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-è-^-if-^e^
V^. F-r.I A. 440
-1
I-
(HISTO IRE
DES
REVOLUTIONS
DE GENES.
70M£ 7KOISi£M]St
\
HISTOIRE
DES
RÉVOLUTIONS
DE GENES,
D£PUI$ SON ETABLISSEMENT
jurqult la coQclulîon de h Fais
de 1748.
iKmJlÉlilim, rmx , arrlj/t & agumil
TOME TROISIEME.
A PARIS, QOAÏ DES AtJGUSTlNSi
^- J NYoH.Fils.irOccaltati.
^^' l Babuti, FUs.àrEtoifc.
M. D e C. LUI.
éva Jlfptiiuim & rrMIiit du Jt«^
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^u Tofne Troifieme.
LIVRE SEPTIEME.'
âf IPs 'irbUpés iMpé^idltsfànéht àe
NàwùeàU 'fbuleuéfnent Bes Coffét;
l>euts fkccès. Ils veulent établir urit
Hépubti^Uè indépendûnte 'en 173 Tv
Suites de eette révolte. Théodore Baron
-de NeUhâff arrivé en Corfe en 17 3 6m
iér eji proclamé Roi de cette ijle. 'Loix
ide ce nouvel Etat. Succès de Théodo--
re. Etablijfemem qu^-il forme. Efforts
'^es Génois peu efficaces. Ils obtiehnem
'dés troupes deTrance coritre Théodore.
Biles pajfent en Corfe en 1 758.
Conduite de M. de Boijfeux , Cotn'
'mandant des trotipes Françoifes en
'Cèrfe. Négociations pendant Vabfen&e
'Âe Théodore » -qui étoit forti de Vifle
''fctlr fôllîciter desfecours. Il y revient ,
tnais n^ofey refier. Traité conclu avec
*tes Rebellas. La plupart refufént de s^y
'Jbumettre^
De nouvelles troupes Françoifes dé--
'bâtant dans la Corfe en'l^l ^.Naur
Tome Illt a
Ç SOMMAIRES.
frage de deux Tartanes , & fermeté
d'un Officier François fù y étoi^.emi
LIVRE HUltlEME^
JÎ/fOifsiEVRdeA^illeboiscom^
J- yJL mande les troupes de Vrtmce qUi
fervent dans cette iflè. 1/ attaque les
Rébelles après avoir inutilement tenté
les voies de douceur. Il les bat de tous .
cotés t & les force de fe foumettre, Le-^
Bar (m de Drofi , après avoir tenu long^
temps dans des montagnes inacceffi',
blesyfort de Pijle en 1740. &laCorfe
eft pacifiée. Les troupes PranfoifesfoT'.
tent de Vifle enij^i.
Nouveaux troubles dans la Corfè en
1742. Théodore y revient en 1743*
Il fe retire , Ù" fon nom ne par oh plui»
Négociations» Plaintes des Génois con^
tre les Anglois. Traité de l^ormes par
leqtiel Final efl cédé au Roi de Sardai^
gne. Repréfentations des Génois. La
Corfe ejl pacifiée par les Sermons d^un
Mijfiannaire en 1 744.
Les Génois, font des préparatifs de
guerre. Ils fe liguent avec la France
& PEfpagne en 174^. Us entrent en
guerre avec la Reine de Hongrie 9 h
.^ SOMMAIRES. î^
Kci de Sardaigne & rAngleterrem
BoJHlités rejpemves. Dominique Ri-
varcfta p^e en Corfe 9 &femetâla
tête des nébettes de cette tjte , qui jV-
itnem de nouveau foulevés. Ils font fou*
tenus par unejlote Angloife. Leurs pro^
grès. Retraite des troupes Franfoifes
gui couvr oient VEtat de Gênes en
1746. Les troupes delà Reine deHon^
grie marchent vers Gênes y quife rend
^a difcrenon Le Roi de Sardûigne
9^ empare 4ie Savone ^ ù* de plufieun
autres places de la côte occidentale de
VEtat de Gènes. Belle defenfe de la
Citadelle de Savone ^ & du Château
dtVennmille.
Rigueur avec laquelle les Génoh
font traites. Leur defefpoir. lUfefou-
lèvent contre les jlutrichiens , ^ les
chinent de leur Fille. Siège de Gênes
en 1747. Secours que tes Franfoh
'envoient aux Génois» Levée duftege^
— ^ ■■
SOMMAIftBS DU SuFPL£Ii^£KT«
jn TjiT des affaires des Génois après
JUj la levée duftege de leur Capitale»
Le Duc de Richelteu projette d'enle^
ver quelques poftes aux ennemis. Objia^
4bs qtiil rawontrc» Manoeuvre habîU
du Comte de C/^cqdo* Le Duc ^e jflîr
çhelim rtviem à G^êne^ ^ivqntflg.es ^4^4
]^anfoi$ dans le Comté de Nice^ Prr^.
faratifi de défenje dan^ Vhat de Ç.^k
nés* Le pofte de J^axaggio ç^ enlcvi^
aux fiémontois , détxuh ix a!ocuidqr\T
né* Monver^em dex Allem<indi du ça-*
té de Cenfo^Croçi. Le Comte Nadafit
forme une tenwl'^^ fur VoUru Btqojc
téfifiance du Alarquis Moritu II eft/ç-^
couru» Le Cojntf Nadqjlife xetHrefa^È
être pourjtiivi. Emreprijè du Vuç dç
Michelieu fur Savope : te mqifvqis
temps la fait éçkçuet. |Lf Comte de
Brovm men^e dWerfes places 4^ là
cote orientale de VEtat de Crêpes* Pff-
caumns du p,w de Rick-liçfipour les
mettre en Juretéé ylffa\res de Caxff^
. l,es Rebelles font fécondés par u(f coxps
<fe troupes 4Htrichiermes ^ ^iéx^oif*
toifes* ^tcge 4e la B^fiie. Selle 4^-
fenfe de Spinola. fl ref^fe défi rendrç^
JLevée duftge. Vrelirmnaires de paixm
Sufpenfion d^ armes dans le Comté de
Nîce* OpératÎ0ns du Comte de Brmvru,
Il fait Qmqfi^ If^ hauteurs df Cti^sr
T<2rî , ir ffl reppi4Jfe>. Cejfatig^ d^ar^
jfifs dans î'IStat de Qên^s. Tt^jf/ 4éfi^'
mtif 4^ pc^ixf fin 4^f hfiilitn ^n
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HISTOIRE
D ES
REVOLUTIONS
DE GENES.
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LIVRE SEPTIEME.
OuT étok tranquille en
Corle. Les troupes Impë- a.n. 1732.
rtales déformais inutiles . ^«/n^pé-
1 Tn riaux le rttf-
dans cette lue commence* rent de cor«
rent àen l^rtir ^r |>etits <?onvqi$. Les***
IckOolaires muripuiroiant cependant de
ce qu'on WQ\t arrêté leurs Chefs 'y mais
Ils n« doiKoieBrpokit que le Prince de
Virteittberg ne les fit relâcher à fan-
arrivée à Gênes. Il y débarqua le 1 8,
4e Juillet , & y reçut to'utes forces d«!
' TomellL A^
^■•-i^-»*^»»— ii*— ••^-■i— i««^B»(«i
2 HisT. desRevol,
An. 1732. niarques de reconnoiffance de la parc
de la République : mais , lorfqu**il parlai
de remettre en liberté les Chefs des
xnécontens , il s'apperçut que les Gé-
nois avoient des defleins fort oppofés.
Une s'arrêta à Gênes que peu de jours#
& partit pour Vienne. En partant il
fit lentir au Sénat que l'Empereur ap-
prendroit avec plaifir que les Chef$ fë-
roient remis en liberté^ avec les avan«
tages promis par le Traité de Corté.
tcf Génois L^ République crut devoir préfen-
pas JmcKre ter à TEmpereuf un Mémoire à ce fujet.
les chcff en £Ue lui en fit remettre un , qui por-^
liberté. ^^j^ qu'elle étoit pénétrée de la plus
vive reconnoiflfance du ferviçe impor-
tant que fa Majefté Impériale lui avoit
rendu , en arrêtant les fuites de la
Rébellion de Corfe ; qu'elle étoit prête
à payer toutes les fommes dont elle
étoit redevable pour les frais de cette
expédition : mais qu'elle fupplioit Sa
Majefté de faire réflexion combien il
feroit humiliant pour la République ,
que les Chefs de cette odieufe rébel-
lion , après avoir donné récemment des
Î)reuves de leur mauvaife foi , non-feu-
ement demeuraîTent dans l'impunité y
mais jouïiTcnt même d'honneurs & de
DE Gènes, Liv. VII. 5'
récompenlès : que ce feroit une choie
dun funelte exemple pour 1 avenir:
que les Corfes ne pourroient que con-
cevoir delà un fouverain mépris pour
les Génois , & que du mépris ils paflè-
Foîent aifément a une nouvelle révolte:
qu^elle fupplioit donc PEmpereur d^a-
voir égard-, dans ce qu'il exigeroit au
(il jet des prifonniers , aux droits & à
Khonneur de la République*
Le Marquis Pallavicini , Miniftre rEmprrriir
lie Gênes à Vienne , ne négligea rien j^f *^ j^;*;
pour appuyer le Mémoire. Mais TEm- vianêc.
pereur déclara expreffément qu'il ne
fouffiriroit pas qu'on donnât la moindre
atteinte aux articles du Traité de Corté,
conclu fous fa garantie ; que les Chefs
des Corfes n'a voient rien fait depuis
le Traité qu'ion pût regarder comme
une infraftioH réelle ; & que par con-
féquent on ne devoit pas leur refufer
derecorinoître, félon la clâufe exprefle
du Traité , les eftorts qu'ils avoienc
faits pour ramener leurs adhérans à
l'obéiflance.
Les quatre Chefs > durant tout ce Inquî^tu^ei
temps jîi'étoient pas exempts d'inquié- ^"na^e^s'^d«s
tudes. Ils avoient tenté plufieurs fois Cotfc*.
de s'évader > & de léduire les . gens
Aij
4 HisT, DES Revol.
.. qu'on leur avoit dpnnés pour les fervir*.
' '^^*' Le Sénat ordonna qu'on les veillât avec
la plus grande exadîitude , & prit tou-
tes les précautions pourqullsneput-
fent échapen D'un autre côté les Cor-
fes commençoient à remuer de nou*
veau y &c à s'attrouper. Le Baron de
Vacbtendonck > qui étoit refté dans
leur Ifle avec quelques troupes Alle-
mandes , &c qui faifoit f»re quelque»
ouvrages pour mettre Corté à r abri de
furpriie , fut obligé.de faire foutenir par
des détachemens (es travailleurs que les.
infulairos trouhloient. Il y eut unç:
lémeute populaire à Ajaccio,* où ce Gé«.
néral fut oWigé de fe tiran^rtcr. Il y
reçut une Lettre conçue en ces termes»
i»Le Seigneur Baron de VachteH'-
Pftdonck eft averti , pour en informer:
^quiconque à qui il apparttendroit dç
s le favoir» que ù dans un moifi> à comp-*
«ter du 26 de Juillet 1732. les Sci-^
aorgneurs Giaifêri> Aftelli > Si Cicoaldi ;
9ot& le E« P. Ra£iilU » injuftemem dé-<
^tenus prifonniers à Gênes, ne fmic
99 pas remis en pleifie liberté 9 & dans
3» la poiTeifion de ce qui leur a é;é pro*
«mis par le Traité conclu avec le Sei*
* J-c 22 JuiiUr*
DE G£N£s. Lrv, VII. J
»gneur Prince de Virtembei^ ^ on peut ^^^ X73 2.
«compter que les mêmes coufédérés ,
«oui ont Soutenu avec tant de zèle &
»ae gloife les droits de leur cbere Pa-
•trkj (auront la .venger des Nouvelles
a>contraventiot!s de la République de
»Gêaes « qui ti'eft pas digne d'avoir
«les Coffes pour fujets. C'eft de quoi
vie Seigneur Baron- de Vachtendonck
«efi averti par Dom Mmio «»• '
Ces nouvelles charatioient fort les
Génois. Un autre incident leur donnoit
encore desmottfs d'înquiétudeXaCour
d^Efpagne fe plaignoit depuis quelque
temps , qu'à l'dccafibn d'un logemetit
des troupes Impériales , on avoit fait
. (quelque Itifulte à un de fes Mifiiftres ; &
elle oemandoitune fatisfaâion éclatan-
te de cette inft^« Les Génois furent
aufli empreffîs d'apailer l'Ëfpagne»
qu'ils Tavoient été d'apàifef la France ;
& cette ^Smt h'euit point ^ur eux
de fuites fâcheufes : mais ils avoient
bien plus de jpeîne à làtisfaire l^mpe«
revr iur ce qu'il exigeoit d^eux.
Ce Prlfïce avoit regardé comme tfn M^moîrei
Kint important de imk promptement fe^i^oénoM,**
; trouUos de Cor& j & ik Traité par
lequel ik avdient éii certaines étoic
Au]
HiST. DES ReVOL.
Am. i7ia. fait fous fa garantie. Il jugeoit par corï-
féquent qu'ail ëtoit de fon intérêt & de
fon honneur de faire exécuter ce Traité.
En vain les Génois avançoient-ils , dans
les Mémoires qu'iisrépandoient dans le
public , que les Chefs des Rebelles
avoient été pris les armes à la maiîi
après le temps de Tamniflie expiré ; que
rien n'avoit été moins libre que leur ar-
rivée au camp du Prince deVirtemberg;
-qu'ils y furent amenés prifonniers fans
qp'on fe fût précédemment obligé en-
vers eux par aucunes promeffes , ni
qu'on fût convenu de tenir des confé-
rences* En fup|ft)fantla vérité de ces
allégations , qu'il paroît que la Cour
de Vienne n'admettoit pas, ilétoit con-
. fiant qju'il y avoit euun Traité conclu,
garanti pv TEmpereur , figné par les
que
Génois pouvoient apporter , pourjuftl-
. fier leur conduite à Tégard des Cheis
des Rébelles , étoit que cesChefs n'a-
voient pas rempli l'obligation qu'ils
avoient contraélee , de remettre , immé-
diatement après le Traité conclu , les
Lettres conç^rpsuit leurs intelligences*
AiTt 173'^
DB Gènes, Liv. VII. 7
Mais les Chefs ibutenoient qu'ils n V
voient aucune part à l'évafion de Ra-
faëlli, dépofitaire de ces papiers ; Se
après tout , les papiers de Rafaëlli a*-
voient été recouvrés. Ils prétendoient
donc qu'on n'avoir aucune raiibn de ne
pas obferver les claufes du Traité fait
avec eux.
Les nouvelles repréfentatîons que ., i*M'" ^^
le Sénat de Gênes fit faire à l'Empe- cernant icf
yeur fur ce Traité , tant par rapport aux S^l^',,*'"
avantages accordes aux Corles , que
TOr rapport au fort des quatre Chefs »
lurent aonc inutiles. L^£mpereur fit
même déclarer que fi Ton ne donnoit
inceflàmment la liberté aux Chefs > il
iàuroit prendre des mefiires pour la leur
proaurer. D'un autre c6té, le Roi de
France fit dire à Doria , envoyé de Gê-
nes à fa Cour y qu'il s'intéreflToit à la
liberté de ces Chefs. S'il étoit dange-
reux de mécontenter la France , il
l'étoit encore plus pour les Génois ,
dans les circonftances où ils fe trou-
voient^ de fe brouiller avec l'Empereur.
Ils ne fe rendirent cependant que pied
à pied. Les quatre Chefs furent tranf-
portés le 1 1 d'Oélobre dans la forte-
;Fe0e de Savone > 6c confignés à rO&
Aiy
8 H I ST, D£ s R EVOL,
An, 173*. ficier qui y coonBandott 9 coKtiiie ^xies
perfotînes qui étâem fous la proteéKon
de TEmpereur. Ils reçurent toos le$
bons traiteflûfens pofiîbles : mais îk
étoieiit toujours en prifonr
Ils font mî« Les Géniws auroiem biçn voulu les y
nouvelles menaces de l'Empereur firent
confentir à les en laiflfer fortin Le Sénat
infifta que ce fût au moins aux condi-
tions qu'ils feraient bannis pour tou-
jours des Etats de la République , (k
qu'une partie de leurs biens iaroit con-
fifquée* Mais il fallut fe conformer ail
Traité ; & au mois de Mai j 73 5. les
Ah* 173 3» quatre chefs furent déclarés Ebres iirts
aucune reftriâion» Quant aux avantir
ges qu'on leur avoh promis > ils ne ju*
. gèrent pas à proposd'en profiter. Giaf-
iéri eut commifBon de Capitaine ^ ic
douze cents écus depeitiîon^ qu^il aban-
donna bientôt pour paCer ao iervice de
, Dom Carlos. L'Abbé Aftdii , à qui
. on deilinoit un bénéfice de qoinee
. cents livres de revenu , prâëra de fe re-
tirer à Livoume. Ckci^l^ mflà au (èr-
vtce d'Efpagne 9 & Rai&è'lu le réfugia
il Rom^ , où le Pape le fit Auditeur -du
Tribtt&al i^e MoKxe^Citsrio. Ce i^l,
m
■ ■il*
rikaaii
DE Gènes. Liv. VII. p
que prirent les quatre Chefs des Corfes,
fut imité par la plupart des autres. 11 * *^^*'
leur parut plus avantageux de fortir
des terres de la République > que d'y
refter malgré elle , & d^y jouïr de bien-
faits forcés , qu'elle pourroit leur faire
payer cher par la fuite.
Sur la fin de 1 7 ^ 2, & tandis qu*il Nouve«m
5 agifloit encore de la liberté des en Corfc »
Chefs, il y avoir eu quelques mouve- ap«if^t
mens en Corfe. Deux mille Monta-
gnards , fous les t^rdrcs d'un nouveau
Chef nommé Jacoboue , firent quel*
ques ravages au-delà du Golo » fe
plaignant hautement de ce que le Trai-
té conclu avec les Génois ne s'^exécu-
toit point. Jacoboue fut pris , dans la
Province de Coftéra , par un détache-
ment qui le conduifit à la Baftie ; 8c
ces nouye)aux troubles furent calmés»
On arrêta à Gênes quelques Citoyens
qu'on foupçonna d'y avoir eu part >
6 dont les intrigues avoient , fans
doute , été découvertes par les pa-
piers de Rafaelli. Du nombre de ces
Citoyens furent le Major Gentilé,
d'une des plus illuftresFffmtI[leiBde<jê-
nes , & Lanfranchi , Banquier tKCzê-
ment riche»
JO HiST. DES ReVOL,
An. 1733. ï^ "^ manquoit plus que de publier
ts , le Reniement que PEmpereur, en qua-
concernant lite de médiateur , s étoit chargé de
îfon^de^" dreflfer , par lequel les différends des
ifle, Génois & des Corfes dévoient être
terminés pour toujours^ Le Baron de
yachtenaonck le publia * iîtôt qu'il
eut appris la liberté des Chefs. Les
principaux articles qu'il contenoit,
ëtoient :
Que divers impôts feroient abolis ;
& qu'on n'en exigeroit aucun fous pré^
texte d'imdemnifer la République des
dépenfes faites à Toccaiion des derniers
troubles.
Que les Corfes pourroient préten-
dre aux dignités Eccléfiaftiques & Sé«
culieres ^ comme les autres luj.ets de la
République ; & que k Nobleife de
Corfe feroit conlidérée par les Génois
, furie même pied que laNobleife de leurg
autres Domaines.
Que les Charges de Capitaines des
ports de la Baftie & d'Aj^ccio ftroiént
conférées à des Corfes de nation.-
Qu'il y auroit à Gênes un Orateur
Corfe, pour préfenter au Sénat ks
Requêtes de ceux des infulaires ^i
i^AljifiO'ie Mai,
/
DB Gènes. Liv. Vif. 1 1
eroiroient avoir des plaintes à former* ^^^ ^ ^
Ce Règlement étoit accompagné
d'un aâe de garantie de l'Empereur ,
qui s^engageoit de faire jouir les Corfes
de tout ce qui y ëtoit contenu ; & , en
cas de contravention , d'obliger la Ré-,
publique dV apporter un prompt re»
mede ; déclarant que ni la garafntie >
Bi k Règlement ne fùbfifteroient ,
qu'autant que les Corfes garderoient à
la République la fidélité qu'ils lui de^.
voient.
Peu de jours après la publication de
ce Règlement , le Baron de Vachten»-.
donck fortit * de Corfe avec fes trour
pes , qui furent remplacées par celles
lue les Génois y firent pafler. Il fe ren-
it à Gênes , oh il ne fut que peu de
temps, & retourna en Allemagne;
laifiânt la Corfe dans un état de trann
quillité qui fembloit devoir durer. Mais
c^étoît de part & d'autre une pacificar
tion forcée ; & les efprits n'étûient rien
moins que réconciliés. Les Génois
voyoient avec chagrin que l'Empereur
les eût obligés d'accorder à des Sujets-
rebelles des avantages qui leur paroif-
Ibient exceffifs. Les Corfes ne pou-
3
12 Hl«J, DES RevOL.
j^ voient oublier la mauvaife volonté que
' la République leur avoit técnoignée ^
&fes refus long-temps opiniâtres -d'e-
xécuter le Traité figné par fes Pèénipo-
rteotiaires. Les Génois 'étoient toujours
-contenus par la crainte de déplaire à
rEmperewr ; les Corfes^ avoient moins
fde ménagemens à garder ; & leur rdP-
ientiment n^actendoit que le départ des
troupes Allemandes « pour exciter des
troubles nouveaux.
Nouveaux A peine furent-elles forties de Tlfle ^
trouWci, qu'ils témoignèrent leurs mécontente-î
mens. Us fe plaîgnoienc de ce que le
Règlement ne ftatuoit pas fur cous leurs
îgriefis ; de ce qu'on ne IVxécutcnt pas
«dans toute (on étendue ; de ce qu'ion
«'y fcrvoit à leur ^rd d'expr^otia
humiliantes. Le Gouverneur de la BaP-
tie fut obligé d^envoyer des troupes
dans le diftriél d'Orezza , oii les défor-
dres recommençoient* Les Corfes y et
leurs côté , députèrent Ginefira à Gê-
nés , pour expofcr au Sénat leurs pré-
tentions & leurs plaintes»
Embarrt» La République étoit dans d'afifes
grands embarras. L Italie alloit deve-
nir le théâtre delaguerreque les Rois
d'£fpagne | de France $c deSsrdaign^r
eu Génois.
f^fmiÊmmÊmmtmm
VE Gbnes. Liv. vil i^*
*!■ I I I——— I I I 1 I ■ ■ I II ■ _
cédaroknt à TEmpereur ; & ce Prince yvw. 171^4
avoit trop d'occupations pour fe mêler
déformais des afiàires ^de Corfe. Les* ^
Génois cherchoient à demeurer neu-
tres , & dans cette vue n'avoient rien,
épargné pour apaifer les moindres dif-
férends qui étoient finrvenus entr'eux
& les Cours de France & if Efpagne.
Ils en uferent de même avec la Cour
de Sardaigne y au fujet des difficultés
qu'ils avoient avec elle par rapport aux
limites refpeétives. Mais y malgré cesr
méni^emens , ils avoient peur que Ics^
Fuiffances-qui alloient entrer en guerre
ne les forçaflènt à prendre un parti , &
mf^ktwiSkm des troubles de Corfe
pour les y obliger.. En gardant n^ême'
la plus exaâé tieutratité , ils ne pou*
voient fe flatter d'être aflfez heureux
pour ne point faire de mécontens^ôc
ils avoient fujet d'^appréhender que ceuic
à qui leur conduite auroit le malheur
de d^Iaire ne fomentafTent. ou n'ap*
puyattcnt une nouvelle rébellion dans
la Coriè 9 pot» leur témoigner leur
reffentiment. Ils n'ignoroient jpas les
vues que la Cour de Sardaigne formoit
dès-lors fur Final , & ks propofitions
focretes faites à ce fujet à l'Empereur,
14 HiST. DES RbVOL.
^KT ,, QUI les avoit lufqu alors reiettées. Ces
motifs de crainte devenoient plus m-
quiétans encore par les murmurer
& les émeutes frëquenres des habitans
de Final & de Sail-Rénio. Les a4ar-
mes des Génois furent fi vives, qu'ils
crurent devoir fe mettre en état de
défenfe , & fe préparer à tout éveoe-
. ment,
leur* pré- Us firent armer toutes les batteries
t»faû6. ^g Gênes , & en conftruifirent de nou-
velles ; ils ordonnèrent divers travaux
à la Spezza ; ils envoyèrent dans toutes
les principales places de leur Etat des
ordres de fe tenir fur fes gardes : mais
la. Corfe attira leur principale atten-
tion .,& la méritoit. .
' Suite a» Gineftra , député par les Infulaîres
*Çj«» ^^ mécontens , avoit été affez mal reçu de
Sénat ; & peu fatisfaît du fuccès de fa
députation , avoit excité , à fon retour
en Corfe , un aflez grand nombre de
Çayfans à prendre les armes, Jérôme
allavicini avoit été nommé Gouver-
neur , & étoit paflé * dans cette Ifle,
pour y remplacer Rivarola. Ses in-
trusions tendoient à traiter les Cor-
(ès avec douceur : mais tous fes xoénir^
* Au mois de Juillet.
Çoifeu
DE 'Gènes. Liv. VIL ly
gemens ne pouvoient les contenir. Il
étoit averti qu'on formoit des intri- '^^ •
gués & des faâions nouvelles. Il fit
arrêter François Alexandrini & {on
gendre , qu'on accufoit de foulever les
kfulaires , puis les fit relâcher au bouc
de quelques jours* Ayant appris peu
après que Jean- Jacques Caftinetto ex-
citoit des troubles vers Capo-Corfo ^
il envoya un détachement pour Fen-
kver : mais celui-ci , qui à la première
nouvelle s'étoit fauve dans les mon«
tagnes, & y avoit raffemblé quelque
monde , tomba fur le détachement , le
battit , & le diflipa«
Dans ces circonfhnces la Républi-
que fentit la néceffiré d'augmenter le
nombre des troupes qu'elle avoit ea
Corfe , & elle y fit paiTer quelques
renforts au mois d'Oftobre ; elle prit
auilî toutes les mefures que la fîtua-^.
tion où elle fe trouvoit lui permit , pour
empêcher les Infulaires d'avoir com^
munication avec les étrangers.
On voyoit avec inquiétude à Gênes
que les Chefs de la dernière rébellion
de Corfe avoient trouvé de la protec-
tion auprès du Grand Duc , de Dom
Carlos Ôc du Roi d'Efpagnpt Rafaëlli
16 HiST. DES ReVOL.
"^J^TiT^r ^^^^ > ^^ Secrétaire des Rebelles j
qui s'étoit fauve après la fignature du
traité de Corté ,, & dont la tête a voit
été mife à prix > après avoir demeura
aeuf mois en Corfe , caché dans les boisj
s'étoic embarqué * à boi*d d'une bar-
que de pêcheur 9 & s'étoit réfugié à
Florence » oà le Grand Duc lui avoir
donné afyle.
Kévolte Bientôt les craintes n'eurent plu<
générale des pour objCt dc fimplcs foupçODS , & Ict
déniarcbes des Corfes ne fereim pm
long-tefnps équivoques. Us k foule*
Terent dans toute la Province d^
Baigna , & s'emparèrent de leur an-
cien retranchement de Vefcovaio, O1
ëifoit qu'ils y avoient arboré l'étendarc
d'Ârragon fur la principade mont^iie
On nommoic entre leurs nouveau)
Chefs Gineftra , plufieurs perfonnes de
la maifon de Gentilé , & Dom-Pedrc
d'Omano , de la famille du célèbre I
Sampierro d'Ornano ; nom adoré des 1
Corles , .& redouté des Génois- H leur
manquait un port. Ils teaterent de fe
Ëiiflr de celui de San-Pellegrino ; mais
ils n'y rcjuffirentpas.
Les hoftilités commencèrent de parc
* Au moi« de Mai*
&
1
,•
\
■MrfW
DE Gènes. Liv# VII. 17
& d'autre. Un détachement de cinquati-
te foldats de la République voulut for- ' ^ '• i|
cer on Château près de Roftino. Cinq
cents Corfcs tonafcerent fur ce détaché-
wPÊdkt 9 & Je firent pri^nier. Le Gou-
verneur de la Bafiie envoya trois cents
hommes pour ie délivrer ; mais ils fu-
rent r^pociffîs , mis en fuite , forcés ée
fe lutter dans un couvent , & enfin
contraints de ie rendre. Ces avantages
enhardirent les R:ébeiles : ilis ie prë-
fenrerCTt devant Corté , & Pafliegc-
rent.
Le Baron de Vacbtendonck avoit fait * „ , , , ,
hae quelques, travaux pour fortifier ^^^ ^^^^^^^^
cette place : mais ces ouvrages étoient & prenn.at
peu de chofe. LXySkier qui y corn- ^®"^
mandoit fit une fortie fi à propos fiir les
.Rébelles , qm^ ^s mît en défordre ,
& les obtigea deie retirer , abandon •
uant leurs munitions 8c leurs baga-
ges. Maïs iâs: revinrent bientôt zpt%
en plusgnand nombre, llsétoîent envi-
ron fept mille » & avoient avec eux trois
pièces d'artillerie. * Il y avoit cinq
cents hommes dans la place , deux cents^
hommes dans Je Château , & fix pièces
de caûioik* Ce n eût été adfez pour réfifiaer
* Au commencement d'AvriL
Jome m. • B
i8 HisT. ©ES Revol,
~\ aux efforts de fept mille Montaernards
An, 1714» . , . '■" -Il •
qui n avoient pour toute artillerie que
trois petits canons , fî les défenfes de
Corté euflent été en état de foutenir
la moindre attaque : mais il n Y avoit
aucune apparence ; & le Gouverneur
. avoit trop peu de monde pour tenter
Févenement d'une nouvelle ibrtie.Som-
mé de fe rendre , il promit de le faire s*ïI
n'étoit fecouru dans Pefpace de dix
• jours. Le terme étant expiré.,. il capi-
tula * à des conditions honorables.
La garnifon fortit fans armes , à la ré-
ferve du Gouverneur & de quatre
autres Officiers^ à qui on laiifa leurs
^pées, &fe retira à San-Pellégrino>,
emmenant avec elle quatorze chariots
couverts.
Ils fout bat- Le Gouverneur de Corté s'étoit fiaté
«vcr^tdîJs d^être fecouru. Un nouveau renfort
lieufRévolre. de trois mille hommes devoit inceflam-
ment pafler en Corfe :■ mais il y ar-
riva trop tard pour délivrer Corté. Peu
de jours après fon débarquement, il
attaqua un gros corps de Rébelles &
le battit ; mais cet avantage n'eut au-
cunes fuites confidérables. Les Corfes.
.ne fe laiiferent pas plus Intinûder pa^-
♦Le il il'AYhIt*
ÛE GENBSt Liv« VIL 19
les voies de rigueur y qu'ils ne s'é- An. 1734V
toient laiflTës gagner par celles de con-
ciliation. Pallavicini, après avoir fans ,
fruit tenté les unes & les autres , repaflk
à Gênes ; Se ceux qui lui fuccéderenc
ne réuiiirenc pas mieux. Les forces des
Rébelles augmentoient de jour en jour :
ils recevoient des fecours d'armes &
de munitions : ils fe précautionnoient
de vivres, & avoient tranfporté danS
leurs montagnes beaucoup de grains ,
qu'ils avoient trouvés dans les maga-
fins de la petite Ville de Bofàïa , dont
ils sMtoient rendus maîtres.^ L'Evêquè
d^Aléria avoir eflayé contr'eux les ar^
mes fpirituelles , & avoit excommunie
ceux qui avoient participé à l'enlève-
ment de ces grains : mais, plus irrités
qu'intimidés par cette démarche , ils^
détachèrent trois cents Hommes pour
fe faifirde PEvêque , qui heurèufemenr
eut le temps de fe fauver à la Baftie.
L'obftination dés Rébelles accre-
dîtoit les bruits les plus fâcheux pour
la République. On difoit qu'ils étoient
déterminés à ne s'àccomoder que fous
la garantie des trois Puiflances liguées
contre l'Empereur. On fuppofoit tbu-^-^
jsurs des gretentions de rÉfpagne prêi-
2.0 .HiST. PEsREVOLr
' tes à éclore fur laCorie , & peut-êtm
An. 1734. f^j. d'autres domaines de l'Etat de-Gê-
i
i
nés. On parloit avec plus d'affurance^
encore des vues du Roi de Sardaigne ;
tandis que d'un autre côté on débitoît
lue les Corfes étoiefit réfolus à tout
_acrrfier pour former dans leur Ifle uitr
État indépendant. On avançoit que le
Îlan du Gouvernement de ce nouvel
Ltat étoit déjà dreffé ; que les Loilc
^toient rédigées, & qu'il ieroit protégé
)ar les mêmes Puiffances, qui jufqù a^
ors avoient foutenu les mécontens.
Ce qu'il y avoit de certain , c'eft que
la révolte étôit gén«érale : aueGiaftéii
& la plupart des autres Cheîs,auxquéts.
on avoit pardonné par le traité de Cor-
té , étoient revenus en Corfe , & pa-
rôiflbient à la tête des Rébelles; ou^Ss^
iie parloient . de rien moins que a€n-
lever aux GétK)is les quatre ou cinq
Places Maritimes qui leur reftoient; &
que la feule chofe qui4)ouvoit raifurer
la République , c^eU que les Rébelles
ti'avoient point Tartilierie néceflaire
|)Our exécuter leurs projets»
Les Troupes Génoifes , contraihtes
Se fe renfermer dans le- peu de places
iorces où eUes pouvoienc fe défendre^
r>E Gènes. Liv. VIL 2 1
*^i^— ■ .■■■■ ■ I. I «Il I !■
y avoient tranfporté l'argenterie ^w ^^^ ^
fegUfes , & les effets précieux qu'elles ' ^*
avoient tirés des autres Villes. Elles
craignoient peu d'être forcées tant que
les Rebelles manqueroient de grbs c^-
non r mais ils pouvoient en recevoir
d'un inftant à 1 autre par les Mtimeûs
étrangers qui de temps en temps leur
apportoient les munitions dont ils a-
voient befoin. Giafieri , Capitaine îià-
Vde,étoit comme auparavant leur Cliéf
principal. Les Génois cherchèrent leS'
moyens de l'enlever à leurs ennemis..
Us engagèrent par de grofles ïécom-
I)enfes un des Chefs des Corifes de îe
eut livrer ; mais le complot fui détou*
vert. l.e traître fut empalé ; & Tôfl piî«
blia dans le can^ des Rebellés 9 que
celui d'entr'eux qui auroît la itiûiftiâre
correfpondance avec les Génoh feroît
traité avec la dernière rigueur.
Enfin les Génois aperçurent toute
Tétendue decequ^ik dévoient craindre. ^^' '^'^
Les Gorfes jufqa'alors avoient agi coin- ^J^if J^'^5"J[
iBc des fujets mécontens , qui ne (e pku- concernanr
gnoient que de la pefenteur du joug , & 111")*^?!'
". p^ . s S/» ^ à\' ™*"* dune
qui conlentoient de s y foumettre des République-
qu'on le rendroit plus léger. Mais leurs *d'*/„'iP^^^^^^
C^hefs avoient porté plus loin leufsvûes»
2,2 HlST. DÈS ReVOL.
^.ify^^ & avoient déterminé ces^ Infulairer à
s'affranchir pour toujours de là domina-
tion Génoife, & à ériger urte 'Répu-
blique indépendante. Ils publièrent le
30 de Janvier 1735". le Règlement
qui contenoit cet étabjiflement nou-
veau y& dont je crois devoir tranfcrire
ici les articles.
» I. Le Royaume élit pour fa prô-
»te6lrice l'Immaculée Conception de
3» la Vierge Marie, dont l'Image fera
«empreinte fur les armes & leà drà-
» peaux ; & l'on en célébrera la Fête
•dans /tout le pays, par desfaluts^de
• moufqueierie & de canon , confor-
a»mément à ce que la Jontedu Royau-
» me ordonnera à ce fujet.
»II. On abolit tout ce qui peut
» refter encore du Gouvernement Ge-
ai nois, doat les Loix & les Statuts
» feront brûlés publiquement , dans Te
«lievi oîi la Jonte du nouveau Gbû-
» vernement établira fa réfidencc , &
» au jour qu'elle fixera , afin que les
• peuples puiflent y aflîfter,
» IILTous les Notaires feront caflHsi
a» & rétablis '^a même temps par des pa^
a» tentes de la nouvelle Jonte , dont
«ils r^i^rvnnoîtrônt tenir leurs charges:^
DE Gènes. Li v. VIL a^*
»IV. On frappera des efpeces de *„ ,,;,
> routes qualités au nom des rrimats
»du Royaume r qui en fixeront la.
«valeur.
» V. Les Terres & Fiefs apparrt-
«nants aux Génois feront confiiqués^,
»de même que les étangs , lefguels fe-
rrent dévolus aux Priniats ,"ann de lès
«faire cultiver, & en affermer la pêche
Ȉ ceux que la Jonte choifira,
«VI.. Ceux qui défobéiront à la Jon-
»te , oà à fes Officiers , ou qui refufe-
»ront d^accepter les charges & em-
«plois conférés par elle , feront décla-
■rés rébelles , & condamnés à morr ,
«avec confifcation de biens; de même
•que ceux qui oferont méprifer , ou
•tourner en ridicule les titres qui ft-
»ront donnés aux Primats du Royaû-
»me ^.à la JcMite du Gouvernment , &
*à tous les Officiers & Miniftres de la=
•Diète de convocation.
•VIL Quiconque ofera infinuer en,
•aucune façon de traiter avec les Gé-,
•nois , ou détourner les peuples de s'en
•tenir aux préfentes délibérations^. -
•fera fujet aux mêmes peines.
«iVIILAndré Ciccaldi , Hyacinthe
•Paolij, & Doitt Louis Giaô^ri, dér
^4 HlST^ DES ReVOL.
An. J73S- * ja âus Généraux du Royaume > fe-
rrent à Tavenir reconnus Prtosats du
.-» Royaume , avec le titre d*Altefle
•Royale, qu'on donnera auffi doré^
.ainavantâux Qbefs & Primats , ^anc
» de la Diète ^^énénle » que de la Jonae.^
»IX. On convoqitera une Diece
. a>générale f laquelle ièra qualifiée de
30 Sérénifliine. Clbaque Ville & Vill^e
a» y enverra un dt^^uté* Douze fukn-
. »rpnt pour r epréfenter tout le Royau-
.,»i;»e« Ces députés auront l'autorité de
.» délibérer & déctider de touiss ks
.aBa£bires» taxes , & itBpofitions , &
3»4Miront le titre d^ËxcellieDCe.y tamr
a» dans icett^ DletJe , que d^ns ies lieux
» de leurs demeures ; avec la itipériofi-
.»té,'& le commandement reipeâif 2
.«chacun d'eux ; fubordonnés néait-
:» moins aux Prinuts & à la Jonte*
a» X. La Jonte Sou veraine feca com^
aBpofée de {tu fujets , qui fixerom Jear
^demeuré dans le lieu qm feki^éter-
.Avi&iné : ils auront le ôtre d'£xcetieiBee»
•«^& feront changés de trois- en trois
»mois par la Diète générale y en ca&
3» qu'elle le juge à propos, La Diète
«•ne poofra être convoquée que par
jii'ordtedes Fnmats»
»LX
DE Gènes. L i v. VIL 2 y
»XI. On établira un Magiftrat , ou j^^^
«Confeil de guerre , Gompofé de qua-
»tre fujers, dont les délibérations de-
» vront être approuvées par la Jonte.
»XÏI. On établira un Magiftrat de
» l'abondance , compofé pareillement
»de quatre fujets, qualifiés de très-
«illuftres , & fubordonnés à la Jon-
»te , pour tout ce qui regarde la fub-
aififlance des peuples , & les prix des
«denrées.
»XIII. On créera un Magiftrat
• des pères du commun , compofé de
•quatre fujets , qui feront chargés de
»tout ce qui concerne les chemins,
»les Sbirres, les exécutions de juftice ,
»& autres perfonnes employées pour.
a»Ie public. Ils feront traités de très-
«illuftres , & changés de trois en trois
•mois»
•XIV. On^élira un autre Magiftrat
• de quatre fujets , pour tout ce qui
• regarde les monnoies. Ils auront aufti
*>letitre de très-illuftres.
» XV. On établira un Commiffaîre |
» Général de guerre , avec ' quatre *
«Lieutenans Généraux : la Milice &
»les Officiers fubalternes dépendront , *
•d'eux ; & ils devront exécu^ter les
Tome liU C
26 HiST. DES Ré VOL.
D ordres qui leur viendront du Con-
Aîi. 1735. jafeji dç Guerre.
»XVI. La Jonte fera un nouveau
» Gode 9 qui fera, publié dans quinze
» jours , & aux loix duquel tous le«
» peuples du Royaume feront fournis.
«XVII. On élira un ControlJeur
•Général , qui fera.Secrétaire & Garde
aides Sceaux , tant des dits Généraux
»que de la Jonte : il fera & fignera
30 tous les décrets.
* » XVIII. La Jonte donnera les pa-
•tentes à chaque Officier, depuis le
»CommilTaire Général des Armées ,
» jufqu'au dernier grade inclufivement :
« & nul ne pourra exercer fà charge
nfàus ces patentes , fous peine de
a» mort.
»XIX. Tout membre de la Diète
^fera obligé de nommer un Auditeur ,
• qui fera tenu de fe munir des patentes
» de la Jonte.
»XX. Enfin on élhra un. Magiftrat
»de Secrétaires d'Etat, compofé de
» deux fujets , lefquels feront traités de
j> très-illuftres , & feront chargés de
39 veiller fur le repos du Royaume , &
-» notamment fur les traîtres de la Pa-
•trie , ou foupçonnés tels ;. avec pour
DE Gènes. Liv. VII. 27
•voir de faire leur prc»cès fecret, & .
ode les condamner à mort. ''''■'''"
»XXL Le pouvoir de .nommer des
aofujets , tant pour la Diète générale ,
» que pour la Jonte , fera communiqué
•aux Généraux qui par de juftes
»empêchemens n'ont pu aflîfter à cette
•aflemblée.
»XXJI. On déclare que le fieur
aoDom Charles-François Rafaëlli , à
aafon retour en Corfe , reprendra fon
a»pbfte de Préfident ; de même que le .
a» fieur Louïs Ciccaldi , qui à fon
» retour fera aufli reconnu Lieutenant-
» Général ^>.
Telles furent les Loix du nouvel Effbrtt & fî-
Etat que les Corfes paroiflToient réfolus J?'"^!' ^^
de former* Mais , tandis qu'ils s'occu-
poiem de ceis arrangemens , les Génois
le préparoient à de nouveaux efforts ,
pour ne pasfe laifler enlever une partie
fi confidérable de leur Domaine. Ils
Icvoient.des troupes pour renforcer
celles qui étoient dans Tlfle : malheu-
reufement Pétat où ils fe trouvoient
Î)Our lors ne leur permettoit pas d^y
airepaffer les fecours néceffaires. En-
vironnés de voifins armés , expofés
tous les jours à voir les troupes de Fran-
Cij
a 8 HisT. DES Revol.
A„ . , ce & d'Efpaene débarquer dans leurs
ports , traverler leursterres ; ils ne pou-
rvoient dégarnir leurs places , ni afFbi-
bJir leurs forces de terre-ferme.
Défunion Dans CCS circonftances les Corles
KébciiMr^^^^oient pu pouffer loin leurs avatïta-
ges , s^ils étaient demeurés unis : mais
la jaloufie fema bientôt la méfintelli-
-gence parmi eux. Tant qu'il ne s'étoit
agi que de fe fôulever contre les Génois^
^intérêt avoir été commun , & chacun
Vy étoit pojrté avec une égale ardeur.
Quand il fut queftion d'établir une
forme de Çouvernement , & fur-tout
de difpofer des dignités de la nouvelle
République; on regarda ces dignités
comme les récompenfes des fervices
jendus dans le foulevement ; & chacun
prétendit les avoir méritées le noieux:.
De-là les plaintes fur les préférences ,
les murmures , & tes divifions , qui fon-
dèrent les plus folides efpérances dès
Xjénois. Ottaviano Grimaldo , nouveau
.Commiffàire Général, qui s'étoit rendu
en Corfe au commencement du mois
de AJair, eut ordre de profiter de cette
.défunion ; & il fut en tirer parti,
LcsGédoîs Les méfintelligences des Rébelles
en profilent, augmentèrent au point que les divcrfes
P*i II ■ I II m II ■■■■ ■ n
DE Gbnes. L IV. vil 2p
-
feéUons en vinrent aux mains ; & il y .
eut du monde tué de part & d'^autre. ' *''*^*
Grimaldo fit publier à propos uiie am-
niflie ; & plufîeurs Chefs de ces* fac^
tions ^acceptèrent. Divers diftriélsfe
fournirent à la République ; entr'autre»-
celui de Tavagna , l'un des plus con-
iidérables dePifle. Les affaires pre-^
noient la tournure la plus favorable aux
Génois. Les intrigues des Gorfes , en
Efpagne & en France , n'avoient pas
eu le fuccès qu'ils efpéroient ; & les
offres qu'ils avoient faites^pour obtenir
une proteftion ouverte , avoient été
rcjettées. Une partie de Vlûe s'étoit
rangée à Pobéiffance ; & Ton fe flattoic
d'y réduire aifément le refte. Mais ,
pour y réuffir , il falloit s^ttacher par
les plus grands ménagemens ceux qui '
venoient de fe fouraettre. Leur inconf-
tance naturelle, leur Haine pour les
Génois , leurs défiances , le goût de
l'indépendance qu'ils avoient commen-
cé de prendre ; toutes ces difpofitions
exig€oient la plus grande attention dans
les Officiers ae la République à ne leup
donner aucua prétexte de méconten-
tement , & à les affermir, parles* meiK
leurs traitemens , dans un parti que lai
30 HlST. DES ReVOL.
■*" plupart n*avotôïvt pris que par dépit &
^^•'^'^ parjaloufie.
conatfitcdcs Grimaldo s'ëtoit conduit félon ce
Génois. plan : mais Félix Pinello, qui vint pren-
dre le maniement des affaires de Code»
fiiivit des voies toutes différentes. Ce-
toit ce même Pinello qui avoit donné
k première occafion à la révolte en
1729. par une rigueur déplacée. On
a vu que le Sénat Ten avoit puni ; &
Ton avoit cru fans doute que fes fautes
paffées lui ferviroient à le mieux con-
duire à l'avenir : mais il ne changea
point de fyftême. Il ufe de la dIus graïi-
^ de fé vérité pour obliger le refie des Ré*
belles à rentrer dans le devoir , •& com-
mença par faire mettre le feu aux gtains
qui fe trouvoient encore à la campagne
fur la fin du mois d'Août. Ces procédé»
révoltèrent tous les efprits. Ceux qui
«voient perfide dans la rébellion en
devinrent moins traitables : plufieurs de
ceux qui avoient accepté Tamniftie re-
prirent de nouveau les armes. Ils s'em-
parèrent du territdre & 4u fort de
Sartémurata , où ils trouvèrent trois
cents fufils , & beaucoi(p d'ad^res mu-
nitions de.guerre : lesdéfor^f^s i^ecoin*
ojencerent daM to^es les pâFÉes 'de
DE Gènes. L i v. VIL 5 1
llfle, & le feu de la révoke éclata plus an. ms*
que jamais.
Lès Génois firent paflêr en Corfe les twttmhn-
iiouveaux renforts qu'ils avoientraf- "***'"*"*•
femblés avec peine j mais toujours in-
quiétés par de petits foulevemcns qui
arrivoient de 'temps en temps dans di-»
vers endroits de leurs côtes , & qui ,
dans les circonftances critiques où ii^
fe trouvoient, les obligeoient quel-
quefois de faire marcher des troupes 9
& les empêchoient de don ner toute leuf
attention à la révolte des Cgrfes- Il y
avoir eu depuis peu quelques troublés a
la Spezza. Il ayoit fallu Caire avancer
quelques bataillons , pour prévenir les*
ftites d'un -différend furvenu entre les
habitans de Rezano & ceux d'Ârcola*
Ces embarras étoient favorables aux
Rébelles , dont le parti groflîiloit tous
les jours. Ils remportoient fouvent des
avantages fur les détachemens Génois.
Ils firent tomber dans une embufcade
le 'fils de Pinello , à la tête de mille
ou douze cents hommes > & le firent
prifonnier èvec environ la moitié de fon
détachement.
Pinello propofa un armiftice de fix Armif^la
fcmaines , pour faciliter l'échange des ^" ^^^*
Civ
32 HiST. DES RÉVOL.
\j^ ^ ^ prifonniers. Les Rébelles Paccepterent,
& profitèrent de la trêve pour fe- pour-
voir de nouvelles munitions de guerre,
& pour faire tranquillement leurs ré-
coltes de vins & d'huiles^; On fut
fort mécontent à Gênes de toute la
conduite de Pihelk) , & en particulier
de Tarmiftice dont les Rébelles feuls
riroient avantage , & qu'il n'avoit fait
conclure que pour retirer fon fils de
leurs mains. Sa diireté y qui avoit fait
perdre tout le fruit qu'on avoit tiré
d'abord de leuf défunion, étoit encore
plus condamnable.. L'on propofa fon
rappel ; Ôc le Sénat s'aifembla * pour en
délibérer. ^
Kappei de Pinello avoît des amis puiifans. Les
TmciXo. débats furent longs , & fi vifs , que du-
•î;.' rant leconfeil on fut obligé d'ouvrir
les portes de la falle pour taire entrer
la garde. Les amis de ce Sénateur
convenoient de fa févérité ; ^mais ib
foutenoient en même temps qu'on- ne
pouvoit le punir pour avoir marqué de
la fermeté & de la vigueur contre les
' ennemis de l'Etat ; que , quand on au-
roit des fujets réels de fe plaindre de
lui , fa longue expérience, des affaires
* Le 28 d'Oôobrc.
DE Gènes. Liv. VIL 35
de Corfe , &c la connoiflance qu'il avoir an. 17 j 5«
acquife du génie des peuples de cette
Ifle , étoient des motifs de le conferver
dans un emploi dont fes lumières
le rendoient plus capable que perfon-
Be.^
Lepani oppofé à Pinello alléguoit aa
contraire , que fes lumières mêmes fie
fon expérience le rendoient plus cou-
pable encore ; qu'il avoit agi direôe-
roent contre le génie des Corfes ; que
fa févérité hors de place avoit aliéné
les efprits de cette nation , & mis dans
le plus grand défordre les affaires dt
leur Ifle ; que dans la crainte dWuyer
de juftes reproches il avoit (buvent
déguifé au Sénat la véritable (ituatioii
des choies ; qu'en dernier lieu il avoit
facri£é les intérêts de la République*,
pour procurer plus promptement la li-
berté de fon fils ; que ce n'^étoit pas
feulement depuis fa nouvelle adminis-
tration qu'il etoit odieux aux Corfes ^
& qu'il fuffifoit pour le rappellei^
qu'il en fût haï , quand il n'auroit pas
mérité leur haine ; que Ton devoir s'a-
percevoir que la douceur feule pouvoir
ramener les Rébelles ; & que jamais on
lie pourroit fe flatter de leur voir des
56 HlS.T. DES RbVOL.
^^ j ^ Ceux-ci rccevoient fouvent des arnote
& des munitions. La République en
voya quelques galères pour intercep^
ter ces petits convois , fit paffer et
Gorfc de l'argent , de Tartillerie , deî
yiyres y & hâta le départ des troupes
nouvelles qu'elle y deftinoit.
leuwno*- Rivarola en avoit befoim Giafferî
YcUc. hofti- ^^jç ^^^^^ jg furprendre la Baftie
dont il favoit que les habitans étoient
mal difpofés pour la République : mais ,
Gomme ces difpofitions venoient de leur
haine contre Pinello 9 & que ce Con^-
miffaire général n'y étoit plus ; Giaf-
feri apprit qu^ils étoient déterminés à
fe bien défendre j & il tourna fes ef-
forts d'un autre côté. Ses gens s'em-
parèrent des poftés qui ouvroient la
communication entre Calvi (8c Balagna^
& d'un fort important près de San-
Peliégrino, apr^ avoir battu un déta-
chement Génois qui les avoit d-abord
repouffés. Ils prirent Sartené ,- où ils
trouvèrent beaucoup de munitions de
i guerre ; & lorto- Vecchio , qu'ils tâ-
chèrent de mettre en quelqu'état de
défenfe. Cette ville , qui a donné le
^ nom/ au Golfe fur» lequel elle eflfituée ,
efl prefque fans Ckoyeiis , à caufe du
DE Gènes. Liv. VIL 57
mauvais air qui y règne ; & ceux qui an. mf^
Thabitent font contraints de s'en éloi-
gner durant l'été. Mais elle ne laiflë pas
d'être recommandable par la commo-
dité de fon Port , qui eft peut-être le
plus beau & le meilleur qu'il y ait fur
toute la Méditerranée.
Ils s'étoient auflî rendus les maîtres
tf Aléria , Tune des plus, anciennes vil-
les de rifle , & que les Romains a-
\oictit fondée. Elle étoit depuis long-
temps dépeuplée & prefque détruite
p^r les mêmes raifons qui àvoient
fait abandonner Porto- Vecchio : mais
foiv Port , quoique peu commode pour
les gros vaiffeaux , étoit de quelque
importance. La conquête de pareilles
places coutoît peu ; & quoiqu'elles
tuflfent par elles-mêmes peu confidé-
fables , il étoit de conféquence aux
libelles de les avoir en leur difpofi-
tion , parcequ'elles leur procuroient la
t^cilite de recevoir les nouveaux fecours;
qu'ils attendoienr par mer de jour eo
)our.
On ne tarda pas à voir de quelle ^^"'J^^ ^^
î^^ture étoient ces fecours , & les nou- corîc.*'^^"
veaux projets tjue les Rébelles avoient
formés , fans aoute depuis que leurs
38 Hl'sT. DES RÉVOL.
M*««
Ah. 1735. dernières propofitions d'accommode-
ment avoient été rejettées à Gênes. Un
yaifleau Anglois , parti de Tunis , ar-
riva vers le milieu du mois de Mars au
Port d'Aierîa. Un étranger vêtu à la
Franque étoit fur ce vaiueau , & en
• débarqua avec une fuite de quinze per-
fonnes* Cétoit le fameux Théodore
Baron de Newhoff, dont j'aurai fou-
vent iujet de parler par la fuite. Les
Chefs des Rebelles le reçurent avec de
grandes maroues de diftinâion , & le
condujfirent à Campo-Loro,
On ne manqua pas d^exagérer beau-
coup le nombre des munitions que ce
Baron apportoit avec lui. On parloit
de dix pièces de canon , de quatre mil*
le fufils y de trois mille paires de fou-
Uers f de fept mille facs de grains , da
plufieurs caiffes d'argent monnoyé , &
(Je mille autres chofes encore. A peine
gluûeurs gros vaiffeaux auroient pô
contenir tout ce dont on publioit que
Théodore avoit chargé le fien^ qui ce*^
pendant étoit fort petit. Auflî n'y
avoitril.qu'emviron deux cents fufils,
autant de piftolets , quelque^ couteaux
dechaife , &c quelque pe^> d'argent au
coin de la République de-Gênçs & ài
DE Gènes. Liv. VIL jpv
Roi de Tunis. Mais il ctoit utile aux -^ ^
projets des chefs des Rébelles , d'an-
noncer Théodore comme un Protec-
teur puiflant , qui avoit en main dest
fecours confidérables : car il ne s'a-
giflbit plus du projet d'établir une Ré-
publique parmi les Corfes. Trop d'in-
convéniens & trop peu d'avantages
avoient fuivi ce premier plan. (Jn Roi
convenoit mieux à ces infulaires ; &
leurs Chefs avoient réfolu de faire, aire
Théodore.
Regardoient-ils Théodore comme
un proteâeur réel , qui par lui-même
& par fes intrigues pouvoir achever de
les affranchir pour toujours de la do*
mination Génoife ? Le regardoient-ilat
comme un Roi de Théâtre dont le
rôle ne devoit durer que jufqu'à la conr
clufion de la pièce qu'ils avoient tiiTue ?
L'avoient-ils choifî par la néceflicé
d'avoir un chef pour éviter entre eux
les jalouûes 9 & donner à leurs opérar
tions plus d'aéUvitéf Avoient-ils été
déterminés à ce choix fparceque Théo-
dore n'étant qu'un fimple particulier
pouvoit aifément être dépouillé , quand
on le voudroit 9 d'un titre qu'on ne
comptoit pas lui lailTer toujours f Ou
40 H I s T. D E s R E V O L.
* au contraire avoir il paflé dans la Corfe
{' )ar les ordres de quelque Prince de
'Europe , Protedeur lecret des mé-
contens , qui fomentant leur rébellion
fous le nom de Théodore , fe réfervoit
la liberté de fe découvrir , fi fes intérêts
le demandoient , ou de refter éternel-
lement inconnu , fi les conjonftures le
réconcitioient avec les Génois ? Enfin
agiflbit-il au nom de ce Prince , ou fe
flattoit-il feulement d*en être avoué?
Peut-être ne fera t-on jamais inftruit
des véritables fecrets de ce myftere
politique , dans lequel n'ont pu péné-
trer ceux-mêmes qui ont fait fubir des
interrogatoires aux principaux adhé-
rans du Baron de Newhoff. Quoi qu^il
en foit , cet étranger arrivoit pour être
Roi , & il le fut. Les Chefs des Ré-
belles avoient préparé les efprits à ce
choix. Ils avoient fait valoir lesfervices
qu^il leur ayoit rendus en les délivrant
par fon crédit de la prifon où les Gé-
nois les avoient fi long-temps détenus t
ils avoient vanté fit valeur &.fes talens
militaires : ils avoient fait entendre
qu'il étoit.en itat de fournir desfecours •
puiflTans ; & les Corfes,auflî àvantageu-
fement prévenus > n'eurent pas de pei-
ne
DE Gènes, Liv» VIL 41
» ■ ■ ■ ■
ne à le choifir pour Souverain. Une^^^ ^ ^^^
aflfemblée générale fut pour cela con-
voquée à Aléfano ; & leDîaianche i y
Avril I73<S- Théodore y fut procla-
mé Roi de Corfe.
On dreilà au même temps un aâe loîx ^11-
contenant les Loix fondamentales du ^û'^nJulVan^
nouveau Royaume , & les paftes & Royaume»
conditions que Théodore jura d'obfer-
ver. Ces Loix contenoient dix-huit-,
articles , que voici :'
I. Le Seigneur Théodore , Baron de"
NewhofF, eft déclaré Souverain & pre-
mier Roi du Royaunie de Gorfè ,, &
après lui fes defcendans mâles fuivant'
le rang d'aîneflè ; au défaut des mâles ,
fes filles félon le même rang ; pourvût
que ceux ou celles qui lui fuccéderont
(oient de là Religieh Catholique Ro-*
maine , Se réddent toujours dans le'
Royaume y comme lui-même y devrai
réfider;
IL En cas que le Seigneur' Théo*-
dore n*ait point de defcendant, il pour-
ra fe nommer un fucoefleur, parent ,-
qui foit Catholique Romain , & rélt--
de dans le Royaume;
Hi. Si les defcôndan^ du dit Seigneur;
ou de celui qu'il aum itabli.fonfuceef^-
Tome li*. B^
4-2 l:ilST. DES RfiVOL.
An, 1735. feur, viennent à finir, le Royaume
Ireftera dans Ton droit de liberté ; &
les peuples pourront fe ehoifir telle for-
me de Gouvernement qu'ils jugeront
à propos.
IV. Leprëfent Roi & fcsfocceflèurs
jouiront de tous les droits de la Royau-
té 9 h. Texclufion néantmoins des points
& articles ci-après réfervésr
V. L'on nommera & établira une
Diète compofé de vingt-quatre fujets
les plus qualifiés , dont trois réfideronr
toujours à la Cour : âj le Roi ne pour-
ra rien réfoudre fans leur contente-
ment , foit par rapport aux im()ôts 8c
gabelles j Çoii |>ar Fa|)po'rt àl^ipaÎK^u
àlarguer];e«
VI. L'autorité 4e dette Diète con-
fiftera à prendre , <:on|ôintement -avec
le Roi y des mcAires fur les affaires
concernant la pahc ou la )guerre > &
les impôts & gabelles ; à défigner le»
endroits du Royaulne ks plus cotive-*
nables pour ks embarquemens de»
marchandifes du pay^ » -& 4 pouvoir
s?airembier en toutes occafions , & dans
tel endroit qu'elle jiJgera à propos.
VIL Les dignités , charges, & em-
plois quekpnques ne feront conférés
JD£ (jJKNES. LiV. vil. 4.3 ^^^^
qu'aux Nationaux , à Texclufion pef- ÂÎJTîTï^
fétuelle de tout étranger , quel qu^il
puifle être.
VIII. Immédiatement après Téta-
blifiement de la conftitution du Gou-
vernement, on chaiTera du Royaume
tous les Génois ; & aulCtôt après la
.pacification du dit Royaume , il n'y
reliera de troupes que celles qui feront
compofées de Soldats Corfes 3 à la ré-
ferve toutefois de la garde du RoiV
qui pourra fe fervir de Corfes ou d'é-
trangers , à fon choix.
Ia* Quant à préfent , £c tant que
durera la guerre contre les Génois , le
£oi j)ourra iaire venir & employer
des troupes.étrangeres , pourvu qu'ellej^
n'excèdent point le nombre de douze
cents ; à moins que la Diète , xonjoin-
tement avec le Koi^ ne juge à propos
de l'augmenter.
X. Aucun Génois ne pourra s'ét^i*
blir ni s'arrêter dans le Royaume. Il
ne lèra pas même libre au Roi de le
permettre.
XI. Les effets & marchandiics ia
.pays , que l'on fera iortir Jiors du
lloyaume, ne payeront aucune ga^
belle , ni droit de lortie^
Di)
44 H I s T, DES R É V O E.
An, 173 5. XII. Tous les biens des Gfénôfs
'& des Rébelles du Royaume & de la
patrie , compris ceux des Grecs , fe-
ront confifqués : mais on n'aflujétira
point à la confifcation les biens des Na-
tionaux qui enauroientpa^yéqtïelques
rentes ou droits aux Génois.
