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HISTOIRE
DES PROGRÈS
DE LA GÉOLOGIE
'■■y . *
Parii. — iMprinerit dt L. MARTINIT. rat Migiien. >.
HISTOIRE
DES PROr.RÈS
M LA GÉOLOGIE
DS 18S4 A 185«,
rAK
* A. D'ARGHIAG^6; Sn^f Si^nwx
PiBLiie
PAR LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DR FRANCE.
«
sous LF.8 AUSPICES
DR I. U limSTII M L'IlISniiCTiOll niBLIOUI.
TOME QUATRIEME.
FtnMlÏN rréltcée.
( l'« |>artie, avec pluncbes.)
PARIS.
AU LIEU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ,
tut BD Vlll<Z-COLOMIin , S4.
1861.
795565
Liguer Litt.
HISTOIRE
DES
PROGRES DE LA GEOLOGIE
PENDANT LES ANNÉES IKM A 1880.
TERRAIN SECONDAIRE.
FORMATION CRÉTACÉE.
PREMIÈRE PARTIE
Les premiers géologues classificateurs, ayant établi leur nomen-
clature d*après la connaissance d'un petit nombre de points, du-
rent donner à chaque subdivision de terrain une importance en
rapport avec celle qu*ik lui avaient reconnue dans les localités
observées. Cependant cette importance relative ne s*est pas trouvée
nécessairement la même partout où Ton a depuis étudié des faits
analogues ou contemporains. La marche suivie par ces savants était
rationnelle, et nous devons proclamer les services rendus par eux à
une science qu'ils ont en réalité fondée; mais ce serait mal com-
prendre la reconnaissance qui leur est due que de continuer à
suivre absolument leurs traces ; ce serait mal interpréter leur pensée
que de persister à prendre pour règle ce qui n'éiait peut-être
qu'une exception, qu'un fait local ou bien le résultat d'un point de
vue encore incomplet. C'est ainsi que l'élégant et ingénieux système
de Linné, quoique infiniment supérieur à tous les essais de classi-
fication géologique, a dû céder devant la méthode naturelle de Ber-
nard de Jnssieu que l'illustre Suédois entrevoyait bien lui-même »
et que, dans un autre règne, la prétendue série continue des êtres,
étayée des grands noms d'Âristole, de Lcibnilz, de Buflbn et de
Bonnet, a dû faire place aux embranchements htéraux et parallèles,
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Là ^émiMue i^t^2ùÛA\aK. est. tnaK^ at aiicinr po^ir ({ne i'<in paasg
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pitt. «M uiiîn fiiiiîMÔiÉ» partOQC <ii oa aéne aouhre de âraciùiiis
ftrarue, soi^aat iei pavs^ ^^iaièics ea frxtn§ ÎBé^afes shî ec mm
taojoon ciMTespottriaole» ^1 , . li fld, €■ cfiet, ë» jâer ■■ caap C«ii
sar les piKflmnéaM aoaek pov s'aanrcr ë» Inr tiuimt lariahi-
Wfé d'oa poiai â wi aom et et b variéié mb ■«■§ frappait 4m
Uresorgutts^s mo«b à kw iafliKace. Qoeiioqiie mkai K» iBt)«ii-
icalMs 9orf«ao€S poor iaifûréer cetie tfmnité dass les dcrwn
leaifit féoiiïçiqiMS, il oofu paraitrait tooi assaî pra exKt de pren-
dre poor If p<^ d«i pliéwMK9» pItiairpKS et tfWTiqi i é'sae i»r-
flMCMfi donnée teik m icile partie d'oa caatÎMsi oà de a «ce >
■ieiix étudiée joaqa'à prcaent, qa^M le serait de reçvd<r aojoor-
dlkoi lei eoQdiiioDS ciimaiotogiqiKS et physique» de TEviipe avec
sa tsbaDe et sa iore, comae sa icrae de OMBparaiaHi pmtr ce qui
d^it ex»ter sor loat ie reste dagiobe.
L'importaoce d'one diiBua. dan oa ravaihàr de coac&e»,
doit afoir poor hue son pins oo moiDS d*éleadoe, ea égards Técat
de mis connalsMocesu U laot doac rejeter, aalaat que possibie, les
déoooiioaiimis locales, paiaées daas l'eiaaiea d*aa pa^s* d'aae pro-
f iace oo d*iui Éiat, et ces terminolofics, qae Toa poorrak appeier
natiùmdtê^ si Cadles à releair et si lêgèreaKBt adoptées» fovces de
coofosion et d'erreors, où les faits soat qae^aelDis si étraagcoieiM
trafes(isqQ*oa a peioe à les recoBBalite. Cette aiiai^rf de procéder^
n pea eo harmoDie aTec ce qae ooos atoas sot» les f ctn ^ a pa •
coiBine 00 f ieot de le dire, être d'abord aae aéccnié; aBJoaid'M
eue est QB aoachrooîsBie saos exciae. Aoan» toat ea chercbaat à
éfiter cet écœil, cootiooefoasHMM» li etapio^er ks fïjurwiaai les
plos simples et les plus usitées» noos boroant i en biea précÎMr k
seas, et hisnnt ao temps qoi km saos doote jostice de cas teota-
tif es peo réfléchies, reocatelées de aos joors, k soia de réonir
ks éléments encore insoffisaolsd'one clamficatioo nisooiiée, laétbo-
diqoe et complète.
De même qae les caractères fondamentaox d'aae fonaatioa soot
(4) Rieo D'est par conséquent plus éloigné de la réalité qas ce^
prétendu» Tableaux des terrains reproduits invariablement dans le^
TraitéK, et qui ne diffèrent entre pux que pur leur terminoloffîe plu»
ou nsoinfl bizarre.
#MlfATION CRiTAGÉV. S
qÊà h dliitjiigatiit partout de celle qui Vtt |>r6cédée, tomme de
cdie cpii Ta suivie, de même ses divisk»» qui ont la plua grande
«ttenôon géographique sont celles dont reosembie des caracières
stratigraphiques, minu^alogiques et zoologiqiies est le plus coiistaot.
lions les appelons divisions de premier ordre, et elle» constitaeot
pemr nous des pmpeg. Ami^ celte loi, proclamée par Covier, que
dans las aainaiix les caractères les plus constanu sont aussi les plus
essentiels, pourrait également s'appliquer à la géologie.
Les soujMltviâons qui viennent ensuite, d*oae moindre étendue,
teilées k certaines régions naturelles ou qui ne conservent leur
vériiable aspea qiM sur un petit nombre de points, forment des
coupes de second ordre : ce sont les étages. Enfin les assises et les
epucAet sont des accidenis beaucoup plus restreints encore, aux-
quels on peut» comme aux précédents, imposer des dénominaiioBa
leeales.
: . Pour éviter ki erreiucs qui prennent leur source dans des classî-
fications basées exclusivement sur des caracières minéralogiques et
stralignphiqufiB et eeties, plus nombreuses , que Ton trouve dans
ces arrangements artificiels des terrains, d'après une distribution des
fsssiles plus artificielle encore , nous pensons que le meilleur moyen
est de poursuivre ses recherches, non pas en examinant une surface
géographique donnée, travail qui ressemble assez à celui d'un ar-
penteur ou d'un topographe, mais en considérant un certain en-
semble de couches et en le suivant partout avec ses modifications à
travers divers pays. Ce mode d'étude, conforme à la nature, puis^
qu'on limite sou champ d'observations en comparant les phéno-
mènes d'une même période, ià où ils se sont manifestés, est plus
propse k laire saisir les rapports et les différences des diverses partias
d'un tout, et k faire ressortir les points^ intéressants de la géologie
sédimemaire.
L'examen minutieux et détaillé de surfaces circonscrites est cer-
tidnemenlfort utile pour les applications de la géologie k l'industrie,
mais nous doutons qu'il puisse jamais conduire k l'intelligence des
lois qui ont présidé aux changements d'état de la surface de la terre,
et ettooro moins k cette admirable série de phénomènes organiques
o4 la biologie philosophique doit venir emprunter tant de faits imr
portants. £n un mot, des monographies de formatioDS, de groupes
ou mémç d'étages nous semblent beaucoup plus propres à avancer
la science que des monographies de provinces qui exigent ensuite
e nouvelles études pour être bien coordonnées entre elles.
U FORMATION CRÉTACÉE.
La forfnaiion crétacée, envisagée au point de vue que nous venons
d'indiquer, présente quatre divisions de premier ordre ou qiuiire
groupes^ qui ont chacun une importance réelle quoique inégale. Ce
sont les groupes de la craie blanche, de la craie tuffeau, du gault
et le gt^upe néocomien ou du grès vert inférieur , tels que nous les
avons admis précédemment (1). Les étages que Ton peut établir
dans chacun d'eux, pour eu faciliter l'étude, sont variables dans
chaque région naturelle, et nous examinerons ces dernières, comme
nous avons fait pour les terrains quaternaire et tertiaire, de manière
à ne point rompre, ou le moins qu'il nous sera possible, les rap-
ports qui se trouvent en quelque sorte indiqués par la nature elle-
même.
Ces divisions, de moins en moins importantes dans le temps, le
sont aussi dans l'espace, et les dernières sont d'autant moins compa-
rables entre elles qu'elles sont plus nombreuses et qu'on les consi-
dère sur des points fort éloignés les uns des autres, là où les phé-
nomènes se sont localisés davantage. C'est ainsi que nos quatre
groupes, pris en particulier, sont moins étendus et moins constants
que la formation tout entière, que les étages de la craie supérieure
et du calcaire pisolithique dans le premier groupe , du grès vert
supérieur dans le second , et des argiles à Plicatules dans le
quatrième, ne sont que les produits de causes limitées à quelques
points de l'Europe ; c'est ainsi, enfin, que les sous-divisions que
nous avons proposées pour le bassin de la Loire et pour la zone
crayeuse du sud-ouest de la France, toutes naturelles qu'elles sont,
lorsqu'on ne considère que ces petites surfaces du sol, disparaissent
si l'on s'éloigne des points où les causes particulières qui les ont
produites n'agissaient pas ou bien étaient remplacées par d'autres.
On a cru remarquer, qu'à mesure qu'on s'élevait dans la série
des couches, des plus anciennes aux plus récentes, il y avait une
plus grande diversité dans les caractères organiques des sédiments
contemporains de différents pays, ce qui s'accorde d'ailleurs avec
les changements survenus dans les conditions physiques du globe (2).
(4) D'Archiac, Aîém, de la Soc, géol, de France^ 2* sér., vol. II,
p. 47. 4846.
(2) Nous disons on a cru remarquer ^ parce qu'en effet le principe
ne nous semble pas démontré par les quelques milliers d'espèces fos-
siles que nous sommes parvenus à déterminer plus ou moins exacte-
ment. La loi de la distribution des espèces propres à chaque conti-
nent , exposée d'abord par Buffon pour les animaux supérieurs ,
FORMATION CRÉTACÉE. 5
Aiosiy l'époque moderne semble nous présenler celle diversilé à
son maximum; Tépoque quaternaire ne nous a pas toujours offert
un défcloppement suffisant pour confirmer cette remarque, mais
Fétude des bassins tertiaires Ta fortement appuyée. La derniers
période secondaire, celle pendant laquelle se sont formés les dépôts
crétacés, considérée dans son ensemble, nous fera \oir des résul*
tats, sans doute , plus généraux que les formations tertiaires , mais
cependant encore empreints de ces influences locales, que nous nous
attacherons d'autant plus à faire ressortir qu'elles traduisent mieux
l'état de la surface de la terre, dans ses diverses parties, à chaque
stade, pour ainsi dire, de sa longue existence.
Nous commencerons par décrire la formation crétacée dans les
lies Britanniques, parce qu'elle y est bien développée, que ses sub-
divisions ont été prises souvent pour termes de comparaison, et que
sa position géographique s'accorde avec la marche que nous avons
jusqu'à présent suivie. Bien qu'il soit très douteux, au moins sous
k rapport zoologique, que le groupe wealdien doive y être compris»
existe aussi pour les animaux inférieurs , quoiqu'elle nous frappe
moins. La géographie des plantes , cette vue non moins profonde d'un
,de nos plus illustres contemporains, est pcfur le règne végétal Féqui-
valent de la loi précédente , loi à laquelle Thomme seul paraît échap-
per [a). Or rinfloence des climats , qui n'a produit sur l'espèce hu-
maine que de simples variétés ou des races j n'est pas Tunique cause
des différences si prononcées que nous offrent les faunes et les flores
des divers continents, et l'on est obligé d'admettre pour l'un et
l'autre règne des centres do création distincts. S'il en a été ainsi ,
qui peut assigner aujourd'hui à quel moment de la vie de la terre
une même faune et une même flore ont couvert sa surface et ont
peuplé ses eaux? Quand cet état de choses a-t-il commencé, et
quand s'est-il modifié pour arriver par degrés à la diversité de nos
jours? L'immutabilité de l'espèce que nous admettons n'exige-t-elle
pas d'ailleurs qu'il y ait eu plusieurs centres distincts de création,
soit simultanés, soit successifs? Toutes ces questions, encore si loin
d'être résolues, nous font regarder comme très légère et très hasardée
l'opinion de l'uniformité de l'organisme à une époque, quelque éloi-
gnée qu'on la suppose. Dans les considérations paléontologiques ce
sont les ressemblances vraies ou apparentes qui frappent d'abord , et
il faut une longue étude pour apercevoir les fiijjérences,
(a) Nom comprenons ici le mot espèce dans l*Brception de Ruflbn, c*eil>i-dire carae-
ttfriiée par \u fécondité continue. C est lu seule définition philoiophiqne , pnisqae seule
elle repoie sur un fait certain et l*ubservnlîon directe, les autres u'tilant basées qot sar
ée% considéra tiuns vagues et plus ou moins lijpolbctiqucs. c I/bomme, dit Buffpn, blanc
» en Europe , noir en Afrique , faune en Asie et rouge en Amérique, u'esl que le mime
• homme teint de la couleur du climat. ■ On conçoit nc'anmoins nue , même pour Tes-
, pire knmaine, cette grande vérité n'implique pas nécessuireipent ('quité de création.
A FORMATION CRÉTACiK.
noas ea traiterons néanmoins eu même temps , parce qu*il a été
Fûbjet de rapprochements fréquents, quoique inexacts, avec des
dépôts de quelques parties de l'Europe occidentale, qui sont certai-
nement crétacés , et que ses relations siratigraphiques avec la for-
mation jurassique sont plus obscures encore. Nous ferons de même
pour les quelques points de Touesl du continent où ces dépôts ont
été signalés.
Par suite de Tinégal développement de la formation crétacée,
dans le sens vertical et dans le sens horizontal, nous n'adopterons
pâ», pour la faire connaître, un mode de description absolument
uniforme ; mais nous suivrons, pour chaque circonscription natii^
relie et quelquefois politique, lorsqu'il pourra y avoir quelque avan*
taf[e, celui de ces modes qui sera le phrs propre à donner une idée
elalre et suffisamment complète de tous ses caractères. En outre,
lorsque deux ou plusieurs divisions distinctes s'accompagnent con-
stamment, de telle sorte que la plus élevée masque presque tou«-
jourt celles qui sont dessous et qui ne constituent alors que trèf
rarement la surface du sol, nous les décrirons aussi ensemble. Dans
ehaque région, nous pourrons donc, tout en suivant un ordre géo<>
graphique, traiter en même temps, soit de plusieurs étages, scnl
de plusieurs groupes, soit de la formation entière, selon que
nous le jugerons nécessaire. L*ordre géographique offre aussi au
lecteur l'avantage de trouver presque toujours réunis les faits qui
eonoement un pays donné et qui peuvent l'intéresser plus particu»
lièrêment
CHAPITRE PREMIER.
FORMATION GKÉTACËE DE ^IRLANDE.
£b traitant des roches ignées tertiaires du nord-est de l'Irlande
(antè, Yol. m, p. 312), noas avons indiqué d'une manière géné-
rale les caractères de la formation crétacée et la surface qu'elle oc-^
eape dans les comtés d'Antrim et de Loinlonderry, la partie la plus
occidentale de r£urope où des dépôts de cet âge aient été signalés.
Dans le premier de ces comtés, on Toitia craie affleurer, non loin
de l'extrémité du lac de Neagh, suivre les bords de la région (rap-
péenne qui la recouvre le long de la baie de Belfast, où elle repose
sur le nouveau grès rouge, puis se continuer avec une faible épaisseur,
disloquée et pénétrée par les trapps, dans toutes les sinuosités de la
côte orientale, occupant toujours la même position. On l'observe
dans les escarpements de l'ile de Rathlin, en face des falaises
de Rally-Castle, de même que, sur la côte, au nord -ouest de cette
ville, le long de celle de Ballingloy et jusque près de la chaussée
des Géants.
Au delà de cette colonnade basaltique, elle reparaît en face de là
presqu'île de Portrush, à l'ouest de l'embouchure de la Bann ; son
affleurement commence à former une bande très étroite qui accom*
pagne et borde la grande nappe trappéenne occidentale de London-
deiTy. Cette lisière, à partir de Castle-Lecky, est elle-même ac-
compagnée d'une zone étroite, appartenant à la formation juras-
sique, mais qui cesse bientôt en se dirigeant au S. , où la bande
crayeuse se trouve comprise entre les trapps et le nouveau grès
rouge jusqu'aux environs de Boviel. Quelques affleurements isolés
se voient ensuite çà et là, et une autre bande , toujours placée
entre les trapps et le nouveau grès rouge, s'étend depuis le parallèle
de Magherafeit jusqu'à Coagh, où elle est interrompue de nouveau
pour reparaître encore autour du promontoire basaltique du dis-
trict de Ballyclag et se montrer, à l'ouest de Stcwatstovi^n, noji loin
de la côte nord-ouest du lac de Neagh. Cette bande circonscrit ainsi
le massif de roches ignées plus récentes, qui constituent deux
8 FORMATION CR£TACBI{ DB LIRLANDK.
chatues de montagnes limitant, à Test et à Touest, le bassin que
parcourt la Bann pour se rendre du Lough-Neagh à la mer (1).
MM. Bucklandet Conybeare (2), qui se sont.occupés des relations
des roches ignées et secondaires, dans le comté d*Antrim, avaient
parfaitement décrit la position, les caractères et retendue de ces
dernières. M. R. J. GriflBth (3) les a également mentionnées, et
M* J. Brice (U) a ajouté quelques détails que nous reproduirons.
L'auteur distingue deux parties dans les dépôts qui représentent
la formation crétacée du comté d*Antrim : Tune inférieure, dési-
gnée sous le nom de mulatio, mulattoe ou grès vert, roche arénacée,
à ciment calcaire, ainsi désignée à cause de ses nombreuses taches
de terre verte, l'autre supérieure qui est la craie proprement dite.
Le mulatto constitue un grès homogène qui, vers le bas, renferme
des cailloux de quartz et passe à un poudingue. Il est placé entre la
craie, qui le recouvre, et le conglomérat du nouveau grès rouge sur
lequel il repose, puis il s*étend au delà sur le micasclûste. Lorsque
le grès mulatto cesse , le poudingue de sa base renferme des frag-
ments de micaschiste associés à ceux de quartz. Son épaisseur varie
depuis B ou 4 mètres jusqu'à quelques centimètres seulement.
Sur d'autres points, en dehors du district, les bancs sont mieux
développés, mais ils ne représentent point le grès vert inférieur,
comme le suppose M. Brice.
La craie forme une bande continue autour des trapps qui la re-
couvrent , dans plusieurs collines isolées au milieu de l'espace oc-
cupé par les micaschistes. Celle qui se prolonge au delà du mulatto
repose presque toujours sur le micaschiste, ou recouvre hori-
zontalement les schistes redressés. Son épaisseur, peu considérable
en générai, est quelquefois réduite à moins d'un mètre. Par places
même, elle n'est représentée que par des fragments de calcaire
(4) J.-F. Berger, On thc gcological fcaturcs , olc. Sur les carac-
tères géologiques dos comtés du nord-est de Tlrlande ; extrait des
notes de l'auteur, par M. W. Conybeare [Transact. geol. Soc. of
Londoriy 4" sér., vol. III, p. 422, 4816), avec cartes et coupes.
(2) Transact, geol. Soc. of London^ 4" sér., vol. III. — De la
Bêche, Coupes et vues, etc., pi. 4 9.
(3) On the geological Map ^ etc. Sur la carte géologique de l'Ir-
lande {Rep. 6^^meet. brit. M.soc. at Dublin, 4 835 ; Londres, 4 836),
p. 56 des Notices, • — Coup d*œil sur la géologie de V Irlande {Arch,
fur Miner, de Karsten,yo\. XVII, p. 388-420, 4 843).
(4) Transact. geol. Soc, ofLondon, 2* sér., vol. V, p. 78. 4 837.
FORMATION CRÉTACÉE DE L^IRLANDE. 9
crayem et de silex placés entre le irapp et le micaschiste, alors
presque en contact. La craie, qui se voit également sor le côté op-
posé de la petite chaîne à laquelle appartiennent les couches pré-
cédentes, pronve qu'il y avait continuité entre ces dépôts, de même
qu'entre les lambeaux isolés et couronnés de trapps dont nous venons
de parler. Dans les vallées et dans beaucoup d'endroits, on retrouve
des débris qui attestent cette ancienne extension de la craie et sa des-
truction ultérieure.
Quant à ses caractères minéralogiques, la roche est quelquefois
friable, d'un blanc pur ou légèrement jaunâtre, prenant, vers le bas,
une teinte uniforme cendrée, et devenant alors plus compacte.
Elle est accidentellement traversée, à sa partie inférieure, par des
veines spathiques, et, dans ce cas, il n'y a point de silex en rognons.
Sa surface semble avoir été partiellement dissoute avant l'arrivée
des basaltes, car, entre les plans de jonction des deux roches, on
remarque une agrégation confuse de silex enveloppés dans le trapp,
et qui constitue un banc ferrugineux communiquant aux silex
une teinte rouge. Ce conglomérat a U mètres d'épaisseur à Mac-
gilligan. On observe aussi les silex près de Larne et de Belfast, et
ils existent probablement partout (1).
En décrivant les dépôts antérieurs au basalte, depuis la craie jus-
qu'au nouveau grès rouge inclusivement, M. Porllock (2) a men-
tionné aussi les conglomérats qui séparent les trapps de Bally-Castle
de la craie sous-jacente (Anlrim). Ces conglomérats sont composés
de fragments de craie endurcie, de silex et de trapps, et la pâte en
est souvent ocreuse. Leurs caractères sont d'ailleurs assez variables.
La craie, au contact des roches ignées, est endurcie et à cassure
esquilleuse. De nombreux exemples de pénétration des deux roches
s'observent çà et là, et l'on remarque, à diverses hauteurs, des
masses de trapp complètement isolées au milieu de la craie, sans
que l'on puisse apercevoir aucune relation, soit avec des veines de
même nature, soit avec des fentes par lesquelles elles auraient pu
pénétrer (p. 94).
Aux détails déjà donnés par ses prédécesseurs, sur les environs de
M) J.-F. Berger, loc, cit,, p. 471.
(2) Report on thc geologj'y etc. Rapport sur la géologie du comté
de Londonderry et d'une partie de ceuxdeTyrone et de Fermanagh,
p. 90, et pi. A, fig. 1, 2, 3; in-8, avec carte et planches de coupes
et de fossiles. Dublin, Londres, 1843.
iO FOaiUTlON CRÈTACiR DE l'iRLANDB.
Portrush (Antrim), l'auteur en ajoute de nouveaux relatifs aux phé-
nomènes de pénétration, de contact et de métamorphisme des ro-
ches, attribuant snrtdut une très grande part h cette dernière ac-
tion. Ainsi, les prétendues alternances detrapp,d*eurite, etc., avec
les couches vraiment sédimentaires, ne sont, pour lui, que des mo-
dîBcations métamorphiques de ces dernières, et certains strates al-
térés ainsi présentent encore des fossiles reconnaissables. Il décrit
le contact de la craie et du basalte de Do\i7i-Hills, et depuis Mac-
gîlligan jusqu'à Keady. Un ensemble de marne et de grès calcari*
fère, rouge brique, panaché, et d'autres grès verts ou blancs, est ici
placé entre le nouveau grès rouge et les bancs rapportés au lias, les-
quels sont endurcis et modifiés dans le voisinage immédiat du
dykc du pont de Lady-0'Cahan {antè, vol. HT, p. 315).
Les argiles noires avec des lits minces de calcaire et placées entre
Il série jurassique et le nouveau grès rouge renferment, à Limagrib,
des empreintes de coquilles, des dents et des écailles de Sanrichthyn
apicicdis^ Ag., de Gyrolepis Aibertii, id.. de G. tenuistriatus^
M., et d*Acrodus mintmtis, id. , qui portent l'auteur à les regarder
oomme représentant le muscheikalk (p. 107). Ces assises, qui se
voient aussi de Derrymore à Keady, n'ont que 5 à 6 mètres
d'épaisseur, et sur plusieurs points la craie les recouvre immédiate-
ment. Les formations jurassique et crétacée sont réduites toutes
deux à leurs plus simples éléments dans cette petite région du litto-
ral de Londonderry, mais les caractères organiques de ces lambeaux
isolés ne laissent aucun doute sur leur âge. Sur les côtes d'Antrim,
M. Conybeare (1) avait évalué l'épaisseur de la craie entre 60 et
90 mètres.
(P. 110.) A Keady, la craie, de 10 mètres d'épaisseur, repose
sur le grès mulatto, qui en a 12, et dont la partie inférieure se
chargeant de points verts devient sableuse et friable. Les lits de
silex de la craie ont de 0'",60 à 0'",16 d'épaisseur. Les bancs du
nouveau grès rouge se montrent immédiatement sous le mulatto.
A Donald's Kills, trois couches dolomiiiques, cellulcuses, avec des
géodes de calcédoine, sont subordonnées à la craie, mais sans offrir
de relation apparente avec les trapps des environs. De Benbradagh
à Eden, la craie a été fortement dérangée par les actions ignées.
Celle de Slive Galiion Cairn passe, vers le bas, au grès mulatto en-
(4) Loc. cit., p. 429 et 470.
rOUATION cêAtècèm m l'ialambk.' It
dud avec !« modificaiions qae Ton observe ordinaîrement an oob*
tact, telles qu'une plus grande dureté, la calcination des atlei, la
présence de silice disséminée et d'un Ut d*argile plastlqoe<, acconn
pagoé de siks. A Springbank-Honse, la partie inférienre de celle
même craie, reposant sur le nouveau gros rouge, est un agglomént
à grains verta avec des fossiles semblables à ceoxde la craie tufleau •«
craie marneuse {Anmumùes lewenensù^ Mant., Nauttius êlegam^
var. Sow.; t^autUus radiaius^ id.» Bacidites Fm^'asii^ Sow. J7a*
miie$, hiouranm» Criptii, Mant, Cardium deeussaium/i±, (I)»
0*après M. Portlock, les modifications éprouvées par la craie ae
seraient produites de bas en Jiaut, et non, comme on pourrait la
croire, par la seule iuOueace des roches ignées qui la recouvrent. Il
se fonde sur ce que ces changements se manifestent aussi bien vers la
partie inférienre de la formation que vers le haut Le basalte repose
d'ailleurs rarement sur la craie, sans qu'il y ait une conclie inler*
médiaire d'argile et de conglomérat de silex ferrugineux, qui
semble indiquer qu'un dépôt de boue volcanique a précédé
l'arrivée des basaltes proprement dits. La présence du carbonate de
cbaux et de la soude dans ces argiles les distingue suflBsammeat da
ces mêmes basaltes. Quant aux silex altérés, ils sont blanca, opa-
ques et compactes, rayés par une pointe d'acier, se rapprochant»
par leur aspect, de la craie endurcie.
L'auteur a donné (p. 118) l'énumération et la description ém
fossiles des couches secondaires dont nous venons de parler, et Toâ
peut remarquer dans le tableau synoptique (p. 650) que ceux de la
formation crétacée, au nombre de 50 à 60, sont distribués dans troia
^mé
(4) Excepté pour la France et la Belgique, dont nous avons pu vé-
rifier toutes les espèces que nous meotionnons , nous sommes obligé
é^adopter tans contrôle , et sans chercher à établir de synonymie, lee
wsms d'espèces teb qu'ils sont cités par les auteurs, et nous nous écarta*
rons rarement de cette règle, le caractère de notre travail ne nous per-.
mettant pas d'entrer dans des détails zoologiques. Il en résultera cet
inconvénient grave, sans doute, qu^une même espèce pourra être ci-
tée sous plusieurs noms à des endroits différents de notre livre; mais
mn» devons foire remarquer que , dans les considérations qui noaa
sont propres, et qui sont déduites du nombre, de la présence ou da
Vabsence de certaines espèces, nous avons préalablement, autant
qu'il dépendait de nous , établi leur synonymie et constaté leur iden-
tité, de telle sorte que les résultats généraux que nous présenterons
Sèiront moins entachés d'erreurs que les citations particulières de
fossiles.
HISTOIRE
DES PROGRÈS
DE LA GÉOLOGIE
CHAPITRE II.
FORMATION CRÉTACÉE DE L'ANGLETERRE.
Les divers groupes de la formation crétacée de l'Angleterre,
recouverts, comme on l'a vu, sur des étendues considérables, par '
les terrains quaternaire et tertiaire, occupent toute la portion orien-
tale de nie, ou en forment le substratum, depuis le cours supérieur
do Derwent (Yorkshire), jusqu'aux environs de Newton-Bushel
(Oevonshire). Ils forment aussi, avec les dépôts plus récents, les
cfttes de la mer du Nord, depuis les falaises de Speeton (Yorkshire),
jusqu'à l'embouchure de la Tamise, puis de ce point k Sidmouth
(Devonshire), celles du détroit du Pas-de-Calais et de la Manche,
sauf quelques parties du littoral du Dorsetshire, qui sont juras-
siques, et d'autres du Sussex et du Kent, qdi appartiennent au
groupe wealdien. Cette étendue de côtes est presque égale à la
Bioitié du périmètre total de l'Angleterre, dont l'autre moitié est
formée par le terrain de transition.
On peut remarquer en effet que la formation jurassique, malgré
la variété de ses dépôts, sa puissance et la richesse de sa faune, ne
constituant qu'une bande ou écharpe flexueuse, à bords découpés,
dirigée N.-N.-Ë., S. -S. -G., et divisant llle en deux parties presque
égales, ne se montre que sur une fort petite étendue de côte
au N. et au S. , et que le nouveau grès rouge, qui s'étend sur une
surface plus considérable, parait à peine sur le littoral du Devonshire
et à l'embouchure de laTees (Yorkshire), tandis qu'il constitue des
bandes discontinues sur les côtes du Cheshire, du Lancashire, du
Westmoreiand et du Cumberiaud.
La formation crétacée se coordonne encore d'une manière remar-
quable avec le relief actuel et l'hydrographie de l'Angleterre. Elle
appartient exclusivement aux deux grands plans qui, de l'axe de
nie, s'abaissent l'un à TE. et l'autre au S. Ainsi, on n'en trouve
aucune Irace au delà ou à l'ouest de la ligne de partage des eaux, très
sinueuse, mais généralement N. -S., qui divise encore Tlle en deux
parties k peu près égales, depuis la crête qui sépare les bassins de la
10 FORMATION CRÈTACiB DE l' IRLANDE.
Portrush (Antrlm). Fauteur en ajoute de nouveaux relatifs aux phé-
nomènes de pénétration, de conuct et de métamorphisme des ro-
ches, attribuant surtdut une très grande part h cette dernière ac-
thm. Ainsi, les prétendues alternances detrapp,d'eurite, etc., avec
les couches vraiment sédimentaires, ne sont, pour lui, que des mo-
dlBcations métamorphiques de ces dernières, et certains strates al-
térés ainsi présentent encore des fossiles reconnaissables. Il décrit
le contact de la craie et du basalte de Down-Hills, et depuis Mac-
gîlligan jusqu'à Keady. Un ensemble de marne et de grès calcari-*
fère, rouge brique, panaché, et d'autres grès verts ou blancs, est ici
placé entre le nouveau grès rouge et les bancs rapportés au lias, les*
quels sont endurcis et modifiés dans le voisinage immédiat du
dykc du pont de Lady-0'Cahan {antè, vol. ITT, p. 315).
Les argiles noires avec des lits minces de calcaire et placées entre
la série jurassique et le nouveau grès rouge renferment, à Limagrib,
des empreintes de coquilles, des dents et des écailles do Sanrichthys
apicicdis^ Ag., de Gyrolepis Albertii, id,. de G. tenuistriatus,
id., et d*Acrodus minimus, id. , qui portent l'auteur à les regarder
comme représentant le musclielkalk (p. 107). Ces assises, qui se
voient aussi de Derrymore à Keady , n'ont que 5 à 6 mètres
d'épaisseur, et sur plusieurs points la craie les recouvre immédiate-
ment Les formations jurassique et crétacée sont réduites toutes
deux à leurs plus simples éléments dans cette petite région du litto-
ral de Londonderry, mais les caractères organiques de ceslambeaur
Isolés ne laissent aucun doute sur leur âge. Sur les côtes d'Antrim,
M. donybeare (1) avait évalué l'épaisseur de la craie entre 60 et
90 mètres.
(P. 110.) A Keady, la craie, de 10 mètres d'épaisseur, repose
sur le grès mulatto, qui en a 12, et dont la partie inférieure se
chargeant de points verts devient sableuse et friable. Les lits de
rilex de la craie ont de 0'",60 à 0'",16 d'épaisseur. Les bancs da
nouveau grès rouge se montrent immédiatement sous le mulatto.
A Donald*s Kills, trois couches dolomiliques, celluleuses, avec des
géodes de calcédoine, sont subordonnées à la craie, mais sans offrir
de relation apparente avec les trapps des environs. De Benbradagh
à Eden, la craie a été fortement dérangée par les actions ignées.
Celle de SliveGallion Cairn passe, vers le bas, au grès mulatto en-
(4) Loc. cit., p. 429 et 470.
k
rOUATlON OÊATàdM M l'IALAMBK. It
il a? ee !« modifications que Ton observe ordinairement an oob«*
tact, telles qu'une plus grande dureté, la calcination des silex, la
présence de silice disséminée et d*un lit d*argile plastique, accoai«>
pagné de silex. A Springbank-House, la partie inférieure de celle
même craie, reposant sur le nouveau gros rouge, est un agglomérat
à grains verla avec des fossiles semblables à ceux de la craie tufleau wm
craie marneuse (Ammonites lewesiensis^ Mant., Nautilus eUganh
var. Sow.; Nautilus radiatus^ id.» Baculites Faujasii, Sow. Bctf
mite$, hioeeramuM Cripsii, Mant, Cardium decussatum/id. (I)»
0*après M. Portlock, les modifications éprouvées par la craie ae
seraient produites de bas en .haut, et non, comme on pourrait la
croire, par la seule influence des roches ignées qui la recouvrent. Il
se fonde sur ce que ces changements se manifestent aussi bien vers la
partie inférieure de la formation que vers le haut Le basalte repose
d'ailleurs rarement sur la craie, sans qu'il y ait une couclie inler-
médiaire d'argile et de conglomérat de silex ferrugineux, qui
semble Indiquer qu'un dépôt de boue volcanique a précédé
l'arrivée des basaltes proprement dits. La présence du carbonate de
cbanx et de la soude dans ces argiles les distingue suflBsammeat da
ces mêmes basaltes. Quant aux silex altérés, ils sont blancs, opa-
ques et compactes, rayés par une pointe d'acier, se rapprochant»
par leur aspect, de la craie endurcie.
L'auteur a donné (p. 118) l'énumération et la description ém
fossiles des couches secondaires dont nous venons de parler, et l'oâ
peot remarquer dans le tableau synoptique (p. 650) que ceux de la
formation crétacée, au nombre de 50 à 60, sont distribués dans trois»
(4) Excepté pour la France et la Belgique, dont nous avons pu vé-
rifier toutes les espèces que nous mentionnons , nous sommes obligé
d'adopter sans contrôle , et sans chercher à établir de synonymie, lee
noms d'espèces tebqa'ils sont ci tés par lesautears, et nous nous écarta-
rons rarement de cette règle, le caractère de notre travail ne nous per«
mettant pas d'entrer dans des détails zoologiques. II en résultera cet
inconvénient grave, sans doute, qu'une même espèce pourra être ci-
tée sous plusieurs noms à des endroits différents de notre livre; mais
mms devons foire remarquer que, dans les considérations qai noos
sent propres, et qui sont déduites du nombre, de la présence ou d#
Tabsence de certaines espèces, nous avons préalablement, autant
qu*il dépendait de nous, établi leur synonymie et constaté leur iden-
tité, de telle sorte que les résultats généraux que nous présenterons
Seront moins entachés d'erreurs que les citations particulières de
fossiles.
10
rOR]UTIU5 CHETtirEE DE I IRLANDE.
Portrusb fAntrim . l'aiit-'ur^n i-iutte rie nnutMDi relatifs aux phé-
nomènes de pén^lraiion, rf" crniaci >■: di? in-'iaiw-nih'sino -îcs ro-
ch*ï. atiribuini *iiri'.iit iii.p tri>> cnn-i-? lart ï ci-ii" dernière sc-
tion. iinjî. les préienJn^ ritennnce» ileirapp.d'eiirile. etc., atec
In coDches miment s^dimen(air<^. ne çoni. pour Itii. que de! mo-
difications mélamorphiqueii de ce< derni^re<i. e( certains Pirate» al-
lérès aiosi pr^nient encore de« fossile» reeonnaissahles. Il décrit
le contact de Ij craie et du ba>altp i!" Dinn-Hilh. et di-pui^ Mac-
gilliiian jusqu'à keady. tu i-n^cnible de marne et de grès ralcari*
tin, roiige brique, panacha et d'autres et ts verts ott blanc*, est ici
phc* entre le niuivean près rons.- et les bancs rapportés an lias, lea-
qnels sont endurcis et mo.liri-'s dans le rnisinase immédiat da
dyke du pont de (ady-O'Caliaii ■"'■■. t.iI. ur, p. i\S\
Les ailles noires arec des li's niii)ci'« de calcaire et placées mitre
laaérie jurassique et le nouveau çrès rou!;e renferment, i Limas^ib,
du empreintes de coquilles, des dents et des écailles de Spiirlrbthj/g
apicialU, Ag., de Gipvie/iif Alberfii, id., de G. ten'ihfnifta,
id. . et à'AeriKiiis minimut, id. , qui tmrlent l'auteur à les regarder
comme représentant le mtiscbeikalk {p. 107). Ces assises, qui M
loienl aussi de Derrymnre ï Keady , n'ont que 5 i 6 mHn>
d'épaisseur, et sur plusieurs points la craie les reconvre SminUlatfr*
ment. !^ fiirmalions jurassique et créfart^ sont rédirftefl <
deux ï leors plus simi'ien éléments dans relie pelile iVgiun rtn litto-
ral de l^ndonderry, mais les cararlères organiques de ce.ilainbfutlt
fcolés ne laissent aucun doute sur lfnr Js". S»r !*• riltM d'Anlrim,
H. Conybeare fl) aiaii évalué i'i'piiwur de la craie entre M rt
90 mètres.
(P. no.) A Ke«dy. l»crrte,<t«l»M - , .^ .
sur le grèï niiiIano,qul en b tS. A Arilt b fKnilT tiSnmft 9 '
chargeant do pcNDU vctw dsTton» iiatten»ii et friaÉilè. ).- Ilii da
silex de la craie ont d» O-.OO > O'.ia d'*|*iUi»swr . £«■
Il grès n^^^t^^^j;^mttÊ tMtÊwmm.
A H'inald'sJi
géodes d^^^^^^^^^^^^^^^^^taJE!." "^"T
de rely
dvcî avec leii modiGcaiioiis que l'on observe ordiiuireOMDt an cob*
tact, teliea qu'une plus grande dureté, la calcÎDalioD des lilei, h
préMDce de silice disséminée et d'un lit d'argile plastique, accon-
pagnt de silex. A Springbaiik-House, la partie inférieure de aUt
vatmt craie, reposant sur le rinuveau grés rouge, eU un agglomÉnl
k graiiu reria avec des fossiles semblables i ceux de la craie lulleaa m
craie marneuse {Ammonites lewesiensù, Blant., .\autilia e/e^aw,
ïar. Sow,; IS'autilus radiolus, id., Baculitti Faujaiii, Sow. Ha-
mtet, Jiioceramtu Criptii, ManU, Cardium decuuatiiin, id. (1^
D'apris H. Portlnck, les modifications épmut^ par la craie te
leraieot produites de bas en haut, et non, comme on pourrait H
croire, par la seule influence des rncliea ignées qui la rpcouireat. Il
se fondu sur ce que ces cliaagemenls se manift^steiii aussi bien vert b
partie inférieure de la formaiiun que vers le liauL Le basalie repow
d'ailleurs rarement sur la rraie, «ans qu'il y ait une coucl>e inter-
médiaire d'argile et de conglomérat de silex ferrugineux, <\m
•embla indiquer qu'un déjxit de boue volcanique a précédé
l'arrivée des basaltes proprement dits. La présence du carbonate dt
dianx et de la sonde dans ces argiles les distingue suffisamment 4t
CM némes basaltes. Quant aux silex altérés, ils sont blaacs. o^
t|M« et compactes, rayés par une pointe d'acier, se rapprochai.
pir lear a^Mct, de la craie endurcie.
[ Vaulcur a donné (p. 118) t'énumération et b dcacripliiM ém
fusilles des couches secondaires dont nous veoonide paris. «Ab
peut remarquer dans le tableau synoptique (p. 650) q
lonuiion créucée, au nombre de 50 ï 60, sont àiauiltt^^
30 CRAIE BLANCUK
des vagues, forme des pics isolés connus sous les noms du Hoi et
de h Reine.
 Tauire extrémité du rempart de Danisli-Dyke, un escarpement
crayenx de 87 mètres de hauteur présente un contournement assez
remarquable. La Talaise, élevée de 133 mètres, à 'White-Gliff,
s'abaisse bientôt après, et dans celle de Speeton se montre la craie
rouge supportant la craie blanche ou grise, et reposant sur Targile
dite de Speeton. Les collines de craie, s*éloignant alors de la côte,
rentrent à 1*0. dans les terres, par Speeton-Beacon, oCl elles se
maintiennent à 120 mètres au-dessus de la mer, passent au sud
d'Hunmanbf , suivent le bord méridional de la vallée de Pikering,
en s*élevant de plus en plus jusqu'à ce qu'elles atteignent, près de
Garraby-Beacon, leur plus grande altitude, à 2&5 mètres.
Les fo5isiles sont très nombreux dans les assises supérieures de
Bridlington, mais les assises inférieures et la craie dure en contien-
nent peu, si ce n'est des Inocérames. En résumé, cette craie du
Yorkshire n'a encore présenté qu'une quarantaine d'espèces. Les
spongiaires y sont particulièrement développés (1). Parmi les ra-
diaires, nous citerons Apiocrinites ellipticm, ^Jill. , Marsupites or-
natuB^ id., Ec/unus Konigi^ Mant. (Diadema granulosuni^ Ag.),
Cidaris papillota^ Park. (C. cretosa, id.), Galerites albogalerus^
Lam., G. subrotundus^ Mant, Ananckytes ovala, Lam., A. hemi-
sphericust Brong., Spatangus cor-anguinum, Lam., «9. planus^
Mant.; parmi les mollusques, Inoceramus Cuvieri^ Sow., /. Brùti'-
gniarti^ id., Terebratula subrottmda, Sow., T. semiglobosa, id.,
T, subplicata^ Mant. , Spondylus striatus, Desh. , Beiemnifes mu-^
eronatus, Schloth., et B, granidatus, Defr., fossiles qui ne permet-
tent pas de voir dans cette puissante masse des Wolds autre chose
que le représentant de la craie blanche; du moins n'y trouvons-
nous aucun des types caractéristiques de la craie tuflean que nous
ont offerts les couches bien moins développées du nord-est de l'Ir-
lande. Peut-être aussi la partie inférieure de cette masse n'a-t-elle
pas encore été assez explorée. Quoiqu'il en soit, M. Phillips n'a pas
essayé d'y tracer de sous-divisions et nous devons la considérer, du
moins quant à présent, comme un tout appartenant au premier
groupe, et en conclure en même temps l'absence du second.
{h) Voyez outre Touvrage ci-dessus : J.-Ed. Lee, Notice sur les
zoophytes non décrits de la craie du Yorkshire [Magaz, of nat.
history, janv. 4 839; — Id., ib., vol. IV, p. 46, janv. <840}.
ET CKAIK TUFKEAl.
21
M« J. Miicheil (1) a fait remarquei* que la craie du Yorkshire
élait plus dure et plus distiactement stratifiée que celle du sud de
l'Angleterre, et qu'elle renfermait une plus grande quantité de parties
spathîques. Les silex en plaques et en lits réguliers sont toujours
gris ou blanchâtres. Les pyrites y sont communes, tandis que dans
le Midi elles ne se montrent que dans la partie inférieure dépourvue
de silex. Enfin, la rocbc des falaises deFlamborough ressemble sur-
tout à la craie d'Irlande par sa dureté, ses pyrites et la présence
du calcaire spathique.
Les couches crétacées précédentes se continuent au S.-E., au LiocoinaUr*.
delà de THumber, pour former dans le Lincolnsbire, jusque vers la
pointe de YTeinfleet, une bande toujours séparée de la côte à Të. par
des dépôts quaternaires ou modernes, et llmiléeà TO. par les étages
jurassiques supérieurs. La craie constitue aussi ce tpie l'on nomme
les WolcU de ce comté. 51 . Bogg (2) distinguait la craie blanche et
la craie rouge, celle-ci inférieure à la précédente et dont nous par-
lerons plus loin. lMM. W.*H. Dyke et J.-£. Lee(3) ont observé dans
le petit district de Nettleton-Hill la craie et la craie marneuse pas-
sant de l'une à l'autre avec quelques fossiles à la partie inférieure»
telles que des Turrilhes, des Inocérames et des Térébratules qui
semblent annoncer la présence de la craie tuffeau sur ce point
La baie de Yfaih paraît interrompre complètement les sédiments noribik
crétacés, son fond, comme le prouve le forage de Lynn, étant oc* sJmic.
cupé par les argiles de Kimmeridge ou d'Oxford. L'inclinaison
rapide au S.-Ë. de la craie du Norfolk et du Suflblk serait due à
une faille, marquée peut*étre par la vallée de l'Ouse, et qui aurait
été suivie de dénudations opérées sur toute cette surface de marais
qni s'étend de la vallée de l'Ouse à celle de l'Old-Wilham.
Sur la côte du Norfolk, la craie reprend un assez grand dévelop-
pement et forme au delà une xone continue qui, des falaises sep-
tentrionales de ce comté, se dirige au S.-O. vers les côtes du
Dorsetshire et du Devonshire, sur une longueur de 200 milles.
Elle est limitée à TO. par les étages plus anciens, à l'E. par les dé-
pôts tertiaires du Suffolk et du bassin de la Tamise ; elle entoqre
(4) ProcceiL geoi. Soc. oj London, vol. Il, janv. h 835. — Philos,
fhagaz.f 3*sér., n* 34, p. 313. — Winch, 'Pransact, geol. Soc, nj
London^ vol. Y^ p. 54(S.
(3) A Sketch, etc. Esquisse de la géologie desWolds du Lincolosbire
{Transact. geol. Soc. oj Loftdon, vol. III, T^sér., p. 292, 4846).
(3) Magaz. oj nat. hist., 2" sér., vol. I, p. 56!. 1837.
22 CRAIB BLANCHE
la vallée de Weald, et disparaît en partie au S. sous les sédimeats
plus récents du Hampsbire et de Tile de Wight.
Ses caractères dans le Norfolk et le Suiïolk ne présentent rien die
particulier, comme on peut s*en assurer en consultant le méinow^
détaillé de M. C.-6. Rose (1), auquel nous renvoyons le lectear.
Dans le puits artésien exécuté à Diss, sur la limite des deux comtés,
une craie marneuse sans silex a été atteinte après qu'on eut tn*
versé 15 mètres d'argile et une même épaisseur de sable; aa deik
une craie avec des rognons de siiex, en lits espacés de i mètre, •
présenté une épaisseur de i 00 mètres ; une craie grise sans silex
de 18 mètres lui a succédé, puis une craie d'im blanc clair passant
à Targile, de 6 mètres, et enfin 4 "",52 de sable à une profondeur
totale de 187 mètres où l'on a obtenu une eau jaillissante k la sur-
face. On avait ainsi probablement traversé toute la craie Manche, la
craie tuffean ou craie marneuse, et peut-être des indices du grès
vert supérieur (2). Ce premier essai, dans un pays où l'on ne con-*
naissait pas l'épaisseur de la craie, a donc produit un double résultat.
Un autre forage entrepris à Mildenhall (Suffolk), 25 milles i l'ouest
du précédent, quoique descendu seulement à 82 mètres, a donné des
faits encore plus précis. Après 53",61 de craie blanche sans fdlex,
puis jaunâtre, grise et endurcie, 22",13 d'argile bleue plus ou
moins foncée et mélangée de grains verts, 3", 30 de grès vert
rempli de fossiles, on a atteint une argile bleue avec des fragroenQ
de coquilles brillantes et nacrées, qui paratt représenter le ganlt (3).
La craie, à partir de l'escarpement occidental du Norfolk, plonge
au S.-E. de 5 mètres par mille. Sa partie supérieure renferme les
rognons de silex ordinaire. Suivant M. Woodward, beaucoup de ses
(1) v/ sketch j etc. Esquisse de la géologie dn Norfolk occidental
[London andEdînh. phîl. magaz, ,voî.VII, p. 4 71 , 274 et 370, 4835).
(2) J. Taylor, Observations on the strata^ etc. Observations sur
les couches traversées dans un forage [Procced, gf^ol. Soc, of Lon'^
don^ vol. II, p. 93; — Transact., fd., 2*" sér., vol.V, p. 4 37, 4840).
— H. Fitton, ibid., vol. IV, p. 310. 4 836.
(3) H. Bunbnry, Transaci, geol. Soc. of London^ 2» sér., Toi. I,
p. 379. — H. Fitton , Observations on some of the strata, etc. Obser-
vations sur quelques unes des couches placées entre la craie et Tooli-
the d*Oxford, dans le sud-est de l'Angleterre ; mémoire lu en 4 827, et
publié en 4 836, avec carte géologique générale, cartes particulières,
4 planches de coupes et 4 4 de fossiles, p. 34 4 (Transact, geol. Soc,
nf London^ vol. IV, p. 4 03, 4 836). Ce grand travail de M. Fitton,
auquel nous ferons de fréquents emprunts, a servi de hase au nôtre.
KT CRA1B TtJFFKAU. 2S
fossiles dîlKroraient de cenx de la craie moyenne qui renferme aussi
des silex. Près de Swaffham , quelques bancs ont une dureté et
une solidité [Kirticnlière , et, en général, la dureté de la roche
augmente à mesure qn*on descend dans les couches. Des 78 es-
pèces de fossiles recueillies par M. Rose dans la craie à silex, la
moitié seulement se retrouverait dans les assises correspon-
dantes du Snssex , et des 5& espèces de la craie sans silex , par-
ticnli^mcnt de la partie supérieure des falaises d*Hunslanton «
ïWj en a que 15 qui nViient pas été observées par M. Mantell
dans cette même craie du Snssex (1).
Dans la falaise précédente, la partie supérieure rapportée à la
craie, et d'une épaisseur totale de 10 mètres, comprend une craie
grise sans silex, divisée en lits minces, une craie jaune et une craie
remplie d'mie multitude d'Tnocérames avec de grandes Ammonites,
et reposant sur un banc de grès dur assez analogue au malm-rock
du Snssex occidental, et représentant peut-être le grès vert su-
périeur.
f>a craie blanche du Snffolk renferme ses silex et ses fossiles ca-
ractéristiques. Quoique généralement horizontale , elle plonge un
pen au S^-E. Elle a été très dérangée sur beaucoup de points ei sa
sarfiace profondément dénudée et ravinée. Atteinte à diverses pro-
fondeurs, sous les dépôts tertiaires, dans le percement des puits, elle
afleore aussi vers le fond de certaines vallées (2) . A Sudbury , où
elle dépasse le niveau de la Stour, elle se trouve à 21 ",32 au-dessus
de ia mer, è Test de Bergholt à A^.SS, tandis qu*à Harwich, elle
est de 19^,50 li 26",68 au-dessous du même niveau. A 'Wickhann
Market la craie fut atteinte 1 49 mètres de profondeur, et H Wood-
bridge, éloigné dc6 milles, à 76 mètres au-dessous de la surface du
sol. On a vu (antè^ vol. JI, p. 79, /i52 et 659) les rapports de la
cnûe avec les dépôts quaternaires et tertiaires, ainsi que les puits
iiatorek {sand^pipes) qn*on y observe aux environs de Norwich et
sur le littoral, entre Cromer et Happisburgh.
La bande crayeuse forme, de Milden-Hall (Suffolk), près des lî- c»brM,ert..,
mites du Cambridgeshire, jusqu'à Hunstanton, à la pointe du Nqr-
(4) H. Fitton, loc. cit., p. 342, pi. 6, fig. 42 a, b^ c. — Voyez
aussi : R.-C Taylor, Geologr of east oj Norjolk^ etc. (Philos,
mngaz., vol. LXI, p. 84, 4 823).
(2) W. Branwhite Glarke, Transact. geol. Soc. of London^yoX, V,
p. 369.
U CftAlB MLAIHIHI
folk, sur un ps|«ice d>uviroii ikO oiiHes, an cKarpement dirigé
presque N.-S.. et plus au Mkli,deui bombements du sol, compre-
DMt euire eux uae dépression que M. Fitiou (i) compare 4 h vallée
d*éléTation de Kiii|>sclère (Hampshire). La craie qui cooslitoe b
partie principale des basses collines du Cambridyssbire porte le
nom local de riuuck. Elle est plus dure que la craie ordinaire, d*aae
teinte fr«9e« doime une cban estimée, et peot-^re quelques uns
des bancs inférieurs se rapprocheraient-ils da firt-^tfme da Sorrey .
n est encore dooteux que la craie existe en place, 4 Ridlington,
dans le RutlanèFhirr, où elle reposerait directement sor les oon-
ches jurassiques infêne«rt>s, i ^0 milles de disunce de la lone
craytuw dont nous venons de parler ; du moins les obsenrations de
M, Barkor ^'^> n ont-elles pas été Térifiées dcpais lui.
Les altitudes do b craie diminuent rapidement lorsqu'on s'avance
du S.O. au N.E. : ainsi elle atteint 27a-,23 au sud de Oonsia-
ble vlMIfordsIiin^^ , 259 mètres à l'est de cette ville, 202 osèMs
è UIKbivo, i56-*,30 à liVIndmilUHill , ibk'^.Ub li Rovston,
IU^77 4 Babham, )i l'est de Cambridge, 76-,i7 à Orwd»
67 mélres près d'HasIingûeid, et 42"',65 près de ReKh.
lA craie inférieure des environs de Cambridge a offert aux re-
cherches de M. J. Carter (S) une noovelle espèce d'/cA/Ayosnacms»
qu'il a nommé /. campylodm , et M. M*Coy (6) y a signalé de
nouveaux crustacés.
i4iHtr«. Entre Calne (^iltshire) et le Bcdfordshîre, an nord-est, les oou-
'ra!!»ii!!«*' ches crétacées sont très feiblemenl inclinées et ne paraissent point
kaoït. savoir été dérangées, comme au sud ; du moins aucune faille impor-
tante n'a-t-ello encore été signalée depuis le sud du Wiitshire jtis*
que sur la côte du SulTolk (5). Mais une dénudation considérable
(4) I.or, rit, , |). 305, pi. 10», fig. 2t'. — Voyez aussi Hailslone,
TniNMiiti. fft'ol. Sac. nf Lofition, Vsér., vol. IH, p. 243. — Ludu
{ibhi,, vol. V, p. 114). — Londun and Eii'tnb. phil. magaz,^ vol. VI,
p. 74. 1835. — Sod^wick, Chronique de Cambridfie, 10 avril 1835.
— Rep. 1 5»*»//irt'/. Brit. Assoc. atCambridge^ 1 845 [Londres, 1 846),
p. 40. — The /éthcnœiim, p. 642. 1845.
(2) Philosophicnl tranxact., vol. LXXXI, p. 281. 1791.—
Backland, 'lYansact, geol. Soc.ojLondon, l'user., vol. V, p. 539.
(3) London gcoi. Jotwn,^ n** 1. p. 7. 1846. — Rep. 16«^ meet.
Brit, Msoc, 1845, p. 60. — Thr M/tenwum, 1845, p. 724.
(4) Ann, and Magaz, oj nat, history^ 2« sér., vol. IV, p. 330.
4849.
(5) H. Fitton, /m. vit., p. 269.
ET CRAIJE TfJfKEAU. 35
« MM çà et tii d<â nombreux lambeaux» Dans le BedfonUiire, le
Buckjnghamdiire, rOxfordshire et le Berk»liire, la composition de
"h formation crétacée est sensiblement la même. La craie blanche se
maÎBtient généralement de plusieurs milles en arrière de la craie
marneuse, et quelques lambeaux se trouvent, par places, fort éloi-
gnés de la ligne générale des escarpements. Sur les limites du
Stricshire et de rOxCordshire, une surface considérable entièrement
dépoonroe de craie suit le cours de la Tamise, entre Abington et
S^og, et forme une entaille profonde à la ligne, qui, sans cela,
serait presque continue, de Gaine aux fensou maraisdu Cambridge-
ilbire. Cette disposition peut être due à une fente préexistanle qui
aura favorisé la direction du courant principal et son action dénu-
dante.
Le caractère le plus remarquable de la craie, au nord-est de
Svindon, est la retraite brusque des collines {downs), dont Tescar-
pâment est reporté de 8 milles en arrière, vers lo S., entre Woolston
, H Watlington. La direction, au delà des affleurements, est presque
.iptraUèleà ceHe des downs de Mariborough, et de ce point, jusque
dans le Norfolk, la craie inférieure et la craie marneuse se trouvent
"flii avant de Tescarpement de la craie blanche proprement dite.
,:.CeU&«î, près de Nufiield, sur la grande route de Londres à Oxford,
est à plus de 2 millesde Tescarpemenl de la craie marneuse à Gonld's-
Heath. Sur d'autres points, cette distance est de k milles, et elle est
- encore plus considérable au nord-est de Dunslable, dans les parties
'■■ basses du Bedfordshire et du Cambridgesfaire, où les couches sont
DMWis inclinées.
Les fossiles paraissent être peu répandus dans toute cette bande
Gnyenae. M. Fition cite (p. 295) V Ammonites lautus, Park., dans
, la craie marneuse de Tetsworth (Oxfordshire) ; mais cette citation
n*est peut-être pas exacte, cette espèce étant Tune des plus carac-
téristiques du gauit.
Danscettepartie de l'Angleterre, Tinclinaison des strates, au S.-Ë.»
ne dépasse pas 1° h 2"*, et il est assez diflBcile de suivre leurs affleure-
ments. Cette difficnlté est augmentée, dans le Bedfordshire, par
une grande accumulation de gravier superficiel qui masque complé-
■^ tement les dépôts crétacés. Dans les champs de Kaiesgrove, près
de Reading (Berkshire), la partie supérieure de la craie qui est
exploitée an-dessous de ^ à 5 mètres d'argile plastique {plastic
day) n'est point fragmentaire , mais elle est comparée, par
a Ct&n ILA!ICEI
M. J. Rofe (i), I do hc^h ffoi sorait M perforé par te TrMl
Toutes les eavit^ labaleas^ 5:Mit rL^raniies de saMe. e€ av-detm
esl le IH d'Hnîlres '<>crrM f^.Y-^e* :f r? ?, Lam. . La craie bhiche f
est asseï riche en roasiie» . et les silei eQTek>ppaBi te corps Q191-
nMs préseateoi sourent de» çé^des de oBartz et de cafeMoino.
Au liea de continuer à sairre la bande craresse dans «m proim
liement snd-onest. nous înierrompro» ici son éoide pour eianriMr
les mêmes roches dans le Kent, le Sarrey. le Sosaex et le HaaqH
diire. Cette marche, qui ne ^aérait fvot-écre fos saSsamomt bmi-
tirée pour les toges dont nous pirioos en ce moment, sera aécat-
ritée par les nrirants. qui. narùitemeot caractérisés» 4 TE-, danseai
derniers comtés, se modifient profiMidément à mesnre qoe IW
s*aTance rers TO. Il serait t^at à fiit iiin>ss!ble d'apprécier eei
chanfeements et de s'en rendre comnte. si n^His n'arions pas
d'abord étudié ces dénôrs ii oà ils sont le mieux déreloppés «t ni
leors caractères sont le pins tranchés.
La craie forme tout le rersant septentrional et la crête des col-
Unes (\artk dotent) qui bordent la tailée de "VITeald, de Folkstone à
Fuiiliam« passe sous les dépôts tertiaires inférieurs du bassin de
b Tnnise, reparait ci et là sur la rire droite du flen¥«, et occupa
l*lle de Thanet, à son embouchure.
Ledifttcau de Dourrcs est bâti sur b craie blanche arec te Kli
de silex en rodons toberculeox et qui se relère au S. sous un
amde très inUe. Cette craie occupe la moitié de la hauteur de h
iifaîse et repose sur une craie marnease. sans silex, moins blaocbt,
qui descend jusqu'au nirean de la mer. On y troure TVreAra/aifa
eamea, Sow. . Sp^md}§lus $ffino$Hs. Gold . , Sfào/angus coraHffuimMm^
Lam., etc. Dans les fahises de Shakespeare, à I*ouest de b ¥ilb«
cette dernière a»ise, qui se relère comme la précédente, recoum
tm calcaire marneux rempli d^Inoceramui mytihides. Sov., et pa-
raissant composé de fragments pins ou moins gros enveloppés dans
une pâle plus foncée, tantôt d'un gris uniforme, tantôt verditre, et
prtentant une disposition en filaments très déliés, semblables â te
confenres agglomérées. Ces parties éunt plus altérables à Pair que
les nodules, ceux-ci restent en relief â la surface de b roche, qni
alecte alors une rugosité particulière. En continuant â s*aranccr,
on ne tarde pas â voir afl3eurer un calcaire marneux, grisâtre, dont
(I) Transact, gvol, Sœ. of London. vol. V, p. 127. tS40.
ET ça AIE TU^FSAU. 27
Il teinte devient de plus en plus foncée, à mesure que l*on t'apr
proche d'East-Ware-Bay, ei rempli de rognons de fer sulfuré (1).
Ainsi, les assises supérieures delà craie, entre Douvres et Folkstonet
disparaissent, et les grands escarpements qui dominent au N. cetl#
demièreTille appartiennent auxassîses les plus basses. Celles-ci vien-
nent afileurer an-dessus de la mer à un mille et demi à l'est des
oollfnee de Fdkstone, en un point marqué par des sources abonr
dantes qoi correspondent, sans doute, au niveau de celles que Toa
voit partoot, à Fintérienr de la vallée de Weald, an pied de la fa-
laise de craie. En cet endroit, la hauteur de Tescarpement est de
iSI mètres; la falaise crayeuse s'éloigne ensuite de la côte, qui est
formée par les étages sous-jacents, et elle atteint à son point le ploi
élevé nne altitude de 172»,/i/f.
La iriuraille de craie qui borde la paroi septentrionale de la vallée
de Weald est profondément entaillée 0 et là, ainsi que les groupes
sous-jacents, pour donner passage aux cours d'eau qui prennent
naissance à Tintérieur de ce vaste cirque, et qui, an lien de se diri-
gér vers le S. -E., comme il semblerait natnrel, coulent vers le N.,
h travers les Çforges ouvertes dans la craie. M. Collin (2) aobservé. le
long du canal de la Medway à la Tamise, des bandes de silex verti-
cales, continues, de 1 2 à 1 5 mètres de longueur, sur quelques cen-
timètres d*épaisseur seulement, coupant à angle droit les lits ordi-
naires de silex sans dévier de lenr direction.
Ladémidation considérable qu'a éprouvée la partie supérieure de
la craie, dans le sud-est du Surrey, est mise hors de doute par les
aecmnniations de silex non roulés qui recouvrent les North dmvns.
Les fossiles les plus abondants des couches les pins élevées de la
série sont : Belemnttesmufronatus, Schloth. , Pecten nitidm, Mant. ,
(ktrea vestetilarfs, Lam. , fnoceramus cordiformis^ Sow. , Terébra-'
tula plieatilh, îd., Marsnntfes ornntus, Mill., Arutnchyten ovata^
Lam. , et des Peignes non décrits.
Les conches qui viennent ensuite sont caractérisées par Vfnoce^
ramus laius, Sow. , VentricuUfes rndiatun, Mant. , Comnopora in"
fundibtiltfonntf, Gold., et, ajoute M. A.-C. Austen (S), par l'/notfg-
ramus eoticeniricus, Sow. Mais nous craignons que ce savant n*aît
(41 D*Archiac, Notes Jnéditrs. ^837.
(2) T/ie geologîsty n° 7. — ^nn, des se. géol,^ vol. I, p. 605.
t842.
f3) On t/ie crroiof;y\ etc., Sur la géolo.^ie du stid-est de Sarrey
(Prnreed. geol. Soc. oj London , vol. IV, p. 167).
26 CHA1£ BLANCHE
coDfondu aTcc ceUe espèce qui nous semble propre au ganlt, 17.
mytiloides^ Sow., ou mieux 17. cuneifomUs, d*Orb. Il suppose*
eu outre, que les lits de silex représentent les joiuts de séparation
dans les autres dépôts, et qu*un laps de temps assez long a dft
a'écooler entre la formation d*un strate et le commencement da
suivant pour |)ermettre la consolidation du premier. De plus, lesir*
régularités des silex seraient toujours en dessus, et, près de Minrow,
on lit composé de débris siliciûés d* Anancbytes prouverait que lesaui-
maux étaient morts et que leur test avait été dépouillé de ses piquants
avant de s'être trouvés accumulés en cet endroit. Ces observations et
ces explications sont sans doule exactes, relativement à cette loca^
lité, mais il est certain qu'elles ne seraient point applicables )i ua
grand nombre d'autres, où la distribution des silex dans la mastpa
calcaire ne présente aucuu arrangement particulier, et où ils sont
disséminés très irrégulièrement, sans relation avec la stratiûcation.
D'après le peu de fossiles qu'on y trouve, la craie blancbe ne se-
rait pas, pour M. Austcn, le résultat de Taggloméralion des débris
d'animaux qui auraient vécu là où on les observe, mais ce serait
un sédiment des grandes profondeurs d'un vaste Océan, où abon-
daient les êtres organisés, sur des points qui ont disparu par
suite de la dénudation puissante que le dépôt a partout éprouva
Nous ne pourrions juger aujourd'hui que des portions qui étaient
généralement dépourvues d'animaux, si ce n'est peut-être de bra-
cbiopodes et de foramiuifères.
Au-dessous des fossiles que nous venons de citer, on trouve un^
couche caractérisée par VEschara cancellata^ Gold., E. pirifor^
miSt id., CeUepora bipimctata, Cenoix)ra madreporacea, Gold»^
lietepora truncata^ Serpula plexus, Sow. , et Cidaris vesiculosus^
Gold. Plus bas et sur une grande épaisseur, où les cordons de silex
sont le plus réguliers, on ne rencontre point de fossiles; mais an
delà de cette zone siliceuse, la craie renferme les Inoceramus my-
tiloideSy Sow., QiCuvieri, \d, , Lima Hoperi /id. , des Plagiostomea,
des Téréhratules et des débris de ix)issons. A ces bancs succèdent
des calcaires gris aycc Ammonites rothomagensis, Defr., A, Mon-
telli, Sow., A. lewcsiertsis, id., A. varians^ id., Turrilites tu^
berculatus, Bosc, Scophites œqiuUis ^ Sow., Pecten Beaoeri^ id.,
Aiianchytes radiatus (1).
(1) Cet Ananchyte que nous ne connaissons pas serait-il le
Spalangux radiatus^ Lam., qui appartient à la craie supérieure?
KT CHAIE TUFFEAU. 29
Ces assises inférieures de la craie luiïeau, qui, sur une épaisseur
considérable, étaient devenues graduellement plus dures et d'une
teinte plus foncée, reprennent les caractères minéralogiques de la
craie blanche, puis Insensibleraent se mélangent de grains verts et
de sable, pour former d'abord une craie chloritée, puis, par la dimi-
nution du calcaire, des bancs d*un vert clair constituant le grès vert
supérieur avec Plicatula inflata, Sow. Enfin des bancs calcaires
qui reparaissent avec les Ammonites rothomagensis et Mcmtelli dif-
fèrent autant des assises qui les recouvrent, que du gault sur le-
quel ils reposent et que caractérisent \q^ Ammonites splendens, Sow.»
interrupttiSy îd., auritus^ id., etc. Cette coupe des deux premiers
groupes, dans le Surrey, justifie donc à la fois, comme celles que
nous verrons ci-après, le parti que nous avons pris de réunir, pour
la description, la craie blanche et les diverses assises de la craie tuf-
feau, et de rapprocher théoriquement celle-ci du grès vert supérieur,
La crête remarquable appelée HogVBack, qui court Ë.-.Ode
Guildforti Farnham, est due à un soulèvement particulier de la
craie et à la destruction de la partie sud de la courbe qu'elle formait
auparavant. Dans une carrière ouverte entre Farnbam et Puttcn-
ham, les strates plongent de 30<> au N.; les assises supérieures
sont parfaitement blanches avec les cordons ordinaires de silex, et
toute la surface de la masse est divisée en rhombes par des fentes
obliques 9i la stratification.
Noos avions fait remarquer cette circonstance, qu'à la porte de
Londres , situé au milieu d'un bassin de terrain tertiaire inférieur,
Hi craie blanche se relevait sur la rive droite de la Tamise par suite
d'aoe bille, absolument comme en aval de Paris, bâti au centre
d'un antre bassin tertiaire contemporain, la craie blanche affleure
^r la me gauche de la Seine, par suite d*un accident semblable (1).
Or, un travail récent de M. de la Condamine (2) a mis hors de doute
l'existence de failles importantes entre Depifort et Woolwich. D'un
autre côté, les recherches de M. J. Preslwich (3) sur les conditions
géol(^ques qui déterminent la valeur relative des couches aqui-
fères des séries tertiaire et crétacée, et sur les probabilités de trou-
(4) D'Archiac. Bull,, vol. X, p. 195. 1839.
On the terttary strata^ etc. Sur les couches tertiaires et leurs
dislocations dans les environs de Blackheath » avec carte et coupes
[Quart, Journ, geoL Soc, of London, vol. VI, p. 440, 4850).
(3) General meetingojthe roy. Instit. oj brit, Jrchitects, 8 juillet
1860.
3$ CMAÏi BLA5CH£
fier, daos les étages iiilériear& de celle denitêre, aa-desBMft de
Londres, d'abondaiiles sonrces jaiiu>âautes, ont apporté des rêial-
tats utiles aa point de \ue industriel et écooumique. ils ne 90Ot poiM
Don plus sans inlérët pour la science, en ce qn*ib font comaitr»
là marche souterraine des principaux étages crétacés et tertnires ;
akm rieviendrons-nous plus iuin s»ar les conclusions de rtuteor.
On a s^nalé dans la craie Uanctie du Kent une nouvelle tapèot
de Ptérodactyle {P. giganieui) (1), dont quelques fragments dVii
pixnrenaul de la même iocalilé aiaient été d*abord rapportés à «n
oiseau longipenne (2}. Des débris d'un autre reptile ou peat-Clre
d*un poîason très remarquable ont été rencontrés dans le même
comté (5}, et H. R. Owen [h) a décrit des restes d'oisemn, dé
Tortues et de Lézard provenant aussi de la craie de Maidstone.
^ous pourrions nous borner, pour le Sussex, à reuToyer le Hc^
teur aux nombreux travaux de AL F. -G. Mautell (5}, de AL Mur^
cbison (6), de M. Martin (7) et d'autres géologues, publiés anté-
rieurement à la date où commence notre revue, mais la néccitt&é
de relier entre eux et de présenter dans leur ensemble les faits ob^
serves depuis nous oblige souvent â jeter un coup d'œii rétrospéctt
sur les travaux plus anciens, et nous ne pouvons ici notis soustraire
à cette nécessité.
La vallée de IVeakl, dont nous venons d'esquisser Pescarpemett
crayeux septentrional, est aussi bordée au S. par une série de tôt-
Unes {South dowm) formées par la craie et dirigées O.-N.-O., du
cap Beacby jusqu'aux environs de Sali:>bur)'. Cette bande crayetOie
(4) Bowerbank, Quart, joum. geoi. Soc, ofLondon^ vol. Il, p. 7.
4846. —- Alicnfscopical observations^ etc. Observations microscopi*
qaes sur la structure des os du P. gigantcus^ et autres animaux fos-
tties de la craie inférieure de Maidstone (/^/J., vol. lY, p. 4, 4 848).
(2} R. Owen, Transact* gcol, Soc, oj London^ vol. VI, pi. 39,
fig. 4.
\Z\ Toulmin Smith, London gcol, Journ,^ nM , p. 24 . 4846.
{4) Proceed, geol. Soc, of London^ vol. 111, p. 298. — Traasaet^^
éd., vol. VI, p. 44 4, avec pi.
(6) 1/tc Jossils oj thc South downs or illustrations ofthc geology
oJSussex; m-4 avec 42 pi. Loodres, 4 822. — Illustrations oj the
geoiogy oJ Sussex^ ia^4. Londres, 4 827, avec carte, coupes, et
20 planches de fossiles. — The geology oJ south east oj Englanà;
in-8, avec carte. Londres, 4 833.
>ansact, gcol. Soc. oJ London, 2*sér., vol. 11.
on a part oj western Sussex; in-4. Londres, 4828.
(6) Trans
(7) Me m.
ET CRAIE TUFFEAt'. 31
eii limitée au N. par les afileurenienis des étages inférieurs, le
loDg de la vallée de Weald jusqu'au d^ïk de Pelerslield, el au &
d'abord par quelques lambeaux, et cu^uite par les dépôts coutinus
de la formalioD tertiaire iuférieuie.
Des coUiues crayeuses qui surniuuleut les falaises de Folkslone
{antèt p. 26) jusqu'à East-iiourue, au S.-O., sur uuc éteudue
de 8à kilomètres eu liguu droite, tout le pays est occupé soit par les
groupes iuférieurs de la furuiaiion crétacée, sur une largeur totale
à» 22 kiloaièu-es, soit sur tout le reste par ks deux premiers éuges
da groupe wealdieo. Au-dessus d'East-jBourue et jusqu'au cap
Beacby, la craie recommiuce à former un escarpement opposé à
celui qui domine Foib>toue. Les deux tiers supérieurs des collines
qui entourent la ville, et qui s'élèvent à 170 mètres au-dessus de la
mer, appartiennent à la craie blanclie avec ou sans silex, et les fos-
siles y sont peu uouoJjreux. De même qu'au M.-£. les groupes
inférieurs soruieut successivement de dessous les supérieurs, ici lia
s'enfoncent successivemeut et dispaiaissent au i>.-0. Ainsi le
ganlt du village de Sea-Uouse plonge sous le grès vert supérieur que
l'on voit au pied de la falaise d'East-Bouriie. Là carrière des fours
à cbaux est ouverte dans une craie saus silex, et où les fossiles sont
rares. Au-dessous est uue craie maineuse grisâtre, qui passe à cette
assise de calcaire fragmentaire déjà signalée dans les falaises de
Douvres à Folkstoue, et que nous retrouverons avec les mômes ca-
ractères de l'autre côté du détroit, tn continuant à s'avancer vers
le cap, un caicaiie marneux d'une teinte plus foncée lui succède,
et les bancs de grès vert supérieur forment le pied de l'escarpement
jo^u'à la pointe, sur le côlé méridional de laquelle il cesse tout à
lait Alors commence uue longue muraille verticale de 165 mètres
de bauteur dirigée exactement E.-O. , et couronnée de prismes dé-
coupés et de pyramides dentelées de craie à silex (1) .
La craie marneuse ne tarde pas à disparaître , et tout le reste dé
l'escarpement est formé de craie à silex, sur uue hauteur de
120 meures et une longueur de 2 kilomètres. Les lits de silex sont
nombreux, très rapprochés, et, comme la stratification, ils se relèvent
sensiblement à l'Jb:. vers l'extrémité du cap. A partir de la première
stalion des gardes-côtes, où la falaise s'abaisse et jus(|u'à Cuckmeré-
Havre, sept collines de craie nommées ks hept sœurs (jSeven sisters),
séparées par autaut de vailuus, continuent à border la plage. Au
(1) D'AicLiac, xYotcs inédites ^ 4S37.
32 i.RAlE BL.iNCHE
delà, qaelques lambeaux tertiaires et quaternaires {antè^ ¥oL II,
p. 77 et (i80) recouvrent la craie, qui forme plus loin lesfiilaiscsde
Brîghton. Dans les environs de Lewes, la craie blanche )i silex et la
craie marneuse sont partout très développées, et Ton ohsenre enooce
dans cette dernière les bancs nodoleux que nous avons déjà ai-
gnalés. Plus à TE., au delà de Petersfield, cette bande crayeaae des
South down» se réunit à celle des North doums pour entonrer à
i'O. la dépression de liVeald.
M. Ed.-G. Schweitzer (1), en recherchant dans la nature da soi
la cause de cette v^étation de graminées si favorables au dévelop-
pement et à la qualité des troupeaux des South dotons des environs
de Brighton, a cru la trouver dans la présence du phosphate de
chaux de la craie qui forme ces collines, et dont la composition lai
a donné: carbonate de chaux, 98,57; id. de magnésie, 0,S8;
phosphate de chaux, 0,11; protoxydc de fer, 0,08; id. de man-
ganèse, 0,06; alumine, 0,16; silice, 0,6/i. Total : 100. Cette craie
blanche est d'ailleurs une des plus pures d'Angleterre.
Dans la liste des fossllesde la craie du Sussex, M. F. -G. Mantcll(2)
a réuni ceux de la craie à silex avec ceux de la craie sans silex ou craie
inférieure, rapportant le tout à la craie blanche, puis il a distingué
les fossiles de la craie marneuse {chalk mcu'l). Mais ayant dû séparer
nos groupes d'après la considération des faunes, nous réunissons
au contraire la craie sans silex à la craie marneuse, à cause de
la présence de nombreuses Ammonites qui manquent dans la
craie blanche proprement dite. Les 111 espèces de la première
liste de Al. Mantell, les 71 de la seconde et les 11 espèces com-
munes entre les deux sont des données dont nous ne pouvons, par
ce motif, tirer aucune conclusion. On doit dire cependant que Tau-
teur cite le Nautilus elegans^ Sow., quoique très rarement, dans la
craie blanche ou supérieure, et les Ammonites varions et undatus^
Sow., aussi très rares ; puis l'A. Woolgari, id. , dansia craie sanssilez
et les A. navicuiaris^ MdniL^catinus, id. , ietvesiensis^ Sow.,/>eriam-
plus, id., et rusticus, id., sans désignation spéciale de gisement, de
même que leScaphites striatus, Manl. , le HamitesarmatuSy Sow., et
leBûcuiitesFaujasii^ id. Vlnoceramus my t iloides, Sovi., qut l'on
trouve aussi dans cette liste, est l'une des coquilles les [Uns caracté-
ristiques du premier étage du Second groupe ou de la craie tuBeao
\A) Soc. chim, de Londres, avril 4 U^,— L'Institut, 86 cet. 4843.
[%) Transact. geol. Soc. qf London, %• sér., vol. Il, p. 804. 48S9.
ET CR.VIE TrFFEAl'. 33
supérieure. La séparation de la craie blanche proprement dite, d'avec
la craie sans silex du Sussex , craie inférieure ou craie grise , et la
réunion de celle-ci à la craie marneuse (chalk-marl), avaient été déjà
faites par M. Morris, dans son Catalogue des fossiles d'Angleterre, et
cela par les mêmes motifs que nous , mais la difficulté que nous avons
Iroav ée noos-méme à tracer toujours la limite straiigraphique exacte
des deux groupes, aux environs de Lewes' surtout , a certainement
contribué à en faire confondre les fossiles; aussi pensons-nous que
de ce côté du détroit, comme dans le bassin de la Seine, les Ammo-
nites sont étrangères à la craie blanche.
M, Mantell a décrit en outre des graines [Carpoliies Smithiœ)
provenant de ces mêmes couches, puis le Zamia sussexiemis et
VAbicÈ Bensiedi du grès vert de Maidstone (1), les restes fossiles des
parties molles des foraminifères découverts dans la craie et les
silex (2), et il a donné un examen microscopique de la craie et de
ses sUex dans le sud-est de l'Angleterre, suivi de remarques sur
les animalcules des dépôts plus récents (3). Ces observations se
rattachent à celles qu*a faites M. Lonsdale sur les couches les plus
élevées de la craie qu'il a tix)uvécs remplies de petits polypiers, de
foraminifères et de valves d'entomostracés voisins des Cytherina.
Une livre pesant de celte craie a présenté jusqu'à un mille de ces
corps organisés. A l'œil nu , ceux-ci ressemblent à de petits grains
cakaires {k). M. V. Cunuington (5) a signalé une particularité
de la structure cfe Choanites Kàniyi, Mant.; M. R. Hudson (6)
a mentionné un fossile de la craie de Lewes qu'il regarde avec
M. Lyeli comme une Balane du genre Conia de Leach , mais
qui serait plutôt un fragment de Sphérulite (7). M. £. Charles-
f\) Quart, Jotirn, geoL Snc. of Londou ^ vol. H, p. 50.
(î) Transact, r. Soc, of London ^ 1846, part. IV, p. 466.—
Pro€€ed., UL, n» 65, p. 627. K 846. — Amer. Jonrn., 2« 'sér., vol. V,
p. 70.4848.
[3j Jiin, ami tnagaz. oj nat, /list., n° 103. 4 845,_
[4) Lyell, Discours anniversaire prononcé le 4 9 février 1836
[Proceed, gcol, Soc. oj Landon^ vol. II, p. 365).
(5) Rei?, 48* mect, ùrii, Àssoc, ni Swa/isea, 4 848 ( Londres ,
4849), p. 67.
(6] Magaz. oj nat. hist., fév. 4 836.
f7) M. Mantell avait déjà décrit VWppuritcs Mortoni (voyez
réa. in- 8 de sa Géologie du sud-est fie C Angleterre , p. 130); mais
le seul échantillon que nous ayons vu dans la collection do Brighton
BOUS a paru n'être qu*un individu roulé d'uno des grandes espèces
du 8ud-oue<«t de la France.
lY, 3
V4 CRAIE BLANCnR
worili (i), en indiquant dans la craie une nouvelle espèce de JifoM-
savrus (M. stenodon) différent du M, Hoffmanni^ a contesté h
nécessité du nouveau genre Leiodon, proposé par M. R. Owen, et
il a fait voir que le silex noir avait pénétré dans la mâchoire, rempli
le prolongement de la cavité pulpeuse, et même sur on point h
i:avité de la dent elle-mâme, ce qui, en prouvant que la silice a
été déposée à Tétat de solution aqueuse, serait opposé à la manière
de voir de MiH. Ehrenberg et Boweriiank.
Dans un ouvrage qui vient de paraître , intitulé : Géologie et
fossiles des formations crétacée et tertiaire du Sussex, par Fred.
Dixon (2), ouvrage dans lequel il n'est point question de géologie,
et qui ne traite guère que des fossiles des environs de Selsey, de
la baie de Bracklesham et de Bognor, nous trouvons que les poly-
piers de la craie ont été décrits par M. Lonsdale (p. 237-3S6«
pi. 18, a, b), les échinodermes et les steliérides, par M. Bd Forbes
(p. 337, pi. 20-25), les crustacés, par M. T. Bell (p. 346, pL 38),
les mollusques, par M. J. de G. Sowerby (p. 3/^6, pL 26-29)) les
poissons, par sir P.deGreyEgerton (p. 360, pi. 30-36), etlesrep*
tiles, par M. R. Ovfen (p. 378, pi. 27-29); de sorte qu*on pourrait
se demander ce qui^ dans ce travail fort considérable d'ailleurs,
appartient à Dixon qui, malheureusement, n'a pu en voir 1» publi-
cation entièrement achevée.
Hampshire. M. Fitlou (3) fait remarquer que bien que sur certains points
(Buriton, Harliiig, etc.), au sud de Petersfield, il semble y avoir un
passage minéralogique insensible de la craie grise {gray chdk) et
de la craie marneuse (chalk-marl) au grès vert supérieur , toutes
les ondulations en terrasses du pays sont exclusivement composées
par les bancs désignés sous le nom de malm-rock qui succèdent im-
médiatement aux couches les plus basses de la craie marnense. La
craie grise de cette partie des South downs est remplie d'Inoceramus
mytiloideSy Cuvierioi Brongniarti, Sow. , avec deux petites Téré-
bratules plissées, tandis qu'on n'y observe aucun fossile du malm-
rockt lequel, réciproquement, ne présente point les corps organisés
de la craie qui le recouvre. Les assises marneuses et argileuses qui
(1) Hep. 4 5^*» mcet, brii. Msoc, 4 845, p. 5t. — Londongeol,
Journ., nM, p. 23. 4 846.
(2) The geology andjossils of thc tertiar)- and cretaceous jorma»
tions of Sioiscx; in-4. avec 40 plaDches. Londres, 4 850.
(3) Loc, cit., p. 454. — Voyez aussi : antè, vol. II, p. 480, pour
la craie traversée dans le puits artésien de Southampton.
ET CRAÎF ÏUFFEAI'. 35
retiennent les eaux à la base des downs déterminent une zone ma-
récageuse an pied de rcscarpcment septentrional des South doivns,
tout \ fait semblable à celle qui est produite par la môme cause an
pied des North dotons, à partir de raffleurement de ces assises à
Lydden Spout, sur la côte du Kent, au nord de Folkstouc.
Llie de 'Wight, séparée de la côie méridionale du Hampshire par iie
le Soient et Spithead, et dont nons avons déjà décrit les dépôts ter- wight.
tiaires {antè, vol. II, p. /i75), est une des localités le plus fré-
quemment visitées par les géologues anglais, quoiqu'on n*y trouve
qa*ane portion assez restreinte de la série des terrains, lés couches
les plus basses qu'un y observe appartenant aux sables d*Hastings. Les
publications dont cette fie a été Tobjet sont fort nombreuses (1) ;
car» indépendamment de l'intérêt qu'elle présente au point de vue
scientifique, la douceur de son climat et sa proximité de la capitale
en font on but de promenade agréable.
La forme de l'ile est celle d'un rhombe allongé de TE. à l'O.,
et dont les deux côtés nord sont occupés par des dépôts tertiaires.
Ceux-ci s'appuient contre une chaîne étroite ou axe central dirigé
E.-0. , et formé par la craie en couches redressées et verticales. La
craie non dérangée surmonte en outre un plateau isolé, presque
horizontal, profondément découpé à sa partie nord, et qui borde la
portion méridionale de l'Ile, étant séparé de la crête précédente par
une dépression qu'occupent les groupes inférieurs de la formation (2).
Il résulte de cette disposition deux coupes très distinctes de la craie
verticale et des couches sous-jacentes inclinées que l'on peut obser-
ver sur les côtes, aux deux extrémités de la chaîne centrale, et deux
antres coupes où les dernières se prolongent au delà de la craie
horizontale, de chaque côté du promontoire qui s'avance au S. , de
manière à faire voir la continuation des assises du centre de l'île,
avec lesquelles elles forment des courbes très faibles.
A ro., c'est dans la baie de Gompton que la relation des assises
(4) WebBter, Lctters to sir H. Engttifield, etc.; in-4, avec carte.
4846. — H. Fitton, Jnn. oj phUosophy, nov. 4824, p. 367;
vol. VIII, nouv. sér. — Réimprimé en 1833 in-4, avec carie. —
BuU,, î« sér., vol. I. 4 844. — Conybeare, Ontlincs oj the gcoL oj
En^landand fVales^ p. 4 84. — F. -G. Mantell, Geological excur^
iion round the isie of ff^ight.
(5) Voyez la carte géologique et les coupes de la partie méridionale
de nie de Wight [BulL, V sér., vol. I, p. 46t, pi. 8, 4 844; —
Transact geol. Soc, of Londo/i, vol. IV, pi. 9 et tO", fig. 7).
inférieures de la craie se voit le mieux, et à TE., c'est daus les
falaises au-dessus de Bembridge-Down. Sur ces deux poinls, dit
M. Fitton (p. 183), de môme qu'au S., en descendant des haoteun
de Niton, vers la mer, et au-dessus d*Old-Park, au sud-ouest de
Wolverton, on peut observer le passage graduel de la craie blanche
au grès vert supérieur. Le changement dans la teinte, la texture et
la composition de la roche, jusqu'à In marne bleue, est analogue k
ce que nous avons vu dans les falaises de Folkslone et du cap Beachy,
comme à ce que nous retrouverons sur la côte opposée de la France.
La crête centrale ou ligne anticlinale de la craie n'est pas exac-
tement continue, ni en ligne droite, mais elle est partagée, vers son
milieu, par une surface irrégulière qui sépare les deux branches ou
portions presque parallèles de la craie, placées à une distance d'envi-
ron trois milles l'une de l'autre. La branche occidentale, située plus
au S. , court des aiguilles {needles) de TO. directement à Brlxton*
Down, l'autre s'étend d'Arreton-Down à Culwer-Cliff, à rextrémité
orientale de la ligne. Ici, comme dans la vallée de liVeald» les cours
d'eau qui prennent leur source dans le plateau méridional, au lieu
de se rendre h la mer en suivant la vallée qui le sépare de la chaîne
médiane, coulent au N. et au N.-E. en la traversant, sans doute par
suite de fentes préexistantes qui ont déterminé leur direction.
DorMt>htre. Sur Ic prolougemeut occidental de la ligne de dislocation de Itle
de 'Wight, les divers groupes de la formation ont été aussi fortement
dérangés, et la bande de craie qui limite au N. les autres groupes,
dans l'île de Purbeck, depuis Culwer-Gliff, au nord de la baie de
Swanage jusqu'à Lulworth, présente des accidents analogues. Les
South domis du Dorsct , dirigés 0. -N. -0. , sont à quelques ^ards la
reproduction des North dnwns du Surrey et du Kent; mais au lieu
de couronner un grand développement des groupes inférieurs, on
ne voit plus affleurer à leur base que les rudiments méconnaissables
des deux grès verts, du gault et des étages wealdiens. Ces derniers
disparaissent même bientôt tout à fait pour faire place aux étages
jurassiques supérieurs.
De White-Nore jusqu'à l'est de Bridport, la craie plonge au N.
sous un angle qui varie de 10 à UO degrés, s'éîevant à 150 mètres
an-dessus de la mer. FJle présente ses caractères ordinaires. Les
couches inférieures deviennent plus dures, manquent de silex et se
chargent de points verts (1). A Sutton-PointetBincombe, une faille
(t) W. Biickland et T. de la Bêche {Transact. geoL Soc. oj
ET CRAIE TUFFBÀU. Il
masque le grès vert et a mis le calcaire de Portland en contact avec
b craie. Cette fracture se trouve dans la direction générale des
couches, et les coupe dans les points où les affleurements de celles-
ci forment des sinoosilés. Près de Weymouth, une faille a mis
Targile d*Oxford en contact avec la craie*(l). En général, le sol de
ce district est comme découpé par un très grand nombre de ces
accidents, qui ont été étudiés avec beaucoup de soin, et marqués
çur les feuifles du Geologieal-Survey.
Quelques grands lambeaux de craie se voient près de Ghard et de
Crewkeme, à l'extrémité nord-oueâf du Dorsetshire, d'où les escar-
pements se continuent à TE. , parallèlement à Tcscarpenient septen-
trional des collines de Blackdown, jusqu'au nord de Blandfort, où
ils sont interrompus par la vallée de la Stour, pour tourner ensuite
au N.y ▼^rs Shaftsbury.
Considérée en grand, cette ligne d'escarpements crayeux de l'in-
térieur de l'Angleterre, qui se développe comme le rivage d'une
mer ou d*in vaste lac, de Crewkerne (Dorset), au delà de Dun-
stable (Bedfordsh.)) offre une structure et un aspect tout à fait sem-
blables aux dùwns du Surrcy et du Sussex. Elle est interrompue
par trois ou quatre dentelures dont la plus grande , ouverte à l'O.
se trouve entre Crewkeme et les hauteurs de Stour-Head (5outh-
Wilts.). Une autre, s'étendant au N .-0. , termine le défilé où laTamise
coupe la craie. La vallée de Pewsey et celle de Warminster sont des
baies intermédiaires , affectant la même disposition générale, mais
moins étendues, et toutes paraissent être le résultat de dénudations
favorisées par des dislocations antérieures, et qui, ayant entraîné la
craie, ont laissé à découvert les strates sous-jacents (2).
Avant de rechercher à FO. les dernières traces des étages qui
nous occupent, nous remonterons un moment au N., dans le
Willshire , où ils sont encore bien développés, et où ils font snite
à ce que nous avon» vu dans les comtés limitrophes. A Harnham-
London^ vol. IV, 4 830-1 835). — Voyez aussi : W.-B. Clarke, Illus-
tratrons'of '4he geoL, etc. IliustratioDs de la géologie du sud-est du
Dorsetshire [Hîagaz. of nat, hist,, 2*sér., vol. I, p. 4H et 461; —
A/., /A., vol. II. p. 428).
(4) Qi.-H. Weston {Quart, fourn, gcol. Soc. of Lotidon^ n® 4 6,
p. 245, 4846).
(2) Buckland, On the formation oj thc valltys, etc. [TrunsacL
geol, S0C4 oj London, 2* sér., vol. II, p. H 9). — H'. Fitton, îoc. cif, ,
p. 243.
38 CRÀUE BLANCHE
Hill, immédiatement au sud de Salisbury, la craie plonge au N. » et
à un mille à l'ouest de ce point, une crête arquée, qui en est formée,
met à découvert le premier dérangement des couches qui limitent
la vallée de Wardour (1). La bordure méridionale de la craie con*
stitue ensuite une chaîne de collines, dirigée au S.-O., et limitée,
au pied de son versant nord, par le grès vert supérieur. A Ghisel*
bury, la craie contient des silex noirs en nodules. La craie mar-
neuse et inférieure forme, à Hoopside, des collines de 60 mètres
au-dessus de la Nadder et à 30 mètres au-dessous du sommet le
plus élevé, formé par la craie blanche. Cette dernière et la précé-
dente circonscrivent complètement, à Test et au nord, le val de
Wardour et se dirigent Ë.-O. de Barford-Saint-Martin à Hiudon,
et au delà, toujours accompagnées à leur base par le grès vert su-
périeur. A l'entrée du parc de Fonthill, les couches à silex plon-
gent de 12'* auN.
Dans le nord du Wiltshire, la grande plaine de Salisbury, qui a
plus de 25 milles de l'E. à l'O., sur 12 du N. au S., quoique pré-
sentant quelques ondulations, est presque entièrement dépourvue
de ruisseaux, et elle serait |)rivée de cours d'eau sans les rivières
qui prennent leur source au delà. Ce caractère est celui des sur-
faces occupées par la craie blanche en Angleterre. Dans les parties,
au contraire, où se montrent la craie sans silex {lower chalk) et
encore mieux la craie marneuse (chalk-marl), il y a peu de dépres-
sions du sol, même des plus faibles, qui n'aient un coursd'eau. Aussi
la fertilité et la végétation abondante de ces parties basses du pays
contrastent -elles fortement avec l'aspect rude et aride des collines
élevées, surtout entre Calne et Swlndou (2). La craie entoure le
val de Pewsey, comme celui de Wardour, et les petits accidents
géologiques des vallées de Shalbourne et de Kingsclère sont aussi
dirigées E.-O.
Devoushire. ftl. de la Bècbo (3) a donné la coupe suivante de la craie et du
grès vert de Lyme Régis :
(\) H. Fitton, hc. cit., p. 245, pi. 7, fig. 3; pi. 4 0«, fig. 4 3.
1%) I(L, ib., p. 263, pi. 4 0% fig. 4 5, 4 6. — Lonsdaie, Transact,
geoi. Soc. oj London, vol. II, 2* sér., p. 243, pi. 32. — Buckland,
On the formation ofvallcys by élévation of thc strata thai inclose
thcni [Transact, geoL Soc. oJ Lond., 2* sér., vol. II, p. 4 4 9, etc.).
(3) Report on the geol. oJ CormvalL Rapport sur la géologie du
Cornouailles, du Devonshire, du Somerset occidental, p. 235;
in-8, avec carte. Londres, 4 839.
ET CftÀIK TUFFEàU. 39
4. Craie a?ec silex. Ceux-ci, très nombreux dans les
30 mètres supérieurs, le sont moins dans les 45 qui Mètrei.
tODt au-dessous 45
2. Craie assez dure, sans silex 9à13
3. Craie avec grains de quartz et un banc solide, com-
pacte à la base 6à7
is Grès jaune brun avec?eines de chert, et lits alternants
glaueonieux.quartzeuz, calcédonieuiet ferrugineux. W h 27
5. Sable jaune brun (fox mould) peu agrégé, avec grains
Terts 24 à 25
6. Grès vert et grès avec nodules et veines endurcies [corn
stone)^ fossiles nombreux 42à45
Dans celte coupe, le n* i paraît représenter la craie Manche,
el les n«* 2 et 3 les deux assises de la craie toOeao ou la craie
grise et la craie marneuse. Les fossiles de la craie à silex sont moins
alMMidants que dans Test de l'Angleterre. Dans l'assise, an-dcs-
niB, ae montrent \^sInoceramus Cuvieri, Sow. , et mytiloides^ id. ;
dans la craie à grains de quartz , Cidaris variolaris. Al. Brong. ,
Ednnùs areolatus, Kën., Galerites albo-galerus, Lam., Eehino*
neui lampùs^ Ostrea vesicularis, Lam. , Pachymya gigas^ Sôw. ,
Trochus Rhodani^ Brong., Belemnitef^ Nautilus, Scaphites,
Ammonites varians, Sow., et kippocastaneum^ id.; Tttrrilites^ etc.
Noua re? iendrons, plus loin, sur la partie inférieure de cette coupe
et sur celle du cap Béer, située plus à l'ouest
La grande quantité de silex roulés, épars à la surface du pays,
bit penser à M. de la Bêche que la craie qoi les renfermait a cou-
^art autrefois la partie la plus considérable du De?onshire ,
et il attribue à de grandes dénudations le caractère profondément
aiHoBiié des masses de craie, ainsi que la présrence de lambeaux
iaoléa plus on moins éloignés de ces masses. 1^1. Austen (1), qui
partage cette manière de voir, ajoute que, sans doute, l'épaisseur de
la craie diminuait très sensiblement vers l'ouest , mais que néanmoins
elle a'éleodait aossi loin que le grès vert, puisque l'on en retrouve
les silex non brisés et point du tout roulés à la surface des collines
d'Haldon et de la vallée de Bovey.
L'épaisseur totale de la craie blanche, réunie à la craie inférieure Éjaisseur
ou sans silex et à la craie marneuse, ces deux dernières représentant, u cr^aie.
pour nous, la craie tuffeau supérieure et moyenne, peut être facile-
(4) Transact, geof. Soc, nf l.omUm ^ 2« sér., vol. Vf, p. 449.
4842.
&0 CRAIE BLANCBE
ment appréciée, sur beaucoup de points, des côtes du sud-est de
l'Angleterre (1). Ainsi, entre Ocal et Folkstone, W. Phillips Tavait
estimée à 250 mètres ; aux deux extrémités de l'île de Wight, où
les couches sont verticales, une ligne horizontale perpendiculaire à
leur direction donne à très peu près leur épaisseur. M. Greenough
l'a estimée à. 396 mètres, à Culver, à Textrémité. orientale, et elle est
sensiblement la même à la pointe opposée, de sorte que ce chiffre
peut représenter le maximum de puissance de la craie dans les ties
Britanniques. La hauteurde la falaise du cap Bcachy, qui comprend,
à son sommet, une partie de la craie à silex, et atteint, à son pied, le
grès vert supérieur, est seulement de 163 mètres; mais en y ajoutant
76 m^tr^ pppr le reste de la craie blanche, qui a 106 mètres près
de Qouvres, la plus grande épaisseur sur la côte du Sussex sera de
239 mètres^
A Wendower-Hill (Buckingbamshire), sur la limite nord-ouest du
groupe, dans cette direction, son altitude est de 27& mètres ; le
canal, qui est à 123'",2^, est encore creusé dans ses couches, de
sorte que l'épaisseur totale est certainement de plus de 150 mètres en
cet endroit. On a vu que, dans le Norfolk, le forage de Diss l'avait
traversée sur 155 mètres seulement et que, dans le Yorkshire, c'est
l'épaisseur qu'elle atteint des ff o/d^ de Flamborough à l'Humber.
Ces grandes inégalités, dans la puissance de ces dépôts, résulte en
partie de l'inégale destruction des assises supérieures et en partie
aussi de l'inégalité première de leur épaisseur sur divers points.
PMiéonioiogie. Dans Ics couchcs crayeuses les moins anciennes, dit M. R.
Ov^en (?), se montre une petite e.spèce de Lézard et une espèce ma-
rine gigantesque {MoBosaums)^ qui offrent des caractères différents
de tous les sauriens actuellement vivants , et sont les seuls repré-
sentants de l'ordre des lacerticns dans la craie. On a vu que, depuis,
une seconde espèce de Mosasaurus avait été signalée dans le même
étage, où aucun débris de l'ordre des crocodiles n'est encore connu.
Tous les cbéloniens bien déterminés sont marins et se distinguent,
comme les lacertiena, des espèces tertiaires. Le dernier représentant
de Tordre des énaliosaures est un grand Ichthyosaure extrêmement
JO H. Fitlon, hc. cit., p. 348.
[2) Report on thc british jossil reptiles. Rapport sur les reptiles
fossiles d'Angleterre, 2* part. [Rep. \\^ meel. hrit, Àssoc. at Pty^
mouth, 1841 (Londres, 4 842), p. 60; — IKep. 9^»> meet. id. a t Bir-
mingham, \ 839, 1 " part.; — Jnn, des se. geai.^ vol. I, p. 21 3. 1 842).
BT CRAI£ TUFFEAU. kl
KHBÎa de 17. cotmtunis da lias, et dont une mâchoire a été trouvée
daos h craie blanche des falaises de Shakespeare.
Dans 800 Tableau synoptique des poissons fossiles d^ Angle-
terrt (1) el dans son Tableau général des poissons fossiles (2),
M. Agasaîz signale quarante-neuf espèces de la craie du sud de
l'Angletenre» et plus particulièrement des en? irons de Lewes (Sus*
aei). Les PtycAodus^ les Pycnodus et k&Beryx y sont les genres
les plos nombreux en espèces» et» parmi les plus répandues de
odles-cl^ on peut citer Ptychodus mamillaris, Ag. , P. decurrens^
id.» P. polygyrus^ id., P. latissinms, id., Otodusappendieulatus^
id.» Lamnaacuminata, id., L. raphiodon^ id., Macropama Man^
telli, îd., Beiryx omatus^ id., Enchodus halocUm^ id.
M. T. Davidson (3), connu par des publications spéciales sur les
bracbiopodes, a traité de quelques unes 4es espèces de la craie, et
IL Ed. Forbes (h) a soumis à une critique sévère les espèces
d'échinodermes les plus répandues et les plus caractéristiques de la
craie blanche et des assises sous-jacentes, en même temps qu'il en
a donné d'excellentes figures. M. Ch. Darwin (5) a écrit sur les
Lepadidœ tùs&Wes,
D'après les recherches intéressantes que l'on doit à MM. Milne
Edwards et J. Haime sur les polypiers fossiles d'Angleterre (6), on
Toit que les polypiers proprement dits (toanthaires) y sont peu ré-
pandus dans la craie blanche, et qu'ils appartiennent principalement
à h section des eusmilinides simples. Les espèces, au nombre de
7, seraient, à une seule exception peut-être, propres à ce pays;
aucune n'a été observée dans la craie des environs de Paris, el les
formes générales prédominantes seraient également distinctes de
cdles de la craie de Maestricht. Dans cette dernière, on trouve à la
Térité quelques cyaihinides très voianes de celles d'Angleterre»
mais le Diploctenium^ les Cycloliles et les Astérides agrégées de
fiiaestrichl ne sont pas représentés par des formes correspondantes
dans cette partie de la faune fossile britannique. Les coraux de la
(4) R/sp. 43^ mcçt, ùrit. Assoc. at Corky 4843 (Londres, 4844),
p. 495.
[2] In-4. Neucbfttel, 4 844.
[3) Ann, and ma gaz, oj nat. f lis tory, cet. 4847, % pi.
[4J Mem, ojthe geological Survey, etc. , décades I et III . 4 849-BO.
[6) Quart, fourn. geol. Soc. of London, vol. VI, p. 439. 4 860.
[6) A monograph of the british fossil coralSy 4'« part., p. 44;
in-4. Londres, 1850.
4S GiÈs TUT sonuri.
ente de Fltice ioai é^pfemett dntiDcts de ceui de ta cnie I
d'Angleterre. Ces deraiÉies déductioiif • tirées des
senift chsse, s'accordent d*attkars sTec les do— ées
phiqiies, csr mmb mt peanas pas que ta craie sopérieare propn»
iMfttdite, el ms celte qm déaigaet maà k« géologpes laghis et
qui tt'cal es réotilé q«e ta craie bfaBcbe« soit rcpréKBtéean dcfeds
dilr«t Dans ta craie taiBMMCf«eiBfirîeare, Mil. Hil—BivaiiB
aiJ« niiae >e ligaikut qae 2 tsçèceL,
M. J.TI)aiaiiaeS«ilk(lUàqMrQBdoitMlMMiirafaiavks
diKfftMis CMchtt de h OTMe hiaache et sor tas faites et ks didaca»
liaas qa^eltas am éprottiêcsc s*cst bencoap occapé
de ta craie» aa siiîet dtigaih aae dJBuaiiiaa s*cat
al ilL MaaieM v2).
^ î. ■^ dû vert flipcnc«r.
raas ta carte géofe^jqne dn ToiUaie, joiate ) Toarrage de
M. J. Piiillîps(3), coomiedaascclledeW. Smîfh, aae série teiile
représeate les coaches rapportées aa pnll et ) TargOe de Ktavae*
ridge. et ta craie rooge est marqoée par on mbaa coatiaa ^ kor
séparatioa d'arec ta craie UaBche. Mais daas h coape (pL 3). Tv-
gîle de Speeloa. regardée arec daote comme Féqulialeat da gaail,
est dfetiqgaée de fargile de Kimmeridge aussi bîea qae de h crata
rooge. La cane d*ADgleferre de M. Greenoogh (V iodiqoe seaie*
ment le gaah sar toote b lisière sepcentnonale des IHTolds et no ^rés
tert indéterminé sur ta Ibière occidentale. Dans le Lincolnsbire, de
Normanbr on ifae Woldi josqo*) Spîbfor, les deox grès Terts soat
séparés par le ganlt, et i la pofnte oord'Ooest da Norfolk te sapé*
rieor serait très déreloppé, tandb que le gaolt qni forme te pied de
ta iabise reposerait sar l'infénear, aa sod, rers SandringliaoL Sar
la carte poMiée en 1843 par sir R.-l. Morcbison, tous tes ^oUs
(1) y//i/ï. itnri m/tgaz, ofnat. hhtory^ vol. XX. 4 8i7. — Sur les
Ventrirulites de la craie, comprenant la description des caractères
particuliers et de la structure obser%*ée dans leurs tissus [Hkl,^
p. 73 et 476 ;^— Id,, ibid.^ «• sér., vol. I, p. 36, 203, 279. 35Î.
4848; — /^., vol. II. p. 48).
(2) Jnn. and tnagaz. of nat. hist.^ %" sér., Tol. I, p. 435, et
Toi. II, p. 133.
(3) Illustrations of the geology of Yorkshire^ 2* éd., I" part.
4835.
(4) 2«éd. 1839.
GRÈS VKRT SOPÉRIIUR. ftS
M Toritthire mai entourés par la teinte unique consacrée an grès
vert supérieur et au gault réunis, excepté au sud, où se montre un
peo de grès ? ert inférieur. Le long de la bande crayeuse du Lin-
cdnshire, les deux divisions adoptées sont continues, et il en esta
peo près de même dans le nord-ouest du Norfolk.
Si nous comparons actuellement les descriptions a? ec ces repré-
MBtatioDs graphiques, nous trouverons un désaccord qui résulte
-soQTent soit de connaissances encore incomplètes, soit de Timpossi-
Inlité d'exprimer sur une carte les passages on le manque de limite
eiacte et réelle entre deux ou plusieurs étagos parfaitement dis-
tincts s«r d'autres points. Rien ne semble prouver encore Texistence
dki grès vert supérieur dans le Yorkshire et dans le Lincoinshire. La
ooope de Louth h Lincoln [antèj p. 21), de même que celle des
environs de Neitleton-Hiil (t^tV/.), ne révèle au-dessous de la
craie marneuse que la craie rouge, continuation de celle du York<-
sidre, et que nous retrouvons sur la côte nord-ouest du Norfolk.
Ici le grès vert supérieur est encore douteux , ou ne serait repré-
senté que par un banc de grès dur, de 0",60 d'épaisseur, avec un
grand nombre de tiges ramifiées, et que M. Murchison compare au
malm^rock ou partie la plus élevée du grès vert supérieur dans le
Snssex oriental Dans le forage de Mildenhall {antè, p. 22), 3*", 30 de
-grès vert avec beaucoup de fossiles, reposant sur le gault, et 1°',50
de sable trouvé au fond de celui de i)iss pourraient aussi appartenir
'9tcet étage.
Au sud de ce point, dans le Cambrldgeshire, les couches les plus cambridgcahin
basses de la craie sont séparées du gault par un banc très mince,
chargé de grains verts (Castle-Hill, près Cambridge). Ce banc, fort
constant, renferme des fossiles qui sont communs à la craie et d'au-
tres qui lui sont propres et parmi lesquels M. Sedgwick (1) signale
des Hippurites près de Boti-Isham.
La carte géologique de l'Angleterre assigne une largeur notable
à la bande degrés vert supérieur qui suit constamment le pied nord-
ouest des collines crayeuses du Cambrldgeshire, du Bedfordshire,
du Buckinghamshîre, de TOxfordshire, du Berkshire, etc.; mais
sur celle qui accompagne le mémoire de M. Fitton, cet étage, qui
est indiqué, à partir de Brandon, un peu à l'est d'£ly, ne forme, en
etc.
(4) Qh tUe geçlogy, etc. Sur la géologie des environs de Cam-
bridge (Rej/, 45^^ meei, brit. Assoc.y 4 845 (Londres, 4 846), p« 40 ;
*^ The ÂtheHitum^ 4 845, p. 642).
àè GftÈS f lET SOPÉEliUl.
se continuaiit « ao S.-0., dans les comtés préGédeaUt qtt'ai
roban fort étroit , sunant les siouosités de b craie. Cet élige te
montra , en descendaot de Gould's Heath vers BeosingtoB , sur b
roote d*Àbiug(oa à Oiford; il est eiploité comme pierre de
ooDstmclioa entre Rumbold-Capse et White-boase-Farm. U cH
beaucoup moins apparent à Tetsworth , mais se montre de aoovfan
an sod de ce village et sur beaucoup d*aotres pointa. Les fanhs
cités, aux environs de Tetswortb, sont peu nombrem et n'ont an*
cnn caractère particnlier.
Le grès vert supérieur forme une assise continiie, an pied de
l'escarpement de craie qui circonscrit la vallée de Wcnld an N.,
à ro. et au S. Près de Folkstone » sa puissance est enooro assa
faible et né dépasse pas 7 à 9 mètres (1). 11 n'y a ni bancs solidet ni
concrétions. C'est un sable marneux, friable, traversé par des cf-
lindres ressemblant ï des t^es et dont l'intérieur est rempli denn-
tière verte foncée ; mais la plus grande partie de la rocbe est nne
marne calcaire, grise ou glaoconiense, semblable aux bancs les
plus inférieurs de la craie (2). De la côte à Godstone, cet étage se
montre peu vers la base de h craie, par suite de la disposition da sol
et de la végétation qui le recouvre ; mais près de cette ville, il prend
des caractères particuliers qui le séparent nettement des <tagai
précédents. Une carrière située dans le voisinage de Godstone pré-
sente de haut en bas :
(4) Fitton, loc. cit,, p. 407, carte, pi. 7, fîg. 4, et pi. 9, coupes
et vues, pi. 8, pi. 4 0^, fig. 4, et pi. 4 0^, fig. 6. — Voyez aussi
les diverses cartes géologiques déjà mentionnées, et surtout F.-G. Man-
tell. Illustrations fyf the gcol. of Sussex; in -4. Londres, 4827.
(2) Les analyses des grains verts de plusieurs échantillons de cette
roche ont donné à M. Turner : silice, 48,5; oxyde de fer, 22; alu-
mine, 47; magnésie, 3,8 ; eau, 7; potasse, trace; total : 98,3. Le ré-
sultat obtenu par M. Berthier [Desrript, géoL des environs de Paris^
2* éd., 4822, p. 249; — ^/lii. des mines , y oV IV, p. 623, 4849; —
V. V, p. 4 97, 4 820) en analysant les grains verts de la craie du Havre
diffère de celui-ci par une proportion d'alumine beaucoup plus bible,
par une plus grande quantité d'eau et 4 0 de potasse. Les éléments es*
sentiels, dit M. Turner, par leur quantité et leur constance dans la
matière colorante du grès vert de différentes localités, sont : lasilice,
l'alumine, l'oxyde de fer, la magnésie et l'eau, et il considère la matière
verte comme un silicate hydraté d'alumine, de magnésie et d'oxyde
de fer noir, et comme étant, suivant toute probabilité, la véritable
terre verte ou chlorite terreuse des minéralogister* D'après l'examen
d'un grand nombre d'échantillons des deux grès verts d'Angleterre et
de France, il pense que la matière colorante est la même dans tous.
CRÈS YEHT SUPÉfllEtR. 45
4. Grès ou conglomérat à grain fin, uniforme, calcari- xtètret.
fère, micacé, très solide 0,39
t. Banc Tort (fire^stone)^ grès semblable au précédent,
-ploadur, à grain un peu plus fin, calcarifère, dÎTisé
en plusieurs lits 4,4 0
3. Banc de concrétions siliceuses, gris bleufttre, passant
à la roche précédente 0,07à0,40
i. Bent vert semblable aux précédents 0,25
ft. Roohe renfeumapt beaucoup de silex.
Ces dîfers bancs plongent, au S., 10"* O. aous un angle très
(aîUe. La pierre tendre et doçt le grain est le plus anlforme
est prioçipaieincnt employée à garnir les foyers des foarneaux et à
bâtir sons Tean.
Leviilagf de Alerstham, placé sur la limite du grès vert supérieur
el 4a ,gaiilt, est entouré, au nord, par un escarpement semi*
circniaire de collines crayeuses et se trouve sur le milieu de la
courbe le long de laquelle le fire-stone est exploité. Les bancs plon-
geât au N. sous un angle assez faible, et Tcnsemble des assises qui
renferment les bancs exploités a 10 mètres environ d'épaisseur,
lormanl une saillie prononcée en avant de la falaise de craie.
La coope suivante peut donner une idée de la formation en ce
point:
4 . Craie blanche. Mèirei.
t. Cràîe grise (pierre à chaux) 46
d. Grate tuffeau (burry-chalk) 46 à 48
I Sable et banc solide 4,20
Fire'Stonc viec siX^x 4,60
Banc solide (pierre à bfttir). . 0,60
Pierre à aiguiser (burr^^sioneV 5
5. Marnes du gault dont Tépaisseur visible est la
même que sur la côte 46
A Reigate, le grès vert supérieur forme une terrasse qui s'avance
aussi ati delà de la craie, et se montre également au pied du ffog's
bock. Plus à ro. , an S. de Dippenball-House , la roche est nu
grès presque calcaire ou variété de fire-itone très tendre, Si grain
uniforme, gris-jaunâtre et remarquable par sa légèreté. Aux envi-
rons de Petersfield , cet étage est fort développé en avant de l'es-
carpement de la craie. Il forme depuis Farnbam un talus rapide ou
terrasse qui se continue par Selborne et Petersfield jusqu'au sud
de Petwortli. Sur une largeur de 2 milles, le sol appartient â la
A5 GRÈS VERT SUPBRIBUR.
couche désignée particulièrement sous le nom de malm-rock^ h--
quelle supporte immédiatement la craie marneuse (t).
S'il n'y a point d*erreurs dans le gisement ou dans la détermi*
nation spécifique des fossiles du grès vert supérieur de Petersfield,
ceux-ci présenteraient un singulier mélange de coquilles de la craie
tuffeau {Ammonites caiillus, Sow., Arca carinata, \d., Exogyra
columba, Gold., etc.) avec une Ammonite du gault (A. splendtm^
Sow.), la Thetis major ^ Sow., et une Exogyre propre au grès veit
inférieur {E. sinuata, Sow.). M. Fitton y cite en outre Gryphœa
vesiculosa, Sow. , Pecten asper, Lam ., P. Beaveri, Sow. , P. nitidus^
Manl., P, orbicularis, Sow., P. quinquecostatus, id., Plicahda
inflaia, id., Solarium grmulatum , Mant, et d'antres espèce!
inédites.
L'étage dont nous parlons continue à suivre vers TE. le pied
septentrional des South downs jusqu'à East-Boorne, où nous I*avoii8
déjà vu former la base du promontoire de Beachy. Les fossiles cités
par M. Mantell (2), comme provenant des environs de South^Boorne,
sont peu nombreux. Ce sont particulièrement des Fucoides Tat^
gioniif hd, Brong., Nullipora Gilberti^ M^itiX. , Sipkonia Wdh-
sterii^ Spaiangus Murchisoni, Kôn., Arca carinata, Sow., dry*-
phœa vesiculosa. id. , Ostrea carinata, Lam. , Terebratula hiplieaia^
Sow., Trockus Bhodani, Brong., Ammonites planulatus, Soyif.\
A, catilluSt id.
lie Dans nie de Wigbt , le grès vert supérieur est peu apparent le
wight. long de la chaîne crayeuse centrale, mais il est bien développé dans
la baiedeGQmpton,au sud deBembridge-Down et dans plusieurs
endroits le long des grandes falaises méridionales. Sa puissance to-
tale est ici d'environ 30 mètres, d'après M. Fitton (p. 183), et la
moyenne dans l'Ile n'est pas au-dessous de 21. Ou le voit aussi
former par places des terrasses en avant de la craie comme dans
l'ouest du Sussex. Vers le milieu de Old-Park , il constitue une
série de bancs réguliers, de plus de trois quarts de mille de long et
qui se relèvent au S. un peu O. Vers le haut, sur 12 mètres envi«>
ron d'épaisseur, c'est un gtès ou sable calcarifère, alternant avec
des lits de cherts concrétionnés, et plus bas vient un sable avec des
massesspongiformes, comme celles de la partie supérieure des coupes
(4) R.-I. Uurch'isQn (lYansact. geol. Soc, of London ^ 2" sér,
roi. II).
(2) Ttantact. ^eoi. Soc. oj London, vol. III, p. SHO. 18!^.
GRÈS VERT SUPÉRIEUR. kl
àe Foiksioac. Au-dessus du chemin de Niton , vers Black-gang*
Chine, à partir du sommet de la falaise qui est à 189 mètres au-
dessus de la mer, on voit des alternances de pierre tendre, snb<al->
caire, avec des cberts concrétionnés, de 9 à 12 mètres d'épaisseur,
on saUe et une pierre gris jaunâtre avec quelques cherts, de 18 à
24 mètres , puis des alteruances de pierres bleuâtres , gris jaunâtre,
el de sable de 4 à 6 mètres.
Sur les 22 espèces fossiles déterminées qu'indique M. Fitton dans
cel étage, oo peut remarquer que les Ammonites cinctus, Mant , et
uoTMDis» Sow., sont mentionnées comme provenant de la craie grise
Huumeose, mais sans qu'il soit spécifié qu'elles se trouvent égale-
ment dans le grès vert supérieur avec Iesj4. ManteiiieiSeliiguinuSf
Sovir. {Beudanti^ Brong.), c«tte dernière appartenant au gaolt. Les
CueuUaa glabra et decussaia^ Sow. , YExogyra undata {Chama^ id.
Sow.), les Gryphœa canaitculata et veiiculosa^ id, le Nautilta
compressuB (1), les Pecten orbicularii, Sow., et quadricoêta-
tuit id. , la Lima H^fteri , la Plicatula inflata^ id. , les Terebra'^
iula depreêsa^ id., et pisum^ id., et le lurrilites tuberetdatui^
Voue, sont des espèces communes presque toutes aux étages su*
périeurs du groupe , ou qui n'ont rien de bien caractéristique de
celui-ci.
. 11. R.-A.-C. Austeu (2) avait signalé aux environs de Famham
(Sussex) des couches contenant des nodules de phosphate de chaux,
placées à la base du grès vert supérieur, observation qui fut confir*
mée par M. i.-C Nesbit (3). De son côté, M. L.-B. Ibbetson (4) a
constaté, sur beaucoup de points de l'île de Wight et immédiatement
sous la cnie marneuse qu'elle sépare du grès vert supérieur, une
manie grise, remplie de grains verts de silicate de fer et de sable
qiiarixenx.yer8 le haut de cette couche, il y a quelquefois un congio-*
mératde petits cailloux, et vers le bas, des fossiles, particulièrement
(I) Nous ne connaissons point cette espèca, ni le nom de lauteiir.
Ce ne peut être VEWpsolites cowpressus^ Sow., qui est du calcaire
de montagne.
(S) On tke position^ etc. Sur la position dans la^série crétacée
de couches coinenantdu phosphate de chaux {Quart, /ourn. geoL
Soc. of London, nM6, p. 357, 4 848).
(3) Ibid., p. «62.
(4) On the position ^ etc. Sur la position de la marne obloriteuse
ou lit de phosphate de chaux dans l'Ile de Wigbt {Rep, 4 8^ mevt.
bïit, jéssoc, ntSivanseOy 4 848, p. 69 des Notices).
AB GBÈS VERT SUPÉRIEUR.
les Ammonites varions et splendens, le Scaphites striatus et des
nodules allongés en forme de coprolites, renfermant beaocoop de
phosphate de chaux. Des nodules semblables ont été trouvés à Fer*
nham » à Chaldon , près Lnlworth , à Holy-Well , sur le chemin de
fer du Wiltshire à Weymouth , à Chut-Farm , etc. L'analyse de
ceux de Fareham avait donné 28 pour 100 de phosphate de chaux et \
la masse enveloppante en contenait de 2 à 3 pour 100. Celle des no*
dules de Sainte-Catherin's downs, dans Hle de Wight , a donné à
M. Nesbil 19 pour 100 d'acide phosphoriqne, et 39 pour 100 de pho8«
pbale de chaux. Sur 20 échantillons de grès vert supérieur, le même
chimiste a reconnu la présence en moyenne de 16 pour 100 d'acide
phosphoriqoe , et de 25 pour 100 de phosphate de chaux. Cette
couche « constatée sur beaucoup de points de l'île que l'auteur a
mentionnés avec soin , pourrait être fort utile pour fertiliser les
sables fermgiuenx improductifs qui en occupent le centre.
Le grès vert supérieur accompagne vers i'O. les assises de la craie
et partage dans l'Ile de Purbeck les dislocationsqui ont affecté celles-
ci. On peut le suivre depuis la baie de Swanage jusqu'à Lulworth
et au delà (1); mais, comme les divers groupes de la formation,
il s'amincit de plus en plus , et, par la disparition du (,'ault sur quel-
ques points, il est fort difficile de le distinguer du grès vert infé-
rieur. Les fossiles qu'on y trouve dans la baie de Swanage et d'Os-
mington-Mill sont particulièrement les Exogyra conica et lœvi^
gata^ Sow., la Gryphœa vesiculosa ^ id., les Pecten asper, Lam.,
orbiculariSt Sow., quadricostatus^ id., quinquecosiatus , id., et
la Terebratula pectita, Lam.
wutflkire. Dans le nord du Wiltshire , de Wroughton à Warborough, au sud
de Swindon, le grés vert supérieur contient des pierres siliceuses
micacées et des grains verts. Il occupe une surface un peu relevée,
sortant de dessous la craie tuffeau. Son épaisseur est de 9 à 15
mètres (2), et l'on peut suivre ses contours fort irréguliers depuis
le chemin de Burdrop-Wood jusqu'à Liddington. Devizes est bâtie
sur une plate-forme de grès vert supérieur, qui est à 131 mètres
au-dessus de la mer, dominée par les collines de craie d'Ëtchil-
iampton et des hauteurs voisines (3). La colline de Rowde y a offert
(4) H. Fitton,/«c. f/7.,pl. ^0^ fig. 7. 8, eHO«,fig. 8, 9, 40,10'.
^2^ /c/., iù., p. 265, et pi. 40». fig. 17.
^3) M, ib.y p. 262. — Lonsdale, Transart, gcoL Soc. oj Lan-'
don^ %• sér., vol. III, pi. 32, fig. 4.
i
r.RÈS VERT SUPÉniKlIR. A9
V Ammonites dentatus, Sow. , la Panopœa plicata, id. , la Terebra-
tula nuciformist id., et le Vermetm umbonatus^ id.
Le sol près de Westbory s'élève si rapidement , que la distance
eutre l'affleurement de la craie blanche et celui du grès vert supé*
rieur est de moins d'un mille, et au nord-est de la ville l'inclinaison
esl encpré plus rapide. Mais, au nord et à l'est de ce point, le val de
Pewsey esl eotiôrement occupé par le grès vert supérieur, recouvert
par places de craie marneuse et de craie sans silex qui , dans quel-
ques cas, ibnnc des sommités élevées. L'afdeurement de cet étage
et du gaiilt, jjuoique irrégulier» esl gé^éraleaient N.-S., de Great-
Cheverell à Heddington, au nord do J)6vizes. Ul struaure géolo-
gique du val de Pewsey a été décrite {^r M. Buckland (1), et c'est
rèeUement , comme le confirme M. JPItton, une vallée d'élévation,
dont la partie orientale, qui est la plus étroite, est le prolongement
d'une ligne antidinale s'étendanl du sud-est d'Inkpen (BerlLstiire)
à l'ouest de Slialbouru et de Ham, où le grès vert supérieur a été
amené à la surface du sol par raclion de for/ces souterraines.
Des coupes très complètes de l'étage qui nous occupe se voient
autour de Warminster. Les lits de cbcrts 3*observent particulière-
ment vers le haut, tandis que la base esil un sable gris ou v^dâtre
presfiue pur (2;. Plus au sud, l'eiTet de l'inégale inclinaison des
coudies» des deux côtés de la vallée de Wardour, se manifeste par
la diflérence des espaces qu'il occupe (Ji). Au sud , les bancs supé-
rieurs sont mâS€[ués vers le pied des collines crayeuses^ mais les
inférieurs s'avancent eu formant des plateaux tout le long de la
route de Bradrort-Sainl-Marlin à Sha(ubury. Au nord, ao con-
traire, le grès vert supérieur s'élève abrupiemcnt et forme une
bande fort étroite d'une hauteur inégale. Près de Bradfort et jusqu'à
Baverstock , on peut constater le passage de la ciaie marneuse à
celui-ci. Ce sont des bancs alternant de craie et de sable à grains
verts, auxquels succèdent un lit épais de grès ver^ , i^empli d& Gry-
fhœ^ vesiculosa, et que l'on suit constamment autour de la vallée.
Aux environs de Sbaftsbury, où le grès vert occupe les surfaces les
plus considérables et parait avoir été moins dénudé qu'à TE. , son
épaisseur varie de 15 à 18 mètres, <lofit le tiers supérieur contient
des lits de cherts semblables à ceux de l'île de Wigbt ; les bancs
'4) Tranxact. geol. Soc. of Loiulon, V sér., vol. II, p. H 9, etc.
[«) H. Fitton, loccit., p. 257, pi. 40», fig. U.
[3) Id., ib.,ip, 246, pi. 7,et4 0«, fig. 4 3.
IV. 4
50 GRÈS VEET SUPÉRIEDR.
inférieurs seuls s'éiendent en plate-forme en avant de la craie. Parmi
les nombreuses coupes de ce pays, nous citerons avec M. Fitton
celle de la carrière située à Test de la vallée de Fovant où l'on re-
marque de haut en bas :
4 . Sable vert et gris alternant, renfermant des parties solides
qui passent an chert, disposées en bandes et en masses
irrégulières concrétion nées. Ces sables ressemblent beau- M^r«.
coup à ceux des Blackdown « 5
2. Sable d*une teinte beaucoup plus foncée passant à la
couche suivante 4,70
3. Grcen stone , ou banc solide exploité et très estimé pour
les constructions, rempli de Gryphœa vesiculosa^ de
Pccten , de dents de Squales , etc 2,70
4. Pierre de mauvaise qualité 0,32
5. Sable dont l'épaisseur n'est pas connue.
Tout en signalant la ressemblance de ces sables avec ceax des
collines de Blackdown (Devonshire ), M. Fitton n*omet pas de re-
marquer qn*il y a ici une circonstance qui manque dans ces der-
nières, c'est la présence d'une couche très distincte An gault, ré-
gnant partout et fixant ainsi la position de ces sables, tandis que
dans le Devonshire nons verrons quelle incertitude existe encore à
leur égard. Dans la partie septentrionale du val de Wardonr, en oI>-
serve aossi les deux assises du grès vert supérieur ; celle qui snccède
immédiatement à la craie est l'équivalent du fire-stone do Surrey et
du malm-rock du Sussex occidental , oi!É abondent les cherts ; l'infé-
rieure, que Ton peut appeler strictement sable vert, est composée
de sable oà abondent les grains verts.
Les fossiles de cet étage, aux environs de Warminster et dans la
vallée de Wardour, ont été particulièrement mentionnés dans le
Catalogue des débris organiques du comté de Wilts (1), qu'a pu-
blié Miss Et. Benêt, pour être joint h Tbistoire de ce comté, par sir
E. G. Hoare, et M. Fitton en a donné une liste assez étendue ( p. 257).
Noos citerons les suivants que nous avons rencontrés soit près de
Warminster, soit dans le voisinage de Longleat et de Ghut-Farm (2) :
Siphqnia piriformis^ Gold., Polypothecia sphœrocepluxla^ Ben.,
P, guadriloba^ id., P. expansa, id., P, dichotoma, id., P, quin-
qucloba^ id., Ceriopora^ indét., Fimgîa coronula^ Goïd. [Micmba-
1
1) In-4, avec planches. Warminster, <834.
2) D'Archiac, Notes inédites, 4 837.
GRÈS VERT SUPÉRIEUR. 51
cia, id., Miln. Ed. et J. Ha.), Pcntacrinus^ iodét, Diad^ma orna^
tùm,k%., Goniophorus fuvosus, Ag., Park., vol. 111, pi. ^, fig. <3.
(Il est singulier que la figure qu*a donnée Parkinson de cet
échinoderme remarquable ne soit citée nulle part : aussi n'est-ce
^ue sar une simple présomption que nous lui assignons le nom
pris dans le catalogue de M. Morris, et omis dans celui de
MM. Agassiz et Desor.) Salcnia pcrsonata y yd^r. jjetalijera, Ag.,
Discoidea subuculusy Ag., Arbacia gra/iulosa, Ag., Holuster iruri'
caims, id., h, suborbicularis, id., Terebrattda dilatata, Sow. in
Fitt., Exogfra conica^ Sow., Grjphœa vesiculosa^ id., Mya pU-
cata^ Sow., Pccien quadricostatus ^ Sow. (4), P. obiîquus, id., .
P. aspetf Lam.
On a TU {antèt p. 37) la disposition générale qu'affectait le graud
escarpement crayeux depuis Sbaftsbury jusqu'à l'ouest de Crwkeroe,
à rextrémité nord- ouest du Porsetsbire ; mais les assises inférieures
à la craie ne paraissent pas avoir été étudiées entre ces deux poiut9
où h carte de M. Greenough marque une bande de grés vert, sans
désignation particulière d'âge, ce qu'a imité M. Fitton, taudis
que sur la petite carte de M. Murchisou , cette bande porte la teinte
et le travail de bachures consacrés au grès vert supérieur et au gauit
réunis. Sur les feuilles du Geological Survey^ la teinte verte uuie
avec la désignation de uppei^green sand^ la représente seule. Nous
verrons que les deux premières cartes sont probablement plus près
de la vérité que les deux deruières.
Il est à présumer cependant que l'étude détaillée de cette région
du Dorscbbire pourra jeter une vive lumière sur la question si
controversée de l'âge du grès vert du Devonsbire ; car, au sud, nous
avons vu disparaître les derniers rudiments du gault à l'ouest de
Lulworth , et , au nord , nous n'en avons point rencontré non plus
de traces au midi de Sbaftsbury. Or, les caractères minéralogiques
des assises sous-crétacées à l'ouest de ces deux points nous laissent
sur leur âge dans une incertitude que la ricbesse de leur faune n'a
pu faire cesser, à cause de l'association, dans les mêmes couches, d'es-
pèces qui ailleurs sont réparties dans le grès vert inférieur, le gault,
le grès vert supérieur et la craie marneuse. Il paraîtra donc plus à
(4) C'est à tort que M. Aie. d'Orbigny [Paléont, franc, ^ vol. 111,
p. 645) croit que cette espèce n'appartient qu'à la craie supérieure
ou à son étage sénonien. L'échantillon parfait que nous avons trouvé
ici ne laisse pas plus de doute sur ses caractères spécifiques et sur
son gisement que ceux que nous avons rencontrés en France dans
des couches évidemment inférieures à la craie blanche.
52 (îAurx
propos de traiter des couches de Tooest da Dorseishtre ei du Dévon*
sbire, après que dous aurons décrit le gault et le grès vert inj^epr
dans les coûtés de l*e$t , oïl ils sont si parbiieinenl caractériséa et
séparés do grès rert supérieur; nous posséderons akn-stous les élé*
mentir, jusqu'à présent acquis h la science sur cëttetitiéhioii', ,^ dIMé
verronis si, après Ié( avofir comparés et dîsçUtés^j(|.npu)' (â>t;j)o^jiÛè
d'eu tker uue çoj^dqsioo, a^u pioins proJbabljÇtH u^ n*est çK^oitiive.
Éiwiisear . L'épaisseiBU' du grès vert près.de Folkstonie est à peu près de i<^
raïuuûioiogie. niètre»; mais^ aux eQiiroi»de Godstoné et dëMèVMbam,-ene'<est ter*
tainement plus considérable. Dans le Hampsbire, lesfm^gie^ltii (faX
fait reconnaître une puissance de 18 à 30 mètres. Dans Touest du
Susàëx, ciélié^c^'sb'malmi^iVt éhtrellfi e^2Î mè^^ès; dans file' de
*W1gbt, elfe est ïe !» iM&es'; aànsic vafcSrê Wàrcioùr^ ii ÏS;
prSà de SWindbA^dé 9 b 15, et près de Cambridge elle est réduite i
liiolnsdè 1 utètre;'ati delà, on rie distingue plus neUéntehï cet étage,
et 11 Hôrisfaniôn , lààélitle douclré qu*on pùissesûpposerle représen-
ter n'a que ()^ 60 d'é^îssfeûr.
Coii^idéféQapoîàt de vue pàléontologTquie, le grès vert supérieur
n^a pas été robJeVde travaux particuliers', et en èttet sa taùne en
Angleiei^re se lié ihliMëoiiènt coiù^e ses coucTies à Ta craie inarheuse
{chalk'ihàrl) qui'le ré(k)uvrè, et c^ès^ p^ ce motif (j|ùè nous les
avonâf rèiiriïs dàïï^'oh- tiiême groupe. ï'èutl-ëtre trouvét'Ws-ribos
sur le continent des caractères plus tràhcliSs, înàTs ce ne sera jamais
que le produit de clrconstamcès locales ; le ]gi*and borizbn des Am"
munîtes variaris^ Mantelti, rothomagensis éi falcatus , des Turrù
lites'tuberculatus et ûostùtus^ des Scàp/nies œqualis, etc., est le
seul que nous verroÀs piêi-slstèr avec une véritable indépendance
dans totit l'ouest de l'Europe (1).
>.
$3. Gault.
Quoique lé gault présente une composition assez simple, et que
son épaisseur ne soit jamais très considérable, nous avoùs dû le
regarder comuïe donétituant un groupe à' lui seul, et tela à cause des
caractères de sa faune qui se maintiennent avec une constance re-
(4) MM.MilneEdwardd'etJ. Ha!me(/oK c/r.,p. 60) ne signalent,
dans cet étage, que le Micrabacla coronnla {Fungiu, id. , Oold.) ; les
trois autres espèces sdnt propres au grès vert indéterminé du De-
vonshire.
GAULT. 53
marqBabk sur une graude éleu^due de pays, cl qui offrout ainsi un
terme de comparaison précieux pour classer les dép^ plus anciens
ou plus récents^ car les deux faunes eptre lesquelles çelle-jci 8*est
développée dans le temps diffèrent trop «sauf quelques exceptions
peu io^porlanttts» pour qu'on puisse les çonfQQdr.ÇjL quejle. que soit
kparUe^4,^. terres aiiyourd'bui Inunei^^ées,. que l'on considère.
On a déjà vu que depuis la côte sispteptnonalç.du promontoire Cr«u rong*.
de Ffamborougb (Yorkshire) jusqu'aux falaises d'fluostanton (Nor-
folk), h craie blanche ou marneuse reposait sur unecoucbede
marne ronge, parfaitement continue, peu épaisse, et dont l'affleu-
rement Umite partout è l'O. cette grande zone crayeuse, dirigée du
N.-O. aO:S.,-JE.v à travers le Yorkshire et le Lincolnshire, jusqu'à la
pointe nordrouestdu p^orfolk. Sur ce dernier point seulement, nous
avons cru retrouver quelque rudiment du grès vert supérieur, qui
partout àiQévrs manque le long de cette zone. On peut donc se de-
mander si cette craie rouge représente la base de la craie marneuse
ordinaire, lé grès vert supérieur, ou enfin le gaqlt qui, avec ses
caractères ordinaires, n'existe pas non plus dans celte région, tandis
qu'il se montre à peu de distance au sud d'HunstantoM, là où cesse
la craie rouge. Qr, cielte question semble devoir être résolue par
l'examen des fossiles, plutOt que par celui des caractères sUratigra-
l^iiquea et fminéralogiques. ,
Dans la falaise de Speeton et sur le pourtour nord et ouest des
WoldSt la couche de craiç marneuse rouge n'a guère que 0"*,60
d'épajsaeur« et elle renferme une espèce de Bélemnite particulière
qui ne.8|9,.trouve ni dans la craie au-dessqs, ni cl^ns l'argile.soua-
jacentei,.et que di^à Lister signalait comme se trouvant semper in terra
rubrâfetTugineâ ; c^èstson Belemnites minimus [B. , id., et B. Lis*
tarit auct), puis une Térébralule rapportée à la T, subglobosa^
Sow. jeune, un Inocérame paraissant être 1'/. Cuoieri^ une Serpule
et un Spongiaire (1).
La coupe de Lincoln à Louth nous montre la craie rouge dans la
même position, et reposant. sur un sable quartzeu](, caillouteux, brun,
sans fissiles (2), tandis que celle de la coIUmc de Nettleton, dans le
même comté, lui assigne 2 mètres d'épaisseur en cet endroit où elle
■ ■ Il ■ ■ ■ I ■ ■ I ■■ » I ■ I ■ ■ Il I I ■ ■ ■ ■ . ^ ■ ■ M « ■ ■ ■
(<) J. Phillips, Illustrations of the geol. oj Yorhhîrey î* éd.,
p. 46, 92, pi, 3 et 8 des coupes, et pi. 4 , fig. 4 8 des fossiles.
(2) Ed. Bôgg, Transact, geoL Soc. of London^ S** sér., vol. III,
p. 394, pt.%6. 4846.
54 gault/
repose également sur le sable ferrogineuic et quartzeox de Thores*
way. Près de Stenigatt, la craie paraît atteindre jusqu'à 9 mètres.
MM. W. Hey Dykes et J. Ed. Lee (1) y ont trouvé la Terebratula
subundata, Sow. , T. biplicata, id., et le Belemnites mtnimus, List. ,
en très grande quantité ; mais rien ne semble justifier la présence
du gault, séparant en deux une large bande de grès vert dans tonte
la moitié sud du Lincoinsbire, ainsi que le représente la carte de
M. Greenougb.
Dans la falaise d*Hunstanion, à l'extrémité nord-ouest du Norfolk,
les observations de MM. R. C. Taylof (2), Rose (S), Woodward(4),
Murchison etFitton (5), s'accordent parfaitement sur la position et
tes caractères de l'assise rouge, placée sous un banc de calcaire blanc,
javec polypiers, que surmonte la craie marneuse. La craie rouge n'a
que 1"',20 d'épaisseur, et est divisée en un lit mince d'argile rouge,
très foncée, un banc de craie rouge et un troisième inférieur de craie
également rouge, mais>plus compacte, et d'une teinte plus vlv^que
les précédents. Au-dessous viennent, comme dans le Lintolnshlre,
des sables ferrugineux du groupe inférieur. La craie rouge se pro-
longe ensuite par Muggridge, Ingoldsthorpe et Desingham-Mîll,
jusqu'à un promontoire de craie, près de West-Newlon, au sud du-
quel commence à se montrer, au même niveau et à une distance de
quelques centaines de mètres seulement, l'argile bleue du gault qui
parait en être là continuation.
Les fossiles de celte localité sont : V Ammonites altematus^
Woodw. , Spatangm planus, Mant. , Spongia paradoxica^Vfoodvf. ,
terebratula pentàngulata^ id., 1\ triplicata, id. , et d'autres que
cite M. Fillon, Terebratula subundata, Sow., T. biplicata, id.,
Inoceramus conceniricus, Sow., /. Cripsii, Mant, Gryphœaglo-
bosa, Soyf., Belemnites minimusy List. [B. Listeri et attenuatus,
auct.). M. Woodward (p. 54) admettait que de 16 espèces citées,
5 se trouvaient dans les marnes bleues du gault, 7 dans la craie,
4 dans le grès vert supérieur, 3 dans l'inférieur, et que 5 étaient
particulières à cette couche. Ces déductions déjà anciennes se-
raient sans doute modifiées aujourd'hui ; néanmoins , si l'on tient
(i) Magaz. ofnat, hist,, ?• sér., vol. I, p. 564. 4 837.
\zy Geology- oj east Norjolk {London , Edinh. aud philos.
Magnz,, vol. LXI, p. 84 . 4 823 ; — In-8 ; Norfolk, 4 827).
|3) Loftdon, Edinh, and philos. Magaz., \o\. VI^ VU. 4 835-36.
|ii J/i' outlines ofthe geology of Norjolk; iD-8. 4833.
[5) Loc. vit , p. 34 3. pi. 10», fig. 26; 4 0^ fig. 4 2, a, b, c.
GAULT. 53
marqiiable sur uac graudc élcudue de pays, cl qui offrent ainsi un
terme de comparaison précieux pour classer les dépôts plus anciens
ou plus récents^ car les deux faunes entre lesquelles çelle-,d 8*est
développée dans le temps diffèrent trop , sauf quelqiies ei^çeptions
peu important^» pour qu'on puisse les çQnfQpdrej, quejle que soit
kpartie^4,^. terres atyourd'bui Inuner^ées, que l'on considère.
On a déjà \ru que depuis la côte sjspteptrionalç du promontoire Cr«u rong*.
de Flamborougb (Yorkshire) jusqu'aux falaises d'fluostanton (Nor-
folk), la craie blanche ou marneuse reposait sur unecoucbede
maroe rouge, parfaitement continue, peu épaisse, el dont Taffleu-
rement limite partout à l'O. cette grande zone crayeuse, dirigée du
N.-O. ao S.^*E.v à travei*s le Yorkshire et le Lincolnshire, jusqu'à la
pointe nord-ouest du Norfolk. Sur ce dernier point seulement, nous
arons cru retrouver quelque rudiment du grès vert supériepr, qui
partout ailleurs manque le long de cette zone. On peut donc se de-
mander si cçtte craie rouge représente la base de la craie marneuse
ordinaire, le grès vert supérieur, ou enfin le gaqlt qui, avec ses
caractères ordinaires, n'existe pas non plus dans cette région, tandis
qu'il se montre à peu de distance au sud d'HunstantoM, là où cesse
la craie rouge. Qr, cçlte question semble devoir être résolue par
l'examen des fossiles , plutôt que par celui des caractères stratigra-
phiques et fminéralpgiqcfes. .
Dans la falaise de Speeton et sur le pourtour nord et ouest des
WoldSf la couche de craiç marneuse rouge n'a guère que 0"*,60
d'épaisseur^ et elle renferme une espèce de Bélemnite particulière
qui ne.se.trouve ni dans U craie au-dessus , ni ^s^ns l'argile, sous-
jacente, et que di^à Lister signalait comme se trouvant semper in terra
rubrâ fetTugineâ ; c'est son Belemnites minimus {B. , id., 6t ^. Lis-
ttri^ auct.), puis une Térébralule rapportée à la 1\ subglobosat
Sow. jeune, un Inocérame paraissant être 1'/. Ciwteri^ une Serpule
et un Spongiaire (1).
La coupe de Lincoln à Louth nous montre la craie rouge dans la
même position, et reposant. sur un sable quartzeu;(, caillouteux, brun,
sans tos/Ak^ (2), tandis que celle de la colline de Nettleton, dans le
même comté, lui assigne 2 mètres d'épaisseur en cet endroit où elle
(<) J. Phillips, Illustrations oj the geol. oj Jorhshîre^ î* éd.,
p. 46, 92, pi. 3 et 8 des coupes, et pi. 4 , fig. 4 8 des fossiles.
(ï) "Ed. ^Dgg, Transact. gcoL Soc. ofLondon, 1~ sér., vol. III,
p. 394, pt.'%6. 4816.
56 GAULT.
OU dépression au-dessous du grès verl supérieur ; dans d'autres, il
s*étend \fers TO. en s'amincissant graduellement vers les affleure-
ments du grès vert inférieur (1).
Kent, Sur le pourtour de la vallée de Weald, ce trpisième groupe forme
Sarrey
Sufficx.
et une bande continue qui sépare les deux grès vçrts. Le long de la
cote» à re3t de Folkatone. son affleurement est masqué par les éboiji-
lemepls des él^gç^s.^siipérieurs» mais on peut Tobserver à la basse
mer spr divers poiuts. dans la baie d*£ast-Ware» et elle occupe la
plus grande partie de la Xalalse à Copt-PoinL Sa puissance totale est
d'environ /iO mètres. La première assise qui succède au grès vert
supérieur contient des grains verts, cl, sur une faible épaisseur, de-
vient tout à fail^bleuse,.m9is au-dessous la rocl^e est une argile
très : plastique, homo^gène, douqe au toucher, d'un gris-bleuâtre
clair, très Recherchée, pour Ja fabrication des tuiles et des poteries
commune^. G'e^t daaç c^to partie de la b^aise^ à Copl-Point, que
Ton trouve les coquilles irisées, parfaitement conservées, des Am-
monites, Hamites, loocérames, etc.»^ qui sont si recherchées dans
les collections, et qui paraissent manquer assez constamment dans
l'assise supérieure sal^leuse. Les touches se relèvent ensuite gra-
duellenieatà i'O. pour former la colline d'environ .32 mètres de
hauteur sur laquefl^ esjL ^tie i^ne portion dç la ville de Folkstone (2).
A partir de la c6te, si l'on se dirige vers 1*0., les glaises bleues
peuvent être suivies dans l'intérieur du iKç;nt, le long de l'escarpe-
ment de la craie où sa présence est partout jndiquée par une dé-
pression 4u sol ^ dont le caractère humide et marécageux favorise
surtout la végétation des joncs, et contraste fortement avec celui de
la craie au-dessus et du grès vert inférieur au-dessous.
Des aodules diversiibrmes de pyrites de fer s'observent fréquem-
ment dans le gault, et surtout à la base ; mais nous les trouverons
beaucoup plus abondants sur la c6le de France qu'aux environs de
Foljcstone. D'autres nodules, ou masses irrégulières, dont la com-
position rappelle celle des coprolites» se rencontrent souvent avec
les précédents, et sont même pénétrés par des veinules de fer
sulfuré comme Içs sepiaria. Leur teinte est Je brun foncé , et la
cassure en est unie ou brillante comme celle de quelques variétés
de chert. Leur surface semble annoncer qu'ils ont été corrodés
(4) H. Fitton, ib., pi. 9 et 40», f. 48', 49, 20 et 24'.— Greenough,
Carte géohgique d'Angleterre, iJ« éd., 4 839.
(2) M, /^., p. 409 et pi. 7, f. 4 ; pi. 8, 9et 40, f. 4 ; pi. 40», f. 4 et6.
I
GAtLT. 57
a?aiit d*èire covclopp^^s dans Targilc , et souvent ils sont réunis à
des fossUes ef surtout à des Ammonites dont ils out rempli Tinté-
riear d'une substance semblable à celle qui les compose. Ces con-
crétions ne sont d'ailleurs pas exclusivement propres au gault, car
on en trouve dans le grès vert inférieur de Itle de Wight, dans
le crig du Suffolk , ttt elles aont de naéme nature que celles du
Barre el de Wissanl, dans lesquelles M. Bertbier a trouvé
57 pour iM de phosphate de cbauz joiat à une proportion conindé-
raUe de carbonate de chaux , ce qui doit leur faire attribuer une
origÙM aaimale.
La liste des fossiles du gault des environs de Folkslone (1) fait
coonallre h richesse de cette localité et en même temps les espèces
les plus caractéristiques du groupe» qui y sont répandues avec une
extrême profnsion. Les Ammonites et les Hamites y dominent par-
tkoiièreoient, pais viennent les Rostellaires, les Solarium, les Xno-
cérames et kt Moculos, toujours accompagnés du Belemnites fut-
ntnttis (B. Lister i et attenuatus).
Leganlt, qui ne fcumc ordinairement qu'une dépression étroite
an pied de Fescarpement de la craie, dans l'intérieur du Kent, est
très découvert à l'entrée des gorges que traversent les cours d'eau,
et sa surface y constitue des élévations plus ou moins considérables.
Dans le Sorrey , ce sol appelé Nack land présente aussi unedépres-
sion au bas de la xone dn fire^&ne. }L R.-A.-CL Âusten y si-
gnale les Ammonites splendens^ Sow., interrupiu$% id., auritus,
idy Vlfwceramus grypkœoides^ id., etc. I..es coupes données par
M. Filton (2) montrent parfaitement la position de ce groupe dans
h partie occidentale de la vallée de Weald (Surrey et Ouest-Sussex),
de même que les travaux de M. Mantell, pour la partie orientale de
ce dernier comté, en avaient bien fait connaître tous les caractères
par des descriptions et des coupes sur lesquelles nous n'avons pas à
revenir. Nons nous bornerons à citer les fossiles principaux que ce
savant signale aux environs de Ringmer, et qni, se trouvant aussi
dans le même groupe, à Folkslone, où nous les avons également
observés, peuvent caractériser le gault de cette partie de l'Angle-
terre.sou vent prise pour terme de comparaison :
CorysteSy Ammonites auriius, Sow., J. lautus, id., J. splendens,
îd., A, tuberculatusy id., Belemnites minimas, List., [B. Lisieriei
[I) H. Fitton, Iqc. cit., p. H 2.
2)/i/., pU 10-, f. 2, 3, 4,5.
58
GAULT.
aitenuatus)f Dentalîum elUpticwn , Sow., Hamites armatns^ id.,
H. compressas, id., H. inter médius, id., M. maximus, id., H. rotun^
d'ts^ id., H. tenais, id., Inoccrnmus concentricus.^ Sow., /. sulca'-
tus, id., Natica canaliculata, id., Nucula ovata, id., N,pectinata^
id., RostcUaria carinata (4).
lie
WighU
Dans rtle de Wight, ce groope consiste en argile sableuse grise»
bleuâtre, rude an toucher et mélangée de paillettes de mica, mm
nulle part on n'aperçoit les bancs d'argîle plastique bieo clair qui,
à Folkstone, sont remplis de fossiles et qui forment la base de hr
masse (2). L*argile sableuse dont Tépaisseur ne dépasse pas 20 mè*
très renferme peu de fossiles, et encore sont-ils mai conservés; elle
paraît d'ailleurs n'avoir pas été étudiée avec tout fe soin poisible.
 East-End, entre Luccombe et Bonchurcb, le gault renferme des
nodules de pyrites , des fragments de coquilles et de petits crislam
de gypse. La carte jointe au mémoire de M. Fitton montre oé
groupe suivant d'une manière continue les affleurements du grès
vert supérieur et ceux de la craie.
Donettbire. Nous avous dit quc le gault trayersant de l'E. à 1*0. l'île de Pur*
beck, comme les autres groupes, se montrait encore dans la baie
de Swanage, dans celles de Kimmeridge et de Lolvrortb (Lulworth-
Govc); mais s'il existe au delà, c'est avec des caractères qui le diffè^
rencient beaucoup de ceux que nous venons de décrire et dont nous
parlerons après avoir traité. du grès vert inférieur.
Autour de Swindon, l'argile bleue plastique, douce au toucher et
micacée, sort de dessous le grès vert supérieur et occupe des ni-
veaux assez élevés sur les pentes des escarpemenfs. De cette ville â
Burdrop-Park et à Liddington, elle constitue les parties basses do
sol, sans cependant former une dépression prononcée, comme dans
le Kent et le Sussex (3). On la suit le long des collines, à l'entrée
du val de Pewsey et dans la vallée de l^arminster; c'est la coucho
la plus basse qui soit à découvert, et encore n'est-ce qu'au fond
des cours d'eau. Â Grockerton^, elle renferme beaucoup de fossiles
et des masses de résine [copal fossil) comparable à celle de l'argile de
Londres. Les corps organisés de cette localité sont particulièrement ;
Ammonites aurittts, Sow., A. Benettiœ, id.. A» dentatus^ îd,«
A. lautus, id., A, monilis, id., A. planus, Mant., Nucula pectù
nota, Sow., Pecten orbicularis^ id. j Pectunculus umbonatus, id.
WilUbire.
4) Transact. groi. Soc, of London, V sér., vol. III, p. 200.
[2) H. Fitton, loc, cit., p. i84, pi. 9 et 4 0», f.7.
;3) H. Fitton, loc. cit., p. 264., pi. 4 0", f. 47.
gàult. ' 50
Dans la vallée de Wardour, le ganlt accompagne constamment
le grès vert supérieur, formant au sud de la vallée une pente ra-
pide, et au nord une dépression immédiatement au-dessous des
sables. Ses fossiles, indépendamment de ses caractères stratigraphie
ques et minéralogiques, établissent bien son identité avec les ar-
giles bleues ou sableuses des comtés de l'est. A Lower Donhead,
au-dessoDS de Lidhurst, il renferme des Ammonites et des nodules
de phosphate de chaux ; à Ridge, où Ton en voit de bonnes coupes,
on y a recueilli les Ammonites dentatus^ Sow., rothomagensis ^
Defr., SelliguinuSj Brong., tuberculcUus, Sow., varicosus, id., le
Dentalium decussatum, id., le Pectuncidm umbonatus, id., le
Plagiostoma elongafum, Mant. , le Rostellaria carinata, id., et
avec doute le Belemnites minimus, List, et VAuricula inflata.
D'autres espèces, provenant aussi du val de Wardour, sont citées dans
la même couche ; ce sont : Hamites attenuatus, Sovr. , Dentalium e/-
liptieum^ id. , des Notices, Soiarium conoideum et omatum, Sow. ,
Inùceramus concentf^ieus, Sow., Trigonia alœformis, Park., Vene-
ricardiatenuicosta^ Sow. in Fitt. , PentacriniteS (celle deFolkstone)
et des débris de poissons.
Gomme pour le grès vert supérieur, au sud de ce point, cesse
toute certitude sur les vrais rapports des couches qui, continuant à
suivre les escarpements de la craie dans le nord et l'ouest du Dorset-
Aïre, occupent une partie du Devonshirc oriental ; aussi traiterons-
nous en même temps, sous le nom commun de grès vert et sans
désignation plus précise, des couches qui, dans ces deux comtés, re- "
couvrent les divers groupes jurassiques et plus anciens.
L'épaisseur du gault, à Copt-Point, est d'environ UO mèlre8;à épa<»«Br.
Merstfaam de AS ; dans l'île de Wight probablement de 21 ; à Ridge
de 23 ; k Gottmore- Wells, près de la Tamise, de 28, et dans le Cam-
bridgeshire, d'après les sondages, de A5. Elle ne serait plus que de
8 mètres dans le dondage du Sufiblk, de 5 dans l'ouest du Norfolk,
et l'on a vu qu'à Hunstanton, comme dans le Lincolnshire et le
Torkshrre, la craie rouge n'a pas beaucoup plus de 1"',50 à 2 mètres.
On ne cite guère dans ce gmupe. comme appartenant à la classe Paléontologie.
des poissons, que le Ptychodus acuttts, Àg. et la Chimœra is^
e%orf«s, id. de Folkstone. Les Mollusques ont été décrits et Ggurés
dan^ phisSeurs ouvrages (1), et M. J. de G. Sowerby en a fait cod*
(4) Mantell , The Jossiis of thc SoHth dnwnxy elCj 1822, et
Sowerby, Miner, conchology.
U «iftOCPft 31ÛC0lflt^
iskre oa grand nombre de noaf eaox dans le mémoire si mifeni
dté de H. Fîtton CI]. 3IM. 3Iilne Edwards et J. Haime (?) ont Eût
n»fliarqD<*r que les polypiers (aathozoaîres) du g^alt étaient pins
Bombreox que ceox de b craie tnileaa et du grès f ert supérieur.
La plupart appartiennent à la famille des tnrbîiioiies et proviennent
des environs de FoDutone et de Cambridge. 8 on 9 espèces y sont
indiquées, dont 2, les Trockùttjaikus cmmlms et KamgU »ot très
caractéristiqiies de ce groupe en Anf^terre covme sar le con-
tinent
54.
[htcer grten smtd).
Ce groape est beaucoup plus compliqué qae len précédents; set
caractères sont plosfariaUes et sa pvîmaace est somtcat aoan plnr
coMÎdérable. C'est celui dont nous Terrons ThorinB s'étendre le
ph» loin, et qui, par la richesse et la répartition de sa fannet» dans
ces derniers temps appelé d'une manière partîcoUèm l'attention des
paléonlologistes. Le paraliélisroe des concbcs qid le composent, sar
le continent et en Angleterre, a été un sujet de discasBon sur le-
quel nous Insisterons ; mais, ne des ant nous occuper ici que de sa
description dans celte dernière Ile, noos regjirdons comme plus
coronlode pour le lecteur de continuer à désigner Tensemblç des
strates placés entre l'argile du gault et l'argiie de Weald sous le nom
de grés ou sable vert inférieur^ expression locale qu'on ne doit pas
prendre même dans un sens minéralogique absolu et qui n'exclut
nullement l'idée de son synchronisme, aujourd'hui bien cooslalét
avec le groupe néocomien de l'autre côté du détroit.
AUX extrémités nord-est et sud-ouest de la formation crétacée de
l'Angleterre, dans le Yorkshire comme dans le Devonshire» les
couches comprises entre la craie proprement dite et les formations
jurassiques ou plus anciennes y présentent des caractères mixtes ou
ambigus qui ne s'obsenrent guère le long de la zone comprise
entre ces doux comtés, et encore moins au sud et au sud-est,' où les
groupes et les étages sont aussi parfaitement séparés par leurs ca-
ractères minéralogiques que par leurs fossiles. Il y a cependant cette
différence entre les couches du Yorkshire et celles du Deîonshûre
dont nous traiterons à part, ci-après, que les premières, essentielle-
0)
(2)
Loc. cit., pi. M, 12,
Loc. dt,j p. 6t.
ou DU CnÈïî VEUT INTÉRIEUR. M
ment atgileuses» ont été rapportées an ganlt et même rapprochées
de rétâgcdcklinmeridge sous-jacent , tandis que les secondes» es«-
sentiellëmeàt arénacées et siliceuses, ont été assimilées au grès tert,
ef jj^ )^rtiCDliëi*ément au supérieur. Mais, si i'on preind en consi*-
dA^tKi les fèssilès de ces localités extrêmes, rii Tuo ni Tautre de
târii'iît^obhètaeïit^ ne se''t^dtiv^ ni absolument
fiiUcV'^tb^cletix l^èhféhilâàt tme l^artfe de èè i^àè liai» croyons la
'CbtdnàèsoD célèbre préHééesseiir W. Smitb, M. J. Phillips (1) a, Torkshire.
siit^lil iàM'Au l'drkshire, reprèsenré par une niéme teinte l'assise
isA^iénte ^tti'Vièfit^afltetirtii' sous là ctaite "rougè, dans là Maise de
Spëeirtfcl'et l'aigle de Khïiinerîdge pl^é dessous, puis qui occupe
la vallée de Pickering ; mais dan» la coupe de la Ihiaise, il z parfaf-
tement'distingdé fa première assise qu'il désigne sous le nom d'ar-
giiede Spéeton. €ellé^i est d'une teinte foncée, schisteuse, avec
des iftsr e^pàcès^ de Hodhfes )ii^Féui et ferrugineux, traversés à l'in-
térièttr pw-de nombreuses fentes que tapissent dn ^pse, du fer
stilfiirêoa dir^rbonate de -chaux. Quelquefois ces nodules enve-
loppent des Anmtomtes, des'Hamites oti des fragments de crustacés.
Eesfefiélies, tiombretrx sttr ce point et à Knapton, ont la plus grande
anafogiè -avec ceux dttf;âiite du Sussex, auquel M. Pbiilips rapporte
bf pif'tie sopériëufe de celte 'assise $ mais- quelques uns assez voisins
de teât dé FârgHe^e Kimmeridge avaient engagé M. Sedgwick à
réunir le tout à ce dernier étage.
jCq9^P9^ lacrj^e %\Ui\ les recouvre, ces argiles plongent au S., se
VMBlvaBt aveCtUiie épaisseur de 60 mètres au-dessous de Speeton*
Ellesp disparaissent sous Itr mer, è moins d'«n mille de distance do
pdàtoù elles ofit'toâlmendé à affleurer, hih leur iubstratum im^
ni^at ne pèiit y être vu. Partout ailleurs que sur la côte et à
KAPpiUio^ un vaste. manteau de sable argileux et de cailloux roulés
masque leurs relationsgéelogiqncs, einous n*avons pas d'autre moyen
que les fossiles pour chercher à établir leur parallélisme avec les
groupes ou les étages bien détermines du sud-est de l'Angleterre.
Sur 64 espèces signalées par M. Phillips, déduction faite de
quelques doubles emplois reconnus, 16 sont restées à déterminer et
kl Font été. Sur ce nombre 21 sont nouvelles, et des 26 déjà con-
nues, 5 paraissent se retrouver dans la craie tuffeau , 2 dans le grès
vert supérieur, 12 dans le gault et Ix dans le grès vert inférieur;
(4) Illustrations ofthegcol. nj Yorkshire^ 2* éd., p. 47.
62 GEOrPB ^OCOIUEN
7 auraient leurs analogues dans les étages supérieurs de la formation
jurassique. Si Ton néglige ces dernières, on voit que les espèces
propres au gault, telles que les Ammonites fissicostaius^ PhilL (1),
rotuia, id. , detUatus, Sow. , splendens^ id. , le Belenuiites minimia,
List » les Jffamites rotundus^ 2>ow. , raricostcUus, PhîlL , aitenuaha^
Sow., etc., y sont dominantes , mais que le Toxoster eomplanatug^
Ag*t YExogyra sinuata^ Sow. , les Crioceras Duvalii et Emerici^
Lév. (2), qui caractérisent partout le groupe néocomien , comme
Ta fait remarquer M. Austea (3) en 1843 , annoncent aussi Texis-
tence de la plus ancienne faune crétacée . an milieu de ces argiks
qui semblent nous présenter la réunion des deux groupes infèrieus
de la formation ; la craie rouge qui les recouvre appartiendrait seu-
lement à la ûu de la période du gaulL
iBcoiBihire. La plupart des cartes géologiques indiquent, bordant à Touest la
craie du Yorksbire et du Lincolnshire, une bande de grès ou de sa-
ble vert, soit simple, soit divisée en deux par les argiles bleues ; \n
seuls textes précis que nous connaissions ne mentionnent pas ces
dernières dans le Lincolnshire, autrement que comme représentées
par la craie rouge , et au-dessous vient un sable caillouteux, bruOp
sans fossiles , avec grains de quartz et oxyde de fer, de 6 à 10 mètres
d'épaisseur, reposant sur un calcaire argileux oolitbique aux envi^
rons de Loutb (4). Plus au nord, autour de Ihore&way, MM. W. H»
Dykes et £d. Lee ont vu des sables ferrugineux et des grès quart-
(4) M. Aie. d'Orbigny(i>a/c'o/ir. /m/ir., yoI. I, p. 864) ayaitcon-
fonda cette espèce avec les A. venus tus et concinnus^ Phili., et il avait
été suivi eo cela par M. Morris; mais dans son Prodrome (voL.li,
p. 4 13-414) il a rétabli ces dernières et réuni à Y J . fisûcostatus
\A. Dcshaycsii qu'il en avait d'abord distingué. Les nombreux chan-
gements de ce genre que Ton trouve dans les diverses publications de
l'auteur rendent assez pénibles les recherches que Ton veut j faire
soi-même pour rétablir la synonymie des espèces.
(2) Nous avons cité le 6". Duvalii^ d'après M. Morris [Cat. ofbrU.
foss.f p. 4 78) ; mais la coquille que nous avons trouvée dans cette loca-
lité est plutôt le C. Emcrui. Nous y avons aussi rencontré une espèôe
inédite assez grande, qui rappelle le C. Astierianus, dOrb., mais
dont les tours croissent moins rapidement; les plis sont plus larges,
plus espacés et plus saillants; puis, avec les Ammonites venustus,
concinmis, margimitus, rotuia, etc. , une fort belle espèce voisine de
VA. AstieriafiuSf d'Orb.
^3) Piocccd. geol. Soc. oj Londun, vol. IV, p. 4 96.
}) Bogg, On thcivolds oj Lincolnshire iTransact. geol. Soc. oJ
Z^//</o//, vol. 111, p. 394, 4846).
ou DU GRÈS VEai liNFÈRlEUR. 63
zeQX sans fossiles, puis des calcaires et des grès plus ou moins fer-
rugineux de 2 à 3 mètres seulement d'épaisseur avec Exogyra
lœvigata^ E, sinuata , etc. Du sable vert et des grès quartzeux de
10 à 12 mètres d'épaisseur viennent ensuite ; mais les fossiles pa^
raîssent n'en avoir pas été déterminés avec exactitude , car on y
remarque des espèces jurassiques associées à des espèces tertiaires.
{Trockusmonilifer, Pecten cinctus, Trigonia clavellata^ Grypliœa
nana^ etc. ). Le tout repose sur Targile de Kimmeridge, le Port^
land stone manquant dans cette partie de l'Angleterre aussi bien
que le groupe wealdien.
Dans la falaise d'Hunstanton, à la pointe nord-ouest du Norfolk, Norfolk.
on voit au - dessous de la craie rouge un grès jaune de 3 à
k mètres d'épaisseur avec des concrétions et des zones d'oxyde de
fer bieuàtre (^coarstone du Norfolk, clinkers du Hampshire), des
cailloux de quartz et quelquefois des Siphonia, Au-dessous est un
poudingue de cailloux siliceux et de fragments de silex enveloppés
dans une pâte ferrugineuse brun foncé, traversée par des fentes
que tapissent du carbonate de cbaux. M. IVIurchison assigne à cette
assise h mètres d'épaisseur et M. Taylor 12. Ce dernier indique
encore plus bas 6 mètres d'un poudingue presque noir qu'on ne
découvre qu'à la marée basse.
En général, dans le Norfolk, le grès vert inférieur, quoique par-
tout distinct, est toujours peu épais comme les groupes qui le re-
couvrent. Vers le haut c'est un sable grossier, très ferrugineux, avec
une grande quantité de fer oxydulé titanifère. De nombreuses con-
crétions solides de grains siliceux, cimentés par la matière ferrugi-
neuse , y forment des bandes irrégulièrement ramifiées sous les-
quelles le sable devient plus fin et affecte diverses teintes de gris ,
de jaune ou de blanc. Les affleurements de ces assises arénacées
sont parallèles à ceux de la craie (1). Sur la route de Lynn à Snet-
tisbam et aux environs de Middleton , les exploitations de sable
mettent leurs caractères en évidence. Les fossiles y sont rares; ce-
pendant M. Fitton cite à Ingoldstborpe , dans des sables ferrugi-
neux agglutinés, des moules et des empreintes de Auricula incras-
uUa^ Mant , deux nouvelles Avicules, Corbula stnatula, Sow. , Mya
plicata^ id., Rostellaria calcarata, id,, Tutrùella gramdata, id.,
Venus faba, id., etc., coquilles que nous retrouverons souvent au
(4) H. Fitton , ioc cU.y p. 34 3, et pi. 40", fig. 25,
{}i\ GROUPE NÉOCOMIEN
sud de ce poiut, mais qui ne paraissent pas appartenir cxdudre-
ment à ce groupe. On n'obser\'e point encore ici de traces bien
prononcées des divers étages que nous trouverons dans le Kent ;
^ seulement il y a vers le bas des veines de terre à foulon comme dans
le Surrey et à "Woburn.
cunbridfMbire. Par suitc de dénudations très énergiques, des lambeaux isolés de
grès vert inférieur se voient fréquemment en avant de la ligne |;éoé-
rale des nffleuremertts crétacés , et , dans la partie occidentale du
Canibridgeshire, de puissants dépôts quaternaires masquent la jonc-
tion du gault et des sables qui reposent sur Pargilu de Rimmeridge,
Tétage de Poriland et le groupe wealdien manquant aussi comme au
nord. Leur aspect et leur épaisseur sont les mémos que dans le
Norfolk, et Ton u*y a point trouvé de fossiles. A Ely cependant il y
a de nombreux blocs concrétionnés qui rappellent le kentish ràg
du Kent, enveloppés dans un sable ferrugineux gfossier et dans un
r conglomérat avec oxyde de fer hydraté, semblable ï celui que nous
verrons dans la baie de Sbanklin (île de Wigbt). ta terre à foùbn
existe aussi non loin d'Ingoldsthorpe , et le sulfate de baryte, signalé
entre Roysion et Iluntingdon, ainsi que près de Goxton, est ana-
logue à celui de Pargilc de I^utfield (Surrey). M. Lunn (i) avait
déjà tracé les limites de ce groupe à travers le' Cânibridgeshire et
sa séparation bien tranchée d'avec le gault, sujet sur lequel M. Sedg-
wick (2) est revenu depuis , en faisant voir que tous les forages ar-
tésiens du pays avaient pénétré jusqu'à ces sables, après avoir tra*
versé les argiles bleues.
Be.ifora»Wre, Lorsqo'on s'avance vers le S., continue W. Fitton (3), le grès
Berkahire. ^ert inférieur se montre distinclemenl dans les parties basses du
sol , et il peut être particulièrement étudié vers le sommet des col-
lines entre Garsington et Shotover , au sud-ouest d'Oxford , puis
dans celles qui leur correspondent, de Lohg-Crcndon à Brill et de
Quainton à Whitchurch , au nord-ouest d'Aylesbut-y. 11 est moins
apparent vers Leigbton-Buzzard, mais il esc de nouveau bien carac-
térisé si l'on s'approche de Woburn (Bedfordshire). Il repose iitamé-
diatement sur l'argile de Kimmeridge à Little-Brick-Hill, où man*
quent toutes tes assises intermédiaires, depuis l'argile de Weald jus-
qu'aux sables de Poriland, soit quelles n'aient jamais existé, soit
4) Transact. geol. Soc. oj Lo/idort, vol. V, p. 4 14.
^2) Rep. 4 5^*» meel, brit. Assoc, at Cambridge, 4 845, p. 40.
[3 Loc.cit., p. 274, pi. 40^', fig. 4 4 et 4 0», fig. 4 8," 49, 4 8'.
ou DU GEÈS YKaT INFÉRIEUR. 65
qu'elles aient été détruites eo partie avant le dépôt des sables dans
tout le Bedfordsbire, le Gambridgeshire et le Norfolk.
La plos grande surface continue qu'occupe ce groupe est entre
Leighton et le pays à l'ouest de Wobourn, mais on ne peut pas
douter qu'il ne s'étendît sans interruption depuis son affleu-
remettl au-dessous du gault jusqu'à ses dernières traces dans les
coUioes précédentes. Ainsi, sur le grand chemin de Testworth à
IVheatley, une portion de ces sables reste comme un témoin isolé
de lenr extension, tandis qu'au sud-ouest du chemin, une grande
partie ayant été emportée, la surface du sol est formée par le cal-
caire de Portiand. Nous reviendrons plos loin sur les environs de
Farringdonf, dont les sables, depuis longtemps un sujet de doute, ont
été récemment étudiés avec beaucoup de soin.
Dans la coupe de la colline de Shotover des sables ferrugineux et
diversement colorés, passant parfois à des argiles et renfermant des
veines d'ocre jaune, constituent le sommet du plateau et sont rap-
port^ au grès vert par M. Fitton (1), tandis que M. H.-E. Slrick-
land serait disposé à y voir une dépendance du groupe weakiien,
de même que dans les sables sous-jacents qui recouvrent un grès
brun, très dur, avec Trigonies, représentant Télage de Portiand.
Dans une antre coupe faite à partir de la craie et passant par
Cbianor, Tbame et Long Crendon, jusqu'à Brill et MuswdUHill,
on rencontre beaucoup de carrières où les sables ferrugineux de la
partie supérieure sont séparés des pierres caillouteuses placées des-
sous par des lits minces d'argile foncée, suivant les irrégularités de
la masse qui les supporte, et en revêtent les cavités. Les buttes de
Brill et de Muswell-Hill sont aussi couronnées de sables très peu
épais reposant sur les dépôts wealdiens. Dans toute cette partie de
la bande sableuse, les fossiles sont rares et peu caractéristiques.
Le caractère principal du grès vert inférieur des environs de Folk- itmt.
stone est la netteté avec laquelle il se divise en trois étages, lesquels
existent probablement partout où ce groupe est bien développé
dans le sud-est de l'Angleterre; mais disons tout de suite que cette
division » proposée d'abord par M. Fitton (2) , s'est trouvée incom-
plète, one assise inférieure fort importante ayant été reconnue de-
puis. Le premier de ces étages, ou le plus élevé, est principalement
(O Loc, cit.^ p. 374, pi. 4 0», fig. 48, 4 8', d'après
M. H.-E. Strickland.
des notes de
(3) IHd,, p. 445; cartes, pi. 7 et 9; coupes, pi. 8 et 40\ fig. 6.
lY. 5
M GSOTPI KiOCMflK^
conport de nUe bboc, jaone OQ kmt^utm^vitcàaco^ctéÊkmÊ
de akàîre et de ciiert, affircUDt «Mnreot une iiuuK ttalificatioa ;
'à OMflftiie one uiHace pUse, qoclqiiefob irrégelièRneot oadalée,
kordaot la dépresnoB ioroiée pir le guilt et remarqaible par aié-^
tMuuÊt et sa Hérililé. Le lecood, dans lequel donne fai matière
feue, retient les cnii« renferme peu de roches solides et occnpe
nne snrCaee marécageuse , piaoèe entre le précédent cl le sntani.
fie iiuiiiênif, an contraire» contient beanconp de matière calcaire» et
c|nek(oes bancs en particolier, désignés sons le nom de kmiiskrag^
forment nne crête élet ée à son afflenrement le long de la fallée de
WeakL
i/étage sopérienr, dont la pnissanoe est d'enriron 18 métras» fient
affleurer sar la côte à Fooest de la baie d'East Ware» ctcontiniie de
se relefer pour iorroer les falaites jusqu'au delà de SandgaiP*
A l'endroit où le sable sort dedessons le gault , il est soufent met-
Me, blanc, ou jaunâtre, et sur beaucoup de points, au contact même,
on remarque des concrétions py riteuses de 0",15 à 0"^ 30 d'épais*
senr, eufeloppant des fragments de bois de cooifères silicifiés, d'un
bruo foncé. Ces falaises de Folkstone à Sandgate sont en général
composées de saMe et de conglomérats plus ou moins solides. Les
bancs rarient dans leur texture et leur composition, depuis l'état de
sable pulférulent jusqu'à celui de calcaire très dur ou de chert afec
des teintes variées de gris et de brun. Ces derniers passent à la cal-
cédoine qui remplit aussi des cavités.
f/cs conglomérats renferment des grains de quarts de diverses
grosseurs et de teintes variées, qui deviennent quelquefois calcédo-
nieux, de petits fragments roulés de jaspe rouge ou verdâtre, et
d'autres, parfois beaucoup plus grands, de schiste siliceux gris,
uoir ou brun foncé, très compacte, enfin des fragments souvent
anguleux ou peu arrondis de quartz grenu , schisteux , ou de grès
micacé, gris de fumée ou verdâtre. Près d'Ashford , des fragments
d'hématitn brune se montrent à la partie supérieure de l'étage. De
petits nodules d'une substance brun foncé, spongieux en dehors, à
.surface irrégulière et enveloppés dans le sable, présentent, dans leur
cassure, Taspect du phosphate de chaux , que nous avons vu disse-
lAIné dans le gault et le grès vert supérieur.
Les roches solides, qui forment des bancs plus réguliers , out un
aspect très variable aussi ; quelquefois elles sont grenues ou spa-
ihiques, passant au calcaire compacte, on bien c'est un conglomé-
rat posant, dur, degrains de quarts avec très peu de riment calcaire,
ou DV GRÈS VERT UIFiRIBUR. 67
nuls teileinent eristalliD que la cassure est miroitaute, malgré la pré»
sence des petits caHIoux. Toutes les variétés renferment des grains
terts. Les cberts sont souvent gris foncé, semblables aux silex de
la craie, et l'on observe un passage graduel du sable meuble, puis
igglatiné à un silex pur où les grains de sable sont indiscernables
En passant à la calcédoine, la matière siliceuse est blanche , trans*
locMe et ressemble à de la porcelaine. Le long de la route, entre
Foikstone et Sandgate, on peut voir ces cberts disposés obliquement
par rapport à la stratification.
Le second étage du groupe se montre aussi sur la côte à l'ouest
de Foikstone, immédiatement sous Féglise, où des sources marquent
son afflemremeot. Il est parfaitement concordant avec celui qui ie
reoootre, et il forme le milieu de la falaise au-dessus et au delà
de Sandgate, puis il s'amincit et disparaît dans la colline à l'ouest
de Naîl-Down. Sa puissance varie de 20 à 30 mètres ; les grains
verts y dominent et par places les pyrites. Le sol qu'il forme est
humide et donne lieu à des marais qui marquent sa limite et le
Ibnt distiller facilement du premier étage; sa présence occasionne
SDQTeDt des éboulements des parties supérieures, comme entre
Folkslone et Sandgate, où les assises se trouvent masquées. Vers le
bas* on y trouve des fossiles, et vers le milieu des collines on re--
marque, aunlessus de ce dernier village , des cordons de nodules
ferrugineux avec des corps organisés, comme ceux de Shanklin-
Chine (tie de Wight) et de Parbam-Park (Sussex orientai }• Ces
asaÎBes sont en outre caractérisées par la grande variété de leurs
teintes et leur degré de dureté. \ la partie inférieure est une sorte
de bouc sableuse, vert foncé, qui parait résulter d'un mélange d'ar-
gile et de grains verts avec des fragments décomposés de bois de
conifères pétrifiés près de Seabrook.
Le troisième étage vient affleurer au-dessus du niveau de la
mer, à moitié chemin de Foikstone à Sandgate, et la plate-forme qm
se prolonge jusqu'à ce dernier point est due à la résistance que
ses couches solides opposent à l'action destructive de la mer. De-
puis Hyte les assises constituent la falaise jusqu'à Âldington-Gorner,
d*où elles se dirigent vers le N.-O. dans l'intérieur du pays, sui-
vant la dépression de l'argile de l^eald, où une barrière rocheuse
marque la limite du groupe. L'obliquité de la côte, par rapport à
la direction des ix)ches, rend l'inclinaison de cellen-cl moindre en
apparence qu'elle ne l'est réellement , et lorsque l'escarpement ,
romm entr^ Hyie et Aldinglon, Psl parallMo h. la dîreriîon, les
conches semblent être horizontales. Les relations de cet éta^e aToc
les précédents s'observent très bien entre Seabrook et Sahwood ,
particulièrement sur le chemin qui de Dibgate conduit à Sinefarm
et de là à Hyte. En général, le relèvement des diverses assises da
grès vert inférieur concorde avec celui de la craie, et le plonge-
nient est au N.-Ë. sous un angle assez faible; mais les bancs so-
lides, découverts à marée basse sur la plage de Sandgate, plongent
au contraire au N.-O. sous un angle d'environ 40'', indiquant en
cet endroit une dislocation pariiculière. D'autres dérangements
analogues se voient encore aux environs.
Ce troisième étage contient généralement plus de calcaire que les
autres, et souvent la rocire, qui présente une cassure brillante, est
presque dépourvue de quartz et de grains verts. Les concrétions
sont ordinairement traversées par des veines contemporaines de
calcaire spathique, perpendiculaires au plan de la surface et se cou-
pant entre elles, de manière à diviser la masse en fragments presque
rhomboîdaux. Quelquefois , comme dans les septaria , ces veines
s'épaississent au milieu des bancs, étant plus minces vers le haut et
vers le bas. Les bancs inférieurs sont exploités dans des carrières
étendues, pour les constructions et pour la confection de la chaux.
Ce ne sont d'ailleurs, à proprement parler, que de grands rognons
aplatis, souvent bleuâtres à l'intérieur et bruns au dehors.
Dans une note sur les environs de Hyte, M. F.-W. Simms (1),
après avoir mentionné les résultats de forages exécutés à travers le
grès vert supérieur, le gaull et le grès vert inférieur, a fait connaître,
au-dessous des bancs exploités dont nous venons de parler, une
assise d'argile de 15 mètres d'épaisseur, qui les sépare de la pre-
mière couche de l'argile v^ealdienne caractérisée par ses coquilles
lacustres ordinaires. A la jonction des deux groupes, ou séparant
les deux assises argileuses, est un lit de sable très mince. Une coupe
faite au nord de la ville a présenté les épaisseurs suivantes :
Cauh î . 38ni»S8
t«rét«g« 91m,59\
«• — 4«ni,l3 i
Grèi Ter! 9 ( Sab
\ Sabl<
4* — Aigile fohicusc verdûtri? cl argile k fou-
luti, av«c drs haurs tolidec «>uhordon<
nei *:;m,08
•••••• «lO"',!» î
v... .«=.«. . ».hl« du ciel des carrières. . . . 90in,S9\ à
iitTérieiir. ^ r> — < Huuca exploilf^s (keiilish rag^. . 14» .Gl }ô9«,84 fja- -•
ble et bàhcs solides. ..... 4in.S4) >tx.>in.7i
ÊpaÎMcur totale îles deux groupes sur ce point ISSm^f ft
(4) Proceed, geot. Soc, nj Lomhn , vol. IV, p. Î60. 4 844. —
OV DU GRÈS VERT INFÉRIEtn. 69
Les fossiles des bancs exploités dans les carrières soûl les mêmes
que ceux des lits supérieurs, et ceux de Pargiie, qui constitue pour
nous on quatrième étage, représentent les fossiles que nous verrons
dans nie de Wight occuper la même position immédiatement au-
dessus de l'argile wealdienne. Ces fossiles étaient distribués, de haut
en bas, de la manière suivante :
Hètrtfs.
De 0 à 7,76. PUcatula, Pecten oblif/ims, Sow., Photadoinya,
nov. sp.? Arca RauUni^ d*Orb., Terebratula,
Pleurotomaria gigantea , Sow,
9,43 à 10,34. Plicatula^ Arca Raulini^ Pholadomya acuti^
snlcata^ Desb.? Pcrna Mulleti^ Leym.
H, 25 à 4 4.86. Corbula, Pinna, Mytilus,
14,86 à 46. Corbula^ LimCy Nucula, Pinnaf Teredo, Cx'»
pricardia^ Venus? Ammonites Deshayesii^
Leym.?
Au-dessous vient l'argile de Weald avec Cyclas, de petites Huttres
etdesPaludines.
M. Hills avait précédemment trouvé près de Court al Street, dans
une argile sableuse bleue, sous les l)ancs de pierre exploités, une
grande Huître, ou Hinnites, semblable à une espèce de l'île de
Wight, et associée à la Pholadomya acuti-sulcata^ Desb.
Les environs de Hyte ont fourni un très grand nombre de fos-
siles; mais l'étage des argiles inférieures n'étant pas alors connu, et
la détermination des espèces n'étant pas toujours très rigoureuse, à
cause de l'état des échantillons, il en résulte que sur plus de 100 qui
sont citées par M. Fltton, il n'y en a qu'un petit nombre qui, propres
\ ce groupe, aient été signalées sur d'autres points, telles que Am-
monites furcatus ^ Sow., Scapkiies gigas, id., S. Hillisiit id.,
Vermetus polygonalis, id., Astarte obovata^ id., Gryphœa sinuata^
id., Irigonia spinosa, Park., T, alœformis, id., lerebratula sella.
Soir., T, prœlonga, id. in Fîtt., 1\ tamarindus, id., T. faba, id.,
Spatangus retusus, Lam.,etc. D'autres espèces se représenteraient
dans les groupes précédents, telles que Ammonites monilis, Sow.,
A. nvdfieldiensis, id., Nautilus elegans, id., Exogyra lœvigata,
id., Lima semi'Sulcata, Desb., Plagiostoma elongatum, Mant.,
Voyez aussi : On the junction , etc. Sur la jonction du grès vert in-
férieur et de l'argile de Weald , dans la tranchée de Teston , près
Maidstone, /V/., ib., p. 406. Les argiles inférieures sont ici semblables
à celles de Hyte et d'Âtherfield (île de Wight).
le GftOUPC RIOOOHIM
CweuUcsa glatrû^Sow,^ Panopœn plicata^ îdL, Diâcmdem
Im^ A|^ Eofio, il T en a qoi sonbleDt appartenir qclniifcmfntà
cette localité: Hamite* nctionu^ Soir., Xautilm plicùhis^ id.,
Terebraitda amvexa^ id., T. elegans, id^ Linguia ooêlis, id.»
Pema alœfurmU^ id. , Uodiola lineaia^ id., Trt^eniaiMdoMt îd..
Cucullœa coUellata^ id., Isocardia nmilis^ id. (1).
Si, nous éloignant de b côte, nous saÎYons ^ TO. les affleure»
ments des diters étages dn grès f ert inférieur, le long de la pente
septentrionale de la vallée de Weald, noos les retroof eroos arec les
mêmes caractères, quoique ï partir de Maidstone la matière calcaire
y semble diminuer. Dans les carrières de Bonghton, au sud de cette
Tille, les relations géologiques sont comme ^ Hyte. C'est de cette
localité que proviennent les pierres empbyées dans la eonaUMCtion
de Tabbaye de Westminster. C'est une f ariété du kentisk rag de
Hyte, en lits presque continus, alternant avec des roches tendres,
sabletises {kassock). et passant quelquefois au cbert. à RockbaH,
près de Blaidstone , des débris d'Iguanodon ont été troofés par
M. Beosted (2) dans ces mêmes baocs de keniish rag^ an milieu des
coquilles marines propres à cet étage.
Les groupes compris entre la craie et l'argile de Weald occupent
des surfaces dont l'étendue est extrêmement variable, ce qui pro^
vient de ce que les dénodations, à l'entrée des gorges par lesquelles
les cours d'eau sortent de la vallée principale, ont été plus grandes,
et surtout de la différence du relèvement des couches sur divers
points, aussi bien que des variations proportionnelles de la hau-
teur qu'atteignent les sables. Dans Tétage supérieur du groupe qui
noos occupe, entre Seven-Oaks et Godstone. on peut observer un
bombement des couches dirigé O. 10<> S. à E. 10* N., et parallèle
au bombement central des sables d'Hastings. Les couches relevées
sont les sables jaunâtres, ferrugineux avec des bancs de pierre
bleuâtre comme ceux des carrières de Boughton, etc. Cette ligne de
soulèvement est interrompue de distance en distance par des par-
(4 ) Voyez aussi R. 0 wen , Description of some remains , etc.
Description de quelques débris de gigantesques sauriens crocodilieus,
probablement marins, du grès vert inférieur de Hyte, et de quelques
dents provenant du môme groupe à Maidstone, qui peuvent être rap-
portées au genre Polyptychodon (Procced, geol. Soc. of London,
vol. ni, p. 449).
(î) Mdinb. philos. Journ,, vol. XVII, p. 200. 1834. — G. Man-
tell (j4nn. des se, nat,, 2* sér., vol. Il, p. 63, juin 1834).
ou DU uaÈS V£RT IKlfSHlEUH. 71
tics plus basses, does sans doute à des tissures leinplies |)osléneure-
ment I^s couches de la peuic sud plongent do /i5" de ce côté.
M. Fitlon (p. 135) pense que beaucoup de soulèvements semblables
dotTent exister dans la partie occupée par le grès vert inférieiir.
Un prolongement de la ligne précédente paraît exister à l'ouest de
Brasted^Place, et la chaîne de Hog's Back elle-même, k l'ouest de
GoiUibrd (Sorrey), qui est presque continue, soit encore la méoie
direction.
.. ^'éléf ation rapide des couches dans beaucoup de ces bombements
et le retour brusque du sol à son inclinaison première on normale
nQ[diqoent l'action d'une force qui, si elle a été directe, doit avoir
agi trèa près de la surface, et par conséquent pourrait être attribuée
à Teipaamn de gaz ou à l'impulsion de substances minérales à l'état
fluide. L'espace qui sépare les collines de craie du nord et du sud
de la Tallée de Weald ne parait pas eu eOet avoir été élevé par un
simple bombement central, mais il semble avoir été brisé en divers
endroita, de telle sorte que de grandes portions furent poussées en
dehon ou inclinées sous forme de petites chaînes, par une pression
latérale, comme lorsqu'une nappe est plissée sur une table.
Aux environs de Godstone (1 ), le grès vert inférieur oiïre encore sarrey.
ane tendance à se diviser en plusieurs étages. Des marais et les ca-
factèresde la végétation y indiquent aussi Taflleurement de la seconde
de cês divisions. Les assises solides de la base se relèvent dans les
fscarpements de Tilburstow-Hill, presque de niveau avec les collines
de craie, elles bancs les plus élevés plongent an N. sous un angle de
près de 65*. Au sud de ftierstbain le même groupe est bien caracté-
risé s les sables ferrugineux forment un pli de terrain au delà duquel
une faible dépression est occupée par les sables endurcis, vert foncé,
du deuxième étage (2). La terre à foulou est exploitée de tout temps
dans cette partie du Snrrey , mais aujourd'hui l'exploitation est
bornée au voisinage de Nutfield. Les couches argileuses se montrent
vers le haut du troisième étage et occupent une bande qui de l'est
de cette ville s'étend presque jusqu'à Rcdstonc-Hiil , à l'ouest de
Copyhold-Farm. Leur épaisseur varie de 2'",50 à 5 mètres, suivant
le point où les exploitations sont ouvertes.
De Aeigate à l'origine de la vallée de Weald le grès vert inférieiir
n'est pas continu , mais il forme trois bandes limitées au sud par
«rr
(\) H. Fitton, ior. ^/^, p. 4 37, pi. 10», fig. 2, et pi. 7.
(2) iil.^ib,, p. t40,pl.,7^tpl. tO", fig.3.
72 • GROCPE NÉOCOMlEir
des escarpement» presque eu ligue droite, s'avançani saccesuTemeal
au delà de la ligue étroite, et comparativemeut régulière, des escar-
pements situés à VE. Les brisures qui séparent ces portions du
groupe sont en rapport avec les gorges de la Mole et de laWey, et
elles prouvent que celles-ci sont dues à des fentes transverses. Entre
Leith-Hili et Guildfort le grès vert inférieur atteint une altitude de
303*,589 à l'endroit où est placée la tour. Près de cette dernière ville
le relèvement des couches est tellement rapide, que la chapelle de
Marthe se trouve au niveau de la craie et même la domine, quoiqu'à
moins d'un mille de distance les strates soient horiiontaux.
Au sud et à l'ouest de Guildfort, et de ce point à Hindbead» le
groupe occupe une des plus grandes surfaces où l'on poisse l'étu-
dier en Angleterre , et la coupe des collines entre le nord-ouest de
Farnham et la vallée (1) montre la série complète des couches, de-
puis les sables tertiaires de Bagshot jusqu'à l'argile v^ealdienne. Le
grès vert inférieur participe au mouvement qui a relevé la craie et
les autres étages le long de la crête de Hog's Back. Sa puissance
dans cette partie de la vallée est à peu près celle que nous lui avons
vue sur la côte, et elle est de 100 à 120 mètres, quoique d'après
la surface qu'il occupe on soit porté à lui en attribuer une beaucoup
plus gi*ande , si l'on ne tenait pas compte des dérangements et des
inflexions des couches. La structure des roches, leur teinte et leur
composition ne permettent pas de douter qu'ici encore existent les
trois premiers étages de l'est , mais leurs limites n'y sont point tra-
cées avec la même précision , car les bancs solides de la côte sont
remplacés dans l'étage supérieur par des concrétions de conglomé-
rats grossiers appelés bargate stone , et dans l'inférieur par des
cherts et des grès endurcis comme ceux de Leith et de Tilborstow-
Uills. Cette rareté de la matière calcaire est la principale différence
que l'on observe entre les extrémités est et ouest de ce groupe.
Les hauteurs qui entourent Godalming montrent de bonnes
coupes des couches qui appartiennent sans doute à sa base , et la
crête de Hindhead, où elles présentent une flexion notable, offre des
bancs sableux avec des concrétions et des lits presque continus de
cherts passant à des calcédoines jaunes et brunes. Le sol de tout ce
pays est entièrement sableux ; son aspect est aride; il est dépourvu
de bois et recouvert par places de fougères et de bruyères. Il sem-
ble, dit M. Fitton, qu'il vienne d'être mis récemment à sec, et sa dis-
(4) H. Fitton, (oe. cit., pi. 10", fig. 4.
oc DL' GRÈS VBRT INFÊRIKCR. 75
porition es^tout à fait celle que l'on attribuerait à des eaux animées
d*oo mouvement rapide. La colline de Blackdown, à U milles au sud
de Hindhead, n'est qu*uu épais promontoire de sable reposant avec
une très faible inclinaison sur Targile de Weald. Tous les ravins
profonds qui séparent les collines à Touest et au nord-ouest de celle-
ci* vers Lynchmere et Hasiemere, ne montrent de sable que vers
leur origine, Targile s'élevant au moins à 180 mètres au-dessus de
ta mer. Ces Blackdowns forment le promontoire nord-est de ce
qae l'on peut appeler la vallée centrale de dénudaiiou , et dont le
côté opposé est aussi un escarpement de grès vert inférieur s'éten-
dant de Harting-Gombe à Bexlcy-Hill.
M. R.-A.-C. Austen (1), en décrivant les environs de Guildford,
a proposé une division du grès vert inférieur un peu différente de
celle de AI. Fitton. 11 y établit trois étages, comme il suit : 1<* grès
et sables ferrugineux supérieurs ; 2*" grès et sables moyens renfer-
mant les bancs de bm^gate et de kentish rag ; 3** étage argileux. Le
premier correspond évidemment à celui de M. Fitton, mais le se-
cond comprend les numéros 2 et 3 de ce dernier savant. L'auteur
y^nale des coquilles bivalves brisées, beaucoup de petits poly-
iners, des piquants d'échinodermes, le Nautilus radiatus^ Sow.,
Y Ammonites nutfieldiensis, id., des Alyes encore en place, etc.
Enfin, sa troisième division argileuse est celle que M. Simms a dé-
crite l'année suivante aux environs de H y le, dans la tranchée de
Teslon, et qui forme, pour nous, le quatrième étage ou étage Infé-
rieur du groupe. Il repose directement sur l'argile wealdicnnc dans
k vallée de Pease , au sud de Guildford, et comprend des glaises
jaunes et brunes. Près du ruisseau East-Sbalford, il sort de dessous
le troisième étage. Dans les briqueteries d'Artiugton , on y trouve
des concrétions noduleuses» calcarifères, très dures, remplies de
fossiles. A Parkhath près d'Hascomb, ces glaises se montrent éga-
lement Pour mieux faire ressortir le parallélisme de celte assise
argileuse avec les calcaires néocomiens de la Champagne et de
la Bonrgogne, 51. Austen y indique les espèces suivantes :
Pholadomya neocomie/isis, Leym., P. Pret>osti\ Desh. , P. r/ioni"
boiditlis, Leym., P, soie/ioidcsy Desb., Coihula jmnctum^ Phill.,
Mtarte Beaumotiti, Leym., //. substrinta^ id., À, transvcrsa^ là.j
Thetis minor, Sow., Cardium /iilla/ium, id., C, subhiUanum^
(1) On the geningY, etc., sur la géologie du sud-est du Surrey
{Proceed, geoi. Suc, ofLondon, vol, IV, p. 167, 5 avril <843).
7& GftOCPK KtOCOlIlE!!
Layiii., Cuadlœa Raidini, id., Modiola Jrchiaci^ id,, JiJwiceoiatay
Sow.y Trigonia Fittoni y Desh., T, palmnta^ Desh., 7*. scabra,
hàm. (h). Pinn a tulcifero, Leym., Penia Aluiici/jid.^ Gervillia alœ-
JormiSy d'Orb. , G. anceps^ Desh., Lima elegans, Leym., Pecttn in-
terstriatus, id., Hinnites Lcrmerieiy Desh., ExogjTa sinuata^ Tar.
Sow.y E, subsinttatajLejm.j Ostrea Lrfrmeriri,De»h., Terehratuia
biplicaia^ Sow., T. eUgaifS, Sow., T. seUa, id., Jmricuia incras'-
$ata^ Mao t., TuniuUa Dupiniana, d'Orb., T. lœngaiay Layi»., Aiem-
tilus pscudo-elegansy d'Orb.
Près de Red-Hill, la tranchée da chemin de fer de l>oaTrea a
aussi mis à découvert cet étage infériem*.
HftMpiiiir* Dans l'est du Hamoshire, des accumulations de silex brisés de la
et craie s'étendent à la surface du grès vert inférieur, de Petersfield à
Midhurst, à Sheet-Hili et sur d'autres points. Dans la première de
ces localités qui se trouve à trois milles de la craie, ces détritus
couvrent une surface inhale de sable qui parait avoir éprouvé une
action dénudante semblable à celle de la craie elle-même. I^ sable
offre des cavités irr^lières, quelquefois presque tubulaires, rem-
plies de silex en petits fragments et d'un jaune de rouille. On les
trouve également sur les collines de sable blanc, près de Steadham
et Trotton, 6 à 7 milles à l'est de Petersfield. Ce point est situé à
3 milles de la craie en place, et à 9 ou 10 milles à l'est de celui où
se réunissent les escarpements de la craie. La présence de ces silex
au-dessus du grès vert inférieur a déjà été constatée sur la bancje sep'
tentrionale, de sorte qu'on |)eutla regarder conunc uu fait général,
quoique d'après M. Murchison (2) elle ne paraisse pas avoir été
observée au delà, sur la formation wealdienue proprement dite.
Aux environs de Pulborough , les trois premières divisions du
grès vert inférieur sont aussi distinctes qu'autour de Petworth (3).
Ce pays a été le théâtre de soulèvements et de dérangements
semblables à ceux dont nous avons parlé dans le Kent occidental ,
mais ils sont ici plus compliqués et plus étendus. M. Martin, qui les
a décrits dans son premier travail {l\) , s'en est encore occupé
depuis (5). Â l'ouest de Hardwood's Green, près de Pulborough,
\\ On peut douter de la présence de cette espèce dans cet étage.
H\ Transact.geol, Soc. nf London, 2*sér., vol. II.
\^\ H. Filton, loc. cit., p. 155 et pi. 10», f. 5 et 10»^, f. 2.
(4) Mcmoir nj a part oj western Sussex , etc.; in-4**. Londres,
1828. — Philos, maga^., fév. 1829.
(5) Procvtii. geoi. Sot-, oj Londnti, vol. Ul, p. 349. 1 849.
ou DU GRÈS VIRT INFÀRIEUR. 75
M* Fitfon signale les seuls exemples qu'il connaisse d'une inter-
mption sensible entre le dépôt de l'argile de Weald et les premiers
bancs do grès vert inférieur qui la recouvrent. La surface de Tar-
gile y présente, en effet , des ca? ités irrégulières, remplies par le
ubk vert avec ses fossiles caractéristiques , tandis que l'argile kn-
médiatement an-dessous est pétrie de Ctfpris.
lêê fossiles du grès vert inférieur de cette partie occidentale de
la fallée de Weald sont nombreux aux environs de Parham et de
Polboroagh ; ce sont particulièrement :
Vermicularia concava^ Sow. , Panopœa plicata^ id., Mya mandi-
ittlojxà.t Corbuta gigantea, id., C, striatuia^ id., TelUna œqualiSf
id., 7". inœqualis^ id.. Venus faba^ id., V, ovalis^ id., V. parvoy id.,
OfprinaangHlata^ Flem., Thetis major, Soyff.^ T. minor, id., Cucul»
lœa decttssata, Park. , C. glabra, id. y Nitcuia impressa, Sow., N, anti'
auata^ id., Trigoniaalœjormis^ Park., T, dedalœa^ id., 71 spinosa^
id., Modiola œqualis^ Sow., M, bipartita, id., iK/. imbricata^ id.,
Jf. helloy id., GerçUlia acuta, id., G, aviculoides^ id.. G, solenoides^
Difr.y Inoceramtis gryphœoidesy id., Pi/tna tetragonoj Sow,, Perte/i
MiquuSy id., P, orbicularh ^ id., P. quodncostatus, id., Lima
semisuleata^ Desh. (4), Terebratula iata, Sow., T» opota,^ ïd,,
T. nutiformis, id., T, cîepressa^ id., Turbo rotundaius, id., Turri-
telia granuiaiOf id., Ammonites dentatus, id., et des crustacés.
 Stopbam Brickyard un lit d'argile à la base des sables infé-
rieurs a présenté la Pholadomya actUi-sulcatay Desh. , Panopœa
pftcfltfâ, Sow., Arca Itaultni {Cucullœa, id., Leym.), Ostreacari-
nota, liSm., Plewrotomaria gigantea, Sow., Nautilus radiatust
id. , etc. Ce lit paraît appartenir au quatrième étage que nous avons
signalé dans le Kent et le Surrey (2) .
Bnfin, au pied du versant septentrional des South downs, le grès
>ert inférieur se montre d'une manière continue, quoique sur une
moindre surface, jusqu'à Pevensey, où il forme la plage basse qui
s'étend entre cette ville et la pointe de Langney. Les caractères des
roches et surtout l'inclinaison beaucoup plus faible ne permettent
\KAxiX ici un développement de falaises comparables à celles du côté
opposé de la vallée entre Hyte et Folkstone.
(1) Cette espèce et la précédente, ainsi que plusieurs autres de
cette liste, n*ont peut-être pas été déterminées avec une exactitude
«nlfisaiite ?
{%) H. Fitton, Prvccrd. geoi. Soc. of Lnndon, vol. IV, p. ÎOI.
4843.
76 GROUPE r^ÈOCOMIEN
lie Le grès verl inférieur (ferruginous $and^ Webster, Shanklin
wi^ht. sand, FiUon, iron sand {pro parte, Gonybeare et Phillips) occupe
une grande partie de la surface méridionale de Tîle de lYight, et
partout est concordant avec la craie. Une chaîne de collines sableu-
ses, en couches très inclinées, parallèle à celle de la craie, traverse
rile de !'£. à l'O. , depuis la côte, au sud de Bembridge down jas-«
qu*au pied d'Afton down. Les sables forment, au midi de ce relève-
ment, le sol bas de l'île de JVlotlestone à la côte, eu passant par
Brixton, Shorwell, Kingston, Godshill et Newchurcb. Sur une
grande partie de la côte méridionale, au-dessous d'Under cliff» ils
sont plus bas que le niveau de la mer ou masqués par les débris de
la falaise; mais lorsqu'ils se relèvent à l'O., depuis Rocken end, et
à l'est de Bouchurch-Cove, ils présentent les coupes le mieux dë«
veloppées.
M. Fit ton n'avait pas reconnu d'abord, dans cette lie, les troi$
divisions établies par lui dans le Kent, le Surrey et le Sossex , mais
il a pu les y tracer depuis (1). Une suite de hauteurs sableuses qui
s'étendent de Kingston à Walpen représenterait l'affleurement du
premier étage, de même que les hauteurs placées au sud de Ghale,
tandis que les assises de teinte plus foncée de Shanklin et BlacE-gang
Chine peuvent représenter le second. Les couches les plus redressées
de Red cliff, dans la baie de Sandowu, montrent des dépôts boueux
verts qui correspondent également à ce niveau. Enfin une assise, au
pied des falaises d'Atherfield d'un côté , et de Shanklin de l'autre,
remplie de fossiles et surtout de Gryphœa sinuata, est probablement
un équivalent du troisième étage de Hyte. La puissance totale du
groupe serait de 90 mètres.
