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Full text of "Histoire des révolutions de Gênes: depuis son établissement jusqu' à la conclusion de la paix de ..."

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V^. F-r.I A. 440 




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I- 



(HISTO IRE 



DES 



REVOLUTIONS 

DE GENES. 

70M£ 7KOISi£M]St 



\ 



HISTOIRE 

DES 
RÉVOLUTIONS 

DE GENES, 

D£PUI$ SON ETABLISSEMENT 

jurqult la coQclulîon de h Fais 

de 1748. 

iKmJlÉlilim, rmx , arrlj/t & agumil 
TOME TROISIEME. 



A PARIS, QOAÏ DES AtJGUSTlNSi 

^- J NYoH.Fils.irOccaltati. 
^^' l Babuti, FUs.àrEtoifc. 

M. D e C. LUI. 
éva Jlfptiiuim & rrMIiit du Jt«^ 

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s "O n M A I K E s 

^u Tofne Troifieme. 

LIVRE SEPTIEME.' 
âf IPs 'irbUpés iMpé^idltsfànéht àe 

NàwùeàU 'fbuleuéfnent Bes Coffét; 
l>euts fkccès. Ils veulent établir urit 
Hépubti^Uè indépendûnte 'en 173 Tv 
Suites de eette révolte. Théodore Baron 
-de NeUhâff arrivé en Corfe en 17 3 6m 
iér eji proclamé Roi de cette ijle. 'Loix 
ide ce nouvel Etat. Succès de Théodo-- 
re. Etablijfemem qu^-il forme. Efforts 
'^es Génois peu efficaces. Ils obtiehnem 
'dés troupes deTrance coritre Théodore. 
Biles pajfent en Corfe en 1 758. 

Conduite de M. de Boijfeux , Cotn' 
'mandant des trotipes Françoifes en 
'Cèrfe. Négociations pendant Vabfen&e 
'Âe Théodore » -qui étoit forti de Vifle 
''fctlr fôllîciter desfecours. Il y revient , 
tnais n^ofey refier. Traité conclu avec 
*tes Rebellas. La plupart refufént de s^y 
'Jbumettre^ 

De nouvelles troupes Françoifes dé-- 
'bâtant dans la Corfe en'l^l ^.Naur 

Tome Illt a 



Ç SOMMAIRES. 

frage de deux Tartanes , & fermeté 
d'un Officier François fù y étoi^.emi 

LIVRE HUltlEME^ 

JÎ/fOifsiEVRdeA^illeboiscom^ 
J- yJL mande les troupes de Vrtmce qUi 
fervent dans cette iflè. 1/ attaque les 
Rébelles après avoir inutilement tenté 
les voies de douceur. Il les bat de tous . 
cotés t & les force de fe foumettre, Le-^ 
Bar (m de Drofi , après avoir tenu long^ 
temps dans des montagnes inacceffi', 
blesyfort de Pijle en 1740. &laCorfe 
eft pacifiée. Les troupes PranfoifesfoT'. 
tent de Vifle enij^i. 

Nouveaux troubles dans la Corfè en 
1742. Théodore y revient en 1743* 
Il fe retire , Ù" fon nom ne par oh plui» 
Négociations» Plaintes des Génois con^ 
tre les Anglois. Traité de l^ormes par 
leqtiel Final efl cédé au Roi de Sardai^ 
gne. Repréfentations des Génois. La 
Corfe ejl pacifiée par les Sermons d^un 
Mijfiannaire en 1 744. 

Les Génois, font des préparatifs de 
guerre. Ils fe liguent avec la France 
& PEfpagne en 174^. Us entrent en 
guerre avec la Reine de Hongrie 9 h 



.^ SOMMAIRES. î^ 

Kci de Sardaigne & rAngleterrem 

BoJHlités rejpemves. Dominique Ri- 

varcfta p^e en Corfe 9 &femetâla 

tête des nébettes de cette tjte , qui jV- 

itnem de nouveau foulevés. Ils font fou* 

tenus par unejlote Angloife. Leurs pro^ 

grès. Retraite des troupes Franfoifes 

gui couvr oient VEtat de Gênes en 

1746. Les troupes delà Reine deHon^ 

grie marchent vers Gênes y quife rend 

^a difcrenon Le Roi de Sardûigne 

9^ empare 4ie Savone ^ ù* de plufieun 

autres places de la côte occidentale de 

VEtat de Gènes. Belle defenfe de la 

Citadelle de Savone ^ & du Château 

dtVennmille. 

Rigueur avec laquelle les Génoh 
font traites. Leur defefpoir. lUfefou- 
lèvent contre les jlutrichiens , ^ les 
chinent de leur Fille. Siège de Gênes 
en 1747. Secours que tes Franfoh 
'envoient aux Génois» Levée duftege^ 



— ^ ■■ 



SOMMAIftBS DU SuFPL£Ii^£KT« 

jn TjiT des affaires des Génois après 
JUj la levée duftege de leur Capitale» 
Le Duc de Richelteu projette d'enle^ 
ver quelques poftes aux ennemis. Objia^ 
4bs qtiil rawontrc» Manoeuvre habîU 



du Comte de C/^cqdo* Le Duc ^e jflîr 
çhelim rtviem à G^êne^ ^ivqntflg.es ^4^4 
]^anfoi$ dans le Comté de Nice^ Prr^. 
faratifi de défenje dan^ Vhat de Ç.^k 
nés* Le pofte de J^axaggio ç^ enlcvi^ 
aux fiémontois , détxuh ix a!ocuidqr\T 
né* Monver^em dex Allem<indi du ça-* 
té de Cenfo^Croçi. Le Comte Nadafit 
forme une tenwl'^^ fur VoUru Btqojc 
téfifiance du Alarquis Moritu II eft/ç-^ 
couru» Le Cojntf Nadqjlife xetHrefa^È 
être pourjtiivi. Emreprijè du Vuç dç 
Michelieu fur Savope : te mqifvqis 
temps la fait éçkçuet. |Lf Comte de 
Brovm men^e dWerfes places 4^ là 
cote orientale de VEtat de Crêpes* Pff- 
caumns du p,w de Rick-liçfipour les 
mettre en Juretéé ylffa\res de Caxff^ 
. l,es Rebelles font fécondés par u(f coxps 
<fe troupes 4Htrichiermes ^ ^iéx^oif* 
toifes* ^tcge 4e la B^fiie. Selle 4^- 
fenfe de Spinola. fl ref^fe défi rendrç^ 
JLevée duftge. Vrelirmnaires de paixm 
Sufpenfion d^ armes dans le Comté de 
Nîce* OpératÎ0ns du Comte de Brmvru, 
Il fait Qmqfi^ If^ hauteurs df Cti^sr 
T<2rî , ir ffl reppi4Jfe>. Cejfatig^ d^ar^ 
jfifs dans î'IStat de Qên^s. Tt^jf/ 4éfi^' 
mtif 4^ pc^ixf fin 4^f hfiilitn ^n 

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HISTOIRE 



D ES 



REVOLUTIONS 

DE GENES. 



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LIVRE SEPTIEME. 

OuT étok tranquille en 

Corle. Les troupes Impë- a.n. 1732. 

rtales déformais inutiles . ^«/n^pé- 

1 Tn riaux le rttf- 

dans cette lue commence* rent de cor« 
rent àen l^rtir ^r |>etits <?onvqi$. Les*** 
IckOolaires muripuiroiant cependant de 
ce qu'on WQ\t arrêté leurs Chefs 'y mais 
Ils n« doiKoieBrpokit que le Prince de 
Virteittberg ne les fit relâcher à fan- 
arrivée à Gênes. Il y débarqua le 1 8, 
4e Juillet , & y reçut to'utes forces d«! 
' TomellL A^ 



^■•-i^-»*^»»— ii*— ••^-■i— i««^B»(«i 



2 HisT. desRevol, 

An. 1732. niarques de reconnoiffance de la parc 
de la République : mais , lorfqu**il parlai 
de remettre en liberté les Chefs des 
xnécontens , il s'apperçut que les Gé- 
nois avoient des defleins fort oppofés. 
Une s'arrêta à Gênes que peu de jours# 
& partit pour Vienne. En partant il 
fit lentir au Sénat que l'Empereur ap- 
prendroit avec plaifir que les Chef$ fë- 
roient remis en liberté^ avec les avan« 
tages promis par le Traité de Corté. 
tcf Génois L^ République crut devoir préfen- 
pas JmcKre ter à TEmpereuf un Mémoire à ce fujet. 
les chcff en £Ue lui en fit remettre un , qui por-^ 
liberté. ^^j^ qu'elle étoit pénétrée de la plus 
vive reconnoiflfance du ferviçe impor- 
tant que fa Majefté Impériale lui avoit 
rendu , en arrêtant les fuites de la 
Rébellion de Corfe ; qu'elle étoit prête 
à payer toutes les fommes dont elle 
étoit redevable pour les frais de cette 
expédition : mais qu'elle fupplioit Sa 
Majefté de faire réflexion combien il 
feroit humiliant pour la République , 
que les Chefs de cette odieufe rébel- 
lion , après avoir donné récemment des 
Î)reuves de leur mauvaife foi , non-feu- 
ement demeuraîTent dans l'impunité y 
mais jouïiTcnt même d'honneurs & de 



DE Gènes, Liv. VII. 5' 

récompenlès : que ce feroit une choie 
dun funelte exemple pour 1 avenir: 
que les Corfes ne pourroient que con- 
cevoir delà un fouverain mépris pour 
les Génois , & que du mépris ils paflè- 
Foîent aifément a une nouvelle révolte: 
qu^elle fupplioit donc PEmpereur d^a- 
voir égard-, dans ce qu'il exigeroit au 
(il jet des prifonniers , aux droits & à 
Khonneur de la République* 

Le Marquis Pallavicini , Miniftre rEmprrriir 
lie Gênes à Vienne , ne négligea rien j^f *^ j^;*; 
pour appuyer le Mémoire. Mais TEm- vianêc. 
pereur déclara expreffément qu'il ne 
fouffiriroit pas qu'on donnât la moindre 
atteinte aux articles du Traité de Corté, 
conclu fous fa garantie ; que les Chefs 
des Corfes n'a voient rien fait depuis 
le Traité qu'ion pût regarder comme 
une infraftioH réelle ; & que par con- 
féquent on ne devoit pas leur refufer 
derecorinoître, félon la clâufe exprefle 
du Traité , les eftorts qu'ils avoienc 
faits pour ramener leurs adhérans à 
l'obéiflance. 

Les quatre Chefs > durant tout ce Inquî^tu^ei 
temps jîi'étoient pas exempts d'inquié- ^"na^e^s'^d«s 
tudes. Ils avoient tenté plufieurs fois Cotfc*. 
de s'évader > & de léduire les . gens 

Aij 



4 HisT, DES Revol. 



.. qu'on leur avoit dpnnés pour les fervir*. 

' '^^*' Le Sénat ordonna qu'on les veillât avec 
la plus grande exadîitude , & prit tou- 
tes les précautions pourqullsneput- 
fent échapen D'un autre côté les Cor- 
fes commençoient à remuer de nou* 
veau y &c à s'attrouper. Le Baron de 
Vacbtendonck > qui étoit refté dans 
leur Ifle avec quelques troupes Alle- 
mandes , &c qui faifoit f»re quelque» 
ouvrages pour mettre Corté à r abri de 
furpriie , fut obligé.de faire foutenir par 
des détachemens (es travailleurs que les. 
infulairos trouhloient. Il y eut unç: 
lémeute populaire à Ajaccio,* où ce Gé«. 
néral fut oWigé de fe tiran^rtcr. Il y 
reçut une Lettre conçue en ces termes» 
i»Le Seigneur Baron de VachteH'- 
Pftdonck eft averti , pour en informer: 
^quiconque à qui il apparttendroit dç 
s le favoir» que ù dans un moifi> à comp-* 
«ter du 26 de Juillet 1732. les Sci-^ 
aorgneurs Giaifêri> Aftelli > Si Cicoaldi ; 
9ot& le E« P. Ra£iilU » injuftemem dé-< 
^tenus prifonniers à Gênes, ne fmic 
99 pas remis en pleifie liberté 9 & dans 
3» la poiTeifion de ce qui leur a é;é pro* 
«mis par le Traité conclu avec le Sei* 

* J-c 22 JuiiUr* 



DE G£N£s. Lrv, VII. J 

»gneur Prince de Virtembei^ ^ on peut ^^^ X73 2. 
«compter que les mêmes coufédérés , 
«oui ont Soutenu avec tant de zèle & 
»ae gloife les droits de leur cbere Pa- 
•trkj (auront la .venger des Nouvelles 
a>contraventiot!s de la République de 
»Gêaes « qui ti'eft pas digne d'avoir 
«les Coffes pour fujets. C'eft de quoi 
vie Seigneur Baron- de Vachtendonck 
«efi averti par Dom Mmio «»• ' 

Ces nouvelles charatioient fort les 
Génois. Un autre incident leur donnoit 
encore desmottfs d'înquiétudeXaCour 
d^Efpagne fe plaignoit depuis quelque 
temps , qu'à l'dccafibn d'un logemetit 
des troupes Impériales , on avoit fait 
. (quelque Itifulte à un de fes Mifiiftres ; & 
elle oemandoitune fatisfaâion éclatan- 
te de cette inft^« Les Génois furent 
aufli empreffîs d'apailer l'Ëfpagne» 
qu'ils Tavoient été d'apàifef la France ; 
& cette ^Smt h'euit point ^ur eux 
de fuites fâcheufes : mais ils avoient 
bien plus de jpeîne à làtisfaire l^mpe« 
revr iur ce qu'il exigeoit d^eux. 

Ce Prlfïce avoit regardé comme tfn M^moîrei 

Kint important de imk promptement fe^i^oénoM,** 
; trouUos de Cor& j & ik Traité par 
lequel ik avdient éii certaines étoic 

Au] 



HiST. DES ReVOL. 



Am. i7ia. fait fous fa garantie. Il jugeoit par corï- 
féquent qu'ail ëtoit de fon intérêt & de 
fon honneur de faire exécuter ce Traité. 
En vain les Génois avançoient-ils , dans 
les Mémoires qu'iisrépandoient dans le 
public , que les Chefs des Rebelles 
avoient été pris les armes à la maiîi 
après le temps de Tamniflie expiré ; que 
rien n'avoit été moins libre que leur ar- 
rivée au camp du Prince deVirtemberg; 
-qu'ils y furent amenés prifonniers fans 
qp'on fe fût précédemment obligé en- 
vers eux par aucunes promeffes , ni 
qu'on fût convenu de tenir des confé- 
rences* En fup|ft)fantla vérité de ces 
allégations , qu'il paroît que la Cour 
de Vienne n'admettoit pas, ilétoit con- 
. fiant qju'il y avoit euun Traité conclu, 
garanti pv TEmpereur , figné par les 



que 

Génois pouvoient apporter , pourjuftl- 
. fier leur conduite à Tégard des Cheis 
des Rébelles , étoit que cesChefs n'a- 
voient pas rempli l'obligation qu'ils 
avoient contraélee , de remettre , immé- 
diatement après le Traité conclu , les 
Lettres conç^rpsuit leurs intelligences* 



AiTt 173'^ 



DB Gènes, Liv. VII. 7 

Mais les Chefs ibutenoient qu'ils n V 
voient aucune part à l'évafion de Ra- 
faëlli, dépofitaire de ces papiers ; Se 
après tout , les papiers de Rafaëlli a*- 
voient été recouvrés. Ils prétendoient 
donc qu'on n'avoir aucune raiibn de ne 
pas obferver les claufes du Traité fait 
avec eux. 

Les nouvelles repréfentatîons que ., i*M'" ^^ 
le Sénat de Gênes fit faire à l'Empe- cernant icf 
yeur fur ce Traité , tant par rapport aux S^l^',,*'" 
avantages accordes aux Corles , que 
TOr rapport au fort des quatre Chefs » 
lurent aonc inutiles. L^£mpereur fit 
même déclarer que fi Ton ne donnoit 
inceflàmment la liberté aux Chefs > il 
iàuroit prendre des mefiires pour la leur 
proaurer. D'un autre c6té, le Roi de 
France fit dire à Doria , envoyé de Gê- 
nes à fa Cour y qu'il s'intéreflToit à la 
liberté de ces Chefs. S'il étoit dange- 
reux de mécontenter la France , il 
l'étoit encore plus pour les Génois , 
dans les circonftances où ils fe trou- 
voient^ de fe brouiller avec l'Empereur. 
Ils ne fe rendirent cependant que pied 
à pied. Les quatre Chefs furent tranf- 
portés le 1 1 d'Oélobre dans la forte- 
;Fe0e de Savone > 6c confignés à rO& 

Aiy 



8 H I ST, D£ s R EVOL, 



An, 173*. ficier qui y coonBandott 9 coKtiiie ^xies 
perfotînes qui étâem fous la proteéKon 
de TEmpereur. Ils reçurent toos le$ 
bons traiteflûfens pofiîbles : mais îk 
étoieiit toujours en prifonr 

Ils font mî« Les Géniws auroiem biçn voulu les y 

nouvelles menaces de l'Empereur firent 
confentir à les en laiflfer fortin Le Sénat 
infifta que ce fût au moins aux condi- 
tions qu'ils feraient bannis pour tou- 
jours des Etats de la République , (k 
qu'une partie de leurs biens iaroit con- 
fifquée* Mais il fallut fe conformer ail 
Traité ; & au mois de Mai j 73 5. les 
Ah* 173 3» quatre chefs furent déclarés Ebres iirts 
aucune reftriâion» Quant aux avantir 
ges qu'on leur avoh promis > ils ne ju* 
. gèrent pas à proposd'en profiter. Giaf- 
iéri eut commifBon de Capitaine ^ ic 
douze cents écus depeitiîon^ qu^il aban- 
donna bientôt pour paCer ao iervice de 
, Dom Carlos. L'Abbé Aftdii , à qui 
. on deilinoit un bénéfice de qoinee 
. cents livres de revenu , prâëra de fe re- 
tirer à Livoume. Ckci^l^ mflà au (èr- 
vtce d'Efpagne 9 & Rai&è'lu le réfugia 
il Rom^ , où le Pape le fit Auditeur -du 
Tribtt&al i^e MoKxe^Citsrio. Ce i^l, 



m 



■ ■il* 



rikaaii 



DE Gènes. Liv. VII. p 



que prirent les quatre Chefs des Corfes, 
fut imité par la plupart des autres. 11 * *^^*' 
leur parut plus avantageux de fortir 
des terres de la République > que d'y 
refter malgré elle , & d^y jouïr de bien- 
faits forcés , qu'elle pourroit leur faire 
payer cher par la fuite. 

Sur la fin de 1 7 ^ 2, & tandis qu*il Nouve«m 

5 agifloit encore de la liberté des en Corfc » 
Chefs, il y avoir eu quelques mouve- ap«if^t 
mens en Corfe. Deux mille Monta- 
gnards , fous les t^rdrcs d'un nouveau 

Chef nommé Jacoboue , firent quel* 
ques ravages au-delà du Golo » fe 
plaignant hautement de ce que le Trai- 
té conclu avec les Génois ne s'^exécu- 
toit point. Jacoboue fut pris , dans la 
Province de Coftéra , par un détache- 
ment qui le conduifit à la Baftie ; 8c 
ces nouye)aux troubles furent calmés» 
On arrêta à Gênes quelques Citoyens 
qu'on foupçonna d'y avoir eu part > 

6 dont les intrigues avoient , fans 
doute , été découvertes par les pa- 
piers de Rafaelli. Du nombre de ces 
Citoyens furent le Major Gentilé, 
d'une des plus illuftresFffmtI[leiBde<jê- 
nes , & Lanfranchi , Banquier tKCzê- 
ment riche» 



JO HiST. DES ReVOL, 

An. 1733. ï^ "^ manquoit plus que de publier 

ts , le Reniement que PEmpereur, en qua- 

concernant lite de médiateur , s étoit chargé de 

îfon^de^" dreflfer , par lequel les différends des 

ifle, Génois & des Corfes dévoient être 

terminés pour toujours^ Le Baron de 

yachtenaonck le publia * iîtôt qu'il 

eut appris la liberté des Chefs. Les 

principaux articles qu'il contenoit, 

ëtoient : 

Que divers impôts feroient abolis ; 
& qu'on n'en exigeroit aucun fous pré^ 
texte d'imdemnifer la République des 
dépenfes faites à Toccaiion des derniers 
troubles. 

Que les Corfes pourroient préten- 
dre aux dignités Eccléfiaftiques & Sé« 
culieres ^ comme les autres luj.ets de la 
République ; & que k Nobleife de 
Corfe feroit conlidérée par les Génois 
, furie même pied que laNobleife de leurg 
autres Domaines. 

Que les Charges de Capitaines des 
ports de la Baftie & d'Aj^ccio ftroiént 
conférées à des Corfes de nation.- 

Qu'il y auroit à Gênes un Orateur 
Corfe, pour préfenter au Sénat ks 
Requêtes de ceux des infulaires ^i 

i^AljifiO'ie Mai, 



/ 



DB Gènes. Liv. Vif. 1 1 

eroiroient avoir des plaintes à former* ^^^ ^ ^ 

Ce Règlement étoit accompagné 
d'un aâe de garantie de l'Empereur , 
qui s^engageoit de faire jouir les Corfes 
de tout ce qui y ëtoit contenu ; & , en 
cas de contravention , d'obliger la Ré-, 
publique dV apporter un prompt re» 
mede ; déclarant que ni la garafntie > 
Bi k Règlement ne fùbfifteroient , 
qu'autant que les Corfes garderoient à 
la République la fidélité qu'ils lui de^. 
voient. 

Peu de jours après la publication de 
ce Règlement , le Baron de Vachten»-. 
donck fortit * de Corfe avec fes trour 
pes , qui furent remplacées par celles 
lue les Génois y firent pafler. Il fe ren- 
it à Gênes , oh il ne fut que peu de 
temps, & retourna en Allemagne; 
laifiânt la Corfe dans un état de trann 
quillité qui fembloit devoir durer. Mais 
c^étoît de part & d'autre une pacificar 
tion forcée ; & les efprits n'étûient rien 
moins que réconciliés. Les Génois 
voyoient avec chagrin que l'Empereur 
les eût obligés d'accorder à des Sujets- 
rebelles des avantages qui leur paroif- 
Ibient exceffifs. Les Corfes ne pou- 



3 



12 Hl«J, DES RevOL. 



j^ voient oublier la mauvaife volonté que 

' la République leur avoit técnoignée ^ 
&fes refus long-temps opiniâtres -d'e- 
xécuter le Traité figné par fes Pèénipo- 
rteotiaires. Les Génois 'étoient toujours 
-contenus par la crainte de déplaire à 
rEmperewr ; les Corfes^ avoient moins 
fde ménagemens à garder ; & leur rdP- 
ientiment n^actendoit que le départ des 
troupes Allemandes « pour exciter des 
troubles nouveaux. 
Nouveaux A peine furent-elles forties de Tlfle ^ 

trouWci, qu'ils témoignèrent leurs mécontente-î 
mens. Us fe plaîgnoienc de ce que le 
Règlement ne ftatuoit pas fur cous leurs 
îgriefis ; de ce qu'on ne IVxécutcnt pas 
«dans toute (on étendue ; de ce qu'ion 
«'y fcrvoit à leur ^rd d'expr^otia 
humiliantes. Le Gouverneur de la BaP- 
tie fut obligé d^envoyer des troupes 
dans le diftriél d'Orezza , oii les défor- 
dres recommençoient* Les Corfes y et 
leurs côté , députèrent Ginefira à Gê- 
nés , pour expofcr au Sénat leurs pré- 
tentions & leurs plaintes» 
Embarrt» La République étoit dans d'afifes 
grands embarras. L Italie alloit deve- 
nir le théâtre delaguerreque les Rois 
d'£fpagne | de France $c deSsrdaign^r 



eu Génois. 



f^fmiÊmmÊmmtmm 



VE Gbnes. Liv. vil i^* 

*!■ I I I——— I I I 1 I ■ ■ I II ■ _ 

cédaroknt à TEmpereur ; & ce Prince yvw. 171^4 
avoit trop d'occupations pour fe mêler 
déformais des afiàires ^de Corfe. Les* ^ 
Génois cherchoient à demeurer neu- 
tres , & dans cette vue n'avoient rien, 
épargné pour apaifer les moindres dif- 
férends qui étoient finrvenus entr'eux 
& les Cours de France & if Efpagne. 
Ils en uferent de même avec la Cour 
de Sardaigne y au fujet des difficultés 
qu'ils avoient avec elle par rapport aux 
limites refpeétives. Mais y malgré cesr 
méni^emens , ils avoient peur que Ics^ 
Fuiffances-qui alloient entrer en guerre 
ne les forçaflènt à prendre un parti , & 
mf^ktwiSkm des troubles de Corfe 
pour les y obliger.. En gardant n^ême' 
la plus exaâé tieutratité , ils ne pou* 
voient fe flatter d'être aflfez heureux 
pour ne point faire de mécontens^ôc 
ils avoient fujet d'^appréhender que ceuic 
à qui leur conduite auroit le malheur 
de d^Iaire ne fomentafTent. ou n'ap* 
puyattcnt une nouvelle rébellion dans 
la Coriè 9 pot» leur témoigner leur 
reffentiment. Ils n'ignoroient jpas les 
vues que la Cour de Sardaigne formoit 
dès-lors fur Final , & ks propofitions 
focretes faites à ce fujet à l'Empereur, 



14 HiST. DES RbVOL. 



^KT ,, QUI les avoit lufqu alors reiettées. Ces 
motifs de crainte devenoient plus m- 
quiétans encore par les murmurer 
& les émeutes frëquenres des habitans 
de Final & de Sail-Rénio. Les a4ar- 
mes des Génois furent fi vives, qu'ils 
crurent devoir fe mettre en état de 
défenfe , & fe préparer à tout éveoe- 
. ment, 
leur* pré- Us firent armer toutes les batteries 

t»faû6. ^g Gênes , & en conftruifirent de nou- 
velles ; ils ordonnèrent divers travaux 
à la Spezza ; ils envoyèrent dans toutes 
les principales places de leur Etat des 
ordres de fe tenir fur fes gardes : mais 
la. Corfe attira leur principale atten- 
tion .,& la méritoit. . 

' Suite a» Gineftra , député par les Infulaîres 

*Çj«» ^^ mécontens , avoit été affez mal reçu de 
Sénat ; & peu fatisfaît du fuccès de fa 
députation , avoit excité , à fon retour 
en Corfe , un aflez grand nombre de 

Çayfans à prendre les armes, Jérôme 
allavicini avoit été nommé Gouver- 
neur , & étoit paflé * dans cette Ifle, 
pour y remplacer Rivarola. Ses in- 
trusions tendoient à traiter les Cor- 
(ès avec douceur : mais tous fes xoénir^ 

* Au mois de Juillet. 



Çoifeu 



DE 'Gènes. Liv. VIL ly 

gemens ne pouvoient les contenir. Il 
étoit averti qu'on formoit des intri- '^^ • 
gués & des faâions nouvelles. Il fit 
arrêter François Alexandrini & {on 
gendre , qu'on accufoit de foulever les 
kfulaires , puis les fit relâcher au bouc 
de quelques jours* Ayant appris peu 
après que Jean- Jacques Caftinetto ex- 
citoit des troubles vers Capo-Corfo ^ 
il envoya un détachement pour Fen- 
kver : mais celui-ci , qui à la première 
nouvelle s'étoit fauve dans les mon« 
tagnes, & y avoit raffemblé quelque 
monde , tomba fur le détachement , le 
battit , & le diflipa« 

Dans ces circonfhnces la Républi- 
que fentit la néceffiré d'augmenter le 
nombre des troupes qu'elle avoit ea 
Corfe , & elle y fit paiTer quelques 
renforts au mois d'Oftobre ; elle prit 
auilî toutes les mefures que la fîtua-^. 
tion où elle fe trouvoit lui permit , pour 
empêcher les Infulaires d'avoir com^ 
munication avec les étrangers. 

On voyoit avec inquiétude à Gênes 
que les Chefs de la dernière rébellion 
de Corfe avoient trouvé de la protec- 
tion auprès du Grand Duc , de Dom 
Carlos Ôc du Roi d'Efpagnpt Rafaëlli 



16 HiST. DES ReVOL. 

"^J^TiT^r ^^^^ > ^^ Secrétaire des Rebelles j 
qui s'étoit fauve après la fignature du 
traité de Corté ,, & dont la tête a voit 
été mife à prix > après avoir demeura 
aeuf mois en Corfe , caché dans les boisj 
s'étoic embarqué * à boi*d d'une bar- 
que de pêcheur 9 & s'étoit réfugié à 
Florence » oà le Grand Duc lui avoir 
donné afyle. 
Kévolte Bientôt les craintes n'eurent plu< 

générale des pour objCt dc fimplcs foupçODS , & Ict 

déniarcbes des Corfes ne fereim pm 
long-tefnps équivoques. Us k foule* 
Terent dans toute la Province d^ 
Baigna , & s'emparèrent de leur an- 
cien retranchement de Vefcovaio, O1 
ëifoit qu'ils y avoient arboré l'étendarc 
d'Ârragon fur la principade mont^iie 
On nommoic entre leurs nouveau) 
Chefs Gineftra , plufieurs perfonnes de 
la maifon de Gentilé , & Dom-Pedrc 
d'Omano , de la famille du célèbre I 
Sampierro d'Ornano ; nom adoré des 1 
Corles , .& redouté des Génois- H leur 
manquait un port. Ils teaterent de fe 
Ëiiflr de celui de San-Pellegrino ; mais 
ils n'y rcjuffirentpas. 
Les hoftilités commencèrent de parc 

* Au moi« de Mai* 

& 

1 



,• 



\ 



■MrfW 



DE Gènes. Liv# VII. 17 

& d'autre. Un détachement de cinquati- 

te foldats de la République voulut for- ' ^ '• i| 

cer on Château près de Roftino. Cinq 

cents Corfcs tonafcerent fur ce détaché- 

wPÊdkt 9 & Je firent pri^nier. Le Gou- 
verneur de la Bafiie envoya trois cents 

hommes pour ie délivrer ; mais ils fu- 
rent r^pociffîs , mis en fuite , forcés ée 

fe lutter dans un couvent , & enfin 

contraints de ie rendre. Ces avantages 

enhardirent les R:ébeiles : ilis ie prë- 

fenrerCTt devant Corté , & Pafliegc- 

rent. 