XIII. Le tribut annuel , qui fe tit-
rera fur les Corfes., ne pourra être au-
deflus de trois livres , morrnoie cou-
rante , pour chaque chef de familier
on abolira les demi-tailles ; en forte
que les veuves ne feront fujettes ni
à cet impôt , ni à celui d^aucune ga-
belle.
XI\r. Le felque le Roi fournira aux
peuples nre pourra être payé plus haut
que treize fols & demi , monnoie cou*
rainte, pour chaque mefure de vingts
deux livres , poids ordinaire du pays.
XV. Les Villes & Cités du Royaux
me feront maintenues dans fcur ancien
droit au fujet de l'économat des vivres",
[>ar rapporta la quantité ^ laqualité, &
a taxe des denrées.
X VL L'on formera dans une Ville
du Royaume une UniverCté publique
pour les études : le Roi conjointement
aWc la Diète pourvoira à fon entr-etien;.
E
\m
DE Gènes. Liv, VU. 4.Ç
&Sa Majefté fera obligée de la faire^j,^ ,-j^^
jouir de tous les privilèges dont les au-
tres Uiriverfités publiques font en poC
feffion.
XVII. Le Roi établira încefïâm-
ment , pour l'honneur du Royaume 9
un ordre de Nobleffe , compofé de$
Nationaux le$ plus qualifiés.
XVIII. Tous les bois & toutes Tes
terres labourables du Royaume con-
tinueront de demeurer aux Nationaux ;
en forte que le Roi n'y ait & n'y
puiflê prétendre d'autre droit que celui
dont jouiïToit la République.
Après la fignature de cette capîtu- ^?|pofîtî«û|
latien , & les cérémonies du couroH- Th^dor4
nement , * Théodore nomma GiafFéri
& Paoli Généraliffimes , & difpofe
des' autres dignités de fon nouveau
Royaume. Il établit des Cônfeils , 8c
régla tout ce qui concernoit Padminif-
tration politique ; puis tournant fes
principaux foins du côté de la guerre^
il ordonna des levées de foldats par
toute l'Ifle , & leur fixa une forte paye.
Peu après on publia que deux vaiP;
* £Ue»tCon(îft«rent à mettre um couronne de It»*
lier fur la tête de Théodore , & à l'élcvcr en Taiç.
fui Ituri épaoles , en le pcodan.int Ro».
)
I
4.6 HisT. desKévol.
An. X73 6.feaux a voient abordé à Porto- Vecchio,
où ils avoient débarqué pour le nou-
veau Roi quelques mortiers , des bom-
' bes 9 des boulets > 8 000 fufils 9 & d'au-
tres provifions de guerre à proportion,.
Soit que ces bruits euifent quelque
fondement réel , ou qu'ils fuffent to-
talement imaginés yils ne laifTerent pas
de produire fur l'efprit des Rébelles
les impreflionsavantageufes qu'on voa-
loit exciter en faveur du nouveau Roi.
Les Génois en furent aiTez vivement
inquiétés. Le Sénat fit publier un écrit
par lequel il déclaroit le Baron de
litwh<m&c fes adhérant perturbateurs
Au repos public », coupables de haute
trahi/on & de Leze*Majejté au pre^
rnùer Chef^ ù* comme tels 9 dignes de
rtoutes les punitions prefcrites par les
4oioç* Dans ce même écrit on débitait
jdiverf&s Anecdotesfur Théodore , dans
Je deifeinde le Fendre méprifable ou
^odieux.
' » Nous avons appris ^ difoit*on ,
«qu'un certain personnage habillé 4
»la Turque a débarqué dans notre
• Royaume de Cor(è, du côté d*Alé-
wria, où il s'étoit rendu avec quelques
«munitions de guerre 9 à bord a un
DE Gènes. Liv. VH. 47
petit bâtiment commandé psvr le Ca- .
pitajne Dyek , AngloK ; que c^
homme , «{iioiqçi^înccffmii 9 a fu s^itffi^-
nuer aupt^s des Chefs des 'ibulevés ,
qui y trouvant ieurs intérêts Font par
arriface ^t agréer par les PeujD^es ;
que le raêmeperfomi^eleur a Àftri*
bué des armes ^ de k poudre , &
quelques petites pièces d^or ; & qu'il
les amufe par ies tpromeâes d'un
prompt & ipvàSsm iecours. Comme
ces circetoftance^ font «contraires ii la
tranquillité des Corfes nos fujets ,
nous avons ijugé à prc^os^e les in«
former de la vmtable qualité & coli«;
dition de^etiiomtoer 1»
Ënfuite , entcam: Awas le ééml de:&9
vantures -^ cm s^pliqiiok ^mii« ^ ii
tire fon origine ^l'nn Canton ^e
WeflpkiUe 9 &c {k fàk nommer le
Baron Théodore de NewhirfF. 11 «fe
dit fort éclairé dans la Chy mie , la
Cabale , & V Afttdlogie ; & prétend
avoir trouvé , par le fecoufs de ces.
fcienccs , les fccrets les plus impor-
tans. Mais ce n'^eft en ^fFet qu'Hun va*-
gabond ,•'& d'une fortune inrfediocre,.
En Corie û fe feit-Appeller Théodo-
re : c'éft ious ce niflïi.qu'41 s'éft rend»
'i Paris vers Tanuée 1725?. d'où, it
48 HisT. DBS Revol.
»s*eft retiré enfuite ,.après y avoir aban-
An, 173 tf. » donné fa femme ^ Irlandoife de Na-
»tion, qu*il avoit époufée en EfjDagney
»& la fille qu'il avoit eu d'elle. Dégui-
»iant à tout inflant fon nom & fa Na-
vtion , à Londres il étoit Allemand , à
a>Livourne Anglois, à Gênes Suédois ;
» tantôt prenant le nc^m de Baron de
a> Napoer , tantôt celui de Sonihmer y
»ou de NiiTen , quelquefois celui de
3» Schmitberg , comme il paroît par fes^
vpa^epocts y. &c- par diverfes autres.
9 pièces.
a» Sous ce^ différents noms , il a trou-'
3»vé le moyen de vivre aux dépen»
•d'atttrui. Vers l'an 1727. il diffipa:
•en Efoagne l'argent qu'on lui avoit
«donne pour lever un R%iment Al-
vlemand. • • • «Il fut arrête pour cina
•cents quinze pièces de huit , qu'il.
9» avoit empruntées des Banquiers J^^
sbachà Livourne , & gu^ilavoit pro-
9 mis de faire rembourier à Cologne»
»I1 ne fortit de prifon qu'^u bout de
«quelques mois , & fur la caution di^
. 3> Patron d'un petit bâtiment , comme
»41 paroît par Paâe de fon élargiffe*
»ment paffeà Livourne le 6 de Septem-
arbre 17 3 ;:. devant le Notaire Gu-
manO'j
deGenes. Liv. vil 4^
amano ; & comme il étoit malade ^ il Kh. i7i<!i
•fut mis à ^Hôpital de! Bagno , pour
s» s'y guérir. Ilpaflâ enfuite à Tunis»
•ou il exerça la Médecine ; puis » étant
a» venu à bout par fès intrigues d^obte*
»nir des Infidèles des armes & des mu-
initions de guerre » il les fit paiTer en
9 Côriè 9 où il iè traniporta accbmpa-
» né du fi-ere d'un Médecin de Tunis ,
9 de trois Turcs 9 de deux jeunes gens
»de Livourne fugitifs de leurs mai*
aBibns patemeUes» & d-un Prêtre de
» Porto-Ferrajo , que les^ Pères Mit-
sfionnaires de Tunis ont eu des raî«
»fbns d'éloigner. 3»
VoUà les principaux faits contenus
dans l'écrit publié au nom de la Répu-
blique concernant Théodore. En fup-i
pofant même la vérité de tous ces faits ,
Théodore n'en étoit pas pour les Gé-
nois un homme moins redoutable;
puifqu'il n^en foumiilbit pas mdns aux
Kébelles des fecours réels. Cependant
quelque mépris que les Génois af&c-
i taflent pcrur lui , ils ne lailferent pas de
lié plaindre amèrement à la Cour de
{L^ondres du Capitaine Ânglois mit
f^voit tranfporté de Tunis en Coriè.
Le Roi d^Angleterre voulut leur don-
Tome IlL £
yo H I « Tji p E s R E V p L*
Aw ,^.é'^" lier à ce fujoc tout» k ^twÉadion qu'ils
pouvoient louhaiter 9 oc lenvoya: dans
t^s fcfi Pons. 1 Wcjbr& d'àÉrêter . ce Ga-
phame : mai? cebi^i^ii » ^ ayant été.in«-
tofxïéà'SmjyiriiQi^ fe^caflà ia tèko d'ua
coup de piûoletï
c« que l'on i .Mais, il eft' temps, d'apprctîdre auxt
ftitdcThéo^Lç^çyj^.^çQ^ç l'Ott ait! de plus oer-
t^ui fur un perioQmger^ijoue dan»
c^tte hiftoire un râl^ d^qikelqRO im-**
portance* Théodore étm fibidtJ: Barén
de Nery/hoflF' GènîilhpiDihôîdu Gomtét
de là .Macck , . qui av^it pâiSé au fervice
de. la Frairce. quelques anqées avant
la paix de RylVick* Jbe jeune NeW-^
hpffi, api5è*.a5>oir-étéi<âgPiChéî& fe^e
Madajlie ^ ohtinti um Liàûtetnii)^' idati^^
lecR^gimeni: SAK^^ii ia qoijtaîbiçn-
tpt pour s'aticai:bbi*jaiii Bamnrde.Gortz,
qui remploya d^msrîqwlqiiies négocia?
tiotls^ 11 eufp3^fhl9r.oc^iQn.deife faiôre
cpnçoîcire du- QlrdfeftL- Alheroni , Mi-
niftre d'£fpagaè/, qpi^tegpûta-, ôcltii
dofvna dés eiBplQi^« £4» drtgface.de. Ton
Pfoteé^eùr les lui fk pôrdre 5 iMis le
Duc deRiperdar repwpa ce;iwlheur en
lui procurant un- naariagfe avantageux
avec une. des Dèrapifelks d'honneur
de la Reine*. Cp maroage ne . fut pa»
^— - -- - ■ .^. - - -, .•- llfJi
DE Gènes. Liv. VIL ji
^— ^ ' ' ■ ■
Ji€urcux j & NewhofF quitta (à femme am, ,x7jq
en 171p. pour repaflTer en France. Il;
fiit s'infinuer dans les bonnes grâces'
dcLaw , qui pendant un temps fuiJ
l'arbitre de la fprtune des Français;
MaisNewhoff, plus Fécond en reflbur-
ces qu'habile à en profiter, ne tira pasf
plus de parti de la faveur de Law i
qu^il n'avoir fait de celles d'Albéronî
& de Riperda.
Les projets fe fuccédoiént en foule ;'
& aucun ne le fixoit. Il parcourut la
Hollande & l'Angleterre , il paffa dans
le Levant , il voyagea dans Wtàlie. Il
étoit à Gênes en i732* & il s'y lia
avec quelques-uns des partifans fecrets
de la rébellion des Corles. Il leur offrit
de travailler à procurer la liberté aux '
chefs des Mécontens , que les Génois .
détenoieht pour lors à Savone. Il y a
lieu de croire qu'il fit folliciter à la
Cour de France .le$ recommandations
que ces Chefs en obtinrent ; & il paf^
fa pour avoir contribué à leur déli«
vrance.
Après avoir fignalé fon crédit par;
ce premier fervice , il les afl'ura qu'ail ér
toiten état de leur en rendre bien d'au-'
très s^is vouloient traiter avec lui 3 Sq
mkmmmtit»ÊàiÊMi»0ÊÊmmm^mmmmmmmÊÊmmmmtmm
1*2 Hl S T. DES R fi VOL..
il vint à bout de les perlbader de le
*** '^^^' mettre à leur tête. Si par la fuite ii
£ut fojutenu par quelque Puiflance f
Çfobablement il ne rétdit pas encore.
"oujceç fesçourfes ne lui avpient pro-
iluit que des dettes » & fa fortune fe
I70uvx)it fi dérangée » qu'il fut obligé
d^emprunter .cinq Inouïs d'un Chirur*
gien y pour feç beloins les plus prefTans»
S'il avoir alors intrigué par Tordre de
Quelque Prince de l'Europe , comme
on le publia dans la fuite , il o'efl pas
yraifemblable que dans le fort de loti
intrigue on ji'eut liûfif^ manquer de
fpnds.
Quoi qiA^il en fdt , U avok premîs des
fçcburs , & il alla par-tout .chercher
des appuis^i 0;i ignore le défaU de fe$
négociations fejcrettps^ On fait feule-
ment qu'i] paifa^ Rome, k Liyoume 3
à Tunis ; Se que ce fut dan;; cç der-
nier endroit qu'il raflembla des armes
& quelque argent , qu'il fit embarquer
fur un petit n^tvifiÇ -^ngjoi^ avec le-
,quelil pafla en Corfe . comme nou^,
l'ayons yû j fe flattj?in.t , pu flattant les
autres qu'^1 feroiic fortenfenj: protégé
pardiverfes Puiflài^ces alors peu favo-
' jr^aj)!^ ?iux Génois , Çç aupri^s 4efqu^t-
DE Gènes. Liv. VIT. j;j
les les Corfcs & lui fe ménageoient des aZTji^
proteâeursj
Le nombre des Rébelks^ augmea-
toit à mefure que leurs projets pre«
soient de la coniiftanee ^ & que leurs
forces croifToient* Ils bloquèrent tout
à la fois Saft-Pellégrino , San-Fioreit-
20, Âlgagliôla & Ajaceio ; tandis que
Théodore i à la tête d'un Corps cot>*
iidérable , s'avançoit vers la Baitie. De
pareils efforts méritoîent toute Tatten*
tion des Génois. Le Sénat fit paifer en
Corfe quelque troupes & beaucoup
de âiunitions.
Cependant Tiéodofé ^toit arrivé Hoftaîtl#
près de la Baflie avec un corps de trou-^
pes conlidérable ^ S étoit rendu maî-
tre de quelques poftes importans , 8c
avoit commencé de détourner la petite
Rivière qui fournit de Teau douce i
cette Capitale. Mais la garnifon^ ^ qui
étoit hombreufe y fit à propos une vi-
goureufe fortie ^chaifa lesRébelles des
1)o{les dont ils s'étoient emparés > Si
es força de s^éloigner. On leur fit fiic
prifônniers. Cinq furent pendus. Le
fixieme étoit un Capucin , auqjuel oji
fit grâce de la viet Les Corfes ne fu--
rent gueres plus heureux devant les gu-^
È ïiî
ti^i^Êmmâ
5*4. HiàT. desRevol.
. très Places qu'ils bloquoient. La gar-
' ^^ * nifon d'Algagliola fit une fortieoù elle
•leur tua cent hommes 5 & en prit cent
cinquante , avec une pièce de canon.
X»es Rébelles fe bornèrent donc à faire
ailler par des partis les environs des
-rbces qui reftoient aux Génois , & à
dever des contributions dans les terres
-qui appartenoient aux partifans de la
'République.
Tbéoaore Ces Contributions fervoient Ik foute-
fraTra/i>irles frais d«la guerre. Théodore,
f ucrrc. pour y fuppléer , nt battre quelques
monnoies , la plupart de cuivre. Elles
portoieht d'un côté une efpe'ce d'écuf-
ion formé de deux palmes , furmonté
d'une couronne, & au milieu ces deux
lettres * T. R. au revers le prix des
pièces, & dans l'exergue ces mots,
pro hano publico & libertate. * * Il fit
aufli frapper quelques monnoies d'ar-
gent , mais fort petites , & en fort
petit nombre. On voyoit d'un côté
les armes du Royaume de Corfe , &
de l'autre l'image de la Ste Vierge ,
avec cette légende , Monflra te ejp
Matrem. On débita dans le même
* Théodore Roi.
C ^ Poui le bien publie & la liberté.
DE Gènes» L i v< VIL yy
temps qu'Hun Corfe deguife etî Çapu- An. ijjf,
cin fut arrêté à Sèftri-di- Levante^ où ^
la tartane fur laquelle il étoit « avok
iét€ jettée par la tempête ; 8c on \p
trouva ftfifi d'un lii^got d'or de trçnttn
fix marcs , & de ^lufiçurâ lettres ^
.dans lefquelles il s'agi0bk d'exciter un
ifojulevement dans la piçtite Ifle de Ca-
pvée f voifine de celle de Corfe dont:
^Ue dépend. Si ces bruits étoient fon-
fondés , ils prouvoient que Théodore
Tecevoit des fççours fecrets. Les Gé-
ncis en étoient pçrfuadés , & s'efFor-
çoient d'en tarir la fouree* Ils eurent
beaucoup de joie lorfqu'ils furent pan-
venus à obtenir des Rois d^Angleterre
& de France des défçnCes aux fyjfit$
•de ces Royaumes d*aider -en ïuiçune
façoç les Rébelles dç Corfe : çiaife
cette joie fut diminuée par les nou-
velles que l'on apprit à Gênes de di-
vers avantages remportés par les Ré-
belles dans la Province dé Balagna^
^ans le mois de Juillet, -
A la fin'de?ce même mois , le Colo- ^«' ^^^î
tel Marchelli , à la tête d'un détache- ifoU-Roff*,
ment de neuf cents Génois , eut ordre
de s'emparer du fort d'Ifola-Roffa (S:^
cupé .par les Rebelles. Jfola-Roi& elt
Eiv
^6 HisT. DE S Revol%
. une petite Ifle au Nord d'Algaïola y
• ''''' & qui n'eft fëparée de la Corfe aue par
un bras de mer fort étroit. Le détache-
ment Génois y paifa fur des radeaux :
mais il fut fi bien reçu , cju'ii Fut coiï-
traint de fe retirer avec perte de quatre
cents homniés , tués , noyés , ou pris.
Deux barques Génoifes 9 qui fuivoient
le détachement » tombèrent au poir-
vôir des Rébelles , qui y trouvèrent
beaucoup de munitions de guerre &
de bouche. Le Colonel Marchelli Se
le Major Murati furent faits prifonniers.
Après qu^ils furent relâchés, on voulue
leur faire leur procès , & les rendre ref-
ponfaUes du mauvais fuccès de cette
entreprife : mais ils fe juftifierent.
irettemeni Théodore de fon c6té ne fut pas plus
ècU^wut. heureux à l'attaque du bourg de Ca-
lenssano , qu'il voulut forcer. Ses gens
furent mis en fuite , & on en prit une
bonne partie, dont quelques-uns fo-
rent pendus; Il eut fa revanche peu dé
temps après. La Province de Nebbio
avoit quitté fon parti , & avoit deman-
dé ^ux Génois quelqxies troupes pout
fe défendre. Théodore entra dans cet-
te Province , en chafla les troupes Gé-
ju)ife»2 ^^^ ^^ ^ ^^^ ^^^^ beaucoup dQ
dbGenes. Liv. vil 57
•^- — - - ■— - ,_,,, _
priibnniers , de en fit pendre plufîeurs Aïi. i7>#J
par repréfailles ; déclarant au même
temp à Rivarola qu'il feroit pendre
dorénavant tous les prifonniers Gé-
nois ^ fi Ton continuoit d'agir avec
cruauté contre.les prifonniers Corfes.
Mille Génois peu auparavant s'étoient
emparés du village de Furiano qu'ils
avoient faccagé : mais ce n^étoit qu'a*
près avoir été arrêtés durant fix heures
dans un défilé par quarante Rébelles.
Toutes ces petites aâiôns n'aboutijf-
lôient qu'à déioler la Corfe. Les Gé-
nois, trop foibles pour détruire le parti
de Théodore , étoient aiTez forts pour
ne pas craindre d'être chafiés des Places
qu'ils occupoient , tant que les Ré*
belles fi'auroient pas des iecours plus
efficaces que ceux qu'ails avoient reçus
jufqu'ici. Les Corles eux'^mêmes le
fentoient , Se preflbient Théodore de
hâter l'arrivée de ces iecours puiflàns
dont il les avoit flattés , & qu'il conti«
nuoit de leur faire efpérer. L'on débi-
tent à Gênes qu'ils commençoient à fe
laiTer de ces promefles qui ne s'exécâ-
toient point ; que plufieurs d'entre eux
fongeoient à le détacher du parti de
Théodore ^ &à former une faâion |ai^
5S HisT. VES Revol.
*l^^ffî ticuliere ; que ces divifians avoient été
au point que les divers paras en etoient
venus aux mains t & que les partifans
même de Théodore , irrités contre lui ,
Favoient enfermé dans un châtea\i.
Ces bruits prodîgieufement exagérés^
s'ils avoient quelque fondement réel,,
n'éroient que l'effet de la politique des
. Génois , ou de Tartifice de$ Rébelles*
■ Les premiers s'efforçaient de perfuader
^ que le parti de Théodore ne pouvoir
. long- temps fubfifter , & qu'il fe détrui-
.foit de lui-mêipe : ils tâcboient par ces
. infinuations de détacher les Corfes de
ce parti. Les autres au .contraire vou-
, loient tromper les Génois fur k véri-
. table état de leurs forces & de leurs af-
^ . faires : ils cherchoient à les tenir Aàtts
une fécurité qui leur fît regarder coro-
itie inutiles des mefures plus vigoureu*
reufes que celles qu'ils avoient prifes
J ufqu'alors.
ftiîct^dê* ^^ falloir: cependant que l'autorité de
grwoéoic. Théodore fur fes fujets ne fût pas en-
core bien affermie, iî le trait que je
. vais rapporter eft vrai dans toutes fet
circonftances. Théodore au imlieu des
, troubles de la guerre & des embar-
li^ de TétabMcmeat ds fa nouvelle
DE Gènes. Liv. VII. co
Monarchie , devint amoureux d'une j^^^ ,^^4,
jeune perfonne foeur d*un de fes gardes.
Elle reçut avec refpeft & reconnoiC-
(ânce les vœux de fon maître : mais le
frère de cette fille envifagea d*un autre
œil qu'elle un pareil honneur, la mal-
traita dans la maifon même où Théo-
dore logeoit , & infulta le nouveau
Souverain. Théodore ordonna qu'on
fe faisît du Garde , & qu'on le pendît >
à la fenêtre ; & comme perfonne ne fe
TOettoit en devoir d'exécuter cet ordre,
il fe leva pour fe jetter fur le coupable.
'Mais celui-ci s'arma d^une chaife pour
fe défendre ; fes camarades vinrent à
fon fecours , & Théodore fut obligé
de Te cacher jufqu'à ce que l'orage fut
diffipé. Au refte fi Théodore étoit peu
puiffant lorfqu'il s'agiflbit de l'exécu-
tion defpotique de fes volontés parti-
culières , il rétoit beaucoup lorfqu'il
étoit queftion de l'intérêt général , &
fes aflaires étoient fur un bien meil-
leur pied qu'on ne le publioit à Gênes»
Il avoit a Livourne des gens qui pré-
voient le titre (TAgens de Sa Majefté
le Roi de Corfe Théodore premier : ces
gens recevoient fouvent des vivres f.
des munitions de guerre ^ & de l'argenc
60 HlST. DES ReVOL^
mÊÊÊ
Am* t7ié. P^"^ ihéodore, 6c expédioknt de&
* pafl'eports pour faire tranfporter ces
effets en Corle^ 11 avoit arméplufieurs
barques , pour donner la cbafle à celles
que Ids Génois feifoient croifer fur leû
côte» de ottte Ifle. Il éteit maître de la
Corfe prefdue entière 9 excepté des
principales rlaces maritimes. Ses dét^H
chemens s'^avançoietit jufqu'aux portes
de ces Places , & battoient prefcjue tou^
îours les détachemens qui en fortoient^
kivarola avoient été contraint de tirer
une ligne depuis la Baftie jufqu'à San-:
Fiorenzo > pour entretenir la communi-r
cation entre ces deux villes » & cou*^
vrir )e peut territoire de Capo Corfoi?
Il avoit renforcé les poftes qui font le
long de la petite rivière de SaA-Nicolo,i
gui fournit de Teau à la Baftie f d'oà
[ fource n'eft qu'à trois milles , dans la
crûnte où il étoit que les Rébelles n'en*
ttepriflent de nouveau le iiege de cette
Place^ & ne détournaifent cette nyierer
comme ils Tavoient déjà tenté.
Arrange-' Tandis que les Génois s'occupoient
wSîiMnî'* àt ces précautions , qui n'annonçoient
flu'utaik fien moins que leur (upériorité » Théor
. dore travailloit à former dans (on nou<
yci £tat des éublidfemem utiles ^ ^
DE Gênes. Liv. VIL 6i
Biettoit en œuvre tous les moyens qu'il ah^ i 7i#«
croyoit propres aie pejupler, rillufirer,
& Tenrichir, Les v^rfes » d'autant plus
jaloux d'honneurs & de diftiçâions
que les Génois les en avoient toujours
privés , a voient exigé de Théodore^
par la capitulation qu'ils lui avoient
ikit figner en le oouronnaiit , qu'il éta»;
bliroit parmi eux un ordre de Noblefle
& de Chevalerie* Il inflitua icet^rdre »
par un édLc daté de. Sanéné le 1 6 de
Septembre 1 7 } 5 , & lui donna le nom
d'Ordre de la Délivrance. Il s'en dé-
clara Grand Maître , & y attacha quaii*
tké de prérogatives.
Il publia vers Je même temps d'auf
tres édits pour engs^er les étrangers
à venir s'établir dans la Cor{e« Iljexpov*
ibit que cette Ifle ^ qui a environ qua*
rante lieues de long , & feize de large »
n'étpit qu'à demi peuplée , & n'avoit
pas cent vingt mille habitans ; * qu^i)
accordoit à tous ceuijL qui viendroienc
s'y établir autant de terres qu'ils en
pourroient cultiver» une entière liber-
té de confcience 9 Sf, toutes les &cilités
^P^rle dénombrement général dct InfuUirct,
^ui fi^c /ait au mois de Juin x 740. le nombre ne fe
trouva monter qu*à I263t9« Voyex ce dénoçnbre*
âmt dsnt U aouv. Htû. Ât .C«rfc jpubliéc en 1 7^^^»
62 HisT, Dès Revol,
^jj[JJ";^rT .qu'ils pourroient fouhaiter pour les
ï^aaufadures & le commerce. Qu'il
^toit bien loin d^imiter la tyrannie des
Génois, quiavoient contribué à rendre
la Corfe déferte , foit en fixant le prix
des produdions de cette Jfle moitié au-
(defibus de leur valeur , & fe les faifent
. livrer à ce prix ; foit en' défendant aux
Infulaiçes, fous de groflès peineà, de
tcavailler aux mines de leur pays ; foie
en les privant des |)rofit8 qa'ils pou-
voient retirer du beau fel que l'Ifle
fournit , & des pêches abondantes fur
leurs côtes , ou dans leurs rivières &
leurs étangs. Qu'il avoit redreffé tous-
ces griefs ; qu'il laiiToit à chacun la li-
berté de pêcher , cbâffôr , faire du fel ,
cultiver les terres ; & que , loin de
s'^oppolèr aux moyens que fes nou-
veaux Sujets pourroient trouver pour
s'enrichir, il ferait le premier à encou-^
rager &-à réconfpen^r leurs travaux
& leur induftrie.
Ces avantages étoîent propres non
feulement à attirer en Corfe les étran-
g6rs ,• mais à faire défertet les propres
troupes des Génois , qui eiTuyoierit
beaucoup d'incommodités dans les vil-
les ;0^ elles écoieiK comme bloquées^
DB Gènes. L i.v.' VIL 6?
^- ■ il ■ ■■ f
Théodore enrégimenta ces déièrteurs ;
&fi l'on en croit les Mémoires qu'il ^"^^ '^^^'
fit répandre , il en forma un Corps dé
buir cents hommes , à qui il donna le ^
nom de Ri^itoent deis Gardes. Il étoir
encore à Sarcéné lorfque le Baron de
Droft, fon parent, vint le joindre. Il
avoir fretté à Nice un vaiffeau fur le-
quel il avoit apponédiverfes munition»
de guerre .& de touche. Mais il faliditr
quelque chofe de plus que d^s rtiuni*^*
tions pour achever le grand ouvrage'
que Théodore avoit commencé. La
face des aâàires cfaangeoit en Europe. ^
La paix fe rétablifToit' en Italie. Loin* •
de pouvoir compter fur- les; fecours'
qu'il avoit efpérés , à peine pouvoit*il
fc flatter qu'on lui continuât ceuK qa'on^
lui avoit fournis jufques-làé Le Cha**
noinc Orticoné,chargé de fes négocia-r
tîons 9 obrenoit peu de chofe» ThéqW
dore fe détermina à négocier lui-mêmejf
& à faire un dernier effort poorraiTèKi-'
bler des forces: capables» d^affuTeî le[
fuccès de fon entreprife. '
Il déclara cette réfolution dans un liceâéter^
grand Gonfcil qu'it tiitt à Sartétié leToîîTct^/'i^;
14. de Novembre i & y fign^une of-fecomi* .
donnaifcôpar laquelleilnoimmoitceii}^
■UMaMIMft
64 HiST. D£S ReVOL.
An. 17x6. qui de voient commander dans les diver-
ies parties de Tlfle durant Ton abfence.
U fe di&ofa enftiite au départ. Il s'em-
barqua a Aléria ûir une tartane du [>ort
die S* Tropez en Languedoc. Tous les
Chefs l'acompagnerent jufqu'au navire.
11 les embrafla plufîeurs fois , leur pro-
mit de les rejoindre bientôt,leur recom-
manda fur-tout l'umon , & s'embarqua
accompagné feulement de Cofta ion
Secrétaire ^ & de cinq autres domei*
tiques.
Bniitf fur . Les Génois ne manquèrent pas d'in-
Iw défart. tigrpréter ce dépan à leur avantage ;
. & ils publièrent une efpece de mani-
fefte , dans lequel ils avançoient que le
Baron de NeThoflFne pouvant plus fou-
ijenir fa prétendue Royauté » craignant
d'être la viâime du reifentiment des
Corfes qu'il avoir trompés , étoit parti
la nuit de Sarténé , s^étoit embarqué
près d'Aléria » déguifé en Abbé , iur
un navire Provençal qui feifoit veile
pour Livourne , & n'avait paru tran-
quille que lorfqu'il avoit été éloigné dç
rifle* Ils ajoûtoient qu'il auroit m pris
f^r un bâtiment que Rivarola avoit
envoyé après lui , fi l'on n'eût relpcôé
]p pavillon du navire fur lequel il étoit ;
qu'arrivé
DE Gènes. Liv. VII. 6^
qu'arrivé à Livourne ,il étoic débarqué an* in4i
chez un particulier qu'il avoir autrefois
connu ; que le lendemain il en étoit
parti en chaife de pofte avec Ton feul
Secrétaire ; que s'il alloir à Naples de
ne pouvoir être que pour demander de
l'emploi au Roi des deux^ Siciles ; &
qu'il étoit fi mal dansfes affaires, qu'a-
vant que de partir de Corfe il avoir
vendu fecretement fon argenterie pour
avoir de quoi faire fon voyage.
Sans doute que ces infinuations firent Ecrî» (*a
quelque impreffion fur l'efprit des Cor* ^l^* **
fes ; car non feulement leurs Chefs
dans une affemblée giénérale déclarè-
rent publiquement y que quiconque
d'entr^eux parleroit d'^accom mode ment
avec les Génois feroit mis à mort, comp
me traître de la patrie : mais ils drefle-'
rent un afte daté de Corté le i de Dé^
cembre , dans tequel ik atreftoiene*
qu'ils continuoient de demeurer atta-
chés à leur Roi Théodore par l'affec-
tion la plus tendre jcr& la fidélité la plus-
inviolable. Us firent figner cet écrit par
les Commandans des Villes , Bourgs^
& Communautés de leur parti , & le:
firent publier par-tout. Ils ne s'en tin**
jent pas à de fimples proteflations d'at^s-
Tome lU^ K
n ■■ ' ■
66 HisT. DES Revol.
Àfi: 17S7* tachement pour leur nouveau Roi ; ils
vinrent de nouveau bloquer Algaïola ,
& brûlèrent quelques villages qui re-
connoîflbient encore la domination de
la République.
Nonveaux Leur courage ëtoit relevé par l'ar-
Préa'oL^ ^" "^^ ^^ Chanoine Orticoné , qui avoir
repaflfié'en Corfe dans les premiers jours
de Décembre avec quantité de muni-
tions de guerre. Les hoftilités durè-
rent tout le refte del'hyver , fans avan-
tages décififs de part ni d'autre. Je ne
fatiguerai point mes ledeurs par des dé-
tails de cette efpece, où je ne fuis peut-
être entré que trop fouvent. Les Gé-
nois fentirent la néceflîté d'envoyer en
Corfe des forces fupérieures. Ils y fi-
^ Tent pafler des recrues , des vivres , des
munitions de guerre , deVargent. Us
Tappellerent leurs bannis , à condition
^u^ils iroient fervir dans cette Ifle. Ils
y tranfportercnt quelques Compagnies
levées en Suiffe 6c chez les Grifons*
Ils augmentèrent le nombre des bâti-
fnens qui croifoient pour intercepter les
fecours que les Rébelles attendoient :
enfin ils mirent à prix les têtes de Théo-
dore , de Sébaftien Cofta , de Jofeph
Coâa^ & de Michel Durazzo , l'un des
DE Gènes. Liv. VII. 67
.plusrichcs habitans de la Corfe , quia- ^^^ j- ,
voit fourni de greffes fommes ï Théo-
dore. On promit deux mille écus à qui*
conque tueroit , ou livreroit quelqu'u-
ne de ces quatre peribnnes*
Théodore échappa aux dangers ©ù ie«R^beiiei
1 • n r • S^ • "c manquent
cette proclamation i expoloit. Depuis de rien. Le>
foH départ il avoit envoyé aflfez fré- Génois fouf-
quemment aux CJories des provuions de coup,
toute efpece. Les bâtimens , la plu-
part Catalans , qui les leur af>portçfiefitJ, .
prenoient ep éjchang^ des huiles » &
d'autres produftions de rifle* Les Ré-
belles avoient r'o'uvert une mine de fer
abandonnée , & y avoient établi deuK
forges : ils avoient auffi rétabli les fali-
nesd'Aléria , & mis fur |)ied une manu-
faâure de cuirs. Mais , taiiÂii; qu'ils ne
manqupîent de rien , les troupes Gé-
noifes bloquées dans les Villes mariti-
mes de la Corfe , obligées de tirer ée
Gêoes tout ce dont elles pQuvoient
avoir beibin » fi^n^^uoient foUvent des
chofes les plus n^effaires % ^ cmk de l^
idifiiculté des tran&or ts. Elles p-ofoieat
fortir même pour (our^ger y & voy oient
jufques fous les murs de la Baftie enle-
ver les béftïaux , & détruire les mou^ •
Uns , fans pouvoir sV pppQfen IjQ, piauc
Fij
68 Hi ST. DES Revol,
^^^^"^^^ vais air , les chaleurs qui furvînrent>
'Cauferent des maladies qui les ruinè-
rent infcnfiblemcnt ; & les déferrions
achevèrent cb les détruire.^ Dans ces
fâcheufes conjonftures , les efpérances
des Génois fe relevèrent par une des
plus favorables nouvelles qu'ils puffent
apprendre»
Théodore Théodore ,. dont on ignoroit la raar-
UoUandt. cbe & les intrigues , s'étoir rendu d'a-
bord à Rome. Il y raflëmbla' quelque
argent , & en tira^ fur-tout beaucoup
d'une Religieufe nommée Fonféca, qui
jouïifoic d'une groflè peufion. De-là il
pafTa i Turin » puis à Paris y & enfin
en Hollande. Son entreprife Pavoft
obligé de contraéler dés engagemens
confidérables ; & Tes créanciers le firent
arrêter *^ à Amfterdam. Il en donna fur
le champ avis aux Chefs qu'il avoir laii^
fis en Corfe , en les affurant que fa dé^
tention ne feroic pas longue. Rivarola
inftruit de cette même nouvelle , &
s'appercevant du mouvement qu'elle-
caufoit dans le camp que les Rébelles
occupoient aux environs de la Baftie ,
£t crier du haut des remparts à leurs
fentinelles ^ que la République* offîoît
DE Gènes. Liv. Vil. 69
' — - 1 I — ■ — ^^
de pardonner aux mécontens , aux *„ _,^
conditions portées par \q traité conclu à
Cortë par le Prince de Vinemberg;.
Le mouvement redoubla dans le camp 9
après qu on y eut appris ces offres. Les
Génois en tiroient un bon^ augure:
mais ils furent détrompés »/Jori qu'ils
emendirent les cris redoublés de vive
Théodore. Les Rebelles, ne s'en tinrent
Eas là. Ils fortirent de leur camp » tona-
erent avec impétuofîté (ur un aes poi^
tes avancés des Génois , y firent quel-
ques prifonnîers , & ne fe retirèrent
qu'après avoir elTuyé durant 3 heures
lefeucontinuel de IVtillerie delà place.
La détention de Théodore ï^'^ut ^^ «^ ^g^^
point d'autres fuites. Il trouva des ref- auxécntiOct
lources r fatisfit fes créanciers , & fut ^^n^i,
élargi. Ce fut durant fon féjouren Hol-
lande qu'il fit répandre un Manifeile^
en réponiè à celui que les Génois
avoient publié le 5) de Mai de Tannée
précédentCi Ilydéclaroit qu'il regar-
doit les inveâivesque cet ézrit cont&«
fioit comme d'impuiiTantes clameurs*.
Il répondoit au reproche qu'on lui fa*«
foitde la modicité de fa fortune » qu*el->
le ne Favoit pas empêché de racheter
la liberté des Cordes |.^ dWever vst
70 HiST. DES ReVOU
An. I7J7. Génois une Couronne au'ils ne te-
' noient , difoit-il » que de la pure grâce
• des Corfes , & aux dépens du Saint
Siège. Il ajoûcoit que les Génois
avoient réduit les Cories au défèfpoir ;
qu'ils avoient violé en dernier lieu le
Traité conclu par la médiation de
FEmpereur j & que , quand les Cor-
fes auroient été leurs fujets légitimes ,
il étoit permis de manquer de foi à
ceux qui en manquent. Il iaifoit fentir
qu'il ne pou voit être k jufte titre re-
gardé comme perturbateur de la Cor-
le j puifqu'il n'étoit venu au fecours des
peuples de cette Ifle que long-temps
après que Toppreffion des Génois les
avoit forcés de fe foulever. Il finiilbit ,
en déclarant 5 en vertu du pouvoir que
•les Corfes lui avoient donné , les Gé-
nois bannis de la Corfe , & débiteurs
au tréfor de ce Royaume , tant pour
les importions dont ils avoient injufte-
ment jouï, que pour les vexations de
* toute efpece qu'ils y avoient exercées.
Luc d'Ornano envoya à Rivarola
plufieurs exemplaires de ce mani&fle y
avec une lettre où il fe^plaignoit de
l'inhumanité avec laquelle un détache-
ment de la garaiioade laJSallîj: avott
DE G E N E S. Ll V. VIL 71
maifacré quelques enfisins & quelques .
ièflimes qui travailloient aux nouvelles
làlines ; & déclaroit que les Corfes
traiteroient déformais les Génois avec
la même rigueur donc ils ufbient en«
vers eux. Les ravages continuèrent de
-la part des Rebelles. Les détachemena
' des garnirons Génoifes fbrtoient rare-
ment, & prefque toujours fans fuccès.
Ils réuilirent cependant à s'emparer
d^Ifola-Roilà , & de la Tour de Faz«
zana , près d'Ajaccio. Ce dernier pofte
•couvroit une aflez grande étendue de
terrain cultivé.
Mais les Génois fentoient bien que i» Répubff-
dans l'état où étoient les chofes il ne tl ?,VJ^;
leur fcroit pas aifé de foumettre la Cor- àc France»
fe aved leurs feules forces. La paix
conclue entre l'Empereur & les Puif-
fances alliées qui lui faifoient la guer-
re doiînoit lieu à la République d'ob-
tenir des (ècours étrangers. Si elle ne
pouvoit (e flatter d'en recevoir de l'Em-
Çireur , qui entroit en guerre avec les
urcs^eile efeéroit ceux du Roi de
France » qui les lui promit efFeftive-
ment, après plufieurs mois de négociar
tion.
U. fat coBvenu entre la France Se
72 HiST. DES RevO£«
• A*. i7i7. ï^ w^^^ ' Pî^ "" ^^^ %"^ * Y.*-
lailies le II Juillet 173 7» que l-on
maintiendrok les Gënois dans la poir-
feffion de la Corfe. En conféquence le
Koi de France conclut avec leur Ré->
publique le 10 Oâobre fuivant le
Traite où furent flipulées les condi-
tions du fecours ; & urr Commiflaire
François fe rendit en Corfe pour régler
tout ce qui concernoit les quartiers dès
troupes Françoifes qui dev(Ment y pa(^
fer peu de temps après*
Nouvel aâe On débitoit déjà que les Corfes n'at-J
four^Thét- tendoient que l'arrivée de ces troupes
àffit (îgné pour s'accommoder avec la Républi-
tSlm! ^^' fl^^* Théodore^ qui malgré ce con-
tretemps ne perdoit point fes deflèins
de vue 9 écrivit à fes nouveaux fujets 9
"^ pour favoir jufqu'à quel point il pou-
voit compter fur eux. Les Chefs con-
voquèrent une grande atlêmblée à Cor-
té , où , loin d'y paroître dans les dif-
pofitions que les Génois leur fuppo«.
ibient , ils fignerent le 27 de Décerna
bre up aAe par lequel ils renouvel-
loient leur ferment de fidélité & d'o-
béiifance ^ Théodore » & déclaroieat
jurer de nouveau fur le Saint EvaQgile»
SuH'ùi àoiexit réfolu; de ne jamais re^
çonmitic
MMMfett
DE Gènes. Liv. VU. 75
cormoitretf autre Souverain que lui 9Ù*'.
fes légitimes defcendam. Ils lui en- * ^ *
wyereiTt l'original -de cetaâe, & en
firent diftribuer des copies.
Rivarrola fut rappelle dans ce même
temps , & le Marquis Mari fut nom-
mi Commiilàire Général en fa place.
^ Les Rebelles cependant continuoient
4es hc^lités. ïk s'emparèrent de nou-
veau d'Ifola Roffa. La défenfe fut vi-
goureufe. Il n'y avoit que cinquante
ioldats dans le petit fort fitué dans cette
Ifle. Us réfifterent jufiju'à Pextr-émité ^
& ne fe rendirent prifonniers de guerre
qu'après avoir tué plus dé (bixante dÎK
liommes aux aiTailians, Le Lieutenant
de cette brave garnifon fat reconnu
pour Code , & fut «mpalé. Les autres
furent bien trait es. ^^^^^
Enfin fix bataillons François s'étant """"""^^
embarqués à Amibes débarquèrent le ^' '^*'*
foirdu s de Février 173 8. tant à la ..^J^^^^^a"
Baftie , qu'^à San-Fiorenzo, Ces trou- çoife« «iCw-
pes jétoient fous les ordres de M^ le ^^'
G)mte de Boiflieux » Maréchal de
Camp^ & avoient avec elles trois In-
:génieors, une Compagnie du Régi-
ment Royal d'Artillerie , douze pièces
de canon , & quatre pierrierss Elles
Tome llh G
i ^ iii mw i liai m a^-^Ê^Ê^^mm^^^i^n
74 HisT. DES Revol.
avoient tté efcortées par une freMte
& une telouque armée en guerre > qui
croiferent durant quelques oiQÎs furies
côtes de Cprfe.
Motifs qui Avec ce fecours le nouveau Com-
Corfc" ^"dinî "^îffaîï*^ Général avoit lieu de fe flatter
le parti de de réduire les Rébelles. Mais ceux-ci
5riiio4orc, paroiffoient demeurer fermes dans le
parti' qu'ils avoient pris. Ils ne pou-
yoienc efpérer de jouïr fous la domina-
tion Génoife des mêmes avantages
dont ils jouïflbient fous leur nouveau
Koi. On avoit rétabli lesfalines, âcles
mines : la pêche étoit libre , même cel-
\t .du corail ; les biens eccléfiaftiques
avoiçat été , pour la plupart , ou rendus
flux ftmilka Corfes , qui par des libé^-
;ralit4 QUtrées les avoient jadis aliénés
en faveur des Eglifes » ou avoient été
employés à fonder des hôpitaux & des
écoles. On en avoit ufé de même par
rapport aux terres poflfédées en Corfe
par les Génois, & qu'on avoit cou—
fifquées- On faifoit monter le revenu
de ces terres à plus de deux millions, Tl
falloir renoncer à tous ces arrange—
Itiens , en feutrant fous Tobéiâimce des
Génois. Et quand même on pourroit:
pïirvenir à traiter avec la République
DE Gènes. Liv. VIL 7 ^
àdes conditions avantageufes , on avoir anTTtTZ
lieu de craindre que le nouveau traité
ne fut pas plus folide que celui qui
«voit été conclu par la médiation de
^Empereur 9 & dont Tinfraftion étoit
le prerexte de la nouvelle râ)ellîon.
Ces réflexions furent. fans doute les
motifs <}ui empêchèrent que les Corfes
n'acTceptaflent les propofitions qui leui:
furent faites à diverfes reprifes au nom
des Génois 5 qui foutinrent encore aflez
iong-temps le parti de Théodore ; &
qui , lorfqu'^il fut éteint , fervirent à ex-
citer des révoltes nouvelles.
La conduite de M. de Boiflîeux fut la jj**"^"'^^ i*
même qu'avoir été celle des Généraux fiçmJ' *^* "
Allemands , quelques années aupara-
vant. Il fe préienta comme médiateur i
& engagea les Corfes d'envoyer à la
Baftie leurs Députés pour traiter de
conciliation. Les Corfes de leur côté
agirent avec les François comme ils
avoient fait avec les Impériaux : ils
leur témoignèrent beaucoup d'égards ;
& ayant appris que les troupes Fran-
çoi(es manquoient de vivres , ils offri-
rent de leur en fournir pour un prix
modique. Les François répondirent i
ces procédés d'une iaçon propre à ga--
n
s.
m^mmfmmiÊttmimmiÊÊm^mttmmmm
75 HiST. DES ReVOL.
Un. i7is. K"^'' ^^ confiance des Corfes. M. de
* BoifEeux, preffé par M. Mari de pro-
fiter de quelques circonftances favora-
bles pour attaquer les mécontens , re-
fufa de le faire avant que d'avoir en-
tendu leurs raifons , comme il le leur
avoit promis. Les Députés des Corfes
fe rendirent à la Baftie le 2 8 de Mars ;
& les premières négociations firent
jiuire Peipoir d'un accommodement fa«
cile & prochain.
Setnégocia». $i les Corfès traitoient les François
^■JJ*^^^^^* en médiateurs, ils traitoient toujours
les Génois en ennemis. Les hoftilités
' refpeâives continuèrent jufqu'à la fin
de$ conférences , qui durèrent plufieurs
n>ois. Les Députés des Corfes etoient le
Chanoine Orticoné, qu'on a déjà vu
chargé de plufieurs de leurs négocia-
,tioos , Pierre Giafferi , frère du fameux
Inouïs Gis^éri , & Thomafini , Colo-
nel Corfè. M. de Boiflîeux avoit dif-
boCé des détachemens de troupes Fran-
çoifes f pour empêcher que ces Dépu-
tés ne fulfent infultés par les Génois e&
arrivant à la Baftie. Dès le lendemain
de leur arrivée ^ ils fe rendirent chez
M. de Boiflîeux , qu'ils trouvèrent ac-
compagna de M. Mari , & des priacir
deGenes. Liv. VII. 77
^ _ _ f^_
paux Officiers François* Cette pre* An, i;^»^
miere conférence fut fuivie de plufîeurs
autres ; & il fut arrêté que les Corfi»
accepteroieot la médiation du Roi de
France , & donneroient pour garant-
lie de leur acceptation fix âtages y qui
feroient tranfpwtés à Toulon , avec
promeire de ne point livrer ces otages
aux Génois. Les Députés partirent le
•18 d* Avril pour faire ratifier ces
conventions. Ils revinrent le 7 de
Mai avec les ratifications des Provins
ces de Balagna & de Nebbio. Les ota-
ges fe ret^iirent à la Baftie , d'où ils fu^
lent tranfportés à Toulon > comme oa
en étoit convenu ; & les hoftilités des
Corfcs contre les Génois furent fufpen"
dues.
Tout annonçoit une prochaine paci- Thcoîfbrc
fication , & dans ces circonllances il nûe°" *^*"*
étoit à propos d^éloigner de la Gorfe le
Baron de Droft , qui ne pouvoir que
traverfer les projets de paix. M. de
Boiffieux lui fit offrir un bâtiment
François pour le tranfponer où il vou-
droit. Le Baron n'en profita pas j ce-
pendant il fortit peu après de rifle*
Mais Théodore y reparut bientôt. Il
éioit trop de fou intérêt de sV mon^
uiij
78 HiST. DES RevOL.
"73 7; trer , pour qu'il ne fe hâtât pas dV k-
venir. Apès un long & pénible voya-
ge de quatre mois &c cinq jours , il ar-
riva avec trois vaifl'eaux dans le port
de Sorracco , à quelques milles de Por-
to- Vecchio , le 13 de Septembre , à
huit heures du foir* On prétend que
cet armement avoir été fait par quel-
ques Marchands Hollandois,qui avoient
compté qu'en échange des munitions
qu'ils envoyoient aux Corfes j leurs
navires rapporteroient des huiles que
cette Ifle fournit abondamment.
Sestcntati- Pès que Théodore fut arrivé , il
Tc$* écrivit aux principaux partifans qu'il
avoir dans ce canton. Il leur faifoit le
détail des munitions qu'il apportoit : il
parloir de trois autres vaiflèaux qui
dévoient bientôt le joindre , & que la
tempête avoit écartés : il affuroit qu'il
étoit prêt de fe mettre à la tête de fes
fujets , s'ils lui demeuroient fidèles: il
marquoît en particulier au Curé de
Porto-Vecchio , qu'il fe préfenteroit
bientôt aux portes de cette ville , &
qu'il comptoit que leshabitans ne s'ex-
poferoient pas aux fuites dangereufes
de la réfiftance. Mais fes tentatives eu-
rent peu de fuccès. Plufieurs de fes^
l
DE GSKES. Liv. VIL 7p
adhérans vinrent le fiduer à fon bord ;
& il leur donna quelques armes. Diverse ^^' *^***
Chefs fe rendirent à SorracCo avec
quelque fuite, 11 defccndit , conféra
uelque temps avec eux , fit débarquer
es tufilsyi de la poudre , du fer > du
fel , qu'il diflribua aux gens qu'ils
avoient amenés. Il donna des ordres
pour qu'on attaquât Porto- Vccchio :
mais on avoir renforcé la garnifon de
cette place & des polies voifins ; &
malgré les rëjouïflânees publiques qu?îï
fçut qu'on avoit faites dans quelque$
diftriâs à Poccafion de fon retour , il
fentit bien qu'il étoit trop foible pour
pouvoir rien entreprendre avec eipoîr
deréuffir. Il partit donc de Sorracco, ^^^evttifc^
après y avoir demeuré dix Jours , & fit
voile autour de i'Ifle , dans refpérance
qu'on lui feroit dans quelqu'autre en-
ciroit des fignaux pour l'engager à det»
cendre; mais n'*en ayant aperçu r^Ue
part, il difparut avec fes trois vaifleaux
le 12 d'Oélobre, après avoir eu foin
Refaire répandre dans Tlfle une lettre
par laquelle il marquoit que fon deflein>
en s'éloignant , n'étoit point d'aban-
donner fes fujets ; qu'ail étoit forcé de
céder aux temps i mais qu'il comptoit
G iy
mtêâ
IST. DES ReVOL.
Ak. i73:S. toujours fup rattachement de fes fidèles
Çorfes : mie de leur côté ilsjpouvoiejir
compter fur toute (à tendrefle ; & que
fon éloignement ne ferviroit qu'à ren«-
dre plus fréquens les fecours qu'il leur
avoir promis , & qui ëtoient devenus
plus que jamais néceilàires.
Weff arrêté ,. Le navlre fur lequel il ëtoît le con-
Buùifiiâcbé. juig[j ^ Naples. Il y débarqua , & fé
retira chez le Conful de Hollande avec
fes deux neveux» Mais la nuit du s axi
3 de Décembre un détachement de
grenadiers fè rendit chez le Conful »
arrêta Théodore & fes neveux , &c le
{àifit de leurs papiers, Théodore fut
conduit en cbaife à porteurs à Chiaïà r-
êPoh il fut tratifporte à Gaëtte fur une
galiote. Dès qu'ail y fut arrivé , on le
conduifit à la; Citadelle , oi on lui avoir
préparé un appartement ; & on y laifïi
un Officier chargé de le garder à vue*
Il Jit cependant traité avec beaucoup
d'égards ; il reçut les vifîtes du- Gou-
.verneur & des principales perfonnes
de la ville ; & on lui rendît tous fes
.effets. La nouvelle de Théodore arrê-
té occafionna de grandes réjouïffances
à Gênes : mais Fon y fut auflî furpris
i^ufi fâche d'apprendre peu de jours.
DE Gbnes.Liv, vil 8i
après , qu^il avoir été remis en liberté, J^TT c
& qu'on Payok conduit fous une efcor-
te de Cavalerie jufqu'aux frontières de
l'Etat Eccléfiaffique. Il fe hâta d'en-
voyer une felouque annoncer aux Cor-
fes cet évenenaent , pour raffurer ceux
de (bn parti que (à détention pouvoir
avoif allarmés.
M. de Boiflieux avoir appréhendé les
fuites du retour de Théodore en Corfe^
& n'avoit rien négligé pour les pré venin
Il avoir fait publier dans llfle un or-^
dre de fe faifir de ce Baron & de fès
adhérans , fous peine de Pindignation
du Roi de France» Il avoit ordonné i "^
deux frégates Françoifes , foutenueS'
de trois galères Génoifes , d'arrêter lesv
vaiflTeaux de Théodore , ou de les cou-
fer à fond : mais elles n'avoient pu les
joindre. Dans le même temps on fît
figner aux otages qui étoîcnt à Tou^
Ion , tant en leur nom, qu'au nom dte
leur nation , un défaveu de la démar-
che que quelques mécontent avoient
faite en faveur de Théodore , & une
promeffe de n'entretenir aucune liai- « . j. _
ion avec lui 9 m avec ceux de ion parth «fication en^
Sur ces entrefaites on avoit travaillé ^J^^ ^^ ^'
i la Cour de France au projet de paci- Fimo^
82 HisT. desRevol.
. fication de la Corle , en conféquence
* * de la médiation acceptée par les infu-
laires. M. de Boiffieux ayant reçu ce
projet le remit cacheté aux Députés ,
exigeant d'eux qu'avant que de Tou-
vrir ils promifTent de l'exécuter : mais
ils ne voulurent pas fe foumettre à cette
condition. Peu de jours après le Rè-
glement fut publié f avec ordre aux
Corfes de s^y conformer dans quinze
jours pour tout délai.
Far ce Règlement on accordoit un
Cardon général à tous les Cerfes Ré*
elles qui fe foumettroienrà la Répu-
blique y & on les rétablifToit dans leur$
biens & leurs dignités : on leur remet-
toit tout ce qu'ils pou voient devoir
pour le» taxes & impôts , jufqu'au pre-
mier d'Oftobre 1 7 5 8 : on obligeoit
tous les infulaires d'apporter leurs ar-
.mes , &c on leur défendoit d'en avoir
chez eux déformais > fous peine de la
vie. On redreflbit auffi les cfîvers griefs
que les Corfes avoient allégués. II y
étoit porté que les Criminels Corfes
ne feroientplus jugés en dernier reflbrt
par le Commiflaire Général de la Ré-
publique , qui feroit obligé d'envoyer
leurs procès à Gênes ^ après les avoir
DE Gènes. Liv, VIL 83
inftruits ; que dans les affaires civiles â7"TZTr"
ies Juges intérieurs leroient Corles »
& pourroient juger en dernier reflbrt
îufqu'à cinq cents livres , au lieu qu'au-
paravant il y avoit lieu à Fappel au-deC-
fus de vingt-cinq ; que te Tribunal
Supérieur feroit compofé de trois Au»-
diteurs , qui ne feroient ni Corfes ni
Génois ; qu'on érigeroit des Collèges
en Corfe pour l'inftruâion de la jeu-
îieffe; que les Eccléfiaftiques Corfes
pourroient prétendre , comme les Gé-
r\m , aux dignités eccléfiaftiques de la
République ; que les meurtres commis
en Corfe feroient tous punis de mort ,
& que la République n'accorderoit aux
meurtriers ni grâce ni afyle ; que pen-
dant cinq ans quatre familles Corfes
(eroicnt annoblles chaque année , & que
ces vingt familles jouïroient des préro-
gîiwes attachées à la Noblelfe Génoi-
fe; qu'enfin ^exécution de ce Traité
feroit garantie par le Roi de France &
par rËmpereur. Cet afte étoit figné
au nom de ces deux Princes,& du Mi-
niftre de Gênes à la Cour de France. *
1\ fembloit que les Corfes duflfent iipiAptrt
être fatisfaits de ce Règlement. Il leur feVurSlr'dê
* A Foouincblcau le i s Oftoba» l'actcptci.
84 H I s T, D E s R E V O JL-
A„ -_,, accordoit tout ce quils paroiflfoient
pouvoir légitimenaent prétendre. La
garantie de la France & de FEmpîre
devoit les alTurer de Inexécution entière
de tous fes articles. Le Chanoine Orti-
coné ne balança pas de l'accepter au
nom de la Province de Balagna , &
ouelques autres diilriéb s'y fournirent
fans répugnance. Mais la plus grande
partie de la Corfe > & les Montagnards
fur-tout défavouerent cette accepta-
tion. Ils témoignèrent que la domina-
tion Génoife leur étoit infupportable ;
que fi le Roi de France vouloir les re-
cevoir fouslafîenne, ils étoient prêts
de configner toutes leurs armes ; mais
qu'ils étoient réfolus de ne les livrer jar
inais aux Génois^
On commença dès-lors à craindre
que les voies de douceur ne fuflfent
pas fufRfantes- pour rétablir la paix, en
Gorfe , & l'on prépara en France un
nouveau renfort , pour être en état de
contraindre les Rébelles par la voie
des armes de fe foumettre au Règle-
ment, s'ils s'obftinoient à refufer de le
feire. M. de Boiflîeux commença à le
^re exécuter dans les diftriâs qui l'a-
lK>ieot acceptét Aprè^ avoir congédia
DE Gènes. Liv, VIL 8y
fes Députés , il fit avancer le 7 de Dé- an, jtii.
cembre un détachement de quatre
cents hommes , qui s'établit datis diffé-*
rens poftes à quatre lieues de la Baftie ,
tant pour favorifer rexécution du dé-
farmement 9 que pour mettre à couvert
du reflêntiment des Montagnards les
diilriéh qui confèntoient à livrer leurs
armes ; & les boftilités ne tardèrent
pas à commencer.
Les mécontens attaquèrent le liï HoftiUtéi
de Décembre un des poftes occupés p""i^oii*
parles François : mais ils furent repouC- Ui Cocfcf.
îes. M. de Boiffieux marcha le len-
demain avec quatorze cents hommes y
dans le deflein de retirer fom détache-
n^ent ; ce qu'il exécuta le jour fuivant,
fans que les mécontens entrepriffent de
le charger dans fa retraite. Ils fe con-
tentèrent de lui tirer grand nombre
de coups de fufil , qui ne lui tuèrent
que huit hommes.
Il ne s'agiiToit plus de conciliation LeiRébellei
avec les mécontens qui avoient refuië ^? «déclarent
û accepter le nouveau Règlement, ils pour Xkào-
avoient tenu une aflemblé où le parti ^^'*-
de Théodore avoir abfolument prévalu.
Non feulement ils avoient unanime-
ment réiblu de rejetter le Règlement
J86 HisT. DES Revoi-
j^^^ ^ ^j propofé par la France ; ils avoient de
plus dreffé une forte de manifefte qu'ils
publièrent, & dans lequel ils expo-
Ibient que la félicite du Royaume de
Corfe demandoit qu'il Ce choisît un
Souverain , qui ne pofledant point d'au-
tres Etats pût mettre toute fon atten-
tion à le gouverner ; que tel étoit
Théodore qu'ils avoient élu ; que lui
• & fes defcendans , bornés à la poffef-
■' fion de ce Royaume , le gouverne-
roient par eux-mêmes , ouvriroient fes
ports à toutes les nations , y entretien-
draient la paix & l'abondance : Que
c'étoit là le maître qu'il leur falloic 9
& ;^on; des Souverains qui les laiffe-
roient à la merci de de leurs Miniflres ,
& qui^ fujets à des guerres far rapport
à leurs autres Etats , forc^roient à tout
inftant les Corfes d'en partager fans
Intérêt les dépenfes & les dangers.
Ils tinrent encore une autre aflem-
blée dans le mois de Janvier de l'année
fuivante. Ils y renouyellerent leurs
proteftations de fidélité pour Théo-
dore , & s'expliquèrent en . fa faveur
dans des termes plus forts encore qu'ils
n'avoient fait jufqu'alors. Ils firent un
Ade par lequel ils déclaroient que
«mmmA
DE Gènes, Liv. VIL 87
eurs députés & leurs otages avoient JÏ^^^TjTu
ibufé de leurs pouvoirs ; qu'ils aime-
roient mieux fe donner aux Turcs que
de fe donner aux Génoii ; & qu'ils re-
connciiToieTit de nouveau pour Roi
des Corfes 9 au nom de toute la Na->
tion , Théodore Baron de Newhoff.
cet Afte fut publié , figné d'Hyacin-
the Paoli & de Inouïs GiafFéri , & daté
de la grande Place de Tavagna le i ^
de Janvier 173p.