Aucune trace de dérangement ni môme d'une interruption pro-
prement dite , pas plus qu'un changement notable dans les carac-
tères des sédiments, ne se manifeste entre les dernières couches de
l'argile de Weald et les premières des sables inférieurs, telles que
M. Fitton les connaissait alors, et elles ne peuvent être distinguées
les unes des autres que par la différence complète des fossiles. Des
bancs concordants de quelques pieds d'épaisseur séparent les bancs
remplis de Cypris et de Paludines des assises les plus basses, où
abondent les Trigonies, les Gervillies, la Gryphœa sinuaia, etc.,
représentant les parties solides de la côte d'Uyte. Celles-ci sont sé-
parées à leur tour des sables ferrugineux du sommet par une masse
(1) Lor. cit., p. 4 84, pi. 10*, f. 7.
ou DU GRES VBRT INFKAIEL'H. 77
d*argile sableuse molle, de teinte fonciie, parallèle an second étage
da Kent.
Depuis la publication du grand travail auquel nous avons em-
prunléce qui précède, le groupe inférieur de la formation cré-
tacée de l'île de "Wigbt a été le sujet de beaucoup d'autres ob*
servations que nous reproduirons également. M. Fitton, peu
satisfait de ses premières recherches , les a poursuivies avec un
nouveau zèle, et a, dans plusieurs communications (1), apporté des
faits impcurtants pour compléter ceux que nous venons de rappeler.
Ces communications, dans ce qu'elles ont d'essentiel, ont été re-
produites devant la Société géologique de France (2) et accompa-
gnées de coupes qui eu facilitent beaucoup rintellîgence ; aussi
est-ce de ce dernier travail que nous allons rendre compte.
Par suite de circonstances favorables, l'auteur put observer,
en 18AS, dans les falaises d'Atherfield, la ligue de contact des ar-
giles wealdiennes et du sable vert inférieur. L'assise la plus élevée
do groupe wealdien est une argile schisteuse, d'un noir bleuâtre,
renfermant des Gyclades, de petites Paludines et des Gérites, puis,
UD peu plus bas, une immense quantité de Gypris. Au contact des
devz groupes , il y a des fragments de l'argile bleuâtre entourés
de sable gris bleuâtre, auquel succède le sable pur. Ainsi que nous
Tenons de le dire, on ne remarque aucune perturbation et les cou-
ches sont parfaitement continues. Au sable précédent succède un
saUe argileux verdâtre avec du gravier quarizeux et des fragments
d*os de poissons d'eau douce. Au-dessus de ce lit, qui a de O'^yO/i
à0"*,20 seulement d'épaisseur, commence le sédiment exclusivement
marin, de telle sorte que l'on peut détacher des blocs de 0°*,20 h
0"*,60 d'épaisseur contenant, dans le bas, des fossiles d'eau douce
du groupe wealdien et, dans le haut, des fossiles marins du quatrième
groupe de la craie.
Aux trois étages que M. Fitton avait déjà établis, il a senti la
nécessité d'en ajouter ici un quatrième à la base pour l'assise argi-
leuse qo'ilavait méconnue d'abord, et dont nous avons parlé, dans le
(4) Observations^ etc. Observations sur une partie de la coupe du
sable vert inférieur à Àtherfield, sur la côte de File de W\^\ii[Proceed.
geoi. Soc, ofLondon^ vol. iV, p. 198, 24 mai i843). — Comparative
remarks, etc. Remarques comparatives sur le sable inférieur du
Kent et de nie deWight (/^.,p. 208, 7juin 1843);— /A/r/., p. 396,
«•r mai 4844).
(5) Bnll,, 2* lier., vol. I, p. 438, 20 mai 4 844, pi. 9.
7S GiOUPI NBOOOmKN
Kent, le Surrey et le Sussex. Dans la coupe dont nous nous oecd-
pons ici, cet éuge inférieur, désigné par la lettre A, se compose de
trois couches d'une épaisseur totale de i9*,&8. La plus basse, de
.i"'i52 d'épaisseur et qui est divisée en deux bancs, est une marné
Ueue f erd&tre on grise, dure, facilement désagrégée par les eaàt k
sa base, mais restant intacte vers le haut Les fossiles nombreux
qn'on y a déoou ver u, déterminés par M . £d. Forbes, sont les suivants :
Spatangus retusuSf LeittL , (ToxmUr complanatus^ Ag.,) Mjm
plicaia [Pholadomya Prevosti, Desh.), Lucina imbricataria, Leym.,
Corbis [Sphœra) corrttgata, d'Orb., Astarte obovata (J. Beaumont^
Leym.), Cardium Comuelianum^ d'Orb., Arca securis, Arca (C5»-
euilœa) Ratdini, Leym., A. exaltata, Nils., {CucuHœa Gabrietis^
Leym.), A, (Cuculiœa) glabra^ d'Orb., Trigonia dœdalea, Phrit;,
T. alœformisj id., T, caudata^ Ag., { T, scabiOy auct. mngl.),
T, harpa, Desh., T. spinosa, d'Orb., {T. ornata, Sow.), Ger?ilfia
ancepSf Desh., Modiola œqualis,SoYf,^Piitna Robinaidma^ d'Orb.,
Mytilus laneeoiattis, Sow., Perna Mulleti, Desh., Pecten obliquus^
Sow., (interstriatus, Leym.), P. orbicularis, SoW.. P, quinquêcos-
tatus^ id., Hinnites Leymerieij Desh., Piicaiula pectinoédes^ SoW.|
Grxphœa sinuata^ Sow., Ostrea Leymerieij Desh., O. carinaim^
Lam., Terebratida sella^ Sow., Naulilus radiatus , id., {pstndiH
elegansj d'Orb.), Ammonites,
La troisième couche, de 10 k 12 mètres d'épaisseur, est une ar-
gile ou une espèce de terre à foulon avec Ammonites, Gryphœa it-
nuata^ Pinna fiobinaldina, Ostrea Leymerieij et, vers le haut, un
grand nombre d*Astacus veciianus. Au-dessus viennent des sables
quelquefois consolidés, avec les fossiles ci-après :
Spatangus retusus, Lam., (Toxaster complanatus, Àg-)> ^^^^tit
illimataf Leym., A, numismalis^ d'Orb., TeUina angulata^Lejm*^
Thetis minor, Sow., Cardium Cornuelianum ^ d'Orb., Nucula sim^
piext Desh., Modiola œqualis {Archiaci, Leym.), Mytilus lanceola^
tus y Sow., Pinna Robinaldina^ d^Orb, y Emarginula ncocomicnsis,
d'Orb., Natica rotundata, Sow., (N, Cornueliana, d'Orb.), Pterϑ-
ras, Tornatella qffinis, Leym., 1\ albensiSy id., Rostellaria Robinaè^
dina, d'Orb., Ammonites Dcsliayesii, Leym., A. CornuelianuSf
d'Orb.
Le troisième étage du Kent, ou division B , parait manquer idi
mais le second, on division C, n'y aurait pas moins de 1&0"',50 d'é-
paisseur. Il est composé vers le bas de sable et d'argile sablonneuse
de 6 à 7 mètres, enveloppant deux rangées principales de grands
rognons ou amas concrétionnés (rrochr^s )de 0«*,80.à 0"*,60 d'é-
ou DU OEàS VERT INfiRlEUR. 79
piiiBeur« rompiîs de Gervillia avictdoides , Trigonia dadalea ,
Ammonites ùesAayesii^ etc. Au-dessus, la pariie de la côte com-
prise entre cette assise et Biack-gang Chine est beaucoup moins
fossilifère, et les espèces sont moins variées. On peut cependant y
distingaer les assises suivantes, à partir des crackers : l"" argiles
avec Gii/^hœa sinuata^ remarquables par leurs dimensions et leur
état (ie conservation, Terebratida sella et des Huîtres; 2"* masse
argileuse avec des Gryphées, s'abaissant à l'ouest de Ladder Chine,
en traversant Wha]e*s Chine au milieu, et dans laquelle on a trouvé
degnukb Crioceras{C. Bowerbankii?) (1); S*" sable et concré-
tions aplaties, avec Grinceras et Gervillia aviculoides. Â Test de
Wilpen Chine, la falaise formée de sable vert foncé et très fcrru-
gioeax représente bien le môme niveau de la baie de Shanklin pins
à l'est et des environs de Hyte ; enfin, une nouvelle assise de A mè«
très d'épaisseur avec des Gryphées et des Huîtres termine la série
des coaches caractérisées par les ostracées. Ces coquilles se trou-
vent à trois ou quatre niveaux différents, marqués par des lits de
ragnoDsou d'amas pierreux fossilifères et alternant avec des argiles
plus on moins mélangées de sable.
Dans le sud-est de Tîle, près de Shanklin, la partie supérieure
des falaises représente ces dernières assises, et des rognons ou amas
ferrugineax avec les moules des mêmes coquilles existent dans les
dépôts correspondant au-dessus de Sandgate età Sallwood (Kent),
aussi bien qu'à Parham (Sussex). Ce sont des moules de Gervillia
aoieuloides et solenaideSy Trigonia alœformis^ Tellina inœqua-
/îf, Lucina itnhricaiaria, Thetis minor^Corbis corrugata {Sphœra)^
Vemê^ Turbo, Rostellaria, Nautilus radiatus {N. pseudo*-
eUgom).
L'étage supérieur d« groupe ou division D, au-dessus de la
chute d'eau de Black-gang Chine, a 69 mètres d'épaisseur et diffère
essentiellement des précédents. On y trouve alternativement des
couches épaisses de 2 à 16 mètres de sable pur, blanc ou jau-
nftlre, ne renfermant que quelques fragments de coquilles. Cette
série représente la partie supérieure du groupe sur la cAtc dn Kent
comme dans le Surrey.
£n comparant les coupes d'Atherfield et de Hyte, M. Fitton fait
voir combien elles diffèrent l'une de l'autre, malgré leur contempo-
iiMi.aM«*Brib^ *hbM
(4)1. de G. Sovrerby, Transttct. ^eoL Snc» of London, Vol. V,
p. 409. pi. 34.
dû âROUPB NBOCO)ilEi'<
ranéité incontestable. Sous le point de ?ue de la puissance, les me-
sures de M. Simms (1) ont donné les résuluts suivants :
CÔTES DU KENT. FALàlSES D*ATBBBFIEU>.
GrècelsAble Yerlsopciicars. . . 4m,87 5I"«,©>
Gault 58«,39 44m,40
Sable /ierélage. Slm.SSx i" dtage. «0ai,49
ble /ierélage. Slm.SSx Ut ctage. Wni,49J
▼ert iS« — SOm.Sl i * * l
ieuri. V4» — iS-jO; 4t — «Om.AS;
To»aa«. . . 106«,85 5(»m,65
^
Ainsi la différence d'épaisseur de ces dépôts parallèles sur ces
deux points est de 138'',80, ou de près de la moitié.
La composition des étages ne diffère pas moins que leur puissance.
Cependant à Folkstonc, comme à Black-gang Chine , le premier
est composé de sable blanchâtre, jaune ou ferrugineux , et les fos-
siles y sont rares, mais d'un côté son épaisseur est trois fois plus
considérable que de l'autre. Le second , formé de sable de teinte
foncée, rempli de silicate de fer avec des couches subordonnées
d'argile retenant les eaux et de (id'^^lS à Hyte, se confond avec le
suivant dans ille de liVight, où manquent les calcaires {kendsh rag) ,
remplacés par des sables ferrugineux verdâtres qui alternent avec
des argiles et des lits d*Exogyra sinuata. Son épaisseur totale ,
dei40">,50, est plus considérable que celle de tout le groupe du
Kent. EuGn, on a vu que le quatrième étage, ou les argiles de sa
base, était de part et d'autre tout à fait comparable.
La baie de Sandown, dans la partie orientale de llle, offre une
coupe semblable à celle d*Âtherfield, et la couche en contact avec
l'argile de Wcald y renferme également la Pema Mulleti, Panopœû,
Astarte Beaumontiy Gervillia anceps? Pemn cdœformis, Sphœra
corrugata^ Gryphœa sinuata^ etc. '
Les calcaires, on kerUish rag, quoique concrétionnés, s'étendent
presque sans interruption des côtes du Kent à Godstone. Leur
plus grande épaisseur esta Maidstone de 36°*, 50, à peu près
comme à Hyte, et le dccroissement de la matière calcaire est très ra-
pide, soit dans le reste du Surrey et dans le Hampshire, soit sur les
côtes du Sussex, dans Tile de liVight et le Dorsetshire. On a vu cepen-
(4) Quart, Jottrn.geol, Soc, ofLondon, vol. I, p. 76. 4844. Nous
avons pris les chiffres donnés par M. Fitton, plusieurs erreurs nous
paraissant exister dans ceux de l'auteur, sans doute par suite de fautes
typographiques.
on DU GRÈS VERT INFÉRIErR. 81
daot qae dans Ttlc de M^ight l'épaisseur totale du groupe cUil le
double de ce qu'elle est dans le Kent et le Surrey (!].
Ainsi, à une distance de 15 myriamètres, le groupe du grès vert
inférieur offre, dans son épaisseur, une différence de près de moitié
et, dans sa composition, des modifications non moins remarquables,
tandis que les fossiles principaux restent sensiblement les mêmes à
des niveaux correspondants. De tous ces faits qui démontrent en outre
l'identité des principaux fossiles avec ceux du groupe néocomien de
la Bourgogne et de la Champagne, M. Fitlon conclut que celui-ci ne
peut plus être regardé comme contemporain du groupe wealdien.
Contrairement à cette conclusion , Al. Leymerie (2), après avoir
discuté la détermination spécifique des coquilles que MiM. Fitton
et Ed. Forbes regardent comme communes au /sable vert inférieur
et aux couches néocomiennes de l'est de la France , pense qu'il n'y
a qu'un petit nombre de ces espèces qui se trouvent à la fois dans
les deux séries de dépôts , que les conséquences déduites par les
géologues anglais perdent par cela même beaucoup de leur impor-
tance, et qu'en réalité elles ne s'opposent pas à ce que le groupe
néocomien soit contemporain du groupe wealdien placé sous le grès
vert inférieur. M. Aie. d'Orbigny (3) partage, au contraire, l'opi-
nion de M. Fitton, tout en admettant les observations critiques de
M. Leymerie sur la détermination des fossiles. Nous aurons d'ail-
leurs occasion de traiter cotte question plus à fond , et nous revien-
drons encore un instant sur les coupes précédentes, parce qu'il nous
paraît utile d'insister sur la manière dont les dépôts sédimentaires
doivent être étudiés, soit pour les applications directes de la science,
soit pour les généralités théoriques.
HN. Ibbetson et Ed. Forbes {U), qui ont aussi observé avec
attention cette même coupe entre Rlack-gang Chine et Atherfield ,
en ont donné une description qui diffère, à certains égards, de
celle de M. Fitton , et que nous reproduirons pour qu'on puisse les
comparer. D'après ces deux géologues , Tépaisseur totale du grès
4) Proceed, gcol. Soc. oj London ^ vol. IV, p. 204,
(2) Bull., 2«8ér., vol. II, p. 44. 4 844.
3) Ibid,, p. 47.
[4) Proceed, geoL Soc, ofLondon, vol. IV, p. 407, 4*' mai 4 844.
— Id. /&/W. Coupes des systèmes crétacé et tertiaire du sud-est de Tlle
de Wigbt et démonstration des preuves qu'elles fournissent à l'his-
toire de la vie animale {J^ep, 4 4'*» mcct, brit, Assoc, at York^ 4 8i4
(Londres, 484B), p. 42. — Vlnstititt, 4844.
tv. 6
82 GROTPE NÉOCOMIEN
vert inférkor serait de 256",85 au lieu de 229",A8» et il serait
divisé en 63 couches disiincles , qui, à partir de l'argiie de Weald,
peuvent être représentées sommairement de la manière suivante :
Uètnê.
Argile brune arec débris de poissons à la jonction 0,91
Roche dore, arénacée avec de nombreux fossiles (PemahÊtU^
letè, etc.) 0^60
Argileff fossilifères à la base. La partie supérieure est le limier
lobster bed vs%c Jstacus 30,00
Banc noduleux, à^T[lower crackers), hfecGervilliaaviculoides,
et au-dessus upper crackers^ avec des fossiles particuliers. 5,49
Couche d'argile et terre à foulon {upper iobster bied), crusta-
cés et de nombreux fossiles dont beaucoup sont communs à
la 3* assise 6,00
Argile sableuse foncée ; fossiles peu différents des précédents. 6,00
Sable foncé avec une couche de Terebratula Gibbsiana, . 6,60
Série de couches renfermant des lits de Gryphœa sinaata et
des nodules avec Crioceras et Scaphites. Vers le milieu est
un banc de sable contenant les fossiles des argiles inférieures. 47,2â
Sable foncé avec des lits de Terebratula biplicata et d'autres
de Gryphées.
Couches ferrugineuses avec quelques veines d'argile et des
nodules endurcis.
Série deroohesarénacées, endurcies, alternant avec dessines
sableuses.
Série de lits minces, alternativement ferrugineux et sableux ,
supportant le gault.
MM. Ibbetson et Forbes ont groupé ces assises dans trois divi-
sions , d'après leurs caractères minéralogiques. La première com*
prend les argiles inférieures et les argiles à foulon remplies de fos-
siles; les grès avec Pernes et les nodules des cracien sont de
simples accidents. La seconde se compose de sables avec Gryphœa
sinuata; des lits de Térébratnles et des veines d'argile s'y trouveot
vers le haut, des nodules avec Criocfros vers le bas. Les sables fer«-
mgineux composent la troisième subdivision, dont la base renferme
encore des fossiles.
Les considérations paléontologiques déduites de cette localité
sont : 1* qu'il n'y a qu'un système de débris organiques dans tonte
la série des couches du grès vert inférieur, et que les espèces repa-
raissent toutes les fois que les conditions sont semblables; 2* que
lorsqu'une espèce cesse de se moutrer, par suite de changements
dans les caractères minéralogiques» elle n'est point remplacée par
une autre qui la représente; S"" qne les inflnences qni déterminent
K)V DU (iaàS VERT INFKKIKUR. b3
b disCributioD des espèces sont locales, minéralogiqucs et plus
lanicoUèrenient chimiques.
Ces coiidîtîons» couune on vient de le voir, portent les auteurs à
FUiger les couches par groupes très circonscrits, et qui, d'après leur
aatore même, doivent être regardés comme artiûciels, et non
comme représentant , dans le temps, des divisions réelles de la pé-
riode crétacée. Dans le tableau qui accompagne ce travail, AL Forbes,
distribuant les espèces dans chaque couche, fait voir que le plus grand
nombre d*entrc elles commence à se montrer dans les couches infé-
rieures y et que beaucoup de celles-ci sont à la fuis communes 5 ce
groupe et à d'autres divisions de la série crétacée. Nous ferons re-
marquer, cependant, que la liste de Tauteur ne renferme que 2 es*
pèces de la craie {Ostrea carinata et Pecten quinquecostatui) ^
lesquelles ne lui appartiendraient même pas, si, comme cela est pos-
sible, on avait pris pour elles V Ostrea macropiera et le Pecten atO'*
vui; qu'il n'y a non plus que 2 espèces du gault {Rostellaria Par*
kbtêoni et Lima elongata); enGn du sable vert supérieur il y en
aurait 12, qui , à |>eu d'exceptions près, appartiennent aux assises
les plus basses.
Cette faune du sable vert inférieur, qui commence Tère cré-
tBcée» disent ailleurs les mêmes savants, est entièrement marine,
el le dépôt de ses couches résulte d'un abaissement soudain du
grand lac de IVeald. Sauf Texiinction de quelques espèces, due à
des causes physiques, celte faune se prolonge jusqu'à la période du
gault Les caractères minéralogiques et straiigraphiques prouvent,
en eflet, qu'il ne s'est pas produit de changements notables dans
la mer pendant que se déposait le quatrième groupe du sud de
r Ang^erre ; mais , à l'appui de ce que nous avons dit au com^
menoaaent de ce volume, il suffirait de nous avancer un peu
an sod^est sur le continent pour trouver, dans ce même ensemble
de coaches, des divisions de plus en plus tranchées, à mesure que
noos ttOQS éloignerions de celte région tranquille de la mer, telle-
ment que , sur le versant occidental des Alpes , trois faunes suc*
ceasives asKZ distinctes nous représenteraient, dans le temps, la
fiane unique du grès vert inférieur de l'Angleterre.
De son côté, M. Fitton a publié un Tableau stratigraphique de
la coupe d'Atherfieldà Rocken-end (1) et une noie à l'appui, dans
[\) Quart. Jottrn. geol. Soc. oj London^ n° H, vol. III, p. 289,
4 847. — Tableau in-f». — Th^ ^Hhrnavm, 1846, p 9fi7.
su GROUPE NKOCOMIEN
laquelle, après avoir rappelé ses communications précédentes , et
ajouté quelques détails peu essentiels , il passe à la distribution des
espèces fossiles dans les 55 couches qui, suivant lui , composent le
grès vert inférieur de ces falaises, sur une épaisseur qui n*est plus,
comme précédemment, de 229'",&8, ni de 256°',85, mais de
2/i3<",79. Ces 55 couches sont réparties dans 16 assises (étages de
Fauteur), ayant chacune une désignation particulière, tirée soit des
fossiles qui y dominent , soit des caractères de la roche. Le nombre
total des espèces observées est de 155, et l'auteur fait remarquer
leur accumulation extraordinaire dans la partie inférieure du groupe,
puis leur diminution rapide vers le milieu et vers le haut, dételle
sorte que les 60 mètres supérieurs en sont presque totalement dé-
pourvus.
Le tableau de M. Fitton indique la distribution du nombre
des espèces dans chaque assise, Tappariliou et de la disparition
successive de ces mêmes espèces, euGn celles qui ont la plus
grande extension verticale , ou qui se trouvent à la fois dans plu-
sieurs assises. La Gryphœa simiata , par exemple existe dans 18
couches (de 1 à 37); la Panopœa plicata dans 17 (de 1 à (i5 ); la
Thetis minor et la Corbula striata dans 15 (de 1 à /|5) ; la Pinna
Robinaldina dans 12 (de 3 à 45); V Ammonites Deshayesii dans 11
(de 1 à 35) ; la Terebratula sella dans 10 (de 1 à /i5) ; 9 espèces
se montrent dans k couches seulement ; 15 dans 3 , 37 dans 2, et 50
dans une seule. 130 espèces, ou 6/7 du tolal, apparaissent dans les
couches inférieures, de 1 à 10, et sur une hauteur qui n*est que
de h^ mètres. Ainsi il n*y a que 1 8 espèces qui naissent au delà
dans les 198 mètres restants. De plus, le nombre des espèces est en
raison inverse de l'épaisseur des couches; ainsi Tassise la plus in-
férieure , celle de la Pema Mullettj renferme 76 espèces sur une
épaisseur de moins de 2 mètres, tandis que Targile, de 18 mètres
d'épaisseur qui est au-dessus, n'offre que 6 espèces nouvelles.
Les crackers qui viennent ensuite en présentent liS nouvelles sur
une épaisseur de 25 à 27 mètres.
L'extension comparative de ces espèces montre aussi que 2&
d'entre elles, apparues dans les assises 1 et 2, manquent au-dessus;
5 autres cessent de se montrer dans l'argile n° 2, et US ne dé-
passent pas les crackers (assises /i à 10), de telle sorte, que les assises
1 et 3 ont été non seulement les plus productives en espèces nou-
velles, mais qu'elles sont aussi marquées par l'extinction subite de
ou DU GEÈS VERT INFÉRIEUR. 85
70 de celles qui avaient pris naissance pendant qu'elles se dépo-
taient (1).
On a déjà tu combien s'amincissait à Foucst le groupe précédent, Donruhiit
à peine reconnaissabic dans File de Purbcck. Dans la baie de Swa- "'^'°^' *
nage et dans celle de Kimraeridgc, on peut encore suivre le sable vert
inférieur» mais dans Lulwortb-Covc il est difficile de le distinguer;
au delà, le gault ayant complètement disparu sous sa forme habi-
toeUe d'argile , il n'y a plus. au-dessous de la craie, à partir de
White-Nore, qu'un ensemble de dépôts sableux, représentant sans
doute les groupes inférieurs de la formation , et dont nous traite-
rons, lorsque nous aurons étudié dans le'Wiltshire les points où le
groupe dont nous nous occupons est encore bien caractérisé.
Quoique parfaitement distinct , le grès vert inférieur des environs wiitibirt.
de Swlndon forme à peine un relief prononcé à la surface du sol ,
après être sorti de dessous le gault. 11 se montre entre Liddington
et Goate (2), puis diminue tout à coup et couronne les hauteurs
sur ce point Le sable à la partie supérieure est très tenace, soit par
h présence de l'argile , soit par la grande quantité d'oxyde de fer
qu'il contient. Il est meuble et blanc par places, et l'on y voit ac-
cidentellement de la terre à foulon subordonnée. Ix)rsqu'on s'ap-
proche de Swindon , le sable ferrugineux repose quelquefois sur un
aotre sable, d'un caractère tout différent et faisant partie de l'étage
de Portland, dont la surface, fort irrégulière, semble avoir été ravinée
par les eaux. Ces inégalités ont encore des formes très bien con-
servées, malgré le temps qui s'est écoulé entre le dépôt de ces deux
sables et qui est représenté par le groupe weaidien tout entier» On
peot, d'ailleurs, présumer aussi que ce ravinement du sol a précédé
immédiatement le dépôt des sables verts inférieurs, et qu'il est en
(4) Voyez aussi : Phil. de GreyEgertoo, Description de la bouche
d'un Hybodns {H, basanus)^ trouvé par M. Ibbetson dans l'Ile de
Wigbt, près de la jonction du grés vert inférieur avec l'argile de Weald
[Froceed. geol. Soc. ofLondon, vol. IV, p. 414, mai 1844). — Des-
cription d'une nouvelle espèce de Nautile (iV. Saxhii) du grès vert
inférieur de Tlle de Wight, par M. J. Morris [^nn. and Mag. ofnat,
hhîor.j fév. 1848). — F.-G. Mâotell, Geological excursion round
the hle offFight, — Notes onjossil zoophytes^ etc. Notes sur les
zoopbytes fossiles du grès vert iDférieur d'Âtherâeld, parM. W. I^ns-
dale [Quart. Journ,^eol, .Soc. oj London,Yo\, V, p. 55, 1849, 2 pi.)
— £arih jalls, etc. Chute de terre ou éboulemeot à Undercliff, dans
l'Ile de Wight, par M.W. Rickman [The Athenœum, 15 août 1840).
(3) H. Fitton. lo€, cii,. p. 265 et pi. 10*. f. 17.
86 GROUPE NÉOCOMIEN
rapport avec quelque phénomène de la fin de la période wealdieone.
Le grès vert inférieur occupe toute Tenlrée du val de Pcwsey, où
les groupes au-dessous de la craie sont bien caractérisés. M. Fitton
cite à Lockswell-Heath , près Bawood , dans un sable grossier fer-
rugineux , un assez grand nombre de fossiles , entre autres : Car-
dium $tricUulum ? Sow. , Pecten obliquas^ id., P. quinquecoslatus,
a, ^ Piatjiosfama rigidum^ id., IWebratula latissima^ id., T» nu*
cifonnis, id., 7'. oblonga^ id., Thet.iê minor, id,, Trigonia giln
bosaf id., Tia^bo monilifera^ id., et la Diceras Lonsdalii^ id.,
près de Caine.
Dans le sud de Berkshire, plusieurs lambeaux de sables inférieurs
restent encore à étudier,^ et parmi eux ceux des environs de Far-
ringdon, déjà mentionnés par MM. Conybeare et Phillips, sont les
plus intéressants. Afin de compléter les données qu'il croyait insuf-
Asantes ou \ïeu exactes, M. R. A. C. Austen, accompagaé de plai>
«eui^ membres de la Société géologique de Londres , a dirigé ses
recherches sur ces mômes points en les étendant vers Swindon et
FirringdoD. Malgré l'examen minutieux auquel il s'est livré et les
considérations théoriques qu'il en a déduites, nous devons constater
dès à présent que les rapports indiqués dans les coupes 1 et A du
mémoire de M. Lonsdale comme dans celles qui portent les numéros
15 et i6 (pi. 10*) du grand travail de M. Fitton , coupes, où les dé-
pôts rangés avec le sable vert inférieur reposent sur l'argile de Kimme-
ridge, ne sont nullement modifiés par les observations de M, Austen.
Dans la coupe du chemin de fer près de Seend, à l'est de Dcvî-
les, on voit le grès vert inférieur recouvrir transgressivement l'étage
de Kimmeridge» et l'on a de bas en haut, d'après M. W. Cun-
Dingtoa(l) :
4 . Argile de Kimmeridge surmontée par des calcaires ou septaria ,
percésde Lithodomes du grès vert inférieur et dont les coquilles,
encore dans les trous, sont remplies do sable ferrugineux.
2. Calcaire avec gravier, eteablo avec cailloux de quartz et de nom-
breux fossiles.
3. Sables verts et bruns.
4. Grès ferrugineux avec fossiles.
5. Sable jaune.
6. Grès ferrugineux.
7. Sable, etc.
(I) Quart. Juunt.geal, Soc. of Lomhit, vol. VI, p. 4i>3, tS50,
Lea fossiles recueillis dans culte coupe sont seiulilables à ccui
des nUes de Farrîngdon , ei les espèces connues soni : Ammonites
RHtfieldiefuis, Sow-, b'marginula neoeomiensit, d'Orb., Terebra-
lulaltenardi, Lain., T. nuciformii, Sov.> T. oblcnga, kl., T. la-
marindta, irt., 7'. latUtima, id., T. Gibbsima, id., T. tellaïiA.,
T. Rameri, d'Arch. , T. elongata, Sow, , Opit neoeomientii,
d'Orb., etc. Ces bancs de sable de Foxangerg et de Seend occupent
donc la partie inférienre du groupe. Le plateau de Seend BTail été
rapporta an ubie de Portland, sur ia carte de M. Grcenough , oiais
la coupe de Devizes !i Seend marque bien la position du ganlt rnire
lea deux sables on gris verts et rend extrêmement probable le rap-
pTOchwnent indiqué par M. Cunnington.
On obserTe k l'c&t et au SDd-ouesl de Farriogdon (Berkihire)
denx bnUes de sable (1). Dans la première {Farringdim clump), le
saUe Janne clair et slraliGé du sommL>t repose sur nnc couche
d'af^îlc qui, i »n tour, recouvre le coral-rag. Celui-ci forme une
chaîne bane qni domine la vallée occupOc par l'argile d'Oiford.
A rentrée de la ville, les premiers bancs du coral-rag alternent avec
des lils d'argile , e( celui qui supporte les sables sins fossiles de ia
bntto précédente est regardé comme rcpréKciUinl le Hinimeiidge
claif. La colline de Badbury cuiTCspiind i celle dont on viciil de
parler ; les sables y ont une plus grande épainenr, leur slraltficalion
nt :>ouveflI irréguliére et ils l'enferment des fragments de pdypiurs.
AD-dessns . sont d(>8 lits cninpacles avec des cailbux , des coquilles
( Biogyres et Tcrébraiulcs) , et le plateau est formé de bancs de
grta exploités cl renferniant peu de fossiles. I.^ nbles qui
avaient cessé un moment pour faire place â l'argile de Kimmeridgc
reparaisseni près de Liille-Oxwel, et i va demi-millo, au nord du
village, nne sablière met \ découvert le gravier Tossilirèrc de Far-
rïigdon qui, r^mme partout aux environs, alTecic les caraclèies
d'nn dépôt de transport diluvien, seul exemple pcut-élrc, en An-
gleterre, (l'un banc de gravier marin de l'époque secondaire et
roniparabic an crag rouge du SulTolk.
Lrs espèces fossiles de ce gravier sont d'ailleiim peu H
Ira Téi-ébratulcs seules y sont irèsrépandu>-s ainsi que les DkdJ
*rt Ira Halenia. I^cs éponges y sont dans vn état parfait de e
(I) R.-A -C. Auslen, On f/imge, olc. Sur ISee
des sables fossilifères cl des graviers de Farringdon {Qi
Sn.l Snr. ot Liindoii, toi. VI, p. iSi, «850).
88 UBOUPE MÉOCOMIEN
vation, et ioul prouve que ces corps organisés ont vécu à la place
même où on les trouve. Les cailloux proviennent de roches sédimen*
taires altérées (schistes argileux changés en schistes siliceux) de
homstone qui ont dû renfermer des veines de quartz, de cristaux
roulés de feldspath, apportés sans doule de loin, de roches calcaires
secondaires, perforées par des coquilles lithophages, etc.
Les sables et les graviers de Fernham et d*Alfred-Hill sont, ainsi
que les précédents, indépendants des argiles sous-jacentes qui recou-
vrent le coral-rag et qui doivent appartenir à Tétage de Kimme-
ridge. Au pied de Tescarpement crayeux de Liitle-Hinton, le gault,
puis le sable vert supérieur ont une grande épaisseur et se conti-
nuent, le long d'un rideau peu élevé, par AVanborough jusqu'à Swia-
don; mais, comme en réalité on ne peut tracer ici de séparation
entre ces étages, M. Austen entend par gault et grès vert supérieur
les couches placées sous la craie, et dont Tensemble représente ces
dépôts ailleurs bien séparés et bien distincts. L'aspect que prend
cette portion de la série est, de bas en haut, celui d'une masse argi*
leuse bleu foncé, passant par l'addition graduelle de sable à un sable
argileux et par la substitution de la matière calcaire à la craie infé*
rieure. Au nordd'Uflington, le gault repose sur l'argile de Kimme-
ridge.
Dans la grande carrière de Svirindon CWiltshire), se montrent les
diverses assises de l'étage de Portiand, et l'auteur n'a pas trouvé le
sable vert au sommet de la colline, comme le dit M. Fitton (p. 265);
mais nous ferons remarquer que ce dernier n'en a point indiqué
dans la coupe n*" 17 (pU X"). Les sables qu'il a représentés à Day-
House-Farm, comme étant le sable vert inférieur, seraient, pour
M. Austen, la partie moyenne de la série^e Portiand, et cette coupe
de Swindon prouverait que le groupe wealdien n'est pas, ainsi qu'on
l'a prétendu, un sédiment d'eau douce déposé sur un sol immergé
après la période jurassique, mais qu'il était contemporain de l'étage
de Portiand et peut-être de ses parties les plus anciennes. £u outre,
les assises de Portiand, à Swindon et à Bourton, reposent sur l'ar-
gile de Kimmeridge dont la largeur, à de faibles distances, varie de
un demi-mille à deux milles , et qui , passant sous le gault , montre
que cette dénudaiion particulière des couches de Portiand a eu lieu
avant que les dépôts crétacés les plus anciens se soient formés.
Le sable vert supérieur atteint, autour de Devizes, une grande
puissance, et il est caractérisé par les fossiles que l'on trouve dé-
crits dans le Minerai conchology de Sowerby. Il est plus uniforme-
uu iiU uhes vkht incëkieuu. 8U
ment aréaacé qu'à l'E. et le devient encore davantage à itiesure que
l'oo l'iTuice vers l'O. Au milieu de la bËrJc, des coucbcs d'argiles
blenea ont i\é décrites par M. Luiisdale , comme représentant le
gaulL Elles descendent au niveau de la rivière, près du pom, ce qui
peot leur faire attribuer une épaisseur de 12 métros. Audelii, des bancs
mioce* de grés bordent le canal. Des baucs st^niblablcs avec des lits
femigioeux, puis des conglomérats, occupent une baude étroite en
nanldugault, et l'argile de Kimmeridge ne larde pas à leur succé-
der. A Rowdc et vers Calne, ils détiennent plus épais ei ressemblent
anx porlionB ferrugineuses des lilsde gravier de Farringdon. A Stock-
Orcbard, près de Calne, les conglomérats ferrugineux recouvrent en-
eore l'ar^le de Kimmeridge, et c'est de cette localité que provient le
Diterat Lonsdalii. Ainsi les sables ferrugineui et les graviers de De-
lixei, de Aowdc et de Calne sontidentiqucsavec ceux de Farringdon
M l'on y trouve les mêmes formes de Nuculcs, d'Opis, de Térébra-
tolea, d'Emarginules, etc. Ils avaient été compris sous le nom d'i'ron
uni par M. Conjbeare, qui y réunissait aussi, en les confondant,
(008 les dépOts ferrugineux du groupe wealdien, quelques [urties du
gris vert supérieur aiusi que les sables de l'inférieur.
De ce qu'un dépAt arénacé se trouve entre le gault et l'argile de
Kimmeridge, il ne s'ensuit pas nécessairement qu'il représente le
grès vert inférieur, puisque le groupe wealdien tout entier existe
aussi ailleurs entre ces deux dépôts. Le sable vert inférieur ne se
montre point partout avec le reste de la série crétacée , et là ad il
manque, la série commence par le gault , par la craie chloritée ou
mime parla craie sans silex. Itlaissur tous les points où sa présence
' a été constatée, sa position sous le gault s'est trouvée invariable.
Sans rechercher les causes physiques sous-marines qui ont fait que
le gault en succédant au sable vert inférieur l'a dépassé vers l'O. ,
anses qui se sont reproduites ensuite pour le sable vert supérieur
par rapport aux argiles bleues, il est évident, dit ^1. Ausieu, que
partout où s'étend chacun de ces grou[)es ou étages, il doit avoir été
continu, ce qui n'estpas le cas des masses de sable ferrugineux et de
gravier de Farringdon, lesquelles, avec une épaisseur de 30 mètres,
reposent isolées sur l'argile de Kiumieriilgi', £i 2 milles ilc distance
du point viï la série crétacée commeac««H^^BMn|^vrant
ansù l'argile de Kimmeridge. Or.i
sable inférieur comme le criHt M. T
des traces sous le gault.
ëe k pootim KMèée à S«iBèn « ï
et rétame et fortfaBJ s'apffii^vat plv cnc-
cacore «n accM&ofatîQS» pC» poistaBtn et F)vnBpi«i,it
r<iB pc^ JÉvMCf ^P^ ctt flcnûèns» cmbsk cclln wt Gmk et w
été iKMMttft d rédHis à ^iicli|Bes baÉbcMn épsrs siMl h
péritdeda «nit Celle déndMM, q« t'M étoiéBe » b InHliMi
jwiwiqt, t'en pniaile dM§ FOifenisiiire, le Scrkihm et le
Ùmm le WÊAét fAuglcleiie ksMBue^jiA»iq»e^ oat «»
tiea 4e ph» es ploi N.-Su , os ce qn csi pl«s ciact, cHes f*j«j
de ro. à TE. eue Tordre de leur aodeMcté, tudii qw i»dCpilt
créucé» iTaf aoccot de !"£. à TO. , de manière à lecwinii
énwtimi chaque meaibre de b lérie ouliihique, el les dcnx
pemreat être représentées par deox iigoes cou? ergeates oa
qoi fisHMat par le réunir. Mab Tordre de soccessioo prcKnté à
tel oa Id point de leor contact ne proove pas pins la coatiaailé
da gaak aiec les sables ferri^iietix comme faisant partie d^Bl
méoie syfttéme de dépôts, qo'il ne Je pronie poar telle ponÎBa
aM>feaoe oa iaCérieore de la formation jorasoque, aiec bqaeBe
il se trouf e ensuite en contact La position du gauli sur les coâdMS
de Farriogdon est clairement transgresme à De? îzes, mais ele
BK>ntre seulement qae ces dernières ne sont pas plus récentes qae
k gaolt lui-même, et d'après ce que l'on a tq on pourrait égala*
Aient conclure, si elles ne renfermaient pas de fossiles, qu'ellci
appartiennent, ainsi que celles qui leur correspondent , à Tétagede
Portbnd toal aussi bien qu'au grès ou sable ?ert inférieur (1) .
(I) (P. 471.) De fréquentes errears dans la géologie stratigra-
pbique résultent de la propension que l'on a à rattacher chaque non-
irelle acquisition de la science à uoe certaine échelle artificielle des
formations, tendance dont il faut se débarrasser pour arriver à la
Traie nature doA changements physiques dont on vient de parler.
Cette échelle artificielle, que reproduisent avec quelques variantes
tous les Traités , représente un ordre de superposition et des lignes de
séparation qui ne sont vrais, ni relativement aux masses minérales,
ni relativement aux êtres organisés qu'elles renferment; c'est la con-
séquence de généralisations trop hâtées. Cette remarque de M. Austen
s'accorde donc stcc ce que nous avons dit en commençant, qu'il n'y
avait pas dans la géologie plus que dans la zoologie de série linéaire
ou DU GRÈS VEHT INrÉRlKUR. 91
Bn cherebant les rapports zooiogi(|ucs des masses fossilifèiTS de
FarriDgdon, Rowdc, Seend et Gaine, M, Austen admet que les con-
ridératioDs physiques excluent toute relation entre elles et le gault ,
Bême quand elles offriraient quelques fovssiles analogues, et de plus
ft tjoote : « Le gault n*est pas un dépôt indépendant, mais simple-
unent vue accumulation dans des conditions données de la mer
»|mfoDde, accumulation syncbronique, lorsqu'on la considère
• diiMi son ensemble, avec cette portion des dépôts crétacés que
» BOUS appelons sable vert supérieur. • Celte conclusion du savant
glologiie anglais est entièrement contraire aux faits le mieux con-
ilitéB, comme on a déjà pu le voir en Angleterre, et comme nous le
prouTerons ci-après pour tout l'ouest de l'Europe. C'est donc une de
ces généralisations trop hâtées, contre lesquelles il se prononçait lul«
nêmeà si juste titre (p. A71). Or, c'est précisément parce que
Boas iTons cheixhé h envisager les faits daïis leur plus grande gêné*
Ytlilé, eu égard à l'état actuel de la science , que nous avons main*
tenu la séparation du gault et du grès vert 8ui)érieur. (^e dernier n'a
^*nn développement local et des caractères extrêmement variables,
tandis que d'une part la craie tulTeau à laquelle il se lie par sesfos-
aMeB, et de l'autre le gault sont deux horizons parfaitement tran-
chés.
Parmi les espèces fossiles rencontrées dans les sables et les graviers
précédents, il s*en trouverait un certain nombre des étages jurassi-
ques supérieurs et d'autres de la série crétacée inférieure. Guidé
par les considérations qui résultent de la description des divers dé-
pôts, et plus particulièrement par la ressemblance que montrent les
eonches de Farringdon et la grande série crétacée, aussi bien que
ptr le caractère mixte de la faune, M. Âusten est disposé à ad-
mettre qu'au lieu d'un changement brusque entre les périodes
•oKlhique et crétacée, les dépôts dont on vient de parler peuvent
iervir à indiquer un passage et une liaison entre les deux formations ;
le groupe néocomien ne serait aussi sur le continent qu'un inter-
nUiaire de même ordre. Mais pour cette proposition comme pour
la précédente, nous devons dire que d'une part elle est déduite de
flyts observés sur un espace extrêmement restreint et dont on ne
peut logiquement tirer aucune déduction générale, et que de
rantre les faits cités à l'appni et empruntés à divers pays, ou sont
»^
continue et absolue, et que, dans Tuno et l'autre science, les ouvrages
£;éoéraux donnent aux élèves des idées presque toujours fausses.
92 GROUPfi NBOCOMlfiN
loin d'être démontrés, ou n'ont pas été envisag&i sous leur véritable
point de vue.
Enfin , quant aux localités que Ton vient de citer, Fauteur croit
pouvoir conclure : 1° que les dc|)ôts d*eau douce d'une partie da
groupe wcaldieu étaient, sur une certaine étendue, contemporains
des couches marines de Porlland ou qu*ils appartiennent à la période
jurassique ; 2*^ que les sables ferrugineux (iron sands) et les graviers
des comtés de liViUs et de Berks sont du môme âge que les dépôts
néocomiens du continent; 3*" que ceux-ci sont discordants par
rapport à la véritable série crétacée, dont ils ont été séparés par une
grande dénudalion; &^ que l'aspect de leur faune est en partie ju-
rassique ; 5*" que l'identité des matériaux des lits de gravier de Far-
ringdon et des couches de Porlland montre que l'état de la nappe
d'eau , quant à son étendue, sa profondeur, sa direction et sa dis-
tribution, a été le même pour les uns et pour les autres; 6° que par
conséquent ces couches de Farringdon et leur équivalent, le sable
vert inférieur, doivent être considérés comme les restes d'une for-
mation indépendante , dont la plus grande partie aurait été enlevée
par dénudalion avant le dépôt du gault.
Ce que nous allons trouver en descendant au sud-ouest, de même
qiie tout ce qui précède, nous oblige à regarder comme de simples
anomalies dues à des causes locales, les faits auxquels l'auteur nous
semble vouloir attribuer une importance disproportionnée avec
l'espace sur lequel il les a observés. On en rencontre de semblables
sur les anciens bords de la plupart des formations, et les phéno-
mènes qui les ont produites ne peuvent être invoqués contre les
déductions tirées de l'étude de ces mêmes formations , là où elles
sont le mieux développées dans tous leurs éléments constituants.
Si on les envisageait autrement, on remplacerait la règle par l'ex-
ception , et les petits faits particuliers , expliqués ou non , se substi-
tueraient aux grands traits de la nature , qui portent avec eux la
démonstration de leur origine même.
Dans la vallée de AVardour, M. Fitton indique encore le groupe
du grès vert inférieur comme formant une bande étroite, arquée à
ro., entre TefTont Magna et le pont de Ponthurst, et placée au-
dessous du gault. C'est une assise très mince de sable ferrugineux
ou argileux qui prouve que dans celte direction , de même que plus
au S. , dans le Dorsctshire et le Devonshire, le groupe si puissant et
si varié du Kent , du Surrey, du Sussex et de l'île de Wighl a perdu
toute son importance.
ou DU GRÈS VEUT INFKRIEï R. 9?»
Nous traiterons ici sous le nom de grh vert^ sans désignation crèt rert
plus précise, des couches inférieures à la craie dans ces deux corn- DorMuhir»
tés et qui s'étendent sur les divers étages jurassiques ou plus otroothire.
anciens.
k White Nore, sur la côte du Dorsetshire, et à 5 milles à Touest
du point où nous avons cessé de voir le gault, on trouve, à partir de
-la craie blanche on marneuse : l' une craie glauconieuse ; 2"" un sable
Tcrt, jaune et brnn, alternant avec des concrétions calcaires, irrégu-
lières et des lits épais de chert; d'du sable vert foncé, argileux, avec de
larges concrétions noduleuses, semblables aux coto-stones de Lyme-
Regis. Ainsi aucune des divisions si tranchées à Test ne peut être re-
trouvée dans cette coupe dont on doit regretter que les fossiles niaient
ins encore été recherchés et étudiés avec un soin suflSsant. Ce sable
vert« suivant MM. Buckland et de la Bêche (1) , règne partout à la
base de la craie et passe souvent à une craie chloritée. Dans le district
de Weymouth , où l'on a vu que tant de failles avaient traversé Tes
étages crétacés, il recouvre successivement des dépôts fort diCTé-
reots , depuis les couches de Purbeck , aux environs d'Osmington ,
jusqu'au red mari d'Axmouth et de Béer (Devonsliire). Sur la côte
du Dorsetshire, il ne paraît pas y avoir eu de soulèvement sensible
depuis la période du lias jusqu'à celle du piastic-clay, de manière à
donner lieu à des superpositions discordantes ; mais il y a eu des chan-
gements de niveau relatifs des eaux qui ont occasionné des super-
positions transgressives entre les périodes jurassique et crétacée.
Nous avons déjà donné une coupe des falaises de Lyme-Regis,
d'après M. de la Bêche , qui a étudié d'une manière toute
particulière le Devonshire et en a publié une carte géologique avec
une description fort étendue. M. R. A. G. Austeu s'est aussi
occupé du sud-est de ce même comté, mais nous commencerons
par rappeler ce qu'en dit M. Filton dans un résumé qui se rattache
à ce sujet.
Comme les couches situées entre la craie et la base du grès vert
inférieur à l'ouest de Purbeck semblent, dit-il (p. 233), s'être réu-
nies et confondues, et qu'au delà les divisions précédentes ne peu-
vent plus être tracées, le grès vert du Devonshire doit être regardé
comme l'équivalent de toute la série. Le grès vert inférieur a parti-
(\) On thc gcologjr^ etc. Sur la géologie des environs de Wey-
mouth, etc. [Transact, geol. Soc. of London^ vol. IV, 2* sér., avec
cartes et coupes, 1830-4 835).
M UROUPB NÉOCOMIEIf
culièrement diminué de puissance en s'avançant vers 1*0., le gault a
complètement disparu, mais quelques uns de ses fossiles caractéri*
stiques se trouvent encore dans le grès à l'ouest de Lyme-Regis. Par*
tout la séparation est tranchée à la base des sables, et le plateau qui
8*éiend à l'ouest du Dorsetshirc se trouve successivement en contact
tvec Foolithe inférieure, le lias et le nouveau grès rouge, tandis que
les portions les plus éloignées reposent sur une grauwacke scblstenae.
Dans la pins grande partie de Tespace qu'il occupe, le grès Tcrt
constitue un couronnement uniforme on un manteau qui recouvre
les collines jusqu'à l'ouest de Sidmouth sur la côte et ceUes des
Blackdowns au nord , presque jusqu'à Wellington ; puis il constitue
nn vaste lambeau détaché du nord-ouest de Teignmoutb à Penbiil»
à environ 6 milles au sud-ouest d'Exeter, surmontant les bautears
du petit et du grand Haldon qui sont séparées de la surface précé*
dente plus continue par un intervalle de 12 milles qu'occupe excla*
sivement le nouveau grès rouge. Mous étudierons d'abord ces lam-
beaux situés au delà de l'Ëx pour revenir examiner ensuite la grande
nappe de grès vert profondément découpée dans toutes les direc-
tions, depuis la côie jusqu'à Wellington.
M. Âusten (1) regarde le grès vert du sud-est du Devonshire
comme le prolongement de celui des filackdowns, mais il signale de
plus, à la partie inférieure du dé|)Ol, un lit de cailloux qui ciC
bien à découvert dans le plateau de Salcombe-Hill , près de Sid-
mouib. Les cailloux sont de grès compactes, avec grains verts et
complètement diiïércnts de toutes les roches plus anciennes du
pays, tandis qu'ils se rapportent très bien à ceux qui, sur la côte de
Swanage, proviennent des bancs les plus durs du grès vert. S*il en
était réellement ainsi , on aurait une preuve de la postériorité de
toutes les roches arénacées du Devonshire au véritable grès vert
inférieur, mais les considérations déduites des fossiles ne confirment
pas entièrement cette première induction.
Entre la vallée de TOtter et celle de l'Ex, le grès vert couronne
deux buttes de nouveau grès rouge, celle de Woodbury et celle de
High-Park. Au delà de l'Ex, il forme les plateaux du grand et du
petit Haldon. Les couches inférieures, qui reposent sur le noureMi
grès rouge et les roches carbonifères , sont des argiles et des sables
(4) On the geology, etc. Sur la géologie de la partie méridionale
du Devonshire [Transact. geol. Soc. a}' London , 2* sér., vol. VI,
p. 449, 4 842).
ou DU GRÈS VERT INFÉRIEUR. 95
jaunes a?ec des fragments de coqailles, oa, sur la pointe occiden*
taie do petit Haklon, un conglomérat composé de roches de h série
carbonifère. La partie moyenne consiste en sable afec grains verts,
ea lits de tohetsiones (pierre à aiguiser) et en bancs horisontaoi
fiort étendus et poissants, de coquilles changées en calcédoine rouge
00 transparaite. Au-dessus viennent encore des sables à grainf
verts avec cherts.
An snd de Newton Bushel, les Milber Downs sont composées de
réelles semblables aux précédentes avec des lits de cherts et de
wketsttmes remplis de fossiles. Au nord-ouest de la même ville, an
peu an delà de White-Hill et à Ringslade, le grès vert constitue des
btncs très compactes. De Staple-Hill à Ashburton^ il est fort
éteadu» les couches sont très inclinées et semblent avoir été bri-
aéei. Du côté opposé de la vallée, sur la rive gauche de la Teign,
lorsqu'on descend à Combe-Farm, des strates remplis d*Ezogyres,
de Pecten quinquecostaius et de fragments de roches du culm re-
couvrent trausgressivement les argiles schisteuses carbonifères.
Sous la ferme de Pouswiue, un puissant dépôt de transport masque
la surface sillonnée du grès vert dont quelques lits sont presque
exclusivement composés d'Orbitolites. Le même groupe occupe les
pentes des collines qui entourent la vallée de Bovey et repose sur
le nouveau grès rouge , sur les couches carbonifères et plus an-
ciennes, peut-être même sur le granité, comme près de Letford-
Bridgesur la route de Lusleight. Au-dessous d'Ideford, un petit
lambeau de grès vert sert à relier ceux d*Haldon et de la vallée de
Bovey, et des blocs isolés à la surface du sol semblent avoir subi
TactioD des trappe peu éloignés qui sont certainement plus récents
que le nouveau grès rouge.
Des 38 espèces fossiles trouvées dans le grès vert d*IIaldon et de
BoYey, 15 n'ont pas encore été citées dans les couches correspon-
dantes des Blackdowns, et la différence parait être assez prononcée
aussi avec la faune des couches des environs de Sidmonth. Les Or-
bîtolii€s(0. conica d'Arch., et plana, Id.) semblent y être fort
abondantes et rapprocheraient ces dépôts de ceux du continent où
nous les verrons également très répandues, tandis qu'elles ne sont
point citées plus à TE. , même dans le Devonshire, dont ces lambeaux
sont, comme on l'a dit, séparés par un grand espace de marnes iri-
sées et de grès bigarré que parcourent l'Ex et l'Otler.
(P. AS5.) Des indices de soulèvements considérables s'observent
suivant la ligne des collines d'Haldon, et si l'on compare les niveaux
96 ORODPS NÊOCOMIKN
fia grès vert de celte petite chaîne avec celui des couches corres-
pondantes de la vallée de Bovey qui ont été certainement déposées
sous les mêmes eaux, on trouve entre eux une différence qui
n'est pas moindre de 2^0 mètres. Ce soulèvement s*est peut-être
effectué lentement, mais dans le même temps que le mouvement
général de tout le sud de l'Angleterre, vers la fin de l'époque ter-
tiaire (quaternaire). En outre, le pays est traversé par un grand
nombre défailles dirigées E.-O., mais les escarpements d'Haldon,
comme ceux des Blackdowns à l'Ë. et le cours de l'Ex sont dus à des
dislocations N. -S.
Si nous revenons actuellement un peu à l'Ë., la coupe du cap
Béer, ajoutée à celle des falaises de Lyme-Regis [antè^ p. 39) situées
à U milles plus loin, pourra donner une idée assez complète de la
composition de cet ensemble de couches sur la côte même du
Devonshire(l).
4 . Craie blanche au sommet, jaunâtre en dessous, très
sableuse , contenant beaucoup de petits nodules
de silex, soit disposés en cordons, soit irrégulière-
ment disséminés dans la masse ; vers le bas est une
assise de craie, aussi sableuse, avec des parties plus u^ire*.
solides dues à raccumulation de la silice 4 8 à 20
2. Grès jaunâtre avec des bandes vertes 3 ai
3. Réunion de concrétions et peut-être de fragments
d'une roche plus dure, avec des parties vertes dans
les intervalles, et de nombreux fossiles 4 ,52
4. Lits de cherts; concrétions suivies et irrégulières,
alternant avec des lits de grès siliceux , depuis
0",45 jusqu'à 4 mètre ou 4",20 d'épaisseur. . . 42 à 45
&. Sable gris et vert bleuâtre, avec des bandes plus so-
lides, et dont le nombre augmente graduellement
vers le bas 9 à42
6. Sable bleuâtre, humide, presque noir par places,
rempli de fossiles, et plus foncé vers le bas, la
teinte paraissant dépendre du degré d'humidité de
la roche (Gryphées, grandes Ammonites, Yermet,
et tiges nombreuses de Stphonin) 45 à48
* Vers le bas, le sable foncé enveloppe de grands
nodules de grès verdâtre de 4 à 2 mètres de long.
Cette assise repose immédiatement sur le red-
mari, et des sources s'échappent du plan de jonc-
tion des deux formations.
7. Marnes rouges ou marnes irisées [red-marl), avec des
(4) H. Fitton, loc, cit., p. 234.
ou DU GRÈS VERT INFÉRIEUR. 97
nodules de gypse, tachés çà et là de gris verdâtre
clair, et alternant avec des lits de même teinte et
d'une épaisseur variable.
M. Fitton regarde renseoible des assises 2 à 5 comme Téquiva-
lentda grès vert supérieur, et les variations que cet étage présente
sor la côte du Dorsetshirc ne seraient pas plus considérables que
celles qa*on observe dans le Kent et le Surrey. Le grizzle de
la carrière de Sutton et le Beer-stone sont des variétés de pierre
siliceiise» placées à la jonction de la craie et du grès vert supérieur»
et qui, sous la dénomination de fire stone^ de Tottemlioe stone, etc.,
88 trouvent généralement dans cette partie de la série, et partout
sont exploitées pour les constructions. Ces assises correspondraient
au n* /Ide la coupe de Lyme-Regis {antè, p. 39). L'auteur n'indique
d'ailleurs ces rapprochements que comme un moyen d'exposer tous
les faits relatifs à la question, et sans en rien conclure de trop ab-
solu, car dans ki vallée de AVardour, où le gault bien caractérisé ne
laisse aucun doute quanta la position réelle des sables qu'il sépare,
les bancs les plus bas du grès vert supérieur affectent la plus grande
analogie avec ceux du grès vert inférieur d'autres localités.
Si le gault existait encore dans la coupe du cap Béer, il devrait se
trouver entre les assises 5 et 6. Cette dernière correspond au n"* 5
ou fox mould de Lyme-Regis, et M. Fitton la compare au premier
étage ferrugineux du grès vert inférieur. La base représenterait
le n* 6 de Lyme-Regis avec cow-stones et serait parallèle au sable
solide, de teinte foncée, du second étage de Sandgate (Kent),
de Sbanklin et de Black-gang Chine (île de Wight). Les cow-
ttones ou veines endurcies représentent les calcaires de Hyte. Les
nodules enveloppés dans le sable sont une disposition qui s'offre
partout où les couches sont près de leurs limites naturelles.
Un moyen d'apprécier la valeur de ces rapprochements minera*
logiques était de comparer les fossiles de ces différentes assises
avec ceux des étages de l'est; mais M. Fitton, en l'omettant,
n'a point indiqué non plus l'assise où chacune des espèces a été
trouvée , de sorte qu'aucune induction bien rigoureuse ne peut
être tirée de leur présence dans les falaises précitées. Nous essaie-
rons néanmoins quelques considérations sur ce sujet en prenant ces
fossiles dans leur ensemble. Les espèces signalées dans le grès vert
des environs de Lyme-Regis, du cap Béer, d'Âxmouth, etc. , sont :
Sefpula antiquaia^ Sow., Schintis, Mya mandihula^ Sow., /*«••
lY. 7
V8 GROUPE NiO€0|flBN
nnpœa plicata, Sow., Lutraria stricto, id., Tellina iHOMfuùUi^ id.,
TclUnn striatula, id., Fenus submersa^ id., Cytherea caperuta, id.,
C Uneolata, id., C. parva, id., 6^. plana, id., TViW// mqjor^ id.,
T. minor^ id., Cjrprina angulata [f^cnus , id., Sow.), CucuUœa
costellata^ id., C decussata, id., C. glabra, id., Nucula pectinata,
id , Trigonia alœformis, Park., T. excentrica, Sow., T, pennata,
id., 71 spinosa, Park., Gervillia aviculoides , Sow., Inoceramus
concentricus, id., /. gryphœoides, id., /. suieatusy id., Pecten orbi»
emlaris^ Sow., JP. quadricostattu y id., P. quimquecosîatms j id.,
Ostrea carinata , Lam., O. macroptera^ Sow., Exogp'a comica ,
id. , ^. lœvigata , id. (dans la partie la plus basse du sable vert
inférieur de Béer), Gijphcea vesicalosa, Sow., Dentalium cylindri-
euntt id., Ferme tus concavus, id., V.polygonalis^ id., Nautilas ele-
gans, Sovr,, Ammonites Goodhalliy id., i^. h/ppocastaneum^ id.,
^. spiendens, id., ^. varions, id., Astacus.
Si Ton cherche la répartition de celles de. ces espèces qoi
ne sont point particulières au sable vert du Devonshire, dans
les autres groupes ou étages de la formation crétacée de diverses
parties de l'Angleterre, on trouve que 5 espèces se représentent dans
la craie marneuse ou craie tuOeau, 13 dans le grès vert supérieur,
dont 1 est commune à la craie tuiïeau , 8 dans le gault , dont 3 sont
communes à Tétage précédent , et 21 dans le grès vert inférieur,
dont 5 se retrouvent dans le gault. Ces 5 dernières, réunies aux
8 ci-dessus, font 13 espèces qui se montrent dans le gault, c'est-
à-dire autant qu'il y en a du grès vert supérieur, de sorte que la
prédominance de celles du grès vert inférieur devient assez faible.
Mais le gisement propre des kZ espèces citées n'étant pas indiqué «
il serait possible que leur répartition dans les diverses assises de 2
à 6, lorsqu'elle sera mieux connue, vint éclaircir celte question,
si elle ne devait être , en quelque sorte , tranchée par ce que nous
verrons dans les Blackdowns. On peut dire néanmoins , dès à pré-
sent , que le nombre des espèces qui ont leurs analogues dans le
gault ne jusliGe pas les déductions tirées des seules ressemblances
minéralogiques que nous avons rappelées tout à l'heure.
Les collines de Blackdown , situées entre Honiton et Wellington,
de quelque côté qu'on les aborde, offrent le même aspect, celui
d*un ensemble de plateaux tous au même niveau, couverts de
bruyères , séparés ou sillonnés par de profonds ravins. Sur leur
flanc nord, du côié de Wellington, les marnes irisées forment plus
des doux tiers de leur hauteur , et le reste , sur une épaisseur de
80 mètres seulement , appartient au grès vert, dont la surface sté-
rile contraste fortement avec la fertilité des marnes argileoses sous-
ou DU GRAS VBRT INFÉRIEUR. 99
jactntes. Nulle part on n*y observe de débris provenant de la craie,
fu l'on peut supposer n'avoir jamais recouvert ces plateaux, au-
i'boi découpés en tous sens. M. de la fièche (1) a tracé les lignée
ou de Cailles qui les ont affectés» et trois de ces lignée
oeorent presque N.-3,
Lee bancs qui fournissent les pierres à aiguiser ou pierres à box
sont k 2& mètres au-dessous de la surface des plateaux (2). Ils soot
exidoîtés à 6 milles au sud de Beacon-Hill, et les escarpements occi-
deatiox» entre Puncby-Down, au N., et Upcot-Pen, au S., se
font remarquer de loin par la ligne blanche horizontale que forment
les décombres des carrières. Les masseii extraites pour la confection
dee lierres à aiguiser sont des concrétions de formes très irrégn-
Uères» entoturées de sable , et ressemblant à celles du premier étage
du grès vert inférieur de Sandgaie. Leur diamètre varie de 0'"45
k 0",fr5, et la couche qui les renferme a environ 2",12 d'épaisseur,
*-])ene4iBe des principales carrières de Puncby-Down elle a jusqu'k
S^t^G, mais près de la moitié n*est pas employée. Entre le sable
vert t^t les marnes irisées qui sont dessous on n'observe aucune
trace de couche argileuse , et aucune dépression ou vallée n'indique
à le enriace la séparation de deux formations qui se sont succédé
après un aussi long intervalle de temps.
La grande quantité des fossiles que l'on connaît aujourd'hui est
ea partie due à l'extension des carrières qui sont très anciennement
exploitées, et tous proviennent de bancs dont Tépaisseur totale ne
dépasse pas 9 mètres. La conservation parfaite de leurs caractèras
doit être attribuée au sable qui les entoure et à leur changement
en calcédoine, car toute la matière calcaire du test a disparu, et Ton
en trouve à peine des traces dans le sable des collines.
Si l'on applique à cette assise fossilifère des considération^ analo-
goes k cellrâ que nous avons employées pour les couches arénacéei
des côtes dn Devonshire, mais avec plus d'avantage ici, puisque
noos sommes assuré que tous les fossiles appartiennent à une même
anrise an lien d'être disséminés dans plusieurs, on trouvera qoe,
sur les 151 espèces qoi y sont indiquées par M. Fitton (3), 11 ne
(4) Carte géologique du Devonshire, 1839. — Carte du Geologi-
eai SuTvey, — Researches in theorical Geologj'; in-8. 4834, p. 486,
(2) H. Fitton, loe. cit., p. 235.
(3) Loc.
CI/., p. «39.-— Les planches 4 5-48 représentent les
espèces nouvelles de cette localité qui ont été déterminées par
100 * GROUPE NÈOCOMIEN
•ont pu diterminies I et que des 160 qui restent 86 sont propres
I eetl« localiti. Les 5& connues ailleurs sont réparties comme il suit
dans ks autrts étapes de 1* Angleterre : 10 dans la craie marneuse
ou liifte«tt, 17 dans le grès Tert supérieur, 18 dans le gault, et
SS datt» le |r^ vert inférieur. 2 espèces qui se trouTent en France
SMrrhoriiiMi du grès tert supérieur ou de la craie chloritéc porter
rifeul k St> le noiiibf^ des espèces antérieures ^ la faune du ganlt,
tandis qtt'iln') eu auraîl que 23 plus anciennes. Sar ces 54, 17 sont
eoiiiHiiMm I piiisîetir$ group» ou étages, ei 11 ou 12, sur la tota-
le, sotti s%mM<s att$si datts les Uabes de Lyme-Regis, de Pinney,
de^kùieClîffeideBrar.
C^ cliM^«. ompirè:;^ à ceux q«^ aous oat foornis les fossiles de
C« d<««Wr$ )x^t»« stmé» à Id ou 12 miBesaa sud des carrières de
rMcli>4V>m«« worlnefil d abord nae analope frappante dans les
ii|yMrt$esqfmié$ par le nombre des e$f^^ aHUMoes au djTert
Ifi^Mf^ Jk h tewalMtt pris sur d avtr» points, et easnite qoe le
ni^tirr d<4^ espaces propres est les deux Uns de la totaliié des es-
n »o«s««Aie doiKqwpronpenl dédoir^ de ces ^ks, d*onepart
W paraiWMae M h cMtiMqwiii^ié d<s c^^
gi^ et sables terts^ da nord et d« amI de ortie petiie régioii, ei de
raM>f Fexù^eMf « dMB le wW. de dm^^
nible« a« déitv4^<f^MMM m* ptalnfirr. awafaïaqM )i la OMsenaiiQo
4\hi gn»d WMnbf^ d^<«^î«>e9 q«î «M»^i»etti aibewns càrcoastances
AmI mi rrtnMite d» eit«^pve» OiMHçaralM» da» Hwtcs les forma-
Um» c««Mfte datt» 1^ «mw^ ac:»ft»e^ Se «091 remarque, en
Mire. q«e pheèrw^ di(« 1^ iWfK-^ làMK ie^ aadk^aes sont citées
(Im» Il craie iiA^m amm lfell^f«>lnk nus canctmms 00 bien se
nfir?iwniet diMu^ le $v^ tttt ;Mipief«tiir. vmi j^ra r«vtè à admettre
qpe Imc^mkIm» atyttaoMHs :$î{im^ :mk k ciaue. à i «nestd^anel^ne
X^^ nWe de $àaibtei> ^ ia^-vtvctb. nctt> fyfrâ»niMii les sêdà-
■wnu q|m j» »wH dêp»»» yKtfcAant MA kcem^qiaei^ fmniknt, \
FiMii, W gr^ ^iKt inï^War^ W j^anU <t W $m i^ct jaçènem-, dam
é» càafli^men;:» phft» c«a m^Mtt> vOtt$iiitfr«icàe«. mab ivndm à pue
ou Dt* GRÈS VERT INFÈRIBUR. 101
Qadqae singulière que puisse paraître cette conclusion aux
personnes qui veulent appliquer à toute la nature les raisonnements
absolus déduits de Télude de localités circonscrites, ou bien encore
d'abstractions théoriques, elle nous semble sufiisamment établie par
la disposition stratigraphique et géographique de ces dépôts, par
leurs caractères minéralogiques aussi bien que par leurs fossiles,
car ces derniers, qui eussent pu seuls faire élever ou abaisser Tbo-
rizoD des sédiments qui les renferment, concordent avec les relations
purement géologiques (1).
L'explication des phénomènes physiques qui peuvent produire
localement cet état de choses nous parait d'ailleurs assez simple, si
Ton suppose que les modifications observées dans les faunes succes-
sives d*un même groupe ou de plusieurs groupes consécutifs d'une
même formation résultent d'abaissements ou d'exhaussements peu
considérables et assez lents du fond d'un bassin. Dans la question qui
nous occupe, on conçoit que ses bords auront d'autant moins changé
de niveau qu'ils étaient plus voisins de la charnière suivant laquelle
se produisait le mouvement. Si la profondeur des eauf , vers le milieu
du bassin, a changé, par exemple, de 50 mètres en plus ou en
moins, ce changement, très notable pour les espèces d'animaux qui
y vivaient, aura été très faible sur les bords où les modifications de
l'organisme seront moins prononcées et beaucoup plus lentes à se
produire, et non seulement les mêmes espèces pourront continuer à y
vivre, mais d'autres, quittant les points où les eaux sont devenues plus
profondes, émlgreront vers le rivage pour y trouver les conditions
dont elles ont besoin, et cela au fur et à mesure de l'abaissement. U
semble donc que, sans recourir à des oscillations extraordinaires du
sol et en invoquant seulement l'intervention de phénomènes analo-
gues à ceux dont nous sommes encore témoins (voyez antè^ vol. I,
p. 6&5), un certain nombre d'abaissements successifs du sud-est de
l'Angleterre, depuis la fin de la période wealdienne jusqu'à la craie,
peuvent rendre compte des faits observés dans le sud-ouest.
Dans le même temps que nous présentions ces considérations,
tir H. T. de la Bêche (2) émettait des idées à peu près semblables.
Ainsi, après avoir signalé les Orbitolites conica et plana^ puis une
(1) Voyez aussi ce que dous avons dit à ce sujet iMénK de la
Soc. géoL de France^ 1" série, vol. III, p. 29^, 1839).
(2) Report on tfie geohgy ofCorna'al/f Devon^ etc., p. 2ë1;in-8.
Londres, 4 839.
I Klj tl 4^
102 GROOPS
Sphérolite aax enfirons de Bovey, il compare les espèces do grès
Tert des Mackdowns ayec celles des divers étages de la craie de Test
de TAngleterre et conclat que certaines d'entre elles étaient ensefe-
Res dans les dépôts sablenx de l'ouest avant que la craie du Snssex
fût formée ; que 4 espèces appartenant aux couches jurassiques
supérieures avaient continué à vivre pendant que se déposaient ces
înèmes sables, et que d'autres, qui semblaient particulières à certaines
subdivisions du grès vert de Pest, se trouvaient réunies dans les Black«
dowDS, de telle sorte qu'on devait les considérer comme ayant vécu
dans le même temps et à la même place; qu'enfin 91 espèces
n'avaient pas encore été trouvées dans la série crétacée des autres
parties de l'Angleterre.
L'opinion à laquelle nous avons été amené diffère à la fois de
celle de H. de la Bêche et de celle de M. Fitton, en ce que les coo*
dies arénacées de l'ouest du Dorsetshire et du Devonshire noos oet
présenté dans leur faune des rapports beaucoup plus pruMNicés
avec celle du grès vert inférieur que ne l'ont admis ces deux savants.
Ces rapports, sensiblement les mêmes pour la couche unique fossi-
lifère des Blackdowns et pour les assises multiples de la côte , nous
tnontrent dans les deux localités une prédominance des espèces fos-
siles du grès vert inférieur sur ceux des autres groupes pris en par-
ticulier, tandis que M. Fitton surtout semble disposé à rapporter le
tout an grès vert supérieur lorsqu'il dit (p. 323, lig. 2) : « Le loog
• de la côte do Devonshire, les couches de la base des saMes supé*
m rieurs semblent prendre les caractères qu'affecte le sable vert in-
• férieur sur d'autres points, et ce dernier parait manquer aussi
« bien que le gaolt ordinairement intercalé entre eux. ■
M. Austeii (1) rapporte, au contraire, au gault,dont elles ne se*
raient qu'une modification minéralogiqne, les assises arénacées des
eoRines de Lyme-Regis k Sidmouth, de même que le lit de càiUoux
roulés de SalcomlnHill dont nous avons parlé et qui en marquerait
la limite inférieure. Mais, méconnaissant les relations qui rattachent
les couches du sud ou du littoral à celles qui sont plus au nord, ou
supposant dans ces dernières des divisions que rien ne semble justi*
fier, il réunit au grès vert supérieur, devenu complètement siliceux,
les assises les plus élevées des Blackdowns et toute Tépaisseur du grès
vert d*Haldon ainsi que les autres lambeaux extrêmes de Touest.
(^) Proceed, geol. Soc. of London^ vol. IV, p. 197. 24 mai 1848.
ou DO GRÈS VEKT INFÉRIEUR. iOS
M» Ed. Forbes (i) a fait uu rapport sur les fossiles du grès Paiéontoioci«.
vert inférieur qui se trouvent dans la collection de la Société géo-
logique de Londres , et à la fin duquel les espèces nouvelles ont été
décrites et figurées. Sur 131 espèces de mollusques 60 doivent être
ajoutées aux listes données par M. Fitton. 30 ou ^0 de ces der«
flières sont oonvelles, et les autres ont été publiées par des paléon-
telogifles d'autres pays. 35 espèces ont été rapportées à des co-
qiiUei signalées par M. Leymerie comme appartenant au groupe
néocomieD, et 30 se retrouvent dans le Hilsthm et le Hilêcanglo^
merat do Hanovre, d'après M. Ad. Roemer. M. Ed. Forbes fait
rHBirqner, en outre, que certaines espèces regardées comme nou-
filles, et décrites comme telles sur le continent, étaient déjà con-
«■et pif les travaux de J. Sowerby.
Une asseï longue discussion , dont nous avons déjà dit quelques
OMIS («ii/ê, p. 81), s'établit entre les géologues d'Angleterre et ceux
de oe o6té du détroit sur les rapports du grès vert inférieur avec les
dépMs équivalents du continent. Lorsqu'il signala, en 1835, le cal-
ittire jaune de Neuchâtel, Al. de 51ontmolin jugea avec beaucoup de
ngacité que, d'après ses fossiles, ce devait être uu dépôt contempo -
raia du sable t;er/ d'Angleterre; mais cette indication précieuse fut
perdoe pour les successeurs de ce savant modeste, lesquels, croyant
à la découverte d'un nouvel horizon géognosiique , s'empressèrent
dilai donner un nouveau nom, celui de terrain néocomien. Ces cou-
ches furent bientôt constatées dans le Jura français et dans la partie
orieaiale do bassin de la Seine. Beaucoup de géologues qui ne s'étaient
pa» encore bien rendu compte des caractères et de l'importance do
grès vert inférieur d'Angleterre, qu'ils confondaient souvent avec le
gault ou bien avec les sables d'Hastiogs {iron-sandi) , quoiqa*il soit
leojoon ao«^dc8sous du premier et séparé du second par l'argile de
Weald» pensèrent que ic groupe néocomien n'était que le représen-
tai maria do groupe vrealdien, et nous adoptâmes nous* même cette
manière de voir (2), ainsi que la plupart des géologues réunis à
Boulogne, au mois de septembre 1839 (3). Sir R. Murcbisoa seul
ontrevU la vérité ; nous disons entrevit parce qu'il reconnut bien ,
(1) Quart, Journ, geol. Soc. oj London , vol, I , p. 78 , 237 et
345, avec pi. — Voyez aussi Ch. Darwin, On the briiish jossil
Lcpadidœ [Ib.y vol. VI, p. 399, 4 850).
(2) D'Archrac, Mém, delà Soc, géol. de France^ t" série, vol. 111,
p. i95. 4839.
(3) BulL, vol. X, p. 392. 1839.
lot unuUPE NBOCOMIES.
CD effet, parmi les fossiles legaidés comme néoconaieiu, beai^cosp
d*e^>ëce8 déjk couDues dans le grès vert iurérieur propremeot dît,
nuis il crut y voir aussi un mélange de fossiles de l'étage de Port-
land, ce qui l'empêcha d'aller jusqu'à une déduction plus com-
plële.
Daoi le même temps, M. Ad.Rœmer[1} vint soulever une partie
do voile, sur an piùot bien éloigné de ceux dont on s'était occupé
jusqu'alors. En effet, l'étage nommé ffiUlhon, on ai^ile de Bila en
Hanftvre, éuit mispar loi à la fois sur le même horizon que le grti
vert inférieur d'Angleterre et que le groupe néocnnien do h
France et de la Suisse. Eu outre , le voisinage presque immédiat
d'un représentant bien caractérisé de^ l'argile de Weald rendait
peu probable, comme lo fit observer M. Fitton, que cdle-ci fftt
contemporaine de l'argile de HilcOn a vu qu'au mois d'avril 18U
H. H.-A. Austen (3) mettait sans hésiter l'assise ai^leuse de h
base du grès vert inférieur du Surrey au niveau du groupe néo-
cofflien, et que peu après M. Fitton, dans plusieurs commanî-
cations successives , avait établi le parallélisme d'une manière plus
complète, entre les parties inférieure el moyenne des sables verts
înférienrade l'Angleterre et les couches néocomiennes de la Cham-
pagne , de la Bourgogne , du Jura suisse et français, ainsi qo'avM
les ét^es désignés par U. Rœmer sous les noms de Hitsconglo-
merat et de Hilttkon. Cependant le savant géologue anglais, qni ne
connaissait pas bien encore la complexité du groupe néocomien du
midi de la France, ni la répartition des espèces dans ses trois étages,
fnl amené ïnne fausse conclusion; savoir, i séparer dans ce pays les
couches supérieures des inférieures en mettant les premières seules
sur l'boriiOD du grès vert inférieur.
Alors 55 espèces de fossiles du grès vert inférieur d'Angleterre
avaient été relronvées dans les couches néocomiennes de l'est de la
France, et ce nombre s'est considérablement accru depuis, comme
on peut en juger par le tableau publié en 18&7, par M. Fittou (3).
Une seule espèce de polypiers zoanthaires [Holoeyitus elegans) est
citée dans ce groupe, par MM. Slilne Edtrards et J. Baime (&).
Les poissons sont assez rares dans le groupe dont nous parlons;
il) Jbid., p. 396, nota.
BJ Proceed. geol. Soc. nf Londoii, vol. IV, p. 17l-(»7. t8<
3) Quart, /ourn. geol. Soc. "i London, vol. 111, p, 189
1) Lor. cit., p. 70.
GiKÉRALITÉS Sl'R L* l'AUN'B CHËTACÉE D' ANGLETERRE. 105
M a'y cite goère que le Stmphodus tulcatus et la Chimœra ischyo-
^DR de Uùdstone, puis U espèces de l'argile de Speeton {Olodta
ifpendicuiatut, Ag., MacropomaEgertoni, id. , Girodusminor.ià.,
et Pyenodus minor, id.)-
Dca fragments de plusieurs espèces,dc Plesioaaurus ont été iroOTés
dans le ganlt ou associés <i un Ichthyosaums dans le grès vert infé-
rieur du Cambridgeshire et dans le kentisk rag des enTirons de
Haîdalone (1}. Dans le grès vert inférieur se monirent des reptiles
mod^ée dans les eilrémités des appareils locomoteurs. Us sont
anni remarquables et aussi différenis des espèces vivantes que les
tealioaitires, et présentent une disposition appropriée i la vie tcr-
reMre , comme ces derniers en oiïraient une adaptée i la vie aqua-
tique. Tel est l'Iguanodon , le plus extraordinaire des reptiles de
la iMioation crétacée par ses énormes proportions. Le Polypty-
dtodon de Maidstone et de Hyte est encore uo gigantesque croco-
dilien qui s'éloigne sensiblement des esp&ces vivantes et tertiaires de
«tordre. EnËn les cbéloniens {Chelone pulchriceps, etc.) ne didè-
rait pas moins des tortues vivantes et tertiaires par des modifications
importantes. D'ailleurs, les caractères des genres actuels ne peuvent
être appliqués à des reptiles plus anciens que ceux de l'époque 1er-
liaire, et, ï l'eicepliou de V Icht/iyosauruscommunis qai a peul-Stre
Téca pendant les périodes jurassique et crétacée, toutes les autres
cqifecesde ces deux formations sont distinctes. On verra cependant
Idaa loin qu'en rapportant le gronpe wealdien à l'ère jurassique
d'après la considération des reptiles et des poissons qu'on y trouve,
l'Iguanodon serait encore commun aux deux formations.
APPENDICE.
GfcNtHALlTÉS SDR LA FAUNE CBËTACÈB d'anGLETIïRRE.
Noos avons dit en commençant que la formation crétacée de
l'Ai^eterre ne constituait pas un tout complet au point de vue
phfiiqae, maJs seulement la portion nord-ouest du littoral d'une
iéfttmoa sonfr-marine, dont les autres bords se trouvaient au sud-
«at rar le coitiDeiit; il serait donc peu rationnel de vouloir, avec les
seuls Éléments fournis par le tableau ri-joint, se rendre compte
r«i éMt hfL 3. lÊmiu
et r— iij|,€ et
ietmqmêélé
wm b GéoUfie dm Su9»à\
é€ TWÊfttÊÊÊOtt élt Ct§ ftwSÊtB, ce mÊ BéBOW SiT B
émtnÊÊUeH foilfi fàm^tum par IL irG0r(f).
Ce i|« frappe toot d'abord da» ce Taé/éw ^e #« /teie er^te^
d'AngleUrre rfojrcz p. i99poifeé% oà aoos ùoaioas 932
féputief dans 256 genres , depos les toinfoifes jioqv'aiix
e'eit rextrême Mégalké do déreloppement des aamaai des diri
daiief , ordres oa bmilles dans les dinsioos géokigiqoes qae nous
nom admifes , ioégaliré qui est dans ao certain rapport aTec les
caraeières minéralogfqaes des coacbes. Qoaot aax différences dans
les nombres relatifs des espèees, elles sont assn en rapport aussi avec
Tépaissenr des groupes, quoiqu'on poisse regarder ce fait comme de
peo d'importance, Tétode des (aones tertiaires noos avant appris
qtie dans des espaces très circonscrits et sor one foible épabseor, oa
ronconiralt des bones très riches et très ? ariées. Il y a d'aineors
% eet égard ploslears causes d'erreurs qu'il ne faut pas perdre de
? oe, telles que les influences physiques locales contemporaines, les
î;
'4) /4 catalogue of Britis/t foss/le , etc.; in-8. Londres, 4 843.
(t) y////i. (tnfi Magat. nf nat, Hist., «• sér., vol. IV, p. 161 et
330. 4849.
SUB Là faune CliTACig d'ANGLBTBRRE. 101
drcoBfliiiGes nitérieures qui ont permis que les débris d'aniinaiis
oons fosseot transmis, ou celles qui ont pu en faire disparaître les
Mcesen loaCoa en partie, le plus ou moins d'étendue sur laquelle
«es OBêmes dépôts ont pu être étudiés, etc.
: NéiamoiDS b craie blanche et le grès vert Inférieur semblent
prtieater jusqu'à présent le plus grand nombre d'espèces, mais
^putenaot à d» classes tout à fait différentes, sans doute par suite
iô reitrême dilfihrence de leurs caractères minéralogiques, et par
conséquent des circonstances physiques dans lesquelles se faisaient
ksdépOtsi II est probable aussi que, vu la difficulté de séparer tou*
jOWf la craie blanche de l'étage sous-jacent, on lui aura attribué plus
i'èspèces qu'il n'y en a réellement, et cela au détriment de ce der-
nier. Par le même motif, le nombre 20, qui représente les espèces
Mwnnnes, presque toutes des radiaires^t des brachiopodes, n'est
pMt-6tre pas non plus très exact. Quoi qu'il en soit, ce sont prin-
dpaleoient les animaux les plus inférieurs de la série, depuis les in-
fusoires jusqu'aux ibraminifères, puis les monomy aires, les bracbio-
podes et les poissons qui élèvent si haut le chiffre des espèces de la
craie blanche; les dimyaires, les gastéropodes et les céphalopodes
yi^nt à peine représentés. Dans le sable vert inférieur, c'est exac*
Itoeat l'inverse ; les animaux. les plus bas de la série d'une part
•t les poissons de l'autre n'y montrent qu'un très petit nombre
i'espèçes, tandis que les mollusques dimyaires, les gastéropodes et
lii céphalopodes y sont très répandus. La variété de cette faune
est eoGore augmentée par un nombre considérable de mooo-
myaireB, de brachiopodes et par des reptiles.
Les faunes des divisions mtermédiaires entre ces deux groupes
eitréaies ont présenté sensiblement le même nombre d'espèces ;
nais les éléments dont elles sont composées sont aussi fort diffé-
rMIs; ainsi, les amorphoioaires et les bryoaoaires du grès vert
«spérieur manquent dans le ganlt, où se montrent, au contraire, les
aoaathaires, qui n'ont qu'un représentant dans ce même grès vert
Ivpérieur. Les radiairès répandus dans les divers étages de la craie
koféau sont représentés seulement dans les argiles bleues du gault
par tinq espèces qui y sont assex rares. Les mollusques dimyaires
ne sont pas nombreux dans les trois divisions ; les monomyaires,
ploi communs, y sont répartis presque également ; les brachiopodes
et les gastéropodes n*y offrent rien de particulier et sont peu ré-
pandus , excepté ces derniers qui sont communs dans le gault.
Les céphalopodes, tels que les Nautiles, les Ammonites, les Ha-
miles, les Turrilitcs et les Scaphiics. séparer b cnie îMÊkan de
h craie bboche et caraclérisent bien rhorin» da «cMid grmpe,
comme d'aoïrcs espèces des ntees gwcs cancténseat mmî ceW
du troisièiDe. Il est probahleqa'ni certM «ombre de poiaoDJ qot
Doos SToos mis dans b craie bbndie, fMrte de reBseigacmenls aaa
pfécis sur lear gisemeot, doifcot être rapporUs è b période de b
craie tufleao. C*est au moias ce qae Vom peot présamer d*aprto
ce que noos t erroos sur fe cooiiaeat dass les cxmchcs contempo-
raines.
On doit remarquer également qne fe nonriire des espècm
communes i nos cinq divisions, prises deox è deox, ne farin
qn*entre 20 et il, et encore ce dernier chilre eiprime-t-a ks
espèces qui se trooreot k b fois dans Irais difisions consécn-
lires appartenant i des groupes diflérenis; les antrm ne Tarient
qu*enlre 20 et 12. D'où il résulte que, si, pour élablir des difiaions
géologiques, oo ne tenait compte que du nombre des espèces, en
négligeani b distribution des genres et des familles, les caractères
stratigraphiques et pétrographlqoes , il y aurait moins de raisons
pour séparer b craie tuffeau de b craie bbncbe que pour y réunir
le grès Tert supérieur; de même b séparation de cdol-ci du g^uit
ne serait pas plus motivée que sa réunion avec b craie tuflcau;
mais cette réunion a été , comme on Fa dit , basée sur la présence
de céphalopodes communs aux deux étages, ce qui nous a paru un
caractère assez important. L'absence de ces mêmes céphalopodes
dans b craie blanche noos a bit aussi admettre une distinction à
bqaelle, d'an autre côté, les brachiopodes et les radiaires sem-
blaient s'opposer.
Les caractères stratigraphiques joints aux caractères pétrogra-
phiques seront donc toujours de première importance lorsqu'on
Youdra décrire on pays d'une manière sérieuse et un peu détaillée;
quelque utiles que soient les fossiles pour établir les principaux
horizons, il y a toujours dans leur emploi exclusif un certain Yague
et une incertitude bien éloignée de cette précision rigoureuse et
en quelque sorte mathématique , dont les travaux du Geological
Survey nous oflrent un admirable spécimen , et vers laquelle on
doit tendre de plus en plus, si l'on veut que la science soit réelle-
ment utile et puisse recevoir toutes les applications dont elle est
susceptible.
-Sun La FAUNI crétacée D'AKGUTIflllE.
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CLASSES
ORDRES.
4 nli .
liiiiHi
^
GBAPITBE III.
GROUPE WEâLDIEN.
Le groupe wealdien, comme son nom l'indique, occupe la vallée
de Weald , bornée au N. à i'O. et an S. par une ceinture formée
des divers groupes crétacés, et à TE. par la mer. H comprend ainsi
tme partie du Kent , du Surrey et du Sussex , puis il s*étend à l'O.
dtns nie de Wight, dans celle de Purbeck, dans la presqulle de
Portiand , pour remonter au N. et se montrer sur quelques points
du Wiitsbire, de rOxfordshire et du Gambridgeshire, où il s*amincit
de plus en pins et n'est alors représenté que par quelques rudiments
ï peine reconnaissables de ses sous-divisions. Par suite de cette
disposition , nous étudierons le groupe wealdien , d'abord à TE. , oii
il est le mieux développé, puis à 1*0. et au N.
Ses divisions ou étages sont au nombre de trois : l'étage supé-
rieur, désigné sous le nom d'argile wealdienne {Weald-clay, Oak»
tree-clay, ou Tetstuorth-clay), le moyen , sous celui de sables et
grès d'Hastings {Hastings-sands , iron-sandSy ou ferruginous-
mni8\ et l'inférieur comprenant' les dépôts appelés coucbes de
Purbeck {Purbeck-beds), Dans la vallée de Weald, les deux pre«
miers étages seuls apparaissent sur une grande étendue ; Targile
formant une large zone continue , qui circonscrit les sables placés
an milieu , est concentrique aux bandes crétacées extérieures. Le
bombement général de tout le système, suivant un ou plusieurs
axes dirigés à peu près E.-0., n'est pas assez prononcé, ou la dé-
Dodation qu'a éprouvée cette surface n'a pas été assez profonde,
excepté sur un point situé à Test de Battle, pour faire affleurer le
troisième étage, particulièrement développé dans l'Ile de Purbeck»
sur h côte du Dorsetshire.
M. H. Fitton (1), après avoir exposé la confusion résultant de
quelques méprises , faites par M. Webster (2) et par M. Cony-
(4) Inquiri^s respecting the geological relations y etc. (/^/i/î. of
philos.^ nov. 4 821, 2* sér., vol. Vlli, p. 365).
(2) Letters to sir H. Englefield; in-4. Londres, 4 846.
112 UROUPE WEALDIKN.
beare (i), ainsi que les discussions auxquelles elles avaient donné
lieu , 8*est attaché à rétablir l'exactitude des relations méconnues
entre les diverses assises du groupe veealdien , considéré sur les
deux points où il avait été principalement étudié. Ce premier tra-
vail f publié en 1824, a servi de base à celui inûniment plus complet
que nous avons pris pour guide jusqu'à présent , et que nous con-
tinuerons encore à suivre. Mais on doit iiire que la véritable dis-
position stratigraphiqne du groupe , ses subdivisions et leur exten-
sion géographiques avaient été mises dans tout leur jour par
M. Mantell. La carte et les coupes jointes à ses lUmtrations de la
Géologie du Smsex^ publiées en 1827, ne laissaient rien à désirer à
cet égard. Dès 1702, Woodward avait été frappé de la ressem-
blance des Paludines des couches de Weald avec celles qui vivent
encore dans les eaux douces. James Sowerby eu 1812 , vers le
même temps iM. Webster, el enfin en 1822 M. Mantell, étaient
arrivés à conclure que ces dépôts du Kent, du Susscx et de Tlle
de Purbeck, étaient d'origine lacustre.
Sur la première édition de la carte géologique d'Angleterre (1821),
et sur la réduction de M. J. Gardner, Targile veealdicnne et les
sables d'Hastings sont représentés par des teintes particulières, mais
l'étage de Purbeck est réuni au calcaire et aux sables de Portland.
Dans la seconde édition au contraire, les couches de Purbeck sont
comprises sous le même travail de hachures que les sables d'Has-
tings, et un groupement analq|;ne a été adopté pour la carte qu'a
publiée sir R. Murchison en 1843 ; en réalité, ces deux étages sont
plus distincts l'un de l'autre que le second ne l'est du premier, mais
les couches de Purbeck n'occupant qu'une surface tout à fait insi-
gnifiante, il eût été difficile de les indiquer sur une carte à une pe-
tite échelle. Néanmoins M. Fitton n'a pas omis ce détail important
sur l'esquisse géologique jointe à son mémoire (2).
Ce dernier savant a compris avec raison dans le groupe wealdien
les couches de Purbeck , ce que n'avait pas fait M. Martin (3). Tout
cet ensemble de dépôt est en effet lié par un caractère commun i
celui d'avoir été déposé sous des eaux douces. Ces assises de Pur-
beck , quoique principalement calcaires et remplies de fossiles la-
custres, renferment, comme les parties les plus élevées de la série.
i\ ) Outlines of the geology of England and fVales,
Vi Loc. cit., p. 4 59, pi. 9.
3) Mem. of a part of Sussex ; in-4. Londres, 4 828,
(4) Webster [Transact, grol. Soc. nfLontloN, ?• sér. , vol. II,
p. 40).
(i) Loc. cit., pi. 7, fig. 4, et pi. 8, 10'', fig. 3; 10^ fig. 6. —
Voyez aussi: Bull. Soc. grol. de France, 2« sér., vol. I, pi. 8, où
la coupe précédente a été reproduite à une petite échelle.
(3) Illustrations oj the gcol, of Susscx ; in- 4, avec 20 planches,
Londres, 1827.
IV. S
GROUPE I^EAI.DIEN. 113
des preuves de renvahissemcnt partiel et n)oinon(a.né des eaux de
la mer cfans le lac (1). D'après i\I. Martin , la composition du groupe,
à partir de Fétage inférieur» ne présenterait, dans toute la hauteur,
que des alternances de sable et de grès, avec des argiles et des marnes,
de telle sorte que la séparation de Targile wealdienne des sables
d*Hastings serait arbitraire, au moins en grande partie. Mais,
comoie dans la seule surface où ils aient été bien observés, les sables
s'élèvent au-dessus du fond de la vallée, dont les bords appar-
tiennent aux argiles et produisent un relief très prononcé , cette
subdivision est jusqu'à un certain point naturelle , et peut être
maintenue avec avantage pour Tétude comme pour la description.
Iaha cartes et les coupes données par M. Fitton (2), ainsi que Vniié*
celles plus anciennes de M. Mantell (3), montrent très bien les af- v^eau.
Ileorements et la disposition générale des assises du groupe weaU
dieu qui, sur la côte orientale du Kent, entre les falaises de Hyte et
celles d*East-fiourne, sortent successivement de dessous les étages
crétacés. La courbe convexe, très faible, quoique sensible, des ar-
giles et des sables entre ces deux points, donne la clef de la struc-
ture de tout le reste de la vallée , les autres accidents ou irrégula-
rités qu*on y observe n*étant que la conséquence du bombement de
cette partie médiane, ou le résultat de circonstances locales qui
n'eflacent point le trait principal de sa structure.
La côte du Kent n'offre pas de coupe qui mette en évidence la
superposition de Targile wealdienne aux sables d'Hastings. La ligne
de collines basses qui a pu former anciennement des falaises est
aujourd'hui couverte de végétation et séparée de la mer par les
vastes marais de Romney. L'argile commence 5 aiSeuier sous le
grès vert inférieur à la hauteur de Hylc,où elle constitue une sorte
de boue bleuâtre, molle, très différente de l'argile uniformément
schisteuse des Wealds, laquelle a été traversée dans les puits creusés
au-dessous de la principale rue de la ville. Elle y a été reconnue sur
plus de 20 mètres d'épaisseur, et a présenté, à sa partie supérieure,
une argile rouge, tenace, comme sur beaucoup d'autres points, puis
li/l GROTPE WRAM)ÎKN.
ao-(1e990H9 une argile sablense Tcrdât re avec des bandes étroites alter-
nativement de teintes claires et foncées, une argile schisteuse bleue
avec des Cy]iris, une couche d*argile ferrugineuse avec Paludina
elongata, Sow., et des 6ypris; enfin, une argile bleue qui n*a pas
été dépassée. Un calcjire avec Paludines {Sussex marblé) a été ren-
contré à Heurst, au-dessous de Coort-at-Street, au même niveau et
jusqu'à l'ouest d'Ashford et plus loin encore. Deux couches de sabfc
arec argile sableuse et limon sont sabordonnées à Targile, dans cette
partie basse de la vallée, entre AkKngton Corner et les falaises de
sable et de grès qui se voient au nord de Rye.
La description des falaises formées par les sables d*Rastings li
Fcst de la ville^de ce nom ayant été donnée par IVI. Webster (1),
M. Fitton (2) a continué le travail à l'ouest de ce point» au-dessous
de Saint-Léonard et au delà. La ligne antidinale du bombement
fomé par les sables se dirige à l'O. 30* N., à partir de la côte à
l'est d'HasCfngt près de Lee Ness-Point; elle passe par Battle et se
prolonge par une série de collines dont la plus élevée se trouve à
Crowborovgh-Beacon, au sud-ouest de Tonbridge- Wells. À Touest
d'Hastings, la direction des couches n'est pas parallèle à la ligne
amîcHnale, mais elle est presque E.-O. et le plongement au S. Les
sinuosités de la côte montrent quelques inclinaisons en sens inverse.
Le sommet de la grande assise de sable blanc, presque pur, qui
porte le château d'Hastings, atteint 106">,64 d'altitude à Lovcrs
Seat, sur la côie située à TE., et ISO'^^ô? \ Fairlight-Down,
chiffres qui peuvent donner une idée de l'épaisseur de cet étage,
car les couches de celui de Purbeck n'affleurent nulle part ici.
Cette même assise s'abaisse sur le littoral à White-rock pour dispa*
raltre ensuite sous la mer. Une assise avec des caractères sembla-»
blés paraît être la continuation de la précédente à l'ouest de l'église
de Saint-Léonard, et tous les strates qui occupent l'espace inter^
roédiaire seraient plus récents. 1^1. Fitton a donné des détails très
minutieux sur cette partie de la côte mise à découvert par les tra-
vaux que l'on exécutait lorsqu'il étudiait le pays; mais comme il a
négligé d'établir dans le texte le rapport des subdivisions qu'il
suppose exister entre Hastings et Galley-Hill , avec la coupe éga-
lement détaillée de cette même côte (pi. 10^ fig. 3) où plntdeurs
inflexions en sens contraire et des parties complètement cachées ou
4) Tramact, gcol. Sac. ofLondon^ 2* sér., vol. II, p. 34.
%) Procved, geol. Soc. qf London y yo\. H, p. 4. 4833,
rr
GROUPE WEALDIEN. 115
dénadées ne permettent pas de suivre toujours les couches, nous
craindrions de commettre quoique erreur eu essayant de réstr-^
mer cette dernière.
L'asiise de grès caractérisée par V Endogenites erosa (1] est in-
l&rieure aux sables précédents; elle vient affleurer près de la brasse^^
rie du côté d*Hastings et sur la côte au-dessous de Saint-Léonard.
Elle semble représenter ici le niveau des grès de la forêt de Tilgate,
sitiiés plus k Touest vers le milieu de la vallée et célèbres par les
nombreux débris d*auimaux vertébrés qn*y a découverts M. Man-
tcli La côte basse qui s'étend à l'ouest de Saint-Léonard jusqu'à la
hauteur de Cowdou parait occupée par le même étage sableux aiJH
ijuei succède, jusqu'au château de Pewensey, l'argile wealdienne
également au niveau de la mer. Cette argile disparaît au S. sous le
grès vert inférieur de la \mnie de Langney, comme nous l'avons
vue s'enfoncer an N. -£. sous celui de Hyte.
Cette disposition générale se présente sur tout le périmètre in^
lérieur de la vallée de Weald. M. F. W. Simms (2) a donné quelques
détails sar la jonction du grès vert inférieur et de l'argile weaU
dienne, de Teston-Cntiing à Maidstone. 1^ superposition des deux
groupes a Heu au fond de la vallée, sur les bords de la Medway.
M. i. Fresiwicb (3) a fait connaître la coupe du chemin de fer de
Timbndge-^ells, où la même série de couches a été mise à décou-
vert, et, plos à l'ouest, M. W. Simms (^), en parlant des strates
qu'il a observés dans l'excavation du tunnel de Bletchingley et de
la découverte d'os d'Iguanodon et de poissons, a signalé un axe an-»
tîclinai, transverse à la vallée principale, et qui s'étendrait des North
dowua du Surrey aux South downs du Sussex. Cet axe, partant
des eut irons de Merstbam et de Godstone, se dirigerait vers Dit-
chdiug, do N.-N.-E. au S.-S.-O., suivant la ligne de partage des
eaux de la Medway, de TOuse, de la Mole et de l'Adur.
M, Morcbison (5) , qui s'était déjà occupé des couches inférieures duiocUo»
^ la craie dans la partie occidentale du Sussex, a pensé, d'après l'ex»- couches.
(4) Voyez pour la description de ces corps d'origine végétale:
Fitton , lo€. cii,, p. 472-75, pi. 4 9-20. — Transact. geoL Hoc. oj
Ijondon, «•aér., vol. I, pi. 46-48. — F. A. Mantell,^r/7^û/tf jos*
silSf etc., pi. 2, 3.
(2) Praceed, geol. Soc. oJ Londo/i, vol. iV, p. 407. 4 844.
^3J Quart. Jotir/i., éd., 22 avril 4 846, p. 396.
(4J Jb.j nM, p. 90. —Procced., id., vol., IV, p. 337. 4 844.
(3j Procced.^ id,^ vol. II, p. 686. 4837.
116 GROUPE WEALDIEX.
men d'un échantillon de roche provenant de Oar's-Rock, à 9 milles
de Little-Hampton , qu'il pouvait y avoir en cet endroit une dislo-
cation de la craie, parallèle à celles de la vallée de Weald et de File
de Wight. Ce soulèvement serait analogue aux portions de la craie
soulevées à Portsdown-Hill, au nord de Porlsmouth et d*Heigh-
down-HilI près Worthing.
M. P. J. Martin (1) est aussi revenu sur ce sujet dont il s'était déjà
occupé, et après avoir mentionné les lignes anticlinales de disloca-
tion ou de soulèvement et leur connexion avec celles de la vallée de
Weald, comme avec les dénudations de moindre étendue des vallées
dePewsey, de Wardour et doWarrainster à Touest, il a signalé
l'existence de 6 grandes lignes anticlinales comme clam la princi*
pale cause du soulèvement de celte craie dénudée ensuite. Les trob
lignes qui caractérisent les moindres vallées anticlinales de l'ouest
sont pour ainsi dire projetées en avant, de manière h couper les
trois autres partant de l'extrémité occidentale de la plus grande des
vallées secondaires de AVeald , celle de AYolmar-forest. Leur course
est assez irrégulière, et l'énergie des forces qui les ont produites a
dû être très différente; néanmoins leur parallélisme général se
maintient constamment de i'£. à l'O. un peu N.
Ainsi, la ligne de Pewsey (Wilts) se prolonge à travers les vallées
de Ham etdeKingsclere, puis s'affaiblit à Old-Basing, sans pénétrer
probablement dans le bassin de la Tamise, quoique l'Ile de Thanet,
qui est un lambeau de craie soulevée, puisse en être encore une ma-
nifestation. Elle se trouve en relation synclinale avec une ligne
s'avançant de l'exirémilé nord-ouest de la vallée de Wolmar, de
Pease-marsh près Guildforl , par Farnham et la haute chaîne de
craie de Froyle à Popham, etc. La ligne anticlinale de Wardour au
delà de Harnham-Hill, au sud de Salisbury, se prolongerait à l'E.
jusqu'à l'A von pour disparaître entre celte rivière et Itching. Une
relation synclinale de celte ligne se trouve manifestée par tout le
grand escarpement des South dotons, dn cap Beachy à East-Mean.
La principale ligne centrale de dislocation de Weald pénètre dans
la région de la craie à Selborne el s'avance vers l'O. , entre la ligne
de Pease-marsh au nord et celle de Grecnhurst ou iesSoutk downs
au sud, jusqu'à ce qu'elle se perde dans la vasle plaine de Sa-
lisbury.
(<) PiocrefL, /r/.,vol. III, p. 349. 1840.
GROUPE WBALDI£N. 117
M. W. Pcrccval Ilui)tcr(l), en soutenaiil ru[)inioi) qu'il n'est
pu nécessaire poar ci|>liqucr l'élat actuel des ciioscs que la vallée
<lc Weald ait Clù recouverte aticipiincmcnt par les coucties cr6u-
CÉes, dénudées cnsniie, ne paraît pas s'être bien rendu compic de
la dispositiou stratigraplijquc des dépôts ni des caractères orogra-
[diiqoes du pays; car il se fât aperçuj que l'hypothèse d'une lie
formée de dépôts lacustres et entourée ensuite par la mer ne ré-
pondait nallement aux conditions exigées par les faits.
M, W. Ilopkins, dans son Mémoire sur la structure de la vallée
de Weald[i), a d'abord décrit les phénomènes de soulèvement
que présentaient la surface entourée par le grand escarpement
cnyetix du sud-est de l'Angleterre et celle que circon.scrit de la
même manière la ceinture de craJcduBas'Boulonnais. La première,
comme on l'a tu , s'étend depuis Folkstone par Scven-Oaks, God-
Hoae, Famham, Peiersfield, etc., ponr se prolonger jusqu'au ,
cap Beacby, et dans la seconde, sur la côte opposée du détroit,
l'escarpemenl de la cmic comuicnçaot k Wissant.au nord, forme
presqu'nn demi-cercle, du centre duquel Boulogne n'est pas fort
élo^é. Or si l'on suppose d'une part l'escarpement septentrional
de la vallée de Weald continué de Folkstone i ^Vissant, et celui
Au cap Beacliy au sud prolongé vers la partie méridionale du Bas-
Boulonnais, l'espace compris entre les falaises de craie représentera
un ovale régulier dont l'axe, au lieu d'être droit , sera courbe, de
manière i incliuer vers le S.-Ë. dans sa partie orientale.
Comparant ensuite les lois des phénomènes qui se sont produits
dans cet espace avec la théorie du soulèvement, telle qu'il l'avait
développée précédemment (3), l'auteur trouve que les lignes de
soolètemcnt de la vallée de Wcald sont en partie marquées par un
arrangement anticlinal des couches et en partie par des falaises
puissan tes formant des sf//f i à un seul cQlé (one sided saddles).Ci!S
dernières sont désignées sous le nom de lignes de flexion. Dans la
portion centrale du district , M. Hopkins décrit les lignes do sou-
lèvement suivantes. 1" li'jnc il'UasIings, qui court du nord-est
(1) Mngiiz. of/iiil. /ils:»!-/,
(8) Frocred. geoi. Sor. af
Transacl., iel., vol. VU, p. *,
(3) Resetirrlnn in pliysinit ,
physique {Traii'iicf. L'rimlirh/g
I83B-36) — /{i-yy, fi"' m.
118 GROUPE \yBALDlEN.
de cette ville vers fiattle; c'est probablement à sou influence qu'est
dû le seul affleurement connu des couches de Purbeck dans ce
bassin, prèsd'Ashburnham. 2"" Ligne de Brigktiing, dont la disposi*
lion antlcliuale des couches est très prononcée et qui court des hau«
teurs de firighlling- Down jusqu'à Heathficld-Park; il reste à vériûer
si ce ne serait pas an prolongement de la précédente. 3® Ligne de
Wadhurst. 4° Lt^ne de Crowborough, grande ligne centrale du dis-
trict , dont on ne connaît cependant point de traces au delà d'Hors-
hani. 5*" /Agne de Citckfield, parallèle à la précédente, qui p'est
pas connue à l'ouest de cette ville, mais qui a été rencontrée à l'est
dans les travaux du chemin de fer de Londres. ^'^lÂgne de Frmd^
peu étendue. 1^ Ligne de Bidborough et de Brenchley, avec uo
plissement (rès prononcé, et qui a soulevé les sables d'Hastings
au-dessus de l'argile wealdiepne. La colline de Brencblcy est corn*
posée comme celle de Bidborough , mais la disposition anliclinale y
est plus distincte. Toutes ces lignes conservent un parallélisme re-
marquable entre elles et avec l'axe central courbé du district. Ou
observe en outre dans cette partie médiane des dépressions traii^
▼erses, attribuées à un système de dislocations perpendiculaires
9UX précédentes. 8*" Ligne de Greenhurst , signalée d'abord par
Al. Martin ; bien marquée à la pointe sud-ouest de Pulborougb, elle
court parallèlement à l'escarpement de la craie et peut ôtre observée
près de Lewes. Dans cette partie méridionale du grand bassin ,
comme au centre, il s'est produit des dislocations perpendiculaires.
9<» Enfin , la ligne de Famham à Seven-Oaks semble être la contre-
partie de celle de Greenhurst ; elle court parallèlement à l'escarpe-
ment de la craie des Norlh downs et en est très rapprochée. Le
plongement des couches au N. est bien prononcé , mais sans incli-
naison correspondante au S. pour compléter la disposition anticli-
nale , si ce n'est cependant sur deux points. Vers 1*0. , elle se dirige
au pied de la colline que nous avons vue désignée sous le nom de
Hog's-Back, avec un plongement qui atteint de 70 è 80\ Elle passe
près de Guildfort , au sud de Doi king et de Reigate , et se prolonge
à l'E. vers Seven-Oaks. Des vallées iransverses existent dans cette
partie du pays comme au sud, et auraient la même origine.
On a déjà vu que l'un des caractères particuliers de cette i*égion
était la direction des cours d'eau qui coupent le grand escarpement
des étages crétacés supérieurs; or, l'analogie de ces gorges étroites
avec les vallées transverses des lignes du grès vert inférieur ne
permet pas de les rapporter à des causes différentes , et doit faire
GBOUPE WEALDIEN. 119
auribuer les uues et les aulres ï des (tislocaiioos. H n'y a point il la
TMlidaoïi les couclicii crayeuses une évidence ])arfaite de celte
origiae, maison pctil faire rcniacquer que, dans les éi^cs supé-
rieurs de la rurmatjon, l'existeiiec d'une faille est assez difficile ï
constater par saiic du peu de divisions bien irincliées dans la masse
des roches. I/^4éTatiou centrale de l> craie, dunt nous aïoos parlé
dans l'Ue de Wigiit , est aussi coupée par trois vallées traasTerses
que suiffnt les cours d'eau , et celle du centre (vallée de Uédina]
ot urtainement le résultat d'une fracture. Dans le Das-Buulonnais,
l'aaleur a constaté trois lignes parallèles de distocatioo dont la
dirvctioii cuïncide avec les ligues de soulèveineot de la vallée de
WeaU. La plus méridionale de ces lignes passe ininiédiateflieiit au
■ocd de Boulogne. ËnGn , après avoir résumé quelques parties de
m théorie et fait voir quelles étaient les conditions iiéwatairea pour
jrriver i, l'explication mécanique des phénomènes observés, M .Hup-
kina conclut qu'une action simntiaoée de forces soulevantes s'est
■lanifestée depuis le Bas- Boa Ion nais jusque dans le Wilishire , et
dcfnis le vil de Pewsey et la vallée de la Tamise jusqu'au delà des
cOtes méridionales d'Angleterre.
La plus grande élévation des valléi's de Weald et du Bas-Bou-
Jooiiais doit faire présumer qu'au-dessous de l'espace qu'elles
occupent, la croûte du globe était plus mirKe en général que dans
W aaires parties du |»ys environnant , et si l'on considère quelles
doivent £lre théoriquement les directions générales des lignes
d'éléfation ï travers ces vallées , on trouvera une concordance re-
narqoable entre les résultats obtenus par l'observation directe et
ceux qu'Indique la théorie.
D'après cela, les fentes ou dislucations qui ont pour origine les
Jîgncs d'élévation ^ failles , lignes auticlinales ou de Qeuon ) doiveut
avoir été produites par l'aclioa mouieniauée et simultanée d'une
Jbrce nalevante, agissant sur chaque point de la sorfaco en ques-
tion, et produisant des dislocations, non, comme on l'a supposé,
suivant une seule ligne ou aie central d'élévation dans le grand
diamètre de l'ellipse, mais sur plusieurs lignes en même temps et
occasionnant un certain nombre d'éléiatious plus faibles, paralli
aux courbures des bords de l'espace ellipsoïdal que nous c<
roBS. I^es bits s'accordent ici avec l'hypothèse d'une grande fi
agissant en dessons, non suivant une xule ligne, mais généraletneaj
et uniformémeni sous tout le disitict avec une égale intensité i
chaque point, U. Hopkîns ne regarde pas cependant coaime une
120 GROUPE WËÀLDIEN.
cunséqucncc nécessaire de ce qui précèck, que réiévation cnlièro
du district ait en lieu à la fuis. Ainsi elle pourrait avoir été eflccloée
d*abord jusqu'à un certain point et avoir atteint ensuite sa plus
grande iiauteur par des mouvements subséquents ; mais il est au
moins très probable que le mouvement général qui a occasionné
les dislocations des masses élevées, et qui leur a imprimé les carac-
tères qui les distinguent aujourd'hui , a été la plus énergique de ces
actions réitérées auxquelles est due la totalité du soulèvement.
Quelques personnes avaient pensé que des aiïaissements auraient
pu produire des effets semblables à ceux que nous avons cités, mais
M. Buckland (1) a fait remarquer avec raison que cette explication,
contraire aux données de la mécanique, est détruite en outre par
la position relative des couches disloquées de part et d*autre de
l'action soulevante ou des failles qui courent parallèlement à ces
lignes présumées d'élévation. Ainsi les couches dérangées Déca-
pent, dans presque tous les cas, la place qu'un mouvement de bas
en haut leur aurait donnée respectivement de chaque côté de la
faille, et elles ne pourraient évidemment l'avoir reçue d'un abaisse*
ment par suite d'une dépression.
p«Wonioio|ic. La vallée de Weald est Intéressante non seulement par ses carac-
tères géologiques et par les phénomènes physiques que nous venons
de rappeler, mais encore par les débris oi^aniques qu'on y a
trouvés, surtout dans le second étage, celui des sables d'Has-
tings. C'est en grande partie aux recherches persévérantes et aux
études toutes spéciales de M, F. G. Mantell (2) que la science est
redevable de cette faune curieuse, presque exclusivement d'eau
douce. Nous ne ferons d'ailleurs que mentionner les travaux de dé-
tail postérieurs aux premières publications de ce savant, renvoyant
à la fin de la description du groupe wealdien les considérations plus
générales auxquelles sa faune a donné lieu.
Dans son tableau des fossiles du Sussex (3), M. Mantell partage
(1) Address delivered to the geoL Soc. qf Londoriy fév. 4 844,
p. 21.
(î2) Thefossils of the South downs [llltistratlofts of the gcology
of Sussex; in-4, avec 42 pi., 1822). — 7/yz/?.ç/7c/. of the Linn, Soc,^
vol. XI. — Philos. transact.y\S^^^ part. II, p. 179. — London's
Magaz., vol. VI, p. 75. \ 833. — Illustrations oj the gcol. oj Sussex;
in-4, avec 20 pi. Londres, 1827. — The gcology of the South cast
of England; in-8, avec planches et cartes. Londres, 4833.
(3) Transact. geol. Soc. nj Lnndou, vol. III, p. 212. 4829.
legnwpe en irais diiii^ioiis : la proiuii're, qui cuiiiprend i'argito de
y(tM, renferme dcsCyprisfr. fiibri, Dfsm., ('. lalilensh, Hit.),
I«s Cyclai membranacea cl média, Sow., les l'nluâina vù-ijmra
(P. fiuviorum, Sow.}, cloiigola, id,, et clinniftra, id., un Pota-
mido ou Cérile, des restes de poissons et de reptiles. La division
piorenDG, déiigDée sons le uom de touches de 7'ilgale, parce
qn'elle eat Burloul diîveloppfe dans la forêt de ce nom , dont les
onlires ont fourni la plupart des fo&silcH connus du cet fiagc, ■
prétrntë les mëines Cypris, Cyclades et l'aludiuirs, et de plus
h espèces d'Unio, des poissons et de iionihreux reptiles, un Ptéro-
dactyle et des ossements d'oiseaux. La division inférieure de l'étage
d'Hutîngi, formée de calcaire ai^ileux alternant avec dCM marnes
■chisteiues , et désignée sous le nom de couches dWthbuniham ,
a offert les mêmes coquilles lacustres cl quelques détiris do
reptiles.
H. FlitoD (1), réunissant plus lard les fossiles des divers étages
de toute la vatléc , en a donné une liste plus complète , oEi l'on re-
marque particulièrement 0 ou 10 espèces de Cyclades, dont les plus
répandues sont les C. média, Sow. , et memhranncen, ïd. , puis un
nombre aussi considérable A'Unio, f> espèces de Faludinci, entre
intres lesA/7uiiicrrum,Suw., tielongata, id.. très répandues dans
tes deux étages. Les couches inférieures des sables d'Ilastings, prés
deBatlle, Tenîcrmcai\e Mi/tilus Lyelli, Sow-, cl une univalve voi-
sine des Potamides. Dcs;l/cVaiiq/)«i« etdcs Nériiines appariienneiit
aux tables d'Hastings , oil l'on a lûgnaié des fragments d'Iluttres,
3 espèces de Cypris , dont une , la C. vaidenais diffère peu de la
C faba de l'Aiivergue , se rencontrent i tous les niveaux. Les iMis-
nns présentent Ifi espèces appartenant aux genres ItyOodut,
Âerodua, Sjihenonckiu , Tetraijonnlepis , Oyrndiu, l'i/nruidus fH
Lepidotus. Les écailles de co dernier genre abondent dans tuiile la
série. Les reptiles, qui fornieni la prtie la plus remarquable de
cette faone sont dissémin^'s dans les diverses assises, quoique plus
particulièrement dans l'argile de Weald et i la partie suiiérieure
des sables sur lesquels elle repose. C'est k ce dernier niveau qu'ap-
partiennent les grès de la forêt de Tilgaie, oii la plupart des h
ont été rencontrées. Parmi les chëloniens ce sont dctJfrÙB
des Emi/s, parmi les saorieos plusieurs «tpicif J
{») Lvf. cil. p. 176,
123 GEOUPE WBALDIEN.
Phytostturus cylindricodon ^ un Plesiosaurus,, le Megaloiourui
Bucklandi, Cuv., VHylœosnurns, et enfin V Iguanodon (1).
Les plantes propres à ces condies sont encore peu nombreuses.
Outre les corps organisés désignés sous le nom d* Endogenites erosa^
Filtt et qui ont été trouvés dans les grès de Tilgale, sur la cAte
d'Hasiings , dans les sables subordonnés à Fargile , près de Mulsejr's-
Farm, etc., on a recueilli un cône d*une espèce incooQtte, et
le Sphenoptet^is graciliSy dans les grès de Tunbridge-W«lis.
M« Mantell signale dans le second étage des Calamités^ Spkemh
pteriê Mantellij Ad. Brong., Lonchopteris Mantelli^ id., Lycopo^
dites, Clathraria Lyelli, Ad. Brong. , Carpolithus Mantelli^ id*«
et des fragments de bois carbonisé, probablement de dicotylédones.
ij« L'étage inférieur ou de Purbeck ne se montre point daos l'Ile
vrishi. de Wight , dit M. Fitlon (2), et les denx autres membres du groupe
passent de l'un à l'autre par des nuances insensibles, l'argile oe for-
mant d'ailleurs qu'une faible partie du tout Une dépressioa du sol
marque cependant encore l'aflSeurement do l'argile comprise entre
deux rebords saillanLs , Tun de sables verts inférieurs, l'autre de
sables d'Hastings. Ces couches ont la plus grande ressemblaace mi^
néralogique avec les dépôts tertiaires qui, au nord de l'île, recou*-
vrent la craie. Des deux côtés ce sont des marnes sableuses
rougeitres et panachées de gris verdâlre, de pourpre et de
gris , puis des bancs de sable et de grès. Dans chaque série on
{\) Voyez aussi : F. G. Mantell, On the stniciure^ etc. Sur la
structure des mâchoires et des dents de Y Iguanmion (Procced. r.
Soc. of Londo/i, 25 mai 1848. — Transact., id,, 1848, part. H,
p. 4 83, avec 3 pi.). — Nouvelles observations sur rostéologie de
/'Iguanodon et de /'Hylaeosaurus [Soc. r. de Londres^ 8 mars 4 849;
— L'Institut, 19 sept. 1849). — On the bnnes nf birds , etc. Sur
des os d'oiseau échassier Toisin du Héron dans le grès de Tilgate
[Proceed. geol. Soc. oj Lnndon, 1835, p. 203; — Tr/insnct,^ tél. y
vol. V, p. 175). — P. Gervais, Remarques sur les oiseaux Jossiles;
in-8, p. 12. Paris, 1844. — M. R. Oweii rapporte ces débris à un
Ptérodactyle [Quart. Journ. geol. Soc. oj London , vol. II, p. 96,
4846). — J.-Edw. Lee, Remarks on the teeth, etc. Remarques sur
les dents de reptiles [Crocodilus, Iguanodon, Megalôsaurus et Piif'
tosaurus) des grès de Tilgate, de Battle et de Saint-Léonard [Magaz.
oJ nat. history, vol. IV, p. 87, 1840). — W. Ogilby, Description
oJ the frontal spine, etc. Description de l'épine frontale d'une se-
conde espèce ^'Hybodus de l'argile de Weald [Magaz. oJ nat, hist.^
juin 1839).
(2) Loc. cit.^ p. 184.
GROUPI WBALMEIf. 123
trouve Clément des ahemancos do sédiments remplis de fossiles
intnns, particulièrement des Huîtres, avec des bancs où abon-
dent les Paludines, les Cypris et autres productions d'eau douce.
Cette ressemblance si parfaite entre des dépôts imm^iatement
antérieurs à tonte la période crétacée et ceux qui Tout immé*
diilenient mv\e se reproduit encore lorsqu'on les compare avec
d'totres beaucoup plus anciens , tels que les sables mamenx pana*
chéset rougeâtres des marnes irisées (red mari) du Oevonshire.
L'irgite weaMienne forme une bande étroite sur la côte , dans la
baie de Ssndown et à l'ouest de Rocken-find , isolant ainsi les sables
d'Hastings, qui sortent de dessous et constituent de petites élévations.
Dras les deux localités l'argile affleurant sous les sables verts infé-
ffieara est remplie des fossiles qui la caractérisent dans le Kent et le
floswx. An delà d'Atherfîeld elle se présente de même sur la côte,
pvh s*éloîgne dans l'intérieur, pour circonscrire au N. -O. les sables
d*flastiiigs, et reparaître sur le bord de la mer, un peu avant la baie
de Gonpton , où elle se montre dans une coupe semblable è celle
de la baie de Sandown (1).
Les sables du second étage ne sont pas visibles sur toute leur
fipaisseur. Dans la baie précédente , ils ne forment qu'une petite
plaque isolée , è contonrs irrégulîers, entourée par l'argile ; mais
sur la côte sud - ouest les assises supérieures sont beaucoup
nrienz développées, occupant un espace allongé depuis l'ouest
de Gowleaze Chine jusqu'à Compton -Grange Chine. Deux petites
énhiences appelées Atherfield-Rocks et Brook-Point s'avancent au
delà de la ligne générale de la côte entre Rockend-End et la baie
defteshwater, de manière à diviser la côte en trois anses peu pro-
fondes. Brook-Point paraît appartenir aux couches les plus basses
des sables, et Barnes's-Fligh en est le point le plus élevé. Les
faanei rocheux qui s'avancent dans la mer et rendent cette partie de
h plage très dangereuse sont les grès calcaires qui existent dans
toute la hauteur de la série sous forme de concrétions plus ou
moios cootinues et souvent de p:randes dimensions. On les trouve
aasaidans la baie de Sandown comme sur la côte d*Ha.stings.
Les principaux fossiles répandus dans les deux étages wealdtens
de l*!lc de "Wight sont ceux que nous avons signalés dans les couches
correspondantes de la vallée de Wcald, c'est-h-dire les Ci/clas
(4) Voyez la carte de cette partie do l'îlo de Wighl, publiés par
M. Fitton (BiUL, V sér., vol. I, pi. 8, 1 844).
12& GROUPE W£ALDI£N.
major t Sow., jnedia, id., membranacea^ id,, les Paiudina acumi-
nota, id., clongnta, id. , fluviorim, id. . cl la Cypris vaidensis^ Filt.
Un banc calcaire presque exclusivement composé d*Hnllrcs et de
Gryphées se montre dans la partie supérieure de Targile de la baie
de Sandowu , prés de Barnes*s Chine , et à Toucst de Compton-
Graoge Gliine. Les débris de poissons paraissent se rapporter aax
mêmes es|)èces qoe ceux du Kent et du Sussex , et parmi les osse-
ments de reptiles, ceux de V Iguanodon ont été rencontrés sur U
côte de la baie de Sandown avec d'autres provenant probablement
d*un Crocodile , et prés de Brook-Point. Les plantes sont représen*
tées par des empreintes de Fougères (1).
Dorfeubire, ^ cô^^ ^^ 1^ Partie Orientale de l'ile de Purbeck , dit M. FittoQ
d« (p. 206), montre de la manière la plus claire toute la série des
Putbcck. couches , depuis la craie jusqu'au calcaire de Portland. Le sable
vert supérieur, le gault , la sable vert inféiieur et l'argile wealdienoe
en couches très inclinées se voient dans l'anse dePunGeld, au pied
sud de la colline de Ballard, et les sables d'Hastings occupent la
série des falaises qui s'étendent de ce point à Swanage. Les couches
y correspondent à celles de l'ile de ^ight et de la côte d'Hastings.
et sont formées de même de sable et de grès friables , envetoppaat
des concrétions de grés calcarifères et alternant avec de grandes
masses d'argile sableuse endurcie, verdâtrc et rougcâtre. Des frag-
ments de lignite sont disséminés dans toute l'épaisseur de la série.
Des bois de conifères siliciGés ont été trouvés dans des assises d'une
teinte brun foncé, et des os d'Iguanodon sont souvent recueillis sur
la plage , au pied de la falaise , près de Swanage.
On peut suivre les sables d'Hastings à travers toute la péninsule»
jusqu'à la baie de Worbarrow, formant une série continue de hau-
(<) Voyez aussi : Buckland, On the discovcry', etc. Sur la décou-
verte d'os fossiles de l'Iguanodon dans le grès ferrugineux f/ro/< sand)
de la formation wealdienne de Ttle de Wight et de Ttle de Purbeck
[Transact. gcol. Soc, of Londun, 2* sér., vol. IIÏ, p. 425, 4 835).
— F. G. Mantell, Notes on the wealden s tinta y etc. Notes sur les
couches wealdiennes de Tile de Wight, avec une description des os-
sements à* Iguanodon et d^autres reptiles, et des fruits de conifères
découverts à Brook-Point et dans la baie de Sandown [Quart, Journ.
^eoL Soc. oj Umdon, vol. 11, p. 94, 4 840). — L'Institut, 4 4 nov.
4 846. — Id., On the Un fonidrc, etc. Sur les Unio de la rivière qui
traversait la région habitée par l'Iguanodon [Brit, Assoc. at YorA,
4 S44 ; — L'Instttut, 28 nov. 4 844 ; — .4nur. /ourn,, vol. XLVII,
p. 402,4844).
CROUPE WEALDIÈX. 125
teors; mais les subdivisions entre ces sables et la craie cessent
d*étre bien apparentes à l'ouest de Punfiekl. Une faible dilTérencc
dans Taspect de la végétation indique encore par places la présence
de Targile wealdienne. La superposition des sables aux couches de
Parbeck est masquée à Swanage, dans l'intervalle de niveau qui
sépare les falaises de sable des collines qui dominent la ville, et le
èmA poiot où cette superposition se voie directement , parmi les
Bombreoses coupes qui existent à l'ouest, se trouve sur le côté mé-
ridiooal de la baie de l^orbarrow.
La petite chaîne de collines composées de couches de Purbeck
et de Portland court presque R.-0. à travers toute la péninsule;
mais rîDclinaison est variable, et les strates forment une courbe en
dôme dont la partie la plus élevée , près de Swyre-Head , parait
atteindre une altitude de 213 mètres. Elle se trouve presque de
Dîveaii avec la craie de l'extrémité occidentale des collines de Pur-
beck, et probablement de 30 mètres au-dessus de Ballard-Downs, à
aoo extrémité orientale.
Toute la série des couches qui composent l'étage de Purbeck ou
étage inférieur du groupe wealdien se montre à découvert dans les
biaises éboulées de la baie de Durlstone, au sud de Swanage (Sv^an*
wkh de la carte de M. Grcenough) (1). La partie supérieure est
BB calcaire compacte, alternant avec de l'argile, rempli de coquilles
d'eau douce et surtout de Cyclades , mais comprenant aussi un lit
épais {cinder des ouvriers) presque entièrement composé d'Hut-
très (2}. Vers le bas sont principalement des calcaires fissiles dont la
jonction avec les couches de Portland offre des caractères remar-
quables. Toutes les couches exploitées actuellement appartiennent
aax assises supérieures , dont l'épaisseur totale est de 38 mètres.
Sor cette épaisseur il y a 17 mètres de bancs exploités pour pierres
de GODSUrucUon, 3"*,6^ de bancs d'Huîtres {cinder), 17'",36 d'argile
oa de roches non employées. Entre les bancs exploités et l'étage de
(4) Wel)ster, Dransact. gcol. Soc, oj London ^ 2*sér., vol. II,
p. 38. — H. Fitton, loc. cit., p. 208, et pi. 40", fig. 8. — •
W. B. Clarke , Illustrations oj the geology, etc. Illustratioos sur la
géologie du sud-est du Devonshire [Magaz. oj, nat, /tist., 2* sér.,
▼oL I, p. 41 4 et 461 ; — Ib,, vol. Il, p. < 28). — J. Mitchell, On the
strataj etc. Sur les couches près de Swanwich [Ibid,^ vol. I, p. 687;
— 7^., août, sept., cet. 4 839].
(2) M. Ed. Fûfbes a trouvé dans ce banc un Hemicidaris [H^piir-^
beckensls)[Mem, oj thr geological Surve^; décade III, 4 850, pi. 6).
i}6 GROUPB WEALDRK.
Portiand il y a encore U5 mèlrcs environ de roches désignées soui
Je nom de décombres et de schistes [ruhbish and slate)^ ce qui donne
pour tout Fétage une épaisseur de 84 mètres.
Les couches supérieures, appelées marbre (marble-rag)^ sont ea
grande partie composées de petites Paiudines cimentées par du car*
bonate de chaux, avec une grande quantité de matière verte. Mises à
découvert sur la côte, à Pe?ereii-Poini, eiies ont été employées pour
les piliers de la cathédrale de Saiisbury . Plus à Touest, dans les coupée
de l^orbarrow-Knob , et à Test de Lulworih Cove , ou trouve aussi
des grains Terts dans la même couche , et une grande espèce A'Unio
fort abondante. Ce qui caractérise surtout cette partie supérieure
des couches de Purbeck sur la côte, de même que dans rintérimir
du pays, c'est la présence de veines de chaux carbouatée fibreuse »
souvent de plus d'un pouce d'épaisseur, et isolées dans les hts d'ar--*
gile ou adhérentes aux bancs calcaires. Les Cyclades, dont la pierre
de Purbeck est en partie composée , ne sont pas moins répandues
dans les argiles schisteuses , et beaucoup mieux conserrées dans les
bancs (rubbish) qui les séparent. Ces couches sont d'ailleurs sem-
blables aux argiles à Cyclades (shab) des carrières au nord-ouest de
Battle (Stissex). La pierre nommée schiste (sLote) est un calcaiie
grossièrement fissile , reposant sur le calcaire de Portiand , et qpâ
était exploité autrefois comme ardoise. Les Cypris y sont aussi fort
abondantes.
Les coupes à l'ouost de l'île de Purbeck, jusqu'à ^hitenore, sus
la côte du Dorsetshire , montrent cet étage sous des aspects très
variés , et mettent surtout en évidence le rapprochement ou la coo^
vergence des strates depuis la partie occidentale de Tiie de WighS.
Ainsi la distance du sommet du grès vert à l'afileurement du cal-*
caire de Portiand, qui, entre Ballard-Downs et Durlstone Bead,
était de deux milles et demi, est réduite à 100 mètres environ à
Dnrdle Cove.
On a déjà vu que les étages et les groupes crétacés inférieurs
n'étaient plus ici rcconuaissables , taiu lis étaient amincis et mai
caractérisés. Dans le groupe wealdien, de même, l'argile peut diffi-
cilement être séparée des sables d'Uaslings, qui occupent unesui>«
face assez considérable. La proportion des argiles sableuses rouges
et panachées , par rapport aux sables ferrugineux , est aussi consi-
dérable que dans l'Ile de Wigbt. Les courbes et les inflexions des
bancs calcaires , là où ils alternent avec les argiles, contrastent for-
tement avec le parallélisme et la régularité des autres parties de le
GROUPE WEALDIEN. 427
série, tels que les sables au-dessus, et les autres assises de Purbeck
et de Portiand au-dessous.
MM. W. Bucklandel H. T. delafièclie (i) ont suivi les couches
de Porbeck, ayec leurs caractères ordinaires, jusqu'à Up\vay, au
Bord de WeymoBtb. Les veines de chaux carbonatée fibreuse y sont
égileoMut ré|>audues dans les argiles qui alternent avec les lits cal-
caires, et les auteurs n*ont point hét»ité à rapporter au même étage
les calcaires schisteux , ordinairement sans fossiles, placés entre les
assises d'eau douce bien caractérisées et la pierre de Portiand, ces
cricsires ressemblant à ceux de Lulworib, qui ont jusqu'à 30 mètres
d'épejsseur.
Les sables argileux panachés, les argiles ferrugineuses de dl-
ferses nuances et des limons appartenant au deuxième étage
dans les lies de llVigbt et de Purbeck sont, comme on Ta dit, re-
présentés sur divers points de la vallée de l^eald, mais récemment
H. Ch. H. Weston (2) s'est attaché à suivre ces argiles dans tout
leor développement de !'£. h TO., depuis le Kent jusque dans le
Dofsetshire. Il a trouvé que dans la baie de Swanage , où elles
sorteot de dessous l'escarpement abrupte de Ballard-Downs, elles
offrent des alternances plus nombreuses de sable et d'argile que dans
nie de l¥ight. Aux environs de Lulv^orth Cove et de Durdie Cove,
les argiles panachées, les sables et les vases boueuses sont sem-
blables à ce que l'on voit dans la coupe de Ridgeway, au nord de
WeymoQth , et les argiles bariolées de cette dernière localité appar-
tîeanent comme les autres à l'étage des sables d'Hastings. Elles sont
placées à la base des assises de Tilgale et de Worib, qu'elles sé-
parent des couches inférieures d'Ashburnham (Kent).
Dans nie de Portiand , la base de l'étage de Purbeck , appelée u.
Uaek dirt ou dirt bed (boue noire ou couche de boue), repose ^^^^
sar les calcaires jurassiques supérieurs, et elle est surmontée par
les schistes calcaires d'eau douce précédents. On y remarque des
plantes tropicales accumulées dans une terre végétale noirâtre de
•",30 d'épaisseur. (le sont des troncs siiicifiés de conifères, de
0 mètres de k>ng sur 1"20 de diamètre. On y remarque aussi des
>■•«•
(1) Ttansact, geoL Soc, of London, 2* sér., vol. IV, avec caMS
et coupes. 4 835. — Voyez aussi : Webster, lYnusacCf id,^ voL U,
p. 29.
(2) Qiuirt, Joui'N, geo/. Soc. of ton dan, vol. V, p. 917.4849. —
M., ▼ol. IV, p. 846.
128 GROUPE WEALDIEN.
débris des genres Cycas et Zamia, Des troncs, dans une position
verticale, ont encore leurs racines engagées dans le sol où elles ont
poussé. Cette boue se voit également dans la falaise de Lulworth
Cove, du côté opposé aux strates redressés, puis à Upway et à
Portisham , à l'ouest de'Weymouth, où la pierre de Poriland cesse de
se montrer. Ce sédiment vaseux marquerait ainsi la séparation de
cet étage d*avec les derniers dépôts jurassiques, qui ne paraissent
avoir éprouvé aucun changement brusque jusqu'à l'époque de la
craie.
L'inclinaison actuelle de ceux-ci concorde parfaitement avec
celle du groupe wealdien et de toute la série crétacée. Le soulève-
ment a eu lieu en même temps pour tous ces dépôts par le phé-
nomène qui a produit Taxe du district de Weymouih et incliné les
couches de Purbeck et de l'île de Wight. La constance du dirt
bed sur une grande étendue, comme nous allons le constater, prouve
en outre que le changement du sol émergé en un lac d'eau douce
ou estuaire s*est effectué aussi sans mouvement brusque.
Outre la couche de vase précédente, M. Henslow en a reconnu
deux autres plus basses : l'une de 2",12 d'épaisseur, l'autre de
0"*,60. M. Fitton (p. 218) a observé dans la première des tiges de
Cycadées, encore dans la position où elles ont végété, et il a donné
une description extrêmement détaillée de ces dépôts lacustres si
parfaitement distincts des couches oolithiqucs marines sous-ja-*
centes. Les petits lits, qui , à partir du calcaire fissile grossier, ont
une épaisseur totale de 4", 55 à 5*^,46, ont reçu des noms particu*
liers, tels que, argile ou dirt, beacon tier (argile), ash (cendre),
soft-burr, black-dirt^ cap, dir( avec Cycadées, skullcap et argile
au contact de la pierre blanche de Portland. A celle-ci, sur la côte
du Dorsetshire, semblent donc avoir partout succédé des calcaires
lacustres alternant avec des argiles ou des vases remplies de ma-
tières charbonneuses et de fragments de pierres. Deux au moins de
ces bancs de vase, l'un de 1 mètre et l'autre de 2'",60 d'épaisseur,
renferment des débris de plantes qui ont vécu sur le lieu même où
on les trouve, et ces plantes appartiennent à deux familles que rap-
prochent leurs caractères organiques, les Conifères et les Cycadées.
Quoique entourés de calcaire ou de vase argileuse impure, ces
fossiles sont changés en silex, et les cavités des troncs silicifiés sont
tapissées de petits cristaux de quartz hyalin.
L'examen de ces couches démontre qu'il y a eu au moins trois
faibles oscillations du sol successivement immergé sous les eaux
•iROUPK WEAKDIKN. 129
douces, puis relevé au-dessus do leur nivrau. Après le troisième
abaissement se déposèrent les schistes calcaires et ensuite la plus
grande partie des assises de cet étage, mais avec quelques irruptions
momentanées de la mer, puisque des coquilles marines, entre
antres des Huîtres, sont disséminées et forment mCmc des bancs
sams, à plusieurs niveaux jusque dans l'argile de Weald.
Les fossiles les plus communs de ce dernier étage dans le Dorset-
ahire, sortout dans l'anse de Punfield, au nord de la baie Swanage,
sont tODJonrs les Ct/clas média et membranacea, les Paiudina acu*
minataei elongata, les Cyjms tuberculata et valdemis^ puis des
Melanopsis^ des Huîtres et des débris de reptiles, probablement de
Crocodiles. Dans les sables d'Hastings se trouvent hCyclas media^
h Paiudina elongafn et des ossements Ôl* Iguanodon , près de
Swanage. Les couches de Purbeck sont partout aussi caractérisées par
les Cyclas média et angulata, les Pahtdina carnifera, elongata et
su$9exiensist et les débris de poissons n'y sont pas rares non plus. Des
insectes ont été signalés par M. P. B. Brodie (1), et M. Ed. Forbes (2)
a donné depuis peu le résultat de recherches qu'il avait faites en
1849, accompagné de M. Bristow.
31. Forbes divise aussi ces dépôts d'eau douce en trois assises
caractérisées chacune par une faune particulière. La séparation de
ces assises n'est d'ailleurs indiquée par aucune perturbation phy-
sique appréciable , ni par un changement notable et tranché dans
les caractères minéralogiques. Les causes qui ont produit des mo-
difications aussi profondes dans l'organisme, durant ce laps de temps,
doivent être cherchées, d'après l'auteur, dans la longueur même
du temps qui s'est écoulé entre le moment de la formation de
chacune de ces assises et non dans des changements de la surface
de la terre émergée ou immergée.
Les faits que nous venons de rapporter relativement à la base du
groupe nous paraissent tout à fait contraires à cette explication ,
aussi bien que les passages du second étage au premier, les alter-
nances de bancs marins et d'eau douce , les coquilles communes à
toute la série, etc. On ne comprendrait pas non plus la suspension
ou l'interruption du phénomène sédimentaire pendant un certain
temps, si le sol restait sous les eaux, pas plus qu'on n'en compren-
(1) Quart, Jour/1, geol. Soc, ofLondoti^ vol. IIÏ, p. 53, 1846.
(2j 20">/«t?cr. brit, Jssor. nt Edinhurgh, juillet-août Ï850. —
L'//fjr//a/, f 3 oot. 1850.
IV. y
130 GROUPE WEALDISiN.
(Irait la continuation s*il était au-dessus. Il est probable que la
connaissance plus complète du travail de M. Forbes, dont nous ne
pouvons juger que d'après un extrait peut-être assez superficiel,
éclairera les points encore douteux de sa théorie.
Le caractère le plus frappant de la faune des mollusques des
couches de Purbeck, coniinue-t-il, est la ressemblance des types
génériques avec ceux du terrain tertiaire comme avec les types ac-
tuels, ressemblance telle , que si Ton n'avait que ces fussiles soas
les yeux, sans la preuve de l'ancienneté des roches déterminées
par leur position relative, il serait impossible de leur assigner on
âge géologique certain.
La comparaison de ces fossiles avec ceux des sables d'Hastlogs et
de l'argile de Weaid porte l'auteur à penser, que la faune des
étages moyen et supérieur est presque entièrement distincte, du
moins par les espèces, de celle de l'érage inférieur ou de Purbeck.
D'un autre côté, le travail de MM. Dunker et von Meyer sur les
dépôts correspondants du nord de l'Allemagne semble confirmer ces
résultats en faisant voir que, dans cette partie du continent, la faone
de Purbeck diffère de celle des étages supérieurs absolnaoent
comme dans le sud de l'Angleterre. Mais M. Murchison a dit re-
marquer qu'il y aurait dans cette manière de voir une singulière
opposition entre l'importance paléontologique de ces dépôts d'une
part, et leur faible extension géographique comme leur peu d'épais-
seur de l'autre.
W'iitsbire ^^ formation crétacée s'est étendue transgressivemcnt à l'O. bien
au delà du groupe wealdien , dont la limite occidentale ne dépasse
pas Portisham, au nord-ouest deTVeymouth, et dont nous ne retron-
vous plus d'affleurement au N. avant d'atteindre le val de 'Wardoor,
vallée d'élévation vers le fond de laquelle apparaissent l'argile de
Weald, les sables d'Hastings et surtout l'étage de Purbeck. La
ligne auticlinale qui parcourt cette dépression dans sa longueur est,
comme on l'a dit , sur le prolongement de l'axe de la vallée de
Weald ; elle est aussi parallèle à la ligne de soulèvement de l'tle de
llVight et de la côte du Dorsetshire, ainsi qu'à d'autres lignes
moins étendues et moins prononcées au nord de la vallée de WeaM
et à l'ouest dans le Somersetshirc (1 j.
(t) W. Conybeore, Lonâon and Edinb. phil. Ma^nz.^ vol. I,
p. 122, 1832. — W. Buckland. sur la formation des vallées par
élévation [Transnci. gcol. Snc. of Londnn^ 2' série, vol. Il, p. 1 19).
GROUPE ^BALDIBN. 181
La vallée de Wardour, dont nous avons parlé en traitant des
divers groupes crétacés, a la forme d'un triangle, dont la base
ett à ro., s^appoyaut au-dessus de Sbaftsbury et de Mers sur
deux procDontoires de craie. La Nadder qui coule au fond de
cet(e vallée, au lieu de se diriger vers 1*0., comme il semblerait
Datarel de le supposer, coupe à l'E. la puissante formation de la
criîe pour rejoindre TA von à Salisbury. Mais cette disposition diffère
complètement de ce que nous avons dit pour les cours d'eau de la
vallée de Weald et pour ceux de Tile de Wigbt; car, dans ces deux
ÇLemples, les rivières se dirigent perpendiculairement à la ligne de
aoulèvement , tandis que , dans le val de Wardour, la ISadder court
dans le sens même de la ligne de dislocation , circonstance due h la
petite crête de partage qui ferme précisément à 1*0. le val de 'War-
dour perpendiculairement à son axe, et que suit la route de
Shaftsbary à Hindon.
On a vu aussi quelle était la disposition des divers étages crétacés,
de part et d'autre de l'axe anticlinal qui est beaucoup plus rappro-
ché do côté nord que du côté sud de la vallée; aussi le plongement
de toutes les couches au N. est-il beaucoup plus rapide qu'au S.
L'argile de Weald et les sables d'Hastings n'offrent guère que des
rodianents assez peu développés dans cette dépression , mais ils sont
ioiportanta à constater, dit M. Fitton , parce qu'ils sont les seules
Inces connues des étages supérieurs dans le centre de l'Angleterre.
Les couches de Purbeck s'élèvent de dessous les sables, puis l'argile
se montre ï la ferme de Dallard , près de l'angle oriental de la vallée
de Wardour, et de ce point on peut les suivre au sud de la Nadder
JQsqo'à Tolterdal au midi de Tisbury, et au nord jusqu'à Ashley-
Wood k l'ouest de Lady Down. Elles sont partout semblables à celles
de la côte da Dorsetshlre. Les fossiles, excepte les Huîtres, sont par-
ticulièrement d'eau douce, et à la base, près du contact de la pierre
de Porlland , on observe de même des bancs d'argile, alternant avec
^ calcaires et dont un au moins renferme des troncs d'arbres sili-
dfiés. L'abondance des coquilles marines (Pecten lamellosus, Sow.,
Cardium dimmiie^ id. , Trigonia gibbosa, id. , Oslrea expansa, id. ),
dans les calcaires immédiatement au-dessous, n'est pas moins remar-
quable que dans l'Ile de Portland.
Les fossiles d'eau douce sont toujours les Cyclas angulala, elon-
gaia^ maj(»\ média ei metnbranacea, la Paludina elongafa, les
Cyp9*ii valdensh et gramdosn cl YOstrea dhtorta , Sow. , associée
132 GROUPE WKALDIEN.
avec les Gyclades précédentes. Parmi les.poissons, ce sont te Lepî-
doius mtnorf Ag., et le Pholidophorus omatus, id.
M. Brodie (1) a signalé dans les carrières de Dinton un grand
nombre de débris d'animaux articulés associés à des Huîtres , des
poissons, des Cypris et des Gylcades. Ce sont des insectes, particu*
lièremeutdcs coléoptères, des orthoptères» des néTroplères , des
hémiptères, des hyménoptères, et probablement des diptères , puis
un nouveau crustacé isopode, de la famille des cymoloîdes. Cette pre-
mière mention d'animaux de celte classe dans le groupe wealdien a
été suivie de la découverte d'autres espèces d'insectes aquatiques»
terrestres, herbivores et carnivores, aussi nombreuses que dans
les dépôts tertiaires d'Aix, d'OEningen, de Aadoboj, etc.
Briktbiro, l'C même naturaliste a donné une notice sur les insectes de la
"^'".Ic*.**^** vallée d'Aylesbury (Buckinghamshirc), suivie d'observations sur la
dislribulion plus étendue de ces fossiles, ainsi que sur les insectes
de la vallée de Wardour (2). Il y décrit la coupe de la vallée de
Dollard et indique les diiïérenccs des bancs correspondants de la
vallée d'Aylesbury. Après les coléoptères, les espèces les plus nom-
breuses appartiennent aux homoptères et aux tricoptères. Peu de
ces insectes ont un caractère européen; ils diffèrent de ceux d'Aix
et sont moins tropicaux que ceux deStonesficId. Les isopodes, qui ont
37 millimètres de long sur 25 de large, sont réunis et groupés
comme ceux de nos jours. Tous ces fossiles paraissent d'ailleurs
avoir été déposés tranquillement au fond des eaux qu'ils habitaient
et sont, en général , bien conservés. Les genres sont peu nombreux,
mais les individus sont extrêmement multipliés. Les dirtbeds et les
plantes monocotylédones ne paraissent pas exister dans les localités
examinées par M . Brodie , dont les recherches n'ont pas été moins
heureuses dans les couches de troisième étage de Swindon que dans
les précédentes (3}.
Les seules traces de cet étage qu'ait reconnues M. Fitton sur ce
dernier point, car il ne parait pas y en avoir dans le val de Pewsey,
[{ ) Procccd. geol. Soc. nf London, vol. III, p. 134. — L'Institut^
h 9 août 4 846. — J History offossil insects fQic. Histoire des insectes
fossiles des roches secondaires d'Angleterre. Id-8*. Londres, 4 845.
i2| Procecd.geol, Soc, oj Londn/i,\o\. III, p. 780.
3) Quart. Jauni, geol. Soc, of London, vol. III, p. 63, 4 846.
— Notice on the existence, etc. Notice sur l'existence des couches
de Purbeck avec des débris d'insectes et d'autres fossiles à Swindon.
GaOCn TBiLMEX. 133
Mot ita masses déucliées de calcaire noduleui , scmUaUes i celles
do milieu de la couche appelle cap, dans l'île de Portland , el des
tragiDents de bois silici&fs brun foncé qai n'étaienl pas en place.
H iimitîoaiie de plus au-dessos da calcaire de Ponland , dans la
gnuide carrière de Swiadon , des portions détachées d'argile dont
3 D*a pu préciser les rapports géologiques.
Pins su uord , les traces des éUges supérieurs saut si rares et si
peu pnmoncéesqa'onpeutdouterde leur existence jusqu'ïceqn'oD
atteigne la colline de Sboloier, i Test d'Oiford. où des coquilles
qui paraîssenl être lacustres se Irourent dans un sable ferrugineui,
au-desËDS du calcaire de Portland. ^ Quaiiiion, et dans quelques
antres localités du Buckinghamshire , des grès semblables 1 ceux
d'HastÏDgs reofermeul des Palndines.
Les coQches les plus basses de l'être de Purbeck sont , au con-
traire , partaiienteut caracLérisé<.'S par leurs fostiles , et ressemblent
tout 1 bit ft celles du val de A^'ardour et de la câte de UorseL Ce
net des calcaires schisteux, comme le tilestone de Lady Down et
les schistes {ilatet) des Iles de Purbeck et de Portland, Des lits
d'n^le alternent avec les bancs solides, et deviennent plus nom-
breux ï mesure qu'on s'approche des couches jurassiques, repré-
sentant ainsi les(/(V/-&?t/«de la côte. Le Mi/tilutLyelli en tréqaeai,
mail on ne trouve ni troncs d'arbres silicifiés ni débris de Cyca-
déei. A Ganington, cependant, des fraginenU de bois de conifères
OUI été renconlrrâ. Quelquefois, dans les bancs inférieun, le cal-
caire consiiiue un viriiable travertin , et présente , comme le cap
de ille de Portland, des cavités tapissées de carbonate de chaux
botryoide. Ici, de même que dans la vallée de Wardour, les Cypris
et les Cydades sont répandues i profusion, il y a de plus un Myli-
Iht, et plus nremeoi des Astarles et des Palndines appartenani i
deu on trois espèces , et quelques petites nnivalves.
Les couches précédentes s'observent particulièrement daus les
coupes qu'a données ill. Fitton (p. 27fi et suivantes) des collines de
Shotover, de C(»nb-Wood , de Great-Haxeley, de Garsinglon et de
Loi^Crendon. Celles des collines crajenses de Wendover montrent
encore qndques traces des sables d'Hasiîngs et de l'étage de Pur-
beck reposant sur la pierre de Portland. f>ans les carrières de Din-
Ion , dont tons les strates plongent légèrement à l'E. , on remarque
que la surface des assises de Purbeck a été fortement dônodée e
raiinée avant le dépôt du grès vert inférieur qui la
qui a rem[di les cavités et comblé les inégalités d
\
1S& CROUPS WSILDU!!.
Cette circonstance qu'on observe à Swindon et sur d'autres points
prouve qu'un intervalle assez long s'est écoulé entre le dépôt des
couches de Purbeck et celui du grès vert inférieur ; aucun sédiment
que l'on puisse comparer au dirt-bed de Tlle de Portland n'a été
constaté à la jonction des deux étages dans les couches argileuses
et calcaires des carrières de Bishopstone, de Southwarpet des hau-
teurs de Whitchurch et de Quainton, où il est d'ailleurs assez dif-
ficile de déterminer si ces mêmes strates appartiennent au grès
vert inférieur, à quelques parties subordonnées à l'argile de l^eald
et au sable d'Ha&tings, ou bien représentent réellement la série de
Pnrbeck. La présence de Cypris,'de Gycladeset de Paludines, dans
beaucoup de localités, permet au moins de les rapporter an groupe
wealdien (1).
A partir de la vallée de la Lowell, dans le Bedfordshire, toutes les
couches entre le grès vert inférieur et l'argile de Kimmeridge man-
quent , ce que l'on pouvait prévoir par l'amincissement graduel des
étages de Purbeck et de Portland, au N.-E., depuis le Bnckin-
ghamshire. Dans le Cambridgcshire, la formation crétacée repose
aussi, comme on l'a dit, sans intermédiaire, sur l'étage de Kimme-
ridge, et il en est de même dans le Norfolk.
On a vu que quelques traces de la craie avaient été soupçonnées
exister dans le Rutlandshirc, à Ridlington, bien que les recherches
ultérieures n'aient pas précisément confirmé celte première indi-
cation ; de même on a signalé à liVansford, dans le Nortbamptonshîre,
dix milles à Test de Ridlington, et à 30 milles des collines de craie
du Cambridgeshire , un grès calcaire avec des empreintes de Lon-
chopteris Mantellii , fossile propre au groupe wealdien , et carac-
téristique du grès de Tilgaté. Cette localité est à plus de h^ milles
au nord du point le plus rapproché où des dépôts de cet âge aient
été constatés.
Épaisseur Àucunc mesurc exacte n'a encoi*c été donnée des divers étages
d.stHbution du groupe wealdien, dit M. Fitlon (p. 319). M. Martin assigne
géographique. ^^ ^^^.v^ j l'argilc du premier étage à Petworth (Sussex), mais les
coui>es de nie de Wight n'offrent qu'une épaisseur de US mètres.
Les sables et les grès du second étage atteignent, sur les côtes
d'Hastings et de Saint-Léonard , une épaisseur comprise entre 120
et 150 mètres. Les dérangements éprouvés par les couches de Pur-
(t) H. E. Strickland, Transoct, geol. Soc, nf Londort^ vol. Y,
p. Î60, 4833.
GtOUn WEiLDIBM. 1S5
iieck reodent plus difficile l'éTalaation de leur épaisseur; mais elle
peut être estimée , sur la côte , h 84 iiiittrcs au plus. Dans le
val de AVardoLr elle ne dépasse pas 12 h 18 métros, et dans le
DucLingliam sbire elle est encore moindre. I.a puissance de tout
le groupe n'est probablement pas au-dessous de 250 inéircs , \h où
il est le mieux développé, mais aucune coupe naturelle ne donne
ce rfmltat, les étages supérieurs diminuant vers l'O. , oA l'iulérieur,
kpeine connu àl'E., tend â prédominer.
Après avoir exposé la série des ptiëiiomènes physiques qui otit
dA se produire, suivant lui, pendant les dépôts wcaldicns, dans la
partie de l'Angleterre que nous venons d'étudier, pliénoméncs qui
se bornent à des oscillations du sol , par rapport au niveau de la
mer, présumé constant, et dont l'importance en ce qui regarde les
couches de la base du groupe nous paraît avoir été souvent cxagé^
rée, M. Fitton jelle un coup d'œilsur la distribution gëograpliique
dn couches inférieures h la craie. Deux lignes tirées, l'une de la côte
de Folkstonc, passant au nord de Londres, et aboutis-^atit b Ncvport-
Signell (Bedfordshire), l'autre d'AihcrDeld (Ile de Wigbt), vers
Farriogdou (Gerksliirc) , comprennent, entre elles et la cûte sud de
l'Angleterre, l'espnce où les dûpOls dont nous parlons sont le mieux
développés, et si l'on considère ceux-ci par rapport à leur plus
gnndc éjiaisseur, relie des dcui grés vcris , du gault et du grotipe
wealdien se trouvera dans le Kent, le Sussex et l'Ile de AYight.
De celte surface, prise comme centre, les groupes s'amincissent
dans toutes les directions. On pciit dire aussi généralemeut que la
formilion crétacée recouvre irani'gi-essivemcnt les dépOts wealdiens,
car on voit ceux-ci dépassés partout par lis sédiments exclusivement
manns qui leur ont succédé.
Noos rapporterons ici , sur la faune wealdienne, quelques obser- f.u
valions générales qui n'ont pu trouver place duns la desuip
précédente.
Les énaliosaures, dit îtl. R. Owen (1), y so
le Plmosaurus, mais on »'y trouve pas d'Miihyoïnàirw^
(dua spécialement organisés pour la vie marine. Ce qui car
surtout cette faune, c'est l'ordre des dinosauiiuns, qui r
des espèces gigantesques d' ////laH/smo-ta , de Mégalo»
(1) lii-iMn lin ùriih/, Jm>i1 Hr/^iUft. eic. Itappori i
fusâiles d'Angleterre, 2' part. [/!'/'. 1 1''', i/irei. brii.
'Londres, I8iî),p. %H).~.inn. •!•■> St. gM.,\o\A, p 3)3l
136 GROUPE WEALDIEN.
ï Iguanodon, M. iMaïUel), qui a pu observer les débris de plus de
soixante et dix individus de tout âge appartenant h celte dernière
espèce , estime que les ouvriers des carrières en ont détruit au
moins trois fois autant.
Les Crocodiles , comme on pouvait le prévoir d'après Torigine
de ces dépôts , y sont fort répandus, et présentent des caractères
qui les distinguent bien de ceux des périodes postérieures. Tel est
le genre Goniopholis, remarquable par le développement de son ar-
mure dermoïde , le Poikilopleuron^ le Suchosaurus et le Cetiosau-
rus, qui surpasse tous les Crocodiles actuels par sa grosseur presque
égale à celle des Baleines qui lui ont succédé dans les mers ac-
tuelles. Le Streptospondylus ne le cédait guère au précédent pour
les dimensions. Ces grands sauriens de la période wealdienne
paraissent d'ailleurs s'éloigner assez des types crocodiliens exis-
tants pour motiver l'établissement d'un nouvel ordre. Âucon
chclonien contemporain ne semble remonter dans la formation
suivante, et le singulier genre Tretostemon représenterait les
Trionyx des couches tertiaires lacustres. Une nouvelle espèce de
Tortue marine et une Emyde ont été rencontrées dans l'étage de
Purbcck.
Les Iguanodon, les Hylœosaurus, les Goniopholis et les Sucho^
saurus ne se montrent point , à la vérité , dans la formation juras-
sique ; mais les Megalosaurus, les Poikilopleuron, les Cetiosaurus,
les Streptospondylus et les Plesiosaurus ont vécu pendant les deux
périodes, et M. Owen fait remarquer que l'analogie entre les rep-
tiles et les poissons , relativement à la grande proportion des genres
communs à l'un et à l'autre, et le petit nombre , au contraire, de
ceux qui se continuent dans la formation crétacée , viennent à l'ap-
pui de l'opinion qui considère le groupe wealdien comme un membre
de la série jurassique.
D'accord avec le savant zoologiste anglais , nous voyons M. Agas-
siz (1) mettre tous les poissons de ce groupe avec ceux des divers
étages sous-jacenls , et même un certain nombre d'espèces se
trouvent à la fois dans les deux séries : ainsi, sur 23 espèces
(4 ) Synoptical table, etc. Tableau synoptique des poissons fossiles
d'Angleterre [Rcp, 4 3^*» mect. brit. Jssoc. at Corh, 4 843 (Londres,
4844), p. 199. — Tableau général des poissons fo^ssUes ranges par
terrain. In-4° Neufchâtel, 4 844. — Le rapport anglais n'indique
que 4 6 espèces au lieu de 23.
GBOrPE WEALD1EN. 137
qo*il signale dans le groupe wealdien , il y en a 15 qui 8*y trouTent
exdnaifenienty 7 dans les schistes de Stonesfield, Microdm radiai
lus, Ag.» Lepidùtus minor^ id., Asteracanthus semisulcatus , id.»
Hybodm marginaiis, id., H. apîcialis, id., H. dorsalis, id.,
Gyrcdus radîatus, et 1 dans Fétagc de Portiand, Hybodus stric^
^^9 Ag. (1). De plus, dit M. Agassiz (2;, je n*ai pas trouvé dans le
groape wealdien une seule espèce appartenant aux genres de la
formation crétacée, avant laquelle les deux ordres qui prévalent dans
h nature actuelle , les Cycloîdes et les Gténoîdes , ne se trouvent
plus, tandis que ceux qui sont en minorité, de nos jours, se présen-
«teat tont à coup en très grand nombre.
H. P. B. Brodie , dans son Histoire des insectes des roches
ucondaires d'Angleterre (3), après avoir parlé de ceux du lias et
de l'oolite, trouve que ceux du groupe wealdien sont les plus
intéressants de la série , et quMls peuvent , suivant M. Weslwood ,
donner une idée assez exacte de la faune entomologique de cette
période. Parmi ces insectes il compte 18 coléoptères, 3 orthoptères,
7 névroptères> 12 hémiptères et 13 diptères. La petitesse des
eq>èce8, particulièrement parmi les diptères et les coléoptères,
semblerait indiquer une basse température , peu différente de la
nôtre , et non un climat tropical.
M. H. E. Strickland [h] fait remarquer, que les sauriens et les
mollusques de la période wealdicnne paraissent prouver au con-
traire une température assez élevée, et il croit que les insectes ont
été amenés dans le lac de Wcald par des eaux courantes , venant
de régions plus froides que les rivages habités par les Igua-
nodan, les Hylœosaurus^ etc. Ces formes d*insectes, même en
comprenant celles du lias, auraient une grande analogie avec
celles qui vivent encore et appartiennent à des familles et même à
des genres de l'époque actuelle. Le seul genre nouveau se trouve
\ la fois dans le lias et dans les couches wealdiennes. Ainsi, de la
première de ces périodes jusqu'à la seconde et jusqu'à nos jours,
la classe des insectes aurait éprouvé beaucoup moins de modiGca-
(4) Il semble môme que dus 7 précédents, 2 descendent jusque
dans le lias; ce sont les Hybodus mar^inali's et apicialis^ Ag.
(î) Notice sur la succession des poissons fossiles (Ext. de la 4 8*
livr. des Recherches sur les poissons fossiles), in-4°. Neuchâlel , 1843.
'3) A Historyoj the jossil insccts, in-8, 44 pi. 4845.
^4) Rep. 16^*» meet. brit. Àssoc, at Cambridge, p. 58, 4843.
1S6 GAODPB WBlLDim.
tions, 80Ît par l'altération de certaioes formes, soit par Textinctioii
des ancienoes, oa par Tintroduction de nouvelles , qu*aucune autre
classe du règne animal , bien qne nous sachions que les animaux
présentent dans la série des formations des différences d*autant plus
grandes qu'ils appartiennent à une classe plus élevée. Ces conclu-
sions s'accordent parfaitement, comme on le ?oit, avec celles que
M. Forbes a déduites des coquilles lacustres des couches boueuses
de Purbeck, et avec ce que Ton connaît des coquilles terrestres et
d'eau douce des époques quaternaire et tertiaire , dont les formes
sont si voisines, et quelques unes identiques avec celles de nos jours;
de sorte qu'on peut penser que les causes modifiantes de l'orga- '
nisme, si énergiques dans les bassins des mers pendant la succession
des formations secondaires et plus récentes, n'ont eu qu'une action
très faible et à peine sensible sur les animaux inférieurs qui vi?aient
en même temps dans les eaux douces ou à la surface du sol durant
ces mêmes périodes.
Nous ferons remarquer cependant, et à priori on pouvait l'affir-
mer, qne les insectes sont subordonnés à un autre élément que l'in-
fluence du climat , c'est-à-dire au caractère de la végétation qui
sert d'aihnent à tons les animaux de cette classe qui sont phyti-
phagcs. Or, la végétation de la terre ayant subi des changements
très considérables, ceux-ci ont dû réagir sur les insectes; c'est ce
qu'a exposé avec autant d'élégance que de raison M. O. Hcer, dans
son Histoire des insectes (i).
Ces animaux se divisent , comme on sait , en deux grandes séries :
dans l'une sont tons les insectes qui n'ont qu'une métamorphose
incomplète, ce sont les amétaboles ; dans Tautre ceux, au contraire,
dont les métamorphoses sont parfaites, ce sont les métaboles. Ces
derniers correspondent aux plantes qui fleurissent ou portent des
fleurs apparentes, les premiers aux plantes cryptogames. De même
que les cryptogames sont les premiers végétaux qui ont cou-
vert la terre, de môme les amétaboles sont les premieis insectes qui
l'ont habitée. Les forêts des anciens âges, composées de Fougères
arborescentes d'équisétacées, elc, étaient peu[^^cs de Locustes, de
Blattes, etc., et l'on n'a encore trouvé dans les formaiions carboni-
fère et triasiqne aucun insecte qui pût être rapporté avec cer-
titude à quelques uns des autres ordres. On ne connaît que 6 de
(I) Neit. Jfi/irb., 4 850, p. 17. — Quart. Jouvn, geol. Soc. of
London, vol. VI, p. 68, des Notices.
GBOOnt WEALDim. iS9
eei orthoptères des périodes anciennes, et Ton sait que, de nos jours,
les lycopodes et les équisétacées n'abritent aucun insecte, et que les
Fongères ne servent de refuge qu'à un liés petit nombre d'entre
eux. Dans la période jurassiqne, les ameVa^o/fs jouent encore le prin-
dpai rôle, et dans la période crélacée on n'observe point non plus
ks insectes qui tirent principalement leur nourriture des fleurs. Les
pipîlloos et les abeilles, et l'on peut dire les hyménopières en géné-
ral* manquent dans toute l'époque secondaire, et ce n'est qu'avec les
plantes phanérogames dicotylédones de l'époque tertiaire que le
monde des insectes parait se développer pour la première fois avec
looiaes ordres, et en même temps sous les formes les plus riches,
les pioi élégantes et les plus variées.
APPENDICE.
€RO0PE WEÂLDIEN DE t'ÉCOSSE.
De même que les dépôts crétacés de l'Irlande nous ont présenté ce
tût remarquable , que nous ne pouvons reconnaître ni assigner au-
jourd'hui les points par lesquels ils ont dû être en relation avec les
dépôts contemporains de l'Anglelerre, de même les lambeaux isolés
du groupe wealdien, dans le nord de l'Ecosse, ne peuvent se ratta-
cher directement à rien de ce que nous avons vu dans le centre et le
sod de l'Angleterre, dont ils sont séparés par des bras de mer, des
chaînes de montagnes très anciennes et des espaces très considé-
rables. Ici, comme précédemment, nous sommes obligé d'admettre
des modifications extrêmement importantes dans le niveau relatif
des diverses parties du sol , et des dénudations accompagnées de
submersions qui ont détruit ou nous dérobent de vastes portions
laterniédiaires» lesquelles reliaient entre eux ces petits fragments
épars d'un immense dépôt sans doute continu.
Sir R.-I. Murchison elM. Sedgwick(l) ont découvert dans l'île de
Skye, située sur la côte occidentale de TÉcosse , le long de falaises
composées d'argile bleue associée avec des Irapps, sur le rivage orien-
tal de Loch-Stalîen , des niasses aplaties de calcaire contenant des
coquilles identiques avec celles de Targile wealdienne de Swanage, et
(t) Supplementary remarks ^ etc. Remarques supplémentaires
[Transact, ^eol. Soc. oj London, 2* sér., vol. II, p. 3o2, 366). —
H. Fitton, loc, cii.f p. 326.
l&O GBOOPE WEÀLDIEN.
toutes les autres sont des coquilles d'eau douce appartenant aux
genres du groupe wealdien du sud. Ce sont les Cyclas média ,
C. major, C. obovata? Neritina Fittoni, Mant., Ostrea distarta,
Sow., Paludina elongata, id., de l'île de Wighl et de la baie de
Swanage, et un Unio ou Anodonte. On ne peut guère douter, par
conséquent, malgré la disposition géographique et physique de ce
dépôt, qu'il ne soit contemporain du groupe wealdien d'Angleterre.
Les environs d'Elgiu, à l'entrée du golfe de Murrey et à
90 milles à l'est de Skye, sont formés par le vieux grès rouge ; mais
k Linksfield, au sud, le grès est recouvert, à stratification discor-
dante , par des couches d'une épaisseur totale de 6 à 10 mètres, et
qui, d'après leurs fossiles, semblent encore nous représenter un
spécimen du groupe wealdien. Ce sont des alternances d'argile , de
marnes de diverses couleurs et de calcaires, dans lesquelles on trouve
des Cycladcs (C média?), une Avicule signalée dans les couches
de Purbeck, une nouvelle espèce de Cypris, des dents et des écailles
de poissons {Hybodus dubius et undulatus , et Sphenonchus Mar-
tini, Ag. , tous trois également de Purbeck), puis des débris de sau-
riens. Des fossiles du calcaire de Portland auraient aussi été ren-
contrés non loin de là (1).
Enfin M. Alex. Robcrtson (2) a signalé comme du même âge, et
renfermant des fossiles analogues, des couches placées au nord-ouest
des précédentes, près de Brora , et qui paraissent être celles que sir
R. Murchison a rapportées à la formation jurassique; mais le peu
de clarté de la description et des superpositions mal déterminées ,
doivent laisser des doutes sur les nouveaux rapprochements pro<
posés par l'auteur.
rf>
MI.
Malcolmson proceed., vol. II, p. 667.
Quart, Journ, geol. Soc, oj London^ vol. IV, p. H 3, 1847.
CBAPITRE IV.
FORMATION CRÉTACÉE DES BASSINS DE LA MEUSE
ET DE LESCAUT.
La sorbce pea accidentée qa'arroseot l'Escaut , ses affluents et le
cours supérieur de la Sanibre, ne semble pas au premier abord
offrir de limites géographiques susceptibles de servir 5 la descrip-
tion de la formation crétacée de ce pays, et Ton comprendrait dif-
ficilement pourquoi nous avons borné cet espace au S. -G. par la
ligne de partage des eaux qui se rendent dans la Manche, et de
celles qui se jettent dans la mer du nord , si nous ne nous étions
attaché à faire voir que cette ligne, désignée |)ar nous sous le nom
de ligne de l'Artois (1) et dirigée à TO. 3a« N., ne constitue pas
seolement une disposition hydrographique importante, mais ^qu'elle
sert encore à faire reconnaître les portions du sol immergées
pendant les époques tertiaire et secondaire.
C'est ainsi qu'à partir de cette ligne, placée sur le prolongement
infléchi au S.-E. de l'axe de W'eald et du Bas-Boulonnais , nous
tronTons au nord des roches crétacées qui ne se présentent point
an sud, ou qui ont des caractères très différents. Elle se prolonge
à TE., en suivant la ligne de partage des eaux de la Sambre et de
l'Oise, au sud de laquelle les couches crétacées commencent à se
(4) D'Archiac, Duli., 2«sér., vol. II, p. 448, janv. 4845. —
Id., Mém. de la Soc, gcol. da France ^ 2* sér., vol. II, pi. 1, f. t.
4846.
M. A. Dûment, qui sans doute ne connaissait pas notre travail , ni
tes observations plusanciennesde Monnet et de M. Éliede Beaumont,
a dit aussi tout récemment : « On peut aisément constater que la
»mer crétacée était, vers la frontière de France et de Belgique,
» partagée en deux bassins, par des hauts fonds et des Ilots s'étendant
» de l'E.-S.-E. à l'O.-N.-O., reliant le massif primaire d'Avesnes à
» celui du Bas-Boulonnais, mais qui n'interrompait pas complètement
» la continuité des eaux. » [Hiill. del'Acad, r. ite Belgique, vol. XVI,
40 nov. 1849.) Cette dernière phra:;e reproduit presque dans les
mêmes termes la pensée que nous avions développée nous-méme
{foc, cit,f p. 125, premier paragraphe).
1&2 BASSIN DE L\ MtUSE.
montrer avec Taspect que nous leur retrouverons dans tout le bassin
de la Seine, dont elles font partie (1). La portion du bassin de la
Meuse, comprise entre Namur et la vallée de la Roër , offre encore
un ensemble de dépôts crétacés, dont les plus anciens diffèrent
aussi beaucoup de ceux du bassin de l'Escaut.
Celle manière d'envisager la forroatioQ crétacée de la Flandre,
du Hainaut et du Brabant d'une part , puis de la province de Liège,
des environs de Maestricht et d'Àix-la-Cbapelle de l'autre, s'accorde
avec les circonstances particulières dans lesquelles les sédiments se
sont formés, et si les dépôts plus récents, qui occupent une grande
partie de ces provinces nous masquent souvent les vraies relations
de ceux qui vont nous occuper, et dont la composition est très
simple Telativement h ce que nous avons vu de l'autre côté du
détroit , nous nous efforcerons de découvrir ces relations en leur
appliquant par analogie les conséquences les plus directes des résul-
tats déjà obtenus.
Nous commencerons par examiner les dépôts crétacés du bassin de
la Meuse qui sont les plus isolés, et ceux du bassin de l'Escaut noua
ramèneront naturellement vers la. France, dont nous traiterons
immédiatement après.
S 1 • Basf în de U Meiue.
Les dépôts crétacés, particulièrement développés ou à découvert
dans le bassin de la Meuse , s'étendent de l'O. à l'E., des environs
de Jodoigne à Aix-la-Chapelle, occupant une surface allongée, à
contours fort irréguliers, dont la limite nord passe à peu près par
Warenimes, Tongres , Macslrlcht et Herlen, et la limite sud par
Avenues, Ozemoni, Liège, Hervé et Ëupen au midi d'Aix. Dans
la Hcsbaye, ou partie occidentale de cette bande, profondément
découpée sur ses bords , ils sont presque toujours recouverts par
des sédiments tertiaires inférieurs ou quaternaires, ne se montrant
alors, dit M. d'Omalius d'Ilalloy (2), que sur les flancs des vallées;
(1) Nous avions d'abord limité cet espace à la ligne de partage de
la Sambre et de FEscaut, mais nous avons recocnu depuis qu'il était
plus naturel, comme on le verra ci-après, d'y faire entrer la partie
supérieure du cours de la Sambre, certaines couches qui longent
cette rivière devant être rattachées à celles des bords de l'Escaut.
(2) Coup d'oeil sur in géologie de la Belgique y p. 67 ; in-8, arec
carte. 4 842.
Bassin de u miusi. ikl
dans le pays d'Henre , sar la rive droite de la Meuse, ils occapent
b partie supérieure des plateaux , tandis qu'au N. , vers Maestrichr,
et il TE. , vers Aix-la-Chapelle, comme autour de cette \iilc, ils
ooBStituent à eux seuls des collines assez considérables. Partout ils
s'éteDdent transgressivement soit sur la formation houillère, soit
iDr les formations plus anciennes.
Dès ses premières recherches qui remontent à 1808, M. d'Oma*
Uns (1) jugea avec beaucoup de sagacité , que tous ces dépôts ap*
panenaîent à -la formation crétacée et depnis lors personne n'a
appelé de cette décision. Mais Tunanimité a cessé dès que l'on a
îoqIo préciser les rapports de ces diverses assises de craie jaune et
teidre, de craie blanche avec silex noirs, de craie marneuse, glaa-
eenieaseoo argileuse, de grès et de sables ferrugineux ou vrrdâtres,
avec les subdivisions de la même formation dans d'autres pays, et
plus particulièrement avec celles de TAnglcterre. Ces dépôts étant
d'ailleurs tout à fait isolés, du moins pour l'observateur, de ceux
anxqoelson les comparait, on devait, dans ce genre de considéra--
tioDS, être conduit ï des appréciations très diverses et aux conclu-
sions les plus opposées, et c'est, en effet, ce qui arriva. En prenant
exclusivement tantôt les caractères minéralogiques très variables
de leur nature, tantôt les caractères stratigraphiques fort obscurs
dans ces pays, ou bien ceux donnés par les corps organisés, mal
déterminés ou mal inierprélés, quelques géologues ont cru aperce-
voir dans ces dépôts les représentants de chacun des quatre groupes
que nous avons vus constituer la formation crétacée sur le côté op-
posé du détroit; d'autres n'y ont admis que l'existence des deux
premiers groupes ; enûn on a été jusqu'à n'y voir que l'équivalent de
l'étage de la craie et même de celui de la craie supérieure. Cette di-
vergence d'opinions nous oblige 5 donnera cette question desdéve*
(I) Mém. géologiques^ p. 198; in-8. Namur, 4 828. — Essai
it une carte géologique des Pays-Bas ^ de la France ^ et de quelques
contrées voisines, \ 822. — On peut remarquer que Faujas de Saint-
Fond, professeur de géologio au Muséum d'histoire naturelle , qui
publia dix ans auparavant (1799) un volumineux ouvrage sur la col-
line de Saint-Pierre près Maestricht, ne s'y occupe nulle part de
l'dge des roches qui la composent, quoique parlant fort longuement
de chacun des fossiles qu'il y a trouvés. Deluc avait cependant si-
gnalé la ressemblance de ces dépôts avec la craie [Lettres géologie
ques, vol. IV, lettre 83, p. 558, et 90, p. tU, 123, 431). — Voyez
aussi Bory -Saint Vincent, Description du plateau de Stint- Pierre
de Maestrieht [Ann. des sciences phrs. de Bruxelles y vol. I, 4 849).
i^^ BASSIN DE L\ MBUSE.
loppements qui eassentété superflus dans tout autre cas, et, comme
en réalité la compositioa de ces dépôts est assez simple et qu'ils ne
présentent de difficultés que par le manque de netteté et de conti-
nuité des horizons géognostiques qu'on peut y tracer, nous trai-
terons ce sujet dans l'ordre chronologique des publications qui en
ont parlé, et en considérant surtout les environs de Liège et
d'Hervé, ceux de Maestricht et ceux d'Aix-la-Chapelle,
cnie M. H. Fitton (1), d'accord avec M. Hony (2) et M. Conybeare (3),
£!Fin^S^a9 regardait la craie jaune qui forme la partie principale de la mon-
*|« tagnede Saint-Pierre, près de Maestricht, comme différant de la
craie blanche proprement dite, placée dessous, mais avec laquelle
elle se lie d'une manière intime, et il y rattachait également le petit
lambeau de Ciply, près de Mons. La craie blanche avec silex noirs,
qui se voit au pied de la même colline, et qui passe, dit-il, à une
craie sans silex , puis à une marne et à une roche semblable au
fire-stone du Surrey, et enfin au grès vert (Wonck et Heur-le-
Romain , sur la rive droite de la Meuse, calcaire de Lusberg , près
d'Aix , Yaikenberg, au nord-est de Maestricht, Kunraed, à l'est de
Fauquemont, hauteur du Schneebcrg, h l'ouest de Laurenzbcrg),
représenteraient la craie blanche , la craie inférieure et la craie
marneuse d'Angleterre. Par places succéda à celle-ci l'équivalent
du grès vert supérieur, caractérisé dans les carrières de Kones-
berg, près Waels, par des bancs de fire-stone^ comparables à ceux
d'Angleterre. Le gault manque, mais la craie se chargeant de
grains verts passe à un sable ferrugineux et verdâire , analogue
aussi au grès vert inférieur d'Angleterre , ou aux sables de Slian-
klin. Outre beaucoup d'espèces fossiles communes à ces sables
et aux couches supérieures et qui n'auraient point été trouvées en
Angleterre , d'autres , telles que le Rostelleria Parkinsoni et la
Trigonia alœformis , appartenant au grès vert inférieur, s'y ren-
contreraient également. Les sables du Lusberg renferment un
ht d'argile subordonné , et à Gemmenich , comme le long du pied
des collines à Eynatten , règne un banc de grès remarquable de 2
à 3 mètres d'épaisseur, très dur, très uniforme dans toute sou
(4) Proceed, groL Soc, ofLondon, vol. I, p. 164.4 829. — ^nn.
ofphilosophy. 4 829.
(2) Tra/isact,geol, Soc, of London^ vol. II, p. 34 0. — Transnct,
geoL Soc. oj Cormvall^ vol. IV.
(3) Outlinrs oj tlœ geol, oj Engla/id, p. 63.
B4SSIN D£ LA MBU$E. 1^4:*»
éieodue. Sous les sables il parait exister aussi des argiles dont les
relations sont restées indéterminées.
Les deux seals fossiles cités par M. Fitton étant communs au
gaolt et au grès vert inférieur, on Toit que sa conclusion était au
mollis très hasardée relaiiTement aux sables d'Aix-la-Chapelle.
GoDsidérant seulement les dépôts crétacés de la province de
Liège, IL A. Dumont (1) y admet Texistence de la craie de Maes-
triehl^ de la craie blanche , du grès vert supérieur, do gaulf et du
grh veri inférieur.
Le calcaire de Maestricht, à grain plus on moins fin, plus ou
moiiis solide on terreux, blanc jaunâtre , ou jaune foncé, renferme
qodqoes lits de petits cailloux de quartz blanc ou noir. Les silex
loot gris, quelquefois noirs, à cassure conchoîde, sub-luisante comme
dans ceox de la craie blanche, ou bien gris et mat; d'autres de
diferses teintes sont plus rares. On peut distinguer deux assises
dans cette craie : Tinférieure passe insensiblement à la craie blanche
aons-jacente; les bancs de silex y sont continus, puissants, nom-
inaux , grisâtres, tandis que dans la craie blanche ils sont noirs et
en rognons disséminés. Dans l'assise supérieure, les silex sont plus
rares « la roche est d'un jaune plus prononcé, et par places exclu-
sif ement composée de débris de polypiers, d'échinodermes et de
coquilles. C'est dans cette partie que sont creusés les immenses
souterrains de la colline de Saiut-Pierre. Les bancs les plus élevés
sont à plus gros grains ; on y trouve un banc de grès subordonné et
de petits lits de cailloux.
La limite du calcaire de Maestricht est à peu près tracée par
nne ligne passant entre Hodcige cl Grandville, puis à Clans et à
Léon. La bande ou ellipse très allongée (2) que forme cette roche
se défeloppe à Fauquemont, à la montagne de Saint-Pierre, à
Sichen et à Henisdael (entre Oreye et Yechmael), pour cesser au
delà de Bergilez. Excepté sur un point dont nous parlerons tout à
rbeure, cet étage ne parait pas exister à l'ouest de la province de
Liège , où la craie blanche est immédiatement recouverte par les
sables tertiaires inférieurs.
(4) Mém. sur la constitution géoL de la province de Liège ^
p. 284; in-4, avec carte. Bruxelles, 4 833.
(2) S^vV Esquisse géognostique de la Belgique, par M. d'Omaliuf,
cette bande se dirige de Tongres, à TE.-N.-E., jusqu'à Heerlen , en
passant par Fauquemont.
IV. 10
M. d'Omalius (1), qui (Usîg»« Is craie de jMaeelricbt tmi» ïe nom
de tuffeau, a rappelé la découverle des débri» de Mamaums
Hoffmanniy de Tortues, d>ne imiBeMe qoaarilé de polypier», de
bryozoaires, d'écklooderiues el de coquiHe» en pariie décrit» m
figuré» par Faujas, et de nouveau éiudié» |^ Goldfass, nni» émn
un grand nombre restcnl cepewUat eneof« iiiéëil». Om iMiqms (es
puits naturels , flK&igoés par Btry d» SakiC-ViiicattC sius le t»tA
i^orguis géologiques ^ ne toat que dts eicavatîoii» plat ùù iMorni
cylindriques et verticales, semblables à celles dont nous avons parlé
{antè^ vol. II» pages 458 et 667).
M. Le Blanc (2), en donnant une Carte topograpbiqoe des «mvi-^
rons de Maestricbt , y a joint le plan d'une partie de» inMnbraU^»
souterrains que renferme la colline et des coupes proportionnelles
longitudinales et transverses. La piemière de ces coupes, parallèle
au cours de la Meuse , UEiontre le relèvement et ramhKisseinent de
la craie supérieure du N. au S., ainsi que la position des ouverture»
des galeries qui se relèvent en même temps que l'assise dans to^
quelle elles sont pratiquées. Le puits du (ort Saint- Pierre traverse
les couches diluviennes et tertiaires du plateau , toute la craie so^
périeure et la craie blanche , pour atteindre le niveau de la Meuse.
Sous le fort, la surface de la craie jaune est à 40 mètres an^dessos
de ce niveau , ou à 87 an-dessus de celui de la mer, taacfis que
près d'Hallebaye , eu face de Visé , elle atteint 84 mètres ait-dessu»
de la Meuse , ou 131 au-dessus de la mer. Son épaisseur y étant de
moitié moindre, ou de 15 mètres seulement, on» voit que b base de
l'étage présente, en réalité, une différence de niveau de 69 mètres
entre ces deux points.
La coupe transverse fait voir rinclinaison de tout le système à
ro., vers la Jaar, comme l'avait observé M. Dumont, etelle prouve,
en outre, que les pilastres de pierre conservé» pour soutenir le tok
des galeries sont plus larges que les vides qui les séparent, ce qui
est l'inverse des dessins donnés par Faujas.
Nous avons estimé à 30 mètres la plus grande puissance de I»
craie de xMaestricbt à la pointe septentrionale de la colline, au'^des**
sous du fort. L'assise supérieure , où abondent particulièrement les
polypiers , a 6 mètres ; la partie moyenne , la seule exploitée , en
'O Coup d'œil sur la géologie de la Belgique, p. 74 . 4 84Î
2) BuU., vol. XII, pi. 6 et 7. 4 841.
BiSSI!t DI LA MSIiSI. U?
a M» ti ecHa qui forme le sol dos carrières en a 9. Elle est carac-
térisée, comme on l'a dil , par ses silex gris (1).
Noos afons déjii signalé la présence du Mosasauruê Hoffmanni
dm le calcaire de Maeslricht; de son c6té, M. Agassiz (2) y ir»-
ëiqoe ik espèces de poissons {Acrodus nigosus, Ag., Corax priê'^
taiùiUuit UL , C. appendictilatui, id., C. ûf finis, Munsl., Gaieoeerdo
dentieulâiuSf Ag., Otodus appendiculatuê^ id. , 0. lotus, id. , 0. sen*
rmhtit id., Lamna aeuminaia , Id., L, Bronnii, id., Pycnodvg
nMovaius, id., P. angustus, id., SphcBrodus crassus, iù.,Eneh(h
dm FmgaMii, td.).
Depuis l'ouvrage de Faujas jusqu'à Goldfuss, on s'était peu oc*
cape des autres fossiles de ce dé|)ôl si riche ; mais on trouve décrits
€t figurés dans k belle publication de ce dernier 2 Achillœum^
13i4s/r(Mi, 6 Celtepora, 10 Certopora, 1 Cœloptichium^ 2 Dipl<h
ctenium^ 9£schara, 1 Fvngia, 1 Gorgonia^ 1 Meandrina, U Manon^
i Millepora, 5 Retepora, 1 Scyphia, 1 Tragos, i Vinculan'a (t) ;
{Mrioi les radiaires , l'ié/^iocWiti/es elUpticus, Nill., et VAsterias
quinqueloba, Gold., Ananchytes suicattUf, Gold., Cidaris granul(h
suif id., C regalis, id., Clypeaster Leskii^ id., 2 tchinoneus^
i Galerites , 4 Nucleolttes ( 3'. jnriformiê , Gold. , iV. ovnlum ,
Lam., iV. scrobiculatus, Gold*, A', patellaris, id., iV. /flr/)i:? cûfi-
cri, id.), 8 Spatangus, et particolièremcnt les 5. radiatus, Lam.
[Hemipneustes id., Ag.}, prunella, id., grdhulosus, Gold., et si^6-
orbicularis, id., dans la craie supérieure, les «S. truncatuSf areua^
rius et subarbicularis, Del, se trouvant, suivant l'auteur, dans la
craie blanclie. /!il espèces de coquilles bivalves sont aussi décrite»
et figurées; ce sont : 3 Avicula^ 1 Cardium, 6 Exogyra, 5 Ztma,
l( Ostrea^ 8 Pecten^ entre autres les P. pulchellus et mcmbranaceut^
2 Spondylus, i Thecidea {T. radiata, Defr., etc.), 3 Crama
{C. spintUosa, Nils. , striata, Defr. , nodulosa, Hœn.), 2 Denialium
et i Voluia. De plus, le Belemnites mucronatus^ Scbloth., très
fréquent dans la craie de Ittaestricht, y représente, avec un Nautile
forirare et quelques traces d'Ammonites, l'ordre des céphalopodes.
On doit aussi à M. Bosquet une notice sur une nouvelle espèce du
(4) D'Archiac, ib., p. 258.
12) Tableau général des poissons fossiles ; in-4. NeuchStel, 1844.
3) Nous trouvons encore les espèces suivantes indiquées dans le
magnifique travail que viennent de publier MM. Milne Edwards et
J. Harmo: fydthinaBred^e, C. cylindrica et Trochosmilia Faujasii
[Archives du Muséum d'hist, natur., Tol. V, 4851).
ff|8 BASSIN liK LA MEIISF.
genre Uipponix (1) et la description des cnlomosli^acés fossiles
de la même localité (2).
Craie Le lambcau de craie supérieure de Folx-les-Caves, situé à Test
•apiM ieure ^^ jodoigne , appartient en réalité au bassin de TËscaut ; mais il se
roi»-ic«4:âTei. ^.Q^Ye ^^^ \^ plongement sud-ouest de Taxe de l'ellipse que nous
avons vue formée par le massif de Tongres à Maestricht et à Heerlen.
Il a été signalé par M. Galeolti (3), et M. Dumont a donné une
coope de la série des couches qu'il a observées entre Folx-les-Caves
et Jauche, coupe qui diffère peu de la suivante , que nous avons
prise à partir du tertre de l'église même du premier de ces villages
jusqu'au ruisseau (&).
Mètres.
o / 4. Sable ferrugineux et grès en plaquettes 4,60
[S [2. Sable avec rognons de grès fistuleux 4
o S I ^* Sable glauconieux et calcaire glauconieux en lits
r g j minces 4
.5 *S 1 4. Sable glauconieux • 0,60
S "S i 5. Psammite 0,60
g [ 6. Glauconie inférieure.
^ ^7. Lit de cailloux roulés 0,46
« / 8. Craie jaune friable • . 0,20
S S ) d. Craie coquillière 0,20
u^ j^^* Craie jaune friable. 3
s* ^4 4. Grès dur, solide, gris ou blanc jaunâtre 4
4 2. Craie blancb^supposée au-dessous du lit du ruisseau).
La craie supérieure n'est ici qu'une roche sableuse, pulvérulente,
renfermant des rognons endurcis. Le lit de coquilles fort mince
renferme particulièrement le Belemnites mucronatus, Schloih., le
Catopygus lœviSy Ag., les Ostrea semiplana^ Sow., et tesicularis^
Lam., var. lata, \e Pecten quadricostatus ^ Sow., des dents de
Galeus pristodotitus, Âg., de Lamna^ des vertèbres de poissons et
des dents de Mosasaurus. On y trouve aussi de petits silex roulés,
et des cailloux de quartz hyalin.
Des galeries assez étendues ont été percées dans cette assise , et
l'on y a recueilli une grande quantité de salpêtre, utilisé lors des
guerres de Tcmpire. Le banc de grès est exploité pour les pavés*
(4) Buii. del'^cad. r. de Belgique, vol. XY, p. 604. 4848.
^2) Mém, de la Soc. r. de Liège, vol. IV. 4 847.
(3J Aiém, sur la constitution géognostique du Brabant mcri'
dional^é)Jém. couronnés par l' Acad. (le Bruxelles ^^qX. XII, 4 837).
(4) D'Archiac, Notes inédites. 4 838.
BASSLN DE LA MKUSfi. 1^9
On ne remarque point ici , comme nous le verrons à Ciply^ de silex
gris en plaques ou en rognons, et les polypiers y sont peu répan-
dus. Sur le côté opposé de la vallée, vers Autre-Église, la craie
sopérieure est également recouverte par ce lit de cailloux roulés
qoi existe si constamment à la base de la glauconie inférieure , puis
par cette glauconie elle-même : aussi est-ce à tort que Ai. Galeotti,
dans l'ouvrage précité, avait réuni à la craie ce lit de silex noirs
empâtés dans une argile glauconieusc.
La craie blanche qui sort de dessous le calcaire de Maestriclit, au Cnie
pîed de la colline même de Saint-Pierre, le long de la Meuse, se laprovuic»
disiiogae du précédent par sa texture plus fine , sa blancheur et ses utfg«.
silex noirs en rognons. Elle se relève en s'avançant au S. par le
cUteau de Caster, Lanaye, Nivelles, jusqu'à Ilallebaye, à l'ouest de
Visé • où elle atteint 69 mètres au-dessus du niveau de la rivière (1).
Ce chiffre exprime à 10 mètres près la quantité dont elle s'est relevée
entre la pointe du fort Saint-Pierre et ce dernier village. On a vu
qne, dans cette coupe, la craie jaune qui la recouvrait constam-
ment diminuait d'épaisseur vers le S., et que les galeries ouvertes
sur les pentes de la colline , toujours dans la même assise , s'éle*
▼aient aussi graduellement , leur hauteur étant d'autant moindre
que Ton s'approche davantage de l'espèce de promontoire formé
par la colline au nord d'Hallebaye.
M. Oumont a tracé les limites de la craie dans la province de
Liège, sur les deux rives de la Meuse, où elle peut être observée,
et oà elle est souvent masquée par des dépôts tertiaires et qua-
ternaires ; puis il a désigné sous le nom de grès vert supérieur une
roche argileuse grisâtre, jaunâtre ou verdâtre, peu micacée, avec
des grains verts disséminés irrégulièrement. Vers le bas elle passe à
l'argile smectique sous-jacente , et vers le haut à la craie blanche
qui la recouvre. Les fossiles abondent dans la partie moyenne. Cette
assise, qui n'existe que dans le nord-est de la province, forme plu-
neurs petites bandes discontinues.
Pour le même géologue , le gault serait représenté par deux cou-
ches : l'une supérieure ou argile smectique, l'autre inférieure on
argile calcctrifere. Celle-ci repose presque partout sur la formation
houillère; par places, cependant, il existe entre elles un banc de
sable glauconieux rapporté au grès vert inférieur, M. Dumont
ajoute que l'argile calcarifère est identique avec celle d'Angleterre,
(4) Le Blanc, loc. dt.j pi. 6, f. 3.—- D'Archiac, loc. cit,, p. 260.
156 Màgmn m la midsi.
tant par 3a oature qae par sa positioo, et Targîle smectique qui ia
recooTre t'y mêle an pdint de contact Ces deux couches argileuses
ferment , sur la rite ganche de la Meuse , iin€ bande de 100 à 300
mètres de large , et qui soit les sinuosilés de la craie qu'elle dé-
passe, depuis l'arbre de Saint-Micbd jusqu'au Tbier, à Liège. Au
nord, il l'ouest et au nord-est de celle Tille, des dépôts plus récents
en masquent les aSIeureraents si elles existent
Sur la rive droite de la Meuse elles constituent la base d'une grande
lie de craie, découpée dans tontes les directions par de umbreux val.
Ions, et elle en borde les contours d'une oMinîère continne. On les
observe encore dans les environs d'Aubet, le long des sables argileux
e4 calcarifères précédents ou grès vert supérieur de M. Dnmonl.
Enfin Je grès veri inférieur de ce savant se ixMnpose à ta base
de grès quartzeox blanc, à grain fin, solide, en bancs beri-
soninnx , qui ont jusqu'à 2 mètres d'épaisseur, et sont divisés en
gros Uocs par des fentes verticales, puis au<^essus de tables sili*
ceux gris-JMinâtre ou verddtre, suivant le pinson le meinad'aba»*
dan ce de l'oxyde de fer ou des grains verts, et très variables selea
les locjiiîtés. Le grès blanc , la roche secondaire la pins ancienne
de la province de Liège , repose toujours sur le terrain de transition
^Gemmeaicb, Angleur) , et lorsque ses bancs sont recouverts, c'est par
les sables verts ou ferrugineux qui, entre Moresnet et Atx<4a-Cha*
pelle, forment une masse considérable ; ils renferment beaucoup
de fossiles vers leur partie supérieure. Qnand les grès blancs man-
quent, les sables reposent sur le terrain de transition, comme à
l'ouest de la province, où les grains verts sont plus nombreux et les
grains de quartz presque entièrement remplacés par de l'argile 4ni
du calcaire. Ces sables sont recouverts tantôt par l'argile calcarifèro
(gank de l'auteur), tantôt par la craie blanche elle-même, à laqudle
Ils semblent passer.
Ces grès blancs qu'avait observés M. Fitton sont peu étendnsL
On en voit une bande sur la lisière sudiouest des bois d'Aix * près
de la limite des territoires belge et prussien, s'étendaot de Gemme-
mch jusqu'au nord-est de la Vieille-Montagne. Quant aux saUea ,
c'est au delà de la province de Liège, entre l'usine de calaume,
Waelset Aix-la-Chapelle qu'ils sont le plus développés; car dans
cette province même ils sont fort difficiles à distinguer ^a safaks
tertiaires , s'ils ne sont pas surmontés des autres dépôts crétacés.
Lorsqu'ils sont recouverts par la craie à laquelle ils semblent f>as6er,
on y trouve la BeUmmies tnucronatw.
BASSIIf M LA MBUSI. 151
Riett a^BBt dooc moins constant et moins caracténsé stratigraphie
ifuement qae ces petites couches désignées sous les noms de grès
vert iupérieur, de gmilt et de grès vert inférieur, et nous re-
grettons que M. Dnmont n'ait point complété son excellente des-
criptîoo ée la province de Liège par une suite de coupes graphi(|iies
k dès échelles proportionnelles et qui , en montram beaucoup
qa^mie carte ne peut le faire les véritables rela4iofis des
mdiqvent en même temps leur puissance sur chaque
poial « oe qui est fort différent de l'espace qu'occupent leurs affleu-
remanlf « «t ce qui est le soûl moyen de se rendre compte de leur
teportiÉce réeUe et de la bien exprimer.
M naaimenant ooas cherchons par l'examen des fossiles qu'a cités
M. IHunattt la confirmation de ses rapprochements, nous trouverons
4M VMt M espèces recueillies dans les couches rapportées par t«iî
m grèsnert supérieur, au gault et au grès vert inférieur, 22 ne sont
pis 4élennNiées, et que sur les 27 qui l'ont été, 5 appartiennent
flMlosiveiiient k la craie blanche ou h la craie tuffeau , et 8 an grè0
vert flopénear (1). 3 seraient communes au gauk et au ^ès vert
Marieur « 2 propres à ce dernier, et U autres irrégulièrement
difllrilMiées dans les deux groupes inférieurs et dans le grès vert
sapérieor; une autre serait jurassique et une signalée dans l'argile
calcariière nous est complètement inconnue : c'est VAmmfmite^
Bwchii. En outre, 7 sont tertiaires , et de ces dernières h appar-
tieBdmeBt a« terrain tertiaire inférieur, 1 au terraki tertiaire
mvfetï , et 2 au supérieur. Or, ou conçoit qu'avec de pareiMos
deaaéeft H est impossible d'asseoir un jugement ; tout ce que l'on
peut 4lipe, c'est que sous te |K>int de vue paléontologique , rien
■'autorise les parailélismes proposés, puisque aucune des nom-
kretises espèces si caractéristiques des deux groupes inférieurs en
iagketcrre comme en France n'y a été signalée.
De son côté. II. Davreux (2), qui a placé les sables tertiaires
iniériears dans la formation qui nous occupe, en y réunissant quel-
ques lambeaux de saUes révJleuieNt crétacés et d'autres probable-
BMÉt qnatcrnaires, a distingué aussi dans ia même previncc, k
partir ide la craie de Maestricht : 1"" la craie blanche, divisée en
craie blancfae |)roprefnent dite cl en marne, cette dernière attet-
)■ ■ . ■«■ I ■ p«i>'i «iii. «Il
(I) D'Archiac, Mcm. de la Soc. ^êol. de Fiance, vol. III, p. 273.
1839.
(ï) Essai sut'- la conHitution géosftostif/ue de la province de Lfége,
p. 73; in-4. Bruxelles, 1833.
152 BASSIN D£ LA MEUSE.
gnant jusqu'à ZiO el 50 mètres d'épaisseur dans la Hesbaye et le
Gondros; 2' la glauconie crayeuse; 3" le gault ou argHe jaunâtre,
grise, plus ou inoins calcarifère, renfermant des corps serpuloîdes,
reposant dans des dépressions da terrain houiiler et dont l'argile
smectique de Yerviers ferait partie; U"" les sables d'Aix-la-Chapelle
ou glauconie sableuse, correspondant au grès vert inférieur;
5* enfin un poudingue (gravi) à pâte calcaire et à noyaux siliceux
de diverses natures, variant de 0",60 à ii mètres d'épaisseur, et placé
à la base de la formation dans la Hesbaye, où, suivant l'auteur, il
représenterait le tourtia du Hainaut et de la Flandre française.
M. Davreux signale dans les couches inférieures à la craie 36 es-
pèces fossiles, dont 9 seraient de la craie blanche et de la craie
tuffeau, 7 du grès vert supérieur, du grès vert du Devonshire, et
parmi lesquelles 3 se représentent dans le grès vert Inférieur; pais
8 du gault ou du grès vert inférieur, i jurassique, U tertiaires, 2 vi-
vantes et 2 qui nous sont inconnues. D'après ce mélange d'espèces»
qui paraîtrait au moins fort singulier si l'on pouvait admettre leur
détermination exacte , il n'y aurait donc pas plus de raison que
ci-dessus pour vouloir trouver ici le groupe du gault et le groupe
néocomien , et les deux géologues de la province de Liège ne dif-
fèrent guère de l'opinion de M. Fitton qu'en admettant l'existence
du gault que ce dernier n'a point reconnu.
Environs Nous cûmes occasiou de parcourir quelques années «près
^obsl^^aTiol"' ^^' ^timonl et Davreux les environs de Liège, de Maestricht,
diTerses. d*Henry-Chapellc, de Gemmenich et d'Aix-la-Chapelle, et nous
avons consigné dans un mémoire publié en 1839 le résultat de notre
examen (i). Mais si, d'une part, nous avons pu apprécier l'exactitude
des faits décrits par nos savants prédécesseurs, de l'autre il nous a
été impossible de nous ranger à leur opinion, sur la véritable place
que ces dépôts doivent occuper dans la série crétacée. Pour nous,
entre Aix-la-Chapelle et la rive gauche de la Meuse, la craie supé-
rieure, puis la craie blanche viennent en s'amincissant se terminer
aux collines de sables glauconieux et ferrugineux qu'elles recouvrent
sur quelques points (p. 272) , et les couches de glaise et de terre à fou-
lon impure, ainsi que les marnes glauconieuses qui se trouvent acci-
dentellement sous la craie blanche, doivent en être regardées comme
des modifications locales, ne présentant pas même les caractères de
(4) D'Archiac, Mém. de la Soc, géol. de France jYo\. III, p. 269
et suivantes. 4 839.
BASSIN DE LA MfiUSE. 153
l'étage de la craie tuffeau. Quaut à celle-ci , nous noos sommes
attaché à faire voir ( p. 27/4 \ en comparant les données stratigi-a-
phîques avec le résultat obtenu par le dépouillement et la critique
des fossiles cités, ou que nous avions observés, que les couches in-
férieures à la craie, tant en Belgique qu*aux environs d'Aix-la-
Cliapelle« quels que soient d'ailleurs leurs caractères minéralo-
pqueBf ne pouvaient pas être plus anciennes que le second groupe,
comprenant le grès vert supérieur, et que rien n'autorisait à y voir
le reiNréfientaot du gault et à plus forte raison du grès vert inférieur.
la comparaison que l'on peut faire des caractères de la formation
orétacée de l'Angleterre, tels que nous les avons exposés dans le
chapitre précédent, aussi bien que ce qui nous reste à dire sur ce
jDJety pourra, nous l'espérons, convaincre le lecteur de la très
grande probabilité de nos conclusions.
Les aateors de la Carte géologique de la France (1), qui ont re-
présenté la formation crétacée par deux teintes seulement, ont
colorié en vert toute la partie de ce pays, que nous serions dis*
posé à rapporter au groupe de la craie tuffeau ; >L d'Omalius (2) a
admis trois teintes qui nous paraissent suffisamment justiûées : l'une
consacrée à la craie supérieure de Maestricht, l'autre comprenant
la craie blanche, et la troisième les argiles smectiques, les marnes
chloritées , les sables et les grès d'Aix-la-Chapelle. Peut-être eût-il
été préférable, cependant, de laisser ces derniers seub, et de réu-
DÎr à la craie les marnes et les argiles précédentes ; mais ceci a peu
d'importance au point de vue théorique.