Le Baron de Vacbtendonck avoit fait * „ , , , , 
hae quelques, travaux pour fortifier ^^^ ^^^^^^^^ 
cette place : mais ces ouvrages étoient & prenn.at 
peu de chofe. LXySkier qui y corn- ^®"^ 
mandoit fit une fortie fi à propos fiir les 

.Rébelles , qm^ ^s mît en défordre , 
& les obtigea deie retirer , abandon • 
uant leurs munitions 8c leurs baga- 
ges. Maïs iâs: revinrent bientôt zpt% 
en plusgnand nombre, llsétoîent envi- 
ron fept mille » & avoient avec eux trois 
pièces d'artillerie. * Il y avoit cinq 
cents hommes dans la place , deux cents^ 
hommes dans Je Château , & fix pièces 
de caûioik* Ce n eût été adfez pour réfifiaer 

* Au commencement d'AvriL 

Jome m. • B 



i8 HisT. ©ES Revol, 
~\ aux efforts de fept mille Montaernards 

An, 1714» . , . '■" -Il • 

qui n avoient pour toute artillerie que 
trois petits canons , fî les défenfes de 
Corté euflent été en état de foutenir 
la moindre attaque : mais il n Y avoit 
aucune apparence ; & le Gouverneur 

. avoit trop peu de monde pour tenter 
Févenement d'une nouvelle ibrtie.Som- 
mé de fe rendre , il promit de le faire s*ïI 
n'étoit fecouru dans Pefpace de dix 

• jours. Le terme étant expiré.,. il capi- 
tula * à des conditions honorables. 
La garnifon fortit fans armes , à la ré- 
ferve du Gouverneur & de quatre 
autres Officiers^ à qui on laiifa leurs 
^pées, &fe retira à San-Pellégrino>, 
emmenant avec elle quatorze chariots 
couverts. 
Ils fout bat- Le Gouverneur de Corté s'étoit fiaté 
«vcr^tdîJs d^être fecouru. Un nouveau renfort 
lieufRévolre. de trois mille hommes devoit inceflam- 
ment pafler en Corfe :■ mais il y ar- 
riva trop tard pour délivrer Corté. Peu 
de jours après fon débarquement, il 
attaqua un gros corps de Rébelles & 
le battit ; mais cet avantage n'eut au- 
cunes fuites confidérables. Les Corfes. 

.ne fe laiiferent pas plus Intinûder pa^- 

♦Le il il'AYhIt* 



ÛE GENBSt Liv« VIL 19 

les voies de rigueur y qu'ils ne s'é- An. 1734V 
toient laiflTës gagner par celles de con- 
ciliation. Pallavicini, après avoir fans , 
fruit tenté les unes & les autres , repaflk 
à Gênes ; Se ceux qui lui fuccéderenc 
ne réuiiirenc pas mieux. Les forces des 
Rébelles augmentoient de jour en jour : 
ils recevoient des fecours d'armes & 
de munitions : ils fe précautionnoient 
de vivres, & avoient tranfporté danS 
leurs montagnes beaucoup de grains , 
qu'ils avoient trouvés dans les maga- 
fins de la petite Ville de Bofàïa , dont 
ils sMtoient rendus maîtres.^ L'Evêquè 
d^Aléria avoir eflayé contr'eux les ar^ 
mes fpirituelles , & avoit excommunie 
ceux qui avoient participé à l'enlève- 
ment de ces grains : mais, plus irrités 
qu'intimidés par cette démarche , ils^ 
détachèrent trois cents Hommes pour 
fe faifirde PEvêque , qui heurèufemenr 
eut le temps de fe fauver à la Baftie. 

L'obftination dés Rébelles accre- 
dîtoit les bruits les plus fâcheux pour 
la République. On difoit qu'ils étoient 
déterminés à ne s'àccomoder que fous 
la garantie des trois Puiflances liguées 
contre l'Empereur. On fuppofoit tbu-^-^ 
jsurs des gretentions de rÉfpagne prêi- 



2.0 .HiST. PEsREVOLr 



' tes à éclore fur laCorie , & peut-êtm 

An. 1734. f^j. d'autres domaines de l'Etat de-Gê- 



i 



i 



nés. On parloit avec plus d'affurance^ 
encore des vues du Roi de Sardaigne ; 
tandis que d'un autre côté on débitoît 
lue les Corfes étoiefit réfolus à tout 
_acrrfier pour former dans leur Ifle uitr 
État indépendant. On avançoit que le 

Îlan du Gouvernement de ce nouvel 
Ltat étoit déjà dreffé ; que les Loilc 
^toient rédigées, & qu'il ieroit protégé 
)ar les mêmes Puiffances, qui jufqù a^ 
ors avoient foutenu les mécontens. 

Ce qu'il y avoit de certain , c'eft que 
la révolte étôit gén«érale : aueGiaftéii 
& la plupart des autres Cheîs,auxquéts. 
on avoit pardonné par le traité de Cor- 
té , étoient revenus en Corfe , & pa- 
rôiflbient à la tête des Rébelles; ou^Ss^ 
iie parloient . de rien moins que a€n- 
lever aux GétK)is les quatre ou cinq 
Places Maritimes qui leur reftoient; & 
que la feule chofe qui4)ouvoit raifurer 
la République , c^eU que les Rébelles 
ti'avoient point Tartilierie néceflaire 
|)Our exécuter leurs projets» 

Les Troupes Génoifes , contraihtes 
Se fe renfermer dans le- peu de places 
iorces où eUes pouvoienc fe défendre^ 



r>E Gènes. Liv. VIL 2 1 

*^i^— ■ .■■■■ ■ I. I «Il I !■ 

y avoient tranfporté l'argenterie ^w ^^^ ^ 

fegUfes , & les effets précieux qu'elles ' ^* 

avoient tirés des autres Villes. Elles 

craignoient peu d'être forcées tant que 

les Rebelles manqueroient de grbs c^- 

non r mais ils pouvoient en recevoir 

d'un inftant à 1 autre par les Mtimeûs 

étrangers qui de temps en temps leur 

apportoient les munitions dont ils a- 

voient befoin. Giafieri , Capitaine îià- 

Vde,étoit comme auparavant leur Cliéf 

principal. Les Génois cherchèrent leS' 

moyens de l'enlever à leurs ennemis.. 

Us engagèrent par de grofles ïécom- 

I)enfes un des Chefs des Corifes de îe 
eut livrer ; mais le complot fui détou* 
vert. l.e traître fut empalé ; & Tôfl piî« 
blia dans le can^ des Rebellés 9 que 
celui d'entr'eux qui auroît la itiûiftiâre 
correfpondance avec les Génoh feroît 
traité avec la dernière rigueur. 
Enfin les Génois aperçurent toute 



Tétendue decequ^ik dévoient craindre. ^^' '^'^ 
Les Gorfes jufqa'alors avoient agi coin- ^J^if J^'^5"J[ 
iBc des fujets mécontens , qui ne (e pku- concernanr 
gnoient que de la pefenteur du joug , & 111")*^?!' 

". p^ . s S/» ^ à\' ™*"* dune 

qui conlentoient de s y foumettre des République- 
qu'on le rendroit plus léger. Mais leurs *d'*/„'iP^^^^^^ 
C^hefs avoient porté plus loin leufsvûes» 



2,2 HlST. DÈS ReVOL. 

^.ify^^ & avoient déterminé ces^ Infulairer à 
s'affranchir pour toujours de là domina- 
tion Génoife, & à ériger urte 'Répu- 
blique indépendante. Ils publièrent le 
30 de Janvier 1735". le Règlement 
qui contenoit cet étabjiflement nou- 
veau y& dont je crois devoir tranfcrire 
ici les articles. 

» I. Le Royaume élit pour fa prô- 
»te6lrice l'Immaculée Conception de 
3» la Vierge Marie, dont l'Image fera 
«empreinte fur les armes & leà drà- 
» peaux ; & l'on en célébrera la Fête 
•dans /tout le pays, par desfaluts^de 
• moufqueierie & de canon , confor- 
a»mément à ce que la Jontedu Royau- 
» me ordonnera à ce fujet. 

»II. On abolit tout ce qui peut 
» refter encore du Gouvernement Ge- 
ai nois, doat les Loix & les Statuts 
» feront brûlés publiquement , dans Te 
«lievi oîi la Jonte du nouveau Gbû- 
» vernement établira fa réfidencc , & 
» au jour qu'elle fixera , afin que les 
• peuples puiflent y aflîfter, 

» IILTous les Notaires feront caflHsi 
a» & rétablis '^a même temps par des pa^ 
a» tentes de la nouvelle Jonte , dont 
«ils r^i^rvnnoîtrônt tenir leurs charges:^ 



DE Gènes. Li v. VIL a^* 



»IV. On frappera des efpeces de *„ ,,;, 
> routes qualités au nom des rrimats 
»du Royaume r qui en fixeront la. 
«valeur. 

» V. Les Terres & Fiefs apparrt- 
«nants aux Génois feront confiiqués^, 
»de même que les étangs , lefguels fe- 
rrent dévolus aux Priniats ,"ann de lès 
«faire cultiver, & en affermer la pêche 
Ȉ ceux que la Jonte choifira, 

«VI.. Ceux qui défobéiront à la Jon- 
»te , oà à fes Officiers , ou qui refufe- 
»ront d^accepter les charges & em- 
«plois conférés par elle , feront décla- 
■rés rébelles , & condamnés à morr , 
«avec confifcation de biens; de même 
•que ceux qui oferont méprifer , ou 
•tourner en ridicule les titres qui ft- 
»ront donnés aux Primats du Royaû- 
»me ^.à la JcMite du Gouvernment , & 
*à tous les Officiers & Miniftres de la= 
•Diète de convocation. 

•VIL Quiconque ofera infinuer en, 
•aucune façon de traiter avec les Gé-, 
•nois , ou détourner les peuples de s'en 
•tenir aux préfentes délibérations^. - 
•fera fujet aux mêmes peines. 

«iVIILAndré Ciccaldi , Hyacinthe 
•Paolij, & Doitt Louis Giaô^ri, dér 



^4 HlST^ DES ReVOL. 



An. J73S- * ja âus Généraux du Royaume > fe- 
rrent à Tavenir reconnus Prtosats du 
.-» Royaume , avec le titre d*Altefle 
•Royale, qu'on donnera auffi doré^ 
.ainavantâux Qbefs & Primats , ^anc 
» de la Diète ^^énénle » que de la Jonae.^ 
»IX. On convoqitera une Diece 
. a>générale f laquelle ièra qualifiée de 
30 Sérénifliine. Clbaque Ville & Vill^e 
a» y enverra un dt^^uté* Douze fukn- 
. »rpnt pour r epréfenter tout le Royau- 
.,»i;»e« Ces députés auront l'autorité de 
.» délibérer & déctider de touiss ks 
.aBa£bires» taxes , & itBpofitions , & 
3»4Miront le titre d^ËxcellieDCe.y tamr 
a» dans icett^ DletJe , que d^ns ies lieux 
» de leurs demeures ; avec la itipériofi- 
.»té,'& le commandement reipeâif 2 
.«chacun d'eux ; fubordonnés néait- 
:» moins aux Prinuts & à la Jonte* 

a» X. La Jonte Sou veraine feca com^ 
aBpofée de {tu fujets , qui fixerom Jear 
^demeuré dans le lieu qm feki^éter- 
.Avi&iné : ils auront le ôtre d'£xcetieiBee» 
•«^& feront changés de trois- en trois 
»mois par la Diète générale y en ca& 
3» qu'elle le juge à propos, La Diète 
«•ne poofra être convoquée que par 
jii'ordtedes Fnmats» 

»LX 



DE Gènes. L i v. VIL 2 y 

»XI. On établira un Magiftrat , ou j^^^ 
«Confeil de guerre , Gompofé de qua- 
»tre fujers, dont les délibérations de- 
» vront être approuvées par la Jonte. 

»XÏI. On établira un Magiftrat de 
» l'abondance , compofé pareillement 
»de quatre fujets, qualifiés de très- 
«illuftres , & fubordonnés à la Jon- 
»te , pour tout ce qui regarde la fub- 
aififlance des peuples , & les prix des 
«denrées. 

»XIII. On créera un Magiftrat 

• des pères du commun , compofé de 
•quatre fujets , qui feront chargés de 
»tout ce qui concerne les chemins, 
»les Sbirres, les exécutions de juftice , 
»& autres perfonnes employées pour. 
a»Ie public. Ils feront traités de très- 
«illuftres , & changés de trois en trois 
•mois» 

•XIV. On^élira un autre Magiftrat 

• de quatre fujets , pour tout ce qui 

• regarde les monnoies. Ils auront aufti 
*>letitre de très-illuftres. 

» XV. On établira un Commiffaîre | 

» Général de guerre , avec ' quatre * 

«Lieutenans Généraux : la Milice & 
»les Officiers fubalternes dépendront , * 

•d'eux ; & ils devront exécu^ter les 
Tome liU C 



26 HiST. DES Ré VOL. 



D ordres qui leur viendront du Con- 
Aîi. 1735. jafeji dç Guerre. 

»XVI. La Jonte fera un nouveau 
» Gode 9 qui fera, publié dans quinze 
» jours , & aux loix duquel tous le« 
» peuples du Royaume feront fournis. 

«XVII. On élira un ControlJeur 
•Général , qui fera.Secrétaire & Garde 
aides Sceaux , tant des dits Généraux 
»que de la Jonte : il fera & fignera 
30 tous les décrets. 
* » XVIII. La Jonte donnera les pa- 

•tentes à chaque Officier, depuis le 
»CommilTaire Général des Armées , 
» jufqu'au dernier grade inclufivement : 
« & nul ne pourra exercer fà charge 
nfàus ces patentes , fous peine de 
a» mort. 

»XIX. Tout membre de la Diète 
^fera obligé de nommer un Auditeur , 
• qui fera tenu de fe munir des patentes 
» de la Jonte. 

»XX. Enfin on élhra un. Magiftrat 
»de Secrétaires d'Etat, compofé de 
» deux fujets , lefquels feront traités de 
j> très-illuftres , & feront chargés de 
39 veiller fur le repos du Royaume , & 
-» notamment fur les traîtres de la Pa- 
•trie , ou foupçonnés tels ;. avec pour 



DE Gènes. Liv. VII. 27 

•voir de faire leur prc»cès fecret, & . 

ode les condamner à mort. ''''■'''" 

»XXL Le pouvoir de .nommer des 
aofujets , tant pour la Diète générale , 
» que pour la Jonte , fera communiqué 
•aux Généraux qui par de juftes 
»empêchemens n'ont pu aflîfter à cette 
•aflemblée. 

»XXJI. On déclare que le fieur 
aoDom Charles-François Rafaëlli , à 
aafon retour en Corfe , reprendra fon 
a»pbfte de Préfident ; de même que le . 
a» fieur Louïs Ciccaldi , qui à fon 
» retour fera aufli reconnu Lieutenant- 
» Général ^>. 

Telles furent les Loix du nouvel Effbrtt & fî- 
Etat que les Corfes paroiflToient réfolus J?'"^!' ^^ 
de former* Mais , tandis qu'ils s'occu- 
poiem de ceis arrangemens , les Génois 
le préparoient à de nouveaux efforts , 
pour ne pasfe laifler enlever une partie 
fi confidérable de leur Domaine. Ils 
Icvoient.des troupes pour renforcer 
celles qui étoient dans Tlfle : malheu- 
reufement Pétat où ils fe trouvoient 

Î)Our lors ne leur permettoit pas d^y 
airepaffer les fecours néceffaires. En- 
vironnés de voifins armés , expofés 
tous les jours à voir les troupes de Fran- 

Cij 



a 8 HisT. DES Revol. 



A„ . , ce & d'Efpaene débarquer dans leurs 
ports , traverler leursterres ; ils ne pou- 
rvoient dégarnir leurs places , ni afFbi- 
bJir leurs forces de terre-ferme. 
Défunion Dans CCS circonftances les Corles 

KébciiMr^^^^oient pu pouffer loin leurs avatïta- 
ges , s^ils étaient demeurés unis : mais 
la jaloufie fema bientôt la méfintelli- 
-gence parmi eux. Tant qu'il ne s'étoit 
agi que de fe fôulever contre les Génois^ 
^intérêt avoir été commun , & chacun 
Vy étoit pojrté avec une égale ardeur. 
Quand il fut queftion d'établir une 
forme de Çouvernement , & fur-tout 
de difpofer des dignités de la nouvelle 
République; on regarda ces dignités 
comme les récompenfes des fervices 
jendus dans le foulevement ; & chacun 
prétendit les avoir méritées le noieux:. 
De-là les plaintes fur les préférences , 
les murmures , & tes divifions , qui fon- 
dèrent les plus folides efpérances dès 
Xjénois. Ottaviano Grimaldo , nouveau 
.Commiffàire Général, qui s'étoit rendu 
en Corfe au commencement du mois 
de AJair, eut ordre de profiter de cette 
.défunion ; & il fut en tirer parti, 

LcsGédoîs Les méfintelligences des Rébelles 

en profilent, augmentèrent au point que les divcrfes 



P*i II ■ I II m II ■■■■ ■ n 

DE Gbnes. L IV. vil 2p 

- 

feéUons en vinrent aux mains ; & il y . 
eut du monde tué de part & d'^autre. ' *''*^* 
Grimaldo fit publier à propos uiie am- 
niflie ; & plufîeurs Chefs de ces* fac^ 
tions ^acceptèrent. Divers diftriélsfe 
fournirent à la République ; entr'autre»- 
celui de Tavagna , l'un des plus con- 
iidérables dePifle. Les affaires pre-^ 
noient la tournure la plus favorable aux 
Génois. Les intrigues des Gorfes , en 
Efpagne & en France , n'avoient pas 
eu le fuccès qu'ils efpéroient ; & les 
offres qu'ils avoient faites^pour obtenir 
une proteftion ouverte , avoient été 
rcjettées. Une partie de Vlûe s'étoit 
rangée à Pobéiffance ; & Ton fe flattoic 
d'y réduire aifément le refte. Mais , 
pour y réuffir , il falloit s^ttacher par 
les plus grands ménagemens ceux qui ' 
venoient de fe fouraettre. Leur inconf- 
tance naturelle, leur Haine pour les 
Génois , leurs défiances , le goût de 
l'indépendance qu'ils avoient commen- 
cé de prendre ; toutes ces difpofitions 
exig€oient la plus grande attention dans 
les Officiers ae la République à ne leup 
donner aucua prétexte de méconten- 
tement , & à les affermir, parles* meiK 
leurs traitemens , dans un parti que lai 



30 HlST. DES ReVOL. 

■*" plupart n*avotôïvt pris que par dépit & 
^^•'^'^ parjaloufie. 

conatfitcdcs Grimaldo s'ëtoit conduit félon ce 
Génois. plan : mais Félix Pinello, qui vint pren- 
dre le maniement des affaires de Code» 
fiiivit des voies toutes différentes. Ce- 
toit ce même Pinello qui avoit donné 
k première occafion à la révolte en 
1729. par une rigueur déplacée. On 
a vu que le Sénat Ten avoit puni ; & 
Ton avoit cru fans doute que fes fautes 
paffées lui ferviroient à le mieux con- 
duire à l'avenir : mais il ne changea 
point de fyftême. Il ufe de la dIus graïi- 
^ de fé vérité pour obliger le refie des Ré* 
belles à rentrer dans le devoir , •& com- 
mença par faire mettre le feu aux gtains 
qui fe trouvoient encore à la campagne 
fur la fin du mois d'Août. Ces procédé» 
révoltèrent tous les efprits. Ceux qui 
«voient perfide dans la rébellion en 
devinrent moins traitables : plufieurs de 
ceux qui avoient accepté Tamniftie re- 
prirent de nouveau les armes. Ils s'em- 
parèrent du territdre & 4u fort de 
Sartémurata , où ils trouvèrent trois 
cents fufils , & beaucoi(p d'ad^res mu- 
nitions de.guerre : lesdéfor^f^s i^ecoin* 
ojencerent daM to^es les pâFÉes 'de 



DE Gènes. L i v. VIL 5 1 

llfle, & le feu de la révoke éclata plus an. ms* 
que jamais. 

Lès Génois firent paflêr en Corfe les twttmhn- 
iiouveaux renforts qu'ils avoientraf- "***'"*"*• 
femblés avec peine j mais toujours in- 
quiétés par de petits foulevemcns qui 
arrivoient de 'temps en temps dans di-» 
vers endroits de leurs côtes , & qui , 
dans les circonftances critiques où ii^ 
fe trouvoient, les obligeoient quel- 
quefois de faire marcher des troupes 9 
& les empêchoient de don ner toute leuf 
attention à la révolte des Cgrfes- Il y 
avoir eu depuis peu quelques troublés a 
la Spezza. Il ayoit fallu Caire avancer 
quelques bataillons , pour prévenir les* 
ftites d'un -différend furvenu entre les 
habitans de Rezano & ceux d'Ârcola* 
Ces embarras étoient favorables aux 
Rébelles , dont le parti groflîiloit tous 
les jours. Ils remportoient fouvent des 
avantages fur les détachemens Génois. 
Ils firent tomber dans une embufcade 
le 'fils de Pinello , à la tête de mille 
ou douze cents hommes > & le firent 
prifonnier èvec environ la moitié de fon 
détachement. 

Pinello propofa un armiftice de fix Armif^la 
fcmaines , pour faciliter l'échange des ^" ^^^* 

Civ 



32 HiST. DES RÉVOL. 



\j^ ^ ^ prifonniers. Les Rébelles Paccepterent, 
& profitèrent de la trêve pour fe- pour- 
voir de nouvelles munitions de guerre, 
& pour faire tranquillement leurs ré- 
coltes de vins & d'huiles^; On fut 
fort mécontent à Gênes de toute la 
conduite de Pihelk) , & en particulier 
de Tarmiftice dont les Rébelles feuls 
riroient avantage , & qu'il n'avoit fait 
conclure que pour retirer fon fils de 
leurs mains. Sa diireté y qui avoit fait 
perdre tout le fruit qu'on avoit tiré 
d'abord de leuf défunion, étoit encore 
plus condamnable.. L'on propofa fon 
rappel ; Ôc le Sénat s'aifembla * pour en 
délibérer. ^ 
Kappei de Pinello avoît des amis puiifans. Les 

TmciXo. débats furent longs , & fi vifs , que du- 
•î;.' rant leconfeil on fut obligé d'ouvrir 
les portes de la falle pour taire entrer 
la garde. Les amis de ce Sénateur 
convenoient de fa févérité ; ^mais ib 
foutenoient en même temps qu'on- ne 
pouvoit le punir pour avoir marqué de 
la fermeté & de la vigueur contre les 
' ennemis de l'Etat ; que , quand on au- 
roit des fujets réels de fe plaindre de 
lui , fa longue expérience, des affaires 

* Le 28 d'Oôobrc. 



DE Gènes. Liv. VIL 35 

de Corfe , &c la connoiflance qu'il avoir an. 17 j 5« 

acquife du génie des peuples de cette 

Ifle , étoient des motifs de le conferver 

dans un emploi dont fes lumières 

le rendoient plus capable que perfon- 

Be.^ 

Lepani oppofé à Pinello alléguoit aa 
contraire , que fes lumières mêmes fie 
fon expérience le rendoient plus cou- 
pable encore ; qu'il avoit agi direôe- 
roent contre le génie des Corfes ; que 
fa févérité hors de place avoit aliéné 
les efprits de cette nation , & mis dans 
le plus grand défordre les affaires dt 
leur Ifle ; que dans la crainte dWuyer 
de juftes reproches il avoit (buvent 
déguifé au Sénat la véritable (ituatioii 
des choies ; qu'en dernier lieu il avoit 
facri£é les intérêts de la République*, 
pour procurer plus promptement la li- 
berté de fon fils ; que ce n'^étoit pas 
feulement depuis fa nouvelle adminis- 
tration qu'il etoit odieux aux Corfes ^ 
& qu'il fuffifoit pour le rappellei^ 
qu'il en fût haï , quand il n'auroit pas 
mérité leur haine ; que Ton devoir s'a- 
percevoir que la douceur feule pouvoir 
ramener les Rébelles ; & que jamais on 
lie pourroit fe flatter de leur voir des 



56 HlS.T. DES RbVOL. 

^^ j ^ Ceux-ci rccevoient fouvent des arnote 
& des munitions. La République en 
voya quelques galères pour intercep^ 
ter ces petits convois , fit paffer et 
Gorfc de l'argent , de Tartillerie , deî 
yiyres y & hâta le départ des troupes 
nouvelles qu'elle y deftinoit. 
leuwno*- Rivarola en avoit befoim Giafferî 
YcUc. hofti- ^^jç ^^^^^ jg furprendre la Baftie 

dont il favoit que les habitans étoient 
mal difpofés pour la République : mais , 
Gomme ces difpofitions venoient de leur 
haine contre Pinello 9 & que ce Con^- 
miffaire général n'y étoit plus ; Giaf- 
feri apprit qu^ils étoient déterminés à 
fe bien défendre j & il tourna fes ef- 
forts d'un autre côté. Ses gens s'em- 
parèrent des poftés qui ouvroient la 
communication entre Calvi (8c Balagna^ 
& d'un fort important près de San- 
Peliégrino, apr^ avoir battu un déta- 
chement Génois qui les avoit d-abord 
repouffés. Ils prirent Sartené ,- où ils 
trouvèrent beaucoup de munitions de 

i guerre ; & lorto- Vecchio , qu'ils tâ- 

chèrent de mettre en quelqu'état de 
défenfe. Cette ville , qui a donné le 

^ nom/ au Golfe fur» lequel elle eflfituée , 

efl prefque fans Ckoyeiis , à caufe du 



DE Gènes. Liv. VIL 57 

mauvais air qui y règne ; & ceux qui an. mf^ 
Thabitent font contraints de s'en éloi- 
gner durant l'été. Mais elle ne laiflë pas 
d'être recommandable par la commo- 
dité de fon Port , qui eft peut-être le 
plus beau & le meilleur qu'il y ait fur 
toute la Méditerranée. 

Ils s'étoient auflî rendus les maîtres 
tf Aléria , Tune des plus, anciennes vil- 
les de rifle , & que les Romains a- 
\oictit fondée. Elle étoit depuis long- 
temps dépeuplée & prefque détruite 
p^r les mêmes raifons qui àvoient 
fait abandonner Porto- Vecchio : mais 
foiv Port , quoique peu commode pour 
les gros vaiffeaux , étoit de quelque 
importance. La conquête de pareilles 
places coutoît peu ; & quoiqu'elles 
tuflfent par elles-mêmes peu confidé- 
fables , il étoit de conféquence aux 
libelles de les avoir en leur difpofi- 
tion , parcequ'elles leur procuroient la 
t^cilite de recevoir les nouveaux fecours; 
qu'ils attendoienr par mer de jour eo 
)our. 

On ne tarda pas à voir de quelle ^^"'J^^ ^^ 
î^^ture étoient ces fecours , & les nou- corîc.*'^^" 
veaux projets tjue les Rébelles avoient 
formés , fans aoute depuis que leurs 



38 Hl'sT. DES RÉVOL. 



M*«« 



Ah. 1735. dernières propofitions d'accommode- 
ment avoient été rejettées à Gênes. Un 
yaifleau Anglois , parti de Tunis , ar- 
riva vers le milieu du mois de Mars au 
Port d'Aierîa. Un étranger vêtu à la 
Franque étoit fur ce vaiueau , & en 
• débarqua avec une fuite de quinze per- 
fonnes* Cétoit le fameux Théodore 
Baron de Newhoff, dont j'aurai fou- 
vent iujet de parler par la fuite. Les 
Chefs des Rebelles le reçurent avec de 
grandes maroues de diftinâion , & le 
condujfirent à Campo-Loro, 

On ne manqua pas d^exagérer beau- 
coup le nombre des munitions que ce 
Baron apportoit avec lui. On parloit 
de dix pièces de canon , de quatre mil* 
le fufils y de trois mille paires de fou- 
Uers f de fept mille facs de grains , da 
plufieurs caiffes d'argent monnoyé , & 
(Je mille autres chofes encore. A peine 
gluûeurs gros vaiffeaux auroient pô 
contenir tout ce dont on publioit que 
Théodore avoit chargé le fien^ qui ce*^ 
pendant étoit fort petit. Auflî n'y 
avoitril.qu'emviron deux cents fufils, 
autant de piftolets , quelque^ couteaux 
dechaife , &c quelque pe^> d'argent au 
coin de la République de-Gênçs & ài 



DE Gènes. Liv. VIL jpv 

Roi de Tunis. Mais il ctoit utile aux -^ ^ 
projets des chefs des Rébelles , d'an- 
noncer Théodore comme un Protec- 
teur puiflant , qui avoit en main dest 
fecours confidérables : car il ne s'a- 
giflbit plus du projet d'établir une Ré- 
publique parmi les Corfes. Trop d'in- 
convéniens & trop peu d'avantages 
avoient fuivi ce premier plan. (Jn Roi 
convenoit mieux à ces infulaires ; & 
leurs Chefs avoient réfolu de faire, aire 
Théodore. 

Regardoient-ils Théodore comme 
un proteâeur réel , qui par lui-même 
& par fes intrigues pouvoir achever de 
les affranchir pour toujours de la do* 
mination Génoife ? Le regardoient-ilat 
comme un Roi de Théâtre dont le 
rôle ne devoit durer que jufqu'à la conr 
clufion de la pièce qu'ils avoient tiiTue ? 
L'avoient-ils choifî par la néceflicé 
d'avoir un chef pour éviter entre eux 
les jalouûes 9 & donner à leurs opérar 
tions plus d'aéUvitéf Avoient-ils été 
déterminés à ce choix fparceque Théo- 
dore n'étant qu'un fimple particulier 
pouvoit aifément être dépouillé , quand 
on le voudroit 9 d'un titre qu'on ne 
comptoit pas lui lailTer toujours f Ou 



40 H I s T. D E s R E V O L. 

* au contraire avoir il paflé dans la Corfe 

{' )ar les ordres de quelque Prince de 
'Europe , Protedeur lecret des mé- 
contens , qui fomentant leur rébellion 
fous le nom de Théodore , fe réfervoit 
la liberté de fe découvrir , fi fes intérêts 
le demandoient , ou de refter éternel- 
lement inconnu , fi les conjonftures le 
réconcitioient avec les Génois ? Enfin 
agiflbit-il au nom de ce Prince , ou fe 
flattoit-il feulement d*en être avoué? 
Peut-être ne fera t-on jamais inftruit 
des véritables fecrets de ce myftere 
politique , dans lequel n'ont pu péné- 
trer ceux-mêmes qui ont fait fubir des 
interrogatoires aux principaux adhé- 
rans du Baron de Newhoff. Quoi qu^il 
en foit , cet étranger arrivoit pour être 
Roi , & il le fut. Les Chefs des Ré- 
belles avoient préparé les efprits à ce 
choix. Ils avoient fait valoir lesfervices 
qu^il leur ayoit rendus en les délivrant 
par fon crédit de la prifon où les Gé- 
nois les avoient fi long-temps détenus t 
ils avoient vanté fit valeur &.fes talens 
militaires : ils avoient fait entendre 
qu'il étoit.en itat de fournir desfecours • 
puiflTans ; & les Corfes,auflî àvantageu- 
fement prévenus > n'eurent pas de pei- 
ne 



DE Gènes, Liv» VIL 41 

» ■ ■ ■ ■ 

ne à le choifir pour Souverain. Une^^^ ^ ^^^ 
aflfemblée générale fut pour cela con- 
voquée à Aléfano ; & leDîaianche i y 
Avril I73<S- Théodore y fut procla- 
mé Roi de Corfe. 