Les roécontens avoient fait les plus
féveres défenfes à ceux de leur parti
d'entretenir, fous quelque prétexte que
ce fût , aucun commerce avec les Gé-
nois & les partifans de la République ;
& Ton ignoroit abfolument a la Baftie
ce qui fe paflbit parmi eux. Ils avoient
au contraire l'avantage d'hêtre inftruits
de tout ce qui fe paffoit dans cette Pla-
ce, par les intelligences qu'ils y avoient
pratiquées. Dans l'inquiétude que ces
conjonétures caufoient à M. de Boi&
fieux , il fît arrêter toutes les perfonnes
fufpeâes , & fit défarmer les habitans
I àc la Baftie : du refle , il fe borna à fè
1 tenir fur fes gardes , jufqu'à Tarrivée
I .des renforts qu'il attendoic de France
\ de jour en jour.
88 HiST. DES Re VOL.
Xh. 1739, Un convoi, efconépar une frégate
• Renforts ^ ^^^^ barqucs armées en guerre ,
«rriyés de avolt paru k buit de Janvier , iâifânt
f noces, joute vers San-Fiorenzo. Mais ce jour
mêmeil efTuya une tempête affreufe qui
le difperfa. Tous les bâtimens de ce
convoi eurent cependant le bonheur
d'arriver fans accident dans difiërens
tforts de rifle , avec quatre bataillons
François qu'ils portoicnt. Il n'y eut
que deux tartanes qui eurent le mal-
heur d*échouer * fur la côte de la Ba-
lagna , à la gauche de l'embouchure de
la rivière d'Oftrigoné. M. de Beuvri-
gny f Capitaine , qui commandoit fix
compagnies du Régiment de Cambréfis
• embarquées fur ces tafrtanes 9 fauva ces
troupes par, fa préfence d'efprit & &
fermeté : mais il ne put les empêcher
de tomber entre les mains des mécon^
tens.
Niufrtge ^ Je ne puis me réfoudre à paffer lé-
ae deux T«r- gç^gment fut la Conduite admirable de
Compagnies ce brave Officier, Tout leôeur fenfible
îLyi^'^^l aux belles aélions me faura gré fans
ain Capital* doute de Cette digreflîon , qui d'ail-
leurs n'eft point étrangère à mon fujet;
Il étoit dix heures du foir lorfque la
* Le 8 de JanTier.
tartane
ae.
■T .1 I ■ , ■ Il m ■ ■ Il I ^
DE Genbs. Liv. vil 8q
tartane fur laquelle étoit M, de Beu- jT!
vrigny donna fur des roches avec un
fracas épouvantable. Il empêcha d*a-
feord fes gens de fe jetter à Teau , où ils
auroient infailliblement përi, La tarta-
ne ayant enfin échoué à cent pas de la
côte , il força les matelots le piftolet à
la main de mettre leur chaloupe à
la mer, & ne fe fauva que le dernier ,
après avoir fait embarquer fucceffive-
ment tous les matelots ôclesfoldatsj
ce qui dura près de deux heures,
A peine fut-il à terre avec les trois-
compagnies qu'il avoir tirées de fa tar-
tane, qu'on lui vint dire qu'il devoir
penfer a le làuver r& que , s'il attendoit
le jour , il couroit rifque d'être attaqué
par les Corfes. Mais il ne vouloir pas
abandonner trois autres compagnies ,;>
embarquées fur une autre tartane, qui
étoit échouée à peu de diftance fur un'
banc de fable. La chaloupe de cett« -
tartane avoir péri en voulant tranC-
porter à terre quelques Officiers &
quelques foldats , dont M* de Beu-^-
vrigny reconnut les corps furie rivage»-
H réfolut de fecourir ceux qui étôienjc'
rcftés^ dan« le bâtiment , & fit entrée "
fes gens.dans qweiqiAes cabanes gouir*
5)0 HisT. desRevol.
An. J7ifté ^^ réchauffer & fe repofer durant le
refte de la nuit.. A la pointe du jour il
envoya fa chaloupe débarquer fes ca-
marades. Ils apportèrent avec eux en-
viron cent foixance coups à tirer , &c
foixante fufils , mais dont trente étoient
fans platine , parcequ'^on les avoir dé-
montés y de peur d accident , dans la
tartane-
Aï. de Beuvrigny ayant fait la re-
vue de fa troupe y qui ne montoit qu'à
cent quarante hommes,- fit mettre au
milieu les foldats fans armes ; fur les
ailes les foldats avec des fufils Ùlt\$
platines , mais armés de leurs bayonet-
tes : à la tête & à la queue ceux qui
avoient des fufils avec leurs platines.
Après ces difpofîtions il fe mit en
marche pour gagner San-Fiorenzo r
dontilétoit à cinq lieues- Il eut bieri-
tôt les Corfes fur les bras- Avertis du
traufrage arrivé fur leurs côtes , ils fe
ralfemblcrent de toutes parts. M. de
Beuvrigny paflk en bon ordre , en leur
préfence , la rivière d'Oftriconé, ayant
Peau jufqu'à la ceinture. Il continua fa
route par une montagne , malgré les
coups de fufils qu'ils lui tiroient , &
aulq^uek il répondoit de temps en
•*iii*i*ik«Mi^<ilfWt
DE Gènes. Liv.VIIiT p«
temps. Il tua quelques Corfes > &c eut
quelques foldats bleffés, ^*** *"^'^
Malgré Tattention qu^il avoit de mé-
nager les munitions , elles furent bien-»
toi épuifées. Il n^avoit plu$ dans toutft
fa troupe que cinq coups à tirer , & il
avoit encore trois lieues à faire avant
que d arriver à San Fiorenzo , lorfqu^il
parut un gros corps de Coriës à pied
& à cheval , qui ft difpofoit à Pçnve-
lopperr La nuit approchqit > fes gens
étoient accablés de tatigues ,. fans gui*
de f avec cent quarante boromes fans»
poudre mg|oinb;.iln'y avoit pas d'au*
tre parti à prendre q^ue de fe rendre*
M. de Beuvrigny nç s'y déterminj^
qu'avec peine : il envoya fon Sous-
Lieutenant dir^ aux Çhefi djÇ^ Coriès^
qu'il ne venoit pas. epmme ennei^i V
mais comme ami; que les troupéiqM'iL
conduiiçit étaient des troupes Fran- .
$oifesqui avoient fait naufrage^ fMr'isM '
côte i qu'elles ne demandoiei^t qi^e des^
vivres en payant > ^ un guide poui: les^*
conduire à San-Fiorenzo»
. Mais les Corfes exigèrent qu§ ces- Elles w».
troupes livrafl'ent leurs armes & le ren- iVsmansT^i
diflent prifonniereSiç Ils promirent ieu^- KeUiie*,-
kment qu'ion laijieiîoit aux Oflicier^î
Hij,
^2 Hl S T. 17 ES ReV'OL.
— ■ - ■ - -
A«' 173^ ^^^^ épées , & qu^on ne dëpouilleroîr-
point les foldats"; conditions qu'on n'cî»
xécuta^ point; A' peine furent-ils dé-
larmës qu'on leur prit tout ce qu'ilî
avoient. Onles mit abfokament nuds ;;,
& M* de Beuvrigiiy lui-même fut con-
traint de fe^laiuerdépoùiUer; Onlur
<ionna feulement , pap grâce fpéciale ,^
une mauvaifeculotedefoldàt; Enxret
état , on ' lui- fk faire , & * à fa troupe ,.-
plus d'une lieue de chemiir, dans les*-
rochers &.dans les montagnes; àils*
arrivèrent enfift au village dePalâfca»^
où on logea- les ' foldats dans des- mai-s-
fons abandonnées > &'les Ofiîciers chez' :
un des habitans^Mais l:'tin des princi-
paux chefs des mécdhtérisvini: voir le
lendemain -M. de Beuvrigny , lui fir
donner des habits , &.lui promit- qu'on'
traviiilleroit' inceifamment à fa liberté.*
^k Us remet ' Un*^ forgenr & un foldat avoienr
M hhenéi tK>u vé moyen ' de fe fau ver , & avoienr
annoncé 4 San-Fiorênzo - c€ qui étoir
arrivé auu (îx Compagnies de. Cambré^
fis. Elles furent réclamées & délivrées'
• ^ peu dfe jours^ après; & M% de Beu-^-
vrigny reçut le« éloges-que méritoienr
là- préfence d'efprit- dans^ le danger ,,
fim. zèle pour fauver fes' foldats aux:
DE Gènes, Liv, VIL pj
rifques de fa propre vie , & la grandeur .
d ame avec laquelle il avoir loutenu les^
mauvais traitemens qu'il avoir eu le
malheur d^efluyer. On fit des plaintes
aux^ Chefs de la Province de Balagna
fbr ces mauvais traitemens. Ils s'excu-
ferent en difant que les payfans avoien^^
pris les François pour des troupes Gé-
Doifes ; mais que , fitôt qu'on les avoir-
reconnus » on les-avok remis<în liberté. •
Il fallut bien fe contenter de cette exv
cufe ; & cet événement prouva que 1er:
difpefîtions des habitans de cette Pro->
vince nMtoient pas plus fa vorables aux
Génois r que celles des mécontens deS'
Montagnes^
Par -tout on fe dîfpofôit fi^riéufement Pr^rârift«
à la guerre. Les Corfes faifoient des a2fun%w.
coupures le long des chemins qui con^
duiioiene à leurs retraites, élev oient des
retranchemens ,'bâtifleient deS' Forts,
conftr-uifoienr dès redoutes. LesFran^
çois de leur côté prenoient des mefu-^
res centre les^ eçtreprîfes quelles mé-
contens pourroient former. Ils polie-*
rent fix cents hommes à Barbaggio 8t
à Patrimonio ; ih renforcèrent les gar-
nirons de Galvi & d'*Ajaccio ; ils pri--
fçnx les glus (âges précautions poui*'
^4. HiST. DES ReVOL.
* s'alïurer leurs fubfiftance , & pour évir
'''^^ ter les inconvéniens qui naiflbient de la
difficulté du tranfport des vivres qu'ils
étoient obligés de tirer de terre- fermer
ilsavoient plulieurs fois fpuffert du re-
tardement de ces tranlports.
Wortiîe M. Ce fut M. de Contades qui fît exé-
M.^tfc Iviaii* €uter la plupart de ces arrangemens^
itboi«icrcm-M» de Boiffieux , depuis long- temps
•****• indifpofé,avGit obtenu lapermiffion de
retourner en France : mais il n'avoit
pu en profiter. Il étoit mort à la Baftie
ie premier de Février , généralement
regretté. Il avoit été fait Lieutenant
Général Tannée précédente , & n'étoir
âgé que de cinquante-fix. ans. M. le
Marquis de Maiîlebois , auffi Lieute-
liant Général , & nommé depuis queL-
Jue temps pour remplacer M. de Boi{^
eux , arriva le 20 du mois de Mars
à Calvi r & fe difpofa fur le champ à
^mpter Topiniâtreté des Corfes*'
Fin du Livmfepîicmfr
HISTOIRE
DES.
REVO-LUT ION S
DE GENES.
^
#«
1^'
LIVRE HUITIEME.
L y avoît parmi les infutai-
res de Corfe trois partis ^^' '73^
dîfiërens : celui des Corfes .j.^- *«
fidèles à la Republique y qui Corfc,
fc bornoit prefque aux habitans des
principales Villes maritimes ; encore ne
fçavoit-0!t jufqu^à quel point on pou-
▼oit compter Ibr leur attachement : le
p^Tt\ de Théodore „ qui étoit le plus-
lîombreux , dont les Montagnards for-
soient ia* principale force ^ & qui i
«M
96 Hist.desRevol.
A«. ijj^, maître de tout l'intérieur de l'ifle, blo-
quoit les troupes Frânçoifes & Gënoi-
fes dans les places où elles étoient retir
rées r enfin un troifieme parti , uni en
apparence àcelui-là » compofé des Cor-
iës ponés à la eontiliatioay^qulne fou-
tenoient Théodore que pour oKtenir
de meilleures conditions des Génois ;-
parti caché 9 diiCmulant fes vues , dans
fequel chacun avoit fes^ intérêts pet^
fonnels , toujours prêt à leur facrifier
€eux de la caufe commune ^ & à fè
donner au plus, fort >.ou. à celui quipror
mettoit de plus grands avantages*-
Plufieurs des principaux Chefs de«
xnécontens étoient de ce parri ; mais
il étoit de leur golitique.de paroîtte at-
tachés à Théodore. Il eut même été
dangereux pour eux^de tenir une autre
conduite. Leur autorité n^^toit pas af-
fcz affermie , pour qu'ils ofaffent pro-
pofer d'exécuter le Règlement publié
par la France ^ & de conièntir au défam
xnement : condition préliminaire qui
révoltoit infiniment les Corfes. Ils fe
mirent donc en devoir de fe. maintenir
dans les poftes qu'ils occupoient^ dans
h Province de Balagna » où \L de
Maillebois. & p/opofoit de les attaquer
DE Gènes. Liv. VIII. 5)7
Il fit en effet des difpofitions pour .
forcer Monté-Mae:g:ior^ , village fitué * . *
^ . . 56 r ^ M. de Mail-
iur uae petite montagne elcarpée , peu lebois «tta-
éloignée d'^Algai'ola , & qui dans tou- q"e i" ^é-
tes les révoltes avoit fèrvi de citadelle
aux mécontens de la Balagna. Il s'em-
para du Couvent d'Alfiprato , fitué au
pied de la montagne, & y fit tranfpor-
ter quelque artillerie. Il ordonna en-
fuite qu'ion coupât les oliviers pour fa-
ciliter les approches. On commença à
exécuter cet ordre le 2p de Mars :
cette expédition réuffit aflez mal. Les
troupes qui y furent employées furent
chargées par les Corfes 9 & obligées de
fe retirer avec perte. On voulut re-
commencer deux jours après ; & l'on
ne fut pas plus heureux. Les Corfes p
fénfiblés à la perte de leurs oliviers ,
s'en vengèrent fur quelques prifonniers
qu'ails firent. Ils malfacrerent les uns fur
le champ , & arquebuferent de fang
froid les autres.
M« de Maillebois , qui ne vouloir pas il a befoîn
les aigrir, renonça à fon prd^jet. Ces^l'^^^^^
infulaires vindicatifs & cruels ne laif-
ferent pas de continuer à faire éclater
leur haine contre les François. Plu-
fleurs Officiers & foldats de cette Na-
Tom<^ III. I
.p8 H I ST. DES Revol.
MM
"AhuTT". ^^^" ftirent aflaflinés dans les villes mê-
' mes de la Baftie & de Calvi. La févé-
rité avec laquelle on ^toic obligé de
punir ces crimes indifpofoit les elprits^
& ne les contenoit pas. Les potences
& les roues que M. de M aillebois fît
élever intimidèrent moins qu'elles n'ir-
ritèrent. Le peu de fuccès de fes pre-
mières tentatives ne fervoit d'ailleurs
qu'à encourager les mécontens. Avant
que d'en former de nouvelles , if réfo-
lut de s'afTurer la fupériorité 9 & de-
manda un nouveau renfort à la Cour
de France ^ qui fur le champ donna or-
dre à (Ix Bataillons , à deux Régimens
de Houflards & à une Compagnie
d'Arquebufiers» de s'^embarquer pour
l'aller joindre.
îî traîtc avc€ Malgré CCS fecours , il étoit difficile
^^^^J5^«*^«'de défarmer par la force un pays tel
que la Corfe. M. de Maillebois , en
attendant fes renforts , employa la voi«
de la négociation. J'ai dit que la plu-
part des Chefe des Corfes n'étoient
pas éloignés d'accepter un accommo-
dement. Ils convinrent aifément avec
les Généraux François qu'ils enga-
geroient les Corfes à fe foumettrcj
mais il fut arrêté qu'on les attaquerok^
DE Gènes. Liv. VIII. pp
çGur épouvanter les plus opiniâtres des ^JJ7 ^^^^^
ffléconten-s. Les Chefs pron^irent donc
de ne fe défendre que foiblement*
Après ces conventions , M. de Mail-
lebois partit pour la Baftie , & fit fés
difpofitions pour les attaques projet-
tées.
Le renfort qa'il attendoit .étant arri- H attaque ac
vé le 2 de Mai , il' fit avancer des déta- colfesT&icî
chemens pour fe feifir des villages de la foum««.
Province de Nd>bio , tandis que M*
de Villemur , qui comtnandoit à Calvi,
s'empara dans ceHe de Balagna des
gros villages de Lumio & de Corbara ,
& delà petite ville d^Algaïola* Les
mécontens tentèrent d'enlever quel-
ques-uns de ces poftes ; mais ils furent
repouffés. Tout lerefte du mois de Mai
fe pafla fans aucune aétion de confé«
quefice de part ni d'autre.
Enfin , le 2 du mois de Juin , M. de
MaîUebois fit attaquer les mécontens
de toutes pans. M. de Villemur com-
mença par le village de Lavataggio dans
la Balagna i quelques lieues d'Algaïo-
la. Il étoit défendu par Jean- Baptifte
Crucé , Prêtre , qui avoit fait barrica-
der les rues , les maifons , & les Egli*
•fes , & avoit (bus fes ordres , outre les
lii
> I I. 1 11 I ■ mÊÊtmmmÊmmammmim^
' lOO HiST. DES ReVOL.
% ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ I ■ .11^
An. i7i9. iiabitans du village , deux cents Moiv-
tagnard« bien armés. M« de Villemur
n'^avoit avec lui d^autre artillerie que
iieu)ç pexits canons , qu'un naulet poN
xoit. On parvint avec peine à les faire
jtirer une trentaine de coups » qui n'en-
dommagèrent que légèrement les murs
de quelques maifons; & il n'y avoit pas
d'apparence de forcer ce pofte : mais
une partie de ceux qui le défendoienc
étoit gagnée. Crucé , contraint de fe
rendre , fe fauva avec une vingtaine
de Montagnards ; & huit jours après ,
.ayant accepté un paffeport de M. de
V illemur , il s'embarqua pour fe rendre
à Naples*
. Dans ce même temps M. le Marquis
du Chatelfà la tête de quatre bataillonsi
^ttaquoit le couvent des Cordelière
d'Arégno , où le Doûenr Paoli s'étoit
enfermé avec foixante hommes. On en-
voya un tambour le fommer de fe ren-
dre i mais il ne répondit à la fommation
que «par un grand coup de fufil , dont le
tambour fut dangereufement blelTé.
Une artillerie femblable à celle qu'on
avoit employéç à Lavataggio , tira tou-
te la journée contre les murs du Cou-
vrent fans les epdonçimager. Cependant
DE Gènes. Li v. VIII. i o i
quatre cents Montagnards vinrent pour an. i7j>^
fecourir ce pofte ^maisils furent repouC*
fës, & Faoli fe rendit le lendemain.^
Monté-Maggioré s'^étoit rendu la veille
à rOfiicier qui commandoit au pofle
d'Alfiprato. Les autres poftes de la
Balagna ne firent aucune réfiftance.
Cette Province fut entièrement foumife
en quatre jours. Les Députés de fe»
villages , qui vouloient profiter de l'am-
niftie que M, de Maillebois avoir ett
foin de faire publier , fe hâtèrent de
venir prêter ferment de fidélité, & d'ap-
porter leurs fufils , dont ils remirent
quinze cents aux Généraux Françoiv
Dans le même temps M. de Maille-
bois faifoit agir dans la Jurifdiûion de-
Baftia ; & s'avançant vers Balagna il
ordonna trois attaques à la fois \ le
Comte de Luflan marcha vers la gorge
de Tenda , M. le Marquis de Cruflol
vers celle de Bigorno , & M. le Mar-
quis d'Avarey vers celle de Lento. Les-
deux premières attaques réuffirent fans
beaucoup de peine. On efiTuya plus de
réfiftance à la troifieme , qui réuffit auffi.^
Quelques jours après^les diftrifts de Ma-
riana,deCafinca, de Cazaconi, d'O-
rez4 & de Roltino ^ tous confidéra-
I«« •
"1
ï02 HlST. DES Ré VOL.
^ jyj^^ bfes , envoyèrent leurs Députés faire
leurs foumiflîons ; & les autres Pîeves
les ifloitant , prefque tout le Pays fut
défraie depuis la Baftie & Calvi , jui^
qu'au fleuve Tavignano. Louïs Giaffé-
ri , Hyacinthe Paoli , &: JBrandoné ,.
Chefs du diftrîél de Tavagna , vinrent
eux-mêmes remettre leurs armes , &
accepter Tamniftie. M. de Maillebois:
étant parvenu à Coné, Arrighî , autre
chef des mécontens , y vint faire les
foumiflîons des diftrids de Vénafco,
de Vico & de Ginerca. Ainfi toute la
panie de la Corfe depuis Capo^Corfo.
jufqu'^à Corté, & même au-delà, ce qui
formoit près des deux tiers de PIfle , rut;
pacifiée en moins d'un mois.
J'ïiébéiiM -^^"^ ^^ ^^^^ ^^ Juillet , M. de
qu'à Taiavo. MaiUebois ordonna au Vice-Conful de
France qui réfidoit k la Baftie , de fe
rendre aans la partie méridionale de
la Corfe , pour taire publier Famniflie
dans les diiirids qui n'ay oient point
encore configné leurs armes. Cette pu-
blication fut fuivie de la foumiflion la
plus prompte dans les diftridls de la.
Rocca & de Sarténé. M. de Maille-
bois, après avoir encore reçu 4es fou-
miffions ^3 amres principaux -Chefs
DE Gènes. Liv. VIÏI. loj
des mëcontens , fe fendit à A jaccio , a^TÏtIpT
le 2 8 de Juillet, pour s'avancer de-
là vers le (Kftrift de Talavo f le feul en-
droit de PIfle où il reliât des Rébelles
à foumettre. Cependant les Chefs des
mécontens , qui avoient évidemment
facilité la foumiflîon de la Corfe , for-^
tirent de Tlfle 5 foit qu'on trouvât dan-
gereux de les y laifTer ^ ou qu'eux mê-
mes nt crulfent pas y devoir refterr
Vingt-lèpt s'embarquèrent le 10 de
Juillet à la Faludella fur un bâtiment
François qui les tranfporta à Porto^
Longoné. rlufieurs fe rendirent à ht
Cour de Naples , où ils trouvèrent de
l'emploi. Le Roi des Deux Siciles
voulut voirie fameux GiaiFéri, qui lui
fut préfenté» C'étoit un vieillard , qui
malgré fon grand âge portoit dans (es
traits toute la fierté & toute la vigueur
de fa jeuneflfe. Il convenoit qu'il avoit
paiTé les fix dernières années de fa vie
prefque toujours à cheval.
Ce qui refloit à pacifier dans la Cor^ Le Baron (fît
fe étoit de peu d'étendue ; mais cet ou- ^iç^^ewf^
vrage n'étoit pas le moins difficile.
Les plus obftinés Rébelles s'y étoient
retirés. Ils avoient à leur tête un ne-
veu de Théodore ^ jeune homme da
• T •
Iiv
1C4 HisT, DFs Rivoi.>
Ajs. 17 3.9. 28 ans , brave & plein de réfoludon ,
déterminé à foutenir , à quelque prix
que ce fur , le parti de fon oncle. Il
ëtoit accompagné du Baron de Droft
fon parent , qui avoit repaifé dans Tlfle
dès le mois de Mai fur une felouque
Napolitaine. Tou^ deux s'étoient ren-
dus en dernier lieu dans le village de
Ziccavo ,. l'un des plus inacceflibles
par fa fituation. Le Curé de ce village ,
rébelle déterminé , avoit fait aflembler
dans fon Eglife environ douze cents
hommes , tant du diftriél de Talavo que
des environs. Après les avoir exhortés
par un long & pathétique difcours à
demeurer jufqu*au dernier foupir fi-
dèles à Théodore , il célébra une Mef-
fe folemnelle y à laquelle il les fit
tous communier ; enfuite il les fit ju-
rer fur PEvangile qu'ils défendroient
leur liberté contre les François jufqu'à
k dernière goutte de leur faîîg. Ce
Corps , augmenté bientôt jufqu'à trois
mille homme , fe fépara en plufieurs
troupes , & ravagea plufieurs des dif-
triéls voifins qui s'étoient fournis. M.
de Maillebois fit auflîtôt avancer des
troupes de ce côté , & prit les meil-
leures mefures pour forcer ce refte de
DE G EN E S. LiV. VIII. I Of
Rébelles à laifler la Corfe tranquille^ .
Un ne pouvoir marcher que lente-
ment & pied à pied. Il &lloit prefque %
par- tout frayer des routes , & s'affu-
rer des poftes qui puflent former une
communication entre les divers corps
de troupes qui agiiToient dans les dif-
férentes parties de Tlfle, Un détache-
ment eut ordre d'entrer dans la Piève
de Caftello , oh ils'eropara du Couvent
de Chiflbné dans le diitriâde Caftello,
tandis au'un autre détachement fe fai-
fifToit du village de Baftelica. Peu de
jours après lés Rébelles de Talavo în-
veftirent le couvent de ChiiToné où il
n'y avoit Que deux cents hommes. Un
Recollet de ce couvent les avoit dé-
terminés à cette expédition , dont il
leur avoit fait fentir la facilité. Il n'y
avoit point en Corfe de Rébelles plus
furieux & plusobâinés que les Prêtres
& les Moines. Lorfque le couvent fut
inveûi , & que les Rébelles furent éta-
blis dans le village , un autre Moine fe
fauva du couvent après avoir rompu
durant la nuit un réfervoir , & décou-
vrit les canaux qui y conduifoient
l'eau. Les rébelles les coupèrent fur le
champ i & les troupes invefties depuis
lo6 HiST. DES Re VOL.
deux jours , fans eau ni vivres , étoienc
An. ^7i9'Yéiuitts à rextrëmité , lorfqu'^elles fu-
rent fecourues par un décackement qu>
les délivra.
Par les àrfyo&tiovts qn'avoit feites
M. de Mailleboîs » les Bjébeiles fe trour
voient enveio|>pés de toutes parts :
excepté du côté de Porto- Vecchio.^
Cependant le bourg d'Olmetto , qui
s'éroit {bumis , fe révolta à Pinftigation^
d'un Récollet. On arrêta le Moine r&
on le fit pendre. On fournit de nouveau
k bourg fituë contre Âjaccio & Sar«
tené , & on le défarma , auifi bien que^
ceux des environs , auxquels on avoit
kiifé jufqu'alors des armes pour fe dé«
fendre contre les courfes des Rébelles
de Talavo. Le i p de Septembre » oir
fit attaquer le couvent de ToUa , * oà
cinq cents Rébelles s'étoient renfermés.^
Ils firent d'abord un grand feu : mais
voyant les Grenadiers François brifer
ks portes de TEglife à coups de bâche ^
Ils fe fauverent par-deifus ks murs du
Jardin fur la montagne voifine , où ils
fe maintinrent plufieurs jours : enfin y
fe voyant inveftis , & fens eipoir d'é-^
* Dani la PicYc de Cauro ^ui borne ceUi de Ta*
IbvotiiNord.
I
PE G E K E S. LiV. VIII. 107
chaper , ils furent oblig-és de rendre 7rT,.«.
les armes. Les viilages voifins n atten-
dirent pas qu'ion les attaquât j & il ne
reftoit plus que le feul village de Zic-
cavoà forcer. Le neveu de Théodore,.
qui portoit comme fon oncle le nom
du Baron de Newhoff , y étoit tou-
jours avec le Baron de Droft. Secon-
dés du Curé » ils firent des préparatifs
de défenfe. Un Ingénieur Piémontois ^
a'ils avoient avec eux , avoit conftruit
es fortifications autour de ce village
déjà très-fort par fa fituation feule..
Quatre cents hommes déterminés s'y
étoient raffemblés ; mais quoique réfo*
lus de ne fe rendre qu'a la dernière
extrémité , ils ne pouvoient fe flatter
de tenir Ibng-temps contre les troupes;
que M. de Maillebois faifoit marchec
pour Tattaquer.
Ces troupes entrèrent en même On lei ch«nfe
teinps par trois endroits dans le diftriél *** z-icuvo,.
de Talavo. Les unes partoient du pofte
de ChilToné , les autres de Baftelica ;
le relie partoit de Sainte Marie d'Or*
oano , que M. de Maillebois occupoit
avec cinq Bataillons , fes Arquebufiers ,,
& fes Houflards. Quelques Kébelles ,
à la faveur des pofies avantageux qu'ils.
I08 HiST. DES Révol.
■ . - Il ■ m
An. i7»p»avoient pris , voulurent les arrêter j
mais ils furent débufqués à grands
coups de fufils ; & le 20 de Septem-
bre les trois détachemens François fe
réunirent devant Ziccavo, ayant M, de
Maillebois à leur tête*
Oh s'attendoit à une dëfenfe opi-
niâtre : mais elle n^eut été que dange-
reufe pour les Barons de DroA & de
NeuwhofFj & ils ne crurent pas de^
voir la bazarder. Sommés de fe ren-
dre , ils demandèrent vingt -quatre
heures pour délibérer fur les conditions»
Ce temps expiré , ils en demandèrent
encore autant ; & oale leur accorda.
Ils employèrent ce délai à tou-
te autre chofe qu^à projetter des ar-
ticles de capitulation. Apres avoir
ffiit tranfporcer dans les cavernes de la
montagne voifine* tout ce qji'^jl y avoit
dans le village, ils fe retirèrent eux-mê-
mes fur cette montagne avec tous les.
habitans & leurs troupeaux. Le vinçt-
deux au matin on s'apperçut qu'il re-
gnoit dans Ziccavo un profond (îlencc.
On y entra , & on le trouva abandon-
né. Il n'y étoit refté qu'un Religieux
malade , & une vieille femme aveiir
.^ JLa MoAcagae de dfcioa^t
DE G E N E S. LiV. VllI. lOp
»- - _ ■ —
gle , qui n'avoient pu fuivre les au- An. hjju
très.
On ne tenta pas de forcer ces gens
retranchés fur le fommet de la mon-
tagne. On comptoit que la faim les
obligeroit bientôt d'en defcendre j &
la faifon des pluies y qui approchoit 9
ne pouvoit leur permettre ay faire un
longféjour. M. de MaiUebois retourna
à Ajaccio 9 laifiànt dans Ziccavo buit
cents hommes aux ordres de M. de
Larnage , pour obferver les Rébelles ,
qui les uns après les autres venoient
chaque jour le rendre & demander
grâce. Le Curé de Ziccavo vînt auffi
lui-même le 2 1 d'Oélobre. Il deman-
da pardon â genoux , & Fobtint à
condition qu'il fortiroit de l'Ifle. Mais
les Barons de Newhoff & de Droft ,
avec une vingtaine de Corfes qui leur
reftoient, eurent le courage de fou-
tenir IdP rigueurs de la faim & du
froid jufqu'à la fin deNovembre. Alors II* y rerie»-
les troupes Françoifes ayant évacué
Ziccavo , ils revinrent dans ce village ,
où ils ne tardèrent pas à raflfembler des
parrifafis en aifez bon nombre , & à
reconvmencer leurs courfes. Comme
les neiges fermoiéat les chemins , M.'
flcnt*
ÏIO HiST. DES KÉVOL.
An. lyifi. àe Maillebois ne put faire marcher des
troupes , pour réprimer ces dëfordres ,
avant la nn du mois de Février de
Tannée fuivante^
Les François avoient befbio de repos*
Obligés depuis près de neuf mois de
courir tous les }ours les montagnes par
<les chaleurs exceflives » manquant
fouvent de vivres , accablés par des
marches pénibles & continuelles , les
foldats & les OfEciers étoient ren-
dus j de miferes & de fatigues. Otk- ne
crut pas devoir prolonger lejirs tra-
vaux pour achever de détruire le petit
parti des Rebelles , qui n'étoit pas fort
Tedoutable« Oa r«gania la Corîe com-
me entièrement pacifiée. Les Houf-
fars repaiTerent en France dès le mois
de Novembre. Les otages Cofffes , qui
avoient été tranfportés à Toulon , tu-
rent mis en liberté le mois fuivant ; &
le Roi de France fit déclarer^ la Ké*
publique que fes engagemens étoient
remplis y & que la Corie étoit fouaile.
Il fit ajouter au même temps que cette
uanquillité ne pouvoit être regardée
comme un état fiable & permanent i
qu'autant qu'ion la fixeroic par une ad*
minifiration douce. Que les Génois de-
DE G E NES. LiV. VIII. I 1 I
voient déformais s'appliquer à regagner ^^^ ^ ^ ^ ^^
la confiance des Corfes , & à devenir
leurs maîtres par choix , après l'avoir
Reparla force.
Les environs de Ziccavo contî- OnacheTa
nuoient cependant d'être défolés par ^^J" ^^
les partifans de Newboff j & ces lieux
n^étoient pas les feuls où il fe commît
des ravages. Des bandits , raifemblés
dans diverfes montagnes de l'Ifle , exer-
çoient impunément des brigandages ;
& l'on eut beaucoup de peine à les
détruire. Les uns furent tués ^ quelques
autres furent pris ; & la févérité avec
laquelle on les punit intimida le refte.
M. le Marquis de Villemur arrêta avec
plus de gloire & moins de peine une
autre fource de défordres. D'anciennes
haines , jamais oubliées chez un peuple
qui pouflê à l'excès la foif de la veii-
geance , divifoient la plupart des fa-
milles Corfes. Ces animoHtés , qui
avoient fouvent autrefois excité dans
rifle des divifions funeftes , éclatoient
fur-tout dans k Province de Balagna ,
qui tous les jours étoit fouillée de
meurtres. M. de Villemur raflembla
dans un couvent les Chefs de ces fa-
milles ennemies , & leur fit un difcourg
112 HlST. DES ReVOL*
û touchant , qu'il les porta à fe récon-
'73î> <;ilier. Tous s'embrafferent en le com-
blant de bénediâions 9 & fe jurèrent
un mutuel pardon aux pieds des Au-
' . tels,
onpouifuit - Le parti de NewbofF ne fe foutenoîc
Ncuhoff, que (Jans l'efpérance d'un fecours pro-
chain. EfFeâivement un pitique 9 char-
gé de vivres & de muniticms , s'étoit
approché de la côte de Porto- Vecchio,
pour tâcher de remettre ces fecours
aux mécontens. Mais ce pinque fut
enlevé par une frégate Françoife. Ce
contretemps ne découragea point le
Baron de NewhofF. Il favoit que Théo-
dore fon oncle parcouroit ÎTtalie &
rAlIemagne , & devoit bientôt pafTer
en Angleterre ^ qui entroit pour lors
en guerre avec l'Efpagne : que dans la
{)pfinon où fe trouvoient les affaires de
'Europe^ il étolc peut-être à la veille
de circonftances favorables. Réfolu par
ces raifons de ne quitter la partie qu'à
la dernière extrémité , il refufa les (aci-
lités qu'on lui propo(àf)Our fortirde
■ rifle. Les neiges étant fondues 9 on fît
* *^'^''' marcher cinq cents hommes pour le
i'Iilc^°" ^chaffer de nouveau de Ziccavo. Il fut
obligé de fe fauver encore une fois
dans
DE G E N £ S* Ll V. VIII. 113
dans les montagnes. Errant de çav^r-
ne en caverne , vêtu des habits groflîers- ^' ^^^*
des payfans de la Corfe , de peur d^être
reconnu , manquant fouvent des cho
(es les plus néceflfaires à la.vie,. toujours-
accompagné du Baron de Droft & de
quelques gens attachés à fa fortune,,
dont plufieurs furent trouvés morts de^
froid & de faim , il parcourut les mon-
tagnes de Conca , puis ofa regagner^
celles de Zicçavo, , & parut dans lesr
environs de Talavo & de Fiumorbo,
Il fut attaqué par un détachement'
de troupes Génoifes , commandé par'
Ignatio Çapponé. Il fç battit en déiet
péré ; & rOmcier Génois ayant été tué,r
le détachement prit la fuite. Retirer
dans des lieux in^cceilibljes, çh le crut,
forti de Corfe ; mais il et çit caché dans-
des rochers où il dejxieura deux mois:
entiers^ . * • . . .
Il V a de ces rochers^ eh Coriè r & -
fur-tout dans le diftriél de Talavo > quî^
formei>t des cavernes^ fort fpacieufes.,!^
& dont T-ouve^rture , quieft au*deflus ,.-
ne peur être appcrçue de ceux^ quit
paUêot au p^e^. C'étoît^d^i}^ ;cesJ^çtres^
que defGendoit,JîîewhCK|r,;lûfrqû^4^ é-r
toit fuivi ;dè%trop,près. M le hazanîa*
Ihme IIL ^
fc— — w— — — i— ww m ■ 1 1 !■■■ !■ ■■ I I ii K
114. HiST. DES RÉyoL.
Ah, i74pà.d'en fortir au mois d'Août ,.& fut at-
taque de nouveau. Il eut encore le-
bonheur d^cchapper. Enfin ,. n'ayant
plus d'efpérance de renouvelier les
troubles , il confentit à s'embarquer,.
Il vint à Olmetto le premier Oftobre ,,
& y fit fa foumiffion entre, les mains
du Commandant François. Le j il
partit pour Livoume oà il débarqua»
avec le Baron de Droft & quatorze
ou quinze Gorfes en, très -mauvais
équipag-e» ^
Ptécauticns Cependant M. de MaUlebois, occu-
/a cna^uiiii- pé OU loin d avermir pour toujours la 1
*** rranquillîté iju'il venoit de rétablir,
ftifdit démoîîr les forts inutiles-, réparer
les autres , augmenter lès fortifications .
des places maritimes , arrêter les maU
îmentîonhés , fûr-tout les Prêtres &
lès Moines , plus dangereux que les :
autres par le pouvoir qu'ils ayoient fur
rcfprit des CoHes, 82 |mnîf 'avec* la
dernière févérîté ceux- quV>h trouvoit
avec des armes. Qudqti'ten exécution
du Règlement qu'il avoit fkit' publier
la Corfe entière parût être délaroiée , ,
il fâyoit(Ju*ils^y' trou voit entrbre dés .
armes ^b' grand nombre , ^ue les )iabi-- -
tans avaient oti enfouies dans, la terre > ,
■»
D £ G £ N il s. LiV. Vlll. I I J
OU cachées dans les montagnes , & 7^7 40
même dans les tombeaux. 11 fit faifir
toutes celles qu'il put découvrir , &
les remit aux Génois qui les firent trans-
porter à Gênes. Il n'y avoir que fix
mille fufils ou piftolets ; & il étoit pro-
bable qu'il en reftoit bien davantage
dans rifle : ce oui donnoit lieu de
croire que les Corles necédoient qu'aux
temps, & que les troubles ne tarde-
roient pas à renaître après le déparc
des troupes Françoifes. Cet inftanr
n^étoit pas éloigné. La mort de l'Em-
pereur Charles VI. ayant changé la^
lace des affaires de l'Europe , M. de-'
Maillebois , à qui les fervices qu'il ve«
noie de rendre avoient mérité le Bâton>
de Maréchal de France , reçut nvAri»
de repaffer avec fes troupes. Il partit ak. 1741*.
avec fix bataillons au mois de Mai M.dcMaîii
1741. & les dix autres le fuivîrent î«*»o" ^
de près. Les Génois eurent foin d'en- ly^c fca^*
voyer du monde en Corfe ,. pour y "oapei*.
remplacer les François. >
Le Marquis Dominique*Màrie Spi-*
nola 9 qui avoit été Doge en. 1732.-
ayoit été. nommé pour fuccédèr à M.*
Mari, dans la Charge de Commiflaire-
Général. de- Corfe ,.& étoir.paffé danaà
ii6 HisT. DES Revol.
An. 174J. cette Ifle àlafin de Juin 1740. âgé
pour lors de 78 ans* Il avoit, malgré
fon, grand âge accepté cette place y
parcequ'il éxoit fort, aflèdionné aux
Ccrfes , parmi lefquels il étoit né ,
dans le temps que fon père, les avoit-
gouvernés. Porté par inclination à les
traiter avec bonté , il reçue avec plai-
fir les inftruélions- pleines, de douceur,
que lui donna la République. Elle
fentoit combien il étoit împorcantpour
elle de gagner les cœurs cies Corfès r
& elle cherchoit iincerement à le»
contenter. On a vu qu'un de leurs^
principaux griefs étoit que ceux de
• Leur nation n'avoîçnt point, de part
aux hohneurs Eccléfiaftlques : elle
S)ropofa aumois de Mai 1741. pour
es Evêchés de Nebbio •&; de Sagone ,
deux Corfes qui y furent nommés par
le Pape* Cette nouvelle caufa une
grande farisfaélion aux Infulaires : mais
la République en tira peu de fruit,
Au mois de, Septembre , le dernien
convoi des* troupes Françoifès étant *
parti ,, le Marquis Spinola. fit publier
un pardon général pour tous ceux qui
avaient ofïenfé la République» A. U-
^'il mil à la voUc le . 1 o, .
f
le
DE Gènes. Liv. VIIL 117
faveur de cette amniflie , plufieurs des . ^, , ,
mecontens , aulquels on n avoit tait , ^ ^
grâce qu a condition qu us lortiroient fcmbicnt fe
pour toujours de l?Ifle , y reparurent , préparer à ac
& n'^y apportèrent pas des intentions trouWeii
pacifiques. Les bandits,. qui s'ëtoient
maintenus dans qpelques montagnes »
d'où fous le nom de mecontens ils fai-
foient des courfes dans lesenv'irons^con-'
tinuerent d'exercer leurs brigandages ^
& ne voulurent point profiter du nou-
veau pardon* Les autres Corfes ache^
toient des- armes des déferteurs Gé-»
nois , qui étoient en aiTez grand nom*
bre. Ils faifoienr des provifions defeU
de cuirs ,. & des autres choies* doat iU
prévoyoient pouvoir manquer , fi le$
troubles recommençoient. Toutes ces^
démarches n'annonçpient aux Génoia
lien de favorable. •
Le Règlement publié parla France
n^étoic qu'un • préliminaire*- Il ♦. devoir - •
être fuivi d'un Règlement pour- la Ré'^
gence de rifle ;.& les principaux4iYti-!*, ' '\
des dévoient concerner les impôts 6c . / '
les taxes que devaient, déformais payer*
les Cprfes.. Ces Insulaires attendçients
ce ]^eglement avec une grande inapa-»j
ûence 9; & paroiifoient.aifpofés:à:c^.
^^— i— i*— ■ ' " I
ii8 Hist; DES Revol.
Aw t I ^^^^ ^^ nouveau , s'il ne répondoit pasi
' à leurs eïpérances. M. Etienne Véné^
rofo , nommé Commiffaire Général de
Bonifaek) , fut chargé d« porter enl
Gorfe ce Règlement , & partit de Gê-
nes le 2 3 de Novembre. Il arriva lel
8 de Décembre à la Baftie pour con-î
féreravec.le Marquis Spinola, auquell
il amenoit quelques troupes. Spinolal
tvoitdéja reçu des renforts, & en avoiti
demandé de nouveaux. Le nombre desl
ixiécontensréfugiés^dànsles montag^nes
s^augmentoit inlcnfiblement. Un déta-
chement de cent cinquante hommes ,
envoyé au mois de Novembre pour
faire ceflèr leurs brigandages , s*étort
trouvé trop foible , & avoir été obligé
de s'arrêter en chemin ; & il fut aiïë de
s^appercevcrir qu'il s'en ïalloit bien que
ks Corfe3 euflent rendu toutes^ leurs
^^„,,,,^^^^ armes^
Au mois de Janvier i'f^2ilés mé-*
" '^**' contens , au nombre de plus de trois-
^rct 'raom^ ^^"^ > attaquèrent le couvent de Rc^£^
ncaceouc tîno , occupé par des troupes Génoi-
Tes. Us ne purent U forcer : mais ils
le tinrent bloqué durant fix jours*, &
lie fe retirèrent qu'en promettant dere-
Venir bientôt en glus grand membre*.
D E G E N E s. LiV. VIIL I I p
Le diftri(S de Roftino dans la Jurif- /^n-it+u.
diétion de la Baflie y & celui de Ca-
zacconë , étoientceux où l*bn voyoh le^
plus de mécontens. Gn réfolut d'ar^
mer contre eux les Corfes bien intcn^
tionés, qui, las de révoltes & de guer-
res civiles ,off*roient aux Génois de les»
aider à réprimer les nouveaux troubles-
dont on paroiffoit menucé. On défen—
dit au même temps , fous* les* plus grof^
fes peines , aux Armuriers de l'Ifle , de
travailler aux armes à feu pour aucun:
Corfe , fana une permiflîon exprefle*.
On punit ceux des mécontens qu'onv
fit prifonniers avec uncfévérité capa-^
ble d^intimider les autres. On arrêta
les'perfonnes fufpedtes , & on en ban-
nit plulîeurs. Mais douxe de ces exilés
reparurent en Corfe dès le mois d*A^
vril , & apportèrent avec eux dès fu-^
fils Se des munitions. La mauvaife vo-* i
lonté de plufieurs Pîevcsfe manifefta,
& tout annonça un . foulevement pro^^
chaim
Ces nouvelles^ teffl&geoient fort les
Génois. L^Empereiir^'Charks VL qui.
ks protégepiî , étoit mort. La France
étoittrop occupée -des affaires généra-
lesdé TEuirope > jpour dt&nnerteaucotig
120 HiST. DES Ré VOL.
iimmmmm'^rmmmmÊmt^-
^^ j^^^^ d'atcention aux affaires particulreres de
Autres in- la Corfe. L'Efpagnc étoit en guerre '
quiétude* des ^yec TAngleterre. Toute l'Europe pre-
°"' noit les armesr Réfolus à la plius exade-
neutralité , les Génois craignoient les
fuites de la neutralité même, qui n'obli-^
ge jamais , & mécontente fouvent. Ils-
avoicnt des ennemis puiiTans , & ils ne
Pignoroicnt pas. Dès lyj 4. h Cour
de Sardaigne avoit réveillé des préten-
tions fur diverfes parties de leur Do-^
maine de Terre-Ferme. Ils avoient eu
depuis de fréquentes difficultés aveo
cette Cour. Ils s'étoient trouvés même
obligés de garnir leurs Jrontierjes à di-
verles reprifes. Tar^tôt- il s'agiflbit de
régler les limites , tantôt ^e psatiquer
un chemin fur les terres delà Républi-
que pour conduire de Loano en Pié-
• mont. .Ces. différends avoient été ter-
minés à l'amiable; mais' on cf aignoic
des prétention^ ultérieures ^ui fiV>nt
qujs.trop éclaté .4?f]^isr Ajqutg%à oela
l'inquiétude que les Génois aypieno
des mouv^emens de Théodore à la Cour
tf Angleterre, fur-tout depuii (pie cet*
te Cour- paroiffoit mécontente contre
Gênes , dans qui elle, préteijdoit re-
inarquer d^ -^ partialité en favefir'des
Erpagnols»*
DE Gènes, Liv. VII. 121
An. 1742*
Efpagnols. Je ne parle point des Cor-
faires de Barbarie, qui continuoient de-
puis bien des années de troubler le
commerce de la République. La Bulle
qu'on avoit obtenue du Pape , pour pu-
blier une Croifade contr'eux , avoit
produit peu d'eflFet ; & en dernier lieu
ils a\'(»ent profité du défarmetnent de
la Corfe , pour faire des defcentes fur
les côtes de cette Ifle , & en enlerer les
habitans.
Dans de pareilles cîrconftances les R«gï«me«
Ciénois ne pouvoient rien louhaiter i^s taxe* fui
avec plus d'ardeur , que de pacifier la ^«Corfc,
Corfe } & ils y donnèrent tous leurs
foins* Il fut arrêté que douze Députés »
nommés par les diverfes Provinces de
rifle 9 après avoir examiné les articles
du nouveau Règlement , & les avoir
approuvés , l'accepteroient au nom de
tous les habitans. Ces Députés fe ren-
dirent à la Baftie , & après plufieurs
conférences retournèrent rendre comp-
te des articles de ce Règlement, qu'ils
invitèrent les Corfes d'accepter. Ils re-
vinrent le 2 1 de Mai : mais les réponfes
qu'ils apportèrent n'étoientricn moins
qu'une acceptation. Le principal arti-
cle du Règlement prop'ofé. étoit ki
Tome IIL L
122 H^ST. DJLS ReVOL.
taxe que les Coriês dévoient payer à la
174a. République par chaque feu. Le Règle-
ment la nxoit à fix livres. Les diftridk
les mieux intentionnés ne vouloient
payer que cinquante fols : quelques-
uns refuCbient abfolument de foufirir
aucune impofition : d'autres deman-
dolent que le prix du Tel & de la taille
fût remis fur 1 ancien pied , 8c que les
droits fur le bled & Thuile fuflènt fup-
primés. La Province de Balagna en
particulier ne vouloit rien conclure
(ans les ordres & la garantie du Roi
de France. Les Députés préfenterent
à Spinola un Mâinoire oà ces diverfes
>ropofinons écoient détaillées : Spino-
ne confentit à le recevoir qu^après
que les Députés & furent déterminés
à y faire quelques changemens s. 6c il
renvoya à Gênes.
Ces changemens déplurent fort aux
Corfes. Les principaux faabitans de la
Balagna , ayant fû qu'on avoit r^yé ce
qui concernoit la garantie de la Fran-
ce 9 déià vouèrent les Députés , & figne-
renc une proteftation. tontre leurs dé-
marches & contre le Mémoire qu'ils
avoient préfenté. Leurs voifins habi-
iXàûs de la Pieve '^'^ C-i^rrh \p< îmîfp-
1:
DE Ge N E S. Ll V. VIII. I 23
refit , & fe préparèrent à foutenir leurs TTT.^,.
i prétentions par les armes, Spinola de \
on côté avcât fait renforcer quelques
poftés , & en avôit retiré d'autres qui
auroient pu être enveloppés. Il reçut
au mois de Septembre un renfort dé
fix cents hommes » & fit marcher un
détachement pour contenir les habi-
tans de la Balagnà qui commençoient
à remuer : mais ce détachement fut
obligé de fe retirer après avoir eu quel-
ques foldats tués. Enfin Spinola ayarit
reçu de Gênes le Règlement tel que Ta
République vouloit qu'il fût publié , 3
fit taire cette publication le jr de No-
vembre. La nouvelle taxe qu^on y éta-
bliflbit étoit de quatre livres huit fols
quatre deniers par feu ^ & la percep-
tion de ce droit 9 & des autres impôts
dont ce Règlement contenoit le nou-
veau tarifa tut fixée au commencement
du mois de Décembre fuivant.
Quelque modique que fût cette non- ie« Corfti
velle taxe , le« Corfes nefe montrèrent 'f*^^*^"* -^«
pas difoofés à la payer. On fe prépara à mcf. ^^^
les y torcer ; & le Major Françefcbi lm troubla
(e |)réfenta aux portes de la petite vil- 'enaiflènt.
le d'Ampugnano, * avec un corps dfe
*DantU'Pievcqai porte ce nom y Jurifdiâion de
h Btftie. jL ij
f n ■ ■■ .J ■ ■ ■ I IW»! ■■ ■ IIM ».»...! » ! Ifcll M II
124. HiST, DES ReVOL.
ie
An 1742. troupes pour exiger le payement du
nouveau droit. Il trouva les portes fer-
mées , & fe mit en devoir de les rom-
>re. Mais les habitans » qui avpient pris
[es armes , Tonnèrent le tocHn , firent
des feux pour avertir les diftriéls voifins
4e ce qui fe paflbit , tirèrent fur le dé-
tachement de Francefchi , lui tuèrent
quelque^ (bldats , & robligerent de le
retirer av-çc précipitation à Koftino, Un
autr^ détiichement,qui voulut exiger la
taxera Campo-i-Loro * dans le mois fui-
vant ^ ne fut pas plus heureux ; & Toa
apprit dans le même temps qu'il s'étoit
tenu deux aflemblées, l'une dans k
tieve de Caccia , Tautre dans celle
.cf^Orezza , oh les Corfes de ces diftriâs
avoient r^fo^u de périr les armes à h
,ix>ain , plutôt que d'accepter le nou«
veau Règlement.
Théodore n'avoît pas oublié la Cor-
^''^^'*fe nî fes projets. Les çirconftances
KnwiVw dL^to^^^ plus que jamais favorables à (es
Théodore , vûcs ; & il tâcba d'eti profiter. Il
SoU. "^''s'étoit rendu en Angleterre,où il avoir
cru trouver des reflources. Les An-
glois > comme ]ç l'ai dit , penfoient
avoir des raifons de fe plaindre de la
* Pieve comiguë \ celle d'Ampugnano.
DeGeNBS. LîV. VIII. 12 ç
République de Gênes j & il leur ofFroit an. 1 74*.
l'occafîon de la chagriner. Il revint en
ItaEe fur un vaifleau Anglôis qui tou-*
cha à Ville-franche , & de-là arriva à
Livourne. Grand riomferé de Corfes
exilés « & la plupart des Chefs fortis
de nfle à lia nn des derniers troubles ,
fe rendirent à fon bord. Le Général
Breitwitz s'y tranfporta aufli avec le
Conful Anglois , & eut avec Théo-
fe une conférence de plufieurs heu-
res. Enfin , la nuit du trente Janvier,
Théodore partit pour la Corfe avec
ceux de ces Infulaires qui Pétoient
venus trouver dans fon vaifleau , ac*
compagne d'un autre vaifleau de guer->
re Anglois.
Quelques jours auparavant , il avoir
fait paflçr dans cette Ifle fon Secrétai-
re nommé Vînufs , qui y avoit répandu
un écrit 5 où Théodore , prenant tou-
jours le titre de Roi de Corfe , annon-
çoit à fes fujets fon retour prochain ,
les fecours qu'il amenoit, & les efforts
3u'il étoit en état de faire pour leur
élivrahce. 11 leur promettoit pofitive*
ment la proteélion du Roi d'Angleter-
re , & leut faifoit entendre qu'il étoit
prêt d'arriver avec plufieurs iraifleaux
h iij
^ — • — ■ — ^^w
126 HiST. DES RevOL.
An7T743. Anglois f des troupes de débarque-
' ment , des munitions , & des armes*
Il parut efFeâivement peu de temps
après fur les côtes de Corfe avec tes
deuk vatiTeaux , & aborda à Ifola
RoiTa^, où il débarqua des armes & de la
poudre. Il fbmma quelques petits forts
de fe rendre , & arrêta divers petits
batlmens Génois qui paflfoient d'un en-
droit de la Corfe à Tautre.
11 ne f éuffit Mais cette tentative n'eut pas de fui-
**'• tes. Soit qu'il ne trouvât plus dans les
Corfes les mêmes difpofîtions qu'^autre-
fois ; foit que fès roelures fecrettes eaf
fcnt été déconcertés par quelques con-
tretemps qu'il n'avoit pas prévus, il fe
retira au bout de quelques jours , & ne
reparut plus. Son Secrétaire refta en*?
tore quelque temps dans Tlfle ; mais y
étant inutile, on lui envoya de Li-
vourne un vaifleau fur lequel il s'em?
barqua.
Flaîntet Les Génois , alarmés dé la nouvelle
I." Co« * at en^ï^eprifc <fe Théodore , donnèrent
Londttt. ordre à M. Gaftaldi , leur Miniftre à
Londres , de préfenter au Roi un Mé-
moire , dans lequel la République té-
moignoit fa furprifc de Fappui que
Théodore paroiuok avoir trouvé auprès
âhtariMt^MMMMMMMitfAMi
3
deGenbs. Liv. VIII. ïay
de la Cour Britannique. £Ue expofoit
ue lorfque la France s'étoit engagée ^*** '^*'*
e pacifier la Corfe ^ ce Traité avoit
été communiqué au Roi d'Angleterre $
qu^on Tavoit alors fupplié de joindre
fa garantie à celle du feu Empereur &
de Sa Majefté très-Chrétienne ^ que ^
quoique Sa Majeflé Britannique n'eûé
pas accédé à ce traité , Elle avoit cepen*
dant agréé les marques d'attention que
}ui donnoit la République ; & qu'elle
avoit défendu ^ par un ordre exprès &
public y à tous vaiflèaux ponant pavil«^
Ion Anglois y d'avoir aucun commerce
avec les Corfes Rébelles : Que la Ré-*
publique ne formoit aucune conjedure
furies fecours que Théodore & Les Ré*
belles de Corlc venoient de recevoir -^
des vaiflèaux Anglois ; qu'elle ne pou-
voit cependant s'imaginer que les Of«
ficiersde ces vaiflèaux euflent agi etl
leur nom , & par des vues d'intérêt :
mais qu'elle étoit d'ailleurs perfuadée
que , fi le Roi croyoit avoir quelques
fujets de mécontentement contre la*
République , il auroit daigné le lui faire
iàvoir , ann qu'elle pût (è j uftifier d'une
façon convenable. jLe Roi fit répondre
au £féputé de Gênes qu'il ne prenoit
Liv
■Il *■ ■ — ■— *M^— ^
128 HisT. DES Revol.
. aucun intérêt à Théodore , & que les
' Officiers de fes vaiiTeaux avoient agi
fans Ton ordre.
Les Génois , médiocrement raffurés
par cette réponfe , fe tinrent plus que
jamais fur leurs gardes. Ils avoient de*
puis long-temps mis à prix la tête de
Théodore : ils portèrent ce prix juf-
qu*à quatre mille cruzades. Ils firent
•les meilleurs difpofitions pour s*oppo-
fer aux defcentes ; & ne prenant pas
moins de précautions contre les habi-
•tans de l'Iue j ils réparèrent les Places;
renforcèrent les garnifons , .& raffem-
blerent un corps de troupes aux envi-
rons de San-Fiorenzo.&; du Port de
Volo , poftes importans qui couvroient
le plat pays des environs.
Progrès des . Ces ptécautions devenoient de jour
Rébciici. çjj j^yj. pi^g néceflaires. La révolte
s'accréditoit. Les Génois étoient reve-
nus à Ampugnano , en avoient chaiE
les Rébelles , & avoient mis leurs mai-
fons au pillage ; mais ces derniers s'é-
toient emparés de la Tour de la Pala-
della fur la côte de la Pieve de Moria-
ni , & d'autres corps de Révoltés s'é*
toient rendus maîttes de la Tour de
Sbrracco près de . Porto - Vecchio |
D E G EN E s. LiV. VIII. I 2p
& de la Ville de Corté au milieu de t
FIfle. Ils avoient tenu diverfes aflcm-
blées 9 & s'y étoient choifis des Chefs.
Us avoient levé des Compagnies , i
qui ils avoient afiigné des quartiers dans
le diftriâ de Campo-Loro. Ils avoient
défendu à leurs partifans fous de grof^
fes peines d'avoir aucune communica^
non avec les Génois. Ils avoient ren-
voyé en liberté les foldats qu'ils avoient
faits prifonniers : mais ils avoient gardé
leurs armes & leurs habits. Au reue ils
ne parloient plus comme autrefois defe
foufiraire pour toujours de la domina-
tions Génoife. Ils ne demandoient que
la diminution des taxes , la liberté o'a^
voir des armes , & quelques autres
avantages. Mais ce qui éloignoit fort
Mpoir de la conciliation , c'eft qu'à
meiure qu'on leur accordoit une partie
de leurs prétentions 3 ils en formoient
de nouvelles.
Le Marquis Spînola ctoit mort le 2 1 . Négoeî».
de Février. M. Jufliniani fut nommé eux^
tiour le remplacer , & arriva à la Baftie
e 3 o de Juin , apportant avec lui beau-
coup d'argent y de l'artillerie , & des
munitions de guerre & de bouche.
Après avoir écouté les propofitions des
130 HiST. DBS RevOL.
'JJJTitTj. ffi^contens , il leur offrit la liberté du
port des armes 9 le rétablifTeinent des^
impôts fur Tancien pied , avec cette
claufe , qu'ils ne pourroient être aug-
mentés que du confentement des Dé*
pûtes des douze principaux diftriâs is
rifle ; k nomination à r£vêchéd'Alé^
lia , & aux principaux en^lois de Ma*
giftrature & de Finance de la Corfe 9
en faveur des naturels du paysw Ges of-
fres parurent d'abord fatis&ire les CoT"
fks f Se Ton ne doutoit pas que Ton ne
terminât inceifamment fur ce pied là r
ïnais j lorfqu'on étoit fur le point de
finir f les Députés des mécontens &-
rent de nouvelles demandes par forme
d'extenfionâc d'addition.
NottveUefl. Us vouloient qju'il n'y eût dans toute
r/reî?°ïS'rt. Wfle q^'^ne feule ville dont le Gou-
verneur ne fût pas Corfe ; qu'on ne
nommât que des Corfes pour remplir
toutes les Magiftratures j qu'il y eue
deux Tribunaux , l'un à la Baftie , l'au-
tre à Ajaccio » où les affaires criminel*-
les fe jugeaffent en dernier reffbrt ; que
l'ancienne NobleflTe de Tlfle jouît des
mêmes prérogatives que les NobJes Gé-
nois ; que les Corfes euffent la libené
d'éablirtoiitesiortes de manufiiâures»
DE Gènes. Liv.Vni. iji
& d'exploiter les mines de leur Ifle ; ah^ 1741^
que leur commerce fût libre , & qu'il
n^y eût aucune impofition fur la fortie
ou l'entrée des marchandifes 9 quelles
?u^elles fuflênt; que ces concefCons
ifleiit garanties par les PuifTances que
les Certes choiiiroient » & qu'on ne pût
faire à l'avenir aucunes conventions
m
nouvelles entre les Corfes & les Gé-
nois , fans qu'elles fuflênt ratifiées par
les principaux habitans de tous les aif-
triéîs de la Corfe. lufliniani envoysl
fur le champ i Gênes ces prétentions
nouvelles ; & en attendant la réponfê
de la République , la Corfe fut afliez
tranquille. On n'attaquoit point les
xnécontens ; ils vivoient dans l'indé-^
pendance;on n'exigeoit point les taxes J
8ci ce moyen ils ne troubloient point
les Génois dans leurs poifeflions. Elles
n'étoiént pas fort étencfues. Elles fe bor-
noient aux principales places mariti-
ïnes , & aux diftrifts de Capo-Corfo &
de Nebbio : les mécontens étoient les
ïnaîtres dans tout le refte de rifle,
La Corfe ne donnoit plus aux Géjjoîs AUtiiBei
Wts principales inquiétudes. Rétolus cSnoif *|w
de fetisfairc les mécontens en leur ac- 1" Angl©»,
cordant la^ meilleure partie de leurs dé-
i}2 HiST. DES Re V O I-.
