  sous-jacenis  s'abaissent ,  puis  finissent 
par  disjuraiirc ,  de  sorte  qu'autour  de  ce  dernier  village,  toutes 
les  coIliiK■^ ,  fcnutes  par  It-  premier  étage ,  prfeeiitcot  leurs  flancs 
abfnpts  et  piiUH^sqnes  an-dessons  de  Tnmac 
Il  La  Tiile  de  Sarlat  est  bllie  sur  cet  ét^  qui  panh  ceasn'  k  tnw 
kilomètres  environ  au  nord ,  où  le  second  constiiae  la  plupart  des 
ondulations  du  sol  jusqu'à  la  montée  de  la  Béuagrie  à  l'ouest  de 
Saint-Geniès.  Le  calcaire  supérieur  forme  de  nouTcan  uue  ctdline 
illongée  que  parcourt  la  graade  roule  et  se  termine  un  peu  avant 
la  descente  vers  Moutignac 

Les  couches  crétacées,  qui  s'étendent  an  sud  de  b  Dordt^e  entre 
Gourdon,  Fumel  et  Bergerac,  apparticuneni  presque  exclusive- 
ment ï  ce  premier  étage ,  occupent  les  flancs  des  vallées  et  sont 
recouvertes  par  des  minerais  de  fer  hydraté,  des  argiles  sableuses 
tertiaires,  diversement  colorées ,  des  sables  et  des  grès  quartzeax, 
des  mollasses ,  enfin  par  des  calcaires  lacustres  plus  ou  moins  pnîl- 
Bints.  Elles  se  montrent  sur  les  bords  du  Lot  et  au  fond  de  b  vallée 
de  Condesaigues ,  supportent  l'église  de  Mosenpron,  constituait 
les  environs  de  Fumel  (Lot-et-Garonne),  aSlenreat  dans  b  vallée  de 
la  Lémance  et  fonnent  les  plateaux  les  plus  élevés  il  l'est  et  i  l'ouest 

(1)  D'Archiac,  Jnn.deise,  géol.,  vol.  11,  pi.  (2,  f.  i.  (813, 


CALCAIRES  JAUNES  SUPÉRIEURS.  397 

OÙ  elles  sont  aussi  recouvertes  par  des  lambeaux  de  miuerai  de  fer 
bydroxydé  (1)  (an/è,  vol.  II,  p.  68/i). 

Au  nord  de  la  Dordogne,  les  affleurements  du  calcaire  supérieur 
suivent  des  contours  très  sinueux,  entre  Saint-Amand-de-CoIy, 
Gendrieux,  Saint-Âlvaire  et  Saint-iMametz ,  mais  c*est  particuliè- 
rement dans  la  vallée  de  la  Dordogne ,  autour  de  Limeuil  et  de 
la  Linde,  et  dans  celle  de  la  Couze,  que  cet  étage  est  le  mieux  dé- 
veloppé. La  coupe  de  la  colline  de  fieaumont,  la  plus  complète  que 
nous  connaissions,  montre  de  haut  en  bas,  lorsqu'on  descend  la 
rampe  de  la  nouvelle  route  : 

Mètrec. 

II.  Calcaire  lacustre,  lilanc,  morneuXy'peu  lolide,  impur- 
faitcmeiit  stratifié li; 
9.  Sable  ferrugineux  el  lit  de  glaise 5 
3.  Argile  sableuse,  viulelte,  el  sable  blaDC  iaunfttre  alter- 
DiiDl.     •• •••••.••..        o 
^4.  Fer  hydroxydé ,  argileux,  en  ploques  ou  géodiqne,  et 
^  ~         sable  ferrugineux S 

5.  Calcaire  grossier,  gris  jaunfttre,  avec  grains  de  qnarli 
et  quelques  rudistes 6 

6.  Calcaire  plus  dur,  Muncb&tre,  cellnlenx,  avec  de  nom- 
breux mdistes 10 

7.  Calcaire  dur,  passant  au  compacte,  jaune,  brécboïde, 

1er  't  ce     1  caverneux,  renfermant  des  Cyclolites,  elc IK 

Cul^       I     )    ^*  Calcaire  jaune,  dur,  fissile,  sub-cristallin 4 

.  '^***'^*      /    9.  Calcaire  blanc  jaunâtre,  dur,  sub^compacte,  et  calcaire 

'J^"*'*       \  sub.cristallin  alternant 30 

snpenearf.  J  ^q^  Calcaire  jaunAtre,  bomogène,  à  cassure  terreuse,   en 

bancs  réguliers  (c^esl  le  uiveau  des  carrières  ouvertes 
sur  les  deux  rives  de  la  Couse  et  de  la  Dordogne,  et 
d'où  l'on  extrait  les  pierres  d'appareil  les  plus  esti- 
mées). Vers  le  bas  la  roche  devient  bréchoïde,  dure,  à 

cassure  miroitante,  et  gris  jaunâtre iS 

S*  étage.      Ml.  Craie  grise  on  marneuse,  aflfleurant,  un  peu  plus  loin. 
Craie        |  avec  de  nombreux  silex  gris  blanchâtre,  et  formant  le 

marneuse,    (  pied  des  escarpements  qui  bordent  la  vallée. 


Au  nord  de  Beauinont,  les  collines  offrent  encore  des  coupes 
semblables  à  celle-ci ,  et  les  rudistes  que  M.  Ch.  Des  Moulins  (2)  a 
trouvés  si  abondamment  dans  le  ravin  de  la  Yacbe-Penduc  appar- 
tiennent aussi  aux  assises  supérieures  (  Hippurites  radiosa.  Des 
Moul.,  Spheruiites  calceoloides,  id.,  5.  cylindracea,  id.,  S.  Hœ^ 
ninghatisiy  id.,  S.  Jouanetii,  id.  ).  Si  l'on  redescend  la  vallée,  on 
voit  les  calcaires  jaunes  former  les  pentes  abruptes,  vers  le  bas  des- 
quelles se  montre  la  craie  marneuse.  A  la  hauteur  de  Bannes,  de 
Bayac,  et  jusque  près  de  Gouze ,  les  bancs  exploités,  constamment 
les  mêmes,  se  maintiennent  à  10  ou  12  mètres  au-dessus  des  affleu- 
rements du  second  étage,  et  les  plateaux  environnants  sont  couron* 
nés  par  des  calcaires  lacustres. 


«■ 


iîi 


Drouot,  Ann,  des  mines^  3<  sér.,  vol.  XIII,  p.  57.  4  838. 
Essai  snr  les  Spfèérulites^  4826. 


• 


!•■ 


k  \, 


«  l  I  . ^«     « 


Vm  PHBMIER   STAIjE. 

1  .w  i^iliiiii-s  «iM  luinU'iu  iti  vailétf  de  la  Uunlo^e  au  nord  deb 
I  îii.ii- .iili  M.    .•    ïii'iii    is'«'«i  «;îh'  o'iios  do  GourdoD  à  Grolqac 
KiU^^'iiim   •M  ;iu'ii  ■  .;.• '■  icu  l's  -iiirbais.sjv'S  .  sèclies,  arides  et  dé- 
i^.u.*-!»'.  r.   ..;.-.«  iMi    !  .  I  .'^  .'  iiflîos  des  deux  premiers  étag» 
.,i..;i'*  *%u    .r  »,«i>ji»i''in'ti'.  nvi.'xei's  ùl*  TE.  à  ro.,  parailèleiDeot 
.j,   ,,„.^        A    irif    >.ii*  «ju^f  lL  Saint-Caprais,  les  calcaires 
oHii^^  »•.»:.' .1.    a     lili'-   ••  "!•  î'uMi.r  UM  delà  ua  e9carpenieni  peo 
.o'    A.-*i«   .:  ù'>^vn'  'i  Siiiii  «  iburî.  nuis  ils  sont  recouverts  par 
^x    ,.^  ,x  ^i».i.iv^  i^.iai'u-'s  .i>Hii?M»>  le^^llgiueux^?tlesg^cstfl'- 
i     .;     .•••»><<•.  du  côté  de  l'O.   2). 
■  iii>.;*ii.'  i  B.'TOrac  plouge  an  S. 
^    ,..^  •    i.  ^îisr  .;ir    L'S  sibies  ferragineux  Gt  le> 

....   .:•..;..  ^  -ii*         :•        •■•■•'    M-.  vdi'înmeat ,  les  argiles  sa- 
,^„^x  v.:»!t-  ».         îi:    i      i"  us 'jjiii ,  les  couches  ler- 

■,..,-!  ^  ^.ik  .*..  v^-  ^:\    i»  .     "    vi»  ".ix.  4:nsitres,  qui  diJerent 
.j^^        .     ,   ..  ^  !..'... .:::•*.  .ujis  avaot  la  Ribe- 

-     1  L-r-o'K-i*  reparaisse  a  t  a^ec 
.::«  •  :.^   :r  luiiicés  que  dans  la 
.  .,.  ..  •».::•:     ssiie»»  y^.V'jaf  i/o* /tpn- 

..       ..  :       i.     •  .    ,       -i:!*'.. .    ".:/••  u:  }•  imu^ma^  d*Orb., 

V»:-    ■  I.  ■  •    ••  :*r   .  a.  "il.  'i:  *vim4-:*:h  m  '^e^emeutaccideii- 

\,  .'    ■K'.-.  .X  -■  .^  .  :■  IV  11  » .  1  j'.  :»:  ;«  i»,  e>  :a*ca.:"'f>  supérieurs,  ex- 
M  .    >»  ^     ^  ."'t..    .  .1  ■  i.       ■'.■    ■■  ■.    ..    .S  ?i.i:  i  :ia.K":?,  èvïrr?,  îi)- 

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.1.    N  .  •  .  -..Il- 


CALCAIRES  JADNKS  SUPÉRIBURS.  Sfift 

id.,  Sauvagesii/id.),  et  les  côtés  de  la  route  sont  coupés  dans  le 
calcaire  jaune  friable  qui  les  renferme.  Plus  bas  le  calcaire  est  gros- 
sier, tendre»  blanchâtre,  marneui,  offrant  encore  quelques  Sphé- 
rulites,  mais  plus  abondamment  VOrbitolites  medw,  d'Arch.,  des 
Fungies,  puis  un  banc  d'Ostrea  vesicularis,  var.  a,  que  nous  ver- 
rons constamment  an  même  niveau.  A  peu  de  distance  au  nord  do 
village,  tout  l'étage  supérieur,  dont  la  puissance  avait  sensiblement 
diminué  depuis  Champsegret ,  ei  dont  les  caractères  étaient  deve- 
nus moins  tranchés  qu'au  sud,  cesse  bientôt  tout  à  fait,  et  la  craie 
grise  ou  marneuse  qui  affleure  dessous  règne  ensuite  au  nord  sans 
interruption. 

Si  de  Bergerac  on  s*avance  vers  1*0. ,  on  peut  observer  le  pre* 
mier  étage  occupant  les  parties  basses  du  sol,  entre  celte  ville  et 
Mucidan,  toutes  les  collines  app^tenant  à  la  mollasse  tertiaire.  La 
craie  se  montre  particulièrement  entre  la  Yessière  et  Lesches.  Près 
de  Mucidan,  beaucoup  de  carrières  sont  ouvertes  dans  la  craie 
jaune ,  dont  la  partie  supérieure  est  très  caverneuse.  La  partie 
moyenne  blanchâtre  est  imparfaitement  stratifiée;  on  Texploite 
comme  moellons,  et  rinférieure  donne  des  pierres  d'appareil  gri- 
sâtres très  tendres.  Les  fossiles  â  l'état  de  moules  ou  d'empreintes  y 
sont  assez  répandus,  mais  mal  conservés  et  peu  déterminables.  Les 
escarpements  qui  bordent  la  rivière  le  long  de  la  route  de  Péri- 
gueux  appartiennent  encore  à  cet  étage ,  qui  se  prolonge  un  peu  au 
nord  dans  la  direction  de  Ribérac ,  puis  à  l'ouest^  où  il  est  presque 
toujours  masqué  par  la  mollasse. 

^'ous  avons  signalé  (dans  la  vallée  de  la  Dronne,  à  Touest  de  Par-  DtfpM-ientai 
cou,  un  plissement  assez  singulier  du  terrain  tertiaire  auquel  la  ciiwtau. 
craie  jaune  avait  participé  (1).  i*.et  accident,  mis  à  découvert  par  les 
travaux  du  chemin  de  fer,  montre  la  craie  formant  une  sorte  de 
dyke  pris  entre  les  couches  argileuses  et  sableuses  de  la  base  de  la 
mollasse,  qui  se  correspondent  de  chaque  côté  par  l'effet,  sans  doute, 
d'une  pression  latérale.  Un  peu  au  nord  de  ce  point,  à  Matignon , 
une  autre  dislocation  a  donné  aux  dépôts  tertiaires  une  disposition 
en  bassin  très  prononcée.  Enfin ,  si  l'on  continue  à  s'avancer  dans 
cette  direction ,  on  ne  tarde  pas  à  voir  la  craie  jaune  se  relever  de 
plus  en  plus  d'une  manière  normale,  et  plus  loin,  dans  les  collines  de 
Gresly ,  de  Ghalais,  etc. ,  le  second  étage  ou  la  craie  tuffean  lui  succède. 

La  ville  de  Barbezieux  est  bâtie  sur  une  colline  allongée  du 


(4)  D'Arcbiac,  Buli.,  S^sér.,  vol.  IV,  p.  4404.  4847. 


&00  PRBMIKR  ÉTAGE. 

N.-N.-O.  an  S.-S.-E.,  composée  entièrement  de  craie  jaune  (voyez 
pi.  II,  f.  3).  Sur  le  plateau  des  Moulins,  il  y  a  un  petit  lambeau  de 
mollasse  sableuse  peut-être  remaniée.  La  base  de  la  colline,  carac- 
térisée, comme  h  Saint-Mametz,  par  un  banc  ô'Ostrea  vesicularis, 
est  séparée  de  la  craie  grise  de  la  plaine  environnante  par  un  lit 
de  glaise  fort  mince ,  puis  viennent  des  calcaires  jaunâtres ,  mar- 
neux,  grossiers ,  sans  aucune  solidité,  mal  stratifiés,  remplis  de 
SphcenUites  crateriformis ,  Des  Moul.,  S.  acuta  {Radiolites  id,^ 
d'Orb.),  S,  Hœningkausi ,  Des  Moul,  Exogyra  Matheroniana 
{Ostreaid.t  d'Orb.),  Cardium,  Pecten  barbesillensis^  d'Orb.,  Or- 
bitolites  média ,  d'Arch.,  de  nombreux  bryozoaires,  des  échino- 
dermes,  etc.  L'épaisseur  de  l'étage  ne  dépasse  pas  ici  15  mètres,  et  il 
paraît  former  également  une  autre  colline  située  à  Fouest  de  la  ville, 
et  aliongée  du  N.-N.-O.  au  S.-S%E. 

De  Barbezieux  à  Reignac  on  marche  sur  la  craie  marneuse  blan- 
châtre ,  et  à  l'entrée  de  ce  village  reparaissent,  sur  le  prolongement 
de  la  colline  précédente ,  le  lit  de  glaise  et  le  banc  d'Huîtres  avec 
Cyprina  quadrata,  d'Orb.,  et  Cardtum  productum,  Murch.?  La 
mollasse  règne  ensuite  presque  exclusivement ,  en  formant  des  col- 
lines assez  élevées.  Cependant,  au  pont  du  Noble  et  à  la  Graulle, 
des  carrières  permettent  de  constater  la  superposition  des  deux  étages 
crétacés.  Chévenceau  est  bâti  sur  le  premier,  dont  le  banc  d'Huîtres 
affleure  au  sud,  puis  la  craie  grise  lui  succède,  occupant  toute  la 
plaine  jusqu'à  Montlieu,  dont  les  maisons  sont  encore  assises  sur 
une  éminence  de  craie  jaune. 
DtffMirtemeni  L'existeucc  de  villes  et  de  villages  sur  des  buttes  de  craie  supé- 
cbarrate-  ricurc ,  tandis  que  les  espaces  qui  les  séparent,  formés  par  une  craie 
inférieure,  ne  présentent  point  d'habitations  agglomérées,  paraît 
tenir  à  la  présence  de  la  couche  de  glaise  placée  à  la  jonction  des 
deux  étages,  et  qui  produit  un  niveau  d'eau  permanent  partout  où 
le  premier  recouvre  le  second.  Cette  couche  s'abaisse  ensuite  assez 
rapidement  au  S.,  et  on  la  voit  au  fond  du  vallon  de  Montlieu ,  où 
elle  occasionne  plusieurs  sources  abondantes.  Dans  ce  vallon ,  la 
partie  inférieure  du  premier  étage  a  de  15  à  16  mètres  d'épaisseur, 
et  constitue  une  masse  continue  d'une  structure  régulière.  Les 
bancs  les  plus  élevés  sont  assez  durs,  la  roche  est  caverneuse,  jau- 
nâtre et  cristalline  par  places,  comme  nous  l'avons  déjà  fait  remar- 
quer à  Mucidan ,  au  Touron  ,  etc. 

Si  de  Chévenceau  on  descend  à  l'est  la  vallée  du  Lary,  les  mêmes 
couches  en  forment  d'abord  les  pentes.  Dans  la  carrière  de  Gbez< 


Inrérieare. 


gàlcairbs  jàonbs  supérieurs.  /iOl 

Vallot,  commune  de  Saint-Palais,  les  bancs,  exploités  sur  une  épais- 
seur de  5  à  6  mètres,  sont  continus  et  parfaitement  homogènes, 
tandis  que  ceux  qui  les  recouvrent,  sur  une  épaisseur  à  peu  près 
égale ,  sont  tendres  et  friables.  La  craie  grise  constitue  au  delà  le 
fond  de  la  vallée ,  et  la  craie  jaune  les  flancs  et  le  sommet  des  col- 
lines. Les  environs  de  Montgnyon  sont  surtout  remarquables  par  le 
développement  du  premier  étage  ;  mais  plus  loin  la  mollasse ,  qui 
déjà  recouvrait  les  hauteurs,  s'abaisse  de  plus  en  plus,  acquiert  une 
grande  épaisseur,  et  la  craie  jaune  disparaît  tout  à  fait  sous  ce  vaste 
manteau  argilo-sableux ,  lorsqu'on  se  rapproche  de  la  vallée  de  la 
Dronne ,  où  nous  l'avons  vue  afQeurer  beaucoup  plus  au  nord ,  à 
Touest  de  Parcou ,  dans  les  travaux  du  chemin  de  fer. 

A  l'ouest  de  Montlieu,  les  couches  de  la  craie  supérieure  sortent 
de  dessous  la  mollasse  au  delà  de  Chepniers ,  et  celles  que  l'on  ex- 
ploite à  Jussac  rappellent  la  pierre  des  environs  de  Gourdon  et  de 
Gouzc.  Sous  la  mollasse  de  Montendre  la  craie  est  blanc  jaunâtre, 
dure,  cclluleuse,  en  rognons,  compacte  ou  concrétionnée,  ou  bien 
friable  et  terreuse.  Les  fossiles,  quoique  assez  nombreux,  sont 
diflBciles  à  obtenir  :  nous  y  citerons  le  Fungia  polymorpka,  Gold.» 
le  Diploctenxvm  cordatum,  Gold.,  et  la  Venus  Archiaciana,  d'Orb. 
A  la  descente  de  Chamouillac  on  retrouve  le  banc  A*Ostrea  vesicu' 
loris,  puis  des  calcaires  marneux  blanchâtres  avec  Exogyra  Mathe^ 
roniana,  d'Orb.,  et  Modiola  Dufrenoyi,  d'Arch.,  qui  passent  à  la 
craie  grise.  Mirambeau  est  sur  une  colline  formée  des  deux  assises 
de  l'étage  supérieur,  qui  cessent  à  la  sortie  de  la  ville,  sur  la  route 
de  Saint-Genis. 

Au  nord  est  de  ce  point,  le  pays ,  excepté  dans  la  vallée  de  la 
Seugne ,  est  occupé  par  la  craie  grise  ou  marneuse ,  et  nous  n'avons 
observé  la  craie  jaune  supérieure  que  dans  la  colline  Isolée  qui  porte 
le  bourg  d'Archiac.  £lle  y  est  tendre ,  marneuse ,  bien  caractérisée 
par  le  banc  d'Huîtres,  et  repose  sur  la  craie  inférieure  qui  constitue 
la  base  de  la  colline  et  toute  la  plaine  environnante.  Peut-être  en 
existerait-il  encore  un  lambeau  plus  au  nord ,  sur  la  hauteur  qui 
domine  Pérignac,  entre  Pons  et  Cognac,  mais  nous  n'avons  aucune 
certitude  à  cet  égard ,  de  même  qu'au  nord-ouest  de  Mirambeau 
nous  n'avons  point  observé  la  craie  jaune  avant  Meschers ,  sur  le 
bord  même  de  la  Gironde,  où  elle  forme  un  escarpement  assez  con- 
sidérable, surmonté  par  un  dépôt  de  sable  plus  récent  (pi.  II,  f.  h). 

Sous  Saint-Georges  de  Didône  et  au  nord>ouest,  les  falaises  sont 
découpées  en  petites  anses  étroites  et  profondes ,  où  la  craie  jaune 
lY.  26 


A02  riKMlKH   KTaGK. 

tendre  et  marneuse  commence  à  pré^nier  deux  bancs  ^*Holtrci 
{Oitrea  vesiculari$^  var.  a)  dislîucls  et  séparés  par  /i  à  5  mètrei 
de  roches  qui  en  renferment  peu  ou  |)oînt.  Dans  Tun  de  ces  baoci 
calcaires  intermédiaires,  le  Conoclypus  Leskii,  A  g. ,  occupe  un  oif  «an 
constant  La  Limamaxima,  d'Arcb.,  qui  atteint  jusqo*à  95  centi** 
mètres  de  diamètre  (i),  la  Cucullœa  twnida,  kl.,  la  Modiola  Dêh 
frtnoyi^  îd«,  YOstrea  êontonenêis,  d*Orb.,  qui  y  acquiert  dea  éB* 
meiisioBS  éDormes,  de  très  gros  Pleurotomaires  encore  inédits,  le 
Nûuiilus  Dekayi,  Mort.,  i* Ammonites  lewesiensis ,  Sow.  (très 
rare),  une  multitude  de  Sphérulites  et  d'autres  fossiles  rendent  ces 
escarpements  fort  intéressant:»  poar  le  paléontologiste. 

£n  continuant  k  longer  la  côte  au  N.-O. ,  on  voit  se  développer, 
au-dessus  du  banc  d'Huîtres  su|)érieur,  des  calcaires  blancs,  quel- 
quefois souH  forme  de  rognons,  ou  plus  solides  que  les  assises  infé- 
rieures, plus  réguliers,  et  qui  ont  donné  lieu  à  des  exploitations 
asseï  considérables.  Au  delà ,  et  sur  le  pourtour  du  promontoire 
qui  borde  au  sud -est  la  baie  de  Roy  an ,  le  premier  étage  est  bien 
développé.  Constamment  battues  par  les  vagues  que  poussent  les 
vents  d*ouest,  les  falaises  sont  profondément  entaillées  et  comme 
déchiquetées,  de  manière  ï  présenter  une  disposition  ruiniforme 
assez  remarquable  sur  une  hauteur  de  l(i  à  45  mètres.  La  stratifi- 
cation est  toujours  fort  régulière  eu  grand  ;  les  caractères  propres  à 
chaque  banc  sont  d'une  constance  parfaite,  et  les  deux  bancs 
d'HuUres,  toujours  reconnaissables,  sont  surmontés  par  l'assise  des 
calcaires  blancs  marneux,  peu  solides  sur  ce  point.  Au-dessus 
s'étendent  des  sables  ferrugineux  avec  des  silex  el  des  grès  en  ro- 
gnons aplatis ,  probablement  de  Tàge  de  la  mollasse  du  Fronsadais 
{aniè,  vol.  II,  p.  693)  (2). 


(  I  )  Le  test  de  cette  espèce  très  mince  n'a  jamais  été  obtenu  pour  la 
partie  qui  a  voisine  les  crochets  ;  d'après  les  empreintes  que  nous  avons 
observées  sur  place,  ceux-ci  seraient  beaucoup  plus  sirands  et  plus 
épais  que  les  moules  ne  permettent  de  le  soupçonner.  Us  constituent 
un  talon  large  et  plat,  pourvu  d'une  gouttière  médiane  comme  dans 
les  Huîtres. 

(i)  On  remarque  en  outre  un  dépôt  do  transport  renfermant  des 
cailloux  extrêmement  roulés  de  quartz  blanc,  de  diorite,  de  schiste 
pénétré  de  veines  de  quartz  et  de  la  grosseur  de  la  tête,  puis  de  grès 
rouge  à  gros  grains,  do  silex  gris  et  noirs,  de  calcaire  crayeux  el  do 
grès.  Des  grès  gris,  cariés,  à  gros  grains,  en  grands  fragments  angu- 
leux, ont  été  évidemment  remaniés  sur  place  par  le  phénomène  qui  a 
amené  de  très  loin  les  autres  éléments  du  dépôt.  Ils  paraissent  ren- 


CaLCAIRBS  JàONES  supkribcrs.  405 

Les  falaises  qui  bordent  la  côie  à  Touesl  de  Royan  sont  formées 
par  les  mêmes  couches  que  celles  du  sud-est.  Ce  sont  de  haut  en  bas  : 
1^  un  calcaire  d'abord  jaunâtre  et  peu  solide  »  mais  qui  plus  loin 
devient  blanc,  dur,  caverneux  ou  en  rognons;  2°  un  banc  de  l'>',50 
à  2  mètres,  presque  entièrement  composé  d*Ostrea  vesicularis^  em^ 
pâtés  dans  un  sable  argilo-calcaire  jaunâtre  plus  ou  moins  endurci  ; 
30  un  calcaire  tendre,  consolidé  par  places,  divisé  en  plusieurs  bancs. 
Ceux  du  milieu  sont  remplis  d'une  multitude  de  bryozoaires, 
d'échinodermes  et  de  débris  d'Astéries  ;  ceux  du  bas  sont  caractérisés 
par  les  Cyphosoma  et  les  Conoclypus,  Les  grandes  Spbéruiites 
(5,  Hœninghausi^  Des  Woul. ,  a^cUeriformis,  id. ,  Bourfionit,  id. , 
dilatataj  id.,  et  ingetis,  id.)  abondent  partout.  Ces  fossiles  devien- 
nent plus  rares  au  pied  des  escarpements,  là  où  règne  le  second  banc 
d'Huîtres  dont  l'espèce  est  la  même  que  celle  du  banc  supérieur.  La 
roche  est  plus  solide,  mais  son  épaisseur  parait  être  égale  (1). 

Si  l'on  continue  à  suivre  le  littoral,  de  profondes  et  larges  décou- 
pures mettent  partout  à  découvert  les  assises  de  cet  étage,  dont  les 
plus  élevées,  celles  qui  surmontent  le  premier  banc  d'Uuîues,  ten- 
dent à  prendre  ce  caractère  de  dureté,  de  cristallinéilé,  et  lastruc* 
ture  brécboïde  que  uqus  avons  déjà  signalés  au  Touron ,  à  Mont- 
lieu,  à  Montendre,  etc.  Ces  calcaires  blancs  sont  partout  exploités, 
et  donnent  de  bons  moellons.  Les  roches  de  la  Grande  côte^  jusqu'à 
Saint-Palais,  montrent  de  nombreux  puits  naturels,  dus  sans 
doute  à  l'action  des  vagues,  et  au  fond  desquels  on  trouve  du  sable 
et  des  cailloux  liés  arrondis  (2).  Nous  avons  décrit  aussi  (on/è, 
voL  II,  p.  701)  le  lambeau  tertiaire  qui  recouvre  transgressivemeui 
la  craie  de  la  côte  de  Saint-Palais  (3)  ;  la .  superposition  des  deux 
terrains  y  est  parfaitement  nette.  L'abaissement  graduel  de  la  craie 
la  fait  disparaître  sous  la  mer  à  pou  de  distance  au  delà  des  sables 
tertiaires. 

Comme  au  sud  de  Royan,  toute  cette  partie  du  littoral  présente  à 
sa  surface  un  dépôt  de  transport  sableux,  brunâtre,  peu  épais,  mais 
remarquable  par  one  grande  quantité  de  fragments  peu  roulés  d'an 
calcaire  brun  jaunâtre,  assez  dur,  caverneux,  et  pétri  de  r^ummulitcs 

fermer  des  fossiles  et  représenter  ceux  dont  nous  parlerons  tout  à 
rheure  de  l'autre  côté  de  la  baie. 

(4)  D'Archiac,  Mcm.  de  la  Soc,  géoi.f  vol.  II,  p.  1 65,  pi.  H ,  f.  4. 
U37. 

[2)  Id.y  iù,,  2-  sér.,  vol.  II,  p.  4  44.  4846. 

[a)  ld.,//^.,p.  445etpl.  3,  L  44. 


MU  PRBMIER  ÉTAGE. 

et  d'Alvéolînes  [N,  planulata  et  A.  oblonga),  caractéristiques  des 
lits  coqoilliers  des  sables  inférieurs  du  Soissonnais.  Nous  n'ayons 
poiut  trouvé  ces  roches  eu  place,  et  nous  n'avons  point  reconnu  leurs 
fossiles  dans  les  couches  tertiaires  de  Saint-Palais.  On  peut  donc 
supposer  qu'elles  proviennent  de  la  destruction  complète  de  dépôts 
assez  étendus  recouvrant  aussi  la  craie  de  ce  pays. 

Les  calcaires  jaunes  cessent  un  peu  au  nord  de  Royan,  et  la  craie 
grise  se  voit  sur  la  lisière  du  bois  que  traverse  la  route  avant  le  village 
de  Médis.  Ici  comme  à  Saint-Georges  et  à  Meschcrs  le  premier  étage 
succède  assez  brusquement  au  second,  et  acquiert  tout  de  suite  une 
épaisseur  telle  ,  quoiqu'à  un  niveau  plus  bas ,  que  Ton  croirait  ses 
couches  inférieures  à  celles  de  la  craie  grise.  II  semble  qu'entre 
Talmont  et  la  pointe  d'Ârvert  la  craie  jaune  se  soit  déposée  dans 
une  dépression  de  la  précédente ,  qui  n'aurait  pas  môme  été  com- 
plètement remplie,  ce  qui  constituerait  entre  les  deux  étages  une 
sorte  de  discordance  dans  cette  partie  occidentale  du  bassin. 

Nous  réunirons  dans  la  liste  suivante  les  principaux  fossiles  que 
nous  avons  observés  dans  les  calcaires  jaunes  supérieurs  des  environs 
de  Meschers ,  de  Saint-Georges  et  de  Royan  : 

Polypiers.  Fungia pofymorpha^  Gold.,  Scyphia  verticiUata^  id. 

Bryozoaires.  Un  grand  nombre  d'espèces  que  nous  n'avons  pas  en- 
core suffisamment  étudiées,  et  VOibitolitcs  mcdia^  d'Arcb. 

Radiaires.  Astcrias  stratifera,  Des  Mou  1.,  Pcutacrinitcs  carina- 
tus,  Roem.?,  Diadcma  Klein'ùy  Desm.  [Cidaris  mi/tf'arisy  d'Arch.), 
Cyphosoma  corollnrc^  Ag.,  C.  ornatissimum,  id.,  Salciiûi  geomc- 
irica,  id.,  S.,  nov.  sp,,  Guniopygus  royanus^  d'Arch.  (nov.  sp.), 
Discoidea  lœ\>issinia^  Des.?,  Conoclypus  LcsMi^  Ag.,  Hcmiastcr 
prune l la ^  id. 

Mollusques  dimyaires.  Pholndomya  clUptica,  de  Munst.,  Gold. 
[P,  royana,  d'Orb.),  Arcopagia  rotutidata,  d'Orb.,  A.  raduita,  id., 
Crassatclla  Marrotiana^  id.,  Astarte  dijfficilis^  id.?,  ïcnus  royanay 
id.,  F,  subplana^  id.,  F,  Archiaciana^  id.,  Cyprina,  royana,  id,, 
C  Noucliana^  id.?,  Caidium  bimargi/intum,  id.?,  C.  Faujasii,  Des 
Moul.,  d'Orb. ,  Trigonia  ec/unata^dOrb. ,  T,  inorna  ta,  id.,T.  limbata, 
id.,  7*.,  indét.,  Pcctunculus  Marrotianus,  d'Orb.,  Arca  royana,  id. 
—  Monomyaires.  Modlola  Dufrcnoyi j  d'Arch.,  Lima  semisidcata , 
Desh.,  L,  maxima,  d'Arch.,  L,  semi-ornata,  d'Orb.?,  Inoccramus 
regularis,  id.,  Pectcn  quadricostatus,  Sow.,  P,  rojanus,  d'Orb., 
P,  substriatO'Castatus  [Janira  id.,  d'Orb.),  P.,  nov,  sp.,  voisin  du 
P,  royanusj  Exogyra  auricularis  [Gtyphaa  id.  ,  Alex.  Brong.), 
E.  iaciniata,  Gold.,  E.  Mathcroniuna  [Osirra  id.,  d'Orb.),  Ostrca 
vesicularisy  Lam.,  var.  a,  O.  larva,  Lam.,  O.  talnwntiana,  d'Arch,, 
O.  Jrons^  Park.,  O,  santonensisj  d'Orb.,  Tërebratula  santonensis. 


CALCAmES  JAUNBS  SUPÉfilEURS.  605 

d'Arcb.,  T.  dijformis  [Rhynchonella  iW.,  d'Orb.),  Crania  striata^ 
Defr.  ,  Orbicula  iameilosaj  d*Àrcb. ,  Spherulites  Hœninghausi , 
Des  Moul.,  S.  dilata  ta,  id.,  S.  royana  [Radiolites  id.,  d'Orb.),  S, 
crateriformis^  Des  Moul.,  S.  acuta  [Radiolites  id,,  d'Orb.),  Hippu* 
rites  Espaillaciana,  d'Orb.  —  Gastéropodes.  Trochus  MarrotianuSy 
d'Orb.,  T,  girondin  lis,  id.,  Turbo  royanus,  id.,  Pleurotomaria 
royana,  id.,  A*.,  nov,  sp,y  Phasianella  supracretaceoy  d'Orb.,  Fusus 
turritellatus,  id., Z'.  Marrotianus, id.,  F.,  indét.,  Nerinea  bisulcata, 
d'Arch.  — Céphalopodes.  Nautilus  Dekayi,  Mort.,  Ammonites  lewe^ 
siensis,  Sow.,  Turrilites  Arc/iiacianus,  à'Orh, 

Le  premier  étage  limité ,  depuis  Gourdon  jusqu'à  la  forêt  d*Ar-  ^naii, 
vert,  entre  les  dépôts  tertiaires  inférieurs  qui  le  recouvrent  et 
la  craie  du  second  étage  qui  le  supporte,  est  d'autant  mieux  stratifié 
^nc  sa  puissance  est  plus  grande,  comme  dans  les  petites  vallées  au 
sud  de  la  Dordogne,  où  elle  atteint  jusqu'à  80  mètres,  là  où  ses 
assises  inférieures  fournissent  les  meilleurs  matériaux  de  construc- 
tion ,  tandis  qu'à  ses  extrémités  est  et  ouest ,  ainsi  que  sur  sa  limite 
nord,  cette  épaisseur  est  réduite  à  1 2  ou  1 5  mètres,  et  l'on  n'y  trouve 
plus  que  des  roches  sans  emploi ,  ou  qui  sont  utilisées  seulement 
comme  moellons.  Ses  calcaires  occupent  des  espaces  assez  étendus 
dans  les  départements  du  Lot,  du  Lot-et-Garonne  et  de  la  Dordogne, 
mais  ils  ne  forment  que  des  lambeaux  dans  la  partie  sud  de  celui  de 
la  Charente,  et  ces  lambeaux  sont  encore  plus  restreints  dans  celui 
de  la  Charente-Inférieure  où  ils  finissent  par  ne  plus  se  montrer 
que  sur  le  littoral  de  la  Gironde. 

C'est  particulièrement  dans  ces  assises  qu'abondent  les  grandes 
espèces  de  Spherulites.  Nous  ne  les  avons  pas  observées  à  l'E. ,  sur 
les  limites  des  déparlements  du  Lot ,  du  Lot-et-Garonne  et  de  la  Dor- 
dogne ,  mais  à  partir  de  Cendrieux ,  de  Saint-JVIametz  et  de  la  vallée 
de  la  Couze  dans  ce  dernier  département ,  on  les  trouve  toujours 
vers  le  haut  de  l'étage.  VOslrea  vesicularis,  que  nous  avons  dési- 
gnée sous  le  nom  de  var.  a,  forme  un  banc  constant  sur  sa  limite 
nord,  depuis  Saint-Mametz  (  Dordogne)  jusqu'à  l'embouchure  de  la 
Gironde ,  et  Ton  a  vu  que  dans  cette  dernière  direction  elle  en 
formait  deux  parfaitement  séparés  et  distincts.  A  TE.  et  au  S. ,  les 
ostracées  sont  plus  rares  et  manquent  même  tout  à  fait.  Les  poly- 
piers ,  les  bryozoaires  et  les  échlnodermes ,  rares  également  au  S., 
se  multiplient  de  plus  en  plus  à  mesure  qu'on  se  rapproche  soit  de 
la  limite  nord,  soit  des  côtes  actuelles,  et  cette  distribution  des 
corps  organisés,  comparée  au  développement  des  strates,  pero^t 
de  penser  que  les  eaux  étaient  plus  profondes  au  S.-£«  qi 


hW  DEDXIÈUI  ÉTAGI. 

Cl  que  les  couches,  où  nous  trouvons  accumulés  les  débris  de  m* 
distea,  d'ostracées,  d*écbinodermes,  de  stellérides  et  de  bryoïoaim 
GoosUluant  la  roche  presque  à  eux  seuls,  nous  représentent  ki 
derniers  sédiments  crétacés  de  cette  partie  do  la  Franco. 

$  t.  l>e«iièin«  étage.  Craie  gruei  maraettia  tm  glatieomeaw 

«f  ttrieaoée. 

Cet  étage  forme  une  bande  continue,  dirigée  du  S.-E.  au  N.-O. 
à  travers  les  départements  du  Lot,  de  la  Dordogne,  de  la  Gliarente 
et  de  la  Charente-Inférieure;  il  plonge  et  disparaît  au  S.  sous  les 
calcaires  jaunes  précédents,  et  s'appuie  au  N.  contre  l'étage  des  cal* 
caires  blancs.  Il  est  composé  ?ers  le  bas  de  calcaires  un  peu  sableux 
et  glauconieux,  durs,  divisés  en  plaquettes  ondulées,  qui  passent  plus 
haut  à  une  roche  également  glauconieuse,  sableuse,  micacée,  en  bancs 
puissants ,  régulièrement  stratifiés.  Les  silex  gris  ou  noirâtres  sont 
en  rognons  très  inégalement  disséminés  dans  la  masse,  sans  y  formor 
jamais  de  cordons  suivis.  A  la  partie  supérieure,  l'argile  tend  à  pré- 
dominer, les  points  vert$  sont  plus  rares,  et  la  roche  constitue  un 
calcaire  blanchâtre,  marneux ,  tendre  et  friable. 
D^rtfmeBt  A  uu  kilomètre  an  nord-ouest  de  Gourdon ,  le  long  de  la  route 
^.  de  Grolejac,  cet  étage,  encore  peu  développé,  se  montre  sous  le 
précédent  [\oy.  pi.  II,  fig.  5),  et  présente  un  calcaire  sableux,  avec 
points  verts,  mica  blanc  et  de  nombreuses  pattes  de  crustacés  (Pa- 
gure?), puis  un  calcaire  grisâtre  cl  des  marnes  schisioïdes  où  se 
trouvent  les  fossiles  suivants  : 

Plusieurs  bryozoaires.  Diadema  Kleinii,  Des  Moul. ,  CUipsa  dis" 
trépans,  d'Orb.,  Àrcopagia  rirci/iaiis^  id.,  Fenus  Renaujcia na ^  id., 
an  f.  pliina^  Sow.?,  Cjprina  intermcdia^  d'Orb.,  C.  ligeriensis,  id., 
C,  NouelUina,  id.?,  Cardium  productum,  Murch.,  ('.,  2  espèces 
indét.,  Trigonia  scabrn,  Lam.,  a/i  limbata,  dOrb.?.  MytiluSy  indét., 
Avicula,  Inoœrnmtts,  Lima  santonensis^  d'Orb.,  Spondylus\  indét., 
^rca  ligeriensis,  d'Orb.,  ^1.  NoueUana,  id.,  Cucutlœn  Beaumonti, 
d'Ârch.,  Exogyra  Mathcvoidana  [Ostrea  id.^  d'Orb.),  Terebratula 
alata^  Lam.,  /V/.,  var.,  T  ,  nov.  sp.,  Plcurotnmaha  turbinoidcs^ 
d'Orb.,  Ptcrodonta  injlata,  id.?,  Jvteonellalœvis,  id, ,  RosteUaria?^ 
.immonites  varians,  Sow.,  À.  Orbignyanus^  d'Arch.  Pattes  de 
crustacés  (Pagure?)  semblables  à  celles  que  nous  avons  si  souvent 
signalées  à  la  jonction  de  la  craie  de  Touraine  et  de  la  craie 
micacée. 

Dépûrtrment      Ccs  couchcs  uo  tardent  pas  à  disparaître,  mais  elles  affleurent  par 
DotdMoe,    places  entre  Grolejac  et  Sarlat,  puis  au  nord  de  cette  ville  jusqu'à 


CBÂIE  GKISE,    MAB!(B[]^E   OU   (iLAUCONISUSE   ET   UlCArÉB.      AOT 

la  Bénagric  ponr  former  au  «IHÙ  les  rives  de  la  Vfitre ,  auloor  de 
Moniignac,  où  elles  sunl  carar dirigées  par  la  Terebratuia  alatOt  la 
Lima  iontonensis,  le  Pecten  quaâricoitatus,  etc.  Ou  a  vu  que,  dans 
la  TtlIéG  de  la  Cuuze,  la  cfaiis  grise,  empalant  de  nombreux  sileK 
gris  blanchSlre,  furniail  lu  pied  des  escarpemcnlii.  A  leur  confinent 
avec  la  Dordogae,  les  eaui  de  la  Couze  roulent  sur  des  Laiics  de 
calcaires  blauci  marneux  dont  oovs  arons  «également  ligoalé  le  re- 
lëTeincnt  au  nord  do  la  Linde,  et  qui  supportent  l'égliM  de  Saint- 
Front,  en  face  de  cette  YJUe.  Ils  paraissent  exister  encore  plus  au  S. 
A«ia  la  villée  de  la  Lémance,  au  sud-oaesl  de  F^inH  (  Lol-et-Ga- 

A  partir  de  Mfremoni  et  de  Moniignac,  le  «ècând  hlt^  se  déve- 
loppe de  plus  en  plus  au  N.-O. ,  particulièrement  sar  [es  bords  du 
Manoir  et  de  l'Isle.  La  partie  médio  -inrérîenre  se  modiêe  dans  sa 
structure.  Les  bancs  sont  plus  épeii ,  plus  reliera,  mietii  suifls; 
la  roche  moins  dure  est  plus  homogène,  et  alors  commence  ce 
système  de  conches  qui  fournit  de  si  belles  pierres  d'appartJI  dani 
les  nombreuses  carrières  ourrrles  des  dem  cOtés  de  l'Isle,  tandis 
que  vers  le  haut  et  ï  la  base  la  roche  corsene  ses  cencièrcs  de 
schistosiiË  irrégulière  et  de  dureté  qui  ne  )>ennct(ent  de  l'employer 
qne  comme  moellons.  Aux  hameaux  des  Bories  et  de  Marsaneit  au 
sud  de  Savignac,  les  assises,  quoique  peu  éloignées  des  couches  ju- 
rassiques ,  n'ont  pas  moins  de  90  mètres  d'épaisseur  totale.  Entre 
Antonne  et  Trigonnant ,  les  silex  noirs  sont  très  abondants  dans  la 
craie  grise  que  coupe  la  route ,  et  qui  se  continue  ensuite  sans  In- 
terruption jusqu'à  Périgaenx  et  au  delà.  DesdenxcOlésdelariTière, 
à  la  hauteur  de  cetlc-Tilie,  le  niveau  des  bancs  exploités  parait  être 
le  même,  et  la  puissance  totale  de  l'étage  peut  atteindre  en  ce  point 
120  mètres  avec  une  inclinaison  très  faible  bo  S. 

La  plupart  des  silex  ont  pour  centre  un  spongiaîre  rameniJl 
forme  on  tuberculeux ,  et  les  fossiles  <[uc  nous  avouA  l 
plus  fréquents  dans  ces  couches,  outre  de  nombreux  bryoi 
sont  : 

SipltoKia  Jîcta,  Gold.,  iS.  piriformii,  id., 
polhecitt   piclonica,   id.,   P.    die/ioloma, 

resccns,  Mich,,  Spongus  Toivntendl,  Uaat.. 

Roem.,  Ciilaris  cyathiferus,  d'Arch.,  Diailenia  Kleiari,  D.'^   M.ijl., 

Crpl'osnma,  rwe.  tp.,  C.  eorottar<t,  Ag.,  an  magiiijïcii 

riiia  ovata,    id..  Hemiaiiter   bafa,    id-,   MirriftrT  e<» 

id.,    {'yprinii   Nauflinnii,    d'Orb.,    Canii'iiii   [ùnijinii,   Dos  I 


kùS  DEUXIÈME  ÉTAGE. 

Trigonia  iimbata,  d'Orb.,  Lima  Marrotiana^  id.,  Lima  santonensis, 
id.,  L.  Dtijardini^  Desh.,  Pecten  qtuidricostatus^  Sow.,  P.  Etpail" 
iaei,  d'Orb.,  Spondyliis  truncatus,  Gold.,  5.,  indét.,  Ostrea  probos» 
ciiieoy  d'Arch.,  0,frnnf^  Park.,  Exog)'ra  nuricularis  [Gryphcea  /rf., 
Alex.  Brong.),  Terebratida  Baugasii  (R/iynchonelia  id. ,  d'Orb.), 
T,  vespertilio^  Brocc.,  T.  biplicata^  Sow.,  T.  albensis^  Leym.^  Spke* 
rulites^  indôt.,  Plcurotomaria  santonesa^  d'Orb.?,  Turritella^  indéL, 
Pterodonta  inflata  ^  d'Orh, ,  Ammonites  Orbignyianus  j  à^ kvch.  ^ 
Nautiltts  subia?vigatus,  d*Orb.  Dents  de  Lamna,  plaques  palatales 
de  Ptjrchodusj  de  Pycnotlonius^  et  yertèbres  de  poissons. 

La  craie  grise  oa  roarneose  se  prolonge,  an  nord  de  Périguen 
jusqu'au  hameau  des  Hautes-Pyles  où  elle  repose  sur  les  couches 
du  troisième  étage,  et  au  sud,  sur  la  roule  de  Bergerac,  jusque  près 
de  Saint-Mametz,  où  nous  l'avons  vue  recouverte  par  le  preoûer 
(pi.  II,  fig.  2).  A  l'ouest,  elle  continue  à  former  une  large  bande 
que  coupe  la  vallée  de  la  Dronne.  Elle  est  bien  caractérisée  autour 
de  RlberaCy  où  Ton  trouve  à  mi-côte,  sur  la  route  de  Verteillac,  la 
partie  moyenne,  renfermant  le  Cardium  productum^  Murch.,  an 
Faujasiif  Des  Moul.  ?  les  Pecten  quadricostcUus ,  Sow.,  et  creto- 
sus,  Brong.,  le  Nautilus  sublœvigatus^  d'Orb. 7  quelques  Ammo- 
nites et  de  rares  Sphérulites.  Vers  le  haut  de  la  montée,  la  roche 
devient  plus  marneuse,  moins  solide,  renferme  peu  de  grains  verts, 
et  sa  structure  est  subschistoîde.  On  y  remarque  alors,  comme  nous 
aurons  souvent  occasion  de  le  constater  dans  ces  dernières  couches, 
quelques  fossiles  que  nous  avons  déjà  vus  à  la  base  de  Tétage 
supérieur,  tels  que  VOstrea  vesicularis,  var.  a,  la  Lima  maxima, 
la  Modiola  Dufremyi ,  la  Cucullea  tumida  et  le  Conoclypus 
Leskiû 

Ces  assises  supérieures  et  moyennes  du  second  étage  se  montrent 
alieruatlvcmcnt  au  N.,  suivant  les  ondulations  du  soi ,  jusqu'à  Tem- 
brauchemenl  de  la  route  dé  Marcuii,  où  connnenceni  à  se  relever 
les  assises  inférieures  schistoïdes,  dures,  se  divisant  en  plaquettes 
et  renfermant  beaucoup  de  fossiles,  entre  autres  la  CucuUœa  Beau- 
montiy  d'Arcb. ,  Tune  des  coquilles  les  plus  constantes  de  ce  niveau. 
En  face  du  châleau  de  Beaulieu,  on  peut  observer  la  superposition 
de  ces  bancs  schisioïdes  aux  calcaires  blanc  jaunâtre  du  troisième 
étage,  qui  sont  massifs  ou  bréc))oïdes,  très  durs,  cristallins,  à 
texture  homogène  et  très  serrée.  Autour  de  Mareuil  et  jusqu'à  la 
Rocbebeaucourt ,  les  dérangements  qu'ont  éprouvés  les  strates 
interrompent  sur  plusieurs  points  la  succession  régulière  des  divers 
étages. 


CRAIE  «BISE  ,  UABHBUSE  OU  GLADCOMECSB  ET  UICACiB.  AOfi 
Le  plateau  (le  Beaum ont  au  siid-cst  d'Angoalême,  sur  la  route  Bipimntnt 
de  Pêrigueux,  muiiUc  I;i  supcrpusiiion  de  l'assise  ioférieure  du  cblrinM. 
second  étage  h  des  calcaires  avec  Spliéruliles  qui  dépendent  du  troi- 
sième (ïoy.  posleà,  pi.  II,  f.  9).  Les  premiers  bancs  sont  jaunâtres, 
caverneux,  en  rognons  et  renfernieoi  VExogyra  auricularis 
[Gryp/usa  id.,  Brong.),  Terebraiula  edala,  lar.  Lam, ,  Lima  cetto- 
manensis,  d'Orb, ,  Nucleolites  crepidula.  Des.,  Discoidea,  nov.  tp., 
Cidaris  cyathiferus,  d'Arcti.  Au  delà  du  bameau ,  les  calcaires  eu 
plaquettes  grisâtres,  un  peu  glauconieui,  nous  ont  présenta  les  (os- 
siies  suivants,  très  abondants  dans  les  fossés  qui  bordent  la  route. 

DiademaKleinii,  Des  Houl.,  D.  Arehiaci^  Des.,  Hemiaster  bafo, 
Ag.,  Serpula,  Feniis  Renaiixiana,  d'Orb.,  an  f.  plana,  Sow.?, 
Uma  semhulcala,  Desb.,  L.  granalala,  Go)d,,  ityli/as,  Jrca, 
Terebr/jtula  vespertilio,  Brocc,  T.  alata,  I.am.,  Brong.,  T.  con- 
lorta  (Mynehiynelia  id..  dOrb.),  T.,  3  no<'.  sp.,  Exogyra  auricu- 
laris {Gryphœa  id.,  Broog.J,  Osirea  prolroscidca,  d,'Arcb.,  Acteo- 
netla  lœvii,  d'Orb.,  A,  crassa,  id.,  Nautilus,  ÂmmoniUs  varians, 
Sow. 

En  remontant  la  vallée  de  la  Tude,  nous  avons  vu  la  craie  grise 
sortir  de  deesoas  la  craie  jaune,  près  de  Gresly;  elle  augmente 
d'épaisseur  dans  les  collines  de  Cbalais  et  de  Montmoreau ,  ot  forme 
au  delà  tout  le  massif  qui  sépare  le  bassin  de  la  Charente  de  celui 
de  11  Dordogne  (1).  Le  tunnel  de  Livernan  traverse  ce  massif  du  N. 
au  S.  sur  une  longueur  de  1500  mètres  et  à  69  mètres  au-dessous 
du  sol  du  plateau  qui  en  cet  endroit  est  à  ISS", 09  d'altitude,  c'est- 
à-dire  à  3/i°',b5  plus  bas  que  le  point  culminant  du  pays  au  signal 
de  Brizebart,  qui  en  est  peu  éloigné  vers  le  N.  -E.  On  a  traversé  dans 
les  puits  d'extraction  6fi  inèires  d'une  craie  gris  bleuâtre,  tendre , 
marneuse,  parfaitement  homogène  dans  toute  celte  épaisseur,  comme 
dans  toute  l'élendue  du  souterrain ,  et  qui  correspond  aux  parties 
moyeiiues  et  supérieures  de  l'étage.  Elle  est  ici  caracii-risÉe  pai 
Limaviaxima,  hCyprina ligeriensis,  à' Oib. , an I\'ûuel il 
une  Huttre  nooTetlc  (2),  un  ^'aulilc  et  quelques  autres  fc 
ou  moJNs  rares.  Cette  puissante  assise,  qui  vient  atQeurec^ 

(I)  D'Archiac.  i;»//.,  2'  aér.,  vol.  IV,  p.  M08.  1847, 
(ï;  Nous  avons  obsurvé  dans  cette  a^Bise,  fut  1«  versant  boI 

colline,  une  Huître  de  ta  forme  de  VO.  bi„uiicul,ilii,  qui  j 

moins  de  25  centimètres  de  largeur  surïO  de  hauteur.  C 

iudividu  de  cette  espèce,  probablement  nouvelle,  que  nou» 

core  rencontré. 


il  A  DBUSlàMS   6r4GB. 

ilfiiK  Tenuiiis  du  piaitan  de  t.ivpri)ïn,  n'y  iH-l^wiue  nulle  part  \t 
l^nte  gri!i  bleiiSlre  unifontie,  ni  celle  hoili«;;l^ii^[^dins  toute  M 
iianli;ur  que  te^  Iravani  snnterrains  ont  rËfi^lécs.  l^es  dilTérences 
d'iutpecl  »mi  (elles,  que,  sans  la  certiinile  rin'uii  a  sous  tes  yeux  le 
pitilongenieni  des  mêmes  ealcaiies,  on  les  reganterait  cumme  appar- 
tenant ï  des  âges  distincts.  Ceite  circuiiiitance  tient  sans  doute  k  l'iii- 
diience  fort  longtemps  continuée  des  agents  aimosphériqnes  sur  les 
parties  qnt  avoisinenl  la  surface. 

!,es  couches  de  la  base,  schistoldes  »u  en  plaqnettes ,  ai  ec  TW-f- 
brnlula  aiftfa,  ('iiruUan  Beawtionti,  elc, .  sortent  de  dessous  les 
pri^cédenlt^s  tin  peu  avant  (]ue  l'on  atteigne  la  petite  rivière  de  la 
Bolifiiuc.  et,  au  pmot  où  le  chemin  de  fer  traverse  la  roule,  le  taliia 
du  fond  de  la  lall^  est  formé  par  un  calcaire  blanc  jaunâtre,  ca- 
Terneut,  compacie,  dur,  arec  des  fossiles  mal  cunsi.'rvés,  et  qni 
paraît  correspondre  à  celui  que  nous  venons  de  signaler  dans  la 
même  posIlioW  sur  le  plateau  de  Bcaumoni.  Les  calcaires  en  pla- 
qaelles  qui  exmcni  encore  entre  la  vallée  de  la  Bohème  et  celle  d* 
la  r.hareau  cessent  tout  il  fait  avant  le  village  de  Vcuil ,  pour  faire 
place  aux  calcaires  caverneux  compactes  précédents,  fjui  bientôt 
reposent  fur  les  calcaires  bréclmldes  jaunâtres  avec  Hippnriles  et 
Sphfruliles  de  la  partie  supérieure  du  troisième  étage. 

la  conpe  que  nous  donnons  (pi.  Il,  f,  S)  permet  de  juger  de  la 
largeur  de  la  xone  occupée  pr  ia  craie  grise  et  marneuse  dans  le 
même  département,  entre  Pétignac  et  Montlteu.  A  la  montée  de 
Pétignac,  la  craie  marneuse  avec  /Jma  sanfonensts  et  Cardivm 
Moulonianum  succède  aux  calcaires  t  rudistes  qui ,  s'abaissant  au 
S.,  formaient  le  sol  depuis  la  forêt  de  Chardin,  et  ce  que  nous  avons 
dit  de  ia  position  des  buttes  de  craie  jaune  de  Barbezicui ,  de  Rei- 
gnac,  de  la  Graulle,  de  Chévenceau  et  de  Moailien,  suffit  pour 
qu'on  puisse  se  rendre  compte  de  celle  de  l'étage  sous-jaceni ,  qui 
occupe  les  plaines  Intermédiaires  lorsqu'il  n'est  pas  masqué  par  fa 
mollasse  tertiaire. 

A  l'ouesl  de  cette  coupe,  dans  les  départements  de  la  Charente 
et  de  la  Charente-Inférieure ,  les  calcaires  dont  nous  nous  occu- 
pons, au  lieu  de  former  une  seule  zone  dirigée  E.  0.,  continue  ou 
seulement  interrompue  par  les  vallées,  suivent  plusieurs  bandes 
distinctes,  courant  du  S.~E.  au  N.-O.,  et  séparées  par  des  bandes 
appartenant  au  troisième  étage,  et  raème  au  quatrième.  Coite  dia- 
positioD,  dont  la  coupe,  f.  4,  pL  If,  montre  un  exemple,  est  dM 
an  soulèvement  des  coudies  inférieures  de  la  formation  ,  qui  appa- 


CRAIB  GRISB,   MARNBOSK  OU  GLAUCONIEUSE  IT  MICACÉS.      611 

raissent  des  deux  côtés  de  la  vallée  de  la  Seudre,  depuis  les 
environs  de  Saint-Genis  jusqu'au  Guâ ,  sur  les  deux  rives  de  la 
Seugne ,  de  Jonzac  à  Pous ,  sur  les  bords  de  la  Charente ,  à  la 
hauteur  de  Jarnac ,  etc.  Le  pays,  très  peu  accidenté,  permettrait 
difficilement  de  tracer  les  limites  géographiques  des  divers  étages, 
si  les  caractères  du  sol ,  surtout  pour  le  second ,  ne  traduisaient 
pas  aussi  exactement  la  composition  des  strates  sous-jacents.  Nous 
distinguerons  la  bande  crayeuse  méi*idionale  qui  s'étend  de  la  vallée 
du  Lary  vers  Tembouchure  de  la  Seugne,  la  bande  moyenne  qui  des 
environs  de  Barbezieux  et  de  Ghévenceau  passe  au  nord  de  Pons,  et 
longe  la  rive  gauche  de  la  Charente  jusqu'au  delh  de  Saintes,  enfin 
la  bande  septentrionale  située  sur  la  rive  droite  de  la  Charente.  Nous 
nous  sommes  d'ailleurs  attaché  à  faire  voir  (p.  32}  la  manière  dont 
se  séparaient  ces  diverses  bandes ,  dues  à  trois  dislocations  princi- 
pales, en  rapport  avec  le  cours  des  rivières  que  nous  venons  de  nom* 
mer.  En  outre,  les  deux  premiers  étages,  si  puissants  à  TE.,  vien- 
nent ,  pour  ainsi  dire ,  se  perdre  en  s'amincissant  de  plus  en  plus 
vers  la  c6te,  quoiqu'ils  conservent  toujours  la  plupart  des  caractères, 
soit  pétrographiques,  soit  zoologiques,  qui  les  distinguaient  dans  les 
départements  de  la  Charente  et  de  la  Dordogne. 

Nous  avons  déjà  signalé  près  de  Chamouiilac ,  à  l'ouest  de  Mon-*  Band«  crayeuu 
tendre,  la  superposition  du  premier  étage  au  second,  et  les  couches  ""*  ***"  ** 
supérieures  de  celui-ci,  blanches,  marneuses,  friables,  avec  Cypho- 
soma  corollare,  Hemiaster  prunella^  Ananchytes  senti  g  (obus  ^ 
Modiola  Dufrenoyi^  Ostrea  vesicularis,  var,  a,  0.  frons,  Exogyra 
Matkeroniana,  Ammonites  Mantelli,  et  de  nombreux  bryozoaires, 
comme  au  nord  de  Ribérac.  Cette  partie  de  la  craie  marneuse  re- 
paraît encore  avec  les  mêmes  caractères  un  peu  avant  que  l'on  at- 
teigne Soubran,  et  !\1.  Dufrénoy  l'a  observée  au  nord  de  Montendre, 
sur  la  route  de  Jonzac.  De  Mirambeau  jusque  près  de  Pons  la  craie 
^sezPecten  Truelli  (Janira  id, ,  d'Orb.)  se  montre  partout  à  la  sur- 
face du  sol.  A  partir  de  Saint-Genis,  une  bande  assez  étroite  s'en 
détache  pour  se  diriger  au  N.-N.-O. ,  vers  Jazenne ,  mais  sans  se 
prolonger  beaucoup  au  delà ,  tandis  que  la  bande  principale  suit  an 
nord-ouest  de  Mirambeau  une  série  de  hauteurs  qui  forment  la  ligne 
de  partage  très  surbaissée  des  eaux  de  la  Seudre  et  de  la  Gironde. 

Toutes  les  collines  et  les  falaises  des  environs  de  Mortagne  ap- 
partiennent exclusivement  à  la  partie  moyenne  du  second  étage , 
car  les  assises  supérieures  que  nous  retrouverons  à  Talmont  n*y 
existent  pas ,  et  les  assises  schistoides  de  la  l>ase  n'affleurent  point  1 


&12  BJSUXlÈltB  ÉTAGE. 

an  pied  des  escarpements.  La  partie  visible  de  ce  même  étage  n*f 
a  pas  moins  de  55  à  60  mètres  d'épaisseur.  Vers  le  bant  ce  sont  dci 
calcaires  gris  blanchâtre,  marneux,  avec  des  silex  gris  pea  nom- 
breax,  et  dans  les  falaises  qui  bordent  la  Gironde  on  observe  une 
immense  quantité  de  spongiaires  siliceux,  ramifiés  ou  auUrea  {Ma" 
tumpeziza^  Siphoniaincrassata,  Tragospisiformis^  une  multitude 
de  petits  Cnemidium  diversiformes,  avec  le  Cidaris  veticuloms^ 
Gold. ,  YAsterias  chilipora^  DesMoul. ,  les  TerebrcUula  mntonemis  H 
difformiiy  de  petites  Exogyres,  etc. }.  L'inégale  altération  de  la  rocbc, 
par  suite  du  plus  ou  moins  d*abondance  de  la  silice  qu'elle  ren* 
ferme,  a  tracé  dans  ces  grandes  murailles  verticales  des  bandes  Iuh 
rizontales  en  relief  et  en  creux ,  mais  sans  aucune  analogie  avec  les 
cordons  de  silex  de  la  craie  du  nord,  auxquels  on  les  avait  com- 
parés. Les  bryozoaires  sont  très  nombreux  à  certains  niveaux*  On 
n'y  observe  |)oint  d'ailleurs  les  fossiles  caractéristiques  de  la  partie 
supérieure,  ni  les  Exogyres  de  la  base. 

Cette  épaisseur  des  assises  moyennes,  presque  aussi  considérable 
autour  de  Mortagne  que  sur  les  rives  de  l'isle,  autour  de  Périgueux, 
se  maintient  encore  au  N.-6.,  sous  les  communes  de  Gbenac,  de 
Saint-Surin  et  d'Epargne.  Les  falaises  de  Piton ,  de  Rocbe-Bâtard 
et  de  Caiilau ,  sur  celles  de  Barzau  et  de  Talmont,  en  présentent  de 
bonnes  coupes,  ainsi  que  le  prolongement  des  lits  de  spongiaires. 

Talmont  est  bâti  sur  un  rocher  presque  isolé ,  bordé  tout  autour 
d'escarpements  à  pic,  formés  par  les  couches  supérieures  du  second 
étage  avec  les  mêmes  Orbitolites  media^  Cypho&oma  omcUissimum^ 
Lima  maxima,  Modiola  Dufrenoyi,  que  nous  avons  vus  dans  les 
calcaires  jaunes  supérieurs,  puis  une  multitude  de  spongiaires,  de 
bryozoaires,  etc.  Les  vagues  qui  battent  et  détruisent  incessamment 
le  pied  des  falaises  menacent  cette  vieille  forteresse  d'une  ruine 
complète,  et  Ton  peut  juger  de  Téncrgic  de  leur  action  par  un  rocher 
qui  faisait  autrefois  partie  de  ce  massif,  et  qui  s'en  trouve  aujour- 
d'hui séparé  par  un  espace  de  70  mètres,  que  couvrent  les  eaux  à  la 
marée  haute,  (^et  isolement  est  de  beaucoup  postérieur  à  la  fondation 
de  la  ville,  car  la  craie  qui  constitue  ce  rocher,  de  5  à  6  mètres  de 
large  sur  12  ou  15  de  long,  est  surmontée  par  un  dépôt  de  remblai 
identique  avec  celui  que  l'on  observe  partout  où  les  murailles  de 
la  ville  se  sont  écroulées.  Il  est  placé  au  même  niveau ,  et  l'on  y 
observe  les  mêmes  débris  d'industrie  humaine.  Peu  d'années  suffi- 
ont ,  sans  doute,  pour  faire  disparaître  tout  à  fait  ce  témoin  de 
'ancienne  extension  de  Talmont  et  de  la  force  destructive  des  flots. 


CRAIK  GRISE,   MARNEUSE  OU  GLAUCONIEUSE  ET  MICACÉE.      4lS 

Le  promontoire  qui  porte  le  village  de  Caillau,  à  Test  du  port, 
est  beaucoup  plus  élevé  et  plus  étendu  que  le  précédent ,  et  les 
couches  nous  ont  paru  se  relever  dans  cette  direction.  Les  falaises 
verticales  ont  de  35  à  40  mètres  de  hauteur,  et  sur  leur  côté  orien- 
tal, où  Ton  peut  le  mieux  les  étudier  et  recueillir  des  fossiles,  les 
couches  supérieures  paraissent  manquer.  Les  corps  organisés  que 
nous  avons  observés  autour  de  Talmont  et  dans  les  escarpements 
do  promontoire  de  Caillau  sont  : 

Tragos  pisiformis,  Gold.,  Scyp/iia,  indét.,  et  peut-être  de  nou- 
yeaux  genres  de  spongiaires?,  Po/^y^or/tec/a  dichotoma,  Benn.,  les 
Ceriopora  gracilis^  Gold.?,  subtmbricata  d'Arch.,  verticiiiaia, 
Gold.f  et  plusieurs  autres  espèces;  puis  des-Lic/tenopora^  Retepora, 
Heteropora^  Hcliopora^  Escharn,  etc.,  Asterias  chilipora^  Des 
Moul.,  Cidaris  vesiculosa^  Gold.,  C  septifera^  Mant.,  C.  clavigcra^ 
Kon.,  Cyphosoma  ornatissinmm^  Ag.,  C.  corollare^  id.,  Diadema 
Kieiniif  Des  Moul.,  Sale/u'a  petaiifera,  Ag.,  Nucleolites,  nov.  sp.^ 
Hemiaster pru/iclla,  Ag.,  Micraxter  cor-anguinum,  id.,  Ananchytcs 
striata^  Lam.,  A.^  rwv.  sp,  (^),  Cyprina^  Modiola  Dufrenoyit 
d'Arch.y  Mytilus  lineotiu^  Fitt.?,  Lima  maxima^  d'Arch.,  Pecten 
quadricostatus ^  Sow.,  P,  Dujardini^  Roem.,  P.  Espaillaciy  d'Orb., 
P,  sexangularis  {Janira  id.^  d'Orb.),  Spondylus  bifrons,  Gold., 
S,  striatus,  id.,  Exogyra  Mathcroniana  [Ostrea  id.^  d'Orb.),  E,  /«- 
ciniata^  Gold.,  Ostrea  (uro/ie/isis,  d'Orb.?,  O.  frons,  Park.,  O.  taU 
moniianay  d'Arch.  (2),  O.  vcsicularis,  Lam.,  var.  a,  Tcrebratula 
santonensiSf  d'Arch.,  T,  albensis,  Leym.,  T,  plicatiiis,  Brong., 
Spherulites  acuta  [Radiolites  id.,  d'Orb.),  Caprotina  stiiata^  id., 
NautHus  sublœvigatus^  d'Orb.?.  Dents  de  Saurien. 

Ce  qui  prouve  bien  Texistence  d'une  dépression  de  la  craie  au 
N.-C,  sous  l'anse  marécageuse  qui  sépare  Talmont  de  Meschers, 
c'est  que  la  côte,  à  la  hauteur  de  ce  dernier  village ,  est,  comme  on 
Ta  dit,  entièrement  formée  de  craie  jaune  et  d*un  dépôt  plus  récent. 
La  craie  marneuse  se  montre  seulement  au  N.-C,  où  nous  l'avons 
vue,  près  de  Royan,  recouverte  aussi  par  la  craie  supérieure.  Elle 


[\  )  Parmi  ces  nombreux  échinodermes,  deux  espèces  sont  constam- 
ment changées  en  silice  :  l'une,  le  Cyphosoma  ornatissi/num y  est 
à  l'état  de  calcédoine;  l'autre,  \ Ànanchytes  striata^  est  à  l'état 
d'orbicule. 

(2)  Cette  espèce,  la  plus  grande  des  Huîtres  non  plissées  de  la  for- 
mation, après  celle  dont  nous  avons  parlé  au  tunnel  de  Livernan,  et 
que  nous  avions  nommée  dès  4  843  [loc.  cit,^  p.  44),  paraît,  malgré 
son  abondance,  avoir  aussi  échappé  à  l'auteur  de  la  Paléontologie  =1 

française. 


MtU^ 


klk  DBnxiim  étags. 

occupe  le  lerriioire  des  cominooes  d'Arces,  de  Cezes,  de  Scmotne, 
de  SainuGeorges  de  Didône,  de  Grezac,  etc.»  où  elle  cousUtue  lou- 
joure  des  calcaires  marneux  gris  blanc ,  tendres ,  avec  des  silex  gris 
ckdr,  en  rognons  disséminés  irrégulièrement  et  se  fondant  dans  h 
ouïsse. 

Lorsqu'on  descend  des  collines  de  Gozes  et  de  Grezac  vers  h 
Sèudre ,  on  atteint  bientôt  les  couches  inférieures ,  toujours  carac-> 
térisées  par  leur  structure  subschistoîde ,  par  leur  dureté,  leur  tex- 
ture quelquefois  cristalline ,  et  l'absence  des  silex.  La  roche  est 
acddentellemeni  caverneuse,  et  les  feuillets  ondulés  sont  souvent  re- 
couverts d'un  enduit  verdâtrc.  VExogyra  auricuiaris  et  la  Terebra- 
tula  alata  y  sont,  avec  les  bryozoaires,  les  fossiles  les  ptns  fréquents» 
On  y  rencontre  aussi  un  Catopygus,  nov.  sp. ,  le  Micraster  cor^oH'- 
^num,  var.  (/,  car^tesiudinarium^  une  Pyrina,  \è  Pinna  Moretmà^ 
une  Ammonite  voisine,  mais  peut-être  différente,  ieVA.  varians^t^ 
La  superposition  de  ces  couches  au  troisième  étage  se  voit  particu- 
lièrement sur  la  route  de  Gozes  à  Gemozac,  avant  de  descendre  à 
Gbadnier;  mais  c'est  surtout  dans  l'une  des  carrières  dites  de 
Ghamberland,  ouverte  sur  la  lisière  méridionale  du  bois  de  Thainit» 
que  celte  superposition  est  remarquable  par  sa  netteté  (pi.  If,  f.  4). 
Les  bancs  puissants  de  calcaires  blancs,  dont  la  surface  semble  avoir 
été  ravinée,  sont  recouverts  transgressivemeni  par  un  calcaire  isar- 
neux,  jaunâtre,  tendre,  se  délitant  très  facilement,  de  3  à  &  mètres 
d'épaisseur,  et  dont  les  fossiles,  qui  sont  les  plus  caractéristiques 
de  la  base  du  second  étage ,  diffèrent  entièrement  de  ceux  des  cal- 
caires sous-jacculs.  Les  travaux  de  l'exploitation  tendent  d'ailleurs  à 
faire  disparaître  ce  peiil  lambeau  de  calcaire  marneux  qui  forme 
le  décomble  de  la  carrière,  et  auquel  succèdent  au  sud  les  calcaires 
durs ,  blancs,  schisioides  dont  nous  venons  de  parler.  Les  fossiles 
que  nous  avons  rencontrés  sur  ce  point  rappellent  d'une  manière 
frappante  ceux  que  nous  avons  cités  occupant  la  même  position 
géologique  au  sud-est  d'Angoulêmc,  au  sud  de  Mareuil,  et  près  de 
Gonrdon,  à  50  lieues  de  distance.  Ce  sont  : 

jésterîas  chilipova^   Des  Moul.,   Hemiastcr  Fonrneli,   Des.  (4), 
H.   nucicus^   id.,  Cyprina  ligcriensis^  d*Orb.,  C  consobr'ma^  id., 


(4)  Il  est  probable  que  deux  espèces  ont  été  confondues  sons  ce 
nom.  Le  véritable  H.  Fourneli  est  petit  et  assez  globuleux;  l'autre, 
plus  grand  du  double,  plus  large,  est  sensiblement  déprimé  d'arrière 
en  avant.  Tous  deux  existent  dans  ce  gisement  et  ont  été  trouvés 


CRAIE   GRISS,    MARNEUSE  OU  GLAUCONIEUSB   Et  MICACÉE.      615 

Venus  Rennuxiana^  id.,  an  T'.  plana ^  Sow.?,  Cardium  bispinosum, 
Duj.,  C.  Hilianum,  Sow.,  Jrca  Noucliana^  d'Orb.,  A.  Mailleana^ 
id.,  Cucullœa  Èeaunionti,  d'Arch.,  Myocoricha,  nov,  sp.^  Pectcn 
quadricostatuSy  Sow.?,  /*.,  indét.,  Trigonia  scabra,  Lam.?,  Tere- 
bratula  bipUcata  (jeune),  Sow. ,  Nnticn,  2  indét.  ,  Jctronelia  gi-^ 
gantea^  d'Orb.,  an  Globîcvncha  ovula ^  id.?,  PhasianeUa?^  Turritel- 
la?,  BuccinuniP,  Foluta  Guerangeri,  à' Orh. y  Nauti lus  sublœvigatus, 
id.  iPattes  de  crustacés  (Pagure?)  semblables  à  celles  de  GourdoD  et 
du  bassin  de  la  Loire. 

Les  calcaires  inférieurs  du  second  étage  se  prolongent  au  N.-O. 
parla  Motte-de-Pons;  le  vallon  de  Cormes  est  creusé  dans  leurs 
bancs,  qui  sont  exploités  près  des  moulins  de  Saujon ,  à  l'entrée  de 
ce  bourg ,  ofi  ils  plongent  au  S.  Les  calcaires  du  troisième  étage 
affleurent  probablement  daus  le  lit  de  la  Sendre.  Sur  sa  rive  droite, 
au  nord-est  de  Saujon ,  le  second  étage  est  remplacé  par  le  troi- 
sième, un  peu  avant  Saint>Romain. 

Si  nous  reprenons  actuellement  plus  au  N.  l'examen  de  la  craie  Bande  cnjeusi 
grise  ou  marneuse,  nous  la  trouverons  se  Ibontrant  çà  et  là  sur  la  ^ 
route  d'Angoulême  à  Jarnac ,  puis  recouvrant  les  calcaires  blancs 
du  troisième  étage ,  entre  cette  dernière  ville  et  Cognac ,  après  le 
hameau  de  Yeillard,  dont  le  petit  vallon  est  ouvert  dans  ces  mêmes 
calcaires  blancs.  On  trouve  au-dessus  de  ceux-ci  les  calcaires  en 
plaquettes,  puis  les  bancs  à  Exoyyra auricularis,  Pecten  quadri- 
costatusy  Spondyles,  etc.,  se  relevant  très  sensiblement  vers  la 
Charente,  et  plongeant  au  S.  On  peut  remarquer,  en  outre,  une 
faible  inclinaison  à  TO. ,  vers  Cognac,  de  toutes  ces  couches  divisées 
en  dalles  ou  en  plaquettes ,  et  dans  lesquelles  le  Micrasler  cor^xn- 
guinum  et  la  IWebralula  alala  sont  aussi  répandus  qu'autour  de 
Périgueux ,  et  son^  associés  à  un  Cyphosoma  de  cette  dernière  lo- 
calité, à  \2i  Lima  Marrotiana,  d*Orb.,  au  Spondylus  globulosus^ 
id.,  à  VExogyra  auricularts  [Gryphœa  id.,  Brong.),  au  Pleuro-- 
tomaria  secans,  d'Arch.,  etc.  La  structure  tabulaire  de  la  roche, 
que  montrent  les  carrières  des  environs  de  Cognac,  s'élève  plus  haut 
dans  la  série  que  dans  la  plupart  des  autres  localités  ;  mais  au  delà 
de  la  ville  les  bords  de  la  Charente,  jusqu'à  Saintes,  mettent  ex< 
clusivement  à  découvert  la  partie  moyenne  du  second  étage. 


dans  TAlgérie.  Sur  les  bords  de  la  zone  crétacée  du  sud -ouest ,  pfè» 
de  Gourdon,  d'une  part,  et  de  l'autre  à  l'embouchure  de  la  Charente, 
nous  les  avons  encore  rencontrés  à  la  base  du  troisième  étage  aveo 
VExogjTa  columba. 


415  DBnXlÈMB  ÉTAGE. 

L'espace  compris  entre  la  Né  et  la  Seagne,  à  partir  de  h  grande 
route  de  Pétignac  à  Barbezieux  au  S.-E.,  jusqu'au  confluent  de  k 
dernière  de  ces  rivières  avec  la  Charente ,  forme ,  à  proprement 
parler,  notre  bande  crayeuse  médiane ,  qui  se  prolonge  ensuite  an 
delà  de  Saintes.  Elle  occupe  tout  le  pays  que  l'on  nomme  la  Cham- 
pagne^ soit  à  cause  de  son  aspect  assez  semblable  à  celui  de  oette 
province ,  Ik  où  le  soi  est  formé  par  la  craie  blanche,  soit  à  cause 
de  la  qualité  des  vins  qu'on  y  récolte.  On  a  vu  que  la  craie  grise  et 
marneuse  constituait  les  plaines  qui  entourent  la  colline  de  craie 
jaune  d'Archiac,  laquelle,  d'après  M.  V.  Raulin(l),  atteindrait  mie 
altitude  de  124  mètres  entre  ce  bourg  et  Saint-Eugène,  et  noos 
dirons  quelques  mots  des  caractères  parliculiers  qu'elle  présenta 
aux  environs  de  Marignac ,  sur  la  route  de  Pons  à  Jonzac 

Les  carrières  situées  à  l'ouest  de  ce  village  sont  ouvertes  dans 
l'assise  moyenne  du  second  étage ,  dont  l'épaisseur  est  d'environ 
10  mètres,  et  qui  forme  une  masse  parfaitement  continue  sans  ap- 
parence de  stratification.  On  y  remarque  deux  lits  de  bryozoaires, 
l'un  vers  le  ciel  des  exploitations ,  l'autre  vers  le  fond.  La  pierre 
homogène,  blanche ,  peu  dure,  fournit  des  blocs  de  grandes  dimen- 
sions, employés  surtout  pour  confectionner  des  bacs,  et  exportés  au 
loin ,  sous  le  nom  de  pierre  de  Marignac,  Ces  carrières  rappellent 
tout  à  fait  celles  des  bords  de  l'Isle  autour  de  Périgueux,  mais  ici  la 
roche  est  dépourvue  de  silex ,  de  sable  et  de  grains  verts,  el  les  fos« 
silcs  sont  peu  nombreux  {Inoceramus  Cuvierit^  Lima  maxima^ 
Terebratula Bavgasï),  Le  plongeaient  assez  faible  est  au  N.-N.-E., 
mais  il  n*est  pas  continu,  car  cet  étage  atteint  108  mètres  d'alti- 
tude au  signal  de  Chadenac  dans  cette  direction. 

Le  château  du  Gibeau,  bâti  sur  la  colline  à  Test  du  village,  dont 
il  est  séparé  par  un  petit  vallon»  repose  sur  un  dépôt  quaternaire  de 
silex  avec  glaise  qui  recouvre  les  calcaires  inférieurs  du  second  étage. 
Ceux-ci  sont  durs ,  blancs,  en  plaquettes,  renfermant  la  Serpula 
filosa^  XdiPyrina  ovata^  la  Terebratula  alata,  VExogyra  auricula" 
ris  (Gryphœa^  id.  Brong.),  et  comme  partout  des  Eschares  et  auUres 


(4  )  Nivellement  barométrique  de  VJqiUtainc  [Recueil  des  actes 
de  l'Académie  de  Bordeaux^  1854,  p.  221).  Plusieurs  des  cotes 
d'altitudes  que  nous  citons,  soit  dans  le  texte,  soit  sur  les  coupes  de 
la  planche  II,  ont  été  puisées  dans  ce  grand  travail  de  M.  Raulin, 
les  autres  dans  la  Description  géométrique  de  la  Franee^  par  Puis- 
sant. 


CflAU  GHISB,  MABNBD3B  OU  GLlUCONIEUâB  £T  HICACÉB.  Ml 
bryozoaires.  Ils  sont  séparés  du  troisième  étage,  qui  paraît  affleurer 
au  fond  du  Talion ,  par  une  assise  assez  puissante  de  sable  ferrugi- 
neux, avec  des  grès  subordonnés  et  une  couche  de  glaise  grise.  Cette 
assise  remarquable,  que  nous  n'avions  jamais  observée  ailleurs  el 
dont  nous  devons  la  connaissance  a  M.  Ë.  de  Vallée,  se  voit  danj 
les  pentes  boisées  que  domine  le  château ,  et  sur  la  rive  gauche  du 
Trèfle,  aux  moulins  de  TaconeL  Elle  y  est  paiement  surmontée  par 
]a  calcaires  en  plaquettes  et  repose  sur  ceux  du  troisième  étage , 
dont  les  escarpements  bordent  la  rivière. 

De  Marignac  à  Avy,  et  jus(iu'à  l'entrée  du  faubourg  de  Pons,  oa 
marche  consiammcnt  sur  les  assises  moyennes  du  second  étage. 
Elles  renferment  des  silex ,  peu  de  fossiles,  et  s'élèvent  de  ce  côté 
très  peu  au-dessus  du  fond  de  la  vallée  de  la  Seugne ,  tandis  que 
sur  la  rive  gauclie,  i  la  suriie  du  faubourg  de  Pons  à  droite  de  la 
route  de  la  Jard,  les  bancs  inférieurs  trèsdurs  plongent  au  N.-E. ,  avec 
une  direction  N.-O.,  S.-E. ,  parallèle  â  la  petite  vallée  de  Soute. 
Nous  reviendi-ous  dans  la  sectiun  suivante  sur  cette  disposition  qDÎ 
se  rattache  plus  pariicnlièremenl  it  l'étage  sous-jacent. 

De  ce  point  â  la  Jard ,  et  jusqu'à  Saintes ,  la  route  est  constam- 
ment tiacée  sur  la  craie  marneuse  muycaiie,  et,  près  de  cette  der- 
nière ville,  une  tranchée  cunsidérable  montre  vers  le  haut  les 
calcaires  supériems  Qssilus,  tendres,  avec  quelques  Oslrea  biauri- 
cu/fi^d  (1)  et  de  grandes  Modiules,  puis  des  calcaires  marneux  se 
délitant  irrégulièrement ,  avec  des  lits  de  silex  en  rognons.  Plus  bas, 
d'autres  calcaires  marneux,  gris  blancbàire,  reuferment  aussi  quel- 
ques silex,  des  Térébralules  m  VOsti-ea  proùoscidea.  Le  lit  inférieur 
des  bryozoaires  ne  se  voit  qu'au-dessous  du  niveau  de  la  chaussée 
lorsqu'on  descend  à  gauche  le  chemin  qui  rejoint  la  route  de  Cozes. 
Le  faubuurg  des  Roches,  sur  le  bord  de  la  Charente  ebt  adossé  à  ces 
mêmes  assises,  qui  forment  un  escarpement  abrupt.  Des  galeries 
d'explui talion  assez  éteiidne.i  sont  ouvertes  â  deux  niveaux  diiïérenls 
dans  leur  partie  nioyinnc.  I^  pierre  que  l'on  extrait  est  d'un  blau 
légèi  émeut  grisâtre,  composée  de  grains  de  calcaire  spaibiqne^ 
gluliné  par  un  ciment  de  calcaire  marucux.  Elle  est  très  i 
poreuse  et  renferme  quelques  points  verts.  Les  silex  noirs  y  s< 


(l)  Celte  coquille  si  caractéristique  de  la  base  du  troisième  él 
b  montre  dans  ces  cdIUiim  d'une  manière  loat  à  fait  eicceptionnall 
■l  nous  ne  l'avons  jamais  rancontrée  ailleurs  à  i 


418  DBUXliME  ilTAGB. 

rogDOûB,  disséminés  irrégulièrement  et  peu  Tolamineoz.  Vers  le 
haut,  ils  sont  en  plaques  de  quelques  centimètres  d'épaisseur  et  pi* 
nllèles  à  la  stratification.  La  partie  supérieure  des  talus  est  formée 
par  les  calcaires  tendres  »  sableux  et  fissiles;  fers  leur  pied,  la 
roche  prend  accidentellement  l'aspect  de  la  craie  jaune.  Au  dell 
éa  faubourg,  ?ers  le  moulin  de  Lucera  et  la  ferme  de  Diconcfae« 
to  banc  inférieur  de  bryooMMfares  tend  à  se  releter,  et  les  fossiles, 
particulièrement  les  Huîtres,  les  Exogyres,  les  Térébratutes  et  les 
Spondyles  y  sont  très  nombreux. 

La  ville  de  Saintes  est  bâtie  sur  ces  assises  moyennes  et  sopè- 
Ôeures  du  second  étage,  ainsi  que  les  faubourgs  de  Saint-Kutrope  et 
deSaint-Safinien.  Si  de  l'extrémité  du  quai  on  monte  vers  celui^, 
M  rencontre  vers  le  haut  comme  précédemment  des  plaques  de 
silex  dans  un  calcaire  marneux  fissile ,  avec  Ostrea  biaurieulaia. 
A  500  mètres  au  nord  du  faubourg ,  le  toit  de  vastes  carrières  qu'on 
^'exploite  plus  depuis  longtemps  est  formé  par  le  banc  supérieur 
ds  bryoïeaires  et  d'échinodermes  qui  se  prolonge  sous  les  murs  de 
la  Magésie.  Les  assises  inférieures  paraissent  se  relever  au  delà  de 
cette  maison  de  campagne  et  venir  affleurer  sur  la  rive  gauche  de  la 
Gharente.  Sur  le  plateau  à  l'ouest  de  la  ville ,  le  chemin  qui  con- 
duit aux  Arènes  est  coupé  dans  les  calcaires  marneux  fissiles  qui 
accompagnent  le  premier  banc  de  bryozoaires  avec  Terebratula 
olûta^  des  échinodermes  et  beaucoup  d'antres  fossiles.  Les  carrières 
en  galeries  que  l'on  trouve  à  peu  de  distance ,  et  dans  le  toit  des- 
quelles on  observe  aussi  les  silex  en  plaques,  appartiennent  au  pre- 
mier rang  du  faubourg  des  Roches;  celles  du  second  rang  peuvent 
se  voir  au-dessous  des  précédentes  lorsqu'on  descend  de  Saint- 
Ëutrope  par  la  route  deCozes.  Plus  bas,  on  retrouve  le  second  banc 
de  fossiles  (bryozoaires,  échinodermes,  ostracées,  Térébratules,etc.). 

Prises  dans  leur  ensemble,  ces  collines,  d'une  hauteur  de  65  à 
70  mètres,  nous  présentent  ainsi,  sur  plusieurs  points,  deux  rangs  de 
galeries  d'exploitation,  à  5  ou  6  mètres  de  distance  l'un  au-dessus 
de  l'antre  et  creusées  dans  les  bancs  moyens  de  ratage,  puis  deux 
bancs  caractérisés  par  de  nombreux  fossiles,  l'un  au-dessus  et 
l'autre  au-dessous  de  ce  niveau  ;  enfin  des  calcaires  marneux  fissiles 
avec  des  fossiles  particuliers  couronnent  les  parties  les  plus  élevées. 

Outre  les  nombreux  Ëscharcs,  Rélépores,  Cérioporcs  et  autres 
brj'ozoaires  répandus  à  profusion  dans  les  deux  bancs  précédents, 
et  qui  ne  sont  pas  rares  non  plus  dans  les  assises  intermédiaires , 
on  y  rencontre  également  des  spongiaires,  tels  que  des  Siphonia^ 


GRAIB  6RISB,   MARNEUSE  OU  OLAUCONIEUSE  ET  MICACÉE.      619 

le  Polypotheciadichotoma,  Benn.,  etc.  Les  autres  corps  organisés 
que  nous  avons  observés  dans  les  diverses  couches  sont  : 

Asterias  punctulata^  Des  Moul. ,  Pentacrinites  carinatusy  Roem. , 
Cidaris  veslculosa^  Gold.,  Diadema^  nov,  sp.^  Salenia  gcomettica^ 
Ag.,  Cyphosoma  rugosum^  Ag.,  Echinas  carantonianus^  id.,  Pyrina 
ovatOj  id.  (1),  P.,  nov,  sp,  (2),  CatopyguSy  nov.  sp,,  Pholadomya 
Marrotiana,  d'Orb.,  CrassateUa  Marrotiana^  id.,  Arcopagia  ra^ 
diata,  id.  A.j  indét.,  Cytherea  uniforrnis,  Duj.?  [Fenus  capcrata^ 
d'Orb.),  Cardium  Faujasii^  Des  Moul.,  6'.,  indét.,  peut-être  le  C, 
hispinosum^   I^uj-^i   ^-  productum^    Murch.,    an   C,   alternatumy 
d'Orb.?  C,  nov.  sp,^  Arca  Archiaci^  d'Orb.,  A.  santonensis^  id., 
Mytilas  divaricatus^  id.,  M.  Marrotianus ^  id.,  Myoconcha  angu-- 
iatUt  id.?,  Trigonia  Umbata^  id.,  T.  tenuisulcata ^  Duj.?,  T,  scabra^ 
Lam.?,   Pecten  quadricostatus  ^  Sow.,  P.  quinquecostatus^  id.  (3), 
P.  sexangularis [Janira  id, ,  d'Orb.  (4]  ),  P.  Dujardini,  Roem.,  Lima 
santonensis f  d'Orb.,  L.  rliotomagensis  id.,  Z.,  très  voisine  de  la 
L.parallela^  id.,  Spondytus  santonensis^  id..  S,  globulosus^  id., 
«S.|  /ïof.  sp,?^  Osirea sanionensiSf  d'Orb.,  O.Jrons^  Park.,  O.  pro^ 
boscideOf  d'Arch.  (5),  O.  talmontiana  ^  id.,  Exogyra  aaricularis 
{Gryphœa  id.^  Brong.),  E,  Matheroniana  [Ostrea  id.^  d'Orb.),  Te- 
rebratula  vespertilio,  Brocc,  T.alata^Lzm,,  var.  (6),  T.biplicala, 
Sow.,  TurritellQ Bauga,  d'Orb.,  Pleurototnaria  santonesa,  id.,  P., 
no9.  sp,  (7),  ConuSf  indét..  Ammonites^  très  voisine  de  1'^.  varions, 
Sow.  (assise  inférieure  de  l'étage),  an  nov,  sp.?,  Nautilus  Sower- 
byanusy  d'Orb. 


(4  )  Plus  globuleuse  et  plus  courte  que  dans  les  figures  données  par 
M.  Agassiz(pl.  5,  f.  32-34). 

(2)  Espèce  très  haute,  courte  et  plus  globuleuse  que  ses  congé- 
nères. Elle  est  très  voisine  du  Globator  nucleus,  A  g. 

(3)  Cette  espèce,  d'après  11.  Aie.  d'Orbigny  [Paléont,  française^ 
vol.  lu,  p.  645),  serait  propre  aux  couches  inférieures  de  son  étage 
turonien;  or  nous  trouvons  étiqueté  par  lui-même  un  échantillon  de 
la  craie  de  Saintes  qu'il  rapporte  à  son  étage  sénonien.  Cette  obser- 
vation est  la  contre-partie  de  celle  que  nous  avons  faite  pour  le  P. 
quadricostatus  [antêy  p.  S4).  On  rencontre  d'ailleurs  ici  un  assez 
bon  nombre  de  formes  de  la  craie  micacée  du  bassin  de  la  Loire, 
dont  le  même  auteur  a  fait  le  type  de  son  étage  turonien. 