On dreilà au même temps un aâe loîx ^11- 
contenant les Loix fondamentales du ^û'^nJulVan^ 
nouveau Royaume , & les paftes & Royaume» 
conditions que Théodore jura d'obfer- 
ver. Ces Loix contenoient dix-huit-, 
articles , que voici :' 

I. Le Seigneur Théodore , Baron de" 
NewhofF, eft déclaré Souverain & pre- 
mier Roi du Royaunie de Gorfè ,, & 
après lui fes defcendans mâles fuivant' 
le rang d'aîneflè ; au défaut des mâles , 
fes filles félon le même rang ; pourvût 
que ceux ou celles qui lui fuccéderont 
(oient de là Religieh Catholique Ro-* 
maine , Se réddent toujours dans le' 
Royaume y comme lui-même y devrai 
réfider; 

IL En cas que le Seigneur' Théo*- 
dore n*ait point de defcendant, il pour- 
ra fe nommer un fucoefleur, parent ,- 
qui foit Catholique Romain , & rélt-- 
de dans le Royaume; 

Hi. Si les defcôndan^ du dit Seigneur; 
ou de celui qu'il aum itabli.fonfuceef^- 
Tome li*. B^ 



4-2 l:ilST. DES RfiVOL. 

An, 1735. feur, viennent à finir, le Royaume 
Ireftera dans Ton droit de liberté ; & 
les peuples pourront fe ehoifir telle for- 
me de Gouvernement qu'ils jugeront 
à propos. 

IV. Leprëfent Roi & fcsfocceflèurs 
jouiront de tous les droits de la Royau- 
té 9 h. Texclufion néantmoins des points 
& articles ci-après réfervésr 

V. L'on nommera & établira une 
Diète compofé de vingt-quatre fujets 
les plus qualifiés , dont trois réfideronr 
toujours à la Cour : âj le Roi ne pour- 
ra rien réfoudre fans leur contente- 
ment , foit par rapport aux im()ôts 8c 
gabelles j Çoii |>ar Fa|)po'rt àl^ipaÎK^u 
àlarguer];e« 

VI. L'autorité 4e dette Diète con- 
fiftera à prendre , <:on|ôintement -avec 
le Roi y des mcAires fur les affaires 
concernant la pahc ou la )guerre > & 
les impôts & gabelles ; à défigner le» 
endroits du Royaulne ks plus cotive-* 
nables pour ks embarquemens de» 
marchandifes du pay^ » -& 4 pouvoir 
s?airembier en toutes occafions , & dans 
tel endroit qu'elle jiJgera à propos. 

VIL Les dignités , charges, & em- 
plois quekpnques ne feront conférés 



JD£ (jJKNES. LiV. vil. 4.3 ^^^^ 

qu'aux Nationaux , à Texclufion pef- ÂÎJTîTï^ 
fétuelle de tout étranger , quel qu^il 
puifle être. 

VIII. Immédiatement après Téta- 
blifiement de la conftitution du Gou- 
vernement, on chaiTera du Royaume 
tous les Génois ; & aulCtôt après la 
.pacification du dit Royaume , il n'y 
reliera de troupes que celles qui feront 
compofées de Soldats Corfes 3 à la ré- 
ferve toutefois de la garde du RoiV 
qui pourra fe fervir de Corfes ou d'é- 
trangers , à fon choix. 

Ia* Quant à préfent , £c tant que 
durera la guerre contre les Génois , le 
£oi j)ourra iaire venir & employer 
des troupes.étrangeres , pourvu qu'ellej^ 
n'excèdent point le nombre de douze 
cents ; à moins que la Diète , xonjoin- 
tement avec le Koi^ ne juge à propos 
de l'augmenter. 

X. Aucun Génois ne pourra s'ét^i* 
blir ni s'arrêter dans le Royaume. Il 
ne lèra pas même libre au Roi de le 
permettre. 

XI. Les effets & marchandiics ia 
.pays , que l'on fera iortir Jiors du 
lloyaume, ne payeront aucune ga^ 
belle , ni droit de lortie^ 

Di) 



44 H I s T, DES R É V O E. 

An, 173 5. XII. Tous les biens des Gfénôfs 
'& des Rébelles du Royaume & de la 
patrie , compris ceux des Grecs , fe- 
ront confifqués : mais on n'aflujétira 
point à la confifcation les biens des Na- 
tionaux qui enauroientpa^yéqtïelques 
rentes ou droits aux Génois. 

XIII. Le tribut annuel , qui fe tit- 
rera fur les Corfes., ne pourra être au- 
deflus de trois livres , morrnoie cou- 
rante , pour chaque chef de familier 
on abolira les demi-tailles ; en forte 
que les veuves ne feront fujettes ni 
à cet impôt , ni à celui d^aucune ga- 
belle. 

XI\r. Le felque le Roi fournira aux 
peuples nre pourra être payé plus haut 
que treize fols & demi , monnoie cou* 
rainte, pour chaque mefure de vingts 
deux livres , poids ordinaire du pays. 

XV. Les Villes & Cités du Royaux 
me feront maintenues dans fcur ancien 
droit au fujet de l'économat des vivres", 

[>ar rapporta la quantité ^ laqualité, & 
a taxe des denrées. 

X VL L'on formera dans une Ville 
du Royaume une UniverCté publique 
pour les études : le Roi conjointement 
aWc la Diète pourvoira à fon entr-etien;. 



E 



\m 



DE Gènes. Liv, VU. 4.Ç 

&Sa Majefté fera obligée de la faire^j,^ ,-j^^ 
jouir de tous les privilèges dont les au- 
tres Uiriverfités publiques font en poC 
feffion. 

XVII. Le Roi établira încefïâm- 
ment , pour l'honneur du Royaume 9 
un ordre de Nobleffe , compofé de$ 
Nationaux le$ plus qualifiés. 

XVIII. Tous les bois & toutes Tes 
terres labourables du Royaume con- 
tinueront de demeurer aux Nationaux ; 
en forte que le Roi n'y ait & n'y 
puiflê prétendre d'autre droit que celui 
dont jouiïToit la République. 

Après la fignature de cette capîtu- ^?|pofîtî«û| 
latien , & les cérémonies du couroH- Th^dor4 
nement , * Théodore nomma GiafFéri 
& Paoli Généraliffimes , & difpofe 
des' autres dignités de fon nouveau 
Royaume. Il établit des Cônfeils , 8c 
régla tout ce qui concernoit Padminif- 
tration politique ; puis tournant fes 
principaux foins du côté de la guerre^ 
il ordonna des levées de foldats par 
toute l'Ifle , & leur fixa une forte paye. 

Peu après on publia que deux vaiP; 

* £Ue»tCon(îft«rent à mettre um couronne de It»* 
lier fur la tête de Théodore , & à l'élcvcr en Taiç. 
fui Ituri épaoles , en le pcodan.int Ro». 



) 



I 



4.6 HisT. desKévol. 

An. X73 6.feaux a voient abordé à Porto- Vecchio, 
où ils avoient débarqué pour le nou- 
veau Roi quelques mortiers , des bom- 
' bes 9 des boulets > 8 000 fufils 9 & d'au- 
tres provifions de guerre à proportion,. 
Soit que ces bruits euifent quelque 
fondement réel , ou qu'ils fuffent to- 
talement imaginés yils ne laifTerent pas 
de produire fur l'efprit des Rébelles 
les impreflionsavantageufes qu'on voa- 
loit exciter en faveur du nouveau Roi. 
Les Génois en furent aiTez vivement 
inquiétés. Le Sénat fit publier un écrit 
par lequel il déclaroit le Baron de 
litwh<m&c fes adhérant perturbateurs 
Au repos public », coupables de haute 
trahi/on & de Leze*Majejté au pre^ 
rnùer Chef^ ù* comme tels 9 dignes de 
rtoutes les punitions prefcrites par les 
4oioç* Dans ce même écrit on débitait 
jdiverf&s Anecdotesfur Théodore , dans 
Je deifeinde le Fendre méprifable ou 
^odieux. 

' » Nous avons appris ^ difoit*on , 
«qu'un certain personnage habillé 4 
»la Turque a débarqué dans notre 
• Royaume de Cor(è, du côté d*Alé- 
wria, où il s'étoit rendu avec quelques 
«munitions de guerre 9 à bord a un 



DE Gènes. Liv. VH. 47 

petit bâtiment commandé psvr le Ca- . 
pitajne Dyek , AngloK ; que c^ 
homme , «{iioiqçi^înccffmii 9 a fu s^itffi^- 
nuer aupt^s des Chefs des 'ibulevés , 
qui y trouvant ieurs intérêts Font par 
arriface ^t agréer par les PeujD^es ; 
que le raêmeperfomi^eleur a Àftri* 
bué des armes ^ de k poudre , & 
quelques petites pièces d^or ; & qu'il 
les amufe par ies tpromeâes d'un 
prompt & ipvàSsm iecours. Comme 
ces circetoftance^ font «contraires ii la 
tranquillité des Corfes nos fujets , 
nous avons ijugé à prc^os^e les in« 
former de la vmtable qualité & coli«; 
dition de^etiiomtoer 1» 
Ënfuite , entcam: Awas le ééml de:&9 
vantures -^ cm s^pliqiiok ^mii« ^ ii 
tire fon origine ^l'nn Canton ^e 
WeflpkiUe 9 &c {k fàk nommer le 
Baron Théodore de NewhirfF. 11 «fe 
dit fort éclairé dans la Chy mie , la 
Cabale , & V Afttdlogie ; & prétend 
avoir trouvé , par le fecoufs de ces. 
fcienccs , les fccrets les plus impor- 
tans. Mais ce n'^eft en ^fFet qu'Hun va*- 
gabond ,•'& d'une fortune inrfediocre,. 
En Corie û fe feit-Appeller Théodo- 
re : c'éft ious ce niflïi.qu'41 s'éft rend» 
'i Paris vers Tanuée 1725?. d'où, it 



48 HisT. DBS Revol. 



»s*eft retiré enfuite ,.après y avoir aban- 
An, 173 tf. » donné fa femme ^ Irlandoife de Na- 
»tion, qu*il avoit époufée en EfjDagney 
»& la fille qu'il avoit eu d'elle. Dégui- 
»iant à tout inflant fon nom & fa Na- 
vtion , à Londres il étoit Allemand , à 
a>Livourne Anglois, à Gênes Suédois ; 
» tantôt prenant le nc^m de Baron de 
a> Napoer , tantôt celui de Sonihmer y 
»ou de NiiTen , quelquefois celui de 
3» Schmitberg , comme il paroît par fes^ 
vpa^epocts y. &c- par diverfes autres. 
9 pièces. 

a» Sous ce^ différents noms , il a trou-' 
3»vé le moyen de vivre aux dépen» 
•d'atttrui. Vers l'an 1727. il diffipa: 
•en Efoagne l'argent qu'on lui avoit 
«donne pour lever un R%iment Al- 
vlemand. • • • «Il fut arrête pour cina 
•cents quinze pièces de huit , qu'il. 
9» avoit empruntées des Banquiers J^^ 
sbachà Livourne , & gu^ilavoit pro- 
9 mis de faire rembourier à Cologne» 
»I1 ne fortit de prifon qu'^u bout de 
«quelques mois , & fur la caution di^ 
. 3> Patron d'un petit bâtiment , comme 
»41 paroît par Paâe de fon élargiffe* 
»ment paffeà Livourne le 6 de Septem- 
arbre 17 3 ;:. devant le Notaire Gu- 

manO'j 



deGenes. Liv. vil 4^ 

amano ; & comme il étoit malade ^ il Kh. i7i<!i 

•fut mis à ^Hôpital de! Bagno , pour 

s» s'y guérir. Ilpaflâ enfuite à Tunis» 

•ou il exerça la Médecine ; puis » étant 

a» venu à bout par fès intrigues d^obte* 

»nir des Infidèles des armes & des mu- 

initions de guerre » il les fit paiTer en 

9 Côriè 9 où il iè traniporta accbmpa- 

» né du fi-ere d'un Médecin de Tunis , 

9 de trois Turcs 9 de deux jeunes gens 

»de Livourne fugitifs de leurs mai* 

aBibns patemeUes» & d-un Prêtre de 

» Porto-Ferrajo , que les^ Pères Mit- 

sfionnaires de Tunis ont eu des raî« 

»fbns d'éloigner. 3» 

VoUà les principaux faits contenus 
dans l'écrit publié au nom de la Répu- 
blique concernant Théodore. En fup-i 
pofant même la vérité de tous ces faits , 
Théodore n'en étoit pas pour les Gé- 
nois un homme moins redoutable; 
puifqu'il n^en foumiilbit pas mdns aux 
Kébelles des fecours réels. Cependant 
quelque mépris que les Génois af&c- 
i taflent pcrur lui , ils ne lailferent pas de 
lié plaindre amèrement à la Cour de 
{L^ondres du Capitaine Ânglois mit 

f^voit tranfporté de Tunis en Coriè. 
Le Roi d^Angleterre voulut leur don- 
Tome IlL £ 



yo H I « Tji p E s R E V p L* 

Aw ,^.é'^" lier à ce fujoc tout» k ^twÉadion qu'ils 
pouvoient louhaiter 9 oc lenvoya: dans 
t^s fcfi Pons. 1 Wcjbr& d'àÉrêter . ce Ga- 
phame : mai? cebi^i^ii » ^ ayant été.in«- 
tofxïéà'SmjyiriiQi^ fe^caflà ia tèko d'ua 
coup de piûoletï 

c« que l'on i .Mais, il eft' temps, d'apprctîdre auxt 
ftitdcThéo^Lç^çyj^.^çQ^ç l'Ott ait! de plus oer- 

t^ui fur un perioQmger^ijoue dan» 
c^tte hiftoire un râl^ d^qikelqRO im-** 
portance* Théodore étm fibidtJ: Barén 
de Nery/hoflF' GènîilhpiDihôîdu Gomtét 
de là .Macck , . qui av^it pâiSé au fervice 
de. la Frairce. quelques anqées avant 
la paix de RylVick* Jbe jeune NeW-^ 
hpffi, api5è*.a5>oir-étéi<âgPiChéî& fe^e 
Madajlie ^ ohtinti um Liàûtetnii)^' idati^^ 
lecR^gimeni: SAK^^ii ia qoijtaîbiçn- 
tpt pour s'aticai:bbi*jaiii Bamnrde.Gortz, 
qui remploya d^msrîqwlqiiies négocia? 
tiotls^ 11 eufp3^fhl9r.oc^iQn.deife faiôre 
cpnçoîcire du- QlrdfeftL- Alheroni , Mi- 
niftre d'£fpagaè/, qpi^tegpûta-, ôcltii 
dofvna dés eiBplQi^« £4» drtgface.de. Ton 
Pfoteé^eùr les lui fk pôrdre 5 iMis le 
Duc deRiperdar repwpa ce;iwlheur en 
lui procurant un- naariagfe avantageux 
avec une. des Dèrapifelks d'honneur 
de la Reine*. Cp maroage ne . fut pa» 



^— - -- - ■ .^. - - -, .•- llfJi 

DE Gènes. Liv. VIL ji 

^— ^ ' ' ■ ■ 

Ji€urcux j & NewhofF quitta (à femme am, ,x7jq 
en 171p. pour repaflTer en France. Il; 
fiit s'infinuer dans les bonnes grâces' 
dcLaw , qui pendant un temps fuiJ 
l'arbitre de la fprtune des Français; 
MaisNewhoff, plus Fécond en reflbur- 
ces qu'habile à en profiter, ne tira pasf 
plus de parti de la faveur de Law i 
qu^il n'avoir fait de celles d'Albéronî 
& de Riperda. 

Les projets fe fuccédoiént en foule ;' 
& aucun ne le fixoit. Il parcourut la 
Hollande & l'Angleterre , il paffa dans 
le Levant , il voyagea dans Wtàlie. Il 
étoit à Gênes en i732* & il s'y lia 
avec quelques-uns des partifans fecrets 
de la rébellion des Corles. Il leur offrit 
de travailler à procurer la liberté aux ' 
chefs des Mécontens , que les Génois . 
détenoieht pour lors à Savone. Il y a 
lieu de croire qu'il fit folliciter à la 
Cour de France .le$ recommandations 
que ces Chefs en obtinrent ; & il paf^ 
fa pour avoir contribué à leur déli« 
vrance. 

Après avoir fignalé fon crédit par; 
ce premier fervice , il les afl'ura qu'ail ér 
toiten état de leur en rendre bien d'au-' 
très s^is vouloient traiter avec lui 3 Sq 



mkmmmtit»ÊàiÊMi»0ÊÊmmm^mmmmmmmÊÊmmmmtmm 



1*2 Hl S T. DES R fi VOL.. 



il vint à bout de les perlbader de le 
*** '^^^' mettre à leur tête. Si par la fuite ii 
£ut fojutenu par quelque Puiflance f 

Çfobablement il ne rétdit pas encore. 
"oujceç fesçourfes ne lui avpient pro- 
iluit que des dettes » & fa fortune fe 
I70uvx)it fi dérangée » qu'il fut obligé 
d^emprunter .cinq Inouïs d'un Chirur* 
gien y pour feç beloins les plus prefTans» 
S'il avoir alors intrigué par Tordre de 
Quelque Prince de l'Europe , comme 
on le publia dans la fuite , il o'efl pas 
yraifemblable que dans le fort de loti 
intrigue on ji'eut liûfif^ manquer de 
fpnds. 

Quoi qiA^il en fdt , U avok premîs des 
fçcburs , & il alla par-tout .chercher 
des appuis^i 0;i ignore le défaU de fe$ 
négociations fejcrettps^ On fait feule- 
ment qu'i] paifa^ Rome, k Liyoume 3 
à Tunis ; Se que ce fut dan;; cç der- 
nier endroit qu'il raflembla des armes 
& quelque argent , qu'il fit embarquer 
fur un petit n^tvifiÇ -^ngjoi^ avec le- 
,quelil pafla en Corfe . comme nou^, 
l'ayons yû j fe flattj?in.t , pu flattant les 
autres qu'^1 feroiic fortenfenj: protégé 
pardiverfes Puiflài^ces alors peu favo- 
' jr^aj)!^ ?iux Génois , Çç aupri^s 4efqu^t- 






DE Gènes. Liv. VIT. j;j 

les les Corfcs & lui fe ménageoient des aZTji^ 
proteâeursj 

Le nombre des Rébelks^ augmea- 
toit à mefure que leurs projets pre« 
soient de la coniiftanee ^ & que leurs 
forces croifToient* Ils bloquèrent tout 
à la fois Saft-Pellégrino , San-Fioreit- 
20, Âlgagliôla & Ajaceio ; tandis que 
Théodore i à la tête d'un Corps cot>* 
iidérable , s'avançoit vers la Baitie. De 
pareils efforts méritoîent toute Tatten* 
tion des Génois. Le Sénat fit paifer en 
Corfe quelque troupes & beaucoup 
de âiunitions. 

Cependant Tiéodofé ^toit arrivé Hoftaîtl# 
près de la Baflie avec un corps de trou-^ 
pes conlidérable ^ S étoit rendu maî- 
tre de quelques poftes importans , 8c 
avoit commencé de détourner la petite 
Rivière qui fournit de Teau douce i 
cette Capitale. Mais la garnifon^ ^ qui 
étoit hombreufe y fit à propos une vi- 
goureufe fortie ^chaifa lesRébelles des 

1)o{les dont ils s'étoient emparés > Si 
es força de s^éloigner. On leur fit fiic 
prifônniers. Cinq furent pendus. Le 
fixieme étoit un Capucin , auqjuel oji 
fit grâce de la viet Les Corfes ne fu-- 
rent gueres plus heureux devant les gu-^ 

È ïiî 



ti^i^Êmmâ 



5*4. HiàT. desRevol. 

. très Places qu'ils bloquoient. La gar- 

' ^^ * nifon d'Algagliola fit une fortieoù elle 
•leur tua cent hommes 5 & en prit cent 
cinquante , avec une pièce de canon. 
X»es Rébelles fe bornèrent donc à faire 
ailler par des partis les environs des 
-rbces qui reftoient aux Génois , & à 
dever des contributions dans les terres 
-qui appartenoient aux partifans de la 
'République. 
Tbéoaore Ces Contributions fervoient Ik foute- 
fraTra/i>irles frais d«la guerre. Théodore, 
f ucrrc. pour y fuppléer , nt battre quelques 
monnoies , la plupart de cuivre. Elles 
portoieht d'un côté une efpe'ce d'écuf- 
ion formé de deux palmes , furmonté 
d'une couronne, & au milieu ces deux 
lettres * T. R. au revers le prix des 
pièces, & dans l'exergue ces mots, 
pro hano publico & libertate. * * Il fit 
aufli frapper quelques monnoies d'ar- 
gent , mais fort petites , & en fort 
petit nombre. On voyoit d'un côté 
les armes du Royaume de Corfe , & 
de l'autre l'image de la Ste Vierge , 
avec cette légende , Monflra te ejp 
Matrem. On débita dans le même 

* Théodore Roi. 

C ^ Poui le bien publie & la liberté. 



DE Gènes» L i v< VIL yy 

temps qu'Hun Corfe deguife etî Çapu- An. ijjf, 
cin fut arrêté à Sèftri-di- Levante^ où ^ 
la tartane fur laquelle il étoit « avok 
iét€ jettée par la tempête ; 8c on \p 
trouva ftfifi d'un lii^got d'or de trçnttn 
fix marcs , & de ^lufiçurâ lettres ^ 
.dans lefquelles il s'agi0bk d'exciter un 
ifojulevement dans la piçtite Ifle de Ca- 
pvée f voifine de celle de Corfe dont: 
^Ue dépend. Si ces bruits étoient fon- 
fondés , ils prouvoient que Théodore 
Tecevoit des fççours fecrets. Les Gé- 
ncis en étoient pçrfuadés , & s'efFor- 
çoient d'en tarir la fouree* Ils eurent 
beaucoup de joie lorfqu'ils furent pan- 
venus à obtenir des Rois d^Angleterre 
& de France des défçnCes aux fyjfit$ 
•de ces Royaumes d*aider -en ïuiçune 
façoç les Rébelles dç Corfe : çiaife 
cette joie fut diminuée par les nou- 
velles que l'on apprit à Gênes de di- 
vers avantages remportés par les Ré- 
belles dans la Province dé Balagna^ 
^ans le mois de Juillet, - 

A la fin'de?ce même mois , le Colo- ^«' ^^^î 
tel Marchelli , à la tête d'un détache- ifoU-Roff*, 
ment de neuf cents Génois , eut ordre 
de s'emparer du fort d'Ifola-Roffa (S:^ 
cupé .par les Rebelles. Jfola-Roi& elt 

Eiv 



^6 HisT. DE S Revol% 

. une petite Ifle au Nord d'Algaïola y 

• ''''' & qui n'eft fëparée de la Corfe aue par 
un bras de mer fort étroit. Le détache- 
ment Génois y paifa fur des radeaux : 
mais il fut fi bien reçu , cju'ii Fut coiï- 
traint de fe retirer avec perte de quatre 
cents homniés , tués , noyés , ou pris. 
Deux barques Génoifes 9 qui fuivoient 
le détachement » tombèrent au poir- 
vôir des Rébelles , qui y trouvèrent 
beaucoup de munitions de guerre & 
de bouche. Le Colonel Marchelli Se 
le Major Murati furent faits prifonniers. 
Après qu^ils furent relâchés, on voulue 
leur faire leur procès , & les rendre ref- 
ponfaUes du mauvais fuccès de cette 
entreprife : mais ils fe juftifierent. 
irettemeni Théodore de fon c6té ne fut pas plus 
ècU^wut. heureux à l'attaque du bourg de Ca- 
lenssano , qu'il voulut forcer. Ses gens 
furent mis en fuite , & on en prit une 
bonne partie, dont quelques-uns fo- 
rent pendus; Il eut fa revanche peu dé 
temps après. La Province de Nebbio 
avoit quitté fon parti , & avoit deman- 
dé ^ux Génois quelqxies troupes pout 
fe défendre. Théodore entra dans cet- 
te Province , en chafla les troupes Gé- 

ju)ife»2 ^^^ ^^ ^ ^^^ ^^^^ beaucoup dQ 



dbGenes. Liv. vil 57 

•^- — - - ■— - ,_,,, _ 

priibnniers , de en fit pendre plufîeurs Aïi. i7>#J 
par repréfailles ; déclarant au même 
temp à Rivarola qu'il feroit pendre 
dorénavant tous les prifonniers Gé- 
nois ^ fi Ton continuoit d'agir avec 
cruauté contre.les prifonniers Corfes. 

Mille Génois peu auparavant s'étoient 
emparés du village de Furiano qu'ils 
avoient faccagé : mais ce n^étoit qu'a* 
près avoir été arrêtés durant fix heures 
dans un défilé par quarante Rébelles. 
Toutes ces petites aâiôns n'aboutijf- 
lôient qu'à déioler la Corfe. Les Gé- 
nois, trop foibles pour détruire le parti 
de Théodore , étoient aiTez forts pour 
ne pas craindre d'être chafiés des Places 
qu'ils occupoient , tant que les Ré* 
belles fi'auroient pas des iecours plus 
efficaces que ceux qu'ails avoient reçus 
jufqu'ici. Les Corles eux'^mêmes le 
fentoient , Se preflbient Théodore de 
hâter l'arrivée de ces iecours puiflàns 
dont il les avoit flattés , & qu'il conti« 
nuoit de leur faire efpérer. L'on débi- 
tent à Gênes qu'ils commençoient à fe 
laiTer de ces promefles qui ne s'exécâ- 
toient point ; que plufieurs d'entre eux 
fongeoient à le détacher du parti de 
Théodore ^ &à former une faâion |ai^ 



5S HisT. VES Revol. 

*l^^ffî ticuliere ; que ces divifians avoient été 
au point que les divers paras en etoient 
venus aux mains t & que les partifans 
même de Théodore , irrités contre lui , 
Favoient enfermé dans un châtea\i. 

Ces bruits prodîgieufement exagérés^ 
s'ils avoient quelque fondement réel,, 
n'éroient que l'effet de la politique des 
. Génois , ou de Tartifice de$ Rébelles* 
■ Les premiers s'efforçaient de perfuader 
^ que le parti de Théodore ne pouvoir 
. long- temps fubfifter , & qu'il fe détrui- 
.foit de lui-mêipe : ils tâcboient par ces 
. infinuations de détacher les Corfes de 
ce parti. Les autres au .contraire vou- 
, loient tromper les Génois fur k véri- 
. table état de leurs forces & de leurs af- 
^ . faires : ils cherchoient à les tenir Aàtts 
une fécurité qui leur fît regarder coro- 
itie inutiles des mefures plus vigoureu* 
reufes que celles qu'ils avoient prifes 
J ufqu'alors. 
ftiîct^dê* ^^ falloir: cependant que l'autorité de 
grwoéoic. Théodore fur fes fujets ne fût pas en- 
core bien affermie, iî le trait que je 
. vais rapporter eft vrai dans toutes fet 
circonftances. Théodore au imlieu des 
, troubles de la guerre & des embar- 
li^ de TétabMcmeat ds fa nouvelle 



DE Gènes. Liv. VII. co 

Monarchie , devint amoureux d'une j^^^ ,^^4, 
jeune perfonne foeur d*un de fes gardes. 
Elle reçut avec refpeft & reconnoiC- 
(ânce les vœux de fon maître : mais le 
frère de cette fille envifagea d*un autre 
œil qu'elle un pareil honneur, la mal- 
traita dans la maifon même où Théo- 
dore logeoit , & infulta le nouveau 
Souverain. Théodore ordonna qu'on 
fe faisît du Garde , & qu'on le pendît > 

à la fenêtre ; & comme perfonne ne fe 
TOettoit en devoir d'exécuter cet ordre, 
il fe leva pour fe jetter fur le coupable. 
'Mais celui-ci s'arma d^une chaife pour 
fe défendre ; fes camarades vinrent à 
fon fecours , & Théodore fut obligé 
de Te cacher jufqu'à ce que l'orage fut 
diffipé. Au refte fi Théodore étoit peu 
puiffant lorfqu'il s'agiflbit de l'exécu- 
tion defpotique de fes volontés parti- 
culières , il rétoit beaucoup lorfqu'il 
étoit queftion de l'intérêt général , & 
fes aflaires étoient fur un bien meil- 
leur pied qu'on ne le publioit à Gênes» 
Il avoit a Livourne des gens qui pré- 
voient le titre (TAgens de Sa Majefté 
le Roi de Corfe Théodore premier : ces 
gens recevoient fouvent des vivres f. 
des munitions de guerre ^ & de l'argenc 



60 HlST. DES ReVOL^ 



mÊÊÊ 



Am* t7ié. P^"^ ihéodore, 6c expédioknt de& 
* pafl'eports pour faire tranfporter ces 
effets en Corle^ 11 avoit arméplufieurs 
barques , pour donner la cbafle à celles 
que Ids Génois feifoient croifer fur leû 
côte» de ottte Ifle. Il éteit maître de la 
Corfe prefdue entière 9 excepté des 
principales rlaces maritimes. Ses dét^H 
chemens s'^avançoietit jufqu'aux portes 
de ces Places , & battoient prefcjue tou^ 
îours les détachemens qui en fortoient^ 
kivarola avoient été contraint de tirer 
une ligne depuis la Baftie jufqu'à San-: 
Fiorenzo > pour entretenir la communi-r 
cation entre ces deux villes » & cou*^ 
vrir )e peut territoire de Capo Corfoi? 
Il avoit renforcé les poftes qui font le 
long de la petite rivière de SaA-Nicolo,i 

gui fournit de Teau à la Baftie f d'oà 
[ fource n'eft qu'à trois milles , dans la 
crûnte où il étoit que les Rébelles n'en* 
ttepriflent de nouveau le iiege de cette 
Place^ & ne détournaifent cette nyierer 
comme ils Tavoient déjà tenté. 
Arrange-' Tandis que les Génois s'occupoient 
wSîiMnî'* àt ces précautions , qui n'annonçoient 
flu'utaik fien moins que leur (upériorité » Théor 
. dore travailloit à former dans (on nou< 

yci £tat des éublidfemem utiles ^ ^ 



DE Gênes. Liv. VIL 6i 

Biettoit en œuvre tous les moyens qu'il ah^ i 7i#« 
croyoit propres aie pejupler, rillufirer, 
& Tenrichir, Les v^rfes » d'autant plus 
jaloux d'honneurs & de diftiçâions 
que les Génois les en avoient toujours 
privés , a voient exigé de Théodore^ 
par la capitulation qu'ils lui avoient 
ikit figner en le oouronnaiit , qu'il éta»; 
bliroit parmi eux un ordre de Noblefle 
& de Chevalerie* Il inflitua icet^rdre » 
par un édLc daté de. Sanéné le 1 6 de 
Septembre 1 7 } 5 , & lui donna le nom 
d'Ordre de la Délivrance. Il s'en dé- 
clara Grand Maître , & y attacha quaii* 
tké de prérogatives. 