^ ' • — ^^-^— ^
mandes » ils^ fegardoient cette afiàiro
*' *^*^* comme facile à terminer. D'autres ob-
jets bien plus importans attiroient leur
attention , & leur caufoient de vives
alarmes La guerre s'allumoit de plus
en plus dans l'Europe , & l'Italie en
étoit un des principaux Théâtres. Les
Anglois paroiflbient toujours perfua*
dés que la République de Gênes favo-
rifoit l'Efpagne r rempljs de cette
idée , la flotte formidable qu'ils avoient
dans la Méditerranée avoit exercé di-
verfès violences fur les côtes de Gênes.
Au mois de Septembre de l'année pré<
çédente 9 les Commandans de cette
flotte avoient fait piller plaHeurs maga-
fins formés- d'ans diâférens. endroits de
l'Etat Génois , fous prétexte que ces
piaigailns appartenoiént aux Efpagnols.
La République avoit porté fes plaintes
à la Cour de Londres^ou Ton avoit dé-
favcué ces procédés ; inais ils ne laifle-
rent pas d'être réitérés depuis.
Lt netitraii- j^ç^ Efpagnols, profitant de la neu-
te eu port de ,. , •* «--, j ^a
Gèncf vio- traiité de i Jbtat de Gènes , coflU«
^^' nuoient de faire entrer en Italie , par
les ports de cet Etat , des troupes &
des munitions. La flote Angloife ne
croifoit dans la Méditerranée que pour
DE Gens s. Liv. VIII. 133
intercepter ces convois fréquens ; mais ^^ ^
ilsfe déroboient prefque tous à fa vigi- ' '^^ '
lance. En dernier lieu pli.fieurs bâti-
mens Catalans & Majorquains , char-
gés d'artillerie pour l'armée Efpagnb-
le , trouvèrent le moyen d'entrer dans
le port de Gênes , fans que les Anglois
eulTent pu les en empêcher. Quelque
temps après,* une cfcadre Angloife
s'approcha de Gênes, & exigea que
la République contraignît ces bâti-
mens de fortir. On fe plaignit de cette
nouvelle violence : mais le Comman-
dant de l'efcadre inûfta , menaçant , fi
Ton tardoit davantage , de brûler Ici
bâtimens dans le port même. La Ré-
Îmblique , cherchant toujours à éviter
es extrémités, eut recours à divers ex*
pédiens. Enfin, après bien des négo-
ciations , elle fut obl'gée de conlentir
que l'anillerie dont ce convoi étoit
chargé feroit portée à San-Bonifacio y
dans l'Ifle de Corfe , pour y demeurer
jufqu'à la paix entre l'Angleterre &
l'Elpagne ; ce qui fut exécuté fur le
champ*
La neutralité 4" poi^ de Gênes^
violée avec fi peu de ménagement 9 fit
* Ao noii de Jiiilltt.
134 HiST. DES Re VOL.
Au. I74J. femîr lauX Génois que les Anglois n'é*
toient rien moins que bien intention-
nés pour eux. Mais le traité de Wor-
mes , conclu le mois de Septembre fui-
vaut, leur révéla des projets qui leur ap-
prirent tout ce quHls dévoient cndfidre.
Ce Traité fut figné à Wormes le
Trtité de 13 de Septembre 1743* au nom des
SnTe^ dt ^^^5 d'Angleterre & de Sarda^ne , &
pouiUer icf de ]ia Reine de Hongrie. Les ruiifan-
Génoit dc^ çg3 contraftantes s^exprimoient ainfi
dans l'Article XI* » Comme il eft im-
» portant pour la caufe publique , que
»Sa Majefté le Roi de Sardaigne ait
9 V^ne immédiate communication de fes
a» Etats par mer avec les Puifiances Ma-
•ritimes ; Sa Majefté la Reine de Ilôn-
aigrie & de Bohême lui cède tous les
• droits qu'elle peut avoir , d'aucune
«manière & fous aucun titre que ce
»foit , fur la Ville & Marquifat de Fi-
as nal ; lefquels droits elle cède &
9 transfère , fans aucune reftriâion
•quelconque, au dit Roi deSardaigne$
vdans la jufte attente que la Républi-
lue de Gênes facilitera autant qu'il
fera Tîéceffaire une difpofition lî in-
►dilpenfablemcnt requi e pour la iu-
> reté & la liberté de l'Italie , en confit
ie
Il ■ ■ — ^.^i—— — Ha»
DE G E N E J5. Ll V. VII L i^y
•dération de la fomme qui fera trouvée j^^^^ ^^
s» être due à la dite République ; fans
»que Sa Majefté le Roi de Sardaigne,
m Sa Majefté la Reine de Hongrie ,
»foient obligés de contribuer au payc-
»ment de la dite fomme : pourvu rtéan-
» moins que la Ville de Final foit 8c
> demeure pour toujours un port libre •
•comme celui de Livoume ; & qu^ii
•fera permis au Roi de Sardàigne d'y
•rétablir les forts qui ont été démolis f
•ou d*en faire bâtir d'autres , fuivant
•qu'il le jugera le plus convenable. »
Rien n'étoit moins légitime que cet-
te ceflîon prétendue. Il ne reftoit au-
cuns droits à la Reine de Hongrie fuir
le Marquifat de Final. La République
de Gênes Tavoit acheté du feu Empe-
reur , père de cette PrinceflTe , le 20»
d'Août 1 7 I 3 . & ep avoit payé le prix»
Cette République en avoit reçu alors
Pinveftiture dans la forme la plus au^
thentique. Il eft vrai que le Roi de Sar-
daignè faifoit offrir aux Génois de les
rembourfer du prix par eux payé pour
cette acquifition : mais cette inaem-
nité étoit imaginaire , parcequ'il exi-
Î;eoit au même temps qu'ils remiflent
a Ville de Final dans le même état où
r^6 HisT. DES Revo L,
An. 17 ^^^^ ^^^^^ lorfqu'ils Tavoient achetée.
^ Ils en avoient depuis démoli les forti-
fications ; i& le prix qu'il en de voit
coûter pour les réparer étoit bien au-
deflus au prix de Pachapt. Par d'autres
articles du même traité de Wormes ,
on promettoit encore au Roi de Sar-
daigne , de lui faire accorder par TEm-
bire la fupériorité territoriale , tî^nt du
Marquifat de Final., que de divers au-
tres nefs dont la République étoit in-
Veftie depuis long-temps*
teiSi^*"** Des ceiEons fi extraordinaires fijr-
Ï^rirent extrêmement les Génois. Ils ne
e furent pas moins de la propoficion
qui leur tut faite par les Angîois , de
leur permettre de faire de la Ville de
Final une place d'armes. Us n'eurent
garde d'accepter une propofition qu'ils
ne regardèrent que comme un prétex-
te pour avoir lieu dé mettre fur le champ
le Roi de Sardaigne en poiTeifion de
cette place. Ils fongerent au contraire
ii la mettre en quelque état de défenfe.
Ils y envoyèrent des troupes , firent
diftribuer aux habitans du pays des
armes & des munitions de guerre , fi-
rent revenir de Corfe un bataillon avec
quelque artillerie : enfin ils firent tou-
tes
DE Genes.Liv. VIII. 137
tes les difpofitions néceflaircs pour évi- .
ter les lurpnles dans toute retendue
de leur Etat » & pour être prêts à réfif-
ter^de quelque côté qu'on les attaquât.
Toute Tannée 1 744. fut employée /'^PVr"'r*
a ces préparatits. JLe Koi de oardaigne dans l'Eut
en failbit de foa côté , & fc difpofoit à .^^ ^^'*^**
faire marcher des troupes vers le Mar-
quifat de final. Les Anglois avoient
pour les Génois moins de ménagement,
que jamais. La République fentit qu'el-
le ne pourroit éviter encore long- temps
de prendre part à la guerre d'Italie. ,
Elle foHgea dès lors à cherçher.un ap- ;
pui capable de contrebalancer les for-
ces des ennemis puiffans ligués pour la
dépouiller ;. & elle crt^t ne pouvoir
trouver de fecours plus folides que ceux
qui lui furent offerts par les Cours de .
France & d'Èfoagne, avec lefquelles
elle fe ligua quelque temps après , com-
me nous le dirons dans un moment.
ReveçhOiis aux^.afi^res desCorfes.
Apr^s bien des négociations & des Pacification
foins. , ils ayoiçnt accepté le Règle- JT,*;?;^^^^
naent;* & rien ne troubloit plus la p, Uonaido.
tranquillité deleurifle. En conféquen-
ce du pardon général accordé pour
* Vers le moii ^e Novembi«*
" Tèfmin. M
tiito
T38 HiST* DES ReVOI-
A». I744, ^^^^ ^^ 4"^ ^V ^^^*^ P^^ depuis 1 7 2^.
* on mit en liberté le Major Colonne ,
le Capitaine Gentilé , & quelques au-
tres prifbnniers arrêtés pour avoir fo-
inencé les troubles. & détenus depuis
Îiufieurs années dans la tour jde Gênes*
«e Père Léonardo , fameux Miflion-
naire , avoit contribué beaucoup à en-
gager ks mécontens à fe Youraettre ;
6c peut-être fans lui la Corfe n^eût pas
été fîtôt pacifiée. Il étoit natif de Port-
Maurice , & Religieux de Tordre' de
S. Pierre d'Alcantara. Non moins cé-
lèbre par fon zèle & par fa doébine
que par Pauftérhé de fa vie , il avoit un
merveilleux talent pour toucher &
tlour perfuader. Il avoit fait une miffion
a- Gênes en 17 4.5 • & fes fermons
avoient attiré un concours fi prodi-
gieux , qu'il avoit été obligé de prê-
dier dans les places publiques. Le joor
de la clôturé de fa miffion » il avoit fait
dreifer un écbaf&ut dans la plaine de
Bifagno j & plus de cinq mille perfon-
ines s'étoient empreffées dé recevoir fa
bénédifliion. Ayant exhorté fesaudi-^
teurs à contribuer aux frais de l'arme-
ment de la barque entretenue contre
les Corfaires ^ il avoit en un inilant ra^
DE Gènes. Liv. VHI. 139
maffé une fomme confidérable ; & plu- Aw» 1744*
fieurs femmes , qui n'avoient point d'ar*-
gent y lui avoient donné leurs bagues
& leurs boucles d'oreilles. L^efFec de
fès prédications ne fut pas moins glo-
rieux dans la Coriè : il y triompha de
robftifiation des^mécontens. Bien diffé-
rent des Moines & des Prêtres de cette
Ifie^dont les difcours féditieux y avoient
excité & fi long-temps entretenu la
révolte , il y rétablit le bon ordre & la-
pais. Mais ces heureux fruits de fes tra-
vaux Apofloliques furent malheureu-
fement trop peu dura(bles.
La République de Gênes étoit dans DWcn fujett
des ciKronftances d'autant plus fâcheu-*( feTc^i^V''
fes , qu'à la y^Ue d'entrer en guerre
avec des Puiflancer redoutables , elle
n'étoit pas parfaitement tranquille
dans plufieurs parties de (es Etats, oJk>
elle voyoit de temps en temps s'élever^'
de âcheuiès émeutes. Nous avons par-*' f
lé de celles de Final &deSan-RéffiOJ
Il y en eut en di verfes années à Sftâèl^
lo , à Albenga , & en dernier lieu 9 au
mois de Juin 1 744. aux portes mêmes
de Gènes ^ dans la vdlée de Potfévéra^
Huit cents payfans y prirent les »-
mes 9 demandant le rétablifTément d^
Mil
140 HiST. DES RevOL,
Aw. 1 ^^*^^ anciens privilèges, $c Tabolitioa
des nouveaux impôts. La prudence du
Sénat étouflà ces troubles naiflans ^ qui
n'eurent aucunes fuites.
Troubles de Qn prévint auffi ceux que voulue
^or c pr ve- ^^^j^-çj, ^^^ ^^ Corfc à la fin de 1 744*
^ un certain Comte de Beaujeu , qui
y avoit fervi dans les troupes de
France fous le Maréchal de Maille-
bois. Il avoit alors eu occafion de lier
des intelligences avec les Rébelles , &
avoit formé un projet pour fe mettre
à leur tête. Il devoit être protégé par
le Dey de Tunis , avec lequel il s'étoit
• * ; concerté. Il avoit çnvoyé un homme de
confiance à Livourne pour s'aboucher
avec les. Chefs des méConjcens , fbrtis
de rifle j Se réfugia en Tôfcane : foras.
beureufement<:e(; homme, ^i avoit été
Moine dans un couvent de Stigliano >
vint à, Gênes, & découvrit toute cette
menée %\x .Sénat.,, qui fît échouer Ijen-
1„ trepi-ife. ; - ;
'^"^"- -. L;a: République ét;oit .particuUere-
: ' . ' w^ '' ment occupée de la fureté de £b Etats.
An. 17 45. ^ç Xerre-Ferme. Xes préparatifs de.
Rof de'^sa^r" d^f^pfe duiioicnt toujours. On lûvoit
daigne du c6* - :\ ' • : .
fé de final. . * Au mois d'OAobie.
D£ G £ N E s. LiV. VIII. 1 41
■'^ r— ■- -■ ■ — — -—
des troupes , on les exerçoit, onapprê- ^^^ ^^^^
toit des tentes , on difpofoit tout Fat-
tirail néceflaire à une armée qui dok
entrer en campagne. On ne perdoit
point de vue le Marquifat de Final. Gn
avoit fait faire quelques .barricades fur
les frontières de ce territoire : le Roi
de Sardaigne les fit rompre à main af-
mée. On les rétablit fur le champ ; &
on y ajouta de nouveaux Ofuvfages. On
n)it cinq mille hommes dans Final .'>
deux mille dans Savone : oh rompit
tous les chemins qui communiquoient
avec le Fiémonc ; & Ton fit des retran^-
chemens pour garder tous les paf&ges
par oà le iRoi de Sardaigne. poovcâ:
efpérer de. pénétrer dans r£tat deGér:
L'armtmenii dfes-Génois nfavoit cb» T^^^^ ^
pendMt pas pour unique objet de dé^ S^pSIncr*
fendre leurs frontières contre les entre*- les AUiéi. ^
prifes de s:t Priilce. Ils avoieiit.à Tem»-
pHr des engagemensiqu^ils aX^ïâent.prîis
aveq J^s Rois dé France, jdWpagne^
&c de. Njigles. h^ République '^Toic
conclu un traité avec ces trais Puii&nh
ces , par lequel elles lui ^àrantiflbient ^
tous fes^ Etats , . ^ en particulier lo
Marquifat de* Final , à :cônditioiî|
/
142 HisT. ££s Revoi^
A^ ,., 4u'elle îoindroit à leurs troupes uff
corps de dix mille hommes > avec un
train d'artillerie. Quoique ce traité fût
tenu iècret 9 les Angk>tt& leurs Al-
liés en eurent quelque ibupçon ; & le
Commandant de leur flote dans la
Méditerranée eut ordre de s'en .éclair-
cir.
Il écrivit en conféquence une lettre
adreifée k la Régence de Gênes , dans
laquelle il marquoit , que ne connoif-
(knt point d'ennemis auxGénok ^ leurs^
fnréparatifs de guerre ne poovoient fer-
vir qu'à faire naître des ibupçcms pro-
pres à troubler leur tranquillké. Le
Sénat répondit qae Gènes n'anocÀt ^e
fKuâr rendre fa neutralité re^âable y
& non pour s'en départir. Que le traité
de Wormes yenoit de M appnendre le
' 1 danger de fa neutratité déf<»:mé<e ; &
/ <pie fes préparatiâ n'a voient d'autre
bat qiie fa fôrëté. Les Angldis , peuper-.
£a2|dés de la fincérhé de cette ri^nfe ,
4'edeublerent leurs vicdeni^ek iuf les
trôtes de l'Etat de ôênes > icy com-
mirent fans ménagemeiit des homlitésy
fous le prétexte d^intercepter les fe-
eoors que les Efpagnols^ faifoiem paf:
&renltalie« *
ij^E Gènes. Liv. VIII. 145
Cependant les troupes de France ,
d'Eipagne & de Naples , s'approchoîent "* * ^^' *
du territoire de la République qu'elles
dévoient traverfer pour fe joindre. La
France , après avoir agi long-temps
comme l'aiflance auxiliaire , avoir dé-
claré laf guerre Tannée précédente aut
Rois de oardaîgne & d'Angleterre , Se
i la Reine de Hongrie. Ses troupes
Jointes à celle d'Efpagne » fous les or*
dres de Dom Philippe , s'avancèrent
vers la panie occidentale de l'Etat dé
Gênes , tandis que l'armée Efpagnole ,
commandée par le Dut de Modene ,
& renforcée par les troupes du Roi des
deuxSiciles , parcouroit la'partie ôrien-»
taie de ce même Etat , pour fe réunir
i, Dom Philippe. La jonftion fe fit j &
les deux armées agireht eilfefnblê fùi^
vant le projet qu'^eUes concertèrent. V '
Le détail de leurs marchés & de SchulienK:
leurs opérations n'eft point de moii terrifoSlT aï
fujet. Je dirai feulement que le Comte <«*»«»» * y
de Schùllemboutg , qui commahd'ôit aâferdrct%
nn torps dé troujpés de la R^iné de Hon-;
gfîe, fort de dix-huit mille hommes ,[
& qui s'étoit'avancé fur le territoire dé
la République , campant près de Novif
depuis SerïaVâllé jufqu'â Carâffd , fut
11.
^44 HisT. DES Revol.
Axi .- oblie:é de fe retirer à l'approche des deux
AN, 1745. ? Ti r ' r • J
armées. 11 eut loin avant la retraite de
mettre le feu à tous les fourrages qu'il
put ralTembler : il exigea des contribu-
tions f & laiifa commettre à fes troupes
les plus grands defordres fur le terri-
toire Génois. Il avoit pratiqué en avant
de Novi des retranchemens de diftan-
ce en diftance , dans l'intervalle de près
d'une lieue & demie. 11 attendit pour
fe retirer qu'ils fuflent tous forces les
uns après les autres ; Se contraint enfin
d'évacuer la partie .de l!Etat de Gênes
qu'il occupoit, il y fie autant de mal
fiu'il étoit poflîble , pillant les maifons
ur fa route ^^ détruifant les moulins &c
brifant les meules.
L«f trôupct Lé traité des Génois avec la France
P^^%'JZ^ l'Efpagne n'étpit plus un myftère.
de France & Leurs troupes , au nombre de quatorze
d Bfpagnc. ^^çj^jHous , Qutie quelqvics compagnies
franches , joignirent celles de çt^ Cqu-
'•\/ ' ; ronnes vers le mois de Juillet* Le Mâr-.
ôquis Krignole lès cor^mandoit en cfief.^
•'-''''''-**'*' Sitôt que les, groupes Génoif^s furent,
réunies à celles de leurs alliés j la Rè-
J)ublique donna çrdre à (es Miniftres
dans les Cours de Londres , de Vienne
8c de Turi« de déclarer les motifs qui
' ~ ^ -la
lu
ç5:j r.t
Z> £ G B N £ S. LiV. VIII. 14.^
kpoitoientà cette dëmarcbe^ &c fit an. 1745,
sépandre aa même temps divers écms l^
9Ù ces woéb caoïeat àétsàl\é& £cat au.
EHe y cxpofoit qu'uniquement acten- Mwifeftc
twfi À laxx>Bfervation de fcs domaines , ^* Génw*.
& de fon commerce , elle n^avoit jsMxiak
eu d^mttxie but que de fe concilier la
bienveillance de toutes les Puifl»tces 9
par le&^ardis ksiplus cefeeéhieuz: mais
qu'uM conduite suffi in^rodiàble
n'avQÎt pûla mettre àPabri des ufurpa-
dons mi Roi de Sardaigne. Que dès
173 5. ce Prince avoit fcliicité ^Em-
pereur Charles VLde lui c&der leMar-
qoifat de Final , & d'autres fiefs dains
la Ligurie; &qu€ cet Empeneur , ttîop
juûe pour difpe&r du bien d'autrui , le
lui ayan.t refuiîé 9 le Roi de Sardaigne
en avok témoigné ion reSenrânent » en
reftifant d^embraâèr alors les intérêts
de ia Cour (de Vienne.
/Que non-rfeulemeost la R^ubl^ue
de iSênes tavoit acquis le Marqui&t de
Final par un contrat foiemnel ; mais
que rEmpereur , en le lui vendant , le
kii «voit transféré îrrevocahlementawc
k même fouvcraiineté & les ntènet
prévogaiives avec leiquelles le Roi
Tome IIL N
■ m 1 1. r w 1.1 I I I * <
14.6 HiST. DES RevOI-
^ I r^^— ^ I I I II 1 — — —■■— ^—M — — ^.^— —
. ^ "• d'Efpagne l'avok poflfidé , réfervantde
' plus expreifément à la République les
anciens droits qu'elle avoit fur ce Mr-
quifat. Qu'^enfin il s'étoit engagé pour
lui & fes fuccefleurs à garantir ce
Marquifat à la République , & Tavoit
fait comprendre dans le traité de la
quadruple alliance comme cédé aux
Oénois.
Que la Reine de Hongrie n'avoit pas
moins fuccédé aux Etats qu'aux en*
gagemens de cet Empereur ion augufie
père ; & par conféquentelle fe trouvoit
dans l'obligation dWurer à la Républi-
que de Gênes la poffeffion du Marqui-
tet de Final. Que , loin de remplir une
obligation fi pofitive » elle avoit arrêté
par le traité de Wormes que ce Mar--
quifat paiferoit fous la domination du
Roi de Sardaigne , qu'elle fubflituoit à
&s droits fur ce domaine , comme fi il
lui en étoit refté quelques-uns. Que la
République n'avoit pu fe prêter à une
convention dont l'exécution lui feroit
fi préjudiciable {à tous égards 9 & qui
donneroit au Roi de Sardaigne la faci-
lité de dépouiller Gênes de fon com-
merce ; fur-tout les domaines delà Ré-
publique fe trouvant coupés & envi:
DE Gènes. Liv. VIII. 1-^7
ronnés de toutes parts par les anciens an. 1745.
Etats de ce Prince , & par fes nouvel-
les conquêtes.
Que les Génois s'étoient long- temps
flattés que le Roi de Sardaigne , &
les autres Puiflances qui avoient figné
le traité de Wormes , auroient égard
aux juftes repréfentations de la Repu-
blique. Mais fruftrés de cette efpéran-
ce , voyant que le Roi de Sardaigne
avoit fait occuper toutes les avenues
de leur Etat , qu'il avoit défendu à fes
fujets de leur fournir des vivres , qu'il
avoit fait commettre [des hoftilités fur
leur territoire , quVn dernier lieu il
venoit de faire brûler des magafins à *
Ventimille j la République , dans la né-
ceflité de pourvoir à fa défenfe ^ avoit
été obligée de s'appuyer des fecours
des Rois de France , d'Efpagne & des
deux Siciles. Qu'au refte , elle étoit
bien éloignée en faîfant cette démar-
che de vouloir donner aucun fujet de
mécontentement , ni à la Reine de
Hongrie , ni au Roi de la grande Bre-
tagne. Que toujours pleine de refpedl
pour ces deux Puiflances , elle defiroit
entretenir avec leurs fujets les liaifons
d'amitié & de commerce qui fubfif*.
Nij
m » 1^1 . ff»
14.8 HiST. DES ReVOL.
mm
A^/tj^l] tcûent depuis fî loncj-tempiJ. Que Ê$
engagçjpens ne confiJtpient qu'à fi>«rT
nir un corps de troupes auxiliaires aui^
Pui0aDces qui à ces conditioBS s'ét(ûeaç
obligées 4^ lui gar^qt^ fes Etats.
Quelques proteibtions que iîi]^iit
les Génois de vouloir confervçr la qeu*
tr<dité av^ç les Cours de Loik^Tc$ 8ç
de Vie;îine malgré le traité qu'ijs ve-
npient df coî^çlurç , ils nç pauv<)içnf
guere$ fe flatter que cette neutrati^f
lubriftât. Le Hoi de Sardaigne per*-
fiftoit dan$ fes prétentions , & Tes alliée
d^ns la réfalution de lui tenir leurs pro-
niçffes* L'oppolitio^i d^sGénçâsirexéf
ciitlon du traité de Worn^ irrjtoif ; 6c
leur traité avçç la France 6c r^fpî^w
fut re|;ardé coqfiaie urç fui^e 4e leur
attachemeu^ppwr c^s Couronna, Lw
Wfiniftresde Gênes reçurent à Viopw
ÔC, à Londres à peu près les mèm^
rcjponfes qu'à Turin. Qu'on s'étoiç de-
puis long-t^mpçi ^ttepdu à., la démy*
che que la I\épublique.venoit délire;
qu'elle ne dvYoit point douter d&s ref-
lentimens aufquels cette dém^çhi-
re^^pofoit ; &. qu'elle nç devront im-
pjuter qu'à ellç leule les malheurs quj
ppurroient en réfulter^
i'
b B G E N t S» LiV. VIIL 1 4.5^
Cette r^ponfe ne furprit point les ^^^^ 1745.^
Génois Ik étoient ptr-tout en état de ^^^^^^ ^J^
diktifsé Leurs pUces étoient bien mu- paraùfs.
mes, & ils avoknt^riné ks payfans de
leurs frontières* Quelques détache-
meoft Piëmomûis tentèrent en vain d Y
fétiéttcr^ & fbrent toujours r&pouiTés.
Les payons Gén<î>ii percèrent au con-
traire da côté de Moiittiirob , firent
des cottrfes jufiju'ato retrancbemens de
cette place 9 & jettereot la confterna-
tk)& aans les environs d'Onnéa.
Mais 5 quelques précautions que les ^"/'^^fl^jç
Génois eutterVt pr^i il leur étdt dif- A^ngloife fut
ficile de fe rtettl'e à l'abri des entrepti- siyobc.
fes de la flot^ Ângloife ^ qui com-
mença bientôt i répandre l'àmriBe fur
toutes tes côtes de Gênes* Le 25* de
Juillet , plufieors vaifleaux de cette
flote ^^approchèrent de Savone ^ & à
fix heures du foîf comnoiencerent d^
jetter des bombes. Le but des Angkns
étoit de brûler quelques val&aux Es-
pagnols qui étoient dans lé port de la
ville 9 & dont plufieurs étoient char-
gés de poudre* On fe hâta de tranfpc»:-
ter une pante de xette poudre dans les
magafins de h place , St Von jetta le .
refte dans la mer. On travailla enfuite
Niij
lyo HisT. DES Revo L.
à élever une batterie dans un lieu avan-
* '^^^' taçeux ; & cette batterie incommoda
- -- ' fi fort les vaifleaux Anglois , qu'ils fu-
rent obligés de fe retirer fans avoir
caufé prefque aucun dommage.
«n^bombir- ^^^^ ^^^^ expédition ne jetta pas
«iementàGâ-moins de frayeur dans Gênes , eh Ton
■'.*• fe regarda comme à la veille d'un bom-
bardement. On fe fouvenoit encore
des horreurs de celui de 1684.] Les
frayeurs étoient redoublées par les pré-
cautions que les principaux- habitans
prenoient de foire tranfporter leurs
meubles & leurs effets dans les quar-
tiers les moins expofés. Le Doge lui-
même fut un des premiers à faire dé-
' meubler fon Palais. Beaucoup xle No-
bles fe retiroient à la cammgne. Les
Religieufes mêmes fe difpoloient à
abandonner leurs couvens. Tout le
mois d'Août fe paflà dans cette agi-
tation : mais on ne négligea par les
préparatife de défenfe. On difpofa les
batteries de la façon la plus propre
à éloigner les ennemis. On fit les
reglemens les plus fages , pour évi-
ter en cas d'attaque le défordre & la
, confufion , & prévenir les accidens qui
en réfultent*
DE Gbkes* Liv. vin. lyi
Enfin > le :27 de Septembre, unej^^^^^^
efcadre Angloife de treize vaiflcaux pa- î„ ^ „.*
rut à la vue du port de Gênes. Un vaif* gio»« y kj-
feau s'en détacha > & s'étant avancé ^^"^ Som-
avec deux galiotes , malgré le feu des b«.
batteries , les galiotes commencèrent
à jetter des bombes vers une heure
après midi. Comme cette attaque étoit
prévue depuis long-temps , tout fe pafla
dans la ville avec beaucoup d'ordre.
Les galiotes continuèrent de jetter des
bombes toute la nuit : mais voyant
qu'aucune n'étoit parvenue jufqu'à la
ville 9 & que le feu des batteries les
incommodoit beaucoup , elles fe reti* .
rerent, & rejoignirent Tefcadre qui
difparut.
Le lendemain elle s^affêta devant "* ^p^^î*^
Final , où elle fit jetter cent foixante s^uLob
bombes : mais il n'y en eut que quatre
qui portèrent, & le dommage fut très-
peu confidérable. Elle alla enfuite fe .
Eréfenter devant San-Rémo. Lesba*-
itans étoient peu attachés à la Ré«
publique. Ils s'étoient fréquemment
foule vés 9 ^& leurs mécontentemens
duroient encore. Ils ne fongerent donc
pas à fe défendre » quoiqu'ils euifent
près de trente pièces de canon , dont
Niv
ieiae Soient de trcnte-fix Svreft de bal-
**''*'' ks» Avec cette anillericy Ss étciewc en
état de forcer les An^ois de fe tenir
aâez éloignés pour m leur pas^ foire
gratid mal. Mais ids criave^t oiieiix làire
d'envoyer oSnr vi CoxMtï^nàtLtvt àt
feicadre de Feaii 6c àts rafraîdnfe»
ixxctîs , s'^il en ivoic befom. Ils n'ei* fu*
ven€ pas quittes à meii'kitf mxfché. Le
Commandant Afig^is rejetta Uwn
offi-es ; de s'ccaat approché autant <]u^ii
jug'ea à propos , caala à fond trois hth
timens qui étaient dans le port , en
prit cinq , jetta fur la ville près de fix
mille bombes qui récraferent , & tira
contr'elle plus de deux mille coupa
de canon. Ceux des habitans qui
avoient défapprouvé le parti qu'on
avoit pris firent de piqaans reproches
aux autres , & en vinrent aux mains.
Ainfî les habitans de San-Rémo furent
doublement punis de la mauvaife \o*
lonté qu'ils témoignèrent aux Génois
dans cette occafion , (ans en avoir reti^
ré aucun avantage»
Ils réveillent Lcs tToiibles de Corfe étoient tout
les troubles ^q plusafioupis. Lcs cnnefQÎs de ta Ré-
deCorrcou /*. >. i « • i,
ils tranfpor' puDuque , qui ne chercbotent que roc-
tent Rivaro- caâûii dc luî dduiep de pcwrelfes preut
m»
mf»m
D B G B N E S. Li Y# VllL I y 5
VC8 de kur wflênrimcnt , ne manque-- a»* 17^1.
reot pas d« les réveiller. Une efca^e
Anj^btfe ptrut ckns h mois dX>âol»'e
iuf ks curies de la Bftkgnà ^ & y mil:
ii terre qoelc^aes Offickrs Corles âc
Gérais eiBfdovÀ iofos ks troitpes dû
Kci de Sardadgne > du nombre defqnek
éoh Dommique Rivarola 7 chargé
d'otfirir des fecours aux mécomevi db
k part du Roi de Sacrdaignie & d€s An-
^ois. Ri?arala , Gétiois de nadoQ y,
mais Coioiid ro femrce do Roi dfe
Sstfdaigne , avott ee eA 1 744% la pt«v
nûflton de pafler en Gcrfe & d'y ler^
un Régiment pour ce Prince* Il y avok
dès lors pratiqué des imelligences. Il
fut donc \Àen reçu des Corfes : fes pro»'
pofitions furent acceptées ; & il cot^
cena un projet fur la Bs^e , que les
Rébeiks fe préparèrent à attaquer ,
ficôt que la note Angloifc paroîcroit
poor les féconder.
Ils ne furent pas W-temps fans bS^'^^,^
i appercevoir. Le 17 de IMovemfare , Hébeiies fc-
onze vaifièaux Anglois , & quatre fl°"ç^JJ*[oi!
galiotes à bombes , s'approdierent de fe?^
cette place $ qui fut fur le champ bloK
quéepair cinq mille mécontens ayatH:
Rivarola i leur tête. M* Jofthdaûr n'y
iy4 HisT. DES Revol.
— — —
_ commandoit plus. M. Eftienne Mari,
' nommé pour lui fuccéder , y étoit arri-
vé depuis peu. Le. Commandant de
l'efcadre Ângloife fit fommér le nou-
veau CommiUaire Général j de remettre
la ville aux mécontens , menaçant de
la réduire en cendre » s'il s'obftinoit à
réfifter. M. Mari refufa de fe rendre ;
& les galiotes Ângloifes commencè-
rent auffitôt i jetter des bombes y &
continuèrent le lendemain. La ville ne
fut bientôt qu'un monceau de ruines.
M. Mari , après avoir efluyé plus de fept
cents bombes , un nombre prodigieux
de coups de canon , voyant toutes fes
défenfes ruinées , prit le pani d'aban-
donner la place 5 ^ & fe retira avec fa
garnifon I qu^il diftribua dansCalvi&
dans Ajaccio , oh il s'attendit à être
bientôt attaquéf
ae So- Rivarola entra dans la Baftie, &
la , nouveau affeâa pour les babirans tous les ména-
kcUe^ ^^' geroens poffibles. il empêcha le pillage
& le délbrdre. Il pouffa la modération
jufqu'à faire dreflfer un inventaire exaÂ
de tout ce qui étoit dans le palais du
Commiifaire Général , &c dans les ma*
gafms de la République ^ fans permets
^ !^ le 20 de Novembrct
DE Gènes. Liv. VIIL i c r
tre aux mécontens de s'en rien appro- an. i745#
prier. Il étoit refté dans la ville quel-
ques Officiers & queloues foldats Gé-
nois ; il les exhorta à le ranger de fon
parti. Tous le refuferent , à rexception
d'un Officier SuiflTe , marié à une fille
Corfe. Rivtïola ne les maltraita point ;
mais il les retint prifonniers , pour lui
fervir d'otages , & lui répondre de la
vie de fes deux fils qui étoient à Gênes ,
& qu'il favoit que le Sénat avoit fait
arrêter. Le 5 de Décembre il fit ranger
les habitans de la Baftie dans la princi-
pale rue , & leur ayant fait jurer de
ne point rentrer fous l'obéiflànce de la
République , il fit fur le champ arborer
les armes de Corfe fur le denjon da
château. ^^^^
Deux jours , après quatre vaifTeaux Tj^TT^
de guerre Anglois arrivèrent a la
Bafiie. Le Commandant & quel-
ques Officiers en defcendirent ; iSc
Ton tint un Confeîl de guerre , dans
lequel il futréfolu que les mécontens
feroient le plutôt qu'il feroit poffible
les fieges de Calvi 8c d'Ajaccio , &
que les Anglois les fecohderoient
par mer. Riuarola fe difpofa à exé-
cuter ce projet ; Se les Anglois fe
1^6 Hifï. Dis Revôî..
ikMI^
Ai#. i74#, F^P*^^^^^^^ * Taidep dd toutes leuK
torces.
unegran.ic Rivarola flc trouvoît cependant pas
Cor'fes refie datis les Cor&s de& diCppririGns auffi
«tachée aux'fj^vofables qu'il Ta voit efpecé* B^au»
^^^' coup de ces infuhtîrei demeor&ient
conftaauaaem attachés ^ la RépubH^iie.
Diveifs diâjriâs de la Balagna refufe-
rent de fe joindre aux Rebelles» Plu-
fleurs Seigneurs Corfes offrirent au
Conanaifîlâire Général d'armer Uurs
tailàux i & Luc Omano , autrefois i'ua
dès piincbatuc Chefs des mécofttcns ,
leva puar le fervice des Génois un Ré«
giment de doasee cents hoaunes; I^'ua
autre côté la Républiq.ue ne icellah:
d'envoyer à Çalvi , à Ajactio , si San-
fionifacio , des vivres 9 des aroaesy des
munitions y pour répar^ la-perte des
mistgaims de la Baffie; M. Mari , ^
s'étoit retiré à Calvin mit cette place
en état de ne rien craindre ^ & y &
Sratiquer des foûterrams à l'épreuye
e la bombe , afin que les habitans àc
la garnifon puflènt fe. mettre à cou-
vert 9 quand même les Anglois détrui-
Frife lequel- ^oiént toutcsles maifons*
^utf Po&es Les raécomtens ne laiflbient cepep-
Sciiet? ^' ^^c P^ cle Êûf e quelques prog^^ ^
feMaMaaaaBM«MaaaaMB«i«4ri
rr«TW
D E G E N E S. LiV. VIÎI. I 77
s'étoient emparés de San-Fiorcnzo &
de S^ft-Pellégrinq, La garnîfon de ce ^^- ^^^^
-deroier pofte^econfiftoit qu'en tren-
te lïoiBmes 9 qui avoient eu la liberté
de fc retirer , à condition de yie plus
porter Iqs armfis pour la Republique,
Le poftc d^AlgaïoIa étoit auffi mena-
cé ; & Mji Mari avott le deffein de Pa-
bandonner après jpn avoir démoli les for-
tifications : mais les feabitans dç cette
i>etitc ville parurent de fi J3onne to-
onté , & firent de fi belles promeflfcs
de fe bien défendre , qu^il ne crut pas
devoir s*y oppofer. Algaïola efl une
petite ville ficuée à doujtélieues du Gol-
fe de San-FiorensEO , &à trois de CaLr
vi : eUe avoit été fermée d-une bonne
muraille , le défenduje par trois ba&
tiens: les RéWles l'^ivoient prife dans
le oxffimmencement des troubles , 5c
Pavqicntprefqué entièrement détruite :
les Génois s'y étaient rétablis depuis.
dansAin baftion ; & Jes François , à leur
arrivie en Corfe , en avoient relevé Ic^s'
murs«
Tandis que ces chofes fe pafFoient Préparatifs
dans la-Corlê , les Génois ne ceffoient tJfèut
de fe tenir fur leurs gardes dans leurs de Gènes.
a^tre^ doinaine^ La plûprt des trçu-
iç8 HisT. DES Revol.
An. 174^. pes qu'ails avoient envoyées en Lom*
Piémtntoit hardie étoient revenues en quartier
repouffii. d'hyver fur leur territoire. Ils s'occu-
pèrent non feulement à les rendre corn-
plettes 9 mais à les augmenter par de
nouvelles levées. Ils les répartirent
dans les endrçits les plus expofés aux
courfes des Piémontois , fur- tout vers
Savone & Final. Un détachement
des troupes du Roi de Sardaigne ayant
voulu faire une tentative fur Caftel-
Franco , fitué fur les hauteurs de San-
Rémo y deux mille hommes des trou-
pes de la République y marchèrent,
& non feulement repouifercnt ce déta-
chement ; mais , prontant de leur avan-
tage , s'avancèrent jufqu'à Pigna i
qu'ails pillèrent , après en avoir chaiTé
quatre cents hommes. Les autres cour^
fes des troupes Piémontoifes fur le ter-
ritoire de Gênes ne furent gueresplus
heureufes. Pendant que les Génois dé-
fendoient C bien leurs frontières con-
tre les efforts du Roi de Sardaigne ,
M. de Maillebois couvroit leur Etat
du côté de Novi avec un corps de trou-
pes Françoifes , & les mettoit à l'abri
des entreprifes des Autrichiens.
Les chofes n'étoient pas en fi bon or*
'■'■■■" ■■■■■•■•■. I ■ ■ «p « 9 vil ■ wm^^^^^^^mm^i^mmmmiti^
de Genes, Liv, VIII. lyp
dre dans rifle de Corfc. La confufion^j^ ^ ^^
y étoit extrême. Les Infulaires divifés * \ u;*.«.
en deux partis étoient Ipuvent aux de la Baftîe
ipains, & défoloient l'intérieur du pays. ^i^|^"^, ^^l
Les Génois renfermés dans Calvi^ dans lent viUeii
Ajaccio , & dans San-Bonifacio , s'at-
tendoient à tout inftant à voir paroître
les galiotes Angloifes , qui fe réparoient
à Livourne.. Les vaifleaux Anglois fe
faifoient voir affez fouvent : mais , for-
cés par les ven:ts violens ou contraires
de s'éloigner des côtes , ils ne for-
moient aucune entreprife. Peu à peu
leurinaftion décrédita le parti de Ki*-
varola. Comme il avoit laine une très-/
foible gamjfon dans la Baftie , les ha-
bitans de cette ville la chaflèrent , aF-
rêterent plufieurs des principaux Ci-
toyens qui avoient favorifé Rivarola ,
& députèrent à Calvi pour informer
M. Mari de ce qu'ils venoient de faire
en faveur de la République , &c pour
demander une -garnifon fuffifante pour
les mettre à rabri de la vengeance des
Rebelles. vScdeVfj:
Le Sénat de Gênes informé de la cours , & na
bonne volonté des habitans de la Baf- 'JÇ?"!}"'"^*^!
tie , & au même temps du beloin qu ils les affié-
avoient de fecours , balança quelque ^^uveau^**
•WmÊ"^^
Ak, tj^. te'ïips fi ^ circonftanccs où fe trouvoh
la République peri»€tt€»enc de feire
ptflfer des ttwipes c« Cbrfe : m»s i'in-
térét de ces fidèles babkans Teiaporta ,
6c cm ieiip envoya les rçnforts quHls
demaadoiefM:. Il leur éeoic arrivé auffi
quelque! détachemens des gamîfons
d^Ajaccio & dé Calvî , qui leur aToient
fdr vi à (outenir les eSbrts des R^A^elles 9
par Idfquek ils avoîenc été affilés de
nouveaut La nuit dû 13 au 14 de
Mars, ils aMtoient eCuye uu furieux
^aiit en cinq endrcHts diffi^rens , &
avoient repoufië (es Rebelles à toutes
leurs attaques. Renforcés par le/eçours
venu de Gênes , Hs firent 4e i o d*Awl
une vigoureiifefortie ;-& les affiëgeans ,
cbaflfés de prefi^ue tous leuri poftes ,
défefpérant de iè maintenir dai)s ceux
qui leur feftoient , décampèrent la nuit
iuivante, & fe retirèrent àans les mon-
t'agnfs»
' Punition êe Skât que Ift Bdftie fat libre , on en
^tiié 6^ gç partir pour Oênes -ceux que les ha-
ifç.^ bitans avoient arrêtés pour avdir lavo*-
rifé Rivafola. Ils étoient au «ombr^de
vingt- fix ; & parini eux éeoît le MajCMr
Genolé , qui a voit déjà eu part aux ré-
volies p^éeééentes i qu'on- avoitteau
pour
D lÈ G E N É S. LiV. VIII. 161
pour cela renfermé pendant dix ans ^^^ ^^^^^
dartt H toMt de Gênes ^ & à qui on ve-
noit , ett faveur de la dernière aftinîflie,
d'accorder la liberté , gaî ne lui fervîc
qu'à bâîter h ptrtt. II nit pnttl de mdrt
avec pînfieurs autres coftiplices de fe
rébellion. La ffoùveïle de leur fapplt-
ce catirfif qaelqire énretite à la Baftie.
Leurs parens & leurs afnîs Remuèrent,
& prirent ttièmt les âi*fties j mais
ils etoient en trop Jyetît nombre pou^
être redoutables. Plufïeurs fortircnt Sk
iè rendirent auprès de Rivairofe ; lesail-
trespour leur propre fureté futent con-
trainte de demeurer tranctùtnes.
Dejjuis que le^ R(*eltes n'éfoîênt ^^J^lf ^^^
pfns-ftcondfe paft h flbte Angloife , rien dé«éditc
ne leur réuffiflbit , &" leur parti s'affoi-
biiffoit de jtrar^en [our. On* arrêtôit à
tout rnilant Peurs partifaris fccrets. Rf.
Marîôtti , Evéquc de Sagone , fut et
ce nomftre. Cht ïe transféra à Génes^ ,
o4 il fut enfermé èiût Ik 'ï'our. Ils
avorent armé une felouque , 5fcî Ifeai's
Chefs avoient donné au Corfe qui* I^
commanrdoit une patente qui lui en-
joîgnôit de courir for les (jénois. Cet-
te felouque fut prife par une gfalioTe dé
k République , & les Corfes m Gé-
TomellL O
162 HisT. desRevol.
Ali. 1746. "^^^ ^"^ ^'y trouvèrent furent pendus,
Rivarola manquoit d'argent , & ne fe
foutenoit que par les contributions
qu'il faifoit exiger dans les environs de
San-Fiorenzo où il s'étoit retiré. Il re-
cevoit de temps en temps des nauni-
tions de guerre des vaifleaux Anglois ,
qui prenoient des rafraîchiflemens en
échange. On lui en envoyoit auflî de
Livourne : mais trois felouques , parties
de ce Port pour lui en apporter , furent
prifes par les Génois. Ces bâtimens
étoient Napolitains , & ils avoient agi
pofitivement contre la défenfe que le
koi des deux Siciles avoit faite à fes
fujets d'avoir aucun commerce avec
les Rébelles. Auffi ce Prince ne les fit-
il point réclamer.
jRéponfedes Rivarola en arrivant dans la Corfe
Genoit aux . , , , ^ * ,- .
écrits qu*ii avoit répandu piuueurs écrits au nom
avoit répan- j^ Rqj Je Sardaigne & de la Reine
de Hongrie, dont le but étoit d^exciter
les Peuples de cette Ifle à la révolte , en
les aifurant de la proteftion & des fe-
cours efficaces de ces deux PuifTances.
On affedloit dV compatir aux préten-
dus griefs des Corfes , pour avoir oc-
cafion de les exagérer ; & l'on y par-
loit dans les termes les moins mefurés
I ■■
D É G E N E s. LiV* VIII. J 63
I
âe la conduite de la République , foit an. 1745.
à regard de fes fujets , loit par rapport
au parti qu'acné avoit pris d'accepter les
fecours de la France & de rEfpagne* ,
La République fit de fon côté p\x^
blier une Déclaration, ou elle proteuoit
que l'objet de ces écrits étoit fi fcanda-
Icux , & les termes fi peu xnefurés f
u^elle n'y pouvoir reconnoître le llyle
es deux PuiiTances rei|)e6lables dont
on leur faifoit porter les noms. Que-
Ton y violoit les bienféances Scies é-
gards qu^on devoir tnême à fes enne-
mis. Qu'on y avoit pour but de cor-
rompre la fidélité des légitimes fiijets^
de Gênes ; 8c que fans doute aucut¥
Souverain ne devoir être foupçonné
d'approuver un procédé d'un fi dange-
reux exemple.
Defcendant enfuite dans le détail
des reproches que ces écrits faifoient à
la République , elle prouvoit qu'elle
avoit obfervé durant la guerre d^Italie
la plus imparriale neutralité ^ jufqu'à
ce que l'obligation indifpenfable où elle
s*étoit trouvée de défendre des Etats^
dont on la vouloit dépouiller par le der-
nier Traité de Wormes , l'eût contrain-^
te malgré elle de prendre ui> autre pardr
Oij
■1 ■.
j6^ HisT. UKS Rktoi-.
j^^ ^ ^ Enfin eWc faiftôr voir que les Corfes
**''** ii^aTolent auccin jufte fujct de fe plain-
dre d'elle ; que non iêulemenr elle svok
exécuté ùs con¥entîoDS & Tes pro*
méfies en leur faveur , mstfs qu'elle
avote même auginefKré confidéraMt-*
ment les concefion» qu^etle feur a^oh
fakes fous b garaficîe du feu Empe-
reur Charles Vf. & du Rof de France.
Qu'au refte il n'appartenoit à perfon-
ne àt Venger en Juge entre fes fujets
fleelte.
Décitration j}^^\q ^^mt tCTOpsf fe Roî de Frafl-
àe la France ^ #r r • _i a
a» ftijec de ce m publier aum, ao- wjet de ces me-
cei ccrirj. mesécrks , une Déckiratîeftqeri nepoti-
voit mam^uerde faire uae puilfenteim-
preflion fur tes- Corfes% 1) fatfett wtf
qwc tes Ottrt de Vienne & de Turin
ne pouvoient fomenter la féVofccdeces
In^laires , ùms Méfier la ^iee 9t le
ârok des gens. Que la Reine de Hbîh'
gne enK pcirticulkir ne poavoh le faire
feus ffianquer d'égards- p^urfar fitéméih
re du- feue Émper eurfon' père , qui avoir
^ramri fer poflfeffion de la Gerfeàfe
République de Gênes* Il'feifbir remar-
quer enfoite que jaFnais il n'avoir traité
en ennemis déclarés les Puiffances qui
avoieat fourni des* fccours à k R^ine
i>E G i N E fi» Li V. VIIL ëôf
de Hongrie ; au lieu que cette PrinceP* An, i 74^4
fe & le Roi de Sardoigne exerçoiem
contre les 6éftoîs les vetatkms les plvt
ill^tk&eSy par la feule faifi») qo^its
étoieffd fëâ Alliés* Il ajoâtok que ces
motils le déterminoieiiit i dotmermx
CoHesfidbles de noovelles aifurances
de fà proceâion , & il déclarent qnrefooi
intemiiofv éeoit de ibutenk par tous les
inoyefis canrenables l'amofîté de lar
Répubfiqoe de Glues fur Klfle de Cor^
fè 5 de l'aider à y rétablir la Eibordi-
Dation 5 & i faire rentrer ésos le de-*
^p«r ceQ« Mi , féduits ovu excrfés pà<
kl C^wrs^ w Turinr & de Vienne y »*
voient ofiS ^M écafteir- Cet élciit^ré^
pnvdci à pr^es ^ prcduiflt L'eâèt qi/oof
5^1% étoîf pronnîi}. Les Ccrfasr fidèbs
demeiB^e^eiÉt pltrs que pœiaiS' attacbé»
ai^n im^êfs ée la Républîquar^ Scphi^
fleurs des Rébelles quittèrent ce. pawrtl
qu^ils déftfpérerfent de poawir kiâg-
terep^. foutenif.
Mais peode temps apris ^ les efpé*' Ldir«roif«»
famres des Corfes Rebelle» fe relevé- '!r^]?'*^?
fenr par les mainews mm les Qerois^t dirent d'i^
fc tnotfverent tout à cdop accablés*"^*^*
Les premiers fuccès des armes de
France <& d'£%agne feiftbleîeiit avcdJEC
166 HlST# DES ReVOL<
AN. i74«. mis Gênes à l'abri de toutes craintes
de la part du Roi de Sardaigne & de
la Reine de Hongrie : mais ces fuccès
furent fuivis de revers inattendus , dont
les caufes & les détails ne font point de
mon fujet. Les alliés de ia République
1>erdirent leurs conquêtes en Italie avec
a même rapidité qu'ails les avoient fai-
tes. Le Maréchal de Màillebois 5 qui
par fa pofition le long de la Scrivia
couvroit l'Etat de Gênes du côté de
Novi , eut ordre le 6 de Juin de réu-
nir fon corps de troupes à l'armée de
Dom Philippe 9 qui avoir formé le def-
fein d'attaquer l'armée Autrichienne.
M. de Màillebois partit le 9. & joignit
le Prince. Le 1 6. leurs troupes com-
binées marchèrent aux ennemis cam-
pés à San-Lazaro : elles furent bat-
tues , & forcées de fe retirer fous Plai-
fance.
Le Koi de Le départ de M. de Màillebois ou-
ttc^^^Vul ^^^^^ ^" * ^^ ^^ Sardaigne le territoire
^rei dcf de la République. Ce Prince ne tarda
"°"' pas à en profiter , & fe porta à Novi
avec cinq mille hommes. Novi étoit
une place fans défenfe. Les principaux
habitans , qui s'étoient attendus à voir
bientôt les ennemis chez eux > s'étoient
An, i74<«
deGenes. Liv. VIII. 1 67
fauves avec leurs meilleurs effets y dès
3u^iis avoient fu que les François fe
iipofoient à fe retirer. Mais il fallut
payer de fortes contributions. La ville
fut taxée à deux cents mille livres de
Piémont , & les châteaux des environs
à une pareille fbmme. On exigea rigou-
reufement le payement, & Ion fît ven-
dre les meubles qui fe trouvèrent dans
les châteaux dont les Seigneurs étoieut
abfens.
Tandis quç le Roi de Sardaigne ^\^*^*^
agiffoit de ce côté , le Marquis Philip- ?tUo & "caï
pe Carretto , avec un détachement de "l-Vecdiwi
l'armée Piémontoife , eut ordre de
s'emparer de Caflel - Vecchio & de
Zuccarello. Il s'avança pour cet eflfet
le 21 de Juillet vers le Dourg de Ci-
fano , qu'il furprit & qu'il pilla. Le
lendemain il détacha une partie de fes
troupes pour s'emparer de Caflel- Vec-
chio , £c marcha lui- même vers Zuc-
carello , qu'il attaqua avec beaucoup
de vivacité par trois endroits à la fois*
M. Saoli ^ qui commandoit à Albenga 9
envoya aufhtôt M. Aftengo. au fecours
de ces deux poftes , avec quelques pir
quets , & toutes les milices qu'on put
raflembler.
MaMa*MMiHMMMI^MM*«M«ÉHMaL^«»
ï68 HïsT. i>B^ Revo t.
j^. ï y^^. Le bourg de Zuccafrelta arvoîc été
iffiie de cette *^^^^ ^^ ^" mftant , éc le cMteîhi s^é-
«péaitionjj toit rendît prefqtrWfitôt , fegamifon
ayant atccepté d^en (brthr îivec re^ épott-
itears de la guerre. LeHfarquhrCârret-
to y étoic entré atvec utrè partie âe fon
détachement ; le reffe tï^étoh conrrpofé
que des milices dtr Piémont , qcri ^é-
toient dKperfées daTW fes enviroirs , où
elles s'occcrpoîent à pHlen Tef ëtotc
rétat des chofes lorfque M, Affe-ngô
arriva. Le petit côrp^ qa^l coiilman-
doh étoit inférieur i celui du Marqms
Carretto : mais* lei PiémôîiTofe é-
foîent pour la pîApart êSy^niês. Il
erut poixvtnr prôffeer rfe ce déi&tcîre ,
& de hr forprife qtre fan arrivée diervoit
eacrfcr aut ennemh , qui: rtré s'y arcen-
dôienr pas; If forma fer profet tercfî ,
iron feuletttemi de repTérrdre Ztrcca-
réîlo , mai^ dV faire prifonniers ceux
qxri venoïent ae s'en emparer.
Il n'eut pas de peine à tfiflî^^ fes
ittiltces répandues dans h (îampagrie.
ït fit enfurte occuper toutes' ïesr hau-
teurs voifines du château , & fomma
le Marquis- Carretto de fe rendre à
difcnétiort. Le Marquis étoit fort em-
barraffé. Il a^étoit rien moins qu'en ém
de
I> E G E N E s, Liv, VI II. I 6p
'defoutenir un fiege. Il ne lui reftoit f^^^^.
d'autres reflburces que de s^ouvrir un
paflfî^e rëpée à la main,. Il tenta de
le faire : mais il fut fi vivement repout
fé, qu'il fentit bien rimpoflîbilité d'y
réuflir. Il fut donc contraint de fe ren-
dre prifbnnier avec vingt Officiers &
près de quatre cents foldats. Telle fut
Piflue de la tentative des Piémontois
fur Zuccarello. Cette affaire fit un
honneur infini à M. Aftengo. Les en-
nemis ne réuffirencpas mieux à Caftel-
Vecchio , qui n'eut pas befoin d'être
fecouru. M. Franchi , qui le défendoit,
fit fur eux quelques forties fi vigou-
reufes , qu'il les força d'abandonner
cette attaque.
Quelque glorieux que fuflent ces L'armée âe
avantages pour les Génois, ils étaient j'ÊJ^g*
peu importans en eux-mêmes , & ne tente en vain
dinaînuoient ni les inquiétudes ni les^EtatTcô-
dangers. L'armée combinée de France nw.
& d'Efpagne s'étoit rapprochée de
Serravallé , & s'étoit campée entre ce
château & Gavi , dans le deflein de
couvrir l'Etat de Gênes : mais cet objet
devint d'une exécution impoflîble , dès
que l'armée de la Reine de Hongrie (fe
fut réunie à celle du Roi de Sardaigne.
Tome IIL P
170 HisT. desRevol.
«^i — ——■—■^— —————— — ■■!■ a^^— ^^li^^^—
. , Dom Philippe , trop inférieur eu £br-
ces 9 tut contraint de prendre le parti
cle fe retirer. Il tint a Gênes le 2^^
d^Août un grand confeil de guerre ^
auquel aflîfterent le I)uc de Modene,
le Maréchal de Mailiebois , le Marquis
de 1?L Mina > & le Comte de Cécile >
Général en Chef des troupes Génoifes
depuis que Ni. Brignolé > qvii les com-
piandpit la campagne précédente , avoir
été nommé Doge* Il y fut réiblu que
l'armée combinée n'avoit de meilleur
{>rojet à fuivre que de retourner vers
es frontières de la Provence. Cette rp-
Solution , qui fut fur le champ exécu-
tée > livroitles Génois à la dirci:étioa
de la Reine de Hongrie : mais ils n'^é-
,. • toientpointdireélement en guerre avec
cette Puiflance. Leurs engagemens
avec fes ennemis fe bornoient à leur
$3Urnir un corps de troupes auxiliaires.
Après la retraite des armées de France
& d'£{pagnej J'JEtat de Gênes fem-
bjoit ne devoir plus fervir de Théâtre
à la guerre ; cependant il en éprouva
toutes les horreurs.
Aftèf fa D^s |g 20 du mois d'Août les Au-
vetraite Ici .* t . ,/ . i i r>
Autrichiens tricbiens S étoient empares de Serra-
«archcnt ^^j]^ . jg château s'étoit rendu le lendcr'
9tu wcnei. *
jDE GfcNEs* Liv. VIIL 171
iBaia : Gavi fut pris peu de jours après ; — i— %
& tandis qu'on formoit le fiége de ia ^n. ^^44^
dtadeile » le Marquis de Botta » Com*
tnandant de l'armée Âucrichietief força
(uccei&¥emeBt plufieurs défilés qui fe
trouverêm fur (a route len avançant
vers Gênes , fc s'empara le 1 de Sep-
tembre de Fimportapt padage de la £k>^
cfaetta*
Par fes ordres , trois colonnes mar«.
cherent vers ce paiTage t la plus forte le ,
long du grand chemin , les^eux autres,
fur les hauteurs qui le bordentii Elles at-
taquèrent toutes trois en mê^e-temps»'
La Bochetta étoît gardée par quelques
Compagnies de Grenadiers François^
qui venoient d'arriver^ & qui firent:
quelque réfiftance ; mais elles furent
bientôt obligées de céder a» nombre.
On prétend "^ qu'elles aurcxent pu tçnir.
davantage 9 & donner le temps aux dé- .
tacheinens£fpagncd$& Génois qu'elles . .
televoient » de revenir fur leurs pas •
mais ces détacbemens étoient déjà loin
du côté de LagnaCco. Les Grenadiers
François les rejoignirent , & tous en*
kxmti retournèrent 4 la Bochetta poui(
Wfm^mÊimmmÊtmi^mmmmmtmtiÊÊÊt
172 HiST. DES RevOL»
eh déloger les Autrichiens. Cela n^*
Am» i74tf. f^^ P^ poflSble 9 & il f$ilKit fe retirer >
après avoir perdu un aflez bon m)mbr9
die braves gens.
Les Autrichiens maîtfes 4|i défilé /
A portèrent à Campo-Moroiié-to len*'
demain , êc condnuferent de s^ivancer
vers Gênes » parureht- le- 4 i> Saint*
Fierre-d'Aréna au noipbre de neuf oU'
dix-mille homnes. Ils exigèrent par-
tout des contribuions, exorbitantes ;
If urs troupes irrégulieres brôloient les^
makifons, faccageoient- les i4U|iges> âc
laiffotent dans tous les lieux où* elles
pallbienc des traces de cruauté & de
fureur. Les habitans de la campagne*
sirrivoient de toutes ^arts* à Gênes 9
franfportant avec eux leurs meilleurs
effets , & redottbloient dans cette ville
déjà alarmée les frayeurs Se là conr
fufion.
!• lUpuUi- La Républiquïê , hcMrs d^^at de preaV
que Capitule été d'sutre parti que celui de là fou^
^^B^în ™^û«>» longea à arr^r le cours^déi
* hô(tilités & quelque- prix- que ce fûti
Elle députa * quatre, SétiatfeùrS' v^ le
Maquis dé Bbtta, qjmp^-^nt ^^ji'
m
■ r r -1 • r - t -ai i-ii 1 1 r i n ■ 1 1 tmmmàmÊÊÊÊ^
DE G£N£S. LiV. VIII. TLJZ
Lagnafco. Ils expoferent à ce Général
le fujct de leur députatioii dans lés tôt»- Anè sUfi
mes les plus refpeéhieux Se les plus
fournis. Il leur répondit obligeamment;
& le lendemain on convint d'une ca^
pitalation provifioiieUe 9 dont les prin«^
cipaux articles étoient :
Qu'on remettroit aux troupes de là
Reine de Hongrie les portes de la ville
de Gènes ; que k ,garnifon fefoit pri**
ibntiiere de guerre j que tous les Fran-
çois ) Ëipagnols , ou Napolitains , qui
(e trouveroient dans la ville ou dans
les fauxbourgs , feroient remis aux Au*^
4ricbiens. Qu'on leur remettroit auffi
tous les effets appartenans aux troupef
de ces nations, toute l'artillerie. de hi
ville , toutes les munitions de guerre 5
& tout ce qui appartenoit à la fubfif-
tance & à Pentretien des troupes de la
République.
Que les vaiflfeaux alliés de la Reine
de Hongrie auroient toute liberté d'en*
trer dans le port de Gênes ou d'en for»
tir. Qu'aucune fujets ou foldats de la
République ne pourroient fervir durant
toute la guerre contre la Reine oa
fes s)lliés.* Que la citadelle de Cavi
173 HiST. DES RbVOL,
i.i 1 1 I I II 1^
( qui étoit encore ailiégée ) aurait or-
dre de ie rendre , & que la garnifon
Aiu >;4«*feroit prifonniere de guerre. Que tous
le$ prifonniere des troupes de la Reine
ou de Tes alliés > qui ëtoient entre les
mains des Génois , feroient fur le champ
mis en liberté. Que tant que dureroit
la préfente guerre , tous les Etats &
toutes les places de la République
donneroient libre paflâge aux troupes
de la Reine dans toutes les occafîons.