(4)  C'est  sans  doute  par  une  transposition  d'étiquette  que  cette 
espèce  a  été  citée  à  Mirambeau,  tandis  que  le  P.  Truelli  [Jonira  id., 
d'Orb.)  est  signalé  à  Bh\xiiQ%[Paléont.  jranç.,  vol.  III,  p.  648). 

(6)  Nous  ne  pouvons  nous  soumettre  à  Y  ostracisme  dont  M.  Aie. 
d'Orbigny  a  frappé  cette  espèce  en  la  réunissant  à  XO,  vesicuiaris, 

(6)  Voyez,  pour  les  variétés  de  cette  espèce,  celles  que  nous  avons 
établies  et  caractérisées  [Ann,  des  se,  géoL^  vol.  II,  p.  4  89,  1843). 

(7)  Cette  espèce  est  ornée  de  cordelettes  squammeuses  assez  sem- 
blables à  oelles  du  P.  GalUtnei^  d'Orb. 


430  DlUXlfclffB  iTAGI. 

Au  sodrouest  de  Saintes,  les  baltes  do  moulin  Brandet,  d*aù  h 
Tue  embrasse  on  Taste  horiion ,  sont  couronnées  de  sable  et  d'argiii 
saUense  et  ferrugineuse  de  6  à  7  mètres  d'épaisseur  au  plus.  Ce 
petit  dépôt  tertiaire  isolé  est  un  témoin  précieux  des  immenses  dé- 
nudations  que  la  craie  comme  les  couches  plus  récentes  ont  éproa- 
Tées.  La  craie  se  montre  immédiatement  au-dessous ,  pour  se  con- 
tinuer jusqu'à  la  Yalade,  où  elle  est  masquée  par  des  grès,  pois  par 
des  saUes  jaunes  assez  épab  autour  de  Brasseau.  Au  delà,  lesassisei 
du  troisième  et  du  quatrième  élage  lui  succèdent.  Il  en  est  de 
même  sur  la  route  de  Saujon ,  où  les  calcaires  en  plaquettes  de 
l'assise  inférieure  se  montrent  autour  de  Pessine.  La  route  IraTena 
le  prolongement  des  buttes  de  Brandet,  et  la  coupe  de  Saintes  à 
Royan  répète  à  très  peu  près  celle  de  Saintes  à  Meschers  (pL  n, 
f.  A).  Enfin  cette  bande  mMiane  de  craie  se  prolonge  encore  un  peu 
au  N.-O.,  dans  la  direction  de  Sain t-Porchaire ,  mais  elle  est  rem- 
placée par  le  troisième  étage  bien  avant  que  l'on  atteigne  ce  bourg, 
et  elle  ne  paraît  pas  exister  au  delà  de  la  Tallée  de  la  Clyce  à  Pont- 
TAbbé. 
iMhbenjsaM  La  craio  grise  ou  marneuse  s'étend  peu  sur  la  rive  droite  de  la 
"*  "  "^  '  Charente.  Nous  l'avons  déjà  mentionnée  vers  !'£.,  et  autour  de 
Saint-Brice,  où  la  disparition  du  troisième  étage  est  complète, 
on  la  voit  reposer  sur  les  calcaires  à  Caprinelles  du  quatrième,  et 
même  sur  les  sables  et  grès  verts  qui  sont  au-dessous ,  tandis  que, 
dans  la  coupe  de  Saintes  à  Saint-Hilaire,  un  peu  plus  à  1*0. ,  la  série 
redevient  complète.  On  suit  le  second  étage  par  la  Grave  et  la  Char- 
loterie  jusqu'à  la  descente  de  Bruneteau,  où  les  calcaires  blancs  et 
les  couches  à  rudistes  affleurent  au  fond  du  vallon.  Les  assises  infé- 
rieures se  divisent  toujours  en  plaquettes  à  surface  ondulée  et  rabo- 
teuse. Elles  sont  exploitées  au-dessous  de  Alaison-tout-Vent ,  située 
à  500  mètres  environ  à  l'ouest  de  la  grande  route ,  et  la  pierre 
blanche,  très  dure,  en  plaques  irrégulières,  recouvertes  d'un  enduit 
verdâtre ,  est,  comme  partout ,  remplie  à*Exogyra  auricularis  et 
de  Terebrattda  data,  avec  la  T.  plicaiilis,  Brong. ,  la  Plicatula 
aspera^  Sow.,  une  petite  Lime  voisine  de  la  Z.  granosa^  Gold.,  et 
Y  Ammonites  Orbignyanus,  d' Arch. ,  propre  à  cette  assise.  A  Talvert, 
on  exploite  les  calcaires  blancs  au-dessous  de  ceux-ci,  qui  se  pro- 
longent encore  sous  la  Roulerie,  mais  cessent  tout  à  fait  à  la  seconde 
descente  après  ce  village. 

La  relation  du  second  élage  avec  les  couches  sous-jacentes  se  voit 
encore  à  la  Roche,  au-dessus  de  Bussac,  où  les  calcaires  du  troi- 


CailE  GRISE ,   MARNEUSE  OU  GLÀUCONIBUSE  ET  MICAGÉI.      kl  l 

sième,  qui  se  montrent  au  fond  du  vallon,  sont  couronoés  par  les 
bancs  inférieurs  en  plaquettes  de  la  craie  marneuse.  Celle-ci  se 
développe  rapidement  vers  Sainte-Marie ,  et  au  Lormont,  à  la  des- 
cente de  la  route  ;  la  partie  moyenne  offre  des  caractères  identiques 
avec  ceux  que  nous  avons  signalés  autour  de  Cognac 

Le  second  étage ,  qui  n'a  que  7  à  8  mètres  d'épaisseur  dans  le  Utumi. 
département  du  Lot,  en  acquiert  environ  120  dans  celui  delà  Oor- 
dogne,  où  les  assises  moyennes,  parfaitement  stratifiées,  fournissent 
des  pierres  d'appareil  fort  estimées.  Dans  les  départements  de  la 
Charente  et  de  la  Charente-Inférieure  la  structure  schistofde,  propre 
d'abord  aux  couches  inférieures ,  s'étend  parfois  jusqu'aux  assises 
moyennes.  L'épaisseur,  très  considérable  encore  dans  la  bande  mé- 
ridionale, sur  la  rive  droite  de  la  Gironde,  et  dans  la  bande  mé- 
diane, jusque  dans  les  collines  de  Saintes,  diminue  très  rapidement 
à  mesure  qu'on  s'avance  vers  le  N.-O.,  et  toutes  les  assises  dispa- 
raissent sans  atteindre  la  vallée  de  la  Clyce  à  Pont-l'Âbbé,  et  par 
conséquent  bien  avant  la  côte ,  où  le  quatrième  étage  se  montre 
seul.  Il  en  est  donc,  à  cet  égard,  de  la  craie  grise  et  marneuse  comme 
des  calcaires  jaunes  supérieurs,  et  les  dernières  couches  annoncent 
aussi  par  leurs  fossiles  une  mer  peu  profonde  et  le  voisinage  des  côtes. 

L'abondance  de  VExogyf^a  aurxcularis  caractérise ,  en  général  « 
les  couches  inférieures  avec  la  Cucullœa  Beaumonti ,  la  Venus 
plana^  VHolaster  Foumeli  et  les  pattes  de  crustacés.  Dans  la  partie 
moyenne  on  trouve  surtout  les  spongiaires,  le  Mieraster  cor-anguù 
ntim,  les  Trigonia  scabra  ou  limbata,  les  Lima  santonensi$  et  Dth 
jardini^  le  Pecten  quadricostatus^  le  Spondylus  striatus,  les  Ostrea 
proboscidea ,  santonensts  et  frons ,  de  nombreuses  variétés  de  la 
Terebraiula  alata,  la  T.  albensis^  le  Pleurotomaria  iontanesa^  un 
Nautile  et  quelques  Ammonites.  Les  couches  supérieures ,  princi- 
palement vers  ro. ,  s'annoncent  par  une  grande  variété  de  spon- 
giaires et  de  bryozoaires,  par  la  présence  de  YAnanchytes  striata 
et  d'autres  échinodermes,  de  la  Modiola  Dufrenoyi,  de  VExogyra 
Matheroniana ,  et  par  la  rareté  comparative  des  Térébratuies.  Les 
Ammonites,  quoique  rares,  n'y  sont  pas  cependant  tout  à  fait  étran- 
gères. Dans  ces  derniers  dépôts  du  second  étage  commencent  à  se 
montrer,  avec  quelques  Sphérulites ,  plusieurs  fossiles  très  répandus 
aussi  à  la  base  du  premier,  tels  que  V Ostrea  vesicularis^  var.  a,  la 
Lima  maxima,  le  Conoclypus  Leskii^  et  certains  bryozoaires.  Le 
Diadema  Kleinii  est  un  échinoderme  très  fréquent  dans  l'un  comme 
dans  l'autre.  Non  seulement  les  spongiaires  sou  t  constamment  siliceux 


tM  TtOlSltm  ftTAGI. 

ditis  le  Beoood  étage,  mais  encore  le  test  des  échinodermes,  diei 
oetracéeret  des  Térébratules  est  soufent  changé  en  silice,  sollk 
l'eut  de  calcédoine,  soit  à  Tétat  d'orbicules,  ce  que  flous  n*af6ai 
jamais  obienré  ni  dans  l'étage  an-dessus  ni  dans  eelal  qui  m 
dessous. 

S  8.  TïïoiMièmkB  étage. 

I.  CALCUaiS  ILARCS  OO  JAQVATRU  ▲  AUDISTIf. 

t.  CjLLCAiRBS  «Aunmx  OBIS  blâhc  ou  jacnatabs. 

s.  OàTdCâiiiM  mmnrx  lAmiAnn  avm  osrmAabEt  vf  Ammmru. 

CMTtttiatê  Nous  réunissons  dans  ce  troisième  étage  de  la  craie  do  sod-onaal 
g^ncnnE.  ^  couches  tfès  différentes  par  leurs  caractères  niinéralogiqDet 
comme  par  les  fossiles  qu'elles  renferment  ;  mais  »  d'une  part ,  la 
difficulté  que  nous  avoos  quelquefois  éprouvée  à  tracer  leurs  liaûtef 
précises, *et  de  l'autre  la  crainte  de  multiplier  les  coupes  saoe  mio 
néc^té  absolue ,  nous  ont  engagé  à  conserver  provisoiremeiit  ce 
cassement ,  tout  en  reconnaissant  que  «  dans  une  description  plus 
détaillée,  et  sous  les  points  de  vue  industriel  et  agronomique,  il 
serait  nécessaire  de  considérer  au  moins  deux  de  nos  sous*divisioM 
comme  des  étages  distincts. 

L'assise  supérieure  se  compose  »  vers  l'est,  de  calcaires  aussi  re* 
marquables  par  leur  eitréme  blancheur  que  par  leur  pureté;  vers 
l'ouest ,  de  calcaires  plus  généralement  jaunâtres  ;  ils  sont  tantôt 
compactes  ou  subcrisiallins,  tantôt  tendres,  friables  et  même  pul- 
vérulents, et  presque  toujours  caractérisés  par  raboudance  et  la 
variété  des  rudistes.  L'assise  moyenne  comprend  des  calcaires  mar- 
neux, blanchâtres  ou  grisâtres;  l'assise  inférieure  des  calcaires  mar- 
neux d'un  jauue  clair,  un  peu  sableux  et  glauconieux,  et  renfermant 
principalement  des  oslracéeset  des  Ammonites. 
Département  ^^^^^  u'avous  tiouvé  daus  le  département  du  Lot  que  des  traces 
^"^  de  la  première  assise ,  mais  la  seconde  et  la  troisième  y  sont  bien 
reconnaissables.  Au  sud  du  hameau  de  Lasséguinies ,  près  de  Pey- 
rac,  la  route  de  Souillac  à  Gahors  coupe,  sur  une  étendue  de  75  à 
80  mètres  seulement,  un  lambeau  de  calcaire  blanc  jaunâtre,  mar- 
neux, assez  dur,  fragmentaire  ou  en  rognons ,  et  rempli  iJHExogyra 
columbùf  coquille  que  nous  verrons  accompagner  constamment  la 
base  du  troisième  étage  jusqu'à  l'embouchure  de  la  Charente.  Ce 
lambeau  est  adossé  à  un  calcaire  grisâtre,  marneux,  schistoîde,  éga- 
lement constant  dans  toute  cette  sone  de  la  partie  supérieure  de  la 


CtLClIBES  BLAHGS  k  lUDISTBS ,    ETC.  431 

{(H-malionJurasBJque,  et  associé  ici  ii  des  calcaires  exploités  kdrolta 
de  la  route,  et  remplis  de  Pholadomya  acuticoslata,  Sow. ,  Mt/a 
rugosa,  Roem.,  Lttcina  luislriata,  id-,  Isocardia  tumida,  9\xL, 
Trigonia  cosiaia,  var.  etongata,  Sow. ,  Exogyra  virgula,  Defr., 
Tereèraiulaàiplicala,  Sow.,  etc.  Ces  calcaires  ^sBontrecouTerts 
1  lear  tour  par  des  sables  et  des  niasses  considérables  de  grès  ter- 
tiaire ,  de  sorte  que  la  couche  ï  Exogyra  columba  se  trouve,  ii  celle 
eilrémilé  du  rivage  crétacé,  dans  une  dépression  de  l'étage  de  Kiin- 
meridge ,  comme  nous  l'aions  indiqué  (voyez  pi.  TI,  f.  1). 

De  ce  point  au  Vigan  on  marche  sur  ces  couches  jnnssiqaes, 
puis  sur  dee  sables  verdâlres  et  des  grés  rerruginetix  crétacés  avec 
Exi^yres,  et  enfin  sur  des  calcaires  marneux  grisâtres,  en  rognons, 
de  Ja  même  formation ,  reposant  toujours  sar  les  calcaires  marneux 
compactes,  gris,  et  les  marnes  Teuilteiées,  gris  bleuâtre,  prudentes. 
Entre  le  Vigan  et  Gourdon  les  calcaires  marneux  jaunltrcs  renferment 
V  Exogyra  columba,  Gold.,  i' Ammonitet  Fteuriausianut,  d'Orb. , 
\e  Cardium  produetwn,  var.  minor,  Murch.,  VArca  ligerfensis, 
d'Orb.,  VHemiaslnr  Foumeli,  Ag. ,  et  ils  forment  le  sol  de  cette 
dernière  ville ,  couronnée  par  d'énormes  blocs  de  grès  tertiaires 
blancs ,  très  durs,  semblables  ii  ceux  de  Feyrac  et  de  I.asségumies. 
Ces  calcaires  plongent  au  N.-O. ,  et  sur  le  revers  sud-est  de  la  col- 
line affleurent  lea  calcaires  marneux  grisltres ,  schistoldes ,  avec 
Nttcula  gregnria ,  Koch,  et  iV.  infiexa,  Roem.,  recouvrant  les 
couches  i  Exogyra  virgula. 

Au  nord-Duost,  au  contraire,  on  suit  constamment  les  calcaires 
jaunes  marneux  qui  portent  le  village  de  H  ont -Saint- Jean ,  et  qui 
sont  caractérisés  par  Vffemiaiter  Foumeli,  le  Cardiitm  productum, 
Murch.,  Il  Pholadomya  ligeriensis,  d'Orb,,  ['Arcn  ligeriemis, 
id.,  le  Pleurotomaria  turbinoideg,  id. ,  et  le  Pterodonla  elongata, 
id.?  Avant  le  moulin  de  Vaisse  se  montre  une  couche  presque  ex- 
clusivement composée d'Hippurites  (ff.  wi^anisam,  De5Moul.),et, 
de  l'autre  c6ié  du  ruisseau ,  vient  affleorer  mus  celle-ci  un  sable 
glauconieux  ot  ferrjgineux  qui  se  développe  de  plus  en  plus  h  me- 
sure que  l'on  s'avance  vers  le  N.-O.,  les  CBlfuiffl»  jsnnflliw  n'fffll^i- 
rant  plusalorsqu'au  pied  des  escarpements  dans  les  parties  bas.<iGa 
du  sol.  Cc^  sabli's  rt  de«  bancs  de  grés  bruiix  qii')l| 
correspondent  sans  doute  â  ceux  du  Vigan 
consiiiuer  qu'un  accident  local ,  sans  ra]i|)»rt  ( 
sables  et  les  grés  du  quatrième  étage ,  pliicés  soiu)^ 
Caprinelles  (Ichlbyosircolites),  lesquels  sont  t- 


tlSk  TROISlftltE  iTAGS. 

aox  couches  à  Fxogyra  columba.  M.  DofréDoy  (1),  et  après  hd 
M.  de  GollegDO  (2),  ont  mis  ces  dépôts  arénacés  à  la  base  de  la  for- 
Qiatioii,  et  comme  étant  parallèles  k  Ttron  sand  (sables  d'Hastings); 
mais  h  position  soos  le  second  étage  de  la  coacbe  à  radiâtes,  qui 
noas  paraît  étrelm  rudiment  de  Tassise  qui  va  prendre  un  si  grand 
développement  au  N.-O.,  ainsi  que  celle  des  sables  et  des  grès 
entre  ces  mêmes  rudistes  et  les  calcaires  à  Exogyra  edrxmba^  Am- 
monites Fteuriausicmus,  etc.,  dont  l'horizon  constant  est  supérieur 
à  celui  des  Gaprinelles,  nous  font  maintenir  le  classement  que  nous 
avons  essayé  d'exprimer  dans  la  coupe  théorique  de  Gourdon  à  Thi- 
viers  (pi.  II,  t  5),  et  jusqu'à  ce  que  les  relations  stratigraphiques 
sur  lesquelles  nous  nous  appuyons  aient  été  reconnues  inexactes. 
D^wi«BiMt      La  coupe  ci-jointe  (pi.  II,  fig.  2.)  montre  la  succession  des  coodies 
DoidoiM.    entre  Périgueux  et  Tbiviers.  Après  le  vallon  des  Hautes-Pyles,  on 
voit  sortir  de  dessous  le  second  étage  une  roche  mal  agrégée,  jau- 
nâtre, composée  de  fragments  de  coquilles  et  de  polypiers,  et  sem- 
blable k  celle  qui,  placée  sur  les  calcaires  marneux  et  schisteux, 
entre  Gourdon  et  Grolejac ,  reposait  sur  les  sables  et  les  grès  de  k 
couche  à  Hippurites.  Au  delà,  vers  le  hameau  des  Potences,  de 
nombreuses  carrières  sont  ouvertes  dans  un  calcaire  d'un  Uanc 
éclatant,  tendre,  friable,  tachant  les  doigts  et  rempli  d'une  inncmi- 
hrable  quantité  de  Spherulites  ponstana,  d'Arch.,  de  S.  lùmbri- 
colis  [radiolites^  id.  d'Orb.),  et  à^ Hippurites  comu-pastoris^  Des 
Moul.  La  roche  constitue  une  masse  continue  de  9  à  10  mètres  de 
puissance,  et  reposant  sur  un  calcaire  marneux,  blanc  jaunâtre , 
semblable  à  celui  des  environs  de  Gourdon.  Pour  admettre  la  coupe 
théorique,  représentée  pi.  II,  fig.  5,  il  faut  supposer  que  les  sables 
et  les  grès  de  cette  dernière  localité  et  de  Sarlat  ont  ici  disparu , 
que  dans  l'intervalle  le  banc  de  rudistes  s'est  développé  à  leurs  dé- 
pens, et  que  les  calcaires  blancs  représentent  le  tout.  Ce  rappro- 
chement se  déduit  principalement  de  considérations  stratigraphiques 
générales  et  de  l'identité  des  couches  qui  recouvrent,  comme  de  celles 
qui  supportent  dans  les  deux  localités  la  partie  supérieure  du  troi- 
sième étage.  La  différence  des  caractères  minéralogiques  ne  pourrait 
être  une  objection  suffisante  pour  le  faire  rejeter,  et  quant  à  ce  que 
V Hippurites  organisans  ou  fistuiœ  de  Gourdon  et  de  Montignac 

(4  )  Mé/n,  pour  servir  à  une  description  géol.  de  la  France ^  vol.  I, 
p.  4  4  et  36. 

(2)  Notice  sur  le  puits  artésien  de  Bordeaux^  p.  %\  et  26. 


CÀLCAIRKS  BLANCS   A   HUDISTES ,   ITG.  Ù3S 

n'accomplie  pas  les  amres  rudisies  dans  les  calcaires  blancs  qui 
s'étendent  des  Pyles  à  Angoul£me  et  au  delà,  on  remarque  qu'elle 
existe  au  même  niveau  autour  de  Joniic,  occupant  seulement 
une  zone  géographique  plus  méridionale  que  ses  congénères. 

Les  carrières  de  Chabaniies,  ouvertes  sur  le  coteau  suivant,  sont 
daits  une  position  h  peu  près  semblable  ii  celles  des  Potences, 
quoique  nous  soyons  porté  à  placer  sous  les  calcaires  blancs  les 
calcaires  concréiionnés  tendres,  composés  de  fragments  de  radiaires 
qu'où  y  exploite,  et  cela  parce  que  les  calcaires  marneux  jaunâtres 
ressorieni  autour  de  ces  collines  et  constituent  le  sol  jusqu'aux  Pa- 
lissons. La  butte  du  moulin  de  Clapier,  située  près  de  ce  hameau  i 
est  surmontée  des  calcaires  à  rudisies  qui  reposent  sur  les  calcaires 
marneux.  Des  ossements  de  cheval  enfouis  dans  une  cavité  de  la 
roche,  ainsi  que  M.  Delanoûe{l)  t'avait  déjà  fait  remarquer,  parais- 
sent avoir  été  entourés  et  cimentés  par  une  inlîltralion  d'hydrale  de 
fer  et  de  carboiiatedecliaux.  Si  l'on  continue  à  s'avancer  lernIeN., 
les  calcaires  inférieurs  deviennent  de  plus  en  plus  schistoïdes,  et  en 
s'approchant  de  Laborie ,  les  calcaires  compactes,  grisâtres,  juras- 
siques, leur  succèdent. 

Vers  le  nord-ouest,  le  troisième  étage  est  encore  mieux  caracté- 
risé, et  ses  calcaires  blancs  se  continuent  par  Puymariin ,  Brantôme 
et  la  Tonr-Blancbc,  souvent  coupés,  comme  les  précédents,  par  les 
vallées  de  la  Colle,  de  la  Dronne  et  du  Bulon.  Autour  de  Mareuil,  il 
est  bien  développé ,  et  l'on  peut  observer  sa  superposition  au  qua- 
trième étage,  dont  nous  n'avons  point  signalé  de  [races  ii  l'est  de  la 
route  de  Thiviers  i  Përigucui ,  les  calcaires  marneux  jaunâtres 
nous  ayaot  toujours  paru  reposer  sans  intermédiaires  sur  les  couches 
jurassiques. 

Nous  avons  indiqué  la  superposition  de  la  craie  grise  en  plaquettes 
du  second  éiage  aux  calcaires  blancs  du  troisième ,  en  face  du  cbS- 
leau  de  Beaulieu,  et  si  de  ce  point  on  se  rapprocbc  de  Mareuil, 
CCS  derniers  calcaires,  en  masses  brécboïdes,  blanc  jaunâtre , 
durs,  cristallins,  forment  les  calés  de  la  route  et  le  sumiiiel  de  j 
toutes  les  collines  basses,  sèches,  arides  et  hérissées  de  rochers 
râlresqui  entourent  Saint-Pardoui.  Au-dessous  vient  un  calcair&l 
marneux  gris,  sctiisloldc,  très  constaul  dans  tout  eu  pays  et  jusqu'àj 
Augouléme. 

Les  calcaires  blancs  ï  rudistes  se  prolongent  an  nord  de  Mareoil^ 

(1)  .0»//.,  vol.  VllI,  p.  no.  1S37. 


ASA  T10I8IÉMI  ÉTAai. 

ien  Sftiat-Solpioe  et  ta  deU.  Ao  sud-est  da  mêuie  pdiit ,  ili 
stituent  platieurs  {rfateaux ,  entre  autres  celui  de  la  Tour-Blandw, 
dont  les  carrières  ont  fourni  les  pierres  de  grand  appareil ,  em- 
ployées dans  les  constructions  les  plus  importantes  da  clMmiii  dt 
lisr  d'Angoulême  à  Liboume,  puis  celui  de  la  Plaigne  à  droite  de  b 
route  de  Périgueoz.  Ici ,  des  carrières  fort  étendues  sont  oaTenes 
dans  des  calcaires  identiques  afec  ceux  des  Potences.  A  la  poMé 
de  leur  compositkm  et  à  Féclat  de  leur  blancheur,  ces  bancs  joigiieai 
la  propriété  de  ne  point  s'altérer  ni  se  désagréger  à  Tair,  mais  ils  as 
revêtent  en  peu  de  temps,  dans  les  parties  qui  y  sont  exposées,  d'une 
teinte  d'un  gris  noir,  assez  intense,  dont  l'origine  et  la  nature  ne  sont 
pas  encore  bien  déterminées.  Sur  ces  plateaux,  et  partieniièremeot 
'  autour  de  Montbreton ,  on  trouf  e  des  blocs  de  roches  ferrugineoses, 
tm  des  grès  jaspoldes,  à  structure  schistolde  et  â  feoilleCs  oontoor* 
nés.  Nous  en  avons  observé  de  semblables  au-dessus  de  la  Roche- 
beaocoort,  dans  ane  glaise  jaune  brun  qui  recouvre  la  craie;  les 
uns  et  les  autres  paraissent  être  d'origine  tertiaire  et  représenter  let 
restes  de  dépôts  analogues  à  ceux  des  bords  de  la  Dordogne. 

Entre  Mareuil  et  la  Rocbebeaucourt ,  les  calcaires  da  troisième 
éuge  recoovrent  ceux  du  quatrième,  et  nous  avons  fait  remarquer 
que  la  craie  grise  ou  marneuse  ne  tardait  pas  elle-même  à  leur 
succéder  jusqif'à  l'entrée  du  bourg  où  les  calcaires  blancs  sont  in- 
clinés de  60  degrés,  tandis  que  du  cêté  opposé,  le  long  de  la  rivière, 
le  plongement  est  assez  faible.  Au  delà ,  ces  mêmes  calcaires  pa- 
raissent occuper  le  plateau  jusqu'au  Grand>Lac,  hameau  à  partir 
duquel  on  a  vu  la  craie  grise  en  plaquettes  former  le  sol  jusqu'au 
petit  village  de  Beaumont,  qui  domine  le  faubourg  d'Angoulême. 
Département  Au  sud  de  ceitc  ville ,  ces  mêmes  calcaires  en  plaquettes  de  la 
chlrente.  base  du  secoud  étage  viennent  flnir  sur  le  plateau  qui  sépare  la 
Bohême  de  la  Chareau ,  et  reposent,  avant  la  descente  de  Yeuil,  sur 
des  calcaires  caverneux,  compactes,  auxquels  succèdent  des  calcaires 
bréchoîdes,  durs,  jaunâtres,  avec  Spheruiites  ponsiana  et  Hippui- 
rites  comu-pastoris,  de  5  à  6  mètres  d'épaisseur,  et  désignés  par  les 
ouvriers  sous  le  nom  de  chaudron.  Avant  d'atteindre  les  premières 
maisons  du  village,  on  remarque  sous  ces  bancs  un  calcaire  mar- 
neux, schistolde ,  sans  fossiles,  puis  un  calcaire  jaune  également  sans 
fossiles,  tous  deux  disposés  en  coin  le  long  de  la  roule,  et  recou- 
vrant directement  la  grande  assise  des  calcaires  blancs  à  Spheruiites 
lombricalis,  cxploiics  un  peu  plus  bas  et  constituant  les  pentes  ro- 
cheuses inférieures  du  vallon  de  Yeuil.  Les  petites  vallées  que  tra- 


GÂLGÂIRKS  BLANCS  ▲  IDDimS,   ETC.  U1 

verse  la  route,  depuis  le  tunnel  de  Livernan  jusqu'ici,  sont  dues  I 
des  brisures  qui  ont  affecté  assez  sensiblement  les  couches  pour  que 
celles-ci  ne  se  correspondent  plus  exactement  des  deux  côtés. 

Au  nord  de  Veuil  les  calcaires  blancs  sont  encore  surmontés  par 
les  baucs  du  chaudron ,  très  développés  sur  les  plateaux  environ- 
nants ,  où  ils  forment  le  ciel  des  carrières,  et  représentent  exacte- 
ment ceux  du  plateau  de  Beaumont,  qui  ont  une  épaisseur  de  12  à 
15  mètres.  Oes  Sphérulites  assex  grandes  s'y  montrent  également 
dans  cette  dernière  localité ,  et  leur  position  entre  les  calcaires  jau- 
nâtres de  la  base  du  second  étage  et  la  puissante  assise  des  calcaires 
blancs,  exploités  et  caractérisés  par  la  Sphérulites  lùmbricalit,  ne 
peut  laisser  d'incertitude  au  sud  ni  à  l'est  d'Angouléme.  Noos 
n'avons  pas  reconnu  de  véritables  traces  de  ces  bancs  dans  le  dé- 
partement de  la  Dordogne ,  et ,  par  suite  du  relèvement  de  tous  les 
étages  au  N.,  il  ei^t  douteux  qu'ils  existent  dans  les  escarpements 
qui  entourent  immédiatement  Angouléme ,  et  à  plus  forte  raison  sur 
le  promontoire  occupé  par  la  ville. 

Celte  colline,  déjà  bien  décrite  par  M.  Dufrénoy,  présente,  sur 
une  hauteur  d'environ  65  mètres ,  la  meilleure  coupe  de  l'étage 
que  nous  décrivons  et  de  ses  subdivisions.  A  partir  du  niveau  de  la 
Charente  on  trouve  successivement  les  calcaires  marneux  à  $phé«- 
mlites  et  Alvéolines ,  les  calcaires  à  Caprinelles  (Ichthyosarcolites) 
do  quatrième  étage,  qui  forment  la  base  de  la  montagne,  pois  an* 
dessus  un  banc  de  calcaire  gris  et  de  marne ,  et  on  calcaire  marneux 
jaunâure  rempli  d'Oitrea  biaurictdata  elA'Exogyra  columba.  Ce 
dernier  se  voit  particulièrement  au-dessus  de  la  fontaine  que  l'on 
rencontre  eu  montant  du  port  à  la  ville.  Viennent  ensuite  des  numes 
ec  des  calcaires  marneux  grisâtres,  micacés,  avec  Inocérames,  et 
quelques  autres  fossiles  nul  conservés.  C'est  dans  cette  partie 
moyenne  de  l'étage  qu'a  été  percé  le  tunnel  qui  traverse  la  colline 
du  N.  au  S.  Quoique  appartenant  à  un  niveau  très  différent ,  la 
roche  présente  une  ressemblance  remarquable  avec  celle  du  tunnel 
de  I  jvernan ,  et  donne  lieu  à  la  même  remarque  lorsque  l'on  com- 
pare les  matériaux  provenant  des  déblais  avec  ceux  des  peotAi 
extérieures  de  la  colline  (1).  Plus  haut  un  calcaire  Jaunâtre  bré- 
eholde,  avec  quelques  Ostrea  biaurieulata  et  Exogyra  columba  ^ 
des  calcaires  blancs  marneux  en  rognons,  et  un  autre  calcaire  blanc 
peo  dur  et  eu  plaquettes,  sont  couronnés  parles  calcaires  â  rudistes 


0)  DArdiiac,  £ulL^  2«8ér.,  vol.  IV,  p.  4406.  4847. 


&S8  TA0181È1II  iTÀGI. 

de  8  k  10  mètres  d'épaisseur,  dors,  cristallins,  d'un  janne  très  plie, 
qui  entoureot  Angouléine  au  S.,  au  N.  et  k  i*0.  d'une  ceinture  de 
rochers  à  pic  sur  lesquels  repose  le  mur  d'enceinte. 

La  coupe  (pi.  II,  f.  3)  montre  l'inclinaison  de  tout  ce  système 
au  S.  et  sa  dfeparilion  sous  le  second  étage  k  Pétignac,  et  h  ooupe 
fig.  9,  plus  détaillée,  la  succession  des  assises  au  sud-est,  depuis  le 
nireau  de  la  Charente  jusqu'au  Grand-Lac.  La  coupe  S.-N. ,  de  Cas* 
tras  à  Angouléme ,  a  confirmé  celles  que  nous  avions  faites  du 
S.  -S.  -O.  au  N.  -N.  -E. ,  de  A(ontIleu  à  celte  dernière  trille  et  de  Beiige- 
rac  à  Thiviers,  quant  k  la  di^Msition  générale  des  divers  étages,  à  leur 
succession  et  à  leur  puissance  relative  ;  mais  elle  a  fait  connalure,  en 
outre,  entre  les  calcaires  en  plaquettes  du  second  étage  et  le  grand 
horiion  des  calcaires  blancs  du  troisième,  deux  assises  assex  consi- 
dérable au  sud  et  an  sud-est  d'Angoulême ,  et  qui  ne  semblent  pas 
avoir  d'équivalents  bien  constants  dans  les  départements  voisins  de 
h  Dordogne  et  de  la  Charente-Inférieure. 

Sur  la  rive  gauche  de  la  Charente,  entre  Châteaunenf  et  Jamac» 
les  carrières  de  Saint-Mesme  sont  ouvertes  dans  les  calcaires  blancs 
du  troisième  étage ,  identiques  avec  les  précédents,  et  la  base  de  ce 
même  étage  se  voit  vers  le  haut  de  la  première  montée  de  la  route 
de  Jarnac  à  Cognac.  Les  calcaires  blancs  subcompactes  ou  à  grains 
très  fins,  cristallins,  semblables  k  ceux  du  plateau  d'Angoulême  » 
apparaissent  lorsqu'on  descend  au  hameau  de  Veillard  ;  ilsafiDeurent 
au  fond  du  vallon  de  Soubrac ,  et  sont  ensuite  recouverts  par  les 
calcaires  en  plaquettes  du  second  étage.  Comme  ces  derniers ,  ils 
plongent  au  S. ,  et  présentent  leurs  tranches  à  la  Charente,  qui  coule 
au  pied  d'un  talus  très  abrupt. 
DtfpartemeDt  A  partir  de  ce  point ,  la  limite  du  troisième  étage  paraît  suivre 
cb«rent«.  uuo  directiou  assez  différente  de  celles  du  second  et  du  quatrième, 
ittftrieure.  et  s'iofléchir  au  S.  pour  remonter  ensuite  au  N.-O.,  car,  dans  la 
coupe  de  Bury  à  Saint-Brice,  nous  n'en  avons  point  vu  de  trace, 
et  le  second  étage  repose  directement  et  transgressivemcnt  sur  les 
deux  premières  assises  du  quatrième.  Sur  la  route  de  Saintes  à  Saint- 
Hilaire,  au-dessous  du  hameau  deBrunetaud  (pi.  II,  L  Ix),  les  cal- 
caires blanc  jaunâtre ,  friables ,  avec  SpkenUites  ponsiana  et  des 
spongiaires,  afileurent  de  nouveau  sons  la  craie  grise.  Après  la  Rou- 
lerie  tout  l'étage  s'amincit  sensiblement,  et  les  couches  de  sa  base, 
avec  Exogyra  columba  et  Ostrea  biauriculata^  au  contact  de:;  bancs 
à  Caprinelles,  ont  été  mises  à  découvert  dans  les  fossés  de  la  route. 

Si  l'on  continue  k  s'avancer  vers  le  N.-O.,  en  suivant  la  rive 


CALCAIRBS  BLANCS  k  RUDISTKS,  ETC.  A29 

droite  de  la  Charente ,  par  Saint-Vaize  et  Taillebonrg ,  on  tronve 
jusqu'à  Saint-Savinien  une  série  découches  beaucoup  piuscompli- 
quéeset  plusf  ariéesqne  les  précédentes,  quoique  toujours  comprises, 
à  ce  qu'il  nous  a  paru,  entre  les  calcaires  en  plaquettes  de  la  base 
du  second  étage,  déjà  signalés  à  Fontcouverte  et  à  Bussac,  au  nord 
de  Saintes,  et  les  assises  à  Gaprinelles  ou  Ichtbyosarcoliles  du  qua- 
trième. Nous  distinguerons  les  assises  suivantes  en  allant  de  haut 
en  bas  et  du  $.-E.  au  N.-O. ,  à  partir  des  calcaires  en  plaquettes  (1), 

l""  Calcaires  blancs  supérieurs  occupant  le  fond  du  vallon  de 
Bussac,  avec  un  lit  de  rudistes  à  la  base.  Ils  représentent  la  pre** 
mière  assise  de  l'étage  dans  les  départements  de  la  Oordogne  et  de 
la  Charente. 

2*  Calcaire  de  Saint-Vaize  se  montrant  au  fond  du  vallon  de 
Roche-Folet,  mais  plus  particulièrement  dans  les  carrières  appelées 
les  GrandeS'Perrières,  Cette  assise  comprend,  Ters  le  haut,  un 
grand  nombre  de  lits  minces,  très  réguliers,  de  calcâres  blancs  « 
solides,  et  au-dessous  des  bancs  exploités  d'un  calcaire  tendre,  à 
grain  très  fin,  très  uniforme ,  à  cassure  terreuse.  Des  lits  de  silex 
blanchâtres  passant  au  brun  et  ayant  la  forme  de  grands  rognons 
déprimés  sont  irrégulièrement  distribués  entre  les  bancs  calcaires, 

3*  Au  Brenaud,  un  peu  avant  Taillebourg,  des  calcaires,  d'abord 
bréchoMes  et  affectant  ensuite  une  structure  massive,  puis  nodu- 
lense  et  irrégulière  sous  le  château,  sortent  de  dessous  les  précé« 
dents.  On  y  trouve  particulièrement  le  Cardium  productum^  var. 
minor,  Murcb.,  la  Trigonia  limbata,  d'Orb.,  ou  5ca6ra,  Lam., 
une  très  petite  Lime  {L.granoga^  Gold.  )7  un  Nautile,  etc. 

ii^  Un  calcaire  blanc,  extrêmement  dur,  ceiluleux,  avec  des  zones 
siliceuses  blanchâtres  qui  se  fondent  dans  la  masse,  se  montie  au 
delà,  sur  les  bords  du  ruisseau  le  long  du  chemin  de  Saiut-Savinien  « 
et  repose  sur 

5°  Des  calcaires  blancs  brécholdes,  avec  Exogyra  columba. 

6°  Calcaire  grisâtre  sableux ,  avec  échinodermes  (  Hemiasier 
bufo?)  Cucullœa  tailleburgensis^  d'Arch. ,  Exogyra  columbaficUL » 
Nautilus  sublœvigahiSt  d'Orb.7  Ammonites  caiilluSf  Sow.,  an 
fiov,  8p.f 

7«  Banc  d'ostracées  {Ostrea  biaurictUata  et  Exogyra  columba), 


(4)  La  coupe,  pi.  XII,  f.  8,  de  Saint-Savinien  à  Saint- Palais 
montre  la  succession  des  couches  telle  que  nous  Tavons  comprise 
(jénn.  des  se.  géoLf  Tol.  II,  4843). 


I 


TROISIÈME   ËTAQE. 

nposant  sur  les  calcaires  â  Ichiityosarcoliles  du  cotpao  de  Saint- 
Savinien. 

Ainsi,  quoique  plus  puUsanies  ei  plus  variées,  ces  assises  nous 
reprësenieui  en  réaliLë  celles  de  la  collini'  d'Angoul^mp,  ei  les 
couches  de  Saint- VaiEecorresgwndraientâ  la  partie  moyenne  qii«  tra- 
verse le  tunnel  du  chemin  de  fer. 

On  a  vu  que,  par  suite  de  dislocations  et  de  snulivetnenls  dans 
U  direciiuu  des  vallées  actuullcs,  les  assises  du  Irnisiùmo  vt  même 
du  quatrième  étage  occupaient  dans  les  petits  bassins  de  la  Scndre 
et  de  la  Seugne  des  esjuces  assi?z  coti  si  il  érables,  tnnriis  que  ta 
étuges  supérieurs  forment  de  longues  bandes ,  sêpnninl  ces  faibles 
dépressions  du  sol.  Nous  reprendrons  donc  l'e^amei)  du  troisième 
étage,  d'abord  dans  lu  vallée  de  la  Seugne,  entre  Joniao  et  Pons, 
puis  nous  nous  dirigerons  an  N.-O.  en  étudiant  la  vnlli^  de  la 
Seudre  et  l'espace  compris  entre  ce  cours  d'eau  et  la  rive  gnurhc 
delà  Charente  jusqu'à  l'embouchure  de  cette  dcmière. 

Aux  environs  de  Jonzac,  k$  couches  inférieures  manquent  ou 
ne  se  nmntreni  pas,  et  les  calcaires  à  rudistes  qui  cntonrenl  la  ville, 
au  lieu  de  cette  blancheur  et  de  cette  pureié  qui  les  caraciértssicnt 
si  bien  à  l'E.,  ont  ici  une  texture  grossière,  sont  plus  ou  moitis 
mélangés  d'argile  et  colorés  par  du  fer  hydraté.  Le  banc  de  Sphfru- 
aies  ponsiaiia  et  lombriealis  avec  hippvrites  organisam  que  l'on 
ïoit  daos  les  carrières  au  sud-est  ne  peut  guère  laisser  de  doute 
sur  ce  rapprochement ,  etplusbautnn  reconuail  les  courbes  que 
nous  avons  signalées  au  sud  d'AngouIérae  sous  le  nom  de  chaudron. 
Les  nombreuses  carrières  ouvertes  des  deux  cdiés  de  la  routti, 
jusque  près  de  Sainl-Genis,  appartiennent  encore  à  cet  éiage. 

La  petite  vallée  du  Trèfle,  affluent  de  la  Seugne,  présente  an 
banwau  de  Cordie ,  près  de  Marignac ,  tous  les  caractères  d'nae 
vallée  de  soulèvement.  Elle  est  ouierle  dans  le  troisième  étage  que 
couronnent,  comme  on  l'a  vu  {antè,  p.  A16-17),  les  assises  infé- 
rieures du  second,  et  elle  (orme  un  angle  assez  ouvert  avec  la  vallée 
principale,  résultat  d'une  autre  fracture.  Elle  est  bordée  au  N.  par 
i«S  rochers  abrupts  de  calcaires  blanc  jannâlre,  solides,  durs,  coit- 
crétionnés  ou  composés  de  grains  spathiques,  agglutinés  par  Ml 
timenl  de  calcaire  mariKus.  Les  bines  sont  épais,  bien  suivis,  ren- 
ferment des  Spherulites  ponsiana,  i'Arca  Matheronimia ,  une  iiou- 
f  ellees^ce  de  Globiconcha,  etc.  (1).  Snr  la  penteopposée,  on  trouve, 

(4)  C'est  probablement  des  anciennes  eiploitattoni  ouvertes  itoe 


CALCAIRES  BLANCS  A  RUDISTKS ,   ETC.  &3i 

au-dessous  du  lit  de  rudistes,  des  calcaires  blanchâtres  sans  fossiles, 
qui  paraissent  représenter  la  partie  moyenne  de  l'étage  ou  la  pierre 
de  Saint-Yaize.  Les  couches  plongent  de  chaque  côté  à  r£.-N.£., 
mais  rinclinaison ,  qui  est  de  12  à  15  degrés  sur  la  rive  gauche, 
n'est  quô  de  4  à  5  sur  la  rive  droite.  On  observe  en  outre  de  part 
et  d'autre  du  thalweg  de  la  vallée  une  inclinaison  assez  pronon- 
cée en  dehors  ou  en  sens  inverse  (1). 

Le  troisième  étage  borde  ensuite  la  Seugne  jusqu'^  Pons ,  dont 
les  environs  sont  intéressants  par  les  divers  accidents  que  les  strates 
ont  éprouvés  (2).  La  ville  est  bâtie  sur  une  sorte  de  promontoire 
bordé  à  VE.  et  au  S.  par  les  escarpements  abrupts,  au  pied  des-» 
quels  coule  la  Seugne,  et  à  TO.  par  une  autre  petite  vallée  dirigée 
au  N.-O.  vers  Villars.  Ces  dépressions  résultent  évidemment  de 
deux  fractures  qui  se  coupent  presque  à  angle  droit.  Le  plonge- 
ment  général  des  assises  qui  portent  la  ville,  le  château  et  le  sémi- 
naire, comme  celui  des  couches  qui  limitent  au  N.  la  petite  vallée  de 
Soute  (3),  est  au  N.-E.  Elles  disparaissent,  comme  on  Ta  vu,  sous 
le  second  étage  à  la  sortie  de  la  ville  sur  la  route  de  Saintes.  Sur  la 
rive  droite  de  la  Seugne,  les  couches  beaucoup  plus  basses  plongent 
aussi  au  N.-E.,  et  sont  masquées,  avant  d'atteindre  le  faubourg, 
par  la  craie  marneuse  ou  grise  de  la  route  d'Avy. 

A  ro.,  sur  la  route  de  Gemozac,  les  bancs  à  Ichthyosarcolites  ou 
Gaprinelles  paraissent  affleurer  à  la  jonction  des  deux  vallées ,  puis 
viennent  des  calcaires  marneux,  les  couches  à  Exogyra  columba  et 
0$trea  biauriçulata ,  auxquelles  succèdent  les  assises  moyennes  et 
supérieures,  recouvertes  par  la  craie  grise,  peu  épaisse,  à  la  hauteur 
de  Jazenne,  sur  la  ligne  de  partage  des  eaux  de  la  Seugne  et  de  la 
Seudre.  Les  bancs  épais  qui  portent  les  bâtiments  du  séminaire  de 
Pons  paraissent  correspondre  aux  calcaires  blancs  supérieurs ,  mais 
la  position  de  la  couche  de  Sphérulitcs  que  nous  observâmes  en  1835 


les  escarpements  de  la  rive  droite  du  Trèfle  que  proviennent  les 
pierres  de  l'église  romane  de  Marignac.  La  pierre  de  Sainte-Hermine, 
exploitée  plus  au  N.,  rappelle  les  couches  de  Saint- Vaize  dont  elle 
occuperait  aussi  le  niveau. 

\\  D' A rc h ia c,  Notes  inédites . 

[2)  D'Archiac,  Mém  de  la  Snr.  géol.  de  France,  vol.  Il,  p.  <62, 
4  837,  pi.  44,  f.  3. 

(3)  C'est  dans  la  carrière  de  Piplart,  située  dans  cette  petite  vallée» 
que  l'on  a  découvert  en  4  834,  sous  une  couche  d*alluvion,  une  mul- 
titude d'ossements  de  carnassiers,  de  pachydermes,  de  ruminants  » 
de  rongeurs  et  d'oiseaux  (voyez  antè,  vol.  II,  p.  24  9). 


452  TaOISlÈME  6TA8E.     . 

sur  h  rive  droite,  en  face  du  château ,  dans  la  carrière  de  Bran,  k 
600  mètres  au  plus  de  l'extrémité  du  faubourg,  prouve  bien  Texis- 
tence  d'une  faille  en  cet  endroit  et  le  relèvement  de  toutes  hs 
assises  qui  bordent  la  rive  gauche.  La  petite  excavation  qae  niMi 
venons  de  citer  était  ouverte  dans  un  calcaire  tendre,  friable,  biaac 
jaunâtre,  et  pétri  d'une  multitude  de  rudistes  {Spherulitespansimmt 
d'Arch.,  S,  Sauvagesii^  d'Homb.  Firm.,  Radialites  çuadrata^ 
d*Orb.,  R.  angulosoy  id.,  It.  irregularis^  id.,  Caproiina  AreUa' 
ciana^  id.)*  Dans  les  carrières  d'Avy,  au  S.-E.,  les  couches  mmi 
sennblemcnl  horizontales.  La  pierre  est  tendre,  d'un  grain  aisa 
fin ,  et  renferme  quelques  silex.  A  la  partie  supérieure  règne  on 
banc  calcaire  gris  bleuâtre,  à  grains  fins ,  compacte,  à  cassure  eon- 
cholde,  très  employé  pour  les  pavés  et  pour  ferrer  les  routes  (1).  Les 
assises  moyennes  fournissent  sur  beaucoup  de  jpoints  des  environs 
des  pierres  d'appareil  fort  estimées. 

La  vallée  de  la  Seudre ,  dont  la  dépression  est  si  faible ,  et  dont 
les  bords  sont  beaucoup  moins  accidentés  que  ceux  de  la  Seugne , 
n'en  est  pas  moins  une  vallée  de  soulèvement  bien  caractérisée. 
Près  de  son  origine,  on  a  vu  que  la  petite  ville  de  Saint- Genis  était 
i>âtie  sur  la  craie  grise  on  marneuse,  et  le  peu  de  relief  du  sol, 
comme  le  manque  d'exploitations ,  pourrait  faire  douter  de  l'exis- 
tence d'une  fracture  dont  les  preuves  existent  cependant  au  village 
de  Saint-Germain ,  car  on  y  trouve  des  calcaires  différents  de  ceux 
du  second  étage  et  semblables  à  ceux  de  Thaims,  dont  il  nous  sera 
facile  de  constater  la  position  relative.  La  coupe  de  Oozes  à  Jazenne, 
passant  par  Geroozac ,  montre  vers  le  fond  de  la  vallée,  près  de  ce 
dernier  bourg  et  jusqu'à  (ihadnier,  des  calcaires  et  des  grès  calca- 
rifères,  avec  Ichthyosarcoli tes  ou  Gaprinelles  de  Tétage  inférieur, 
puis  à  Touest  de  Ghadnier  les  calcaires  du  troisième  étage,  bientôt 
recouverts  par  la  craie  marneuse  de  Cozes.  De  môme  à  Test  de 
Geuiozac,  les  calcaires  du  troisième  étage  sont  surmontés  par  la 
craie  grise  du  plateau  de  Jazenne  à  Tanzac.  Si  Ton  descend  la  val- 
lée vers  Gravant  et  Saint-André,  on  marche  constamment  sur  les 
calcaires  connus  sous  le  nom  de  pierre  de  Thaims^  à  cause  des  ca- 
ractères particuliers  qu'ils  présentent  dans  les  carrières  de  celte 
commune. 


(4)  N'ayant  pas  revu  ces  carrières  depuis  K  835,  époque  à  laquelle 
notre  classification  n'était  pas  fixée,  il  serait  possible  que  ces  calcaires 
n'appartinssent  pas  au  troisième  étage. 


CALCAIRES  BLANCS  A  KUDISTES,   ETC.  438 

La  coupe  (pi.  Il,  fig.  k)  qui  passe  par  ce  point  montre  une  dis- 
position absolument  semblable  à  la  précédente.  Ainsi  au  sud  de  la 
rivière,  près  du  moulin  de  Chez-Quentin,  les  roches,  dites  les 
pierres  brunes,  plongent  au  S.  sous  un  angle  de  10  degrés.  Ce  sont 
des  calcaires  durs,  subcristallins,  blancs,  passant  au  compacte  et  cel- 
luleui.  Sous  ces  bancs ,  brisés  à  la  surface  et  pétris  de  coquilles 
méconnaissables  et  d*oolithes,  la  tranchée  d'un  fossé  le  long  du  ma- 
rais a  mis  à  découvert  un  calcaire  blanc  à  peu  près  semblable,  mais 
renfermant  des  fossiles  dont  plusieurs  sont  nouveaux  :  {Cardium, 
voisin  du  C  MoiUonianum ,  (ÏOrh.t  Myoconcha,  nov.  sp.,  se  trouve 
aux  Martronx,  prèsdeRochefort,  Lima?,  Osirea,  nov.  sp.  {O.Thaim" 
siensis,  nob.},  remarquable  par  le  système  de  ses  plis,  sa  forme 
ailée  et  sou  crochet  qui  lui  donnent  l'aspect  de  certains  Productm^ 
0, ,  deux  autres  espèces  indéterminées}.  Dans  les  carrières  de  Cham- 
beriand ,  où  nous  avons  déjà  signalé  la  superposition  de  l'assise  in- 
férieure du  second  étage ,  les  calcaires  en  bancs  épais  qu'elle  re« 
couvre  sont  blancs,  concrétion  nés,  nodulenx,  oolithiques,   très 
durs,  pénétrés  par  un  ciment  spathique,  et  fournissent  des  pierres 
fort  estimées.  Ces  bancs  plongent  également  au  S. 

Sur  la  rive  droite  de  la  Seudre ,  au  nord  de  Thaims ,  on  a  la 
contre-partie  de  cette  coupe.  Jusqu'à  Rétaux ,  le  soi  appartient 
aux  assises  des  troisième  et  quatrième  étages,  difficiles  à  séparer, 
mais  le  second  ne  s'y  montre  certainement  pas,  et  le  village  de 
Rétaux  est  bâti  sur  les  calcaires  à  Ichthyosarcolites.  Ceux-ci  se 
prolongent  jusqu'à  400  ou  500  mètres  au  N.,  où  viennent  affleurer 
les  couches  à  Exogyra  colwnba  et  Ostrea  biauriculata.  Les  cal- 
caires parallèles  à  ceux  de  Thaims  se  montrent  ensuite  recouverts 
par  des  sables  et  des  grès  tertiaires,  puis  la  craie  grise  forme  le  sol 
après  le  hameau  de  Brasseau ,  à  la  hauteur  de  la  Valade.  La  coupe 
de  Saintes  à  Saujon  répète  encore  les  deux  précédentes.  Ainsi,  le 
troisième  étage  sort  de  dessous  le  second  au  midi  de  Pessinc  d'une 
part,  comme  à  la  hauteur  de  Saint-Romain  de  l'autre,  et  l'espace 
intermédiaire,  de  la  Ville-Neuve  à  Pisany ,  est  occupé  par  les  calcaires 
à  Ichthyosarcolites  du  quatrième.  Nous  avons  donc  prouvé  sura-* 
bondamment  la  disposition  que  nous  avions  annoncé  exister  dans 
ce  pays  en  apparence  si  peu  accidenté. 

Les  assises  du  troisième  étage  s'amincissent  vers  l'O.  comme 

celles  des  deux  premiers  et  cessent  entièrement  avant  d'atteindre  la 

côte  dans  celte  direction.  Au  N.-O. ,  au  contraire,  des  deux  côtés  de 

la  vallée  de  la  Clyce  à  Pont-l'Abbé  elles  continuent  à  être  trèsdôve- 

IV.  28 


UyU  noniÈllB  ÉTAGl. 

leppées,  et  elles  bordent  la  craie  grise  on  inameose  à  pea  prêt  en 
suivant  au  N.  la  limite  du  canton  de  Saintes,  traversant  la  gnaéà 
roote  k  mi-chemin  de  Saint-Porchaire.  Elles  occapent  l'espace  com- 
pris entre  cette  mute  et  la  rive  gauche  de  laCharente,  el  la  plopait 
des  carrières  qu'on  y  rencontre  sont  ouvertes  dans  les  parte 
meyennes  el  supérieures  :  telles  sont  celles  de  Grazaniie,  dont  la 
pierre ,  fort  estimée  et  eiporiée  au  loin ,  est  composée  é»  frains 
spaihiques,  réunis  par  un  ciment  marneux.  Elle  esc  Mancèe  es 
blanc  jaunâtre,  k  grain  fin,  très  égal,  finement  poreuse,  et  se  tailia 
parfaitement 

Au  passage  des  Nartroux ,  sur  la  rive  gauche  de  la  Charente  an 
sod  de  Rochefort,  on  trouve  un  calcaire  blanchâtre  en  rognons,  avec 
Exogyra  columba^  et  au-dessus  un  calcaire  à  peu  près  semUatile, 
plus  friable,  se  désagrégeant  facilement,  dans  lequel  M.  Dufirénof 
et  M.  Âk.  d'OrUgny  citent  les  Ammonites  Woollgari^  Mant, 
Fleur iùmsiama^  d*Orb.,  rkotomagensis,  Defr. ,  VielMantii^  dXMb., 
et  le  Nautilui  subtœvigatuSy  id.  Nous  y  avons  trouvé,  en  outre,  an 
iiyoeoneha,  nov.  sp.,  ïeCardiumproductwn  (1),  et  une  Ammonite 
nouvelle.  Le  petit  plaieau  que  la  route  traverse  ensoite  est  formé 
de  bancs  réguliers  d'un  calcaire  celluleux ,  très  dur,  à  cassure  snb- 
oompacte,  blanc  jaunâtre,  s*abai8sau(  au  S.  et  à  1*0.;  il  est  exploité 
dans  cette  dernière  direction  au  niveau  de  la  rivière,  à  moitié  che- 
min de  Soubise,  comme  au  S.  jusqu'au  canal  que  traverse  la  route 
du  Guâ,  et  il  sert  principalement  pour  le  pavage  de  Rochefort. 

Tout  ce  système  de  couches,  comparable  à  ce  que  l'on  a  tu  k 
l'E. ,  se  relève  un  peu  au  N.-O.,  car  dans  les  escarpements  qui 
bordent  la  Charente  à  Soubise ,  les  bancs  marneux  à  Exogyra 
cdumbOy  Hemiasternucleus?^  H.  Fourneli,  var.  major,  sont  très 
développés  et  d^Jà  assez  élevés  au-dessus  du  niveau  de  la  rivière. 
De  plus,  la  coupe  de  Soubise  à  Moëse  indique  un  plongement 
anormal  au  N. ,  et  les  couches  à  Ammonites  Fteuriausianus  et  Exo- 
gyres  affleurent  sur  la  colline  des  moulins  de  Moèse.  On  les  suit 
vers  Saint-Naiaire  et  au  delà,  et  en  descendant  ve^s^e  Port-des- 


(4)  Ou  mieux  C.  altematum,  d'Orb.  Dans  sa  Paléontologie  fran- 
çaise^ M.  Aie.  d'Orbigny  avait  confondu,  sous  le  nom  de  C. proiiuo 
tum,  beaucoup  de  moules  de  formes  et  de  dimensioDs  très  différentes, 
el  dans  son  Prodrome  de  paléontologie  il  a  indiqué  des  recliûcations 
sans  doute  fort  bonnes,  mais  que  nous  ne  pouvons  encore  apprécier, 
faute  de  description  et  de  figures;  aussi  laissons-nous  les  dénomina- 
tion^ précédentes  avec  toute  laur  ineertitude. 


CALCAIRES  BLANCS  A  aUOlSTES,    ETC.  k^5 

Barques,  on  trouve  des  calcaires  marneux  en  rognons,  grossière- 
ment fissiles,  blanc  jaunâtre,  recouvrant  un  cakaire  marneux 
tendre,  blanc  grisâtre,  sans  stratification  apparente,  maculé  de 
grandes  taches  blanches  d'un  calcaire  marneux  pulvérulent ,  que 
nous  retrouverons  dans  les  falaises  situées  au  delà  du  quai. 

A  partir  de  i'extrémiic  de  celui-ci  les  couches  se  relèvent  assez 
rapidement  pendant  250  à  300  mètres,  puis  elles  sont  interrompues 
brusquement  par  une  faille  (pi.  II,  fig.  8).  Ce  sont  des  calcaires  mar- 
neux se  délitant  facilement,  et  où  abondent  la  Cucullœa  iaillebur- 
gémis,  le  Carcfttimproe/uc/ui/i, irèsgrand,  kPecten  quiuquecosiaius, 
les  Terebratula  biplicoUa  eiDesnoyersi,  et  une  Ammonite.  Ils  repré- 
sentent les  couches  du  pied  de  la  colline  de  Taillebourg.  Au-dessous 
viennent  des  calcaires  à  peu  près  semblables,  a^fecExogyracolumba^ 
Ostrea  carinaia^  etc.,  et  un  second  calcaire  gris  jaunâtre,  avec  les 
mêmes  fossiles,  que  Ton  voit  près  de  la  faille  recouvrir  les  couches  à 
Caprinelles  afileurant  sur  la  plage  au  niveau  de  la  basse  mer.  Au 
delà  de  cette  faille  tout  est  diliërent  ;  les  falaises  ne  sont  plus  formées 
que  par  les  calcaires  marneux  blanchâtres ,  friables ,  sans  straiifica-* 
tion  apparente,  sans  fossiles,  et  maculés  de  taches  blanches,  déjà 
signalés  à  la  descente  de  la  route.  Quoique  supérieurs  aux  bancs  à 
Cuculiées,  Cardium,  Huîtres,  etc.,  ils  sont  ici  ramenés  au  même 
niveau,  et,  comme  cet  accident  est  antérieur  à  la  dénudation  et  au 
nivellement  de  la  surface ,  rien  ne  trahirait  le  déplacement  des 
couches  sans  la  coupe  très  nette  de  la  falaise.  Si  Ton  continue  à 
s'avancer  jusqu'à  la  pointe  extrême  de  l'escarpement,  on  voit,  en 
effet,  les  bancs  à  Cuculiées  et  à  ostracées  se  relever  au-dessus  de  la 
plage  et  inclmer  aussi  à  TË. 

Les  couches  à  ostracées  s'observent  encore  en  face  de  ce  point , 
à  l'extrémité  orientale  de  l'île  Madame,  où  elles  recouvrent  les  pre- 
miers bancs  à  Caprinelles.  Mais  au-dessous  de  ceux-ci  se  montre 
un  autre  banc  (ïFxogyra  columàa  et  d'Osireabiawriculata,  fossiles 
qui ,  dans  cette  partie  extrême  de  b  formation ,  semblent  relier  les 
deux  étages,  si  nettement  séparés  partout  aiUéurs.  Dans  cette 
dernière  portion  du  cours  de  la  Charente ,  les  calcaires  blancs  oo 
jaunâtres  des  assises  supérieures  si  développées  à  r£.  manquent 
complètement,  d'accord  en  cela  avec  la  disposition  des  étages  précé- 
dents i  les  couches  moyennes ,  et  surtout  les  plus  basses ,  persistent 
seules,  reposant  toujours  sur  les  strates  à  Caprinelles  ou  Ichthyo- 
sarcoliles. 
Le  troisième  étage,  placé  naturellement  au  nord  des  deux  pre-  jg^Retamé. 


436  TROISIBUE  ÉTAGE. 

miers,  et  courant  dans  la  même  direction,  n'offre  au  S.-E. ,  dans  le 
département  du  Lot,  que  sa  partie  inférieure  bien  cartctérisée, 
celle  qui  est  la  plus  constante  et  qui  dépasse  aussi  au  N.-O.  toutes 
les  autres.  I..es  couches  supérieures  y  sont  à  peine  représentées,  et 
les  assises  moyennes  seraient  des  grès  et  des  sables  qui  ne  se  mon* 
trent  plus  dans  le  nord  du  département  de  la  Dordogne ,  où  tout  k 
système  prend  des  caractères  plus  prononcés.  Dans  celui  de  la  Cha- 
rente, et  même  plus  &  ro. ,  outre  les  trois  assises  principales»  très 
puissantes  et  nettement  séparées ,  on  trouve  encore  aa-deasus  des 
calcaires  blancs  une  assise  particulière  de  calcaires  jauiiAtrcs  (chou* 
dron)  pétris  de  Sphérulites.  Les  assises  moyennes  sont  aussi  fart 
épaisses  dans  la  bande  qui  traverse  du  S.-E.  au  N.-O.  le  départe- 
ment de  la  Charente-Inférieure;  mais  elles  s*amincissent  vers  l'O.. 
et  se  terminent  entre  Marennes  et  le  Brouage.  Au  N.-O.,  les  cou- 
ches inférieures  seules  persistent  jusqu'à  l'embouchure  de  la  Cha- 
rente. 

Les  fossiles  sont  peu  variés ,  mais  les  individus  sont  très  nom** 
breux,  et  le  peu  d'espèces  qu'on  y  observe  caractérisent  très  bieu, 
en  général ,  le  niveau  que  chacune  d'elles  occupe.  Les  Hippuritei 
fisiula  ou  organisans  et  cùrnu-pastaris ,  avec  les  Spkerulitef 
pmêiana  et  lombriealis,  appartiennent  spécialement  aux  calcaires 
blancs  ou  jaunes  do  sommet  ;  VOstrea  biauriculata ,  VExogyra 
eolumba  et  YAmmonUes  Fleuriausianvs  ^  à  l'assise  inférieure. 
L'assise  moyenne,  qui  se  divise  en  plusieurs  couches  plus  ou  moins 
importantes,  excepté  vers  sa  base,  au  N.  -O. ,  où  se  montrent  fréquem- 
ment la  Cucuilœn  tailleburgensis,  de  gros  Cardium,  VExogyra 
eolumba^  etc.,  présente  rarement  des  fossiles  bien  déterminables  et 
propres  à  la  caractériser.  Ses  bancs  sont  souvent  composés  de  débris 
de  co(|uilles,  de  bryozoaires  ou  d'échinodermes  (vallées  de  la  Seugne 
et  de  la  Seudre),  mais  extrêmement  atténués  et  méconnaissables, 
£n  général,  les  bryozoaires,  si  répandus  dans  les  étages  précédents, 
ainsi  que  les  Térébratules  dans  le  second,  sont  rares  dans  celui-ci, 
et  il  en  est  de  mémo  des  échinodermes ,  qu'on  ne  rencontre  guère 
que  dans  l'assise  inférieure.  On  voit  par  là  que  l'assise  supérieure 
s'est  formée  dans  des  circonstances  assez  différentes  de  celles  qui 
ont  présidé  au  dépôt  des  deux  antres ,  et  que  toutes  différaient  no- 
tablement des  conditions  extérieures  de  la  seconde  période  qui  les  a 
suivies,  comme  de  celles  de  la  quatrième  qui  les  avait  précédées. 


CALCAIRES  A  CAPRIM£LLES   (ICHTHYOSARCOLITES)  ,  BTC      A57 

§  4.  Quatrième  étage. 

f.  Calcaires  ▲  Caprinelles  (  IcHTBTOSARcoLtTEs  ) ,  8«  nrrzAV  de  rudutbi. 
9,  Sables  et  grès  verts  ou  ferrogimbux. 

3.  Calcaires  et  grès  calcaritères  avec  ÈcmnoDEBifES ,  etc. 

4.  Argiles  ptritevsbs  et  ligritbs. 

Cet  étage  se  compose,  à  sa  partie  supérieure,  de  calcaires  tantôt  CaracièrM 
gris  jaunâtre,  assez  durs,  avec  des  grains  de  quartz,  des  points  6c"éroux. 
verts  ou  rouge  brique  (Mareuii),  tantôt  blanc  jaunâtre,  subcom- 
pactes,  brécboîdcs  et  endurcis  (Angouléine,  Jarnac,  Tonnay-Cha- 
rente),  quelquefois  d'un  jaune  vif,  ferrugineux,  renfermant  beau* 
coup  de  parties  spathiques  (le  Millaud) ,  ou  bien  blancs,  à  texture 
grenue  ou  granitoîde ,  peu  durs,  tachés  de  jaune  clair,  et  composés 
à  peu  près  eo  proportions  égales  de  parties  terreuses  et  de  grains 
spathiques  (Saint-Savinien).  Enfin ,  dans  certaines  localités,  les  cou- 
Nrhes  sont  friables,  jaunâtres,  ayant  Taspect  de  son  faiblement  agglu- 
tiné (Jarnac,  Gemozac).  La  partie  moyenne  comprend  deux  assises. 
Tune  formée  degrés  plus  ou  moins  calcarifères,  grisâtres,  jaunâtres 
ou  brunâtres,  avec  points  verts,  et  des  sables  ferrugineux  ou  glau- 
conieux  (Mareuil,  Angouléme,  Jarnac,  Brizembourg ,  Saint-Brice, 
Poursefranc,  Rochefort,  Fouras,  île  d'Âix)  ;  l'autre  composée  de 
calcaires  marneux  jaunes  ou  grisâtres  et  celluleux,  ou  de  grès  cal- 
carifères quelquefois  concrétionnés  (Angoulême,  Jarnac,  Roche- 
fort,  Fouras,  île  Madame,  île  d*Àix)  ;  enfin  vers  le  bas,  et  quelque- 
fois commençant  par  alterner  avec  les  sables  ou  les  calcaires,  se 
montrent  les  argiles  feuilletées  ou  massives,  grisâtres,  avec  lignite, 
fer  sulfuré  et  cristaux  de  gypse  (embouchure  de  la  Charente  et  île 
d'Aix).  Nous  réunissons  donc  encore  ici  dans  un  seul  étage  des 
couches  minéralogiquement  très  différentes ,  et  cela  par  les  mômes 
motifs  que  précédemment,  et  en  faisant  les  mêmes  réserves. 

C'est  entre  la  route  de  Périgueux  à  Thiviers  et  Millac-de-Nontron  Dëpariement 
que  les  calcaires  avec  Caprinelles  et  A  Ivéolincs  paraissent  s'interposer  Doîdogn». 
entre  les  couches  oolithiques  supérieures  et  le  troisième  étage. 
M.  Delanoâe  (1)  lésa  signalés  près  de  Millac,  au-dessus  de  La* 
midet,  et  il  est  probable  qu'ils  se  prolongent  encore  au  S.-£.;  ils 
suivent  au  N.-O.  la  limite  des  deux  formations,  et  peuvent  étte  bien 
étudiés  autour  de  Mareuil. 


(1)  BulL,  vol.  VIII,  p.  MO.  4837. 


I 


ttZi  QOATHmt    ÉTAGE. 

Ce  bom^  est  bâti  i^ur  les  calcaires  k  Caprinellcs ,  gris  JAimâlrc , 
concrÉiioniiOs  ou  ooliihir|ues ,  composas  par  jilaces  d'une  grande 
quaniiié  de  coquilles  et  de  (Milypiprs  réuois  par  un  ciment  de  cal- 
caire spailiique.  Les  graine  Tcns  cl  rouges  y  sont  plus  ou  moins 
ïbomlanls.  ainiiiquc  les  grains  de  (juaru.  Au-dessus  osi  un  calcaire 
gris,  scliisieux,  peu  ^pais,  el  au-dessous,  lorsqu'on  suit  la  roule  de 
PérigneuK,  on  trouve,  sur  nue  épaisseur  de  3  niMres,  un  «able  glau- 
conieuK  et  ferrugineux,  entourant  des  g,T^s  >fec  £xogt/ra  eolumia, 
*flr.  ininor;  puis  vienucnl  des  glaises  vertes  et  jaunes  de  2  mèins 
d'épaisseur,  airec  Exogj/ra  flaliellata  et  une  autre  espèce  très  voi- 
sine de  VE.  Bùtiisingaulti,  d'Orb. ,  mais  plus  allongée  et  plus  étroite. 
Des  calcaires  marneux  gris  jauuâlrc,  avec  les  mêmes  Ëxc^yres,  des 
moules  de  Cojdivm?  etc.,  leur  succèdent.  La  faille  (jui  a  relevé 
luuics  les  couches  au  N.  cesse  au  delà,  et  l'on  marche  de  nonvcaa 
liur  l'assise  i  Caprincllrs  qui  peu  aprts  s'enfonce  sous  h  plaine. 

Sur  la  rive  droite  du  ruisseau  la  Belle ,  ces  calcaires  s'élèvent  k 
peine  an-dessus  de  son  niveau,  et  les  calcaires  gris,  scliisleut,  qui 
dominent  Mareuil,  ici,  sous  (orme  de  rognons  irr^gulierg,  ou  de 
plaquettes  ondulées,  renrermenl  le  Cardium  Corolinum,  d'Orb.. 
et  deui  espèces  nouvelles,  la  Lima  xemi-sulcala ,  UcshT  les  Sp/ie- 
rulitfs  fûiiacea  et  Martiniano  [BadioUtes  id, ,  d'Orb  ),  la  Caprothm 
navis.  d'Orb.,  la  Coprtna  advfma,  id,,  la  Caprindla  triangidariê, 
id.,  VAlveoUnu.  cretacm,  d'Arch,,  etc. 

Les  niénies  niutbcs  s'observent  encore  à  la  sorlie  dt  Mareuil,  sur 
la  roule  de  la  Itocbebeancourl.  Elles  existent  probablement  auni 
sur  divers  points  de  la  vallée  de  la  ÏSizone,  et  les  argiles  erploitées 
pris  du  rniseau,  au  bas  du  pire  de  la  Rochebeaucourt ,  appar- 
liennent  sans  doute  ï  cet  étage,  comme  celles  qu'a  signalées  M.  Dih 
frénoy  ï  la  dite  Sainte-Catherine  dans  li  vallée  de  l'Edidle.  A  b 
nialadrie,  à  une  demi-lieue  d'AngouIéme,  sur  la  route  de  Laroche- 
foDcault ,  des  glaises  bleues  sont  exploitées  sous  des  sables  ferrugi- 
neux, peu  épais,  l'Exogijra  fiabeUata  t\.\'Ostrf<i  biauricuiata  y 
sont  très  répandues,  et  nous  les  avons  observées  dans  une  explot- 
tatinn  temporaire  i  l'extrémité  du  Hoomeau  ,  entre  les  routes  de 
Ruffec  et  de  Limoges. 
„i  La  coupe  (pi.  II,  %  3)monire la  succession  présumée  des  conchet 
jurassiques  supérieures  el  des  premières  assises  crétacées  au  nord 
d'Angouiéme.  A  partir  de  Pont-Touvre,  les  calcaires  blane^  oolilhi- 
ques,  auxquels  succèdent  de  bas  en  haut  des  marnes  bleuâtres  scbis- 
toîdes,  des  calcaires  avec  Fxogyra  virguia,  Triijmia  claoelloia. 


GALC4IRES  A  GÂPRIN£LLES   (iCHTHYOSÂRCOLITES) ,   ETC.      &39 

Pholadomya  acuticostata,  Nucula,  etc. ,  d*aulres  marnes  el  des  cal- 
caires, enfin  les  calcaires  marneux  gris  blanc,  avec  Nucula  infle^pa  et 
gregarià^  et  les  marnes  avecTérébraluIes  à  deux  plis,  correspondent 
parfaitement  ^  Tétage  jurassique  supérieur  de  la  route  de  Cabors» 
de  Gourdon  et  des  points  intermédiaires.  Au  sud  de  Pont-Touvre, 
et  à  droite  du  cbemin  qui  conduit  au  Gond  et  à  Forpogne,  des  cal- 
caires blancs  ou  gris  jaunâtre,  avec  des  n[K>ule8  de  Mérinées  et  de 
Corbis ,  sont  exploités,  et  un  peu  plus  haut ,  sur  la  grande  roule  du 
Houmeau,  les  calcaires  à  Caprinelles,  avec  Spbérulites,  Capratina 
lœvigaia^  Pterodonta  elongata^  etc.,  sont  blanc  jaunâtre,  bré- 
choîdes ,  assez  durs  et  recouverts  à  peu  de  distance  sur  la  gauche 
par  les  bancs  à*Exogyra  columba  el  à'Ostrea  biauriculata. 

Le  faubourg  du  Houmeau  est  bâti  sur  les  calcaires  à  Gaprinelles, 
et  les  maisons  qui  bordent  la  Charente  sont  appuyées  contre  eux.  La 
couche  la  plus  basse  est  marneuse,  grise,  plus  homogène  que  les 
autres,  et  renferme  peu  de  Gaprinelles,  tandis  que  la  Radiolites 
polycomiites^  d*Orb.,  et  VAlveolina  cretacea  n'y  sont  pas  rares. 
On  a  vu  que  ces  assises  éiaient  surmontées  près  de  la  fontaine  par 
les  couches  â  ostracées  de  la  base  du  troisième  étage,  et  que  la  coupe 
de  la  colline  d'Angoulême  (pi.  II,  fig.  9)  ne  nous  avait  laissé  aucune 
incertitude;  mais  nous  devons  dire  qu'entre  le  Houmeau  el  Pont- 
Touvre,  la  posiiion  des  sables  ferrugineux  et  des  argiles  nous  a 
paru  assez  obscure ,  quoiqu'il  doivent  être ,  suivant  toute  probabi- 
lité, sous  les  calcaires  à  Nérinées,  et  que  nous  supposions,  avec 
M.  Dufrénoy,  que  les  glaises  inférieures  occupent  ici  le  fond  de  la 
vallée  de  la  Charente.  Ce  savant  signale  encore  ces  dernières  avec 
des  grès  plus  au  nord,  sur  la  commune  de  Ghampnier. 

La  coupe  très  nette  de  la  noontée  du  Seuil,  en  face  de  Jarnac, 
fait  voir  combien  les  caractères  de  cet  étage  sont  variables  et  com- 
plexes. Elle  présente  de  haut  en  bas  : 

Uèlres. 

4.  Calcaire  fragmentaire 2,00 

2.  Calcaires  à  Caprinelles 4,00 

3.  Marnes  avec  Nérinées,  Mytilus  ^  Lima  in  ter- 

mrdia,  d'Orb.,  AheoUna  cretacea 0,40 

4.  Sable 0,40 

5.  Grès  grisâtre 0,40 

6.  Sable  vert  zone 3,00 

7.  Calcaire  grossier  jaune,  en  bancs  brisés.  .  .  .  4,00 

8.  Argile  noire  efflorescente 2,50 

9.  Calcaire  grisâtre,  à  points  verts 2,00 

4  0.  Calcaire  jaunâtre  terreux 0,30 


I 


kkO  ODATHFEUE  ÉTAGE,  ''^^^^^H 

Hètnt. 

t1.  Calcaire  gris  en  rogDona 0,50 

12.  GIsigës  panachées  (jusqu'au  niveau  d«  la  route). 

Toutes  ce,s  couclies  très  légiilièreB  plongent  de  7  à  8  degrfe 
au  S-,  préseniani  leurs  Irani^hes  k  h  riijère.  Leurs  caraciêrn 
sont  un  peu  niudinês  flans  les  escarpements  qui  boi'deiK  ensuite 
la  grande  roule,  et  les  calcaires  blancs  cristallins  du  troisiëDie 
étage  leur  succèdent  i  la  descente  du  lianieau  de  Veiilard,  ^aiu 
fjue  nous  ayons  observé  les  assises  intermédiaires.  Les  escarpe- 
ments qui  longent  la  Charente  au-dessus  et  au-dessous  de  Bourg 
munirent  encore  les  assises  du  quatrième  ^lage  dirigi'cs  du  S.-E. 
au  lS.-O.  Au  nord  de  Cognac,  de  Clierves  h  Brizemboui^,  M.  Du- 
frénny  (t)  les  a  décrites  ainsi  que  les  gvjises  de  la  Croii-du-Pic  et 
de  Nanlillé  qu'il  regarde  comme  couslituaut  des  amas  subordonnés 
aux  glaises  inférieures,  mais  qui  ont  été  pbcés  récenimeni  dans  les 
calcaires  gris  marneux  supérieurs  de  la  formation  jurassique  (2). 
Les  bancs  i  Caprinelles  se  monirent  également  à  Saiut-Trojan. 
1  Dansune  coupe  de  JMathakSainl-Brice  nous  avons  observé,  après 
.  Migron  et  i  Chez-Malboleau,  succédant  aux  calcaires  blancs  marneuE 
de  l'éiagc  jurassique  su|)érteur,  une  marne  argileuse  grise,  avec  des 
lits  subordonnés  de  calr.aires  gris  en  plaquettes.  Ces  calcaires  présen- 
tent des  caractères  très  particuliers;  ils  sont  eu  partie  concrétion  nés  et 
Il  cai^sure  ^abschistolde.  Les  uns  blanchâtres,  irèsGuement  celluleui, 
montrent  à  la  loupe,  dans  la  cassure  Iransverse,  une  multitude  de 
petits  linéaments  courts ,  très  déliés,  entourant  tes  parties  concré- 
tkiimées,  mats  se  mainienani  plus  ou  moins  parallèles  au  plan  de 
stratification;  quelques  fragments  brunâtres,  luisants,  dénature 
cornée,  semblent  provenir  d'élytres  d'insectes;  les  autres,  gris  ver- 
dàtre,  imparfaitement  feuilletés,  sont  remplis  d'une  multitude  de 
petits  corps  brunâtres,  arrondis  ou  allongés,  qui  paraissent  être  des 
Cypris,  On  y  reconnaît  les  moules  de  fort  petites  coquilles  turri' 
culées ,  ressemblant  i  des  Paludines  ou  ii  des  Bulimes ,  et  quelques 
moules  imparfaits  de  bivalves  (Cyclades?).  Ces  lits  minces,  tout  à 
foit  distincts  des  calcaires  marneui:  gris,  en  plaquettes,  avec  JVu- 
cula  infiexa,  etc.,  qui  recouvrent  l'étage  de  Kimmeridge,  rappellent 
singulière  me  ut  par  leur  aspect  lacustre  ceux  que  nous  avons  obser- 
vés dans  l'étage  de  PurlMck,  du  val  de  Wardour.  Oes  recherches 

(\)  L<ic.  cil.,  p.  23. 

(2)  Manès,  Briif.,  î'sér-,  vol.  VU,  p.  6*0.  (850. 


CALCAIRES  A  CAPRINBLLES  (  IGHTHTOSAlAlOLITES  )  ,  ETC.      kki 

conlinuées  plas  longtemps  y  feraient  sans  doute  découTrîr  des  fos- 
siles intéressants.  Quant  à  leur  véritable  niveau  géologique,  ne  les 
ayant  observés  que  sur  ce  point  à  la  jonction  des  deux  formations, 
entre  Migron  et  Bury ,  il  ne  nous  est  pas  possible  de  hasarder  un  rap- 
prochement bien  précis.  C'est  de  ces  marnes  que  sort  la  fontaine 
ferrugineuse  du  pont  de  THoumeau. 

Au  village  de  Chez-Péié,  elles  sont  recouvertes  par  des  grès  et 
des  sables  ferrugineux  peu  épais,  auxquels  succèdent  des  calcaires 
à  Caprinelies  et  des  calcaires  à  Alvéolines,  qui  forment  le  plateau  jus- 
qu'au vallon  qui  précède  Bury.  1a;  fond  de  celui-ci  est  formé  par  les 
mêmes  marnes,  et  le  village,  bâti  sur  les  sables  et  les  grès,  est  adossé 
aux  calcaires  à  Caprinelies  que  Ton  retrouve,  en  en  sortant  au  S.  Le 
long  de  la  route,  à  Saint-Brice  et  à  Saiui>Césaire,  les  grès  et  les  sables 
verts  sont  très  développés,  et  surmontés  d*abord  par  les  mêmes 
calcaires  à  Caprinelies,  puis,  comme  nous  Tavons  dit,  par  la  craie 
marneuse,  le  troisième  étage  manquant  en  cet  endroit. 

La  coupe  (pi.  11,  fig.  U)  montre  la  superposition  des  bancs  à  oslra- 
cées  aux  couches  à  Caprinelies,  à  la  seconde  descente  après  la  Rou- 
lerie  sur  la  route  de  Saint-Hilaiie;  mais,  au  delà ,  les  assises  sous- 
jacentes  sont  masquées,  et  Ton  ne  peut  les  observer  qu'en  se 
dirigeant  à  VE.  vers  le  petit  village  du  Millaud.  Le  fond  du  vallon 
est  occupé  par  des  glaises  auxquelles  succèdent  des  sables  ferrugi- 
neux ,  puis  des  calcaires  en  bancs  réguliers,  quelquefois  en  plaques 
ou  en  dalles,  et  assez  semblables  à  ceux  de  Saiut-Savinlen  qu'ils 
représentent.  Ces  bancs,  dans  les  carrières  ouvertes  au-dessus  du 
Dflillaud,  ont  de  8  à  10  mètres  d'épaisseur.  Ils  sont  souvent  jaunâtres, 
durs,  concrélionnés  ou  oolilhiques,  et  pénétrés  d'une  grande  quan- 
tité de  calcaire  spathique  avec  de  l'hydrate  de  fer,  de  l'argile,  des 
points  verts,  du  sable  siliceux  très  un,  et  peut-être  des  traces  de 
magnésie.  La  puissance  des  sables  et  des  argiles  ne  dépasse  pas 
12  à  15  mètres,  et  ils  reposent,  sans  aucun  doute,  sur  les  calcaires 
marneux,  blanc  grisâtre,  à  grain  très  fm,  schistoïdes,  avec  em- 
preintes de  petites  Nucules,  Venus ^  etc.,  que  nous  avons  constam- 
ment observés  à  la  partie  supérieure  de  la  formation  jurassique 
depuis  le  déparlement  du  Lot  jusqu'ici. 

Les  affleurements  de  sable  ferrugineux  et  d'argile  se  continuent 
vers  le  N.-O.,  et  la  colline  à  laquelle  est  adossé  Saint-Savinien  est 
formée  par  une  assise  puissante  de  calcaires  à  Caprinelies.  Les 
carrières  ouvertes  à  l'extrémité  occidentale  du  bourg,  sur  le  bord  do 
la  Charente,  présentent  des  galeries  fort  étendues  et  exploitées  de 


KZ  OtjATHl6«E   ÉTAGE.  'â^       _". 

temps  immémorial.  L'épaisseur  toialc  des  couches  est  snr  ce  point 
de  16  h  18  mètres.  U  lexliire  de  la  roclic  et  son  degré  de  dureié 
sont  très  vartabh?s,  comme  la  teinte  qui  pïsse  du  hiatic  au  jaunSir«. 
Elle  esi  remplie  (te  Cnprinella  ttiattgiilnris,  d'Orb.,  de  Sphéro- 
lites,  d'Alréolineset  de  Itryotoaires.  Les  bancs  inférieurs ,  dont  b 
puis^nce  est  de  i  métrés,  sont  seuls  eiploilés,  et  nous  afom 
ludique  ai)  cwnuiciicemeni  de  celle  section  leurs  caractères  péiro- 
graphiques  assez  particuliers.  Ce  système  de  coticlies  plonge  ici  1 
VE.  ei  l'on  a  tu  qu'en  suivant  le  chemin  de  Taillebourg  il  élaJI , 
comme  partout,  immédiaiemcvit  recouvert  par  les  Iwncs  d'Hnîtres 
et  d'Exogyrcs,  sur  les  deux  rives  du  ruisseau  le  Bramerit  (1). 

Le  plaicau  que  traverse  la  route  de  Bochefort  à  la  sortie  de  Toa- 
nay-Chareule  e»t  composé,  comme  on  peut  en  juger  par  les  an- 
ciennes exploitations  situées  ï  gauche,  près  des  moulins,  de  calcaires 
b  Caprinelles ,  fragmeutaires,  très  durs,  grisâtres,  remplis  d'Ex»- 
gyra  columbi,  >ar.  niinor,  et  reposant  sur  des  sable.s  argileux  ver- 
dltres.  Le  sol  de  ta  plaine  basse  qui  est  an  delà  parait  Cire  occupé 
par  une  seconde  assise  de  calcaire  blanchâtre,  sableux,  en  rognons, 
mis  i  découvert  leniporaireraeni  sur  les  côtés  de  la  roule.  Nous  y 
ivons  trouvé  nue  Telliiie  ,  le  Cartfium  Guerangeri ,  d'Orb. ,  no 
Vordiuni  indéterminé,  une  Lime,  VExogyra  recut-va,  Sow..  un 
E,  cotumba,  var.  minimii,  Gold.T,  la  Tcrcbratula  biplkata,  Sow., 
et  des  pattes  de  crustacés. 

Les  Diuniicotcs  situés  au  nord  de  Koclieforl,  sur  la  route  du 
Breuil,  sont  formés  de  sables  ferrugineux,  gris  ou  verdâires,  ivec 
des  lits  d'Exogyra  columba  minor,  et  reposant  sur  les  calcaires 
grn  jaunâtre  précédents,  qui  occuperaient  ainsi  tout  le  fond  de  C«tle 
plaine  basse  et  tnarécageose.  Les  sables  ont  de  20  k  25  mètres 
d'épaisseur  dans  la  colline  de  Bel-Air.  Les  carrières  de  ce  nom,  ou- 
Tertes  k  la  limite  des  communes  de  Rochefort  et  du  Breuil ,  et  qui 
fonmissent  les  matériaux  employés  pour  la  route,  sont  ouvertes  dans 
des  calcaires  eu  rognons,  gris  ou  jaunes,  durs,  bréchoîdea  vers  le 
haut,  et  passant  par  places,  vers  le  bas,  â  un  grès  extrêmement  ré- 
sinant, OQ  bien  \  an  calcaire  gris  jaunâtre,  celluleux  e<  coquillier. 
Cette  assise,  si  variable  dans  ses  caractères,  a  2*°, 50  à  3  mètres 
d'épaisseur,  et  repose  sur  des  sables  gris,  blancs,  verdâtrea  ou  jau- 
nâtres, avec  quelques  veines  d'nr^ile.  Les  fossiles  les  plus  nona- 
breui  que  nons  y  avons  observés  sont  : 


(l)  Jnii.  lies  te.  géel.,  vol.  H,  pi.  lî,  f.  8. 


CALCAIRBS  A  CAPRINBLLBS  (  ICflTHYOSARCOLITES  )  ,   ETC.      US 

Gffaris  [devii  formes  de  baguette*),  Catopygus  coîumbarius,  Ag., 
Caratomui  trigonopygus^  id..  jirchiacia santonensis^  nov.  sp,,  Ho" 
laster  suborbicidaris^  Ag.,  Hciniaster^  Toisin  de  1'^,  Fourneli,  Ag« 
Pygurus, nov. sp.^  Panopœa striaia,  d'Orh., CardiumCarolinum, id, 
C.y  indét.,  Cyprtna  oblonga^  d'Orb.,  Cypricardia?,  Arca  Ugeriensis 
d'Orb.,  A.  Marceana^  id.?,  A.  Moutoniana^  id.?,  Lima  semisutcata 
Desh.,  Pecten  phaseolus ^  Lam.,  P,  Fleuriausianus  (/anira  id, 
d'Orb.),  Ostrea carinata,  Lam.,  Caprotina costata^  d'Orb.,  C.  semi-- 
6  tria  ta  ^  id.,  Caprinella  triangularis^  id.,  Tenbratula,  voisine  de  la 
T,  lentoidea,  Leym.,  mais  plus  allongée  et  rhomboïdale ,  Nerinea 
rcgularis,  d'Orb.,  iV^.,  indét.,  celle  de  Jarnacet  de  Pont-Touvre. 

Cette  même  assise  calcaire  se  voit  à  gauche  de  la  route  de  la  Promontoire 
Rochelle,  lorsqu'on  monte  à  Saint-Pierre,  après  avoir  passé  le  c«-  pooru 
nal.  £lle  y  repose  encore  sur  les  sables  ferrugineux  verdâires,  qui  n,  â'^tx. 
forment  la  base  de  l'escarpement.  La  roche  est  bréchoide,  et 
les  petites  Exogyra  columba  y  sont  fréquentes  avec  la  Pantvpœa 
striata.  Elle  constitue,  probablement  ensuite ,  toute  la  surface  du 
plateau  qui  porte  Saint-Laurent-de-la-Prée  et  Fouras.  Sur  la  côte 
septentrionale  de  ce  promontoire,  la  première  couche  que  Ton  volt 
s'élever  de  dessous  les  sables  modernes  est  une  argile  schisteuse , 
eflOorescente,  gris  noirfttre,  de  5  à  6  mètres  d'épaisseur,  recouverte 
par  un  banc  de  sable  jaunâtre,  calcarifère,  de  1  à  2  mètres,  auquel 
succèdent  un  premier  banc  calcaire,  dur,  gris  jaunfttre,  une  marne 
gris  verdâtre,  et  un  second  banc  calcaire,  rempli  de  foesiles,  entre 
autres  de  Caprinelles.  Ces  diverses  assises  se  développent  à  mesure 
que  l'on  marche  vers  TO. ,  et,  à  UOO  mètres  environ  de  leur  premier 
affleurement,  les  argiles  noires  s'enfoncent  sous  la  mer;  les  assîses 
supérieures  persistent  jusqu'au-dessous  de  l'ancien  fort,  oà  les 
sables  modernes  les  cachent  de  nouveau. 

Ao  nord  de  Fouras,  le  pied  des  falaises  esl  aussi  formé  fiar  les 
argiles  schisteuses  noirâtres  précédentes,  qui  plongent  au  S.,  sous 
l'anse  des  bains,  et  ne  se  montrent  plus  au  pied  du  fort,  ni  dans 
les  escarpements  du  port.  Ces  argiles  renferment  une  très  grande 
quantité  de  fer  sulfuré  ou  pyrites  blanches,  en  rognons  poly- 
morphes, et  de  petits  cristaui  de  gypse.  Au-dessus  vient  un  grès 
•calcarifère,  gris  verdâtre,  très  solide,  rempli  de  petites  Ëxogyres, 
toujours  siliceuses.  Son  épaisseur  est  de  3  mètres  à  3*", 50,  et  il  est 
surmonté,  dans  la  falaise  du  port,  par  un  banc  calcaire  de  0°',50, 
gris,  noduleux,  compacte  par  places,  et  terreux  dans  d'autres,  par- 
fois oolithique  et  très  riche  en  échinodermes  avec  Orbitolites 
conica,  Exogyra^  etc.  A  gauche  de  la  jetée,  un  calcaire  blandiâtre 


A&&  QDATftlÈMB  iTAQB. 