M. Fréd-Ad. Roemcr (3) s'était occupé incidemment des couches
crétacées situées entre la Meuse et Aix-la-Chapelle, et avait donné
une conpe générale de la composition de ces collines ; plus tard son
frère, M. Ferdinand Roemer (U), revint sur ce sujet, et décrivit la
niasse des sables qui forme la base de la colline du Lusberg et de
celle des bois d'Aix , où l'on trouve, vers le haut, des bancs de grès
cakarifères subordonnés avec des fossiles qui lui ont paru être les
mêmes dans les deux localités et dans les diverses couches. Ces fos-
(4) Dufrénoy et Elle de Beaumont, carie en 6 feuilles. Paris, 4 844 .
h\ Loc. cit., 4 842.
(sj Die Versteinerungen des Norddeutschen Kreidcgebirges, Pé-
trincations des dépôts crétacés du nord de rÂllemagne, p. 420;
tn-4. 4844.
(4) Ubcr die zur Krcideformation^ etc. Sur la formation crétacée
des enTirons d'Aix-la-Chapelle [Nen. Jahrb., 4 845, p. 385).
iSh BASSIN DE LÀ MBUSS.
«iles , déjà dtés par M. Ad. Roemer, lai avaient fait rapporter le
tout à la craie blanche.
Lorsqu'on se diri|;e à 1*0., vers Vaels, on rencontre des marnes
-crayeuses qui ne sont point accompagnées de sable. Le Belemnites
fmtcrùnafus et Vlnoceramm Cripsii y sont assef répandus, et Ton
j observe , en outre , NmiUtts simplex , Sow. , Terebralula car^
ii€tt, id. , 1\ striotntù, id. , ?'. Gibsiana, id. , T, s^Apiicatû, Mam.,
Magas prnnilus, Sow., Cranta parisiensis, Defr., Limmsewimi^
eata, Oesh. , Ostrea vesiçularh, Lam., fossiles qui prouvent qu'elles
appartiennent encore à l'étage de la craie blanche. Quaot à ieiir
position par rapport aux bancs coquilliers et aux sables des bois
d'Aix et du Lnsberg, Wen que le«r niveau piHsse*4es fair-e regarder
comme plus anciennes , mie oonpe faite à l'oueM d'Alx tend à prou-
ver qu'elles sont du même âge, et que, malgré les différences de
leurs caractères pétrographiqueset de leurs fossiles, elles font partie
d*un même ensemble de dépôts. Considérées relativement au cal^
cnfire de Maestricht, M. Ferd. Koemer fait remarquer que leè
marnes de Vaels renferment beaucoup de fossiles , que Ton trouve
dans ce calcatrc {Beiemnites mucronatus, Nautilus simplex. Cm*
nim pansieniis, Terebratula ^triatuia, T. chrysalîê^ Magas pnmt^
iuê , Ostrea vesicuiaris , Lima srmisttlcata , etc. ) , mais que les
bryoEoaires , si répandus dans les couches de la montagne de Sakit-»
Pierre, manquent à Yaels , quoique se retrovrvant au Yetschau, au
nord d'Aix.
Près de Kunraed , cnire-Heerlen et Falkenberg, des marnes jau-
uStrcs akement avec des bancs calcaires solides , dont les nombreux
fossiles sont , pour la plupart , ceux qui caractérisent la crafe de
Maestricht {Baculites Faujasii, Nantiltts simplex, Belemnites
mucranatus , Cardium tubercnlifervm , FÀma semisulcata , Tere*
bratula alata , T. striatula , Hemipnemtes radiatus, Nueleolites
iapis cancri, Micraster cor-angidnum, Ostrea vesicuiaris, etc.). Il
y a, en outre, beaucoup d'espèces qui manquent à Maestricht, et qtri,
jointes aux caractères des roches qui ressemblent à celles de Vaéls j
distinguent les dépôts de Kunraed de celui des bonis de la Meuse:
A l'ouest, près de Falkenberg, les calcaires pereux que Ton
observe sous les ruines du château et sur d'antres points ne se sé-
parent plus de ceux de Saint-Pierre, <jui ne diffèrent donc pas
autant qu'on Ta cru des calcaires environnants. Quant aux différ
reuces de ces derniers avec les grès coquilliers du l^usberg, suas le
rapport des fossiles et des caractères pétrographiques , elles ne sont
EàfiUf DB LA MIOfll. 155
pm |)lot gmdés que celles que Ton remarque entre tes dépôts coo'*
Imporaios d'autres pays , tels que les marnes d*Osterfeld, de Gœs-
lild 00 an Salzberg , près Quedlinbnrg.
• Les calcaires blancs des bords de la f^Ieuse, que l'on voit aussi
sur la route de Liège à Aix, malgré leurs caractères pétrograpbi-»
ÈpÊÊB semUaMes à ceux de h craie blanche d'Angleterre et de l'île
àt Rogen , ne sont i)our M. Roemcr qu'une modification des manies
et Yaels» car tous les fossiles sont ceux de ces dernières. Les sables
JiBoes et blancs situés enire les bois d'Aix et la ville restent seuls
fnm âge indéterminé, comme ceux que l'on trouve sur la rouie
fBiaaltea. Quoique ressemblant aux sables du Lusberg et des bob
f Aix, ils s*en distinguent par l'absence de fossiles, par des couches
fènrogilieoses oadniées , et par divers autres caractères.
En résumé , dit Tauteur , on peut reconnaître que les environs
i'Aix-la*Cbapelle , jusqu'à la lUeusc, présentent la formation cré-
iKjée sons divers aspects , soit pétrographiques, soit zoologiques;
nais que cependant, en raison de leur superposition et de lenrs
passages, comme par l'identité d'un certain nombre de fossiles coow
snas H les caractères de ces derniers , on doit admettre que ces
iépèHM appartiennent tous à une période peu ancienne , celle de la
craie blanche de France et d'Angleterre.
- OaBS sa note sur le terrain crétacé d'Aix-la-Cbapelle (1),
M. A. Pomel a suivi la même marche que M. Ford. Roemer, etest
armé à pev près à la même conclusion , quoiqu'il n'en dise rien. Il
a décrit d'abord la colline do Lusberg , située à l'ouest de cette
vile , et an pied de laquelle est une colline moins élevée , compo«-
sée aussi de sable avec des lits d'argile , de grès et de calcaires o(h
qtùUkn subordonnés, qui seraient le prolongement modifié des
aarfsca du Lusberg. loi coUine de Vetschau , encore plus k l'ouest,
préaeate la même masse de sable surmontée d'un conglomérat co«
fittîsr, et une assise calcaire avec des polypiers qui seraient ana*
isgiMsàceox du calcaire de Maestricht, -puis des échinodermes
Iplaaent identiques avec certaines espèces de cette dernière localité
{Betnipneustes radietus^ Ag., Ananchytes ovaia^ Lam. , A. UriaJta^
ÎL), avec Vihtrta veùciUaris^ id. Le Belemnitet mucranetus se
vencontr^ ausai dans des grès en plaquettes associés aux fossiles pi*é-
eédeals. jL'auteur admet dans ce pays trois assises distinctes : Tin*
iérieurc».^leuse , mélangée d'argile et de grains verts , et renfer-
i^wp >■■■ I» ■ ' " — • "• ' — '--~' " ~~~
(4) /?«//., î'sér., vol.Vî, p. 15. 1848.
156 BASSDI DK LA MBUSB.
mant des végétaux « des coquilles et des débris de poissons ; ia
moyenne , calcaire , moins riche en corps organisés , mais en pré-
sentant de plus caraciérisiiques; enfin la supérieure, sableuse et
argileuse , avec des silex assez variés , des échinodermes , des co-
quilles et des végétaux.
Dans la colline des bois d'Aix, an sud-ouest de la ville, M. Pomel
retrouve, subordonnés à la masse des sables, les bancs de calcairia sa-
bleux, ferrugineux et coquilllers que nous avons décrits (1), et qui
seraient pour lui les équivalents de ceux de la colline de Yetschau.
Ces assises sableuses , argileuses et calcaires sont d'ailleurs liées
entre elles par leur stratification , les passages insensibles dé leurs
caractères minéralogiques , comme par leurs fossiles; aussi l'auteur
repoussc-t-ii avec nous les sous-divisions qu'on y ava/lt établies pr^
cédemment.
Cet ensemble de dépôts se prolonge de Yaels à Gulpen , et , de ce
dernier village à Fauquemont, on observe diverses modifications. A
Subbe déjà des carrières profondes sont ouvertes dans des calcaires
plus sableux , et à Fauquemont même c'est dans une roche iden«
tique avec celle de Saint-Pierre , et remplie des mêmes fossiles. Il
suit de là que les calcaires du Lusberg , de Yetschau et de Yaels ne
seraient que le prolongement de ceux de Fauquemont, continués
entre ces divers points, et les sables qui s'abaissent vers l'O. passe-
raient, avant d'atteindre Gulpen, au-dessous du niveau de la rivière»
A Kunraed , village situé à l'Ë. , sur la route de Heerlen, on ren-
contre des assises que le même observateur regarde aussi comme la
continuation de celles de Fauquemont, quoiqu'elles en diffèrent à
certains égards , étant divisées en bancs minces , nombreux , sépa-
rés par des lils d'argile fine très tenace , tandis que les précédentes
sont en bancs très épais, dont la stratification est peu prononcée;
et ce qui les dislingue encore de ceux du Lusberg et de Yetschau,
c'est qu'ils renferment beaucoup de fossiles du grès vert coquilller
d'Aix-la-Chapelic. Ainsi, en allant de TO. àl'Ë., de Fauquemont
vers Yaels ou vers Heerlen, on observerait dans les mêmes assises
des modifications comparables et très prononcées.
Pour rechercher ensuite la place que doit occuper ce système de
couches dans la série crétacée , l'anteur revient sur la route de
Liège et met la craie à grains verts d'Henry-Chapelle à Hervé sur
(i) D'Arcbiac , Mém. de ia Soc. géol. de France , vol. III, p. 270.
1839.
\
lUSSIN DE l.\ MEïlSE. 157
rhoiûondu calcaire de Hervé, qui présente aussi les caractères.
d*one craie cblorilée. Dans les deux localités, les fossiles seraient
flemblabies, et la craie d'Hervé à Fauqnemont ne serait qu'une mo«
dification latérale de dépôts calcaires, dont il croit avoir démontré
h continuité en même temps que les modiGcations depuis les envi-
rons d*Aix jusqu'à Fauquemont.
Quant à h superposition de la craie supérieure de Maestricht à
h craie blanche dans la colline de Saint-Pierre, M. Pomel ne pense
pas qu'il soit prouvé que celte craie blanche représente celle du
baaiin de la Seine, et elle ne serait pour lui qu'une simple modiû-
catkm locale ; aussi en conclut-il que le bassin de Maestricht pré-
aenle on type particulier, qui ne constitue qu'un seul grand étage
composé de deux dépôts argilo-sableux et d'un dépôt calcaire in-
termédiaire. Chacun d'eux aurait des fossiles particuhers et un
certain nombre d'espèces communes en quantité variable , suivant
les localités. Il y a peu de ces dernières qui se retrouvent dans le
bassin de la Seine, mais il est vrai de dire que ce sont précisément
les plus caractéristiques de ce bassin.
La craie blanche que nous verrons à Giply, près de Mons, sup*^
porter la craie supérieure, ne serait pas davantage le prolongement
de celle du nord de la France et des environs de Paris, non plus
que celle d'Hervé; car, ajoute l'auteur, il faudrait au moins assimi-
ler les sables verts d'Aix à la craie chloritée : or, c'est précisément
Ul conclusion à laquelle nous avons été conduit tout en tenant
compte des différences des faunes , car les céphalopodes à cloisons
persillées , si répandus des deux côtés du détroit , manquent ici
presque complètement. Enfin, M. Pomel ne croit pas que les
coaches les plus basses de ce pays soient antérieures à l'étage de la
craie blanche , et les plus récentes seraient de l'flge du calcaire
pisolitbique des environs de Paris ou l'auraient précédé de peu de
temps.
Nous avons fait remarquer (1) que les rapports slratigraphiques
invoqués ci-dessos n'étaient pas suffisamment prouvés par des
coupes, et que l'extension en surface comme en hauteur de la craie
de Maestricht ne pouvait pas se déduire de ces observations ; en
outre, qne la superposition des calcaires de Maestricht à la craie
Uaocbe, de même que l'identité de celle-ci et de celle de Giply
avec les dépôts jugés contemporains, soit plus au S., soit ù 1*0. , avait
(4) D'Archîac, Bnll.,^^ sér., vol. VI, p. 29. 4 848
f SS iAMN ViÉ LA MBOSB.
été établie par des preuTes qae les rechercha de Tautear ne àé^
truîsaient nalleraent
Mémoire Oo doît h M. H. Debcy (1) du traTwl récent beaucoup pkw
M. Debey. oomplet et plus Satisfaisant que ceax dont noos ayons rendu complu,
et conune il est accompagné de coupes graphiques, faites avee aeifll
à travers les collines crétacées qui enmonneot Aix-la-Cliapetie « il
noiis paraît plus propre qu'aucun autre à éclaîreir la questieii qui
sous occupe, qtioiqu'il soit -encore loin de la résoudre. Après avoir
jeté un coup d'cail sur le terrain ancien, Fauteur traite de la forma-'
tion crétacée qui s'étend transgresaivement sur les dépôts carbrai^
{ères et dévonienu, dom ils seinbleni remplir une dépression. KU9
présente de bas en hant les assises snivantea, qae nous atoMS miaii
en rapport avec nos divisions (2) :
4 . Sable d*Aix-la-Cbapelie avec des cou-
ches d'argile subordonnées (argile it*trrf.
f* groupé. ^ crayeose d'Aix-Ia-Chapelfe. .... 40 à 409
i S. Sable vert inférieur d'Aix. .....; t i 1^
^3. Sable vert gyroliibique. .r*...... d 'à46
4 *' groupe, i 4. Sable vert supérieur et craie chloritée. 4 ,60 à 3
Craie w »* ^. x (sans silex 4, 60 à 46
blanche, l*' "'"««^«•«^[avec sil6ï «>0* *»
/•. brèche du Losbefg, de î mètres h
0^,60; marne eelcaire de Yetschau
et de Kunraed 6 ^ i^.
Craie ) 7. Pierre à chaux corallienne de Yetschau
supérieure.) et de Kunraed 2 S S
8. Pierre cornée (détritus diluviens). . .
9. Tuf crétacé de Valkeoberg et de Maes*
tricht 46 k 9é
i"* Sables d'Aix- la- Chapelle. L'assise du sable d*Aiz, qfài
repose immédiatement sur le terrain de transition , renferme k a»
base une couche d*afgile plus ou moins puissante et des conglonai*:
(4) Enti^urf zu einer geognost, geogenct. Darstellung der Gêgem
von Aachcn. Esquisse d'une exposition géognostico-géogénétiquo dea
environs d'Aix-la-Chapelle; in-8, avec coupes. Aix-la-Chapelle, 4 849,
Nous sommes redevable de la traduction de ce mémoire à t'extrénié
obligeance de M. le docteur Jecker.
(2) Pour ne pas rompre ou intervertir la série des raisOnneiBi^ill
de Fauteur nous suivrons l'ordre de bas en haut qu'il a adopté, quoi»
qu'il soit l'inverse du nôtre. Quant à ses dénominations, on conçoit
qu'elles sont purement locales ei n'impliquent aucune relation dé-
terminée avec nôtre classification générale.
BÀàSiN Dl LA MKUàK. 159
riiii. La positioa do celle ai^lle, désignée par les^ ouvriers mineurs
do dislrîct houiller sous le non) de ùagrjerf, laisse encore quelque
ineerUlude à M. Debey. Les sables qui viennent cnsuile ont une
épaisseur d*environ 30 mètres. Ils sont meubles et passant à des
grès» eo lits miuces ou en rognons blancs, gris blanchâlre, fer rugi-
neus, Terdâtrcs ou noircis çà et là par de la matière ciiarbonneuse.
Vers la partie moyenne de ces sables se montrent des couches
4*argile plus oo moins nombreuses, dont l'épaisseur varie de
^aelques décimètres jusqu'à 6 mètres , et qui alicrneot avec des
bancs de grès. Ces argiles renferment d'innombrables débris de
piaotes marines et terrestres carbonisées, pétrifiées, ou dans ua
état de couservatiou tel que Ton peut y reconuaître les parties les
yfaig délicates des tiges, des feuilles, des fleurs et des fruits. Les
flid»ies et les grès qui séparent les lits d'argile contiennent aussi des
débris de végétaux , mais moins abondants et moins bien conservés»
Les seules traces d'auimaux sont des infusoires dans les argiles, et
des insectes dans les bois péiriûés.
L'argile devient plus rare vers le haut , où les grès tendent à pré-
dominer. A la jonction des deux divisions, k 200 et 230 mètres au*
dessus de la mer^ règne une coucbe d'argile sableuse, très constante
dans tout le pays, pénétrée et traversée par une multitude de veines
charbonneuses, d'origine végétale, prescfue perpendiculaires au
plan de stratification , et qui cessent aussitôt que cliangent les ca^
ractères minéralogiques de la rocbe. Celte couche représenterait r
poar l'auteur, le fond d'un lac de i^.SO à 2 mètres de profondeur,
contigu au golfe marin , el dans lequel des Fncoïdes^ et des Naïades
sa seraient développés rapidement, l^s grès placés au-dessus sont
en bancs de O'",30à 1 mètre d'épaisseur, mamelonnés et perforésl
h surface. Les détritus de végétaux s'y observent également, soit
péUrifiéH , soit cbarbonnés , ou même |)arfaitement conservés. LaS.
fossiles animaux y sont fort rares; cependant on y cite le CardiiOn
Becksif Miill., des fragments de Turritelles et la Trigonia alc»^
fonniif Park. , puis» dans un banc particulier, ïOstrea veêicufari$f
Lam.» des traces de Cérilcs, de Tornatelles et de Patelles. Bnfiif
des corps cylindriques, verticaux, de formes variée», tra\'eFseiit
béqoeumient les bancs. La partie supérieure des grès est occupée
par un sable k gros grains, zone de jaune, rempli par placés d#
cailloux blancs ou gris, ei qui supporte ^assi^e suivante.
2" Sables verts inférieurs. Ces sables sont d'un jaune verdàtre,
h grains fins, comme on le voit à droite de Kënigsthor, dans le iioh
160 BàSSIN DK LA MEUSE.
sînage immédiat d*Aix. Plus haut ils sont verdâtres , quelquefois
calcarifères et ferrugineux. On y rencontre quelques rognons de
calcaire ou de grès; mais il n'y a point de traces de plantes , et les
coquilles marines à Tétat de moule , à peine reconnàissables , sont
disséminées dans toute la masse sableuse {Pecten quadricostatus ,
Sow., Ostrea, Cardita Goldfussi^ Mûll., Lucina lenticularis ,
Gold., Tellina, etc.). Cette assise, dont l'épais^ur varie de 3 à
16 mètres, se montre avec ces caractères dans la colline du Lusberg,
an nord-ouest d'Aix, dans les bois d*Aix, où elle atteint une altitude
de 325 mètres, à Willkommsberg, sous l'église de Laurenzberg et
au Yetschau. Vers sa partie moyenne el supérieure sont des bancs
de calcaire sableux, brunâtre, remplis de moules de coquilles. Ils
sont fort étendus et séparés les uns des autres par des bancs de grès
ou de sable calcarifère. Les débris organiques y sont irrégulièrement
distribués , et ne forment pas un horizon continu. Quelques espèces
sont accumulées dans certains bancs particuliers , telles que les Ba-
culites, les Turritelles, les Avellana, le Solen œqualis, d'Orb., les
Hntlres, etc. Un des bancs du Lusberg contient exclusivement une
grande quantité de Turritella socialis, Mûll.
Au sud et au sud-est de Yaels les sables précédents sont plus
foncés, à gros grains, et atteignent 12 à 16 mètres d'épaisseur. On
y observe des veines d'argile vert-rougeâtre, tachée de rouille. Les
bancs calcaires manquent , et les fossiles sont enveloppés dans des
concrétions de sable vert. Le test de la plupart d'entre eux est
passé à l'état de calcédoine. Parmi les conchifères qu'a décrits
M. J. Millier (1), 3^ espèces sont communes aux sables de Yaels et
du Lusberg, 23 appartiennent exclusivement à celte dernière loca*
lité, et 12 à la première.
3^ M. Debey désigne sous le nom de sable vert gyrolithique
l'assise appelée smeciique de Verviers par M. d'Omalius d'Halloy.
Elle s'étend jusqu'à la frontière de la Belgique et de la Hollande ,
passe sur le territoire allemand, et se montre surtout dans la partie
occidentale du district sableux d'Aix-la-Chapelle. Elle est composée
de roches d'un blanc gris, gris-jaunfltre ou verdâire, un peu mi-
cacée , plus ou moins compacte , à cassure terreuse , et renfermant
des bancs de grès subordonnés avec des lits de sable vert argileux
(environs de Yaels et de Hoket). La roche tendre, qui ressemble à
(4 ) Monographie der Petrefacten der Anchner Kreideformation ;
in-4, avec planches, 4847-51,
uaMti i>E i.A HEu^K. un
âne marae, ett principalement composée de silice, de niignësic,
»ec 1res peu de cluui et d'alumine. Les fossiles peu nombreux
sont : Lucina lenticularis, GulH., Aoellana cassis, d'Orb., Turri-
Ulla Hogenowiaiia, Gold., 7*. multilineata, SItill., Baculiles Fau-
Jani, Suw,, Scaphiles binodosus, Sjxiiangus bufo, Lam, , etc. , qui
nuacbent c«tie assise à la précédente (n" 2).
Da cylindres conlonmés en divers sens, et très abondants par
places , lui ont fait donner par M. Debey le nom de scMe gyroli-
tUque. Rares autour de Vaels cl de Gymnich , ils sont très fré*
qnenu dans la B«l){i(|ue , i l'ouest de la grauwacke de Bti/iberg.
La mrbce de ces corps est couverte de fils déliés , vermiculaires ,
entrelacés, «t qui paraissent occuper l'iuiérieur des cylindres
Imiqua le noyau picrrcui n'existe pas. Nous «errons que ces corps,
■oufent figorés par les anciens oryctographes el récemmeiil par
H. Davrenx (1), sont partout plus ou moius répandus dans la craie
tufleau, et qu'on s'explique très racilemeiil pourquoi les Qbres
nmplînent le tube lorsqu'il n'y a point de noyau calcaire. La couche
u^leusegrise à grains verts (dri/iViVe, d'Omalius), qui, en Bel-
gique, se trouve au-dessus de la smectîgue de Verviers, paraît
nunqurr aux entrirons d'Aii. C'est celle que M. Uujiiont et Al. [■»-
freux avaient prise pour le gault.
h' Sables verts supérkurs. Au-dessus des bancs calcaires avec
moules de coquilles, subordonnés à l'assise u° 2, l'auteur place des
calcaires marneux, gris blanc ou jaunâtres, en bancs très minces,
associés i. des sables verts mélangés de cailloux noiis, verts el blancs,
avec des veines d'argile brune, verte et grise. Cette assise, qu'il con-
sidère comme faisant le passage des sabifs aux marnes, se rattaclie
c^endaot pluidt à ces dernières. On y trouve de nombieux fos-
nles, poor la plopart semblables ï ceux de la craie, tels que des
dents de Squales, le BelettmUes mucronatus, des espèces qui man-
qneol dans tes sables Boos-jacenls (Térébratules, Apiocrinifes e,
tùna, Fungia cotwtula, des échinodermes, des ossements de si
riens, etc.), et dont les individus sont presque tous roailés.
Lnsberg, au Willtoiiimsberg et aux environs de Vaels, la cuucbe, dd
1~,50 II 3 mètres seulement d'épaisseur, est un sable vert foncé.
S* Mantei crétacées. Lorsque les sables dont on vient île \i
n'ont qu'une 1res faible épaisseur, les marnes crétacées succëdentJ
(l) Eitai xar la constiliititin gpognostiijt
Z<<^e,- in-i, pi. 4, f. 4. 18:13.
162 Bassin dk la meusb.
pi'CM|ue iuiiiiédjatôii>eiu aux sables de Taesise ii° 2, qu'elles séparent
ainsi des calcaires blancj) de la craie. Le banc inférieur, de 0^,12 à
1 laètrede poivssanee, contient encore beaucoup de graki^veriSt et
conAiitue uae craie ehloritée f}ui se délite eu plaque» iniAcea. Plus
haut , ies graiiis verts diminuent » la tei»t€ de ia roche de? ieul gris
blanc, et la pierre moins fissile. La puissance de oetle amise vaiie
de 3 à ^0 laètreAr A la partie supérieure, i*oiyde de isr el le sable
vert s'y tti4ieot» eireu y Uroufve de» férébffatukss, le Bâl^jmiUs
mucronatus^ des Huîtres^ des polypiers, etc. Les li(s de silex noirs,
de 0'",08 à û°\16 d'épaisseur, très réguliers, se montrent ensuite,
alternant avec les marnes blanches, tantôt compactes » tantôt sa-
bleuses et friables, et représentant les assises crayeuses du Lusberg
et du ^ilkommsberg. La marne à silex atteint de 3 à 16 mètres et
même davantage. Sur d'autres points, l'assise manque entièrement.
Les parties supérieures ont été dénudées et entraînées pendant les
époques tertiaire et quaternaire.
Les fossiles existent principalement dana les marnes sans titoi » et
rarement dans celles qui en contiennent. Quelquefois ils sont acca-^
mules par places ; le plus souvent ils sont disséminés dans toute la
masse d'une manière irrégulière, ou bien certaines espèces, surtout
les Térébratules , se trouvent entassées sur quelques points* Les
fossiles les plus nombreux appartiennent aux genres Térébratule,
Peigne, Inocérame, Huître. Le Belemnites rnncronatus et les
échinodernies n'y sont pas rares non plus, et le Bacuiites Faujasii
abonde çà et là.
L'ensemble de ces couches marneuses avec ou sans silex atteint ,
près d'Aix , de 6 à 42 mètres d'épaisseur, recouvre en partie le
Lusberg et des sommités isolées dans les bois au sud-ouest. £Uesse
lient d'ailleurs intimement aux couches sous-jacentcs de la série
de collines qui s'étend du nord-ouest du bassin d'Aix jusque près
de Valkenberg et de Maestricht, et qui, dans le district de Kumraedf
ont encore une altitude de 160 mètres , étant ensuite remplacées
par les dé|^)ôls tertiaires près de Heerlcn.
6* et 7'* Brècfie du Lusberg , calcaire à coraux , calcaire mar^^
neux de Vetsc/tau et de Kunraed. A la partie supérieure du Lu»*
berg , au-dessus des marnes à silex et sous le dépôt de transport
diluvien , est un banc de 0'",32 à 0'",48 , terreux , sableux , d'un
vert sale , rempli de cailloux plus ou moins gros , noirs , blancs et
veris , et qui plus loin passe à une brèche solide , compacte , et à
une roche zonée de vert et de blanc avec de petits cailloux. C'est le
BAâSlN T>F. r\ MEnSK. 163
giKflieot particulier des dents de poissons et de reptiles des envi-
rons dl'Aiz. Le Lusbcrg est le seul point où celte couche ait été
oiieerfèeeo place, prés de cette ville, et encore est-elle aujourd'hui
eMDpKtetiieni masquée par des travaux de terrassement. Ses carac-
tères pétrographiques la rapprochent des couches intermédiaires
entre les sables verts et les marnes , et en particulier de celles que
M. Debey nomme sabies verts supérieurs.
Les dents de Squales, les Fungies et d'autres polypiers,' le Be»
mueranatus^ sont les fossiles communs aussi aux deux as-
; néanmoins ceux de la craie supérieure y sont mieux carac-
térisés et plus nombreux. Ils sont roulés , ce qui n'a pas lieu dans
ks marnes au-dessus ; tous appartiennent d'ailleurs à la craie. Les
dents de poisM)ns proviennent de Corax {C. prisfodontus) , de
Lamna^ û'Otodus, &Od(mtaspis, et d'un genre uouvean ; les dents
de reptile, du Mosasaurus Hoffmanni, On y trouve en outre beau-
conp de bryoïoaires, le Fungia coronula, des fragments d'échino-
denntSy de Baculites, d'Apiocriniies ellipttcus , de Térébratules,
li^^Tàecidea hieroglyphica^ Defr. , et hippoa*epis, jus(iu'à présent
propres à cette localité , les Pecten quinqttecosiatus et quadricos-
tahUj tes 6erpula cincta, Gold. , et heptagona, Hag. , le Calianassa
Faujasiif H. V. Mey., et le PoUicipes ornatissimiis, Mûli.
Pour filer la position de ce petit lambeau isolé sur le Lusbcrg,
Faotenr cherche quels peuvent être ses équivalents aux environs,
tels qoe la marue calcaire de Vetschau et de Runraed, et la ))lerre
è chaux corallienne qui se trouve immédiatement au-dessus. L'une
ifobserveeu allant au Vetschau par Maladen et Seiïent; ]'auti*e, en
se rendant aux carrières de Kuuraed par Gulpen (Galloppe), Trin-
telen ci Ubagsberg. £ntre Gulpen et Ëiserhe^dt, on trouve d'abord
ine marne calcaire Uauche, où les lits de silex horizontaux ne sont
pins représentés que par de petits nodules de la mémo substance ,
diiséminés dans la masse. 11 en est de même lorsque Ton monte
d'£ys à Trinieleu. Ce sont des marnes calcaires, compactes,
gris blaochAire , tendres, avec des grains noirs ou verts, et plus
ridMS en fossiles que celles qui alternent avec les silex d'Aix. Elles
renferment anssi des tiges cylindriques, longues^ grêles, différentes
des Gyrolitbes du sable vert.
Les carrières de Kuuraed, dont nous avons déjà parlé, montrent,
snr une hauteur de 20 mètres , des marnes compactes , grises on
blanc jaunâtre, de 0'",32 à O'^.G/^ d'épaisseur, alternant avec des
bancs argilo-calcaires terreux. Des silex gris et verts s'observent
IG/l BASSIN DE LA MEl SE.
dans la marne compacte comme à Gulpen el Trinlelen , ce qui doit
faire placer la pierre à chaux de Kunraed au-dessus des silex noirs
d*Aix. Quant aux fossiles, bien qu'il y ail quelques espèces com-
munes aux marnes crétacées inférieures d*Aix, on trouve en général
que les conchifères , les gastéropodes et les céphalopodes se rap-
prochent davantage de ceux de la craie supéri^pire de Maestricbt,
sans qu*il y ait cependant identité complète Dans ces carrières, les
fossiles sont d'autant plus nombreux que Ton s'élève davantage dans
la série, et M. Debey y fait remarquer la réapparition des plantes
(Phyllites dicotylédonées, Cycadopsis voisin du C. aquisgranensis et
des Naïades). Au-dessus, on trouve par places un lit ou conglomérat
de fragments roulés de polypiers, d'écbinodermes et de coquilles ;
puis deux ou trois couches plus solides, presque entièrement for-
mées de coquilles bivalves agglutinées, de débris de poissons et de
grains verts. Les polypiers , extrêmement abondants , se rappro-
chent davantage de ceux de la brèciie du Lusberg que de ceux de
la montagne de Saint-Pierre« tandis que.c*est l'inverse pour les ca-
ractères de la roche.
Au Vetschau, près d'Aix, vers le haut de la craie à silex, sont
des marnes gris blanc , avec les tiges cylindriques caractéristiques
de ces couches supérieures. Les lits de silex inclinés ne se voient plus
à Sefîent; les silex en rognons isolés persistent encore pour dispa-
raître ensuite tout à fait. De Nierstein , où se montre le iable infé*
rieur d'Aix , aux carrières de Vetschau , les marnes , avec ou sans
silex, ne sont pas visibles, mais dans ces mêmes carrières on dé-
couvre les marnes calcaires horizontales, régulières, compactes,
grises ou blanc verdâtre, toujours caractérisées par les tiges cylin-
driques et quelques silex gris ou noirs disséminés. Cette assise
rappelle celle des carrières de Kunraed , quoique la présence dans
les couches friables de cailloux verts, noirs et blancs, de grains
verts, de fragments de polypiers et de dents de Squales les rap-
proche de la brèche du Lusberg.
L'assise précédente est encore recouverte, sur quelques points
culminants de la montagne, à 2^6 mètres d'altitude, par une couche
remplie d'Ë.schares, de Cellép<jres, de Cériopores, de Alanmi^ de
Cnmiidium, iVAnthophyllum, d'échinodormes {CarcUomus Ge/tr-
densts, Woem. ^Catopygiis Goldfussi), de ïcrébratules, d'Huîtres,
de Limes, de Peignes avec le Policipes oniatissùnus, des dents de
Squales , elc. , irrégulièrement agglutinés et mélangés de cailloux
et de calcaire compacte. Or, cette couche parallèle aux assises
BASSIN DE LA MCl-SF. 165
terremes précMenles, 5 la brèche du Liisb^r^ oi h la pierre à chaux
corallienne de Kunraed , est un passage à la craie supérieure de
Maestricbt.
8* Les pierres désignées par M. Debey sous le nom de pierres
€omée$ (homslein) sont d'un jaune de corne, variant jusqu'au
brun clair, rarement noires comme les silex, d'un gris blanc et
d'on bleo clair. Elles sont en couches minces, très irrégulières.
Leorsfomoes sont tuberculeuses, cylindriques, eic. Elles paraissent
provenir de concrétions siliceuses qui auraient été disséminées
dans des roches calcaires, meubles et friables, aujourd'hui dé-
truites. Les corps organisés n'y sont qu'à l'état de moules ou d'em-
preintes. On y trouve 1 1 des 21 espèces d'échinodermes des couches
crétacées d'Aîx , V Apiocrinites ellipttcuê, et le Belemnites mucro^
lutfiff qui y est rare, des écailles de Beryx ornatus, Ag., et des
vertèbres d'autres poissons, mais point de dents, puis des débris
A*Aitacus; les gastéropod<'S manquent presque complètement, et les
polypiers sont peu nombreux. Les fossiles les plus ré|)andus après les
èchinodermes sont : Terebratula camea, Sow., T.subplicûta, Mant. ,
T. striatuh, îd. , Avicula gryphœoides, Sow. , Exogyra latéral is^
Reass, Pecten membranaceus ^ Mis., P, Nil sortie Gold., P. jml^
ckêllus, Nils. , P, quinqtiecostatus , Sow. , Ostrea armata , Mûll. ,
Inoceramus et Crania ignabergensis ^ Retz. On y trouve aussi
quelques végétaux changés en silex et des empreintes de Naïades
des marnes de Vetschau et de Kunraed
Cette couche de pierres cornées s'étend sur tout le territoire
d'Aix-la-Chapelle , lorsqu'on se dirige à 1*0. vers Henry-Chapelle,
et an N. jusqu'à Kunraed où l'on trouve aussi des corps cylin-
driques remarquables. Elle manque dans la direction de Maestricht,
et si l'on considère qu'elle surmonte principalement les dépôts
crétacés d'Aix et de Kunraed , que sa faune correspond surtout à
celle de cette dernière localité, on sera porté à la placer entre les
bancs à silex d'Aix et la pierre corallienne de Maestricht.
M. Oavreox (1) a signalé aussi des silex de la craie entre Spa et
Francorchamps et sur quelques points élevés aux environs, d'où la
pente générale du sol est an N.-O. Les fossiles silicifiés qu'il y a
rencontrés étaient des Térébratules , des Huîtres, les Ananchytes
CùnoideuSy Gold. , slriatus, Lam. , le Cidaris vesiculosus^ Gold., etc.,
(4) Essai sur la constitution géogn. de la province de Liège ,
p.79;in-4. «833.
166 BilSSIM DB L4 MftUSS.
ce qui a fait dire à M. Dumont (1), que la différeoce de niveau où
l'on trouve ces n^êmes silex à Maeslricht, quoique n'indiquant
qu'une inclinaison de 52^, prouvait cependant qu'un soulèvement
avait eu lieu depuis les derniers dépôts crétacés, car les mêmes
animaux n'auraient pas pu vivre sous des profondeurs d'eau qui
différaient de 600 mètres.
(P. 20.) M. Debey, considéraoi ensuite les corps organisés des
couches qu'il a décrites, fait remarquer que les fossiles animaux
sont peu nombreux dans les sables d'Àix , où il cite : Turritella
guadricarinata , Gold., T,nodo$a, Roem., T.sezlineata^ id.,
J\ Nagenowiarta, GoW., T. Nœggerathina, id., Rosiellaria Par^
kimoni, Mant., Avellana^ Cardiia Goldfussii^ Mûll., Corbula
Goldfussii, id., Venus ovalis, Sow., Cardium Beeksi^ MûU.,
C. Marquartii , id. , Trigonia alœ forints, Park. , Myiilitë soalarist
Mûll.9 Ostrea flabelliformis, Nils., Pecten quadricoitûtm ^ $ow.
Les fossiles qui s'y trouvent exlusivement sont : la Turritella Su^
chiana, Gold., une autre Turritelle, i Cériie, (nav. sp.) i Tor*
natelle, i PateHe, 1 Serpule, i coquille monpmyaire, 1 Ffstulane
et i Térédiiie dans les bois fossiles. Un seul individu de Spatangus
cor-anguinum a été rencontré.
Dans les grès à Gyrolitbes, qui viennent au-dessus des sables,
sont : le Pecten quadrica$tatu$ , la Lucina lentictdaris ^ Gold., la
Crassaiella arcacea^ Roem. , la Turritella Hagenowiana, uoe Avel^
lana et le Scaphites binodosus. On n'a point ol)servé de brachîo-'
podes dans toute la hauteur de ce que M. Debey appelle sa division
moyenne (assises 1 et 3), et leséchinodermes y sont rares, puisqu'on
n'y connaît qu'un fragment de Spatangus cor-atiguiimm , un autre
de 5. bufo, et une autre espèce, puis VOphiuraFûrsienbergii, MûlL ,
et VAsterias quinqueloba, Gold. Les polypiers n'y sont aussi r^
présenté? que par quelques spongiaires.
Les assises n<^ ^ et 5 ont oSert V/noceramus Cripsii, Mant.,
Y Ostrea minuta , Roem., VExogyra laciniata y GoM., VArcagla-
bra^ id., le Belemnites mucronatus^ et d'autres espaces qui y sont
très communes. Le Baculites f'aujasii des grès à Gyrolithcfi f^
montre aussi dans les marnes de Guemmenich. Los restes de iiylûy^
bâtes, de Bhyncholites, de Lamna appartiennent à la partie su|)é-
rieure de l'assise sableuse n^ 2.
(4) Mémoire sur les terrains ardennais et rhénan^ p. K 06 (Mém,
de VAcad, r. de Belgique^ vol. XX, <847).
BASSIN DE LA MBUSB. 167
L'aaieur iwM oous analysons le travail propose de réanir ses
aniMB 1 à 8 sous le nom de craie inférieure d' Aix-la-ChajieUe ^
et les assises A, 5, etc. , jusqu'au calcaire de Maestrirht , seraient la
rraie rapériearc du même pays, divisible elle-même en deux par-
liea, comme la ^»récéden(e. Il ctie 68 espèces fossiles parmi les pluH
fréquentât dans cette division supérieure (n** k à 9), et qui , en
prouvant la liaison des diverses assises entre elles , tend à la séparer
•MBi d« la division inférieure. Les céplialopodes y sont Créa rares;
ea«0Mt: Belenmites mucronatus, iXauftiu» simj^ex, Sow., Ajn^
momiieê <omplûnatît8 ^ Mant.? Rhyncholites aquisgranensis, Mûll.
Varmi les ctrrhipèdes , nous avons déjà signalé le PoUicipes orna*
rtêiiwusy M&ll., et parmi les crustacés des fragments de carapace.
LCB fiaBtéropodes manquent presque complètement ; les polypiers
appartiennenc aux genres Eschare, Gellépore, Cériopore, Rété|M>re,>
Mmum, CnemidiuM, Fungie, Turhinolie et Ant/iophylbtm ; les
pofsaiNM aux genres Lamna, Corax, (Hodus, Odontaupis , Encko-
dus. Enfin , parmi les débris de reptiles, ce sont les dents da 3/o*
aswMinif Hoffmanni, qui se montrent le plus fréquemment dans la
craie supérieure de Walkemberg et de ^.'ae8tricht.
Etk 8*occnpantde la relation de ces dépôts avec ceux des diverses
parties de l'Allemagne, l'auteur a été conduit ii quelques rapproi-
cbements qui ne nous paraissent pas exacts , parce qu'il s'est appuyé
mr les conclusions de M, Reuss pour la Bohême, et de M. Ad.
Roeiner pour le Hanovre et les pays adjacents. Or, nous verrons
que rSge assigné au quadertfmdstein inférieur de la Rohéme n'est
pas celui du grès vert inférieur ou groupe néocomien , et que des
errears de gisement et de dét^rminaticms spécifiques pour d'autres
distrfcis crétacés ont également fait admettre un parallélisme mal
fende. Mais, comme nous le dirons aussi, ces erreurs n'impliquent
pas que les sables d'AIx ne puissent être les équivalents du quader-
iondstein inférieur de l'Allemagne, comme le pense iM. Debf^;
setilement elles obligent à remonter le tout dans la série au-dessus
da gauit au lieu de le mettre au-dessous. De cette mani^re il y a
une concordance remarquable entre le peu d'épaisseur de ces dépôts,
leur faune et leur synchronisme présumé avec ceux de l'ouest.
I^ comparaison de la faune crétacée des environs d'Aix avec celle
de l'Angleterre prouve que M. Debey ne connaissait pas très bien
cette dernière , dont il ne jugeait que d'après des éléments insuffi-
sants. De [Ans, guidé par un premier rapprochement faux, celui de
168 BASSIN DK LA MEUSB.
M. Reuss, il compare des choses qui ne sont point comparables.
Ainsi le tableau de la répartition des espèces de chaque classe ou
ordre dans les trois principales divisions des environs d*Àix offre,
avec celui de la Bohême, bien peu de rapports, et il n*y en a aucun
avec le tableau fort incomplet des fossiles d'Angleterre , où Fauteur
ne considère que ceux qui sont cités dans les listes du mémoire de
M. Fitton.
Des 195 espèces des sables d'Aix et de Yaels , 96 sont propres à
ce pays, et des 99 restant 63 se retrouvent en Bohême, 17 sont
^ communes à toutes les subdivisions de cette dernière province .
tandis que 29 se montrent particulièrement dans le quadersandstein
inférieur. De ces chifh^s M. Debey croit pouvoir conclure que ses
subdivisions inférieure et moyenne d*Aix représentent également les
divisions inférieure et moyenne de la Bohême , ce qui n'a rien que
de vraisemblable , mais ce qui n'entraîne nullement un paralléUsnae
avec les dépôts plus anciens de l'ouest. Il n'y a, en effet, sur
les 195 espèces précédentes, que 33 ou 1/6 qui se retrouvent en
Angleterre, c'est-à-dire 1/3 seulement du nombre des espèces
communes avec la Bohême.
Quant à ces 33 espèces elles-mêmes , nous en ajouterons d'abord
6 autres, que nous trouvons citées par l'auteur dans sa liste des
sables d'Aix, et qu'il a omis dans celle d'Angleterre , ce qui élèvera
le chiffre à 39, et ensuite nous verrons que 1 espèce, le Spatangm
buccardiuni^ Gold., n'a pas encore été signalé authentiquement
dans les couches crétacées des îles Britanniques , ce qui ramène à
38 le nombre des espèces communes aux deux pays. De ces 38 il y
en a 6 qui appartiennent à la craie blanche , à la craie tuffeau ou
au grès vert supérieur; 8 ont été citées exclusivement dans le grès
vert des Blackdowns et le grès vert supérieur, de sorte qu'elles ap-
partiennent à ce dernier étage , ou sont propres au grès vert du
sud-ouest; U se montrent à la fois dans la craie tuffeau, le grès
vert supérieur, le gault , le grès vert inférieur et dans les Black-
downs. Il est douteux que le Pecieti quinquecostatus et VOstrea
carinata se trouvent dans le grès vert inférieur, ces espèces, dont
le gisement est plus élevé, ayant été souvent confondues avec
d'autres; 6 espèces existent à la fois dans le gault et le grès vert
inférieur ; 5 appartiendraient exclusivement à ce dernier groupe ,
et parmi elles la Lima semisulcata a pu être aussi confondue avec
des espèces très voisines ; 2 autres sont du grès vert inférieur et des
BASSIN DE LA MEiJSB. 169
BiiGlcdowns , 2 des grès verts supérieur et inférieur, cl li du gault.
Aiosi Î9 espèces se retrouvent dans les deux groupes supérieurs»
et 23 daos les deux inférieurs.
Si poussant plus loin la comparaison , sans nous occuper des es-
pèces ooromones aux environs d*Aix et au nord de l'Allemagne, ce
qui n'édaircirait point la question , nous cherchons quelle est la
distribotiim des espèces citées par M. Debey dans les quatre groupes
créttcésdeh France, tout aussi bien caractérisés qu'en Angleterre,
ne irouTerods d'abord que 27 espèces C4)mmunes, ou 1/3 de
qu'avec l'autre côié du détroit. Sur ce nombre, 16 appar-
tienneot aux deux groupes supérieurs, et 11 aux deux inférieurs.
Mais ôntre la question numérique, on doit tedir compte aussi da
développement de certains genres et de certaines familles, qui
nllrent moins d'incertitude et d'arbitraire pour les déterminations
loologiqaes. Or, si l'on remarque qu'en Angleterre comme en
France, en Suisse et en Savoie, les céphalopodes, et surtout ceux
de la famille des Ammonées, sont répandus à profusion dans les deux
groupes inférieurs , tandis qu'ils manquent dans les sables d'Aix,
on Terra que les conclusions déduites des recherches stratigraphi*
que» détaillées de M. Debey, comme des nombreux fossiles qu'il a
recueillis, et de ceux dont on doit la connaissance à M. Mûller, sont
parfaitement d'accord avec celles que nous avions émises nou»-
même , d'après un examen rapide des lieux , et celui d'un fort petit
Doinbre de corps organisés , savoir, que les deux groupes inférieurs
de la formation ne sont point représentés géologiquement dans le
baand d'Aix-la-Chapelle, non plus qu'en Belgique, et que les
couches plus ou moins discontinues de sable , de marnes , de grès
00 de calcaires, inférieures à la craie blanche, ne sont que des acci-
dents locaux , des modifications minéralogiques peu importantes des
divers étages do groupe de la craie tuffeau.
L'examen de la flore des dépôts crétacés des environs d'Aix
montre qu'il existe certains rapports entre les genres et les espèces
qu'on y observe et ceux des dépôts présumés contemporains de
l'Allemagne. La flore fossile crétacée de la Bohême renferme
25 espèces principalement confinées dans l'assise inférieure, mais
dont quelques unes cependant remontent jusque dans \e planer^
kùlk; celle de la Saxe, 9 ou 10 ; celle du quadersandstein de la Si-
lésie, 15; celle du nord de l'Allemagne, 7 ou 8 ; et celle des sables
verts de Lyme-Regis, de Faversham, Selmerston, etc., en Angle-
terre, qui ne renferme que des bois et les Zamiostrobitë macroce-
176 BAS&IN DB LA MBDSC.
phalus, Endl., ovatus^ Gopp., et sussexiensis ^ id., est encore
trop paavre pour présenter quelques résultats utiles. La flore des
couches inférieures d'Aix remporte de beaucoup par sa richesse
sur les précédentes, car iM. Debey y compte jusqu'à 70 espèces
dont un grand nombre sont nouvelles; il cite particulièrement :
Algues : Halyserites trifidus^ Deb. , H. Schlotheimi^ ià. , SphcB^
rococcites camutus, id.» S. Mohli, id., Costaritet undulatus, Id.,
Laminariies crenatus, id., L, spathulatus, îd., A. no¥. sp., Bryc-
earpusmonostachys^ f)eb., B,polystachyê, ié. Fougères: Pecoptê^
rit polypodioides, Deb., P. tenella, îd., P. ineerta, id., P, mw.
ap., Polypodites blechnoidei^ id., Didymosurus txiriam, «d., D*
4ompioniœfolius, td. , Pachypterit eretaeea^ id. , Zonopteris Gëp-
perti , id.; plus , dnq autres formes non déterminées. Hydropté-
rides : Bhaeoglosêtim heterophyllwn, Deb. , B. dentatum. FamiHc
indéterminée : Campteroneura hetefvphyllum, Deb. , C. iruneatm^
a. Naïades : Zosterit^svitfata, Deb., Z. œquinervis, id., iKec/èeh
leaserrata, id., N. petiolaia, id., iV. lobaia^ id. Conifères : Cyca-
dcpsis aquîsgranensis y Deb., C. Monheimi, id., C. arayearinOt
id., C. Fœrsteri, id.« C, Bitzi, id., C, thujoidee, id., MUropicea
Nœygerathi^ id., Af. ûeeheni^ id., Beiodendrom Neeti^ Id., B.
lepidodendroides, id., J9. gracile^ id. Dicotylédones : Bawerban*^
kia attemuda , Deb. , B, emarginata , id. , B, repanda , id. , ^,
maxima, id., B, rotundifaiia, id.
Il y a de plus 16 autres PhylUtes et 6 ou d espèces de fnHts,
puis 5 ou 6 espèces dans la division crétacée supérieure , telles que
le Thalassochoî^is Milleri^ Deh, , des sables \ Gyreiithes, un eonî*-
fère et un Phyilitcs des marnes , etc., ce qui fieut porter à 80 le
nombre total des plantes crétacées connues dans ce bassin.
Cette flore diffère , par sa richesse eu algues et on fougères , et
par sa pauvreté relative en cycadées , de celles qoe Ton peu< ro^
garder comme étant du même âge. Les Curminghamites, les Glei-
nitzitty les Araucarites et les Lycopodites, qui apparlieiuient vrai*
semblablement aussi aux conifères, sont des formes to«t à fait aem*
blables à celles des Cycadopsis actuels , dont quelques espèces
seront peut-être regardées comme identiques avec des formes cré^
tacées. Quant aux feuilles dicotylédones , M. Debey fait remarqoer
que les 10 ou 12 espèces de la Silésie décrites par M. Gëppert ont
quelque analogie avec les Bowerbankia, tandis que les Credneria^
qui semblent appartenir surtout au quadersandstein supérieur de
Blankenburg, et dont quelques espèces se«lemen4 apparaissent dans
BkSSm DE LA MKUSB. 171
k quadenvidsteiii de la Silésic et dans les schis^tes de NiedershJ)n«,
iaanqDeot totalement dans les sahlos d'Aix cuinino en Bohême.
£a réunissant dans un tableau (p. 32) les plantes fossiles de la
ConnatioD crétacée de TAllemagne et d'Aix-la-Cbapellc, Tauteur
trouve 34 espèces dans ce qu'il nomme la craie supérieure, 1 3 dans
b erùie moyenne^ et 119 dans la craie inférieure, laquelle serait
àt beaucoup la plus ricbe ; mais on doit remarquer qu'il comprend
daia son premier étage la craie blanche et le qnadersandstein su-
périeur, dans le second le grès vert et lo gauli, et dans le troisième
le qnadersandstein inférieur et les sables d'Aix. Il compare donc
eBCortkn des choses qui ne sont pas comparables, ou qui du moins
a'OBt pas été démontrées Télre exactement ; car rien ne prouve que
tttle troisième division soit réellement au-dessous du gault et ds
grès vert supérieur , et nous sommes même porté à la regarder
comme parallèle à ce dernier si même elle n'est plus récente. La
considération des végétaux ainsi que celle de la faune peut néanmoins
fûre admettre, avec M. Debcy, la contemporanéité de ces sables d*Aix
avec le qnadersandstein inférieur de l'Allemagne et de la Bohême.
Enfin la comparaison de la flore wealdienne d'Angleterre et du nord
de TAliemagne avec celle des sables d'Aix montre qu'elles sontessen-
liellement différentes. Indépendamment des espaces qui ne sont pas
1^ osémes, on voit que les algues marines, qui manquent complète*^
inent dans les couches wealdiennes , se rencontrent fréquemment
dans les couches inférieures de la craie , où les conifères et les dico-
tylédones sont aussi très nombreuses, tandis que les fougères domi-
nent de beaucoup dans le grouix; wealdien avec les cycadées.
Si nous insistons sur ce genre de considérations , c'est que , lors-
qu'un ensemble de couches n'a participe directement ^ aucun sou-
lèvement d'un âge bien déterminé , et lorsqu'il est complètement
isolé ou séparé géographiquemeut <les dépôts auxquels on le com-
pare, nous ne connaissons pas encore de meilleur moyen, pour ré<-
foadre la question de synchronisme ou de non-synchronisme, que
k comparaison des faunes et des flores qu'ils renferment.
M. Debey repousse d'ailleurs également l'opinion de M. Filton
et ç^e peu différente de MM. Dumont et Davrcux ; il n'admet pas
davantage la manière de voir de MM. Fr.-Ad. cl Ferd. Roenier, non
plus qne celle de M. de Strombeck (1) , qui classe les sables d'Aix
(4) Uber die Lagerung dcr niedcrrheinischtn Braunkohle \^4reh.
liirMinfsr, d^Ki^rsUn^ vol, VI, p. 299, pi. 12, 4 833).
^ .^>iW;hîiV et d'autres pins récents ;
^*s^.^ H. PMnel comme inadmissibles et
^ .:**. *•• Aie. d'Orbigny (i). ne consî-
«^^ Ji*«Mr adopté , sans discussion de la
^ :«»ilicacion assez d'accord avec celles
. ^ orf H. Pomel ; car, dans ce qu'il nomme
jM» aucune distinction , aux fossiles de
:tf«&de la craie supérieure de Maestricht,
X . :»i..v «M» calcaîres et des grès ferrugineux et glau-
^ . ..^J* Aix-la-Chapelle (2).
^ H4i v>«u«w r^iport sur la carte géologique de la Belgique,
MM« J' •! divisé la formation crétacée de ce pays en cinq
-1^^ .a':i ùetfigtte sous les noms locaux de systèmes aachenien^
^. s.-e'iM» séwmien et maestrichien. Le système aachenien
•.94IIIUÙ à la division inférieure de M. Debey, et comprend les
CK '«'^f^ ^ ^^ argiles h végétaux qui semblent être d'origine
tuiiaàWutt Iluvio-marine , et l'auteur est conduit à le regarder
t) i^nHirvmc de paléontologie iinit*erselle, vol. II, p. 34 4 et sui*
'î^ IXiua un supplément placé à la suite de son mémoire (p. 64),
!^ D^bey a donné lo coupe suivante , mise à découvert dans une
iriAcbée faite à Touest de Rundhaide, et qui montre de bas en baut :
Mètres.
I, JbbU «trutiri«>, gnioirr. ferrugineux, avec empreinles de roMSiinx. . 1,60 à 1,96
^ ^h\û Migtlfux, grikùtn; et veruâlre, avec «lèbrii de Naïades et de
li.ioïdes? 0,32 à 0,C4
X Sable ron«uliile', lilanchftlie, jaunâtre, rougeàtn*. quelquefois mé-
l»»gi' d'ttigil'* i:vi'r ilo> ligiiTM »iiIil4>U'>t'& plus fi>iir(*c> 0,tit
4k Stthle à groi giain, juiine liLnibàlrc, rempli de cuilluux de quarli
blunr 0,3â à 0.4S
- K. Subie fin. frrriiginrux. à gi-ainsTerls 1,00 à I,t9
IL Sable verdAtie, alteriiuiit avec des bancs euduicis plus épais. . . . 1,U0 à 1,99
Au-dessus vient la masse de sable des bois d*Aix , dont les bancs
supérieure, qui sont des calcaires siliceux, coquilliere, bruns, offrent
lea caractères paléontologiques propres à cette grande assise , tandis
que les sables verts inférieurs peu épais renferment à peine quelques
traces d'animaux. L'opinion manift*stée en 4 849 par M. B. Geinitx
paraît aussi s*accorder avec celle de MM. Ad.etFerd.Roemer; mais une
autre plus récente consiste à regarderie quadersandstein des environs
d'Aix, et surtout celui des bois d'Aix, au sud-ouest de Ronheide, avec
Pecten quadrivostatus^ Lima muUiatsUitay comme recouvrant bori-
zontalement la craie marneuse supérieure , et celui des environs de
Verviers, avec Br/rmnifrs mucrortaUis, comme au-dessus de la craie
blancbe.
(3) Bull, de rjvad, r. de Belgique, vol. XVI, p. 40 , nov. 4849.
BASSIN DE \.\ !ilE('SK. 173
GOQiiiie i*équivalent de quelque membre du groupe wealdien. Ce
npprochemeot» en opposition avec la flore de ces assises, comme
avec d'autres caractères , est néanmoins conséquent avec la place
aaùgDée au deuxième système, système bervien , qui se trouve au-
deisiis et qui comprend les sables glauconicux d'Aix , les argiles
anectiqae^» lespsammites glauconieux d'Hervé, etc. (sables verts
iottrieucsy sables gyrolilhiques, sable vert supérieur et craie cblo-
ritée, ou n~ 2 , 3 et /i de M. Debey ). Ce système représenterait
pour le savant géologue belge le grès vert inférieur ou groupe néo-
comieo» le gault et le grès vert supérieur de noire classification.
M. Dumont range dans son quatrième système (sénonien) , le
troisième n'étant reconnu par lui que dans le Hainaut et la Flandre
{rançaise (posieà), un banc de craie glauconieuse , et la craie
bliDche, avec ou sans silex (n" 5de M. Debey). Enfin le système
maestrichien comprend la craie de Maestricht proprement dite des
deux côtés de la Meuse , avec les lauibeaux de Folx-les- Caves et de
Ciply, et correspondrait au calcaire pisoliibique du bassin de la
Seine.
Tout en reconnaissant l'exactitude des faits considérés en eux-
mêmes, nous avons déjà fait voir en quoi les opinions de M. Dumont
^fféralent théoriquement de celles des autres observateurs : aussi
s'y reviendrons-nous plus , et nous discuterons tout à l'heure ce
qui est relatif à son troisième système ; mais nous ferons remar-
quer dès à présent que nous n'apercevons aucun motif stratigra-
phique ni paléontologique pour le placer au-dessus du second , et
■oos serions môme tout disposé à les mettre sur le môme horizon.
Lorsque des coupes graphiques, proportionnelles et détaillées, des
bassins crétacés de la Meuse et de l'Escaut auront démontré une
soperposition que nous n'avons pu reconnaître, il restera encore à
prouver, soit stratigraphiquement, soit zoologiquement , que nos
conclusions générales ne sont pas fondées.
M. Agassiz (1) signale dans les couches calcaires et sableuses des
environs d'Âix le Corax Caupii , VOtodus appendiculaius ^ le
Lamna acuminata et le Pycnodus angustus. Goldfuss , dans son
Pêirefacta Germaniœ , avait fait connaître dans les mômes dépôts
quelqiies polypiers, plusieurs Serpules, 12 espèces de radiaires
écbinodermes, 26 bivalves et 8 uuivalvcs; mais la publication im-
(4 ) Tableau génfyai des poissons Jossi /es ; i n- 4 . Neuch&tel ^ 4844.
ilk BASSIN DE L*ESCADT.
portante qu'a entreprise M. J. Mûller (i) depuis 18&7, et qui sera
très pruchaiuement terminée , est venue accroître de beaucoup (a
faune fossile de ce pays. Déjà plus de 320 espèces ont été figurées,
décrites ou mentioonéest parmi lesquelles 27 radiaires, dont 1 cri-
Doide, Il steliérides et 22 écbinodermes ; puis 15 Serpnfes, IIS mol-
lusques dimyaires et monomyaires, où dominent les Cardium , les
iDOcéranies , les Mytilus , les Huîtres et les Peignes. On y compte
aussi 22 espèces de brachiopodes ei lAà gastéropodes, dont tes
genres les plus riches en espèces sont les Actœon , Cerithium ,
Fusu$, Naticù, Bosteliariay Turbo, Turritella et Voluia. Cette
intéressante monographie , tout en apportant dans la science un
grand nombre de fossiles nouveaux, aura sans doute aussi pour ré-
sultat de concourir k la détermination plus rigoureuse de Tàge de
ces couches, lorsque la distribution des espèces dans chacime d'elles
aura été comparée attentivement.
$ ;. Basctti de l'Xieaiil.
Qudquc les falaises du cap Blanc*Nez k Vissant , et la ceinture
crayeuse qui borde la partie septentrionale do petit bassin du iias
fiouloonafs, se trouvent placées au nord de la ligne de l'Artois,. h
composition et les fossiles des roches les plus basses de la série cré-
tacée, par leur identité avec ce que nous avons vu sur la côte op-
posée d'Angleterre comme avec ce que nous retrouverons plus au & ,
ne nous permeitcnt pas de les comprendre dans la région que nous
allons décrire. Si, lors du dépôt de la craie blanche, il y a eu conti-
nuité entre ces divers points, continuité prouvée par la similitude
parfaite des sédiments , il ne paraît pas qu'il en ait été de même
auparavant, pendant que se formaient à l'O. el au S. la craie tulTeau
et h plus forte raison les gi-oupes antérieurs; car rien n'établit en^
core la présence de ces derniers dans l'étendue géographique du
bassin de l'Ëscaul et de ses affluents. Nous ne considérerons donc
ici que les assises crétacées qui s'abaissent au N. à partir de Desvres
et de la ligne de partage dirigée S. W* £., qui passe par Saint-Pol
et Bapaume, puis remonte à l'Ë. par le Gatelet, Bohain, la Capelle et
Ghimay, séparant ainsi le bassin supérieur de la Sambre de celui de
l'Oise.
[\ ) Mon o^rap/ue der PctrefacWn der Aachener KreideJ or motion ;
in«4, 6 pi. Âix-la-Chapelle, 4847, 49 et 60.
BASSIN DE I/BS4.ALIT. 175
Qaoîqira ce bombement du sol ait pu acquérir son relief actuel
après le dépôt de la craie blanche , cl nicMue d'uiio partie du terrain
tertiaire , comme semblent le prouver les aflleuremenis île roches
de traoMtiou qui percent la craie vers le haut des petites \ allées de
sa pente nurdt il parait certain qu'il existait, suivant cette direc-
tioo , une disposition du sol qui s*esi o|)posée à ce que le gault , par
exemple, y laissât des traces bien caractérisées.
Sar ce plan nord , assez uniforme d'ailleurs et sillonné par une
mltitode de petits affluents de la f.ys et de l'Escaut , la formation
crétacée , presque toujours recouverte par les sables tertiaires in-
iérieurs {antè, vol. II, p. 500 et 630) ou par le limon quaternaire
[iUd., p. 16/i), et reposant sans intermédiaire sur le terrain de
transition , ne présente que les divisions suivantes , appartenant aai
deox premiers groupes.
4««rouDe P' Craie aupérieure.
® *^' * ) 2. Craie blanche.
^« (3. Marnes et glaises [dièves\
2* groupe. . J * » . /^ , \ '
° "^ (4. Poudingue (/oarr//i).
La craie supérieure n'existe que sur un point. La craie blanche
est k peu près continue sous les dépôts plus récents, jusqu'à une
ligoe assez irrégulière passant par Saint-Omer, fiéihune, Lille, et
aboutissant à 3ions (1); mais les étages sous- jacents s'observent rare-
ment à la surface du sol, et ce sont particulièrement les coupes arti-
ficielles des travaux d'exploitation qui en ont fait connaître les
caractères, le gisement ei la puissance. Nous décrirons successive-
ment ces divers étages en nous dirigeant du l'O. à l'Ë.
On a vu [antè^ vol. Il , p. 501 ) que dans le vallon de Ciply» à cnie
une lieue au sud de 3Ions , la glauconie tertiaire inférieure recou- »»p<»**»*"-
▼rait directement la craie supérieure jaune, friable. Ch. Lé\eillé (*2)
en a donné la coupe suivante, dunt nous avons pu vériQer l'exacti-
tude , à partir des sables tertiaires.
4 . Débrisde polypiers et d'échinodermes faiblement agglutinés.
3. Banc rempli de pattes de erustacés.
3. Craie jaune, friable, avec Âvicules, Peignes, échinoder-
mes, etc.
(4) Dufrénoy et Élie de Beaumont, Carte géologique de la France^
4844.
(a) Mém. de ia Soc. géoi. de France^ vol. II, p. 32. 4835.
176 BASSIN DE L'ESCAlîT.
i. Craie grise très sableuse, divisée en plusieurs bancs et rem- M^iris.
plie de fossiles 7
5. Craie avec un grand nombre de Limes, de Thécidées, Téré-
bratules, Cranies, Dentales, Ânatifs, échinodermes, etc. 2
6. Craie blanche avec silex pyromaques et fossiles (Inocé-
rames, Bélemnites, échinodermes, polypiers et poissons).
Épaisseur connue par les travaux des environs 35
A un quart de lieue de Ciply, à droite de la route de Yasme,
Doas avons observé le contact de la craie supérieure et de la ciaie
blanche. Cette dernière, à la ligne de jonction, est dure, sub-coai-
pacte, à cassure droite et sèche, et la première, toujours jaunâtre,
renferme une grande quantité de petits cailloux roulés, semblables à
ceux de la carrière voisine du château de Cipiy. Elle est en outre
caractérisée par ses silex gris. En cet endroit^ la couche la plus basse
contient beaucoup de Bélemnites {B. mucronatus?) très roulées,
et il n'y a point de passage de Tune à Tautre craie (1).
L'escarpement précédent fait voir que la craie supérieure s'amin-
cit de l'E. à ro. , de manière à manquer vers Textrémilé occiden-
tale des talus formés par la craie blanche. Au sud de Ciply, le dépôt
s'amincit également , et au nord-ouest il disparaît sous les sables ter-
tiaires. Les dépôts analogues de Maestricht, de FoIx-les-Cavos, etc.,
nous semblent avoir été, comme cefui-ci, formés dans des dépressions
isolées. Ils ne constituent |>olnt absolument des lambeaux ou restes
d'une nappe autrefois continue, mais ils ont rempli des dépressions
de la craie vers les bords desquelles on les voit s'amincir et se ter-
miner comme s'ils ne s'étaient jamais beaucoup étendus au delà (2).
Nous signalerons les fossiles suivants que nous avons trouvés
dans la craie supérieure de cette localité (3).
^k\ D'Ârchiac, Notes inédites,
\t) D'Archiac, Mém. dr la Soc. géoL de Fronce, vol. III, p. 272.
1839. — D'Omalius d'Halloy, Coup d'œil sur la géologie de la
Belgique, p. 74; in-8, avec carte. Bruxelles, 1842,
(3) Pour la Belgique comme pour les diverses parties de la France,
les fossiles que uous citerons seront presque toujours ceux recueillis
par nous-méme. dans chaque localité, et qui se trouvent dans notre
collection; nous éviterons ainsi les erreurs qui pourraient résulter de
méprises dans rfeur gisement. Nous les avons préalablement revus
afin de rectifier les listes que nous avons déjà données dans divers
mémoires. Ces citations seront sans doute trouvées fort incomplètes,
relativement au nombre des espèces que les paléontologistes ont déjà
fait connaître, mais dans uu travail purement géologique nous avons
BASSIN DE L'ESCAUT. 177
Siphonia^ Parastnilia punctata {Cœlosmilia), Miln. Edw. cl
h Hau , ifec les P. Faujasii et elongata^ id. , le Cyathina Konincki^
id.; des bryozoaires très abondants, dont un certain nombre com-
muns avec les couches de Maestricht, ont été décrits et figurés dans
le Petrefacta Germaniœ de Goldfuss , puis Apiocrinites^ Asterias^
CidarisForchhammerif Des.?? Cyphosoma corallare, Ag., Salenia
minima, id.» Cassidulus lapis -concri^ Lam., Catopygus fenes^
irahiSf Ag.» Nucleolites analis, id., Pollicipes Icevis, Sow.,
P. indét., Thecidea recurvata^ Defr., T. radians^ id., l'.papil-
UUûf Bronn, Terebratula elongata^ Sow., 71 octoplicaia^ id.,
T, ovata^ Nils., T. pulchella, Nils. ( Davidson, Ann. and magaz.
nat. hiti.f 2* sér., vol. Y, pi. 15, f. 4) ; cette coquille diffère es-
sentiellement des figures données sous le même nom par Nilson et
HUnger; T, recurvirostra^ Defr., T, striaiula, Sow.? T, syb-pli»
eatûf Mant., Cranta antiqua, Defr., C. striata^ id., Ostrea larva^
LanLy 0. lateralis^ Nils., 0. lunata, id., 0, semiplana. Sow.,
Spondi/ltu armatuSy Gold., Pecten pulchellus^ Gold., P, 8triat(h
co$(atu8f id., Lima semi-sulcata, Desh., Avicula cœrulescens^
Nil&, Deîiialium clava , Desh., />. crassum^ id., Nodosaria lœvi-
gata^ Nils., Belemnites mucronatus, Schlotb., pattes et carapaces
de crustacés cancériens , dents de saurien.
Cette craie parait affleurer aussi au nord-est de Mons, près
d'Obonrg, où nous voyons cités par MM, Milne Edwards et J. Haime
le Trochocyathus Konincki, et les Pleurocora explanata^ alternons
et JTontncît (1).
Dans le Brabant méridional, sur la limite de la province de Liège Cnie kuncb
où nons avons signalé un lambeau de craie supérieure, la craie
blanche vient affleurer à Jauche, suivant iM. Galeotti (2), et repose
aor le terrain de transition. Nous Tavons observée près de Jandrain.
Elle est très tachante, remplie de silex noirs en rognons, mais dont
la matière siliceuse se fond insensiblement dans la masse calcaire
préféré ce simple résultat de nos recherches à rintroduction d'élé-
ments sur rexactitude desquels nous conservoas souvent des doute»^
soit sons un rapport, soitsousun autre. Nous laissons partout ailleur»
aux auteurs la responsabilité des déterminations spécifiques que nou»
leur empruntons.
(4) Monographie des polypiers fossiles y etc. {Arch. du Mus^
d'hist. nat., YOl y, 4854).
(2) Mém, sur la constitution géogn. du Brabant méridional
{Mém. deVAcad, de Bruxelles, vol. XII. 4 837).
IV, 12
478
BASSIN DB L BSCAUT.
environnante et s*y ramifie. On y trouve qiielques fioints verts, le
Beiei9inù€8 mucronatus, le Pecten quadrico^atus , etc. Elle foniic
les escarpements au delà du village et parait occuper le fond du
¥»lk)n d*Orple-Grand et d'Orp- le- Petit (1). La craie sans silex,
plus pure que cette die Jauche, et que Ton exploit^ à Grès, à Touest
de Jodoigne, waà qu'à Wavre sur la Dyle, reaferme quelques
fbsBtlts, 01 M. Galeoiti n'béaite pas à regarder cowme représentaut
le gBult uDf couche d'argile cakarifèf e, gris-^hleuâlre, qui existe sur
ce dernier point. £lle occupe la même posiiiou autour de Liège où
iHNsis Tavoiis mentionnée, mais rieu n*appuie ce rapproqbemem
qu'une ressemblance mîoéralogîque sans importance.
La craie blaiebe du nord de la Fraace n*a auegn caraci^e
particulier, et les foesiks paraisseet y être peu répaudus* Les silex
y abondent dans le baol et elle devieat de plus eu plus m^ueuivî
à fer base (9). De Valenciennes à Mous, la craie qui recouvre la
ligne des exploitations de hooiUe est généraWmeut fragmentalcQ k sa
pente supérienre; elle présente des couches sahUmneuses fui se
modfflent vers )e bas où la roche prend é»» grains verts.
Entre Tonmay et Hfrson (Aist^e), on trouve des masses plus ou
moias gbuconieuses et argilenscs, un poudingue coquillier» des
sables giauconieux et fermgÎBCQX, qoeiquefois des grèB, et enfin
\t^V'^X!''i* ^ sdbtes d'nn vert noir très lancé , recouvrant alternativement
buus 1^^ terrains anciens à stratification discordante. Ces diverses coMches
lies ou?rier8}.
ont été souvent confondues, mab ou peut y distinguer au moins
trois dépôts, dont deux appartiennent à la période crétacée et un
\ Tépoque tertiaire (3). Les marnes inférieures à la craie blanche ,
dit M. d*Omalius (4), sont d'u» blanc grisâtre ou jaunâtre, qnekjde-
fois gris-bleuàtre, renfermant souvent àts graia^i verts inégafeuMVt
disséminés et de petits cailloux quarizeux qui les fout passer au
gorapholiie (tourfia).
Dans la carrière de Bruyelle , sur la rive gauche de TËscant, an
sud-est de Tournay, ces marnes blanc grisâtre et jaunâtre, plus ou
moins chargées de points verts, avec de petits cailloux roulés , re-
Marnei
takleuset
et
argileuses
ft| D'Archiac, Notes inédites,
(2) Du Souich , Essai sur les recherches de houille dans le nord
de la France; in-8. Paris, <839.
(3) D'Archiac, Mém. de la Soc. géol., vol. III, p. ^5. 1839.—
Voyez, pour la couche rapportée au terrain tertiaire, ancè, vol II,
p. 501.
(4) Coffjj (F œil sur la ^Mngir de la Urlgiqur ^ p. 73.
BASSW DE f/ ESCAUT. 179
lioriimitalemeirt los stnies rcdress^^ d« calcaire cerbotti-
Uk%^ WûÊt une épaisseur do 7 mètres seulement (!). Vers le liant i'e
kebochê, ibomient les articulations d'Astéries, et tes fnssHev
wlvtBts qtti , I rexceptîen de moules rapportés avec doute li la
Nuetêla pectinata^ appartiennent tous aux grotipes de la craie
Mncbe oa de la craie tuffeau.
Lifkodenéron gibbasum , Gold. {SyrAelia, id. , Miln. Edw. et
I. Ha.) Eicharû^ Aêtertas, Cidaris clavigera, K5n.,C. vendaci-
nemiSf Ag. , Gaterites «fé-rofwnrfa, îd. , Discoidea rotvla, id. , Ser-
puteoft^sAiitomt, Crold., l'erebratula Mantelliana, Sow., 7'ere*
ttùtulm rigida^ id., T, Butempleana ^ d'Orb. , Chama, Osfrea
tafam/tf, Nils.f 0. hippopodium^ id., Spondylus spinosus, Dcsb.,
Peeten çuinquecosiatuSf Sow. , Inoceramus^ Nucula, AmmoniteB^
nov. q>., dents de Ltxnma et coprolites très nombreux {Macropoma
HmaeUi, Ag.}.
Celle couche est moins bien caractérisée et manque même $oq«
vent 9 for h rive droite de l'Ëscaut entre Antoing et Tonrnay. Elle
naos a présenté quelques affleurements près de Baudour et d'Hant-
rage où elle repose sur la formation houilière , pour être presqne
fmntèdiatement masquée par la craie blanche que surmontent les
«Uea tertiaires inférieurs. Une disposition à peu près semblable
ygi indiquée par Léveillé, dans sa coupe de Yalenciennes à Monti*-
gnies-sar-ltoc [2); mais sur le plateau à Test de ce dernier Tillage,
iiettx exploitations de grès, presque contiguës, nous ont offert les
flRérences suivantes: dans Tune le grès rouge de transition estîm-
médiatenient recouvert par le sable tertiaire, sur une épaisseur de
'tt mètres, et à 1 mètre du grès est un lit mince de fragments un peu
'nnriés de ce même grès avec quelques silex entourés par le sable
^oconieut, puis, dans l'autre, distante de 7 ou 8 mètres au plus, ce
mit les marnes de la craie qui recouvrent le grès rouge et contre
lesquelles on volt les sables tertiaires précédents venir buter en
ITisean. Dans les deux cas , les sables ou les marnes s'étendent ho-
ritontsilement sur les grès redressés (3). Les marnes crayeuses ren-
ferment : ^(trea lateralis et hippopodium ^ Nils., Terebratula
9utemplei , d'Orb. , T. pisum , Sow. , Pectcn , Spondylus, ba-
guettes de Cidaris, etc.
(4) D'Archiac, /oc. cit., p. 275.
(2) Loc. cit., pi. 1,
(3) D'Archiac, ioc, cit., p. 276-«78.
180 BASSIN DE L'ESCAUT.
Les mêmes marnes se continuent ensuite d'Autreppe à Gus-
sigmes(Nord}, sans cesser de se montrer à l'est vers Hei^ies.
 Âutreppe, nous y avons trouvé : Serpula amphisbœna^ Gold.,
S. sexangularisy id.Var. , heptangtUaris^ Terebratula rigida^ Sow. ,
T. camea^ id., Ostrea Milletiona, d'Orb., 0. lateralis, Nils.,
Textularia scalpel lifotmis y Frondicularia scutiformis et une
grosse dent de saurien figurée par M. Mantelt (1). Dans les car-
rières ouvertes au-dessous de Téglise de Gussignies, on remarque,
entre ces marnes peu épaisses et le calcaire de transition , un lit
de 0"",35, composé de marne jaunâtre, endurcie avec points verts,
et enveloppant des cailloux roulés, quelquefois de la grosseur des
deux poings, d'un grès ferrugineux , verdâtre, à grain fin et un
peu argileux. Les fossiles de cette couche qui représente ici le
tourtia, sont assez nombreux. Ce sont particulièrement Ostrea ca-
rinata^ Lam., Exogyra haliotoideaj Gold., Thecidea hierogly*
phtca, Defr.? et les mêmes baguettes de Gidaris qu'à Montignies et
à Bruyelle. La surface du calcaire de transition a été percée par des
Fistulanes, dont les trous ont été ensuite exactement moulés par
h roche crétacée.
Près de Bellignies, sur la gauche du chemin de Montignies, le
ciel d'une carrière ouverte dans le terrain de transition est formé
par un banc calcaire friable , d'un mètre d'épaisseur, et entiè-
rement composé de débris de polypiers, d'échinodermes et de co-
quilles , agglutinés çà et là par un ciment spathique. Son aspect
rappelle celui de certaines couches de la craie supérieure ; au-dessus
viennent les marnes grises, qui se prolongent jusqu'à la descente
de Montignie;^, et qui sont surmontées elles-mêmes par un dépôt
de transport composé de silex noirs, brisés mais non roulés. Ce con-
glomérat coquillier s'étend encore à une certaine distance vers le S.,
en conservant des caractères très différents de ceux du véritable
iourtia dont il semble occuper ici la place. Les marnes s'observent
encore dans la même position autour de Saint-Vaast et au sud de
Bavay. Entre ces deux villes , elles sont recouvertes par un dépôt
de sable tertiaire blanc et jaune , de 6 mètres d'épaisseur, exploité
non loin de la route. Nous avons rapporté à ces derniers ceux qui
s'étendent sur le terrain ancien entre Maubeuge , Sars-Poterie et
Âvesnes.
[K) Illustrations of the gcology o) Sussex, pi. 5, f. 7.
BASSIN DE LESCAUT. 181
Les coupes des forages , que nous donnons ci* après ( p. 182),
feront beaucoup mieux connaître que Télude de la surface du sol
ta position , la puissance et les caractères pétrographiques de ces
marnes , en même temps que leur importance dans la constitution
géologique de la Flandre française.
•« Le rivage méridional du bassin crétacé de l'Escaut, dans lequel TourUi.
m sont déposées les couches crayeuses ou marneuses dont nous
Tenons de parler, est marqué par la présence du poudingue connu
des ouvriers sous le nom de tourtia (1). Son épaisseur varie de
0*,50 I 5 mètres, et il repose constamment sur la formation
hooillère, le calcaire carbonifère, ou sur des calcaires et des grès
plus anciens , dans les départements du Pas-de-Caiais et du Nord
et dans la partie de la Belgique qui y est contiguê. Ce poudingue
s*appuie sur le versant septentrional de la ligne de partage de
l'Artois, et les travaux de recherche ou d'exploitation de houille
le traversent constamment. Nous reproduirons ci-dessous, à cause
de leur utilité pour le pays , le détail des principaux sondages
exécutés depuis peu dans ces deux départements , et qui indi-
quent d'une manière précise la position de ce poudingue relati-
vement au terrain de transition sous-jacent et relativement aux
marnes crayeuses (dièves) qui le recouvrent. » Mais hâtons-nous
de reconnaître que les coupes particulières de Chercq, de firuyelle,
dePèniwelz, de Montignles-sur-Roc, d'Autreppe, de Gussignies,
d'Angre, de Bellignies, de Houdaing, de Saint- Waast et de Vasmes,
comme la coupe générale de Tournay à Montignies, que Gh. Lé-
veillé a jointes à son Aperçu géologique {1) , avaient mis hors de
doute cette relation importante , déjà établie aussi par M. Poirier
(1) D*Arcbiac, Études sur la jormation crétacée y 2* partie
(Mém, de la Soc. géoL de France, 2« sér., vol. II, p. 4 4 8, 4 846).
— D'après une observation que nous devons à M. du Souich, ingé-
nieur en chef des mines, qui a fait une étude particulière de ce pays,
le mot tourtia n'a point un sens absolu dans le langage des ouvriers,
qui désignent ainsi toutes les couches poudingi formes ou renfermant
des nodules qu'ils rencontrent dans les travaux, avant d'atteindre la
formation houillère , et quel que soit d'ailleurs leur âge. Pour nous,
nous le restreignons au poudingue calcaire dur, jaunâtre ou brunâtre,
plus ou moins ferrugineux, sableux et glauconieux, avec des cail-
loux quartzeux, arrondis, souvent recouverts d'un enduit verdâtre,
et qui occupe la position indiquée ci-dessus.
(2) Mém. de la Soc. géologique de France, vol. II, pi. 4. 4 835.
182 BASSIN DE L'BSGAUT.
$aint-Brice (1) , conGrinée par M. du Soukh (2) , puis constatée
de nouveau par M. d'Omalius d*Hailoy (3), qui a désigné ce pou-
dioguc «MIS le nom de gomphêliie (k).
[4) Jnn, des mines ^ 1"sér., ¥01. XIII. IW6.
(2J Essai sur les recherches de houiUe dans le nord de la France;
io-8. Paris, h^Z^.
!3) Coup d' œil sur la géologie de la Belgique, p. 73.
4) Le résultat moyen de cinq «endages exécutés sens la direotion
de M. Turbert (a)^ entre Saint-Âmand, Raismes et Ifarehiennea, au
nordH>ue6t de Yalenciennes, a présenté , à partir de la surface du sol
jusqu'à la profondeur de 103'",38 :
Mètre*.
I. Sable janiM, tabt« verf, argile l>leu« et Kl miae« éé aable blase (ifcr»
luiition lertivire iofcrieure , 9P,00
f. Bfurnc blmiche 10,95
5. Marne griie, arec ou «nns rognons de silex. 14,08
4. BTarne giise et argile bleue alternaat par coucbei de 1 i 3 mètres. . . f 8(,S3
ft. Argilei Tcrtet (diè*«s) , . . 90,80
6. Argile rouge&lre (diève rouge) 1,K8
7. Tuurlio reposaot Mr tee tchistei booUlen , %%à
Les sondages de Crespin, de Thivencelles, de Saint-Sauve, d'Âbscon
et des environs de Denain ont donné des résultats parfaitement eom-
parrables, et ils ne diffèrent eotre eux que par le pins ou moins
d'épaisseur des alternances de marnes grises et d'argiles bleues.
Les détails suivants des sondages sont disposés de manière à faire
connaître les couches traversées d'abord, en allant du N.-E. auS.-O.
jusqu*à Emerchicourt , perpendiculairement à la ligne derArtors,
ensuHe du S.-E. au N.-O., parallèlement à cette ligne, jusqu'à Bail-
leul, et enfin plus au S., dans le département du Pas-de-Calais, et
sur les limites de celui de la Somme [b). Le plus éloigné de la ligne
de l'Artois est le forage de Thivencelles, près Condé, sur la frontière
même.
I 1. Sa)>1e tertiaire , 84.53
3. Craie )>luncheelcruieraarueuse bleuâtre avecsilex
Foraee I " ^^ mèires 87,67
de ThiTcncelIes ) ^' ^'^°'* marneuse à poiuls verts, calcaire gris et
919» Ml ' \ iaune urec silex, marnesgriset, jauue«, bleuea,
z«s»>,uB. j verte«, elc. (dicTcs) 186,00
4. Marne gtauconîeuae et glaaconie sablense. .... 4.88
K. Rocbu argUeuies et arénacéei « . 84,40
867,98
Dans la note jointe à cette coupe , M. Degousée fait remarquer
Je grand développement du grès vert; mais nous pensons que toutes
les couches du n<* 3 au n^ 5 appartiennent encore au groupe de la
craie tuffeau, et que le tourtia n'a point été atteint. Ce forage a tra-
{a) Mémoire sur In traversée des MORTS terrains dans le nord de la France (Jnn.
dêS mines ^ 4« ser., vol. III, p. 75}.
(6) D'Archiuc, Mém. de la Soc. géot. de France^ 2e ser., vol. 11. p. iSÛ et auivantes.
1846. — Nous avons aoooncé que la plupart de ces détails cluietil exlmits du magnifiqae
recueil maiisscrit qn« M. Oegoutéc a bien vooln mettre i notre dinitoailîon.
BASSIN Dl LESCAUT. iSS
Gonmirement k ce (f ue nous avions d*abord [Hianè , le tourtia *,
on an OMiiii un dépôl parallèle, comme nous le dirons tout à l'heure»
s'^ced an delà de la ligne de partage de la Sambre , sans dé|)a8ser
^m
vmné la dépression crayeuse que Toa sait exister entre Galonné, près
Tonmty» et Mofttignies-sur-Roc , et où les sédiments crétacés ont
une épaisseur exceptionnelle qui no se retrouve pas dans les autres
directions. Ainsi la coupo de la fosse Saint-Louis , à Anzin , h trois
lieues au sud-ouest, ne montre qu'une épaisseur d'environ 70 mètres
de dépots tertiaires et crétacés au-dessus du tourtia que recouvre la
diève (a}.
Mrtrr*.
I 1. Gluiicouic tableute torlivire. 4,S8
Forage d'Alitcon /'S. Ci-ai« hlanclie. . 4 • . » 49,11
fraatoa ) ô. Croie mu iiicuse, à liUx. . .., )5,00
àê Bonckain). ) 4. Dièves 75.33
ISSa^4. V5. PoiiiliiiRue (lourtia) 5,16
I G. Scbhlcs et grès houiUers 13,94
157,42
Mrirrtt
Fora^a | Gltiiicunie tcitiaira G,8S
irEmerchiconrt l Cruio hlunchc 45,44
(cantM I llièv«« Tl J4
lIliBoachaiu). ' Pnudingiia (tai.rliai 4.K.S
lii»,03. I r^lflaiie uiarbr«. ri,7!)
ir>4,70
Mrir»i.
Forace ' *"**'* lerlioiie G,00
d'Aubercbicoarl ( Ciuies diver»c« f,l,S3
(rnulODiiaOuUiiv) 1 °*^*" (■»''«»•• »rgilenw» iinort. hlmri ut vrriM;. 6S.0O
isè 06 ^ Pvodlinfina (lourlia) at murna elaiiroiii#ui« 3,Sli
' I Argilei ftrbiiteatas cl grèi ancieni . 73,84
'JOG.U)
I Suble« et ai^ilei terliuirrs , âri.ââ
l'oiage de Vred ^ Cruia blaiirbe, iivac un »aiis tilrx Gà.H?
(^raiitun < Dicren .* 4,*>,)<()
«ia Marcbieiittca). ( Puadiugua et calcaire gltuicuairiik (lonitin). .... i.'so
Illn,t7. 1 ficbwie» et argilm tcbisIrutfF, Jiti niinrrs tic |>bta-
I nila et de c|uaitB greuii redrattca 5â,19
t ■
18G.68
Mètre*.
J Sa|iU bifiii Trid4lre, Sbble vf>ii argileux, argile grise
Furaga / Craie bluiiclie laiis silex r>l.en
d^- Ifarcbiannes. ) Craie mai ocusr, uvec un »uiis silex 16,17
103»,00. i Dièvc' 54.51
' PuudingiiR (inuiliii) 0,(>i»
I Argiles M-hi^l dises cl grùs «... 3^,00
166,66
lit) DutI,, Tul. Viil, f. 171. ISftT.
184 BASSIN DE l'ESCàUT.
celle de l*Oise au S. « Sa limite occidentale semblerait coïncider
• avec la vallée de la Lys, ou mieux avec la ligne de partage des
» eaux qui s'y rendent et celles qui se jettent dans 1* Yser. Le forage
» exécuté à Bailleul ne semble pas l'avoir atteint comme aux envi*
» roDS de Lille , et il aurait pénétré seulement dans des argiles et
» des sables qui peuvent encore appartenir aux dièves. Nous ver-
• rons 9 en effet , que le sondage exécuté à Calais a traversé une
Uètnt,
I SablM verts el jaimet, sablet verla argilenz, sable
I noir et argile sableuse (tertioire). 43,49
[Forage de Flioes /Craie blancbe avec silex noirs 44,7S
(canton \ Craie mamense avec silex. 16,66
4e Mardiieiines). I liâmes argileuses grises, blancbes, Tertiltres, bm*
lS0n,i7. I nltres (dièves) 57,73
VPoadiagae (tourtia) 1,00
I Calcaire de transitioD ......••••• S«4ft
166,11
Forage
de rBsplanade ,
à LiUe.
68»/».
Mètres.
I Sables et argiles tertiaire 16,00
i Craie blaocbe avec silex k la base 31,80
Nappe d'eau & 48n,30 du four.
Craie marneuse grise, avec plaques de calcaires mar-
neux compactes, et silex vers le baul. ....... S4^10
Marnes argileases grises avec points verts ...••• 11, tO
Poudingue ftourlia) 0,65
I Calcaire carbonifère pins on moins solide.. • . . . • 36,05
Itl^
Bfè^rcs.
Forage de / Même coupe que le précédent ........... 110,00
rb6pital militaire < Le poudingue (tourtia) a été rencontré à €^«^5; la
è Lille. \ nappe d'eau jaiUisante, à 107in,00.
1 Forage de
llidpilal général
è Lille.
Forage
de Bailleul.
Forages
du département
dn Pas-de-Calaik.
Mitrtt.
Même coupe 180,60
Le poudingue (tourtia) a été traverse & 89ni,00.
M. Baill^ a constaté que les variations observées dans la
quantité d^ean fournie par ces puits étaient en rapport
avec les marées {a).
Ce forage, poussé jusqu^è 108m,13, après avoir traversé des
argiles blancbes, faunes, gri<-es, et quelques li!s de sables
el de Coquilles, a été abandonné dons de« sables verts. Le
mwnque de précision dans la légende jointe è la coupe do
MM. Flachut ne nous permet aucuue couclusion.
Les sondages exécutés è Tilluy et è Monchy-le-Preux, au
sud-est d'Arras. ont rencontré le tourtia à 147, 180 et
100 mètres au-dessous de la surface du sol, et reposant
sur une coocbe de terre noire pyriteuse, résultat de l'ai-
tération des schistes anciens sous-jaceots. Les couches tra-
versées appartiennent & diverses variétés de craie (6).
(a) Compt, rend,^ vol. XIV, p. 310. 1841.
(6) De Bonnard, Notice sur diverses recfierches de houille entreprises dans le de''
parlement du Pas-de-Calais, CVsl luir erreur que, dans nuire Mémoire sur le groupe
moyen de la formation crétacée {Uém. de la Socgéol,^ vol. III, p. 381, 1839;, nous
avions regardé cette terre noire pyriteuse comme appartenant au gaull.
BASSIN DE L' ESCAUT. 185
• série decoaches différente de celle-ci, et qui n'est que le prolon-
> gemeni dç celle des falaises de Saugatle à hissant.
» Le for^e de Gouy (canton d*Ârras), exécuté sur la ligne de
• parU^ des eaux de T Artois, et à 18 lieues de Chercq, près Tour-
» nay, où le tourtia reoeuvre le calcaire carbonifère , a atteint ce
Mètres.
- 1 Craie avec silex, craie maroeuse, grise et bleae, etc. 142,66
1^2^»^ \ Siï- "" -'t"*: :::::::::::::::::: Î:S
* iS- M ^' ' Poodinçae (tourtia) 0,33
tolB.M. I p^Quiutes de IraïuitioD 8,66
159,96
c
■«
Mètre*.
I Terre végëtale et argile jaune sablenae ....... 6,00
Fonce /Craie blanche arec silex ooirs 34.33
dcMercatcl i Craie marnense grise, avec silex corne's 8,00
' /Craie marneuse grise, arec pyrites et plaquettes do
and du DréeMenI f calcaires marneux Jors (le tourtia est sans doute
ISvtJB ' ^ compris dans la base de cette assise) 99,00
'^* I Couches non détermine'es, mais appartenant proba-
I blement au terrain de transition ...«...., 15,00
156,33
Forage de Dien- t Le poudingue (tourtia) a e'té rencontre' k 151ia,33 de pro-
viUe, k l'ouest < fondeur, et reposant sur le grès rouge de transition,
do précédent. \ comme daiu le puits de Mercatel.
Mètres.
(Calcaires marneux bleuâtres, verdAtret, grisâtres,
blanchâtres, plus ou moins compactes 133,66
Grès Terts. marnes argUeuses grises, grès Tert et
argile sableuse.. . .! ....! 4,99
Poudingue (tourtia; 4.00
.■..-,w. . Schistes et grès 53,99
I Psammilcs bleuâtres 16,03
«^^^— ^— ^-^
111.66
Les puits artésiens, si nombreux dans le canton de Lillers, et dont
le plus ancien paraît remonter à Tannée 4 126 , sans quo le yolume
de ses eaux ait varié depuis, n'atteignent pas le poudingue (tourtia],
et s'arrêtent, suivant les observations quo nous devons à M. du
Souich , dans la craie, sans descendre dans les argiles des dièves. Il
en est de môme aux environs de Béthune.
Enfin deux forages ont encore été exécutés pour la Compagnie de
Bouquemaison , dans le département de la Somme, au sud des précé-
dents et très près de la ligne de partage. 'L*un, à Hem, a traversé la
formation crétacée sur OO'^tee d'épaisseur, au-dessous de 20 mètres
formés par le dépôt argilo-caillouteux des plateaux. Ces 90*", 66
étaient composés d^alteruances de marne et de calcaire , et vers le
fond on a rencontré une marne argileuse gris blanchâtre.
Le second forage exécuté à Lucheux a été poussé jusqu'à 4 72"*, 1 7,
dont 4 47'",64 dans les couches marneuses précédantes, au-dessous
desquelles on a trouvé un calcaire oolithique gris jaunâtre de 9"',66,
^Sf BAfiSIN DE i.'K8CAUT.
»iii6aie poiidkigue ft i41"*,65 au-dessous de la surface, et a
» prouvé qu'il reposait sur des schistes et des grès de transitioii.
» La ligne qui joint ces deux points est presque porpcudiculaire à
»)*aYe de l*Arloi$; eccomine, d'un autre c4ié, le présence d«
9 tojirtia a été constatée de SaiiH-Waast près Ravay jusqu'aux en*
.9 virons de Bailleul , suivant une ligne de 2k lieues de long ot pa*
» rallèle à l'axe précédent , on peut admettre que cette couche ,
» dont l'épaisseur moyenne n*9tteiiU pas 3 luètres , s'étend avec des
» caractères identiques sur une surface d'au moins 482 iieiies car-
» rées. On conçoit que les irrégularités du sol ancien qu'elle re«
» CMvre l'ont fait atteindre à des profondeurs assez différentes ,
» lesc[uelles dépendent aussi de l'altitude de l'orifice des puits. Il
» serait donc facile, en combiuaol celle-ci avec les profondeurs, qui
o serviraient de coordonnées , d'arriver i déterminer très approxi-
» mativement les ondulations du plan souterrain formé par le pou-
» dingue (1), et les détails de sondage que nous venons de donner
» seraient des jalons posés pour atteindre ce but.
f La limite septentrionale du tourlia est moins bien connue , au
» delà d*uoe ligue tirée de Framerie et Wasmes près Mont, vers
» Gourtray, car dans cette partie les couches s'abaissent forlement
» au N. , et c'est de ce côté que le bassin , circonscrit comme
» il vient d'éù e indiqué, eoBimuniquait avec la haute mer. C'est
» aussi dans celte espèce de quadrilatère , qui occupe une surface
» souterraine représentée à peu près par le territoire des anciens
» Ncrviens, que s'est développée , au commencement de la période
» de la craie tuffeau, cette faune remarquable, que les matériaux
» recueillis par Léveilié nous ont permis de faire connaître , et qui
» était venue peupler une surface où aucun sédiment ne s*était
» déposé depuis la période carbonifère. »>
Nous avons fait figurei* , décrit ou mentionné les espèces sui-
vantes (2) :
PoLYPifii : Turbinolia couulus ^ Mich., Jstrra agaticUes y Gî^ld.,
J, JQelçrosiana, Mich., J, rcticulata^ var. minor^ Gold., A,
Il I '■ 'I ' imi ■» <■ I I I ■ |i I I ■!■■ ■■ ■ I III n\t nmmm^fn*>*tm
un conglomérat à ciment argilo-calcaire, assimilé au tourtia, do
g^,33, et un secoitd calcaire oolitbique de ^^'".TS. M. du Souieh
semblait d abord porté à regarder ces dernières assises comme ap-
partenant au groupe inférieur ou néocomien, mais depuis il nous a
dit qu'il les considérait comme jurassiques.
(4| D'Archiac, loc. cit. y p. 124. 4846.
{%) D'Archiac, Rapport mr les JossiUs fia tourtia iègiiés pur
BAfiSlN DE 4.BSC4UT. 187
||Mii/o#a, id., Ceriopora cœspitosa, Roem., C. labyrinthica , Mich.,
C mamtiiosa, Roem., Pustuiopompustulosa, de Blainv., Cellepora^
i^dét., Thalamopora siphonioidcs ^ Mich., Chœletes lobatus^ id.,
Discopnra reticulata, Rœm.y Flitstra (indét.), Jlecto granulata^
Miln. Edw.yMicb., Spongia boletiformis^ Micb., S.peziza^ id., f>/i-
trUulHes radiants? Mant., deux esp. de genres iodétermioés.
Radiaibu échinodermes : Holaster nodulosus, Ag., Catopygus
eaUunùarius^ id., Pygtnus pulvinatus ^ d'Arcb. {Fxgaulus iâ., Ag.),
Frnna Des Aloulùisit , d'Arch., Calerites sulsphœroidalis^ id., DiS"
coidea subuculus^ Ag., Salent a rugosa^ d'Arcb., Codiopsis doma^
j^g. Crinoldei : Pentacrinites.
ÀHHtLimu : Serpula cincta^ Gold., S, suicataria ^ d*Arcb.,
Si (îndét.).
. jfoLLDSQUBt cirrbipèdes : Pollicipes maximus^ Sow. Concbifères
4iinyaire8 : Fistulana (iodét.), Pnnopœa plicata^ Sow. , Pholadomya
§^^ t d'Orb. , LyoKsia carinifera^ id. , CrassateUa quadrata^
4'A(vb., C subgibbasula , id., C, trapczoidaiis, Roem., Corbida
illegaMS, d'Orb., Corbis corrugata, Forb., Jstarie Qprinoides^
4*ArGh.,^. oblongaUiy Desb., J. Koninckii^ d'Arcb., Cyprina in^
€€na^ id., Fenus Labadyei , id.,» Cardium liypericum^ id., C. Mi-*
ehelinif id., C, productum, Sow, ^ Opi's anrtonie/isis , d*Arcb., Iso^
êmrdia Orbig/iyana, id., Jrca Carieront, d'Orb., J. Galliennei^ id.,
U* subdinneasiSt là.^À, inscripta, d'Arcb., Pectuncttlus subpulvina"
Uu, id., Trigonia sulcataria, Lam.? Monomyaires : Jkîyiilus cia-
tê0»tus, d*Arcb., M. imbricatus, Sow., M. lineatus, d'Orb., M. ivr»
iMc^Ar/i,d'Arcb., Lithodomtis pirijonnis, id., Myoconcha cretacea^
d*Orb., Inoceramiis? myiiloides ?? Sovf.^ Lima pennata^ d'Arch,,
L. recian'gularis j id., Reic/tc/ibac/tiij Gein., L. rcsecta^ d'Arcb.,
Xw mboçalis, var., Sow., Pecten acuminattis, Geio., Reues, P, DroM-
.fftiariif d'Arcb., P. ccnonwnrnsts , d'Orb., P, crctosus ^ Defr.,
fm Passyi^ d'Arcb., P, quadricostattis^ Sow., P. subdepresstis ,
"T"
Ck. Léveillé à la Soc, géoL tie France [Btdl. ^ 2» sér. , toI. III,
-p. 332, 1846; — il/^/7f., id., «• sér., vol, II, p. 294, 4 847, avec
13 plancbea). — De Koninck, Stir le genre Bembix, et sur une nou-
pgHe espèce d'OrihÎB du terrain crétacé de laBclgitfue [Mém. de la
Soe, r. de Lit^ge^ vol. I, 2* partie). Le genre Bembix, créé pour une
coquille voisine des Tttrbo et des Phasianelles, ne comprend eoooro
^'ttB6 espèce, le B. ntrictdus du tourtia de Montignies>6ur-Roc.
Nous avons décrit sous le nom de Trrebratula ort/iijormis une co-
quille que M. de Koninck avait déjà fait connaître sous celui d'Ort/iis
millepunctaUi^ et qui provenait de Sassignies(Hainaut). Les polypiers
*de notre liste avaient été nommés par M. Michelin ; depuis lors
MM. Milne Edwards et J. Haime se sont assurés que VAstrea agarl-
cates est leur Tbamnastrea belgica, que les A. reticidata et vêla-
mentQsa correspondent à leur T. tcnuissitna^ et ils doutent que
VJ. Delcrosiana et la Tttrbinolia conulits aient été trouvées dans le
tourtia [Monogr, dcspolyp. foss., etc. [Arch, du Mus. d'/iist. nat,,
vol. y, p. 409, 485«}.
i8S BASSIN D£ L'£8GADT.
d*Arch., P. suhinterstriatuSy id.^ Spondy lus capillatus^ id., 6'. du^
plicatus, Gold., S, Omalii, d'Arcb., Ostrea bracteola^ id., O. cari"
nata^ Lam. , O. diluviana^ id., O, vasculum, d'Arch., Exogyra
haliotoideot Gold., E. recurvaia, Sow., £. sinuata [Grjp/icea id.,
Sow.) (voy. p. 143 du mém. pour celte dernière espèce).
Brachiopodes : Terebratula arenosa, d'Arcb., T, Beaumonit\ id.,
T» biplicata ySow., T. noubeitd*kTch.,T.£ouei\\d., T.canaliculala^
Roem., T.capillataf d'Arch., T. crassa, id., T. crassificata , id.,
T, Deshafesii, id., T. depressa, Sow., T, depressa. Val. in Lam.
[T, nerçiensis, d'Arch.), T. Desnoyersi^ d'Arch., T, dimidiata, Sow.,
y. dubia, d'Arch., T. Dufrenoyi, id., T, elongata ^ SoW., T. gai"
lina^ Al. Brong., T. Gravesi^ d'Arch. y T, gussignisensis, id., T. Key^
serlingi\ id., T, latissima, Sow. ^ T. LeveiUei^ d'Arch., T, Mantel-
lianOySoyi/.t T, Murchisoni\ d'Arch,^ T.nticifonnisj Sow., T.orthi^
jormis^ d'Arch. (Orthis millepunctata y de Kon.), T, paiva^ id.,
T, parvirostris, id., T,parvula^\d., T.paucicosta, Roem. , T, revo^
/tfto, d'Arch., T.Roemeri^ id., T. Robertonî, id., T» rostratay Sow.,
T, r«f//cûr, d'Arch., T. Roysii^ id., T. scaldisensiSy id., T, striatula^
Sow. , T, subarenosa, d'Arch. , T. subconcava^ id. , T. subpeciora^
Us y id., T, Tchihatchejji ^ id., T, triangularis, Nils.,/*. tornacensis
d'Arch., T, Ferneutii, id., T, FiquesNeli, id., T. Virleii^ id.
Gastébopodbs : Àcmœa snbccntraiisj d'Arch., Emarginula Gue^
rangeri y d'Orb, y Narica cretacea^ id.? Natica ijrata, Sow., iV./?r»-
iongOt Leym.? var., Delphinula Bonnardi , d'Arch., Solarium
Thirrianum^ id.» Trocfius albensis ^ d'Orb., T. Buneli^ d'Arch.,
T, Cordieri y id» y T.Duperreyij id., T, Huoti, id., T'. Leymerieij id.,
y. Bozeti, id., Littorina Roissji^ id., Tar^o Angelotiy id., 3". «rc-
nosus, Sow., T'. Boblayei ^ d'Arch., T. Boissyi^ id., 7'. Delnfossei^
id., 7*. Gâsiini, id., T, Leblancii/id.y T,Mulleti/\d., T, paludincC"
JormiSf id., T'. Pintevillci y id., T. Raulini^ id., jT. Foltziiy id.,
T'. fValjcrdini^ ïd., Pleur otomari a Dumonti y id., Z'. Nystiiy id.,
P,perspertii>a^ d'Orb. t P. scarpasc/isis, d'Arch. ^ P, texta, Gold.,
PhasiancUa gauUinay d'Orb., P. neoconiierisis^ id.?? Bembix utri^
cuiuSy de Kon., Àvellana cassis y d'Orh., A. Prcçosti y d'Arch.^ Turri"
tella Ncptu/iif de Munst., Ncrinœa dubia^ d'Arch., Ccrithium bel"
gicum ^ de Munst., C. subspinosum , Desh. , /'//.mj? indét., Pyrula
subcarinata y d'Arch., Rostellaria Parhinsoni ^ Sow., /J. elongata^
Roem., Gein.? Ptcroceras Collegni, d'Arch.
Céphalopodes : Ammonites variansy Sow. — Corps de classe in-
certaine [TcrcdodentatuSy Roem.).
Cette liste comprend 186 espèces, dont 177 sont déterminées»
Sur ce dernier nombre, 83 seulement étaient connues, et 9& sont
nouTelles. Des 177 espèces, 98 sont propres, jusqu'à présent, an
tourtia , et ia répartition des 79 signalées dans les divers groupes
delà formation crétacée prouve ce que les considérations purement
géologiques nous avaient conduit à admettre dès 1838, savoir:
BASSIN DE I/KSCAITT. 189
du troisième groupe , et à plus forte raison du quatrième,
an delà de l'axe de l'Artois. De plus , ces fossiles oiïrent les carac-
tères d'aoe faune locale qui se serait développée après la période du
fgudi dans l'espace circonscrit que nous avons tracé.
Ce qui frappe surtout dans Teiamen de cette faune, connue bien
imparfaitement encore , puisque les éléments que nous possédons
n'ont été recueillis que sur trois ou quatre points , c'est le dévelop-
pement et la variété du type des Térébratules, qui comprend près
du quart de toutes les espèces provenant du tourtia , et lorsqu'on
ionge à la faible épaisseur de cette couche et au peu d'étendue sur
laquelle elle a été directement explorée jusqu'à présent, on ne peut
qn'étre étonné de ce qu'un seul type , durant un laps de temps
comparativement assez court , vienne nous offrir, dans la com-
Unaiflon de ses formes et de ses dimensions, une preuve tellement
manifeste de l'admirable fécondité de la nature, qu'elle pourrait
nous faire douter, jusqu'à un certain point, de la réalité de l'espèce,
coKmàMe en elle-même. Si les découvertes ultérieures mainte-
naient cette proportion relative des Térébratules, le tourtia présen-
terait, sous ce rapport, et en tenant compte de toutes les circon-
stances accessoires, l'exemple le plus remarquable que l'étude des
terrains de sédiment nous ait encore révélé (1).
« Après les Térébratules ce sont les Trochus^ les Turbo et les
» Pleurotomaria, qui oiïrent les formes les plus nombreuses et les
9 plus variées. Sur 26 espèces , 3 seulement sont étrangères au
■ tourtia , et avaient été signalées ailleurs. Ainsi les Térébratules,
• r^rdées ordinairement comme habitant les eaux profondes , et
M M. Aie. d'Orbigny [Prodrome de paléontologie, vol. Il, p. 1 72,
4850) a cru pouvoir diminuer, à la vérité, le nombre de ces Téré-
bratules, en supposant que nous avions pris pour des espèces dis-
tinctes des individus qui ne difTéraient que par Tftge, par des
déformations accidentelles, par Tusure extérieure, etc. Mais il nous
est impossible, malgré le désir que nous avons, dans l'intérêt de la
science, de voir rectifier nos erreurs, d'admettre do simples asser-
tions qui prouvent seulement que M. d*Orbigny a peu étudié les
espèces qu'il proscrit sans aucune discussion préalable des caractères
et des détails que nous avons donnés. — Cette remarque doit s'appli-
quer, en outre, pour ce qui suit, aux changements non suffisamment
motÎTés que le même zoologiste a proposés dans son Prodrome de
paléontologie^ changements dont nous ne pouvons tenir compte, non
plus que des désignations spécifiques aruidatécs de 4 847, et qui
ne datent, pour nous, que de la fin de 1850, époque de la publi*
cation du second volume.
190 BASSIN DK T/E$CAtrr.
• les gastéropodes trochoïdes , qoî YÎvent , an contraire , non loin
» de la plage , se trouvent rénnis à la fois, et sont aussi les coquilles
% les plus abondantes de la couche qui nous occupe , dont les ca-
» raclères pétrographiques annoncent plutôt un dép^H littoral qu'un
b sédiment pélagique. »
Sur le bord de la forêt de Mormal, à Touest-sud-ouest du village
âe Sassegnies , sur la rive gauche de la Sambre , les anciennes car-
tières du Ponl-dn-Bois , en face de Téclusc, nous ont montré les
touches redressées du calcaire de transition recouvertes horizonta-
lement par un sable argileux calcarifëre , gris jaunâtre , avec des
grains de fer silicate et hydraté , de petits cailloux de quartz hya-
lin et d'autres roches (1). Les parties solides de ce poudingue, qui
représente le tonriia , constituent plutôt des masses irrégulières
que des couches suivies. Sa puissance varie de 2 mètres à ^"'.SD,
et parmi les nombreux fossiles que nous y avons observés nous
signalerons les suivants :
Manon ^cUatum^ GoM., Serpitla concapa^ id.> Cyprina ro^trata^
Sow. m Fitt.? i^ccten orùicularts, Sow., P, asper^ Lam., Lhna flb-
peri^ Sow.? Os trea fions ^ Park., O. MUletiana^ d'Orb.) £jeogpv
lœvigata {Chama id., Sow.), Ostrea hippopodium ^ Nils., Anomia?
Tvrebratula suicata, l^ark., an nuriforhûs ^ Sow.? T,^ nov. sp.,
Pietirotomariap€rspectii*a^ d'Orb., Nanti lus radia fus ^ Sow., Ammo"
niiesperamplusy id., an len^esiensisy id.?
Au-dessus du poudingue incohérent on trouve accidenteHement
un lit mince de sable vert foncé , et en suivant le chemin qui con-
duit à Sassegnies on ne tarde pas à rencontrer les marnes grisesde
Monlignies, de Gussignies, de Bavay, etc.
Les fossiles précédents appartiennent à la £aune de la craie tuffeem
et du grès vert supérieur, et ils doivent faire plafcer sur rhori»»
du tourtîa ce lambeau et ceux qui pourraient encore exister dans la
vallée de la Sambre, ce qui ne change rien à notre première déter*
mination, puisqu*aIors nous comprenions le grès vert supérieur
dans ce que nous avions appelé le groupe moyen de la formation.
Les sables verts avec nodules de fer hydraté qui surmontent les
calcaires anciens des carrières ouvertes sur le bord de la roule,, à
l'entrée de Marbais , paraissent être encore du même âge, quoiqiie
nous n'y ayons pas rencontré de fossiles. Des sables analogues s'el^
(1) D'ATchièic, M^m. de la Soc. géol, de France, vol. lit, p. 278.
4839. •
BASSIN DB L*E.SCAUT. i9l
■ffreateatre ATCsaes et Einenng, au-dessns du lemin de transH
.tk». el soDt faciles à dislinguer, par lenrs caractères minéralog^
qm« dcft sables terliaires inférieurs qoi existent ans» dans ce pays.
IL DuoMMEit (1)» qoî a revu la carrière du Pont-des-Boîs long-
après BOUS , trouve qu'il y a parmi les fossiles des espèces
aux étages du green sand et de la craie tnffeau; mais ou
iet par green sand le sable vert supérieur au gault, et
Vinférieur, qui est le groupe néocomien , car nous ne conn-
rons à voirie gault lui-même que plus au S., à partir de lar
niléo de rOise, \k où les roches jurassiques s interposent presque
toujours entre les sédinients crétacés it ceux de transition.
Oa wt , en résumé , que la {>arlic crétacée du bassin de l'Escauf^
ssconpose : 1* de quelques lambeaux de craie supérieure, que*
wmm ii*avoiis pas vue constatée de Tantre côté du détroit ; 2** de ci -aie
Mmchf avec sUex noirs; cette craie, d'ime épaisseur comparatire-
■CDt assez faible, est Tanalogue de celte des falaises de Shakesfieare
IDeal » et de Tile de Thanet ; 3<» de craie plus ou moins marneusOf
atgUeiue on glavconieuse, parallèle à la craie tufTeau su|)/rienre
{lower chaik des géologues anglais) , dont elle nous présente les ca-
lactèrcB mioéralogiqucs ; 6* enfin d'un poudingue qui sc.aft tout
an plos contemporain de quelques amses du grès vert s^jpérienr,
ddeat M. Aie. d'Orbigny (2) range les fossiles avec ceux des grès
famigiDeux et nmcigno du département de la Sarihe, rapfirochement
que nous sommes tout disposé à admellrc au moins d*nnc manière
fâoérale. Ainsi , non seulement il n*existe dans cet espace que des
npréseataats des deux premiers groupes, mais encore leur épais-
sew Maie n'atteint pas la moitié de celle que nous leur avons rc-
coDMe de l'autre côté de la Manche.
Les rapprochements que nous venons de faire ont été contestés
récemment par M. A. Dumonl , dans son Rapport sur la carte géo^ «
logique de la Belgique (3) ; maie le petit nombre de faits rapporté §
par ce sarant ne nous paraît pas suflisant pour appuyer sa manier t
de Toir ; plusieurs de ces faits d'aiHcurs sont pris en dehors ( Je
Tespacc dont nous veuons de uous occuper, au delà de la ligne de
h Sambre, et nous verrons plus loin que l'auteur leur a attrîl jné
fn Brill. derAcatt. r. de Belgique, vol. XVI, p. tO. Nov. ^i849.
(îj Prodrome de paléontologie universelle ^ vol. Il, p. 14S.
(3) Bull. del\4cad, t. de Belgit/ue, vol. XVI, p. *0. tiov . 184$.
102 BASSIN DE L*£SCAUT.
une importance que nous ne pouvons leur reconnaître^ et qui, par
conséquent, ne justifie pas ses conclusions.
Pour ne parler que de la surface que nous considérons en ce
moment » nous voyons M. Dumont placer dans son deuxième sys-
tème, système hervierit « le tourtia de Bellignies, de Montignies-
» sur-Roc, et les glauconies inférieures aux marnes glauconifères
9 qui forment la base du troisième système dans le Hainaut , dans
B le nord de la France. Il nous a paru, continue-t-il, correspondre
» stratigraphiquement au Icnver green sand, au gault et à Vupper
» green sandy bien que, suivant les paléontologistes, il renferme les
» fossiles caractéristiques du système turonien (1). »
Dans son troisième système, système nervien (2), Tauteur place
à la base le poudingue tourtia des environs de Mons et de Yalen-
donnes, qu'il croit bien différent de celui de Montignies-sur-Roc,
dont il remplit parfois , dit-il , les anfractuosilés , puis les marnes
ixgïleuses{dièves et fortes toises). Il y rapporte également la couche
glauconifère supérieure au gault des falaises de Wissant, et le massif
marneux qui la recouvre immédiatement Plus loin Fauteur ajoute
qu*un ensemble d'argiles ligniteuses , de sable et de gravier qu'il a
observé dans le nord du département de l'Aisne, et qu'il met au
niveau da gault et du lower green sand, a été rencontré au-dessous
du tourtia dans le percement des puits des houillères d'Anzin, de
Marly, de Bernissart et de Bracquegnies , où il atteint 25 mètres
d'épaisseur.
Nous avons vu , en effet , précédemment qu'il y avait à Monli-
gnies-sur-Roc et à Bellignies , recouvrant les grès ou les calcaires
anciens, des couches coquillières qui ne ressemblent pas exactement
au poudingue tourtia , dont elles occupent la place; mais si Ton en
juge par les fossiles, loin d'être plus anciennes, elles seraient au
[i) A en juger d'après les fossiles et les localités qu'il cite^ ce que
.M. Aie. d'Orbigny nomme étage turonien^ serait la grande assise que
1 tous avions nommée, avec M. Dujardin, craie micacée, ou sous-divi-
sion de la craie tuffeau. Il est à remarquer qu'elle ne se montre
nulle part aux environs de Tours, et qu'elle est tout aussi développée
en Anjou qu'en Touraine.
('2) Nous avons dû abandonner l'expression de poudingue nefpien^
assi^^née d'abord par nous au tourtia, pour nous conformer au prin-
cipe général que nous avons adopté, celui de ne jamais introduire
une impression nouvelle sans la nécessité la plus absolue; les mots
embairrassent trop souvent les sciences, les faits seuls et les idées
justes les avancent.
BASSIN DE L'ESCAUT. i9Z
eoDtiiire pins réceutcs , et nous pensons qac les glaiiconies inré-
rieurai qai les recouvrent ne doivent pas être séparées des marnes
^acoDÎCères avec cailloux qui sont dessus , et dont elles ne sont,
en réalité, qu'une modification sans importance géologique. Aucun
fMriie de ces couches ne représente la faune du gault et encore
mollis celle du groupe inférieur, et il nous est impossible d'aperce-
voir aoGiine preuve stratigrapbique de leur liaison avec ce dernier,
qui n'existe même pas dans tout le nord de la France, et dont
noos ne commencerons à voir les premiers rudiments que sur la
limite des Ârdennes et de la Lorraine.
Quant an remplissage des anfractuosités d'un tourtia que Fauteur
croit pins ancien par un autre plus récent, nous craignons qu'il
n*y ait ici quelqu'une de ces méprises que nous avons signalées
comme étant si faciles dans ce pays, méprises qu'on ne peut guère
éviter qu'en comparant avec soin les fossiles. Or, précisément
H. Dnmont ne dit pas en quoi diffèrent les fossiles de ces deux
loortia. Nous remarquons aussi qu'il rapporte celui de son troi*
sième système à la couche glauconifere supérieure au gault des fa^
luises de Wissant; comme cette couche n'est autre chose que le
représentant extrêmement atténué du grès vert supérieur, ainsi que
nons le dirons plus loin , nous sommes ici parfaitement d'accord
avec te savant auteur de la carte de Belgique, qui néanmoins, comme
on vient de le voir, plaçait aussi le tourtia de son second système,
avec diverses autres roches, sur l'horizon du grès vert supérieur, du
gsult et du grès vert inférieur.
Enfin ,' nous doutons beaucoup que les argiles ligniteuses avec
sabte et gravier des puits d'Anzin, etc., dont M. Dumont ne donne
pas les coupes, appartiennent au gault, et que le poudingue qui
est an-dessus soit le véritable tourtia tel que nous l'avons décrit.
Ici encore il faudrait , pour nous convaincre, que les fossiles des
premières et ceux du second vinssent confirmer cette assertion ,
laquelle est en opposition directe avec les résultats parfaitement con-
cordants de tous les sondages que nous avons rapportés, comme avec
ce que les affleurements naturels nous ont lait connaître.
IV.
15
CHAPITRE V.
FORMATION CRÉTACÉE DE LA FRANCE.
La distribation des dépôts crétacés à la surface de la France n'a
été bien connue que dans ces derniers temps. Les recherches de
Gnettard et de Monnet ne les avaient guère constatés que dans le
périmètre du bassin actuel de la Seine. Celles de Coquebert de
Hontbret,d*Alez. Brongniartetde tM. d*Omalius d'HalIoy, étendirent
leur domaine à une partie du bassin de la Loire et à une zone aU
ioDgéedn S.-E. an N.-O., des environs de Cahors à Tile d*Oléroi).
LEt$ai d^une carie géologique des Pays-Bas , de la France et de
quelques contrées voisines^ publié en 1822 par M. d'Omalius, donna
la première représentation satisfaisante de Tensemble de ces dépôts
dans le nord et dans le sud-ouest de noire pays , et l'on conçoit
qu'aucune sous-di?ision n'y était encore établie. Mais dans les deux
lalres régions où ils sont également bien développés , ils n'avaient
fÊS été reconnus. Ainsi, le long du versant septentrional des Pyré-
aéesy de Saint-Jean-de-Luz à Narbonne, M. de Charpentier, en
1822, n'indiquait que le calcaire alpin et le calcaire du Jura, et la
carte de M. d'Omatlus se conforme à celte détermination, en l'éten-
dant à la quatrième grande région crétacée, celle du sud et de l'est,
qui comprend une partie du haut Languedoc, de la Provence, du
Danphiné et les lambeaux épars dans les chaînes du Jura.
G*est aut auteurs de la carte géologique de la France, publiée
en 18&i, mais qu'ils avaient fait précéder de mémoires importants
tor ce sujet , qu'il était réservé de faire cette distinction pour ces
dernières régions et d'y tracer, ainsi que dans les deux autres,
toe aoas-division dans l'ensemble des sédiments de cette période.
Ih 7 rattachèrent en outre avec beaucoup de sagacité tout un
lyilème de couches très puissant que Ton avait rapporté Jusque-là
I h formation jurassique.
HM. Dufrénoy et Élie de Beanmont (1) divisent ainsi la forma*-
tion crétacée t
»^>^i— ai—^M— M^>.^^.^»*.i— ■■aM^i— **i «1 ■■■ ■
(4) BsptittOhH dé la carte géologique de ta France} ia-i,Tol.I,
196 FOBMATION CRÉTACiB DB LA FRANCS.
^ . . . ( Coaches oYec silex.
Craie fnperieare J ^oachei sans lilex.
/ Craie taffean.
Craie inférieure j Grèî eriablei ferruglneax, terrain nëocomlen, for-
\ mation wealdienne.
«
Celle légende poar la France est exprimée comme il suit (p. 93).
{Calcaire pitolilhique, craie blanche et craie mar-
neuse (système nnmmuUUqae dn midi de la
France).
La légende du Tableau d'assemblage^ joint au premier Tolome
de V Explication 9 porte :
Terrain crétacé supérieur. C* Craie blanche et craie marneuse.
Terrain crétacé inférieur. C Grès Tert supérieur et inférieur.
Enfin la légende de la carte en six feuilles porte :
Terrain crétacé supérieur. C* Craie blanche et craie marneuse.
Terrain crétacé inférieur. C Grèt vert supérieur (craie tuffeau) et inférieur;
formation wealdienne ou néocomienne.
t
»
Ces deux divisions principales des dépôts crétacés reposent snr
des considérations déduites de deux soulèvements, le plus ancien
étant celui du mont Ylso, le plus récent celui des Pyrénées. Pour
établir, avec la classi&cation que nous avons adoptée, la relation de
ces deux divisions exprimées chacune sur la carte géologique de la
France par une teinte particulière , nous ferons remarquer que,
d'après ce que nousavons ditdans le volume précédent, en traitant de
la formation nummutitique sur les deux versants des Pyrénées et des
Alpes, si Ton place avec nous cette formation dans le terrain tertiaire
inférieur, la plus grande partie de ce qui, sur ces deux points, était
colorié comme terrain crétacé supérieur, devra en être retranché
pour être placé plus haut dans la série, de telle sorte que la première
division se trouverait presque réduite à la surface occupée par la
craie blanche du bassin de la Seine qui, avec le calcaire pisolithique,
y constitue notre premier groupe. Nos trois autres groupes {craie
tuffeauy gault et néocomien) sont réunis sous la désignation de
terrain crétacé inférieur , représenté par une teinte verte, et com-
prenant aussi quelques rudiments du groupe wealdien.
M. y. Raulin , qui ne pouvait consacrer qu'une seule teinte à la
formation crétacée, vu la petitesse de la carte jointe à l'article sur
la Géologie de la France, inséré dans Patria (18/i/»), y réunit aussi
rOBHÀIlûN CHÉTiCÉB DU BASSIK DB LA SEIKE. 197
Il Cormition nnmmnlilique des Alpes et des Pyrénées, tout en fabant
remarquer (p. 365 — 367) l'idenlilé des fossiles avec ceux delà
Ibnuattoo tertiaire inférieure et la probabilité qu'en effet elle doit
7 être npportée.
Geli posé, BOUS étudierons successiTement la formation crétacée :
1" do banin de ta Seim ; 2° du bauin de la Loire ; 3° du versant
nal-<mat du plaieau central; k' du versant septentrional det
Pt/rénéet ; 5* du banin du Rhùne, qui feront l'objet des chapitres
FOBHATION CB£tACÉB DD DASSIN DB LA SEINE.
Lorsque partir de l'extrémilé sud-est de l'axe de l'Artois , on
mit kl contours extérieurs delà formation crétacée , ou la ligne
Sexaenae marquée par son coulact avec les couches jurassiques
on plus ancieDDes, \ travers les Ardcooes, la Chanipague, la Bour-
gogne, le Nifernais, le Berry, la Touraine, l'Anjou, lo Maine, le
Ferebe et b Normandie, on est porté à croire que ce quadrilatère
irrégnlier, dont le quatrième c6lé est formé par le littoral de la
Huche, constituait un seul et même bassin géologique pendant
les époques quaternaire, tertiaire et secondaire. Mais nous avons
djjk fait voir {antè, vol. II, p. 151 et 63/i), que les phénomènes
diiiirieos étaient parfaitement distincts dans les bassins de la Seine
et de b Loire, comme ils l'avaient été dans cenx de la Meuse et de
TEscaot, que les dépôts tertiaires présentaient aussi des différences
MtaUefl en rapport avec les bassins hydrographiques actuels , et
qœ leurs caractères les plus remarquables dans le circuit que nons
venons de tracer étaient : 1° l'absence du terrain tertiaire inférieur
an deU d'une ligne dirigée 0- 31° N-, désignée sous le natad.'axedu
MtUtrmUt , et qui marque le partage des bassins de la Seine et d«
la Loire ; 2* l'extension momentanée , dans les deux bassins à I
fais, des grès marins supérieurs et du calcaire lacustre supénem
9* b concentration exclusive des sédiments mirini dans celui i
h Loire, lors du dép6t des falnns.
Si l'examen des sédiments tertiaires a conduit assez vite i 11
connaissance de leur distribution géographique, an point de ma
que nous venons d'indiquer, nous pensons avoir le premier fait
resnrtir ce genre de relations pour les dépôts plus anciens. Cette
lone crétacée, qui circonscrit compléiement les couches tertiaires
k l'E. dans le batiin de la Seine, n'a plus an S. et ii l'O. , dans celai .
IM CRAUE BLANCHI
deJa Loire» le même privilège, car la formation tertiaire moyemie
s'étend dans ces deux directions, fort au delà de ses limites, de
aorte que, dans les deux bassins, la disposition straligrapliique des
dépôts tertiaires inférieurs et moyens, soit entre eux, soit par
rapport à la formation crétacée sous-jacmite, est essentieiiement
différente et coïncide avec la Ugne du Mellerault.
Lorsqu'on étudie comparativement les diverses portions de cette
xone crétacée, parfaitement continue k r£.,au S. et à l'O., depuis
Hirson (Aisne), jusqu'à rembouclinre de laDive (Calvados), on Toit«
que loin de présenter, comme on pourrait s'y attendre, et comme on a
vu que cela avait lieu de l'autre côté do détroit, des caractères plus ou
moins comparables, ce n'est que dans les Ardennes, la Champagne,
la Bourgogne et le Nivernais, ou sur ses limites est et snd-est que
l'on retrouve les représentants exacts des quatre groupes de la partie
nord-oueet do golfe^crétacé que nous avons décrits en Angleierre.
Au S. et au S.-0. au delà de Taxe du Melierault, de même qa'âu
N. , au delà de l'axe de l'Artois, non seulement les deux groupes
inférieurs ne paraissent pas être représentés , au moins d'une ma*
nière bien caraaérisée, ma» encore les deux supérieurs s'y monlroit
aveo des sous-divisions et des caractères pétrographiques et n>oie«
giqucs fort difiérents de ceux que l'on observe dans la partie mé-
diane ou bassin delà Seine. Ainsi cet axe du Melierault qui marque
aujourd'hui la ligne de parti^e des eaux de la Seine et de k Loire,
dont l'influence s'est manifestée pendant les époques quaternaire et
tertiaire, avait empêché, dès la période crétacée, que les sédiments et
les animaux marins ne fussent semblables, dans la plus grande partie
des espaces que nous appelons aujourd'hui bassins hydrographiques
de la Seine et de la Loire. Ce sera donc nous conformer à la fois h
l'ancien état de choses et à celui que nous avons sous les yeux, que
d'étudier ces derniers séparément Nous commencerons par celui
de la Seine, qui se rattache au N.-E., au bassin de l'Escaut, dont
nous venons de parler, et à la formation crétacée de l'Angleterre,
dont il n'est qu'un grand fragment séparé à la suite de phénomènes
dont nous rechercherons aussi les traces et le moment Noos trai*
teron» successivement : 1"* du groupe de la craie blanehê êi deJa
craie tuffeau; 2* du gaidt ; 3"* du groupe néocomien.
^ !• Crttie Manche et craie toffeaa.
Le groupe de la craie Uaoche présent» dans le basrin de h Seine
ET CMklR TUrFlAU. 109
deoK ilagcs distincts. Le plus élevé, en grande partie déaudé avant
les dépôts tertiaires et dont il ne reste que quelques lambeaux
épars, est d'une faible épaisseur, et a été désigné sous le nom de
calcaire pisolithique : l'autre comprend la craie blanche, propre-
ment dite, dont U puissance, très considérable vers le centre du
bassin, s*attéoqe plus ou moins yers ses bords. On pent y recon-
naître plusieurs assises différentes, suivant la présence ou l'absence
des lin de silex en rognons , mais le manque do coupç^ assez nom-
breuses ou âsseï profondes n'a pas encore permis d'assigner la li-
mite géographique des unes et des autres.
Le groupe de la craie tuffeau se lie intimement au précédent
comme en Angleterre, et l'on peut rarement marquer le poiqt précis
oft Pus commence et où l'autre finit, à caqse du changement gra-
duel des caractères minéralogiques et du peu de netteté de la stra-
HBcation. Néanmoins , les motib qui nous ont fait séparer théori-
quement les deux groupes au delà de la Manche existent également
àb ce c6t6, et il en est de même des raisons qui nous ont engagé à les
décrire en même temps. En outre, comme ils ne forment pas seqle<*
meut à la surbce du pays une bande ou zone plus ou moins large,
analogue à celle que déterminent les affleurements des groupes
inférieurs, mais qu'ils occupent encore, à ti'ès peu d'exceptions
près, Tespace compris entre ces mêmes affleurements et la côte au
N.-O., constituant partout le substratum des dépôts tertiaires d|i
même bassin, nous étudierons cette surface en commençant par le
plan incliné à l'O. , compris entre la ligne de l'Artois , la rive gaucbç
de roise et la rive droite de la Seine, puis nous la suivrons à l'Ë.,
dans les départements de l'Aisne, des Ardennes , de la Marne, de U
Haute-Marne, de l'Âobeet de l'Yonne, pour remonter au N.-O.,
le long de la rive gauche de la Seine jusqu'à son embouchure.
On a TU (on/è, p. 176) que les caractères de la formation crétacée oépartemeot
du bassin de l'Escaut ne s'étendaient point à l'O. ni au N. -0. jusqu'à la Pas-de^caiau
mer, et qu'ils ne dépassaient probablement pas, dans cette direction,
le cours de l'Yser , peut-être même la ligne de partage des eaux
de la Lys. En effet, le forage du puits de Calais, poussé jusqu'à
une profondeur de 3&6'",86, a donné les résultats suivants (1) :
(4) Rapportée M. Legros- Dévot; in-8. Calais, 4844. — D'Ar-
cbiac. Études sur la Jormation crétacée f 2* partie [Mém, de la Soc,
géol. de France, %• gév., vol. Il, p. 422, 4846). — Élie de Beau-
mont, Rapport sur le puits artésien de Calais [Compt. rend.,
vol. XXIV, p. 3^3,4847).
200 CRAU BLANCHE
Mètres.
^ mîiuraSw.""! .*! } *• «•»ï»l»»»»cailIouxroalé«, sables coquiUieri. S3,n
VA.^i>»L»n f*riu:r<» in ( *' Dix-sepl aUernancetde tables Terls ou gris,
'•fS.«: ( L^o»: «/«cîyrite.. d'argiles «.bleu-.. vertAou
l/ll!-t I.i-.*î^^-!:> l brnnes, d'arciles coropaclet, a^ec pyrilos,
Craie blanche 3. Craie blanche, friable, et craie à silex. . . 91,50
Craie tuffeaa 4. AUeniances de craies grises , argileuses ,
dures et siliceuses 140,74
Grès Tert taptfriear. . 8. Craie siliceuse très dure, à grains Terts. • . 0,90
Î6. Argile brune micacc'e. 1,50
7. Argile avec pyrites. . • i,i5
8. Argile avec grains de quarts et pyrites. • • i,70
Grès Tert inférieur. . 9. Grès très dar, à grains verts 8,31
Tcrnia de lraofition« 10. Calcaire gris, compacte, hrunètre, i textura
Ugèrement globulaire. f6,{6
346,86
Ce classement des coacbes traversées par la sonde sera justifié
par la coupe que nous allons donner de la falaise au sud de ce point ;
mais nous devons faire remarquer, auparavant, Textréme amincis-
sement du grès vert inférieur réduit ici à moins de 6 mètres, comparé
à la puissance que nous lui avons trouvée à Hyte, sur la côte oppo-
sée, où il atteint 124 mètres. Cette différence à une aussi faible
distance, et à laquelle ne participent point les groupes supé-
rieurs, semble prouver que , lors du dépôt du grès vert , les cal-
caires de transition étaient déjà redressés , comme le font voir les
affleurements indiqués sur le versant nord de Taxe de l'Artois, et
qu'ils formaient, dans cette direction, un haut fond dont l'influence
s'est aussi fait sentir plus tard, et cela bien avant le soulèvement et
la dénudation du bas Boulonnais. A peu de distance, vers l'Ë., le
sol devait être tout à fait émergé, si, comme nous l'avons dit, le
tourtia ne date que du commencement du groupe de la craie tuf-
feau.
La côte , de Calais au village de Sangatte , est bordée de sables
modernes et de dunes recouvrant le dépôt quaternaire (1). De San«
gatte au cap Blanc-Nez ou voit s'élever successivement, pour former
la falaise : 1* le poudingue diluvien de 8 mètres d'épaisseur, com-
posé des mêmes éléments que celui qui recouvre la craie entre
Douvres et Folkstone; 2"* une argile sableuse, jaunâtre, de 3 mètres,
enveloppant des fragments de craie; S"" un banc de sable vert jau-
nâtre déjà rapporté par W. Phillips (2) au plastic clay; 4» un cal-
caire marneux blanchâtre de ft mètres environ , peu solide , avec
(4) D'Archiac, Mém. ilela Soc, géoL de France^ vol. IH, p. 262.
4839.
(2) Transact, geol. Soc. of Lonciofî, 1"^ sér., vol. V. 1820.
ET CRAIE TOFFEAU. 201
quelques silex, et constituant la partie sapérienre de la craie tuf-
fean, la craie blanche à silex formant les collines situées à une cer-
taine distance en arrière de la côte; 5"* un calcaire grossièrement
schistolde, à feuillets courts et ondulés, avec des fragments d'une
trinte claire, réunis et cimentés par un calcaire marneux verdâtre,
et simulant grossièrement la structure scbisto-amygdaline du marbre
de Gampan ; cette assise de 3 à /i mètres d'épaisseur, remplie d'une
prod^eose quantité i^Inoceramus mytiloides, avec Galerites sub*
rohmduSt G. rottJarius^ et des Térébratules lisses, correspond
exactement à celle que nous avons signalée en face, à l'ouest des
biaises de Shakespeare, dans celles d'East-Bonrne, et aux environs
06 ]j0W6S«
En continuant à s'avancer vers le S. on trouve, succédant au
précèdent» un calcaire marneux, blanc grisâtre, sub-compacte, avec
des rognons de fer sulfuré , ï Ammonites rothomagensis , et des
fragments d'Ânancbytes. Vers le pied de la falaise la roche devient
d*nne teinte plus foncée, et présente des zones d'un gris sombre.
An cap Blanc-Nez, M. Rozet (1) assigne à ce massif crayeux une puis-
sance totale de 100 mètres. Les couches se relèvent au S. sous un
ai^e de 3 à 4<* et sont traversées par des fentes qui se coupent
obliquement, étant inclinées en sens inverse , mais faisant avec le
[dan des couches des angles assez constants (2).
Au delà du cap, tout ce système, qui représente la craie tuffeau
supérieure et moyenne {lower chalk et chalk mari d'Angleterre),
devient plus uniforme dans sa composition, et constitue un calcaire
marneux, blanchâtre, se délitant et se désagrégeant facilement.
Nous y avons trouvé les fossiles suivants :
Siplionia pistillum^ Gold., Galcritet globulus^ De^., var., Dis^
eoidea subuculus , Leske, Inoccramus mytiloides^ Mant., /. cunei^
formis^ d'Orb., Pecten Beaveri^ Sow. ? Tercbratula carnea^ id.,
r. Cuvieri [Rliynchonella id., d'Orb.), T.jaha, Sow. //i. Fitt.,
y. lima^ Defr., T,, nov. sp., Nautilus, indét.. Ammonites varions,
Sovr., A, Mantelli, id., A, rothomagensis , Defr., Scaphitesœqualis^
var. obliquas t Sow., Turrilites tuberculatus, var., Mant. Dents de
Lamna et de reptile saurien.
(<) Descript, géogn, du bassin clu bas Boulonnais ^ p. 44; in-8,
avec carte. 4828.
(2) D'Archiac, Mém. de la Soc, gcoL de France, vol. III, p. 264.
4839.
SOS CailK BLANCHE
De ee pmnt jusqu'au delà du hameau de Saint-Pot , à la hauteur
de WÛMQt» la craie précédente recoufre un banc sableui, d'un
vert foncé, avec des nodules endurcis, Terebratula DtUempleana »
d'Orb.t T, fpintdùsa^ Morr., et qui« malgré sa faible épaisseur
(1 mètre)» a dû être regardé par M. FItton comme représentant
le grès fort supérieur. Au-dessous Yiennent des marnes argileuses
efflorescentes» d'un gris foncé, remplies de pyrites blanches et de
fossiles, dont nous parlerons plus loin , et qui sont le prolongement
exact du gault de la côte opposée de Copi^Paini. Ain« les falaises
de Sangatte à Wissant , lorsqu'on tient compte des collines de craie
Uancbe qui sont h une certaine distance en arrière , nous offrent
la contre-partie de celles de Douvres à Folkstone, et, comme dans
ces dernières, le pbmgement de toot le système est an N.
On peut remarquer cependant que Tinclinaison est plus sensiUi
sur la côte d'Angleterre et concorde avec une plus grande épeisBemp
des étages. Ainsi au nord de fblkstone, la craie tuffeau s^élàvo k
une altitude de 17S mètres, sa puissance étant de 125 mètres, orilo
du grès vert supérieur de 10, celle du gault d'environ 33, ot, ooomie
à Saint-Pot, le grès vert inférieur est è peu près au niveau de la
mer,. Or, sur ce dernier point, la puissance totale du gauk, du grès
vert supérieur, de la craie tuffeau et delà craie blanche au moul
de Coupe (laquelle manque en face), n'est que de 163 mètres.
la craie blanche, dit M. Rozet (1), occupe le sol de tout le haut
Boulonnais; elle forme une ceinture autour du bas Boulonnais, dans
riniérieur duquel on en troufe çà et là quelques lambeaux. Par-»
tout la craie marneuse lui succède, et ces deux étages ont à peu
près 60 mètres dY'paisseur chacun. Sur plusieurs points du pour*
tour du bassin , la craie blanche atteint des altitudes de 200 et 210
mètres, et les plateaux sont sillonnés par des vallées assez profondes
et à pentes rapides. Le grès vert supérieur se montre aussi à Desvres
et à Samer, au pied de l'escarpement méridional du bas Boulonnais.
Enfin, la craie blanche forme le substratum de tous les dépôts t^^-
tiaires inférieurs et quaternaires du département du Pas-de-Calais^
et se trouve à découvert sur les flancs de la plupart des vallées.
Les sondages dont nous avons reproduit les coupes {antè^ p. 162)
indiquent sa composition et sa puissance de même que celles de la
craie inffeau, sur tout le versant nord de l'axe de l'Artois.
(i) Loc. cii.j p. 44.
8T ClAII TUrFIAU. 20S
H. RiTio (1) a poblié quelques obsenratioQS sur la craie des dé- Mptrumcni
paitemeots do Pas-de-Calais, de la Seine-Inférieure et de la Somme, Somme.
et U. Boteuz (2) a décrit plus particulièrement celle de ce dernier
département qu'elle occupe seule tout entier. Les silex en rognons
dissémifléi ou en liis irréguliers sont fréquents; ils paraissent
même affecter à Montdidier une disposition oblique ou verticale. Au
Rsie » Paoteor ne semble pas avoir assigné d'une manière bien
précise h position des silex dans la masse crayeuse, ni déterminé
kir extension géographique , comme cela a pu être fait dans le
dCpanemeot de l'Aisne, contigu à celui-ci. On remarque dans la
craie Minche, la seule qui soit à découvert, des masses snbor-
doDiiées de calcaire dur, jaune ou gris, et vers sa partie supérieure
nne craie dore, siliceuse, brécholde, particulièrement développée k
Neoilly-rHôpitaL
. La sorfiice crayeuse, profondément ravinée avant et après les
dépftis tertiaires, offre aujourd'hui des points dont les altitudes
diÔèrent de 190 mètres. Les sondages artésiens, assez nombreux,
ImC eonnaltre les inflexions souterraines des nappes aquifères. Dana
le poHs de Booquemalson , près DouUens, et par conséquent un
pan ao sud de l'axe de l'Artois, on aurait atteint le tourtia k 70
aiètres aeolemrat de profondeur ; mais la légende fort obscure ,
jobite au rapport sur ce travail qui remonte k l'année 1785, mérite
peo de confiance ao point de vue géologique, et les 57 mètres, tra*
vcnés ao-dessoos, feraient croire qu'on y a rencontré le gaolt. Ce
qie noQs avons dit (an/é, p. 185) du forage de Hem, diffère un
pen de ce qui précède , et l'on a vu les résultats de celui de La-
cheox poussé jusqu'à 172",17, et dans lequel la craie et les marnes
de h craie tnffeau ont été traversées sur une épaisseur de 147»,6ft.
Ai*des80fis, divers calcaires semblaient annoncer la présence des
COBclies jurassiques. Près d'Abbeville, à Neuilly-l'Hôpital, la sonde,
descendue à 214*,30, s'est arrêtée dans une craie on peu bleuMre.
D'autres sondages indiquent l'existence d'un ni? eau d'eau jail-
Haaante, dont l'altitude varie entre 55 et 78 mètres; mais M. Buteux
■'a point constaté la position ni les caractères de la couche qui le
produit. Sur qoelqoes points , on second niveao se trouverait ao-
(4) Mém, sur la géplogie du bassin d* À miens ^ p. 20; in-8. Âbbe-
ville, 1836.
(%) Esquisse géologique du département de la Somme; ie«8.
Amiens, 1843. — 2* éd. Paris, 1849.
20k CEAIX BLAMGHB
dessus de celui-ci à 117 mètres environ d'altitude et on troisième
au-dessous à 19 mètres seulement. Les puits artésiens d'Abbeville,
qui ne descendent qu'à 18 mètres au-dessous du niveau de la mer,
sont soumis dans le régime de leurs eaux à l'influence des marées.
Les fossiles signalés dans la craie par l'auteur (p. 30) sont :
Beiemniies mucronatus, Schloth., B, quadratusj de Biainv., IncH
ceramus Owîeri^ Sow., /. Lamarckii^ '\d.,Spond)rlusspinosiiSf Desh.,
S. strlatus^ Gold., Ostrea vcsicularis, Lam., Tcrebratuia carnea,
Sow., T. Defrancii, Al. Brong., T, octoplicaiajSow,, T, ovata, id.,
T. plicatiiiSt id., T. semiglobosa, id., Jnanchytcs carinatay Defr.,
A. gibba, Lam., jé, hemispherica^ Broog., A, ovata, Lam., Jl. semi^
globuSf Lam., Spatangus compressas, Lam., «S. cor~anguinum , id.,
Galcrites atbogalerus^ Lam., G. pyramidaiis , Des Moui., Cidaris
pseudo-diadema, Lam., C saxa tilts, Park., C, variolaris, Brong.
Ces fossiles qui proviennent surtout des environs de Montdidier,
d'Amiens, d'Abbeville et de Saint-Yalery, prouvent que partout
c*est la craie blanche qui règne à la surface du département de la
Somme, et que si la craie tuffeau y aflOeure, ce n'est que sur peu
de points, et encore n*y est-elle pas su£Bsamment caractérisée.
Les puits naturels, fréquents dans la craie de ce pays, sont pour
la plupart postérieurs à la dénudation des roches tertiaires, car ils
sont rempUs de détritus diluviens. Quelques uns renferment fa
sable tertiaire mélangé de cailloux quaternaires, et d'autres des
sables verts et des argiles exclusivement tertiaires. La craie ac-
quiert parfois des qualités remarquables, comme pierre de con-
struction , et celle de Belleuse , par exemple , qui est dure , blanche
et à grain fin , a été employée pour la cathédrale d'Amiens,
i^piirument La formation crétacée occupe une grande partie du département
i*oû«. de l'Oise, mais, sans la disposition particulière des couches qui
forment ce que l'on appelle le pays de Bray, on n'y trouverait ,
comme dans celui de la Somme, que le groupe supérieur. Le pays
de Bray, dit M. Graves (1), est une région moniueuse , allongée du
S.-E. au N.-O. et limitée par deux bordures de craie. La ligne
anticlinale du haut Bray est parallèle à la bordure nord-est et plus
rapprochée de celle-ci que de la bordure sud-ouest. Elle n'en est qu'à
2 kilomètres dans la partie centrale, tandis que l'escarpement du
sud-ouest, au delà de la vallée, est à 8 kilomètres; d'où il résulte que
(4) Essai sur (a topographie gêognostiqtie du département de
VOise^ p. 85; in-S. Beauvais, 4 847.
ET CRAIE TUPFEAU. 205
ks concbea placées entre la craie et l'axe central sont plas dé?c-
loppte an sud-ouest qu'au nord-est de cet axe. Lorsqu'on marche
do centre vers les bordures de la craie , les formations et leurs
snbdimions se présentent dans leurs rapports naturels, entourant
l'axe comme autant d'anneaux concentriques.
Cette disposition, en faisant affleurer, non seulement les groupes
ioKriears, mais encore des couches plus basses du groupe wealdien
et les premiers étages jurassiques, a interrompu la continuité de la
nappe crayeuse qui s'étend sur toute celte partie de la France.
Entrevue dès 1813 par M. d'Omalius d'Halloy (1), elle avait été
netlemeot indiquée dans une coupe tfansverse de Gerbroy à Saint-
Germer, à l'ouest de Beauvais , faite par la Société géologique dans
la réunion de 1831 (2); M. Élie de Beaumont (3), deux ans aupara-
Tant, en avait parfaitement expliqué l'origine, et M. A. Passy (U) a
décrit en 1832 la partie de ce soulèvement comprise dans le
département de la Seine-Inférieure. Mais c'est surtout aux re-
cherches persévérantes de M. Graves que nous devons la connais-
sance la plus complète des caractères géologiques de ce pays. Eu
résumant et en coordonnant dans son Essai sur la topographie
géographique du département de l'Oise tout ce qu'il avait déjà
ins^ dans ses Précis statistiques^ ce savant a singulièrement fa-
cilité notre tftche.
La craie tuffeau de ce département (glauconie crayeuse oa craie crau tufiMM.
diloritée) n'y forme pas plus qu'au N. et au N.-O. une subdivision
nettement limitée (p. 105) et séparée de la craie blanche; aussi
passe-t-on graduellement de Tune à l'autre. Elle constitue l'assise la
plus basse de la masse de craie qui entoure le pays de Bray, règne
d'une manière continue au pied de la falaise méridionale et occupe
les tertres qui s'étendent vers le centre de la vallée. Les altitudes
de ces derniers sont moindres d'environ 60 mètres que celles de
la crête du grand escarpement , mais plus élevées cependant que les
(4 ) Mém . sur f étendue géographique du bassin de Paris, "^Jcad,
des sciences, 4 3 aoûH813. — Jfém, géologiques; in-8, p. 220.
Namur, 4828. — Jnn. des mines ^yoI. I. 4846.
(2) Bull., vol. II, p. 23, pi. 4 . 4 834 .
Recherches sur quelques unes des révolutions de la surface
du globe Lénn. des se. naC, p, 63, 4 829). — Manuel géologique
de M. T. de la Bêche, traduct. française, p. 643. 4833.
(4) Description géologique du département de la Seine^Infé'*
Heure; in-i. Rouen, 4832.
206 CRAIl BUMCHB
sableë iértugineut du groupé inférieur. La présence des grains teris
el des nomlnreuses coquilles de céplialopodes snflisent pour distin*
guer cet étage de la craie blanche et pour le bire regarder comme
exactement parallèle à la craie luffeau des &laises du bas Bouloonais
et de l'Angleterre. M. Graves y signale 118 espèces de fossiles, et
j^armi elles les plus caracléristiques de cet horizon. On y remarque
# Nautiles» entre antres les N. tlegan$f Sow.« et triangularii ^
llotttf. I 7 Amm(MiiteS| dont les A. falcahiê. Manu, Inoerienâii^
8ow., UanteUif îd», rothomagenris ^ Defr., wxriant^ Sow.; 2 Ha«
ttiites, le Seaphitis mqwdit^ Sow.; 2 BaculiteSt loi Twrilitei
coêtatuif Sow. et iub^reulatuê, Bosc, etc.
Cnit bUBcht. (P« il^O Lft craie blanche parait avoir été détruite dans rcspaee
qu'occupe aujourd'hui le paysdeBray,qui interrompt ainsi sa coiiti<»
auité vers le milieu de l'arrondissement de Beauvais. De Formmit
oA elle atteint 230 mètres d'altitude , elle s'abaisse dans prcMiue
toutes les directions, et k différence de niveau entre ce point tt
les environs de Saint-Martin-de-Longueau et d*Hoodancourt« où sa
surface découverte se trouve le plus bas, est d'environ 190 mètres*
Sa puissance moyenne n'est pas d'ailleurs bien connue, les foragas
qn'on y â €ntrepris, et dont un a été poussé jusqu'à 120 mètresi
ne l'ayant pas traversée complètement. Les puits ordinaires dsi
parties élevées du pays, qui ont aussi jusqu'à 120 meures de pro-»
fondeur, ne la dépassent pas. Les caractères de cette craie blanche,
comme ses silex et ses fossiles, sont ceux qu'elle présente partout
et sur lesquels par conséquent nous ne nous appesantirons pas.
(P. 133.) Mi Graves distingue de la précédente ime crcâe magné*
êienne^ sur le versant nord-ouest du plateau qui sépare la vallée de
l'Oise de celle de la Somme. Bile repose sur une craie nodoleuse
9t est recouverte par la craie blanche proprement dite , dont eUe
n'est qu'une modification locale. On l'observe surtout à la butte de
Bimont à l'ouest de Breteuil. Le calcaire est en rognons souvent
sphéroîdaux, à couches concentriques, à cassure lameUeuse, par-
fois cristalline, d'un gris brun passant au roux. Ces concrétions
affectent les formes variées des silex de la craie et des rognons des
sables tertiaires. Cpnmie ces derniers, avec lesquels ils ont été Gon«
fondus, ils sont enveloppés dans un sable argileux de 3 à 8 mètres
d'épaisseur. Plus rapprochés les uns des autres vers le bas, ils
forment des bancs continus. Dans le canton de Crèvecœur, près de
Domeliers, ces calcaires magnésiens sont surmontés par la craie
blanche.
BT cuii Ttimii;. S07
{P.tl6.) Li eraie noduUuu , toférieim iobsIï cette dnnière,
Mt d'un blanc grù on jiune. Sa teitnre est grusiftra, et Tod y
bVBve dinéminées àa parliei dures et compactes, de teinte an peu
le» ftmetet qni se fondent dans la plte eoTekippanle remplie de
ttefaei soirtiret d'oxyde de nunesDËse. Les pyriteset les fossilesy
Mot iart nrv, at l'on n'y Tok point les liu de silez si constants an*
itmÊk Les ragDona de cette nainre ; sont plos rares, jdua gros et
dJMiîlHrfs BUS ordre. La craie nodniease qoî ifllenre an nord de
!■ en» Uancbe m continne dans le versant da platean incliné vers
It -**Mn™»i M la craie bianche ne forme plus alors que des lambeaux
inléa agr les potnu colminants de la contrée. Cette disposition est
■Mribiiée i un soaièTement qui aurait déterminé la ligne de partage
an cmz de la Somme et de l'Oise , et dont k coteau de Slarigay,
oà 11 cnie nodolcnse se relève seosiblenient «n-desiDS de !• craie
bhncbe qai porte la fille de Compiégne, offre nn exemple déjk cité
^ M. Éiie de BeanmonL Ce point est la limite orientale Connue
dR calcaire oodoloiiz , que l'on peut snlnre sans Inttrraption k
ro.-IJ.-0., le long de la ligne de partage qoe nous Tenons d'io-
dqoer.
La crote coÊopaete ou mamtuie comprend des couches paissantes
■araeusee, blanches, tendres, placées sons la précédente, on sous
la cnie blanche ordinaire, lorsque les nodnles manqnenL 11 n'y a
pMde silex en bandes boriionlales ; les fossiles y sont très rares;
M teinte et son grain sont très uniformes. Elle fournit lea nnnm
aD|4oyéea dans l'agriculture et elle s'amincit de manière i être
(raaqna méconnaissable sur la limite nord dn Bray. &a snd de
celle rallée, on ne trouTS pins que la craie blanche avec an lits
denlflx.
Les finssilei sont les mémee dans lovte la bautenr de cet étage,
fins «boodants dans la craie blanche proprement dlie. Ils manquent
du» la craie m^nésienne, sont rares dans la craie noduleuse, se
BiontreBt k pnne dans la craie marneuse et redef lennent pins fré-
qntnts kxsqn'on se rapproche de la craie chloritée. H. Graves si-
pnrie dans la craie blanche des débris d'oiseaux, 18 espAcas de
pnBDDs, b, Bélemnites, 1 Aftyekut (1), 25 bivalTes, Ifl brachio-
padn, 3 Poiieip^, 9 Serpales, 44 échtoodermes, parmi leeqmli
Mil Anancfaytes, 7 MiemsTer, 9 Olléritet, S Cidail et
(!) Voyee Aie. d'Orbigny, Bull., ni. Xill, p. SSS. 1149.
208 CBAIE BLANCHE
il Cyphosoma » 2 Astéries , le Manupitet Milleri , Mant , et
Y Apiocrinites ellipttcuSf MîlL , enfin 60 espèces de bryozoaires
et de polypiers, dont le plus grand nombre auraient leurs analogues
dans la craie' supérieure de Maestricht et dans celle de Rugen.
Cette liste de fossiles est la plus complète que l'on ait encore donnée
de la craie dans une portion aussi restreinte du bassin de la Seine ,
et, si on la compare avec la faune correspondante du sud de T An-
gleterre, on remarquera que toutes les espèces de poissons sont
identiques des deux côtés du détroit, que, d'une part comme de
l'autre, il y a absence complète d'Ammonites, que les espèces de
gastéropodes, de bivalves et de Serpules sont presque toutes com-
munes, que les radiaires, presque tous identiques aussi, sont en
même nombre, quoique les Anancbytes paraissent être plus variées
de ce côté du détroit et qu'il en soit à peu près de même des po-
lypiers,
cinire (P* 166.) Sous le uom de calcaire de Laversine^ l'auteur décrit
pboiuhiqM ^^g^j ^j^ lambeau calcaire déjà étudié par plusieurs personnes (1) et
UTeniDt. qyi ^1 p|g^ gQ|,3 i*ancienne église de Saint-Germain-Laversine«
deux lieues à l'est de Beauvais. Il forme un escarpement de 10 à 12
mètres de hauteur, et de 100 mètres au plus de long sur 10 de large.
U repose sur la craie à laquelle il est en même temps adossé, et à la
jonction des deux roches se voit une veine de marne. La stratifica-
tion n'est pas bien distincte, mais il n'y a pas non plus d'inclinaison
sensible comme on l'avait cru. Ce dépôt est discontinu par rapport
à la craie, mais sans discordance de stratification proprement dite.
Vers le haut , la roche est un calcaire plus ou moins jaunâtre »
friable, celluleux, composée presque entièrement de fossiles brisés,
de moules et d'empreintes de coquilles et de polypiers. On y trouve
quelques silex cornés grisâtres, se fondant dans la masse , puis des
nids et des veinules de marne argileuse compacte. Vers le bas, la
roche est plus dure et plus solide.
Pendant longtemps ce lambeau isolé de toutes parts et sans ana-
logue aux environs fut un sujet de doute et de discussion. Sa posi-
tion, sa différence si tranchée d'avec la craie sous-jacente, son
aspect particulier, la ressemblance de ses fossiles avec un certain
nombre d'espèces tertiaires, avaient pu le faire rapporter à la forma-
tion tertiaire inférieure, quoique dans tout le bassin celle-ci com-
(4) Réunion de la Socicte géologique en 4 831 [BulL^ vol. II,
p. U, 1831). — D'Archiac, /?#///., vol. X, p. 471. 1839.
BT CEiUE TDFFBAU. 209
nençSt pir des sables ou des argiles. D'un autre côté les caractères
de la roche avaient une grande analogie avec ceux de la craie su-
pCrieare de Maestrîcht et avec le calcaire h Bacolites du Cotentln.
Mais M. Graves a levé toute incertitude par la série des espèces
qD*il t recueillies et qui ont été déterminées. Sur plus de 60 de ces
feanles, 51 ont été rapportés à des espèces déjà connues , dont 23,
priDcIpalefnent des polypiers , se retrouveraient dans la craie de
Haestricht, 3 ou & dans celle des environs de Yalognes, 12 dans
le groupe de la craie tuffeau , quelques uns dans la craie blanche
etdaos la craie supérieure de Scanie, entre autres le Cidaris Forch-
hammeri^ Des. Les Bélemnites, comme les céphalopodes à cloisons
ponillées, y manquent complètement. Il est remarquable qu'on y
ait trouvé si peu d'espèces de la craie blanche, avec laquelle ce
lambeau est en contact , tandis qu'il y en a un assez grand nombre
qui sont identiques avec celles de pays fort éloignés et avec celles
de la craie tufleau. Ces résultats paléontologiques diOèrent d'ailleurs
presque complètement de ceux que nous verrons déduits de l'en-
semble de la faune du calcaire pisolithique du bassm de la Seine,
calcaire dont le lambeau de Laversine doit être néanmoins considéré
comme faisant partie.
« La craie que l'on reconnaît dans toutes les vallées du département OrpaHement
• de la Seine-Inférieure, et chaque fois que l'on perce le sol super- s«ia«.iarérie«r
» ficiel, paraît avoir une (épaisseur moyenne de 100 mèlres, dit
» M. A. Passy (1). Elle est disposée par assises horizontales ou peu
• inclinées. Sa partie supérieure est la craie blanche, remarquable
• par des couches nombreuses de silex pyromaques. Ensuite elle
» devient plus dure ; les silex sont plus espacés et semblent dissé-
» minés dans toute la masse, sans régularité. La craie marneuse
» qui lui succède est plus dure encore. Enfin , la craie à grains
» verts s'appuie sur des sables mêlés d'une très grande quantité de
» grains verts et d'où les particules calcaires disparaissent presque
• entièrement. •
(P. 158.) La craie blanche, avec ses caractères ordinaires et ses Cmu kUacb
ailex en lits minces ou en rognons, renferme des Bélenmites et des
Ananchytes, mais point d'Ammonites, ni d'autres coquilles de cé-
phalopodes à cloisons persillées. A Saint-Etienne du Rouvray, et
près d'Orival, est une variété de craie dure, jaunâtre, à grain fin
(4) Description géologique du département de la Seinc^InJc'-
rieure, p. 39; in-4, avec atlas et carte. Rouen, 4832.
IT. ik
i
210 CRAIE BLANCflE
et susceptible de recevoir le poli; les bancs en sont d'aiHears
d'une texture très variable , et elle paraît renfermer une certaine
quantité d'alumine et de silice. Ses silex sont d'un gris fauve*
Cette craie» que recouvre la forêt de Rouvray, se montre des deux
côtés du promontoire qu'entoure la Seine près de Rouen, depuis
Orival jusqu'au Grand-Couronne. Dans les carrières de Saint-
Etienne, les huit ou dix bancs de craie dure, jaune, compacte et
subcristaliine, reposent sur h craie blanche compacte.
A partir de Rouen , les couches se relèvent à l'O. vers Dudair.
Dans la falaise de Dieppe à Tréport , un banc de craie dore forme
une corniche saillante , et la môme roche se montre à Elbeuf , à
Gouy, près de Rolleboise et de Bonnières. A peu près au même
niveau on observe, sur plusieurs points, une craie tendre, marquée
par des lignes concentriques ou irrégulîères jaunes. M. Passy décric
sur la cête près de Sainte^Marguerite, à l'ouest de Dieppe, et sur^
montant la craie blanche, trois bancs de craie jannâure avec det
fragments de silex, et qui rapiiellent les caractères de ta craie su-
périeure de Maestrlcht. Tout en adoptant ce rapprochement , nous
avons fiit remarquer (i) la liaison de ces kincs jaunâtres avec la
craie blanche sous-jacente et la teinte des silex qui sont blonds» et
non gris comme à Maestricht et à Cyply, ou noirs , comme dans la
craie blanche placée dessous. Ce sont ces mêmes silex qui ont fourni
les cailloux du poudingue tertiaire qui sous le phare d'Ailly est au
contact delà craie (2).
Sous la craie subcristalline est une craie plus dure et plus com -
pacte que la craie blanche de la partie supérieure; elle constitue
des ban<» de 1 à 2 mètres d'épaisseur, séparés |)ar des plaques de
silex. Les lits de silex en rognons ne sont pas toujours horizontaux;
on en observe qui sont obliques et traversent plusieurs couches
successives. La craie blanche compacte a une épaisseur considérable
près de Rouen ; elle est recouverte par la craie blanche avec des
silex, et repose sur une craie sans silex passant à la craie marneuse
qui la sépare de la craie à grains verts. Toutes les carrières exploi-
tées sur le bord de la Seine, et en particulier celles de Caumont
(Eure), sont ouvertes dans celte assise.
Crai0 taffeau. La craie marneuse^ peu distincte de la craie grise et de la craie
blanche compacte qui la surmontent, passe vers le bas à la craie
i\) D'Archiac, 1
(2) irf.,rà., p. 4
BulL,yo\, X, p. 474. 4 839.
73.
BT GRiUE TDFFEàD. 211
cUoritée. £lle esl micacée et ne renferme pas de grains verts. Les
Ùln. tODt rares ou prennent l'aspect de clierts , et il y a aussi des
nodules à couches concentriques, plus compactes, presque entière-
ment composés de silice et d*alumine. On y trouve du fer sulfuré en
rognons, et la roche est couverte de dendrites de manganèse. Les
fainleB, suivant l'auteur, seraient à la fois ceux de la craie blanche
etoeuK de la craie glauconieuse. Elle occupe, autour de Rouen, la
ptrtie moyenne de la côte Sainte-Catherine, des rochers de Saint-
Adrien et de Tourville. On Tobserve de Caudebec à Sandouvillc et
des deux côtés des escarpement! intérieurs du pays de Bray, de
NenCDbâtel à Beauvais, etc.
La craie glauconieuse ou chloritée constitue une série de bancs
durs ou tendres, contenant des liis de silex et de nodules cornés.
On j rencontre, surtout vers le bas, des bancs subordonnés d*argile
ou de marne micacée. Le sable vert qui vient <Misuite contient aussi
dci bancs subordonnés de marne et degrés calcaire lustré. La craie
glanoonieuse et micacée renferme des rognons de phosphate de fer»
de phosphate de chaux, semblables à ceux que nous avons vus oc-
cuper la même po.sition en Angleterre, et du fer sulfuré. Quelques
ooucbes remplies de fossiles sont aussi remarquables par une grande
quantité de polypiers silicifiés. Les silex pyromaques y forment des
Ûls quelquefois très rapprochés ou se trouvent disséminés dans la
(P. 178 et pi. 8, f. 2.) M. Passy donne la coupe suivante de la col-
Sainte-Catherine près de Rouen :
1. DcpAt superficiel 1U
Groupa i i. C'.taie bluncb« i tiloi. tiO
de U < S. Buiidefi de tilu& altemunt uvcc des buncs de cruie
Craie blaoche. ( {Mtcraster cor^nnguinum) 10
i4. Cruie SitiiS ii les, u>eL- des veine» gi'ikoi. . SS
8. Cfaie giise nidnieuite S
6. Lil de Scapliilcs. Turrilites, ▲nnnoBites, eic 0,^
7. Cruie subleuse, i ^Ti>in» verts, silex coruën et silex
lijromaques ca lilii très ruppiocbës veis le bas. . . SO
S. Cruie gluiicunieiise dure ( grès vert supérieur ?;. . . 15
OmmII. «'•.•• 9. Alarnes bleues à Su:iit-Paal.
Total. . . 145
Dans cet escarpement, les craies blanche, grise, marneuse, sa-
bleuse et glauconieuse sont superposées, rans présenter aucune in-
terruption dans la stratification. Le lit n^ i» mous a offert les fossiles
suivants :
piadema Roissyi^ Des., Galet i tes castanea^ Ag., Holeister stib"
gfoboêiUt A§^,^ Tenus rot/iomagcfisis, d'Orb., Tàetis major, Sow.,
212 CRAIE BLANCHE
Jrca Mnlllcann, d'Orb., A, Pnssynna^ id., Tri'goniu scabr/t, Lam.,
T.xjjî/iffsri, Park., MytilussimpUx^ Pass., Cltama tretacea^ d'Orb ,
Pccten axpvr^ Lam., Pcctan nrbivuhms , Sow., Ostrca carinata^
Lam., Exagéra voluiuba^ Gold., Tercbratula sabunduta ^ Sow.,
T, spinulosa eimguiosa^ Morr., T, cartwa, Sow., T. Cttvirri [Rhyn^
cholitca id., d'Orb.), Avcllana cassis^ xà,^ Pleura tom aria MaiUcana^
id., NaiUllus Arc/tiaciariuSf id.. iV. eif'ga/is,Sovr., iV. Largillicrtia-
/inSf d'Orb., N, triangularis^ Montf., Ammonites Manteiii^SoYt.t
A. roihomagcnsis^ Defr., A, varions ^ Sow., Hamites armatus^ Sow,,
H. simplexj d'Orb. , H,, indét.^ BacuUtes obtiquatiis, Sow., Turri'-
a tes costatits, Lam., Piychodus dccurrens^ Ag.
A Orcber, la craie glauconicuse compacte recouvre les sables verts
qui renferment dans le bas des bancs de grès subordonnés. A Lille-
bonne, la craie marneuse est au-dessus de la colline où se trouvent
les carrières de grès, et la craie glauconieuse se relève brusque-
ment en cet endroit. Au-dessous un sable verdâtre alterne, sur une
épaisseur de 1 1 mètres, avec des grès lustrés à grains verts, et à
Bolbcc, la craie précédente, relevée comme à Lillebonne, renferme
aussi les fossiles caractéristiques de cet étage. Dans le pays de firay,
les mêmes assises régnent au pied des grands escarpements et dans
toutes les collines détachées en avant de la falaise du sud-ouest. A
Fécamp , la craie marneuse se montre è gauche du port, la craie
glauconieuse à droite, et un relèvement des bancs sableux, sem-
blable à ceux dont nous venons de parler, existe au-dessus de la
vi!!e.
Diaprés M. £ug. Robert (1), les falaises de Saint-Yalery en
Caux apparlicndraicnt à la craie tuITeau. La craie glauconieuse se
montre encore sous la craie marneuse au capd*Antifer, et s^avance
jusqu'au delà du château d*Orchcr, sur le bord de la Seine.
La coupe du cap la Hève, à l'ouest du Havre, où Ton voit
affleurer au pied de la falaise, sur une hauteur de 15 mètres, des
marnes et des calcaires de l'étage jurassique de Kimmeridge,
montre d'une part , le relèvement de tout le système crétacé du
centre du bassin de la Seine, vers la côte actuelle de la Alanche,
cl , de Tautro, l'amincissement et l'oblitération des groupes infé-
rieurs dans cette même direction. Si la dislocation qui a relevé les
couches crétacées des collines de Rouen a occasionné, comme nous
le dirons plus loin, les anomalies observées dans les forages du fau-
bourg Saint-Sevcr, l'inflexion à 1*0., vers Duclair, le relèvement
(I) Notice géologique sur Suint^Falety en Caux. Fécamp, 4843.
ET CHAIE TUFFEAU. 213
au dell jusqu'au cap la Hèvc et l'inclinaison ensuite au N.-£. de
tons les strates secondaires, rendraient parfaitement compte du non-
saccès des soudages du Havre, d'Ivetot, etc., puisque le plongcmcnt
esl i l'E. et au N.-E., vers l'intérieur du continent. Nous rcvieu-
drons d'ailleurs, à la fin de la section suivante et du chapitre VI, sur
ks considérations générales qui se rattachent à ce sujet, nous bor-
nant ici à quelques détails sur les grands escarpements qui forment
kê /alaises du cap.
La coupe de la falaise au-dessous des phares, donnée par iM. Passy
(p. 177 et pi. 3, fig. 2), indique, de haut en bas, jusqu'au niveau
de h mer :
Metrrt.
TMTtio» qasiernaire ( 1. Sable fin. . . , 3
•t tertiaire. | 9, Silex pyromaquet jaonat 10
/ 5. Cl aie jaune, & point» verts, un blocs et fiiable. 15
/ 4. Craie gUiiconieutr, avec silex cornés et pyroma-
I qiies, en baiiiies borixonialet et rappioche'es. SO
' B. Cl aie gLucotiiciiie avec nodules siliceux et
Riaucoiiieux 7
6. Craie iluie, gluncunieuse 1/>
7. Argile brune, lairacèe, avec fossiles. ..... 1,5
8. Cl aie glaiironieusi*, miciicér, «Jure, en masses
FOTViftUon rrtflacëe. .{ discontinuer ....• 1,5
0. Blarne dure, glaiiconieuse, arec gyp-^* rt fer
■iilforr 3,5
10. Gluuconie sableuse t.!
»
11. Marne grise, gtauconieiise, et grès 1.5
11. Glauconte sableuse très vertr. 1
î\ Sables ferrugineux è gros grains 4.5
• 14. Marnes noires è grains rerts 3
\l8. Sable et poudingue ferrugineux 4,5
r.toft d« &immeridge, 16. Calcaires marneux è Exogyra virguta, marnes j J
et grès alternant 15
Total. . . 93
Une autre coupe, prise au delà des phares, présente sur une hau-
teur de 11& mètres :
Mètres.
1. Sol snperficifl et d<fpôt d^argile rouge, sable et silex (lerliaire ?),
1. Craio glauconieuse, blaocbe. avec de nombreux lits de silex.
5. Craie glaiicooieuie grise • S
4. Sable très verl avec grains de quarts 3
6. Sable brun avec de petits galets de quarts 5
6. Snblo gltuconieux avec quelques grains de quarts 3
7. Sable qnaitseux blauc è grains verts 8
5. Sable quartxenx avec points noirs, veines ferrugineuses et lignites. . 15
9. Calcaires marneux, è Exogyra virguia^ plongeant i l'K. au nircan
de la mer.
Dans la première coupe la craie blanche manque ; la craie tuffeau
y présente de nombreuses modifications, et nous y comprenons les
assises 3 à 11. La seconde coupe, quoique plus haute cl s*éicudant
aussi dudéj)ôt tertiaire aux couches jurassiques, est moins satisfai-
faute et se raccorde même difficilement avec la précédente* Len
(• nTfiidMnnent aux naméros il et 12 ,
asis «a coupe du cap d*Anlîfer au cap
^.^>«a«^ t cnie glauconîcuse une assise de sable
^ 'ju rfi très foncé vers le bas et de 12 à 15 mètres
^ .:«.^ '^nii^ arçiloux de l^jOG à 1",90 séparés par an
. .^ jv'tA. ^4 reposant sur un sable micacé de 6 à 7 mètres
.^ . .■» JB«tt» représenteraient, pour l'auteur, la craie
- ,,4iiît, le grès vert inférieur et les sables d'Hastings.
. ^ .w*. ioti^ l'obsites caractéristiques de ces derniers groupes s'ex-
. .a1 , tu: leur extrême amincissement sur ce point.
\«u»w .e» Vutfs et coupes du cap la Hève qu'il a publiées en 18&6,
^owia a égateuieot mis en regard le profil de la falaise sous les
.4. 1^4 avM ceiiii qu'il a pris au delà. On y retrouve à peu près les
LJettriiceft signalées par M. Passy, et autant que le permettent les
iiiui^«»ueuls fréquents que les éboulements produisent dans Faspect
:c cet^ escarpements. Ainsi , on y remarque également que les
>ii>fte« ferrugineux, regardés comme pouvant représenter ceux
klUatttiugs, sont plus épais au delà des phares, et qu'ils y sont
Nuruioulés de même par un gravier grossier et un poudingue
^cnuginrux. Âu-^essus viennent dans les deux profils des marnes
bleues > noires, pyriteuses, avec des lits de silex calcédonienx
(»"" 1& de la 1** coupe de M. Passy). La glauconie très verte
!«>«Hr les phares serait aussi plus é|)aisso au delà ; une glauconie
brune lui succède dans les deux coupes , et elle est surmontée par
la craie plus ou moins glauconiense avec silex, en bandes, en lits
ou en n)gnons.
La distribution des fossiles est assez obscure dans la colline de
Sainte-Catherine, au-dessus du lit de Turrilites, Uamites, Sca-
phites. Ammonites, etc. >l. Passy ne l'a point indiquée dans les
couches des enTirous du Havre ; mais Lesuour partageant en irob
assises la craie tuffeau du cap la Hève, depuis le poudingue tertiaire
jusques et y compris la couche de £;lauconie vert foncé, signale dans
la plus basse (£} les fossiles suivants, dont il donne en même
temps les figures :
Alcyon lobatum , Les., fsocttrdfn castanea . id.. Lima Hoperi^
Sow.. Pecten asprr, Lam.. Sp*jntfyltt.y siriatus. Gold.. Ostre*i irr*
(I) Proceed. geoi. Soc. of London. vol. Il, p. 546.
ItT CRàH toffbau. 215
ra£ff« Lam., Pleurotomaria Archiaci, Les., P. pseudo'perspectipa^
Sow., Rostellaria Parkinsoni^ Sow., Nautilus Dionjrsius, Les., jém-
monites Maneeilt\ Sow., ySiV. nan'ntiarisj Mant. Dans Vassise au-de8-
fa8(F}ce sont des spongiaires : Cidaris vanolans, Brong., Micrastcr
cor-anguinum^ Ag. , Serpula concnva, Arca acuta, Inoceramus stria~
tus, Trigonia spinosn^ VarV.fPccteri quinquecnstatiis^ Sow., Exogyra
striatOt Les., Terebratuln lyra^ Defr. , Nautilus tri an gulari s, Montf.,
Jmmonites lewesiensiSy Sow., Turriiites titberculatus^ Bosc. Bnfin,
dans rassise supérieure (G], ce sont : une Pentacrine, Ammonites
rot/iomagcnsiSf Defr., A. Mantclli ^So^.t Turriiites costatus^L^m.,
T. undulatus j Sow., Scaphites œqualis, id., H ami tes funatus,
Brong.
L'assise supérieure du cap la Uèse semblerait donc correspondre
an niveau du lit de céphalopodes de la colline de Sainte-Catherine,
et les deux assises inférieures représenteraient ce que Ton voit dans
cette même colline entre ce lit et le gauli, qui vient affleurer au-dessus
du niveau de la Seine.
Le gault , dans les coupes de Lesueur , serait représenté par sa
quatrième assise (D) où il cite les Ammonites inflatus^ Sow., splen^
éensp id. , Turriiites spinosus , Les. , Mya plicaia^ Sow. , Pecten
laminositSf Mant. £st-ce de cette assise que proviendrait aussi le
Belemnites minimvs cité par i\]. Passy, dans une marne glauco-
nieuse, qui semble être le n<> 11 de sa coupe, et par conséquent bien
aa-dessus de la quatrif^me assise de Lesueur? C'est ce sur quoi nous
reviendrons dans la seconde section de ce chapitre.
Outre les ei^pèces fossiles (jue nous venons de citer et dont plu-
sieurs nous paraissent douteuses, ou sont connues sous d'autres
Doma, nous mentionnerons les suivantes que nous avons trouvées
dans rassise E.
Siphonia pistillum, Gold., Pcntacrinites sublœpigatus, d'Orb.,
Jsterias (indét.), Echinopsis latiporOy A g.? Discoîdea subuculus^
Leske, Caratomus rostratuSj Ag., Holaster suborbicufaris , Ag.,
Hemiaster bufo^ Ag.. Micraster acutus^ Ag., Pecten^ nov. sp. voi-
sin du P. cometa {Janira id., d'Orb.), Ostrea carinata^ Lam.,
O. Rauliniana , d'Orb. [Exof^yra)^ Exagéra recurpata, Sow. an
£. colnmba^ ?ar. minima ^Gold.^ Terebratula dilatata^So^ . in Fitt.,
T,nuciformiSj Sow.? T.gallina^l^nng.f T.plicatilis^ Sow., T, spi-
nuiosa, Morr., T. lima, Defr., T. Tchi/iatc/ieffi, d'Arch.
Si, remontant actuellement vers le N. , nous y reprenons l'examen
des deux groupes supérieurs de la formation pour les suivre après
sans interruption à TE. , au S. et è l'C, nous trouverons d'abord celui
316 CRÀiE OUNCHE
de ia craie toffeau avec des caractères assez semblables h ceu& que
nous ayons observés dans la Flandre et dans le Hainaut, puis la craie
blancbe qui n*est que le prolongement de celle des départements de
Touest. Elle y est de môme recouverte ça et 15 par des lambeaux de
ss(|)les tertiaires inférieurs , et elle disparaît au S. sous les dé|)ôts
plus continus de c^tte même époque.
D^rtemeBt Dans le département de l'Aisne , la craie blanche comprend deux
TÀUne. assises distinctes : Tune supérieure sans silex, renfermant comme
bancs ou amas subordonnés une craie jaune magnésienne et une
craie grise; l'autre inférieure, plus marneuse, caractérisée par la
présence des silex. La craie tuiïeau ne comprend que des marnes
plus ou moins argileuses ou sableuses (1).
Cr«i6 La craie blanche sans silex, qui occupe la moitié nord de l'ar-
**"' '* *'* rondissement de Laon et nne grande partie de ceux de Sainte
Quentin et de Vervins , y présente des caractères très uniformes.
Elle est ordinairement d'un blanc mat , è cassure terreuse et inégale,
quelquefois droite, ou bien largement conchoîde, lorsque la roche
acquiert une certaine dureté ; elle est à grain très fin , et sa texture
parfaitement homogène. La structure, brécholde vers le haut, offire
souvent dans le reste de la masse des fissures obliques qui , se cou-
pant sous divers angles, la divisent en polyèdres irrégaliers. D'autres
fois ces fissures, verticales et parallèles entre elles, partagent la craie
en tranches de 0<",70 à J mètre d'épaisseur. Dans les carrières, les
plans verticaux de ces murailles naturelles sont parfaitement dressés,
et Ton n'aperçoit plus alors de traces de la stratification. On conçoit
que l'absence complète de silex, l'homogénéité parfaite de la roche,
et la continuité de la masse sans plans de joints, étaient des condi-
tions nécessaires pour que cette structure pût se produire par suite
sans doute de quelque phénomène de retrait.
Les substances disséminées çà et là dans la craie sont la chaux
carbonatée inverse, tapissant quelques cavités, de l'oxyde de man-
ganèse, en parties extrêmement ténues, et des pyrites blanches, en
petites masses plus ou moins globuleuses et irrégulières, ou en ro-
gnons de grosseur variable.
Dans les carrières de la Malmaison, au sud- est de Sissonne, où
la structure dont nous venons de parler est bien prononcée , les
(1) D'Archiac, Description géolitgif/ue du département de l'Aisne
[Me m. de In Soc. géoL de France^ vol. V, p. 3^5, carte et pi. 84,
f. ^,4^43).
ET CRAIE TUFFEAU. 217
Imdci iDférieun deviennent marneux , d*une teinte grise, et leur
texture est plos terreuse. On y remarque une grande quantité de
pirtics compactes plus dures, à grain plus fin et plus serré, de
formes variées et de grandeurs inégales , désignées par les ouvriers
■ soos le nom de durillons ou œils de-perdrix. Elles se lient intime-
ment à la pâte enveloppante, et sont dépourvues de points noirs
d'oiyde de tnanganèse tj^ès répandus dans celle-ci. Cette modifica •
tiod locale de la roche est semblable à ce que nous avons vu désigné
dans le département de TOise sous le nom de craie nodideiise. La
coIKoe tertiaire de Laon est presque complètement entourée d*unu
ceintw*e de craie, et à son pied nord le forage de la Neuville, poussé
jusqu'à la profondeur de 30^ métrés , n'a point atteint sa limite
inférieure. Près de Loizy et de Besny, quelques veines de craie
janoSitre y sont subordonnées.
Si l'on remonte la vallée de la Serre , depuis la Fèrc jusqu'à la
limite du département des Ardennes, on trouve d'abord la craie sans
silex» recouverte par la giauconie inférieure du petit plateau de
Damiy. Nous y avons recueilli le Coscinopora infundibidiformis^
YAnanckytes ovata , Vlnoceramus Cuvieri et le Belemnites mucro-
mttus. De ce point jusqu'au delà de Grécy, la roche forme un es-
. earpement rapide et continu que suit la rive gauche de la Serre,
tandis que sur la rive droite elle se relève en |)ente douce pour
former au nord ces surfaces mollement ondulées, partout si caracté-
ristiques do sol crayeux. La craie dure grise et marneuse s'observe
dans les carrières de la Ferté-Chévresis, et la craie blanche de celles
de Montigny nous a présenté des fragments de Peignes, de Spon-
dyles, d'Inocérames, de Térébratules et d'échinodermes. A Pouilly,
la pierre est remplie des nodules endurcis précédents.
Jusqu'au delà de Montcornet, la craie blanche continue à occu-
per la surface des plateaux , la craie à silex commençant à afDeurer
sur les pentes des vallées et les glaises bleues vers le fond. Au nord
de Montcornet, la craie à silex est recouverte par la craie grise que
caractérise sa teinte et ses nodules compactes [durillons)^ et qui se
voit sous la craie sans silex dans la plupart des exploitations du pla-
teau du Gros Dizy, accompagnée d'un calcaire un peu jaunâtre,
également taché de petits points noirs d'oxyde de manganèse.
La diCBculté de tracer d'une manière rigoureuse la limite super-
ficielle de la craie à silex et de celle qui n'en contient pas, à causo
de la ressemblance minéraiogiquc des roches, de leur peu de soli-
dité, de l^absence de phins de stratification bien définis et des faibles
StS CRA» BLANCHE
ondalations du sol, presque toujours recouvert d'alluvîon ancienne
plus ou moins épaisse, doit faire regarder la ligne oblique et si-
nueuse que nous avons tracée sur la carte comme une sorte de
moyenne, des deux côtés de laquelle on marche encore çà et là ,
suivant les ondulations de la surface, tantôt sur la craie à silex ,
tantôt sur celle qui en est dépourvue. Cette limite ne paraît pas
avoir été remarquée dans les départements voisins où il n*est ce-
pendant pas douteux qu'elle existe.
La craie blanche forme des escarpements considérables sur les
bords de l'Oise. En face d*Origny-Saintc-Bénoite elle est à décou-
vert sur une épaisseur de 56 mètres, et elle se prolonge ainsi jusque
près de la Fère. Le canal Grozat est aussi creusé dans cette grande
assise. Près du pont qui le traverse, entre Rue-d'£Iva et Ollezy, on
observe un renflement du sol composé de craie jaune, sur une
hauteur de 5 mètres. La roche a une structure bréchoîde, caver-
neuse par places , et sa texture terreuse et pulvérulente passe sou-
vent au compacte. Sa teinte varie du jaune clair au jaune brun, et
dans ce dernier cas la cassure devient esqniUeuse, quelquefois
sub-lamellaire ou d'un éclat dolomitique. H n'y a ni fossiles ni silex,
mais on rencontre çà et là des infiltrations géodiques de quartz lai-
teux avec des cristaux de quartz hyalin et de chaux carbonatée.
Sous le bois de Saint-Simon, le long dn canal, on peut y remarquer
quelques silex bruns. L'épaisseur, d'ailleurs, très variable de cette
craie, qui renferme 0,05 de magnésie, est ^'environ 6 mètres. On
peut encore l'observer entre Pont-Tugny et Artemps où elle est
moins colorée, ainsi que près de llam, au nord et au sud au sortir
de la ville. Cette roche paraît être une modification locale de la craie
blanche , due à quelque circonstance particulière.
L'épaisseur de la craie sans silex est très faible vers ses limites
nord et est; mais elle augmente rapidement au sud, où elle est
connue sur une hauteur de 70 à 80 mètres.
craia ( P- 325. ) La craie blanche avec silex vient affleurer sous la
liiez. précédente, suivant une ligne flexueuse dirigée de FraiUicourt
(Ardennes) à Ronzoy (Somme). £ile est d'un blanc grisâtre, con-
tient une certaine quantité de silice pulvérulente et de matière ar-
gileuse. £lle est tendre et assez douce au toucher. Elle ne pré-
sente point en général de stratification bien prononcée, et con-
stitue une masse dans laquelle des silex pyromaques noirs, mou-
chetés de blanc ou de gris, et affectant les formes les plus variées,
sont disséminés irrégulièrement.. Ces rognons sont entourés d'une
BT CBAIE TOTFSAU. 2f0
cODche de silice blaoche pulvérulente , et souvent la pâte siliceuse
t'est étendue et ramifioe dans la masse calcaire environnante qu'elle
a consolidée ; quelquefois, on trouve des silex au centre des pyrites
Usnches, et pins rarement nous avons observé, dans le silex même,
do fer sulfuré en cristaux cubiques, bien déterminés et modifiés sur
les angles.
Dans le canton de Rozoy-snr-Serre et dans l'arrondissement de
Yervîns, où les silex sont très abondants, la roche ne fournit point
de pierres de construction ; mais plus i Touest, aux environs du Ca-
telet où ils sont moins communs, les bancs calcaires sont assez ré-
guliers et penvent être exploités pour cet usage. Le canal souterrain
entre Bellicourt et le Catelet est entièrement percé dans cette assise,
de même que la rigole de TOise entre Bougincamp et Verly. £Ue
forme le sol des cantons de Bohain et de Wassigny au-dessous de la
glauconie tertiaire inférieure. Dans ceux de Guise, du Nouvion, de
la Capeile, de Yervins, de Sains et de Rozoy, elle n'est plus recou-
verle, à quelques exceptions près, que par l'alluvion ancienne.
Au N.-Ë. et à i'E. elle devient de plus en plus argileuse et sans
cohésion (le Nouvion, Papeleux, le Gravier-de-Chimay); ses silex
sont très gros, et l'épaisseur de tout le système diminue sur cette
limite de la formation, à l'approche des terrains plus anciens. A
Rocqoigny la craie forme la rive gauche de l'Helpe, et le calcaire dé-
vonien la rive droite.
Les divers étages crétacés se relèvent très sensiblement de l'O. à
TE. : ainsi, à partir de Macquigny, où la craie à silex est au niveau
de roise , on la voit s'élever successivement au-dessus des marnes
i Guise, à Marly, à Étréaupont et occuper le plateau à l'est de Ce
village où elle est à 140 mètres plus haut qu'à Macqnigny. Si l'on
descend au S.-E. , les marnes et le grès vert se relèvent également,
la craie à silex ne se montre plus que sur le sommet des plateaux on-
dulés du canton de Yervins, des parties sud et est de celui de la Ca-
pelle, et de la partie sud-ouest de celui d'Aubenton. Son épaisseur
est très faible autour de Brunbamel , mais elle augmente rapide-
ment au S. vers Rozoy-sur-Serre où elle atteint près de 50 mètres,
et disparaît au delà sous la craie grise sans silex.
Les fossiles de cette assise sont, particulièrement aux environs de
Rozoy et de Yervins, les Micraster tropidatus^ Ag. . et cordon-
guinumt id. , rOstrea vesicularis, Lam. , la Terebratula semiglo-
bosa, Sow. , des Scyphia, et neuf ou dix espèces de foraminifères
des environs de Landouzy-la-Cour.
^ CIAIE BLANCHE
MariiM (P. 328.) I.es marnes placées cotre la craie k silex el le grès
^MptklH^" ^^^ forment deux assises distinctes et assez constantes. L*assisc
sopérieure est bleuâtre , tr^ argileuse el ne renferme que peu ou
point de fossiles ; l'inférieure est une marne calcaire, d'un gris blan-
châtre, mélangée par places de sable et de grains verts. Les marnes
argileuses bleues ou glaises sont fort importantes sous le rapport hy-
drographique, car elles retiennent les eaux qui alimentent presque
tons les ruisseaux etjes petites rivières , aflSoents de la Serre et de
"l'Oise, ainsi que la nappe qui fournit à la plupart des puits creusés dans
la craie. Il ne s'ensuit pas nécessairement que leur niveau doive être
bien constant et que la nappe d'eau soit continue, ou ait toujours une
pente régulière dans une direction ou dans une autre, car il peut y
avoir des circonstances comparables à celles que nous avons signalées
pour les nappes aquifères du terrain tertiaire du même pays.
A Saint-Qticntin ces glaises forment le lit de la Somme, et la
nappe d'eau qui alimente les puits de la ville est au même niveau.
Files s'abaissent au S.-0. , comme le prouve la comparaison des
sources de la Somme, de la Germaine et de l'Omignoo, avec la profon-
deur des puits des environs. Près du Catelet , les sources de l'Es-
caut qui s'échaf^nt des mêmes marnes ne sont qu'à 3 on A mètres
au-dessus des précédentes, et on faible relèvement de ces glaises
bleues au nord de Saint-Quentin donne lieu à la ligne de partage
des eaux qui se jettent dans la mer du Nord et de celles qui se
rendent dans la Manche. A l'Ë, un bombement semblable sépare le
bassin de la Somme de celui de l'Oise.
Les glaisescommencciità affleurer sur les bords de l'Oise, au nord
de Guise, puis elles s'élèvent graduellement et également au N. et à
TE., dans les vallées du Noirieox, de l'Oise el de leurs affluents.
Ainsi, au bief de partage du cànaldela Sambre, elles sontà 50 mètres
au-dessus de leur niveau à Lesquielles, el on les suit à i*£. sur les
deux rives de l'Oise, depuis Guise jusqu'à Monl-d'Origuy, au-dessus
d'Étréanpont où, sur une distance de 6 lieues, le relèvement est de
80 mètres. C'est autour de ce dernier village que les glaises sont le
mieux développées, et, au-dessus de Monl-d'Origny, leur position
cuire la craie à bilex et les marnes grises qui recouvrent des psamuii-
tes grisâtres, dépendant peut-être du gault, est parfaitement nette (1 ).
(1) D'Archiac. hc. cit., pi. Î2, f. 1. — [d., Mr/n. de In Sor.
gt'oL de France, vol. 111, p. 279-80. 4 839. — Thorent, ibuL^
p. 254, pi. 21,22.
ET CiAiB TOFFIAr. 221
Ua peu à i'oocsl d*Éiréaupont» les marnes calcaires gris-blan-
cUtrc afiteorent au fond de la vallée , puis elles se relèvent à Test
dki f illage» et quoique ordinaireuieut saus solidité et sans stratifica-
tioo apparente, elles y acquièrent une ccriaine dureté et une épais-
srarde iO mèlrcs. Les pentes des vallées de l'Oise et du Thon,
d'one part jusqu'à Effrv' et de l'autre jusqu'à Origny, sont occupées
par la names , et remarquables par l'extrême frakheur et la
rickesK de leur végéution. Lorsqu'on remonte le Thon, sur la rife
gauche, la distinction des deux assises marneuses est moins pronon-
cée, mais leur niveau général est toujours parfaitement marqué
entre la craie à silex et les psammites ou grès verts.
A l'ouest de Brunhamel, à Dokis, dans le vallon de Parfondeval,
ki glaises bleues viennent affleurer au fond des vallées de la Brune
et du Yilpîon ; elles donnent lieu à la plupart des sources qui, des-
cendant du bois de la Haye-d'Aubentou, se montrent encore au sud
de Yervins, et les eaux vives, abondantes et limpides, qui parcou-
rent en tous sens le village de Morgny en Thiérache, sont dues à
leur présence. La Serre prend aussi naissance dans cet étage, à
one altitude de 250 mètres. On voit ensuite les glaises s'abaisser à
ro. des deux côtés de la vallée par Résigny, Roau>y, Montcomel,
Bosmont, Cilly et jusqu'à Marie, où elles disparaissent après un
abaissement de 160 mètres, sur une étendue de 8 lieues en ligne
droite. Au delà de cet affleurement, on peut encore les suivre au
midi de la Serre, en comparant la profondeur de la nappe d'eau at-
teinte dans les puits ordinaires et les sources de divers petits cours
d'eau.
La plus grande épaisseur de ces deux assises réunies est de
20 mètres. Les marnes et les glaises bleues sont employées pour
la confection des poteries , les marnes calcaires et sableuses pour
Taniendement des terres; et les unes et les autres, par l'humidité
constante qu'elles entretiennent dans le sol, sans jamais l'inonder, y
développent une végétation particulière, origine de plusieurs in-
dustries fort importantes pour le pays.
Les fossiles des marnes calcaires, surtout à l'ouest d'Aubenton,
an-dessus de Beaomé et de fiesmont, sont : Serpuia ampullacea,
Sow., et cmcava^ Pecten asper, Lam., P, laminosus, Mant.,
P, membranaceus, Nîls., P. obliquus, Sow., P. quinquecostaius,
id., var. minimus, Plicatula aspera, id., Ostreavesiadaris, Lam.,
var. mifm\ Osirea frons, Park. 0. hippopodiwny Nils., 0, late-
ralii, id., 0. Milletiana, d'Orb., Gryphcea globo^a^ Sow,, 71ere-
Bonl-«it. et près de ccAe-ci
des em%mm de Sécfaaolt h Chanrnooft-Foraca, mr le
sod-fst des haateon de b Hiye-d'AubenlDO. Les puinu caUùaals
atteigoeot aiMM 229 mèire» d'aitiiode : nuis à la botte de Maiie-
OKHit qoi appartient à oo promoatoire détadié icn ie X., celte
ahftiide aiteiAt 296 métrés. Daprès la remaniw de MM. Saafage
et A. Btiiigmer (2;, toates les bottes de craie ooi leu» flaoc» dis-
posés es Irradia», présrrBtaot oim ^éne de peoies presqoe verticales,
reliées par des sorlaces pea iodîoées et écbeloQBées les ânes ao-
deiéos des autres.
Dans le défiartemeut des Ardeiuies, la craie falaoche préseote
partoot des caractères cooslants et bien coodiis. I>uis rarroodiase-
(1) M. Aie. d'Orbigny parait avoir omis de mentionner ces fora-
miniferet dans son Prodrome de paléontologie unUerselte.
(2) Statistique géologique et minéralngique du département des
Jrdennes, p. 52 ; in-S , avec coopes, carte rédnite et carte en 6 feuilles .
Mésièrss. 4S4t.
ET CRAIB TDTFBAU. 228
lient de Yoo&ers et au sud de 1* Aisne, elle ne renferme que quel-
ques nodules de pyrites. Dans celui de Rethel on y trouve sur
plusieurs points des silex blonds et noirs, en nodules irréguliers,
aplatis et disposés par lits. Ces silex sont particulièrement signalés
entre Rethel et £cly, au nord de Rethel , dans la direction de
Comy ï Sevlgny et sur la limite nord de Tétage à Ghaumont-Por-
dea. MM. Sauvage et Buvignier (1) ne semblent indiquer ces dif-
lÊrences que comme des passages latéraux et non comme étant en
rapport avec des dépôts de divers âges , et ils ne disent point si
la craie à silex plonge au S.-O. sous celle qui n'en renferme pas.
Bi indiquent aux environs de Thour un calcaire blanc, plus dur et
plus solide que le reste de la masse, et probablement semblable à
Tnn de ceux que nous avons vus plus à TO. ; mais ils ne mentionnent
nulle part les nodules endurcis compactes des départements de
TAiineet de l'Oise. Aux environs d*Isle-sur-Suippe, ils estiment
ï 350 mètres la puissance de la craie.
Les mêmes géologues ont réuni à la craie blanche, conune un naroM.
lOHS-i/rotipe, les marnes que nous avons placées tout à Theure à la
partie supérieure de la craie tuiïeau , et ils en ont séparé , sous le
nom de grès vert ou craie tuffeau , la partie inférieure qu'ils assi-
milent à tort, suivant nous, au grès vert supérieur d'Angleterre
(p. 48), celui-ci manquant probablement dans le bassin de la Seine.
Nous rétablirons donc ici les rapports que nous avons reconnus jus-
qu'à présent, non sur l'étude d'un département, mais, ainsi qu'on a
pu en juger, d'après le développement et les modifications des di-
vers groupes et étages sur une beaucoup plus grande surface (2).
Les marnes, prolongement de celles du département de l'Aisne ,
sont aussi chloritées, verdâtres et contiennent de petits nodules de
carbonate de chaux , semblables à ceux (|ue nous avons mentionnés
dans les mêmes couches à l'ouest d'Aubenton (3), puis sous l'église
de Rubigny et dans la vallée du Hurtaut {k). Elles sont recouvertes
à Saint-Morel par une craie grise. Leurs caractères sont les mêmes
jusqu'au delà d'Attigny, et au nord-ouest elles se continuent par
Marlemont , la Férée, la Hardoye , etc., dans le département voisin.
MM. Sauvage et Buvignier n'ayant point distingué les glaises bleues
'4) Loc, cit., p. 37;>.
2} D'Archiac, Mém. fie la Soc, géoL, vol. Ili, p. 3S1. 4839.
[3) /r/., ibiiL, yo\. V, p. 330. 4843.
4) Id,j ibid., vol. III, p. 284. 4839.
9M cftidt Bumuu
»i o«r«oléri»èes »u N.-C, oo peut penser qu'elles perdent de leur
impuriauce h^tlrognphiqQe dans les Ardennes, au delà des points
(M^ iio«K» ks aviMis obsenrées. Les marnes recouvrent tantôt la craie
lidfeM (tmm BoMMTille el Attigny), Untôt le gault et les sables
Yfttk A froiirr« eltcs reposent sar le corai-rag, puis aux environs
tt^llwy^my H de Diiif hr, deMMitetn sar la cnietnfleau propre-
Qmtfliraanwfw hs i<Um i de h Sitiistiqme géologique des
.irJeaniir v|k 3S^ èn^atal «esi sms le Bon de grès vert, pré-
wnHir émt «mMi iris dURmKs, soivast les points oà on
rVMlilk iai ^MiM fmm anterroMat coaprise dans l'arron-
^MfiMaMat dt Viiatwrr s^iimi sar ks affgpfesét gaoii entre Mont-
MHii«dlr<KAlÉ^y« paBdèfanàsMs ksalmoasdela vallée de
rAiEm^ Si paisssance tfanaar i partir de BoacoavîBe^ oà son épai»-
$iiar sinàl d» iM aKlics et devieat presqae aaHe à Attigny. Elle
pèrtlt cuaestkaer aae graade lentille entre lesooackcs précédentes et
W faait Cette lachr, désignée sons le Boai de patse» est tendre, sa-
Ue«se«d m Uaacsale, tachée de points verts, pins aigfcase et pins
grie» vers sa partie inJerienre, montrant sons ce deraier rapport une
grande analogie avec les couches contemporaines des Idaises du Pas-
de-Cabîs. Elle renferme des boules ferruginêoses, provenant de la
décomposition des pyrites, et des nodules siliceux qui semblent jouer
le r^ des silex si abondants à ce niveau le long du cours iniérienr de
la Seine. Cles parties siliceuses, compactes et très dures, se fondent
îiisensiblemenl dans la pâte envelop|)ante. La gaize est remarquable
par sa composition ; elle renferme une grande quantité de silice géla-
tineuse , et cette circonstance est d'autant plus singulière qu'elle se
représente presque identiquement dans certaine couche grisâtise de
l'argile d'Oxford du même département. Vers le haut , lorsqu'on
s'approche de la craie, la roche devient plus calcarifère (1).
(4) Un échantillon de gaize, pris au milieu de rassise, a donné k
l'analyse :
Eau 0,0800
Silice A l'eut géUtiDcnx (Si «Aqi. . . 0,5600
Composition de l'opale.
Sahle vert très fui (rblorite) O.ISOO
Argile 0,0700
Suhle lia quailseux 0,1700
1,0000
Voyez aussi L.-F. Vicat, Note sur la découverte d'une pottzzf>lane
non voUaniffuc dans le département des Avdenncs {,4nn. des mines,
4«sér., vol. VIII, p. 527,4845).
ET CRAIE TrFFEAl*. 225
Dans l'arrondissement de Rcthcl , la partie inférieure de la craie
tuffeau repose sur les sables argileux du gault , mais ici les géologues
dont nous suivons la description ne se sont pas exprimés très ex-
plicitement sur la position, par rapport à la gaize précédente, d'un
grès jaunâtre , poreux , souvent friable ou fragmentaire et recou-
vrant les affleurements des sables verts. De plus, la désignation de
grèi vert et de sable vert qu'ils emploient |)our cet étage, aussi bien
que pour les roches de môme nature qui accompagnent le gault
dont ils parlent en même temps, et dont la liste des fossiles vient
après (p. 367) au lieu de se trouver à la suite de la description du
gaoll (p. 356), nous fait craindre de n'avoir pas parfaitement
saisi cette partie de leur travail (1). Nous regrettons aussi de n'y
avoir point trouvé indiquée la relation slratigrapliiquc des marnes
(M'écédcnies qu'ils ont réunies à la craie avec les deux divisions à
la fois géographiques* et minéralogiques de la gaize et du grès jau-
nâtre poreux qui lui est parallèle.
Des 35 espèces citées dans la craie luiïeau, 1/i ne sont pas dé-
terminées, et les 21 qui sont connues ont leur gisement le plus
ordinaire au-dessus du gault, enirc autresles Ammonites Mantelli,
Sow., faicatus, id., Itenavxionus ^ d'Orb., le Cassis' ave/ lana^
Rrong., les Pecten asper, La m., et Sfrrrafus, Nils., \e Micraster
gibbus, Ag. Quelques unes se montrent déjà dans le gault [Hamites
armatus, Sow., Solarium ornattim, id.), et d'autres se retrouvent
dans la craie de la IjV'esiphaiie. Ainsi celte partie moyenne dii se-
. (1) Ce qui doit augmenter notre réserve, c'est ce qu'a dit plus tard
U. Bu vignier (/?/«//., ^''sér., vol. I, p. 399, 4 84i) : a Un autre dépôt,
9 de composition presque identique, quoique diilércut par ses carac-
• tères extérieurs cl ses fossiles qui «pparlieuneut au gault, se
• rencontre au nord de celle-ci (la gaize) dans les cantons de Chau-
» mont-Porcien, do Signy-le -l'élit et de Rumigny. Il parait rcmpla-
» cer le gault, dont les sables et les argiles so trou vont réduits dans
» cette région à une épaisseur presque rudimenlaire. » Nous avons,
en effet, réuni ces couches au troisième groupe , dans le département
de l'Aisne; mais nous n'avons pas liné entière certitude que quel-
ques unes d'entre elles no puissent être mises sur l'horizon de la
gaize. Enfin , dans une lettre communiquée à la Société géologique
dans la séance du 19 mai 4 851, M. Buvignier dit: a Nous avons
• constaté que la gaize, que nous avions désignée dans la géologiô.des
» Ardennes et sur la carte de la Meuse sous le nom de craie tuiïeau,
> est comprise entre cotte formation et lo gault. » Qu'est-ce alors que
la craie tuffeau de ces deux départements, si la gaize n'en fait plus
partie?