Il publia vers Je même temps d'auf 
tres édits pour engs^er les étrangers 
à venir s'établir dans la Cor{e« Iljexpov* 
ibit que cette Ifle ^ qui a environ qua* 
rante lieues de long , & feize de large » 
n'étpit qu'à demi peuplée , & n'avoit 
pas cent vingt mille habitans ; * qu^i) 
accordoit à tous ceuijL qui viendroienc 
s'y établir autant de terres qu'ils en 
pourroient cultiver» une entière liber- 
té de confcience 9 Sf, toutes les &cilités 

^P^rle dénombrement général dct InfuUirct, 
^ui fi^c /ait au mois de Juin x 740. le nombre ne fe 
trouva monter qu*à I263t9« Voyex ce dénoçnbre* 
âmt dsnt U aouv. Htû. Ât .C«rfc jpubliéc en 1 7^^^» 



62 HisT, Dès Revol, 

^jj[JJ";^rT .qu'ils pourroient fouhaiter pour les 
ï^aaufadures & le commerce. Qu'il 
^toit bien loin d^imiter la tyrannie des 
Génois, quiavoient contribué à rendre 
la Corfe déferte , foit en fixant le prix 
des produdions de cette Jfle moitié au- 
(defibus de leur valeur , & fe les faifent 
. livrer à ce prix ; foit en' défendant aux 
Infulaiçes, fous de groflès peineà, de 
tcavailler aux mines de leur pays ; foie 
en les privant des |)rofit8 qa'ils pou- 
voient retirer du beau fel que l'Ifle 
fournit , & des pêches abondantes fur 
leurs côtes , ou dans leurs rivières & 
leurs étangs. Qu'il avoit redreffé tous- 
ces griefs ; qu'il laiiToit à chacun la li- 
berté de pêcher , cbâffôr , faire du fel , 
cultiver les terres ; & que , loin de 
s'^oppolèr aux moyens que fes nou- 
veaux Sujets pourroient trouver pour 
s'enrichir, il ferait le premier à encou-^ 
rager &-à réconfpen^r leurs travaux 
& leur induftrie. 

Ces avantages étoîent propres non 
feulement à attirer en Corfe les étran- 
g6rs ,• mais à faire défertet les propres 
troupes des Génois , qui eiTuyoierit 
beaucoup d'incommodités dans les vil- 
les ;0^ elles écoieiK comme bloquées^ 



DB Gènes. L i.v.' VIL 6? 

^- ■ il ■ ■■ f 

Théodore enrégimenta ces déièrteurs ; 
&fi l'on en croit les Mémoires qu'il ^"^^ '^^^' 
fit répandre , il en forma un Corps dé 
buir cents hommes , à qui il donna le ^ 

nom de Ri^itoent deis Gardes. Il étoir 
encore à Sarcéné lorfque le Baron de 
Droft, fon parent, vint le joindre. Il 
avoir fretté à Nice un vaiffeau fur le- 
quel il avoit apponédiverfes munition» 
de guerre .& de touche. Mais il faliditr 
quelque chofe de plus que d^s rtiuni*^* 
tions pour achever le grand ouvrage' 
que Théodore avoit commencé. La 
face des aâàires cfaangeoit en Europe. ^ 

La paix fe rétablifToit' en Italie. Loin* • 
de pouvoir compter fur- les; fecours' 
qu'il avoit efpérés , à peine pouvoit*il 
fc flatter qu'on lui continuât ceuK qa'on^ 
lui avoit fournis jufques-làé Le Cha** 
noinc Orticoné,chargé de fes négocia-r 
tîons 9 obrenoit peu de chofe» ThéqW 
dore fe détermina à négocier lui-mêmejf 
& à faire un dernier effort poorraiTèKi-' 
bler des forces: capables» d^affuTeî le[ 
fuccès de fon entreprife. ' 

Il déclara cette réfolution dans un liceâéter^ 
grand Gonfcil qu'it tiitt à Sartétié leToîîTct^/'i^; 
14. de Novembre i & y fign^une of-fecomi* . 
donnaifcôpar laquelleilnoimmoitceii}^ 



■UMaMIMft 



64 HiST. D£S ReVOL. 

An. 17x6. qui de voient commander dans les diver- 
ies parties de Tlfle durant Ton abfence. 
U fe di&ofa enftiite au départ. Il s'em- 
barqua a Aléria ûir une tartane du [>ort 
die S* Tropez en Languedoc. Tous les 
Chefs l'acompagnerent jufqu'au navire. 
11 les embrafla plufîeurs fois , leur pro- 
mit de les rejoindre bientôt,leur recom- 
manda fur-tout l'umon , & s'embarqua 
accompagné feulement de Cofta ion 
Secrétaire ^ & de cinq autres domei* 
tiques. 
Bniitf fur . Les Génois ne manquèrent pas d'in- 

Iw défart. tigrpréter ce dépan à leur avantage ; 
. & ils publièrent une efpece de mani- 
fefte , dans lequel ils avançoient que le 
Baron de NeThoflFne pouvant plus fou- 
ijenir fa prétendue Royauté » craignant 
d'être la viâime du reifentiment des 
Corfes qu'il avoir trompés , étoit parti 
la nuit de Sarténé , s^étoit embarqué 
près d'Aléria » déguifé en Abbé , iur 
un navire Provençal qui feifoit veile 
pour Livourne , & n'avait paru tran- 
quille que lorfqu'il avoit été éloigné dç 
rifle* Ils ajoûtoient qu'il auroit m pris 
f^r un bâtiment que Rivarola avoit 
envoyé après lui , fi l'on n'eût relpcôé 
]p pavillon du navire fur lequel il étoit ; 

qu'arrivé 



DE Gènes. Liv. VII. 6^ 

qu'arrivé à Livourne ,il étoic débarqué an* in4i 
chez un particulier qu'il avoir autrefois 
connu ; que le lendemain il en étoit 
parti en chaife de pofte avec Ton feul 
Secrétaire ; que s'il alloir à Naples de 
ne pouvoir être que pour demander de 
l'emploi au Roi des deux^ Siciles ; & 
qu'il étoit fi mal dansfes affaires, qu'a- 
vant que de partir de Corfe il avoir 
vendu fecretement fon argenterie pour 
avoir de quoi faire fon voyage. 

Sans doute que ces infinuations firent Ecrî» (*a 
quelque impreffion fur l'efprit des Cor* ^l^* ** 
fes ; car non feulement leurs Chefs 
dans une affemblée giénérale déclarè- 
rent publiquement y que quiconque 
d'entr^eux parleroit d'^accom mode ment 
avec les Génois feroit mis à mort, comp 
me traître de la patrie : mais ils drefle-' 
rent un afte daté de Corté le i de Dé^ 
cembre , dans tequel ik atreftoiene* 
qu'ils continuoient de demeurer atta- 
chés à leur Roi Théodore par l'affec- 
tion la plus tendre jcr& la fidélité la plus- 
inviolable. Us firent figner cet écrit par 
les Commandans des Villes , Bourgs^ 
& Communautés de leur parti , & le: 
firent publier par-tout. Ils ne s'en tin** 
jent pas à de fimples proteflations d'at^s- 
Tome lU^ K 



n ■■ ' ■ 

66 HisT. DES Revol. 

Àfi: 17S7* tachement pour leur nouveau Roi ; ils 
vinrent de nouveau bloquer Algaïola , 
& brûlèrent quelques villages qui re- 
connoîflbient encore la domination de 
la République. 
Nonveaux Leur courage ëtoit relevé par l'ar- 
Préa'oL^ ^" "^^ ^^ Chanoine Orticoné , qui avoir 
repaflfié'en Corfe dans les premiers jours 
de Décembre avec quantité de muni- 
tions de guerre. Les hoftilités durè- 
rent tout le refte del'hyver , fans avan- 
tages décififs de part ni d'autre. Je ne 
fatiguerai point mes ledeurs par des dé- 
tails de cette efpece, où je ne fuis peut- 
être entré que trop fouvent. Les Gé- 
nois fentirent la néceflîté d'envoyer en 
Corfe des forces fupérieures. Ils y fi- 
^ Tent pafler des recrues , des vivres , des 

munitions de guerre , deVargent. Us 
Tappellerent leurs bannis , à condition 
^u^ils iroient fervir dans cette Ifle. Ils 
y tranfportercnt quelques Compagnies 
levées en Suiffe 6c chez les Grifons* 
Ils augmentèrent le nombre des bâti- 
fnens qui croifoient pour intercepter les 
fecours que les Rébelles attendoient : 
enfin ils mirent à prix les têtes de Théo- 
dore , de Sébaftien Cofta , de Jofeph 
Coâa^ & de Michel Durazzo , l'un des 



DE Gènes. Liv. VII. 67 



.plusrichcs habitans de la Corfe , quia- ^^^ j- , 
voit fourni de greffes fommes ï Théo- 
dore. On promit deux mille écus à qui* 
conque tueroit , ou livreroit quelqu'u- 
ne de ces quatre peribnnes* 
Théodore échappa aux dangers ©ù ie«R^beiiei 

1 • n r • S^ • "c manquent 

cette proclamation i expoloit. Depuis de rien. Le> 
foH départ il avoit envoyé aflfez fré- Génois fouf- 
quemment aux CJories des provuions de coup, 
toute efpece. Les bâtimens , la plu- 
part Catalans , qui les leur af>portçfiefitJ, . 
prenoient ep éjchang^ des huiles » & 
d'autres produftions de rifle* Les Ré- 
belles avoient r'o'uvert une mine de fer 
abandonnée , & y avoient établi deuK 
forges : ils avoient auffi rétabli les fali- 
nesd'Aléria , & mis fur |)ied une manu- 
faâure de cuirs. Mais , taiiÂii; qu'ils ne 
manqupîent de rien , les troupes Gé- 
noifes bloquées dans les Villes mariti- 
mes de la Corfe , obligées de tirer ée 
Gêoes tout ce dont elles pQuvoient 
avoir beibin » fi^n^^uoient foUvent des 
chofes les plus n^effaires % ^ cmk de l^ 
idifiiculté des tran&or ts. Elles p-ofoieat 
fortir même pour (our^ger y & voy oient 
jufques fous les murs de la Baftie enle- 
ver les béftïaux , & détruire les mou^ • 
Uns , fans pouvoir sV pppQfen IjQ, piauc 

Fij 



68 Hi ST. DES Revol, 

^^^^"^^^ vais air , les chaleurs qui furvînrent> 
'Cauferent des maladies qui les ruinè- 
rent infcnfiblemcnt ; & les déferrions 
achevèrent cb les détruire.^ Dans ces 
fâcheufes conjonftures , les efpérances 
des Génois fe relevèrent par une des 
plus favorables nouvelles qu'ils puffent 
apprendre» 
Théodore Théodore ,. dont on ignoroit la raar- 
UoUandt. cbe & les intrigues , s'étoir rendu d'a- 
bord à Rome. Il y raflëmbla' quelque 
argent , & en tira^ fur-tout beaucoup 
d'une Religieufe nommée Fonféca, qui 
jouïifoic d'une groflè peufion. De-là il 
pafTa i Turin » puis à Paris y & enfin 
en Hollande. Son entreprife Pavoft 
obligé de contraéler dés engagemens 
confidérables ; & Tes créanciers le firent 
arrêter *^ à Amfterdam. Il en donna fur 
le champ avis aux Chefs qu'il avoir laii^ 
fis en Corfe , en les affurant que fa dé^ 
tention ne feroic pas longue. Rivarola 
inftruit de cette même nouvelle , & 
s'appercevant du mouvement qu'elle- 
caufoit dans le camp que les Rébelles 
occupoient aux environs de la Baftie , 
£t crier du haut des remparts à leurs 
fentinelles ^ que la République* offîoît 



DE Gènes. Liv. Vil. 69 

' — - 1 I — ■ — ^^ 

de pardonner aux mécontens , aux *„ _,^ 
conditions portées par \q traité conclu à 
Cortë par le Prince de Vinemberg;. 
Le mouvement redoubla dans le camp 9 
après qu on y eut appris ces offres. Les 
Génois en tiroient un bon^ augure: 
mais ils furent détrompés »/Jori qu'ils 
emendirent les cris redoublés de vive 
Théodore. Les Rebelles, ne s'en tinrent 

Eas là. Ils fortirent de leur camp » tona- 
erent avec impétuofîté (ur un aes poi^ 
tes avancés des Génois , y firent quel- 
ques prifonnîers , & ne fe retirèrent 
qu'après avoir elTuyé durant 3 heures 
lefeucontinuel de IVtillerie delà place. 

La détention de Théodore ï^'^ut ^^ «^ ^g^^ 
point d'autres fuites. Il trouva des ref- auxécntiOct 
lources r fatisfit fes créanciers , & fut ^^n^i, 
élargi. Ce fut durant fon féjouren Hol- 
lande qu'il fit répandre un Manifeile^ 
en réponiè à celui que les Génois 
avoient publié le 5) de Mai de Tannée 
précédentCi Ilydéclaroit qu'il regar- 
doit les inveâivesque cet ézrit cont&« 
fioit comme d'impuiiTantes clameurs*. 
Il répondoit au reproche qu'on lui fa*« 
foitde la modicité de fa fortune » qu*el-> 
le ne Favoit pas empêché de racheter 

la liberté des Cordes |.^ dWever vst 



70 HiST. DES ReVOU 

An. I7J7. Génois une Couronne au'ils ne te- 
' noient , difoit-il » que de la pure grâce 
• des Corfes , & aux dépens du Saint 
Siège. Il ajoûcoit que les Génois 
avoient réduit les Cories au défèfpoir ; 
qu'ils avoient violé en dernier lieu le 
Traité conclu par la médiation de 
FEmpereur j & que , quand les Cor- 
fes auroient été leurs fujets légitimes , 
il étoit permis de manquer de foi à 
ceux qui en manquent. Il iaifoit fentir 
qu'il ne pou voit être k jufte titre re- 
gardé comme perturbateur de la Cor- 
le j puifqu'il n'étoit venu au fecours des 
peuples de cette Ifle que long-temps 
après que Toppreffion des Génois les 
avoit forcés de fe foulever. Il finiilbit , 
en déclarant 5 en vertu du pouvoir que 
•les Corfes lui avoient donné , les Gé- 
nois bannis de la Corfe , & débiteurs 
au tréfor de ce Royaume , tant pour 
les importions dont ils avoient injufte- 
ment jouï, que pour les vexations de 
* toute efpece qu'ils y avoient exercées. 
Luc d'Ornano envoya à Rivarola 
plufieurs exemplaires de ce mani&fle y 
avec une lettre où il fe^plaignoit de 
l'inhumanité avec laquelle un détache- 
ment de la garaiioade laJSallîj: avott 



DE G E N E S. Ll V. VIL 71 

maifacré quelques enfisins & quelques . 
ièflimes qui travailloient aux nouvelles 
làlines ; & déclaroit que les Corfes 
traiteroient déformais les Génois avec 
la même rigueur donc ils ufbient en« 
vers eux. Les ravages continuèrent de 
-la part des Rebelles. Les détachemena 
' des garnirons Génoifes fbrtoient rare- 
ment, & prefque toujours fans fuccès. 
Ils réuilirent cependant à s'emparer 
d^Ifola-Roilà , & de la Tour de Faz« 
zana , près d'Ajaccio. Ce dernier pofte 
•couvroit une aflez grande étendue de 
terrain cultivé. 

Mais les Génois fentoient bien que i» Répubff- 
dans l'état où étoient les chofes il ne tl ?,VJ^; 
leur fcroit pas aifé de foumettre la Cor- àc France» 
fe aved leurs feules forces. La paix 
conclue entre l'Empereur & les Puif- 
fances alliées qui lui faifoient la guer- 
re doiînoit lieu à la République d'ob- 
tenir des (ècours étrangers. Si elle ne 
pouvoit (e flatter d'en recevoir de l'Em- 

Çireur , qui entroit en guerre avec les 
urcs^eile efeéroit ceux du Roi de 
France » qui les lui promit efFeftive- 
ment, après plufieurs mois de négociar 
tion. 
U. fat coBvenu entre la France Se 




72 HiST. DES RevO£« 

• A*. i7i7. ï^ w^^^ ' Pî^ "" ^^^ %"^ * Y.*- 

lailies le II Juillet 173 7» que l-on 
maintiendrok les Gënois dans la poir- 
feffion de la Corfe. En conféquence le 
Koi de France conclut avec leur Ré-> 
publique le 10 Oâobre fuivant le 
Traite où furent flipulées les condi- 
tions du fecours ; & urr Commiflaire 
François fe rendit en Corfe pour régler 
tout ce qui concernoit les quartiers dès 
troupes Françoifes qui dev(Ment y pa(^ 
fer peu de temps après* 
Nouvel aâe On débitoit déjà que les Corfes n'at-J 
four^Thét- tendoient que l'arrivée de ces troupes 
àffit (îgné pour s'accommoder avec la Républi- 
tSlm! ^^' fl^^* Théodore^ qui malgré ce con- 
tretemps ne perdoit point fes deflèins 
de vue 9 écrivit à fes nouveaux fujets 9 
"^ pour favoir jufqu'à quel point il pou- 
voit compter fur eux. Les Chefs con- 
voquèrent une grande atlêmblée à Cor- 
té , où , loin d'y paroître dans les dif- 
pofitions que les Génois leur fuppo«. 
ibient , ils fignerent le 27 de Décerna 
bre up aAe par lequel ils renouvel- 
loient leur ferment de fidélité & d'o- 
béiifance ^ Théodore » & déclaroieat 
jurer de nouveau fur le Saint EvaQgile» 
SuH'ùi àoiexit réfolu; de ne jamais re^ 

çonmitic 



MMMfett 



DE Gènes. Liv. VU. 75 

cormoitretf autre Souverain que lui 9Ù*'. 
fes légitimes defcendam. Ils lui en- * ^ * 
wyereiTt l'original -de cetaâe, & en 
firent diftribuer des copies. 

Rivarrola fut rappelle dans ce même 
temps , & le Marquis Mari fut nom- 
mi Commiilàire Général en fa place. 
^ Les Rebelles cependant continuoient 
4es hc^lités. ïk s'emparèrent de nou- 
veau d'Ifola Roffa. La défenfe fut vi- 
goureufe. Il n'y avoit que cinquante 
ioldats dans le petit fort fitué dans cette 
Ifle. Us réfifterent jufiju'à Pextr-émité ^ 
& ne fe rendirent prifonniers de guerre 
qu'après avoir tué plus dé (bixante dÎK 
liommes aux aiTailians, Le Lieutenant 
de cette brave garnifon fat reconnu 
pour Code , & fut «mpalé. Les autres 
furent bien trait es. ^^^^^ 

Enfin fix bataillons François s'étant """"""^^ 
embarqués à Amibes débarquèrent le ^' '^*'* 
foirdu s de Février 173 8. tant à la ..^J^^^^^a" 
Baftie , qu'^à San-Fiorenzo, Ces trou- çoife« «iCw- 
pes jétoient fous les ordres de M^ le ^^' 
G)mte de Boiflieux » Maréchal de 
Camp^ & avoient avec elles trois In- 
:génieors, une Compagnie du Régi- 
ment Royal d'Artillerie , douze pièces 
de canon , & quatre pierrierss Elles 
Tome llh G 



i ^ iii mw i liai m a^-^Ê^Ê^^mm^^^i^n 



74 HisT. DES Revol. 

avoient tté efcortées par une freMte 
& une telouque armée en guerre > qui 
croiferent durant quelques oiQÎs furies 
côtes de Cprfe. 
Motifs qui Avec ce fecours le nouveau Com- 

Corfc" ^"dinî "^îffaîï*^ Général avoit lieu de fe flatter 
le parti de de réduire les Rébelles. Mais ceux-ci 
5riiio4orc, paroiffoient demeurer fermes dans le 
parti' qu'ils avoient pris. Ils ne pou- 
yoienc efpérer de jouïr fous la domina- 
tion Génoife des mêmes avantages 
dont ils jouïflbient fous leur nouveau 
Koi. On avoit rétabli lesfalines, âcles 
mines : la pêche étoit libre , même cel- 
\t .du corail ; les biens eccléfiaftiques 
avoiçat été , pour la plupart , ou rendus 
flux ftmilka Corfes , qui par des libé^- 
;ralit4 QUtrées les avoient jadis aliénés 
en faveur des Eglifes » ou avoient été 
employés à fonder des hôpitaux & des 
écoles. On en avoit ufé de même par 
rapport aux terres poflfédées en Corfe 
par les Génois, & qu'on avoit cou— 
fifquées- On faifoit monter le revenu 
de ces terres à plus de deux millions, Tl 
falloir renoncer à tous ces arrange— 
Itiens , en feutrant fous Tobéiâimce des 
Génois. Et quand même on pourroit: 
pïirvenir à traiter avec la République 



DE Gènes. Liv. VIL 7 ^ 

àdes conditions avantageufes , on avoir anTTtTZ 
lieu de craindre que le nouveau traité 
ne fut pas plus folide que celui qui 
«voit été conclu par la médiation de 
^Empereur 9 & dont Tinfraftion étoit 
le prerexte de la nouvelle râ)ellîon. 

Ces réflexions furent. fans doute les 
motifs <}ui empêchèrent que les Corfes 
n'acTceptaflent les propofitions qui leui: 
furent faites à diverfes reprifes au nom 
des Génois 5 qui foutinrent encore aflez 
iong-temps le parti de Théodore ; & 
qui , lorfqu'^il fut éteint , fervirent à ex- 
citer des révoltes nouvelles. 
La conduite de M. de Boiflîeux fut la jj**"^"'^^ i* 
même qu'avoir été celle des Généraux fiçmJ' *^* " 
Allemands , quelques années aupara- 
vant. Il fe préienta comme médiateur i 
& engagea les Corfes d'envoyer à la 
Baftie leurs Députés pour traiter de 
conciliation. Les Corfes de leur côté 
agirent avec les François comme ils 
avoient fait avec les Impériaux : ils 
leur témoignèrent beaucoup d'égards ; 
& ayant appris que les troupes Fran- 
çoi(es manquoient de vivres , ils offri- 
rent de leur en fournir pour un prix 
modique. Les François répondirent i 
ces procédés d'une iaçon propre à ga-- 

n 



s. 



m^mmfmmiÊttmimmiÊÊm^mttmmmm 



75 HiST. DES ReVOL. 

Un. i7is. K"^'' ^^ confiance des Corfes. M. de 
* BoifEeux, preffé par M. Mari de pro- 
fiter de quelques circonftances favora- 
bles pour attaquer les mécontens , re- 
fufa de le faire avant que d'avoir en- 
tendu leurs raifons , comme il le leur 
avoit promis. Les Députés des Corfes 
fe rendirent à la Baftie le 2 8 de Mars ; 
& les premières négociations firent 
jiuire Peipoir d'un accommodement fa« 
cile & prochain. 
Setnégocia». $i les Corfès traitoient les François 
^■JJ*^^^^^* en médiateurs, ils traitoient toujours 
les Génois en ennemis. Les hoftilités 
' refpeâives continuèrent jufqu'à la fin 
de$ conférences , qui durèrent plufieurs 
n>ois. Les Députés des Corfes etoient le 
Chanoine Orticoné, qu'on a déjà vu 
chargé de plufieurs de leurs négocia- 
,tioos , Pierre Giafferi , frère du fameux 
Inouïs Gis^éri , & Thomafini , Colo- 
nel Corfè. M. de Boiflîeux avoit dif- 
boCé des détachemens de troupes Fran- 
çoifes f pour empêcher que ces Dépu- 
tés ne fulfent infultés par les Génois e& 
arrivant à la Baftie. Dès le lendemain 
de leur arrivée ^ ils fe rendirent chez 
M. de Boiflîeux , qu'ils trouvèrent ac- 
compagna de M. Mari , & des priacir 



deGenes. Liv. VII. 77 



^ _ _ f^_ 

paux Officiers François* Cette pre* An, i;^»^ 
miere conférence fut fuivie de plufîeurs 
autres ; & il fut arrêté que les Corfi» 
accepteroieot la médiation du Roi de 
France , & donneroient pour garant- 
lie de leur acceptation fix âtages y qui 
feroient tranfpwtés à Toulon , avec 
promeire de ne point livrer ces otages 
aux Génois. Les Députés partirent le 
•18 d* Avril pour faire ratifier ces 
conventions. Ils revinrent le 7 de 
Mai avec les ratifications des Provins 
ces de Balagna & de Nebbio. Les ota- 
ges fe ret^iirent à la Baftie , d'où ils fu^ 
lent tranfportés à Toulon > comme oa 
en étoit convenu ; & les hoftilités des 
Corfcs contre les Génois furent fufpen" 
dues. 

Tout annonçoit une prochaine paci- Thcoîfbrc 
fication , & dans ces circonllances il nûe°" *^*"* 
étoit à propos d^éloigner de la Gorfe le 
Baron de Droft , qui ne pouvoir que 
traverfer les projets de paix. M. de 
Boiffieux lui fit offrir un bâtiment 
François pour le tranfponer où il vou- 
droit. Le Baron n'en profita pas j ce- 
pendant il fortit peu après de rifle* 
Mais Théodore y reparut bientôt. Il 
éioit trop de fou intérêt de sV mon^ 

uiij 



78 HiST. DES RevOL. 

"73 7; trer , pour qu'il ne fe hâtât pas dV k- 
venir. Apès un long & pénible voya- 
ge de quatre mois &c cinq jours , il ar- 
riva avec trois vaifl'eaux dans le port 
de Sorracco , à quelques milles de Por- 
to- Vecchio , le 13 de Septembre , à 
huit heures du foir* On prétend que 
cet armement avoir été fait par quel- 
ques Marchands Hollandois,qui avoient 
compté qu'en échange des munitions 
qu'ils envoyoient aux Corfes j leurs 
navires rapporteroient des huiles que 
cette Ifle fournit abondamment. 
Sestcntati- Pès que Théodore fut arrivé , il 
Tc$* écrivit aux principaux partifans qu'il 

avoir dans ce canton. Il leur faifoit le 
détail des munitions qu'il apportoit : il 
parloir de trois autres vaiflèaux qui 
dévoient bientôt le joindre , & que la 
tempête avoit écartés : il affuroit qu'il 
étoit prêt de fe mettre à la tête de fes 
fujets , s'ils lui demeuroient fidèles: il 
marquoît en particulier au Curé de 
Porto-Vecchio , qu'il fe préfenteroit 
bientôt aux portes de cette ville , & 
qu'il comptoit que leshabitans ne s'ex- 
poferoient pas aux fuites dangereufes 
de la réfiftance. Mais fes tentatives eu- 
rent peu de fuccès. Plufieurs de fes^ 



l 



DE GSKES. Liv. VIL 7p 

adhérans vinrent le fiduer à fon bord ; 
& il leur donna quelques armes. Diverse ^^' *^*** 
Chefs fe rendirent à SorracCo avec 
quelque fuite, 11 defccndit , conféra 
uelque temps avec eux , fit débarquer 
es tufilsyi de la poudre , du fer > du 
fel , qu'il diflribua aux gens qu'ils 
avoient amenés. Il donna des ordres 
pour qu'on attaquât Porto- Vccchio : 
mais on avoir renforcé la garnifon de 
cette place & des polies voifins ; & 
malgré les rëjouïflânees publiques qu?îï 
fçut qu'on avoit faites dans quelque$ 
diftriâs à Poccafion de fon retour , il 
fentit bien qu'il étoit trop foible pour 
pouvoir rien entreprendre avec eipoîr 
deréuffir. Il partit donc de Sorracco, ^^^evttifc^ 
après y avoir demeuré dix Jours , & fit 
voile autour de i'Ifle , dans refpérance 
qu'on lui feroit dans quelqu'autre en- 
ciroit des fignaux pour l'engager à det» 
cendre; mais n'*en ayant aperçu r^Ue 
part, il difparut avec fes trois vaifleaux 
le 12 d'Oélobre, après avoir eu foin 
Refaire répandre dans Tlfle une lettre 
par laquelle il marquoit que fon deflein> 
en s'éloignant , n'étoit point d'aban- 
donner fes fujets ; qu'ail étoit forcé de 
céder aux temps i mais qu'il comptoit 

G iy 




mtêâ 



IST. DES ReVOL. 