•rénacé,  sans  fossiles,  de  ft  mètres,  s'élève  de  dessoos  le  prëcédeRt 
en  forme  de  coin,  et  ne  nous  a  point  paru  avoir  son  représentanC 
au  N.  Il  occuperait  en  cet  endroit  la  place  des  argiles  pyriteuses. 
Un  banc  de  sable  glauconieux  et  ferrugineux,  deft",50  à  5  mètres 
d'épaisseur,  sépare  dans  l'anse  des  baius,  comme  au-dessosda 
port,  les  couches  précédentes  des  calcaires  supérieurs  à  Gaprinelles, 
Pecten  Fleuriattsianus ,  etc. ,  qui  ont  2  à  3  mètres  d'épaisseur  et 
couronnent  les  falaises  sur  ces  deux  points.  Ils  sont  jaunâtres,  caver* 
neux,  assez  durs,  à  cassure  sublameliaire  par  places,  à  cause  des 
coquilles  et  dés  polypiers  passés  à  l'état  spalhique  qu'ils  renferment 

Ainsi  dans  ces  falaises,  comme  sur  la  côte  septentrionale  de  la 
presqu'île,  comme  à  la  montée  près  du  canal,  dans  les  collines  de 
Bel- Air  et  sur  la  roule  de  Rocbefort  à  Tonnay-Charente,  une  assise 
de  sable  glauconieux  et  ferrugineux  règne  constamment  entre  deux 
assises  calcaires  et  se  trouve  à  peu  près  au  même  niveau  sur  tous 
ces  points,  c'est-à-dire,  à  quelques  mètres  seulement  au-dessus  de 
la  mer.  Ils  ne  semblent  plus  élevés  dans  les  collines  au  nord  de 
Rocbefort ,  que  parce  qu'ils  y  sont  beaucoup  plus  épais  qu'à  l'est  et 
à  l'ouest  de  ce  point. 

Au  nord  de  l'anse  des  bains  de  Fouras,  au-dessous  du  bois  vert^ 
rassise  sableuse  et  les  calcaires  supérieurs  n'existent  plus;  les  grès 
calcarifères  persistent  seuls  sous  le  fort  de  l'Aiguille,  à  l'Ile  d'Enet, 
et  à  la  pointe  nord-ouest  de  l'île  d'Aix.  £n  cet  endroit  les  argiles 
schisteuses  noires  se  relèvent  pour  être  surmontées  par  des  assises 
correspondantes  à  celles  de  Fouras,  moins  les  calcaires  supérieurs  à 
Gaprinelles,  qui  n'y  sont  pas  représentés.  Ce  sont  encore  les  calcaires, 
placés  ici  entre  les  grès  calcarifères  cl  l'argile  sableuse  équivalent 
du  banc  de  sable  du  continent,  qui  renferment  le  plus  d'espèces 
fossiles,  et  surtout  des  échinodermes  très  variés.  Nous  avons  donné 
dans  notre  premier  mémoire  une  coupe  prise  au  nord  de  Fouras  (1), 
et  depuis  une  coupe  montrant  la  relation  des  couches  de  l'île  d'Aix 
avec  celles  du  continent,  enfin,  un  profil  des  falaises  de  l'île  d'Aix  (2)  ; 
nous  reproduisons  ce  dernier  en  raccompagnant  d'un  nouveau  profil 
des  escarpements  du  port  de  Fouras  (voy.  pi.  II,  fig.  6,  7  ]. 

La  plupart  des  fossiles  suivants  que  nous  avons  observés  soit  au- 
tour de  Fouras,  soit  à  l'île  d'Aix,  appartiennent  aux  assises  cal- 


iiî 


Mém,  fie  la  Soc,  géol,  de  France^  vol.  II,  pi.  4  4 ,  fig.  3.  4  837. 
Jnn,  des  se.  geoi.y  vol.  II,  pi.  42,  f.  4  et  2.  4843. 


CALCAIEES  A  CIPRIMBLLBS  (  ICHTHTOSARCOLITES  ) ,   ETC.     &45 

caires  inférieures;  les  calcaires  supérieurs  renferment  surtout  la 
Caprinella  triariQularis^  d*Orb., 

Ânthozoaires.  Lophosmilia  cenomana  ^  Miln.'Edw.  et  J.  H.  (4), 
Ti'ochosmilia  cenomann,  id.,  id.,  Montlivaliia  irregiilarisy  id.,  id. 
^Anthophyllum  dispar^  Mich.],  Dacty lacis  ramosa,  d'Orb.,  Tham» 
nastrca  confcrta^  Miin.  £dw.  et  J.  Ha. ,  Elasmocœnia ^  Parasmilia^ 
très  voisin  du  Parasmilia centralisa  Miln.  Edw.  et  J.  Ha.,  Cœlosmilia 
sulcnta^  d'Orb.  [Anthophyllum  sulcntitniy  Mich.?). 

Bryozoaires.  Orbitolites  conica ,  d'Arch.  (2),  O,  mamillatay  id., 
O. plana,  id. 

Foraminiféres.  Jheolina  cretaceoy  d'Arch. 

Radiaires  échinodermes.  Peltates  marginalis  ^  Ag.,  Goniopygus 
Mcnardi^  id.,  Diadema^  indél.  du  troisième  type,  Arhacia  granu'- 
losay  Ag.,  Pygaster  costcllatusy  id.,  P,  truncatus,  id.,  Discoidca 
excisa  y  id. ,  Pyrina,  not*,  sp.y  Niicleolitrsy  indét.,  Catopygus  coltim" 
bariusj  Ag.,  C,  carinatus^  id.,  Archiacia sàndnlina,  Ag.,  Pygurus^j 
an.  nov.gcn.Pf  Caratomus  latirostris,  Ag.,  C,  voisin  du  C.  trigO'» 
nopygtis^  Ag.,  Hemiastcr  elniusj  Des. 

Mollusques.  Cyprina  Noucliana^  d'Orb.?,  Venus  rhotomagensis^ 
id.,  Trigonia  sinuala,  Park.,  Lithodomus  obtusus,  d'Orb.,  L,  sub" 
orbicuhiris ^  id.,  Nitcula  obesa,  id.?,  Arca^  indét.,  Pectunculus 
subUeviSj  d'Orb.,  Lima  ccnowancnsisj  id  ,  L\inter média ^  id.,  var., 
L.  semisulcaia^  Desh.?,  L.  consobrina^  d'Orb.,  Pectcn  cometa  [Ja* 
nira  id,^  d'Orb.),  P,  Flcuriausinniis  [Janira  id.,  d'Orb.),  P.  sub" 
acutusy  Lam. ,  Exogyra  cnlumbn,  var.  minima^  Gold.  (3),  Terebra» 
tula  Menardi ,  Lam.,  T.  biplicata^  Sow.,  T.  lentoidea ,  Leym., 
T.  plicaeilis  y  Al.  Brong.  non  Sow.,  Caprotina  costata,  d'Orb., 
C.  carantonensis,  id.,  Caprinella  triangularis^  id.,  Neritopsis  pnt^ 

(4)  Nous  devons  la  détermination  de  ces  polypiers  à  l'obligeance 
de  M.  J.  Haime. 

(2)  Cette  espèce  n'est  point  l'analogue  de  VO.  concam^  Lam., 
comme  le  pense  M.  Aie.  d'Orbigny  {^Prodrome  de  paléontologie ^ 
vol.  II,  p.  4  85).  Les  échantillons  des  couches  crétacées  à  Caprines 
des  provinces  de  Santander  et  de  Guipuscoa  ,  comme  ceux  recueillis 
par  M.  Boue  à  l'autre  extrémité  de  l'Europe,  et  qu'il  a  désignés  sous 
le  nom  d'O.  bulgarica,  sont  identiques  avec  ceux  de  Fouras,  et  tou- 
jours distincts  de  VO.  concava,  à  laquelle  ils  sont  quelquefois  associés. 

(3)  C'est  à  tort  que  M.  Aie.  d'Orbigny  (Paléont.  française ^ 
vol.  III,  p.  724)  rejette  les  variétés  de  taille  admises  dans  cette  es- 
pèce. Cette  variété  minima ,  par  exemple ,  se  trouve  exclusivement 
dans  certains  bancs  arénaccs  de  la  partie  inférieure  de  ce  quatrième 
étage  aussi  bien  que  dans  les  sables  ferrugineux  du  Maine,  et  l'on  ne 
peut  pas  admettre  que  des  couches  entières  ne  renferment  que  des 
individus  jeunes.  Ce  ne  sont  point  d'ailleurs  les  stries  du  crochet  qui 
caractérisent  ces  variétés,  puisqu'on  les  observe  dans  des  individus 
de  toutes  les  tailles. 


449  QDATBIÈIIE  KTAOI. 

chellay  id.?,  Nerinea  Fleuriausa^  id.»  Fusas,  indéfc.,  NauiiUtsFiem* 
riaiisianus,  d'Orb.  (4). 

Sous  les  grès  calcarifères  de  Tilc  d'Àiz,  on  troofe,  subcrdoimée 
aux  argiles  coustiluant  la  base  de  la  forniatioD ,  uiie  coocbe  de 
2",55  d'épaisseur,  composée,  suivant  M.  Fleuriaa  de  Belle? M  (S), 
de  troncs  d'arbres  en  partie  pétrifiés ,  en  partie  bitnminen  cm 
carbonisés  et  fragiles  et  quelquefois  ï  l'état  de  jayet.  Ces  boit, 
imprégnés  de  fer  sulfuré,  sont  percés  par  des  Tarets,  dont  les  trous 
ont  été  remplis  par  du  quartz  agate.  Les  troncs  sont  borizontaux  oi 
accumulés  sans  ordre,  et  accompagnés  de  Zostérites  et  de  FoecMes. 
Cette  couche  de  débris  fégétauz  paraît  avoir  été  rencontrée  dans 
les  fondations  de  tous  les  travaux  exécutés  de  manière  à  atteindre 
son  niveau,  et  l'on  peut  en  conclure  que  Ttie  entière  repose  sur  une 
sorte  de  grillage  ou  de  pilotis  naturel ,  qui  ne  s'élève  d'aiUeum  qnll 
t  mètre  au-dessus  des  plus  basses  eaux.  Il  serait  vivement  à  désirer  • 
que  les  grands  ossements  que  l'auteur  paraît  avoir  trouvés  dans  ces 
(ignltes  fussent  déterminés,  car  ils  pourraient  aider  à  fixer  râga 
fort  incertain  encore  de  ce  dépôt,  dans  lequel  on  a  voala  voir 
aussi  un  équivalent  du  groupe  wealdien ,  mais  avec  des  donaéei 
qui,  jusqu'à  présent,  nous  paraissent  fort  insuffisantes.  M.  Pleuriao 
pense ,  en  outre ,  que  les  troncs  d'arbres  observés  à  la  base  du 
petit  Ilot  d'£net  s'étendent,  d'une  part,  vers  l'extrémité  nord* 
ouest  de  111e  d'Oléron,  et,  de  l'autre,  jusqu'à  1^  lieues  dans  l'inté- 
rieur des  terres,  sur  la  rive  droite  de  la  Charente.  Nous  ne  con- 
naissons point  encore  les  faits  sur  lesquels  est  basée  cette  dernière 
assertion  (3). 

(1)  Dans  son  Prodrome  de  paléontologie ^  p.  145,  vol.  II,  M.  Âlo. 
d'Orbigoy  réunit  cette  espèce  au  N,  triangulariSy  Moutf.;  mais  nous 
regardons  encore  les  deux  coquilles  comme  assez  distinctes. 

(2)  Dictionn,  des  se,  fiat.^  art.  Indépendance  des  formations,  par 
M.  Alex,  de  Humboldt,  et  Lignite,  par  Alex.  Brongnlart,  qui  rap* 
portait  ces  couches  à  1  argile  wealdienne  (  Tableau  des  urrainsy  etc.). 
Nous  avons  résumé  dans  notre  mémoire  do  4  843  des  notes  manu- 
scrites ajoutées  par  M.  Fleuriau  de  Bellevue  à  sa  publication ,  et  ao- 
compac^nées  d'une  carte  et  d'un  profil  de  Tlle  d'Âix,  déposés  par  lui, 
en  4  833,  à  la  bibliothèque  de  la  Société  géologique  de  France. 

(3)  M.  Salmon  a  annoncé  avoir  découvert  dans  le  département  de 
la  Charente- Inférieure  une  mine  de  lignite  et  une  autre  de  schiste 
bitumineux  qui  sont  utilisés  ;  mais  rien  n'indique,  dans  cette  comm«« 
nicatiou,  de  quel  âge  sont  ces  dépôts,  ni  où  ils  se  trouvent  [dcadémi^ 
des  sciences^  46  mars  4835;  V Institut,  4  8  mars483Q). 


CALCAIRES  A  CAPRINILLKS  (  iCBTBTOSARCOLITSS  ) ,   ETC.      447 

Les  résuiiats  fouruis  par  le  soudage  eotrepris  dans  la  coor  de  Pniit  artAUa 
l'hôpital  de  Rocheforl  s'accordent  peu  avec  ce  que  nous  avons  vu  Rocheforu 
au  nord  de  la  Charente  et  avec  ce  que  nous  allons  dire  de  sa  rive 
gauche.  La  sonde  a  traversé,  sur  une  épaisseur  de  44  mètres,  des 
alternats  de  calcaire,  de  sable  et  d'argile  qui  appartiennent  proba- 
hiemeot  au  quatrième  étage,  et  53  mètres  de  marnes  que  Ton  peut 
rapporter  k  la  formation  jurassique  supérieure.  On  n'a  point  rea* 
contré  de  banc  de  lignite  proprement  dit ,  mais  on  a  percé  des  lits 
d'argile  et  de  sables  noirs  avec  pyrites.  Les  alternances  de  sables, 
d'argile  et  de  calcaires,  que  nous  supposons  crétacées,  sont  beau- 
coup plus  nombreuses  que  dans  aucune  des  coupes  naturelles  de  la 
côte,  mais  leur  épaisseur  totale  correspondrait  à  ce  que  nous  ont 
montré  les  collines  au  nord  de  Rocbefort ,  bien  qu'à  un  niveau 
plus  élevé. 

Quoiqu'il  en  soit,  tout  Tétage  crétacé  inférieur  est  sensiblement 
rdevé  êor  la  rive  droite  de  la  Charente  ;  l'extrême  profondeur  du 
lit  de  cette  rivière,  eu  égard  à  sa  largeur,  peut  se  rattacher  à  cette 
circonstance,  et  l'abondance  des  vases  qui  convreui  ses  bords  pro- 
vient de  ce  qu'il  est  en  grande  partie  creusé  dans  les  argiles  que 
le  soudage  a  traversées ,  et  que  les  marées  remuent  constamment. 
Les  rochers  submergés  qui  s'avancent  dans  le  lit  de  la  rivière  entre 
le^  Alartroux  et  Soubise,  et  qui  sont  le  principal  obstacle  à  ce  que 
les  grands  bâtiments  puissent  sortir  du  port  tout  armés  et  avec 
Içurs  agrès,  se  trouvent  à  7  mètres  aunlessousdu  niveau  des  hautes 
marées  et  appartiennent  sans  doute  aux  couches  à  Caprinelles, 
d'après  ce  que  nous  avons  dit  de  la  composition  des  escarpements 
de  la  rive  gauche  de  la  Charente  en  cet  endroit.  Il  y  aurait  ici  une 
faille  par  suite  de  laquelle  ces  mêmes  couches  se  trouveraient  à 
frfus  de  30  mètres  au-dessous  de  leur  niveau,  soit  sur  le  plateau  de 
Tonoay,  soit  sur  celui  du  Breuil,  au  aord  de  Rocbefort. 

Nous  avons  déjà  indiqué  {antè^  p.  434)  un  relèvement  des  couches   rît*  gaoch* 
au  S. ,  entre  Soubise  et  Moëse  (1),  et  par  suite  duquel  on  voit  affleu-     duTrrâu 
rer  de  ce  côté,  au-dessous  des  bancs  à  Exogyra  columba  eXAmmo-        ,oq 
niVes  Fleuriausianus,  un  sable  vert  argileux ,  les  calcaires  h  Capri-  «««koachore. 
nelles,  puis  les  sables  verts  et  ferrugineux,  sur  lesquels  le  village 
est  bâti.  Plus  à  l'O.)  on  a  vu  ces  méeoes  calcaires  paraître  ou  iu^ 
stant  près  de  la  faille,  an  pied  de  la  falaise  du  Port*de9-Barquea. 
Au  delà ,  sur  la  côte  nord-est  de  l'tie  Madame,  les  premières  couches 


(4)  Ann.  des  se,  géoi.^  fol«  II»  pL  44,  f.  6. 


44S  QUATRiiMI  iTAGI. 

qui  s'aèrent  an-dessas  des  cailloux  roulés,  au  nord  da  passage, 
sont  des  calcaires  marneux,  jaunes,  noduleux,  avec  qaelqnes 
Exogyra  columba,  D*aulres  calcaires  jaunes ,  avec  Gaprinelles  et 
Caprina  adversa^  ne  tardent  pas  à  sortir  de  dessons  ceux-ci  pour 
reposer  à  leor  tour  sur  un  banc  d^Ostrea  biaurtculata  et  à' Exogyra 
columba,  La  falaise  est  surmontée  en  cet  endroit  par  un  reste  de 
conslruction  fortancienneqni  surplombe  le  pied  de  l'escarpement  (f  ). 
Nous  signalerons,  outre  les  fossiles  précédents,  le  Goniopygus  glo^ 
bosu»,  Ag.  (forme  du  G.  major ^  id.),  le  Catopygus  columbarius^ 
id.,  un  Diaderria^  une  Pyrina,  nov.  sp.,  VHemiaster  Foumeli^ 
Âg.,  la  Terebrattda  depressa^  Sow.,  et  une  autre  espèce. 

Le  relèvement  des  couches  continuant  au  N.-O.,  comme  l'indl* 
que,  mais  d'une  manière  exagérée  quant  à  Tinclinaison,  la  fig.  8» 
pL  II,  fait  voir  que  le  banc  d*ostracées,  de  2  mètres  d'épaisseoft 
est  divisé  en  deux  lits,  l'an  supérieur,  où  les  coquilles  sont  assez  espa- 
cées, l'autre  inférieur,  exclusivement  composé  d'Huttres  agglomé- 
rées. Plus  loin  aflSeurent  successivement  :  l^'un  calcaire  blanchâtre, 
avec  des  galets  roulés,  Ostrea  carantonensis^  d'Orb. ,  Caprotina  naoit^ 
id. ,  Exogyra  flabellataj  Gold. ,  etc.  ;  2*  un  second  banc  de  calcaire  k 
Caprineila  triangularis  ^  formant  la  partie  supérieure  d'une  puis- 
sante assise  de  calcaire  marneux ,  gris  blanchâtre  et  bleuâtre  vers  le 
bas,  laquelle  atteints  à  10  mètres  d'épaisseur,  et  constitue  seule  toute 
la  falaise  qui  se  prolonge  au  nord  et  à  l'ouest  du  fort.  Cette  assise, 
qui  renferme  des  Spherulites  foliacea ,  Lam. ,  Caprina  adversa , 
d'Orb.,  etc.,  est  surtout  caractérisée  par  VAlveolina  cretacea  très 
uniformément  répandue  dans  toute  sa  masse ,  ainsi  que  par  des 
spongiaires  et  une  grande  quantité  de  foraminifères  étudiés  par 
M.  Aie.  d'Orbigny  (2).  Derrière  l'angle  septentrional  du  nouveau 
fort,  on  peut  s'assurer  que  toutes  ces  couches  plongent  de  2  à 
2  1/2  degrés  vers  l'Ë.,  disposition  à  laquelle  sont  dus  les  affleure* 
ments  successifs  que  nous  venons  de  décrire. 


(l]  On  remarque»  reposant  immédiatement  sur  le  banc  calcaire  à 
Exogyra  columba  ,  des  moellons  placés  obliquement  les  uns  contre 
les  autres,  et  recouverts  par  un  lit  de  béton  peu  épais,  que  surmonte 
une  couche  de  terre  végétale  de  plusieurs  pieds  d  épaisseur,  où  crois- 
sent des  arbres  et  des  arbrisseaux.  Cette  construction,  dont  les  der- 
nières traces  ne  tarderont  ^as  à  disparaître  et  qui  remonte  peut-être 
à  répoque  de  la  domination  romaine,  prouve  que  Taction  destructfve 
de  la  mer  est  aussi  énergique  sur  cette  côte  que  dans  celle  de  Talmont. 

(î)  Prodrome  de  paléontologie  j  Yol.  II,  p.  4  84. 


Calcaires  a  caprlnellis  (ichthtosarcolitbs),  etc.    kU9 

Tout  ce  syslème  est  évidemmeot  inférieur  à  celui  du  Port-des- 
Barques ,  qui  est  la  base  du  troisième  étage ,  et  la  coupe  6g.  8, 
pL  II ,  exprime  leur  relation ,  mais  son  substratum  ne  nous  est  pas 
connu.  Comparé  à  la  pointe  de  Fonras,  qoi  lui  fait  face  au  N., 
de  l'autre  côté  de  Tembouciiure  de  la  Charente .  et  qui  est  aussi 
tout  entière  au-dessous  du  troisième  étage ,  il  en  diffère  d'une  ma- 
nière remarquable.  Ainsi  rien  ne  représente  les  assises  sableuses 
glauco-ferrugineuses  de  cette  dernière  localité,  où  manquent  les 
bancs  à  ostracées  placés  au-dessus  et  au-dessous  du  premier  niveaa 
des  Caprinelles,  et  où  Ton  a  vu  aussi  deux  bancs  à  Caprinelles, 
dont  rinférieur  recouvre  un  grès  calcarifère ,  et  ce  dernier  des  ar- 
giles noires,  feuilletées,  efflorescentes,  qui  ne  se  montrent  point  à 
l'île  Madame.  La  grande  assise  marneuse  à  ÂlYéolines  de  cette  !le 
correspondrait-elle  au  calcaire  marneux,  blanc,  friable,  que  nous 
avons  indiqué  à  gauche  du  port  de  Fouras,  sous  les  grès  calcarifères, 
et  dont  la  relation  avec  les  argiles  noires  ne  nous  est  pas  connue  non 
plus?  C'est  ce  qu'il  nous  serait  difficile  d'affirmer.  En  outre,  les 
fossiles  des  seuls  bancs  communs  aux  deux  localités  sont  assez  diffé- 
rents. Les  grandes  Caprines  (C  adversa) ,  plusieurs  espèces  de  Sphé- 
rulites  et  de  Caprotines,  VOsirea  carantonensis ,  VExogyra  flabel^ 
lata^  etc.,  abondent  à  l'Ile  Madame  et  manquent  à  Fouras,  où  les 
espèces  d'échinodermes,  très  nombreuses,  comme  &  l'Ile  d'Aix, 
diffèrent  de  la  plupart  de  celles  de  l'île  Madame,  d'ailleurs  beau- 
coup moins  variées. 

Outre  la  vallée  de  la  Charente ,  les  fractures  du  sol  que  parcou-      taIUm 
rent  les  autres  rivières  du  département  de  la  Charente-Inférieure    *    «t  '** 
ont  encore  amené  au  jour  les  calcaires  à  Caprinelles  du  quatrième  '*  ^  ^"^r** 
étage.  Ainsi,  dans  la  vallée  de  la  Seugne ,  nous  les  avons  trouvés     ^"^^^ 
relevés  à  l'ouest  de  Pons ,  et  le  premier  moulin  que  l'on  rencontre  s«i"iA*«»** 
sur  la  route  de  Gemozac  est  bâti  dessus.  On  a  vu  que  les  autres  it«  à'OUtom. 
étages  leur  succédaient  régulièrement  ensuite  jusqu'à  la  craie  grise 
et  marneuse  du  plateau  de  Jazennes.  On  observe  la  série  inverse 
en  descendant  à  Gemozac ,  dans  la  vallée  de  la  Seudre,  dont  le  fond 
est  occupé  par  des  grès  calcarifères  à  Caprinelles.  A  Chadnier,  les 
calcaires  avec  leurs  caractères  habituels  sont  exploités  sur  le  bord 
de  la  route ,  et  près  de  Gemozac  des  calcaires  gris  avec  des  grains 
verts  et  des  grains  de  quartz,  se  délitant  en  dalles  à  surfaces  ondulées, 
forment  le  sol  du  vallon,  et  se  prolongent  sous  le  bourg.  Il  est  probable 
que  ces  couches  affleurent  sur  d'autres  points  au  N.-O.,  et  plus  au  N. 
le  village  de  Rétaui  est  bâti  sur  des  calcaires  blancs  «  marneux, 
IV.  29 


kSê  <m 


Ua«i5MBièires,  povIficrecMvatipv  loi  bacs  i  ^^Mfini 
d  (âstrm  UmtimiMm,  Em  m  fwli—int  ao  BL-Ol  il 

^C«t  Igpi,  et  5»c»,  Cl  ^  K  praioBSe  eMute  diM  il 
ierMUTAkkè.iHiéeànL  Clara  pv  les 


;fe  viBn  èe  b  BflnDaw,  pi«i  de  Mote. 
diit  iL  MMii  (1),  w  trame  «M  hade  ^  te  nil  dcpù  PwU». 
Ital  j«t«*M  dA  de  SMt-AÎBUB ,  et  qn  en  conpoeèe  de  siUe 
«filaK,  deoloim  à  IcMbRioroDliiB ,  de  pis  nfieeoz  nec 
£jMf)f9ns  es/MiAe,  et  de  shies  alioen  jasace  d  bhaca.  Cet  coo- 
ckcf  pliMBm  UMia  ao  9.  «■§  u  a^jfe  de  SI 
Mvramaedéjk  ttt  maniwr,  et  Inr  dopeflim 
dM  aa  nolèfcam  dea  nch»  junaiqoei  snpérienra  qoi  oeca* 
peat  laat  fe  paja  catie  Saiat-fïaBli,  Vote,  Bewigeay  et  Maiaye, 
imBaat  le  aoaa-aal  d'vae  partie  de  celle  taite  narftoe  piase  et  m 
warqaaMeaMi  aaiiofe.  TfiareiuéMiiè  aogdHWicd  de  laqudk 

aetnwwelellininyt  tritteoaniqa'caTeloppeBtdeinûasaiesdâè- 
tèm  pflBdaat  «ae  paitk  de  FaMiée,  ci  qui  a'écliappc  pat  à  leur 
pwit'uaaB  faiflafiifff.  Les  calcaires  anneDx  janwMqaes  ca  pla- 
qaeiles»  arec  Nacoles,  se  aioaireal  an  acad  de  cède  sar&ce  cooiaie 
partout  à  ce  aîfeaa ,  el  sool  aooooipagnés  d*aqples  qui  reufenneat 
aossi  les  amas  de  gypse  de  Saiot-FroulL 

Le  quatriènie  étage,  passant  soos  Saiot-Just  et  Mareooes,  se 
montre  ï  Poorsefraoc,  Tillage  qoi.  comme  la  pointe  de  Chapos, 
repose  snr  les  coacbes  moyennes  et  inférieares.  A  Poorsefranc  se 
montrent  les  calcaires  à  Gaprineltes,  et  de  ce  point  à  Chapus  on 
marche  sur  des  grès  verditres,  ferrogineui ,  qui  forment  sur  le  lit- 
toral des  rochers  peu  élevés.  Ces  grès  calcarifères,  dors,  noduleux, 
remplis  A^Exogyra  columba^  var.  minor,  représentent  ceux  des 
enviroBi  de  Rochefori  et  de  la  presqu'île  de  Saiot-Laorent  de  la 
Prée, 

La  partie  méridionale  de  Tite  d'Oléron  est  formée  par  les  cou* 
cbes  crétacées,  sa  partie  nord  par  les  assises  jurassiques  supérieures. 
La  jonction  des  deux  formations  parait  a? oir  lieu  suivant  une  ligne 
S.-E.,  N.-O.,  tirée  do  rocher  du  Doux  au  chenal  de  Chancre. 
Au  nord  de  Saint-Pierre  sont  des  calcaires  marneux ,  schistoïdes , 


(4)  BuU.,  S«iér.,Tol.  VU,  p.  644.  laSO. 


CONSIDÉRATIONS  GÉNÉRALES  SUR  LA  ZONB  CRÉTACÉE ,  ETC.   &5i 

grisâtres,  avec  Nucula  inflexa^  eocore  semblables  aux  premières 
assises  oolithiques  du  contiDeut.  Sur  la  côte  au  nord  de  Saiot» 
Georges  afOeurent  les  calcaires  marneux ,  gris  blanc,  compactes,  à 
hxogyra  virgula.  Au  sud  et  à  i*oucst  de  Saint-Pierre  on  exploite, 
depuis  le  Château  jusqu'à  Cberay,  et  au  delà ,  les  calcaires  du  qua- 
trième étage  crétacé.  Ils  sont  en  plaques  dures,  blanchâtres,  et  pa- 
raissent recouvrir  les  bancs  à  Caprinelics.  Le  peu  de  relief  du  sol 
ne  permet  pas  d'apercevoir  les  sables  ferrugineux  ni  les  argiles 
sous-jacentes,  dont  l'épaisseur  doit  être  très  faible ,  à  en  juger  par 
les  affleurements  des  deux  formations  sur  la  limite  desquelles  sont 
placés  les  marais  salants  du  firouage  et  de  Ttle  d'Oléron. 

Les  caractères  généraux  indiqués  au  commencement  de  cette 
sectiou  rendront  le  résumé  de  ce  quatrième  étage  fort  succinct. 
Nous  n'en  avons  point  reconnu  de  traces  dans  les  départements  du 
Lot  et  de  Lot-et-Garonne,  ni  dans  la  partie  orientale  de  celui  de  la 
Oordogne;  ce  n'est  que  dans  la  partie  nord-ouest  de  ce  dernier  que 
les  couches  se  développent  successivement  pour  se' continuer  an 
N.  -O. ,  presque  toujours  à  la  base  des  collines  ou  vers  le  fond  des 
vallées.  Ses  diverses  assises  se  montrent  seules  sur  les  côtes  de 
rocéan,  les  étages  qui  les  recouvraient  à  l'est  ayant  disparu.  Son 
épaisseur  totale  moyenne ,  connue  à  la  surface,  ne  paraît  pas  excé- 
der 30  mètres. 

Ainsi  qu'on  a  pu  en  juger  pour  les  fossiles  caractéristiques,  la 
Caprinellatriangularia,  d^Orh.  (Ichthyosarcolite$^  id.,  DesMar.), 
la  Spherulites  foliacca ,  la  Radiolites  polyconilUes,  d'Orb. ,  la 
Cuprina  advei^sa,  diverses  Caprotines,  des  Nérinées,  VOrbitoUtes 
conica,  VAlveolina  cretacea^  et  un  grand  nombre  d'écbino- 
dcrmes,  s'y  montrent  plus  ou  moins  constamment.  Les  Exogyra 
columbay  var.  minor  et  minima^  se  trouvent  particulièrement  dans 
les  bancs  arénacés ,  et  V Exogyra  flabellata  dans  les  couches  argi- 
leuses de  quelques  localités.  L'association  ou  ralternance^des  bancs, 
à  Gaprinelies  avec  les  bancs  à  Exogyra  columba^  type ,  et  Ostrea 
biauriculata^  â  la  partie  supérieure  de  l'étage,  est  on  fait  que  nous 
n'avons  encore  observé  que  sur  un  seul  point,  à  rextrémité  nord- 
ouest  de  la  formation. 


Rcsame. 


§  5.  Oonf idérationf  généralei  tar  îm  tone  erélaoée  dn  lad-ooett. 


Nous  avons  traité  particulièrement ,  à  la  fia  de  notre  mémoire  «    ouio«>uons 
des  dislocations  que  les  couches  crétacées  avaieot  subies  dans     coachtt. 


U52  GOMSIDiRATIONS  GÉNtBALXS 

l'étendoe  de  la  zone  dont  nous  ?enons  de  parler.  Nous  ne 
sommes  point  servi  do  mot  de  soulèvemerU  pour  exprima  ces  dé- 
rangements ,  parce  qu'il  n'aurait  été  applicable  qa*à  an  cerfam 
nombre  d*entre  eux ,  les  autres  étant  ou  des  failles  ou  des  glisse- 
ments et  des  déplacements  de  couches.  Ces  divers  mcafemeiits  ds 
sol  n*ont  prodoit  aucune  chaîne  de  collines  bien  caractérisée;  ce 
sont,  en  général,  les  résultats  de  perturbations  locales»  dont  lei 
plus  étendues  ont,  au  contraire,  donné  lieu  à  plusieurs  des  Tallées 
que  suivent  les  cours  d'eau  actuels. 

Ainsi  nous  avons  signalé  l'inclinaison  des  deux  premiers  étages 
au  nord  de  la  Linde ,  sur  la  rive  droite  de  la  Oordogne  ;  de  cba^ 
côté  de  la  vallée  de  la  Ck)uze,  les  couches  nous  ont  paru  pioogpr 
faiblement  au  N.-E..et  au  S.-O.,  de  manière  il  faire  penser  qu*dk 
résulte  d'une  fracture  dirigée  du  N.-O.  au  S.-E.  Dans  b  Tsllée^ 
la  Dronne  à  Brantôme  on  remarque ,  vers  le  pied  du  talus,  les  cal- 
caires à  rudistes  se  relevant  au  S.-E.,  de  même  que  les  bancs  du 
deuxième  étage,  comme  l'indique  M.  Delanofle  (1),  et  à  l'onesl  de 
Parcou  on  a  vu  les  dérangements  de  la  craie  jaune ,  auxquels  la 
mollasse  avait  aussi  participé.  Biais  c'est  particulièrement  antonrde 
Mareuil,  et  depuis  ce  bourg  jusqu'à  la  Rochebeaucourt,  que  les  dis- 
locations sont  le  plus  prononcées.  Nous  avons  signalé  la  faille  sur  le 
bord  de  laquelle  se  trouve  Mareuil,  et  à  300  mètres  de  14 ,  sur  la 
route  de  Nontron,  les  couches  du  troisième  étage,  inclinées  de  30  ï 
35  degrés,  affectent  une  courbe  semi-elliptique,  dont  le  grand  axe, 
d'environ  500  mètres,  est  dirigé  E-N.-E.,  O.-S.-O.  (2).  Les  cou- 
ches de  la  colline  située  à  TO.  étant  demeurées  horizontales,  et 
celles  qui  sont  à  TE.  n'ayant  qu'une  faible  inclinaison  au  S.-E., 
celte  disposition  nous  a  paru  devoir  être  attribuée  plutôt  à  un  glis- 
sement suivant  une  portion  de  tronc  de  cône  qu'à  un  véritable  sou- 
lèvement en  ce  poinL  A  un  kilomètre  de  Mareuil ,  sur  la  route  de 
[a  Rochebeaucourt,  une  masse  inclinée  de  60  degrés  paraît  devoir 
sa  position  à  une  rupture  suivie  d'un  glissement,  de  même  que  les 
calcaires  blancs  qui  sont  au  delà  avant  ce  dernier  bourg.  Dans  le 
parc,  sur  le  bord  du  ruisseau,  les  calcaires  semblent  avoir  été  réel- 
lement soulevés. 


m  Bull.,  vol.  VIII,  p.  99,  f.  6.  4  837. 

(2)  Voyez,  pour  les  coupes  que  nous  avons  données  de  ces  divers 
accidents ,  les  planches  XI  et  XII  du  vol.  II  des  Ànn.  des  sciences 
géologiques,  4  843. 


SUR  LA  ZONE  CRÉTACÉE  DU  SUIM^UEST.  45S 

La  disposition  générale  des  couches  de  la  colline  d*Ângouléaie 
nous  a  |K)rté  à  penser  qu'à  l'ouest  de  celte  ville  la  Charente  coulait 
sur  l'emplacement  d'une  ancienne  faille;  mais  entre  Châteauneufet 
Cognac  cette  présomption  devient  une  certitude,  comme  le  font  voir 
les  coupes  prises  en  face  du  pont  de  Jamac  et  en  amont  de  Cognac. 
Tout  le  plan  de  la  rive  gauche  de  la  Charente,  entre  ces  deux 
villes,  est  sensiblement  incliné  au  S.,  et  la  rivière  coule  au  pied 
d'un  talus  abrupt ,  souvent  à  pic ,  sur  sa  rive  gauche ,  formé  par  les 
tranches  des  couches  redressées ,  tandis  que  le  soi  bas  de  sa  rive 
droite  ne  se  relève  qu'à  une  certaine  distance  et  d'une  manière  in-* 
sensible.  Les  couches  plongent,  en  outre,  vers  l'O.,  en  se  recou- 
vrant successivement.  La  coupe  de  Moëse  à  Soubise  a  montré  une 
inclinaison  très  prononcée  au  N. ,  en  sens  inverse  du  plongement 
naturel  de  tout  le  système. 

Plus  au  S.,  les  vallées  de  la  Seudre  et  de  la  Scugne  peuvent  être 
regardées  en  partie  comme  des  vallées  de  soulèvement.  La  coupe 
pi.  II,  f.  Il,  montre  la  disposition  certaine  des  divers  étages  de 
chaque  côté  de  la  Seudre ,  et  il  nous  paraît  difficile  d'expliquer 
autrement  leur  relation  symétrique ,  de  part  et  d'autre ,  de  cette 
faible  dépression  du  sol.  Dans  le  bassin  de  la  Seugne,  la  vallée  du 
Trèfle ,  près  de  Cordie ,  de  même  que  les  environs  de  Pons,  mon- 
trent des  exemples  bien  caractérisés  de  dislocations ,  et  l'on  en  re- 
trouve dans  la  vallée  qui  de  Pisany  se  dirige  au  N.-O.  par  Pont- 
l'Abbé,  comme  dans  la  falaise  du  Port-des-Barques.  Peut-être  aussi 
la  ligne  de  partage  des  eaux  de  la  Dordogne  et  de  celles  qui  se  ren- 
dent directement  à  l'Océan ,  ligne  dirigée  N.-£.,  S.-O.,  de  Marton 
à  Montlieu,  et  qui  rompt  l'uniformité  du  versant  sud- ouest  en  dé- 
terminant deux  bassins  hydrographiques,  pourrait-elle  être  attri- 
buée à  une  action  du  même  ordre. 

Il  serait  difficile  de  grouper  ces  dislocations  quant  à  leur  direction, 
ou  quant  au  nombre  des  étages  soulevés,  car  elles  se  croisent  dans 
plusieurs  sens.  Ainsi  les  vallées  du  versant  de  la  Dordogne  sont  per- 
pendiculaires à  la  grande  vallée  de  la  Garonne,  dans  son  cours  infé- 
rieur, et  celles  du  versant  de  l'Océan  lui  sont  pour  la  plupart  pa- 
rallèles. On  peut  remarquer,  cependant ,  que  les  dislocations  les 
plus  prononcées  et  les  plus  étendues  courent  dans  ce  dernier  sens, 
du  S.-E.  au  N.-O.  ou  du  S.-S.-E.  au  N.-N.-O.,  c'est-à-dire  à  peu 
près  comme  le  système  de  soulèvement  du  mont  Viso  ;  que  la  ligne 
de  partage  de  Montlieu  à  Marton,  la  vallée  de  la  Nizonne»  et  celles 
de  quelques  autres  affluents  de  la  Dordogne  qui  traversent  le  dé* 


ft5b  OOnUDiEATIONS  GiNiBàUS 

pirtement  de  ce  nom ,  ponrraieot  annoncer  rcxfotence  de  frftcUins 
dépendantes  du  système  des  Alpes  occidenules  ;  mais  la  dispositloD. 
la  répartition  et  l'âge  des  dépôts  tertiaires  de  ce  pays  devraient  être 
étudiés  sous  ce  point  de  ?  ne  a?  ant  d'insister  snr  de  pareils  rappro- 
chements. 
cmntikm  Noos  ne  reviendrons  pas  sur  ce  qne  nous  avons  dit  des  carao- 
péuo^fBfhiquf.  j^i^  propres  des  roches  de  chaque  étage,  mais  nous  devons  bire 
remarquer  la  fréquence  dans  tous  du  calcaire  apathique ,  mélaugé 
au  calcah^  ordinaire  ou  terreux,  circonstance  qu'il  est  rare  de 
-rencontrer  aussi  constamment  dans  une  formation.  L'absence 
d'assise  argileuse  un  peu  importante  et  d'une  certaine  étendue 
dans  une  aussi  longue  série  de  dépôts  calcaires,  variés  par 
leur  texture  et  leur  composition ,  est  aussi  un  fait  assez  remar- 
quable. Dans  chacun  de  ces  étages,  les  bancs  exploités,  pour 
pierres  d'appareil,  sont  constamment  au  même  niveau.  Dans  le 
premier,  c'est  la  partie  médio-inférienre  (vallées  de  la  Dordogne 
et  de  la  Couie);  dans  le  second,  la  partie  moyenne  (PérigQenx« 
Mérignac,  Saintes);  dans  la  troisième ,  les  couches  supérieures 
(départements  de  la  Dordognc ,  de  la  Charente  et  de  la  Charente- 
Inférieure)  ,  et  quelquefois  les  couches  moyennes  (département  de 
la  Charente-Inférieure)  ;  dans  le  quatrième,  les  calcaires  supérieurs 
seuls  sont  exploités  (Saint-Savinien).  Ces  circonstances  coïncident 
d'ailleurs  avec  les  points  où  les  assises  sont  le  mieux  déve- 
loppées. 

De  la  comparaison  des  restes  de  corps  organisés  enfouis  dans  les 
divers  étages  il  résulte,  que  les  |)olypiers  anihozoaires  sont  rares, 
excepté  dans  le  quatrième  et  même  dans  une  seule  couche,  tandis 
que  les  spongiaires,  les  bryozoaires  et  les  radinires,  principalement 
les  échinodermes,  abondent  à  Ja  partie  supérieure  du  premier,  du 
second  et  du  quatrième.  Dans  le  premier  et  le  quatrième ,  ils  sont 
associés  à  des  rudistes;  dans  le  troisième,  au  contraire,  ils  étaient 
comparativement  peu  répandus,  malgré  Tabondance  de  ces  mêmes 
rudistes  dans  l'assise  la  plus  élevée  et  celle  des  ostracées  dans  la 
plus  basse.  Les  Térébratules  sont  peu  frétiuenies  dans  le  premier 
étage;  nombreuses  et  assez  variées  dans  le  second ,  elles  manquent 
dans  le  troisième  et  ne  se  trouvent  dans  le  quatrième  que  snr  quel- 
ques points. 

Les  rudistes  ont  particulièrement  vécu  à  la  fin  du  dépôt  des 
calcaires  jaunes  supérieurs;  on  eu  trouve  isolés  çà  et  là  vei^  le  haut 
du  second  étage,  mais  ils  manquent  complètement  dans  ses  assises 


Caractèrei 
(tfBëninx 

des 
faunes. 


SUR  LA  ZONB  CRÉTAGÉB  DU  SUIHOUBST.  ft55 

moyennes  et  inférieures.  Répandus  à  profusion  dans  les  premières 
assises  du  troisième  et  du  quatrième,  ils  manquent  à  la  base  de  Ton 
et  de  Tautre.  Les  oslracées  se  sont  multipliées  principalement  lors 
des  derniers  dépôts  du  calcaire  jaune  supérieur,  et  à  la  fin  de  celui 
de  la  craie  marneuse,  puis  à  la  l>ase  du  second  étage,  du  troisième 
et  dans  une  partie  du  quatrième.  Les  concbacées,  les  cardiacées 
et  les  arcacées  sont  aussi  des  coquilles  communes  dans  le  second 
étage,  celui  où  les  genres  et  les  espèces  sont  le  plus  variés,  tandis  que 
le  troisième  est  celui  où  ils  le  sont  le  moins. 

Les  mollusques  gastéropodes  sont  généralement  rares  et  peu  va* 
ries,  si  ce  n'est  dans  l'étage  supérieur;  les  Ammonites,  au  con* 
traire ,  dont  on  connaît  à  peine  un  ou  deux  exemples  dans  celui-ci, 
se  montrent ,  quoique  peu  fréquentes ,  dans  toote  la  hauteur  do 
second ,  et  caractérisent  assez  bien  la  base  do  troisième  avec  les 
ostracées,  là  précisément  où  manqoent  les  rudistes,  car  on  peut 
remarquer  qu'un  ceruiin  antagonisme  existe  entre  ces  deux  fa* 
milles.  Les  Nautiles  descendent  dans  les  calcaires  do  quatrième 
étage,  et  quoique  peu  fréquents ,  surtout  dans  le  troisième  où  ils 
n'existent  que  vers  le  bas,  on  en  rencontre  accidentellement  dans 
le  second  et  le  premier.  £nfin,  les  Bélemniies  manquent  partout. 
Ainsi  les  caractères  généraux  de  cette  faune  si  variée  ne  nous  rap< 
pellent  nulle  part  celles  de  la  période  du  gaull  et  du  groupe  née* 
comien. 

Considérés  dans  leur  ensemble,  les  quatre  étages  que  nous  avons 
établis,  tout  en  laissant  aux  géologues  à  juger  s'il  ne  serait  pas  oé-  éHT 
cessaire  de  les  multiplier  plus  que  nous  ne  l'avons  fait,  se  déve- 
loppent successivement  de  l'E.  à  l'O.,  acquérant  leur  plus  grande 
épaisseur  sur  des  points  très  différents  :  le  premier  sur  la  rive 
gauche  de  la  Dordogne  (80  mètres),  le  second  vers  le  centre  do 
département  de  ce  nom  (120  mètres),  le  troisième  autour  d'An- 
goulême  (  70  mètres  ),  et  le  quatrième  vers  l'embouchure  de  la 
Charente  (  30  mètres ,  abstraction  faite  du  forage  de  Rochelort). 
Par  conséquent,  nulle  part  la  formation  n'atteint  la  somme  des 
épaisseurs  partielles  de  chaque  étage,  ou  environ  300  mètres.  Nous 
avons  lieu  de  croire  qoe ,  dans  la  partie  sud  du  département  de  la 
D(»rdogne,  où  elle  pourrait  atteindre  sa  plus  grande  épaisseur,  elle 
ne  dépasse  pas  "lUO  à  250  mètres. 

Il  résuite  aussi  de  l'amincissement  successif  des  étages  vers  la 
côte  actuelle  de  l'Océan ,  que  les  couches  les  plus  basses  de  la  for* 
mation  sont  les  seules  qoi  s'y  montrent ,  et  eo  sopposant  qu'on 


\ 


&56  CONSIDÉRATIONS  GENÊBALtS 

pût  les  étudier  quelques  lieues  plus  loin  dans  cette  direction , 
comme  uous  l'avons  fait  dans  l'Ile  d'Oléron,  Il  est  à  peu  près  certain 
(]ue  la  formation  tout  entière  aurait  di)>paru,  el  ((ue  le  sol  sous- 
marin   serait  exclusîvemeut  formiS   par  les  couches  jurassîqui 
Celte  atténuation  et  celle  disparition  des  divers  sysièmes  de  coDcbcn] 
an  N.'O.  ont  contribué  à  y  rendre  la  surface  du  sol  crayeux  bcai 
coup  moins  accideniée  qu'au  S.-O.,  et,  par  suiic,  les  vallées  fui 
sont  inGnimcnt  moins  profondes. 

Comme  déductions  théoriques  des  faits  précédents,  nous  ajou- 
terons encore,  que  la  plus  grande  épaisseur  des  divers  éiages  se 
trouvant  placée,  par  rapport  à  la  mer  actuelle,  à  une  dislance  pré- 
cisément inverse  de  l'ancienneté  rplalivc  (le  ceux-ci,  on,  en  d'autres 
termes,  chacun  d'eux  étant  d'autant  plus  développé  et  plus  éloigné 
de  la  côte  qu'il  est  plus  récent ,  on  peut  aliribuer  cette  disposilioa 
ï  un  Eouiêvcmcnl  graduel  du  fond  de  la  mer  créiacée  au  N.-O., 
soulëvement  qui,  empêchant  les  derniers  éisges  de  se  déposer  dans 
celte  direction,  tendait  h  déplacer  vers  le  S-E.  les  parties  1rs  plus 
profondes  du  bassin  ou  de  cet  ancien  golfe.  Néanmoins ,  l'élévation 
actuelle,  au-dessus  du  niveau  de  la  mer,  des  couches  les  plus  ré- 
centes au  S.-E.,  étant  plus  considérable  que  celle  des  dépôls  les 
plus  anciens  de  l'O. ,  il  faudrait  admettre  aussi ,  qu'un  mouvement 
ultérieur  a  ramené  ces  derniers  â  peu  près  dans  leur  position 
première. 
,  Si  nous  avons  particulièrement  insisté  sur  les  données  minéra- 
,„  logiques  et  strati graphiques,  c'est  que  ce  sont  de  beaucoup  les  plus 
imporlanles  dans  les  applications  de  la  géologie  a  rindut>lrie,  comme 
i  l'agriculture  et  à  la  connaissance  du  régime  des  eaux  souterraines. 
Chacune  des  assises  que  nous  avons  signalées  se  traduit  en  effet,  k 
la  Burfaœ,  par  des  propriétés  particulières ,  et  le  contraste  delà 
culture  et  de  ses  prodails  dans  les  zones  occupées  par  la  craie  grise 
ou  marneuse,  avec  ceux  des  zones  voisines  des  calcaires  blancs  ou 
jaunes  ^  iroisiëme  étage,  ou  des  calcaires  i  Ichthyosarcoliies  du 
quatriëaie,  est  on  ne  peut  plusfrappant.  Ce  que  les  agriculteurs  nom- 
ment veines  de  terre  n'est  que  l'expression,  dans  un  autre  langage, 
des  différents  caractères  minéralogiquea  et  géologiques  du  sol. 

On  a  vu  que  dans  les  bassins  de  la  Seine  et  de  la  Ixiire,  sur 
SO  sondages,  exéculés  à  travers  tes  couches  crétacées,  2  seulement 
n'avaient  pas  justifié  les  résaltats  apportés  par  l'étude  de  la  surface, 
et  encore  ces  deux  exceptions  paraissenl-elles  dues  à  la  manière  dont 
les  journaux  d'exploitation  ont  été  rédigés.  Dans  la  zone  crétacée 


SUR  LA  ZONK  CRBTACËB  DU  SOD^OUSST.  ft57 

du  snd-ouest,  M.  de  Collegno  (i),  en  traitant  de  la  circulation  des 
eaux  souterraines,  admit  la  continuité  des  assises  sur  tout  le  versant, 
et  il  en  concluait  que  des  forages  poussés  vers  le  centre  du  bassin , 
ou  à  Bordeaux,  par  exemple,  jusqu'aux  argiles  inférieures  de  la  for- 
mation, pourraient  donner  des  eaux  jaillissantes  à  la  surface;  mais 
nous  nous  sommes  attaché  à  faire  voir  que  ce  résultat  n*était  nul- 
lement probable  (2). 

En  effet ,  après  avoir  indiqué  la  disposition  générale  des  cours 
d*eau  à  la  surface  du  pays  et  Tinclinaison  des  couches,  il  était  facile 
de  reconnaître  que  tout  sondage  entrepris  dans  ces  assises  n'avait 
aucune  chance  de  réussir  avant  d'avoir  atteint  les  glaises  inférieures, 
car,  à  l'exception  du  petit  lit  d'argile  qui  retient  les  eaux  de  Barbe- 
zieux  à  Montlieu,  et  qui  n'a  d'ailleurs  aucune  continuité,  il  n'existe 
pas  de  couche  argileuse  assez  régulière  ni  assez  constante  pour 
fournir  des  eaux  ascendantes.  Ensuite  les  argiles  placées  à  la  base  de 
la  formation  ne  commencent  à  se  développer  que  dans  la  partie 
occidentale  du  département  de  la  Dordogne,  oin  elles  affleurent  çà 
et  là  au  fond  des  vallées  de  la  Belle  et  de  la  Nizonne,  mais  les  dislo- 
cations qui  ont  dérangé  les  calcaires  qui  les  recouvrent  ont  cer- 
tainement interrompu  aussi  leur  continuité  sur  divers  points,  et 
par  conséquent  leur  faculté  conductrice,  de  sorte  que  le  jaillisse- 
ment des  eaux  artésiennes  n'a  point  de  probabilité  au  sud-est  de  la 
ligne  de  partage  de  Montlieu  à  Marton. 

Quant  aux  forages  entrepris  au  nord-ouest  de  cette  même  ligne, 
ils  ne  se  trouveraient  pas  dans  des  conditions  beaucoup  plus  favo- 
rables, d'abord  à  cause  des  dislocations  incontestables ,  dont  nous 
avons  parlé,  dirigées  S.-S.-E.,  N.-N.-O.  ou  du  S.-E.  au  N.-O. ,  dans  le 
sens  même  des  couches,  ou  perpendiculairement  à  leur  pente  natu- 
relle, et  ensuite  à  cause  de  l'inclinaison  extrêmement  faible  des  argiles 
qui  affleurent  au  fond  des  vallées  de  la  Touvre  et  de  la  Charente , 
où  elles  ne  sont  qu'à  20  et  quelques  mètres  au-dessus  de  leur  niveau 
sur  la  côte  de  l'Océan ,  où  les  eaux  viennent  se  perdre.  Le  forage 
de  Rochefort,  exécuté  cependant  dans  des  conditions  qui,  au  pre- 
mier abord ,  semblaient  offrir  quelques  chances  favorables,  puisque 
son  orifice  est  sur  un  des  points  les  plus  bas  de  ce  versant,  prouve 
encore  ce  que  nous  avons  avancé  du  peu  de  succès  des  sondages 
entrej^ris  dans  cette  zone. 

(1)  Ann,  des  se.  géol,,  vol.  I,  p.  482.  4842. 

(2)  D^Àrchiac,  ib.,  p.  566. 


1  Nous  avons  cherché  i  établir  (juelqiies  rapprochements  entre  les 
subdivisions  i\e  la  craie  du  sud-oocsi  pi  celles  de  la  m^m*  forina- 
f  lion  au  nord  du  plaleau  central,  particulièrement  dans  le  bassin 
.  de  la  l^irc ,  où  l'on  pouvait  penser  qu'existaient  les  analogies  les 
plus  prononcées;  mai»,  nous  devons  le  rf  péter,  les  relations  de  détail 
entre  des  dépOts  conieropitraiBS,  même  très  rapprochés,  devienneni 
fort  obscures,  si  quelque  circonstance  physique  s'est  interposée  entre 
eux  pendant  leur  formation.  On  a  pu  en  juger  par  les  différences  que 
nous  ont  présentées  les  bassins  de  la  Seine  ei  de  la  Loire,  différences 
telles,  que  nous  sommes  resté  incertain  sur  le  synchronisme  d'étages 
assez  importants,  et  il  en  est  de  même  pour  plusieurs  de  ceux  dont 
nous  nons  sommes  occupé  en  dernier  lieu. 

Il  semble  facile  à  la  première  vue ,  et  au  moyen  de  quelques  fos- 
siles trouvés  de  part  et  d'autre,  de  prononcer  sur  le  parallélisme  de 
tel  et  tel  ensemble  de  dépôts  pris  en  masse,  ou  considérés  ^n  ffrof; 
mais  lorsqu'on  vient  ï  faire  de  leur  composition  une  étude  de 
détail  plus  sérituse,  une  véritable  onotomie  itraligrapkiqtK , 
lorsqu'on  se  livre  b  une  analyse  comparative  de  leurs  caractères 
communs,  qui  frappent  tout  d'abord ,  avec  ceux  qui  les  différencient 
et  qu'on  n'aperçoit  qu'après,  ces  prétendus  rapports  s'évanouissent, 
et  il  ne  reste  souvent  que  le  doute  à  la  place  d'une  ceritlude  que 
l'on  croyait  bien  établie.  Nous  n'émettrons  donc  qu'avec  une 
eilrèrae  réserve  les  rapprochements  suivants. 

Noos  venons  de  dire  que ,  sous  le  rapport  organique ,  le  groupe 
inférieur  ou  néocomien  ne  paraissait  pas  fitre  représenté  dans  le 
sud-ouest ,  et  i  pInsVorte  raison  le  groupe  wealdien ,  malgré  l'aspect 
de  certains  calcaires  des  environs  de  Bury  et  de  certaines  argiles  i 
ligniles,  et  de  plus  que  II  faune  du  gault,  telle  qu'elle  existe  dans  le 
Nord,  y  manquait  également.^Ces  caractères  négatifs  i  l'égard  de  ces 
trots  groupes  sont  une  première  analogie  avec  le  bassin  crétacé  de 
la  Loira  Le  quatrième  étage  on  étage  inférieur  du  sud-ouest  pour- 
rait correspondre  ï  celui  du  grès  vert,  ou  quatrième  étage  du  se- 
cond groupe,  tel  que  nona  l'aTOiis  considéré  dans  ce  dentier  bassin. 
Ce  rapprochement  résultn'ait  d'une  position  géologique  assez  sem- 
blable de  part  et  d'autre,  par  rapport  i  la  formation  jurassiqoc,  de 
ce  que,  dans  l'un  et  l'autre  cas,  ces  deux  divisions  sont  limitées  vers 
le  haut  par  des  bancs  d'osiracées  d'espèces  identiques,  formant  an 
N.  comme  au  S-  un  horizon  constant,  enfin  de  l'existence  d'un 
certain  nombre  de  fiMùIes  commuits  ou  prédominants  qui  ne  se 
montrent  guère  atbdessus,  lels  que  Lophoanilia  cmonuata,  Trfh 


SUR  LA  ZOlfl  CRiTACÉB  DD  SCD-OUSST.  &59 

chosmilia  cenomana^  Lasmophyllia  dispar,  Cœlosmilia  sulcata^ 
Catopygus  columbarius,  Caratomus  trigonopygus^  Holaster  subor- 
bicularis^  Cyprina  oblonga,  Cardium  Guerangeri,  Trigonia 
sinuosat  Area  ligeriensis.  A,  Marceanaf,  A,  Moutoniana? ^  Pecten 
phaseolus^  Lima  cenomanensis  ^  L.  consobrina^  L.  intermedia^ 
Ostrea  carinata,  Exogyra  columba^  var.  minor  et  minima, 
E.  haliototdea,  TerebrattUa  Menardi^  Caprinella  triangularis  ^ 
Badtoiiies  lameilosa^  Neritopsis  pulchella,  Strombns  inomatus, 
Pterodonta  inflata. 

Le  troisième  étage,  dont  la  base  est  formée  par  les  bancs  à  ostra- 
cées  que  nous  venons  de  rappeler,  et  qui  renferme  un  peu  plus 
haut,  ou  associées  avec  ces  coquilles,  les  Ammonites  Fleuriausianus, 
Vielblancii  ou  Woollgari,  la  Cucullœa  tailleburgensis,  puis,  dans 
les  assises  supérieures,  la  Spherulites  ponsiana  et  VHippurites 
comu^postorisy  serait  l'équivalent,  beaucoup  plus  développé  et  plus 
varié,  du  troisième  étage  des  bords  de  la  Loire,  celui  des  psammites, 
des  glaises  et  des  grès  grossiers  glauconieux. 

Le  deuxième  correspondrait  à  celui  de  la  craie  micacée  ;  les 
rapports  de  position ,  les  caractères  minéralogiques  et  Tidentité  de 
certains  fossiles  autorisent  assez  ce  parallélisme.  Enfin  le  premier 
représenterait  la  craie  jaune  de  Touraine.  Les  roches  ont  de  part 
et  d*autre  une  certaine  analogie  comme  dans  Tétage  précédent. 
Les  bryozoaires,  les  échinodermes  et  les  conchifères  ont  quelques 
espèces  communes ,  mais  peu  caractéristiques ,  parce  qu'on  les  re- 
trouve à  d'autres  niveaux ,  et,  de  plus,  on  ne  voit  au  nord  aucune 
trace  de  ce  grand  développement  de  rudistes  qui  caractérisent  le 
premier  étage  du  sud,  ni  cette  prodigieuse  accumulation d' H uttres 
(  0.  vesicularis,  var.  a,  ),  que  l'on  suit  sans  interruption  de  l'em- 
bouchure de  la  Gironde,  au  centre  du  département  de  la  Dordogne, 
sur  une  étendue  de  35  lieues,  de  même  que  plus  au  nord  nous  avons 
suivi  VExgogyrn  columba  et  VOstrea  biauriculata,  sur  une  étendue 
double,  depuis  l'embouchure  de  la  Charente,  jusqu'au  centre  du 
département  du  Lot.  V Ammonites  lewesiensis,  trouvée  à  Saint- 
Georges  sur  la  Gironde,  ne  s'opposerait  pas  non  plus  à  ce  parallé- 
lisme, mais  on  ne  doit  pas  omettre  de  faire  remarquer  que  les 
Térébratules  les  plus  abondantes  dans  la  craie  de  Touraine  ne  se 
trouvent  que  dans  le  second  étage  du  sud-ouest  où  existent  les  Ânan- 
chytes  qui  manquent  dans  la  vallée  de  la  Loire ,  et  que  V Exogyra 
columba,  que  nous  y  avons  vue  à  tous  les  niveaux,  ne  s'élève  pas 
dans  le  sud-ouest  au-dessus  de  la  partie  moyenne  du  troisième 


ft6d  CONSIDÉRATIONS  GÉnArILES 

^  étage.  Ainsi,  sous  le  rapport  des  fossiles,  ce  synchronisme  soppoiô 
est  moins  satisfaisant  que  les  trois  autres,  qui  semblent  être  d'aa- 
tanl  plus  exacts  que  les  étages  sont  plus  anciens. 

oiiMrfaiioBt  Les  difiBcultés  pour  classer  déGnitivement  le  quatrième  étage 
du  sud-ouest  par  rapport  au  bassin  que  Ton  pourrait  appeler  bri» 
tannO'Séquanien ,  pris  pour  type,  resienf  d'ailleurs  les  mêmes  que 
pour  celui  du  bassin  de  la  Loire,  en  supposant  Thoriion  deia 
base  du  second  groupe  bien  établi  de  part  et  d'autre.  Dlstingiier 
cet  horizon  par  un  nouveau  nom ,  celui  d'étage  cénonumien  »  dont 

,  nous  avons  cherché  à  démontrer  le  peu  de  propriété  {aniè^  p.  381), 

c*est  peut-être  trancher  la  question,  mais  ce  n'est  point  la  râM>adre; 
dresser  une  liste  de  fossiles  recueillis  dans  des  localités  difTérentes,  où 
il  existe  souvent  des  étages  distincts,  et  réunir  des  dépôts,  dont  les 
caractères  stratigraphiques  sont  aussi  obscurs  que  le  tourtia  de  la 
Belgique  et  le  grès  vert  du  Dcvonshire,  ce  n'est  pas  prouver  davantage 
leur  contemporanéité.  Plusieurs  faits,  douteux  à  divers  titres,  ne  con- 
stituent pas  plus  une  démonstration  que  leur  association  à  des  faits 
bien  constatés.  Ainsi  M.  Âlc.  d'Orbigny  (1)  y  a  rassemblé  les  fossiles 
de  la  craie  tuffeau  {chalk  mari),  dont  l'horizon  est  parfaitement  net 
des  deux  côtés  de  la  Manche,  iiRouen,  dans  tout  l'est  du  bassin  de  la 
Seine  et  jusqu'à  Sancerre,  comme  dans  le  Dauphiné  et  la  Provence; 
mais  où  est  la  preuve  de  la  continuité  ou  des  relations  de  ce  même 
horizon  entre  Sancerre  et  le  Mans?  puis  entre  la  craie  marneuse  de 
l'est  de  l'Angleierre  et  le  grès  vert  des  Blackdowns,  où  nous  avons 
vu  que,  sur  1^0  espèces,  10  seulement  appartiennent  à  ce  niveau, 
tandis  que  17  appartenaient  au  grès  vert  supérieur,  18  au  gault, 
23  au  grès  vert  inférieur,  et  le  reste  était  propre  à  cette  assise  ?  Enfin 
où  est  indiquée  la  relation  de  la  craie  marneuse  du  cap  Biauc-Nez  avec 
le  tourtia  ?  Nous  n'en  connaissons  encore  d'autres  preuves  que  celles 
que  nous  avons  données  nous-même,  et  auxquelles  nous  sommes 
loin  d'avoir  attribué  ce  caractère  de  généralité  et  de  certitude  que 
l'auteur  du  Prodrome  de  paléontologie  semble  attacher  aux  siennes. 
En  outre,  autant  qu'on  peut  en  juger  par  des  noms  de  localités, 
toujours  susceptibles  d'interprétations  diverses,  le  même  savant 
réunit  le  premier  et  le  deuxième  étage  du  sud-ouest  dans  ce  qu'il 
nomme  son  étage  sénonien,  ou  de  la  craie  blanche,  y  comprenant 
aussi  la  craie  jaune  de  Touraine,  association  dont  nous  avons  discuté 
la  valeur  {antè,  p.  379],  puis  la  craie  supérieure  de  Belgique  et 

(1)  Prodrome  de  paléont*  un iverseUe ^  vol.  II,  p.  145.  1850. 


SDR  LÀ  ZONE  CRÉTACÉE  DU  SUD-OUEST.        461 

toutes  les  couches  calcaires  et  arénacées  d'Aix-Ia-Chapelle.  Notre 
troisièoie  étage  du  sud-ouest  correspondrait  à  son  étage  turonien^ 
tandis  que  nous  le  regardons  comme  parfaitement  distinct  par  tous 
ses  caractères,  etc. ,  etc. 

M.  y.  Rauiin  (1),  de  son  côté,  pense  que  la  craie  de  Talmont,  à 
la  partie  supérieure  de  laquelle  se  trouvent  des  Ananchytes,  appar- 
tient à  la  craie  blanche,  comme  nous  Tavions  dit  en  1843  ;  mais  nous 
ferons  observer  que  cette  même  assise  supérieure,  caractérisée 
par  la  Modiola  Dufrenoyi ,  nous  a  présenté  à  Chamouillac ,  avec 
VOstrea  vesictUaris,  var.  a.  et  VAnanckytes  striata^  Y  Ammonites 
Mantelli,  et  que  Y  Ammonites  lewesiensis  de  Saint-Georges-de- 
Didône  est  encore  plus  élevée  dans  la  série.  Prenant  ensuite  les 
espèces  d*échlnodermes  citées  dans  le  catalogue  de  MM.  Agassiz  et 
Desor  comme  se  trouvant  dans  la  craie  du  sud-ouest ,  le  même 
géologue  conclut  de  la  présence  d'environ  20  espèces  communes  à 
d'autres  pays,  que  ces  couches  ne  sont  point  de  la  craie  chloritée. 
Comme  il  s'en  faut  de  beaucoup  que  MM.  Agassiz  et  Desor  aient 
indiqué  à  chaque  espèce  toutes  les  localités  où  elles  ont  été  trouvées, 
et  que  souvent  leurs  indications  prises  dans  les  collections  ne  sont 
point  exactes ,  on  ne  sera  pas  étonné  que^  tout  en  ne  rejetant  pas 
l'assertion  de  M.  Rauiin  ,  nous  ne  puissions  cependant  l'admettre 
d*après  cette  seule  considération* 

M.  Ch.  Des  Moulins  (2)  a  supposé  que  des  silex,  avec  Spa- 
tangus  Bucklandi^  Des  Moul.,  Echinolampas  Faujasii^  id. , 
trouvés  isolés  h  la  base  de  la  mollasse  ou  à  la  surface  des  pla- 
teaux dont  celie-ci  aurait  été  enlevée ,  provenaient  originairement 
d'une  assise  détruite,  représentant  la  craie  supérieure  de  Maestricht. 
Ces  silex,  auxquels  appartiennent  les  grès  de  Touron  que  nous 
avions  signalés ,  ont  offert  à  l'auteur  22  espèces  de  fossiles,  dont 
une,  le  Pygurus  Faujasii  {EchinolampaSt  id..  Des  Moul.),  existe- 
rait à  Maestricht;  ô  seraient  propres  à  ces  silex,  10  ressembleraient 
plus  ou  moins  à  des  espèces  de  la  craie,  et  6  seraient  douteuses  ou 
indéterminées.  Les  caractères  des  silex  les  distinguent  également 
de  ceux  de  la  craie  du  pays,  et  leur  gisement  serait  la  mollasse 
d'eau  douce ,  argilo-sableuse  et  à  minerai  de  fer ,  que  nous  avons 
décrite. 

Ce  gisement  est  donc  absolument  celui  que  nous  avions  assigné 


(4)  Bull.y  2«  sér.,  vol.  V,  p.  4  44  et  437.  4848. 
(2)  /ô.,  vol.  IV,  p.  423  et  4  444.  4847. 


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CBAPiras  VIII. 

FORMATION  CRÉTACÉE  DU  VERSANT  SEPTENTRIONAL 

DES  PYRÉNÉES. 


$  1.  BaMÎa  de  l'Adonr. 

La  disposition  générale  des  conches  secondaires,  depals  la  Vendée 
jusqu'à  la  rive  droite  de  la  Gironde,  et  celle  des  couches  crétacées 
au  pied  du  versant  nord  des  Pyrénées  occidentales,  montrent  que 
les  sédiments  tertiaires  de  la  Gascogne  se  sont  déposés  dans  une  dé- 
pression de  la  formation  crétacée  qu'ils  recouvrent  sur  un  espace 
de  50  lieues,  depuis  Royan  jusqu'aux  environs  de  Dax  (1).  Dans 
toute  cette  étendue  la  craie  ne  se  voit  que  sur  un  point  fort  res- 
treint, à  Villagrains,  le  long  du  ruisseau  du  Gué-Mort,  à  8  lieues 
au  sud  de  Bordeaux.  Elle  paraît  être  horizontale ,  et  présenter  les 
caractères  de  la  craie  grise  à  silex  de  Saintes  (2).  On  y  a  trouvé 
les  Anonchytes striata,  Lam.,  et  Gravesi^  Ag.  (3).  Elle  atteint  une 
altitude  d'environ  60  mètres,  ou  ^2  mètres  au-dessus  de  l'ouverture 
du  puits  foré  de  Bordeaux,  qui  est  descendu  jusqu'à  181"*,21, 
c'est-à-dire  à  plus  de  200  mètres  au-dessous  de  cet  affleurement 
crétacé,  sans  en  avoir  rencontré  le  prolongement.  Le  sondage  de 
Bccherelle,  entre  Blaye  et  31irambeau,  n'est  point  non  plus  parvenu 
jusqn'à  la  craie,  quoique  descendu  à  plus  de  80  mètres  au-dessous 
du  niveau  de  la  Gironde.  On  doit  donc  supposer  que  l'affleurement 
de  Villagrains  est  un  haut-fond  de  craie  autour  duquel  se  sont  dé- 
posées les  couches  tertiaires ,  et  qu*il  existait  au  nord  de  Blaye, 
avant  le  dépôt  de  celles-ci ,  des  falaises  crayeuses  ou  des  pentes 
abruptes  comparables  à  celles  de  Mortagne  et  de  Talmoni. 

Au  sud  du  point  que  nous  venons  de  citer,  la  craie  n'apparatt     Environs 
plus  avant  les  environs  de  Dax ,  où  elle  a  été  amenée  au  jour,  soit       oaz. 

(4)  D'Archiac,  Mém.  delaSocgéol,  de  France ,  vol.  II,  p.  467. 
4837. 
(î)  De  Collegno,  Ann.  des  se.  géol.^  vol.  I,  p.  482,  493.  4842. 
(3)  V.  RauUn,  Bull.,  f  sér.»  vol.  U,  p.  444.  4848. 


le* 

fa^Modvwn.  tan  a«»  k  Vi.-t-o.-^t  irmi .  Do..  le  JVi- 
crtuter  w^uittmett.  ià.  (5).  \a ÂM^Kàylt*  tnâa^  La^.  JCnA; 
M-,  iiL.  nr..  A.  atmà^Jbm^  id..  J.  œwc«,  Ig.  Daas  b  am- 


(l>  D'Ankiac.  /(«■- 1//..  p.  167. 

{2)  BM.,  tdI.  X,  p.  309.  183». 

f3^  Mém.  pour  tmir  k  uMe  descripm»  gr^-  de  Im  Fmmet. 
W.  II.  p.  <7S. 

(t)  Xt^ee  géolagi^ae  sur  Uf  loches  dt  Tazii;'ak-*.  Jiub  033. 
—  Mem.  de  géo-zoolope  tur  In  Ourtias  fauiles  de  ewHntMs  dt 
Dax  [AcUt  de  !a  Soc.  linH.  de  Bardeaitz,  ïoL  TllI.  1836). 

(51  Nooi  pcBfOM  que  cMte  espèce,  que  noos  stoos  racneillie  dans 
b  cnie  de  îtntt,  a  été  citée  à  lort  daiiâ  les  coacbes  aammulitiqsM 
de  la  Plante  et  de  Moolfart ,  i  moins  qu'elle  ne  s'y  tiwiTe  pu  suite 
d'un  Irancpotl  «llérmr  (ny»  aiuc,  tdL  lU,  p.  2S3). 


BASSIN  DS  L'ADODR.  /|0S 

fort.  Mais  nous  devons  rappeler  que  M.  Grateloupr  comme  beaucoup 
d'autres  géologues,  plaçait  dans  la  formation  crétacée  les  couches  à 
Nummulites  qui  eu  ont  été  nettement  séparées (on/é,  vol.  III,  p.  25), 
et  entre  autres  les  couches  à  échinodermes  de  Monifort. 

Le  même  paléontologiste  avait  bien  reconnu  que  ces  diverses 
assises  crétacées  devaient  être  plus  récentes  que  le  grès  vert  supé- 
rieur, et  il  avait  remarqué  l'absence  des  Bélemnites  et  des  cépha- 
lopodes à  cloisons  persillées.  Si  nous  les  comparons  à  celles  de  la 
bande  crayeuse  opposée ,  nous  serons  également  frappés  du  déve- 
loppement qu'ont  pris  certains  genres ,  tels  que  les  Ânanchytcs,  les 
Spatangues  et  les  Galérites ,  peu  variés  et  peu  répandus,  ou  présen- 
tant presque  tous  des  espèces  différentes  dans  la  zone  de  Gourdon  à 
l'île  d'Âix ,  où  abondent,  au  contraire ,  d'autres  genres  et  d'autres 
espèces  d'échinoderme&  Au  sud  manquent,  du  moins  jusqu'à  pré- 
sent, ces  générations  si  variées  de  rudistes  qui,  à  trois  reprises,  ont 
peuplé  les  eaux  du  nord.  On  n'aperçoit  donc  pas  encore  nettement 
ici,  comme  nous  l'avons  si  souvent  constaté  sur  les  bords  opposés  du 
bassin  britanno-séquanien,  cette  correspondance,  toujours  plus  ou 
moins  reconnaissable,  des  couches  contemporaines.  Aussi  dirons- 
nous  seulement  que  les  couches  crayeuses  de  cette  partie  du  bassin  de 
l'Adour,  d'après  leurs  caractères  minéralogiques  et  quelques  uns  de 
leurs  fossiles,  pourraient  bien  être  mises  sur  le  parallèle  du  second 
étage  de  la  zone  du  sud-ouest,  et  cela  malgré  la  prédominance  des 
Térébratules  au  nord,  et  leur  absence  au  sud. 

La  craie,  presque  partout  recouverte  par  les  dépôts nummuliti- 
ques  ou  plus  récents,  se  montre,  dit  M.  Oelbos  (1),  sur  la  rive 
gauche  du  Gave  de  Pau,  entre  Sallies  et  Ridache,  en  couches  puis- 
santes et  bien  suivies.  Dans  la  Chalosse,  elle  est  d'un  gris  bleuâtre, 
un  peu  argileuse,  de  dureté  moyenne  et  à  cassure  compacte.  On  y 
rencontre  des  silex  pyromaques  noirs  (Tercis,  Rivière,  Angoumé), 
et  quelquefois  la  roche  est  en  plaquettes  d'un  gris  jaunâtre  (Ri- 
vière]. A  Pouillon,  dans  les  carrières  d'Areosse  et  de  Bastère,  elle 
est  blanche,  et  renferme  beaucoup  de  silex.  Outre  les  fossiles  pré- 
cédents, l'auteur  cite  VAsterias  stratifera.  Des  Moul.,  les  Inoce^ 
ramus  regtilaris  et  Lamarckii^  la  Lima  Mantelli,  les  Pecten  nui" 
dus  eipapyracetis^  un  Nautile,  trois  espèces  d'Ammonites,  et  le 
Scaphites  compressa ,  fossiles  qui  lui  font  considérer  cette  craie 


(4)  Bull,,  2»sér.,  vol.  IV,  p.  74».  4847. 
Vf.  -^  30 


MC  BASStS   01  LaDOCB. 

comme  repnwiiUBt  la  cnie  bbncbe  du  nord  de  la  France  n  h 
tnin  grÎK  i  mIfs  de  b  Suiniooge  et  dn  Pér^onL  O  drmier  raf>- 
prodtunetil ,  que  ikmm  aiiaos  d«jj  iodi^M ,  navs  parait  mteiti 
èubli  cjue  1«  premier. 

Ooirc  les  nicaires.  en  prlie  dolMBiLiqwï.  des  bords  de  l'Adonr 
et  ceiu  qni,  jns^n'an  conflueni  dn  Loy,  oai  M  npfwnés  i  la  craie, 
il  en  eiisie  encore  de  ieinbbbln  sur  linm  pontf  de  la  Chalosw. 
va  Ut  jcnieni  on  rôle  a^n  imporuni ,  plaiU  ««s  forme  de  massift 
qa'en  cooches  suitics  (  Tercis ,  Ritière ,  Dix ,  Bennse ,  Monlanl , 
Arcet,  Andignoa,  Bouleis).  Ces  roches  sont  compacl»,  sacclit- 
roides,  colorées  ea  rouge  plus  oa  moins  i>Mci,  i  siructorc  frag- 
lueiiuire,  ans  apparence  de  smificaiion.  Partnat  elles  sont  dislo- 
quées, tonrineai^es ,  et  prèsenteui  dm  tracer  non  éqoitoques  de 
l'influence  des  ageolï  soulorraîns.  En  l'absence  de  »ilei  et  de  Tossikj, 
SI.  Delbos  De  pense  pas  qu'elles  soieni  tnaies  de  li  craie  inétamor- 
pfaisée  par  les  dioriles,  K  Montaut  et  à  Audignnn  ,  elles  supportent 
les  assûe  o u mm uli tiques ,  et  dans  beaucoup  de  cas  leur  âge  est 
enciH-e  incertaÎD. 

Nousdoglons  b^acoop  de  b  présence,  Hans  le^  cooches  crétjcées 
dont  nous  venons  de  parler ,  de  Ci'rtains  écbiiiodermes ,  cités  dans 
le  Calaloguede  JIM.  Agassil  et  Desor,  et  la  conclusion  qu'eu  a  dé- 
duite M.  V,  Raulîn  (1),  qu'aux  coTirons  de  Dai,  comme  dans  le 
Périgord  et  la  Saiuiongc,  la  formaliou  crétacée  est  aussi  complète, 
quant  à  ses  parties  supérieures ,  que  dans  le  bassin  de  la  St-iiie ,  et 
mtoie  en  Belgique,  quoique  vraie  peut-être  en  elle-même,  aurait 
besoin  d'être  établie  sur  des  preuves  plus  décisives.  Vouloir  parallé- 
liser  des  dépôts  avec  des  éléments  si  peu  nombreux  ,  pris  dans  une 
seule  classe  d'animaux,  du  gisement  desquels  l'autbenticilé  rnëine 
est  souvent  contestable,  d'après  la  manière  duiil  cette  partie  do 
Catalogue  des  écMnodermei  a  été  rédigée,  nous  semble  une  marche 
peu  ratioRoelle  qui  doit  être  évitée. 

Il  est  aussi  Tort  difficile  de  déterminer  l'âsçe  des  cargneules,  des 
gïpses,  des  argiles  rouges  et  iMUJchées,  gypseuses  et  salilén-s,  qui 
entourent  les  buttes  d'ophtie ,  ou  aiiuoncent  leur  présence  au- 
dessous  du  soi,  et  l'on  peut  probablement  les  regarder  comme  des 
dépôts  secondaires  modifiés.  Mais  les  lignites  de  Saint-I.on  et  de 
Saiut-Marliu-de-Si'igHatix,  regardés  par  M.   Lefévre  (3)  cutnme 

(t)  Bull.,  î'sér,.  vol.  V.  p.  121.  I8i8. 

(S)  Anti.  (Its  mines,  3<  sir,  vol.  IX,  p.  215.  1836. 


BASSIN  DE  L  ADOU».  467 

appartenant  à  la  craie»  ont  été  rangés  par  M.  Delbos  dans  le  terrain 
feriiaire,  ainsi  qu*an  certain  ensemble  de  grès  assez  développés  dans 
le  pays.  Il  eu  est  de  même  des  argiles  violacées  avec  aragonile,  de 
Bastennes,  et  des  argiles  gypsifères  d'autres  localités,  qui  appar- 
tiendraient aux  marnes  nummuliliques  à  Térébratules.  % 

Nous  avons  décrit  quelques  points  des  environs  de  fiayonne  où  EnWroai 
les  couciies  crétacées  ont  été  fortement  redressées  par  des  actions  B«yonB«. 
iguées,  dont  les  produiUi  immédiats  ne  se  sont  pas  toujours  mani- 
festés à  la  surface  (1).  Ce  sont  en  général  dés  calcaires  compactes 
ou  des  marnes  gris  bleuâtre,  en  lits  minces,  séparés  par  des  veines 
d'argile  blanchâtre,  grisâtre  ou  noirâtre.  Les  marnes  et  les  calcaires 
sont  rcinplis  de  silex  cornés  ou  pyromaques,  en  plaques  discontinues, 
d'épaisseur  variable,  se  terminant  brusquement  ou  se  fondant  dans 
la  pâle  environnante.  Les  fossiles  y  sont  extrêmement  rares,  mais 
des  poudingues  plus  ou  moins  puissants,  â  grains  plus  ou  moins  gros, 
y  sont  accidentellement  associés.  Cet  ensemble  de  couches  que 
M.  Dufrénoy  a  décrit  aux  environs  de  Bidache  y  renferme  dei 
Fucoîdes. 

Le  même  savant  a  fait  aussi  connaître  le  dérangement  qu'ont 
éprouvé  les  strates  crétacés  par  Tapparition  des  diorites,  sur  la  côte 
entre  Biaritz  et  Bidart  (2).  On  y  observe  un  amas  de  gypse,  accom- 
pagné de  marnes  et  d'argiles  rouges  ,  vertes,  blanches,  grises  et 
jaunes,  auxquelles  le  talc  écailleux  est  souvent  associé  comme  aux 
environs  de  Dax.  La  masse  de  diorite  se  trouve  un  peu  en  avant  de 
la  plage,  mais  l'action  des  vagues  si  puissante  sur  cette  côte  avait 
détruit  une  partie  du  phénomène  tel  que  nous  l'avions  observé  , 
lorsque  M.  de  Collegno  (3)  visita  cette  localité  en  1859. 

Nous  avons  mentionné  avec  détail  la  manière  dont  les  couches 
secondaires  succédaient  aux  couches  nummulitiques  sur  cette  même 
côte  {arUèf  vol.  III,  p.  21),  un  peu  avant  le  dérangement  dont  nous 
venons  de  parler.  La  superposition  directe  des  terrains  ne  s'y  observe 
pas,  il  est  vrai,  avec  une  grande  clarté,  mais  la  différence  de  la 
stratification,  des  caractères  minéralogiques,  'et  surtout  des  fossiles, 
ne  permet  pas  de  douter  de  la  séparation  complète  des  deux 


(1)  D^Arcbiac,  Mém.  de  la  Soc.  géol.^  vol.  II,  p.  468,  pi.  44, 
f.  6.  4  837. 

(2)  /.oc.  cit.,  vol.  II,  p.  99.  4  834.— ./ô.,  p.  465,  pi.  7,  f.  4.-- 
D'Archiao,  loc,  cit.,  p.  470. 

(3)  Bull.,  vol.  X,  p.  34  0.  4889. 


I 


sjAima  de  dèpAts.  H.  IfearaK  (t)  i  bit  nir.  qn'aa  dA  da  Sw- 

Itn-SDpiW,  descswfcaAIicTCDladccHIcsda  turher  ém  GmAci, 

et  De  reafcnsMii  pi v  ée  ymaamAiM .  étaieni  pnaq/mt  % 

et  qo'ifitit  rmas  de  gvpM  et  d'ir^k  bîgirrée.  d 

parié,  drs  cifcain»  grii  iiuni«m,  i  assan  c 

an  S.'S.-0.,  ioraaM  OM  nne  de dâow de  a 

de  U  n>cbe  ^Éiée.  Les  cadaire»  ovunz  ^,  nec  I 

AmOKiiiiies.  AnaMfcyln  cl  OUna  smaiIarU,  ae  fnikmffut  m  S., 

et  refMseot  $nr 

dc  nlex  pinuiuqoes ,  fa|) 

picddafabisesile  VEamU^At  U  M»ddri«e.  >  Bidart .  —  thâtnt 

im  •oulèTennnit  tùcoiaptffil:  éa  meues  circoii9taK«s  qoe  â-àiMmu, 

cl  le  cakure  auranis  ;  rentenne  beaoonip  d'/Mrvrmma  ny»- 

larit.  d'Oth. 

Va  Abokmuuc  ^ne  WMit  a  tAnummiqiiées  l'autenr  soni  locts  à 
Tint  de  «Miles  fàm%  oa  hmmos  déftinn^ ,  et  appartienani  i  uràl 
e^ièces  alrtoeneot  dôUncies ,  dont  Tuoe ,  qui  paraii  4tre  b  plaa 
CMBinune,  se  rapfncbe  des  .1.  ieirftifnsi*,  ManL ,  et  Paillettaona, 
d'Orb-,  nuis  est  cependant  asex  différetiie  de  celte  dernière  posr 
ne  pouf  oir  pas  être  confondoe  a*ec  elle ,  comme  l'a  lait  rMiiesr  de 
la  l'ttiévnfologie  /nmniiM  (2}.  La  seconde  e»pèce  est  voisiDe  de 
l'A.  Btudanii,  i\.  Brong. ,  et  la  tronième  affecte  nne  tonue  pnçn 
an  groupe  néocomieii.Ses  tours  éirotu et décoofensmonirenlpta- 
sieurs  arrt-is  qui  lui  donnent  une  certaine  res^mblance  atec 
l'A.guadritaicttlut,d'Oih.  Cesdiren  outDiessoatiODs  fonnéspir 
le  méoie  calcaire  marneui  qui  les  eaieloppe.  Il  est  saos  doole  re- 
marquable que  trois  formes  aussi  dillérenles ,  el  qui  semblent  n- 
prëaenLer  les  trois  principaux  horizons  que  les  Ammoniies  occupent 
dans  l'ensemUe  de  ta  formation  crétacée,  aient  été  rencmirées 
dans  la  même  assise  ;  mais  l'état  des  échaniillons  ite  noas  pennei 
aucune  déduction  plus  précise. 

Les  calcaires  précédents  se  continuent  le  long  de  la  cdie,  par 
Sainl-Jvan-de-Lux ,  FOniarabie  et  Saint-Sébastien ,  où  H.deQna- 
trel^es  a  trouvé  ce  singulier  annélide  décrit  par  lui  sous  le  nom  de 
Scoletia  prisca  (3). 

nous  devons  renroyer  le  lecteur  an  graud  mémoire  de  M.  Dd- 

(1)  Mém.  de  la  Soc.  gêoï.  de  France,  t*  sér.,  toI.  I,  p.  <83  et 
pi.  6  bu,  {.  3. 

(81  Prodrome  de paléonuUogie  luiivertelle ,  Toi.  Il,  p.  SIS. 
(3)  jtn/t.  det  te.  naturelles.  1860. 


BASSINS  DE  L'aUDB  ET  DE  LA  GARONNE  SUPERIEURE.        469 

frénoy,  pour  ce  qui  concerne  les  pentes  immédiates  du  versant  nord 
des  Pyrénées,  dans  toute  la  longueur  de  la  chaîne ,  comme  vers  le 
centre  et  sur  le  versant  méridional.  Nous  n'avons  que  bien  peu  de 
travaux  de  détail  à  signaler  sur  les  roches  crétacées,  si  importantes 
dans  la  constitution  de  cette  chaîne,  depuis  la  publication  du  tra- 
vail que  nous  venons  de  rappeler  et  celle  de  la  Carte  géologique  de 
la  France^  qui  eu  est  Texpression  graphique.  On  a  peu  étudié  d'une 
manière  suivie  ces  dépôts  si  puissants,  si  tourmentés,  d'un  aspect 
si  varié,  et  dont  les  caractères  ont  pris,  par  places,  ceux  de  roches 
fort  anciennes  et  même  cristallines.  Nous  devons  seulement  faire 
observer  que ,  dans  le  bassin  de  TAdour,  les  couches  nummulitiques 
dont  nous  nous  sommes  occupé  dans  le  volume  précédent,  et  celles 
incontestablement  crétacées  dont  nous  venons  de  parler,  ont  été 
coloriées  en  vert  sur  la  carte  de  France,  teinte  consacrée  à  la  divi- 
sion inférieure  de  la  formation,  tandis  qu'à  l'est,  dans  le  bassin 
supérieur  de  la  Garonne  et  dans  celui  de  l'Aude ,  elles  ont  été  en 
partie  représentées  par  la  teinte  jaune  de  la  division  supérieure  de 
la  même  formation. 

$  2.  Bassins  de  l'Aude  et  de  la  Oaronne  supérieure. 

Si  l'on  a  peu  écrit  sur  la  formation  crétacée  des  versants  nord 
et  sud  des  Pyrénées ,  on  ne  s'est  guère  occupé  davantage  de  ses 
caractères,  dans  Taxe  même  de  la  chaîne,  depuis  que  M.  Dufrénoy  (i) 
a  décrit  le  massif  du  Mont-Perdu,  et  en  a  rapporté  à  la  dernière 
période  secondaire  les  roches  tourmentées,  contournées  et  d'un  as- 
pect si  ancien.  Ramond  avait  bien  signalé  des  fossile^  dans  ce  massif; 
mais,  malgré  quelques  aperçus  ingénieux,  c^est  réellement  à  celui 
des  auteurs  de  la  Carte  géologique  de  la  France  que  nous  venons  de 
nommer  qu'est  dû  le  véritable  classement  de  ce  système,  placé  par 
M.  de  Charpentier  dans  son  terrain  du  calcaire  alpin  ou  du  calcaire 
du  Jura.  Aussi,  quoique  ce  soit  sortir  de  notre  cadre,  croyons-nous 
devoir  rappeler  en  peu  de  mots  ce  qu'a  dit  M.  Dufrénoy  sur  cette 
partie  importante  des  Pyrénées. 

Le  massif  du  Mont-Perdu  est  entièrement  composé  par  les  couches      m^^^ 
crétacées  reposant,  à  stratification  discordante,  sur  le  terrain  de  tran-  Biont.p«rda. 
silion,  qui  vient  se  terminer  en  pointe  au  bas  du  cirque  de  Gavar- 
nie  et  recouvre  lui-même  le  granité  de  la  vallée  de  Lavedan.  Vu 

[\)  Lac,  cit.f  p.  418. 


A'ime  c^riaine  disiance,  comme  <lu  Pic  du  Midi  de  Bigorrc  on  dQ 
Pim^né,  on  rpconiisît  ftcilcmenr  qur  ce  massif  psi  lout  i  fait  dis- 
tinct du  rcsle  de  la  chaîne,  la  forme  de  ses  croies  allongt^fii  « 
pitiés,  l'aspeci  génfral  des  rorhis  qui  lecnmposenl,  la  dirccliondc 
lies  couches,  et  même  jusqu'k  la  disposilion  en  /'lages  des  glacière 
qui  occupent  ses  pentes  les  plus  (levées ,  tuui  leud  k  le  hf  parer  des 
montagnes  environnantes. 