Qu'indépendamment des contribu-
tions dont on conviendroit , les Gé-
nois payeroient fur le champ cinquante
nulle Génnines pour être diftribuées
aux troupes Autrichiennes à titre de
gratification & de rachat de pillage :
que le Doge ' & fix Sénateurs pard-
roient dans l'efpace d'un mois pour al«
1er à Vienne implorer la clémence delà
Reine. Qu'enfin quatre Sénateurs k
rendroient à Milan, pour fervir d'otages^
ic y refter en cette qualité , jufques i ce
ou il leur fût permis par la Cour de
Vienne de retourner dans leur patrie.
A ces conditions le Marquis de Botta
s'engageoit de faire ceflêr toutes les hof-
nga|
it&i
tiUtài d'obliger fes troupe» de pajet
«^«■■M«Miitftfi*MMMMMMMMft«*aMII
DE (3bses. Li^. Vlii. 174
fc ■ I ■ I II I ■
toutes chofes argent comptant , & de
leur faire obferver la plus exaâe difci- **' ''*^*
Ln exécution de cette convention letradeGèncf,
Général Nadafti s'étant préfenté devant
Gênes le 7 de Septenabre à la tête de
Pavantgarde de l'armée Autrichienne ,
on lui remit les portes de la Lanterne
& de faint Thomas 9 dont il prit fur
le champ poiTeffion ; la citadelle de
Gavi fe rendit en conféouence de Tor-
dre du Sénat; & la République fê
dirpp(à à exécuter s^vec la même exac-^
titude les autres conditions de la ca«
}>ituIation^ quelque dures qu'elles
uflent.
Le 8 elle Itcentia les troupes qui
étoient dans Gênes. Qu'elle eût re*
tardé de deux jours» elle auroit pft
aifément détruire toute l'armée Au-
trichienne. Cette armée s'étoit im-
prudemment campée à Porto-Décimo
dans le lit de la Serivia qui étoit pour
lors à fec. La nuit du 10 au 11 il
tomba .beaucoup de pluie » qui de(r
cendant en torrens des hauteurs voi-
fines 9 remplit en un inftant le litda*
fleuve ;i emportant hommes, tentes ^ ^
P iij
174.^ HiST. DES RevOL,
bagages , & jettant dans TaFinée en-*
tierc la plus étrange ^^nfufion. Il y
* '^^^,'eat plas de mille homifies noyés, &
fi tes Génois euflenc profité de ce
• ééfordre pour tomber fur les Au-
trichiens , il n'en feroit peut-être pas
. échappé un. Mais la République avoit
pris le parti de la fbumiflion, fe âat-*
tant qu'une réfignation aveugle auiE
ordres de la Reine de Hongrie lui
mériteroit un peu plus de ménage»
ment. Efpérance vaine! Les Génois
fi'apperçurent bientôt qu'on étoit ré- i
folu' de les écrafer. On commença
par eitigef d'eulc une oofitributiofl
de vingt - quatre millions , dont le
tiers devoir être payé comptant, &'
le refle avant la fin du mois. Les re-
préfentations furent inutiles : il feUut
commencer par payer le premier tiers,
*& fe préparer à acquitter les deux au-
tres inceflamment. Les prétentions de
la Reine ne fe bornèrent pas là : elle
demanda que les Génois hàbillailent
trente mille hommes de fes troupes , &
qu'ils lui remiflent les pierreries fur
fefqueHes elle leur avoit fait ^e gros
emprunt qudques années auparavant >
DE Gènes. Liv. VIII. 1 7 j
Cependant Fétat de Gênes ëtoit anTTTÎ^
inondé de troupes ennemies. Elles s*é- j^^„^ ^^^^j,
tendoient depuis Novi jufqu'à Gêfieà timu , 9i ici
& à la Spezza. Loin qu'elles obfervaf- q^^ï^^j;
fent une difcipline exaâe , comme le fent.
Marquis de Botta l'avoit promis , elles
commettoient par tout mille défordres',
exçrçoient mille vexations ; & leurs
Officiers ne prenoient aucunes mefures
pour les contenir. La côte occidenta-
le de cet Etat n'étoit gueres mieux
traitée par les troupes Piémontoifes qui
s'y étoient répandues. Le Roi de Sar-
dîûgne s'étoit porté de ce côté là. Il UtVîéttiti»
étoit enué le y de Septembre dans î^*t dl°*C*
Savone , dont la garnilon sMtoit re- «^te occiaen*
tirée dans le château , qu'H avoit fur î«*ae^ai«i
le champ fait bloquer. Final & (es forts
capitulerenr le 1 5. & les troupes qui
y étoient fe rendirent prifonnieres de
guerre. Les armées de France & d'Ef-
pagne fe retirpient toujours y évacuant
lucceiHvement les places où elles a-
voient mis garnifbn. Elles laiiferent ce-
pendant environ trois cents hommes
dans le château de Vemimille , & fe
difpoferent à repaifer le Var. Ainfi le
Roi de Sardaigne recouvra fans coup
férir, tout le G)mté de Nice, & fe vie
Piv
175 HiST. DES RÉVOL.
An. i74#. n^^uttre de toute la côte occidentale de
' - ' l'Etat de Gênes , fi l'on en excepte le
château de Ventimille , & la citadelle
de Savone » qu'il comptoit foumettre
bientôt. Regardant tout ce pays com-
me fa conquête , il dépoflféaa de leurs
emplois tous les Magilfarats que la Ré-
/publique y avoit étaolis , &c les rempla-
ça par des Piémontois.
icff Génois Les Génois dans la dernière défola-
*To lô^on aê ^^^" cherchoient à intérefler en leur
^iverfct faveur les Cours amies de celle de
f^^u* ï![^! Vienne. Ilspeiraoient leurs malheurs i
d'Hoosne. ^ ils julunoient leurs conduite ; mais ils
tirèrent peu de fruit de la pitié qu'ils infr
pirerent. M. de Villa-Vecchia , char-
gé de leurs affaires à la Haye , zàcdà
aux Etats généraux , le 27 ae Septem-
. bre , un Mémoire fort touchant. Il y
expo^oit que les malheurs de la Répu-
blique de Gênes n'étoient point la luir
te de projets ambitieux & injuftes; que
fes maximes étoient les mêmes que cel-.
les que les Etats généraux avoient fui-
vies , & que les Génois en avoient dW
tant plus de droit à leur proteôion ;
que leurs maux n'étant point fouhf^h
ne pourroient fournir que de funeft'si
exemples dans les fatalités de la guçrt
D £ G E K £ S. Ll V. VIII. 177
re j que l'équilibre de TEurope exigeeit
la confervation de la République de *
Gênes ; aue les Puiflânces maritimes ,
& la Hollande en panieulier , avoient
intérêt qu'on x:efiituât dans fes droits
& ùl libené cet ancien afyle du corn"-
merce de la Méditerranée. Il finiflbit
en fuppliant les Etats généraux d'em*
i}layer leurs bons oflîces^pour engager
a Reine de Hongrie à modérer fes
f)rétentions. Il obtint effeâivement
eur recommandation à la Cour de
Vienne ; mais on ne s'apperçut point
qu'elle produisît aucun effet.
Les Génois ne tirèrent pas plus d'ar
vantages de leurs foUicitations & la
Cour de Londres. Ils y remontrerenr
en vain que le danger preflant dont leut
libené étoit menacée , fans que des re«
préfentations réitérées euflent pu le dé-
tourner, avoit été lafeule caufe qui les
avoit forcés à fournir aux ennenais de la
Reine de Hongrie un corps de troupes
auxiliaires ; €ue l'exemple de plufieurs
autres Etats les avoit autorifés à croire
qu'une pareille démarche n'^étc^it point
incompatible avec la neutf alité ; que
leir infortune étoit d'autant plus digne
de compaflion , qu'elle étoit moins ïniz
i*Mk
178 HiST. DES ReVÔL.
\^ ritécr Les Ang:lois furent peu fenfîbles
An, 1746. ^ T °-l • A
a ces râlions $ ils avoient eux-mêmes
contribué à accabler les Génois , &
leurs vaifTeaux n'avoient ceflë depuis
ttiïdque temps de troubler Flfle de
Corfe t que pour féconder les opéra*
tions de rarmée du Roi de Sardaigoè
dans la partie occidentale de PEtatde
<jênes. Les démarches des Génois au-
près de quelques autres Puiflances ne
lurent pas plus efficace : prefque par
tout on les plaignit , on s'intérena pour
^ux^on foUicita en leur faveur : mais
la Reine de Hongrie ne s'attendrit
point.
On exige dei II fallut payer le fécond tiers de la
jjmnbMt.oK^çjjj^^ibution de viiîgt-quatre millions
Su'^elle avoit impofée. Les fonds de la
ianque de Saint Georges avoient été
employés , les reflburces publiques
étoient épuifées ; on avoit pris jufqu'i
l'argenterie des Eglifès pour fabriquer
de nouvelles eipeces. Le Marquis de
Botta prefToit cependant d'acquitter le
refte de la contribution. On allégua
Pimpuififance la plus réelle : miais , ms
y avoir égard , le Général Autrichien
exigea qu'on fe conformât fans délai
aux volontés de la Reine. Le feui adoih
DE Gbnes. Liv. VIII. 17P
ciflêment qu on obtint fut que les auit- ; ^^
tances des lommes que cette PrinceiTe
avoit ennpruntëes des Génois feroient
paffées en compte j mais elle refufa ab-
folument de recevoir en payement les
fonds qu'ils avoient placés en Allema-
gne. Il étoit iropoflîble aux Génois
d'exécuter ce qu'on leur prefcrivoir.
Le Marquis de Botta menaça d'une
exécution militaire ; & l'on ne voyoit
aucuns moyens de l'éviter. Cette ex-
trémité parut fi prochaine , que les
principaux Citoyens de Gênes firent
tranfponer leurs meilleurs effets dans
les maifons Religieufes.
Les habitans de la campagne n^é- Suite de cf
toient pas plus ménagés que ceux de la lowcul""^^
capitale. Aux contributions que les
Officiers exigeoient d'eux , fe joi-
gnoient encore les vexations & les dé-
fordres du foldat. Les Commandans
Autrichiens fe plaignirent au Sénat que
leurs foldats ne pouvoient s'écarter
fans courir rifque de la vie, & demandè-
rent que les payfans fuflent défarmés.
Soit que ces plaintes euflent un fùjet
réel , foit qu elles ne fuflènt qu'un
prétexte 9 le Sénat réfolut jufqu'au
bout de" montrer en tout (à comptai* •
«■■■«■■■
i8o HisT. i!)Es Revoe.
Aii.i74tf.&nce pour la Reine. Il envoya des
CommiiTaires pour défarmer les pay-
fans. Mais l'autorité de ces Commii^
faires fut trop peu refpeâée , ou peut-
£tre leur zèle trop foible ; & le dëfar^
mement n^eut point lieu.^
Tant de complaifances & de ibumif>
fions de la part du Sénat ne rendoient
point la Reine d'Hongrie plus favora-
ble aux Génois. Le Marquis de Botta
déclara que fes troupes padferoient l'hy-
ver fur le territoire de la République f
& qu'il faudroit leur fournir des fub-
fiftances. Le bois étoit devenu extrê-
mement rare; ôcTon craignoit fort que
r les Autrichiens i venant à en manquer »
ne coupaiTent lès oliviers ; nouveau fîi«
jet d'allarmes pour les Génois. La Rei-^
ne leur fit cependant faire des propofi-
tions amiables ;.mais elles n'étoient
rien moins que propres à les raffurer.
PiopofTtionf Elle leur fit offrir de leur garantir
iTcour de leurs Etats , à. condition qu'ils fe-
yicnne [fc- roicnt avec elle une alliance offenfive
ictt Cl* g^ défenfive. Le Gouvernement r^pon^
dit le plus humblement qu'il lui fut
poffible , que les Génois ne pouvoient
le porter à cette démarche (ans s'expo-
. fer à des malheurs (emblable&î ceux
deGenbs.Liv. VIII. 1 8 1
qu^ils venoient d'éprouver ; que le voi- An. i 74*, '
finage de la France leur rendoit le reC-
fentiment de cette Couronne infini-
ment redoutable ; que leur commerce
avec l'Efpagne étoit le feul bien qui
leur reftoit , & qu'ils ne pouvoient fans
le perdre fe conformer aux defirs de la
Cour de Vienne ; qu'ils fe flattoient
donc que cette Cour ne.trouveroit pas
mauvais qu'ils n'acceptaffent pas les
propofitions qu^elle leur faifoit faire.
Quelque fage que fût cette réponfe »
la Reine en fut irritée. Elle donna or-
dre au Marquis de Botta d^exiger avec
la dernière rigueur le refte des contri-
butions : mais il ne put tirer qu'un à
compte de deux cents mille Génuines.
Pluueurs Puiflances intercédèrent en-
vain de nouveau pour les malheureux
Génois. Ils implorèrent les fecours du
Ciel ; & le Pape leur accorda un jubilé
de quinze jours.
Les François avoîent repaffé le Var BeUeiëfen-
le iS d'OAcbre. L'armée Piémontoife ^hleîu' de
s'en approcha , renforcée d'un corps de vcntimUic,
troupes Autrichiennes. Le Marquis de '
Botta reçut ordre quelque temps après
d'y envoyer encore trente bataillons ,
pour exécuter le projet d'une mvafion
182 HiST. DBS Re VOL."
. " en Provence , que la Cour de Vienne
' '^^ * concerta , mais dont le fuccès ne ré-
pondit point à fes vaftes efpérances.
Avant l'exécution de ce projet , les
Fiéoiontois avoient enfin forcé le châ-
teau de Ventimiile à capituler. M.
DieflTenthaller , Commandant du troi-
fieme bataillon du Régiment Suiflfê de
Vigier , avoit été laiflé dans ce château
avec trois cents foldats feulement. Il ne
fè rendit ou'après y avoir &it la plus
glorieufe aéfenfe. Huit jours avant la
capitulation , l'intérieur ae fa forterefle
avoit été tellement ruiné par les bom-
bes des ailiégeans , qu'il ny reftoit plus
de quoi mettre un feul homme à cou«
yert. Après avoir épuifé fes boulets ,
il fit déterrer plus de fîx cents de ceux
qiue les ennemis lui avoient tirés ^ pour
les leur renvoyer. Les ailiégeans lui li-
vreront un furieux aiTaut quelques jours
après ; mais il les repoufla , après leur
avoir tué près de cinq cents hommes.
Enfin ayant- cent dixhuit; hommes de
fa petite garniibn tués ou bleflés ,
voyant la brèche confidérablement ag«
grandie ; lui-même étant tombé mala-
de ; il ne voulut pas ternir la gloire
d'une fi belle réfiftance par une opiniâ-
i
Yonc,
I>B G E N E S. LiV. VIII. 185^
reté condamnable , & fit arborer le
3rapeau blanc le 23 d'Oâobre à huit ^* *^* *
leures du foir. Il fut fait prifonnier de
>;uerre avec le refte des braves gens qui
ravoient fi bien fécondé.
La citadelle de jSavone ne fe propo- ,y'8:®?'*°f*
r . 1/r r • • r réfolution du
(oit pas une déreXlie moins VlgOUreute. Gouverneur
Elle étoit toujours bloquée par les Pié- ^.*„^* ,^L"*
montois depuis le p de Septembre ; ^
mats on avoit trouvé moyen d'y faire
entrer » à diverfes reprifes , des vivres ,
& quelques troupes^ Depuis la conven-
tion des Génois avec le Marquis de Bot-
ta 9 par laquelle l'Etat de Gênes fe fou*
mettoit ii la difcrétion de la Reine de
Hongrie, les Autrichiens ^ qui a voient
quelques détachemens parmi les trou-
pes qui bloquoient la citadelle de Sa-
vone , exigèrent que le Sénat envoyât
au Commandant de cette fortereflc Tor-
dre de fe rendre : mais cet ordre nVut
point d'effet. Le Marquis Auguftin
Adorne , qui le reçut , répondit qu'ail
s^étoit toujours fait gloire d'obéir a la
République tant qu'elle avoit été libre :
mais que , depuis qu'elle ne l'éroit plus »
il ne pouvoit fe réfoudre à obéir à des
ordres diftés par les oppreffeurs de fa
patrie. Il fit aufiitôt aifembler fa garni-
184 HîST. DBS ReVOL,
Am. <74tf. ^°" » ^ déclara qu'il ëtok déterminé à
* s'enfevelir fous les ruines de fa place j
que ceux qui ne fe fentoient pas le cou-
tage de Timiter pouvoient fortir.
Charmé de voir que la nobleflfe de fes
fentimens avoit pafTé dans tous les ef-
pritSj il lut un teftament qu'il avoit fait,
par lequel il inftituoit héritiers de tous
les biens , qui étoient confidérables »
les femmes & les enfans des Officiers
& des foldats de cette brave garnifon
avec laquelle il étoit réfolu de périr
fous les débris de fa citadelle. Il diftri-
bua fur le champ aux foldats ce qu'il
avoit d'argent & d'effets, & ne s'occu-
pa plus que du foin d'aflurer par les
meilleures difpodtions le falut d'une
place pour laquelle il venoit en quel-
Îrc forte de le dévouer* Le Marquis
dorne eft de l'illuftre famille de ce
nom qui a fourni à Gênes quantité de
grands hommes y dont nous avons fou-
vent parlé.
Le Roi de Sardaîgne , qui vouloir
à quelque prix que ce fût être maître
de la citadelle de Savone , défefpéranc
d'y réuflîr par un fimple blocus , fe
dilpofpît à la faire aflîéger dans les for-
mes , & avoit ordonné d*y employer
une
«su;
L ^t ■»?<.•*;. «t-.
DE Gènes. Liv. VIIL i8ç
une artillerie redoutable* Cinquante ^^^ j^^^,
pièces de canon & vingt-quatre mor-
tiers , qu'on y deftina , furent mis en
batterie dans les premiers jours de>Dé-
cembre, & commencèrent à la fou-
droyer. Mais , dans ce même temps ,
des chofes ^en plus importantes fe paf-
foient à Gênes.
L'inflexibilité de la Reine de Hongrie Inflexibilité
avoit mis les Génois au défefpoin Le^^ Jj^^^^ç*
Marquis de Bona en prévit fans doute & défcfpoir
les fuites , & parut les craindre. Les**"^****^
payfans.. comme on Pa vu , avoient re-
fulé de fe laifer défarmer ; le peuple
poufléà bout murmuroit fansfe con-
traindre j les efprits étoient dans cette
fermentation qui annonce ks extrémi-
tés violentes : la moindre circonftance
pouvoit faire éclater un foulevement
d'autant plus difficileà réprimer , que le
plus grand nombre des troupes Autri-
chiennes s'étoit pofté fur le Var. Dans
ces circonftances le Marquis de Botta •
crut devoir prendre des précautions '
îîouvelles; Le» 2 6 dé Novembre il fe
faifit du fort de faint Bénigne , fitufe-
I fur une hauteur ^ près du fort de la Lan-
: tbrne 9 & y mit une garnifon nom--
breufe : il renforça confidérablement"
T<)me IIL Q.
■ H J ii i " ' tV ' • "
ïS6 HisT. DES Revol.
. les corps de garde dessertes de la ville :
' '^* * il obligea le Gouvernement de lui en-
voyer fes principaux Officiers ^ & leur
fit prêter ferment de n'agir ni direfte-
xnent ni indireâement contre Içs inté-
rêts de la Reine de Hqngrie. Qi^lques
voies de douceur auroient été plus ef-
ficaces aue toutes ces mçfiires : mais les
ordres ae la jGour de Vienne étoient
. . toujours rigoureux , & le zèle avec le-
\ quel on fe portoit à les exécuter ne les
adouciflbit pas.
Le Sénat s'étoit flatté long^temps
qu'on auroit enfin quelque égard aux
repréfentatioDS des Génois , .& qu'on
leur feroit quelque diminution fur le
refle des contributions : mais le 30 de
Novembre le Comte de Choteck ,
CommilTaire Général des troupes Au-
trichiennes r communiqua aux Cooh
miilàires de la République un nouveau
refcript de la Reine de Hongrie , par
lequel » loin que cette Princefle fît
quelque remife , elle formoit au con-
traire des prétentions nouvelles. Elle
refufoit de pafllèr en compte le bois &
le fourrage fournis k fes troupes de-:
puis qu'elles occupoient l'Etat- de Gê-i
nés. Elle dcmandoit fur le champ qua^j
D£ Gènes. Liv. VIII. 187
tre cents mille livres , pour le rachat
des magafins qu'acné avoit confenti de ^^* '^^•*
reftituer i la République. Quant à ce
qui étoic encore dû des contributions ,
elle exigeoit le payement d^une partie
dans deux jours , & du refte dans utï
mois.
Le Comte de Choteck déclara
qu'il ne laiiToit aux Génois que vingt-
quatre heures pour prendre leurs rélo-
lutions fur ce refcript ; qu'ail exigeoit
des cautions de l'exécution de leurs
engagemens ; que la Reine prétendoic
qu'ils fe conformaflènt exaâement à
tous les articles que fon refcript conte-
iioit ; & que le Marquis de Botta avoit
ordre de les y contraindre. Mais les
menaces ne fervent qu'à aigrir quand
on n^a plus de malheurs à craindre.
Ceux des Génois étoient à leur comble.
Le peuple fur-tout 9 qui n'avoit plus rien
à perdre ^ n'avoit plus de ménagemens
à garder. Le bruit fe répandoit qu'un
corps de troupes Autrichiennes fe dif-
pofeit à entrer dans Gênes pour y vivre
a difcrétion. Que re(lo.t-il à redouter
encore f Que hazardoit-oB à tenter dé
fecouer un joug fi dur f appréhendoit*
on de plus grands maux f de voit- on fe
l88 HlST. DES RfiVOL.
laiflfer écrafer fans ofer rien cntrepren-
AN.1746. ^fg pQ^j. ç^ défenfe f Ces difcours , ré-
pétés parmi le peuple 9 échau£fbient les
efprits. Tout étoit difpofé au fouleve-
ment. On n'attendoit qu'une occafîon
ou un prétexte : le hazard le fit naîue
au commencement de Décembre.
Dès le premier jour de ce mois , le
Marquis de Botta avoit demandé au Sé-
nat quarante pièces de batterie , pour les
envoyer au Comte de firown qui com-
manaoit les troupes Autrichiennes def-
tinées à Texpédition de Provence, Les
demandes ae la Reine de Hongrie
étoient des ordres précis auiquels il
eût été dangereux de s'oppofer. D'ail-t
leurs 9 par la capitulation de Gênes >
cette PrinceiTe étoit maîtreflfe de toute
Tartillerie de cette place. Le Sénat
confentit donc à remettre au Marquis
de Botta Tartillerie dont il avoit be-
foin ; & ce Général fit d'^abord enle-
ver les douze plus gros canons de la
ville , avec quelques mortiers. On étoit
occupé au tranfbort de cette artillerie
le j* de Décembre , •& Ton conduifoit
I)ar une rue étroite un mortier dont
'affût caiTa. L'embarras que caufà cet
accident attira beaucoup de peuple:
I
mmaàm»
DE G£N£S. LlV. VIII. l8p
un Officier Allemand ayant apperçu ^n. xç4r.
un Génois qui nuifoit au travail , ou
qui ne s'y ponoit pas avec afTez d'ar-
deur , le frappa de fa canne. Le Génois
fe jetta fur r Officier , & lui porta urt
coup de couteau» La populace , qui s'é-
toit affemblée 9 prit parti dans cette
Î[uerelle. Une grêle de pierres tomba
ur les Allemands qui conduifoient le
mortier. Sept furent dangereufèjnenc
bleffés, les autres s'enfuirent.
Dans les difpofitions où fe trouvoient
les Génois , il n'en falloir pas davantar
ge pour exciter une émeute générale;
Le peuple courut au Sénat , criant
qu'on lui donnât des armes. Le Sénat
n'avoir garde d'adopter aveuglément
des premières imprtffions qui pou«-
voient être peu durables , ou mal fouf-
tenues. Il refufa les armes qu^on de-
mandoit > & tâcha de calmer un tumul-
te qui pouvoh avoit pour l'£tat les
fuites les plus (acbeufes^Mais le peuple
animé n'^écoutoit déjà plus rien. Il en-
fonça les boutiques des armuriers , brir
fa les portes de l'arfenal & des maga-
fins à poudre , & courant de rue en rue
fit main baffe fur les Allemands qu'il /
rencontra. Le maffacre dura toute 1k
~gnii^jiMm ■ 1 I II ^11 - I
I^O HlST. DES Ré VOL.
An. 174 tf. nuit. Les Allemands fe réfugièrent dans
leurs poftes ; & le lendemain les ba^
bitans » qui avoient pris les armes y fe
difpoferent à les en chaflfer.
Ht attaquent Ce n'étoit plus unefîmple émeute
mîn<k"danf populaî^e ; c'étoit un (bulevement qu'on
icH» poftet. -paroiflbit vouloir foutenir avec toute la
.vigueur podîble. Les Génois avoient
élevé une batterie de huit ^eces de
icanon contre la porte de S. Thomas:
ils attaquèrent , la bayonnette au bout
idu fudl ) un pofte voifin , où étoiènt
<}uatre compagnies de grenadiers , qui
les repoaflerent. Ils ne fe rebut-erent
-point , & recommencèrent Pattaque k
jour fuivant : * mais le Marquis de
Botta a voit renforcé de deux bataillon^
<:e pofte important ; & les Génois fu-
rent encore repouflTés. Cependant ils
avoient placé diverfes batteries qui in-
commodoient fort les Autrichiens : ik
avoient fait de bons retranchemens à
la tête des rues ; & (i le Marquis de
JBotta s'étoit jufqu'aloris mûntenu dans
(ësipoftes, il fentoit qu'il ne pourroit
y tenir long-temps contre tout un peih
ple. Tout Fon elpoir étoit que Paraeur
des Génois fe refroidît peu à peu^ &
DE G E N E S. LiV. VIIL 191
pour donner occafion à leur feu de fe
rallentir , il fit demander * une fufpen- ^' '^^ •
fion d'armes de trois jours.
n n'en obtint qu'une de trois heu-
res.^ Les Génois ne fe conduifoient
point comme une populace aveugle qui
n'a pour règles que le caprice ou la tu*
reun Leurs attaques étoient bien con->
certées 9 leurs projets de défcnfe fage-
ment drefTést toutes leurs opérations
bien dirigées. Ils fuivoient les avis de ^
Chefs habiles qu^ils s'étoient choifis ; &
ils n'avoient garde de facrifier leurs
avantages par une inaâion qui pouvoit
les perdre. La fufpenfion d'armes fut
pourtant prolongée jûfqu'à la fin du
jour , par l'entremife du Prince Do-
ria & de quelques autres Sénateurs^ On
parla d'accomodement. Les Génois ne
s'en éloignoient pas : mais ils vouloient
avant toutes choies qu'on leur remît
les pofies û9 la porte de Sv Thomas y Se
du tort de S. Bénigne ; & qu'on leur
donnât des otages pour lesraflurer con«
tre la vengeance de la Reine de Hon-
grie. Ces propofitions ne furent point
acceptées , Se les hoftiUtés recommeft;
mmfÊmmmmmtmimmmmatHilmmmm^lta
1^2 HlST. DES RÉVOJL. j
TÎ~r7f cerent le lendemain, avec plus de vi-
vacité qu auparavant.
Coadottc da Les Sénateurs s'étoient donné beau-
^"^* coup de mouvement pour faire réuffir
la négociation. Ils étoient trop (âges
pour ne pas s'allarmer des fuites d'une
entreprife dont le fuccès étoit encore
incertain. Au moins leur conduite mé*
nageoit auprès de la Cour de Vienne
une juftification au nom de. l'Etat de
Gênes. Mais tant de prudence n*étoir
pas faite pour un peuple depuis long-
temps pouifé à bout 9 & échaufië par
de premiers fuccès. La politique du
Sénat fut mal interprétée. On attribua
fes craintes & fes ménagemens à des in-
térêts perfonnels. Le peuple murmura :
les plus emportés pillèrent lés maifons
de quelques Sénateurs ; & l'on fur
obligé de faire pendre quelques-uns de
ces mutins 9 pour réprimer des défor-
dres contraires au but ck ceux mêmes
qui les excitoientr t
Les Aile- Les nouvelles attaques des Génois
S^t ^^ réuffireat. Les Allemands furent enfin
G^ac^. Lear cbafTés de la porte de S. Tbomas > de
lewaitc. jj^ ^Q^J. ^^ [^^ Lanterne , du fgrt de faint
Bénigne , & forcés d'abandonner le
fauxboûrg de & Pierre d^Àréna ^ aptes
avoir
DE Gènes. L IV* VIII. 1^3
avoir perdu plus de deux mille hom- a,^, 1.744,
mes. Ds prirent le chemin de la Bochet-
ta : mais ils trouvèrent fur leur route
un corps de dou^e mille payfans , qui »
au bruit de ce qui le pafToit aans Gênes»
avoient d'eux-mêmes pris les armes. Le
Marquis de Botra n'avoit d'autre ref-
fource que de s'ouvrir un paflage Tëpée
à la main : il y réuffit , & parvint * aux
défilés de la Bochetta , où il efpéroit
pouvoir fe maintenir : mais il y fut atta-
qué & forcé dès le lendemain , par
les habitans de Gênes qui l'avoient fui-
vi 9 & qui s'étoient joints aux payfans
des vallées. Il fut donc obligé de fe re-
tirer vers Gavi , abandonnant (on artil-
lerie & fes équipages. Il s'établit à
Gavi , à Novi , à Voltaggio 9 avec un
corps avancé du côté deFiafconé; ôc
donna ordre à toutes les troupes Au-'
trichiennesquiétoient dans le Milanés,
le Mantouan ^ & le Modénois » de le
venir joindre.
Celles qui avoient été diftribuées le
long de la côte Orientale de l'Etat de
Gênes avoient été obligées de fe retirer
avec précipitation , & s'étoient fauvées
à Luques. Les Allemands perdirent
Tome IIL
f
Ij^4 HXST, DES RfiVOI./
^. plus de cinq mille hommes dans ces re-
* '^* * traites. Les payfans de la vallée de
Poliîévéra firent feuls plus dedeuxmUk
priibnmers. La perte des Génois lut
&}rt peu coofîdérahle. Ils ne jugerem:
f)as à propos de pourfuivre pour lors
es Allemands plus loin j & (e conten-
tèrent de garder les paflages par où
leurs ennemis auroieBt p& fe rappro-
'<cber de Gênes* La tranquillité fut ré-
tablie dans cette ville» & dès le i6é
4>n commença à y r'ouvrir les boutt*
i|ues. /
r^*d^* * P"" Ce jour là même un corps de pwûns
délit de"sâ- tenta de iècourir la citadelle de Savo*
'onc- ne. Les Piémontois , maîtres de la plus
rrande partie delà côte Oocideotalede
£tat de Gênés» bloquoient cettecita-
iklle depuis plus de trois mois » & l'af-
fiégecMent dans les Ibrmes depuis près
de quinze jours. Les pay£ms Gâiois
firent repouffés avec perte. Deux au-
tres corps plus confîderables s'avance-
rent dans le deifeia d'attaouer les affié-
geans ; mais rartiUeriè des V9i0èaux
Anglois fui xroifoient fur la côte » &
(avorifoient le (iége , obligea ces déca-
chemens de rebrouifer chemin» Le
Marquis Adorne deflitué de tout ef-
DE Gehes. LiV. VIIÏ. t^f
poir de fecours , voyant Tarraée des .
afliégeatis augmentée pat* de nouveaux ' ^^
renforts , fa garnifon i*ëduîte k mille
foixante*dlx hommes , à la véUle d'ê-
tre emporté y comptable à fa patrie de
la vie dles braves gens tjtii lui reftoîent ^
après avoir foutenu piufieurs affauts »
effuyé plus de trente mille coups de
canon d^ plus de neuf mille bombes ,
capitula le 1 8. avec des diilinc^ions
honorables i mais à condition cepen^
dant qu^il fercnt prîfbnnier de guerre
dvec (à garnifon.
Les Génois , plus heureux contre les J"'*' ^
Autrichiens , qu'ils avoient chaflës au- duTénat,
delà des montagnes , s'attendoient bien
à de nouveaux eflfbrts de leur part , &
île négligeoient rien pour fe mettre en
état de leur réfifter. Aucuns Nobles ne
s'étoient encore joints au peuple , quî
continuoit d'être fous les armes. Se^
Chefs étoient choifis parmi les ancien-^
nés familles Plébéiennes ^ les plus re-
nommées par leur zèle pour le biért pu*«
blîc. Ils régloient çout ce qui. concen-
noit le militaire , & marquoient en tout
le refle un extrême refpedl pour le Do-
ge & pour le Sénat , qui perfifloient
toujours à conferver pour la Cour d^
Rii
• i ' ,. ■ ■ I ■■■'■ L^ i ■ . ■ ■il M
An. 1746. Vienne lapIusliautéçonfidération.La
Reine de Hongrie ne jugea pas pour
cela plus favorablement des diipofîtioDS
de la rTobleife Gënoife. Cette PrincefTe
fit déclarer au Marquis Spinola, Minif-
^re de la République de Gênes à Vien*
pe» que fi le Sénat vouloir prouver qu'il
n'avoit aucune part à Pentreprife du
peuple, il faUoit qu'il fît remettre au
plutôt en liberté les prifonniers Alle-
mands ; reftituer rartillerie » les muni*
tipns , &. les équipages enlevés à fes
troupes i achever le payement des con-
tributions ; remplacer les deniers de la
caiiTe militaire , que le peuple avoir pil^
lés ; & donner des indemnités pour les
effets qu'ion ne pourroit recouvrer. On
Xaifoit. monter à plus de douze millions
de floriné d'Allemagne les dommages
dont on fe plaignoit. Outre ces préten-
tions , on exigeoit encore que le Sé-
nat fît des perquifîtions exaâes des aui-
.teurjs du fouleyefpetit Le Marquis Spi*
jiola repréfèhta queje Sénat n'étoit pas
,en état d'accepter . de pareilles propo*
fitions» La Reine 9 iàns vouloir l'enteo-
dre y lui fit donner ordre de fortir de
Vienne dans vingt-quatre heures « ii
de fes Etats dans fbç jours*
•i^
D E G £ N fi Sb LiV* VIII. 1 5) 7
Le Sénat vit bien que tous fes mé- '"7 TZ
nagemens avoient été mutiles » & il Entrcpiifcs
ne tarda pas à agir de concert avec ^«? Autri-
le peuple. Les Puiflances alliées des^^^"'*
Génds les exhortoient à achever '
l^ouvrage de leur libené ^ & leur
promettoient d*y concourir k plus»
efficacement qu'il feroit poffibie , foit
par des diveruons puiflantes j foit par
des fecours de troupes ; & le fuccès
de la révolution devenoit de jour en
jour plus certain. Botta cependant
rafiembloit des troupes de toutes parts.*
Le Comte de Browne , qui avoit ten-
te une invafion en Provence , lui en-^
voya douze ou quatorse bataillons y
dont Ur avoit autant de befoin que
le Marquis de Botta hii-même. £n
attendant l'arrivée de ce renfort , les
Autrichiens tentereiit de fe rendre
maîtres du paHàge importantde la Boc*
chetta , & ils l'attaquèrent avec fix
mille hommes le quatre du mois de Jan-^
vier. Ils furent répouffés avec perte;
Quelques jours après leurs détache-^
mens pénétrèrent du côté de Voltrî
& de Bifagno ; mais fur le point d'ê-
tre coupés , ils fe retirèrent avec pré-
cipitation; >
RiJl
i3?8 HisT^ DIS Rbvol.
•JJJT^^^ Leurs attaques du quînœ eurent
' plus de futtea. Ik s'emparaient de^
hauteurs , de Bu&hi Ac de It çrgo For*
xiari 9 que;lespay£ins atsiand&aaerent
avec quatiiç pièces de caaoji ^ & quet;
ques munitions de guerre^ Le Mar-
quis de Botta fit occuper le pofte de
Piédra-Lavez^ra y & fôrma ua cocdon
depuis ' U vallée de Scrivia . jufqu'à
Campofredo > vis-à^vls de la Bochetta.
Il fit e;nfuite marcbeF aux dâilés le
lendemain , & panagea ratteution de
• ceux qui les défendoient par plufieurs
(aulTes attaques. Le froid étoit excef^
fif. Trois cents h(»iinEies 9 qui nV
volent ni tentes ni baraques > s'iétoîent
retirés dans un village y abaffidonnanc
un paflâge par lequel ils jie croyolent
pas que les Allemands fongeaflefit à
pénétrer^ Mais le Marquis de Botta
en ayant été aveni fit déboucher qua-
tre mille hommes par ce défilé, dans la
plaine de Polfévéra..
Aiiirmetaet L'allarme fut terrible dans Gênes
Qéaoit, g;^ qu'on apperçut les AUemands.
On fonna le tocfin dans toutes les £gli"<
iès. Les payfans coururent aux haih^
leurs.. On occupa» ou Fqh renforça
fous les ^fiçs qui pouvolens xetankt
deGén«s»Liv. yill. ipp
les progrès des ennemis^ qui forent eux- ^^
mêmes obligés <îe fe retk^ef de divers
endroits oà ib fe crurent trop expofés , ^'^
& entre-autres de Pietra Lavezara. Je
n'entrerai point dans le détail de tott<^ ' i
tes les cemaisives des Autritcbiens , pre&
quetxniîotifs fans fuccès. Il ne fe paflbit x
gueresd^ jour que les Génois ne tuflfene
attatpsés dans quelques^utis de leunf
poiksrou qu'ils n'ei!ayalfefft de déloger
iearsenviemis de ceux dont ils s'^étoient
emparés» Bans les premiers jours de
Février les Autrichiens attaquèrent
fucceflîvement Lagnafco , Groce d'O-
rera , & Vitioria : mais ils furent re-
pouffik par- tout. Ils avoient quek^ues
poftes du côté de Voltri ^ & ils forent
cbaffés de plufieurs.
Cette petite guerre étoit continuelle : Ç™*"*^'^^^'
l'animofité des deux partis la rendoit
meurtrière : il ne tint -pas aux Alle^
mands qu'elle ne devînt cruelle. Us
donnèrent en diverfes occafions des
exemples de foreuré X^e peuple de Gê«
nés , indigné de ces excès , vouloit
malËM:rerTes prKbnniers Autrichiens;
& Ton fut obligé de doubler la garde
de leur prifon , pour empêcher ce$
dangcivuiès repréfaifl^est
R iv
aoo Hi^T, DES Revol,
"" Plus les Génois étoienc aigris contre
Lct Génob ^^* Allemands , plus ils s'aâ^rmiiToienc
•"occupent de dans la rëfolution de fe dëfendreijuf-*
5&!^^*^"'^ la dernière extrémité. Dès le 9
de Janvier ils avoient célébré par de
grandes réjouïfTances le recouvrement
de leur liberté. Ils avoient conduit
avec grand appareil , par les principales
rues de la ville , le mortier oui avoit
occafionné la révolution , & ravoient
replacé avec beaucoup de cérémonies
à la batterie de Carignan , d'oiSi il avoit
été tiré. Depuis ce temps ils n'avoient
pas ceiTé de s'occuper du foin de leur
défenfe. Dès le 26 de Décembre on
avoit formé cent vingt •compagnies
de bourgeois de foixante hommes cha-
cune. On avoit dreffé un roUe de tous
les habitans de la ville & des fauxbourgs
en état de porter les armes , & l'on
en faifoir mont;pr le nombre à quarante
mille. On fit de plus venir des troupes
de Corfe , on établit des batteries , &
Ton fe mit en état de ne pas craindre
les fuites d'un (iege , au cas qu^on fût
obligé de le foutenir. On découvrit»
{>ar quelques lettres interceptées , que
e Marquis de Botta avoit des intelli-
gences parmi les habitans de la vallée
DE Gènes. Liv.VIlL 201
dePolfévéra^ àquiilavoit fait ^i^^'i- ak. ,.47.
buer une greffe lomme d'argents La
plupart des traîtres furent arrêtés j &
pour s^affurer de cette vallée , on y fit
marcher quatre mille hommes , qu'on
tira de la côte orientale*
Il ne manquoît , pour couronner R^MiCe^
^ A • 1 ment dtiGou*
toutes ces précautions , que le con- vcmcment
cert de deux ordres. Le rétabliflément f«r l'ancie»
de l'ancien gouvernement étoit d'au- '
tant plus néceffaire , qu'il s'étoit éle-
vé quelques brourlleries entre les
Chefs du peuple à Toccafion du butin.
Le peuple fut encore quelque temps
perfuadé que les Nobles cherchoient
â faire leur paix particulière avec la
Cour de Vienne. Les Nobles d'un
autre côté craignoient que le peuple
ne voulût changer la forme du gou-
vernement , & s^emparer de l'autorité.
Quelques réparations que le Sénat
ordonna de taire dans le palais don-
nèrent lieu aux mal - intentionnés de
publier que les Nobles vouloient s'y
îbrtîfien Ces difcours penferent exci-
ter une émeute que la prudence du
Sénat apaifa. Enfin les foupçons &
les méfintelligences cefferent ; & vers
le milieu de Février le Gouvernea
Tï
2QZ XtlST* DIS IVBVOJL.
ment fut abiblumem rétabli fur Pan-
^' ''^" cien pied
éwïfiS^' ÔS k commencement de ce moisi
dcmcnc» I9 Comte de SchuUembourg ëtoit arri-
vé à Novi i pour remplacer le Marquis
de Botta , que k Cour de Vienne avoir
iis^ppellé. Ce nouveau Général ne pou-
voir rien entreprendre de confidârable
Sbvant que la faifon permît de £iire reve«
nir la^ cavalerie que le Marquis de Bot'»
ta avoit envoyée dans le Tzvme&m 9 &
%vant l'arrivée du renfort que {e Corn-
l;e de Brown avoic détaché de fon ar-:
. faée^ £n attendant qu-'il fût en hàt dV
Îk, ik fit faire aux Génois, des propo-
tions d'accomnaodement : mais elfes
9e parurent pas plus recevables que
celles qœ les^ AutricUens avaient rai^
tes )ufqu'alors« Ses préliminaires é^
f oient qu'on remît les prifonniers en
liberté , & qu'on achevât de payer les
contriburions. .La ri^cmion fut
fompue d'abord , & l'on ne ibngea de
ttsirt & d'autre qvtk s'attacpiev le à fe
défendre.
Attaques La petite guerre duroit toujours. Les
lefpcôivw. iip^i^ Autrichiennes reprirent le pof-
16 de Fietra-Lavezara , y conÛruifirent
ime bmerk ydt y ékverent un retraat
deGbnes. Liv« VIII. ao}
■PPma
j chement. Un de leurs détachemens en- ^^^ ,y^^^
veloppa cinq cents parfans Génois , U
nuit du t6 au 17 de Février.: mais
les Génois fe firent jour. Un autre dé-
tachement i^tcaqua la même nuit uik
pofle de cent trente hommes , & fut
repoufTé* La nuit fuivante toutes les
troupes irrégulieres de l'armée du
Comte de ScbiiUembourg s'avancèrent
par divers endroits fur fept cdlonnes :
mais dles furent par»tout repouflées
avec perte par les milices Géno&s. Les
Génois ne oornerem pas là leurs avan**
tages. Ils firent marcher iixr le cbamp '
la moitié de$ compagnies hourgeoifes^
& quaitnte compagnies de3 milices de
Bi&gno , qui çhailercnt les Allemands
de la plupart jde leurs pofles en deçà
de la jBochetta : vingt-quatre de ces
compagnies pénétrèrent jufqu'à Cam-*
po-Aloroné » ou fix cents ennecçis fu«
rent: taillés en fiieces. Le pofte de Pié-
tra-Lavezara fut emporté , après avoir
été at;tMué depuis huit heures du
matin jau>u'à deux heures après midi.
On fit dans toutea ces aâions fept
cents ptîibnoiers , & l'on eut bpau*
coup de: peine k fauver dq reifeQtîmeM
dfis hftbimts de k vallée de Polfévéra ^
J
StO^ HiST, DES ReVOL.
An. 1747.^^^ Pandoures & les Croates , qui a-
* voient exercé dans cette vallée des
cruautés inou'ies.
Le fiege de Gênes paroiflbit une chi-
mère , quoiqu'on l'annonçât bien haut«
La Reine de Hongrie àvoit befoin dé
toutes fes troupes d'Italie , pour dé-
fendre les Etats de Ton allié le Roi de
Sardaigne. Le Comte de Bro^n , après
une vaine tentative en Provence , avoit
été obligé de repaflfer le Var , & étoit
rentré dans k Comté de Nice dès le 5
de Février. Le Maréchal de Belieifle ,
à la tête d'une groflfe armée , fe prépa-
roit à Ty fuivre. Dans de pareilles cir-:
confiances , le Comte de SchuUem-
bourg ne pouvoit différer long-temps
à marcher au fecours du Comte de
Brown, Mais la Cour de Vienne
croyoh la gloire de fes armes întéref-
fée à foumettre les Génois'; & Schul-
lembourg eut ordre de toat tenter pour
y réuflir.
Secourt «- Chaque Jotir rendoit cette entrepri-
tivét à Gê-fgpj^5 difficHcr Un convoi parti des
ports de Marfeille & de Toulon dé-
barqua jdans différens ports d&la Répu-
blique» le ip de Février ^eint} mille
quatre cem 1 hommes de troupes Fraii?
DE Gènes. L.1V./VI1I.. aoy
(oifes Se Ëipagnoles^ qui en peu de Ah* 17471
jours fe raiTenmlerent à Gênes* Les '
vaiileaux Anglois qui croifoienx fur les
côtes ne purent incecçepter que quel-
ques hâtimens de ce convoi 5 qui por «
toient .envicon fix: cents (bidets. Ce le*
cours fut reçu avec de grandes dé-
monftrations de joie* Il annonçoit en*
çore de nouveaux renforts prêts à s'em-<
barquer ; & indépendamment de ces
forces auxiliaires , Gênes ne manqMoii:
pas de défenfeurs* Tout y étoit deyenii
foldat. Le noble , le négociant ,, le hr
boureur 9 fe difputoient â l'enyi l'hon-
neur de dé&ndre la patrie* Quelques
Citoyens timides s'étoient fauves avec
leurs effets^ & s^étoient réfugiés les
uns à Pife 9 les autres à Livourne ; mais
leur peu de zèle pour la liberté commu*
ne n avoit point formé d'exemple con*
tagieux ; & leur foibleife fut juftement '
punie dans la fuite par les amendes
aufquelles le Gouvernement les con-
damna*
A quelques obfhcles que le Comté te* Autr!-
de SchuUembouro: dût s'attendre dans «t'^"« ™"'
rexeciition de Ion projet , il avoit les Gènes*
ordres , & il s'empreflà de s'y confor-
mer* Le temps étoit précieul« Les Gé«
mÊmmÊÊmmÊmÊÊUÊÊmÊÊÊaimÊÊmÊmÊÊÊmÊÊÊÊÊKtÊÊÊÊmKm
^06 HtSTi^ BES ReTOL*
'^^ nois fe fortifioienc tous les joufô âdfiâ
' '^*'' leuf ville & dans leurs poftes ; Us atten-
dcAônt à chaque inftant de nouveaux
confvois ûëi ports de F^Mce ; le Mare"
chai de Belle-Ifle fe préjparoit à fsàîè
en léar faveur une divarfion qu'il étoit
néceflkire de prévenir. lie Comte de
Schullembourg fe mit dotic en marche
dès le ââ de Mars. Son armée avoit
reçu fcs renforts , & ëtoît forte de plus
de vltlgtKrinq mille hommes. Maii^ les
^au^ temps le forcèrent de dî^er
fes opérations de plus de- (jfuiîlze jours.
Enfin il les commença fe r i d'Avril
deux heures avant le jour ; & fes trou-
pes fur trois colonnes s'avancèrent du
^6té de BKàgno. La pitmiere colonne
fe porta fur Lagtiafeo , qu'elle voulut
forcer en pafEmt : mais n'ayant pu y
réuffir elle le tourna. La féconde mar-
cha fur Marigallo , par S. Cipriano.
La trcifieme dirigea fa route vers la
moms^ne du Diamant, dpntclfe si'cm-.
para.
Cette itarche duii quarante'^deux
heures. Les Allemands etoient obligés
de combattre à chaque pas 3 & lés Gé*
nois , dMputant fe terrain pied à pied , fe
rçfplioîcft t ^en bxm ordre de |wfte en p^
PE Gènes. Liv. VOL 207
te , retirant lears tromes à mefure -. . *
<ju'ib craÎOToient qu'elfes ne fufftttt * '^"^ *
coupées. Us avoient abandonné par
cette raifon la montagne des deux Frè-
res , vis-à-vis de celle du Diamanr»
dont les ennemis étoient les maîtres*:
mais les Généraux François & £^a^
gnols leur firent fentir ^importance de
ce pofte. Ils s'y établirent de nouveau »
& y conftruiurent une batterie , po*
déloger les Allemands de la montagne
du Diamant. On en éleva une autre &
Piog^a dans le même del&in ; & on (e
prépara à attaquer fucceflîvement Ici
principaux poftes occupés par les Au*-
trichiens. Cependant deux Officiera
Allemands précédés d'un tambour sV
vancerent, le quinze , vers la montagne
-des deux Frères , & remirent à ceut
ui y étoient de garde un écrit fîgné
iu (Jomte de Schullembourg , adreflfë
au Gouvernement de Gênes.
On y exbortoît les Génois à (e ibu^- Nouvelles
mettre k la Reine de Hongrie , qui leur S3°^i!2!
oftroit encore une fois d oublier Ion demenu
jufle reflentiment : on les menaçoit au
contraire , s'ils perfiftoient à refifter ,
d'agir contre eux avec la dernière ri-
gueur. On leur annonçoit qu'on atten^
3
aoS . Hiso*. desRbvojl.
j^jj j doit inceflamment une artillerie formi-
* dable , & que ^ idès qu'elle feroit arri-
vée j ils dévoient s'attendre à être ttai-
tés fans ménagement , s'ils ne préve-
noient par une foumiflion prompte les
malheurs dont ils étoient encore les
maîtres de fe garantir. Quatre jours
après M. Jean-Baptifte Doria , G»éné«-
ral des troupes Génoifes^ , envoya au
camp des Autrichiens une réponfe,
dans laquelle on expofoit que la Ré-
publique n'avoit eu dans toutes fès dé-
marches d'autre but que de conferver
fes droits & fes pofTemons ; que jamais
elle ne s'ëtoit départie des égards
qu'elle devoit à^la Reine de Hongrie ;
aue tout le monde favoit avec quelle
éférence on s'étoit conformé aux vo-
lontés de cette Princeffe j qu'on n'é-
toit pas moins inftruit des moti& in-
vincibles qui avoient forcé la nation
d'employer les moyens extrêmes , pour
fe mettre à l'abri d'une defiruâion
contraire à la gloire & à l'équité de
la Cour de Vienne ; qu'aéluellement
les Génois ne faifoient que fe fervir ,
& avec regret , du droit naturel d'une
défenfe légitime ; que la Reine de
Hongrie etoit . trop équitable pour
qu^und
pbGenes.Liv. Vin, aop
qu'^unejpareille conduite fût l'objet de^^,^
ion reneotiment ; que les fu jets de U
République i^e pouvaient fè difpenfer
de iacrïfier leurs vies & leurs fortunes
à 1$ lib^cté de leur patrie ; & qu'ils
mettoient leyr connance dans l'at
fiftance du Qel ^ qui règle le fort des
Etats*
Cette rëponfe , modérée , mais fer- P'oj«s d«
nîe,ft,fentir au Comte de SchuUem. A"""^^^"'-
bourg qu?il n'y avoit plus lieu d'efpé-
rer que les Génois fe.foumiflTent volon-
tairement fur la foi d^une capitulation ; .
& il fèntoitplus que jamais la difficulté-
dg les y forcer. Le tranfpsrt de Tartil-.-
lerie qui lui étoit néceflaire étoit preC-
q^e impraticable. Il avoit ordonné
qu'oti ouvrît de nouveaux chemins dans*
Içs miQiitagnes. Mais ce travail denrian-
doit trop de temps ; & , comme je Pai^
' dit 9 le temps étoit cher; Il fallut pfêiïr
dre le parti de fiaire venir Tartillerie par '
n;^cr. Les vaiflTeaux Anglois étoient en*
état de favbrifer cette entreprife ; jmais *
il.falloit auparavant' s'emparer des'poC-^
tesvoifins de la côte. Au lieu de faire -
de nOTveaux progrès , les troupes Au-
trichiennes avoient perdu plufieurs
pottés ,-& eiî avoient abandonné quel--
Tome II L * S
stio HisT. DES Rbvol.
_ ^i^— ■ ■ " ■ II ' . ' — — ^
'TZ ri QU€s autres. Les efcarmouches étoient
continuelles : les partis eedeM tous
les jours aux makis. Les Génois ayoîçHt
fouvent Pavantage : cependant les Au-
trichiens fe maintenoient dam les
points principaux de leur pofition , &
reflferroient Gênes d'aife&près-, tant du
côt4 dç Bifagno , que de celui de Poiff:
véra,
te Due ^c Sur ces entrefaites , k I>^c de ^uf-
Î2^r Gê- ^^s , Lieutenant Général dfes armées
net.Div rfei du,Rôi de Fruoce j & noffîmé Général
'^^*'"' des troupes Françoifes aqxîliaiFes de
la République , arriva à G^nes, * Il y
fût reçu avec les démonftrations.de la
joie la plus vive. Le (fifcpufs-qu'irpro-
nonça dans le Sénat oont^nqit les- plus
fortes afltjrances de ln.proteâiott du
ï^oi. Il ne voulut pas difiérer de profi-
ter deF^rdçqr que êi préfence inlpiroic
aux Génois. Jamais las d'attaquer leurs
ennemis , ils étoient venus à' bout de
leur enlever encore depuis peu diffi-j
rens polies.: mais ces avantages n'é:
tôient pas décififs ; & le Dqc et Bbuf-
flers rélolut une attaque générale j donc
^ Tinftant fut marqué dans la nuit du 6
au 7 du mois de Mai* Ce projet n'eut
f Le detaiec d'ÂTiil, .
D E G fi^N E S. LiV, VHI. 2 I i
point d'exécution , à càufe des- mauvais am, 17^^^
fCBips qui' forvinrent; & peu^^êÎDre
n'aumit-il pas réuflï. £cs eninèmis-,
avertiS'pai* dfes fîgnaui que lent avoient
feit! dbux^ Religieux Carmes y fe^ te^-
rm*At de toutes parts ftir leurs gàrdesi
La* itàhifon- fu t^ découverte , & les Mbi+
nés ftiffentaiïêtéà & punis;
€)h»attfeffdoit dbs^ troupesdeJFiisInce;;
& ii»ft^ paffa^jù(qu'à4èur arrivée piiu àt
cUofes impoftântesi Le Capirainé^ Baf-*-
baroflln, parrifan habiië , fit Hu côté db
VdM urte eîfpécfition* q\ïi- réuflît, n
tomba fur les Autrichiens à Pégii-, ifetrf
tua (][tréf^ae^ ménfdfe', &^ fîtf pllrilcfurs
prîfbttrtiert-. Eeï- Autridiifenls , qui a**
voifetlt^aBatydônrté Vokrî , y rèvitlrtntf
avecf Huit cents Piéint)ntois^ qtii le*
jDïgrîiïtrtf; «'BhfBarôflacfiit'cbhttëimf
dë^feretir^. Vôkri'fut misaUpHlàgtf
dùratft^quatt^ hfeures^, & Vbn fcàitt-^
lùk àH dëftiidires intX{fritttaHes'; O'rf
fttrvaillèit^ efepcfnd«it à^aûgracntéf lès-
dëfertftfc d*^ Gêh^ , S Vbw faifôitf
queîqucsr ouvragés *au^,ônt de Cof tA^
glittio, pour couvrir 1er fauxfeourgidè?
S; Pierre d'Âréna; Ees vâffeaux- Àii^
glois voulurent^ trdùbkr ces- trâvàu*
par^qttclqties càhoiiadéï-, qui'^ne'ffibttt^
Sij
i^iMH«i«
a 12 HisT. DBS Revo l.
^^^^ —
.^ ' aucun effet. Les Croates;. qui s'avan-
^' cerent ne réuffirent pas mieux» Us
furent repoufifés & reconduits juiqu^à
Coronato. Enfin une partie du nou-
veau convoi qu'ion attendoit arriva le
quinze » avec mille hommes de trou*
pes Françoifes , Efpagnoles » & Suiflfès
au fervice d'£fpagne. Le refte , au nom-
bre de plus de trois mille hommes f
débarqua le vingt*(ix & le trente dans
divers ports de r£tat de Gênes 9 mal-
gré la vigilance des vaiffeaux Anglois 9
qui tâchèrent en vain d^intercepter ces
fecours.
. X'armée Autrichienne avoît auflî re-
çu des renforts 5 qui la mirent en état
d'agir plus vig4;N;ireurement qu'elle
n^avoit fait. La nuit du vingt . au
vingt-un > elle attaqua la côte de Ri-
varola » qui s'étend le long de la ri-
vière de Polfévéra , depuis la monta-
gne des deux Frères , jufqu'à icelle de
►elvédéré. Toute cette côte eft cou-
verte de maifoQs 5 qu'on avcdt garnies
de milices ; & Ton avoit mis cent cin-
3uante foldats Génois dans le couvent
eN.Dame delà. Miféricorde , fitué
au centre. A 1 approche des ennemis ,
les milices abandonnèrent les maifons
1;
deGenes. Liv. VIIL 2Jj
3e droite & de gauche ; & les foldats an, 1747/
Jui gardoient le couvent ^ craignant
'être enveloppés , . fe retirèrent fur la
montagne de Belvédère. Les enne-
mis 9 maîtres de toute la côte de Riva«;
rola 9^ pouvoient tenter avec avantage
une entreprife fur les montagnes de
Belvédère & des deux Frères , deux
des principaux pofles de la défenfe exr
térieure de Gênes. M. de Boufflers
fentit toute Timportance de prévenir
ce coup , & fit fur le champ fonir ^
mille hommes de troupes de France ;
8c trois cents de celles d'Efpagne , fur
pluiîeurs colonnes » pour cbafler les
ennemis de la côte de Rivarola : mille
payfans fuivirent ces troupes pour gar-r
nir les poftes dont elles s'empareroieni;
k les remparts de la ville furent bor^
dés par les compagnies des Bourgeois;
M. de Boufflers te rendit lui-même à
?Epéron pour obferver les mouvemeas
les ennemis , & diriger les attaques;
Elles réuifirent prefque toutes. Vu
:orps d'^ennemis s'étant mis en mou«
cément y & ayant pafTé la rivière de
Polfévéra pour charger en flanc une des
rolonnes Françoifes , M. de Boufflers
* Le 2ifk cinq heures éuÇoït^
2k4 Hist. dss RkBtol.^
A»* ijm^^ iost'vr à propos tout ce qu'oR put
sanBoflbrt d« Bbuvgeok ft de psdks
«mes. Ce fenibrtfecilka les opéradon»
desitTDupes Fraviçoilbs 9, qui eBaflèveMÊ
k&eonBinis duiviilUge'di& Rifarda^ A
étt tQUB> les auttd9 poftes àe eette côce^
cscopté du. couvent de N. Elame dtt
h» MÊféricorde , oÀ ik fe maîmiiifeBt*
Gstta ddSme fut fort- vive , St dliraip^vid
éequaEtre heures-, fans que le feu difr
aomtQXiâ&un feul inftafnt*
let Autrî* ^jgs^ Aoinicbiens furent ocoupés dUr
biîfl'en/ruriê i^auci quslque temps à' fe fortifier ims
bord de lalfiusscwliftes. Ils m'l&i{foienrpa?*d<;&i'
çoivent de* ^^ ^ tenvps* eii' temple des- actaques ^ .
l'artiUcrie. taticAt: à< Icit^ ScofiSra, tuntô^ à' Gomî^
gHanif'r âc' auK^ montagnes • des^ deux
Ptwea dt db Belvédère flèfuitsnc re-
{MMËTÀi pav-tout ;*d& OH' leur' enleva
iaÉmQ>le> châiceau de TorrigUa. Niés
bar princiîpai projet étoir dè^ s'ëtstblif
QM' OQniimfinieatien> avec la mer du
tiâ»é[ db Btfàigno , oàils avoient i€ièla
dè^' foll|1le^ leurs: attaques , 9t' ok- les
voifibaum Anglôi» dévoient leur idébar^
Suer un^traîn degroffè artillerie. M»
tt B^nfBers avoit pénétré leur éèâtio;
to.poisrs'y oppoferil avok fât âèvef
des retrancheiveas depoisuNom^DiniÇ
J
m
I>E G B N B S. LiV. Vnt Ztf.
DelnMontfi jufqu'à Quacto. Le Comt^t^^ ^^^^^
de SduaUeo^bpuiirg À le i2> de iuiti
ksHtpofaiùws pour les forcer». icSô
nût en mvBohe le 1 3: fur trois colontue^ii
Il elbya. iine' lâye Téfiftanoe* Le Duc
âe Bcuifflers. envoyia. cks renforts au»
endroits attaqués : il s'y porta lul-mê-^
me ; & les ennemis fiôrent pliifieura
fins, sepoûâës: : ; mais, ils vinrent en&t
à bout de gagner la montagne: des
Camaldulqs , eoù Us.pénétrerentrjuA'
qu'à S«'M[anin d'Albaro. Le lendè--^
ma^n. ib achevèrent de fe rendre maî-^
très de quelques caiilkiçsi.fur le bordi
de la mer , & occupèrent le cdistcea(c
deSturia , oh la ni£r> forme mi pl^tit
fi>rt propre au dëbarquement.del'ar-
tîlkrîèqi^ils anendoienu lues vaiUhaux*:
Anglota la> furent prendre à^Séflxâtrdi^-
Fônenté, où elle avcât été. traofpoitéft
def>Sltvche; ft-quatre jours. aprèb;(Hft:
commâfi^à la débarquer IStmk '
' C^tce aflàîre avoit ooikér.heauixoiipii
de monde' aux Autrichieni^ Le feuJ^
avoit» duré> cinq: heures» avec uneivivah
cité ptxldi|^ieufe« Ils avoient poerdsii
piu& ae deux* mille i hommes , dont le *
plus grand nombre futi tuérà Tiattaqne .
d^ iHoo^Damo DelKMoûtéi | qpw«:
— 5 1
ai 6 HiST. DES Revol. i
P— ^M^— — ^ — — 1» ■ ■ I 11 II. . . ■ ■ I I ■
il^. X247. sivoient été obligés d'abandonner après
Favoir recommencée lufiju^à trois fois.