Ak. i73:S. toujours fup rattachement de fes fidèles 
Çorfes : mie de leur côté ilsjpouvoiejir 
compter fur toute (à tendrefle ; & que 
fon éloignement ne ferviroit qu'à ren«- 
dre plus fréquens les fecours qu'il leur 
avoir promis , & qui ëtoient devenus 
plus que jamais néceilàires. 
Weff arrêté ,. Le navlre fur lequel il ëtoît le con- 
Buùifiiâcbé. juig[j ^ Naples. Il y débarqua , & fé 

retira chez le Conful de Hollande avec 
fes deux neveux» Mais la nuit du s axi 
3 de Décembre un détachement de 
grenadiers fè rendit chez le Conful » 
arrêta Théodore & fes neveux , &c le 
{àifit de leurs papiers, Théodore fut 
conduit en cbaife à porteurs à Chiaïà r- 
êPoh il fut tratifporte à Gaëtte fur une 
galiote. Dès qu'ail y fut arrivé , on le 
conduifit à la; Citadelle , oi on lui avoir 
préparé un appartement ; & on y laifïi 
un Officier chargé de le garder à vue* 
Il Jit cependant traité avec beaucoup 
d'égards ; il reçut les vifîtes du- Gou- 
.verneur & des principales perfonnes 
de la ville ; & on lui rendît tous fes 
.effets. La nouvelle de Théodore arrê- 
té occafionna de grandes réjouïffances 
à Gênes : mais Fon y fut auflî furpris 
i^ufi fâche d'apprendre peu de jours. 



DE Gbnes.Liv, vil 8i 

après , qu^il avoir été remis en liberté, J^TT c 
& qu'on Payok conduit fous une efcor- 
te de Cavalerie jufqu'aux frontières de 
l'Etat Eccléfiaffique. Il fe hâta d'en- 
voyer une felouque annoncer aux Cor- 
fes cet évenenaent , pour raffurer ceux 
de (bn parti que (à détention pouvoir 
avoif allarmés. 

M. de Boiflieux avoir appréhendé les 
fuites du retour de Théodore en Corfe^ 
& n'avoit rien négligé pour les pré venin 
Il avoir fait publier dans llfle un or-^ 
dre de fe faifir de ce Baron & de fès 
adhérans , fous peine de Pindignation 
du Roi de France» Il avoit ordonné i "^ 
deux frégates Françoifes , foutenueS' 
de trois galères Génoifes , d'arrêter lesv 
vaiflTeaux de Théodore , ou de les cou- 
fer à fond : mais elles n'avoient pu les 
joindre. Dans le même temps on fît 
figner aux otages qui étoîcnt à Tou^ 
Ion , tant en leur nom, qu'au nom dte 
leur nation , un défaveu de la démar- 
che que quelques mécontent avoient 
faite en faveur de Théodore , & une 
promeffe de n'entretenir aucune liai- « . j. _ 
ion avec lui 9 m avec ceux de ion parth «fication en^ 

Sur ces entrefaites on avoit travaillé ^J^^ ^^ ^' 
i la Cour de France au projet de paci- Fimo^ 



82 HisT. desRevol. 

. fication de la Corle , en conféquence 

* * de la médiation acceptée par les infu- 
laires. M. de Boiffieux ayant reçu ce 
projet le remit cacheté aux Députés , 
exigeant d'eux qu'avant que de Tou- 
vrir ils promifTent de l'exécuter : mais 
ils ne voulurent pas fe foumettre à cette 
condition. Peu de jours après le Rè- 
glement fut publié f avec ordre aux 
Corfes de s^y conformer dans quinze 
jours pour tout délai. 
Far ce Règlement on accordoit un 

Cardon général à tous les Cerfes Ré* 
elles qui fe foumettroienrà la Répu- 
blique y & on les rétablifToit dans leur$ 
biens & leurs dignités : on leur remet- 
toit tout ce qu'ils pou voient devoir 
pour le» taxes & impôts , jufqu'au pre- 
mier d'Oftobre 1 7 5 8 : on obligeoit 
tous les infulaires d'apporter leurs ar- 
.mes , &c on leur défendoit d'en avoir 
chez eux déformais > fous peine de la 
vie. On redreflbit auffi les cfîvers griefs 
que les Corfes avoient allégués. II y 
étoit porté que les Criminels Corfes 
ne feroientplus jugés en dernier reflbrt 
par le Commiflaire Général de la Ré- 
publique , qui feroit obligé d'envoyer 
leurs procès à Gênes ^ après les avoir 



DE Gènes. Liv, VIL 83 

inftruits ; que dans les affaires civiles â7"TZTr" 
ies Juges intérieurs leroient Corles » 
& pourroient juger en dernier reflbrt 
îufqu'à cinq cents livres , au lieu qu'au- 
paravant il y avoit lieu à Fappel au-deC- 
fus de vingt-cinq ; que te Tribunal 
Supérieur feroit compofé de trois Au»- 
diteurs , qui ne feroient ni Corfes ni 
Génois ; qu'on érigeroit des Collèges 
en Corfe pour l'inftruâion de la jeu- 
îieffe; que les Eccléfiaftiques Corfes 
pourroient prétendre , comme les Gé- 
r\m , aux dignités eccléfiaftiques de la 
République ; que les meurtres commis 
en Corfe feroient tous punis de mort , 
& que la République n'accorderoit aux 
meurtriers ni grâce ni afyle ; que pen- 
dant cinq ans quatre familles Corfes 
(eroicnt annoblles chaque année , & que 
ces vingt familles jouïroient des préro- 
gîiwes attachées à la Noblelfe Génoi- 
fe; qu'enfin ^exécution de ce Traité 
feroit garantie par le Roi de France & 
par rËmpereur. Cet afte étoit figné 
au nom de ces deux Princes,& du Mi- 
niftre de Gênes à la Cour de France. * 

1\ fembloit que les Corfes duflfent iipiAptrt 
être fatisfaits de ce Règlement. Il leur feVurSlr'dê 

* A Foouincblcau le i s Oftoba» l'actcptci. 



84 H I s T, D E s R E V O JL- 



A„ -_,, accordoit tout ce quils paroiflfoient 
pouvoir légitimenaent prétendre. La 
garantie de la France & de FEmpîre 
devoit les alTurer de Inexécution entière 
de tous fes articles. Le Chanoine Orti- 
coné ne balança pas de l'accepter au 
nom de la Province de Balagna , & 
ouelques autres diilriéb s'y fournirent 
fans répugnance. Mais la plus grande 
partie de la Corfe > & les Montagnards 
fur-tout défavouerent cette accepta- 
tion. Ils témoignèrent que la domina- 
tion Génoife leur étoit infupportable ; 
que fi le Roi de France vouloir les re- 
cevoir fouslafîenne, ils étoient prêts 
de configner toutes leurs armes ; mais 
qu'ils étoient réfolus de ne les livrer jar 
inais aux Génois^ 

On commença dès-lors à craindre 
que les voies de douceur ne fuflfent 
pas fufRfantes- pour rétablir la paix, en 
Gorfe , & l'on prépara en France un 
nouveau renfort , pour être en état de 
contraindre les Rébelles par la voie 
des armes de fe foumettre au Règle- 
ment, s'ils s'obftinoient à refufer de le 
feire. M. de Boiflîeux commença à le 
^re exécuter dans les diftriâs qui l'a- 
lK>ieot acceptét Aprè^ avoir congédia 



DE Gènes. Liv, VIL 8y 

fes Députés , il fit avancer le 7 de Dé- an, jtii. 
cembre un détachement de quatre 
cents hommes , qui s'établit datis diffé-* 
rens poftes à quatre lieues de la Baftie , 
tant pour favorifer rexécution du dé- 
farmement 9 que pour mettre à couvert 
du reflêntiment des Montagnards les 
diilriéh qui confèntoient à livrer leurs 
armes ; & les boftilités ne tardèrent 
pas à commencer. 
Les mécontens attaquèrent le liï HoftiUtéi 

de Décembre un des poftes occupés p""i^oii* 
parles François : mais ils furent repouC- Ui Cocfcf. 
îes. M. de Boiffieux marcha le len- 
demain avec quatorze cents hommes y 
dans le deflein de retirer fom détache- 
n^ent ; ce qu'il exécuta le jour fuivant, 
fans que les mécontens entrepriffent de 
le charger dans fa retraite. Ils fe con- 
tentèrent de lui tirer grand nombre 
de coups de fufil , qui ne lui tuèrent 
que huit hommes. 

Il ne s'agiiToit plus de conciliation LeiRébellei 
avec les mécontens qui avoient refuië ^? «déclarent 
û accepter le nouveau Règlement, ils pour Xkào- 
avoient tenu une aflemblé où le parti ^^'*- 
de Théodore avoir abfolument prévalu. 
Non feulement ils avoient unanime- 
ment réiblu de rejetter le Règlement 



J86 HisT. DES Revoi- 



j^^^ ^ ^j propofé par la France ; ils avoient de 
plus dreffé une forte de manifefte qu'ils 
publièrent, & dans lequel ils expo- 
Ibient que la félicite du Royaume de 
Corfe demandoit qu'il Ce choisît un 
Souverain , qui ne pofledant point d'au- 
tres Etats pût mettre toute fon atten- 
tion à le gouverner ; que tel étoit 
Théodore qu'ils avoient élu ; que lui 
• & fes defcendans , bornés à la poffef- 
■' fion de ce Royaume , le gouverne- 
roient par eux-mêmes , ouvriroient fes 
ports à toutes les nations , y entretien- 
draient la paix & l'abondance : Que 
c'étoit là le maître qu'il leur falloic 9 
& ;^on; des Souverains qui les laiffe- 
roient à la merci de de leurs Miniflres , 
& qui^ fujets à des guerres far rapport 
à leurs autres Etats , forc^roient à tout 
inftant les Corfes d'en partager fans 
Intérêt les dépenfes & les dangers. 

Ils tinrent encore une autre aflem- 
blée dans le mois de Janvier de l'année 
fuivante. Ils y renouyellerent leurs 
proteftations de fidélité pour Théo- 
dore , & s'expliquèrent en . fa faveur 
dans des termes plus forts encore qu'ils 
n'avoient fait jufqu'alors. Ils firent un 
Ade par lequel ils déclaroient que 



«mmmA 



DE Gènes, Liv. VIL 87 



eurs députés & leurs otages avoient JÏ^^^TjTu 
ibufé de leurs pouvoirs ; qu'ils aime- 
roient mieux fe donner aux Turcs que 
de fe donner aux Génoii ; & qu'ils re- 
connciiToieTit de nouveau pour Roi 
des Corfes 9 au nom de toute la Na-> 
tion , Théodore Baron de Newhoff. 
cet Afte fut publié , figné d'Hyacin- 
the Paoli & de Inouïs GiafFéri , & daté 
de la grande Place de Tavagna le i ^ 
de Janvier 173p. 

Les roécontens avoient fait les plus 
féveres défenfes à ceux de leur parti 
d'entretenir, fous quelque prétexte que 
ce fût , aucun commerce avec les Gé- 
nois & les partifans de la République ; 
& Ton ignoroit abfolument a la Baftie 
ce qui fe paflbit parmi eux. Ils avoient 
au contraire l'avantage d'hêtre inftruits 
de tout ce qui fe paffoit dans cette Pla- 
ce, par les intelligences qu'ils y avoient 
pratiquées. Dans l'inquiétude que ces 
conjonétures caufoient à M. de Boi& 
fieux , il fît arrêter toutes les perfonnes 
fufpeâes , & fit défarmer les habitans 
I àc la Baftie : du refle , il fe borna à fè 
1 tenir fur fes gardes , jufqu'à Tarrivée 
I .des renforts qu'il attendoic de France 
\ de jour en jour. 



88 HiST. DES Re VOL. 

Xh. 1739, Un convoi, efconépar une frégate 
• Renforts ^ ^^^^ barqucs armées en guerre , 
«rriyés de avolt paru k buit de Janvier , iâifânt 
f noces, joute vers San-Fiorenzo. Mais ce jour 
mêmeil efTuya une tempête affreufe qui 
le difperfa. Tous les bâtimens de ce 
convoi eurent cependant le bonheur 
d'arriver fans accident dans difiërens 
tforts de rifle , avec quatre bataillons 
François qu'ils portoicnt. Il n'y eut 
que deux tartanes qui eurent le mal- 
heur d*échouer * fur la côte de la Ba- 
lagna , à la gauche de l'embouchure de 
la rivière d'Oftrigoné. M. de Beuvri- 
gny f Capitaine , qui commandoit fix 
compagnies du Régiment de Cambréfis 
• embarquées fur ces tafrtanes 9 fauva ces 
troupes par, fa préfence d'efprit & & 
fermeté : mais il ne put les empêcher 
de tomber entre les mains des mécon^ 
tens. 
Niufrtge ^ Je ne puis me réfoudre à paffer lé- 
ae deux T«r- gç^gment fut la Conduite admirable de 
Compagnies ce brave Officier, Tout leôeur fenfible 
îLyi^'^^l aux belles aélions me faura gré fans 
ain Capital* doute de Cette digreflîon , qui d'ail- 
leurs n'eft point étrangère à mon fujet; 
Il étoit dix heures du foir lorfque la 

* Le 8 de JanTier. 

tartane 



ae. 



■T .1 I ■ , ■ Il m ■ ■ Il I ^ 

DE Genbs. Liv. vil 8q 

tartane fur laquelle étoit M, de Beu- jT! 
vrigny donna fur des roches avec un 
fracas épouvantable. Il empêcha d*a- 
feord fes gens de fe jetter à Teau , où ils 
auroient infailliblement përi, La tarta- 
ne ayant enfin échoué à cent pas de la 
côte , il força les matelots le piftolet à 
la main de mettre leur chaloupe à 
la mer, & ne fe fauva que le dernier , 
après avoir fait embarquer fucceffive- 
ment tous les matelots ôclesfoldatsj 
ce qui dura près de deux heures, 

A peine fut-il à terre avec les trois- 
compagnies qu'il avoir tirées de fa tar- 
tane, qu'on lui vint dire qu'il devoir 
penfer a le làuver r& que , s'il attendoit 
le jour , il couroit rifque d'être attaqué 
par les Corfes. Mais il ne vouloir pas 
abandonner trois autres compagnies ,;> 
embarquées fur une autre tartane, qui 
étoit échouée à peu de diftance fur un' 
banc de fable. La chaloupe de cett« - 
tartane avoir péri en voulant tranC- 
porter à terre quelques Officiers & 
quelques foldats , dont M* de Beu-^- 
vrigny reconnut les corps furie rivage»- 
H réfolut de fecourir ceux qui étôienjc' 
rcftés^ dan« le bâtiment , & fit entrée " 
fes gens.dans qweiqiAes cabanes gouir* 



5)0 HisT. desRevol. 

An. J7ifté ^^ réchauffer & fe repofer durant le 
refte de la nuit.. A la pointe du jour il 
envoya fa chaloupe débarquer fes ca- 
marades. Ils apportèrent avec eux en- 
viron cent foixance coups à tirer , &c 
foixante fufils , mais dont trente étoient 
fans platine , parcequ'^on les avoir dé- 
montés y de peur d accident , dans la 
tartane- 
Aï. de Beuvrigny ayant fait la re- 
vue de fa troupe y qui ne montoit qu'à 
cent quarante hommes,- fit mettre au 
milieu les foldats fans armes ; fur les 
ailes les foldats avec des fufils Ùlt\$ 
platines , mais armés de leurs bayonet- 
tes : à la tête & à la queue ceux qui 
avoient des fufils avec leurs platines. 
Après ces difpofîtions il fe mit en 
marche pour gagner San-Fiorenzo r 
dontilétoit à cinq lieues- Il eut bieri- 
tôt les Corfes fur les bras- Avertis du 
traufrage arrivé fur leurs côtes , ils fe 
ralfemblcrent de toutes parts. M. de 
Beuvrigny paflk en bon ordre , en leur 
préfence , la rivière d'Oftriconé, ayant 
Peau jufqu'à la ceinture. Il continua fa 
route par une montagne , malgré les 
coups de fufils qu'ils lui tiroient , & 
aulq^uek il répondoit de temps en 



•*iii*i*ik«Mi^<ilfWt 



DE Gènes. Liv.VIIiT p« 

temps. Il tua quelques Corfes > &c eut 
quelques foldats bleffés, ^*** *"^'^ 

Malgré Tattention qu^il avoit de mé- 
nager les munitions , elles furent bien-» 
toi épuifées. Il n^avoit plu$ dans toutft 
fa troupe que cinq coups à tirer , & il 
avoit encore trois lieues à faire avant 
que d arriver à San Fiorenzo , lorfqu^il 
parut un gros corps de Coriës à pied 
& à cheval , qui ft difpofoit à Pçnve- 
lopperr La nuit approchqit > fes gens 
étoient accablés de tatigues ,. fans gui* 
de f avec cent quarante boromes fans» 
poudre mg|oinb;.iln'y avoit pas d'au* 
tre parti à prendre q^ue de fe rendre* 
M. de Beuvrigny nç s'y déterminj^ 
qu'avec peine : il envoya fon Sous- 
Lieutenant dir^ aux Çhefi djÇ^ Coriès^ 
qu'il ne venoit pas. epmme ennei^i V 
mais comme ami; que les troupéiqM'iL 
conduiiçit étaient des troupes Fran- . 
$oifesqui avoient fait naufrage^ fMr'isM ' 
côte i qu'elles ne demandoiei^t qi^e des^ 
vivres en payant > ^ un guide poui: les^* 
conduire à San-Fiorenzo» 
. Mais les Corfes exigèrent qu§ ces- Elles w». 
troupes livrafl'ent leurs armes & le ren- iVsmansT^i 
diflent prifonniereSiç Ils promirent ieu^- KeUiie*,- 
kment qu'ion laijieiîoit aux Oflicier^î 

Hij, 



^2 Hl S T. 17 ES ReV'OL. 

— ■ - ■ - - 

A«' 173^ ^^^^ épées , & qu^on ne dëpouilleroîr- 
point les foldats"; conditions qu'on n'cî» 
xécuta^ point; A' peine furent-ils dé- 
larmës qu'on leur prit tout ce qu'ilî 
avoient. Onles mit abfokament nuds ;;, 
& M* de Beuvrigiiy lui-même fut con- 
traint de fe^laiuerdépoùiUer; Onlur 
<ionna feulement , pap grâce fpéciale ,^ 
une mauvaifeculotedefoldàt; Enxret 
état , on ' lui- fk faire , & * à fa troupe ,.- 
plus d'une lieue de chemiir, dans les*- 
rochers &.dans les montagnes; àils* 
arrivèrent enfift au village dePalâfca»^ 
où on logea- les ' foldats dans des- mai-s- 
fons abandonnées > &'les Ofiîciers chez' : 
un des habitans^Mais l:'tin des princi- 
paux chefs des mécdhtérisvini: voir le 
lendemain -M. de Beuvrigny , lui fir 
donner des habits , &.lui promit- qu'on' 
traviiilleroit' inceifamment à fa liberté.* 
^k Us remet ' Un*^ forgenr & un foldat avoienr 
M hhenéi tK>u vé moyen ' de fe fau ver , & avoienr 
annoncé 4 San-Fiorênzo - c€ qui étoir 
arrivé auu (îx Compagnies de. Cambré^ 
fis. Elles furent réclamées & délivrées' 
• ^ peu dfe jours^ après; & M% de Beu-^- 

vrigny reçut le« éloges-que méritoienr 
là- préfence d'efprit- dans^ le danger ,, 
fim. zèle pour fauver fes' foldats aux: 



DE Gènes, Liv, VIL pj 

rifques de fa propre vie , & la grandeur . 
d ame avec laquelle il avoir loutenu les^ 
mauvais traitemens qu'il avoir eu le 
malheur d^efluyer. On fit des plaintes 
aux^ Chefs de la Province de Balagna 
fbr ces mauvais traitemens. Ils s'excu- 
ferent en difant que les payfans avoien^^ 
pris les François pour des troupes Gé- 
Doifes ; mais que , fitôt qu'on les avoir- 
reconnus » on les-avok remis<în liberté. • 
Il fallut bien fe contenter de cette exv 
cufe ; & cet événement prouva que 1er: 
difpefîtions des habitans de cette Pro-> 
vince nMtoient pas plus fa vorables aux 
Génois r que celles des mécontens deS' 
Montagnes^ 

Par -tout on fe dîfpofôit fi^riéufement Pr^rârift« 
à la guerre. Les Corfes faifoient des a2fun%w. 
coupures le long des chemins qui con^ 
duiioiene à leurs retraites, élev oient des 
retranchemens ,'bâtifleient deS' Forts, 
conftr-uifoienr dès redoutes. LesFran^ 
çois de leur côté prenoient des mefu-^ 
res centre les^ eçtreprîfes quelles mé- 
contens pourroient former. Ils polie-* 
rent fix cents hommes à Barbaggio 8t 
à Patrimonio ; ih renforcèrent les gar- 
nirons de Galvi & d'*Ajaccio ; ils pri-- 
fçnx les glus (âges précautions poui*' 



^4. HiST. DES ReVOL. 

* s'alïurer leurs fubfiftance , & pour évir 

'''^^ ter les inconvéniens qui naiflbient de la 
difficulté du tranfport des vivres qu'ils 
étoient obligés de tirer de terre- fermer 
ilsavoient plulieurs fois fpuffert du re- 
tardement de ces tranlports. 
Wortiîe M. Ce fut M. de Contades qui fît exé- 
M.^tfc Iviaii* €uter la plupart de ces arrangemens^ 
itboi«icrcm-M» de Boiffieux , depuis long- temps 
•****• indifpofé,avGit obtenu lapermiffion de 

retourner en France : mais il n'avoit 
pu en profiter. Il étoit mort à la Baftie 
ie premier de Février , généralement 
regretté. Il avoit été fait Lieutenant 
Général Tannée précédente , & n'étoir 
âgé que de cinquante-fix. ans. M. le 
Marquis de Maiîlebois , auffi Lieute- 
liant Général , & nommé depuis queL- 

Jue temps pour remplacer M. de Boi{^ 
eux , arriva le 20 du mois de Mars 
à Calvi r & fe difpofa fur le champ à 
^mpter Topiniâtreté des Corfes*' 

Fin du Livmfepîicmfr 




HISTOIRE 



DES. 



REVO-LUT ION S 

DE GENES. 




^ 
#« 



1^' 



LIVRE HUITIEME. 




L y avoît parmi les infutai- 

res de Corfe trois partis ^^' '73^ 

dîfiërens : celui des Corfes .j.^- *« 

fidèles à la Republique y qui Corfc, 

fc bornoit prefque aux habitans des 
principales Villes maritimes ; encore ne 
fçavoit-0!t jufqu^à quel point on pou- 
▼oit compter Ibr leur attachement : le 
p^Tt\ de Théodore „ qui étoit le plus- 
lîombreux , dont les Montagnards for- 
soient ia* principale force ^ & qui i 



«M 



96 Hist.desRevol. 

A«. ijj^, maître de tout l'intérieur de l'ifle, blo- 
quoit les troupes Frânçoifes & Gënoi- 
fes dans les places où elles étoient retir 
rées r enfin un troifieme parti , uni en 
apparence àcelui-là » compofé des Cor- 
iës ponés à la eontiliatioay^qulne fou- 
tenoient Théodore que pour oKtenir 
de meilleures conditions des Génois ;- 
parti caché 9 diiCmulant fes vues , dans 
fequel chacun avoit fes^ intérêts pet^ 
fonnels , toujours prêt à leur facrifier 
€eux de la caufe commune ^ & à fè 
donner au plus, fort >.ou. à celui quipror 
mettoit de plus grands avantages*- 

Plufieurs des principaux Chefs de« 
xnécontens étoient de ce parri ; mais 
il étoit de leur golitique.de paroîtte at- 
tachés à Théodore. Il eut même été 
dangereux pour eux^de tenir une autre 
conduite. Leur autorité n^^toit pas af- 
fcz affermie , pour qu'ils ofaffent pro- 
pofer d'exécuter le Règlement publié 
par la France ^ & de conièntir au défam 
xnement : condition préliminaire qui 
révoltoit infiniment les Corfes. Ils fe 
mirent donc en devoir de fe. maintenir 
dans les poftes qu'ils occupoient^ dans 
h Province de Balagna » où \L de 
Maillebois. & p/opofoit de les attaquer 



DE Gènes. Liv. VIII. 5)7 

Il fit en effet des difpofitions pour . 
forcer Monté-Mae:g:ior^ , village fitué * . * 

^ . . 56 r ^ M. de Mail- 

iur uae petite montagne elcarpée , peu lebois «tta- 
éloignée d'^Algai'ola , & qui dans tou- q"e i" ^é- 
tes les révoltes avoit fèrvi de citadelle 
aux mécontens de la Balagna. Il s'em- 
para du Couvent d'Alfiprato , fitué au 
pied de la montagne, & y fit tranfpor- 
ter quelque artillerie. Il ordonna en- 
fuite qu'ion coupât les oliviers pour fa- 
ciliter les approches. On commença à 
exécuter cet ordre le 2p de Mars : 
cette expédition réuffit aflez mal. Les 
troupes qui y furent employées furent 
chargées par les Corfes 9 & obligées de 
fe retirer avec perte. On voulut re- 
commencer deux jours après ; & l'on 
ne fut pas plus heureux. Les Corfes p 
fénfiblés à la perte de leurs oliviers , 
s'en vengèrent fur quelques prifonniers 
qu'ails firent. Ils malfacrerent les uns fur 
le champ , & arquebuferent de fang 
froid les autres. 

M« de Maillebois , qui ne vouloir pas il a befoîn 
les aigrir, renonça à fon prd^jet. Ces^l'^^^^^ 
infulaires vindicatifs & cruels ne laif- 
ferent pas de continuer à faire éclater 
leur haine contre les François. Plu- 
fleurs Officiers & foldats de cette Na- 
Tom<^ III. I 



.p8 H I ST. DES Revol. 



MM 



"AhuTT". ^^^" ftirent aflaflinés dans les villes mê- 
' mes de la Baftie & de Calvi. La févé- 
rité avec laquelle on ^toic obligé de 
punir ces crimes indifpofoit les elprits^ 
& ne les contenoit pas. Les potences 
& les roues que M. de M aillebois fît 
élever intimidèrent moins qu'elles n'ir- 
ritèrent. Le peu de fuccès de fes pre- 
mières tentatives ne fervoit d'ailleurs 
qu'à encourager les mécontens. Avant 
que d'en former de nouvelles , if réfo- 
lut de s'afTurer la fupériorité 9 & de- 
manda un nouveau renfort à la Cour 
de France ^ qui fur le champ donna or- 
dre à (Ix Bataillons , à deux Régimens 
de Houflards & à une Compagnie 
d'Arquebufiers» de s'^embarquer pour 
l'aller joindre. 
îî traîtc avc€ Malgré CCS fecours , il étoit difficile 
^^^^J5^«*^«'de défarmer par la force un pays tel 
que la Corfe. M. de Maillebois , en 
attendant fes renforts , employa la voi« 
de la négociation. J'ai dit que la plu- 
part des Chefe des Corfes n'étoient 
pas éloignés d'accepter un accommo- 
dement. Ils convinrent aifément avec 
les Généraux François qu'ils enga- 
geroient les Corfes à fe foumettrcj 
mais il fut arrêté qu'on les attaquerok^ 



DE Gènes. Liv. VIII. pp 

çGur épouvanter les plus opiniâtres des ^JJ7 ^^^^^ 
ffléconten-s. Les Chefs pron^irent donc 
de ne fe défendre que foiblement* 
Après ces conventions , M. de Mail- 
lebois partit pour la Baftie , & fit fés 
difpofitions pour les attaques projet- 
tées. 

Le renfort qa'il attendoit .étant arri- H attaque ac 
vé le 2 de Mai , il' fit avancer des déta- colfesT&icî 
chemens pour fe feifir des villages de la foum««. 
Province de Nd>bio , tandis que M* 
de Villemur , qui comtnandoit à Calvi, 
s'empara dans ceHe de Balagna des 
gros villages de Lumio & de Corbara , 
& delà petite ville d^Algaïola* Les 
mécontens tentèrent d'enlever quel- 
ques-uns de ces poftes ; mais ils furent 
repouffés. Tout lerefte du mois de Mai 
fe pafla fans aucune aétion de confé« 
quefice de part ni d'autre. 

Enfin , le 2 du mois de Juin , M. de 
MaîUebois fit attaquer les mécontens 
de toutes pans. M. de Villemur com- 
mença par le village de Lavataggio dans 
la Balagna i quelques lieues d'Algaïo- 
la. Il étoit défendu par Jean- Baptifte 
Crucé , Prêtre , qui avoit fait barrica- 
der les rues , les maifons , & les Egli* 
•fes , & avoit (bus fes ordres , outre les 

lii 



> I I. 1 11 I ■ mÊÊtmmmÊmmammmim^ 

' lOO HiST. DES ReVOL. 

% ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ I ■ .11^ 

An. i7i9. iiabitans du village , deux cents Moiv- 
tagnard« bien armés. M« de Villemur 
n'^avoit avec lui d^autre artillerie que 
iieu)ç pexits canons , qu'un naulet poN 
xoit. On parvint avec peine à les faire 
jtirer une trentaine de coups » qui n'en- 
dommagèrent que légèrement les murs 
de quelques maifons; & il n'y avoit pas 
d'apparence de forcer ce pofte : mais 
une partie de ceux qui le défendoienc 
étoit gagnée. Crucé , contraint de fe 
rendre , fe fauva avec une vingtaine 
de Montagnards ; & huit jours après , 
.ayant accepté un paffeport de M. de 
V illemur , il s'embarqua pour fe rendre 
à Naples* 

. Dans ce même temps M. le Marquis 
du Chatelfà la tête de quatre bataillonsi 
^ttaquoit le couvent des Cordelière 
d'Arégno , où le Doûenr Paoli s'étoit 
enfermé avec foixante hommes. On en- 
voya un tambour le fommer de fe ren- 
dre i mais il ne répondit à la fommation 
que «par un grand coup de fufil , dont le 
tambour fut dangereufement blelTé. 
Une artillerie femblable à celle qu'on 
avoit employéç à Lavataggio , tira tou- 
te la journée contre les murs du Cou- 
vrent fans les epdonçimager. Cependant 



DE Gènes. Li v. VIII. i o i 

quatre cents Montagnards vinrent pour an. i7j>^ 
fecourir ce pofte ^maisils furent repouC* 
fës, & Faoli fe rendit le lendemain.^ 
Monté-Maggioré s'^étoit rendu la veille 
à rOfiicier qui commandoit au pofle 
d'Alfiprato. Les autres poftes de la 
Balagna ne firent aucune réfiftance. 
Cette Province fut entièrement foumife 
en quatre jours. Les Députés de fe» 
villages , qui vouloient profiter de l'am- 
niftie que M, de Maillebois avoir ett 
foin de faire publier , fe hâtèrent de 
venir prêter ferment de fidélité, & d'ap- 
porter leurs fufils , dont ils remirent 
quinze cents aux Généraux Françoiv 
Dans le même temps M. de Maille- 
bois faifoit agir dans la Jurifdiûion de- 
Baftia ; & s'avançant vers Balagna il 
ordonna trois attaques à la fois \ le 
Comte de Luflan marcha vers la gorge 
de Tenda , M. le Marquis de Cruflol 
vers celle de Bigorno , & M. le Mar- 
quis d'Avarey vers celle de Lento. Les- 
deux premières attaques réuffirent fans 
beaucoup de peine. On efiTuya plus de 
réfiftance à la troifieme , qui réuffit auffi.^ 
Quelques jours après^les diftrifts de Ma- 
riana,deCafinca, de Cazaconi, d'O- 

rez4 & de Roltino ^ tous confidéra- 

I«« • 
"1 



ï02 HlST. DES Ré VOL. 