I.cs  strates,  quoique  repliés  el  pli«.«és,  pour  ainsi  dire ,  en  diven 
sens,  comme  on  l'ohserTe  si  rréquemmenl  dans  h  formation  houil- 
lère, aiïecient  cependant  une  direriimn  gOn^^rale  el  tint!  incliuaimn 
de  20  à  SS"  au  S.  15  S  18°  E.  Cette  direciion,  la  seule  (jue  l'on 
puisse  observer  d'une  grande  dislance,  est  aussi  celle  qui  a  présidé 
k  la  forme  des  escarpements,  coupés,  pour  la  plupart,  verticale- 
ment, el  séparés  les  uns  des  autres  par  des  plans  peu  inclinés.  Celte 
disposition  est  surtout  remarquable  dans  le  cii-quc  de  Gavarnie, 
dont  la  triple  enceinte  de  rochers  à  pic  et  de  glaciers  disposés  en 
gradins  fait  i  juste  titre  l'admiration  des  voyageurs.  On  y  remarque 
de  nombreux  coniournemcnls  dans  les  couches  que  l'un  pourrait 
croire  verticales,  si  on  ne  les  suivait  que  sur  une  petite  étendue. 

Les  assises  inférieures  constituent  des  grés  1res  durs  ressemblant 
bi'aucoup  à  la  grauwacke  de  transition ,  avec  laquelle  ils  avaient  été 
confondus.  Ils  sotitâ  grain  trfs  Gn,  pltis  ou  moins  schisteux,  mica- 
cé, grisou  quelquefois  rouge  lie  de  vin,  renfermant  des  empreintes 
végétales  peu  délerminablcs;  un  calcaire  impur  y  est  parfois  asso- 
dé.  Ces  deui  roches  forment  les  deux  premiers  gradins  du  cirque. 
Le  calcaire  contient  des  fossiles  assez  nombreux ,  mais  peu  détermi- 
nables.  Dans  l'assise  la  plus  basse,  M.  Dufrénoy  a  cru  reconnaître 
des  traces  de  rndisiea  du  genre  Caprine,  et  plus  haut  des  Hutires, 
rappelant  tes  0.  biaun'culala  ou  vesicuiaris  et  carinala ,  puis  des 
échinodermea  &  peine  reconnaissables  ;  mais  nous  avons  trouvé  pré- 
cisément sur  ce  même  point  i  l'entrée  du  cirque,  dans  ces  calcaires 
noirs  micacés,  une Ananchytes  striaia,  àom  la  détermination  spéci- 
fique ne  peut  laisser  de  doute  (1  ).  Le  même  savatil  signale  m  outre 
des  polypiers ,  des  Orbiioliies  dans  le  grés  calcaire,  puis  des  luocé- 
rames,  les  Peeten  asper  eiquadricostatus,  des  Spondyles  et  des  Sphé- 
rolites.  Les  silex  noirs  sont  aussi  fort  répandus,  soit  se  fondant  dans 
It  plie  calcaire,  soit  an  contraire,  nettement  séparés  de  leur  gangue. 

An-de»os  de  celte  grande  épaisseur  de  grès  et  de  calcaires  mi- 

(*)  D'Arohiae,  Ifoles  inéditm. 


BT  DE  Là  0 ABONNE  SUPÉRIEURE.  671 

cacés,  se  montrent  encore  des  grès,  des  calcaires  et  des  schistes  qne 
M.  Oufrénoy  regarde  comme  faisanl  partie  de  ce  même  système, 
quoique  ayant  un  aspect  moins  ancien  que  les  précédents.  La  pré- 
sence de  corps  organisés  lenticulaires,  qui  seraient  communs  aux 

a 

uns  et  aux  autres,  l'a  déterminé  à  faire  ce  rapprochement  Les 
roches  du  troisième  gradin  du  cirque,  et  les  sommités  qui  en  cou- 
ronnent la  crête,  telles  que  le  Mont-Perdu ,  le  Cylindre,  les  tours 
du  Marboré  et  la  firèche-de- Roland,  sont  principalement  un  calcaire 
schisteux  noir,  un  calcaire  compacte  noir,  avec  de  nombreux  filets 
spaihi(|ucs,  un  grès  calcaire  et  un  calcaire  jaunâtre  compacte,  par- 
faitement semblable  à  certains  calcaires  jurassiques.  Ces  quatre 
roches  alternent  plusieurs  fois  et  sans  ordre  ;  néanmoins  le  calcaire 
schisteux  parait  occuper  la  partie  inférieure  de  cet  ensemble ,  et 
serait  masqué  par  le  glacier  qui  est  au-dessous  de  la  Brèche-de- 
Roland.  On  l'observe  vers  le  pied  de  l'escarpement ,  sur  le  versant 
espagnol  ;  il  forme  la  haute  plaine  de  la  base  du  Mont-Perdu ,  se 
retrouve  à  diverses  hauteurs,  et  alterne  avec  le  calcaire  compacte 
noir  en  couches  puissantes,  chargées  de  bitume,  et  avec  des  silex 
noirs  en  rognons.  C'est  dans  ces  assises  que  Ramond  a  découvert 
d'assez  nombreux  fossiles,  mais  les  Ammonites  qu'il  indique  au 
Pic-Blanc,  et  celles  que  i\l.  La  Beaumette  a  rencontrées  sur  le 
chemin  de  la  Brèche,  n'étaient  sans  doute  pas  dans  les  couches  où 
abondent  les  Nummulites  et  1rs  Orbitolites,  qu'a  citées  M.  Dafrénoy 
dans  le  massif  du  iMont-Perdu ,  lesquelles  font ,  suivant  nous,  partie 
de  la  formation  nummulitique  ou  tertiaire  inférieure.  Nous  avons 
appuyé  cette  opinion  sur  les  recherches  de  M.  Leymerle  qui  a  fait 
voir  que  les  tours  du  iVJarboré,  le  Cylindre  et  le  Mont-Perdu  lui- 
même  reposant  sur  la  craie,  représentaient  la  véritable  formation 
nummulitique  {antè,  vol.  III,  p.  50). 

Ce  dernier  géologue  (1),  tout  en  reconnaissant  que  les  couches 
de  ces  montagnes  offrent  des  contournements  brusques,  soit  au  N., 
soit  au  S.,  p<>nse  que  leur  disposition  générale  est  assez  régulière 
lorsqu'on  les  considère  en  grand.  Elles  sont  faiblement  Inclinées  au 
N.  et  leur  direction  diffère  peu  de  celle  de  la  grande  muraille  qui, 
formant  le  gradin  supérieur  du  cirque,  se  prolonge  à  l'O.  par  les  tours 
du  Marboré  et  la  firèche-de-Roland.  Sans  avoir  ajouté  beaucoup  aux 
observations  de  ses  prédécesseurs,  il  a  constaté  néanmoins  ce  fait 
important,  que,  vers  la  base  du  massif,  il  y  a  des  couches  de  craie 


(4)  Compt.  rend.,  voL  XXIX,  p.  308.  4840. 


.:!'     ..,J 


&13  BA881NS  m  L'aUDK 

avec  des  Orbitoiites,  VAnanchytes  ovata  et  YOstrealarva.  semMabki 
^  celles  dont  nous  allons  parler  aux  enfirons  de  Gcnsac  et  de  MoDiéoD, 
au  pied  septentrional  de  la  chaîne.  C'est  sur  cette  assise,  iocontesu- 
blement  crétacée  et  appartenant  même  à  la  partie  supérieure  de  h 
formation,  que  reposerait  le  massif  précédent.  On  y  trouve  les  fo8« 
siles  d'Aurignac ,  de  Mancioux  »  etc.  (Haute-Garonne) ,  et  dans  h 
même  position.  M.  Leyroerie  fera  sans  doute  connaître,  pardes  profils 
détaillés  et  un  mémoire  plus  étendu,  ces  relations  encore  un  peu  fa- 
gues,  et  qui  exigent  une  étude  très  minutieuse  pour  mettre  bieo  en 
lumière  les  résultats  des  phénomènes  qui  ont  accidenté  d'une  ma- 
nière si  remarquable  cette  .partie  centrale  des  Pyrénées. 

A  Monléon  et  à  Gensac,  sur  la  limite  des  départements  des  Hantes- 
Pyrénées  et  de  la  Haute-Garonne,  le  même  géologue  (i)  a  obser? é 
une  assise  crétacée  très  fossilifère  que  l'on  peut  suivre  au  delà  par 
Saint-Marcet,  Latoue,  Saint-Martory,  Roquefort,  etc.  Cette  assise» 
sur  la  position  stratigraphique  de  laquelle  il  se  borne  à  dire  qu'elle 
est  comprise  entre  des  calcaires  et  des  schistes  noirs,  avec  Orbito- 
iites coniques  et  Caprotines  en  dessous,  et  des  dépôts  nummulitiques 
en  dessus,  est  composée  de  marnes  grises  et  jaunâtres  et  de  calcaire 
marneux  jaunâtre,  reposant  sur  un  calcaire  blanc,  peu  fossilifère  et 
peu  épais,  La  stratification  en  est  assez  obscure,  et  les  couches 
semblent  plonger  à  peu  près  vers  le  N. 

Sur  (iO  espèces  fossiles  que  M.  Leymerie  y  a  recueillies ,  23  lui 
ont  paru  nouvelles,  et  17,  déjà  connues,  appartiennent  évidemment 
au  groupe  supérieur  de  la  formation.  Ce  sont  :  Ammonites  lewe^ 
siensis^  Sow.,  Baculites  anceps,  Lam.,  Natica  rugosa,  Hœn., 
l'erebratula  alata^  Lam. ,  Thecidea  radians^  Defr. ,  Osûrea  vesicu" 
taris ^  Lam.,  0.  lateralis^  Nils.,  0.  larva^  Lam.,  Gryphœa  auri- 
cularis^  Brong.  [Exogyra pyrenaica,  Leym.  (2)],  Spondylus  Du-- 


[h)  JBuii.,  2*  sér.,  vol.  VI,  p.  568.  K^k^,-^  Mémoire  sur  un  nou- 
veau type  pyrénéen^  etc.  [Mém,  de  la  Soc.  géol,  de  France^  2*  sér., 
vol.  IV,  p.  477,  4  854,  avec  3  planches  de  fosdiles). 

(2)  Il  est  regrettable  que  M.  Leymerie,  en  donnant  un  nouveau  nom 
à  cette  espèce,  connue  depuis  vingt-cinq  ans,  ait  ainsi  ajouté  à  la 
confusion  déjà  faite  par  M.  Aie.  d'Orbigny.  Il  nous  paraît  en  outre 
que  \  Orbitoiites  socialisa  Leym.,  n'est  autre  que  le  véritable  Lyco^ 
phris  leriticularis,  Montf.,  si  souvent  pris  pour  une  Nummulite  ; 
Y  Orbitoiites  disculus,  Leym.,  serait  une  simple  variété  de  YOrbito^ 
lites  macroporOf  Lam.,  et  YO,  secans^  Leym.,  YO,  mcdia^  d'Arch. 
Ces  trois  espèces  se  trouvent  dans  la  craie  supérieure  de  Belgique , 


ET  DE  Là  Garonne  supiRisoRB.  A7S 

templeanuSi  d*Orh,  ^  Pecten  striato-costatus  ^  Gold.,  Ananckytes 
ovata,  Lam.  (1),  Hemipneustes  radiatus,  Ag.  On  y  irooye  égale- 
ment la  Terebraitda  Venei  que  nous  avons  vue ,  dans  la  formation 
nummulitique,  associée  à  VOstrea  lateralis,  et  une  grande  quantité 
d'OrbitoIites.  Ces  divers  fossiles,  mélangés  dans  toute  Tépaisseur 
de  rassise»  n'affectent  aucun  ordre  dans  leur  distribution;  mais  nous 
ne  voyons  aucun  motif  pour  croire  qu*ils  représentent  autre  chose 
que  la  faune  du  premier  groupe  de  la  formation ,  aucune  des  es- 
pèces citées  n'appartenant  exclusivement  au  second ,  comme  Ta  fait 
voir  M.  Hébert  (2).  M.  Leyinerie  (3)  a  encore  signalé  à  Belbèze 
(Haute-Garonne)  des  calcaires  lithographiques,  qui  paraissent  dé* 
pendre  de  la  formation  crétacée. 

Les  roches  des  environs  de  Fortou  et  de  Sougraignes,  dit  D^truntst 
M.  Vène  (6),  appartiennent  aussi  à  cette  formation.  Ce  sont  des  i'Àad«t 
alternances  de  grès  siliceux  avec  silex  »  de  marnes  noires,  de  cal- 
caires argileux  coquilliers,  de  marnes  sableuses  avec  des  Spatangues 
et  d'autres  fossiles,  de  calcaires  plus  on  moins  purs,  compactes  ou 
siliceux,  également  coquilliers.  La  stratification  en  est  assez  dis- 
tincte. Leur  direction  est  E.-S.-E.,  O.-N.-O.,  et  le  plongement  de 
30  à  &0  degrés  au  S.-S.-O.  Tout  le  système  s'appuie  contre  le 
terrain  de  transition  des  hautes  Corbières. 

Les  anciennes  exploitations  de  jayet  ont  fait  connaître  trois  gise- 
ments principaux  de  cette  substance.  Celles  de  Sougraignes  étaient 
dans  des  grès  siliceux  jaunâtres,  supérieurs  aux  calcaires  de  la 
vallée;  aux  environs  de  Fortou,  au  contraire,  les  fouilles  ont  été 
faites  dans  les  grès  siliceux  inférieurs  à  ces  mêmes  calcaires  ;  enfin , 
dans  la  vallée  où  se  trouvent  les  sources  salées,  les  recherches  ont 
encore  été  dirigées  sur  d'autres  couches.  Ces  diverses  assises  ne 
paraissent  pas  d'ailleurs  occuper  une  position  relative  déterminée, 
et  elles  se  remplacent  les  unes  les  autres.  Quant  au  gypse,  il  accom- 
pagne les  marnes  noires. 


et  la  dernière  caractérise  en  outre  les  calcaires  jaunes,  supérieurs 
du  sud-ouest,  ainsi  que  les  dernières  couches  crétacées  du  Dauphiné. 
(4)  A  en  juger  par  la  fig.  4 9  pi.  44>  que  donne  M.  Leymerie,  cet 
échinoderme  est  beaucoup  plus  voisin  de  1'^.  conica^  Ag.,  que  de 
VA,  ovatOj  Lam* 

Bull.,  V  sér.,  vol.  VI,  p.  669.  4  849. 
Compt.  rend.j  7  juillet  4845.  —  V Institut,  9  juillet  4845, 
p.  245. 

(4)  Antu  des  mines ^  3«  sér.,  vol.  YI»  p.  465.  4834. 


s 


I 


tlft  usants  M  l'acdb 

A  l'est  de  SoDFiraigncs  se  uioiiircnt  5  sources  saléfs  cju'ali- 
mente  la  poiitc  rivii're  cli- Salza.  I.a  (]uanliti>  ^'pau  qtiVUes  four- 
niiiiPiit  ei  le  àeçré  <le  salure  konl  v.irial)]e^,  et  M.  Vène  suppose 
qu'il  cxiMe  un  aiiia»  de  srl  gamine  coiiïidérable  dans  rintérieur  de 
la  moniagiic  oimr'e  au  sud  de  la  vallée  des  Source».  Une  masse  de 
crue  subhiance  «urait  en  ellei  cià  micimirée  prta  de  Bugaracb,  au 
fond  de»  travaux <|ui  avaieni  pour  ohjel  reiploilnliun  du  jajet.  Cet 
ensemble  du  couches  oITre  beaucoup  d'analogie  avec  celui  qu'on 
observe  autour  de  Sallies  (Basses- Pyrénées) ,  où  le  sel  gemme  a  éli 
réceaimeiit  mis  b  découvert. 

M.  Leyuieiie,  daas  sa  iXote  sur  les  giln  salifcres  des  Pyréiiéet 
françaises  (1),  ne  s'est  pafi  prononcé  sur  l'âge  précis  des  coucIibs  sa- 
lifères,  dont  (juelques  unes  >ippai'iiendraipiil ,  suivant  lui,  à  la  craie, 
et  d'autres  seraient  plus  récentes.  Quant  è  leur  propriété  salifère, 
elles  la  devraient  i  des  actions  postérieures  il  leur  rormation  ,  telles 
que  celles  de  vapeurs  et  de  gaz  qui  auraient  entraîné  des  substances 
solubli'S  ou  non ,  lors  de  l'apparition  des  dioriies  du  pays.  Une  su- 
blimation de  celle  sorte,  longtemps  proloiigi^,  aurait  accumulé  les 
dub-^lances  salines  sur  certains  pciinis,  au  uiilieu  des  marnes  per- 
niéabltrs,  et  leur  source  preiuiôre  serait  les  mers,  alors  voisines  de 
la  ciialue.  La  lépartilion  connue  des  gties  saliri^rcs  parait  à  l'au- 
teur d'accord  avec  r«lie  conjecture  et  avec  les  contours  présumés 
des  rivages  !i  l'E.  et  h  \'0.  Ainsi  c'est  dans  les  Corbiéres,  et  surtoni 
dans  Us  dépam  menl*  dis  fiasses- Pyrêiiéts,  qui-  ces  gites  sont  le  plus 
riches.  Les  départements  de  la  Haute-Garonne  et  celui  des  Hautes- 
Pyrénées  n'ont  qu'une  seule  source  salirëre.  En  outre,  la  relation 
des  sources  salÉes  avec  i'eiistence  des  gypses,  des  bitutnes  et  des 
diorites,  a  été  établie  par  M.  Uufrénoy,  et  la  plupart  des  gise- 
ments se  trouveraient  dans  les  assises  que  ce  dernier  savaDl  a 
désignées  sous  le  nom  général  de  terrain  crétacé  supérieur. 

Sans  donner  aucun  détail  stratigraphiijue  ni  gi'ol(%iquG  ï  l'appui , 
M.  Leymerie  (2)  a  proposé  de  diviser  en  trois  étages  et  de  caracté- 
riser comme  il  suit  la  rormaiion  crétacée  des  Corbiéres ,  en  allant  de 
haut  en  bas,  ou  â  partir  des  dépôts  nuiiimuliliqucs  :  1°  Crait,  com- 
posée de  manies  sableuses,  de  calcaires,  de  grès  scliisleux  micacés. 


II]  Mèm.  de  l'Àcad.He  Toulouse.  18i8. 

(2)  Mêin.  de  ta  Soc.  géol.  de  France,  2*  sér.,  vol.  I,  p.  343, 
48i6. 


IT  M  LÀ  OÀlOimi  SUrtMlUBK.  M5 

de  marnes  noires  et  de  calcaires  noirâtres  (Bains  de  Rennes  {V  Ba- 
garach ,  Soalatge) ,  renfermant  VHippurites  biocuiata,  VU.  orga^ 
nisans,  Des  Moul. ,  la  Spherulites  ventricosa,  \e  Fungia  poly» 
morpha  ou  Cyclolites  elliptica  et  d'autres  polypiers,  Je  Spatangus 
gibbus,  le  Spondylus  spinosus,  le  Cirrus  depressus,  le  Peclen 
quinquecosiatus  et  des  Ammonites.  L'auteur  place  avec  doute  sur 
le  même  horizon  des  psammiies  ou  gi*ès  schistoldes  qui  renferment 
des  Tortues  d'eau  douce  et  des  feuilles  de  saule  (  Pradines).  2*  Grès 
vert,  comprenant  des  grès  siliceux  avec  lignites,  des  marnes  et  des 
calcaires  en  général  gris  ou  noirâtres  et  compactes  (La  Glapc,  Bu- 
garach),  et  caractérisés  par  VExogyra  sinuata,  VExogyra  columba, 
la  Terebratula  sella,  la  Pholadomya  Langii ,  la  Trigonia  alœfor^ 
mis?  des  Huîtres  plissées,  de  gros  Nautiles  et  des  Ammonites.  On 
remarquera ,  que  sur  cinq  espèces  déterminées,  il  y  en  a  trois  qui 
sont  des  plus  caractéristiques  du  groupe  néocomien  que  M.  Ley- 
merie  place  cependant  au-dessous,  où  il  serait  représenté  par  des 
calcaires  saccharoîdes  ou  esquilleux  (Estagel,  Bugarach  ),  et  où  se 
trouveraient  encore  des  Hippurites,  douteuses  à  la  vérité,  et  la 
Chama  ammonia,  coquille  d'autant  plus  incertaine  ici,  que  son 
horizon  est  au-dessus  de  celui  de  plusieurs  des  espèces  précédentes. 
Les  phénomènes  ignés  dont  la  chaîne  des  Pyrénées  a  été  le  théâtre 
depuis  le  dépôt  des  sédiments  secondaires  ont  plus  ou  moins  modifié 
et  altéré  ces  derniers  dans  leurs  caractères  minéralogiques ,  indé- 
pendamment (les  perturbations  profondes  qu'ils  ont  éprouvées  dans 

(4)  Voyez,  pour  celle  localité,  Rolland  duRoquan,  Description 
fies  fossiles  de  la  fomille  des  rtidistes  qui  se  trouvent  dans  le  terrain 
crétacé  des  Corhières ,  in-4  avec  8  pi.  Carcassonne,  184t.  — 
H.  Michelio,  Iconugraphic  zoophjto logique^  pi.  64  à  73. 

Nous  citerons  encore,  parmi  les  espèces  que  nous  connaissons  dans 
ces  couches  et  qui  ont  été  recueillies  par  M.  de  Boissy,  le  Micraster 
brevis,  V Holastrr  subglobosus^  YAnanehytes  striata^  de  Soulatge, 
le  Cyphosoma  ornatisstmum,  à  l'Hermitage,  près  de  Rennes,  deux 
Qdaris,  de  Soulatge,  dont  l'un  paraît  être  le  C  vesiculosus  et 
l'autre  le  C  clav/gcra;  le  Diadema  Kleinii,  Cyprina,  voisine  de  la 
C.  regularisj  /Irca  ligcriensis.  Cardia  m  Moutnnianum.h.  la  Vialasse, 
sur  la  roule  de  Bugarach,  avec  une  Volute  voisine  de  la  V-  Gueran^ 
^eri ,  et  un  Rostellaire;  Pecten  alpinus  [Janira  />/.,  dOrb.  ),  avec 
XOstrea  proboscidea,  sur  le  chemin  des  bains  de  Rennes  à  la  mon- 
tagne des  Cornes;  le  Pecten  Fleuriausianus^  à  Fortou,  et  les  rudistes 
suivants  dans  la  montagne  que  nous  venons  de  nommer  :  Hippurites 
bioculata^  suXcata  et  dilatata^  la  Radiolites  angeoides,  comprenant 
les  jR.  rotiilaris,  turbina  ta  et  ventricosa^  puis  la  Caprinula  JSoissyi. 


71 


U16  DISSINS  DE  L'ACDE  ET  DU  LA  GiRONNE  StIpàntBUBK. 
leur  sliaiificalion  et  leur  relief  :  or.  ces  deuï  ordres  de  faits  qui  se 
rnuachent  les  uns  au  mdamorplii.sme  ou  à  la  cuimaissance  des 
Dlons,  et  les  autres  aux  soulèvements,  .seront  traités  plus  tard  avec 
tuus  les  <lévdop|>emcnB  dont  ils  sont  .susceptibles,  dans  des  chapitre 
cxclosivenient  consacrés  ï  ces  iuiponantes  parties  de  la  science,  et 
où  l'examen  des  ihéoiies  générales  devra  être  nécessaire  tu  eut  K- 
compagaé  des  faits  sur  lesquels  elles  s'appuient 


-—   *        -      ^'1    -Jri    m»  JLm 


CHAPITRE    IZ. 


FORMATION  CRÉTACÉE  DU  BASSFN  DU  RHONE. 


S  1.  Saat  Iianguedoe  et  Viwmtmg, 

Dans  le  Vivarais  et  le  haut  Languedoc,  à  partir  de  Baix,  sur  la 
rive  droite  du  Rhôue ,  et  suivant  une  ligne  arquée  qui  passe  à  Test 
de  Villeneuve ,  de  Barjac ,  d'Alais ,  d' Anduze ,  et  descend  au  S.  vers 
Montpellier,  la  Carte  géologique  de  la  France  montre  que  la  forma- 
tion crétacée  occupe  le  sous-sol  de  Tespace  compris  entre  cette 
ligne  et  le  Rhône ,  mais  masquée  sur  beaùboup  de  points  par  des 
dépôts  tertiaires ,  marins  ou  lacustres.  Une  étude  détaillée  et  suivie 
nous  manque  encore  sur  diverses  parties  de  celte  surface ,  dont  le 
mémoire  de  M.  Dufrénoy,  que  nous  avons  souvent  cité,  a  fait  con- 
naître les  caractères  généraux. 

Dans  sa  Note  sur  deux  montagnes  remarquables  des  environs  de 
Montpellier  (1),  M.  Marcel  de  Serres  a  fait  remarquer  que  les 
couches  néocomiennes  du  sommet  de  l'Ortus  manquaient  sur  la 
montagne  de  Saint -Loup ,  dont  la  crête  est  formée  par  les  couches 
verticales  de  VOxford-clay  inférieur.  Le  même  savant  a  décrit  sous 
le  nom  de  Nisea  des  moules  de  corps  organisés  trouvés  dans  la 
craie  compacte  inférieure  des  environs  de  Ntmes,  et  qui  paraissent 
avoir  quelque  rapport  avec  les  Magiles  (2).  Une  Note  sur  les  bas- 
sins  de  Montferrier  et  de  Montpellier  renferme  aussi  quelques  dé- 
tails sur  les  couches  néocomiennes  des  deux  côtés  de  la  petite  chaîne 
de  Monneau,  et  8*appuyant  contre  le  coral-rag.  M.  Marcel  de 
Serres  établit  dans  ces  couches  quatre  divisions  assez  distinctes  dans 
le  vallon  de  la  Valette,  mais  qui  ne  doivent  être  regardées  que 
comme  des  accidents  particuliers ,  et  dont  il  n*a  point  d'ailleurs 
cherché  à  préciser  la  position  dans  Tensemble  du  groupe  inférieur 
auquel  elles  appartiennent. 

l\\  Mém.  de  VAcad.  des  se.  de  Montpellier,  p.  425.  4848. 
(2)  Ann.  des  se.  natur,^  vol.  XI V^  p.  4.  4840. 


478  HAUT    LANGtlBDOC 

La  (.'arle gêoioijiqiie  du  département  du  Gard  (1).  due  aux  re- 
chcrcbes  du  M.  Ern.  Diimas ,  et  dont  il  n'a  cncoru  paru  que  deux 
feuilles  sans  leite ,  est  l<:  seul  travail  détaillé  que  t)i>ua  connaissions 
sur  cette  partie  du  la  Fraucc.  A  l'est  de  rarruudissvuieut  du  Vit^an, 
l'auteur  indique  seulemeut  le  groupe  néocouiien,  se  protuugeanl  su 
S.  dans  le  dcparicment  de  l'Hérault ,  et  au  N.-E.  dans  l'arrondis- 
sement d'Alais.  Plusieurs  promuutuires  ou  îlots  jurassiques  inicr- 
roinpeiil  sa  cunitniiité.  Au  N.-Ë.,  et  jusqu'au  delà  de  l'Ard^che,  le 
groupe  nôocumieii  s'appuie  au  couchant  contre  la  furinatiou  juras- 
sique, et  s'éti'iid  au  levant  jusqu'au  AbAne,  masqué  depuis  Saini- 
Naiaire  jusqu'à  Vaguas  (Ardèchc)  par  des  dépôts  tertiaires  lacustres, 
de  mëmeque  sur  la  rive  gauche  du  Gardon,  il.  Dumas  place  au-dessiu 
de  ce  groupe  des  gi  Es  et  des  sables  avec  lignites  et  argiles  r£fractaires, 
dont  un  petit  lambeau  existerait  h  Rrouzet ,  et  un  autre,  beaucoup 
plus  étendu,  allongé  du  N.-E.  au  S.-O.,  se  voit  partie ulièrunient 
dans  le  département  de  l'Ardècbe  ,  et  traverse  la  rivitre  de  ce  Dum 
près  de  Vallon,  Une  assise  plus  récente,  reiiîermaiil  des  Hippuriles 
et  des  Nériiiées,  le  recouvre  de  Vaguas  i  Salayas,  au  sud  de  Vallon  ; 
mais  ces  désignations  de  la  légende  de  la  carte  ne  nous  apprennent 
rien  sur  les  vrais  caractères  et  les  vrais  nipjMrts  de  ces  dépôts. 

Dans  une  communication  (aite  k  la  Suciété  géologique,  le  même 
observateur  (2}  a  divisé  comme  il  suit  le  groupe  néucomien  du  dé- 
parlement du  Gard  :  1°  calcaire  ï  Caprotina  ammonin;  3°  calcaire 
à  Tnxasler  coinfilaïuiTiu;  ï'  marnes  iirgiieuse*  avec  Oélcniiiites 
plates;  h"  calcaires  compactes  avec  Terebraiuladiphya,  Belemnitet 
lotus  et  Nonoralii,  reposant  sur  te  lias,  4,  la  limite  des  départements 
du  Gard  et  de  l'Ardéche.  Eu  général,  le  groupe  recouvre  transgreS' 
siïcmcnt  la  formation  jurassique,  mais  queli|ueriiis  aussi  il  y  a 
concordance.  Les  divisions  précédentes  se  voient  depuis  le  pont  de 
Briége  jusqu'au  village  de  Mages ,  formant  une  série  de  collines  à 
droite  de  la  route.  Sous  l'ancien  château  de  Iloussun ,  on  observe 
de  bas  en  linut  :  1°  calcaire  très  compacte,  blanc  jaunâtre,  en  bancs 
de  0'",25  11  0'",30  d'épaisseur,  et  de  8  à  10  mètres  de  puissance 
totale,  recouvrant  Iransgressivement  l'étage  d'Oiford ,  et  caracté- 
risé |wr  le  Belemnites  latus  et  V Ammonites  cryptoceras;  ce  serait  le 
niveau  de  la  Terebraivia  diphya  à  Bérias  (Aitléche)  et  à  Gigoodas 


(i)  Arrondissement  du   figan,   4   feuille.  1S4i.  —  Id.  d'Jlaii. 
18iS. 
(S)  £uU.,  3<  >ér.,  vol.  Ul,  p.  <S9.  UiS. 


BT  TITARAIS.  Z|79 

(Yauduse);  2®  marnes  grises  avec  Belemnites  lotus  ^  dilatatm^ 
extinctorius  et  Orbignyanus,  très  abondantes  surtout  à  Mons  et  à 
Bérias;  S""  calcaire  blanc  jaunâtre  ou  bleuâtre  et  marneux,  d*un  as- 
pect crayeux,  et  renfermant  la  Caprotina  ammonia. 

M.  d*Hombres  Firmas  a  publié  un  Extrait  d'un  mémoire  sur  les 
Sphértdites  et  les  Hippurites  du  département  du  Gard  (1),  la  des- 
cription de  la  Nerinea  trochiformis^  et  une  notice  sur  la  Nérinée 
gigantesque  (2),  celle  d'une  Moule  géante  fossile  de  la  craie  de 
Sebéne,  au  sud  d'Anduze  (3),  enfin  des  observations  sur  la  7ere- 
bratula  diphya  {k). 

Suivant  M.  de  Malbos  (5),  le  groupe  néocomien  du  Vivarais  se 
composerait,  à  partir  de  Tétage  d'Oxford  :  l**  de  calcaires  gris  avec 
Cidaris  coronata,  Gold.  (6),  Spatangues,  Pecten,  Aptychus,  Limes, 
Belemnites,  Ammonites,  Térébratules,  etc. ;  2"  de  marnes  grises 
feuilletées,  de  marnes  plus  compactes  avec  de  grandes  Ammonites; 
3"*  de  bancs  nombreux  de  calcaire  marneux  en  rognons ,  bleus  au 
centre,  donnant  de  bonne  chaux  hydraulique,  et  renfermant  beau- 
coup de  Toxaster  complanatm ,  d*Fxogyra  aquila ,  de  Pholado- 
myes,  de  Gervillies,  d'Ammonites,  etc.  Les  calcaires  à  Caprotina 
ammonia  recouvrent  le  tout  vers  les  montagnes  de  Barjac.  Du  côté 
de  Cruas,  on  trouve  le  calcaire  caractérisé  par  les  corps  appelés 
Nisea,  et  qui  est  le  même  que  celui  des  environs  de  Ntmes. 

Il  n'y  a  dans  le  Vivarais  que  de  faibles  lambeaux  rapportés 
par  l'auteur  au  ^m  vert,  sans  désignation  plus  précise.  Ils  for- 
ment des  collines  isolées  à  Meisse,  Rochemaure,  Viviers,  Bourg- 
Saint-Andéol ,  Salarac  et  Vaguas.  Sur  ce  dernier  point  les  couches 
les  plus  basses  sont  marneuses,  et  renferment  un  très  grand  Nau- 
tile. Au-dessus  sont  des  marnes  à  Belemnites  semistriatus  et  à  Pli- 
catules,  des  marnes  noires  avec  des  Gryphées,  de  grandes  Ammo- 


(1)  BulL,  vol.  IX,  p.  490.  1838.  —  Recuril  de  mémoires  et 
(V observations,  eic,  p.  169;  in-8.  Nîmes,  1838. 

(2)  Mém.  sur  la  formation  ffitn  cabinet  d'amateur,  4  844.  — 
Recueil  de  mémoires^  etc.,  p.  207. 

|3)  ^/i//.,vol.  XIV,  p.  456.  4843. 

;4)  In-8,  4  pi.  4  843.  —  iV^//. /«//r^.,4  846,  p.  4  4  7.  —  Çii£7r/. 
journ.  gcoL  So(\  oj  London,  vol.  H,  n°  7,  p.   95  des  Notices, 

(5)  Bull.,  2«  sér.,  vol.  III,  p.  636.  4  846. 

(6;  Cette  espèce  étant  propre  au  coral-rag,  on  peut  douter  qu'elle 
se  trouve  dans  les  assises  néocomiennes,  môme  inférieures,  ou  bien 
que  ces  assises  appartiennent  réellement  à  la  formation  crétacée. 


mies  fl  un  Nautile ,  des  subies  ei  des  grès  avec  Huiircs ,  et  vers  le 
aoRiinct  de  grands  bancs  d'Hijipuriies  cl  de  Polypiers. 

Nous  avons  obsL'i'vë  les  c^ilcaircs  blancs,  Auis,  subcom pactes, 
quelquefois  subcrislallitis,  succMani  aux  couches  jurassiques  depuis 
Aups,  Sainl-Tliomé  et  Viviers  jusqu'à  Boui'g-Saiui*Au<lûoI(1).  Au 
nord  de  celte  route  la  vue  est  bornée  par  les  plateaux  basaltiques  des 
Coirous,  furmés  de  vastes  nappes  recouvrant  horizontalement  le> 
couches  secondaires.  A  l'ouesi  de  Bourg-Saint-Andéol,  uii  proftiod 
ravin  ^tdes  carrières  montrent  vers  le  bas  des  calcaires  gris  blanc, 
compactes  ou  subcristallins,  puis  une  roche  exclu&ivenieiit  composée 
de  crisiaui  de  carbonate  de  cliaux ,  blanc  laiteux,  enchevêtrés  les 
uns  dans  les  autres,  et  de  chaux  carbonatèe  fibreuse,  le  toat  parais- 
sant eire  le  remplissage  postérieur  d'une  fente.  Au-dessus  fient  no 
grès  calcai'ifère  dur.  jaunâli-e  ou  rosâtre,  quelquefois  ooliihiquc, 
très  fin,  en  Mis  minces  et  tourmentés.  Ces  assises,  redressées  de 
25  ï  75  degrés,  plongent  •■  l'E.  Plus  près  de  la  ville,  une  antre 
carrière  est  ouverte  dans  un  calcaire  gris  ooirihique,  avec  des  Eio- 
gyres,  VOrbiiolUen  lenliculofa,  Lam. ,  de  la  perle  du  Rhône,  et 
d'autres  fossiles  mal  conserfés,  mais  paraissant  annoncer  un  horizon 
voisin  du  gault.  comme  les  calcaires  précédents  celui  de  l'assise  i 
Caprotines.  A  un  niveau  plus  bas  on  observe,  dans  les  vignes,  un 
grès  marneux  cl  glauconieui,  grisâtre,  avec  des  Panopées  qui  rap- 
pellent les  formes  iiéoconiieimes  :  mais  nous  ne  connaissons  pas  bien 
Dca  relations  avec  les  assises  précédentes. 


Nçus  avons  vu  que  l'existence  de  la  formation  crétacée ,  dans  le 
midi  de  la  France,  avait  été  longtemps  méconnue,  et  que  c'était  aox 
auteurs  de  la  carte  géologique  générale  de  notre  pays,  et  en  particulier 
h  M.  Elle  de  Beaumont,  pour  la  Provence  et  le  nauphiné,  que  la 
science  était  redevable  de  la  séparation  des  dépôts  qui  l'y  constituent 
d'avec  ceux  de  la  formation  jurassique.  Mais  si  ce  savant  a  tracé 
avec  autant  de  sagacité  que  de  précision  les  limites  slraiigraphlques 
et  géographiques  de  ces  deux  formations,  il  n'entrait  pas  absolu- 

(4)  D'Archiac,  Noiet  inédite*.  —  Voyez,  Sur  les  environs  du 
Pont-Saint-Esprit  et  de  Boarg-Saint-Andéot ,  DuTrénoy,  Mémoires 
pour  servir  à  iine  description  géologique  de  la  France,  vol.  II, 
p.  i1-i7. 


PROVENCE.  481 

ment  dans  son  cadre  de  chercher  si  les  sous-divisions  qu'on  pou- 
vait y  établir  corres|K)ndaient  ou  non  avec  celles  déjà  reconnues, 
quoique  assez  imparfaitement,  au  nord-ouest;  d'ailleurs  les  obser- 
vations qu'il  a  faites  sur  ce  sujet  n'ont  malheureusement  pas  encore 
été  publiées  en  détail.  Or  c'est  cette  étude  secondaire  qui ,  ayant  été 
entreprise  depuis ,  sur  divers  points ,  laisse  beaucoup  à  désirer  à 
cause  du  peu  d'accord  que  nous  allons  trouver  entre  les  observa- 
teurs qui  s'en  sont  occupés. 

£n  général ,  il  n'y  a  qu'un  petit  nombre  de  ces  travaux  qui  aient 
été  exécutés  sur  une  échelle  assez  étendue  pour  qu'on  pût  saisir  les 
nombreuses  variations  que  les  couches  y  subissent  dans  leur  puis- 
sance et  dans  leurs  caractères  miuéralogiques.  De  plus,  les  soulève- 
ments qui  ont  si  profondément  accidenté  la  Provence  et  le  Dau- 
phiué  ont  tellement  altéré  et  découpé  les  contours  des  anciens 
rivages  crétacés ,  qu'on  a  peine  à  les  retrouver  et  à  relier  une  mul- 
titude de  lambeaux  appartenant  à  des  couches  autrefois  continues , 
et  actuellement  portées  à  des  niveaux  plus  ou  moins  différeuls ,  ou 
bien  séparées  et  masquées  par  des  dépôts  plus  récents.  £nfin  les 
divers  points  de  vue  où  les  observateurs  se  sont  placés,  et  l'absence 
d'uniformité  dans  les  termes  dont  ils  se  sont  servis ,  n'ont  pas  peu 
contribué  à  obscurcir  encore  Tensemble  des  résultats. 

Coordonner  ces  travaux  de  détails  bornés  à  telle  ou  telle  cir- 
conscription administrative ,  ou  bien  tout  à  fait  arbitraires ,  quant  à 
l'étendue  de  la  surface  qu'ils  embrassent ,  essayer  d'en  classer  les 
faits  les  plus  précis  et  le  mieux  observés,  de  manière  à  pouvoir  les 
comparer  h  ce  que  nous  avons  vu  dans  d'autres  pays,  n'était  pas  une 
tâche  sans  quelque  difficulté ,  et  bien  que  nous  ayons  dû ,  pour 
mieux  nous  en  rendre  compte,  étudier  nous-môme  ces  faits  sur 
place,  dans  les  localités  les  plus  propres  à  en  faciliter  l'intelligence, 
nous  n'osons  pas  nous  flatter  d'avoir  complètement  réussi ,  et  nous 
ne  présentons  notre  travail  que  comme  un  essai  que  des  recherches 
ultérieures  devront  compléter  et  rectifier. 

Nous  retrouvons  dans  les  dépôts  crétacés  du  bassin  inférieur  du 
Rhône,  en  y  comprenant  ceux  du  comté  de  Nice,  de  la  Savoie  et 
de  la  Suisse ,  les  équivalents  exacts  de  nos  quatre  groupes  du  nord 
de  la  France  et  du  sud  de  l'Angleterre  ;  mais  leurs  étages  ou  sous- 
divisions  nous  offriront  souvent  des  caractères  assez  différents  et  de 
grandes  inégalités  dans  leur  développement  en  surface  ou  en  épais- 
seur. Quelques  uns  y  sont  à  peine  représentés  sur  certains  points, 
tandis  que  d'autres  y  régnent,  au  contraire ,  avec  une  persistance 
iv«  31 


y 


I 


682  PROVENCE, 

I  i!iiiaH|iiablo,  le  long  de  tout  le  Tcrsaiil  occidciKat  des  Alpes,  pénA- 
Iraiit  mtlKie  asstï  avanl  dan»  l'itinirii-ur  de  la  diaiiie,  tels  que  le 
Cïiilt,  luiigicrops  dési{(nâ  par  Alex.  Diuiigniait  sous  k  nom  de  grh 
verl ,  ou  de  glauconie  tableuie  et  crayeme  de  la  perle  du  Ithdne , 
et  le  cfl^coiVe  <iCa/rf"o/ir(eg,  reconnu  et  nommé  cn/coirp  à  Dieé- 
rule»  par  i\.  Ëlie  de  Beautiionl.  Nous  rËpartirous  comme  il  suii  les 
dépôts  crétacés  ries  pays  (|uo  nous  vcuuus  do  mentionnei'. 


I,  Cn><>    ilxiMlH, 


{;:'"i'- 


/|.^,^<,|<-.  Ar||il«tPl«.lul... 

Des  fossiles  que  Gt  connaître  Ch.  Lévcillé  (2)  sous  les  iiums  de 
Crioceralitti  Duvalii,  Hunoratii  et  Emericii,  puis  de  Scaphites 
Puzozii,  joints  au  Scaphites  Jcanii  dfjà  décrilet  provenant  des 
mêmes  calcaires  marneux  des  environs  de  Casicllane  (  Basses- 
Alpes) ,  rapportés  alors  au  grès  verl,  appelèrent  l'attention  àes 
patéonio  logis  tes  sur  une  faune  qui  semblait  révéler  de»  caractères 
pai'Iiculiers,  et  cela  dans  le  ni€mc  temps  que  M.  de  l\Iontmoilin  dË- 
critait  les  calcaires  j'uunes  et  les  marneu  bleues  des  environs  de 
NçuchSlel  (3J.  L'année  soivanio,  MM.  liwald  et  Beyrii  h  (ù).  aprO« 
nne  eicurMon  rapide  ii  1ravL-rs  la  Siii.s.s<;,  la  Sutoie,  k  Daupliiné  et 
la  Provence,  constatèrent  la  continuité  dos  calcaires  jaunes,  dé.si- 
gnfs  depuis  sous  le  nom  de  calcaires  néocomiens,  dans  toute  celle 
(tendue,  des  bords  du  lac  de  Neucliâtel  au  lilloral  de  la  Méditer- 


(4)  Ce  fouile,  déiigné  d'abord  sous  le  nom  de  lliccras,  est  de- 
venu successivement  une  Chaîna  pourGoIdruEs,  une  CnproHna  pour 
M.  Aie.  d'Orbign;,  une  Ret/uiciiiu  pour  M.  Maiheron,  puis  une 
Rcqitieiiia  pour  M.  d'Orbigny  lui-oiemo.  Nous  nous  sommes  arrêté 
■u  nom  de  Cnpmtina  san?  y  stlaclifir  d'imporlarce  zoologique,  mais 
parce  qu'il  est  plus  Tacile  à  prononcer  que  Rri/ivrnUi  ;  peut-dire  cette 
rqison  est-elle  tout  guKsi  bonne  que  bien  d'autres  données  à  l'appui 
de  chacun  de  ces  changemeuts  de  noms. 

(2)  Mém.  de  la  Si.c.  géol.  île  Fraïue,  vol.  II, p.  313,  1837. 

(3)  Mém.  de  ta  Suc.  des  se.  iiat.  de  Neuehâtel ,  vol.  I  ,  p.  i9. 
I83«. 

(i)  Note  lur  le  terrain  crétacé  du  sud  de  la  Franee  {Arth .  fur 
Jiiatr.  iaKariien,  1S3B.  —  Bull.,  vol,  X.  p.  3S3,  1839). 


PROVENCE.  /|83 

renée.  Ce  premier  aperça,  juste  à  certains  égards,  renfermait 
néanmoins  une  erreur  grave,  celle  de  placer,  quoique  avec  doute, 
les  calcaires  à  Caprolines  au-dessus  da  gauU  (giauconie  crayeuse  ou 
grès  vert),  et  de  les  réunir  ainsi  à  la  craie  tuiïeau  avec  Sphéruliies 
et  Hippurites ,  qui  est  au-dessus  de  ce  dernier. 

Nous  examinerons  d'abord  la  formation  crétacée  au  sud  de  la 
Dnrance ,  entre  les  Bouches-du-Rhône  et  le  Var,  dans  les  deux  dé- 
partements qui  bordent  la  Méditerranée ,  et  nous  ta  suivrons  dans 
celui  des  Basses-Alpes  pour  remonter  après  au  N. ,  dans  les  dépar- 
tements de  Vaucluse,  de  la  Drdme,  des  Hautes-Alpes  et  de  Tlsère. 

M.  Matberon  a  publié  en  1839  un  Essai  sur  la  constitution  géo- 
gnostique  du  département  des  Bouches-du-Rhône  (1),  accompa- 
gné d*Qne  esquisse  géologique  et  d*une  coupe  de  ce  département , 
puis  en  18^2,  à  la  fin  de  son  Catalogue  méthodique  et  descriptif 
des  corps  organisés  fossiles ^  etc.  (2),  il  a  divisé  comme  il  suit  les 
couches  secondaires  du  sud-est  de  la  France,  à  partir  du  groupe 
tertiaire  des  lignites  {antè^  vol.  II,  p.  72^).  Les  superpositions  étant 
généralement  exactes,  il  nous  suffira  de  réunir  par  une  accolade  les 
subdivisions  qui  appartiennent  à  chacun  de  nos  groupes  pour  les 
mettre  en  rapport  avec  notre  propre  classification.  Nous  discuterons 
plus  loin  celles  des  opinions  de  Fauteur  qui  ne  nous  paraissent  pas 
pouvoir  être  admises. 

1 .  Craie  chloritée  supérieure,  Coiieh«s  roarno-cnlciiir*!, 
ovec  «tes  Hippuriirt.  des  furamiDifères,  etc..  el  dont 
l'épaisseur  varie  de  5  mètres  à  5U0.  Les  Hatiigciea 
(Bourhes-du-Hbône).  le  Buussel,  lu  (Uidière  (Vur). 

9.  Cmie  chloritée  ou  gi^  veri  supérieur.  Calcaires  fer^ 
rugiiieiix,  grès  el  niuriietde  SOa  6U0  niéires  d'épais* 

t*  groape ^  senr.  tJchiiux(Viiurlusf),laCiutdt,  lusBIartiguct,  elc. 

(Diiurlies>du*Kli6iie}. 

3.  Craie  iigno-mnmense.  Alternances  de  calcaires,  d^ar- 
gtles  el  de  niarues,  uvpc  de»  rourhes  suborduiiiiéea. 
ou  Sfulenieiit  dfS  Imces  de  lignite.  E|iuis«eiir  de  âO 
4  1U0  niètrfs.  Monl  irugon  (Vdnirlustf),  1rs  Muriiguet 
(Boui  hes'du-tlbùue  ,  le  Pluii-d'Aups  ^limite  du  Vur). 

^  groupe 4.  Gaull.  Grèt.  calcuire  .^ilireux,  ctilcaire  renugiiieui  et 

^rès  verdfitre  de   10  à  15  mètres  d'épaisseur.  Cussil 
(Boucbet* du- Rhône),  Clure  ^Vur). 

(<)  Extrait  du  répert.  des  travaux  de  la  Soc.  de  statist.  de  Mar- 
seille. 4  839. 

(S)  In-8,  avec  planclies  de  fossiles.  Marseille,  4  842. 


I 


itiu  nu>H»T>l»ln  hUiiKi*,  J.  30  i  30»  latUw 

dVpiil-our.  Ui  Lill»  [V»;,  lu  Bûloole,  Càimi 

(Houcheiitii-IIMoa). 

t»4iia  plua  cuIcMira  que  La  pri^crdrala,d*  5  A  6ailiri 

il'cpainiiiir.  Ln  LallM. 

larnvi  irii»   «u  Liliallrti  cl  ulniru  ■llcraiM. 

(^»tin«nl  prtw^iul  dn  IMInRBlln.  L»  Lsn«.  b> 

(Cil.  ...1...  eoon.adu.  ..«  1*  itoiillm.  inf.  J» 
tut  pltcia  i^prii  lu-diiMiiu  du  iinoJ). 
:>lriiii  plui  BU  nsiu  aunicfK,  irif  on  iianiln.if 
tO  i  W  nitim  ri'Awuanr.  Eicninalln,  lu  Uun 
(Vur,,  C.,i..  «le.  (m,ntbw-du.lll.ôoO. 
9.  C>l«trHpluDiiin(Hii>hbiiditlr«.Uiitôlc«Bp*cU% 
UnlSl  blmci  cl  og11lh>(|H(.  ronUrrii»  |-r  li  C*- 
prollna  nmmeiU*.  AiiIh  (rli  pnimnM.  Ors""-  ^*^ 

lulcaitM  muriitiii  «1  il<  miriid  |riiïi  oa  laaallrn. 
500ii>ilr><d-*|»<wiir.I.nAI|ri>»,  ■■LoEud'AnH, 

Ho^llEI,  Ile.  LHuachci-du-BUu.). 

II.  Iblhtnin,  cDain»  tiivirlimal  à  l>  foiùli» 
InnnliKie  el  rapràiulinl  li  nl»[r«  .lo  Pail!i.i»]  X 
l«  urgiln  da  Kiaim*n<lt<. 

I  La  plupart  des  petites  chaînes  de  monlagnes  ([uî  sillonnent  d« 
l'O,  à  l'E.  le  tk-parletnenl  des  Bouclics-clii-nhOPie,  étudiées  avec 
un  grand  soin  par  M.  Éliede  Beaumont  (l),  sont  formées  par  les  di- 
vers tiages  et  surtout  par  le  (|uatrièmc  (jroi'pc  de  la  forniitioD 
crélacÉe.  Elles  se  prolongent  h  l'E.  dans  te  département  du  Var,  El 
soûl  séparées  les  unes  des  autres  par  li-s  dépôU  tertiaires  que  doob 
avons  dËcrils  {anlê,  vol.  II,  p.  721).  Au  iiord-eal  de  Tarascoa, 
le  peiit  groupe  inoutagucux ,  appelé  la  Moniagnelte,  appartient,  sui- 
Tinl  M-  iMalheron  (2),  au  calcaire  â  Caprolincs.  Il  est  entouré  de 
dépôts  modernes ,  extepté  ati  N..  près  de  fiarbaniane,  où  se 
montre  un  lambeau  de  mollasse  tertiaire. 

1  j  clialae  des  Alpines  qui  court  O.,  E.,  de  Salnt-Gabrid  h  la 
fiuratice,  appartient  aussi  à  ce  système  de  couches  dont  on  voit  an 
petit  laoïliean  au  nord,  entre  Noves  el  ChSlcan-Renard.  Les  calcaires 
néocomiens  moyens  el  inférieurs  de  la  chaîne  précédente  plongent 
BU  H.  sous  l'étage  des  ligniles  et  sons  la  mollasse  marine.  Au  S., 
les  intervalles  de  leurs  atDeuremeiits,  ou  de  ceux  des  couches  juras- 
nques,  sont  remplis  par  cette  même  mollasse,  ou  bien  par  les  dépôts 


(I)  Recherches  sur  quelques  unesi/es  réi'olulîons  de  lasurfacetta 
globe  {itnn.  des  se.  nal.,  1S39-1830).  —  Carie  géologique  de  la 
France,  6  feailles.  (841. 

(8)  Carte  géologique  du  département  des  Bouches-dii-Rliâne , 
{  feuille  avec  coupes.  1 843.  —  L'auteur  a  représeolé  par  une  mima 
leiote  et  un  mâme  numéro  (14)  dos  étages  S  et  3 ,  qu'il  considiro 
comme  repciésentaDt  les  étages  jurassiques  de  Portland  et  de  Rimme- 
ridge. 


PROVENCE.  465 

tertiaires  plus  anciens.  Les  coupes  jointes  5  ia  Carte  géologique  do 
M.  Matheron  donnent  une  idée  satisfaisante  de  la  relation  de  ces  di- 
vers  systèmes,  et  celle  des  Alpines,  près  d*Orgon  (1),  montre  la 
série  de  ces  couches  que  nous  interpréterons  d'une  manière  diffé- 
rente de  celle  de  l'auteur. 

Aux  calcaires  marneux  d'eau  douce  succèdent  les  calcaires  ooli- 
thiques  à  Cap*otina  ammonia  du  second  étage ,  puis  è  ceux-ci  les 
calcaires  marneux  à  Toxaster  complanatus  du  troisième,  de  dessous 
lesquels  sortent  à  leur  tour  les  calcaires  gris  compactes,  qui  forment 
la  crête  des  Opies  et  appartiennent  à  la  formation  jurassique.  M.  Ma* 
theron ,  n'admettant  comme  crétacées  que  les  marnes  du  premier 
étage,  ne  trouve  dans  cette  chaîne  aucun  représentant  du  groupe 
néocomien.  Mais  cette  absence  du  premier  étage ,  de  même  que  sa 
séparation  tranchée  du  second  sur  d'autres  points,  la  liaison  de 
celui-ci  avec  le  troisième,  enfin  la  continuité  apparente  de  la 
stratification  de  ce  dernier  avec  les  couches  jurassiques  proprement 
dites,  ne  sont  que  de  faibles  arguments  en  faveur  de  son  opinion 
lorsqu'on  vient  à  envisager  plus  complètement  les  faits. 

A  l'est  d'Orgon,  dont  l'ancien  château  est  bâli  sur  le  calcaire  blanc 
oolithique  è  Caprotines,  celui-ci  est  exploité  comme  pierre  d'appareil 
dans  la  chaîne  des  Taillades  ou  des  Côtes,  dans  celle  de  Rognes,  etc. 
Ces  mêmes  calcaires  se  montrent  soit  sur  le  versant  nord,  au  bord  de 
la  Durance ,  soit  sur  le  versant  sud ,  et  là ,  comme  dans  les  Alpines, 
manquent  tous  les  étages  crétacés  supérieurs  (2).  Dans  le  massif 
compris  entre  Pellissahnes,  au  N.,  Kguilles,  à  l'E.,  Saint-Chamas, 
à  ro.,  et  la  vallée  de  l'Arc,  au  S.,  les  couches  du  deuxième 
et  du  troisième  étage  néocomien  plongent  au  N.  et  au  S. ,  et, 
depuis  la  Fare  jusque  près  de  Saint-Chamas,  elles  paraissent  être 


i*a 


n  Bull,,  vol.  XIII,  p.  434,  et  pi.  6,  f.  6.  4842. 
(2)  M.  Ldymerie  a  proposé  de  désigner  sous  le  nom  de  calcaire 
provençal  la  portion  inférieure  de  l'étage  où  les  Caprotines  sont 
rares  dans  cette  partie  de  la  Provence  (^/<//.,  2*  sér.,  vol.  YIII, 
p.  206, 4  851);  mais  si  ce  géologue  eût  poussé  ses  observations  un  pou 
plus  loin»  dans  le  Dauphiné  et  la  Savoie,  il  aurait  sans  doute  reconnu 
le  peu  de  fondement  de  sa  distinction  et  l'inutilité  d'une  expression 
tout  aussi  impropre  que  celle  d'étage  urgonien  proposée  par  M.  Aie. 
d'Orbigny.  Le  nom  le  plus  convenable  à  donner  à  cet  étage,  si  Ton 
voulait  que  ce  nom  représentât  réellement  une  localité  type,  serait 
celui  de  cari/iusic/i,  emprunté  au  massif  de  la  Grande-Charlreuse, 
ou  bien  l'expression  de  calcaires  de  Sassenagc  qui  est  la  plus  an- 
ciennement employée. 


oa  réunir  t*.nmm% 


9%tt  CCS  se«li  caracfèffcs,  i  est 
svrfiKip,  el  oeb  diiu  le  p9js  <!■ 
OMp  é'aolrrf . 

Lj  bande  rra^foy^  i  Hipforita  q«i  lonçe  le  pied 
pr^r^fiit,  tnt  pa«4ant  y^as  le  ^roape  des  i«nite»  et  réUne  de  Bcm, 
pour  r«farai>re  s*jr  i^  br^  opposé  avec  oae  indinai^oa  aa  N..  el 
former  sne  zone  étrrvUe  pn»<|Qe  coniiooe.  dirigée  O  ,  E. ,  de  l'étang 
de  Orontp  jo<qf]'Mx  Pennes  ;  celte  bande,  disons-noos.  est 
à  la  chaîne  flexoeiMe  ifui  âépare  réiaog  de  Berre  de  U 
et  qoi  ^.t  principai^mcDl  conpoâée  de  calcaires  blancs  à  CaprtH 
lineii  on  du  9ecr>nd  étage  néocomien.  Sor  son  revers  méridional  le 
plr#ng«^ent  esM  au  S. ,  et  un  massif  composé  des  argiles  à  Plicatoies 
et  df:^  calraires  à  Hippurit^  correspondant  à  cenx  da  Tersanl  nord 
tvct,u\ii'.  un  espace  z^stz  considérable  entre  Ensuis  et  la  côte,  se 
coniinuaiil  au  N.-E.,  au  delà  de  Rove,  pour  entourer  un  massir 
\\it%iisit\w\  \jà  ronpe  dirigée  des  Martignes  au  S.,  vers  Saint-Pierre^ 
montre:  tr^  bien  le  plongeinent  de  toutes  les  couches  an  N.  sons  le 
lac,  et  donne,  comme  celle  que  Ton  observe  en  suivant  son  bord 


{\)  Bull.,  ?ol.  XIII,  p.  413,  pi.  6,  f.  «.  184S. 


PROTENCB.  Ml 

méridioDat,  la  série  complète  de  la  formation  crétacée  de  ce  pays. 
On  voit  affleurer  successivement ,  il  partir  du  groupe  tertiaire  dea 
lignites  : 

I.  Cttlcuirr  bleoitre  Mfcc  de  nombreux  foramiuifBrM  «l  quel- 
ques Hippuiites. 

4.  Culcaires  remplit  d'Hippiiritet  et  de  RudtolilM,  aUeriMial  ft¥«e 
des  couche*  muriio-calcaires  et  rflofennant  det  Nérinëes  el 
des  p«ilypipts. 

3.  Culcuirc»  plus  ou  moiuH  ferrugineux,  eTec  de  nombreux  fos- 
eroune  '  sîlcs  idenliffoe».  pour  lu  ploperl,  avec  ceux  d'Ucb«nx(Taa- 
*       '^ \          cluse)  ;  entre  autres  Volula  elongata,  Sov^,^  Fungia  Sê mi' 

lunaltt,  Lam.,  Cycloliles  discoidea^  de  Blainv.,  Terebra- 
titia  f/licatUut  &OTr.,  2*.  tUmidiata,  id.,  Cucuitma  glabra^ 
id..  clc. 

4.  Calcaires  et  mamea  alternant  arec  des  traces  d«  lignite,  el 
renfermant  beaucoup  de  fossiles.  CVsl  le  niveau  du  lignite 

\         des  environs  de  Monidragon  (Vauclose). 

8«  groupe.   • 5.  Calcaires  tiès  ferrugineux,  avec  Exogyrm  eoltanba,  et  qui  se 

retrouvent  ù  Cassis  et  dans  le  dépurteonent  du  Var,  où  ilt 
renferment  des  fossiles  propres  aa  ganlt. 

IUr^tage.  6.  Marnes  argileuses,  grises  on  bleuttres,  avec  des  calcairea 
murneux,  assuciés  el  représenlunl  les  ur(>ilps  i  Plicutules. 
On  y  iroHTe  beauconp  de  Betemniits  subfusiJormU,  et  ellee 
reposent  sur  IVla^c  suivant. 
Se  ëtage.  7.  Calcaire.*  à  Caprotina  nmmonla,  eonstitnant  la  partie  esrar* 
pre  de  lu  rhume  qui  cuurt  O.-F..,  dans  lu  direction  des  bords 
des  étangs  de  Berre  et  de  Garonie,  fusqu'à  Cbftteaonenf  et 
an  delà. 

Cette  coupe ,  quoique  correspondant  à  celle  du  massif  situé  au 
nord  de  Téiang  de  Berre,  est  cependant  boancoup  plus  complète  (i). 

Sur  le  versant  méridional  de  la  chaîne  de  l'Estaque ,  les  assises 
crétacées  supérieures  qui  8*appuient  contre  les  calcaires  à  Capro- 
tines,  près  d'Knsfuès,  sont  très  développées.  Ce  sont  d'abord  des 
calcaires,  des  marnes  et  des  grès  compactes  ou  friables  et  d'une  teinte 
verte,  puis  des  calcaires  avec  quelques  Hippurites,  des  calcaires 
ferrugineux,  presque  oolithiques,  et  des  calcaires  marneux  avec  des 
bancs  d'Hippurites  et  de  polypiers,  comme  aux  environs  des 
Martigoes  (2). 

Plus  h  !*£.,  sur  le  versant  nord  de  la  chaîne  de  l'Étoile,  une 
zone  fort  étroite,  flexueuse,  s'étendani  du  Pin  à  iMimel  par  Simiane, 
et  oà  paraissent  exister  quelques  représentants  du  second  groupe 
avec  le  premier  étage  du  quatrième,  serait  comprise  entre  les 
lignites  tertiaires  et  les  assises  jurassiques.  Elle  disparaît  à  Saint- 
Savournin,  pour  se  montrer  de  nouveau,  avec  les  Hippurites  et  les 
Cydolites,  sur  le  plateau  de  la  Pomme,  et  se  prolonger  dans  le  dé- 


[  I  )  Voyez,  pour  les  couches  traversées  dans  le  tunnel  de  la  Nerthe 
et  les  accidents  qu'elles  présentent,  une  notice  de  M.  Matheron 
(iP^///.,2'sér.,  vol.  IV,  p.  261.  1846). 

[%)  Matbercm,  Essai smr  la eonstttution  géognostique^  etc.,  p.  50. 


M8  PAOVfiNGB. 

pariemeiil  du  Var  par  la  inonlagoe  de  Regagnas.  Âax  eoTirons  de 
Simiane ,  les  coudies  oui  été  renversées  comme  sar  le  bord  méri- 
dional de  fa  chaîne  de  l'Ëstaque.  En  outre,  le  soalèvement  qui  a 
déterminé  le  renversement  au  N.  de  la  chaîne  de  Regagnas,  agissant 
simultanément  avec  celui  de  la  Sainte-Baume  et  de  Saint-Gyr  qni 
lui  est  parallèle,  a  déplacé  et  isolé  divers  lambeaux  de  craie  plus  ou 
moins  étendus,  tels  que  celui  du  Plan-d'Aups,  porté  à  900  mètres 
d'altitude,  celui  des  environs  d'Allauch,  celui  d'Aubagne,  près  de 
Fénestrelles ,  etc.,  et  il  a  fait  plonger  au  S.-E.  le  puissant  maarif 
crétacé  qui,  compris  entre  Cujes,  Cassis  et  la  mer,  se  continue 
ensuite  dans  le  département  du  Var. 

Les  couches  crétacées  du  deuxième  groupe  sont  bien  développées 
sur  les  versants  sud  et  ouest  des  montagnes  d'Allauch  »  et  inclinent 
au  S.-O.  vers  Marseille.  Elles  reposent  au  N.  sur  les  calcaires  i 
Gaprotines,  semblables  aux  calcaires  compactes  des  Alpines  et  aox 
calcaires  oolithiques  d*Orgou ,  puis  elles  forment  la  colline  de 
Notre-Dame  de  la  Garde  et  Ttle  de  Ratonneau.  Les  roches  de 
cette  colline  sont  presque  entièrement  dolomitiques ,  et  ks 
dolomies  sont  aussi  très  développées  dans  les  chaînes  de  TÉtoile,  de 
Saint*Cyr  et  de  la  Sainte-fiaume.  Elles  y  sont  subordonnées  au  se- 
cond étage  néocomien ,  et  paraissent  manquer ,  au  contraire ,  dans 
les  chaînes  du  centre,  du  nord,  et  surtout  dans  les  Alpines.  La 
coupe  de  la  vallée  de  THuveaune,  entre  le  mont  Garlaban  et  le 
mont  Ludoir,  montre  qu'au-dessous  du  terrain  tertiaire  d'Aubagne 
il  doit  exister  une  faille  qui  a  occasionué  la  discordauce  des  couches 
des  deux  côtés  de  la  vallée  (1). 

Les  étages  supérieurs  de  la  formation  ne  paraissent  que  sur  un 
petit  nombre  de  points ,  au  pied  du  versant  nord  de  la  chaîne  de 
Saint-Cyr,  vers  la  Penne  et  Fénestrelles,  près  d'Aubagne,  tandis 
que  vers  le  S.  on  peut  les  suivre  depuis  Cassis  jusqu'à  la  Cadière,  le 
Bcausset ,  etc. ,  dans  le  département  du  Var.  Ces  étages  s'appuient, 
comme  précédemment,  contre  les  couches  à  Caprotines,  adossées 
elles-mêmes  au  massif  jurassique  central  de  la  montaguede  la  Guente 
et  de  celle  de  Sainl-Cyr,  qui  atteignent  325  et  639  mètres  d'alti- 
tude. Le  soulèvement,  agissant  par  le  centre,  a  produit  deux  chaînes, 
dont  Tune  incline  au  N.  et  l'autre  au  S.,  et  qui  laissent  entre  elles 
une  haute  vallée  de  soulèvement  (2).  Les  versants  nord  et  sud  du 


(1|  £uil.,\o\.  XHI,  pi.  6,  f.7. 

(2)  Matheron,  Essai  sur  la  constitution géognostique^  etc.,  p.  35. 


PROVENCB.  Ùê9 

massif,  allongé  comme  celui  de  la  Sainte-Baume,  de  r£.-N.»£.  à' 
ro.-S.-O.,  sont  formés  par  les  calcaires  à  Caprotines  constituant  le 
littoral  de  Morgioux  à  Cassis,  où  ils  sont  exploités  sous  le  nom  de 
pieire  dure  de  Cassis. 

La  coupe  de  ce  massif,  faite  par  les  membres  de  la  Société  géolo- 
gique en  iSU2  (1),  donne  une  idée  suflBsante  de  sa  composition  et 
de  la  disposition  relative  de  tout  le  système  crétacé ,  qui  plonge 
au  S.  La  vallée  profonde,  étroite  et  sinueuse  que  parcourt  la  route 
entre  Aubagne  et  la  ferme  de  la  Bédoule ,  sur  le  territoire  de  Ro« 
quefort ,  est  ouverte  dans  les  calcaires  à-Caprotines,  et  les  calcaires 
inférieurs  ou  du  troisième  étage,  avec  le  Toxastercomplanatus^  af- 
fleurent à  moitié  chemin  entre  ces  deux  points.  Le  fond  de  la  vallée 
de  la  Bédoule  est  occupé  par  un  calcaire  jaunâtre  ou  bleuâtre,  gise* 
ment  ordinaire  des  Ancyloceras^  du  NautUus  neocomiensis,  d'Orb. , 
dcV  Ammonites  consobrinus,  id.,  etc.,  et  auquel  succède  une  assise 
puissante  de  marnes  représentant,  avec  la  précédente,  le  premier 
étage  néocomien ,  couronné  à  son  tour  par  un  calcaire  qui  se  pro- 
longe jusqu'à  Cassis,  où  il  renferme  les  fossiles  propres  nu  gault 
Au  nord  de  cette  ville ,  sur  la  route  de  Marseille ,  le  calcaire  à  Ca- 
protines est  également  recouvert  par  les  calcaires  marneux  de  la 
Bédoule,  et  par  les  marnes  qui  inclinent  au  S.-O.,  de  manière  à 
plonger  sous  la  mer  à  Cassis  même ,  après  avoir  formé  la  falaise  du 
château ,  où  Ton  voit  au-dessus  des  couches  épaisses  de  ^ès  et  de 
calcaires  ferrugineux  et  glauconieux.  M.  Matheron  cite  dans  les 
marnes  précédentes ,  au  lieu  dit  Saint-Jean ,  le  Belemnites  semi^ 
canaliculattts ,  de  Blainv.,  \e  Nautilus  neocomiensis  ^  d'Orb.,  le 
N.  plicatiiSt  Sow.  {N,  Requienianus^  d'Orb.),  V Ammonites  fissi* 
costatus,  Phil.  {A,  consobrinus,  d'Orb.),  VA.  Matheroni^  d'Orb., 
VAncyloceras MatheronianuSf  id.,  Tii.  Henauxianus^  id.,  VA.  sim» 
pleXj  id. ,  etc.  (2). 

Ces  marnes  bleuâtres  sont  celles  que  nous  avons  toujours  dési- 


1)  Bull.,  vol  XIII,  p.  5H,  pi.  7,  f.  4. 

[2J  M.  Leymerio  a  découvert  récemment  des  Ichtbyosarcolites 
(Caprinelles)  placées,  dît-il.  entre  les  argiles  h  Plicatulcs  et  la  craie 
tufféau  ou  grès  correspondant  à  ceux  d'Uchaux.  On  observe  la  couche 
qui  les  renferme,  au  nord-ouest  de  Cassis,  entre  la  route  de  Mar- 
seille et  le  vallon  de  la  Bédoule,  et  elle  affleure  sur  la  route  de  la 
Ciolat  {Bull.,  2«  sér.,  vol.  VIH.  p.  207.  4851).  11  serait  intéressant 
de  constater  la  position  do  celte  couche  par  rapport  à  l'assiso  qui 
représente  le  gault  dans  le  même  pays. 


A90  PHOVKHCB. 

gnéesaou»  le  mirn  de  marnes  à  l'Ui-fituks,  que  imus  rctrouvcrani 
Bt  iléTi'Ioppées  aux  envIroiM  d'Api,  au  delà  de  la  Duratice  ,  pi  qui. 
axstid  (te  Vxm^,  sont  aussi  caraclOrisécs  ]nir  VAmmoniies  iVista, 
d'Orb.,  VA.  Martini.  Ul.,\e  Toxoceras  obliquntm ,  îd.,  el  nw 
foule  d'aDlrefl  ('tii>èr<?H.  Elles  y  sont  surmom^i"^ ,  comme  aux  enii- 
rons  deaMariigties,  par  le  gaiilt,  auquel  su  ccéditii  ne  assise  marna- 
calcaire  de  plus  de  130  luélreH  d'épnjsspur,  et  une  secoiiiTe  assi» 
caraciéi'lsée  par  f  flippurites  organis'im ,  Bes  Mnul. ,  la  Fferiitfa 
Uf-quivniana,  d'Orb. .  le  Pletnvtomoria  perspeclim,  ici. .  eic.  Ces 
ileui  awises  iurment  les  (alaises  du  cap  Canaille  (t). 

De  ce  point  h  la  Cioiai,  et  jus^ii'ï  la  Cadière  (Var),  on  retrnufe 
rotiBtamment  les  èlagramMar^sdesetifirous  deslifarlitfnoii,  depuis 
(es  marnes  à  Plicatules  jusqu'aux  raliaires  h  Hrppuriles.  ^ous  y 
voyons  en  outre  jusUrii^e  l'imporlance  que  nous  avons,  dès  le 
cuintnenccmeni,  3[tril>uf<e  au  gauli ,  comme  horizon  géolflgJqDe, 
puisque  nous  l'avons oliscivé  jusqu'ici  caractérisé  par  nue  faune 
comparable,  quoique  en  |>arlie  modifidp,  sur  une  éienrfae  de  1 2  de- 
gréii  en  latitude. 

M.  Maiberon  ("i)  y  cite  les  Amrnoniles  Lf/efli .  Leym. ,  /atï- 
dormtus,  Mich, ,  .Ifai/orianvs,  d'Orb.  et  Velledœ,  Mich. ,  Avtlltma 
inpata,  d'Orb..  Naiililus  Iriaitgylerix,  Muulf.  ,  iV.  elrgan», 
Sow.,  J'urrilHeg  rostatus,  Lara.,  Antmmitf!  f.ariiilfiertianm, 
d'Orb.,  etc.,  puis  il  fait  remarquer  ht;  erreurs  coiiimin's  par 
M.  Xic.  d'OiLigHV ,  qui ,  ddiis  m  Paicontologie  /r-ançaise ,  a 
réuni  â  ces  fossiles  des  espèces  de  la  craie  luITeau  située  au-dessus 
dans  cette  même  localité,  et  qui  de  plus  a  signalé  dans  l'étage  néo- 
comiei)  inférieur,  ou  au-dessous  des  calcaires  h  Caproiines,  des  fos- 
lijles  qui  se  trouvent,  au  contraire,  au-dessus  dans  les  argiles  à  Pli- 
catules (3).  Hais  on  peut  faire  observer  aussi  que  M.  Matheron 
signale  quatre  espèces  très  ccrialncmont  de  la  craie  cbloritée ,  as- 
sociées ,  dit-il ,  avec  les  autres  dans  la  mâme  couche  i  Cassis  (&}  ; 
quant  aux  indications  de  gisement  rapportées  dani>  les  ouvrages 
de  paléontologie,  elles  ne  peuvent  ôlre  invoquôe.s  suivant  nous  qu'à 
litre  de  renseigoemeuts  et  non  cumuie  des  preuves  absolues. 

m  B«H.,vol.  XIII,  p.  512,  pi.  7,f,  5, 

(î)  Ihid.,  p.  6ti. —  Caliilof-tic  méthodi/ine  et  descriptif ,  p.  (17. 

(3)  M.  Aie.  d'Orbigny  parait  avoir  omis  te  gault  il  Cassis,  car  nous 

ne  voyons  point  cette  localité  ciléo  dans  IVÏoge  afbîcn  do  son  Pro- 

(i)   Catalogne  mctlioHiqup et  tlfstriptif,  p.  67. 


PAOVINGI.  491 

M.  Cocfuaod  (1)^  dans  un  mémoire  sur  lequel  nous  rcvicodrotis 
tout  à  rheure,  aTait  bien  distingué  le  second  et  le  troisième  étag« 
néocomien ,  mais  il  croyait  à  tort  que  les  calcaires  blancs  ou  ooii- 
tbiques  à  Caprotines  avec  les  dolomies  représentaient  le  premier 
éiage,  celui  des  argiles  à  Plicatules,  et  qu'ils  étaient  par  conséquent 
recouverts  immédiateuient  par  le  gault,  ou  par  des  couches  plus  ré- 
centaH.  On  a  vu  que,  même  sans  sortir  du  département  des  Bouches- 
du-Rhône ,  un  grand  nombre  de  coupes  étaient  contraires  à  cette 
supposition  que  Tauteur  a  abandonnée  plus  tard  (2).  M.  Coquand 
place  aussi  dans  le  groupe  néocomien  les  gypses  de  Roquevaire  ei 
d*Àuriol ,  qui  forent  regardés  ensuite  par  bL  Matberon  (3)  comme 
subordonnés  aux  Tiritables  couches  juraniques.  Tout  le  massif  de 
la  montagne  de  TÉtoile  et  ses  ramifications  au  N.  et  au  S.  ayant 
été  rangés  dans  h  formation  crétacée  par  les  auteurs  de  la  Carte 
géologique  de  la  France  ,  ces  gypses  s*y  trouvent  nécessairement 
compris. 

La  formation  crétacée ,  dont  nous  venons  de  donner  on  aperça  n^pAriement 
dans  le  département  des  Boucbes-du-Rhône ,  se  prolonge  avec  lea  var. 
mêmes  caractères  dans  celui  du  Var,  dont  elle  occupe  la  partie 
occidentale,  formant  ensuite  au  nord  une  large  bande ,  dont  la  li- 
mite méridionale,  tracée  par  M.  Élie  de  Beaumont ,  passe  au  nord 
de  Brignolles,  de  Draguignan  et  de  Grasse,  pour  se  continuer  au 
delà  dans  le  comté  de  Niccx  Elle  entoure  ainsi  d'une  ceinture 
flexueose  le  trias  et  les  ruches  cristallines  des  Maures  et  TEstereL 
Cette  zone  crétacée ,  qui  pénètre  aussi  dans  la  partie  méridionak» 
du  département  des  Basses-x^lpes,  n*a  pas  encore  été  l'objet  d'études 
scratigrapbiques  bien  suivies,  tandis  que  les  localités  oà  abondent 
les  fossiles  sont  depuis  assez  longtemps  explorées  par  les  collecteurs 
et  les  paléontologistes. 

Quelques  détaib  ont  été  donnés  sur  la  relation  des  couches  cré- 
tacées et  jurassiques  des  deux  côtés  de  la  vallée  de  l'Huveaune,  à 
Auriol,  dans  la  vallée  de  Roussargue,  au  Plan-d'Aups  et  à  la  mon- 
tagne de  la  Sainte-Baume ,  ainsi  que  plus  au  N.  aux  environs  de 
Rougier.  I^s  strates  des  deux  formations,  quoique  très  dérangés, 
montrent  une  indépendance  complète  (^j.  Le  calcaire  néocomien 

(4)  Bull.,  vol.  XI,  p.  404.  1840. 
[2]  76/V/.,  vol.XlII,  p.  441. 

[3)  Ib. ,  ib,^  p.  475  et  480.  —  Essai  sur  la  constitution  grognas- 
tique ^  etc. 

(4)  BnlL,  vol.  XIII,  p.  444  el  476,  pi.  7,  f.  %,  3. 


&93  FROTBNCE. 

■a  BUd  du  châieau  de  Montvcrt  repose  immédialeraent  sur  le 
muscholkalk ,  et  la  coupe  de  Rougicr  à  Mazaugues  moalrc  toute 
la  formaiion,  depuis  ces  assises  nèocomienncs  jusqu'aux  couches  à 
Hippuriles,  recouvrant  iodilTéreniiiieni  le  mnsclielkalk ,  les  marnes 
irisées,  le  lias  et  les  groupes  jurassiques  inrérieur  et  moyeu  de  l'es- 
carpemem  de  la  moutagne  de  Mazaugues,  contre  lequel  elle  est 
venue  buter.  Aussi  M.  Itrer  admcl-il  que,  dans  la  Provence  comme 
dans  l'est  de  la  France,  il  p'est  produit  une  perturbation  profonde 
entre  les  [lériodes  jurassique  el  crétacée.  Entre  Uougier  cl  Ma- 
zaugues ,  les  cuucLes  uéucomienncs  sont  surmontées  d'uu  banc  de 
boxite ,  dont  la  décomposition  couvre  le  sol  de  grenaille  de  fer  iiy- 
droxydé  pisolitbique,  ressemblant  â  celui  qui  alimente  les  hauts 
fourneaux  de  la  Bourgogne. 

Plus  récemment  M.  Mallteron  (1),  en  courotidant  encore  comine 
beaucoup  d'autres  géult^ues  des  Alvùulincs  et  des  Orbiioliies  avec 
les  PJummuliies ,  a  signalé ,  au-dessus  deit  couches  à  Ilippurites  du 
Pian-d'Aups,  une  assise  qu'il  avait  d'abord  rapportée  aux  calcaires 
ferrugineux  à  lignite  des  Mariigucs  el  du  département  de  Vaucluse. 
Cette  assise  reufeiuicrait  des  fossiles  d'apparence  crétacée  {/'ecten 
tjuùiquecostalM)  avec  d'autres  qui  se  rapprocbenl  des  formes  ter- 
tiaires. Il  y  cite  la  Tuirilella  Coquandiana,  d'Oib.,  la  T.  fum'cu- 
loaa,  la  Voiula  /yruloides,  laArca  alala  et  lœoh,  et  beaucoup 
d'autres  espèces  nouvelles.  Au-dessus  est  un  bauc  d'HuIircs  [0.  gailo- 
Itromncinliit)  que  l'auteur  avait  regardé  comme  npparienaut  à  la 
craie  supérieure,  el  où  se  montrent  des  Mélanopsides ,  des  Buo 
cardes,  desCyrèues,  associés  aussi  lidcs  Huîtres,  de  sorte,  qu'il  y 
aurait  en  cet  endroit  une  sorte  de  passage  des  dépâts  créiacés  aux 
dépAts  tertiaires.  Quant  i  la  ressemblance  de  ces  caractères  et  de 
ces  relations  avec  ce  que  l'un  observe  dans  le  Languedoc,  elle  n'est 
pas  fondée,  comme  le  pense  U.  lUalheron ,  sur  une  association  des 
Hippuriles  el  des  Nummuliles,  laquelle  n'existe  jusqu'à  présent  ni 
dans  les  Corbièies  ni  ailleurs ,  mais  sur  la  succession  de  couches  la- 
custres ou  de  mélange  aux  dcniici's  sédiments  crétacés.  Nous  avons 
vu  que  les  Nummuliies  étaient  postérieures  ï  ces  mêmes  dépôts  la- 
custres qui  nous  ont  présenté  plusicms  espèces  communes  dans  le 
Languedoc  et  la  Provence  [anté,  vol.  III ,  p.  220). 

Une  coupe,  dirigée  du  S. -Ë.  au  N.-O.  de  Grasse  îi  Castellane,  en 
solvant  la  route,  el  à  laquelle  nous  rattacherons  les  observations  qui 

(<}  Bail.,  2'sér.,  vol.  IV,  p.  26S.  1816. 


PROVENCE.  Zl93 

ont  été  faites  à  l'E.  et  à  l'O.,  nous  semble  propre  à  donner  une 
idée  assez  complète  de  la  bande  crayeuse  septentrionale  du  dépar- 
tement du  Yar,  dont  nous  venons  de  parler. 

I^  chaîne  de  collines  sur  la  pente  méridionale  de  laquelle  est 
assise  la  fille  de  Grasse,  et  qui  atteint  une  altitude  de  520  mètres, 
est  composée  de  calcaires  gris  de  fumée,  parfaitement  compactes,  à 
cassure  concho!de«  plus  ou  moins  redressés  et  plongeant  générale- 
ment à  Fë.-N.-E.  Vers  le  haut  la  roche  devient  blanchâtre,  quel- 
quefois subcristalline,  ou  bien  compacte,  et  des  brèches  paraissent  y 
être  subordonnées.  Les  mêmes  assises  constituent  les  montagnes  qui 
entourent  le  village  de  Saint-Vallier.  Avant  d'atteindre  Embay, 
comme  au-dessus  de  ce  hameau,  la  route  coupe  un  calcaire  mar- 
neux, rempli  iVOrbitoliies  plana,  à*Exogyra  columba^  var.  mi- 
nor^  etc.  Plus  haut  se  montre  un  calcaire  marneux  jaunâtre,  en 
rognons,  avec  des  Ammonites,  etc.,  puis  jusqu'au  sommet  des 
calcaires  gris  qui ,  d'après  leur  pendage  vers  le  même  point ,  pa- 
raissent être  plus  récents  (1). 

Les  fossiles  suivants,  que  nous  avons  recueillis  dans  les  calcaires 
marneux  à  Orbitolites  et  dans  les  calcaires  marneux  jaunâtres  en 
roguous,  suffiraient  seuls  pour  déterminer  l'horizon  de  ces  dépôts. 
Ce  sont  ! 

Orbitolites  plana  f  d'Areh.,  Panopœa  striata^  d*Orb.,  P,  niafidi" 
ùula,  id.,  Inoccramus  striatus,  Mant.?,  Pecten  œquicostatus^  Lam. 
(au-dessus  de  la  couche  à  Orbitolites),  Arcopagia  cenotnanensis^ 
d'Orb.,  Cyt/ierea  subrotunda ,  Sow.  in  Fitt.,  Cyprina  ligeriensis  ^ 
d'Orb.,  Corbis  rntundata,  id.,  Cardium  Hillanum,  Sow.,  C,  Mou» 
tanianum,  d'Orb.,  C  Goidfussi ,  Math.?  (l'espèce  que  nous  avons 
citée  à  Ambillon  (Maine-et-Loire)  diffère  de  celle-ci  et  du  C.  pro-- 
ductftm)  f  Cucullœa  taiiicburgcnsis,  d'Areh.,  Unia  cljrpeiformis ^ 
d'Orb.,  Exogyra  haliotoidea^  Sow.,  E,  cnluniba,  Gold.,  type  £,<,  id., 
var.  mini  ma  f  Tcrcbratula  biplicata  y  Sow.,  Ptcrodonta  injlata , 
d'Orb.  j  Nanti  lus  Fleuriausianus  ^  id.,  Ammonites  rhotomagensis , 
Defr.,  A.  Coulant^  d'Orb.,  A,  MantelU^  Sow.,  Turrilites  costatus^ 
Lam.,  Hamites  dubiusj  d'Orb.  (2). 

Au-dessous  des  couches  à  Orbitolites  et  h  Exogyra  columba  vien- 
nent affleurer,  sur  les  flancs  du  ravin  de  Saint-Martin ,  près  d'Esr 
cragnoUes ,  des  calcaires  marneux  à  points  verts  de  2  à  3  mètres 
d'épaiâseur,  qui  représentent  le  gault  et  en  renferment  les  fossiles 


r 


\ 


4)  D'Archiac,  Notes  inédites. 
%)  D'Archiac ,  ISiotes  iffédites. 


Taaatrr^i  mmm%  i^r  i.ItMt.,  Cnrtrx-  Cimrritr  ,\£^  ,  jM.-ibarwl* 


(ÎM,  <|n  M  p»ik  p»  ai«r  et*  (i  W  anst  H».  Moatrv  jai^al 
^■d  pont  Kwt  tarâUe» ,  àmi  tew  ân^kf^cBmi,  ces  ci^fs  a 
Mn  onciàw»  |Br  tnr  biia« .  ke«r>  «Kfb  pi'iiiii.1  i[Ai^wi 
a  kar  pBnaMP,  atec  à  d«  uù  petite  di^aas  ds  psiate  «A  A 


Lj  awpe  bile  à  iJampi ,  à  roaei  dX'cnfKJIs .  par  V.  C*- 
qDMd  '3).  Htofale  y  niKoctf  b  prcM»c«  des  affUn  à  I 
recQdvrna  par  le  poli  rt  1«  ra-rairr*  nurse*: 
Exogyra  oo/wHéa,  etc..  me  repom;  eocrrr  s«r  Tétage  itfoco- 
wètm  inléneflr,  doot  raolrar  Fcroondl  les  canrtêrcs  k  Jahcva, 
taafit  qa'îl  puA  le  regada  â  Gomps  cnoMie  rtpfaeutiM  le  crf* 
eâre  i  Cafnfâma  des  Alpiœ.  Lonqne  Vtm  iim|imi  ,  dcfnil 


il)  Cataloçae  methodiijMe  et  dftrriptrj,  etc.,  p.  M. 
2}  AJi.,  ni.  XI.  pi.  5,  r.  8,  pt  IM.  I»(t. 


PROVINCE.  &95 

cette  dermère  chaîne  jusqu'à  Grasse,  les  localités  où  il  cite  («s  cal- 
caires compactes  et  les  fos:>iles  qu*il  y  a  recueillis ,  il  est  facile  de 
¥oir  qu'il  a  confondu  sous  celle  dénomination  (p.  dOS)  le  troisième 
et  le  second  étage  néocomieu  ,  outre  que,  sur  d'autres  points,  il  a 
regardé  lés  marnes  à  Plicatules  comme  l'équivalent  du  second. 

Notre  déduction  est  d'autant  plus  motivée  que ,  dans  le  départe* 
ment  des  Basses -Â Ipes ,  M.  Coquand  divise  le  groupe  néocomiea 
en  deux  étages  seulement  :  le  supérieur,  comprenant  les  marnes 
bleues,  généralement  recouvertes  par  le  grès  vert  (gauk),  et  Tinfé- 
rieur  des  calcaires  blanchâtres  alternant  avec  des  bancs  argileux 
(p.  401),  et  il  ajoute  que  le  premier  étage  se  lie  au  grès  vert  (gauU), 
de  telle  sorte  qu'il  est  difficile  de  Ten  séparer,  quoiqu'une  couche  à 
Orbitolites  et  Exogyra  columba,  var.  minima^  se  trouve  au  contact 
des  deux  assises.  Or  celte  couche  est  précisément  au  dessus  du  grès 
vert  ou  gault,  et  non  au-dessous;  elle  ne  peut  donc  le  séparer  des 
couches  néocomiennes,  comme  d'ailleurs  le  constate  lui-même  plus 
loin  le  géologue  dont  nous  parlons.  De  plus,  les  strates  néocomiens, 
toujours  ceux  du  premier  étage ,  seraient  caractérisés  par  le  ToxaS' 
ter  complanatus ,  les  Belemnites  dilatatus ,  subfusiformis ,  semî" 
canaliculaius,  Pholadomya  Langii,  Exogyra  Couloni^  etc.,  c'est- 
à-dire,  à  une  seule  exception  près,  par  des  espèces  du  troisième 
étage,  ou  du  second  de  M.  Coquand.  Tous  les  points  cités  pour  le 
développement  de  ce  dernier,  ainsi  mal  caractérisé,  se  trouvent  au 
nord  et  au  nord-ouest  du  vallon  de  Saint -iMartin;  mais  si  celui  des 
argiles  à  Plicatules  y  existe  réellement ,  ce  dont  nous  doutons ,  il 
faut  qu'il  y  soit  réduit  au  point  d'être  méconnaissable. 

Nous  ne  savons  pas  non  plus  quelles  sont  les  couches  que 
U.  Alc^  d'Orbigny  (1)  regarde  ici  comme  représentant  les  calcaires 
à  Caprotincs  {étage  urgonien  ou  néocomien  supérieur  de  l'auteur), 
car  on  n'y  observe  pas  les  fossiles  qui  caractérisent  cet  étage  à  l'O., 
dans  les  départements  des  Bouches-du-Rhône  et  de  Yaucluse,  et 
réciproquement  les  espèces  qu'il  cite  ne  se  retrouvent  point  dans 
ces  départements  ni  ailleurs ,  là  où  les  calcaires  à  Gaprotines  offrent 
leurs  vrais  caractères  stratigraphiques,  minéralogiques  et  zoologi- 
qucs.  Nous  avons  donc  plusieurs  motifs  pour  ne  pas  admettre  à 
Ëscragnolles  le  premier  ni  le  second  étage  néocomien,  à  moins  que 
celui-ci  ne  soit  représenté  par  lo  calcaire  dur  supérieur,  ^ue 


(1)  Prodrome  de  paléontologie  ^  p.  97  et  suivantes. 


A9S  TROVESCB. 

SI.  Duval-Jouïo  (1)  place  au-dessous  d'Eiubay.  mire  le  ganh  ri  bs 
marnes  à  B^lemniles,  et  donl  les  caractères  parlicult«n  ne  dw 
ont  point  InppL  La  coupe  suivaole,  qu'il  donne  du  quaEÙei  de  II 
Coleiie  de  Clare,  au  nord-ouest  d'EscragoDlles ,  proote  eneoK  m 
faveur  de  notre  npiuiun ,  car  les  calcaires  blancs  arec  JMtmmta 
phtyuru*.  Out.  [B.  minaret,  nasp.,d'Orb.),  qui  &appc«teilk 
gault,  appai'tieniient  i  l'étage  néocomien  inférieur. 


-Kr 


plaiyum,. 