IV. IT)
226 CRAIR BLANCHE
cond groupe que nous n'avions pas vue représentée, ou du moins
bien caractérisée, dans les départements du Nord et de l*Aisue, ni
dans la partie septentrionale de celui des Ardenncs, commence à
paraître avec ses fossiles propres dans la partie sud de ce dernier, celle
où précisément se présente la gaize; car, bien que MM. Sauvage et
Buvignicr ne s'expliquent pas sur la distribution des fossiles dans cet
étage, ceux-ci ne paraissent pas être répandus dans le gvès jaune
poreux que ces géologues avaient d'abord place sur le même bori-
son, et que l'un d'eux a ensuite abaissé en y signalant des fossiles du
gault (1). M. V. Raulin (2) a d'ailleurs fort bien déterminé la place
de la gaize dans la série, et ses déductions sur la non-disparition
complète de la faune du gault dans la période qui l'a suivie peuvent
se justifier lorsqu'on étudie une formation dans ses limites naturelles
et sans idées préconçues.
Département ^ limite oHcntale de la craie blanche ne s'avance pas jusque
)o Mense. ^^"^ '^ département de la Meuse, où l'on ne trouve plus que la craie
tuffeau qui en occupe la partie occidentale. L'épaisseur considérable
de celle-ci dans les cantons de Varennes et de Clermont diminue vers
le S. Elle parait être exclusivement formée par la roche siliceuse {gaize
ou pierre-morte) de l'arrondissement de Vouziers. La belle carie
géologique due aux recherches de M. A. Buvignier (3) montre une
multitude de lambeaux rapportés à cet étage et recouvrant le gault
sur les points élevés, entre les vallées de l'Aire et de la Meuse, de
Buzancy à Varennes. A Montfaucon, au nord-est de cette ville, la
craie tuffeau atteint 342 mètres, son maximum d'altitude dans celle
direction. £lle forme aussi plusieurs lambeaux dans la forêt de Uesse,
au midi de Varennes, et occupe toute la forêt d'Argonne, à l'excep-
tion de la partie supérieure de la vallée de la Biesme, où le gault
n'est plus recouvert ; elle se continue au S. pour ne plus former
qu'une bande étroite, jusque sur les hauteurs qui bordent la rive
droite de l'Ornain, au nord de Revigny. Sur sa limite orientale,
extrêmement découpée, la craie tuffeau repose toujours sur le gault;
à ro., elle disparaît sous la bordure également très découpée de la
craie blanche du département de la Marne.
(4) JSiiii., 2« sér., vol. I, p. 399. 4 844.
(2) Jbùi,, p. 474.
(3) Carte géologique du département de la Meuse ^ 6 feuilles.
Paris, 4 845. — Note sur les chanees de succès que présentent les
recherches d'eau jaillissante dans le département de la Meuse
[Mém. delà Soc. philoma tique de Verdun^ vol. II, 4 843).
ET CRAIE TUFFKAU. 227
Vers la limite des dt*p«irlcmcnls de la Meuse et dos Ardcnnes,
Af. A. Buvignier (1) assigne à la craie tuiïcau une épaisseur de
105 mètres; c'est la plus grande qu'atteigne celle modificaiion lo-
cale connue sous le nom de gaize. Elle se lerniinc en biseau aux
environs d'Atligny, au N., et s'inici rompt brusquement au S.,
à Valy et à Brizeanx, où elle présente un escarpement abrupt de
plasde 50 mètres de hauteur, et où une vaste dénudation a mis à
découvert les argiles du gault. Aux environs de Revigny, cette craie
est à ipoins de 200 mètres d'altitude , et elle s'abaisse encore '
davantage vers l'O. Ainsi elle paraît n'être qu'à l/!i6 mètres à Anté,
ta midi de Sainte-iMenehould (Marne), ce qui donne une diiïérence
de près de 200 mètres par rapport à son altitude à Montfaucon,
ritué h moins de 10 lieues au N. -N.-E.
La plus grande partie du département de la Marne est occupée par Dcpart«m«ni
le groupe de la craie blanche, celui de la craie tuffeau n'affleurant u AUme,
qae sur quelques points de sa lisière orientale, sur les confins de
celui delà Meuse. A 1*0., la craie disparaît sous le terrain tertiaire
de la montagne de Reims, des environs d'Épernay, de Vertus, de
Sézanne, etc. Ses caractères pétrographiques dans toute cette
étendue, connue sous le nom deptaine de la Champagne^ sont très
oniformes, et ses caractères paléontologiques ne présentent rien de
particulier. On n*y a d'ailleurs mentionné que quelques espèces de
fossiles aux environs de Reims (2;, d'Épernay (Ghavot, Ablois,
Hancy) et de Sézanne.
Sur la Carte géologique du département de la Marne (3), que
viennent de publier MM. A. Buvignier et Sauvage, et qui, avec
celles des Ardennes et de la Meuse, présente un ensemble extrême*
ndent satisfaisant de la distribution géographique des couches secon-
daires de cette partie de la France, nous trouvons désigné notre
premier étage de la craie tuffeau, ou les marnes du nord du bassin,
sous le nom de craie grise et marne crayeuse. C'est une « craie
s d'un blanc grisâtre, un peu argileuse, alternant vers la base avec
» des marnes de même couleur ou quelquefois bleuâtre:». Ces der-
» nières deviennent plus abondantes à la partie inférieure, et repo*
(4) Bull., 2» sér., vol. I, p. 398, 4 844. — Gaulard, Mémoire
pour servir à une description géologique du département de ta
Meuse; in-S. Verdun, 4 836.
(2) M. Michelin a signalé un yéptrchusde la craie des environs de
Reims (^£///., vol. XIII. p. 324, 4 842).
(3) 6 feuilles. Paris, 4860.
U^iH ChAlE BLANCHE
» utui »iir liitH bancs d'un sable verl qui fc mélange à leurs assises
» inférieures. I^s marnes bleues se développent vers le S. en même
• (einiNtque la gaizc y diminue d'épaisseur. • Cet étage limite comme
une ceinture la craie blanche à TE. , depuis le département des Ar-
dennos, où nous l'avons déjà vu, jusque dans celui de TAube oà
nous le suivrons tout à rheurc. Il s'appuie à soa tour à !*£., dans
rarrondissiMncnt de Sainte-Menebould, sur le suivant ou la gaize^
(|Uf les géologues dont nous venons de parler mettent sur rhorizon
tlu ^m vtrt su^iéneHv; mais au delà, dans celui de Yitryle-Frauçais,
il rv(Hmnait diroctemcul sur le gauU.
\a ^Mf^ à Ivs mêmes caractères que dans les Anlennes et la Meuse;
cllo vM «s>ea dt^^clui^kV dans les envinms de Sainte- Meneiiould,
où %'llo « plus do 100 métrés d'épaisseur, dùuinue rapidement vers
le S. et vient se terminer en coin à Bettancourt-la-Longac. Souvent
pétrie de |>elitsg^'fiins vert foncé de siiico-aluminate de protoxyde de
fer, elle devient plus argileuse à mesure qu'on s'avance vers le S.
Si \agaize s'arrête à la rive droite de l'Ornain, et qu'elle ne soit
plus représentée au delà, nous n'en continuerons pas moins à la re-
garder comme un accident minéralogique du second étage que.nous
allons trouver bien caractérisé au sud, avec le précédenti dans le dé-
partement de l'Aube et dans celui de l'Yonne. Nous ne pouvons
donc la regarder encore comme réquivaleni^du grès vert supérieur,
car, pour que ce dernier rapprochement fût fondé, il faudrait que la
craie grise et la manie crayeuse de MM. Buvignier et Sauvage nous
prcscnlassent les caracières zoologiques de la craie tuffeau {chalk
mari), tandis que nous n'y voyons que ceux des marnes du Nord
{iower chalk), et d'un autre côté ces mêmes fossiles caractéristiques
de In craie tuffeau sont précisément ceux qui ont été signalés dans
la gaize des Ardennes.
Les caracières orographiques de la craie blanche de la Champagne
sont assez parlicuiiers par suite de l'énergie des dénudations qui ont
raviné sa surface, partout où elle n'a pas été protégée sufQsammcnt
par des dépôts postérieurs. Il est remarquable, en effet, qu'entre les
vallées de l'Aisne et de l'Aube, la hauteur moyenne des plaines^de la
craie se maintient entre 120 cl l/iO mètres, et au lieu de diminuer
versl'O. , comme on devait s'y attendre d'après l'inclinaison générale
des couches dans celle direction, on voit sur les limites du terrain
tertiaire les altitudes de la craie se relever brusquement, de manière
à présenter des buttes isolées ou des caps s'avançant à TE. , vers la
plaine. Ainsi au mont Rerru, prèsde Reims, la craie atteint 2iOmMres
ET CRAIE ruFKt.vr. 229
d*aIiUude ; les lignites, les sables et la meulière, au-dessus, s*élèvenl
à 267 mètres (1) ; les hutles de Moronviliiers , recouvertes d*un
dépôt probablement quaternaire, ont 200, 227 et 257 mètres au
Rignal de Nauroy ; entre Verzy et Verzenay la craie est à près de
2A0 mètres, et plus baut, les sables, les lignites, les argiles et les
mealières à 280 mètres (2). Au bois de la Houppe, h une demi-lieue
au nord' de Vertus , la craie serait à 2/i0 mètres , et le calcaire
pisolidiique qui vient s'appuyer contre en biseau s*èlève à la même
hauteur (3); au Mont-Âimè, colline complètement isolée, située plus
ao S. , la craie blanche est à 2 1 0 mètres, et le calcaire pisolilhique qui
la recouvre seul, à 260; au Mont-Âoût, la surface de la craie avec
Belemnites mucronaius est au^si h 210 mètres, et la meulière, le
seul dépôt tertiaire du sommet, à 221 {k) ; enfin près de Sézanne,
Taltitude de la craie est de 210 mètres.
Ce peu d'exemples suffît pour montrer la disposition de ces fa-
laises adoucies, composées de craie blanche, formant une sorte de
soubassement continu , couronné par les dépôts tertiaires presque
toujours d*cau douce ou fluvio-marins, et sur un petit nombre de
points,' d'iulleurs très rapprochés, par des calcaires pisolithiques.
Cette disposition semble résulter, d*aboid, du soulèvement de toute
la partie nord-est du bassin , ainsi que nous nous sommes attaché à
le démontrer {anfèy vol. II, p. 634-38) (5), et ensuite d*un ravi-
nement plus profond de la plaine de craie située à TE. Ces alti-
(4) Réunion extraordinaire delà Soc, géologique en 1849 [BulL^
î'sér., vol. Yi, p. 708).
(2) D'Archiac, /?«//., vol. X, p. 179. 1839. -^Mém. de la Soc,
géol. de France, vol. V, pi. 21, f. 2. 1843. -^ Hist. des progrès
de la géologie^ vol. Il, p. 615. 1 849.
(3) Réunion extraordinaire delà Soc. géologique r/? 1 849 [Bull ,
2* sér., vol. VI, p. 703). — D'après la coupe que M. Hébert a jointe
à son mémoire [Bull,, vol. V, pi. 5, p. 391, 1848), la craie du bois
de la Houppe est à 240 mètres , et n'est pas recouverte par la meu-
lière: Celle-ci, qui surmonte le calcaire pisolithique au moulin de la
Madeleine , atteint aussi 240 mètres. Néanmoins, ce dernier point,
dans la figure 2, est plus élevé que les trois autres, qui portent la même
cote d'altitude. Cette observation s'applique également à la coupe
n® 3 de la carte de MM. Buvignier et Sauvage, avec cette diflerence
cependant que la cote 240 est placée sur le terrain tertiaire et non sur la
craie, qui est plus basse et à découvert sur une fort petite étendue.
(4) M. Buvignier doute de l'existence de la meulière en place sur
ce point iBull.j 2« sér., vol. VIII, séance du 10 mai 1^51}.
(5) D'Archiac, Bull., vol. X, p. 170. 1839. — Id., Mrm, de la
Svc. géologique ^dc France ^ V sér., vol. Il, p. 133. 1840.
*• I
jfL:.
• .tjii—
Il ■"* ••
BT CRAIE TDFFEAU. 231
dents. L'absence de fossiles dans la partie inférieure composée de
couches marneuses, la répétition des lits minces compactes du n° 8t
et les caraclères des bancs du n° 9, dont la pierre légère, facile
k tailler et résistant aux agents atmosphériques, a été de tout
temps recherchée pour les constructions, rendent l'analogie com-
plète. Ces derniers, exploités dans de nombreuses carrières sur le
bord oriental de roscarpoment, ont de /( h 5 mètres d'épaisseur, et
sont recouverts par un calcaire compacte de 2™,r)0 à 2™,70, rempli
de moules de Vénéricardos. Lo plateau est occupé par un second cal-
caire très compacte, semblable au n* 10 du Mont-Aimé. En montant
aux carrières de faloise , nous avons observé la superposition de ce
système à la craie blanche. Dans les exploitations le calcaire piso-
lithiqae forme une masse presque continue, sans stratification bien
distincte; la roche, d'un blanc pur, h texture poreuse, est pétrie de
moules et d'empreintes de coquilles (i).
f/épaisseur de ces couches, où se montrent par places, comme au
Mont-Aimé, des silex se fondant dans la masse, paraît être beaucoup
plus considérable à 1*0. , où elle atteindrait 50 mètres, qu'à l'E. ,
où elle ne dépassQ pas 10 à 12 mètres. Les |>lus basses semblent
avoir rempli les dépressions préexistantes de la craie, et les plus
élevées s'être étendues sur les protubérances de celte dernière.
La butte du moulin de la Madeleine, qui surmonte le plateau cal-
caire , nous a pnru composée de sables et de grès ferrugineux, de
glaises et de marnes jaunâtres, avec des blocs de meulières épars h la
siirfaco du sol. Des lignites y ont été exploités , mais on n'y a point
rencx)ntré de fossiles.
Sans se prononcer précisément sur l'âge des calcaires marins qu'il
a décrits, M. Viquesncl les considéra néanmoins comme tertiaires,
cl nous-même, après les avoir observés l'année suivante, nous crûmes
devoir les placer sur l'horizon du calcaire pisolithique des environs
de Paris, que nous regardions alors comme formant la base du terrain
tertiaire (2). M . Hébert (3) , qui a étudié plus récemment cesnïêmes
[\) D'Archiac, JSotcs incdites. 1838.
2) Id., /?////., vol. X, p. 175. 1839.
(3) Bull., 2« sér., vol. V, p. 393, et pi. 5, fig. 2. 1848. — Voyez
aussi : Réunion extraordinaire de la Société en 1 8i9 [Ibid.^ vol. VI,
p. 701-703). — Lettre de /V. Buvignicr [/iulL, V sér., vol. VIII,
séance du 49 mai 1851).
La surface occupée par le calcaire pisolithique a été exactement
représentée par MM. Buvignier et Sauvage sur leur Carte géolr.-
232 CRAIE BLANCUK -
couclies , y a signalé des fossiles , doul les uns les raltacheiU aussi
aux autres gisements de calcaire pisoliihiquc du bassin de la
Seine, et les autres prouvent, au contraire, Fassociaiion d'animaux
assez différents sur les divers points. M. Pomel(l) a tronvé que
les caractères généraux des poissons et des reptiles différaient k h
fois et de ceux de la craie , et de ceux du terrain tertiaire. Il y
signale cependant un htiem^ genre de poisson crétacé, 2 Lanma^
le Gavial isorhyttchus qui viendrait se placer entre les vrais Gavials
et les Crocodiles, et qui rappelle les sauriens jurassiques ^lar les ca-
ractères de la této. II y a aussi une Tortue nouvelle. Parmi les vé-
gétaux, le genre Marcluxntia s'y trouverait représenté pour la pre-
mière fois, à Tétat fossile, avec 1 As^)lemum^ 1 Aspidium^ 1 Sphe-
noptoHs.^ des feuilles voisines de celles du Châtaignier, du Cary-
lus ressemblant à celles de Menât cl du Ca^mfuliumy mais il n'y a
point de palmiers ni de conifères. On y trouve encore uu genre de
crustacé isopodo (Oniscus). Les végétaux, comme les animaur ver-
tébrés du calcaire pisolithique de celle localité, montrent donc une
très grande différence avec ceux des dépôts plus anciens et plus ré-
cents, mais les premiers rappelleraient plutôt les formes secondaires
que les foruies tertiaires. Les coquilles et les polypiers du AJont-
Aimé et des environs de Vertus sont encore peu nombreux en espèces,
car M. Air. d'Orbiguy (2) n'y cite que les CcriV/iiw/w Carolinum^i
uniplmUutu , d*Orb., Cardita Hebcrtiiuu id. , Corbis muUiianœi-
losuy id. , C, sufilaweliosay id. , EUipsosmilia supra-cretacea^ id.
Dc'pnrifmout los gcologues qiij THl pIus particulièrement décrit la for-
l'Aui.f. malion crétacée du déparlemenl de l'Aube, MM. Leymcrie (3),
};ifjur (lu dtptiruniciitdc la Marne ^ et sa position a été bien exprimée
dans la coupe n" 3 ; mais dans la jy^^cndc cupliidiivr, les auteurs
ont émis quelques doutes sur les caractères crétacés de ce dépôt, et
no seraient pas éloijinésd'y réunir les sables et les calcaires lacustres
do Killy, do Sézanne, etc.
(t ) St/r la Jiui r tt la jaune ftfssilc du U rniitt pisolit/tif^ue [Suppl.
ù la iiil'L uair. de Ccat^Cy Aicliivcs des .sciences pliysiqut s et na-
turelles^ vol. V, p. 301, 1847).
(2) Jiull., 2- SOI-., vol. Vil, p. 156. I8o0.
(3) (ompt, rend., vol. VII, p. 700. Oct. 4838.-7^///., vol. X.
43 avril 1840. — i?////., vol. IX, p. 381, pi. 9, f. 40. 4838.—
Mèm, sur le terrain et (' face du de/uirte:uent de TAubeiJMcni. de la
Sf'C. f;;ef;lo^iffue de France, vol. IV, p. 291, 1841, avec cartes,
coupes, et vol. V, p. 1, avec pi. do fossiles, 4 842). — Stal/stifjur
i:^ènln'^i{/ur et niineraloffif/uc du drpat tentent de rjube, p. 1 25 ; in- 8,
avec atlas. Paris, I84().
KT CIUIE TL'FFEAi;. 233
G)ilel (1), deSéuarniont (2) el plusieurs autres, se sonl lous accordés
wr ses prioctpales divisions, cl cela dcvaii ôtre ; car elles y sonl géné-
ralement bien tranchées, et leur comparaison avec les divisions cor-
reifptyfidïintes dn snd de TAngleierrc y est plus facile que sur aucun
iDtre point do bassin de la Seine. En effet, dans les départements
dont nous venons de nous occuper, comme dans ceux dont il nous
reste à parler, il manque presque toujours quelque membre de la
série, ou bien ceux qui s*y trouvent sont plus ou moins réduits, et
se présentent parfois avec des caractères assez diiïérents de ceux
auxquels on les compare.
M. Leymerie, que nous Suivrons principalement ici, réunit
comme nous la craie blanche et la craie tuiïeau dans la description ;
mais il distingue bien aussi deux assises dans cette dernière. Cet
ensemble de dépôts, prolongement de ceux du département de la
Marne, occupe plus de la moitié de la surface de celui de TAube.
Il s*appQie au S.-B. sur les groupes plus anciens de la même for-
mation, et disparaît à PO. sous les sédiments tertiaires. Ce plateau
ondulé, dont les points élevés atteignent 295, 293 et 285 mètres à
Villery, à la garenne de Courson et près d'Auxon, est limiié h TE.
par une pente rapide. Le talus ainsi découpé, qui traverse le dé-
partement du N.-E. au S.-O., forme une grande falaise blanche au
pied oriental de laquelle s*étendcnt les argiles du gault.
La craie blanche occu|>e la partie élevée de ce plateau ; elle est
surtout développée à TO. dans le voisinage des déj>ôts tertiaires el
conformément à ce que l'on a vu plus haut. Les cordons de silex
pyromaques noirs ^ont fréquents, et les pyrites rares. Ses caractères
miDéralogiques sont ceux qu*elle aiïecte le plus conununément, et
ses fossiles, peu nombreux, sont aux environs de Villenoxe, au nord
deNogenl-sur-Seine: VAnanc/njft'S ovata, Vlnocei^amus Cvrin-i,
VOstrca vesicularis, \c Mayas itumilus ci le Bvlcmnitcs mucrunatus.
L'assise supérieure de la craie tuffeau, qui correspond au Imccr
ckalk du Kent et du Sussex, forme aussi le passage minéralogiqu(;
de la craie blanche h la craie tuffeau proprement dite. Les silex
y sont rares ou manquent tout à fait ; mais ou y trouve beaucoup
de pyrites. Elle affleure, sur les pentes de rescarpemenl oriental,
des collines crayeu^>es, connue dans une grande partie de la surface
(4) Mcm. delà Snv, d'ai^\hidttirt\ se. cl arts du drpnrtcnicntdc
rjubr.p. 94 et 117. 1838.
(2) y/////, des minvsy 3*sér., vol. XV, p. 463. 1839.
23t CRiUB BLâNGHB
du plateau , surtout ?ers !*£. Les Tossiles sont principalement :
Spatangus cof^-anguinum, Lani., S. subglcbosuSt Leske, Inocera^
mus annulatuSt Gold. , /. Cuvieri^ Sow. , /. latus^ Alant. , /. myti-
loideSf id., Spondylus spinosus^ Desh., Tei'ebratulacamea, Sow. ^
j. phum, id. , 7. albensis^ Lcyui. , des poissons des genres Zeus et
Lamna,
L'assise moyenne, ou second éiage du deuxième groupe, repré-
sentant de même le chalk mari ou craie grise du sud-est de l'An-
gleterre, ne se montre que vers l'extrémité opposée du plateau,
comme on devait le prévoir d'après l'inclinaison générale à l'O.
Elle forme une zone fort étroite à la base de la falaise qui termine
le plateau au S. -£. La roche, un peu grise, est assez solide et con-
tient quelques silex cornés, de teinta pâle et se fondant dans la
masse. Outre plusieurs des fossiles précédents , on y trouve les
Ammonites Mantellij rothomagensis et vavians et le Turrilites
undulatus, qui justifient ce que nous avons dit de la gaize dans la
iMeuse et les Ardennes, où ces espèces existent aussi.
M. Leymerie fait remarquer (p. 300) que l'assise supérieure de
la craie tufféau {iower chalk d'Angleterre ou assise moyenne de
l'auteur) n'a ((u'une espèce commune avec la craie blanche (son
assise supérieure), tandis qu'elle en a 7 avec la craie luiïeau
proprenient dite ou noire étage moyen, qui à son tour n'a aucune
espèce commune avec la craie blanche. Or, si l'on se rappelle les
motifs qui nous ont fait séparcrde cette dernière, pour la réunir à
la craie luiïeau, l'assise supérieure de notre second groupe {lotvev
chalk du Susscx), on verra qn'ils sont exactement les mêmes sur
ce bord opposé du bassin, où la classiûcation adoptée par M. Ley-
merie et par nous est également justifiée.
L'auteur, combinant les altitudes de la craie avec l'épaisseur
qu'on lui a reconnue dans le forage de Troyes , estime à 211 mètres
la puissance totale des trois étages; peut-être même a-l-elle été de
250 mètres avant les dénudaiions qui ont abaissé la surface.
Outre les fossiles décrits par M. Leymerie dans le mémoire pré-
cité , iM. C.otlet (1) a signalé , dans la craie blanche de Creney, près
de Troyes , des fragments de poissons voisins du genre Hypsodon ,
des dents de Lamna ^ des débris de sauriens, et peut-être de ché-
lonicns. M. Clément ÎMulIel (2) a recueilli à Lonivour, non loin de
'\) Bull., yol XIII, p. 374. 4842.
(2) Ib., %• sér., vol. VI, p. 53. 4848.— Id., ib., 4'«sér., vol. IX,
ET CRAIE TUFFEAU. 235
Lnsigny, dans des marnes grisâtres associées avec des bancs de grès
ï points verts , et reposant sur le gault , des fossiles assez nombreux
qui le portent à regarder celte assise comme représentant le grès
Wrt supérjeur [Inoceramus sulcalus, Sow. , Ostrea serrala, Defr.,
0. vesicularis, Lam., Pecten quinquecostatus, Sow., PoUicipes^
Ammonites iuboxidoius, Sow. , A, inflalus, id. , des dents de pois-
sons et des débris de crustacés.
La craie blanche occupe aussi presque toute la moitié sopten- Departemeûi
trionaiedu département de F Yonne qui est contiguë à celui de TAube, PYonne,
Biais elle est fréquemment masquée par des dépôts plus récents. Elle
est bordée au S., comme précédemment, par la craie tuiïeau, qui
affleure suivant une zone plus ou moins large, très sinueuse , pas-
UDt par Auxou (Aube), Joigny, Saint-Fargeau (Yonne), pour abou*
tir sur la rive droite de la Loire, entre Cosne et Neuvy (Nièvre).
Dans une iS'otesur la formation crétacée inférieure comprise entre
rVonneet l'Arniance (l), M. de Longuemar a indiqué la position
et les caractères de la craie tuiïeau à Saint-Florentin ; maison peut
douter que les Ammonites qu'il cite se rapportent réellement aux
A. radians et rectlcostatus, ({ui appartiennent à des couches beau-
coup plus anciennes. L'auteur indique aussi, entre cette craie à
Ammonites et le gault , des strates assimilés au grès vert supérieur,
mais sans s'expli(iucr sur ce rapprochement, et comme nous ne
connaissons pas cet étage nettement caractérisé dans le l>assiu de
la Seine, peut-être ces strates ne sont-ils qu'une modification de
ceux qui les recouvrent ou de ceux sur lesquels ils reposenL
En 1836, iM. Picard (2) , dans une note fort succincte , avait
très exactement tracé les principales divisions de la formation cré-
tacée sur la rive gauche de l'Yoïme, dans les arrondissements de
Sens, de Joigny et d'Auxerre. Il remar(|ua que la craie blanche de
Joigny était plus siliceuse que dans beaucoup d'autres localités, que
les silex y étaient disséminés et non en cordons réguliers, et que
certaius fossiles , ordinairement très communs à ce niveau [Belem-
nites mucronatiiSy Ostrea veslculoi'ls, Ananckytes ovafa), ne s'y
rencontraient point. Malgré les passages minéralogiques insensibles
p. 431. 1838. Vertèbre do sauricn dans la craie blanche iufcrieuro
(première assise de la craie tuffeau) de Creney, près do Troyes.
(4) //////., 2'sér., vol. II, p. 347, pi. 8, f . H . 1845. —.////////^f//r
dn iirporti'mcnt (le l* Yonne. Nov. 1844.
(«) Bull., wol VII, p. 4 68. 1836.
236 CRAIE BLANCHE
de cette craie à la craie tuiïeau d*Aillant , de Poarrain , de Toucy,
située plus au S., il n*h6siia pas à regai*dcr celte deniière comme
très diiïércuic , et à la mettre sur riiorizon de la craie chloritée de
Rouen»' En ciïet , il y signale les fossiles les plus caractéristiques de
cette dernière localité {Nuutilmeiegans^ Sow» , I'wtUUcs costatnSt
Bo»c\ ScaphitesobliquuSjSovt., Ammonites varinns^id,^ A. Af an-
tell i, id., A, rothomagensis, Defr., Pleurotomaria perspectiva^
d'Orb., Pecten orbicularis, Soi?., Spaiangus siibglobosus, Lam.).
Qotte craie repose sur une argile noire compacte, que Fauteur rap-
porte au gault ) oC auslessus de laquelle il n'admet pas Texistcuce
du grès vert supérieur.
Plus tard M. de Longucmar (1} a distingué dans le même pays :
l' la craie blanche et la marne crayeuse; 2"* la craie tuffcau jau-
nâtre; 3° un calcaire marneux; 4° des marnes grises, et au-dessous
des ai^iles gris bleuâtre représentant le gault. La craie blanche n*a
point de stratification bien marquée; elle ne s*élèvc pas autant que
les étages antérieurs ; on y observe des silex en plaques horizontales
ou obliques , et vers le haut des excavations coniques , remplies
d'une argile brun rougeâtre foncé, et désignée sous le nom d*aubite.
La plupart des fossiles sont siliceux et à l'état de moule ou d'em-
preinte. Les assises 2 et 3 représentent l'étage supérieur de la
craie tuiïeau ; la première, jaunâtre et sableuse, renferme quelques
Ammonites, les dernières du système dans le bassin de la Seine ; la
seconde, argileuse et grisâtre, est aussi caractérisée par des Ammo-
nites; elle forme la base du montXliulon , au midi de Joiguy et des
collines de cette ville. L'assise n"" U , composée de marnes grises
feuilletées ou en bancs épais , renferme le Nautilus elegans , le
Turrilites tuberculatus , les Ammonites Mantelli et van'ans , des
llamites, etc. C'est évidemment l'étage moyen du deuxième groupe.
De son côté , M. Lallier a publié une Notice sur les fossiles de la
eraie des environs de Joigny (2).
Nous avons aussi constaté les caractères et les relations de la
craie tuiïeau à Pourrain, à Toucy et à Saint-Fargeau (3), et dans
le puits foré de celte dernière localité la craie blanche à silex ,
[h] Etude geo/o^ifjuc des terrains de ta rive gauche de l'Yonne
compris dans les arrondissements d* Aux erre et de Joigny; in -8,
avec atlas in-4 de cartes, coupes et pi. do fossiles. Auxerre, 1843.
i^\ Annuaire statistique de i^Vonne^ p. 339, 4 pi. Auxerre, 4 838.
(3) D'Archiac, Etudes sur la formation rrctnccc^ 2" partie (jl/r/;;.
dclaSoe, gcol. y 2^ sér., vol, II, p. 46, 1846). . .
ET eu AIE TLFFE\U. 237
traversée sur une ^'paisseur de r)9 nièircs, un calcaire compacte
de !"*,82, et une marne argileuse jaune de 11"',05, reprcsenlenl
prol>abIemcnt les deux premiers groupes de la formation.
Ij carte géologique de la France montre encore des afllleurenienls
delà craie blanche au fond de la valU'^e du Loing, de Saiut-Fargoau à
Moalargis, Châleau-Landon, et jusque près de Nemours, à travers
b partie orienlale du département du Loiret, comme dans celle de
la Seine, de Sens à Montercau, h travers ceux de l'Yonne et de
Seine-et-Marne 1).
L'existence du calcaire pisolitliique a d'abord été constatée par Dëpariement
M. Ch. d'Orbigny (2) près de .Monlereau, où plusieurs carrières y Seine-et-Marne.
sont ouvertes. Exploité seulement sur une hauteur de 3 h /i métros, caicaire
il paraît a^oir une épaisseur boanroup plus considérable. On n'ob- *"***' ^"*^*
serve pas sa superposition à la craie blanche, cl il est recouvert
par une couche de sable leriiairo de '2 mètres, avec de prtils lits
de silex. Les fossiles à l'état de moules ou d'empreintes sont peu
Dombreux, et ont été rapprorliés d'espèces tertiaires déjà connues
dans le calcaire grossier. M. d'î-rbigny a également fait remarquer
les rapports de ce gisement avec ceux que l'on connaissait dans les
départements de la Seine, de l'Oise et de Seine-et-Oise.
M. de Roys (3), après avoir mentionné la position de la craie
blanche autour de Moiitereau, de Lorrez, de Paley, de Chàleau-
Landon, etc., et sa partie supérieure endurcie, à Boi.sroux, Saint-
Auge, la Fondoire, a signalé aussi le calcaire pisolitliique sur ce
dernier point et ailleurs au-dessus de la craie blanche. 11 est en
rognons entourés par de l'argile tertiaire qui pénètre jusque dans
la craie sons-jaccnte. Mais l'auteur, qui paraissait d'abord bien fixé
sur h!S rapports du calcaire marin et de l'argile, les a intervertis
plus tard en plaçant le pninicr au-dessus de la seconde ('i).
J\L Hébert (5), revenant depuis sur ce sujet, a décrit les car-
rières du bois d'Emans, situées à une lieue au sud deMontereau,
(<) Cuvier et Alex. Brongniart, Description géolot^iiiue des envi-
ppns de Paris, 4« éd.. in-4, 1822 ; 2* éd., in-8 , p. 4 26, et carte,
4836. — Nous n'avons trouvé nulle part le Magas pumilus aussi
abondant que dans la craiu blanche qui aftleuro sous Targile exploit
tée près de Montereau.
(2) BulL, vol. IX, p. 4 2. 4 837.
3) Ibid,, p. 29.
[4) IlmL, 2' sér., vol. III, p. 646, 1846 [Rcuninn exiraordi/taire
à Alais),
(6) Jbid., 2» »ér., vol. V, p. 390. 1848.
23S CRAIB BLANCHE
OÙ l'on exploite une 5?érie de bancs horizontaux de calcaire blanc,
compacte, homogène, de 9 à 10 mètres d'épaisseur totale, très dure
vers le bas et reposant sans intermédiaire sur la craie. L'auteur n'y
a trouvé qu'un moule de grand Nautile qu'il compare à celui de la
craie supérieure de Maestricht. Gomme dans plusieurs localités ana-»
logues, il y indique des silex gris se fondant dans la pâle calcaire,
caractère qui n'a ric^i de particulier, puisqu'il s'observe dans toute
la série secondaire. Entre ce point et les collines des environs de
Vertus (Marne), la présence du calcaire pisoliihique n'a pas encore
été signalée. Contrairement à l'opinion de M. Hébert, qui le rap-
porte à la formation crétacée et n'y admet aucun fossile tertiaire,
M. de Roys (1) a développé les motifs qui le font persister à le
regarder comme plus récent,
t Le petit affleurement de la craie blanche à silex, au pied du co-
teau de Meudon, comparable en tout à celui que nous avons vu
le. s'élever sur la rive gauche de la Tamise, au-dessous de Londres,
doit à sa proximité de Paris une certaine célébrité. Il se prolonge
sous les coteaux de Bellevue, de Sèvres et de Saint-Cioud, et sous
les dépôts quaternaires de la rive droite. Il a été décrit par Cuvier
et Alex. Brongniart (*2), et nous avons fait remarquer {nniè, vol. II,
p. 597 et 623) la disposition et les inégalités de sa surface autour
de Paris.
M. Ch. d'Orbigny (3) y a signalé le Uamites rotundus, Sow.,
nn Cérile, une Nucule, une léte de }fosasaurus Hoffmanni et une
Tortue marine ; M. T. Davidson {U) y a fait connaître les Terebratula
Duvalii, Dav., q\ cknjsalis, Schlolh. Les autres fossiles les plus
répandus dans celle craie do Meudon sont, comme on sait, VAnan»
[\) BulL, a^sér., vol. V, p. 408. — Voyez aussi : Carte géologique
du (irparîcmcnt de Seine-et-Marne, et lissai d'une description gco^
fogi'fjue de ce déjjartenient, publiés en 1844 par M. de Sénarmont,
travail que nous reurellons de n'avoir pu consulter.
(2) Description géologique des environs de Paris, in- 4, i 822 ; —
2" éd., in-8, p. 134, 1835. — De Sénarmont, Carte géologique du
département de la Seine. — V. Raulin, Carte ^éognostique du pla^
te au tertiaire parisien, i 8 i4.
(3) j?/f//., vol. Vlï,p. 282. 1836. — 7Z»., vol.VIlï, p. 74, 1837,
et 267, 1838. — Compt. rend., vol. III, p. 228. \S3&.^ Notice
géologique sur les environs de Paris (exlr. du Dict. pittoresque
d'hist. nat., 1838).
(4) London geol.journ., pi. 18. Mai 1847. — 7r/., Sur le }AagM
pumilus, Sow. [Bull., 2* sér., vol. V, p. 139, 1848). — Jan. and
magaz. of nat, liist. Juin 1850.
ET CRAIE TUFFEAU. 239
chytes ovaia, Lain., Micraster cor-anguinum, Ag., Inocerainus
Cttvieriy Sow., Spondylm spinosus, Desh. , Ostrea vesicularts,
Lam., Crania parisiensis, Defr., Magas pumilus, Sow., IWcbra-
tula octoplicata, Sow., T, carnea^ id., Belemnites miœronatus^
Schlolh.
M. Élic de Beauinont (1) appela le premier raltention sur un caieoire
petit système de couches qu*îl observa à Bougival et à Port-Marty, p"°*'^*»**ï"«*
placé entre Targile plastique et la craie blanche, et composé de
haut en bas: 1° d'un calcaire jaunâtre, dur, subcompacte, ren-
fermant des fossiles brisés (polypiers) et des Milliolites; 2'' une
marne argileuse d'apparence lacustre ; y un calcaire blanchâtre
rempli de polypiers, de coquilles foraminées, de coquilles turricu-
lées et d*oo!ithes ; le tout agglutiné et encroûté par un ciment cal-
caire. Ce dépôt limité parut au savant professeur analogue à celui
de Laversine, près de Beauvais, et pouvoir représenter la craie supé-
rieure de Maestricht. L'année suivante, il signala encore un banc
de calcaire jaunâtre avec de nombreux moules de coquilles, au
Bas-Meudon, dans la même position que les précédents, et il le
rapporta au même horizon (2).
Les formes générales des moules de coquilles que nous trouvâmes
dans ce banc, Tabsence d'espèces évidemment crétacées et si abon-
dantes au-dessous, la discontinuité si prononcée de la stratification
et la différence complète des caractères pétrographiques , nous le
firent regarder, de même que ses analogues, comme représen-
tant au contraire les premiers sédiments tertiaires (3), opinion qui
fut partagée par MM. Deshayes et de Roissy [h), puis par M. Gh.
d'Orbigny (5), qui donna une coupe plus détaillée de cette localité.
Mais M. Elle de Beaumont (6) appuya de nouveau la sienne sur ce
que ces derniers produits de la période crétacée s'étaient formés
sous des eaux très peu profondes, que les concrétions oolithiques
s'étaient accumulées sur des plages basses où avaient vécu des co-
quilles littorales, lesquelles devaient offrir une grande analogie avec
celles du terrain tertiaire inférieur, qui leur ont immédiatement
succédé, tandis que les espèces pélagiennes avaient alors disparu.
[\) Buli., vol. IV, p. 391. 4 834.
[2) Ibid., vol. VI, p. 285. 4" juin 4 835.
^3] D'Archiac, ibid., vol. VII, p. 272. 4 836.
41 Ib.y p. i80.
[5] Compt. rend., vol. III, p. 228. 4 836.
6) Jbid,, p. 294.
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: ir ; - . 5-: .: .i: ! T la >trahrica-
ZJ-T . .^. T i"l;: ■iCi>-i:o rOuiii lout
r :- . ■:= *■ -» -*;:•:•: i^ I ii paraissaient
• .:: ■-. . • ■i:>'"'-iit'* j l'ar^ilo plas-
:. . ■ . ■• :- 2.;.\rau sur Tàgc
- . •. - ' :: ..r ;. z u> les plaçâmes
. -. ••': ro, (fuiip pari,
' i :■.-».■ 'V; iiîfin,
- ■' î . Jf <!uMi'r «'t
: . . ■ -il • lî i:> ;.:■ i..à ùo l'osi-
- ■ . i :ii r- ;: cî.-i. .l'. .î«. c«ile
■'i '.■ • '-'li:.' ".f > 1 '■.•:>, depuis
■■« ■ "^ ■■■;>.->-(.:!. ài.î. Los
* • * ^ .: v..r..tl partout
' -. i!'.> A^î'-rics,
^ ' • i- C:','. aii-NJ <jne
* ■ -i; :v «iaris la \;«l!éo
' ■ . ^i : !.v il" îti S-^inc
. - > >.:. .a CùiU' (ju'ii a
' î* iiiij enctav le
' ^.i.il•■(.■l•Oise,
■' /' ••: '.-■.. /r/eo/vsf/iic
■;( ■;. if lit SiW.
ET CRAIE TUFFEAU. 2A1
se montrant sur les bords de la Seine autour de Mantes, an fond
des vallées de TEpie, de la Vaucouleurs, puis dans celle de r£urc>,
dont elle accompagne constamment le cours.
Dans la vallée de la Mauldie, près du hameau de Falaise, non loin c^wuue
de Mareil , M. Hébert (1) a découvert un lambeau de calcaire piso- ** *^ * **'*"*'
litblqae, semblable à celui de Laversine et renfermant entre autres
fossiles l'espèce de Lime, si répandue dans celle dernière locaiiié.
Sur le côté opposé de la vallée, une assise de 25 mètres d'épaisseur
offre les caractères du calcaire concréiionné de Vigny, et les fossiles
sont aussi les mômes, parliculièrement un mouic de grand Céiiie,
des empreintes d'autres espèces de ce genre, puis de Nérinées, un
ffemiasier, un Picuroiomaire qui aurait son analogue dans la craie
du Cotentin, des polypiers qui auraient les leurs dans ceilc de
Maeslricht, etc. Sur la rive gauche de la Mauldrc, une bonne coupe
de ces assises est mise à découvert dans le chemin qui conduit do
la grande route h Montainvilii*. L'auteur n'hésite pas h regarder
ces lambeaux comme parallèles à ceux des environs immédiats de
Paris, et il adopte l'opinion de M. Élie de Beaumont pour les placer
tous à la partie supérieure de la formation crétacée.
En parlant des lambeaux de Laversine , près de Beauvais et de
Vigny, dans la vallée de la Viorne, au nord de Aleulan, nous disions
qu'ils étaient tous deux identiques par leur position relativement à la
craie blanche, par leurs fossiles, et qu'ils ne présentaient que de
faibles diflerences dans la structure et la texture de la roche. Ces
derniers caractères sont cependant plus uniformes et plus réguliers
à Vigny qu'à Laversine (2). A Vigny, la roche est en partie concré-
tionnée , composée de petits fragments de calcaire blanc, terreux,
enveloppés et cimentés par du calcaire spalhique, mais elle n'a
point la blancheur éclatante de la piei^e de Faloise, aux environs
de Vertus. La partie supérieure du dépôt de Laversine nous a paru
manquer à Vigny, où les moules de fossiles, encroûtés de calcaire
spathique, sont plus nombreux et plus variés dans la [fartie concré-
tionnée de l'assise. Sur environ 20 espèces que nous y avions
distinguées, nous ne pûmes en identifier aucune, soit avec des fos-
siles de la craie supérieure, soit avec des espèces tertiaires; aussi '
ne nous prononçâmes-nous point sur l'âge de ces dépôts.
(4) BulL, 2* sér., vol. IV. p. 517. 4 847. — //^/V/.. vol. V, p. 395,
nota. 4 848.
(2) D'Arcbiac, BulL, vol. X, p. 474. 4830.
IV. 16
2/i2 CRAtK BLANCHE
M. Hébert (1), en donnant one coupe théorique de la position de
ce calcaire» n'a pas été plus heureux que nous pour décootrir son
conuct avec la craie blanche sous-jacente ; mais, par des considéra-
tions déduites des fossiles , il Ta rapporté au calcaire pisolithique
des bords de la Mauldre, de Port-Marly, de Bongival et de Meudon.
Plus il ro.» à AmblcTille, 8 kilomètres à l'ouest de Magny, le même
géologue a encore constaté l'existence du calcaire pisolithique,
exploité dans le parc de cette commune. La roche est friable, d'un
beau blanc, durcit à l'air et ressemble à la pierre de Faloise, Elle
est surmontée d'argiles qui la séparent du calcaire grossier infé-
rieur et qui appartiennent k l'horizon des lignites (2). Cette loca*
lité étant ta dernière que nous ayons à mentionner , nous résume-
rons en peu de mots ce qui se déduit des observations fiiites sur les
divers lambeaux de calcaire pisolithique, extrêmement espacés, dans
les départements de la Marne, de Seine-et-Marne , de la Seine et de
Seine-et-Oise«
Observations Ou a souvcut comparé le calcaire pisolithique à la craie supé-
sënéruies f 1^^.^ j^ ^ Belgique, Or, comme nous avons étudié cette dernière
^tTiiiMq^. ^^^^ quelque détail , cherchons sous quels rapports, soit stratigra-
phiques, soit pétrographiques, soit paléontoiogiqoes, ce rappro-
chement peut être fondé. M. Hébert a fait remarquer avec rai-
son (3), et tous les faits le confirment, qu'après le dépôt de la craie
blanche sa surface a été émergée, diverses flexions l'ont accidentée,
rendue inégale , et c'est seulemeht par une dépression subséquente
d'une partie du bassin que les eaux de la mer, rentrées dans cette
portion de son ancien lit dont le fond avait été modifié , ont dé-
posé le calcaire pisolithique. Ce calcaire, ajoute-t-il , a donc nivelé
les inégalités de la craie blanche. Son épaisseur est sensiblement la
même sur les rivages est el ouest de son ancien bassin ; elle y est d'en-
viron 30 mètres. Vers le centre, \ Meudon par exemple, elle n'est
que de ^à 8 mètres, et cela, parce que la craie n'aurait pas été
dénudée sur 'ce point et qu'elle l'aurait été sur d'autres, hypothèse
qui n'est pas d'ailleurs nécessaire à notre raisonnement.
La superposition du calcaire pisolithiqne à la craie blanche n'est
donc pas seulement discontinue , comme nous l'avions dit , mais
elle est encore transgressive, peut-être même discordante, et le
\h) Bull., %• sér., vol. IV, p. 54 9. «847.
^2) Ibid.^ vol. VII. p. 4 35. 4 850.
(3) /^»/V/., vol. VI, p. 724. 4849.
ET CH4IB TUFFIAU. 2(i3
dépôt ne s'est effectué qu'après une émersion complète, une dénu-
daUoo de la surface et le retour de la mer, car les silex de la craie
sont enveloppés dans les premiers sédiments pi8olithi(]ue8. Ainsi il
y a eu au moins trois phénomènes qui ont séparé ces sédiments
de ceux de la craie blanche.
Nous avons vu ensuile que, d'accord avec les caractères strati-
graphiques, les caractères pétrographiques, dans quelque localité
que nous les prenions, à quelque hauteur que nous cassions la
roche, au contact de la craie ou à la partie la plus éloignée, sont
complètement diiïérents de ceux de la craie blanche, et la présence
de quelques silex est absolument sans valeur, puisqu'on en connaît
dans la plupart des terrains et ^ presque tous les niveaux géolo-
giques.
Il reste donc les considérations déduites des fossiles; mais si l'on
a pa conclure trop vite, d'après des moules, leur identité avec des
espèces tertiaires, il sera facile de faire voir que, de leur non-iden-
tité, on a prématurément admis un parallélisme qui n'existe pas.
Nous prendrons les résultats qui se déduisent du travail prépara-
toire de M. Âlc. d'Orbigny (1), sans nous préoccuper, plus que
noos ne l'avons fait pour uous-même, de la valeur de détermina-
tiens faites avec des éléments encore peu nombreux, peu complets
ci presque tous à l'état de moules ou d'empreintes; la valeur ab-
solue de telles déterminations doit toujours être une question ré^
servée.
Nous aurons soin aussi d'écarter de la liste les espèces qui ne se
trouvent poiut dans le bassin de la Seine, car en les y laissant elles
fausseraient lerésulat sans résoudre la question, puisqu'elles y intro-
duiraient un élément étranger. C'est ainsi que, pour prouver que cotte
faune a un faciès purement crétacé, M. d*Orbigny dit, on y voit en
effet les genres spéciaux à ce terrain , tels que les Belemnitella ,
Baculites^ lihynchonella ^ etc. Or, ces trois genres précisément
n'ont pas encore été vus dans le calcaire pisolithique du bassin de la
Seine, et il importe tout aussi peu à la question que des espèces de
ces genres soient communes à la craie de Maestricht et à celle de
Faxoë, autrement on prendrait pour démontré précisément le pa-
rallélisme qui reste à prouver. En outre, VOstrea canaliculata ^
d'Orb., ou lateralis^ Nils.» signalée dans la craie deRoyan et dans
(4 ) Note sur les fossiles de l*étage danien {Bull. , î^sér., vol. VII,
p. 426, 4850).
2hh CRAIE BLAXr.UE
tant d'autres localités d'un nÎTcau parallèle ou inférieur, nous a
para ne |X)UYoir ôtre séparée d'une Huître assez commune dans la
formation nummulitiqae des Pyrénées. Le Fusus Neptuni^ d'Orb.,
que nous avons clierclié en vain dans la PaléorUologie française^
et qui, dans le Prodrome de paléontologie universelle^ se trouve
indiqué sous deux noms {F, Nereis, dans Vêlage sénonien de l'au-
teur, et F. Neptuni, dans son élage danien) , nous est inconnu et
est sans doute encore à l'état de monle. Cette espèce, ni figurée ni
décrite, car la phrase de l'auteur n'est pas une description, serait la
seule d'une certaine importance, puisque c'est la seule qui rattache
le calcaire pisolithique i la craie de France.
Quant h ses rapports avec la craie supérieure de Faxoë, ils sont
établis sur 2 espèces, le Nautilus daniais, Schloth. , et le Cidaris
Forchhammeri. M. d'OrbIgny, qui cite cette dernière à Vigny et à
l4iversinc, ne la mentionne en Suède que dans son Prodrome, où
il reproduit la fausse indication synonymique de MM. Agassiz et
Desor.
En résumé, sur blx espèces signalées dans le calcaire pisolithique
du bassin de la Seine, qui recouvre la craie blanche transgressive-
ment, et dont les caractères minéralogiques sont entièrement
distincts de cette même craie, il n'y a que 1 espèce, encore ni
décrite ni figurée, qui se retrouverait dans la craie de Royan, et 2
dans la craie de Faxoè, cl il n'y en aurait |)as une seule dans la craie
supérieure de Macslricht avec laquelle on l'a si souvent comparé.
Enfin aucun des genres propres à la craie ou au terrain secondaire,
lesquels se présentent au contraire dans la craie supérieure de
Belgique, comme en Suède, n'a été trouvé dans ce même calcaire
pisolithique , dont la faune , aujourd'hui mieux connue qu'il y a
quinze nus, nous offre donc encore, dans l'ensemble de ses formes,
un faciès beaucoup plus tertiaire que crétacé.
On a vu que dans le bassin de l'Escaut, cl surtout dans celui de
la Meuse, il y avait une continuité parfaite entre la craie blanche
et la craie jaune supérieure, qu'aucune perturbation générale bien
sensible ne paraissait s'être produite entre ces deux dépôts, et que
cotte continuité était également établie par la grande quantité de
fossiles communs; que, de plus, des Ammonites et des Sphérulites,
mais suriout les Baculites et les Bélemnites, étaient très répandus
dans le plus récent : or, c'est avec 2 ou 3 espèces sur 5A que
l'on veut mettre sur le même horizon des dépôts complètement
discordants avec la craie dont ils se séparent aussi minéralogique*
ET CBAIB TUFFEAU. 2b5
meot, et d'autres qui se iieni parfaitcmeut avec celle uiéoïc craie
Manche, par leur stratification comme [>ar les caractères les plus
prononcés de leur faune I Qu'csl-ce donc qu'un parallélisme qui n*est
.encore établi ni bur la stratification, ni sur les caractères pélrogra-
pbiques, ni sur les fossiles? C'est tout au moins une conclusion très
prémaiarée et qui n'a pour elle aucune des lois de Tanalogie que
l'on invoque en |)areii cas. La question ramenée h ces termes, les
seuls vrais quant à présent, n'est donc pas résolue, et en repoussant
encore ici le synchronisme du calcaire pisolithique avec la craie
supérieure de Belgique, il nous reste à examiner ses rapports avec
la craie des bords de la Baltique ; c'est ce que noos ferons lorsque
nous aurons étudié cette dernière, et que nous aurons aussi discuté
la valeur de cette épithète de terrain danien^ adoptée par quelques
personnes , sans plus de réflexion qu'on n'en avait mis à la pro-
poser.
Nous ne traiterons ici que de la portion des départements d*£ure- Mp«r:emrai
et-Loir, de TOrne, du Calvados et de l'Eure qui se trouve aa *'"^*****^''
nord de l'axe du Mellerault, puisque les considérations stratigra-
phiques et hydrographiques assez intimement liées sont sans
rapport avec les limites administratives. L'aspect du pays, la végé-
tation qui le recouvre et sa culture su£Braient seuls pour justifier
notre distinction , car rien n'est plus frappant, lorsqu'on est près
d'atteindre Montlandon , entre Chartres et Nogeut-le-Kotrou , que
le contraste de la plaine crayeuse uniforme du pays chartrain •
qu'on a derrière soi « et le sol accidenté par les collines tertiaires
de sable ferrugineux et de poudingues incohérents, siliceux et argi-
leux, qui se dérouie à l'O. La craie ne se montre plus alors que vers
le fond des vallées, et ce changement dans le relief et l'aspect du
pays se manifeste précisément dès qu'on a dépassé la ligne de par-
tage des bassins de la Seine et de la Loire (1). La craie blanche à
silex qui constitue le sous-sol de toute la partie nord-est du dépar-
tement d'Eure-et-Loir , recouverte seulement par un vaste dépôt
de silex et de glaise rougeâtre dont nous ayons parlé (on/è, Yol. II,
p^ 153), vient aflleurer partout au fond des vallées et des dépres-
sions qui débouchent dans la vallée de l'Eure. Elle ne nous a rien
•oflert de particulier sur les points où nous l'avons observée , mais
son étude particulière reste encore à faire.
(4) h'Atchiac^ Notes inédites.
S46 caân BUMCU
Dms h pmie septCBtriooile an dépurtemoit de roroe et dant
eende rsoreeida Gahados nous décriront npidemeat les deux
premiers groupes, en résomant ce que ooos stoos dit noos-mênn
h ee sujet (1). Mous changerons seulement la dénomination de grè$
vert^ que nous avions adoptée, pour celle de craie glautomettêe av
êMnae (craie tofieaa), car nous ne pourrions éublir de rapprocke-
ment qn^arec le grès tert supérieur; or. le passée graduel dei
eouchcs les plus saUeoses et les plus chargées de points Terts k
celles qui sont exdusiTement marneuses ou crayeuses ne permet
pas d*étabUr cette coupe arec asMX de précimn au nord de Taxe
du JUellerauit , comme nous pourrons le bire an sud.
Si de Nouant on se dir^ fers Gacé, on marche , en arrivant près
de ce dernier bourg, sur des sables ferrugineux et des grès bruns,
ooquiUierSy auxquels succèdent d'autres grès ferrugineux tendres»
des rognons polymorphes en couches subordonnées , et un Ht d'ar-
gile grisâtre. La position de ces couches ferrugineuses arénaoées,
comparée k celle de dépôts d'un aspect à peu près semblahle et
situés au sud de Taxe précédent, pourrait faire naître des doutes
sur leur âge si l'on ne trouvait bientôt au nord-ouest de Gicé h
preuve de leur ancienneté , beaucoup plus grande qu'on ne Faurait
supposé d'abord. A h sortie du bourg, par la route de Bemay, on
observe h coupe suivante de bas en haut , \ partir du four â chann :
Formation 4 . Calcaire maroeux , blanc jauo&tre , plos ou
jurassique. moins compacte ou oolithique, divec Phoia-
ilomja carinata, Gold., P., no%\ sp.^ Terc^
braudaperopaUs^ Sow., T, buccuienta, id.?
Pccten vagans^ Gold., Bronn (/ioji, id., •'**'•
Sow.), f/olrctjrpus /irpressus^ kg, ^eio, . . 40
GauU? 2. Sable très argileux, vert noirâtre, sans fos-
siles, reposant immédiatement sur le calcaire
oolithique, et formant le ciel de la carrière. 4
. 3. Sable vert et grès gris jaunâtre en lits minces. 6
j 4. Grès glauconieuz, calcarifères, friables, en-
2* croupe 1 ^^^^^ ^^ ^^'^^ [Nanti liu Dionjrsius, Les.). 5
ou )^' ^^^^'^® sableux, glauconicux, avec des ro^
de la craio \ ^"^"^ ^^ ^^^ 6"*^^»"^» calcarifères. ... 6
tuffeau j^« Sable glauconieux, calcarifère, avec fossiles
f nombreux 7
! 7. Id. avec des rognons endurcis et des fossiles
Dépôt \ variés 3
quaternaire? 8. Sable rouge et silex recouvrant le plateau. . 4
(I) D Arcbiac, Étudtsmr Information crétacée^ V partie^ avçç
BT CBÂIB TDFFIAU. 2&7
Les assises & à 7, qui se lient par des passages insensibles» et
ne sont que de légères inodiûcations les unes des autres, nous ont
présenté les fossiles suivants :
Trugos , Cclh'pora , Eschara , Flustra , Ceriopora mamillosa ,
Roem.. Lunulitcs crctacca, Defr. (spongiaire), Diadema Michclini,
Ag., Tetragramma Roissyt , Des., Echinopsh latipora, A g., DiS'
eoidea sitbuculus, Leske, Catopygus carinatus ^ A g,, Hemiaster
bufof Ag,, Holastcr xuùorùiculanSf Ag., Holaster truncatus y id.,
Micros ter acuttis, id. (1), Scrpula ^ordialis, Gold., Cyprina cordi"
formis t d'Orb., C. /igcriensis, id., C. oblo/iga, id., Fcnus Re-
nauxiana, xà.^an. F. plana, Sow.? Isocardia, indét., Corbisrotun'
tlaia.d'Orh.y Trigonia crenulata, Lam., j4rca ligcriensis, d'Orh.,
Mytilus an Lithodomus? ^ Jnoccramus siriatus.Sow.^ I. cu/ieiformis^
d'Orb., Lima Ditjardini^ Desh., L. scmiornata^ d'Orb., L, ornata^
id., Pcctcn (vquicnstatus, Lam., P. asper^ id., Spondylus fimbriatus^
Gold., »S., indél., Exn^yra hnliotoidea y Sow. (comprenant tous les
passages de VOstrra Hnnliniana , d'Orb., à l'O. lariniata , id.),
O. carinata, Lam.? Tcrebratula biplicntn, var., Sow., T, Gibbsiana,
id.? T. piicatiiiSf id., Jmmonites varians, Sow. Turrilites tuber^
cuiaius, Bosc, Nanti lus Dionysius^ Les. [N. elegantoides^ d'Orb.,
Paléont.Jranç., vol. I, p. 89), crustacés voisins des Corystes,
Les grès ferrugineux dont nous avons parlé, au midi de Gacé,
affleurent aussi au nord, sur la route de Vimoutiers, et à un kilo*
mètre environ on les voit recouverts par un petit lambeau de cal*
caire ooliibique. Sur le chemin de Grandval la superposition des
calcaires marneux à Pholadomyes est beaucoup plus nette encore
carte et coupes (J/m/. de la Société géoL de France ^ 2*sér., vol. II,
p. 92, 4 846).
(4) Ce n'est point seulement, comme le pense M. Ed. Forbes
[Mem. of the ^cnL Survcy, décade III, pi. 4 0, p. 7, 4 850), par son
prolongement rostre postéro-inférieurque cette espèce diiïère do cer-
taines variétés du M. coj-angitinttfft, auquel il l'a réunie; une série
des modifications do ces doux échinodermes montre que le M. acntus,
quelle que soit sa forme, se distingue toujours par la lèvre de la bouche
plus courte, par la bouche plus éloignée du bord, par le sillon qui y
aboutit moins profond, par les bandes lisses qui accompagnent do
chaque côté la région granuleuse médiane du plan inférieur, parla
disposition du fasciole sous-anal , enfin par la permanence du rostre,
qui môme, dans les individus les plus courts, donne toujours au pro-
fil de la partie postérieure un biseau oblique d'arrière en avant, au
lieu d'un plan vertical ou surplombant celui de la hase, comme dans
le M. cor-an i;uinitm. Nous insistons sur la séparation des deux es-
pèces, parce qu'elles caractérisent bien l'une et l'autre des horizon:»
différents.
2Û8 CRAIE BLAiNCDE
et ceux-ci sont surmontés comme dans la carrière du four h chaux
par l'argile sableuse vert foncé. Ces grès ferrugineux, qui semblent
occuper le niveau du calcareous grit^ sont donc parfaitement
distincts de ceux que nous trouverons au sud de l'axedu Mellerault.
Les assises jurassiques plongent au N. , et, à la montée du Mesnil-
Gatel, ce sont les sables et les argiles vertes qui forment le pied de
la rampe; au-dessus vient un grand développement des couches
calcaréo-sableuses et glauconieuses précédentes, recouvertes par le
dépôt quaternaire de silex et d*argile rouge sableuse du plateau. La
puissance des assises, que nous rapportons au second groupe et qui
sont comprises entre les argiles sableuses vertes sans fossiles et ce
poudingue incohérent , n'est pas moindre de 70 mètres dans ces
collines ; c'est la plus grande que nous leur ayons reconnue. La
descente vers Viraou tiers offre la contre-partie de la coupe précé-
dente, c'est-à-dire les silex avec argile rouge sableuse, les assises
calcaréo-sableuses et glauconieuses, mais déjà moins épaisses, les
sables argileux verts regardés avec doute comme représentant le
gault, les calcaires oolithiques à Pholadomyes, et enfin les grès fer-
rugineux parfaitement caractérisés et exploités au bas de la côte ,
derrière les premières maisons du bourg,
n partrmeui Daus Ic département du Calvados, iM. de Caumont a depuis long-
aiUd.8. temps reconnu l'impossibilité d'établir des divisions tranchées dans
les couches crétacées, et de séparer ce qu'il appelle la craie supé-
rieure (craie blanche) de la craie marneuse, et celle-ci de la craie
chloritée (1), ces i\(i\\\ dernières représentant les étages 1 et 2 du
groupe de la craie tuiïeau dans tout le reste du bassin. C'est en effet,
avons-uuus dit (2j, un des caractères les plus frappants de ce plan
nord de l'axe du iMellerault, que la continuité, la liaison et l'unifor-
mité de ses sédiments crétacés, lorsqu'on les compare aux variations
M nombreuses que présentent ceux du plan sud.
D'après M. Caslel (3j les assises précédentes se composent, dans
le canton de Livarot, de sable fin, variant du vert au blanc et ren-
fermant une masse calcaréo-sableuse, dont la base est cette assise
verte , constante et caractéristique dans tout le pays. Le tout
repose sur la formation jurassique et est recouvert par une crnic
(t) Topographie géognostif/nc fia Calvados j p. 99; in-8. Caen,
1 825. Carte, coupes et vues.
il) D'Archiac, /oc. c//., p. 94, pi. 3, f. 5.
(3) AJc//f, (ic ta Soc. ii/ifi. de Normandie y vol. VI, p. ?9Q.
ET CRAIE TUFFKAl'. 2/i9,
gkiucouicusc et marneuse à silex » occupanl le sommet des col-
lines du pays d*Augc. A i*ouest de Lisieux, sur le chemin de
Manerbe, les argiles sableuses Tertes recouvrent des calcaires
jorassiques (1); sur la route de Pont-FÉvêque , avant Ouibine-
le-Vicomte» la craie tuiïeau, sableuse et glauconieuse, de 16 à
15 mètres d'épaisseur, forme une masse continue, agrégée, quoique
peu dure, et consolidée par places par une grande quantité de silex
gris, en rognons souvent réunis, se fondant dans la pâte calcaréo-
sableuse, et disposés en cordons plus ou moins considérables. Au
delà, la route est tracée sur les glaises sableuses vertes précédentes,
tandis qu'à 2 kilomètres de Pont-rÉvêquc affleurent les argiles
d'Oxford.
La craie ehloritée, prolongement des assises calcaréo-sableuses
de Gacé et de Vimoutiers, se voit particulièrement, dit M. de Cau-
mont (2), aux environs de Dozulé, de Clermont, de Quévrue, de
Alont-Piuçon , etc. Les marnes crayeuses qui représenteraient la
partie supérieure de la craie tuiïeau se trouvent plus à l'Ë., et le
sable argileux vert foncé, qu'il nomme banc de terre verte^ existe, sur
une épaisseur presque constante de 12 à ik mètres, à Canapeville,
Authieux, Saint- Julien-Ie-Faucon, puis au-dessus de l'argile d'Hon-
fleur et des sables de Glos, sur les rives de la Touques et de la Ga-
lonné, ainsi que dans presque toutes les vallées des arrondissements
de Lisieux et de Ponl-rÉvéquc.
La formation crétacée fînit à la rive droite de la Oive, abstraction
laite du lambeau tout à fait isolé du Plessis, situé à 11 lieues à
l'ouest, et dont nous parlerons plus loin. Sur cette limite occiden-
tale, l'épaisseur de toute la formation ne dépasse pas 30 à 35 mètres,
et, sur les points du département où elle est le plus considérable, elle
atteint à peine 100 mètres. Dans la falaise d'Hennequeville la craie
tuiïeau glauconieuse a 33 mètres d'épaisseur et repose sur 13 mè-
tres de sable vert, argileux, recouvrant l'argile de Kimmeridge, et
il en est de même dans la falaise d'Honflcur (3). La portion nord
de la coupe que nous donnons ci-après (pi. I) est destinée à mon-
trer la disposition générale des couches crétacées et des assises
jurassiques sous-jacentes , depuis l'axe du Mellerault jusqu'au delà
du Havre.
^) D*Archiac, loc, cit.^ p. 95.
[2] Loc. cit.^ p. 4 01.
3) D'Archiac, loc. cii.^ p. 96, et pi. 3, f. 5.
250 CRAIE BLANCHB
M. de Montbrun (1) a signalé de nombreux ossements i'Ickthyo-
sattrus dans la craie glauconieuse qui couronne les falaises des
Vaches-Noires , eulre Villers-sur-Mer et Dives ; M. Deslong-
cbamps (2) a décrit un crustacé du genre Orythia (0. La Beschei),
provenant de la même localité et qui se trouve aussi dans le grès
Tert deLyme-Regis; M. H. Michelin (3) a décrit et fait Ggurer un
assez grand nombre de polypiers recueillis dans cette même craie
glauconieuse. Les fossiles que nous y avons trouvés dans les falaises
précédentes sont particulièrement : iTaZ/tV/jOd costata^ Lamour.,
Diadema omaturriy Ag., D. Michelini, id., Ctdaris vesiculosa,
Gold., Caratornus rostratus, id., Discoidea subuculm^ id., Cato*»
pyfjus carinatuSf id. , Bemiaster bufo^ id. , Pecten quinquecostaius,
Sow., P. cometa (Janira id., d'Orb.), P. œqtiicostatus, Lara.,
Mytilus lineatus, Sow. in Fitt.
Dppartemfat Nous avoHs mentionné [antè^ vol. II, p. 152 et hUk) les dépôts
TEure. quatcmaires et tertiaires du département de l'Eure qui recouvrent
presque partout la craie. Entre Monlreuil-Larglilé et Broglie, celte
dernière, marneuse, avec quelques points verts, est caractérisée par
de nombreux Jnoceramus mytiloides. Dans ce pays , la formation
incline sensiblement au N.-Ë. vers la vallée de. la Seine, et il y a
une grande différence entre les couches qui la constituent et celles
que nous venons d*indiquer à 1*0. Vlnoceramus mytiloides, qui
caractérise , comme ou Ta vu au nord , le premier étage de la craie
tuiïeau , y est en outre très répandu, et tout concourt à faire re-
garder cette craie comme supérieure aux assises calcaréo-sablcuses
et glauconieuses des départements de TOrne et du Calvados (U).
Autour de Bernay, entre Menncval et Canfleur, la surface de la
craie, profondément ravinée, a été recouverte par un puissant dé-
pôt de silex brisés , mais non roulés. Vlnoceramus mytiloides esi
fréquent dans les escarpements des bords de la Rillc ; mais la couche
h céphalopodes de Rouen , qui doit se trouver plus bas si elle existe,
ne s'y montre point. La roche devient sableuse à la Rivière-Thibou-
villc , où M. A. Passy (5) lui a donné le nom de craie glauconieuse.
(\) Soc. iinn. de Normandie, Rcstimé des travaux de 1836-37.
— L'I/istiiut, vol. VI, p. 136.
li) Méni, de ta Soc. Iinn. de Normandie, vol. V, p. 37. 1829-35,
fSJ Iconographie zoophytnlo^ique, p. 119, pi. 28- 4Î.
hS D'Archiac, loc, cit.^ p. 96.
(o) Notice sur le dêjjartement de VEure^ p. 29,
ET CRAIE TDrPBAU. 251
ÂQtoar de Brionne , elle ne nous a rien présenté de particulier qae
le grand développement des silex , des sables rouges et des argiles
sableuses blanchâtres qui la recouvrent. A Pont-Aulhou , un affleu-
rement des couches glanconieuscs inférieures paraît dû à une dislo-
cation locale, circonstance qui se présente encore sur quelques
autres points de la même vallée. Dans le puits foré à Pont-Aude-
mer, ou a rencontré, à une profondeur de 35 métrés, les argiles
sableuses vertes de la base .du système , et au delà , jusqu'à 66 mètres
environ , on a traversé des argiles bleues très compactes, avec py-
rites, et des veines de sable. Ces couches représenteraient-elles le
gault, ou appartiendraient-elles h Tétage de Rimmeridge? c*est ce
sur quoi nous ne pouvons encore prononcer.
Les distinctions faites par M. Passy dans la note précitée , de
craie blanche supérieure , de craie dure à concrétions , de craie
blanche compacte , de craie marneuse , de craie glauconieuse , de
glauconie sableuse et de marnes glauconieuses^ ne semblent pas
être toutes motivées par des superpositions réelles; quelques unes
de ces couches ne seraient que des modifications latérales, et
d*aulres, quoique superposées , ne sont que les parties d'un même
tout , où des changements graduels se sont produits. Cette opinion
a d*ailleurs été émise par l'auteur lui-même pour les couches cor-
respondantes de la rive droite de la Seine. Quoi qu'il en soit, l'in-
clinaison générale au N. -£. monue qu'entre les vallées de la Rille
et de la Seine, des assises très puissantes se sont superposées aux
précédentes, et la grande côte, que parcourt à l'ouest d'Elbeuf la
route de Bourg-Théroulde, met à découvert, sur une hauteur de
80 n)èlres, une série de couches qui a été entièrement rapportée à
la craie blanche. Nous y avons distingué les assises suivantes en
allant du haut en bas :
\ . Craie blanche tondre, avec silex noirs.
2. Craie endurcie, avecsilexgris brun. Laroche est caverneuse,
à cassure compacte et esquilleuse à la fois.
.3. Craie blanche avec des lits de silex gris.
4. Craie blanche avec des lits de silex noirs et gris de 0™,25
d'épaisseur, et espacés de 1 mètre à 1"\50 (carrières et
galeries au-dessus du four à chaux ; les silex, plus ou moins
noirs au centre, sont entourés d'une zone grise, d'épaisseur
variable).
l). Craie blanche endurcie, h slriiclqre brécboïde, avec des silex
258 CRAIS BLAHGHB
gris blano el blanohAtrea, zones et caverneux (carrière du
fonr à cbsnx).
6. Craie blanche endurcie, passant au compacte, avec des silex
gris.
7. Craie blanche tendre, avec des silex noirs en rognons.
8. Craie endurcie caverneuse, avec des silex noirs très nom-
breux, en cordons (4}.
Les couches plus basses, masquées ici. par les habitations, se
voient bien dans la grande carrière ouverte à rextrémité du fau-
bourg, sur la roule de Rouen. Vers le haut d*uu escarpement ver-
tical, qui n'a pas moins de 25 mètres, on retrouve la craie endurcie
caverneuse (d* 8), et le reste, jusqu'au niveau de la rivière, est une
craie marneuse, un peu grise, endurcie par places, et renfermant
quelques silex noirs. £lle nous a paru correspondre à la partie supé-
rieure de celle des bords de la Rille , et représenterait le premier
étage de la craie tuffeau. Le groupe de la craie blanche commen-
çant avec rassise n^ 8 oOrirait peut-être, dans cette coupe, l'équi-
valent de la craie à silex , que nous retrouverons dans les vallées du
Loir et de la Loire , au-dessus de la craie jaune de Touraine. La
vérilable craie blanche se trouverait seulement .vers TE., aux envi-
rons de Louviers , ou en remontant dans les couches! Autour de
cette dernière ville, et surtout au nord, la craie, remplie de silex
noirs en cordons assez rapprochés , est alors parfaitement caracté-*
risée par VAnanchytes gibba, Lam., A, striata^ id., Galerites
vulgariSf Id. , G. subrottmdQy Àg. , Micraster cor-anguinum , id. ,
Spondylus spinosus^ Desh. , Terebratula camea^ Sow. , et des spon-
giaires, fossiles que nous n'avons pas observés dans les couches
d'Elbeuf , probablement plus basses.
Plus à TE., la craie blanche qui borde la Seine forme des talus
très rapides, quelquefois tout \ fait abrupts, continus ou profon-
dément découpés par d'étroits vallons et des gorges qui débouchent
dans la vallée principale. Celte disposition s'observe particulière-
ment sur la rive droite du fleuve, jusqu'à la Roche-Guyon et au
delà; ces falaises d'un blanc éclatant et les cordons de silex noirs
souvent en saillie et horizontaux qu'elles présentent en font recon-
naître de loin la nature minéralogiquc à l'œil le moins exercé.
Cependant cette continuité qui se déduit de l'aspect général des
(1) D'Archiac, loc, cit., p. 97. 1846.
ET CRAIE TUFFEAU. 253
collines, presque partout au mcnic niveau et si semblables aux
iowns du Kent, du Susscx, du Surrey, etc., n*ost sans doute pas
toajoors géologiquement exacte , et, lorsque le pays aura été étudié
avec un soin convenable , on y reconnaîtra dos accidents pareils
Iceux que nous avons signalés autour de llouen , à Bolbec, à LiU
kbonne, dans la vallée de la Rillé, etc. Cesi ce que le fait suivant
tend à conûruier (1).
En face de Vernon, les collines abruptes et accidentées qui bor«
dent la rive droite de la Seine, depuis Giverny jusqu'à Pressagny,
élevées de 118 à 138 mètres au-dessus du fond de la vallée, sont
composées d'abord , dans toute leur hauteur, de craie blanche avec
des silex noirs en cordons peu réguliers, et dont les couches incii-
nent sensiblement à i'Ë. Quelques bancs d*un calcaire plus dur,
jaunâtre, y sont subordonnés. Dans la carrière du four à chaux,
ouverte à Textrémité du village de Vernonnet, sur la route des
Andelys, la base de l'escarpement n'est plus formée par la craie
blanche, mais par un calcaire plus dur, d'un blanc moins pur, où
les silex sont moins répandus, et qui est rempli d'Inocérames
(/. mf/tiloides ci latm?), et souvent moucheté de très petits points
d'oxyde de manganèse. Autour du hameau des Fourneanx , cette
assise, qui appartient au premier étage de la craie tuffeau, continue
à se relever, et un peu au delà constitue seule l'escarpement, la
craie blanche ne se montrant plus au sommet.
A 600 mètres environ au delà des Fourneaux on voit affleurer, au
pied du talus qui borde la route, un calcaire marneux, un peu sableux,
grisâtre, glauconieux, se divisant en gros rognojis diversiformes , à
cassure inégale, et remplis de fossiles. Ce banc, de 0'",60 à 0"',15
d'épaisseur, se relève vers TO., comme toutes les assises précé-
dentes , et avant la montée de la Madeleine, au débouché d'un petit
vallon, il couronne un escarpement de 10 à 12 mètres de hauteur.
Il recouvre en cet endroit des calcaires blancs, durs, à cassure
anguleuse, alternant avec des bancs de silex noirs, bruns, gris ou
blanchâtres de Q'^^iS à 0'",25 d'épaisseur. La surface de ces bancs
est mamelonnée, tuberculeuse, et souvent la matière siliceuse,
d'abord noire, puis grise et blanche , se ramifie et se fond insensi-
blement dans la roche calcaire qui les sépare. Nous avons ici une
(4) D'Archiac, Notes inédites.
95& CRàlB BLiNCHE
représentation exacte de ce que Ton voit à la base de la colline de
Sainte-Catherine, près Rouen, car le calcaire glauconieux en ro^
gnons, quelquefois |X)udingifurmc, avec dos nodules verdàtres, en*
durcis, qui recouvre ces bancs, est lui-même l'équivalent du lit de
Turrililes, Scaphites, Ammonites, etc., si connu dans celte der-
nière colline {aniè, p. 211). Les espèces suivantes, que nous y avons
trouvées, ne peuvent laisser aucun doute sur ce rapprochement i
d'accord avec la straliGcaiion que nous venons d'indiquer :
Holaster suhglobosits ^ Ag., Serpula^ Exogjra coîttmha^ Gold.?
Terebratula subiwdata^ So^.^ 7\ carriea^ id.? PecLenBeai>eri^ Sow.
an P. depresstis^ Munst., Gold.? Pleurotomaria Mailleana, d'Orb.,
NautUus triangtdaris ^ Montf., Baculites baculoides, û'Orb., Sca^
phiies œqualiSf Sow«, Turrilites costatus^ Lam., Ammonites ivt/io^
magensiSf Defr., A. varians, Sow., A.falcutus^ id.
Le soulèvement qui a amené ce banc à 25 mètres au-dessus de
la rivière n'a pas été moindre de 70 à 80 mètres, et est dû, sans
doute, à une faille dirigée N. -£., S. -O. , comme le vallon dont nous
avons parlé, et au delà duquel l'effet du phéuoniène s'est arrêté.
Les dénudations ultérieures, en nivelant le pays, ont fait disparaître
l'aspérité qu'il avait nécessairement produite à la surface. On peut
supposer que le gauU est en cet endroit très près du niveau de la
Seine, si même il n'est au-dessus.
C'est probablement dans ce banc à céphalopodes que M. Sori-
gnet (1) signale 22 espèces d'échinodcrmes, parmi lesquelles nous
remarquons : Cidaris vesiculosus, Gold., Salenia scutigei^a, Gray,
Diadema Michelini^ Ag., Cœloplurus radiatus, Ag., Discoidea
subuculus, Lcske, Caratomus rostratus, Ag., Catopygus cai^inatus^
id., Herniaster hufo^ id. , Micrastei^ acutiis, id., Holaster siéglo-
bosiiSf etc. L'auteur a également recueilli beaucoup d'échinodermes
(37 espèces) dans la craie blanche des arroudissemeulsdc Louviers
et des Andeiys, principalement sur les communes de Piiiicrville, de
Yernonnet, de Givcrny, du Peiit-Andelys, de Clachaloze, de Ci-
vières et de Tilly.
ProioDgement L'incHnalsou générale de tout le système au N.-E. et à l'E., sur
ioul«rntin
de la
couche
•(juiftre.
(4) BuH.y 2« sér., vol. VI, p. 445. 4 849. — Oursins fossiles de
deux arrondissements du département de l'Eure; in-8. Vernon,
4850.
ET CftAlB TUrFSAU. 25S
brifegauciiedelaSeilie, est confirmée par Icssondages artésiens (1).
Oo a m que la couche de sable argileux vert était, au cap de la
Hèfe, maximum de son relèvement, à 25 ou 26 mètres au-dessus
du niveau de la mer; à Ilonileur elle n'est plus que de quelques
mètres au-dessus du même niveau. Dans le puits foré de Pont*
Andemer œs argiles sableuses ont été rencontrées à 25 mètres au*
dessous. Dans ceux d*£lbeuf qui ont donné des eaux jaillissantes et
dont la profondeur varie de 165 à 169 mètres, suivant le niveau de
l'orificei elles s'abaissent à environ 100 mètres au-dessous de leur
affleurement sur la côte. Pour les atteindre, on a traversé 25 mètres
de craie avec silex noirs, 49 mètres de craie grise ou micacée,
représentant la craie tulTeau supérieure, 37"*,45 de craie verle ou
chloritée, ou craie tuiïeau moyenne, et Ton a pénétré jusqu'à
ik mètres dans les argiles sableuses vertes, dont la partie supérieure,
renfermant beaucoup de pyrites et des coquilles brisées, appuierait
la supposition que ces argiles sont réellement le gault.
Dans le puits de Saint-André, situé iU lieues au sud des précé-
dents et dont M. Walferdin (2) a donné la coupe, on a traversé
13",52 de dépôts tertiaires, 122-,46 de craie blanche, 29'»,24 de
craie marneuse, 13 ,64 de craie glauconieuse, 84">,36 de sables
verts, et l'on s'est arrêté à 263'",22 de la surface du sol sans les
avoir traversés entièrement et sans avoir obtenu d'eau jaillissante. Il
est donc assez probable, comme le dit l'auteur, que la nappe aquifèrc
cherchée était à une faible profondeur au-dessous du point où l'on
8*est arrêté. Mais nous avons fait remarquer que, le plateau de
Saint-André étant à 143 mètres d'altitude, on n'est descendu qu'à
120 mètres au-dessous du niveau de la mer, ou à 20 mètres à peine
plus bas qu'à Elbeuf , et bien que les couches glauconieuses aient
été traversées ici sur une assez grande épaisseur, si la pente vers
!*£. était régulière, la couche aquifère cherchée devrait être encore
à une certaine profondeur. D'un autre côté, nous savons que Tin-
clinaison est moindre dans cette direction que de Pont-Audemer
à Elbeuf, ce qui augmenterait les chances de succès sans qu'on fût
obligé de descendre très bas. Nous examinerons à la fin de la section
suivante les résultats du même genre obtenus sur la rive droite de
la Seine et vers le centre du bassin.
[{) D'Archiac, loc. cit., p. 98.
2) i?/i//., vol. IX, p. «55. 1838.
256 CRAII BLANCm IT CRAIB TUFFBAU.
PiUoutoiocie. L'étude (1) des coquilles foratninîfères de la craie blanche de
Fo..«iniftre.. piug|g„„ ^i^^ ju bjssjn ^g jg s^ine a conduit M. Aie. d'Orbigny
à quelques considérations que nous exposerons ici. Ces coquilles
dans les divers étages de la formation» dans le nord et le centre de
la France, en Belgique et en Angleterre» ont une grande analogie
et elles se succèdent régulièrement de bas en haut , tandis que dans
le sud et le sud-ouest de la France les espèces sont tout à fait
distinctes» et même il y a des genres différents. En indiquant les
résultats auquels il est arrivé sur la répartition des genres dans ces
deux zones crétacées, Tauteur pense que la craie de Tours, de
Ghavagnc et de Vendôme^ est parallèle à celle de Macstricht et su-
périeure à la craie blanche , manière de voir peu d'accord avec
les données straligraphiques et même paléontologiciucs. Les forami-
nifères ont augmenté progressivement des couches inférieures aux
supérieures. Des formes d'abord très simples, analogues à celles des
dépôts jurassiques , puis plus compliquées et propres aux couches
les plus basses de la craie» ont été remplacées dans les plus élevées
par des formes plus variées et qui finissent par se trouver toutes dans
le terrain tertiaire ; Xjuelques unes même dans les mers actuelles.
Les formes spécifiques des foraminifères de la craie offrent dans
leur ensemble plus d'analogie avec celles qui vivent aujourd'hui
dans l'Adriatique qu'avec toutes les autres.
M. D'Orbigny décrit ensuite 5à espèces de la craie blanche des
environs de Paris , dont 38 se sont trouvées dans la craie de Meu-
don » 33 dans celle de Saint-Germain , et 28 dans celle de Sens.
9 sont propres à la première localité » 2 à la seconde , 6 à la troi-
sième, et 23, ou près de la moitié» se représentent dans la craie
blanche d'Angleterre. 3 des espèces précédentes existent dans les
grès verts et ferrugineux du département de la Sarthe , 2 dans la
craie de Tours, 2 dans celle de Maestricht, enfin 2 dans les dépôts
tertiaires de l'Autriche et de l'Italie et qui vivent encore dans
l'Adriatique ( Dentalina communis et Rotalina umbilicata )•
Les Monostègues manquent dans la craie blanche cl ne se
montrent que dans la formation tertiaire supérieure; les Aga-
tistègues ou Millioles sont propres à la formation inférieure avec
les Entomostègues qui existaient déjà dans la craie de Maestricht. Les
espèces que nous avons signalées dans la craie à silex de Ladouzy-
(4) Mém. de la Soc, géol, de France, vol. IV, p. 4, 4840, avec
4 planches.
GADLT. 257
la-Cour, près de Vervins (Âisnc). el dans les marnes de la Hérîe et du
Chaudron , placées dessous , confirment les remarques précédentes »
et M. Cornuel (1) en a reconnu Texactitude pour les couches néo-
comiennes qui sont encore plus basses. T.e.s Ennllostègues paraissent
être très rares dans toute la série crétacée, tandis que les Sticho-
stègues et les Hélicosiègnes sont comparativement abondantes. Ces
dernières s*accroissent progressivement du groupe néocomien à la
craie. Le même géologue fait remarquer (p. 2/i8), entre autres
considérations, que sons le rapport de ces co((uilles foraminées^
les marnes du département de l'Aisne sont intermédiaires entre
le groupe néocomien et la craie blanche , mais plus rapprochées
de celle-ci que de celui-là, et Ton voit que, par le nombre de
leurs espèces des trois ordres ( Enallostègnes , Stichostègues , Héli-
costègues), ces marnes formeraient entre les deux groupes extrêmes
un passage tout à fait en rapport avec ta position géologique qu'elles
occupent.
Nous ne suivrons point M. Cornuel dans ses autres considéra-
tions sur ce sujet, et nous nous bornerons à y renvoyer le
lecteur, tout en faisant remarquer que, pour qu'elles eussent une
valeur réelle au point de vue géologique , il faudrait des recherches
inûniment plus multipliées que celles qui ont été faites jusqu'à ce
jour, et encore n'aurait-on qu'une idée fort imparfaite du nombre
et de la répartition des espèces de foraminifères fossiles. Ce n'est
point après un examen, quelque attentif qu'il soit, de quelques déci-
mètres cubes pris dans une couche, et à plus forte raison dans un
étage, dans un groupe ou dans une formation, que l'on peut e^q^érer
d'en connaître l'organisme microscopique. Si , comme tout porte
à le croire, la multiplicité des animaux dans la nature est en raison
inverse de leurs dimensions, quelle doit être la variété infinie de
ceux qui échappent à la vue simple ! Que de temps ei de laborieuses
investigations ne faudra* t-il pas pour reconstruire ce monde an-
tique des infiniment petits!
S 2. Ganlt.
Nous considérerons ici le groupe du gault absolument comme nous
Tavons caractérisé en Angleterre; nous suivrons ses affleurements sur
(1) Description de nouveaux fossiles microscopiques du terrain
crétacé inférieur du département de la Haute^Marne [Mém. de la
Soc, géol. de France^ 2«sér., vol. III, p. 244, pi. 3-i, t848).
lY. 17
358 Qàmt.
le poortoor da basaio c^éiacé de b Seioe, et ooQt €bercba^^
rendre compte ensuite de ea dispoeition soaterraine par la oompa-
raison des sondages qui l'ont atteint et qni ont été pour h plopart
exécutés dans la direction S.-£t, N.-O. de Taxe de ce même basain»
PrpirttMfat Dans le puits foré k Calais, on a vu (otitô, p. 109) que la pnis-
r«iHitcfthif. sauce du gault» rencontré à 306 métrés au^dettoas de la sur&ce
du soit n*éuit que de 5 4 6 mètres; plus au S.« au-dessous du
bameau de Saint-Pot, près de Vissant, des marnes argileuses eflto*
* rescentes, d'un gris foncé, et devenant plus pures vers le bas.
afileurent an pied de la falaise et représentent le même groupe
[antèf p. 202 ) (i). A la basse mer, on les voit reposer sur le grès
Tert inférieur. On y trouve beaucoup de pyrites blanclies qui ont
autrefois donné lieu à une exploitation régulière de suUate de fer.
Yers le milieu de ces glaises, qui s'élèvent dalkS oiètres au-de«us
de l'eau, règne presque constamment un lit de 0"*,20 d'épaisseur,
renfermant des nodules endurcis et des fossiles très nombreux. Ces
derniers , parfaitement conservés, sont asses rares dans le reste de
l'assise. Les coquilles ont pour la plupart leur test et sont remplies
on moulées par l'argile endurcie. JLes Ammonites et ks Hamites,
souvent changées en fer sulfuré , sont accumulées au çieà de
l'escarpement battu par les vngues, surtout entre le moulin et les
dunes de Wlssant , et leur surface est alors passée ii l'état d'hydrate.
Les espèces ci-après, que nous avons recueillies, et dont plusieurs
avaient été déjà signalées par M. Rozet (2) et par M. E. RcJ)ert (3),
6e retrouvent presque toutes dans la même couche, au promontoire
de Copt- Point, situé en face, de l'autre c6té du détroit.
Tirochocyathus conulux^ Miln. Edw. et J. Ha., Pentacrinus creia»
cens, Leym., Serpula gordialis, Schlolh., Fenericardia tenuicosta,
Sow. in Fitt., laoreramus sutcaius, Sow., /. conccntricits, id.. Nu»
cuta hivirgata , id., N, omaiissima^ d'Orb., N, pectinata^ Sovr.,
Plicatula radiohi, Lam., Ostrea lateraiisy NiU., O. lûppopodium^
id., Tcrebratula bf'piicatn, Sow., T. spîntdosa et rugulosa, Morr.,
T. ta marin dus ^ Sow., Dentalium ellipticum^ id., Natica gaultina^
d'Orb., Solarium conoidcum ^ Sow. in Filt. , S. ornatum, id., Sca^
laria Dupiniana, d'Orb., Plcurotomaria Gibbsi, Sow., RostcUaria
carinata^ MaDt.,/{. costaio^ Mich., Bclemnites minimus^ Li8t.,iViia-
l\\ h'ArchidiC, Mém. de la Soc. géoL, vol. III, p. 264. 4839.
(2j Description géogn. du bassin du bas Boulonnais, p. 44 ; in-8,
arec carte. Paris, 4828.
(3) Bull., Yol IV, p. 342. 4836.
GAULT. :259
tiiiu aibensiM^ d'Orb. , N.Ciememifuu, id , JinmonUes auritus, Sow.,
J, Beudanti^ Al. BroDg.. A, bipUcatus, Mant., >^. BouchuriUanim,
d'Orb., Ap cristiitiis, Del., A. fienarius, Sow., /^. ticnfptus, id.,
^. Fittonîf d'Arch., ^. injlatus^ Sow., A. lautftSy id., A. plnnus,
MaDt., A, splendvns^ Sow., A. tuberculatus , id. , A, vaHcosus, Sow.,
Hamites aUenuatus, id., ^. intermediiu jid.t H» flcjcuosus^ d'Orb.,
U, maspimm, Sow., //^. rotumius, id.» ^. /tv/tf/V, id.. //. tubercuUt'
Uis^ id., des denU de poissons, de sauriens, ot des coprolites.
M. Rozet , dans $9 Descripthn géognostique du bassin du bas
Boulonnais t cite encore les marnes du gault à Samer, à Desvrcs,
à Coliroberl et à Hardingcn. M. Fillon (1) les a figurées très régu-
lièrement au pied des collines de craio qui circou.scrivrntle bassin,
et nous savons qu*à peu de distance au nord de Ferques un puits
creusé pour rechercher la houille a rencontré, au -dessous de la craie,
les argiles bleues avec les fossiles qui les caractéri.sent.
D*après ce qui a été dit [antè^ p 185] des résultats apportés par
les sondages pratiqués, non seulement sur le versant nord de Taxe
de TArtois, mais encore sur la ligne de partage, et môme un peu
au S., on peut croire que la limite du gauU, qu*ils n'ont pas ri*n-
contré avant d'atteindre les terrains plus anciens, se dirige sou-
terrainementau sud-est de Calais, vers Fruges, Doullenset Bapaume,
pour remonter «1 TE. par le Catelet ; Bohain et la Capelle , en con -
tournant au S. le plateau où l'Escaut , la Sambre et la Somme preii-
neut leur source (2),
M. Thorent [i) signala le premier, au nord-ouest d'Aubenton, au i)t|>.u>,n.M.i
lieu dit la Folie-Not , et reposant sur des calcaires oolithiques , m" 1 a
dépôt crétacé, composé d'uue roche très siliceuse, grisâtre, m'
délitant en feuillets « et remplie de végétaux cj^arbonnés, puis une
marne rougeâtre , nobâtrc ou gi b»âtre , et un grè>s peu dur, pétri do
grains verts, avec une grande quantité de fer sulfuré disséminé. Ce
f\\ Transact, geol. Soc, of London ^ vol. IV, pi. 9.
Vj Cependant dans un puits de recherches exécuté à Pommier-
Sainte-Marguerite, au sud d'Arras, sar la ligne même de partage ,
M. Élie de Beaumont signale, a«-dtisoii§ de I6d mètres de craies
diverses, 49 mètres de marnes grises, schistoldes, de marnes glau-
conieuses ou non, de sables glauconieux et marneux et de grès cal-
carifères, qui, d'après ce savant, représenteraient le gault et le grès
vert inférieur. (Explication de la carta géohgiqtie de la France,
vol. 11, p. 584. 4848.)
(3) Mém. de ta Soc. gêol. de France^ vol. IH. p. «58. 4 839.
•I.-
260 6AULT.
sable bien noirâtre , devenant gris verdâtre par son exposition k
l'air, renferme ïExogyra columba^ var. minima, avec des Peignes,
des Huîtres, et la Trigania alœformis? Du lignite y repose aussi
sur des couches siliceuses non effervescentes, très compactes,
gris verdâtre , quelquefois cdluleuses , séparées par un sable vert
semblable au précédent et renfermant la noême Exogyre. Les
sables pyriteux sont exploités sous le nom de cendre pour l'amende-
ment des terres. Un autre lambeau de même nature fut indiqué
à Tarzy, sur le plateau situé à l'est de ce point.
Les observations que nous donnâmes la même année (1) en fai-
sant connaître l'existence, dans ces couches de la Folie-Not , des
Ammonites monile^ Sow., et biplicattu^ Mant , et de Vlnoceramus
sulcaiusp Sow. , ne permettaient guère de douter qu'elles ne fussent
un rudiment du gault, et nous mentionnâmes Clément les grès
non effervescents, schisteux, avec empreintes charbonneuses, ainsi
que les glaises noirâtres pyriteuses exploitées. Plus tard (2), nous
eûmes occasion de revenir sur ce sujet , et conformément à la clas-
aifiâition adoptée par nous en 1839, mais modifiée depuis, nous
décrivîmes sous le nom de grès vert les divers lambeaux de grès,
de sables et d'argiles, épars çâ et là à la surface des calcaires ooli-
tbiques des cantons d'Hirson et d'Aubcnton, et qui, par leurs fos-
siles, se rapportaient plus particulièrement à l'horizon du gault
Des sables analogues, de quelques mètres d'épaisseur, se prolongent
aussi sur les tranches du terrain de transition , sur la rive droite de
l'Helpe , au nord de Rocquigny, dans le bois du Hautty, entre Mon-
drepuis et la grande route, à Rue-d'HIrson , à Rue-Heureuse, etc.
Des vues particulières, que nous ne pouvons encore admettre, ayant
éié déduites récemment de l'examen de quelques uns de ces lam-
beaux , nous sommes obligé d'entrer, à leur égard, dans des détails
qui, sans cela, seraient superflus.
Le point le plus occidental où viennent affleurer les sables verts,
au-dessous des marnes argileuses bleues dont nous avons parlé
(antèt p. 220), se trouve au bord de l'Oise, à l'ouest de Sorbais, et
au-dessous de Rue-Maillard. A Étréaupont , le lit de la rivière est
formé par un grès argileux, gris bleuâtre, avec points verts, à grain
très fin, peu calcarifère, caractérisé par Vlnoceramus sxUcaius^ et
[\\ D'Arohiac, ibid.^ p. 279. 1839.
(2) D' Archiac , Description géologique du département de C Aisne
[ibid., vol. V, p. 334, et pi. 23, f. 4, 2, 4, 6, 4843).
CAGLT. 261
iofériear au sable vert foncé précédent , où se trouvenl les 7(?r^-
braiula striattila, Sow., et Gibbsiana^ id.? Ces assises se reièyent
sur les bords du Thon , comme sur la rive gauche de TOise, à me-
sure qu'on s'avance vers ÏE. Dans le village d'Effry, le grès repose
sur les calcaires ooiithiques , |)uis viennent au-dessus les marnes et
la craie à silex. Â Foigny, on retrouve sous les marnes le sable vert
foncé, le grès grisâtre argileux d'Élréaupont, et des sables verdâtres
enveloppant des rognons de cette même roche légère et poreuse,
le tout sur une hauteur de 20 mètres an plus. Ce système de cou-
ches» au nord de Téglise d'Origny, recouvre les calcaires blancs
ooiithiques. A l'ouest de Buciliy, un lambeau de grès et de sable
?ert de 10 à 12 mètres d'épaisseur couronne l'escarpement de la
rive droite du Thon ; un autre lambeau, rempli à'Exogyra eonica^
Sow. (1), existe entre Saint-Michel et les Vallées, et le hameau de
Lorembert est sur des sables analogues. Au-dessus de Leuze, les
grès et sables verts, avec des glaises dans lesquelles on exploite des
cendres pyntemes semblables à celles de la Hayette , surmontent
les assises jurassiques. Un peu au nord du village sont encore des
grès quartzeux en plaquettes subschistoïdes avec du fer silicate très
abondant Les grès extrêmement durs, à cassure lustrée, ne font
aucune effervescence avec les acides, et alternent avec dessables
verts et ferrugineux.
Nous avons déjà parlé du lambeau de la Folie-Not; aussi ne
reproduirons-nous pas ici les détails plus complets que nous en
avons donnés en 18/!i3, et auxquels M. Dumont (2), qui a vu les
lieux assez longtemps après, ne semble avoir rien ajouté d'es-
sentiel. La coupe de Wignéhies est la répétition de ce que nous
venons de dire, avec ces modifications locales sans importance
qu'on observe toujours le long des plages basses, comme était celle-
ci , et qui sont en rapport avec les circonstances physiques environ*
(1) Cette espèce du grès vert du Wiltshire, qui n'est peut-être
qu'une variété de 1'^. lœvigata, Sow., du grès vert inférieur du Kent,
n'est point Y Os trca conica^ à' Ovh., Pnlcont.franç., pi. 478, f. 5-8;
mais elle paraît être identique avec l'O. arduennensis^ d'Orb., ib.^
pi. 472. VExogyra conica n'est jamais striée, et la seule synonymie
de M. d'Orbigny doit s'appliquer à la Grjpluea secundo ^ Lam., si
toutefois la vérificatioD a été faite sur les échantillons types delà col-
lection du célèbre auteur des Animaux sans vertèbres . Les fig. 4-3,
pi. 479, représentent bien V Exogyra lœvigata, Sow.
(2) Bidl. de VAcad. r. de Bruxelles, vol. XYI, p. 42. 4849.
263 ' GAULT.
iiMM, Nom M pouvon» loW dtns fous ce» peltts Mmbeatfi épt»
de MriMes rtrWi de grè«, d'ffrgiles pyriteuM «m noft, et de débris
de f égétfifk dutrUmnte < c|oe des représentants plus an inoiiifli
TariiMesdo gtoli , el peut-être 0 et 19i qnehtnes rudiments de b
cfiie inOiMiUt ccrttins grès nppêlsitt iMir leur aspect la ffàize des
Ardennes. Mais# solfani nous, atittttté tracé dû ^ès fert isféHéttf
ott grovpe ûtotomlm A'; existe , et ce serait , en effet , une '
anmnaKe fort étrange f puisqu'tt ne cimimen^e k se montrer qas
dana le département de la Metise. !fod# insîsieroifS encore moins
svr ridée qoe le grbnpe weaMien puisse y élre représenté, et nofis
répéterons en terminant « <|«e nous nwtn m et signalé la pltipart
dib fliits, d'ailleurs extrememsnt simples, sitr lesquels M. Domont
a« du moins jusqu'à présenff appoyé sas divers rapprochements}
nOns avons parfont admis l'exactiiiide de ses obienrations d*accoi4
avec Isa Dfttra; aois) est-ce avec on véritable regret que nous nous
sommes si souvent prononcé eontra li» conelasions générales qti*R
ch a dédaites.
An^omms de 2llOBtH5aiiit-^Jean , les eotfcbeSi dont fions venons
de parler, atteignent tetn* pit» grande épaissetir qoi est de 95 mètres.
M iTtttfeat d'Éfréaupoiiti aif point lé phis bas oft noos les avons vues
* afleinrer 4 elleaaont S 1U métrés aii-dess«sde la mer^ et eA se relevant
graduellement à TE. elles atteignent une altitude de 295 mètres dalis
les bols d*Hannapes, ce qol donne rto rsiètêment de 111 mètres
entre ces demr points distants d'envirofi 7 lieues. Les couches
plongeni an S.*0» oft elles sont ensuite constamment recouvertes par
les groupes pins récents.
n. i.;..i..nu-.it Nous avons indiqtié le prolougcment des sables verts et des grès
ai.:m.ii.-.. ^ntre Wardimont et la Hardoye (Ardennes), pois jusqu'au delà de
Hooquignj, où leur épaisseor est de 18 à 20 mètres. Ils passent
ensoite derrière chaumonf-Porcien pour se continuer dans la dlrec-
lion de Mesinont cl de Novion-Porcien (1). Contre ce dernier vil-
lage, et dans le petit tertre sur lequel est bâtie l'église, ce sont des
sables composés de grains verts dominants, et de grains de quartz
mélangés d'une petite quantité d'hydrate de fer, d'argile et de cal-
caire en proportions variables. A la base, et quelquelois au contact
même du coral<ag, les sables argileux renferment beaucoup de
rognons très durs, bruns, verts, noirâtres ou blanchâtres. On y
(4) D'Archiac, Mémoire sur le groupe moym rie in formation
nétai^\hSém.Helà Sor. grât, ff<^Fta/trt ;y^rtii,-p. tSt, tS3t>).
GAULT. 303
reconnatt les éléments de la roche enveloppante avec des cailloux
de quartz et de quelques antres roches mal caractérisées, qui en font
un poudingue d*un aspect particulier (1). A un kilomètre à !'£. ,
les Hts d'argile subordonnés sont exploités, et la superposition aux
«Jonches jurassiques est de la plus parfaite évidence. Les fossiles de
cette locaKlé sont très nombreux et remarquables, surtout les
Ammonites, par la conservation de leur test nacré et de tous leurs
raractères intérieurs. Les fossiles sont réunis avec les rognons du
poudingue ; ils forment un lit de O'^^SÔ à 0"*^&5, et de même que
nous Favons vu dans les argiles de Crockerton (WUtshire), de
Ringmer (Sussex), de Folkstone (Kent) et de Saint-Pot (Pas-de-
Calais), ils n'occupent dans la masse qu*unc zone étroite, au-dessus
et au-dessous de laquelle ils deviennent très rares.
De ce point à Faissault et h Machéroménil, la teinte verte du sol et
les fossOes répandus dans les champs indiquent la continuation du
même dépôt. A un kilomètre au nord-est de Machéroménil , les car-
rières ouvertes dans un petit vallon montrent , sous une glaise brtm-
verdâtre de 0'"»/iO, ua lit de 0'",25 oit sont accumulés les coquilles
et les rognons de poudingue , puis une couche de sable vert de
0*,60, recouvrant le calcaire oolitbique. Les coquilles et les nodule»
noirs, pénétrés de veines de chaux carbonatée , y sont semblables
aux précédents et accompagnés de fragments de bois dicotylédones*
En général , le lit de coquilles avec le poudingue eu rognons se
trouve à la partie inférieure do dépôt; an-dessus vient on saUe
plos on moins mélangé d'argile , et qui forme les buttes entre
Novion et Yieillc-Yifle. Leur épaisseur est de 15 à 18 mètres.
Au nord de Saulxcc-aux-Bois, la séparation des deux formations
nous a paru moins nette (p. 283). Tontes les collines entre ce flt«
lage et Monclin , pois celtes qui s'étendent jnsqu'à Sorcy et Ecordal,
sont formées par les mêmes couches nrgilcuses et sableuses qui se
montrent aussi, à l'ouest de Saint-Loup, toujours avec leurs fossiles*
La formation jurassique se relevant iosensiblemenl, les nombreuse»
carrières ouvertes au nord d'Ecordal sont dans les calcaires fpiê
caractérise VAslarte minima^ surmontés à VU, de sable vert sans
rognons ni fossiles. A gauche du chemin de Tourteron , les ro-
gnons diffèrent des précédents, et souvent sont de véritables galets
(4) Voyez, sur ces rognons noirs, Aie. d'Orbigny, BuTi.,yo\. XIV,
p. 480. 1843. —V. Raulin, ibUt p». 48^. -«-* D'Ajrchiac, iàiti.,
p. 485. — Puvignier, ibfd., %* sér., vol. F, p. 469.
26& GAULT.
OU fragments roulés du calcaire lumachelle oolitliique sous-jaceul,
et qui, longtemps soumis à Taclioa de la roche enveloppante, ont
pris la même teinte brun-noirâtre ou verdâtre.
Les membres de la Société géologique qoi ont visité en 1835 quel-
ques uns de ces points ont cru reconnaître, que le grès vert supé^
rieur se trouvait )i Charbogne, le gault un peu avant ce hameau, et
le grès vert inférieur à Saint-Loup et à Tourtcron (1) ; mais nous
avons dit remarquer (p. 2SUyh peu de réalité de ces distinctions
et le peu de constance des couches argileuses et sableuses les unes
par rapport aux autres, lorsqu'on les observe sur une certaine éten-
due. Quelques sommités entre Tourteron et le Chesne sont encore
couronnées de sables verts , et il en est de même entre ce dernier
bourg et Buult-aux-fiois.
Les fossiles que nous avons recueillis dans les couches argîlo-
sableuses avec rognons et poudingue, particulièrement aux environs
deNovion, de Machéroménil et de Saulxce-aux-fiois , sont les
mivants :
Trochocyathus conulus, Miln. Edw. et J. Ha., Panopœa acnti-
sulcata, d*Orb., P. inœquipat%*h^ id., Vemu Vlhrayeana^ id., Cy-
prina cordiformis^ id., C, enyensis, Leym., C, reguitirîs, d*Orb.,
Periploma sintplex, id., Thetis minor^ Sow., Fenericardia te nui-
Costa, Sow., Jrca carlnata, id., A, fibrosa^ id., A, Rugardiana^
d'Orb., Nucnla pectinata^ Sow., iV. arduennensis^ d*Orb., Peciun*
cutus alterna tus, id., Trigon'ia alœformis , Park., T, Constantii,
d'Orb., Gerviilén dffficilfs^ id., 3fftiius, nov, sp., Inoceramus con--
ce/iinciis, Sow., Pccten Raulinianus , d'Orb., Lima albensis^ id.,
Spondflus giàbasiiSy id,yPlicatala radioia, Lam., Exogyra conica,
Sow., an auricularis^ Brong., ver.? Ostrca lateralis, Nils., Ostrea
vesfcularis, Lam., Dentalium médium^ Sow., Natica Rauliniana^
d'Orb., N. Ciementina, id., N, ervyima, id., Solarium monitiferum,
Micb., Scalaria Dupiniana, d'Orb., S. Hauliniana^ id., Nnutilus
Clem en tin us, d'Orb. f Ammonites A rc/iiacianus, id., A. Beudanti ,
Brong., A. bicurvatus, Mich., A.Jissicostatus ,Vh\\\,, A, Guersanti^
d'Orb., A, monde y Sow. Ll. mamiilatus, Schlolh.), A. qucrcifolius^
d'Orb., A, Raulinianusy id., A. regularis^ id., Hamites rotundus^
Sow.
La vallée de TAire et les collines qui la bordent, de Grandpré
à Yarennes et au delà, nous ont offert une série de dépôts, prolonge-
ment de ceux que nous venons de décrire. On les observe d'ailleurs
à des niveaux assez diff^érents , ce qui nous avait fait présumer que
(1) Bull., vol. VI, p. 335. 4835.
GAULT. 265
ceux des parties basses du soi étaient un remaniement de ceux des
plateaux, mais un nivellement exécuté par M. A. Buvignier (1)
s'oppose à cette conjecture. La carrière située entre Marcq et
Chevières, sur la rive gauclie de l*Aire, nous a présenté la coupe
cî-jointe (p. 285) :
4 . Dépôt quaternaire de sable argileux, avec des cailloux Maires,
roulés de calcaire jurassique 2
2. Argile vert noirâtre 5
3. Id., avec Inoceramus concentriciis^ Thetis major?
Ammonites mo/file , Trochocyathus co/iulusj etc. 0,20
4. Argile verte, avec des nodules endurcis de même na-
ture, quelques coquilles disséminées [Ammonites
monilc)f et des nodules ferrugineux noirâtres à la
base I
5. Grès vert peu solide , avec grains de quartz et nodules
noirâtres endurcis [Tcrebratula prœlonga^ Sow.,
T. plicotilis?, id.) 6
Une petite carrière ouverte immédiatement au-
dessous, dans les couches jurassiques, montre :
6. Calcaire marneux, grisâtre, noduleux, avec Phola-
domyes, Trif^onia costata^ var., etc 4
7. Marnes bleues à Exogyra virgula^ Defr., au niveau
de la rivière
Les couches 2 et 3 ont une analogie frappante avec le gault de
Folkstone et de Wissant, mais on doit sans doute regarder les assises
6 et 5 comme en faisant aussi partie.
Au sud, au sud-ouest et au sud-est de Sommerance, sur les hau-
teurs qui dominent la vallée, on exploite des sables verts avec fer
hydraté en grain , sur une épaisseur de ^ à 5 mètres, et recouverts
par un dépôt de transport quaternaire. V Exogyra virgula roulée
s*y trouve de même qu'à la partie supérieure des minières de Grand-
pré, dont les fossiles diffèrent de ceux que nous avons signalés pré-
cédemment. Ce sont surtout les polypiers recueillis par M. Raulin
et par nous, que M. Michelin a décrits sous les noms de Ceriopora
Raulini, Heteropora spongioides, Cricopora coliformis^ Eschara
triangularis avec le Spongia boletifoi*mis du tourtia, le Diastopora
gracilis, Miln. Edw., qui se trouve àVassy, le Cricopora gracilis^
Mich. , de la craie de Wesiphalie, le Ceriopora polymorpha, Gold. ,
du même pays, V Heteropora didiotoma, de Blainv. , et VH. crypio-
(4) ^k//.,vo1. X,p. 258. 4839.
2W GAULT.
pora, id., toasdeox de Hlacstricht Nous y signalerons en outre :
SctfpMa infùndibxUiformis^ Goîd., Serpula sociah's^ id., et gor-
dialiSy Schloth., Tetragrammavariolaris^ kgADiscoidea subu^
ciduSy id., Avicula Raulinîana^ d*Orb., Plicatula radiola, Lam. ,
bxogyra inflata, Gold. , an lœvigata , Sow. , Terehraiula sulcata,
Park. » an nuciformis^ Sow.? T. latissimat Sow. , T. prœlonga, id. ,
in Fitt.
Aux environs d'Apremont et de MonlalainTiflé , les couches aré-
nacées redeviennent solides, comme au nord-ouest dans le départe-
ment de l'Aisne» et donnent des grès exploités. A Test de Yarennes
(Meuse), les monticules de Téiage jurassique supérieur sont entou-
rés par une ceinture de sables verts, avec les nodules noirs et les
fossiles précédents à la partie inférieure , au contact des marnes à
Exogyra virgula. Les fossiles semblables à ceux de Novion , de
Machéroménil, etc., y sont moins bien conservés et moins variés;
nous y avons reconnu les suivants :
Panopœa inœqutvahis^ d'Orb., Venus Fibrayeana^ id., Thctis
minor, Sow., Fenericatdfa tenuicosta^ id., Âtca cdrinata, id.,
ji. Cottaldiiia y d'Orb., J, Jibrosa,Sovr,, Nucula ardaennensis ^
d'Orb., iV. opaftf, Mant., Trl^nmalœformh, Park., T, ATchiacianoy
d*Orb., Inoceramiès concentricusy Sow., PUcatafa raitloltt^ Lam.,
Dentaliwn médium ^ Sow., Atnpullaria canaliculata^ Mant., Sola^
Hum mntiiliferum^ Mich., jémmonltes intemtpiusy d'Orb., A. mil-
UtianuSf \à.^ A. mouiie^ Sow., A^ reguiaris^ Brttg«
Inflexions Nous avoHS Bussi fait voir (1) la courbe décrile par les affleure-
^auit ments du gault dans le sens vertical, entre ce dernier point et la côte
de la Manche, courbe dont nous retrouverons l'analogue vers l'axe
du bassin de la Seine. A parlir du village de Rumigny (Ardennes),
où ce groupe alleint une altitude de 267 mètres, il s'abaisse à
rO.-N.-O. , se mainlenanl entre 220 et 200 mèlres, d'Aubeoton à
Rue-Neuve (Aisne) , pour disparaître brusquement ï Étréaupont
à 12/i mètres seulement au-dessus de la mer. On a dit que les
forages du déparlement du Pas-de-Calais ne rayaient point rencon-
tré à 100 mètres au-dessous de ce même niveau (2), et, en supposant
que plus au sud de l'axe de l'Artois il se trouvât à cette profondeur,
on aurait encore une différence de ^57 mètres avec son altitude à
(4) D'Arcbiac, Mém. de la Soc. géol, de France ^yoL lll^ p. 286.
4 839. — Id., ibid., 2« sér., vol. U, p. ^^%. t846.
j![ (2) Voyez antè, p. "î59, nota^ pour un fait ezceptionnel.
entre
les Ardennet
el
la Hanche.
GAULT. 267
Rmigny. U remonte sans doute ensuite vers le N. en 8*approchant
da bas Boulonnais, dans renceinie duquel il affleure comme dans la
falaise de 'Wissant , où il est à 1 0 ou 1 2 mètres au-dessus de la mer ;
mais il ne tarde pas à s'enfoncer de nouveau très rapidement au N.,
paisqu'il n*a été trouvé dans lu puits de Olais qn*à près de 300
mètres au-dessous.
Nous avons dit {antèf p. 225) que MM. Sauvage et Bnvignier (!)
avaient placé parallèlement à la craie lufleau {ffaize) de l'arrondisse-
ment de Youziers certains grès que nous avons considérés dans celui
de l'Aisne comme appartenant plutôt au groupe i\n ganlt. Ces géo*
logiies ne marquent en effet celui-ci que jusqu'à Mcsmont, et tous
les sables verts, les grès et les argiles qui sont au nord-ouest de ce
point, entre les marnes crétacées et les couches jurassiques , appar*
tiendraient au deuxième groupe. Mais les fossiles, incontestablement
du gaolt, trouvés dans le prolongement immédiat de ces couches aux
environs d'Aubenton , Tenchevétrement des assises arénacées et ar-
gileuses, l'absence des fossiles si caractéristiques de la craie tnffeaa
dans rarrondisscment de Youziers, nous engagent à maintenir notre
premier classement, il ne serait pas impossible néanmoins, comme
nous l'avons déjà donné à entendre, que certains grès psammitiques,
qui ont une grande analogie avec la gaize^ n'en fussent réellement
une dépendance, mais leur position relative eff leurs limites reste-
raient encore à piéciser.
Tout en reconnaissant l'exactitude des descriptions de MM. San-
\age et Buvignier et les services qu'ils ont rendns à la science et àû
pays en traçant avec un aussi grand soin les limites des subdivisions
qu'ils ont adoptées, nous ne pouvons cependant admettre les rap-
prochements qu'ils ont faits de quelques dépôts de sables verts avec
le grès vert inférieur {lower green saiid) qui ne nous a point paru
représente dans le nord-ouest du département des Ardennes plus
que dans celui de l'Aisne, ni la domination de grès ver( supérieur
appliquée à la gaize et aux couches arénacées ou grésiformes, vertes,
bleues ou jaunes, de l'arrondissement de Rethel.
Nous devons faire remarquer que, dans la liste des fossiles du
gault des Ardennes {{}. 307), les auteurs semblent se ranger im->
pliciteinent à notre opinion , puisqu'ils ne font aucune distinction
entre les corps organisés des couches rapportées par eux aux scAles
(4 ) Statistique miner. , géoL , etc, , du département des Ardennes^
p. 47 et 356; in-8, avec carte et coupes. Mézières, 4842.
268 GAULT.
verts inférieurs et au gauk ; co outre , ils signalent à Granclpré , où
nous avons vu des fossiles assez différents de ceux du gault, l*Axo*
gyra sinuaia et VOsirea Leymerii^ espèces qui, a?ec la Tere"
iratula prœlonga^ appartiennent an quatrième groape. Ces bancs
inférieurs à minerai de fer qui manquent au N.-O. , seraient-ils
déjà ur rudiment de la partie supérieure du groupe néocomien?
Cette supposition a pour elle quelque probabilité, lorsqu'on voit,
dans le département d&la Meuse» M. Bufignier distinguer fort bien,
au-dessus des marnes sableuses panachées , les argiles à Plicatutes
de la Haute-Marne, qui ne sont point à proprement parler les ar»
giles tégulines de l'Aube, puis les sables verts et le gault ; de sorte
que les sables verts, immédiatement sous ce dernier groupe, carac-
térisés par YExoggra sinuata^ VOstrea Leymerii et la Terebratula
prœlonga^ et qui semblent appartenir au premier étage néocomien,
commenceraient à se montrer sur les bords de l'Aire, dans la partie
orientale de l'arrondissement de Vouziers, pour se continuer ensuite
sans interruption vers le S. Ainsi viendraient affleurer successive-
ment du N.-N.-O. au S.-S.-E. les marnes et les argiles du second
groupe, la gcùse^ le gault, les argiles à Plicatules et Exogyra
sinuatùt les marnes sableuses panachées et le calcaire néoco-
mien.
DtfpartemttBt ^ CoTte géologique du département de la Meuse^ publiée en
laiftlisr. ^^^^ P^^ ^^' ^' Buvignier, nous permet d'y suivre exactement le
groupe qui nous occupe et qui y est aussi composé à la base de
sables avec rainerai de fer en grains que nous serions porté à pla-
cer dans le groupe suivant , puis d'argiles alternant avec des sables
verts. Les lambeaux isolés sur les plateaux jurassiques, entre l'Aisne
et la Meuse, atteignent près de 300 mètres d'altitude, et les couches
s'abaissent sur la rive gauche de l'Aisne , par suite de l'inclinaison
générale au S.-O. , n'étant plus qu'à l&O mètres dans les vallées de
l'Aisne et de la Biesme. Aux environs de Bar, où leur puissance
atteint 50 mètres, leur altitude varie aussi de 250 à 130 mètres
lorsqu'on se dirige de TE. à TO. (1). Userait sans doute difficile
de distinguer sur une carte les argiles à Plicatules et les sables verts
qui les séparent du gault, surtout dans le département de la Meuse ;
cependant , au point de vue théorique et straiigraphique , c'est peut-
(1) A. Buvignier, 5////., î'sér., vol.I,p. 398. 4 844. — Gaulard,
Mém, pour servir à une descript, géol, du département de la
Meuse; in-8. Verdun, 4836.
GAULT. 209
toe ane nécessité comme de séparer la craie tuffeau de la craie
Manche.
Dans le département de la Haute-Marne, en effet, M. Cornuel (1) Départements
a séparé stratigraphiquement et géographiquement le gaolt des Haaittiiame.
sables verts et jaunes qui sont dessous, et comme ceux-ci, déjà in- ^^ i» îiame
dîqués par l'auteur sous le titre de grès verts inférieurs {lower
green sand) , se lient intimement aux argiles à Plicatnles et anx
couches que caractérisent VExogyra sinuata, nous pensons qu'il
est plus rationnel de poser la limite des groupes comme elle l'est
de l'antre c^té du détroit , précisément entre les argiles et les sables.
Celte distinction paraîtra d'ailleurs d'autant mieux motivée, que
nous nous avancerons davantage vers le S. et le S.-0. N'omettons
pas de rappeler aussi, que dès 1838 M. Ë. Royer (2) avait séparé
dn gault le sable vert foncé qui le supporte et qui repose sur un
sable grossier jaunâtre, au-dessous duquel viennent les argiles
vertes on blenâtres avec txogyra sinuata.
Dans l'arrondissement de Vassy le gault ainsi limité se compose
de marnes argileuses et d'argile marneuse, gris bien, bien dévelop*
pées aux Côtes-Noires, près de Moêlains, sur la rive ganche de la
Marne, au sud-ouest de Saint-Dizier, où leur épaisseur est de
20 mètres, la plus grande qu'elles atteignent dans le département.
Ces couches se continuent avec les mêmes caractères par Yalcourt,
Eclaron, Monthiérender, fîpothémont, etc. Leur puissance y est
quelquefois réduite à 3 ou A mètres, tandis qu'à l'ouest, dans le
département de la Marne, des forages entrepris à Yitry-le -Français
et à Courdemange, à peu de distance de cette ville, leur auraient
fait reconnaître une épaisseur de près de 130 mètres sans qu'elles
aient été complètement traversées. Mais il ne faut pas perdre de
vue que la difficulté de séparer, dans un forage, pibsieurs séries de
sables et d'argiles, peot bien avoir fait comprendre avec le gaolt
des sables et des argiles de l'étage néocomien sous-jacent
Le gault n'occupe d'ailleurs que deux très petites surfaces dans
le déparlement de la Marne : l'une contiguë au département de la
Meuse , sur la rive droite de TOrnain , entre Yillers-le^Sec et Net-
(4) M ém. sur les terrains de l'arrondissement de Fassy {J^îém,
de la Soc. géol. de France^ vol. IV, p. 231 , pi. 4 3, f. 1 et 2; pi. 1 4,
f. 2, 4 841). — Thirria, I^otice géol. sur les gttes de minerai de fer
{^nn. desminesj 3" sér., vol. XV, p. 11, 1839).
(2) Bull., vol. IX, p. 408. 1838.
270 . OAULT.
Uocourt, raiilre toucbam à rarrondjsMaicut de V«wy, sur la rire
gauche de la Marne, dans le canton de Saint-Remy. Sar la bdle
CwrU gMogigm du départemerU de la Marm qu'ib fîeoiieBt de
pabUer* MM. A* Bot îgnier et Sauvagie ont exprimé par ooa niêne
teiale« le gaoJt proprement dit» les nUeg ferta ei les argiles k Pii-
catoles, ces fléologues ne faisant commencer le groupe néocoinien
qu'avec les argiles panachées.
Les fossiles cités par M. Gorooel dans le troisième groupe, aox
pages 257 et sui?aates de son mémoire, ont éuS sans doote revus par
hûf car la liste présentée à la Société géoiogîqoe, le 16 mai 1851 ,
, diflère compléteni^nt de ta première, et nous nous bomeroos k y
renvoyer le lecieiir, nos propres recherches dans les mêmes bea-
utés ne nous ayant fourni qu'un nombre d'espèces tout à fait insi-
. gnifiant.
Départcmtot Nous venonsdo dire que , dans les départements de la Metoe ,
vhûbe. ^^ ^ Marne et de la Haute-Marne, il était possible de séparer du
gault les sables verta sous-jacenis, pour les réunir k des sables
jaunes, puis aox argiles à Plicatules et à Exogyra âîrmaiû^ et de
placer le toui à la partie supérieure du groupe néocomîen ; nous
verrons ce classement peut-être moins bien justifié dan^ le dé-
partement de l'Yonne I mais dans celui de l'Aube il avait été aussi
entrevu par M, de Sénarmoat (i), qui divimit son étagtmm/m en
irois souê-groupeê : le premier comprenant l'argile bleuâtre (gault),
le second des sables, des argiles ou grès verts subordonnés, le troi-
sième dans lequel l'argile domine, et qui est caractérisé par l'i^ot)-
gyra sinuata. Ces sous-diviuons rentrent donc dans celles de
MM. Royer etCornuel, bien que lesdeuxsous-groupes aient été asso-
ciés au gault au lieu de l'être au groufie néocomien. Elles prouvent
en outre qu'elles étaient assez naturelles, puisqu'elles avaient frappé
des observateurs étudiant séparéuieot sur divers points; néanmoins
M. Leymerie, qui a parcouru le département de l'Aube avec tant
de soin » et à qui les caractères minéraiogiques et paléontdogiques
des couches n'ont point échappé, a réuni ces diverses assises avec
le gault lui-même, en déi»ignaot le tout sous le nom d'argiles tégu-
Unes et grès vert. De son côté , M. Cottet (2) réunit également le
(4) Jnn..det mines, %• sér., vol. XV, p. 463. 4 839.
(2) Mém. de la Soc. (Vagricuiturv ik VAube, 433^. p. «A. —
Voyez aussi Clément Mullet, Bull,, vol, IX, p. 438. 4 838.
GAULT. S71
gauk et le grès vert dans uoc même zone géognpbMpie , et saos
doute aussi stratJgrapbiquemeoL
M. Leymerie (1) trouve que sou étage des argiles tégpliiiei H
grès vert est principalemeoi marneux ou argileux , et que son pas-
sage à la craie tuffeau , dont il ne serait pas nettement séparé , a lien
par des marnes. Vers sa limite orientale^ ou en descendant dans les
couches, les caractères argileux deviennent plus prononcés, et des
sables et des grès verts ou jaunâtres s*y intercalent à divei^ses hau-
teurs sans régularité, ou bien alternent vers le bas , là où se mon*
trent de nombreux fossiles, soit dans les argiles, soit dans les grès.
Au-dessous viennent des argiles cl des calcaires marneux, dont les
caractères minéralogiques , ainsi que les corps organisés, diffèrent
4es précédents , et où domine surtout ïExogyra sinuata.
Les marnes s'observent particulièrement à Brienne-ia-Yiaille et
à Dienviilc, les sables et les grès verts à Monliéramey et dans le
canton d'Ervy (p. 317). Le grès vert existe , en général, à la partie
inlérieure , quoiqu'on ne puisse pas le considérer comme consti-
tuant une assise continue sous les aigiles. Les uns et les autres reo-
ferment à peu près les mêmes fossiles; ils s'enchevêtrent et se
remplacent réciproquement» suivant l'auteur; enfin la base de l'étage
est l'assise caractérisée, comme on vient de le dire, par YExogyra
sinuata, et sur laquelle nous reviendrons ci-aprè^. Nous ne suivroos
pas m Leymerie dans les considérations qu'il a déduites des fossiles,
car, bien qu'il ait distingué cette dernière assise « il compare , en
réalité , des éléments qui ne sont plus aujourd'hui comparables t la
(aune du gault et celle du grès vert inférieur {lower green sand ou
groupe néocomien) étant mieux connues, et la relation des coudaes
correspondantes des deux côtés du détroit étant mieux établie que
lorsque Tauteur écrivait.
Le gauU propremeai dit est ici caractérisé absolument par les
mêmes e^èces que dans le iUut , le Sussex , le bas lioulonnais et
les Ardennes, et M. leymerie cite, surtout à Ervy, au Gaty, à
[h ) Mém, sur le terrain crétacé du département de l'Jtdfe [Mém,
de la Soc. géol. de France, vol. IV, p, 291 , avec carte et coupes.
4841. — Tb., vol. V, p. 1 , avec 1 8 pi. de fossiles. 1 843. — Statis-
tique géologique et minéral, du département de l'Aube^ p. 1 25; in-8,
avec atlas de carte, coupes et planches de fossiles. Paris, 1846^ —
Compt, rend.,yo\.y\\, p. 700. Oct. 1838. — Ibid., vol. X, 13avril
4 840. —fiulL, vol. IX, p. 381, pi. 9,f. 40. 1838.
S7S CiULT.
Gérodot, à Dienvineet à yflleneoTe : Caryophylliaconulus^ Mich. ,
Cwhula pmctum, Pbill. » Venericardia (enmcosta, Sow. , 7%e^t9
ffuiur, ML, CueulliBa glabra, id., Nuculapectinata, ià,, Trigonia
ataformis^ Ptrk; , Inoceramus eoncerUricus^ Sow. , Pecten orbicu-
loris, id., Plicatulaplaewicea, Lam. , Dentalium ellipticum, Sow. ,
Natieaeafudiculafa, id., Littorina pungens, id., Solarium mont'
liferum^ Micb., itosiellaria tnarginata, Sow., Belemnites mini^
mus, List, Nautilus Clementintis, d'Orb., Ammonites Benettia*
m», Sow., i4. Beudaati, Brong., A. clavahis, id., A. dentatus^
Sow., A. mmile, Sow., A. planus, Mant, A. splendens, Sow:^
A. Velledœ, Mich., des Hamites, un certain nombre de poisson^;
en tout 111 espèces, dont S^ nooTclIes (1). Plas récemment nous
afons reconnu parmi des débris de crustacés que M. Clément MuUet
a trouvés dans les argiles de Gérodot des Corystes identiques avec
eeox de Folksionè (2).
S'il est sonveiit difficile , dans le département de l'Aube , suivant
M. Leymerie, de séparer les argiles dn ganlt proprement dit des
sables et grès verts sous-jacents ou alternant avec elles, nous pensons
qu'il n'en est pas de même d'une assise de sable ferrugineux à la-
qodle on n'a pas donné assez d'attention dans ce département,
quoique sa position entre je gault et les couches à Exogyra sinuatd
ait été bien indiquée dans la Haute-Marne. Ces sables sont précisé*
ment ceux que l'auteur mentionne (p. 318) comme « recouvrant
» si souvent les plateaux néocomiens, et qui , en général, jaunes ou
• jaune rougeâtre, ou même blancs, sont souvent aussi chargés
» de points verts. » Nous les avons observés recouvrant les argiles
panachées, et occupant le plateau boisé entre Âmance otYendeuvre
et au sud de ce bourg, puis autour de Lantage, à la base de la col*
Une d'Ervy, surmontés par tout le groupe du gault, etc. (3). Entre
l'Yonne et l'Armance , M. de F.onguemar (U) a bien marqué aussi
leur place entre le gault avec les sables verts, et les marnes argi-
( 1 ) Dans une Note sur une argile dépendant du gault observée au
Gaiy^ près Gérodot, M. Michelin a décrit plusieurs fossiles de cette
localité; mais le rapprochement qu'il a fait de ces argiles avec les
couches crétacées de Gozau (Salzbourg) n'est pas exact [Mém, de la
Soc. géol. de France, vol. III, p. 97, et pi. 42, 4 838).
li\ Bull, %• sér., vol. VI, p. 9i. 1848.
(3) D'Archiac, Mém, de la Soc» géol, de France, 2* sér., vol. II)
p. 17.J846.
(4) Bull.j 2* sér., vol. II, p. 347, et pi. 8, f. 41. 1845.
GAULT. 273
Icuses à grandes Exogyrcs. Nous reviendrons d'ailleurs sur celle
assise importante, dont nous ne parlons ici que pour établir sirati-
graphiquement la base du gault dans celte partie de la Champagne.
Ce dernier groupe, avec ses fossiles caractéristiques, et qui corn- oéparumMi
mence par des couches marneuses et sableuses, constitue de petites i-Yonnt.
collines à Bouilly, Rebourceaux, les Drillons, Beugnon et $oumain-
train. Au-dessus viennent des sables, puis des marnes argileuses
bleues, sans fossiles, que surmonte la craie grise ou tulTeau à Am-
monites Mantelli^ etc. Dans les localités précédentes, le gault re-
couvre les sables ferrugineux, et M. de Louguemar explique pour*
quoi ceux-ci ont pu être regardés comme une dépendance des argiles
bleues, quoiqu'ils en soient réellement séparés ; mais il fait remarquer
en outre qu'à partir de la rive gauche de l'Yonne lé gault n'est plus
représenté que par quelques couches de marnes argileuses, alternant
avec des sables gris, dont on a constaté l'existence dans les puits de
la vallée d'Aillant. Les marnes argileuses bleuâtres qui affleurent au*
près de Toucy, de SauUy et de Pourrain, et qui recouvrent les ocres
de cette dernière localité, en feraient encore partie, de même que
celles qu'on observe dans les communes de Fontaines» de Laduz et de
Fleury (1). On y trouve quelques calcaires subordonnés; les couches
sont plus noires vers le bas, et alternent avec des lits de sable gris.
Nous avons aussi constaté la position de ces argiles ou marnes argi-
leuses entre la craie luffeau et les sables ferrugineux , dans la coU
Une de Pourrain , puis dans un ravin, à 2 kilomètres avant Toucy,
et en descendant à ce village (2). Elles s'amincissent sensiblement
de ce point à Saint-Fargeau, où la coupe du puits qu'on y a foré
assigne une épaisseur de li",^5 à une argile bleue, placée entre les
marnes argileuses rapportées à la base de la craie tuffeau et les sables
ferrugineux sous-jacents. Quoique nous ayons regardé ces argiles
comme une dépendance du gault , l'absence complète de fossiles
pourrait infirmer ce rapprochement, d'autant plus que des coquilles
caractéristiques du gault, récemment signalées à la base des sables
ferrugineux de la Puisaye, tendraient, comme nous le dirons tout à
l'heure , à faire remonter ceux-ci dans la série, en les plaçant sur
l'horizon du troisième groupe, dont ils seraient ainsi une transfor-
mation latérale.
{\ ) Études géologiques des terrains de la rive gauche de l'Yonne^
p. 83; in- 8, avec atlas, carte et coupes. Auxerre, 1843.
(2) D'Archiac , Mêm. de la Soc, géoL de France, 2" »ér., vol. II,
p. 46. 4846.
IV. IS
274 gaUlt.
Inflexions Les couchcs pféccdcHtes, dont les affleurements, depuis les limites
looierreioci ^^ département du Nord jusqu'ici , forment un vaste demi-cercle,
Ttr» îrieoiM plongent toutes régulièrement vers le centre du bassin qu'occupe
dttiwMin. aujourd'hui Paris. Dans cet espace , aucun soulèvement n'a été
assez énergique, aucune dénudation n'a été assez considérable pour
les faire affleurer à la surface du sol actuel ; noas ne pouvons donc
constater leur existence ou leur marche souterraine que par les
sondages, précieux auxiliaires des observations directes, et dont
nous ferons souvent usage. C'est un moyen de contrôle qui , quoi-
que ayant modifié quelquefois les conjectures sur la puii:sance et la
profondeur des couches, n'a jamais invalidé les déductions tirées
des observations faites à la surface , quant à leurs caractères essen-
tiels et à l'ordre de superposition (1).
Dans la partie orientale et centrale du bassin de la Seine, deux
forages paraissent avoir atteint le gault. « Dans celui de Troyes, à
» l'E., la craie descend jusqu'à 57 mètres au-dessous du sol, dont
» l'altitude est de 110 mètres. Les marnes foncées, rapportées an
» gault, ont été traversées au delà sur une épaisseur de 78 mètres ,
» ou jusqu'à 25 mètres au-dessous du niveau de la mer. Dans le
«puits de Grenelle, à Paris, situé au centre, et poussé jusqu'à
» SAS mètres, la craie et ses diverses variétés, appartenant aux
» deux premiers groupes , ont été traversées sur une épaisseur de
» U15 mètres; les 73 mètres restant sont des argiles sableuses et des
» sables verts appartenant au troisième groupe , et qui descendent
» ainsi à 509 mètres an-dessous de la mer. L'épaisseur traversée
» étant à peu près la même dans les deux forages, on voit qu'il y a
» /i84 mètres de différence pour les niveaux de ces couches entre
» ces deux points, distants de 39 lieues (2). » Nous dirons tout à
l'henre comment, à partir de ce maximum d*abaissement , tout le
système se relèveà TO., ainsi qu'au N. età l'E., d'une manière con-
tinue , sauf quelques accidents particuliers dont il nous reste à
parler.
Départements Lc relèvement du pays de Bray, dont nous avons esquissé la
roîse disposition générale, a amené au jour le groupe qui nous occupe et
et
lie la Seine- —^___— _—__-_____.»««
Inrérieure.
(1) Cette remarque s'applique également aux travaux des chemins
de fer qui sillonnent aujourd'hui les parties les plus civilisées du
globe, et qui ont partout confirmé les superpositions et les lois que la
géologie stratigraphique avait tracées.
(2) D'Archiac, hr. cit., p. 132. 1846.
gaulî. 275
qui forme, cutrc la craie chloriiéc el les sables ferrugineux et
argileux, prolongement de ceux dont nous venons de parler,
une couche peu épaisse, ou mieux une série d*amas isolés qui
suit la bordure des escarpements. L*argile gris bleuâtre est cal-
barifère, sableuse, pyriteuse, et renferme des rognons de marne
calcaire brune. Quoique important au point de vue théorique ,
lé ganlt n*oiïre ici qu*une faible épaisseur et n'influe en rien sur
les caractères orographiques du pays. Les 3^ espèces fossiles que
M. Graves (1) y a signalées ne laissent, non plus que sa position
stratigraphique , aucune incertitude sur son parallélisme avec le
gaultde Test , du nord et du nord-ouest. Il suflSra de citer les Am-
monites Beudanti, denarius, inflatus, interruptus, lautus, Lyelli^
splendens, et tuberculatus^ les Hamiles ûliernatus , atlenucUus et
rotundus, le Solarium omalum , les Rostellaria carinata et Par-
kinsonif \eDentalium ellipticum^ les Nucula copsœformis et pec-
iinata et les Inoceramus sutcatus ti côncentricus.
A la Ferlé en Bray , et dans d'autres communes des environs ,
M. À. Passy (2) signale deux couches , Tune su|)érieure brune et
tïiicacéc, l'autre inférieure et bleuâtre, toujours très mince. Elles
semblent avoir rempli les dépressions des sables sous-jacents. Qn y
a recueilli les Ammonites splendens , lœvigatus^ kippocastaneum ,
le Jîàmites intermedius et V Inoceramus sulcalus.
 partir de Taxe du Bray, les couches, avons-nous dit , plongent inflezioi»
dans toutes les directions, et le sol qui Tentoure est formé par les ***" 'îli" "*'*
groupes crétacés supérieurs; aussi le gault n'aflleure-t-il nulle part. vcis^*«"n.-o.
Cependant un nouveau relèvement de tout le système vers 1*0. et
les résultats apportés parles sondages nous permettent de le suivre
encore jusqu'à ta côte de TOcéan.
Un puits de recherche entrepris en 1796 près de Meulers et de
Saint-Nicolas d'AIiermont, villages situés entre Dieppe et Neufchâtel,
B été poussé jusqu'à 333 mètres de profondeur au-dessous de la sur-
face du sol (3). La comparaison des matériaux recueillis dans ce tra-
vail, et qui avaient été étiquetés et conservés avec soin, a fait con«
nattre que, dans celte hauteur, on avait traversé 110 mètres de craie
(4) Essai sur la topographie géognosttque du département de
rOise,ip. 99; in- 8. Beau vais, 4 847,
(2) Description géol. du département de la Seine-lnférieure ^
p. 239; in-4, avec carte. Rouen, 1832.
(3) A. Passy, loc. cit., p. 240, et pi. 8.
276 GADLT.
blanche 9 marneoso et glauconieuse, 60 mètres de marnes bleues
{gaidt)^ avec fossiles {Ammonites Deluci, Brong.» A. lœmgatus^
Sow. , A . hippocoMtœneum^ \i.^A. monile^ id. « Inoeeramus amcentri^
eiaM'f /• tulcaiuSyiA.)^ et AO mètres de grès calcarifères compactef,
probablement du groupe inférieur qui descend ainsi k 210 mètrei
au-dessous du sol» ou à 160 mètres au-dessous du niveau de la mer»
6t par conséquent à 1 75 mètres plus bas qu'au cap la Hè? e. dont nous
arons donné la coupe (mU^^ p. 213). Le reste du puits étant creusé
dans les bancs à Exogyra mrgula de Targile de Kimmeridge, ceux-d
descendent à 288 mètres au-dessous de la mer, ou k 208 mètres
plus bas que leur affleurement supérieur sur la côte du HaTre (i)«
Les argiles bleues du gault Tiennent affleurer sur la rive droite
de la Seine à Saint-Paul , au pied de la colline de Sainte-Calherioe*
Le puits de la rue Mariioville à Rouen , après avoir traversé 19
mètres de dépôts modernes ou quaternaires» 39 mètres de glauconie
sableuse, de sable vert et de marnes argileuses bleues avec coquilles
et fer sulfuré, appartenant au gault, atteignit à 67 mètres les cal-
caires marneux de l'étage de Kimmeridge, lesquels ont été rencon-
trés à 12 ou 1& mètres seulement dans le puits de la Monnaie. Aussi
IL Passy est-il conduit à admettre sous la ville de Rouen Texistence
d*un soulèvement en miniature, comparable à celui do pays de Braj.
Dans le faubourg de Saint-Sever, sur la rive gauche de la Seine,
on a obtenu dans un puits foré des eaux jaillissantes à 59'",25 de
profondeur, tandis que trois autres forages, à peu de distance du
précédent et poussés à 66 mètres plus bas, n*ont donné aucun ré-
sultat, non plus qu'un quatrième descendu à 53 mètres dans des ar-
giles noires pyriteuses (gault?) près de la côte de Deville. Un puits
ordinaire, situé non loin, fournit une eau abondante à 30 mètres
de profondeur (2). De ces divers résultats on peut conclure que
les nappes d'eau, qui sont retenues dans les argiles sableuses du
gault , sont plus basses sur la rive gauche que sur la rive droite,
que l'irrégularité du régime des eaux s'accorde avec l'hypothèse
d'une dislocation prouvée d'ailleurs par l'examen de la rive droite,
et. que, suivant toute probabilité, la Seine coule dans une fracture.
(t) D'Archiac, Mém. de la Soc. géoi.^ %• sér., vol. II, p. 402.
4846.
(2) Dubuc, Notice historique sur quatre puits artésiens {Précis
nnalyt. des travaux de l* Académie de Rouen y 4 836). — Girardin^
Premirr mémoire sur if s puits artésiens {ibid.^ 4838, p. 93).
GAULT. 2*? 7
par suite de laquelle les assises ont élé relevées sur ce deruiei*
côté (1).
Ces flexions des roches inférieures de la formation crétacée sont
également sensibles daus les plus élevées. Si de Pont-de-l* Arche on
descend la Seine jusqu'au Havre, on remarque d*abord le relève-
ment de la craie et de la craie tuffeau jusqu'à la côte Sainte-Cathe-
rine , relèvement qui permet au gault d'affleurer au pied de cette
colline , tandis que celui de Vernon au sud-est , un peu moins pro-
noncé, ne parait pas avoir amené le gault au jour. A Duclair, à
h lieues et demie au-dessous de Rouen , l'escarpement est entière-
ment formé par la craie blanche qui n'atteint que 66°*,27 d'altitude,
tandis qu'elle s'élevait à 1^3 mètres à Rouen. Ainsi un abaissement
.de tout le système a succédé au relèvement précédent, mais, si l'on
continue à s'avancer vers le N.-O., un relèvement plus prononcé
se manifeste, puisque l'étage de Kimmeridge au cap la Uève
est à 15 mètres au-dessus du niveau de la mer. Ces données réu-
nies à celles que nous avons consignées <k la fin de la première sec-
tion de ce chapitre sur les couches aquifères de la rive gauche de la
Seine {antè^ p. 25^), aux inflexions du gault sur sa limite nord, entre
le Pas-de-Calais et les Ardenncs (anté, p. 266), et à celles qui ont
pu être constatées entre ses affleurements dans la Lorraine et la
Cliampagne, et le centre géologique du bassin {antè, p. 27^), per-
mettent d'apprécier aujourd'hui avec un certain degré d'exactitude
le régime des eaux souterraines enti*e Paris et la Manche comme 'à
l'est et au nord de la capitale.
£n i%U5 , Lesueur observa dans la falaise du cap la Uève, au-
dessous des signaux , un éboulement très récent qui avait mis à
découvert des couches arénacées de 2'",50 à 3 mètres d'épaisseur,
appartenant probablement à l'assise D de ses Vues et coupes {antè^
p. 215). Elles étaient recouvertes par les marnes noirâtres, sableuses,
efflorescentcs , et reposaient sur l'assise de sables micacés, fins,
roux , blancs ou ferrugineux. Il y trouva des rognons entourés d'une
croûte de sable et de gravier agglutinés par un ciment ferrugineux,
et composés à l'intérieur d'une substance argileuse gris noirâtre ,
compacte, très dure, mélangée de sable, de grains verts, de fer
hydraté , et semblable aux rognons du gault des Ardennes et des
côtes du Pas-de-Calais. Ces nodules offraient beaucoup d'empreintes
et de moules de coquilles, parmi lesquelles nous crûmes reconnaître
^ ■ — ■ — r-i ^m— m r — ^m — ■-■■■ ^-m -■ i r i ■ i m \ i^ ■ ■! i i i ■ i mm i
(1) D'Archiac, lue. cU.\ p. 101. 1846.
3T«
GKOSPK KtoCOMUN.
na NiDtile vgisia des N. Bouchardianas , d'Orb., et pteudo-
gntu, id., VAmmoniles Mitletianu», td-, une Turrîlelle rappi
^ T. Rtadini^ d'Orb., une grande Arche, la Trigtmia FiU
Pesli., U Pachymia gigas, Sn«.T ÏExogyra tinuaia, Sow-,
roulée, une autre petite osiracée, peut-être l'O. taieralit, P
\à Modiola tineala, Sow.îelunfragmeotde Thelùoaie Cardi
Ualgri l'incertiiade de ces délermioatûuu , cette assise nou^ a
Revoir f trc plutdt un rudiment da ga^lt qu'une dépend^tpce du
Tert ÎDfériear (1 ). Ix:a aisises argileuses, sableuses, Tert-noirAtrc
florescentes , sans fossiles , placées au-detsas du sable îl rag
. çoquilliers , correspondraient aux argiles de Saint-Paul et i <
argile que nous avons vue si constante dan* les déparlemeui
l'Orne, du Cahados et de l'Eure , recoovraiit les calcaires jur
ques k pbuladotoyci de Gacé et de Vimoutiers, puis se prolong
dans le c«ntoq de Livarot, te pays d'Auge, les eavirons de Lia
tl de Ponl-l'Éveque , an-dessus des ubles de Glos , des argiU
Kiainxiridge et du coral-rag, le long des cAtes d'Hennequevi
Honlleur {anlè, p. 2&9). C'est euooro cette assûc que l'inclin:
de tout lesysiëmeau N.-K.,iers la Seine, a fait disparaître so
craie, et dooit les forages de Pool-Audemer, d'Elbeufei deLou
nous ont montré le relëfement vers la cAle. Il y aurait donc que
probabilité pour que ce fût une dépendance du gault plutôt
l'éqtiiTaleiit du grès vert supérieur ou de la base du second i
de la craie tuffeau.
$ 3. Orou]i« nioMNoian.
Le groupe néocomipn ou du grès vert inférieur [iower j
tatul], quoiqoe occupant une surface asspz restreinte dans la |i
orientale du bassin de la Seine, y est cependant beaucoup
complifiué que les précédents, cl ciiuime il serait trop long de dé
successivement chacun des étages que nous y admettons pour
litcr la description , nous étudierons ceux-ci en mSme temps
les départements où ils ont été reconnus. Nous diviserons de Is
nicre suivante le groupe néocomien de ce bassin :
1 I. Sibleotrlieltubl» rrcn>ci»<».
■ fa. AriIlH à l>lteiliilc( al à Eiofyn tinutln.
<n. Mli>cr.id«r<r,»l.lM>t.rtll«MlJ.iiHlb.|
t *- *'piln MltJennt. tl luid.cbfllii.
(l) D'Archiac, hc. r
GROUPE NBOCOMIBN. 270
Dans chacun de ces trois étages c*est la première assise qui con-
serve ses caractères sur la plus grande étendue de pays ; les assises
se recouvrent, en général, de TE. àl'O., suivant leur ancienneté ;
mais le premier étage, qui surmonte les autres , les dépasse ^pssi
de beaucoup au N. et au S.
Nous avons dit qu'au pied delà falaise de Saint-Pot, près de DépartenMm
Wissant, Targile bleue du gault reposait, au niveau de la basse met*, Pmê-dm-cûmu
sur une roche assez dure, formée de grains de quartz , avec des
grains d'un vert foncé , et d'autres d'un vert clair, le tout agglutiné
par un ciment calcaire (1). Ce grès, traversé jusqu'à une certaine
profandenr, dans un puits de recherche ouvert près de la côte, a
été rencontré à U lieues au nord de ce |)oinl, dans le forage de
Calais, à 300 mètres au-dessous de son niveau à Wissant. Son épais-
seur n'était que de 5 à 6 mètres, et il reposait sur le terrain de
transition (2). C'est à cette seule assise qu'est réduit non seulement
le grès vert inférieur, mais encore tout le terrain secondaire au
nord-ouest de l'axe de l'Artois, disposition remarquable, bien propre
à préparer le géologue à ce qu'il doit trouver dans le Hainaut, où
les plus anciens sédiments secondaires ne remontent pas au delà de •
la craie tuiïeau.
Au sud, au contraire, dans le Bas-Boulonnais, le grès vert infé-
rieur, assez mince à la vérité, forme sous le gault une bande étroite
an pied de l'escarpement crayeux qui circonscrit le bassin, puis des
ilois d'une certaine étendue dans sa partie occidentale. M. Rozet(3)
les a ludiques sur la carte et les profils joints à sa description de ce
pays. Les sables sont généralement ferrugineux , quelquefois bruns
ou blancs, et mélangés d'une certaine quantité de marne. On y
trouve des grès subordonnés au 5Jont-Lambert, à la Crèche, dans
la commune de WimiUe, et qui alternent souvent avec les marnes.
L'auteur n'y a point observé de fossiles. Leur puissance ne parait
pas dépasser 6 à 7 mètres, et au Mont-Lambert, à l'est de Boulogne,
leur altitude est de 187 mètres, c'est-à-dire le niveau moyen des
collines de craie blanche qui circonscrivent le bassin.
Dans plusieurs localités, les sables ferrugineux reposent sur une
(<) D'Archiac, Mém.dc la Soc.géoL de France^ vol. III, p. 265.
(2) Id., ibid., 2* sér., vol. Il, p. 4 22. 4 846.
(3) Description gccgn. du bassin du Bas-Boulonnais^ p. i6; in-8.
1828.
280 GftOUfl NÊOCOMCfiN.
argile bitauiiDcuse de 2 mètres d*épaisscur, sans fossiles, mais rea*
fermant des nodules blancs de calcaire crayeux. Depuis la Crèche
jusqu'à yimercux, où elle recouvre un calcaire rapporté par
M. Rozct à Tétage de Purbcck , le long des flancs du Mont-Lam-
bert et à Desvres, cette couche supporte les sables ferrugineux qui
semblent appartenir au premio* étage du grès vert Inférieur ; mais»
d*un autre côté, RI. Fitton (1) croit qu'il peut y exister quelques
traces des sables d^Hastings, et ne parait pas admettre que Targile
wealdlenne soit représentée par h couche précédente. L'absence de
VExogyrasinuata et de tout autre fossile propre au grès vert infé-
rieur permet de penser que le sol du Bas-Boulonnais a été émergé
depuis l'étage de Purbeck jusqu'un peu avant le dépôt du gault.
Al. Rozot et M. Fitton ont donné des détails précis sur les faibles
représentants du groupe wealdion que nous venons d'indiquer an
nord de BouI(^nc
D^psHMMBit Aucune couche du ft*"' groupe non seulement n'aflleure au sud-
dcfl ArdMintt, ^^ ^^ ^^ p^l^^^ ^ ^^^ mémc n'a été reconnue dans les sondages
'" '^"" exécutés dans les départements du Pas-de-Calais, de la Somme , du
4« la MtfM. f^ord et de l'Aisne; tous ont atteint le terrain de transition sans le
rencontrer, ou se sont arrêtés dans les groupes supérieurs. Dans le
département des Ardennes, le groupe néocomien n'a pas été re-
connu non plus jusqu'à présent , mais nous avons déjà fait remar*
quer {arUè^ p. 268) qu'aux environs de Grandpré, au sud-est de
Youziers, sur le prolongement même de l*axe de l'Artois, MM. Sau-
vage et Buvignier avaient signalé YExogyra sinuata et YOstrea
Leymerii^ et que nous y avions trouvé abondamment la Tei^ebra"
tulaprœlonga; or, ces coquilles, qui n'ont pas encore été citées dans
le gault, caractérisent, l'une la base du premier étage, l'autre la
base du second , la troisième le calcaire néocomien. Nous sommes
donc conduit à penser, qu'à partir de cette limite du département
des Ardennes, et jusqu'au nord de Bar-le-Duc (Meuse), où le
groupe néocomien commence à être marqué sur la carte géoli^ique
de ce dernier département, les sables verts, placés entre le gault
et les argiles sableuses bigarrées ou panachées du second étage, re-
présentent réellement le premier. M. A. Buvignier (2], l'auteur de
(4) Réunion extraortl. de la Soc. géoL de France à Boulogne
{Bull., vol. X, p. 394, et 436 à 450. 1839).
(2) Bull.^ «• sér., vol. I, p. 397. 1844. — 7r/., Carte géologique
du département de la Meuse y 6 feuilles. 1845.
GROUPE NÉOCOmEIf. 281
cette carte, commence en ciïet son terrain néocomien par les argiles
sableuses panachées du second étage , et place les argiles à Plica^
fuies avec le gaïUt et les sables verts. Or, comme ces argiles, à peu
de distance au sud, sont même supérieures à riiorizon de VFxogyra
sinuata, il est à présumer que , dans le déparlement de la Meuse,
notre premier étage néocomien existe à la base du gault, presque
partout où ce dernier est Indiqué.
En n'y comprenant que les étages 2 et 3, le groupe néocomien ne
paraît pas y avoir une grande épaisseur, mais sa faible inclinaison
fait qu'il y occupe des surfaces assez étendues. Il recouvre les pla-
teaux élevés de calcaire de Portland depuis les bois de Condé au nord
de Bar-le-Duc jusqu'aux rives de l'Ornain à l'ouest de cette ville, se
prolongeant ensuite d'une part dans la forêt des Trois-Foniaines, au
sud de Sermaizc, de l'autre jusqu'aux coteaux d'HoudIaincourt, pour
redescendre au sud-ouest vers Joinville (Haute-Marne). Sa plus
grande altitude, qui est de 600 mètres, se trouve au signal de l'arbre
de Reiïroy, sur la rive droite de l'Ornain , au nord d'HoudIaincourt.
Dans cette étendue il se compose de haut en bas : l"" d'argiles nuan-
cées de rose, de sables et grès bruns ou blancs (première assise) ;
2® d'argile avec des lits minces de calcaire plus ou moins marneux,
passant quelquefois à la lumachelle (deuxième assise); l*" de cal-
caires jaunâtres, généralement grenus, presque sableux (calcaire
néocomien); W de sables et de grès ferrugineux avec fer hydraté
en plaquettes ou géodique, dont les interstices et les cavités sont
remplies d'oolithes ferrugineuses très fines.
Le groupe néocomien ne se montre que vei*8 l'extrémité sud-est
du département de la Marne , sur le territoire des communes de
Sermaize, de Cheminon et de Trois-Fontatnes, où les minerais do
fer de l'assise inférieure sont exploités pour les hauts fourneaux des
environs. MM. Bavignier et Sauvage (1) y caractérisent les deux
étages absolument comme ci-dessus.
Dans sa Notice sur les grès verts et le terrain néocomiefi de la Département
Champagne (2), Al. E. Rover a distingué, à partir du gault, ou en u»Jln»me,
allant de haut en bas :
4. Sables quartzeux divisés en deux assises : Tune supérieure.
(4) Carte géologiffue du département de la Marne ^ 6 feuilles.
Paris, 4 850.
(2) Bull.yyoV IX, p. 428. 4838.
983 GROUPE NtoCOUIEN.
à grains fins , d*uD vert foncé; Tautre inférieure, à gros
grains, et jaunfttre.
2. Ài^gile verte ou bleufttre, avec de nombreux fossiles, parti-
culièrement YExogyra stniiateiy et plusieurs espèces
d* Ammonites.
3. Minerai de fer oolitbique , miliaire, exploité.
4. Argile blanohe, rouge, panachée ou bigarrée de rouge, de
blanc et de violet, avec des grès subordonnés ; point de
fossiles.
6. Argile grise, avec des calcaires argileux subordonnés, de
nombreux fossiles, et surtout des Gryphées.
6. Calcaire néocomien rempli de fossiles (Spa tangues, Exogyres,
Nautiles, etc.).
7. Marnes bleues fossilifères , sable siliceux blanc , jaune ou
cendré, avec minerai de fer cloisonné ou géodique ex-
ploité, et quelquefois un conglomérat calcaire paraissant
alterner.
Au-dessous de cet ensemble de couches, bien caraclé«-
risé par ses fossiles, et avant d^atteindre le calcaire de
Portland, on trouve encore :
8. Calcaire oolitbique tendre, jaunfttre ou blanchfttre, exploité
aux environs de Joinville,de Saint-DizieretdeEar-le-Duc.
9. Calcaire verdfttre sablonneux, siliceux, tendre, bien strati-
fié, point oolitbique, et reposant directement sur Tétage
de Portland.
M. Rover pense qu'il n'y a aucune liaison entre le calcaire ooli-
tbique n^ 8 et les assises du n** 7 qui se seraient déposées sur sa
surface inégale et ravinée auparavant, tandis que la continuité entre
le calcaire verdâtre et l'étage de Portland est parfaite, d'où il
semble porté à réunir les assises 8 et 9 à la formation jurassique.
Ce premier aperçu des divisions du quatrième groupe dans l'est du
bassin est tellement exact et complet , qu'après avoir comparé tout
ce qui a été écrit depuis , nous avons dû le prendre pour base de
la classification à laquelle nous nous sommes arrêté.
M. Thirria (1) a fait remarquer aussi que cet ensemble de coudies
s'était déposé sur la surface plus ou moins ravinée et dénudée des
étages jurassiques qu'il recouvrait quelquefois en biseau , et qui
paraissent avoir été relevés auparavant, leur inclinaison étant de 8 à
10°, tandis que celle des assises néocomiennes est presque nulle.
(1) Notice ^cologiqtw sur les gitcs de muterai de fer du terrain
néocomien du département de la Haute^Mtirne (Ann. des mines ^
3«8ér., vol. XV, p. n. 1839).
GROUPE NJKOCOMlElf. S8I
L'auteur a réuni au gauit les sables verts qui sont dessous et qui le
séparent des argiles sableuses panachées. Celles-ci forment avec les
sables, les grès tendres et des minerais de fer oolilhiques, son assise
néocomienne supérieure ; les argiles marneuses et les calcaires alter-
nant, V assise moyenne^ et les sables jaunes grossiers, avec fer hydraté
en plaquettes et géodique, V assise inférieure. Quant aux calcaires
oolilhiques, tendres, jaunâtres, et aux calcaires verdâtres sablon-
neux, M. Thirria serait disposé à les mettre sur Thorizon du groupt
wealdien , opinion qui nous semble offrir quelque probabilité.
M. J. Cornuel (1) a réuni dans un premier groupe , appelé grès
vert inférieur, toutes les assises, depuis le grès vert qui supporte le
gault jusqu*aux grès et sables piquetés ; dans un second, qui corres*
pond seul pour lui au terrain néocomien, les argiles ostréennes, le
calcaire à Spatangues, et les marnes bleues; dans un troisième»
qu*il compare aux sables d'Hastings , les dépôts argileux , sableux
et ferrugineux sous-jacents; enfin, dans un quatrième, appelé ter-
rain supra-Jurassique, les calcaires gris verdâtre vacuolaires , etc.
Nous passerons rapidement en revue ces divers dépôts , en les clas-
sant dans les trois étages que nous avons adoptés.
1*' étage. Le sable vert succède immédiatement au gault ; il est à
grain fin, un peu micacé, etd*un vert très prononcé ; son épaisseur
est de 2 à 3 mètres ; il renferme des pyrites, mais peu ou point de
fossiles. On Tobserve particulièrement à la base des Côtes-Noires de
Moëlains, à Narcy, Robert-Magny, Valcourt, etc. Les sables etgrè§
jaunâtres qui viennent au-dessous se voient sur les bords de la
Marne, de Saint-Dizicr aux Côtes-Noires, oii ils présentent d'asse;^
nombreux plissements (2). A Louvemont, Sauvage-Magny, etc., ils
renferment de petits galets de quartz. Ces sables recouvrent Y argile
à Plicatules, qui varie du gris au gris bleuâtre ou au vert jaunâtre.
Vers le hautdominent les Ammonites (A. Nisus, d*Orb. , Deshayesi,
Leyra., etc.) (3), les Plicatules {P. placunœa, Lam.), et vers la
partie moyenne des concrétions marneuses diversiformes. A la basé
les Ammonites manquent, et les caractères du dépôt sont assez va-
(1) Mémoire sur les terrains crétacé inférieur et supra-jurasr
siquc de i'arro/tdissentcnt de Vassy [Mém. de la Soc. géol, de
Fni/iccy vol. IV, p. 229, avec carie et coupes, 4 841 . —Bull, , vol. X,
p. 286. 1839).
(2) Jd., loc.rit., pi. 13, f. 1.
(3] Noussub:>tituons aux espèces citées par l'auteur dans son mé-
moire quelques unes de celles qui se trouvent dans le» listes rpcti-
.1 »*.»•. Il *k
2M Giom
nlkks. Os T trome, sortoot aox eoTiroos de Saist-Dizia', V£xo^
ggmûmmaia^ Lptid. Cette assise atteîiit aox bottes de Loarenioiit
et ds Boîssoa une épameor maxiamm de 13 mètres.
2* ^^11^. Uo lit mince êiargiU roH^eâirt endurcie sépare Tar-
g3e i PUcatnles do fer ûoliikiqme, minerai fort aboodaot dans nne
fine qoi s'étend de Sommeroire i BaiHj-anx-Forses, Yassr, Eor*
ffBe et 5arcT. Il est compoaé de grains de fer hjdroxydé , lisses,
fns, réonb par on ciment argib^cenx. L'épacseor de b cooclie
Tarie de 0*,60 1é 1*,60. Vargile rose marhrée sar laqoeDe 3 repose
a de 1",60 à 3",50 d'épaisseor. Pins bas Tiennent des sabks fins,
nn pea micacés, blancs, jaones, rosâtrcs, rooges, aTec des grès
sabordonoés, on grès bron oo ferrogineox à gros grains , pîqoefé
de poiois jaones et rooges, pois on sable aosâ à gros grains plos oo
moins ferrogîneox. Sor le chemin de ManuTa! à Ancerrille, cette
assise a de 3 à i^ mètres d'épaisseor. Réunie à la précédente , die
forme on des meilleors horizons géognostiqoes de Test do bassin,
car noos l'aTons soivie depuis le département de la Mense josqoe
dans celui de la Nièrre, et ao del^ Vargile ostréenne est grise, ren-
ferme de nooibreax fossiles Se sa partie sopérieore , et des cristaux
de gypse rers le bas. Des bancs de calcaire mameax coqoilliers oa
lomachellesysontsobordonDés. A b partie inférieure Targile de-
Tient jaanâtre, po» bleu cbir, caractère qu'elle affecte très cou*
slamment. Ces couches, bien développées aux enTiroos de Tassy,
de Trcmilly, de Mertrude , etc. , sont caractérisées par VExogyra
iubplicata^ Roem. in Leyro., et Osirea Leymerii^ Des»h., et leur
épaisseur totale est de 14 ^ 13 mètres.
3* étage. Une marne argileuse jaune de 8", 55 d'épaisseor suc-
cède Il la précédente. Elle renferme de gros cristanx de gypse vers
le haut , et rcrs le bas les fossiles do calcaire à Spaiangues (calcaire
néocomien) qu'elle recooTre. Celui-ci est jaune, tendre, subcom-
pacte ou grenu, quelquefois sableux oo marneux. Des bancs d'une
teinte bleue y sont subordonnés, et d'autres n'offrent cette teinte
qu'i l'intérieur , où l'on observe des bandes horizontales irrégu-
lières discontinues. Il renferme beaucoup de fossiles , entre autres
des Exogyres et le Toxasler complanatus, Ag., échinoderme peu
fréquent au dessous, mais plus rare encore au dessus. La puissance
de ces calcaires est de 9 mètres au plus. Ils sont particulièrement
fiées qu'il a communiquées à la Société géologique dans la séance du
49 mai 1851.
GROUPE NÊOCOMIëN. 285
développés aux environs deVassy, defiettancourt-Ia-Férée, Attan*
court, ÀQcerTillc, VilIeneuve-sur-Terre , Soulaincs, Somme-
Toire, etc. Nous y avons trouvé, à Vassy et à Saint-Dizier, les espèces
suivantes :
Toxastcr complanatiLt^ Ag., Serpula heliciformis , Gold. . P/z/io-
pœa neocomientis, d'Orb., P. obliqua y id, ^ Astariegigantea, Leym.,
M, tranxversa^ id., ji, Beaumoniiy id., Venus Cornueliana,
d'Orb., F. Ricordttana y id., F, vendoperana y id., V.y nov, sp.^
Cyprina rostrata, Sow. in Fitt., Cardium sub-hillanum ^ Leym.,
C, 2 nrw. sp.f Trigffiiia caudata^ Ag., Arca GabrieliSy Leym.,
A.j îndét., Nucuta, nov. sp,, Exogyra Conhm\ Gold., Terebratula
depressa^ Sow., Pteroccras ^ indét., Ammonites casiellanensis ^
dOrb.?0).
La moi^ne bleiic ne diffère des couches précédentes que par sa
teinte, son peu de solidité, et la rareté du Toxaster complanatus ;
les autres fossiles sont les mêmes; néanmoins les variétés o^iit/tmit
falciformis et dorsata de VExogyra Coulant nous ont paru y être
plus fréquentes que dans les calcaires. Leur épaisseur est de 3 à
& mètres.
Sous la dénomination de groupe wealdien^ M. Cornuel décrit
des couches que nous plaçons encore à la base du groupe néoconiien»
classement qui se trouve justiGé par une note récente du même
géologue; ce sont : l*" un sable blanc très fin, micacé, ferrugineux
à la partie inférieure , sans fossiles, de quelques mètres d'épaisseur,
à Bienville, Narcy, Avrainville, etc. ; 2'' des sables et grès ferrugi-
neux faisant suite aux précédents , plus ou moins colorés par du fer
hydraté , et passant à un grès ferrugineux plus ou moins solide ,
très épais à Brousseval , ainsi qu*à Avrainville , où ils ont près de
12 mètres, ils ne renferment pas de fossiles; S*" du fer géodique
bydroxydé, généralement compacte, quelquefois oolithique, brun
ou brun jaunâtre plus ou moins foncé , en plaquettes ou en masses
polymorphes, creuses au centre , souvent à couches concentriques,
avec des cavités irrégulières produisant des œtitcs. Ce minerai,
exploité sur beaucoup de points, a une épaisseur de 3 à /i mètres;
A* marne argileuse bleu violâtre , grb noirâtre, de 1 mètre à i'",60,
avec des concrétions calcaréo-siliceuses.
L'épaisseur totale des couches crétacées de l'arrondissement de
Yassy, comprenant le groupe du gault et le groupe néocomieu, est
(4) D'Archiac, Notes inédites.
2M 6R0Ut>K NfioCOMlSfr.
environ 100 mètres, et le plongement général de 0" A5' dil S.-Ë.
aiiN.-O.
Ineeriœ sedis, EnGn M. Comucl forme un dernier groupe, qu'il
désigne sous le nom de terrain supra-Jurassique^ et qui comprend :
1« un calcaire gt'is verdâtre supérieur compacte, plus ou moins
marneux, dur, en lits minces, à cassure conchoîde, ou bien tendre,
marneux, renfermant des fossiles peu déterminables ; le tout d*ttiie
épaisseur de 3 mètres; 2^ un calcaire oolithique mcuolaxre^ sighalé
d'abord à Brillon et à Savonnières (Meuse) par M. Gaulard (1), et
qui, \ Cbévillon (Haute-Marne), est représenté par une oolithe
Uancbe à grain fin , avec des fossiles bien caractérisés, et de V^fiQ
d'épaisseur. Cette assise se montre principalement à Chalonrùpt,
Poissons, Chancenay, Yaux-sur-BIaise, Rupt, Nully, Vassy, etc.;
^* calcaire gris verdâtre inférieur très marneux , sub-compacte »
grenu ou sableux , assez tendre et bien stratifié.) Les fossiles y tont
fares , excepté les moules d'une petite Phbladomye fréquente auâi
dans l'oolithc vacuolaire qui est ad^lessus. La partie supérieure dis
cette assise constitue un calcaire poreux, très dur, celluleUx, adbc-
tant la disposition d*une lentille ; au-dessous vient une couche {firù»
mentelie)ie métlîe épaisseui* (0",30), très dure, point marneuse,
empâtant de petites biréWes plates (Piacune ou Peeten) ; térs le
milieu est iin banc bréchf formé, de 2 mètres d'épaisseur, compost
de fragments polymorphes , marneux et durs, recouvert par un éal-
caire tubuleùx , blanc grisâtre , sonore , très dnr, très compacte ,
qui paraît n*cn être qu'une modification. On y trouve quelques
Exogyres, des empreintes de bivalves, V Ammonites Iriplicatiuf, une
Néritinc et des Axinus. L'ensemble de cette assise du calcaire gris
verdâtre inférieur parait n'être qu'un grand dépôt lenticulaire, d'une
épaisseur de 17 mètres, à la surface du calcaire de Portland.
Réunis aux deux assises précédentes, la puissance totale de ces cal-
caires , dont les vrais rapports géologiques sont encore indétermi-
nés, serait de 2h mètres.
Dans le département de la Meuse et sur les limites de celui de la
Haute-Marne, entre Saint- Dizier et Bar-sur-Ornain , LejeunefS)
a décrit, sous le nom de calcaire oolithique du Barrois, ces mêmes
assises, que l'on exploite particulièrement dans les carrières d^
[h) Mèm. pour servira une. (lésa rpt. gcol. du département de la
Meuse. 1836.
(î) Buil.y yol IX, p. 341. 1838. — /^., vol. X, p. 3H.1839.
GROUPE NÉOCOMIEN. 287
Vilie-sur-Saulx, de Brillon et de Savonnières en Perlhois. D'après
certaines analogies avec les caractères et la disposition des couches
néocomiennes des environs de Neuchâtel (Suisse), la superposition
concordante du calcaire uéocomien à Toolithe vacuoiaire à Ville-
sur-Saulx, Fauteur n*a pas hésité à la placer à la base du grès vert
inférieur ou du groupe néocomien. A cette conclusion M. Cor*
nuel (1) a objecté la différence des fossiles et certaines discordances
locales, et il a maintenu la séparation qu*il avait proposée, sans tou-
tefois assigner une place précise dans la série à ce qu'il regarde
comtnc un nouveau membre de la formation jurassique.
Plus tard le même géologue , en reprenant cette question , a fait
remarquer (2) que Ton peut établir des groupes dans une formation
solvant les corrélations que Ton croit apercevoir, que ces groupes
n*ont pas l'importance que l'on attache à la classiGcation des terrains
suivant leur âge géologique , enfin que ces subdivisions seront tou-
jours assez arbitraires. Cette assertion est, selon nous, parfaitement
juste pour les groupes mal faiiSy souvent établis sur la connaissance
d*un espace borné ou très circonscrit, comme une province; mais
elle ne l'est pas lors(]u'il s'agit de groupes fondés d'après une étude
attentive des couches dans tout leur développement vertical et ho-
rizontal , et l'un des exemples cités par M. Cornuel suffit pour le
prouver. On pourrait, dit-il , séparer l'argile à Plicatules et les sables
verts et jaunâtres pour les réunir au ganlt , et considérer ces sables
comme un dépôt subordonné. Or, si l'on prolonge l'examen de
ces assises au S., dans les départements de l'Yonne et de la Nièvre,
on verra que cette réunion ne serait nullement motivée , n'étant
basée sur aucune analogie, et qu'il en serait 5 plus forte raison de
môme lorsque nous viendrons à comparer les dépôts parallèles des
bords opposés du même bassin, au S.-E. en France , et au N.~0.
en Angleterre, car nous reconnaîtrons alors ce qu'il y a de local et
de peu important dans certaines subdivisions, ce qu'il y a, au con-
traire, de réel et de général dans d'autres, qui sont les groupes. Il
n'y a rien d'arbitraire dans la nature ; l'arbitraire ne se trouve que
dans nos travaux , lorsque iious essayons de tracer des limites ou de
former des associations avec des éléments incomplets. Mais reve-
{^) Bull., vol. X, p. 291. 1839. — Mcm, de la Soc. géol, de
France, vol. IV, p. 274. 1840.
(2) Mém. delà Soc. géoL de France, vol. IV, p. 279. 1840,—
SulL^yol XI, p. 101. 1840.
288 GROL'PE NÉOCÛMIEN.
nons à la notice de Fauteur, dont nous nous sommes écarté pour
relever une assertion qui semblait autoriser ou absoudre, en quelque
sorte d'avance, la légèreté avec laquelle on établit parfois des coupes
dans la série géologique.
Après avoir rappelé que M. Thirria, dans le mémoire précité,
avait rangé les calcaires gris verdâtre et Toolithe vacuolaire à la base
de la formation crétacée, par suite de discordance entre ces calcaires
et les couches jurassiques proprement dites, M. Cornuel s'attache
à prouver que cette discordance , appuyée sur une prétendue dé-
nudation des dernières couches jurassiques , dans les dépressions
desquelles se seraient déposés les ooliihes vacuolaires et les cal-
caires verdâtres, n'existe réellement pas, et que ce sont des failles
postérieures aux dépôts crétacés qui ont donné ces fausses appa-
rences h la disposition actuelle des couches. Il y aurait , au con-
traire, discontinuité, et même discordance , entre le calcaire gris
verdâtre supérieur et les argiles bleues néocomiennes dont les fos-
siles ne s'y montrent jamais, même lorsqu'elles sont en contact par
l'absence des sables et du minerai de fer géodique. En outre , de
nombreuses coquilles perforantes s'observent à la surface du calcaire
précédent (carrières de Nully, etc.), et l'auteur maintient qu'il existe
une solution de continuité bien prononcée entre le fer géodique, la
marne argileuse noirâtre et les roches qui les supportent, opinion
qui a été partagée par M. Leymerie (1).
Quant aux fossiles de ces roches, ils sont peu propres à résoudre
la question ; M. Cornuel les a décrits et fait représenter sous les
noms de Cyrena fossulata, Mytilus subrenifonnis^ Avicularhom^
boîdaliSj Pholadomya parvula^ Melania crenulata^ M. cylindrica
et Natica ? Ces espèces sont très peu nombreuses . eu égard à
l'épaisseur des couches dont nous parlons; mais l'abondance des
individus y supplée en quelque sorte, surtout pour la Cyrena fos^
sulata^ VAvicula rhomboidalis et la Pholadomya parvula.
On pourrait voir dans ce double caractère du petit nombre des
espèces et de rabondance des individus rindicalion d*un bassin
presque fermé, peu étendu , peu profond , peut-être contemporain
de quelques parties du groupe wealdien , mais M. Cornuel (2) pense
que la mer jurassique était très profonde lors des derniers dépôts
'\) Bull., vol. XI, p. 36 et lOr 1839-1840.
J2) Mém. de la Soc. géol. de France^ 2« sér., vol. I II, p. 260.
4848.
GROUPE NÉOCOMIBN* 289
de cette période, et qu'elle était parcourue dans cette région par des
courants temporaires, balayant certaines stations de mollusques, em-
portant les coquilles les plus légères et les accumulant au loin dans la
haute mer. Cette conjecture nous paraît plus ingénieuse que vraie ,
car les dépôts en question n'ont point les caractères de sédiments
formés dans des eaux agitées d'une manière particulière. Ils semblent
s*être formés dans une mer comparativement assez tranquille, et
Ton n'y trouve aucune preuve de charriage bien violent et anormal
dans une direction ou dans une autre. Si , de plus , ils avaient eu
lieu dans des mers très profondes, on devrait sur leur prolongement
rencontrer des dépôts littoraux contemporains, ce qui n*a pas lieu;
aussi sommes-nous disposé à admettre qu'ils se sont formés sous
une faible profondeur d'eau , non loin du rivage d'une mer inté-
rieure plus ou moins fermée. La différence des foraminifères de
ces couches controversées d'avec ceux de la formation crétacée (1)
ne prouverait rien de plus que les espèces décrites par M. Gornuel,
ni que les discordances invoquées par M. Raulin (2), caria véritable
question n'est pas là , mais bien de savoir si ces couches marines
sont on non synchronlques de quelque membre du groupe wealdien
que nous avons vu de l'autre côté du détroit recouvert iransgressi-
vement par les dépôts crétacés.
M. A. Buvignier (3) ne paraît pas hésiter à placer le tout dans la
formation jurassique, à la partie supérieure de l'étage de Portland
du département de la Meuse, où ce sont des calcaires gris verdâtre
à texture terreuse, dont quelques uns sont magnésiens et consti-
tuent môme de véritables dolomies. Au milieu de ces bancs sont
intercalés les bancs d'oolithe vacuolaire du département de la Haute -
Marne. Ceux-ci, de 3 mètres d'épaisseur environ , ne s'observent
que dans la partie contiguë à ce dernier département où nous ve-
nons de les mentionner. Les calcaires verdâtres occupent une sur -
face un peu plus considérable.
Dans le mémoire que nous avons analysé, M. Cornuel a donné
nne liste des fossiles recueillis par lui dans les divers étages crétacés
inférieurs (p. 257), liste dans laquelle, outre les polypiers, les ra-
diaires , les annélides et les mollusques , il cite des débris de crus-
'4) Aie. d'Orbigny, BulL, vol. IX, p. 37. 4 839.
[2) Ibid.
■3) Bull.y 2*sér., vol. I, p. 397. 4844. — /</., Carte géologique
du département de la Meuse ^ en 6 feuilles. Paris, 4845.
nr. 1»
290 ^BOUPB NiocomiN.
tacôs, de poissons, des ossements et des dents de Crocodile, des
verlèbres de Plesiosaurus , à' Ichthyosawrus , et une carapace
d*£myde (1). Depuis lors, il s'est plus particulièrement occupé des
animaux microscopiques découverts dans les plaquettes calcaréo-
sableuses de la partie supérieure de Targile ostréenne. Dans la
Description. d^ mUcmostracéê fossiles (2) de cette couche , il a fait
connaître ft espèces de Gythérées et de nombreuses variétés, et, plus
tard, une daquième espèce de ce genre et 20 espèces de coquilles
foramittiières. On a déjà vu {antè, p. 257) le résultat que Fauteur
avait obtenu pour cette classe d'animaux considérés à trois niveaux
différents dans le bassin de la Seine, et les réflexions qu'il nous avait
suggérées, et noua renverrons le lecteur à un travail fort bien fait
qui s'imprime en ce moment, et qui a été présenté par M. Cornuel
à la Société géologique dans la séance dn 19 mai dernier. L'auteur,
après avoir revu avec soin tous ses fossiles, en donne la répartition
exacte dans chacune des assises de la formation crétacée de l'arron-
dissement de Vassy. Le groupe néocomien , tel que nous l'avons
compris , loi a présenté 229 espèces.
DèrpartcmtBt Le département de l'Aube n'a pas éfé moins exploré que le pré-
Vkahe. cèdent, el les observations qui y ont été fliites ont également
contribué à éclaircir les vrais rapports dn groupe néocomien,
quoique certaines sous-divi»ioiis n'aient peut-être pas été tracées
avec toute la fermeté désirable. Pendant que M. £. Rover exposait
la relation des couches crétacées un peu plus au nord, M. A. Ley-
nierie (3) donnait une notice sur les dépôts corrcs)>ondants du dé-
partement de TAube, où il admettait quatre étages, comprenant :
1" la e7*aie proprement dite (premier et second groupe); 2* le grès
vert et ses argiles; 3*» les argiles bigarrées et Ittmachelles ; /j* le
calcaire néocomien reposant sur les strates jurassiques à Fxogyra
virgula.
Dans ce premier essai, Tauleur considérait son second étage
comme représentant à la fois le grès vert supérieur, le gault et le
(4) Voyez aussi : Note sur des ossements Jossi les dëcottvcrts dans
le calcaire néocomien de Vassy. C'est un reptile de la famille des
Dinosauriens, pour lequel M. Cornuel propose le nom de Hcterosau-
rus ncocomicnsis [Bull., 2" sér., vol. Vil, p. 702, 1850).
(2) MéuK de la Soc. gcol. de France, 2*^ sér., vol. I, p. IS3.
4 846.— //;/V/., vol. 111, p. 44i. 4 848.
(3) Bull., vol. lX,p. 384 . Sept. 4 838. — Compi. rend, , voL VII,
p. 700. OcU 4838»
«ROUPC iffiOGOllilBr. 291
gr&8 vert udbriewr; le troisième se trouvait être Téquivaleat dé
l'argile wealdiesne, des sables d'Hastings et de Tétage de Purbeck ,
laissani au-dessous le quatrième saus i-epréseotant de J*auire côté
du détroit (Tableau p. 388). De plus , le gault manquait en Suisse,
oà le groupe iiéocomien était à la fois non seulement parallèle à
celui du bassin de la Seine , mais encore synchronique de tout le
groupe wealdien d'Angleterre, Plus lard , AI. Jjeymerie rédutril la
lormation crétacée à trois étages : le preiQier oorrespoodant toujours
à los deux groupes supérieurs, le second comprenant les ergiles
tégulines et le grès vert , le troisième le terrain néocomien (1).
On a vu comment nous avions été conduit à séparer du gault de
ce second étage les sables verts et ferrugineux avec les argiles à Pli-
adules et à Exogyra sinuata, conformément. à ce que MM. Royer
et Gornuel avaient fait pour le département voisin* Le troisième
étage de M. Leymerie comprend alors les itrgiles bigarrées sableuses
et les minerais oolit/dques^ les argiles ostréermes et les lumachelles^
le calcaire à Spatangues { calcaire néocomien ) avec des sables di*
vers» des minerais de fer et quelquefois des argiles impures à la base.
Bl. Leymerie reproduit ici le parallélisme qu'il avait déjà proposé
entre ce troisième étage et le groupe wealdien, et il ajoute que les cal-
caires gris, verts et oolitbiques du département de la Haute-Marne,
dont une partie est représentée dans celui de l'Aube, appartiennent
àJa formation jurassique. Cette classification., également admise
|)ar M. Cottet (2), a été suivie par l'aoteur dans son Mémoire sur
le terrain crétacé du département d^ l'Aube (l) et dans sa &«-
tislique géologique et minéralogique de ce même département (U).
JXous emprunterons à ces publications les détails suivants en les rap-
portant toutefois à nos subdivisions, sensiblement d'accord «vec
celles qu'avait proposées M. de Sénarmont (5) .
1'^ étage. Nous avons dit que l'assise des sables verts et des sables
ferrugineux placés entre le gault et racgile à Plicalules, dans le dépar-
(4) Bull., vol. XI, p. 34. \SZ9.>-^Compt.rend., yoI. XIIL
AvriH840.
'(2) Mém, de la Soc. d'agricutture^ se, et arts du département
^e l'Aube^ 4838, p. 9i.
(3) Miém. de la Soc, géoL de France, vol. JV, rp. 294. <4 844.—
Description géol. du canton de Saulaines [Mém. de la Soc. d'agric,
de t Aube, 4 839, p. 68).
(4) Id-8, avec atlas et carie, coupes et planches de fossiles. Paris,
,lf8i«.
(5) Ann. des mines ^ 2« sér.» vol. XV, p. 463, 4839. -^
292 GROUPE NÉOGOMIBN.
tement de la Haute-Marne, se prolongeait à travers celui de i'Âube;
ainsi nous y rapportons les sables ferrugineux du plateau boisé entre
Amance et Vandenvre , des sommets des collines au nord de ce
bourg , comme au sud jusqu'à Magnan , puis ceux de la. descente
de Lantage et du pied de la colline d'Ërvy, où leur position sous
les sables verts est bien évidente (1). Ce sont les sables que M. Ley-
merie siguale (p. 318) comme recouvrant souvent les plateaux néo-
comiens. Les argiles à Plicatules n'ont pas été non plus séparées du
gault ni des sables verts par ce géologue. « Mais si Ton descend au
• rupt des Plantins, dit-il (p. 316), le grès vert disparaît à un cer*
• tain niveau pour céder la place à une couche d'argile d'un gris
» bleuâtre foncé, contenant elle-même quelques grès friables, et
» renfermant une grande quantité d*Exogyra sinuata et ses varié-
» tés. Cette Exogyre n'est point accompagnée d'autres fossiles , et
» l'on peut affirmer que les couches dont il est question ne repré*
» sentent pas le gault proprement dit , où la coquille que nous ve-
» nons de nommer ne se présente jamais. » Cette argile appartient à
la base du premier étage , et les argiles bigarrées semblent passer
dessous à une faible profondeur.
Les argiles à Exogyra sinuata sont particulièrement développées
dans la partie méridionale du département, an sud d'Ervy, aux
Croûtes et à Bois- Gérard. Elles renferment beaucoup d'autres fos-
siles {^k espèces), parmi lesquels l'auteur cite les Terebrahda Me^
nardi, Lam., et sella, Sow., VOstrea carinata, Lam., le Pecten
interstriatus, Leym. , et la Serpula antiquata, Sow., comme les plus
répandus, et dont 5 seulement se trouvent dans la liste des fossiles
du gault. Il n'y mentionne point d'ailleurs d'Ammonites, tandis
que le Toxaster complanatus aurait été rencontré encore plus haut.
La Plicatula placunœa, quoique se présentant aussi dans toute la
série argiio* sableuse, est plus fréquente vers sa base*
Le rapprochement qu'indiquaient les fossiles de cette assise avec
certaines couches du grès vert inférieur d'Angleterre n'a point
échappé à M. Leymerie; mais la faible épaisseur du dépôt dans le
département de l'Aube l'empêcha d'insister, pour en faire une divi-
sion particulière qui aurait représenté nettement une partie de ce
même grès vert inférieur. Le mot green sand, dans l'acception géné-
rale qu'il lui donnait avec d'autres géologues, ne pouvait pas d'ail-
9
(1) D'Archiac, Mém, de la Soc. géol. de France^ 2*^ sér., vol. IL
p. 47. 4846.
GROOPS NiOGOMUN. 29)
leurs être appliqué à TAngleterre, ainsi qu'on a pu ci\ juger, le
grès vert inférieur, le gault et le grès vert supérieur étant trois
divisions très naturelles, parfaitement tranchées, que Ton ne pourrait
aujourd'hui, sans retomber dans une véritable confusion, réunir on
désigner sous une épithète commune (1).
Faisant toujours abstraction des sables ferrugineux, Fauteur
admit aussi plus tard (2) qu'au-dessus de l'horizon de VExogyra
iinuata il y avait , soit le gault, avec ses nombreux fossiles caracté-
ristiques, dont les plus inférieurs sont des espèces particulières
d'Ammonites et de Plicatules, qui passent ainsi dans les couches
supérieures , soit les sables verts qui accompagnent ou qui rempla-
cent cette argile (gault). Il en résultait alors la concordance et la
continuité parfaite de tous ces dépôts argileux et sableux , tandis
qu'ils étaient discordants par rapport aux argiles bigarrées et aux
sables sous-jacents. Mais M. Aie. d'Orbigny (3) a fait voir qu'en con-
sidérant les faits sur une plus grande échelle , et par conséquent
d'une manière plus rationnelle, il y avait une séparation tranchée
entre les argiles à Plicatules, à Ammonites Deshayesiiy cesticula-
tus, etc., et celles du gault, tandis que ces argiles, comme les couches
à Exogyra sinuata placées dessous , appartenaient au groupe néo-
comien, malgré la discordance locale invoquée par M. Leymerie [U).
(<) Voyez aussi Leymerie, Note sur le gisement et les variétés de
/'£xogyra sinuata [Bull., vol. XI, p. 424, 4 840).
'2) Bull,^ V sér., vol. I, p. 39. 4 843.
\z\ Ibid., p. 44.
(4) Voyez aussi Clément MuUet, Rapport géologique entre les ter-
rains des environs de Boulognc-sur-Mcr et ceux du département de
Vj^ube {Bull, de la Soc. des se, et arts du département de CAube^
4 5 mai 4 840). — Id., Rapport sur une notice de M. Cottet sur les
eaux souterraines du département de l'Aube ; in-8. Troyes, 4 848.
La figure géométrique jointe à ce travail représente fort bien ce que
nous avons dit précédemment de la disposition souterraine probable
du gault et des sables verts dans cette partie du bassin, et la conclu-
sion de Fauteur est absolument celle que nous avions émise en 4 846 ;
seulement il ne considère que les eaux qui s'infiltrent dans une petite
zone, et dont Taltitude est beaucoup moindre que celles d'une infi-
nité d'autres points qui concourut au résultat commun de la con-
centration des eaux au-dessous de Paris. — T. Boutiot, Essai géo^
logique sur les sources de la Barze [canton de Fandeuvre) [Mém,
de la Soc. etagricult,, se. et arts du département de l'Aube, 2* sér.,
n°* 5 et 6, 4 848). — Id., Observations sur le niveau aquifère de la
limite occidentale du calcaire jurassique du même dépurtcmenii
in-S (1/^., vol. XV, 4854). .b*«
3M Gioon ntoGraiM.
2* itêge. Las argiles et les sables bigarris dont noas avons indl*
qoé les caractères renferment do fer hydrozydé, carbonate, et snr-
tooi des plaquettes et des rognons de fer otîgiste argilenxd'un ronge
?if» empiltant des Focôides. Le sable, en couches on en amas à la
partie supérieure, est souvent difficile à distinguer des précédents.
Il est quarizenz , ordfanirement assex fin, Manc, Jaune, roogeltre
00 bii^rré. On j trooTe, connne dans les argiles, du minerai de fer
hydraté géodiqoe. Le minerai oolithique n'existe qu'aux envirems
de Yandeorre. Les fossiles de cette assise sont peu caractéristiques
et peo nombreux. Parmi les coquilles qui ont pu être déterminées,
raoteer cite le Cardium killanwn, Sow., Astarte similis, Mnnst,
Pitma graeilist PhilL , Exogyra mApUeata^ Roem. , espèces qui ne
se retroufent pas dans l'étage ao-dessus. Il y a aussi des FocoUes
et des Zostérites.
Les argiles ostrAennes avee lomachelles se distinguent de celles
dont nous venons de parler par leur teinte gris clair ou gris bleuâtre
nniforme, et par l'abondance des fossiles. Les luraacbellcs sont des
calcaires très durs, très compactes , dégageant une odeur biioml*
neose sous le choc do marteau. Les coquilles les plus répandues
sont Exogyra subpKeaiaf Roem., et hêtrpa, Gold., Ostrea Ley-
mmif Desh., Lima eUgans^ Dii}., Corbula punchm^ Phill.,
Astarie similis? Monst., Cardium impressum? Desh., Lucina
vmdiq^erana^ Leym., Serpula lituola, id. Le Toxastef^ eompla-
natus, Àg., qui s'y montre aussi, parait être une variété du type de
Tespèce propre au calcaire sous-jacent.
Les calcaires forment des dalles d'un décimètre d'épaisseur, en lits
discontinus, à divers niveaux dans la masse argileuse. On trouve,
en outre, dans celle-ci, des cristaux de gypse isolés ou réunis , des
pyrites et des traces de lignite. Les localités où la position et les
caractères de ces roches peuvent être le mieux constatés sont parti-
colièrement la colline qui sépare Briel de Villy-en-Trode , et celle
des exploitations d'argile situées au delà de ce dernier village (1),
puis les environs de Chaource , où nous les avons aussi étudiées (2).
La plus grande épaisseur de tout l'étage est d'environ 60 mètres ,
dont 20 pour la première assise, et 40 pour les argiles ostréennes.
Les épaisseurs moyennes sont 12 et 29 mètres.
iij
1] Loc. r/l.,pl. 47, f. 4.
[9) D*Arohiac, Mém, delà Soc» géoL de FrtîHce^ S* lér.. vol. II,
p. 48. 4946.
GKO0PK MÉOCOMIIR. 295
•
3* éiage. Le calcaire néocoiuien (calcaire à Spataugnes des au->
teurs) est orcllnaircinent grossier, quelquefois marneux ou sableux ;
il constitue des espèces d'amandes superposées , à surfaces Irrégu-
lières, dont les interstices sont remplis d'un limon marneux. Sur
certains points, comme à Thieffrain , on remarque Yers le bas des
bancs continus, gris clair, jaunâtres, brunâtres ou bleuâtres. Ail-
leurs ce sont des calcaires blanchâtres plus ou moins marneux. La
plus grande épaisseur de ces calcaires n'est que de 12 mètres. Ils
sont surtout bien caractérisés à Soulaines, MaroUes-sous-Lignières,
Foucbères, Chenay, etc. Les fossiles que nous y avons rencontrés,
particulièrement dans les carrières d*Amance, de YandeuTre et de
Tbiefirain, sont :
Holaster L'Hardy i y Dub., Toxaster complanatus, Ag., NucleO"
liies O/fcrsii y id., Panopœa Cottoldina, d'Orb., P. neocomiensis^
id., Pholadomya elongata^ Munst.,Gold., As tarte transversa ^ Leym.y
Corbis cordiformisj d'Orb., Fenus Brongniartina, Leym., F, Ricor»
deana^ d'Orb., F. vendoperana^ id. [Lucina id,j Leym.), F, Roissyi^
id. [Lucinaid,^ Leym.), F, obesa^ id., Cardium peregrinosum^ id.,
C, imbricatarium y id., C subhUlanum ^ Leym., plusieurs espèces
inédites, Isocardia neocomiensis ^ d'Orb., Tngonia longa^ Ag.,
T, caudata^ id., T. carinata^ id., Nucula^ indét., Gervillia anccps^
Desb., Mjrtilus simplex^ d'Orb., CucuUœa Gabrielis^ Leym. ^ Arca
Maureana^ dOrb., Perna Mulleti ^ Desb., Pccten neocomiensU
[Janira id., d'Orb.), Hhinitcs Lejrnerii ^ Pesh., Exogyra Coutoni\
d'Orb., Terebratula sUborbicularis^ à'kvciï,^ Leym., T, prœlonga^
Sow. in Fitt., T, lata^ Sow., T, lentoidca^ Leym., T, pseudo-ju^
rensis, id., Natica lœvigata^ d'Orb., Ptearotomaria neocomiensis^
id. {jCirrus perspectivus y Leym.), Pterocera Pelagiyd'Oth,^ Nautilus
pseudo-eiegans j id.. Ammonites asper, Mer. [A» radiatus^ Brug.,
d'Orb.) (1).
Parmi les 129 espèces que cite M. Leymerie dans cette assise,
très peu s'étaient montrées dans la précédente ; aussi cette faune du
calcaire néocomien constitue -t- elle un ensemble de corps organisés
très remarquable et tout particulier.
L'assise inférieure du troisième étage est un sable quartzeux, sou-
vent blanc, et une argile impure (les Carreaux au sud de Vandeuvre,
Magny-Foucbar, Ville-sur-Terre). Rarement le fer y est assez abon-
dant pour avoir donné lieu aux géodes que nous avons vues si fré-
quentes dans le département de la Haute- Marne. L'argile et même
les sables n'ont plus la constance qu'ils nous ont offerte au nord » et
(4) D'Artbiac, Notés inédite$.
SM «OUPB
i>ii I <,
parfois le caktire néocomien repose, sans aucun intermédiaire, sur
les couches jurassiques.
Enfin au-dessous de ce dépôt argileux et sableux se montrent en-
core par places des calcaires blancs, sub-crayeux, des calcaires com-
pactes, tubulairesou non, et d'autres plus ou moins oolithiques. Ce
sont les derniers représentants du calcaire gris verdfttre et de Toolithe
Tacuolaire , mieux développés dans les départements de la Meuse et
de la Haute-Marne. Us reposent aussi sur les calcaires de Portland,
auxquels M. Leymerie les réunit, parce qu'il pense que, pour les
rapporter à la formation crétacée, il budrait qu'on y trouvât quel-
ques fossiles de cette période, ou qu'ils fussent intimement liés au
calcaire néocomien au lieu de l'être avec le calcaire de Poriland;
mais, comme nous l'avons déjà fait observer, ce n'est pas ainsi que
la question doit être posée, et, lorsqu'on voit la manière dont l'étage
de Purbeck, par exemple , recouvre le calcaire de Portlandde l'autre
côté du bassin , les motib allégués pour placer ces couches dans la
fbrnuition jurassique ont peu de valeur. C'est d*ailleurs un point
sur lequel nous reviendrons , lorsque nous comparerons les rivages
opposés de l'ancien bassin.
En général , suivant M. Leymerie , la sUratification des formations
jurassique et crétacée paraît être concordante dans le département
qui nous occupe. Cependant l'étage néocomien inférieur se montre
au pied d'une falaise de calcaire de Portland, comme s'il avait été
déposé au fond d'une dépression de la surface résultant d'une dénu-
dation de ce même calcaire, ainsi qu'on le voit à Lévigny.
Dans la seconde partie de son mémoire, l'auteur mentionne
306 espèces de fossiles dans la formation crétacée du départe-
ment de TAube. Sur ce nombre, 113 nouvelles ont été décrites
et figurées par lui. Des 157 espèces propres au deuxième et au troi-
sième étages néocomiens, 86 étaient nouvelles. Trois vertèbres de
Plesiosaurm sont citées dans le calcaire d'Àmance, et des restes
de poissons dans celui de Vandeuvrc. Cette partie paléontologique
du travail a beaucoup contribué à éclaircir la question d'âge et de
parallélisme du groupe néocomien , parce qu'elle accompagnait une
description géologique dont elle était en quelque sorte le complé-
ment et qu'elle faisait connaître des corps organisés dont les analo-
gues n'ont 1)38 tardé à être retrouvés ailleurs.
Nous n'avons point à nous occuper ici des comparaisons faites
par l'auteur entre le groupe néocomien , tel qu'il l'a étudié dans le
département de l'Aube , et celui de quelques autres parties de la
GRODPB NiOGOlimN. 297
France, de ia Suisse, de la Savoie, et même de pays plus éloignés;
car ces dépôts étaient encore trop incomplètement décrits pour qu'on
pût espérer que les déductions soient toujours exactes. Cette observa*
tion doit s'appliquer aussi aux rapprochements qu'il a proposés avec
des dépôts beaucoup moins éloignés, tels que certains groupes du sud
de l'Angleterre. Le véritable équivalent du calcaire néocomien
n'ayant pas encore été signalé de l'autre côté du détroit, lorsque
M. Leymerie écrivait, il put regarder Thorizon de VExogyra sinuata
comme représentant le grès vert inférieur en entier, opinion que nous
avions adoptée nous-méme après avoir étudié le gisement de cette
coquille sur la côte du Kent, et admis avec ML. Fitton que le kentish
rag était la partie inférieure du lower green sand. Il semblait donc
naturel de placer tout ce qui était au-dessous de cet horizon sur le
parallèle du groupe wealdien. Mais depuis lors, dans le Kent, le
Surrey et l'île de Wight , la véritable faune néocomienne inférieure
ayant été reconnue, entre le principal niveau de VExogyra sinuata
et l'argile de Weald , il n'y eut plus de méprise possible , et c'est
la limite inférieure de cette faune qui , des deux côtés du détroit,
>doit marquer la base du grès vert inférieur au N.-O., comme celle
de son équivalent le groupe néocomien au S.-Ë. Actuellement c'est
ce qui est plus bas sur ce dernier côté qui semble devoir appartenir
au groupe wealdien , si l'on n'y trouve point de caractères organi*
ques suffisants pour le réunir au calcaire de Portland. Tel est le
motif qui nous a fait séparer de celui-ci comme du calcaire néoco-
mien les calcaires gris verdâlre et l'oolithe vacuolaire pour en faire un
petit groupe qui pourrait correspondre,] dans le temps, à quelque
partie des dépôts wealdiens.
1*' étage. Dans l'espace compris entre l'Armance et l'Yonne, le Dëpartcmtnt
premier étage néocomien est aussi composé de ses deux assises : rToon«.
l'une, à la base, comprend les marnes argileuses à Exogyra sinuata,
que M. de Longuemar (i) considère comme s'étant déposées au pied
du lalus des sables et argiles panachés, qui s'élèvent à peine au-
dessus du niveau de l'Yonne, du Serain et de l'Armance, à Gurgy,
Rouvray, les Croûtes, etc., justifiant ainsi la discordance invo-
quée par M. Leymerie ; l'autre, plus haut, formée par les sables
plus ou moins feiTugineux , constituant des monticules ou buttes
isolées , connus dans le pays sous le nom de thureaux. L'auteur
admet que ces deux assises représentent le grès vert inférieur d'An-
(4) Bult.. S« sér., vol. U, p. 346.
aia Mmmm Kioooiaiir.
,^aiem» pois il répara nettement lesoèles ferrogineox da genlt qol
M serah déposé dint leurs dépresiions , et s'attache à faire Toir les
canies auxquelles on peut attribuer la divergence des opinions que
nous avons rapportées à ce sujet
Le»sables existent entre l'Annançon et le Serein , et la base da
la pfadne de Pontigny repose sur les marnes I Exogyra êinuaiûk
Les côtes de Lordonnols, formées de sables et de grès plus ou moins
ferrugineux , s'élèvent au-dessus , et les marnes et les sables avec
fossiles do gault constituent les buttes de Bouilly, de Rebourceaux,
et la base du mont Salnu^ulpioe, que couronne la craie tulTeau.
Les sables plongent au N.-O. , tandis que les marnes du gault sont
borisontales ou plongent au S.-E. Les sables ferrugineux renfer»
ment particulièrement des végétaux dicotylédones.
Les caractères des sables ferrugineux et des thureaux avaient été
fort bien tracés par M. La Joye (!) aux environs d'Auxerre, ainsi
que leur superposition aux couches à Exogyra rimmta. La coupe
de la buite 8aint*6eorges , h l'ouest de la ville , montre la superpo-
sition à cette couche des sables Jaunes avec fer hydraté de i2 I
iS mètres d'épaisseur, et plus bas viennent les argiles et les sables
panaohés, les marnes avec Inmadielles, etc. Plus au S.» la base et
la partie moyenne de la collroe de Pourrain sont formées par les
sables ferrugineux avec des grès en plaquettes , puis par des sables
gris, blancs, jaunes, et des grès jaunes, bruns on rouge vif.
M. Picard (2), qui a décrit lesexploftations d'ocre de cette localité,
pense que les bancs de ce minerai sont à la partie supérieure de ces
sables, et recouverts par la couche d'argile, que nous avons regar*
dée comme un rudiment du gault.
Les caractères minéralogiqnes de cette grande assise arénacée
ont induit en erreur la plupart des observateurs qui ne se sont pas
bien rendu compte de sa position , et qui Tont rapportée au groupe
vrealdien. De ce nombre est M. Ârrault (3), qui a donné des détails
intéressants sur le gisement de l'ocre à Pourrain et à Saully, où elle
est placée sous une argile foncée. La couche d'hydrate de fer argileux
a de 0",S0 à 2 mètres d'épaisseur, et se divise en plusieurs lits diver-
sement colorés et de qualités différentes, désignés sous les noms
d'ocre commune^ d'ocre /îne, de caillou et de mâchefer. Cette der-
'4) Bull., vol. X, p. 22. nu. — ld., /^.,vol. XI, p. 24. 4839.
[%) Ibid.y vol. VII, p. 4 68. 4836.
;3) Ibid,, vol. X, p. 345, et j^. 8, f. 2, p. 342. 4839.
GKoora KÉocoinni. SM
a^t viriélé , entier «ne&t composée de fer oxydé hydraté coocré*
lionne, BTcc des géodes remplies de fer peronydé pulvénilent, n-
pose ïm média leme ni sur les sables ferraginent. L'aoïeur réanissiit
aussi à tort les ai^iles grises ou plus foncées qui recoDvrent les ocres
a*ec les tables qui sont dessous. Pour Ini cet ensemble de?iit
représenter l'argile de Wcaid, et pciil-ëlre les sables d'Hastings,
opinion dans laquelle il était conlirmé par l'absence de fossiles,
mais qae \'Exogi/ra sinuota , qu'il avait reconnue b la base des
sables, aurait dû lui faire rejeter (pi. 3, p. 3&2).
Al. de Longuemar (1), qui a fait une étude beaucoup pluscom-
plèle des arrondissements d'Auxcrre et de Joigny, et qui a dooné
de fort bonnes coupes des terrains compris dans l'éiendae de n
cane , est tombé dans une erreur de parallélisme non moins grave
lorsqu'il a désigné cette même assise sous la dénomination de ter-
rain de Weald ou des sables ferrugineux inférieurs aux craies. II
y établit trais sous-diTisions, d'après des différences de stratification.
L'inférieure comprend des sables jaunes , des sables plna OD moins
argileux, veinés de jaune, de blanc et de rose, et surmontés de sables
orangés et blancs alternanis. Ces dépAls arénacés qui plongent i l'E.
sont parliculiëremenc développés aui environs de Toucy. Des grès
ferrugtneui en bancs assez épais el des dalles minces ferrogineuses
y sont suliordonnés. Aprfcs le mouvement qui les luclina vers l'E.,
perpendiculairemcot à !■ direction du rivage , se déposèrent traos-
gressivcmenl les sables mélaugés d'argiles blanches, roses et jaunes,
recouvertes de dalles argilo-ferrugineuses noirSlres ou ronge san-
gain et micacées (rives de l'Ouanne k Toucy, Pourrain et Moulins).
Ces couches sont sensiblement horiioutaies , excepté dans le voisin
nage des sables précédents. La troisième sous-division (groupe su-
périeur de l'auteur) comprend de bas en haut nu banc fcrruglneni,
une masse puissante de sable rouge foncé , un sable jaune orangé
très foncé, avec des veines d'argile blanche , des grès ferrugineuxn
Irts minces [plateau de Saint- Georges, près d'Auxprre), ei au-dcs
des lits de grès ferrugineux, Simples ou soudés lii forme de cylindre
et de lamesconlournées enveloppant des noyau'(»al)luiix. L'ocre dont "
nous venons de parler se trouve dam des poches i la sujface de ces
(() £taeles gpologii/ries drs terrains de la ri'-c gauche de l'Yi
p. 6'/; io-S, avec atlas et carte, coupes et fossili
(tous let initiales de Le T Je L....].