^ jyj^^ bfes , envoyèrent leurs Députés faire 
leurs foumiflîons ; & les autres Pîeves 
les ifloitant , prefque tout le Pays fut 
défraie depuis la Baftie & Calvi , jui^ 
qu'au fleuve Tavignano. Louïs Giaffé- 
ri , Hyacinthe Paoli , &: JBrandoné ,. 
Chefs du diftrîél de Tavagna , vinrent 
eux-mêmes remettre leurs armes , & 
accepter Tamniftie. M. de Maillebois: 
étant parvenu à Coné, Arrighî , autre 
chef des mécontens , y vint faire les 
foumiflîons des diftrids de Vénafco, 
de Vico & de Ginerca. Ainfi toute la 
panie de la Corfe depuis Capo^Corfo. 
jufqu'^à Corté, & même au-delà, ce qui 
formoit près des deux tiers de PIfle , rut; 
pacifiée en moins d'un mois. 

J'ïiébéiiM -^^"^ ^^ ^^^^ ^^ Juillet , M. de 
qu'à Taiavo. MaiUebois ordonna au Vice-Conful de 
France qui réfidoit k la Baftie , de fe 
rendre aans la partie méridionale de 
la Corfe , pour taire publier Famniflie 
dans les diiirids qui n'ay oient point 
encore configné leurs armes. Cette pu- 
blication fut fuivie de la foumiflion la 
plus prompte dans les diftridls de la. 
Rocca & de Sarténé. M. de Maille- 
bois, après avoir encore reçu 4es fou- 
miffions ^3 amres principaux -Chefs 



DE Gènes. Liv. VIÏI. loj 

des mëcontens , fe fendit à A jaccio , a^TÏtIpT 
le 2 8 de Juillet, pour s'avancer de- 
là vers le (Kftrift de Talavo f le feul en- 
droit de PIfle où il reliât des Rébelles 
à foumettre. Cependant les Chefs des 
mécontens , qui avoient évidemment 
facilité la foumiflîon de la Corfe , for-^ 
tirent de Tlfle 5 foit qu'on trouvât dan- 
gereux de les y laifTer ^ ou qu'eux mê- 
mes nt crulfent pas y devoir refterr 
Vingt-lèpt s'embarquèrent le 10 de 
Juillet à la Faludella fur un bâtiment 
François qui les tranfporta à Porto^ 
Longoné. rlufieurs fe rendirent à ht 
Cour de Naples , où ils trouvèrent de 
l'emploi. Le Roi des Deux Siciles 
voulut voirie fameux GiaiFéri, qui lui 
fut préfenté» C'étoit un vieillard , qui 
malgré fon grand âge portoit dans (es 
traits toute la fierté & toute la vigueur 
de fa jeuneflfe. Il convenoit qu'il avoit 
paiTé les fix dernières années de fa vie 
prefque toujours à cheval. 

Ce qui refloit à pacifier dans la Cor^ Le Baron (fît 
fe étoit de peu d'étendue ; mais cet ou- ^iç^^ewf^ 
vrage n'étoit pas le moins difficile. 
Les plus obftinés Rébelles s'y étoient 
retirés. Ils avoient à leur tête un ne- 
veu de Théodore ^ jeune homme da 

• T • 

Iiv 



1C4 HisT, DFs Rivoi.> 

Ajs. 17 3.9. 28 ans , brave & plein de réfoludon , 
déterminé à foutenir , à quelque prix 
que ce fur , le parti de fon oncle. Il 
ëtoit accompagné du Baron de Droft 
fon parent , qui avoit repaifé dans Tlfle 
dès le mois de Mai fur une felouque 
Napolitaine. Tou^ deux s'étoient ren- 
dus en dernier lieu dans le village de 
Ziccavo ,. l'un des plus inacceflibles 
par fa fituation. Le Curé de ce village , 
rébelle déterminé , avoit fait aflembler 
dans fon Eglife environ douze cents 
hommes , tant du diftriél de Talavo que 
des environs. Après les avoir exhortés 
par un long & pathétique difcours à 
demeurer jufqu*au dernier foupir fi- 
dèles à Théodore , il célébra une Mef- 
fe folemnelle y à laquelle il les fit 
tous communier ; enfuite il les fit ju- 
rer fur PEvangile qu'ils défendroient 
leur liberté contre les François jufqu'à 
k dernière goutte de leur faîîg. Ce 
Corps , augmenté bientôt jufqu'à trois 
mille homme , fe fépara en plufieurs 
troupes , & ravagea plufieurs des dif- 
triéls voifins qui s'étoient fournis. M. 
de Maillebois fit auflîtôt avancer des 
troupes de ce côté , & prit les meil- 
leures mefures pour forcer ce refte de 



DE G EN E S. LiV. VIII. I Of 

Rébelles à laifler la Corfe tranquille^ . 

Un ne pouvoir marcher que lente- 
ment & pied à pied. Il &lloit prefque % 
par- tout frayer des routes , & s'affu- 
rer des poftes qui puflent former une 
communication entre les divers corps 
de troupes qui agiiToient dans les dif- 
férentes parties de Tlfle, Un détache- 
ment eut ordre d'entrer dans la Piève 
de Caftello , oh ils'eropara du Couvent 
de Chiflbné dans le diitriâde Caftello, 
tandis au'un autre détachement fe fai- 
fifToit du village de Baftelica. Peu de 
jours après lés Rébelles de Talavo în- 
veftirent le couvent de ChiiToné où il 
n'y avoit Que deux cents hommes. Un 
Recollet de ce couvent les avoit dé- 
terminés à cette expédition , dont il 
leur avoit fait fentir la facilité. Il n'y 
avoit point en Corfe de Rébelles plus 
furieux & plusobâinés que les Prêtres 
& les Moines. Lorfque le couvent fut 
inveûi , & que les Rébelles furent éta- 
blis dans le village , un autre Moine fe 
fauva du couvent après avoir rompu 
durant la nuit un réfervoir , & décou- 
vrit les canaux qui y conduifoient 
l'eau. Les rébelles les coupèrent fur le 
champ i & les troupes invefties depuis 



lo6 HiST. DES Re VOL. 

deux jours , fans eau ni vivres , étoienc 
An. ^7i9'Yéiuitts à rextrëmité , lorfqu'^elles fu- 
rent fecourues par un décackement qu> 
les délivra. 

Par les àrfyo&tiovts qn'avoit feites 
M. de Mailleboîs » les Bjébeiles fe trour 
voient enveio|>pés de toutes parts : 
excepté du côté de Porto- Vecchio.^ 
Cependant le bourg d'Olmetto , qui 
s'éroit {bumis , fe révolta à Pinftigation^ 
d'un Récollet. On arrêta le Moine r& 
on le fit pendre. On fournit de nouveau 
k bourg fituë contre Âjaccio & Sar« 
tené , & on le défarma , auifi bien que^ 
ceux des environs , auxquels on avoit 
kiifé jufqu'alors des armes pour fe dé« 
fendre contre les courfes des Rébelles 
de Talavo. Le i p de Septembre » oir 
fit attaquer le couvent de ToUa , * oà 
cinq cents Rébelles s'étoient renfermés.^ 
Ils firent d'abord un grand feu : mais 
voyant les Grenadiers François brifer 
ks portes de TEglife à coups de bâche ^ 
Ils fe fauverent par-deifus ks murs du 
Jardin fur la montagne voifine , où ils 
fe maintinrent plufieurs jours : enfin y 
fe voyant inveftis , & fens eipoir d'é-^ 

* Dani la PicYc de Cauro ^ui borne ceUi de Ta* 
IbvotiiNord. 



I 



PE G E K E S. LiV. VIII. 107 

chaper , ils furent oblig-és de rendre 7rT,.«. 
les armes. Les viilages voifins n atten- 
dirent pas qu'ion les attaquât j & il ne 
reftoit plus que le feul village de Zic- 
cavoà forcer. Le neveu de Théodore,. 
qui portoit comme fon oncle le nom 
du Baron de Newhoff , y étoit tou- 
jours avec le Baron de Droft. Secon- 
dés du Curé » ils firent des préparatifs 
de défenfe. Un Ingénieur Piémontois ^ 
a'ils avoient avec eux , avoit conftruit 
es fortifications autour de ce village 
déjà très-fort par fa fituation feule.. 
Quatre cents hommes déterminés s'y 
étoient raffemblés ; mais quoique réfo* 
lus de ne fe rendre qu'a la dernière 
extrémité , ils ne pouvoient fe flatter 
de tenir Ibng-temps contre les troupes; 
que M. de Maillebois faifoit marchec 
pour Tattaquer. 

Ces troupes entrèrent en même On lei ch«nfe 
teinps par trois endroits dans le diftriél *** z-icuvo,. 
de Talavo. Les unes partoient du pofte 
de ChilToné , les autres de Baftelica ; 
le relie partoit de Sainte Marie d'Or* 
oano , que M. de Maillebois occupoit 
avec cinq Bataillons , fes Arquebufiers ,, 
& fes Houflards. Quelques Kébelles , 
à la faveur des pofies avantageux qu'ils. 



I08 HiST. DES Révol. 

■ . - Il ■ m 

An. i7»p»avoient pris , voulurent les arrêter j 
mais ils furent débufqués à grands 
coups de fufils ; & le 20 de Septem- 
bre les trois détachemens François fe 
réunirent devant Ziccavo, ayant M, de 
Maillebois à leur tête* 

Oh s'attendoit à une dëfenfe opi- 
niâtre : mais elle n^eut été que dange- 
reufe pour les Barons de DroA & de 
NeuwhofFj & ils ne crurent pas de^ 
voir la bazarder. Sommés de fe ren- 
dre , ils demandèrent vingt -quatre 
heures pour délibérer fur les conditions» 
Ce temps expiré , ils en demandèrent 
encore autant ; & oale leur accorda. 
Ils employèrent ce délai à tou- 
te autre chofe qu^à projetter des ar- 
ticles de capitulation. Apres avoir 
ffiit tranfporcer dans les cavernes de la 
montagne voifine* tout ce qji'^jl y avoit 
dans le village, ils fe retirèrent eux-mê- 
mes fur cette montagne avec tous les. 
habitans & leurs troupeaux. Le vinçt- 
deux au matin on s'apperçut qu'il re- 
gnoit dans Ziccavo un profond (îlencc. 
On y entra , & on le trouva abandon- 
né. Il n'y étoit refté qu'un Religieux 
malade , & une vieille femme aveiir 

.^ JLa MoAcagae de dfcioa^t 



DE G E N E S. LiV. VllI. lOp 

»- - _ ■ — 

gle , qui n'avoient pu fuivre les au- An. hjju 
très. 

On ne tenta pas de forcer ces gens 
retranchés fur le fommet de la mon- 
tagne. On comptoit que la faim les 
obligeroit bientôt d'en defcendre j & 
la faifon des pluies y qui approchoit 9 
ne pouvoit leur permettre ay faire un 
longféjour. M. de MaiUebois retourna 
à Ajaccio 9 laifiànt dans Ziccavo buit 
cents hommes aux ordres de M. de 
Larnage , pour obferver les Rébelles , 
qui les uns après les autres venoient 
chaque jour le rendre & demander 
grâce. Le Curé de Ziccavo vînt auffi 
lui-même le 2 1 d'Oélobre. Il deman- 
da pardon â genoux , & Fobtint à 
condition qu'il fortiroit de l'Ifle. Mais 
les Barons de Newhoff & de Droft , 
avec une vingtaine de Corfes qui leur 
reftoient, eurent le courage de fou- 
tenir IdP rigueurs de la faim & du 
froid jufqu'à la fin deNovembre. Alors II* y rerie»- 
les troupes Françoifes ayant évacué 
Ziccavo , ils revinrent dans ce village , 
où ils ne tardèrent pas à raflfembler des 
parrifafis en aifez bon nombre , & à 
reconvmencer leurs courfes. Comme 
les neiges fermoiéat les chemins , M.' 



flcnt* 



ÏIO HiST. DES KÉVOL. 

An. lyifi. àe Maillebois ne put faire marcher des 
troupes , pour réprimer ces dëfordres , 
avant la nn du mois de Février de 
Tannée fuivante^ 

Les François avoient befbio de repos* 
Obligés depuis près de neuf mois de 
courir tous les }ours les montagnes par 
<les chaleurs exceflives » manquant 
fouvent de vivres , accablés par des 
marches pénibles & continuelles , les 
foldats & les OfEciers étoient ren- 
dus j de miferes & de fatigues. Otk- ne 
crut pas devoir prolonger lejirs tra- 
vaux pour achever de détruire le petit 
parti des Rebelles , qui n'étoit pas fort 
Tedoutable« Oa r«gania la Corîe com- 
me entièrement pacifiée. Les Houf- 
fars repaiTerent en France dès le mois 
de Novembre. Les otages Cofffes , qui 
avoient été tranfportés à Toulon , tu- 
rent mis en liberté le mois fuivant ; & 
le Roi de France fit déclarer^ la Ké* 
publique que fes engagemens étoient 
remplis y & que la Corie étoit fouaile. 
Il fit ajouter au même temps que cette 
uanquillité ne pouvoit être regardée 
comme un état fiable & permanent i 
qu'autant qu'ion la fixeroic par une ad* 
minifiration douce. Que les Génois de- 



DE G E NES. LiV. VIII. I 1 I 

voient déformais s'appliquer à regagner ^^^ ^ ^ ^ ^^ 
la confiance des Corfes , & à devenir 
leurs maîtres par choix , après l'avoir 
Reparla force. 

Les environs de Ziccavo contî- OnacheTa 
nuoient cependant d'être défolés par ^^J" ^^ 
les partifans de Newboff j & ces lieux 
n^étoient pas les feuls où il fe commît 
des ravages. Des bandits , raifemblés 
dans diverfes montagnes de l'Ifle , exer- 
çoient impunément des brigandages ; 
& l'on eut beaucoup de peine à les 
détruire. Les uns furent tués ^ quelques 
autres furent pris ; & la févérité avec 
laquelle on les punit intimida le refte. 
M. le Marquis de Villemur arrêta avec 
plus de gloire & moins de peine une 
autre fource de défordres. D'anciennes 
haines , jamais oubliées chez un peuple 
qui pouflê à l'excès la foif de la veii- 
geance , divifoient la plupart des fa- 
milles Corfes. Ces animoHtés , qui 
avoient fouvent autrefois excité dans 
rifle des divifions funeftes , éclatoient 
fur-tout dans k Province de Balagna , 
qui tous les jours étoit fouillée de 
meurtres. M. de Villemur raflembla 
dans un couvent les Chefs de ces fa- 
milles ennemies , & leur fit un difcourg 



112 HlST. DES ReVOL* 

û touchant , qu'il les porta à fe récon- 
'73î> <;ilier. Tous s'embrafferent en le com- 
blant de bénediâions 9 & fe jurèrent 
un mutuel pardon aux pieds des Au- 

' . tels, 

onpouifuit - Le parti de NewbofF ne fe foutenoîc 

Ncuhoff, que (Jans l'efpérance d'un fecours pro- 
chain. EfFeâivement un pitique 9 char- 
gé de vivres & de muniticms , s'étoit 
approché de la côte de Porto- Vecchio, 
pour tâcher de remettre ces fecours 
aux mécontens. Mais ce pinque fut 
enlevé par une frégate Françoife. Ce 
contretemps ne découragea point le 
Baron de NewhofF. Il favoit que Théo- 
dore fon oncle parcouroit ÎTtalie & 
rAlIemagne , & devoit bientôt pafTer 
en Angleterre ^ qui entroit pour lors 
en guerre avec l'Efpagne : que dans la 

{)pfinon où fe trouvoient les affaires de 
'Europe^ il étolc peut-être à la veille 
de circonftances favorables. Réfolu par 
ces raifons de ne quitter la partie qu'à 
la dernière extrémité , il refufa les (aci- 
lités qu'on lui propo(àf)Our fortirde 
■ rifle. Les neiges étant fondues 9 on fît 

* *^'^''' marcher cinq cents hommes pour le 
i'Iilc^°" ^chaffer de nouveau de Ziccavo. Il fut 
obligé de fe fauver encore une fois 

dans 



DE G E N £ S* Ll V. VIII. 113 

dans les montagnes. Errant de çav^r- 
ne en caverne , vêtu des habits groflîers- ^' ^^^* 
des payfans de la Corfe , de peur d^être 
reconnu , manquant fouvent des cho 
(es les plus néceflfaires à la.vie,. toujours- 
accompagné du Baron de Droft & de 
quelques gens attachés à fa fortune,, 
dont plufieurs furent trouvés morts de^ 
froid & de faim , il parcourut les mon- 
tagnes de Conca , puis ofa regagner^ 
celles de Zicçavo, , & parut dans lesr 
environs de Talavo & de Fiumorbo, 

Il fut attaqué par un détachement' 
de troupes Génoifes , commandé par' 
Ignatio Çapponé. Il fç battit en déiet 
péré ; & rOmcier Génois ayant été tué,r 
le détachement prit la fuite. Retirer 
dans des lieux in^cceilibljes, çh le crut, 
forti de Corfe ; mais il et çit caché dans- 
des rochers où il dejxieura deux mois: 
entiers^ . * • . . . 

Il V a de ces rochers^ eh Coriè r & - 
fur-tout dans le diftriél de Talavo > quî^ 
formei>t des cavernes^ fort fpacieufes.,!^ 
& dont T-ouve^rture , quieft au*deflus ,.- 
ne peur être appcrçue de ceux^ quit 
paUêot au p^e^. C'étoît^d^i}^ ;cesJ^çtres^ 
que defGendoit,JîîewhCK|r,;lûfrqû^4^ é-r 
toit fuivi ;dè%trop,près. M le hazanîa* 
Ihme IIL ^ 



fc— — w— — — i— ww m ■ 1 1 !■■■ !■ ■■ I I ii K 

114. HiST. DES RÉyoL. 

Ah, i74pà.d'en fortir au mois d'Août ,.& fut at- 
taque de nouveau. Il eut encore le- 
bonheur d^cchapper. Enfin ,. n'ayant 
plus d'efpérance de renouvelier les 
troubles , il confentit à s'embarquer,. 
Il vint à Olmetto le premier Oftobre ,, 
& y fit fa foumiffion entre, les mains 
du Commandant François. Le j il 
partit pour Livoume oà il débarqua» 
avec le Baron de Droft & quatorze 
ou quinze Gorfes en, très -mauvais 
équipag-e» ^ 

Ptécauticns Cependant M. de MaUlebois, occu- 
/a cna^uiiii- pé OU loin d avermir pour toujours la 1 
*** rranquillîté iju'il venoit de rétablir, 

ftifdit démoîîr les forts inutiles-, réparer 
les autres , augmenter lès fortifications . 
des places maritimes , arrêter les maU 
îmentîonhés , fûr-tout les Prêtres & 
lès Moines , plus dangereux que les : 
autres par le pouvoir qu'ils ayoient fur 
rcfprit des CoHes, 82 |mnîf 'avec* la 
dernière févérîté ceux- quV>h trouvoit 
avec des armes. Qudqti'ten exécution 
du Règlement qu'il avoit fkit' publier 
la Corfe entière parût être délaroiée , , 
il fâyoit(Ju*ils^y' trou voit entrbre dés . 
armes ^b' grand nombre , ^ue les )iabi-- - 
tans avaient oti enfouies dans, la terre > , 



■» 



D £ G £ N il s. LiV. Vlll. I I J 

OU cachées dans les montagnes , & 7^7 40 
même dans les tombeaux. 11 fit faifir 
toutes celles qu'il put découvrir , & 
les remit aux Génois qui les firent trans- 
porter à Gênes. Il n'y avoir que fix 
mille fufils ou piftolets ; & il étoit pro- 
bable qu'il en reftoit bien davantage 
dans rifle : ce oui donnoit lieu de 
croire que les Corles necédoient qu'aux 
temps, & que les troubles ne tarde- 
roient pas à renaître après le déparc 
des troupes Françoifes. Cet inftanr 
n^étoit pas éloigné. La mort de l'Em- 
pereur Charles VI. ayant changé la^ 
lace des affaires de l'Europe , M. de-' 
Maillebois , à qui les fervices qu'il ve« 
noie de rendre avoient mérité le Bâton> 
de Maréchal de France , reçut nvAri» 
de repaffer avec fes troupes. Il partit ak. 1741*. 
avec fix bataillons au mois de Mai M.dcMaîii 
1741. & les dix autres le fuivîrent î«*»o" ^ 
de près. Les Génois eurent foin d'en- ly^c fca^* 
voyer du monde en Corfe ,. pour y "oapei*. 
remplacer les François. > 

Le Marquis Dominique*Màrie Spi-* 
nola 9 qui avoit été Doge en. 1732.- 
ayoit été. nommé pour fuccédèr à M.* 
Mari, dans la Charge de Commiflaire- 
Général. de- Corfe ,.& étoir.paffé danaà 



ii6 HisT. DES Revol. 

An. 174J. cette Ifle àlafin de Juin 1740. âgé 
pour lors de 78 ans* Il avoit, malgré 
fon, grand âge accepté cette place y 
parcequ'il éxoit fort, aflèdionné aux 
Ccrfes , parmi lefquels il étoit né , 
dans le temps que fon père, les avoit- 
gouvernés. Porté par inclination à les 
traiter avec bonté , il reçue avec plai- 
fir les inftruélions- pleines, de douceur, 
que lui donna la République. Elle 
fentoit combien il étoit împorcantpour 
elle de gagner les cœurs cies Corfès r 
& elle cherchoit iincerement à le» 
contenter. On a vu qu'un de leurs^ 
principaux griefs étoit que ceux de 
• Leur nation n'avoîçnt point, de part 
aux hohneurs Eccléfiaftlques : elle 

S)ropofa aumois de Mai 1741. pour 
es Evêchés de Nebbio •&; de Sagone , 
deux Corfes qui y furent nommés par 
le Pape* Cette nouvelle caufa une 
grande farisfaélion aux Infulaires : mais 
la République en tira peu de fruit, 

Au mois de, Septembre , le dernien 
convoi des* troupes Françoifès étant * 
parti ,, le Marquis Spinola. fit publier 
un pardon général pour tous ceux qui 
avaient ofïenfé la République» A. U- 

^'il mil à la voUc le . 1 o, . 



f 

le 



DE Gènes. Liv. VIIL 117 

faveur de cette amniflie , plufieurs des . ^, , , 
mecontens , aulquels on n avoit tait , ^ ^ 

grâce qu a condition qu us lortiroient fcmbicnt fe 
pour toujours de l?Ifle , y reparurent , préparer à ac 
& n'^y apportèrent pas des intentions trouWeii 
pacifiques. Les bandits,. qui s'ëtoient 
maintenus dans qpelques montagnes » 
d'où fous le nom de mecontens ils fai- 
foient des courfes dans lesenv'irons^con-' 
tinuerent d'exercer leurs brigandages ^ 
& ne voulurent point profiter du nou- 
veau pardon* Les autres Corfes ache^ 
toient des- armes des déferteurs Gé-» 
nois , qui étoient en aiTez grand nom* 
bre. Ils faifoienr des provifions defeU 
de cuirs ,. & des autres choies* doat iU 
prévoyoient pouvoir manquer , fi le$ 
troubles recommençoient. Toutes ces^ 
démarches n'annonçpient aux Génoia 
lien de favorable. • 

Le Règlement publié parla France 
n^étoic qu'un • préliminaire*- Il ♦. devoir - • 
être fuivi d'un Règlement pour- la Ré'^ 
gence de rifle ;.& les principaux4iYti-!*, ' '\ 
des dévoient concerner les impôts 6c . / ' 
les taxes que devaient, déformais payer* 
les Cprfes.. Ces Insulaires attendçients 
ce ]^eglement avec une grande inapa-»j 
ûence 9; & paroiifoient.aifpofés:à:c^. 



^^— i— i*— ■ ' " I 

ii8 Hist; DES Revol. 

Aw t I ^^^^ ^^ nouveau , s'il ne répondoit pasi 
' à leurs eïpérances. M. Etienne Véné^ 
rofo , nommé Commiffaire Général de 
Bonifaek) , fut chargé d« porter enl 
Gorfe ce Règlement , & partit de Gê- 
nes le 2 3 de Novembre. Il arriva lel 
8 de Décembre à la Baftie pour con-î 
féreravec.le Marquis Spinola, auquell 
il amenoit quelques troupes. Spinolal 
tvoitdéja reçu des renforts, & en avoiti 
demandé de nouveaux. Le nombre desl 
ixiécontensréfugiés^dànsles montag^nes 
s^augmentoit inlcnfiblement. Un déta- 
chement de cent cinquante hommes , 
envoyé au mois de Novembre pour 
faire ceflèr leurs brigandages , s*étort 
trouvé trop foible , & avoir été obligé 
de s'arrêter en chemin ; & il fut aiïë de 
s^appercevcrir qu'il s'en ïalloit bien que 
ks Corfe3 euflent rendu toutes^ leurs 
^^„,,,,^^^^ armes^ 

Au mois de Janvier i'f^2ilés mé-* 

" '^**' contens , au nombre de plus de trois- 

^rct 'raom^ ^^"^ > attaquèrent le couvent de Rc^£^ 

ncaceouc tîno , occupé par des troupes Génoi- 

Tes. Us ne purent U forcer : mais ils 

le tinrent bloqué durant fix jours*, & 

lie fe retirèrent qu'en promettant dere- 

Venir bientôt en glus grand membre*. 



D E G E N E s. LiV. VIIL I I p 

Le diftri(S de Roftino dans la Jurif- /^n-it+u. 
diétion de la Baflie y & celui de Ca- 
zacconë , étoientceux où l*bn voyoh le^ 
plus de mécontens. Gn réfolut d'ar^ 
mer contre eux les Corfes bien intcn^ 
tionés, qui, las de révoltes & de guer- 
res civiles ,off*roient aux Génois de les» 
aider à réprimer les nouveaux troubles- 
dont on paroiffoit menucé. On défen— 
dit au même temps , fous* les* plus grof^ 
fes peines , aux Armuriers de l'Ifle , de 
travailler aux armes à feu pour aucun: 
Corfe , fana une permiflîon exprefle*. 
On punit ceux des mécontens qu'onv 
fit prifonniers avec uncfévérité capa-^ 
ble d^intimider les autres. On arrêta 
les'perfonnes fufpedtes , & on en ban- 
nit plulîeurs. Mais douxe de ces exilés 
reparurent en Corfe dès le mois d*A^ 
vril , & apportèrent avec eux dès fu-^ 
fils Se des munitions. La mauvaife vo-* i 

lonté de plufieurs Pîevcsfe manifefta, 
& tout annonça un . foulevement pro^^ 

chaim 

Ces nouvelles^ teffl&geoient fort les 
Génois. L^Empereiir^'Charks VL qui. 
ks protégepiî , étoit mort. La France 
étoittrop occupée -des affaires généra- 
lesdé TEuirope > jpour dt&nnerteaucotig 



120 HiST. DES Ré VOL. 



iimmmmm'^rmmmmÊmt^- 



^^ j^^^^ d'atcention aux affaires particulreres de 
Autres in- la Corfe. L'Efpagnc étoit en guerre ' 
quiétude* des ^yec TAngleterre. Toute l'Europe pre- 
°"' noit les armesr Réfolus à la plius exade- 
neutralité , les Génois craignoient les 
fuites de la neutralité même, qui n'obli-^ 
ge jamais , & mécontente fouvent. Ils- 
avoicnt des ennemis puiiTans , & ils ne 
Pignoroicnt pas. Dès lyj 4. h Cour 
de Sardaigne avoit réveillé des préten- 
tions fur diverfes parties de leur Do-^ 
maine de Terre-Ferme. Ils avoient eu 
depuis de fréquentes difficultés aveo 
cette Cour. Ils s'étoient trouvés même 
obligés de garnir leurs Jrontierjes à di- 
verles reprifes. Tar^tôt- il s'agiflbit de 
régler les limites , tantôt ^e psatiquer 
un chemin fur les terres delà Républi- 
que pour conduire de Loano en Pié- 
• mont. .Ces. différends avoient été ter- 

minés à l'amiable; mais' on cf aignoic 
des prétention^ ultérieures ^ui fiV>nt 
qujs.trop éclaté .4?f]^isr Ajqutg%à oela 
l'inquiétude que les Génois aypieno 
des mouv^emens de Théodore à la Cour 
tf Angleterre, fur-tout depuii (pie cet* 
te Cour- paroiffoit mécontente contre 
Gênes , dans qui elle, préteijdoit re- 
inarquer d^ -^ partialité en favefir'des 

Erpagnols»* 



DE Gènes, Liv. VII. 121 



An. 1742* 



Efpagnols. Je ne parle point des Cor- 
faires de Barbarie, qui continuoient de- 
puis bien des années de troubler le 
commerce de la République. La Bulle 
qu'on avoit obtenue du Pape , pour pu- 
blier une Croifade contr'eux , avoit 
produit peu d'eflFet ; & en dernier lieu 
ils a\'(»ent profité du défarmetnent de 
la Corfe , pour faire des defcentes fur 
les côtes de cette Ifle , & en enlerer les 
habitans. 