Le  long  du  bourg  d'EscragnoUcs  et  au  delï,  les  tslus  de  b 
route  M>nt  coupés  danit  les  calcaires  marneux  jaunes  de  b  oaie 
luiïcau.  A  la  Iwnie  19,  la  mule  Irarerse  un  i>etit  pminonUiire  fumé 
de  saille  et  de  grès,  d'un  vert  noiràire,  très  gliuconieux,  scinUsblo, 
quoique  plus  développés  et  inieui  caractérisés,  *  l'assise  c[ue  noas 
Tenons  de  nienlionner  ï  un  kilouiirire  avant  E»cragiiolIes.  Les 
marnes  et  les  calcaires  bleus  néoconiiens  affloureut  au-dri«ous  Ten 
le  fond  de  la  vallée ,  et  en  face ,  au  f  illage  de  Clare ,  la  même  aaisc 
du  gault  EG  montre  avec  ses  fussiles.  Ceux  que  nous  avons  troHiéi 
datis  ces  localités  sont  : 

Baguettes  de  Cidarîs,  Holaster  lœois,  Ag.,  Dàeoidea  roiula,  Ag  , 
D.  coiiica,  Des  ,  Tereùrritula  bî/ilicata ,  Sow.,  Iiioccramus  concerf 
Iricui,  id..  N/itïca finuUina,ii'Orh,,  A'.,iDdët.,  Solarium 
Sow.  iii  Fitt.,  Trochas  conoiiieus,  d'Orb, ,  Turba  Astierionus,  id.T, 
T.,  indét,  Pli:urolomaria  giirgUU,  dOrb.,  P.  Rhodani ,  id.,  jteH- 
lana,  TOisiue  de  \' A,  nibinciassata,  d  Orb.,  Rnitellarûi  Fariinsoni, 
Sow.,  Bclfiiiiiitrs,  voisiu  du  B.  semicantiliculutu!,  de  Blaiov.,  iVdu- 
tila-'i  Astierianus,  d'Orb.î,  iV.  Bouchardia/tui: ,  id.?,  N.  Ctenienlinui 
id..  Ammonites  Bradanti ,  Al.  Broug.,  A.  Dupiidnnus,  d'Orb. 
ji.  dentalas,  Sow.,  A.  latidarsatus ,  Mich.,  A.  Lyvtli ,  Lbfm. 
J.mamillalus,  Schlolh.,  A.  Mayariamis,  d'Orb.,  A.  JUic/ielianus 
à'Orb.,  A . Parandicri,  \d. ,  A .  varicosas, Sovr,,  A., indét..  A.,  iudét. 
Bamites  rotundus,  Sow.?,  H.,  indét. 

Eu  comparant  les  fossiles  que  oons  venons  de  citer  dans  lr«is 

(\)  Belemniteidn  terrain  crétacé  inférieur 
UHantiiD-i.  484t. 


PROVENCE.  ti^l 

grandes  assises  immédiatement  snperposées  dans  la  même  coupe, 
soit  au-dessns,  soit  au-dessous  d*£scragnolles ,  nous  y  trouverons 
trois  faunes  distinctes  et  parfaitement  caractérisées  ;  celle  du  second 
groupe  ou  de  la  craie  tuiïeau  a  la  plus  grande  analogie  avec  celle 
de  notre  quatrième  étage  de  la  zone  du  sud-ouest,  et  avec  celle  de  la 
base  du  second  groupe  du  bassin  de  la  Loire,  là  où  tontes  deux  ap- 
partenaient aux  couches  les  plus  basses  de  la  formation.  Ici  lui  suc- 
cède, sur  une  faible  épaisseur,  la  faune  du  gault  tout  à  fait  compa- 
rable à  ce  que  nous  avons  vu  sur  le  pourtour  du  bassin  de  la  Seine 
et  en  Angleterre.  Plus  bas  encore,  vient  la  faune  du  calcaire  néo- 
comicn ,  celles  du  premier  et  du  second  étage  du  groupe  nous 
ayant  paru  manquer  en  cet  endroit.  Peu  de  localités  sont  donc  plus 
favorables  que  celle-ci  pour  juger  d'un  coup  d*œjl  des  caractères 
généraux  des  trois  groupes  et  de  la  nécessité  de  les  considérer  comme 
des  unités  distinctes  dans  Tenscmble  de  la  formation. 

Si  nous  continuons  notre  coupe  vers  Gastellane,  nous  trouverons 
à  la  18*  borne  les  escarpements  de  craie  tuiïeau  qui  surmontent  les 
couches  à  Orbitolites,  caractérisés  par  une  grande  quantité  d'Exo^ 
gyra  columba^  le  Cardium  Moutonianum^  d'Orb.,  VArca  corinata^ 
Sow.,  le  Pecien  orbiculmis,  id.,  et  la  Lima  intermedia  ^  d'Orb. 
A  la  borne  17,  on  remarque  un  affleurement  de  Tassise  glauconieuse 
précédée  par  les  calcaires  marneux  néocomiens  remplis  de  fossiles 
(  Toxaster  complanatus,  Ag. ,  Liœina  Cornueliana,  d'Orb.  ?,  Exo- 
gyra  Couloni  ^id, ,  Terebratula  tamarindus^  Sow. ,  1\  Carteronianay 
d'Orb.,  1\  Moîttoniana,  id.,  7\  sella ^  Sow.,  1\  biplicata,  id.,  var., 
T.  2  ou  3  espèces  indél.),  et  suivie  par  les  calcaires  marneux  jau- 
nâtres du  second  groupe.  Toutes  ces  assises  semblent  arquées  et 
contournées,  mais  le  plongement  général  est  au  S.-E.  comme  celui 
du  grand  système  de  calcaires  compactes  qui  forme  les  crêtes 
élevées  de  chaque  côté  de  la  vallée.  Les  trois  horizons  de 
fossiles  s'observent  vers  la  partie  moyenne  des  pentes  et  semblent 
plonger  sous  les  calcaires  compactes.  A  partir  de  la  7*  borne,  la 
route  est  constamment  tracée  sur  les  calcaires  jaunâtres,  marneux, 
en  rognons,  et  sur  les  marnes  du  groupe  de  la  craie  tuiïeau.  Entre  la 
6*  et  la  3*,  les  crêtes  qui  longeaient  la  vallée  au  N.-E.  et  au  S.-O. 
s*écar(ent  de  chaque  côté ,  et  entre  elles  s*élève  une  chaîne  basse , 
courant  dans  la  même  direction  et  qui  ne  nous  a  oiïertqne  la  craie 
tuiïeau  et  les  couches  néocomiennes.  Près  de  la  borne  n°  5  et  au 
dclli ,  sont  des  grès  catcarifères  glauconieux  et  des  sables  presque 
verticaux.  Les  fossiles  nombreux  apparaissent  seulement  à  la  surface 
IV.  52 


B9B  PBOVBtici. 

des  grts  aliérês .  comm<?  dins  ceux  d'I'chaax ,  dont  ils  semblenr 
représcnler  aussi  le  niveau.  On  y  remarque  parircujiôrement  une 
grande  espèce  iDËdiie  de  RDstcllaire,  cl  une  TurriieDe  ,  aussi 
très  abondante  ei  voisine  de  la  T.  difficiUi ,  d'Orb.  A  mesure 
qu'on  s'avance  vers  le  N  la  craie  devient  de  plus  en  plus  sableuse. 
Etilre  les  bornes  6  et  5,  on  observe  des  lits  A'Exogyra  columba 
distribués  i  plusieurs  niveaux  dans  les  couches  inclinées ,  et, 
lorsqu'on  a  passé  la  liniiie  du  département  des  Basses- Alpes,  on  est 
frappé  de  la  grande  puissance  du  groupe  de  la  craie  tufTeau  ei  dfs 
assises  néocomiennes  inférieures  qu'il  recouvre.  Nous  n'avons  pas 
encore  remarqué  dans  cette  partie  ni  les  argiles  i  Plîciiiuli'S,  ni  les 
calcaires  i  Caprotines  qui  manquent  probablement  comme  au  nord 
de  Castellaiie.  Jusqo'â  la  Garilc,  de  nombrcui  plissements  ont  pro- 
duit les  accidents  les  plus  variés,  mais  il  est  toujours  assez  facile  de 
replacer,  par  la  pensée ,  les  couches  dans  leur  position  premièn-. 
En  face  de  la  Garde ,  la  montagne  de  Saint-Marlin  montre  un  bel 
escarpement ,  formé  par  les  tranches  verticales  des  couches  minces 
et  Irfïs  régulières  du  lias,  contre  lesquelles  s'appuient  les  assises 
crétacées,  inclinées  seulement  de  30  à  35  degiés  De  ce  point 
juaqu'i  Casiellane ,  le  lias  constitue  les  montagnes  et  borde  le  Ver- 
don  par  des  escarpements  très  pittoresques. 

Celte  coupe  de  Grasse  h  Casiellane,  excepté  autour  d'Escra- 
gnolles,  n'offre  puinl  d'accidents  aussi  prononcés  que  ceux  que 
l'un  voit  sur  divers  poinls  au  JJ.-E.  et  au  S,-0.  Le  profil  du  la 
vallée  des  Lattes,  â  l'est  de  Peyroules,  à  l'embranchement  des 
roules  de  Draguignan  et  de  Grasse  â  Entrevaui,  montre,  sui- 
vant M.  Coquand  (1],  une  série  très  régulière  de  couches  incli- 
nées, depuis  ta  craie  lulfeau  avec  Exogyra  columba,  Turrilitet 
cottaius,  Nautilus  triangularis,  Terebralula  alata,  etc.,  l'assise 
inférieure  tvec  Orbitolitei  plana ,  Lima  clyjmformi's ,  des  fxAy- 
piers,  etc.,  et  les  marnes  bleues  i,  Plicatules  jusqu'aux  calcaires 
oéocomiens  qui  forment  tout  l'escarpement  i  gauche  du  vallon. 
Les  marnes  bleues  précédentes  nous  paraissent,  de  même  que  celles 
d'Escragnolles ,  appartenir  i  l'étage  inférieur  el  non  au  supérieur, 
comme  le  croit  l'auteur  ;  et  en  effet ,  quoique  cette  localité  ait  été 
visitée  fréquemment  par  les  collecteurs  de  fossiles,  nous  n'en  voyans 
point  cités  qui  soient  du  premier  étage ,  et  tous  ceux  que  signale 
U.  Aie  d'Orbigny,  comme  provevantdes  Lattes,  sont  de  l'inférieur. 

(1)  £ult.,  T«l.  XI,  p.  iOS,  pi.  5,  f.  3.  tSiO. 


PROVENCE.  kW 

M.  Matheron  (1)  mentionne  aussi  les  marnes  et  les  calcaires  mar- 
neux foncés  d'Escragnolies  et  des  Lattes  comme  représentant  les 
argiles  à  Plicatules  des  environs  de  Cassis,  de  la  Bédoule,  etc.  ; 
néanmoins  il  n*y  indique  non  plus  aucun  des  fossiles  propres  à  cet 
éuge  t  tandis  que  ceux  qu'il  place  dans  son  assise  inférieure  de  cal- 
caire marneux  gris  ou  gris  bleuâtre  (p.  62}  sont  précisément  des 
espèces  qui  n'appartiennent  pas,  pour  la  plupart,  aux  marnes  à 
Plicatules,  et  qui  sont  propres  au  contraire  aux  premières  couches 
de  Téiage  inférieur  que  nous  croyons  exister  seul  dans  cette  partie 
des  Basses-Alpes  et  du  département  du  Var. 

M.  Coquand  désigne  sous  le  nom  de  second  étage  ou  étage  infé^ 
rieur  ce  qui  est  bien ,  en  effet,  la  base  du  groupe ,  mais  ce  qui  ne 
nous  semble  pas  nettement  séparé  des  assises  qu'il  rapporte  au  pre- 
mier, lorsque  celles-ci  ne  sont  pas  évidemment  une  dépendance  ou 
une  modiûcation  latérale  des  argiles  à  Plicatules  ou  des  calcaires  à 
Caprotines.  Cet  étage  inférieur ,  qui  atteint  jusqu'à  1000  mètres 
d'épaisseur,  constitue  les  crêtes  saillantes  du  pays  où  le  groupe  est 
le  mieux  développé.  Il  est  en  général  composé  de  calcaires  blan- 
châtres, se  délitant  en  esquilles,  et  alternant  avec  des  argiles  foncées. 
Les  marnes,  qui  acquièrent  quelquefois  une  grande  puissance, 
comme  nous  le  verrons  dans  le  département  des  Basses-Alpes,  sem- 
blent alors  constituer  un  étage  distinct.  Les  fossiles  de  cette  partie 
inférieure,  outre  les  Bélemnites  déjà  citées,  dit  M.  Coquand,  c'est* 
à-dire  celles  que  nous  avons  vues  dans  son  premier  étage  que  nous 
regardons  encore  comme  appartenant  à  celui-ci ,  sont  les  Belem' 
nites  pistiliformis,  latus  et  Etnerici,  les  Crioceratites  ffonoratii^ 
Duvalii  et  Emerici^  le  Scaphites  Ivani  ^  et  d'autres  fossiles  très 
nombreux ,  particulièrement  aux  Lattes,  à  Lioux ,  à  Blioux ,  à  Ro- 
bion ,  à  Chardavon ,  à  Escragnolles ,  et  sur  les  communes  de  Pey- 
roules  et  de  Grolières.  En  outre ,  Tauteor  a  constaté  que ,  dans  les 
Basses-Alpes ,  dans  les  Hautes-Alpes  et  dans  le  département  de  la 
Drôme ,  le  groupe  néocomien  reposait  dans  des  dépressions  de  la  * 
formation  jurassique ,  et  recouvrait  celle-ci  dans  les  parties  peu  éle- 
vées du  pays.  Les  portions  culminantes  des  étages  jurassiques , 
formant  ainsi  des  Iles  dans  la  mer  crétacée ,  ont  été  envelop{)ées , 
jusqu'à  une  certaine  hauteur,  par  une  ceinture  de  dépôts  néoco- 
miens ,  ainsi  qu'on  le  voit  à  Demandoix ,  sur  le  Yerdon. 

Dans  sa  Statistique  minéralogigue  et  géologique  du  départe^  Dëpartement 

(4)  Catalogue  méthodique  et  descriptifs  eto.,  p.  6S. 


SOO  PROTEXCC. 

menidet  Haisei'MpM  {l),  M.  S.  GrasadiïbÉla  formalion  créta- 
cé en  trois  étages  :  le  premier ,  compreaant  les  assises  que  nous 
kTOOS  décrites  sous  le  nom  de  /oi-mation  nvmmvlîlique  {anù, 
TOl.  III,  p.  6ù)  ;  le  second,  qu'il  nomme  formation  du  grèt  ver/,  tt 
gni  correspond  seulement  pour  nous  an  groape  de  la  craie  toffeaD, 
ceini  de  la  craie  blanche  et  celui  du  gault  nous  paraissant  encore 
manquer  dans  ce  dcparlement  ;  enfin  le  troisième,  correspondant  an 
groupe  néocomien.  Nous  sairrons  l'autcnr  dans  la  description  snc- 
ccssÎTO  qu'il  donne  do  ces  deox  étages ,  lesquels  représentent  ainsi 
nos  groupes  3  et  4 ,  et  nous  discuterons  leurs  caractères  sur  ta 
points  que  nous  avons  observas  nous-ni^me. 

M.  S.  Gras,  considérant  le  groupe  néocomien  dans  le  DaapbtQé 
cl  la  Proïence,  le  partage  en  deux  assises,  souvent,  dit-il,  intime- 
ment liées  l'une  ï  l'autre,  et  qui  parfais  cependant  paraissent  telle- 
ment indépendantes  qu'on  pourrait  les  considérer  comme  àeax  for- 
mations distinctes.  La  première  ou  rinléricure  correspond  ï  notre 
IroisiËroe  étage  on  ani  calcaires  néocomiens  proprement  diis,  la 
seconde  ao  deuxième  ou  aux  calcaires  à  Caprotines,  qui  n'existe- 
raient que  dans  la  partie  occidentale  du  département.  Mais  l'auteur, 
dans  sa  description,  ne  les  séparant  pas  loujoui-s  bien  neliemeni 
de  sa  première  assise,  se  servant  souvent  de  l'expression  générale 
de  formation  néoeomienne,  et  passant  d'un  di-partement  dans  tes 
départements  voisins  pour  y  cliercher  des  exemples  qui  ne  man- 
quent cependant  point  dans  celui  des  B«â6es-Alpes ,  il  dous  sera 
difficile  de  mettre  beancoap  de  précision  dans  ce  que  nous  allons 
dire.  En  outre ,  les  marnes  h  Plicalules ,  si  bien  caractérisées  par 
leurs  fossiles ,  semblent  avoir  été  méconnues  par  M.  Gras,  on  aroir 
été  confondues  avec  son  assise  inférieure ,  an  contact  de  laquelle  on 
les  observe ,  par  suite  de  l'absence  du  second  éuge ,  dans  tonte  la 
partie  snd-csl  des  Basses-Alpes. 

L'étage  inférieur  se  compose  de  calcaires  et  de  marnes  alternant. 
I.es  marnes  jaunes  ou  grises  dominent  Ters  le  bas  ;  les  calcaires 
compactes ,  jaunttres  ou  bleuâtres ,  tantôt  Ji  cassure  tetrensc ,  tau  - 
lAt  durs,  cristallins,  pénétrés  de  silice ,  on  bien  passant  i  nne  marne 
sablonneuse,  tendit,  le  plus  ordinairement  compacte,  gris  bleu, 
fragile,  â  cassure  légèrement  conchoEde,  occupent  le  haut  de  l'étage 
en  bancs  épais  et  rapprochés.  La  puissance  totale  de  ces  assises , 
qni  atteint  par  [daces  jusqu'à  ]dusieurs  centaines  de  mèlrea ,  est 

(1)  In-8,  avec  carte  et  coupes.  Grenoble,  48fO. 


PROVENCE.  501 

quelquefois  réduite  à  20  ou  30.  Partout  elles  reposent  sur  la  for- 
mation jurassique  à  stratification,  tantôt  concordante,  tantôt  trans- 
gressive  ou  discordante.  Elles  paraissent  avoir  rempli  les  dépressions 
des  couches  jurassiques  disloquées  auparavant. 

Il  est  diflicile  de  juger  des  fossiles  d'après  les  noms  d'espèces  que 
donne  M.  Gras  ;  car,  à  l'époque  encore  bien  peu  éloignée  de  nous  où 
il  écrivait,  cette  faune  était  fort  imparfaitement  connue.  On  remar- 
quera seulement  qu'il  signale,  comme  toujours  abondant  dans  les 
marnes,  le  loxaster  complanatus^  aux  environs  de  Greoulx,  de  Chà- 
teaunenf  et  de  Gastellane  :  or,  ce  fossile  ne  se  montre  point  dans  les 
argiles  à  Plicatules. 

Sur  le  versant  septentrional  de  la  montagne  de  Lare ,  la  partie 
moyenne  des  pentes  est  formée  de  calcaires  gris,  compactes,  juras- 
siques, d'une  centaine  de  mètres  d'épaisseur,  recouverts,  à  stratifi- 
cation concordante ,  par  des  marnes  schisteuses  alternant  avec  des 
calcaires  blanchâtres,  fragiles,  sonores,  qui  se  divisent  par  le  choc 
en  une  multitude  de  fragments  irréguliers.  Ces  assises,  qui  repré- 
sentent Télagc  néocumicn  inférieur,  se  relient  à  celles  du  mont 
Ventoux.  Leurs  tranches,  coupées  à  pic  vers  le  N.,  s'élèvent  jus- 
qu'aux plus  hautes  sommités  de  la  chaîne  de  Lure ,  qui  atteignent 
1000  mètres  d'altitude.  La  pente  méridionale,  assez  douce  au  con- 
traire» forme  un  vaste  plan  incliné  facile  à  gravir.  Le  pied  sud  de  la 
montagne  est  bordé  par  les  couches  de  la  craie  tufleau  (1),  dont  on 
suit  la  limite  par  les  villages  du  Chapelet ,  de  Mallefougasse  et  de 
Cruis.  Au  delà  de  Saint-Etienne ,  lorsqu'on  s'avance  vers  Banon  , 
les  marnes  néocomiennes  inférieures  plongent  sous*  les  calcaires 
blancs  cristallins  à  Caprotines,  qui,  lorsqu'on  remonte  au  N.,  sur 
les  flancs  de  la  chaîne  de  Lure ,  s'amincissent,  puis  cessent  entière- 
ment, de  sorte  qu'au-dessus  deSaumane  on  marche  jusqu'au  som- 
met sur  les  calcaires  marneux  du  troisième  étage. 

La  chaîne  do  Leberon  offre  la  répétition  de  celle. de  Lure.  Son  ver- 
sant nord  est  formé  par  les  tranches  des  couches  marneuses  infé- 
rieures coupées  à  pic,  et  le  versant  sud  par  leur  plan  faiblement 
incliné.  De  ce  côté,  les  calcaires  blancs  à  Caprotines  se  montrent 
également. 

Sur  la  rive  gauche  de  la  Durance,  de  Saint-Jenrs  à  Moustiers, 


(1)  L'auteur  se  sert  ici  du  moi  grés  vert,  mais  rien  ne  nous  indique 
que  ce  soit  réellement  le  gault  ;  aussi  n'employons-nous  celui  du  se- 
cond groupe  que  sous  la  forme  dubitative. 


502  PBOTBNCI. 

régnent  les  maraes  et  les  calcaires  inférieurs  snr  lesquels  repose  un 
énorme  rocher  de  calcaire  à  Caprotines  qui  s'élève  comme  une  ma- 
raiilc  verticale  de  80  mètres  de  hauteur,  et  au  pied  duquel  est  bâti 
le  bourg  de  Moustiers  (1).  De  ce  point  à  Châieauneuf,  des  marnes 
Bchisieuscs  et  des  calcaires  compactes,  gris  bleuâtre,  reposant  sur 
des  calcaires  jurassiques  puissants,  sont  remplis  de  Toxaster  com- 
planatus,  et,  dcChâteauneuf  àCastellane,  on  remarque,  sur  les  flancs 
des  montagnes  du  lias  des  lambeaux  de  marnes  néocomiennes  qui 
se  montrent  au  sud  de  cette  dernière  ville. 

Sur  la  route  de  Robion  et  dans  le  grand  ravin  qui,  du  Yerdon, 
remonte  au  S.,  les  argiles  feuilletées  noires  ou  grises,  qui  séparent 
les  bancs  calcaires,  renferment  peu  de  fossiles,  à  l'exception  des 
échinodermes  et  des  Térébratules.  Les  calcaires  sont  jaunâtres  ou 
grisâtres,  compactes,  très  durs,  bleus  à  l'intérieur.  Leur  surface  est 
ondulée  et  mamelonnée,  ce  que  l'on  observe  bien  lorsque  les  pentes 
de  la  montagne  sont  formées  par  ces  plans,  inclinés  constamment 
au  N.-E.,  et  qui  ressemblent  alors  à  un  pavé  mal  joint.  Nous  y 
avons  recueilli  les  fossiles  suivants  : 

loxastcr  complaitatus  y  Ag.,  Tcrchratala  ta  ni  ar indus  j  Sow., 
7*.  Moiitoftiana^  d'Orb.t  ^V/i/^v,  indét.  (cette  espèce  a  la  plus  grande 
ressemblance  avec  les  fig,  4,2,  3,  pi.  385  de  la  F.  rhotonw^ensisy 
d'Orb.  {Palêfwt.  franc.) ,  mais  elle  diffère  de  la  coquille  de  Rouen), 
Jrca,  voisine  de  Vj4.  Cartef-nni,  d'Orb.,  //.  Jsiininna,  Math.?,  Car- 
f/iurn,  nov.sp.i  Cardiit/n?^  Inocerantus^  nov.  .ip,  (espèce  voisine  de 
VJ.  conccntricus  y  mais  dont  les  plis  sont  plus  prononcés,  plus  espa- 
cés, plus  réguliers  et  moins  nombreux),  Pinna  subrugosa^  Roem.?, 
Pcftnpœa  massiliensis,  d'Orb.,  P.  ofj/ifput^  id.,  Pholadnnnn  clon- 
^«/<7,  Munst.,  var.,  Be/em ni u s,  indéi.,  Crioceras  Davalii\  Lév.?, 
Ammanitea  cryptocevn.s ^  d'Orb.,  an  cnstrUnncnsiK,  id.?,  A.  inccrtus^ 
id.?,  A,  Astivrianus ^  id.,  A.^  nov.  sp.,  peut-être  VA,  mitrcanus, 
d'Orb.  (coquille  globuleuse  do  la  forme  des  A .  contractas  et  Hervcyi, 
Sow.)  (2). 

La  craie  tuffeau  du  petit  bassin  elliptique  de  Taulanne ,  entouré 

[\)  Au-dessus  de  Moustiers,  une  fente  verticale  partage  ce  rocher 
dans  toute  sa  hauteur,  et  une  chaîne  do  fer  appelée  chaîne  de  l*ètoile 
joint  les  deux  pointes  qui  forment  les  côtés  opposés  de  la  brèche. 
Une  étoile  dorée  à  cinq  pointes  est  suspendue  au  milieu  delà  chaîne, 
dont  on  fait  remonter  l'origine  à  la  fin  du  xiv«  siècle,  époque  à 
laquelle  elle  aurait  été  posée,  par  suite  d'un  voeu  de  quelque  chevalier 
du  pays. 

(2)  D'Archiac,  Notes  inédites. 


p&oyiMCi.  505 

de  rochers  escarpés  est  séparée  des  couches  jurassiques  par  des 
calcaires  compactes,  blancs  ou  jaunâtres,  du  troisième  étage ,  qui 
reparaît  aux  environs  de  Senez.  Il  constitue,  à  i*ouest  de  ce  village, 
une  oolline  entièrement  de  calcaire  compacte  marneux,  placé  entre 
le  lias  et  des  grès  avec  schistes  plus  récents  (1).  Ces  assises  néoco- 
miennes  se  prolongent  au  S.  ^en  Blieux  et  au  N.  jusqu'à  Barréme, 
où  elles  sont  interrompues  par  la  rivière  de  FAsse,  et  se  continuent 
ensuite  jusqu'à  Thorame.  Dans  celte  étendue  de  6  à  7  lieues,  ce 
sont  toujours  des  calcaires  blancs  ou  jaunes,  séparés  par  des  lits 
minces  de  marnes  schisteuses.  Les  fossiles  abondent  particulière- 
ment au  sud-est  de  Barréme  dans  le  quartier  des  Orgeas,  où  nous 
avons  trouvé  : 

yïrca^  voisine  de  VJ.  Carieront^  d'Orb.  ;  Pecten  pictus^  id.  ; 
Terebratula  diphyoUles,  id.;  Belemnites^  indét.;  Ammonites  diffi" 
cilis,  d'Orb.;  id.,  var.  an  nop,  sp.,  semblable  à  celle  d^EscragnoUes; 
j4.  Didayeanusy  d'Orb.,  A.  GentoniP^  Al.  Brong.  (Tout  extraordi- 
naire que  paraîtra  ce  rapprochement,  il  nous  est  difficile  de  ne 
pas  regarder  TAmmonite  rencontrée  ici  avec  VA,  elijfficiiis  ot  les 
autres  comme  l'analogue  de  celle  de  Rouen  ;  cette  espèce  peut  être 
rei^ardéo  comme  une  variété  de  VA.  rhotomagensis ,  mais  non  de 
VA.  MantcW,  ainsi  que  le  pense  M.  Aie.  d'Orbigny  [Paléont.  franc., 
vol.  I",  p.  Zi^)\  A.  Leopoidinus,  d'Orb.?,  A.  recticostatus,  d'Orb.; 
A.  seinisuicatus,  id.;  A.,  nov.  sp.\  si  cette  dernière  ne  différait  de 
Va,  Seranonis,  d'Orb.  que  par  ses  tours  plus  renflés,  nous  n'aurions 
pas  hésité  à  l'y  réunir;  mais  elle  s'en  distingue  par  des  épines  placées 
sur  le  dos,  et  par  des  plis,  tous  très  réguliers,  fortement  infléchis  en 
avant  ;  les  épines,  irrégulièrement  espacées,  laissent  entre  elles  2,  3, 
4  ou  môme  5  côtes,  qui  en  sont  dépourvues;  en  général,  elles 
semblent  réunir  deux  côtes  voisines  qui  se  séparent  immédiatement 
après;  A.,  nov,  sp,,  espèce  que  l'on  pourrait  nommer  A.  sub- 
rouyanus,  par  sa  ressemblance  avec  VA*  Rouyanus,  à! Orh,,  A.,  nov. 
sp.,  ou  peut-être  une  variété  de  VA.  Matheroni^  d'Orb.,  plus 
déprimée,  à  plis  intermédiaires  plus  nombreux,  plus  fins  et  plus 
flexueux.  Lrioceras  yHliersianus y  d'Orb.;  C,  Emerici y  Lév. , 
C,  nov.  sp.f  se  distinguant  du  C.  Puzozianus,  d'Orb.,  par  ses  côtes 
plus  épaisses,  arrondies  et  bifurquées  à  partir  du  tiers  de  chaque 
tour;  Toxoceras,  i  espèces  indét.,  Hamites^  nov,  sp,,  Ancyloceras^ 
indét.  (2). 

A  l'ouest  de  Barréme,  le  long  de  la  route  de  Mezel,  les  marnes  à 
Plicatules  sont  superposées  à  l'étage  inférieur  et  caractérisées  par 

(1]  S.  Gras,  ioc,  cit. 

(2)  D'Archiac,  Notes  inédites. 


>■  uaictt  t  liMWÉHr  T~  ■mr*'™'  InHHtf  plus  k  l'eit.  li  usa 
aMrainlMI^B'*'^  m  iiininit  poJBl  partie  de  cet  élage.  dMt 
^tm  It  iif««M.  VÊÊm»  partwt,  pv  km  foniki  ï  l'éUt  pyrilcn, 
^(jbMlfcMkailpMtdaK  feinMène.  Lenr  cautoatafcc 
4^^.Q^«a^  IL  Gnt  ki  !>««■&(■,  rinlic  de  rabeenoe  det  (il- 
a^wkCvNwt  Aa»  |R>TM  UMUs  ks  BaaM-Alp«B,  à  t'ot  de  11 
IM^BL  ■  «■  «à  fB'k  <■  ji^V '^f^  ^  "*"""  ^  ^''C*'''^  ■"■ 
«,«.  k» tétmm  iiriTImi  iMRb  pw H.  Afe.  d'Oriiignr  (1) 
^«^-«■■[■MMBfiifrarfnn.  mk  w  bb  nnHB  nr 

Mulliiiim'n    "    Il      *.*fc=.-  MMM  rnnniwiiM, 

l«p)H4B»«wq*>KKngM)Ua,  l'fqnhalot  MnlÎBnpUqH 
«CH^MPfMéicdeik*  bkac  à  ropnWiMi  omiHtMMf Of^aa,  etc., 
M  MM  anMÉHB  CKOR  k  pRaïc  dc  l'opiiioa  coMian.  Sur  h 
im  draittdt  TAse»  tis-^ris  de  Seaa  «  an  Iiimm  de  Lkm. 
lûl^iiaHii'iWftnrr-f-^r"' — r^TfTifnilrrgBlrifllT. 
M  pni  éi  Blk<n  ki  MSiks  k  PUcanks  exùlenl  égakaat. 

Un  ■■■""1'*^****"^' i^r'^"*''1t^'^Tiiili  t  iiiwlwill  fini 
«tl»}K^wfat«*t«»esnBdemea«Mi,  et  octvpeat  toat  k  infi 
mmMtw  iMifrii  tmm  k  tom«  de  TanoiiK  et  k  niée  da  Ter- 
tb».  Ok  r««t  ksotKfTW  dm  taml  kor  déidqipeaeM  k  SôM- 
iMM».  k  IMr».  k  Saut-AaM.  àllonéL  AHiéges.  bisdili  qv 
Ma»K'^«H»raséliBdi<c,aàaeM  les  aanea  iaidifins  à  Pfaa- 
tljti».  etk:S«H-l«M,«àqKliiMsi)ssiksdecM£fagenudt£s, 
IW^iliViNui«<lBirks  Maraes  arpkases ^  bka,  alUrautncc 
1^  biHÉC«  CtiSciir» ,  pub  k  pvope  de  k  craie  tuHeaa  coBsûinau 
h»  )wMtUts*>ft^  L'usée  )  Piîcitales  et  à  Inmoniies  pniienses  j 
l«4ll  siu»  doute  ï  k  j'.'VK^'a  àis  ina  =roopeï,  paÊqn'cHe  se 
«kWt>v  ù  ''''^  C4ncterèiM  i  BMg»  et  à  fiarrèaie ,  i  l'O. ,  et  qw 
MW),jJhw$LiKUiM««r  IpvadedsUKVviâ.-E.  L^TaUêcoinene 
^  t\»t  «k  S«ùu-lMiirf  wmUf  fav  k  rnoiat  d'un  foal 
v4|jtti)Kr,  lettie  (ti»{ue  cvtê  1«i.-j«±i»  pàH^atesst 

V>»Wtt'tMi  wn  <iii  butu^  ^  U  rM-n  >if  bfràiK .  en  r 
Wk  ^mkI  tktetut-yiraaeat  m»  outu-m  Scuer.  ^ois  Tiennent  ks  cal- 
,Vv L,-^  Jt» biancbicre  -W  AKniC:«.  rimpiâ i-'AriummiUt, 
it! \-y-ji-;-.-r' ,-!^  <«..  bixduc  h»  eïcvpRtiesCi  lie  h  natt  le  bcg 
^  VvoJMi ,  aprte  k  i3b|$e  de  ]l|iinèj.  >ib»  i  a^ws  iibeari  le 


1^  Aoi^"«v't  .Vmp»  .■*»â(«î. 


PROVENCE.  505 

Ammonites  cosiellanensis ^  d'Orb.,  inceriust  ici.,  Seranonis^  id.» 
subfimhriatus,  id. ,  et  le  Crioceras  Duvalii,  Lév.  En  face  de  Gévau- 
dan ,  le  lias,  caractérisé  par  V Ammonites  Bucklandi,  se  montre  en 
couches  minces,  nombreuses,  très  régalières,  verticales,  séparées 
par  des  lits  de  marne  grise ,  et  an  delà  est  un  poudingue  très  puis- 
saut  en  strates  ?erticaux ,  dont  les  galets  fort  arrondis  ont  jusqu'à 
O'^iSO  de  diamètre ,  et  semblent  placés  sur  leur  grand  axe,  par  suite 
du  redressement  des  couches.  Les  dépôts  tertiaires  décrits  précé* 
demment  leur  succèdent  vers  Barrême. 

Si  Ton  se  dirige,  au  contraire,  de  Saint- André  au  S.-E.,  par 
Méouliles,  Angles,  Yergons  et  Tlscle,  on  voit  constamment  les 
mêmes  couches  néocomiennes  calcaires ,  marneuses  et  schisteuses 
alterner  et  former  comme  précédemment  des  collines  à  pentes 
abruptes  et  dépouillées  de  végétation.  Le  village  de  Yergons,  situé 
au  pied  de  l'extrémité  méridionale  de  la  chaîne  de  la  Colle-Saint* 
Michel,  appelée  montagne  de  la  Ghamaite  ou  Chamalac,  est  bâti  sur 
les  marnes  et  les  calcaires  de  Tétage  néocomien  inférieur,  où  nous 
avons  trouvé  V Ammonites  Matheroni?^  d'Orb. ,  A .  semisulcatus^  i<l. , 
^.,  indét.,  de  la  forme  de  VA.  inœquicostatus,  mais  sans  trace  de 
plis,  de  côtes  ni  de  sillons,  et  qui  se  trouve  aussi  à  Barrême  ;  A.  recti- 
costatust  d*Orb.  ?,  du  double  plus  grand  que  Téchantillon  figuré  dans 
la  Paléontologie  française;  yl.,  voisin  de  1*^4.  latidorsatus^  Mich., 
A,  nov.  sp,y  très  voisin  de  VA.  Sartousianns^  d'Orb.,  Toxoceras 
bituberculatuSf  Id.,  Ancyloceras  pulcherrimus,  id.,  i4.,  indét., 
voisins  de  VA.  furcatusy  d'Orb.,,  et  qui  se  rencontre,  à  Barrême, 
dans  les  couches  correspondantes;  Terebraiula  tamorindus^  Sow., 
T.  fabay  id.  7. 

A  ces  couches  succèdent  immédiatement  les  marnes  à  Plicatules, 
avec  les  nombeux  fossiles  pyriteux  de  cet  étage,  puis  un  grand 
développement  de  marnes  et  de  calcaires  crayeux  alternant, 
tendres,  blanchâtres,  constituant  la  partie  élevée  de  la  mon- 
tagne, et  représentant  le  groupe  de  la  craie  tuffeau.  Toutes  les 
couches  crétacées  sont  ici  concordantes,  et  plongent  régulièrement 
au  N.-E.  sous  un  angle  de  35  à  40  degrés.  Dans  cette  coupe ,  de  la 
plus  grande  clarté,  nous  n'avons  reconnu  aucun  représentant 
des  calcaires  à  Gaprotines  entre  le  troisième  et  le  premier  étage 
néocomien ,  non  plus  que  du  gault  entre  celui-ci  et  la  craie  du  se- 
cond groupe. 

Les  fossiles  que  nous  avons  observés  dans  les  marnes  du  premier 


I 


étage  sont  :  les  Ammonites  Cnli/pso ,  d'Orb. ,  diphyllus ,  îd. ,  mor- 
natus,  id.,  Martini, ii.,  Morelianiis,  id.,  I\'isuf,  id.,  Rotiyama, 
\^.,picturaius,\A.,  ei  û  espèces  nouTelles.  !p  Bflemnites semt- 
eanaliculatus,  de  Blainv.,  le  Ptychoceros  EmtriHanvs,  d'Orb.,  on 
P.  lavii,  Math-T,  2  Cerilhium,  nov.  Hp,,  udc  Lnciiieî,  voisine  de 
la  L.  scvljila,  Phill.,  el  la  Tfreèraiula  decipitns,  Dub.  On  trouTe, 
en  uutre,  des  nodules  spbi^riques  ou  ellipsoïdaux,  compactes,  en- 
veloppés d'une  couche  de  gypse  crislullin. 

A  une  demi-lieue  dn  village ,  la  route  d'Annoi  coupe  le  prolon- 
gemenides  couches  crayeuses  de  la  monlagHc,  et  l'on  y  trouve  les 
fossiles  les  plus  caraciérJsiiques  du  second  groupe ,  tels  que  les 
Ammnnitt'S  varions  et  r/iolomagensis,  le  Titrrilites  Oesrwyerst, 
d'OrK,  VJnoceramtis striaUa,  Mani.î,  etc. 

Nous  avons  àé'fi  indiqué  [antè,  toI.  III,  p.  66)  la  relation  des 
couches  nummuliliques  et  crétacées  de  Rouaines  ï  Annot ,  et  nous 
avons  admis  que  la  montagne  de  la  Colle ,  dont  nous  venons  de 
voir  l'extrémité  sud,  ou  de  la  Chamaiie ,  formée  par  les  couches  du 
second  groupe,  sppariieni  <lans  lotiic  son  étendue  h  la  craie  luiïeaii, 
et  non  au  groupe  néocomien ,  comme  le  pense  M,  Gras.  Le  plonge- 
ment  général  au  N.-E.  s'accoi'de  avec  les  caracltrcs  des  rocIii-sM 
les  fossiles  de  la  partie  méridionale ,  car  iiouh  n'avons  (lax  été  assez 
heureux  prmr  en  rencontrer  sur  le  reste  de  son  pourtour.  Il  est 
probable  qu'ici ,  comme  dans  la  coupe  que  nous  avons  faite  de  Cas- 
tellaiie  !i  Crasse,  Wn  fossiles  appartieniieni  siiHnni  h  la  base  dn 
groupe;  or,  c'est  précisément  celle  partie  inférieure  qui  vient  affleu- 
rer entre  l'Iscle  et  Vergons.  Le  versant  nord-est  ne  présente  que 
les  couches  supérieures  passant  sons  la  formation  nummulltique, 
et  c'est  eu  pied  du  versant  occidentil ,  dans  la  vallée  d'AUons, 
qu'il  faudrait  cJiercher  le  niveau  des  Ammonites,  Turrilites,  etc. 
Peut-être  aussi  pournit-on  trouver,  dans  les  assises  IfS  plus  élevées 
de  ce  grand  système  de  calcaires  marneux  blanchâtres,  qnelqne 
représentant  de  la  craie  blanche ,  que  nous  signalerons  plus  au  ti. 

Du  cOtë  d'Enirevanx ,  les  strates  néocomicns  inférieurs  sont  en- 
core adossés  aux  massifs  de  roches  jurassiques,  et  surmontés  par 
les  calcaires  du  second  groupe,  que,  sur  sa  carie,  M.  Gras  n'a 
cependant  point  séparés  dti  quatrième.  Ce  second  groupe ,  désigné 
par  lui  8001  le  nom  de  grii  vert ,  comprend  des  étages  tout  k  fait 
distincts  pour  nous,  et  même  des  groupes  ;  car,  tel  qu'il  le  conù- 
dère  dana.l)  Provence  et  le  Dauphiné,  il  est  évident  qne  l'auteur  y 


PROTU(S.  S07 

réunit  le  gault  et  la  craie  luiïeau.  Autant  que  nous  avons  pu  en 
juger,  ce  dernier  seul  existerait  dans  les  Basses-Alpes,  an  moins 
dans  leur  partie  orientale ,  et  la  présence  de  VExogyra  columba, 
signalée  comme  la  coquille  la  plus  constante  de  cet  ensemble  de 
couches ,  nous  confirme  dans  ceue  conjecture. 

Nous  avons  déjà  signalé  ce  même  système  sur  le  versant  méri- 
dional de  la  montagne  de  Lure,  entre  Sainl-Etienne-les-Orgues 
et  Pcyruts;  ce  sont  des  grès  quarizeui,  des  sables  vens,  quelquefois 
panachés,  et  des  marnes  sablonneuses  avec  des  Bi^k-mniies ,  des 
Spalaiigues  et  des  Etogyres.  De  IVIontlaux ,  où  abonde  VExogyra 
columba,  les  couches  se  suivent  â  l'O.,  dans  le  déparlement  de 
Vaucluse,  ou  ï  l'K.,  vers  Sisteron ,  toujours  superposées  aux 
assises  néocomicnnes  d'une  manière  discordante,  et  recouvertes 
par  la  mollasse  tertiaire  d'eau  douce,  souvent  aussi  A  straiiQcation 
discordante. 

(P.  100.)  Un  peu  avant  Sisteron,  les  assises  crétacées  prennent 
une  eitensibii  considérable  et  se  voient  sur  les  deux  rives  de  la 
Dnrance.  Elles  remontent  i  l'O.  dans  la  vallée  du  Jabron  dont  elles 
occupent  le  fond  jusqu'à  Curel ,  re(>osant  partout  sur  la  formation 
jurassique  et  s'étendam  â  l'E-,  avec  les  mâmes  caractères,  sur  tout 
l'espace  triangulaire  compris  entre  Sisteron ,  Abros  et  Volonne. 
Rous  avons  déjà  parlé  du  faassiu  fermé  de  Taulaune,  au  nord-ouest 
de  Caslellane,  bassin  composé  de  grès  à  points  verts,  de  calcaire 
marneux  arénacé,  et  d'argile  grise  avec  des  (races  de  lignltf,  VExo- 
gyra columba,  etc.,  le  tout  reposant  sur  des  calcaires  probable- 
ment néocomiens  et  compris  dans  une  dépression  que  le  lias  en- 
toure presque  complètement.  AI.  Gras  cite  encore  au  suddeCas- 
tettane,  sur  lechemiu  de  Hobioii,  des  calcaires  jaunâtres  et  des 
marnes  alternant  que  nous  avons  vus  appartenir  !i  l'étage  iiéocomten 
inférieur,  puis  au  delà  des  marnes  argileuses  grises ,  des  grès  ma- 
cignos  et  des  sables  verdâlres  avec  une  grande  quantité  d'Exogyra 
columba. 

Après  avoir  esquissé  les  caractères  généraux  de  ta  fon 
crétacée  dans  le  département  des  Basses-Alpes,  il  non»  reste  ~ 
tionner  un  travail  particulier,  fait  avec  beaucoup  de  soin, 
fois  géologique  et  paléonio logique.  Quoique  nous  n'ailopUot 
toutes  les  idées  de  M.  Uuval-Jouve,  ni  plusieurs  de  st's  r.ippi 
ments,  nous  sommes  loin  de  méconnaître  le  mérite  di 
qui,  pour  la  géologie  ,  se  trouvent  résumées  dans  une  Carte 
partie  sud-est  de  l'arrondiaement  de  Caslellane,  des  coupes 


icxie  eiplicalif  (1).  L'auteur,  considérant,  par  rap|)uii  à  leur sub- 
ttratum ,  les  d^'p&Is  crûiacùs  au  nord  de  Casicllanc  cl  au  sud  de 
celte  \illc,  met  en  parallèle  ceux  qui  se  sonl  accumula  dans  les 
vallées  de  la  première  r^^iou ,  Toriuées  |iar  les  calcaires  compactes 
jurassiques  gris,  et  ceux  qui  se  sont  accumulés  dans  les  dépressions 
des  calcaires  compactes  blancs,  égaleEiicn  t  jurassiques,  de  la  seconde, 
el  il  exprime  ce  syucbrouisme  de  la  manière  suivante  : 


liurceilalui.JmmoHiiti  tholamv 

tUtaa  blaon  al  aoirit.  £5  à  SD  ntmi 

AnmoallH  <lu  ais'l"  1  l'Iiolut»  de 
V,rjOfli,  HlaE«,  B.i.<n.c.  ,lt. 

Crû  Tirl  â  Extsy"  columba,  OiLlu 
ui,ilc.l5>eDiiiclr.'i. 

Mimii  uuJ'fi  S"  •ordilfr»  (ehIi  >•»  Il 

Clnlr.  Mxnr,  i„l,  u>n<  im\o.   t.Mt.  8  ï 
dipl.^.  NmUilia  pitudo-thgani.  Crio- 

(Uimci  fgi.U«  qua  duD.  la  .csioo  ao<J 

Mamai  srii..  1  Bïl™in./«  dil«UU.i..  ti 

Ciwcba  rhloriliu'i  ds  OnS  i  I  mâlio. 

SaalUut  Rri/Hilnl.'cÙarii,  etc. 

Murnoel  olcniid  blinc  iaiiiillre,  nller-    HjrnEil.l>iicli<i.illrn.>UvB>nI>T<1cl.» 

BeUmailit  rrUaclariiu.  Erogjra  dm- 
loitt,  T  r,D  B  Hftctl  de  Ti^rchraluln . 
S/Hitangut  nlmui  [ToxatUr  tomplM. 

Calcaira  juriuiiina  grii .  tompactc  ,  aiic    C.lci|rM  Llanei,  rompoclet,  lon.ml  iolo- 

M.  fiuval  n'a  point  reconnu,  dans  sa  prcmiËrc  zone  de  montagnes 
au  nord  de  Caslellane ,  la  craie  tuiïeau ,  ou  le  second  groupe  qui  y 
est  cependant  largement  développé  et  caractérisé  par  tes  mSmes 
fossiles  qu'au  sud  de  cette  ville.  Quant  an  gault,  nous  avons  vu 
qu'en  effet  il  paraissait  manquer  au  N.  Les  argiles  à  Plicatules  an 
contraire ,  si  puissantes  au  N. ,  en  supposant  que  toutes  les  marnes 

(Ij  Bélemnites  lies  terrains  crétacés  injériciirs  lies  environs  dt 
Cascellnne,  considérées  géologiquement  et  zoologiqucmeni,  aerc  la 
description  de  ces  terrains  ;  iu-i,  avec  11  pi.  da  fossiles  (Bélsmaites], 
une  carte  et  des  coupes  coloriées.  Paris,  1  SU . 


PROVENCE.  509 

noires  de  Saint-Àndrô,  etc.,  en  fassent  partie,  manquent  an  S. , 
et  railleur  attribue  ces  différences  à  la  présence  on  à  Tabsence 
des  calcaires  et  des  marnes  jurassiques  dans  les  yaliées.  Ainsi ,  dit- 
il  (p.  10),  dans  les  vallées  où  se  montrent  le  lias,  les  marnes  juras- 
siques et  les  calcaires  gris,  compactes  qui  les  couronnent,  presque 
tous  les  fossiles  des  marnes  néocomiennes  sont  à  Tétat  de  fer  sul- 
furé ou  hydraté ,  et  c*est  à  peine  si  dans  les  calcaires  placés  au- 
dessus  ou  au-dessous  on  trouve  quelques  moules  calcaires  d'Ammo- 
nites. Dans  les  autres  dépôts  au  contraire,  tous  les  fossiles  sont  des 
moules  calcaires,  souvent  revôtus  de  leur  test  changé  en  carbonate 
de  chaux.  Les  corps  organisés  des  premiers  bassins  sont  fort  petits, 
tandis  que  ceux  des  couches  chloritées  atteignent  dans  les  seconds  de 
grandes  dimensions.  Ces  faits  s'accorderaient  avec  cette  circonstance 
que  les  calcaires  blancs  sur  lesquels  reposent  et  avec  lesquels  se 
lient  graduellement  les  dépôts  néocomiens  du  sud,  n'offrent 
presque  aucune  trace  de  fer  dans  leur  composition ,  tandis  que  les 
bassins  où  se  trouvent -les  fossiles  ferrugineux  ont  leurs  parois  for- 
mées par  des  couches  jurassiques ,  remplies  de  fer  sulfuré  et  de 
fossiles  également  minéralisés  par  cette  substance.  De  là,  pour 
M.  Duval,  la  distinction  de  bassins  ferrugineux  et  de  dépôts  chio- 
riteux.  «  Ces  deux  sortes  de  dépôts,  dit-il  (p.  12),  évidemment 
»  contemporains  et  appartenant  à  la  même  formation ,  la  formation 
»  néocomiennc ,  me  paraissent  cependant  avoir  été  précédées  et 
»  accompagnées  de  circonstances  bien  différentes.  » 

Sans  se  prononcer  sur  Tâgedes  grandes  masses  de  calcaires  blancs 
que  nous  avons  vues  former  les  montagnes  élevées  de  Grasse  à  Escra* 
gnolles  et  au  delh,  l'auteur  les  regarde  comme  inférieures  au  groupe 
néocomien ,  mais  s'y  rattachant  néanmoins.  En  rappelant  ensuite  les 
opinions  de  MM.  S.  Gras  et  Coquand  sur  les  marnes  noires  d'Hiéges, 
de  Saint-André,  de  Yergons,  etc. ,  il  confond  celles-ci  avec  les  marnes 
glauconieuses  de  Clare ,  qui  sont  véritablement  le  gault ,  d'où  ré- 
sulte une  double  erreur.  En  effet ,  les  premières  sont  les  argiles  à 
Plicatules ,  plus  récentes  que  les  marnes  à  Bélemnites  du  sud  qu'il 
place  sur  le  même  horizon ,  et  plus  anciennes  et  complètement  dis- 
tinctes du  gault  qui  existe  au  sud  et  manque  au  nord.  Aussi  M.  Duval 
a-t-il  colorié  comme  gault  sur  sa  carte  une  grande  zone  qui  s'étend 
deVergons  à  Saint-André,  Saint-Jacques,  etc. ,  et,  au  delà  deBarrême, 
un  massif  prenant  à  l'est  de  Rioux,  et  passant  par  Senez  et  les  envi- 
rons de  Blieux  qui  sont  formés  de  marnes  à  Plicatules  et  non  par  le 
gault,  comme  à  Escragnolles,  à  Clare,  etc.,  où  manquent  ces  mêmes 


r 


510  PROTEKCB.  ^Hl 

iiianius.  M.  Gras  a  d'ailkurs  raison,  au  moins  pour  irne  partie 
(li-s  manies  Wacs  de  Vciguns  â  Barrtïino,  quand  tiiSmc  les  couchei 
iAniiiluiiilcs  pyrilGUses  en  seraient  dislinctes  ,  puisqu'elles  a|i)iar- 
tiennent  toujours  au  t;roupe  néacumiun  et  .<>onI  très  dilTi'-ri'ntes  da 
gaule  Une  autre  méprise,  dont  il  nous  esl  iiii}Mssib]o  de  nous  rendre 
compte ,  c'csi  que  ces  mêmes  niarties  noires  de  Vcrgons  à  Saînt- 
Auilré,  etc.,  que  U.  Uuval  rapporte  dans  son  icilc  et  sur  sa  carie 
au  gault ,  sont  préciséinetii  celles  dont  il  sépare  très  bien  les  fossiW 
do  ceux  du  gunlt ,  ei  dont  toutes  les  etip^ces  caractéristiques  sodi 
ccllea  des  argiles  i  Plicatuies  d'Api,  etc.  (p.  ik).  Ce  faux  rappro- 
chement  des  marnes  cliloritées  du  gauK  avec  les  marnes  noires  do 
nord,  privées  de  grains  veris,  devait  encore  conduire  i  d'autres 
analogies  aussi  peu  fondées.  Le  gault  proprement  dit  t>e  voit  i 
Bobion.  au  nord  de  Uesiourbes,  i-utre  Roux  et  Lagarric,  aux  Laites, 
prés  du  pont  qui  forme  la  limite  du  département  et  dans  tome  la 
vallée  de  Clare  à  Caussule,  mais  dans  plusieurs  de  ces  localité»  l'ait- 
icur  aurait  encore  pris  les  marnes  i  Plicatuies  pour  le  gaull. 

On  doit  regretter  que  Al.  Duval,  avant  de  s'arrêter  à  celte  classi- 
fication, n'ait  pas  étendu  ses  recherches  un  peu  à  l'O. ,  jusqu'aux 
environs  d'Apt,  et  au  S.-O.  jusqu'à  Cassis,  car  il  y  aurait  vu  un 
étage  dont  il  ne  parait  pas  soupçonner  l'existence,  celui  des  cal- 
caires à  Caprotines,  placéetttreaes  marnes  âBélemiiiles  ou  son  cal- 
caire blanc  chloiiieux  avec  Criuceras  Duvalii,  Ammoniieg  Cassîda, 
ligatus,  intermedius,  etc. ,  (■l  les  argiles  ou  marnes  noiies  de  Ver- 
goos,  Saint-André,  etc.,  puis  la  superposition  du  gaull,  tel  qu'il  le 
décrit  entre  Castellanc  et  Escragnolles,  au-dessus  de  ces  mêmes 
marnes  noires  qu'il  rcRarde  comme  contemporaines.  La  carie  et 
les  coupes  jointcsà  son  juéuioirc,  etqui  semblent  avoir  été  d'ailleurs 
iàiies  avec  soin,  devront  toujours  être  consultées  par  les  personnes 
qui  voudraient  parcourir  ce  pays  si  intéressant  pour  le  géologue 
et  le  paléontologiste.  Les  faits  et  les  détails  ont  Été  bien  observés, 
mais  ce  sont  les  conséquences  que  l'auteur  en  a  tirées  qui  nous  ont 
paru  susceptibles  de  quelques  critiques  (1). 

La  chaîne  de  La  Garde ,  au  nord  du  Calavon,  parallèle  !i  celle  du 
Leberon  au  sud,  est  aussi  formée  de  couches  néocoinienncs  divisées 


(*]  Voyez  aussi  Aie.  d'Orbigny,  Note  sur  ijuelqaes  espèces  nau- 
vellei  tt Ammonites  des  étages  néocnmieit  et  apticn  de  France 
{Joitrn.  de  conchrliologie ,  par  Petit  do  la  Saussaye ,  n*  2  ,  p.  1 96  , 
pi.  8,1850). 


PROTINCB.  511 

en  deux  assises  par  un  conglomérat  de  cailloux  calcaires  et  de  fossiles 
brisés  provenant  de  l'assise  inférieure.  La  chaîne  du  Leberao,  qui 
se  prolonge  i  l'E. ,  par  celle  de  Lubai,  jusque  dans  le  départemenl 
des  Basses-Alpes,  au  nord  de  Manosque,  appartient  è  la  formalion 
crétacée  sur  laquelle  s'appuient,  au  N.  et  au  S.,  les  dépôts  tertiaires 
marins  et  lacustres  {anlé,  vol.  II,  p.  736}.  Ce  sont  les  assises  des 
calcaires  blancs  i  Caprotines  qui  en  constituent  la  partie  principale  ; 
mais  celte  chaîne  n'a  pas  encore  été  suIfisammcrU  étudiée,  et  nous 
l'avons  traversée  trop  rapidement  pour  constater  autre  chose  que 
l'inlérét  que  son  examen  détaillé  pourrait  ofTrir  par-suite  des  dislo- 
cations qu'elles  éprouvées.  Les  mêmes  calcairesi  (^prolines,  blancs, 
subcristallins,  constituent  le  sol  fondamental  des  environs  d'Apt 
doDt  nous  avons  décrit  les  dépôts  tertiaires  assez  variés,  et  dont  il 
ne  nous  reste,  par  conséquent,  qu'i  menlioimer  les  couches  créta- 
cées supérieures  aux  calcaires  précédents. 

Aux  environs  du  Rusterel,  sur  la  rive  gauche  de  l'Adoua,  on 
r^nai'que  une  assise  de  marne  noirâtre,  et,  au-dessus,  un  sable 
quai' tzeui  jaune  verdâlre,  qui  plonge  au  S.  et  à  l'E.  ;  ce  sont  les 
équivalents  du  gault  (1).  Les  marnes  et  le  grès  vert  qui  semblent 
avoirélé  remaniés  près  des  cipluitations  de  minerai  de  fer  de  Notre- 
Damc-des-Auges,  et  représenter  la  roche  analogue  du  Gaspard  et  de 
Clansayc  (Drdme),  renferment  des  fossiles  siliccm,  privés  de  leur 
test,  roulés  et  polis.  M.  Graiï  [2]  r^arde  le  minerai  cotnme  faisant 
partie  des  sables  roses  et  blancs,  qu'il  rapporte  aussi  ii  la  forma- 
lion  crétacée.  Cette  couche  ferrugineuse  n'a  que  O^.SO  d'épaisseur 
sur  les  bords,  mais  vers  son  centre  elle  a  A  ii  5  mètres,  et^ccupe 
une  superficie  totale  de  9937A  mètres.  Le  minerai  est  souvent 
concrétion  né,  tantôt  en  globules  de  fer  hydraté,  tantôt  cimentant 
des  fragments  de  grès  plus  ou  moins  arrondis.  Sa  teinte  est  le  brun 
foncé,  et  les  diverses  variétés  offrent  dans  la  cassure  un  éclat  rési- 
iioide.  L'atilcuratlriltUL'  Ipur  foimalion  à  des  sources  ferrugineuses. 

Entre  KuKti'rel  et  la  rolliiiedf  Gargas,  la  butte  de  Saini-Jnliq 
encore  les  marnes  noires  précédentes  de  12  mètres  d'épsis! 
recouvertes  parles  mêmes  sables  chluriiés,  puis  la  plaine 
par  les  argiles  ou  marnes  grises  i  Plicatules,  formant  aussi  d 
beaux  adossés  i  la  montagne  de  la  Garde.  On  y  trouve  prinC^ 
ment  le  Belemnites  semicanalkulfUm,  V Ammonites  Dufrenc 


iBull.,  vol.  XIII,  p.  499.  \Wi. 
Attn.  de  [a  Soc.  d'agriculture  de  Lyi 


512  PROVINCE. 

d*aatres  fossiles  ferrugineux.  Celte  assise  est  parfaiteroeot  distincte 
de  celle  do  gaait  de  Rusterel. 

À  l*esi  de  Roqaefonr,  sur  la  route  d'Apt  à  Avignon,  nne  colline  de 
calcaires  blancs,  cristallins,  avec  Gaprotines,  qui  se  relèvent  dn  fond 
delà  vallée  daCalavon,  est  complètement  entourée  par  les  ai^gîles  sa- 
bleuses tertiaires,  sans  traces  de  couches  crétacées  plus  récentes.  On 
calcaires,  masqués  ç2i  et  là,  se  continuent  jusqu'à  la  descente  de  l'an- 
berge  du  Chêne,  à  deux  kilomètres  d'Apt,  où  on  les  voir»  à  dnrilo  de 
la  route,  surmontés  de  marnes  argileuses  bleuâtres,  sableuaes  et  jan* 
nâtres,  rcmpliefde  fossiles  et  surtout  de  Plicatules,  de  Térèbratales  et 
d'Ammonites.  Celles-ci,.à  l'état  de  fer  pyritcux  on'hydratè,  sont 
compagnées  de  nodules  de  pyrites  globuleux  ou  géodiqoes.  Vi 
de  ces  marnes  est  de  6  à  7  mètres  au  plus,  et  au-dessus  est  un  cal- 
caire marneux,  blanc  jaunâtre,  avec  une  grosse  espèce  d'Ammonite, 
voisine  do  VA.  ManteUi^  VAncyloeeras  Benauxiantis^  d'Orh.  (£fa- 
mites  eiSctq^hitesgigaSf  Sow.  Forb.)»  YExogyra  sinuata^  ete.  (1). 

Les  fossiles  que  nous  avons  trouvés  dans  les  marnes  ii  Plicatules 
de  cette  localité  sont  : 

Ammonites  crassicostatiis^  d*Orb.,  A,  Dufrenoyi^  id.,  A,  inorna^ 
HtSj  xà.^A,  Martini i  id.,  A.  neocomiensis^  id. ,  ^.  Nisus,  îd,jA.  stria» 
tisuicatus^  id.,  Toxoceras  ComuelianuSj  id.,  7*.,  indét.,  Belemnites 
semicftnalicuiatuSjàehlfkiiïY.j  Rosteiiaria  gargasensis,  d'Orb.,  Ceri- 
thiutn  biirremense^  id.,  C, gargasense^  id.,  C,  nptiensc,  id.,  Nucala 
pianata^  Desh.?,  N,  Cornuelinna,  d'Orb.?,  Erogyrn  sinuata^  Sow., 
Plicatula  placunen^  Lam. ,  P.  radiola^  id.,  Tcrein-atala  sella ,  Sow., 
7".,  2  nov,  sp,y  Micrastcr^  voisin  du  M.  cor^angninum^  Ag.,  He- 
wiaster,  voisin  de  VH.  bujo^  id. 

Lorsqu'on  se  dirige  de  ce  point  vers  la  colline  de  Gargas,  les 
marnes  bleues  se  développent  de  plus  en  plus ,  et  il  en  est  de  même 
des  calcaires  marneux,  jaunâtres,  en  lits  minces  qui  les  recouvrent. 
Dans  cette  colline ,  dont  le  sommet  est  composé  de  sables  rouges 
tertiaires  [antè^  vol.  II,  p.  737),  la  puissance  des  marnes  et  des 
calcaires  marneux  du  premier  étage  néocomien  est  très  considérable, 
mais  on  peut  reconnaître  que  c'est  une  circonstance  tout  à  fait  lo- 
cale, et  que,  dans  toutes  les  directions,  cette  épaisseur  diminue 
rapidement  (2J. 

Les  assises  sableuses  et  argileuses  de  Rusterel,  de  Saint-Julien  et 


SI)  D'Archiac,  Noies  inédites, 
2)  D'Archiac,  Notes  inédites. 


FROTENCE.  313 

de  Saint- Philibert,  près  le  Villara ,  dont  ïl  a  ét6  question  précé- 
demment, sont  eopérieures  h  ce  premier  étage.  Quelques  observa- 
teurs, entre  autres  MM.  Hier  et  Itenaux  (1),  préoccupés  d'une 
certaine  ressemblance  des  roches  et  de  quelques  rapports  éloignés 
entre  les  fossiles  des  marnes  i  Plicatules  et  ceux  du  gault ,  et  sur- 
tout de  la  discontinuité  bien  réelle  entre  ces  mêmes  marnes  il 
Plicatules  et  les  calcaires  i  Caprotines  sous-jacenls,  ont  pensé 
qu'elles  devaient  être  regardées  comme  apparCenant  au  groupe 
du  gault  ;  mais  il  est  ccriaiii  que ,  même  sans  sortir  du  pays  dont 
nous  nous  occupons ,  il  érait  aussi  facile  du  démontrer  l'indépen- 
dance Btrat [graphique  et  paléontologique  de  cet  étage,  par  rapport 
au  gault,  que  par  rapport  aux  calcaires  à  Caprotines.  M.  Coquaad 
a  donc  eu  parfaitement  raison  de  souleuir  celte  dernière  opinion 
contre  une  assertion  basée  sur  des  vues  incomplètes  ;  seulement  ses 
motib,  et  il  ne  pouTaii  guère  alors  eu  avoir  d'autres,  n'étaient  pas 
tout  i  fait  assez  concluants.  Il  n'y  a  rien,  en  effet,  de  moins  suivi 
et  de  moins  régulier,  dans  la  Provence ,  le  Uaupfainé ,  ia  Savoie  et 
le  Jura,  que  la  relation  des  marnes  ft  Plicaluks  avec  les  calcaires  Jk 
Caprotines,  et  ce  u'e:<t  pas  en  prenant  çà  et  là  quelques  points  iso- 
lés, comme  l'ont  fait  les  défenseurs  de  l'une  et  l'autre  manière  de 
voir,  qu'une  question  de  celte  nature  pouvait  âlre  résolue; 
quoique  l'une  des  deux  dût  être  vraie,  ni  l'une  ni  l'autre  n'a  été 
réellement  démontrée  lors  de  la  réunion  de  la  Société  géologique  i 
Aix,en  18C|2. 

La  ciution  faite  par  M.  Rciiaux(2)  de  la  coupedu  Serré-dc-Bouquet 
(Gard),  où  le  calcaire  i  Caprotines  occupe  le  sommet  de  la  colline , 
etoil  viennent  an-dessous  des  marnes  calcaires  â  Bélemnites  cylin- 
driques, des  calcaires  blanchâtres  ou  jaunes  avec  Toxaster  compta' 
natus,  puis  vers  le  bas  des  marnes  fissiles,  gris  bleuâtre  ou  jauuâires, 
alternant  avec  des  calcaires  durs ,  et  caractérisés  par  le  BelemnUe$ 
dilatatus,  les  Ammonites  opbiurua,  cryptoceras,  Aslitrimms,  «le, 
celte  citation ,  disons-nous,  prouverait  seulement  que ,  sur  ce  point 
comme  sur  beaucoup  d'autres,  les  argiles  i  Plicatules  manquent, 
et  que  les  marnes  ï  Bélemnites,  dans  leur  véritable  position,  sont 
celles  qui ,  dans  les  Basses-Alpes ,  ont  été  souvenl  confondues  avec 
les  marnes  ou  ai^iles  du  premier  étage. 

On  a  vu  que  le  massif  de  la  mnnlagne  de  la  Gardé ,  ï  rcxlréniili 


i^i 


Bull.,  vol.  XIII,  p.  G03.  tSiï. 


5i/l  PROVENCE. 

siuî-oiicsi  diiquol  se  Irouve  le  peilt  chaînon  de  Vaucldsc,  élait 
formé,  comme  la  chaîne  du  I.cberon,  au  sud  d*Apt,  par  les  calcaires 
il  Caprolines,  cl  que  le  versant  méridional  de  la  montagne  de  Lurc 
appartenait  encore  à  cet  étage.  La  partie  occidentale  de  cette  der- 
nière, et  en  particulier  le  massif  du  mont  Ventoux,  sont  formés  par 
les  deut  étages  néocomiens  inférieurs. 

Dans  ses  Notes  géologiques  sur  tes  environs  de  Gigondas  (î), 
M.  Ë.  Raspail  divise  la  formation  crétacée  de  cette  locatité  en 
h  étages,  qui  sont  de  bas  en  haut  :  l*»  couches  néocomiennes  infé- 
rieures, correspondant  exactement  à  notre  troisième  étage  néoco- 
mien;  2*  couches  néocomiennes  supérieures  ou  gault^  qui  sont  les 
argiles  à  Plicatules  ou  notre  premier  étage  ;  3-  grès  vert  ;  6*  craie 
chloritée.  Ces  deux  dernières  divisions  appartiennent  au  groupe 
de  la  craie  tulTeau.  Dans  cette  série  il  manquerait  donc  les  calcaires 
à  Caprotines  et  le  gault  proprement  dit. 

L'auteur  a  remarqué  que  Tétage  néocômien  inférieur  n*ofTre  pas 
la  môme  disposition  dans  les  vallées  dont  les  sommités  sont  formées 
des  deux  côtés  par  le  calcaire  gris  jurassique  et  dans  celles  dont  un 
des  côtés  seulement  a))partient  à  ce  dernier  système,  mais  il  ne  dit 
point  en  quoi  consistent  les  différences.  La  coupe  suivante,  prise  au 
quartier  du  Choulet ,  sur  les  limites  des  communes  de  Gigondas  et 
de  la  Fare,  est  un  exemple  de  la  disposition  dans  les  premières  val- 
lées. Elle  montre  de  bas  en  haut  : 

1.  Calcaire  blanc  compacte,  avec  Ammonites  crypiorc} as  ^  ^6- 

lemnitfi,  Aptychus  scranonis ,  et  reposant,  à  stratification  ***""• 
concordante,  sur  les  roches  jurassiques. 30 

2.  Poudingue  à  nodules  calcaires g 

3.  Calcaires  fragmentaires  à  stratification  irrégulière,   caver- 

neux ,  et  dont  les  vides  sont  remplis  do  chaux  carbonatée 
spathique 4 

i.  Calcaires  jaunes  ou  bleus,  mouchetés  de  bleu  foncé,  avec 

des  veines  d'argile 4  2 

6.  Calcaires  semblables  aux  précédents,  mais  moins  tachetés,  et 
avec  des  lits  argileux  plus  épais.  [Tircbratuld  dcUoidca, 
Lam.) 7 

6.  Calcaires  jaunes  avec  fer  pisolithique  et  alternant  avec  des 
couches  argileuses  (^Br/cm/zitcs  cxii/ictorius,  Rasp,,  /?.  //- 
mo5us,  id.,  /J,  /«//^v,  do  Blainv.) 7 


(1)    Observations  sur  nn  nouveau  ^cnrc  de.  sanrien  fossile  iNcttS'- 
tosaunts  ^i^ondarum)\  in-8.  Paris,  Avignon,  4  842. 


PROVBNCB.  515 

7.  Argiles  de  plua  en  plus  développées,  séparées  çà  et  là  par 

quelques  lits  mioces  calcaréo-marneux  [BeUniniles prta- 
hpsiili'S,  Rasp.,  Jl.  tliliiiatas,  id.,  Ammonitea  pyrileuses,  ^'''■ 
Ncustnsauras  gigO'idarniH ,   E.  Rasp.) 70 

8.  Argiles  moins  prédomiDanteB,  bancs  calcaires  plus  nombreui,    , 

s'appuyant,  en  slratificalion  discordante,  contre  le  calcaire 
jurassique  [Brlciiiniu.'!  ililatalus,  Rasp.,  B.  minaret,  id-. 
Ammonites  cryptoceras ,  Criaceras) 60 

Les  argiles  t  Flicalules  que  l'antcur  confond  avec  le  gauli,  quoique 
parmi  plus  de  30  etipèces  fossiles  qu'il  y  si);nale,  il  n'y  en  ait  pas 
nne  qui  appartienne  ï  ce  groupe,  se  composent  principalement 
d'argiles  grises  et  bleues,  occupant  les  dépressions  formées  par 
l'Étage  néucoiuieo  inférieur,  et  s'élevant  même  îi  une  assez  grande 
Ijauteur.  Dans  les  communes  de  Gigondas,  de  Sablet,  de  Stguret 
ei  de  Vaison ,  elles  affectent  cette  disposition  ;  mais  sur  les  versants 
nord  elsud  du  Venloui,  i  Reaumont,  à  Grillon,  à  Murs,  etc.,  elles 
recouvrent  les  calcaires  A  Chôma  Ammonia  et  i  Nerinea  Re- 
nauxiana  qui  manquent  dans  les  localités  préa'deulcs.  Peu  épaisses 
sur  le  territoire  inênie  de  Gigondas,  elles  alieiguent  une  grande 
puissance  aux  environs,  et  renferment  des  bancs  marneux  solides 
subordonnés.  M.  E.  Itaspail  admet  que  plus  de  la  moitié  des  e'^pËccs 
d'Ammonites  recueillies  dans  ces  marnes,  â  Gigondas  et  à  Faucon, 
existent  aussi  dans  l'étage  inférieur,  tandis  que  les  Bêlemniles  ont 
une  distribution  plus  restreinte  et  plus  constante. 

L'auteur  désigne  sous  le  nom  de  gréi  vtrt  un  grès  très  dur,  â 
poiiiu  verts,  surmonté  de  coucbes  arénacées,  ferrugineuses,  de 
25  Hictres  d'épaisseur.  On  y  trouve  des  concrétions  siliceuses  splié- 
roldaies,  de  O^.ùO  h  C.SO.  Les  fossiles  sont  une  espèce  d'Inocé- 
rame  qui  parait  Stre  nouvelle,  et  des  Ammonites  indéterminées. 
Quant  i  la  traie  cklontée  que  l'on  trouve  sur  la  limite  nord  dn 
territoire  de  Gigondas,  elle  paraît  liée  ï  l'assise  précédente  et  com- 
prend des  couches  argileuses  et  m arno -calcaires,  disposées  réguliè- 
rement et  renfermant  hiAmmonitts  vanans,  Snvi-.falcalus,  Manl., 
Eugenii-deformis,  Rasp.,  le  Turrilites  iubercutnliit 
Inocérame.  Ces  dent  assises  appartiennent ,  comme  ou  t4j 
groupe  de  la  craie  luffeau,  bien  caractËfiaé  au  sud  et  1^ 
ce  point. 


516  OAUraiNt. 


s  3. 


M^MttMBMt  M.  s.  Gras  (1)  a  divisé  en  trois  format imu  ce  qo'il  appelle  ierrmÊ 
Mêm.  à^  l^  c^i^  inférieure  dans  le  département  de  la  Drtaie  ;  ce  mmU 
1*  Vinférieure  ou  mameuse;  2«  la  moyenne  ou  calcaire;  3*  h  jayif* 
rieure  ou  arénacée.  Il  nous  sera  focile  de  ramener  ces  exprestiaiis  I 
la  terminologie  que  nous  avons  adoptée,  en  faisant  remarquer  que  la 
Ibriuation  inférieure  ou  marneuse  correspond  à  TéCage  nèocooiMn 
inférieur,  la  moyenne  ou  calcaire  au  second  étage,  ou  aux  caicairci 
k  Caprotines,  et  que  la  supérieure  ou  arénacée  comprend  probf- 
Ueincnt  quelques  couches  dépeudant  des  argiles  à  Plicatuleiff 
d'autres  du  gaull,  puis  des  assises  calcaires  et  arénacées  du  groupera 
la  craie  tuffuau.  En  suivant  de  bas  en  haut  l'ordre  adopté  par  i'ae- 
leur,  nous  n'avons  qu'à  substituer  nos  dénominations  aux  aiooDCS 
pour  nous  trouver  d'accord  avec  ce  qui  précède. 

L'étage  néocomien  inférieur  est  essentiellement  composé,  comme 
dans  les  départements  vofaùns,  de  marnes  argileuses,  de  OMimcs 
calcaires,  variées  dans  leur  texture,  de  calcaires  oompacieB  en 
grandes  masses  et  de  grés  divers,  ce  qui  lui  donne  beaucoup  d'ana- 
logie avec  les  roches  jurassiques.  Cependant  la  teinte  des  couches 
crétacées  est  d'un  bleu  plus  clair  ;  elles  sont  moins  dores ,  nnins 
compactes;  on  y  observe  des  parties  bleues  et  jaunes,  et  des  basa 
de  grès  subordonnés,  réguliers,  continus,  qui  peuvent  aussi  servir' 
Il  les  distinguer  des  précédentes.  Les  géodes  qu'elles  renferment 
sont  sphcriques,  de  la  grosseur  d*un  œuf,  sans  (race  d'aplatisse- 
ment ni  de  brisure.  Elles  sont  compactes,  très  pesantes  et  con- 
tiennent 90  0/0  de  sulfate  de  baryte.  Las  fossiles  sont  les  Bëlem- 
nites,  les  Ammonites,  les  Scaphites,  les  Hamites,  les  Crioceras, 
les  Àncyloceras,  etc. ,  que  nous  avons  signalés  dans  les  assises  cor- 
respondantes des  Basses-Alpes. 

Aux  environs  de  Die,  cet  étage,  qui  recouvre  à  stratification  con- 
cordante les  couches  jurassiques,  n'a  pas  moins  de  1000  mètres 
d'épaisseur.  La  vallée,  dont  le  fond  est  occupé  par  les  roches  ooli- 
thiques,  est  dominée  au  N.  par  les  sommités  du  Yercors,  à  l'E.  par 
la  montagne  de  Glaudage,  à  1*0.  par  celles  de  Rochecourbe  et  de 
Couspau,  composées,  en  tout  ou  en  partie,  par  les  assises  néoco- 


(4  )  Statistique  mincralogiquc  et  gcftiogique  du  département  de  la 
Drame,  p.  76;  in-8  avec  carte.  Grenoble,  4835. 


DAUPumÉ.  517 

miennes.  Sur  d'aulrcs  poiiils ,  ce  sont  Ica  assises  Jurassiques  qui 
s'élèvent  au-dessus  des  couches  créiacées,  en  formant  des  cimes  ou 
des  créies  aiguSs,  dont  les  flancs,  jusqu'ï  une  certaine  hantear,  sont 
enveloppés  par  ces  mêmes  dépôts  néocomiens.  Les  arêtes  juras- 
siques se  relevant  quelquefois  en  courbes  elliptiques  fermées  en- 
tourent complètement  des  lambeaux  crétacés  peu  épais,  presque 
horizontaux  oa  faiblement  redressés  sur  les  bords.  Ces  derniers 
recouvrent  transgressivcmcnt  les  calcaires  secondaires  plus  anciens 
qui  ont  été  relevés  avani  et  après  leur  dépât.  Enfin ,  sur  la  rive 
droite  du  Rhône ,  les  strates  crétacés  reposeraient  sans  intermé- 
diaire sur  le  granité,  La  Carte  géologique  de  M.  Gras  montre  bien, 
dans  la  partie  orientale  du  département  de  la  Drôme,  la  disposition 
de  tous  ces  bassins  néocomiens  complètement  environnée!  de  couches 
jurassiques.  Telles  sont  les  vallées  de  Montauban ,  de  la  Charce,  de 
Vaidrôme,  de  l'Establet  et  de  Pradelles,  Une  autre  plus  considé- 
rable, et  qui  renferme  Verclausc,  Rosans,  etc.,  se  prolonge  dans 
le  département  des  Hautes-Alpes  (1). 

Le  second  étage,  celui  des  calcaires  à  Caprotines,  est  composé  de 
masses,  quelquefois  très  puissantes  et  imparfaitement  stratifiées,  de 
calcaires  cristallins,  compactes,  blancs  ou  jaune  clair,  avec  des  ru- 
distes.  On  y  trouve  subordonnés  des  poudingues,  dont  les  cailloux 
proviennent  de  l'étage  précédent.  Ces  calcaires  forment  le  sommet  des 
montagnes  ou  descendent  au  fond  des  vallées,  ci  sont  d'ailleurs  peu 
constants.  On  les  observe  principalement  à  la  montagne  de  Raye, 
près  la  Baume-Cornillane,  où  le  conglomérat  est  bien  développé, 
puis  au  bac  de  Sainl-Nazaire ,  i  Oriul  et  i  Ponl-en-Royau.  Ainsi  . 
l'énorme  banc  de  rochers  qui  furuie  l'entrée  de  la  gorge  d'Echevis, 
près  de  cette  dernière  ville,  appartient  h  cet  étage,  lequel  suit  la  rive 
gauche  de  l'Isère,  adossé  aux  montagnes.  On  le  voit  toujours  super- 
posé au  précédent  de  ce  poiuiï  la  Chapelle  et  jusqu'aux  environs  de 
Lus-la-Croix-Haute.  Les  Aiguillcs-de-Giandasse,  sur  la  route  de 
Die  au  Monestier-de-Llcrmont ,  le  rocher  de  la  Montagne  inacces- 
tibte,  sont  des  maiises  1res  i;pmarquables  par  leur  énorme  puissance 
et  leur  disposition.  Prés  de  Châteauncuf-du-Rhône,  au  sud  d'Allan, 
les  collines  qui  se  prolongent  vers  les  Graugcs-Gontardes,  offrent 


(1)  M.  Gras  fait  ici  (p.  8i)  d'étranges  rapprodieni 
à    cet   étage  néocouiieD   inférieur    lea   Cijlcaircs  jt 
Basses-Alpes,  le  tlyscb  do  la  Suisse,  ot  I     '-    - 
mont  sous  le  gault  de  la  perle  du  Rhénu. 


518  DAUPHINÉ. 

de  très  bons  exemples  de  la  composition  et  des  caractères  des  cal- 
caires à  Caprotines. 

La  troisième  division,  adoptée  par  M.  Gras,  nous  semble,  comme 
nous  l'afons  dit ,  comprendre  à  la  fois  quelques  représentants  des 
argiles  à  Piicatules ,  du  gauit  et  du  groupe  de  la  craie  tuflfeau ,  qu'A 
ne  nous  sera  pas  toujours  facile  de  séparer,  mais  que  noas  essaie- 
rons de  caractériser  sur  certains  points.   Telle  que  la  comprend 
l'auteur ,  cette  division  se  compose  de  grès  et  de  sables  qoartieux 
en  général  verdâtres ,  avec  des  calcaires  cristallins  par  places ,  des 
marnes  sableuses  bleuâtres,  des  marnes  calcaires  plus  on  moins  so- 
lides ,  du  fer  hydraté  en  rognons  ou  en  géodes ,  et  des  silex  parfois 
très  abondants.  Ces  assises  s'observent  soit  dans  l'intérieur  des  mon- 
tagnes, soit  dans  les  plaines.  Leur  niveau  général ,  toujours  infé- 
rieur à  celui  des  étages  précédents ,  prouve  qu'elles  sont  plus  ré- 
centes. De  plus,  elles  reposent  souvent  à  stratification  transgressive, 
soit  sur  l'étage  néocomien  inférieur,  soit  sur  le  second.  Leur  indé- 
pendance est  surtout  bien  prononcée  dans  les  plaines.  Elles  sont 
caractérisées  par  VExogyra  columba,  la  Trigonia  scaàra^  etc.  Les 
couches  ncocomicnnes  présentant  déjà  des  surfaces  accidentées  dans 
la  partie  basse  du  département  de  la  Drôme ,  lorsqu'elles  se  déposè- 
rent ,  on  peut  conclure  qu'elles  en  ont  été  séparées  par  une  ou  plu- 
sieurs révolutions  du  sol. 

Sur  sa  carte  géologique  l'auteur  n'a  indiqué  cette  troisième  divi- 
sion que  dans  le  bassin  de  Dieu-le-Fil ,  et  dans  la  partie  occidentale 
du  déparlement,  où  elle  forme  une  bande  étroite,  irrégulière,  di- 
rigée d'AuripIc  et  Piiy-Sainl-Marlin  ,  à  Test  de  Marsanne,  à  Sainl- 
Paul-Trois-Châleaiix  et  IMonldragon,  pour  se  continuer  au  S.,  vers 
Orange,  par  Mornas  et  Piolenc.  Les  environs  de  l)ieu-le-Fit  sont 
surtout  intéressants  à  étudier  pour  la  position  et  les  rapports  de  ces 
diverses  assises.  Le  fond  de  la  vallée  du  Vercors  et  les  environs  de 
la  Chapelle  sont  occupés  par  des  grès  horizontaux  cl  des  calcaires 
cristallins  quelquefois  sablonneux.  Il  en  est  de  môme  5  rexlrécnité 
de  la  vallée  de  Lans  (Isère).  Cosdépôi.t,  très  développés  d'ailleurs, 
et  dont  la  position  paraît  être  bien  nette  à  l'ouest ,  autour 
d'Allan,  puis  dans  le  bassin  de  Moniélimar,  où  ils  ont  été  partielle- 
ment détruits,  se  prolongent  au  S.,  entre  les  hauteurs  de  Reaucoulc 
et  de  Notre- Dame-de-Moulchanip,  jusqu'aux  environs  de  Roussas 
et  des  G  ranges- Gon  tardes.  Les  grès  sont  découpés  par  de  profonds 
ravins;  ils  sont  très  ferrugineux,  renfermant  des  .silex  et  des  fossiles 
qui  abondent  particulièrement  entre  Clansaye  et  Saint-Paul-Trois- 


DAuruiNÉ.  519 

Chlleaui,  enlre  celte  durnière  ville  ei  Bollênc,  et  autour  de  celle-ci. 
A  VI'..,  ces  couches  crétacées  s'enfoncent  sousdes  roches  tertiaires, 
qui,  étant  plus  solides,  les  couronnent  par  des  escarpements  !i  pic, 
tandis  qu'i  l'O.  ils  ne  tardent  pas  â  être  masqués  par  ua  épais  dépAt 
de  cailloux  routés.  Ainsi  le  hawin  de  Pierrelatte ,  cumnie  cflui  de 
Montélioiar,  résulte  de  l'actioa  des  eaux,  qui  ont  en  partie  entraîné 
les  Bahlen  meubles. 

Les  ([rès  forment  une  série  de  collinea  élevées  jusqu'à  Piolenc  et 
Uchaui.  A  Plaisians,  an  peu  au-dessus  du  Buis,  les  marnei  ren- 
ferment unecouche  d'argile  noire,  bitumineuse,  de  l°>,50  ï  3  niëlres 
d'épaisseur,  et  il  en  existe  Également  dans  la  commune  delaltciiha- 
netie,  de  même  que  sur  plusieurs  autres  points  où  le  lignite  est 
exploité.  Le  gypse  de  filonlhrun  constitue  une  masse  irréguliëre,  de 
til>5  mètres  d'épaisseur,  gisant  I  une  faible  profondeur  au-dessous 
des  marnes  crétacées.  Bile  s'étend  dans  la  direction  E.  13"  N. ,  pa- 
rallèlemeui  au  Ventoui,  jusqu'aux  environs  de  lleilhaiietle.  Cette 
ligne  est  indiquée  à  la  surface  du  sol  par  des  excavations  faites  de 
distance  en  distance ,  et  sur  son  prolongement  se  trouvent  deux 
sources  minérales  abondantes.  Des  masses  de  gypse  cristallin ,  d« 
diverses  grosseurs,  sont  aussi  exploitées  entre  Eygaliers  et  Vers,  en 
face  des  indices  de  lignite.  Les  marnes  en  contact  avec  le  gypse 
sont  zonées  de  bleu ,  de  jaune  et  de  rouge  Me  de  vin.  Au-dessus 
d'Eygaliers  sont  des  amas  de  gypse  limpide  subordonnés  aux  marnes, 
comme  à  Roynac,  etc. 

Nous  ajouterons  ici  quelques  observations  qui  nous  sont  person* 
nelles,  faites  sur  les  limites  des  départemeuls  de  la  UrAme  et  de 
Vaucluse.  La  colline  tertiaire  de  Saint-Paul-TroisCtiâteaui,  comme 
celles  de  Clansaye,  a  pour  base  des  grés  jaunes,  ferrugineux,  è  points 
verts  et  en  rognons,  avec  quelques  espèces  fossiles  (Ammonites 
Dishaymi,  f-eym.,  et  A.  Comueliimus,  d'Orb.).  qui  semblent  an- 
noncer en  cet  endroit  un  mélange  de  la  faune  des  argiles  â  Plicaiules 
avec  celle  du  gauli,  représfuit>e  par  h-s  Aiiim-niit'a  /)up!ii 
d'Orb.,  cl iVilletianus,  iil.,  une  autre  espèce,!]^  » 
d'Orb.,  étiint  jusqu'à  présent  propre  i  o 

Au  sud  de  BullËne ,  en  se  dirigeant  v> 
avant  d'atteindre  le  {wit,  un  calcaire  g 
géant  âl'E.-N.-E.,  et  renfermant  des  6 


Serpdmfiii 

Cl  ffCCBWWfCB 

te  tarifas  ■ 


d  SBmMNTte  lé  lKmt90  IV6C  ri 

MB  ciucnue  ncfMiicMHc.  ui  y 

;  le  Ifmfîtuf  sMœvigÊhtê^  dXMit  h 
V  Dvj.,  de  La  bmies  pbcées  ao  S.-O.  de  ce 
•eaoïeei  •egpcsires  MirvpDen*  imiie; 
I  ceuMB  «ws  leaoB  âe  fariki  fUchin,  et 
cilcioBS  kl  wifiBify  ^pe  boqi  j  tfOBs  leBConiréii. 

Qreloiiies  diseoidea,  Blainv.,  Troeàatmiiia  cwnprcssa^  IfilB* 
Edw.  et  i.  E9t.,Barjrtmiiia  brevicaulis,  id. ,  id.,  Thecosmilia  Reqmîe^ 
ttiij  id.,  id.,  Mcandrastrea psendomeandrina^  d*Orb.,  Thamnasirea 
eistcia y  Uiln.  Edw.  et  J.  Ha.,  T.lamellostriata,  id.,  id.,  Stephano- 
cœnia  formoshsima ^  id.,  id.,  Heterocœnia  pravinciaiis ,  id.  id., 
/T.  crassolameltata^  id.,  id.,  Ctadocora?  Spo/tgia,  indét.,  Corbula 
GnUIJiusiana,  Math.  (C.  truncata^  d'Orb.),  Arcopagfa  numismalis, 
d'Orb.,  Fenus  rhotomagerLsis,  id.,  Cyprina  consobrina^  id.,  Cardium 
Rrffuienianunij  Math.,  Trigonia  scabroy  Lam.,  .^rr/i  Requiemana, 
d'Orb.?,  Nucula  Renauxianay  id.,  Spondyiiu,  notf.  sp,,  Exoçyra 
nuricularis  [Gryphœa  id.^  BroDg..  variété  plisaée),  Ostrca  diltiviana, 
Linn..  Radiolilcs  Des  Moulinsiana^  Math.,  Hippuritcs Retjuieniana, 
id.,  Cûprina  Jfgufiir/ti y  d'Orb.,  Natica  lyraia,  SoYf.y  Acteonelia 
/fif/s^  d'Orb.,  Turri iclia uc/iauxiana,  id.,  Fusus,  Rostcllaria,  âfitra^ 
foluta  [\). 


Corn  ut;  li  anus ,  que  M.  Aie.  d'Orbigny  regarde  avec  raison  comme 
appartenant  aux  argiles  à  Plicatules  [étage  aptien  de  Tauteur),  les 
A.  nndnsocostnlns,  Dupinianus  et  Mille tianus,  qu*il  place  daos  le 
gault  (son  vtngc  albivn).  Nous  ne  connaissons  point  d'aiileursd*autro 
gisement  do  fossiles  crétacés  dans  cette  localité. 

(1)  M.   Aie.  d*Orbigny  {Proflrotne  de  paléontologie ^  val.  U,  • 


DAUPBINÉ.  S21 

Ces  fossiles  aMobleiil  prouver  rgiie  ces  grès  ferrugineux  et  calca- 
rifères ,  aJDsi  que  les  caluircs  sableux ,  représentent  ta  pariic  infâ- 
rjeure  du  second  et  la  partie  supérieure  du  iroisiâmc  étage  du 
sud-ouest,  comme  aussi  la  craie  micacée  du  bassin  de  la  Loire.  Ce 
rapprochemeut  parait  être  d'accord  avec  celui  qu'indiquepi  les  listes 
de  fossiles  qu'a  données  M.  Aie.  d'Orbigny  dans  son  Prodrome  de 
paléontologie.  Cet  horizon  serait  supérieur  â  celui  des  calcaires 
muaeaii Exogyracolian&a,  Ammonites  vurtaTU, Tu rril îles,  etc., 
que  nous  aTons  si  fréquemment  constaté  en  Provence,  et  qui  est 
également  bien  caractérisé  en  Dauphiné. 

On  peut  suivre  le  système  de  couches  précédent  par  Mornas,  puis, 
en  remontant  au  N. ,  vers  Rocbedragon.  La  colline  allongée4:ontre 
laquelle  est  adossé  l'ancien  théâtre  d'Orange  est  formée  par  un  grès 
dur,  jaunâtre,  empalant  quelques  coquilles,  d'une  épaisseur  de  fiO  à 
A5  mètres ,  et  qui  parait  ëire  un  lambeau  des  mêmes  assises ,  ou  aa 
moins  de  la  base  du  second  groupe,  d'après  les  Ammonites  variant, 
rhotomagensis  et  MaïUelli,  que  l'on  y  a  citées,  mais  dont  nous 
n'avons  point  aperçu  de  traces. 

AI.  Duval  (1),  en  décrivant  le  Crioceras  Foumctii,  a  donné 
quelques  détails  sur  le  groupe  néocomien  du  déparlement  de  la 
Drôme.  M.  de  Buch  (2)  a  rapporté  au  genre  Cératite  l'^mmoniVes 
Ewaldi  du  sable  vert  de  Dieu-le-Fit,  et  M.  V.  Thiolliérc  (3)  a  fait 
connaître  V Ammonites  Robini  de  la  même  localité. 