MO GROUPE NÉOGOMOM.
sables, et dans les exploitations de Saolly et de Pourrain on est sou*
Tent arrêté par la rencontre des parois sableuses consolidées de grès
ferrugineux* Les gisements sont invariablement recouverts par les
argiles que surmonte la craie tuffeau ou glauconieuse , et les ocres
se sont par conséquent déposées entre la fin des sables et le commen-
cement de ces argiles.
Contrairement au classement que nous avons dû adopter provi-
soirement pour les sables ferrugineux du département de l'Yonne,
d'après la position bien constatée de ceux de l'Âube et de la Haute-
Marne, comme d'après les inductions déduites des sondages et de
ce que l'on observe dans le pays de Bray, M. Robineau Desvoidy (1)
pense que les sables ferrugineux, si développés dans la Puisayc,
reposent sur le gault et sur les calcaires néocomiens qu'ils dépassent
pour recouvrir au delà l'étage de Portland. La première partie de
cette conclusion qu'il a reproduite depuis, et dans une communi-
cation très récente non publiée, semble être confirmée par les re-
cherches qu'a faites M. Raulin pour l'établissement de la Carte
géologique de ce département. Dans une note manuscrite qu'il a
eu l'obligeance de nous communiquer, il décrit une série de coupes
laites du N.-E. au S.-O., depuis les environs de Saint-Florentin
jusqu'à la limite du département de la Nièvre , et d'où il résulte :
l"" que dans la vallée de l'Yonne, à Gurgy, le gault avec de nom-
breux fossiles caractéristiques se trouve dans le lit de la rivière à
88 mètres d'altitude , tandis que sur les coteaux qui bordent la
plaine au N. -£. et au S.-O. , les sables jaune rougeâtre de la
Puisaye atteignent 194 mètres au Petit- Parc de Sciguelay, et 197 au
Bois de Charbuy; 2*' qu'à Parly, les couches qui renferment V Am-
monites monile sont à environ 156 mètres d'altitude à la tuilerie
de Bâie, et surmontées de sables ferrugineux, s'élevaut à 252 mètres
aux Chénons, recouverts à leur tour par la craie marneuse ; 3° qu'à
Saint-Sauveur, les couches à Ammonites bicuwatus, dentatus et
monile^ sont à environ 2/iO mètres d'altitude à la tuilerie de la
Bâtisse, et recouvertes par les sables jaune rougeâtre, avec les grès
ferrugineux , s'élevaut à 315 mètres au Thureau. Le travail de
M. Raulin n'étant point encore publié, nous ne pouvons qu'en indi-
(4) Bull., 2* sér., vol. II, p. 697. 1845. — Jkfém. stirlescnista"
ces du terrain néocomien de Saint-Sauveur en Puisayc [Jnn. de la
Soc. entomologique de France j 2* sér. Séance du 28 février 1849}.
CIODPK ntOCOHlIH. 301
quor ici les corcIosîihis , en nous abstenant de toute diKUuioD et
laissant i l'aTenir le soin de coordonner ou d'ex[diquer des bits qui
semblent encore contradictoires.
M. de Longueiaar ne parait pas s'être préoccupé de la positH»
des argiles à Plicatules sur les bords de l'Yonne, el M . Colieau (1),
qui les a observées à quelque distance d'Anxerre, nuis uns déai-
gner la localilê précise , n'a indiqué leurs relalions géologiques ni
avec les sables ferrugineux d'une part, ni avec la conctae k Exogyra
sinuata de l'aulrC' Il ne parle que des coquilles qu'il y a rencoD-
Irées, an nombre de plus de 60 espèces. Le Salarivm deniatuatt
d'Orb.1 serait la seule espace qui se représentât dans le ganltj les
Nucula obtusa, Sow., A', acopka, d'Orb., N. timpiex, Desh.,
VArca ttuvullensù, d'Orb. , se retrou feraient dans te calcaire néoco-
inieo.etilresierait plus de 50 espèces propres à cette assise qui ren-
ferme beaucoup de céphalopodes {Conoteuthi» Ûupiniana, d'Orb.,
Nautiius Lailierianui , id. , Toxoceras Bogeriama , id. , etc. ].
Les ailles à Plicatules semblent devoir diminuer sensiblement
d'épaisseur dans cette partie et se confondre penl-étre i l'ouest de
l'Yonne avec la coucbe i Exogyra tinuata. Cette dernière ne nous
semble pas non grius avoir été neltement séparée par M. de Longue-
mar des argiles et lumaclielJes inférieures aux gables et aux argiles
panachées que l'on voit dans la colline de Saint-Georges , comme
sur la route de Pourrain. Elles sont sans doute comprises toutes dans
sa troisième assise ou assise supérieure, oùl il cile eu effet \' Exogyra
aquila ( E. sinuala | et beaucoup de coquilles qui semblent exiger
an nouvel examen.
2' Étage. Nous venons de voir que les sables et les argiles bi<
garrées étaient peu développés i l'ouest d'Auierre, où l'amincisse-
ment des argiles i Flicalulea les avait presque fait confondre avec
les sables ferrugineux , bien que cesderniers doivent en <lre séparés
au moins par la coucbe à grandes Exogyres, d'ailleurs tris réduils
elle-niÊme.
Nous rapportons à la seconde assise , celle des argiles
«l deï calcaires k lumacbellcs , les assises 2 et 3 en partie dà-
Lungucmar que, par une méprise semblable k la (trécédi
met en parallèle avec l'étage de Furbeck du midi de l'Ang
]1 n'y a d'analogie ni dans la position des couches, ni dans leur
de formation , ni même daus leurs caractères minéralogiques.
(4) BidL, 2' sér., vol. II, p. 89. 1815.
M2 «toopi mtoooMfiN.
Dam ii coUine de Saint-Georges , les bancs de lumacheUes ,
obserfés précédemmetit par M. LaJofe(i), nous ont para plus
développés encore que dans le département de l'Aube, probablement
9m dépens des argiles panachées peu épaisses sous la butte des
Modias. Ces bancs sont exploités snr divers points du mamelon
«UoBgé qni s'étend de la route de Toucy à cdie de Paris. Ce sont
des cakiiires argikox en plaques disséminées dans des argiles grises
€0 jaunes, ils sent gris tu dehors, bleuâtres à l'intcrienr, très te-
naces , et renferment une prodigieuse quantité HExogyra harpa
fJE. wbplicaiA)y VOstrm JLe^meriU ^ d'autres fossiles {2). Ce qui
jette quelque confeion dans b description des assises 2 et 3 de
M^ de Loagnemar« c'est d'abord une certaine ressemblauce dans les
•caractères minéralogiques des roches, et ensuite l'absence de déter-
mination spécifique des fossiles qui peuvent les caractériser l'une
et Tautre. Quant à leur position dans la série, au-dessous des sables
ferrugineux et au^essus des calcaires néocomiena, elle paratt être
ussez bien déterminée dans les coupes de la coUine de Peurrain , des
talions de Rimatoux et de Fuutenoy, de ia cOCe du Tremblay, de
Sauliy, de Saint-Sauveur, etc. Mais leurcoouaissauoe complète exi-
gerait encore une étude plus détaillée.
i* Étage^ M. Picard (3) avait rapporté les calcaires uéocomiens
desunvirons d'Auxerre à l'étage de Kimmeridge, bien qu'il n'y ait
pes reconnu à^Exogyruvirguta. M. La Joye {k) décrivit plus tard
les calcaires marneux de la butte Saint-Georges comme appartenant
réellement au groupe néocomien , ce que nous eûmes occasion de
constater dans le même temps (5). On y observe des calcaires et
des marnes argileuses fissiles et jaunfttres. Les calcaires sont i;ris
bleuâtre et renferment des oids ou des veines de fer hydraté ooli-
thiques. Au-dessous est un banc de calcaire ooquiliier,, Uanc rou-
geltre, poreux, léger, solide, avecdes fragmeotsd'un aspect crayeux.
Les ficaires de l'étage jurassique supérieur affleurent à peu de
distance au-dessous snr le bord de l'Yonne. Les fossiles que -nous
s
Bull, vol. X, p. 22. 4838.
[2) D'Arcbiac, Mém. de la Sac. gcol, de FraneOj 2* sér., vol. II,
1^.47. 4 846.
'3) DulL, vol. VII, p. 470. 4 836.
U) Ihid., vol.X, p. 22. 4 838. — /r7., ib., vol. XI, p. 24. 483^9.
[5) D'Archiac, Mém, de la Soc, géol. de f^VtfWCT? , Tol.iH,p.'287.
4839. --- M, ib.. 2* séc^^. B, in. 417. 'Mi6.
OiOOPI MBOCOMIIN. SOS
avons obsenrés dans les marnes et les calcaires de celte localité et
des environs sont principalement :
Ccrinpora ^ 3 ou 4 espèces, Scrpnla hclicifnrmis^ Gold., S, gor'
dfafis^ Schloth., S.Jiliformis, Sow. /// Fitt., Toxaster complanatus,
Ag., Panopœa neocomirnsis, d'Orb., Pholadomya elang^nta^ A g.,
Anatina Robinaldina^ d'Orb., Asinrtc Beaumonti , Leym., Venus
Cornuelinnay d'Orb., ^. vendoperana^ id. (Lucina Ul,^ LsymA
Cardium iwjjrcssum, Desh., Trigonia ionga^ A g. (7^. Lajojei, Doah.
in Leym.), GervilUa anceps , Desh. (G. aviculnidcs, Sow., torb.),
Mjrtilus Cornuelfanus , d*Orb., JJthodnmiis ahlongus , id., Lfnm
Tombeckiana^ id., Pecten atavus, Roem.,/^. Arc/uacianns ^d*Ovb,,
P, Cattaldinus , id., P. inUrstriatns , Leym., Spondjrlus Roemeri^
Desh., Exogyra subplicata^ Roem., E. Couloni^ d'Orb., Tercbratula
pseudo'jurensis^ Leym., T, suborbicidaris, d'Ârcb., Leym., T, ta^
martndas ^SoM7, m Fitt., T.prœlonga, id., Natica lœvîgata^à^Ovh^
M. de Longaemar a décrit aussi cet étage qui s*amincit et plonge
rapidement âi TO. Les coupes de la colline du Tremblay, de la base
de la côte de Pourrain, du pied de ia colline de Saaily, etc., le
mettent à découvert comme dans la colline de Saint-Georges. An
coRiact des couches jurassiques il y a une argile rouge brun, arec
des bandes subordonnées de calcaire impur, grossier, rempli de
fossiles et d'oolithes ferrugineuses. Le puils foré à Saint-Fargeau a
rencontré, à 83 mètres de profondeur, au-dessous de l'argile
Meae , rapportée au gault , 37 mètres de sables rouges fermgineiit
et degrés, prolongement de ceux de Toucy et de Pourrain, et
83 mètres d'argiles bleues, de sable vert et d'argile, d'argile corn*
pacte grise et sableuse, et de marnes calcaires blanches et rouges.
Sableuses, et de sables jaunâtres, le tout paraissant représenter
seulement la base du premier étage néocomien et le second, sans
que le calcaire néocomien ait été atteint à la profondeur de 203
mètres au-dessoos de la surface du sol. Il y aurait, par conséquent <
une très grande épaisseur de cette partie do groupe comparatire-
ment peu développée au N.-E. sur les bords de l'Yonne, et dont
BOUS retrouverons à peine des traces à quelques lieues an S. f en
nous rapprochant de la Loire. Dans la partie nord du département
de la Nièvre, toutes les couches argileuses et marneuses de la base
du l*', du 2* et du 3**éta$;e ont disparu, et le groupe n'est plus
représenté que par les sables ferrugineux, les argiles Sableuses et
les calcaires néocomiens, tous d'ailleurs fort rédoits couime nous lo
dtroos au commencement du chapitre suivanL
Le calcaire néocomien des enviiMs étSmtMinHUf tn Pulsiif^^ Hiéomaio^êé
f 0& GROUPE NÉOCOMnm.
étudié d'une manière toute spéciale par M. J.-B. Robineau-Des*
voidy (1), a fourni à ce savant des débris de crustacés, dans les-
quels il a reconnu 30 espèces , dont 27 macroures , et seulement 3
brachynres , proportion qui est l'inverse de celle que l'on observe
dans les mers actuelles. Toutes les espèces sont propres à cet étage,
et leurs formes indiquent un passage on une transition entre celles
des crustacés jurassiques et celles des crustacés tertiaires ou récents
dont elles se rapprocheraient d'ailleurs plutôt que des précédents.
L'absence des palémoniens, si répandus dans les étages d'Oxford et
du corai-rag, est une circonstance que fait remarquer l'auteur, de
même que la température probable de la période néocomienne, pen-
dant laquelle vivaient ces crustacés, et qu'il compare à celle des
côtes du Chili et de Taîli. Parmi les 27 crustacés macroures do-
minent les Astaciens, puis viennent les Thalassiniens et quelques
Galalhéides. Les trois espèces de brachyures appartiennent aux
genres Xantho^ Parthenope et Lambrus^ très voisins les uns des
autres , comme si la nature, dit l'auteur, s'essayait alors aux créa-
tions cancériennes.
De son côté, M. G. Gotteau , qui a entrepris avec autant de zèle
que de talent la description des échinodermes des diverses forma-
tions du département de l'Yonne, vient de publier le Catalogue
méthodique de ceux qu'il a reconnus dans les couches néoco-
miennes (2). Nous y trouvons signalées et décrites /!ii espèces, dont
22, ou la moitié, sont nouvelles. Ces espèces sont réparties comme
il suit dans les genres Cidaris U, Hemicidaris 2, Peltates 2,
Goniopygus 1 , Diadema 8 , Arbacia 1 , Codtopsis 1 , Echinus 2 ,
Holectypus 2, Nucleolites 7, Clypeus 1, Pygurus 4, 7 ox aster 5
et Holaster 1.
Pariief Aucuu soudagc eutrcpris daus l'est et le centre du bassin crétacé
et de la Seine n'a dépassé les argiles du gault et les sables verts qui les
^d^ hltlil* accompagnent. Nous n'avonsdonc aucune donnée sur la marche sou-
la ^Tint. terraine du quatrième groupe dans celte partie , mais il est probable
qu'il y suit la disposition des groupes qui le recouvrent , et nous
(1 ) Mémoire sur les crustacés du terrain néocomicn de Saint-SaU"
veur en Puisaye {^Buil. de la Soc. entomologique de France^ 2* sér.,
séance du 28 février 4 849, 2 pi.)-
(2) Bull, de la Soc. des se. hist. et nat. de l'Yonne ^ 5* année ,
2* n». 4 854.
(3) Essai sur la topographie géognostique du département de
l'Oise^ p. 85i in-8. Beauvais» 4847.
GB0IIP8 MBOCOUIBN. 305
pourrons consiaicr que, si vers l'O. et le N.-O. il participe aus ac-
cidents et ï la disposition générale de ces derniers, ses alQeiiremeDtB
dans ces directions prouvent qu'il y devient moins iniportant, de
manière à Être nul ou presque méconnaissable sur la cdte de la
Uandie.
Le plus remarquable de ces accidents qui nous permettent
d'observer le groupe néocomien ou du grès vert inférieur, est le
soulèvement et la déiiudatioii du pays de Bray {wiiè, p 20ù). La
partie centrale de cette ellipse très allongée, dit U. Graves, est for-
mée par l'être de Kimmeridge, auquel succèdent les grès glauco-
nienx coquilliers, rapportés ï l'Étage de Poriland, puis les sables et
les argiles du quatrième groupe qui occupent une partie de l'aie du
Bray, presque loule la vallée de ce nom , et qui se prolongent seuls
ensuite vers le S.-E. Sur les deui versants les couches de Portlaad
cl néocomiennes plongent en sens inverse ou perpendiculairement à
b direction de l'aie. La sëparatioa des deux formations est assez
nette, mais les subdivisions établies dans l'ensemble du groupe nâo-
Gomien sont plus difficiles i tracer, La succession normale des assises
les plus constantes, comprises entre le gaull et l'étage de Poriland,
peut se résumer ainsi de haut en bas :
I . Fer cloisonné et for en grains.
3. Grès et sables ferrugineux.
3. Argiles rougea et marbrées [Ex/tgjra sinuiita).
i. Argile bleue ou grise.
5. Fer limoneux avec coquilles marines.
6. Sables et marnes argileuses avec débris de végétaux.
L^kr cloisonné granuleux est un lit de minerai qui couronne le
groupe. Il est eu fragments, souvent d'apparence schîstoide, quelque-
fois sous forme de rognons cloisonnés, ou bien en grains (Rainvil-
liers, Saint-Germain-la-PoterJe). Les lableiferrugniciu: qui consti-
tuent l'élément principal du groupe, car les argiles et le.s grés n'y sont
que des accidents subordonnés, sont quartzeui, assez purs, jaune
verdltrevcrs la base (entre Ons-eo-Bray et Saint-Gcrnier), ou viola-
cés (irraenlières), ou bien brun foncé (bois de Marivaux cl de Sa-
vignies), ou enCn rouge pourpre (untrc Lhéraule et Savignics). Les
grès sont distribués sans ordre dans toute l'épais-seur de la masse
sableuse. Les argiles rouget ^ marbrées, si répandues dans le pays
de Bray, sont aussi associées aux gris ferrugineux, formant des
amas muas coatlons qae les saivaDles, maÎB souveot anssi plu
ao
806 GIOUPB NÊOCOMIEN.
puissants. Une couche d'un gris clair, placée tantôt au-dessus, tantôt
au-dessous, renferme des rognons de fer carbonate liiho!de et des
fossiles, entre autres VExogyra sinuata. Ces trois assises nous pa-
raissent correspondre au premier étage du groupe dans la Cham-
pagne et la Bourgogne, et comprendre peut-être la partie supérieure
du second.
Les argiles bleues et grises qui viennent ensuite alimentent de
temps immémorial les poteries de Savignies , de la Chapelle-aai-
Pots, de Saint-Sanson, et, sous le nom &* argile de Forges (Seine-
Inférieure), fournissent la matière première aux usines du nord de
la France, de Saint-Gobain et de la Belgique. Ces argiles, confon-
dues d*abord arec celles de Tétage des lignites tertiaires ou argile
plastique des environs de Paris , le furent plus tard avec celles du
gault. Elles forment des amas plus ou moins étendus entre les argiles
rouges marbrées et le fer limoneux. Elles présentent deux variétés
très distinctes : Tune, appelée terre à pat, est employée pour la po-
terie de grès ; l'autre , terre à plomure ou plombure, pour celle qui
doit être revêtue d'une couverte. Cette dernière est toujours sous
la précédente, lorsqu'elles se trouvent à la fols dans la même loca-
lité. Nous les rapportons Tune et l'autre à notre second étage, et
plus particulièrement à l'assise inférieure.
Le fer limoneux coquillier, ou marne ferrugineuse , n'a qoe
1 mèire d'épaisseur (sablonnièrc de Saint-Paul), et repose immé-
diatement sur les sables et les marnes argileuses avec débris de
végétaux. On y trouve beaucoup de moules et d'empreintes de co-
quilles marines, empâtés dans le minerai , et provenant d'espèces
différentes de celles des assises supérieures. On n*y remarque ni
céphalopodes ni échinodermes, mais la Cypris granulosa, Fitl.,
y est très répandue. Cette couche représente probablement notre
troisième étage , ou la base du calcaire néocomien aussi bien que
du grès vert inférieur. La puissance totale de ces assises est très
imparfaitement connue b cause de leurs irrégularités , mais elle peut
être estimée à 50 ou 60 mètres. La répartition des 21 espèces fos-
siles dans les diverses assises que nous venons de mentionner
n'ayant point été indiquée par M. Graves, nous ne pouvons y
trouver la conGrmation ni l'inûrniation des rapprochements de détail
que nous avons faits.
Ces fossiles , à l'état de moules et d'empreintes dans le fer limo-
neux et dans les argiles à poterie , ne laissent d'ailleurs aucun doute
sur la place de cet ensemble argilo*sabieux dans la série crétacée»
ORODPB NÉOCOMIBN. 807
Un seul gastéropode et 18 bivalves paraissent annoncer, dans celte
partie du bassin, une plage basse on une faible profondeuf d*eau.
Comparée au bord oriental du bassin néocomien et il son littoral
nord-ouest si profond , on peut supposer qu'il y avait déjà ici un
haut-fond avant le soulèvement du pays. La faible épaisseur de ce
gronpe , comme celle des groupes qui lui ont succédé sur ce même
point , et de l'assise des sables et des marnes argileuses sur laquelle
il repose , vient appuyer cette conjecture admise par M. Graves
(p. 96-97). On conçoit que cette dispositioa. peut être tout à fait
indépendante des phénomènes postérieurs qui ont donné au pays
son relief et ses caractères actuels , mais elle n'a pas dû être sans
influence sur leurs résultats.
tes sables et les marnés argileuses avec débris de végétaux sont
rapportés par l'auteur à la formation wealdienne , à cause de la pré-
sence d'une espèce de Fougère [Pecopteris reticulata, Mant , Lori'
ehopteris Mantelli, Ad. Brong.), et il les regarde comme pouvant
plus particulièrement représenter l'étage moyen ou les sables d'Has-
tings et grès de Tilgate. Â Saint- Paul , cette assise est recouverte
par la précédente , et sur d'autres points quelques co{|nilIes marines
sont mélangées avec des débris organiques fluviatiles et terrestres.
Ces mélanges prouveraient, suivant M. Graves, que ce sable Inférieur
ne peut constituer un étage distinct (p. 71), mais qu'on doit le con-
sidérer comme accidentel et subordonné dans l'ensemble du sys-
tème argilo-sableux qui sépare la craie de la formation jurassique,
puis il ajoute qu'il représente évidemment une partie du groupe
wealdien des géologues anglaia Or il nous est impossible de conci*
lier ces deux assertions , qui nous semblent contradictoires. Quanta
l'Angleterre , on a vu avec quelle netteté avait lieu la séparation du
grès vert inférieur et de l'argile wealdienne , et que rien n'y auto-
risait l'idée de plusieurs amas enchevêtrés. Du moment que i*on
croit pouvoir placer les argiles à Fougères dans le groupe wealdien,
il faut les séparer du groupe néocomien , ou dire , comme ce qui
soit semble le prouver, qu'il reste encore quelque étude à faire
pour que Ton ait une connaissance complète de celte partie des
dépôts du pays de Bray.
L'origine du relief de ce pays , telle qu'elle avait été expliquée
par M. Elle de Beaumont, est confirmée par les détails que M. Graves
a donnés à ce sujet , et qu'il résume ainsi (p. 98) : a L'existence
tde la Taliée, le défaut de concordance dans le nivellement des
« debx bordnreserarenses dnpays de Bray, le dérangement évident
SOS GROUPE MÉOCOMIEN.
» du système général d'inclinaison de la formation crétacée, les dif-
» férenccs entre l'étendue et la nature des couches renversées sur
« les deux versants (1), Texhaussement des systèmes les plus anciens
» au-dessus des plus récents, ou à leur niveau, ne peuvent être le
«résultat d'une simple dénudation, et ne concordent pas avec
» l'hypothèse d'un dépôt sédimentaire qui se serait opéré paisible-
.»nient autour d'une protubérance préexistante, tandis que le
» rehaussement subit des dépôts les plus anciens a dû amener
» comme conséquence inévitable les faits accidentels et irréguiiers
« dont l'étude attentive du pays de Bray ne permet pas de mécon-
» naître l'existence , ni de dissimuler la valeur, quelque faible que
» soit leur développement. »
Le pays de Bray se prolonge dans le département de la Seine-
Inférieure , et M. À. Passy (2) y a décrit successivement, à partir du
gault : 1° les grès et sables glauco-ferrugineux qui correspondent
aux n"^' 1 et 2 du département de l'Oise ; 2"* les argiles bigarrées et
les glaises marbrées parallèles au n* 3 , ou couches analogues de
l'Oise; 3<* les argiles à creusets, argiles de Forges ou à Fougères,
qui représentent le n"" /!i, puis au-dessous un grès glauconieux et un
grès vert avec dessables. Ce grès, dans le puits de Meulers, déjà
cité, aurait une grande épaisseur, et alterne avec des sables dans
le puits artésien de la rue Martinville, à Rouen (3). L'auteur indi-
(4 ) Nous ferons remarquer que les couches ne sont pas renversées
dans le sens propre du mot; elles sont seulement inclinées en sens
inverse à partir de l'axe anticlinal, ce qui est fort différent; pour
qu'elles fussent renversées ^ il faudrait que la force soulevante leur eût
fait décrire un arc de plus de 90®.
2j Description géologique de la Seine-Inférieure ^ p. 242.
3) Dans la coupe théorique des terrains du département de la
Seine-Inférieure, pi. 2 de l'atlas, aucune désignation scientifique des
couches placées entre le gault et le calcaire jurassique ne permet de
rapprochements détaillés. Les expressions qu'on y trouve ne s'accor-
dent point d'ailleurs avec celles employées dans le texte, p. 242 et
suivantes. Les argiles à Fougères et les grès ferrugineux placés par
M. Graves sur les couches jurassiques en seraient ici séparés par des
calcaires sableux, une marne verte, une glauconie sableuse, un cal-
caire marneux spalhique, une marne verte, un grès calcaire et une
marne (Neufchâtel, Dampierre et Hécourt). Dans la coupe du puits
de Meulers (/^., pi. 3), environ 50 mètres de calcaire, degrés et de
marnes se trouvent entre le gault et les couches à Exogyra virgula.
Le catalogue (p. 344) donne des détails très peu clairs. Enfin , dans
le puits de la rue Martinville, à Rouen [ib., pi. 4 8), il est impossible
de voir où finit le gauU et où commence Targile de Kimmeridge.
GROUPE NÉOGOMIBN. 309
quant dans ces grès du pays de Bray des Huîtres, des Ammonites,
des Guculiées , des Grassatelles , des Trigonies, des Serpules, des
dents de Diodon^ etc. , sans mentionner les espèces, rien n'est plus
incertain que leur véritable position géologique, de même que celle
d'un calcaire glauconieux marin qui se trouve dessous. Ce dernier
serait-ii un membre de l'étage de Portland? La connaissance seule
des fossiles pourra décider.
Les rapprochements proposés par M. Passy avec certaines assises
de l'Angleterre ne nous semblent pas suffisamment motivés, et nous
pensons qu'il eu est de même de ceux qui ont été faits plus récem-
ment , lors de la réunion de quelques membres de la Société géolo<
gique à Forges, au mois de septembre 1848 (1). En effet, on aurait
reconnu aux environs de cette ville l'argile de AVeald dans les argiles
bigarrées , les sables d'Hastings dans les sables ferrugineux , et les
couches de Purbeck dans les argiles fines, grises et bleues. Mais,
d'une part , aucun caractère paléontologique n'a été invoqué ni si-
gnalé pour appuyer ce parallélisme, et, de l'autre, il n'est fait
aucune mention des assises argilo-sableuses dont nous venons de
parier un peu plus au S., qui ont été rapportées avec toute raison
au groupe néocomien ou du grès vert inférieur, et qui ne sont sépa-
rées des couches jurassiques que par un rudiment de sables dont
les caractères mixtes ou peu tranchés permettent tout au plus de
l'assimiler à l'étage d'Hastings. Pour que les analogies que l'on a cru
trouver aux environs de Forges, et même dans la coupe qui passe
par La Ferté, fussent vraies, il faudrait admettre que toutes les
assises argilo-sableuses néocomicnnes ont disparu, et que les étages
wealdiens se sont subitement développés, avec des caractères qui ne
laissent aucune incertitude sur le parallélisme proposé , et c'est ce
qui n'a point été démontré jusqu'il présent. Nous sommes donc
porté à ne voir dans la partie nord-ouest du pays de Bray que
ce que nous avons décrit au sud-est de la même région , sauf
quelques couches plus basses , et qui manquent peut-être de ce
dernier côté (2).
Enfin, dans la coupe du cap la Hève la plus rapprochée du Havre,
'\\ Bull., 2«sér., vol. VI, p. 44. 4848.
[z\ La Société géologique de France , qui avait tenu sa première
réunion extraordinaire à Beauvais, au mois de septembre 4 834, a
aussi étudié le pays de Bray ; mais la légende très détaillée des cou-
ches observées ne permet de résoudre aucune des questions précé-
dentes [BuU.^ vol. II, p. 25, 4834).
liO GiOOPK NBOGÛMIIN.
deux couches de sable et de poudingue ferrugineux de 5 à 6 mètres
d'épaisseur sont séparées par une marne glaucouieuse et micacée ,
et reposent sur les strates à Exogyra virgula (1). Dans la première
ou la plus élevée sont des débris de végétaux (bois, feuilles, tiges)
changés en fer hydraté, et même des moules de coquilles marines,
entre antres d'Ammonites. Dans la falaise au delà des pbares , à
partir de la couche de glauconic très verte , viennent successivement
un sable brun avec de petits, galets de quartz de i mètres d'épais-
seur, un sable glauconieux avec grains de quartz de 2 mètres ,. un
sable quartzeux blanc à grains verts de 5 mètres, un sable quartzeux
avec points noirs, veines ferrugineuses et lignite de 15 mètres re-
couvrant les calcaires marneux de l'étage de Kimmeridge. Il est
difficile de rien préciser sur ces alternances d'une épaisseur totale
de 25 mètres. La continuité des strates ne permettrait guère de rap<*
porter les trois premières assises au groupe néocomien et l'infé-
rieure au groupe wealdien. Dans les Coupes et vues de Lesueur»
prises l'une sous les phares, et l'autre au delà , les deux séries pré-
cédentes, désignées par la lettre G, sont aussi fort inégales en épais-
seur, et ont été rapportées tout entières au groupe wealdien. Il
faudra donc encore des recherches plus minutieuses et des circon-
stances heureuses dans ces falaises qui s'éboulent, et dont l'aspect
change fréquemment, pour constater s'il y existe réellement des
traces positives de deux et même de trois groupes, et en quoi elles
consistent. Dans la falaise d'Hennequevlile , sur la côte opposée du
Calvados, M. Élie de Beaumonl (2) signale, entre la couche de terre
verte et les marnes bleues de Kimmeridge, un sable ferrugineux,
avec des moules de coquilles, et qui correspond sans doute à l'une
des assises précédentes.
Nous remettons à la fin du chapitre suivant à traiter des considé-
rations plus générales dont les divers groupes et étages crétacés du
bassin de la Seine peuvent être encore l'objet , soit envisagés en
eux-mêmes, soit surtout dans leurs rapports avec les dépôts de
l'Angleterre et avec ceux du bassin de la Loire.
CotentiD. Depuis le mémoire important publié en 1825 par M. J. Des-
noyers sur la craie du Gotenlin (3), les petits dépôts de ce pays
(h) A. Passy, ioc. cit., p. 242.
(2) Explication de la carte géologique de la France ^ vol. U,
p. 4 95. 4 848.
(3) Mémoire de la Société d* histoire naturelle ^ vol. Il, p. ^4 76.
4 825.
GROUPE NÊOGOMIEN. 511
D*ont pas laissé que d'être explorés par les collecteurs de fossiles ,
mais aucun travail géologique spécial et descriptif n'est encore ?cua
compléter le mémoire précité. La Carte géologique du départe^
ment de la Manche (1) , par xM. de Gaumont , a fait assez bien con-
naître les contours, d'ailleurs très diflficiles à tracer, de ces dépôts;
et il resterait à en donner une étude stratigraphiquc et paléontolo-
gique plus détaillée et en rapport avec les progrès que la science
a faits dans ces dernières années. Nous en avons dit nous-même
quelques mots (2) , et nous avons lieu d'espérer , d'après les com-
munications qui nous ont été faites, que cette lacune sera inces-
sanunent remplie d'une manière satisfaisante.
(4)2 feuilles et Explication (Mém, de la Soc. linn, de Norman^
die y vol. V).
(2) D'Archiac, Mém. de la Soc, géol, de France, vol. III, p. 29i.
1839.
CHAPITRE VI.
FORMATION CRÉTACÉE DU BASSIN DE LA LOIRE.
Les dépôts de la période crétacée , considérés dans l'étendue du
bassin hydrographique de la Loire et de ses affluents , nous présen-
teront une disposition générale et des caractères fort différents de
ce que nous venons de voir dans le bassin de la Seine et de l'autre
côté du détroit. Leur étude, en outre» confirmera ce que nous avons
dit en commençant de Tinégale valeur des sédiments d'une forma-
tion pris sur divers points et de l'inutilité dans certains cas de
rechercher un parallélisme de détail qui n'existe pas ; car les causes
physiques, qui dans telle région ont modifié ces sédiments et les
êtres organisés qui vivaient dans les mers où ils se déposaient, ne
se sont pas nécessairement fait sentir dans telle autre qui se trouvait
en tout ou en partie hors de leur influence, ou qui peut-être même
était momentanément au-dessus des eaux.
Plusieurs motifs ont dû contribuer à la confusion qui régna
longtemps sur les vrais rapports de ces couches, soit entre elles,
soit avec celles d'autres pays, et nous en exposerons quelques
uns qui serviront d'introduction à notre sujet et aideront à le
faire mieux comprendre (1). C'est d'abord l'extrême irrégularité
des bords du bassin au sud et à l'ouest où les affleurements des
strates forment des sinuosités infinies, sans direction fixe, tandis
que dans toute la zone orientale du bassin de la Seine, il suffit
presque toujours de marcher dans une direction donnée pour se
trouver sur l'affleurement de telle ou telle assise. Aussi à l'ouest
les coupes perpendiculaires à la direction générale sont-elles rare-
ment comparables entre elles , tandis qu'à l'est on a vu qu'elles
l'étaient presque toujours. Ces nombreux méandres que décrivent
les contours des couches crayeuses ont été d'ailleurs tracés avec in-
finiment de soin sur la Carte géologique de la France^ due aux lon-
gues et savantes études de MM. Dufrénoy et Éiie de Beaumont. En-
(1} D'Arcbiac, Mém, delaSocgéol, de France^ 2* sér., vol. II,
p. 4. 4 846.
314 FOEMÂTIOM CRÉTACÉB
suite une circonstance qui peut expliquer le peu d'accord des obser-
vations faites jusqu'à présent, de même que leur obscurité, c'est le
manque de persistance et de continuité des assises ou des étages le
mieux caractérisés, lorsqu'on Tient à les suivre sur une certaine éten*
due, variations qui dénotent la fréquence des changements survenus
dans les conditions physiques sous lesquelles se formaient les dépôts.
Ces derniers se succèdent en effet de telle sorte , que dans la zone
brisée que nous allons étudier, et qui se développe sur une étendue
d'environ 425 iieaes, de Bouy au nord-est de Gosne (Nièvre), à
Cberves k l'ouest de Nirebeau (Vienne), et de ce point à Exmes
(Orne) , il n'y a pas une localité où la série des couches soit coni'»
plète » et dont l'examen puisse par conséquent servir de terme gé^
néral de comparaison. Cette disposition est donc ^core ikst
différente de celle que nous avons vue k Test dans la Champagne
et la Bourgogne, et au nord-ouest dans le Kent, le Sussex et le
Hampsbire.
Nulle part en outre , la formation qui nous occupe n'a été 80tt«
mise k nn phénomène de dénodation ou de dénivellation plus géné-
ral , plus énergique et plus irrégulier à la fois dans ses effets. Ce
phénomène, par suite de l'inclinaison très faible des couches et de
la plus grande surface qu'elles occupaient , s'est particulièrement
exercé sur les étages les plus élevés de la série. Aussi les affleure-
ments naturels n'existent-ils plus aujourd'hui , et l'on ne trouve que
ceux qui ont été façonnés par ce grand cataclysme. Après cette
première dénudation , le pays a été recouvert par des sédiments
tertiaires, formés en grande partie des éléments insolubles ou non
désagrégeables des assises enlevées, tels que les silex, les sables et les
argiles ; pois vinrent les marnes et les calcaires lacustres , et , dans
quelques dépressions de ces derniers, s'accumulèrent les faluns co-
quilliers marins. Plus récemment encore, le creusement des vallées
qui sillonnent cette surface est venu apporter à son relief de nou-
velles modifications.
Les caractères physiques actuels du pays que nous considérons
sont assez simples. Dans le département du Cher, une petite chaîne
de collines, dingée S.-O., N.-E. de la forêt de Haute-Brune à la
Motte d'Hombligny, à l'ouest de Sancerre, atteint SU et /i33 mètres
d'altitude. Vers l'ouest, les plateaux, presque toujours recouverts de
dépôts tertiaires, ne s'élèvent pas à plus de 100 mètres au-dessus
du niveau des rivières. Sur les bords de la Vienne» aux environs dt
PU BASSIN Dl LÀ LOIBI. SIS
Gbâtelleraolt, de Mirebeau et de Loudua, des ooUines crayeuses
blanchâtres , et dont les altitudes ne dépassent pas d'ailleurs 160
mètres, donnent à cette région un aspect assez particulier. Les pla*
teaux situés au nord de la Loire n'aitcignent pas non plus une
grande élévation. Les sables ferrugineux de la partie orientale du
déparlement de la Sarihe , souvent recouverts de sables tertiaires,
atteignent à peine 200 mètres ; les psammites gris-verdâtres, qui n'en
sont qu'une modification , sont à 2U mètres à Bellesme (Orne), et
de minces lambeaux de craie glauconieuse s'élèvent à 211 mètres
au bord de la forêt de Saint-£vroult , d'où la formation s'abaisse
ensuite au N. d'une manière continue jusqu'à la Manche.
Tous les cours d'eau qui sillonnent les dépôts crétacés au midi de
la Loire se dirigent du S.-£. au N.-O. pour se jeter dans cette
rivière ; les plus considérables descendent du massif primitif central ;
qudques uns sortent des assises du lias ou des couches argileuses
de l'étage de Kimmeridge, mais beaucoup de petites rivières ou de
ruisseaux prennent leur source dans les couches tertiaires, et il
n'y en a comparativement qu'un petit nombre qui s'échappent des
assises crétacées.
•Au nord de la Loire, la direction des principales rivières qui s'y
réunissent, depuis la ligne de partage du Mellerault, qui s'étend
de Saint-Puits (Yonne) à Champ-Haut (Orne), est N.-K, S.-0.,
et ces rivières sortent pour la plupart, ainsi que leurs tributaires t
dies dépôts tertiaires du grand plateau de la Beauce, du pays char-
train et du Perche. Au nord de la ligne précédente, tous les cours
d'eau se jettent dans la Seine ou se rendent directement k la mer*
La plupart des vallées qu'arrosent ces rivières , surtout celles qui
sont ouvertes dans les assises calcaires, ont des pentes très abruptes ;
quelquefois même leurs flancs sont verticaux « et elles témoignent
assez qu'elles n'ont pas toujours en pour origine de simples ph6«
nomènes d'érosion.
D'après ce que l'on a dit du morcellement des étages crétacés et
de leurs variations fréquentes, on peut juger que la marche natu-
relie que nous avons suivie jusqu'à présent, dans la description suc*
cessive des groupes, pourrait manquer de clarté et nous obligerait
à beaucoup de répétitions si nous l'appliquions au bassin de la Loire ;
aussi nous a-t-ii paru préférable d'adopter un ordre géographique
et hydrographique en rapport par conséquent avec la disposition du
sol« et de décrire simultanément toutes les couches crétacées dans
^b^çiiiiit 4«> f aie» K*»d»^
W/ «w ^/
tt#^ 4NiMt^W0, <« cofM^oeacc:, ce diapî
MMi^i^, k //rmiire ampr^mni b descripcioo de ces
1# d^piftirm^t d« h Hièfn^ rarroDdweniCDi de
1^ uHim Au Cher, de Tludre, de U Creuse, de b rieve, et h
|IU«, (lu tUmi t$i do Layon, c'eit-îi- dire de celles qm,
Aimimmii au pfwl du versant nord du plateau central .
par \ituf mmuhUi un vaste plan faiblement incliné vers b Loire. La
itmmfh runfitrnMtra roiamen de la vallée de la Loire proproBcai
dho. Ml la ii'iihihne, celui de» n»«i»c8 qui, se relevant au N. i partir
d(t la lluim A^ parlogo de la Loire et du Loir jusqu'à Taie antldiDal
(lu Mulltiraull, «Ifrt^nt dana cet espace une double pente, l'une aoS..
|t| raMll'0 AU Hi-K. Knilu nous imiterons dans une quatrième sec-
him di» la tH>W|Wi'aiwiu dt^a diverses iranien de Tancien golfe crétacé
<|Ml «^miImiinm»» MuIih> {i> bassin de la Loire, ceux de la Seine, de
rKft^'SUl ^\ \W U M«^MW t»l les irrites orieniale et méridionale de
l\Vi^*Mmi^i l^wU mnw WttttbiwxMis on recherchant quelles pon-
^<^U^^I fW^ W* ^^W\H»M^UWfiN^ l^ifiquee qui ont accompagné et suivi
K^ vW^H*^ ^ ^H^ «IWWhI <MW«llbKk x\» couches et occasionné les diffé-
^VHv*^^*^^ |^^h|^'^\H* i|W*«»lh» ^4ftx^ut sur ces divers points. C'est au
^^^x^v ^ ^M^^>h^ s\^P wons avxvns dt^j^ suivie dans la seconde partie des
^•.. V.V.* \M* i\^ n\*^Hh»/»«>n ttrtacêe (1), travail où nous puiserons le
I^M^ ^M^\\\\ lUMubn^ dos faits que nous allons exposer et auxquels
^^^^« <\|MUtf^hMis les observations et les rectifications encore inédiles
\\\w M\^iM nvons eu occasion de faire depuis sa publication.
N^m^ divisons de la manière suivante la formation crétacée com-
|Mi!«t^ dnns retendue du bassin de la Loire et considérée à la fois
I^^H^raphiquement et slratigraphiquement. Ces divisions auxquelles
nous nous sommes arrêté, quoique assez compliquées au premier
abord, n'ont cependant rien d'artificiel, et il est facile de les re-
connaître sur le terrain , quand une fois on a saisi leurs caractères.
Klles ont pour base des superpositions toujours précises dans le
premier groupe et les étages 1, 2 et 3 du second, comme dans les
assises du U* étage désigné sous l'expression de grès vert, La posi-
(^) D'Archiac, Mérn. de la Soc. géol. de France y 2* sér., vol. II,
p. 4. 4846.
VERSANT SUD DD BASSIN DE LA LOIRE. 317
tioD de cclai'Ci par rapport aux traces du troisième et du quatrième
groupe dans les dépariemenls de la Mèvre et du Cher reste seule
incertaine. Les étages comme les groupes sont d'autant plus anciens
qu'on s'avance de TE. à TO. Le 3« étage du second groupe, celui
des psammites et des couches à ostracées^ Tun des horizons géolo-
giques le mieux déterminés de la partie occidentale du bassin, fait
seul exception , car nous ne le connaissons pas à Test d'une ligne
N.-S. tirée de la forêt de Bonnetable (Sarthe) à Ghâtellerault
(Vienne), tandis que les assises du grès vert s'étendent beaucoup au
delà. Enfin nous avons tenu compte des caractères minéralogiques
généralement constants dans chaque subdivision et de la prédomi-
nance de tels et tels fossiles à des niveaux déterminés.
i*r groupe. liifér.?Cruie de Cbaumont. de Blois et du cb&leau de Veodôme (1).
i. Craie jaune Je Touraine {jluffeau de Toaraine).
S. Craie micacée, avec ou sans silex {luffeau de I'Adjou, bilU et pierre
de Boure, Touruiiie).
3. Psjimmitei, glaises, grès grossier glauconieax et marnes à ostractfes.
y 1. Sables, calcaires sableux et |;rès
«• eronne (i^S l ^ Trigouie. (Ser Ihe), craie glaii-
• P^V /'\ / «v / •! conieuscelpsammilesgris ccn-
9i
drë, coqnilliers (Sartbe, Grue),
Subies 4 L !1 I psummite jaune (Orne),
grès verts lait. Sables et grès fnfrrugineox. psam-
\ A r X *yv ^^ j "Z J mites et sables gris et glauco-
\^4. XrTti Tert.^ • > argiles ) -^ > nieux (Sarihe, Orne), marnes
^ \ sableuses f ^ i diverses, sableuses et cuquiU
'I 1 alternant, fol lièrcs (Sarihe).
a j y a f 3. Glaises grises, jaunes, bleues, ott •
^ ' \^ 1 glauconieuses et sableuses, or-
\ dinairement saot fossiles (Ser*
\ the, Orne).
'*Gau'îr' } Argiles sableuses gris bleuâtre. I Département.
. ^ ' M. Sables ferrugineux > do
4* groupe. 1 2^ Argiles et sables panachés. . . . lia Nièvre ot du Cher,
neocomien. ^-^ Calcaire néocomien /
§ 1. Versant md da battîn de le Xioîre.
Depuis la limite des départements de TYonne et de la Nièvre , Déportomoni
qui coïncide à peu près avec la ligne de partage des a£Quents de la la mèTro.
(4) Nous disons du chdteau^e Vendôme , parce que la craie qui
affleure au pied môme de Tescarpement , le long de la rivière, est
différente, et appartient à la craie jaune de Touraine,
{%) Quoique nous devions continuer à désigner le second groupe
par l'épithète de craie tuffcauy nous éviterons de remployer dans la
description des étages , parce que la pierre appelée tuffeau en Anjou
porte en Touraine le nom àd pierre de Bouré, dans la vallée du Cher,
et de baie dans celle de Tlndre. C'est celle que M. Dujardin avait
appelée craie micacée, expression que nous avons adoptée dans U
N8 Yitsiirr sbd
Sdfie et de h Loire, on peoc soiTre jim|a*m bords de cette der-
nière le prolongement des groupes et des prindptox éCagies qoe
noos avons tos si bien caractérisés dans la Boorgogne et h duîn-
pagne. La ligne de partage précédente, quoique dans Palignemeatde
Taxe do Udleraolt, on n'existait pas, on n*ent qn*one infloence pcn
sensible sor les caractères des dépôts dont noos parlons, car noos
les Tojons se continner an de& josqnli nne aaex grande dislance.
En remontant d'abord nn peo an N., sur la rîTe droite de h
Loire, noos tromwns derrière le diStean de Gien la craie Iriandke,
sortant de desMOSles dépftts tertiaires et quaternaires poor former
les escarpements qui bordent b ronte de Briare (i). La roche ex-
plmtée offre sonrent nne réunion de lones on de bandes très dé-
liées, filiCormes, brunes ou grisâtres, sinueuses et parallèles. Les
sîkx y sont rares,* ainsi que les fossiles {Peeten , Tnocérames, Tere-
bnOtda temiglcbota, Sow.l Nous avons décrit [aniè, voL If, p. 487)
les excavationB profondes, remplies de saUe et de cailloux ou pou-
dingue incohérent que Ton remarque sur ce point. An delà de
€olomhier, le dépôt de transport occupe tonte la hautenr de l'es-
carpement, et ce n'est que près de Briare que la même craie re-
piratt, mais h disposition du sol ne noos a pas permis de reconnaître
sa superposition à b craie tnleau, sor laqndle est bâti le bourg de
Bonny. De ce point k Neuvy, celle-ci , marneuse et blanc grisâtre,
est caractérisée par V Ammonites Mantelli, Vlnoceramus Zo-
marckii, etc. A on kilomètre de ce dernier village on la voit exploitée
dans une carrière sor le bord de la route. Les bancs, grossièrement
divisés par des fentes verticales , sont séparés par des lits de marne
grise. On y trouve, outre V Ammonites Mantelli^ le Nautiius Des-
longchampsianus ^ d*Orb., la Lima Hoperi, Sow., le Mytilus li-
geriensis, d'Orb., des Exogyres, etc.
Entre les Plus et les Brocs , les tains recoopés de la route nons
ont montré (2), snr un espace de 2 kilomètres, des flexions remar-
quables de la craie tuffeau qui repose sor une marne sableuse, gris
verdâtrc, à laquelle succèdent, en se relevant, des sables argileux
même sens. Le tujjenu de la Toaraine est la craie jannfttre des bords
de la Loire aux environs de Tours; nous la désignons sous le nom de
craie jaune de Touraine, Elle n'a point de nom particulier en Anjou ,
où elle est à peine représentée par quelques lambeaux .
(4) D'Archiac, loc. cit,, p. tO.
h) Id.Joc. c/r.,pl. 4,fig. «.
DU BASSIN Dl LA LOIHE. S!9
?erts, peu épais, un grand développement de sables jaunes ou
rouges veinés, et, en se rapprochant des Brocs, des argiles sableuses,
panachées de jaune et de rose, de 3 à 4 mètres d'épaisseur. La su-
perposition immédiate de ces deux dernières assises nous fait voir
que les argiles à Plicatules et à Exogyra sirmata ont complètement
cessé, ce que l'on pouvait présumer d'après leur amincissement
général depuis la rive gauche de l'Yonne. Les marnes sableuses
gris verdâtre, représentant probablement le gault, malgré l'absence
des fossiles commo dans celles qui , plus à l'Ë. , recouvrent les
sables ferrugineux , sont mieux développées autour du ylllage de
Hyennes, où on les exploite depuis longtemps. Elles sont d'un gris
noirâtre ou bleuâtre, plus ou moins foncé, d'une épaisseur variable
et sans autres traces de fossiles que quelques veines de lignite ou de
végétaux charbonnés. Elles forment des renflements sur les pentes
de la colline jusque près de Cosne. Elles sont encore exploitées à
3 kilomètres de Myennes, sur la route de Saint-Âmand, et on les
voit un peu plus loin , près de Bourdolseau , recouvertes par la
craie tuffeau. Les sables ferrugineux occupent probablement le fond
de la vallée entre Myennes et Cosne.
Le petit plateau que parcourt la route an sud de cette dernière
ville est formé de calcaire lacustre , recouvert d'un dépôt quater-
naire, mais à la descente de Maltavcrne on voit affleurer des argiles
sableuse's, grises et jaunes, et des sables ferrugineux; et il est pro*
bable que le calcaire néocomien existe vers le fond du vallon, car,
en remontant au delà du village , on trouve les marnes et les
calcaires marneux gris, blanchâtres ou noirâtres, de l'étage de
Rimmeridge, caractérisés par V Exogyra virgula^ les Isocardia
excentrica et concentrica^ etc.
A Test de Cosne, sur la route de Donzy, viennent affleurer des
calcaires blanc jaunâtre, subcompactes, avec des Térébratules, Pa-
nopœa neocomiensis , d'Orb. , Ventts Roissyi , id. ? Sous ces bancs
peu épais , paratt , avant les Lopières , un second calcaire représen-
tant l'étage du calcaire néocomien avec les caractères qui lui sont
propres dans tout ce pays. Il est jaune, terreux, un peu argileux,
tendre, celluleox, rempli d'oolilhes ferrugineuses, avec la Panopœa
neocomiensis, d'Orb. , le Lithodomus Archiaci, id. , etc. Vers le fond
du vallon se montrent les calcaires marneux , compactes, blanchâtres
ou grisâtres, sans fossiles, qui surmontent ordinairement les couches
I Exogyra virgula. Ici l'inclinaison générale est au N.-O.
D'Entrains à Bouy, on traverse la série jurassique jusqu'aux
S30 ' TBRSAIIT SUD
calcaires marneux gris compactes précédents» et le sommet de la
colline paraît être entièrement composé de sables ferrugineux cn>
veloppant des grès rouges, lie de vin. Mais entre ces sables et les
couches jurassiques on observe, k la sortie du village, sur le chemin
de Saint- Arnaud , le calcaire jaune néocomien , peu épais, ferrugî*
neux 9 rempli de Panopœa neocomienm. Le petit plateau de Bouy,
dont l'altitude atteint 355"9&3, nous montre ainsi le quatr^me
groupe k une élévation où nous ne Pavions vu que dans le départe-
ment de la Meuse, presque k son autre extrémité, sur la rive droite
de rOrnain. La superposition directe du calcaire crétacé brunâtre,
marneux , ferrugineux , de 5 k 6 mèu^ d'épaisseur aux mêmes cal*
caires marneux en lits minces, très réguliers , qui partout dans ce
pays recouvrent Tétage k Exogyra virgula, se voit de la manière
la plus nette au pont de Dampierre. Nous y avons Urouvé les fossiles
suivants dans le calcaire néocomien :
Astrea pentagonaUs^ Mnnst.?, A,^ indét. de la section des Sidé-
rastréesdeBlainv., Toxaster complanatus, Ag., Nucleolites Oljer^
sii, id., Hoieciypus tnacropjrgttSy id., SerpulafiUformis^ Fitt. , Po/io-
pasa neocomiensis j d'Orb.?, Venus veneloperana y id., V, Roissyi,
id.f Cardium imbricatariuntt ié,, C» peregrinosuin ^ id., Trigonia
ornata^ id.. Pecten atapusj Roem., P, Arckiacia/ius, d'Orb., Exo"
gyra subphcataj Roem., Terebratula prœlonga j Sow.f T, neoco-
miensis, d^Orb;, Natica prcelonga^ Desh. , ISaatiliis ^ ^xtAéX» ^
Coprolite?
Au-dessus sont des marnes sableuses grises, rouges ei jaunes,
avec des plaquettes, puis des grès ferrugineux qui occupent le
plateau jusqu'à la descente de Saint-Amand , où reparaissent vers
le bas les marnes grises, jaunes et lie de vin , voisines des calcaires
néocomiens placés sans doute au fond de la vallée.
Ces diverses coupes, qui confirment l'exactitude de celles que
nous avons données plus à TO. sur le bord de la Loire, montrent
en outre que le calcaire néocomien , qui doit être au-dessous du
niveau de la rivière à Neuvy, se trouve, sur ces deux points distants
de 5 lieues, k des altitudes qui diffèrent de 222 mètres, et que, dans
cette partie septentrionale du département de la Nièvre, le gault, s'il
existe, n'est plus représenté que par des glaises sableuses sans fossiles,
et le quatrième groupe par les sables ferrugineux du premier étage,
les sables et les argiles panachées du second , les calcaires marneux
jaunes k oollthes ferrugineuses du troisième, sur une puissance
totale de 20 k 22 mètres. Ainsi les argiles k Plicatules et k Exogyra
DD BASSIN DE LÀ LOIRI. 321
sinuata de la base du premier élago, les argiles oslréennes et les
lumachelles de la base du second , coininc les argiles bleues , les
sables quartzeux él les fers géodiques, placés sous le Iroisième, eut
tous complètement disparu.
Sur la rive gauche de la Loire, entre Cosne et Sancerre, près du Département
pont de la Mivoie, un calcaire marneux, blanc grisâtre, friable, avec cher,
points verts et mica, s'élève de dessous les dépôts tertiaires et ren- BoTirooi
ferme les fossiles suivants : . s«nce*rre.
Syphonia piriformiSy Gold., Holaster subghbosus^ Ag., //. mar-
ginaiiSf id., MicrasUr, indét., Tri^onia spinosa^V^vV.^ Inoceramus
myt'doides ^ Mant., /. Cuvicri^ Sow., Pecten quailricostatiis ^ id.,
P, eiongati/Sf Lam., Lima scmisidcata ^ Desh., JSautiltts Deslong-
champsianus^ d'Orb., Ammonites jalcatux^ Sow., A, Manteiliyïd,,
A.f id., var. nnviculai is ^ ttimida et depressa^ A. varions ^ id.,
J. peramplus^ id., A., nov. sp.
Cette assise représente le second étage de la craie tuffeau ou du
deuxième groupe que nous avons mentionné sur la rive droite du
fleuve , entre Bonny et la Celle. Avant le village de Saint-Satur, les
sables verts et les argiles, représentant les couches de Myennes,
Tiennent affleurer au-dessous de ces calcaires.
La colline de Sancerre diiïère complètement de celles qui l'en-
tourent au N., au S. et à TO., et qui sont disposées sur deux rangs
ou gradins en amphithéâtre, le rang inférieur appartenant au
coral-rag, le supérieur à Tétage de Kimmoridge. Sa forme est celle
d*un cône assez régulier, isolé de toutes parts, excepté au S. où il
se rattache à la première rangée de collines par une langue de terre
fort étroite. Sur le reste do son pourtour, une vallée circulaire
sépare sa base de celle de la rangée des collines inférieures. Sa coupe,
depuis le niveau du canal jusqu'au sommet, présente sur une hau-
teur totale de 11^ mètres :
1 . Calcaires blanchâtres ou grisâtres , compactes , brécholdes m^^*"*
(étage jurassique supérieur) 4Î
2. Calcaire néocomien jaune brun, tendre, très argileux, à cas-
sure terreuse, un peu sableux, renfermaut des oolithes fer-
rugineuses. A sa partie supérieure, un banc particulier
est rempli d'une petite espèce de Nérinée 7
Cette assise renferme les fossiles suivants (1) : Bcrenicea an
DiasioporaPj Hoiectypus macropygus , Ag., Nitc/coiites Oifersii,
(1) Nous réunissons à la liste des espèces que nous avons trouvées
lY. n
Bis TBftSAlfT 800
id., N. lacunostts^y id., Tojcnsttrr complnnatns ^ id., HoiOitêr
LHardyi*^ id., Serpula Richardi*, Leym.?, S. gordiaiis*,
Schlotb., S, JiUformis^ Fitt., 5, heliciformis^QoXdi,^ Panopœa
ncocomiensis ^à'Orh.f P. recta ^ id. , Corbula cari/tata, id.?, Corbis
cordijormis^ id., Fenas vendoperana ^ id., F, Eofssyi, id.,
f^. Brongnfariinn*^ Leyin.? ^. Robinaidina^ d'Orb., Âsîàrte
Beaamonti*^ LeyiA. , >^. disparilis, d*Orb. , Cardiitm smbkilimfmm^
Leym., C Cottaldinum* ^ d*Orb.?, Cardita neocomiensis^ Id,,
CucuUœa Cabrielis*^ Leym., Nitcula simplex, d'Orb.^ Trigwiia
harpa^ Desh., T, ornata, d'Orb.?, Modiola Jrchiaci*, Leym.,
Lit/iodomus atnygdnlotdes, d'Orb. , Perna Muileti*, Desb., Lima
comata*t id.?, L. Carteronîana, d'Orb., Pecten atavus^ Roem.,
Ostrea Leynierii*, Desh., Exogyra conica^^ Sow., jff. Couloni^
d'Orb, 9 E, siébplicata, Roem., Terebrattda prœlonga, J. de C,
Sow., T, suborbictt!ariSyd*krçh^f Natica lœvigata^ d'Orb., Sca-
lariacanaliculaUi*, \d,^Nerinea^ dov. sp. voisine, mais distincte,
des N, CartfTonij ])upiniana et Matheronensis^ d'Orb. , Cerithium
Phillipsii, Leym.?, Rostellaria Robtnaldina^ d'Orb.
Oq remarquera que les trois espèces qui nous ont les premières
annoncé la faune uéocomienne dans le département des Ardennes
{Exog)'ra sinnata ou Couloni^ qui n*en est probablement qu'une
variété , Ostrea Leymerii , Terebratula prœlonga) ont persisté
jusqu'ici avec la plupart de celles qui caractérisent le mieux le
troisième étage dans les départements intermédiaires.
Ilcirr».
3. Sable gris verdfttre 14
A. Glaises bleuâtres, semblables à celles de Myenuës 3
5. Marnes grises glauconieuses 45
6. Calcaire blanc grisâtre, à cassure terreuse, avec sable quart-*
zeux, des grains verts et du mica (craie micacée ou craie
tuflfeau moyenne, %^ étage), renfermant les mêmes fossiles
qu'au pont de la M (voie 24
7. Poudingue tertiaire siliceux, incohérent, composé de silex gris
blanc, enveloppés dans une marne blanchâtre, argileuse et
sableuse 40
Les calcaires néucoiiiicns affleurent au.ssi sous les sables gris ver-
dàlre, vers le pied sud de la colline , à la deiic^nte de la route de la
Charité. M. Y. Raulin (1) en signale encore un lambeau au nord-
ouest de Sancerrc, au village de Subligny, puis un autre au sud-
m**
sur cette limite du calcaire néocomien celles que M. Y. Raulin y a
recueillies de son côté. Un astérisque indique les espèces queoe géo-
logue a reconnues et que nous n'avons pas observées.
(1) Mi' m. sur la vonstitutioN gcologifjuc du Sancervois [ISIém, de
ta Soc. géoi. de France, 2* sér., vol. II, p. 223, avec carte et coupes,
1847). — i^ii//., Vsév., vol. II, p. 84. 1844.
DU BASSIN DE LA LOIUË. 323
ovetC, çirès de Bué, où il se trouve h une aUitude de 365 inè(n>8»
c'est-à-dire à 10"*,43 plus liautqu*à Bouy, sur là rive droite de la
Loire, et à 180 mètres au-dessus de son niveau au pied de la colline
àe Sancerre, distante de 5 kilomètres seulement. Les circonstances
q«i ont occasionné ces difîérences de niveau ont été étudiées et
expliquées par M. Raulln.
Ces dernières traces de calcaire, dont nous avons constaté les
caractères si uniformes depuis les environs de Bar-le-Duc, sont
av-^iessus de Bué, sur la route d'Henrichemont, recouvertes par les
sables ferrugineux, avec des lits de grès minces subordonnés, qui, à
peu de distance au delà, dans cette partie élevée de la petite chaîne
du Sancerrois, restent les seuls représentants du groupe inférieur.
Ces sables, rudimentaires dans la Champagne, mais plus développés
dans le département de l'Yonne, à mesure que les étages sous-
jacents s'amincissent, par suite de la disparition plus ou moins com-
{ilète^e tous les intermédiaires, se trouvent amenés au contact
du calcaire néocomien qu'ils ne tardent pas à dépasser à leur tour
pour se prolonger encore au sud-ouest Dans la colline de Sancerre,
ils ne nous ont paru être représentés que par les sables giis ver->
dâire du n"* 3 de la coupe ci-dessus.
Jusqu'à la vallée de la Sauldre ils reposent sur les calcaires de
l'étage de Kimcneridge. Au delà ils sont recouverts par des argiles
grises, des grès et des sables ronges, des marnes argileuses, puis
des sables et des grès glauconieux. Autour d'Henrichemont, la craie
marneuse fnable est exploitée à une faible profondeur au-dessous
du sol , et, lorsqu'on s'approche du château de Menetou, les sables
verts et ferrugineux sortent de dessous cette craie pour s'étendre
sur les calcaires marneux compactes, que nous avons vus partout,
dans ce pays , au-dessus des couches que caractérisent particulière-
ment la Serpula confornUs, iioUL, la Pkoladomya acuticostata^
Sow. , V Amphidesmadecurtatum, Phil. , la Cuculiœa texta, Roem.,
la Modiola plicata, Sow. , ta Thracia suprajurensis, Desh., VExo-
gyra virgtda, Oefr., ia TerebratiUa biplicata, Sovr., et VAmnw-
nites erinus, d'Orb.
Sur le versant méridional de la chaîne du Sancerrois on trouve
d'abord , lorsqu'on se dirige de Sainceaux vers le N. , l'étage
jurasskpae supérieur formant toute la base des coHiiyes, sur une
épaisseur d'environ 70 mètres ; puis viennent imnr>édiatement au-
dessus : 1* un grès grossier , très ferrugineux , brun jaunâtre ;
^"^ des argiles sableuses blanchâires, jaunâtres,. panachées de gris
S2& VtRSANT SUD
et de rouge, exploitées à la tuilerie de Champerlan, et représeD-
tant, avec le grès précédent, les sables de la Puisaye ; S"" des maroes
argileuses grises, sableuses, à points verts , analogues à celles de
Myennes ; k'' un calcaire blai)C grisâlre ou jaunâtre, semblable à la
craie grise micacée de Sancerre et du pont de la Mivoie , et renfer-
mant aussi la Corbisrotundaia, d*Orb., la Trigoniaspinosa^ Park.,
le Pecten quadricostatus , Sow., V Ammonites Maiitelli^ id.,
l'A. vortonj , id. , et le Nautilus Deslongchampsianus ^ d*Orb.;
S"" un grès gris ou psammite nuancé de jaune, tendre, léger, à graîa
fin, très uniforme, rappelant la gaize des Ardenncs; 6* une craie
grise, tendre, très marneuse, avec des Huiires, des polypiers, etc.,
surmontée d'un dépôt tertiaire peu épis , qui forme la butte dite
Motte d' Humhligny ^ point culminant du pays, et qui atteint
tilh mètres d'altitude.
Ainsi, de même que les grès ferrugineux et le calcaire néoco-
mien , la craie micacée ou craie tufTcau est ici à plus de 200 mètres
au-dessus de son niveau sur la rive gauche de la Loire , et il est
facile de reconnaître sur ce point un soulèvement bien caractérisé
dirigé à peu près S.-O., N.-Ë., comme la chaîne de collines dont
la motte d'Humbligny forme l'extrémité orientale. En outre, la
comparaison des deux rives de la Loire nous conduit à admettre
l'existence d'une autre fracture parallèle à la direction du fleuve.
Toutes les couches s'abaissent ensuite vers l'O.-S.-O. , de sorte que,
près de Vierzon , leur alliuitle n'est plus que de 160 mètres.
M. V. Raulin (t), qui a publié un travail spécial sur le Sancerrois,
désigne sous le nom de grcen sand les couches sableuses et argi-
leuses, qu'il met comme nous en parallèle avec celles du départe-
ment de l'Yonne; mais il n'en sépare pas les marnes argileuses
vertes, prolongement de celles de i\lyenncs. Il a estimé à 50 mètres
la puissance de cet éiage à Humbligny, et il en a fixé avec soin les
limites géographiques. Il désigne également sous le nom de craie
inférieure et de craie moyenne les deux étages de la craie lufTeau
qui y sont représentés, q^ique le plus ordinairement masqués par
des dépôts ternaires. On a vu [anto, vol. Il, |). 550) le résultat des
recherches de l'auteur sur les accidents qui ont donné à ce pays son
rehef actuel; nous n'y retiendrons pas, puisqu'ils appartiennent à
Tépoqiie tertiaire, et il nous a suffi de faire voir quelle influence
[\) Mém, de la Soc. i^cnl. de France, V sér., vol. II, p. 2^9.
4847, avec carte et coupes.
DU BASSIN DS LÀ LOIRE. 53â
ils ont eue sur la position des couches crétacées. Nous pensons, de
plus, que reffet du soulèvement du Sancerrois ne s*est pas arrêté à
la rive gauche de la Loire, où une faille dirigée N.-S. a abaissé une
partie de ce qu*il avait d'abord élevé, mais qu'il a manifesté son
action au delà , sur la rive droite , dans la direction d'Alligny, de
Bouy et de Saiiit-Puiis, où nous avons vu les couches néocomiennes
à une altitude qui ne diiïère que de 10 mètres de celle qu'elles
atteignent dans la chaîne du Sancerrois. Il resterait à déterminer, par
conséquent, sur la rive droite de la Loire, la ligne suivant laquelle s'est
arrêtée l'influence de la faille et les effets du soulèvement au N.-Ë.
En continuant à nous avancer vers l'O. , les relations des diverses Vaité*
couches aréiiacécs et argileuses inférieures, à la craie micacée ou char,
glaucouieuse , vont devenir de plus en plus obscures et difficiles à Eorirons
raccorder avec celles de l'est. Ainsi de I^Jehun à Vierzon on trouve, viarson.
formant le fond des petites vallées du Croulas et du Barangeon, une
argile gris bleuâtre, puis au dessus un sable ferrugineux panaché, un
sable argileux gris et vert , et la craie tulTeau, constituant le plateau
auquel Vierzon est adossé (1). Les glaises grises, exploitées près de
la ville pour la fabrication des tuiles et des poteries grossières,
paraissent occuper encore la place de celles de Myennes, et sont
séparées de la craie par un banc de sable jaune panaché (2).
Au delà du Cher, sur la route de (^hâteauroux, on trouve d'abord
des sables verts et des grès gris jaunâtre, très durs, lustrés, ou bien
gris blanc, puis un lit de glaise, de nouveaux grès gris verdâtre ou
blanchâtres, très tenaces, un second lit de glaise gris jaunâtre , et
enGn des grès gris, veinés ou piquetés de jaune et de rose, à grain
fin, uniforme, peu durs, avec des grains de feldspath blanc plus
ou moins altérés, des points verts et des paillettes de mica blanc
(\) D'Archiac, loc, cie,, p. 26, et pi. 1, f. 4.
(2) Un peu avant le hameau de la Francroisière , nous avons ob*
serve à gauche de la route des grès calcarifères jaunâtres, très durs,
utilisés pour l'entretien de la route, mais qui ne paraissent pas être
en place. Ils renfermaient des Orbitolites, le Cat>>pYgtus columbariusj
Ag., VHolaster truncatus^ id., la Pnnnpœa striata, d'Orb., la 7>/-
gnnia spinosa^ Park., var. Fitt., la IJma semi-sidcnta ^ Desh., le
Pccten qnirtifuccoxiatits, Sow., le P, niuUicostotus^ Gold., le P, ment"
brannccus ou laminosus^ Nils., VExogyra columba niinor^ Gold.,
la Gnphœd vesiculosa^ Sow., une Tcn-braluln^ une Serpnla^ etc. 11
serait important de vérifier le gisement de ces blocs, dont les fossiles
annoncent la faune de l'étage du grès vert ou quatrièpie ^tage de
rouest.
SStf TIBSAlfT SOD
Ces derniers [forment nne assise de 7 mètres d'épaissetnr, et ionl
exploîlés sous les précédents, près de la manufacture de Saint-fli-*
lalre (i). La même série se représente après l*Arnon, et, à une dis-
tance de deux kilomètres, une argile grisâtre, sècbe, remplie d>ra«
preintes de Plicatules [P, peeCinoides, Sow.?), de Lima et de
Spondylvs, avec de petites Huttres, semble sortir de dessous les
grès. Plus loin ceux-ci sont en blocs ou en masses considérables à
droite de la route, et, à la tuilerie de TÉtang, on exploite des argUei
sableuses blanches, panachées de jaune et de rouge, akwnant arec
des sables blancs et jaunes vers le bas. Ces derniers renferment des
grès souvent en plaquettes et très chargés d*oxyde de fer hydraté.
Une excafalion pratiquée sur le bord de la route , avant d^arrîter à
Massay, montre, sous ces mêmes sables et grès ferrugineux, des cal-
caires marneux et des marnes blanches un peu schistoldes , appar-
tenant à la formation jurassique. Enfin , à la sortie du village , nne
dernière butte est recouverte d'argile rouge, et au deft les cakafrcs
jurassiques supérieurs blancs se montrent seuls au sommet des col-
lines comme au fond des vallées.
Ces assises argileuses et sableuses, inférieures à la craie tnfféau,
nous ont paru plonger régulièrement au N. ; or, si les argiles de
Myennes, qne nous avons suivies au N.-E. dans le département
de TYonne , appartiennent à Thorizon du gault , il semble qu'il
doit en être de même des argiles sableuses verdâtres qui occu-
pent une position analogue à Sancerre , k Humbligny et i Vîerzon ;
par conséquent, les grès verts ou gris, les grès piquetés, les
argiles avec Plicatules , les argiles sableuses panachées et les sa-
bles avec grès ferrugineux qui reposent sur les calcaires marneux
jurassiques de Massay doivent représenter tout ou partie des denx
premiers étages néocomiens, car il n'y a aucune interruption entre
eux et les dépôts du département de TYonne, que nous supposons
contemporains. Leurs caractères minéralogiques sont tont à fait
comparables, ainsi que leur position relative, et le manque de fossiles
caractéristiques , du moins jusqu'à présent , peut seul laisser iiianer
quelque incertitude sur ces déductions.
De Vîerzon à Romorantin , d'une part , et à la Selles, de l'autre,
régnent presque constamment les sables gris, verts et jaunes, plus
(4) D'Archiac, ioc. cit., pi. 2, f. 4. —Voyez aussi Fabre, AW-
moire pour servir à la statistiijite du dèpartememê du Cher; in-âi
Bourges, 4 838^ avec carte.
DU BASSIN DK LÀ LOIRE. S27
OU moins argileux, avec quelques grès subordunnés , surmontés,
près de Châtres et do Menetou, par une craie giauconieuse , sem-
blable à celle de Vierzon, el surtout au psaminile d'Hunibligny.
Ailleurs ce sont des poudingut-s tertiaires ou des calcaires lacustres
qui 8*éteadent sur les couches crétacées inférieures , dont le plon-
geaient est au N. et à TO.
Les collines de la rive gauche du Cher, autour de Saint-Aignan, Environi
n*offrent plus de traces de ces dernières. Leur hase est formée de saint-Aiguan.
calcaire blanc marneux, très tendre, avec de nombreux silex bruns
ou noirâtres, en rognons disséminés. A une certaine hauteur Ws silex
diminuent, puis disparaissent tout à fait. Cotte assise, qui s'élève à
20 mètres environ au-dessus de la rivière et qui représente la craie
micacée, s'étend sur les communes de la Gastine, de Meusnes, de Lye
et de Couiïy, où les silex ont été exploités fort longtemps pour la con*
fection des pierres à fusil. Elle est recouverte par une masse de 20 à
25 mètres d'épaisseur d'un calcaire sableux micacé, blanchâtre,
jaune, gris ou verdâtre, friable, sans stratification apparente. Les
fossile» et les silex y sont rares ; mais ou y observe par places une
multitude dé nodules endurcis, digitiformes ou ramiflés. Vers sa
partie inférieure la roche plus solide con^titue une craie jaunâtre
dana laquelle des habitations ont été creusées. Celte grande assise
calcaire , généralement tendre et d'un jaune clair, qui recouvre la
craie micacée blanc grisâtre , avec ou sans silex , est celle que nous
désignerons sous le nom de craie jaune de Touraine , expression
synonyme de craie tuffeau dans le même pays, mais que nous évi-
te)X)ns d'employer, pour ne pas confondre cette roche avec la craie
iBÎcacée sous-jacente , appelée aussi craie tuffeau ou simplement
tuffeau en Anjou.
Kn face de Saint*Aignan la craie micacée est exploitée à 1 0 mètres
au-dessus du fond de la vallée, et recouverte d'une craie jaune
friable. Au delà de Thésée, le ciel des carrières est un calcaire sa-
bleux, gris, avec des points verts, de |)etiies Ëxogyres, et de
nombreux polypiers; il forme la base du premier étage. La pierre
que fournissent les exploitations en galeries, poussées fort loin
dans la craie micacée des coteaux de Bourré el de Monlrichard,
est un peu grisâtre , tendre , à grain fin parfaitement égal , et ,
sous le nom de pierre de Bourré , s'exporte au loin par bateaux
sur les deux rives de la Loire. L'uniformité des caractères de cette
roche , composée de calcaire avec un peu d'argile , de sable fin , de
S26 YiaSANT SUD
grains Terts et de mica blanc , jointe à la constance de son nWeao ,
malgré les variations de puissance du second étage , auquel die ap-
partient, la rend un horizon précieux pour la géologie de cette partie
de la France.
Le plongeaient général à l'O. fait bientôt disparaître cette isaite,
et le pied des collines ?ers Chissay est formé par un calcaire jan*
nAtre avec points verts et ciment spatbique, en bancs puissantSb Der-
rière Cbenonceaux, Civray, la Croix de Bléré, et au delSi, la roche
gris verdâire constitue des escarpements de 30 à 35 mètres où l'oa
trouve, surtout vers le bas, des Exogyra columba , Trigonia âoa-
&ra, Serpula filosa, Arca ligeriensis^ une petite Huttre qui semble
être une miniature de l'O. vesiculofns, associée à une petite £xo«
gyre, qui est peut-être une variété de VE. auriculari$. La roche
prend par places une structure noduleuse et tuberculeuse; les silex
sont blanchâtres , et des habitations y sont creusées comme partout
où cet étage présente une certaine solidité.
Taiié» Les sables et les grès verts extrêmement minces paraissent com-
l'iiijre. mencer ^ recouvrir les calcaires jurassiques à la sortie de BuzançaiSt
^^ sur la route de CbAtillon , point où nous avons supposé qu'une
BoMBfait £|î[|e avait abaissé la rive gauche de Tlndre (p. 31). Â une distance
de 2 kilomètres se montre la craie micacée, tendre, blanc grisâtre*
caractérisée par Vlnoceramus mytiloides , et qui n'a encore que
quelques mètres d'épaisseur. Elle ne tarde pas à être masquée par
un dépôt lacustre, pour venir aflSeurer de nouveau avant le pont
d'Euard, au delà duquel apparaissent aussi plus bas quelques traces
de sable vert argileux. Ces faibles représentants de la formation
crétacée cessent un instant après qu'on a (>assé la métairie de Bou-
laie, où les talus de la route sont coupés dans un calcaire marneux
et des marnes grisâtres remplies à' Exogyra virgula, Defr. , Ostrea
pcUmeUa, Sow., Isocardia excentrica^ Vollz, Atnphidesma decur-
tatum^ Brong. , annonçant l'étage de Kimmeridge , que nous avions
perdu de vue depuis la partie orientale du dépariemenl du Cher, car
autour de Massay les grès et sables ferrugineux reposent sur des cal-
caires blancs du corai-rag, cl les environs immédiats de Buzançais
appartiennent au groupe jurassique moyen. Peut-être le coral-rag
exisle-t-il aussi à peu de distance au delà de cet affleurement des
marnes de Kimmeridge, là où des calcaires marneux» blanc jaunâtre,
^yecPholadomyadecorata, Gold. , LutrariaJurassi eiAldiuni, id. ,
sont recouverts par des sables ferrugineux à gros grains, enveloppant
DU BASSIN DE LA LOIRB. 329
des grès Irès durs (1). Ces grès sont semblables à ceux de Sainte-
Gemme, au midi de Buzançais, et employés pour les routes. Ils
sont blancs, roses, jaunâtres ou grisâtres, à grains plus ou moins
fins entourés par places d*un enduit calcédonieux qui forme alors
le ciment de la roche. Le sable vert , toujours de quelques mètres
d'épaisseur et argileux, est recouTert aux Brisepaille par la craie
micacée avec Inoceramus myttloides, Pecten quadricostatuSy etc. ,
hquelle, augmentant d*épaissenr vers l'O., n*est plus interrompue
jusqu'au delà de Clion.
Près de ce village, cette craie est recouverte par un calcaire blanc,
peu dur, avec des taches et des points verts ; il est en partie spa*
tbiqne, se délite en rognons irréguliers, revêtus d'un enduit ver-
dâlre, et renferme principalement des bryozoaires, Serpula filosa^
Dnj.» Arcopagia numismalis ^ d'Orb., Trigonia scàbra^ Lam.,
Arca Matheroniarm y d*Orb.?, Mya pticataj Sow., Pholadomya^
Venus ou Cyprina, Cardium Moutonianum , d'Orb. . Venus plana^
Sow., Myoconcha cretacea, d*Orb. Cette assise de 10 mètres d*épais-
senr nous paraît former la base de la craie jaune de Touraine. Ici, et
comme nous l'avons vu entre Montrichard et Bléré, de même que
snr d'autres points, elle participe encore des caractères de la craie
micacée sous-jacente, mais sa liaison avec celle qui est au-dessus
BOUS a paru plus intime et nous a engagé à l'y réunir.
Cette dernière prend en cet endroit des caractères particuliers.
"Elle présente, sur une épaisseur de 8 à 9 mètres, dans les carrières
dites de ta Chaise, des calcaires en général subcristallins, poreux,
plus ou moins durs par places, gris et à grain fin vers le bas, blancs
et h grains plus gros vers le milieu , puis passant vers le haut à un
calcaire celluleux, plus complètement spathique et d'une teinte
légèrement rose. Enfin les bancs les plus élevés, très durs, pré-
sentent de nombreuses tubulures, et leur surface a été fortement
usée et corrodée. Les bancs précédents , exploités sur le pourtour
de la colline, fournissent des matériaux très estimés, connus soos
le nom de pierres de Clion. Dans les endroits où le dalcaire spa*
tbique, qui forme le ciment de la roche, a été plus rare, celle-ci
est jaunâtre, peu solide; tous les débris de coquilles et de polypiers
y sont distincts, et elle est alors identique avec celle que nous trou-
verons constamment si développée sur les rives de la Loire. Les
(4) D'Archiac, /or. ci^i pi. 2, f. 5
I|0 TKRSAMT SOD
mêm^ awws se proloagent jusqu'à GhâtilloD, avec quelquea bmk
cUficatfams stUceoses, dans lesquelles la silice se trouve à L'état
d'bydrate ou gélatineuse, et que Ton observe encore au delà, h.
ToQ^t de Toîselay.
la colline que la route traverse à la hauteur de Saint-Jeta
OBontre les couches moyennes des carrières de /a Ckat$e^ et m-
desaus,. quoique moins développées , celles qui corresponde^^ à U
pierre de Ctim. Avant d'arriver ^ Loches, le petit plateaa q/A
porte les maisons de Manvière et de YautrempeauSt est eiiciire
formé par les parties moyennes et inférieures de b craie jaune,
où de nombreuses babiutions ont été pratiquées La craie mic^
cée est exploitée par des galerie» assez étendues à la base méOM
du coteau. La colline abrupte qui porte le vieux manoir de Locbei^
avec ses dépendances appartient aux mêmes assises de la craie d^
Tooraine, caractérisées par une prodigieuse quantité de tubercules
nmeux, spongiformes. £u U^çtj, sur la rive droite de Tlndre, les
carrières de Beaulieu sont ouvertes dans la craie micacée le mieuii
caractérisée que recouvre un calcaire sableux « friable, quelquefois '
tuberculeux, rempli de ^etïle^Sxogyra^d'Oslrea vesicularis^ var%
mûiïitia, de Serpula filoea^de Venus plana et de tuberculea spongi<«
{ormes propres à ce niveau.
C'est aussi dans ces banca à rognons endurcis qu'ont été creuséoi
les habitations du faubourg de Loches qui longe la route de Tours.
Au pied do coteau et au niveau même de la cluiussée, vient affleurer
le banc de craie micacée, désigné par les ouvriers du pays sous le
nom de bille. C'est la rocbe qui , dans toute la Xouraiiie comme en
Anjou, fournit ces pierres de taille en forme de paraliélipipède à base
carrée, appelées billes dans la vallée de l'Indre. Ce banc de i'",&0 à
2 mètres d'épaisseur représente exactement celui qui , dans la vallée
du Cher, fournit la pierre de Bourré,
La craie jaune des environs de Loches so montre encore sur les
pentes de la vallée do Tlndroye à Genilié , Montrésoi', Aubigny,
Ecueillé, Orbigny et Nouans. D'après IVJ. Dujardin (1), elle existe-
rait aussi entre Loches et Ligueil , remontant même au S. jusqu'à
Azay-le-Ferron, Martissay et Ponay.
[\) Mcm. sur les couches du sol en Tourainc [Méin. de la Soc,
géoL de France^ vol. II, 4 837). — De Croy, Études stattst., scient,
et littér. sur le département d'Indre-et-Loire ^ p. 427; in -4 2.
Tours, 4 838.
DU BASSIN DK U LOIRI.
SSl
Mous avons insisté (p. 35) sur les anomalies que semble présenter
le sondage exécuté à Esvres, entre Connery et Monibazon , et doa(
rorifice était à 18 mètres au-dessus du niveau de l'Indre. Après
52"«34 de calcaires lacustres, de marnes avec silex égaleoient la-
custres et alternant jusqu'à 25 fois, on aurait traversé 65*,33 do
sables et de grès verts alternant , 50"*,33 de craie marneuse grise*
Ueuâtre ou blanchâtre, des bancs calcaires avec silex, et enfin 20 mè^
très d'argiles vertes, d'argiles sableuses, de grès et de sables verts»
sans avoir obtenu d'eau jaillissante à la surface. Ainsi , outre l'épais*
seur extraordinaire du calcaire lacustre, relativement à ce que l'on
connaît aux environs et à la hauteur de l'ouverture du puits, le pou-
dingue tertiaire, qui partout le sépare de la craie jaune, manquerait}
la craie jaune, si constante, serait en ce point remplacée par 65 mè-
très de sable et de grès verts , et les deux dernières assises seules
se trouveraient à leur véritable place. Nous sommes donc conduit
ï penser qu'il s'est glissé quelque erreur dans les annotations des
assises traversées.
La coupe de Poitiers à Sainte-Maure, et passant par Châtellerault,
lorsqu'on suit d'abord le tracé du chemin de fer dans la vallée du
Clain , montre à Dissais le groupe jurassique moyen qui a succédé
dans cette direction au groupe inférieur, comme à Migné dans la
vallée de l'Auxance, sur la route de Mirebeau. Jusqu'à la Tricherie, ch&teiierauit
le fond de la vallée est occupé par des calcaires blanchâtres, mar- saiote!ir«nrc
neux , en plaquettes du même groupe, et à la station des Barres
ils sont recouverts de grès grisâtres schistoîdes, de grès gris friables^
à gros grains et en plaquettes, subordonnés à des sables (1). Ces
premières traces de grès vert crétacé disparaissent sous un dépôt
de transport quaternaire composé de très petits cailloux. La butte
boisée, que longent la grande route et le chemin de fer avant le pont
viaduc de la Vienne , est formée de sables ferrugineux et de grès
'dyec Exogyracolumba, var. minima, puis de glaises. Les travaux de
l'embarcadère de Châtellerault ont mis à découvert de haut en bas :
1* une argile grise et lie de vin de 2 mètres d'épaisseur ; 3" un sable
vert et des grès en rognons ou en bancs discontinus et subordonnés,
de U mètres ; 3'' au-dessous du niveau du chemin , des couches de
sables verts ou gris avec quelques grès d'une épaisseur aussi de
U mètres. Un dé|)ôt de transport sableux à très petits cailloux
recouvre le tout au niveau de la plaine. Les grès gris verdâtre ,
ValUt
la Vienne.
Coupe
de
Poitiers
(4) D*Arcbia6, Noies inédites >
S32 TBBSiMT SUD
subordonnés anz nbles verts, ont été employés comme moelloDS
depuis Dissais jusqu'à Châtellerault dans les constructions secon-
daires, pour revêtir les talus, etc.
A quelques centaines de mèires au-dessous du pont de la ville,
les calcaires jurassiques marneux, compactes, blanc grisâtre, en lits
minces, des berges de la Vienne, sont recouverts de grès très ferra*
gineux, schistoldes, de /i"',50 à 5 mètres d'épaisseur, auxquels
succèdent des marnes argileuses ï points verts (1). Au sud-est de
la ville, un puits a atteint ces couches argilo-arénacées, après avoir
traversé la craie micacée et probablement les sables et les grès verts
de IVmbarcadère. La craie précédente constitue des collines où les
fossiles sont rares, à Texception de Vlnoceramus mytiloides^ puis
une série de coteaux qui se prolonge au N. jusqu'aux Ormes. La
composition du sol de la plaine unie, que bordent ces collines, est
mise à découvert au Port-de-Pile, dans les berges de la Creuse»
où l'on voit sortir de dessous la craie précédente des argiles mar-»
neuses, gris bleuâtre, avec points verts et remplies û'Ëxogj/ra co^
lumba^ Gold., et (VOstrea biauriculatay Lam. (voy. pi. \^ postée).
Leur épaisseur est de 6 à 7 mètres, et l'on y trouve aussi des espèces
de septaria très déprimés , ou lits discontinus de marne endurcie.
L'association dans cette assise argileuse des deux coquilles que nous
venons de citer en fait, pour la Touraine, l'Anjou, et une partie du
Maine , un excellent horizon , placé entre la craie micacée et le
quatrième étage , celui des sables et grès verts ou ferrugineux sous-
jacents. C'est cette assise que nous avons désignée par ce motif sous
le nom de couches à ostracées.
Sur la rive droite de la Creuse la craie micacée forme beaucoup
d'ondulations, et lorsqu'on remonte cette rivière on la retrouve
jusqu'à une certaine distance; le sable et les grès verts qui sortent
ensuite de dessous cet étage, aux environs de Saint-Pierre-de-
Tournon et de la Roche-Puzay , atteignent à peine une altitude de
90 mètres. Le puits artésien de Perrière- l'Arçon a traversé sans
succès 67 mètres de craie micacée , 66 mètres de sable vert , de
sable argileux , d'argiles noires et grises , et a pénétré de 9 mètres
dans les couches jurassiques. L'extrême rapprochement de la limite
des couches aquifères aurait dû empêcher d'entreprendre ce forage,
qui se trouvait ainsi dans des conditions défavorables.
(4) D'ArchiaCy loe, eit,^ pi. 3, L 5.
DU BASSIN DE LA LOIRE. 335
AtadI qu'on descende à Sainte-Maure, la craie micacée sans
silex , plus marneuse et moins solide que la bille de la vallée de
l'Indre, a une épaisseur de 60 mètres, et renferme pariiculière-
ment : Polypotkecia dichoioma, Benn., Holaster Verneuili, Des.,
PkoladomyaArckiaciana, (VOrb.^ P. Marrotiana/iû., Arcopagia
numismaliSf id., Venus plana, Sow. (1), Cyprina ligeriensts,
d'Orb., Cardium altematum, id., Myoconcha, indét., Trigonia
scûbra, Lam., Arca ligeriensis, d'Orb., A. Mailleana, id., Exo^
gyrahcdiotoidea^ Gold.? Phasianella supracretacea, d'Orb. ,i47«-
monUes varions, Sow. , A.peramplus, id. , A. rhotomagensis, Defr,
A la station du chemin de fer cette craie est surmontée d'un ma-
melon de sable jaune tertiaire avec des grès subordonnés, et recou-
vert d'un dépôt de transport peu épais, composé de petits cailloux.
La vallée de la Manse à Sainte-Maure paraît être ouverte préci-
sément' à la jonction du premier et du second étage, car, lorsqu'on
a passé la rivière, les maisons du faubourg à gauche de la grande
route sont adossées à la craie jaune (p. 38) (2). Dans les escarpe-
ments qui bordent à l'O. la rive droite de la Manse , et que coupe
le chemin de fer, des carrières et des habitations y sont pratiquées.
A Test de la ville, dans le vallon situé au-dessous de Gaillard, la
partie inférieure de la craie jaune est caractérisée, comme dans les
vallées du Cher et de l'Indre, par la Trigonia scabra, la petite
Exogyre inédite, des Cardium, des Cyprines, VArcaligeriensis, etc.
Au-dessus, lorsqu'on monte le chemin de Bossée, les nodules spon-
giformes et de véritables polypiers, dans une craie jaunâtre, friable,
rappellent tout à fait la ruche de Saint-Aignan , du château de
Loches, eic. Enfin au nord de Sainte-Maure on retrouve des bancs
semblables à la pieire de Clion; ils sont exploités et transportés à
Tours sous le nom de pierre de Sainte-Maure, Ils présentent d'ail-
(1 ) M. Aie. d'Orbigny [Prodrome de paléontologie^ vol. II, p. 4 94)
donne le nom de Venus Hcnauxiona aux moules provenant de cette
localité, de Gourdon (Lot) et du plateau de Beaumorff (Charente),
qu'il avait d'abord rapportés à la A', plana, Sow., et cela en disant
que la y. Rcnauxiuna est plus large et plus comprimée que la
V. plana. S'il y avait réellement ici deux espèces, nous croirions,
au contraire, que c'est cette dernière qui est plus large et plus com-
primée que Taulre.
(2) DArchiac , lac. cit., pi. 3, f. 5. — F. Dujardin, Mém. de la
Soc. géol., vol. Il, p. 214, 4837, avec carte et pi. de fossiles. — Id.,
jStf//., vol. IV. p. 432. 4 835.
Conp«t
de
Poitiers
à
llirebean,
Loudaa
et
ChinoD,
SS& TERSANT SUD
leurs plusieurs variétés, que Ton peut étudier daus \ù Vallon qui,
descendant de Sainie-Catherine-de-Fierbois, est traversé par ta
route de Tours, et se prolonge ensuite jusqu'à la vallée de la Manse.
Au delà de ce point, les poudingucs, puis les calcaires lacustreu
teiliaires, les masquent constamment jusqu'à la vallée de là
Loire.
Dans la coupe que nous avons faite aussi de Poitiers à ChinoD (1)
nous avons regardé comme tertiaire un lambeau de grès femigineuî
sans fossiles , qui, au nord de Mavaut, repose sur des calcaires
jurassiques moyens {antè, vol. Il, p. 5^7); mais un peu avant d'at-
teindre le village de Varennes on trouve des sables ferrugineux et.
glauconieux , avec des plaquettes de grès calcarifères remplis de
grains verts et de coquilles brisées. La route coupe au delà un
mamelon composé de grès calcarifère vcrdâtre , en plaquettes irré-
gulièi*es, avec des Céiioporcs, des Ànnélidcs, de petites Huîtres et
d'autres coquilles indéterminables. Ces couches se continuent jus-
qu'au pied de lu colline de iMirebeau, où elles disparaissent sous la
craie micacée dont celle-ci est composée. Vers le bas la pierre est
tendre et remplie d'inoceramus mytiloides; vers le haut elle est
plus solide , et des habitations y ont été creusées le long du mur
d'enceinte. On exploite à Test de la ville , pour l'entretien de tt
route, des lits minces subordonnés et pénétrés de silice. La roche
passe insensiblement à une sorte de jaspe impur, jaune, ou bfen à
un grès compacte grisâtre , nuancé de jaunâtre, avec points verts et
mica. Ces pierres sont en grande partie composées de silice gélaii*
neuse ou à l'état d'hydrate , et ne renferment que dos traces de
chaux. Elles ont une certaine analogie avec celles que nous avons
mentionnées aux environs de Chàtillon-sur-Indre, et elles feraient
soupçonner que cette partie du sommet de la colline peut apparte-
nir aux premières couches de la craie jaune.
La craie micacée, comme on peut en juger de ce point, où son alti-
tude est de 155 mètres, et sa puissance d'environ 80 mètres, forme
plusieurs clKiînes de collines dont les pentes sont assez rapides , ec
qui offrent un relief bien prononcé au-dessus des plaines jurassiques
environnantes, recouverios au fond des vallées par une faible épais^
seur de sable vert argileux et de grès en plaquettes. Ces collines,
que leur teinte gris blanchâtre fait distinguer de fort loin, se diri-
(4) D'Archiac, loe. cit.j pi. 2, f. 6.
DV BASSIN DK LA LOIRE. SSS
gent du N. aa S. entre la Creuse et ta Vienne, tnis seeotide chatDé
court aussi au sud de Rilly (Indre-et-Loire), suit la rive gâtiché de
la Vienne jusqu'à Thuré (Vienne), remonte au N.-O. pour redes-
cendre ensuite par Mirebeau, et se prolonger au S.-O. Vers la litnite
dn département des Deux-Sèvres.
Vers le pied des collines, au nord de Mirebeau , se montreht sO(S
cessivement des marnes sableuses à points verts et dtô grès Calca-
rifères, glauconieux, en lits minces, semblables à ceuïde leur base
méridionale. Le coteau de Dandésigny est formé par ces mêmes
couches sur une hauteur de 30 mètres et recouvrant les calcaires
blancs compactes, oolithiques, de la plaine. D'après M. Briotey (1)^
cet étage ar^ilo-sableux se compose, à Saint-Jeande-Sauve, de grès
à grains de quartz hyalin et de grès avec points verts. A Dissais, situé
plus à r£., la texture de la roche est grossière ; elle est sans fossiles
et repose sur les calcaires oolithiques compactes de la rive droite du
Clain. A Vendœuvre, le grès ferrugineux, ^xecExogyra colwnba^
recouvre aussi les mômes calcaires, puis au-dessus viennent des
calcaires blancs, très friables, à grains verts, et des grès lustrés à
cassure conchoïdc ; euûn , à peu de dislance , la craie micacée avec
Ammonites peramplus, Sow. , est exploitée par des galeries fort
étendues. La limite méridionale des couches argilo-sableuses et des
grès verts de cet étage, qui affleurent sur une largeur de une à
deux lieues, passe parVarennes, Marigny, Dissais, Prinçay, Ligny
et la Roche-Pozay.
La ville de Loudun est assise sur la craie micacée, moins élevée
qu'à Mircbeau, puisqu'elle u*aUeint que 125*", 65 d'altitude, mais
probablement aussi puissante (2). Dans la colline de Niré-le-Dolcnt,
un rudiment bien caractérisé de craie jaune, friable, remplie de
bryozoaires, la sépare des sables glauconieux tertiaires qui forment
le sommet de la butte, et Ton en trouve encore des traces à 1 kilo-
mètre de Loudun , sur la roule de Chinon et au moulin des Caves.
La faille du vallon de la Chabolerie a amené en contact et au même
niveau la craie micacée et des couches jurassiques de l'étage
d'Oxford (p. 62). Ces dernières, au delà de Reuxes, disparaissent
sous des glaises sableuses grises, et une marne sableuse et glauto*
nieuse, avec Exogyra fiabellata, Gold., E, conica {Ostrea id.^
d'Orb., non E. id., SowO« et E. columba, Gold. A partir Ût Ut
i
4) Bull., vol. XIV, p. 635. 1843.
5) D'Arobiac, loc, cit., p. 4S, et pi. 8, f. 6,
3S6 TSRSANT SUD
maison Blanche, h craie micacée forme une série de collines qui se
rattachent à celles des bords de la Vienne, dirigées S.-E., N.-0.y
depuis les hauteurs de Rilly jusqu'au delà de Saumur. Les collines
qui longent immédiatement la rivière montrent, au-dessus de la
craie exploitée autour de Champigny-sur-Veude , une certaine
épaisseur de craie jaune, puis, entre la Roche-Clermault et Ligré,
des sables tertiaires surmontés de meulière lacustre.
La colline de Cbinon offre la coupe suivante de haut en bas :
I. Sable tertiaire glauco-fernigineux avec quelques grès M*tr«fc
âubordonnés 3,50
8. Craie jaune, sableuse, friable, endurcie par places, etcon-
stituant alors des bancs distincts, peu épais, jaune brun,
*è cassure cristalline, ou des rognons tuberculeux et
déprimés. La roche, bien à découvert dans les fossés du
château, est, comme la pierre de Sainte-Maure qu'elle
représente, composée de débris de coquilles, de bryo-
zoaires, de sable et de grains de quartz reliés par un ci-
ment de calcaire apathique plus ou moins abondant. . 4 4,00
3. Calcaire plus marneux, blanc jaunâtre, rempli de corps
spongiformes ou de spongiaires semblables à ceux de
Siaint-Aignan, de Loches, de Sainte-Maure, dont on
atteint ici le niveau. 2,00
i. Marne blanche friable 2,00
5. Calcaire blanc friable, rempli de petites Exogyres [E. tu--
ronensiSf d'Arch., E. columba, etc.) 2,00
6. Calcaire sableux , glauconieux , endurci , soUs forme de
rognons irréguliers, avec la même petite Exogyro, des
Cériopores , des Cellépores, etc 2,50
7. Calcaire blanc grisâtre, sableux, friable, un peu micacé,
avec des grains verts, de petites Exogyres, le Qitopygus
carinatusy des bryozoaires 5,50
8. Les couches précédentes forment un passage à la craie
micacée que Ton voit le long de la rivière, à partir du
niveau du quai. Elle est en bancs épais, quelquefois
fendillés, et les fossiles y sont peu répandus [Inocera^
mus mytiloides^ Lima Hoperi^ Trigo/iia^ etc.). . . • 7,00
«
Toute la partie moyenne des escarpements rocheux dans lesquels
de nombreuses habitations ont été creusées est formée par la craie
jaune , avec quelques silex se fondant dans la pâle calcaire.
TaUéet l^^s environs de Loudun , la craie micacée se prolonge au N.-O.
du muet ^^^ '^^ bords de la Dive, où les couches inférieures de la formation
«la UToa. recouvrent les calcaires oolithiques. On en trouve également sur
les collines de Tourtenay, d'Antoigné à Saint-Jouin-des-Marnes.
Des sables verts, peu épais, s'étendent jusqu'aux environs d'Oi-
DO BASSIN DK LA LOIRB. 337
ron (1). A Touest du Thouet, les calcaires oolilhiques inférieurs
forment un massif opposé k celui de Monlreuil-Bellay, allongé de
TE. à ro. , depuis Saint-Ililaire-le-Doyen jusqu'à Brossay et Beaugé-
Monnau, et qu'entourent les dépôts crétacés. Les villages de Yaudel-
nay, de Mesmé, de Puy- Notre -Dame, sont bâtis sur la craie
micacée, et les couches marneuses glauconieuses avec ostracées
{Ostrea biauriculata, Exogyra columba^ E, flabellata) parais*
sent occuper le fond des petites vallées environnantes. Les couches
citées encore entre Thouars et Tourlenay, à Launay et à Mage,
représenteraient le niveau des osiracées reposant sur les assises juras-
siques, et sont recouvertes non loin de là par la craie micacée (2).
Au sud de Doué, les strates oolithiqucs disparaissent aussi sous la
formation crétacée des Vcrchcrs, et au nord sous les faluns ter-
tiaires [ante^ vol. II, p. 513).
MM. Le Châtelier (3) et Gacarrié {k) ont fait remarquer avec rai-
son, que, dans la partie nord-est du département des Deux-Sèvres,
comme dans celle du département de' Maine-et-Loire qui nous
occupe, les dépôts oolithiques avaient été fortement dénudés avant
la formation des sédiments crétacés dans les dépressions résultant
de ce phénomène. M. Wolski (5) mentionne les couches crayeuse^
des environs de Martigné-Briand , recouvrant sans intermédiaire
les schistes métamorphiques désagrégés, puis au S. et au N. les
couches anthraxifères, entre Saint-Gcorges-Châtelalson et Méa.
Au nord-ouest de Doué, la craie micacée succède au terrain
ancien près de Saint-Aubin-des-Alleuds, et repose sur les couches
à ostracées qui s'étendent sous les communes de Noyant, d'Ambil-
lon, de la Grésille, etc. Ces dernières sont peu solides, grisâtres,
marneuses , et mélangées de points verts (6). Elles constituent par-
fois un calcaire gIauconieu}&ct sableux, assez dur, mais à structure
irrégulière, noduleusc ou bréchoîde. Les grès proprement dits sont
rarement à découvert , et paraissent être peu développés. La butte
[h) Gacarrié , Description géologique du département des DeuX'»
Sèvres j p. 53.
[2] Aie. d'Orbigny, Bull., vol. XIII, p. 357.
(3) Statistique du département de Maine-et-Loire ^ par M. do
Bauregard, p. 4 72. 4 842.
(4) Lac. vit,
(5) Mém. sur le gisement du bassin anthraxifère de Maine-et»
Loire, p. 20.
(6) D'Archiac, loc. cit., p. 46, et pi. 2, f. 7.
IT. 22
iiS VBRSltft ÈUD DU ÉÀSStl! DE Li LOtRB.
de Lonresse est formée de couches h ostracées el de marnes aa
sommet. A Fosse et à ÂDîères, ù Rou, on exploite les gros gÉ-ossiers
de cett« assise. Dans les collines situées plus à TE. , la craie mica-
cée recouvre de nouTeau les mêmes couches, et occupe une partie
des piftte&ax entre Doué et Saumur. Près de Cizay elle surmonte
l'assise à ostracées, et au ?lllage même oii iroit affleurer les sablés
¥er(^ soUs-jâcents.
Sur la Carte géologique du département de Maine-et-Loire ^
etécutée pat* MM. de Montmarin, Le Ghâtelier et Gacarrié (1),
toutes les couches crétacées ont été représentées par une seule teidtë,
tt confondues sobs l'expression commune de terrain crétacé infé*
rieur. Les limites superficielles de la formation considérée aîdsi ottt
été sans doute tracées avec beaucoup d'exactitude; mais oll doit
regretter que ce travail , qui est une monographie locale , n'ait rien
ajouté au travail plus général des auteurs de la Carte géologique de
la France.
Les grès calcarifères et les calcaires glanconieux de ce pays , que
MractériMiil lés ostracées , nous ont présenté les espèces suivantes :
Capsa discrepans, d'Orb., Arcopagia numis:nalis^ id.j Cfprina
intermedia^ id., Cardium, Yoisin du C, Goldfus.ù, Math. (2), Cucul"
lœa tailburgcnsis^ d^Ârch., Arca fihrosa^ Sow. , Trigonia sinuata,
Parle., O-strca biauriculata^ Lam., Exogyru JlahelUita^ Goid., E. co^
lumba, îd., Terebratuln deprcssa^ Sow., T, Mcnardi, Lam., T, bi-
plicata, var. minora Sow., Strombus inornàtus d'Orb., NautUus
FicuriausianuSf id.
Les couches crétacées de ce versant nord du plateau central sont
très peu inclinées , car sa pente générale au S. , dans le département
d'Indre-et-Loire , à partir des affleurements du sable vert, ne serait
que de 45 mètres, d'après M. Dujardin (3), soit que l'on prenne
le niveau des cours d'eau , soil que Ton prenne celui des plateaux.
Nous avons vu , en outre, que , dans le département de Maine-et-
Loire , les mêmes couches reposent quelquefois sur les strates incli-
(i) Une feuille. 4 845.
(2) Cette espèce est très différente du C. productuni, avec lequel
M. Aie. d'Orbigny l'a confondue. Les moules nombreux de ce genre,
que l'on rencontre si fréquemment dans les assises crétacées, exigent
d'ailleurs une nouvelle étude comparative.
(3) Menu sur les couches du soi en Touraine [Mém. de la Soc,
géoL de Fronce, vol. )I, p. 2 M ^ 4 836).
YALLÉB DK LA LOlRE.
939
liée da terrain de transition , mais plus ordinairement stir le gront^e
jorassique inférieur ; dans celui de la Yiefnne cllcii rôcoyTrëtit le
groupe raoî'en ; dans ceux de l'Indre et dû Cher, le corâl-rdg et
Fargile de Kimmeridgc nous offrant airf^i , dans rétdiidné de te
ime plan incliné ters la Loire, nn eiemple de stratification tt-an^-
gresMTe tout à fait codiparable à ce qoe noos alTOtis tu dan& le snà^
ouest de l'Angleterre.
$ s. TaUée de la Xioire.
L'exaineo de la vallée de la Loire , en suÎTant de l'fi. à i'O. le
cours même de la rivière, non seulement complétera Tétade do
versant sud dont nuUB venons de nous occuper > mais encore en
sera i pour ainsi dire , le résumé , puisqu*en marchant dans cette
direction nous couperons les couches en sens inverse de leur inclinai-
son naturelle, et en allant des plus récentes aux plus anciennes (1).
Nous avons décrit (an/é, vol. II, p. 5i!i9) les caractères des dépôts
tertiaires ou poudingues incohérents recouvrant la craie à Touêst de
Biois, dans la tranchée du chemin de fer. £n cet endroit la craie
est d*un gris blanc , à cassure mate et terreuse, pénétrée d'une
grande quantité de silice, soit sous forme de silex gris, smalloîdei
en rognons, et ressemblant à certains quartz résiniles d'origine la-
custre , soit se fondant dans la pâte calcaire. Ces silex constituent
près du tiers de la masse , dont la structure est bréchoîde et fen«
dillée. £ntre la Vicomte et lesGaillardières, les silex sont gris brun,-
K rapprocîiant des silex cornés , ou bien gris blanchâtre, teintés de
vert, ou encore d'un jaune plus ou moins vif au centre, jaspoldes,-
compactes, homogènes, à cassure largement conchoîde. La crai€i
qui les entoure est plus ou moins endurcie et remplie de silice.
Gomme précédemment elle est recouverte par le poudingue ter-
tiaire, les sables argileux gris et les argiles sableuses, jusqu'il
un kilomètre de Ghouzy.
Les coteaux de la rive gauche du fleuve sont composés de même«
Ainsi, à Ghauflient, la craie, tendre ou plus ou moins endurcie, ren-
ferme des silex gris, bruns, blanchâtres ou teintés de vert qui formeni
jusqu'à la moitié de sa masse. Les uns présentent des lames siliceuses
régulièrement ponctuées, se croisant sous divers angles, et qui senH
blcnt appartenir à des Guettardia; dans d'autres, le centre montre
une texture grenue d'une teinte rose, et la structure des Siphoniat
Environs
de Bloia
et
d'Ani boise.
(4) D'Archiac, /oc. c//., p, 47,
540 TALLÉE DE LA LOIRE.
Sous le château et dans l'escarpement qui borde la Loire au deik du
fillage, la masse crayeuse, qui n*a pas moins de 30 mètres d'épab-
8eur« est très fendillée en tous sens. Quoique a?ec MM. Dufrénoy et
Élie de Beaumont (1) nous distinguions celte première assise de craie
d*a?ec la craie blanche proprement dite du bassin de la Seine, nous
la réunissons cependant au premier groupe, dont elle représenterait
ainsi la partie inférieure si elle A*est pas une modification latérale de
ta précédente; car la relation de ces dépôts de l'on à l'autre bassin
ne nous est pas encore connue par le manque de superposition
posili?e bien constatée, tandis que la superposition de cette craie
de Blois et de Chaumonl à la craie jaune de Touraincnous est par-
faitement démontrée par l'observation directe. Noos l'avons consta-
tée sur plusieurs points, et elle se trouve vers la limite des déparle-
ments de Loir-et-Cher et d'Indre-et-Loire , un peu au-dessous de
Hosneetde Gangey, suivant une ligne irrégulière dirigée à peu près
N.-N.-O., S.-S.-Ë. Plus à l'E. la craie jaune forme seule les collines
de Chargé à Amboise.
L'escarpement occidental de la colline, que surmonte le château
d' Amboise, est composé vers le bas de calcaires mal stratifiés, jau-
nâtres, friables, avec des parties endurcies, uoduleuses et tubercu-
leuses, et des silex blonds ou gris. La puissance de ces roches est
de 23 à 25 mètres, et dans celles qui les recouvrent on observe des
silex bruns, gris jaunâtre, blanchâtres, jaspoldcs, se fondant dans
la pâte calcaire, ou bien ramifiés, digiié:) et très gros. D'autres en
plaques de 0°\10 à C^ylS d'épaisseur se montrent à divers niveaux
et se fondent également dans la masse calcaire enveloppante. De
nombreux bryozoaires, des échinodermes, ks Exogi/ra turonemis
et columba, la Trigonia scabi^a ou Hmbala remplissent les couches
à peu près au niveau de la terrasse du château, et un calcaire jaune,
friable, sans silex , forme le bord supérieur du plateau.
A la Maloigné, le long de la route de Monirichard, le poudingue
tertiaire silicéo-marneux, très puissant, est séparé de la craie jaune
friable, à Exogyra columba^ par quelques lits de sable jaunâtre on
glauconieux avec des veinules de glaise brune ou verte. De l'autre
côté du ruisseau, à la Blandellerie, on remarque une craie blanc
grisâtre, avec quelques silex, et, en descendant la rue de Blérc, on
voit, au-dessous du poudingue tertiaire, une craie blanc grisâtre,
micacée , avec de nombreux silex noirs , dans laquelle on a creusé
(1) Carte géologique de la France • 1844.
VALLEE DE LA LOIRE. Zki
des habilatious et des caves; enfin, un peu plus bas, affleure la
craie micacée sans silex , qui se continue jusqu'au niveau de la Loire.
Si l'on compare maintenant ces deux collines séparées par la
petite rivière de l'Amasse, l'une à !'£., couronnée par le château et
formée de craie jaune dans toute sa hauteur, l'autre à l'O., en par-
tie couverte de maisons et de jardins, et n'offrant qu'une craie
blanchâtre avec des silex noirs et reposant sur des bancs identiques
avec la craie micacée, on sera porté à admettre que l'Amasse coule
dans une fracture qui a relevé cette dernière sur sa rive gauche.
En effet , sur le bord de la Loire, à 2 kilomètres de la ville, une
petite carrière est ouverte dans une craie à silex , semblable à celle
de la colline occidentale d'Amboise, et dont les couches plongent à
!'£. • de manière à cesser tout à fait de se montrer à peu de distance,
et à 800 ou 900 mètres environ s'élèvent les grands escarpements
des carrières de Lussault , entièrement formés de craie jaune (1).
Le front de ces carrières n'a pas moins de 500 mètres de long;
les bancs inférieurs, placés à 10 ou 12 mètres au-dessus de la Loire,
sont des calcaires jaunâtres, sableux, remplis de tubercules spon-
giformeSy ramifiés, semblables aux précédents. Au-dessus vient une
série de calcaires jaunes ou gris vcrdâtre, sableux, glauconieux,
durs, solides, avec de nombreux bryozoaires, VExogyra columba^
etc. Leur stratification est parfaitement régulière, et leur épaisseur
totale de 15 à 16 mètres. Un second banc de tubercules spongiformes
se voit vers le ciel des carrières. Près de l'extrémité occidentale et
au pied de cette grande falaise artificielle, dans un endroit où l'ex-
ploitation avait été poussée plus bas, nous avons pu reconnaître
sous le banc tuberculeux inférieur un calcaire gris blanc, glauco-
nieux, micacé, sans silex, représentant celui de la colline occidentale
d'Amboise, et confirmant ainsi l'existence de la faille que nous avons
signalée. A l'entrée de Montlouis, cette craie avec des cordons de
silex noirs se relève un instant , puis les collines s'éloignent vers le
S. où elles sont entièrement composées de craie jaune.
Cette dernière forme les deux pentes de la vallée de la Ramberge,
autour de Pocé et de Saint-Ouen, sur la rive droite de la Loire, en face
d'Amboise, luais au hameau de l'Ërable, situé sur le plateau à droite
de la route de Vendôme, le sol est formé par la craie de Blois que
l'on a traversée en creusant un puits où la craie jaune a été atteinte
(\) Ces carrières ont été signalées par Alex. Brongniart, Z)«cri/?r.
gi'oL des environs de Paris, 3* éd., p. 4 4 G. 1835.
SftS TALLiB DE LA LOIRB.
et qui se continue au N. vers le fond de la vallée, au pont de la La*
dreric ou de Bel-Aii;.
Cntiroot Lea coieuMi^ auxquels sont adossés les villages de Nazeiies, de
Tours. Noîxay, de Voovray, de Rocbecorbon, de Saint - Georges , de
Marmoutier, de Sainte-Radegonde, et jusqu'en face de Tours, sont
composé!^ de craie jaune. Sa siruclure est peu régulière , d'un as*
pect fragmentaire en grand , et la roche est recouverte par le pou-
dingue tertiaire argilo-siliceux avec des oiarnes blanches ei grises.
Isa fossiles sont parliculièrement le Spondylus truncatus^ la 7*ere*
bratula alcUa^ VFxogyra columba, la Trigonia limbata, la (htcul-
laa ligeriensis^ des Ammonites, etc. Nous avons donné le détail
de la 6upcr|)osition des d^|)ôis crétacés et icrtiajr^ que les coupes
faites en 18^3 et iSkU avaient mis k découvert de chaque côté de la
grande tranchée en face du pont de Tours, et le profil que nous y
avons joint (i) en représente la disposition générale. Nous avons aussi
parlé {antè, vol. II , p. 568) des ravinements profonds que la surface
de la craie avait éprouvés dans ce pays, ainsi que des caractères des
prenûers sédiments tertiaires qui étaient venus remplir et niveler
CI2S inégalités.
Si i*on continue à s avancer à TO. vers Saint-Cyr, on remarque
que la craie qui , entre Saint-Georges et Rochecorbon atteignait
une hauteur de AO ï US mètres au-dessus de la rivière, et n*était
recouverte que par le dépôt de cailloux , ne tarde pas à disparaître,
et que les coieanx sont formés au delà par des calcaires lacustres.
Dans la vallée de la Chuisille, ia craie ue \ient affleurer que vers la
partie inférieure des talus autour de la Membrolle, tandis que, daus
celle de la Brennc à TE., elle se montre sur une grande épaisseur,
et qu'on y trouve même ses assises les plus basses. Ainsi à la maison
de l'Arche ou des Vallées, hameau que traverse la route de Tours
à Château-Renault , on voit au pied des escarpements un calcaire
sableux, glauconieux, avec de nombreux Cériu{)()res , puis un cal-
caire jaune aréuacé, avec le banc de fossiles de Tours [Venus, Tri-
gonia limbata ou scabra, Arca iSoveliana ou ligeriensis, Exogyra
turmensis, de petites Huîtres, etc.). Sur le chemin de Villedonicr,
la partie inférieure du premier étage est un grès calcarifère, gris,
avec points verts et pailleUcs de mica, dans hupiel nous avons trouvé
la Pholadomya Marrotinnn, d'Orb. Le fossile le plus remarquable
de la pariic moyenne de la craie jaune de celle vallée est VFxogyra
(t) Loc.cit.y pi. 3, f. 7.
VALLéS DE LA LOIRB. 34S
columba^ qui aiieint des dimensions tout à fait exceptionnelles,
La craie glauconicuse et sableuse précédente, ^^ec Ammonites^
Woollgari ou rhotomagcmis^ yar. , est exploitée pour ramefidemenl
des terres, par des puits de 40 à 60 mètres de profondeur, siir les
plateaux de Nouzilly et de Monnaie. Elle fournit des pierrei^ d*appa-
r^I à Neuville et au Sentier à l'est de Cbâteau-ReuaqU, où elle
est caractérisée comme sur beaucoup d'autres points par de« pattes
de crqstJicéâ (Pagures?). Les banc3 exploités à Saint-rJ^f^rs-la-Pile,
sur la rive droite de la Loire, semblent aussi correspondre k cette
partie inférieure de Ja craie de Touraine, et, autour de Lqynes, les
coupbcs moyennes renferment les mêmes débris d^ crustacés,
YExogyra columba de Yiiledômer, le Cardium proboscideum^
Sow. , VActemella crassa, etc.
Les forages artésiens exécutés à Tours et aux cnviroos permet-
^nt de suivre, au-dessous de la vallée, les caractères, la disposition
et la puissance des coucbes crétacées. Nous avons donné le détail
de quinze de ces forages (p. 54); mais si nous comparons seulement
ici les résultats fournis par deux d'entre eux, tels que le puits Gham-
poLseau, à Tours, et le puits de Cangé, 5 une lieue au S. de la ville
(voyez pi. 1 , ci-après) , nous trouverons que le premier , poussé
Jusqu'à 212 mètres au-dessous de la surface du sol, a traversé, à
partir des dépôts modernes, 14 mètres de craie jaune, 47 de craie
micacée, 19 de marnes dures, et 4 de marnes coquillières repré-
sentant les bancs à osiracées et les diverses rocbes qui les ac-
compagnent, 102 mètres de sable micacé, de sable vert, de grès
Viert et d'argiles sableuses brunes , jaunes et vertes alternant et re-
préscnlaiit ces assises, que nous avons désignées sous la dénomina-
tion vague de sables^ nr(jUes et grès vert inférieurs à la craie , et
constituant, quant à présent, Ip 4*^ étage de notre second groupe;
cnfm 15 mètres de marnes grises et blanches qui paraissent appar-
tenir à la formation jurassique. Le second puits, de 178 mètres de
profondeur, est descendu jusqu'à ces mêmes marnes, dans lesquelles
il s'est aussi arrêié , et n'a pas rencontré de craie jaune ; seulement
il a percé U mètres de craie sableuse et 3 mètres de craie blanchâtre,
(|ui en sont prubabiement la partie inférieure, car elle se relève un
peu dans les coteaux \oisins. Au dessous la sonde a traversé 14 mè-
tres do craie grise b silex, 26 mètres de craie blanche aussi avec
silex, et 7"™, 80 représentant la craie micncoc. les 115 mètres res-
tant, qui sont composés d'alternances de craie vcric, de sable, de
grès en plaquettes, de marnes verdàtresi et d'argiles s.al)l^usei
3&/i TALLBK DE LA LOIRB.
brunes ou vertes, reposent sur les marnes blanches et grises juras-
siques, et constituent, comme dans le forage précédent, notre étage
assez compliqué et encore assez obscur du grès vert.
Nous avons pris ces deux forages pour exemples, parce qu'étant
les plus profonds , ils nous permettaient des déductions plus géné-
rales et plus complètes; mais la comparaison des autres, exécutés
aussi dans le même pays, est utile pour faire voir combien les divi-
sions géologiques que nous avons admises, quoique naturelles, sont
variables, même lorsqu'on les considère à de très petites distances.
La coupe jde la colline de Grammont, au sud de Tours, corres*
pond exactement à celle delà Tranchée au nord; c'est^ en allam de
haut en bas, le calcaire lacustre du plateau , des marnes blanches,
grises ou vertes empâtant des silex, un banc de craie avec des silex,
une craie jaune, tendre, remplie de Spondyles, de Peignes,'d'osse-
lets d'Astéries, d'échinodermes et de nombreux bryozoaires. C'est
dans cette assise qu'a été ouverte la tranchée du chemin de fer jus-
qu'à Rigny. A Pont-Cher, la craie jaune descend jusqu'au pied de
la colline et ne tarde pas à être recouverte au delà par le poudingue
incohérent et le calcaire lacustre. Elle reparaît sous le château des
Touches, et constitue, jusqu'à Viilandry, la partie inférieure et
moyenne des talus. Elle est remplie à*Exogyra columba, de Trigo-
nies, d'Ammonites, de bryozoaires, et ressemble souvent à la pierre
de Sainte-Maure, de Chinon, d*Amboise, etc. L'examen des caves
gouttières de Savonnières, connues par les stalactites qui s'y for-
ment journellement, peut donner une idée de la composition de
cet étage et de la grande quantité de fossiles qu'il renferme. Nous
donnerons ici la liste des espèces que nous avons rencontrées dans
la craie jaune, au nord et au sud de Tours, et plus particulièrement
celles qui se trouvent dans l'assise que caractérise le Spotidylus
truncatus (1).
Siphonia incrassata^ Gold., S. piviformis^ id., Tragos^ Coscinch'
pora infundibuliformis^ id., MiUepora, plusieurs espèces, Ceriopora
millcporacc.a ^ Gold., C. pustulosa, id., C.^tif'V. sp,^ Hetepora , Cet-
lepora echinnta^ Gold., 6\, nov, sp.^ Discopora^ plusieurs espèces,
Heteropora mirabilis^ d'Arch., Eschara, plusieurs espèces, Dcjran"
(4) Nous devons la connaissance de plusieurs de ces espèces à
M. de Boissy, qui les a recueillies avec beaucoup d'attention dans
rassise dont nous nous occupons, soit dans la tranchée de Tours, soit
À Luynes et à Semblençay.
VALLÉE DE LA LOIHB.
un
da complanata^ Roem., an Tubuli^jova Brongniarti^ Micb.? LunU'
Vîtes crctacciiy Defr. (spongiaire), Cidaris septf/cia.iA&ni., Saienia,
nov, sp.y Cyphosoma circinatum^ Ag.?, C. regitiarcP, id. (diffère un
peu de celui de Vendôme), Fyn'na ovulum^ Ag., P, oçata, id.?, Nu-
cleolites (voisin du N, cor datas ^ Gold.), Hemiaster prundla, Ag.,
Asterias^ Apiocrimtes elUpticus^ Mill., Scrpula filosa^ Duj., P/io-
ladomya Marrotiana^ d'Orb., Panopcta plicata^ Sow.?, Arcopagia
circinnliSf d'Orb. , Cytherea unijormis, Duj. , Corbis rotnndata, d'Orb. ,
Cardium^ nov, sp. , voisin des C. Cornueiianum, d'Orb. aisubdinnense,
id., C.proboscideum, Sow.?, Mytiltis solutus, Duj., M. divartcatus,
d'Orb., Trigonia limbata^ id., T. cchinata^ id., T'. tenuisulcata, Duj.,
Arca Noueliatia, d'Orb., an ligcriensis^ id.?, J, MaïUcana^ id., -^.,
nov.sp. (intermédiaire entre les A. Passyiana et Arc/uaciana), Lima
senii-suicata, Desh., L. Dujardini, id., Pccten quadricnstatus, Sow.,
Spondylus truncatits, Desh. , ^S. duplicatas^ Gold. , S.Jimhriattis, id.?,
Ostreafrons, Park., O. vcsicuiaris^ Lam., 7r/.,var. mini ma an nov.
sp.?f Èxogyra auricularis [Gryphœa iV/., Brong. ), A. columba,
Gold. (4), £. tuioncnsis ^ d'Arch., Terebratida octo-plicata^ Sow.,
T. carnca, id. (jeune), T, plicatiUs, id. (fig. de Brong.), T. alata^
Lam., T, vespcrtilio^ Brocc, T. albcnsis, Leym., T, ovoidcs, Sow.,
jT, nov, sp,, Actffoneiia crassa, d'Orb. (2), Phasianella^ nov, sp.,
Pleurotomaria perspcctiva, d'Orb.?, an nov. sp.?, Trochus ornatus,
Duj., yoluta an FususP, Nanti lus Dehayi, Mort., Baculitis incurva^
tus, Duj., Ammonites polyiipsis, id., A., voisine des A. fVoollgari,
Sow., et rhotomagcnsis, Defr., A., nov. sp,y remarquable par une
carène profondément dentelée, A., nov. sp,^ voisine de VA. Rerjuic'
nianusy d'Orb. , pattes de crustacés.
On a vu que le second étage ou craie micacée formait la base
des coIHdcs qui longent la Yienue aux environs de Chinon, pour se
EoTirou
Saumur.
(4) VKxogyra columba, var. minima, caractérise les couches
moyenne et supérieure du 4* étage dans le second groupe, tel que
nous le considérons dans le bassin do la Loire et dans la zone du sud-
ouest ; puis les dimensions do cette espèce augmentent successivement
dans les grès ferrugineux et dans les couches à ostracées; elle est
moins commune dans la craie micacée, et elle acquiert son maximum
do développement vers la base de la craie jaune de Touraine ; on la
trouve enfin jusque dans les dernières couches de cet étage. Aussi
doit-on s'étonner, non seulement que M. Aie. d'Orbigny [Palèon-
tologic jrançaise et Prodrome depaU'ontologie) ne l'y cite pas, non
plus que dans son étage furonien, mais encore qu'il la croio propre
à ce qu'il nomme étage cénomanien.
(2) Cette espèce propre à la craie de Touraine, et citée par
M. Aie. d'Orbigny à Saint-Georges et à la Rochecorbon, est placée à
tort dans ce qu'il nomme étage turonien , puisque tous les autres
fossiles de la craie jaune, et en particulier ceux de ces deux localités,
sont réunis dans son étage sénonien.
SM YALLEE DE LA LOIRE.
continuer vers TE. jusqu'au midi de Sainte-Maure et bien ao deU;
vers ro., il se relève, et cesse d*être recouvert par la craie jaune ,
au moins d'une manière continue , celle-ci ne formant plus çà et \k
que des lambeaux à peine reconnaissabtes. Dans les coteaui^ de
Candes, de Montsoreau , de Parnay, de Dampierre et de Saumur,
la craie micacée est caractérisée par les Inocérames , le Pleurota^
maria perspectiva, V Ammonites peramplus, VA, Mantelii, la 7ri-
gonia scabra^ la Cyprina iigeriensis, elc. Les carrières de Mont-
soreau et celles de Saint-Cyr-en-Bourg fournissent les pierres iei
plus estimées.
Entre Dampierre et l'extrémité du faubourg de Saumur, les
couches à ostracées affleurent sous la craie précédente. La super-
position est très nette, et l'inclinaison au S. bien sepsible. Derrière
l'auberge de Gondouin , la coupe de l'escarpement présente de haut
en bas :
4. Craie micacée avec Jmmonîtcs pcramplus^ Sow., Mètret.
Cyprina ligeriensis, d'Orb., etc 35,00
2. Sable glauconieux, argilo-calcaire , et ma rues sa-
bleuses avec Ostrea biauricnlata ^ Lam., Exogyrn
flabeliata^ Gold. , E. columba, id. , Strombus inoi- ]
natus, d'Orh.^ Terebratula compressa^ Lam., etc. 6,00
3. Sable avec Exo^ra coliimba ^ var. minima. ... 0,60
4. Grès vert argileux 3,00
6. Grès vert en rognons endurcis, jusqu'au niveau de
la route.
Le relèvement que nous avons indiqué se continue jusque sous
le château de Sauniur, et la coupe du grand cscarponient qui borde
la Loire près de Thospice de la Providence n'est que la continuation
de la précédente (1). Les fossiles que nous avons trouvés dans les
couchas glauconicuses et sableuses de ces deux localités sont :
Micrastcr mutus, Ag., Anatina royann^ d'Orb.?, Arcopa^Ui nu-
mismulis^ id., Caniii/m /iii/a/iiwi,Soyf., Mytiius /igerirnsis, d'Orb ,
Exoiryracolurfiba, var. niinima, Gold., £., id. minor, E., id. type,
(1) D'Archiac, Inc, r//., pi. 2, f. 8. — Les membres de la Société
géologique qui ont visité celle localité en 1841 ne paraissent pas
avoir remarqué la disposition de ces couches, non plus que celle
qu'elles affecient plus à 10. (/?////., vol. XII, p. 482). — Al. Aie.
d'Orbigny a signalé dans le grès vert de CPtlo localité et de Tourle-
nay (Deux-Sèvres) plusieurs écbantillonsd'lchlhyosarcolites [Capri-
nella triartguians, d'Orh.). Buli.y vol. XIH, p. 360. 4 84î.
YiLLiB DB IK hQin. S&7
E.Jiabeliata/îà.^ Ostrea hiauricutata, L^m,, Terebrntula biplicaUf,
Sow., T, compressa, Lam., T, lata, Sow., T. lentoidea, Lo]rm.|
Strombus inornatiis, d'Orb., Ammonites Mantclli ^ Sow., ^. ceno-z
manensis (I).
Le pendage de toui le système au S. explique très bien Tinsuc»
ces du forage de la place Saint-Pierre, poussé jusqu'à 130 mètres,
et dans lequel on a traversé , après 12°*,60 de remblai et d'alluvions,
hi mètres de craie micacée et marneuse, /i2 mètres de sable vert ,
de grès Tert, de grès coquillier, d'argile marneuse verte ou bleuâtre
représentant les couches à ostracécs et l'étage sous-jacent, et
2& mètres de marnes très calcaires, où Ton s*est arrêté sans obtenir
d'eau jaillissante à la surface.
Si Ton compare celle coupe à celle du grand escarpement du
quai , on remarquera que les premières couches de sable vert, qui,
dans celle-ci , sont à 5 ou 6 mètres au-dessus de la rivière, n'ont été
atteintes dans le forage qu'après qu'on eut traversé k\ mètres de
craie micacée, circonstance qui tient à ce que, indépendamment de
l'inclinaison des couches au S., elles sont arquées de manière à in-
cliner aussi sensiblement à TO. , comme nous le dirons tout à Theure.
Le résultat de ce forage, mis en parallèle avec ceux dos puits de
Tours, accuse une diminution de la puissance du grès vert, qui de
102 et 115 mètres se trouve réduit ici h 42 mètres, les 26 mètres de
marnes crayeuses traversées dessous appartenant à la formation ju-
rassique, comme dans les puits Champoiseau et de Caugé. Quant
au relèvement de Saumur, il est postérieur au dépôt tertiaire qui
couronne la colline, er l'inclinaison qui est d'environ Ix degrés
montre que la Loire coule ici dans une fracture.
A l'ouest de la ville, l'abaissement de la craie micacée, auquel
nous venons de faire allusion, est bien marqué par les ouvertures
des carrières, toutes pratiquées dans le même banc qui représente
la bille de la vallée de l'Indre et la pierre de Bourré des bords du
[\\ Cette Ammonite est celle qui a été figurée dans la Paléontolo-
gie jrançaisc (pi. 4 08, f. 4,2) sous le nom à' A. f^f^ooiigaii, Sow.,
et mentionnée dans le Prodrome de paléontologie ^ p. 4 89, sous le
nouveau nom à' A, yielblancii. M. Aie. d'Orbigny, en la désignant
aussi sous le nom dV. crnooKincnsis^ ib., p. 146, nous paraît avoir
fait un double emploi ; il no snvail sans doute pas que, dès 4 846 [loc.
cit.f p. 62 et 78), nous avions adopté le nom de cennmnnensis ^ que
cette Ammonite porte depuis longtemps dans la collection du muaée
du Mans, où qout rayooa pris en 4840.
S6S VALLES DE Lk LOIRE.
Cher. Ainsi, à Saint-Hilaire, les galeries d'exploitation sont ï près
de 20 mètres au-dessus du chemin qui longe la rivière, et dles
finissent par se trouver à Gennos au niveau même de ce chemin. Un
peu avant le Thoureil, on voiiaflDenrer de nouvelles couches, qui,
se relevant graduellement , forment la berge de la Loire jasqo*)
Saint- Maur. Ce sont des calcaires jaunes, en masses bréchoîdes, oa
en bancs épais , avec de nombreux silex ramiGés , gris brun, asseï
semblables à ceux qui forment les escarpements du Clain , aotoor
de Poitiers, et qui appartiennent probablement aussi au groupe jo-
mssique inférieur. Au four à chaux de Saint-Maur, la coupe de la
carrière et de Tescarpement naturel qui est au-dessus montre la
série suivante de haut eu bas :
Mètres.
4, S»ble«s et 4;rés ferrus:ineux tertiaires 46
5. Marnti^ blanchâtres avec points verts et fossiles (3//-
rm\.'fT«;ciil..y, As;., Moins tfrr truncatus, id., Heniias-
tt'rptunciia, id., //., no%\sp,, \oisindeVH. ftucleiis,
id., Kchfiti'j^sis r.'t^iins, id., Oytrt'ti biaurictilata^
\jim.s Exo^vru colimla, Gold., E. Habeliata ^ id. ,
Mviitus it^crien>is, dOrb., Terebratula btplicataj
Sow ?. T. compressa n Lam ) i
3. Sable vert sans fossiles 8
i. Poudingue à noyaux de quartz et sable très ferrugineux. i
5. Poudîn.sue et marne blanche sableuse, micacée, avec
des silex bruns, brisés, mais non roulés i
6. Calcaire jaune, dur, avec silex (oolithe inférieure?). . 8
Ainsi la craie q«ii. à Sauinur, alteigi^aii prè> de 50 mètres au-
dessus de la ri>ièie, disparaît luut à faii 5 l'O., et est nmplacéepar
des couches oolil biques élevées de 8 à 10 méire> au-dessus du même
niveau. Celles-ci supportent le grès vert réduit à une épaisseur de
15 à 16 mètres, puis les baucs à oslracées, et enfin les grès ter-
tiaires qui couronnrnt des collines à peu près de même hauteur de-
puis Saumur. Oîi doit donc supposer qu'une faille très coii>idérable
a^ait relevé les couches oolilhiqucs et délacées h l'O. a\anl le déjKll
du terrain terliaiic, C'uiinic le prouNorail le sondage exécuté à
Beaufort, de Tautre côté de la Loire. La di>i>>siiion de la craie mi-
cacée, à partir de Sainl-llilaire, serait favorable aussi à rh\j)olhèsc
d'une failli' dirigée N.-N.-E., S.-S.-O., pui>;iue cet étage serait
plus bas du côté \trs kquel la faille doit incliner. Il faut admettre,
eu outre, que la craie micacée qui a dû recouvrir ks baucs coquil-
liers sousrjacents a été enlevée avant les dépôts tertiaires, à peu près
VALLÉE DB LA LOIRE. 3ft9
de h manière dont nous l'aTons supposé pour la craie jaune à Touest
d'Amboise.
De plus, cette coupe de la colline deSaint-Maur fait voir de combien
les divers étages crétacés se sont amincis en se relevant graduellement
depuis Tours. Celui du grès vert, entre autres, qui, dans les puits de
Tours et de Cangé avait une épaisseur de 102 et de 115 mètres, des-
cendant à 192 mètres au dessous de Téliage de la I^ire, dans le puits
de Saurour, n*a plus qu'une puissance de /i2 mètres, et une profon-
deur de 100 mètres au-dessous du môme point, et à Saint-Maur,
où sa couche la plus basse est à 10 mètres au-dessus de la Loire,
son épaisseur est réduite à 16 mètres. Le relèvement est par consé-
quent beaucoup plus rapide entre Saumur et Saint-Maur, qu'entre
Tours et Saumur, et si l'on remarque que de Saint-Hilaire, et môme
de Saumur à Genne, les couches crétacées plongent en sens inverse
de leur relèvement naturel dans celle direction , et qu'à Touesl de
Genne les calcaires lacustres cessent de recouvrir les grès, on aura la
presque certitude de l'existence de la faille que nous avons supposée.
(P. 105.) La comparaison de l'allure des couches à la surface du
sol avec celle de leur prolongement souterrain nous a prouvé
l'exacte relation des données géologiques avec les résultats positifs
ou négatifs des sondages artésiens, et c'est ainsi que les puits forés
à Tours et aux environs devaient réussir, puisque les couches tra-
versées étaient dans des conditions normales , tandis que ceux de
Saumur et de Beaufort, placés au contraire sur le bord de deux failles
presque perpendiculaires l'une à l'autre, n'avaient aucune chance
de succès.
Sur la rive droite de la Loire , la craie micacée existe dans les
collines qui longent la roule de Saumur à Longue, et peut-être y
a-t-il aussi quelques lambeaux de craie jaune. Elle se voit encore
au milieu du village de Cuon, et au delà elle forme plusieurs mon-
ticules que traverse la route jusqu'à la descente de Beaugé, entiè-
rement coupée dans le terrain tertiaire (!].
La vallée de la Loire , depuis Mosnc et Gangey à l'E. d'Amboise » îLhamé.
jusqu'aux environs de Candes, c'est-à-dire dans tout son trajet à
travers le département d^ndre-et-Loire, sur une longueur de 2k à
[\) Voyez aussi la carte géologique du département de Maine-et-
Loire par MM. deMoDtmarin, Le Châtelier et Cacarrié pour les limites
des dépôts crétacés, réunis par eux sous la dénomination de terrain
eréiacé inférieur^ et représentés par une seule teinte.
iSO TBBSAirr KOHD
S5 lieries, est donc prestjiie etitiêi-ement ouf ef te dans la cfaie jatlfté de
Touraine. A VE. , celle-ci est recouverte par la craie à silei ûë Blob
et de Ghauinotit ; à TO. , elle repose sur la craie micacée. Ses carac-
lèreiS pétrograpliiques, Comme ses fossiles, la distinguent également
dé Tune et de l'autre, et à plus forte raison de la craie; bliMicite
proprement dite. Sa puissance , qui atteint de &0 k 65 mètrèa,
peot être appréciée dans les escarpements abruptes et si pitt»-
i^sques des environs d' Amboise , dans les immenses carrières de
Lossault , dans les coteanx variés et si heureusement accidentés de
▼ouvray, de Rdchecorbon et de Sainte-Radcgonde. Enfin» ses pW-
pfiétés sont telles, que partout on y voit taillées ou creusées de tiotif-
breuses galeries d'exploitation, ou bien des caves, des celliers et dCi
habitations à plusieurs étages, entourées de jardins en terntsses.
suspendus gracieusement au-dessus du fleuve, qui roule ainsi ta
eaux comme entre deux guirlandes de feuillages» de fleurs et de
riants cottages,
$ 3. Tenant nord du baism de la lK>ire.
Taiu« SI nous descendons la vallée du Loir comme nous ilvotis fait jmtit
Loir. les précédentes, nous trouverons d'abord les escarpetuedts ^i là
Enviroos bordcut au nord de Châteaudun , et sous la ville même, monlt*aiK
chAiMadan, Tétagc dc la craie janne, parfaitement développé, et sa stratificatioù
d« venaôme j^.^^ caractérisée (p. 65). Les silex bruns y sont très nombreux, très
*^*da-]Ui\r!" gros, et la loinlc jaune de la roche est constante dans tous les bancs.
Les fossiles, généralement brisés, sont les mêmes que sur les bords
de la Loire. Les silex du poudingue tertiaire qui la recouvrent dif-
fèrent entièrement de ceux que cette craie renferme, et proviennent
sans doute d'une assise plus récente et distincte, parallèle i celle de
Blois et du Château de Yeudôme, dont nous parlerons tout à l'heure.
Les couches qui longent la rue de la Foulerie et qui bordent la
rivière à la Bretonnière nous ont paru plonger à VE, et pouvoif
faire attribuer cette partie de la vallée à une brisure N.-S. Elles
se montrent également autour de Marboué. Nous avou^ signalé
dans cette craie des corps nombreux, conoïdes, cylindroîdes oti
ellipsoïdes, de 20 à 30 centimètres dc diamètre, sur 60 à 70 de
hauteur, moulés par la substance même de la roche , et que nous
avons provisoirement désignés sous le nom d'Atnpf tontes castelh-^
dunensis. Plus au sud, les collines qui entourent le bourg deCloyêSf,
sont encore formées par la même craie qui disparaît ensuite sous
DO BASSIN DK LA LOIRB. ^51
des dépôts plus réconis pour se montrer de tioateati au pied du
coieaQ de Frétetal à Fontaine.
La base des collines de la rite gaucbe du Loir, ao-desstis de
Vendôme, est aussi de craie jaune. Entre la maison la Borde et la
ferme de la Chappe, elle offre tous les caractères et les fossiles de celle
de Tours. Interrompue un instant par un massif de calcaire lacustre»
elle reparaît contre les premières maisons du faubourg, avec une
épaisseur <le 18 à 20 mètres. Elle est exploitée en cet endroit, et
on y a creusé des celliers. Les bancs assez semblables à ceux des
carrières de Lussault plongent à 1*0., et sous le château , où Ils ne
se montrent plus, on trouve une craie d*un blanc gris, avec
des silex noirs ou gris , très nombreux , aiïeclant une disposition
horizontale en grand. Cette assise de 20 à 25 mètres, que cou-
ronnent les ruines du vieux manoir de Vendôme, représente la craie
de Blois et de Chaumont dont la superposition à la craie jaune de
Touraine n'est pas moins évidente ici que dans la vallée de la Loire.
Toutes ces couches qui plongent aussi au S. nous paraissent, comide
celle de Châteaudun , devoir cette disposition à une brisure anté-
rieure au ravinement de la vallée.
 la sortie du faubourg , sur la route de Montoire , la craie de
Touraine vient affleurer sur une hauteur de 7 à 8 mètres, recouverte
par la craie à silex. Elle est blanchâtre , avec quel(]ues points verts,
et ressemble à la craie micacée , sauf sa texture plus grossière et la
présence des fossiles qui ne permettent pas de se tromper. {Cnemi-
dium? de nombreux bryozoaires, des articulations d'Astéries, Ci-
daris vendocinemis, Ag. , Cyphosoma regulare, id. , Exogyra aih-
ncw/flm, Brong. (1), nonid. GoM.tTercbratulaocto-plicatafSovr.j
T, plicatilis, Brong., T. pisum, Sow., et les pattes de crustacés
si fréquentes à ce niveau.)
A Yarennes , la même craie , avec des fossiles aussi abondants ,
est recouverte par un puissant dépôt de silex empâtés dans une
marne grisâtre ou verdâtre. Nous avons signalé quelques accidents
particuliers et quelques modiûcaiions de la roche en cet endroit ,
(4) Cette espèce si bien caractérisée ne se trouve pas mentionnée
dans la Paléontalogic jrançaise de M. Aie. dOrbigny. Si l'au-
teur la regardait comme une simple modification de son Ostrea
Matheroniana, nous ne pourrions admettre ce rapprochement, mal-
gré les quelques plis dont nous la verrons se charger dans les couches
inférieures du second étage du sud-ouest.
S5S Tiisiirr hmd
et donnéh coupe de h deicente de h roate afant le vilbge des
Roches (1). Yen le haut de la colline est nn cakaîre Uaiic, crislal-
lin, mi peu cdlaleux, qoi est one tramfomiatioo oo Tariété parti-*
colière des baocs sapérienrs de la craie jaune ; il se prolonge sor
les coteanx de la rive gauche du Loir jusqu'à LaTardin , où fl erit
exploité et très recherché pour les constructions. Aa-dessoas . la
craie avec Mieraster cor-anguimm y Ag., var., et pent-étre le
M. breviSf Des. (Spaiangus gibbus^ Gold. non Lam.), «t de nom-
breux bryozoaires, se montre en masses verticales, isolées, et
dont les intervalles sont remplis par le poudingue incohérent que
nous avons décrit (oti/é, vol. II, p. 189). La superposition de la craie
jaune à la craie micacée se voit, en outre, d*nne manière très nette
dans cette même coupe , et les caractères de cette dernière craie ,
qui forme le bas de la rampe , sont identiques avec ceux que nous
lui avons vus dans les vallées du Cher, de l'Indre, de la Vienne et de
la Loire. Le vallon de Saint-Rimay, situé non loin de cette coupe,
est le premier point où le second étage commence k affleurer, pour
continuer ensuite à se relever de plus en plus vers le S.-O.
L'escarpement vertical du village des Roches montre la même
superpoâtion , quoique d'une manière moins précise, et les cavités
remplies de sable, d'argile et de cailloux déjà signalées. I^ château
de Mouloire est bâti sur la craie Jaune, avec lerebraiula Bourgeois
sii {TerebrateUùy id., d'Orb.}, T. veiidocinensis^ id., et la base du
monticule est de craie micacée. Celle-ci parait constiiner presque
toute la hauteur de la colline de Troc, où se voit , vers le Koiniiiet,
une assise très tendre, friable, avec quelques grains verts, beaucoup
de bryozoaires , la Tercbratula Bourgeoisii, etc. , et qui serait le
seul représentant de la craie jaune. Autour de Châtcaii-du-Loir, au
contraire, et particulièrement dans la coupe de la colline de You-
vray, celle dernière, surmontée du poudingue tertiaire , recouvre
la craie micacée qui forme le pied des coteaux. Les caractères des
deux étages tendent à s'eiïacer à leur jonction. En cITot, on trouve
ici de haut eu bas :
I. Craie glauconieuse 9iyec Exogyrn cofumba y Trigonies, Arches,
des bryozoaires, etc., semblable au banc à Exog^ra columbn de
Villedômer situé plus au S.
S. Craie jaunâtre, avec des lits miuces, exclusivement formés de
(4) L()c. cit,, pi. 4, fig. 5.
DU BASSIN DE LA LOIRE. 353
fragments de bryozoaires et de petites Exogyres. Ces deux as-
sises réunies ont une épaisseur d'environ 4 f mètres.
3. Craie grise, sableuse, friable, micacée, avec une prodigieuse
quantité de nodules polymorphes, digités, de la substance môme
de la roche environnante , plus ou moins endurcis par des in«
filtra tiens siliceuses.
1. Craie semblable à la précédente. La silice y est plus abondante ,
et les rognons deviennent de véritables silex gris blanchfttre,
impure, remplaçant les tubercules et se fondant comme eux
dans la masse.
■
5. Lorsqu^on s'avance plus à TO., vera Coëmont, les silex pren-
nent une teinte grise plus foncée; la roche est massive sur une
hauteur de 30 mètres et remplie de demi-silex ou silex im-
parfaits, passant à la matière calcaire et sableuse environnante,
sans limite précise.
A deux kilomètres de Vaas, des collines basses sont composées de
craie blanchâtre, friable, avec des silex gris, et au bas de la côte de
Moriers la craie micacée est exploitée sous la craie jaune, qui s'amin-
cit de plus en plus vers 1*0. Ainsi, sur la rive gauche du Loir, près
de la Thilonnière , on voit de bas en haut :
4 . Calcaire sableux, friable, gris jaune, avec points verts, Exogyra
recurvatûy Sow., Terebratula Menardi, Lam., Ncrita^ nop.
sp.f etc.
2. Marne glauconieuse.
3. Marnes blanchâtres, avec Exogyra columba et Ostrea biaurieu'
lata (couches à ostracées).
i. Lits de rognons glauconieux et marne glauconieuse, avec Inoee»
ramus Cnpsii, Mant., et marne blanche au-dessus, apparte-
nant à la craie micacée. Cette dernière est exploitée sur le ter-
ritoire de Broc.
On peut voir dans ces assises peu épaisses les représentants, fort
atténués sur ce point , des étages 2, 3 et 6 du second groupe. Les
poudingues et les grès tertiaires couronnent les collines environ-
nantes.
A Test de Château-la- Vailière , au fond du vallon de Souvigné,
b formation crétacée est interrompue, l'espace d'environ 300 mètres,
par un affleurement de calcaire jurassique gris blanchâtre, exploité
pour la fabrication de la chaux hydraulique. Ce fait , exceptionnel
pour le pays, a été présenté par M. F. Dnjardin (1) comme le ré-
sultat d'un soulèvement qui aurait redressé le grès vert; mais nous
(4] Mém, de la Soc. géol. de France^ vol. Il, pi. S4 .
IV. 23
%5k fiisâsr sou
m'namfùÊMïïttOMfpéqÊtet
fen^lH^ux^ fnnMf» et yîen , faîEnn irès pca épH». Mtélé
Mrm^ £mcm àké , MMptvqoeh
iai la figMS an dcan» da filfa^, m b craie jaaae q«i
ks coBîaes de» cavviMki , ei qoe coape b n»te de ^IcâîBè-Pdat-
FJgft^f MifMi h Valftèfc DmHapwvqvek
dtiiil plBlii amr inié dbMb
lo couches se tmi sHcceaif <
dMW JM fOMsafe iaaédiat. TafaKace de dénagemeoc, auiaal
qMlesiaM|oedebQ«Msa»paHmapcnûd*cBJ«ser, cmfir-
fiaift celle cipficaiîoo (1}.
La coBpoakîoa des caiUae» i|n cataveat ao aevdb vilede b
Flèdie peatie résomer ainsi :
^^^^ 14. M., avec ««• r(»««« «licrvi^ MaMckftrrn. et
CMvM éwmùmt U. G«U..
'^*C^' I U»«, i*, WBMJUeoMmMM, GJ»^ jf ,^nc*, Cjprjmm im
l
, 'fO- k., Jaum*mite9 M*mteOl^ S^v., rar . ccc. Cjtt
9w Shkkic cru ««Tiliuc:, raftMMM, cl :
•Uc CrUl«TiAUC:, !■■■■■■. cigrt» ■yiM— •< I— IM»
VfrdTrrt, »vec «ctaalca d*arfil* S.9B
sple g*»* fc«.ti«lcc. 0JÊ9
1» liftK d'£jracrra eoimaÊkmrUTOtinm kèmriemimtm. .... ijOS
La craie jaone de Tooraiae o*est doac plus rcprteatée id qoe
par ses couches iolérieiires, qoi se coofoodeal atec h craie aûca-
cèe très rédoite eile-aièaBe. La coape qœ aoas ai oas doanée de
b Fléclie à Loaaillé (2; montre aussi la même série de cooche$,
et aa-de5»voiis des sables ei des glaises gris jaanâire , sans ft]«5Îles,
hase du quatrième étage. Ces deruière!», à la tuilerie du Point-du-
Jour, recouvrent des calcaires marneux et des calcaires gris bleuâtre
de la formation jnrassiqne , caractérisés par le Pecten demissus,
Fhîll. , la Terebt'atula obtfjsa , Sow. , la T. impirssa, Bronn , un
Turbo , et le Ùysasier ellipticus, Ag.
La colline allongée qui borde au N. la route de Dnrtal montre
on grand développement du troisième étage , dont les couches de
grès, de sable , d'argile et de marne sont très rariées, et beaucoup
plus puissantes qu'au nord de la Flèche , tandis qu'on y trouve \
Î\) D'Archiac, Notes inédius.
^ ' '
(2) D*Archiac» hc cit., pi. î. f. 9. — M. Gallienne paraît avoir
trouvé dans la craie du coteau de Saint-Germain (n^ 3 ou 4 de la
eoope) un échantillon &Hippurites comu-pastorh, Des Moul. (BulL^
Yol. XIII, p. 360, 484S).
DU BASSIN DB LA LOIRE. S55
peine qnelqaes (races des deux premiers étages, et que le qua-
trième, celui du grès Tcrt, sur lequel la route est tracée, est sans
doute aussi fort peu épais , car les calcaires jurassiques viennent
a£9eurer à la porte de Dnrtal. Enfin les couches à ostracées se re-
trouvent également bien caractérisées au S. , entre les vallées du
Loir et de la Loire, au\ environs de Pellouailles , de Ghéviré.de
Corzé, de Mazé, etc.
Au liei> de suivre, comme précédemment, les vallées de la Sarthe,
de THuisne , de la Braye, etc. , pour compléter l'esquisse de la for-
auition crétacée sur ce versant septentrional du bassin de la Loire,
il nous parait préférable de rapporter ce qae nous avons à en dire I
deux séries de coupes qui se réuniront à Mortagne : Tune occiden-
tale ^ passant par le Mans et Alençon, l'autre orientale, remontant
de la vallée du Loir à Saint- Calais, la Ferté-Bernard et Bellême.
Nous rattacherons à chacune d'elles les diverses observations que
nous avons faites sur les points intermédiaires.
Autour d'Écomoy, les sables gris et ferrugineux du quatrième conpet
étage recouvrent les calcaires jurassiques , puis ils se continuent
vers le nord, pour former les coteaux qui bordent à Pontlieue la rive
gauche de THuisne. L'espèce de promontoire dont la ville du Mans ■^"■•
occupe l'extrémité sud-ouest (1), resserré entre les vallées de
l'Huisne et de la Sartbe , présente une composition qui peut se ré-
sumer de la manière suivante , à partir du plateau.
ocdiieiilaUs.
Enviroiit
du
4 . Dépôt de transport sableux et caillouteux, stoc des
nodules de quartz. '
2. Marne crayeuse, blanche, friable, micacée, exploi-
tée pour Tamendement des terres (craie micacée).
^ f 3. Lit de glaise.
i. Sable glauconieax, parfois agglutiné et passant à un
grès peu épais.
5. Sable ferrugineux (carrières au-dessus d'Wré et du wèiret.
Luart). 0,50
6. Grès ai^ileux, calcarifère, micacé, avec points rerts
et grains de quartz. 0,50
^ A 7. Banc semblable au précédent, rempli à'Ostrea hiaiv-
êo j riculata, à' Exogyra columba eiflabellata^ etc. 4,60
8. Grès argilo-calcaire gris, coquillier , passant à une
sorte de conglomérat avec de petits cailloux. 0,90
Les fossiles des n*'* 6 , 7 et 8 sont principalement :
Tragosj Ccriopora, Caratomus trigonopygus, Ag.,
5
(4) D'Archiac, /or. W/., pi. 3, f. I, et p. 76
fMiMftMHïV «^mMtr, ë'Orb., Càrdimm
mmim»y il- C\ GmarmffH, id., CypriM^ ligt-
t^iflwcv il. lt*4« ^irràoB», id., Peetempka^
f ^.syfe niii miiTtw.. !.••
"«N ««^ («toi» «qrikKX *■•». ■«»». •*■•
Xi^ «■■>«■*» MBB îv cwcbs ■"fais
Il X iiiiiiM cninr nfr ~irir rt Trfr rpmir
.{iiauBt MSt A fVcàve ce Dsrlal. En oatre^ 1-
I» ëi» tMnTfnr mqs pmeste les cu«i
« pernci^MaL Jt «MX des eoaches
^ »$^iiii Mil wi-Loire. de Dpaé, etc.
^IX Sy*«t sfèi aheiaut. It.M
14^ ff^aàflf»ràpetîtiMTsnxdeqaaiiz,CTDeii3épwAe
f^Yto&e de Ser et icapli de Trr jQ«/a fwiBi^iBPi^
Or kuc est auB exploité, p!» à TO. da oBaè âe
IS. G»èi> soarest ea rasBOW retowierl» d'cs
mdttre, grii , plus oa Boias ^aooBMx. d
celhiSeax ^bùc de jaimîs des ociricn^ : ^■âs
trè» BOBbrnîx ^carrères de Li Bm^t t.Si
I*. SaKe T*rt f:««. très ^-M'H^^i, Kcr»^: â «ras
craiss .:^.\ ♦.<•
»i > -
||7. Gr» cr^ssser. ji-^Ailre. laicaD^. calanffir*. anec
caii» de çaara es ^niis Ttn* 'zu: ^: . rssiiC:
de ÎMBiîes. e5 pir:.r-I-*:*=ieL: i* Tm:c-«» rar-
t/ rîêf« de Saist-BUife. tic . . sur Siîx.2e-0r:vi] . Lrrs-
\ qse la ccccie de aile rtn zLiD^^se, «v>-n =*
^ \ sedis£iA£=e fkssd:= s* 15.
S. Sai^ çr» Twilîî*, rare de ;azrr*. »r»c 5» box^-s
de p«s diiKCCîîs^. £iQ des rxsrzc^ ;rs âeçr.zi'ss*
cd&az: dizrs !a :;k3s:^r> ds zicres 5err^ae<sMs rjcn
cvctrrqoes. Le aKe esî fCsç :q a:c2s fr^as^icr :
des hxs e; des tiksms de siTZre sciisîeisse t kc:
ssS?rdofiDe«s es « temiacK: e& tcca. Ce» car»:-
tèf>K Mfi: d auMQis ex«i>fiiKse«; Tuuâ«e». «est
carhère à Tactil, dass I-es ex^^:aî;»£&s d.:££ de
h k:> efi d:r ïccii^ ie GaT.:gS*rg^ s::.r '^ r^o-
B'^îBe de Si:aî^-Cr:li. Dazs Vir:.*!!.* carr-fre,
la rMt» de Ptàra;^ îfs «ka» de aa^ et de çinès
DU BASSIN DE Lk LOIRE. S57
S)^l très ferrugineux, à gros grains, sont aussi fort
^ .^ { puissantes. Ces sables forment la seconde assise du >>^trM.
4' étage du second groupe (4) 45à20
Noos donnerons ici la liste des fossiles que nous avons recueillis
dans les assises 16, 15 et 17, que nous réunissons comme ne con-
stituant qu*un seul et même horizon géologique fort important pour
le pays qui nous occupe , et qui nous servira souvent de repère.
U marque la première assise de notre quatrième étage, qui se trouve
ainsi nettement caractérisée.
Polypiers. Montlivaltia Guerangeri^ Miln. Edw. et J. Ua., M.pa^
tellatum, id., Anthophyllum paicriforme^ Micb., A, sidcatum^ id.,
Astrœa agaricites , id. (ce n'est probablement pas l'espèce de Goldfuss),
Chœtetes ramulosus^ Micb.
Bryozoaires. Pelagia Eudesii^ Micb., Ceriopora gracilis, Gold.,
C veriicillata t id., C, truncata, Micb., C, pseudo-spiraiis, id.,
C. Huotiana^ id., 2 ou 3 espèces indét., Pustulopora graciiis, Micb.,
P. semiclausa^ id., P, pustulosa^ de Blainv., P, echinataj Roem.|
P. indét., Idmonea aculeata^ Micb., Corymhopora Menardt, id.,
Heteropora surculacea^ id., Lichenopora cenomanensis ^ ià.f Eschara
dichotoma^ Gold., Lymnorœa sphœrica^ Micb., Nullipora lycoper»
dioideSf id., N. indét., Firgularia indét.
Radiaires. Pentacrinus cenomanensisj d'Orb., Cidaris spinulosa
(baguettes), Àg., et 8 autres formes distinctes; Goniopygus Me^
nardif Ag., Caratomus trigonoprgus, id., NucleoUtes lacunosus,
Gold., Catopygus columbarius, Ag.
Annélides. Serpules, plusieurs espèces.
Grustacé. Fragment de pince.
Mollusques dimyaires. Arcopagia numismalis, à!Orh,, Venus La^
badyei, d'Arcb., Cyprina ligeriensh, d'Ori)., C oblonga^ id., C. re»
gularisy id.?, Corbis rotundata^ id., Pcctunculus subconcentricuSf
Lam.y Trigonia crenulata^ id., T, dedalœa, Sow. (nous doutons
que cette coquille soit identique avec celle de Parbam et du Devon*
sbire), T.pennata, Sow. (cette espèce est distincte de la T, sulca»
taria^ quoique M. Aie. d'Orbigny les ait réunies), T. sinuosoy Parle.,
T. spinosoy Sow. , T. sulcatarioj Lam. — Monomyaires. Mytilus linea"
tus, Sow., Avicula anomaloj Sow., in Fitt., Lima consobrinaj
d*Orb., Z. ornata^ id., L. râpa, id., L. simplex, id., Pecten œqui"
cosiatus^ Lam., P, elongatus, id., P, orbicularis, Sow., P. phaseo^
luSj Lam., P. quinquecostatus, Sow., P. subacutus, Lam., Ostrea
iMflaft
(4) Cette coupe générale, prise sur le versant sud -est de la colline
du Mans, diffère un peu de celle qu'a donnée M. Guéranger, qui y
a fait entrer des éléments pris sur d'autres points, mais dont la su-
perposition, comme il le dit lui-môme, n'est pas toujours certaine
(Buii., «• sér., vol. VII, p. 800, 4860).
9f 8 VBB84IIT non
carinata^ icL» O. eonica^ d'Orb. {non Exogrra id,^ Sow.), G. if/lM»
mua, liâm.» O. laieralis, Nila., O. Lesueurii^ d*Orb.? Exogyrm co*
Jumba, yar. minor^ Gold., /£if., var. minima, E, flahellata^ id.,
' Anomia?. — Brachiopodes. Terebratula hipUcaia^ Defr., d'Orb. (4),
ST. compressa t Lam., T.tirpressa, id., T. lentoidea, Leirm.t, T. Jlfe-
.nardi^ Lam.— Gastéropodes. Dentalium, no9,sp,^ NaticmHUgtnit^
Reuss.» Hoiella Jrchiaciana^ d'Orb. [Pitonellus id,, id.), Turbo
Coupiiianus, id., Strombus inorna tus ^ id. — Céphalopodes. Ammo^
niies r/totomagensis, Defr. Cette espèce est bien distincte de la snî-
▼ante, et les ëchantilbos qoe nous avons pris dans les assises 4 S et
47 sont parfaitement caractérisés : A, cenomanensis (Musée da
Mans), {A, fVooligari^ d'Orb., Paléont. franc, ^ vol. I, pi. 408,
.A. Vielblancif, id., Prodrome de paiéont.j p. 489, et A. cenoma*
nensù, id., p. 4 46).
Poissons. Dents de Lamna,
Reptiles. Dents de Saurien.
Un sondage eiécuté aa Mans de 1831 k 1836, et dont l'orifice
èlah à 18 mètres au-dessus du niveau de la Sarthe, a été poussé
jusqu'à 205"',66, et Tcau ne s'est élevée qu'à 11 mètres en contre-
bas du sol. Suivant la légende explicative, jointe à la coupe de ce
tarage exécuté par M. Dcgousée, on n'aurait traversé dans toute
cette épaisseur que des alternances de sable, d'argile et de grès
>er(8, rapportés à la formation crétacée. Cette énorme épahseur du
quatrième étage, à quelques lieues seulement de l'ancien rivage,
tandis que les couches correspondantes au-dessous de ta vallée de
(4) Nous rapportons cette Térébratule à la figure donnée par
M. Aie. d'Orbigny. qui la représente très bien, mais l'auteur attri-
bue le nom à BrocchI, sur la planche 5H, f. 9-45, et à Defrance,
dans le texte, p. 95. Broccbi a donne, en 4 8t 4, le nom de Anomia
bipiirata à une Térébratule de San Quirico, en Toscane, qui est
probablement He la formation tertiaire supérieure, et qui n'a aucun
rapport avec Tespèce crétacée du Mans; Defrance, en 4 829, n'en a
pas donné de figure; de plus, M. d'Orbigny indique à la synonymie
la T. piicata, Sow., pi. 437, f. 3, 4, 5, et p. 53; or il n'y a point
de T, plicatq dans le Minerai concholo^^ il n'y a point de fîg. 5 à
la pi. 437 ; et les fig. 3 et 4, qui sont deux espèces difierentes, n'ont
point non plus de rapport avec la coquille du Maus. On ne sait donc
en résumé à qui appartient le nom de cette dernière, ni pourquoi
Tauteûrde la Paléontologie française lui a attribué plutôt qu'à toute
autre celui de bipUcata, déjà donné en 4 825, par Sowerby, à une
Térébratule crétacée, que M. d'Orbigny désigne à son tour sous celui
de T. Dutempleana, et, comme il existe encore d'autres Térébratules
appelées biplicata , il en résulte que la synonymie est un peu plus
embrouillée qu'auparavant.
I
DU BASSIN DB LA LOIRB. 559
la Loire en ont à peine la moitié, rendrait compte assez facilement
du résultat incomplet que Ton a obtenu ; mais nous avons peine à
croire qu'il ne se soit pas glissé quelque erreur dans la notation des
couches traversées.
Si, de ce point comme centre, nous rayonnons actuellement dans coap«
diverses directions, nous trouverons d*abord que la coupe précédente, rest da Biau
prolongée vers TE. jusqu'à ]VlontfortetCk)nnerré, présenterait les as-
sises 14 à 17 plus ou moins développées, avec quelques variations
dans leurs caractères pétrograpbiqueset renfermant des fossiles moins
nombreux. De Connerré à la Chapelle-Saiut-Remy et autour de ce
village, les grès calcarifères, exploités pour moellons, sont remplis
d'une immense quantité A*Exogyra columàa minima, maPs les
autres fossiles nous y ont paru comparativement rares et peu variés.
La colline de Montfort donne la coupe la plus complète de ce côté
de THuisne.
Du Mans, si Ton se dirige auN. vers Ballon, la route paraît être com
toujours tracée sur le quatrième étage et sur les sables ferrugineux. "^ & "*
Avant le village de la Trugalle, on exploite des grès à gros grains ^^^^
friables, calcarifères , gris verdfttre ou jaunâtres , coquiltiers, en ■onn<»«w«.
plaques, alternant avec du sable et remplis de petites Ëxogyres
'(£*. columba minima, Terebratula Menardi^ Pecten^ etc.). De ce
point à Souligné et au delà , on marche encore sur 1^ sables ferru-
gineux avec des grès subordonnés. La colline de Ballon est intéres-
sante par les faits particuliers qu'elle présente, au-dessous de
la première assise du quatrième étage , là , où la coupe du Mans
ne nous avait plus montré que des sables et des grès presque sans
fossiles.
Les exploitations ouvertes sur le plateau près de la place du
marché montrent (1) :
1. Sable argiio-ferrugineux, micacé, rubané, représentant ^«^'^*
le n" 13 de la coupe du Mans 5
i. Lits de rognons caîcaréo-sableux , gris jaunâtre, avec
points verts, cimentés par du calcaire spathique et en-
tourés de sable gris, à gros grains. Ces rognons sont
remplis de moules ou d'empreintes de coquilles (T"/-/-
go/iia cre/iuiiilay T. deiialœa, Cj'pri/ia cu/te^taP^Qic),
et de fossiles encore pourvus de leur test [Pectcn qtiin-
quecostatuSy P. virgattis, Jrca^ nov, sp,^ une grande
quantité d'Exogyra columba minimaj et poor la pre-
(4) D'Arehiac, Notes imkiifei.
MO VSaSAMT MOED
mière fois VOrbi toutes concava, Lam). Ces lits de ro-
gnons nous représentent le banc ^pipeléjalais des car-
rières de Sainte-Croix, ou les couches 14 à 47 de la ^^^'
coupe générale du Mans 3
La rampe du chemin des Etunouses à FO. , qui peut être conai-
dirée comme faisant suite à cette coupe, met à décontert, au-de»-
8008 de l'assise précédente :
3. Marne gris jaunâtre, avec Orhitolites concaça, Ammo»
nites, noff, sp,y et des nodules endurcis.
4. Calcaire jaunâtre.
6. Marne sableuse.
€*• Marne sableuse, jaunâtre et grisâtre, avec des nodules
endurcis et de nombreuses coquilles, petites et très
fragiles.
7. Glaises brunesi yerdâtres, et marne grise jusqu'au bas
de la rampe.
Si l'on descend la colline an N. par la nouvelle route de Alamers,
on trouve, après les dernières maisons, un sable grisâtre, argi-
(eux, micacé, qui correspond au n"" 5 de la coupe précédente,
puis un lit de rognons sableux, ferrugineux, endurcis, et, sur une
^sseur de 10 mètres, des marnes sableuses, grises, micacées,
avec des lits minces ou veinules de marnes un peu endurcies « en
plaquettes et remplies d'une immense quantité de coquilles,
parfaitement conservées , mais très fragiles ; c'est le n"" 6 de la
coupe ci-dessus. Plus bas viennent des sables ferrugineux et un
sable argileux verdâtre au pied de la coltine.
Les fossiles des marnes grises micacées , d'un aspect tout à fait
tertiaire, sont remarquables en ce qu'ils nous offrent , sur cet ancien
rivage , une faune locale qui a précédé celle de l'assise supérieure
que nous venons de voir si riche et si variée. Cette faune est ca-
ractérisée par plusieurs espèces nouvelles, par d'autres qui n*ont
pas encore été trouvées au-dessus , mais qui sont communes dans
le grès vert des Blackdowns (Devonshire), enfin, par l'extrême pe-
titesse de toutes les espèces , à quelque genre qu'elles appartiennent.
Il y a ici quelque chose de comparable aux rapports que nous
avons depuis longtemps signalés entre la faune des lits coquiUiers
des sables inférieurs du Soissonnais et celle du calcaire grossier.
Des recherches attentives dans ces marnes, qui paraissent avoir
échappé aux membres de la Société géologique qui ont visité cette
localité en 1850, feront sans doute connaître beaucoup de formes
DU BASSIN DE LA LOIRE. Z6i
nouvelles. Nous nous bornerons à citer celles qu'une course rapide
nous a permis de recueillir.
Corbula striatula^ Sow. , d*Orb. , C. , indét. (espèce encore inédile,
quoique commune dans les Blackdowns) , Astarte formosa^ Sow. (très
commune dans les Blackdowns, et la plus répandue dans ces marnes),
Cardiuni cenomanense, d*Orb.? (moitié de la taille ordinaire) , Nticula
obtusa, Sow. in Fitt , des Blackdowns , Arca fibrosa, Sow. , var. mi-
nor^ des Blackdowns, Trigonia, nov. 5^., plus voisine de la T, pen-
nata^ Sow., du grès vert du Devonsbire, dont elle n*est peut-être
qu'une variété , que de la T. sulcoiai'ia^ Pecten quinquecostatus,
Sow., var. minima (un millimètre et demi de diamètre), P,, nov.
sp., peut-être le P. Ca/jpso, d'Orb. {Prodrome, vol II, p. 169Î),
Ostrea carinata, Lam., très jeune, Terebratula compressa, Lam. (k
la partie supérieure de l'assise) , DerUalium, 2 espèces, Nassa cosieU
lata, Sow. in Fitt, des Blackdowns, Turbo, nov, sp,, Turritella,
indét Cette coquille, aussi répandue que V Astarte formosa, est
peut-être une de celles indiquées au Mans , mais non décrites par
M. Âlc. d'Orbigny. Elle est petite, subulée, à tours aplatis, avec
5 stries élevées et des stries intermédiaires plus fines et granuleuses.
La coucbeà Orbitoiites, qui, comme on l'a vu, est inférieure
aux bancs des Trigonies, quoiqu'on trouve déjà ce bryozoaire assez
répandu dans les rognons calcaréo-sableux du plateau de Ballon, se
voit dans la même position à la descente de Saint-Mars. Plus loin,
au Grand-Sourdon, la même couclie, coupée par la route , est re-
couverte par des lits de rognons calcaréo-sableux renfermant aussi
des Orbitoiites, V Ostrea carinata, Y Exogyra columba minima^
puis des sables gris avec Ostrea conica, d'Orb. , et des blocs de grès
subordonnés. De ce point à Courcemont on observe des sables
verts très épais, des rognons calcaires subordonnés aux sables , et
des argiles sableuses, verdâtres ou brunes, appartenant probablement
à là base du quatrième étage.
Avant Bonnétable, on remarque, près du pont, des rognons^de
calcaire sableux gris avec des Trigonies, et au-dessous des sables
gris, mais plus d'Orbitolites. Enfin au delà de ce bourg, le dernier
point que nous mentionnerons dans cette direction est la carrière
des Vignes, à l'entrée de la forêt, sur le chemin d'Aulaine à la
Bosse. On y voit, sous le dépôt de sable et de cailloux tertiaires»
une marne argileuse grise de 2 mètres d'épaisseur, un lit de 0'^,15
rempli à' Ostrea biauriculata, puis un grès calcarifère grossier, en
rognons dans un sable gris à gros grains. On trouve dans ce der-
862 VBRSiNT NOED
nier les fossiles de l'horizoo des Trigonies {T. stnuosa^ Ostrea ca^
rincUa^ etc.). La séparation de ces trois couches est extrêmement
nette , et cette petite coupe nons montre le dernier mdiment da
troisième étage, dans cette direction, recouvert par nne marne qoi
paraît dépendre du second , et reposant sur la première assise du
quatrième.
coap« An nord-ouest dn Mans, les sables et les grès fermginenx acqtrii-
*"'^dk^'*'*' rent nne grande épaisseur; à la base, ils deviennent bariolés de
>■■■»• nmge lie-de-tin et plus argiletix ; les couches coquillières si riches
qui les recouvrent sur la rive gauche de la Sarthe n*y paraissent
plus représentées. Très distincts des grès tertiaires dont nous avons
parlé {antè, vol. II, p. 5M), ils constittient les buttes de Saint-Au-
bin à Milesse, et des environs de Saint-Saturnin. Vers le pied des
eollines viennent affleurer des glaises grises un peu glauconieuses,
ou des glaises sableuses panachées de jaune et de ronge , composant
l'assise inférieure du quatrième étage dans ce pays, et correspon-
dant à celles de la base de la colline de Ballon. Ces glaises, quel-
quefois feuilletées , reposent sur un calcaire marneux et sableux »
Jaunâtre, en rognons très durs, fossilifères, appartenant au groupe
moyen de la formation jurassique et exploité à la ferme de Lan-
tonnière (i).
' coop. Nous avons également décrit au nord du Mans , sur la route
ulL d'Alençon , les sables et grès ferrugineux précédents recouverts en
Aien n ^^ P^'"^ ^^ ^^ ^'"^'^ micacée avec Exogyra columba (2). Les cou-
ches fossilifères h Trigonies , comme les couches à ostracées au-
dessus, si développées sur le versant occidental de la colline du Mans,
nous ont paru manquer complètement dans cette direction. Les
sables ferrugineux se prolongent d*aillenrs jusqu'à la descente de la
Yéquerie, où Ton voit sortir de dessous des glaises sableuses grises,
bleuâtres ou jaunes, exploitées pour les tuileries et les briqueteries
des environs, et semblables à celles de la coupe précédente. Dans
le vallon de Saint-Jean-d'Assé , celles-ci recouvrent les calcaires
noduleux et marneux, gris jaune, jurassiques, de la ferme de Lan-
tonnière.
Ainsi, au nord et an nord-ouest du Mans, comme à Touest de la
Flèche, les sables et les grès ferrugineux du quatrième étage repo-
sent sor des glaises sableuses grises, jaunes ou bleuâtres , sans fos-
\
0 D'Archiac, loc. cit., p. 79 et pi. 3, f. ♦. 4846.
t) Id., /6.,p. 84 et pi. 2, f. 40.
DU BASSIN M Lk LOIRB. Ml
mkSp qui consciuieat la base de la formation crétacée sar cette limite
occidentale, et qui s'étendent à leur tour sur des calcaires marneux
et sableux, gris ou jaunes, appartenant au groupe moyen de la for-
xnation jurassique.
Au delà de Saint-Marceau, les couches du grès Tert, qui sub-
sistent seules, ne constituent plus que des lambeaux isolés et peu
épais de sables argileux ou d'argile ferte, épars, soit à la surface
des couches oolithlques, comme au Buisson , sur le bord de la fo-
rêt de Perseigne, à Cuissay, au nord-ouest d'Alençon, soit même
sur le terrain de transition, comme sur l'ancienne roule d'Alençon à
Argentan. Sur celle de Mortagne, les sables verts commencent après
le Ménil-firout, se prolongent sous la forêt de Bourse, occupent le
plateau de Bois-Soyer jusqu'à la descente des Barres, un peu avant
le Mesle. De ce point à Boissé, et jusqu'au hameau des Mares, les
sables verts et les argiles forment la partie supérieure des collines,
les couches oolilhiques , les talus inférieurs et le fond des vallées.
Au delà , ces dernières régnent seules de ce côté jusqu'à Mortagne.
(P. 82.) Au sud-est de Bessé, village situé dans la vallée de ia coape*
Braye, au midi de Saint-Calais, la craie micacée que nous avons vue <'"<^"^^''*
former presque tout l'escarpement de Troo, sur ia rive droite du d?"
Loir, se montre aux Vallées, où elle est exploitée sur une épaisseur de j^ sainucaiai
12 à 15 mètres. Sa stratification est peu distincte. Elle est remplie ^'^^t^"
à*Jnùceramusmiftiloidesei de silex gris blanc. La craie jaune manque ''y/yet pTî!
ainsi que la couche supérieure friable avec bryozoaires et Terebra- posteh,
tula Bourgeoisii , si abondants au-dessus de Troo et à Montoire.
Si de la carrière précédente on descend le vallon , la craie repose
bientôt directement sur un grès grossier, jaunâtre, calcarifère, glau-
Gonieux, en rognons disséminés dans un sable de même nature, et
qui forme des escarpements de 12 à 15 mètres de haut le long de
la Braye. Ce grès, caractérisé par la Trtyonia sinuata, le Pecten
quinquecoslcUus f VExogyra columba minor^ V Ammonites ceno-
manensiSf etc., représente l'assise supérieure des grès du Mans ou
du quatrième étage. Ainsi en cet endroit, non plus qu'en remontant
cette vallée et celle de l'Anille, on n'aperçoit aucune trace des
couches à ostracées. Les dépôts de l'ancien rivage, caractérisés par
l'association constante des Exogyra columba et flabellata avec
VOstrea biauîHculata, ne commencent à se montrer que beaucoup
plus à ro.
A Saint-Gervais, les mêmes sables et grès ferrugineux avec Tri-
gania mMa^ des Peignes, des Liuies, des Gyprines semMsbles
S04 tkrsànt nord
aux espèces do Mans, le Strcmbus inamatuB, etc. , mamliiés Jusque-
là par les poadiogucs tertiaires incohérents, sont surmontés de craie
micacée marneuse et glauconieose qui , jnsqn*à Saint-Calais, forme
la pente moyenne des collines , les poadingues continuant à occo*
per les sommets.
k Test et à Touesi de cette dernière ville (1), entre cette craie et
le poudingue tertiaire incohérent (antèt vol. II, p. 5ft6), vient s'in-
tercaler une autre assise de craie avec des silex blancs, panachés de
gris et de noir, semblables à ceux de la craie de Blois. Les saUes et
les grès ferrugineux continuent à former la base des collines. Entre
Saint-Calais et Montdoubleau , la craie micacée se montre presque
partout à mi-côte. Les sables et les grès ferrugineux afilenrent sur les
pentes inférieures de la vallée de la Braye, et» aux environs de Sergé,
on a exploité un grès brun , presque noir, semblable à celui de la
base des collines du 5lans , qui a été très employé dans les construc-
tions anciennes du pays, et particulièrement dans les murs du vieux
manoir de Montdoubleau , dont la tour penchée repose sur les silex ,
puis sur la craie micacée. Autour de Savigny, la craie recouvre
une masse puissante de sable brun vert , avec des grès subordonnés,
puis une craie semblable à celle du château de Vendôme lui succède.
Ainsi la craie jaune de Touraine que nous avons vue se prolonger
an N. avec une grande épaisseur jusqu'au delà de GhAteaudun, ne
se serait pas étendue vers TO. jusqu'à la vallée de la Braye, tandis
que nous trouverons la craie micacée avec des caractères un peu
modifiés s'avançant encore fort loin vers le N.
A la sortie de Saint-Galais , par la route de Yibraye (p. 8i!i, et
pi. 3, /: 6, mposteà^ pl* I)* les sables ferrugineux et glauconieux,
enveloppant de gros rognons de grès, au centre desquels on trouve
souvent V Ammonites cenomanensist sont remplis des fossiles les plus
caractéristiques de Tassise supérieure du quatrième étage du Mans,
tels que les Irigoniasinuata^ sulccUaria, spinosa, etc. Au-dessus
ane couche de craie micacée friable passe à une craie marneuse
avec quelques silex gris. La montée de Berfay répète à peu près la
même coupe, mais les dépôts tertiaires y prennent un développe-
ment plus remarquable {antètiol II, p. 5/i6). Sous le plateau de
(1) D'Archiac, loc, cit,^ p. 83, pi. i, f. 6. — Voyez aussi : Alo.
d'Orbigny, ^tt//.. vol. XIII, p. 356. 4 842. — Id., ib.^ p. 359.
Bélemnite iBelemnitclla vcra) de la craie glauconieuse de Sainte-
Gérotte, el vHîppurites cornu-pastoris trouvée par M. Gallienne.
DU BASSIN DE LA LOIRE. 355
}a Rousselière, on exploite par des puils de 27 à 28 mètres de pro-
Ibodeaft la craie marneuse avec Térébratuies et Inocérames , qui
repose sur les sables ferrugineux. La petite irilie de Vibraye est bâtie
sur les sables, ainsi que le village de Lamnay,
A partir de ce point , commence un ordre de faits qui se continue
avec diverses modifications jusqu'à Mortagne, et dont nous n'avions
pas toujours bien saisi les détails lors de la publication de notre
mémoire. Les doutes qui nous sont survenus à cet égard nous ont
engagé à étudier de nouveau le pays , et ce que nous allons dire
est le résultat d'observations encore inédites qui ont rectifié et com-
plété ce que les premières avaient d'inexact et d'insu£Ssant.
Le petit plateau qui domine Lamnay est recouvert de calcaires
sableux en rognons, reposant sur les sables jaunes ferrugineux. Ces
calcaires renferment la Venus faba^ la Trigonia crenulata , la Lima
Jteichenbachii f la TerebrcUula Menardi ^ V Ammonites Mantelit\
var., et d'autres fossiles qui prouvent que nous avons toujours
sous les yeux l'horizon des bancs coquilliers du Mans. Mais au nord
du village on ne tarde pas à voir afDeurer un ensemble de couches
qui parait être très différent du précédent Ce sont des argiles sa-
bleuses vert foncé avec quelques lits minces de grès glauconieux
calcarifères. Au delà du pont de la Planchette succèdent un sable
verdâtre» un grès micacé ou psammite, non effervescent, d'un gris
vert t glauconieux , tantôt dur, à cassure sèche, droite ou anguleuse»
tantôt tendre» terreux et renfermant les fossiles suivants : Cardium
Moutonianum, d'Orb. , C Hillanum, Sow. , C. Mailleanvm^ d'Orb. »
Arca carinata^ Sow. , Pecten asper^ Lam. , P, dilatatus [Jonira id, ,
d'Orb.), Trigonia dedatœa^ Sow., Gryphœa vesiculosa^ Sow.,
Exogyra haliotoidea^ Gold., Ammonites Beaumontii^ ul'Orb.,
A, CotUoni^ id. La différence si tranchée des caractères minéralo-
giques, la disposition générale de la stratification par rapport aux
couches jurassiques que nous allons trouver, et plusieurs espèces
de fossiles qui ne se rencontrent pas dans les couches à Trigonies,
nous avaient d'abord fait penser que ces assises argilo-arénacées,
grises ou verdâtres, étaient inférieures aux sables ferrugineux de
la butte de Lamnay , et qu'elles devaient constituer un système
particulier , représentant l'assise inférieure de l'étage et s'inter-
posant entre eux et les dépôts jurassiques. Nous avons reconnu,
depuis, que ce n'était en réalité que des modifications latérales
d'un même ensemble, et que, quelque différent que soit l'aspect
des roches, elles sont certainemept 1« prolongement les unes des
106 TIMilfT NORD
autres. La présence d*an cerialn nombre d'espèces identiques dans
ces deux faciès d'un même dépôt vient confirmer celte dédactioD
qne d'antres exemples plus concluants que celui-ci mettront hors
de doute.
Des marnes sableuses gris cendré, micacées, et des lits minces très
réguliers de grès on psammites subordonnés, se continnent an
sord par le Cormier et la Haserie jusqu'il 50 ou 60 mètres seule*
Vient des carrières des Récollets (voy. pi. Jposteà)^ ouvertes dans ha
calcaires oolithiqnes supérieurs qui portent la Ferté-Bernard. Les
calcaires blancs à Nérinées, qui bordent la route du Mans, an^essons
de Cberré, plongent d'environ 15» au S.-0. , ce qni semble proorer
que THuisne coule ici dans une vallée de fracturei comme le con-
firmera l'examen de sa rive droite.
Le forage exécuté sans succès au Luart, k trois lieues au S.»
entre Vibraye et Couuerré, a été poussé jusqu'à 103 mètres an-
dessous du sol, et les 42'",ft4 de la partie supérieure paraissent
représenter exactement les sables et grès ferrugineux , ainsi qne les
glaises saUeuses du quatrième étage au nord et au nord-ouest do
Mans. Le reste du sondage correspondrait aux couches jurassiques
supérieures ei moyeunes de Cherré et de Saint- Jean-d'Assé.
EnTirant ^^^ Vérifier co qui précède, nous avons fait une autre série de
MobibLaU ^^P^^ ^ ^*^ ^^ celle-ci, en parlant également de Lamnay, et en
nous dirigeant d'abord vers MontmiraiL Après le Pont-Diverny, la
rive gauche de la Braye est formée par les sables ferrugineux, et le
plateau qui suit par les calcaires sableux en rognons et coquiliiers de
la première assise. Des sables ferrugineux, peu épais, sans fossiles,
qui recouvrent ensuite ces derniers, paraissent être tertiaires. En
effet , à droite de la route, avant d'atteindre la rampe de Montmirail,
on exploite les calcaires sableux précédents, et, près des Plantes,
un puits a été creusé au-dessous d'une glaise grise, pour atteindre
un calcaire marneux blanchâtre, un peu glauconieux , qui repose
sans doute sur les calcaires sableux , comme entre Saint-Calais et
Yibraye, et qui représente la craie micacée.
Le lit de glaise grise est surmonté par la masse sableuse qui
forme la colline isolée de MontmiraiL Ces sables sont ferrugineux»
avec quelques veines de marnes verdâtres, et recouverts par un
dépôt de transport caillouteux. Vers la partie moyenne , les sables
sont accidentellement argileux, gris jaunâtre et panachés. Il ne paraît
pas exister de ruches solides dans la hauteur de cette butte, et les
puits peu nombreux qu'on y a percés ont de SO ii 32 mètres de
DU BASSIN DE L4 LOIRE. S67
profondeur; celui du château, ouvert sur le plateau à 221 mètres
d'altitude, en a 50, et tous arrivent au lit de glaise crétacée, donnant
ainsi Tépaisseur totale de ce dépôt tertiaire, dans lequel nous n*avotts
trouvé aucun fossile. La craie reparaît lorsqu'on descend vers Mel-
leray au S.-£. , et au delà se montrent encore les calcaires sableux
du quatrième étage.
Si Ton suit au N. la nouvelle route de Gréez , on voit la craio
exploitée à peu de profondeur et recouvrant les sables de la plaine,
puis, en remontant vers la ferme de la petite Rouillardière, la route
coupe les couches suivantes :
Mètres.
4. Sable gris, micacé, avec des lits de rognons calcarifères. 8,00
f . Banc de calcaire sableux, jaunâtre, en rognons 2,00
3. Calcaire celluleux, en rognons, gris jaunâtre, très dur,
avec grains de quartz et grains verts, souvent entourés
d*un enduit verdâtre. Il représente exactement le banc
dejainrs des carrières de Sainte-Croix, du Mans. , . . 4,50
Les fossiles que nous y avons trouvés sont : CaratO"
mus tn'gr//ojjygns, Ag. , C, nov. sp.^ voisine des C. ros-
trattis et gchrdensis , mais plus elliptique , Catnpygus^
nov. sp.\ forme générale du C. columbariiis^ mais plus
petit et en différant surtout par ses ambulacres; Holaster
suborbicularis, Ag., H. iruncatus, id., Mytiius lincatus^
Sow. in Fit t., Ostrea cari nota , La m., Tercbratula arc*
nosa, d'Arch., T. faba^ Sow., T. Menardiy Lam., T.
rostrata, Sow., T. Roysii^ d'Arch., T, nov. sp.^ Am-^
moniics, fragment voisin des A. BcaumontiannSy et
Larg illieriianus , d' 0 r b .
i. Calcaire crayeux, marneux, avec Ammonites rhotoma^
gémis, et semblable à celui qu'on exploite par des puits
autour de Montmirail i,00
5. Glaise grise, sableuse, de la base de la colline de Mont-
mirail 4,00
6. Craie tuffeau, exploitée dans une carrière fort étendue au-
dessous de la ferme à droite de la route. Cette assise
puissante manque à Montmirail 42,00
7. Sable tertiaire, ferrugineux au sommet de la colline, ré-
présentant le dépôt de Montmirail sur une moindre
épaisseur.
Il est impossible de méconnaître Tidentité et la concordance de
cette coupe avec ce que nous avons vu autour de Saint-Calais, ei
dans toute la vallée de la Braye, depuis que la craie micacée n*est
plus séparée de Tborizon des Trigonics par le troisième étage , et
elle nous montre de plus ce que nous n*avions pu que soupçonner
368 VERSANT NORD
an nord de Lamnay, savoir, les modifications minéralogîques laté-
rales do qoatrièine étage. Ici les sablés ferrugineux , partout si
conslaots , sont déjà remplacés par un sable gris micacé avec des
lits de rognons calcaires, et, d'un antre côté, les calcaires sabienz,
friables, coquilliers, ont fait place à nn banc qui est le représentant
Btratigraphique et pétrographique du n® 15 de la coupe da Hans.
Quelques fossiles que nous n*avions pas encore rencontrés, mais
qui nous accompagneront constamment au nord , s'y montrent avec
d'antres que nous avons toujours vos caractériser ce niveau.
Le plateau qui porte le village de Gréez, et qui se prolonge an
delà en passant derrière le château de Gemasse, est constitué par le
même système de couches, les calcaires caverneux à grains de
quartz au sommet, puis au-dessous les calcaires sableux en ro«
gnons entourés de sable, et le sable gris micacé à la base. De ce
point à Gourgenard , les sables ferrugineux tertiaires couronnent
les collines, et Ton voit, en descendant vers ce village , les psam-
mites gris verdâtre avec Lima clypeiformis^ les sables et les argiles
sableuses de même couleur, semblables à ce que l'on observe à l'O.
entre Lamnay et les Récollets, occupant tout l'espace que l'on parcourt
jusque près de Cormes , où les calcaires oolithiques leur succèdent
aussi comme précédemment . Sur le sommet de la colline, avant de
descendre à la Ferté-Bernard, un lambeau de sable gris paraît
encore en faire partie.
Coapo (P. 87.) Au nord de la ville» en suivant la route de Nogent-le-
uFeru-BmaH Rolfou , OU ne tdfde pas à voir succéder aux calcaires jurassiques
ifofeDi.ie.iiotn)o toute la sérîe des couches sableuses , grises et glauconieuses , plus
BcUéme. OU moins argileuses, du quatrième étage crétacé et plongeant
au N. jusqu'au vallon qui précède la côte de Queux. Ici encore,
dès que l'on s'éloigne des couches oolithiques, cet étage reprend ses
caractères uniformes de sables ferrugineux , si constants partout
* ailleurs, et Ton concevra que ce double caractère géographique et
minéralogique nous ait porté à en déduire une différence stratigra-
phique, qui cependant n'existe pas. La colline que la route coupe
dans toute sa hauteur est presque entièrement formée par les
sables ferrugineux qui n'ont pas moins de 80 mètres de puissance.
Yers la base, ou remarque beaucoup A'Exogyra columba minima^
dont le test est changé en orbicules siliceux. Des zones brunes,
plus ou moins foncées , se voient à divers niveaux , ainsi que des
lits de rognons de grès calcarifères, jaunes, endurcis, et de petits
nodules spongiformes de marqes blanches et grises. Les bancs de
DD BASSIN DE LA LOIRE. 369
calcaires sableux , et surtout le plus élevé près du sommet de la
colline, qui correspond à l'assise coquiilière du Mans et de Saint-
Calais , sont pétris de moules et d'empreintes de Trigonia sulca-
tartay crenulata et spviosa, de Cyprina ligeriensis^ etc.
Le plateau est ensuite constamment recouvert par le dépôt de silex
et de glaise rouge tertiaire. Le plongement étant au N. , les sables
ferrugineux que Ton trouve en descendant vers Nogent-le-Rotrou
ne sont point, comme nousTavions pensé (p. 88], la continuation des
précédents, mais, ainsi que nous Ta fait observer M. J. Desnoyers, un
dépôt tertiaire, adossé à la craie dont la superposition aux sables et aux
calcaires du ^" étage est sans doute masquée par les argiles et les silex
du plateau. La craie des coteaux voisins est dure, sèche, d*un blanc
grisou jaune, ou bien tendjrc, grise ou blanche, marneuse, avec
des silex noirs et gris, remplis de bryozoaires. Ces divers caractères,
joints h la présence de la Terebratula Bourgeoisii^ semblent annon-
cer que la craie de Blois et du château de Vendôme se prolonge jus-
qu'ici , peut-être avec quelque représentant de la craie jaune, dont
nous avons perdu la trace depuis les bords du Loir, au nord de
Châteaudun. Les calcaires lacustres blancs, gris et lr^s siliceux,
sont aussi fort développés au-dessus dans ces mêmes collines.
Sur la rive droite de l'Iluisne, en face de Nogent-le-Rotrou, le
premier coteau que traverse la roule de Bellême est composé de craie
avec des silex gris et des Ammonites. Au delà, sur la limite même
des deux départements, affleurent des grès gris, micacés, argileux,
friables, dont la position relative nous laisse quelque doute, une
craie grise sans silex , semblable à la précédente , étant exploitée à
la Galodière à un niveau plus bas et à 1500 mètres environ de ce
point. Ou trouve dans celte dernière localité V Ammonites rhoioma-
gensiSt desTérébralulcs, des Limes, des Peignes, dont une espèce
nouvelle très grande, etc. Plus loin, ont voit affleurer sous cette
craie un calcaire gris glauconieux et marneux , avec Pecten asper.
Ammonites Manteili , etc. , et qui , avec des sables glauconieux et
des argiles, occupe le fond de la vallée de Berdhuis.
La grande descente de la côte de la Madeleine coupe de haut
en bas, sur une épaisseur totale de 63 mètres, la série des assises
sivautes :
4 . Marne verdâtre et calcaire marneux.
2. Calcaire gris jaunâtre, marneux, assez Eolide, avec quelques
nodules endurcis et le NautHus dionjsius,
3. Calcaires semblables au précédent, mais plus solides.
IV. 2*3
•
S70 VBBSANT NORD
baocs et ceux du n? 2 sont exploités dans les carrières du
haut de la colline, à TO. et au N.
4. Calcaires marneux, à grains verts, comme celui de Berdhuis
et renfermant aussi V Ammonites MantelU et ses variétés,
le Nautilus sublcevigatus^ d*Orb.?, la Trlgonia spinosa^
une Lima^ voisine de la L. Hoperi , la Coràis rotan^^
datOf etc.
5. Calcaire de plus en plus glauconieux, passant à un sable cal-
carifère, à points verts. On y trouve subordonnés des
bancs [bancs durs des ouvriers) de calcaire gris, très so-
lides, compactes. Vers la base la roche, tout à fait friable,
renferme d'assez nombreux fossiles [Pccten asper^ Exo-
gpa haliotoidca^ Ostrea caiinata^ O, hippopwlium^ Te-
rebratula TchihatcheJJi^ etc.).
6. L'assise précédente passe insensiblement à une glaise gris
verd&tre, sans fossiles, qui occupe tout le fond de>la vallée
et y forme quelques monticules isolés.
Dans la carrière de Braulière , ouverte à trois kilomètres de la
Madeleine , on exploite trois boncs durs , subordonnés aux sables
glauconieux. Ceux-ci renferment les mêmes fossiles que ci-dessus.
Cet ensemble de couches marneuses, sableuses et glauconieusesavec
des argiles vers le bas, se continue par Saint-Aubin et vient s'ap-
puyer contre les calcaires gris compactes jurassiques de la montée
de Sérigni.
La ville de Bellême est bâtie sur un lambeau du quatrième étage,
composé de grès ou psammites non eUervescents, gris, glauconieux,
micacés, tendres, de sable argileux vert et de glaises sableuses, re-
posant sur les calcaires jurassiques. Ce lambeau est le représentant
exact des assises que nous venons de voir autour de Sérigni, au pied
de la côte de la Madeleine, comme à Test et au sud de la Ferté-
Bernard, oii elles circonscrivent aussi le massif oolithique sur lequel
repose celte dernière ville. On y trouve les mêmes variétés (ï Ammo-
nites MantelU, des fragments de Hamiles, le Cardium Hillanum,
les Triijonia crenulata et dedalœa, le Pecten asper, le P, œqui-
costatus, V Ostrea carinata, des moules de Caprines, une Tur-
ritelle, etc. Ces couches sont mises parfaitement à découvert à la
descente des routes de îVlortagne et de Mamers, aussi bien que sur les
flancs du Val qui sépare celte dernière de la roule de Saint-Côme
(voyez pi. I f postecl).
Coupe Si, revenant un instant sur nos pas , nous faisons une coupe di-
de
Bciicmc recte de BclIême à la Ferté-Bcrnard , nous trouverons les couches
Feri.'.Brrn.rci. crélacées uc reuipUçaut les roches jurassiques qu'au sud d*Igé.
DU BASSIlf DI LA LOIRE . 371
Vers le château de Lonné le fond de la vallée est occupé par les
maroes argileuses verdâtres de la base du quatrième étage, aux-
quelles succèdent les psammites gris vert glauconieux. Après Mar-
cilly> on traverse la série des marnes sableuses et giauconienses, et
des grès gris verdâtre, plus ou moins chlorités, qui ne tardent pas à
disparature sous un puissant dépôt de sable blanc, ferrugineux , rose
vif on lie de vin. Ces sables tertiaires entourent Bellou-le-Trichard, et,
de ce point à la Chapelle-du-Bois et jusqu'à la descente de Saint-
Antoine, en face de la Ferté-Bemard, ils forment un plateau horizon-
tal, parfaitement continu. Ils s'abaissent jusqu'au niveau de la vallée
de l'Huisne, pour se prolonger du côté de Bonnétable jusqu'au delà
de la Bosse, où seulement commencent à sortir de dessous des
couches appartenant à la craie tuffeao. Il en est de même dans la
direction de Saint-Côme , où les couches arénacées gris verdâtre
du quatrième étage ne viennent affleurer sous les sables ferrugineux
tertiaires qu'à une demi-lieue de cette ville, et sont presque immé-
diatement remplacées à la surface du sol par les calcaires juras-
siques.
Si l'on se rappelle maintenant que la rive gauche de l'Huîsne à
la Ferté-Bemard est formée de couches oolithiques inclinées , et
que les collines de la rive droite, à peu près au même niveau, sont
entièrement composées de sables tertiaires, on sera porté à penser
que cette disposition résulte d'une faille dans la direction actuelle
de la rivière et qui a donné aux couches des diverses formations la
situation relative que nous avons essayé de représenter dans la
planche I ci-après.
(P. 88.) Les glaises gris verdâtre crétacées reposent sur les cal- G.upe
caires jaunes oolithiques, avec Dicérates, à la sortie de Belléme par Beiilme
la route de Mortagne. Un sable vert , un peu argileux, les recouvre Montgne.
aussi de l'autre côté du vallon à l'entrée deia forêt, puis viennent
des argiles grises, à points verts, et des lits minces, subordonnés
de grès grisâtres, prolongement de ceux qui supportent la ville.
Au-dessus sont des sables ferrugineux qui occupent tout le sol de
la forêt, et que leur ressemblance avec ceux de Yibraye, de la côte
de Queux, etc., nous avait à tort fait placer sur le même horizon ,
tandis qu'ils sont , suivant toute probabilité , de l'époque tertiaire ,
comme l'indiquent M. Blavier(l) et la Carte géologique de la France.
Au sortir de la forêt , reparaissent les argiles sableuses gris ver-
I , , I , I III' - I I - ■^■^w— ^^.M^— a^™ I I ■ ■— ^i— ■»».!■ I ■■ w ^M— ■■■ ■ ■— m mm - ■ — —■■■ —
(4) Études géologiques sur le département de VOrne ^ in-8, avec
carte. 184S.
172 VKBSANT NOED
dâlre el les grès subordonnés. Au village du Pin , on observe an
grès marneux jaunâtre « taché de gris , ou blanchâtre , endurci i>ar
places, à grain très fin , léger, sans stratiGcation distincte. Vers le
baut , régnent deux cordons de silex gris, se fondant dans la roche.
Les fossiles y sont rares et peu détermiinables.
Celte assise de 12 à 15 mètres d'épaisseur est une modiOcation
locale de cet étage, et en eiïet, à la hauteur de la Briqueterie, la
craie chloritée sous-jacente est exploitée par des puits. On y trouve
des Inocérames, la Trigonia crenulata^ le Pecien quinquecostatus,
une Lime plate , déjà signalée à la Aladeleine , le Hamites arma-
tuSt etc. Il en est de même jusqu'à Saint-Denis et au delà où les
puits creusés dans les champs permettent de constater la superposi-
tion des deux assises et l'amincissement de la première qui disparait
avant le pied de la colline de Moriague.
Les couches inférieures seules s'y montrent et se relèvent un peu
dans le voisinage des calcaires oolitliiques, sur lesquels elles reposent*
Les roches crétacées ne sont plus ici ces psammites grb verdâtre,
non effervescents, que nous avons suivis constamment depuis les envi-
rons de la Ferté-Bernard, et encore moins les grès ferrugineux et les
calcaires sableux en rognons, gris ou jaunâtres de Lamnay, de Saint-
Caiais, etc.; mais ce sont des calcaires tendres, à grains verts, un
peu marneux, grisâtres et constituant une véritable glauconie. Us
forment encore un mamelon allongé qui borde la route à TO., et
dont on voit une bonne coupe naturelle dans le vallon des Loges.
Ces calcaires se continuent vers TE. autour de la butte des Capucins,
et cessent tout à fait avant le chemin qui descend à Loisé. Cette
butte de sable de 17 à 18 maires d'épaisseur est un lambeau ter-
tiaire, correspondant à celui de la forêt de fiellêmc dont il atteint
exactement raliitudc (245 mètres). La craie glauconieuse dont nous
venons de parler nous a présenté les fossiles suivants :
C/icncnr/opora, plusieurs espèces, Micrastcr acutus^ Ag., Holastrr
truncaniSf id., Pannpœa mandibuia^ d'Orb., Corbis rotundata^ id.,
Cyprina cordiformisy id., Cardium Hillanum^ Sow., Trigonia crc^
nulata^ Lam. , T, spinosa, Park., T'., indét., Pccten quinquecosta-
tus, Sovf.t Lima Hopcii?, .Sow., Inocerainus, Spondjius, Capriaa,
Trochus an Plcurotoniaria?, Ammonites Mantclli, Sow., variété
très renflée, se rapprochant de VA, r/iotomagensis, Defr., Turrilitfs
Costa tus, Sow., Natitiius dionysius^ Les.
Au delà de Morlagne, la formation crélacéc est réduite à des
couches sableuses et argileuses vertes et à quelques calcaires glau«
conîenx ou grès subordonnés , formani une bande étroite ou des
DU BASSIN DE LA LOIRS. 37S
lambeaux isolés qui reposeiU sur VOxford-clay d*aprës M. Blavier,
et dirigée du S.-E. au N.-O. de Mou(iers-au-Perche, par Longni
et Moolins-Ia-Marche jusqu'à Montabart, sur la limite du départe-
ment du Calvados. Cette partie inférieure du second groupe atteint
presque le point le plus élevé de Taxe du Mellerault, dont Taititude
est de 321 mètres an signal de Champ-Haut.
A 9 lieues au nord-ouest de Montabart , on trouve exactement
sur le prolongement de cette ligne un petit lambeau crétacé, perdu,
pour ainsi dire, au milieu des schistes et des quartzltes de transi-
tion , à une altitude au moins égale , si ce n*est même supérieure
à celte que ces couches atteignent dans le département de TOrne,
puisque la butte de grès de Montpinçon, contre laquelle il est adossé,
est à 363 mètres au-dessus de la mer. M. de Caumont (1), con-
vaincu de rimportance géologique de ce point, y fit faire des fouilles
en 1825, à la suite desquelles il constata que le dépôt, composé
de glaise noire, de calcaires et de marnes sableuses gris bleu, avait
une épaisseur qui ne dépassait pas 7 mètres. Sa longueur était de
600 et 700 mètres , et sa largeur de 300 à 600. Il reposait d*un
côté sur les grès, et de l'autre sur les schistes de la commune de
Campandré. Ce lambeau , caractérisé par VExogyra coiumba mi-
nima , le Pecten quinquecostatm , une Cyprine , des Trigonies ,
des fragments d'Ammonites, de crustacés et des dents de poissons,
est un témoin isolé de la bande de Nonant à Montabart, et qui appar-
tient aussi à ta craie gtauconieuse ou craie tuffeau inférieure. Celle-
ci atteint 312 mètres d'attitude sur le bord méridional de la forêt
de Saint-Évrouit.