Dans de pareilles cîrconftances les R«gï«me« 
Ciénois ne pouvoient rien louhaiter i^s taxe* fui 
avec plus d'ardeur , que de pacifier la ^«Corfc, 
Corfe } & ils y donnèrent tous leurs 
foins* Il fut arrêté que douze Députés » 
nommés par les diverfes Provinces de 
rifle 9 après avoir examiné les articles 
du nouveau Règlement , & les avoir 
approuvés , l'accepteroient au nom de 
tous les habitans. Ces Députés fe ren- 
dirent à la Baftie , & après plufieurs 
conférences retournèrent rendre comp- 
te des articles de ce Règlement, qu'ils 
invitèrent les Corfes d'accepter. Ils re- 
vinrent le 2 1 de Mai : mais les réponfes 
qu'ils apportèrent n'étoientricn moins 
qu'une acceptation. Le principal arti- 
cle du Règlement prop'ofé. étoit ki 
Tome IIL L 



122 H^ST. DJLS ReVOL. 

taxe que les Coriês dévoient payer à la 
174a. République par chaque feu. Le Règle- 
ment la nxoit à fix livres. Les diftridk 
les mieux intentionnés ne vouloient 
payer que cinquante fols : quelques- 
uns refuCbient abfolument de foufirir 
aucune impofition : d'autres deman- 
dolent que le prix du Tel & de la taille 
fût remis fur 1 ancien pied , 8c que les 
droits fur le bled & Thuile fuflènt fup- 
primés. La Province de Balagna en 
particulier ne vouloit rien conclure 
(ans les ordres & la garantie du Roi 
de France. Les Députés préfenterent 
à Spinola un Mâinoire oà ces diverfes 
>ropofinons écoient détaillées : Spino- 
ne confentit à le recevoir qu^après 
que les Députés & furent déterminés 
à y faire quelques changemens s. 6c il 
renvoya à Gênes. 

Ces changemens déplurent fort aux 
Corfes. Les principaux faabitans de la 
Balagna , ayant fû qu'on avoit r^yé ce 
qui concernoit la garantie de la Fran- 
ce 9 déià vouèrent les Députés , & figne- 
renc une proteftation. tontre leurs dé- 
marches & contre le Mémoire qu'ils 
avoient préfenté. Leurs voifins habi- 
iXàûs de la Pieve '^'^ C-i^rrh \p< îmîfp- 



1: 



DE Ge N E S. Ll V. VIII. I 23 

refit , & fe préparèrent à foutenir leurs TTT.^,. 

i prétentions par les armes, Spinola de \ 
on côté avcât fait renforcer quelques 
poftés , & en avôit retiré d'autres qui 
auroient pu être enveloppés. Il reçut 
au mois de Septembre un renfort dé 
fix cents hommes » & fit marcher un 
détachement pour contenir les habi- 
tans de la Balagnà qui commençoient 
à remuer : mais ce détachement fut 
obligé de fe retirer après avoir eu quel- 
ques foldats tués. Enfin Spinola ayarit 
reçu de Gênes le Règlement tel que Ta 
République vouloit qu'il fût publié , 3 
fit taire cette publication le jr de No- 
vembre. La nouvelle taxe qu^on y éta- 
bliflbit étoit de quatre livres huit fols 
quatre deniers par feu ^ & la percep- 
tion de ce droit 9 & des autres impôts 
dont ce Règlement contenoit le nou- 
veau tarifa tut fixée au commencement 
du mois de Décembre fuivant. 

Quelque modique que fût cette non- ie« Corfti 
velle taxe , le« Corfes nefe montrèrent 'f*^^*^"* -^« 
pas difoofés à la payer. On fe prépara à mcf. ^^^ 
les y torcer ; & le Major Françefcbi lm troubla 
(e |)réfenta aux portes de la petite vil- 'enaiflènt. 
le d'Ampugnano, * avec un corps dfe 

*DantU'Pievcqai porte ce nom y Jurifdiâion de 
h Btftie. jL ij 



f n ■ ■■ .J ■ ■ ■ I IW»! ■■ ■ IIM ».»...! » ! Ifcll M II 

124. HiST, DES ReVOL. 



ie 



An 1742. troupes pour exiger le payement du 
nouveau droit. Il trouva les portes fer- 
mées , & fe mit en devoir de les rom- 
>re. Mais les habitans » qui avpient pris 
[es armes , Tonnèrent le tocHn , firent 
des feux pour avertir les diftriéls voifins 
4e ce qui fe paflbit , tirèrent fur le dé- 
tachement de Francefchi , lui tuèrent 
quelque^ (bldats , & robligerent de le 
retirer av-çc précipitation à Koftino, Un 
autr^ détiichement,qui voulut exiger la 
taxera Campo-i-Loro * dans le mois fui- 
vant ^ ne fut pas plus heureux ; & Toa 
apprit dans le même temps qu'il s'étoit 
tenu deux aflemblées, l'une dans k 
tieve de Caccia , Tautre dans celle 
.cf^Orezza , oh les Corfes de ces diftriâs 
avoient r^fo^u de périr les armes à h 
,ix>ain , plutôt que d'accepter le nou« 
veau Règlement. 

Théodore n'avoît pas oublié la Cor- 

^''^^'*fe nî fes projets. Les çirconftances 

KnwiVw dL^to^^^ plus que jamais favorables à (es 

Théodore , vûcs ; & il tâcba d'eti profiter. Il 

SoU. "^''s'étoit rendu en Angleterre,où il avoir 

cru trouver des reflources. Les An- 

glois > comme ]ç l'ai dit , penfoient 

avoir des raifons de fe plaindre de la 

* Pieve comiguë \ celle d'Ampugnano. 



DeGeNBS. LîV. VIII. 12 ç 

République de Gênes j & il leur ofFroit an. 1 74*. 
l'occafîon de la chagriner. Il revint en 
ItaEe fur un vaifleau Anglôis qui tou-* 
cha à Ville-franche , & de-là arriva à 
Livourne. Grand riomferé de Corfes 
exilés « & la plupart des Chefs fortis 
de nfle à lia nn des derniers troubles , 
fe rendirent à fon bord. Le Général 
Breitwitz s'y tranfporta aufli avec le 
Conful Anglois , & eut avec Théo- 
fe une conférence de plufieurs heu- 
res. Enfin , la nuit du trente Janvier, 
Théodore partit pour la Corfe avec 
ceux de ces Infulaires qui Pétoient 
venus trouver dans fon vaifleau , ac* 
compagne d'un autre vaifleau de guer-> 
re Anglois. 

Quelques jours auparavant , il avoir 
fait paflçr dans cette Ifle fon Secrétai- 
re nommé Vînufs , qui y avoit répandu 
un écrit 5 où Théodore , prenant tou- 
jours le titre de Roi de Corfe , annon- 
çoit à fes fujets fon retour prochain , 
les fecours qu'il amenoit, & les efforts 

3u'il étoit en état de faire pour leur 
élivrahce. 11 leur promettoit pofitive* 
ment la proteélion du Roi d'Angleter- 
re , & leut faifoit entendre qu'il étoit 
prêt d'arriver avec plufieurs iraifleaux 

h iij 



^ — • — ■ — ^^w 

126 HiST. DES RevOL. 

An7T743. Anglois f des troupes de débarque- 
' ment , des munitions , & des armes* 
Il parut efFeâivement peu de temps 
après fur les côtes de Corfe avec tes 
deuk vatiTeaux , & aborda à Ifola 
RoiTa^, où il débarqua des armes & de la 
poudre. Il fbmma quelques petits forts 
de fe rendre , & arrêta divers petits 
batlmens Génois qui paflfoient d'un en- 
droit de la Corfe à Tautre. 
11 ne f éuffit Mais cette tentative n'eut pas de fui- 
**'• tes. Soit qu'il ne trouvât plus dans les 

Corfes les mêmes difpofîtions qu'^autre- 
fois ; foit que fès roelures fecrettes eaf 
fcnt été déconcertés par quelques con- 
tretemps qu'il n'avoit pas prévus, il fe 
retira au bout de quelques jours , & ne 
reparut plus. Son Secrétaire refta en*? 
tore quelque temps dans Tlfle ; mais y 
étant inutile, on lui envoya de Li- 
vourne un vaifleau fur lequel il s'em? 
barqua. 
Flaîntet Les Génois , alarmés dé la nouvelle 

I." Co« * at en^ï^eprifc <fe Théodore , donnèrent 
Londttt. ordre à M. Gaftaldi , leur Miniftre à 
Londres , de préfenter au Roi un Mé- 
moire , dans lequel la République té- 
moignoit fa furprifc de Fappui que 
Théodore paroiuok avoir trouvé auprès 



âhtariMt^MMMMMMMitfAMi 



3 



deGenbs. Liv. VIII. ïay 

de la Cour Britannique. £Ue expofoit 
ue lorfque la France s'étoit engagée ^*** '^*'* 
e pacifier la Corfe ^ ce Traité avoit 
été communiqué au Roi d'Angleterre $ 
qu^on Tavoit alors fupplié de joindre 
fa garantie à celle du feu Empereur & 
de Sa Majefté très-Chrétienne ^ que ^ 
quoique Sa Majeflé Britannique n'eûé 
pas accédé à ce traité , Elle avoit cepen* 
dant agréé les marques d'attention que 
}ui donnoit la République ; & qu'elle 
avoit défendu ^ par un ordre exprès & 
public y à tous vaiflèaux ponant pavil«^ 
Ion Anglois y d'avoir aucun commerce 
avec les Corfes Rébelles : Que la Ré-* 
publique ne formoit aucune conjedure 
furies fecours que Théodore & Les Ré* 
belles de Corlc venoient de recevoir -^ 
des vaiflèaux Anglois ; qu'elle ne pou- 
voit cependant s'imaginer que les Of« 
ficiersde ces vaiflèaux euflent agi etl 
leur nom , & par des vues d'intérêt : 
mais qu'elle étoit d'ailleurs perfuadée 
que , fi le Roi croyoit avoir quelques 
fujets de mécontentement contre la* 
République , il auroit daigné le lui faire 
iàvoir , ann qu'elle pût (è j uftifier d'une 
façon convenable. jLe Roi fit répondre 
au £féputé de Gênes qu'il ne prenoit 

Liv 



■Il *■ ■ — ■— *M^— ^ 

128 HisT. DES Revol. 

. aucun intérêt à Théodore , & que les 

' Officiers de fes vaiiTeaux avoient agi 
fans Ton ordre. 

Les Génois , médiocrement raffurés 
par cette réponfe , fe tinrent plus que 
jamais fur leurs gardes. Ils avoient de* 
puis long-temps mis à prix la tête de 
Théodore : ils portèrent ce prix juf- 
qu*à quatre mille cruzades. Ils firent 
•les meilleurs difpofitions pour s*oppo- 
fer aux defcentes ; & ne prenant pas 
moins de précautions contre les habi- 
•tans de l'Iue j ils réparèrent les Places; 
renforcèrent les garnifons , .& raffem- 
blerent un corps de troupes aux envi- 
rons de San-Fiorenzo.&; du Port de 
Volo , poftes importans qui couvroient 
le plat pays des environs. 

Progrès des . Ces ptécautions devenoient de jour 
Rébciici. çjj j^yj. pi^g néceflaires. La révolte 

s'accréditoit. Les Génois étoient reve- 
nus à Ampugnano , en avoient chaiE 
les Rébelles , & avoient mis leurs mai- 
fons au pillage ; mais ces derniers s'é- 
toient emparés de la Tour de la Pala- 
della fur la côte de la Pieve de Moria- 
ni , & d'autres corps de Révoltés s'é* 
toient rendus maîttes de la Tour de 
Sbrracco près de . Porto - Vecchio | 



D E G EN E s. LiV. VIII. I 2p 

& de la Ville de Corté au milieu de t 
FIfle. Ils avoient tenu diverfes aflcm- 
blées 9 & s'y étoient choifis des Chefs. 
Us avoient levé des Compagnies , i 
qui ils avoient afiigné des quartiers dans 
le diftriâ de Campo-Loro. Ils avoient 
défendu à leurs partifans fous de grof^ 
fes peines d'avoir aucune communica^ 
non avec les Génois. Ils avoient ren- 
voyé en liberté les foldats qu'ils avoient 
faits prifonniers : mais ils avoient gardé 
leurs armes & leurs habits. Au reue ils 
ne parloient plus comme autrefois defe 
foufiraire pour toujours de la domina- 
tions Génoife. Ils ne demandoient que 
la diminution des taxes , la liberté o'a^ 
voir des armes , & quelques autres 
avantages. Mais ce qui éloignoit fort 
Mpoir de la conciliation , c'eft qu'à 
meiure qu'on leur accordoit une partie 
de leurs prétentions 3 ils en formoient 
de nouvelles. 

Le Marquis Spînola ctoit mort le 2 1 . Négoeî». 
de Février. M. Jufliniani fut nommé eux^ 

tiour le remplacer , & arriva à la Baftie 
e 3 o de Juin , apportant avec lui beau- 
coup d'argent y de l'artillerie , & des 
munitions de guerre & de bouche. 
Après avoir écouté les propofitions des 



130 HiST. DBS RevOL. 

'JJJTitTj. ffi^contens , il leur offrit la liberté du 
port des armes 9 le rétablifTeinent des^ 
impôts fur Tancien pied , avec cette 
claufe , qu'ils ne pourroient être aug- 
mentés que du confentement des Dé* 
pûtes des douze principaux diftriâs is 
rifle ; k nomination à r£vêchéd'Alé^ 
lia , & aux principaux en^lois de Ma* 
giftrature & de Finance de la Corfe 9 
en faveur des naturels du paysw Ges of- 
fres parurent d'abord fatis&ire les CoT" 
fks f Se Ton ne doutoit pas que Ton ne 
terminât inceifamment fur ce pied là r 
ïnais j lorfqu'on étoit fur le point de 
finir f les Députés des mécontens &- 
rent de nouvelles demandes par forme 
d'extenfionâc d'addition. 
NottveUefl. Us vouloient qju'il n'y eût dans toute 

r/reî?°ïS'rt. Wfle q^'^ne feule ville dont le Gou- 
verneur ne fût pas Corfe ; qu'on ne 
nommât que des Corfes pour remplir 
toutes les Magiftratures j qu'il y eue 
deux Tribunaux , l'un à la Baftie , l'au- 
tre à Ajaccio » où les affaires criminel*- 
les fe jugeaffent en dernier reffbrt ; que 
l'ancienne NobleflTe de Tlfle jouît des 
mêmes prérogatives que les NobJes Gé- 
nois ; que les Corfes euffent la libené 
d'éablirtoiitesiortes de manufiiâures» 



DE Gènes. Liv.Vni. iji 

& d'exploiter les mines de leur Ifle ; ah^ 1741^ 
que leur commerce fût libre , & qu'il 
n^y eût aucune impofition fur la fortie 
ou l'entrée des marchandifes 9 quelles 

?u^elles fuflênt; que ces concefCons 
ifleiit garanties par les PuifTances que 
les Certes choiiiroient » & qu'on ne pût 
faire à l'avenir aucunes conventions 

m 

nouvelles entre les Corfes & les Gé- 
nois , fans qu'elles fuflênt ratifiées par 
les principaux habitans de tous les aif- 
triéîs de la Corfe. lufliniani envoysl 
fur le champ i Gênes ces prétentions 
nouvelles ; & en attendant la réponfê 
de la République , la Corfe fut afliez 
tranquille. On n'attaquoit point les 
xnécontens ; ils vivoient dans l'indé-^ 
pendance;on n'exigeoit point les taxes J 
8ci ce moyen ils ne troubloient point 
les Génois dans leurs poifeflions. Elles 
n'étoiént pas fort étencfues. Elles fe bor- 
noient aux principales places mariti- 
ïnes , & aux diftrifts de Capo-Corfo & 
de Nebbio : les mécontens étoient les 
ïnaîtres dans tout le refte de rifle, 

La Corfe ne donnoit plus aux Géjjoîs AUtiiBei 
Wts principales inquiétudes. Rétolus cSnoif *|w 
de fetisfairc les mécontens en leur ac- 1" Angl©», 
cordant la^ meilleure partie de leurs dé- 



i}2 HiST. DES Re V O I-. 

^ ' • — ^^-^— ^ 

mandes » ils^ fegardoient cette afiàiro 
*' *^*^* comme facile à terminer. D'autres ob- 
jets bien plus importans attiroient leur 
attention , & leur caufoient de vives 
alarmes La guerre s'allumoit de plus 
en plus dans l'Europe , & l'Italie en 
étoit un des principaux Théâtres. Les 
Anglois paroiflbient toujours perfua* 
dés que la République de Gênes favo- 
rifoit l'Efpagne r rempljs de cette 
idée , la flotte formidable qu'ils avoient 
dans la Méditerranée avoit exercé di- 
verfès violences fur les côtes de Gênes. 
Au mois de Septembre de l'année pré< 
çédente 9 les Commandans de cette 
flotte avoient fait piller plaHeurs maga- 
fins formés- d'ans diâférens. endroits de 
l'Etat Génois , fous prétexte que ces 
piaigailns appartenoiént aux Efpagnols. 
La République avoit porté fes plaintes 
à la Cour de Londres^ou Ton avoit dé- 
favcué ces procédés ; inais ils ne laifle- 
rent pas d'être réitérés depuis. 
Lt netitraii- j^ç^ Efpagnols, profitant de la neu- 

te eu port de ,. , •* «--, j ^a 

Gèncf vio- traiité de i Jbtat de Gènes , coflU« 

^^' nuoient de faire entrer en Italie , par 

les ports de cet Etat , des troupes & 

des munitions. La flote Angloife ne 

croifoit dans la Méditerranée que pour 



DE Gens s. Liv. VIII. 133 

intercepter ces convois fréquens ; mais ^^ ^ 
ilsfe déroboient prefque tous à fa vigi- ' '^^ ' 
lance. En dernier lieu pli.fieurs bâti- 
mens Catalans & Majorquains , char- 
gés d'artillerie pour l'armée Efpagnb- 
le , trouvèrent le moyen d'entrer dans 
le port de Gênes , fans que les Anglois 
eulTent pu les en empêcher. Quelque 
temps après,* une cfcadre Angloife 
s'approcha de Gênes, & exigea que 
la République contraignît ces bâti- 
mens de fortir. On fe plaignit de cette 
nouvelle violence : mais le Comman- 
dant de l'efcadre inûfta , menaçant , fi 
Ton tardoit davantage , de brûler Ici 
bâtimens dans le port même. La Ré- 

Îmblique , cherchant toujours à éviter 
es extrémités, eut recours à divers ex* 
pédiens. Enfin, après bien des négo- 
ciations , elle fut obl'gée de conlentir 
que l'anillerie dont ce convoi étoit 
chargé feroit portée à San-Bonifacio y 
dans l'Ifle de Corfe , pour y demeurer 
jufqu'à la paix entre l'Angleterre & 
l'Elpagne ; ce qui fut exécuté fur le 
champ* 

La neutralité 4" poi^ de Gênes^ 
violée avec fi peu de ménagement 9 fit 

* Ao noii de Jiiilltt. 



134 HiST. DES Re VOL. 



Au. I74J. femîr lauX Génois que les Anglois n'é* 
toient rien moins que bien intention- 
nés pour eux. Mais le traité de Wor- 
mes , conclu le mois de Septembre fui- 
vaut, leur révéla des projets qui leur ap- 
prirent tout ce quHls dévoient cndfidre. 
Ce Traité fut figné à Wormes le 
Trtité de 13 de Septembre 1743* au nom des 
SnTe^ dt ^^^5 d'Angleterre & de Sarda^ne , & 
pouiUer icf de ]ia Reine de Hongrie. Les ruiifan- 
Génoit dc^ çg3 contraftantes s^exprimoient ainfi 
dans l'Article XI* » Comme il eft im- 
» portant pour la caufe publique , que 
»Sa Majefté le Roi de Sardaigne ait 
9 V^ne immédiate communication de fes 
a» Etats par mer avec les Puifiances Ma- 
•ritimes ; Sa Majefté la Reine de Ilôn- 
aigrie & de Bohême lui cède tous les 
• droits qu'elle peut avoir , d'aucune 
«manière & fous aucun titre que ce 
»foit , fur la Ville & Marquifat de Fi- 
as nal ; lefquels droits elle cède & 
9 transfère , fans aucune reftriâion 
•quelconque, au dit Roi deSardaigne$ 
vdans la jufte attente que la Républi- 
lue de Gênes facilitera autant qu'il 
fera Tîéceffaire une difpofition lî in- 
►dilpenfablemcnt requi e pour la iu- 
> reté & la liberté de l'Italie , en confit 



ie 



Il ■ ■ — ^.^i—— — Ha» 

DE G E N E J5. Ll V. VII L i^y 

•dération de la fomme qui fera trouvée j^^^^ ^^ 
s» être due à la dite République ; fans 
»que Sa Majefté le Roi de Sardaigne, 
m Sa Majefté la Reine de Hongrie , 
»foient obligés de contribuer au payc- 
»ment de la dite fomme : pourvu rtéan- 
» moins que la Ville de Final foit 8c 
> demeure pour toujours un port libre • 
•comme celui de Livoume ; & qu^ii 
•fera permis au Roi de Sardàigne d'y 
•rétablir les forts qui ont été démolis f 
•ou d*en faire bâtir d'autres , fuivant 
•qu'il le jugera le plus convenable. » 

Rien n'étoit moins légitime que cet- 
te ceflîon prétendue. Il ne reftoit au- 
cuns droits à la Reine de Hongrie fuir 
le Marquifat de Final. La République 
de Gênes Tavoit acheté du feu Empe- 
reur , père de cette PrinceflTe , le 20» 
d'Août 1 7 I 3 . & ep avoit payé le prix» 
Cette République en avoit reçu alors 
Pinveftiture dans la forme la plus au^ 
thentique. Il eft vrai que le Roi de Sar- 
daignè faifoit offrir aux Génois de les 
rembourfer du prix par eux payé pour 
cette acquifition : mais cette inaem- 
nité étoit imaginaire , parcequ'il exi- 

Î;eoit au même temps qu'ils remiflent 
a Ville de Final dans le même état où 



r^6 HisT. DES Revo L, 

An. 17 ^^^^ ^^^^^ lorfqu'ils Tavoient achetée. 

^ Ils en avoient depuis démoli les forti- 

fications ; i& le prix qu'il en de voit 
coûter pour les réparer étoit bien au- 
deflus au prix de Pachapt. Par d'autres 
articles du même traité de Wormes , 
on promettoit encore au Roi de Sar- 
daigne , de lui faire accorder par TEm- 
bire la fupériorité territoriale , tî^nt du 
Marquifat de Final., que de divers au- 
tres nefs dont la République étoit in- 
Veftie depuis long-temps* 
teiSi^*"** Des ceiEons fi extraordinaires fijr- 

Ï^rirent extrêmement les Génois. Ils ne 
e furent pas moins de la propoficion 
qui leur tut faite par les Angîois , de 
leur permettre de faire de la Ville de 
Final une place d'armes. Us n'eurent 
garde d'accepter une propofition qu'ils 
ne regardèrent que comme un prétex- 
te pour avoir lieu dé mettre fur le champ 
le Roi de Sardaigne en poiTeifion de 
cette place. Ils fongerent au contraire 
ii la mettre en quelque état de défenfe. 
Ils y envoyèrent des troupes , firent 
diftribuer aux habitans du pays des 
armes & des munitions de guerre , fi- 
rent revenir de Corfe un bataillon avec 
quelque artillerie : enfin ils firent tou- 
tes 



DE Genes.Liv. VIII. 137 

tes les difpofitions néceflaircs pour évi- . 
ter les lurpnles dans toute retendue 
de leur Etat » & pour être prêts à réfif- 
ter^de quelque côté qu'on les attaquât. 

Toute Tannée 1 744. fut employée /'^PVr"'r* 
a ces préparatits. JLe Koi de oardaigne dans l'Eut 
en failbit de foa côté , & fc difpofoit à .^^ ^^'*^** 
faire marcher des troupes vers le Mar- 
quifat de final. Les Anglois avoient 
pour les Génois moins de ménagement, 
que jamais. La République fentit qu'el- 
le ne pourroit éviter encore long- temps 
de prendre part à la guerre d'Italie. , 
Elle foHgea dès lors à cherçher.un ap- ; 
pui capable de contrebalancer les for- 
ces des ennemis puiffans ligués pour la 
dépouiller ;. & elle crt^t ne pouvoir 
trouver de fecours plus folides que ceux 
qui lui furent offerts par les Cours de . 
France & d'Èfoagne, avec lefquelles 
elle fe ligua quelque temps après , com- 
me nous le dirons dans un moment. 
ReveçhOiis aux^.afi^res desCorfes. 

Apr^s bien des négociations & des Pacification 
foins. , ils ayoiçnt accepté le Règle- JT,*;?;^^^^ 
naent;* & rien ne troubloit plus la p, Uonaido. 
tranquillité deleurifle. En conféquen- 
ce du pardon général accordé pour 

* Vers le moii ^e Novembi«* 

" Tèfmin. M 



tiito 



T38 HiST* DES ReVOI- 

A». I744, ^^^^ ^^ 4"^ ^V ^^^*^ P^^ depuis 1 7 2^. 
* on mit en liberté le Major Colonne , 

le Capitaine Gentilé , & quelques au- 
tres prifbnniers arrêtés pour avoir fo- 
inencé les troubles. & détenus depuis 

Îiufieurs années dans la tour jde Gênes* 
«e Père Léonardo , fameux Miflion- 
naire , avoit contribué beaucoup à en- 
gager ks mécontens à fe Youraettre ; 
6c peut-être fans lui la Corfe n^eût pas 
été fîtôt pacifiée. Il étoit natif de Port- 
Maurice , & Religieux de Tordre' de 
S. Pierre d'Alcantara. Non moins cé- 
lèbre par fon zèle & par fa doébine 
que par Pauftérhé de fa vie , il avoit un 
merveilleux talent pour toucher & 
tlour perfuader. Il avoit fait une miffion 
a- Gênes en 17 4.5 • & fes fermons 
avoient attiré un concours fi prodi- 
gieux , qu'il avoit été obligé de prê- 
dier dans les places publiques. Le joor 
de la clôturé de fa miffion » il avoit fait 
dreifer un écbaf&ut dans la plaine de 
Bifagno j & plus de cinq mille perfon- 
ines s'étoient empreffées dé recevoir fa 
bénédifliion. Ayant exhorté fesaudi-^ 
teurs à contribuer aux frais de l'arme- 
ment de la barque entretenue contre 
les Corfaires ^ il avoit en un inilant ra^ 



DE Gènes. Liv. VHI. 139 

maffé une fomme confidérable ; & plu- Aw» 1744* 
fieurs femmes , qui n'avoient point d'ar*- 
gent y lui avoient donné leurs bagues 
& leurs boucles d'oreilles. L^efFec de 
fès prédications ne fut pas moins glo- 
rieux dans la Coriè : il y triompha de 
robftifiation des^mécontens. Bien diffé- 
rent des Moines & des Prêtres de cette 
Ifie^dont les difcours féditieux y avoient 
excité & fi long-temps entretenu la 
révolte , il y rétablit le bon ordre & la- 
pais. Mais ces heureux fruits de fes tra- 
vaux Apofloliques furent malheureu- 
fement trop peu dura(bles. 

La République de Gênes étoit dans DWcn fujett 
des ciKronftances d'autant plus fâcheu-*( feTc^i^V'' 
fes , qu'à la y^Ue d'entrer en guerre 
avec des Puiflancer redoutables , elle 
n'étoit pas parfaitement tranquille 
dans plufieurs parties de (es Etats, oJk> 
elle voyoit de temps en temps s'élever^' 
de âcheuiès émeutes. Nous avons par-*' f 

lé de celles de Final &deSan-RéffiOJ 
Il y en eut en di verfes années à Sftâèl^ 
lo , à Albenga , & en dernier lieu 9 au 
mois de Juin 1 744. aux portes mêmes 
de Gènes ^ dans la vdlée de Potfévéra^ 
Huit cents payfans y prirent les »- 
mes 9 demandant le rétablifTément d^ 

Mil 



140 HiST. DES RevOL, 

Aw. 1 ^^*^^ anciens privilèges, $c Tabolitioa 

des nouveaux impôts. La prudence du 

Sénat étouflà ces troubles naiflans ^ qui 

n'eurent aucunes fuites. 

Troubles de Qn prévint auffi ceux que voulue 

^or c pr ve- ^^^j^-çj, ^^^ ^^ Corfc à la fin de 1 744* 

^ un certain Comte de Beaujeu , qui 
y avoit fervi dans les troupes de 
France fous le Maréchal de Maille- 
bois. Il avoit alors eu occafion de lier 
des intelligences avec les Rébelles , & 
avoit formé un projet pour fe mettre 
à leur tête. Il devoit être protégé par 
le Dey de Tunis , avec lequel il s'étoit 

• * ; concerté. Il avoit çnvoyé un homme de 
confiance à Livourne pour s'aboucher 
avec les. Chefs des méConjcens , fbrtis 
de rifle j Se réfugia en Tôfcane : foras. 
beureufement<:e(; homme, ^i avoit été 
Moine dans un couvent de Stigliano > 
vint à, Gênes, & découvrit toute cette 
menée %\x .Sénat.,, qui fît échouer Ijen- 
1„ trepi-ife. ; - ; 

'^"^"- -. L;a: République ét;oit .particuUere- 

: ' . ' w^ '' ment occupée de la fureté de £b Etats. 
An. 17 45. ^ç Xerre-Ferme. Xes préparatifs de. 

Rof de'^sa^r" d^f^pfe duiioicnt toujours. On lûvoit 

daigne du c6* - :\ ' • : . 

fé de final. . * Au mois d'OAobie. 



D£ G £ N E s. LiV. VIII. 1 41 

■'^ r— ■- -■ ■ — — -— 

des troupes , on les exerçoit, onapprê- ^^^ ^^^^ 
toit des tentes , on difpofoit tout Fat- 
tirail néceflaire à une armée qui dok 
entrer en campagne. On ne perdoit 
point de vue le Marquifat de Final. Gn 
avoit fait faire quelques .barricades fur 
les frontières de ce territoire : le Roi 
de Sardaigne les fit rompre à main af- 
mée. On les rétablit fur le champ ; & 
on y ajouta de nouveaux Ofuvfages. On 
n)it cinq mille hommes dans Final .'> 
deux mille dans Savone : oh rompit 
tous les chemins qui communiquoient 
avec le Fiémonc ; & Ton fit des retran^- 
chemens pour garder tous les paf&ges 
par oà le iRoi de Sardaigne. poovcâ: 
efpérer de. pénétrer dans r£tat deGér: 

L'armtmenii dfes-Génois nfavoit cb» T^^^^ ^ 
pendMt pas pour unique objet de dé^ S^pSIncr* 
fendre leurs frontières contre les entre*- les AUiéi. ^ 
prifes de s:t Priilce. Ils avoieiit.à Tem»- 
pHr des engagemensiqu^ils aX^ïâent.prîis 
aveq J^s Rois dé France, jdWpagne^ 
&c de. Njigles. h^ République '^Toic 
conclu un traité avec ces trais Puii&nh 
ces , par lequel elles lui ^àrantiflbient ^ 
tous fes^ Etats , . ^ en particulier lo 
Marquifat de* Final , à :cônditioiî| 



/ 



142 HisT. ££s Revoi^ 

A^ ,., 4u'elle îoindroit à leurs troupes uff 
corps de dix mille hommes > avec un 
train d'artillerie. Quoique ce traité fût 
tenu iècret 9 les Angk>tt& leurs Al- 
liés en eurent quelque ibupçon ; & le 
Commandant de leur flote dans la 
Méditerranée eut ordre de s'en .éclair- 
cir. 