Ce pofte leur étoit nécefl&ire pour les
opérations du fiegc qu'ils avoient pro-
jette ; & on en renforça confidérable-
ment la garde. Cependant Gênes é-
toit abfolument inveflie^ & la com«
munication coupée avec la côte Orîen-
tale.^ M. de Lasnion , qui commandoit
au pofte de la Scoffera y fe replia fur
Recco ; & ayant làiflë quelque monde
à Nervi avec ordre dy tirer uie ligne
pour couvrir la côte , il. fe rendit par
mer à Gênes ^ avec le refte de fes
troupes« : ç
Aiitmef & : Les allarmes commençoient âier^
KS P^^^^ ^^"5 ^^"^5. Cette ville étoit
remplie d'un nombre prodigieux de
gens qui s'y écoient réfugiés de la camr
pagne: les hôpitaux étoient pleins de
» malades. On redoutoit iroins les atta-
ques des ennemis que. les fuites d'ua .
blocus. On & des prières publiques ;
& tandis que les Génois^demandoient
au Ciel leur' délivrance , M^ de Bouf-
flers ne négligeoit aucunes mefures
pour leur fureté. Il avoit paflé toute
la: nuit du i^'au.14. furie rempart
àth porte JElooiaiite. JDès le xnacin il 6t
couper
DE Gknes. Lîv. VIII. :îi7
couper tous les chemins qui coadui-
foient de-Gênes àfaint Martin d'Aiba- ^''' '^*''
ro ; il fit confiruire de nouveaux ou-
vrages , & âevet des batteries ; il fie
harceler tous les jours les ennemis dan^
leurs poftes d'Albaro , pouf interrom-
pre leurs travaux ; & il les délogea
même de quelques endroits dont ik
étoîent les maîtres. Mais ce qui acheva
de raflfurer les Génois , fut la nouvelle'
qu'on reçut le vitigt-dtux , aué l'armée
Françoife approchoît» & qu'elle coinp-
toit Itre le 26 • aux environs de Fi*'
naL
Sitôt que les mag^ns nécefïàires'
avoient été fortnés , JV!. le Maréchal de^
Belle-Ifle aVoîtpaflféle Var,*àlaiête'
de Parméc combinée' de Friîlce &
d'Efpagne. L'armée Prémontôifé &
Autrichienne ayant évacué fur * le
champ le Comté de Nice , il forma
le fiege'du château de VentîmSïé c &
tandifs qu'il y faifoit trahfporter de ti
grofleattifieriei irtâlgrédfes obftacW
preftjuliilfùritto^tablB , il fé di(pbfoit k
s'ouvrir un chemin dans le Piémont/
Dans ces circonftànces il n'étoit pas
poffible que- le Courte de Schullem*
Tome IlL T
axS HisT. DES Revol.
^N. 1747, l^ou^g reftât encore long-temps devant
• ' Gênes. Le Rpi de Sardaigne,, menacé
d'upe invafion prochaine , lui envoya
couriçrs fur qouriprs pour le preffer
de marcher à fon fçcours.avec toutes
fçs troupes.
Uwftmen Eaconféquence .dexes po\ivellesil
aet Autci- ^ pj^0-^ jç grands mouyem^ns dans le
camp des Autrichiens dès le 25 d^
Jfuîn; .^.quelques attaqifês ^ qu'ils
^rent encore dans le.s jours fuivans^ ne
furept peut-êtrje que ppur mipux naaf-
quer leur projet de retraite. Le 2 J. les
Génois apperçurent grand nombre de
mulets chargés 9 fur la montagne des
Camaldujles , & les tj^âtio^er»; Ânglois
3UÎ çembarquoient rartillerîe à jfi plage
'Albarq. Il ^y ayoiti^iit heu ,^ pen-
(er que lès ennemisipngeo|ent à fe reti-
rer : jnais.onxraîgnoit xepeadant que
Içs oiouvemens qu!ib iàilbient p'eyf^
fefit pour pbjet;, de «'étendre vers Nervi
ijc PprtQ-Fino > qu 4^ tcanfporxerleurs
attaques çlu jcpté deÇplféy^r^ Ônxoti-
tjnuji de Jfe.jéniïryfurfçsi^aes-; ,& les
Autrichiens tent^re^t eTOftivpnpenj; la
nuit fuivante de forcer 4e pjofte de N.
Dame delMpîpté^ .d!oji ils ne firent re-
pouifés qu^apr^s des eâbrts o|>iniâtres.
DE G £ N E S. LiV. VIII. 21 Q
»■■ I »■■■ . - ■ ■ i r - 1 fc^ ■—
Les fecours arrîvoient toujours à an.. 1747.
Gênes 9 malgré la vigilance des vaif- Les Génois
féaux Anglois. Trente-deux bâtimens îtru!!?."!^!
o lur leurs gar-
apportèrent de Porto-rrno des pro-det.
vinons de toute efpece. Six cent^ bom^
mes , partis des ports de France , dë-
i}arquerent dans le même temps 5 &
<;onnrmerent les nouvelles des progrès
du Maréchal de Belle Jile. Plus les Gé-
iK>is avoient lieu de fe flatter d'une dé-
livrance prochaine 9 plus ils redou-
bloient d'ardeur & de préc4iutiotjs.Tou-
ces les boutiques é^ent fermées dans |
la ville. Les marchands , les artifàns fie
la livrée montoient la gardé aux retran-
chemens. Six cents Eccléfiaftjques , &
liuit cents Moines , qui avoiént pris les
armes » formoient tin corps de réferve
prêt à fe porter o& il feroit néceflâire.
On avoir armé en guerre un ponton ,
iur lequel on avoit placé deux mortiers ,
& d^ux ^os canons. Ce ponton fdrtit
le vingt*nx , remorqué par des galères,
& s'étant avancé auëz prèsd^une des
batteries des afliégeans , il la détruifit*
£ie Comte de SchuUembourg conti*
siuoit cependant de relier devant Gê-
nes^: mais il fembloit avoir fufpendu ,.
toutes fes opérations. Enfin un nour
Tij
a2Q Hl^X. DES RevOL.
An.
^»
j . Vewi cour ief aj^porta à ce Général , le
* foir du fécond jour de Juillet , l'ordre
précis dVbandoimer fôn entreprife»: Se
fur le cbamp or commença à plier les
tentes^.-
j Mort au Duc La joie cjuc cet événement répandit
empoiibnAée par ht mort de M« de
Bouf&ers , cpie les Génois regsurdoient
comme leur libérateur, II étoic mort ce
jour-là même, à bnit heures & demie
du matin , de la petite vérole 5 dont d
a voit été attaqué dès Iç^ 26 du inois
précédent. Il avoit donné juf^u'^aû
dernier inftant de fa vie des preuves
d'un zèle infatigable» La veille même
de fa mort » il avoit encore traviullé
près de dei^x heures avec fes Sécrétai-^
res* Il n-'eut point la confolation d*ê-
tre témoin de la retraite d^ ennemis;
& il emporta en mourant le regret de
laifler encore Gêoes ai&égéeé Le^ti^
pie ôt les nobks^furent également ton^
chés de iÙl pen^i leurs regrets fiwiiit
réloge de fes fervices ; & poitt* étemi*
fer leur reconnoiffance , ils infcrivirent
fa famille parmi celles de leur première
noblefle.
AumfîSi' Le Comte M Sçhullçmbourg n'avoit
^mmBsasamm
DE G E K B S. LiV. VIIL 22 r
pas difiëré i^an ini^nt rexëcuêioû des . ^,
t^ j VI • o An. 1745.
ordres qu il avcMX reçus, oon avant-
garde fe mit en marche la liuit même
du 2 au 3 de Jsnliet , vers la Bocchet-
fa ; êc\e 6. a n'y avoit plus ni Pié*
nontoîs ai Autrichiens dans les envi-
rons de Gênes 9 finon aux poftes de
Kotre-Dame de la Miféricorde ^ de la
Montagne du Diamant , & de Coro*
Hato. lis y avoient laiffédu monde pour
xx>uvrir leur retraite , un peu retarda
pur la lenteur des voitures qu'ik fai-'
iGÂent venir de Lombardie. On ne vou-
lut pas facrifier des troupes à l'attaque
^de ces poftes » qui ne furent pas lonjg^-*
temps a fe replier. Les Génois 9 déli^
vrés de toutes inquiétudes 9 ne s'occu*
perent plus qii^ r^snéreaii Ciel les ao
tions j࣠grâces qu'ils lui devoienc. On
chanta le Te Deum » on fit des proce^
fions ; on régk que tous les ans à l'a-
venir on ol&rveroit un jour de jeône ,
en mémoive de la prot^ion d& Dieu
qu'on «enpk vifiblement d'éprouvé.
Les iséfOfMiffances fuccéderent aux aéèes
de piâté. L'on n^eut f^rde d'oublier
ce <uie l'on devoit au Roi de France.
La République, députa vers ee Prince
pour lui témpiffBkct toute la.r«consoif!
222 .HlSTéDES RfiVOL*
'T~Tr: fance dont elle étoit pénétrée. Les
Aï>. 1747* 1 . r 5 * 1
boutiques lurent r ouvertes , les gar-
des bourgeoifès licentiées : les habitans
des vallées retournèrent dans leurs ha-
bitations , & les * citoyens Génois qui
avoient craint de partager les malheuxa;
de leur patrie revinrent à Gênes#
. La retraite des ennemis ne s'ëtoic
faite que lentement. Ils n'avoient com-
mencé que le 1 8. à fe retirer de Voltri
& des environs* Enfin le 20. toutes
leurs troupes avoient repafië la Boc-i
chetta. Elles laifferent fur toute leur
route des traces de leur dépit» brôlant
les maiions y coupant les vignes & les
oliviers » & commettant tous . les dé-
fordres imaginables. M. le Marquis de
Biffi ) Maréchal de Camp , étoit arrivé
k Gênes , dès le i ;*. pour y prendre le
commandement des troupes Franco!-
fes..Ses premiers foins furent de répri-
mer les courfes que faifoient les enne»
mis , qui occupoient encore divers
poftes au-delà des montagnes^ Il en-
voya des partis lever des contributions
dans le Parme&n » le Montferrat , &
le Tortonnois. Rafliiré fur les dangers
préfens, il fongea à prévenir ceux donc
. on pporroic être menacé par la fuitç. II
i>E Gènes. Liv.VIli. 22^
doiïna des ordres pour réparer & aug- "^"^^
mériter les défertfes de Gènes & de les ^'*' '^^'
poftes extérieurs. Enfin il tourna fon'
acterition vers Plfle de Corfe , dont i!
n'avoit pas été poifible de s'^occuper ,
tant qu'ail s'étoit agi du fal'ut de la ca-**'
pitale même de l'Etat.
Les malheurs des Génois avoientré-' Allai
veillé les efpérances de Rivafola , & les ^°'^**
Îirétentions des Rébelles. Dès la fin dé
'année mille fept cent' quarante- fix , ils
avoient voulu lever des contributions
à Tavagna : mais les partis qu'ils y
avoient envoyés avoient été battus par
les pay fans. Depuis ce t^mps les Génois
avoient été obligés de tirer de Corfe 9
non-feulement une partie' des troupes
qu'ails y avoient fait paffer , mai^ de le-
ver 9 parmi les plus fidèles nabitans
de cette Me , des troupes qu'ils avoient
traniportées à Gênes. Far-là le parti
4les Rébelles avoir acquis beaucoup de
fùpériorité. Rivarola «n avoir profité i
s'etôit emparé de plufîeurs poftes im-
portans 9 avoir de nouveau mis le fiege
devant la Bakftie , & s'étoit même ren-
du maître de la partie de cette place
appellée Terra-Vecchia; -
k Mari , Commiflàire Général , wtSÎ*
Tiv
i24 HisT. PKs Kevol,
:Ak. 1747. avoit en vain tâché d'^endâoger les
belles. Le Marauis de Bilfi donna
prdre au Comte de Cboifèul de paflèr
en Corfe avec cinq cents cinquante
Sommes » & de dégager la Bâitie. Sitôt
que le Comte de ; Cbo^ul fut débar-
que 9 il marcha aux Rébdiles qui blo-
^ quoient ceue ville , les battit » Se les
difperfa» Six cents d*entr'eux fe jette-
rept dans quelques maifons. On ne fu-
fia pas à propos de les y forcer Tépée
k main : mais on fit approcher du
canon , on abattit les maifons ; & les
fix cents Rebelles furent prefque tous
écrafés fous les débris. Rivarola s'ëtdc
jette dans le château de San-Fiorenzo.
On le fuivh; > âc l'on £b difpofa à l'y at*
taqucr.
^"/ j'^^G t -^^"^ ^^^ afiàires des Génois fe réta-
n'èsîorfqueie bllifoient par-tout* Les Rebelles de
Duc de Rn Corfe étoient réduits à la dernière ex-
tri! '^" ^ *'*" trémité. Les Etats de la République
étoient délivrés 9 d^ns leur meilleure
partie 3 des Autrichiens &des Piénaon-
tois. Les troupes du Maréchal de Belle-
Ifle avoient forcé le chîlteau de Vend-
mille de fe rendre le i Juillet. Quels
que fuifent les nouveaux efforts des
t enpemis , Gênes étoit: ep ét^C de réCfter
t^
DE Gens >.Liv. VIII. aa s*
a leurs attaques. Lorfque le Duc de Â^
Richelieu , nommé par le Roi pour y
comioandcr les troupes Françoifea ,
s'y rendit *i la fin de Septembre, il
trouva cette »iUe bien fortiSde , abon-
damment pourvue de provifions&de
munitions , défendue par vtngt>cinq
mille hommes , tant des troupes de la
R^publiaue que des d^chemens de
Tarmée de France & d'Efpagne . &
redoutant peu que les Autrichiens ofaf-
fent revenir en tenter encore une fois le
ftegetcotame ils affcâoîent de le pu-
blier.
Supplément
mÊ^ÊÊÊÊÊÊÊÊKi^^tmmimimmÊmmÊÊmÊÊÊÊÊmmÊmÊmmmm^am
SUPPLEMENT
Al'HISTOlRE
PE GENES.
LA levée du (iege de Gênes ne ter-
minoit'pas la guerre : mai^elleter-
minoit en queit{ue forte la révolution
Sue je viens d'écrire ; & j'avpis râbla
e fixer la fin de mon ouvrage à cette
époque. La psûx m'en offire une plus
marquée ; & l'on m'a prefTé de con-*.
duire mon Hiftoire jufqu'à ^l'heureufe
conclufion de Ce traité.
PerTuàdé que ce fupplément contri-
buera à la fatis&âion de mes lèdeurs»
qui n'auroient vu qu'à regret les allai-
mes des Génois à demi dif^ées, je
me fuis déterminé à continuer Thifloi-
* re de leur liberté , que leurs ennemis
menaçoient encore. L'impoffibilhé
dans laquelle je me fuis trouvé d'avoir
des mémoires tels que je les defirois ;
» III
A L^HlST. DE GhUES. 227
far les événemen« qui me reftenc'àra-
conter , m'obligera de me borner au ^^^
récic abrégé des aâionç principales.
Peut-être aur^i^je un jour Pocçafion de
cpntentef mieux la curiofité du public
àcefujet*
G £ N E s étoit libre : mais Tes dpmai- ^^^ ^^ gf.
nés ne Tétoienc pas encore. Le Comte fa»et de G(^
Nadafti , avec feize bataillons & quel- "^**
ques autres troupes , s'étendoit depuis
Campo-Frédo jufqu'à Novi & à Gavi :
, h côte Orientale de TEtat étoit , po^r
ainfî dire , ouverte d'un bout & l'autre
aux Allemands : les troupes du Roi de
Sardaigne occupoient une partie de la
cote Occidentale » où elles poiTédoient ,
entr^autres places j Final Se Savone : ]
Içs. v^ifle^ux Apglois , maîtrçs de h
J9er , , (rpifoient: à rembouchure des
autres ports , pour intercepter les fe-^
cours : U l^eiine de Hongrie ne jdilC-
ipuloit poinr fpn reflentimenit > & ii^e-
naçoîjt d'à9 nouveau (l^ge dont çlle
éxagéroic les fuites , & dont elle cher*
choie à leur faire 4'«^y3Pce entrevoir
l'Jiorreur.
JLe premier foin du Duc de Riche- ç„^^^p,j^^ ^
liçu^de les raiTurer, en leur faifanrDuc e ^
fcn tir leurs forces. Peu de jours aprî^f*^*^***
328 SuPPLfi MENT
^""""-^ fon arrivée , il fe mit * à la tête de fes
^^'^''^'^ troupes auxiliaires, qu'il partagea en
trois colonnes. La première, comman-f
êée par le Comte de Kercado Colonel
du R^iment âe Brefle ^ eilt oréte et
fê.portpr à Voltri ; la féconde s fous les
ordi*es de M, Chauvelin Maréchal de
Camp , marcha vers Notre-Dame de \^
Gardé ; mais ie rendit aulfi à Voltri,
le Duc de Richelieu , i la tite de la
tfoifieme , s'avança vers Campo-Mo-
rbn^. II avoir avec lui deux mortiers 1
quatre gros canons , plufieurs pièces de
campagne ; & il s'etoit fait fuivre de
quatre mille travaffleurs > pour réparer
les chemins dans )es endroits oh ils
(étoîci)t ronipiis , & pour traîner à force
dft bras Tartillerie dans les lieux où
l'fen ne pourroit fç fcryîr de chevaut
dI de mulets.
lo» projet * JL^eprojèt de ce GityM i^ok dé dé-
jet obftacies loger lè$ en ucmis des'pofteâ voîfinsde'
^u^i rcnpon-^^^^ ç^^ Içfquels* il diffgçdît fa roarr
phe : mais les Autriehiehs ,- ayertîs à
temps dfc foi^ deflfein , fe raïïertiblerent
en fprpe, & Tobligerent de raflfembler
|uî-même fes troupes.
î^e Cbévalief dç Chattyelîn-^ le
l
A l'Hist. de Gènes 22g
Comte de Kercado avoient marché en- _^
femble jufqu^à la nîontae:ne du Dente. *^ ^^v
La Ils (e léparerent. 1 ous deux avoient
ordre de tomber fur Campo-Freddo |
& de Tattaquerpar plufieurs points. Le
Chevalier de Chauvelîn tira vers Roffi-
lione pour invertir Çampo-Freddo par
e Nord , pendant que le Comte dé
Kercado marcha droit à la partie àè
Campo-Freddo qui regarde le Midi,
Celui-ci après avoir délogé les ennemie
d'un Moulm & Papier oii ils étoîent re-
tranchés, commença à attaquer les por-
tes que les Autrichiens avoient fur une
petite hauteur au pied de laquelle étoiç
Campo^-Freddo, Mais il ne fut pas fe--
conde.
Ses inftruélîons portôient que Campo-
Freddo ferait inveftî par les trois co-
lonnes en même- temps. Au lieu de celât
le Duc de Richelieu étoit demeuré fort
loin , parce qu'il s'étoit déterminé à at*
tendre les ennemis, ayant trouvé un$
pofition fi avantageufè , qu'il devoit
foubaitèr é^y ^^^^ attaqué. Le Che*
valicr de Chauvplin fut obligé defe re-
plier par des hauteurs à TEft de Campo»
Freddo , Tarmce ennemie s'^étant portée
^r Ju^ l^e Cpmtç de K^ercado ne vomf
lip j ii m. i | iw <»!wy>Mi|
a|ç> 3 u y p L p y p y T
dpnç point de feu dans les autres paf<
(iere des ^npemis.
Il prit le parti de continuer & leuf
faire dç petites attaques en différens
çiidrçîts ppur leur faire penCer qu'il
jft.oit çn force y Sç, par cette manœuvrç
ioipofante çor^ferva fa portion durant
f rois JQur$ , fans que les ennemis ofalTent
rien çntrepirendre contre lui. Enfin le
I Sf Oâobre il reçut ordre de faire £(
f etraite dans le rneilleur ordre qu'il lui
feroit ppiÇble. I| eut befoin àç toute
fço b^b^Içté pour (ç tirer du pas déli?
car oix il fe trouvoit engage^ Sa co-
Jpinne étoit de deux mille hommes. Il
avoit occupé les hauteurs de droit &
Habile pe gaucjie. Il s'agiiioit de replier le
du'c^omte de ^^^^ ^^ ^^ tfoiipcs par le bas de çeç
liçffi^o. hauteurs , en pr^fence des ennemis qui
IVbfervoîent. Il les inquiéta en faifant
jijîne de vouloir les ^traquer , & vint
l^ boyt de brouiller leurs id^es , en feir
f^nt mpnter un certain norriJ)rç de feç
fens , pendant qu'un plus grand noniT
re defçendpit; de façon qu*iïs ne s'apr
jpprçurçRjt 4ç f^ retraite due lorfau'ij
1
jjii^
A L*Hï ST. DE Gènes. 231
«fc
étbit en pleine marche, ils le mirent
fur le champ à fa fuite : mais ils fie Tat- '^^* '747<
teignirent qu'à M aflbtië j de il les y at^
tenddit.
Le Comté de Kefcado eonnoîflbît
parfaitement le pays; fupéridrité con*
fidérable datis un Officier qui fait ert
faire ufage. Son plan fut formé i & fei
difpontiotls faites de manière que les
ennemis ne pouvdent lé joindre fans
être auparavant paffés pai* les armes à ' .
bout portant. Il avoit établi des poftes
pat échelons I de fommités en fommi*^
tés. Les Allemands dominèrent tête
baiffée dans ces embufcades , & en e(^
fuyerent tout \t feu* Ils fie fe rebuter
fent pas d'abord : mais , après avoir
λerdu plus de trois cents hooinies » ils
urent contraints de s'arrêter; & le
Comte de Kercado acheva tranquille-
ment (à roatche ^ qt)i ne lui coûta pas
plus de vingt de? fiens.
Le Duc de Richelieu avant réuni VP"<î*^«
les colonnes , les remena lui- menu! vers vent à Gè-
Campofrédo'} Roflîglioné , & Voltag- ««*•
gio qu'il reconnut. Mais il ne s'agifloic
plus d'attaquer ces portes* Quoique les
ennemis ne fe préfentaflenc plus > ils
étoient par-tout fur leurs gai^des^ âc
V ijj .
lyPW— *— — *— I _ !■! I <
2^2 Supplément
le Duc « qui crut fans doute ne devoir
An. 1747, • • * j . /
nen teoir dans cette première expe«
4itioD>fans une forte efpérance de lue**
ces , ramena fes troupes à Xjenes, Ce-
l^endant Le Comte de Kercado , qui
avoit Ton quartier à Arenzano, enleva
quelques jours après le Château dln-
vréa 9 petit pofte y où il tua vingt-cinq
hommesfanseri perdre un feul^ 6c ûx
quarante-fix priionniers.
AT.inr<^es Quelques petits que fulTent ces avanr
d«n. fe'com- ^^S^^ ^ "* devcnoîent confidérables ,
té de Nice, parcc qu'ils fervoient à foutenir le cou*
rage des Génois. Mais rien ne le releva
tant que les nouvelles qu'ils apprirent
^u Comté de Nice » où le^ Piémon'*
fois & leurs alliés étoient rentrés. Ils
' ^voient repris Vintimille , & formoient
le (iége du Château de cette place»
Dom Philippe les fit attaquer le 15»
^'Oélpbre fur les hauteurs de Sofpello
où ils étoient retranchés. 11 les en
^voit délogés ce jour-là-même ; & le
lendemain il les avoit chaiTés encore
de celles de Balli Roffi , fur lefquelles
ils avoicnt conftruit plufieurs redoutes.
Ils avoient été pourfuivis jufques fur
celles de Vintimiile , où ils n'avoicnt
ofé temer de k msuot^ir. Ainfi l'oj^
étol-
m t 't^rV I ■ Il h r i t ■ i l > I > I. ■■■■ f I. î i I ii l III Yi <ate»ÉAiKH
A L^HlST* DJeGeN£S. 2^^
<■> I ■ I -I I ■ ■ iiii 1 1 ^p—i.^a^i 111 , 1 iiiiii j i ji i.iii j . I ap
ëtoit entré dans VintiiDilIe > où l^on
avoir fait trois cents prifonniers, Sc
Ton avoit' ravitaillé k Cbâteaii. Ce)
fuccès r^pat)diret)t une grande joie <]an$
Gênes, Après cette expééition i V.^^
met combinée de Frtince & d*Erpagn<î
repaflTa le Var, pour prendre fes qua!^
tiers en Provence & en Savoye : maii
ce ne fut qu'yen htfiaat viagt -batltiilDni
dans le Comté de Nice^ ppuf yeilki:.i
là confjcrVatiaii de: Vcwtimiile*
Je ne dirai riett de quaintité de \pett
tires aôions particulières qui fe pBflef
4^ent durant le refie de Tliyven Mai^
.}e n'oublierai m$ celle du Conpite df
Ker^ado t qui èx beaucoup d'honoeui*
À cet Oflîcier habile $C aâif. J'ai dit
qu'il avoir fon quartier à Arcnzanc^
C'^t-oit alors le pofte le plus reculé de
l'Etat de Gênes« Arenzano eft fitué fur
une plage intertompue par pne laciguc
de terre qui s'avance dans latoer. Vct
là on voyoir tous les jours ks bâtitoens
«nnemisfaire des pri£es furies Gâioil
& leurs Alliés» Le Coi&te de Kcrcado
avoit trouvé quelques canons de fer
abandonnés dans le fable » & les avoir
fait mettre en batterie, pour protéger ,
autant quïlt lui étoit p^fCbk'yks. t^
. i * V iv "
A«, iy^l»
2^34 Supplément
AMf i7*7. ^'^** ^^ France ou d'Efpagne , qui ve*
Doieflt poner du fecours à Gênes. Il
tvoit mêmC) par la bonne volonté de
fes troupes & des Matelots Génob ,
formé une petite marine qui n'étoit pas
inutile* Elle avoir fauve un bâtiment
Efpagnol 9 pourfuivi par cinq felouques
armées. Le Comte de Kercado avoit
fait partir deux felouques chargées de
ibldats f qui Tavoienr délivré.
Dans le mois de Décembre e& la
mer eft agitée de tempêtes fréquentes,
fur-tout iur les c6tes de TEtat de Gê«
ses 9 un vaiflêau de conftruâion an-
gloife 9 monté de 14 pièces de canon ^
vint jetter Tancre dans la plage d'A-
renzano, à un mille environ de la
terre. Le Comte de Kercado lui fit
d'abord tirer un coup de canon fans
boulet 9 pour Pavertir félon l'ufage de
}a marine 9 d'arborer pavillon 9 & de
l'aiTûrer. Ce vaiffeau ne l'ayant pas fait 9
le Comte de Kercado réiblut de l'en*
leven II lit fes difpofîtions en confé*
quence 9 & le fit touC'à<^coup învedir
'par plufieurs barques armées» Le Ca*
pits^ine ne s'atcenait pas à un abordage
aufli brufque , d'autant plus que la mer
-étoit groâè. Il fe troubla , uc put pa-
miÊÊ
A t'H rST. DE Ge N ES. 2^ ^
rer fes canons chargés à cartouche , ni "TT T
taire aucune bonne manœuvre. Les va<^
gués qui s^élevoielit fort haut 9 facili^
terent aux troupes l'entrée de fon vaii^
feau. Il étoit pris, lorfqu'ii délibéroit
encore. Entre les divers effets qu/il pon-
toit , il ,avoit à bord 700 mines de
bled, & il en avoit d^ja décharge au*
tant dans les Hn[>agazins du Roi de Sar«
daigne. Un coup de veut Ta voit em-
porté en pleine mer, puk l'avoit pouffé
vers Arenzanoy eh ifl avoit trouvé i
jetter fes ancres dans un mouillage fur
& connu. Ainfi il écoit de très- bonne
prife. Mais ilfalioit le conferver , }u(^
qu'à ce que le vent permît de Penvoyer
a Gênes, & l'on avoit à craindre h
flotte Angloife, qui n'étoit qu'à deux
lieues de-Tà. On laiifa dans ce bâtiment
une bonne garde , avec ordre de le per-
cer, fi les Anglois paroiÔbient. Pro-
bablement ils n'avoient aucune coi>-
noiffance de cette adlion qui s'étoit
pafTée fans beaucoup de bruit; & ait
bout de fix jours , le Comte de Ker«
cadp mit fa prife en fureté dans le
port de Gênes. Comme il n'eft pas or«
dinaire à des troupes de terre de pren-
dre un YaiÛeau ^ )\i cru que cette Huq
«ab
2^6 Supplément
"TTTT". gularitë mérkoit place dans cette HîA
toire. D ailleurs le luccès de cette en*
treprîfe procura pendant long- temps fur
la plage d'Arenzanc^ uî! peu plus de
fùretë aux Génois & à leurs Alliés»
La faifon ëtoit trojJ rigduteufe pouf
entreprendre rien de confidérable* Les
tentatives que Ton fit de part & d'^au-
tre, fur lès poftes ks plus expofésy
«orertt pflfu de fuites^ Durant cette pe^
tite guerre y le Duc de RicheFieu , de
concert avet Jet' Chefs de la Républi-
que i n'omettoit rien de ce qui pouvok
contribuer i mettre non-feulement la
Capitale , maiB le refte de TEtat à IV
"bri des nouvetuit eiibrts anfqueh les enft
tiemis fe préparaient.
Pr««r«ratîft On acheva de perfeôjonner les nou*
dans r Eut de vcaux ouvniges qu'on avoît commen-
Gcncï. ces autour de Gênes. Par ces fortifica-
tions nouvelles , les dehors de cette
place fe trou voient étendus & multi-
pliés au point quM auroit fallu , pour eii
faire le fiége , une amaée trois fois plus
forte que celle que la Reine de Hon-
grie pouvoit faire agir en Italie, On ne
prit pas de moindres précautions pour
-mettre les principales places de la côte
orientale en fureté. Sefiri-di*' Levante,
Chiavsri.
I
4l^atf^mÊÊ\ t iii i -1 1 - t r i f i I f i - i - ■' étêÊÊmà^àmmm
A lTS I ST. DE Gènes. 257
Chiavari , Sarzane 9 la Spécie furent les
principaux objets des attentions du A»*»7f7.
Gouvernement. Un corps de fix milice
hommes fut placé datls les environs de
cette dernière place , dont on confia le
Château au brave défenfeur du Châteatu
de Ventimille , M. Dieffenthiller. Les
fecours de troupes qui arrivoient cha-
que jour de France , malgré la vigi-
lance des vai0êaux Anglois^fourniT-
foient aâez de monde pour faire tête de
tous côtés a la fois ; & fi les- ennemis
occupoient toujours une grande partie
de la côte Occidentale , ils étoient
moins en éta^ d'attaquer^ qu'occupés à
fe défendre*
Ils avoient un pofle important à Va- m iiii
raggio près de Savone. Le Duc de Ri- An, X74i.
chelieu forma le projet de les en dé- Lepoftede
loger i au commencement de Tannée j^J^^^i^j^JI
1 748 ^ & il donna fes ordres le 4 de monto».
Janvier , pour l'exécution de cette en-
treprife. Ils furent exécutés avec tout le
fccret, toute la vivacité, toute la pré»
cifîon, dont il écoit befoin pour réufCry
Varaggio eft une ville aflez grande |
fermée d'^épaiiTes murailles à l'antique^
Les Fiémontois y avoient des magazine
MhMMM^
2^8 SvPvï.èmeUT
confidéf ables , & fix cent^ homiÉieSi Le
^^^'^ Marquis de Roquépifîe, si'étânt erobâf-
qué à l^efttrée de la nuit avec quelques
troupes fht de ut g;aleres , alla débaf-
quer prés de ce pofte fans êtfe âppefçu ,
& fit fur le chafiip eccupef les bauteuris
du côté de Savone. Sur les trois heufes
du matin arrivèrent des tr(3rupes que le
Comte de Kefcado amenoit par terre.
Auflîrôt on fe ttiit en devoir de forcer
la ville I & Ton fit avaiicef une com-
pagnie de gferiadieîs qui efifonça les
portes à coups dé hache. Les Piémon«
tois fe défendirent atec vîgueuf^ & Paf-
faire fut vive de part & d'autre. Enfin",
lié pouvant tenir plus long-tenàps, ayant
déjà pefdu plus de deux cents hommes.
Voyant les bauteufs qui dominoient lé
chemin de Savone occupées par des dé«
tachemens qui leur coupoietit la fc«
traite > ils fe rendifent pfifbftniers de
guerre.
Cependant le CcJmte d'Arigfiafiô fe
tâtoit d'accourir en force pout tentef
de fecourir te pofte , ou pouf le repren*
dre. Deux vailfeauit de guerre Angloîs
étoient au même temps fbrtis du port
de Vado pour le fecoôdcf. M. de Ro
^uepioe
A irHiST. DE GfiNES. 2^^*
queplne en ayant eg avis ne jugea pas
à propos de Pattendre. Il fe contenta Ah. tj^r^
tf empêcher les ennemis de s'établir de
îipuy eau dans Varaggio, H profita de ce
qui te trcuVQit dans les magasins : en-
leva les portes , fit détruire une par-
tie des ipurailles ; & reprit la route de
Gênes , emmenant avec lui fes prifon- ^
BÎers 9 9u nombre de douée Officiers
& de quatre cents neufs (bldats. Le
Comte d' Arignano n*arriva que queli-
ques heures après fon départ.' Il fentit
bien que le pofte de Varaggîô n*étoit
plus tenable. Il fe borna donc à renforr
cer quelques poftes en avaat j & ayant
iailïepour les foutenir, q^ielques trou-v
pes dans une caffine» il prit lé pard de
5'en retourner.
Je n'ôflte que les événemens les plus
inopertans , & je ne m^arrête point au
détail de toutes les expéditions des
piirtis refpeÂifs. Enfin les Allemands
iemblerent vouloir commencer lesopér
rations dont ils menaçaient depuis long-r
temps les Génois. Ils avbient fait de-^
puis quelques mois de grands mouve?
mens du côté de la Montagne de Gen^
to^Çrgçi ; §c Ton ne doutoit prefaue
^23^ Supplément
plus que leurs plus grands efforts ne
ANf i7'¥tf duflfent tomber fur h cote Orientale,
Çependaiit leurs prenjieres tentatives
fe firent de l'autre côte^ (bit qu'ils cruf-
(jent que l'on é^t inoins fur fes gardes
dans cette partie , foit qu'ils voulurent
détourner l'attention du viéritable objet
des attaques qu'ils méditoient ^ foit
qu'^il^ vouluflent feulement prendre leur
revanche de raf&ice de Varag^io»
Vol" i'p.'r le Le 1 7 de Février le Comte Nadaffi
Comte N»- fe mit en marche vers Voltrl avec qua**
^*^^* . tre-millé bommôs & quatre pièces de
canon. Il partit de Campo-Frëdo à
l'eotrée de k nuit 9 fur trois colonnes*
La colontie de lp[ gauche , coo^mandée
parle Général* Petrazzi^ s'étendit fur
hé hauleucs qui dX)mînent le vallon de
l'Aquà-Santa» afin de couper la com*
mùnicatioh de Voltri avec Gênes. L4
colonne de la drpfte ^ fous les ordres du
Comie'deSorrei s'avança vers le ppfte
rptrahcbé des Capucins , fitué entre les
valions de l'Aqua-Santa & de 1^ Ce-
rufe. Le Comte Nadafti , à la tête de 1^
colonne du centre , fe porta à l'Ora-
(oria de Mello. Le 1 8 à neuf heure$
ljl4 Ojatip, le village 4^ Aïello & le
•^■^•^■^^■■■**^"'^^"T'«^r^*5i«w»i
A L tllST. DE GeN^S. 24.0
- "y — * -
pofte des Capucins furent attaqués anir.
raêmes tprops. Ces dcuK poftes caa- . , ^
vroient Vpltri ; & celyi des Capucins- • ''^*
etoit d'une^ telle importance , .qu^ £|i
pcTpc cn3traînx»t h^ccîJliremewç.ceUe de
Vokri même, i ^
- _ ^ •
Ije Comte' Nadafii avoît' cîçécut^^
fon opération avec îant ât diligence
Ôc de fecret , qu'on n'en sivoit eu aa^
iDuas avis. Le Marauis Monti, qup
comm^indoit dâins Vctttri> n'avoit ave<?
Itïi que deux Rcginïen«r, Royal-Com'rj.
tois & Royal-Baviere. Il fe hâta de dié-
pêcber du Duc de Richelieu m Offi-.
cier pour Pmftfuire de ce qui fe pafibit ,
& fie dire au Comte de Kereado , quj'
iéroit hV^^iam:k RégimêntdeBreflTer
ide le vetiki joiiidfe au ôtotpt. £d at-
veniMt , il fè difpbfa à fout^nir }uù
qu'à la dérnierei etttémité les attaqué»
des eflneijHs ^ quelque fupéneurs quIU
II'" ne s'obftina pas k déki^ére le til- Brave réfif»
îage de Mello, ppfte trop peu in^por- *^"^^^"'^^*f'
tant pour y facrifier fon monde dont il *^"" ''^'^■
avoit bcfoin ailleurs» Il n'y avoit que
icent cinquante hommes dans ce village |
oui fp repijiereflc Je long dç Ja rjvc m^j^ît
♦.t+o Supplément
r che de TAqua- Santa» protégés par
Am* I74I* ^^"^ compagnies de grenadiers que M.
Monti chargea du foin de &voriler leur
netraîte*
. Quelque (ècret que les ennemis euf-
ient gardé 9 leur projet n'avoit pas
échappé \ la vigilance du Comte de
Kercado qui avoit été ayeni dès la
veille qu'un corps de 2000* hommes
devoit fe poner par la Foflâ di^Lupo
fiir Palmera & Festzi pour iè mettre
•ntre Gênes & VoltrL C'étoit h co*
lonne du Général Petrazzi» L'Officier
François le prévint , en plaçant fur la
ipmmité de Foife-di-Lupp deux cents
hommes avex: ordre aux fold9t$ d^ fe
];anger fur une feule ligne « à quelques
)aa de diftiaxice le$ uns des autres. Far*
ces disux cents hommes vus de loin
p^roiflbient une troupe nombreufç qu'ail
f^rnbloit difficile de forcer» particulier^
rement fur une hauteur efcarpée«
X^; Général Pé^razzi rpnonça donc
 ce deifein » & prit le piirti de couler
des troupes etitre Palpiara & Voltri. Le
Comte de Kercadp s'en apperçut ; &ç
les chaflà, de forte qu'il rétablit pour
1( f eftç <iu jour lit cp)[Qaiunication dç
• Yoltrï
K
A l'Hjst. de Gènes. 241
Voltri à Gênes ; ce qui fur un coup
âécifîP. 1} accourut enfuite auprès du au. ij^ii
Marquis de Monti qui fe défendoit tou-^
jours avec toute la valeur & toute lar
conduite poffibles. Mais il li'avoit pas
aflez de troupes pour réfifter par- tout ^ . . , / ^
& déjà la communication entre le haut
& le bas de Voltri éroit entamée* Ce
fut encore le Comte de Kercado qui laf
dégagea. Le yq&Q des Capucins vive-
ment attaque ife défendit depuis fiic
heures , lorfqu^enfin le Chevalier dé
Chauvelin arriva avec quelques trou-^
pes , annonçant la marche du Duc de
Richelieu avec des forces fupérieures#
Le premier foin du Chevalier dé J/"^^**^
Chauvelin fut d'aflorer îa jonftîon des^
troupes du Duc , en couvrant îa com-
munication avec Gênes II envoya pouf
cet effet i Paimara le Régiment d^
BrcflTe , qu'il retira du Couvent dea^
Capucins , dont les ennemis abandon*^
fïoient enfin l'attaque. Un autre objet ^
Îue pouvoit fe propofer h Généra!.
étrazzi, étoit de s'emparer du m\d\ft
I>urazza, & de forcer Voltri ae c^
côté qui étoit foible. Le Qievalier de
Chauvetiti renforça de de^ix centshottt*
r
T2^t Supplément
mes les troupes qui occupoient ce pa-
* An* x71^<* lais & les maifons Yoifînes , & fit quel-
ques autres difpoiîtions pour cnettre
^ette partie à t'aori d'infulte.
le Comte Mais le Comte Nadalli coaunençoit i
le'wî^/* penfcr à là retraite. Ayant appris que le
'^^ * bue de Richelieu étoit déjà a Pégli , &
qu^il avoit garni par échelons toutes
ks hauteurs de Voltri à Gênes , k Gé-*
uëral Autrichien craignit , que la co-
lonne comniandée par Pétrazzi ne fût
. tournée îc coupée. Il donna ordre
qu^eile fe repliât fur Mello , où toute»
tes troupes le raiTemblerent durant la
Buit* Le Régiment de BrefTe & quel-
ques autres troupes occupèrent à Tinf-
tant les hauteurs que cette cc^onne
tenoit de quitter» Et le Comte de Mau^.
Seou avec trois bataillons, eut ordre
e garnir la fommité de Foflfa di-Lupo^
ce pofie important dont le Comte de
{^ercado avoit H heureufement Scûh^
biiement écarté les ennemis* Le lende*
BQoin le Comte Nadafli y appréhendant
Sue les Français ne fe faififlent dupofte
e Maflfoné , par où il étoit obligé de
iaire fa retraite , reprit avec précipita-
tion le chemina 4^ ce poAe de,ux heures
être
A L'tilST. DE GeNES^ 2^2
avant le jour, 6c retourna df ià à Cam*
po-Frédi), ©ù fes troyp€$ fe féparcrcBt ^
pour retourner aa^$ {eurls quarriers*
Le Duc de Richelieu dé ion coté-r^
vint à Qênes , après avoir pris de^ mé«*
iures nouvelles pour la confervacioa
des pofies des environs de Vbltri«
Âinfi fe termina cette eypédition i il fr retî^
projettée.par le Conate Nadafti avct J^alfwfi!
Jhabi^eté, eicéçutée av^c dUig^ce, Jjouf-
fée avec vigueur; mais foutenue par le
Marquis Monll fiiv«c une fercaeté &
une intelligeiice dignes des pks gramisf
éloges 5 déconcertée par la vigilance $
l'adivitéi.lea manœuvres adroites du
Comte de ICercado» & qui échoua par
les mefures promptes & faget du Duc
de Richelieu, & desOfficierg^qu^il enr*
.ploya. Cette affaire coûta prè^s de citiq
cents hommes aux Allemands : les Fran-
çois 9 ijur qui toute la défenfe de Vokfi
roula 9 n'en perdirent pas cent trencjL*
On ne tenta point de troubler la nor
traite du Comte Nadaili. U i% coâ»*
fuença à la nuit : il avoit déjà beaucoup
ii'avance à la pointe du jour : les trom-
pes Françoifes étoient fatiguées par u nft
joiiarche tmd^ ; el^ aurQiem. ^ei»ci)iaà
tÊ^mâmm
*a42 Supplément
^______ riiqué en s'engageant dans des défilés
A «• X74t. ^^^^ 1^ Comte mdaiti ne pouvdt maii-
2uer d'avoir fait occuper les faauteur$r
)n ne poufvoît guères efpéier de join-
tlre Pennendi ; & Ton ne pouToit pref-
ique manquer de tomber dans fes em-
bufcades. Ces réflexions déterminèrent
fans doute le Duc de Richelieu à fe
contenter de t'avantage d^avcnr obiigi^
les Allemands de renoncer à kur en*;
treprife.
Bntfeprîfe II en (brftta une à fon tour , dont
««^one. jgj fuî^e^ auroient été confidérables ^
il elle avoir réuffi : c'étoit de furpren*-
^ire Savone. Pour mieux cacher (on
4de(fein , il ne parut quelque temps ar-
cemif qu'aux mouvemens que firiToic ,
▼ers Cento-Croci , l'armée qoi fe pré-
paioit i entrer de ce côté dans les di&
triéts de la côte Orientale de la Répa>>
blique fous les ordires du CpoKe de
Brovrn» Le Duc le rendit lui-même le
•dO de Marsà Seflri-di-Lçvanté^ pour
^fervcr iès mouven>ens r mais avant
^ue de partir il avoit donné ks ordres
-pour Pexëcution de fon^ projet. En con«
iëquence on ailèaibla quantité de bâ*
fiyawns dans le pcMrt de Gênes; & le
A l'Hi Sf. DE GtENBS. 24 J
**— "^ ■ Il I I ■ Il I— — i^mi w,
a ç au foir on y fit embarquer uti grds jj["
détachement des troupes de France , '
& huit cents de celles d'Efpagne. Oti
fit au mêftie temps marcher desf trouh
pes pour renforcer les poftes de h
Bpchetta & de Volrri, Le Duc de Ri-
chelieu fe rendît par mer dans cette
dernière place 5 fe mit à la tête d'u{|
corps de troupes Françoifes d'envîrofi
trois mille hommes^ & marcha le mênie
foir vers Savone.
Ilfaifoit porter avec lui des échelle^ ^ ^^ iwavrff
& tout ce qui eft néceflâire pour Kefca-^ écESleiî '**
lade d'une place. On avoir murri les
poftes de Vpltri & de kr Bocchetta »
de manière qu'on ne craîgnoit pas que
les troupe* qui étoîent aux ordres da
Comte Nadafti puffent rien tenter poûT
fecourir Savone , foit directement , foît
en eifaysmt quelque cfiverfion. Pendant
que ces troupes etoient ainfi tenues en
échec, on efpéroit que celles qu'on
avoir fiifc embarquer pour Savone y ars»
riveroîent avant le jour , entreroient
dans le port fans être apperçues, Si,
jettant quelques compagnies (fe grena»»
dier» d^ns les patilTades de h citadelle y
cmpêcheKHent kr ^aroifon'de la plaol
»■*#»— I M> i l Ê S tÊi^mi^mm
'*34.3 Supplément
- — - - - - *
de fe retirer dans cette fortereffe. Le
Bill. t74s. Duc d'Agënois devoit £ûre efcaladef
la ville par une partie de fes troupes 9
pendant qu'un autre corps coœtnandé
.par le Comte de Kercado , qui s'ap^
prochoît par terre, & qui devoit , che-
min faifant , enlever les pof]kes avancé^
des ennemis, attaqueroit par un autr^
côté. £nfîn Ton aâuroit qu'il y avoir
un paifage que des intelligences avoienc
pratiqué à la faveur de quelques mai-
fons qui touchent aux murs. Ce paffage
h'étoit plus mafqué que par une foible
^ partie de muraille , & n'attendit qu'un
lignai pour ouvrir aux foldats François
ijuie libre entrée dan» la ville , tandis
jqtie les diverfes attaques occuperais ne
xoute l'attention des ennemis.
Ce "projet étoit parfaitement ima*»
giné. Mais le fucçès dépendoit du con-
cert de divers corps qiai dévoient agir 5
& ce concert dépendoit à (00 tour de
prconftances dont on n'étoit pas maî-
tre. Le vent contraire força les bâti*
mens qui portoientles troupes de débatr
Suement , à s'en retourner. Le Comte
e Kercado trouva fur fa route le fort
i^ Cette défendu par de^b^nnes mu-
raîlUs
1
À l'Hist. de Genês. 244 )
railles, 5c 300 hommes de garnifon.
Ce. fort capitula après 4 heures d'un A m. 174^
feu très-vif , & la garnifon fut faite
prifonniere de guerre. Après ce petit
retardement le Comte de Kercado mar-
cha en diligence vers Savone ou le Duc
d' Ag^nois avoit fait fes difpofitions. Il
avoit jette le Comte du Châtelet Lau-
mont dans le Couvent des Capucins ^
& le Marquis de Molac dans celui des
Récollets, fort expofé au feû des vaif-
feaux Anglois. Mais quand on fçut que
les troupes qui venoient par mer avoîent
rebrouflSé chemin , on fe contenta d*a-
voir brqlé quelques magazins , d'avoir
nettoyé quelques portes ; on fit Gruter
le lendemain Iç fort de Cette , & ce fut
ià tout le fruit de cette expédition.
Mais il fallut bientôt ne plus s'occu- Dîfpofîtîon
per que des préparatifs de défenfe. Le <î« Comte a*
Comte de Brovn , chargé d'être le ^'^^^"^
principal Miniftre de tout le reflentii-
ment de la Reine de Hongrie contre
les Génois > fe rendit à Parme le 2.^
d''Avril,& donna ordre aux troupes
raiTemblées pour Tinvadon qu'il mé*
ditoit, de s'avancer, par Bercetto 6c
Borgo-valrdi-Taro, vers les frontieri^
»;♦»'
♦244 SuFPLBMENt
de l'Etat de Gênes j menaçant âinfi a
la fois toute la dote Orientale de cet
Etat , tandis que le Comte NadafH
faifoit toujours craiiidre quelque eir-
trepriiê du Coté de Voltrî > ou de la
Bocchettar
Pr&.«tîcn. . Le Duc de Ricïielku ne négligea
a« Duc de rien pour être en état de faire tête par-
RicUliea. ^^^^^ i^ poffes de Voltri étdenr (uffi-
(âmment garnis ; celui de ta Bocclietta
Fut confie à deux mille François ;
le Marquis d'Âhurïiada, Général des
troupes auxiliaires d'Efpagne , établit
fbn quartier à Chiavari ; te Duc fixa
|e (ieti i Sefiri - di - Levante : depuis
cette dernière place julqu'î la Sbécié
]1 y ^voit environ dou» mille nom--
mes de troupes réglées» & autant de
payfans armés. Chaque jour {conduis
foit à Gênes de nouveaux renforts par-
tis des ports de France ; & on les dif-
tribuoit à mefure dans les lieux qa'on
çraignoit le plus de voir attaqués»
Au milieu de tant de motifs dlnquié'-
tudes , on ne négtigeoit pas les afiaire»
de CotCe, oh tes ennemis de la Répu-
Jblique augmentoient les troubles ,
*pour multipirer les embarras de^ Gé-
90îst Ofi^fit ps^er dans cette Ifle de»
wrea,
^■' r r ■- r , ^ ; ^-::i^
A L^HlSTé DE GbNES. 24?
Vivres , quelques troupes & des muni- ^^^ ,748».
tions de guerre. ' '4- • a^
On avoir été aflèz long- temps tran- coffc*"^*
quille fur ce qui s^y paiToit : & quoique
ks RébeHes ne parlsfflèht point de
foumiffioir ^ ils n'étoient pas affez
formidables pour inquiéter beaucoup^
Le nom de Théodore deNeuhoff étoic
depuis plufieurs années un épouvan-
tai! quie les Génois ne craignoient
plus. Mais ils s'allarmerent avec rai-
fon d^un voyage que Rivarola , Chef
des Corfes révoltés f Bt à la Cour de
Sardaigne fur la fin de Fannée 1 747^
Gn puolia d'adord qu'il n'*a voit obtenil
de cette Cour & des Puiflfanées alliées'
^u'un fecours de trois cents hommes »
quelque artillerie , & une promefle
ë'étre fécondé par deux vaifleaux de
guerre Anglois , s'*il vouloir entreprend
dre le fiege de la Baftie. Mais on vit
bientôt que Tintention des ennemià
de la République étoit de foutenir
bien plus efficacement la rébellion des
Corfes.
' Durant Tabfence de Kivarola , utt
gros corps de Rébelles s'étoit appro^^
ché de la Baftie. Le retour de ce Chef
des- Corfes ranima fon parti f par l'ef^
A ll[
r
IMMMMMrtM
2^6 Supplément
AnTT — 8. poir des fecours prochains qu*il arnion-
ça ; & fon camp fe groffit affez c©n*
fidérabiement.. Mais Ta mort , arrivée
peu de temps après y caufa des divifioni
qui fufpendirent les opérations pro-
jettées» Enfin Matra , devenu le prin-
cipal Chetdes Révoltés , pacifia ces
diflentions , & fe prépara à ferrer de
près la capitale de Corfe.
siège de la ^artillerie ne lui œanquoit pas. Le
laitic. Roi de Sardaigne lui en avoit fait four*
t)ir. Mais ce qui redoubla les altarmes
^es Génois fut la nouvelle que douze
cents hommes de troupes Autrichien-
nes & Piémonroifes , fous les ordres du
Chevalier Cumiana , s'étoient embar-
quées à Vadq, vers la fin d'Avril, pour
paflTer en Corfe, & qu'elles avoient
débarqué le 4 de Mai à San-Fioren-
JZO) dont les Rébelles étoient maîtres.
Quelques jours après., elles joigni-
rent le corps commandé .par Matra ^
& s'étant emparées de quelques pofies
dans les environs de la Baftie 9 elles
s'approchèrent de la ville , & com-
mencetent le 15* à en faire le fifgc
dans les formes.
Belle aéfcn. La citadelle étoît dans un état dé-
îucrt' '"'" plorable ^ & la ville ouverte de toutes
A l'^Hist*^ de Gfkes. 24.7
parts : on y manquait de- plomb , de 7
1 j ff j * • • j r 1 An.* 1748.
poudre & de mimitior» de boucfce.'
La garnifbn état peu confidérable.'
On avoir bien envoyé fix cents hom-
Hies en Corfe dès le commencement
d'Avril , avec M,' Antoine Paflano y
Commiiiaire Général : mais ces trou-
pes y débarquées à Galvi , n**avoieRt
pu entrer dans la Bafti^ , déjà blo-
quée par ks Rebelles j & on avoit été
obligé de les jetcéf dans les châteaux
de Calvi , de Bonifacio & d'Ajaçcior
On avoit donc lieu de craindre que
k peu de rrpij^s qui rçftoient dans
la Baflie ne fuflent pas en état de foo-
tenîr un fiege : mais M. Jean^Ange
Spinoh les commandoit. Il inipira
non feulement à ik petite garnifon ^^
mais aux baibitans , ton zèle & fon
intrépidité. Tous oflSrirent de fe dé-.
fendre jufqu'^aux dernières extrémi-
tés ; &c NL Spinola n'omit rien pour
féconder , par ks meilleures meiures
qu^U pût prendre ,- h^ valeur de ces
l^avf s gcîts^ Il fit creneHer ks maifonr
qui dotmoîent fur la campagne , Se
pratiqua' dans ks intervalles des cou-
pures paliâadées. I) garnit ces endroits
4e pelotons à^ Mààts mêlés ayeç
Xiv
JV
248 SUPPL£MENT
■ ■ Tl — ~
^jj^ ^ les habitans. Après ces premières^ dit
' pofitions , il fît enlever tout le plomb
qui étoit dans les boutiques , celui des
canaux , & la vaiiTelle d'étaim , pour
£ûre des ^balles, qui commençoient à
manquer. Une barque de Capraia lui
apporta le 1 8. dix barils de poudre 9
& il reçut le même jour des vivres que
la République lui envoyoit. Ces pe-
tits convois le mirent en état d'en at*
tendre de plus confidérables ; & il ne
(bngea plus qu'à repouflfer les ennemis
qui failoient de puiflans efforts pour
emporter la.place avant qu'elle fût fe-.
courue.
Après avoir été rcpouffés à l'atta-
aue de quelques polies le 1 5 au foir ,
s jetterent dans la ville grand nom-
bre de bombes. Deux jours après r
leurs batteries commencèrent à tirer
contre le couvent;, de faint François»
Elles continuèrent durant trois jours ;
& ce pofte important , d'où la prife
de la ville dépendoit $. fut attaqué à
plufieurs reprifes avec beaucoup de
•YJgpeur : mais les affiégés » (bldats
£c habitans , fe défendirent avec tant
de bravoure 9 qu'il fut impoi&ble de
leur faire perdre un pouce de terraim
A t'HisT. DE Gènes. 245?
I n ----- - -,
Cependant Je Duc de Richelieu 9
înfocmé du fiege de la Baftie $ fit j^^^ i/^^
embarquer le viîigt-un quatre cents
hommes de fes troupes pour la dé-
w, M. de Curlay , Colonel du
piment de Tournaiîis , les com«
mandoit» &portoit aux ailiégés quan-
tité de munitions de guerre & de
bouche. Mais lei galères fur lefquel-
les étoienc ces fecours , ayant ren-
contré des vaifleaux de guerre An-
glois, furent obligées d'inierromprç ^
leur route.
Les afliégeans , înftruits fans doute Elle eft
du départ de ces galères tentèrent ^oam^^c <îe fe
de Dorter le Gouverneur à fe rendre, f^?^'''**'^
Ils lui offrirent une capitulation ho-
norable » le fommatit de rendre U^
place à ces conditions , & lui don-*
nant trois heures pour preftdre fon'
parti. La fommation fut faite le vingt-'
deux au matin. M. Spitiola. n'y ré-;
pondit que le lendemain. Il' mar-
quoit qu'il ne devoit rendre la place''
2u'au Souverain qui la lui avoir çon*
ée 5 qu'^ainfi il, entendoit la défen- ' ' '
dre jufqu'i la dernière extrémité^ Il ^
ippuy^ cette réfolution par une for-
X y
XSo Supplément
de qu'irfit faire le (bir même 9 6C
Aw. ijft, 5"* coûtai auj^ enr^ejnis environ qua-r
Les batteries des afli^eans con-«
pnuerent de jouer vivement : ils en
livoient trois 1 cbaçuqe de quatre
canons de dix-huit livrçs de balle»
fc plufieurs ^tptres de mortier^. lU
tirèrent plus de dçui^ mille coups dç
canon , ^ jetterent plus de troi^
f ents bombes ; mais les aiCégés tin*
rent ferme dan? leur pofte pe faiof
François* M. Fédémonté , Lieute-
nant Colonel au fervice de France y
^ qui éioit arrivé le quatrième joup
4q fijége f pour reconnpitre l'état d^
' }a place , & en f^ire rapport au Duc
de Richelieu , prit le commande-^
ibent de ce poftè » & y fit faire un
retranchement intérieur » afin de le
^ mieux garantir. Cet habile Qficief
partagea ^veç M* Spinola les tniT
vaux Sa les honneur^ d'unç fi belle
4^fenfe.
levée â» Enfin le Chevalier Cumîana ,
f^e. ayant ét^ informa que le fecpurs
cpmmandé par M. de Curfay ^toit
fur le ppinr 4'aiTivçr> Çç w Ypu-
r
I rrr
A l'Hist. de Gènes. 2^1
lant pas s^expofer aux fuites d'une
l'etraite précipitée , leva le fiéçe le
vingt - huit au matin , & reprit le
chemin de Sanfiorenzo ^ après avoir fait
embarquer fon artillerie fur quelques
bâtimens de tranfport qui l'atten-»
doient. Cet événement m d'autarft
plus d'honneur aux braves défen*-
leurs de la Baftie , quMls ne der
voient a^'à eux - mêmes la confef-
vation ce cette pbce. On ne peut
trop donner d'éloges à la bonne
conduite & à la fermeté du Gou-
verneur , à Taâivité infatigable deg
Officiers 9 à la bravoure de la gaiv
nifon» au 2éle & à la valeur des
habitans. Immédiatement après la le-
vée du iiége, les galères de la Ré-
pttbliaue amenèrent le fecours qu'on
attendoit ; ^ Ton n'eut plus^ à crain-
dre d'eifuyer de nouvelles attaques.
Le Chevalier Cumiana étoit aail«
leurs fort mécontent des Corfes »
qui ne s'étoient occupés que de
pillage ; & les Corfes eux - mêmes
ëtoient intimidés par les placards
que le Duc de Kichelieu fit affi-
cher dans rif^ f dans lefquels le Rcâ
Xvi
An* i74i«
3c France menaçait les Corfes ré-
j^^^ ^ J belles , & promettoit fa. proteâion à
*^^*'ceux qui rentreroient dans l'obéif-
iànce. Ainfî les affaires de Corfé der
vinrent aiTez tranquilles.
Prétimînaitcf Mais les G^nois avoient bien d'ai>-
.naême qu'ils avoient été menacés dans
xoutes leurs poifeilîons de la guene la
plus animée^ on dreiToit JL Aix-la-
Chapelle des préliminaires de paix qui
terminoient tQus leurs malheurs. La
France offiroit toujours la paix pour
elle & pour fcf alliés i (es ennemis
commençoient à fentir qu'elle leur dé-
mènent néceflàire. Dès le trente d'A-
vril les Miniftres de France , d'Efpa-
gne & des Etats Généraux , fignerent
des préliminaires aufquels les autres
Puiffances intéreilées accédèrent fuc-
ceifîvement. Il y étoit (lipulé par
rapport à la République de Gênes ^
Su'on lui rendroit tout ce dont elle
toit en poflTeflîon avant la guerre , avec
les mêmes droits , privilèges & préroga-
tives, dont elle jouïflbit en. 174.0.
- - - Le Miniftre de la Cour de Vienne
«l'amies dansACceoa aux arucles preummaires le
le Comté à%
A L^HisT. DE Gènes, ajî
27 de Mai ; le Roi de Sardaigne le "T^j '
31. Mais le Marquis Doria, Minîf- ^* ^^^
tre plénipotentiaire de la République
de Gênes , n'en ayant eu connoiflfance
que le 1 8 , ne put les (^ner avant
le 28 du mois fuivant. Les hoftili-
tés ceflTerent bientôt de toutes parts.
Le Général Leutrum , qui com*-
mandoit les troupes Piémontoifes
dans le Comté de Nice,, convint dès
le 28 de Mai d'une fufpenfion d'ar<i .
mes avec le Maréchal àe Belle Ifle ,
qui fe difpofoit à agir. Cependant les
Miniflres du Roi de Sardaigne ne fi*
gnerent les préliminaires que trois jours
après. Mais le Comte-^de Brown n'en
agit pas de même avec les Génois.