(P. 106). « C'est de ce point élevé, avons-nous dit , que Boblaye, Rewmrf
» embrassant par ta pensée toutes les couches secondaires comprises ^^^^^ '*
K entre la Manche et la vallée de la Loire, et comparant leurs prin-
» cipales attitudes, en avait conclu avant nous l'existence d'un ploie-
» ment ou d'un axe anticlinal , dont la véritable direction paraît
» être O. 31" N. à £. 31'' S. , faisant ainsi avec le méridien de Paris
• un angle à l'O. de 59°. Le profit orograpliiquc et géologique N.-S. ,
» que nous donnons ici (2), et qui se développe sur une longueur de
9^ I ■ I ■ I II I i»».^»»»^i^.— »— ^1^— — ^^j— ^»^^-^»^^—.— .—^^
(4 ) Essai sur la topographie géognostique du département du
Calvados; in-8, p. 275. 1825.
(2) La coupe ci-après, pi. I, difTère de cette de notre Mémoire en
ce qu'elle a été dressée d'après la nouvelle carte topographique de la
France, ce qui nous a permis de donner plus d'exactitude au relief du
sol qu'en nous servant de la carte de Cassini. Nous l'avons en outre
prolongée d'une part jusqu'au delà du Havre, et de l'autre jusqu'à
376 VERSANT NORD DV BASSIN DE LA LOIRE.
» 92 lieues du Havre à i'oitiers, croise cel axe sous un angle de45^
» Il est destiné à compléter Tldée de feu notre savant coufrère »
» et à faire ressortir les caractères les plus remarquables du relM
^ de cette partie de la France.
» Nous y voyons qu'à CbàlelJerault, le grès vert de la base du
0 second groupe, au contact des couches jarassiqueâ, est h environ
» 60 mitres d'altitude ; à partir de Dangé , les cotes deviennent
» probablement négatives, et à Tours, nous savons que le contact
» des deux formations est à ik9 mètres au-dessous de la mer,
» mais il est probable , comme le profil le fait voir, que le point
« le plus bas du bassiu était sous la vallée de Tlndre, k Montbazon»
» où le même étage doit descendre à 200 mètres au-dessous du
» môuie niveau. L^ cotes redeviennent positives un peu avant le
» parallèle de Chàteau-Renauld(l). Les sables ferrugineux aflOteu-
» rent dans la vallée du Loir, puis dans celles de la Braye et de
» l'Anille, et atteignent 165 mètres d'altitude à Lamnay. Les cou-
» ches glauconieuses inférieures, qui n'en sont qu'une OMdificatioB,
» sont à 123 mètres au Cormier, entre Lanmay et la Ferté-Bernard,
» à 214 mètres à Bellême , et à 312 mètres au-dessus d'Echauifour.
» Â partir de ce \youit, l'abaissement au N. est très régulier, et le
n contact des glaises vertes , soit avec les argiles de Kimmeridge,
» soit avec quelques couches aréuacées du groupe inférietur, a lieu
» près d'Houfleur, un peu au-dessous du niveau de la Manche. Ainsi
» la plus grande différence entre les altitudes que présentent dans
» celte coupe les couches les plus basses de la formation est^ de
» IM métros, en estimant à 12 mètres leur épaisseur au bord de
» la forêt de Sainl-Évroult, et h \k9 mètres au-dessous de la mer le
» contact des couches crétacées et jurassiques sous la ville de Tours.
» Celte différence serait de 500 mètres, si le point le plus bas se
0 trouvait, comme on vient de le dire, au-dessous de Montbazon. »
On peut remariiuer, en outre, que l'abaissement général au JN. se
trouve interrompu au delà de lionfleur par le relèvement du massif
du cap la ilève, puisque cette même couche d'argile verte, qui
nous a servi de repère sur le versant septentrional de Taxe du Mel -
leraull, a été reportée à près de 30 mètres au-dessus de la mer, ce
Poitiers; enfin nous y avons fait des changements assez notables en
rapport avec ceux que nous avons apportés dans la rédaction de notre
texte primitif.
(1) Nous faisons abstraction de l'affleurement purement local et
exceptionnel de Souvigné.^
OBSERVATIONS GÉiNSRALBS SUR LES CHAPITRES 1 A YI. ^75
qui a flic affleurer de uouveaa Félage de Kimmeridge. Noas avons
regardé les dépôts crétacés au contact des couches jurassiques dans
toute retendue de cette coupe comme appartenant à la base du
second groupe, ou groupe de la craie tuffeau. L'assise d'argile verte
do ph» nord pourrait seule nous laisser quelques doutes; mais, fût-
elle ea effet un rudiment du gault , les chiffres que nous venons de
donner pour la courbure du plan de contact des deux formations
n'en seraient altérés que de 10 ou 12 mètres au plus de ce côté.
$ 4. Observations générales sur les ehapitres X A TX.
L'examen des caractères et de la distribution des dépôts tertiaires
des lies Britanniques, des Pays-Bas et des bassins de la Seine et de la
Loire, nous y a fait reconnaître des différences profondes sous le rap-
port de leur puissance, de leur extension , de leurs caractères miné-
ralogiques, el des fossiles qu'ils renferment , et cela, non seulement
en tes considérant dans leur succession ou dans le temps, mais
encore à un moment donné sur ces divers points de l'Europe occi-
dentale. Nous avons vu, de plus, que ces différences étaient en rap-
port avec certaines dispositions du sol actuel qui devaient avoir été
représentées alors par un relief assez analogue à celui que nous
avons encore sous les yeux.
L'étude stratigraphique assez détaillée que nous venons de fiiire
des dépôts secondaires de la formation crétacée dans le même
espace nous conduit à très peu près aux mêmes conclusions; mais
nous devons, pour les faire apprécier, résumer et présenter sous
une forme à la fois plus simple et plus synthétique les caractères
généraux des quatre groupes que nous avons admis, et comparer
les changements qu'éprouvent leurs divisions ou étages lorsqu'on
passe d'un pays à un autre , ou d'une région naturelle dans celles
qui l'avoisinent ou qui lui sont opposées. Pour cela, nous repren-
drons chacun des groupes et des étages en commençant par les plus
récents. Les preuves de ce que nous allons dire étant contenues
dans ce qui précède, nous n'aurons pas à y revenir.
Le calcaire pisoUthique n'a encore été reconnu que dans le <" groupe,
bassin de la Seine, et, s'il est réellement secondaire, il est sans doute craie biaockc
plus récent que la craie supérieure de la Belgique. L'examen des
fossiles d'une seule localité a présenté des résultats différents
de ceux de la faune de tous les lambeaux réunis, et ce sont ces
derniers que nous devons adopter, parce que, indépendamment
de leur généralité, Hs sont plus en rapport avec les caractères
376 OBSERVATIONS GÈMÉRALKS
minéralogiques et stratigrapbiques. Eo effet, il y a non senlement
âisconlinuité, mais encore discordance entre tous les lambeaux
de calcaire pisoliiliique et la craie sous-jacente , et il y a une
différence complète entre les faunes des deux dépôts superposés.
En Belgique, au contraire, il y a une continuité parfaite entre la
craie supérieure et la craie blanche, et l'analogie des faunes confirme
leurs relations géologiques. Il y a évidemment eu dans le bassin
de la Seine, vers son milieu et dans le sens de son grand axe , après
le dépôt de la craie, un phénomène qui ne s*est pas manifesté au
nord , d*où il résulte que la différence des faunes du calcaire pi-
solithique et de la craie supérieure de Belgique n*est pas seulement
due à des circonstances locales, produit de l'isolement ou de la
séparation des deux bassins, mais encore à ce que ces faunes ne
sont pas absolument contemporaines, celle du sud étant plus récente»
comme le prouve sa plus grande anal(^ie avec les formes animales
qui ont prédominé pendant la période tertiaire inférieure (1).
La craie supérieure de la Belgique, reléguée sur quelques points
des bassins de TEscaut et de la Meuse, constitue des lambeaux qui
auraient plus ou moins rempli certaines dépressions de la surface
de la craie blanche, mais sans qu'il se fût manifesté entre tes deux
dépôts des perturbations comparables à celles du bassin de la Seine.
Aux environs d'Aix-la-Chapelle, sa distinction d'avec la craie
blanche est encore mal déûnie.
La craie blanche nous a présenté des caractères parfaitement
comparables, quoique avec des variations de puissances énormes,
dans le nord-est de l'Irlande, dans toute la partie orientale et mé-
ridionale de l'Angleterre, en Belgique et dans le bassin de la Seine;
mais au delà de la ligne de partage de la Seine et de la Loire, si ce
n'est vers son exirémilé sud-est, nous n'avons aucune preuve stra-
ligraphique qu'elle soit représentée dans le bassin de la Loire.
La craie à silex de Blois, de Chaumont, du château de Vendôme,
et dont nous avons cru reconnaître encore des traces plus au nord ,
nous paraît être inférieure à la craie blanche et devoir occuper par
consc{|ueni la base du premier groupe de la formation. Mais, à cet
égard , le manque de bonnes coupes ne nous permet pas d'établir
avec certitude leurs véritables relations. Il n'en est pas de même de
la superposition de cette craie de Blois et de Chaumont à la craie
(1) Nous n'avons pas à nous occuper en ce moment des rapports
assez superficiellement établis entre ces petits lambeaux et les cou-
ches crétacées supérieures des côtes de la Baltique.
SUR LUS CHAPITRES 1 À YI. 377
jaune de Touraine , superposition qui n*est pas moins positive que
les différences pétrographiques et paiéontologiqucs des deux étages.
Nous nous sommes borné, en l*absence d'observations récentes, à
provoquer un nouvel examen des petits dépôts crétacés du Gotentin,
afin que Ton puisse déterminer leurs rapports directs avec ceux
d^autres contrées.
Le groupe de la craie tuffeau, divisé en trois étages en Angleterre, ** groupe,
est, comme la craie blanche, représenté par quelques fossiles dans iacraittufrei.«
les comtés d'Antrim et de Londonderry. Les deux premiers étages
{lower chalk et chalk-marl) n'ont pas été reconnus dans le York-
sbire; mais, à partir du Lincoinshire et jusque dans le Devonsbire
oriental, Tune ou Tautre de ces divisions, et surtout la seconde, est
toujours reconnaissable. Le troisième , ou le grès vert supérieur
{upper green sand), que nous avons décrit séparément à cause de
ses caractères pétrographiques assez différents, est particulièrement
développé vers i'O. Il s'amincit de plus en plus à !*£., et n'offre
plus, en effet, qu'une couche insignifiante sur la côte de France.
Nous avons rapporté au premier étage les marnes sableuses et
argileuses de la Flandre et du Haiiiaut , certaines couches mar-
neuses et glauconieuses de la province de Liège , cl regardé comme
appartenant au même groupe dont ils représenteraient les étages
inférieurs , ou au moins le second , tout le système sableux des
environs d'Aix-la-Chapelle et le tourtia du bassin de l'Escaut,
sans que l'on puisse cependant apercevoir encore un parallélisme de
détail extrêmement précis.
Dans le bassin de la Seine, il est doutent que le grès vert su-
périeur puisse être nettement caractérisé, mais nous avons vu le
premier étage formé aussi par des marnes argileuses et sableuses,
dans les départements de l'Aisne et des Ardennes, comme dans celui
du Nord, et se continuer à l'Ë. et au S.-£. par des calcaires
marneux, avec Inoceramus mytiloides^ tandis que le second,
depuis les environs de Vouziers jusqu'autour de Sancene , mal*
gré les modifications minéralogiques des roches qui le consti-
tuent , s'est trouvé constamment caractérisé par les Ammonites
Mantelliy varions, rhotomagemis et falcatus^ les Turrilites cos^
tatus et tuberculatus, le Scaphites œqualis^ le Hamites atienuatus,
le Nautilus eiegans, comme au N.-O. , près de Rouen, au N,
dans les falaises du cap Blanc-Nez, et de l'autre côté du détroit.
Mais après Vierzon , dans les diverses parties du bassin de la
Loire, il ne nous a plus été possible de retrouver ni de suivre avec
la même certitude cet horizon jusque-là si bien caractérisé. A Tex-
978 OBSERVATIONS GÉNÉHALES
ception de Vlnoeeramus mytiloides, les fossiles précédents de-
viennent assez rares vers Touest, ou bien se trouvent associés à des
espèces tout à fait différentes de celles de l'est et du nord. L'ab-
sence de la craie blanche au-dessus et la présence au contraire
d*un ensemble de couches très distinctes par leurs caractères mhié-
ralogiques, comme par leurs fossiles, augmentent la difficulté des
rapprochements. Nous avons supposé que la craie micacée du bassin
de la Loire pouvait être le prolongement de ce second étage, mais
celle conjecture est purement relative; car les assises qui consti-
tuent notre quatrième étage ou du grès vert qui lui est certainement
inférieur, puisqu'un troisième système de couches vient se placer
entre eux , nous montre encore , dans certaines parties du versant
nord do bassin, précisément les fossiles que nous venons de citer.
La craie micacée, dont l'horizon est si constant, ne peut donc être
réquivalent que d'une portion du second étage. Les caractères si
diSérentsdu grand dépôt crétacé qui la recouvre, comme ceux beau-
coup plus variés et plus compliqués des couches, sur lesquelles elle
repose , nous ont obligé d'établir quatre étages au lieu de trois dans
ce second groupe du bassin de la Loire, lequel nous a présenté, dans
hi variété et la multiplicité de ses dépôts comme dans la répartition
des fossiles, quelque chose de tout à fait comparable à ce que nous
avons vu dans le quatrième groupe, ou groupe néocomien du bassin
de la Seine.
La craie jaune de Touraine (!•' étage) pourrait correspondre
à la craie inférieure ou sans silex d^Anglclerrc {lotver cholk) et
de l'est de la France, mais ses caractères pétrographiques sont en-
tièrement distincts, et ses fossiles n'offrent qu'une analogie fort
éloignée avec ce membre assez imparfaitement séparé stratigraphi-
quement de la craie blanche en dessus et du second étage en
dessous, tandis que dans le bassin de la Loire elle est très nette-
ment recouverte pat la craie de Biois, suivant une ligne passant par
Chaumont-sur-Loire, Vendôme, et se perdant sous le plateau entre
Ghâteaudun et Montdoubleau. Sa répartition géographique est aussi
sans rapport avec celle de la craie micacée. Principalement déve-
loppée suivant Taxe de la vallée de la Loire, dans tout son trajet à
travers le département d'Indre-et-Loire, sa limite méridionale
passe par Sainl-Aignan, Clion, Ligueit, Saiule-xMaure , Loudun et
Candes , tandis que sa limite nord passe au-dessus de Châieau-la-
Vallière, par le Lude, Troo, Vendôme, pour remonter vers Bonne-
val , au delà de Ghâteaudun.
En réunissant ses fossiles à ceux de la craie blanche sous le nom
sua L£S CUAPiTRES I A VI. 979
d'étage sénofiien^ AJ. Âlc d'Orbigny a fait un rapprochement dont
nous ne pouvons comproiidre les motifs, puisqu'il semble contredit
par les caraclères minéralogiques, qu*îl n*a en sa faveur, du moins
à notre connaissance, aucune preuve siratigraphique de parallé-
lisme» et que celles déduites des principaux corps organisés ne sont
pas plus concluantes. Il suflSt , en eiïet , de parcourir la liste des
foaiiies que ce savant a donnée dans son Prodrome de paléonto-
logie universelle (i), pour élre convaincu de cette dernière asser-
tion. Les Ammonites, dont Taoteur compte 6 espèces dans la craie
de Tooraine, et qui n*y sont pas rares, n*ont jusqu'à présent au-
cun représentant dans la craie blanche, non plus que les Scapbites
el les Baculiies, tandis que pas une Bélemnite, pas une Ananchyte,
pat une Galérite n'a été citée dans la craie de Touraine, où VExo-
gyra columba^ qui non seulement s'y trouve à tous les niveaux,
mais encore y aquiert ses plus grandes dimensions , est une coquille
to«t ^ fait étrangère à l'horizon de la craie Manche , dans l'espace
i|ue nous avons étudié jusqu'à présent comme partout ailleurs.
Maintenant , quant aux 20 espèces que nous trouvons signalées à
la fois par M. d'Orbigny dans les deux dépôts, et qui probablement
forment son principal argument pour les réunir, il y a 4 bivalves,
S Térébratules, 7 bryozoaires, U radiaires et 8 amorphozoaires. Sur
ce nombre, 4 seulement doivent être regardées comme ayant une
certaine Importance ; ce sont : le Spondylus spinosus, la Terebra^
tula octoplicata, la T. camea et le Micraster cor-anguinum. De
ces quatre espèces, une seule est commune, la T. octoplicata ; la
T. camea est rare; le Micraster cor - anguimm l'est égale-
ment, si ce n'est vers le bord septentrional du dépôt, et nous
n'avons jamais rencontré la quatrième. Or, d'aussi faibles analogies
ne nous paraissent pas pouvoir balancer la somme des différences
qui existent entre la craie blanche du bassin de la Seine et la craie
jaune de celui de la Loire.
La craie micacée (2* étage), dont les rapports assez obscurs
avec les dépôts de l'est nous ont déjà occupé , dépasse beaucoup
l'étage précédent au S. et à FO., puis diminue d'épaisseur au N.
dans les départements de la Sarthe et de l'Orne, où par l'absence du
troisième étage, un peu à l'est d'une ligne N.-S., tirée de fionné-
table à Châteilerault , elle repose directement sur le quatrième. La
constance de ses caractères minéralogiques nous l'a toujours fait
distinguer facilement des dépôts plus anciens el plus récents. L'/no-
(4) P«a4l,vohII.4S60.
3S0 ODSEBVATIONS GÉNËUALES
ceramus mytiloides en est le fossile le plus fréquent. Les Ammo-
nites et les autres coquilles sont assez généralement celles de la craie
inférieure du nord {lower chalk); mais un bon nombre d*aatres,
qui se trouvent aussi dans la craie marneuse ou chloritée {chalk^
mari), ne nous permettent de la considérer que comme une division
locale du groupe de la craie tuffeau que nous pourrons retrou?er
ailleurs, mais qui ne nous parait pas avoir Tiraportance que semble
vouloir lui attribuer Tauteur de la Paléontologie française, qui en
a réuni les fossiles sous le nom à* étage turonien , expression d'au-
tant moins convenable, que c*est dans la partie occidentale du Berry,
la partie nord du Poitou et en Anjou, que cet étage est particulière-
ment développé, et qu'il n'occupe qu'une très faible surface dans
la Touraine proprement dite et manque complètement aux environs
de Tours.
Âu-dessous de la craie micacée règne, dans toute la pariie occi-
dentale du bassin , depuis les environs de Châtellerault , les petites
vallées du Thouet et du Layon , puis passant par Saint-Maur-sur-
Loirc, Saint-Saiurnin, Suette, Durlat, la Flèche, jusqu'au Mans et on
peu au delà, le troisième étage que nous avons désigné sous le nom
de couches à ostracées avec des marnes glauconieuses, des grès gros-
siers verdâtres, des psammites et des argiles. Les forages de Tours
nous ont révélé leur existence vers le centre du bassin , mais nous
n'avons aucune preuve qu'elles s'étendent beaucoup au delà vers l'E. ;
car sur le même méridien, dans toute la vallée de la Brave au N.,
la craie micacée repose, comme on vient de le dire, sans intermé-
diaire sur les grès et les calcaires ferrugineux du /i* étage. Ces
couches sont surtout caractérisées par l'association constante de
certaines ostracées auxquelles se joignent, par places, sur sa limite
occidentale, d'autres fossiles qui se retrouvent dans la première
assise du quatrième étage placée dessous. Celte circonstance a sans
doute délerniiiic 31. Aie. d'Orbigny à les réunir à l'étage fort hété-
rogène qu'il nomme cénomanien ;iu;i'is les données strat {graphiques,
conmie les caracièrcs niioéralogiques, s'opposent à ce rapproche-
ment artificiel.
Vétage du grès vert (W étage) est le plus compliqué du second
groupe, et il est fort difficile en outre de saisir, sur la rive gauche
de la Loire, ses rapports avec le prolongement occidental des couches
crétacées du bassin de la Seine. Ses transformations du S. auN.,
en passant sous la vallée principale, sont frappantes, si l'on compare
ses caractères et son état rudimen taire sur sa limite méridionale
dans les départements de la Vienne, des Deux-Sèvres et de Maine-
SUB LES CHAPITRES I A Yl. 381
et-Loire* avec ceux qu'il affecte au centre du département de la
Sarthe, puis dans sa partie orientale et dans celui de l'Omet
à l'approche des couches jurassiques. Ces changements dans l'as-
pect et la nature des sédiments sont tels, que, sans leur continuité
qui nous a été bien démontrée, rien n'eût semblé plus naturel que
de les considérer comme l'expression de périodes distinctes ; mais
ici encore un certain nombre d'espèces fossiles qui persistent, mal-
gré les variations, des roches vient les rattacher les unes aux autres.
Ces espèces, associées à un grand nombre d'autres, propres à celte
région, sont en outre très caractéristiques du second étage du
groupe dans tout le bassin de la Seine, comme en Angleterre ; de
sorte que, malgré cette complication de transformations latérales et
verticales, dans l'espace et dans le temps, nous sommes conduit à
réunir encore au groupe de la craie tuffeau cet étage inférieur de la
formation dans le bassin de la Loire.
Nous avons vu d'ailleurs, entre Nogent-le-Rotrou et Bellême, la
liaison parfaite de toute la série, depuis la craie à silex jusqu'aux
argiles gris verdâtre, sableuses, qui reposent partout sur les assises
jurassiques; là , plus de couches à ostracées avec leurs grès, leurs
argiles et leurs psammites, plus de grès calcarifères à Trigonies ou
à Orbitolites, plus de sables ni de grès ferrugineux. Tous ces dé-
pôts si différents par leur aspect autour du Mans, et dont nous
avons suivi la disparition successive , ou les transformations gra-
duelles à mesure que nous nous avancions vers le N.-E. , sont
représentés par des masses synchroniqucs qui n'ont conservé de ces
sédiments si multiples qu'un certain nombre de fossiles communs.
Ces derniers , comme on vient de le dire , sont ceux qui partout
ailleurs caractérisent le vaste horizon du second étage de la craie
tuffeau , depuis le nord-est de l'Irlande jusque sur les flancs des
Alpes, et presque toujours enveloppés aussi dans des roches dont
les caractères pétrographiques offrent une constance non moins
remarquable.
Il est donc difficile de concevoir comment le savant auteur de
h Paléontologie française, à qui ce grand rapport n'a point échappé,
a pu donner le nom d'étage cénomanien à un ensemble partout si
bien caractérisé, si largement développé, excepté précisément aux
environs du iMans, où les dépôts présentent des relations strati-
graphiques obscures et compliquées, des caractères minéralogiques
très variables et purement locaux, dont les fossiles les plus nom-
breux sont rarement ceux qui dominent partout ailleurs h ce ni*
, é&B€ la tene eutm r par sa
gJMfi! <ie cjnM9 Mfltes pornottiêm et bornée» i ce peëc
fe9(-ëiire pimiraiiMi se di ■iiiiiisf si les eciçes 3 ec ^ dB
p\ïmf\i an koÉsm et !a Lnère k iemeiit pas sa
ftmmlmr àm piet vert m^énsm, pte <m aon» eamçmikÈk à ce
Totta fv ëaas k Wîitsàire, et fû devrai les candère» ëe a
à b <i|HiiiWB wlMif c éi yiiig gè fl s^est éépié. Hmkcfis
fcrt supérlew, iftwifi pàn iwiuwf ^ reœst qs^ Test, A» li
smI de r Aa^^eferre , s'en esc pas nmas tmtâitett cooCsb éefw
la€d(ei<islU9lj«K|oedaasieDrffM»lÉîre,ooieraie éeseseiHf-
Wlés ^ Taelre, Sa fi»ae a'oAre ries qai «fistiogiBe esseslieflaHaC
les dkvx rhafes, <(WMq«'ini pca pto rkke et pl«i ? ariée A» le
Wîlfjhirey et ses rapports arec la craie onnMsse, q«î le recMnre,
fiwt pOTiovl tes fliiflMSi Dam le Maise, aa oMlnire, laat est iraa^
sirafiifatifMi de b craie oucacée, caractères BÉBéralagi^ves et
iBes presifoe lo«s diiucsto de ce«x do ^rrr terf , rie» ne
ces desi étapes iadépeadaaiseatre en canaeda tmisièflK qai les
sépare. Il a*f a doac ascaae aaaiope ai cawparaisiia posaftle.
H est aa aatre rapprodieaKai qae l'oa poarrait Are aasÉ leaii
de Uàt , et qui ae serait pas pias eiact. Uaas k Dtiaaaliiie et
Toaesl da l>orselshire, aoos aroos égaieoKat réaai loas le aoade
frè$ vtri des coodbes aréaacées qœ aoos a'atoas pa ai safadmaer,
ai rapporter ploldt aa grès ? ert sopérieor qo'aa gaak oa aa pès
rert inférieor. Mais là doos arioas sai^i de TE. à VO. ramiocisse*
o>ent graduel des trois systèmes de coocbes qui soot Teoos poor
ainsi dire se fon^lre en an seal , dans lequel cbacon d*eoi était
représenté f>ar an certain nombre d'espèces fossiles qui letir étaient
propres, associées avec d'antres, particulières à ces dépôts, leurs re-
présentants communs. Il y avait doue quelque probabilité pour
que ceux-ci fassent en effet les équivalents des trois systèmes en
question. Mdis dans le bassin de la Loire, ni les couches à ostracées,
ni les coucbcs a Irigonics, ne rei>résenieiil paléontologiqoement la
(aune du ganlt , ni celle du grès vert inférieur ou du groupe néo-
comien ; par conséquent , les deux étages inférieurs du second
groupe du bassin de la Loire ne sont point dans des conditions
géologiques relatives semblables à celles du grès vert du Dorsetshirc
et du Devonsbiro.
^éanmoins on ne peut nier que, sous le rapport zooîogiquc, la
faune du h* étage, et surtout celle petite faune locale que nous
avons signalée vers sa base; n*ait plus d'analogie avec celle du grès
SUR LBS CHAPITRSS 1 A Tl.
ISI
vert de Foucst de l'Angleterre, avec ce-Ile du tourtia el avec celle da
quatrième étage du sud-oue8l de la France que nous allons étudier,
qu'avec toute autre, lorsqu'on lait abstraction des espèces caracté-
ristiques qui rattachent ces dépôts circonscrits et particuliers au
grand horizon de la craie tuffeau moyenne dont nous venons de
parler.
Le gault est le plus simple^ et en même temps le mieux caracté-
risé des quatre groupes de la formation. Très réduit, et sous forme
de craie marneuse rouge depuis le Yorkshire jusqu*à la pointe sep-
tentrionale du Norfolk , partout ailleurs en Angleterre, son horizon
est nettement établi. Sur les côtes opposées du détroit, ^ Folkstone
et àWissant, sur le pourtour intérieur du bas Boulonnais et du
pays de Bray, dans le puits de Meulers, à Rouen et dans tous les
forages du centre du bassin qui ont traversé la craie, son existence
a été constatée. Si d'une part, comme nous le pensons, il manque
complètement au nord de l'axe de l'Artois, dans le Hainaut, la
province de Liège et aux environs d'Aix-la-Chapelle, de l'autre, il
forme une bande continue qui, depuis les bords de l'Oise, aux envi*
rons d'Hirson (Aisne), traverse les départements des Ardennes,
de la Meuse, de la Marne, de la Haute-Marne, de l'Aube, toujours
accompagné des mêmes fossiles jusque sur la rive droite de l'Yonne.
Au delà, les corps organisés deviennent rares, et leur présence dans
les grès ferrugineux ou à leur base a pu faire regarder ceux-ci comme
en étant la continuation. Des glaises sableuses vertes, qui persistent
encore à travers la partie occidentale du département de l'Yonne,
passent dans celui de la Nièvre, et pénètrent dans la portion orientale
de celui du Cher, nous ont paru être une dépendance du gault,
de même que celles, également sans fossiles, que nous avons vues
reposer sur les couches jurassiques dans les départements de l'Orne
et du Calvados. Dans le bassin de la Loire , proprement dit , aucun
fossile ne nous a permis d'y soupçonner sa présence.
A Tinverse du précédent, le groupe néocomien est le plus com-
plexe et le plus variable de tous. Représenté au nord par l'argile
de Speetou , il est en général mal caractérisé sur toute la lisière oc-
cidentale de la formation, et ce n'est que dans l'ile de Wight, le
Sussex , le Kent et le Surrey, qu'il est parfaitement développé. Là
seulement quatre divisions ou étages ont pu y être tracés, en face des
côtes de France, où cependant il en existe à peine quelques traces,
par suite d'une disposition dont nous avons déjà dit quelques mots,
et sur laquelle nous reviendrons tout à l'heure. Ces étages sont :
s» groupe,
da
gantt.
4«groBp«,
néocomien
ou
(lu erès verl
ifci
micneiir»
S8^ OBSERVATIONS GiNÉRALBS
1» des sables blancs jaunes ou ferrugineux, avec des concrétions cal-
caires et des cherts; 2" des sables argileux verdâtres et panachés;
Z"" des grès verts calcarifères, et des calcaires sableux avec Exog\fra
sinuata ; W* des argiles foncées avec Perna Mulleti , Pholadomya
acutistUcata, etc.
Dans le Devonshire et une partie du Dorsetshire , nous avons
réuni, sous le nom de grès verty des couches arénacées et quart-
zeuses qui nous ont paru représenter à la fois les sédiments et les
faunes du grès vert inférieur, du gault et du grès vert supérieur de Test
de TAngleterre ; du moins les rapports stratigraphiques et la compa-
raison des fossiles ne nous ont-ils pas permis d'autre conclusion.
De même que le gault, ce groupe n*a aucun équivalent certain
dans le département du Nord, le Hainaut, la province de Liège et
le bassin d*Aix-la-Chape]le. Dans le bas Boulonnais et dans le
pays de Bray, quelques couches sableuses et argileuses en f(»nt sans
doute partie, et quelques rudiments encore douteux peuvent exister
au cap la Hëve, ainsi que dans les falaises opposées; mais dans toute
la ceinture orientale du bassin crétacé de la Seine, il se présente
sous des aspects plus variés encore que sur les côlos du Kent et
de lllc de Wight.
Nous l'avons divisé en trois étages, et chacun des étages en deux
assises {antè, p. 317). L*étage supérieur est celui qui a la plus
grande extension. Sa seconde assise semble pénétrer jusque dans la
partie sud du déparlement des Ardennes, et la première se prolonge-
rait jusqu'au centre du déparlement du Cher. Si VExogyra sinuata
pouvail être considérée comme marquant un horizon constant et
comparable dos deux côtés du détroit, il en rcsulUMail que ce pre-
mier étage de Test représenterait à peu près les trois premiers étages
du sud de l'Angleterre ; car cette coquille se trouve pariiculièrement
dans les calcaires du kentish-rag. Une analogie de plus est la rareté
des corps organisés vers le haut du groupe en Angleterre , comme
dans les sables ferrugineux de Test. Dans l'île de Wight, celle
coquille domine dans la seconde des irois divisions proposées par
MM. Ibbelson et Forhes, et elle se montre dans 18 couches (de 1
à 37) des 55 que M. Fitlon a distinguées dans la même coupe.
D'un autre côlé, le second étage, celui des sables et des argiles
panachées avec minerai de fer, offre des caractères miuéralogiques
assez semblables à ceux que Ton observe dans le second élage du
Kent, où les argiles osirêennes et les Inmachelles ne seraient point
représeniées. On a vu que l'assise supérieure s'étendait du déparle-
SDR LES CHAPITRES I À Vf.
S85
ment de la Mease dans celui du Cher, mais que Tinférieure, beau-
coup plus restreinte, ne dépassait pas celui de TYonne. Le calcaire
néocoroien qui se développe aux environs de Bar-le-Duc, et qui
vient expirer autour de Sancerre, représente assez bien le qua-
trième étage de F Angleterre, celui des argiles avec Pema Mulleti qui
reposent immédiatement sur l'argile wealdicnne; mais les caractères
minéralogiques de ces deux premiers dépôts synchroniques de la
formation sont complètement différents au S.-E. et au N.-O.
Enfin, nous avons cru apercevoir avec M. Fitton', dans les cal-
caires gris verdâtre et Toolithe vacuolaire qui les sépare, l'équivalent
marin d'une partie du groupe wealdien , sur le bord oriental du
golfe crétacé de la Seine , groupe dont on voit encore des traces
dans les dénudations du Bray, du bas Boulonnais , en face de cette
région où il nous a montré une série de dépôts aussi variés dans
leurs caractères minéralogiques , que remarquables par leur puis-
sance et la richesse de leur faune terrestre et lacustre.
Il nous reste maintenant à faire voir que les différences obser-
vées entre les dépôts crétacés de ces diverses parties de l'ouest de
r£urope se coordonnent avec certains caractères orographiques
et hydrographiques du sol actuel , et il nous suffira pour cela de
rappeler ce que nous avons dit lorsque nous avons considéré le ter-
rain tertiaire dans le môme espace (1).
Une ligne de partage des eaux , dirigée O. Zk"" N. à £. S^"* S. ,
de la pointe orientale du bas Boulonnais au Catelet, puis remontant
à TE. vers Chimay, a été désignée sous le nom d*axe de r Artois,
Au nord de cette ligne , le troisième et le quatrième groupe de la
formation cessent d'être représentés {antè, p. 174 — 184 et 279).
Au sud , une seconde ligne de partagé parallèle à la précédente
s'étend de Champ-Haut (Orne) h Saint-Puits (Nièvre), et l'on peut
suivre son prolongement au N.-O. jusque sur la côte au nord de
Barneville (Manche). Au sud et à l'ouest de cette ligne , appelée
axe du Mellerault, et qui sépare le bassin de la Seine de celui de
la Loire, In craie blanche est à peine représentée vers sa partie
orientale ; le second groupe prend des caractères très différents de
ceux que l'on observe au nord et à l'est ; le troisième et le quatrième,
comme la craie blanche, n'existent qu'à l'est et encore y sont-ils
Orofinphi*
soat-nMiiot
de
la |>ërio<lt
crëUcët*
(4) D'Arcbiac, Mém. de ia Soc, géoi, de France^ 2*sér., vol. II,
p. 442 et pi. 48. 4846.
IV. 25
186 .OBSERVATIONS CÉNtRALBS
eitrômeinent aliénués. Vers rextrvmiié sud-est de cet axe, les ino«»
dificatJODB du second groupe, l'oblitération et la dis[)arUlon plus ou
moins complètes des autres , ne sont ni brusques ni tranchées , mais
graduelles et successives, comme on pourrait l'attendre de l'an-»
denne existence sur ce point d'un large canal ou d'un détroit, et les
changements ne sont complets et les oppositions frappantes, que
lorsqu'on vient à comparer les rivages opposés du Perche, du Maine,
de l'Anjou et de la Touraine, avec ceux des Ardennes, de la Cham-
pagne et de la Bourgogne.
Si l'on prolonge au N.-O. la ligne de partage de l'Artois et celle
du Mellerault, la première, en s'infléchissanl à TO., suit l'axe de la
vallée de Weald dont la continuation sépare le bassin tertiaire de
Londres de celui du Hampshire , et plusieurs dislocations on bri-
sures signalent son action sur les couches crétacées , de même que
son passage à traven le détroit est marqué par un relèvement très
sensible du fond de la mer. Ce prolongement de la ligne de l'Artois
n'est d'ailleura en rapport avec aucune différence dans les dépôts
crétacés situés an N. et au S., qui lui sont de beaucoup antérieurs.
Li seconde ligne vient presque coïncider avec le rivage crétacé le
plus occidental du Oevonshire. An S.-E., la bande du groupe néoco-
mien et les rudiments du groupe sous-jacont se trouyent compris
entre les extrémités un peu infléchies an S. de ces deux mômes lignes
prolongées; comme en Angleterre, \v. grès vert inférieur et les
couches wealdiennes placées dessons sont principalement développés
entre leur prolongement direct au N. -O.
Une autre disposition remarquable de ces deux derniers groupes
et môme du gaull, lorsqu'on suit leur développemoni du S.-E. au
N.-O., c'est que très puissants et de composition très variée aux
extrémités opposées de ce golfe, ils sont réduits et à peine recon-
naissables vers son milieu, là prccisémeni où Ton aurait pu s'at-
tendre à les trouver le plus épais. On est ainsi conduit à penser qu'il
existait à la place du détroit actuel un bombement sons-marin
presque perpendiculaire aux axes précédents. Ce Iwmbement, que
nous appelons ligne de la Manche, est encore «aujourd'hui marqué
par une série de sondes qui se relèvent dans sa direction depuis les
rochers du Calvados jusqu'au banc de Coibart , \yo\in le moins pro-
fond de tout l'axe du canal et où il coupe l'axe de l'Artois (l).
(1) D'Archiac, loc cit., p. H7, pi. <, f. 1.
SUR LE<^ CH4P1TRBS I A VI. S87
Les différences que nous avons signalées dans les dépôts crétacés
de part et d'autre des lignes précédentes nous autorisent donc à
çdmettre qu'elles ont dû avoir une certaine influence sur les carac-
tères de ces dépôts , et qu'elles peuvent traduire pour nous l'oro-
graphie du sol immergé ou émergé pendant ce laps de temps. Ces
diverses parties du grand bassin n'étaient pas toutes complètement
isolées les unes des autres , et ces lignes de partage, sans être tout à
fait émergées, pouvaient se trouver cependant sous une si faible
profondeur d'eau que les animaux qui vivaient et les sédiments qui
se déposaient fussent de part et d'autre de ces digues ou banquettes
sous- marines dans des conditions physiques assez variées pour nous
expliquer les dissemblances que présentent aujourd'hui les fossiles
et les roches du même âge.
Nous avous aussi pensé que d'autres influences physiques avaient
dâagir tantôt dans un sens, tantôt dans un autre, pour produire ces
modifications locales si nombreuses, surtout dans le second groupe
du bassin de la Loire et dans le quatrième de celui de la Seine.
Nous avons cru les trouver dans des mouvements oscillatoires du sol
immergé ou émergé, et en rapport avec les diflérences organiques
et inorganiques observées dans les couches. L'examen de la distri-
bution des fossiles prouve incontestablement des vai*iations dans la
profondeur des eaux : or, comme ces effets sont bornés souvent à
de petites étendues , il est incontestable que c'est le fond de la mer
qui s'est élevé ou abaissé , et non la mer elle-même qui aurait
changé de niveau. Quant à l'influence des courants, elle peut être
très grande, mais on concevra qu'elle est intimement liée à ces
mêmes oscillations qui déplacent les courants dans un sens ou dans
l'autre. En appliquant bucçessivement ce point de vue théorique à
chacune des phases dont nous avons décrit les produits, nous avons
fait voir que l'influence de l'axe du Mellerault devait remonter bien
au delà de la période ciélacée.
Nous avous été confirmé dans l'hypothèse précédente en recher-
chant quelle était la profondeur probable des bassins crétacés de
la Seine et de la Loire à chacune de leurs phases principales. Il
résulte, par exemple, de la comparaison des altitudes des couches
sur le pourtour des deux bassins, que, si elles n'avaient éprouvé au -
cun changement depuis leur furmaltou , les sables verts et les aiplcs
d'où nous arrivent les eaux du puits de Grenelle se seraient dépo-
sés sous une nappe d'eau de plus de 869 mètres d'épaisseur, et la
craie seule, ou mieux le premier et le second groupe, sous une
388 VENDÉE.
nappe de 731 mèlres. Une pareille cavité, dans un espace aassi
resserré, loin de toote grande chaîne et dont les conches immé-
diatement inférieares à celles qui nous occupent n'ont pas éproufé,
sans doute, de dislocations considérables, porte à croire que ces
groupes ont été relevés en masse avec toute cette partie du conti-
nent à TE., au N. et au N.-O. du bassin, tandis qu*au S. et à
1*0. ils ont pu rester ^ très peu près dans leur position première.
S'il en avait été autrement, non seulement les groupes inférieurs,
mais encore une grande partie du second et du premier, auraient
recouvert une portion très considérable du terrain ancien de la Bre-
tagne, de la Vendée, et se seraient étendus jusqu'aux pentes grani-
tiques du centre de la France (i).
Quant à la proportion du relèTcmcnt principal qui aurait eu lieu
à la Gn de la période crétacée et à celle des relèvements et abaisse-
ments partiels antérieurs , les oscillations tout à fait analogues qui
ont eu lieu sans doute dans le même espace, ainsi que nous l'avons
dit, pendant toute l'époque tertiaire, et qui sont venus en compli-
quer ou en masquer les effets, permettraient difficilement d'en éva-
luer aujourd'hui la grandeur, dans le sens vertical comme dans le
sens horizontal.
Tous ces faits enfin semblent prouver incontestablement que
cette petite partie de l'Europe occidentale dont nous venons de
nous occuper d'autant plus longuement qu'elle a été l'objet de plus
de travaux, et dont les dépôts secondaires et tertiaires n'ont point
éprouvé de dislocations prononcées, sur une certaine échelle, car le
petit nombre de celles qu'on y observe ne sont pas en relation di-
recte avec les modifications dont nous avons parlé , que cette partie
de l'Europe, disons-nous, n'en a pas moins été soumise à des oscil-
lations de niveau très fréquentes, dont nous pouvons retrouver les
traces et les effets dans l'hydrographie superficielle et souterraine ,
et dans l'orographie du sol, aussi bien que dans les caractères pétro-
graphiques, stratigraphiques et zoologiques des formations sédi-
mentaircs (2).
§ 5. Vendée.
Quoique les dépôts crétacés de la Vendée semblent se rattacher
géologiquement à la bande du sud-ouest dont ils seraient le prolonge-
ai] D'Archiac, loc. cit., p. 133.
(î) D'Archiac, loc. cit., p. 136.
VBNDÉ£. 389
ment, philôl qu'à ceux du bassin de la Loire> leur position géogra-
phique actuelle nous engage à les décrire à la suite de ces derniers.
Au sud de la Loire , dans le département de la Vendée, quelques
lambeaux de la formation qui nous occupe sont épars çà et là dans
les dépressions des schistes cristallins. Le faible relief du sol très
couvert par la végétation, le peu d'épaisseur des dépôts isolés et
discontinus, et le petit nombre comme le peu d'étendue des exploi-
tations entreprises tantôt sur un point, tantôt sur un autre, puis
abandonnées bientôt après, rendent l'étude de ces couches assez dif-
ficile, comme le fait très bien remarquer AL Rivière (1). Les oh*
servations antérieures de M. Bertrand-Geslin (2), les indications de
la Carte géologique de la France (3), et ce que nous avons écrit
nous-méme à ce sujet {k) , sont les sources où nous puiserons ce
que nous allons en dire.
AL Rivière, qui a fait une étude toute spéciale de ce pays, y si-
gnale particulièrement six dépôts crétacés, et de plus quelques îlots
situés dans les marais et une partie de la côte de Saint-Jean de
Monts et de Sion. Le plus important est celui de Commequiers,
qui s'étend, du N. au S. , de ce village à la rivière de la^Vie, et, de
l'Ë., à l'O. du hameau des Chaulières à celui de Villeneuve, sur la
route des Sables à Challans. Entre les Chaulières et le moulin de la
fiarre, au midi de Commequiers, est un calcaire cristallin, caver-
neux, très tenace, Y(im^\\^*Exogyracolumba^ de Térébratules,
Turbo, Pleurotomaires , Spondyies, Peignes, Limes, etc. Sur
d'autres points on trouve un calcaire glauconieux, également coquii-
lier ou passant k un calcaire marneux avec Exogyra columba^ pois
à un calcaire compacte , pur, cristallin ou lamellaire , avec d'assez
nombreux fossiles, mais dont les espèces n'ont pas été déterminées,
à l'exception de,la coquille précédente, qui y est extrêmement ré-
pandue. Des sables, des grès et des argiles se montrent aussi par
places, mais leur position relative ne semble pas être encore suffi-
samment connue.
(1) Mém. sur le terrain crétacé de la Vendée et de la Bretagne
{/inn. liesse. géoL, vol. I, p. 617, pi. 9-13, 1842 \—Bull,, vol. XI,
p. 330, 1840).
(2) Notice géognos tique sur l 'île de Noirmoutier (Mém , de la Soc,
géol. de France^ vol. I, p. 317, avec carte, 1834).
^3] Dufrénoy et Élis de Beaumont, 6 feuilles, 1841.
(4) D'Archiac, Études sur la formation crétacée, 2* partie {Mém%
de la Société géol. de France, 2*8ér., vol. II, p. 137, 18*6).
IM VBNDÉB.
Une bande de sable el de grès tcriuiue le binage vendéen à TO. ,
passe sons les dunes, se Toii à Riez, puis se dirige vers Beauvoir, où
eiie disparaît sous le terrain tertiaire pour se montrer encore au
deil, dans nie de Noirmouticr. A l'ouest de Commequiers , les
sables et les grès de diverses couleurs reposent sur les talcschistes.
Les grès sont souvent en rognons diversiformes, plus ou moins sîIh
œax. On les observe aussi de Ghallans à la Gamaclie. De Sonllans
les grès et les sables se prolongent vers la Yérie, Ghallans, Sailler-
ttine , Saint-Gervais et Bcanvoir, où ils recouvrent aussi les talc-
schistes. Au sud-onest de Ghallans, le calcaire crétacé peu apparent
serait une dépendance de celui de la Villate , près de Saillertaine ,
entouré de dépôts tertiaires, et dans lequel nous n'avons trouvé
aucun fossile déterminable. Â la Vérie, des calcaires compactes
sont en relation avec un dépôt d*ocre rouge et jaune exploité. Au
nord, près du Paty, des carrières sont ouvertes dans un calcaire
blanc jaunâtre cristallin.
Le dépôt de Touvois ( Loire-Inférieure), près du four II chaux ,
présente de haut en bas, suivant M. Bertrand-Geslin :
4. Banc de grès gris blanc ou ferrugineux. Mètres.
3. Sable Jaune et rouge, avec cailloux roulés. • 5,00 à 6,00
3. Sable vert 0,60 à 4,00
4. Calcaire coquillîer, avec Exo^ra cnlumba, 4 ,00 à 2,00
5. Argile bleue, micacée, avec Exogyra co-
iumba 4,85
6. Argile bleue, micacée, avec pyrites et cal-
caires roulés 4,90 à 2,25
7. Sable bleu verdâtre, avec fragments de lignite. 4,80 à 5,85
8. Talcschiste gris blanchâtre, avec nodules de
quartz.
Au nord-ouest de Paliuau, on a trouvé, à quelques mètres au-
dessous du sol d'une prairie, du calcaire coquillier, de Targile, une
marne très compacte , du calcaire blanc el jaunâtre qui paraissent
se rattacher au dépôt de Touvois.
Ho Les observations de 31. Rivière cl les nôtres ont peu ajouté à ce
Noirmouiicr. qu'svait dit M. Bcrtrand-Gcslin sur les dépôts arénacés qui consti-
tuent le sol du bois de la Chaise cl Tilot du Gobe, dans Tîle de Noir-
mouticr. Au forl Saint-Pierre se montrent des grès quartzeux et
des poudingues siliceux avec des empreintes végétales el reposant
sur des sables ferrugineux. Les grès très durs , à gros grains de
quartz byalin, passent à un poudingue égalemcni siliceux, à petits
VBNDÉE. 391
noyaux de quarlz, de schisle, de phyllade^ otc. Leur «épaisseur en
cet endroit est de 7 à 8 mètres, mais elle parait plus considérable à
cause des nombreux blocs éboulés qui couvrent la plage. Ces grès
ont la plus grande ressemblance pétrograpluque avec ceux deXiU
gâte, et les sables qui sont dessous nous ont rappelé d'une manière
frappante ceux de la côte d'Hastings.
Le petit promontoire qui s'abaisse sous le bois de la Chaise est
formé par ces mêmes roches éboulées. Au corps de garde de la
Lande ou du Cobe, les sables ferrugineux avec grains de quartz ont
10 mètres d'épaisseur. Nous n'y avons trouvé que de rares échan-
tillons (TExogyra columba minima à l'état siliceux. L'îlot du Gobe,
ainsi que Ta fait remarquer M. Bertrand-Geslin , est formé de grès
et de poudingues identiques avec les précédents, quoique à un ni-
veau un peu plus bas, et dont la disposition est due sans doute à
l'enlèvement par les vagues d'une partie des sables ferrugineux
sons-jacenis (1).
Les petits bois de la Chaise et de la Lande, qui couronnent ces
falaises et qui s'étendent à une demi-lieue au S.-O. dans l'inté-
rieur de l'île, forment un arc, dont la corde est représentée par la
côte. On Y remarque çà et là des monticules de grès semblables à
ceux du rivage. Quoique vus dans leur ensemble, ces bancs aréna-
ces plongent au S.-O. , sous les dépôts modernes, on y voit acciden-
tellement des inclinaisons de 8 à 10 degrés, tantôt au N. -O. , tantôt au
S.-£., ou dans d'autres directions , et qui paraissent résulter non
d'un faux délit des bancs, mais bien de dislocations locales. Â l'ouest
de l'île, près de la pointe de Luzeronde, un petit lambeau de sable
ferrugineux et bleu verdâtre repose sur le micaschiste en plon-
geant fortement au S. C'est le seul point où l'on puisse observer le
snbs(?*atum de ces dépôts secondaires de l'ile.
L'analogie de ces sables ferrugineux avec ceux de la côte aux en-
virons de Challans, etc. , ne permet pas de les en séparer, mais l'âge
des grès et des poudingues quartzeux qui les recouvrent nous paraît
moins positif, car dans tout l'ouest de la France, depuis Saint-Jean-
de-Luz jusqu'à Calais, nous ne connaissons point de roches sem-
blables dans la formation crétacée. Nous ferons remarquer aussi
que, dans le petit bassin de Machecoult {antè, vol. Il, p. 639), nous
n'avons pas trouvé, sous les dépôts tertiaires, les calcaires jaunes ni
les sables ferrugineux crétacés des environs de Challans; ces der-
(4) Voyez Rivière, /oc. cit.^ pi. 9 à 43.
\
niers qui se Iroiivent dans l'ik du Noirmoulier n'y sont accompa-
gnés ni de calcaires jaunes ni de couches il spongiaires, tandis que
les grés quarizcux blancs et lusin's qui les sunnoniem au bois de
la Chaise manquent à leur tour sur le conlincnl.
Ainsi que l'a dit M. niviËre, la craie blanche n'est point repré-
» sentée dans ces divers lambeaux de la Vendée et de la Loire-Infé-
rieure; mais, de plus, nous n'y voyons que des d^pOts exlrdmcmcnt
circonscrits, sans relation aucune avec le bassiu crétacé de la Loire,
lel que nous l'avons considéra, mais qui devaient très probablement
te raitadier, lois de leur furnialion , à la base du Iroisième étage do
I , la craie du sud-ouest dont nous allons parler ; car il est facile de voir
que ces lambeaux sont exactement dans le prolungemcni IN.-O. de
cette bande crétacée , et rien dans te relie! actuel du sol , non plus
' que dans leurs fossiles, ne s'oppose à ce rapprocfaenienl.
:rw y.^~-m--r,' — ."T" . ' %s
CHAPITRE VII.
FX)RMATION CRÉTACÉE DU VERSANT SUD-OUEST
DU
PLATEAU CENTRAL DE LA FRANGE.
V Essai d'une carte géologique de la France et de quelques con^^
trées voisines, publié en 1822 par Coquebert de Montbret et
M. d*Omaiius d'Halioy, donnait une idée assez exacte de l'étendue
et de la disposition de la zone crétacée du sud-ouest, et dès 1818
Alex. Brongniart (1) avait fait quelques rapprochements pleins de
justesse, à la suite d*un examen assez rapide des environs de Péri-
gueux. Plus tard, M. A. Boue (2) apporta de nouveaux documents
à l'appui de ces premières recherches; mais le travail qui a jeté le
plus de lumière sur ce sujet, et qui a le plus contribué à limiter et
à bien caractériser les dépôts qui vont nous occuper, est le mémoire
de M. Dufrénoy (3). Eu embrassant à la fois le versant septentrio-
nal des Pyrénées et les couches crétacées qui s'appuient au S.-O.
et au S.-E. contre le plateau central, ce savant a tracé avec beau-
coup d'habileté leurs rapports généraux et leur position géologique.
U ne restait plus qu'à étudier en détail ces diverses parties, et c'est
ce que nous avons essayé de faire pour le versant sud-ouest, dont
les dépôts ont été coloriés en vert sur la Carte géologique de la
France (U).
Dans un premier mémoire (5), nous avions insisté sur quelques
(1) Description géologique des environs de Paris ^ p. 1 53, éd. de
4835.
(2) Ann. des se, naturelles^ vol. H et III»
(3) Mémoire sur les caractères particuliers du terrain de craie
dans le sud de la France et particulièrement sur les pentes des
Pyrénées [BulL, vol. I, p. 9, 4 830; — Jnn, des minesy 2* sér.,
4830 et 4832; — Mém, pour servir à une description géoi, de la
France, vol. II, p. 4, 4 834).
(4] Dufrénoy et Élie de Beaumont, 6 feuilles, 4844.
(5) D*Archiac, Mémoire sur la formation crétacée du sud-ouest
de la France (Mém, de la Soc. géol. de France , vol. Il, p. 457,
4 836).
39& FORMATION CRÉTACiB DU VERSANT SOD-OUBST, ETC.
points particaliers de la portion tout à fait occidentale de cette zone,
et sur leurs relations avec les couches présumées contemporaines
du versant nord des Pyrénées, puis nous avions dressé un tableau
raisonné de tous les fossiles connus alors dans cette étendue. l>es
observations mieux suivies nous ont permis de réunir plus tard ,
dans la première partie des Etudes sur la formation crétacée (1),
un ensemble de faits suffisants pour tracer des divisions qui n'avaient
pn être assez nettement caractérisées, ni sous le rapport stratigra*
phique, ni sous celui des corps organisés qu'elles renferment. C'est
ce travail qui servira de base au présent chapitre , et auquel nous
rattacherons ce qui a été publié depuis, soit par d'autres géologues,
soit par nons-méme , ainsi que les notes encore inédites que nons
avons prises sur les lieux à diverses époques (2).
CaractèrM « La 2006 crétacée qui s'appuie sur le versant sud-onest du pla-
* » teau central de la France suit une direction S.-E. , N.-O., et elle
» est continue depuis le hameau de Lasséguinics , sur la route de
» Sonlllac à Cahors (Lot), et les environs de cette dernière ville
• jusqu'à 2 lieues au nord-ouest de Saint- Pierre-d'Oléron (Gha-
* rente-Inférieure), sur une longueur totale de 70 lieues et une
> largeur moyenne de H à 15. Elle s'étend dans la partie occiden-
» taie des arrondissements de Gourdon et de Cahors (Lot), et dans
> la partie nord de celui de Yilleneuve-d'Agen (Lot-et-Garonne),
» puis elle traverse successivement, vers le N.-O., le département
» de la Dordogne, dont elle occupe les (rois quarts, celui de la Cha-
«rente les deux cinquièmes , et celui de la Charente-Inférieure
» un peu plus de la moitié. »
Considérées dans leur ensemble, les couches crétacéos plongent
au S.-O. Elles se rccouvreni dans celle direction à niveau décrois-
sant , et leurs aflleurenienls se dirigent du S.-E. au N. O. , parallè-
lement à «eux de la formation jurassique, contre laquelle elles
(1) D'Archiac, Ànnalas drs se. gvitloi^ifjues, vol. Il, p. 4 21, avec
2 pi. de coupes. 1843. — Rapport de 51. Dufrénoy, Compt. rend.,
vol. XVII, p. 282. 1843.
(2) Notre travail n'était qu'en partio publié lorsque les Annales
des .sciences géologitjftes ont cessé de paraître, et nous en avons com-
plété rimpression, pour un petit nombre d'exemplaires tirés à part
et distribués à quelques personnes; il est donc en quelque sorte en-
core inédit pour le public : aussi croyons-nous devoir en donner ici
une analyse assez étendue, à laquelle nous joindrons une planche com-
prenant les principales coupes nécessaires à l'intelligence du texte.
PRBMIBU BTA(ÎK. CALCAIRES JAUNES SUFÊHIEUBS. SM
8*appaient. Elles sont fréquemment coupées , dans plusieurs direc-
tions , par des vallées qui en interrompent la continuité. Ainsi la
Dordogne conle exactement de l'Ë. à 1*0.; la Yézère, Tlsle, la
Dronne et la Nîzonne coulent du N.-E. au S.-O. pour se réunir ï
la Dordogne. Ces cours d*eau et d'antres moins importants peuvent
être regardés comme appartenant à un même versant hydrogra-
phique incliné dans le sens naturel des couches. Mais depuis une
ligne de partage tirée de Montlieu à Marton (Charente) , et qui se
trouve très rapprochée des vallées de la Dronne et de la Nizonne,
toutes les eaux se dirigent vers le N. -O. pour se rendre directement
à la mer par la Charente et ses affluents, la Boutonne, la Touvrc,
la Né et la Sengne, puis par la Seudre. Nous aurons à rechercher
plus tard quelles sont les causes probables de cette disposition hy-
drographique.
• Nous avons divisé la bande crétacée qui nous occupe en quatre
étages, de la manière suivante, et en allant de haut en bas :
l^étage. Calcaires jaunes supérieurs (i*' niveau de rudistes).
2* étage. Craie grise, marneuse, ou glauconieuse et micacée.
3* étage. Calcaires blancs ou jaunes (2* niveau de rudistes), cal-
caires marneux, gris blanchâtrç ou jaunâtres, cal-
caires marneux, jaunâtres, avec ostracées et Am-
monites.
4* étage. Calcaires à Caprin elles (3* niveau de rudistes), sables
et grès verts ou ferrugineux, calcaires et grès cal-
carifères, avec rudistes, Alvéolines et échinodermes,
argiles pyriteuses et lignite.
Ces étages, de même que les couches, plongent au S.-O. , et leurs
affleurements successifs courent du S.-Ë. au N.-O. Au S., le pre-
mier ou le plus récent est recouvert par des dépôts tertiaires; à
TE. et au N., les plus anciens reposent sur les derniers sédiments
de la formation jurassique. Ainsi le système que nous étudions est
nettement limité à son sommet et à sa base , comme le montrent les
coupes générales (pi. II). Nous décrirons successivement chacun de
ces étages, en commençant par le plus élevé de la série, et en nous
dirigeant constamment du S.-E. au N.-O.
S 1. Premier étage. Caloairet jaunes supérieurs.
Le premier étage, immédiatement surmonté de dépôts tertiaires
{aniè^ vol. II, p. 690), est celui dont la composition est la plus
simple , et dont les caractères sont le plus uniformes. Il comprend
des calcaires d*an jaune clair ou blanc jaunâtre , tantôt peu solides
ut rHGUIEfl ÊT.tGS.
H durss compacles et ca?crncux vers la partie su-
, AdMbstniiiifaiion n'est pas toujours bien distincte ; ib
ÏdM Mena ni<nte. »ti coalrairc, et plus régulièrement ^Iraiifiéi
fnttk hn». tk r«ct» est tonnée de parties spaibiques et de parties
D aspect grenu , et souTCin elle parait
(«. QMiqM le carbonate de chaux y domine ton*
ft I Hwn«t minaX ta kxalitëâ , un peu de sable qnarlseoi,
4>HtMN<l»Mk«MfniiB.desraiiisicns, etc.
t A« ninl «4 k hNMii et Gwudoa, on remarque des mameloni
iJtmti», >ini>i <i nhitTT jT~*'r' "*■'-" très tendres vm
t» Wlk W fM |te •MiSitcnn- k kMl . M exploités dans plusieari
wnîtaM. U MiNM é» ««te i«*e pnsse et légère rappelle celle
j» il uni» W^ililMi et tttlliqiii. Si sintifioilion est régulière;
In «Mcàa fInseM MUhmM k ro.. e> Wr épaisseur lolalc est
^ IS k It mèm». km aard^««st de ce puni , une s^rie de buttes,
tel b panie mofcniie ei composée par tes éuges suivants, est
couronnée de calcaires jiBnei qai olfrrat des esurpemcnis ro-
diMU on à pic, dont nom avons représenté la jdisposition génë-
nie (1). De Saiiit-Cjr i Grolejac, le calcaire supérieur s'épaissit
de plus en ptos , les éUges sous-jacenis s'abaissent , puis finissent
par disjuraiirc , de sorte qu'autour de ce dernier village, toutes
les coIliiK■^ , fcnutes par It- premier étage , prfeeiitcot leurs flancs
abfnpts et piiUH^sqnes an-dessons de Tnmac
Il La Tiile de Sarlat est bllie sur cet ét^ qui panh ceasn' k tnw
kilomètres environ au nord , où le second constiiae la plupart des
ondulations du sol jusqu'à la montée de la Béuagrie à l'ouest de
Saint-Geniès. Le calcaire supérieur forme de nouTcan uue ctdline
illongée que parcourt la graade roule et se termine un peu avant
la descente vers Moutignac
Les couches crétacées, qui s'étendent an sud de b Dordt^e entre
Gourdon, Fumel et Bergerac, apparticuneni presque exclusive-
ment ï ce premier étage , occupent les flancs des vallées et sont
recouvertes par des minerais de fer hydraté, des argiles sableuses
tertiaires, diversement colorées , des sables et des grès quartzeax,
des mollasses , enfin par des calcaires lacustres plus ou moins pnîl-
Bints. Elles se montrent sur les bords du Lot et au fond de b vallée
de Condesaigues , supportent l'église de Mosenpron, constituait
les environs de Fumel (Lot-et-Garonne), aSlenreat dans b vallée de
la Lémance et fonnent les plateaux les plus élevés il l'est et i l'ouest
(1) D'Archiac, Jnn.deise, géol., vol. 11, pi. (2, f. i. (813,
CALCAIRES JAUNES SUPÉRIEURS. 397
OÙ elles sont aussi recouvertes par des lambeaux de miuerai de fer
bydroxydé (1) (an/è, vol. II, p. 68/i).
Au nord de la Dordogne, les affleurements du calcaire supérieur
suivent des contours très sinueux, entre Saint-Amand-de-CoIy,
Gendrieux, Saint-Âlvaire et Saint-iMametz , mais c*est particuliè-
rement dans la vallée de la Dordogne , autour de Limeuil et de
la Linde, et dans celle de la Couze, que cet étage est le mieux dé-
veloppé. La coupe de la colline de fieaumont, la plus complète que
nous connaissions, montre de haut en bas, lorsqu'on descend la
rampe de la nouvelle route :
Mètrec.
II. Calcaire lacustre, lilanc, morneuXy'peu lolide, impur-
faitcmeiit stratifié li;
9. Sable ferrugineux el lit de glaise 5
3. Argile sableuse, viulelte, el sable blaDC iaunfttre alter-
DiiDl. •• •••••.••.. o
^4. Fer hydroxydé , argileux, en ploques ou géodiqne, et
^ ~ sable ferrugineux S
5. Calcaire grossier, gris jaunfttre, avec grains de qnarli
et quelques rudistes 6
6. Calcaire plus dur, Muncb&tre, cellnlenx, avec de nom-
breux mdistes 10
7. Calcaire dur, passant au compacte, jaune, brécboïde,
1er 't ce 1 caverneux, renfermant des Cyclolites, elc IK
Cul^ I ) ^* Calcaire jaune, dur, fissile, sub-cristallin 4
. '^***'^* / 9. Calcaire blanc jaunâtre, dur, sub^compacte, et calcaire
'J^"*'* \ sub.cristallin alternant 30
snpenearf. J ^q^ Calcaire jaunAtre, bomogène, à cassure terreuse, en
bancs réguliers (c^esl le uiveau des carrières ouvertes
sur les deux rives de la Couse et de la Dordogne, et
d'où l'on extrait les pierres d'appareil les plus esti-
mées). Vers le bas la roche devient bréchoïde, dure, à
cassure miroitante, et gris jaunâtre iS
S* étage. Ml. Craie grise on marneuse, aflfleurant, un peu plus loin.
Craie | avec de nombreux silex gris blanchâtre, et formant le
marneuse, ( pied des escarpements qui bordent la vallée.
Au nord de Beauinont, les collines offrent encore des coupes
semblables à celle-ci , et les rudistes que M. Ch. Des Moulins (2) a
trouvés si abondamment dans le ravin de la Yacbe-Penduc appar-
tiennent aussi aux assises supérieures ( Hippurites radiosa. Des
Moul., Spheruiites calceoloides, id., 5. cylindracea, id., S. Hœ^
ninghatisiy id., S. Jouanetii, id. ). Si l'on redescend la vallée, on
voit les calcaires jaunes former les pentes abruptes, vers le bas des-
quelles se montre la craie marneuse. A la hauteur de Bannes, de
Bayac, et jusque près de Gouze , les bancs exploités, constamment
les mêmes, se maintiennent à 10 ou 12 mètres au-dessus des affleu-
rements du second étage, et les plateaux environnants sont couron*
nés par des calcaires lacustres.
«■
iîi
Drouot, Ann, des mines^ 3< sér., vol. XIII, p. 57. 4 838.
Essai snr les Spfèérulites^ 4826.
•
!•■
k \,
« l I . ^« «
Vm PHBMIER STAIjE.
1 .w i^iliiiii-s «iM luinU'iu iti vailétf de la Uunlo^e au nord deb
I îii.ii- .iili M. .• ïii'iii is'«'«i «;îh' o'iios do GourdoD à Grolqac
KiU^^'iiim •M ;iu'ii ■ .;.• '■ icu l's -iiirbais.sjv'S . sèclies, arides et dé-
i^.u.*-!»'. r. ..;.-.« iMi ! . I .'^ .' iiflîos des deux premiers étag»
.,i..;i'* *%u .r »,«i>ji»i''in'ti'. nvi.'xei's ùl* TE. à ro., parailèleiDeot
.j, ,,„.^ A irif >.ii* «ju^f lL Saint-Caprais, les calcaires
oHii^^ »•.»:.' .1. a lili'- •• "!• î'uMi.r UM delà ua e9carpenieni peo
.o' A.-*i« .: ù'>^vn' 'i Siiiii « iburî. nuis ils sont recouverts par
^x ,.^ ,x ^i».i.iv^ i^.iai'u-'s .i>Hii?M»> le^^llgiueux^?tlesg^cstfl'-
i .; .•••»><<•. du côté de l'O. 2).
■ iii>.;*ii.' i B.'TOrac plouge an S.
^ ,..^ • i. ^îisr .;ir L'S sibies ferragineux Gt le>
.... .:•..;.. ^ -ii* :• •■•■•' M-. vdi'înmeat , les argiles sa-
,^„^x v.:»!t- ». îi: i i" us 'jjiii , les couches ler-
■,..,-! ^ ^.ik .*.. v^- ^:\ i» . " vi» ".ix. 4:nsitres, qui diJerent
.j^^ . , .. ^ !..'... .:::•*. .ujis avaot la Ribe-
- 1 L-r-o'K-i* reparaisse a t a^ec
.::« • :.^ :r luiiicés que dans la
. .,. .. •».::•: ssiie»» y^.V'jaf i/o* /tpn-
.. .. : i. • . , -i:!*'.. . ".:/•• u: }• imu^ma^ d*Orb.,
V»:- ■ I. ■ • •• :*r . a. "il. 'i: *vim4-:*:h m '^e^emeutaccideii-
\, .' ■K'.-. .X -■ .^ . :■ IV 11 » . 1 j'. :»: ;« i», e> :a*ca.:"'f> supérieurs, ex-
M . >» ^ ^ ."'t.. . .1 ■ i. ■'.■ ■■ ■. .. .S ?i.i: i :ia.K":?, èvïrr?, îi)-
• ■ ■ ■ ■ ■-..■.■■•''*, 'j'.'iii. «
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v^..« - . > . - . . . • * .. . . ? '-■..!.**■ • ■■. _*>
V .K..^ * rs. '. i ^ * . ..^ _ .» i». > .ï* I-. --
.1. N . • . -..Il-
CALCAIRES JADNKS SUPÉRIBURS. Sfift
id., Sauvagesii/id.), et les côtés de la route sont coupés dans le
calcaire jaune friable qui les renferme. Plus bas le calcaire est gros-
sier, tendre» blanchâtre, marneui, offrant encore quelques Sphé-
rulites, mais plus abondamment VOrbitolites medw, d'Arch., des
Fungies, puis un banc d'Ostrea vesicularis, var. a, que nous ver-
rons constamment an même niveau. A peu de distance au nord do
village, tout l'étage supérieur, dont la puissance avait sensiblement
diminué depuis Champsegret , ei dont les caractères étaient deve-
nus moins tranchés qu'au sud, cesse bientôt tout à fait, et la craie
grise ou marneuse qui affleure dessous règne ensuite au nord sans
interruption.
Si de Bergerac on s*avance vers 1*0. , on peut observer le pre*
mier étage occupant les parties basses du sol, entre celte ville et
Mucidan, toutes les collines app^tenant à la mollasse tertiaire. La
craie se montre particulièrement entre la Yessière et Lesches. Près
de Mucidan, beaucoup de carrières sont ouvertes dans la craie
jaune , dont la partie supérieure est très caverneuse. La partie
moyenne blanchâtre est imparfaitement stratifiée; on Texploite
comme moellons, et rinférieure donne des pierres d'appareil gri-
sâtres très tendres. Les fossiles â l'état de moules ou d'empreintes y
sont assez répandus, mais mal conservés et peu déterminables. Les
escarpements qui bordent la rivière le long de la route de Péri-
gueux appartiennent encore à cet étage , qui se prolonge un peu au
nord dans la direction de Ribérac , puis à l'ouest^ où il est presque
toujours masqué par la mollasse.
^'ous avons signalé (dans la vallée de la Dronne, à Touest de Par- DtfpM-ientai
cou, un plissement assez singulier du terrain tertiaire auquel la ciiwtau.
craie jaune avait participé (1). i*.et accident, mis à découvert par les
travaux du chemin de fer, montre la craie formant une sorte de
dyke pris entre les couches argileuses et sableuses de la base de la
mollasse, qui se correspondent de chaque côté par l'effet, sans doute,
d'une pression latérale. Un peu au nord de ce point, à Matignon ,
une autre dislocation a donné aux dépôts tertiaires une disposition
en bassin très prononcée. Enfin , si l'on continue à s'avancer dans
cette direction , on ne tarde pas à voir la craie jaune se relever de
plus en plus d'une manière normale, et plus loin, dans les collines de
Gresly , de Ghalais, etc. , le second étage ou la craie tuffean lui succède.
La ville de Barbezieux est bâtie sur une colline allongée du
(4) D'Arcbiac, Buli., S^sér., vol. IV, p. 4404. 4847.
&00 PRBMIKR ÉTAGE.
N.-N.-O. an S.-S.-E., composée entièrement de craie jaune (voyez
pi. II, f. 3). Sur le plateau des Moulins, il y a un petit lambeau de
mollasse sableuse peut-être remaniée. La base de la colline, carac-
térisée, comme h Saint-Mametz, par un banc ô'Ostrea vesicularis,
est séparée de la craie grise de la plaine environnante par un lit
de glaise fort mince , puis viennent des calcaires jaunâtres , mar-
neux, grossiers , sans aucune solidité, mal stratifiés, remplis de
SphcenUites crateriformis , Des Moul., S. acuta {Radiolites id,^
d'Orb.), S, Hœningkausi , Des Moul, Exogyra Matheroniana
{Ostreaid.t d'Orb.), Cardium, Pecten barbesillensis^ d'Orb., Or-
bitolites média , d'Arch., de nombreux bryozoaires, des échino-
dermes, etc. L'épaisseur de l'étage ne dépasse pas ici 15 mètres, et il
paraît former également une autre colline située à Fouest de la ville,
et aliongée du N.-N.-O. au S.-S%E.
De Barbezieux à Reignac on marche sur la craie marneuse blan-
châtre , et à l'entrée de ce village reparaissent, sur le prolongement
de la colline précédente , le lit de glaise et le banc d'Huîtres avec
Cyprina quadrata, d'Orb., et Cardtum productum, Murch.? La
mollasse règne ensuite presque exclusivement , en formant des col-
lines assez élevées. Cependant, au pont du Noble et à la Graulle,
des carrières permettent de constater la superposition des deux étages
crétacés. Chévenceau est bâti sur le premier, dont le banc d'Huîtres
affleure au sud, puis la craie grise lui succède, occupant toute la
plaine jusqu'à Montlieu, dont les maisons sont encore assises sur
une éminence de craie jaune.
DtffMirtemeni L'existeucc de villes et de villages sur des buttes de craie supé-
cbarrate- ricurc , tandis que les espaces qui les séparent, formés par une craie
inférieure, ne présentent point d'habitations agglomérées, paraît
tenir à la présence de la couche de glaise placée à la jonction des
deux étages, et qui produit un niveau d'eau permanent partout où
le premier recouvre le second. Cette couche s'abaisse ensuite assez
rapidement au S., et on la voit au fond du vallon de Montlieu , où
elle occasionne plusieurs sources abondantes. Dans ce vallon , la
partie inférieure du premier étage a de 15 à 16 mètres d'épaisseur,
et constitue une masse continue d'une structure régulière. Les
bancs les plus élevés sont assez durs, la roche est caverneuse, jau-
nâtre et cristalline par places, comme nous l'avons déjà fait remar-
quer à Mucidan , au Touron , etc.
Si de Chévenceau on descend à l'est la vallée du Lary, les mêmes
couches en forment d'abord les pentes. Dans la carrière de Gbez<
Inrérieare.
gàlcairbs jàonbs supérieurs. /iOl
Vallot, commune de Saint-Palais, les bancs, exploités sur une épais-
seur de 5 à 6 mètres, sont continus et parfaitement homogènes,
tandis que ceux qui les recouvrent, sur une épaisseur à peu près
égale , sont tendres et friables. La craie grise constitue au delà le
fond de la vallée , et la craie jaune les flancs et le sommet des col-
lines. Les environs de Montgnyon sont surtout remarquables par le
développement du premier étage ; mais plus loin la mollasse , qui
déjà recouvrait les hauteurs, s'abaisse de plus en plus, acquiert une
grande épaisseur, et la craie jaune disparaît tout à fait sous ce vaste
manteau argilo-sableux , lorsqu'on se rapproche de la vallée de la
Dronne , où nous l'avons vue afQeurer beaucoup plus au nord , à
Touest de Parcou , dans les travaux du chemin de fer.
A l'ouest de Montlieu, les couches de la craie supérieure sortent
de dessous la mollasse au delà de Chepniers , et celles que l'on ex-
ploite à Jussac rappellent la pierre des environs de Gourdon et de
Gouzc. Sous la mollasse de Montendre la craie est blanc jaunâtre,
dure, cclluleuse, en rognons, compacte ou concrétionnée, ou bien
friable et terreuse. Les fossiles, quoique assez nombreux, sont
diflBciles à obtenir : nous y citerons le Fungia polymorpka, Gold.»
le Diploctenxvm cordatum, Gold., et la Venus Archiaciana, d'Orb.
A la descente de Chamouillac on retrouve le banc A*Ostrea vesicu'
loris, puis des calcaires marneux blanchâtres avec Exogyra Mathe^
roniana, d'Orb., et Modiola Dufrenoyi, d'Arch., qui passent à la
craie grise. Mirambeau est sur une colline formée des deux assises
de l'étage supérieur, qui cessent à la sortie de la ville, sur la route
de Saint-Genis.
Au nord est de ce point, le pays , excepté dans la vallée de la
Seugne , est occupé par la craie grise ou marneuse , et nous n'avons
observé la craie jaune supérieure que dans la colline Isolée qui porte
le bourg d'Archiac. £lle y est tendre , marneuse , bien caractérisée
par le banc d'Huîtres, et repose sur la craie inférieure qui constitue
la base de la colline et toute la plaine environnante. Peut-être en
existerait-il encore un lambeau plus au nord , sur la hauteur qui
domine Pérignac, entre Pons et Cognac, mais nous n'avons aucune
certitude à cet égard , de même qu'au nord-ouest de Mirambeau
nous n'avons point observé la craie jaune avant Meschers , sur le
bord même de la Gironde, où elle forme un escarpement assez con-
sidérable, surmonté par un dépôt de sable plus récent (pi. II, f. h).
Sous Saint-Georges de Didône et au nord>ouest, les falaises sont
découpées en petites anses étroites et profondes , où la craie jaune
lY. 26
A02 riKMlKH KTaGK.
tendre et marneuse commence à pré^nier deux bancs ^*Holtrci
{Oitrea vesiculari$^ var. a) dislîucls et séparés par /i à 5 mètrei
de roches qui en renferment peu ou |)oînt. Dans Tun de ces baoci
calcaires intermédiaires, le Conoclypus Leskii, A g. , occupe un oif «an
constant La Limamaxima, d'Arcb., qui atteint jusqo*à 95 centi**
mètres de diamètre (i), la Cucullœa twnida, kl., la Modiola Dêh
frtnoyi^ îd«, YOstrea êontonenêis, d*Orb., qui y acquiert dea éB*
meiisioBS éDormes, de très gros Pleurotomaires encore inédits, le
Nûuiilus Dekayi, Mort., i* Ammonites lewesiensis , Sow. (très
rare), une multitude de Sphérulites et d'autres fossiles rendent ces
escarpements fort intéressant:» poar le paléontologiste.
£n continuant k longer la côte au N.-O. , on voit se développer,
au-dessus du banc d'Huîtres su|)érieur, des calcaires blancs, quel-
quefois souH forme de rognons, ou plus solides que les assises infé-
rieures, plus réguliers, et qui ont donné lieu à des exploitations
asseï considérables. Au delà , et sur le pourtour du promontoire
qui borde au sud -est la baie de Roy an , le premier étage est bien
développé. Constamment battues par les vagues que poussent les
vents d*ouest, les falaises sont profondément entaillées et comme
déchiquetées, de manière ï présenter une disposition ruiniforme
assez remarquable sur une hauteur de l(i à 45 mètres. La stratifi-
cation est toujours fort régulière eu grand ; les caractères propres à
chaque banc sont d'une constance parfaite, et les deux bancs
d'HuUres, toujours reconnaissables, sont surmontés par l'assise des
calcaires blancs marneux, peu solides sur ce point. Au-dessus
s'étendent des sables ferrugineux avec des silex el des grès en ro-
gnons aplatis , probablement de Tàge de la mollasse du Fronsadais
{aniè, vol. II, p. 693) (2).
( I ) Le test de cette espèce très mince n'a jamais été obtenu pour la
partie qui a voisine les crochets ; d'après les empreintes que nous avons
observées sur place, ceux-ci seraient beaucoup plus sirands et plus
épais que les moules ne permettent de le soupçonner. Us constituent
un talon large et plat, pourvu d'une gouttière médiane comme dans
les Huîtres.
(i) On remarque en outre un dépôt do transport renfermant des
cailloux extrêmement roulés de quartz blanc, de diorite, de schiste
pénétré de veines de quartz et de la grosseur de la tête, puis de grès
rouge à gros grains, do silex gris et noirs, de calcaire crayeux el do
grès. Des grès gris, cariés, à gros grains, en grands fragments angu-
leux, ont été évidemment remaniés sur place par le phénomène qui a
amené de très loin les autres éléments du dépôt. Ils paraissent ren-
CaLCAIRBS JàONES supkribcrs. 405
Les falaises qui bordent la côie à Touesl de Royan sont formées
par les mêmes couches que celles du sud-est. Ce sont de haut en bas :
1^ un calcaire d'abord jaunâtre et peu solide » mais qui plus loin
devient blanc, dur, caverneux ou en rognons; 2° un banc de l'>',50
à 2 mètres, presque entièrement composé d*Ostrea vesicularis^ em^
pâtés dans un sable argilo-calcaire jaunâtre plus ou moins endurci ;
30 un calcaire tendre, consolidé par places, divisé en plusieurs bancs.
Ceux du milieu sont remplis d'une multitude de bryozoaires,
d'échinodermes et de débris d'Astéries ; ceux du bas sont caractérisés
par les Cyphosoma et les Conoclypus, Les grandes Spbéruiites
(5, Hœninghausi^ Des Woul. , a^cUeriformis, id. , Bourfionit, id. ,
dilatataj id., et ingetis, id.) abondent partout. Ces fossiles devien-
nent plus rares au pied des escarpements, là où règne le second banc
d'Huîtres dont l'espèce est la même que celle du banc supérieur. La
roche est plus solide, mais son épaisseur parait être égale (1).
Si l'on continue à suivre le littoral, de profondes et larges décou-
pures mettent partout à découvert les assises de cet étage, dont les
plus élevées, celles qui surmontent le premier banc d'Uuîues, ten-
dent à prendre ce caractère de dureté, de cristallinéilé, et lastruc*
ture brécboïde que uqus avons déjà signalés au Touron , à Mont-
lieu, à Montendre, etc. Ces calcaires blancs sont partout exploités,
et donnent de bons moellons. Les roches de la Grande côte^ jusqu'à
Saint-Palais, montrent de nombreux puits naturels, dus sans
doute à l'action des vagues, et au fond desquels on trouve du sable
et des cailloux liés arrondis (2). Nous avons décrit aussi (on/è,
voL II, p. 701) le lambeau tertiaire qui recouvre transgressivemeui
la craie de la côte de Saint-Palais (3) ; la . superposition des deux
terrains y est parfaitement nette. L'abaissement graduel de la craie
la fait disparaître sous la mer à pou de distance au delà des sables
tertiaires.
Comme au sud de Royan, toute cette partie du littoral présente à
sa surface un dépôt de transport sableux, brunâtre, peu épais, mais
remarquable par one grande quantité de fragments peu roulés d'an
calcaire brun jaunâtre, assez dur, caverneux, et pétri de r^ummulitcs
fermer des fossiles et représenter ceux dont nous parlerons tout à
rheure de l'autre côté de la baie.
(4) D'Archiac, Mcm. de la Soc, géoi.f vol. II, p. 1 65, pi. H , f. 4.
U37.
[2) Id.y iù,, 2- sér., vol. II, p. 4 44. 4846.
[a) ld.,//^.,p. 445etpl. 3, L 44.
MU PRBMIER ÉTAGE.
et d'Alvéolînes [N, planulata et A. oblonga), caractéristiques des
lits coqoilliers des sables inférieurs du Soissonnais. Nous n'ayons
poiut trouvé ces roches eu place, et nous n'avons point reconnu leurs
fossiles dans les couches tertiaires de Saint-Palais. On peut donc
supposer qu'elles proviennent de la destruction complète de dépôts
assez étendus recouvrant aussi la craie de ce pays.
Les calcaires jaunes cessent un peu au nord de Royan, et la craie
grise se voit sur la lisière du bois que traverse la route avant le village
de Médis. Ici comme à Saint-Georges et à Meschcrs le premier étage
succède assez brusquement au second, et acquiert tout de suite une
épaisseur telle , quoiqu'à un niveau plus bas , que Ton croirait ses
couches inférieures à celles de la craie grise. II semble qu'entre
Talmont et la pointe d'Ârvert la craie jaune se soit déposée dans
une dépression de la précédente , qui n'aurait pas môme été com-
plètement remplie, ce qui constituerait entre les deux étages une
sorte de discordance dans cette partie occidentale du bassin.
Nous réunirons dans la liste suivante les principaux fossiles que
nous avons observés dans les calcaires jaunes supérieurs des environs
de Meschers , de Saint-Georges et de Royan :
Polypiers. Fungia pofymorpha^ Gold., Scyphia verticiUata^ id.
Bryozoaires. Un grand nombre d'espèces que nous n'avons pas en-
core suffisamment étudiées, et VOibitolitcs mcdia^ d'Arcb.
Radiaires. Astcrias stratifera, Des Mou 1., Pcutacrinitcs carina-
tus, Roem.?, Diadcma Klein'ùy Desm. [Cidaris mi/tf'arisy d'Arch.),
Cyphosoma corollnrc^ Ag., C. ornatissimum, id., Salciiûi geomc-
irica, id., S., nov. sp,, Guniopygus royanus^ d'Arch. (nov. sp.),
Discoidea lœ\>issinia^ Des.?, Conoclypus LcsMi^ Ag., Hcmiastcr
prune l la ^ id.
Mollusques dimyaires. Pholndomya clUptica, de Munst., Gold.
[P, royana, d'Orb.), Arcopagia rotutidata, d'Orb., A. raduita, id.,
Crassatclla Marrotiana^ id., Astarte dijfficilis^ id.?, ïcnus royanay
id., F, subplana^ id., F, Archiaciana^ id., Cyprina, royana, id,,
C Noucliana^ id.?, Caidium bimargi/intum, id.?, C. Faujasii, Des
Moul., d'Orb. , Trigonia ec/unata^dOrb. , T, inorna ta, id.,T. limbata,
id., 7*., indét., Pcctunculus Marrotianus, d'Orb., Arca royana, id.
— Monomyaires. Modlola Dufrcnoyi j d'Arch., Lima semisidcata ,
Desh., L, maxima, d'Arch., L, semi-ornata, d'Orb.?, Inoccramus
regularis, id., Pectcn quadricostatus, Sow., P, rojanus, d'Orb.,
P, substriatO'Castatus [Janira id., d'Orb.), P., nov, sp., voisin du
P, royanusj Exogyra auricularis [Gtyphaa id. , Alex. Brong.),
E. iaciniata, Gold., E. Mathcroniuna [Osirra id., d'Orb.), Ostrca
vesicularisy Lam., var. a, O. larva, Lam., O. talnwntiana, d'Arch,,
O. Jrons^ Park., O, santonensisj d'Orb., Tërebratula santonensis.
CALCAmES JAUNBS SUPÉfilEURS. 605
d'Arcb., T. dijformis [Rhynchonella iW., d'Orb.), Crania striata^
Defr. , Orbicula iameilosaj d*Àrcb. , Spherulites Hœninghausi ,
Des Moul., S. dilata ta, id., S. royana [Radiolites id., d'Orb.), S,
crateriformis^ Des Moul., S. acuta [Radiolites id,, d'Orb.), Hippu*
rites Espaillaciana, d'Orb. — Gastéropodes. Trochus MarrotianuSy
d'Orb., T, girondin lis, id., Turbo royanus, id., Pleurotomaria
royana, id., A*., nov, sp,y Phasianella supracretaceoy d'Orb., Fusus
turritellatus, id., Z'. Marrotianus, id., F., indét., Nerinea bisulcata,
d'Arch. — Céphalopodes. Nautilus Dekayi, Mort., Ammonites lewe^
siensis, Sow., Turrilites Arc/iiacianus, à'Orh,
Le premier étage limité , depuis Gourdon jusqu'à la forêt d*Ar- ^naii,
vert, entre les dépôts tertiaires inférieurs qui le recouvrent et
la craie du second étage qui le supporte, est d'autant mieux stratifié
^nc sa puissance est plus grande, comme dans les petites vallées au
sud de la Dordogne, où elle atteint jusqu'à 80 mètres, là où ses
assises inférieures fournissent les meilleurs matériaux de construc-
tion , tandis qu'à ses extrémités est et ouest , ainsi que sur sa limite
nord, cette épaisseur est réduite à 1 2 ou 1 5 mètres, et l'on n'y trouve
plus que des roches sans emploi , ou qui sont utilisées seulement
comme moellons. Ses calcaires occupent des espaces assez étendus
dans les départements du Lot, du Lot-et-Garonne et de la Dordogne,
mais ils ne forment que des lambeaux dans la partie sud de celui de
la Charente, et ces lambeaux sont encore plus restreints dans celui
de la Charente-Inférieure où ils finissent par ne plus se montrer
que sur le littoral de la Gironde.
C'est particulièrement dans ces assises qu'abondent les grandes
espèces de Spherulites. Nous ne les avons pas observées à l'E. , sur
les limites des déparlements du Lot , du Lot-et-Garonne et de la Dor-
dogne , mais à partir de Cendrieux , de Saint-JVIametz et de la vallée
de la Couze dans ce dernier département , on les trouve toujours
vers le haut de l'étage. VOslrea vesicularis, que nous avons dési-
gnée sous le nom de var. a, forme un banc constant sur sa limite
nord, depuis Saint-Mametz ( Dordogne) jusqu'à l'embouchure de la
Gironde , et Ton a vu que dans cette dernière direction elle en
formait deux parfaitement séparés et distincts. A TE. et au S. , les
ostracées sont plus rares et manquent même tout à fait. Les poly-
piers , les bryozoaires et les échlnodermes , rares également au S.,
se multiplient de plus en plus à mesure qu'on se rapproche soit de
la limite nord, soit des côtes actuelles, et cette distribution des
corps organisés, comparée au développement des strates, pero^t
de penser que les eaux étaient plus profondes au S.-£« qi
hW DEDXIÈUI ÉTAGI.
Cl que les couches, où nous trouvons accumulés les débris de m*
distea, d'ostracées, d*écbinodermes, de stellérides et de bryoïoaim
GoosUluant la roche presque à eux seuls, nous représentent ki
derniers sédiments crétacés de cette partie do la Franco.
$ t. l>e«iièin« étage. Craie gruei maraettia tm glatieomeaw
«f ttrieaoée.
Cet étage forme une bande continue, dirigée du S.-E. au N.-O.
à travers les départements du Lot, de la Dordogne, de la Gliarente
et de la Charente-Inférieure; il plonge et disparaît au S. sous les
calcaires jaunes précédents, et s'appuie au N. contre l'étage des cal*
caires blancs. Il est composé ?ers le bas de calcaires un peu sableux
et glauconieux, durs, divisés en plaquettes ondulées, qui passent plus
haut à une roche également glauconieuse, sableuse, micacée, en bancs
puissants , régulièrement stratifiés. Les silex gris ou noirâtres sont
en rognons très inégalement disséminés dans la masse, sans y formor
jamais de cordons suivis. A la partie supérieure, l'argile tend à pré-
dominer, les points vert$ sont plus rares, et la roche constitue un
calcaire blanchâtre, marneux , tendre et friable.
D^rtfmeBt A uu kilomètre an nord-ouest de Gourdon , le long de la route
^. de Grolejac, cet étage, encore peu développé, se montre sous le
précédent [\oy. pi. II, fig. 5), et présente un calcaire sableux, avec
points verts, mica blanc et de nombreuses pattes de crustacés (Pa-
gure?), puis un calcaire grisâtre cl des marnes schisioïdes où se
trouvent les fossiles suivants :
Plusieurs bryozoaires. Diadema Kleinii, Des Moul. , CUipsa dis"
trépans, d'Orb., Àrcopagia rirci/iaiis^ id., Fenus Renaujcia na ^ id.,
an f. pliina^ Sow.?, Cjprina intermcdia^ d'Orb., C. ligeriensis, id.,
C, NouelUina, id.?, Cardium productum, Murch., ('., 2 espèces
indét., Trigonia scabrn, Lam., a/i limbata, dOrb.?. MytiluSy indét.,
Avicula, Inoœrnmtts, Lima santonensis^ d'Orb., Spondylus\ indét.,
^rca ligeriensis, d'Orb., ^1. NoueUana, id., Cucutlœn Beaumonti,
d'Ârch., Exogyra Mathcvoidana [Ostrea id.^ d'Orb.), Terebratula
alata^ Lam., /V/., var., T , nov. sp., Plcurotnmaha turbinoidcs^
d'Orb., Ptcrodonta injlata, id.?, Jvteonellalœvis, id, , RosteUaria?^
.immonites varians, Sow., À. Orbignyanus^ d'Arch. Pattes de
crustacés (Pagure?) semblables à celles que nous avons si souvent
signalées à la jonction de la craie de Touraine et de la craie
micacée.
Dépûrtrment Ccs couchcs uo tardent pas à disparaître, mais elles affleurent par
DotdMoe, places entre Grolejac et Sarlat, puis au nord de cette ville jusqu'à
CBÂIE GKISE, MAB!(B[]^E OU (iLAUCONISUSE ET UlCArÉB. AOT
la Bénagric ponr former au «IHÙ les rives de la Vfitre , auloor de
Moniignac, où elles sunl carar dirigées par la Terebratuia alatOt la
Lima iontonensis, le Pecten quaâricoitatus, etc. Ou a vu que, dans
la TtlIéG de la Cuuze, la cfaiis grise, empalant de nombreux sileK
gris blanchSlre, furniail lu pied des escarpemcnlii. A leur confinent
avec la Dordogae, les eaui de la Couze roulent sur des Laiics de
calcaires blauci marneux dont oovs arons «également ligoalé le re-
lëTeincnt au nord do la Linde, et qui supportent l'égliM de Saint-
Front, en face de cette YJUe. Ils paraissent exister encore plus au S.
A«ia la villée de la Lémance, au sud-oaesl de F^inH ( Lol-et-Ga-
A partir de Mfremoni et de Moniignac, le «ècând hlt^ se déve-
loppe de plus en plus au N.-O. , particulièrement sar [es bords du
Manoir et de l'Isle. La partie médio -inrérîenre se modiêe dans sa
structure. Les bancs sont plus épeii , plus reliera, mietii suifls;
la roche moins dure est plus homogène, et alors commence ce
système de conches qui fournit de si belles pierres d'appartJI dani
les nombreuses carrières ourrrles des dem cOtés de l'Isle, tandis
que vers le haut et ï la base la roche corsene ses cencièrcs de
schistosiiË irrégulière et de dureté qui ne )>ennct(ent de l'employer
qne comme moellons. Aux hameaux des Bories et de Marsaneit au
sud de Savignac, les assises, quoique peu éloignées des couches ju-
rassiques , n'ont pas moins de 90 mètres d'épaisseur totale. Entre
Antonne et Trigonnant , les silex noirs sont très abondants dans la
craie grise que coupe la route , et qui se continue ensuite sans In-
terruption jusqu'à Périgaenx et au delà. DesdenxcOlésdelariTière,
à la hauteur de cetlc-Tilie, le niveau des bancs exploités parait être
le même, et la puissance totale de l'étage peut atteindre en ce point
120 mètres avec une inclinaison très faible bo S.
La plupart des silex ont pour centre un spongiaîre rameniJl
forme on tuberculeux , et les fossiles <[uc nous avouA l
plus fréquents dans ces couches, outre de nombreux bryoi
sont :
SipltoKia Jîcta, Gold., iS. piriformii, id.,
polhecitt piclonica, id., P. die/ioloma,
resccns, Mich,, Spongus Toivntendl, Uaat..
Roem., Ciilaris cyathiferus, d'Arch., Diailenia Kleiari, D.'^ M.ijl.,
Crpl'osnma, rwe. tp., C. eorottar<t, Ag., an magiiijïcii
riiia ovata, id.. Hemiaiiter bafa, id-, MirriftrT e<»
id., {'yprinii Nauflinnii, d'Orb., Canii'iiii [ùnijinii, Dos I
kùS DEUXIÈME ÉTAGE.
Trigonia iimbata, d'Orb., Lima Marrotiana^ id., Lima santonensis,
id., L. Dtijardini^ Desh., Pecten qtuidricostatus^ Sow., P. Etpail"
iaei, d'Orb., Spondyliis truncatus, Gold., 5., indét., Ostrea probos»
ciiieoy d'Arch., 0,frnnf^ Park., Exog)'ra nuricularis [Gryphcea /rf.,
Alex. Brong.), Terebratida Baugasii (R/iynchonelia id. , d'Orb.),
T, vespertilio^ Brocc., T. biplicata^ Sow., T. albensis^ Leym.^ Spke*
rulites^ indôt., Plcurotomaria santonesa^ d'Orb.?, Turritella^ indéL,
Pterodonta inflata ^ d'Orh, , Ammonites Orbignyianus j à^ kvch. ^
Nautiltts subia?vigatus, d*Orb. Dents de Lamna, plaques palatales
de Ptjrchodusj de Pycnotlonius^ et yertèbres de poissons.
La craie grise oa roarneose se prolonge, an nord de Périguen
jusqu'au hameau des Hautes-Pyles où elle repose sur les couches
du troisième étage, et au sud, sur la roule de Bergerac, jusque près
de Saint-Mametz, où nous l'avons vue recouverte par le preoûer
(pi. II, fig. 2). A l'ouest, elle continue à former une large bande
que coupe la vallée de la Dronne. Elle est bien caractérisée autour
de RlberaCy où Ton trouve à mi-côte, sur la route de Verteillac, la
partie moyenne, renfermant le Cardium productum^ Murch., an
Faujasiif Des Moul. ? les Pecten quadricostcUus , Sow., et creto-
sus, Brong., le Nautilus sublœvigatus^ d'Orb. 7 quelques Ammo-
nites et de rares Sphérulites. Vers le haut de la montée, la roche
devient plus marneuse, moins solide, renferme peu de grains verts,
et sa structure est subschistoîde. On y remarque alors, comme nous
aurons souvent occasion de le constater dans ces dernières couches,
quelques fossiles que nous avons déjà vus à la base de Tétage
supérieur, tels que VOstrea vesicularis, var. a, la Lima maxima,
la Modiola Dufremyi , la Cucullea tumida et le Conoclypus
Leskiû
Ces assises supérieures et moyennes du second étage se montrent
alieruatlvcmcnt au N., suivant les ondulations du soi , jusqu'à Tem-
brauchemenl de la route dé Marcuii, où connnenceni à se relever
les assises inférieures schistoïdes, dures, se divisant en plaquettes
et renfermant beaucoup de fossiles, entre autres la CucuUœa Beau-
montiy d'Arcb. , Tune des coquilles les plus constantes de ce niveau.
En face du châleau de Beaulieu, on peut observer la superposition
de ces bancs schisioïdes aux calcaires blanc jaunâtre du troisième
étage, qui sont massifs ou bréc))oïdes, très durs, cristallins, à
texture homogène et très serrée. Autour de Mareuil et jusqu'à la
Rocbebeaucourt , les dérangements qu'ont éprouvés les strates
interrompent sur plusieurs points la succession régulière des divers
étages.
CRAIE «BISE , UABHBUSE OU GLADCOMECSB ET UICACiB. AOfi
Le plateau (le Beaum ont au siid-cst d'Angoalême, sur la route Bipimntnt
de Pêrigueux, muiiUc I;i supcrpusiiion de l'assise ioférieure du cblrinM.
second étage h des calcaires avec Spliéruliles qui dépendent du troi-
sième (ïoy. posleà, pi. II, f. 9). Les premiers bancs sont jaunâtres,
caverneux, en rognons et renfernieoi VExogyra auricularis
[Gryp/usa id., Brong.), Terebraiula edala, lar. Lam, , Lima cetto-
manensis, d'Orb, , Nucleolites crepidula. Des., Discoidea, nov. tp.,
Cidaris cyathiferus, d'Arcti. Au delà du bameau , les calcaires eu
plaquettes grisâtres, un peu glauconieui, nous ont présenta les (os-
siies suivants, très abondants dans les fossés qui bordent la route.
DiademaKleinii, Des Houl., D. Arehiaci^ Des., Hemiaster bafo,
Ag., Serpula, Feniis Renaiixiana, d'Orb., an f. plana, Sow.?,
Uma semhulcala, Desb., L. granalala, Go)d,, ityli/as, Jrca,
Terebr/jtula vespertilio, Brocc, T. alata, I.am., Brong., T. con-
lorta (Mynehiynelia id.. dOrb.), T., 3 no<'. sp., Exogyra auricu-
laris {Gryphœa id., Broog.J, Osirea prolroscidca, d,'Arcb., Acteo-
netla lœvii, d'Orb., A, crassa, id., Nautilus, ÂmmoniUs varians,
Sow.
En remontant la vallée de la Tude, nous avons vu la craie grise
sortir de deesoas la craie jaune, près de Gresly; elle augmente
d'épaisseur dans les collines de Cbalais et de Montmoreau , ot forme
au delà tout le massif qui sépare le bassin de la Charente de celui
de 11 Dordogne (1). Le tunnel de Livernan traverse ce massif du N.
au S. sur une longueur de 1500 mètres et à 69 mètres au-dessous
du sol du plateau qui en cet endroit est à ISS", 09 d'altitude, c'est-
à-dire à 3/i°',b5 plus bas que le point culminant du pays au signal
de Brizebart, qui en est peu éloigné vers le N. -E. On a traversé dans
les puits d'extraction 6fi inèires d'une craie gris bleuâtre, tendre ,
marneuse, parfaitement homogène dans toute celte épaisseur, comme
dans toute l'élendue du souterrain , et qui correspond aux parties
moyeiiues et supérieures de l'étage. Elle est ici caracii-risÉe pai
Limaviaxima, hCyprina ligeriensis, à' Oib. , an I\'ûuel il
une Huttre nooTetlc (2), un ^'aulilc et quelques autres fc
ou moJNs rares. Cette puissante assise, qui vient atQeurec^
(I) D'Archiac. i;»//., 2' aér., vol. IV, p. M08. 1847,
(ï; Nous avons obsurvé dans cette a^Bise, fut 1« versant boI
colline, une Huître de ta forme de VO. bi„uiicul,ilii, qui j
moins de 25 centimètres de largeur surïO de hauteur. C
iudividu de cette espèce, probablement nouvelle, que nou»
core rencontré.
il A DBUSlàMS 6r4GB.
ilfiiK Tenuiiis du piaitan de t.ivpri)ïn, n'y iH-l^wiue nulle part \t
l^nte gri!i bleiiSlre unifontie, ni celle hoili«;;l^ii^[^dins toute M
iianli;ur que te^ Iravani snnterrains ont rËfi^lécs. l^es dilTérences
d'iutpecl »mi (elles, que, sans la certiinile rin'uii a sous tes yeux le
pitilongenieni des mêmes ealcaiies, on les reganterait cumme appar-
tenant ï des âges distincts. Ceite circuiiiitance tient sans doute k l'iii-
diience fort longtemps continuée des agents aimosphériqnes sur les
parties qnt avoisinenl la surface.
!,es couches de la base, schistoldes »u en plaqnettes , ai ec TW-f-
brnlula aiftfa, ('iiruUan Beawtionti, elc, . sortent de dessous les
pri^cédenlt^s tin peu avant (]ue l'on atteigne la petite rivière de la
Bolifiiuc. et, au pmot où le chemin de fer traverse la roule, le taliia
du fond de la lall^ est formé par un calcaire blanc jaunâtre, ca-
Terneut, compacie, dur, arec des fossiles mal cunsi.'rvés, et qni
paraît correspondre à celui que nous venons de signaler dans la
même posIlioW sur le plateau de Bcaumoni. Les calcaires en pla-
qaelles qui exmcni encore entre la vallée de la Bohème et celle d*
la r.hareau cessent tout il fait avant le village de Vcuil , pour faire
place aux calcaires caverneux compactes précédents, fjui bientôt
reposent fur les calcaires bréclmldes jaunâtres avec Hippnriles et
Sphfruliles de la partie supérieure du troisième étage.
la conpe que nous donnons (pi. Il, f, S) permet de juger de la
largeur de la xone occupée pr ia craie grise et marneuse dans le
même département, entre Pétignac et Montlteu. A la montée de
Pétignac, la craie marneuse avec /Jma sanfonensts et Cardivm
Moulonianum succède aux calcaires t rudistes qui , s'abaissant au
S., formaient le sol depuis la forêt de Chardin, et ce que nous avons
dit de ia position des buttes de craie jaune de Barbezicui , de Rei-
gnac, de la Graulle, de Chévenceau et de Moailien, suffit pour
qu'on puisse se rendre compte de celle de l'étage sous-jaceni , qui
occupe les plaines Intermédiaires lorsqu'il n'est pas masqué par fa
mollasse tertiaire.
A l'ouesl de cette coupe, dans les départements de la Charente
et de la Charente-Inférieure , les calcaires dont nous nous occu-
pons, au lieu de former une seule zone dirigée E. 0., continue ou
seulement interrompue par les vallées, suivent plusieurs bandes
distinctes, courant du S.~E. au N.-O., et séparées par des bandes
appartenant au troisième étage, et raème au quatrième. Coite dia-
positioD, dont la coupe, f. 4, pL If, montre un exemple, est dM
an soulèvement des coudies inférieures de la formation , qui appa-
CRAIB GRISB, MARNBOSK OU GLAUCONIEUSE IT MICACÉS. 611
raissent des deux côtés de la vallée de la Seudre, depuis les
environs de Saint-Genis jusqu'au Guâ , sur les deux rives de la
Seugne , de Jonzac à Pous , sur les bords de la Charente , à la
hauteur de Jarnac , etc. Le pays, très peu accidenté, permettrait
difficilement de tracer les limites géographiques des divers étages,
si les caractères du sol , surtout pour le second , ne traduisaient
pas aussi exactement la composition des strates sous-jacents. Nous
distinguerons la bande crayeuse méi*idionale qui s'étend de la vallée
du Lary vers Tembouchure de la Seugne, la bande moyenne qui des
environs de Barbezieux et de Ghévenceau passe au nord de Pons, et
longe la rive gauche de la Charente jusqu'au delh de Saintes, enfin
la bande septentrionale située sur la rive droite de la Charente. Nous
nous sommes d'ailleurs attaché à faire voir (p. 32} la manière dont
se séparaient ces diverses bandes , dues à trois dislocations princi-
pales, en rapport avec le cours des rivières que nous venons de nom*
mer. En outre, les deux premiers étages, si puissants à TE., vien-
nent , pour ainsi dire , se perdre en s'amincissant de plus en plus
vers la c6te, quoiqu'ils conservent toujours la plupart des caractères,
soit pétrographiques, soit zoologiques, qui les distinguaient dans les
départements de la Charente et de la Dordogne.
Nous avons déjà signalé près de Chamouiilac , à l'ouest de Mon-* Band« crayeuu
tendre, la superposition du premier étage au second, et les couches ""* ***" **
supérieures de celui-ci, blanches, marneuses, friables, avec Cypho-
soma corollare, Hemiaster prunella^ Ananchytes senti g (obus ^
Modiola Dufrenoyi^ Ostrea vesicularis, var, a, 0. frons, Exogyra
Matkeroniana, Ammonites Mantelli, et de nombreux bryozoaires,
comme au nord de Ribérac. Cette partie de la craie marneuse re-
paraît encore avec les mêmes caractères un peu avant que l'on at-
teigne Soubran, et !\1. Dufrénoy l'a observée au nord de Montendre,
sur la route de Jonzac. De Mirambeau jusque près de Pons la craie
^sezPecten Truelli (Janira id, , d'Orb.) se montre partout à la sur-
face du sol. A partir de Saint-Genis, une bande assez étroite s'en
détache pour se diriger au N.-N.-O. , vers Jazenne , mais sans se
prolonger beaucoup au delà , tandis que la bande principale suit an
nord-ouest de Mirambeau une série de hauteurs qui forment la ligne
de partage très surbaissée des eaux de la Seudre et de la Gironde.
Toutes les collines et les falaises des environs de Mortagne ap-
partiennent exclusivement à la partie moyenne du second étage ,
car les assises supérieures que nous retrouverons à Talmont n*y
existent pas , et les assises schistoides de la l>ase n'affleurent point 1
&12 BJSUXlÈltB ÉTAGE.
an pied des escarpements. La partie visible de ce même étage n*f
a pas moins de 55 à 60 mètres d'épaisseur. Vers le bant ce sont dci
calcaires gris blanchâtre, marneux, avec des silex gris pea nom-
breax, et dans les falaises qui bordent la Gironde on observe une
immense quantité de spongiaires siliceux, ramifiés ou auUrea {Ma"
tumpeziza^ Siphoniaincrassata, Tragospisiformis^ une multitude
de petits Cnemidium diversiformes, avec le Cidaris veticuloms^
Gold. , YAsterias chilipora^ DesMoul. , les TerebrcUula mntonemis H
difformiiy de petites Exogyres, etc. }. L'inégale altération de la rocbc,
par suite du plus ou moins d*abondance de la silice qu'elle ren*
ferme, a tracé dans ces grandes murailles verticales des bandes Iuh
rizontales en relief et en creux , mais sans aucune analogie avec les
cordons de silex de la craie du nord, auxquels on les avait com-
parés. Les bryozoaires sont très nombreux à certains niveaux* On
n'y observe |)oint d'ailleurs les fossiles caractéristiques de la partie
supérieure, ni les Exogyres de la base.
Cette épaisseur des assises moyennes, presque aussi considérable
autour de Mortagne que sur les rives de l'isle, autour de Périgueux,
se maintient encore au N.-6., sous les communes de Gbenac, de
Saint-Surin et d'Epargne. Les falaises de Piton , de Rocbe-Bâtard
et de Caiilau , sur celles de Barzau et de Talmont, en présentent de
bonnes coupes, ainsi que le prolongement des lits de spongiaires.
Talmont est bâti sur un rocher presque isolé , bordé tout autour
d'escarpements à pic, formés par les couches supérieures du second
étage avec les mêmes Orbitolites media^ Cypho&oma omcUissimum^
Lima maxima, Modiola Dufrenoyi, que nous avons vus dans les
calcaires jaunes supérieurs, puis une multitude de spongiaires, de
bryozoaires, etc. Les vagues qui battent et détruisent incessamment
le pied des falaises menacent cette vieille forteresse d'une ruine
complète, et Ton peut juger de Téncrgic de leur action par un rocher
qui faisait autrefois partie de ce massif, et qui s'en trouve aujour-
d'hui séparé par un espace de 70 mètres, que couvrent les eaux à la
marée haute, (^et isolement est de beaucoup postérieur à la fondation
de la ville, car la craie qui constitue ce rocher, de 5 à 6 mètres de
large sur 12 ou 15 de long, est surmontée par un dépôt de remblai
identique avec celui que l'on observe partout où les murailles de
la ville se sont écroulées. Il est placé au même niveau , et l'on y
observe les mêmes débris d'industrie humaine. Peu d'années suffi-
ont , sans doute, pour faire disparaître tout à fait ce témoin de
'ancienne extension de Talmont et de la force destructive des flots.
CRAIK GRISE, MARNEUSE OU GLAUCONIEUSE ET MICACÉE. 4lS
Le promontoire qui porte le village de Caillau, à Test du port,
est beaucoup plus élevé et plus étendu que le précédent , et les
couches nous ont paru se relever dans cette direction. Les falaises
verticales ont de 35 à 40 mètres de hauteur, et sur leur côté orien-
tal, où Ton peut le mieux les étudier et recueillir des fossiles, les
couches supérieures paraissent manquer. Les corps organisés que
nous avons observés autour de Talmont et dans les escarpements
do promontoire de Caillau sont :
Tragos pisiformis, Gold., Scyp/iia, indét., et peut-être de nou-
yeaux genres de spongiaires?, Po/^y^or/tec/a dichotoma, Benn., les
Ceriopora gracilis^ Gold.?, subtmbricata d'Arch., verticiiiaia,
Gold.f et plusieurs autres espèces; puis des-Lic/tenopora^ Retepora,
Heteropora^ Hcliopora^ Escharn, etc., Asterias chilipora^ Des
Moul., Cidaris vesiculosa^ Gold., C septifera^ Mant., C. clavigcra^
Kon., Cyphosoma ornatissinmm^ Ag., C. corollare^ id., Diadema
Kieiniif Des Moul., Sale/u'a petaiifera, Ag., Nucleolites, nov. sp.^
Hemiaster pru/iclla, Ag., Micraxter cor-anguinum, id., Ananchytcs
striata^ Lam., A.^ rwv. sp, (^), Cyprina^ Modiola Dufrenoyit
d'Arch.y Mytilus lineotiu^ Fitt.?, Lima maxima^ d'Arch., Pecten
quadricostatus ^ Sow., P, Dujardini^ Roem., P. Espaillaciy d'Orb.,
P, sexangularis {Janira id.^ d'Orb.), Spondylus bifrons, Gold.,
S, striatus, id., Exogyra Mathcroniana [Ostrea id.^ d'Orb.), E, /«-
ciniata^ Gold., Ostrea (uro/ie/isis, d'Orb.?, O. frons, Park., O. taU
moniianay d'Arch. (2), O. vcsicularis, Lam., var. a, Tcrebratula
santonensiSf d'Arch., T, albensis, Leym., T, plicatiiis, Brong.,
Spherulites acuta [Radiolites id., d'Orb.), Caprotina stiiata^ id.,
NautHus sublœvigatus^ d'Orb.?. Dents de Saurien.
Ce qui prouve bien Texistence d'une dépression de la craie au
N.-C, sous l'anse marécageuse qui sépare Talmont de Meschers,
c'est que la côte, à la hauteur de ce dernier village , est, comme on
Ta dit, entièrement formée de craie jaune et d*un dépôt plus récent.
La craie marneuse se montre seulement au N.-C, où nous l'avons
vue, près de Royan, recouverte aussi par la craie supérieure. Elle
[\ ) Parmi ces nombreux échinodermes, deux espèces sont constam-
ment changées en silice : l'une, le Cyphosoma ornatissi/num y est
à l'état de calcédoine; l'autre, \ Ànanchytes striata^ est à l'état
d'orbicule.
(2) Cette espèce, la plus grande des Huîtres non plissées de la for-
mation, après celle dont nous avons parlé au tunnel de Livernan, et
que nous avions nommée dès 4 843 [loc. cit,^ p. 44), paraît, malgré
son abondance, avoir aussi échappé à l'auteur de la Paléontologie =1
française.
MtU^
klk DBnxiim étags.
occupe le lerriioire des cominooes d'Arces, de Cezes, de Scmotne,
de SainuGeorges de Didône, de Grezac, etc.» où elle cousUtue lou-
joure des calcaires marneux gris blanc , tendres , avec des silex gris
ckdr, en rognons disséminés irrégulièrement et se fondant dans h
ouïsse.
Lorsqu'on descend des collines de Gozes et de Grezac vers h
Sèudre , on atteint bientôt les couches inférieures , toujours carac->
térisées par leur structure subschistoîde , par leur dureté, leur tex-
ture quelquefois cristalline , et l'absence des silex. La roche est
acddentellemeni caverneuse, et les feuillets ondulés sont souvent re-
couverts d'un enduit verdâtrc. VExogyra auricuiaris et la Terebra-
tula alata y sont, avec les bryozoaires, les fossiles les ptns fréquents»
On y rencontre aussi un Catopygus, nov. sp. , le Micraster cor^oH'-
^num, var. (/, car^tesiudinarium^ une Pyrina, \è Pinna Moretmà^
une Ammonite voisine, mais peut-être différente, ieVA. varians^t^
La superposition de ces couches au troisième étage se voit particu-
lièrement sur la route de Gozes à Gemozac, avant de descendre à
Gbadnier; mais c'est surtout dans l'une des carrières dites de
Ghamberland, ouverte sur la lisière méridionale du bois de Thainit»
que celte superposition est remarquable par sa netteté (pi. If, f. 4).
Les bancs puissants de calcaires blancs, dont la surface semble avoir
été ravinée, sont recouverts transgressivemeni par un calcaire isar-
neux, jaunâtre, tendre, se délitant très facilement, de 3 à & mètres
d'épaisseur, et dont les fossiles, qui sont les plus caractéristiques
de la base du second étage , diffèrent entièrement de ceux des cal-
caires sous-jacculs. Les travaux de l'exploitation tendent d'ailleurs à
faire disparaître ce peiil lambeau de calcaire marneux qui forme
le décomble de la carrière, et auquel succèdent au sud les calcaires
durs , blancs, schisioides dont nous venons de parler. Les fossiles
que nous avons rencontrés sur ce point rappellent d'une manière
frappante ceux que nous avons cités occupant la même position
géologique au sud-est d'Angoulêmc, au sud de Mareuil, et près de
Gonrdon, à 50 lieues de distance. Ce sont :
jésterîas chilipova^ Des Moul., Hemiastcr Fonrneli, Des. (4),
H. nucicus^ id., Cyprina ligcriensis^ d*Orb., C consobr'ma^ id.,
(4) Il est probable que deux espèces ont été confondues sons ce
nom. Le véritable H. Fourneli est petit et assez globuleux; l'autre,
plus grand du double, plus large, est sensiblement déprimé d'arrière
en avant. Tous deux existent dans ce gisement et ont été trouvés
CRAIE GRISS, MARNEUSE OU GLAUCONIEUSB Et MICACÉE. 615
Venus Rennuxiana^ id., an T'. plana ^ Sow.?, Cardium bispinosum,
Duj., C. Hilianum, Sow., Jrca Noucliana^ d'Orb., A. Mailleana^
id., Cucullœa Èeaunionti, d'Arch., Myocoricha, nov, sp.^ Pectcn
quadricostatuSy Sow.?, /*., indét., Trigonia scabra, Lam.?, Tere-
bratula bipUcata (jeune), Sow. , Nnticn, 2 indét. , Jctronelia gi-^
gantea^ d'Orb., an Globîcvncha ovula ^ id.?, PhasianeUa?^ Turritel-
la?, BuccinuniP, Foluta Guerangeri, à' Orh. y Nauti lus sublœvigatus,
id. iPattes de crustacés (Pagure?) semblables à celles de GourdoD et
du bassin de la Loire.
Les calcaires inférieurs du second étage se prolongent au N.-O.
parla Motte-de-Pons; le vallon de Cormes est creusé dans leurs
bancs, qui sont exploités près des moulins de Saujon , à l'entrée de
ce bourg , ofi ils plongent au S. Les calcaires du troisième étage
affleurent probablement daus le lit de la Sendre. Sur sa rive droite,
au nord-est de Saujon , le second étage est remplacé par le troi-
sième, un peu avant Saint>Romain.
Si nous reprenons actuellement plus au N. l'examen de la craie Bande cnjeusi
grise ou marneuse, nous la trouverons se Ibontrant çà et là sur la ^
route d'Angoulême à Jarnac , puis recouvrant les calcaires blancs
du troisième étage , entre cette dernière ville et Cognac , après le
hameau de Yeillard, dont le petit vallon est ouvert dans ces mêmes
calcaires blancs. On trouve au-dessus de ceux-ci les calcaires en
plaquettes, puis les bancs à Exoyyra auricularis, Pecten quadri-
costatusy Spondyles, etc., se relevant très sensiblement vers la
Charente, et plongeant au S. On peut remarquer, en outre, une
faible inclinaison à TO. , vers Cognac, de toutes ces couches divisées
en dalles ou en plaquettes , et dans lesquelles le Micrasler cor^xn-
guinum et la IWebralula alala sont aussi répandus qu'autour de
Périgueux , et son^ associés à un Cyphosoma de cette dernière lo-
calité, à \2i Lima Marrotiana, d*Orb., au Spondylus globulosus^
id., à VExogyra auricularts [Gryphœa id., Brong.), au Pleuro--
tomaria secans, d'Arch., etc. La structure tabulaire de la roche,
que montrent les carrières des environs de Cognac, s'élève plus haut
dans la série que dans la plupart des autres localités ; mais au delà
de la ville les bords de la Charente, jusqu'à Saintes, mettent ex<
clusivement à découvert la partie moyenne du second étage.
dans TAlgérie. Sur les bords de la zone crétacée du sud -ouest , pfè»
de Gourdon, d'une part, et de l'autre à l'embouchure de la Charente,
nous les avons encore rencontrés à la base du troisième étage aveo
VExogjTa columba.
415 DBnXlÈMB ÉTAGE.
L'espace compris entre la Né et la Seagne, à partir de h grande
route de Pétignac à Barbezieux au S.-E., jusqu'au confluent de k
dernière de ces rivières avec la Charente , forme , à proprement
parler, notre bande crayeuse médiane , qui se prolonge ensuite an
delà de Saintes. Elle occupe tout le pays que l'on nomme la Cham-
pagne^ soit à cause de son aspect assez semblable à celui de oette
province , Ik où le soi est formé par la craie blanche, soit à cause
de la qualité des vins qu'on y récolte. On a vu que la craie grise et
marneuse constituait les plaines qui entourent la colline de craie
jaune d'Archiac, laquelle, d'après M. V. Raulin(l), atteindrait mie
altitude de 124 mètres entre ce bourg et Saint-Eugène, et noos
dirons quelques mots des caractères parliculiers qu'elle présenta
aux environs de Marignac , sur la route de Pons à Jonzac
Les carrières situées à l'ouest de ce village sont ouvertes dans
l'assise moyenne du second étage , dont l'épaisseur est d'environ
10 mètres, et qui forme une masse parfaitement continue sans ap-
parence de stratification. On y remarque deux lits de bryozoaires,
l'un vers le ciel des exploitations , l'autre vers le fond. La pierre
homogène, blanche , peu dure, fournit des blocs de grandes dimen-
sions, employés surtout pour confectionner des bacs, et exportés au
loin , sous le nom de pierre de Marignac, Ces carrières rappellent
tout à fait celles des bords de l'Isle autour de Périgueux, mais ici la
roche est dépourvue de silex , de sable et de grains verts, el les fos«
silcs sont peu nombreux {Inoceramus Cuvierit^ Lima maxima^
Terebratula Bavgasï), Le plongeaient assez faible est au N.-N.-E.,
mais il n*est pas continu, car cet étage atteint 108 mètres d'alti-
tude au signal de Chadenac dans cette direction.
Le château du Gibeau, bâti sur la colline à Test du village, dont
il est séparé par un petit vallon» repose sur un dépôt quaternaire de
silex avec glaise qui recouvre les calcaires inférieurs du second étage.
Ceux-ci sont durs , blancs, en plaquettes, renfermant la Serpula
filosa^ XdiPyrina ovata^ la Terebratula alata, VExogyra auricula"
ris (Gryphœa^ id. Brong.), et comme partout des Eschares et auUres
(4 ) Nivellement barométrique de VJqiUtainc [Recueil des actes
de l'Académie de Bordeaux^ 1854, p. 221). Plusieurs des cotes
d'altitudes que nous citons, soit dans le texte, soit sur les coupes de
la planche II, ont été puisées dans ce grand travail de M. Raulin,
les autres dans la Description géométrique de la Franee^ par Puis-
sant.
CflAU GHISB, MABNBD3B OU GLlUCONIEUâB £T HICACÉB. Ml
bryozoaires. Ils sont séparés du troisième étage, qui paraît affleurer
au fond du Talion , par une assise assez puissante de sable ferrugi-
neux, avec des grès subordonnés et une couche de glaise grise. Cette
assise remarquable, que nous n'avions jamais observée ailleurs el
dont nous devons la connaissance a M. Ë. de Vallée, se voit danj
les pentes boisées que domine le château , et sur la rive gauche du
Trèfle, aux moulins de TaconeL Elle y est paiement surmontée par
]a calcaires en plaquettes et repose sur ceux du troisième étage ,
dont les escarpements bordent la rivière.
De Marignac à Avy, et jus(iu'à l'entrée du faubourg de Pons, oa
marche consiammcnt sur les assises moyennes du second étage.
Elles renferment des silex , peu de fossiles, et s'élèvent de ce côté
très peu au-dessus du fond de la vallée de la Seugne , tandis que
sur la rive gauclie, i la suriie du faubourg de Pons à droite de la
route de la Jard, les bancs inférieurs trèsdurs plongent au N.-E. , avec
une direction N.-O., S.-E. , parallèle â la petite vallée de Soute.
Nous reviendi-ous dans la sectiun suivante sur cette disposition qDÎ
se rattache plus pariicnlièremenl it l'étage sous-jacent.
De ce point â la Jard , et jusqu'à Saintes , la route est constam-
ment tiacée sur la craie marneuse muycaiie, et, près de cette der-
nière ville, une tranchée cunsidérable montre vers le haut les
calcaires supériems Qssilus, tendres, avec quelques Oslrea biauri-
cu/fi^d (1) et de grandes Modiules, puis des calcaires marneux se
délitant irrégulièrement , avec des lits de silex en rognons. Plus bas,
d'autres calcaires marneux, gris blancbàire, reuferment aussi quel-
ques silex, des Térébralules m VOsti-ea proùoscidea. Le lit inférieur
des bryozoaires ne se voit qu'au-dessous du niveau de la chaussée
lorsqu'on descend à gauche le chemin qui rejoint la route de Cozes.
Le faubuurg des Roches, sur le bord de la Charente ebt adossé à ces
mêmes assises, qui forment un escarpement abrupt. Des galeries
d'explui talion assez éteiidne.i sont ouvertes â deux niveaux diiïérenls
dans leur partie nioyinnc. I^ pierre que l'on extrait est d'un blau
légèi émeut grisâtre, composée de grains de calcaire spaibiqne^
gluliné par un ciment de calcaire marucux. Elle est très i
poreuse et renferme quelques points verts. Les silex noirs y s<
(l) Celte coquille si caractéristique de la base du troisième él
b montre dans ces cdIUiim d'une manière loat à fait eicceptionnall
■l nous ne l'avons jamais rancontrée ailleurs à i
418 DBUXliME ilTAGB.
rogDOûB, disséminés irrégulièrement et peu Tolamineoz. Vers le
haut, ils sont en plaques de quelques centimètres d'épaisseur et pi*
nllèles à la stratification. La partie supérieure des talus est formée
par les calcaires tendres » sableux et fissiles; fers leur pied, la
roche prend accidentellement l'aspect de la craie jaune. Au dell
éa faubourg, ?ers le moulin de Lucera et la ferme de Diconcfae«
to banc inférieur de bryooMMfares tend à se releter, et les fossiles,
particulièrement les Huîtres, les Exogyres, les Térébratutes et les
Spondyles y sont très nombreux.
La ville de Saintes est bâtie sur ces assises moyennes et sopè-
Ôeures du second étage, ainsi que les faubourgs de Saint-Kutrope et
deSaint-Safinien. Si de l'extrémité du quai on monte vers celui^,
M rencontre vers le haut comme précédemment des plaques de
silex dans un calcaire marneux fissile , avec Ostrea biaurieulaia.
A 500 mètres au nord du faubourg , le toit de vastes carrières qu'on
^'exploite plus depuis longtemps est formé par le banc supérieur
ds bryoïeaires et d'échinodermes qui se prolonge sous les murs de
la Magésie. Les assises inférieures paraissent se relever au delà de
cette maison de campagne et venir affleurer sur la rive gauche de la
Gharente. Sur le plateau à l'ouest de la ville , le chemin qui con-
duit aux Arènes est coupé dans les calcaires marneux fissiles qui
accompagnent le premier banc de bryozoaires avec Terebratula
olûta^ des échinodermes et beaucoup d'antres fossiles. Les carrières
en galeries que l'on trouve à peu de distance , et dans le toit des-
quelles on observe aussi les silex en plaques, appartiennent au pre-
mier rang du faubourg des Roches; celles du second rang peuvent
se voir au-dessous des précédentes lorsqu'on descend de Saint-
Ëutrope par la route deCozes. Plus bas, on retrouve le second banc
de fossiles (bryozoaires, échinodermes, ostracées, Térébratules,etc.).
Prises dans leur ensemble, ces collines, d'une hauteur de 65 à
70 mètres, nous présentent ainsi, sur plusieurs points, deux rangs de
galeries d'exploitation, à 5 ou 6 mètres de distance l'un au-dessus
de l'antre et creusées dans les bancs moyens de ratage, puis deux
bancs caractérisés par de nombreux fossiles, l'un au-dessus et
l'autre au-dessous de ce niveau ; enfin des calcaires marneux fissiles
avec des fossiles particuliers couronnent les parties les plus élevées.
Outre les nombreux Ëscharcs, Rélépores, Cérioporcs et autres
brj'ozoaires répandus à profusion dans les deux bancs précédents,
et qui ne sont pas rares non plus dans les assises intermédiaires ,
on y rencontre également des spongiaires, tels que des Siphonia^
GRAIB 6RISB, MARNEUSE OU OLAUCONIEUSE ET MICACÉE. 619
le Polypotheciadichotoma, Benn., etc. Les autres corps organisés
que nous avons observés dans les diverses couches sont :
Asterias punctulata^ Des Moul. , Pentacrinites carinatusy Roem. ,
Cidaris veslculosa^ Gold., Diadema^ nov, sp.^ Salenia gcomettica^
Ag., Cyphosoma rugosum^ Ag., Echinas carantonianus^ id., Pyrina
ovatOj id. (1), P., nov, sp, (2), CatopyguSy nov. sp,, Pholadomya
Marrotiana, d'Orb., CrassateUa Marrotiana^ id., Arcopagia ra^
diata, id. A.j indét., Cytherea uniforrnis, Duj.? [Fenus capcrata^
d'Orb.), Cardium Faujasii^ Des Moul., 6'., indét., peut-être le C,
hispinosum^ I^uj-^i ^- productum^ Murch., an C, alternatumy
d'Orb.? C, nov. sp,^ Arca Archiaci^ d'Orb., A. santonensis^ id.,
Mytilas divaricatus^ id., M. Marrotianus ^ id., Myoconcha angu--
iatUt id.?, Trigonia Umbata^ id., T. tenuisulcata ^ Duj.?, T, scabra^
Lam.?, Pecten quadricostatus ^ Sow., P. quinquecostatus^ id. (3),
P. sexangularis [Janira id, , d'Orb. (4] ), P. Dujardini, Roem., Lima
santonensis f d'Orb., L. rliotomagensis id., Z., très voisine de la
L.parallela^ id., Spondytus santonensis^ id.. S, globulosus^ id.,
«S.| /ïof. sp,?^ Osirea sanionensiSf d'Orb., O.Jrons^ Park., O. pro^
boscideOf d'Arch. (5), O. talmontiana ^ id., Exogyra aaricularis
{Gryphœa id.^ Brong.), E, Matheroniana [Ostrea id.^ d'Orb.), Te-
rebratula vespertilio, Brocc, T.alata^Lzm,, var. (6), T.biplicala,
Sow., TurritellQ Bauga, d'Orb., Pleurototnaria santonesa, id., P.,
no9. sp, (7), ConuSf indét.. Ammonites^ très voisine de 1'^. varions,
Sow. (assise inférieure de l'étage), an nov, sp.?, Nautilus Sower-
byanusy d'Orb.
(4 ) Plus globuleuse et plus courte que dans les figures données par
M. Agassiz(pl. 5, f. 32-34).
(2) Espèce très haute, courte et plus globuleuse que ses congé-
nères. Elle est très voisine du Globator nucleus, A g.
(3) Cette espèce, d'après 11. Aie. d'Orbigny [Paléont, française^
vol. lu, p. 645), serait propre aux couches inférieures de son étage
turonien; or nous trouvons étiqueté par lui-même un échantillon de
la craie de Saintes qu'il rapporte à son étage sénonien. Cette obser-
vation est la contre-partie de celle que nous avons faite pour le P.
quadricostatus [antêy p. S4). On rencontre d'ailleurs ici un assez
bon nombre de formes de la craie micacée du bassin de la Loire,
dont le même auteur a fait le type de son étage turonien.
(4) C'est sans doute par une transposition d'étiquette que cette
espèce a été citée à Mirambeau, tandis que le P. Truelli [Jonira id.,
d'Orb.) est signalé à Bh\xiiQ%[Paléont. jranç., vol. III, p. 648).
(6) Nous ne pouvons nous soumettre à Y ostracisme dont M. Aie.
d'Orbigny a frappé cette espèce en la réunissant à XO, vesicuiaris,
(6) Voyez, pour les variétés de cette espèce, celles que nous avons
établies et caractérisées [Ann, des se, géoL^ vol. II, p. 4 89, 1843).
(7) Cette espèce est ornée de cordelettes squammeuses assez sem-
blables à oelles du P. GalUtnei^ d'Orb.
430 DlUXlfclffB iTAGI.
Au sodrouest de Saintes, les baltes do moulin Brandet, d*aù h
Tue embrasse on Taste horiion , sont couronnées de sable et d'argiii
saUense et ferrugineuse de 6 à 7 mètres d'épaisseur au plus. Ce
petit dépôt tertiaire isolé est un témoin précieux des immenses dé-
nudations que la craie comme les couches plus récentes ont éproa-
Tées. La craie se montre immédiatement au-dessous , pour se con-
tinuer jusqu'à la Yalade, où elle est masquée par des grès, pois par
des saUes jaunes assez épab autour de Brasseau. Au delà, lesassisei
du troisième et du quatrième élage lui succèdent. Il en est de
même sur la route de Saujon , où les calcaires en plaquettes de
l'assise inférieure se montrent autour de Pessine. La route IraTena
le prolongement des buttes de Brandet, et la coupe de Saintes à
Royan répète à très peu près celle de Saintes à Meschers (pL n,
f. A). Enfin cette bande mMiane de craie se prolonge encore un peu
au N.-O., dans la direction de Sain t-Porchaire , mais elle est rem-
placée par le troisième étage bien avant que l'on atteigne ce bourg,
et elle ne paraît pas exister au delà de la Tallée de la Clyce à Pont-
TAbbé.
iMhbenjsaM La craio grise ou marneuse s'étend peu sur la rive droite de la
"* " "^ ' Charente. Nous l'avons déjà mentionnée vers !'£., et autour de
Saint-Brice, où la disparition du troisième étage est complète,
on la voit reposer sur les calcaires à Caprinelles du quatrième, et
même sur les sables et grès verts qui sont au-dessous , tandis que,
dans la coupe de Saintes à Saint-Hilaire, un peu plus à 1*0. , la série
redevient complète. On suit le second étage par la Grave et la Char-
loterie jusqu'à la descente de Bruneteau, où les calcaires blancs et
les couches à rudistes affleurent au fond du vallon. Les assises infé-
rieures se divisent toujours en plaquettes à surface ondulée et rabo-
teuse. Elles sont exploitées au-dessous de Alaison-tout-Vent , située
à 500 mètres environ à l'ouest de la grande route , et la pierre
blanche, très dure, en plaques irrégulières, recouvertes d'un enduit
verdâtre , est, comme partout , remplie à*Exogyra auricularis et
de Terebrattda data, avec la T. plicaiilis, Brong. , la Plicatula
aspera^ Sow., une petite Lime voisine de la Z. granosa^ Gold., et
Y Ammonites Orbignyanus, d' Arch. , propre à cette assise. A Talvert,
on exploite les calcaires blancs au-dessous de ceux-ci, qui se pro-
longent encore sous la Roulerie, mais cessent tout à fait à la seconde
descente après ce village.
La relation du second élage avec les couches sous-jacentes se voit
encore à la Roche, au-dessus de Bussac, où les calcaires du troi-
CailE GRISE , MARNEUSE OU GLÀUCONIBUSE ET MICAGÉI. kl l
sième, qui se montrent au fond du vallon, sont couronoés par les
bancs inférieurs en plaquettes de la craie marneuse. Celle-ci se
développe rapidement vers Sainte-Marie , et au Lormont, à la des-
cente de la route ; la partie moyenne offre des caractères identiques
avec ceux que nous avons signalés autour de Cognac
Le second étage , qui n'a que 7 à 8 mètres d'épaisseur dans le Utumi.
département du Lot, en acquiert environ 120 dans celui delà Oor-
dogne, où les assises moyennes, parfaitement stratifiées, fournissent
des pierres d'appareil fort estimées. Dans les départements de la
Charente et de la Charente-Inférieure la structure schistofde, propre
d'abord aux couches inférieures , s'étend parfois jusqu'aux assises
moyennes. L'épaisseur, très considérable encore dans la bande mé-
ridionale, sur la rive droite de la Gironde, et dans la bande mé-
diane, jusque dans les collines de Saintes, diminue très rapidement
à mesure qu'on s'avance vers le N.-O., et toutes les assises dispa-
raissent sans atteindre la vallée de la Clyce à Pont-l'Âbbé, et par
conséquent bien avant la côte , où le quatrième étage se montre
seul. Il en est donc, à cet égard, de la craie grise et marneuse comme
des calcaires jaunes supérieurs, et les dernières couches annoncent
aussi par leurs fossiles une mer peu profonde et le voisinage des côtes.
L'abondance de VExogyf^a aurxcularis caractérise , en général «
les couches inférieures avec la Cucullœa Beaumonti , la Venus
plana^ VHolaster Foumeli et les pattes de crustacés. Dans la partie
moyenne on trouve surtout les spongiaires, le Mieraster cor-anguù
ntim, les Trigonia scabra ou limbata, les Lima santonensi$ et Dth
jardini^ le Pecten quadricostatus^ le Spondylus striatus, les Ostrea
proboscidea , santonensts et frons , de nombreuses variétés de la
Terebraiula alata, la T. albensis^ le Pleurotomaria iontanesa^ un
Nautile et quelques Ammonites. Les couches supérieures , princi-
palement vers ro. , s'annoncent par une grande variété de spon-
giaires et de bryozoaires, par la présence de YAnanchytes striata
et d'autres échinodermes, de la Modiola Dufrenoyi, de VExogyra
Matheroniana , et par la rareté comparative des Térébratuies. Les
Ammonites, quoique rares, n'y sont pas cependant tout à fait étran-
gères. Dans ces derniers dépôts du second étage commencent à se
montrer, avec quelques Sphérulites , plusieurs fossiles très répandus
aussi à la base du premier, tels que V Ostrea vesicularis^ var. a, la
Lima maxima, le Conoclypus Leskii^ et certains bryozoaires. Le
Diadema Kleinii est un échinoderme très fréquent dans l'un comme
dans l'autre. Non seulement les spongiaires sou t constamment siliceux
tM TtOlSltm ftTAGI.
ditis le Beoood étage, mais encore le test des échinodermes, diei
oetracéeret des Térébratules est soufent changé en silice, sollk
l'eut de calcédoine, soit à Tétat d'orbicules, ce que flous n*af6ai
jamais obienré ni dans l'étage an-dessus ni dans eelal qui m
dessous.
S 8. TïïoiMièmkB étage.
I. CALCUaiS ILARCS OO JAQVATRU ▲ AUDISTIf.
t. CjLLCAiRBS «Aunmx OBIS blâhc ou jacnatabs.
s. OàTdCâiiiM mmnrx lAmiAnn avm osrmAabEt vf Ammmru.
CMTtttiatê Nous réunissons dans ce troisième étage de la craie do sod-onaal
g^ncnnE. ^ couches tfès différentes par leurs caractères niinéralogiqDet
comme par les fossiles qu'elles renferment ; mais » d'une part , la
difficulté que nous avoos quelquefois éprouvée à tracer leurs liaûtef
précises, *et de l'autre la crainte de multiplier les coupes saoe mio
néc^té absolue , nous ont engagé à conserver provisoiremeiit ce
cassement , tout en reconnaissant que « dans une description plus
détaillée, et sous les points de vue industriel et agronomique, il
serait nécessaire de considérer au moins deux de nos sous*divisioM
comme des étages distincts.
L'assise supérieure se compose » vers l'est, de calcaires aussi re*
marquables par leur eitréme blancheur que par leur pureté; vers
l'ouest , de calcaires plus généralement jaunâtres ; ils sont tantôt
compactes ou subcrisiallins, tantôt tendres, friables et même pul-
vérulents, et presque toujours caractérisés par raboudance et la
variété des rudistes. L'assise moyenne comprend des calcaires mar-
neux, blanchâtres ou grisâtres; l'assise inférieure des calcaires mar-
neux d'un jauue clair, un peu sableux et glauconieux, et renfermant
principalement des oslracéeset des Ammonites.
Département ^^^^^ u'avous tiouvé daus le département du Lot que des traces
^"^ de la première assise , mais la seconde et la troisième y sont bien
reconnaissables. Au sud du hameau de Lasséguinies , près de Pey-
rac, la route de Souillac à Gahors coupe, sur une étendue de 75 à
80 mètres seulement, un lambeau de calcaire blanc jaunâtre, mar-
neux, assez dur, fragmentaire ou en rognons , et rempli iJHExogyra
columbùf coquille que nous verrons accompagner constamment la
base du troisième étage jusqu'à l'embouchure de la Charente. Ce
lambeau est adossé à un calcaire grisâtre, marneux, schistoîde, éga-
lement constant dans toute cette sone de la partie supérieure de la
CtLClIBES BLAHGS k lUDISTBS , ETC. 431
{(H-malionJurasBJque, et associé ici ii des calcaires exploités kdrolta
de la route, et remplis de Pholadomya acuticoslata, Sow. , Mt/a
rugosa, Roem., Lttcina luislriata, id-, Isocardia tumida, 9\xL,
Trigonia cosiaia, var. etongata, Sow. , Exogyra virgula, Defr.,
Tereèraiulaàiplicala, Sow., etc. Ces calcaires ^sBontrecouTerts
1 lear tour par des sables et des niasses considérables de grès ter-
tiaire , de sorte que la couche ï Exogyra columba se trouve, ii celle
eilrémilé du rivage crétacé, dans une dépression de l'étage de Kiin-
meridge , comme nous l'aions indiqué (voyez pi. TI, f. 1).
De ce point au Vigan on marche sur ces couches jnnssiqaes,
puis sur dee sables verdâlres et des grés rerruginetix crétacés avec
Exi^yres, et enfin sur des calcaires marneux grisâtres, en rognons,
de Ja même formation , reposant toujours sar les calcaires marneux
compactes, gris, et les marnes Teuilteiées, gris bleuâtre, prudentes.
Entre le Vigan et Gourdon les calcaires marneux jaunltrcs renferment
V Exogyra columba, Gold., i' Ammonitet Fteuriausianut, d'Orb. ,
\e Cardium produetwn, var. minor, Murch., VArca ligerfensis,
d'Orb., VHemiaslnr Foumeli, Ag. , et ils forment le sol de cette
dernière ville , couronnée par d'énormes blocs de grès tertiaires
blancs , très durs, semblables ii ceux de Feyrac et de I.asségumies.
Ces calcaires plongent au N.-O. , et sur le revers sud-est de la col-
line affleurent lea calcaires marneux grisltres , schistoldes , avec
Nttcula gregnria , Koch, et iV. infiexa, Roem., recouvrant les
couches i Exogyra virgula.
Au nord-Duost, au contraire, on suit constamment les calcaires
jaunes marneux qui portent le village de H ont -Saint- Jean , et qui
sont caractérisés par Vffemiaiter Foumeli, le Cardiitm productum,
Murch., Il Pholadomya ligeriensis, d'Orb,, ['Arcn ligeriemis,
id., le Pleurotomaria turbinoideg, id. , et le Pterodonla elongata,
id.? Avant le moulin de Vaisse se montre une couche presque ex-
clusivement composée d'Hippurites (ff. wi^anisam, De5Moul.),et,
de l'autre c6ié du ruisseau , vient affleorer mus celle-ci un sable
glauconieux ot ferrjgineux qui se développe de plus en plus h me-
sure que l'on s'avance vers le N.-O., les CBlfuiffl» jsnnflliw n'fffll^i-
rant plusalorsqu'au pied des escarpements dans les parties bas.<iGa
du sol. Cc^ sabli's rt de« bancs de grés bruiix qii')l|
correspondent sans doute â ceux du Vigan
consiiiuer qu'un accident local , sans ra]i|)»rt (
sables et les grés du quatrième étage , pliicés soiu)^
Caprinelles (Ichlbyosircolites), lesquels sont t-
tlSk TROISlftltE iTAGS.
aox couches à Fxogyra columba. M. DofréDoy (1), et après hd
M. de GollegDO (2), ont mis ces dépôts arénacés à la base de la for-
Qiatioii, et comme étant parallèles k Ttron sand (sables d'Hastings);
mais h position soos le second étage de la coacbe à radiâtes, qui
noas paraît étrelm rudiment de Tassise qui va prendre un si grand
développement au N.-O., ainsi que celle des sables et des grès
entre ces mêmes rudistes et les calcaires à Exogyra edrxmba^ Am-
monites Fteuriausicmus, etc., dont l'horizon constant est supérieur
à celui des Gaprinelles, nous font maintenir le classement que nous
avons essayé d'exprimer dans la coupe théorique de Gourdon à Thi-
viers (pi. II, t 5), et jusqu'à ce que les relations stratigraphiques
sur lesquelles nous nous appuyons aient été reconnues inexactes.
D^wi«BiMt La coupe ci-jointe (pi. II, fig. 2.) montre la succession des coodies
DoidoiM. entre Périgueux et Tbiviers. Après le vallon des Hautes-Pyles, on
voit sortir de dessous le second étage une roche mal agrégée, jau-
nâtre, composée de fragments de coquilles et de polypiers, et sem-
blable k celle qui, placée sur les calcaires marneux et schisteux,
entre Gourdon et Grolejac , reposait sur les sables et les grès de k
couche à Hippurites. Au delà, vers le hameau des Potences, de
nombreuses carrières sont ouvertes dans un calcaire d'un Uanc
éclatant, tendre, friable, tachant les doigts et rempli d'une inncmi-
hrable quantité de Spherulites ponstana, d'Arch., de S. lùmbri-
colis [radiolites^ id. d'Orb.), et à^ Hippurites comu-pastoris^ Des
Moul. La roche constitue une masse continue de 9 à 10 mètres de
puissance, et reposant sur un calcaire marneux, blanc jaunâtre ,
semblable à celui des environs de Gourdon. Pour admettre la coupe
théorique, représentée pi. II, fig. 5, il faut supposer que les sables
et les grès de cette dernière localité et de Sarlat ont ici disparu ,
que dans l'intervalle le banc de rudistes s'est développé à leurs dé-
pens, et que les calcaires blancs représentent le tout. Ce rappro-
chement se déduit principalement de considérations stratigraphiques
générales et de l'identité des couches qui recouvrent, comme de celles
qui supportent dans les deux localités la partie supérieure du troi-
sième étage. La différence des caractères minéralogiques ne pourrait
être une objection suffisante pour le faire rejeter, et quant à ce que
V Hippurites organisans ou fistuiœ de Gourdon et de Montignac
(4 ) Mé/n, pour servir à une description géol. de la France ^ vol. I,
p. 4 4 et 36.
(2) Notice sur le puits artésien de Bordeaux^ p. %\ et 26.
CÀLCAIRKS BLANCS A HUDISTES , ITG. Ù3S
n'accomplie pas les amres rudisies dans les calcaires blancs qui
s'étendent des Pyles à Angoul£me et au delà, on remarque qu'elle
existe au même niveau autour de Joniic, occupant seulement
une zone géographique plus méridionale que ses congénères.
Les carrières de Chabaniies, ouvertes sur le coteau suivant, sont
daits une position h peu près semblable ii celles des Potences,
quoique nous soyons porté à placer sous les calcaires blancs les
calcaires concréiionnés tendres, composés de fragments de radiaires
qu'où y exploite, et cela parce que les calcaires marneux jaunâtres
ressorieni autour de ces collines et constituent le sol jusqu'aux Pa-
lissons. La butte du moulin de Clapier, située près de ce hameau i
est surmontée des calcaires à rudisies qui reposent sur les calcaires
marneux. Des ossements de cheval enfouis dans une cavité de la
roche, ainsi que M. Delanoûe{l) t'avait déjà fait remarquer, parais-
sent avoir été entourés et cimentés par une inlîltralion d'hydrale de
fer et de carboiiatedecliaux. Si l'on continue à s'avancer lernIeN.,
les calcaires inférieurs deviennent de plus en plus schistoïdes, et en
s'approchant de Laborie , les calcaires compactes, grisâtres, juras-
siques, leur succèdent.
Vers le nord-ouest, le troisième étage est encore mieux caracté-
risé, et ses calcaires blancs se continuent par Puymariin , Brantôme
et la Tonr-Blancbc, souvent coupés, comme les précédents, par les
vallées de la Colle, de la Dronne et du Bulon. Autour de Mareuil, il
est bien développé , et l'on peut observer sa superposition au qua-
trième étage, dont nous n'avons point signalé de [races ii l'est de la
route de Thiviers i Përigucui , les calcaires marneux jaunâtres
nous ayaot toujours paru reposer sans intermédiaires sur les couches
jurassiques.
Nous avons indiqué la superposition de la craie grise en plaquettes
du second éiage aux calcaires blancs du troisième , en face du cbS-
leau de Beaulieu, et si de ce point on se rapprocbc de Mareuil,
CCS derniers calcaires, en masses brécboïdes, blanc jaunâtre ,
durs, cristallins, forment les calés de la route et le sumiiiel de j
toutes les collines basses, sèches, arides et hérissées de rochers
râlresqui entourent Saint-Pardoui. Au-dessous vient un calcair&l
marneux gris, sctiisloldc, très constaul dans tout eu pays et jusqu'àj
Augouléme.
Les calcaires blancs ï rudistes se prolongent an nord de Mareoil^
(1) .0»//., vol. VllI, p. no. 1S37.
ASA T10I8IÉMI ÉTAai.
ien Sftiat-Solpioe et ta deU. Ao sud-est da mêuie pdiit , ili
stituent platieurs {rfateaux , entre autres celui de la Tour-Blandw,
dont les carrières ont fourni les pierres de grand appareil , em-
ployées dans les constructions les plus importantes da clMmiii dt
lisr d'Angoulême à Liboume, puis celui de la Plaigne à droite de b
route de Périgueoz. Ici , des carrières fort étendues sont oaTenes
dans des calcaires identiques afec ceux des Potences. A la poMé
de leur compositkm et à Féclat de leur blancheur, ces bancs joigiieai
la propriété de ne point s'altérer ni se désagréger à Tair, mais ils as
revêtent en peu de temps, dans les parties qui y sont exposées, d'une
teinte d'un gris noir, assez intense, dont l'origine et la nature ne sont
pas encore bien déterminées. Sur ces plateaux, et partieniièremeot
' autour de Montbreton , on trouf e des blocs de roches ferrugineoses,
tm des grès jaspoldes, à structure schistolde et â feoilleCs oontoor*
nés. Nous en avons observé de semblables au-dessus de la Roche-
beaocoort, dans ane glaise jaune brun qui recouvre la craie; les
uns et les autres paraissent être d'origine tertiaire et représenter let
restes de dépôts analogues à ceux des bords de la Dordogne.
Entre Mareuil et la Rocbebeaucourt , les calcaires da troisième
éuge recoovrent ceux du quatrième, et nous avons fait remarquer
que la craie grise ou marneuse ne tardait pas elle-même à leur
succéder jusqif'à l'entrée du bourg où les calcaires blancs sont in-
clinés de 60 degrés, tandis que du cêté opposé, le long de la rivière,
le plongement est assez faible. Au delà , ces mêmes calcaires pa-
raissent occuper le plateau jusqu'au Grand>Lac, hameau à partir
duquel on a vu la craie grise en plaquettes former le sol jusqu'au
petit village de Beaumont, qui domine le faubourg d'Angoulême.
Département Au sud de ceitc ville , ces mêmes calcaires en plaquettes de la
chlrente. base du secoud étage viennent flnir sur le plateau qui sépare la
Bohême de la Chareau , et reposent, avant la descente de Yeuil, sur
des calcaires caverneux, compactes, auxquels succèdent des calcaires
bréchoîdes, durs, jaunâtres, avec Spheruiites ponsiana et Hippui-
rites comu-pastoris, de 5 à 6 mètres d'épaisseur, et désignés par les
ouvriers sous le nom de chaudron. Avant d'atteindre les premières
maisons du village, on remarque sous ces bancs un calcaire mar-
neux, schistolde , sans fossiles, puis un calcaire jaune également sans
fossiles, tous deux disposés en coin le long de la roule, et recou-
vrant directement la grande assise des calcaires blancs à Spheruiites
lombricalis, cxploiics un peu plus bas et constituant les pentes ro-
cheuses inférieures du vallon de Yeuil. Les petites vallées que tra-
GÂLGÂIRKS BLANCS ▲ IDDimS, ETC. U1
verse la route, depuis le tunnel de Livernan jusqu'ici, sont dues I
des brisures qui ont affecté assez sensiblement les couches pour que
celles-ci ne se correspondent plus exactement des deux côtés.
Au nord de Veuil les calcaires blancs sont encore surmontés par
les baucs du chaudron , très développés sur les plateaux environ-
nants , où ils forment le ciel des carrières, et représentent exacte-
ment ceux du plateau de Beaumont, qui ont une épaisseur de 12 à
15 mètres. Oes Sphérulites assex grandes s'y montrent également
dans cette dernière localité , et leur position entre les calcaires jau-
nâtres de la base du second étage et la puissante assise des calcaires
blancs, exploités et caractérisés par la Sphérulites lùmbricalit, ne
peut laisser d'incertitude au sud ni à l'est d'Angouléme. Noos
n'avons pas reconnu de véritables traces de ces bancs dans le dé-
partement de la Dordogne , et , par suite du relèvement de tous les
étages au N., il ei^t douteux qu'ils existent dans les escarpements
qui entourent immédiatement Angouléme , et à plus forte raison sur
le promontoire occupé par la ville.
Celte colline, déjà bien décrite par M. Dufrénoy, présente, sur
une hauteur d'environ 65 mètres , la meilleure coupe de l'étage
que nous décrivons et de ses subdivisions. A partir du niveau de la
Charente on trouve successivement les calcaires marneux à $phé«-
mlites et Alvéolines , les calcaires à Caprinelles (Ichthyosarcolites)
do quatrième étage, qui forment la base de la montagne, pois an*
dessus un banc de calcaire gris et de marne , et on calcaire marneux
jaunâure rempli d'Oitrea biaurictdata elA'Exogyra columba. Ce
dernier se voit particulièrement au-dessus de la fontaine que l'on
rencontre eu montant du port à la ville. Viennent ensuite des numes
ec des calcaires marneux grisâtres, micacés, avec Inocérames, et
quelques autres fossiles nul conservés. C'est dans cette partie
moyenne de l'étage qu'a été percé le tunnel qui traverse la colline
du N. au S. Quoique appartenant à un niveau très différent , la
roche présente une ressemblance remarquable avec celle du tunnel
de I jvernan , et donne lieu à la même remarque lorsque l'on com-
pare les matériaux provenant des déblais avec ceux des peotAi
extérieures de la colline (1). Plus haut un calcaire Jaunâtre bré-
eholde, avec quelques Ostrea biaurieulata et Exogyra columba ^
des calcaires blancs marneux en rognons, et un autre calcaire blanc
peo dur et eu plaquettes, sont couronnés parles calcaires â rudistes
0) DArdiiac, £ulL^ 2«8ér., vol. IV, p. 4406. 4847.
&S8 TA0181È1II iTÀGI.
de 8 k 10 mètres d'épaisseur, dors, cristallins, d'un janne très plie,
qui entoureot Angouléine au S., au N. et k i*0. d'une ceinture de
rochers à pic sur lesquels repose le mur d'enceinte.
La coupe (pi. II, f. 3) montre l'inclinaison de tout ce système
au S. et sa dfeparilion sous le second étage k Pétignac, et h ooupe
fig. 9, plus détaillée, la succession des assises au sud-est, depuis le
nireau de la Charente jusqu'au Grand-Lac. La coupe S.-N. , de Cas*
tras à Angouléme , a confirmé celles que nous avions faites du
S. -S. -O. au N. -N. -E. , de A(ontIleu à celte dernière trille et de Beiige-
rac à Thiviers, quant k la di^Msition générale des divers étages, à leur
succession et à leur puissance relative ; mais elle a fait connalure, en
outre, entre les calcaires en plaquettes du second étage et le grand
horiion des calcaires blancs du troisième, deux assises assex consi-
dérable au sud et an sud-est d'Angoulême , et qui ne semblent pas
avoir d'équivalents bien constants dans les départements voisins de
h Dordogne et de la Charente-Inférieure.
Sur la rive gauche de la Charente, entre Châteaunenf et Jamac»
les carrières de Saint-Mesme sont ouvertes dans les calcaires blancs
du troisième étage , identiques avec les précédents, et la base de ce
même étage se voit vers le haut de la première montée de la route
de Jarnac à Cognac. Les calcaires blancs subcompactes ou à grains
très fins, cristallins, semblables k ceux du plateau d'Angoulême »
apparaissent lorsqu'on descend au hameau de Veillard ; ilsafiDeurent
au fond du vallon de Soubrac , et sont ensuite recouverts par les
calcaires en plaquettes du second étage. Comme ces derniers , ils
plongent au S. , et présentent leurs tranches à la Charente, qui coule
au pied d'un talus très abrupt.
DtfpartemeDt A partir de ce point , la limite du troisième étage paraît suivre
cb«rent«. uuo directiou assez différente de celles du second et du quatrième,
ittftrieure. et s'iofléchir au S. pour remonter ensuite au N.-O., car, dans la
coupe de Bury à Saint-Brice, nous n'en avons point vu de trace,
et le second étage repose directement et transgressivemcnt sur les
deux premières assises du quatrième. Sur la route de Saintes à Saint-
Hilaire, au-dessous du hameau deBrunetaud (pi. II, L Ix), les cal-
caires blanc jaunâtre , friables , avec SpkenUites ponsiana et des
spongiaires, afileurent de nouveau sons la craie grise. Après la Rou-
lerie tout l'étage s'amincit sensiblement, et les couches de sa base,
avec Exogyra columba et Ostrea biauriculata^ au contact de:; bancs
à Caprinelles, ont été mises à découvert dans les fossés de la route.
Si l'on continue k s'avancer vers le N.-O., en suivant la rive
CALCAIRBS BLANCS k RUDISTKS, ETC. A29
droite de la Charente , par Saint-Vaize et Taillebonrg , on tronve
jusqu'à Saint-Savinien une série découches beaucoup piuscompli-
quéeset plusf ariéesqne les précédentes, quoique toujours comprises,
à ce qu'il nous a paru, entre les calcaires en plaquettes de la base
du second étage, déjà signalés à Fontcouverte et à Bussac, au nord
de Saintes, et les assises à Gaprinelles ou Ichtbyosarcoliles du qua-
trième. Nous distinguerons les assises suivantes en allant de haut
en bas et du $.-E. au N.-O. , à partir des calcaires en plaquettes (1),
l"" Calcaires blancs supérieurs occupant le fond du vallon de
Bussac, avec un lit de rudistes à la base. Ils représentent la pre**
mière assise de l'étage dans les départements de la Oordogne et de
la Charente.
2* Calcaire de Saint-Vaize se montrant au fond du vallon de
Roche-Folet, mais plus particulièrement dans les carrières appelées
les GrandeS'Perrières, Cette assise comprend, Ters le haut, un
grand nombre de lits minces, très réguliers, de calcâres blancs «
solides, et au-dessous des bancs exploités d'un calcaire tendre, à
grain très fin, très uniforme , à cassure terreuse. Des lits de silex
blanchâtres passant au brun et ayant la forme de grands rognons
déprimés sont irrégulièrement distribués entre les bancs calcaires,
3* Au Brenaud, un peu avant Taillebourg, des calcaires, d'abord
bréchoMes et affectant ensuite une structure massive, puis nodu-
lense et irrégulière sous le château, sortent de dessous les précé«
dents. On y trouve particulièrement le Cardium productum^ var.
minor, Murcb., la Trigonia limbata, d'Orb., ou 5ca6ra, Lam.,
une très petite Lime {L.granoga^ Gold. )7 un Nautile, etc.
ii^ Un calcaire blanc, extrêmement dur, ceiluleux, avec des zones
siliceuses blanchâtres qui se fondent dans la masse, se montie au
delà, sur les bords du ruisseau le long du chemin de Saiut-Savinien «
et repose sur
5° Des calcaires blancs brécholdes, avec Exogyra columba.
6° Calcaire grisâtre sableux , avec échinodermes ( Hemiasier
bufo?) Cucullœa tailleburgensis^ d'Arch. , Exogyra columbaficUL »
Nautilus sublœvigahiSt d'Orb.7 Ammonites caiilluSf Sow., an
fiov, 8p.f
7« Banc d'ostracées {Ostrea biaurictUata et Exogyra columba),
(4) La coupe, pi. XII, f. 8, de Saint-Savinien à Saint- Palais
montre la succession des couches telle que nous Tavons comprise
(jénn. des se. géoLf Tol. II, 4843).
I
TROISIÈME ËTAQE.
nposant sur les calcaires â Ichiityosarcoliles du cotpao de Saint-
Savinien.
Ainsi, quoique plus puUsanies ei plus variées, ces assises nous
reprësenieui en réaliLë celles de la collini' d'Angoul^mp, ei les
couches de Saint- VaiEecorresgwndraientâ la partie moyenne qii« tra-
verse le tunnel du chemin de fer.
On a vu que, par suite de dislocations et de snulivetnenls dans
U direciiuu des vallées actuullcs, les assises du Irnisiùmo vt même
du quatrième étage occupaient dans les petits bassins de la Scndre
et de la Seugne des esjuces assi?z coti si il érables, tnnriis que ta
étuges supérieurs forment de longues bandes , sêpnninl ces faibles
dépressions du sol. Nous reprendrons donc l'e^amei) du troisième
étage, d'abord dans lu vallée de la Seugne, entre Joniao et Pons,
puis nous nous dirigerons an N.-O. en étudiant la vnlli^ de la
Seudre et l'espace compris entre ce cours d'eau et la rive gnurhc
delà Charente jusqu'à l'embouchure de cette dcmière.
Aux environs de Jonzac, k$ couches inférieures manquent ou
ne se nmntreni pas, et les calcaires à rudistes qui cntonrenl la ville,
au lieu de cette blancheur et de cette pureié qui les caraciértssicnt
si bien à l'E., ont ici une texture grossière, sont plus ou moitis
mélangés d'argile et colorés par du fer hydraté. Le banc de Sphfru-
aies ponsiaiia et lombriealis avec hippvrites organisam que l'on
ïoit daos les carrières au sud-est ne peut guère laisser de doute
sur ce rapprochement , etplusbautnn reconuail les courbes que
nous avons signalées au sud d'AngouIérae sous le nom de chaudron.
Les nombreuses carrières ouvertes des deux cdiés de la routti,
jusque près de Sainl-Genis, appartiennent encore à cet éiage.
La petite vallée du Trèfle, affluent de la Seugne, présente an
banwau de Cordie , près de Marignac , tous les caractères d'nae
vallée de soulèvement. Elle est ouierle dans le troisième étage que
couronnent, comme on l'a vu {antè, p. A16-17), les assises infé-
rieures du second, et elle (orme un angle assez ouvert avec la vallée
principale, résultat d'une autre fracture. Elle est bordée au N. par
i«S rochers abrupts de calcaires blanc jannâlre, solides, durs, coit-
crétionnés ou composés de grains spathiques, agglutinés par Ml
timenl de calcaire mariKus. Les bines sont épais, bien suivis, ren-
ferment des Spherulites ponsiana, i'Arca Matheronimia , une iiou-
f ellees^ce de Globiconcha, etc. (1). Snr la penteopposée, on trouve,
(4) C'est probablement des anciennes eiploitattoni ouvertes itoe
CALCAIRES BLANCS A RUDISTKS , ETC. &3i
au-dessous du lit de rudistes, des calcaires blanchâtres sans fossiles,
qui paraissent représenter la partie moyenne de l'étage ou la pierre
de Saint-Yaize. Les couches plongent de chaque côté à r£.-N.£.,
mais rinclinaison , qui est de 12 à 15 degrés sur la rive gauche,
n'est quô de 4 à 5 sur la rive droite. On observe en outre de part
et d'autre du thalweg de la vallée une inclinaison assez pronon-
cée en dehors ou en sens inverse (1).
Le troisième étage borde ensuite la Seugne jusqu'^ Pons , dont
les environs sont intéressants par les divers accidents que les strates
ont éprouvés (2). La ville est bâtie sur une sorte de promontoire
bordé à VE. et au S. par les escarpements abrupts, au pied des-»
quels coule la Seugne, et à TO. par une autre petite vallée dirigée
au N.-O. vers Villars. Ces dépressions résultent évidemment de
deux fractures qui se coupent presque à angle droit. Le plonge-
ment général des assises qui portent la ville, le château et le sémi-
naire, comme celui des couches qui limitent au N. la petite vallée de
Soute (3), est au N.-E. Elles disparaissent, comme on Ta vu, sous
le second étage à la sortie de la ville sur la route de Saintes. Sur la
rive droite de la Seugne, les couches beaucoup plus basses plongent
aussi au N.-E., et sont masquées, avant d'atteindre le faubourg,
par la craie marneuse ou grise de la route d'Avy.
A ro., sur la route de Gemozac, les bancs à Ichthyosarcolites ou
Gaprinelles paraissent affleurer à la jonction des deux vallées , puis
viennent des calcaires marneux, les couches à Exogyra columba et
0$trea biauriçulata , auxquelles succèdent les assises moyennes et
supérieures, recouvertes par la craie grise, peu épaisse, à la hauteur
de Jazenne, sur la ligne de partage des eaux de la Seugne et de la
Seudre. Les bancs épais qui portent les bâtiments du séminaire de
Pons paraissent correspondre aux calcaires blancs supérieurs , mais
la position de la couche de Sphérulitcs que nous observâmes en 1835
les escarpements de la rive droite du Trèfle que proviennent les
pierres de l'église romane de Marignac. La pierre de Sainte-Hermine,
exploitée plus au N., rappelle les couches de Saint- Vaize dont elle
occuperait aussi le niveau.
\\ D' A rc h ia c, Notes inédites .
[2) D'Archiac, Mém de la Snr. géol. de France, vol. Il, p. <62,
4 837, pi. 44, f. 3.
(3) C'est dans la carrière de Piplart, située dans cette petite vallée»
que l'on a découvert en 4 834, sous une couche d*alluvion, une mul-
titude d'ossements de carnassiers, de pachydermes, de ruminants »
de rongeurs et d'oiseaux (voyez antè, vol. II, p. 24 9).
452 TaOISlÈME 6TA8E. .
sur h rive droite, en face du château , dans la carrière de Bran, k
600 mètres au plus de l'extrémité du faubourg, prouve bien Texis-
tence d'une faille en cet endroit et le relèvement de toutes hs
assises qui bordent la rive gauche. La petite excavation qae niMi
venons de citer était ouverte dans un calcaire tendre, friable, biaac
jaunâtre, et pétri d'une multitude de rudistes {Spherulitespansimmt
d'Arch., S, Sauvagesii^ d'Homb. Firm., Radialites çuadrata^
d*Orb., R. angulosoy id., It. irregularis^ id., Caproiina AreUa'
ciana^ id.)* Dans les carrières d'Avy, au S.-E., les couches mmi
sennblemcnl horizontales. La pierre est tendre, d'un grain aisa
fin , et renferme quelques silex. A la partie supérieure règne on
banc calcaire gris bleuâtre, à grains fins , compacte, à cassure eon-
cholde, très employé pour les pavés et pour ferrer les routes (1). Les
assises moyennes fournissent sur beaucoup de jpoints des environs
des pierres d'appareil fort estimées.
La vallée de la Seudre , dont la dépression est si faible , et dont
les bords sont beaucoup moins accidentés que ceux de la Seugne ,
n'en est pas moins une vallée de soulèvement bien caractérisée.
Près de son origine, on a vu que la petite ville de Saint- Genis était
i>âtie sur la craie grise on marneuse, et le peu de relief du sol,
comme le manque d'exploitations , pourrait faire douter de l'exis-
tence d'une fracture dont les preuves existent cependant au village
de Saint-Germain , car on y trouve des calcaires différents de ceux
du second étage et semblables à ceux de Thaims, dont il nous sera
facile de constater la position relative. La coupe de Oozes à Jazenne,
passant par Geroozac , montre vers le fond de la vallée, près de ce
dernier bourg et jusqu'à (ihadnier, des calcaires et des grès calca-
rifères, avec Ichthyosarcoli tes ou Gaprinelles de Tétage inférieur,
puis à Touest de Ghadnier les calcaires du troisième étage, bientôt
recouverts par la craie marneuse de Cozes. De môme à Test de
Geuiozac, les calcaires du troisième étage sont surmontés par la
craie grise du plateau de Jazenne à Tanzac. Si Ton descend la val-
lée vers Gravant et Saint-André, on marche constamment sur les
calcaires connus sous le nom de pierre de Thaims^ à cause des ca-
ractères particuliers qu'ils présentent dans les carrières de celte
commune.
(4) N'ayant pas revu ces carrières depuis K 835, époque à laquelle
notre classification n'était pas fixée, il serait possible que ces calcaires
n'appartinssent pas au troisième étage.
CALCAIRES BLANCS A KUDISTES, ETC. 438
La coupe (pi. Il, fig. k) qui passe par ce point montre une dis-
position absolument semblable à la précédente. Ainsi au sud de la
rivière, près du moulin de Chez-Quentin, les roches, dites les
pierres brunes, plongent au S. sous un angle de 10 degrés. Ce sont
des calcaires durs, subcristallins, blancs, passant au compacte et cel-
luleui. Sous ces bancs , brisés à la surface et pétris de coquilles
méconnaissables et d*oolithes, la tranchée d'un fossé le long du ma-
rais a mis à découvert un calcaire blanc à peu près semblable, mais
renfermant des fossiles dont plusieurs sont nouveaux : {Cardium,
voisin du C MoiUonianum , (ÏOrh.t Myoconcha, nov. sp., se trouve
aux Martronx, prèsdeRochefort, Lima?, Osirea, nov. sp. {O.Thaim"
siensis, nob.}, remarquable par le système de ses plis, sa forme
ailée et sou crochet qui lui donnent l'aspect de certains Productm^
0, , deux autres espèces indéterminées}. Dans les carrières de Cham-
beriand , où nous avons déjà signalé la superposition de l'assise in-
férieure du second étage , les calcaires en bancs épais qu'elle re«
couvre sont blancs, concrétion nés, nodulenx, oolithiques, très
durs, pénétrés par un ciment spathique, et fournissent des pierres
fort estimées. Ces bancs plongent également au S.
Sur la rive droite de la Seudre , au nord de Thaims , on a la
contre-partie de cette coupe. Jusqu'à Rétaux , le soi appartient
aux assises des troisième et quatrième étages, difficiles à séparer,
mais le second ne s'y montre certainement pas, et le village de
Rétaux est bâti sur les calcaires à Ichthyosarcolites. Ceux-ci se
prolongent jusqu'à 400 ou 500 mètres au N., où viennent affleurer
les couches à Exogyra colwnba et Ostrea biauriculata. Les cal-
caires parallèles à ceux de Thaims se montrent ensuite recouverts
par des sables et des grès tertiaires, puis la craie grise forme le sol
après le hameau de Brasseau , à la hauteur de la Valade. La coupe
de Saintes à Saujon répète encore les deux précédentes. Ainsi, le
troisième étage sort de dessous le second au midi de Pessinc d'une
part, comme à la hauteur de Saint-Romain de l'autre, et l'espace
intermédiaire, de la Ville-Neuve à Pisany , est occupé par les calcaires
à Ichthyosarcolites du quatrième. Nous avons donc prouvé sura-*
bondamment la disposition que nous avions annoncé exister dans
ce pays en apparence si peu accidenté.
Les assises du troisième étage s'amincissent vers l'O. comme
celles des deux premiers et cessent entièrement avant d'atteindre la
côte dans celte direction. Au N.-O. , au contraire, des deux côtés de
la vallée de la Clyce à Pont-l'Abbé elles continuent à être trèsdôve-
IV. 28
UyU noniÈllB ÉTAGl.
leppées, et elles bordent la craie grise on inameose à pea prêt en
suivant au N. la limite du canton de Saintes, traversant la gnaéà
roote k mi-chemin de Saint-Porchaire. Elles occapent l'espace com-
pris entre cette mute et la rive gauche de laCharente, el la plopait
des carrières qu'on y rencontre sont ouvertes dans les parte
meyennes el supérieures : telles sont celles de Grazaniie, dont la
pierre , fort estimée et eiporiée au loin , est composée é» frains
spaihiques, réunis par un ciment marneux. Elle esc Mancèe es
blanc jaunâtre, k grain fin, très égal, finement poreuse, et se tailia
parfaitement
Au passage des Nartroux , sur la rive gauche de la Charente an
sod de Rochefort, on trouve un calcaire blanchâtre en rognons, avec
Exogyra columba^ et au-dessus un calcaire à peu près semUatile,
plus friable, se désagrégeant facilement, dans lequel M. Dufirénof
et M. Âk. d'OrUgny citent les Ammonites Woollgari^ Mant,
Fleur iùmsiama^ d*Orb., rkotomagensis, Defr. , VielMantii^ dXMb.,
et le Nautilui subtœvigatuSy id. Nous y avons trouvé, en outre, an
iiyoeoneha, nov. sp., ïeCardiumproductwn (1), et une Ammonite
nouvelle. Le petit plaieau que la route traverse ensoite est formé
de bancs réguliers d'un calcaire celluleux , très dur, à cassure snb-
oompacte, blanc jaunâtre, s*abai8sau( au S. et à 1*0.; il est exploité
dans cette dernière direction au niveau de la rivière, à moitié che-
min de Soubise, comme au S. jusqu'au canal que traverse la route
du Guâ, et il sert principalement pour le pavage de Rochefort.
Tout ce système de couches, comparable à ce que l'on a tu k
l'E. , se relève un peu au N.-O., car dans les escarpements qui
bordent la Charente à Soubise , les bancs marneux à Exogyra
cdumbOy Hemiasternucleus?^ H. Fourneli, var. major, sont très
développés et d^Jà assez élevés au-dessus du niveau de la rivière.
De plus, la coupe de Soubise à Moëse indique un plongement
anormal au N. , et les couches à Ammonites Fteuriausianus et Exo-
gyres affleurent sur la colline des moulins de Moèse. On les suit
vers Saint-Naiaire et au delà, et en descendant ve^s^e Port-des-
(4) Ou mieux C. altematum, d'Orb. Dans sa Paléontologie fran-
çaise^ M. Aie. d'Orbigny avait confondu, sous le nom de C. proiiuo
tum, beaucoup de moules de formes et de dimensioDs très différentes,
el dans son Prodrome de paléontologie il a indiqué des recliûcations
sans doute fort bonnes, mais que nous ne pouvons encore apprécier,
faute de description et de figures; aussi laissons-nous les dénomina-
tion^ précédentes avec toute laur ineertitude.
CALCAIRES BLANCS A aUOlSTES, ETC. k^5
Barques, on trouve des calcaires marneux en rognons, grossière-
ment fissiles, blanc jaunâtre, recouvrant un cakaire marneux
tendre, blanc grisâtre, sans stratification apparente, maculé de
grandes taches blanches d'un calcaire marneux pulvérulent , que
nous retrouverons dans les falaises situées au delà du quai.
A partir de i'extrémiic de celui-ci les couches se relèvent assez
rapidement pendant 250 à 300 mètres, puis elles sont interrompues
brusquement par une faille (pi. II, fig. 8). Ce sont des calcaires mar-
neux se délitant facilement, et où abondent la Cucullœa iaillebur-
gémis, le Carcfttimproe/uc/ui/i, irèsgrand, kPecten quiuquecosiaius,
les Terebratula biplicoUa eiDesnoyersi, et une Ammonite. Ils repré-
sentent les couches du pied de la colline de Taillebourg. Au-dessous
viennent des calcaires à peu près semblables, a^fecExogyracolumba^
Ostrea carinaia^ etc., et un second calcaire gris jaunâtre, avec les
mêmes fossiles, que Ton voit près de la faille recouvrir les couches à
Caprinelles afileurant sur la plage au niveau de la basse mer. Au
delà de cette faille tout est diliërent ; les falaises ne sont plus formées
que par les calcaires marneux blanchâtres , friables , sans straiifica-*
tion apparente, sans fossiles, et maculés de taches blanches, déjà
signalés à la descente de la route. Quoique supérieurs aux bancs à
Cuculiées, Cardium, Huîtres, etc., ils sont ici ramenés au même
niveau, et, comme cet accident est antérieur à la dénudation et au
nivellement de la surface , rien ne trahirait le déplacement des
couches sans la coupe très nette de la falaise. Si Ton continue à
s'avancer jusqu'à la pointe extrême de l'escarpement, on voit, en
effet, les bancs à Cuculiées et à ostracées se relever au-dessus de la
plage et inclmer aussi à TË.
Les couches à ostracées s'observent encore en face de ce point ,
à l'extrémité orientale de l'île Madame, où elles recouvrent les pre-
miers bancs à Caprinelles. Mais au-dessous de ceux-ci se montre
un autre banc (ïFxogyra columàa et d'Osireabiawriculata, fossiles
qui , dans cette partie extrême de b formation , semblent relier les
deux étages, si nettement séparés partout aiUéurs. Dans cette
dernière portion du cours de la Charente , les calcaires blancs oo
jaunâtres des assises supérieures si développées à r£. manquent
complètement, d'accord en cela avec la disposition des étages précé-
dents i les couches moyennes , et surtout les plus basses , persistent
seules, reposant toujours sur les strates à Caprinelles ou Ichthyo-
sarcoliles.
Le troisième étage, placé naturellement au nord des deux pre- jg^Retamé.
436 TROISIBUE ÉTAGE.
miers, et courant dans la même direction, n'offre au S.-E. , dans le
département du Lot, que sa partie inférieure bien cartctérisée,
celle qui est la plus constante et qui dépasse aussi au N.-O. toutes
les autres. I..es couches supérieures y sont à peine représentées, et
les assises moyennes seraient des grès et des sables qui ne se mon*
trent plus dans le nord du département de la Dordogne , où tout k
système prend des caractères plus prononcés. Dans celui de la Cha-
rente, et même plus & ro. , outre les trois assises principales» très
puissantes et nettement séparées , on trouve encore aa-deasus des
calcaires blancs une assise particulière de calcaires jauiiAtrcs (chou*
dron) pétris de Sphérulites. Les assises moyennes sont aussi fart
épaisses dans la bande qui traverse du S.-E. au N.-O. le départe-
ment de la Charente-Inférieure; mais elles s*amincissent vers l'O..
et se terminent entre Marennes et le Brouage. Au N.-O., les cou-
ches inférieures seules persistent jusqu'à l'embouchure de la Cha-
rente.
Les fossiles sont peu variés , mais les individus sont très nom**
breux, et le peu d'espèces qu'on y observe caractérisent très bieu,
en général , le niveau que chacune d'elles occupe. Les Hippuritei
fisiula ou organisans et cùrnu-pastaris , avec les Spkerulitef
pmêiana et lombriealis, appartiennent spécialement aux calcaires
blancs ou jaunes do sommet ; VOstrea biauriculata , VExogyra
eolumba et YAmmonUes Fleuriausianvs ^ à l'assise inférieure.
L'assise moyenne, qui se divise en plusieurs couches plus ou moins
importantes, excepté vers sa base, au N. -O. , où se montrent fréquem-
ment la Cucuilœn tailleburgensis, de gros Cardium, VExogyra
eolumba^ etc., présente rarement des fossiles bien déterminables et
propres à la caractériser. Ses bancs sont souvent composés de débris
de co(|uilles, de bryozoaires ou d'échinodermes (vallées de la Seugne
et de la Seudre), mais extrêmement atténués et méconnaissables,
£n général, les bryozoaires, si répandus dans les étages précédents,
ainsi que les Térébratules dans le second, sont rares dans celui-ci,
et il en est de mémo des échinodermes , qu'on ne rencontre guère
que dans l'assise inférieure. On voit par là que l'assise supérieure
s'est formée dans des circonstances assez différentes de celles qui
ont présidé au dépôt des deux antres , et que toutes différaient no-
tablement des conditions extérieures de la seconde période qui les a
suivies, comme de celles de la quatrième qui les avait précédées.
CALCAIRES A CAPRIM£LLES (ICHTHYOSARCOLITES) , BTC A57
§ 4. Quatrième étage.
f. Calcaires ▲ Caprinelles ( IcHTBTOSARcoLtTEs ) , 8« nrrzAV de rudutbi.
9, Sables et grès verts ou ferrogimbux.
3. Calcaires et grès calcaritères avec ÈcmnoDEBifES , etc.
4. Argiles ptritevsbs et ligritbs.
Cet étage se compose, à sa partie supérieure, de calcaires tantôt CaracièrM
gris jaunâtre, assez durs, avec des grains de quartz, des points 6c"éroux.
verts ou rouge brique (Mareuii), tantôt blanc jaunâtre, subcom-
pactes, brécboîdcs et endurcis (Angouléine, Jarnac, Tonnay-Cha-
rente), quelquefois d'un jaune vif, ferrugineux, renfermant beau*
coup de parties spathiques (le Millaud) , ou bien blancs, à texture
grenue ou granitoîde , peu durs, tachés de jaune clair, et composés
à peu près eo proportions égales de parties terreuses et de grains
spathiques (Saint-Savinien). Enfin , dans certaines localités, les cou-
Nrhes sont friables, jaunâtres, ayant Taspect de son faiblement agglu-
tiné (Jarnac, Gemozac). La partie moyenne comprend deux assises.
Tune formée degrés plus ou moins calcarifères, grisâtres, jaunâtres
ou brunâtres, avec points verts, et des sables ferrugineux ou glau-
conieux (Mareuil, Angouléme, Jarnac, Brizembourg , Saint-Brice,
Poursefranc, Rochefort, Fouras, île d'Âix) ; l'autre composée de
calcaires marneux jaunes ou grisâtres et celluleux, ou de grès cal-
carifères quelquefois concrétionnés (Angoulême, Jarnac, Roche-
fort, Fouras, île Madame, île d*Àix) ; enfin vers le bas, et quelque-
fois commençant par alterner avec les sables ou les calcaires, se
montrent les argiles feuilletées ou massives, grisâtres, avec lignite,
fer sulfuré et cristaux de gypse (embouchure de la Charente et île
d'Aix). Nous réunissons donc encore ici dans un seul étage des
couches minéralogiquement très différentes , et cela par les mômes
motifs que précédemment, et en faisant les mêmes réserves.
C'est entre la route de Périgueux à Thiviers et Millac-de-Nontron Dëpariement
que les calcaires avec Caprinelles et A Ivéolincs paraissent s'interposer Doîdogn».
entre les couches oolithiques supérieures et le troisième étage.
M. Delanoâe (1) lésa signalés près de Millac, au-dessus de La*
midet, et il est probable qu'ils se prolongent encore au S.-£.; ils
suivent au N.-O. la limite des deux formations, et peuvent étte bien
étudiés autour de Mareuil.
(1) BulL, vol. VIII, p. MO. 4837.
I
ttZi QOATHmt ÉTAGE.
Ce bom^ est bâti i^ur les calcaires k Caprinellcs , gris JAimâlrc ,
concrÉiioniiOs ou ooliihir|ues , composas par jilaces d'une grande
quaniiié de coquilles et de (Milypiprs réuois par un ciment de cal-
caire spailiique. Les graine Tcns cl rouges y sont plus ou moins
ïbomlanls. ainiiiquc les grains de (juaru. Au-dessus osi un calcaire
gris, scliisieux, peu ^pais, el au-dessous, lorsqu'on suit la roule de
PérigneuK, on trouve, sur nue épaisseur de 3 niMres, un «able glau-
conieuK et ferrugineux, entourant des g,T^s >fec £xogt/ra eolumia,
*flr. ininor; puis vienucnl des glaises vertes et jaunes de 2 mèins
d'épaisseur, airec Exogj/ra flaliellata et une autre espèce très voi-
sine de VE. Bùtiisingaulti, d'Orb. , mais plus allongée et plus étroite.
Des calcaires marneux gris jauuâlrc, avec les mêmes Ëxc^yres, des
moules de Cojdivm? etc., leur succèdent. La faille (jui a relevé
luuics les couches au N. cesse au delà, et l'on marche de nonvcaa
liur l'assise i Caprincllrs qui peu aprts s'enfonce sous h plaine.
Sur la rive droite du ruisseau la Belle , ces calcaires s'élèvent k
peine an-dessus de son niveau, et les calcaires gris, scliisleut, qui
dominent Mareuil, ici, sous (orme de rognons irr^gulierg, ou de
plaquettes ondulées, renrermenl le Cardium Corolinum, d'Orb..
et deui espèces nouvelles, la Lima xemi-sulcala , UcshT les Sp/ie-
rulitfs fûiiacea et Martiniano [BadioUtes id, , d'Orb ), la Caprothm
navis. d'Orb., la Coprtna advfma, id,, la Caprindla triangidariê,
id., VAlveoUnu. cretacm, d'Arch,, etc.
Les niénies niutbcs s'observent encore à la sorlie dt Mareuil, sur
la roule de la Itocbebeancourl. Elles existent probablement auni
sur divers points de la vallée de la ÏSizone, et les argiles erploitées
pris du rniseau, au bas du pire de la Rochebeaucourt , appar-
liennent sans doute ï cet étage, comme celles qu'a signalées M. Dih
frénoy ï la dite Sainte-Catherine dans li vallée de l'Edidle. A b
nialadrie, à une demi-lieue d'AngouIéme, sur la route de Laroche-
foDcault , des glaises bleues sont exploitées sous des sables ferrugi-
neux, peu épais, l'Exogijra fiabeUata t\.\'Ostrf<i biauricuiata y
sont très répandues, et nous les avons observées dans une explot-
tatinn temporaire i l'extrémité du Hoomeau , entre les routes de
Ruffec et de Limoges.
„i La coupe (pi. II, % 3)monire la succession présumée des conchet
jurassiques supérieures el des premières assises crétacées au nord
d'Angouiéme. A partir de Pont-Touvre, les calcaires blane^ oolilhi-
ques, auxquels succèdent de bas en haut des marnes bleuâtres scbis-
toîdes, des calcaires avec Fxogyra virguia, Triijmia claoelloia.
GALC4IRES A GÂPRIN£LLES (iCHTHYOSÂRCOLITES) , ETC. &39
Pholadomya acuticostata, Nucula, etc. , d*aulres marnes el des cal-
caires, enfin les calcaires marneux gris blanc, avec Nucula infle^pa et
gregarià^ et les marnes avecTérébraluIes à deux plis, correspondent
parfaitement ^ Tétage jurassique supérieur de la route de Cabors»
de Gourdon et des points intermédiaires. Au sud de Pont-Touvre,
et à droite du cbemin qui conduit au Gond et à Forpogne, des cal-
caires blancs ou gris jaunâtre, avec des n[K>ule8 de Mérinées et de
Corbis , sont exploités, et un peu plus haut , sur la grande roule du
Houmeau, les calcaires à Caprinelles, avec Spbérulites, Capratina
lœvigaia^ Pterodonta elongata^ etc., sont blanc jaunâtre, bré-
choîdes , assez durs et recouverts à peu de distance sur la gauche
par les bancs à*Exogyra columba el à'Ostrea biauriculata.
Le faubourg du Houmeau est bâti sur les calcaires à Gaprinelles,
et les maisons qui bordent la Charente sont appuyées contre eux. La
couche la plus basse est marneuse, grise, plus homogène que les
autres, et renferme peu de Gaprinelles, tandis que la Radiolites
polycomiites^ d*Orb., et VAlveolina cretacea n'y sont pas rares.
On a vu que ces assises éiaient surmontées près de la fontaine par
les couches â ostracées de la base du troisième étage, et que la coupe
de la colline d'Angoulême (pi. II, fig. 9) ne nous avait laissé aucune
incertitude; mais nous devons dire qu'entre le Houmeau el Pont-
Touvre, la posiiion des sables ferrugineux et des argiles nous a
paru assez obscure , quoiqu'il doivent être , suivant toute probabi-
lité, sous les calcaires à Nérinées, et que nous supposions, avec
M. Dufrénoy, que les glaises inférieures occupent ici le fond de la
vallée de la Charente. Ce savant signale encore ces dernières avec
des grès plus au nord, sur la commune de Ghampnier.
La coupe très nette de la noontée du Seuil, en face de Jarnac,
fait voir combien les caractères de cet étage sont variables et com-
plexes. Elle présente de haut en bas :
Uèlres.
4. Calcaire fragmentaire 2,00
2. Calcaires à Caprinelles 4,00
3. Marnes avec Nérinées, Mytilus ^ Lima in ter-
mrdia, d'Orb., AheoUna cretacea 0,40
4. Sable 0,40
5. Grès grisâtre 0,40
6. Sable vert zone 3,00
7. Calcaire grossier jaune, en bancs brisés. . . . 4,00
8. Argile noire efflorescente 2,50
9. Calcaire grisâtre, à points verts 2,00
4 0. Calcaire jaunâtre terreux 0,30
I
kkO ODATHFEUE ÉTAGE, ''^^^^^H
Hètnt.
t1. Calcaire gris en rogDona 0,50
12. GIsigës panachées (jusqu'au niveau d« la route).
Toutes ce,s couclies très légiilièreB plongent de 7 à 8 degrfe
au S-, préseniani leurs Irani^hes k h riijère. Leurs caraciêrn
sont un peu niudinês flans les escarpements qui boi'deiK ensuite
la grande roule, et les calcaires blancs cristallins du troisiëDie
étage leur succèdent i la descente du lianieau de Veiilard, ^aiu
fjue nous ayons observé les assises intermédiaires. Les escarpe-
ments qui longent la Charente au-dessus et au-dessous de Bourg
munirent encore les assises du quatrième ^lage dirigi'cs du S.-E.
au lS.-O. Au nord de Cognac, de Clierves h Brizemboui^, M. Du-
frénny (t) les a décrites ainsi que les gvjises de la Croii-du-Pic et
de Nanlillé qu'il regarde comme couslituaut des amas subordonnés
aux glaises inférieures, mais qui ont été pbcés récenimeni dans les
calcaires gris marneux supérieurs de la formation jurassique (2).
Les bancs i Caprinelles se monirent également à Saiut-Trojan.
1 Dansune coupe de JMathakSainl-Brice nous avons observé, après
. Migron et i Chez-Malboleau, succédant aux calcaires blancs marneuE
de l'éiagc jurassique su|)érteur, une marne argileuse grise, avec des
lits subordonnés de calr.aires gris en plaquettes. Ces calcaires présen-
tent des caractères très particuliers; ils sont eu partie concrétion nés et
Il cai^sure ^abschistolde. Les uns blanchâtres, irèsGuement celluleui,
montrent à la loupe, dans la cassure Iransverse, une multitude de
petits linéaments courts , très déliés, entourant tes parties concré-
tkiimées, mats se mainienani plus ou moins parallèles au plan de
stratification; quelques fragments brunâtres, luisants, dénature
cornée, semblent provenir d'élytres d'insectes; les autres, gris ver-
dàtre, imparfaitement feuilletés, sont remplis d'une multitude de
petits corps brunâtres, arrondis ou allongés, qui paraissent être des
Cypris, On y reconnaît les moules de fort petites coquilles turri'
culées , ressemblant i des Paludines ou ii des Bulimes , et quelques
moules imparfaits de bivalves (Cyclades?). Ces lits minces, tout à
foit distincts des calcaires marneui: gris, en plaquettes, avec JVu-
cula infiexa, etc., qui recouvrent l'étage de Kimmeridge, rappellent
singulière me ut par leur aspect lacustre ceux que nous avons obser-
vés dans l'étage de PurlMck, du val de Wardour. Oes recherches
(\) L<ic. cil., p. 23.
(2) Manès, Briif., î'sér-, vol. VU, p. 6*0. (850.
CALCAIRES A CAPRINBLLES ( IGHTHTOSAlAlOLITES ) , ETC. kki
conlinuées plas longtemps y feraient sans doute découTrîr des fos-
siles intéressants. Quant à leur véritable niveau géologique, ne les
ayant observés que sur ce point à la jonction des deux formations,
entre Migron et Bury , il ne nous est pas possible de hasarder un rap-
prochement bien précis. C'est de ces marnes que sort la fontaine
ferrugineuse du pont de THoumeau.
Au village de Chez-Péié, elles sont recouvertes par des grès et
des sables ferrugineux peu épais, auxquels succèdent des calcaires
à Caprinelies et des calcaires à Alvéolines, qui forment le plateau jus-
qu'au vallon qui précède Bury. 1a; fond de celui-ci est formé par les
mêmes marnes, et le village, bâti sur les sables et les grès, est adossé
aux calcaires à Caprinelies que Ton retrouve, en en sortant au S. Le
long de la route, à Saint-Brice et à Saiui>Césaire, les grès et les sables
verts sont très développés, et surmontés d*abord par les mêmes
calcaires à Caprinelies, puis, comme nous Tavons dit, par la craie
marneuse, le troisième étage manquant en cet endroit.
La coupe (pi. 11, fig. U) montre la superposition des bancs à oslra-
cées aux couches à Caprinelies, à la seconde descente après la Rou-
lerie sur la route de Saint-Hilaiie; mais, au delà , les assises sous-
jacentes sont masquées, et Ton ne peut les observer qu'en se
dirigeant à VE. vers le petit village du Millaud. Le fond du vallon
est occupé par des glaises auxquelles succèdent des sables ferrugi-
neux , puis des calcaires en bancs réguliers, quelquefois en plaques
ou en dalles, et assez semblables à ceux de Saiut-Savinlen qu'ils
représentent. Ces bancs, dans les carrières ouvertes au-dessus du
Dflillaud, ont de 8 à 10 mètres d'épaisseur. Ils sont souvent jaunâtres,
durs, concrélionnés ou oolilhiques, et pénétrés d'une grande quan-
tité de calcaire spathique avec de l'hydrate de fer, de l'argile, des
points verts, du sable siliceux très un, et peut-être des traces de
magnésie. La puissance des sables et des argiles ne dépasse pas
12 à 15 mètres, et ils reposent, sans aucun doute, sur les calcaires
marneux, blanc grisâtre, à grain très fm, schistoïdes, avec em-
preintes de petites Nucules, Venus ^ etc., que nous avons constam-
ment observés à la partie supérieure de la formation jurassique
depuis le déparlement du Lot jusqu'ici.
Les affleurements de sable ferrugineux et d'argile se continuent
vers le N.-O., et la colline à laquelle est adossé Saint-Savinien est
formée par une assise puissante de calcaires à Caprinelies. Les
carrières ouvertes à l'extrémité occidentale du bourg, sur le bord do
la Charente, présentent des galeries fort étendues et exploitées de
KZ OtjATHl6«E ÉTAGE. 'â^ _".
temps immémorial. L'épaisseur toialc des couches est snr ce point
de 16 h 18 mètres. U lexliire de la roclic et son degré de dureié
sont très vartabh?s, comme la teinte qui pïsse du hiatic au jaunSir«.
Elle esi remplie (te Cnprinella ttiattgiilnris, d'Orb., de Sphéro-
lites, d'Alréolineset de Itryotoaires. Les bancs inférieurs , dont b
puis^nce est de i métrés, sont seuls eiploilés, et nous afom
ludique ai) cwnuiciicemeni de celle section leurs caractères péiro-
graphiques assez particuliers. Ce système de coticlies plonge ici 1
VE. ei l'on a tu qu'en suivant le chemin de Taillebourg il élaJI ,
comme partout, immédiaiemcvit recouvert par les Iwncs d'Hnîtres
et d'Exogyrcs, sur les deux rives du ruisseau le Bramerit (1).
Le plaicau que traverse la route de Bochefort à la sortie de Toa-
nay-Chareule e»t composé, comme on peut en juger par les an-
ciennes exploitations situées ï gauche, près des moulins, de calcaires
b Caprinelles , fragmeutaires, très durs, grisâtres, remplis d'Ex»-
gyra columbi, >ar. niinor, et reposant sur des sable.s argileux ver-
dltres. Le sol de ta plaine basse qui est an delà parait Cire occupé
par une seconde assise de calcaire blanchâtre, sableux, en rognons,
mis i découvert leniporaireraeni sur les côtés de la roule. Nous y
ivons trouvé nue Telliiie , le Cartfium Guerangeri , d'Orb. , no
Vordiuni indéterminé, une Lime, VExogyra recut-va, Sow.. un
E, cotumba, var. minimii, Gold.T, la Tcrcbratula biplkata, Sow.,
et des pattes de crustacés.
Les Diuniicotcs situés au nord de Koclieforl, sur la route du
Breuil, sont formés de sables ferrugineux, gris ou verdâires, ivec
des lits d'Exogyra columba minor, et reposant sur les calcaires
grn jaunâtre précédents, qui occuperaient ainsi tout le fond de C«tle
plaine basse et tnarécageose. Les sables ont de 20 k 25 mètres
d'épaisseur dans la colline de Bel-Air. Les carrières de ce nom, ou-
Tertes k la limite des communes de Rochefort et du Breuil , et qui
fonmissent les matériaux employés pour la route, sont ouvertes dans
des calcaires eu rognons, gris ou jaunes, durs, bréchoîdea vers le
haut, et passant par places, vers le bas, â un grès extrêmement ré-
sinant, OQ bien \ an calcaire gris jaunâtre, celluleux e< coquillier.
Cette assise, si variable dans ses caractères, a 2*°, 50 à 3 mètres
d'épaisseur, et repose sur des sables gris, blancs, verdâtrea ou jau-
nâtres, avec quelques veines d'nr^ile. Les fossiles les plus nona-
breui que nons y avons observés sont :
(l) Jnii. lies te. géel., vol. H, pi. lî, f. 8.
CALCAIRBS A CAPRINBLLBS ( ICflTHYOSARCOLITES ) , ETC. US
Gffaris [devii formes de baguette*), Catopygus coîumbarius, Ag.,
Caratomui trigonopygus^ id.. jirchiacia santonensis^ nov. sp,, Ho"
laster suborbicidaris^ Ag., Hciniaster^ Toisin de 1'^, Fourneli, Ag«
Pygurus, nov. sp.^ Panopœa striaia, d'Orh., CardiumCarolinum, id,
C.y indét., Cyprtna oblonga^ d'Orb., Cypricardia?, Arca Ugeriensis
d'Orb., A. Marceana^ id.?, A. Moutoniana^ id.?, Lima semisutcata
Desh., Pecten phaseolus ^ Lam., P, Fleuriausianus (/anira id,
d'Orb.), Ostrea carinata, Lam., Caprotina costata^ d'Orb., C. semi--
6 tria ta ^ id., Caprinella triangularis^ id., Tenbratula, voisine de la
T, lentoidea, Leym., mais plus allongée et rhomboïdale , Nerinea
rcgularis, d'Orb., iV^., indét., celle de Jarnacet de Pont-Touvre.
Cette même assise calcaire se voit à gauche de la route de la Promontoire
Rochelle, lorsqu'on monte à Saint-Pierre, après avoir passé le c«- pooru
nal. £lle y repose encore sur les sables ferrugineux verdâires, qui n, â'^tx.
forment la base de l'escarpement. La roche est bréchoide, et
les petites Exogyra columba y sont fréquentes avec la Pantvpœa
striata. Elle constitue, probablement ensuite , toute la surface du
plateau qui porte Saint-Laurent-de-la-Prée et Fouras. Sur la côte
septentrionale de ce promontoire, la première couche que Ton volt
s'élever de dessous les sables modernes est une argile schisteuse ,
eflOorescente, gris noirfttre, de 5 à 6 mètres d'épaisseur, recouverte
par un banc de sable jaunâtre, calcarifère, de 1 à 2 mètres, auquel
succèdent un premier banc calcaire, dur, gris jaunfttre, une marne
gris verdâtre, et un second banc calcaire, rempli de foesiles, entre
autres de Caprinelles. Ces diverses assises se développent à mesure
que l'on marche vers TO. , et, à UOO mètres environ de leur premier
affleurement, les argiles noires s'enfoncent sous la mer; les assîses
supérieures persistent jusqu'au-dessous de l'ancien fort, oà les
sables modernes les cachent de nouveau.
Ao nord de Fouras, le pied des falaises esl aussi formé fiar les
argiles schisteuses noirâtres précédentes, qui plongent au S., sous
l'anse des bains, et ne se montrent plus au pied du fort, ni dans
les escarpements du port. Ces argiles renferment une très grande
quantité de fer sulfuré ou pyrites blanches, en rognons poly-
morphes, et de petits cristaui de gypse. Au-dessus vient un grès
•calcarifère, gris verdâtre, très solide, rempli de petites Ëxogyres,
toujours siliceuses. Son épaisseur est de 3 mètres à 3*", 50, et il est
surmonté, dans la falaise du port, par un banc calcaire de 0°',50,
gris, noduleux, compacte par places, et terreux dans d'autres, par-
fois oolithique et très riche en échinodermes avec Orbitolites
conica, Exogyra^ etc. A gauche de la jetée, un calcaire blandiâtre
A&& QDATftlÈMB iTAQB.
•rénacé, sans fossiles, de ft mètres, s'élève de dessoos le prëcédeRt
en forme de coin, et ne nous a point paru avoir son représentanC
au N. Il occuperait en cet endroit la place des argiles pyriteuses.
Un banc de sable glauconieux et ferrugineux, deft",50 à 5 mètres
d'épaisseur, sépare dans l'anse des baius, comme au-dessosda
port, les couches précédentes des calcaires supérieurs à Gaprinelles,
Pecten Fleuriattsianus , etc. , qui ont 2 à 3 mètres d'épaisseur et
couronnent les falaises sur ces deux points. Ils sont jaunâtres, caver*
neux, assez durs, à cassure sublameliaire par places, à cause des
coquilles et dés polypiers passés à l'état spalhique qu'ils renferment
Ainsi dans ces falaises, comme sur la côte septentrionale de la
presqu'île, comme à la montée près du canal, dans les collines de
Bel- Air et sur la roule de Rocbefort à Tonnay-Charente, une assise
de sable glauconieux et ferrugineux règne constamment entre deux
assises calcaires et se trouve à peu près au même niveau sur tous
ces points, c'est-à-dire, à quelques mètres seulement au-dessus de
la mer. Ils ne semblent plus élevés dans les collines au nord de
Rocbefort , que parce qu'ils y sont beaucoup plus épais qu'à l'est et
à l'ouest de ce point.
Au nord de l'anse des bains de Fouras, au-dessous du bois vert^
rassise sableuse et les calcaires supérieurs n'existent plus; les grès
calcarifères persistent seuls sous le fort de l'Aiguille, à l'Ile d'Enet,
et à la pointe nord-ouest de l'île d'Aix. £n cet endroit les argiles
schisteuses noires se relèvent pour être surmontées par des assises
correspondantes à celles de Fouras, moins les calcaires supérieurs à
Gaprinelles, qui n'y sont pas représentés. Ce sont encore les calcaires,
placés ici entre les grès calcarifères cl l'argile sableuse équivalent
du banc de sable du continent, qui renferment le plus d'espèces
fossiles, et surtout des échinodermes très variés. Nous avons donné
dans notre premier mémoire une coupe prise au nord de Fouras (1),
et depuis une coupe montrant la relation des couches de l'île d'Aix
avec celles du continent, enfin, un profil des falaises de l'île d'Aix (2) ;
nous reproduisons ce dernier en raccompagnant d'un nouveau profil
des escarpements du port de Fouras (voy. pi. II, fig. 6, 7 ].
La plupart des fossiles suivants que nous avons observés soit au-
tour de Fouras, soit à l'île d'Aix, appartiennent aux assises cal-
iiî
Mém, fie la Soc, géol, de France^ vol. II, pi. 4 4 , fig. 3. 4 837.
Jnn, des se. geoi.y vol. II, pi. 42, f. 4 et 2. 4843.
CALCAIEES A CIPRIMBLLBS ( ICHTHTOSARCOLITES ) , ETC. &45
caires inférieures; les calcaires supérieurs renferment surtout la
Caprinella triariQularis^ d*Orb.,
Ânthozoaires. Lophosmilia cenomana ^ Miln.'Edw. et J. H. (4),
Ti'ochosmilia cenomann, id., id., Montlivaliia irregiilarisy id., id.
^Anthophyllum dispar^ Mich.], Dacty lacis ramosa, d'Orb., Tham»
nastrca confcrta^ Miin. £dw. et J. Ha. , Elasmocœnia ^ Parasmilia^
très voisin du Parasmilia centralisa Miln. Edw. et J. Ha., Cœlosmilia
sulcnta^ d'Orb. [Anthophyllum sulcntitniy Mich.?).
Bryozoaires. Orbitolites conica , d'Arch. (2), O, mamillatay id.,
O. plana, id.
Foraminiféres. Jheolina cretaceoy d'Arch.
Radiaires échinodermes. Peltates marginalis ^ Ag., Goniopygus
Mcnardi^ id., Diadema^ indél. du troisième type, Arhacia granu'-
losay Ag., Pygaster costcllatusy id., P, truncatus, id., Discoidca
excisa y id. , Pyrina, not*, sp.y Niicleolitrsy indét., Catopygus coltim"
bariusj Ag., C, carinatus^ id., Archiacia sàndnlina, Ag., Pygurus^j
an. nov.gcn.Pf Caratomus latirostris, Ag., C, voisin du C. trigO'»
nopygtis^ Ag., Hemiastcr elniusj Des.
Mollusques. Cyprina Noucliana^ d'Orb.?, Venus rhotomagensis^
id., Trigonia sinuala, Park., Lithodomus obtusus, d'Orb., L, sub"
orbicuhiris ^ id., Nitcula obesa, id.?, Arca^ indét., Pectunculus
subUeviSj d'Orb., Lima ccnowancnsisj id , L\inter média ^ id., var.,
L. semisulcaia^ Desh.?, L. consobrina^ d'Orb., Pectcn cometa [Ja*
nira id,^ d'Orb.), P, Flcuriausinniis [Janira id., d'Orb.), P. sub"
acutusy Lam. , Exogyra cnlumbn, var. minima^ Gold. (3), Terebra»
tula Menardi , Lam., T. biplicata^ Sow., T. lentoidea , Leym.,
T. plicaeilis y Al. Brong. non Sow., Caprotina costata, d'Orb.,
C. carantonensis, id., Caprinella triangularis^ id., Neritopsis pnt^
(4) Nous devons la détermination de ces polypiers à l'obligeance
de M. J. Haime.
(2) Cette espèce n'est point l'analogue de VO. concam^ Lam.,
comme le pense M. Aie. d'Orbigny {^Prodrome de paléontologie ^
vol. II, p. 4 85). Les échantillons des couches crétacées à Caprines
des provinces de Santander et de Guipuscoa , comme ceux recueillis
par M. Boue à l'autre extrémité de l'Europe, et qu'il a désignés sous
le nom d'O. bulgarica, sont identiques avec ceux de Fouras, et tou-
jours distincts de VO. concava, à laquelle ils sont quelquefois associés.
(3) C'est à tort que M. Aie. d'Orbigny (Paléont. française ^
vol. III, p. 724) rejette les variétés de taille admises dans cette es-
pèce. Cette variété minima , par exemple , se trouve exclusivement
dans certains bancs arénaccs de la partie inférieure de ce quatrième
étage aussi bien que dans les sables ferrugineux du Maine, et l'on ne
peut pas admettre que des couches entières ne renferment que des
individus jeunes. Ce ne sont point d'ailleurs les stries du crochet qui
caractérisent ces variétés, puisqu'on les observe dans des individus
de toutes les tailles.