La  formation  crétacée ,  telle  que  nous  la  considérons ,  ne  parait  p^ru 
occuper,  dans  le  département  des  Hautes-Alpes ,  qu'un  massif  mon-  BiaieM 
tagneui,  d'ailleurs  très  puissant ,  situé  dans  sa  partie  occidentale , 


p.  147)  signale  6  Uchaun  les  Scn/ihiles  a-qanlh  et  Rnchatiaims, 
avec  le  Biiculitcs  li/irirloiiicx,  en  les  mettant  dans  la  liste  de  ce  qu'il 
appelle  e/iT^c  rrnoinnnien ,  tandis  que  tous  les  autres  fossiles  do  celte 
localité  sont  réunis  dans  la  liste  de  son  ètnge  laionUn,  où  manquent 
les  précédents.  Nous  ne  connaissons  pas  le  gisement  de  ces  trois  es- 
pèces au-dessous  de  celui  des  autres. 

(1)  Terrain  nifocomieit  ilc  la  Vrôme  [A/in.  de  la  Soc.  d'agricul- 
ture, etc.,  de  Lyon,  vol,  (II.  4840,  t  pi.) 

(î)  Description  de  divers  Cératitei  de  la  craie  {Aend.  de  Berlin, 
juillet  1847.  — L'//i,,(,(«f,  22  mars  <ft^^^^ 

(3)    Nft«  ilirjtiJC  nniivfllf  lyircf  ^^^^ÉuL£"n .  d,:   la  Soc. 

r/'d^Wf'f/n^flHl^jaM,  tHS).-^^^^^Hgm»id,  JI"pporl 


fiSS  DADPUlli. 

•BT  la  Haute  des  dépirteiiiaita  de  rbèra  et  de  h  Wkémm,  Cmk  b 
proloogeiiieDi  des  dépôts  qne  nous  feooos  d*éUMiitr  daas  h  parfe 
orientale  de  ee  dernier.  Les  conloars  de  oe  maasif  »  qoedoninat 
le  nient  Obionx  el  le  pic  de  Bnre,  an-desste  dm  liim  ITlini 
(271}  mèlras  d'aliitnde),  ont  été  tracés  par  IL  Élie  éb 
anr  b  Carte  géologique  de  la  France.  Hoiis  mm  p«n6di 
d'antres  déuib  sar  ces  pointe  élevés  qui  ciraMacrimat  aa  K.  m  I  m. 
le  bassin  duBnecli,  en  séparant  les  eanx  de  bDnsnacn  decoltasds 
l'Isère  et  deh  DrAme»  qne  oeox  qn'a  pnbliéa  IL  B.  Geeyiarift) 
en  1830. 

Toaies  les  eonches  crétaeées  réunies  aux  dépOia  ■amnsnlidqBgs 
80Btdésignées,sorb  carte  jointe  an  niéaHdre.aowieiMindellemm 
degrievert^  et  représentées  par  une  seule  teinle.  On  n  vn  rrpenill 
(onrè,  voL  III,  p.  69)  que,  dans  sa  descriptioa,  Tanleor nvah  dialin- 
gué  les  grè$  mummulitiqyes^  qui  se  trouvent  seulement  dans  la  pailb 
erientafe  du  département ,  des  roches  qui  appartiennent  à  h  crabct 
aont  situées  11  1*0.  Gelles-ci  sont  comprises  aons  la  dénooinalion 
commune  de  cokaireê  de  Sassenage^  parce  qne  lea  prineipabs 
d'entre  elles  sont  surtout  développées  sur  le  territoire  de  ce  viUage, 
à  l'ouest  de  Grenoble.  Ces  calcaires  blanc  jaunâtre,  anavani  aiac 
pointe  verte»  fonnent  le  sol  du  petit  pays  situé  an  midi  de  Corps, 
ai  appelé  le'  Dévolu  y.  Ils  comprennent  probablement  laa  eooeba 
néocoroiennes  inférieures,  pour  b  plus  grande  partie  dea  aasisesi 
Caprotines,  pub  quelques  assises  représeotent  la  craie  tufieau  avec 
Jixog^'a  coiumlHJu 

Le  pic  de  Rure ,  le  mont  Obioux  et  toutes  les  montagnes  qui  s'y 
rattacht'iii  sont  formés  des  mêmes  calcaires,  généralement  hori- 
zontaux ou  très  peu  inclinés.  Quelques  rognons  de  silex  blonds  ou 
gri8s*y  rencontrent  çà  et  là.  Ils  occupent  tout  Tespace  compris  entre 
Saint-Etienne ,  A$;norcs  et  la  Cluse,  recouverts  sur  divers  points  par 
des  dé^iôls  tertiaires,  el  reposant  sur  les  étages  jurassiquea.  Ils 
forment  aussi  la  crête  de  Lus-la-Cmix-Haute,  à  1172  mètres  d'al- 
titude, s'étendent  du  Grand- Lo^^is  à  Saint-Julien,  le  long  du  fiuech, 
où  ils  sont  très  disloqués,  repliés  el  verticaux,  entourent  raiicienue 
chartreuse  de  Durban,  et  se  continuent  jusqu'à  la  Grande-Faurie, 
où  ils  alternent  avec  des  marnes  bleuâtres.  Ils  sont  alors  moins  in- 


(1  )  Sur  la  minéralogie  et  la  géologie  du  département  des  Hautes^ 
Jlpcsy  p.  20  ;  iQ-8.  Grenoble,  1830. 


DAUPHINK.  533 

clinés,  d'un  blanc  jaunâtre,  à  grain  très  fin,  sublilhographiques, 
souvent  horizontaux  et  remplis  d'Ammonites. 

MM.  Ëwald  et  Beyrich  (1),  qui  avaient  si  nettement  tracé  l'hori-  D^parument 
son  du  gault  {grès  vetU)  de  la  Perte  du  Rhône,  du  Yillard-de- Lans  ruère. 
(Isère),  de  Saint- Paul -trois-Châteaux  (Yaucluse)  et  d*Escragnolles 
(Yar),  n'avaient  cependant  point  aperçu  la  vraie  position  d'un  étage 
bien  autrement  développé  dans  le  département  de  l'Isère ,  celui  des 
calcaires  blancs  à  Caprotines,  et  cela,  sans  doute,  parce  que  la  pré- 
sence des  rudlstes  les  leur  faisait  confondre  avec  les  couches  à  Hip- 
purites  de  la  craie  tuiïeau  de  la  Provence,  placées,  en  eiïet,  bien 
au-dessus  du  gault.  En  1840,  les  membres  de  la  Société  géologique 
de  France,  réunis  à  Grenoble,  constatèrent,  pendant  une  courae  faite 
à  la  Grande-Charlrcuse,  l'existence  du  second  et  du  troisième  étage 
néocomien  dans  le  massif  montagneux  situé  sur  la  rive  droite  de 
l'Isère  (2).  M.  £.  Gueymard,  dans  sa  Statistique  minéralogiqtjie  et 
géologique  du  appartement  de  l  Isère  (3},  a  reproduit  en  partie  les 
observations  qu'il  avait  faites  en  commun  avec  M.  Elle  de  Beau- 
mont  dès  1829,  et  s'est  appuyé  sur  celles  que  nous  venons  de  men- 
tionner; aussi  sa  carte  peut-elle  être  utilement  consultée  pour  la 
distribution  de  la  formation  crétacée  dans  ce  département.  Il  en  est 
de  même  de  l'aperçu  qu'a  donné  M.  Rozet  [k)  de  la  disposition  gé- 
nérale des  deux  étages  inférieurs  néocomiens  dans  le  massif  du 
Yercors,  qui  borde  à  l'ouest  la  vallée  de  la  Gresse.  Ce  géologue  a 
fort  bien  distingué  les  rapports  de  ces  deux  étages  et  leur  position 
transgressive  sur  les  couches  jurassiques  dérangées  avant  leur  dépôt 

51ais  une  étude  plus  approfondie  de  la  formation  crétacée  de  ce  dé- 
partement a  été  faite  par  M.  Alb.  Gras,  et  surtout  par  M.  Lory  ;  aussi 
donnerons-nous  quelque  étendue  à  son  examen,  d'abord  à  cause  de 
l'intérêt  tout  particulier  qu'offre  un  pays  que  nous  avons  parcouru, 
en  regrettant,  comme  beaucoup  de  voyageurs,  qu'un  guide  éclairé 
n'eût  pas  encore  aplani  les  difficultés  qu'il  présente,  et  ensuite  parce 
que  les  couches  appartiennent  au  grand  système  crétacé,  que  nous 
poursuivrons  d'une  part  dans  le  Jura,  et  de  Tautre  dans  la  Savoie 
et  la  Suisse. 

Les  dépôts  crétacés  du  département  de  l'Isère  constituent  une 


\)  Arch.fur  Miner,  ào  Karsten.^BulL,  vol.  X,  p.  3:22.1839. 
|2)  //a//.,  vol.  XI,  p.  394.  1840. 
3)  ln-8,  avec  carte  et  coupes.  Grenoble,  1844. 
(4)  Bull.,  a-sér.,  vol.  I,  p.  664.  4844. 


t}2U  DAUPniNé. 

bande  d'environ  100  kilomètres  de  long  sar  18  à  20  de  hrgf, 
dirigée  du  N.-E.  au  S.-O.,  et  interrompue  vers  son  milieu  par  h 
portion  delà  vallée  de  l'Isère  comprise  en  treVoreppe  et  Grenoble  (1). 
Elle  suit  la  direction  de  la  vallée  du  Graisivaudan  et  se  continue 
au  delà  de  la  coupure  que  nous  venons  d'indiquer,  au-dessus 
de  Saint-Nizicr  jusqu'au  col  de  la  Croix-Haute.  Au  N.-O.,  la  for- 
mation est  limitée  par  les  dépôts  tertiaires  et  quaternaires ,  sol- 
vant une  ligne  qui ,  du  pont  de  Beauvoisin ,  se  dirige  vers  Saint- 
Marcellin,  en  passant  parVoiron,  MoiransetVinay.  Cette  zone  n*est 
pas  simple,  mais  composée  de  plusieurs  chaînes  parallèles  dirigées 
comme  le  massif  principal,  et  elle  comprend  en  outre  plusieurs  lam- 
beaux de  dépôts  jurassiques  plus  anciens,  et  de  dépôts  tertiaires  et 
quaternaires  plus  récents. 

M.  Lory  (2),  étendant  plus  loin  ses  observations,  a  été  conduit 
Il  quelques  résultats  généraux  que  nous  exposerons  d*abord,  pois 
nous  reviendrons  aux  faits  de  détails,  sur  lesquels  M.  Albin  Gras 
a  particulièrement  insisté;  enûn  nous  terminerons  par  les  recherches 
toutes  récentes  du  premier  de  ces  géologues. 

Dans  la  partie  septentrionale  du  massif  dont  nous  venons  dépar- 
ier, et  dans  la  partie  de  la  Savoie  située  sur  son  prolongement  au  N., 
M.  Lory  établit  trois  divisions  orographiques.  Une  ligne  presque 
droite,  dirigéeduN.-N.-E.auS.-S.-O.  de  Cognin,  près  de  Chambéry, 
par  Saint-Laurcnt-du-Pont,  Voreppc  et  Saint-Gervais,  isole  au  N.-O. 
une  région  montueuse  ou  plateau  peu  élevé,  qu'il  nomme  ùande 
nord'oupst.  Recouverte  en  partie  vers  TO.  par  la  mollasse,  cette 
bande  est  limitée  h  TE.  par  les  escarpements  qui  bordent  les  vallées 
de  Couze,  de  Saint-Laurent-du-Pont,  de  Roize  et  de  Varaizc.  Une 
seconde  chaîne  [bande  moyenne  de  Tauteur),  limitée  à  VO,  par  ces 
mOmes  vallées,  est  bordée  à  TE.  par  celles  de  Lans  et  de  Proveysieux, 
puis  pnr  celles  de  Vallombre,  de  la  Chartreuse,  de  la  Rochère  et  de 
Corbet.  Elle  est  coupée  transversalement,  comme  la  précédente,  parla 
vallée  deTlsère,  entre  Grenoble  etVoreppe.  Ellca  peu  de  largeur,  mais 
elle  atteinll  923  mètres  d'altitude  à  la  Sure,  au  midi  de  Saint-Laurent- 
du-Pont,  et  se  maintient  moyennement  à  1700  mètres.  Ses  couches 


(1)  Description  des  oursins  fossiles  du  département  de  t* Isère  ^ 
p.  83;  in-8,  avec  pi.  de  fossiles,  carte  et  coupe,  et  un  supplément. 
Grenoble,  1848. 

(2J   Etudes  sur  les  terrains  secondaires  des  Alpes  dans  les  cnvi-^ 
us  de  Grenoble  (Thèse  présentée  à  la  Faculté  des  sciences);  in-8. 


ron 

Nantes,  1846. 


DAUPUiNJS.  525 

plongent  à  !*£. ,  cxccptô  aa  delà  de  Saint-Gcrvais,  où  rinclinaisoii 
est  à  VO.,  sous  la  vallée  de  riscrc.  EuGn»  entre  les  vallées  qui  bor- 
dent à  !*£.  la  bande  moyenne  et  la  limite  de  la  formation  jurassique, 
depuis  Cbapareillan  jusqu'à  Grenoble,  et  de  celte  ville  au  col  de  la 
Croix-Haute,  s'élève  la  troisième  bande^  ou  chaîne  orientdlcy  dont 
les  escarpements,  situés  à  TË.,  dominent  les  rives  de  Tlsère,  du  Drac 
et  de  laGresse.  Cette  cbaine  se  maintient  à  une  hauteur  de  1900 
à  2000  mètres,  que  dépassent  ça  et  là  des  pics  plus  élevés.  Dans  tonte 
son  étendue  les  couches  plongent  à  TO.,  se  relevant  ainsi  vers  la 
cbaine  centrale,  excepté  cependant  vers  le  nord,  à  partir  des  vallées 
de  Quaix,  de  Saraccnas,  etc.,  où  le  pendage  est  inverse  et  où  les 
assises,  redressées  à  TO.,  forment  les  crêtes  de  la  Pinée,  de  fiérard, 
et  surtout  du  Grand-Som.  Les  tranches  des  couches  bordent  à  l'E. 
les  vallons  de  Proveysicux,  de  Yallombre,  de  la  Chartreuse  et  de  la 
Rochère,  paraissant  ainsi  reposer  presque  régulièrement  sur  les 
assises  supérieures  de  la  bande  moyenne  des  flancs  opposés  de  ces 
vallées. 

Ces  caractères  orograpbiques  s'affaiblissent  lorsqu'on  s'avance  au 
sud  de  la  vallée  de  Lans,  où  les  deux  grandes  chaînes  se  réunissent 
pour  former  cette  vallée  et  constituer  les  hautes  cimes  du  Yeymont. 
Les  crêtes  parallèles  et  les  vallées  se  multiplient  alors,  les  couches 
sont  moins  redressées,  et  la  grande  zone  de  roches  secondaires,  prise 
dans  sou  ensemble,  s'élargit  pour  former  les  plateaux  boisés  du 
Vercors  et  du  Royannais. 

Cela  posé,  M.  Lory  s'occupe  (p.  33)  de  la  band«  nord-ouest,  pro- 
longement méridional  de  la  chaîne  dont  fait  partie  le  Mont-du-Cliat 
(Savoie).  Sou  revers  méridional  est  formé  par  le  coral-rag,  plongeant 
de  60**  à  l'Ë. ,  et  que  recouvrent  des  couches  néocomienncs  à  peu 
près  concordantes.  Celles-ci  sont  à  leur  tour  surmontées  par  la 
mollasse.  Lorsqu'on  s'approche  des  Échelles,  l'inclinaison  diminue, 
les  montagnes  s'abaissent,  et  l'on  a  un  plateau  sillonné  de  profondes 
crevasses,  au  milieu  desquelles  serpente  la  route  jusqu'au  passage 
de  la  Grotte.  Ce  plateau  est  formé  par  le  coral-rag  du  Mont- 
du-Chat,  recouvert  aussi  par  les  calcaires  néocomieus.  Cet 
ensemble  de  strates  se  continue  sous  le  plateau  de  Berlan,  et  plonge 
au  delà  sous  les  couches  de  la  roche  de  Berlan.  La  coupe  de  cette 
localité  ùùt  voir  qu'il  y  a  eu  un  soulèvement,  puis  une  dénudation 
considérable  des  couches  néocomiennes  avant  le  dépôt  du  grès  vert, 
et  que  la  mollasse  du  Chalard  a  été  redressée  plus  lard  avec  les  pré- 
cédentes. Le  défilé  du  Goiers-Mort  offre  la  même  disposition.  Les 


526  DAUPHINÉ. 

assises  néocomîcnncs,  prolongcnionl  de  colles  du  Mont-du-Chat, 
semblent  donc  disparaître  sous  des  couches  marneuses,  compactes, 
noires,  co  qui  les  a  fait  confondre  avec  Térage  d'Oxford  plongeant 
à  l'E.-S.-E.,  sous  les  strates  plus  récents  de  la  crête  de  la  Sure 
et  les  collines  de  mollasse  et  de  cailloux  de  la  plaine  de  Saint-Chris- 

tophe. 

(P.  51.)  Après  avoir  insisté  de  nouveau  sur  la  disposiliou  précé- 
dente ,  et  ravoir  constatée  autour  de  Voreppe ,  des  deux  côtés  de 
risère,  où  les  calcaires  noirs  d*aspect  jurassique  recouvriraient 
aussi  les  calcaires  blancs  néocomiens,  (VI.  Lory  cherche  à  en  déduire 
comme  conséquence  que  la  chaîne  ou  bande  médiane  doit  consti- 
tuer une  nouvelle  formation  néocomienne ,  distincte  de  celle  de  la 
Savoie,  et  qui  serait  aussi  plus  récente  et  beaucoup  plus  épaisse. 
La  rive  droite  de  l'Isère,  depuis  Saint-Egrève  jusqu'à  Voreppe ,  en 
présenterait  la  coupe  la  plus  complète ,  et  sa  puissance  totale  serait 
d'au  moins  1000  mètres. 

(P.  69.)  La  bande  ou  chaîne  orientale  prouve  son  voisinage  de  là 
chaîne  centrale  des  Alpes  par  la  plus  grande  élévation  des  crêtes  et 
par  des  soulèvements  plus  violents  qui  ont  donné  aux  montagnes  an 
aspect  assez  différent  de  celui  des  précédentes.  On  y  observe  la 
même  série  de  couches;  mais  leurs  pentes  abruptes,  leurs  crêtes 
étroites,  élancées,  presque  tranchantes ,  contrastent  fortement  avec 
la  physionomie  générale  des  larges  plateaux  de  la  bande  aroyenne. 
C'est  le  calcaire  blanc  jaunâtre  à  Caprotines  qui  constitue  ces  crêtes 
escarpées.  Les  couches  coupées  verticalement  de  chaque  côté  ne 
descendent  point  jusqu'au  fond  des  vallées  vers  lesquelles  elles  plon- 
gent ,  et  \L  Lory  fait  voir,  par  la  description  des  assises,  qui ,  au 
nord-ouest  de  Grenoble,  reposent  sur  le  calcaire  jurassique  du 
mont  Rachet  (Porte  de  France),  qu'elles  correspondent  à  celles  de 
la  bande  moyenne. 

Les  coquilles  de  céplîalopodes  y  prédominent ,  tandis  que  les 
ostracées  et  les  autres  coquilles  littorales  du  calcaire  de  Fontanfi 
sont  plus  rares,  ce  qui,  joint  à  une  plus  grande  épaisseur  du  sys- 
tème ,  prouverait  qu'une  mer  plus  profonde  existait  en  cet  endroit. 
D'ailleurs  la  ressemblance  des  couches  permet  d'admettre  leur 
identité  et  la  continuité  première  des  grandes  assises  crétacées  infé- 
rieures du  Dauphiné,  dans  tout  l'espace  qu'occupe  aujourd'hui  ces 
deux  chaînes  ;  mais  elle  oblige  en  même  temps  de  supposer  une  faille 
qui  aurait  occasionné  celte  fausse  apparence  de  la  superposition  des 
couches  du  grand  Soni  ë  celles  de  la  chaîne  qui  est  ë  l'O.  Or,  c'est 


DAUPHINÉ.  527 

un  accident  de  celte  sorte  que  l'auteur  ne  croyait  pas  pouvoir  ad- 
mettre entre  le  massif  de  la  grande  Chartreuse  ou  entre  la  chatne 
médiane  et  la  chaîne  occidentale,  prolongement  des  couches  néo- 
comiennes  de  la  Savoie,  qui  lui  fît  supposer  Tcxistence  d'un  système 
de  couches  particulier,  de  1000  à  1200  mètres  d'épaisseur,  composé 
aussi  de  deux  grandes  assises  reproduisant,  sur  une  vaste  échelle^ 
les  caractères  minéralogiques  des  assises  néocomiennesde  la  Savoie, 
et  pour  lesquelles  il  proposa  le  nom  de  terrain  carthusien. 

Nous  n'insisterons  point  sur  cette  première  conclusion  de  M.  Lory, 
que  des  recherches  ultérieures  exécutées  avec  beaucoup  de  soin 
et  d'attention  lui  ont  fait  abandonner  ;  mais  nous  y  trouvons  un  nou- 
veau motif  pour  répéter  ce  que  nous  avons  dit  en  traitant  de  la 
formation  nummuliiique  des  Alpes,  savoir  que  dans  une  chaîne 
aussi  compliquée  et  aussi  bouleversée  on  ne  pouvait  trop  se  prému- 
nir contre  les  fausses  apparences  de  la  stratiûcation.  Les  lois  gêné-- 
raies  observées  dans  la  succession  des  dépôts  non  dérangés  des 
plaines  et  des  plateaux  n'y  sont  ni  modifiées  ni  interverties,  et 
lorsque  nous  y  voyons  de  ces  hiatus ,  de  ces  renversements  ou  de 
.  ces  associations  en  contradiction  avec  ce  que  l'on  observe  partout 
ailleurs ,  c'est  qu'il  s'est  produit  des  phénomènes  dynamiques  qui 
sont  venus  troubler  et  masquer  l'ordre  de  choses  primitif.  Si  nous  ne 
parvenons  pas  à  nous  en  rendre  compte  d*une  manière  rationnelle , 
nous  devons  nous  abstenir  d'explications  contraires  aux  faits  géné- 
raux ,  et  ne  pas  nous  hâter  de  proclamer  l'existence  d'une  anomalie 
qui  résulte  seulement  de  l'imperfection  de  nos  moyens  d'étude. 

(P.  80.)  La  chaîne  orientale,  poursuit  l'auteur,  aurait  été  soule- 
vée la  première,  et  la  chaîne  médiane,  restée  presque  étrangère  à 
cette  révolution ,  n'aurait  eu  d'émergés  que  ses  plateaux  les  plus 
élevés.  Son  principal  exhaussement  serait  postérieur  aux  groupes 
du  gault  et  de  la  craie  tuffeau  (yrès  vert  de  l'auteur  (1)),  et  môme  à 
la  mollasse  placée  sur  ses  flancs.  Cependant  vers  l'extrémité  méri- 
dionale, surtout  dans  le  département  de  la  Drôme,  il  y  a  eu  de 
nombreux  plissements,  d'où  sont  résultés  les  plateaux  et  les  vallées 
du  Vercors  et  du  Royannais,  avant  les  dépôts  crétacés  du  second  et 
du  troisième  groupe,  et  par  conséquent  avant  les  dépôts  tertiaires; 
néanmoins  l'exhaussement  principal  du  massif  serait  toujours  pos-^ 
térieur  à  ces  derniers. 


(1)  M.  Lory  comprend  évidemment  ici  sous  le  nom  de  grès  vert 
le  groupe  du  gault  et  celui  de  la  craie  tuffeau. 


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DAUPHINÉ.  529 

tiGcation  entre  les  couches  jurassiques  et  néocomiennes,  tandis  que 
les  soulèvements  qui  ont  immédiatement  suivi  ces  dernières  ont  eu 
des  résultats  tels  que  le  gault  et  la  craie  tufieau  ne  se  sont  déposés 
que  dans  d'étroits  bras  de  mer,  dans  de  petits  bassins  circonscrits 
de  toutes  parts.  Or  nous  verrons  que  dans  le  Jura,  suivant  d*autres 
géologues,  les  sédiments  néocomiens  les  plus  inférieurs  jouent,  dans 
les  dépressions  jurassiques  préexistantes,  précisément  le  même  rôle 
que  les  lambeaux  crétacés  plus  récenis  du  Dauphiné,  limités  et  cir- 
conscrits dans  ces  dépressions  du  groupe  néocomien.  Olui-ci  est 
à  la  vérité  beaucoup  plus  développé,  mais  peut-être  moins  discor* 
dant  par  rapport  aux  couches  jurassiques  sous-jaceutes,  d'ailleurs 
plus  anciennes  que  celles  sur  lesquelles  reposent  les  dépôts  néoco- 
miens du  Jura. 

Nous  ferons  remarquer  que  Fauteur  considère  toujours  les  phé- 
nomènes qui  ont  dérangé  le  gault  et  la  craie  tuffeau  et  ceux  qui 
ont  affecté  la  mollasse,  comme  si  celte  dernière  avait  immédiate- 
ment succédé  aux  couches  crétacées ,  faisant  ainsi  abstraction  non 
seulement  du  laps  de  temps  énorme  pendant  lequel  se  sont  formés 
les  dépôts  nummulitiques  et  le  flysch,  mais  encore  de  Timmcnse  per- 
turbation qui  les  a  séparés  des  sédiments  de  la  mollasse.  Cette  omis- 
sion importante  et  la  fausse  appréciation  des  rapports  des  chaînes 
moyenne  et  orientale  avec  la  chaîne  occidentale  sont  des  motifs  qui 
pourraient  diminuer  l'importance  des  considérations  théoriques  fort 
ingénieuses  renfermées  dans  ce  travail  de  M.  Lory ,  travail  empreint,  à 
tout  autre  égard,  d*un  esprit  élevé  et  d'une  sagacité  remarquable. 

M.  Albin  Gras  (1),  qui  paraît  avoir  aussi  étudié  avec  soin  le  même 
pays,  admet,  ce  qui  est  d'ailleurs  évident,  que  la  zone  crétacée 
dont  nous  venons  de  parler  est  composée  de  plusieurs  chaînes  cou- 
rant parallèlement  N.-E.,  S.-O.  comme  le  massif  entier.  Leur  com- 
position est  la  même,  et  elles  ont  pour  base  des  couches  jurassiques, 
au-dessus  desquelles  viennent  successivement  les  deux  étages  néoco- 
miens, puis,  par  places,  le  gault,  peu  élevé,  remplissant  les  inter- 
valles des  chaînes.  Les  assises  néocomiennes  constituent  un  seul 
ensemble,  soulevé  et  brisé  à  plusieurs  reprises  dans  des  directions 
à  peu  près  parallèles,  offrant  des  failles  nombreuses  et  très  considé- 
rables. 

L'auteur  distingue  parmi  ces  dislocations  quatre  soulèvements 


(4)  Description  des  oursins  jossiles  du  département  de  tJsère^ 
p.  88;  in-8,  6  pi.,  et  supplément.  Grenoble,  4848. 

lY.  3ft 


530  DAU?IIN|t. 

i^'i^ci(^ttx  :  h  premier  esi  le  soulèveD>en(  «ri^nul  w  du  mont 
J(érou^  daul  les  CQUchçs  ploMgeni  sm  M.-O. ,  ccHume  les  ciUcaires  de 
Vêlage  d'OxCord  sous-j«coa(  ;i  le  second ,  ou  soulèvement  seplea- 
trion^l  du  Graud-Soui,  est  moins  étendu,  et  les  couches  plongent  au 
Si.-]^^  \  le  troisième,  soulèvement  moyeu  ou  de  Sassenage,  est  le 
plus  vaste  de  tuus^  il  sVst  lu^^nifes^é  sur  les  groupes  néocomiens  et 
du  gauU^  et  I  mèmeaOecté  U^  uM>llasse.  Commençant  sur  la  frooiière 
de  la  Savoie,  il  passe  k  Touest  de  la  Grande^Charireuse,  coupe  la 
gorge  du  Guiers-Mort,  forme  le  mont  de  Sure,  se  prolonge  jusqu'à 
U  coupure  que  suit  l'Isère,  reparaît  à  Sassenage,  et,  après  plusieurs 
infleiûons,  vient  se  retenir  presque  à  la  chaîne  du  saulèveinent  orien- 
tal \crs  la  Mouçherolle,  pour  constituer  le  massif  du  Grand- Veymoni. 
Le  quatrième  soulèvement,  désigné  sous  le  nom  d'occidental,  ou  de 
]^  Dcn(  de  \|oirans  située  au-dessus  de  TÉchaillon,  est  le  plus  récent  ; 
^\  il  est  postérieur  à  la  mollasse  qui  recouvre  la  chaîne  néocomienne 
d^ussa  portion  septentrionale.  La  petite  chaîne  des  Échelles  à  Yorepi^ 
en  fait  p^rUe  et  limite  à  1*0.  la  plaine  de  Saint-Laurentdu-Poni  et 
te  vallon  de  Voreppe.  Au  delà  do  l'Iscr^),  une  autre  chaîne  néoco- 
mienne placée  sur  le  prolongement  de  celle-ci  s'étend  de  rÉchailk>n 
k  Charance  et  au  del^.  Les  couches  plongent  au  S.-E.  comme  celles 
du  troisième  soulèvement,  sous  lesquelles  elles  semblent  passer  ; 
m^is  cette  apparence  est  due,  comme  nous  l'avons  dil,  à  une  im- 
mense faille  (1). 

M,  A-  Gras  donne  ensuite  quelques  détails  sur  les  caractères  ol 
la  disposition  des  couches  qu'ont  dérangées  ces  deux  derniers  soulè- 
vements et  sur  les  fassiles  qu'elles  renforment.  Dans  celles  du  troi- 
sième, qui  font  partie  de  l'étage;  néocomien  inférieur,  et  qui  reposent 
^  stratification  concordante  sur  les  calcaires  d'Oxford  de  la  mon- 
tagne do  Chalais  près  de  Voreppe,  on  trouve  le  Dysasier  ovulum,  Ag. 
Au-dessus  do  ces  calcaires  jaunâtres,  avec  des  marnes  gri.sâlres 
viennent  des  calcaires  bleus  et  jaunes,  plus  ou  moins  marneux, 
exploités  à  Fontanil  et  renfermant ,  d'après  l'auteur,  les  e.spèces 
suivantes  : 


(4)  M.  de  Villeneuve  avait  trouvé  de  la  dolomie  dans  les  fentes 
des  rochers  du  massif  de  la  Grande-Chartreuse,  et  M.  K.  Gueymard 
a  constaté  l'existence  d'une  masse  considérable  de  celte  substance  à 
l'Echaillon,  vis-à-vis  do  Voreppt*.  sur  la  riviî  i^auche  lie  risèro  [Sin- 
tistiquc  mincr.,^rQL^cti\y  du  dvpai tcniçtit  ((r  i'I.ukc,  p.  310;  jn-S 
avec  carte.  Grenoble,  ^^4^}- 


OAUPHINÉ.  5'6i 

Toxastercomplanatus^^  Ag.  (l),  Dysasterouulum*^  id.,  />.  anas- 
teroides*,  id.,  Holastcr  l'Hardyi*^  id.,  D'tadcma  Rrpellini*,  Gr., 
D.  Grasii^  Des.,  jD.  uniforme^  Gr..  Z>.  cnrona^  id.,  Àcrocidaris  de- 
pressa^  id.,  Salenia  deprcssa^  id.,  Pvltotes  pcntaganifera ^  id., 
Echinas  denwlatus  ^  id.,  Metaporhinus  Gaeymardi ,  id.,  des  cri- 
no'ides,  Pholadomyn  clongnta*^  Munst.,  Pnnopœa  Prcvosti,  Leym., 
Trigonia  cauflata*^  S^.f  T,  ditutricfitn ^  d*Orb.,  Cardinm^  Gcivil^ 
lia  nnccps^  Desh.,  X///ifl  longa^  d'Orb.,  Pcctcn  FoltzH  ^  Leym., 
P.  striato'punctatu^,  Roem.,  Exogyra  si  n  un  ta*  et  sub-siniiata*, 
Leym.,  Ostrea  macmptera* ^  Sow.,  Tcrebratula  hippopus^  Roem., 
T,  Carteroniana ,  d'Orb.,  Picnnrra  Oceani*^  d'Orb.,  Bclemnites 
laliis*,  de  Blainv.,  B. pistiliformis*^  id..  Ammonites ctyptoceras* ^ 
d'Orb.,  ^.  Cartcroni*^  id.,  A.  Grnsianus*^  id.,  AJnjtuidibalum^  id. 

A  Coruillon,  ces  bancs  sont  surmontés  de  calcaires  compactes 
ou  marneux  de  diverses  teintes  et  d'une  couche  marneuse,  la  der- 
nière de  Téfage  inférieur  et  renfermant  encore  le  Toxasfer  coin- 
planaius,  Ag. ,  le  T,  cuneiformis,  Gr. ,  le  Dysaster  anasteroîdes, 
Ag.,  le  Pectenatavus,  Roem.,  des  Panopées,  etc. 

Le  second  étage  néocomien  comprenant  les  calcaires  blancs  à 
Caprotines  est  ordinairement  précédé  d'un  calcaire  jaune  ou  rosé. 
On  y  trouve,  outre  la  Requienia  carinata  : 

Orbitolites  conica^  d'Arch.,  Diadema  carthusianum  ^  Gr.,  Go- 
tiiopygus  dclphincnsiSf  id.,  ISuclcolites  Robcrti^  id.,  P) goulus  cy- 
lindriciiSf  Ag. ,  P,  drprcsstis,  id.,  Tnxastcr  oblongtis,  Ag.,  Serpula 
hclicijormis ^  Gold.,  Opis^  Myti lus' reversas ^  d'Orb.,  Lima  Orbi^ 
gnyanoj  Math.,  Nnculn  ovata^  Mant.,  Khynchonella  lata^  d'Orb., 
Caprotina  Lnnsdalii^  id.,  Monopleurus  vananSj  Math.,  Pterocera 
pclagif  d'Orb. 

Nous  doutons  que  plusieurs  de  ces  espèces  appartiennent  réelle- 
ment ï  cet  étage. 

Les  couches  que  M,  A.  Gras  a  rapportées  au  gault ,  mais  qui , 
d'après  ce  qu'on  a  vu ,  seraient  plus  récentes  et  dépendraient 
du  groupe  de  la  craie  tuffeau  ,*  s'observent  principalement  le 
long  de  la  chaîne  qui  s'étend  du  col  des  Charmetles ,  au-dessus 

■ 

de  Proveysieux ,  h  la  carrière  de  Roche-Pleine,  jusqu'à  Coranson, 
au  delà  dq  Yiilard-de-|^ns.  Ce  sont  des  grès ,  des  calcaires  mélan- 
gés de  grains  verts,  en  bancs  minces,  et  au-dessus  des  calcaires 
blancs  ou  rosés  avec  des  silex  blonds.  Ces  assises  sont  très  puis- 


(1)  L'astérisque  indique  les  espèces  caractéristiques  de  cet  étaf;e 
dans  le  pays. 


f,y2  luriiiiNt. 

hanii'ï  aii-d4'>siis  tW.  Sassona^o,  jusqu'à  Engins  et  Laos,  oiaii  ks 
luMïWvh  paiaiNMMit  y  iMiv  \)v\\  n'pandus. 

Au  Mi(l-mirsMln  Villard-(lo-Lans,  il  y  a ,  comme  l'a  Ciii  voir 
M.  Lory.  i\vh  courhos  iiifi^rii'uros  h  celles-ci ,  et  qui  sont  le*  léri- 
Ubit'H  n*pn''M'inaii(s  du  (;auU.  Ce  sont  des  sables  siliceux  coqnil- 
lii  ih,  u\rc  drs  fiMi;uuMiis  roulés  cl  beaucoup  de  grains  terls,  oa  bici 
ilih  calcaires  durs ,  rost^s ,  sublauidlaires ,  alternaul  avec  de»  lils 
pluN  ou  moins  icudivs,  marneux  et  remplis  de  rognons  endurcis. 
M.  (iiuii  y  M^nule  les  ospiVes  suivantes,  particulièrement  aux  Ravix, 
un  kilomeire  ei  demi  à  Touesldu  Villard-dc-Lans ,  k  Méaudret»ao 
delà  du  \tdlou  de  Méandre  et  au  Uimet,  près  de  Rancurel. 

i..Wi/</-  »  iKt\t*ifint,  A»;.,  /)'A<  i»;(/ii/  confia,  id.,  D,  sitbucuius,  id., 

i'n.'i.t  I  »../(.. '/.i ./,  tir..  l;\\  r*\: mus coficcfifricits,  Sow.,  Ammonîta 

.1/.7.( /(../^jo,d Drlt  .   ■/./:  =..'.».»,'* »\»/..rrt>.  id.,  .4,  inamillaris,  Schloth.,  ' 

,1.  :^ttiJx^i.\xt',ii\ ,  dihS  .    .1.  JMiii\  Leym.,   J.  splemlcns^  Sow., 

itt  il  il  pi  V»  >»   '.  >  W- .  /i  ■ ."  ^  >  .1  ■.•;;;  »  uUi  ui ,   La  m . ,    Ceriopurti   ma  m  illosa , 

Uoi'iu  ,    /*..i..'*    ..i    /.»«»«.  Aj;.,  >.:/,  .'."i/,  UoliisWr  ùisulatitis ,   Gr, 

H    /'.  M  .  .' ,  S^^m  .  //    »;«/  ^  »  ;'•.•.:•  ,  »v.  Gr.  -  Tt\rastvr  Birtheloti^  Gr., 

y.  tni%H:\.\  f.u^i /*i  .» .  ui..  //< 'Wi.'^.'f /•  .'.'/.'«.•■//.'«.«,  Des.,  //.  phrj'uiis??^ 

Ai!  ,  i'ttKi't\.:ii!tt  .w..,;.  So>%  ,  /'.  /*../,  vy  /c n/îif, d'Ofb.,  y\  bîpUcaia, 

id      /..','   lUotv. .    /.  4;'.  7  .."..' *.   id..    /.  octopUctUn,   Sow.,    TVii-^ 

^  »  f  .»•...".:.  X .   d  i  >  1 1» . .    y .   J  A  :  •  ' ,  r  1.*  •;:;  -s  j  J . ,  AV/«  w  n  itvs ,    Nautilus , 

l-frNs'*i:\\  l\:'.:'i,.'u^.^dOv\^  ,  ,^.  :.':ttn:ipttts,  Brug.,  A.alpinas^ 

ilOvk»  .    i.  ti.\J..-'.i',  BrvMîj; 

^u^  les  limiu-.N  du  d.|Mrunîoi:t  do  lo.  hrôme  existent  deux  lam- 
l*\\u)\  deoiak'  vliioMice  ou  cuie  lutleuu  .  l'un  dans  le  vallon  de  la 
lau^e.  a  l  l.,  I  :èN  ùa  \i  j:ù-Je-l  .»ii>.  l'autre  dans  la  vallée  de 
>aiii  \!^'\«îi  Piv'ti:-.  .  l..:^  Jcjx  ^.  i::  ù  soordants  avec  les  a^^sist-s 
nvoov>iiKvM'.u>.  Le-*  cj*u\iîrc>  .  i:  -:v.>  :tkblc>à  i;roin>  vcrls  qui  les 
con>ii:ucnt  noiu  ie!^*.c>  en  :  :ui  ôo  Lj:oju.  et  allornent  avec  des 
bancs  plus  durs  et  cio  leiiiie  moins  tojicce.  M.  Gras  y  cite  : 

l\:.  •  »  :v»/^\  '.  Ù-;  ,  P  .:       ■    :   ;■.;■    .".:-  v.  A^. .  D<ccditi  cyH'!- 

t;     .  '.    M..  :^    •    .  .  ..      .'.,■;...■         ^-  .'•.  Lir..  Hr"::^:s:,  r  ::;f  :, 

m 

IV  >  »  •/  .  -:•'■'  «r  •  •  Vu..  !-'  ■•■  ■  .?■>.•:  H.  >:.  V-"  •''^■^f, 
\jir  .:...•  A^  ,  .'^'  r  .V.,  ^  .  ^,  /  ■:  •:  .v«  vT^r-r^v  S:w  . 
./  .»/.:»■•/■.'  .».  JO  L  .  '■  V'  ..  .  S'.'^^.  .-rf.  •  c:';-i;'^r  .  M:CQ., 
.i .  î  •;..•.» .  >v'  ^^ . ,  / .  .-;'•.  •  ■  :  ..  •  .  i  0 ■■':  . .  H.:  -':  ces  ^:r  •:  j:-j , 
N.'^  . .  .'  ■'  . . .  ^ . :  ■  ,  V.  ■  . .  '  :...:.  •• .  >:  ^  .  /'  i.--  ".  :^ >  £.  - ^^-r- , 
A"    Br.:';^  .    I    ;..v' .    Ivs:  ,    /'.  y.iz..z  .'■::,  i  Orb 

ractériNîKjue^  du  deuiiètiK»  écjj;     ie  !j  ci  aie  tJîTeau.  et  H  est  îrès 


probable  que  ces  lambeaux  fossilifères ,  dont  nous  avons  tu  la  cou^ 
tinuation  dans  le  département  de  la  Drôme  et  en  Provence,  appar* 
tiennent  à  la  base  des  calcaires  chlorités  pou  fossilifères,  mais  très 
développés  au  nord  de  ce  point,  et  que  M.  A.  Gras  rapporte  aussi 
au  gault,  quoiqu*en  réalité  ils  soient  supérieurs  à  ce  groupe, 
comme  Ta  constaté  M.  Lory. 

Le  résumé  des  recherches  toutes  récentes  que  ce  dernier  géologue 
vient  de  faire  connaître  complétera  notre  étude  de  cette  partie  im- 
portante du  département  de  l*Isère  (1).  Il  en  résultera  peut-être  la 
répétition  de  quelques  détails ,  mais  nous  avons  préféré  ce  faible  in- 
convénient à  Tobscuritéqui  eût  résulté  de  leur  suppression,  et  nous 
reproduirons  d'abord  textuellement  l'analyse  que  I^I.  Lory  a  donnée 
lui-même  de  son  travail. 

c  Le  terrain  néocomien,  dit-il  (2),  repose  sur  les  étages  moyens  de 
B  la  série  jurassique  qui  devient  de  plus  en  plus  incomplète  ë  mesure 
»  qu'on  s'éloigne  du  Jura  pour  entrer  dans  les  Alpes  :  ainsi,  ë  Belley, 
>  on  trouve  encore  toute  la  série  jurassique ,  l'étage  portlandien^  et 
»  au-dessus  de  lui  les  couches  marneuses  où  j'ai  signalé  les  fossiles 
B  d'eau  douce  de  la  formation  wealdienne.  Partant  de  là  pour  aller 
9  à  Chambéry,  par  le  Mont-du-Ghat ,  ou  vers  Yoreppe,  en  suivant 
»  la  chaîne  qui  comprend  Ghaille,  Miribel ,  la  Suisse  et  l'Echaillon , 
»  ou  voit  bientôt  le  terrain  néocomien  reposer  sur  l'étage  corallien  ; 
»  un  pas  de  plus  vers  l'intérieur  des  Alpes ,  et  ce  dernier  devient 
»  rudimentaire ,  comme  ë  Aizy,  près  Grenoble;  puis  il  disparaît,  et 
»  le  terrain  néocomien  repose  directement  sur  les  calcaires  oxfor- 
odiens  :  sauf  les  localités  précitées,  c'est  le  cas  général  dans  les 
9  Alpes  du  Dauphiné.  On  peut  poser  en  principe  que  la  puissance 
9  du  terrain  néocomien  va  en  augmentant  rapidement  à  mesure 
9  que  les  assises  supérieures  du  terrain  jurassique  tendent  à  dispa- 
9  raitre;  cet  accroissement  de  puissance  résulte  du  développement 
9  des  deux  assises  calcaires,  Tune,  celle  des  calcaires  marneux  infé- 
9  rieurs  aux  marnes  ë  Spatangues,  l'autre,  celle  des  calcaires  blancs 
9  ë  Caprotina  ammonia,  supérieurs  ë  ce  même  horizon  ;  le  terrain 
9  néocomien  supérieur  présente,  en  outre,  deux  couches  marneuses 
9  pétries  d'Orbitolites,  et  renfermant  une  grande  variété  d'Oursins: 
»  Tune  est  intercalée  dans  les  calcaires  ë  Caprotina^  l'autre  leur  est 


(4)  Bull,  de  In  Soc,  géol.  de  France  ^  2*sér.,  vol.  IX,  séance  du 
3  uov.  4  851. 

(a)  Compt.  rend.,  vol.  XXXIII,  p.  SI  4.  4  851. 


5âd  DAtJPHINÉ. 

»  supérieure ,  et  termine  le  terrain  liéocomien  dans  les  environs  du 
»  Villard-dc-Lans  (les  Ravix,  le  Rimet,  etc.).  I^e  gaulf  repose  sur 
»  ces  marnes,  quand  elles  existent,  et  le  plus  souvent  sur  le  calcaire 
»  ii  Caprotina  ammonia.  Je  le  regarde  comme  formé  de  deux  as- 
»  sises  :  rinférieurc  conrsiste  en  calcaires  jaunâtres,  sableux,  gre- 
»  nus,  pétris  dTjitroques,  de  piquants  d*Oursins,  de  polypierâ^  de 
»  coquilles  brisées  ;  j*y  rapporte  le  gîte  de  fossiles  de  Méaudrel,  où 
»  l'on  trouve  Diadema  Lucœ,  Ag.,  Discoidea  subuculus,  id.,  7V- 
»)  rehratula  Dutempleana^  d*Orb.,  etc.;  et  Faulre,  le  gault  ptopre- 
n  ment  dit,  est  un  grès  argîlo-calcaire ,  à  graine  quartzeux,  conte- 
«  nant  des  moules  de  fossiles,  souvent  roulés  et  usés;  ces  fossiles 
Dsoht  ceiix  du  gault  d*KscrâgnoIlcs ,  de  la  Perle  du  tlhàiie,  etc. 
»  Celte  dernière  assise  est  très  mince,  souvent  réduite  â  1  ou  2  dé- 
»  cimèhes,  surtout  dans  le  massif  do  la  CharlrouSc;  on  l'y  retrouve 
»  cépehdnht  stir  beaucoup  de  points.  L'assise  inférietirc  a  une  épais- 
*  si'ur  variable  généralemelU  de  5  h  20  mètres  ;  sur  quelques  points 
1»  môme  elle  paraît  manquer.  Ces  irrégularités  ddns  lé  développe- 
%  ment  du  gàiill  et  dahs  la  rintUrb  de  la  couchb  t)ébcohiienbe  sur 
»  laquelle  il  repostt  îhtllqut^hl  btie  t'égêbe  discoiddnce  dtt  stratiDcà- 
»  tion  entre  lie  torràiri  iléoComien  et  les  autres  étages  crétacés. 

*  Ttlimédiatlïttieitt  au-dessu^t)u  gàUlt  tilptit  la  craie  verte  sableuse 
»  de  la  Fange ,  près  du  Villard-dc-Lans  :  sëfe  fossiles  Sorti ,  en  effet , 
»  ceux  de  la  craie  fchloritée  inférieure  ;  celte  craie  thlorilée  se  re- 
»  troU\e  avec  lîn  fucies  plus  sableux,  mais  aVt'c  les  mértiéë  fossiles, 
»  siir  les  bords  de  la  Bourne,  à  Touest  du  Villard-dé-LartS.  Au-des- 
»  sus  d*elle  viennent  des  sables  et  dos  grès  à  ciuieiit  calcaire  ,  d'un 
»  vert  pâle  ou  presque  blanc ,  où  j'ai  trouvé ,  à  la  tâU^é,  les  fossiles 
»  delà  craie  de  Rouen,  Ammonites  varians,  TurriliUÈ  costatus, 
»  Belemnitcs  ultimtts,  Discoidea  rotula^  Aveliàna  cassîs,  etc.  Puis 
»  côrtimence  Urte  longue  série  de  calcaires  eh  couches  minces , 
»  d*al)0k*d  sableux,  puis  marneux  oit  siliceux,  souvent  rem^plis  de 
»  grains  verts,  et  désignés  communément  sous  le  nom  de  lauzes)  et 
»  enfin  des  calcaires  blancs ,  compactes ,  pétris  dé  rognons  de  silex  : 
»  ces  couches  n'ont  offort  jusqu'ici  aucun  fossile  déierminable ,  et 
»  leur  classement  géologique  est  resté  toujours  douteux. 

»  Auprès  de  Grenoble,  à  Fontaine  et  a  Saint  Égréve ,  la  craie 
»  chloriiée  inférieure  manque,  et  les  lauzes  reposent  direclemeul 
n  sur  le  gault;  d'ailleurs,  ainsi  que  les  calcaires  à  silex  qt^i  les  sur- 
«montent,  elles  sont  encore  sans  fossiles.  Mais  en  remontant  la 
»  vallée  de  Proveysieux ,  et  en  entrant  dans  les  montagnes  de  la 


DAUl'BINÉ.  535 

»  Chartreuse ,  on  voit  ces  terrains  prendre  uU  as|)ecl  de  plus  en 
»  plus  crayeux,  et  on  les  trouve  bientôt  remplacés  par  une  vôritable 
»  craie ,  reposant  comme  eux  immédiatement  sur  le  gault. 

»  Cette  craie  présente  Mn  beau  développement  dans  la  Vallée 
»  d'Entremont-le-Vieux  (Savoie).  Il  y  a  plus  d*ùn  an  je  reçù^  com- 
»  mnnicalion  de  quelques  fossiles  provenant  de  cette  localité;  j*ap- 
»  pris  que  M.  Chamousset,  de  Chambéry,  Tavait  Visitée  avant  moi  ; 
»  mais  j'ignore  s*il  a  publié  quelque  travail  à  ce  sujet.  Quoi  qn^il  en 
»  soit,  J*ai  ï*e(rouvé  le  même  terrain  aVec  les  mêmes  caractères  sur 
»  un  grand  nombre  de  points  des  montagnes  de  la  Chartreuse ,  et , 
»  comme  je  viens  de  le  dire ,  j*ai  constaté  sa  continuité  avec  les 
9  lauzes  et  les  calcaires  à  silex  de  Fontaine  et  du  Villard-de-Laiis. 

»  Les  couches  inférieures ,  généralement  grisâtres  et  marneuses, 
»  souvent  endurcies,  sont  remplies  de  rognons  pyriteux,  et  renfer- 
»  ment  Vlnoceramus  cuneiformis^  d*Orb.  Puis  viennent  des  couches 
»  plus  crayci^ses  en  général,  blanchâtres,  avec  des  Ha  nites  et  beau  - 
»  coup  de  plaques  de  structure  Gbreuse  ou  fragments  d'Inoceramus 
»  Cuvieri;  ensuite  des  couches  crayeuses  analogues  avec  Belemni- 
»  ies  mucroncUus,  Ananchytes  omta,  Micraster  eordatuSj  Inoce- 
»  ramus  Cuvieri,  Ces  couches  passent  bientôt  k  des  calcaires  plus 
a  durs,  qui  se  remplissent  de  rognons  siliceux,  et  enfin  à  des  couches 
»  compactes,  pétries  de  silex.  En  perdant  leur  structure  crayeuse 
D  elles  perdent  aussi  les  fossiles  caractéristiques  de  la  craie  blanche; 
»  cependant,  jusque  dans  les  parties  les  plus  élevées  du  terrain,  il  y 
9  a  des  alternances  de  couches  moins  dures  renfermant  le  Belem- 
»  nites  fnucronatus ,  et  aussi  le  Janira  quadricostata ,  une  Bacu- 
»  lite ,  etc. 

»  La  craie  se  montre  dans  les  plis  étroits  dû  terrain  néocomien , 
»  oti  elle  s*est  trouvée  préservée  Contre  les  dénudations;  elle  forme 
»  le  sol  de  presque  tous  les  hauts  pâturages  du  massif  de  la  Char- 
»  treuse.  Je  citerai,  par  exemple,  TMpette  et  le  FlautduSeuil, 
»  sur  le  haut  plateau  calcaire  qui  sépare  la  vallée  de  Graisivaudan 
«  de  celle  d* Entremont  ;  le  pli  étroit  qui  s'étend  du  château  d'En- 
9  tremont  jusqu'au-dessous  du  soùimet  du  Grand-Som ,  en  passant 
»  parle  pré  de  Bovines;  puis  Corbet,  la  Ruchère,  Ârpizou,  lesMo- 
•  lières,  Corde  et  l'Essart- Rocher,  localités  formant  le  long  d'une 
»  même  faille  une  série  de  dépressions  dont  la  vallée  de  Proveysieux 
B  est  le  prolongement,  depuis  le  col  des  Charmeltes  jusqu'à  Saint- 
n  Égrève  ;  enfin  le  Charmant-Som ,  dont  les  vastes  pâturages  sont 
»  dus  au  grand  développement  que  la  craie  y  présente.  Sur  tous  ces 


536  DAUPHINÉ. 

»  poÎDls  la  craie  conscrYC  ses  caractères  cl  ses  fossiles  ;  VlnoeerO" 
»  mus  cuneiformis  s*y  retrouve  partout  à  la  base  du  terrain;  le  Be* 
n  lemnites  mucronatiis ,  V Ananchytes  ovata ^  etc.,  partout  où  les 
»  assises  supérieures  subsistent  (  Gorbet ,  la  Rucbère ,  i'Essart- 
»  Rocher ,  le  Charmant-Som).  Mais  on  Toit  en  même  temps  les 
»  couches  inférieures  prendre  en  partie  la  structure  compacte  ou 
D  grenue  des  lauzes  (à  rËssarl-Rocher,  par  exemple),  et  les  assises 
»  supérieures  se  changer  aussi  en  partie  en  calcaires  durs,  pétris  de 
»  silex;  les  fossiles  disparaissent  dans  ce  changement  de  caractères 
n  minéralogiques,  et  en  le  supposant  complet  nous  arrivons  aux 
»  dépôts  sans  fossiles  de  la  vallée  de  Provcysieux,  de  Fontaine  et  do 
»  Villard-de-Lans. 

»  Ainsi  les  lauzes  supérieures  à  la  craie  chloritée  de  la  Fange 
»  répondent  à  la  craie  à  Inocérames  et  Hamiies  des  montagnes  de 
»  la  Chartreuse ,  c*est-à-dire  à  la  craie  luiïeau ,  et  les  calcaires  à  si- 
»  lex  répondent  à  la  craie  blanche.  La  série  des  terrains  crétacés 
»  paraît  même  devoir  se  compléter,  près  du  Yillard-de-Lans ,  par 
n  une  assise  encore  plus  récente.  Au-dessus  des  calcaii*es  blancs  à 
«  silex  on  trouve  des  couches  minces,  sans  rognons  siliceux,  conte- 
»  nant  de  grandes  Huîtres,  et  où  j*ai  trouvé,  en  outre,  des  Orbito- 
»  lites  analogues,  d*après  M.  d'Archiac,  à  une  espèce  de  la  craie  supé- 
»  rieure  de  Maestricht.  Il  est  probable  que  si  cette  couche  fournit 
»  des  fossiles  détcrminables,  ils  serviront  à  établir  son  parallélisme 
»  avec  une  assfso  crétacée  supérieure  encore  à  la  craie  blanche.  » 

Nous  compléterons  cette  analyse  des  recherches  de  M.  Lory  en 
rapportant  quelques  exemples  qu'il  donne  à  Tappui  de  ses  conclu- 
sions. Le  premier  est  une  coupe  du  vallon  de  la  Faugc,  près  du 
Villard-de-Lans,  faite  vers  son  milieu  perpendiculairement  à  sa  di- 
rection. Les  calcaires  blancs  compactes,  à  Coprotina  ammonia^ 
fortement  relevés  h  TE. ,  plongent  h  TO.  en  passant  sous  la  vallée 
011,  aprl'S  le  ruisseau,  deux  failles  successives  les  font  affleurer  de 
nouveau.  Ces  calcaires  supportent  le  gault  que  recouvre  une  craie 
vorlo,  sableuse,  dont  la  partie  inférieure  renferme  peu  de  fossiles, 
tandis  que  vers  le  haut  abondent  particulièrement  :  Discoidea  cy- 
Umfn'ca ,  Uni  as  fer  lœvis,  Diadema  variolare^  HemicLSter  bufo^ 
Micrastf.r  distinct  us,  Turrilites  Bergeri ,  T,  Pvzozianus,  Ha- 
mites  annatus,  H,  elegans?^  B acidités  bacidoidcs  y  Ammonites 
inflatas ,  A .  Mantelli ,  etc. 

Au-dessus  de  cette  craie,  viennent  des  sables  d'un  vert  clair, 
alternant  avec  qnchiues  bancs  de  grès  friables,  presque  blancs,  où 


DÀOrHiNÈ.  557 

les  fossiles,  moins  nombreux  qu*au-(lessoas,  sont  tous  différents. 
Ce  sont  :  Ammonites  variavs  (assez  comninne),  Turrilites  costalus; 
Discoidea  rotulaî^  Belemnitella,  indét. ,  desdcnls  de  Lamna^  etc. 
D'après  Tautcur,  celte  assise  sableuse  représenterait  plus  particu- 
lièrement la  craie  glauconieuse  de  Rouen,  mais  peut-être  cette 
sous-division  n*est-elle  qu'une  circonstance  locale,  et,  en  effet, 
M.  Lory  convient  n'avoir  trouvé  les  fossiles  de  cette  assise  que  sur 
un  point ,  vers  le  sommet  du  grand  ravin  de  la  Fauge,  par  lequel 
passe  la  coupe. 

Si  l'on  suit  vers  le  N.  le  flanc  du  vallon,  on  atteint  le  pied  d'une 
montagne ,  dont  les  couches  sont  horizontales  et  qui  le  ferme  dans 
cette  direction.  Les  sables  verts  précédents  en  forment  la  base  et 
sont  surmontés  de  grès  vert  clair  ou  blanchâtres,  auxquels  suc- 
cèdent des  assises  qui,  à  Fontaine,  Sassenage,  etc.,  reposent  im- 
médiatement sur  le  gault,  et  représentent  la  craie  tuffeau  et  la 
craie  blanche. 

Un  second  exemple  confirmera  les  superpositions  que  nous  ve- 
nons d'indiquer.  £a  sortant  de  la  vallée  de  Lans,  la  rivière  de  la 
Bourne  coupe  d'abord  perpendiculairement  les  couches  fort  incli- 
nées de  la  craie  blanche  et  de  la  craie  tuffeau,  c'est-à-dire  des 
calcaires  blancs  ou  jaunâtres ,  remplis  de  silex ,  puis  des  lauzes  et 
des  calcaires  marneux ,  bien  stratiûés ,  en  général  subcrayeux  ou 
compactes,  et  à  cassure  unie.  Ces  couches  deviennent  sableuses  vers 
le  bas  et  passent  à  des  grès  calcarifères ,  gris  ou  blanchâtres.  La 
Bounie  tourne  ensuite  brusquement  au  N. ,  et  l'on  reconnaît  alors 
qu'elle  a  creusé  son  lit  dans  une  assise  sableuse,  placée  entre  les 
couches  précédentes  et  le  gault  des  Ravix  qui  est  en  face  sur  la  rive 
gaucho.  Des  lambeaux  de  ces  sables  se  voient  des  deux  côtés  de  la 
rivière ,  de  ce  point  jusqu'au  hameau  du  Bas-Méaudret.  Ils  sont 
faiblement  agglutinés,  alternent  avec  des  bancs  de  grès  calcarifères 
et  passent  vers  le  haut  à  des  grès  d*uii  vert  pâle,  quelquefois  rosés 
on  blanchâtres.  Les  fossiles  rares  et  mal  conservés  sont  :  le  Micraster 
dtsiinctus,  YHolaster  lœviSy  V Ammonites  Mantelli  ?,  esi)èces  com- 
munes dans  la  craie  chloritée  de  la  Fauge,  puis  Y  Ammonites  loti- 
dorsatus  qui  passe  du  gault  dans  ces  couches.  Plus  au  N.,  sur  la 
rlTe  gauche  du  ruisseau  de  Méandre  qui  se  réunit  à  la  Bourne, 
les  inémes  sables  ont  présenté  Vffolaster  iœvfs  ,  le  Baculites 
baculoides,  le  Hamites  armât  us?  ^  V  Ammonites  inflatas,  le  7wr- 
rilites  Berger i  et  plusieurs  autres  espèces ,  dont  quelques  unes 
semblent  être  communes  au  gault.  Quoi  qu'il  en  soit,  celles  que 


538  DAUPHINS. 

Ton  vient  de  citer  suffisent  pour  établir  le  parallélisme  de  la 
craie  glauconieuse  de  la  Fauge  avec  les  sables  verts  de  la  Bourne , 
et,  quant  à  la  position  de  ces  sables  entre  le  gault  et  les  lauzes,  elle 
ne  peut  laisser  aucun  doute. 
Bésumé  A  mesure  que  nous  avons  remonté  du  S.  au  N.  ^  travers  la  Pro- 
lecUoDf  Sets,  vcncc  et  le  Dauphiné,  nous  avons  vu  les  groupes  ou  les  étages  de 
la  formation  crétacée  tantôt  diminuer  en  nombre,  tantôt  se  modiGér 
ou  se  simplifier  dans  leur  composition.  Dans  le  groupe  néocomien, 
Tétagc  inférieur,  très  puissant  sous  le  parallèle  de  Castellane,  nous  a 
paru  s*aflaiblir  au  sud  et  au  nord  de  cette  ligne  ;  Tétage  moyen  ou  à 
Caprolincs,  très  développé  dans  les  déparlements  des  Bouchcs-da- 
Rhône  et  de  Vaucluse,  s'amincirait  dans  celui  du  Var,  si  toutefois  les 
grandes  assises  calcaires  des  environs  de  Grasse  lui  sont  complètement 
étrangères,  cl  il  manque,  suivant  nous,  dans  Tarrondissement  de 
Castellane.  Il  se  continue  dans  les  départements  de  la  Drôme,  des 
Hautes-Alpes,  et  atteint  dans  celui  de  Tlsère  une  importance  plus 
considérable  que  partout  ailleurs.  Le  troisième  étage,  au  contraire, 
celui  des  marnes  à  Plicatules ,  ne  semble  pas  dépasser  au  N.  les 
limites  de  la  Provence.  Le  groupe  du  gault ,  que  nous  avons  suivi 
avec  des  caractères  si  constants  depuis  les  côtes  de  la  Méditerranée 
jusque  dans  le  mas.«if  de  la  Grande- Chartreuse,  ne  s*est  jamais  pré- 
senté cependant  qu*avec  une  assez  faible  épaisseur,  par  lambeaux 
discontinus,  et  nous  a  même  paru  s'eiïacer  complètement  dans  la 
partie  orieniale  du  département  des  Basses-Alpes,  là  où  le  second 
groupe  repose  sans  intermédiaire  sur  les  argiles  à  Plicatules. 

Ce  second  groupe,  assez  complexe  et  assez  variable  dans  ses  carac- 
tères pétrographiqui'S  et  ses  fossiles,  nous  a  offert  deux  étages,  dont 
Tun  plus  récent,  caract<'risé  au  S.  par  la  présence  des  rudistes,  lors- 
qu'on remonte  vers  le  N.,  dans  le  Dauphiné,  et  même  dans  les  Basses- 
Alpes,  paraît  être  dépourvu  de  ces  corps  organisés.  L'horizon  du 
grou|)^,  et  surtout  Tctage  inférieur,  ou  mieux  celui  de  certaines 
espèces  de  céphalopodes,  n'en  est  pas  moins  trùs  net  dans  toute  sou 
élenduc.  Sa  puissance  paraît  aussi  diminuer  vers  le  V  Toujours 
reconnaissable  par  sa  faune  jusqu'à  la  vallée  de  l'Isère,  la  présence 
de  ses  couches  au  delà  était  restée  longtemps  incertaine.  Des  re- 
cherches récentes  non  seulement  ont  consialé  que  la  craie  tuiïeau 
y  élait  bien  ropréseniée,  mais  encore  que  le  pi  eniier  groupe,  celui 
de  la  craie  blanche  méconnue  jusque-là,  et  pcul-èlre  même  l'étage 
de  la  craie  supérieure,  n'étaient  pas  étrangers  aux  montagnes  de  la 
Grande-Chartreuse  et  des  frontières  de  la  Savoie. 


BRBSSB  £T  FRANCBE- COMTÉ.  5S9 

$  4.  Brcste  et  Franche-Comté. 

Si  nous  poursuivons  maintenanl  notre  examen  au  delà  da  Rhône,  Dtfpariement 
dans  la  Bresse  et  le  Jura  français,  faisant  pour  un  instant  abstraô-  p)[f„^ 
tion  de  la  Suisse  et  de  la  Savoie,  excepté  dans  quelques  cas  parti- 
culiers, nous  verrons  l'importance  des  dépôts  qui  nous  occupent 
diminuer  à  mesure  que  nous  nous  avancerons  vers  le  N.  Dans  le 
déparlement  de  l'Ain,  la  formation  crétacée  ne  paraît  être  représentée 
que  par  les  deux  étages  inférieurs  du  groupe  néocomien  qui  occupent 
le  centre  des  vallées  longitudinales  de  la  partie  sud  du  Jura,  dont  ils 
ont  relevé  le  sol  par  des  dépôts  successifs. 

Déjà  M.  iMiilet  (1),  en  1835,  avait  remarqué,  dans  le  valllomey, 
aux  environs  de  Champagne,  des  couches  marneuses,  jaunâtres 
ou  bleuâtres,  assez  difficiles  ù  séparer  des  assises  jurassiques  sous- 
jacentes,  mais  qui  par  leurs  fobsiles  (Gryphées  et  Spatangues) 
s'en  distinguaient  assez  pour  être  ra|)portées  à  la  formation  crétacée. 
Elles  se  retrouvaient  de  plus  avec  les  mêmes  caractères  de  Vautre 
côté  du  Rhône ,  au  Mont-du-Chat  et  le  long  du  lac  du  Bourget. 

M.  Itier  (2)  reconnut  plus  tard  que  les  diverses  couches  créta- 
cées de  ce  pays  vont,  en  s'amincissant,  s'appuyer  le  plus  ordinaire- 
ment au  N.-O. ,  contre  le  groupe  jurassique  supérieur,  tandis  qu'au 
S.-K.  elles  butent  contre  les  assises  brisées  du  groupe  moyen  de  celte 
même  formation.  Ainsi  des  changements  considérables  se  sont  pro- 
duits entre  ces  deux  périodes  secondaires,  changements  que  l'examen 
des  faunes  est  venu  confirmer  en  révélant  des  différences  qui,  depuis 
longtemps,  avaient  frappé  les  géologues. 

Les  croupes  allongées  des  montagnes  qui  séparent  les  vallées  lon- 
gituditiales  du  Jura  constituaient,  au  milieu  de  la  mer  néocumienne, 
ou  mieux  de  l'Océan  crétacé,  un  archipel  d'îles  ou  de  presqu'îles 
étroites.  Les  côtés  de  ces  îles  tournés  au  S.-E.  formaient  des  plages 
basses  et  des  hauts  fonds,  tandis  qu'une  mer  profonde  baignait  leurs 
escarpements  à  pic  du  nord-ouest.  On  retrouve  encore  sur  une 
foule  de  points  des  traces  évidentes  du  rivage  de  cette  mer  et  qui 
sont  même  dans  un  étal  de  conservation  tel  qu'ils  semblent  avoir 
été  abandonnés  récemment  par  les  eaux.  Le  versant  de  la  motitagne 
qui  domine  au  N.-O.  le  val  Romey,  au-dessus  de  Charencin  et  jusque 

(t)  £uii.,  1"  série,  vol.  VI,  p.  476.  1833. 
[t)  Acad,  r/t'A  Ac/éT/ifo,  4  avril  4  842.  —  Jnn.  des sc.^éol.^yoX.lf 
p.  352.  —  Rapport  de  M.  É/fe  de  Beaamont,  ib.^  p.  667. 


HO  BfiKSSB  KT  FRAKCHE-COMTft. 

près  de  Rafficox,  offre  une  ligne  aujourd'hui  indinfe  au  N.»  mais 
qui  était  certainement  de  niveau  avant  la  faille  transversale  qoî  a 
escarpé  le  pied  du  mont  Colombier.  Cette  ligne  d'ancien  rivage  est 
marquée  par  une  multitude  d*Hultres  adhérentes  aux  roches  juras- 
siques qui  constituaient  ce  fond  de  mer,  et  par  des  trous  de  mol- 
lusques lithophages  dans  lesquels  les  coquilles  existent  encore. 

On  conçoit,  d'après  ce  que  nous  venons  de  dire,  que  l'épaisseur 
du  groupe  néocomien  est  très  variable  dans  le  département  de  l'Ain, 
et  qu'en  outre  elle  est  beaucoup  plus  faible  qu'au  S.  En  cITet, 
M.  Hier  ne  lui  assigne  qu'un  maximum  d'environ  300  mètres.  Il 
divise  le  groupe  de  ce  pays  en  trois  étages  qui,  pour  nous,  n'en  font 
que  deux  :  le  premier  correspond  aux  calcaires  blancs  \  Caprotines, 
et  les  deux  autres  ne  constituent  que  deux  assises  de  notre  étage 
inférieur.  Considéré  ainsi,  Tétage  des  calcaires  \  Caprotines  de  cette 
partie  orientale  du  département  comprend  un  grand  nombre  de 
bancs  calcaires,  blancs  ou  gris-blond  clair,  tantôt  subcrayeux,  tantôt 
compactes  et  semblables  à  ceux  que  nous  avons  décrits  aux  environs 
d'Orgon.  L'auteur  y  signale,  outre  la  Caprotina  ammonia^  des  Hip- 
purites,  des  polypiers,  et  une  Pholadomye  qu'il  rapporte  à  la  P.  Zaa- 
gii^  Vollz  {P.  elongata^  Munst.). 

L'étage  inférieur  se  compose  de  deux  assises  distinctes.  La  pre- 
mière offre  souvent  vers  le  haut  une  oolithe  blanche  et  jaune,  mais 
plus  ordinairement  ce  sont  des  calcaires  jaunes  ou  de  teintes  varices 
avec  des  grains  verts  et  de.s  boules  de  quartz  géodique.  Les  fossiles, 
d'ailleurs  mal  déterminés  pour  la  plupart,  seraient  principalement 
le  Pecten  quinquecoslatus,  Sow.  (probablement  P.  atavus,  Roem.), 
le  Toxaster  complanatus,  Ag. ,  VExogyra sinuata,  Leym.,  VE.  Cow 
loni,  Mer,,  la  Terebratula  depressa,  Lam.,  VExogyra  columba, 
Gold.,  la  Cytherea  plana,  Sow.  La  seconde  assise  est  formée  par  des 
marnes  bleues  et  grises,  schistoîdes  ou  arénacées,  alternant  avec  des 
calcaires  compactes,  jaunes  ou  bleus,  et  renfermant  des  nodules  cal- 
caires.  L'auteur  y  cite,  outre  le  Pecten  et  le  Toxaster  précédent, 
la  Trigonia  costata  (sans  doute  T.  carinata,  Ag.),  VExogyra 
aquila  (probablement  VE,Couloni  ci-dessus),  le  NautUus  elegans, 
Sow.  {N.  pseudO'Clegans,  d'Orb.?),  et  le  Belemnites  dilatatus  de 
Blainv.  Ces  deux  assises  se  montrent  assez  constamment  dans  le 
reste  de  Jura. 

M.  Iiier  (1)  a  fait  voir  de  plus  les  rapports  des  inûltrations  bilu- 


[\)  Bull,  (le  la  Svr.  de  statiU.  de  Ihire,  5  janv.  4  839.  —  Jtti 


BBESSE  ET  FRANCHE-GOUTÉ.  5/|i 

mineuses  qui  donnent  lieu  à  des  exploitations  importantes  avec  les 
couches  de  formations  tout  à  fait  distinctes  qui  en  sont  imprégnées, 
mais  il  ne  signale  i)oint  la  présence  du  gault  ni  celle  de  la  mollasse 
tertiaire  au-dessus  des  calcaires  à  Caprotines. 

Dans  sa  Notice  sur  les  hautes  sommités  du  Jura^  comprises  entre  Mpartmtot 
la  Dàle  et  le  Reculet  (1),  M.  J.  Marcou  a  fait  voir  que  ce  naassif  jan. 
de  montagnes  jurassiques  était  entoure  d*une  zone  de  dépôts  cré- 
tacés anciens,  représentant  les  mêmes  sous-di?isions  que  nous  ver* 
roDS  autour  de  Neuchâtel  et  dans  le  canton  de  Yaud ,  et  de  plus 
le  second  étage  néocomien ,  celui  des  calcaires  à  Caprotines.  On 
peut  suivre,  dit  Tauteur,  celte  série  de  couches  dans  les  vallées  de 
la  Yalserine  et  la  combe  de  Aiijoux  comme  sur  le  versant  suisse  de  la 
chaîne. 

Les  premières  couches  néocomiennes  ou  calcaires  jaunes  se 
montrent  à  la  sortie  du  village  des  Rousses,  au  pied  même  du  fort 
à  droite  de  la  route.  Elles  occupent  le  fond  de  la  dépression ,  se 
prolongeant  d'une  part  jusqu'à  la  vallée  du  lac  de  Joux  où  elles 
sont  beaucoup  plus  développées ,  et  de  Tautre  vers  le  village  des 
Cressonnières,  où  elles  se  partagent  pour  suivre  les  parties  les  plus 
basses  des  \a11ées  qui  conduisent  des  Rousses  à  Saint-Cergues  et 
lUîjoux.  Os  calcaires  n*ont  ici  que  2  à  S  mètres  d'épaisseur,  et  l(?s 
fossiles  y  sont  très  rares.  A  l'extrémité  de  la  vallée  des  Dappes 
elles  prennent  plus  d'extension  et  d'épaisseur,  et  elles  s'élèvent  sur 
les  premières  pentes  de  la  Dôle  à  une  assez  grande  hauteur  au- 
dessus  de  Sainl-Cergucs.  Les  calcaires  jaunes,  très  puissants  ici , 
sont  remplis  des  fossiles  les  plus  caractéristiques  de  cet  étage  infé- 
rieur {Exogyra  Couloni,  d'Orb. ,  Osfrea  macroptera,  Sow. ,  Pectcn 
neocomiensis  {Janira  id. ,  d'Orb.),  Ammonites  radiatus,  Brug., 
Corbis  cordiformis^  d'Orb.,  Pholadomya  elongata^  Munst. , 
P.  Scheuchzerit  d'Orb.,  Trigonia  caudata^  Ag.,  Toxaster  com^ 
planatuSf  Ag.,  Nucleoliies  Olfersii,  id.).  Sur  le  revers  sud-est 
du  Jura,  le  long  du  bassin  du  Léman,  on  observe  la  même  série 
lorsqu'elle  n'est  pas  masquée  par  des  dépôts  tertiaires  ou  quater- 
naires. A  Thoir)',  ainsi  qu'à  Allemogne,  on  reconnaît  l'étage  moyen 
et  des  calcaires  caractérisés  par  le  Pterocera  Pelagi.  Ces  assises 
sont  exploitées  comme  marbre  un  peu  au-dessus  de  Thoiry. 


délia  secunda  riunio/ie,  etc.,  p.  127.  Turiu,  ^  S  iO .  '-^  Congrès  soi  efi' 
tifique  lie  France,  9"  session,  à  Lyon,  toI.  II,  p.  54. 
(1)  Bull..  2*  sér.,  vol.  lY,  p.  i36. 4  847. 


l!l£À^E    ÏT    fni>CHE-«:..-MTI. 


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:  -    -       :-.'..       :C'  •;  a  *  Cîis  quelques  ap*r- 
>  •'■■.<     ^  :  n  «-'piîix.  Aa  roranien- 

•:  ":      ■>•.       ..  1--ÎÎ*  Jo-i  ha:]lr-s  st.mnuit-i 
d'i  ^  :  .  :    •      :    "■  !'-     :-     r  r  f- -i>  lic  !i  fa! ais.:  su  i-e>i.  el 'a 

m 

cLi".-.. .  »  '...?'.- i .  ï  0  '.i  ...r  -■.  »I  -  .r.  ur.  ctrsûnori  puinli  h.o: 
nij.  ..r;.»:  ".a  .^  .  .'•'.i-i  1  •: .  ■.  ;:.ie.  *,  lût  .t.s  I\».ii>i>**s  M..:r.  i 
II.  ■  .•-'  ';-.   îâ\i'i;  â     'I: '.  N    ;'::.j'.   à    .i:>.    BiM'.r.e  à  ji^ 

d'^'i  d.-.  '.'î  .  i-  '1.  «■;■  • ':i  "  I  *::•:•:*  «ilTr.Ton:»  pi)inî5  ne  ftr- 
n:»^::-:n'  ;■•*      i  i.::-  :r>:  '."  -•  :  ►■■.r-i:-:;:'.  r-^triîiifir  tî-'  r^^'jîo  i.i  mass»- 


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Ri»«v"i..«-.  L'.    '.  •-••.'•à.  '}Ci  pr  -.■"."••  ■»'   'l'î  N.  i  i  S    J  ..ti  U  UiJS>i  ii.rsduu'i" 
?«:  *'A     ^-  il-     .  <J     i   j  t..  •     -^        r.JiJt    -■  i':  .■  •jT'i  \'irS   ics  ;i.u'" 

î*.-:i:.i-  .  '  ■;  .    \''i.  ii'^"*  :■  î  :   i"./  ••    M  ..:-B  iii»' .  lu   ■ai   ''e  c-i»n 

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BRKSSB  ST  FRANCHB-COMTÉ.  543 

nai ,  puis  il  avait  admis  un  ploiement  assez  compliqué  des  couches 
de  la  DÔIe  el  de  son  piton  méridional  dans  le  sens  même  de  Taxe 
de  la  chaîne,  mais  MM.  Lory  el  Pidancet  (1)  pensent,  que  les  dislo- 
cations de  ce  massif  rentrent  complètement  dans  les  lois  générales 
de  Torographie  des  monts  Jura.  Le  sommet  de  la  Dôle  appartient 
^  rassise  supérieure  de  Tétage  de  Poriland ,  supportant  de  chaque 
côté  et  en  stralificaiion  concordante  les  assises  néocomiennes  qui 
se  replient  également  sur  toutes  les  chaînes  Toisincs,  et  se  montrent 
complètes  dans  le  pli  étroit  qui  sépare  le  hombcment  de  calcaire 
de  Portiand,  de  la  Dôle  et  du  Chalet.  La  jonction  dos  deux  forma- 
tions ainsi  concordantes  est  marquée  par  une  couche  de  marne 
grise  sans  fossiles,  avec  des  traces  de  gypse  et  de  lignite  rapportées 
à  la  base  du  groupe  néocomien.  Les  auteurs  font  remarquer  que  , 
dans  celle  coupe,  on  voit  nettement  les  assises  de  ce  groupe,  rele- 
vées presque  au  niveau  du  sommet ,  partager  tes  divers  accidents 
des  assises  jurassiques,  et  qu'il  en  est  de  môme  dans  toute  la 
Franche-Comté  où  elles  reposent  sur  Tétage  de  Portland.  M..  Lory, 
que  nous  avons  vu  admettre  seulement  une  faible  discorda*iice  entre 
les  deux  formations  dans  le  département  de  Tlsère,  où  les  couches 
néocomiennes  recouvrent  cependant  des  dépôts  jurassiques  beau- 
coup plus  anciens,  n'en  admet  plus  du  tout  dans  le  Jnra,  contraire- 
ment à  Topinion  émise  par  M.  Élie  de  Beaumont  et  par  les  géologues 
qui  sont  venus  après  lui. 

L'assise  inférieure  du  groupe  néocomien,  dit  aUleurs  M.  Lory  (2), 
dans  le  haut  Jura  de  la  Franche-Comté ,  reposa  constamment  sur 
la  même  couche  de  l'étage  de  Portland  el  cousiste  en  marnes  et  en 
calcaires  marneux ,  alternant ,  d'un  gris  vevdâtre,  dans  lesquels  les 
fossiles  sont  rares,  mais  où  se  présentent  constamment  des  rognons 
marneux  noirs,  très  durs  et  très  tenaces..  Cette  assise,  dont  l'épais- 
seur varie  de  10  à  20  mètres,  existe  depuis  Bionne  et  Saint-Tmicr 
au  N.  jusqu'à  Belley  au  S.  Au  bas  de  la  côte  de  Charix ,  près  de 
Nantua,on  y  trouve  quelques  fossiles  qui  paraissent  être  d'eau 
douce,  et  les  caractères  de  la  roc  ne  sont  ceux  de  marnes  lacustres. 
Aussi  l'auteur  est-il  porté  à  vo\r  dans  ce  dépôt  un  représentant  du 
groupe  wealdien.  Au-dessus  est  une  marne  ooliihique  avec  des 
Ptérocères  el  des  Térébr?,tules ,  des  calcaires  avec  Pholadomya 


[\)  Bail.,  %•  sér.,  vr,l.  IV,  p.  20.  4  847.  —  Mêm.  fir  la  Soc.  libre 
fi*émulalio/i  du  Doub  /, 

(8)  Compt,  rcnd.^^  vol.  XXIX,  p.  44  6.  4  849. 


ÙhU  BBBSSB   ET  FRANCHE-COMTÉ. 

Schetichzeri f  puis  des  marnes  à  Toxaster  complonatus^  enfin,  les 
calcaires  à  Gaprotines  sous  le  village  même  de  Charîx. 

Malgré  la  difficulté  de  toujours  reconnaître  la  discordance  de 
stratification  entre  les  formations  crétacée  et  jurassique,  surtont  dans 
les  parties  basses  du  sol,  M.  J.  Marcou  (1)  Tadmct  en  principe  et 
l'a  constatée  dans  tout  le  département  du  Jura  ,  dans  une  partie  de 
celui  de  TAin,  comme  dans  le  canton  de  Vaud.  Dans  les  vallées  de 
Nozeroy  et  de  Mouthe ,  il  a  vu  constamment  la  série  de  couches 
suivantes,  à  partir  des  calcaires  de  Porlland ,  série  qu*il  a  étudiée 
avec  beaucoup  de  soin ,  et  dont  nous  exposerons  les  principaux  ca- 
ractères en  la  mettant  en  rapport  avec  la  classification  adoptée, 
et  en  procédant  de  bas  en  haut  pour  mieux  suivre  l'auteur. 


.  \,  Munie:  hicues,  sans  fossiles. 
i  S.  Calcaire  ferrugineux,  ou  limonitc  {bohnerz). 
/3«  ëlnge.  '  3.  Cuitaire  j.iuii". 
Groupe     S  i  4.  Marnes  gris  Meuâlre,  trct  fussilifères. 

néocomien  i  \5.  Calcaire  à  giuins  verts. 

V,9e  ëtag<*.     6.  Calcaires  Maiics  ou  à  Caproliues. 


Les  marnes  bleues  sans  fossiles,  que  nous  avons  vu  M.  Lory  rap- 
porter au  groupe  wealdien ,  deviennent  un  peu  jaunâtres  vers  le 
haut.  Elles  sont  sableuses  et  rudes  au  loucher.  Leur  stratification 
est  peu  nette,  et  leur  épaisseur  n*est  que  de  2  à  3  mètres.  Dési- 
gnées par  M.  Itier  sous  le  «om  de  jnainies  gris  noir^  non  fossili- 
fh^eSf  dans  une  coupe  de  la  Dorclie  à  Chanay,  elles  renferment 
quelques  amas  gypseux  décrits  par  ÎM.  Thirria  (la  Rivière,  la  Ville- 
dc-Font  cl  Foucine-le-Bas).  Le  gypse  est  en  rognons  ou  en  couches 
dans  les  bancs  ninr.noux  ou  duii.s  Its  marnes  gris  bleuâtre.  Il  est 
rose,  blanchâtre,  saccharoïde  et  trùs  compacte.  Dans  rexploilalion 
de  la  Rivière,  le  ciel  de  là  carrière  est  formé  par  un  banc  marneux, 
cellulcux,  jaunâtre  et  un  peu  dolomiiiquc.  Le  minerai  de  fer  manque 
sur  ce  point,  ou  peut-être  seraii-il  représenté  par  le  sulfate  de  chaux. 

Les  calcaires  ft'rrugineux  ou  limonite ,  très  compactes,  enve- 
loppent une  grande  quantité  d'oolillies  ferrugineuses,  rouge  brun, 
passant  au  jaunâtre.  Leur  épaissv'îur  est  de  3  à  Zi  mèlros.  Les  fossiles 
semblent  constituer  une  faune  paiiiculière  que  Ton  observe  facile- 
ment dans  1rs  vallées  de  Nozeroy,  de  iMoulhc,  et  dans  quelques 
autres  dépressions  longitudinales  du  Jura  central  ;  h  l'exception  de 


(1)  Recherches  ^('oloi^irjucs  sur  le  Jum  sdtinois  (^BalL,  2'  sér., 
vol.  III,  p.  500,  1846.  —  ///.,  vol.  IV,  p.  135,  1  84G.  —  3Av;/.  de 
la  Soc.  ^col.  (le  l'rdfice^  2*  sér.,  vol.  III,  jp.  123,  avec  carte  et 
coupes,  1848]. 


BRESSE  BT  FRANCBE-COUTE.  S!iS 

YAmmoniles  Gem-ilitmus,  d'Orb.,  trouvée  lui  environs  de  Pon- 
larlicr  el  du  i'ygurui  rostralti:/,  Ag.,  rcncoiilré  çii  et  \h,  tous  le» 
autres  fossiles  sont  inédils. 

Adoptant  les  idées  ilc  .M.  Grcsslj',  M.  llarcou  pense  que  les 
dî'pOis  ferrugineux  prntierinent,  comme  les  gypses,  de  sources  mi- 
nérales et  iherniaii's  qui,  lors  des  dislocations  produites  â  la  un  de  la 
période  jurassique ,  ont  déposé  di-s  sédiments  fernigineui  dans  les 
vallées  nouvellunient  formées  des  cantons  d'Ar^ovie ,  de  Solcure  et 
de  Berue ,  taudis  que  dans  celles  de  Ponlarlier,  de  Noieroy  et  de 
Mouille,  des  sources  sulfureuses  auraient  produit  les  amas  de  uypse. 
Il  rejette  d'ailleurs  l'cxplicatiott  dont  nous  parlerons  tout  à  l'iicure 
pour  la  forniaiiu[i;dc  ces  gypses,  comme  puur  ceux  des  marnes  irisées 
Cl  qui  consiste  îi  les  attribuer  i  des  énianaiions  gazeuses,  venues  i 
la  suite  de  dislocations,  et  qui  auraient  iiiodiné  les  roches  voisines 
au  en  contact. 

Cette  assise  représente  le  calcaire  jaune  inférieur  à  la  marne, 
dans  le  canlon  de  Ncucliâlcl  (  M.  de  niontoiolliii)  (1),  le  minerai 
de  ftr  subordonné  aux  calcaires  de  la  Fraticlic-Comté  {M.  Thirria), 
h  calcaire  roux  du  Salèoe  [M.  Favre),  el  le  calcaire  jaune  miroi- 
laut  du  déprtcment  de  l'Ain  (M.  Itier). 

Le  calcaire  jaune,  très  oulitliique,  ressemble  par  sa  texture  an 
calcaire  grossier  tertiaire  des  euTinins  de  Paris.  Son  épaisseur  totale 
est  de  û  nicires.  Les  bancs  réguliers  ont  dcO",30  i  O'",80.  Les 
fossiles  en  sont  peu  nombreux,  et  ceux  qu'on  y  rencontre  se  re- 
trouvent dans  les  marnes.  Cette  assise  représente  la  partie  su|id- 
ricuredu  calcaire  jaune  du  canton  de  Neuchâlel,  une  partie  do 
calcaire  roux  du  Salève  et  une  partie  du  calcaire  jaune  miroitatit 
de  l'Ain.  C'est  ï  tort  que  M.  Itlarcun  croit  (p.  135  nota)  qu'au- 
cune de  ces  assises  n'a  d'équivalent  dans  la  portion  orientale  du  bas-- 
sin  de  la  Seine,  oà,  suivant  lui,  les  premiers  dépôts  néocomiens 
correspondraient  aux  marnes  bleues  fossilifères  qui  suiveut.  On  a 
TU  que  des  dépAts  assez  variés  cxisuient  entre  cet  horizon  et  les 
f:akaîrcs  de  Porilalld. 

Les  maille»  bleues  fossilifères  sont  souvent  grises  et  j 
quelquefois  sul)schistoides,  renfermant  beaucoup  d 


les  dénominations  locales  quft 
-cou,  uB  BU  trouvent  eipliquéea 
ir  les  mentionner  dès  à  présent,  __ 
rapports  des  faits  i|iio  mots  décrÏToi 


54$  BHSSSB  ET  fRANCP-Cp^TÉ. 

(JWebratiila  biplmta^  \'^\\  acuta,  de  Buch,  1\  depressa^  Sow., 
ffxogyra  Coulonit  d'Orb. ,  Cor(/{s  cordiformis,  id. ,  Panopœa  neoco- 
miensis,  id.,  Serpula  quinquecostata ^  Roein.,  Toxaster  CQtnpla- 
noUus^  Ag.,  ffolçister  l'Hardyi,  Dub.,  Diadana  rotulare^  Ag.}.  La 
puiss9UÇQ  de  CCS  n^^rnes  varie  de  5  à  10  mètres,  et,  sujvant  les 
points  oC)  pn  les  étudie,  leur  faune  présente  des  associations  dVspèces 
tout  à  fait  Iqçajps.  géographiques  et  particulières.  Ces  difTéreiices  ré- 
suIlcfU  d^i  plus  Q|i  moins  de  profondeur  des  eaux ,  du  plus  ou  inpjns 
d'éloigncn^uHl  de  rancien  rivage,  de  )a  forme  de  la  côte ,  de  la  imarc 
du  fond ,  ç(ç,  DçiMS  les  vallées  loiigitudinales  qui  formaient  des  ^olfç^ 
étroits  con^muniquaiu  avec  |a  {uer,  les  conditions  paraissent  avoir 
^(é  les  plus  favpral)ic:$,  c^ir  le§  çiipèccs  sont  P^tis  nombreuses;,  et  leur 
taille  plus  grouilc. 

SpH^ce  r^Pi^Pil,  le  bassin  resserré  de  Nozeroy  a  présenté  \  M,  I^arT 
cou  un  sujet  d'étude  intéressant.  Ce  géologue  a  pu  y  distinguer  Ks 
cndruiis  ^ù  dumiuaicnl  les  polypiers  çt  les  échinpderines,  cç^i^  où 
Yi\<)i(i()l  Pf|riJGi)lièretpcni  les  grandes  oslracécs  et  les  Corot s^  ceux 
q^'b^hi|ait.'nt  |us  Mycs  v[  Ic^î  s^uitangolçlcs ,  ceux  enfin  où  l'état  des 
ïWmillc^  pcWt  faire  prés^mpr  qu'il  existait  quelques  mouvements  des 
eaux,  ou  des  courants  dom^aiU  lieu  à  de^i  acciimulations  de  maté- 
rjjiui^  QQlrainés  et  çb.arriés.  Toutes  ces  petites  associations  de  corjis 
organisai  w^  pcnyent  d'ailleurs  avoir  rien  d'absolti  dans  leurs  lî- 
Wites,  et  le  inol  facics,  souvent  employé  par  l'auteur  pour  les 
désigner,  \\o\\s  semblait  peu  nécessaire,  Id  science  et  même  le  lan- 
gage prdin^iro  ne  manquant  pas  d'expressions  qui  eussent  été  mieux 
adap[ées  à  ces  fivU. 

Celte  quiiHièine  assise  re|)résenle  les  marnes  bleues  d'/Iau/eri've 
l^-^s  de  Neucbâlel ,  les  marnes  à  Exoyyra  Couloni  de  la  Chaux- 
de-l'O^ds,  les  marnes  bleues  néocomiennes  du  canton  de  Berne 
Icii  çafcaû'es  marneux  du  Salhve^  le  (jroupe  inférieur  des  r/uirnes 
bleues  et  grises  du  démrlcuunt  Ce  l'Ain  el  les  marnes  du  terrain 
jurn-crétc^eé  de  la  FraMclie-Comlé. 