Quoique fâ Cour eût accédé aux
préliminaires dès le 26 de Mai , il
ne laiiïâ pas de continuer Tes prépa-*
ratife pour entrer en force fur le ter-
ritoire de la République. li ne crut
pas fans doute devoir pofer les ar-
mes 9 qu'il n'eût au moins tenté d'exé*
cuter le projet de vengeance dont
il ëtoit chargé ; & dans les pre-
miers jours de Juin il fe mit enfin
en mouvement > pour frapper le grand
X vij
r
^53* Supplément
coup dont il menaçoic de puis fi long-
An. X74«. ^^"^PS- ^ .
Opérations Les Génoîs fentircnt que c'étoic
eu Comte de le dernier effort qu^ils dvoient à fou-
Biown. tenir. Leurs courages s*animoient à
mefure qu'ils voyoient de plus près
le prix de leurs travaux & la recoin-
penfe de leur fermeté. Le Duc de Ri-
chelieu & le Marquis d'Ahumada
avoient eu tout le temps de faire leurs
difpofîtions : le Maréchal de Belle-Ille
leur envoyoit tous les jours de nou-
veaux renforts^ & le Comte de Brown
avoit moins que jamais lieu de fe flatter
de réuffîr.
Son avantgarde , fous les ordres du
Comte de Konigfeg, Te mit en marche
îc 5 de Juin , & fut fu^vie bientôt de
toute l'armée. La droite défila par Cen-
to-Croci , & la gauche par Dénano.
Les Alliés des Génois ayant fait replier
leurs pofles avancés , Tarmée Allemande
le porta à Varéfe.
Le Duc de Richelieu avoit fait cam-*
per & retrancher fon armée fur les hau-
teurs de Caasarfa au-deiTus de Seilri dî-
■ ■ * •
^ vante. Sa droite > par oh il tiroît fes
fttbfiilaaces , étoit parfaitement bien
çouvene»
a— ^ — — — ■ >— — —
A L'^HrsT. DE Gènes. 2Ç4
couverte , & à fa gauche il avoit l'af- ^^^^
mée Efp2\gnole qui afluroit (à cooimu-- ^, j^^g
nication avec la ville de Gênes > en oc--
cupant Chiavari & les hauteurs. Mais
coiame l'armée Autrichienne écoit à
Varéfe à . la diftance de fix heures de
marche libre , il avoit placé h la vue &
à la proximité des ennemis j deux corps
de troupes pour les obferver , dont Pun
à la droite , fous les ordres du Comte
de Lannion 9 & l'autre à la gauche , fur
la montagne de la Bifcia aux ordres dtt
Comte de Kercado,
Celuî-fi ayant été charge de former
une communication par fa gauche avec
les fudlièrs de montagnes des troupes
d'Efpagne, il y marcha, ne prenant
avec lui pour efcorte que la feule corn-
{)agnie des grenadiers du Régiment de
a Tour d'Auvergne» En arrivant au
Bofco-di-Sarta ou étoient les fufiliert
Blpagnols^au nombre de 400, com-
mandés par M« dé Courtin, il trouva
ce pofte attaqué , & les Efpagnols hors
d'état de fe défendre , parce qu'ils n'a-
yoient déjà plus de povidre* Dans le
moment même les troupes Autrichieo-
Bes débouchèrent par trois gorgés ^ eH
r-'
♦274. SUI'Ï^.LÊMENT
trois colonnes 9 qui formoient plus de
4000 hommes ^ , felpn l'état qu'yen ont
'Aiui74t»eux-mêmes commuaiqué les Officiers
Autrichiens*
Le Comte de Kcgrcado ^ et» qualité
d'Officier fupérieur , avoit pris le com-
sianden»ent. Les Montagnards Efpa-
gnols 9 fatigués d'un long combat , &
pour ainfi dire , défarmS , n'^avoient
d^autre prti à prendre que celui de fe
retirer» mais il falloit couvrir leur re-
traite f & il ne reftoit pour cela au
Comte que fa feule compagnie de gre-
nadiers. XL de Courtin fe joignit àlui y
& lui fut d un grand fêcours par la con-
Doiilânce qu'il avoit du nays. La ma-
nœuvre du Comte de Kercado eft de
celles que THiftcHre doit confacrer ,
pour, fervir d'inftraéEioii & d'exemple.
Elle a mérité les plus rrands éloges de
la part des ennemis mêmes.
* Cétoit le Major Général PnifFqin Ici conranm*
dk>tt. n avoit font fes crdcet cia^ coiiipa|poie«4t grf-
Midietf à éo hommcf* 30»
Croatt. ' ê<S9
Varadim. )ô«
$ Bataillont ^ R^S* ft TiaHik ) . «
Après
A L'HrsT^ DE Gènes. ,25-^
*^ ■ - —
Après avoir été long temps fuivi par ^^^^^
tant de troupes, il le trouva fur une ^^^^ ^^
chaîne de montagnes efcarpée fur cha-
que flanc par deux précipices , & fî
étroite dans fà largeur, qu*on n'y pou-
voir tenir que huit hommes de front.
Au fommet il y avoit unç Chapelle &
deux ou trois maifons. Le Comte de
Kercado fentit d*un coup d'œil tout
ravantage qu'il pouvoit tirer d'un lieu
aufli avantageux II parla aux grena-
diers qui fe dévouèrent , i fon exem-
ple, avec cette intrépidité qui fait leur
caradère orditiàire , à périr tous en cet
endroit. En même*tembs il jetta dans
le clocher de la Chapelle & dans les
maifons fix ou fept hommes auxquels il
fît donner le relie des cartouches de
tous les autres grenadiers 9 qju^il réduifit
à la feule bayonette. Il ordonna aux
hommes du clocher de faire le feu
le plus vif qu'ils pourroient , après
quoi il plaça le relie des grenadiers en
bataille, la bayonette préîentée à l'en-
nemi fur le penchant de la fpontagne»
& l'attendant dans un grand ûlence e»
C€tte poftureu
♦sfj Supplément
Les Autrichiens ne slmagînanf pas
Ail. 1741. ^l^'on pût leur tenit tête avec fi peu de
monde , s'arrêtèrent tout-à coup à foi-
)[ante pas pour dëiibéren Ils jugèrent
2u'^il étoit arrivé du fecours ;. que la
Ihapelle , les maifons , le revers de la
montagne qu'ails ne pouvoient voir ^
ëtoient farcis de monde ; que s'ils alvan-
çoient , ils ne pouvoient nianquer de
tomber dans des embufcades dange*
teufes. Us iè déterminèrent donc à fè
retirer fur la Bofco , d'où les Efpagnols
les chaiTerent le lendemain. Àinfi le
Comte de Kercado , par la juftefle de
fon coup d^oeil 9 par la promptitude de
fes difpofitions $ par la ^énéreufe réfo-
lution qu'il prit , & qu'il fçut infjpirer
àfesfoldats» non-feulement fauva les
400 fufiliers » dont il protégeoit la re-
traite 9 mais empêcha les Autrichiens
de pénétrerjufqu aux poftes Efpagnols,
de poner le ravage & la défolation
dans plufieurs bourgs & palais confidé-
rables > peut- être même d occuper quel-
que point de la communication de nos
troupes avec la ville de Gênes*
Cet événement fe pa& le 7 Juîb.
Le
«■ÉMMKMMMÉMIidM*
Ax'HrsT. DE Gènes. 25'5*
Le même jour le Comte de Brown _
jivoît fait attaquer le pofte de San-Pié- .
tro di-Vara& quelques autres, qui fu- "* *^^ '
rent emportés. Mais tous furent repri$
le lendemain. Les Efpagnols y firent
de grandes avions de valeun Les AU
lies des Génois n'y perdirent guèretr
moins de 690 hommes. Mais içs AU
lemands furent enfin contraints de k
retirer avec perte de plus dç dçuK
mille.
Ce fut à cette attaque que fe born^
la tentative du Comte de Brown. Dans
}e jour même il fit favoir au Duc de
Richelieu que la Reine ^ Hongrie
âvoit envoyé ordre à fes tr^R^es de ce(^
fer les boftilités en Italie. L^Amiral
Bing qui commandoit la flotte An*
gloire lur les côtes de Gênes ^ reçut
peu de temps après de fèmblables 6r«
dres de fa Cour.
Les hoftilités ne çeffçrent cepen- ceiTâtîoA
dant pas fur le champ. Quelqdes dif-^'>rn^« ^
ficultes retardèrent la cbnclufion den^*^^
là fufpenfion d'armes. Les Efpagnols^
un pei| reiferré^ dans leurs quartiers ,
|Qgercnt ^ propos de fç mettre plua
9mmÊÊmmÊÊÊÊÊÊÊÊÊmmÊmmmmÊÊmmmÊmÊmÊmmÊÊÊÊÊtÊmm
ayô* Supplément
au large , ^ & attaquèrent les Aile*
^ifA ty^> mands dans quelaues-uns de leur'
* poftes avancés , doit ils les cBaflè-
, rent après leur avoir fait ' près de deux
cents prifonniers. Deux jours après
Tamnilue fut publié à la tête des
troupes des deux partis. Le Duc de
Richelieu & le Marquis d'Abumada
revinrent à Gênes au. milieu des ac-
clamations du peuple ;*& ces deux
Généraux reçurent de la Républi->
que les marques de reconnoiiTance que
méritoient leurs fervices. Tous deux
furent infcrits dans le Livre de laNo-
blefle GénpEe» Le Sénat ordonna de
plus I qu'on érigeroit au Duc de Ri-
chelieu une flatué de marbre , qui fe-
roit placée dans le grand faloQ du
Palais; Ce Sei^neiir reçut dans le mê'
me temps la noaveUe que le Roi (on
Maître Pavoit npmm^ /Miaréchal de
^ France.
tWté M- Comme toutes chofes étoieot à peu
liufdc^ui* près réglées par les articles prélimi-
naires de paix y le muté définitif ne
tarda pas à être %né» JJlmpéxzxxkc
f lie S) de Jute, ' ' -, .
Reine
Am* 1749*
A l'Hist. db Gènes. 25*7
— ■■■■■ • ■■
Reine y accéda * fans réfervç » quoi-
que dans fon acceflion aux prélimi-
naires elle eûrfemblé ufer de quelque
reftriâion au fujet du traité deWormes;
exception que les Minières plénipo*
tentiairesr des autres PuiiTances con^'
traélantes avoient formellement re^
jettée. La République de Gênes ac-^
céda de fon côté au traité définitif le
sl8 d'Odobre ,. & le Roi de Sar-
daigne le 7 de Novembre. L'article
qui concernoit la République por^
toit qu'elle feroit rétablie dans tou-
tes les poifeflions dont elle jouïflbiû
avant la guerre j que l'argent qu'elle ,
ou fes fujets , avoient aux banques
de Vienne & de Turin, & qui avoir
été confifqué , fer6ît> rendu ; enfin
qne le payement des intérêts de cet
argent commenceroif à courir du jour
de l'échange des ratifications. Tel-'
les furent les conditions que les Gé-^
iiois , fi cruellement menacés , furent
obtenir par leur fermeté> & la fidélité
de leurs alliés.
Il ne reftoit à la République d'in-'fw^ciHoftp^
quiétudt s -que pour la Corfe* Lestofti-^fc/* *"
Cflrr
2y8 Supplément
■ - *'■ .1. ■ I ■ I »■ Il ^
lîtés diyrerent dans cette Iflc , aflez
ANt X74t. iong-temps après qu'elles curent ceifé
en terre- ferme ; & la fuipenfion d'ar-
mes n'y fut publiée que vers la moitié
de Septembre* Jufqu'à ce temps il s'y
JïzSÉà quantité de petites aâions » dans
e détail defquelles* je n'entrerai
point. Il fut enfin réglé qu'A y au-
roit ceffation d'armes. Non-feulement
les troupes Autrichiennes & Fiémon-
toiCes , qui étoient à San-Fiorenzo
fous les ordres du Chevalier Cumia-
na 9 étoient comprife]» dans cet armif^
tice y on y comprit auflî les Gorfes
mécontens , pourvu qu'ils dépofàflcnt
kurs armes , 6c confenriflent de le
foumettre à la République , (bus la
protection de la France v aux condi-
tions dont on conviendroit par Tinter-
poiltion deSa Majefté Très-Ghrëtien-r
BcPèu après , les troupes Autrichien-
nes- &. Piémontoifes ortirentde FIf-
le ; & les Rébelles , abandonnés des
Fui0ances qui les avoient ibu tenus j^
fongerent à faire leur acconunode-
mcnr.. Les Génois , déformais tran-
quilles dans toutes leurs pofleffions ,•
commencèrent à jouïr de là paix > &
Ha s,'occu£erent plus que du foin de
A i/HisT. TE Gènes, ay*)
r^arerlcs maux que leur avoit câufés ^^JJ""^
une guerre aufE terrible que ceUe
qu'il venoieni d'eâuyer, & que leurs
vrais Intérêts leur avoit rendue in^vi-
- table. - - • ■ -
K» du Sifpitmmt.
Yij
26o
ORDRE
CHRONOLOGIQUE
Des divers changemens de gouver-
nement des Génois^
ifer* J.. c. a-oy. f"^ Ene s détruite par Jes'
VJT Carthaginois , rétablie
^ peu après par les Roniaii».
An. de J-c» 78. Elle embraffe le Chriftianifrae ,-
& refte fous la domination Ro^
maine jufqu'à l'invafion des^
Gotbf*.
▼ci« y y o. Gouvernée par des Ducs.
538. Prife par les Lombards*
7.71^. Soumife à Charlemagne , &'
fouvernée par des Comtes.
^_ ille devient? indépendante , &
fe cboidt des Confulspour la
gouvernei?.
I r5)0. Elle élit pour principal Magi-
ftrat un Podeftat étranger.
I I j) I . Elle crée de nouveau oes Con^
Ixilj^
>KDKE ChrON. D£S DoG£S; 26P
>ip4^ Elle .rétablit le gouyernemcnr
d'un Podeftat;
ï:îj7. Les Géfioîy élifeiït , pour les
fou verner ,. un Capitaine du ^
euple.
i:a70.Jls créent deux. Capitaines du
Peuple.
X2p I • Un feul Capitaine chd/î pariai^
les étrangers,
i2^6.I>Qux Capitaines du Peuple ,r
tous deux Génois.
13 00. Un feul'Capitaine, étranger.
1-3 .06. Deux Capitaines* du ^ Peupfe' ', .
tous'deux Génoisi
rjopl Un feul Capitaine du Peupje,.
Génois.
J^3 1 0. Le gouvernement remis à un^
Confeii de douze personnes*
1^:1 1; L^Empejiur Henri VII. élû^^
Souveraia de Gênes pour vingt'
ans.-
^3 1 3 • Le çouverncmenr traiïfporté à '
un Confeilde vingt quatre perf
fonèfes.
^3 ï X* ^^ ait de mxiveaiï un Podef-
tat étranger.
1-31 7* On crée de nouveau deux Ca-*
pitaipes du Peuple, Génois.
H^S* Rpberc Roi de- Naj^les ,-& le
âi^2 Ordr e Chroiiologiqub
" Pape Jean XXIL ^Souverains
de Gênesé
i^ ^î*- Deux Génœs derechef Cgpitàîr
taînes du Peuple.
1 3 3 p. Création d'un Doge perpétuel*
13 y 3 . Jean Vifconti , Seigneur de
Gênes , & Tes fucxe&urs Ducs
de Milan,
13 J 5. Gouvernement d'un Doge per-
pétuel , rétabli*
I 3 pd. Charles VI. Roi de France ,♦
Souverain de Gênes.
i-^op.'Théodore Paléologue , Mar-
quis de Monferràt , Capitaine
général de Gênes.-
3^4.13. Gouvernement d'un Doge per-
pétuel , rétabli.
1^4.21. Philippe -Marie Vifconti , Duc
de Milan ^ ^uverain de Gê-:
nés.
143 6^. RétablilTement du gbù Verne-''
ment d'un Doge perpétuel.
\^4^2¥ Le gouvernement eA tranfpor-
té à huit chefs , (bas le nom
de Capitaines de ta libené Gé-
noife.
1-^4 j . Rérabliflêment du gouverne-
ment d'un Doge perpétuel.
l'^^pS. Charles VlLKoi de Fran-|
DES Doges. 26 j:
ce y Souverain de Gênes.
£45 1. Rétabliflèment d'un Doge per--
pétuel.
1 4 d^/i François Sfbrcè , Duc de Mi--
lan j & fès fuccefleurs 9 Souver
rains de Gênes.
1477. Huit Capitaines de la liberté
gouvernent les Génois.
1478. J. Galéas Sforce, Duc de Ml--
lan , Souverain de Gênes.
1479. Doge perpétuel rétabli.
1488. J. Galéas Sforce , de nouveau '
Souverain .de Gênes : Ludovic
Sforce lui fucccde.
r45)5^.Louïs XII. Roi de France i'
Souverain- de Gênes. -
ly 06. Doge perpétuel rétabli. •
1^07. Louïs XIL derechef Souve*-'
rain de Gênes.
I y I 2. Doge perpétuel rétabli.
I J 1 3 . -Gênes de nouveau foumilè à^
Louïs XIL
l^y 1 3 • Doge perpétuel rétabli. .
1 j-iy. Les Génois fournie derechef au*
Roi de France,
ry 2 2. Dbge perpétuel rétabli.
1-^26. Gênes, enc-ore fourni è à la"*
France»
13:28. EtaWiflementd'UnDç^ebieft-i-
264 Ord re Chronologique
" nal , &' de la forme de gouver-
nement qui fubfifte encore au-
jourd'huu*
^uiTîs: cùrOnôlogtq^ue
des Doges perpétuels , depuis 13 39«
qu^tls ont commencêyjufqu'enlS2^^
qu^ïls ont fini.'
^339* Simon BoCca'iiégra. L
1-3 4. 4» Jean de Morta*
i'3 50» Jean de Valèriti.
1 3.^5. Simon Boccanègra, rétabli Oi-
I jh63<, Gabriel Adorne.
1-370. Dominique Fregofe,-
1^3 7 8 .-Ant<Mftè Adorne. L
-^ Nicolas Guafco.
I>3 8 3 . Frédéric Pagana. -
-^^■^i-*^ Léonard Montaldo, ^
1-354. Atit(Hne MotriejrétablilV
1-390. Jacques Fregofe.
13.5) 1. Ahtoiife Adorne-, rétabli. lU*
^39 2'. Antoine Momaldo. I.
^ 13 5^3. François- Juftiniano.
-^Antoine^Montaldo-, rétabli II»
^3 9^* "^ icoks Zoaglïo. -
-^ ^ Antoine Guarco. .
-«*^**^^Amoine> Adorne ^r^àîfc' IV*
DES Doges. 265*
"' ' ■ I ■
141 3. Georges Adorae.-
14.1 j* Barnabe Guano.
• Thomas Fregofe. I.
1 43 5. Ifnard Guarœ.
Thomas Fregofe , rkahlu II.
1443. Raphaël A dôme.
1447. Barnabe Adorne.
■ — Jean Fregxtfe.
1448* Louïs Fregofe» I.
1 4 j O. Pierre Fregofe.
1 4(^1 • Profper Adorne»
Spinetta Fregofe.
Louis Fregoîe , rétabli. II.
1^62.. Paul Fregofe. I.
Louïs Fregofe , rétabli IIL
1 4.63 • Paul Fregofe , rétabli. II.
147p. Baptifte Fregofe.
1483. Paul Fregofe , rétabli. III.
t^o6. Paul de Novi.
]
I y 1:2. Jean Fregofe.
1
I r 1 3 . Odavien Fregofe.
ro me m. z
;z66 Ordre Chronologique
^1— i— , ■ I ■ 1 1 ■■ ■ ■ I — — ^
I ja2. Antoine Adorne*
SUITE CHRONOLOGIQUE
des Doges biennaux , depuis 1 5 28.
jufqu^à préfent , avec les dates de
leur éleàion.
Obert Cataneo , 1 2 Décembre 1 5 zS
Baptifte Spinola, 4. Janvier ijj i
Baptifte Lomellino , lyjj
Chrift. Grimaldi Roflb , i J^y
Jean B. Doria, ^137
André Centurioné , 1539
Léonard Caftaneo,, ^Si^
Y André Juftinianij 1^43
Jean fi. Fornari, -^ J^î
Benoît Gentilé , i J47
Gafpard Braccelii Grimaldi , ^^^9
Luc Spinola, ^SS^
Jacques Promontorio , ^ J* Ç 3
Auguftin Pinello , i ç.y.j
Pierre J ean Ciaréga Cibo , ^ J* 5 7
Jérôme Vivaldi , ^^S.9
Paul-Baptifte Giudice Calvo , 1 5 6 1
Baptifte Cigala Zoaglio , 4 Oft, i j5i
Jean B. Lercaro , 7 Octobre i ^6"^
Oélavien Gentilé Oderico . 1 1 Odo-
bre 1^-6 S
■ 1— *— — i» ■ ■— — ^— ^i— ^
DES Doge 5. 267
Simon Spinola , i y Oélobre i J 67
Paul Monéglia Juftiniani , p Ofto- V
breijôp
Gîanotto Lomellino ,10 Oftobre
1^71
Jacques Durazzo Grimaldi , 6 Odlo-
bre IS73
Profper Faltinanti Ccnturîoné , 17
Odobrei5'7j
Jean B. Gentilé , ip Oftobre 1 577
Nicolas Doria , 20 Oftobre i j" 7P
Jérôme de Franchi , 2 1 Oftob. i y 8 1
Jérôme Chiavàri , 4 Novembre 1 J83
A mbroife di Nëgro , 8 Nov. i J 8 y
^ David Vajca , 1 4 Novembre 1^87
Baptifte Négroné , 20 Nov. ijSp
Jean-Auguftin Juftiniani, 2/ Novem- v'"
bre ijpi
Ant. Grimaldi Céba , 27 Novembre
^S93
Math. Sénaréga , ç Décembre ijpy
Lazare Grimaldi Céba , i o Décem-
bre 1^5)7
Laurent Saoli, 22 Février 1^99
Auguftin Doria , 24 Février 1 60 1
Pierre de Franchi, 26 Février i6oj
Luc Grimaldi, . i Mars i 605*
Silveftrelnuréa , 3 Mars 1 607
Jérôme AfFéreto , 22 Mars 1 507
x6B Ordre CÎIHON0L0GIQ.UE
Auguftin Pinello , i Avril 1 60^
"/ Alexandre Juftinianî , 6 Avril 16 îi
Thomas Spinola, 21 Avril 16 ïj
Êernard Qavarezza , 23 Avril ï6ij
Jean Jacq. Impériale, 2p Avril 1 5 1 7
Pierre Durazzo , 2 Mai 1619
Atnbroife Doria , 4 Mai 1621
Georges Centurîohé , 25* Juin 1 52 j
Frédéric de Franchi , 27 Juin 1 62^
Jacques Lomellino , 6 Juin 162^
Jean-Luc Chiavari , 2 8 Juin 1 62J
André Spinola , 26 Juin 1 625^
Léonard Torré, 3 o Juin i6^i
Jean-Etienne Dorîa , 5/ Juillet 163?
Jean-Franç. Brignolé , 1 1 Juil. 1 63 j"
Auguftin rallavicini , 13 Juil. 1^37
Jean B. Durazzo , 28 Juillet i 635?
Jean-Auguft. Marinî> 14 Août 1641
Jean B. Lercaro , 4. Juillet 1^43
V Luc Juftinianî , 21 Juillet 164J
Jean. B. Lomellino , 24 Juillet 1 6^6
Jacques de Franchi , i Août 1 548
Auguftin Centurioné, 23 Août 1 6^0
Jérôme de Franchi , 8 No v. 1 6 j 2
Alexandre Spinola, p Oâobre 1 5y4
Jules Saoli , 1 2 Oâobre 16 j 6
Jean B. Centurioné , 1 j Oâ. 1658
Jean-Bernard Frugonî, 28 0<ft. 1660
Antoine Inuréa , 25 Mars 1661
Etienne Man, 1 2 A VJçU i(3^5
Céfar Durazzo , j'Ç Avril ï^ 65*
Céfar Gewlé ? ï Q Mai î 6 6 7
François Q^rlp vini , 1 8 Jwn 16,69
Alexandre Qfîçi^di , av Jwin i<5^7?
Auguftin &|lu;szo ij -^ JHillet i ($73
Antoine P^ÇaRO , 1 1 juillet. 1 6jf
Çianettino Ôi^Qpe , , 1 6 ji^iH^t 1(^77
Auguftin &iiioIîi , àjï Juillet i ^7P
^.uc-Mvi«îpy^^î» > Ï.3 Juillet 1 68 1
F, Mï^rie ïmférr^i'p 1 8 Apui 1 6 S 3
Pierre Durazzp , 2} Aoû? 1 5 8 r
Luc Spînola, a7 Août 1^87
Qberto Jorré ,. ^ i Août 1 58^
Jean B. Cataneo , 4 Septemb. 16 $1
François-Marie Saoli , ^^93
BopdiMÎliNégtOB^v ' ' l^9S
François Inuréa , 16^7
Jérôme Mari, i5pp
Frédéric Franchi , 1701
Antoine Grimaldi, 17^3
Etienne-Honoré Gierello , 1 7 ^ T
Dominique-Marie Mari , 1 707
Vincent Durazzo , i J09
François-Marie Impériale , 1711
Jean- Antoine Juftiniano , 1 7 1 3
Laurent Centurioné , 1 7 ^ i"
Benoît Viali, 171?
Aœbroife Impériale, 3 Oftob. 1715^^
Ziij
•^
270 Ord. Chron. des Doges.
Céfar Franchi , 8 Odobre 1 7 1 1
Dominique Négroné , 1723
Jérôme Vënérofo, i y Janvier 1726'
Luc Grimaldo , 22 Janvier 172S
Franc. Marie Baibi , 24 Janvier 1730
Dom. Marie Spinola, 25) Janv. 1732
J. Etienne Durazzo , 50 Janv. 1734
Nicolas Catanéo , 8 Février 173^
Conftantin Balbi^ 5) Février 1738
Nicolas Spinola 9 i o Février 1 740
Dom. Marie Canavaro , 20 Fév. 1 742
Laurent Mari , 27 Février 1744
J. Fr. Marie Brignolé, 28 Fév. 174^
Çéfar Catanéo 9 £ Mars 1 748
Fin dcja Chronologie des Doges;
lyt
TABLE
D ES M AT I È R ^ S
Contenues dans FHiftoire des Révo-
lutions de Gênes*
Volumes- font déjîgnés par les chtf
fres Romains , I. II, III.
^.
__ Biédu Peuple* Création de cette diar-
gfc , r. fage 8 5 . Sa ftfppreffiôn , 1 4^
Acre. Les Vénitiens en chaflent les Gé-
nois , Il 73
Adémar^ premier Comte de Gènes, arme
contre les Sarrazins,*!. 3
Adorne , (Antoine ) élu Doge, L 178. Dé-
poféle même jour, ibid. Ses nvenées &
les projet*, i^6&fuiv. liaita^ele Do-
ge Guarco dans le Palais, ipi. Il tente
inutilement de fë faire Doge , ipt. ILne
peut ni «tre élu, ni empêcher Téleâîon de
Montaldo, & il fe retire , 1P3. Il eft élik
Doge après la mort de Montaldo , 194.
Son caraâere , 196. Confpiration contre
iui y ibii. Il abandonne le gouyernement^
ZiT
*r-
%fi TABLE
197. Il revient , & chaflc Pîcrre Frégofc ^
199. Ileft éla Doze y ibii, NouTeaux foo-
levemens contre lui , loo C^ loi. Obligé
defefauver, 203 .Réfugié à Venîlè) 204,
Sa tentative pour Te rétaMir dans Gênes t.
ibià. Inutile , 20^. Tentative nouvelle «
208. Il entre dans Gènes , 209. Heft chaf-
fë par Antoine Montaldo, 210. Fait pri*
fonnier ,. 21 ^ Relâché , ibii* Son adrelTe
àfe faire de ivouvean élire Doge » 21e»
Il abdique > & engage les Génois à fe
mettre fous la proieôion de la Fcuice 9
219. & fuw. Homme Gouverneur de Gê-
nes au nom du Roi de France , 221 /Ce'
de fa place à Valétan de Luxembourg »
212. Meurt de la pefie > Aii. Son carac-
tère, 223
^Adorne ( Augufiin) Gouverneur de Gênes
au nom du Duc de Milan , 1. 3^^. Dépoi^
fédé lorfque Louis XII. Ce fait recoftfloi-
tre Souverain de Gênes» 391
'Adorne ( Barnabe ) éiù Doge , I. 298« Dé-»
poiTédé par Jean Frégofe, Z99
Adorne ( Gabriel Antoine ) élu Doge » I.
171* Ses guerres contre les Ducs de Mi-
lan , les Nobles mécontens > & les Mon^
taldo, 172. Il s*accommode avec eux ^
X73- Soulèvement contre lui» 174. Il
quitte Gènes , ibid. Condanuié à Texil^
ibid»
Adorne ( Georges) arrêté à Savone par le
Marquis de Monferrat» 1. 146. Relâché»
267- £lft Doge > ibid, Confpiration contre
lui , 2^8. Ses fils Tempêchent d*abdiqueri
2^9. U abdique enfin, 270
Jidorm (Paul) appelle pat. Jeaa d*Ai)}ou
DES MATIERES. lyj.
contre Pierre Frégofe ,1. 3 1 j
Adorne (Profper) s oppofçll PaulFréj^ofe^
I. 3 18. S'accorde avec lui y 310, Eu élu
Doge , ibid- Ses llaifons avec le Duc de
Muzn 9321. Il afliege Içs François dans
le Château de Gènes , ibid. &fuiV' Il ft
rend odieu^ aux Génois , 3 z 3. Il eft cha(^
fi de Gènes par Paul Frégofe, xz6. 11 ai-
de le Duc de Milan à founaettrç le$ Gé-
nois , 347. Il entre dans G^nes avec l'ar-
mée Milanoifej h^* I^ en eA fait Gouver-
neur par le Duc de Milan » 349. La Gour
de Milan le veut dépo0eder > 3 $ su II fait
révolter le Peuple » 354* Il eft forcé de
fortir de Géoes» 360
.ififir^C Raphaël ) élA Doge» L 19^ * On
lui perfUade d'abdiquer » x^7« Ueft chaifé^
par Jean Frégofe, %99
^ionte (Antoine) Qouvernear de Gênc»^
pour le Roi de France « II. 16* Forcé par
ks Frégofes de fortir de la Ville } z7% Blfr
Doge Y 48. AfTiégé dans Gènes par les
François , 50. Se retire dans le Château r
f 3. Ne peut s'y maintenir y ibidm
Adorne ( Jérôme ) Tes entreprifcs fur Gê-
nes > IL ^i. Elles échouent» & il eft
fait prifonnier, 33. Soutenu de l'Em-
pereur, il tente de furprendre Gènes »•
3^. Il ne réuffit point » ibid. Il gouver-
ne Gênes fous le nom du Doge Ton
frère , 48. Il négocie une ligue pour le
maintien du repos de lltalie > 4P« Sa
mort y ihid*
Adorne C le Marquis ) refu(e de rendre la
Citadelle de Savone , malgré les ordres
4u. Sénat de Cênesj IIL x8 jt^ Se difgQft
174 TABLE
k fe défendre i^fqa'â Textrémité, ihid. &
fiàv. Il capitule , rjf
Adomes ( les ) fe liguent avec les Fief^ues
en faveur de la France % II. zf
Ajaccto , yille de Corfè , prilè par Sampieio>
& faceagée, II. 13^
Albenga tt fouleve contre les Gého\i\ I.
Alerta , ville de Corfe , faccagée par P6m-
piliani y chef des Corfes rebelles , II. 37*
Alexandrins , en guerre avec les Génois au
fujet de Capriata , I. 47 &fiàv*
Alfonfe V^ Roi d*Arragon , forifre une entfe-
prife fur ta Corfe,!. 27 )• H eflrepouâ'é,
firii. Les Génois défendent Gaëtte contre
lui , i8o. Ils battent (a âote & le font pri^
fonnier, 2.84. Il fait la paix avec eux,
294 Sa mort, 307
AJgatola 9 petite ville dé Corfe » les Génois
la défendent ntial , II. 382. Les Corfes rcr
belles la prennent & la brûlent v 38}
AJga'iola: Les Corfes rébelles tentent de
s'emparer de cette place , III. 53. Elle eft
' bloquée par eux 9^6. Lut de cette petite
ville, if7
Almérre prîfe par les Génois , I. 19
Alvaradino(i2lzude) chef des rébelles de
Corfe à la place de Pomplirani» II.378.
Ses ravages , 379. Il eft foupçonné d'être
d'intelligence avecles Génois, &dépofé9
, SU
Amfrtville ( le Marquis d' ) fait une defcen- .
te du c6té de Bi(agno avec fept cents '
hommes , IL 3 3 î. fift repouifé , îWA
Artillerie y te pour la première fois en Ita-
lie>I% Tjy
DES MATIERES. t7j
!dsferetto ( Blaifc ) Amiral des Génois , bal
la flotte d'Alfonfe & fait ce Prince pri-
fonnier ,1. 28^
^JljklU y Tun des chefs des rébelles de Corfe^
cft mis en liberté , III, 8. Il pafle à Li-
vourne , ilnd.
2afiengo reprend k Château de Zuccarello ,
& X faitprifonniers ceux qui venoient de
s'en emparer ,111. i^^
^Avaray (le Marquis d*) attaque & force le
pofte de Lento en Corfe , loi
[Avocati 9 leurs différends avec le$ Cafielli ,
I. 30. Apaifés> j3^
B^
£
^Anque de S, Georges. Voyez Maifin ie
S. Georges,
Barijfone veut (ê faire Roi dé Sardaigne , I»
27. Efiroutenupai les Génois & pir TEm-
perenr, i2&fwv.
BaJJtn d^ine (èule émeraude , prfs par les
Génois ,1. 19
Baflie (la ) yille de Corfe , prifepar le Mar-
quis deTerm^ , IIri34.Repnre par An-
dré Doria , 140. Inutilement attaquée
parles François» iço. Afïiégée par les
Corfes rébelles , 3^0. Délivrée y 33^8
M^iftie {12l) prife par Q,ivarola , IIL 154*
Elle chaffe la garnîTon des Rébelles , 1^9»
Attaquée de nouveau par Rivarola, 2x3.
Dégagée par le Comte de Choifeul , 224*
affiégee encor par les Rébelles , 24e. Sa
belle défeafe > ibid. & fuiv. Le fiege eft
Uré ^ ijo
1
17* TABLÉ
BiëUJMi ( ie Comte d? ) veut exciter dér
tvoub esen Corfe, lU. 140. Ses tentati-
ves n ont point de fuîtes , iiii''
Bêrenger IL Roi d'Italie, confirme les^G^
nois dans feurs potTelBons. I. 7
Btuvrignyi'dh naufrage fur Içs cotes de Car-
f» , IlL 81. Belle conduite de cet 0(H-
cîer, 89 d'^rfv.
B^ ( le Marquis de ) pafTe à Gènes ^^ pren4
ie commandement des troupes t^npçoî'
fes , III. m. Ses foins 5c fesopér^cfonsy
ibid0 &fusv.
Avcoif^^a (Baptifie) foulevé contre Antoi-
ne Adorne , I. zoo. Ligué avec Antoine
Montaldo , 109. Se^fouleve contre M on-
taldo 9 eft pris , & condamné à, perdrç la
.téte^zii. Le Doge lui fait grâce « îbii*
£16 par les Génois pour les gouvernçf à
la place du Gouverneur François , iiSi,
Il eft dépoffédé par les faôîons contrai-
res. 119 > Boucfcaut le fait arrêter , & lui
fait couper la tête , m
Moccanégra ( Guillaume ) élfl premier Ca-"
pitaine du Peuple , F. 70, Conjt^ratioi|
contre lui» 74. Il fe démet de fa charge»
'Èoçcanégr^ ( Simon ) élii Abbé du Pçupljs »
I. 14^. Nommé premier Doge , 148» Il
appelle le tumulte élevé contre les N09
blés , 149. Sa prudence fie fa modéra*
lion apparente > ihii» Conjurations con-
tre lui découvertes > i^o. Sa vigueur
contre le Marquis de Final > & quelques
antres Vaflaux de TEtat de Gènes , 151 •
&fuivi II fe démet, 154. Son ambition
ifecrette & fes projet» , i^8* U eft él&
DES MATIERES. iipr
'Doge pour la fecontié fois , i^p. Con^
pîration contre i-ui, i/o. Sa moft & fon
caradere, _ jfMi^
Bocchena ( le défilé dé la ) eft occupé |>ôV le
Marquis de Botta, IlL 171. Il êft ^ten-
jonné par les Autrichiens ^ r^j# R^rls
par eux , ^ p8
Boiffi9ux{ le Cemte rfc )paffe enCof AaVec
des troupes Fraftçdife ^ III. 7^^ Com-
ment ils*y conduit , 75. Il fait' pub^i^ua
Règlement de pacification , 9i . Il 16 fait
exécuter, & défarme les Cofft^ » 83*
Suite de (es opérations y 84. ^ ;/âît;. Sa
mort» 94
Bolgaro ( Paul ) chargé de cond«yè là Capi-
tulation de Gènes , II. 44. £11 càufe 4*^
la Ville eu en^ortée d'aâaut , 4^
Sombardement de Gènes par la Bùtt Ften-
çoîfe, II. $té, &fuiy. Inreiroïâpu » 527.
Recommencé, 330. Finit . 537
Bonifacio , y^le de Corfe afSé^ée pliir i^
François , II. 137* Capitule, îhid.
JBonrefos , Intendant de la flote Frafiçô^fe ,
oflfre aux Génois de faire cefiêr le bbft»^
bardement de leur ville à certaines con-
ditions, II. 318. Ils refufent de les'ac-
cepter, . ^ 5;o
S0W4 ( le Marquis de ) force Gênes à çaîpî-
tuler^ III. 171. Ilcraîte'rfgoiiréurenveik
les Génois, i7S,'&fidv,iy€s précautions
contr*eux ,185. Attaqué par les Génois
foulevés contre lui , 90, Forcé de for-
tir de Gènes, 193. Obligé d*abanddnner
le paifage de la Bocchetta , ih II raâêm*-
ble Tes troupes de toutes parts, 197 > Ses
efforts pour s^mparec de la Bocchetta^
a7* TABLE
Uni Repottfle , Md. Il s*en empare , 19S.
Il eft rappelle i Vienne » 20 &
Boucicaut ( le Maingre de ) GouYemenr de
Gènes pour le Roi de France , arrive à
Gènes, & s'y fait reQ>eâer> I. 2^8. 5a
conduite ferme , 239. &fmv. Il paffe en
Ckypre , & fait lever le fîege de Fama-
goufte> 247- Ses autres expéditions ,iUi.
Mécontentement des Génois contre lui ,
152. Va recevoir le ferment de fidélité
du Duché de Milan , 257. Soulèvement
général contre lui à Gènes pendant fon
abfence, 2^8. &fuiv. Après quelques
tentatives inutiles pour y rentrer » il eft
contraint de repafler en France , 264
Bot^ers ( le Duc de) pailè à Gènes , III.
210. Projette d'attaquer les Autrichiens
dans leurs poftes > îbid. Ses opérations ,
213. &fiiiv. Ses précautions & fes foins,
2i6«Samort9 220
Bmë ( la ) les Génois prennent cette place
• fur le Duc de Savoye pendant leur trêve
avec ce Prince , II. 241
Brown ( le Comte de) fès difpofîtions pour
marcher contre Gènes , III. 243. Il tente
d'exécuter ce projet ,253. Ses opéra-
tions , 254. £lles font terminées par la
paix, 2Î5
Bufjh , place au Duc de Savoye y faccagée
par les Génois durant la trêve , IL 244
C
(_^ Affa enlevé aux Génois par les Turcs ,
• I. n6
. Calcagno ( Vincent) confident du Comte de
DES-MATIERES. zj^
f^îefque , IL 97' Son caraâere» ïM, Son
avis fur ' 1« projet de conjuration du
Comte» 99» Il paife en France, i lo. S'en*
ferme dans Montobio avec Jerâme de
FieTque/ii). Ileftprls&punl. 117
Calvi , ville de Corfe , affiégee par les Fran«
çoJs , .II. J 3 7- Ils lèvent le fiege 1 1 3 S. lU
Taffiegent de nouveau, 148. Le /îege en*
core leyé, 149. Troifîeme fie?e inutile,
ibid. Bloquée parles Corfes rej3clles,.383
Ils fe retirent, 3^^
.Calville ( Nicolas ) Goirverneur de Céties au
nom du Roi de France ,1. iz7
Capitaine de la liberté Génoife* Création de
cette charge , 1 . 8 ^& 29 ^
Capitaine du Peuple. Création de cette char-
ge , I. 70
.Capriata acquîfe par les Génois , I. 47* Sac-
cagée par les Alexandrins , 48. Rendue
auK Génois , - 4f
Carcada ( le Comte de ) habile manœuvre
de cet Officier, IIL 22^ d* fuiv.
Càftglli , leurs différends avec Jes Avocati,
I. 30. Appaifés, 33. Nouveaux .troubles
occadonnés par les Caftelli , 34
Cajtiglioné ( Brandode ) Evéque de Corne,
Gouverneur de Gènes pour le Duc de
Milan , I. 3 S 3. Les mefures qu'il prend
pour dépofféder Profper Adorne , ibid, &"
fuiv* Troubles en conféquence , ibid, &
fuiv.
Catalan ( le Marquis Catalan Aifieri ) Com-
mandant des troupes de Savoye , prend
Piévé,II. 279. Eftaffiégé dans Caftel-
Vecchio , 288. Le parti qu'il prejid de fe
faire, j^ui; Tépce à la main , %9o. U /
\U TABLE
réofltt ,* Hid.
Câtalam tn gtrefre contre te Génois ,1. loi.
fuites de cette guerre, 134. lis font la
paîxt 138
Cavallo ( Manuel) aâiton hardie de ce Cé«
noîs ) n. al
Cft«rl»r FL Roi de France » f^ctonmi Souve-
rain de Gènes , I. 22 o. A ^ueties-oendi-
tions , U4d. &Jkhr
iHhmfks FIL Rot de France, Souverain de
Gènes, I. 304
Charles VIII. Roi de France. 'Lts Génois
ofifrentde (e foumettre à lui, I. 370. Sts
Commiâfaires arrivent trop tard , 9c trou-
vent Gênes fourni fe an Duc et Mibin ,
ffh'i. Il cède (es étons à ce One 9 37i« li
fait une tentative fur Gènes» 577* ^^^^
ne léuffitpas , 380. Mort de ce Princei
Charles d^Atijou , Roi de Sicile , traite asvec
les Guelfes, qai offrent ée le faire Sou-
verain de Gènes , !• 87
Charles Emanuel ( Duc de Savoye ) entre
en guerre contre les Génois au fujet de
Zuccarello» II. 204* Se ligue avec la Fran-
ce , ibid, 8c avec les Vénitiens , zof . X
réunit fcs troupes avec celles de France
commandées par Lerdignieres , Bc com*
nence fes opérations , iio» Ses premiers
progrès , H^îd» & fiàv. Ses revers , 230.
Sa trêve avec les Génois, 240. Ses plain-
tes contre Gènes an fujet de la faipi&
de la Briga, 245. Il tente inutilement
d'ufer de repréfailles , 244. Ses plaintes
fur le faccagement de BuiTo, 245. 11 ap-
puie la conjuration de Vacbero 00a tre
Gènesj
Ocnes » 247. Mouvejàiens inutiles qull
fe donne pour fauv^r les conjurés, 2^2.
^fitfv. Ses plaintes furlaijiort de V^-
che^o €f de fes complices » 25$. On terne
en vain de le concilier avec les Génois •
258. Sa mort , z6i
Ckoiftsil ( le Coujte de) .pafle ert Corfe pour
Xecoiirir la Bafiie^IlI. 224. Il la dégage,
ibid,
Chypre» Expédition des Génois dans cette
Ifle,I. i7S &fiiiy.
CuLîten ( I^hilîbert Evarifio ) chef d£s Cor-
fes rebelle^ à la place d'Alvaradino^ II.
581. Convoque une ajQTemblée gijiérale
^ 5an-Fioren2,o ,382. Titre qu'il prend
ibid.
Cibo {Eléonor ) femme du Comte de Fief^
que^faîtdâ vains effbrtspour détourner
(çn mafide la conjuratîon-qu*U^voii for-
cée. II. 114.. Elle n'eft poin,t envelop-
pée dans les fuites maHeureu fes de cet-
te affaire , 117 • Son fécond mariage ,
ibià.
Cibo (Jules) frère d'EIéonor, veut réveiller
i'eiureprife des Fiefques contre Gènes , •
II. 128. Eft arrêté & mi3 a mort , ibidé -
Bkeàldt (GJroiamo ) chef d«s Rébelles,, II. -
409* St% opérations , ihîd, &fittv. eft ar-
rêté, 430^
CSecaldî efl mis en liberté , III. y.IlpaiTe au ^
fervice d*E (pagne , 8"-
Comtes de Gênes , I. y
Conrad II. Empereur , confirme les Gé--
iiois dans leur droit de battre mpnnoie 9
I. 17^
Comades ( }A.àt) commande les troupes '■
TomellL A^
i8i T A B L E
Françoîfes en Corfe , III/P4. Arrange-^
mens qu'il fait exécuter , ihii'
Corfe. Les Génois s'en emparent » L 3' ^^^
eft prife par les Pifans^p. Les Pifans re-
noncent à leurs prétentions fur cette Ii1e>
X). Ils forment une entreprife pour s'en
emparer , 90, &Juiv. Tentative du Roi
ë'Arragon fur la Corfe ,272. Troubles
dans cette Ifle 9 351. Nouveaux troubles
qui y font excités, 3^4
Corfe. Révolution dans cette Iile en faveur
des François, IL 13^, & furv. Paix de la
France avec rEfpagne ;la Corfe eft cora-
prife dans ce Traite » 1 55. En conféquen-
' ce elle eft laiflee aux Génois , qui par-
donnent aux Infulaires rebelles , ihii*
Nouveaux troubles excités dans cette Ifle
par Sampiçro , 160. & fuiv, Appaifcs,
181. Mécontentemens des Peuples de
cette Ifîe ,358. Leurs plaintes & leur ré-
volte ,3^1. & fuîv. Prétentions des Ré-
belles , 36J. & futv Sufpenfîon d'armes,
379« Nouvelles hoftilités àcs Rébelles,
381. & fuiv. Leurs progrès, 383. Nou-
velle fufpeniîon d'armes 1 387. Secours
arrivés aux Corfès , ihid'. Leurs nou-
velles entreprifes, ^^9. &fuiv. Secours
fournis aux Génois par l'Empereur , ar-
rivent en Corfe , 3P3. Amniilie publiée
au nom des Génois ,3^5. Manière dont
les Corfes font la guerre , 39^. Nouvelle
trêve > 401, Nouvelles hoftilités , 4of-
Galères Efpagnoles relâchent à San Fio-
renzo , 40-. Inquiétudes qu'elles cau-
fènt , ibîd. Nouvelle amniftie , 41 1. Les
Rébelles continuent d'ag^ir, 411. Noa-
DES MATIERES. zH
vea» fecours^de TEmpereur paSe en Cor-
fe , 419. L'Empereur offre fa médiation
aux Corfes , 420. Us demandent du
temps pour fe déterminer > 411. Leurs
efpérunces , ibid> On les attaque vigou-
reufement , ibid» &/uiv. Ils penfent à fe
fbumettre , 424. Ils députent vers Sch«
• mettau , 425. Suites de cette négociation ,
ibid, &fuiv. Conférences tenues à Cor-
té , 4iS« Proteftations de quelques villa-
ges; 419. Traité conclu, 4^0
Corfe, Les troupes Impériales- quittent cette
Ifle,III. I. Nouveaux troubles q^ii s'y
élèvent, 4. & fuiv. Règlement qui les
termine , lo. Mecontentemens nouveaux>
II, Leurs fuites ,14. &Juiv. Révolte gé-
nérale des Infulaires, 16 Bruits au fujet
de cette révolte > 18. Les Rébelles érigent
une République indépendante, 2 1 &juiv*
Défunion parmi eux: , 2S. Leurs propo-
iitions d'accommodement, 34. Rejettees,
55. Ils proclament Roi Théodore , Baron
àe NewhofFy 3^. Leurs progrès , 46. Se*
• «ours qu'ils reçoivent , ^7. & fuiv. Leur
attachement pour Théodore , 72. Les^
ï^rançois paflent en^'Corfe , 73, Leurs ,né- -
gociations avec les Rebelles, 7^. &fuw^>'
Ceflation d'hoftilités', 77. Pacifîeatîon ,.-
8i< &fidv,. Quelques -diftrids s'bpinia- -
trent à la révolte , 84. Hoftilités nou^
velles , 8f : & fuh. Renforts de* Ftanct
envoyés en Çorfe, 89. Di vers- partis dan»:~
cette Ide , 95* M. de Maillebols y atta;*-
^ue les Rebelles , ^7. &fuiv» Pburparlerl; '
avec eux , 9^, Ils font forcés de fe Co\v^
mettre , iqo, & fuiv, La Corfe fe pacifiiè^-
A a ij^„
lU TA BEE
m. &fuiv. Les troubles y renaiflênt;
xi6. Prétentions des Corfes» izi. Les
hoftilîtés recommenceRt > 113- & fuiv.
Progrès des Rébelles > 12S. On rt prend
les négociations avec eux, iz9,&Juh»
Etat équivoque de cette Ifie ,131. £lle
eft touc-â-fait pacifiée, 137* Nouveaux
troubles que les Anglois y excitent, I52«
Divifîons entre les Infuiaires , 15^. Suc-
ces des Rébelles, 223. Les François paf-
fent dans cette Tile, & dégagent la Bafiier
»2 4. Nau veaux efforts des révoltés , 24^*
Leurs divifions à la mort de leur chef
Rîvarola , i^6. Ils afliegent de nouveau
la B iftie , f . id. &futv Us font obligés de
lever le éege» 250. Fin des hoAilités en
Corfe , 157
Corfelino , fa belle défenfe dans Penna , IL
197:
C(9rr/, ville de Gor(è, fe rend aux François,.
II. 13^. Prife par les Génois» 144. Re-
prife par les François , 14^
CruJJol (le Marquisde) attaque les Corfesi
Bigorno^IiL 101
D
Andoh (André)l Amiral Vénitien J
ùi déEàke , Ton déXefpoir & fa mort , h
T08
l^i^enthaiîer , belle défenfê de cet Officier
«fans le Château de Vintimilk « III. liu^
i>Qge , création de cette charge ,1.. m8
Doges , felon hs règlement porté pour la ré-
iotimmom de TËtat , doivoi^ écte ii&s
DES MA t TER ES. i«r
tous le^ deux ans , IL yé. Ralfonspour
lesquelles on ne marque point les noms^
ni les éleâions des Doges depuis cette*
époque dans le cours de cette hifloire •
1.2 r
Doria{ Barnabe ) créé Gapitàîne da Peu-
ple , 1. 112. Marie fa fille au Marquis de
Saluées, 113. Brouiilerîes à cette occa-
fion , ibid* lbe& dépofé j ii4«/ Il fe ven-
ge, ibid.
Dàrià ( Hubert ) fès intrlgueis avec Hubert
Spînola , I. 83. Troubles en conféquen*^
ce , 84* Créé Capitaine de la liberté Géw
noife , 8^. Commande la âote de Gènes ,
P4. Bat celle de Pife ,95. Renonce à (a
charge , 5^8. On lui fubftitue Ton fils
Conrad Doria qui abdique , loi. £t eil
rétabli, io5
Dofm ( Lambert ) créé Capitaine du Peu<^
pie , L T06. Bat la flore Vénitienne , 107.
Se démet de fa dignité * 1 10
Darià ( Lucian ) Amiral de Gènes , bat la
ûote Véottiemie , L 1 79* Il e& tué au
milieu de fa vidoire , ihié. Son éloge ,
ibid*
Doria( Pagano ) Amiral de Géne9 , bat la
Fldte de V^(è, L ié^. N<ouvel:le vic-
toire, lif. Son triomphe^ ibid. Ses ver-
tus & ÙL pauvretés i66» La République
fait les fraisée fa fépuiture , ibsd*^
Daria ( Pierre) Amiral de Gènes , afliege
Venife , 1. 18 ,U refufe la paix aux Vé-
nitiens, 182. Ses fautes , 183. Il eft em-
porté d'un coup de canon , 184.
Zyaria (Raphaël) Capitaine du Peuple > L
X'37» obligé de ioxtit de Génçs g m^
ité TABLE
Boriai Anâté) Tes premier» «nptoisyîîr
f I. Il fert les François qui afliegent Gé-
' lies» ffriJ. Ses mécontentemens contre la
France» 5 $• Il paffe au- fer vice de r£m-
pereur, $6. Ilfe rend maître de Gènes»
& Taffranchit de la Domination Françoir'
fty 70. Fait affiéger Savone > & quelques
autres places qui fe rendent > 72. &fiàv.
Réforme l'Etat , & fait tm nouveau plan
de gouvernement <^ qui fubfîfte encore )
7f« Il eft fait Cenfeur pour toute faTie^
78* Statue qu'on lui élevé, Zo, Tenta-
tive de$ François pour l'enlever ,84. 11$
manquent leur coup, ibid. Jaloufiedu
Comte de Fiefque> & fa conjurationpout
perdre hs Doria , 92« ^ fuiv, II adopte
Jèannetin Doriav94. Doria échappe aux
Conjurés , 1 1 é. Se (àuve à MaCbné , ilnd.
Rentre dans Gênes , & fait révoquer 1«
pardon accordé aux Conjurés,. 113. Lsl
cruelle vengeance qu'il exerce contre
OttobonFiefque, 117. Il pafle en Corff
pour défend-re cette Ifle contre.Jes Fran-
çois, 138, Il bloque San- Fiorenzo» 139*
Prend la Baftie $ 140. Il fort de la Corfe,
144. Il revient avec une Flote fur les cô*
tes de cette Ifle -, & fait lever le fîége.de
Calvin 149» Sa mort & fon caraâere,
Dorid (Etienne) palfe en Corfe pour s'op-
pofer à Sampiero , lU 1^4^ Son fyftemc
de^ guerre , 165. &fuiv. Il eft remplacé
parVivaldo, 174
Diria ( Jean- André ) Capitaine général du
parti dés anciens Nobles de Gêues , IL
iiî4t S«S;,opéfationf à la tête des troupes
D E s M A T I E R E s, zZj
de ce parti , 19 f &juiv.
Doria ( Jean-Jerôme ) Capitaine général
des Génois dan» la guerre contre le Due
de Savoye , II. 20^. Son projet de guerre
défenfive, 110. Ses opérations, ibid. Ô*
fuiv. Il raàtire les Génois concernés, 214;
Ses exploits , 216. II eft fait prifonnîer
dans Piévé ;' 224
Doria ( Jeannetin ) adopté par André Do-
ria, II. 94* Il obtient la furvivanee des
emplois d'André , ibid. Il eft la dupe des
carefTes affeâées du Comte de Fiefque-»
104. &faiv. Aflafïiné parles complices
de la conjuration de ce Comte , 11^
Doria ( Jérôme) déclaré- rebelle pour avoir
confpiré dans Gènes en faveur des Fré-
gofe9>II. jij
Droji ( le Baron de ) neveu de Théodore »
arrive en Corfè , III. 6}. Se retire à
Ziccaro, 103. S'y retranche, 107. Se
fauve fur une montagne où il fe fortifie,
105. Revient à Ziccaro , 10^. Hft atta^
que 8c Ce défend en défefpéré ,113. Re«
fufe les facilités qu'on lui offre pour for*
tir de ride > 123. Abandonne Ziccaro «
Md. Il confent à s'embarquer > & paifeà
Livoume , ibid.
Ducs de Gênes , I. x^
Ducs de Milan» Voyez Vifconti & Sforce*
Jjj Mp^y^tirs. Voy. Frédéric L IL Henri
FL&yiI
Entrée de Louis XII. dans Géaes, I. 4i-t*
&fuiv*
%tZ TABLE
]^pagne( Roîs d') Voy. ThUiffpg lU 8c Phi-
lippe IF.
Mxiommuniçatwns lancées contre les Génois
l^jftUj^rioeiitpeu,!. 8t
J/ Amagoufle IWrie aux Géaoin p I. t7^«
ASHêgée en vain par le Roi de Chypre |
177. Aflîégée de nouveau, & délivrée par
Boiickauc , 247
Jf!$rn9l ( Pierre ) Eyé^if e de M^ux , com-
mande à Géoes en i*abfênce de V^iéran
de Luxembourg, L n5. Ne peut faire
xerpeâerfon autorité, zié. fteiourne en
France , az7
^7^\ana , Tour dont les Génois 0*|Biapanent
enCoriê, IIL 71
]Perdmfind p Koi de Najdes ^ ipi^ent Pierre
Freg^^fe centre Jean d^AnjiOUÀies Gé-
nois p I. ^09' i^ fmv»
^iâfques , chefs du parti Guelfe â Gênes, L
fkfque ( Charles ) élA Capitaine du Peu-
ple, (• m. IlXe démet, izf
fhfiue ( Je^n> Aotôiae ) /è fouleFe contre
Ip Doge , L 295. Le fait prilonnier y zy^.
Sort de Gènes méconte^ de Téleôion
d'iin nouvteau Dàge , iM^»
tiifque ( M atthieu ) efcalade Gênes , L 344*
Force le Gouverneur de Gênes pour
le Duc de Milan , de (e (auver dans *ie
Châseau ,34^. i^ît n^nuner de nou-
Teaux Mâgiftrats pour gouverner Gênes,
Uni
fiefyue { Obietto ) arrive dans Gênes^ & efi
mis
D E s . M A T I E R E s. it9
IBIS à la tête des affaires, I. ^^é.Déknd
la Ville contre l'aTmée Mîlanoife, 348«
Se retire dans un Fort, ^co. Se rend »
ibid» Eft arrêté , ibtd Relâché, 358. Tra-
hit le parti de Profper Adorne , 360. Ten-
te d* exciter de nouveaux troubles à Gè-
nes, J73. Se fauve avec Ton fils, 374»
Sa coBÛanfce , ikîd. Sa tentative fur Gê-
nes , 377* Il ç& repouâe , 380. Sa mort >
'38Z
Fi.efque ( Jean-Louïs) Comxe de Lavagna.
Son an^bition & Ces intrigues dès la )eu-
neiOfe , II. ^x. Sa jalou/ie contre les Do-
rht 9$* Ses négociations avec la France ,
. le Pape , & le Duc de Parme & de Plai-
fance, 95. Il fait part à trois de fes con-
iîdens de fon delTein , ^> 6, Détail de fon
projet, 102. Sa politique , 103. Diverfès
mefures prifes d'abord , changées enfui-
te, 106. Derniers arrangemens, i ii. d"
Juiv. Exécution du projet , 1 14. &jutv»
11 fenoie en l'exécutant , 117* Son ca-
radere, iiS
'Vtefque ( Jérôme ) affaffiné par les Frégo-
fes>IL z<
'^Ftefqîn ( Jérôme ) frère du Comte de FieC.
9ue , veut foutenir la conjuration après
la mort de fon frère ,11. 11 8. Confent de
mettre bas les armes ; & on lui (lermet
de fe retirer à Montobio , i xo. Son pardon
• révoqué ; 1 23 . Il eft affiégé dans fon Châ-
teau de Montobio , 1 25. Se rend à difcré*
tion , 1 2^. Il a la tête tranchée , . 1 27
'Tief<lue(JLo\xh Marie ) retiré en France , fes
prétentions fur la lucceflîon du Comte
lie Fiéfque , IL 3 x }• &fmv. Il eft appuya
tomllL Bb
p '
I
I
sipo t A B i E
du Roi ietteitkccyilnd. Ce qu'il o^tient^
JTiefyue ( Ottobon ) paâè en France après la
malkeureufe iflfue de la coniuration du
Comte de Fîelque fon frère , II. i lo. Pris
à Pp-tto-Hercole par les Efpasnols, & li-
vrl à André Doria ^ qui le fait jetter dans
la Mer, 117
"jFiefque (Othôn'Sc Sinibaldo) Ce liguent avec
les Ad ornes, en faveur de la Framce can^
treJeDoge Fregofb) IL 2f
ftefyue ( Scipron ) fon entrepnTe contre
àèoes y iU p. Il efirepoufTé & pris,
' . 35
JFinal p ce Marquîiat cédé aux Génok» L
^nûl attquîs pa r les Génois ,11. 356
Final ciài au Roi de Sardatgne par la Iftei-
. ne de Hongcie dans le Trahé de \^or-
me» 9 IIL 134* Illégitimité de cette cef-
fion.» Lj^ Les Génois y envoient des
croupes, i j^. Il eft. garanti aux Génois
parles Rois- de France , d'Elp^rgne & de
Naples , 141. Bombardé par les An-
glois , 1 5 1. Il & rend au Roi dt Sardal-
. gne, 171
rloU Ângh^e , «xerce des violences furies
. câtes de Gènes , III. il^»& pàv* Nou^
r velles hofiilités de cette Flote contre les
. Génois, i4i« Elle bombarde Savoqe» 149*
. Gènes, xn* Final & San-Remo » s'Irt^
- ^llc allarme les Génois pour la Corfe »
ibid, &fwv.
ÂrMVf ( Jean-Baptifte ]accufé d'intelligen-
ces fecrettes aveic la France | arrêté ftpu-
iu,tU ' ^ ' '" . '" 13*
DES MATIERES. î^ï
^ance ( Rois de ) Voy. François I. Henri il,
& IK Louis XII.XII. & XIK
François L ( Roi de France) fes vues fut
ritâlîe , II. 35> Il négocie avec Oâa-
vien Fregofe , qui lui remet Gènes ,3^.