449 QDATBIÈIIE KTAOI.
chellay id.?, Nerinea Fleuriausa^ id.» Fusas, indéfc., NauiiUtsFiem*
riaiisianus, d'Orb. (4).
Sous les grès calcarifères de Tilc d'Àiz, on troofe, subcrdoimée
aux argiles coustiluant la base de la forniatioD , uiie coocbe de
2",55 d'épaisseur, composée, suivant M. Fleuriaa de Belle? M (S),
de troncs d'arbres en partie pétrifiés , en partie bitnminen cm
carbonisés et fragiles et quelquefois ï l'état de jayet. Ces boit,
imprégnés de fer sulfuré, sont percés par des Tarets, dont les trous
ont été remplis par du quartz agate. Les troncs sont borizontaux oi
accumulés sans ordre, et accompagnés de Zostérites et de FoecMes.
Cette couche de débris fégétauz paraît avoir été rencontrée dans
les fondations de tous les travaux exécutés de manière à atteindre
son niveau, et l'on peut en conclure que Ttie entière repose sur une
sorte de grillage ou de pilotis naturel , qui ne s'élève d'aiUeum qnll
t mètre au-dessus des plus basses eaux. Il serait vivement à désirer •
que les grands ossements que l'auteur paraît avoir trouvés dans ces
(ignltes fussent déterminés, car ils pourraient aider à fixer râga
fort incertain encore de ce dépôt, dans lequel on a voala voir
aussi un équivalent du groupe wealdien , mais avec des donaéei
qui, jusqu'à présent, nous paraissent fort insuffisantes. M. Pleuriao
pense , en outre , que les troncs d'arbres observés à la base du
petit Ilot d'£net s'étendent, d'une part, vers l'extrémité nord*
ouest de 111e d'Oléron, et, de l'autre, jusqu'à 1^ lieues dans l'inté-
rieur des terres, sur la rive droite de la Charente. Nous ne con-
naissons point encore les faits sur lesquels est basée cette dernière
assertion (3).
(1) Dans son Prodrome de paléontologie ^ p. 145, vol. II, M. Âlo.
d'Orbigoy réunit cette espèce au N, triangulariSy Moutf.; mais nous
regardons encore les deux coquilles comme assez distinctes.
(2) Dictionn, des se, fiat.^ art. Indépendance des formations, par
M. Alex, de Humboldt, et Lignite, par Alex. Brongnlart, qui rap*
portait ces couches à 1 argile wealdienne ( Tableau des urrainsy etc.).
Nous avons résumé dans notre mémoire do 4 843 des notes manu-
scrites ajoutées par M. Fleuriau de Bellevue à sa publication , et ao-
compac^nées d'une carte et d'un profil de Tlle d'Âix, déposés par lui,
en 4 833, à la bibliothèque de la Société géologique de France.
(3) M. Salmon a annoncé avoir découvert dans le département de
la Charente- Inférieure une mine de lignite et une autre de schiste
bitumineux qui sont utilisés ; mais rien n'indique, dans cette comm««
nicatiou, de quel âge sont ces dépôts, ni où ils se trouvent [dcadémi^
des sciences^ 46 mars 4835; V Institut, 4 8 mars483Q).
CALCAIRES A CAPRINILLKS ( iCBTBTOSARCOLITSS ) , ETC. 447
Les résuiiats fouruis par le soudage eotrepris dans la coor de Pniit artAUa
l'hôpital de Rocheforl s'accordent peu avec ce que nous avons vu Rocheforu
au nord de la Charente et avec ce que nous allons dire de sa rive
gauche. La sonde a traversé, sur une épaisseur de 44 mètres, des
alternats de calcaire, de sable et d'argile qui appartiennent proba-
hiemeot au quatrième étage, et 53 mètres de marnes que Ton peut
rapporter k la formation jurassique supérieure. On n'a point rea*
contré de banc de lignite proprement dit , mais on a percé des lits
d'argile et de sables noirs avec pyrites. Les alternances de sables,
d'argile et de calcaires, que nous supposons crétacées, sont beau-
coup plus nombreuses que dans aucune des coupes naturelles de la
côte, mais leur épaisseur totale correspondrait à ce que nous ont
montré les collines au nord de Rocbefort , bien qu'à un niveau
plus élevé.
Quoiqu'il en soit, tout Tétage crétacé inférieur est sensiblement
rdevé êor la rive droite de la Charente ; l'extrême profondeur du
lit de cette rivière, eu égard à sa largeur, peut se rattacher à cette
circonstance, et l'abondance des vases qui convreui ses bords pro-
vient de ce qu'il est en grande partie creusé dans les argiles que
le soudage a traversées , et que les marées remuent constamment.
Les rochers submergés qui s'avancent dans le lit de la rivière entre
le^ Alartroux et Soubise, et qui sont le principal obstacle à ce que
les grands bâtiments puissent sortir du port tout armés et avec
Içurs agrès, se trouvent à 7 mètres aunlessousdu niveau des hautes
marées et appartiennent sans doute aux couches à Caprinelles,
d'après ce que nous avons dit de la composition des escarpements
de la rive gauche de la Charente en cet endroit. Il y aurait ici une
faille par suite de laquelle ces mêmes couches se trouveraient à
frfus de 30 mètres au-dessous de leur niveau, soit sur le plateau de
Tonoay, soit sur celui du Breuil, au aord de Rocbefort.
Nous avons déjà indiqué {antè^ p. 434) un relèvement des couches rît* gaoch*
au S. , entre Soubise et Moëse (1), et par suite duquel on voit affleu- duTrrâu
rer de ce côté, au-dessous des bancs à Exogyra columba eXAmmo- ,oq
niVes Fleuriausianus, un sable vert argileux , les calcaires h Capri- «««koachore.
nelles, puis les sables verts et ferrugineux, sur lesquels le village
est bâti. Plus à l'O.) on a vu ces méeoes calcaires paraître ou iu^
stant près de la faille, an pied de la falaise du Port*de9-Barquea.
Au delà , sur la côte nord-est de l'tie Madame, les premières couches
(4) Ann. des se, géoi.^ fol« II» pL 44, f. 6.
44S QUATRiiMI iTAGI.
qui s'aèrent an-dessas des cailloux roulés, au nord da passage,
sont des calcaires marneux, jaunes, noduleux, avec qaelqnes
Exogyra columba, D*aulres calcaires jaunes , avec Gaprinelles et
Caprina adversa^ ne tardent pas à sortir de dessons ceux-ci pour
reposer à leor tour sur un banc d^Ostrea biaurtculata et à' Exogyra
columba, La falaise est surmontée en cet endroit par un reste de
conslruction fortancienneqni surplombe le pied de l'escarpement (f ).
Nous signalerons, outre les fossiles précédents, le Goniopygus glo^
bosu», Ag. (forme du G. major ^ id.), le Catopygus columbarius^
id., un Diaderria^ une Pyrina, nov. sp., VHemiaster Foumeli^
Âg., la Terebrattda depressa^ Sow., et une autre espèce.
Le relèvement des couches continuant au N.-O., comme l'indl*
que, mais d'une manière exagérée quant à Tinclinaison, la fig. 8»
pL II, fait voir que le banc d*ostracées, de 2 mètres d'épaisseoft
est divisé en deux lits, l'an supérieur, où les coquilles sont assez espa-
cées, l'autre inférieur, exclusivement composé d'Huttres agglomé-
rées. Plus loin aflSeurent successivement : l^'un calcaire blanchâtre,
avec des galets roulés, Ostrea carantonensis^ d'Orb. , Caprotina naoit^
id. , Exogyra flabellataj Gold. , etc. ; 2* un second banc de calcaire k
Caprineila triangularis ^ formant la partie supérieure d'une puis-
sante assise de calcaire marneux , gris blanchâtre et bleuâtre vers le
bas, laquelle atteints à 10 mètres d'épaisseur, et constitue seule toute
la falaise qui se prolonge au nord et à l'ouest du fort. Cette assise,
qui renferme des Spherulites foliacea , Lam. , Caprina adversa ,
d'Orb., etc., est surtout caractérisée par VAlveolina cretacea très
uniformément répandue dans toute sa masse , ainsi que par des
spongiaires et une grande quantité de foraminifères étudiés par
M. Aie. d'Orbigny (2). Derrière l'angle septentrional du nouveau
fort, on peut s'assurer que toutes ces couches plongent de 2 à
2 1/2 degrés vers l'Ë., disposition à laquelle sont dus les affleure*
ments successifs que nous venons de décrire.
(l] On remarque» reposant immédiatement sur le banc calcaire à
Exogyra columba , des moellons placés obliquement les uns contre
les autres, et recouverts par un lit de béton peu épais, que surmonte
une couche de terre végétale de plusieurs pieds d épaisseur, où crois-
sent des arbres et des arbrisseaux. Cette construction, dont les der-
nières traces ne tarderont ^as à disparaître et qui remonte peut-être
à répoque de la domination romaine, prouve que Taction destructfve
de la mer est aussi énergique sur cette côte que dans celle de Talmont.
(î) Prodrome de paléontologie j Yol. II, p. 4 84.
Calcaires a caprlnellis (ichthtosarcolitbs), etc. kU9
Tout ce syslème est évidemmeot inférieur à celui du Port-des-
Barques , qui est la base du troisième étage , et la coupe 6g. 8,
pL II , exprime leur relation , mais son substratum ne nous est pas
connu. Comparé à la pointe de Fonras, qoi lui fait face au N.,
de l'autre côté de Tembouciiure de la Charente . et qui est aussi
tout entière au-dessous du troisième étage , il en diffère d'une ma-
nière remarquable. Ainsi rien ne représente les assises sableuses
glauco-ferrugineuses de cette dernière localité, où manquent les
bancs à ostracées placés au-dessus et au-dessous du premier niveaa
des Caprinelles, et où Ton a vu aussi deux bancs à Caprinelles,
dont rinférieur recouvre un grès calcarifère , et ce dernier des ar-
giles noires, feuilletées, efflorescentes, qui ne se montrent point à
l'île Madame. La grande assise marneuse à ÂlYéolines de cette !le
correspondrait-elle au calcaire marneux, blanc, friable, que nous
avons indiqué à gauche du port de Fouras, sous les grès calcarifères,
et dont la relation avec les argiles noires ne nous est pas connue non
plus? C'est ce qu'il nous serait difficile d'affirmer. En outre, les
fossiles des seuls bancs communs aux deux localités sont assez diffé-
rents. Les grandes Caprines (C adversa) , plusieurs espèces de Sphé-
rulites et de Caprotines, VOsirea carantonensis , VExogyra flabel^
lata^ etc., abondent à l'Ile Madame et manquent à Fouras, où les
espèces d'échinodermes, très nombreuses, comme & l'Ile d'Aix,
diffèrent de la plupart de celles de l'île Madame, d'ailleurs beau-
coup moins variées.
Outre la vallée de la Charente , les fractures du sol que parcou- taIUm
rent les autres rivières du département de la Charente-Inférieure * «t '**
ont encore amené au jour les calcaires à Caprinelles du quatrième '* ^ ^"^r**
étage. Ainsi, dans la vallée de la Seugne , nous les avons trouvés ^"^^^
relevés à l'ouest de Pons , et le premier moulin que l'on rencontre s«i"iA*«»**
sur la route de Gemozac est bâti dessus. On a vu que les autres it« à'OUtom.
étages leur succédaient régulièrement ensuite jusqu'à la craie grise
et marneuse du plateau de Jazennes. On observe la série inverse
en descendant à Gemozac , dans la vallée de la Seudre, dont le fond
est occupé par des grès calcarifères à Caprinelles. A Chadnier, les
calcaires avec leurs caractères habituels sont exploités sur le bord
de la route , et près de Gemozac des calcaires gris avec des grains
verts et des grains de quartz, se délitant en dalles à surfaces ondulées,
forment le sol du vallon, et se prolongent sous le bourg. Il est probable
que ces couches affleurent sur d'autres points au N.-O., et plus au N.
le village de Rétaui est bâti sur des calcaires blancs « marneux,
IV. 29
kSê <m
Ua«i5MBièires, povIficrecMvatipv loi bacs i ^^Mfini
d (âstrm UmtimiMm, Em m fwli—int ao BL-Ol il
^C«t Igpi, et 5»c», Cl ^ K praioBSe eMute diM il
ierMUTAkkè.iHiéeànL Clara pv les
;fe viBn èe b BflnDaw, pi«i de Mote.
diit iL MMii (1), w trame «M hade ^ te nil dcpù PwU».
Ital j«t«*M dA de SMt-AÎBUB , et qn en conpoeèe de siUe
«filaK, deoloim à IcMbRioroDliiB , de pis nfieeoz nec
£jMf)f9ns es/MiAe, et de shies alioen jasace d bhaca. Cet coo-
ckcf pliMBm UMia ao 9. «■§ u a^jfe de SI
Mvramaedéjk ttt maniwr, et Inr dopeflim
dM aa nolèfcam dea nch» junaiqoei snpérienra qoi oeca*
peat laat fe paja catie Saiat-fïaBli, Vote, Bewigeay et Maiaye,
imBaat le aoaa-aal d'vae partie de celle taite narftoe piase et m
warqaaMeaMi aaiiofe. TfiareiuéMiiè aogdHWicd de laqudk
aetnwwelellininyt tritteoaniqa'caTeloppeBtdeinûasaiesdâè-
tèm pflBdaat «ae paitk de FaMiée, ci qui a'écliappc pat à leur
pwit'uaaB faiflafiifff. Les calcaires anneDx janwMqaes ca pla-
qaeiles» arec Nacoles, se aioaireal an acad de cède sar&ce cooiaie
partout à ce aîfeaa , el sool aooooipagnés d*aqples qui reufenneat
aossi les amas de gypse de Saiot-FroulL
Le quatriènie étage, passant soos Saiot-Just et Mareooes, se
montre ï Poorsefraoc, Tillage qoi. comme la pointe de Chapos,
repose snr les coacbes moyennes et inférieares. A Poorsefranc se
montrent les calcaires à Gaprineltes, et de ce point à Chapus on
marche sur des grès verditres, ferrogineui , qui forment sur le lit-
toral des rochers peu élevés. Ces grès calcarifères, dors, noduleux,
remplis A^Exogyra columba^ var. minor, représentent ceux des
enviroBi de Rochefori et de la presqu'île de Saiot-Laorent de la
Prée,
La partie méridionale de Tite d'Oléron est formée par les cou*
cbes crétacées, sa partie nord par les assises jurassiques supérieures.
La jonction des deux formations parait a? oir lieu suivant une ligne
S.-E., N.-O., tirée do rocher du Doux au chenal de Chancre.
Au nord de Saint-Pierre sont des calcaires marneux , schistoïdes ,
(4) BuU., S«iér.,Tol. VU, p. 644. laSO.
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA ZONB CRÉTACÉE , ETC. &5i
grisâtres, avec Nucula inflexa^ eocore semblables aux premières
assises oolithiques du contiDeut. Sur la côte au nord de Saiot»
Georges afOeurent les calcaires marneux , gris blanc, compactes, à
hxogyra virgula. Au sud et à i*oucst de Saint-Pierre on exploite,
depuis le Château jusqu'à Cberay, et au delà , les calcaires du qua-
trième étage crétacé. Ils sont en plaques dures, blanchâtres, et pa-
raissent recouvrir les bancs à Caprinelics. Le peu de relief du sol
ne permet pas d'apercevoir les sables ferrugineux ni les argiles
sous-jacentes, dont l'épaisseur doit être très faible , à en juger par
les affleurements des deux formations sur la limite desquelles sont
placés les marais salants du firouage et de Ttle d'Oléron.
Les caractères généraux indiqués au commencement de cette
sectiou rendront le résumé de ce quatrième étage fort succinct.
Nous n'en avons point reconnu de traces dans les départements du
Lot et de Lot-et-Garonne, ni dans la partie orientale de celui de la
Oordogne; ce n'est que dans la partie nord-ouest de ce dernier que
les couches se développent successivement pour se' continuer an
N. -O. , presque toujours à la base des collines ou vers le fond des
vallées. Ses diverses assises se montrent seules sur les côtes de
rocéan, les étages qui les recouvraient à l'est ayant disparu. Son
épaisseur totale moyenne , connue à la surface, ne paraît pas excé-
der 30 mètres.
Ainsi qu'on a pu en juger pour les fossiles caractéristiques, la
Caprinellatriangularia, d^Orh. (Ichthyosarcolite$^ id., DesMar.),
la Spherulites foliacca , la Radiolites polyconilUes, d'Orb. , la
Cuprina advei^sa, diverses Caprotines, des Nérinées, VOrbitoUtes
conica, VAlveolina cretacea^ et un grand nombre d'écbino-
dcrmes, s'y montrent plus ou moins constamment. Les Exogyra
columbay var. minor et minima^ se trouvent particulièrement dans
les bancs arénacés , et V Exogyra flabellata dans les couches argi-
leuses de quelques localités. L'association ou ralternance^des bancs,
à Gaprinelies avec les bancs à Exogyra columba^ type , et Ostrea
biauriculata^ â la partie supérieure de l'étage, est on fait que nous
n'avons encore observé que sur un seul point, à rextrémité nord-
ouest de la formation.
Rcsame.
§ 5. Oonf idérationf généralei tar îm tone erélaoée dn lad-ooett.
Nous avons traité particulièrement , à la fia de notre mémoire « ouio«>uons
des dislocations que les couches crétacées avaieot subies dans coachtt.
U52 GOMSIDiRATIONS GÉNtBALXS
l'étendoe de la zone dont nous ?enons de parler. Nous ne
sommes point servi do mot de soulèvemerU pour exprima ces dé-
rangements , parce qu'il n'aurait été applicable qa*à an cerfam
nombre d*entre eux , les autres étant ou des failles ou des glisse-
ments et des déplacements de couches. Ces divers mcafemeiits ds
sol n*ont prodoit aucune chaîne de collines bien caractérisée; ce
sont, en général, les résultats de perturbations locales» dont lei
plus étendues ont, au contraire, donné lieu à plusieurs des Tallées
que suivent les cours d'eau actuels.
Ainsi nous avons signalé l'inclinaison des deux premiers étages
au nord de la Linde , sur la rive droite de la Oordogne ; de cba^
côté de la vallée de la Ck)uze, les couches nous ont paru pioogpr
faiblement au N.-E..et au S.-O., de manière il faire penser qu*dk
résulte d'une fracture dirigée du N.-O. au S.-E. Dans b Tsllée^
la Dronne à Brantôme on remarque , vers le pied du talus, les cal-
caires à rudistes se relevant au S.-E., de même que les bancs du
deuxième étage, comme l'indique M. Delanofle (1), et à l'onesl de
Parcou on a vu les dérangements de la craie jaune , auxquels la
mollasse avait aussi participé. Biais c'est particulièrement antonrde
Mareuil, et depuis ce bourg jusqu'à la Rochebeaucourt, que les dis-
locations sont le plus prononcées. Nous avons signalé la faille sur le
bord de laquelle se trouve Mareuil, et à 300 mètres de 14 , sur la
route de Nontron, les couches du troisième étage, inclinées de 30 ï
35 degrés, affectent une courbe semi-elliptique, dont le grand axe,
d'environ 500 mètres, est dirigé E-N.-E., O.-S.-O. (2). Les cou-
ches de la colline située à TO. étant demeurées horizontales, et
celles qui sont à TE. n'ayant qu'une faible inclinaison au S.-E.,
celte disposition nous a paru devoir être attribuée plutôt à un glis-
sement suivant une portion de tronc de cône qu'à un véritable sou-
lèvement en ce poinL A un kilomètre de Mareuil , sur la route de
[a Rochebeaucourt, une masse inclinée de 60 degrés paraît devoir
sa position à une rupture suivie d'un glissement, de même que les
calcaires blancs qui sont au delà avant ce dernier bourg. Dans le
parc, sur le bord du ruisseau, les calcaires semblent avoir été réel-
lement soulevés.
m Bull., vol. VIII, p. 99, f. 6. 4 837.
(2) Voyez, pour les coupes que nous avons données de ces divers
accidents , les planches XI et XII du vol. II des Ànn. des sciences
géologiques, 4 843.
SUR LA ZONE CRÉTACÉE DU SUIM^UEST. 45S
La disposition générale des couches de la colline d*Ângouléaie
nous a |K)rté à penser qu'à l'ouest de celte ville la Charente coulait
sur l'emplacement d'une ancienne faille; mais entre Châteauneufet
Cognac cette présomption devient une certitude, comme le font voir
les coupes prises en face du pont de Jamac et en amont de Cognac.
Tout le plan de la rive gauche de la Charente, entre ces deux
villes, est sensiblement incliné au S., et la rivière coule au pied
d'un talus abrupt , souvent à pic , sur sa rive gauche , formé par les
tranches des couches redressées , tandis que le soi bas de sa rive
droite ne se relève qu'à une certaine distance et d'une manière in-*
sensible. Les couches plongent, en outre, vers l'O., en se recou-
vrant successivement. La coupe de Moëse à Soubise a montré une
inclinaison très prononcée au N. , en sens inverse du plongement
naturel de tout le système.
Plus au S., les vallées de la Seudre et de la Scugne peuvent être
regardées en partie comme des vallées de soulèvement. La coupe
pi. II, f. Il, montre la disposition certaine des divers étages de
chaque côté de la Seudre , et il nous paraît difficile d'expliquer
autrement leur relation symétrique , de part et d'autre , de cette
faible dépression du sol. Dans le bassin de la Seugne, la vallée du
Trèfle , près de Cordie , de même que les environs de Pons, mon-
trent des exemples bien caractérisés de dislocations , et l'on en re-
trouve dans la vallée qui de Pisany se dirige au N.-O. par Pont-
l'Abbé, comme dans la falaise du Port-des-Barques. Peut-être aussi
la ligne de partage des eaux de la Dordogne et de celles qui se ren-
dent directement à l'Océan , ligne dirigée N.-£., S.-O., de Marton
à Montlieu, et qui rompt l'uniformité du versant sud- ouest en dé-
terminant deux bassins hydrographiques, pourrait-elle être attri-
buée à une action du même ordre.
Il serait difficile de grouper ces dislocations quant à leur direction,
ou quant au nombre des étages soulevés, car elles se croisent dans
plusieurs sens. Ainsi les vallées du versant de la Dordogne sont per-
pendiculaires à la grande vallée de la Garonne, dans son cours infé-
rieur, et celles du versant de l'Océan lui sont pour la plupart pa-
rallèles. On peut remarquer, cependant , que les dislocations les
plus prononcées et les plus étendues courent dans ce dernier sens,
du S.-E. au N.-O. ou du S.-S.-E. au N.-N.-O., c'est-à-dire à peu
près comme le système de soulèvement du mont Viso ; que la ligne
de partage de Montlieu à Marton, la vallée de la Nizonne» et celles
de quelques autres affluents de la Dordogne qui traversent le dé*
ft5b OOnUDiEATIONS GiNiBàUS
pirtement de ce nom , ponrraieot annoncer rcxfotence de frftcUins
dépendantes du système des Alpes occidenules ; mais la dispositloD.
la répartition et l'âge des dépôts tertiaires de ce pays devraient être
étudiés sous ce point de ? ne a? ant d'insister snr de pareils rappro-
chements.
cmntikm Noos ne reviendrons pas sur ce qne nous avons dit des carao-
péuo^fBfhiquf. j^i^ propres des roches de chaque étage, mais nous devons bire
remarquer la fréquence dans tous du calcaire apathique , mélaugé
au calcah^ ordinaire ou terreux, circonstance qu'il est rare de
-rencontrer aussi constamment dans une formation. L'absence
d'assise argileuse un peu importante et d'une certaine étendue
dans une aussi longue série de dépôts calcaires, variés par
leur texture et leur composition , est aussi un fait assez remar-
quable. Dans chacun de ces étages, les bancs exploités, pour
pierres d'appareil, sont constamment au même niveau. Dans le
premier, c'est la partie médio-inférienre (vallées de la Dordogne
et de la Couie); dans le second, la partie moyenne (PérigQenx«
Mérignac, Saintes); dans la troisième , les couches supérieures
(départements de la Dordognc , de la Charente et de la Charente-
Inférieure) , et quelquefois les couches moyennes (département de
la Charente-Inférieure) ; dans le quatrième, les calcaires supérieurs
seuls sont exploités (Saint-Savinien). Ces circonstances coïncident
d'ailleurs avec les points où les assises sont le mieux déve-
loppées.
De la comparaison des restes de corps organisés enfouis dans les
divers étages il résulte, que les |)olypiers anihozoaires sont rares,
excepté dans le quatrième et même dans une seule couche, tandis
que les spongiaires, les bryozoaires et les radinires, principalement
les échinodermes, abondent à Ja partie supérieure du premier, du
second et du quatrième. Dans le premier et le quatrième , ils sont
associés à des rudistes; dans le troisième, au contraire, ils étaient
comparativement peu répandus, malgré Tabondance de ces mêmes
rudistes dans l'assise la plus élevée et celle des ostracées dans la
plus basse. Les Térébratules sont peu frétiuenies dans le premier
étage; nombreuses et assez variées dans le second , elles manquent
dans le troisième et ne se trouvent dans le quatrième que snr quel-
ques points.
Les rudistes ont particulièrement vécu à la fin du dépôt des
calcaires jaunes supérieurs; on eu trouve isolés çà et là vei^ le haut
du second étage, mais ils manquent complètement dans ses assises
Caractèrei
(tfBëninx
des
faunes.
SUR LA ZONB CRÉTAGÉB DU SUIHOUBST. ft55
moyennes et inférieures. Répandus à profusion dans les premières
assises du troisième et du quatrième, ils manquent à la base de Ton
et de Tautre. Les oslracées se sont multipliées principalement lors
des derniers dépôts du calcaire jaune supérieur, et à la fin de celui
de la craie marneuse, puis à la l>ase du second étage, du troisième
et dans une partie du quatrième. Les concbacées, les cardiacées
et les arcacées sont aussi des coquilles communes dans le second
étage, celui où les genres et les espèces sont le plus variés, tandis que
le troisième est celui où ils le sont le moins.
Les mollusques gastéropodes sont généralement rares et peu va*
ries, si ce n'est dans l'étage supérieur; les Ammonites, au con*
traire , dont on connaît à peine un ou deux exemples dans celui-ci,
se montrent , quoique peu fréquentes , dans toote la hauteur do
second , et caractérisent assez bien la base do troisième avec les
ostracées, là précisément où manqoent les rudistes, car on peut
remarquer qu'un ceruiin antagonisme existe entre ces deux fa*
milles. Les Nautiles descendent dans les calcaires do quatrième
étage, et quoique peu fréquents , surtout dans le troisième où ils
n'existent que vers le bas, on en rencontre accidentellement dans
le second et le premier. £nfin, les Bélemniies manquent partout.
Ainsi les caractères généraux de cette faune si variée ne nous rap<
pellent nulle part celles de la période du gaull et du groupe née*
comien.
Considérés dans leur ensemble, les quatre étages que nous avons
établis, tout en laissant aux géologues à juger s'il ne serait pas oé- éHT
cessaire de les multiplier plus que nous ne l'avons fait, se déve-
loppent successivement de l'E. à l'O., acquérant leur plus grande
épaisseur sur des points très différents : le premier sur la rive
gauche de la Dordogne (80 mètres), le second vers le centre do
département de ce nom (120 mètres), le troisième autour d'An-
goulême ( 70 mètres ), et le quatrième vers l'embouchure de la
Charente ( 30 mètres , abstraction faite du forage de Rochelort).
Par conséquent, nulle part la formation n'atteint la somme des
épaisseurs partielles de chaque étage, ou environ 300 mètres. Nous
avons lieu de croire qoe , dans la partie sud du département de la
D(»rdogne, où elle pourrait atteindre sa plus grande épaisseur, elle
ne dépasse pas "lUO à 250 mètres.
Il résuite aussi de l'amincissement successif des étages vers la
côte actuelle de l'Océan , que les couches les plus basses de la for*
mation sont les seules qoi s'y montrent , et eo sopposant qu'on
\
&56 CONSIDÉRATIONS GENÊBALtS
pût les étudier quelques lieues plus loin dans cette direction ,
comme uous l'avons fait dans l'Ile d'Oléron, Il est à peu près certain
(]ue la formation tout entière aurait di)>paru, el ((ue le sol sous-
marin serait exclusîvemeut formiS par les couches jurassîqui
Celte atténuation et celle disparition des divers sysièmes de coDcbcn]
an N.'O. ont contribué à y rendre la surface du sol crayeux bcai
coup moins accideniée qu'au S.-O., et, par suiic, les vallées fui
sont inGnimcnt moins profondes.
Comme déductions théoriques des faits précédents, nous ajou-
terons encore, que la plus grande épaisseur des divers éiages se
trouvant placée, par rapport à la mer actuelle, à une dislance pré-
cisément inverse de l'ancienneté rplalivc (le ceux-ci, on, en d'autres
termes, chacun d'eux étant d'autant plus développé et plus éloigné
de la côte qu'il est plus récent , on peut aliribuer cette disposilioa
ï un Eouiêvcmcnl graduel du fond de la mer créiacée au N.-O.,
soulëvement qui, empêchant les derniers éisges de se déposer dans
celte direction, tendait h déplacer vers le S-E. les parties 1rs plus
profondes du bassin ou de cet ancien golfe. Néanmoins , l'élévation
actuelle, au-dessus du niveau de la mer, des couches les plus ré-
centes au S.-E., étant plus considérable que celle des dépôls les
plus anciens de l'O. , il faudrait admettre aussi , qu'un mouvement
ultérieur a ramené ces derniers â peu près dans leur position
première.
, Si nous avons particulièrement insisté sur les données minéra-
,„ logiques et strati graphiques, c'est que ce sont de beaucoup les plus
imporlanles dans les applications de la géologie a rindut>lrie, comme
i l'agriculture et à la connaissance du régime des eaux souterraines.
Chacune des assises que nous avons signalées se traduit en effet, k
la Burfaœ, par des propriétés particulières , et le contraste delà
culture et de ses prodails dans les zones occupées par la craie grise
ou marneuse, avec ceux des zones voisines des calcaires blancs ou
jaunes ^ iroisiëme étage, ou des calcaires i Ichthyosarcoliies du
quatriëaie, est on ne peut plusfrappant. Ce que les agriculteurs nom-
ment veines de terre n'est que l'expression, dans un autre langage,
des différents caractères minéralogiquea et géologiques du sol.
On a vu que dans les bassins de la Seine et de la Ixiire, sur
SO sondages, exéculés à travers tes couches crétacées, 2 seulement
n'avaient pas justifié les résaltats apportés par l'étude de la surface,
et encore ces deux exceptions paraissenl-elles dues à la manière dont
les journaux d'exploitation ont été rédigés. Dans la zone crétacée
SUR LA ZONK CRBTACËB DU SOD^OUSST. ft57
du snd-ouest, M. de Collegno (i), en traitant de la circulation des
eaux souterraines, admit la continuité des assises sur tout le versant,
et il en concluait que des forages poussés vers le centre du bassin ,
ou à Bordeaux, par exemple, jusqu'aux argiles inférieures de la for-
mation, pourraient donner des eaux jaillissantes à la surface; mais
nous nous sommes attaché à faire voir que ce résultat n*était nul-
lement probable (2).
En effet , après avoir indiqué la disposition générale des cours
d*eau à la surface du pays et Tinclinaison des couches, il était facile
de reconnaître que tout sondage entrepris dans ces assises n'avait
aucune chance de réussir avant d'avoir atteint les glaises inférieures,
car, à l'exception du petit lit d'argile qui retient les eaux de Barbe-
zieux à Montlieu, et qui n'a d'ailleurs aucune continuité, il n'existe
pas de couche argileuse assez régulière ni assez constante pour
fournir des eaux ascendantes. Ensuite les argiles placées à la base de
la formation ne commencent à se développer que dans la partie
occidentale du département de la Dordogne, oin elles affleurent çà
et là au fond des vallées de la Belle et de la Nizonne, mais les dislo-
cations qui ont dérangé les calcaires qui les recouvrent ont cer-
tainement interrompu aussi leur continuité sur divers points, et
par conséquent leur faculté conductrice, de sorte que le jaillisse-
ment des eaux artésiennes n'a point de probabilité au sud-est de la
ligne de partage de Montlieu à Marton.
Quant aux forages entrepris au nord-ouest de cette même ligne,
ils ne se trouveraient pas dans des conditions beaucoup plus favo-
rables, d'abord à cause des dislocations incontestables , dont nous
avons parlé, dirigées S.-S.-E., N.-N.-O. ou du S.-E. au N.-O. , dans le
sens même des couches, ou perpendiculairement à leur pente natu-
relle, et ensuite à cause de l'inclinaison extrêmement faible des argiles
qui affleurent au fond des vallées de la Touvre et de la Charente ,
où elles ne sont qu'à 20 et quelques mètres au-dessus de leur niveau
sur la côte de l'Océan , où les eaux viennent se perdre. Le forage
de Rochefort, exécuté cependant dans des conditions qui, au pre-
mier abord , semblaient offrir quelques chances favorables, puisque
son orifice est sur un des points les plus bas de ce versant, prouve
encore ce que nous avons avancé du peu de succès des sondages
entrej^ris dans cette zone.
(1) Ann, des se. géol,, vol. I, p. 482. 4842.
(2) D^Àrchiac, ib., p. 566.
1 Nous avons cherché i établir (juelqiies rapprochements entre les
subdivisions i\e la craie du sud-oocsi pi celles de la m^m* forina-
f lion au nord du plaleau central, particulièrement dans le bassin
. de la l^irc , où l'on pouvait penser qu'existaient les analogies les
plus prononcées; mai», nous devons le rf péter, les relations de détail
entre des dépOts conieropitraiBS, même très rapprochés, devienneni
fort obscures, si quelque circonstance physique s'est interposée entre
eux pendant leur formation. On a pu en juger par les différences que
nous ont présentées les bassins de la Seine ei de la Loire, différences
telles, que nous sommes resté incertain sur le synchronisme d'étages
assez importants, et il en est de même pour plusieurs de ceux dont
nous nons sommes occupé en dernier lieu.
Il semble facile à la première vue , et au moyen de quelques fos-
siles trouvés de part et d'autre, de prononcer sur le parallélisme de
tel et tel ensemble de dépôts pris en masse, ou considérés ^n ffrof;
mais lorsqu'on vient ï faire de leur composition une étude de
détail plus sérituse, une véritable onotomie itraligrapkiqtK ,
lorsqu'on se livre b une analyse comparative de leurs caractères
communs, qui frappent tout d'abord , avec ceux qui les différencient
et qu'on n'aperçoit qu'après, ces prétendus rapports s'évanouissent,
et il ne reste souvent que le doute à la place d'une ceritlude que
l'on croyait bien établie. Nous n'émettrons donc qu'avec une
eilrèrae réserve les rapprochements suivants.
Noos venons de dire que , sous le rapport organique , le groupe
inférieur ou néocomien ne paraissait pas fitre représenté dans le
sud-ouest , et i pInsVorte raison le groupe wealdien , malgré l'aspect
de certains calcaires des environs de Bury et de certaines argiles i
ligniles, et de plus que II faune du gault, telle qu'elle existe dans le
Nord, y manquait également.^Ces caractères négatifs i l'égard de ces
trots groupes sont une première analogie avec le bassin crétacé de
la Loira Le quatrième étage on étage inférieur du sud-ouest pour-
rait correspondre ï celui du grès vert, ou quatrième étage du se-
cond groupe, tel que nona l'aTOiis considéré dans ce dentier bassin.
Ce rapprochement résultn'ait d'une position géologique assez sem-
blable de part et d'autre, par rapport i la formation jurassiqoc, de
ce que, dans l'un et l'autre cas, ces deux divisions sont limitées vers
le haut par des bancs d'osiracées d'espèces identiques, formant an
N. comme au S- un horizon constant, enfin de l'existence d'un
certain nombre de fiMùIes commuits ou prédominants qui ne se
montrent guère atbdessus, lels que Lophoanilia cmonuata, Trfh
SUR LA ZOlfl CRiTACÉB DD SCD-OUSST. &59
chosmilia cenomana^ Lasmophyllia dispar, Cœlosmilia sulcata^
Catopygus columbarius, Caratomus trigonopygus^ Holaster subor-
bicularis^ Cyprina oblonga, Cardium Guerangeri, Trigonia
sinuosat Area ligeriensis. A, Marceanaf, A, Moutoniana? ^ Pecten
phaseolus^ Lima cenomanensis ^ L. consobrina^ L. intermedia^
Ostrea carinata, Exogyra columba^ var. minor et minima,
E. haliototdea, TerebrattUa Menardi^ Caprinella triangularis ^
Badtoiiies lameilosa^ Neritopsis pulchella, Strombns inomatus,
Pterodonta inflata.
Le troisième étage, dont la base est formée par les bancs à ostra-
cées que nous venons de rappeler, et qui renferme un peu plus
haut, ou associées avec ces coquilles, les Ammonites Fleuriausianus,
Vielblancii ou Woollgari, la Cucullœa tailleburgensis, puis, dans
les assises supérieures, la Spherulites ponsiana et VHippurites
comu^postorisy serait l'équivalent, beaucoup plus développé et plus
varié, du troisième étage des bords de la Loire, celui des psammites,
des glaises et des grès grossiers glauconieux.
Le deuxième correspondrait à celui de la craie micacée ; les
rapports de position , les caractères minéralogiques et Tidentité de
certains fossiles autorisent assez ce parallélisme. Enfin le premier
représenterait la craie jaune de Touraine. Les roches ont de part
et d*autre une certaine analogie comme dans Tétage précédent.
Les bryozoaires, les échinodermes et les conchifères ont quelques
espèces communes , mais peu caractéristiques , parce qu'on les re-
trouve à d'autres niveaux , et, de plus, on ne voit au nord aucune
trace de ce grand développement de rudistes qui caractérisent le
premier étage du sud, ni cette prodigieuse accumulation d' H uttres
( 0. vesicularis, var. a, ), que l'on suit sans interruption de l'em-
bouchure de la Gironde, au centre du département de la Dordogne,
sur une étendue de 35 lieues, de même que plus au nord nous avons
suivi VExgogyrn columba et VOstrea biauriculata, sur une étendue
double, depuis l'embouchure de la Charente, jusqu'au centre du
département du Lot. V Ammonites lewesiensis, trouvée à Saint-
Georges sur la Gironde, ne s'opposerait pas non plus à ce parallé-
lisme, mais on ne doit pas omettre de faire remarquer que les
Térébratules les plus abondantes dans la craie de Touraine ne se
trouvent que dans le second étage du sud-ouest où existent les Ânan-
chytes qui manquent dans la vallée de la Loire , et que V Exogyra
columba, que nous y avons vue à tous les niveaux, ne s'élève pas
dans le sud-ouest au-dessus de la partie moyenne du troisième
ft6d CONSIDÉRATIONS GÉnArILES
^ étage. Ainsi, sous le rapport des fossiles, ce synchronisme soppoiô
est moins satisfaisant que les trois autres, qui semblent être d'aa-
tanl plus exacts que les étages sont plus anciens.
oiiMrfaiioBt Les difiBcultés pour classer déGnitivement le quatrième étage
du sud-ouest par rapport au bassin que Ton pourrait appeler bri»
tannO'Séquanien , pris pour type, resienf d'ailleurs les mêmes que
pour celui du bassin de la Loire, en supposant Thoriion deia
base du second groupe bien établi de part et d'autre. Dlstingiier
cet horizon par un nouveau nom , celui d'étage cénonumien » dont
, nous avons cherché à démontrer le peu de propriété {aniè^ p. 381),
c*est peut-être trancher la question, mais ce n'est point la râM>adre;
dresser une liste de fossiles recueillis dans des localités difTérentes, où
il existe souvent des étages distincts, et réunir des dépôts, dont les
caractères stratigraphiques sont aussi obscurs que le tourtia de la
Belgique et le grès vert du Dcvonshire, ce n'est pas prouver davantage
leur contemporanéité. Plusieurs faits, douteux à divers titres, ne con-
stituent pas plus une démonstration que leur association à des faits
bien constatés. Ainsi M. Âlc. d'Orbigny (1) y a rassemblé les fossiles
de la craie tuffeau {chalk mari), dont l'horizon est parfaitement net
des deux côtés de la Manche, iiRouen, dans tout l'est du bassin de la
Seine et jusqu'à Sancerre, comme dans le Dauphiné et la Provence;
mais où est la preuve de la continuité ou des relations de ce même
horizon entre Sancerre et le Mans? puis entre la craie marneuse de
l'est de l'Angleierre et le grès vert des Blackdowns, où nous avons
vu que, sur 1^0 espèces, 10 seulement appartiennent à ce niveau,
tandis que 17 appartenaient au grès vert supérieur, 18 au gault,
23 au grès vert inférieur, et le reste était propre à cette assise ? Enfin
où est indiquée la relation de la craie marneuse du cap Biauc-Nez avec
le tourtia ? Nous n'en connaissons encore d'autres preuves que celles
que nous avons données nous-même, et auxquelles nous sommes
loin d'avoir attribué ce caractère de généralité et de certitude que
l'auteur du Prodrome de paléontologie semble attacher aux siennes.
En outre, autant qu'on peut en juger par des noms de localités,
toujours susceptibles d'interprétations diverses, le même savant
réunit le premier et le deuxième étage du sud-ouest dans ce qu'il
nomme son étage sénonien, ou de la craie blanche, y comprenant
aussi la craie jaune de Touraine, association dont nous avons discuté
la valeur {antè, p. 379], puis la craie supérieure de Belgique et
(1) Prodrome de paléont* un iverseUe ^ vol. II, p. 145. 1850.
SDR LÀ ZONE CRÉTACÉE DU SUD-OUEST. 461
toutes les couches calcaires et arénacées d'Aix-Ia-Chapelle. Notre
troisièoie étage du sud-ouest correspondrait à son étage turonien^
tandis que nous le regardons comme parfaitement distinct par tous
ses caractères, etc. , etc.
M. y. Rauiin (1), de son côté, pense que la craie de Talmont, à
la partie supérieure de laquelle se trouvent des Ananchytes, appar-
tient à la craie blanche, comme nous Tavions dit en 1843 ; mais nous
ferons observer que cette même assise supérieure, caractérisée
par la Modiola Dufrenoyi , nous a présenté à Chamouillac , avec
VOstrea vesictUaris, var. a. et VAnanckytes striata^ Y Ammonites
Mantelli, et que Y Ammonites lewesiensis de Saint-Georges-de-
Didône est encore plus élevée dans la série. Prenant ensuite les
espèces d*échlnodermes citées dans le catalogue de MM. Agassiz et
Desor comme se trouvant dans la craie du sud-ouest , le même
géologue conclut de la présence d'environ 20 espèces communes à
d'autres pays, que ces couches ne sont point de la craie chloritée.
Comme il s'en faut de beaucoup que MM. Agassiz et Desor aient
indiqué à chaque espèce toutes les localités où elles ont été trouvées,
et que souvent leurs indications prises dans les collections ne sont
point exactes , on ne sera pas étonné que^ tout en ne rejetant pas
l'assertion de M. Rauiin , nous ne puissions cependant l'admettre
d*après cette seule considération*
M. Ch. Des Moulins (2) a supposé que des silex, avec Spa-
tangus Bucklandi^ Des Moul., Echinolampas Faujasii^ id. ,
trouvés isolés h la base de la mollasse ou à la surface des pla-
teaux dont celie-ci aurait été enlevée , provenaient originairement
d'une assise détruite, représentant la craie supérieure de Maestricht.
Ces silex, auxquels appartiennent les grès de Touron que nous
avions signalés , ont offert à l'auteur 22 espèces de fossiles, dont
une, le Pygurus Faujasii {EchinolampaSt id.. Des Moul.), existe-
rait à Maestricht; ô seraient propres à ces silex, 10 ressembleraient
plus ou moins à des espèces de la craie, et 6 seraient douteuses ou
indéterminées. Les caractères des silex les distinguent également
de ceux de la craie du pays, et leur gisement serait la mollasse
d'eau douce , argilo-sableuse et à minerai de fer , que nous avons
décrite.
Ce gisement est donc absolument celui que nous avions assigné
(4) Bull.y 2« sér., vol. V, p. 4 44 et 437. 4848.
(2) /ô., vol. IV, p. 423 et 4 444. 4847.
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CBAPiras VIII.
FORMATION CRÉTACÉE DU VERSANT SEPTENTRIONAL
DES PYRÉNÉES.
$ 1. BaMÎa de l'Adonr.
La disposition générale des conches secondaires, depals la Vendée
jusqu'à la rive droite de la Gironde, et celle des couches crétacées
au pied du versant nord des Pyrénées occidentales, montrent que
les sédiments tertiaires de la Gascogne se sont déposés dans une dé-
pression de la formation crétacée qu'ils recouvrent sur un espace
de 50 lieues, depuis Royan jusqu'aux environs de Dax (1). Dans
toute cette étendue la craie ne se voit que sur un point fort res-
treint, à Villagrains, le long du ruisseau du Gué-Mort, à 8 lieues
au sud de Bordeaux. Elle paraît être horizontale , et présenter les
caractères de la craie grise à silex de Saintes (2). On y a trouvé
les Anonchytes striata, Lam., et Gravesi^ Ag. (3). Elle atteint une
altitude d'environ 60 mètres, ou ^2 mètres au-dessus de l'ouverture
du puits foré de Bordeaux, qui est descendu jusqu'à 181"*,21,
c'est-à-dire à plus de 200 mètres au-dessous de cet affleurement
crétacé, sans en avoir rencontré le prolongement. Le sondage de
Bccherelle, entre Blaye et 31irambeau, n'est point non plus parvenu
jusqn'à la craie, quoique descendu à plus de 80 mètres au-dessous
du niveau de la Gironde. On doit donc supposer que l'affleurement
de Villagrains est un haut-fond de craie autour duquel se sont dé-
posées les couches tertiaires , et qu*il existait au nord de Blaye,
avant le dépôt de celles-ci , des falaises crayeuses ou des pentes
abruptes comparables à celles de Mortagne et de Talmoni.
Au sud du point que nous venons de citer, la craie n'apparatt Environs
plus avant les environs de Dax , où elle a été amenée au jour, soit oaz.
(4) D'Archiac, Mém. delaSocgéol, de France , vol. II, p. 467.
4837.
(î) De Collegno, Ann. des se. géol.^ vol. I, p. 482, 493. 4842.
(3) V. RauUn, Bull., f sér.» vol. U, p. 444. 4848.
le*
fa^Modvwn. tan a«» k Vi.-t-o.-^t irmi . Do.. le JVi-
crtuter w^uittmett. ià. (5). \a ÂM^Kàylt* tnâa^ La^. JCnA;
M-, iiL. nr.. A. atmà^Jbm^ id.. J. œwc«, Ig. Daas b am-
(l> D'Ankiac. /(«■- 1//.. p. 167.
{2) BM., tdI. X, p. 309. 183».
f3^ Mém. pour tmir k uMe descripm» gr^- de Im Fmmet.
W. II. p. <7S.
(t) Xt^ee géolagi^ae sur Uf loches dt Tazii;'ak-*. Jiub 033.
— Mem. de géo-zoolope tur In Ourtias fauiles de ewHntMs dt
Dax [AcUt de !a Soc. linH. de Bardeaitz, ïoL TllI. 1836).
(51 Nooi pcBfOM que cMte espèce, que noos stoos racneillie dans
b cnie de îtntt, a été citée à lort daiiâ les coacbes aammulitiqsM
de la Plante et de Moolfart , i moins qu'elle ne s'y tiwiTe pu suite
d'un Irancpotl «llérmr (ny» aiuc, tdL lU, p. 2S3).
BASSIN DS L'ADODR. /|0S
fort. Mais nous devons rappeler que M. Grateloupr comme beaucoup
d'autres géologues, plaçait dans la formation crétacée les couches à
Nummulites qui eu ont été nettement séparées (on/é, vol. III, p. 25),
et entre autres les couches à échinodermes de Monifort.
Le même paléontologiste avait bien reconnu que ces diverses
assises crétacées devaient être plus récentes que le grès vert supé-
rieur, et il avait remarqué l'absence des Bélemnites et des cépha-
lopodes à cloisons persillées. Si nous les comparons à celles de la
bande crayeuse opposée , nous serons également frappés du déve-
loppement qu'ont pris certains genres , tels que les Ânanchytcs, les
Spatangues et les Galérites , peu variés et peu répandus, ou présen-
tant presque tous des espèces différentes dans la zone de Gourdon à
l'île d'Âix , où abondent, au contraire , d'autres genres et d'autres
espèces d'échinoderme& Au sud manquent, du moins jusqu'à pré-
sent, ces générations si variées de rudistes qui, à trois reprises, ont
peuplé les eaux du nord. On n'aperçoit donc pas encore nettement
ici, comme nous l'avons si souvent constaté sur les bords opposés du
bassin britanno-séquanien, cette correspondance, toujours plus ou
moins reconnaissable, des couches contemporaines. Aussi dirons-
nous seulement que les couches crayeuses de cette partie du bassin de
l'Adour, d'après leurs caractères minéralogiques et quelques uns de
leurs fossiles, pourraient bien être mises sur le parallèle du second
étage de la zone du sud-ouest, et cela malgré la prédominance des
Térébratules au nord, et leur absence au sud.
La craie, presque partout recouverte par les dépôts nummuliti-
ques ou plus récents, se montre, dit M. Oelbos (1), sur la rive
gauche du Gave de Pau, entre Sallies et Ridache, en couches puis-
santes et bien suivies. Dans la Chalosse, elle est d'un gris bleuâtre,
un peu argileuse, de dureté moyenne et à cassure compacte. On y
rencontre des silex pyromaques noirs (Tercis, Rivière, Angoumé),
et quelquefois la roche est en plaquettes d'un gris jaunâtre (Ri-
vière]. A Pouillon, dans les carrières d'Areosse et de Bastère, elle
est blanche, et renferme beaucoup de silex. Outre les fossiles pré-
cédents, l'auteur cite VAsterias stratifera. Des Moul., les Inoce^
ramus regtilaris et Lamarckii^ la Lima Mantelli, les Pecten nui"
dus eipapyracetis^ un Nautile, trois espèces d'Ammonites, et le
Scaphites compressa , fossiles qui lui font considérer cette craie
(4) Bull,, 2»sér., vol. IV, p. 74». 4847.
Vf. -^ 30
MC BASStS 01 LaDOCB.
comme repnwiiUBt la cnie bbncbe du nord de la France n h
tnin grÎK i mIfs de b Suiniooge et dn Pér^onL O drmier raf>-
prodtunetil , que ikmm aiiaos d«jj iodi^M , navs parait mteiti
èubli cjue 1« premier.
Ooirc les nicaires. en prlie dolMBiLiqwï. des bords de l'Adonr
et ceiu qni, jns^n'an conflueni dn Loy, oai M npfwnés i la craie,
il en eiisie encore de ieinbbbln sur linm pontf de la Chalosw.
va Ut jcnieni on rôle a^n imporuni , plaiU ««s forme de massift
qa'en cooches suitics ( Tercis , Ritière , Dix , Bennse , Monlanl ,
Arcet, Andignoa, Bouleis). Ces roches sont compacl», sacclit-
roides, colorées ea rouge plus oa moins i>Mci, i siructorc frag-
lueiiuire, ans apparence de smificaiion. Partnat elles sont dislo-
quées, tonrineai^es , et prèsenteui dm tracer non éqoitoques de
l'influence des ageolï soulorraîns. En l'absence de »ilei et de Tossikj,
SI. Delbos De pense pas qu'elles soieni tnaies de li craie inétamor-
pfaisée par les dioriles, K Montaut et à Audignnn , elles supportent
les assûe o u mm uli tiques , et dans beaucoup de cas leur âge est
enciH-e incertaÎD.
Nousdoglons b^acoop de b présence, Hans le^ cooches crétjcées
dont nous venons de parler , de Ci'rtains écbiiiodermes , cités dans
le Calaloguede JIM. Agassil et Desor, et la conclusion qu'eu a dé-
duite M. V, Raulîn (1), qu'aux coTirons de Dai, comme dans le
Périgord et la Saiuiongc, la formaliou crétacée est aussi complète,
quant à ses parties supérieures , que dans le bassin de la St-iiie , et
mtoie en Belgique, quoique vraie peut-être en elle-même, aurait
besoin d'être établie sur des preuves plus décisives. Vouloir parallé-
liser des dépôts avec des éléments si peu nombreux , pris dans une
seule classe d'animaux, du gisement desquels l'autbenticilé rnëine
est souvent contestable, d'après la manière duiil cette partie do
Catalogue des écMnodermei a été rédigée, nous semble une marche
peu ratioRoelle qui doit être évitée.
Il est aussi Tort difficile de déterminer l'âsçe des cargneules, des
gïpses, des argiles rouges et iMUJchées, gypseuses et salilén-s, qui
entourent les buttes d'ophtie , ou aiiuoncent leur présence au-
dessous du soi, et l'on peut probablement les regarder comme des
dépôts secondaires modifiés. Mais les lignites de Saint-I.on et de
Saiut-Marliu-de-Si'igHatix, regardés par M. Lefévre (3) cutnme
(t) Bull., î'sér,. vol. V. p. 121. I8i8.
(S) Anti. (Its mines, 3< sir, vol. IX, p. 215. 1836.
BASSIN DE L ADOU». 467
appartenant à la craie» ont été rangés par M. Delbos dans le terrain
feriiaire, ainsi qu*an certain ensemble de grès assez développés dans
le pays. Il eu est de même des argiles violacées avec aragonile, de
Bastennes, et des argiles gypsifères d'autres localités, qui appar-
tiendraient aux marnes nummuliliques à Térébratules. %
Nous avons décrit quelques points des environs de fiayonne où EnWroai
les couciies crétacées ont été fortement redressées par des actions B«yonB«.
iguées, dont les produiUi immédiats ne se sont pas toujours mani-
festés à la surface (1). Ce sont en général dés calcaires compactes
ou des marnes gris bleuâtre, en lits minces, séparés par des veines
d'argile blanchâtre, grisâtre ou noirâtre. Les marnes et les calcaires
sont rcinplis de silex cornés ou pyromaques, en plaques discontinues,
d'épaisseur variable, se terminant brusquement ou se fondant dans
la pâle environnante. Les fossiles y sont extrêmement rares, mais
des poudingues plus ou moins puissants, â grains plus ou moins gros,
y sont accidentellement associés. Cet ensemble de couches que
M. Dufrénoy a décrit aux environs de Bidache y renferme dei
Fucoîdes.
Le même savant a fait aussi connaître le dérangement qu'ont
éprouvé les strates crétacés par Tapparition des diorites, sur la côte
entre Biaritz et Bidart (2). On y observe un amas de gypse, accom-
pagné de marnes et d'argiles rouges , vertes, blanches, grises et
jaunes, auxquelles le talc écailleux est souvent associé comme aux
environs de Dax. La masse de diorite se trouve un peu en avant de
la plage, mais l'action des vagues si puissante sur cette côte avait
détruit une partie du phénomène tel que nous l'avions observé ,
lorsque M. de Collegno (3) visita cette localité en 1859.
Nous avons mentionné avec détail la manière dont les couches
secondaires succédaient aux couches nummulitiques sur cette même
côte {arUèf vol. III, p. 21), un peu avant le dérangement dont nous
venons de parler. La superposition directe des terrains ne s'y observe
pas, il est vrai, avec une grande clarté, mais la différence de la
stratification, des caractères minéralogiques, 'et surtout des fossiles,
ne permet pas de douter de la séparation complète des deux
(1) D^Arcbiac, Mém. de la Soc. géol.^ vol. II, p. 468, pi. 44,
f. 6. 4 837.
(2) /.oc. cit., vol. II, p. 99. 4 834.— ./ô., p. 465, pi. 7, f. 4.--
D'Archiao, loc, cit., p. 470.
(3) Bull., vol. X, p. 34 0. 4889.
I
sjAima de dèpAts. H. IfearaK (t) i bit nir. qn'aa dA da Sw-
Itn-SDpiW, descswfcaAIicTCDladccHIcsda turher ém GmAci,
et De reafcnsMii pi v ée ymaamAiM . étaieni pnaq/mt %
et qo'ifitit rmas de gvpM et d'ir^k bîgirrée. d
parié, drs cifcain» grii iiuni«m, i assan c
an S.'S.-0., ioraaM OM nne de dâow de a
de U n>cbe ^Éiée. Les cadaire» ovunz ^, nec I
AmOKiiiiies. AnaMfcyln cl OUna smaiIarU, ae fnikmffut m S.,
et refMseot $nr
dc nlex pinuiuqoes , fa|)
picddafabisesile VEamU^At U M»ddri«e. > Bidart . — thâtnt
im •oulèTennnit tùcoiaptffil: éa meues circoii9taK«s qoe â-àiMmu,
cl le cakure auranis ; rentenne beaoonip d'/Mrvrmma ny»-
larit. d'Oth.
Va Abokmuuc ^ne WMit a tAnummiqiiées l'autenr soni locts à
Tint de «Miles fàm% oa hmmos déftinn^ , et appartienani i uràl
e^ièces alrtoeneot dôUncies , dont Tuoe , qui paraii 4tre b plaa
CMBinune, se rapfncbe des .1. ieirftifnsi*, ManL , et Paillettaona,
d'Orb-, nuis est cependant asex différetiie de celte dernière posr
ne pouf oir pas être confondoe a*ec elle , comme l'a lait rMiiesr de
la l'ttiévnfologie /nmniiM (2}. La seconde e»pèce est voisiDe de
l'A. Btudanii, i\. Brong. , et la tronième affecte nne tonue pnçn
an groupe néocomieii.Ses tours éirotu et décoofensmonirenlpta-
sieurs arrt-is qui lui donnent une certaine res^mblance atec
l'A.guadritaicttlut,d'Oih. Cesdiren outDiessoatiODs fonnéspir
le méoie calcaire marneui qui les eaieloppe. Il est saos doole re-
marquable que trois formes aussi dillérenles , el qui semblent n-
prëaenLer les trois principaux horizons que les Ammoniies occupent
dans l'ensemUe de ta formation crétacée, aient été rencmirées
dans la même assise ; mais l'état des échaniillons ite noas pennei
aucune déduction plus précise.
Les calcaires précédents se continuent le long de la cdie, par
Sainl-Jvan-de-Lux , FOniarabie et Saint-Sébastien , où H.deQna-
trel^es a trouvé ce singulier annélide décrit par lui sous le nom de
Scoletia prisca (3).
nous devons renroyer le lecteur an graud mémoire de M. Dd-
(1) Mém. de la Soc. gêoï. de France, t* sér., toI. I, p. <83 et
pi. 6 bu, {. 3.
(81 Prodrome de paléonuUogie luiivertelle , Toi. Il, p. SIS.
(3) jtn/t. det te. naturelles. 1860.
BASSINS DE L'aUDB ET DE LA GARONNE SUPERIEURE. 469
frénoy, pour ce qui concerne les pentes immédiates du versant nord
des Pyrénées, dans toute la longueur de la chaîne , comme vers le
centre et sur le versant méridional. Nous n'avons que bien peu de
travaux de détail à signaler sur les roches crétacées, si importantes
dans la constitution de cette chaîne, depuis la publication du tra-
vail que nous venons de rappeler et celle de la Carte géologique de
la France^ qui eu est Texpression graphique. On a peu étudié d'une
manière suivie ces dépôts si puissants, si tourmentés, d'un aspect
si varié, et dont les caractères ont pris, par places, ceux de roches
fort anciennes et même cristallines. Nous devons seulement faire
observer que , dans le bassin de TAdour, les couches nummulitiques
dont nous nous sommes occupé dans le volume précédent, et celles
incontestablement crétacées dont nous venons de parler, ont été
coloriées en vert sur la carte de France, teinte consacrée à la divi-
sion inférieure de la formation, tandis qu'à l'est, dans le bassin
supérieur de la Garonne et dans celui de l'Aude , elles ont été en
partie représentées par la teinte jaune de la division supérieure de
la même formation.
$ 2. Bassins de l'Aude et de la Oaronne supérieure.
Si l'on a peu écrit sur la formation crétacée des versants nord
et sud des Pyrénées , on ne s'est guère occupé davantage de ses
caractères, dans Taxe même de la chaîne, depuis que M. Dufrénoy (i)
a décrit le massif du Mont-Perdu, et en a rapporté à la dernière
période secondaire les roches tourmentées, contournées et d'un as-
pect si ancien. Ramond avait bien signalé des fossile^ dans ce massif;
mais, malgré quelques aperçus ingénieux, c^est réellement à celui
des auteurs de la Carte géologique de la France que nous venons de
nommer qu'est dû le véritable classement de ce système, placé par
M. de Charpentier dans son terrain du calcaire alpin ou du calcaire
du Jura. Aussi, quoique ce soit sortir de notre cadre, croyons-nous
devoir rappeler en peu de mots ce qu'a dit M. Dufrénoy sur cette
partie importante des Pyrénées.
Le massif du Mont-Perdu est entièrement composé par les couches m^^^
crétacées reposant, à stratification discordante, sur le terrain de tran- Biont.p«rda.
silion, qui vient se terminer en pointe au bas du cirque de Gavar-
nie et recouvre lui-même le granité de la vallée de Lavedan. Vu
[\) Lac, cit.f p. 418.
A'ime c^riaine disiance, comme <lu Pic du Midi de Bigorrc on dQ
Pim^né, on rpconiisît ftcilcmenr qur ce massif psi lout i fait dis-
tinct du rcsle de la chaîne, la forme de ses croies allongt^fii «
pitiés, l'aspeci génfral des rorhis qui lecnmposenl, la dirccliondc
lies couches, et même jusqu'k la disposilion en /'lages des glacière
qui occupent ses pentes les plus (levées , tuui leud k le hf parer des
montagnes environnantes.
I.cs strates, quoique repliés el pli«.«és, pour ainsi dire , en diven
sens, comme on l'ohserTe si rréquemmenl dans h formation houil-
lère, aiïecient cependant une direriimn gOn^^rale el tint! incliuaimn
de 20 à SS" au S. 15 S 18° E. Cette direciion, la seule (jue l'on
puisse observer d'une grande dislance, est aussi celle qui a présidé
k la forme des escarpements, coupés, pour la plupart, verticale-
ment, el séparés les uns des autres par des plans peu inclinés. Celte
disposition est surtout remarquable dans le cii-quc de Gavarnie,
dont la triple enceinte de rochers à pic et de glaciers disposés en
gradins fait i juste titre l'admiration des voyageurs. On y remarque
de nombreux coniournemcnls dans les couches que l'un pourrait
croire verticales, si on ne les suivait que sur une petite étendue.
Les assises inférieures constituent des grés 1res durs ressemblant
bi'aucoup à la grauwacke de transition , avec laquelle ils avaient été
confondus. Ils sotitâ grain trfs Gn, pltis ou moins schisteux, mica-
cé, grisou quelquefois rouge lie de vin, renfermant des empreintes
végétales peu délerminablcs; un calcaire impur y est parfois asso-
dé. Ces deui roches forment les deux premiers gradins du cirque.
Le calcaire contient des fossiles assez nombreux , mais peu détermi-
nables. Dans l'assise la plus basse, M. Dufrénoy a cru reconnaître
des traces de rndisiea du genre Caprine, et plus haut des Hutires,
rappelant tes 0. biaun'culala ou vesicuiaris et carinala , puis des
échinodermea & peine reconnaissables ; mais nous avons trouvé pré-
cisément sur ce même point i l'entrée du cirque, dans ces calcaires
noirs micacés, une Ananchytes striaia, àom la détermination spéci-
fique ne peut laisser de doute (1 ). Le même savatil signale m outre
des polypiers , des Orbiioliies dans le grés calcaire, puis des luocé-
rames, les Peeten asper eiquadricostatus, des Spondyles et des Sphé-
rolites. Les silex noirs sont aussi fort répandus, soit se fondant dans
It plie calcaire, soit an contraire, nettement séparés de leur gangue.
An-de»os de celte grande épaisseur de grès et de calcaires mi-
(*) D'Arohiae, Ifoles inéditm.
BT DE Là 0 ABONNE SUPÉRIEURE. 671
cacés, se montrent encore des grès, des calcaires et des schistes qne
M. Oufrénoy regarde comme faisanl partie de ce même système,
quoique ayant un aspect moins ancien que les précédents. La pré-
sence de corps organisés lenticulaires, qui seraient communs aux
a
uns et aux autres, l'a déterminé à faire ce rapprochement Les
roches du troisième gradin du cirque, et les sommités qui en cou-
ronnent la crête, telles que le Mont-Perdu , le Cylindre, les tours
du Marboré et la firèche-de- Roland, sont principalement un calcaire
schisteux noir, un calcaire compacte noir, avec de nombreux filets
spaihi(|ucs, un grès calcaire et un calcaire jaunâtre compacte, par-
faitement semblable à certains calcaires jurassiques. Ces quatre
roches alternent plusieurs fois et sans ordre ; néanmoins le calcaire
schisteux parait occuper la partie inférieure de cet ensemble , et
serait masqué par le glacier qui est au-dessous de la Brèche-de-
Roland. On l'observe vers le pied de l'escarpement , sur le versant
espagnol ; il forme la haute plaine de la base du Mont-Perdu , se
retrouve à diverses hauteurs, et alterne avec le calcaire compacte
noir en couches puissantes, chargées de bitume, et avec des silex
noirs en rognons. C'est dans ces assises que Ramond a découvert
d'assez nombreux fossiles, mais les Ammonites qu'il indique au
Pic-Blanc, et celles que i\l. La Beaumette a rencontrées sur le
chemin de la Brèche, n'étaient sans doute pas dans les couches où
abondent les Nummulites et 1rs Orbitolites, qu'a citées M. Dafrénoy
dans le massif du iMont-Perdu , lesquelles font , suivant nous, partie
de la formation nummulitique ou tertiaire inférieure. Nous avons
appuyé cette opinion sur les recherches de M. Leymerle qui a fait
voir que les tours du iVJarboré, le Cylindre et le Mont-Perdu lui-
même reposant sur la craie, représentaient la véritable formation
nummulitique {antè, vol. III, p. 50).
Ce dernier géologue (1), tout en reconnaissant que les couches
de ces montagnes offrent des contournements brusques, soit au N.,
soit au S., p<>nse que leur disposition générale est assez régulière
lorsqu'on les considère en grand. Elles sont faiblement Inclinées au
N. et leur direction diffère peu de celle de la grande muraille qui,
formant le gradin supérieur du cirque, se prolonge à l'O. par les tours
du Marboré et la firèche-de-Roland. Sans avoir ajouté beaucoup aux
observations de ses prédécesseurs, il a constaté néanmoins ce fait
important, que, vers la base du massif, il y a des couches de craie
(4) Compt. rend., voL XXIX, p. 308. 4840.
.:!' ..,J
&13 BA881NS m L'aUDK
avec des Orbitoiites, VAnanchytes ovata et YOstrealarva. semMabki
^ celles dont nous allons parler aux enfirons de Gcnsac et de MoDiéoD,
au pied septentrional de la chaîne. C'est sur cette assise, iocontesu-
blement crétacée et appartenant même à la partie supérieure de h
formation, que reposerait le massif précédent. On y trouve les fo8«
siles d'Aurignac , de Mancioux » etc. (Haute-Garonne) , et dans h
même position. M. Leyroerie fera sans doute connaître, pardes profils
détaillés et un mémoire plus étendu, ces relations encore un peu fa-
gues, et qui exigent une étude très minutieuse pour mettre bieo en
lumière les résultats des phénomènes qui ont accidenté d'une ma-
nière si remarquable cette .partie centrale des Pyrénées.
A Monléon et à Gensac, sur la limite des départements des Hantes-
Pyrénées et de la Haute-Garonne, le même géologue (i) a obser? é
une assise crétacée très fossilifère que l'on peut suivre au delà par
Saint-Marcet, Latoue, Saint-Martory, Roquefort, etc. Cette assise»
sur la position stratigraphique de laquelle il se borne à dire qu'elle
est comprise entre des calcaires et des schistes noirs, avec Orbito-
iites coniques et Caprotines en dessous, et des dépôts nummulitiques
en dessus, est composée de marnes grises et jaunâtres et de calcaire
marneux jaunâtre, reposant sur un calcaire blanc, peu fossilifère et
peu épais, La stratification en est assez obscure, et les couches
semblent plonger à peu près vers le N.
Sur (iO espèces fossiles que M. Leymerie y a recueillies , 23 lui
ont paru nouvelles, et 17, déjà connues, appartiennent évidemment
au groupe supérieur de la formation. Ce sont : Ammonites lewe^
siensis^ Sow., Baculites anceps, Lam., Natica rugosa, Hœn.,
l'erebratula alata^ Lam. , Thecidea radians^ Defr. , Osûrea vesicu"
taris ^ Lam., 0. lateralis^ Nils., 0. larva^ Lam., Gryphœa auri-
cularis^ Brong. [Exogyra pyrenaica, Leym. (2)], Spondylus Du--
[h) JBuii., 2* sér., vol. VI, p. 568. K^k^,-^ Mémoire sur un nou-
veau type pyrénéen^ etc. [Mém, de la Soc. géol, de France^ 2* sér.,
vol. IV, p. 477, 4 854, avec 3 planches de fosdiles).
(2) Il est regrettable que M. Leymerie, en donnant un nouveau nom
à cette espèce, connue depuis vingt-cinq ans, ait ainsi ajouté à la
confusion déjà faite par M. Aie. d'Orbigny. Il nous paraît en outre
que \ Orbitoiites socialisa Leym., n'est autre que le véritable Lyco^
phris leriticularis, Montf., si souvent pris pour une Nummulite ;
Y Orbitoiites disculus, Leym., serait une simple variété de YOrbito^
lites macroporOf Lam., et YO, secans^ Leym., YO, mcdia^ d'Arch.
Ces trois espèces se trouvent dans la craie supérieure de Belgique ,
ET DE Là Garonne supiRisoRB. A7S
templeanuSi d*Orh, ^ Pecten striato-costatus ^ Gold., Ananckytes
ovata, Lam. (1), Hemipneustes radiatus, Ag. On y irooye égale-
ment la Terebraitda Venei que nous avons vue , dans la formation
nummulitique, associée à VOstrea lateralis, et une grande quantité
d'OrbitoIites. Ces divers fossiles, mélangés dans toute Tépaisseur
de rassise» n'affectent aucun ordre dans leur distribution; mais nous
ne voyons aucun motif pour croire qu*ils représentent autre chose
que la faune du premier groupe de la formation , aucune des es-
pèces citées n'appartenant exclusivement au second , comme Ta fait
voir M. Hébert (2). M. Leyinerie (3) a encore signalé à Belbèze
(Haute-Garonne) des calcaires lithographiques, qui paraissent dé*
pendre de la formation crétacée.
Les roches des environs de Fortou et de Sougraignes, dit D^truntst
M. Vène (6), appartiennent aussi à cette formation. Ce sont des i'Àad«t
alternances de grès siliceux avec silex » de marnes noires, de cal-
caires argileux coquilliers, de marnes sableuses avec des Spatangues
et d'autres fossiles, de calcaires plus on moins purs, compactes ou
siliceux, également coquilliers. La stratification en est assez dis-
tincte. Leur direction est E.-S.-E., O.-N.-O., et le plongement de
30 à &0 degrés au S.-S.-O. Tout le système s'appuie contre le
terrain de transition des hautes Corbières.
Les anciennes exploitations de jayet ont fait connaître trois gise-
ments principaux de cette substance. Celles de Sougraignes étaient
dans des grès siliceux jaunâtres, supérieurs aux calcaires de la
vallée; aux environs de Fortou, au contraire, les fouilles ont été
faites dans les grès siliceux inférieurs à ces mêmes calcaires ; enfin ,
dans la vallée où se trouvent les sources salées, les recherches ont
encore été dirigées sur d'autres couches. Ces diverses assises ne
paraissent pas d'ailleurs occuper une position relative déterminée,
et elles se remplacent les unes les autres. Quant au gypse, il accom-
pagne les marnes noires.
et la dernière caractérise en outre les calcaires jaunes, supérieurs
du sud-ouest, ainsi que les dernières couches crétacées du Dauphiné.
(4) A en juger par la fig. 4 9 pi. 44> que donne M. Leymerie, cet
échinoderme est beaucoup plus voisin de 1'^. conica^ Ag., que de
VA, ovatOj Lam*
Bull., V sér., vol. VI, p. 669. 4 849.
Compt. rend.j 7 juillet 4845. — V Institut, 9 juillet 4845,
p. 245.
(4) Antu des mines ^ 3« sér., vol. YI» p. 465. 4834.
s
I
tlft usants M l'acdb
A l'est de SoDFiraigncs se uioiiircnt 5 sources saléfs cju'ali-
mente la poiitc rivii're cli- Salza. I.a (]uanliti> ^'pau qtiVUes four-
niiiiPiit ei le àeçré <le salure konl v.irial)]e^, et M. Vène suppose
qu'il cxiMe un aiiia» de srl gamine coiiïidérable dans rintérieur de
la moniagiic oimr'e au sud de la vallée des Source». Une masse de
crue subhiance «urait en ellei cià micimirée prta de Bugaracb, au
fond de» travaux <|ui avaieni pour ohjel reiploilnliun du jajet. Cet
ensemble du couches oITre beaucoup d'analogie avec celui qu'on
observe autour de Sallies (Basses- Pyrénées) , où le sel gemme a éli
réceaimeiit mis b découvert.
M. Leyuieiie, daas sa iXote sur les giln salifcres des Pyréiiéet
françaises (1), ne s'est pafi prononcé sur l'âge précis des coucIibs sa-
lifères, dont (juelques unes >ippai'iiendraipiil , suivant lui, à la craie,
et d'autres seraient plus récentes. Quant è leur propriété salifère,
elles la devraient i des actions postérieures il leur rormation , telles
que celles de vapeurs et de gaz qui auraient entraîné des substances
solubli'S ou non , lors de l'apparition des dioriies du pays. Une su-
blimation de celle sorte, longtemps proloiigi^, aurait accumulé les
dub-^lances salines sur certains pciinis, au uiilieu des marnes per-
niéabltrs, et leur source preiuiôre serait les mers, alors voisines de
la ciialue. La lépartilion connue des gties saliri^rcs parait à l'au-
teur d'accord avec r«lie conjecture et avec les contours présumés
des rivages !i l'E. et h \'0. Ainsi c'est dans les Corbiéres, et surtoni
dans Us dépam menl* dis fiasses- Pyrêiiéts, qui- ces gites sont le plus
riches. Les départements de la Haute-Garonne et celui des Hautes-
Pyrénées n'ont qu'une seule source salirëre. En outre, la relation
des sources salÉes avec i'eiistence des gypses, des bitutnes et des
diorites, a été établie par M. Uufrénoy, et la plupart des gise-
ments se trouveraient dans les assises que ce dernier savaDl a
désignées sous le nom général de terrain crétacé supérieur.
Sans donner aucun détail stratigraphiijue ni gi'ol(%iquG ï l'appui ,
M. Leymerie (2) a proposé de diviser en trois étages et de caracté-
riser comme il suit la rormaiion crétacée des Corbiéres , en allant de
haut en bas, ou â partir des dépôts nuiiimuliliqucs : 1° Crait, com-
posée de manies sableuses, de calcaires, de grès scliisleux micacés.
II] Mèm. de l'Àcad.He Toulouse. 18i8.
(2) Mêin. de ta Soc. géol. de France, 2* sér., vol. I, p. 343,
48i6.
IT M LÀ OÀlOimi SUrtMlUBK. M5
de marnes noires et de calcaires noirâtres (Bains de Rennes {V Ba-
garach , Soalatge) , renfermant VHippurites biocuiata, VU. orga^
nisans, Des Moul. , la Spherulites ventricosa, \e Fungia poly»
morpha ou Cyclolites elliptica et d'autres polypiers, Je Spatangus
gibbus, le Spondylus spinosus, le Cirrus depressus, le Peclen
quinquecosiatus et des Ammonites. L'auteur place avec doute sur
le même horizon des psammiies ou gi*ès schistoldes qui renferment
des Tortues d'eau douce et des feuilles de saule ( Pradines). 2* Grès
vert, comprenant des grès siliceux avec lignites, des marnes et des
calcaires en général gris ou noirâtres et compactes (La Glapc, Bu-
garach), et caractérisés par VExogyra sinuata, VExogyra columba,
la Terebratula sella, la Pholadomya Langii , la Trigonia alœfor^
mis? des Huîtres plissées, de gros Nautiles et des Ammonites. On
remarquera , que sur cinq espèces déterminées, il y en a trois qui
sont des plus caractéristiques du groupe néocomien que M. Ley-
merie place cependant au-dessous, où il serait représenté par des
calcaires saccharoîdes ou esquilleux (Estagel, Bugarach ), et où se
trouveraient encore des Hippurites, douteuses à la vérité, et la
Chama ammonia, coquille d'autant plus incertaine ici, que son
horizon est au-dessus de celui de plusieurs des espèces précédentes.
Les phénomènes ignés dont la chaîne des Pyrénées a été le théâtre
depuis le dépôt des sédiments secondaires ont plus ou moins modifié
et altéré ces derniers dans leurs caractères minéralogiques , indé-
pendamment (les perturbations profondes qu'ils ont éprouvées dans
(4) Voyez, pour celle localité, Rolland duRoquan, Description
fies fossiles de la fomille des rtidistes qui se trouvent dans le terrain
crétacé des Corhières , in-4 avec 8 pi. Carcassonne, 184t. —
H. Michelio, Iconugraphic zoophjto logique^ pi. 64 à 73.
Nous citerons encore, parmi les espèces que nous connaissons dans
ces couches et qui ont été recueillies par M. de Boissy, le Micraster
brevis, V Holastrr subglobosus^ YAnanehytes striata^ de Soulatge,
le Cyphosoma ornatisstmum, à l'Hermitage, près de Rennes, deux
Qdaris, de Soulatge, dont l'un paraît être le C vesiculosus et
l'autre le C clav/gcra; le Diadema Kleinii, Cyprina, voisine de la
C. regularisj /Irca ligcriensis. Cardia m Moutnnianum.h. la Vialasse,
sur la roule de Bugarach, avec une Volute voisine de la V- Gueran^
^eri , et un Rostellaire; Pecten alpinus [Janira />/., dOrb. ), avec
XOstrea proboscidea, sur le chemin des bains de Rennes à la mon-
tagne des Cornes; le Pecten Fleuriausianus^ à Fortou, et les rudistes
suivants dans la montagne que nous venons de nommer : Hippurites
bioculata^ suXcata et dilatata^ la Radiolites angeoides, comprenant
les jR. rotiilaris, turbina ta et ventricosa^ puis la Caprinula JSoissyi.
71
U16 DISSINS DE L'ACDE ET DU LA GiRONNE StIpàntBUBK.
leur sliaiificalion et leur relief : or. ces deuï ordres de faits qui se
rnuachent les uns au mdamorplii.sme ou à la cuimaissance des
Dlons, et les autres aux soulèvements, .seront traités plus tard avec
tuus les <lévdop|>emcnB dont ils sont .susceptibles, dans des chapitre
cxclosivenient consacrés ï ces iuiponantes parties de la science, et
où l'examen des ihéoiies générales devra être nécessaire tu eut K-
compagaé des faits sur lesquels elles s'appuient
-— * - ^'1 -Jri m» JLm
CHAPITRE IZ.
FORMATION CRÉTACÉE DU BASSFN DU RHONE.
S 1. Saat Iianguedoe et Viwmtmg,
Dans le Vivarais et le haut Languedoc, à partir de Baix, sur la
rive droite du Rhôue , et suivant une ligne arquée qui passe à Test
de Villeneuve , de Barjac , d'Alais , d' Anduze , et descend au S. vers
Montpellier, la Carte géologique de la France montre que la forma-
tion crétacée occupe le sous-sol de Tespace compris entre cette
ligne et le Rhône , mais masquée sur beaùboup de points par des
dépôts tertiaires , marins ou lacustres. Une étude détaillée et suivie
nous manque encore sur diverses parties de celte surface , dont le
mémoire de M. Dufrénoy, que nous avons souvent cité, a fait con-
naître les caractères généraux.
Dans sa Note sur deux montagnes remarquables des environs de
Montpellier (1), M. Marcel de Serres a fait remarquer que les
couches néocomiennes du sommet de l'Ortus manquaient sur la
montagne de Saint -Loup , dont la crête est formée par les couches
verticales de VOxford-clay inférieur. Le même savant a décrit sous
le nom de Nisea des moules de corps organisés trouvés dans la
craie compacte inférieure des environs de Ntmes, et qui paraissent
avoir quelque rapport avec les Magiles (2). Une Note sur les bas-
sins de Montferrier et de Montpellier renferme aussi quelques dé-
tails sur les couches néocomiennes des deux côtés de la petite chaîne
de Monneau, et 8*appuyant contre le coral-rag. M. Marcel de
Serres établit dans ces couches quatre divisions assez distinctes dans
le vallon de la Valette, mais qui ne doivent être regardées que
comme des accidents particuliers , et dont il n*a point d'ailleurs
cherché à préciser la position dans Tensemble du groupe inférieur
auquel elles appartiennent.
l\\ Mém. de VAcad. des se. de Montpellier, p. 425. 4848.
(2) Ann. des se. natur,^ vol. XI V^ p. 4. 4840.
478 HAUT LANGtlBDOC
La (.'arle gêoioijiqiie du département du Gard (1). due aux re-
chcrcbes du M. Ern. Diimas , et dont il n'a cncoru paru que deux
feuilles sans leite , est l<: seul travail détaillé que t)i>ua connaissions
sur cette partie du la Fraucc. A l'est de rarruudissvuieut du Vit^an,
l'auteur indique seulemeut le groupe néocouiien, se protuugeanl su
S. dans le dcparicment de l'Hérault , et au N.-E. dans l'arrondis-
sement d'Alais. Plusieurs promuutuires ou îlots jurassiques inicr-
roinpeiil sa cunitniiité. Au N.-Ë., et jusqu'au delà de l'Ard^che, le
groupe nôocumieii s'appuie au couchant contre la furinatiou juras-
sique, et s'éti'iid au levant jusqu'au AbAne, masqué depuis Saini-
Naiaire jusqu'à Vaguas (Ardèchc) par des dépôts tertiaires lacustres,
de mëmeque sur la rive gauche du Gardon, il. Dumas place au-dessiu
de ce groupe des gi Es et des sables avec lignites et argiles r£fractaires,
dont un petit lambeau existerait h Rrouzet , et un autre, beaucoup
plus étendu, allongé du N.-E. au S.-O., se voit partie ulièrunient
dans le département de l'Ardècbe , et traverse la rivitre de ce Dum
près de Vallon, Une assise plus récente, reiiîermaiil des Hippuriles
et des Nériiiées, le recouvre de Vaguas i Salayas, au sud de Vallon ;
mais ces désignations de la légende de la carte ne nous apprennent
rien sur les vrais caractères et les vrais nipjMrts de ces dépôts.
Dans une communication (aite k la Suciété géologique, le même
observateur (2} a divisé comme il suit le groupe néucomien du dé-
parlement du Gard : 1° calcaire ï Caprotina ammonin; 3° calcaire
à Tnxasler coinfilaïuiTiu; ï' marnes iirgiieuse* avec Oélcniiiites
plates; h" calcaires compactes avec Terebraiuladiphya, Belemnitet
lotus et Nonoralii, reposant sur te lias, 4, la limite des départements
du Gard et de l'Ardéche. Eu général, le groupe recouvre transgreS'
siïcmcnt la formation jurassique, mais queli|ueriiis aussi il y a
concordance. Les divisions précédentes se voient depuis le pont de
Briége jusqu'au village de Mages , formant une série de collines à
droite de la route. Sous l'ancien château de Iloussun , on observe
de bas en linut : 1° calcaire très compacte, blanc jaunâtre, en bancs
de 0'",25 11 0'",30 d'épaisseur, et de 8 à 10 mètres de puissance
totale, recouvrant Iransgressivement l'étage d'Oiford , et caracté-
risé |wr le Belemnites latus et V Ammonites cryptoceras; ce serait le
niveau de la Terebraivia diphya à Bérias (Aitléche) et à Gigoodas
(i) Arrondissement du figan, 4 feuille. 1S4i. — Id. d'Jlaii.
18iS.
(S) £uU., 3< >ér., vol. Ul, p. <S9. UiS.
BT TITARAIS. Z|79
(Yauduse); 2® marnes grises avec Belemnites lotus ^ dilatatm^
extinctorius et Orbignyanus, très abondantes surtout à Mons et à
Bérias; S"" calcaire blanc jaunâtre ou bleuâtre et marneux, d*un as-
pect crayeux, et renfermant la Caprotina ammonia.
M. d*Hombres Firmas a publié un Extrait d'un mémoire sur les
Sphértdites et les Hippurites du département du Gard (1), la des-
cription de la Nerinea trochiformis^ et une notice sur la Nérinée
gigantesque (2), celle d'une Moule géante fossile de la craie de
Sebéne, au sud d'Anduze (3), enfin des observations sur la 7ere-
bratula diphya {k).
Suivant M. de Malbos (5), le groupe néocomien du Vivarais se
composerait, à partir de Tétage d'Oxford : l** de calcaires gris avec
Cidaris coronata, Gold. (6), Spatangues, Pecten, Aptychus, Limes,
Belemnites, Ammonites, Térébratules, etc. ; 2" de marnes grises
feuilletées, de marnes plus compactes avec de grandes Ammonites;
3"* de bancs nombreux de calcaire marneux en rognons , bleus au
centre, donnant de bonne chaux hydraulique, et renfermant beau-
coup de Toxaster complanatm , d*Fxogyra aquila , de Pholado-
myes, de Gervillies, d'Ammonites, etc. Les calcaires à Caprotina
ammonia recouvrent le tout vers les montagnes de Barjac. Du côté
de Cruas, on trouve le calcaire caractérisé par les corps appelés
Nisea, et qui est le même que celui des environs de Ntmes.
Il n'y a dans le Vivarais que de faibles lambeaux rapportés
par l'auteur au ^m vert, sans désignation plus précise. Ils for-
ment des collines isolées à Meisse, Rochemaure, Viviers, Bourg-
Saint-Andéol , Salarac et Vaguas. Sur ce dernier point les couches
les plus basses sont marneuses, et renferment un très grand Nau-
tile. Au-dessus sont des marnes à Belemnites semistriatus et à Pli-
catules, des marnes noires avec des Gryphées, de grandes Ammo-
(1) BulL, vol. IX, p. 490. 1838. — Recuril de mémoires et
(V observations, eic, p. 169; in-8. Nîmes, 1838.
(2) Mém. sur la formation ffitn cabinet d'amateur, 4 844. —
Recueil de mémoires^ etc., p. 207.
|3) ^/i//.,vol. XIV, p. 456. 4843.
;4) In-8, 4 pi. 4 843. — iV^//. /«//r^.,4 846, p. 4 4 7. — Çii£7r/.
journ. gcoL So(\ oj London, vol. H, n° 7, p. 95 des Notices,
(5) Bull., 2« sér., vol. III, p. 636. 4 846.
(6; Cette espèce étant propre au coral-rag, on peut douter qu'elle
se trouve dans les assises néocomiennes, môme inférieures, ou bien
que ces assises appartiennent réellement à la formation crétacée.
mies fl un Nautile , des subies ei des grès avec Huiircs , et vers le
aoRiinct de grands bancs d'Hijipuriies cl de Polypiers.
Nous avons obsL'i'vë les c^ilcaircs blancs, Auis, subcom pactes,
quelquefois subcrislallitis, succMani aux couches jurassiques depuis
Aups, Sainl-Tliomé et Viviers jusqu'à Boui'g-Saiui*Au<lûoI(1). Au
nord de celte route la vue est bornée par les plateaux basaltiques des
Coirous, furmés de vastes nappes recouvrant horizontalement le>
couches secondaires. A l'ouesi de Bourg-Saint-Andéol, uii proftiod
ravin ^tdes carrières montrent vers le bas des calcaires gris blanc,
compactes ou subcristallins, puis une roche exclu&ivenieiit composée
de crisiaui de carbonate de cliaux , blanc laiteux, enchevêtrés les
uns dans les autres, et de chaux carbonatèe fibreuse, le toat parais-
sant eire le remplissage postérieur d'une fente. Au-dessus fient no
grès calcai'ifère dur. jaunâli-e ou rosâtre, quelquefois ooliihiquc,
très fin, en Mis minces et tourmentés. Ces assises, redressées de
25 ï 75 degrés, plongent •■ l'E. Plus près de la ville, une antre
carrière est ouverte dans un calcaire gris ooirihique, avec des Eio-
gyres, VOrbiiolUen lenliculofa, Lam. , de la perle du Rhône, et
d'autres fossiles mal conserfés, mais paraissant annoncer un horizon
voisin du gault. comme les calcaires précédents celui de l'assise i
Caprotines. A un niveau plus bas on observe, dans les vignes, un
grès marneux cl glauconieui, grisâtre, avec des Panopées qui rap-
pellent les formes iiéoconiieimes : mais nous ne connaissons pas bien
Dca relations avec les assises précédentes.
Nçus avons vu que l'existence de la formation crétacée , dans le
midi de la France, avait été longtemps méconnue, et que c'était aox
auteurs de la carte géologique générale de notre pays, et en particulier
h M. Elle de Beaumont, pour la Provence et le nauphiné, que la
science était redevable de la séparation des dépôts qui l'y constituent
d'avec ceux de la formation jurassique. Mais si ce savant a tracé
avec autant de sagacité que de précision les limites slraiigraphlques
et géographiques de ces deux formations, il n'entrait pas absolu-
(4) D'Archiac, Noiet inédite*. — Voyez, Sur les environs du
Pont-Saint-Esprit et de Boarg-Saint-Andéot , DuTrénoy, Mémoires
pour servir à iine description géologique de la France, vol. II,
p. i1-i7.
PROVENCE. 481
ment dans son cadre de chercher si les sous-divisions qu'on pou-
vait y établir corres|K)ndaient ou non avec celles déjà reconnues,
quoique assez imparfaitement, au nord-ouest; d'ailleurs les obser-
vations qu'il a faites sur ce sujet n'ont malheureusement pas encore
été publiées en détail. Or c'est cette étude secondaire qui , ayant été
entreprise depuis , sur divers points , laisse beaucoup à désirer à
cause du peu d'accord que nous allons trouver entre les observa-
teurs qui s'en sont occupés.
£n général , il n'y a qu'un petit nombre de ces travaux qui aient
été exécutés sur une échelle assez étendue pour qu'on pût saisir les
nombreuses variations que les couches y subissent dans leur puis-
sance et dans leurs caractères miuéralogiques. De plus, les soulève-
ments qui ont si profondément accidenté la Provence et le Dau-
phiué ont tellement altéré et découpé les contours des anciens
rivages crétacés , qu'on a peine à les retrouver et à relier une mul-
titude de lambeaux appartenant à des couches autrefois continues ,
et actuellement portées à des niveaux plus ou moins différeuls , ou
bien séparées et masquées par des dépôts plus récents. £nfin les
divers points de vue où les observateurs se sont placés, et l'absence
d'uniformité dans les termes dont ils se sont servis , n'ont pas peu
contribué à obscurcir encore Tensemble des résultats.
Coordonner ces travaux de détails bornés à telle ou telle cir-
conscription administrative , ou bien tout à fait arbitraires , quant à
l'étendue de la surface qu'ils embrassent , essayer d'en classer les
faits les plus précis et le mieux observés, de manière à pouvoir les
comparer h ce que nous avons vu dans d'autres pays, n'était pas une
tâche sans quelque difficulté , et bien que nous ayons dû , pour
mieux nous en rendre compte, étudier nous-môme ces faits sur
place, dans les localités les plus propres à en faciliter l'intelligence,
nous n'osons pas nous flatter d'avoir complètement réussi , et nous
ne présentons notre travail que comme un essai que des recherches
ultérieures devront compléter et rectifier.
Nous retrouvons dans les dépôts crétacés du bassin inférieur du
Rhône, en y comprenant ceux du comté de Nice, de la Savoie et
de la Suisse , les équivalents exacts de nos quatre groupes du nord
de la France et du sud de l'Angleterre ; mais leurs étages ou sous-
divisions nous offriront souvent des caractères assez différents et de
grandes inégalités dans leur développement en surface ou en épais-
seur. Quelques uns y sont à peine représentés sur certains points,
tandis que d'autres y régnent, au contraire , avec une persistance
iv« 31
y
I
682 PROVENCE,
I i!iiiaH|iiablo, le long de tout le Tcrsaiil occidciKat des Alpes, pénA-
Iraiit mtlKie asstï avanl dan» l'itinirii-ur de la diaiiie, tels que le
Cïiilt, luiigicrops dési{(nâ par Alex. Diuiigniait sous k nom de grh
verl , ou de glauconie tableuie et crayeme de la perle du Ithdne ,
et le cfl^coiVe <iCa/rf"o/ir(eg, reconnu et nommé cn/coirp à Dieé-
rule» par i\. Ëlie de Beautiionl. Nous rËpartirous comme il suii les
dépôts crétacés ries pays (|uo nous vcuuus do mentionnei'.
I, Cn><> ilxiMlH,
{;:'"i'-
/|.^,^<,|<-. Ar||il«tPl«.lul...
Des fossiles que Gt connaître Ch. Lévcillé (2) sous les iiums de
Crioceralitti Duvalii, Hunoratii et Emericii, puis de Scaphites
Puzozii, joints au Scaphites Jcanii dfjà décrilet provenant des
mêmes calcaires marneux des environs de Casicllane ( Basses-
Alpes) , rapportés alors au grès verl, appelèrent l'attention àes
patéonio logis tes sur une faune qui semblait révéler de» caractères
pai'Iiculiers, et cela dans le ni€mc temps que M. de l\Iontmoilin dË-
critait les calcaires j'uunes et les marneu bleues des environs de
NçuchSlel (3J. L'année soivanio, MM. liwald et Beyrii h (ù). aprO«
nne eicurMon rapide ii 1ravL-rs la Siii.s.s<;, la Sutoie, k Daupliiné et
la Provence, constatèrent la continuité dos calcaires jaunes, dé.si-
gnfs depuis sous le nom de calcaires néocomiens, dans toute celle
(tendue, des bords du lac de Neucliâtel au lilloral de la Méditer-
(4) Ce fouile, déiigné d'abord sous le nom de lliccras, est de-
venu successivement une Chaîna pourGoIdruEs, une CnproHna pour
M. Aie. d'Orbign;, une Ret/uiciiiu pour M. Maiheron, puis une
Rcqitieiiia pour M. d'Orbigny lui-oiemo. Nous nous sommes arrêté
■u nom de Cnpmtina san? y stlaclifir d'imporlarce zoologique, mais
parce qu'il est plus Tacile à prononcer que Rri/ivrnUi ; peut-dire cette
rqison est-elle tout guKsi bonne que bien d'autres données à l'appui
de chacun de ces changemeuts de noms.
(2) Mém. de la Si.c. géol. île Fraïue, vol. II, p. 313, 1837.
(3) Mém. de ta Suc. des se. iiat. de Neuehâtel , vol. I , p. i9.
I83«.
(i) Note lur le terrain crétacé du sud de la Franee {Arth . fur
Jiiatr. iaKariien, 1S3B. — Bull., vol, X. p. 3S3, 1839).
PROVENCE. /|83
renée. Ce premier aperça, juste à certains égards, renfermait
néanmoins une erreur grave, celle de placer, quoique avec doute,
les calcaires à Caprolines au-dessus da gauU (giauconie crayeuse ou
grès vert), et de les réunir ainsi à la craie tuiïeau avec Sphéruliies
et Hippurites , qui est au-dessus de ce dernier.
Nous examinerons d'abord la formation crétacée au sud de la
Dnrance , entre les Bouches-du-Rhône et le Var, dans les deux dé-
partements qui bordent la Méditerranée , et nous ta suivrons dans
celui des Basses-Alpes pour remonter après au N. , dans les dépar-
tements de Vaucluse, de la Drdme, des Hautes-Alpes et de Tlsère.
M. Matberon a publié en 1839 un Essai sur la constitution géo-
gnostique du département des Bouches-du-Rhône (1), accompa-
gné d*Qne esquisse géologique et d*une coupe de ce département ,
puis en 18^2, à la fin de son Catalogue méthodique et descriptif
des corps organisés fossiles ^ etc. (2), il a divisé comme il suit les
couches secondaires du sud-est de la France, à partir du groupe
tertiaire des lignites {antè^ vol. II, p. 72^). Les superpositions étant
généralement exactes, il nous suffira de réunir par une accolade les
subdivisions qui appartiennent à chacun de nos groupes pour les
mettre en rapport avec notre propre classification. Nous discuterons
plus loin celles des opinions de Fauteur qui ne nous paraissent pas
pouvoir être admises.
1 . Craie chloritée supérieure, Coiieh«s roarno-cnlciiir*!,
ovec «tes Hippuriirt. des furamiDifères, etc.. el dont
l'épaisseur varie de 5 mètres à 5U0. Les Hatiigciea
(Bourhes-du-Hbône). le Buussel, lu (Uidière (Vur).
9. Cmie chloritée ou gi^ veri supérieur. Calcaires fer^
rugiiieiix, grès el niuriietde SOa 6U0 niéires d'épais*
t* groape ^ senr. tJchiiux(Viiurlusf),laCiutdt, lusBIartiguct, elc.
(Diiurlies>du*Kli6iie}.
3. Craie iigno-mnmense. Alternances de calcaires, d^ar-
gtles el de niarues, uvpc de» rourhes suborduiiiiéea.
ou Sfulenieiit dfS Imces de lignite. E|iuis«eiir de âO
4 1U0 niètrfs. Monl irugon (Vdnirlustf), 1rs Muriiguet
(Boui hes'du-tlbùue , le Pluii-d'Aups ^limite du Vur).
^ groupe 4. Gaull. Grèt. calcuire .^ilireux, ctilcaire renugiiieui et
^rès verdfitre de 10 à 15 mètres d'épaisseur. Cussil
(Boucbet* du- Rhône), Clure ^Vur).
(<) Extrait du répert. des travaux de la Soc. de statist. de Mar-
seille. 4 839.
(S) In-8, avec planclies de fossiles. Marseille, 4 842.
I
itiu nu>H»T>l»ln hUiiKi*, J. 30 i 30» latUw
dVpiil-our. Ui Lill» [V»;, lu Bûloole, Càimi
(Houcheiitii-IIMoa).
t»4iia plua cuIcMira que La pri^crdrala,d* 5 A 6ailiri
il'cpainiiiir. Ln LallM.
larnvi irii» «u Liliallrti cl ulniru ■llcraiM.
(^»tin«nl prtw^iul dn IMInRBlln. L» Lsn«. b>
(Cil. ...1... eoon.adu. ..« 1* itoiillm. inf. J»
tut pltcia i^prii lu-diiMiiu du iinoJ).
:>lriiii plui BU nsiu aunicfK, irif on iianiln.if
tO i W nitim ri'Awuanr. Eicninalln, lu Uun
(Vur,, C.,i.. «le. (m,ntbw-du.lll.ôoO.
9. C>l«trHpluDiiin(Hii>hbiiditlr«.Uiitôlc«Bp*cU%
UnlSl blmci cl og11lh>(|H(. ronUrrii» |-r li C*-
prollna nmmeiU*. AiiIh (rli pnimnM. Ors""- ^*^
lulcaitM muriitiii «1 il< miriid |riiïi oa laaallrn.
500ii>ilr><d-*|»<wiir.I.nAI|ri>», ■■LoEud'AnH,
Ho^llEI, Ile. LHuachci-du-BUu.).
II. Iblhtnin, cDain» tiivirlimal à l> foiùli»
InnnliKie el rapràiulinl li nl»[r« .lo Pail!i.i»] X
l« urgiln da Kiaim*n<lt<.
I La plupart des petites chaînes de monlagnes ([uî sillonnent d«
l'O, à l'E. le tk-parletnenl des Bouclics-clii-nhOPie, étudiées avec
un grand soin par M. Éliede Beaumont (l), sont formées par les di-
vers tiages et surtout par le (|uatrièmc (jroi'pc de la forniitioD
crélacÉe. Elles se prolongent h l'E. dans te département du Var, El
soûl séparées les unes des autres par li-s dépôU tertiaires que doob
avons dËcrils {anlê, vol. II, p. 721). Au iiord-eal de Tarascoa,
le peiit groupe inoutagucux , appelé la Moniagnelte, appartient, sui-
Tinl M- iMalheron (2), au calcaire â Caprolincs. Il est entouré de
dépôts modernes , extepté ati N.. près de fiarbaniane, où se
montre un lambeau de mollasse tertiaire.
1 j clialae des Alpines qui court O., E., de Salnt-Gabrid h la
fiuratice, appartient aussi à ce système de couches dont on voit an
petit laoïliean au nord, entre Noves el ChSlcan-Renard. Les calcaires
néocomiens moyens el inférieurs de la chaîne précédente plongent
BU H. sous l'étage des ligniles et sons la mollasse marine. Au S.,
les intervalles de leurs atDeuremeiits, ou de ceux des couches juras-
nques, sont remplis par cette même mollasse, ou bien par les dépôts
(I) Recherches sur quelques unesi/es réi'olulîons de lasurfacetta
globe {itnn. des se. nal., 1S39-1830). — Carie géologique de la
France, 6 feailles. (841.
(8) Carte géologique du département des Bouches-dii-Rliâne ,
{ feuille avec coupes. 1 843. — L'auteur a représeolé par une mima
leiote et un mâme numéro (14) dos étages S et 3 , qu'il considiro
comme repciésentaDt les étages jurassiques de Portland et de Rimme-
ridge.
PROVENCE. 465
tertiaires plus anciens. Les coupes jointes 5 ia Carte géologique do
M. Matheron donnent une idée satisfaisante de la relation de ces di-
vers systèmes, et celle des Alpines, près d*Orgon (1), montre la
série de ces couches que nous interpréterons d'une manière diffé-
rente de celle de l'auteur.
Aux calcaires marneux d'eau douce succèdent les calcaires ooli-
thiques à Cap*otina ammonia du second étage , puis è ceux-ci les
calcaires marneux à Toxaster complanatus du troisième, de dessous
lesquels sortent à leur tour les calcaires gris compactes, qui forment
la crête des Opies et appartiennent à la formation jurassique. M. Ma*
theron , n'admettant comme crétacées que les marnes du premier
étage, ne trouve dans cette chaîne aucun représentant du groupe
néocomien. Mais cette absence du premier étage , de même que sa
séparation tranchée du second sur d'autres points, la liaison de
celui-ci avec le troisième, enfin la continuité apparente de la
stratification de ce dernier avec les couches jurassiques proprement
dites, ne sont que de faibles arguments en faveur de son opinion
lorsqu'on vient à envisager plus complètement les faits.
A l'est d'Orgon, dont l'ancien château est bâli sur le calcaire blanc
oolithique è Caprotines, celui-ci est exploité comme pierre d'appareil
dans la chaîne des Taillades ou des Côtes, dans celle de Rognes, etc.
Ces mêmes calcaires se montrent soit sur le versant nord, au bord de
la Durance , soit sur le versant sud , et là , comme dans les Alpines,
manquent tous les étages crétacés supérieurs (2). Dans le massif
compris entre Pellissahnes, au N., Kguilles, à l'E., Saint-Chamas,
à ro., et la vallée de l'Arc, au S., les couches du deuxième
et du troisième étage néocomien plongent au N. et au S. , et,
depuis la Fare jusque près de Saint-Chamas, elles paraissent être
i*a
n Bull,, vol. XIII, p. 434, et pi. 6, f. 6. 4842.
(2) M. Ldymerie a proposé de désigner sous le nom de calcaire
provençal la portion inférieure de l'étage où les Caprotines sont
rares dans cette partie de la Provence (^/<//., 2* sér., vol. YIII,
p. 206, 4 851); mais si ce géologue eût poussé ses observations un pou
plus loin» dans le Dauphiné et la Savoie, il aurait sans doute reconnu
le peu de fondement de sa distinction et l'inutilité d'une expression
tout aussi impropre que celle d'étage urgonien proposée par M. Aie.
d'Orbigny. Le nom le plus convenable à donner à cet étage, si Ton
voulait que ce nom représentât réellement une localité type, serait
celui de cari/iusic/i, emprunté au massif de la Grande-Charlreuse,
ou bien l'expression de calcaires de Sassenagc qui est la plus an-
ciennement employée.
oa réunir t*.nmm%
9%tt CCS se«li caracfèffcs, i est
svrfiKip, el oeb diiu le p9js <!■
OMp é'aolrrf .
Lj bande rra^foy^ i Hipforita q«i lonçe le pied
pr^r^fiit, tnt pa«4ant y^as le ^roape des i«nite» et réUne de Bcm,
pour r«farai>re s*jr i^ br^ opposé avec oae indinai^oa aa N.. el
former sne zone étrrvUe pn»<|Qe coniiooe. dirigée O , E. , de l'étang
de Orontp jo<qf]'Mx Pennes ; celte bande, disons-noos. est
à la chaîne flexoeiMe ifui âépare réiaog de Berre de U
et qoi ^.t principai^mcDl conpoâée de calcaires blancs à CaprtH
lineii on du 9ecr>nd étage néocomien. Sor son revers méridional le
plr#ng«^ent esM au S. , et un massif composé des argiles à Plicatoies
et df:^ calraires à Hippurit^ correspondant à cenx da Tersanl nord
tvct,u\ii'. un espace z^stz considérable entre Ensuis et la côte, se
coniinuaiil au N.-E., au delà de Rove, pour entourer un massir
\\it%iisit\w\ \jà ronpe dirigée des Martignes au S., vers Saint-Pierre^
montre: tr^ bien le plongeinent de toutes les couches an N. sons le
lac, et donne, comme celle que Ton observe en suivant son bord
{\) Bull., ?ol. XIII, p. 413, pi. 6, f. «. 184S.
PROTENCB. Ml
méridioDat, la série complète de la formation crétacée de ce pays.
On voit affleurer successivement , il partir du groupe tertiaire dea
lignites :
I. Cttlcuirr bleoitre Mfcc de nombreux foramiuifBrM «l quel-
ques Hippuiites.
4. Culcaires remplit d'Hippiiritet et de RudtolilM, aUeriMial ft¥«e
des couche* muriio-calcaires et rflofennant det Nérinëes el
des p«ilypipts.
3. Culcuirc» plus ou moiuH ferrugineux, eTec de nombreux fos-
eroune ' sîlcs idenliffoe». pour lu ploperl, avec ceux d'Ucb«nx(Taa-
* '^ \ cluse) ; entre autres Volula elongata, Sov^,^ Fungia Sê mi'
lunaltt, Lam., Cycloliles discoidea^ de Blainv., Terebra-
titia f/licatUut &OTr., 2*. tUmidiata, id., Cucuitma glabra^
id.. clc.
4. Calcaires et mamea alternant arec des traces d« lignite, el
renfermant beaucoup de fossiles. CVsl le niveau du lignite
\ des environs de Monidragon (Vauclose).
8« groupe. • 5. Calcaires tiès ferrugineux, avec Exogyrm eoltanba, et qui se
retrouvent ù Cassis et dans le dépurteonent du Var, où ilt
renferment des fossiles propres aa ganlt.
IUr^tage. 6. Marnes argileuses, grises on bleuttres, avec des calcairea
murneux, assuciés el représenlunl les ur(>ilps i Plicutules.
On y iroHTe beauconp de Betemniits subfusiJormU, et ellee
reposent sur IVla^c suivant.
Se ëtage. 7. Calcaire.* à Caprotina nmmonla, eonstitnant la partie esrar*
pre de lu rhume qui cuurt O.-F.., dans lu direction des bords
des étangs de Berre et de Garonie, fusqu'à Cbftteaonenf et
an delà.
Cette coupe , quoique correspondant à celle du massif situé au
nord de Téiang de Berre, est cependant boancoup plus complète (i).
Sur le versant méridional de la chaîne de l'Estaque , les assises
crétacées supérieures qui 8*appuient contre les calcaires à Capro-
tines, près d'Knsfuès, sont très développées. Ce sont d'abord des
calcaires, des marnes et des grès compactes ou friables et d'une teinte
verte, puis des calcaires avec quelques Hippurites, des calcaires
ferrugineux, presque oolithiques, et des calcaires marneux avec des
bancs d'Hippurites et de polypiers, comme aux environs des
Martigoes (2).
Plus h !*£., sur le versant nord de la chaîne de l'Étoile, une
zone fort étroite, flexueuse, s'étendani du Pin à iMimel par Simiane,
et oà paraissent exister quelques représentants du second groupe
avec le premier étage du quatrième, serait comprise entre les
lignites tertiaires et les assises jurassiques. Elle disparaît à Saint-
Savournin, pour se montrer de nouveau, avec les Hippurites et les
Cydolites, sur le plateau de la Pomme, et se prolonger dans le dé-
[ I ) Voyez, pour les couches traversées dans le tunnel de la Nerthe
et les accidents qu'elles présentent, une notice de M. Matheron
(iP^///.,2'sér., vol. IV, p. 261. 1846).
[%) Matbercm, Essai smr la eonstttution géognostique^ etc., p. 50.
M8 PAOVfiNGB.
pariemeiil du Var par la inonlagoe de Regagnas. Âax eoTirons de
Simiane , les coudies oui été renversées comme sar le bord méri-
dional de fa chaîne de l'Ëstaque. En outre, le soalèvement qui a
déterminé le renversement au N. de la chaîne de Regagnas, agissant
simultanément avec celui de la Sainte-Baume et de Saint-Gyr qni
lui est parallèle, a déplacé et isolé divers lambeaux de craie plus ou
moins étendus, tels que celui du Plan-d'Aups, porté à 900 mètres
d'altitude, celui des environs d'Allauch, celui d'Aubagne, près de
Fénestrelles , etc., et il a fait plonger au S.-E. le puissant maarif
crétacé qui, compris entre Cujes, Cassis et la mer, se continue
ensuite dans le département du Var.
Les couches crétacées du deuxième groupe sont bien développées
sur les versants sud et ouest des montagnes d'Allauch » et inclinent
au S.-O. vers Marseille. Elles reposent au N. sur les calcaires i
Gaprotines, semblables aux calcaires compactes des Alpines et aox
calcaires oolithiques d*Orgou , puis elles forment la colline de
Notre-Dame de la Garde et Ttle de Ratonneau. Les roches de
cette colline sont presque entièrement dolomitiques , et ks
dolomies sont aussi très développées dans les chaînes de TÉtoile, de
Saint*Cyr et de la Sainte-fiaume. Elles y sont subordonnées au se-
cond étage néocomien , et paraissent manquer , au contraire , dans
les chaînes du centre, du nord, et surtout dans les Alpines. La
coupe de la vallée de THuveaune, entre le mont Garlaban et le
mont Ludoir, montre qu'au-dessous du terrain tertiaire d'Aubagne
il doit exister une faille qui a occasionué la discordauce des couches
des deux côtés de la vallée (1).
Les étages supérieurs de la formation ne paraissent que sur un
petit nombre de points , au pied du versant nord de la chaîne de
Saint-Cyr, vers la Penne et Fénestrelles, près d'Aubagne, tandis
que vers le S. on peut les suivre depuis Cassis jusqu'à la Cadière, le
Bcausset , etc. , dans le département du Var. Ces étages s'appuient,
comme précédemment, contre les couches à Caprotines, adossées
elles-mêmes au massif jurassique central de la montaguede la Guente
et de celle de Sainl-Cyr, qui atteignent 325 et 639 mètres d'alti-
tude. Le soulèvement, agissant par le centre, a produit deux chaînes,
dont Tune incline au N. et l'autre au S., et qui laissent entre elles
une haute vallée de soulèvement (2). Les versants nord et sud du
(1| £uil.,\o\. XHI, pi. 6, f.7.
(2) Matheron, Essai sur la constitution géognostique^ etc., p. 35.
PROVENCB. Ùê9
massif, allongé comme celui de la Sainte-Baume, de r£.-N.»£. à'
ro.-S.-O., sont formés par les calcaires à Caprotines constituant le
littoral de Morgioux à Cassis, où ils sont exploités sous le nom de
pieire dure de Cassis.
La coupe de ce massif, faite par les membres de la Société géolo-
gique en iSU2 (1), donne une idée suflBsante de sa composition et
de la disposition relative de tout le système crétacé , qui plonge
au S. La vallée profonde, étroite et sinueuse que parcourt la route
entre Aubagne et la ferme de la Bédoule , sur le territoire de Ro«
quefort , est ouverte dans les calcaires à-Caprotines, et les calcaires
inférieurs ou du troisième étage, avec le Toxastercomplanatus^ af-
fleurent à moitié chemin entre ces deux points. Le fond de la vallée
de la Bédoule est occupé par un calcaire jaunâtre ou bleuâtre, gise*
ment ordinaire des Ancyloceras^ du NautUus neocomiensis, d'Orb. ,
dcV Ammonites consobrinus, id., etc., et auquel succède une assise
puissante de marnes représentant, avec la précédente, le premier
étage néocomien , couronné à son tour par un calcaire qui se pro-
longe jusqu'à Cassis, où il renferme les fossiles propres nu gault
Au nord de cette ville , sur la route de Marseille , le calcaire à Ca-
protines est également recouvert par les calcaires marneux de la
Bédoule, et par les marnes qui inclinent au S.-O., de manière à
plonger sous la mer à Cassis même , après avoir formé la falaise du
château , où Ton voit au-dessus des couches épaisses de ^ès et de
calcaires ferrugineux et glauconieux. M. Matheron cite dans les
marnes précédentes , au lieu dit Saint-Jean , le Belemnites semi^
canaliculattts , de Blainv., \e Nautilus neocomiensis ^ d'Orb., le
N. plicatiiSt Sow. {N, Requienianus^ d'Orb.), V Ammonites fissi*
costatus, Phil. {A, consobrinus, d'Orb.), VA. Matheroni^ d'Orb.,
VAncyloceras MatheronianuSf id., Tii. Henauxianus^ id., VA. sim»
pleXj id. , etc. (2).
Ces marnes bleuâtres sont celles que nous avons toujours dési-
1) Bull., vol XIII, p. 5H, pi. 7, f. 4.
[2J M. Leymerio a découvert récemment des Ichtbyosarcolites
(Caprinelles) placées, dît-il. entre les argiles h Plicatulcs et la craie
tufféau ou grès correspondant à ceux d'Uchaux. On observe la couche
qui les renferme, au nord-ouest de Cassis, entre la route de Mar-
seille et le vallon de la Bédoule, et elle affleure sur la route de la
Ciolat {Bull., 2« sér., vol. VIH. p. 207. 4851). 11 serait intéressant
de constater la position do celte couche par rapport à l'assiso qui
représente le gault dans le même pays.
A90 PHOVKHCB.
gnéesaou» le mirn de marnes à l'Ui-fituks, que imus rctrouvcrani
Bt iléTi'Ioppées aux envIroiM d'Api, au delà de la Duratice , pi qui.
axstid (te Vxm^, sont aussi caraclOrisécs ]nir VAmmoniies iVista,
d'Orb., VA. Martini. Ul.,\e Toxoceras obliquntm , îd., el nw
foule d'aDlrefl ('tii>èr<?H. Elles y sont surmom^i"^ , comme aux enii-
rons deaMariigties, par le gaiilt, auquel su ccéditii ne assise marna-
calcaire de plus de 130 luélreH d'épnjsspur, et une secoiiiTe assi»
caraciéi'lsée par f flippurites organis'im , Bes Mnul. , la Fferiitfa
Uf-quivniana, d'Orb. . le Pletnvtomoria perspeclim, ici. . eic. Ces
ileui awises iurment les (alaises du cap Canaille (t).
De ce point h la Cioiai, et jus^ii'ï la Cadière (Var), on retrnufe
rotiBtamment les èlagramMar^sdesetifirous deslifarlitfnoii, depuis
(es marnes à Plicatules jusqu'aux raliaires h Hrppuriles. ^ous y
voyons en outre jusUrii^e l'imporlance que nous avons, dès le
cuintnenccmeni, 3[tril>uf<e au gauli , comme horizon géolflgJqDe,
puisque nous l'avons oliscivé jusqu'ici caractérisé par nue faune
comparable, quoique en |>arlie modifidp, sur une éienrfae de 1 2 de-
gréii en latitude.
M. Maiberon ("i) y cite les Amrnoniles Lf/efli . Leym. , /atï-
dormtus, Mich, , .Ifai/orianvs, d'Orb. et Velledœ, Mich. , Avtlltma
inpata, d'Orb.. Naiililus Iriaitgylerix, Muulf. , iV. elrgan»,
Sow., J'urrilHeg rostatus, Lara., Antmmitf! f.ariiilfiertianm,
d'Orb., etc., puis il fait remarquer ht; erreurs coiiimin's par
M. Xic. d'OiLigHV , qui , ddiis m Paicontologie /r-ançaise , a
réuni â ces fossiles des espèces de la craie luITeau située au-dessus
dans cette même localité, et qui de plus a signalé dans l'étage néo-
comiei) inférieur, ou au-dessous des calcaires h Caproiines, des fos-
lijles qui se trouvent, au contraire, au-dessus dans les argiles à Pli-
catules (3). Hais on peut faire observer aussi que M. Matheron
signale quatre espèces très ccrialncmont de la craie cbloritée , as-
sociées , dit-il , avec les autres dans la mâme couche i Cassis (&} ;
quant aux indications de gisement rapportées dani> les ouvrages
de paléontologie, elles ne peuvent ôlre invoquôe.s suivant nous qu'à
litre de renseigoemeuts et non cumuie des preuves absolues.
m B«H.,vol. XIII, p. 512, pi. 7,f, 5,
(î) Ihid., p. 6ti. — Caliilof-tic méthodi/ine et descriptif , p. (17.
(3) M. Aie. d'Orbigny parait avoir omis te gault il Cassis, car nous
ne voyons point cette localité ciléo dans IVÏoge afbîcn do son Pro-
(i) Catalogne mctlioHiqup et tlfstriptif, p. 67.
PAOVINGI. 491
M. Cocfuaod (1)^ dans un mémoire sur lequel nous rcvicodrotis
tout à rheure, aTait bien distingué le second et le troisième étag«
néocomien , mais il croyait à tort que les calcaires blancs ou ooii-
tbiques à Caprotines avec les dolomies représentaient le premier
éiage, celui des argiles à Plicatules, et qu'ils étaient par conséquent
recouverts immédiateuient par le gault, ou par des couches plus ré-
centaH. On a vu que, même sans sortir du département des Bouches-
du-Rhône , un grand nombre de coupes étaient contraires à cette
supposition que Tauteur a abandonnée plus tard (2). M. Coquand
place aussi dans le groupe néocomien les gypses de Roquevaire ei
d*Àuriol , qui forent regardés ensuite par bL Matberon (3) comme
subordonnés aux Tiritables couches juraniques. Tout le massif de
la montagne de TÉtoile et ses ramifications au N. et au S. ayant
été rangés dans h formation crétacée par les auteurs de la Carte
géologique de la France , ces gypses s*y trouvent nécessairement
compris.
La formation crétacée , dont nous venons de donner on aperça n^pAriement
dans le département des Boucbes-du-Rhône , se prolonge avec lea var.
mêmes caractères dans celui du Var, dont elle occupe la partie
occidentale, formant ensuite au nord une large bande , dont la li-
mite méridionale, tracée par M. Élie de Beaumont , passe au nord
de Brignolles, de Draguignan et de Grasse, pour se continuer au
delà dans le comté de Niccx Elle entoure ainsi d'une ceinture
flexueose le trias et les ruches cristallines des Maures et TEstereL
Cette zone crétacée , qui pénètre aussi dans la partie méridionak»
du département des Basses-x^lpes, n*a pas encore été l'objet d'études
scratigrapbiques bien suivies, tandis que les localités oà abondent
les fossiles sont depuis assez longtemps explorées par les collecteurs
et les paléontologistes.
Quelques détaib ont été donnés sur la relation des couches cré-
tacées et jurassiques des deux côtés de la vallée de l'Huveaune, à
Auriol, dans la vallée de Roussargue, au Plan-d'Aups et à la mon-
tagne de la Sainte-Baume , ainsi que plus au N. aux environs de
Rougier. I^s strates des deux formations, quoique très dérangés,
montrent une indépendance complète (^j. Le calcaire néocomien
(4) Bull., vol. XI, p. 404. 1840.
[2] 76/V/., vol.XlII, p. 441.
[3) Ib. , ib,^ p. 475 et 480. — Essai sur la constitution grognas-
tique ^ etc.
(4) BnlL, vol. XIII, p. 444 el 476, pi. 7, f. %, 3.
&93 FROTBNCE.
■a BUd du châieau de Montvcrt repose immédialeraent sur le
muscholkalk , et la coupe de Rougicr à Mazaugues moalrc toute
la formaiion, depuis ces assises nèocomienncs jusqu'aux couches à
Hippuriles, recouvrant iodilTéreniiiieni le mnsclielkalk , les marnes
irisées, le lias et les groupes jurassiques inrérieur et moyeu de l'es-
carpemem de la moutagne de Mazaugues, contre lequel elle est
venue buter. Aussi M. Itrer admcl-il que, dans la Provence comme
dans l'est de la France, il p'est produit une perturbation profonde
entre les [lériodes jurassique el crétacée. Entre Uougier cl Ma-
zaugues , les cuucLes uéucomienncs sont surmontées d'uu banc de
boxite , dont la décomposition couvre le sol de grenaille de fer iiy-
droxydé pisolitbique, ressemblant â celui qui alimente les hauts
fourneaux de la Bourgogne.
Plus récemment M. Mallteron (1), en courotidant encore comine
beaucoup d'autres géult^ues des Alvùulincs et des Orbiioliies avec
les PJummuliies , a signalé , au-dessus deit couches à Ilippurites du
Pian-d'Aups, une assise qu'il avait d'abord rapportée aux calcaires
ferrugineux à lignite des Mariigucs el du département de Vaucluse.
Cette assise reufeiuicrait des fossiles d'apparence crétacée {/'ecten
tjuùiquecostalM) avec d'autres qui se rapprocbenl des formes ter-
tiaires. Il y cite la Tuirilella Coquandiana, d'Oib., la T. fum'cu-
loaa, la Voiula /yruloides, laArca alala et lœoh, et beaucoup
d'autres espèces nouvelles. Au-dessus est un bauc d'HuIircs [0. gailo-
Itromncinliit) que l'auteur avait regardé comme npparienaut à la
craie supérieure, el où se montrent des Mélanopsides , des Buo
cardes, desCyrèues, associés aussi lidcs Huîtres, de sorte, qu'il y
aurait en cet endroit une sorte de passage des dépâts créiacés aux
dépAts tertiaires. Quant i la ressemblance de ces caractères et de
ces relations avec ce que l'un observe dans le Languedoc, elle n'est
pas fondée, comme le pense U. lUalheron , sur une association des
Hippuriles el des Nummuliles, laquelle n'existe jusqu'à présent ni
dans les Corbièies ni ailleurs , mais sur la succession de couches la-
custres ou de mélange aux dcniici's sédiments crétacés. Nous avons
vu que les Nummuliies étaient postérieures ï ces mêmes dépôts la-
custres qui nous ont présenté plusicms espèces communes dans le
Languedoc et la Provence [anté, vol. III , p. 220).
Une coupe, dirigée du S. -Ë. au N.-O. de Grasse îi Castellane, en
solvant la route, el à laquelle nous rattacherons les observations qui
(<} Bail., 2'sér., vol. IV, p. 26S. 1816.
PROVENCE. Zl93
ont été faites à l'E. et à l'O., nous semble propre à donner une
idée assez complète de la bande crayeuse septentrionale du dépar-
tement du Yar, dont nous venons de parler.
I^ chaîne de collines sur la pente méridionale de laquelle est
assise la fille de Grasse, et qui atteint une altitude de 520 mètres,
est composée de calcaires gris de fumée, parfaitement compactes, à
cassure concho!de« plus ou moins redressés et plongeant générale-
ment à Fë.-N.-E. Vers le haut la roche devient blanchâtre, quel-
quefois subcristalline, ou bien compacte, et des brèches paraissent y
être subordonnées. Les mêmes assises constituent les montagnes qui
entourent le village de Saint-Vallier. Avant d'atteindre Embay,
comme au-dessus de ce hameau, la route coupe un calcaire mar-
neux, rempli iVOrbitoliies plana, à*Exogyra columba^ var. mi-
nor^ etc. Plus haut se montre un calcaire marneux jaunâtre, en
rognons, avec des Ammonites, etc., puis jusqu'au sommet des
calcaires gris qui , d'après leur pendage vers le même point , pa-
raissent être plus récents (1).
Les fossiles suivants, que nous avons recueillis dans les calcaires
marneux à Orbitolites et dans les calcaires marneux jaunâtres en
roguous, suffiraient seuls pour déterminer l'horizon de ces dépôts.
Ce sont !
Orbitolites plana f d'Areh., Panopœa striata^ d*Orb., P, niafidi"
ùula, id., Inoccramus striatus, Mant.?, Pecten œquicostatus^ Lam.
(au-dessus de la couche à Orbitolites), Arcopagia cenotnanensis^
d'Orb., Cyt/ierea subrotunda , Sow. in Fitt., Cyprina ligeriensis ^
d'Orb., Corbis rntundata, id., Cardium Hillanum, Sow., C, Mou»
tanianum, d'Orb., C Goidfussi , Math.? (l'espèce que nous avons
citée à Ambillon (Maine-et-Loire) diffère de celle-ci et du C. pro--
ductftm) f Cucullœa taiiicburgcnsis, d'Areh., Unia cljrpeiformis ^
d'Orb., Exogyra haliotoidea^ Sow., E, cnluniba, Gold., type £,<, id.,
var. mini ma f Tcrcbratula biplicata y Sow., Ptcrodonta injlata ,
d'Orb. j Nanti lus Fleuriausianus ^ id., Ammonites rhotomagensis ,
Defr., A. Coulant^ d'Orb., A, MantelU^ Sow., Turrilites costatus^
Lam., Hamites dubiusj d'Orb. (2).
Au-dessous des couches à Orbitolites et h Exogyra columba vien-
nent affleurer, sur les flancs du ravin de Saint-Martin , près d'Esr
cragnoUes , des calcaires marneux à points verts de 2 à 3 mètres
d'épaiâseur, qui représentent le gault et en renferment les fossiles
r
\
4) D'Archiac, Notes inédites.
%) D'Archiac , ISiotes iffédites.
Taaatrr^i mmm% i^r i.ItMt., Cnrtrx- Cimrritr ,\£^ , jM.-ibarwl*
(ÎM, <|n M p»ik p» ai«r et* (i W anst H». Moatrv jai^al
^■d pont Kwt tarâUe» , àmi tew ân^kf^cBmi, ces ci^fs a
Mn onciàw» |Br tnr biia« . ke«r> «Kfb pi'iiiii.1 i[Ai^wi
a kar pBnaMP, atec à d« uù petite di^aas ds psiate «A A
Lj awpe bile à iJampi , à roaei dX'cnfKJIs . par V. C*-
qDMd '3). Htofale y niKoctf b prcM»c« des affUn à I
recQdvrna par le poli rt 1« ra-rairr* nurse*:
Exogyra oo/wHéa, etc.. me repom; eocrrr s«r Tétage itfoco-
wètm inléneflr, doot raolrar Fcroondl les canrtêrcs k Jahcva,
taafit qa'îl puA le regada â Gomps cnoMie rtpfaeutiM le crf*
eâre i Cafnfâma des Alpiœ. Lonqne Vtm iim|imi , dcfnil
il) Cataloçae methodiijMe et dftrriptrj, etc., p. M.
2} AJi., ni. XI. pi. 5, r. 8, pt IM. I»(t.
PROVINCE. &95
cette dermère chaîne jusqu'à Grasse, les localités où il cite («s cal-
caires compactes et les fos:>iles qu*il y a recueillis , il est facile de
¥oir qu'il a confondu sous celle dénomination (p. dOS) le troisième
et le second étage néocomieu , outre que, sur d'autres points, il a
regardé lés marnes à Plicatules comme l'équivalent du second.
Notre déduction est d'autant plus motivée que , dans le départe*
ment des Basses -Â Ipes , M. Coquand divise le groupe néocomiea
en deux étages seulement : le supérieur, comprenant les marnes
bleues, généralement recouvertes par le grès vert (gauk), et Tinfé-
rieur des calcaires blanchâtres alternant avec des bancs argileux
(p. 401), et il ajoute que le premier étage se lie au grès vert (gauU),
de telle sorte qu'il est difficile de Ten séparer, quoiqu'une couche à
Orbitolites et Exogyra columba, var. minima^ se trouve au contact
des deux assises. Or celte couche est précisément au dessus du grès
vert ou gault, et non au-dessous; elle ne peut donc le séparer des
couches néocomiennes, comme d'ailleurs le constate lui-même plus
loin le géologue dont nous parlons. De plus, les strates néocomiens,
toujours ceux du premier étage , seraient caractérisés par le ToxaS'
ter complanatus , les Belemnites dilatatus , subfusiformis , semî"
canaliculaius, Pholadomya Langii, Exogyra Couloni^ etc., c'est-
à-dire, à une seule exception près, par des espèces du troisième
étage, ou du second de M. Coquand. Tous les points cités pour le
développement de ce dernier, ainsi mal caractérisé, se trouvent au
nord et au nord-ouest du vallon de Saint -iMartin; mais si celui des
argiles à Plicatules y existe réellement , ce dont nous doutons , il
faut qu'il y soit réduit au point d'être méconnaissable.
Nous ne savons pas non plus quelles sont les couches que
U. Alc^ d'Orbigny (1) regarde ici comme représentant les calcaires
à Caprotincs {étage urgonien ou néocomien supérieur de l'auteur),
car on n'y observe pas les fossiles qui caractérisent cet étage à l'O.,
dans les départements des Bouches-du-Rhône et de Yaucluse, et
réciproquement les espèces qu'il cite ne se retrouvent point dans
ces départements ni ailleurs , là où les calcaires à Gaprotines offrent
leurs vrais caractères stratigraphiques, minéralogiques et zoologi-
qucs. Nous avons donc plusieurs motifs pour ne pas admettre à
Ëscragnolles le premier ni le second étage néocomien, à moins que
celui-ci ne soit représenté par lo calcaire dur supérieur, ^ue
(1) Prodrome de paléontologie ^ p. 97 et suivantes.
A9S TROVESCB.
SI. Duval-Jouïo (1) place au-dessous d'Eiubay. mire le ganh ri bs
marnes à B^lemniles, et donl les caractères parlicult«n ne dw
ont point InppL La coupe suivaole, qu'il donne du quaEÙei de II
Coleiie de Clare, au nord-ouest d'EscragoDlles , proote eneoK m
faveur de notre npiuiun , car les calcaires blancs arec JMtmmta
phtyuru*. Out. [B. minaret, nasp.,d'Orb.), qui &appc«teilk
gault, appai'tieniient i l'étage néocomien inférieur.
-Kr
plaiyum,.
Le long du bourg d'EscragnoUcs et au delï, les tslus de b
route M>nt coupés danit les calcaires marneux jaunes de b oaie
luiïcau. A la Iwnie 19, la mule Irarerse un i>etit pminonUiire fumé
de saille et de grès, d'un vert noiràire, très gliuconieux, scinUsblo,
quoique plus développés et inieui caractérisés, * l'assise c[ue noas
Tenons de nienlionner ï un kilouiirire avant E»cragiiolIes. Les
marnes et les calcaires bleus néoconiiens affloureut au-dri«ous Ten
le fond de la vallée , et en face , au f illage de Clare , la même aaisc
du gault EG montre avec ses fussiles. Ceux que nous avons troHiéi
datis ces localités sont :
Baguettes de Cidarîs, Holaster lœois, Ag., Dàeoidea roiula, Ag ,
D. coiiica, Des , Tereùrritula bî/ilicata , Sow., Iiioccramus concerf
Iricui, id.. N/itïca finuUina,ii'Orh,, A'.,iDdët., Solarium
Sow. iii Fitt., Trochas conoiiieus, d'Orb, , Turba Astierionus, id.T,
T., indét, Pli:urolomaria giirgUU, dOrb., P. Rhodani , id., jteH-
lana, TOisiue de \' A, nibinciassata, d Orb., Rnitellarûi Fariinsoni,
Sow., Bclfiiiiiitrs, voisiu du B. semicantiliculutu!, de Blaiov., iVdu-
tila-'i Astierianus, d'Orb.î, iV. Bouchardia/tui: , id.?, N. Ctenienlinui
id.. Ammonites Bradanti , Al. Broug., A. Dupiidnnus, d'Orb.
ji. dentalas, Sow., A. latidarsatus , Mich., A. Lyvtli , Lbfm.
J.mamillalus, Schlolh., A. Mayariamis, d'Orb., A. JUic/ielianus
à'Orb., A . Parandicri, \d. , A . varicosas, Sovr,, A., indét.. A., iudét.
Bamites rotundus, Sow.?, H., indét.
Eu comparant les fossiles que oons venons de citer dans lr«is
(\) Belemniteidn terrain crétacé inférieur
UHantiiD-i. 484t.
PROVENCE. ti^l
grandes assises immédiatement snperposées dans la même coupe,
soit au-dessns, soit au-dessous d*£scragnolles , nous y trouverons
trois faunes distinctes et parfaitement caractérisées ; celle du second
groupe ou de la craie tuiïeau a la plus grande analogie avec celle
de notre quatrième étage de la zone du sud-ouest, et avec celle de la
base du second groupe du bassin de la Loire, là où tontes deux ap-
partenaient aux couches les plus basses de la formation. Ici lui suc-
cède, sur une faible épaisseur, la faune du gault tout à fait compa-
rable à ce que nous avons vu sur le pourtour du bassin de la Seine
et en Angleterre. Plus bas encore, vient la faune du calcaire néo-
comicn , celles du premier et du second étage du groupe nous
ayant paru manquer en cet endroit. Peu de localités sont donc plus
favorables que celle-ci pour juger d'un coup d*œjl des caractères
généraux des trois groupes et de la nécessité de les considérer comme
des unités distinctes dans Tenscmble de la formation.
Si nous continuons notre coupe vers Gastellane, nous trouverons
à la 18* borne les escarpements de craie tuiïeau qui surmontent les
couches à Orbitolites, caractérisés par une grande quantité d'Exo^
gyra columba^ le Cardium Moutonianum^ d'Orb., VArca corinata^
Sow., le Pecien orbiculmis, id., et la Lima intermedia ^ d'Orb.
A la borne 17, on remarque un affleurement de Tassise glauconieuse
précédée par les calcaires marneux néocomiens remplis de fossiles
( Toxaster complanatus, Ag. , Liœina Cornueliana, d'Orb. ?, Exo-
gyra Couloni ^id, , Terebratula tamarindus^ Sow. , 1\ Carteronianay
d'Orb., 1\ Moîttoniana, id., 7\ sella ^ Sow., 1\ biplicata, id., var.,
T. 2 ou 3 espèces indél.), et suivie par les calcaires marneux jau-
nâtres du second groupe. Toutes ces assises semblent arquées et
contournées, mais le plongement général est au S.-E. comme celui
du grand système de calcaires compactes qui forme les crêtes
élevées de chaque côté de la vallée. Les trois horizons de
fossiles s'observent vers la partie moyenne des pentes et semblent
plonger sous les calcaires compactes. A partir de la 7* borne, la
route est constamment tracée sur les calcaires jaunâtres, marneux,
en rognons, et sur les marnes du groupe de la craie tuiïeau. Entre la
6* et la 3*, les crêtes qui longeaient la vallée au N.-E. et au S.-O.
s*écar(ent de chaque côté , et entre elles s*élève une chaîne basse ,
courant dans la même direction et qui ne nous a oiïertqne la craie
tuiïeau et les couches néocomiennes. Près de la borne n° 5 et au
dclli , sont des grès catcarifères glauconieux et des sables presque
verticaux. Les fossiles nombreux apparaissent seulement à la surface
IV. 52
B9B PBOVBtici.
des grts aliérês . comm<? dins ceux d'I'chaax , dont ils semblenr
représcnler aussi le niveau. On y remarque parircujiôrement une
grande espèce iDËdiie de RDstcllaire, cl une TurriieDe , aussi
très abondante ei voisine de la T. difficiUi , d'Orb. A mesure
qu'on s'avance vers le N la craie devient de plus en plus sableuse.
Etilre les bornes 6 et 5, on observe des lits A'Exogyra columba
distribués i plusieurs niveaux dans les couches inclinées , et,
lorsqu'on a passé la liniiie du département des Basses- Alpes, on est
frappé de la grande puissance du groupe de la craie tufTeau ei dfs
assises néocomiennes inférieures qu'il recouvre. Nous n'avons pas
encore remarqué dans cette partie ni les argiles i Plîciiiuli'S, ni les
calcaires i Caprotines qui manquent probablement comme au nord
de Castellaiie. Jusqo'â la Garilc, de nombrcui plissements ont pro-
duit les accidents les plus variés, mais il est toujours assez facile de
replacer, par la pensée , les couches dans leur position premièn-.
En face de la Garde , la montagne de Saint-Marlin montre un bel
escarpement , formé par les tranches verticales des couches minces
et Irfïs régulières du lias, contre lesquelles s'appuient les assises
crétacées, inclinées seulement de 30 à 35 degiés De ce point
juaqu'i Casiellane , le lias constitue les montagnes et borde le Ver-
don par des escarpements très pittoresques.
Celte coupe de Grasse h Casiellane, excepté autour d'Escra-
gnolles, n'offre puinl d'accidents aussi prononcés que ceux que
l'un voit sur divers poinls au JJ.-E. et au S,-0. Le profil du la
vallée des Lattes, â l'est de Peyroules, à l'embranchement des
roules de Draguignan et de Grasse â Entrevaui, montre, sui-
vant M. Coquand (1], une série très régulière de couches incli-
nées, depuis ta craie lulfeau avec Exogyra columba, Turrilitet
cottaius, Nautilus triangularis, Terebralula alata, etc., l'assise
inférieure tvec Orbitolitei plana , Lima clyjmformi's , des fxAy-
piers, etc., et les marnes bleues i, Plicatules jusqu'aux calcaires
oéocomiens qui forment tout l'escarpement i gauche du vallon.
Les marnes bleues précédentes nous paraissent, de même que celles
d'Escragnolles , appartenir i l'étage inférieur el non au supérieur,
comme le croit l'auteur ; et en effet , quoique cette localité ait été
visitée fréquemment par les collecteurs de fossiles, nous n'en voyans
point cités qui soient du premier étage , et tous ceux que signale
U. Aie d'Orbigny, comme provevantdes Lattes, sont de l'inférieur.
(1) £ult., T«l. XI, p. iOS, pi. 5, f. 3. tSiO.
PROVENCE. kW
M. Matheron (1) mentionne aussi les marnes et les calcaires mar-
neux foncés d'Escragnolies et des Lattes comme représentant les
argiles à Plicatules des environs de Cassis, de la Bédoule, etc. ;
néanmoins il n*y indique non plus aucun des fossiles propres à cet
éuge t tandis que ceux qu'il place dans son assise inférieure de cal-
caire marneux gris ou gris bleuâtre (p. 62} sont précisément des
espèces qui n'appartiennent pas, pour la plupart, aux marnes à
Plicatules, et qui sont propres au contraire aux premières couches
de Téiage inférieur que nous croyons exister seul dans cette partie
des Basses-Alpes et du département du Var.
M. Coquand désigne sous le nom de second étage ou étage infé^
rieur ce qui est bien , en effet, la base du groupe , mais ce qui ne
nous semble pas nettement séparé des assises qu'il rapporte au pre-
mier, lorsque celles-ci ne sont pas évidemment une dépendance ou
une modiûcation latérale des argiles à Plicatules ou des calcaires à
Caprotines. Cet étage inférieur , qui atteint jusqu'à 1000 mètres
d'épaisseur, constitue les crêtes saillantes du pays où le groupe est
le mieux développé. Il est en général composé de calcaires blan-
châtres, se délitant en esquilles, et alternant avec des argiles foncées.
Les marnes, qui acquièrent quelquefois une grande puissance,
comme nous le verrons dans le département des Basses-Alpes, sem-
blent alors constituer un étage distinct. Les fossiles de cette partie
inférieure, outre les Bélemnites déjà citées, dit M. Coquand, c'est*
à-dire celles que nous avons vues dans son premier étage que nous
regardons encore comme appartenant à celui-ci , sont les Belem'
nites pistiliformis, latus et Etnerici, les Crioceratites ffonoratii^
Duvalii et Emerici^ le Scaphites Ivani ^ et d'autres fossiles très
nombreux , particulièrement aux Lattes, à Lioux , à Blioux , à Ro-
bion , à Chardavon , à Escragnolles , et sur les communes de Pey-
roules et de Grolières. En outre , Tauteor a constaté que , dans les
Basses-Alpes , dans les Hautes-Alpes et dans le département de la
Drôme , le groupe néocomien reposait dans des dépressions de la *
formation jurassique , et recouvrait celle-ci dans les parties peu éle-
vées du pays. Les portions culminantes des étages jurassiques ,
formant ainsi des Iles dans la mer crétacée , ont été envelop{)ées ,
jusqu'à une certaine hauteur, par une ceinture de dépôts néoco-
miens , ainsi qu'on le voit à Demandoix , sur le Yerdon.
Dans sa Statistique minéralogigue et géologique du départe^ Dëpartement
(4) Catalogue méthodique et descriptifs eto., p. 6S.
SOO PROTEXCC.
menidet Haisei'MpM {l), M. S. GrasadiïbÉla formalion créta-
cé en trois étages : le premier , compreaant les assises que nous
kTOOS décrites sous le nom de /oi-mation nvmmvlîlique {anù,
TOl. III, p. 6ù) ; le second, qu'il nomme formation du grèt ver/, tt
gni correspond seulement pour nous an groape de la craie toffeaD,
ceini de la craie blanche et celui du gault nous paraissant encore
manquer dans ce dcparlement ; enfin le troisième, correspondant an
groupe néocomien. Nous sairrons l'autcnr dans la description snc-
ccssÎTO qu'il donne do ces deox étages , lesquels représentent ainsi
nos groupes 3 et 4 , et nous discuterons leurs caractères sur ta
points que nous avons observas nous-ni^me.
M. S. Gras, considérant le groupe néocomien dans le DaapbtQé
cl la Proïence, le partage en deux assises, souvent, dit-il, intime-
ment liées l'une ï l'autre, et qui parfais cependant paraissent telle-
ment indépendantes qu'on pourrait les considérer comme àeax for-
mations distinctes. La première ou rinléricure correspond ï notre
IroisiËroe étage on ani calcaires néocomiens proprement diis, la
seconde ao deuxième ou aux calcaires à Caprotines, qui n'existe-
raient que dans la partie occidentale du département. Mais l'auteur,
dans sa description, ne les séparant pas loujoui-s bien neliemeni
de sa première assise, se servant souvent de l'expression générale
de formation néoeomienne, et passant d'un di-partement dans tes
départements voisins pour y cliercher des exemples qui ne man-
quent cependant point dans celui des B«â6es-Alpes , il dous sera
difficile de mettre beancoap de précision dans ce que nous allons
dire. En outre , les marnes h Plicalules , si bien caractérisées par
leurs fossiles , semblent avoir été méconnues par M. Gras, on aroir
été confondues avec son assise inférieure , an contact de laquelle on
les observe , par suite de l'absence du second éuge , dans tonte la
partie snd-csl des Basses-Alpes.
L'étage inférieur se compose de calcaires et de marnes alternant.
I.es marnes jaunes ou grises dominent Ters le bas ; les calcaires
compactes , jaunttres ou bleuâtres , tantôt Ji cassure tetrensc , tau -
lAt durs, cristallins, pénétrés de silice , on bien passant i nne marne
sablonneuse, tendit, le plus ordinairement compacte, gris bleu,
fragile, â cassure légèrement conchoEde, occupent le haut de l'étage
en bancs épais et rapprochés. La puissance totale de ces assises ,
qni atteint par [daces jusqu'à ]dusieurs centaines de mèlrea , est
(1) In-8, avec carte et coupes. Grenoble, 48fO.
PROVENCE. 501
quelquefois réduite à 20 ou 30. Partout elles reposent sur la for-
mation jurassique à stratification, tantôt concordante, tantôt trans-
gressive ou discordante. Elles paraissent avoir rempli les dépressions
des couches jurassiques disloquées auparavant.
Il est diflicile de juger des fossiles d'après les noms d'espèces que
donne M. Gras ; car, à l'époque encore bien peu éloignée de nous où
il écrivait, cette faune était fort imparfaitement connue. On remar-
quera seulement qu'il signale, comme toujours abondant dans les
marnes, le loxaster complanatus^ aux environs de Greoulx, de Chà-
teaunenf et de Gastellane : or, ce fossile ne se montre point dans les
argiles à Plicatules.
Sur le versant septentrional de la montagne de Lare , la partie
moyenne des pentes est formée de calcaires gris, compactes, juras-
siques, d'une centaine de mètres d'épaisseur, recouverts, à stratifi-
cation concordante , par des marnes schisteuses alternant avec des
calcaires blanchâtres, fragiles, sonores, qui se divisent par le choc
en une multitude de fragments irréguliers. Ces assises, qui repré-
sentent Télagc néocumicn inférieur, se relient à celles du mont
Ventoux. Leurs tranches, coupées à pic vers le N., s'élèvent jus-
qu'aux plus hautes sommités de la chaîne de Lure , qui atteignent
1000 mètres d'altitude. La pente méridionale, assez douce au con-
traire» forme un vaste plan incliné facile à gravir. Le pied sud de la
montagne est bordé par les couches de la craie tufleau (1), dont on
suit la limite par les villages du Chapelet , de Mallefougasse et de
Cruis. Au delà de Saint-Etienne , lorsqu'on s'avance vers Banon ,
les marnes néocomiennes inférieures plongent sous* les calcaires
blancs cristallins à Caprotines, qui, lorsqu'on remonte au N., sur
les flancs de la chaîne de Lure , s'amincissent, puis cessent entière-
ment, de sorte qu'au-dessus deSaumane on marche jusqu'au som-
met sur les calcaires marneux du troisième étage.
La chaîne do Leberon offre la répétition de celle. de Lure. Son ver-
sant nord est formé par les tranches des couches marneuses infé-
rieures coupées à pic, et le versant sud par leur plan faiblement
incliné. De ce côté, les calcaires blancs à Caprotines se montrent
également.
Sur la rive gauche de la Durance, de Saint-Jenrs à Moustiers,
(1) L'auteur se sert ici du moi grés vert, mais rien ne nous indique
que ce soit réellement le gault ; aussi n'employons-nous celui du se-
cond groupe que sous la forme dubitative.
502 PBOTBNCI.
régnent les maraes et les calcaires inférieurs snr lesquels repose un
énorme rocher de calcaire à Caprotines qui s'élève comme une ma-
raiilc verticale de 80 mètres de hauteur, et au pied duquel est bâti
le bourg de Moustiers (1). De ce point à Châieauneuf, des marnes
Bchisieuscs et des calcaires compactes, gris bleuâtre, reposant sur
des calcaires jurassiques puissants, sont remplis de Toxaster com-
planatus, et, dcChâteauneuf àCastellane, on remarque, sur les flancs
des montagnes du lias des lambeaux de marnes néocomiennes qui
se montrent au sud de cette dernière ville.
Sur la route de Robion et dans le grand ravin qui, du Yerdon,
remonte au S., les argiles feuilletées noires ou grises, qui séparent
les bancs calcaires, renferment peu de fossiles, à l'exception des
échinodermes et des Térébratules. Les calcaires sont jaunâtres ou
grisâtres, compactes, très durs, bleus à l'intérieur. Leur surface est
ondulée et mamelonnée, ce que l'on observe bien lorsque les pentes
de la montagne sont formées par ces plans, inclinés constamment
au N.-E., et qui ressemblent alors à un pavé mal joint. Nous y
avons recueilli les fossiles suivants :
loxastcr complaitatus y Ag., Tcrchratala ta ni ar indus j Sow.,
7*. Moiitoftiana^ d'Orb.t ^V/i/^v, indét. (cette espèce a la plus grande
ressemblance avec les fig, 4,2, 3, pi. 385 de la F. rhotonw^ensisy
d'Orb. {Palêfwt. franc.) , mais elle diffère de la coquille de Rouen),
Jrca, voisine de Vj4. Cartef-nni, d'Orb., //. Jsiininna, Math.?, Car-
f/iurn, nov.sp.i Cardiit/n?^ Inocerantus^ nov. .ip, (espèce voisine de
VJ. conccntricus y mais dont les plis sont plus prononcés, plus espa-
cés, plus réguliers et moins nombreux), Pinna subrugosa^ Roem.?,
Pcftnpœa massiliensis, d'Orb., P. ofj/ifput^ id., Pholadnnnn clon-
^«/<7, Munst., var., Be/em ni u s, indéi., Crioceras Davalii\ Lév.?,
Ammanitea cryptocevn.s ^ d'Orb., an cnstrUnncnsiK, id.?, A. inccrtus^
id.?, A, Astivrianus ^ id., A.^ nov. sp., peut-être VA, mitrcanus,
d'Orb. (coquille globuleuse do la forme des A . contractas et Hervcyi,
Sow.) (2).
La craie tuffeau du petit bassin elliptique de Taulanne , entouré
[\) Au-dessus de Moustiers, une fente verticale partage ce rocher
dans toute sa hauteur, et une chaîne do fer appelée chaîne de l*ètoile
joint les deux pointes qui forment les côtés opposés de la brèche.
Une étoile dorée à cinq pointes est suspendue au milieu delà chaîne,
dont on fait remonter l'origine à la fin du xiv« siècle, époque à
laquelle elle aurait été posée, par suite d'un voeu de quelque chevalier
du pays.
(2) D'Archiac, Notes inédites.
p&oyiMCi. 505
de rochers escarpés est séparée des couches jurassiques par des
calcaires compactes, blancs ou jaunâtres, du troisième étage , qui
reparaît aux environs de Senez. Il constitue, à i*ouest de ce village,
une oolline entièrement de calcaire compacte marneux, placé entre
le lias et des grès avec schistes plus récents (1). Ces assises néoco-
miennes se prolongent au S. ^en Blieux et au N. jusqu'à Barréme,
où elles sont interrompues par la rivière de FAsse, et se continuent
ensuite jusqu'à Thorame. Dans celte étendue de 6 à 7 lieues, ce
sont toujours des calcaires blancs ou jaunes, séparés par des lits
minces de marnes schisteuses. Les fossiles abondent particulière-
ment au sud-est de Barréme dans le quartier des Orgeas, où nous
avons trouvé :
yïrca^ voisine de VJ. Carieront^ d'Orb. ; Pecten pictus^ id. ;
Terebratula diphyoUles, id.; Belemnites^ indét.; Ammonites diffi"
cilis, d'Orb.; id., var. an nop, sp., semblable à celle d^EscragnoUes;
j4. Didayeanusy d'Orb., A. GentoniP^ Al. Brong. (Tout extraordi-
naire que paraîtra ce rapprochement, il nous est difficile de ne
pas regarder TAmmonite rencontrée ici avec VA, elijfficiiis ot les
autres comme l'analogue de celle de Rouen ; cette espèce peut être
rei^ardéo comme une variété de VA. rhotomagensis , mais non de
VA. MantcW, ainsi que le pense M. Aie. d'Orbigny [Paléont. franc.,
vol. I", p. Zi^)\ A. Leopoidinus, d'Orb.?, A. recticostatus, d'Orb.;
A. seinisuicatus, id.; A., nov. sp.\ si cette dernière ne différait de
Va, Seranonis, d'Orb. que par ses tours plus renflés, nous n'aurions
pas hésité à l'y réunir; mais elle s'en distingue par des épines placées
sur le dos, et par des plis, tous très réguliers, fortement infléchis en
avant ; les épines, irrégulièrement espacées, laissent entre elles 2, 3,
4 ou môme 5 côtes, qui en sont dépourvues; en général, elles
semblent réunir deux côtes voisines qui se séparent immédiatement
après; A., nov, sp,, espèce que l'on pourrait nommer A. sub-
rouyanus, par sa ressemblance avec VA* Rouyanus, à! Orh,, A., nov.
sp., ou peut-être une variété de VA. Matheroni^ d'Orb., plus
déprimée, à plis intermédiaires plus nombreux, plus fins et plus
flexueux. Lrioceras yHliersianus y d'Orb.; C, Emerici y Lév. ,
C, nov. sp.f se distinguant du C. Puzozianus, d'Orb., par ses côtes
plus épaisses, arrondies et bifurquées à partir du tiers de chaque
tour; Toxoceras, i espèces indét., Hamites^ nov, sp,, Ancyloceras^
indét. (2).
A l'ouest de Barréme, le long de la route de Mezel, les marnes à
Plicatules sont superposées à l'étage inférieur et caractérisées par
(1] S. Gras, ioc, cit.
(2) D'Archiac, Notes inédites.
>■ uaictt t liMWÉHr T~ ■mr*'™' InHHtf plus k l'eit. li usa
aMrainlMI^B'*'^ m iiininit poJBl partie de cet élage. dMt
^tm It iif««M. VÊÊm» partwt, pv km foniki ï l'éUt pyrilcn,
^(jbMlfcMkailpMtdaK feinMène. Lenr cautoatafcc
4^^.Q^«a^ IL Gnt ki !>««■&(■, rinlic de rabeenoe det (il-
a^wkCvNwt Aa» |R>TM UMUs ks BaaM-Alp«B, à t'ot de 11
IM^BL ■ «■ «à fB'k <■ ji^V '^f^ ^ "*""" ^ ^''C*'''^ ■"■
«,«. k» tétmm iiriTImi iMRb pw H. Afe. d'Oriiignr (1)
^«^-«■■[■MMBfiifrarfnn. mk w bb nnHB nr
Mulliiiim'n " Il *.*fc=.- MMM rnnniwiiM,
l«p)H4B»«wq*>KKngM)Ua, l'fqnhalot MnlÎBnpUqH
«CH^MPfMéicdeik* bkac à ropnWiMi omiHtMMf Of^aa, etc.,
M MM anMÉHB CKOR k pRaïc dc l'opiiioa coMian. Sur h
im draittdt TAse» tis-^ris de Seaa « an Iiimm de Lkm.
lûl^iiaHii'iWftnrr-f-^r"' — r^TfTifnilrrgBlrifllT.
M pni éi Blk<n ki MSiks k PUcanks exùlenl égakaat.
Un ■■■""1'*^****"^' i^r'^"*''1t^'^Tiiili t iiiwlwill fini
«tl»}K^wfat«*t«»esnBdemea«Mi, et octvpeat toat k infi
mmMtw iMifrii tmm k tom« de TanoiiK et k niée da Ter-
tb». Ok r««t ksotKfTW dm taml kor déidqipeaeM k SôM-
iMM». k IMr». k Saut-AaM. àllonéL AHiéges. bisdili qv
Ma»K'^«H»raséliBdi<c,aàaeM les aanea iaidifins à Pfaa-
tljti». etk:S«H-l«M,«àqKliiMsi)ssiksdecM£fagenudt£s,
IW^iliViNui«<lBirks Maraes arpkases ^ bka, alUrautncc
1^ biHÉC« CtiSciir» , pub k pvope de k craie tuHeaa coBsûinau
h» )wMtUts*>ft^ L'usée ) Piîcitales et à Inmoniies pniienses j
l«4ll siu» doute ï k j'.'VK^'a àis ina =roopeï, paÊqn'cHe se
«kWt>v ù ''''^ C4ncterèiM i BMg» et à fiarrèaie , i l'O. , et qw
MW),jJhw$LiKUiM««r IpvadedsUKVviâ.-E. L^TaUêcoinene
^ t\»t «k S«ùu-lMiirf wmUf fav k rnoiat d'un foal
v4|jtti)Kr, lettie (ti»{ue cvtê 1«i.-j«±i» pàH^atesst
V>»Wtt'tMi wn <iii butu^ ^ U rM-n >if bfràiK . en r
Wk ^mkI tktetut-yiraaeat m» outu-m Scuer. ^ois Tiennent ks cal-
,Vv L,-^ Jt» biancbicre -W AKniC:«. rimpiâ i-'AriummiUt,
it! \-y-ji-;-.-r' ,-!^ <«.. bixduc h» eïcvpRtiesCi lie h natt le bcg
^ VvoJMi , aprte k i3b|$e de ]l|iinèj. >ib» i a^ws iibeari le
1^ Aoi^"«v't .Vmp» .■*»â(«î.
PROVENCE. 505
Ammonites cosiellanensis ^ d'Orb., inceriust ici., Seranonis^ id.»
subfimhriatus, id. , et le Crioceras Duvalii, Lév. En face de Gévau-
dan , le lias, caractérisé par V Ammonites Bucklandi, se montre en
couches minces, nombreuses, très régalières, verticales, séparées
par des lits de marne grise , et an delà est un poudingue très puis-
saut en strates ?erticaux , dont les galets fort arrondis ont jusqu'à
O'^iSO de diamètre , et semblent placés sur leur grand axe, par suite
du redressement des couches. Les dépôts tertiaires décrits précé*
demment leur succèdent vers Barrême.
Si Ton se dirige, au contraire, de Saint- André au S.-E., par
Méouliles, Angles, Yergons et Tlscle, on voit constamment les
mêmes couches néocomiennes calcaires , marneuses et schisteuses
alterner et former comme précédemment des collines à pentes
abruptes et dépouillées de végétation. Le village de Yergons, situé
au pied de l'extrémité méridionale de la chaîne de la Colle-Saint*
Michel, appelée montagne de la Ghamaite ou Chamalac, est bâti sur
les marnes et les calcaires de Tétage néocomien inférieur, où nous
avons trouvé V Ammonites Matheroni?^ d'Orb. , A . semisulcatus^ i<l. ,
^., indét., de la forme de VA. inœquicostatus, mais sans trace de
plis, de côtes ni de sillons, et qui se trouve aussi à Barrême ; A. recti-
costatust d*Orb. ?, du double plus grand que Téchantillon figuré dans
la Paléontologie française; yl., voisin de 1*^4. latidorsatus^ Mich.,
A, nov. sp,y très voisin de VA. Sartousianns^ d'Orb., Toxoceras
bituberculatuSf Id., Ancyloceras pulcherrimus, id., i4., indét.,
voisins de VA. furcatusy d'Orb.,, et qui se rencontre, à Barrême,
dans les couches correspondantes; Terebraiula tamorindus^ Sow.,
T. fabay id. 7.
A ces couches succèdent immédiatement les marnes à Plicatules,
avec les nombeux fossiles pyriteux de cet étage, puis un grand
développement de marnes et de calcaires crayeux alternant,
tendres, blanchâtres, constituant la partie élevée de la mon-
tagne, et représentant le groupe de la craie tuffeau. Toutes les
couches crétacées sont ici concordantes, et plongent régulièrement
au N.-E. sous un angle de 35 à 40 degrés. Dans cette coupe , de la
plus grande clarté, nous n'avons reconnu aucun représentant
des calcaires à Gaprotines entre le troisième et le premier étage
néocomien , non plus que du gault entre celui-ci et la craie du se-
cond groupe.
Les fossiles que nous avons observés dans les marnes du premier
I
étage sont : les Ammonites Cnli/pso , d'Orb. , diphyllus , îd. , mor-
natus, id., Martini, ii., Morelianiis, id., I\'isuf, id., Rotiyama,
\^.,picturaius,\A., ei û espèces nouTelles. !p Bflemnites semt-
eanaliculatus, de Blainv., le Ptychoceros EmtriHanvs, d'Orb., on
P. lavii, Math-T, 2 Cerilhium, nov. Hp,, udc Lnciiieî, voisine de
la L. scvljila, Phill., el la Tfreèraiula decipitns, Dub. On trouTe,
en uutre, des nodules spbi^riques ou ellipsoïdaux, compactes, en-
veloppés d'une couche de gypse crislullin.
A une demi-lieue dn village , la route d'Annoi coupe le prolon-
gemenides couches crayeuses de la monlagHc, et l'on y trouve les
fossiles les plus caraciérJsiiques du second groupe , tels que les
Ammnnitt'S varions et r/iolomagensis, le Titrrilites Oesrwyerst,
d'OrK, VJnoceramtis striaUa, Mani.î, etc.
Nous avons àé'fi indiqué [antè, toI. III, p. 66) la relation des
couches nummuliliques et crétacées de Rouaines ï Annot , et nous
avons admis que la montagne de la Colle , dont nous venons de
voir l'extrémité sud, ou de la Chamaiie , formée par les couches du
second groupe, sppariieni <lans lotiic son étendue h la craie luiïeaii,
et non au groupe néocomien , comme le pense M, Gras. Le plonge-
ment général au N.-E. s'accoi'de avec les caracltrcs des rocIii-sM
les fossiles de la partie méridionale , car iiouh n'avons (lax été assez
heureux prmr en rencontrer sur le reste de son pourtour. Il est
probable qu'ici , comme dans la coupe que nous avons faite de Cas-
tellaiie !i Crasse, Wn fossiles appartieniieni siiHnni h la base dn
groupe; or, c'est précisément celle partie inférieure qui vient affleu-
rer entre l'Iscle et Vergons. Le versant nord-est ne présente que
les couches supérieures passant sons la formation nummulltique,
et c'est eu pied du versant occidentil , dans la vallée d'AUons,
qu'il faudrait cJiercher le niveau des Ammonites, Turrilites, etc.
Peut-être aussi pournit-on trouver, dans les assises IfS plus élevées
de ce grand système de calcaires marneux blanchâtres, qnelqne
représentant de la craie blanche , que nous signalerons plus au ti.
Du cOtë d'Enirevanx , les strates néocomicns inférieurs sont en-
core adossés aux massifs de roches jurassiques, et surmontés par
les calcaires du second groupe, que, sur sa carie, M. Gras n'a
cependant point séparés dti quatrième. Ce second groupe , désigné
par lui 8001 le nom de grii vert , comprend des étages tout k fait
distincts pour nous, et même des groupes ; car, tel qu'il le conù-
dère dana.l) Provence et le Dauphiné, il est évident qne l'auteur y
PROTU(S. S07
réunit le gault et la craie luiïeau. Autant que nous avons pu en
juger, ce dernier seul existerait dans les Basses-Alpes, an moins
dans leur partie orientale , et la présence de VExogyra columba,
signalée comme la coquille la plus constante de cet ensemble de
couches , nous confirme dans ceue conjecture.
Nous avons déjà signalé ce même système sur le versant méri-
dional de la montagne de Lure, entre Sainl-Etienne-les-Orgues
et Pcyruts; ce sont des grès quarizeui, des sables vens, quelquefois
panachés, et des marnes sablonneuses avec des Bi^k-mniies , des
Spalaiigues et des Etogyres. De IVIontlaux , où abonde VExogyra
columba, les couches se suivent â l'O., dans le déparlement de
Vaucluse, ou ï l'K., vers Sisteron , toujours superposées aux
assises néocomicnnes d'une manière discordante, et recouvertes
par la mollasse tertiaire d'eau douce, souvent aussi A straiiQcation
discordante.
(P. 100.) Un peu avant Sisteron, les assises crétacées prennent
une eitensibii considérable et se voient sur les deux rives de la
Dnrance. Elles remontent i l'O. dans la vallée du Jabron dont elles
occupent le fond jusqu'à Curel , re(>osant partout sur la formation
jurassique et s'étendam â l'E-, avec les mâmes caractères, sur tout
l'espace triangulaire compris entre Sisteron , Abros et Volonne.
Rous avons déjà parlé du faassiu fermé de Taulaune, au nord-ouest
de Caslellane, bassin composé de grès à points verts, de calcaire
marneux arénacé, et d'argile grise avec des (races de lignltf, VExo-
gyra columba, etc., le tout reposant sur des calcaires probable-
ment néocomiens et compris dans une dépression que le lias en-
toure presque complètement. AI. Gras cite encore au suddeCas-
tettane, sur lechemiu de Hobioii, des calcaires jaunâtres et des
marnes alternant que nous avons vus appartenir !i l'étage iiéocomten
inférieur, puis au delà des marnes argileuses grises , des grès ma-
cignos et des sables verdâlres avec une grande quantité d'Exogyra
columba.
Après avoir esquissé les caractères généraux de ta fon
crétacée dans le département des Basses-Alpes, il non» reste ~
tionner un travail particulier, fait avec beaucoup de soin,
fois géologique et paléonio logique. Quoique nous n'ailopUot
toutes les idées de M. Uuval-Jouve, ni plusieurs de st's r.ippi
ments, nous sommes loin de méconnaître le mérite di
qui, pour la géologie , se trouvent résumées dans une Carte
partie sud-est de l'arrondiaement de Caslellane, des coupes
icxie eiplicalif (1). L'auteur, considérant, par rap|)uii à leur sub-
ttratum , les d^'p&Is crûiacùs au nord de Casicllanc cl au sud de
celte \illc, met en parallèle ceux qui se sonl accumula dans les
vallées de la première r^^iou , Toriuées |iar les calcaires compactes
jurassiques gris, et ceux qui se sont accumulés dans les dépressions
des calcaires compactes blancs, égaleEiicn t jurassiques, de la seconde,
el il exprime ce syucbrouisme de la manière suivante :
liurceilalui.JmmoHiiti tholamv
tUtaa blaon al aoirit. £5 à SD ntmi
AnmoallH <lu ais'l" 1 l'Iiolut» de
V,rjOfli, HlaE«, B.i.<n.c. ,lt.
Crû Tirl â Extsy" columba, OiLlu
ui,ilc.l5>eDiiiclr.'i.
Mimii uuJ'fi S" •ordilfr» (ehIi >•» Il
Clnlr. Mxnr, i„l, u>n< im\o. t.Mt. 8 ï
dipl.^. NmUilia pitudo-thgani. Crio-
(Uimci fgi.U« qua duD. la .csioo ao<J
Mamai srii.. 1 Bïl™in./« dil«UU.i.. ti
Ciwcba rhloriliu'i ds OnS i I mâlio.
SaalUut Rri/Hilnl.'cÙarii, etc.
Murnoel olcniid blinc iaiiiillre, nller- HjrnEil.l>iicli<i.illrn.>UvB>nI>T<1cl.»
BeUmailit rrUaclariiu. Erogjra dm-
loitt, T r,D B Hftctl de Ti^rchraluln .
S/Hitangut nlmui [ToxatUr tomplM.
Calcaira juriuiiina grii . tompactc , aiic C.lci|rM Llanei, rompoclet, lon.ml iolo-
M. fiuval n'a point reconnu, dans sa prcmiËrc zone de montagnes
au nord de Caslellane , la craie tuiïeau , ou le second groupe qui y
est cependant largement développé et caractérisé par tes mSmes
fossiles qu'au sud de cette ville. Quant an gault, nous avons vu
qu'en effet il paraissait manquer au N. Les argiles à Plicatules an
contraire , si puissantes au N. , en supposant que toutes les marnes
(Ij Bélemnites lies terrains crétacés injériciirs lies environs dt
Cascellnne, considérées géologiquement et zoologiqucmeni, aerc la
description de ces terrains ; iu-i, avec 11 pi. da fossiles (Bélsmaites],
une carte et des coupes coloriées. Paris, 1 SU .
PROVENCE. 509
noires de Saint-Àndrô, etc., en fassent partie, manquent an S. ,
et railleur attribue ces différences à la présence on à Tabsence
des calcaires et des marnes jurassiques dans les yaliées. Ainsi , dit-
il (p. 10), dans les vallées où se montrent le lias, les marnes juras-
siques et les calcaires gris, compactes qui les couronnent, presque
tous les fossiles des marnes néocomiennes sont à Tétat de fer sul-
furé ou hydraté , et c*est à peine si dans les calcaires placés au-
dessus ou au-dessous on trouve quelques moules calcaires d'Ammo-
nites. Dans les autres dépôts au contraire, tous les fossiles sont des
moules calcaires, souvent revôtus de leur test changé en carbonate
de chaux. Les corps organisés des premiers bassins sont fort petits,
tandis que ceux des couches chloritées atteignent dans les seconds de
grandes dimensions. Ces faits s'accorderaient avec cette circonstance
que les calcaires blancs sur lesquels reposent et avec lesquels se
lient graduellement les dépôts néocomiens du sud, n'offrent
presque aucune trace de fer dans leur composition , tandis que les
bassins où se trouvent -les fossiles ferrugineux ont leurs parois for-
mées par des couches jurassiques , remplies de fer sulfuré et de
fossiles également minéralisés par cette substance. De là, pour
M. Duval, la distinction de bassins ferrugineux et de dépôts chio-
riteux. « Ces deux sortes de dépôts, dit-il (p. 12), évidemment
» contemporains et appartenant à la même formation , la formation
» néocomiennc , me paraissent cependant avoir été précédées et
» accompagnées de circonstances bien différentes. »
Sans se prononcer sur Tâgedes grandes masses de calcaires blancs
que nous avons vues former les montagnes élevées de Grasse à Escra*
gnolles et au delh, l'auteur les regarde comme inférieures au groupe
néocomien , mais s'y rattachant néanmoins. En rappelant ensuite les
opinions de MM. S. Gras et Coquand sur les marnes noires d'Hiéges,
de Saint-André, de Yergons, etc. , il confond celles-ci avec les marnes
glauconieuses de Clare , qui sont véritablement le gault , d'où ré-
sulte une double erreur. En effet , les premières sont les argiles à
Plicatules , plus récentes que les marnes à Bélemnites du sud qu'il
place sur le même horizon , et plus anciennes et complètement dis-
tinctes du gault qui existe au sud et manque au nord. Aussi M. Duval
a-t-il colorié comme gault sur sa carte une grande zone qui s'étend
deVergons à Saint-André, Saint-Jacques, etc. , et, au delà deBarrême,
un massif prenant à l'est de Rioux, et passant par Senez et les envi-
rons de Blieux qui sont formés de marnes à Plicatules et non par le
gault, comme à Escragnolles, à Clare, etc., où manquent ces mêmes
r
510 PROTEKCB. ^Hl
iiianius. M. Gras a d'ailkurs raison, au moins pour irne partie
(li-s manies Wacs de Vciguns â Barrtïino, quand tiiSmc les couchei
iAniiiluiiilcs pyrilGUses en seraient dislinctes , puisqu'elles a|i)iar-
tiennent toujours au t;roupe néacumiun et .<>onI très dilTi'-ri'ntes da
gaule Une autre méprise, dont il nous esl iiii}Mssib]o de nous rendre
compte , c'csi que ces mêmes niarties noires de Vcrgons à Saînt-
Auilré, etc., que U. Uuval rapporte dans son icilc et sur sa carie
au gault , sont préciséinetii celles dont il sépare très bien les fossiW
do ceux du gunlt , ei dont toutes les etip^ces caractéristiques sodi
ccllea des argiles i Plicatuies d'Api, etc. (p. ik). Ce faux rappro-
chement des marnes cliloritées du gauK avec les marnes noires do
nord, privées de grains veris, devait encore conduire i d'autres
analogies aussi peu fondées. Le gault proprement dit t>e voit i
Bobion. au nord de Uesiourbes, i-utre Roux et Lagarric, aux Laites,
prés du pont qui forme la limite du département et dans tome la
vallée de Clare à Caussule, mais dans plusieurs de ces localité» l'ait-
icur aurait encore pris les marnes i Plicatuies pour le gaull.
On doit regretter que Al. Duval, avant de s'arrêter à celte classi-
fication, n'ait pas étendu ses recherches un peu à l'O. , jusqu'aux
environs d'Apt, et au S.-O. jusqu'à Cassis, car il y aurait vu un
étage dont il ne parait pas soupçonner l'existence, celui des cal-
caires à Caprotines, placéetttreaes marnes âBélemiiiles ou son cal-
caire blanc chloiiieux avec Criuceras Duvalii, Ammoniieg Cassîda,
ligatus, intermedius, etc. , (■l les argiles ou marnes noiies de Ver-
goos, Saint-André, etc., puis la superposition du gaull, tel qu'il le
décrit entre Castellanc et Escragnolles, au-dessus de ces mêmes
marnes noires qu'il rcRarde comme contemporaines. La carie et
les coupes jointcsà son juéuioirc, etqui semblent avoir été d'ailleurs
iàiies avec soin, devront toujours être consultées par les personnes
qui voudraient parcourir ce pays si intéressant pour le géologue
et le paléontologiste. Les faits et les détails ont Été bien observés,
mais ce sont les conséquences que l'auteur en a tirées qui nous ont
paru susceptibles de quelques critiques (1).
La chaîne de La Garde , au nord du Calavon, parallèle !i celle du
Leberon au sud, est aussi formée de couches néocoinienncs divisées
(*] Voyez aussi Aie. d'Orbigny, Note sur ijuelqaes espèces nau-
vellei tt Ammonites des étages néocnmieit et apticn de France
{Joitrn. de conchrliologie , par Petit do la Saussaye , n* 2 , p. 1 96 ,
pi. 8,1850).
PROTINCB. 511
en deux assises par un conglomérat de cailloux calcaires et de fossiles
brisés provenant de l'assise inférieure. La chaîne du Leberao, qui
se prolonge i l'E. , par celle de Lubai, jusque dans le départemenl
des Basses-Alpes, au nord de Manosque, appartient è la formalion
crétacée sur laquelle s'appuient, au N. et au S., les dépôts tertiaires
marins et lacustres {anlé, vol. II, p. 736}. Ce sont les assises des
calcaires blancs i Caprotines qui en constituent la partie principale ;
mais celte chaîne n'a pas encore été suIfisammcrU étudiée, et nous
l'avons traversée trop rapidement pour constater autre chose que
l'inlérét que son examen détaillé pourrait ofTrir par-suite des dislo-
cations qu'elles éprouvées. Les mêmes calcairesi (^prolines, blancs,
subcristallins, constituent le sol fondamental des environs d'Apt
doDt nous avons décrit les dépôts tertiaires assez variés, et dont il
ne nous reste, par conséquent, qu'i menlioimer les couches créta-
cées supérieures aux calcaires précédents.
Aux environs du Rusterel, sur la rive gauche de l'Adoua, on
r^nai'que une assise de marne noirâtre, et, au-dessus, un sable
quai' tzeui jaune verdâlre, qui plonge au S. et à l'E. ; ce sont les
équivalents du gault (1). Les marnes et le grès vert qui semblent
avoirélé remaniés près des cipluitations de minerai de fer de Notre-
Damc-des-Auges, et représenter la roche analogue du Gaspard et de
Clansayc (Drdme), renferment des fossiles siliccm, privés de leur
test, roulés et polis. M. Graiï [2] r^arde le minerai cotnme faisant
partie des sables roses et blancs, qu'il rapporte aussi ii la forma-
lion crétacée. Cette couche ferrugineuse n'a que O^.SO d'épaisseur
sur les bords, mais vers son centre elle a A ii 5 mètres, et^ccupe
une superficie totale de 9937A mètres. Le minerai est souvent
concrétion né, tantôt en globules de fer hydraté, tantôt cimentant
des fragments de grès plus ou moins arrondis. Sa teinte est le brun
foncé, et les diverses variétés offrent dans la cassure un éclat rési-
iioide. L'atilcuratlriltUL' Ipur foimalion à des sources ferrugineuses.
Entre KuKti'rel et la rolliiiedf Gargas, la butte de Saini-Jnliq
encore les marnes noires précédentes de 12 mètres d'épsis!
recouvertes parles mêmes sables chluriiés, puis la plaine
par les argiles ou marnes grises i Plicatules, formant aussi d
beaux adossés i la montagne de la Garde. On y trouve prinC^
ment le Belemnites semicanalkulfUm, V Ammonites Dufrenc
iBull., vol. XIII, p. 499. \Wi.
Attn. de [a Soc. d'agriculture de Lyi
512 PROVINCE.
d*aatres fossiles ferrugineux. Celte assise est parfaiteroeot distincte
de celle do gaait de Rusterel.
À l*esi de Roqaefonr, sur la route d'Apt à Avignon, nne colline de
calcaires blancs, cristallins, avec Gaprotines, qui se relèvent dn fond
delà vallée daCalavon, est complètement entourée par les ai^gîles sa-
bleuses tertiaires, sans traces de couches crétacées plus récentes. On
calcaires, masqués ç2i et là, se continuent jusqu'à la descente de l'an-
berge du Chêne, à deux kilomètres d'Apt, où on les voir» à dnrilo de
la route, surmontés de marnes argileuses bleuâtres, sableuaes et jan*
nâtres, rcmpliefde fossiles et surtout de Plicatules, de Térèbratales et
d'Ammonites. Celles-ci,.à l'état de fer pyritcux on'hydratè, sont
compagnées de nodules de pyrites globuleux ou géodiqoes. Vi
de ces marnes est de 6 à 7 mètres au plus, et au-dessus est un cal-
caire marneux, blanc jaunâtre, avec une grosse espèce d'Ammonite,
voisine do VA. ManteUi^ VAncyloeeras Benauxiantis^ d'Orh. (£fa-
mites eiSctq^hitesgigaSf Sow. Forb.)» YExogyra sinuata^ ete. (1).
Les fossiles que nous avons trouvés dans les marnes ii Plicatules
de cette localité sont :
Ammonites crassicostatiis^ d*Orb., A, Dufrenoyi^ id., A, inorna^
HtSj xà.^A, Martini i id., A. neocomiensis^ id. , ^. Nisus, îd,jA. stria»
tisuicatus^ id., Toxoceras ComuelianuSj id., 7*., indét., Belemnites
semicftnalicuiatuSjàehlfkiiïY.j Rosteiiaria gargasensis, d'Orb., Ceri-
thiutn biirremense^ id., C, gargasense^ id., C, nptiensc, id., Nucala
pianata^ Desh.?, N, Cornuelinna, d'Orb.?, Erogyrn sinuata^ Sow.,
Plicatula placunen^ Lam. , P. radiola^ id., Tcrein-atala sella , Sow.,
7"., 2 nov, sp,y Micrastcr^ voisin du M. cor^angninum^ Ag., He-
wiaster, voisin de VH. bujo^ id.
Lorsqu'on se dirige de ce point vers la colline de Gargas, les
marnes bleues se développent de plus en plus , et il en est de même
des calcaires marneux, jaunâtres, en lits minces qui les recouvrent.
Dans cette colline , dont le sommet est composé de sables rouges
tertiaires [antè^ vol. II, p. 737), la puissance des marnes et des
calcaires marneux du premier étage néocomien est très considérable,
mais on peut reconnaître que c'est une circonstance tout à fait lo-
cale, et que, dans toutes les directions, cette épaisseur diminue
rapidement (2J.
Les assises sableuses et argileuses de Rusterel, de Saint-Julien et
SI) D'Archiac, Noies inédites,
2) D'Archiac, Notes inédites.
FROTENCE. 313
de Saint- Philibert, près le Villara , dont ïl a ét6 question précé-
demment, sont eopérieures h ce premier étage. Quelques observa-
teurs, entre autres MM. Hier et Itenaux (1), préoccupés d'une
certaine ressemblance des roches et de quelques rapports éloignés
entre les fossiles des marnes i Plicatules et ceux du gault , et sur-
tout de la discontinuité bien réelle entre ces mêmes marnes il
Plicatules et les calcaires i Caprotines sous-jacenls, ont pensé
qu'elles devaient être regardées comme apparCenant au groupe
du gault ; mais il est ccriaiii que , même sans sortir du pays dont
nous nous occupons , il érait aussi facile du démontrer l'indépen-
dance Btrat [graphique et paléontologique de cet étage, par rapport
au gault, que par rapport aux calcaires à Caprotines. M. Coquaad
a donc eu parfaitement raison de souleuir celte dernière opinion
contre une assertion basée sur des vues incomplètes ; seulement ses
motib, et il ne pouTaii guère alors eu avoir d'autres, n'étaient pas
tout i fait assez concluants. Il n'y a rien, en effet, de moins suivi
et de moins régulier, dans la Provence , le Uaupfainé , ia Savoie et
le Jura, que la relation des marnes ft Plicaluks avec les calcaires Jk
Caprotines, et ce u'e:<t pas en prenant çà et là quelques points iso-
lés, comme l'ont fait les défenseurs de l'une et l'autre manière de
voir, qu'une question de celte nature pouvait âlre résolue;
quoique l'une des deux dût être vraie, ni l'une ni l'autre n'a été
réellement démontrée lors de la réunion de la Société géologique i
Aix,en 18C|2.
La ciution faite par M. Rciiaux(2) de la coupedu Serré-dc-Bouquet
(Gard), où le calcaire i Caprotines occupe le sommet de la colline ,
etoil viennent an-dessous des marnes calcaires â Bélemnites cylin-
driques, des calcaires blanchâtres ou jaunes avec Toxaster compta'
natus, puis vers le bas des marnes fissiles, gris bleuâtre ou jauuâires,
alternant avec des calcaires durs , et caractérisés par le BelemnUe$
dilatatus, les Ammonites opbiurua, cryptoceras, Aslitrimms, «le,
celte citation , disons-nous, prouverait seulement que , sur ce point
comme sur beaucoup d'autres, les argiles i Plicatules manquent,
et que les marnes ï Bélemnites, dans leur véritable position, sont
celles qui , dans les Basses-Alpes , ont été souvenl confondues avec
les marnes ou ai^iles du premier étage.
On a vu que le massif de la mnnlagne de la Gardé , ï rcxlréniili
i^i
Bull., vol. XIII, p. G03. tSiï.
5i/l PROVENCE.
siuî-oiicsi diiquol se Irouve le peilt chaînon de Vaucldsc, élait
formé, comme la chaîne du I.cberon, au sud d*Apt, par les calcaires
il Caprolines, cl que le versant méridional de la montagne de Lurc
appartenait encore à cet étage. La partie occidentale de cette der-
nière, et en particulier le massif du mont Ventoux, sont formés par
les deut étages néocomiens inférieurs.
Dans ses Notes géologiques sur tes environs de Gigondas (î),
M. Ë. Raspail divise la formation crétacée de cette locatité en
h étages, qui sont de bas en haut : l*» couches néocomiennes infé-
rieures, correspondant exactement à notre troisième étage néoco-
mien; 2* couches néocomiennes supérieures ou gault^ qui sont les
argiles à Plicatules ou notre premier étage ; 3- grès vert ; 6* craie
chloritée. Ces deux dernières divisions appartiennent au groupe
de la craie tulTeau. Dans cette série il manquerait donc les calcaires
à Caprotines et le gault proprement dit.
L'auteur a remarqué que Tétage néocômien inférieur n*ofTre pas
la môme disposition dans les vallées dont les sommités sont formées
des deux côtés par le calcaire gris jurassique et dans celles dont un
des côtés seulement a))partient à ce dernier système, mais il ne dit
point en quoi consistent les différences. La coupe suivante, prise au
quartier du Choulet , sur les limites des communes de Gigondas et
de la Fare, est un exemple de la disposition dans les premières val-
lées. Elle montre de bas en haut :
1. Calcaire blanc compacte, avec Ammonites crypiorc} as ^ ^6-
lemnitfi, Aptychus scranonis , et reposant, à stratification ***""•
concordante, sur les roches jurassiques. 30
2. Poudingue à nodules calcaires g
3. Calcaires fragmentaires à stratification irrégulière, caver-
neux , et dont les vides sont remplis do chaux carbonatée
spathique 4
i. Calcaires jaunes ou bleus, mouchetés de bleu foncé, avec
des veines d'argile 4 2
6. Calcaires semblables aux précédents, mais moins tachetés, et
avec des lits argileux plus épais. [Tircbratuld dcUoidca,
Lam.) 7
6. Calcaires jaunes avec fer pisolithique et alternant avec des
couches argileuses (^Br/cm/zitcs cxii/ictorius, Rasp,, /?. //-
mo5us, id., /J, /«//^v, do Blainv.) 7
(1) Observations sur nn nouveau ^cnrc de. sanrien fossile iNcttS'-
tosaunts ^i^ondarum)\ in-8. Paris, Avignon, 4 842.
PROVBNCB. 515
7. Argiles de plua en plus développées, séparées çà et là par
quelques lits mioces calcaréo-marneux [BeUniniles prta-
hpsiili'S, Rasp., Jl. tliliiiatas, id., Ammonitea pyrileuses, ^'''■
Ncustnsauras gigO'idarniH , E. Rasp.) 70
8. Argiles moins prédomiDanteB, bancs calcaires plus nombreui, ,
s'appuyant, en slratificalion discordante, contre le calcaire
jurassique [Brlciiiniu.'! ililatalus, Rasp., B. minaret, id-.
Ammonites cryptoceras , Criaceras) 60
Les argiles t Flicalules que l'antcur confond avec le gauli, quoique
parmi plus de 30 etipèces fossiles qu'il y si);nale, il n'y en ait pas
nne qui appartienne ï ce groupe, se composent principalement
d'argiles grises et bleues, occupant les dépressions formées par
l'Étage néucoiuieo inférieur, et s'élevant même îi une assez grande
Ijauteur. Dans les communes de Gigondas, de Sablet, de Stguret
ei de Vaison , elles affectent cette disposition ; mais sur les versants
nord elsud du Venloui, i Reaumont, à Grillon, à Murs, etc., elles
recouvrent les calcaires A Chôma Ammonia et i Nerinea Re-
nauxiana qui manquent dans les localités préa'deulcs. Peu épaisses
sur le territoire inênie de Gigondas, elles alieiguent une grande
puissance aux environs, et renferment des bancs marneux solides
subordonnés. M. E. Itaspail admet que plus de la moitié des e'^pËccs
d'Ammonites recueillies dans ces marnes, â Gigondas et à Faucon,
existent aussi dans l'étage inférieur, tandis que les Bêlemniles ont
une distribution plus restreinte et plus constante.
L'auteur désigne sous le nom de gréi vtrt un grès très dur, â
poiiiu verts, surmonté de coucbes arénacées, ferrugineuses, de
25 Hictres d'épaisseur. On y trouve des concrétions siliceuses splié-
roldaies, de O^.ùO h C.SO. Les fossiles sont une espèce d'Inocé-
rame qui parait Stre nouvelle, et des Ammonites indéterminées.
Quant i la traie cklontée que l'on trouve sur la limite nord dn
territoire de Gigondas, elle paraît liée ï l'assise précédente et com-
prend des couches argileuses et m arno -calcaires, disposées réguliè-
rement et renfermant hiAmmonitts vanans, Snvi-.falcalus, Manl.,
Eugenii-deformis, Rasp., le Turrilites iubercutnliit
Inocérame. Ces dent assises appartiennent , comme ou t4j
groupe de la craie luffeau, bien caractËfiaé au sud et 1^
ce point.
516 OAUraiNt.
s 3.
M^MttMBMt M. s. Gras (1) a divisé en trois format imu ce qo'il appelle ierrmÊ
Mêm. à^ l^ c^i^ inférieure dans le département de la Drtaie ; ce mmU
1* Vinférieure ou mameuse; 2« la moyenne ou calcaire; 3* h jayif*
rieure ou arénacée. Il nous sera focile de ramener ces exprestiaiis I
la terminologie que nous avons adoptée, en faisant remarquer que la
Ibriuation inférieure ou marneuse correspond à TéCage nèocooiMn
inférieur, la moyenne ou calcaire au second étage, ou aux caicairci
k Caprotines, et que la supérieure ou arénacée comprend probf-
Ueincnt quelques couches dépeudant des argiles à Plicatuleiff
d'autres du gaull, puis des assises calcaires et arénacées du groupera
la craie tuffuau. En suivant de bas en haut l'ordre adopté par i'ae-
leur, nous n'avons qu'à substituer nos dénominations aux aiooDCS
pour nous trouver d'accord avec ce qui précède.
L'étage néocomien inférieur est essentiellement composé, comme
dans les départements vofaùns, de marnes argileuses, de OMimcs
calcaires, variées dans leur texture, de calcaires oompacieB en
grandes masses et de grés divers, ce qui lui donne beaucoup d'ana-
logie avec les roches jurassiques. Cependant la teinte des couches
crétacées est d'un bleu plus clair ; elles sont moins dores , nnins
compactes; on y observe des parties bleues et jaunes, et des basa
de grès subordonnés, réguliers, continus, qui peuvent aussi servir'
Il les distinguer des précédentes. Les géodes qu'elles renferment
sont sphcriques, de la grosseur d*un œuf, sans (race d'aplatisse-
ment ni de brisure. Elles sont compactes, très pesantes et con-
tiennent 90 0/0 de sulfate de baryte. Las fossiles sont les Bëlem-
nites, les Ammonites, les Scaphites, les Hamites, les Crioceras,
les Àncyloceras, etc. , que nous avons signalés dans les assises cor-
respondantes des Basses-Alpes.
Aux environs de Die, cet étage, qui recouvre à stratification con-
cordante les couches jurassiques, n'a pas moins de 1000 mètres
d'épaisseur. La vallée, dont le fond est occupé par les roches ooli-
thiques, est dominée au N. par les sommités du Yercors, à l'E. par
la montagne de Glaudage, à 1*0. par celles de Rochecourbe et de
Couspau, composées, en tout ou en partie, par les assises néoco-
(4 ) Statistique mincralogiquc et gcftiogique du département de la
Drame, p. 76; in-8 avec carte. Grenoble, 4835.
DAUPumÉ. 517
miennes. Sur d'aulrcs poiiils , ce sont Ica assises Jurassiques qui
s'élèvent au-dessus des couches créiacées, en formant des cimes ou
des créies aiguSs, dont les flancs, jusqu'ï une certaine hantear, sont
enveloppés par ces mêmes dépôts néocomiens. Les arêtes juras-
siques se relevant quelquefois en courbes elliptiques fermées en-
tourent complètement des lambeaux crétacés peu épais, presque
horizontaux oa faiblement redressés sur les bords. Ces derniers
recouvrent transgressivcmcnt les calcaires secondaires plus anciens
qui ont été relevés avani et après leur dépât. Enfin , sur la rive
droite du Rhône , les strates crétacés reposeraient sans intermé-
diaire sur le granité, La Carte géologique de M. Gras montre bien,
dans la partie orientale du département de la Drôme, la disposition
de tous ces bassins néocomiens complètement environnée! de couches
jurassiques. Telles sont les vallées de Montauban , de la Charce, de
Vaidrôme, de l'Establet et de Pradelles, Une autre plus considé-
rable, et qui renferme Verclausc, Rosans, etc., se prolonge dans
le département des Hautes-Alpes (1).
Le second étage, celui des calcaires à Caprotines, est composé de
masses, quelquefois très puissantes et imparfaitement stratifiées, de
calcaires cristallins, compactes, blancs ou jaune clair, avec des ru-
distes. On y trouve subordonnés des poudingues, dont les cailloux
proviennent de l'étage précédent. Ces calcaires forment le sommet des
montagnes ou descendent au fond des vallées, ci sont d'ailleurs peu
constants. On les observe principalement à la montagne de Raye,
près la Baume-Cornillane, où le conglomérat est bien développé,
puis au bac de Sainl-Nazaire , i Oriul et i Ponl-en-Royau. Ainsi .
l'énorme banc de rochers qui furuie l'entrée de la gorge d'Echevis,
près de cette dernière ville, appartient h cet étage, lequel suit la rive
gauche de l'Isère, adossé aux montagnes. On le voit toujours super-
posé au précédent de ce poiuiï la Chapelle et jusqu'aux environs de
Lus-la-Croix-Haute. Les Aiguillcs-de-Giandasse, sur la route de
Die au Monestier-de-Llcrmont , le rocher de la Montagne inacces-
tibte, sont des maiises 1res i;pmarquables par leur énorme puissance
et leur disposition. Prés de Châteauncuf-du-Rhône, au sud d'Allan,
les collines qui se prolongent vers les Graugcs-Gontardes, offrent
(1) M. Gras fait ici (p. 8i) d'étranges rapprodieni
à cet étage néocouiieD inférieur lea Cijlcaircs jt
Basses-Alpes, le tlyscb do la Suisse, ot I '- -
mont sous le gault de la perle du Rhénu.
518 DAUPHINÉ.
de très bons exemples de la composition et des caractères des cal-
caires à Caprotines.
La troisième division, adoptée par M. Gras, nous semble, comme
nous l'afons dit , comprendre à la fois quelques représentants des
argiles à Piicatules , du gauit et du groupe de la craie tuflfeau , qu'A
ne nous sera pas toujours facile de séparer, mais que noas essaie-
rons de caractériser sur certains points. Telle que la comprend
l'auteur , cette division se compose de grès et de sables qoartieux
en général verdâtres , avec des calcaires cristallins par places , des
marnes sableuses bleuâtres, des marnes calcaires plus on moins so-
lides , du fer hydraté en rognons ou en géodes , et des silex parfois
très abondants. Ces assises s'observent soit dans l'intérieur des mon-
tagnes, soit dans les plaines. Leur niveau général , toujours infé-
rieur à celui des étages précédents , prouve qu'elles sont plus ré-
centes. De plus, elles reposent souvent à stratification transgressive,
soit sur l'étage néocomien inférieur, soit sur le second. Leur indé-
pendance est surtout bien prononcée dans les plaines. Elles sont
caractérisées par VExogyra columba, la Trigonia scaàra^ etc. Les
couches ncocomicnnes présentant déjà des surfaces accidentées dans
la partie basse du département de la Drôme , lorsqu'elles se déposè-
rent , on peut conclure qu'elles en ont été séparées par une ou plu-
sieurs révolutions du sol.
Sur sa carte géologique l'auteur n'a indiqué cette troisième divi-
sion que dans le bassin de Dieu-le-Fil , et dans la partie occidentale
du déparlement, où elle forme une bande étroite, irrégulière, di-
rigée d'AuripIc et Piiy-Sainl-Marlin , à Test de Marsanne, à Sainl-
Paul-Trois-Châleaiix et IMonldragon, pour se continuer au S., vers
Orange, par Mornas et Piolenc. Les environs de l)ieu-le-Fit sont
surtout intéressants à étudier pour la position et les rapports de ces
diverses assises. Le fond de la vallée du Vercors et les environs de
la Chapelle sont occupés par des grès horizontaux cl des calcaires
cristallins quelquefois sablonneux. Il en est de môme 5 rexlrécnité
de la vallée de Lans (Isère). Cosdépôi.t, très développés d'ailleurs,
et dont la position paraît être bien nette à l'ouest , autour
d'Allan, puis dans le bassin de Moniélimar, où ils ont été partielle-
ment détruits, se prolongent au S., entre les hauteurs de Reaucoulc
et de Notre- Dame-de-Moulchanip, jusqu'aux environs de Roussas
et des G ranges- Gon tardes. Les grès sont découpés par de profonds
ravins; ils sont très ferrugineux, renfermant des .silex et des fossiles
qui abondent particulièrement entre Clansaye et Saint-Paul-Trois-
DAuruiNÉ. 519
Chlleaui, enlre celte durnière ville ei Bollênc, et autour de celle-ci.
A VI'.., ces couches crétacées s'enfoncent sousdes roches tertiaires,
qui, étant plus solides, les couronnent par des escarpements !i pic,
tandis qu'i l'O. ils ne tardent pas â être masqués par ua épais dépAt
de cailloux routés. Ainsi le hawin de Pierrelatte , cumnie cflui de
Montélioiar, résulte de l'actioa des eaux, qui ont en partie entraîné
les Bahlen meubles.
Les ([rès forment une série de collinea élevées jusqu'à Piolenc et
Uchaui. A Plaisians, an peu au-dessus du Buis, les marnei ren-
ferment unecouche d'argile noire, bitumineuse, de l°>,50 ï 3 niëlres
d'épaisseur, et il en existe Également dans la commune delaltciiha-
netie, de même que sur plusieurs autres points où le lignite est
exploité. Le gypse de filonlhrun constitue une masse irréguliëre, de
til>5 mètres d'épaisseur, gisant I une faible profondeur au-dessous
des marnes crétacées. Bile s'étend dans la direction E. 13" N. , pa-
rallèlemeui au Ventoui, jusqu'aux environs de lleilhaiietle. Cette
ligne est indiquée à la surface du sol par des excavations faites de
distance en distance , et sur son prolongement se trouvent deux
sources minérales abondantes. Des masses de gypse cristallin , d«
diverses grosseurs, sont aussi exploitées entre Eygaliers et Vers, en
face des indices de lignite. Les marnes en contact avec le gypse
sont zonées de bleu , de jaune et de rouge Me de vin. Au-dessus
d'Eygaliers sont des amas de gypse limpide subordonnés aux marnes,
comme à Roynac, etc.
Nous ajouterons ici quelques observations qui nous sont person*
nelles, faites sur les limites des départemeuls de la UrAme et de
Vaucluse. La colline tertiaire de Saint-Paul-TroisCtiâteaui, comme
celles de Clansaye, a pour base des grés jaunes, ferrugineux, è points
verts et en rognons, avec quelques espèces fossiles (Ammonites
Dishaymi, f-eym., et A. Comueliimus, d'Orb.). qui semblent an-
noncer en cet endroit un mélange de la faune des argiles â Plicaiules
avec celle du gauli, représfuit>e par h-s Aiiim-niit'a /)up!ii
d'Orb., cl iVilletianus, iil., une autre espèce,!]^ »
d'Orb., étiint jusqu'à présent propre i o
Au sud de BullËne , en se dirigeant v>
avant d'atteindre le {wit, un calcaire g
géant âl'E.-N.-E., et renfermant des 6
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I ceuMB «ws leaoB âe fariki fUchin, et
cilcioBS kl wifiBify ^pe boqi j tfOBs leBConiréii.
Qreloiiies diseoidea, Blainv., Troeàatmiiia cwnprcssa^ IfilB*
Edw. et i. E9t.,Barjrtmiiia brevicaulis, id. , id., Thecosmilia Reqmîe^
ttiij id., id., Mcandrastrea psendomeandrina^ d*Orb., Thamnasirea
eistcia y Uiln. Edw. et J. Ha., T.lamellostriata, id., id., Stephano-
cœnia formoshsima ^ id., id., Heterocœnia pravinciaiis , id. id.,
/T. crassolameltata^ id., id., Ctadocora? Spo/tgia, indét., Corbula
GnUIJiusiana, Math. (C. truncata^ d'Orb.), Arcopagfa numismalis,
d'Orb., Fenus rhotomagerLsis, id., Cyprina consobrina^ id., Cardium
Rrffuienianunij Math., Trigonia scabroy Lam., .^rr/i Requiemana,
d'Orb.?, Nucula Renauxianay id., Spondyiiu, notf. sp,, Exoçyra
nuricularis [Gryphœa id.^ BroDg.. variété plisaée), Ostrca diltiviana,
Linn.. Radiolilcs Des Moulinsiana^ Math., Hippuritcs Retjuieniana,
id., Cûprina Jfgufiir/ti y d'Orb., Natica lyraia, SoYf.y Acteonelia
/fif/s^ d'Orb., Turri iclia uc/iauxiana, id., Fusus, Rostcllaria, âfitra^
foluta [\).
Corn ut; li anus , que M. Aie. d'Orbigny regarde avec raison comme
appartenant aux argiles à Plicatules [étage aptien de Tauteur), les
A. nndnsocostnlns, Dupinianus et Mille tianus, qu*il place daos le
gault (son vtngc albivn). Nous ne connaissons point d'aiileursd*autro
gisement do fossiles crétacés dans cette localité.
(1) M. Aie. d*Orbigny {Proflrotne de paléontologie ^ val. U, •
DAUPBINÉ. S21
Ces fossiles aMobleiil prouver rgiie ces grès ferrugineux et calca-
rifères , aJDsi que les caluircs sableux , représentent ta pariic infâ-
rjeure du second et la partie supérieure du iroisiâmc étage du
sud-ouest, comme aussi la craie micacée du bassin de la Loire. Ce
rapprochemeut parait être d'accord avec celui qu'indiquepi les listes
de fossiles qu'a données M. Aie. d'Orbigny dans son Prodrome de
paléontologie. Cet horizon serait supérieur â celui des calcaires
muaeaii Exogyracolian&a, Ammonites vurtaTU, Tu rril îles, etc.,
que nous aTons si fréquemment constaté en Provence, et qui est
également bien caractérisé en Dauphiné.
On peut suivre le système de couches précédent par Mornas, puis,
en remontant au N. , vers Rocbedragon. La colline allongée4:ontre
laquelle est adossé l'ancien théâtre d'Orange est formée par un grès
dur, jaunâtre, empalant quelques coquilles, d'une épaisseur de fiO à
A5 mètres , et qui parait ëire un lambeau des mêmes assises , ou aa
moins de la base du second groupe, d'après les Ammonites variant,
rhotomagensis et MaïUelli, que l'on y a citées, mais dont nous
n'avons point aperçu de traces.
AI. Duval (1), en décrivant le Crioceras Foumctii, a donné
quelques détails sur le groupe néocomien du déparlement de la
Drôme. M. de Buch (2) a rapporté au genre Cératite l'^mmoniVes
Ewaldi du sable vert de Dieu-le-Fit, et M. V. Thiolliérc (3) a fait
connaître V Ammonites Robini de la même localité.
La formation crétacée , telle que nous la considérons , ne parait p^ru
occuper, dans le département des Hautes-Alpes , qu'un massif mon- BiaieM
tagneui, d'ailleurs très puissant , situé dans sa partie occidentale ,
p. 147) signale 6 Uchaun les Scn/ihiles a-qanlh et Rnchatiaims,
avec le Biiculitcs li/irirloiiicx, en les mettant dans la liste de ce qu'il
appelle e/iT^c rrnoinnnien , tandis que tous les autres fossiles do celte
localité sont réunis dans la liste de son ètnge laionUn, où manquent
les précédents. Nous ne connaissons pas le gisement de ces trois es-
pèces au-dessous de celui des autres.
(1) Terrain nifocomieit ilc la Vrôme [A/in. de la Soc. d'agricul-
ture, etc., de Lyon, vol, (II. 4840, t pi.)
(î) Description de divers Cératitei de la craie {Aend. de Berlin,
juillet 1847. — L'//i,,(,(«f, 22 mars <ft^^^^
(3) Nft« ilirjtiJC nniivfllf lyircf ^^^^ÉuL£"n . d,: la Soc.
r/'d^Wf'f/n^flHl^jaM, tHS).-^^^^^Hgm»id, JI"pporl
fiSS DADPUlli.
•BT la Haute des dépirteiiiaita de rbèra et de h Wkémm, Cmk b
proloogeiiieDi des dépôts qne nous feooos d*éUMiitr daas h parfe
orientale de ee dernier. Les conloars de oe maasif » qoedoninat
le nient Obionx el le pic de Bnre, an-desste dm liim ITlini
(271} mèlras d'aliitnde), ont été tracés par IL Élie éb
anr b Carte géologique de la France. Hoiis mm p«n6di
d'antres déuib sar ces pointe élevés qui ciraMacrimat aa K. m I m.
le bassin duBnecli, en séparant les eanx de bDnsnacn decoltasds
l'Isère et deh DrAme» qne oeox qn'a pnbliéa IL B. Geeyiarift)
en 1830.
Toaies les eonches crétaeées réunies aux dépOia ■amnsnlidqBgs
80Btdésignées,sorb carte jointe an niéaHdre.aowieiMindellemm
degrievert^ et représentées par une seule teinle. On n vn rrpenill
(onrè, voL III, p. 69) que, dans sa descriptioa, Tanleor nvah dialin-
gué les grè$ mummulitiqyes^ qui se trouvent seulement dans la pailb
erientafe du département , des roches qui appartiennent à h crabct
aont situées 11 1*0. Gelles-ci sont comprises aons la dénooinalion
commune de cokaireê de Sassenage^ parce qne lea prineipabs
d'entre elles sont surtout développées sur le territoire de ce viUage,
à l'ouest de Grenoble. Ces calcaires blanc jaunâtre, anavani aiac
pointe verte» fonnent le sol du petit pays situé an midi de Corps,
ai appelé le' Dévolu y. Ils comprennent probablement laa eooeba
néocoroiennes inférieures, pour b plus grande partie dea aasisesi
Caprotines, pub quelques assises représeotent la craie tufieau avec
Jixog^'a coiumlHJu
Le pic de Rure , le mont Obioux et toutes les montagnes qui s'y
rattacht'iii sont formés des mêmes calcaires, généralement hori-
zontaux ou très peu inclinés. Quelques rognons de silex blonds ou
gri8s*y rencontrent çà et là. Ils occupent tout Tespace compris entre
Saint-Etienne , A$;norcs et la Cluse, recouverts sur divers points par
des dé^iôls tertiaires, el reposant sur les étages jurassiquea. Ils
forment aussi la crête de Lus-la-Cmix-Haute, à 1172 mètres d'al-
titude, s'étendent du Grand- Lo^^is à Saint-Julien, le long du fiuech,
où ils sont très disloqués, repliés el verticaux, entourent raiicienue
chartreuse de Durban, et se continuent jusqu'à la Grande-Faurie,
où ils alternent avec des marnes bleuâtres. Ils sont alors moins in-
(1 ) Sur la minéralogie et la géologie du département des Hautes^
Jlpcsy p. 20 ; iQ-8. Grenoble, 1830.
DAUPHINK. 533
clinés, d'un blanc jaunâtre, à grain très fin, sublilhographiques,
souvent horizontaux et remplis d'Ammonites.
MM. Ëwald et Beyrich (1), qui avaient si nettement tracé l'hori- D^parument
son du gault {grès vetU) de la Perte du Rhône, du Yillard-de- Lans ruère.