Les  calcaires  à  grains  verts  qui  forment  l'assise  la  plus  élevée  du 
troisiénic  étage  soja  très  compactes,  gris  jaunâtre,  renfermant  or- 
dinairement que  grande  quantité  de  grains  verts.  A  la  partie  infé- 
rieure ,  des  couches  marneuses  allerncnl  avec  les  bancs  solides, 
dont  l'épaisseur  varie  de  10  à  60  centimètres.  Leur  épaisseur  totale 
est  de  il)  à  15  mètres.  Les  fossiles  y  s(mt  nombreux,  mais  peu 
déterminables.  L'espèce  la  plus  caractérisli(jue  el  la  plus  répandue 
est  VlLXO(jura  $i,>.wUo,  Sow.  Celle  coquille  est-elle  bien  celle  qui 


nitESSE  n  FPAKCUE-COUTË.  547 

carnplC-risc  les  nipriius  k  v\kvu\^  du  lupuiicr  élago?  Cm  ru  ^iiu 
iiDUKiic|H>uvot)S4flîr(iicr,  Quoi([iril  en  suit,  Vimsc  l'eiirËacuioiait 
le  cakaire  jaune  on  rinnioâirp,  lilciiùlrc  qh  verdâtre  lira  eiiviitiiis  <Ii: 
KcuHiilcl,  k  cjlcjtre  ooliilijquQ  désagr^gf  (|q  la  CUam-tlc-l'VniiH, 
le  calcaiiu  ooliihiquc  jaune  à  inm  vem  du  Satèvu  el  le  gitt^j 
moyen,  établi  |iar  M.  liUrdan»  Iq  dé|)artetaont  de  l'Ain,  qù  iiunfi 
l'avuns  vu  i^piv^culcr  sculemutit  l'ani-isu  suiiénuurc  du  iiulro  l|-i)i- 
siùnic  i-iag<'.  (^'i-si  dune  [ur  cireur  que  U.  M^rcou  met  ces  i^^lcairiK 
en  parallèle  avec  les  nianif^ii  ci  les  argilci  h  Plicaluii»  ijui  »iiit 
aU'dcKsus  de»  caicaiiea  tilmcs  ù  Cùprolitiet. 

<;cti  dcriii<!i'i>  su|it  sDuvcnl  il'uit  blanc  cendrË,  irË*  cunipacicx  ri 
renfuiiiieut  peu  lli:  fdssiU'S,  leur  èpais«:ui  Varie  de  20  '^  W  mùircH. 
Ha  oiji  ri'i'(iDL'ui(neiil  l'aspccl  d'un  cunjtluuiËrai  de  pulypiurs,  du  ci'i- 
\]Mi\rs  et  do  TOrùliiaïules  furiuant  une  liorle  tic  luniachellu.  Il  ou  est 
clc  nii^inc  di)U!>  t()u(  le  J  ma  et  dans  la  vallée  de  Nozcroy.  Ses  caraciittvs 
sont  encore  cent  <|uu  ce|  éia&i  aiïecle  a»  Salëve.  Les  Uadiuliuii  «t 
les  Caprutitu*  du  déparlenieul  de  l'Aiu,  de  I3  Savoie,  oic,  mauipiciit 
dans  U'!>  (léparieiucnla  d<i  Jura  et  du  IIquIu  ,  ninïi  quu  (en  deiiU  du 
Pj^riudlon  <|uc  l'un  y  Inmve  à  AHemugitu  ot  2i  Tiioiiy,  |)i'éti  du  Uc- 
nèie.  I.'ameur  nuit  <iue  cet  éiagc  maïuiuc  daus  le  canton  de  Neu- 
chSlvl ,  c«  <|uc  nuiis  etamintroiis  ci-apréa.  UiiHu ,  des  rudiiHcius 
duBitulti  duut  nous  n'avions  lus  cucuie  tiarlé,  existent  diMiéiiiiiu'« 
(à  Cl  là  dans  [es  vallûcs  du  Jura,  ii  la  liuibee  des  dépùts  du  ijua- 
triëllie  iiro»|lc,  el  l'uu  de  ces  tamlieaus  t»  truuvu  daw>  la  \all.'u 
intime  de  Nozeroy,  prèiidef.liarbony,  où  il  parait  n'occuper  ([u'uMU 
E|ir[acc  de  (juelijues  mitres. 

M.  Lory  (t)  a  (lécouvert  dei  coudtei  créiacécg  nioin»  iticit  \\m%  1 
encore,  i  6  kil(ii)ivlres  au  midi  de  l'nnlarlîer,  uti  pcq  au-deiuuuii 
du  village  d'Qje,  oit  les  assises  jurassi(|ues,  ijui  funncitl  la  voûlo  1 
du   Laruioiit,  sout  prtis(|uo  verticalcsL    \\ec  elles  so  (rutiM'ut 
redressés,  sans  aucune  discordance  de  stratiGcaiion,  les  calcairii» 
n\nri)cux,  Quii  l'auteur  rappurtc  au  groupe  wealdicu,   les  cal- 
caires néocoiuieus   intérieurs,  les  marnes  bleues,  k$  calc)' 
GU|)éricur3  et  le  gault  composé  de  trois  assises ,  dont  d 
vert,  de  f^.S  d'épaisseur,  et  séparées  par  8  utélres  de  mariu 
plaalitjues.  |.cs  gras  vcris  reufermeut  les  Ammùniles  mam 
Sciiloth. ,  lyelti,  UjHV ,  Millelianm,  d'Orb, ,  Vlttocerca 


{I)  JÎh//.,  2'sér.,>ol.VI,i 


5/|8  BRESSE  ET  FEANCaE-COMTÉ. 

tfncus^  Sow.,  Avellana  incrassata,  d*Orb.  A  l'exception  des  débris 
(le  crustacés,  il  y  a  beaucoup  moins  de  fossiles  dans  la  marne  bleue. 

Au-dessus  du  second  banc  de  grès  vert,  viennent,  avec  une 
épaisseur  totale  de  50  mètres,  des  couches  d'abord  verticales 
comme  les  précédentes,  mais  qui  unissent  par  se  recourber  vers  le 
pied  de  la  colline,  de  manière  à  devenir  presque  horizontales  au  fond 
de  la  vallée.  Ce  sont  d*abord,  sur  une  épaisseur  de  10  mètres,  des 
bancs  de  craie  marneuse,  tendre,  gris  verdâtre,  avec  Ammonites 
rhotomagensis?  puis  6  à  7  mètres  de  craie  dure,  jaunâtre,  avec  de 
nombreux  Inocérames  (/.  cuneiformis^  d'Orb.?),  enfin  une  nouvelle 
assise  de  craie  grise,  marneuse,  passant  à  une  craie  plus  pure,  blanc 
grisâtre ,  d'environ  30  mètres  de  puissance  et  renfermant ,  outre 
rinocérame  précédent,  Turrilites  costatus,  Lani.,  Ammonites  va- 
rians,  Sow.,  A.  Mantelli ,  id.,  var.  Gentoni,  Brong.,  Pleuroto^ 
maria  formosa,  Lcyin.,  Holaster  subgiobosus^  Ag.,  etc.  On  n'y 
trouve  i)oint  de  silex,  mais  il  y  a  une  grande  quantité  de  concrétions 
ferrugineuses  en  boules  ou  en  cyhndres  mamelonnés,  à  texture 
radiée,  provenant  probablement  de  pyrites  altérées. 

!\1.  Lory  a  suivi  ces  dépôts  du  second  groupe  ou  de  la  craie  tuf- 
feaii ,  en  remontant  le  Doubs  jusqu'au  lac  de  Saint-Point,  où  ils 
forment  sa  berge  occidentale,  aux  villages  de  ce  nom  et  des  Gran- 
getles,  superposés  de  même  au  gault  qui  s'appuie  à  son  tour  sur  le 
groupe  néocomien.  L'inclinaison  est  ici  moindre  qu'à  Oye,  mais  il 
y  a  également  concordance  entre  les  sédiments  crétacés  et  juras- 
siques. 

L'auteur  pense  que  la  craie  luffeau  n'existe  que  sur  un  très 
petit  nombre  de  points  du  Jura,  et  il  en  cite  des  traces  dans  le  val 
de  Morteau  où  M.  Chopard  a  trouvé  des  Inocéraraes  et  le  Turrilites 
costtttus,  puis  au  nord  de  Besançon  ,  dans  la  vallée  de  l'Ognon,  où 
l'on  observe  deux  lambeaux  assez  étendus,  l'un  au  village  de  Moul- 
cley.  l'antre  entre  Auxon  et  Yoray.  Les  caractères  de  la  craie,  son 
épaisseur,  sa  superposition  au  gault  et  sa  concordance  avec  les 
étages  néocomicns  et  jurassiques  s'y  retrouvent  comme  aux  envi- 
rons de  Ponlarlier.  Dans  les  deux  localités  précédentes,  où  les 
couches  sont  très  lourmeniées,  la  craie  se  voit  au  pied  d'une  faille 
en  contact  avec  le  coral-rag  à  Montclcy,  et  avec  la  partie  moyenne 
de  l'oolitlie  inférieure  à  Auxon.  Outre  les  fossiles  que  nous  avons 
di^jà  cités,  et  surtout  l'Inocérame  toujours  le  plus  répandu,  M.  Lory 
signale,  vi  rs  le  bas,  le  Scaphiles  œqualis ,  cl  un  Spondyle  dans  la 
partie  supérieure  qui  paraît  manquer  \\  Saint-Point,  mais  il  a  omis 


BUESSK   ET   KHANCUE-COMTÉ.  âïO 

de  dire,  que  ces  lambeaux  avaient  été  dëji  parfaitemeiil  indiqués 
|);ir  A).  Ëlie  de  Beaumont  sur  la  rarie  géologique  de  la  France, 
quoiqu'ils  paraissent  avoir  écliappê  h  M.  Thirria,  lorsqu'il  publia 
son  excellent  travail  sur  lu  département  de  la  Haule-SaOnc.  il  en 
est  de  même  de  deux  lambeaux  probablement  itéucomieus ,  situés 
sur  le  plateau  jurassique  qui  sépare  la  SaAne  de  l'Ognon,  entre 
Graj',  Mornay  et  Pesincs,  aux  environs  de  Choyé,  Bucy-lcs-Gj,  le 
Trembloy,  eic.  UnGn  plus  an  S-,  près  des  grottes  d'Osselles,  dans 
la  vallée  du  Doubs,  M.  Pidancet  a  constaté  la  présence  de  la  craie 
recouvrant  encore  le  gault. 

Ainsi,  dit  M.  Lory,  Hur  les  deux  flancs  du  Jura  (vallées  basses 
de  rognon  et  du  Doubs ,  et  environs  de  Ncucbâtcl },  comme  dans 
ses  plus  hautes  régions  (vallées  de  Saiut-Puint  et  de  Mortcau}  on  re- 
trouve la  craie  tuiïeau  et  le  gault  avec  les  mômes  caractères  que 
dans  la  Champagne,  et  leurs  couches  qui  ont  participé  aux  méiiics 
dérangements  que  le  groupe  néoconiicu  sont,  c<immc  ce  dernier, 
concordantes  avec  les  assises  jurassiques;  aussi  ce  géologue  croit-il 
que  les  buulevcrsemeiils  qui  ont  aiïecté  la  craie  se  rattaclicnt  aux 
soulèveoienis  les  plus  récents.  Les  failles  de  jMontcley  et  d'Auxon 
ont  une  direction  O.-S.-O.,  Ë.-N.  E.  à  jicu  près  parallèle  aui  Alpes 
orientales,  et  il  en  est  de  même  des  couches  verticales  d'Oye,  tandis 
qu'à  Sainl-Poinl,  elles  se  relèvent  sur  le  flanc  d'uue  cbalnc  qui 
court  vers  le  N.  38°  E.,  se  rapporiani  ainsi  au  système  des  Alpes 
occidentales. 

Plus  i  l'ouest  encore,  en  se  rapprochant  de  la  COie-d'Or,  M.  Ro- 
zet  (1)  et  ni.  Ëbclmen  (2)  ont  signalé  presque  en  même  temps  des 
couches  crétacées  du  second  groupe,  formant  de  petites  collines 
dans  le  canton  de  iMirebeau ,  entre  Tanay  et  Viévigue ,  et  sur  les- 
quelles ces  villages  sont  bâtis.  Ce  sont  des  calcaires  marneux  jau- 
nAlres,  peu  solides,  des  lits  minces  de  grisa  glaucoiiienx ,  reposant 
,sur  une  marne  bleue.  Le  calcaire  marneux  a  présenté  i  31.  Itozet 
aaPeclm,  no  petit  Nautile,  desTérébratules,  une  Ammonite  voi- 
sine de  1'^.  letvesiensii  et  V /noceramus  Cuvierit?,  puis  des  rognons 
et  des  plaques  de  silex  corm^  des  cylindres  et  des  nodules  de  fer 
pyriteux.  Ces  rudiments  de  la  craie  luITeau  reposent  probablement 


(1)  Bull.,  vol.  IX.  p.  Ii8,  183S.  —  ,M.'m.  <!f  la  .W.  gc,.l.  de 
/Va/ire,  vol.  IV,  p.  127.  I8i0,  ""^ 


(î)  C(iH.,yol.  IX.  p.  373.  tl 


d'une  uiânMrti  MMicordftiité  inii'  te  coral-ng  qitt  «onstltM  le  141 
ehtiroiiiiahL 

ces  AMt%  fiim,  êA  établlmnt  reit(>h«lmi  ter»  te  M.  itê  éftttt  là 
1»  période  chMi(*ée  qiil  ont  emiveti  It  Provatcé  tt  lé  Oitttihliiê,  é 
ch  0OU8  rncwtriut  dan»  tonte  eette  étendne  ridentitA  des  |iriiMiipdÉ|r 
flinnes  qui  le»  ohi  snceèssivcltietit  iieopléek,  ne  prouvent  fiollit  (Ê^ 
pendant  d*tine  manière  ibsoitte ,  comme  te  croit  M.  LtMy«  que  M 
mêmes  eau  «e  coniinoatent  mm  inleftiuptioti  ters  1*0.  af  ise  editt 
od  M  déposaient  lea  «édlmeniA  conlempoiiilns  de»  ArdcHtiet ,  de  k 
Champagne  et  de  la  Basse-Bonrgogne.  Non»  n'âtods  Cdcortl  tMtÊÉt 
donnée  poor  admettre  que  la  ligne  aéluelte  de  partage ,  dont  ÉMU 
paHte  te  platean  de  Langfes  et  te  chaîne  de  h  CAté-dt>r,  ait  éii. 
franchte  00  reconverte  par  ces  eaut.  Nous  détona  aussi  t^eiff 
Ti^presslon  de  fbrmnHon  fluvio-matine ,  qUë  le-^méluo  gédffgW 
attribue  au  gault,  puisque  non  fteuleiucnt  on  u*y  trouve  point  de  corfi 
organisés  terrestres  ou  d*eaa  doUce,  Uiais  encore  parce  qo*il  eat  pM- 
(|ue  toujours  caractérisé  par  te  prédomiiiftocG  des  cépliàlopodei. 

M.  Thirria  (!)  avait  rappOMd  au  grès  vert  \t9  déf^AlS  de  miuerrf 
de  kt  pisirorme  du  département  de  la  Hauie-SaAnc ,  et  cela  par  Uâ 
iiHitib  suitants  :  (•  la  structure  du  minerai  semblable  1  ci*lte  iH 
(MiiiUies  jurassiques  ;  2*  le»  Ibssiles  feirugincut  qut  TaccouipagMll 
1*1  (|ul  tout  aussi  cent  de  la  formaiion  jurassique  ;  â*  te  propriété 
magnétique  de  ces  minerais,  due  il  du  silicate  de  protoxydc  àè  fer, 
comme  dans  les  minerais  du  deuxième  groupe  jurassique;  &**  la 
présence  d*un  conglomérat  calcaire,  évidemment  couiem|X)rain  du 
minerai  qui  coftstiluc  souvent  une  sorte  de  poudingue,  et  qui,  étant 
composé  de  détritus  des  trois  groupt?s  jurassiciucs,  a  dû  se  forincr 
immédiatement  après,  quoiqu'il  lui  soit  étranger  par  sa  strati- 
fication. 

C^es  motifs  n'étaient  certainement  pas  suffisants  pour  autoriser 
les  conclusions  du  saTant  ingénieur,  et  nous  croyons  que  la  pré-* 
srnce  de  dépôts  semblables  dans  le  département  du  Doubs ,  où  Ils 
sont  de  plus  recouverts  par  des  sédiments  tertiaires  lacustres,  tout 
en  constatant  qu'ils  sont  plus  anciens  que  quelques  personnes 
l'avaient  pensé ,  ne  suffit  pas  davantage  pour  tes  faire  regarder 
comme  appartenant  à  la  formation  crétacée.  Nous  ne  parlerons  donc 


(I)  BnII.,  vol.  VI,  p.  32.  4  834.  —  Statistique  miner,  et  gthf. 
fin  liépartemcnt  tic  la  Ilaulo-Saônv ,  p.  432;  in-8,  avec  carte  et 
coupes.  Basançon,  4  833, 


BR8SSB  ET  FRANCHE  COMTi.  551 

point  des  gisclnentâ  de  Nommay  et  de  Cbat*tnont»  décrits  par 
M.  Thirria,  mais  nous  dirons  que  les  motifs  invoqués  9  Vùpp\}{  de  la 
même  opinion  par  MM.  thurmann,  Simoii  et  d'autres  géologues,  ne 
résolvent  nullement  la  question  de  Tdgc  de  ces  dépôts  côHliits  sous  le 
nom  de  bohnerz ,  ël  que  M.  d*Omalius  d*llallay  a  eii  toute  raison , 
à  ce  qu^il  nous  semble,  de  rejeter  comme  incômpiètcë  les  |)reuVeâ 
du  parallélisme  proposé. 

Dans  un  autre  mémoire,  publié  en  18â6,  ftt.  thirHa  (1)  â  décrit 
sous  le  nom  de  terrain  jura-crélacé  un  ensemble  de  couches  qui 
recevait  dans  le  même  temps  d'un  géologue  suisse  celiii  de  terrain 
néocomieh ,  nom  qui  a  prévalu  et  que  nous  avons  adopté ,  quoique 
devenu  impropre ,  comme  toute  désignation  locale  établie  sûr  une 
connaissance  incomplète  des  faits.  Le  savant  ingénieur  français  avait 
proposé  cette  expression  de  jura-crétacé  pour  des  dépôts  qu'il 
croyait  se  lier  par  leurs  caractères  zoologiques  aux  deux  formations 
jurassique  et  crétacée,  et  qui,  dans  les  vallées  du  Jura,  se  trouvent 
adossés  aux  calcaires  du  irriisième  ou  du  second  groupe  jurassique. 
Ces  dépôts  suivent  jnsqu^à  une  certaine  hauteur  les  mouvements 
éprouvés  par  ceux  qui  les  supportent  d'une  manière  plus  ou  moins 
transgressive  ;  ils  semblent  donc  avoir  été  relevés  par  les  mômes 
phénomènes;  mais,  comme  ils  ne  se  montrent  qu'au  fond  des  vallées 
et  sur  leurs  flancs,  on  doit  penser  que  lors  de  leur  formation ,  les 
couches  jurassiques  étaient  émergées  en  partie. 

La  puissance  d'un  dépôt  pouvant  être  considérée  comme  propor- 
tionnelle à  la  durée  de  son  séjour  sous  les  eatix,  l'auteur  fait  remar- 
quer que  celle  de  la  formation  jurassique  décroît  à  mesure  que 
l'on  s'avance  vers  le  Jura  yiférieur  ou  occidental  qui  aurait  été 
émergé  d'abord.  Le  Jura  moyen  l'aurait  été  ensuite ,  et  enfm  le 
haut  Jura  ne  serait  sorti  de  dessous  les  eaux  qu'après  te  dépôt 
complet  des  sédiments  crétacés  dans  ses  vallées.  Ces  derniers 
s'étaient  plus  ou  moins  étendus  en  môme  temps  dans  les  vallées 
des  autres  parties  de  la  chaîne,  restées  en  communication  avec 
celles  du  haut  Jura  qui  étaient  encore  iminergées.  Lorsque  lo 
massif  montagneux  atteignit  sa  plus  grande  hauteur,  la  mer  crétacée 
ne  se  voyait  plus  qu*à  TE.,  où  se  déposèrent  le  gault  et  la  craie 
tuiïeau ,  dont  nous  avons  vu  cependant  des  traces  bien  caractérisées 
au  centre  et  à  l'ouest  de  la  chaîne.  Aussi  ne  doutons-nous  pas  que« 


(1)  Mémoire  sur  le  terrain  junt-crciacè  de  la  Franchç- Comté 
(Aiin,  des  mines f  3^  sér.,  vol.  X,  p.  95, 4836). 


552  BHESSE  £T  FRANCHE-COMTÉ. 

M  ers  faits  eussciU  été  connus  alors,  AI.  Thirria  n*eût  eu  cela  mo- 
difié sa  manière  de  voir. 

D'après  ce  géologue,  Thypothèsc  du  soulèvement  successif  du  Jora 
rendrait  compte  du  dccroissemenl  vers  l'O.  des  couches  jurassiques 
et  néocomiennes,  de  la  rareté  des  marnes  dans  le  haut  Jura,  et 
de  leur  fréquence  dans  le  Jura  inférieur,  comme  de  la  distribution 
des  fossiles .  dont  le  nombre  diminue  lorsqu'on  s'avance  de  1*0.  à 
TE.,  ou  qui  deviennent  de  pins  en  plus  rares  dans  le  Jura  supé- 
rieur. Mais  la  mollasse  étant  aussi  redressée  contre  certaines  pentes 
de  ces  montagnes,  il  en  résulte  que  les  chaînes  n'ont  pris  déûniti* 
vement  leur  relief  actuel  que  lors  du  soulèvement  des  Alpes  occi- 
dentales. £n  outre ,  soit  que  l'on  considère  le  groupe  néocomieD 
comme  la  partie  inférieure  de  la  formation  crélacée,  ou  bien  comme 
constituant  une  formation  distincte,  les  conséquences,  continue 
M.  Thirria  ,  diiïéreraienl  toujours  de  celles  qu'a  présentées  M.Élie 
de  Beaumont,  puisque  dans  le  premier  cas  il  faudrait  qu'il  y  eût. 
concordance  avec  les  dépôts  créiacés  ou  plus  récents  {grès  vert)^  ce 
qu'il  n'admet  pas,  et  que  dans  le  second  on  devrait  avoir  recoui^  à 
un  soulèvement  spécial,  placé  entre  celui  du  troisième  groupe  ju- 
rassique et  celui  qui  a  dérangé  ce  même  grès  vert  (gault  et  craie 
tuflcnu).  On  a  vu  en  eiïct  que  dans  le  Dauphiné  un  dérangement 
notable  s'était  produit  entre  les  calcaires  à  Caprotines  et  le  gault; 
or,  pour  M.  Élie  de  Beaumont,  le  soulèvement  des  chaînes  du  Jura 
est  antérieur  h  ce  dernier.  Enfin ,  il  faudrait  que  tous  les  soulève- 
Uïcnls  successifs  se  fussent  manifestés  dans  la  même  direction  ,  ce 
qui  n'est  pas  le  cas  ordinaire. 

•M.  Thirria  qui  a  étudie  dans  les  départements  du  Doubs,  du 
Jura,  de  la  Ilaïue- Saône  et  en  Suisse»les  couches  néocomiennes, 
donl  l'ensemble  ne  conslilue  pour  nous  que  l'étage  inférieur  du 
groupe,  les  décrit  comme  composées  de  marnes  et  de  calcaires  al- 
ternant. Leur  puissance,  qui  augmente  de  l'O.  h  l'E.,  n'excède  pas 
12  métros  dans  la  Haute-Saône  et  en  atteint  55  dans  le  Jura.  Les 
marnes  sont  schistoïd( s  ,  bKuairrs,  grisâtres  ou  jaunâtres  et  leur 
épaisseur  totale  est  de  25  mètres.  Les  fossiles  y  sont  nouibreux ,  et 
ranlcur  croil  que  les  uns  sont  jurassiques,  les  autres  créiacés,  qu'il 
y  vn  a  de  communs  aux  deux  formations,  et  que  très  peu  sent 
proj)!('s  à  ces  couches.  Des  sables  qiiarlzcux  verdûlres  y  sont  su- 
bonioîinés  ainsi  que  lesainasde  gypse  saccharoùlc,  scbistoïde,  bhmc, 
gi  is  ou  rou^eâtre,  dont  nous  avons  déjà  parlé.  Ceux-ci  sont  alignés 
du  N.-K.  au  S.-O.  dans  la  direction  des  chaînes,  et  compris  dans 


BRESSE  ET  FRANCHE-COMTÉ.  555 

une  zone  de  6  à  5  kilomètres  de  large.  A  la  Ville-dc-Pont  et  à  la 
Rivière  (Doubs),  ils  sont  exploités.  Dans  la  première  localité  le 
gypse  a  6  à  7  mètres  d'épaisseur,  et  repose  sur  le  calcaire  de  Port- 
land  ;  dans  la  seconde,  son  épaisseur  n'est  que  de  1  à  3  mètres ,  et 
il  recouvre  des  dolomies  du  coral-rag.  A  Foncinc-Ie-Bas  (Jura),  Titt- 
clinaison  est  de  12  à  15  degrés  au  S.-E.  et  l'épaisseur  de  12  mètres. 
L'auteur  pense  que  si  certaines  couches  sont  plutôt  dolomitiques 
que  d'autres,  cela  tient  à  ce  que,  dans  l'origine,  les  calcaires  étaient 
plus  propres  à  être  dolomitisés,  et  qu'il  a  pu  en  être  de  même 
des  gypses  produits  par  des  émanations  sulfureuses,  réagissant  sur 
les  bancs  calcaires. 

Les  calcaires  alternent  avec  les  marnes  précédentes,  mais,  h  l'in- 
verse de  celles-ci ,  ils  sont  d'autant  plus  épais,  qu'ils  sont  plus  élevés 
dans  la  série.  Ils  sont  jaunâtres ,  grisâtres,  rougcâtrcs,  marno- 
compacles  ou  subcompactes,  lamellaires  ou  grenus,  oolithiqnés 
ou  suboolithiques.  La  teinte  jaune  y  domine,  et  ils  renferment  dïes 
grains  verts.  Dans  les  assises  inférieures,  des  grains  irréguliers  de 
minerai  de  fer  y  sont  disséminés.  Vers  le  haut,  ce  sont  des  silex  en 
rognons.  Un  banc  de  calcaire  bitumineux  y  est  subordonné  dans 
le  Val -Travers. 

Le  minerai  de  fer  du  déi)artement  du  Jura  diffère  du  minerai 
pisiforme  ou  en  grains  de  la  Haute-Saône ,  en  ce  qu'il  n'a  pas  une 
structure  à  couches  concentriques  s|)héroIdalcs  aussi  nette.  Il  s*en 
rapproche  néanmoins  par  sa  composition  chimique,  et  sa  position 
géologique  est  la  même.  M.  Thirria  revient  ici  sur  l'opinion  qu'il 
avait  déjà  exprimée,  que  ces  minerais  ont  immédiatement  succédé 
au  calcaire  de  Portiand ,  de  même  que  les  dépôts  néocomiens  aux 
dépôts  jurassiques ,  et  qu'ils  se  présentent  aussi  dans  les  dépressions 
des  monts  Jura,  mais  point  sur  les  sommités.  En  résumé,  ils  seraient 
du  même  âge  que  les  sédiments  crétacés  inférieurs,  et  se  seraient 
formés  dans  des  circonstances  différentes,  mais  pour  le  Jura  occi- 
dental, ce  parallélisme  est  d'autant  plus  conjectural,  qu'ils  ne  sont 
recouverts  que  par  des  dépôts  tertiaires  lacustres. 

Nous  nous  abstiendrons  de  citer  les  fossiles  (pie  signale  l'auteur, 
parce  qu'à  l'époque  où  il  écrivait  leur  détermination  ne  pouvait 
être  faite  de  manière  à  conduire  à  des  résultats  concluants. 


CHAPITBI:   X. 

roilMATIOH  CIIËTACËË  DE  LA.SUISSK  ET  DE  LA  SAVOIE. 


Les  <)f  i)6ts  crf'tacfs  (lit  Tcrsani  Buissc  tlu  Jura ,  comme  ccilx  de 
la  Savoie,  hVIriiI  que  la  cuillinuaiion  iiiimMlalc  de  ireux  cjuc  nous 
Tenons  (Vt^tUdier  i]e\mh  le  Uiupliinë  jusque  ddn»  les  dËpanemcnls 
(tu  Unubs  L>t  (le  la  HaUle-SnOne,  nous  passerons  de  suite  i  leur  exa- 
men en  ttiius dirigeant  dtiN.-E.  au  S.-0.,dcs  environs  ttc  Sole ure  i 
ceux  de  Cliainbfry  où  ils  sont  bien  dËvcloppës,  parfaitement  ca< 
ractérisi?»,  cl  où  leurs  ra]t|iorts  sll-aligraphiques  mnt  toujours  Taciles 
i  saisir,  neinoniaiit  cilstiitc  eu  sens  inverse ,  lu  long  du  Tcrsatit 
iiuj  d-ourj-t  des  Alpi's,  nous  y  rocliercherons,  au  ndlii'ti  des  grands 
buti  lève  l'île  me  lit  s  et  des  modifieatiuiis  qu'ils  ont  subis,  tes  repri^srn- 
lanls  de  ces  assises  riilacées  de^  pentes  oppusC'CS  du  Jura.  Crltc 
luarchc  nous  parait  A  la  Tuis  plus  simple  ci  plils  coiirormc  il  la  dispo* 
sitiotj  gntërale  et  aiiï  rai  actères  des  eouclies ,  que  si  nous  avions 
voulu  étudier  en  mênic  letnps,  soit  duN.-Ë.  auS.-0.,  soit  lotit  aU' 
liTiiicnt,  les  deux  cOli's  du  grand  bassin  de  la  Suisse. 

L'eiisteiicc  du  groupe  hiHrîeur  de  la  forinallon  crétacée  sur 
le  revers  oritnial  dil  Jura,  parlicUliÈrement  aux  environs  de 
Neucbâiel,  a\iiit  Hi  5ou]içniiiiËc  il  y  a  pr^  d'Un  demi  siècle,  par 
M.  I..  de  Bucli  (1).  l'Ius  tard ,  les  reclierches  de  SI.  Elle  de  Beau- 
mont  [2)  ont  puissamment  coniribiié  i,  conGruicr  cette  preinitro 
vue ,  mais  ce  dernier  savant  n'ayant  poinl  piililiO 
descriptif  spécial,  celle  Tériié  no  fui  pas  r{ n éraleui en t admise j 
il  lui  inamitiait  encore  ce  caraciêre  d'iîùdonco  t 
cette  individualité  en  quelque  sorte  nécessaire  { 
liïcnicni  adoptée  comme  telle!  enfin,  la  d£mi)M 


(1)  Catiilngue  mamucril  d'une  ciillrrt'on  de  rochi-*  _ 
snittcs  woiilagnrf  de  Neurlifiltl,  1803.  Ueo  copie  docu 
foiW  par  Douidel  (de  la  Nièvre),  o  élé  offerte  par  H.  B*ii 
ciclé  géologique  de  France,  ot  déposée  dans  m  bibliol 

(2)  .V«/..  rf«*c,«a(.,ïol.  XVIU,  p.33.1820, 


556  Sl'ISSR   £T  SAVOIE. 

n*cn  avait  pas  élé  donnée,  cl  elle  rencontra  mémo  un  obstacle  im- 
prévu dans  Topinion  qui  tendait  à  placer  cesdé|)ôts  marins  de  Test 
sur  l*borizon  du  groupe  wealdien  fluviaijie  de  l*ouest.  En  outre, 
ce  que  Ton  dut  regarder  d*abord  comme  un  tout  assez  simple,  d'une 
faible  puissance,  et  caractcM'isé  par  une  seule  faune,  lorsqu'on  vint 
à  embrasser  un  plus  vaste  champ,  se  trouva  n'être  plus  que  le 
membre  inférieur  d*un  groupe  très  complexe,  très  varié,  fort  épais, 
et  pendant  la  formation  duquel  s'étaient  succédé,  au  moins  sur  cer- 
tains {)oint8,  trois  faunes  différentes. 
EoTiront  M.  de  Montmollin  qui,  le  premier,  donna  une  description  détaillée 
Naacbfttci.  ct  Suffisamment  complète  de  ces  couches  crétacées  inférieures,  aux 
environs  de  Neuchâiel,  fut  aussi  le  premier  qui,  quelque  temps 
après,  indiqua  leur  véritable  place  dans  la  série,  mais  il  oublia  une 
ebose,  sans  doute  fort  insignifiante  en  elle-même ,  quoiqu'elle  dât 
lui  enlever  pour  bien  des  personnes  le  mérite  dé  sa  découverte  :  ce 
fut  de  lui  donner  un  nom  particulier.  Un  autre  géologue  s'empressa 
de  réparer  cette  inadvertance  et  rintroduction  dans  la  science  du 
mot  ncocofnien  valut  à  son  auteur  presque  autant  d'honneur,  que 
s'il  eût  démontré  le  fait. 

A  la  base  du  calcaire  jaune  de  Ncuchâtel,  on  voit  par  places, 
^  dit  M.  de  Montmollin  (1),  des  couches  très  fracturées  de  calcaires 

oolithiques ,  passant  du  jaune  au  brun ,  avec  quelques  grains  de 
fer  silicate,  et  reposant  sur  l'étage  de  Portland ,  à  stratiûcation 
discordanio,  au  moins  sur  un  point.  Au-dessus  vient  une  marne 
de  10  à  12  mètres  d'épaisseur,  d'un  bleu  gris  et  jaune  vers  le 
haut.  ToiUe  l'assise  est  fré((uemmcnt  traversée  de  veines  de  car- 
bonate de  chaux.  Les  fossiles  sont  nombreux ,  surtout  h  la  (>arlie 
supérieure,  et  sur  la  marne  sont  des  bancs  de  calcaire  jaune,  rou- 
geâlre,  bleuâlrcou  verdâtre,  souvent  oolilhique  et  ron)j)lis  de  cor(>s 
organisés.  A  mesure  qu'on  s'élève  dans  la  masse,  les  couches  sont 
de  moins  en  moins  brisées,  la  marne  jaune  qui  les  sépare  diminue, 
et  l'un  trouve  des  rognons  calcaires  déprimés,  disposés  dans  le  sens 
de  la  stralificaiion.  A  16  ou  18  mètres  de  la  marne  bleue  précé- 
dente, on  atteint  le  calcaire  jaune  proprement  dit,  plus  compacte 
et  h  grain  plus  (in  vers  le  haut  que  ceux  de  la  base.  Kn  résumé,  cet 
enscuïhlc  de  strates  calcaires  et  marneux  peut  s'exprimer  ainsi ,  en 
allant  de  bas  en  haut  : 


(I)   Mr/iintrcsur/c  terrain  crclacc  du  Jura  [Me m.  de  la  .SV/r.  fies 
n.'.  tiat,  de  Netichdtelj  vol.  I,  p.  49,  ^836). 


Sni&SB  ET  SkVOIK.  5S7 

Milr». 

i.  Calcai ni  jaune  iQfôrieur;  au  moioR.  ...  7 

5.  Haroe  bleue 10 

3.  Calcaire  jaune  en  couches  brisées 7 

i.  Calcaire  jaune  avec  des  masses  siliceuses.   .  13 

6.  Calcaire  jaune  propremenl dit;  au  moioa.  .  10 

Ce  syslème  de  couclies  revêt  les  flancs  niéridionaoi  du  Jura,  et 
occupe  lu  fond  de  plusicuni  vallées  longiludiitilea,  où  il  est  ordiiiai- 
rcmetil  recouvert  par  des  dépôts  lertiiircs.  Adossé  au  pied  des 
montagnes  qui  longent  ces  vallées ,  les  tranches  de  ses  couches 
sont  souvent  masquées  par  les  sédimeuts  tertiaires  qui  s'étendent  aa 
dclï  pour  reposer  diicciement  sur  les  strate»  jurassiques. 

Les  points  où  cette  série  peut  être  le  mieux  observùe  so»t  Ica 
bords  du  Scyon ,  à  sa  sortie  de  la  gorge  de  la  moulagne  de  Cliao- 
moiit ,  autour  du  cliâicati  de  Ncticliàtei ,  duos  le  lit  même  du  tor- 
rent, où  l'on  voit  la  «upcrposiliou  du  calcaire  jaune  au  calcaire  do 
Poi  lland ,  puis  en  suivaut  les  couches  sur  la  rive  nord-ouest  du  lac 
d'une  part ,  jusqu'à  Neuville ,  et  de  l'autre  dans  le  canton  de  Vaud. 
Autour  de  Neuchâiel ,  les  calcaires  jaunes  plongent  de  20  b  25  do- 
grés  au  S.-E. ,  et  dans  luuie  celte  ligne  les  calcaires  de  Puriland 
plongent  suus  eux  avec  une  inclinaison  plus  prouoncéc.  l.cs  cal- 
caires  jaunes  disparaissent  cui-méaies  suus  la  mollasse  comme  au- 
dessus  de  Buudry,  et  semblent  occuper  le  fond  du  grand  boïsia 
tertiaire  qui  sépare  le  Jura  des  Alpes. 

De  l'examen  de  ces  assises  dans  plusieurs  vallées  longitudinales 
des  munis  Jura,  M.  de  Motitmollin  conclut  qu'elles  y  reposent,  b 
Btraiilicaiion  discordante,  sur  les  dépôts  secondaires  plus  anciens, 
et  qu'elles  sont  recouvertes  par  les  sédiments  tertiaires,  quaternaires 
et  modernes.  Bien  que  la  déterniination  des  fossiles  ne  dût  pas  être 
alors  très  rigoureuse,  l'auteur  n'en  déduisit  pas  moins  que  ces 
strates  avaient  été  formés  i  peu  près  i  l'époque  du  green-eanâ. 
Nous  verrons  qu'il  précisa  bientôt  ce  qu'il  entendait  par  celte  Vlr^ 
pression  vague  de  greeii-sand,  laquelle  n'a  pins  de  sen^  aujoani 
d'hui.  Les  uns ,  sans  trop  savoir  pourquoi ,  l'appliquaient  alors  i 
grès  vert  supérieur  et  au  gault ,  les  autres ,  au  grès  verl  inrériciiiy 
ua  petit  nombre  à  la  réunion  de  ces  trois  groupes,  tandis  i\\i( 
l'est  et  le  sud  de  la  France,  la  Suisse  et  la  Savoie,  on  entiinla 
grèt  verl  sott  le  gault  seul ,  soit  la  craie  tuffeau  qui  le  recuui  i  e  jiar  " 
places. 

Avant  la  pi'Ttode  iiéucoinienne,  nous  |>rpnons  ici  le  luul  poiii'  la 


558  SUISSE  ET  SAVOIE. 

partie,  le  Jura  était  compuso  do  monlognes  pi'u  élevées,  allongées 
en  chaînons  à  peu  près  parallèles  à  la  direction  générale  actqelle.  La 
mer  occi^pa  les  intervalles  de  ces  chuinons,  et  y  dé|K{$a  les  couches 
crétacées.  Avant  la  Gn  dp  Tépoquc  secondaire,  h%  CAlcaireu  jaunes 
furent  soulevés,  et  les  sôdimontM  tertiaires  se  foi  inèrout  sous  les  eaux 
qui  occupaient  encore  le  fond  des  dé))rcssions.  Â  la  fin  de  la  seconde 
période  tertiaire,  toute  la  chaîne  des  nionls  Jura  fut  portée  à  une 
plus  grande  hauteur  ;  les  montagnes  déchlri  es  produisirent  les  formes 
accidentées  que  Ton  remarque  aujourd'hui  ;  puis  de  nouvelles  et  der- 
nières modifications  eurent  encore  lieu  lors  du  soulèvement  des  Al|>eâ 
orientales.  Cette  manière  de  voir  de  M.  de  Montntollin  s'accorde  donc 
sensiblement  avec  celle  de  M.  Ti)irria,  de  M.  Marcou  et  de  MM.  Lqry 
et  Pidancet  ;  seulement  ces  deux  derniers  n'admettent  point  de  discor- 
dance entre  les  slrates  crétacés  et  jurassiques,  discordance  que  ious 
les  autres  géologues  ont  reconnue  avec  M.  Élie  de  Beaumont. 

Nous  ferons  encore  remarquer  ici,  co.mme  pour  le  Qauphiné, 
que  dans  la  succession  des  phénomènes  sédinieniaires  et  des  soulè? 
vements  qui  les  ont  interrompus,  les  aqteurs  que  nous  venons  dQ 
citer,  à  Texception  de  M.  Élic  de  Beaumont,  ont  fait  complètement 
abstraction  des  dépôts  nummuliliques  et  de  Timmense  periurhatioif 
qui  les  a  séparés  de  la  mollasse;  il  semblerait,  suivant  eux,  que 
celle-ci  a  succédé  immédiatement  aux  derniers  dépôlîi  crétacés.  Or^ 
ces  couches  h  Nummulites  avec  le  flysch  qui  les  surmonte,  n*ayai\( 
point  laissé  de  traces  entre  la  mollasse  et  les  sédimenls  crétacés  les 
plus  récents  du  Jura ,  il  faut  de  toute  nécessité ,  (|ue  ces  derniers 
aient  été  complètement  émergés  pendant  la  période  nuinmulitique^ 
Il  y  a  donc  eu  un  double  phénomène  d'élévation  ,  puis  d'abaisse- 
ment, dont  les  géologues  précédents  n'ont  tenu  aucun  compte. 

L'extension  et  les  limites  de  l'étage  néocomien  inférieur  du  can- 
ton de  Neuchâtel  ont  été  bien  exprimées  par  M.  de  Monimollin 
sur  la  carte  topographique  qu'a  drossée  M.  J.  F.  d'Osterwald  (J)^ 
et  la  même  année,  M,  de  Montmollin  (2]  ayant  comparé  lesi 
fossiles  du  grès  vert  inférieur  de  l'île  de  AVight  a\ec  ceux  des 
couches  marneuses  de  Neuchâtel ,  en  déduisit  le  synchronisme  dcii 
deux  dépôts  et  la  nécessité  de  les  désigner  sous  un  même  noin, 
M.  Studer  partagea  complètement  cette  manière  de  voir  en  rejetant 


'\)  Mvm.  de  la  Soc.  des  .se.  natur.  de  Neuchâtel^  vol.  H.  4  839. 

[2)   VciluindL  dcr  schivcizcr,    bci   ihicr  FcisainmL  zti  Ucra  ^ 
p.  49,  1839. 


SUISSE  ET  SAYOIE.  {j59 

rassimiiation  qui  avai^  é(é  faite  des  dépôts  lUiirins  de  l'est  de  la 
France  et  de  la  Suisse  avec  le  groupe  wealdien  de  rAq{;leterre. 
M.  Agassiz,  d*après  tes  caractères  des  pissoqs  qu'on  y  trouve,  con- 
sidérait d'ailleurs  ce  dernier  comme  appartenant  i  |a  période  juras 
slque. 

Ce  fut  à  la  réunion  de  la  Société  géologique  de^  monts  Jura ,  te-  obiervation 
nue  à  Besançon  au  mois  ({'octobre  1835,  que  M.  Thurmann  pro* 
posa  de  dimner,  au  moins  provjsoireipent,  le  nom  de  terrain  néc" 
comien  {neocomierisis  ou  de  Neuchâtel)  à  l'ensepible  de  couche^ 
que  venait  de  décrire  M.  de  Montmollin.  Il  indiqua  en  qiéo^e  temp^ 
ses  rapports  avec  les  dépôjs  contemporains  du  Jura  français,  çoqime 
avec  une  partie  de  ceux  qu'il  avait  qbsecYés  à  la  Perte  du  Rhône. 
Voitz  (i),  en  chercha.ttt  à  iquliver  la  nouvelle  dénomination,  Gt 
voir  que  çeije  de  ten*ain  crélacé  du  Jura ,  employée  par  M.  de 
Monlmollin,  était  aussi  impropre  que  celle  4ç  terrain  jura-crétacé^ 
proi)osée  par  M.  Thirria  ;  mais  il  résulte  de  cette  discussion ,  qu'elle 
n'aurait  certainement  pas  eu  lieu,  si  la  formation  crétacée  d'Angle- 
terre, et  sqrtqut  la  faune  du  grès  vçrt  inférieur,  eût  été  alors  mieux 
connue  des  géologues  du  continent.  On  vpit  de  plus,  qtie  les  fossile^ 
des  marnes  et  des  calcaires  de  Neuchâtel  (talent  bien  imparfaiten^ent 
déterminés,  puisque  sur  38  espèces,  on  en  admettait  12,  comme 
exclusivement  jurassiques,  /i  çoqime  appartenant  aux  deux  forman 
tiens }  9  coipme  crétacées,  7  comme  propres  à  (^  localité,  et  eiiGn 
6  (Jouteuses,  conclusion  contre  laquelle  se  prononça  M.  Peshayes  (2) . 

Dans  Iç  seconct  çahicf  de  son  ^ssai  sur  les  soulèvements  jurasi 
siques  (3) ,  [U.  Thurmann  •  a))r^s  avoir  esquissé  (a  disposition  de 
ces  dépôts,  a  égale(neu(  insisté  sur  leur  stratification  discordaiU<^ 
en  général,  par  rapport  5  I9  formation  jurassique  sous-jacente. 

La  place  du  groqpe  néQÇpmien  relativement  au|:  autres  rocher 
crétacées  du  même  pays  9  été  confirmée  par  la  présence,  au-dessMS 
des  calcaires  jaunes,  à  Souaillon ,  sur  le  chemin  de  Saint-Biaise,  h 
Cornaux,  au  novd-est  de  Neoebâtel,  d'une  couche  renfermant  les 
4mm(mt(€s  na\iiçulç^*U  ^  rAQi<mi(i$mi%%  mims^  h  Twrilites 
Bergerie  dQ«  lHOCérmUi  dei  ^(^fMftr,  m%  indiquant  ici  l'hori» 


(4)  3^.,  voK  IX^  p.  49.  4»S7.  —  I^.  et  3tqder,  Neu.  Jahrb.^ 
4936,  p.  5S  el  6». 

(i\  Ib.,  vol.  VII,  p.  if».  4*36. 

(3)  ln-4.  Porrentruy,  4  836,  by^o  xktkQ  Carte  orogrnphique  et géo' 
iogirjue  du  Jura  bernois  et  des  coupes. 


é»U 


(1).  DibHide 

ce  dcpltt 

Ftociaid.  ri  SMAhUs  »  cdks  de  h 
■nCnlopQMf  et  fÊt  Iran  woêêubê^  ■rantCBl  Mm  4p 
pidi  dfl  J  va  «M  lorle  de  rédr,  prtefltaat  a  face  ahraplfB  da  clli 
de  h  MOfliapK,  doat  cfci  9i»liC|Mte  pv  «M  valée  oa 


AgVMi,  dans  n  Aor&enr /ef/oMilef  en^lem  Ai  J'!Hnf(S), 
a  décrit  12  espèces  d*écUoodenMs,  doat  8  aornellesL  Fnû  ki 
t  qoi  élaicBt  éfjk  onuiims,  mae  seale,  le  Tuemier  <  nwjrfiMf i. 
Ag.«  {Hùlaaier  id,,  id.,  5/»lciig«tt  fctew,  Lan.  •  &  Aefaefîa», 
Mr.,  5.  argil&teaM  PhOL),  ooos  «aride  protcair  des  fnnr^ii 
IrfeeoMemMs;  les  autres  auraieat  éli  trooféei  daaa  Teasise  fié 
ttoaa  fenoos  de  signaler  d'aprti  Dabois  de  IkiaipéreaEL 

Les  pvois  do  petit  basria  de  b  GhaaiHle-Fiaods  étMfi&  pv 
H.  Hieolet  (A)  sont  formées  par  les  calcaires  de  Fortbnd^  ci  je 
fiod  est  occapé  par  des  dépOu  crétacés  et  tertiaiirea.  Les  rodMS 
crayetnes  compreoneat  de  bas  en  hast  des  marnes  janoei  op 
UeiwSt  arec  des  fragments  de  calcaire  janae.  On  f  trooTe  VExo* 
gyra  Ccnltmi^  d*Orb.,  Mmmontifef  a^per^  lier.,  dea  Cima, 
Trigania^  Peden^  Tertbratula  biflicata.  ?ar.  aouto,  de  Bocb. 
T.  depretsa^  Sow. tToxaster  complanaius^  Ag.,  Echinus  Montmol* 
Uni ^  Ag.,  Diadema  omnium,  id.  Ao-dessus  sont  des  calcaires 
oolithiques,  jaunes,  désagrégés,  sans  stratification  apparente,  rea- 
fcTmant  des  masses  siliceuses  amorphes,  d*assez  grandes  dimeusioos, 
et  ccliuieuses.  Les  cavités  sont  irrégulières,  vides  ou  remplies  de 
calcaire  jaune.  On  trouve  dans  ces  sortes  de  rognons ,  les  lerebr^ 


(4)  Nous  trouvons  dans  le  rapport  qu'a  fait  M.  Elle  de  Beaumoot 
sur  un  mémoire  do  M.  itier,  qu*en  1837  Dubois  aurait  montré  au  sa- 
vant académicien  des  Caprotines  (désignées  alors  sous  le  nom  do  Dicé- 
ratesjdans  un  calcaire  superposé  aux  calcaires  jaunes  et  aux  marnes 
bleues  de  ce  pays.  S  il  en  est  ainsi,  le  deuxième  étage,  quoique  t^- 
mentaire,  existerait  donc  jusqu'ici,  et  devrait  se  trouver  sous  les 
couches  à  Ammonites  dont  on  vient  de  parler. 

[2|  Bull.,  vol.  VIII,  p.  385.  4  837. 

,3|  Mém.  da  la  Soc.  dts  se.  mit.  de  Ncuclidtcl^  vol.  J,  p.  4Î6. 

[4)  Ib,^  vol.  II,  avec  carte  et  coupes.  4839. 


SUISSE  ET  SAVOIE.  561 

tula  biplicata,  var.  acuta^  la  T*  depressa  cl  VExogj/ra  Coulom,  h 
l'état  siliceux.  Le  calcaire  contient  quelques  uns  des  fossiles  de  la 
marne  précédente.  Une  autre  bande  calcaire  parallèle  à  celle-ci  est 
composée  de  couches  plus  ou  moins  épaisses,  inclinées  en  sens  ia- 
\'erse,  et  plongeant  de  /!iO  degrés  au  S.,  ou  vers  les  calcaires  de 
Portiand  du  versant  méridional  de  la  vallée.  On  y  observe  des  dents 
de  saurien  et  de  Pycnodus,  des  Ammonites  ^  Trochus^  Natico , 
plusieurs  Nerinea,  le  Pterocet^a  Pelagi  ^  des  Pboladomyes ,  la 
TereWatula  biplicata^'Sdx.acuta^VOstrm  carinata^  VExogyiYi 
Couloni ,  le  loxaster  complanatus^  etc. 

Dans  le  val  de  Sainl-Imier,  situé  au  N.-£.,  les  assises  néoco- 
miennes  inférieures  sont  aussi  caractérisées  par  VExoyyra  Couloni, 
la  Terebratula  biplicata,  var.  acuta,  la  J.  depressa,  Sow. ,  la  Ser^ 
pula  heliciformis,  Y  Ammonites  asper,  le  loxaster  complanatus,  le 
Strombus  Pelagi,  Al.  Brong.  [Ptei^ocera],  etc.  Au-dessus  vient  un 
sable  jaune  verdâtre,  dont  les  fossiles,  à  l'état  de  silicate  de  fer,  sont  : 
V Inoceranius  concentricus,  Sow. ,  1'/.  sulcatus,  id. ,  l'un  et  l'autre  très 
abondants,  le  Spondylus  strigilis^  Al.  Brong. ,  des  fragments  d'Arn* 
monites,  voisins  des  i4.  canteriatus  ei  inflattis ,  des  Térébratules , 
Nautiles,  Arches,  Pectoncles,  Céritcs,  etc.  Ces  mômes  sables  verts 
fossilifères  existent  aussi  dans  la  vallée  de  la  Chaux-de-Fonds,  à 
Sainte-Croix,  dans  le  Jura  vaudois,  avec  le  Turrilites  Bergeri ^ 
comme  dans  le  département  du  Doubs  à  Voray,  et  M.  Thurmaou  (1) 
nous  paraît  rapporter  avec  raison  tous  ces  gisements  au  gault  de  la 
Perte  du  Rhône  et  des  Fiz ,  dont  nous  parlerons  plus  loin.  Il  est  re- 
marquable que  ces  sables  n'aient  pas  encore  été  signalés  sur  le 
vei*sant  de  Neuchâtel ,  entre  les  couches  de  craie  à  Ammonites  no- 
vicularis,  varians,  rhotomagensis ,  etc.,  et  le  groupe  néooomien. 

Si  les  calcaires  néocomiens  ne  s'étendent  pas  au  N.-O.  plus  loin  Caatoa 
que  Bienne ,  des  dépôts  ferrugineux  que  nous  avons  déjà  vus  dans  soioûre. 
la  Franche-Comté,  placés  sur  le  même  horizon  par  quelques  géo- 
logues, sont  assez  développés  au  delà ,  dans  le  canton  de  Soleure. 
Sous  le  nom  de  tenmn  sidérolithique ^  M.  Grcssly  (2)  décrit  ce 
que  ses  prédécesseurs  avaient  depuis  longtemps  désigné  sous  celui 
de  bohnerz.  Le  minerai  de  fer  en  grains  est  le  premier  dépôt  que 
l'on  trouve  appuyé  contre  les  flancs  des  montagnes  jurassiques.  Il 


(1)  Biili.,  vol.  IX,  p.  434.  4  838. 

(2)  Observations  géologiques  sur  le  Jura  soleurois  (Nouveaux 
mcm.  de  la  Soc.  hvlvct.  des  se.  nnt,^  vol.  V,  p.  245,  4  841). 

IV.  20 


TTT 


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é^  t.ktlmt  junsmnw^  ;  tk  suerait  on  r껫iiat  ccop^anbie  asx  cfBp- 


SU10&8  ET  SJkVOIir,  563 

donné»  pir  k%  ûmia*»  ihennsles.  lis  femi^ni  dus  à  dis  vapeurs 
inc»i)d^se«nt0«,  ebai^gito» d'acides «l  d'oi ydei,  pAici^uraMi  \v^  fruits 
aujiuird*bui  remplies  de  brèclies  eiiueniéfei  par  le  (ci*  h^pBik|iie 
auiorplic,  i  dfôs  ^anclicinents  r4els  de  masses  niiuérairs  {l'n  ugi- 
iieuses,  en  fusion  ignée  ou  piteuse,  remplissant  les  failles  iransvn  si's 
et  les  tavernes,  k  des  fdets  d'eau  s'écbsppaot  par  de  peliics  ûiistircs 
et  dé(N)sani  des  oxydes,  des  bilieales  terrcqi  et  des  argiles  blanpliâs 
très  savonpeuiscs,  h  des  sources  chaudes  jaillissant  comme  lei  goysi^H, 
enfin ,  à  des  cratères  d'éruption,  situés  sous  les  failles  longitudinales 
des  vallées,  entre  dcui  ou  plusieurs  chaînes. 

I^îs  trots  preniiers  modes  de  formation  auraient  eu  lieu  sur  les 
flancs  des  parties  soulevées,  dans  dos  points  isolés  ou  daiis  les  ravina 
formés  par  les  rus  jurassiques  t  les  deiis  derniers  auraient  occasionné 
pluiôt  les  vastes  dépôts  ferrugioeui  qui  remplissent  le  fond  des 
vallées  longitudinales.  Do  plus,  ces  effets  se  sont  manifestés  jusque 
dans  les  ealfaires  jaunes  et  se  sont  prolongés  en  s'atténuant  de  j)lus 
eti  plus  Jusiiu'ft  la  mollasse ,  oà  après  un  dernier  effort  ils  ont  cotut 
pléteineiit  ces.*-é.  Enfin,  Tauteur  sVst  attaché  h  faire  voir  que  cettii 

ciitlii^aiioo  reposait  sur  tes  lois  générales  d*uno  pression  uiL^nùm  de 
bas  en  haut,  qu'elle  était  en  rBi>{)or|  avec  les  (iliénoniàues  de  sou«- 
lèveaieol  des  diaiiu*s  jurassiques,  et  qu'il  existe  une  véritable  ana* 
logiediis  la  position  qu'occut>ent  ces  émanations  çt  celle  des  érup- 
tions volcaniques  actuelles. 

Le  bokMr$  existe  en  outre  dans  les  cantons  d'Argi^vie,  do  Câli»  et  oi... .  ^ 
de  ficJiaAhouse,  où  manquent  les  calcaires  nâocomieos,  et  M.  J.  iliiir- 
coo  (I)  fait  remarquer,  k  l'appui  de  l'oiHuion  qui  le  place  à  la  bai» 
du  quatrième  groupe,  que  sa  puissance,  qui  est  si  considéiaUe  dans 
les  vallées  de  Lauioo ,  de  Délémoot ,  etc. ,  diminue  à  mesure  i\m 
l'on  s'approcbe  dos  régions  où  tiw  mêmes  luilcaires  nôocoiuiooK  se 
sont  développés.  Dans  ces  régions,  les  premières  assises  rçubrmcot 
plnsieura  bancs  «Mlièremcnt  composés  d'oolitbes  fcrruginooae^,  et 
qui  ooQstiliicBt  un  calcaire  avec  limoniie,  très  dur,  diminuant  lui- 
même  d'épeisaeiir  è  mesure  que  l'on  s'avance  dans  les  parties  plus 
méffidioBaies,  oà  il  finit  par  disporaUre  {Mit  à  fait. 


HTT^a— — ■^f^arTT-K.  j-j  j  I— *■- j' 'uj,!*.  um 


(t)  Méfn,  de  la  Soc.  géoL  (U  France,  %•  sér.,  YOj.  JII,  p.  t26. 
h%k^f  -^ Voyez  aussi SlrohiQ^yer^  Description  dnJam  {Verhand.  </. 
Sfhfveit,  HfttHrf,  Gc9,  ^u  ÀUdoij^  134?,  p.  237).  -r-  Jkcufiii  d'olt;ici- 
cations  sur  te  terrain  siilérolithique  <lf}ns  la  Jura  bernois  et  dans  Us 
vallées  de  Dctèfnotit  et  de  Motttivr^  par  M#  A.  Quiquorez,  in  4, 
avec  pi. 


56&  Mtek'  ir  fiàTouL 

'Aïl.  Pidaacèt  et  LoirT  (1)  ont  reebardié  kg  rebtkNM  dcf  dépHi 


:>r 


néocomiens  et  jarmîqaes  dans  les  enriroM  de  Siiiite42rais  et 
je' vd  Travers»  à  rooest  da  hc  de  Neochltèl,  pour  oMiiliatCre  phn 
iijears  aasertimis  émises  par  U.  Lardy  (2)  et  par  M.  Roax  (3).  Sv 
Jesflaôcsda  Chasseronydesdeox  côtés  des  petites  efaatiies  de  Satalr 
èulpice  et  de  la  côte  an  Fées»  comme  dans  tontes  les  pnriiei  di 
Jura  qnMIs  ont  étudiées»  le  groope  néocomien  repose  tovfoon 
fiVwe  manière  concordante  sor  la  même  condie  sapérieorede 
^'étage  de  Portiand ,  participant  ti  tons  les  accidents  orographiqnes» 
^pôéme  les  pins  coropliqaés  de  ce  dernier.  Pent-être  dirit-oa  penser 
)|iie  cette  concordance  résulte  de  drconstanoes  locales»  pnisqne 
^MM.  Pidancet  et  lAury  sont  les  seàb  géologues  qui ,  josqn^  présstt, 
n'aient  pas  admis  la  discordance  des  déni  formations,  laqoelB 

^existfrait  non  seulement  dans  le  Jura  »  mais  dans  les  Alpes  soism, 

^iw  la  Savoie»  le  Oauphiné»  la  Provence  et  le  comté  de  Nice»  Il 
'^t  vrai  que»  dans  ces  derniers  pays  »  plusieurs  des  étages  Jans- 

^siques  supérieurs  paraissant  manquer,  la  non-concordince  petnrnft 

'^être  plus  prononcée. 

^ .   Noos  avons  d^à  mentionné  quelques  uns  des  caradèras  des  dé* 

[jpôts  crétacés  le  long  des  pentes  do  Jura,  dans  le  canton  de  Tend  et 
'fqr  la  frontière  de  France  ;  nous  les  étudierons  malnienMl  enr  k 
prolongement  méridional  de  ce  même  versant  »  an  point  eft  ik  sont 

*  traversés  par  le  Rhône,  et  Jusqu'aux  Échelles,  sur  les  limites  dn  Dan- 
phiné  et  de  h  Savoie  où  nous  nous  sommes  arrêté  précédemment 
^Avirons         I^  second  étage  néocomien  parait  commencera  la  Raisse»  sur  la 
p*ru       rive  occidentale  du  lac  de  Neuchâtcl ,  où  il  est  encore  très  peu  dé-» 
shtac.      ^^oppé,  et  augmenter  d'épaisseur  à  mesure  que  Ton  s'avance  vers 
le  S.,  le  long  de  la  chaîne,  dans  la  partie  orientale  des  départements 
do  Jura  et  de  TAin ,  où  nous  l'avons  décrit.  Dans  ceux  du  Jura  et 
du  Doùbs,  on  n'y  observe  point  les  rudistes  qui  le  caractérisent  par- 
tout ailleurs,  ni  les  dents  de  Pycnodus  si  communes  à  Tboiry  et  ï 
Alleroogne,  au  pied  du  Reculet.  Près  d'Ârlod ,  à  une  lieue  de  la 
Perte  du  Rhône,  M.  Itier  a  constaté  dans  les  calcaires  bkncs  la  pré- 
sence d'une  grande  quantité  de  Caprotina  ammonia  avec  des  Hlp- 


(\)  Mém,  de  la  Soc.  libre  d'émulation  du  Doubs,  4847. 

1%)  Bull.,  2*  sér.,  vol.  ï.  p.  672.  4844.  —  Mém.  sur  la  partie 
de  la  chaîne  du  Jura  comprise  dcuis  le  canton  de  Faud  {JBulL  tle  la 
Soc,  vtmtloise  des  se»  nat.,  vol.  1). 

(3)  Notice  dans  laquelle  l'auteur  relève  plusieurs  erreurs  commises 
parM.  UTdj{Bull.deiaSoc,dcssc.phrs.deGenéve,yoiy,  p. 286). 


SUISSE  fil  SAVOIK.  565 

purites,  et  comme  ce  rocher  rejoint  sans  discontinuité  l*escarpcment 
de  la  Yalscrine  et  celai  de  la  Perte  du  Rhône,  il  ne  peut  y  avoir  au- 
cun doute,  dit  M.  Élie  de  Beaumont  (1)  »  sur  Tâge  du  calcaire  qui 
forme  la  base  des  parties  inférieures  du  sol  de  cette  dernière  loca- 
lité. Ces  calcaires ,  qui  se  prolongent  jusqu'au  ravin  de  Dociie , 
passent  au  Parc  près  de  Seysscl ,  et  c'est  dans  leurs  assises  friables 
et  subcrayeuses  que  se  trouve  en  partie  répandu  le  bitume  ou  as- 
phalte qu'on  y  eiploitc. 

La  série  des  roches  qui  surmontent  et  avoisinent  la  Perte  du 
Rhône  a  été  observée  en  1817  par  Alex.  Brongniart,  et  la  coupe 
qu*il  en  a  donnée  est  tellement  exacte,  lorsqu'on  la  compare  à  celles 
qui  ont  été  publiées  depuis  par  M.  Escher  (2),  par  M.  Itier  (3), 
par  M.  Favre  (6),  et  par  d'autres  géologues,  qu'il  n'y  a  guère  que 
les  noms  à  changer  pour  mettre  sa  description  d'accord  avec  la  ter- 
minologie actuelle.  Cependant  les  calcaires  blancs  à  Caprotines 
échappèrent  à  l'attention  du  célèbre  naturaliste  français,  et  dans 
son  rapprochement  de  l'assise  chtoritée  avec  les  couches  contem- 
poraines du  nord-ouest  il  confondit  le  gault  de  Fulkstone  avec  la 
craie  glauconieuse  ou  tuffeau  de  Rouen. 

Au-dessus  des  calcaires  blancs  oolithiques,  friables,  pareils  à  ceux 
d'Orgon ,  placés  au  niveau  de  la  Valserine  et  renfermant  des  bi- 
valves qu'il  ne  put  déterminer,  iM.  Escher  mentionna  un  calcaire 
marneux,  jaunâtre,  souvent  sablonneux,  avec  Pterocera  Pelagi^ 
Terebratula  depressa^  Sow. ,  Trigonia^  Spatongm  voisin  du  S.  re- 
tums^  etc.  Cette  assise  peu  épaisse,  la  plus  élevée  du  second  étage, 
et  qui  ne  s'observe  d'ailleurs  que  sur  un  petit  nombre  de  points 
(Allemogne,  etc.)t  avait  été  rapportée  par  Brongniart  à  la  formation 
jurassique  Elle  est  recouverte  par  une  argile  sans  fossiles,  d'un 
rouge  vif,  à  laquelle  succède  la  couche  de  calcaire  jaunâtre,  ferru- 
gineux, pétri  diOrbUolites  lentictUcUa,  Lam.  Avec  cette  couche, 
ou  peut-être  avec  la  précédente ,  commence  le  groupe  du  gault , 
constitué  surtout  en  cet  endroit  par  un  calcaire  marneux  et  une 

(4)  Rapport  sur  un  mémoire' de  M,  Itier  [Ànn,  des  se.  géol,, 
vol.  I,  p.  673,1842). 

(2)  ^tt//.,  vol.  XII,  p.  273.  4841. 

(3)  Notice  géologique  sur  la  formation  néocomienne  dans  le  dé- 
partement de  VAin^  et  sur  son  étendue  en  Europe  [Congrès  scienti  - 
fique  de  France ^  9*  session,  à  Lyon ,  vol.  H,  p.  54). 

(4)  Considérations  géologiques  sur  le  mont  Salève  [Mém.  de  la 
Soc,  dep/ifs,  etd'hist,  nat,  de  Genève^  vol.  X,  4'*  partie,  4  8i3). 


.!■■. 


56  i  *cf*-»i  ET  *jiv»»ir. 

f andos  et  les  plo^  carafféiviîqnfs  ««ut  : 

J/-vrii>.vr  <  :/  /-v/^,  Aji  .   H  linUr  Levh,  id.»  Pl'cctztta  rad'ola, 
La  m  ,  yat-cai:c:ili  ne.  (TOrb.,  3".  Farr-n  t.  Wct.  et  ROQX,  Serf/trrfà 
Ehodani^  i.j  .  id,  .1  •mr^Ht.  id..  id..  JrrUétnn  fnrmMÉata^  d'Orhw, 
Sniftnam  rv?/f#>'f/rvjv/«  Sow.  in  FiU.,  5.  #nr/rik/v»  id.,  PirmmiosÊêmrim 
Orhstr^  d'Orb.,    /^.  RlkntUuii ,  i4.,    Ct-ntAmm  r^carataiu  ^  hroD^, 
H»i*:t Uanti  €csLiCaj  Vich.,   /i.  /^i.. /î  « 'ca/.  ^sct..  BtrUmnt'ecs  mi^ 
/;///..:.»,  L"5*.. ,   J\<r::r -:if  3  ■  .»c ri»  i.*;^  .  P»ct.,   -T.  Stras-* :tmri: us ^  id., 
y.  Rj.  d,:rr,  id  .  Jt,  m  en 'tes  Dr!fc^^  BroD.e..  .Y.  fpÊentfens^  S<nr., 
./.   n^"Jitrif,   Brar.    ./.   mam*Uci,ts.  Schlelli..   ^.    Étfééetéêrmms^ 
d'Orb..  .-/.  Brtt/faitf^  Bn>D^ .  .<^.  Y<»ir*ras«j,  Sow.,  j#.  criâùaiiu^  Del., 
^.    inj/atus,   Sow.,    HttMU't  tHUn-utiits,    id.«   ^.  roiujiJaj^    id., 
//.  l'avrinui  ^    Picl.,    //.    Dts')fii:nus ,    id..    ^.    Chfirpenticri ^  iJL, 
//.  Siuderianus^  A.,  Titr-U'us  Dtr^i:r\  Broilg.  ^I\ 


C>s  aw9e3«  duot  la  laiioe  rappelle  ai  bieo  celle  ds  g^ali  de  la 
Champagne,  des  Ardeaiies  et  da  bas-BouloiiDatt,  comme  du  &cbk 
et  da  Seaex  aa  N.-^ ,  el  les  foMîles  qae  nous  a%oQs  câé*  as  S. 
daos  le  Danphioé  et  jusque  sar  le  liuoral  de  la  MèJiterraiiév,  bous 
uniront  comme  on  jalon  auquel  il  nous  seia  facile  de  ratiaditr 
|rt  dépôts  aoaloçoes  sooleTés  à  de  si  grandes  liauicurs  dai:s  les 
rllpes  de  b  Suisse  et  de  la  Sa\oie. 

Au-deasns  d'elles ,  M.  £scber  |)lace  du  sable  roogc  ei  verdàtre 
allernanl,  du  sable  vert  sans  fossiles,  ouïs  reulennaut  des  ragnoas 
semblables  à  ceux  de  la  craie ,  du  lable  quariieux  blanc  •  égale- 
ment dépourru  de  fo^»iies,  resseml'Kiui  à  ci-lui  que  nous  Irou- 
Vfrons  au  Salève,  el  neitemciii  hci  iirê  de  la  iiiolUsse  au.'^î  bien 
q»îf  des  couches  sur  lesquelles  il  repose,  pui^  un  sable  jauuâtre, 
nue  argile  \crdàlre,  et  euiiu  la  Du>iia$de  rtcouvtTlc  d'un  d«pùi  de 
transport  diiu\ien.  Par  &uitc  du  nranque  deAissiies,  toute  cette 
série  saWousc,  varice,  comprise  cuire  les  calcaires  marucux  et  les 
argiles  I  grain^t  verts  du  gauit  el  la  inulIa>M.\  u'a  pas  encore  de  rap- 


■I)  Au-Jr-s-j^  dtr  DcllecùrJe  ou  peut  reconnoltre  que  le  lit  du 
lUiône  éti!ît  a'iir-f'jis  Leaucoup  plus  éievo  quaujourdhui,  et  la  per(e 
des  eaui  du  fleuve  ti'existait  [.a-  encore.  Peu  à  peu  ces  eaui  ont  atta- 
qué les  coucl.e-i  du  L'ault.  el.  arrixées  au  ba>,  elles  ont  percé  le  cal- 
caire à  Caprotines,  ordinairement  rempli  Je  fentes  ou  de  cavités 
plus  ou  moins  considérables  Une  partie  des  eaux  s'y  est  engouffrée 
et,  soit  par  le  frottement,  soit  par  leur  propriété  dissolvante,  elles  ont 
a^sez  agrandi  les  vides  intérieurs  de  la  roche  pour  que  le  Rhône 
(Miisse  y  couler  tout  entier  lorsque  ses  eaux  sont  basses.  'Bull 
V  sér.,  vol.  I,  p.  805.  Rcnn'"n  iTtrar^dina-rc  à  ChnmbérrSx^ii,^ 


SUISSK  ET   SAVOIE. 


567 


poris  géologH|ues  bien  délenninés.  Appartieiil-i'lle  eii  totalité  à  la 
formatiuii  crétacée,  ou  n*y  pourrait-on  pag  voir  Téquifaleiit  des 
couches  arénacées  de  la  formation  numniuliiiquc,  telles  qu*on  les 
observe  en  Savoie  {mUèt  vol.  III,  p.  ^.6)  7  C'est  ce  que  de  nouvelles 
recherches  pourront  nous  apprendre. 

M.  Rendu  a  publié  un  mémoire  sur  les  Traits  principaux  de  la 
géologie  delà  Savoie (i)t  mais,  maigre  les  observations  importantes 
qui  y  sont  consignées,  le  développement  qu*a  pris  depuis  sa  poblictf- 
tioo  le  sojel  qui  nous  occu^ie  ne  nous  permet  que  de  le  mentionner 
ici,  et  nous  suivrons  les  membres  de  la  Société  géologique  de  France 
dans  les  etcursions  qu'ils  ont  faites  lors  de  leur  réunion  à  Cbmi- 
béry,  au  mois  d'août  W4U  (2).  Nous  commencerons  par  la  partie 
sud  de  la  Savoie  qui  touche  au  Dauphiné  pour  remonter  ao  N. 
jusqu'au  Salève,  et  nous  reviendrons  ensuite  à  Test  du  lac  d'Annecy 
reprendre  les  couches  crétacées  pour  les  étudier  le  long  du  versant 
occidental  des  Alpes  suisses. 

Au  sud  de  Charûbéry,  sur  la  route  des  Échelles ,  le  calcaire  blanc 
h  Caprotlnes  est  immédiatement  recouvert  par  des  dépôts  tertiaires 
lacustres.  Au-dessos  de  fa  cascade  de  Cent ,  ces  mêmes  calcaires, 
tantôt  compactes,  tantôt  oolithiqucs,  cristallins,  ou  bien  sub- 
crayeux, deviennent  vers  le  bas  jaunâtres,  rouges  ou  bleus,  et 
passent  k  un  grès  calcarifère  jaune,  à  poiuts  verts ,  appartenant  au 
troisième  étage,  et  auquel  succèdent,  en  descendant,  des  calcaires 
marneux  et  une  marne  bleue.  Ces  deux  assises  sont  caractérisées 
par  une  grande  quantité  de  moules  de  Toxaster  complanatus,  des 
Exogyres,  des  Ammonites,  des  Pholadomyes,  etc.  Au-dessous 
viennent  encore  une  marne  grise  et  un  calcaire  jaunâtre  très  dtnr, 
base  do  groupe  néocomien,  rempli  de  Nérinées,  de  JVatices,  de 
Ptérocères,  etc.  On  y  trouve  des  silex  jaunes,  l>lancs,  ou  noirs  en 
rognons,  très  nombreux ,  quelquefois  formant  des  cordons  ou  des 
plaques  de  plusieurs  mètres  de  long,  et  se  fondant  insensiblement 
dans  la  pâte  calcaire.  Non  loin  de  ce  point ,  l'assise  néocomienne 
inférieure  repose  en  stratification  concordante  sur  un  calcaire  blanc 
avec  de  nombreux  polypiers  et  des  Nérinées  caractéristiques  du 
coral-rag. 

Le  groupe  néocomien  est  fréquemment  redressé  jusqu'à  la  ver- 
ticale ,  et  la  relation  de  ses  couches  avec  les  dépôts  tertiaires  et  ju- 


SaToie, 


Entirons 

do 
Chambcij. 


(4)  Mém,  de  la  Soc»  roy»  acad,  de  Savoie,  vol.  IX,  p.  423. 
(3)  Bull.^  %•  sér.y  vol.  I,  p.  64  (  et  suivantes.  4  844* 


4e  KoftCbd,  puK  par  Sâ&t-Sslrû&e  <t  It  lac  <r%igif  hrlcite, 
pvti  dam  c'iK  de  a  cascack  et  kjù^j.  à  Oocâ  1^  Oa  peut  rems- 
qoer  que  hit  c<s  cÉf  «n  {kElb  icai  ie  nestf  4e  b  série  créucée 
au v;3e,  aîuî  qoe  la  f-rnnaiy»  £i!saaaîiJq9e.  CeUe  dcnûère  dr- 
OMUfaoce,  sur  la-iceLe  ik-^<  ai^Gi»  ittsêté,  laAt  ao  nord  qn'aa 
sud  de  risêre,  dans  le«  ica<ikC>  lie  la  grai^ie  liurtre«se  ec  da  VS- 
Urd-de-f^i».  ccmme  dans  k  d^partcenai  de  la  Drôaie,  se  repro- 
dait  é^aleiDeot  aa  pied  de  î'.-ai  îe  ^er»oi  oriental  ila  Jura,  où  U 
moUas^e  recouvre  saiu  io!eroséd»a  ro  Ws  sêduneais  cxélacés.  No» 
afoos  lait  voir  {/ia/^.voL  III.  p.  Ta,  que  ks  o&ociies  anmmolitiqaes, 
qoi  des  bords  de  h  Médite:  raih^  poavaieat  se  «oÎTre  d*oae  ma- 
nière coDtiDoe  jusqu'au  nord  de  Sriançon ,  se  iroaTaieni  interrooi- 
poes  par  k^  massif  des  montagnes  d'AlSeiard  eC  ne  reparaissaient 
qu'au  nord-e^i  de  Chaoïb^n ,  placé  aia>i  près  de  raocien  rtfage  de 
Ja  iner  nummulitique. 

L'cMiarpement  qui  couronne  la  montagne  de  Saint- Jean-d'Arrey 
et  de  Cliaiïardoa  e^t  formé  de  calcaires  blancs  à  CapnMioes,  et 
au'-de^s'>us  v>iit  les  roches  plu.s  ou  moins  naamenses  et  friables  de 
Tctagc  oéoc<»niien  inférieur.  Les  montagnes  de  Thoiry  et  de  Mar- 
gériac  soin  composées  des  mêmes  roches ,  et  c'est  contre  elles  que 
viennent  s*appuyer  les  dépôts  numroulitiquesdes  Déserts,  qui ,  non 
loin  de  là ,  s'étendent  également  sur  les  roches  jurassiqnes. 

la  chaific  qui  longe  la  rive  occidentale  du  lac  da  Boorget  et qni 
(•si  la  ronfinuaiioii  de  celle  dont  nou^  >enons  d'indiquer  plusieurs 
(:oii|M.")  au  midi  de  r;liaml)éry,  entre  la  roule  des  Echelles  et  le  lac 
d'Ai^iJc!»eleile,  nionire  à  sa  base  la  superposition  de  la  mollasse  aa 
deuxième  cia^e  iiéocomien.  A  Ilaule-Combe,  la  route  du  Monl- 
du-f.hal  cou|)e  loule  la  série  néocomienue  dans  Tordre  suivant  : 

[  1.  r,.,Ir;,irr  Iila'ir,  ar#»c  '!«•»  l»i»alvej  (Caproliiie«  ?\ 

2*;  rlagc  '  :2.  (^,!(  <.i;,»  ;a-nilre.  av^c  Jr*  eiliinclf  i  nïc». 

..  V  '  "•   O.'li-îiirf  lil.<i.'  i  Ci^rrotinn  nmmonia. 

'  t.   (,j|i.iii(>   i.iiiin*,  semMalMo   a  cvlui  <ie  >cuchalei     »l 

p  ■•'■oniii.-n  1  i  .        '         .  .  -»»^>,  ri 

^  \  z.'i:\  |.j'irn*  -  •;ra'n$  v.rt«. 


.1* 


ctagc.     o.  M.iriie<  t;ri*fS  et  c.ilc.nic^  m.iriieiis.  gri<,  avec  l>«au- 

■  (i,   C<tlc:i.ro  ^ii.s  i.iuiiâlr*',  (-oiii|i.ir(<r. 
7.   r;i!--.;ri*  Iilarir,  rtmipulc,  tt  cilrairc  Kl.inc    ooli^hi- 
i|    f  ;  r.ilr.iii  ir    lilaur  conipaclr,   aycc   .Neiinrcs    H 


(1)  //////.,  2'sér.,  vol.  I,  pi.   I  I,  f.  t  et  2. 

(2)  /A.,  p.  733,  pi.  W,  f.  3.  — Voyez  aussi  Murchison,  O//  t/tc 
yiiin  fuir  i)J  t/n:  Alps,  etc.  [(Jittirt.  jotun.  f;c<*L  Soc,  of  Lotidvti  ^ 
Aol.  V,  p.  181,  1848). 


SUISSE   ET   SAVOIE.  569 

Les  deux  assises  calcaires  à  Caprotincs,  séparées  par  un  calcaire 
jaunâtre  terreux  à  échinodermes ,  s*observent  particulièrement  à 
HauteCombe,  vers  la  fontaine  intermittente,  à  Annecy,  à  la  Puya, 
et  sur  beaucoup  d*autrcs  points  de  la  Savoie,  mais  il  reste  à  déter- 
miner le  rapport  des  assises  1  et  2  de  cette  coupe  avec  la  co«che  à 
Ptérocères  de  la  Perle  du  Rhône,  que  nous  allons  retrouver  plus 
au  N.  Les  couches  précédentes ,  dominées  par  la  Dent  du  Chat , 
courent  N.  20  degrés  E.  et  plongent  de  60  degrés  à  FK. 

Sur  la  rive  orientale  du  lac  du  Bourget,  l'étage  des  calcaires  à 
Caprotines  se  montre  également ,  et  c'est  à  travers  ses  bancs  que 
sourdent  les  eaux  thermales  d'Aix.  Une  coupe,  faite  depuis  le  Rhône 
jusqu'à  Pont-Saint-André  et  Chavanod  (1),  montre  la  disposition 
arquée  des  couches  dans  la  gorge  que  traverse  le  Fier.  Les  assises 
néocomiennes  inférieures  forment  les  arceaux  les  plus  élevés,  et  les 
assises  jurassiques  le  centre  de  la  voûte.  De  chaque  côté  de  la  mon- 
tagne, les  calcaires  à  Caprotines,  par  suite  de  leur  rupture  au  som- 
met, sont  placés  en  arcs-boutants.  Au-dessous  du  Pont-Saint-André, 
ceux-ci  sont  immédiatement  recouverts  par  un  grès  friable,  siliceux, 
à  grain  fin,  sans  fossiles,  semblable  à  celui  qui  accompagne  les 
roches  nummulitiques  des  Déserts.  A  ces  grès  succèdent  un  con- 
glomérat calcaire,  puis  des  marnes  pures  et  micacées,  ou  mollasse 
d'eau  douce ,  représentant  le  dépôt  que  nous  avons  vu  occuper  la 
même  position  au  sud  de  Chambéry,  près  de  la  cascade  de  Couz ,  et 
auquel  succède  ici  la  mollasse  marine. 

Les  roches  néocomiennes,  qui  forment  le  sous-sol  du  pays  jusqu'à 
Annecy,  entourent  le  bassin  du  lac  de  ce  nom,  et,  d'Annecy  à 
Dbuing  au  S. ,  la  vallée  est  encaissée  dans  les  calcaires  blancs  à 
Caprotines,  tandis  que  son  fond  est  occupé  par  les  assises  nummu- 
litiques, composées  ici  comme  aux  Déserts.  La  coupe  de  la  montagne 
du  Charbon  à  Entrevernes  (2)  présente  un  de  ces  curieux  phéno- 
mènes de  renversement  et  d'intercalalion  anomale  qui  pendant  si 
longtemps  ont  été  un  sujet  de  discussions  parmi  les  géologues,  alors 
qu'ils  n'avaient  pas  encore  distingué  des  superpositions  vraies  origi- 
naires les  superpositions  fausses  ou  apparentes,  dues  à  des  soulève- 
ments suivis  de  renversements  plus  ou  moins  compliqués.  Ainsi,  dans 
celte  localité,  la  formation  nummulitique  semble  être  subordonnée 


(\)  BnlL,  2*8ér.,  vol.  I,  pi.  H.  f.  7. 
(2)  Ibid.,  pi.  H,  f.  8. 


570  SUISSE  KT  SAVOIE.      • 

au  groupe  iiéocomien ,  et  Texplication  proposée  (p.  815),  sans  être 
tout  i  fait  complète,  est  au  moins  très  plausible. 

Dans  la  partie  occidentale  de  la  Savoie,  dont  nous  venons  de  parlef , 
comme  dans  le  nord  du  Dauphiné,  nous  avons  vu  la  mollasse  d*eaii 
douce  ou  marine  recouvrir  les  calcaires  à  Gaprolines,  et  au  nord- 
est  de  Chambéry,  de  même  qu'autour  d'Kntrevernes,  la  forroilion 
nnmmulitiquc  venir  se  placer  entre  eux,  mais  aucune  trace  du 
gault  n'y  a  encore  été  signalée.  Ce  groupe  parait  exister  seulement 
vers  le  bas  du  village  du  Mont ,  immédiatement  après  le  pont  d'J«:n- 
trêves,  où  ses  caractères  minéralogiqucs  et  ses  fossiles  sont  tes 
mêmes  que  ceux  de  la  Perte  du  Rhône.  11  constitue  un  lambeau 
fort  peu  étendu ,  et  il  ne  parait  pas  en  exister  d'autres  entre  Ce  point 
et  fiellcgarde.  Les  assises  contomporaines  des  environs  de  Tboncs 
diffèrent  de  celles-ci  par  leurs  caractères  pétrographiques,  et  Ton 
peut  supposer  que  celles  du^|)ont  d'Ëntrèves  sont  le  reste  d'un 
dépôt  étendu  qui  se  rattachait  plus  ou  moins  directement  il  celui  de 
la  Perte  du  Rhône.  En  cet  endroit ,  le  gault  impose  sur  un  calcaire 
blanc  h  petites  Caprotines,  et  celui-ci  sur  un  calcaire  jaune  friaUe 
avec  échinodermes,  recouvrant  à  son  tour  le  calcaire  à  CapnAina 
ammonia.  Ce  dernier  forme  l'escarpement  de  la  montagne  qui 
domine  le  Cbérau  au-dessus  du  pont  da  Ranges ,  et  l'on  a  ici  les 
trois  assises  du  second  étage  comme  au  Mont-du-'Chat. 

La  célèbre  grotte  de  Bauges  est  creusée  dans  les  caleaires  h  Ca- 
protina  ammonia,  et  suus  cette  grotte  on  voit  le  troisième  étage 
néocomien  venir  affleurer  jusqu'au  bord  du  Chéran  (i).  La  coupe 
de  Grézi  au  lac  du  Bourget  (2)  montre  encore  la  superposition  de 
la  mollasse  au  calcaire  à  Caprotines,  car  ce  point  est  en  dehors  et  à 
l'ouest  de  la  limite  de  la  formation  nummulitique.  Le  Gorsuet  offre 
une  voûte  pleine,  formée  t>ar  le  coral-rag  et  de  cbaquo  côté  de 
laquelle  s'appuient  les  deux  étages  néocomiens  et  la  nioUasse. 
obserTatioos       (P.   792.)  Dans  un    résumé  des  observations  faites  par  les 

gcoërales. 

membres  de  la  Société  géologique ,  M.  Chamousset  a  dit  quelques 
mots  fort  justes  sur  les  caractères  et  les  différence»  que  présentait 
le  groupe  néocomien  dans  le  Jura ,  la  Savoie,  le  Dauphiné  et  la  Pro- 
vence, et  il  a  insisté  d'une  manière  particulière  sur  l'erreur  dans 
laquelle  était  tombe  M.  Malherou ,  et  qu'a  partagée  M.  de  Ville- 


1)  Voyez  la  description  de  cette  grotte  par  M.  Virlet,  îb.,  p.  822. 
2^  Ibifi..  d1.  41.  f.  9. 


(2)  Ibici.,i>l  41,  f.  9 


SUISSK  ET  SAYOIK.  571 

neuve,  relativement  au  prétendu  parallélisme  des  deuxième  et  lroi« 
sièmc  étages  avec  les  dépôts  jurassiques  supérieurs.  La  différence 
Complète  des  faunes  jurassique  et  crétacée  est  appuyée  par  la  dis« 
cordance  des  deux  systèmes,  discordance  sur  laquelle  Fauteur 
in.viste  également  et  dont  il  cite  des  exemples  pris  surtout  dans  la 
Savoie. 

Les  rccbes  jurassiques,  dit-Il  (p.  794),  paraissent  avoir  été  sou- 
levées à  plusieurs  reprises,  mais  le  grand  et  principal  soulèvement 
(lu  Jura  eut  lien  avant  le  dé|)ôt  des  marnes  grises  néocomiennes. 
Dans  la  partie  du  département  de  l'Ain,  la  plus  rapprochée  do  la 
Savoie,  les  roches  du  quatrième  groupe  crétacé  occupent  le  fond 
des  vallées  où  elles  sont  horizontales  ou  peu  iuclinécs ,  tandis  que 
les  rociies  jurassiques  y  constituent  toutes  les  hautes  montagnes. 
Telle  est  entre  autres  la  position  de  la  colline  néocomienne  du 
château  de  Gramraont,  par  rapport  au  moût  Colomhier,  exclusive- 
ment jurassique  et  formant  la  limite  méridionale  de  la  chaîne.  Entre 
Scys.sel  et  Bellegardc,  la  disposition  est  encore  |>lus  frappante.  Tout 
le  fond  de  la  vallée  est  occupé  par  les  roches  néocomiennes  presque 
horizontales,  recouvertes  tantôt  par  le  gault ,  tantôt  par  la  mollasse 
ou  par  des  dépôts  p!iis  récents  encore.  Lorsqu'on  suit  le  cours  du 
Rhône  depuis  Bellegnrdc  jusqu'au  Parc,  on  reconnaît  que  le  fleuve 
a  creusé  son  lit  dans  les  calcaires  à  Gaprotines  qui  ont  conservé 
une  horizontalité  parfaite  dans  toute  cette  étendue.  Or,  cette  vallée 
est  bordée  à  1*0.  par  le  mont  Colombier,  et  au  N.  par  Textrémité 
de  la  chaîne  du  Jura ,  sur  lesquels  on  ne  voit  point  de  dépôts  cré* 
tacés,  circonstance  qui  doit  prouver  évidemment  Tantériorité  do 
leur  soulèvement  à  la  formation  de  ceux-ci. 

Cette  horizontalité  des  assises  néocomiennes  entre  Eellegarde  et 
le  Parc  est  un  fait  remarquable  sur  lequel  5L  Cliatnousset  appuie 
avec  raison,  car,  h  partir  du  commeucement  de  la  période  crayeuse, 
le  sol  de  la  Savoie  a  éprouvé  d'immenses  bouleversements;  depuis 
lors  ont  été  soulevées  presque  toutes  ks  montagnes  de  ce  pays, 
comprises  entre  le  Rliônc  et  l'Isère,  ou  mieux  entre  le  Rhône  et 
une  ligne  peu  éloignée  de  la  chaîne  principale  des  Alpes.  Celle- 
ci  était  déjà  émergée,  et  aucun  dépôt  néocomien  ne  s'observe  sur 
ses  flancs,  bien  qu'on  ne  puisse  douter  qu'elle  n'ait  plus  ou  moins 
participé  au  soulèvement  des  montagnes  soit  néocomiennes,  soit 
nummulitiques  de  la  Chartreuse ,  des  Beauges,  de  Thones,  du  Fau- 
cigny  et  du  Chablais. 