Il la perd , 44. Ses nouveaux defleins
fur cette Ville 9 fo. Ses troupes i'aflîe-
gent , ibid» Elles la forcent à fe rendre ,
ça
Frédéric 7. Empereur, fes différends avec les
Génois , I. 22. €^ fiiiv. Ses traités avec
«ax, 24. Il leur donne en fief toute la
rive de la Ligurie depuis Monaco juf^ju'à
Porto- Vénéré , ly
fréiéricif. Empereur, Ces différends avec
Gênes» L 52. &fuiv. Sa mort, et
Frégofe ( Baptiile ) embraûe le parti du Duc
de Mila^) L 352. Travaille ppuriul, fie
eft élu Do^e , 3^0. .Dépoâfédé par fou
oncle > 363. Paâe le refle de Csl vie dans
rétude & la retraite , f(f(l«
Fregofe ( Dominique ) élu Doge , I. 1 74*
Conjuration contre lui découverte > fW;
Il efl dépolé & mis en prifon , 178
Fregofe (Jacques) élu Doge, 1. 198. Son
cacaâere , ibid. Obligé de céder ia place
à Antoine Adorne» 19^* Mis en prifon»
iHd.
Tregolè ( Jean ) cha^e le T^oge Barnabe
Adforne, L 299. Eft élu en ùl place, 8c
meurt Tannée futvante, 300
Tregofe (Louh) élu Doge , I. 30X. On le
(^place , ib. ChafTe les François du CM-
teau de Gènes, 3 27. Eft rétabli Doge»
ihii. Obligé de fe démettre , 328. Elu de
nouveau & dépoâédé^ 383. Sa mort» }8}.
Bbii
t9x TABLE
Fregofi C Paul) Archevêque de Gênes , fe
met a la tête d*un parti , 1. 318. Son ca^
rai5tere , ib. S'oppofè aux François; 32j«
Combat contre eux &. les repouffe, 324-
& fu'iv. Sa mé/întelli^ence avec Adorne«
326. Il le chafle , & fait élire Doge Spi-
netta Fregofe, 5*7. ChafTele Doge Louis
Fregofe > & fè fait élire en fa place, 328.
Se démet, f Mi. £lû de nouveau, 32^.
Son mauvais gouvernement, 330. d*
fuiv* Mécontentement des Génois , Aid,
Il fart de Gênes, 331. Court le long
des côtes avec quelques Navires , 3331
Il fe fauve en Corfe, 334* Fait Cardin
nal , 3^0. £lû Doge ; ibid. Méconten-
temens contre lui , 365. Révolte , ^66.
Il fe jette dans le Château , 3^7. Il fe
démet , ^69 • Joint la âote du Roi de
Naples > qui s'avance contre Gênes , 373*
Veut exciter un foulevement dans la Vil-
- le , ibid. Il ne réulfit pas , 374* Sa mort ,
383
Frégefe ( Pierre ) conipire contre le Doge
Antoine Adorne, L 196, Il efl arrête,
ib. Délivré par la retraite duDoge, i97»
Se (buleve contre le Doge Antoine Mon-
taldo > lof • Proclamé Doge , 107. Cède
fa place à Promontorio , tHi.
Frégofi (Pierre) élu Doge , 301. Soûle*
vement contre lui, f^ii. & fuvu. Remet
Gênes à Charles .VIII. Roi de France ,
304. Son mécontentement, 307» Ses in*
trigues,3o8. &Juiv. Ses premiers pro-
jets échouent, 310. Il en fo.rm.e de nou-
veaux , ibid. Il furprend Gênes ,312. &
fiùv. U eA tué , 3 1 f , Son çaraâer e ^ éH^
DES MATIERES. i^j
Ttegofe ( Roland) entreprend de (e faire Do-
ge ; I* 207. Il ne réuiCt point , ihii*
Tregofe (Spînetta ) élu Doge » I. 327. Cède
la place a Louis Fregofè , ibid» .
tregofe (Thomas ) élu Doge» I. 271- Sa
bonne conduite, ibid. Il ?e retire, 274.
Ses intrigues , 27^. & fttiv. Il eft rétabli
Doge , 292. Confpirarion contre lui «
ibia. & fiiiv II eÛ fait prifonnier , 293.
Il fe retire à Sarzane. On offre de le faire
Doge :il refufê, 301
Fregoje (Alexandre ) tente de faire révol-
ter les Génois contre la France , II. 14. Il
eft arrêté, ij
Tregofe ( Cefar ) Ci^tt dansTarmée des Fran-
çois qui afCegent Gènes, IL 52» Sert en-
core les François lor]fqû*ils tentent d'eP-
calader Gènes , 87. Il pouffe vivement
l'attaque dont il eft chargé, 88. Il eft for*
ce de fê retirer , îhid.
Tregqfè ( Jearr) entre cfans Gênes avec quel-
ques troupes > Se s*y fait élire Doge, II.
17. & fiiiv. Il fe rend maître du Château ,
& affiege k fort de la Lanterne , 21. c^
Juiv. Il eft chaflé par les Fierques^ & 1er
Adornes 9 z6'
Fregojè ( Oâavîen ) créé I>oge, IL 28. Il
prend le fort de la Lanterne fur les Fran-
çois , & le fait rafer , 29. Il remet Gênes
aux François ,3 e. Il en eft nommé Gou-
verneur au nom du Roi de France , 37.
Affiégé par les troupes de FEmpereur ,
39.11 veut capituler , 41* Eft emporté
d'aflaut, 4f . Pris , 47, Sa mort & Ion ca-
raâere » lî li,*
f revoie ( Zacharie ) maflkcré par les Fie T-r
Bbiij
TABLE
^es, IL sV
G
_ Aëtte. défendue par les Génois contre
Alfenfi! , !• z8o. Siège de cette pbce ,
i8i. &jMv.DéBvrée9 184
Gêvi 9 acquis par les Génois » I. 41
Cavi » pris par le Duc de Savoye > II. ito.
Repris par les Génois , 23 1
Gazel& pris'pas les Géacis , II. i^}. AfFreux
Aratagéme des habitans y 2^4* Il eft fac-
ca|;é> ibid*
Gi»€S. Ses comnieneeniens , I. x. Embrafife
le chriftianînne , 2. Ses Dacs, 3. Ses
Cornées, 3» Ses Cofnfuls, 4. Eft ruinée
par tesSarrafins , f » Sa première guer-
re œatre Pifi , p. Prend part aux Croi-
iftdes> io« Ses premiers aggrandiflênieos,
12. &fiiv» Sa féconde guerre contre Pi-
fè , ffr.Troifieme guerre contre Pifè, n*
Changemens dans Ton gouvernement, i^.^
Ses accroiâèmens r 17* Guerre contre les
Sarrafîns 'd'Efpagne , i8. Ses différends
arec Frédéric I. ^^• &fmv. Quatrième
fuerre contre Pift $ zé» &Jiàv. Ses troa-
les domeftiques, 30. Premier Podefiat^
3^. Cinquième guerre contrç Pifi;,4o*
Changemens dans le gouvernement »
41- &fmv. Son commerce, 42. Première
guerre contre Venlfe, 44- Guerre contre
les Alexandrins , 4t* &fmv. Secourt les
Maures de Ceuta , f o. Se venge de kur
ingratitude, ^i. & futv. Troubles do-
nie(li(|ues » ^ 2.DffiéFends avec Frédéric
II ibii & futv* Nouvelle guerre contre
Pi& f $5. é'fmv* VïtÊtàés i^apkàîne du
DÈS JitATIERÉS. i9il.
i^çupje, 7e. Nopvellç guc«fe contre Ve-
fïife , 7?. Appaiféié 9 74. Recp^nmepcee ,
7-f.c5'yfiK*v. Croifade, 82. Paix ayec.Ve-
riifi , 83. Troubles domefiiqjiçs , if^id.
Nouvelle guerre contre Pîfe, 8^. &fi4vm
Paix , 96» Changemen? dans lé Gpuveriie-
inent, iqi. Nouvelle guerre conwe.Ve-
fîife, ip3' &fùiv* PmXf loi. Nyuyûaujç
çhangen^eos diinsle GouYcr«iewent, n j^-
Ô* fitiv» Guerres civiles , 115?- & fn^v*
Gcnes piégée par Spînoia ,. iiuèrfii^v.
Levée du fiege» 115. Nouveau fîége, liô.
ô'/uh. Il eft levé , 1 3 1 • Faix 1, 1 3 3- Chan-
gemens dans le gouver«enient, X37. Pre-
mier Do^e , 148. TtQuhléf dans TEtat ,
151. &fiiv. Guerre contre Venife » i6z*
Û'fuiv. Gênes foumife aux Ducs de Mi-
lan, x^f. Paix avec Venife, 1^7. Qêpes
£é fouftraû à la dominatia^^ilànoire^ i^p.
Guerre recommence avçc lès Vénitiens ,
17^* Paix avec eux, iZ%, Tra^blçs 4o-
itieftjqucs V i85»« &Juiv, Gênes Ce ïoqne
àlaFrairce, Z20. Nouveaux firoùbles,.z23,
Û'fiiiv. £He Te donne au Marquis de Mon-
ferrât» 2^2. Reprend des Doges, 2^7*
Guerre contre le Rqj d'Arragon , 272.
Contjrele Duc de Milan , i?^,» Ce Duceft
Souverain dé Gênes , 274. Guerre Qoi^tre
Venife, 278. Paix , 280» CfêfJps Ce jToule-
ve contre lé Duc de Milan ^ 288. Cban-
gemens dans le gpuvcri^meqt , 290" eS*
fiiiv. Gênes fe donne à Charles VIL Roi
de France, 'Oaj. Se foulevpcpntre l^j,3 17*
Changement de gouvernement , ^^f Se
foumet au Duc de Mil^n y }l^» $efbi)le«-
vc contrplttî > x^u &lwv. tui eft derc-,
B b 111^
^96 T A B t E
chef'roumîfe , 348. Sy foufiraît encore ^
354. Retourne fous fa domination , 368.
PafTe fous la puifTance de Louis XIL Roi
de France, 3S4« S*y fouflrait, 405. Se dé-
fend contre lui, puis fe rend à difcrétion ,
410. La manière dont elle efl traitée par
ce Prince , 411. &Juiv.
Gênes» Entreprifes du Pape Hir cette Ville ,
* II, 3. &Juiv. Jean Fregofe y entre & fe
fait élire Doge , lo. Change quatre fois de
maitres dans une année, 27. Elle eft li-
* Trée à François I. Roi de France , par le
Doge Odavîen Fregolè , 37. Affiégée
par l'armée de Psmpereur > 39. Prife d-af^
' faut ,45. Elle efi pillée, ^4. &ruiv. Al-
• . fiégée par les François , îo. &juiv. Elle
fe rend, 52. Mife en liberté par André Do-
ria i'é2» Réformation de (on gouverne-
* ment, 7^. &fuiv. Les François tentent
de s'en emparer^ 87» Sont repoulTés, S^r
Gènes en bonne intelligence avec la Fran-
ce , 90. Rifques qu'elle court par la con-
juration du Comte de Fiefque , »%. &
juiv. Brouillée avec la France , 131. Son
repos troublépar les différends des anciens
nobles avec lés nouveaux ,. ï&i. &pàv*
Fin de ces troubles , 19.9 • Elle entre en
guerre avec le Duc de Savoye , 102. &
Juiv* Conquêtes des Génois fur le Duc ,
" 23 y. & fuiv. Paix entre la France &
l'Efpagne , où Gènes eft comprife > x\9»
Trêve entre les Génois & le Duc de Sa-
T03re , 240. Traité définitif de paix, 265*
Nouvelle guerre de Gcnes contre le Duc
de Savoye* 27^. Avantages dés Génois ^
z8^. &fuiv* Leur pàlk avec le Duc , 30^^
DÈS MA T t Ë R E S. %9*f
Gêftes fe brouille avec la France, 311.
tr fuiv. Elle eft bombardée & prefquer
bouleverfée , 316. &fuiv. Elle fe réfout
à faire au Roi de France les fattsfaâions
qu'il exige > 543. Traité de paix en con-
féquence^ 344* 5on exécution « $47. &
Jùiv. Diverfes inquiétudes des Génois à
l'occ^fîon des guerres de leurs voî/îns, 3 5 j .
Noâvelles ail armes au fujet de la Cor^ ,
403. Mécontentemens de la France apai-
fés , 404* Satisfaâion des Génois à cette
Couronne, 419
Génois {les ) ont beaucoup de répugnance i
mettre en liberté les chefs des Rébelles de
Corfe, IIL 3. & furv. MécontentemeM
de la Cour d^Efpagne contre eux ^ r;
Appaifés , ffrii. Ils rendent la liberté aux
chefs des Rébelles, 7. &fidv. Leurs in-
quiétudes au fujet de la guerre dont Tlta*
Ûe eft menacée,' 13. Leurs préparatifs»
" ï4. Leurs efforts contre les Corfes , 37.
Leurs écrits au fujet de Théodore proclafi*
mé Roi de Corfe ,%^. & furu. Ils met-
tent fa tête à prix ,. ^7. Ils obtiennent du
feccurs de France» 71. Leurs inquiétih-
des à la mort de TEmpereur Charles VI»
I ip. &fmv* Allarmes que leur caufent
le^ Ançlois , 1 3 r. Leur furprife au fujet
du Traité de Wormes^ 13^. Ils (è liguent
avec la France , l'Efpagne & le Roi de
Naples, 14T. Ils joignent leurs troupes à
celles de ces Puiflances , 143.. Leurs rao-
rifs pour cette démarche , i45- La flote
Angloife leur caufe de vives allarmes,
r4é. & fuiv. Elle jette quelques bombes
far la ville fans grand effet> 1 5 r . Les Gé^
^l ^ T A »l E
mois capifurent avec le Marquis de Sot^ ^
171* &fuiv. Dureté aTeclaqueUe ils font
traités, i73- &finxu Liberté & tranquilli-
té rétablies dans Gènes , ip4* Nouveaux
fujets d*a] larmes, i^8. Préparatifs àt% gé-
nois pour fe défendre, zoo. Secours qu'iir
reçoivent de France , 104. Us défendent
pied à pied les approches deGéneS|^io5. Ô*
jbfv. Retraite de leurs ennemis , ixo. Etat
des affaires des Génois» 127. Lesprélimi'
naires de la paix les flattent d'une tran-
quillité prochaine, i.p. &fiùv. Ils font
attaqués par le Comte de Brown> iSh
Ceflation des hoitilités , z55. Paix défi-
nitive, »5^
'0$u$Hê r Jeréme) chef du ibulevement
des Génois contre le Duc de Milan , L
340. Son projet échoue « 0c il le tire heu"
reufement d'affaire , 4 '
Gititiléy arrêté à Gènes pour avoir eu ^ft à
Ja révolte des Corfes,IIL p. Mis en liber-
té , 138. Impliqué de nouveau dans la ré-
volte des CoFfès,^6o. £fi arrécé & punr
de mort 9 itdd»
Giûffevi (Louis ) chef des Corfês rébelles ,
négocie des fecours à Livoume , H. 387*
Devenu chef des Rébelles , 401. Sesma-
noeuvres,i^i(f. &/uiv. Son entrepriie fur
Sarténé , 411. &jùiv. Il oblige les habi-
rans de rentrer dans la place, 413. 11 bat
le fecours qui marche pour la dégager,
41 é. Il force la Ville , ibid. Il pardonne
auxhabitans» ibid. Soncaraôere, 417*
& (uiv, U eft arrêté , 430
fiiaffèri , chef des Rébelles de Cor& , eft re-
mis eu liberté , IIL 8« Ce qu'il devient »
DES MATIERES. %9f
ibii. Il repafTeen Corfê, zo. Confplration
pour le livrer aux Génois» zi. Elle eft
découverte & punie , ibid^ Sa tentative
ilir la Bailie ,3^. Ses autres opérations
militaires , ibid. Il e& nommé Génératifi^
fime des Cor (es par Théodore , 45. Il
vient avec plufîeurs autres Chefs remettre
fes armes , 102. Il fort de Tlfle de Corfe ,
1 03 • Son portrait , ibid.
Çtneflra^ééputé^zr les Corfes mécontens^fê
rend à Gênes > III. 1 z. Eft mal reçu du
Sénat, 14. Son retouien Corfe y renou-
velle les troubles ibid*
Grecs établis dans la Corfe , II. )84. Belle
défenfe de cent vingt-fept de ces Grecs
contre les Rébelles de cette Ifle , ibsd. &
yiift;. Leurgénerofité, jSr
Grégoire XIIL (Le Pape) tente d'appatfer
les troubles de Gènes 9 IJ. 188
Grillo ( Simon ) Amiral dç Gènes , calme
les foupçons ^u'on avoit contre lui 2 Gê*
nés, 1. 77* S*emparedeplu£eursvaifléaux
Vénitiens. 78
GrimâldfXAntoinë) Amiral de Gènes» bat*
tu par fa faute ,1. 1 ^4
Crtmaldi (Gafpard ) éliî Capitaine du Peu-
ple, I. izi. Il fe démet, 124
Grimddt {Iqs) chefs de& Guelfes, I* 8#. &
fuiv.
Grimaldo ( Ottavtano ) fes opérations mili--
tairesen Corfe, IIL i8
Cuarco (Antoine) fe fouleve contre le Doge
Zoaglio , I. ziz. Efi fait Doge en fa pla-
ce, 1 1 3 . &fmv. O n fe fouleve contre lui ,
ibid. Il eft forcé de fe retirer , 214
Cuarco ( Barnabe ) élu Dog<è % I» ^^o. On
|09 r A B t E
confpîre contre lui > 17 1 • H Te fauve , f^i <ll
Cuateo ( Ifhard ) fe fouleVe contre le l>ogG
George Adorne 9 I itf8. Eft élu Doge ,
291. Son éleétion annailée , ma*
Gfiirr» ( Louis ) fefottleYe contre le Doge
Antoine Montaldo, I. 2o5. Sa faâion eft
diffipée« îbid.
Guwrco (Nicolas) él& Doge, 1. 178* Dou-
ceur de fbn gouvernement » iZ^.&fmv.
On fè fouleve contre lui > 18^. & Jm).
On l'oblrge de fè (àuver, 19 1. Il eft rap-
pelle» 19 1- Mis en prifon « i94*
Guilfes & Gibelins. Commencement de ces
deux&âionsiiG^nes, 1.68. Leurs chefs»
7&. Les troubles qu'ils causent > ibid. &
fiiv^
H
H
^ _ E»W yL Empereur , aîde par les Gé-
nois à conquérir la Sicile , L 5 6, Peu ré*
connoiflànt de ce ferrice, 3 •'. &Jmv:
Henri Flh Empereur. Les Génois fe fou-
mettent à lui pour vingt ans» !• 117. Il
meurt Tannée Suivante > 1 18«
H?»rf ///. Roi de France , profege le parti
des nouveaux Nobles de Gènes » IL X9 U
Henri IK Roi de France , fès projets fur Gè-
nes prévenus par fa mort, IL zo£«
^ Acoboûer^ nouveau chefdes Rebelles die
Corfè y IIL y* Ses tentative:^ > ibid. Il eft
pris i ibid.
IdUques , MIniftre d*E(pagne , tâche de pa-
cffierles troubles de Gènes ,II, i ^6
D E s M A T I E R E s. 501
^an XXIL Pape » cù, reconnu , avec Robert
Roi ée Naples , pour Chef de TEtat cic
G énes pendant dix ans., I. 1 14.
Jegn d'Anjou 9 Duc de Lorraine^ prend pof-
feffion de Gênes au nom de Charles VII.
Roi defrance» I. .^oi. Sa politique, 30^.
AlTiêgé dans Geaes par la flore d*Alfon(e
Roi d' Arragon » & les mécontens Génois «
ibtd. Délivré de ce danger par la more
d'Alfonfe « 3 07.' Fait partir une flocepour
Naples » 310. Surpris dans Gènes par P.
Fregofe , 3i£« Il appelle Paul Adorne à
ion recours , 3 1 3- Il part pour conquérir
le Royaume de Naples , 3 1 ^«
Innocent XL (le Pape) s*intéreffe pour les
Génois auprès de Louis XIV. IL 339.
Leur obtient la paix aux conditions des
fatisfaâions que le Roi prefcrit , 340.
Jfolâ-Roffa » po&ion de cette lue ,IIL 55*
Les Génois y font repouâés par les Corfes
rébelles» 5^. Ils s*en emparent , 71. Lee
Corfes la leur enlèvent , 7S •
^uges choifispar les Génois chex les étran-
J;ers, I^ 47.
et IL ( Pape) trouble la tranquillité de
Gènes > IL 3* Son entreprifè contre cette
ville échoue, 4. Nouvelle tentative auffi
inutile. 9* &Juiv.
^ufiiniano (François) élu Doge , L 208. Il
abdique , •Wa.
^ii/iiwMw commande en Corfe , III. ii9*
Ses négociations avec les Rebelles , !}••
J j Jjn^anchi ai rêté à Gènes au fujct de la
}eft TABLE
rébellion de la Cor(ê , Ill« §•
iJnmoy (Rodolphe de)GouYerneiirdeGênes
pour Louis XIL I. 41 f
Lévau^gèo , TiUe de Corfe , attaquée & for*
cée par M« ie VîUeniar i III. 99
Uonwdo (le Père) pacifie la Corfe , III.
137* Succès prodigieux de ce Miflîonnai-
rc , i3«
letoarê (François Matie-Impérîalé ) Doge
de Qèàes « vient en France faire excufe
au Roi au nonsde fâ République , II. 347.
Sa harangue, 34S. & ftnv» Façon dont
le Roi en u(è avec lui « 351. &Juiv.
lefdiguieres (le Connétable de) conclut un
Traité de ligue au nom de la France avec
le Dttc de Savoye , II. lof . Il joint l'ar-
mée du Ouc avec les ^troupes auxiliaires
de France» io8. Ses ppératfons 9 iio.d^
/uiv. Il fe brouille avec le Duc de Savbye^
i22« U.eSk obUgé de fake retraite « 130
livoume ( le Msrqufs de ) Axllicité par la
Torré de le préièmer au Duc de Savoye »
IL 17%, Confttke fur cela le Marquis de
. Pianezze fon père , ibidm II préfente la
Torré au Duc , ibid.
L<ms if/. Roi de France , ne poflede que Sa-
vone dans l'Etat de Gênes, L jt^. nia
, çede au Duc de Milan , ibid.
louis XiL Roi de France., iès prétentions
. fiir divers Etats d'Italie, I. 384. Eftre-
. Qonftu Souverain de Gènes, ^id. U errt-
've à Gènes, 38^. Les Génois feJfoole-
vent contre lui, 401. Sa colère contre
eux> 403. Le Pape tente envain de l'apai"
fer, 404. Il marche contre Gènes > 40.^.
t La ifttce à fe jpendre à âUaétton^ 419*
DES MATÏERES- 3^1
Y 4ait fon entrée , 411. Manière dont Û
la traite, 4 fx. H retourne en France» 414
ZéOuis XII. Donne de l'argent aux Génois
pour réparer leur ville, II. i. Ilrefufëaux
Génois de changer leur Gouverneur , j 7
Louis xi II. Roî de Franée , fe ligue avec le
Ductfe Savove c'ontre le» Génois , II. 204
%outs XlVi Roi t!e France , s'emploie pour
procurer la paix à l'Italie , II. 295* Ses
mécontentetnens contre les Génois, ^iz«
Répréfentations qu'il fait faire au Sénat
de Gênes, 519- N'obtenant point les fa-
tisFaéHons qti'rl xlentande , il arme pbur
iê venger, 320, Sk fiote arrive deVant
feétaes, 32T Ses prétentions , 322. Il fek
• lïombardei: Gênes; 326. & fitiv. Satis-
feâfîons qu'il obtient ,339. &faiv. Traîfé
de paix avec les Gént)is , 344. Le I>oge
en pjerfonne vient lui faire les excufes de
la ^'épublJqtie , ^ 47. Son difcours au Roi»
34a. Répbnfe (Je cé*PHnce , 311
*JLttce IL Pàpie, trottfirme les poiTediofis -des
Génois en Sy rie, I.rr-.Leur remet cequ'i's
lui -pàjrdiàiic tf6^ftme Tes feudataires pour
laCorfe,, î9
'Luxemkôft^gXV^^érzn de) Gouverneur^
Gênes p6ur la France^ I. 222. Il quitte
'Génies à c^feide h'pefte , 224.
'IsU^ardor (-tetpfflJeï^irartcbi )'éiû par les Gé-
liois ppur .les, gouverner an nom du Roi
• de^FrA^Cfcïî. 2J4. ïlïèretire,fWrf. Rc-
pWnti'cette ^lace ,235- li eft dépofé , 8c
condamné à perdre latéte, 240. Il fefau-
re , 243. Se téftigîe chez le Marquis dû
Monferrat, :s5o
ift^aro ( HttbçrrCatauéo ) premier -Dogc
304 TABLE
depuis la réformation du gourerfiemcnl
de Gènes par André Doria, IL 794
M
JyJi Aillehois ( le Marquis de ) pafle ea
Corfe, III. ^4« Il attaque les Rebelles ,
97, Renforts qu'il reçoit, iUd, Il négocie!
avec les Cor(ês» 9t. Ses opérations miii«
taires » 99» &ftùv. Il pacifie la Corfe ,
1 1 1. Il repaflè en France avec les troupes
2u*il commande» 11^. Il couvre TJ^tat
e Gènes du coté de Novi, 158. Il eft
obligé de quitter cette pofîtion , i ^f.
J4archeUi , fa tentative fur Ifola-Rofla , III.
f^ Il eftrepottflë> $6.
Jtlarf,£véqued'Aléria « s*emploie pour con-
cilier les Corfes mécontens avec les Gé-
nois, II. 3^3*
Jldsri ( Etienne) commande en Corfe , III.
1^4. Défend la Baftie contre Rivarola de
lesAngloîs» ibid. Abandonne la place >
ibid. Se retire à Calvi » sbid.
Mariottiy Evéque de.Sagone > arrêté & con-
. duitàGénes» III. léi.
.Matra» chefdes Rebelles de CotCe y III. 24 6m
AfTiége la Baftie > iUd. &fuiv.
Jdaximilien IL Empereur , tâche de conci-
lier les nouveaux Nobles de Gènes avec
les anciens, II. i^ô.
tAtnotque pillée par les Génois , L ip.
Monaco , retraite des Nobles exilés de Gênes
par le Peuple, I. if^.
Montaldo ( Antoine ) le fouleve contre le
Poge Antoine Adorne, L loi. Efiélû en
fa place 9 loj. Son çaraâere» ibid. Sou-
lèvement
D E s M A T I E R E s. 305
levement contre lui, 204. Attaqué par di-
vers partis, 20^. Abandonne fa dignité,
207. De nouveau élu Doge, iio. Se re-
tire volontairement, zir. Fait prifon*
nier Antoine Adorne, 215. Le relâche
& eft fa dupe, 215. Excite de nouveaux
troubles à Gênes , 224. &Juiv. Meurt de
fapefte, 226 •
tdontaldo (Baptifte) fe fouleve contre le
Doge George Adorne , I. 2^8,
Idontaldo (Léonard) fe ligue avec les No-
bles mécontens , lesVifconti, & le Mar-
quis de Final , L 172. Son entreprife
échoue, & il fe réfugie à Pife , ibid. II re-
vient Tannée fuivante avec des troupes ,
173. Ceux qui le fécondent font leur ac-
cord (ans lui , & il le retire à Afti , ibi4»
II cabale avec Antoine Adorne , \Î6. Ô*
fuiv, n eft élu Doge , 192. Son bon gou--
Ternement, i93« bamort, 194.
Monteclavr ( François de ) porte à Gènes les
ordres du Roi de France > L 233, Il eft
mal reçu, 234.
Montemaggtore , pofle des Corfes rébelles ^
attaque par les François , III. 9^7* Forcé'
de fe rendre, loo.
Montéréi (le Comte Je) Amba/Tadeur d'Ef^
pagne à Rome, pafTe par Gènes , IL i^t.
Il tâche de concilier les Génois avec 1er
Duc d^e Savoy e , Und. & fuwv
Monti ( le Marquis de^ déîeriâ vigoureufe-
ment le pofte de Voltrî , III. 237. II efr
fêcouru a propos , 238»
J4orofini ( Albert) Amiral des Pilans , 1. 9 1 ^
Il eft battu par les Génois, 9$» Eft fau
prifonnier> 9^
Ce
iàê TABLE
Morta (Jean de ) élu Doge , 1. 1 5^. Son
raâere , ibii. Sa mort , §7 1
Mortemar (le Duc de) commandant un dé->
tachement de troupes Françoifes au bom-
bardement de Gènes , débarque au Faux-^
bourg de S. Pierre d'Aréna, IL jji.Brft-
le ce Fauxbourg > 3 3 }• Se rembarque, 3 34
N.
N
Adéfii ( le Comte ) entre dans Gênes ^
III. 173. Pofîtion du corps de troupes
^u*il commande dans cet Etat, 227. Il at-
taque le pofte de Voltri , 2^6.&fiuv. n
eft forcé de fè retirer y 1^9
Navire Erançois » chargé d'armes pour la
Corfe> arrêté par les Génois , II. 392* Il
efl reliché , fur les plaintes du Miniftre de
France à Gênes , Hnd^
Nice, foumife aux Génois» !• ^6. Prifepar
le Comte de Prorence , so
ATovi (Paul de) élu Doge, I 40^. Il tente
de SQppofer à Louïc XII. Roi de France »
ibid. & fuiv. Il fe fauve » eâ pris« & a la
tête tranchée 9 414
Novi^i impofé par le Roi de Sardâigne.à
d*cxce(IIves contributions > IIL li^
O
ijf Livûfès (le Comte-Duc d*) Ktînîftre
d'Ëifpagne ; fes mécontentemens contre
les Génois, II ^^^
Olivia (Renaud) Lieutenant du Roi à Gê-
nes > pour le Roi de France, I*>ï33« M^I>
ie^& Sl exclus » H^
D E s MATIERES. 307
plmetto , difiriâ de Corfe , fe foumet aux
Génois, III. loi^
QneiRe^ les Génois s'emparent de cette
ville» II. 22J. Leî Prince de Piémont la
reprend » 225; • Les Génois s*en ennparent
dfe nouveau, 234
Qr^re de Chevakrie inftitué en Corfe par
Théodore , III. Il
Ornana ( Alfqnfe d') fils de Sampîçro. , pa(^
' fe en Corfe > II. 173 ♦ ïl échappe à Tém- ,
t^ufcade dans laquelle Ton père eft tué,
I7Î. Reconnu Capitaine -Général des
Corfes, 177. Ses entreprif^s, 178. Son
accord avec les Génois, 180. Ilcpnfulte
la France fur ce quMl doit faiçe, aban-
donne riile de Corfe & s'attache au fer-
vice 4e cette Couronne , iWJw
Ornanp (Saqipîero d') Voyez Samftero.
Ornano ( Vannina i*) porte ia Seigiieprie $c
le npp d'Orn^iao à Sampîero de l^attélica
qu'elle époufe, II« 133/isliie eâ étr^nèlte
par fon mari , ' i $^
OmV^we député desCorfès ipécomens, vers
ie Pape , pour lui offrir là Ibuverâir^.e^é
cfe la Coi^ > ou demander fa médiation »
1^1.399. Il obtient 1a média^tîon 'é^ Pape,f&ii
Orticoné nîfgocie pour obtenir des fecours k
Théodore > lIJ«d3. En amené quelqviss'
uns en Corfe , ,64
Ovada, prife 4e' cette place par Içs PiémoOiP
tois, IL 304
p
Agana (Frédéric) él&Doge, abdique
fur le champ I. 19%
F4//^vî;i»i L ûuiilaame) Gouverneur de Cc.-
Ccij
foZ TABLE
nés au fiom du Duc de Milan, I. i^^-
FaUavkini (Jean Scipion) Goayeroeiir de
Gènes pour le Duc de Milan , 1. 337. Sa
conduite dans Ton gouvernement > 13'
Pallavicini ( Nicolas) commande les troupes
Génoilès eit Corfe ,. IL 1 47
Pallavicim (Jeiome) pafTe en Corfe 9 IIF.
14. li ne peut contenir les Infulaires-»
ibid. &fiiiv. II repaie â Gènes , 19
Fanfd (Paul) ami du Comte>deFierque9.tâ«'
. che envain de le détournet de fon projet ^
IL 108. Il négocie Taccord des Conjurés
arec le Sénat , hi9* Il veutengager Jero»
. me de Fiefque à remettre à la République
. le Château de Montobîo , 124.
Wa^li nommé Généraliflime des Corfes par
Théodore , III. 45. Il efl attaqué dans le
. Couvent d*Arénio> ioo« U fe rend> loi»
Illèroumet». lo^
Fapis. Voyez Innocent XL ulules IL Paul
IIL Grégoire XIIL
Taul IIL ( le Ëape) s-engage d*appuyer la
conjuration du Comte de FiefqMe, II. 96.
Pâerins:^iLSent i Gênes au nombre de.fept
mille y I. 4$
Penuay les Piémontois aflîégent deux fois
inutilement cette place , IL Z97» &fiéiv»^
, Ils l'afliégent une troifiéme fois.». 5po«
Ils kvent encore le fiége ». )oa
PhUifpe IL Roi d'Efpagne , tâche dé profiter
dès troubles de Gènes , IL ipi» U (bu-
ttent le parti des anciens Nobles contre-
les nouveaux » 1^4. Ne pouvant tirer
avantage de ces troubles >il.les termine ,
19%.
Hulifif^ iZ^Roi d]£fpa2tie> ofire attx.G£]!
DES MATIEBrES. jo^t
BOIS de les Tecourlr centre le Duc de Sa-
voye, IL • lo^
Piane^e (le Marquis de) conCulti par fon
ûls lur les defleins de la Torré ,. XI. 170;
Son avis fur cette conjuration > tbid. Il
dit fon fentiment au Duc de Savoye^ qui
ne le fuît pas y 27»
JPinelh (BéiiTi) Gouverneur de Corfè. Sa
œauvaife conduite irrite les Peuples de
cette Iflev IL 3^1 • Il retourne à Gènes»
^69» On lui fait fon procès » &. il eft mis
eoprifon, 388
Pinelîo (Félix) fa conduite à l'égard des
Corfcs , IIL 30. Sa févérîté nuit à la pa-
cification, i&/J; Son fîJs efl fait prisonnier »
3i« Il conclut un artnlAice pour retirer
Ion fils ,. ibid. Qn propofe à Gênes de le
rappeller, 32» Grands débats â ce fujet ,
ibid. &fwv. Son rappel, 34 U revient i
Gênes , 3f
Pf/ànf (Nicolas) Amiral des Vénitiens , bat--
tu & iàn prifonnier « L léê
pifanf y leur convention avec les Génois au
fujet de la Sardaigne> L 8. S'emparent de
la Corfè, 9* Leurs guerres avec les Gé-
nois, ibid. & 12 , 14 > 26, 40 , 55 , 89 , d?
fuh. Ils offrent de Ce donner aux Génois «
380.. & 3,8tf« Les Génois les refufent, 388
Podeftatj création de cette charge , L 3 y
PampUiani chcî des Corfes rébelles, IL 3^8
Sa réponfeà Vénérofo, ibid. &fuw. Sa
conduite, 369. & fuiv. Il fait pafiTer au
fil de répéè leshabitans d'AIéria , 370;
Il fait maltraiter les Commiffàires de la
Eépublique, 37». Les Génois tentent d6^
Ir furprendre , 373* & fMv, Il échappe
3ia T A B LE
au piège qu'on lui avoit dreSé , 375-11
fait mettre le feu à quelques maifoiis* de
laBaftîe, 377*.ll.eftp"s prifoiMiier, 378.
Porto-Fecchio , place de ïlne de Cor/è. Les
François s*en emparent , IL 13 f
FortO'VccMo pris par les Corfès rébelfes y
IIL 41
l'rtfft) (Jean) Officier Génois 9 prend Ga-
zelli » II. 2^3. Suite de fes fuccès , 194*
, &fniv.
Pramontorio (Clément) attaque-le Doge An-
toine Montaldo dans le Palais, I. 206.
£1^ Doge, 207. . ChafTé prefque aqffitdt,
Q
^/ Uefne (le Marquis du) Commandant de
^- la flote FrBnçoife,ajrrive devant Gènes,
II. 321. Ses opérations, i[MJ^ 4^ Jiéiv.
Bombarde GênèS , $27» CS^Jwv.
R
R
_ Aditti entre » ou feiiit d*entrèr diins la
conjuration de Vachero, II. 249. Il la
, découvre, 250. Eftrécompepfè , 25 y
R/^aëlU ( ie Marquis) Seprétaire des^R^el-
Jes , ft fauve après Jes Conférences de
Corte , 11.430. Ses pdipièrs font livrés ^ux
Qé|iois> 43 1
JR4(àe//î, chef* des Rébelles deCotfe,irms en
. liberté, IIL 8. Se réfugie à Rome , ibid^
Rafàèiîi , Secrétaire des KébeUeis deCo^ft ,
ie fauve à Florence , IIL 1 6
Rav^fiein ( Philippe Comte de) Gouver-
neur de Gènes po^ir Louis XiL I. ^^ > » A
DES MATIERES. jit
erdre du Roi déterminer les différends du
Peuple & des Nobles > $96. Entre dans
Gènes avec des troupes, ibid. Appaîfe les
troubles , 3^7. Ik renaiflent , Und. «dr
fiiv. Il ne peut faire refpeâer (on autori-
té, 401. Il retourne en France, 402
Rimo rSan) bombardé parla Ilote Angloife,:
III. If T. Mativaife manœuvre des habi-
tans , ibid. Ils en font punis , if :&
Renéd^Aiyou^ envoyé de France au ffecours
des François afitégés dan^le Château de
Gènes , I. 3 27» Son mauvais fuccès , 3 ç &
Richelieu ( le Duc de) arrive à Gènes , iH»
Z24* Opérations de ce Duc, zi7.'& Juivm.
Récompenfes qu'il obtient > z^6
RivarolavzSe en Corfe , & y e'xcite des trou-
bles , (outenu du Roi de Sardaigné & des^
Anglois, IIL i<2. Prend laBafiie, 153*
Sa conduite» fM. &fuiv* Perd la Baâie»
ifp. Son parti fe décrédite, léi. Se ré-
tablit, 2x3. On arrête Tes progrès , 224»
Il eft forcé de fe retirer à San-Fiorenzo »
iH^. Il affiége la Baftie , 24^. Sa mort ^
ihid^
tLobertj Roi de Naples , fecourt Gènes , I*
12 4». Les Génois le reconnoîâênt pour
leur Souverain , ibid. Il fait lever le (ié^e
ée Gènes > 125. Il eSft arbitre de la:pa»t
entre les Guelfes & les Gibelins , i }4« Sa
politique* 136. Le Gouverneur qu'il en*
voie à Gènes forcé par les Gibelins d'en-
fortir, 137
Rêccabertin Lieutenant du Roi de France à
Gènes , U 19^* Ses foins pour empêcher
les troubles entre h Peuple & les Nobles»
ibtd. &fuiv. Forcédereréfugierdaaslû
}i» TABLE
Château , 404^
Hoiï ie France. Voyez Charla FI. FIL d*
FUI. Louis XL XIL XIIL & JilV.
Roampine ( le Marquis de ) attaque le pofle*
de VaraggioylIL 153. Leforce>234* L'a*
bandonne 9 23 T
Jtojj^ livre Vachero, pourfauver fonfils qui
avok trempé dans la conjuration contre
les Génois, II. 25 c
Roflitto attaqjaé par les Rébelles de Corfe ,
IIL 118
S
Ij Mran Envoyé de France à Gènes, lî.-
2$ 8* Inquiétudes de TEfpagne à ce fujet »
Sacco ( Raphaël ) confident du Comte de
Fiefque , IJ. 97* Son caraâere » 99. Ce
qu*il penfe deh. conjuration du Comte ,
I o2 • Il fe ré^gîe en Franct>i 1 8» Il revieiit
< auprès de Jerâme Fiefque, fi^. Il eft pris
avec lui âc puni , tit
Sam-Olony Mîniftre de France à Gênes ,, fe
plaint des procédés des Génois à fon égard^:
IL 31^. Sa fermeté, 3-1^. Il éft rappelle*,
ffcfi. Son diHiours au Sénat en prenant
congé, 3:18
Sâint-Séveriny Géné^a^de•^arméeMila^oi-
fc , foumet Gènes au Duc de Milan ,. !•
347- & fiiiv. Mécontent de fa Cour, eft
Général des Génois révoltés contre le
Duc» 3f é. Ses opérations , ^^7>& fùivm
Salu7;pp (Alexandre) Gouverneur de Cor^
fe , ménage adroitement les efpritsdes In-
fulaires mécontens , II. ^60
f«»3fwo(ouSan^Pietrod'Ornano} fespre*
miece^
DES MATIERES, jij
tnîcFes avantures , IL 135. Il contribue à
la révolution de la Corfe en faveur des
François « ibid. &Juiv, Sa mé/inteliigen«
te avec le Marquis de Termes > 146. II
fe brouille avec des Urfins, 152* Son
mécontentement de n*étre pas nommé par
le Roi de France Vice-Roi de Corfe »
1 5 ;. Il paiTe en France » i f 4* Il retourne
en Corfe avec de belles paroles , ibid» II
repaie en France après la pacification de
la Corfe , i $7* Ses nouveaux projets pour
réveiller les troubles de cette Ifle , ibid»
:^/fiîi;. Il étrangle fa femme ^ i^i. Il dé-
barque en Corfe « où un parti. fe. déclare
pour lui , j6o. Ses progrès » ibid &fuiv.
On met fa tëtë à prix \ 1 6 1. Il engage lés
Corfes à avoir recours à la France , t6Z.
Ses députés n*^Ql7tiehnent rien> 17 1* U les
y renvoyé, 172.. Ils re^^lennemavec quel-
que argent» 173* SesxmbarraSy 174* II
tombe dans une embufcade 2lc eft tué^
X7f, S.on caraôere, 17^* Réjouïûaaces
publiques àes Génois â fa mort, 177
' San-Fioren:^Oi ville de Corfe, fe rend à Sam-
pîero , II. I ^f • Eftbloquéepar André Dor
ria> 1^9* Elle (è rend y 143, Eft démo--
. lie;,, âc les François^ prennent pofte »
^ ifo« Tombe aux mains.des Corfe? mé-
contens, qu^y tiennent une aifembléegâ-
\ néfale> 382. Us Tabandonnent , .39^
.SanTPeUegrina-i ville de Corfe > prifefiœrl»
Baron, de Vachtendonck fur les Corfes
jébelles, IL 400. Il Tabandonne , 401.
Il y renvoyé d^ troupes , qui s* y reftran*
.* cbe/itY ' V . îfcîi.'
jSardaigne ^Hàiffv let Sarra;(ins.pat Içs,Cé«
"^Tomeill. ' Dd
314 ^ TABLE
jioîs & les Pifans ^ I. 8. Bariâboe &oi <!e
cette Ifle y 17. £lle eft partagée entre les
Pifans & les Génois , 34
Saràêignê (le Roi de ) fe fait céder Final par
un article du Traité de Wornses, 111^
134. St% effons pour s'en emparer , 137.
Sts hoftîlités contre les Génois , i40« II
cire de grofles contributions de Noyi »
I ^7. Il entre dans Sarone , 1 7 f
Sana^ini 9 perdent la Corfè qae les Génois
lear enlèvent > I. 3. Pillent & brûlent
(ùèntSy U ChafTés de Sardai^e par les
Génois & les PlTans , 6. CroUades contre
eux , 7. & fidv. Attaqués en ElbagftQ par
les Génois « ik.^rftiw*
SûrÈémuratâ^ fort da«t les Rebelles 4e dorfe
s'emparent 9 IIL ' . 30
SâTtiné, entrepriiè des Rebelles de Corfè »
/ur cette pUee » II. 4 x i. is^ fiAv. Réfifian-
Oe des babitaUM , 4x4
fiarc^âne « guerre des Génois ft des Mot en*
V ttus au ftijet de cette plaee , I. )^)« Elle
refte awx Flortotius , 364. Les Qénois Ta-
cihetteiit^ 3I1
•J^vonsfelbulere contre les Génois > Jteft
chltiée , I. 49.. Se révolte de noutrmiu »
'«^4 Affilée par ks Génois , é$. Ue le*
▼entie£^9 ^4* Eilereibiifkiett ^8
lA^tHMie prife paries François ^ leun alliés »
II. ^o» Les François retafem de la rendre
«. «MX Génois^ ftf. Prifè par i«s OétiOis>»
7^. Le Printe de Piémont (ait mine do
. Toulotr i'^iâséger , 13c
«Astiens gasnfe 4^ troupes pat les Génois,
/ UL 141. Bombardée par la fleteAngloi-
^, w. frifefÀçieJC^rd«Sarifti{M^
, D E s M A T ï E R É s. jtf
tfit La Citadelle Ce prépare i àne Yt«
geureiife défenfe , 1 13. On en fait le fié-^
£e, i9$. les Génois tentent inutilement
de la fecourk , ij>4» Elle fe rend, ïpf.^
£ntreprife du Duc de Richelieu fur Save*
nCf 24i> Elle échoue, 243^
Smvoye (Ducs de) Voyez Chmfiet-Éffnnannel
9c Pièkr Ameiiê.
Sckmettau» Les Rébelles de Cofft déptifeiit
vers lui pour traiter d'accommodement t
II. ^£f • Relations différentes de cette né<-
Eiciation , 42^. &ftàpi
lembûûrg ( le Comte de) Ces hoftilitét
fur le territoire de Gènes, IIL 143. Vient
remplacer le Marquis de Botta , 202. Il
marche vers Gènes, z(>^. Détail de fes-
opérations , 206. &Juiv. Il parvient à s'é-
fablir fur le bord de la mer , 214. Il y re-
çoit de l'artillerie, 21^. Il eft appelle aif
ftcours du Roi dé Sardaigne , 220. Il A
retire de devant Gènes ,211. Suites de fz
retraite, iii.&Juiv*-
Srio 9 entreprise dies Génois fur cette Ifle ^
I.'itfi. Ils s'en mettent en pofTeffion, ibiéL
Les Vénitiens tentent de s^en emparer,
27P. Ils font repoufTés , ' 2S0
SsigMlay ( lé Marquis de ) explique aux Dé-
putés Génois les imcntions du Roi de
France, II. 32I
Sénaréga tâche de concilier les anciens No«
blés Génois avec les nouveaux , II. i8f
Sfofce ( François) Duc de Milan , foutient*
its Génois fouletés contre la France , !•-
.311. Le Roi de France lui cède Savone ,-
h. on lui remet prefque tout le refie de
TEtat $ xif. Les Génois fe foumetteiit à«
Ddij
j,({ TABLE
lui 9 33o« Ses troupes entrent dans Gènes ,
f 3 2. Sa mart & Ton éloge » 3 3:4
^orce (Galéas) Duc .de Milan , eft recon-
nu Souverain de Gènes , I. 335. Mécon-
. tententemens des Génois contre lui» 55^»
.trfuiv. Ils fe révoltent, 340. Son carac-
tère & fa mort « 34 k •
Sforce ( Jean Galéas) Duc de Milan , fou-
. met Gènes , I. 348. Pardonne aux Gé- -
nois , S49
Sforce ( Ludovic) Duc de Milan » Souverain
de Gènes * demande au Roi de France
rinveftiture de cet Etat, L 37^* Sa mort ,-
Sietle y les Génois aident FEmpereur x-s^etk
emparer » L 3X. A quelles eonditionr »
S^iito/tf( Conrad ) nommé Gapitainrdu Pett«
pie , I. 106. Se démet de fa dignité , i ?o
^î»o/tf (François) envoyé au TeùouTs de
Gaëtte, L 181. Chef des mécontens cor-
tre le Duc de Milan y 28S
Sjpfiiola ( Galéotto ) Capitaine du Peuple , I.-
137. Forcé de fortir de Gènes , i49* U /
veut rentrer par force , 15 e. Il fe retire »
Sfinola ( Gafpard ) Amiral des Génois, rem-^
place P. Doria tué au iîége de Venilè , I.
1^4* Il levé le fîege , ibidm
Spinola ( Hubert ) fe fait élire Capitaine da
Peuple ) I. ^79 II abdique , 80. Ses nou-
velles tentative» « 83. Se ligue avec Do-
ria , ihid. Se fait élire avec lui Capitaine
de h liberté Génoife, 85, Il abdique , ^8
Sfïnola ( Obifo ) Capitaine du Peuple , !•
III. Marie fa fiUe: au Marquis de Alonfec-
DES M'ATI'E'RES. ;ir
rat, HZ, Jaloiiiîè , fie troubles en corâfé-
quenct y ÛiiL & Jkiv, Il eft déclaré feu!
Gouverneur abfolu ^e Gènes» 114» If
en eft chzSi ^ 11^. Guerre civile qu'il
caniê» 11^. Il eft condamné à Texil ^
Uid. Réconcilié p^r rfropereurHenri VII.
117
Spinolû ( les ) (ont avec les Doria les prin-
cipaux chefs du parti Gibelin , I. 78. &
fuiv*
S)p9ffof4( Auguftin) Lieutenant d^Afidre Do-
ria , pafie avec lui en Corfe , IL ijS*.
Il y commande les troupes Cénoilès après
le départ de Doria, 14 5- H veut fecourir
Corté » & Ton détachement eft battu, ihU^'
Il l^ifft le commandement à Nicolas Pal-
lavîcin, 147
Sfinola ( Jean* Ange) ia bçlle défearfeda^s
la Bafiie , IIL 24e. &faiv.^
Sfittola (le Marquis) commande en Corfe >
III. iif. Ses jprocédés pleins de douc9ur>>
11^, Hcheufes fuites de Tamniftie qi^il
Ïublie, 117. Il fait publier le nouveau
Règlement de pacification » i^z» Sa mort :
Syracufe cédée aux Cebois par TEmpe/eur
Frédéric LL %^
jf Jtiwra , le feul endroit de la Cor A oè '
les Rébelles fefoutiennent, IIL xoi«Ce
diftriû fe foumet peu à peu y lox*
Ténédos 9 cette Ifiesdlume une cruelle gu^<-
le entre Veniiè Se Gcncs , L 17^- Les G^-
soit tentent envala de s*en emparer »i
Vàny
1
jiS TABLE
177. Elte ne refle en propre à aucune iç9
deux Nations par le traite de paix , 185
Termes (le Marquis de) defcend en Corfe
avec un corps de troupes Françoifes , !!•
134* Se rend maître delà Baftie» 13s* ^és
diverfes opérations en Corfe , ibid- €r
fuh. Il fe brouille avec Sampiero , 14^*
Il quitte la Corfe , i49 >
Théodore Patéologue , Marquis de Mon ferrât,
eft reconnu par les Génois pour leur Sou-
verain, L z6i, &fuiv. On confpire con-
tre Ton pouvoir ,265. Son Lieutenant
' fort de Gènes, 16 f. Le Marquis confènt
d*évaçuer TEtat de Gênes > 267
Xhéodore^UzTon deNewholEpafle en Corft,
in. 38. Il y eft reconnu Koi par les Ré-
belles* 4t. Ses Reglemens & Tes opéra-
' fions militaires ,. 45. &fuiv. Particulari-
tés qui le concernent ^ 46. Il échoue de*
vant la Baftie» 5$. Il fait battre mon noie.
à fon coin , J4. Sts progrès , î ^. fSrfuiv^^
Arrangemens qu^il établit, ^o. &fuiv*
Il part de Corfe pour aller chercher des
' lecours» 6$, Sa tête eft mife à prix par
• les Génois , ' 66. Ses voyages ,67. Il eft
arrêté en Holiandb, 69. Il eft ébrgi».
^9« Ilreparoît en Corfe ,77. Ses tentati-
ves pour y rétablir fon panî , 78. Û'fiiru*
Il fe retire, 79* Ce,qu*il devient» ibid.
^Juiv. life montre encpre une fois ea
Corfe, iz4« C^yifiv.. Sansfuccès, îi6
Tbrre ( la ) confpire contre Gènes , IliL 168.-
SofT éducation & fes premières avantures,
ihid. Ô*Juiv. Il fait part de fon projet,
contre Gènes au Marquis de Livourne , &
cA préfenté sm Duc de Savoye » qui lui
DES MATIERES, j^y
, ftortiet delpAuteniT, 170, Détail de ce
projet, ^71" &fuiv. Il eft découvert»
174. On fait fon Procès à Gênes,& on metr
à prix fa tête, 17 T. Suite des aventures
de la Torré > 307. &fuiv. Sa mort, 3 10.
Soncaraâere, 311
T'ortofe > prife par les Génois , I. lo
Traité de Wormes, III. 134. &fuiv. Traité
définitif de paix , 2^6
Trividce (Erafme) Gouverneur du Duc de-
Milan à Gênes, L 288. On Ce fouleve
contre lui à fon arrivée, ihid. Il fe défend
.dans le Château, 190. Il e(l forcé de ca-
pituler, ibid.
trWvfi/^re (le Cardinal) Tes négociations avec
le Comte de Fiefque au fujetde la con-
juration de ce Comte > II. 9^- &Juivm
Trivulce (Théodore) Gouverneu-r de Gc-»
riGS au nom du Roi de Fra^nce, II. 54. Sa
trop grande févérité , ^i. Il eft afiiégè
par André Doria dans le Château où il
s'étoît renfermé, 70. Contraint de fe ren-
dre» 74
V
J/^ Achero^ippuyé du Duc ie Savoye,^onf-
pire contre Gènes , II. 246. Motif de ûl
confplration , 147. Ses intrigues & Tes pro-
jets,248. & fiùv* lieft découvertyZ5o« Ar-
rêté , z5 u Réclamé enrain par le Duc.de
Savoye, %%i. Mis à mort» 2.54
Vachtendonk (le Baron de ) commande le fe*
cours accordé par l'Empereur aux. Gé-
nofs contre les Rébelles de Corle , IL
593. Il pafTe dans cette Ifle , ibid. Ses opé*^
xaiion&; 19^ &{uiv* îlmaicbe au fecauit
fw T A 8 1 1
iè Bigoglia, & la dégage « 412. Bmep-
te de (ecourir Sanéné « & eft battu , 415
yâchtendonk (le Baron de) reçoit une Lettre
menaçante de la part des Corfes réelles 9
III. 4* Il publie le Règlement de pacifi-
cation de la Corfe* lo. Il^art de cette
Ifle, ti
VaknH (Jean) élA Doge, L ii^i. Se détnet.
yaUkr commande â Gênes en Tablence de
Jean d'Anjou, I. ^15. Plaintes que les
Génois lui portent, 31 tf. On fe foulete
contre lui , 317. Il fe jette dans le Cha""
tedu , 3 iS. Il fe rend > 3x7
P^âraggio attaqué par les François > 111. 233..
Il eft forcé , 334. Détruit a^ abandonné ,
ytiay Commandant de$ troupes Génoise»
Corfe , lès opérations , II» $93 &finv*
yénércfo [Jérôme) pafTe en Corfe pour tâ-
cher de pacifier cette Hlç , II. 364. Ses
effort» > 365. &fiiivi 11 tente #e toucber
lesCor(ès, 367* Il retourne à Gène» fams
avoir rien obtenu , 3^^
Finitiensy leur9£uerres contre tes Génois t
I. 44. 7 j. 75* Ils battent la fece Gâroife^
76. Ils en prennent un antre , 77. Font
la paix, 83, NourcHe guerre, rxii, &
finv. Terminée , loï» Recommencée ,
i^i,'&fuiv. Finie, 167 • Rallumée, 17^.
&fmv. Veiïite aiCégée, 18 1. Elle de-
mande la paix , qu*on luirefafe, iUâ* Le
fiege eft levé , y 84* Elle fait la paix, i''5»
Elle remre en guerre contre Gènes 9 278.
Nouvelle paix y 280
yénkUnfy fe liguent wret le Dq€ de Saroyc
DES" MATTERES. ^i^
contre Gènes ,11. . lof
f^entimUle fe fouleve fouvent contre les Gé-
nois, I. 4f, Soutient un long fiége , puis
fe rend ,» ibid*
f^entlmille , les François abandonnent cette
place, &.lai£rent garnifon dans le Châ-
teau» III. 175. Belle défenfede ce Châ-,
teau, 181. Il eft obligé de fe rendre, iBj.
Il eft repris par les François, 224
yerrina , confident du Comte de Fîefque ;.
fon caradcre , II. 98. 6on fentiment fur*
la conjuration du Comte , lOf. Se fauve
en France , 1 20. Son retour auprès de Jé-
rôme Fiefque , ï23, Affiégé avec lui dans
le Château de Montobio , 1 23. Il eft pris
& puni, Ti7
Vefcovato , les Rebelle? dé Cbrfe s^ retran-
chent, H. 59^
Vefcovato , pofte ou les Rebelles de Corfa
fe retranchent, III. 16
Violé , Evêque de Savone , fouIevé contre"
Antoine Adorne , entré dans Gènes ^
I. 200. Ileft arrêté & mfs en prifon, ihiéU
ylco découvre la conjuration delà Torré»^
II- i74
Vtcomercato^ Gouverneur de Gènes pour le*
Duc de Milan, T. 332. Obligé par les
Fiefqnes de fe retirer dans le Cnâteau»
ViBor-Amédêe^i Duc de Savoye y fait la paix
avec l^s Génois par la médiation de TEf^
pagne, 11.2^4. Ace: rde fa confiance à
la Torré, 271, Arme contre Gènes &
commence la guerre, 27 t. Opérations
de Ibn armée » 278. &fuiv. Son manifeG*
te*, 280. Régonfe ^ue les Génois y font |.
|i« TABLÉ
iSf. Réplique du Duc , 283. Progrès jie
fes croupes, zS4. Elles font coupées »
28 8 r Et détruites en 1^ meilleure partie 4
ibià. &fuh. Nouveaux efforts de ce Prin-
ce , %96', Peu heureux , 2^7. ô'fitiv» $m
, paix arec les Génois par la médiation de
la France. 30/
VUUmur [le Marquis de] force le village
de Lavateggio en Corfis, Iir. 9^. U re*
concilie les Corfes entre eux , 1 1 »
WirunAsrg [ le Prince de ] pafle ea Corfè
pour foumettre les Rébelles , II. 420 Sa
conduite > 4t '• H offre aux Corfès la mé«
diation de l'Empereur , ihid. Il attaque
les Rébelles ,> 412. &jmv. Il les Force à
fe foumettre , 424. Négociation & trêve »
4itf. Conférences, 428. Traité» 43e. Il
fait arrêter les principaux che& des Rébel*
le»r Sndv
fflrtimiergilt'Pnnce dcjpreffeles Génois
de remettre en liberté les chefs desRébei^
le^deCorfc^ III^ ,. %
Vifconti [Barnabe] diverCon qu'il fait dans
rétat de Gènes en faveur des Vénitien^ ,
I* 1 8r, Ses troupes font battues y îbid*
yifconti [Jean ] Archevêque & Seigneur do=
, Milan» éiû Souverain de Gènes» L léf.
. Ses neveux lui fiiccedent dans cette Sou«
veraiineté» 167. Gène» ft fonflraic à la
domination des Vifconti y 169^
fifcontil Jeaa Galéas] foutient les ihorkt
faâîons des Génois, I. 204. zi9*^&jmvm
yïfcontil Luchino ] Seigneur de Milan , ar-
bitre dés différends entre le Peuple 8c la
Nobledè do Gcoes > h 1 5MI les accorde»
Und.
DES MATIERES. jtj
yifconH [ Philippe Marie] guerre de cePriiu*
ce contre les Génois, I. z73« Reconnu
Souverain de Gènes , 274^ Sa politique
' 275. &fiipv. MécontentemensdesGinois
contre lui , 284. U veut les apaifer , z%é.
Soulèvement contre lui , 288* Les Gé-
nois font foufiraits à fon pouvoir , 2S9;
& fiitv. B excite des troubles dans Gé«
fies ., 294
J^ifionti Gouverneur de Gènes pour les Ducs
de Milan , I. 345.. Obligé de Te fauvèr
dans le Ch&teau , ihid.
yivaUo [Luchino] beau trait de ce Génois «
L . . ii6
f'jvaldot^ltrre'Jf^ik en Corfe pour rem-
placer Etienne Doria ^ IL 174* Sa con«
duite , ibid. &fuiv^
(%avftf ,Tour dans Tlfle de Corfe » où cent
vingt- fept Grecs fe réfugient > IL 384*
Belle défenfe qu*ils y font y ihid. &Juh^
ybUaggio « pris par le Duc de Savoye > IL
216. Il Tabandonne & y met le feu 9 23o«;
t^ûkri efi pris par le$ Autrichiens & mis au
pillage % lU. in. Il eft attaqué par lo
Comte Nadaili , 236. Il efi fecouru» 238
Urfins [Jourdain des] commande les trou*
pes dé France eit Corfe après le départ da
Marqtfis de Termes , II. i49- H affiége
inutilement Calvi9 1 50. Fait auffi inutile-
ment une tentative fur la Bafiie , ibidm
Il fe brouille avec Sampiero > & retour-
ne en France , H2. U repafle en Corfe |^
dont il eft nommé Vkeroiji i}3« Uéva-
Hucccttelflc» iSlj
3»*
ï A B L E
z
^^^ Iccjtro^ YÎIIage de Corte où lesRebel-'
iesfe retranchent > III. 1.04. il eft attaqué
parM. deJVIatlleboiSf 107. Les Rebelles
abandonnent ce pofte , io8. Les François
s'yiogent»puisleçiVctcnt, 1.09. LesCor-
fes y reviennent, f6ii.'Ilsrabandonnent
de nouveau 4 115
Zoa^lip [ Nicolas ] élu Doge , I. 2 1 1. Conf-
pirations contre lui , ihtd» Il fe retire , ibid^
Il fe Couie ve à ion tour » mais fans fuccès ,
11*3
Zuccarello, caufe d'une g^ierreconfidéraUe
entre les Génois & le Duc de Savoye,
II. loz, &Juiv\ Les Génois s'en empa-
rent, 235, d'^iffiA. Projets pour concilier
les prétentions refpeâives à ce (ujet, 2^1.
&Juw. Zuccarello teûe aux Génois par
le Traité de paix 9 2^4* Pris par les trou-
pes du Duc de Savôye, léf
\^uccareUo^ pris par les troupes du Roi de
^ Sardaîgne , III. i6S« Repris par les Gé-
/lois, 170
Fin 4c la Table des MâAms^