(Isère), de Saint- Paul -trois-Châteaux (Yaucluse) et d*Escragnolles
(Yar), n'avaient cependant point aperçu la vraie position d'un étage
bien autrement développé dans le département de l'Isère , celui des
calcaires blancs à Caprotines, et cela, sans doute, parce que la pré-
sence des rudlstes les leur faisait confondre avec les couches à Hip-
purites de la craie tuiïeau de la Provence, placées, en eiïet, bien
au-dessus du gault. En 1840, les membres de la Société géologique
de France, réunis à Grenoble, constatèrent, pendant une courae faite
à la Grande-Charlrcuse, l'existence du second et du troisième étage
néocomien dans le massif montagneux situé sur la rive droite de
l'Isère (2). M. £. Gueymard, dans sa Statistique minéralogiqtjie et
géologique du appartement de l Isère (3}, a reproduit en partie les
observations qu'il avait faites en commun avec M. Elle de Beau-
mont dès 1829, et s'est appuyé sur celles que nous venons de men-
tionner; aussi sa carte peut-elle être utilement consultée pour la
distribution de la formation crétacée dans ce département. Il en est
de même de l'aperçu qu'a donné M. Rozet [k) de la disposition gé-
nérale des deux étages inférieurs néocomiens dans le massif du
Yercors, qui borde à l'ouest la vallée de la Gresse. Ce géologue a
fort bien distingué les rapports de ces deux étages et leur position
transgressive sur les couches jurassiques dérangées avant leur dépôt
51ais une étude plus approfondie de la formation crétacée de ce dé-
partement a été faite par M. Alb. Gras, et surtout par M. Lory ; aussi
donnerons-nous quelque étendue à son examen, d'abord à cause de
l'intérêt tout particulier qu'offre un pays que nous avons parcouru,
en regrettant, comme beaucoup de voyageurs, qu'un guide éclairé
n'eût pas encore aplani les difficultés qu'il présente, et ensuite parce
que les couches appartiennent au grand système crétacé, que nous
poursuivrons d'une part dans le Jura, et de Tautre dans la Savoie
et la Suisse.
Les dépôts crétacés du département de l'Isère constituent une
\) Arch.fur Miner, ào Karsten.^BulL, vol. X, p. 3:22.1839.
|2) //a//., vol. XI, p. 394. 1840.
3) ln-8, avec carte et coupes. Grenoble, 1844.
(4) Bull., a-sér., vol. I, p. 664. 4844.
t}2U DAUPniNé.
bande d'environ 100 kilomètres de long sar 18 à 20 de hrgf,
dirigée du N.-E. au S.-O., et interrompue vers son milieu par h
portion delà vallée de l'Isère comprise en treVoreppe et Grenoble (1).
Elle suit la direction de la vallée du Graisivaudan et se continue
au delà de la coupure que nous venons d'indiquer, au-dessus
de Saint-Nizicr jusqu'au col de la Croix-Haute. Au N.-O., la for-
mation est limitée par les dépôts tertiaires et quaternaires , sol-
vant une ligne qui , du pont de Beauvoisin , se dirige vers Saint-
Marcellin, en passant parVoiron, MoiransetVinay. Cette zone n*est
pas simple, mais composée de plusieurs chaînes parallèles dirigées
comme le massif principal, et elle comprend en outre plusieurs lam-
beaux de dépôts jurassiques plus anciens, et de dépôts tertiaires et
quaternaires plus récents.
M. Lory (2), étendant plus loin ses observations, a été conduit
Il quelques résultats généraux que nous exposerons d*abord, pois
nous reviendrons aux faits de détails, sur lesquels M. Albin Gras
a particulièrement insisté; enûn nous terminerons par les recherches
toutes récentes du premier de ces géologues.
Dans la partie septentrionale du massif dont nous venons dépar-
ier, et dans la partie de la Savoie située sur son prolongement au N.,
M. Lory établit trois divisions orographiques. Une ligne presque
droite, dirigéeduN.-N.-E.auS.-S.-O. de Cognin, près de Chambéry,
par Saint-Laurcnt-du-Pont, Voreppc et Saint-Gervais, isole au N.-O.
une région montueuse ou plateau peu élevé, qu'il nomme ùande
nord'oupst. Recouverte en partie vers TO. par la mollasse, cette
bande est limitée h TE. par les escarpements qui bordent les vallées
de Couze, de Saint-Laurent-du-Pont, de Roize et de Varaizc. Une
seconde chaîne [bande moyenne de Tauteur), limitée à VO, par ces
mOmes vallées, est bordée à TE. par celles de Lans et de Proveysieux,
puis pnr celles de Vallombre, de la Chartreuse, de la Rochère et de
Corbet. Elle est coupée transversalement, comme la précédente, parla
vallée deTlsère, entre Grenoble etVoreppe. Ellca peu de largeur, mais
elle atteinll 923 mètres d'altitude à la Sure, au midi de Saint-Laurent-
du-Pont, et se maintient moyennement à 1700 mètres. Ses couches
(1) Description des oursins fossiles du département de t* Isère ^
p. 83; in-8, avec pi. de fossiles, carte et coupe, et un supplément.
Grenoble, 1848.
(2J Etudes sur les terrains secondaires des Alpes dans les cnvi-^
us de Grenoble (Thèse présentée à la Faculté des sciences); in-8.
ron
Nantes, 1846.
DAUPUiNJS. 525
plongent à !*£. , cxccptô aa delà de Saint-Gcrvais, où rinclinaisoii
est à VO., sous la vallée de riscrc. EuGn» entre les vallées qui bor-
dent à !*£. la bande moyenne et la limite de la formation jurassique,
depuis Cbapareillan jusqu'à Grenoble, et de celte ville au col de la
Croix-Haute, s'élève la troisième bande^ ou chaîne orientdlcy dont
les escarpements, situés à TË., dominent les rives de Tlsère, du Drac
et de laGresse. Cette cbaine se maintient à une hauteur de 1900
à 2000 mètres, que dépassent ça et là des pics plus élevés. Dans tonte
son étendue les couches plongent à TO., se relevant ainsi vers la
cbaine centrale, excepté cependant vers le nord, à partir des vallées
de Quaix, de Saraccnas, etc., où le pendage est inverse et où les
assises, redressées à TO., forment les crêtes de la Pinée, de fiérard,
et surtout du Grand-Som. Les tranches des couches bordent à l'E.
les vallons de Proveysicux, de Yallombre, de la Chartreuse et de la
Rochère, paraissant ainsi reposer presque régulièrement sur les
assises supérieures de la bande moyenne des flancs opposés de ces
vallées.
Ces caractères orograpbiques s'affaiblissent lorsqu'on s'avance au
sud de la vallée de Lans, où les deux grandes chaînes se réunissent
pour former cette vallée et constituer les hautes cimes du Yeymont.
Les crêtes parallèles et les vallées se multiplient alors, les couches
sont moins redressées, et la grande zone de roches secondaires, prise
dans sou ensemble, s'élargit pour former les plateaux boisés du
Vercors et du Royannais.
Cela posé, M. Lory s'occupe (p. 33) de la band« nord-ouest, pro-
longement méridional de la chaîne dont fait partie le Mont-du-Cliat
(Savoie). Sou revers méridional est formé par le coral-rag, plongeant
de 60** à l'Ë. , et que recouvrent des couches néocomienncs à peu
près concordantes. Celles-ci sont à leur tour surmontées par la
mollasse. Lorsqu'on s'approche des Échelles, l'inclinaison diminue,
les montagnes s'abaissent, et l'on a un plateau sillonné de profondes
crevasses, au milieu desquelles serpente la route jusqu'au passage
de la Grotte. Ce plateau est formé par le coral-rag du Mont-
du-Chat, recouvert aussi par les calcaires néocomieus. Cet
ensemble de strates se continue sous le plateau de Berlan, et plonge
au delà sous les couches de la roche de Berlan. La coupe de cette
localité ùùt voir qu'il y a eu un soulèvement, puis une dénudation
considérable des couches néocomiennes avant le dépôt du grès vert,
et que la mollasse du Chalard a été redressée plus lard avec les pré-
cédentes. Le défilé du Goiers-Mort offre la même disposition. Les
526 DAUPHINÉ.
assises néocomîcnncs, prolongcnionl de colles du Mont-du-Chat,
semblent donc disparaître sous des couches marneuses, compactes,
noires, co qui les a fait confondre avec Térage d'Oxford plongeant
à l'E.-S.-E., sous les strates plus récents de la crête de la Sure
et les collines de mollasse et de cailloux de la plaine de Saint-Chris-
tophe.
(P. 51.) Après avoir insisté de nouveau sur la disposiliou précé-
dente , et ravoir constatée autour de Voreppe , des deux côtés de
risère, où les calcaires noirs d*aspect jurassique recouvriraient
aussi les calcaires blancs néocomiens, (VI. Lory cherche à en déduire
comme conséquence que la chaîne ou bande médiane doit consti-
tuer une nouvelle formation néocomienne , distincte de celle de la
Savoie, et qui serait aussi plus récente et beaucoup plus épaisse.
La rive droite de l'Isère, depuis Saint-Egrève jusqu'à Voreppe , en
présenterait la coupe la plus complète , et sa puissance totale serait
d'au moins 1000 mètres.
(P. 69.) La bande ou chaîne orientale prouve son voisinage de là
chaîne centrale des Alpes par la plus grande élévation des crêtes et
par des soulèvements plus violents qui ont donné aux montagnes an
aspect assez différent de celui des précédentes. On y observe la
même série de couches; mais leurs pentes abruptes, leurs crêtes
étroites, élancées, presque tranchantes , contrastent fortement avec
la physionomie générale des larges plateaux de la bande aroyenne.
C'est le calcaire blanc jaunâtre à Caprotines qui constitue ces crêtes
escarpées. Les couches coupées verticalement de chaque côté ne
descendent point jusqu'au fond des vallées vers lesquelles elles plon-
gent , et \L Lory fait voir, par la description des assises, qui , au
nord-ouest de Grenoble, reposent sur le calcaire jurassique du
mont Rachet (Porte de France), qu'elles correspondent à celles de
la bande moyenne.
Les coquilles de céplîalopodes y prédominent , tandis que les
ostracées et les autres coquilles littorales du calcaire de Fontanfi
sont plus rares, ce qui, joint à une plus grande épaisseur du sys-
tème , prouverait qu'une mer plus profonde existait en cet endroit.
D'ailleurs la ressemblance des couches permet d'admettre leur
identité et la continuité première des grandes assises crétacées infé-
rieures du Dauphiné, dans tout l'espace qu'occupe aujourd'hui ces
deux chaînes ; mais elle oblige en même temps de supposer une faille
qui aurait occasionné celte fausse apparence de la superposition des
couches du grand Soni ë celles de la chaîne qui est ë l'O. Or, c'est
DAUPHINÉ. 527
un accident de celte sorte que l'auteur ne croyait pas pouvoir ad-
mettre entre le massif de la grande Chartreuse ou entre la chatne
médiane et la chaîne occidentale, prolongement des couches néo-
comiennes de la Savoie, qui lui fît supposer Tcxistence d'un système
de couches particulier, de 1000 à 1200 mètres d'épaisseur, composé
aussi de deux grandes assises reproduisant, sur une vaste échelle^
les caractères minéralogiques des assises néocomiennesde la Savoie,
et pour lesquelles il proposa le nom de terrain carthusien.
Nous n'insisterons point sur cette première conclusion de M. Lory,
que des recherches ultérieures exécutées avec beaucoup de soin
et d'attention lui ont fait abandonner ; mais nous y trouvons un nou-
veau motif pour répéter ce que nous avons dit en traitant de la
formation nummuliiique des Alpes, savoir que dans une chaîne
aussi compliquée et aussi bouleversée on ne pouvait trop se prému-
nir contre les fausses apparences de la stratiûcation. Les lois gêné--
raies observées dans la succession des dépôts non dérangés des
plaines et des plateaux n'y sont ni modifiées ni interverties, et
lorsque nous y voyons de ces hiatus , de ces renversements ou de
. ces associations en contradiction avec ce que l'on observe partout
ailleurs , c'est qu'il s'est produit des phénomènes dynamiques qui
sont venus troubler et masquer l'ordre de choses primitif. Si nous ne
parvenons pas à nous en rendre compte d*une manière rationnelle ,
nous devons nous abstenir d'explications contraires aux faits géné-
raux , et ne pas nous hâter de proclamer l'existence d'une anomalie
qui résulte seulement de l'imperfection de nos moyens d'étude.
(P. 80.) La chaîne orientale, poursuit l'auteur, aurait été soule-
vée la première, et la chaîne médiane, restée presque étrangère à
cette révolution , n'aurait eu d'émergés que ses plateaux les plus
élevés. Son principal exhaussement serait postérieur aux groupes
du gault et de la craie tuffeau (yrès vert de l'auteur (1)), et môme à
la mollasse placée sur ses flancs. Cependant vers l'extrémité méri-
dionale, surtout dans le département de la Drôme, il y a eu de
nombreux plissements, d'où sont résultés les plateaux et les vallées
du Vercors et du Royannais, avant les dépôts crétacés du second et
du troisième groupe, et par conséquent avant les dépôts tertiaires;
néanmoins l'exhaussement principal du massif serait toujours pos-^
térieur à ces derniers.
(1) M. Lory comprend évidemment ici sous le nom de grès vert
le groupe du gault et celui de la craie tuffeau.
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•— i**.-. Ui ?;
DAUPHINÉ. 529
tiGcation entre les couches jurassiques et néocomiennes, tandis que
les soulèvements qui ont immédiatement suivi ces dernières ont eu
des résultats tels que le gault et la craie tufieau ne se sont déposés
que dans d'étroits bras de mer, dans de petits bassins circonscrits
de toutes parts. Or nous verrons que dans le Jura, suivant d*autres
géologues, les sédiments néocomiens les plus inférieurs jouent, dans
les dépressions jurassiques préexistantes, précisément le même rôle
que les lambeaux crétacés plus récenis du Dauphiné, limités et cir-
conscrits dans ces dépressions du groupe néocomien. Olui-ci est
à la vérité beaucoup plus développé, mais peut-être moins discor*
dant par rapport aux couches jurassiques sous-jaceutes, d'ailleurs
plus anciennes que celles sur lesquelles reposent les dépôts néoco-
miens du Jura.
Nous ferons remarquer que Fauteur considère toujours les phé-
nomènes qui ont dérangé le gault et la craie tuffeau et ceux qui
ont affecté la mollasse, comme si celte dernière avait immédiate-
ment succédé aux couches crétacées , faisant ainsi abstraction non
seulement du laps de temps énorme pendant lequel se sont formés
les dépôts nummulitiques et le flysch, mais encore de Timmcnse per-
turbation qui les a séparés des sédiments de la mollasse. Cette omis-
sion importante et la fausse appréciation des rapports des chaînes
moyenne et orientale avec la chaîne occidentale sont des motifs qui
pourraient diminuer l'importance des considérations théoriques fort
ingénieuses renfermées dans ce travail de M. Lory , travail empreint, à
tout autre égard, d*un esprit élevé et d'une sagacité remarquable.
M. Albin Gras (1), qui paraît avoir aussi étudié avec soin le même
pays, admet, ce qui est d'ailleurs évident, que la zone crétacée
dont nous venons de parler est composée de plusieurs chaînes cou-
rant parallèlement N.-E., S.-O. comme le massif entier. Leur com-
position est la même, et elles ont pour base des couches jurassiques,
au-dessus desquelles viennent successivement les deux étages néoco-
miens, puis, par places, le gault, peu élevé, remplissant les inter-
valles des chaînes. Les assises néocomiennes constituent un seul
ensemble, soulevé et brisé à plusieurs reprises dans des directions
à peu près parallèles, offrant des failles nombreuses et très considé-
rables.
L'auteur distingue parmi ces dislocations quatre soulèvements
(4) Description des oursins jossiles du département de tJsère^
p. 88; in-8, 6 pi., et supplément. Grenoble, 4848.
lY. 3ft
530 DAU?IIN|t.
i^'i^ci(^ttx : h premier esi le soulèveD>en( «ri^nul w du mont
J(érou^ daul les CQUchçs ploMgeni sm M.-O. , ccHume les ciUcaires de
Vêlage d'OxCord sous-j«coa( ;i le second , ou soulèvement seplea-
trion^l du Graud-Soui, est moins étendu, et les couches plongent au
Si.-]^^ \ le troisième, soulèvement moyeu ou de Sassenage, est le
plus vaste de tuus^ il sVst lu^^nifes^é sur les groupes néocomiens et
du gauU^ et I mèmeaOecté U^ uM>llasse. Commençant sur la frooiière
de la Savoie, il passe k Touest de la Grande^Charireuse, coupe la
gorge du Guiers-Mort, forme le mont de Sure, se prolonge jusqu'à
U coupure que suit l'Isère, reparaît à Sassenage, et, après plusieurs
infleiûons, vient se retenir presque à la chaîne du saulèveinent orien-
tal \crs la Mouçherolle, pour constituer le massif du Grand- Veymoni.
Le quatrième soulèvement, désigné sous le nom d'occidental, ou de
]^ Dcn( de \|oirans située au-dessus de TÉchaillon, est le plus récent ;
^\ il est postérieur à la mollasse qui recouvre la chaîne néocomienne
d^ussa portion septentrionale. La petite chaîne des Échelles à Yorepi^
en fait p^rUe et limite à 1*0. la plaine de Saint-Laurentdu-Poni et
te vallon de Voreppe. Au delà do l'Iscr^), une autre chaîne néoco-
mienne placée sur le prolongement de celle-ci s'étend de rÉchailk>n
k Charance et au del^. Les couches plongent au S.-E. comme celles
du troisième soulèvement, sous lesquelles elles semblent passer ;
m^is cette apparence est due, comme nous l'avons dil, à une im-
mense faille (1).
M, A- Gras donne ensuite quelques détails sur les caractères ol
la disposition des couches qu'ont dérangées ces deux derniers soulè-
vements et sur les fassiles qu'elles renforment. Dans celles du troi-
sième, qui font partie de l'étage; néocomien inférieur, et qui reposent
^ stratification concordante sur les calcaires d'Oxford de la mon-
tagne do Chalais près de Voreppe, on trouve le Dysasier ovulum, Ag.
Au-dessus do ces calcaires jaunâtres, avec des marnes gri.sâlres
viennent des calcaires bleus et jaunes, plus ou moins marneux,
exploités à Fontanil et renfermant , d'après l'auteur, les e.spèces
suivantes :
(4) M. de Villeneuve avait trouvé de la dolomie dans les fentes
des rochers du massif de la Grande-Chartreuse, et M. K. Gueymard
a constaté l'existence d'une masse considérable de celte substance à
l'Echaillon, vis-à-vis do Voreppt*. sur la riviî i^auche lie risèro [Sin-
tistiquc mincr.,^rQL^cti\y du dvpai tcniçtit ((r i'I.ukc, p. 310; jn-S
avec carte. Grenoble, ^^4^}-
OAUPHINÉ. 5'6i
Toxastercomplanatus^^ Ag. (l), Dysasterouulum*^ id., />. anas-
teroides*, id., Holastcr l'Hardyi*^ id., D'tadcma Rrpellini*, Gr.,
D. Grasii^ Des., jD. uniforme^ Gr.. Z>. cnrona^ id., Àcrocidaris de-
pressa^ id., Salenia deprcssa^ id., Pvltotes pcntaganifera ^ id.,
Echinas denwlatus ^ id., Metaporhinus Gaeymardi , id., des cri-
no'ides, Pholadomyn clongnta*^ Munst., Pnnopœa Prcvosti, Leym.,
Trigonia cauflata*^ S^.f T, ditutricfitn ^ d*Orb., Cardinm^ Gcivil^
lia nnccps^ Desh., X///ifl longa^ d'Orb., Pcctcn FoltzH ^ Leym.,
P. striato'punctatu^, Roem., Exogyra si n un ta* et sub-siniiata*,
Leym., Ostrea macmptera* ^ Sow., Tcrebratula hippopus^ Roem.,
T, Carteroniana , d'Orb., Picnnrra Oceani*^ d'Orb., Bclemnites
laliis*, de Blainv., B. pistiliformis*^ id.. Ammonites ctyptoceras* ^
d'Orb., ^. Cartcroni*^ id., A. Grnsianus*^ id., AJnjtuidibalum^ id.
A Coruillon, ces bancs sont surmontés de calcaires compactes
ou marneux de diverses teintes et d'une couche marneuse, la der-
nière de Téfage inférieur et renfermant encore le Toxasfer coin-
planaius, Ag. , le T, cuneiformis, Gr. , le Dysaster anasteroîdes,
Ag., le Pectenatavus, Roem., des Panopées, etc.
Le second étage néocomien comprenant les calcaires blancs à
Caprotines est ordinairement précédé d'un calcaire jaune ou rosé.
On y trouve, outre la Requienia carinata :
Orbitolites conica^ d'Arch., Diadema carthusianum ^ Gr., Go-
tiiopygus dclphincnsiSf id., ISuclcolites Robcrti^ id., P) goulus cy-
lindriciiSf Ag. , P, drprcsstis, id., Tnxastcr oblongtis, Ag., Serpula
hclicijormis ^ Gold., Opis^ Myti lus' reversas ^ d'Orb., Lima Orbi^
gnyanoj Math., Nnculn ovata^ Mant., Khynchonella lata^ d'Orb.,
Caprotina Lnnsdalii^ id., Monopleurus vananSj Math., Pterocera
pclagif d'Orb.
Nous doutons que plusieurs de ces espèces appartiennent réelle-
ment ï cet étage.
Les couches que M, A. Gras a rapportées au gault , mais qui ,
d'après ce qu'on a vu , seraient plus récentes et dépendraient
du groupe de la craie tuffeau ,* s'observent principalement le
long de la chaîne qui s'étend du col des Charmetles , au-dessus
■
de Proveysieux , h la carrière de Roche-Pleine, jusqu'à Coranson,
au delà dq Yiilard-de-|^ns. Ce sont des grès , des calcaires mélan-
gés de grains verts, en bancs minces, et au-dessus des calcaires
blancs ou rosés avec des silex blonds. Ces assises sont très puis-
(1) L'astérisque indique les espèces caractéristiques de cet étaf;e
dans le pays.
f,y2 luriiiiNt.
hanii'ï aii-d4'>siis tW. Sassona^o, jusqu'à Engins et Laos, oiaii ks
luMïWvh paiaiNMMit y iMiv \)v\\ n'pandus.
Au Mi(l-mirsMln Villard-(lo-Lans, il y a , comme l'a Ciii voir
M. Lory. i\vh courhos iiifi^rii'uros h celles-ci , et qui sont le* léri-
Ubit'H n*pn''M'inaii(s du (;auU. Ce sont des sables siliceux coqnil-
lii ih, u\rc drs fiMi;uuMiis roulés cl beaucoup de grains terls, oa bici
ilih calcaires durs , rost^s , sublauidlaires , alternaul avec de» lils
pluN ou moins icudivs, marneux et remplis de rognons endurcis.
M. (iiuii y M^nule les ospiVes suivantes, particulièrement aux Ravix,
un kilomeire ei demi à Touesldu Villard-dc-Lans , k Méaudret»ao
delà du \tdlou de Méandre et au Uimet, près de Rancurel.
i..Wi/</- » iKt\t*ifint, A»;., /)'A< i»;(/ii/ confia, id., D, sitbucuius, id.,
i'n.'i.t I »../(.. '/.i ./, tir.. l;\\ r*\: mus coficcfifricits, Sow., Ammonîta
.1/.7.( /(../^jo,d Drlt . ■/./: =..'.».»,'* »\»/..rrt>. id., .4, inamillaris, Schloth., '
,1. :^ttiJx^i.\xt',ii\ , dihS . .1. JMiii\ Leym., J. splemlcns^ Sow.,
itt il il pi V» >» '. > W- . /i ■ ." ^ > .1 ■.•;;; » uUi ui , La m . , Ceriopurti ma m illosa ,
Uoi'iu , /*..i..'* ..i /.»«»«. Aj;., >.:/, .'."i/, UoliisWr ùisulatitis , Gr,
H /'. M . .' , S^^m . // »;«/ ^ » ;'•.•.:• , »v. Gr. - Tt\rastvr Birtheloti^ Gr.,
y. tni%H:\.\ f.u^i /*i .» . ui.. //< 'Wi.'^.'f /• .'.'/.'«.•■//.'«.«, Des., //. phrj'uiis??^
Ai! , i'ttKi't\.:ii!tt .w..,;. So>% , /'. /*../, vy /c n/îif, d'Ofb., y\ bîpUcaia,
id /..',' lUotv. . /. 4;'. 7 .."..' *. id.. /. octopUctUn, Sow., TVii-^
^ » f .»•...".:. X . d i > 1 1» . . y . J A : • ' , r 1.* •;:; -s j J . , AV/« w n itvs , Nautilus ,
l-frNs'*i:\\ l\:'.:'i,.'u^.^dOv\^ , ,^. :.':ttn:ipttts, Brug., A.alpinas^
ilOvk» . i. ti.\J..-'.i', BrvMîj;
^u^ les limiu-.N du d.|Mrunîoi:t do lo. hrôme existent deux lam-
l*\\u)\ deoiak' vliioMice ou cuie lutleuu . l'un dans le vallon de la
lau^e. a l l., I :èN ùa \i j:ù-Je-l .»ii>. l'autre dans la vallée de
>aiii \!^'\«îi Piv'ti:-. . l..:^ Jcjx ^. i:: ù soordants avec les a^^sist-s
nvoov>iiKvM'.u>. Le-* cj*u\iîrc> . i: -:v.> :tkblc>à i;roin> vcrls qui les
con>ii:ucnt noiu ie!^*.c> en : :ui ôo Lj:oju. et allornent avec des
bancs plus durs et cio leiiiie moins tojicce. M. Gras y cite :
l\:. • » :v»/^\ '. Ù-; , P .: ■ : ;■.;■ .".:- v. A^. . D<ccditi cyH'!-
t; . '. M.. :^ • . . .. .'.,■;...■ ^- .'•. Lir.. Hr"::^:s:, r ::;f :,
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\jir .:...• A^ , .'^' r .V., ^ . ^, / ■: •: .v« vT^r-r^v S:w .
./ .»/.:»■•/■.' .». JO L . '■ V' .. . S'.'^^. .-rf. • c:';-i;'^r . M:CQ.,
.i . î •;..•.» . >v' ^^ . , / . .-;'•. • ■ : .. • . i 0 ■■': . . H.: -': ces ^:r •: j:-j ,
N.'^ . . .' ■' . . . ^ . : ■ , V. ■ . . ' :...:. •• . >: ^ . /' i.-- ". :^ > £. - ^^-r- ,
A" Br.:';^ . I ;..v' . Ivs: , /'. y.iz..z .'■::, i Orb
ractériNîKjue^ du deuiiètiK» écjj; ie !j ci aie tJîTeau. et H est îrès
probable que ces lambeaux fossilifères , dont nous avons tu la cou^
tinuation dans le département de la Drôme et en Provence, appar*
tiennent à la base des calcaires chlorités pou fossilifères, mais très
développés au nord de ce point, et que M. A. Gras rapporte aussi
au gault, quoiqu*en réalité ils soient supérieurs à ce groupe,
comme Ta constaté M. Lory.
Le résumé des recherches toutes récentes que ce dernier géologue
vient de faire connaître complétera notre étude de cette partie im-
portante du département de l*Isère (1). Il en résultera peut-être la
répétition de quelques détails , mais nous avons préféré ce faible in-
convénient à Tobscuritéqui eût résulté de leur suppression, et nous
reproduirons d'abord textuellement l'analyse que I^I. Lory a donnée
lui-même de son travail.
c Le terrain néocomien, dit-il (2), repose sur les étages moyens de
B la série jurassique qui devient de plus en plus incomplète ë mesure
» qu'on s'éloigne du Jura pour entrer dans les Alpes : ainsi, ë Belley,
> on trouve encore toute la série jurassique , l'étage portlandien^ et
» au-dessus de lui les couches marneuses où j'ai signalé les fossiles
B d'eau douce de la formation wealdienne. Partant de là pour aller
9 à Chambéry, par le Mont-du-Ghat , ou vers Yoreppe, en suivant
» la chaîne qui comprend Ghaille, Miribel , la Suisse et l'Echaillon ,
» ou voit bientôt le terrain néocomien reposer sur l'étage corallien ;
» un pas de plus vers l'intérieur des Alpes , et ce dernier devient
» rudimentaire , comme ë Aizy, près Grenoble; puis il disparaît, et
» le terrain néocomien repose directement sur les calcaires oxfor-
odiens : sauf les localités précitées, c'est le cas général dans les
9 Alpes du Dauphiné. On peut poser en principe que la puissance
9 du terrain néocomien va en augmentant rapidement à mesure
9 que les assises supérieures du terrain jurassique tendent à dispa-
9 raitre; cet accroissement de puissance résulte du développement
9 des deux assises calcaires, Tune, celle des calcaires marneux infé-
9 rieurs aux marnes ë Spatangues, l'autre, celle des calcaires blancs
9 ë Caprotina ammonia, supérieurs ë ce même horizon ; le terrain
9 néocomien supérieur présente, en outre, deux couches marneuses
9 pétries d'Orbitolites, et renfermant une grande variété d'Oursins:
» Tune est intercalée dans les calcaires ë Caprotina^ l'autre leur est
(4) Bull, de In Soc, géol. de France ^ 2*sér., vol. IX, séance du
3 uov. 4 851.
(a) Compt. rend., vol. XXXIII, p. SI 4. 4 851.
5âd DAtJPHINÉ.
» supérieure , et termine le terrain liéocomien dans les environs du
» Villard-dc-Lans (les Ravix, le Rimet, etc.). I^e gaulf repose sur
» ces marnes, quand elles existent, et le plus souvent sur le calcaire
» ii Caprotina ammonia. Je le regarde comme formé de deux as-
» sises : rinférieurc conrsiste en calcaires jaunâtres, sableux, gre-
» nus, pétris dTjitroques, de piquants d*Oursins, de polypierâ^ de
» coquilles brisées ; j*y rapporte le gîte de fossiles de Méaudrel, où
» l'on trouve Diadema Lucœ, Ag., Discoidea subuculus, id., 7V-
») rehratula Dutempleana^ d*Orb., etc.; et Faulre, le gault ptopre-
n ment dit, est un grès argîlo-calcaire , à graine quartzeux, conte-
« nant des moules de fossiles, souvent roulés et usés; ces fossiles
Dsoht ceiix du gault d*KscrâgnoIlcs , de la Perle du tlhàiie, etc.
» Celte dernière assise est très mince, souvent réduite â 1 ou 2 dé-
» cimèhes, surtout dans le massif do la CharlrouSc; on l'y retrouve
» cépehdnht stir beaucoup de points. L'assise inférietirc a une épais-
* si'ur variable généralemelU de 5 h 20 mètres ; sur quelques points
1» môme elle paraît manquer. Ces irrégularités ddns lé développe-
% ment du gàiill et dahs la rintUrb de la couchb t)ébcohiienbe sur
» laquelle il repostt îhtllqut^hl btie t'égêbe discoiddnce dtt stratiDcà-
» tion entre lie torràiri iléoComien et les autres étages crétacés.
* Ttlimédiatlïttieitt au-dessu^t)u gàUlt tilptit la craie verte sableuse
» de la Fange , près du Villard-dc-Lans : sëfe fossiles Sorti , en effet ,
» ceux de la craie fchloritée inférieure ; celte craie thlorilée se re-
» troU\e avec lîn fucies plus sableux, mais aVt'c les mértiéë fossiles,
» siir les bords de la Bourne, à Touest du Villard-dé-LartS. Au-des-
» sus d*elle viennent des sables et dos grès à ciuieiit calcaire , d'un
» vert pâle ou presque blanc , où j'ai trouvé , à la tâU^é, les fossiles
» delà craie de Rouen, Ammonites varians, TurriliUÈ costatus,
» Belemnitcs ultimtts, Discoidea rotula^ Aveliàna cassîs, etc. Puis
» côrtimence Urte longue série de calcaires eh couches minces ,
» d*al)0k*d sableux, puis marneux oit siliceux, souvent rem^plis de
» grains verts, et désignés communément sous le nom de lauzes) et
» enfin des calcaires blancs , compactes , pétris dé rognons de silex :
» ces couches n'ont offort jusqu'ici aucun fossile déierminable , et
» leur classement géologique est resté toujours douteux.
» Auprès de Grenoble, à Fontaine et a Saint Égréve , la craie
» chloriiée inférieure manque, et les lauzes reposent direclemeul
n sur le gault; d'ailleurs, ainsi que les calcaires à silex qt^i les sur-
«montent, elles sont encore sans fossiles. Mais en remontant la
» vallée de Proveysieux , et en entrant dans les montagnes de la
DAUl'BINÉ. 535
» Chartreuse , on voit ces terrains prendre uU as|)ecl de plus en
» plus crayeux, et on les trouve bientôt remplacés par une vôritable
» craie , reposant comme eux immédiatement sur le gault.
» Cette craie présente Mn beau développement dans la Vallée
» d'Entremont-le-Vieux (Savoie). Il y a plus d*ùn an je reçù^ com-
» mnnicalion de quelques fossiles provenant de cette localité; j*ap-
» pris que M. Chamousset, de Chambéry, Tavait Visitée avant moi ;
» mais j'ignore s*il a publié quelque travail à ce sujet. Quoi qn^il en
» soit, J*ai ï*e(rouvé le même terrain aVec les mêmes caractères sur
» un grand nombre de points des montagnes de la Chartreuse , et ,
» comme je viens de le dire , j*ai constaté sa continuité avec les
9 lauzes et les calcaires à silex de Fontaine et du Villard-de-Laiis.
» Les couches inférieures , généralement grisâtres et marneuses,
» souvent endurcies, sont remplies de rognons pyriteux, et renfer-
» ment Vlnoceramus cuneiformis^ d*Orb. Puis viennent des couches
» plus crayci^ses en général, blanchâtres, avec des Ha nites et beau -
» coup de plaques de structure Gbreuse ou fragments d'Inoceramus
» Cuvieri; ensuite des couches crayeuses analogues avec Belemni-
» ies mucroncUus, Ananchytes omta, Micraster eordatuSj Inoce-
» ramus Cuvieri, Ces couches passent bientôt k des calcaires plus
a durs, qui se remplissent de rognons siliceux, et enfin à des couches
» compactes, pétries de silex. En perdant leur structure crayeuse
D elles perdent aussi les fossiles caractéristiques de la craie blanche;
» cependant, jusque dans les parties les plus élevées du terrain, il y
9 a des alternances de couches moins dures renfermant le Belem-
» nites fnucronatus , et aussi le Janira quadricostata , une Bacu-
» lite , etc.
» La craie se montre dans les plis étroits dû terrain néocomien ,
» oti elle s*est trouvée préservée Contre les dénudations; elle forme
» le sol de presque tous les hauts pâturages du massif de la Char-
» treuse. Je citerai, par exemple, TMpette et le FlautduSeuil,
» sur le haut plateau calcaire qui sépare la vallée de Graisivaudan
« de celle d* Entremont ; le pli étroit qui s'étend du château d'En-
9 tremont jusqu'au-dessous du soùimet du Grand-Som , en passant
» parle pré de Bovines; puis Corbet, la Ruchère, Ârpizou, lesMo-
• lières, Corde et l'Essart- Rocher, localités formant le long d'une
» même faille une série de dépressions dont la vallée de Proveysieux
B est le prolongement, depuis le col des Charmeltes jusqu'à Saint-
n Égrève ; enfin le Charmant-Som , dont les vastes pâturages sont
» dus au grand développement que la craie y présente. Sur tous ces
536 DAUPHINÉ.
» poÎDls la craie conscrYC ses caractères cl ses fossiles ; VlnoeerO"
» mus cuneiformis s*y retrouve partout à la base du terrain; le Be*
n lemnites mucronatiis , V Ananchytes ovata ^ etc., partout où les
» assises supérieures subsistent ( Gorbet , la Rucbère , i'Essart-
» Rocher , le Charmant-Som). Mais on Toit en même temps les
» couches inférieures prendre en partie la structure compacte ou
D grenue des lauzes (à rËssarl-Rocher, par exemple), et les assises
» supérieures se changer aussi en partie en calcaires durs, pétris de
» silex; les fossiles disparaissent dans ce changement de caractères
n minéralogiques, et en le supposant complet nous arrivons aux
» dépôts sans fossiles de la vallée de Provcysieux, de Fontaine et do
» Villard-de-Lans.
» Ainsi les lauzes supérieures à la craie chloritée de la Fange
» répondent à la craie à Inocérames et Hamiies des montagnes de
» la Chartreuse , c*est-à-dire à la craie luiïeau , et les calcaires à si-
» lex répondent à la craie blanche. La série des terrains crétacés
» paraît même devoir se compléter, près du Yillard-de-Lans , par
n une assise encore plus récente. Au-dessus des calcaii*es blancs à
« silex on trouve des couches minces, sans rognons siliceux, conte-
» nant de grandes Huîtres, et où j*ai trouvé, en outre, des Orbito-
» lites analogues, d*après M. d'Archiac, à une espèce de la craie supé-
» rieure de Maestricht. Il est probable que si cette couche fournit
» des fossiles détcrminables, ils serviront à établir son parallélisme
» avec une assfso crétacée supérieure encore à la craie blanche. »
Nous compléterons cette analyse des recherches de M. Lory en
rapportant quelques exemples qu'il donne à Tappui de ses conclu-
sions. Le premier est une coupe du vallon de la Faugc, près du
Villard-de-Lans, faite vers son milieu perpendiculairement à sa di-
rection. Les calcaires blancs compactes, à Coprotina ammonia^
fortement relevés h TE. , plongent h TO. en passant sous la vallée
011, aprl'S le ruisseau, deux failles successives les font affleurer de
nouveau. Ces calcaires supportent le gault que recouvre une craie
vorlo, sableuse, dont la partie inférieure renferme peu de fossiles,
tandis que vers le haut abondent particulièrement : Discoidea cy-
Umfn'ca , Uni as fer lœvis, Diadema variolare^ HemicLSter bufo^
Micrastf.r distinct us, Turrilites Bergeri , T, Pvzozianus, Ha-
mites annatus, H, elegans?^ B acidités bacidoidcs y Ammonites
inflatas , A . Mantelli , etc.
Au-dessus de cette craie, viennent des sables d'un vert clair,
alternant avec qnchiues bancs de grès friables, presque blancs, où
DÀOrHiNÈ. 557
les fossiles, moins nombreux qu*au-(lessoas, sont tous différents.
Ce sont : Ammonites variavs (assez comninne), Turrilites costalus;
Discoidea rotulaî^ Belemnitella, indét. , desdcnls de Lamna^ etc.
D'après Tautcur, celte assise sableuse représenterait plus particu-
lièrement la craie glauconieuse de Rouen, mais peut-être cette
sous-division n*est-elle qu'une circonstance locale, et, en effet,
M. Lory convient n'avoir trouvé les fossiles de cette assise que sur
un point , vers le sommet du grand ravin de la Fauge, par lequel
passe la coupe.
Si l'on suit vers le N. le flanc du vallon, on atteint le pied d'une
montagne , dont les couches sont horizontales et qui le ferme dans
cette direction. Les sables verts précédents en forment la base et
sont surmontés de grès vert clair ou blanchâtres, auxquels suc-
cèdent des assises qui, à Fontaine, Sassenage, etc., reposent im-
médiatement sur le gault, et représentent la craie tuffeau et la
craie blanche.
Un second exemple confirmera les superpositions que nous ve-
nons d'indiquer. £a sortant de la vallée de Lans, la rivière de la
Bourne coupe d'abord perpendiculairement les couches fort incli-
nées de la craie blanche et de la craie tuffeau, c'est-à-dire des
calcaires blancs ou jaunâtres , remplis de silex , puis des lauzes et
des calcaires marneux , bien stratiûés , en général subcrayeux ou
compactes, et à cassure unie. Ces couches deviennent sableuses vers
le bas et passent à des grès calcarifères , gris ou blanchâtres. La
Bounie tourne ensuite brusquement au N. , et l'on reconnaît alors
qu'elle a creusé son lit dans une assise sableuse, placée entre les
couches précédentes et le gault des Ravix qui est en face sur la rive
gaucho. Des lambeaux de ces sables se voient des deux côtés de la
rivière , de ce point jusqu'au hameau du Bas-Méaudret. Ils sont
faiblement agglutinés, alternent avec des bancs de grès calcarifères
et passent vers le haut à des grès d*uii vert pâle, quelquefois rosés
on blanchâtres. Les fossiles rares et mal conservés sont : le Micraster
dtsiinctus, YHolaster lœviSy V Ammonites Mantelli ?, esi)èces com-
munes dans la craie chloritée de la Fauge, puis Y Ammonites loti-
dorsatus qui passe du gault dans ces couches. Plus au N., sur la
rlTe gauche du ruisseau de Méandre qui se réunit à la Bourne,
les inémes sables ont présenté Vffolaster iœvfs , le Baculites
baculoides, le Hamites armât us? ^ V Ammonites inflatas, le 7wr-
rilites Berger i et plusieurs autres espèces , dont quelques unes
semblent être communes au gault. Quoi qu'il en soit, celles que
538 DAUPHINS.
Ton vient de citer suffisent pour établir le parallélisme de la
craie glauconieuse de la Fauge avec les sables verts de la Bourne ,
et, quant à la position de ces sables entre le gault et les lauzes, elle
ne peut laisser aucun doute.
Bésumé A mesure que nous avons remonté du S. au N. ^ travers la Pro-
lecUoDf Sets, vcncc et le Dauphiné, nous avons vu les groupes ou les étages de
la formation crétacée tantôt diminuer en nombre, tantôt se modiGér
ou se simplifier dans leur composition. Dans le groupe néocomien,
Tétagc inférieur, très puissant sous le parallèle de Castellane, nous a
paru s*aflaiblir au sud et au nord de cette ligne ; Tétage moyen ou à
Caprolincs, très développé dans les déparlements des Bouchcs-da-
Rhône et de Vaucluse, s'amincirait dans celui du Var, si toutefois les
grandes assises calcaires des environs de Grasse lui sont complètement
étrangères, cl il manque, suivant nous, dans Tarrondissement de
Castellane. Il se continue dans les départements de la Drôme, des
Hautes-Alpes, et atteint dans celui de Tlsère une importance plus
considérable que partout ailleurs. Le troisième étage, au contraire,
celui des marnes à Plicatules , ne semble pas dépasser au N. les
limites de la Provence. Le groupe du gault , que nous avons suivi
avec des caractères si constants depuis les côtes de la Méditerranée
jusque dans le mas.«if de la Grande- Chartreuse, ne s*est jamais pré-
senté cependant qu*avec une assez faible épaisseur, par lambeaux
discontinus, et nous a même paru s'eiïacer complètement dans la
partie orieniale du département des Basses-Alpes, là où le second
groupe repose sans intermédiaire sur les argiles à Plicatules.
Ce second groupe, assez complexe et assez variable dans ses carac-
tères pétrographiqui'S et ses fossiles, nous a offert deux étages, dont
Tun plus récent, caract<'risé au S. par la présence des rudistes, lors-
qu'on remonte vers le N., dans le Dauphiné, et même dans les Basses-
Alpes, paraît être dépourvu de ces corps organisés. L'horizon du
grou|)^, et surtout Tctage inférieur, ou mieux celui de certaines
espèces de céphalopodes, n'en est pas moins trùs net dans toute sou
élenduc. Sa puissance paraît aussi diminuer vers le V Toujours
reconnaissable par sa faune jusqu'à la vallée de l'Isère, la présence
de ses couches au delà était restée longtemps incertaine. Des re-
cherches récentes non seulement ont consialé que la craie tuiïeau
y élait bien ropréseniée, mais encore que le pi eniier groupe, celui
de la craie blanche méconnue jusque-là, et pcul-èlre même l'étage
de la craie supérieure, n'étaient pas étrangers aux montagnes de la
Grande-Chartreuse et des frontières de la Savoie.
BRBSSB £T FRANCBE- COMTÉ. 5S9
$ 4. Brcste et Franche-Comté.
Si nous poursuivons maintenanl notre examen au delà da Rhône, Dtfpariement
dans la Bresse et le Jura français, faisant pour un instant abstraô- p)[f„^
tion de la Suisse et de la Savoie, excepté dans quelques cas parti-
culiers, nous verrons l'importance des dépôts qui nous occupent
diminuer à mesure que nous nous avancerons vers le N. Dans le
déparlement de l'Ain, la formation crétacée ne paraît être représentée
que par les deux étages inférieurs du groupe néocomien qui occupent
le centre des vallées longitudinales de la partie sud du Jura, dont ils
ont relevé le sol par des dépôts successifs.
Déjà M. iMiilet (1), en 1835, avait remarqué, dans le valllomey,
aux environs de Champagne, des couches marneuses, jaunâtres
ou bleuâtres, assez difficiles ù séparer des assises jurassiques sous-
jacentes, mais qui par leurs fobsiles (Gryphées et Spatangues)
s'en distinguaient assez pour être ra|)portées à la formation crétacée.
Elles se retrouvaient de plus avec les mêmes caractères de Vautre
côté du Rhône , au Mont-du-Chat et le long du lac du Bourget.
M. Itier (2) reconnut plus tard que les diverses couches créta-
cées de ce pays vont, en s'amincissant, s'appuyer le plus ordinaire-
ment au N.-O. , contre le groupe jurassique supérieur, tandis qu'au
S.-K. elles butent contre les assises brisées du groupe moyen de celte
même formation. Ainsi des changements considérables se sont pro-
duits entre ces deux périodes secondaires, changements que l'examen
des faunes est venu confirmer en révélant des différences qui, depuis
longtemps, avaient frappé les géologues.
Les croupes allongées des montagnes qui séparent les vallées lon-
gituditiales du Jura constituaient, au milieu de la mer néocumienne,
ou mieux de l'Océan crétacé, un archipel d'îles ou de presqu'îles
étroites. Les côtés de ces îles tournés au S.-E. formaient des plages
basses et des hauts fonds, tandis qu'une mer profonde baignait leurs
escarpements à pic du nord-ouest. On retrouve encore sur une
foule de points des traces évidentes du rivage de cette mer et qui
sont même dans un étal de conservation tel qu'ils semblent avoir
été abandonnés récemment par les eaux. Le versant de la motitagne
qui domine au N.-O. le val Romey, au-dessus de Charencin et jusque
(t) £uii., 1" série, vol. VI, p. 476. 1833.
[t) Acad, r/t'A Ac/éT/ifo, 4 avril 4 842. — Jnn. des sc.^éol.^yoX.lf
p. 352. — Rapport de M. É/fe de Beaamont, ib.^ p. 667.
HO BfiKSSB KT FRAKCHE-COMTft.
près de Rafficox, offre une ligne aujourd'hui indinfe au N.» mais
qui était certainement de niveau avant la faille transversale qoî a
escarpé le pied du mont Colombier. Cette ligne d'ancien rivage est
marquée par une multitude d*Hultres adhérentes aux roches juras-
siques qui constituaient ce fond de mer, et par des trous de mol-
lusques lithophages dans lesquels les coquilles existent encore.
On conçoit, d'après ce que nous venons de dire, que l'épaisseur
du groupe néocomien est très variable dans le département de l'Ain,
et qu'en outre elle est beaucoup plus faible qu'au S. En cITet,
M. Hier ne lui assigne qu'un maximum d'environ 300 mètres. Il
divise le groupe de ce pays en trois étages qui, pour nous, n'en font
que deux : le premier correspond aux calcaires blancs \ Caprotines,
et les deux autres ne constituent que deux assises de notre étage
inférieur. Considéré ainsi, Tétage des calcaires \ Caprotines de cette
partie orientale du département comprend un grand nombre de
bancs calcaires, blancs ou gris-blond clair, tantôt subcrayeux, tantôt
compactes et semblables à ceux que nous avons décrits aux environs
d'Orgon. L'auteur y signale, outre la Caprotina ammonia^ des Hip-
purites, des polypiers, et une Pholadomye qu'il rapporte à la P. Zaa-
gii^ Vollz {P. elongata^ Munst.).
L'étage inférieur se compose de deux assises distinctes. La pre-
mière offre souvent vers le haut une oolithe blanche et jaune, mais
plus ordinairement ce sont des calcaires jaunes ou de teintes varices
avec des grains verts et de.s boules de quartz géodique. Les fossiles,
d'ailleurs mal déterminés pour la plupart, seraient principalement
le Pecten quinquecoslatus, Sow. (probablement P. atavus, Roem.),
le Toxaster complanatus, Ag. , VExogyra sinuata, Leym., VE. Cow
loni, Mer,, la Terebratula depressa, Lam., VExogyra columba,
Gold., la Cytherea plana, Sow. La seconde assise est formée par des
marnes bleues et grises, schistoîdes ou arénacées, alternant avec des
calcaires compactes, jaunes ou bleus, et renfermant des nodules cal-
caires. L'auteur y cite, outre le Pecten et le Toxaster précédent,
la Trigonia costata (sans doute T. carinata, Ag.), VExogyra
aquila (probablement VE,Couloni ci-dessus), le NautUus elegans,
Sow. {N. pseudO'Clegans, d'Orb.?), et le Belemnites dilatatus de
Blainv. Ces deux assises se montrent assez constamment dans le
reste de Jura.
M. Iiier (1) a fait voir de plus les rapports des inûltrations bilu-
[\) Bull, (le la Svr. de statiU. de Ihire, 5 janv. 4 839. — Jtti
BBESSE ET FRANCHE-GOUTÉ. 5/|i
mineuses qui donnent lieu à des exploitations importantes avec les
couches de formations tout à fait distinctes qui en sont imprégnées,
mais il ne signale i)oint la présence du gault ni celle de la mollasse
tertiaire au-dessus des calcaires à Caprotines.
Dans sa Notice sur les hautes sommités du Jura^ comprises entre Mpartmtot
la Dàle et le Reculet (1), M. J. Marcou a fait voir que ce naassif jan.
de montagnes jurassiques était entoure d*une zone de dépôts cré-
tacés anciens, représentant les mêmes sous-di?isions que nous ver*
roDS autour de Neuchâtel et dans le canton de Yaud , et de plus
le second étage néocomien , celui des calcaires à Caprotines. On
peut suivre, dit Tauteur, celte série de couches dans les vallées de
la Yalserine et la combe de Aiijoux comme sur le versant suisse de la
chaîne.
Les premières couches néocomiennes ou calcaires jaunes se
montrent à la sortie du village des Rousses, au pied même du fort
à droite de la route. Elles occupent le fond de la dépression , se
prolongeant d'une part jusqu'à la vallée du lac de Joux où elles
sont beaucoup plus développées , et de Tautre vers le village des
Cressonnières, où elles se partagent pour suivre les parties les plus
basses des \a11ées qui conduisent des Rousses à Saint-Cergues et
lUîjoux. Os calcaires n*ont ici que 2 à S mètres d'épaisseur, et l(?s
fossiles y sont très rares. A l'extrémité de la vallée des Dappes
elles prennent plus d'extension et d'épaisseur, et elles s'élèvent sur
les premières pentes de la Dôle à une assez grande hauteur au-
dessus de Sainl-Cergucs. Les calcaires jaunes, très puissants ici ,
sont remplis des fossiles les plus caractéristiques de cet étage infé-
rieur {Exogyra Couloni, d'Orb. , Osfrea macroptera, Sow. , Pectcn
neocomiensis {Janira id. , d'Orb.), Ammonites radiatus, Brug.,
Corbis cordiformis^ d'Orb., Pholadomya elongata^ Munst. ,
P. Scheuchzerit d'Orb., Trigonia caudata^ Ag., Toxaster com^
planatuSf Ag., Nucleoliies Olfersii, id.). Sur le revers sud-est
du Jura, le long du bassin du Léman, on observe la même série
lorsqu'elle n'est pas masquée par des dépôts tertiaires ou quater-
naires. A Thoir)', ainsi qu'à Allemogne, on reconnaît l'étage moyen
et des calcaires caractérisés par le Pterocera Pelagi. Ces assises
sont exploitées comme marbre un peu au-dessus de Thoiry.
délia secunda riunio/ie, etc., p. 127. Turiu, ^ S iO . '-^ Congrès soi efi'
tifique lie France, 9" session, à Lyon, toI. II, p. 54.
(1) Bull.. 2* sér., vol. lY, p. i36. 4 847.
l!l£À^E ÏT fni>CHE-«:..-MTI.
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• ,
: - - :-.'.. :C' •; a * Cîis quelques ap*r-
> •'■■.< ^ : n «-'piîix. Aa roranien-
•: ": ■>•. .. 1--ÎÎ* Jo-i ha:]lr-s st.mnuit-i
d'i ^ : . : • : "■ !'- :- r r f- -i> lic !i fa! ais.: su i-e>i. el 'a
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cLi".-.. . » '...?'.- i . ï 0 '.i ...r -■. »I - .r. ur. ctrsûnori puinli h.o:
nij. ..r;.»: ".a .^ . .'•'.i-i 1 •: . ■. ;:.ie. *, lût .t.s I\».ii>i>**s M..:r. i
II. ■ .•-' ';-. îâ\i'i; â 'I: '. N ;'::.j'. à .i:>. BiM'.r.e à ji^
d'^'i d.-. '.'î . i- '1. «■;■ • ':i " I *::•:•:* «ilTr.Ton:» pi)inî5 ne ftr-
n:»^::-:n' ;■•* i i.::- :r>: '." -• : ►■■.r-i:-:;:'. r-^triîiifir tî-' r^^'jîo i.i mass»-
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BRKSSB ST FRANCHB-COMTÉ. 543
nai , puis il avait admis un ploiement assez compliqué des couches
de la DÔIe el de son piton méridional dans le sens même de Taxe
de la chaîne, mais MM. Lory el Pidancet (1) pensent, que les dislo-
cations de ce massif rentrent complètement dans les lois générales
de Torographie des monts Jura. Le sommet de la Dôle appartient
^ rassise supérieure de Tétage de Poriland , supportant de chaque
côté et en stralificaiion concordante les assises néocomiennes qui
se replient également sur toutes les chaînes Toisincs, et se montrent
complètes dans le pli étroit qui sépare le hombcment de calcaire
de Portiand, de la Dôle et du Chalet. La jonction dos deux forma-
tions ainsi concordantes est marquée par une couche de marne
grise sans fossiles, avec des traces de gypse et de lignite rapportées
à la base du groupe néocomien. Les auteurs font remarquer que ,
dans celle coupe, on voit nettement les assises de ce groupe, rele-
vées presque au niveau du sommet , partager tes divers accidents
des assises jurassiques, et qu'il en est de môme dans toute la
Franche-Comté où elles reposent sur Tétage de Portland. M.. Lory,
que nous avons vu admettre seulement une faible discorda*iice entre
les deux formations dans le département de Tlsère, où les couches
néocomiennes recouvrent cependant des dépôts jurassiques beau-
coup plus anciens, n'en admet plus du tout dans le Jnra, contraire-
ment à Topinion émise par M. Élie de Beaumont et par les géologues
qui sont venus après lui.
L'assise inférieure du groupe néocomien, dit aUleurs M. Lory (2),
dans le haut Jura de la Franche-Comté , reposa constamment sur
la même couche de l'étage de Portland el cousiste en marnes et en
calcaires marneux , alternant , d'un gris vevdâtre, dans lesquels les
fossiles sont rares, mais où se présentent constamment des rognons
marneux noirs, très durs et très tenaces.. Cette assise, dont l'épais-
seur varie de 10 à 20 mètres, existe depuis Bionne et Saint-Tmicr
au N. jusqu'à Belley au S. Au bas de la côte de Charix , près de
Nantua,on y trouve quelques fossiles qui paraissent être d'eau
douce, et les caractères de la roc ne sont ceux de marnes lacustres.
Aussi l'auteur est-il porté à vo\r dans ce dépôt un représentant du
groupe wealdien. Au-dessus est une marne ooliihique avec des
Ptérocères el des Térébr?,tules , des calcaires avec Pholadomya
[\) Bail., %• sér., vr,l. IV, p. 20. 4 847. — Mêm. fir la Soc. libre
fi*émulalio/i du Doub /,
(8) Compt, rcnd.^^ vol. XXIX, p. 44 6. 4 849.
ÙhU BBBSSB ET FRANCHE-COMTÉ.
Schetichzeri f puis des marnes à Toxaster complonatus^ enfin, les
calcaires à Gaprotines sous le village même de Charîx.
Malgré la difficulté de toujours reconnaître la discordance de
stratification entre les formations crétacée et jurassique, surtont dans
les parties basses du sol, M. J. Marcou (1) Tadmct en principe et
l'a constatée dans tout le département du Jura , dans une partie de
celui de TAin, comme dans le canton de Vaud. Dans les vallées de
Nozeroy et de Mouthe , il a vu constamment la série de couches
suivantes, à partir des calcaires de Porlland , série qu*il a étudiée
avec beaucoup de soin , et dont nous exposerons les principaux ca-
ractères en la mettant en rapport avec la classification adoptée,
et en procédant de bas en haut pour mieux suivre l'auteur.
. \, Munie: hicues, sans fossiles.
i S. Calcaire ferrugineux, ou limonitc {bohnerz).
/3« ëlnge. ' 3. Cuitaire j.iuii".
Groupe S i 4. Marnes gris Meuâlre, trct fussilifères.
néocomien i \5. Calcaire à giuins verts.
V,9e ëtag<*. 6. Calcaires Maiics ou à Caproliues.
Les marnes bleues sans fossiles, que nous avons vu M. Lory rap-
porter au groupe wealdien , deviennent un peu jaunâtres vers le
haut. Elles sont sableuses et rudes au loucher. Leur stratification
est peu nette, et leur épaisseur n*est que de 2 à 3 mètres. Dési-
gnées par M. Itier sous le «om de jnainies gris noir^ non fossili-
fh^eSf dans une coupe de la Dorclie à Chanay, elles renferment
quelques amas gypseux décrits par ÎM. Thirria (la Rivière, la Ville-
dc-Font cl Foucine-le-Bas). Le gypse est en rognons ou en couches
dans les bancs ninr.noux ou duii.s Its marnes gris bleuâtre. Il est
rose, blanchâtre, saccharoïde et trùs compacte. Dans rexploilalion
de la Rivière, le ciel de là carrière est formé par un banc marneux,
cellulcux, jaunâtre et un peu dolomiiiquc. Le minerai de fer manque
sur ce point, ou peut-être seraii-il représenté par le sulfate de chaux.
Les calcaires ft'rrugineux ou limonite , très compactes, enve-
loppent une grande quantité d'oolillies ferrugineuses, rouge brun,
passant au jaunâtre. Leur épaissv'îur est de 3 à Zi mèlros. Les fossiles
semblent constituer une faune paiiiculière que Ton observe facile-
ment dans 1rs vallées de Nozeroy, de iMoulhc, et dans quelques
autres dépressions longitudinales du Jura central ; h l'exception de
(1) Recherches ^('oloi^irjucs sur le Jum sdtinois (^BalL, 2' sér.,
vol. III, p. 500, 1846. — ///., vol. IV, p. 135, 1 84G. — 3Av;/. de
la Soc. ^col. (le l'rdfice^ 2* sér., vol. III, jp. 123, avec carte et
coupes, 1848].
BRESSE BT FRANCBE-COUTE. S!iS
YAmmoniles Gem-ilitmus, d'Orb., trouvée lui environs de Pon-
larlicr el du i'ygurui rostralti:/, Ag., rcncoiilré çii et \h, tous le»
autres fossiles sont inédils.
Adoptant les idées ilc .M. Grcsslj', M. llarcou pense que les
dî'pOis ferrugineux prntierinent, comme les gypses, de sources mi-
nérales et iherniaii's qui, lors des dislocations produites â la un de la
période jurassique , ont déposé di-s sédiments fernigineui dans les
vallées nouvellunient formées des cantons d'Ar^ovie , de Solcure et
de Berue , taudis que dans celles de Ponlarlier, de Noieroy et de
Mouille, des sources sulfureuses auraient produit les amas de uypse.
Il rejette d'ailleurs l'cxplicatiott dont nous parlerons tout à l'iicure
pour la forniaiiu[i;dc ces gypses, comme puur ceux des marnes irisées
Cl qui consiste îi les attribuer i des énianaiions gazeuses, venues i
la suite de dislocations, et qui auraient iiiodiné les roches voisines
au en contact.
Cette assise représente le calcaire jaune inférieur à la marne,
dans le canlon de Ncucliâlcl ( M. de niontoiolliii) (1), le minerai
de ftr subordonné aux calcaires de la Fraticlic-Comté {M. Thirria),
h calcaire roux du Salèoe [M. Favre), el le calcaire jaune miroi-
laut du déprtcment de l'Ain (M. Itier).
Le calcaire jaune, très oulitliique, ressemble par sa texture an
calcaire grossier tertiaire des euTinins de Paris. Son épaisseur totale
est de û nicires. Les bancs réguliers ont dcO",30 i O'",80. Les
fossiles en sont peu nombreux, et ceux qu'on y rencontre se re-
trouvent dans les marnes. Cette assise représente la partie su|id-
ricuredu calcaire jaune du canton de Neuchâlel, une partie do
calcaire roux du Salève et une partie du calcaire jaune miroitatit
de l'Ain. C'est ï tort que M. Itlarcun croit (p. 135 nota) qu'au-
cune de ces assises n'a d'équivalent dans la portion orientale du bas--
sin de la Seine, oà, suivant lui, les premiers dépôts néocomiens
correspondraient aux marnes bleues fossilifères qui suiveut. On a
TU que des dépAts assez variés cxisuient entre cet horizon et les
f:akaîrcs de Porilalld.
Les maille» bleues fossilifères sont souvent grises et j
quelquefois sul)schistoides, renfermant beaucoup d
les dénominations locales quft
-cou, uB BU trouvent eipliquéea
ir les mentionner dès à présent, __
rapports des faits i|iio mots décrÏToi
54$ BHSSSB ET fRANCP-Cp^TÉ.
(JWebratiila biplmta^ \'^\\ acuta, de Buch, 1\ depressa^ Sow.,
ffxogyra Coulonit d'Orb. , Cor(/{s cordiformis, id. , Panopœa neoco-
miensis, id., Serpula quinquecostata ^ Roein., Toxaster CQtnpla-
noUus^ Ag., ffolçister l'Hardyi, Dub., Diadana rotulare^ Ag.}. La
puiss9UÇQ de CCS n^^rnes varie de 5 à 10 mètres, et, sujvant les
points oC) pn les étudie, leur faune présente des associations dVspèces
tout à fait Iqçajps. géographiques et particulières. Ces difTéreiices ré-
suIlcfU d^i plus Q|i moins de profondeur des eaux , du plus ou inpjns
d'éloigncn^uHl de rancien rivage, de )a forme de la côte , de la imarc
du fond , ç(ç, DçiMS les vallées loiigitudinales qui formaient des ^olfç^
étroits con^muniquaiu avec |a {uer, les conditions paraissent avoir
^(é les plus favpral)ic:$, c^ir le§ çiipèccs sont P^tis nombreuses;, et leur
taille plus grouilc.
SpH^ce r^Pi^Pil, le bassin resserré de Nozeroy a présenté \ M, I^arT
cou un sujet d'étude intéressant. Ce géologue a pu y distinguer Ks
cndruiis ^ù dumiuaicnl les polypiers çt les échinpderines, cç^i^ où
Yi\<)i(i()l Pf|riJGi)lièretpcni les grandes oslracécs et les Corot s^ ceux
q^'b^hi|ait.'nt |us Mycs v[ Ic^î s^uitangolçlcs , ceux enfin où l'état des
ïWmillc^ pcWt faire prés^mpr qu'il existait quelques mouvements des
eaux, ou des courants dom^aiU lieu à de^i acciimulations de maté-
rjjiui^ QQlrainés et çb.arriés. Toutes ces petites associations de corjis
organisai w^ pcnyent d'ailleurs avoir rien d'absolti dans leurs lî-
Wites, et le inol facics, souvent employé par l'auteur pour les
désigner, \\o\\s semblait peu nécessaire, Id science et même le lan-
gage prdin^iro ne manquant pas d'expressions qui eussent été mieux
adap[ées à ces fivU.
Celte quiiHièine assise re|)résenle les marnes bleues d'/Iau/eri've
l^-^s de Neucbâlel , les marnes à Exoyyra Couloni de la Chaux-
de-l'O^ds, les marnes bleues néocomiennes du canton de Berne
Icii çafcaû'es marneux du Salhve^ le (jroupe inférieur des r/uirnes
bleues et grises du démrlcuunt Ce l'Ain el les marnes du terrain
jurn-crétc^eé de la FraMclie-Comlé.
Les calcaires à grains verts qui forment l'assise la plus élevée du
troisiénic étage soja très compactes, gris jaunâtre, renfermant or-
dinairement que grande quantité de grains verts. A la partie infé-
rieure , des couches marneuses allerncnl avec les bancs solides,
dont l'épaisseur varie de 10 à 60 centimètres. Leur épaisseur totale
est de il) à 15 mètres. Les fossiles y s(mt nombreux, mais peu
déterminables. L'espèce la plus caractérisli(jue el la plus répandue
est VlLXO(jura $i,>.wUo, Sow. Celle coquille est-elle bien celle qui
nitESSE n FPAKCUE-COUTË. 547
carnplC-risc les nipriius k v\kvu\^ du lupuiicr élago? Cm ru ^iiu
iiDUKiic|H>uvot)S4flîr(iicr, Quoi([iril en suit, Vimsc l'eiirËacuioiait
le cakaire jaune on rinnioâirp, lilciiùlrc qh verdâtre lira eiiviitiiis <Ii:
KcuHiilcl, k cjlcjtre ooliilijquQ désagr^gf (|q la CUam-tlc-l'VniiH,
le calcaiiu ooliihiquc jaune à inm vem du Satèvu el le gitt^j
moyen, établi |iar M. liUrdan» Iq dé|)artetaont de l'Ain, qù iiunfi
l'avuns vu i^piv^culcr sculemutit l'ani-isu suiiénuurc du iiulro l|-i)i-
siùnic i-iag<'. (^'i-si dune [ur cireur que U. M^rcou met ces i^^lcairiK
en parallèle avec les nianif^ii ci les argilci h Plicaluii» ijui »iiit
aU'dcKsus de» caicaiiea tilmcs ù Cùprolitiet.
<;cti dcriii<!i'i> su|it sDuvcnl il'uit blanc cendrË, irË* cunipacicx ri
renfuiiiieut peu lli: fdssiU'S, leur èpais«:ui Varie de 20 '^ W mùircH.
Ha oiji ri'i'(iDL'ui(neiil l'aspccl d'un cunjtluuiËrai de pulypiurs, du ci'i-
\]Mi\rs et do TOrùliiaïules furiuant une liorle tic luniachellu. Il ou est
clc nii^inc di)U!> t()u( le J ma et dans la vallée de Nozcroy. Ses caraciittvs
sont encore cent <|uu ce| éia&i aiïecle a» Salëve. Les Uadiuliuii «t
les Caprutitu* du déparlenieul de l'Aiu, de I3 Savoie, oic, mauipiciit
dans U'!> (léparieiucnla d<i Jura et du IIquIu , ninïi quu (en deiiU du
Pj^riudlon <|uc l'un y Inmve à AHemugitu ot 2i Tiioiiy, |)i'éti du Uc-
nèie. I.'ameur nuit <iue cet éiagc maïuiuc daus le canton de Neu-
chSlvl , c« <|uc nuiis etamintroiis ci-apréa. UiiHu , des rudiiHcius
duBitulti duut nous n'avions lus cucuie tiarlé, existent diMiéiiiiiu'«
(à Cl là dans [es vallûcs du Jura, ii la liuibee des dépùts du ijua-
triëllie iiro»|lc, el l'uu de ces tamlieaus t» truuvu daw> la \all.'u
intime de Nozeroy, prèiidef.liarbony, où il parait n'occuper ([u'uMU
E|ir[acc de (juelijues mitres.
M. Lory (t) a (lécouvert dei coudtei créiacécg nioin» iticit \\m% 1
encore, i 6 kil(ii)ivlres au midi de l'nnlarlîer, uti pcq au-deiuuuii
du village d'Qje, oit les assises jurassi(|ues, ijui funncitl la voûlo 1
du Laruioiit, sout prtis(|uo verticalcsL \\ec elles so (rutiM'ut
redressés, sans aucune discordance de stratiGcaiion, les calcairii»
n\nri)cux, Quii l'auteur rappurtc au groupe wealdicu, les cal-
caires néocoiuieus intérieurs, les marnes bleues, k$ calc)'
GU|)éricur3 et le gault composé de trois assises , dont d
vert, de f^.S d'épaisseur, et séparées par 8 utélres de mariu
plaalitjues. |.cs gras vcris reufermeut les Ammùniles mam
Sciiloth. , lyelti, UjHV , Millelianm, d'Orb, , Vlttocerca
{I) JÎh//., 2'sér.,>ol.VI,i
5/|8 BRESSE ET FEANCaE-COMTÉ.
tfncus^ Sow., Avellana incrassata, d*Orb. A l'exception des débris
(le crustacés, il y a beaucoup moins de fossiles dans la marne bleue.
Au-dessus du second banc de grès vert, viennent, avec une
épaisseur totale de 50 mètres, des couches d'abord verticales
comme les précédentes, mais qui unissent par se recourber vers le
pied de la colline, de manière à devenir presque horizontales au fond
de la vallée. Ce sont d*abord, sur une épaisseur de 10 mètres, des
bancs de craie marneuse, tendre, gris verdâtre, avec Ammonites
rhotomagensis? puis 6 à 7 mètres de craie dure, jaunâtre, avec de
nombreux Inocérames (/. cuneiformis^ d'Orb.?), enfin une nouvelle
assise de craie grise, marneuse, passant à une craie plus pure, blanc
grisâtre , d'environ 30 mètres de puissance et renfermant , outre
rinocérame précédent, Turrilites costatus, Lani., Ammonites va-
rians, Sow., A. Mantelli , id., var. Gentoni, Brong., Pleuroto^
maria formosa, Lcyin., Holaster subgiobosus^ Ag., etc. On n'y
trouve i)oint de silex, mais il y a une grande quantité de concrétions
ferrugineuses en boules ou en cyhndres mamelonnés, à texture
radiée, provenant probablement de pyrites altérées.
!\1. Lory a suivi ces dépôts du second groupe ou de la craie tuf-
feaii , en remontant le Doubs jusqu'au lac de Saint-Point, où ils
forment sa berge occidentale, aux villages de ce nom et des Gran-
getles, superposés de même au gault qui s'appuie à son tour sur le
groupe néocomien. L'inclinaison est ici moindre qu'à Oye, mais il
y a également concordance entre les sédiments crétacés et juras-
siques.
L'auteur pense que la craie luffeau n'existe que sur un très
petit nombre de points du Jura, et il en cite des traces dans le val
de Morteau où M. Chopard a trouvé des Inocéraraes et le Turrilites
costtttus, puis au nord de Besançon , dans la vallée de l'Ognon, où
l'on observe deux lambeaux assez étendus, l'un au village de Moul-
cley. l'antre entre Auxon et Yoray. Les caractères de la craie, son
épaisseur, sa superposition au gault et sa concordance avec les
étages néocomicns et jurassiques s'y retrouvent comme aux envi-
rons de Ponlarlier. Dans les deux localités précédentes, où les
couches sont très lourmeniées, la craie se voit au pied d'une faille
en contact avec le coral-rag à Montclcy, et avec la partie moyenne
de l'oolitlie inférieure à Auxon. Outre les fossiles que nous avons
di^jà cités, et surtout l'Inocérame toujours le plus répandu, M. Lory
signale, vi rs le bas, le Scaphiles œqualis , cl un Spondyle dans la
partie supérieure qui paraît manquer \\ Saint-Point, mais il a omis
BUESSK ET KHANCUE-COMTÉ. âïO
de dire, que ces lambeaux avaient été dëji parfaitemeiil indiqués
|);ir A). Ëlie de Beaumont sur la rarie géologique de la France,
quoiqu'ils paraissent avoir écliappê h M. Thirria, lorsqu'il publia
son excellent travail sur lu département de la Haule-SaOnc. il en
est de même de deux lambeaux probablement itéucomieus , situés
sur le plateau jurassique qui sépare la SaAne de l'Ognon, entre
Graj', Mornay et Pesincs, aux environs de Choyé, Bucy-lcs-Gj, le
Trembloy, eic. UnGn plus an S-, près des grottes d'Osselles, dans
la vallée du Doubs, M. Pidancet a constaté la présence de la craie
recouvrant encore le gault.
Ainsi, dit M. Lory, Hur les deux flancs du Jura (vallées basses
de rognon et du Doubs , et environs de Ncucbâtcl }, comme dans
ses plus hautes régions (vallées de Saiut-Puint et de Mortcau} on re-
trouve la craie tuiïeau et le gault avec les mômes caractères que
dans la Champagne, et leurs couches qui ont participé aux méiiics
dérangements que le groupe néoconiicu sont, c<immc ce dernier,
concordantes avec les assises jurassiques; aussi ce géologue croit-il
que les buulevcrsemeiils qui ont aiïecté la craie se rattaclicnt aux
soulèveoienis les plus récents. Les failles de jMontcley et d'Auxon
ont une direction O.-S.-O., Ë.-N. E. à jicu près parallèle aui Alpes
orientales, et il en est de même des couches verticales d'Oye, tandis
qu'à Sainl-Poinl, elles se relèvent sur le flanc d'uue cbalnc qui
court vers le N. 38° E., se rapporiani ainsi au système des Alpes
occidentales.
Plus i l'ouest encore, en se rapprochant de la COie-d'Or, M. Ro-
zet (1) et ni. Ëbclmen (2) ont signalé presque en même temps des
couches crétacées du second groupe, formant de petites collines
dans le canton de iMirebeau , entre Tanay et Viévigue , et sur les-
quelles ces villages sont bâtis. Ce sont des calcaires marneux jau-
nAlres, peu solides, des lits minces de grisa glaucoiiienx , reposant
,sur une marne bleue. Le calcaire marneux a présenté i 31. Itozet
aaPeclm, no petit Nautile, desTérébratules, une Ammonite voi-
sine de 1'^. letvesiensii et V /noceramus Cuvierit?, puis des rognons
et des plaques de silex corm^ des cylindres et des nodules de fer
pyriteux. Ces rudiments de la craie luITeau reposent probablement
(1) Bull., vol. IX. p. Ii8, 183S. — ,M.'m. <!f la .W. gc,.l. de
/Va/ire, vol. IV, p. 127. I8i0, ""^
(î) C(iH.,yol. IX. p. 373. tl
d'une uiânMrti MMicordftiité inii' te coral-ng qitt «onstltM le 141
ehtiroiiiiahL
ces AMt% fiim, êA établlmnt reit(>h«lmi ter» te M. itê éftttt là
1» période chMi(*ée qiil ont emiveti It Provatcé tt lé Oitttihliiê, é
ch 0OU8 rncwtriut dan» tonte eette étendne ridentitA des |iriiMiipdÉ|r
flinnes qui le» ohi snceèssivcltietit iieopléek, ne prouvent fiollit (Ê^
pendant d*tine manière ibsoitte , comme te croit M. LtMy« que M
mêmes eau «e coniinoatent mm inleftiuptioti ters 1*0. af ise editt
od M déposaient lea «édlmeniA conlempoiiilns de» ArdcHtiet , de k
Champagne et de la Basse-Bonrgogne. Non» n'âtods Cdcortl tMtÊÉt
donnée poor admettre que la ligne aéluelte de partage , dont ÉMU
paHte te platean de Langfes et te chaîne de h CAté-dt>r, ait éii.
franchte 00 reconverte par ces eaut. Nous détona aussi t^eiff
Ti^presslon de fbrmnHon fluvio-matine , qUë le-^méluo gédffgW
attribue au gault, puisque non fteuleiucnt on u*y trouve point de corfi
organisés terrestres ou d*eaa doUce, Uiais encore parce qo*il eat pM-
(|ue toujours caractérisé par te prédomiiiftocG des cépliàlopodei.
M. Thirria (!) avait rappOMd au grès vert \t9 déf^AlS de miuerrf
de kt pisirorme du département de la Hauie-SaAnc , et cela par Uâ
iiHitib suitants : (• la structure du minerai semblable 1 ci*lte iH
(MiiiUies jurassiques ; 2* le» Ibssiles feirugincut qut TaccouipagMll
1*1 (|ul tout aussi cent de la formaiion jurassique ; â* te propriété
magnétique de ces minerais, due il du silicate de protoxydc àè fer,
comme dans les minerais du deuxième groupe jurassique; &** la
présence d*un conglomérat calcaire, évidemment couiem|X)rain du
minerai qui coftstiluc souvent une sorte de poudingue, et qui, étant
composé de détritus des trois groupt?s jurassiciucs, a dû se forincr
immédiatement après, quoiqu'il lui soit étranger par sa strati-
fication.
C^es motifs n'étaient certainement pas suffisants pour autoriser
les conclusions du saTant ingénieur, et nous croyons que la pré-*
srnce de dépôts semblables dans le département du Doubs , où Ils
sont de plus recouverts par des sédiments tertiaires lacustres, tout
en constatant qu'ils sont plus anciens que quelques personnes
l'avaient pensé , ne suffit pas davantage pour tes faire regarder
comme appartenant à la formation crétacée. Nous ne parlerons donc
(I) BnII., vol. VI, p. 32. 4 834. — Statistique miner, et gthf.
fin liépartemcnt tic la Ilaulo-Saônv , p. 432; in-8, avec carte et
coupes. Basançon, 4 833,
BR8SSB ET FRANCHE COMTi. 551
point des gisclnentâ de Nommay et de Cbat*tnont» décrits par
M. Thirria, mais nous dirons que les motifs invoqués 9 Vùpp\}{ de la
même opinion par MM. thurmann, Simoii et d'autres géologues, ne
résolvent nullement la question de Tdgc de ces dépôts côHliits sous le
nom de bohnerz , ël que M. d*Omalius d*llallay a eii toute raison ,
à ce qu^il nous semble, de rejeter comme incômpiètcë les |)reuVeâ
du parallélisme proposé.
Dans un autre mémoire, publié en 18â6, ftt. thirHa (1) â décrit
sous le nom de terrain jura-crélacé un ensemble de couches qui
recevait dans le même temps d'un géologue suisse celiii de terrain
néocomieh , nom qui a prévalu et que nous avons adopté , quoique
devenu impropre , comme toute désignation locale établie sûr une
connaissance incomplète des faits. Le savant ingénieur français avait
proposé cette expression de jura-crétacé pour des dépôts qu'il
croyait se lier par leurs caractères zoologiques aux deux formations
jurassique et crétacée, et qui, dans les vallées du Jura, se trouvent
adossés aux calcaires du irriisième ou du second groupe jurassique.
Ces dépôts suivent jnsqu^à une certaine hauteur les mouvements
éprouvés par ceux qui les supportent d'une manière plus ou moins
transgressive ; ils semblent donc avoir été relevés par les mômes
phénomènes; mais, comme ils ne se montrent qu'au fond des vallées
et sur leurs flancs, on doit penser que lors de leur formation , les
couches jurassiques étaient émergées en partie.
La puissance d'un dépôt pouvant être considérée comme propor-
tionnelle à la durée de son séjour sous les eatix, l'auteur fait remar-
quer que celle de la formation jurassique décroît à mesure que
l'on s'avance vers le Jura yiférieur ou occidental qui aurait été
émergé d'abord. Le Jura moyen l'aurait été ensuite , et enfm le
haut Jura ne serait sorti de dessous les eaux qu'après te dépôt
complet des sédiments crétacés dans ses vallées. Ces derniers
s'étaient plus ou moins étendus en môme temps dans les vallées
des autres parties de la chaîne, restées en communication avec
celles du haut Jura qui étaient encore iminergées. Lorsque lo
massif montagneux atteignit sa plus grande hauteur, la mer crétacée
ne se voyait plus qu*à TE., où se déposèrent le gault et la craie
tuiïeau , dont nous avons vu cependant des traces bien caractérisées
au centre et à l'ouest de la chaîne. Aussi ne doutons-nous pas que«
(1) Mémoire sur le terrain junt-crciacè de la Franchç- Comté
(Aiin, des mines f 3^ sér., vol. X, p. 95, 4836).
552 BHESSE £T FRANCHE-COMTÉ.
M ers faits eussciU été connus alors, AI. Thirria n*eût eu cela mo-
difié sa manière de voir.
D'après ce géologue, Thypothèsc du soulèvement successif du Jora
rendrait compte du dccroissemenl vers l'O. des couches jurassiques
et néocomiennes, de la rareté des marnes dans le haut Jura, et
de leur fréquence dans le Jura inférieur, comme de la distribution
des fossiles . dont le nombre diminue lorsqu'on s'avance de 1*0. à
TE., ou qui deviennent de pins en plus rares dans le Jura supé-
rieur. Mais la mollasse étant aussi redressée contre certaines pentes
de ces montagnes, il en résulte que les chaînes n'ont pris déûniti*
vement leur relief actuel que lors du soulèvement des Alpes occi-
dentales. £n outre , soit que l'on considère le groupe néocomieD
comme la partie inférieure de la formation crélacée, ou bien comme
constituant une formation distincte, les conséquences, continue
M. Thirria , diiïéreraienl toujours de celles qu'a présentées M.Élie
de Beaumont, puisque dans le premier cas il faudrait qu'il y eût.
concordance avec les dépôts créiacés ou plus récents {grès vert)^ ce
qu'il n'admet pas, et que dans le second on devrait avoir recoui^ à
un soulèvement spécial, placé entre celui du troisième groupe ju-
rassique et celui qui a dérangé ce même grès vert (gault et craie
tuflcnu). On a vu en eiïct que dans le Dauphiné un dérangement
notable s'était produit entre les calcaires à Caprotines et le gault;
or, pour M. Élie de Beaumont, le soulèvement des chaînes du Jura
est antérieur h ce dernier. Enfin , il faudrait que tous les soulève-
Uïcnls successifs se fussent manifestés dans la même direction , ce
qui n'est pas le cas ordinaire.
•M. Thirria qui a étudie dans les départements du Doubs, du
Jura, de la Ilaïue- Saône et en Suisse»les couches néocomiennes,
donl l'ensemble ne conslilue pour nous que l'étage inférieur du
groupe, les décrit comme composées de marnes et de calcaires al-
ternant. Leur puissance, qui augmente de l'O. h l'E., n'excède pas
12 métros dans la Haute-Saône et en atteint 55 dans le Jura. Les
marnes sont schistoïd( s , bKuairrs, grisâtres ou jaunâtres et leur
épaisseur totale est de 25 mètres. Les fossiles y sont nouibreux , et
ranlcur croil que les uns sont jurassiques, les autres créiacés, qu'il
y vn a de communs aux deux formations, et que très peu sent
proj)!('s à ces couches. Des sables qiiarlzcux verdûlres y sont su-
bonioîinés ainsi que lesainasde gypse saccharoùlc, scbistoïde, bhmc,
gi is ou rou^eâtre, dont nous avons déjà parlé. Ceux-ci sont alignés
du N.-K. au S.-O. dans la direction des chaînes, et compris dans
BRESSE ET FRANCHE-COMTÉ. 555
une zone de 6 à 5 kilomètres de large. A la Ville-dc-Pont et à la
Rivière (Doubs), ils sont exploités. Dans la première localité le
gypse a 6 à 7 mètres d'épaisseur, et repose sur le calcaire de Port-
land ; dans la seconde, son épaisseur n'est que de 1 à 3 mètres , et
il recouvre des dolomies du coral-rag. A Foncinc-Ie-Bas (Jura), Titt-
clinaison est de 12 à 15 degrés au S.-E. et l'épaisseur de 12 mètres.
L'auteur pense que si certaines couches sont plutôt dolomitiques
que d'autres, cela tient à ce que, dans l'origine, les calcaires étaient
plus propres à être dolomitisés, et qu'il a pu en être de même
des gypses produits par des émanations sulfureuses, réagissant sur
les bancs calcaires.
Les calcaires alternent avec les marnes précédentes, mais, h l'in-
verse de celles-ci , ils sont d'autant plus épais, qu'ils sont plus élevés
dans la série. Ils sont jaunâtres , grisâtres, rougcâtrcs, marno-
compacles ou subcompactes, lamellaires ou grenus, oolithiqnés
ou suboolithiques. La teinte jaune y domine, et ils renferment dïes
grains verts. Dans les assises inférieures, des grains irréguliers de
minerai de fer y sont disséminés. Vers le haut, ce sont des silex en
rognons. Un banc de calcaire bitumineux y est subordonné dans
le Val -Travers.
Le minerai de fer du déi)artement du Jura diffère du minerai
pisiforme ou en grains de la Haute-Saône , en ce qu'il n'a pas une
structure à couches concentriques s|)héroIdalcs aussi nette. Il s*en
rapproche néanmoins par sa composition chimique, et sa position
géologique est la même. M. Thirria revient ici sur l'opinion qu'il
avait déjà exprimée, que ces minerais ont immédiatement succédé
au calcaire de Portiand , de même que les dépôts néocomiens aux
dépôts jurassiques , et qu'ils se présentent aussi dans les dépressions
des monts Jura, mais point sur les sommités. En résumé, ils seraient
du même âge que les sédiments crétacés inférieurs, et se seraient
formés dans des circonstances différentes, mais pour le Jura occi-
dental, ce parallélisme est d'autant plus conjectural, qu'ils ne sont
recouverts que par des dépôts tertiaires lacustres.
Nous nous abstiendrons de citer les fossiles (pie signale l'auteur,
parce qu'à l'époque où il écrivait leur détermination ne pouvait
être faite de manière à conduire à des résultats concluants.
CHAPITBI: X.
roilMATIOH CIIËTACËË DE LA.SUISSK ET DE LA SAVOIE.
Les <)f i)6ts crf'tacfs (lit Tcrsani Buissc tlu Jura , comme ccilx de
la Savoie, hVIriiI que la cuillinuaiion iiiimMlalc de ireux cjuc nous
Tenons (Vt^tUdier i]e\mh le Uiupliinë jusque ddn» les dËpanemcnls
(tu Unubs L>t (le la HaUle-SnOne, nous passerons de suite i leur exa-
men en ttiius dirigeant dtiN.-E. au S.-0.,dcs environs ttc Sole ure i
ceux de Cliainbfry où ils sont bien dËvcloppës, parfaitement ca<
ractérisi?», cl où leurs ra]t|iorts sll-aligraphiques mnt toujours Taciles
i saisir, neinoniaiit cilstiitc eu sens inverse , lu long du Tcrsatit
iiuj d-ourj-t des Alpi's, nous y rocliercherons, au ndlii'ti des grands
buti lève l'île me lit s et des modifieatiuiis qu'ils ont subis, tes repri^srn-
lanls de ces assises riilacées de^ pentes oppusC'CS du Jura. Crltc
luarchc nous parait A la Tuis plus simple ci plils coiirormc il la dispo*
sitiotj gntërale et aiiï rai actères des eouclies , que si nous avions
voulu étudier en mênic letnps, soit duN.-Ë. auS.-0., soit lotit aU'
liTiiicnt, les deux cOli's du grand bassin de la Suisse.
L'eiisteiicc du groupe hiHrîeur de la forinallon crétacée sur
le revers oritnial dil Jura, parlicUliÈrement aux environs de
Neucbâiel, a\iiit Hi 5ou]içniiiiËc il y a pr^ d'Un demi siècle, par
M. I.. de Bucli (1). l'Ius tard , les reclierches de SI. Elle de Beau-
mont [2) ont puissamment coniribiié i, conGruicr cette preinitro
vue , mais ce dernier savant n'ayant poinl piililiO
descriptif spécial, celle Tériié no fui pas r{ n éraleui en t admise j
il lui inamitiait encore ce caraciêre d'iîùdonco t
cette individualité en quelque sorte nécessaire {
liïcnicni adoptée comme telle! enfin, la d£mi)M
(1) Catiilngue mamucril d'une ciillrrt'on de rochi-* _
snittcs woiilagnrf de Neurlifiltl, 1803. Ueo copie docu
foiW par Douidel (de la Nièvre), o élé offerte par H. B*ii
ciclé géologique de France, ot déposée dans m bibliol
(2) .V«/.. rf«*c,«a(.,ïol. XVIU, p.33.1820,
556 Sl'ISSR £T SAVOIE.
n*cn avait pas élé donnée, cl elle rencontra mémo un obstacle im-
prévu dans Topinion qui tendait à placer cesdé|)ôts marins de Test
sur l*borizon du groupe wealdien fluviaijie de l*ouest. En outre,
ce que Ton dut regarder d*abord comme un tout assez simple, d'une
faible puissance, et caractcM'isé par une seule faune, lorsqu'on vint
à embrasser un plus vaste champ, se trouva n'être plus que le
membre inférieur d*un groupe très complexe, très varié, fort épais,
et pendant la formation duquel s'étaient succédé, au moins sur cer-
tains {)oint8, trois faunes différentes.
EoTiront M. de Montmollin qui, le premier, donna une description détaillée
Naacbfttci. ct Suffisamment complète de ces couches crétacées inférieures, aux
environs de Neuchâiel, fut aussi le premier qui, quelque temps
après, indiqua leur véritable place dans la série, mais il oublia une
ebose, sans doute fort insignifiante en elle-même , quoiqu'elle dât
lui enlever pour bien des personnes le mérite dé sa découverte : ce
fut de lui donner un nom particulier. Un autre géologue s'empressa
de réparer cette inadvertance et rintroduction dans la science du
mot ncocofnien valut à son auteur presque autant d'honneur, que
s'il eût démontré le fait.
A la base du calcaire jaune de Ncuchâtel, on voit par places,
^ dit M. de Montmollin (1), des couches très fracturées de calcaires
oolithiques , passant du jaune au brun , avec quelques grains de
fer silicate, et reposant sur l'étage de Portland , à stratiûcation
discordanio, au moins sur un point. Au-dessus vient une marne
de 10 à 12 mètres d'épaisseur, d'un bleu gris et jaune vers le
haut. ToiUe l'assise est fré((uemmcnt traversée de veines de car-
bonate de chaux. Les fossiles sont nombreux , surtout h la (>arlie
supérieure, et sur la marne sont des bancs de calcaire jaune, rou-
geâlre, bleuâlrcou verdâtre, souvent oolilhique et ron)j)lis de cor(>s
organisés. A mesure qu'on s'élève dans la masse, les couches sont
de moins en moins brisées, la marne jaune qui les sépare diminue,
et l'un trouve des rognons calcaires déprimés, disposés dans le sens
de la stralificaiion. A 16 ou 18 mètres de la marne bleue précé-
dente, on atteint le calcaire jaune proprement dit, plus compacte
et h grain plus (in vers le haut que ceux de la base. Kn résumé, cet
enscuïhlc de strates calcaires et marneux peut s'exprimer ainsi , en
allant de bas en haut :
(I) Mr/iintrcsur/c terrain crclacc du Jura [Me m. de la .SV/r. fies
n.'. tiat, de Netichdtelj vol. I, p. 49, ^836).
Sni&SB ET SkVOIK. 5S7
Milr».
i. Calcai ni jaune iQfôrieur; au moioR. ... 7
5. Haroe bleue 10
3. Calcaire jaune en couches brisées 7
i. Calcaire jaune avec des masses siliceuses. . 13
6. Calcaire jaune propremenl dit; au moioa. . 10
Ce syslème de couclies revêt les flancs niéridionaoi du Jura, et
occupe lu fond de plusicuni vallées longiludiitilea, où il est ordiiiai-
rcmetil recouvert par des dépôts lertiiircs. Adossé au pied des
montagnes qui longent ces vallées , les tranches de ses couches
sont souvent masquées par les sédimeuts tertiaires qui s'étendent aa
dclï pour reposer diicciement sur les strate» jurassiques.
Les points où cette série peut être le mieux observùe so»t Ica
bords du Scyon , à sa sortie de la gorge de la moulagne de Cliao-
moiit , autour du cliâicati de Ncticliàtei , duos le lit même du tor-
rent, où l'on voit la «upcrposiliou du calcaire jaune au calcaire do
Poi lland , puis en suivaut les couches sur la rive nord-ouest du lac
d'une part , jusqu'à Neuville , et de l'autre dans le canton de Vaud.
Autour de Neuchâiel , les calcaires jaunes plongent de 20 b 25 do-
grés au S.-E. , et dans luuie celte ligne les calcaires de Puriland
plongent suus eux avec une inclinaison plus prouoncéc. l.cs cal-
caires jaunes disparaissent cui-méaies suus la mollasse comme au-
dessus de Buudry, et semblent occuper le fond du grand boïsia
tertiaire qui sépare le Jura des Alpes.
De l'examen de ces assises dans plusieurs vallées longitudinales
des munis Jura, M. de Motitmollin conclut qu'elles y reposent, b
Btraiilicaiion discordante, sur les dépôts secondaires plus anciens,
et qu'elles sont recouvertes par les sédiments tertiaires, quaternaires
et modernes. Bien que la déterniination des fossiles ne dût pas être
alors très rigoureuse, l'auteur n'en déduisit pas moins que ces
strates avaient été formés i peu près i l'époque du green-eanâ.
Nous verrons qu'il précisa bientôt ce qu'il entendait par celte Vlr^
pression vague de greeii-sand, laquelle n'a pins de sen^ aujoani
d'hui. Les uns , sans trop savoir pourquoi , l'appliquaient alors i
grès vert supérieur et au gault , les autres , au grès verl inrériciiiy
ua petit nombre à la réunion de ces trois groupes, tandis i\\i(
l'est et le sud de la France, la Suisse et la Savoie, on entiinla
grèt verl sott le gault seul , soit la craie tuffeau qui le recuui i e jiar "
places.
Avant la pi'Ttode iiéucoinienne, nous |>rpnons ici le luul poiii' la
558 SUISSE ET SAVOIE.
partie, le Jura était compuso do monlognes pi'u élevées, allongées
en chaînons à peu près parallèles à la direction générale actqelle. La
mer occi^pa les intervalles de ces chuinons, et y dé|K{$a les couches
crétacées. Avant la Gn dp Tépoquc secondaire, h% CAlcaireu jaunes
furent soulevés, et les sôdimontM tertiaires se foi inèrout sous les eaux
qui occupaient encore le fond des dé))rcssions. Â la fin de la seconde
période tertiaire, toute la chaîne des nionls Jura fut portée à une
plus grande hauteur ; les montagnes déchlri es produisirent les formes
accidentées que Ton remarque aujourd'hui ; puis de nouvelles et der-
nières modifications eurent encore lieu lors du soulèvement des Al|>eâ
orientales. Cette manière de voir de M. de Montntollin s'accorde donc
sensiblement avec celle de M. Ti)irria, de M. Marcou et de MM. Lqry
et Pidancet ; seulement ces deux derniers n'admettent point de discor-
dance entre les slrates crétacés et jurassiques, discordance que ious
les autres géologues ont reconnue avec M. Élie de Beaumont.
Nous ferons encore remarquer ici, co.mme pour le Qauphiné,
que dans la succession des phénomènes sédinieniaires et des soulè?
vements qui les ont interrompus, les aqteurs que nous venons dQ
citer, à Texception de M. Élic de Beaumont, ont fait complètement
abstraction des dépôts nummuliliques et de Timmense periurhatioif
qui les a séparés de la mollasse; il semblerait, suivant eux, que
celle-ci a succédé immédiatement aux derniers dépôlîi crétacés. Or^
ces couches h Nummulites avec le flysch qui les surmonte, n*ayai\(
point laissé de traces entre la mollasse et les sédimenls crétacés les
plus récents du Jura , il faut de toute nécessité , (|ue ces derniers
aient été complètement émergés pendant la période nuinmulitique^
Il y a donc eu un double phénomène d'élévation , puis d'abaisse-
ment, dont les géologues précédents n'ont tenu aucun compte.
L'extension et les limites de l'étage néocomien inférieur du can-
ton de Neuchâtel ont été bien exprimées par M. de Monimollin
sur la carte topographique qu'a drossée M. J. F. d'Osterwald (J)^
et la même année, M, de Montmollin (2] ayant comparé lesi
fossiles du grès vert inférieur de l'île de AVight a\ec ceux des
couches marneuses de Neuchâtel , en déduisit le synchronisme dcii
deux dépôts et la nécessité de les désigner sous un même noin,
M. Studer partagea complètement cette manière de voir en rejetant
'\) Mvm. de la Soc. des .se. natur. de Neuchâtel^ vol. H. 4 839.
[2) VciluindL dcr schivcizcr, bci ihicr FcisainmL zti Ucra ^
p. 49, 1839.
SUISSE ET SAYOIE. {j59
rassimiiation qui avai^ é(é faite des dépôts lUiirins de l'est de la
France et de la Suisse avec le groupe wealdien de rAq{;leterre.
M. Agassiz, d*après tes caractères des pissoqs qu'on y trouve, con-
sidérait d'ailleurs ce dernier comme appartenant i |a période juras
slque.
Ce fut à la réunion de la Société géologique de^ monts Jura , te- obiervation
nue à Besançon au mois ({'octobre 1835, que M. Thurmann pro*
posa de dimner, au moins provjsoireipent, le nom de terrain néc"
comien {neocomierisis ou de Neuchâtel) à l'ensepible de couche^
que venait de décrire M. de Montmollin. Il indiqua en qiéo^e temp^
ses rapports avec les dépôjs contemporains du Jura français, çoqime
avec une partie de ceux qu'il avait qbsecYés à la Perte du Rhône.
Voitz (i), en chercha.ttt à iquliver la nouvelle dénomination, Gt
voir que çeije de ten*ain crélacé du Jura , employée par M. de
Monlmollin, était aussi impropre que celle 4ç terrain jura-crétacé^
proi)osée par M. Thirria ; mais il résulte de cette discussion , qu'elle
n'aurait certainement pas eu lieu, si la formation crétacée d'Angle-
terre, et sqrtqut la faune du grès vçrt inférieur, eût été alors mieux
connue des géologues du continent. On vpit de plus, qtie les fossile^
des marnes et des calcaires de Neuchâtel (talent bien imparfaiten^ent
déterminés, puisque sur 38 espèces, on en admettait 12, comme
exclusivement jurassiques, /i çoqime appartenant aux deux forman
tiens } 9 coipme crétacées, 7 comme propres à (^ localité, et eiiGn
6 (Jouteuses, conclusion contre laquelle se prononça M. Peshayes (2) .
Dans Iç seconct çahicf de son ^ssai sur les soulèvements jurasi
siques (3) , [U. Thurmann • a))r^s avoir esquissé (a disposition de
ces dépôts, a égale(neu( insisté sur leur stratification discordaiU<^
en général, par rapport 5 I9 formation jurassique sous-jacente.
La place du groqpe néQÇpmien relativement au|: autres rocher
crétacées du même pays 9 été confirmée par la présence, au-dessMS
des calcaires jaunes, à Souaillon , sur le chemin de Saint-Biaise, h
Cornaux, au novd-est de Neoebâtel, d'une couche renfermant les
4mm(mt(€s na\iiçulç^*U ^ rAQi<mi(i$mi%% mims^ h Twrilites
Bergerie dQ« lHOCérmUi dei ^(^fMftr, m% indiquant ici l'hori»
(4) 3^., voK IX^ p. 49. 4»S7. — I^. et 3tqder, Neu. Jahrb.^
4936, p. 5S el 6».
(i\ Ib., vol. VII, p. if». 4*36.
(3) ln-4. Porrentruy, 4 836, by^o xktkQ Carte orogrnphique et géo'
iogirjue du Jura bernois et des coupes.
é»U
(1). DibHide
ce dcpltt
Ftociaid. ri SMAhUs » cdks de h
■nCnlopQMf et fÊt Iran woêêubê^ ■rantCBl Mm 4p
pidi dfl J va «M lorle de rédr, prtefltaat a face ahraplfB da clli
de h MOfliapK, doat cfci 9i»liC|Mte pv «M valée oa
AgVMi, dans n Aor&enr /ef/oMilef en^lem Ai J'!Hnf(S),
a décrit 12 espèces d*écUoodenMs, doat 8 aornellesL Fnû ki
t qoi élaicBt éfjk onuiims, mae seale, le Tuemier < nwjrfiMf i.
Ag.« {Hùlaaier id,, id., 5/»lciig«tt fctew, Lan. • & Aefaefîa»,
Mr., 5. argil&teaM PhOL), ooos «aride protcair des fnnr^ii
IrfeeoMemMs; les autres auraieat éli trooféei daaa Teasise fié
ttoaa fenoos de signaler d'aprti Dabois de IkiaipéreaEL
Les pvois do petit basria de b GhaaiHle-Fiaods étMfi& pv
H. Hieolet (A) sont formées par les calcaires de Fortbnd^ ci je
fiod est occapé par des dépOu crétacés et tertiaiirea. Les rodMS
crayetnes compreoneat de bas en hast des marnes janoei op
UeiwSt arec des fragments de calcaire janae. On f trooTe VExo*
gyra Ccnltmi^ d*Orb., Mmmontifef a^per^ lier., dea Cima,
Trigania^ Peden^ Tertbratula biflicata. ?ar. aouto, de Bocb.
T. depretsa^ Sow. tToxaster complanaius^ Ag., Echinus Montmol*
Uni ^ Ag., Diadema omnium, id. Ao-dessus sont des calcaires
oolithiques, jaunes, désagrégés, sans stratification apparente, rea-
fcTmant des masses siliceuses amorphes, d*assez grandes dimeusioos,
et ccliuieuses. Les cavités sont irrégulières, vides ou remplies de
calcaire jaune. On trouve dans ces sortes de rognons , les lerebr^
(4) Nous trouvons dans le rapport qu'a fait M. Elle de Beaumoot
sur un mémoire do M. itier, qu*en 1837 Dubois aurait montré au sa-
vant académicien des Caprotines (désignées alors sous le nom do Dicé-
ratesjdans un calcaire superposé aux calcaires jaunes et aux marnes
bleues de ce pays. S il en est ainsi, le deuxième étage, quoique t^-
mentaire, existerait donc jusqu'ici, et devrait se trouver sous les
couches à Ammonites dont on vient de parler.
[2| Bull., vol. VIII, p. 385. 4 837.
,3| Mém. da la Soc. dts se. mit. de Ncuclidtcl^ vol. J, p. 4Î6.
[4) Ib,^ vol. II, avec carte et coupes. 4839.
SUISSE ET SAVOIE. 561
tula biplicata, var. acuta^ la T* depressa cl VExogj/ra Coulom, h
l'état siliceux. Le calcaire contient quelques uns des fossiles de la
marne précédente. Une autre bande calcaire parallèle à celle-ci est
composée de couches plus ou moins épaisses, inclinées en sens ia-
\'erse, et plongeant de /!iO degrés au S., ou vers les calcaires de
Portiand du versant méridional de la vallée. On y observe des dents
de saurien et de Pycnodus, des Ammonites ^ Trochus^ Natico ,
plusieurs Nerinea, le Pterocet^a Pelagi ^ des Pboladomyes , la
TereWatula biplicata^'Sdx.acuta^VOstrm carinata^ VExogyiYi
Couloni , le loxaster complanatus^ etc.
Dans le val de Sainl-Imier, situé au N.-£., les assises néoco-
miennes inférieures sont aussi caractérisées par VExoyyra Couloni,
la Terebratula biplicata, var. acuta, la J. depressa, Sow. , la Ser^
pula heliciformis, Y Ammonites asper, le loxaster complanatus, le
Strombus Pelagi, Al. Brong. [Ptei^ocera], etc. Au-dessus vient un
sable jaune verdâtre, dont les fossiles, à l'état de silicate de fer, sont :
V Inoceranius concentricus, Sow. , 1'/. sulcatus, id. , l'un et l'autre très
abondants, le Spondylus strigilis^ Al. Brong. , des fragments d'Arn*
monites, voisins des i4. canteriatus ei inflattis , des Térébratules ,
Nautiles, Arches, Pectoncles, Céritcs, etc. Ces mômes sables verts
fossilifères existent aussi dans la vallée de la Chaux-de-Fonds, à
Sainte-Croix, dans le Jura vaudois, avec le Turrilites Bergeri ^
comme dans le département du Doubs à Voray, et M. Thurmaou (1)
nous paraît rapporter avec raison tous ces gisements au gault de la
Perte du Rhône et des Fiz , dont nous parlerons plus loin. Il est re-
marquable que ces sables n'aient pas encore été signalés sur le
vei*sant de Neuchâtel , entre les couches de craie à Ammonites no-
vicularis, varians, rhotomagensis , etc., et le groupe néooomien.
Si les calcaires néocomiens ne s'étendent pas au N.-O. plus loin Caatoa
que Bienne , des dépôts ferrugineux que nous avons déjà vus dans soioûre.
la Franche-Comté, placés sur le même horizon par quelques géo-
logues, sont assez développés au delà , dans le canton de Soleure.
Sous le nom de tenmn sidérolithique ^ M. Grcssly (2) décrit ce
que ses prédécesseurs avaient depuis longtemps désigné sous celui
de bohnerz. Le minerai de fer en grains est le premier dépôt que
l'on trouve appuyé contre les flancs des montagnes jurassiques. Il
(1) Biili., vol. IX, p. 434. 4 838.
(2) Observations géologiques sur le Jura soleurois (Nouveaux
mcm. de la Soc. hvlvct. des se. nnt,^ vol. V, p. 245, 4 841).
IV. 20
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é^ t.ktlmt junsmnw^ ; tk suerait on r껫iiat ccop^anbie asx cfBp-
SU10&8 ET SJkVOIir, 563
donné» pir k% ûmia*» ihennsles. lis femi^ni dus à dis vapeurs
inc»i)d^se«nt0«, ebai^gito» d'acides «l d'oi ydei, pAici^uraMi \v^ fruits
aujiuird*bui remplies de brèclies eiiueniéfei par le (ci* h^pBik|iie
auiorplic, i dfôs ^anclicinents r4els de masses niiuérairs {l'n ugi-
iieuses, en fusion ignée ou piteuse, remplissant les failles iransvn si's
et les tavernes, k des fdets d'eau s'écbsppaot par de peliics ûiistircs
et dé(N)sani des oxydes, des bilieales terrcqi et des argiles blanpliâs
très savonpeuiscs, h des sources chaudes jaillissant comme lei goysi^H,
enfin , à des cratères d'éruption, situés sous les failles longitudinales
des vallées, entre dcui ou plusieurs chaînes.
I^îs trots preniiers modes de formation auraient eu lieu sur les
flancs des parties soulevées, dans dos points isolés ou daiis les ravina
formés par les rus jurassiques t les deiis derniers auraient occasionné
pluiôt les vastes dépôts ferrugioeui qui remplissent le fond des
vallées longitudinales. Do plus, ces effets se sont manifestés jusque
dans les ealfaires jaunes et se sont prolongés en s'atténuant de j)lus
eti plus Jusiiu'ft la mollasse , oà après un dernier effort ils ont cotut
pléteineiit ces.*-é. Enfin, Tauteur sVst attaché h faire voir que cettii
ciitlii^aiioo reposait sur tes lois générales d*uno pression uiL^nùm de
bas en haut, qu'elle était en rBi>{)or| avec les (iliénoniàues de sou«-
lèveaieol des diaiiu*s jurassiques, et qu'il existe une véritable ana*
logiediis la position qu'occut>ent ces émanations çt celle des érup-
tions volcaniques actuelles.
Le bokMr$ existe en outre dans les cantons d'Argi^vie, do Câli» et oi... . ^
de ficJiaAhouse, où manquent les calcaires nâocomieos, et M. J. iliiir-
coo (I) fait remarquer, k l'appui de l'oiHuion qui le place à la bai»
du quatrième groupe, que sa puissance, qui est si considéiaUe dans
les vallées de Lauioo , de Délémoot , etc. , diminue à mesure i\m
l'on s'approcbe dos régions où tiw mêmes luilcaires nôocoiuiooK se
sont développés. Dans ces régions, les premières assises rçubrmcot
plnsieura bancs «Mlièremcnt composés d'oolitbes fcrruginooae^, et
qui ooQstiliicBt un calcaire avec limoniie, très dur, diminuant lui-
même d'épeisaeiir è mesure que l'on s'avance dans les parties plus
méffidioBaies, oà il finit par disporaUre {Mit à fait.
HTT^a— — ■^f^arTT-K. j-j j I— *■- j' 'uj,!*. um
(t) Méfn, de la Soc. géoL (U France, %• sér., YOj. JII, p. t26.
h%k^f -^ Voyez aussi SlrohiQ^yer^ Description dnJam {Verhand. </.
Sfhfveit, HfttHrf, Gc9, ^u ÀUdoij^ 134?, p. 237). -r- Jkcufiii d'olt;ici-
cations sur te terrain siilérolithique <lf}ns la Jura bernois et dans Us
vallées de Dctèfnotit et de Motttivr^ par M# A. Quiquorez, in 4,
avec pi.
56& Mtek' ir fiàTouL
'Aïl. Pidaacèt et LoirT (1) ont reebardié kg rebtkNM dcf dépHi
:>r
néocomiens et jarmîqaes dans les enriroM de Siiiite42rais et
je' vd Travers» à rooest da hc de Neochltèl, pour oMiiliatCre phn
iijears aasertimis émises par U. Lardy (2) et par M. Roax (3). Sv
Jesflaôcsda Chasseronydesdeox côtés des petites efaatiies de Satalr
èulpice et de la côte an Fées» comme dans tontes les pnriiei di
Jura qnMIs ont étudiées» le groope néocomien repose tovfoon
fiVwe manière concordante sor la même condie sapérieorede
^'étage de Portiand , participant ti tons les accidents orographiqnes»
^pôéme les pins coropliqaés de ce dernier. Pent-être dirit-oa penser
)|iie cette concordance résulte de drconstanoes locales» pnisqne
^MM. Pidancet et lAury sont les seàb géologues qui , josqn^ présstt,
n'aient pas admis la discordance des déni formations, laqoelB
^existfrait non seulement dans le Jura » mais dans les Alpes soism,
^iw la Savoie» le Oauphiné» la Provence et le comté de Nice» Il
'^t vrai que» dans ces derniers pays » plusieurs des étages Jans-
^siques supérieurs paraissant manquer, la non-concordince petnrnft
'^être plus prononcée.
^ . Noos avons d^à mentionné quelques uns des caradèras des dé*
[jpôts crétacés le long des pentes do Jura, dans le canton de Tend et
'fqr la frontière de France ; nous les étudierons malnienMl enr k
prolongement méridional de ce même versant » an point eft ik sont
* traversés par le Rhône, et Jusqu'aux Échelles, sur les limites dn Dan-
phiné et de h Savoie où nous nous sommes arrêté précédemment
^Avirons I^ second étage néocomien parait commencera la Raisse» sur la
p*ru rive occidentale du lac de Neuchâtcl , où il est encore très peu dé-»
shtac. ^^oppé, et augmenter d'épaisseur à mesure que Ton s'avance vers
le S., le long de la chaîne, dans la partie orientale des départements
do Jura et de TAin , où nous l'avons décrit. Dans ceux du Jura et
du Doùbs, on n'y observe point les rudistes qui le caractérisent par-
tout ailleurs, ni les dents de Pycnodus si communes à Tboiry et ï
Alleroogne, au pied du Reculet. Près d'Ârlod , à une lieue de la
Perte du Rhône, M. Itier a constaté dans les calcaires bkncs la pré-
sence d'une grande quantité de Caprotina ammonia avec des Hlp-
(\) Mém, de la Soc. libre d'émulation du Doubs, 4847.
1%) Bull., 2* sér., vol. ï. p. 672. 4844. — Mém. sur la partie
de la chaîne du Jura comprise dcuis le canton de Faud {JBulL tle la
Soc, vtmtloise des se» nat., vol. 1).
(3) Notice dans laquelle l'auteur relève plusieurs erreurs commises
parM. UTdj{Bull.deiaSoc,dcssc.phrs.deGenéve,yoiy, p. 286).
SUISSE fil SAVOIK. 565
purites, et comme ce rocher rejoint sans discontinuité l*escarpcment
de la Yalscrine et celai de la Perte du Rhône, il ne peut y avoir au-
cun doute, dit M. Élie de Beaumont (1) » sur Tâge du calcaire qui
forme la base des parties inférieures du sol de cette dernière loca-
lité. Ces calcaires , qui se prolongent jusqu'au ravin de Dociie ,
passent au Parc près de Seysscl , et c'est dans leurs assises friables
et subcrayeuses que se trouve en partie répandu le bitume ou as-
phalte qu'on y eiploitc.
La série des roches qui surmontent et avoisinent la Perte du
Rhône a été observée en 1817 par Alex. Brongniart, et la coupe
qu*il en a donnée est tellement exacte, lorsqu'on la compare à celles
qui ont été publiées depuis par M. Escher (2), par M. Itier (3),
par M. Favre (6), et par d'autres géologues, qu'il n'y a guère que
les noms à changer pour mettre sa description d'accord avec la ter-
minologie actuelle. Cependant les calcaires blancs à Caprotines
échappèrent à l'attention du célèbre naturaliste français, et dans
son rapprochement de l'assise chtoritée avec les couches contem-
poraines du nord-ouest il confondit le gault de Fulkstone avec la
craie glauconieuse ou tuffeau de Rouen.
Au-dessus des calcaires blancs oolithiques, friables, pareils à ceux
d'Orgon , placés au niveau de la Valserine et renfermant des bi-
valves qu'il ne put déterminer, iM. Escher mentionna un calcaire
marneux, jaunâtre, souvent sablonneux, avec Pterocera Pelagi^
Terebratula depressa^ Sow. , Trigonia^ Spatongm voisin du S. re-
tums^ etc. Cette assise peu épaisse, la plus élevée du second étage,
et qui ne s'observe d'ailleurs que sur un petit nombre de points
(Allemogne, etc.)t avait été rapportée par Brongniart à la formation
jurassique Elle est recouverte par une argile sans fossiles, d'un
rouge vif, à laquelle succède la couche de calcaire jaunâtre, ferru-
gineux, pétri diOrbUolites lentictUcUa, Lam. Avec cette couche,
ou peut-être avec la précédente , commence le groupe du gault ,
constitué surtout en cet endroit par un calcaire marneux et une
(4) Rapport sur un mémoire' de M, Itier [Ànn, des se. géol,,
vol. I, p. 673,1842).
(2) ^tt//., vol. XII, p. 273. 4841.
(3) Notice géologique sur la formation néocomienne dans le dé-
partement de VAin^ et sur son étendue en Europe [Congrès scienti -
fique de France ^ 9* session, à Lyon , vol. H, p. 54).
(4) Considérations géologiques sur le mont Salève [Mém. de la
Soc, dep/ifs, etd'hist, nat, de Genève^ vol. X, 4'* partie, 4 8i3).
.!■■.
56 i *cf*-»i ET *jiv»»ir.
f andos et les plo^ carafféiviîqnfs ««ut :
J/-vrii>.vr < :/ /-v/^, Aji . H linUr Levh, id.» Pl'cctztta rad'ola,
La m , yat-cai:c:ili ne. (TOrb., 3". Farr-n t. Wct. et ROQX, Serf/trrfà
Ehodani^ i.j . id, .1 •mr^Ht. id.. id.. JrrUétnn fnrmMÉata^ d'Orhw,
Sniftnam rv?/f#>'f/rvjv/« Sow. in FiU., 5. #nr/rik/v» id., PirmmiosÊêmrim
Orhstr^ d'Orb., /^. RlkntUuii , i4., Ct-ntAmm r^carataiu ^ hroD^,
H»i*:t Uanti €csLiCaj Vich., /i. /^i.. /î « 'ca/. ^sct.. BtrUmnt'ecs mi^
/;///..:.», L"5*.. , J\<r::r -:if 3 ■ .»c ri» i.*;^ . P»ct., -T. Stras-* :tmri: us ^ id.,
y. Rj. d,:rr, id . Jt, m en 'tes Dr!fc^^ BroD.e.. .Y. fpÊentfens^ S<nr.,
./. n^"Jitrif, Brar. ./. mam*Uci,ts. Schlelli.. ^. Étfééetéêrmms^
d'Orb.. .-/. Brtt/faitf^ Bn>D^ . .<^. Y<»ir*ras«j, Sow., j#. criâùaiiu^ Del.,
^. inj/atus, Sow., HttMU't tHUn-utiits, id.« ^. roiujiJaj^ id.,
//. l'avrinui ^ Picl., //. Dts')fii:nus , id.. ^. Chfirpenticri ^ iJL,
//. Siuderianus^ A., Titr-U'us Dtr^i:r\ Broilg. ^I\
C>s aw9e3« duot la laiioe rappelle ai bieo celle ds g^ali de la
Champagne, des Ardeaiies et da bas-BouloiiDatt, comme du &cbk
et da Seaex aa N.-^ , el les foMîles qae nous a%oQs câé* as S.
daos le Danphioé et jusque sar le liuoral de la MèJiterraiiév, bous
uniront comme on jalon auquel il nous seia facile de ratiaditr
|rt dépôts aoaloçoes sooleTés à de si grandes liauicurs dai:s les
rllpes de b Suisse et de la Sa\oie.
Au-deasns d'elles , M. £scber |)lace du sable roogc ei verdàtre
allernanl, du sable vert sans fossiles, ouïs reulennaut des ragnoas
semblables à ceux de la craie , du lable quariieux blanc • égale-
ment dépourru de fo^»iies, resseml'Kiui à ci-lui que nous Irou-
Vfrons au Salève, el neitemciii hci iirê de la iiiolUsse au.'^î bien
q»îf des couches sur lesquelles il repose, pui^ un sable jauuâtre,
nue argile \crdàlre, et euiiu la Du>iia$de rtcouvtTlc d'un d«pùi de
transport diiu\ien. Par &uitc du nranque deAissiies, toute cette
série saWousc, varice, comprise cuire les calcaires marucux et les
argiles I grain^t verts du gauit el la inulIa>M.\ u'a pas encore de rap-
■I) Au-Jr-s-j^ dtr DcllecùrJe ou peut reconnoltre que le lit du
lUiône éti!ît a'iir-f'jis Leaucoup plus éievo quaujourdhui, et la per(e
des eaui du fleuve ti'existait [.a- encore. Peu à peu ces eaui ont atta-
qué les coucl.e-i du L'ault. el. arrixées au ba>, elles ont percé le cal-
caire à Caprotines, ordinairement rempli Je fentes ou de cavités
plus ou moins considérables Une partie des eaux s'y est engouffrée
et, soit par le frottement, soit par leur propriété dissolvante, elles ont
a^sez agrandi les vides intérieurs de la roche pour que le Rhône
(Miisse y couler tout entier lorsque ses eaux sont basses. 'Bull
V sér., vol. I, p. 805. Rcnn'"n iTtrar^dina-rc à ChnmbérrSx^ii,^
SUISSK ET SAVOIE.
567
poris géologH|ues bien délenninés. Appartieiil-i'lle eii totalité à la
formatiuii crétacée, ou n*y pourrait-on pag voir Téquifaleiit des
couches arénacées de la formation numniuliiiquc, telles qu*on les
observe en Savoie {mUèt vol. III, p. ^.6) 7 C'est ce que de nouvelles
recherches pourront nous apprendre.
M. Rendu a publié un mémoire sur les Traits principaux de la
géologie delà Savoie (i)t mais, maigre les observations importantes
qui y sont consignées, le développement qu*a pris depuis sa poblictf-
tioo le sojel qui nous occu^ie ne nous permet que de le mentionner
ici, et nous suivrons les membres de la Société géologique de France
dans les etcursions qu'ils ont faites lors de leur réunion à Cbmi-
béry, au mois d'août W4U (2). Nous commencerons par la partie
sud de la Savoie qui touche au Dauphiné pour remonter ao N.
jusqu'au Salève, et nous reviendrons ensuite à Test du lac d'Annecy
reprendre les couches crétacées pour les étudier le long du versant
occidental des Alpes suisses.
Au sud de Charûbéry, sur la route des Échelles , le calcaire blanc
h Caprotlnes est immédiatement recouvert par des dépôts tertiaires
lacustres. Au-dessos de fa cascade de Cent , ces mêmes calcaires,
tantôt compactes, tantôt oolithiqucs, cristallins, ou bien sub-
crayeux, deviennent vers le bas jaunâtres, rouges ou bleus, et
passent k un grès calcarifère jaune, à poiuts verts , appartenant au
troisième étage, et auquel succèdent, en descendant, des calcaires
marneux et une marne bleue. Ces deux assises sont caractérisées
par une grande quantité de moules de Toxaster complanatus, des
Exogyres, des Ammonites, des Pholadomyes, etc. Au-dessous
viennent encore une marne grise et un calcaire jaunâtre très dtnr,
base do groupe néocomien, rempli de Nérinées, de JVatices, de
Ptérocères, etc. On y trouve des silex jaunes, l>lancs, ou noirs en
rognons, très nombreux , quelquefois formant des cordons ou des
plaques de plusieurs mètres de long, et se fondant insensiblement
dans la pâte calcaire. Non loin de ce point , l'assise néocomienne
inférieure repose en stratification concordante sur un calcaire blanc
avec de nombreux polypiers et des Nérinées caractéristiques du
coral-rag.
Le groupe néocomien est fréquemment redressé jusqu'à la ver-
ticale , et la relation de ses couches avec les dépôts tertiaires et ju-
SaToie,
Entirons
do
Chambcij.
(4) Mém, de la Soc» roy» acad, de Savoie, vol. IX, p. 423.
(3) Bull.^ %• sér.y vol. I, p. 64 ( et suivantes. 4 844*
4e KoftCbd, puK par Sâ&t-Sslrû&e <t It lac <r%igif hrlcite,
pvti dam c'iK de a cascack et kjù^j. à Oocâ 1^ Oa peut rems-
qoer que hit c<s cÉf «n {kElb icai ie nestf 4e b série créucée
au v;3e, aîuî qoe la f-rnnaiy» £i!saaaîiJq9e. CeUe dcnûère dr-
OMUfaoce, sur la-iceLe ik-^< ai^Gi» ittsêté, laAt ao nord qn'aa
sud de risêre, dans le« ica<ikC> lie la grai^ie liurtre«se ec da VS-
Urd-de-f^i». ccmme dans k d^partcenai de la Drôaie, se repro-
dait é^aleiDeot aa pied de î'.-ai îe ^er»oi oriental ila Jura, où U
moUas^e recouvre saiu io!eroséd»a ro Ws sêduneais cxélacés. No»
afoos lait voir {/ia/^.voL III. p. Ta, que ks o&ociies anmmolitiqaes,
qoi des bords de h Médite: raih^ poavaieat se «oÎTre d*oae ma-
nière coDtiDoe jusqu'au nord de Sriançon , se iroaTaieni interrooi-
poes par k^ massif des montagnes d'AlSeiard eC ne reparaissaient
qu'au nord-e^i de Chaoïb^n , placé aia>i près de raocien rtfage de
Ja iner nummulitique.
L'cMiarpement qui couronne la montagne de Saint- Jean-d'Arrey
et de Cliaiïardoa e^t formé de calcaires blancs à CapnMioes, et
au'-de^s'>us v>iit les roches plu.s ou moins naamenses et friables de
Tctagc oéoc<»niien inférieur. Les montagnes de Thoiry et de Mar-
gériac soin composées des mêmes roches , et c'est contre elles que
viennent s*appuyer les dépôts numroulitiquesdes Déserts, qui , non
loin de là , s'étendent également sur les roches jurassiqnes.
la chaific qui longe la rive occidentale du lac da Boorget et qni
(•si la ronfinuaiioii de celle dont nou^ >enons d'indiquer plusieurs
(:oii|M.") au midi de r;liaml)éry, entre la roule des Echelles et le lac
d'Ai^iJc!»eleile, nionire à sa base la superposition de la mollasse aa
deuxième cia^e iiéocomien. A Ilaule-Combe, la route du Monl-
du-f.hal cou|)e loule la série néocomienue dans Tordre suivant :
[ 1. r,.,Ir;,irr Iila'ir, ar#»c '!«•» l»i»alvej (Caproliiie« ?\
2*; rlagc ' :2. (^,!( <.i;,» ;a-nilre. av^c Jr* eiliinclf i nïc».
.. V ' "• O.'li-îiirf lil.<i.' i Ci^rrotinn nmmonia.
' t. (,j|i.iii(> i.iiiin*, semMalMo a cvlui <ie >cuchalei »l
p ■•'■oniii.-n 1 i . ' . . -»»^>, ri
^ \ z.'i:\ |.j'irn* - •;ra'n$ v.rt«.
.1*
ctagc. o. M.iriie< t;ri*fS et c.ilc.nic^ m.iriieiis. gri<, avec l>«au-
■ (i, C<tlc:i.ro ^ii.s i.iuiiâlr*', (-oiii|i.ir(<r.
7. r;i!--.;ri* Iilarir, rtmipulc, tt cilrairc Kl.inc ooli^hi-
i| f ; r.ilr.iii ir lilaur conipaclr, aycc .Neiinrcs H
(1) //////., 2'sér., vol. I, pi. I I, f. t et 2.
(2) /A., p. 733, pi. W, f. 3. — Voyez aussi Murchison, O// t/tc
yiiin fuir i)J t/n: Alps, etc. [(Jittirt. jotun. f;c<*L Soc, of Lotidvti ^
Aol. V, p. 181, 1848).
SUISSE ET SAVOIE. 569
Les deux assises calcaires à Caprotincs, séparées par un calcaire
jaunâtre terreux à échinodermes , s*observent particulièrement à
HauteCombe, vers la fontaine intermittente, à Annecy, à la Puya,
et sur beaucoup d*autrcs points de la Savoie, mais il reste à déter-
miner le rapport des assises 1 et 2 de cette coupe avec la co«che à
Ptérocères de la Perle du Rhône, que nous allons retrouver plus
au N. Les couches précédentes , dominées par la Dent du Chat ,
courent N. 20 degrés E. et plongent de 60 degrés à FK.
Sur la rive orientale du lac du Bourget, l'étage des calcaires à
Caprotines se montre également , et c'est à travers ses bancs que
sourdent les eaux thermales d'Aix. Une coupe, faite depuis le Rhône
jusqu'à Pont-Saint-André et Chavanod (1), montre la disposition
arquée des couches dans la gorge que traverse le Fier. Les assises
néocomiennes inférieures forment les arceaux les plus élevés, et les
assises jurassiques le centre de la voûte. De chaque côté de la mon-
tagne, les calcaires à Caprotines, par suite de leur rupture au som-
met, sont placés en arcs-boutants. Au-dessous du Pont-Saint-André,
ceux-ci sont immédiatement recouverts par un grès friable, siliceux,
à grain fin, sans fossiles, semblable à celui qui accompagne les
roches nummulitiques des Déserts. A ces grès succèdent un con-
glomérat calcaire, puis des marnes pures et micacées, ou mollasse
d'eau douce , représentant le dépôt que nous avons vu occuper la
même position au sud de Chambéry, près de la cascade de Couz , et
auquel succède ici la mollasse marine.
Les roches néocomiennes, qui forment le sous-sol du pays jusqu'à
Annecy, entourent le bassin du lac de ce nom, et, d'Annecy à
Dbuing au S. , la vallée est encaissée dans les calcaires blancs à
Caprotines, tandis que son fond est occupé par les assises nummu-
litiques, composées ici comme aux Déserts. La coupe de la montagne
du Charbon à Entrevernes (2) présente un de ces curieux phéno-
mènes de renversement et d'intercalalion anomale qui pendant si
longtemps ont été un sujet de discussions parmi les géologues, alors
qu'ils n'avaient pas encore distingué des superpositions vraies origi-
naires les superpositions fausses ou apparentes, dues à des soulève-
ments suivis de renversements plus ou moins compliqués. Ainsi, dans
celte localité, la formation nummulitique semble être subordonnée
(\) BnlL, 2*8ér., vol. I, pi. H. f. 7.
(2) Ibid., pi. H, f. 8.
570 SUISSE KT SAVOIE. •
au groupe iiéocomien , et Texplication proposée (p. 815), sans être
tout i fait complète, est au moins très plausible.
Dans la partie occidentale de la Savoie, dont nous venons de parlef ,
comme dans le nord du Dauphiné, nous avons vu la mollasse d*eaii
douce ou marine recouvrir les calcaires à Gaprolines, et au nord-
est de Chambéry, de même qu'autour d'Kntrevernes, la forroilion
nnmmulitiquc venir se placer entre eux, mais aucune trace du
gault n'y a encore été signalée. Ce groupe parait exister seulement
vers le bas du village du Mont , immédiatement après le pont d'J«:n-
trêves, où ses caractères minéralogiqucs et ses fossiles sont tes
mêmes que ceux de la Perte du Rhône. 11 constitue un lambeau
fort peu étendu , et il ne parait pas en exister d'autres entre Ce point
et fiellcgarde. Les assises contomporaines des environs de Tboncs
diffèrent de celles-ci par leurs caractères pétrographiques, et Ton
peut supposer que celles du^|)ont d'Ëntrèves sont le reste d'un
dépôt étendu qui se rattachait plus ou moins directement il celui de
la Perte du Rhône. En cet endroit , le gault impose sur un calcaire
blanc h petites Caprotines, et celui-ci sur un calcaire jaune friaUe
avec échinodermes, recouvrant à son tour le calcaire à CapnAina
ammonia. Ce dernier forme l'escarpement de la montagne qui
domine le Cbérau au-dessus du pont da Ranges , et l'on a ici les
trois assises du second étage comme au Mont-du-'Chat.
La célèbre grotte de Bauges est creusée dans les caleaires h Ca-
protina ammonia, et suus cette grotte on voit le troisième étage
néocomien venir affleurer jusqu'au bord du Chéran (i). La coupe
de Grézi au lac du Bourget (2) montre encore la superposition de
la mollasse au calcaire à Caprotines, car ce point est en dehors et à
l'ouest de la limite de la formation nummulitique. Le Gorsuet offre
une voûte pleine, formée t>ar le coral-rag et de cbaquo côté de
laquelle s'appuient les deux étages néocomiens et la nioUasse.
obserTatioos (P. 792.) Dans un résumé des observations faites par les
gcoërales.
membres de la Société géologique , M. Chamousset a dit quelques
mots fort justes sur les caractères et les différence» que présentait
le groupe néocomien dans le Jura , la Savoie, le Dauphiné et la Pro-
vence, et il a insisté d'une manière particulière sur l'erreur dans
laquelle était tombe M. Malherou , et qu'a partagée M. de Ville-
1) Voyez la description de cette grotte par M. Virlet, îb., p. 822.
2^ Ibifi.. d1. 41. f. 9.
(2) Ibici.,i>l 41, f. 9
SUISSK ET SAYOIK. 571
neuve, relativement au prétendu parallélisme des deuxième et lroi«
sièmc étages avec les dépôts jurassiques supérieurs. La différence
Complète des faunes jurassique et crétacée est appuyée par la dis«
cordance des deux systèmes, discordance sur laquelle Fauteur
in.viste également et dont il cite des exemples pris surtout dans la
Savoie.
Les rccbes jurassiques, dit-Il (p. 794), paraissent avoir été sou-
levées à plusieurs reprises, mais le grand et principal soulèvement
(lu Jura eut lien avant le dé|)ôt des marnes grises néocomiennes.
Dans la partie du département de l'Ain, la plus rapprochée do la
Savoie, les roches du quatrième groupe crétacé occupent le fond
des vallées où elles sont horizontales ou peu iuclinécs , tandis que
les rociies jurassiques y constituent toutes les hautes montagnes.
Telle est entre autres la position de la colline néocomienne du
château de Gramraont, par rapport au moût Colomhier, exclusive-
ment jurassique et formant la limite méridionale de la chaîne. Entre
Scys.sel et Bellegardc, la disposition est encore |>lus frappante. Tout
le fond de la vallée est occupé par les roches néocomiennes presque
horizontales, recouvertes tantôt par le gault , tantôt par la mollasse
ou par des dépôts p!iis récents encore. Lorsqu'on suit le cours du
Rhône depuis Bellegnrdc jusqu'au Parc, on reconnaît que le fleuve
a creusé son lit dans les calcaires à Gaprotines qui ont conservé
une horizontalité parfaite dans toute cette étendue. Or, cette vallée
est bordée à 1*0. par le mont Colombier, et au N. par Textrémité
de la chaîne du Jura , sur lesquels on ne voit point de dépôts cré*
tacés, circonstance qui doit prouver évidemment Tantériorité do
leur soulèvement à la formation de ceux-ci.
Cette horizontalité des assises néocomiennes entre Eellegarde et
le Parc est un fait remarquable sur lequel 5L Cliatnousset appuie
avec raison, car, h partir du commeucement de la période crayeuse,
le sol de la Savoie a éprouvé d'immenses bouleversements; depuis
lors ont été soulevées presque toutes ks montagnes de ce pays,
comprises entre le Rliônc et l'Isère, ou mieux entre le Rhône et
une ligne peu éloignée de la chaîne principale des Alpes. Celle-
ci était déjà émergée, et aucun dépôt néocomien ne s'observe sur
ses flancs, bien qu'on ne puisse douter qu'elle n'ait plus ou moins
participé au soulèvement des montagnes soit néocomiennes, soit
nummulitiques de la Chartreuse , des Beauges, de Thones, du Fau-
cigny et du Chablais.
Parmi ces n^ontagnes, celles qui afo|sinent le Rhône paraissent»
BT2 Mi\m^^^?0\^
k4>eii d*eK€eptioii8 pris, Mioir été soulev^ le« premièreSiPoisqa'qQ
o*y Qbsenre point de dép6u luimmuUiiqoesL Teite est celle ifi
s^étend de Seyssci jusqu'à Aix, ccUe qui se prolooge d'Teùaè ai
défilé de Ghaiiles, celle qui court de Cluinai aux ÉcheHee; eobi,
on a Ytt^oe le inassif de la Chartreuse lol-mênie, quoique. plus
rapîMrôché des Alpes, n'offrait aucune trace de ces mêmes dépôts.
les tnoQlagnes les plus voisines de la diakie centrale sont aussi hs
plus hautes et paraissent avoir été soulevées les dernières. Au-
dessus des caleakes I Caprotines, on trouve à leur sommet les
couches nummulitiques dans lé pays de Beaoges , k Margériac . ao
Goionbier« an Charbon et dans la vallée de Thones , k la montagne
de laXoornette. A une petite distance de la chaîne centrale, les
roches néocomiennes, nummulitiques et même jurasdqaes supé-
rieures, ne se montrent plus, au moins avec des caractères qui per-
'pi.çt|eiu de les reconnaître.
y '^ . p^près cela , dît en terminant II . Cbamonsset , lorsque les C0vi-
rons de Lyon , une grande partie du département de rAia, et loêt
xjc* Jura , formaient un continent et des montagnes, la mer BéMS-
ipiienne couvrait la partie du département précédent qui est la plus
t. jîifpprochéc de la Savoie et presque tout ce dernier pays jusqiA
liifc faibie distance de la chaîne centrale. Quelques îles nèUH
jjfQÏns s'étaient déjà formées dans Tintérieur même de la Savoie :
^^iles sont Tarête de coral-rag qui s'étend de la dent de Nrrokt
jusqu'au-dessous de Glaraford, la montagne qui domine la livedhsile
de risèrc, de Montmeillau, jusqu'au delà de Touniers, etc. Tout le
reste du massif qui comprend les Déserts et lés Beauges resta long-
temps encore sous les eaux des mers néocomienne et nnmmulitîqBe.
Mous ferons remarquer qu'il manque ici une trop grande série de
dépôts crétacés pour qu'on suppose qu'ils aient pu y être tous com-
plètement (léiruits; par conséquent, ceux que l'on y observe ont
dû êlrc émergés plus ou moins longtemps avant renvabissemefit
des eaux de la mer nummulitique, qui n'a point dû succéder immé-
diatement h la mer néocomienne, pas plus que les eaux de la mol-
lasse ne lui ont succédé immédiatement , là où les sédiments num-
mulitiques ne se trouvent pas interposés.
Le Salive. Sur Ic prolougcnient septentrional des montagnes dont noos ve-
nons de parler, afi delà de la rivière des Usses, qui se jette dans le
Rhôdc à Seyssel , on trouve deux massifs montagneux , le Salève
et le Youache, formés aussi en grande |)artie des couches qui nous
0ccui)ent. On a déjà vu (an/é, vol. II, p. 766) quelle était la dis-
SUISSK ET SAVOIE. 57S
position de la mollasse autour du Satève , dont M. Escber de la
Linth (i) a donné la coupe suivante en allant de bas en haut :
!1. Calcaiit blauc , du pied d« lu moutagne jusqu'au Pat des
Echelles.
S. Calcaire compacte areo de |H}liies Nérinees.
ô. Cailcuiie bluiic oulilhique (pierre L rliuux), avec Dicëral«t.
4, Cilcaire» roinp<tsé> du gi-ains spalhique* . de drhria de cri*
n«>ï<les. irècliinuderines, etc.
(S. Marne bleu frisalie, pwssuni à un calcaire »iliceitx et mar-
ueux, avec Âmniimiies asper^ NaittHus, prubublement le
N, psemHo-etegnns^ Erogym Coaloni. Terebratutn de.
nét%fttmimu \ pressa, Toxasler comptanaius. Serf/uta, rlc,
■" • 'iB. Calcaire fauiiftlre, compusé de «iebris d'cchinodermes, elc..
f avec Ostrea carinata ?, Terebratula, Trochus, Penlncri'
\ nites, etc.
9* éUife, ... 7. Calcuire blauc iaiinàlre, à petits gruiiis, sacchuroîde, avec tla
nombreux débris de fossiles, dont quelques nas rappullent
la CaprolitiM ammonia»
S. Grès quariseux. blunchAlre. patsant i un sable analogue k
celui qui, à la Peilc du &bi»ae, s<fpare le ^uU de la mol-
lasse.
Al. £scher qui rapporte au groupe néocomicn les assises 5 à 7 ,
fait remarquer ici l*absence du gault et la présence de sable quar-
tzeux que l'on sérail tenté, dit-il, de regarder comme remplaçant
le grès quarlzeux à Nummulites des Hautes-Alpes.
M. A. Favre, dans ses Considérations géologiques sur le mont
Salève (2), divise en deux étages les assises néocomiennes qui
forment la partie supérieure de celle monlagne. L'un correspond
au troisième étage de notre classiGcation , et l'autre au second.
L'inférieur se compose de couches variées passant les unes aux
autres, et qui sont de haut en bas : l"* des calcaires jaunes à grains
verts; 2"* des calcaires marneux aussi à grains Terts; 3* des calcaires
jaunes; ^''des calcaires marneux; S'^des calcaires roux, que l'au-
teur décrit successivement. Les lits sont en général très minces ; les
fossiles y sont nombreux, et cet ensemble de couches, qui correspond
exactement aux marnes bleues et aux calcaires jaunes des environs
de Neucbâtei , est caractérisé par les mêmes Jossiles. On peut l'étu-
dier particulièrement sur les pentes des deux Salèves au-dessus de
Moulier. Les Ammonites et les Nautiles paraissent y dominer, mais
les ostracées y sont aussi très répandues. Nous y citerons :
Belemnîtes dilatatus^ Blainv., B, subfusijormis^ d'Orb., Nanti-
lus pseudo-eleganSf id., N.neocomiensis^ id., Ammonites radia tus,
(4) BulL^ vol. XII, p. 276. 4841. — Id., Écrevisse dans le nco-
comién du Salève {Ferliand, d, schweit. naturf, G es, zu Alidorf^
4842, p. 4d4).
(2) Mém. de la Soc. de physique ctd*hist. nat, de Genève, vol, X,
V partie, avec carte et coupe. 1843.
57A suiMg ET sivoris.
Brug., A. Ajtii'ci!aritit,(VOrh., yJ. //v-yW///////*, iJ,, //. rh'pcîjormîtf
id., Cripceras Dui'filii, lAv., P/inindomfa r/n/ignta f Nun9t., 7>h
^w//fl cnttdnta, Ag. , Kxogyvn Conloni, d'Orb. , Tcrcbrnfula fiepressa,
Sow., T'. hipUcata, var. /7c/irri do Buch , Tnxnstt'r complanatiu^
Ag., Nuclcolitcs Olfc/àii, id., Disco/dca t/fficropj'^a, id.
Le second étage néocomicn du Salcvc 8e divise en deux assises.
La plus basse , caractérisée comme parlonl |)nr la Caproiina am-
monia et la nadiolites ncocomiensis, est la seule qui se trouve dans
ce massif de montagnes. Elle comprend dis cokaires blancs, très
compactes, peu tenaces, csquilleux, àiameiles spaihiques, et,«i
Tcxtrémité du vallon de Alonetier, une couche particulière est
pétrie de Térébralules. CeKe assise occupe tout le revers de la
montagne du côté des Alpes, et sur quelques ))oinls s*é^ve jusriu*&
sa crête. On l'observe au pied septentrional du mnnt Vonaclie , et
nous Pavons vue à la Perte du Rhône recouverte par l'assise supé-
rieure à Plérocères.
M. Favre regarde le calcaire à Hippnriies des Alps comniô ap-
partenant ù cet horizon , et il le cite dans les Alpes de la Savoie, sur
la rive gauche du lac d'Annecy, où nous Pavons étudié, sur la rîvc
gauche de TArvc et au delh. Il trace également l'extension des divers
étages néocomiens telle que nous ra\ons indiquée et leur augmen-
tation de puissance du N, au S., disposition ({ue le savant professeur
attribue à un soulèvement continental , lent et graduel , pendant le
dépôt de cet étage, et plus prononcé au N. qu'au S., où peut-Ctre
même il était nul.
L'assise supérieure ou calcaire à IHerocera Pehuji est signalée
dans plusieurs localiiés aux environs de Genève, à Annecy, sur le
bord du lac et non loin de la ville, à la colline de la IHiva. Les cal-
caires à Caproiincs, relevés 5 l'E.-N.-E. , sont recouverts par un
calcaire jaune foncé, se désagrégeant facilement et renfermant des
tiges de végétaux , le Ptcrocera Pelagi , des Caprolincs, des échi-
nodormes et des Nérinées. Nous avons mentionné cette assise, avec
les mêmes caractères, h la Perle du Rhône, à Aliemognc et dans le
pays de Gex. Il serait intéressant, avons-nous ajouté, de chercher
ses rapports avec les calcaires h petites Caprotines, et avec celui (j4ii
est superposé aux roches blanches à Caprotina ommonia^ dans la
chaîne qui s'étend du Mont du Chat à Aiguebeletle.
Sous le nom de formation sidérolUhicpœ , M. Favre décrit des
blocs de grès blancs très purs et des sables de même nature , reufer-
mani quelquefois beaucoup de fer limoneux en grains. Ce dq)ôt re-
SUISSE ET SAVOIE. 575
couvre la plut grande partie du Salôve, et principalemeot le revers
tourné do côté des Alpes. Les minerais de fer y ont été exploités
et constituent des amas et des filons dans le sable qui lui-môme pé-
nètre, ainsi que les grès , dans les calcaires à rudistes sons-jacent«.
Nous avons vu ces mêmes couches arénacées recouvrir le gault
à la Perle du Rhône i ainsi elles n'appariiennent pas au groupe née-
couiien : or, en rapprochant les minerais qui y sont associés de
ceux du Mormoni, près de îlomainmolior, au bord du lac de
Neuehàtel , de ceux de la rive droite du lac de Bienne , comme
de ceux de la Franche-Comté , l'auteur implique nécessairement
on leur non-contemporanéité avec le bohnerz des cantons de Soleure^
d'Argovic, de Berne, etc., on la postériorité de ceux-ci au gault;
par conséquent, il leur assignerait à tous un âge bien différent do
celui que nous leur avons vu attribuer par beaucoup de géologues,
qui les regardent pour la plupart comme parallèles à Tétagc néo-
eomion Inférieur. Ces dépôts n'appartiendraient point d'ailleurs à
une série régulière de sédiment , mais seraient le produit d'actions
pintoniqnes ou semi-plutoniques successives , comme nous avons
vu M. Gressly tenter de l'expliquer par une suite d'hypothèses plus
ingénieuses peut-être que réellement fondées. Kn résumé, le pa-
rallélisme proposé nous semble faiblement démontré, tandis que
dans beaoeoup de cas , la postériorité de ces dépôts arénacés et
ferrugineux, soit au quatrième, soit au troisième groupe crétacé,
nous paraît iiors de contestation.
Une coupe du Jura au Salève a été donnée par Al. de Ville-
neuve (1), mail l'explicalion peu suivie qu'en a présentée M. Ma-
tberon, en vue d'appuyer sa propre hypothèse, no nous permet
pas d'avoir une opinion \Àm\ arrêtée sur ce travail. Il semble néan-
moins qflo l'auteur de If coupe rapporte à l'étage de Portland les
calcaires Uancs à Caprotines du pied du Jura , comme ceux du Sa-
lève, et que, pour lui, le grou|>e néocomien est représenté par
ces couches aréoacées qui les recouvreni immédiatement dans cette
montagne, mais qui , comme on vient de le dire, sont au-dessus du
gault à la Perte du Rhône. De plus, la mollasse qui s'appuie contre
la roontagae serait horiiontale ou très peu inclinée , tandis qu'on
a vu qu'ette était partoiK redressée jusqu'à la verticale.
Lorsque nous avons traité de la formation luimmulitique lantè^ coopt
vol. III, p. 77 et suivantes )« noua avons aouveot eu occasion de V^'
la vallée
de
(t) Bull., vol. Xïll, p. 129, et pi. 6, f. 5. 4 842. **-^'^'*
S76 âOââC CI SaT
far>cr, for isûdpaiiûa, de b kraUM crénpwfc £
b»& CMipe d'Aoaeo, pr là %iîét 6e Itena & j£
as ctl da RepoMiir, H c-e ot puis: a U nJi» Âcr J xrxe. «a 2-is«&.
eï Â^fiTccLaLt de Tîx«<s, cjt sir B. L MircâiiiBiL . je» •caitar^ à
Oproûes ^xnact uc« croie m: at cU± j^çficacr^oai in
^\tc uie (Lrcci>jQ >.-S. , et |ô.<ç«»i At >4 ^ M
S. £.
m^ikiUfi A. /T::-. '.-ufi . La cjfibe iéfie s'cGamne ûft» ja
h fiMr^, et-lrt T>jOSS <1 Siiai-Jeaa-de-âLi^ , à ^ Sm^coe. à
ïtA lia G:^CA:-Bo«:i.a2ii. ex. \JLà. iei rniTtig^
fkorts io ZHiIu qsk> docs a*:ici Ciïssé de v««r ôeçw
krrjeox. scT La Lc&ii^î tîj Cao^^k^ et de £a Sanû* . ^xl
dacts la (lanje ooci»i't&:a^ de ce derûer pay». csiaa
jnaie p.<i>.4i uQ Jara sbiae e: finaçaik ?< ■•:«Cr«B£ aci ^
icaa . p-iotti eaire 'it E>rJ»e xaa£i e*. u iocisaLs^
L2»^ïieLie cr->a>q:ae a^^isi c.j£=.piKe9L«fi: da3s ti»'^ à •cttsiiae xz
q» i*.ci • .:»:câ et rapç«^Lcr. 11 i asralt àxc b±s de pK^ierd
-1 ::c'_'. -il- 1 it Cc?î ci i.i.r-i-i c.iy:;! ^-:** Ei r^iciiia: -ic liiiOtii,
^It F.-~-:: c*. o: îi*^ i i l'ii-^rt it Fni^ic, e-: i :*- i^isic*:::^.*:
. î -ei-i îj »! --..**- -.: -_;r ç^:.--: 1: :jr«'e* d^ ijc? £ i2->c- et
• • • •
Tky.K.i: kz S r. 2- >. i^ •:«* ;:•: i:. J:v-".e* m :*:&>i.-*i i..;:: ^.:«s
Cr'--! :- jr'rïi.i^r. I. =.*«.: d'i --r^ri rcïfc*lwi q:i'j:i. ;::ci l€ caiii .^
SUISSE KT SAT01E.
577
Noos avons égalcmcnl décrit, d'après M. Favre {antè, ToL lïl,
p. 78), la disposition singulière des couches qui entourent la vallée
du Reposoir, comprise entre la chaîne des monts Yergys au nord et
celle du Méry ou de la Pointe-Percée au sud. Les assises de la
première plongent au S.-E., celles de la seconde au N.-O. Elles
sont les mêmes de part et d'autre et inclinent vers le centre de la
vallée où s'élève la montagne, dite des Anes^ dont le sommet, 5
environ 2300 mètres d'altitude, atteint à très peu près ceux des
deux chaînes latérales. Cette disposition semblerait indiquer que
tout ce dernier massif repose sur les couches des deux autres,
pliées en fond de bateau^ et passant par-dessous, mais les carac(^res
géologiques de ces montagnes s'opposent h celte première explication.
Les chaînes de Vergys et de la Pointe-Percée sont composées de
haut en bas par les calcaires noirs à Nummulites, un calcaire peu
fossilifère représentant la craie dont nous venons de parler, le gault
(grès vert) avec de nombreux fossiles, les calcaires blancs à Capro-
tines, l'étage néocomien inférieur avec Toxaster complanatus et des
assises jurassiques à la base. Or, c'est sur la formation nummuli-
tique, et particulièrement sur le flyschqui couronne cet ensemble
de couches secondaires synclinales, que semble re|)oser le massif de
la montagne des Anes. Celle-ci est formée à son tour de strates
concordants en apparence avA le flysch sous-jacent, de calcaires
grisâtres, jaunâtres, avec des Pentacrines, des Peignes, des Téré-
bratules, des fragments d'Ammonites et de Bélemnites, fossiles qui,
quoique dans un état qui ne permet guère leur détermination
spécifique bien rigoureuse, porte à regarder le tout comme une
dépendance de la formation jurassique. M. Favre, qui a étudié avec
beaucoup de soin cette disposition anomale, s'est abstenu d'en pro-
poser une explication qui pourrait sembler prématurée. Dans le
croquis qu'il en a donné on ne peut voir autre chose qu'une masse
de strates jurassiques qui serait tombée, dans l'intervalle des deux
chaînes, sur les couches déjà arquées du flysch. Il resterait à savoir
d'où provient celte masse et comment elle a pu être pour ainsi
dire projetée.
Alex. Brongniart (i), dont le nom se retrouve toutes les fois que
nous avons â signaler quelque aperçu profond sur les rapports de
dépôts éloignés a fait connaître à peu près en même temps que
VaH/«
du
Repu.'oir.
Montagnef
entre
les vallées
de
TArve
el
da Hhône.
(t) Description gM, des environs de Paris, 4 822, 2« éd., 4 835,
p. 475-480.
IV. 57
M. Btieklfltid (1) Texistenôe des couches de Tâge du gàult dans les
parties éietèes des motiuigties de Yareiis, aux Salles et aax Fiz,
dans là vallé6 de Servot, ftur la rite droite de TAtire et sur le pro-
longement nord-est de la chaîne du Buet, à la bent-de-Mordes sur
la riye drdltâ dil RhOtle. Lés fossiles qu*il y a cités ne laissent au^
cun doute sur le parallélisme quMl avait tout d*abord aperçd ave<i
cette sagacité et cette sorte de seconde ttlé dont il était doué ; mais
une observation due k Beudant en 1818, 6t qu*il rapporte dans une
note qui a satis doute échappé aut géologues qui depuis ont observé
les licUt, C*c^t la présence, à ta montagne des Piz, d*on calcaire
gris bianchâtfê, grenu, micacé et sableux, analogue à la traie tuf^
féau et renfermant des débris de coquilles indéterminables.
Quoique la position de cette couche, par rapport à la roche noire
coquillière (gault) ne soit pas indiquée, il ikous paraît certain
qu'elle représente Cette assise de la craiê qué M. Murcbison a
signalée IfentC abs plus lard à ToUcst de ce poltil, sur la rhre gauche
de PArvG,
Dans ses Observations sur la position relative des terrains des
Alpes suisses occidentales et des Alpes de la Savoie, M. A. Favre
divisait ainsi, eh 18^7, les dépOts crétacés Superposés à la formation
jurassique i l'étage néocomieuinfér|pnr, Caractérisé par le loxaster
complanatus et des Crioceras; 2" Tctage moyëtt, celui des calcaires
blancs à Caprotines, qui donneni un caractère particulier au relief
très accidenlé dos pavllcs crélnc^'cs des Alpes, et qui forment ert
général des arêtes dentelées fort élevées et très arides ; 3° le gault,
remarquable par rabondantc de ses fossiles, et qui sur certains
points semble alterner hvec des calcaires; ti* enGn un calcaire que
M. Studer a décrit sous le nom Aq calcaire de Seeven, et qué
M. ^avre ne croyait p<ls alors exister dans les Alpes Occidentales,
mais qu*il a reconnu depuis dans ta vallée du Reposoir. Ce calcaire
iiVst point à la vérité très constant, puisqu'aux t)iablere(s, sur le
prolongement nord-est de la Dcht-de-iMorcles, nous verrons le con-
tact Immédiat des roches h Numniulites et du gault.
Toutes ces assises crétacées, concordantes entre elles, sont discor*
dantes par rapport aux couches jurassiques qui les supportent, et
qui avaient éprouvé un dérangement très prononcé avant le com-
mencement de la période crétacée. Les conlournemcnts qui les ont
affectées sont alignés parallèlement aux Alpes, ou du N.-E. au S.-O.
( \ ) y4nnals of phiiosopli r, juin 1821.
SUI6SB ET SÀ¥On, 579
t pjirtir de la Di*iit-i1o-DaHy, au-dessus des \mnH de Lavey, i^ur In
rive droite du Rhône; ils passent sous le massif de la Deiit-du-Midi,
i'e|)arfiissent au sud-est sous les glaciers de mont Ruan, au fond de h
combçi de Siyt, k la partie in£ttrîeure de la montagne des Fîz, h la
cascade de l'Arpennaz, sur le ixN'd deTArve, et arrivent enfin près
de Giétaz, dans la vallée de Mégève. Dans loutes ces localités, les
assises crétacées n'ont point participé aux dislocations des rocfics
jurassiques qu'elles recouvrent.
M. F, i. i'iclet a entrepris la publication déjl fort avancée d*un
ouvrage îniportant sur les fossiles du gault de la Savoie (I). \je savant
njiiui'alisU» de Genève a dbkrit et donné d'excellentes figures dos
corps organises recueillis dans ce groupe, improprement désîgfié
sous le nom de grès vert, d*abord à ia Perte du Rhône, et dans le
voisinage tuiiaédiat de Bcileggrde, à Ghitillon de Michaillc, à
ffiCleic, etc., puis au Saxonet, au-dessus de Bonncville, aux escalie|*s
de Sommiers, daus la vallée du Reposoir» aux rochers des Fi;^, au-
de^gA^s de 3ajiit-}|jiriii|, an «ol de CîtWi et au mont de Criou, près
4» fSi9ttoef9$, i IjQssex, au-dessus du lac de Flaiiis, dans le val
d'Uiers, à Cluee, etc. Dans ces divers gisements dont les plus riches
sont la Per(c-du- Rhône cl le Saxonet, la faune du gaull est on i^e
peut n)jei^;c ^car^çlcrisi^jc, et iJ en csjL de m£me de )a roche noire au
verdâtre qui la renferme.
• AL PkUA Mgnaie en ou^re dans le calcaire des Fiz, déjà oi>scrvi*
fiar Beudant, VAmmonHes falccdus, VA. varions, le TunilH^s
Bergerie qui justifieraient nos dogtes sur la préscoce de jb çvakk*
hlwcbe dans jQS pays, taMidia /que Jie gr^itd lèorîzoq de ia craie tu&^ati
y ^ertûtferi bien représenté. £o effet, VAmmomiteê varions wec les
TurriliUs Uéerculatus et Desnoyersi ont été trouvés dans les
montagnes de Tannevcrgcs (valiée de Sixt) dan$ une concjie à^iRL-
rente du gault et qui a|)partiendrait auussi au «econd groupe. L'asso-
ciation avec KfHk «spèces du TurriliUê Bergeri, si constant dans le
gMilt so«e-j*ecot, ne détruirait fioitt d'ailleurs la probabilité de notre
oonjectfN^, j^nisque nous avons vu dans le Dauphiné cette même
coquille réunie 9ussi 9ux Ammonites Maatelli e]t falcatus, et d'un
autive cùié» aucun Co^saiie jMropre k la cme biaadie n'a cacore été
(4) Ascri^^fîÀcs jKoUitsfMes fossUes fui se trome^/t tf^HK les
grés verts des eB**irons de Ccnève; in-4, t"* liv., 4 847, «Céphaio-
podes, 45 pi.; — ?• liv. (en commun avec M. W. Roux), Gasléro-
p es 42 pi., 4849.
.t-^
;;•
SUtSSK ET SAVOtS. âSl
M. Studer, daus sou Mémoire sur la carte géologique des
chaînes calcaires et arénacées entre les lacs de Thun et de Lu^
de paradoxe, tant ils étaient opposés aux opinions des géologues qui
avaient consacré avec dévouement une partie de leur vie à cette pé-
nible tâche, n'aient été aperçus et signalés avec plus ou moins
d'exactitude par Brochant de Villiers, Backwell et Alex. Brongniart,
comme par MM. de Buch, Buckland^ Êlie de Beaumont, Boue et sir
R. Murchison. Que Ton fasse disparaître par la pensée les jalons que
chacun d'eux a laissés, et qui ont servi à guider leurs successeurs, et
Ton verra ce qui restera de réellement débrouillé dans cet immense ■,.• ^n
chaos I
Lorsque M. Studer dit plus loin (p. 244), en parlant de la révo-
lution générale, car l'auteur ne mentionne ici qu'un phénomène:
<t Quel temps a vu cette révolution, quelles forces ont pu la produire,
» voilà ce que nous désirons savoir, et il semble puéril de vouloir
» retrouver au milieu de ces ruines colossales, de ces constructions
» gigantesques et désolées, rien autre chose qu'une répétition, sur
» un modèle plus grand , des collines stratifiées do la plaine ; » nous
répondrons au savant professeur de Berne que presque toute la science
des dépôts sédiments ires, qu'ils soient aujourd'hui au niveau de la
mer ou à 7000 mètres au-dessus, comme dans l'Himalaya, consiste
dans cette jjuériii té dont il parle; l'échelle des phénomènes ne fait
absolument rien à la question. Que les roches soient tendres, friables,
horizontales, de quelques centaines de pieds d'épaisseur et remplies
de coquilles intactes, ou qu'elles soient noires, compactes, dures,
cristallines, en strates verticaux ou renversés, plus ou moins sembla-
blés à des roches d'origine ignée, de plusieurs milliers de mètres de
puissance et dans lesquelles toute trace de la vie a disparu, la diffi-
culté pour les classer est plus grande , et voilà tout ; mais les prin-
cipes qui doivent présider à ce classement, et au moyen desquels leur
chronologie doit être établie , sont absolument les mômes; ils sont
fondés sur les mômes lois, qu'il faut d'abord apprendre, là où l'œil le
moins exercé peut les saisir. Les plaines, les plateaux, les collines à
couches horizontales ou peu dérangées sont donc le véritable et seul
alphabet qui permette de lire ensuite plus ou moins couramment
dans les montagnes, et ce n'est que du jour où cette vérité a été
aperçue que date l'ère de la géologie sédimentaire.
D'un autre côté , qu'est-ce aussi , relativement au rayon du globe
et à sa constitution présumée, que la grandeur des objets que notre
œil embrasse à la surface de la terre, ou que nous mesurons avec nos
instruments? Qu'est-ce qu'un phénomène qui a soulevé des couches à
7000 mètres, à une hauteur qui n'est guère que le sixième de l'épais-
seur supposée de son écorco , et qui , comparée à l'épaisseur relative
d'une coque d'œuf, n'en serait que le douzième? Ne jugeons donc point
la dimension des phénomènes d'après la faiblesse de nos organes,
mais cherchons à les apprécier d'après les rapports généraux plus
ej^acts que l'ensemble do nos connaissances nous permet d'entrevgir.
582 SUISSB ET SAVOIE.
cerne (1), divise la formation crétacée de ces montagnes en h étages,
qui sont de haUt en bas; l*" flyscii ou schistes et gros Si Fucoldesi
2'' grès et calcaires à Nuuimulites; 3° calcaire à Hippuriiesi U* cul-
cairc et schiste noir à Spalangues et ICtogyres. De ces quatre étageii
les deux premiers ont déjà été décrits comme appartenant à la for-
mation Numttiulitique ; il ht nous reste donc qu'à parler des dettx
derniers, les seuls qui hssébt partie de la fortuàtioil crétacée, et
qiil représentent le second et le troisième étage du groupe inférieur
ou néocomien (2)«
Dans les chaînes extéridutes t une série de calcaires ëti badca
minces ou puissants, atteignant par places jusqu'à 100 mètres et 5tl
delà, sèpafë les grès à Nummulites de Tétago sous-jacenL Ces caU
caires sont gris ou bruns, à cassure écailleuse et passant au com-
pacte. Le versant méridional du 8chratten, dépourvu presque
entièrement de couches nummulitiques, ne présente, sur une trè^
grande étendue, qu'uhe surfàéc Inclinée rocheuse, formée par ces
calcaires et sans la moindre végétation. Les fossiles y sont abondantSi
mais presque toujours indéterminables. Ge sont principalement
des Hippurites que l'auteur désigne sous le hnm û*ff. Blmnen^
hûcht {/tadiolites neoa^omiensiSt d'Orb.), desCaprbtincs, des Ruttk*ès
pli^éeë, etc.
La roche qui domine dans la moitié inférieure des mêmes
chaînes est un calcaire en bancs peu épais mais très distincti) , t>as-^
sant au sthlste et alternant ti^et sotiveiit avec des schistes hiarnent
calcaiires bu sablent. Ce calcaire est ilôir ou gris foncé, èsquitleux,
à esquilles très fines, ou en partie grenu , quelquefois argileux ou
sableux. On y trouve subordonné un calcaire à grains verts, qui par
■I ^- 1 jà
{{) Mém. fie la Soc. géoi. de F>tfnre^ vol. !IÏ, p. 384, avec Ciirte^,
^839. — Voyez aussi Crvhgf'e tfcs Aipcs orcrtirtftnleK^ -^ Nf>hf€
rt coupes des Alpes de Lueerne^, par II. Escher(A'ip«*/irAf6.^ 1 8S4)i
— Suv les jorniatftins seenrtxltiires dts Alf/es heinoiscs (iVrir. Jt^rbt^
eah. 6, 1836, 1837, p. 205).
{%) Lors de la réunion de la Société géologique à Pot-rentrtiy, en
1838 [BtilL, vol. IXi p. 434), M. Studer n'affirmait pas encore qu*i!
y eût dans les Alpes des dépôts tout à fait identiques avec le groupe
néocomien du Jura; mais il faisait remarquer qu'au-dessous (on a sans
doute écrit nu-dessus par erreur) des calcaires à Dicérales (Capro-
tines) et à Nummulites, déjà inférieurs au grès vert (l'auteur plaçait
ici les Nummulites sous le gault), on observait un calcaire à Sp^tan^
gns ntusNs, qui pourrait être parallèle h ce même groupe héocomieii,
Ou l'observe, dit-il, au Sentis et dans l'Oberland bernois.
SUISSE ET SAVOIE. 5^3
l*aboncIancc de la biliçc, passe accidcnlelleaient ) un 3ilex corné. Lcji
fusbilcs des calcaires et iles scliislcs noirs soiU Iç TojçQ^ter complar
natu$, Ag., VJExogyra aquila^ Gold., çt d*autrc8 pslrgcées; mais il
est probable qu*il y a quelque méprise, lorsque U, Sluder ajoute,
que les JVummulites ne sont pas étrangères à ce système (1),
« D*après ces fossiles, coniinue-t-il , il parait que c*esl parlicuji^-
» rement cet étage du terrain crétacé alpin que nous devons assimiler
» au terrain néocomien ou jura-crétacé.» Cette conclusion, parfai-
tement juste, a été confirmée depuis. Le calcaire noir % Spatanguef
constitue Tassise la plus basse des chaînes qqi s'étendent çntre )e lai;
de Tbup et celui de Lucerne, depuis les crêtes du Rallingen jnsqu'iiv
Pilate; il est incliné au S. comme toute cette partie de la formf^tiop.
En se rapprochant des chaînes intérieures vers le gneiss et le
granité, Tincerlitude de 31. Sluder semble devenir de plus en plu«
justifiée par la difficulté de saisir les caractères et les rapports den
cûucbes, et il décrit séparément chaque groupe de montagne^.
La chaîne du Brienzergraele, dont le versant méridional plonge
dans le lac de Brien;^ , s'étend de la vallée d*Interlaken jusqu'au
passage du Brùpig. Ses principales sommités, le Tannborn et !#
Rotborn js'élèvent en pyramides surbaissées à plus de 2300 mètres
de hauteur. Le versant nord est recouvert par le flysch, mais toui
le reste du massif est un calcaire noir, argileux et siliceux, à cassure
csquilleuse, divijié en lits minces ou en dalles, que rpp exploita
particulièrement aux environs d'Interlaken. Ce calcaire passe i up
grè^ gris clair, à grain fin, en bancs épais ou schistoldes; que)^
quefois il est compacte, à cassure conchoïde, noir ou gris, taché d/e
noir ft alternant avec des schiste^ marnepi noirs ou gris. Le seul
fossile que Tauteur pi{ rencontré dans ce puis^iai^t système est le
SpatanguM retusus^ qui le lui fait rapporter avec raison à la foriQg-
fW— ^■^^ fi»— «If IWLIIJB l"H . I ni M ■ ■ ■ J |i[ li 1 I ■ Wi
(1) Dans une note Rur les terrains reconnus dans les Alpes secon*
daîres du canton de Berne {N'eu, Jahrh.^ 4 836, p. 695), M. Studer
plaçait au-dessus du lias et des couches oolitbiques ioférieurec :
\ ° calcaires et schistes avec Spatnngus rciusus, Grjphœa Coutuni^
et quelques Nummulitos; 2° calcaire à Hippuriles ou schrattenkalk ;
3** calcaire et grès à Nummulites avec les fossiles du f^rès vert^
et çà et là des fossiles d'aspect tertiaire ; 4<> les schistes, les grès et
les marnes à Fucoldes. Quoique ces superpositions soient exactes, il
y avait néanmoins quelque confusion dans la série [Présentée ainsi,
et nous ne pouvons pas plus admettre les Nummulites dans le groupe
' néocomien que leur associatipn avec les fbsçjles du grês'pert (gault).
58& BOmM EX SâTOUL
tlw crétacée ; nuit h préfeoce, sar la crétt mêmedte iidiilKvd'Ht
grif qnartieiis identiqoe avec celoi qui domine sur lesliaaAeHi
lu Hohgant et do Pilata, pois des nkb de grès Teit, nmpKide
HiuDBHililei, codâtes dans les grès schisuni ordinairei» bi in»
ipivenl des dootes sor ce rapfNrocheflient, oo phnAl, adasottant la
li^sence des Nomnuiliies dans la craie, il serait diqioié k pincer b
^.|mit dans cette dernière formation. Les rapports atec les montagnes
)foisittes ne sont pas plus propres h résoudre la qoestion, k cmse de
çleor obBcoritét et AL Sloder montre qne toot le système crélaoé» en
y comprenant le flyscb et les roches k Nammolites , m trouve ;
jeifé da c6té da lac do Thon, k partir de l'Abendhern, de
^gie dans. le. Barder. •
ji,. Les roches qui composent les hauteurs an-dessus des ptlorages
^ Hasliberg^ ne paraissent pas diOérer de celles du Brieuergraetni
^»t eUes formeraient le prolongement immédiat, sans la dépresnn
jÂi^.Qri&nîg. Ge sont toujours des calcaires sableux et aiigUenc,
.^Qirs« bien straliAés. alternant avec des schistes noirs, maraein, et
jdes grès compactes. La formation /ifm-/tott9iie, qui GOBStlloe tmrte
lia base de celte niasse de montagnes, s'élevant k ptas de amitié de
sfor hauteur, isoleces couches k TE. et au S.; an N«, lenra limiles
4ont plus obscures. H. Sinder n'y a rencontré que des traces pcn
«sdistiticies de Pentacriocs. Les assises de Hohensldlea et de la ciéle
oqui couronne la Uadiberg plongent an S. , et leurs tranches préssia-
wfent d'aflreux précipices du côté de k vallée de Melcfa. L'incÛnaison
normale de tout le massif est néanmoins au N. comme celle des
couches de la base.
Dans le massif du Tiûîs, on a dit {antè, vol. III, p. 82), qne la
formaiiou nuromuliiique semblait reposer directement sor les assises
jurassiques, et dans celui du Faolhorn les caractères des couches
au-dc5sus (le ces dernières ne permellent guère de rien préciser
à leur égard. L*auteur y signale à la \énlé des Bélemnites, mais
tout à fait Indélcrmiiiablcs. Depuis lors les recherches de MM. Mar-
tins et Bravais (1) ont conûrmé les conjectures de leur savant pré-
décesseur sur une grande partie de ces couches si problématiques,
en prouvant qu'elles renfermaient les Bélemnites subfusifiainis, de
Blaiuv., extinctorius^ Rasp., les Anmionites asperrimus^ d'Oih.^
seuiistriatuSf id., ct^yptoceras, id., fossiles que nous avons vus
(t) BulL, vol. XIII. p. 373. <842. — Feihandl. d. schwcUz.
naturj. Ces. zuÀUdorf^ p. Ml, 1842.
SUISSE £T SAVOIE. 585
caractériser Téiage uéocomieii inférieur de Ja Provence. Ces cal-*
caires du Faulhorn , dit M. Martins, sont en couches distinctes,
borizonlalcs ou piissées et contournées en zigzag. Us sont souvent
séparés par des bancs de grès peu épais , se liant intimement aux
bancs calcaires. L'inégale altération par les agents atmosphériques
des strates arénacés et calcaires a donné à toute la masse Tappa*
rence d'os cariés, d'où le nom de Faulhorn ou montagne pourrie
que ce massif a reçu. Lorsqu'on en descend vers Brienz , on voit
les couches néocoroiennes reposer sur la formation jurassique du
plateau de Bactten-Âlp.
On observe par places, mais rarement, sous le calcaire à Numron-
lites, dit M. L. Rûtimeyer (1) dans sa description des montagnes au
nord du lac de Thun , un calcaire qui en diiïère à peine, mais dont
les fossiles sont entièrement distincts. La roche principale est un
calcaire très dur et tr^s compacte, caractérisé en grand par le
manque de straliGcation apparente, ce qui permet de le reconnaître
facilement de loin. Puis vient un grès très compacte aussi , dur,
gris de fumée, brunâtre au dedans , à cassure un peu conchoîde et
presque dépourvu de quartz. Les fossiles, souvent nombreux , sont
des rudistes indéterminables. Au Ralligsioke, lorsqu'on s'élève vers
Berglikehle, les schistes calcaires noirs sont recouverts par le cal-
caire à Nummuliles , le calcaire à rudistes manquant comme sur
d'autres points. Dans l'intérieur de la chaîne, un calcaire blauc
puissant, surmonté de couches à Nummulites, se voit du Yollen-
waldgraL II représente le calcaire à rudistes très reconnaissaUe
dans toute l'étendue de la Vorderalp, mais il s'enfonce comme un
coin entre les couches placées au-dessus et au-dessous. De L>lerling
au Beatenberg, on marche sur le calcaire blanc massif avec des
Hippurites mal conservées. A TE., ce même calcaire forme une
grande partie des parois tournées vers le Justiihal , et il est Ik i^eine
recouvert par 30 mètres de roches nummulitiques.
Le calcaire à rudistes forme , dans la Gemmenalp , une zone
courant O.-E. ,qui s'amincit rapidement. Dans la coupe du^Valdegg,
on observe un lambeau de calcaire à rudistes avec des Caprotina
ammonia et de |>ctiis corps sphériques. Au-dessus d'un calcaire à
Nériuées de 30 mètres d'épaisseur est une roche qui rappelle la
(4) Ucberdas schweizerische nunumtHun Terrain mit baondcrer
Berucksiclu d, Cebirges^ etc. ; in-4. Berne, 4 850, avec carte, coupes
et planches de fossiles.
S96. 8VI)9$I ST .HTO».
di«iioiiiled*Ailiaiod9x, qui cit alUQ^l»liliqa^ QoQiqw Vui\/m
«U d'ibord été porté k regarder c^ cilcaim eomiM imr^mvmt
Ane parait pas éloigné de Içs réonir fox itratoi çrétirf^à rpdwMfc
ip-dwotti, daoa topto retondue de» d#us cbatoo», •» cwmîtMH
U baie et recoovraat iaunédiateimM la tfmito «ord du MnAi Uu
tialro» règne «ne puinaote formatioa d» piw de 500 méMid'épii^
wir et preaque dépporroo de funkêf M. Smder T a miooiMiif
néawnoiiia le ^/Mtfonflny re/ttfttf . StMrat^MMoofit NsbII^rII
piurtoat die occupe le pied dea cbatoeaqai bord(Nit k Iw 4t Tta|
jysqa'k l'Emineo.
La vvepiuorevqiie coloriée géologiquen^m do fiaNigpSlScMi
et les profiis de cette woniagiie , do Niederlionii de .W44fWW
■arder, poia celui de SçluMriu-Alpeo k i'AugwpaiC, monmni nïf
blaa les rapporia dea deua étages néocomieoi avec \m «wçkef |
KonMmiiiles ao-detaoe • et par qoel pbénoogtee da déplafeinapl al
de Moverseoient lea^rte de Tairîglianaa, de Gornigal, ]$ mollinf
ei:le oagelflob sembleot phmger aoua les qdçaim wégtawiiil|
; IL Pîctei (l) a lait coonatire récaoNneiit k léanlial 4ea ra»
làarciMS aaaîdoes de kL £f Ueyrat daaa ko wooragnap aacarpéia
foi «aoiioueni ?en )'0. la cb«lae do Steek-Banu Ao CaitaijMftp
ai ao SfibwefailMrg. (au-deasoa du Sdiwafelbad} la aao^ cyptoilét
0*a qoe 0">,{6 k Q",24 d'épaiawor, ei l'oo y a jnecoellU la Qelmmitn
pi9iiUifi>rmi$t BlaioVp, ]mAmmonÙH t^iifimirigimêlinfuHditÊh
Iwnt d*Orb.» la Criocetxtfi Duvalii^ Lév,, VAncyloçeras dilai^u$9
d'Orb., de Tétage iiéocooiiea ialéiieiir, 9vec yAmmonil^$ Upi'
4u$9 d*Orb.» Crioceias Emerici^ Lév., Teiebraiuia diphjfoidti,
d*Orb., que N. Pidct regarde à tort suivaot uou^ c^mme apparia-
oaot au second étage » car M. Aie d*Orbigoy dopt il parafe soiffe
ropioion u'a nullement prouvé que ks coocbes de U Proveoca ait
se trouvent ces fossiles fussent les mêmes que les calcajras blaocs k
Caprolîaes , et nous n'avons encore aucun motif poiir adaaeUfe ce
parallélisme. Enfin M. Meyrat a enoora trouvé dans la méflie
couche wie Ammonite très voisine de VA. impreuuê^ d'Orb. • at on
Piychocerûê^ peut-être le P. lavit^ Alatb., puis des CrioceroM^ des
AncyloceraSf des Aptychus^ et des écbinodenoes ooofeaux.
(4) Bihh untp, de Genève ^ aov. 4^50* — Voyas aussi Agassiz,
Mckinodermes fossiles de la Suisse [N» Deuksch* d. alig, schss'mtZ'
Ces. d, Naturwiss., vol. III; Neuchfttel, 48aa).
SUISSl ET EAVOIK. SR7
M. Studer < publié des Obitrvatioru mr tm« coupe faite à tm-
verê ht Alpeg de Lucerne (1), où il ■ u'gnalé comme se ïoccédant
de bas CI) liaul , depuis la plaine jusqu'au calcaire des enviruni du
lac de BricDz; 1° la mollasse et le nigelDuh; 2° la craie inférieure)
3' la marne crélacée a Ammonitci H Spaiangues; h' le calcaire k
Hippurites et Tornalclles {ickrtUlen-kalk] i 6* un calcaire k grandet
Nuinmulilcs ; 6* des schistes gria à grains Tertsj 7° le gréa du
ilohgani; 8' le flysch; 9* le calcaire du Hollisjiilti 10' le gypse et
les cai^nculesj 11* le ralcairoct le schiste de Brient. On voit qu'il
y a eu dans celle série un retiversemeut des dépOts sccundaircs et
tertiaires, dont les relations ItilcrrerLics sont asseï complitinfcs.
Dans ks Alpes calcaires du canton d'Uri , le rnSnie géolc^uc (3) a
décrit entre le Huhtock et le Hakcn une s^e de coudies crétacées
et de gril rert avec des calcaires t Dicérates, Hippurites et Ntini-
muliln, puis des calcaires argiln-siliceui avec des Spalangucs, des
Inocérames, des Bélcmnites et des iVummuliles, le lout replié on
fond de bateau et plus uu moins contourné. Réunissant toujours les
couches ntimmulitiqurs arec les strates crétacés ([u'il désigne sous
te nom de grès vert, M. Studer (3) s'est occupé du mC-lamurpliismc
qu'ont éprauvé les assises crétacées et ï Fucuîdea dans les Grisons.
Ces diverses roches sont devenues des micaschistes, des gneiss et
des ainphiboliles , car les calcaires qui alternent avec cesdernitret
renferment des Penlatriurs et d'autres fossiles. Entre le canton
d'Appenzelt et l'Engidîne, el nifime dans la Valielinc, toutes les
A'pcs ue seraient qu'un énorme massif crétacé plus ou moins mé-
laniorpliosé avec dc&Xnnunulites et des grh verts, el lout ce que
l'on avait ra;ipr}i'té au terrain tertiaire vers les sommités des Alpes
lie seiail qu'une dépendance du système ci'étacé ; mais nous ne
devons pas |>crdro de vue que le flysch ou mai-ues et grés i
Pucoltlcs, arec les dépôts nummulitiques sons-jacents , ont été
replacés dans le terrain terUairc liifi^ricur. Ceci s'appliciue égale-
ment aux roches UMidifiécs autour des porphyres des moiiiagucs de
Davos (û),
{)) iVf«. Jahrb., 183*. p. 50i, avec coupe. ^ Voyei
Ceoingir tifriivutic/ier Sr/ia-cilzerJ/pen. Géologiedes Alpes
occidenlalm ; in-S, avec carie. Heidelberg, I83i.
[i] Ib., 4 S3E, p. 338, avec i coupes, pi. S, f. 4 , 2.
h\ Ib., p. Sî. 1836.
(i) N. Dfiikschrift ft. atlg. schwein. Get. rf. Natur»:,
vol I; io-i, avec 3 pi.
c»2»V f: Daos ,90a Aperça de lu etrueture, gioiogiqm deê Ajlpee{i]k
4i7ri. |ir Siuder met loiii les calcaires à Namninlites et comme les. rea-
4«GUirit/ plaçant , dit-il» quelquefois les calcaires désignés per U, fisdicr
riniiMtii ^0119 le noQi de cÂfeatW ele &efoett, daos les canton
^ Schwytx. C'est une roche grise ou rooge, sans foesiies. Dans sa
partie inférieore se montrent des Dicérates (Gaprotines), arec une
HinMirile et des gastéropodes, et c'est aunlessons de ces calcaires \
rodisies que l'auteor place le gaolt , calcaire siliceux hpirttre, I
gi'ains verts , qui supporte le calcaire de Seewen dans le canbm
d'Appcnzell, mais qu'on ne^retrouve plus au S., avant d'atteindre
les sommités des Diablerets et de la dent de Mordes. Ainsi, comme
l'a déjà fait remarquer U. Fatre (3), M. Studer mettait ici miribt-
Htf du gault les calcaires à Gaprotines et h fiipporites qa'îl aialt
précédemment row av-tfetMmt dans leur véritaÛe position ; aosri
Ail* il succéder immédiatement le calcaire k Spataagoes angMril
eu an calcaire k Hipporites* quand celni-ft vient à mnipier.
L'étage néocomieO inférieur, avec Tofcader cempUmaine^ J&ceyjfrd
Ùmloni , (kirea eorinaia , Tereiratula dqprma r T^ iiptioata^
^àK aeuta. se montre d'ailleurs dsus les massifi dn PUate, do
fiobgaftt.-eta •'
^> Cette dasaifieation semble avoir été une simple inadveitanoe 4e
lu part de rauteur, car dans sa coupe du Sentis (àppemdt)
M. Studer (3) donne la série suivante, très régulière, do groupa
CTélàcé au-dessous des grès à FncoMes ou flyscb , et des calcaires I
NumuiulJies.
4 . Calcaire compacte schistolde , alternant avec des couches miaces
d'argile « et calcaire rouge (seetver-ltalAy
2. Sable vert et roche noire siliceuse représentant le gault et remplis
de Nautiles, Ammonites, Turrilites, Hamites, Bélemnitef,
Inocérames, etc.
3. Calcaire à Hippurites, gris brun, avec Dicérates (Caprotineii), des
Nérinées dans les bancs supérieurs, et dans tous de grands Pté-
rocères semblables à ceux de la Perte* du-Rhône.
(4) £ibi. univ. de Genève, mars 4 8431.
(2j Considérations gcoto§i(/ucs sur le moNt Salèvc, p. 92.
(3) AV//. Jalnb,, 3'cah., 4838. p. 303.— J5«//., vol. X, p. 404,
4839. — Voyez aussi Escher, Vvrlt, d, schwcitzer naitirf. Ges^ zti
yiltdnrfy 4 842, p. 44. — JJ.-V. Moycr, fcrtèbres île squales tlans
la craie verte des montagnes d'Jjivenzell (iVt'tt. Jalirh,^ 4844,
p. 242).
SUISSE KT SÀVOIK. 589
i. Calcaire oolithique brun» avec des fossiles indéterminables, et une
autre couche qui paratt lui ô(re parallèle, renfermant beaucouj^
de petites Huttres et des baguettes d'échinodermes.
5. Calcaire à Orbitolites. L'auteur compare ces corps à ceux de la
Perte-du-Rhône, placés, comme on Ta vu, immédiatement sous
le gault. Ce rapprochement est d'autant moins probable que ce
calcaire renfermerait des Spatangues et Y Exogyra aquila^
Gold.
6. Calcaire siliceux, très ferrugineux vers le haut, souvent spathique,
semblable à celui du green snnd[\)^ et renfermant desBélem-
' nites, des Spatangues et des Pentacrines. Les roches jurassiques
ne se montrent point dans ce massif.
Noos retrouvons donc ici« malgré quelques incertitudes ou quel-
ques erreurs de détail, une coupe cooiplèle et comparable à celle de
la Savoie. Elle est même plus complète que Fauteur ne le pensait ,
puisque les couches à Cérites et autres fossiles des Diablerets qu'il
n'y trouvait pas y sont en réalité représentées par les calcaires à
Nummulites.
Dans le canton de Claris, M. Escher de la Linth (2) avait au.ss! ,
comme on Ta dit [ante, vol. III, p. 84), placé dans la croie le flyscli
et les schistes à poissons avec les assises 5 Nummulites; mais au-
dessous de celles-ci il constata, de même qu'au Sentis, le calcaire de
Seewen ou craie ^ Inoceramus Cuvierii ci Annnchijtes ovata (3), le
gault, qu'il réunit à la craie tuiïeau , et dans lequel il cite, en ciïcr,
le Turrilites costatus, Y Ammonites navicularis , avec les Inocera^
mus concentricus et sulcatus^ puis le calcaire à Ilippuritas Dlu"
menbachi, Slnd. (Itadiolites neocomiensis, d'Orb.), et à Caprotinn
ammonia, enfin le calcaire néocomicn à Spatatigus retusîis, Exo*
gyra subsinuata^ Ostrea carinata ^ etc., reposant sur la formation
jurassique.
Ces groupes crétacés, très développés dans la partie septentrio-
nale de ce canton , manquent presque entièrement dans la chaîne
(4) Nous ne savons pas ce que Tauteur entend ici par calcaire du
green sand,
(2) GebirgS'Kiuide des Kanton Glartu:, Géologie du canton de
Claris, avec carte et coupes. 4 846. — Àtti de lia ottava riunione
degli scienziati italiani. A Gônes, p. 625; in-4. 4 847. — Escher
etStuder, Ferh» d. schweitz, natiuf, Ges. Zurich, août 4 841-42,
p. 64, — l(i.^ Description géol. du canton de Zurich {Gemalda des
Kanton Zurich^ par G. Meyerde Knonau ; in-4. Zurich, 4 843).
(3) Ces deux fossiles sont les seuls du premier groupe qui aient
été jusqu'à présent cités dans ces calcaires.
qui, eo formttti It limita sud i» iéj^i^ iùilmmukm^ fi m €»-
ImÂi |W b TodI. àti Tiflis, litiiA entre eet den poiott, il y a ce-
|ijBadaat det innÉ 4e ente dilorfite et de ede^M néocomieiif ,
tt fl lévU» qit )^ pifi qpi aipire te Todi do TUUs iplt retlé é^^
depoii h fin de le pftriede iuméfÊ^ JivvA kpiriode nommofi*
liqoe, poieqiie fei eouehee h Ntmunalilee j repeeeal
intermédiaire sor les dépôts jorassiqaes , dont elles
leoles les d^pressiops.
. Sir U. Hnrebimi a ifmiaàï (rawb irehe ei avec beiDflwp4e
précision l'extension des i\sm$ fronpee leiiMdi k Umên h 9mk
fi la SoieBe, pob au delà ; mate les reiatiens si importantes qn-il a
jBOMtatéec eiii fMwenecment etplM]MaeentveeeeQépôm9t9eKde
h formation mmnMilHhine a jvnl été etpeaéH en détaB.dens' le ^
tame précédent [mUè, vid. ni, jk B«-»S et llT^tBS), Il aerrft
Mperftt d^ revenir id , et note neae bernerons * j peafnftff k
tocteor*
m^
Errata, '^V* 514. Koas arooiS| à tort, regsidé les mar/épi hhnes
^Éàns JostUts de H. Marcon comme appartenant Và% conclies qné
H. Lory t paraHélÎBées atec le groepe ^neeUUeii ; ellei pnraiaseil
MrÉ acfiidABtollM at immim anetoaiiAft ««• âM iaimiéfi .
être accidentelles et moins anciennes 4pM ces detniéess
■ à.» " • trf ,f -_:■■, - - , . ,- , r ■ I r ^1. .iT ■ ■ — «- ^
RÉSUMÉ DB LA PREMIÈRE PARTIE.
Ainsi la formdtlon crétacée dont nous n*ftVon» ptt retrotitcr que
les deux groupes supérieurs dans le bassin de la Loire, en Vendée,
dans toute la kone qui s'étend nu pied du Ycrsont sud-ouest du
plateau central comme dans les Pyrénées, dans le bassin du Rhône
an contraire, dans ta Provence, le Dauphiné, sur un grand nombre
de points des thitnes du Jura, de même que sur le Versant occi-
dental des Alpeade la Savoie et de la Suisse Jusqu'au Rhin, nous
a constamment offert le groupe inférieur ou néocomien extrême**
ment développé, et plus qu'en aucun point du bassin britanno-
séquanicn. Le premier et le troisième de ses étages sont eucorc
comparables de part et d'autre, mais le second, dans la Provence,
le Dauplilné cl la Savoie montre une puissance et des caractères
tellement particuliers que, bien que classé straligraphiquement par
les géologues, SI fut longtemps omis par les paléontologistes dans
lcui*s classifications.
Le groupe du gault , qUotqtke généralement peu épais et fort
isimple dans sa composition, n'en a pas moins été suivi, à quelques
Interruptions pr^, des cfties de la Méditerranée jusqu'en Bavière,
toujours parfaitement caractérisé par ses fossiles et ses tocUes ,
dans les nombreuses dislocations du ver^iant nord-ouest deê Alpes,
aussi bien que dans les petits lanibeaux épars (^ï et M dans les
chaînes jurassiques des départements de l'Ain, du Jura, du Doubs,
de la Haute-Saône et les partieH ctMitîguês de la Suisse.
Le groupe de l« craie tuffeau est composé de deux étage» princi-
paux. L'itiférieur, caractérisé par les mêmes osiracées et les mêmes
iftoquilles céphalopodes que dans le nord de la France et en Angle-
terre, renfermant en otttre beaucoup d'espèces des troisième et
i^atnènte étages du bMsîn de la Lo^re et de la zone du sud-ouest,
Wgne d'mre manière l^resque ^Êoniînue à travers la Provence et le
Danphiné, sur lé VetMni 4ès Alpes de la Savoie, puis dans les
chaînes du Jura , où il surmonte accidentellement le gault. Cepen-
dant sa distribution, par suite des irombreuses dislocations qui ont
tant de fois accidenté le pays, est encore assez irrégulîère, peu con-
592 BiSCMi DI LA PRBMIÈRl PARTIE.
stante, et sa puissance diminue sensiblement à mesure qa*on s*aTance
vei*sleN. L*étage supérieur, remarquable en général par la présence
des rudistcs, et qui semble correspondre à la partie la plus élevée da
troisième élagc du sud-ouest, peut-être même à la base du second,
est particulièrement étendu dans le sud et l'ouest de la Provence, msU
DO paraît pas se prolonger, du moins avec ses caractères, beaucoup
au delà vers le N.
I^ groupe de la craie blanche existe sans doute sur quelques
points de Test de cette province, mais ses fossiles caractéristiques
n*ont encore été bien constatés au S. que dans le comté de Nice, an
centre dans les parties limitrophes du Dauphiné et de la Savoie, et
au N. dans le canton de Claris. Certains calcaires à Inocéraines, que
Ton suit des environs de Thones jusqu'à la vallée supérieure du Rhin,
en font probablement partie, mais ils n'ont pas été signalés nuN.-O.
dans les chaînes du Jura. Enfm la craie supérieure de Belgique au-
rait aussi quelque représentant sur certains points du Dauphiné et
peut-être de la Provence ?
Dans le bassin du Rhône, tel que nous l'avons considéré, la for-
mation crétacée est donc tout aussi complète que dans celui de la
Seine et en Angletcn*e. Les quatre groupes y sont également repré-
sentés, mais avec des caractères péirographiques parfois assez diffé-
rents et des épaisseurs souvent inverses. Les principaux fossiles qui
nous faisaient reconnaître la craie blanche, la craie marneuse ou
chloritée, le gault, le grès vert inférieur ou groupe néocomien dans
le Kent, le Sussex et le Ilampshirc, dans l'Artois, la Picardie, la Nor-
mandie, les Ardennes, la Ciiampagao et la Bourgogne, sont encore
ceux qui nous ont guidés à travers la Provence et le Dauphiné, dans
les chaînes du Jura comme sur le versant des Alpes de la Suisse et
de la Savoie.
Les surfaces où les deux groupes supérieurs seuls se sont déposés
étaient donc émergées, pendant qu'au N.-O. ei au S.-E. se dépo-
saient les sédiments néocomiens et du gault, ou les deux groupes
inférieurs? Pendant que vivaient ces populations si nombreuses et
si variées que nous y trouvons enfouies, et dont aucune trace ne nous
a été révélée dans le bassin crétacé de la Loire, dans la zone du sud-
ouest, non plus que sur les deux versants des Pyrénées centrales et
occidentales tant en France qu'en Fspagne. Ces faunes néocomienncs
et du gault, si différentes de celles qui leur ont succédé, dénotent
un profond hiatus dans la série des phénomîîncs qui ont séparé la
période dn gault de celle de la craie tniïeau.
RÉSUMÉ OB LA PRBMIÉaE rARTIB. fitZ
Dans la parlio de TEurope occidentale que nowi venons H*ein-
brasser, on peut remarquer que la distribution géographique du
troisième et du quatrième groupe est sensiblement la même, tandis
que celle des groupes qui leur ont succédé, bien que les recouvrant
et les accompagnant presque partout aussi, est asseï différente, car
ces derniers s'étendent sur des surfaces considérables où les deui
autres ne s'étaient pas formés. L'une de ces surfaces comprend tout
ce qui est au sud-ouest de Vaxe du Mellerault^ non seulement en
France, mais encore dans le nord de l'Espagne; l'autre, le pays qui
s'étend au nord de Vaxe de VArtois, jusqu'au Rhin et au delà.
Ainsi cas deux faibles bombements du sol, que l'œil seul ne peut
saisir aujourd'hui, ont plus influé sur la distribution des mers créta-
cées et sur les caractères des faunes qui les habitaient que les mon-
tagnes de la Bourgogne, placées entre le bassin crétacé brilanno-
séquanien et celui du Rhône.
IV. 3S
TABLE DES MATIERES.
TERRAIN SECONDAIRE.
FORMATION CRÉTACÉE.
(PREMIBAB PART».)
P. I.
CHAPITRE I.
FORMATION CRÉTACÉE DB L'IRLANDK.
P. 7.
CHAPITRE II.
FORMATION CRÉTACÉE DB L'ANGLETERRE.
F. 15.
§ 4. CftAlB BLAMGHB BT CBAtB TUFFBAU {i*' grOUpO, l*' et 2* étage dU
second groupe), p. 4 8.
Yorkshire, p. 49. — Lincolnshire, 34 . — Norfolk et SuiTolk, 24 • —
Cambridgeshire, 23. — Bedfordshire, Buckinghamshire, Oxford-
shire et Berkshire, 24. — Kent et Surrey, 26. — Sussex, 30. —
Hampshire, 34. — Ile de Wight, 35. — Dorsetshire, 36. — De-
Yonshire, 38. — Épaisseur de la craie, 39. — Paléontologie, 40.
§ 2. G&Ès VERT supiBiBUB [uppcr grccFi snnd), p. 42.
Cambridgeshire, etc., p. 43. — Kent, Surrey et Sussex, 44. — Ile
de Wight, 46. — Wiltshire, 48. — Épaisseur et paléontologie ,
52.
§ 3. Gadlt, p. 52.
Craie rouge, p. 53. — Cambridgeshire, 65. — Bedfordshire, etc.,
55. — Kent, Surrey et Sussex, 56. — Ile de Wight, 58. — Dor-
setshire, 58. — Wiltshire, 58. — Épaisseur, 59. — Paléonto-
logie, 59.
§ 4. Groupe NÉOcoMiBif on du gbès yert iifFéaiEUR [lower green sand),
p. 60.
Yorkshire, p. 64 . — Lincolnshire, 62. — Norfolk, 63. — Cambridgo-
596 TABLE DES MATIÈRES.
shiro, 64. — Bedfordshiro, Berkshire, 64. — Kent. 6.S. — Sur-
rey, 71. — Uampshire oriental et Sussex, 74. — lie de Wight,
76. — Dorsetshire orienta), 85. — Wiltsbire, 85. — Grès vert
du Dorsets!)iro et du Devooshire, 93. — Paléontoloj^îe, 4 03.
AptEHDiCE. Généralités sur la facne crétacée d^ângleterrb, p. 105.
Tableau de la faune crétacée d'anglbtbrrr, p. 409.
CHAPITRE III.
GBOUPS WSALDIBN.
P. Ili.
Vallée do Weald, p. 413. — Duslocations des couches, 14 5. — Pa-
léontologie, 420. — Ile de Wight, 422. — Donseishire, île de
Purheck, 424. — lie de Porlland, 427. — Wiltshire. 430. —
Berkshire, Bedfordshtre. etc., 4 32. — Épaisseur et distributico
géographique, 4 34. — Paléontologie, 4 35.
Appendice. Groupe wealdien de l'Ecosse, p. 4 39.
CHAPITRE IV.
FORMATION CRÉTACÉE DES BASSINS DE LA MEUSE ET DE l'ESCAUT.
P. 141.
§ 4. Bassin de la Meuse, p. 4 42.
Craie supérieure des environs de Maostricht, p. 4 44. — Craie su-
périeure de Fol x-1 es-Caves, 1 48. — Craie de la province de Liège.
4 49. — Knvirons d'Ai.\-la-Chapelle. Observations diverses, 152
— Mémoire de M. Debev, 158.
§ 2. Bassi.n dk l'Escaut, p. 4 74.
Craie supérieure, 4 75. — Craie blanche, 177. — JVIarni's sableuses
et ari^ilousos [dicvcs, forlrs-foisr^, l»"»", 2^ 3'' ol 4^ /)/rti\ des ou-
vriers), 178. — Tourlia, 181.
CHAPITUE Y.
F0R.MAT10.N CRÉTACÉE DE LA FUANCE.
P. lî)o.
FORMATION CRÉTACÉE DU BASSIN DE LA SElNb.
P. 197.
§ 1. Craie blanche et chaie tuffeat, p. 198.
Déparlement du Pas-de-Calais, p. 199. — Déparlemtnldc la Soiniiu».
TABLB DES MATIÈIIKS. 597
203. — Déparlement do l'Oise, 204. — Craie tufleau, 205. —
Craie blanche, 206. — Calcaire pisolithique de Laversine, 208.
— Déparlement de la Seine-Inférieure, 209. — Craie blanche,
209. — Craie tuffeau, 210. — Département de l'Aisne, 216. —
Crdie sans silex, 216. — Craie à silex, 24 8. — Marnes (craie
tuffeau supérieure), 220. — Département des Ardennes. Craie
blanche, 222 — Marnes, 223. — Gaize, 224. — Déparlement
de la Meuse, 226. — Déparlement de la Marne, 227. — Calcaire
pisolithique. 230. — Département de l'Aube, 232. — Départe-
ment de l'Yonne, 235. — Département de Seine-et-Marne, 237.
— Calcaire pisolithique, 237 — Département de la Seine. Craie
blanche. 238. — Calcaire pisolithique, 239. — Département de
Seine-et-Oise. Craie blanche, 240. — Calcaire pisolithique, 241.
— Observations générales sur le calcaire pisolithique, 242. —
Département d'Ëure-et-Loir, 245. — Département de l'Orne, 246.
— Département .du Calvados, 248. — Département de l'Eure,
250. — Prolongement souterrain de la couche aquifère, 254. —
Paléontologie. Foraminifères, 256.
§ 2. Gault, p. 257.
Département du Pas-de-Calais, p. 258. — Département de l'Aisne,
259. — Département des Ardennes, 262. — Inflexions du gault
entre les Ardennes et la Manche, 266. — Département de W.
Meuse, 268. — Départements do la Haute-Marne et de la Marne,
269 — Déparlement de l'Aube, 270. — Département de l'Yonne,
273. — Inflexions souterraines du gault vers le centre du bassin,
274. — Départements de l'Oise et de la Seine-Inférieure, 274. —
inflexions souterraines du gault vers le N.-O., 275.
§ 3. Groupe MioconiEif, p. 278.
Déparlement du Pas-de-Calais, p. 279. — Départements des Ar-
dennes. de la Meuse et de la Marne, 280. — Département de la
Haute-Marne, 281. — Déparlement de l'Aube, 290. — Dépar-
tement do l'Yonne, 297. — Parties centrales et occidentales du
bassin de la Seine, 304. — Cotentin, 3t0.
CHAPITRE VI.
FORMATION CRÉTACÉE DU BASSIN DE LA LOIUE.
P.:îI3.
g \. Vebsant sud du bassin db LA Loire, p. 317.
Département de la Nièvre, p. 317. — Département du Cher. Envi-
rons de Sancerre, 321 . — Vallée du Cher Environs de Vierzon,
325. — Environs de Saint-Aignan, 3^7. — Vallée de l'Indre.
Coupe do Buzançais à Loches, 328. — Vallée de la Vienne. Coupe
de Poitiers à Châtellerault el Sainte-Maure, 334 . — Coupes do
598 TABLE DES MATIÈRES.
Poitiers à Mirebeau, Loudun et Chinon, 334. — Vallées de la
Dive, du Thouet et du Layon, 336.
§ 2. Vallêb de la Loire, p. 339.
Environs de Blois etd'Amboise, p. 339. — Environs de Tours, 342.
-- Environs de Saumur, 345. — Résumé, 349.
§ 3. Ve&sakt nord du bassin de la Loire, p. 350.
Vallée du Loir. Environs de Châteaudun, de Vendôme et de Chftteaa-
du-Loir, p. 350. — Environs de la Flèche, p. 354. — Coupes
occidentales. Environs du Mans, 355. — Coupe à l'est du Mans,
359. — Coupe du Mans à Ballon et Bonnétablo, 359. — Coape
au nord-ouest du Mans, 362. — Coupe du Mans à Aleoçon, 362.
Coupes orientales. Coupes de Bessé à Saint-Calais, Vibraye et la
Ferté- Bernard. 363. — Environs de Montmirail, 366. — Coupe
delà Forte-Bernard à Nogent-le-Rolrou et Belléme, 368. — Coupe
deBellôme à la Ferlé-Bernard, 370. — Coupe de Belléme à Mor-
tagno, 371. — Résumé orographique, 373.
§ 4. Observations générales sur les chapitres i a vi , p. 375.
4*' groupe, de la craie blanche, p. 375. — 2* groupe, de la craie
tuffoau, 377. — 3« groupe, du gault, 383. — 4» groupe, néoco-
mien ou du grès vert inférieur, 383. — Orographie sous-marine
de la période crétacée, 385.
§ 5. Vendée, p. 338.
Ile de Noirmoutier, p. 390.
CHAPITRE VII.
FORMATION CRÉTACÉE DU VERSANT SUD-OUKST D[] PLA.TEAU CENTRAL
DE LA FRANCE.
P. 7,'Xy.
Caractères i^énéraux, p. 39 i. ^
§ 1. Premier étage. Calcaires jaunks supérikurs, p. 395.
Départeincnl du Lot, p. 390. -- Déparlement de la Dordogiit\ Mit).
— Di'partement di; la Charente, 399. — Déparlement de la Clia-
reuU'-lijférieure, 400. — Résumé, 405.
§ 2. DtrxIKME ÉTAGE. CrAIE GRISE, MARNEUSE OU GLAUCONIEUSE ET MICA-
CÉE, p. 400.
DéparUmcnt du Lot, p. 400. — Déparloinent do la Dordocno, 400
— Département do la ('liareiite, 400. — Département de la Cha-
TABLE DBS MATIÈRES. 599
rente-inférieuro, 410. — Bande craycuso méridionale, iH. —
Bande crayeuse médiane, 415. — Bande crayeuse septentrionale,
420. — Résumé, 421.
§ 3. Tboisièmb étage, p. 422.
Caractères généraux, p. 422. — Département du Lot, 422. — Dé-
partement de la Dordogne, 424. — Département de la Charente,
426. — Département de la Charente- Inférieure, 428. — Vallées
de la Seugne et de la Seudre, 430. — Résumé, 435.
§ 4. QUATRIÈMB éTAGB, p. 437.
Caractères généraux, p. 437. — Département de la Dordogne, 437.
— Département de la Charente, 438. — Département de la Cha-
rente-Inférieure, 440. — Environs de Rochefort, 442. — Pro-
montoire de Fouras et lie d*Âix, 443. — Puits artésien de Roche-
fort, 447. — Rive gauche de la Charente à son embouchure, 447«
— Vallées do la Seugne et de la Seudre, 449. — Environs de Saint-
Âignan et lie d'Oléron, 449. — Résumé, 451.
§ 5. CORSIDÉBATIOMS OAr^IULES SUR LA ZO.fE CR<TACiE DU SITD-OUBST ,
p. 454.
Dislocations des couches, p. 45'! . — Caractères pétrographiques,
454. — Caractères généraux des faunes, 454. — Développement
comparatif des étages, 455. — Applications de la connaissance
des couches, 456. — Comparaison entre les étages crétacés du
sud-ouest et ceux du bassin de la Loire, 45$. — Observations
diverses, 460.
CHAPITRE VIII.
FORMATION CRÉTACÉE OU VERSANT SEPTENTRIONAL DES PYRÉNÉES.
§ 4. Bassin de l'Aoour, p. 463.
Environs de Dax, p. 463. — Environs de Bayonne, 467.
§ 2. Bassihs de l'Aude et de la Garonne supérieure, p. 469.
Massif du Mont-Perdu, p. 469. — Département de l'Aude, 473.
CHAPITRE IX.
FORUATION CRÉTACÉE DD BASSIN DU RHÔNE.
§ i. Haut Languedoc et Vfvarais, p. 477.
55 2. Provence, p. 480
Généralités et classification, p. 480. — Département des Bouches-
du-Rh6ne, 484. — Département du Var, 491 . — Coupo de Grasse
600 TABLE DES MATIÈRES.
à Castellane, 492. — Département des Basses-Alpes, 499. — Dé-
partement de Vaucluse, 540.
§ 3. Daupbiné, p. 516.
Département de la Drôme, p. 516. — Département des Hautes-
Alpes, 524. — Département de Tlsère, 523. — Résumé des sec*
tiens 2 et 3, 538.
§ 4. Bresse et FRANCBE-CovTé , p. 539.
Département de TAin, p. 539. — Département du Jura, 541. —
Départements du Doubs, de la Haute-Saône, etc., 547.
CHAPITRE X.
FORMATlOiN CRÈTACÊB DE LA SUISSE ST DE LA SAVOIE.
P. îh\5.
Environs de Neuchàtel, p. 556. — Observations diverses, 559. —
Bassin de la Chaux-de- Fonds, 560. — Canton de Soleure, 561 . —
Observations diverses, 563. — Environs de la Perte du Rhône,
564. — Savoie, 567. — Environs de Chambéry, 567. — Obser-
vations générales, 570. — Le Salève, 572. — Coupe d'Annecy à
la vallée de l'Arve, 675. — Vallée du Reposoir, 577. — Monta-
gnes entre les vallées de TArve et du Rhône, 577. — Canton de
Berne, 580# — Cantons de Lucerne, d'Uri, de Schwitz, de Glaris,
des Grisons et d'Appenzell, 588.
KÉSIJMÊ DE LA PUKMIÈRE PARTIE.
P. W)l.
FIN DU TOME (QUATRIÈME.
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