Parmi  ces  n^ontagnes,  celles  qui  afo|sinent  le  Rhône  paraissent» 


BT2  Mi\m^^^?0\^ 

k4>eii  d*eK€eptioii8  pris,  Mioir  été  soulev^  le«  premièreSiPoisqa'qQ 
o*y  Qbsenre  point  de  dép6u  luimmuUiiqoesL  Teite  est  celle  ifi 
s^étend  de  Seyssci  jusqu'à  Aix,  ccUe  qui  se  prolooge  d'Teùaè  ai 
défilé  de  Ghaiiles,  celle  qui  court  de  Cluinai  aux  ÉcheHee;  eobi, 
on  a  Ytt^oe  le  inassif  de  la  Chartreuse  lol-mênie, quoique. plus 
rapîMrôché  des  Alpes,  n'offrait  aucune  trace  de  ces  mêmes  dépôts. 
les  tnoQlagnes  les  plus  voisines  de  la  diakie  centrale  sont  aussi  hs 
plus  hautes  et  paraissent  avoir  été  soulevées  les  dernières.  Au- 
dessus  des  caleakes  I  Caprotines,  on  trouve  à  leur  sommet  les 
couches  nummulitiques  dans  lé  pays  de  Beaoges ,  k  Margériac .  ao 
Goionbier«  an  Charbon  et  dans  la  vallée  de  Thones ,  k  la  montagne 
de  laXoornette.  A  une  petite  distance  de  la  chaîne  centrale,  les 
roches  néocomiennes,  nummulitiques  et  même  jurasdqaes  supé- 
rieures, ne  se  montrent  plus,  au  moins  avec  des  caractères  qui  per- 
'pi.çt|eiu  de  les  reconnaître. 

y  '^ .  p^près  cela ,  dît  en  terminant  II .  Cbamonsset ,  lorsque  les  C0vi- 
rons  de  Lyon ,  une  grande  partie  du  département  de  rAia,  et  loêt 
xjc*  Jura ,  formaient  un  continent  et  des  montagnes,  la  mer  BéMS- 
ipiienne  couvrait  la  partie  du  département  précédent  qui  est  la  plus 
t.  jîifpprochéc  de  la  Savoie  et  presque  tout  ce  dernier  pays  jusqiA 
liifc  faibie  distance  de  la  chaîne  centrale.  Quelques  îles  nèUH 
jjfQÏns  s'étaient  déjà  formées  dans  Tintérieur  même  de  la  Savoie  : 
^^iles  sont  Tarête  de  coral-rag  qui  s'étend  de  la  dent  de  Nrrokt 
jusqu'au-dessous  de  Glaraford,  la  montagne  qui  domine  la  livedhsile 
de  risèrc,  de  Montmeillau,  jusqu'au  delà  de  Touniers,  etc.  Tout  le 
reste  du  massif  qui  comprend  les  Déserts  et  lés  Beauges  resta  long- 
temps encore  sous  les  eaux  des  mers  néocomienne  et  nnmmulitîqBe. 
Mous  ferons  remarquer  qu'il  manque  ici  une  trop  grande  série  de 
dépôts  crétacés  pour  qu'on  suppose  qu'ils  aient  pu  y  être  tous  com- 
plètement (léiruits;  par  conséquent,  ceux  que  l'on  y  observe  ont 
dû  êlrc  émergés  plus  ou  moins  longtemps  avant  renvabissemefit 
des  eaux  de  la  mer  nummulitique,  qui  n'a  point  dû  succéder  immé- 
diatement h  la  mer  néocomienne,  pas  plus  que  les  eaux  de  la  mol- 
lasse ne  lui  ont  succédé  immédiatement ,  là  où  les  sédiments  num- 
mulitiques ne  se  trouvent  pas  interposés. 
Le  Salive.  Sur  Ic  prolougcnient  septentrional  des  montagnes  dont  noos  ve- 
nons de  parler,  afi  delà  de  la  rivière  des  Usses,  qui  se  jette  dans  le 
Rhôdc  à  Seyssel ,  on  trouve  deux  massifs  montagneux ,  le  Salève 
et  le  Youache,  formés  aussi  en  grande  |)artie  des  couches  qui  nous 
0ccui)ent.  On  a  déjà  vu  (an/é,  vol.  II,  p.  766)  quelle  était  la  dis- 


SUISSK  ET  SAVOIE.  57S 

position  de  la  mollasse  autour  du  Satève ,  dont  M.  Escber  de  la 
Linth  (i)  a  donné  la  coupe  suivante  en  allant  de  bas  en  haut  : 

!1.  Calcaiit   blauc ,  du  pied   d«  lu  moutagne  jusqu'au  Pat  des 
Echelles. 
S.  Calcaire  compacte   areo  de  |H}liies  Nérinees. 
ô.  Cailcuiie  bluiic  oulilhique  (pierre  L  rliuux),  avec  Dicëral«t. 
4,  Cilcaire»  roinp<tsé>  du  gi-ains  spalhique*  .  de  drhria  de  cri* 
n«>ï<les.  irècliinuderines,  etc. 
(S.  Marne  bleu  frisalie,  pwssuni  à  un  calcaire  »iliceitx  et  mar- 
ueux,  avec  Âmniimiies  asper^  NaittHus,  prubublement  le 
N,  psemHo-etegnns^  Erogym  Coaloni.  Terebratutn  de. 
nét%fttmimu      \  pressa,  Toxasler  comptanaius.  Serf/uta,  rlc, 

■"      •   'iB.  Calcaire  fauiiftlre,  compusé  de  «iebris  d'cchinodermes,  elc.. 
f  avec  Ostrea  carinata  ?,  Terebratula,  Trochus,  Penlncri' 

\  nites,  etc. 

9*  éUife, ...     7.  Calcuire  blauc  iaiinàlre,  à  petits  gruiiis,  sacchuroîde,  avec  tla 

nombreux  débris  de  fossiles,  dont  quelques  nas  rappullent 
la  CaprolitiM  ammonia» 
S.  Grès  quariseux.  blunchAlre.  patsant  i  un  sable  analogue  k 
celui  qui,  à  la  Peilc  du  &bi»ae,  s<fpare  le  ^uU  de  la  mol- 
lasse. 

Al.  £scher  qui  rapporte  au  groupe  néocomicn  les  assises  5  à  7  , 
fait  remarquer  ici  l*absence  du  gault  et  la  présence  de  sable  quar- 
tzeux  que  l'on  sérail  tenté,  dit-il,  de  regarder  comme  remplaçant 
le  grès  quarlzeux  à  Nummulites  des  Hautes-Alpes. 

M.  A.  Favre,  dans  ses  Considérations  géologiques  sur  le  mont 
Salève  (2),  divise  en  deux  étages  les  assises  néocomiennes  qui 
forment  la  partie  supérieure  de  celle  monlagne.  L'un  correspond 
au  troisième  étage  de  notre  classiGcation ,  et  l'autre  au  second. 
L'inférieur  se  compose  de  couches  variées  passant  les  unes  aux 
autres,  et  qui  sont  de  haut  en  bas  :  l"*  des  calcaires  jaunes  à  grains 
verts;  2"* des  calcaires  marneux  aussi  à  grains  Terts;  3* des  calcaires 
jaunes;  ^''des  calcaires  marneux;  S'^des  calcaires  roux,  que  l'au- 
teur décrit  successivement.  Les  lits  sont  en  général  très  minces  ;  les 
fossiles  y  sont  nombreux,  et  cet  ensemble  de  couches,  qui  correspond 
exactement  aux  marnes  bleues  et  aux  calcaires  jaunes  des  environs 
de  Neucbâtei ,  est  caractérisé  par  les  mêmes Jossiles.  On  peut  l'étu- 
dier particulièrement  sur  les  pentes  des  deux  Salèves  au-dessus  de 
Moulier.  Les  Ammonites  et  les  Nautiles  paraissent  y  dominer,  mais 
les  ostracées  y  sont  aussi  très  répandues.  Nous  y  citerons  : 

Belemnîtes  dilatatus^  Blainv.,  B,  subfusijormis^  d'Orb.,  Nanti- 
lus  pseudo-eleganSf  id.,  N.neocomiensis^  id.,  Ammonites  radia  tus, 

(4)  BulL^  vol.  XII,  p.  276.  4841.  —  Id.,  Écrevisse  dans  le  nco- 
comién  du  Salève  {Ferliand,  d,  schweit.  naturf,  G  es,  zu  Alidorf^ 
4842,  p.  4d4). 

(2)  Mém.  de  la  Soc.  de  physique  ctd*hist.  nat,  de  Genève,  vol,  X, 
V  partie,  avec  carte  et  coupe.  1843. 


57A  suiMg  ET  sivoris. 

Brug.,  A.  Ajtii'ci!aritit,(VOrh.,  yJ.  //v-yW///////*, iJ,,  //.  rh'pcîjormîtf 
id.,  Cripceras  Dui'filii,  lAv.,  P/inindomfa  r/n/ignta  f  Nun9t.,  7>h 
^w//fl  cnttdnta,  Ag. ,  Kxogyvn  Conloni,  d'Orb. ,  Tcrcbrnfula  fiepressa, 
Sow.,  T'.  hipUcata,  var.  /7c/irri  do  Buch  ,  Tnxnstt'r  complanatiu^ 
Ag.,  Nuclcolitcs  Olfc/àii,  id.,  Disco/dca t/fficropj'^a,  id. 

Le  second  étage  néocomicn  du  Salcvc  8e  divise  en  deux  assises. 
La  plus  basse ,  caractérisée  comme  parlonl  |)nr  la  Caproiina  am- 
monia  et  la  nadiolites  ncocomiensis,  est  la  seule  qui  se  trouve  dans 
ce  massif  de  montagnes.  Elle  comprend  dis  cokaires  blancs,  très 
compactes,  peu  tenaces,  csquilleux,  àiameiles  spaihiques,  et,«i 
Tcxtrémité  du  vallon  de  Alonetier,  une  couche  particulière  est 
pétrie  de  Térébralules.  CeKe  assise  occupe  tout  le  revers  de  la 
montagne  du  côté  des  Alpes,  et  sur  quelques  ))oinls  s*é^ve  jusriu*& 
sa  crête.  On  l'observe  au  pied  septentrional  du  mnnt  Vonaclie ,  et 
nous  Pavons  vue  à  la  Perte  du  Rhône  recouverte  par  l'assise  supé- 
rieure à  Plérocères. 

M.  Favre  regarde  le  calcaire  à  Hippnriies  des  Alps  comniô  ap- 
partenant ù  cet  horizon  ,  et  il  le  cite  dans  les  Alpes  de  la  Savoie,  sur 
la  rive  gauche  du  lac  d'Annecy,  où  nous  Pavons  étudié,  sur  la  rîvc 
gauche  de  TArvc  et  au  delh.  Il  trace  également  l'extension  des  divers 
étages  néocomiens  telle  que  nous  ra\ons  indiquée  et  leur  augmen- 
tation de  puissance  du  N,  au  S., disposition  ({ue  le  savant  professeur 
attribue  à  un  soulèvement  continental ,  lent  et  graduel ,  pendant  le 
dépôt  de  cet  étage,  et  plus  prononcé  au  N.  qu'au  S.,  où  peut-Ctre 
même  il  était  nul. 

L'assise  supérieure  ou  calcaire  à  IHerocera  Pehuji  est  signalée 
dans  plusieurs  localiiés  aux  environs  de  Genève,  à  Annecy,  sur  le 
bord  du  lac  et  non  loin  de  la  ville,  à  la  colline  de  la  IHiva.  Les  cal- 
caires  à  Caproiincs,  relevés  5  l'E.-N.-E. ,  sont  recouverts  par  un 
calcaire  jaune  foncé,  se  désagrégeant  facilement  et  renfermant  des 
tiges  de  végétaux  ,  le  Ptcrocera  Pelagi ,  des  Caprolincs,  des  échi- 
nodormes  et  des  Nérinées.  Nous  avons  mentionné  cette  assise,  avec 
les  mêmes  caractères,  h  la  Perle  du  Rhône,  à  Aliemognc  et  dans  le 
pays  de  Gex.  Il  serait  intéressant,  avons-nous  ajouté,  de  chercher 
ses  rapports  avec  les  calcaires  h  petites  Caprotines,  et  avec  celui  (j4ii 
est  superposé  aux  roches  blanches  à  Caprotina  ommonia^  dans  la 
chaîne  qui  s'étend  du  Mont  du  Chat  à  Aiguebeletle. 

Sous  le  nom  de  formation  sidérolUhicpœ ,  M.  Favre  décrit  des 
blocs  de  grès  blancs  très  purs  et  des  sables  de  même  nature ,  reufer- 
mani  quelquefois  beaucoup  de  fer  limoneux  en  grains.  Ce  dq)ôt  re- 


SUISSE  ET  SAVOIE.  575 

couvre  la  plut  grande  partie  du  Salôve,  et  principalemeot  le  revers 
tourné  do  côté  des  Alpes.  Les  minerais  de  fer  y  ont  été  exploités 
et  constituent  des  amas  et  des  filons  dans  le  sable  qui  lui-môme  pé- 
nètre, ainsi  que  les  grès ,  dans  les  calcaires  à  rudistes  sons-jacent«. 

Nous  avons  vu  ces  mêmes  couches  arénacées  recouvrir  le  gault 
à  la  Perle  du  Rhône  i  ainsi  elles  n'appariiennent  pas  au  groupe  née- 
couiien  :  or,  en  rapprochant  les  minerais  qui  y  sont  associés  de 
ceux  du  Mormoni,  près  de  îlomainmolior,  au  bord  du  lac  de 
Neuehàtel ,  de  ceux  de  la  rive  droite  du  lac  de  Bienne ,  comme 
de  ceux  de  la  Franche-Comté ,  l'auteur  implique  nécessairement 
on  leur  non-contemporanéité  avec  le  bohnerz  des  cantons  de  Soleure^ 
d'Argovic,  de  Berne,  etc.,  on  la  postériorité  de  ceux-ci  au  gault; 
par  conséquent,  il  leur  assignerait  à  tous  un  âge  bien  différent  do 
celui  que  nous  leur  avons  vu  attribuer  par  beaucoup  de  géologues, 
qui  les  regardent  pour  la  plupart  comme  parallèles  à  Tétagc  néo- 
eomion  Inférieur.  Ces  dépôts  n'appartiendraient  point  d'ailleurs  à 
une  série  régulière  de  sédiment ,  mais  seraient  le  produit  d'actions 
pintoniqnes  ou  semi-plutoniques  successives ,  comme  nous  avons 
vu  M.  Gressly  tenter  de  l'expliquer  par  une  suite  d'hypothèses  plus 
ingénieuses  peut-être  que  réellement  fondées.  Kn  résumé,  le  pa- 
rallélisme proposé  nous  semble  faiblement  démontré,  tandis  que 
dans  beaoeoup  de  cas ,  la  postériorité  de  ces  dépôts  arénacés  et 
ferrugineux,  soit  au  quatrième,  soit  au  troisième  groupe  crétacé, 
nous  paraît  iiors  de  contestation. 

Une  coupe  du  Jura  au  Salève  a  été  donnée  par  Al.  de  Ville- 
neuve (1),  mail  l'explicalion  peu  suivie  qu'en  a  présentée  M.  Ma- 
tberon,  en  vue  d'appuyer  sa  propre  hypothèse,  no  nous  permet 
pas  d'avoir  une  opinion  \Àm\  arrêtée  sur  ce  travail.  Il  semble  néan- 
moins qflo  l'auteur  de  If  coupe  rapporte  à  l'étage  de  Portland  les 
calcaires  Uancs  à  Caprotines  du  pied  du  Jura ,  comme  ceux  du  Sa- 
lève, et  que,  pour  lui,  le  grou|>e  néocomien  est  représenté  par 
ces  couches  aréoacées  qui  les  recouvreni  immédiatement  dans  cette 
montagne,  mais  qui ,  comme  on  vient  de  le  dire,  sont  au-dessus  du 
gault  à  la  Perte  du  Rhône.  De  plus,  la  mollasse  qui  s'appuie  contre 
la  roontagae  serait  horiiontale  ou  très  peu  inclinée ,  tandis  qu'on 
a  vu  qu'ette  était  partoiK  redressée  jusqu'à  la  verticale. 

Lorsque  nous  avons  traité  de  la  formation  luimmulitique  lantè^       coopt 
vol.  III,  p.  77  et  suivantes )«  noua  avons  aouveot  eu  occasion  de         V^' 


la  vallée 
de 


(t)  Bull.,  vol.  Xïll,  p.  129,  et  pi.  6,  f.  5.  4  842.  **-^'^'* 


S76  âOââC  CI  SaT 


far>cr,  for  isûdpaiiûa,  de  b  kraUM  crénpwfc  £ 

b»&  CMipe  d'Aoaeo,  pr  là  %iîét  6e  Itena  &  j£ 

as  ctl  da  RepoMiir,  H  c-e  ot  puis:  a  U  nJi»  Âcr  J  xrxe.  «a  2-is«&. 

eï  Â^fiTccLaLt  de  Tîx«<s,  cjt  sir  B.  L  MircâiiiBiL  .  je»  •caitar^  à 

Oproûes  ^xnact  uc«  croie  m:  at  cU±  j^çficacr^oai  in 

^\tc  uie  (Lrcci>jQ  >.-S. ,  et  |ô.<ç«»i  At  >4   ^  M 

S.  £. 

m^ikiUfi    A.  /T::-.  '.-ufi  .  La  cjfibe  iéfie  s'cGamne  ûft»  ja 

h  fiMr^,  et-lrt  T>jOSS  <1  Siiai-Jeaa-de-âLi^ ,  à  ^  Sm^coe.  à 

ïtA  lia  G:^CA:-Bo«:i.a2ii.  ex.  \JLà.  iei  rniTtig^ 

fkorts  io  ZHiIu  qsk>  docs  a*:ici  Ciïssé  de  v««r  ôeçw 

krrjeox.  scT  La  Lc&ii^î  tîj  Cao^^k^  et  de  £a  Sanû* .  ^xl 

dacts  la  (lanje  ooci»i't&:a^  de  ce  derûer  pay».  csiaa 

jnaie  p.<i>.4i  uQ  Jara  sbiae  e:  finaçaik  ?<  ■•:«Cr«B£  aci  ^ 

icaa .  p-iotti  eaire  'it  E>rJ»e  xaa£i  e*.  u  iocisaLs^ 

L2»^ïieLie  cr->a>q:ae  a^^isi  c.j£=.piKe9L«fi:  da3s  ti»'^  à  •cttsiiae  xz 

q»  i*.ci  •  .:»:câ  et  rapç«^Lcr.  11  i  asralt  àxc  b±s  de  pK^ierd 

-1  ::c'_'. -il-  1  it  Cc?î  ci  i.i.r-i-i  c.iy:;!  ^-:**  Ei  r^iciiia:  -ic  liiiOtii, 

^It  F.-~-::  c*.  o:   îi*^  i   i  l'ii-^rt  it  Fni^ic,  e-:  i  :*-  i^isic*:::^.*: 
.  î  -ei-i  îj  »! --..**-  -.:  -_;r  ç^:.--:   1:  :jr«'e*  d^  ijc?  £  i2->c-  et 

•  •  •  • 

Tky.K.i:  kz  S   r.  2-  >.  i^  •:«*  ;:•:  i:.  J:v-".e*  m  :*:&>i.-*i  i..;::  ^.:«s 

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SUISSE   KT  SAT01E. 


577 


Noos  avons  égalcmcnl  décrit,  d'après  M.  Favre  {antè,  ToL  lïl, 
p.  78),  la  disposition  singulière  des  couches  qui  entourent  la  vallée 
du  Reposoir,  comprise  entre  la  chaîne  des  monts  Yergys  au  nord  et 
celle  du  Méry  ou  de  la  Pointe-Percée  au  sud.  Les  assises  de  la 
première  plongent  au  S.-E.,  celles  de  la  seconde  au  N.-O.  Elles 
sont  les  mêmes  de  part  et  d'autre  et  inclinent  vers  le  centre  de  la 
vallée  où  s'élève  la  montagne,  dite  des  Anes^  dont  le  sommet,  5 
environ  2300  mètres  d'altitude,  atteint  à  très  peu  près  ceux  des 
deux  chaînes  latérales.  Cette  disposition  semblerait  indiquer  que 
tout  ce  dernier  massif  repose  sur  les  couches  des  deux  autres, 
pliées  en  fond  de  bateau^  et  passant  par-dessous,  mais  les  carac(^res 
géologiques  de  ces  montagnes  s'opposent  h  celte  première  explication. 

Les  chaînes  de  Vergys  et  de  la  Pointe-Percée  sont  composées  de 
haut  en  bas  par  les  calcaires  noirs  à  Nummulites,  un  calcaire  peu 
fossilifère  représentant  la  craie  dont  nous  venons  de  parler,  le  gault 
(grès  vert)  avec  de  nombreux  fossiles,  les  calcaires  blancs  à  Capro- 
tines,  l'étage  néocomien  inférieur  avec  Toxaster  complanatus  et  des 
assises  jurassiques  à  la  base.  Or,  c'est  sur  la  formation  nummuli- 
tique,  et  particulièrement  sur  le  flyschqui  couronne  cet  ensemble 
de  couches  secondaires  synclinales,  que  semble  re|)oser  le  massif  de 
la  montagne  des  Anes.  Celle-ci  est  formée  à  son  tour  de  strates 
concordants  en  apparence  avA  le  flysch  sous-jacent,  de  calcaires 
grisâtres,  jaunâtres,  avec  des  Pentacrines,  des  Peignes,  des  Téré- 
bratules,  des  fragments  d'Ammonites  et  de  Bélemnites,  fossiles  qui, 
quoique  dans  un  état  qui  ne  permet  guère  leur  détermination 
spécifique  bien  rigoureuse,  porte  à  regarder  le  tout  comme  une 
dépendance  de  la  formation  jurassique.  M.  Favre,  qui  a  étudié  avec 
beaucoup  de  soin  cette  disposition  anomale,  s'est  abstenu  d'en  pro- 
poser une  explication  qui  pourrait  sembler  prématurée.  Dans  le 
croquis  qu'il  en  a  donné  on  ne  peut  voir  autre  chose  qu'une  masse 
de  strates  jurassiques  qui  serait  tombée,  dans  l'intervalle  des  deux 
chaînes,  sur  les  couches  déjà  arquées  du  flysch.  Il  resterait  à  savoir 
d'où  provient  celte  masse  et  comment  elle  a  pu  être  pour  ainsi 
dire  projetée. 

Alex.  Brongniart  (i),  dont  le  nom  se  retrouve  toutes  les  fois  que 
nous  avons  â  signaler  quelque  aperçu  profond  sur  les  rapports  de 
dépôts  éloignés  a  fait  connaître  à  peu  près  en  même  temps  que 


VaH/« 

du 

Repu.'oir. 


Montagnef 

entre 

les  vallées 

de 

TArve 

el 

da  Hhône. 


(t)  Description  gM,  des  environs  de  Paris,  4  822,  2«  éd.,  4  835, 
p.  475-480. 

IV.  57 


M.  Btieklfltid  (1)  Texistenôe  des  couches  de  Tâge  du  gàult  dans  les 
parties  éietèes  des  motiuigties  de  Yareiis,  aux  Salles  et  aax  Fiz, 
dans  là  vallé6  de  Servot,  ftur  la  rite  droite  de  TAtire  et  sur  le  pro- 
longement nord-est  de  la  chaîne  du  Buet,  à  la  bent-de-Mordes  sur 
la  riye  drdltâ  dil  RhOtle.  Lés  fossiles  qu*il  y  a  cités  ne  laissent  au^ 
cun  doute  sur  le  parallélisme  quMl  avait  tout  d*abord  aperçd  ave<i 
cette  sagacité  et  cette  sorte  de  seconde  ttlé  dont  il  était  doué  ;  mais 
une  observation  due  k  Beudant  en  1818,  6t  qu*il  rapporte  dans  une 
note  qui  a  satis  doute  échappé  aut  géologues  qui  depuis  ont  observé 
les  licUt,  C*c^t  la  présence,  à  ta  montagne  des  Piz,  d*on  calcaire 
gris  bianchâtfê,  grenu,  micacé  et  sableux,  analogue  à  la  traie  tuf^ 
féau  et  renfermant  des  débris  de  coquilles  indéterminables. 
Quoique  la  position  de  cette  couche,  par  rapport  à  la  roche  noire 
coquillière  (gault)  ne  soit  pas  indiquée,  il  ikous  paraît  certain 
qu'elle  représente  Cette  assise  de  la  craiê  qué  M.  Murcbison  a 
signalée  IfentC  abs  plus  lard  à  ToUcst  de  ce  poltil,  sur  la  rhre  gauche 
de  PArvG, 

Dans  ses  Observations  sur  la  position  relative  des  terrains  des 
Alpes  suisses  occidentales  et  des  Alpes  de  la  Savoie,  M.  A.  Favre 
divisait  ainsi,  eh  18^7,  les  dépOts  crétacés  Superposés  à  la  formation 
jurassique  i  l'étage  néocomieuinfér|pnr,  Caractérisé  par  le  loxaster 
complanatus  et  des  Crioceras;  2"  Tctage  moyëtt,  celui  des  calcaires 
blancs  à  Caprotines,  qui  donneni  un  caractère  particulier  au  relief 
très  accidenlé  dos  pavllcs  crélnc^'cs  des  Alpes,  et  qui  forment  ert 
général  des  arêtes  dentelées  fort  élevées  et  très  arides  ;  3°  le  gault, 
remarquable  par  rabondantc  de  ses  fossiles,  et  qui  sur  certains 
points  semble  alterner  hvec  des  calcaires;  ti*  enGn  un  calcaire  que 
M.  Studer  a  décrit  sous  le  nom  Aq  calcaire  de  Seeven,  et  qué 
M.  ^avre  ne  croyait  p<ls  alors  exister  dans  les  Alpes  Occidentales, 
mais  qu*il  a  reconnu  depuis  dans  ta  vallée  du  Reposoir.  Ce  calcaire 
iiVst  point  à  la  vérité  très  constant,  puisqu'aux  t)iablere(s,  sur  le 
prolongement  nord-est  de  la  Dcht-de-iMorcles,  nous  verrons  le  con- 
tact Immédiat  des  roches  h  Numniulites  et  du  gault. 

Toutes  ces  assises  crétacées,  concordantes  entre  elles,  sont  discor* 
dantes  par  rapport  aux  couches  jurassiques  qui  les  supportent,  et 
qui  avaient  éprouvé  un  dérangement  très  prononcé  avant  le  com- 
mencement de  la  période  crétacée.  Les  conlournemcnts  qui  les  ont 
affectées  sont  alignés  parallèlement  aux  Alpes,  ou  du  N.-E.  au  S.-O. 


( \ )  y4nnals  of phiiosopli r,  juin  1821. 


SUI6SB  ET  SÀ¥On,  579 

t  pjirtir  de  la  Di*iit-i1o-DaHy,  au-dessus  des  \mnH  de  Lavey,  i^ur  In 
rive  droite  du  Rhône;  ils  passent  sous  le  massif  de  la  Deiit-du-Midi, 
i'e|)arfiissent  au  sud-est  sous  les  glaciers  de  mont  Ruan,  au  fond  de  h 
combçi  de  Siyt,  k  la  partie  in£ttrîeure  de  la  montagne  des  Fîz,  h  la 
cascade  de  l'Arpennaz,  sur  le  ixN'd  deTArve,  et  arrivent  enfin  près 
de  Giétaz,  dans  la  vallée  de  Mégève.  Dans  loutes  ces  localités,  les 
assises  crétacées  n'ont  point  participé  aux  dislocations  des  rocfics 
jurassiques  qu'elles  recouvrent. 

M.  F,  i.  i'iclet  a  entrepris  la  publication  déjl  fort  avancée  d*un 
ouvrage  îniportant  sur  les  fossiles  du  gault  de  la  Savoie  (I).  \je  savant 
njiiui'alisU»  de  Genève  a  dbkrit  et  donné  d'excellentes  figures  dos 
corps  organises  recueillis  dans  ce  groupe,  improprement  désîgfié 
sous  le  nom  de  grès  vert,  d*abord  à  ia  Perte  du  Rhône,  et  dans  le 
voisinage  tuiiaédiat  de  Bcileggrde,  à  Ghitillon  de  Michaillc,  à 
ffiCleic,  etc.,  puis  au  Saxonet,  au-dessus  de  Bonncville,  aux  escalie|*s 
de  Sommiers,  daus  la  vallée  du  Reposoir»  aux  rochers  des  Fi;^,  au- 
de^gA^s  de  3ajiit-}|jiriii|,  an  «ol  de  CîtWi  et  au  mont  de  Criou,  près 
4»  fSi9ttoef9$,  i  IjQssex,  au-dessus  du  lac  de  Flaiiis,  dans  le  val 
d'Uiers,  à  Cluee,  etc.  Dans  ces  divers  gisements  dont  les  plus  riches 
sont  la  Per(c-du- Rhône  cl  le  Saxonet,  la  faune  du  gaull  est  on  i^e 
peut  n)jei^;c  ^car^çlcrisi^jc,  et  iJ  en  csjL  de  m£me  de  )a  roche  noire  au 
verdâtre  qui  la  renferme. 

•  AL  PkUA  Mgnaie  en  ou^re  dans  le  calcaire  des  Fiz,  déjà  oi>scrvi* 
fiar  Beudant,  VAmmonHes  falccdus,  VA.  varions,  le  TunilH^s 
Bergerie  qui  justifieraient  nos  dogtes  sur  la  préscoce  de  jb  çvakk* 
hlwcbe  dans  jQS  pays,  taMidia  /que  Jie  gr^itd  lèorîzoq  de  ia  craie  tu&^ati 
y  ^ertûtferi  bien  représenté.  £o  effet,  VAmmomiteê  varions  wec  les 
TurriliUs  Uéerculatus  et  Desnoyersi  ont  été  trouvés  dans  les 
montagnes  de  Tannevcrgcs  (valiée  de  Sixt)  dan$  une  concjie  à^iRL- 
rente  du  gault  et  qui  a|)partiendrait  auussi  au  «econd  groupe.  L'asso- 
ciation avec  KfHk  «spèces  du  TurriliUê  Bergeri,  si  constant  dans  le 
gMilt  so«e-j*ecot,  ne  détruirait  fioitt  d'ailleurs  la  probabilité  de  notre 
oonjectfN^,  j^nisque  nous  avons  vu  dans  le  Dauphiné  cette  même 
coquille  réunie  9ussi  9ux  Ammonites  Maatelli  e]t  falcatus,  et  d'un 
autive  cùié»  aucun  Co^saiie  jMropre  k  la  cme  biaadie  n'a  cacore  été 


(4)  Ascri^^fîÀcs  jKoUitsfMes  fossUes  fui  se  trome^/t  tf^HK  les 
grés  verts  des  eB**irons  de  Ccnève;  in-4,  t"*  liv.,  4  847,  «Céphaio- 
podes,  45  pi.;  —  ?•  liv.  (en  commun  avec  M.  W.  Roux),  Gasléro- 
p    es  42  pi.,  4849. 


.t-^ 


;;• 


SUtSSK  ET  SAVOtS.  âSl 

M.  Studer,  daus  sou  Mémoire  sur  la  carte  géologique  des 
chaînes  calcaires  et  arénacées  entre  les  lacs  de  Thun  et  de  Lu^ 


de  paradoxe,  tant  ils  étaient  opposés  aux  opinions  des  géologues  qui 
avaient  consacré  avec  dévouement  une  partie  de  leur  vie  à  cette  pé- 
nible tâche,  n'aient  été  aperçus  et  signalés  avec  plus  ou  moins 
d'exactitude  par  Brochant  de  Villiers,  Backwell  et  Alex.  Brongniart, 
comme  par  MM.  de  Buch,  Buckland^  Êlie  de  Beaumont,  Boue  et  sir 
R.  Murchison.  Que  Ton  fasse  disparaître  par  la  pensée  les  jalons  que 
chacun  d'eux  a  laissés,  et  qui  ont  servi  à  guider  leurs  successeurs,  et 
Ton  verra  ce  qui  restera  de  réellement  débrouillé  dans  cet  immense  ■,.•  ^n 
chaos  I 

Lorsque  M.  Studer  dit  plus  loin  (p.  244),  en  parlant  de  la  révo- 
lution générale,  car  l'auteur  ne  mentionne  ici  qu'un  phénomène: 
<t  Quel  temps  a  vu  cette  révolution,  quelles  forces  ont  pu  la  produire, 
»  voilà  ce  que  nous  désirons  savoir,  et  il  semble  puéril  de  vouloir 
»  retrouver  au  milieu  de  ces  ruines  colossales,  de  ces  constructions 
»  gigantesques  et  désolées,  rien  autre  chose  qu'une  répétition,  sur 
»  un  modèle  plus  grand ,  des  collines  stratifiées  do  la  plaine  ;  »  nous 
répondrons  au  savant  professeur  de  Berne  que  presque  toute  la  science 
des  dépôts  sédiments  ires,  qu'ils  soient  aujourd'hui  au  niveau  de  la 
mer  ou  à  7000  mètres  au-dessus,  comme  dans  l'Himalaya,  consiste 
dans  cette  jjuériii té  dont  il  parle;  l'échelle  des  phénomènes  ne  fait 
absolument  rien  à  la  question.  Que  les  roches  soient  tendres,  friables, 
horizontales,  de  quelques  centaines  de  pieds  d'épaisseur  et  remplies 
de  coquilles  intactes,  ou  qu'elles  soient  noires,  compactes,  dures, 
cristallines,  en  strates  verticaux  ou  renversés,  plus  ou  moins  sembla- 
blés  à  des  roches  d'origine  ignée,  de  plusieurs  milliers  de  mètres  de 
puissance  et  dans  lesquelles  toute  trace  de  la  vie  a  disparu,  la  diffi- 
culté pour  les  classer  est  plus  grande ,  et  voilà  tout  ;  mais  les  prin- 
cipes qui  doivent  présider  à  ce  classement,  et  au  moyen  desquels  leur 
chronologie  doit  être  établie ,  sont  absolument  les  mômes;  ils  sont 
fondés  sur  les  mômes  lois,  qu'il  faut  d'abord  apprendre,  là  où  l'œil  le 
moins  exercé  peut  les  saisir.  Les  plaines,  les  plateaux,  les  collines  à 
couches  horizontales  ou  peu  dérangées  sont  donc  le  véritable  et  seul 
alphabet  qui  permette  de  lire  ensuite  plus  ou  moins  couramment 
dans  les  montagnes,  et  ce  n'est  que  du  jour  où  cette  vérité  a  été 
aperçue  que  date  l'ère  de  la  géologie  sédimentaire. 

D'un  autre  côté ,  qu'est-ce  aussi ,  relativement  au  rayon  du  globe 
et  à  sa  constitution  présumée,  que  la  grandeur  des  objets  que  notre 
œil  embrasse  à  la  surface  de  la  terre,  ou  que  nous  mesurons  avec  nos 
instruments?  Qu'est-ce  qu'un  phénomène  qui  a  soulevé  des  couches  à 
7000  mètres,  à  une  hauteur  qui  n'est  guère  que  le  sixième  de  l'épais- 
seur supposée  de  son  écorco ,  et  qui ,  comparée  à  l'épaisseur  relative 
d'une  coque  d'œuf,  n'en  serait  que  le  douzième?  Ne  jugeons  donc  point 
la  dimension  des  phénomènes  d'après  la  faiblesse  de  nos  organes, 
mais  cherchons  à  les  apprécier  d'après  les  rapports  généraux  plus 
ej^acts  que  l'ensemble  do  nos  connaissances  nous  permet  d'entrevgir. 


582  SUISSB  ET  SAVOIE. 

cerne  (1),  divise  la  formation  crétacée  de  ces  montagnes  en  h  étages, 
qui  sont  de  haUt  en  bas;  l*"  flyscii  ou  schistes  et  gros  Si  Fucoldesi 
2''  grès  et  calcaires  à  Nuuimulites;  3°  calcaire  à  Hippuriiesi  U*  cul- 
cairc  et  schiste  noir  à  Spalangues  et  ICtogyres.  De  ces  quatre  étageii 
les  deux  premiers  ont  déjà  été  décrits  comme  appartenant  à  la  for- 
mation Numttiulitique  ;  il  ht  nous  reste  donc  qu'à  parler  des  dettx 
derniers,  les  seuls  qui  hssébt  partie  de  la  fortuàtioil  crétacée,  et 
qiil  représentent  le  second  et  le  troisième  étage  du  groupe  inférieur 
ou  néocomien  (2)« 

Dans  les  chaînes  extéridutes  t  une  série  de  calcaires  ëti  badca 
minces  ou  puissants,  atteignant  par  places  jusqu'à  100  mètres  et  5tl 
delà,  sèpafë  les  grès  à  Nummulites  de  Tétago  sous-jacenL  Ces  caU 
caires  sont  gris  ou  bruns,  à  cassure  écailleuse  et  passant  au  com- 
pacte. Le  versant  méridional  du  8chratten,  dépourvu  presque 
entièrement  de  couches  nummulitiques,  ne  présente,  sur  une  trè^ 
grande  étendue,  qu'uhe  surfàéc  Inclinée  rocheuse,  formée  par  ces 
calcaires  et  sans  la  moindre  végétation.  Les  fossiles  y  sont  abondantSi 
mais  presque  toujours  indéterminables.  Ge  sont  principalement 
des  Hippurites  que  l'auteur  désigne  sous  le  hnm  û*ff.  Blmnen^ 
hûcht  {/tadiolites  neoa^omiensiSt  d'Orb.),  desCaprbtincs,  des  Ruttk*ès 
pli^éeë,  etc. 

La  roche  qui  domine  dans  la  moitié  inférieure  des  mêmes 
chaînes  est  un  calcaire  en  bancs  peu  épais  mais  très  distincti) ,  t>as-^ 
sant  au  sthlste  et  alternant  ti^et  sotiveiit  avec  des  schistes  hiarnent 
calcaiires  bu  sablent.  Ce  calcaire  est  ilôir  ou  gris  foncé,  èsquitleux, 
à  esquilles  très  fines,  ou  en  partie  grenu ,  quelquefois  argileux  ou 
sableux.  On  y  trouve  subordonné  un  calcaire  à  grains  verts,  qui  par 


■I  ^- 1  jà 


{{)  Mém.  fie  la  Soc.  géoi.  de  F>tfnre^  vol.  !IÏ,  p.  384,  avec  Ciirte^, 
^839.  —  Voyez  aussi  Crvhgf'e  tfcs  Aipcs  orcrtirtftnleK^  -^  Nf>hf€ 
rt  coupes  des  Alpes  de  Lueerne^,  par  II.  Escher(A'ip«*/irAf6.^  1 8S4)i 
—  Suv  les  jorniatftins seenrtxltiires  dts  Alf/es  heinoiscs  (iVrir.  Jt^rbt^ 
eah.  6,  1836,  1837,  p.  205). 

{%)  Lors  de  la  réunion  de  la  Société  géologique  à  Pot-rentrtiy,  en 
1838  [BtilL,  vol.  IXi  p.  434),  M.  Studer  n'affirmait  pas  encore  qu*i! 
y  eût  dans  les  Alpes  des  dépôts  tout  à  fait  identiques  avec  le  groupe 
néocomien  du  Jura;  mais  il  faisait  remarquer  qu'au-dessous  (on  a  sans 
doute  écrit  nu-dessus  par  erreur)  des  calcaires  à  Dicérales  (Capro- 
tines)  et  à  Nummulites,  déjà  inférieurs  au  grès  vert  (l'auteur  plaçait 
ici  les  Nummulites  sous  le  gault),  on  observait  un  calcaire  à  Sp^tan^ 
gns  ntusNs,  qui  pourrait  être  parallèle  h  ce  même  groupe  héocomieii, 
Ou  l'observe,  dit-il,  au  Sentis  et  dans  l'Oberland  bernois. 


SUISSE  ET  SAVOIE.  5^3 

l*aboncIancc  de  la  biliçc,  passe  accidcnlelleaient  )  un  3ilex  corné.  Lcji 
fusbilcs  des  calcaires  et  iles  scliislcs  noirs  soiU  Iç  TojçQ^ter  complar 
natu$,  Ag.,  VJExogyra  aquila^  Gold.,  çt  d*autrc8  pslrgcées;  mais  il 
est  probable  qu*il  y  a  quelque  méprise,  lorsque  U,  Sluder  ajoute, 
que  les  JVummulites  ne  sont  pas  étrangères  à  ce  système  (1), 
«  D*après  ces  fossiles,  coniinue-t-il ,  il  parait  que  c*esl  parlicuji^- 
»  rement  cet  étage  du  terrain  crétacé  alpin  que  nous  devons  assimiler 
»  au  terrain  néocomien  ou  jura-crétacé.»  Cette  conclusion,  parfai- 
tement juste,  a  été  confirmée  depuis.  Le  calcaire  noir  %  Spatanguef 
constitue  Tassise  la  plus  basse  des  chaînes  qqi  s'étendent  çntre  )e  lai; 
de  Tbup  et  celui  de  Lucerne,  depuis  les  crêtes  du  Rallingen  jnsqu'iiv 
Pilate;  il  est  incliné  au  S.  comme  toute  cette  partie  de  la  formf^tiop. 

En  se  rapprochant  des  chaînes  intérieures  vers  le  gneiss  et  le 
granité,  Tincerlitude  de  31.  Sluder  semble  devenir  de  plus  en  plu« 
justifiée  par  la  difficulté  de  saisir  les  caractères  et  les  rapports  den 
cûucbes,  et  il  décrit  séparément  chaque  groupe  de  montagne^. 

La  chaîne  du  Brienzergraele,  dont  le  versant  méridional  plonge 
dans  le  lac  de  Brien;^ ,  s'étend  de  la  vallée  d*Interlaken  jusqu'au 
passage  du  Brùpig.  Ses  principales  sommités,  le  Tannborn  et  !# 
Rotborn  js'élèvent  en  pyramides  surbaissées  à  plus  de  2300  mètres 
de  hauteur.  Le  versant  nord  est  recouvert  par  le  flysch,  mais  toui 
le  reste  du  massif  est  un  calcaire  noir,  argileux  et  siliceux,  à  cassure 
csquilleuse,  divijié  en  lits  minces  ou  en  dalles,  que  rpp  exploita 
particulièrement  aux  environs  d'Interlaken.  Ce  calcaire  passe  i  up 
grè^  gris  clair,  à  grain  fin,  en  bancs  épais  ou  schistoldes;  que)^ 
quefois  il  est  compacte,  à  cassure  conchoïde,  noir  ou  gris,  taché  d/e 
noir  ft  alternant  avec  des  schiste^  marnepi  noirs  ou  gris.  Le  seul 
fossile  que  Tauteur  pi{  rencontré  dans  ce  puis^iai^t  système  est  le 
SpatanguM  retusus^  qui  le  lui  fait  rapporter  avec  raison  à  la  foriQg- 

fW— ^■^^  fi»—   «If      IWLIIJB    l"H   .  I  ni  M  ■  ■    ■  J  |i[         li 1   I      ■      Wi 

(1)  Dans  une  note  Rur  les  terrains  reconnus  dans  les  Alpes  secon* 
daîres  du  canton  de  Berne  {N'eu,  Jahrh.^  4  836,  p.  695),  M.  Studer 
plaçait  au-dessus  du  lias  et  des  couches  oolitbiques  ioférieurec  : 
\  °  calcaires  et  schistes  avec  Spatnngus  rciusus,  Grjphœa  Coutuni^ 
et  quelques  Nummulitos;  2°  calcaire  à  Hippuriles  ou  schrattenkalk ; 
3**  calcaire  et  grès  à  Nummulites  avec  les  fossiles  du  f^rès  vert^ 
et  çà  et  là  des  fossiles  d'aspect  tertiaire  ;  4<>  les  schistes,  les  grès  et 
les  marnes  à  Fucoldes.  Quoique  ces  superpositions  soient  exactes,  il 
y  avait  néanmoins  quelque  confusion  dans  la  série  [Présentée  ainsi, 
et  nous  ne  pouvons  pas  plus  admettre  les  Nummulites  dans  le  groupe 
'  néocomien  que  leur  associatipn  avec  les  fbsçjles  du  grês'pert  (gault). 


58&  BOmM  EX  SâTOUL 

tlw  crétacée  ;  nuit  h  préfeoce,  sar  la  crétt  mêmedte  iidiilKvd'Ht 
grif  qnartieiis  identiqoe  avec  celoi  qui  domine  sur  lesliaaAeHi 
lu  Hohgant et  do  Pilata,  pois  des  nkb  de  grès  Teit,  nmpKide 
HiuDBHililei,  codâtes  dans  les  grès  schisuni  ordinairei»  bi  in» 
ipivenl  des  dootes  sor  ce  rapfNrocheflient,  oo  phnAl,  adasottant  la 
li^sence  des  Nomnuiliies  dans  la  craie,  il  serait  diqioié  k  pincer  b 
^.|mit  dans  cette  dernière  formation.  Les  rapports  atec  les  montagnes 
)foisittes  ne  sont  pas  plus  propres  h  résoudre  la  qoestion,  k  cmse  de 
çleor  obBcoritét  et  AL  Sloder  montre  qne  toot  le  système  crélaoé»  en 
y  comprenant  le  flyscb  et  les  roches  k  Nammolites ,  m  trouve  ; 
jeifé  da  c6té  da  lac  do  Thon,  k  partir  de  l'Abendhern,  de 
^gie  dans. le. Barder.  • 

ji,.  Les  roches  qui  composent  les  hauteurs  an-dessus  des  ptlorages 
^  Hasliberg^  ne  paraissent  pas  diOérer  de  celles  du  Brieuergraetni 
^»t  eUes  formeraient  le  prolongement  immédiat,  sans  la  dépresnn 
jÂi^.Qri&nîg.  Ge  sont  toujours  des  calcaires  sableux  et  aiigUenc, 
.^Qirs«  bien  straliAés.  alternant  avec  des  schistes  noirs,  maraein,  et 
jdes  grès  compactes.  La  formation /ifm-/tott9iie,  qui  GOBStlloe  tmrte 
lia  base  de  celte  niasse  de  montagnes,  s'élevant  k  ptas  de  amitié  de 
sfor  hauteur,  isoleces  couches  k  TE.  et  au  S.;  an  N«,  lenra  limiles 
4ont  plus  obscures.  H.  Sinder  n'y  a  rencontré  que  des  traces  pcn 
«sdistiticies  de  Pentacriocs.  Les  assises  de  Hohensldlea  et  de  la  ciéle 
oqui  couronne  la  Uadiberg  plongent  an  S. ,  et  leurs  tranches  préssia- 
wfent  d'aflreux  précipices  du  côté  de  k  vallée  de  Melcfa.  L'incÛnaison 
normale  de  tout  le  massif  est  néanmoins  au  N.  comme  celle  des 
couches  de  la  base. 

Dans  le  massif  du  Tiûîs,  on  a  dit  {antè,  vol.  III,  p.  82),  qne  la 
formaiiou  nuromuliiique  semblait  reposer  directement  sor  les  assises 
jurassiques,  et  dans  celui  du  Faolhorn  les  caractères  des  couches 
au-dc5sus  (le  ces  dernières  ne  permellent  guère  de  rien  préciser 
à  leur  égard.  L*auteur  y  signale  à  la  \énlé  des  Bélemnites,  mais 
tout  à  fait  Indélcrmiiiablcs.  Depuis  lors  les  recherches  de  MM.  Mar- 
tins  et  Bravais  (1)  ont  conûrmé  les  conjectures  de  leur  savant  pré- 
décesseur sur  une  grande  partie  de  ces  couches  si  problématiques, 
en  prouvant  qu'elles  renfermaient  les  Bélemnites  subfusifiainis,  de 
Blaiuv.,  extinctorius^  Rasp.,  les  Anmionites  asperrimus^  d'Oih.^ 
seuiistriatuSf  id.,  ct^yptoceras,  id.,  fossiles  que  nous  avons  vus 


(t)  BulL,  vol.  XIII.  p.  373.  <842.  —  Feihandl.  d.  schwcUz. 
naturj.  Ces.  zuÀUdorf^  p.  Ml,  1842. 


SUISSE  £T  SAVOIE.  585 

caractériser  Téiage  uéocomieii  inférieur  de  Ja  Provence.  Ces  cal-* 
caires  du  Faulhorn ,  dit  M.  Martins,  sont  en  couches  distinctes, 
borizonlalcs  ou  piissées  et  contournées  en  zigzag.  Us  sont  souvent 
séparés  par  des  bancs  de  grès  peu  épais ,  se  liant  intimement  aux 
bancs  calcaires.  L'inégale  altération  par  les  agents  atmosphériques 
des  strates  arénacés  et  calcaires  a  donné  à  toute  la  masse  Tappa* 
rence  d'os  cariés,  d'où  le  nom  de  Faulhorn  ou  montagne  pourrie 
que  ce  massif  a  reçu.  Lorsqu'on  en  descend  vers  Brienz ,  on  voit 
les  couches  néocoroiennes  reposer  sur  la  formation  jurassique  du 
plateau  de  Bactten-Âlp. 

On  observe  par  places,  mais  rarement,  sous  le  calcaire  à  Numron- 
lites,  dit  M.  L.  Rûtimeyer  (1)  dans  sa  description  des  montagnes  au 
nord  du  lac  de  Thun ,  un  calcaire  qui  en  diiïère  à  peine,  mais  dont 
les  fossiles  sont  entièrement  distincts.  La  roche  principale  est  un 
calcaire  très  dur  et  tr^s  compacte,  caractérisé  en  grand  par  le 
manque  de  straliGcation  apparente,  ce  qui  permet  de  le  reconnaître 
facilement  de  loin.  Puis  vient  un  grès  très  compacte  aussi ,  dur, 
gris  de  fumée,  brunâtre  au  dedans ,  à  cassure  un  peu  conchoîde  et 
presque  dépourvu  de  quartz.  Les  fossiles,  souvent  nombreux ,  sont 
des  rudistes  indéterminables.  Au  Ralligsioke,  lorsqu'on  s'élève  vers 
Berglikehle,  les  schistes  calcaires  noirs  sont  recouverts  par  le  cal- 
caire à  Nummuliles ,  le  calcaire  à  rudistes  manquant  comme  sur 
d'autres  points.  Dans  l'intérieur  de  la  chaîne,  un  calcaire  blauc 
puissant,  surmonté  de  couches  à  Nummulites,  se  voit  du  Yollen- 
waldgraL  II  représente  le  calcaire  à  rudistes  très  reconnaissaUe 
dans  toute  l'étendue  de  la  Vorderalp,  mais  il  s'enfonce  comme  un 
coin  entre  les  couches  placées  au-dessus  et  au-dessous.  De  L>lerling 
au  Beatenberg,  on  marche  sur  le  calcaire  blanc  massif  avec  des 
Hippurites  mal  conservées.  A  TE.,  ce  même  calcaire  forme  une 
grande  partie  des  parois  tournées  vers  le  Justiihal ,  et  il  est  Ik  i^eine 
recouvert  par  30  mètres  de  roches  nummulitiques. 

Le  calcaire  à  rudistes  forme ,  dans  la  Gemmenalp ,  une  zone 
courant  O.-E.  ,qui  s'amincit  rapidement.  Dans  la  coupe  du^Valdegg, 
on  observe  un  lambeau  de  calcaire  à  rudistes  avec  des  Caprotina 
ammonia  et  de  |>ctiis  corps  sphériques.  Au-dessus  d'un  calcaire  à 
Nériuées  de  30  mètres  d'épaisseur  est  une  roche  qui  rappelle  la 


(4)  Ucberdas  schweizerische  nunumtHun  Terrain  mit  baondcrer 
Berucksiclu  d,  Cebirges^  etc.  ;  in-4.  Berne,  4  850,  avec  carte,  coupes 
et  planches  de  fossiles. 


S96.  8VI)9$I  ST  .HTO». 

di«iioiiiled*Ailiaiod9x,  qui  cit  alUQ^l»liliqa^  QoQiqw  Vui\/m 
«U  d'ibord  été  porté  k  regarder  c^  cilcaim  eomiM  imr^mvmt 
Ane  parait  pas  éloigné  de  Içs  réonir  fox  itratoi  çrétirf^à  rpdwMfc 
ip-dwotti,  daoa  topto  retondue  de»  d#us  cbatoo»,  •»  cwmîtMH 
U  baie  et  recoovraat  iaunédiateimM  la  tfmito  «ord  du  MnAi  Uu 
tialro»  règne  «ne  puinaote  formatioa  d»  piw  de  500  méMid'épii^ 
wir  et  preaque  dépporroo  de  funkêf  M.  Smder  T  a  miooiMiif 
néawnoiiia  le  ^/Mtfonflny  re/ttfttf .  StMrat^MMoofit  NsbII^rII 

piurtoat  die  occupe  le  pied  dea  cbatoeaqai  bord(Nit  k  Iw  4t  Tta| 
jysqa'k  l'Emineo. 

La  vvepiuorevqiie  coloriée  géologiquen^m  do  fiaNigpSlScMi 
et  les  profiis  de  cette  woniagiie ,  do  Niederlionii  de  .W44fWW 
■arder,  poia  celui  de  SçluMriu-Alpeo  k  i'AugwpaiC,  monmni  nïf 
blaa  les  rapporia  dea  deua  étages  néocomieoi  avec  \m  «wçkef  | 
KonMmiiiles  ao-detaoe  •  et  par  qoel  pbénoogtee  da  déplafeinapl  al 
de  Moverseoient  lea^rte  de  Tairîglianaa,  de  Gornigal,  ]$  mollinf 
ei:le  oagelflob  sembleot  phmger  aoua  les  qdçaim  wégtawiiil| 

;  IL  Pîctei  (l)  a  lait  coonatire  récaoNneiit  k  léanlial  4ea  ra» 
làarciMS  aaaîdoes  de  kL  £f  Ueyrat  daaa  ko  wooragnap  aacarpéia 
foi  «aoiioueni  ?en  )'0.  la  cb«lae  do  Steek-Banu  Ao  CaitaijMftp 
ai  ao  SfibwefailMrg.  (au-deasoa  du  Sdiwafelbad}  la  aao^  cyptoilét 
0*a  qoe  0">,{6  k  Q",24  d'épaiawor,  ei  l'oo  y  a  jnecoellU  la  Qelmmitn 
pi9iiUifi>rmi$t  BlaioVp,  ]mAmmonÙH  t^iifimirigimêlinfuHditÊh 
Iwnt  d*Orb.»  la  Criocetxtfi  Duvalii^  Lév,,  VAncyloçeras  dilai^u$9 
d'Orb.,  de  Tétage  iiéocooiiea  ialéiieiir,  9vec  yAmmonil^$  Upi' 
4u$9  d*Orb.»  Crioceias  Emerici^  Lév.,  Teiebraiuia  diphjfoidti, 
d*Orb.,  que  N.  Pidct  regarde  à  tort  suivaot  uou^  c^mme  apparia- 
oaot  au  second  étage  »  car  M.  Aie  d*Orbigoy  dopt  il  parafe  soiffe 
ropioion  u'a  nullement  prouvé  que  ks  coocbes  de  U  Proveoca  ait 
se  trouvent  ces  fossiles  fussent  les  mêmes  que  les  calcajras  blaocs  k 
Caprolîaes ,  et  nous  n'avons  encore  aucun  motif  poiir  adaaeUfe  ce 
parallélisme.  Enfin  M.  Meyrat  a  enoora  trouvé  dans  la  méflie 
couche  wie  Ammonite  très  voisine  de  VA.  impreuuê^  d'Orb.  •  at  on 
Piychocerûê^  peut-être  le  P.  lavit^  Alatb.,  puis  des  CrioceroM^  des 
AncyloceraSf  des  Aptychus^  et  des  écbinodenoes  ooofeaux. 


(4)  Bihh  untp,  de  Genève ^  aov.  4^50*  —  Voyas  aussi  Agassiz, 
Mckinodermes  fossiles  de  la  Suisse  [N»  Deuksch*  d.  alig,  schss'mtZ' 
Ces.  d,  Naturwiss.,  vol.  III;  Neuchfttel,  48aa). 


SUISSl  ET  EAVOIK.  SR7 

M.  Studer  <  publié  des  Obitrvatioru  mr  tm«  coupe  faite  à  tm- 
verê  ht  Alpeg  de  Lucerne  (1),  où  il  ■  u'gnalé  comme  se  ïoccédant 
de  bas  CI)  liaul ,  depuis  la  plaine  jusqu'au  calcaire  des  enviruni  du 
lac  de  BricDz;  1°  la  mollasse  et  le  nigelDuh;  2°  la  craie  inférieure) 
3'  la  marne  crélacée  a  Ammonitci  H  Spaiangues;  h'  le  calcaire  k 
Hippurites  et  Tornalclles  {ickrtUlen-kalk]  i  6*  un  calcaire  k  grandet 
Nuinmulilcs ;  6*  des  schistes  gria  à  grains  Tertsj  7°  le  gréa  du 
ilohgani;  8' le  flysch;  9*  le  calcaire  du  Hollisjiilti  10'  le  gypse  et 
les  cai^nculesj  11*  le  ralcairoct  le  schiste  de  Brient.  On  voit  qu'il 
y  a  eu  dans  celle  série  un  retiversemeut  des  dépOts  sccundaircs  et 
tertiaires,  dont  les  relations  ItilcrrerLics  sont  asseï  complitinfcs. 
Dans  ks  Alpes  calcaires  du  canton  d'Uri ,  le  rnSnie  géolc^uc  (3)  a 
décrit  entre  le  Huhtock  et  le  Hakcn  une  s^e  de  coudies  crétacées 
et  de  gril  rert  avec  des  calcaires  t  Dicérates,  Hippurites  et  Ntini- 
muliln,  puis  des  calcaires  argiln-siliceui  avec  des  Spalangucs,  des 
Inocérames,  des  Bélcmnites  et  des  iVummuliles,  le  lout  replié  on 
fond  de  bateau  et  plus  uu  moins  contourné.  Réunissant  toujours  les 
couches  ntimmulitiqurs  arec  les  strates  crétacés  ([u'il  désigne  sous 
te  nom  de  grès  vert,  M.  Studer  (3)  s'est  occupé  du  mC-lamurpliismc 
qu'ont  éprauvé  les  assises  crétacées  et  ï  Fucuîdea  dans  les  Grisons. 
Ces  diverses  roches  sont  devenues  des  micaschistes,  des  gneiss  et 
des  ainphiboliles ,  car  les  calcaires  qui  alternent  avec  cesdernitret 
renferment  des  Penlatriurs  et  d'autres  fossiles.  Entre  le  canton 
d'Appenzelt  et  l'Engidîne,  el  nifime  dans  la  Valielinc,  toutes  les 
A'pcs  ue  seraient  qu'un  énorme  massif  crétacé  plus  ou  moins  mé- 
laniorpliosé  avec  dc&Xnnunulites  et  des  grh  verts,  el  lout  ce  que 
l'on  avait  ra;ipr}i'té  au  terrain  tertiaire  vers  les  sommités  des  Alpes 
lie  seiail  qu'une  dépendance  du  système  ci'étacé ;  mais  nous  ne 
devons  pas  |>crdro  de  vue  que  le  flysch  ou  mai-ues  et  grés  i 
Pucoltlcs,  arec  les  dépôts  nummulitiques  sons-jacents ,  ont  été 
replacés  dans  le  terrain  terUairc  liifi^ricur.  Ceci  s'appliciue  égale- 
ment aux  roches  UMidifiécs  autour  des  porphyres  des  moiiiagucs  de 
Davos  (û), 

{))  iVf«.  Jahrb.,  183*.  p.  50i,  avec  coupe.  ^  Voyei 
Ceoingir  tifriivutic/ier  Sr/ia-cilzerJ/pen.  Géologiedes  Alpes 
occidenlalm  ;  in-S,  avec  carie.  Heidelberg,  I83i. 

[i]  Ib.,  4  S3E,  p.  338,  avec  i  coupes,  pi.  S,  f.  4 ,  2. 

h\  Ib.,  p.  Sî.  1836. 

(i)  N.  Dfiikschrift  ft.  atlg.  schwein.  Get.  rf.  Natur»:, 
vol   I;  io-i,  avec  3  pi. 


c»2»V    f:  Daos  ,90a  Aperça  de  lu  etrueture,  gioiogiqm  deê  Ajlpee{i]k 
4i7ri.      |ir  Siuder  met  loiii  les  calcaires  à  Namninlites  et  comme  les.  rea- 
4«GUirit/   plaçant ,  dit-il»  quelquefois  les  calcaires  désignés  per  U,  fisdicr 
riniiMtii  ^0119  le  noQi  de  cÂfeatW  ele  &efoett,  daos  les  canton 

^  Schwytx.  C'est  une  roche  grise  ou  rooge,  sans  foesiies.  Dans  sa 
partie  inférieore  se  montrent  des  Dicérates  (Gaprotines),  arec  une 
HinMirile  et  des  gastéropodes,  et  c'est  aunlessons  de  ces  calcaires  \ 
rodisies  que  l'auteor  place  le  gaolt ,  calcaire  siliceux  hpirttre,  I 
gi'ains  verts ,  qui  supporte  le  calcaire  de  Seewen  dans  le  canbm 
d'Appcnzell,  mais  qu'on  ne^retrouve  plus  au  S.,  avant  d'atteindre 
les  sommités  des  Diablerets  et  de  la  dent  de  Mordes.  Ainsi,  comme 
l'a  déjà  fait  remarquer  U.  Fatre  (3),  M.  Studer  mettait  ici  miribt- 
Htf  du  gault  les  calcaires  à  Gaprotines  et  h  fiipporites  qa'îl  aialt 
précédemment  row  av-tfetMmt  dans  leur  véritaÛe  position  ;  aosri 
Ail*  il  succéder  immédiatement  le  calcaire  k  Spataagoes  angMril 
eu  an  calcaire  k  Hipporites*  quand  celni-ft  vient  à  mnipier. 
L'étage  néocomieO  inférieur,  avec  Tofcader  cempUmaine^  J&ceyjfrd 
Ùmloni ,  (kirea  eorinaia ,  Tereiratula  dqprma  r  T^  iiptioata^ 
^àK  aeuta.  se  montre  d'ailleurs  dsus  les  massifi  dn  PUate,  do 
fiobgaftt.-eta  •' 

^>  Cette  dasaifieation  semble  avoir  été  une  simple  inadveitanoe  4e 
lu  part  de  rauteur,  car  dans  sa  coupe  du  Sentis  (àppemdt) 
M.  Studer  (3)  donne  la  série  suivante,  très  régulière,  do  groupa 
CTélàcé  au-dessous  des  grès  à  FncoMes  ou  flyscb ,  et  des  calcaires  I 
NumuiulJies. 

4 .  Calcaire  compacte  schistolde ,  alternant  avec  des  couches  miaces 
d'argile  «  et  calcaire  rouge  (seetver-ltalAy 

2.  Sable  vert  et  roche  noire  siliceuse  représentant  le  gault  et  remplis 
de  Nautiles,  Ammonites,  Turrilites,  Hamites,  Bélemnitef, 
Inocérames,  etc. 

3.  Calcaire  à  Hippurites,  gris  brun,  avec  Dicérates  (Caprotineii),  des 
Nérinées  dans  les  bancs  supérieurs,  et  dans  tous  de  grands  Pté- 
rocères  semblables  à  ceux  de  la  Perte* du-Rhône. 


(4)  £ibi.  univ.  de  Genève,  mars  4  8431. 

(2j  Considérations  gcoto§i(/ucs  sur  le  moNt  Salèvc,  p.  92. 

(3)  AV//.  Jalnb,,  3'cah.,  4838.  p.  303.— J5«//.,  vol.  X,  p.  404, 
4839.  —  Voyez  aussi  Escher,  Vvrlt,  d,  schwcitzer  naitirf.  Ges^  zti 
yiltdnrfy  4  842,  p.  44.  —  JJ.-V.  Moycr,  fcrtèbres  île  squales  tlans 
la  craie  verte  des  montagnes  d'Jjivenzell  (iVt'tt.  Jalirh,^  4844, 
p.  242). 


SUISSE  KT  SÀVOIK.  589 

i.  Calcaire  oolithique  brun»  avec  des  fossiles  indéterminables,  et  une 
autre  couche  qui  paratt  lui  ô(re  parallèle,  renfermant  beaucouj^ 
de  petites  Huttres  et  des  baguettes  d'échinodermes. 

5.  Calcaire  à  Orbitolites.  L'auteur  compare  ces  corps  à  ceux  de  la 

Perte-du-Rhône,  placés,  comme  on  Ta  vu,  immédiatement  sous 
le  gault.  Ce  rapprochement  est  d'autant  moins  probable  que  ce 
calcaire  renfermerait  des  Spatangues  et  Y Exogyra  aquila^ 
Gold. 

6.  Calcaire  siliceux,  très  ferrugineux  vers  le  haut,  souvent  spathique, 

semblable  à  celui  du  green  snnd[\)^  et  renfermant  desBélem- 
'  nites,  des  Spatangues  et  des  Pentacrines.  Les  roches  jurassiques 
ne  se  montrent  point  dans  ce  massif. 

Noos  retrouvons  donc  ici«  malgré  quelques  incertitudes  ou  quel- 
ques erreurs  de  détail,  une  coupe  cooiplèle  et  comparable  à  celle  de 
la  Savoie.  Elle  est  même  plus  complète  que  Fauteur  ne  le  pensait , 
puisque  les  couches  à  Cérites  et  autres  fossiles  des  Diablerets  qu'il 
n'y  trouvait  pas  y  sont  en  réalité  représentées  par  les  calcaires  à 
Nummulites. 

Dans  le  canton  de  Claris,  M.  Escher  de  la  Linth  (2)  avait  au.ss! , 
comme  on  Ta  dit  [ante,  vol.  III,  p.  84),  placé  dans  la  croie  le  flyscli 
et  les  schistes  à  poissons  avec  les  assises  5  Nummulites;  mais  au- 
dessous  de  celles-ci  il  constata,  de  même  qu'au  Sentis,  le  calcaire  de 
Seewen  ou  craie  ^  Inoceramus  Cuvierii  ci  Annnchijtes  ovata  (3),  le 
gault,  qu'il  réunit  à  la  craie  tuiïeau  ,  et  dans  lequel  il  cite,  en  ciïcr, 
le  Turrilites  costatus,  Y  Ammonites  navicularis ,  avec  les  Inocera^ 
mus  concentricus  et  sulcatus^  puis  le  calcaire  à  Ilippuritas  Dlu" 
menbachi,  Slnd.  (Itadiolites  neocomiensis,  d'Orb.),  et  à  Caprotinn 
ammonia,  enfin  le  calcaire  néocomicn  à  Spatatigus  retusîis,  Exo* 
gyra  subsinuata^  Ostrea  carinata ^  etc.,  reposant  sur  la  formation 
jurassique. 

Ces  groupes  crétacés,  très  développés  dans  la  partie  septentrio- 
nale de  ce  canton ,  manquent  presque  entièrement  dans  la  chaîne 

(4)  Nous  ne  savons  pas  ce  que  Tauteur  entend  ici  par  calcaire  du 
green  sand, 

(2)  GebirgS'Kiuide  des  Kanton  Glartu:,  Géologie  du  canton  de 
Claris,  avec  carte  et  coupes.  4  846.  —  Àtti  de  lia  ottava  riunione 
degli  scienziati  italiani.  A  Gônes,  p.  625;  in-4.  4  847.  —  Escher 
etStuder,  Ferh»  d.  schweitz,  natiuf,  Ges.  Zurich,  août  4  841-42, 
p.  64, —  l(i.^  Description  géol.  du  canton  de  Zurich  {Gemalda  des 
Kanton  Zurich^  par  G.  Meyerde  Knonau  ;  in-4.  Zurich,  4  843). 

(3)  Ces  deux  fossiles  sont  les  seuls  du  premier  groupe  qui  aient 
été  jusqu'à  présent  cités  dans  ces  calcaires. 


qui,  eo  formttti  It  limita  sud  i»  iéj^i^  iùilmmukm^  fi  m  €»- 
ImÂi  |W  b  TodI.  àti  Tiflis,  litiiA  entre  eet  den  poiott,  il  y  a  ce- 
|ijBadaat  det  innÉ  4e  ente  dilorfite  et  de  ede^M  néocomieiif , 
tt  fl  lévU»  qit  )^  pifi  qpi  aipire  te  Todi  do  TUUs  iplt  retlé  é^^ 
depoii  h  fin  de  le  pftriede  iuméfÊ^  JivvA  kpiriode  nommofi* 
liqoe,  poieqiie  fei  eouehee  h  Ntmunalilee  j  repeeeal 
intermédiaire  sor  les  dépôts  jorassiqaes ,  dont  elles 
leoles  les  d^pressiops. 

.  Sir  U.  Hnrebimi  a ifmiaàï (rawb  irehe ei avec beiDflwp4e 
précision  l'extension  des  i\sm$  fronpee  leiiMdi  k  Umên  h  9mk 
fi  la  SoieBe,  pob  au  delà  ;  mate  les  reiatiens  si  importantes  qn-il  a 
jBOMtatéec  eiii  fMwenecment  etplM]MaeentveeeeQépôm9t9eKde 
h  formation  mmnMilHhine  a jvnl  été  etpeaéH  en  détaB.dens' le  ^ 
tame  précédent  [mUè,  vid.  ni,  jk  B«-»S  et  llT^tBS),  Il  aerrft 
Mperftt  d^  revenir  id ,  et  note  neae  bernerons  *  j  peafnftff  k 
tocteor* 


m^ 


Errata, '^V*  514.  Koas  arooiS|  à  tort,  regsidé  les  mar/épi hhnes 
^Éàns  JostUts  de  H.  Marcon  comme  appartenant  Và%  conclies  qné 
H.  Lory  t  paraHélÎBées  atec  le  groepe  ^neeUUeii  ;  ellei  pnraiaseil 

MrÉ  acfiidABtollM  at  immim  anetoaiiAft  ««•  âM  iaimiéfi     . 


être  accidentelles  et  moins  anciennes  4pM  ces  detniéess 


■  à.»  "      •  trf     ,f    -_:■■,  -  -  ,    .        ,-    ,    r  ■  I   r  ^1.  .iT  ■     ■  —  «- ^ 


RÉSUMÉ  DB  LA  PREMIÈRE  PARTIE. 


Ainsi  la  formdtlon  crétacée  dont  nous  n*ftVon»  ptt  retrotitcr  que 
les  deux  groupes  supérieurs  dans  le  bassin  de  la  Loire,  en  Vendée, 
dans  toute  la  kone  qui  s'étend  nu  pied  du  Ycrsont  sud-ouest  du 
plateau  central  comme  dans  les  Pyrénées,  dans  le  bassin  du  Rhône 
an  contraire,  dans  ta  Provence,  le  Dauphiné,  sur  un  grand  nombre 
de  points  des  thitnes  du  Jura,  de  même  que  sur  le  Versant  occi- 
dental des  Alpeade  la  Savoie  et  de  la  Suisse  Jusqu'au  Rhin,  nous 
a  constamment  offert  le  groupe  inférieur  ou  néocomien  extrême** 
ment  développé,  et  plus  qu'en  aucun  point  du  bassin  britanno- 
séquanicn.  Le  premier  et  le  troisième  de  ses  étages  sont  eucorc 
comparables  de  part  et  d'autre,  mais  le  second,  dans  la  Provence, 
le  Dauplilné  cl  la  Savoie  montre  une  puissance  et  des  caractères 
tellement  particuliers  que,  bien  que  classé  straligraphiquement  par 
les  géologues,  SI  fut  longtemps  omis  par  les  paléontologistes  dans 
lcui*s  classifications. 

Le  groupe  du  gault ,  qUotqtke  généralement  peu  épais  et  fort 
isimple  dans  sa  composition,  n'en  a  pas  moins  été  suivi,  à  quelques 
Interruptions  pr^,  des  cfties  de  la  Méditerranée  jusqu'en  Bavière, 
toujours  parfaitement  caractérisé  par  ses  fossiles  et  ses  tocUes , 
dans  les  nombreuses  dislocations  du  ver^iant  nord-ouest  deê  Alpes, 
aussi  bien  que  dans  les  petits  lanibeaux  épars  (^ï  et  M  dans  les 
chaînes  jurassiques  des  départements  de  l'Ain,  du  Jura,  du  Doubs, 
de  la  Haute-Saône  et  les  partieH  ctMitîguês  de  la  Suisse. 

Le  groupe  de  l«  craie  tuffeau  est  composé  de  deux  étage»  princi- 
paux. L'itiférieur,  caractérisé  par  les  mêmes  osiracées  et  les  mêmes 
iftoquilles  céphalopodes  que  dans  le  nord  de  la  France  et  en  Angle- 
terre, renfermant  en  otttre  beaucoup  d'espèces  des  troisième  et 
i^atnènte  étages  du  bMsîn  de  la  Lo^re  et  de  la  zone  du  sud-ouest, 
Wgne  d'mre  manière  l^resque  ^Êoniînue  à  travers  la  Provence  et  le 
Danphiné,  sur  lé  VetMni  4ès  Alpes  de  la  Savoie,  puis  dans  les 
chaînes  du  Jura ,  où  il  surmonte  accidentellement  le  gault.  Cepen- 
dant sa  distribution,  par  suite  des  irombreuses  dislocations  qui  ont 
tant  de  fois  accidenté  le  pays,  est  encore  assez  irrégulîère,  peu  con- 


592  BiSCMi  DI  LA  PRBMIÈRl  PARTIE. 

stante,  et  sa  puissance  diminue  sensiblement  à  mesure  qa*on  s*aTance 
vei*sleN.  L*étage  supérieur,  remarquable  en  général  par  la  présence 
des  rudistcs,  et  qui  semble  correspondre  à  la  partie  la  plus  élevée  da 
troisième  élagc  du  sud-ouest,  peut-être  même  à  la  base  du  second, 
est  particulièrement  étendu  dans  le  sud  et  l'ouest  de  la  Provence,  msU 
DO  paraît  pas  se  prolonger,  du  moins  avec  ses  caractères,  beaucoup 
au  delà  vers  le  N. 

I^  groupe  de  la  craie  blanche  existe  sans  doute  sur  quelques 
points  de  Test  de  cette  province,  mais  ses  fossiles  caractéristiques 
n*ont  encore  été  bien  constatés  au  S.  que  dans  le  comté  de  Nice,  an 
centre  dans  les  parties  limitrophes  du  Dauphiné  et  de  la  Savoie,  et 
au  N.  dans  le  canton  de  Claris.  Certains  calcaires  à  Inocéraines,  que 
Ton  suit  des  environs  de  Thones  jusqu'à  la  vallée  supérieure  du  Rhin, 
en  font  probablement  partie,  mais  ils  n'ont  pas  été  signalés  nuN.-O. 
dans  les  chaînes  du  Jura.  Enfm  la  craie  supérieure  de  Belgique  au- 
rait aussi  quelque  représentant  sur  certains  points  du  Dauphiné  et 
peut-être  de  la  Provence  ? 

Dans  le  bassin  du  Rhône,  tel  que  nous  l'avons  considéré,  la  for- 
mation crétacée  est  donc  tout  aussi  complète  que  dans  celui  de  la 
Seine  et  en  Angletcn*e.  Les  quatre  groupes  y  sont  également  repré- 
sentés, mais  avec  des  caractères  péirographiques  parfois  assez  diffé- 
rents et  des  épaisseurs  souvent  inverses.  Les  principaux  fossiles  qui 
nous  faisaient  reconnaître  la  craie  blanche,  la  craie  marneuse  ou 
chloritée,  le  gault,  le  grès  vert  inférieur  ou  groupe  néocomien  dans 
le  Kent,  le  Sussex  et  le  Ilampshirc,  dans  l'Artois,  la  Picardie,  la  Nor- 
mandie, les  Ardennes,  la  Ciiampagao  et  la  Bourgogne,  sont  encore 
ceux  qui  nous  ont  guidés  à  travers  la  Provence  et  le  Dauphiné,  dans 
les  chaînes  du  Jura  comme  sur  le  versant  des  Alpes  de  la  Suisse  et 
de  la  Savoie. 

Les  surfaces  où  les  deux  groupes  supérieurs  seuls  se  sont  déposés 
étaient  donc  émergées,  pendant  qu'au  N.-O.  ei  au  S.-E.  se  dépo- 
saient les  sédiments  néocomiens  et  du  gault,  ou  les  deux  groupes 
inférieurs?  Pendant  que  vivaient  ces  populations  si  nombreuses  et 
si  variées  que  nous  y  trouvons  enfouies,  et  dont  aucune  trace  ne  nous 
a  été  révélée  dans  le  bassin  crétacé  de  la  Loire,  dans  la  zone  du  sud- 
ouest,  non  plus  que  sur  les  deux  versants  des  Pyrénées  centrales  et 
occidentales  tant  en  France  qu'en  Fspagne.  Ces  faunes  néocomienncs 
et  du  gault,  si  différentes  de  celles  qui  leur  ont  succédé,  dénotent 
un  profond  hiatus  dans  la  série  des  phénomîîncs  qui  ont  séparé  la 
période  dn  gault  de  celle  de  la  craie  tniïeau. 


RÉSUMÉ  OB  LA  PRBMIÉaE  rARTIB.  fitZ 

Dans  la  parlio  de  TEurope  occidentale  que  nowi  venons  H*ein- 
brasser,  on  peut  remarquer  que  la  distribution  géographique  du 
troisième  et  du  quatrième  groupe  est  sensiblement  la  même,  tandis 
que  celle  des  groupes  qui  leur  ont  succédé,  bien  que  les  recouvrant 
et  les  accompagnant  presque  partout  aussi,  est  asseï  différente,  car 
ces  derniers  s'étendent  sur  des  surfaces  considérables  où  les  deui 
autres  ne  s'étaient  pas  formés.  L'une  de  ces  surfaces  comprend  tout 
ce  qui  est  au  sud-ouest  de  Vaxe  du  Mellerault^  non  seulement  en 
France,  mais  encore  dans  le  nord  de  l'Espagne;  l'autre,  le  pays  qui 
s'étend  au  nord  de  Vaxe  de  VArtois,  jusqu'au  Rhin  et  au  delà. 
Ainsi  cas  deux  faibles  bombements  du  sol,  que  l'œil  seul  ne  peut 
saisir  aujourd'hui,  ont  plus  influé  sur  la  distribution  des  mers  créta- 
cées et  sur  les  caractères  des  faunes  qui  les  habitaient  que  les  mon- 
tagnes de  la  Bourgogne,  placées  entre  le  bassin  crétacé  brilanno- 
séquanien  et  celui  du  Rhône. 


IV.  3S 


TABLE  DES  MATIERES. 


TERRAIN  SECONDAIRE. 

FORMATION  CRÉTACÉE. 

(PREMIBAB  PART».) 
P.   I. 

CHAPITRE  I. 

FORMATION  CRÉTACÉE  DB  L'IRLANDK. 

P.  7. 

CHAPITRE  II. 

FORMATION  CRÉTACÉE  DB  L'ANGLETERRE. 

F.  15. 

§    4.    CftAlB  BLAMGHB  BT  CBAtB  TUFFBAU  {i*'  grOUpO,  l*'  et  2*  étage  dU 

second  groupe),  p.  4  8. 

Yorkshire,  p.  49.  —  Lincolnshire,  34 .  —  Norfolk  et  SuiTolk,  24  •  — 
Cambridgeshire,  23.  —  Bedfordshire,  Buckinghamshire,  Oxford- 
shire  et  Berkshire,  24.  —  Kent  et  Surrey,  26.  — Sussex,  30.  — 
Hampshire,  34.  —  Ile  de  Wight,  35.  —  Dorsetshire,  36.  —  De- 
Yonshire,  38.  —  Épaisseur  de  la  craie,  39.  —  Paléontologie,  40. 

§  2.  G&Ès  VERT  supiBiBUB  [uppcr  grccFi  snnd),  p.  42. 

Cambridgeshire,  etc.,  p.  43.  —  Kent,  Surrey  et  Sussex,  44.  —  Ile 
de  Wight,  46.  —  Wiltshire,  48.  —  Épaisseur  et  paléontologie  , 
52. 

§  3.  Gadlt,  p.  52. 

Craie  rouge,  p.  53.  —  Cambridgeshire,  65.  —  Bedfordshire,  etc., 
55.  —  Kent,  Surrey  et  Sussex,  56.  —  Ile  de  Wight,  58.  —  Dor- 
setshire,  58.  —  Wiltshire,  58.  —  Épaisseur,  59.  —  Paléonto- 
logie, 59. 

§  4.  Groupe  NÉOcoMiBif  on  du  gbès  yert  iifFéaiEUR  [lower  green  sand), 
p.  60. 

Yorkshire,  p.  64 .  —  Lincolnshire,  62.  —  Norfolk,  63.  —  Cambridgo- 


596  TABLE  DES  MATIÈRES. 

shiro,  64.  —  Bedfordshiro,  Berkshire,  64.  —  Kent.  6.S.  —  Sur- 
rey,  71.  —  Uampshire  oriental  et  Sussex,  74.  —  lie  de  Wight, 
76.  —  Dorsetshire  orienta),  85.  —  Wiltsbire,  85.  — Grès  vert 
du  Dorsets!)iro  et  du  Devooshire,  93.  —  Paléontoloj^îe,  4  03. 

AptEHDiCE.  Généralités  sur  la  facne  crétacée  d^ângleterrb,  p.  105. 

Tableau  de  la  faune  crétacée  d'anglbtbrrr,  p.  409. 

CHAPITRE  III. 

GBOUPS   WSALDIBN. 
P.  Ili. 

Vallée  do  Weald,  p.  413.  —  Duslocations  des  couches,  14  5.  —  Pa- 
léontologie, 420.  —  Ile  de  Wight,  422.  —  Donseishire,  île  de 
Purheck,  424.  —  lie  de  Porlland,  427.  —  Wiltshire.  430.  — 
Berkshire,  Bedfordshtre.  etc.,  4  32.  — Épaisseur  et  distributico 
géographique,  4  34.  —  Paléontologie,  4  35. 

Appendice.  Groupe  wealdien  de  l'Ecosse,  p.  4  39. 

CHAPITRE  IV. 

FORMATION  CRÉTACÉE  DES  BASSINS  DE  LA  MEUSE  ET  DE  l'ESCAUT. 

P.  141. 

§  4.  Bassin  de  la  Meuse,  p.  4  42. 

Craie  supérieure  des  environs  de  Maostricht,  p.  4  44.  —  Craie  su- 
périeure de  Fol x-1  es-Caves,  1  48.  — Craie  de  la  province  de  Liège. 
4  49.  —  Knvirons  d'Ai.\-la-Chapelle.  Observations  diverses,  152 
—  Mémoire  de  M.  Debev,  158. 

§  2.   Bassi.n  dk  l'Escaut,  p.  4  74. 

Craie  supérieure,  4  75.  —  Craie  blanche,  177.  —  JVIarni's  sableuses 
et  ari^ilousos  [dicvcs,  forlrs-foisr^,  l»"»",  2^  3''  ol  4^  /)/rti\  des  ou- 
vriers), 178.  — Tourlia,  181. 

CHAPITUE  Y. 

F0R.MAT10.N   CRÉTACÉE   DE   LA   FUANCE. 

P.  lî)o. 

FORMATION    CRÉTACÉE  DU  BASSIN    DE  LA    SElNb. 

P.    197. 

§  1.   Craie  blanche  et  chaie  tuffeat,  p.  198. 

Déparlement  du  Pas-de-Calais,  p.  199.  — Déparlemtnldc  la  Soiniiu». 


TABLB   DES   MATIÈIIKS.  597 

203.  —  Déparlement  do  l'Oise,  204.  —  Craie  tufleau,  205.  — 
Craie  blanche,  206.  —  Calcaire  pisolithique  de  Laversine,  208. 

—  Déparlement  de  la  Seine-Inférieure,  209.  —  Craie  blanche, 
209.  —  Craie  tuffeau,  210.  —  Département  de  l'Aisne,  216.  — 
Crdie  sans  silex,  216.  — Craie  à  silex,  24  8.  — Marnes  (craie 
tuffeau  supérieure),  220.  —  Département  des  Ardennes.  Craie 
blanche,  222  —  Marnes,  223.  —  Gaize,  224.  —  Déparlement 
de  la  Meuse,  226.  —  Déparlement  de  la  Marne,  227.  —  Calcaire 
pisolithique.  230.  —  Département  de  l'Aube,  232.  —  Départe- 
ment de  l'Yonne,  235.  —  Département  de  Seine-et-Marne,  237. 

—  Calcaire  pisolithique,  237  —  Département  de  la  Seine.  Craie 
blanche.  238.  —  Calcaire  pisolithique,  239.  —  Département  de 
Seine-et-Oise.  Craie  blanche,  240.  —  Calcaire  pisolithique,  241. 

—  Observations  générales  sur  le  calcaire  pisolithique,  242.  — 
Département  d'Ëure-et-Loir,  245.  —  Département  de  l'Orne,  246. 

—  Département  .du  Calvados,  248.  —  Département  de  l'Eure, 
250.  —  Prolongement  souterrain  de  la  couche  aquifère,  254.  — 
Paléontologie.  Foraminifères,  256. 

§  2.  Gault,  p.  257. 

Département  du  Pas-de-Calais,  p.  258.  —  Département  de  l'Aisne, 
259.  —  Département  des  Ardennes,  262.  —  Inflexions  du  gault 
entre  les  Ardennes  et  la  Manche,  266.  —  Département  de  W. 
Meuse,  268.  —  Départements  do  la  Haute-Marne  et  de  la  Marne, 
269  —  Déparlement  de  l'Aube,  270.  —  Département  de  l'Yonne, 

273.  —  Inflexions  souterraines  du  gault  vers  le  centre  du  bassin, 

274.  —  Départements  de  l'Oise  et  de  la  Seine-Inférieure,  274.  — 
inflexions  souterraines  du  gault  vers  le  N.-O.,  275. 

§  3.  Groupe  MioconiEif,  p.  278. 

Déparlement  du  Pas-de-Calais,  p.  279.  —  Départements  des  Ar- 
dennes. de  la  Meuse  et  de  la  Marne,  280.  —  Département  de  la 
Haute-Marne,  281.  —  Déparlement  de  l'Aube,  290.  —  Dépar- 
tement do  l'Yonne,  297.  —  Parties  centrales  et  occidentales  du 
bassin  de  la  Seine,  304.  —  Cotentin,  3t0. 


CHAPITRE  VI. 

FORMATION  CRÉTACÉE   DU  BASSIN   DE   LA   LOIUE. 

P.:îI3. 

g  \.  Vebsant  sud  du  bassin  db  LA  Loire,  p.  317. 

Département  de  la  Nièvre,  p.  317.  —  Département  du  Cher.  Envi- 
rons de  Sancerre,  321 .  —  Vallée  du  Cher  Environs  de  Vierzon, 
325.  —  Environs  de  Saint-Aignan,  3^7.  —  Vallée  de  l'Indre. 
Coupe  do  Buzançais  à  Loches,  328.  —  Vallée  de  la  Vienne.  Coupe 
de  Poitiers  à  Châtellerault  el  Sainte-Maure,  334 .  —  Coupes  do 


598  TABLE    DES   MATIÈRES. 

Poitiers  à  Mirebeau,   Loudun  et  Chinon,  334.  —  Vallées  de  la 
Dive,  du  Thouet  et  du  Layon,  336. 

§  2.   Vallêb  de  la  Loire,  p.  339. 

Environs  de  Blois  etd'Amboise,  p.  339.  —  Environs  de  Tours,  342. 
--  Environs  de  Saumur,  345.  — Résumé,  349. 

§  3.  Ve&sakt  nord  du  bassin  de  la  Loire,  p.  350. 

Vallée  du  Loir.  Environs  de  Châteaudun,  de  Vendôme  et  de  Chftteaa- 
du-Loir,  p.  350.  —  Environs  de  la  Flèche,  p.  354.  —  Coupes 
occidentales.  Environs  du  Mans,  355.  —  Coupe  à  l'est  du  Mans, 
359.  —  Coupe  du  Mans  à  Ballon  et  Bonnétablo,  359.  — Coape 
au  nord-ouest  du  Mans,  362.  —  Coupe  du  Mans  à  Aleoçon,  362. 
Coupes  orientales.  Coupes  de  Bessé  à  Saint-Calais,  Vibraye  et  la 
Ferté- Bernard.  363.  —  Environs  de  Montmirail,  366.  —  Coupe 
delà  Forte-Bernard  à Nogent-le-Rolrou et Belléme,  368.  —  Coupe 
deBellôme  à  la  Ferlé-Bernard,  370.  — Coupe  de  Belléme  à  Mor- 
tagno,  371.  —  Résumé  orographique,  373. 

§  4.  Observations  générales  sur  les  chapitres  i  a  vi ,  p.  375. 

4*'  groupe,  de  la  craie  blanche,  p.  375.  —  2*  groupe,  de  la  craie 
tuffoau,  377.  —  3«  groupe,  du  gault,  383.  —  4»  groupe,  néoco- 
mien  ou  du  grès  vert  inférieur,  383.  —  Orographie  sous-marine 
de  la  période  crétacée,  385. 

§  5.  Vendée,  p.  338. 

Ile  de  Noirmoutier,  p.  390. 

CHAPITRE  VII. 

FORMATION  CRÉTACÉE  DU  VERSANT  SUD-OUKST  D[]   PLA.TEAU  CENTRAL 

DE  LA  FRANCE. 

P.    7,'Xy. 

Caractères  i^énéraux,  p.  39 i.  ^ 

§    1.   Premier  étage.  Calcaires  jaunks  supérikurs,  p.  395. 

Départeincnl  du  Lot,  p.  390.  --  Déparlement  de  la  Dordogiit\  Mit). 

—  Di'partement  di;  la  Charente,  399.  —  Déparlement  de  la  Clia- 
reuU'-lijférieure,  400.  —  Résumé,  405. 

§     2.     DtrxIKME  ÉTAGE.   CrAIE  GRISE,  MARNEUSE  OU   GLAUCONIEUSE   ET   MICA- 
CÉE, p.  400. 

DéparUmcnt  du  Lot,  p.  400.  —  Déparloinent  do  la  Dordocno,  400 

—  Département  do  la  ('liareiite,  400.  —  Département  de  la  Cha- 


TABLE   DBS  MATIÈRES.  599 

rente-inférieuro,  410.  — Bande  craycuso  méridionale,  iH.  — 
Bande  crayeuse  médiane,  415.  —  Bande  crayeuse  septentrionale, 
420.  —  Résumé,  421. 

§  3.  Tboisièmb  étage,  p.  422. 

Caractères  généraux,  p.  422.  —  Département  du  Lot,  422.  —  Dé- 
partement de  la  Dordogne,  424.  —  Département  de  la  Charente, 
426.  —  Département  de  la  Charente- Inférieure,  428.  —  Vallées 
de  la  Seugne  et  de  la  Seudre,  430.  —  Résumé,  435. 

§    4.    QUATRIÈMB  éTAGB,  p.   437. 

Caractères  généraux,  p.  437.  —  Département  de  la  Dordogne,  437. 

—  Département  de  la  Charente,  438.  —  Département  de  la  Cha- 
rente-Inférieure, 440.  —  Environs  de  Rochefort,  442.  —  Pro- 
montoire de  Fouras  et  lie  d*Âix,  443.  —  Puits  artésien  de  Roche- 
fort,  447.  —  Rive  gauche  de  la  Charente  à  son  embouchure,  447« 

—  Vallées  do  la  Seugne  et  de  la  Seudre,  449.  —  Environs  de  Saint- 
Âignan  et  lie  d'Oléron,  449.  —  Résumé,  451. 

§    5.    CORSIDÉBATIOMS   OAr^IULES   SUR    LA   ZO.fE    CR<TACiE   DU  SITD-OUBST , 

p.  454. 

Dislocations  des  couches,  p.  45'! .  —  Caractères  pétrographiques, 
454.  —  Caractères  généraux  des  faunes,  454.  —  Développement 
comparatif  des  étages,  455.  —  Applications  de  la  connaissance 
des  couches,  456.  —  Comparaison  entre  les  étages  crétacés  du 
sud-ouest  et  ceux  du  bassin  de  la  Loire,  45$.  —  Observations 
diverses,  460. 

CHAPITRE  VIII. 

FORMATION  CRÉTACÉE  OU  VERSANT  SEPTENTRIONAL   DES   PYRÉNÉES. 

§  4.  Bassin  de  l'Aoour,  p.  463. 

Environs  de  Dax,  p.  463.  —  Environs  de  Bayonne,  467. 

§  2.   Bassihs  de  l'Aude  et  de  la  Garonne  supérieure,  p.  469. 
Massif  du  Mont-Perdu,  p.  469.  —  Département  de  l'Aude,  473. 

CHAPITRE  IX. 

FORUATION  CRÉTACÉE   DD  BASSIN  DU   RHÔNE. 

§   i.  Haut  Languedoc  et  Vfvarais,  p.  477. 

55  2.  Provence,  p.  480 

Généralités  et  classification,  p.  480.  —  Département  des  Bouches- 
du-Rh6ne,  484.  —  Département  du  Var,  491 .  —  Coupo  de  Grasse 


600  TABLE  DES  MATIÈRES. 

à  Castellane,  492.  —  Département  des  Basses-Alpes,  499.  —  Dé- 
partement de  Vaucluse,  540. 

§  3.   Daupbiné,  p.  516. 

Département  de  la  Drôme,  p.  516.  —  Département  des  Hautes- 
Alpes,  524.  —  Département  de  Tlsère,  523.  —  Résumé  des  sec* 
tiens  2  et  3,  538. 

§  4.   Bresse  et  FRANCBE-CovTé ,  p.  539. 

Département  de  TAin,  p.  539.  —  Département  du  Jura,  541.  — 
Départements  du  Doubs,  de  la  Haute-Saône,  etc.,  547. 

CHAPITRE  X. 

FORMATlOiN  CRÈTACÊB   DE   LA  SUISSE  ST  DE  LA   SAVOIE. 

P.  îh\5. 

Environs  de  Neuchàtel,  p.  556.  —  Observations  diverses,  559.  — 
Bassin  de  la  Chaux-de- Fonds,  560.  —  Canton  de  Soleure,  561 .  — 
Observations  diverses,  563.  —  Environs  de  la  Perte  du  Rhône, 
564.  —  Savoie,  567.  —  Environs  de  Chambéry,  567.  —  Obser- 
vations générales,  570.  —  Le  Salève,  572.  —  Coupe  d'Annecy  à 
la  vallée  de  l'Arve,  675.  —  Vallée  du  Reposoir,  577.  —  Monta- 
gnes entre  les  vallées  de  TArve  et  du  Rhône,  577.  —  Canton  de 
Berne,  580#  —  Cantons  de  Lucerne,  d'Uri,  de  Schwitz,  de  Glaris, 
des  Grisons  et  d'Appenzell,  588. 

KÉSIJMÊ    DE    LA    PUKMIÈRE  PARTIE. 
P.  W)l. 


FIN    DU   TOME   (QUATRIÈME. 


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