Il écrivit en conféquence une lettre 
adreifée k la Régence de Gênes , dans 
laquelle il marquoit , que ne connoif- 
(knt point d'ennemis auxGénok ^ leurs^ 
fnréparatifs de guerre ne poovoient fer- 
vir qu'à faire naître des ibupçcms pro- 
pres à troubler leur tranquillké. Le 
Sénat répondit qae Gènes n'anocÀt ^e 
fKuâr rendre fa neutralité re^âable y 
& non pour s'en départir. Que le traité 
de Wormes yenoit de M appnendre le 

' 1 danger de fa neutratité déf<»:mé<e ; & 
/ <pie fes préparatiâ n'a voient d'autre 
bat qiie fa fôrëté. Les Angldis , peuper-. 
£a2|dés de la fincérhé de cette ri^nfe , 
4'edeublerent leurs vicdeni^ek iuf les 
trôtes de l'Etat de ôênes > icy com- 
mirent fans ménagemeiit des homlitésy 
fous le prétexte d^intercepter les fe- 
eoors que les Efpagnols^ faifoiem paf: 
&renltalie« * 



ij^E Gènes. Liv. VIII. 145 

Cependant les troupes de France , 
d'Eipagne & de Naples , s'approchoîent "* * ^^' * 
du territoire de la République qu'elles 
dévoient traverfer pour fe joindre. La 
France , après avoir agi long-temps 
comme l'aiflance auxiliaire , avoir dé- 
claré laf guerre Tannée précédente aut 
Rois de oardaîgne & d'Angleterre , Se 
i la Reine de Hongrie. Ses troupes 
Jointes à celle d'Efpagne » fous les or* 
dres de Dom Philippe , s'avancèrent 
vers la panie occidentale de l'Etat dé 
Gênes , tandis que l'armée Efpagnole , 
commandée par le Dut de Modene , 
& renforcée par les troupes du Roi des 
deuxSiciles , parcouroit la'partie ôrien-» 
taie de ce même Etat , pour fe réunir 
i, Dom Philippe. La jonftion fe fit j & 
les deux armées agireht eilfefnblê fùi^ 
vant le projet qu'^eUes concertèrent. V ' 

Le détail de leurs marchés & de SchulienK: 
leurs opérations n'eft point de moii terrifoSlT aï 
fujet. Je dirai feulement que le Comte <«*»«»» * y 
de Schùllemboutg , qui commahd'ôit aâferdrct% 
nn torps dé troujpés de la R^iné de Hon-; 
gfîe, fort de dix-huit mille hommes ,[ 
& qui s'étoit'avancé fur le territoire dé 
la République , campant près de Novif 
depuis SerïaVâllé jufqu'â Carâffd , fut 



11. 



^44 HisT. DES Revol. 
Axi .- oblie:é de fe retirer à l'approche des deux 

AN, 1745. ? Ti r ' r • J 

armées. 11 eut loin avant la retraite de 
mettre le feu à tous les fourrages qu'il 
put ralTembler : il exigea des contribu- 
tions f & laiifa commettre à fes troupes 
les plus grands defordres fur le terri- 
toire Génois. Il avoit pratiqué en avant 
de Novi des retranchemens de diftan- 
ce en diftance , dans l'intervalle de près 
d'une lieue & demie. 11 attendit pour 
fe retirer qu'ils fuflent tous forces les 
uns après les autres ; Se contraint enfin 
d'évacuer la partie .de l!Etat de Gênes 
qu'il occupoit, il y fie autant de mal 

fiu'il étoit poflîble , pillant les maifons 
ur fa route ^^ détruifant les moulins &c 
brifant les meules. 
L«f trôupct Lé traité des Génois avec la France 
P^^%'JZ^ l'Efpagne n'étpit plus un myftère. 
de France & Leurs troupes , au nombre de quatorze 
d Bfpagnc. ^^çj^jHous , Qutie quelqvics compagnies 
franches , joignirent celles de çt^ Cqu- 
'•\/ ' ; ronnes vers le mois de Juillet* Le Mâr-. 
ôquis Krignole lès cor^mandoit en cfief.^ 
•'-''''''-**'*' Sitôt que les, groupes Génoif^s furent, 
réunies à celles de leurs alliés j la Rè- 
J)ublique donna çrdre à (es Miniftres 
dans les Cours de Londres , de Vienne 
8c de Turi« de déclarer les motifs qui 
' ~ ^ -la 



lu 



ç5:j r.t 



Z> £ G B N £ S. LiV. VIII. 14.^ 

kpoitoientà cette dëmarcbe^ &c fit an. 1745, 
sépandre aa même temps divers écms l^ 
9Ù ces woéb caoïeat àétsàl\é& £cat au. 

EHe y cxpofoit qu'uniquement acten- Mwifeftc 
twfi À laxx>Bfervation de fcs domaines , ^* Génw*. 
& de fon commerce , elle n^avoit jsMxiak 
eu d^mttxie but que de fe concilier la 
bienveillance de toutes les Puifl»tces 9 
par le&^ardis ksiplus cefeeéhieuz: mais 
qu'uM conduite suffi in^rodiàble 
n'avQÎt pûla mettre àPabri des ufurpa- 
dons mi Roi de Sardaigne. Que dès 
173 5. ce Prince avoit fcliicité ^Em- 
pereur Charles VLde lui c&der leMar- 
qoifat de Final , & d'autres fiefs dains 
la Ligurie; &qu€ cet Empeneur , ttîop 
juûe pour difpe&r du bien d'autrui , le 
lui ayan.t refuiîé 9 le Roi de Sardaigne 
en avok témoigné ion reSenrânent » en 
reftifant d^embraâèr alors les intérêts 
de ia Cour (de Vienne. 

/Que non-rfeulemeost la R^ubl^ue 
de iSênes tavoit acquis le Marqui&t de 
Final par un contrat foiemnel ; mais 
que rEmpereur , en le lui vendant , le 
kii «voit transféré îrrevocahlementawc 
k même fouvcraiineté & les ntènet 
prévogaiives avec leiquelles le Roi 
Tome IIL N 



■ m 1 1. r w 1.1 I I I * < 

14.6 HiST. DES RevOI- 

^ I r^^— ^ I I I II 1 — — —■■— ^—M — — ^.^— — 

. ^ "• d'Efpagne l'avok poflfidé , réfervantde 
' plus expreifément à la République les 
anciens droits qu'elle avoit fur ce Mr- 
quifat. Qu'^enfin il s'étoit engagé pour 
lui & fes fuccefleurs à garantir ce 
Marquifat à la République , & Tavoit 
fait comprendre dans le traité de la 
quadruple alliance comme cédé aux 
Oénois. 

Que la Reine de Hongrie n'avoit pas 
moins fuccédé aux Etats qu'aux en* 
gagemens de cet Empereur ion augufie 
père ; & par conféquentelle fe trouvoit 
dans l'obligation dWurer à la Républi- 
que de Gênes la poffeffion du Marqui- 
tet de Final. Que , loin de remplir une 
obligation fi pofitive » elle avoit arrêté 
par le traité de Wormes que ce Mar-- 
quifat paiferoit fous la domination du 
Roi de Sardaigne , qu'elle fubflituoit à 
&s droits fur ce domaine , comme fi il 
lui en étoit refté quelques-uns. Que la 
République n'avoit pu fe prêter à une 
convention dont l'exécution lui feroit 
fi préjudiciable {à tous égards 9 & qui 
donneroit au Roi de Sardaigne la faci- 
lité de dépouiller Gênes de fon com- 
merce ; fur-tout les domaines delà Ré- 
publique fe trouvant coupés & envi: 



DE Gènes. Liv. VIII. 1-^7 

ronnés de toutes parts par les anciens an. 1745. 
Etats de ce Prince , & par fes nouvel- 
les conquêtes. 

Que les Génois s'étoient long- temps 
flattés que le Roi de Sardaigne , & 
les autres Puiflances qui avoient figné 
le traité de Wormes , auroient égard 
aux juftes repréfentations de la Repu- 
blique. Mais fruftrés de cette efpéran- 
ce , voyant que le Roi de Sardaigne 
avoit fait occuper toutes les avenues 
de leur Etat , qu'il avoit défendu à fes 
fujets de leur fournir des vivres , qu'il 
avoit fait commettre [des hoftilités fur 
leur territoire , quVn dernier lieu il 
venoit de faire brûler des magafins à * 
Ventimille j la République , dans la né- 
ceflité de pourvoir à fa défenfe ^ avoit 
été obligée de s'appuyer des fecours 
des Rois de France , d'Efpagne & des 
deux Siciles. Qu'au refte , elle étoit 
bien éloignée en faîfant cette démar- 
che de vouloir donner aucun fujet de 
mécontentement , ni à la Reine de 
Hongrie , ni au Roi de la grande Bre- 
tagne. Que toujours pleine de refpedl 
pour ces deux Puiflances , elle defiroit 
entretenir avec leurs fujets les liaifons 
d'amitié & de commerce qui fubfif*. 

Nij 



m » 1^1 . ff» 

14.8 HiST. DES ReVOL. 



mm 



A^/tj^l] tcûent depuis fî loncj-tempiJ. Que Ê$ 
engagçjpens ne confiJtpient qu'à fi>«rT 
nir un corps de troupes auxiliaires aui^ 
Pui0aDces qui à ces conditioBS s'ét(ûeaç 
obligées 4^ lui gar^qt^ fes Etats. 

Quelques proteibtions que iîi]^iit 
les Génois de vouloir confervçr la qeu* 
tr<dité av^ç les Cours de Loik^Tc$ 8ç 
de Vie;îine malgré le traité qu'ijs ve- 
npient df coî^çlurç , ils nç pauv<)içnf 
guere$ fe flatter que cette neutrati^f 
lubriftât. Le Hoi de Sardaigne per*- 
fiftoit dan$ fes prétentions , & Tes alliée 
d^ns la réfalution de lui tenir leurs pro- 
niçffes* L'oppolitio^i d^sGénçâsirexéf 
ciitlon du traité de Worn^ irrjtoif ; 6c 
leur traité avçç la France 6c r^fpî^w 
fut re|;ardé coqfiaie urç fui^e 4e leur 
attachemeu^ppwr c^s Couronna, Lw 
Wfiniftresde Gênes reçurent à Viopw 
ÔC, à Londres à peu près les mèm^ 
rcjponfes qu'à Turin. Qu'on s'étoiç de- 
puis long-t^mpçi ^ttepdu à., la démy* 
che que la I\épublique.venoit délire; 
qu'elle ne dvYoit point douter d&s ref- 
lentimens aufquels cette dém^çhi- 
re^^pofoit ; &. qu'elle nç devront im- 
pjuter qu'à ellç leule les malheurs quj 
ppurroient en réfulter^ 



i' 



b B G E N t S» LiV. VIIL 1 4.5^ 

Cette r^ponfe ne furprit point les ^^^^ 1745.^ 
Génois Ik étoient ptr-tout en état de ^^^^^^ ^J^ 
diktifsé Leurs pUces étoient bien mu- paraùfs. 
mes, & ils avoknt^riné ks payfans de 
leurs frontières* Quelques détache- 
meoft Piëmomûis tentèrent en vain d Y 
fétiéttcr^ & fbrent toujours r&pouiTés. 
Les payons Gén<î>ii percèrent au con- 
traire da côté de Moiittiirob , firent 
des cottrfes jufiju'ato retrancbemens de 
cette place 9 & jettereot la confterna- 
tk)& aans les environs d'Onnéa. 

Mais 5 quelques précautions que les ^"/'^^fl^jç 
Génois eutterVt pr^i il leur étdt dif- A^ngloife fut 
ficile de fe rtettl'e à l'abri des entrepti- siyobc. 
fes de la flot^ Ângloife ^ qui com- 
mença bientôt i répandre l'àmriBe fur 
toutes tes côtes de Gênes* Le 25* de 
Juillet , plufieors vaifleaux de cette 
flote ^^approchèrent de Savone ^ & à 
fix heures du foîf comnoiencerent d^ 
jetter des bombes. Le but des Angkns 
étoit de brûler quelques val&aux Es- 
pagnols qui étoient dans lé port de la 
ville 9 & dont plufieurs étoient char- 
gés de poudre* On fe hâta de tranfpc»:- 
ter une pante de xette poudre dans les 
magafins de h place , St Von jetta le . 
refte dans la mer. On travailla enfuite 

Niij 



lyo HisT. DES Revo L. 

à élever une batterie dans un lieu avan- 
* '^^^' taçeux ; & cette batterie incommoda 
- -- ' fi fort les vaifleaux Anglois , qu'ils fu- 

rent obligés de fe retirer fans avoir 
caufé prefque aucun dommage. 

«n^bombir- ^^^^ ^^^^ expédition ne jetta pas 
«iementàGâ-moins de frayeur dans Gênes , eh Ton 
■'.*• fe regarda comme à la veille d'un bom- 

bardement. On fe fouvenoit encore 
des horreurs de celui de 1684.] Les 
frayeurs étoient redoublées par les pré- 
cautions que les principaux- habitans 
prenoient de foire tranfporter leurs 
meubles & leurs effets dans les quar- 
tiers les moins expofés. Le Doge lui- 
même fut un des premiers à faire dé- 
' meubler fon Palais. Beaucoup xle No- 
bles fe retiroient à la cammgne. Les 
Religieufes mêmes fe difpoloient à 
abandonner leurs couvens. Tout le 
mois d'Août fe paflà dans cette agi- 
tation : mais on ne négligea par les 
préparatife de défenfe. On difpofa les 
batteries de la façon la plus propre 
à éloigner les ennemis. On fit les 
reglemens les plus fages , pour évi- 
ter en cas d'attaque le défordre & la 
, confufion , & prévenir les accidens qui 
en réfultent* 



DE Gbkes* Liv. vin. lyi 

Enfin > le :27 de Septembre, unej^^^^^^ 
efcadre Angloife de treize vaiflcaux pa- î„ ^ „.* 
rut à la vue du port de Gênes. Un vaif* gio»« y kj- 
feau s'en détacha > & s'étant avancé ^^"^ Som- 
avec deux galiotes , malgré le feu des b«. 
batteries , les galiotes commencèrent 
à jetter des bombes vers une heure 
après midi. Comme cette attaque étoit 
prévue depuis long-temps , tout fe pafla 
dans la ville avec beaucoup d'ordre. 
Les galiotes continuèrent de jetter des 
bombes toute la nuit : mais voyant 
qu'aucune n'étoit parvenue jufqu'à la 
ville 9 & que le feu des batteries les 
incommodoit beaucoup , elles fe reti* . 
rerent, & rejoignirent Tefcadre qui 
difparut. 

Le lendemain elle s^affêta devant "* ^p^^î*^ 
Final , où elle fit jetter cent foixante s^uLob 
bombes : mais il n'y en eut que quatre 
qui portèrent, & le dommage fut très- 
peu confidérable. Elle alla enfuite fe . 
Eréfenter devant San-Rémo. Lesba*- 
itans étoient peu attachés à la Ré« 
publique. Ils s'étoient fréquemment 
foule vés 9 ^& leurs mécontentemens 
duroient encore. Ils ne fongerent donc 
pas à fe défendre » quoiqu'ils euifent 
près de trente pièces de canon , dont 

Niv 



ieiae Soient de trcnte-fix Svreft de bal- 
**''*'' ks» Avec cette anillericy Ss étciewc en 
état de forcer les An^ois de fe tenir 
aâez éloignés pour m leur pas^ foire 
gratid mal. Mais ids criave^t oiieiix làire 
d'envoyer oSnr vi CoxMtï^nàtLtvt àt 
feicadre de Feaii 6c àts rafraîdnfe» 
ixxctîs , s'^il en ivoic befom. Ils n'ei* fu* 
ven€ pas quittes à meii'kitf mxfché. Le 
Commandant Afig^is rejetta Uwn 
offi-es ; de s'ccaat approché autant <]u^ii 
jug'ea à propos , caala à fond trois hth 
timens qui étaient dans le port , en 
prit cinq , jetta fur la ville près de fix 
mille bombes qui récraferent , & tira 
contr'elle plus de deux mille coupa 
de canon. Ceux des habitans qui 
avoient défapprouvé le parti qu'on 
avoit pris firent de piqaans reproches 
aux autres , & en vinrent aux mains. 
Ainfî les habitans de San-Rémo furent 
doublement punis de la mauvaife \o* 
lonté qu'ils témoignèrent aux Génois 
dans cette occafion , (ans en avoir reti^ 
ré aucun avantage» 
Ils réveillent Lcs tToiibles de Corfe étoient tout 
les troubles ^q plusafioupis. Lcs cnnefQÎs de ta Ré- 

deCorrcou /*. >. i « • i, 

ils tranfpor' puDuque , qui ne chercbotent que roc- 
tent Rivaro- caâûii dc luî dduiep de pcwrelfes preut 



m» 



mf»m 



D B G B N E S. Li Y# VllL I y 5 



VC8 de kur wflênrimcnt , ne manque-- a»* 17^1. 
reot pas d« les réveiller. Une efca^e 
Anj^btfe ptrut ckns h mois dX>âol»'e 
iuf ks curies de la Bftkgnà ^ & y mil: 
ii terre qoelc^aes Offickrs Corles âc 
Gérais eiBfdovÀ iofos ks troitpes dû 
Kci de Sardadgne > du nombre defqnek 
éoh Dommique Rivarola 7 chargé 
d'otfirir des fecours aux mécomevi db 
k part du Roi de Sacrdaignie & d€s An- 
^ois. Ri?arala , Gétiois de nadoQ y, 
mais Coioiid ro femrce do Roi dfe 
Sstfdaigne , avott ee eA 1 744% la pt«v 
nûflton de pafler en Gcrfe & d'y ler^ 
un Régiment pour ce Prince* Il y avok 
dès lors pratiqué des imelligences. Il 
fut donc \Àen reçu des Corfes : fes pro»' 
pofitions furent acceptées ; & il cot^ 
cena un projet fur la Bs^e , que les 
Rébeiks fe préparèrent à attaquer , 
ficôt que la note Angloifc paroîcroit 
poor les féconder. 

Ils ne furent pas W-temps fans bS^'^^,^ 
i appercevoir. Le 17 de IMovemfare , Hébeiies fc- 
onze vaifièaux Anglois , & quatre fl°"ç^JJ*[oi! 
galiotes à bombes , s'approdierent de fe?^ 
cette place $ qui fut fur le champ bloK 
quéepair cinq mille mécontens ayatH: 
Rivarola i leur tête. M* Jofthdaûr n'y 



iy4 HisT. DES Revol. 

— — — 

_ commandoit plus. M. Eftienne Mari, 

' nommé pour lui fuccéder , y étoit arri- 
vé depuis peu. Le. Commandant de 
l'efcadre Ângloife fit fommér le nou- 
veau CommiUaire Général j de remettre 
la ville aux mécontens , menaçant de 
la réduire en cendre » s'il s'obftinoit à 
réfifter. M. Mari refufa de fe rendre ; 
& les galiotes Ângloifes commencè- 
rent auffitôt i jetter des bombes y & 
continuèrent le lendemain. La ville ne 
fut bientôt qu'un monceau de ruines. 
M. Mari , après avoir efluyé plus de fept 
cents bombes , un nombre prodigieux 
de coups de canon , voyant toutes fes 
défenfes ruinées , prit le pani d'aban- 
donner la place 5 ^ & fe retira avec fa 
garnifon I qu^il diftribua dansCalvi& 
dans Ajaccio , oh il s'attendit à être 
bientôt attaquéf 
ae So- Rivarola entra dans la Baftie, & 
la , nouveau affeâa pour les babirans tous les ména- 
kcUe^ ^^' geroens poffibles. il empêcha le pillage 
& le délbrdre. Il pouffa la modération 
jufqu'à faire dreflfer un inventaire exa 
de tout ce qui étoit dans le palais du 
Commiifaire Général , &c dans les ma* 
gafms de la République ^ fans permets 

^ !^ le 20 de Novembrct 



DE Gènes. Liv. VIIL i c r 

tre aux mécontens de s'en rien appro- an. i745# 
prier. Il étoit refté dans la ville quel- 
ques Officiers & queloues foldats Gé- 
nois ; il les exhorta à le ranger de fon 
parti. Tous le refuferent , à rexception 
d'un Officier SuiflTe , marié à une fille 
Corfe. Rivtïola ne les maltraita point ; 
mais il les retint prifonniers , pour lui 
fervir d'otages , & lui répondre de la 
vie de fes deux fils qui étoient à Gênes , 
& qu'il favoit que le Sénat avoit fait 
arrêter. Le 5 de Décembre il fit ranger 
les habitans de la Baftie dans la princi- 
pale rue , & leur ayant fait jurer de 
ne point rentrer fous l'obéiflànce de la 
République , il fit fur le champ arborer 
les armes de Corfe fur le denjon da 
château. ^^^^ 

Deux jours , après quatre vaifTeaux Tj^TT^ 
de guerre Anglois arrivèrent a la 
Bafiie. Le Commandant & quel- 
ques Officiers en defcendirent ; iSc 
Ton tint un Confeîl de guerre , dans 
lequel il futréfolu que les mécontens 
feroient le plutôt qu'il feroit poffible 
les fieges de Calvi 8c d'Ajaccio , & 
que les Anglois les fecohderoient 
par mer. Riuarola fe difpofa à exé- 
cuter ce projet ; Se les Anglois fe 



1^6 Hifï. Dis Revôî.. 



ikMI^ 



Ai#. i74#, F^P*^^^^^^^ * Taidep dd toutes leuK 

torces. 
unegran.ic Rivarola flc trouvoît cependant pas 
Cor'fes refie datis les Cor&s de& diCppririGns auffi 
«tachée aux'fj^vofables qu'il Ta voit efpecé* B^au» 
^^^' coup de ces infuhtîrei demeor&ient 
conftaauaaem attachés ^ la RépubH^iie. 
Diveifs diâjriâs de la Balagna refufe- 
rent de fe joindre aux Rebelles» Plu- 
fleurs Seigneurs Corfes offrirent au 
Conanaifîlâire Général d'armer Uurs 
tailàux i & Luc Omano , autrefois i'ua 
dès piincbatuc Chefs des mécofttcns , 
leva puar le fervice des Génois un Ré« 
giment de doasee cents hoaunes; I^'ua 
autre côté la Républiq.ue ne icellah: 
d'envoyer à Çalvi , à Ajactio , si San- 
fionifacio , des vivres 9 des aroaesy des 
munitions y pour répar^ la-perte des 
mistgaims de la Baffie; M. Mari , ^ 
s'étoit retiré à Calvin mit cette place 
en état de ne rien craindre ^ & y & 

Sratiquer des foûterrams à l'épreuye 
e la bombe , afin que les habitans àc 
la garnifon puflènt fe. mettre à cou- 
vert 9 quand même les Anglois détrui- 
Frife lequel- ^oiént toutcsles maifons* 
^utf Po&es Les raécomtens ne laiflbient cepep- 

Sciiet? ^' ^^c P^ cle Êûf e quelques prog^^ ^ 



feMaMaaaaBM«MaaaaMB«i«4ri 



rr«TW 



D E G E N E S. LiV. VIÎI. I 77 

s'étoient emparés de San-Fiorcnzo & 
de S^ft-Pellégrinq, La garnîfon de ce ^^- ^^^^ 
-deroier pofte^econfiftoit qu'en tren- 
te lïoiBmes 9 qui avoient eu la liberté 
de fc retirer , à condition de yie plus 
porter Iqs armfis pour la Republique, 
Le poftc d^AlgaïoIa étoit auffi mena- 
cé ; & Mji Mari avott le deffein de Pa- 
bandonner après jpn avoir démoli les for- 
tifications : mais les feabitans dç cette 
i>etitc ville parurent de fi J3onne to- 
onté , & firent de fi belles promeflfcs 
de fe bien défendre , qu^il ne crut pas 
devoir s*y oppofer. Algaïola efl une 
petite ville ficuée à doujtélieues du Gol- 
fe de San-FiorensEO , &à trois de CaLr 
vi : eUe avoit été fermée d-une bonne 
muraille , le défenduje par trois ba& 
tiens: les RéWles l'^ivoient prife dans 
le oxffimmencement des troubles , 5c 
Pavqicntprefqué entièrement détruite : 
les Génois s'y étaient rétablis depuis. 
dansAin baftion ; & Jes François , à leur 
arrivie en Corfe , en avoient relevé Ic^s' 
murs« 

Tandis que ces chofes fe pafFoient Préparatifs 
dans la-Corlê , les Génois ne ceffoient tJfèut 
de fe tenir fur leurs gardes dans leurs de Gènes. 
a^tre^ doinaine^ La plûprt des trçu- 



iç8 HisT. DES Revol. 



An. 174^. pes qu'ails avoient envoyées en Lom* 
Piémtntoit hardie étoient revenues en quartier 
repouffii. d'hyver fur leur territoire. Ils s'occu- 
pèrent non feulement à les rendre corn- 
plettes 9 mais à les augmenter par de 
nouvelles levées. Ils les répartirent 
dans les endrçits les plus expofés aux 
courfes des Piémontois , fur- tout vers 
Savone & Final. Un détachement 
des troupes du Roi de Sardaigne ayant 
voulu faire une tentative fur Caftel- 
Franco , fitué fur les hauteurs de San- 
Rémo y deux mille hommes des trou- 
pes de la République y marchèrent, 
& non feulement repouifercnt ce déta- 
chement ; mais , prontant de leur avan- 
tage , s'avancèrent jufqu'à Pigna i 
qu'ails pillèrent , après en avoir chaiTé 
quatre cents hommes. Les autres cour^ 
fes des troupes Piémontoifes fur le ter- 
ritoire de Gênes ne furent gueresplus 
heureufes. Pendant que les Génois dé- 
fendoient C bien leurs frontières con- 
tre les efforts du Roi de Sardaigne , 
M. de Maillebois couvroit leur Etat 
du côté de Novi avec un corps de trou- 
pes Françoifes , & les mettoit à l'abri 
des entreprifes des Autrichiens. 
Les chofes n'étoient pas en fi bon or* 



'■'■■■" ■■■■■•■•■. I ■ ■ «p « 9 vil ■ wm^^^^^^^mm^i^mmmmiti^ 

de Genes, Liv, VIII. lyp 

dre dans rifle de Corfc. La confufion^j^ ^ ^^ 
y étoit extrême. Les Infulaires divifés * \ u;*.«. 
en deux partis étoient Ipuvent aux de la Baftîe 
ipains, & défoloient l'intérieur du pays. ^i^|^"^, ^^l 
Les Génois renfermés dans Calvi^ dans lent viUeii 
Ajaccio , & dans San-Bonifacio , s'at- 
tendoient à tout inftant à voir paroître 
les galiotes Angloifes , qui fe réparoient 
à Livourne.. Les vaifleaux Anglois fe 
faifoient voir affez fouvent : mais , for- 
cés par les ven:ts violens ou contraires 
de s'éloigner des côtes , ils ne for- 
moient aucune entreprife. Peu à peu 
leurinaftion décrédita le parti de Ki*- 
varola. Comme il avoit laine une très-/ 
foible gamjfon dans la Baftie , les ha- 
bitans de cette ville la chaflèrent , aF- 
rêterent plufieurs des principaux Ci- 
toyens qui avoient favorifé Rivarola , 
& députèrent à Calvi pour informer 
M. Mari de ce qu'ils venoient de faire 
en faveur de la République , &c pour 
demander une -garnifon fuffifante pour 
les mettre à rabri de la vengeance des 

Rebelles. vScdeVfj: 

Le Sénat de Gênes informé de la cours , & na 
bonne volonté des habitans de la Baf- 'JÇ?"!}"'"^*^! 
tie , & au même temps du beloin qu ils les affié- 
avoient de fecours , balança quelque ^^uveau^** 






•WmÊ"^^ 



Ak, tj^. te'ïips fi ^ circonftanccs où fe trouvoh 

la République peri»€tt€»enc de feire 

ptflfer des ttwipes c« Cbrfe : m»s i'in- 

térét de ces fidèles babkans Teiaporta , 

6c cm ieiip envoya les rçnforts quHls 

demaadoiefM:. Il leur éeoic arrivé auffi 

quelque! détachemens des gamîfons 

d^Ajaccio & dé Calvî , qui leur aToient 

fdr vi à (outenir les eSbrts des R^A^elles 9 

par Idfquek ils avoîenc été affilés de 

nouveaut La nuit dû 13 au 14 de 

Mars, ils aMtoient eCuye uu furieux 

^aiit en cinq endrcHts diffi^rens , & 

avoient repoufië (es Rebelles à toutes 

leurs attaques. Renforcés par le/eçours 

venu de Gênes , Hs firent 4e i o d*Awl 

une vigoureiifefortie ;-& les affiëgeans , 

cbaflfés de prefi^ue tous leuri poftes , 

défefpérant de iè maintenir dai)s ceux 

qui leur feftoient , décampèrent la nuit 

iuivante, & fe retirèrent àans les mon- 

t'agnfs» 

' Punition êe Skât que Ift Bdftie fat libre , on en 

^tiié 6^ gç partir pour Oênes -ceux que les ha- 

ifç.^ bitans avoient arrêtés pour avdir lavo*- 

rifé Rivafola. Ils étoient au «ombr^de 

vingt- fix ; & parini eux éeoît le MajCMr 

Genolé , qui a voit déjà eu part aux ré- 

volies p^éeééentes i qu'on- avoitteau 

pour 



D lÈ G E N É S. LiV. VIII. 161 

pour cela renfermé pendant dix ans ^^^ ^^^^^ 
dartt H toMt de Gênes ^ & à qui on ve- 
noit , ett faveur de la dernière aftinîflie, 
d'accorder la liberté , gaî ne lui fervîc 
qu'à bâîter h ptrtt. II nit pnttl de mdrt 
avec pînfieurs autres coftiplices de fe 
rébellion. La ffoùveïle de leur fapplt- 
ce catirfif qaelqire énretite à la Baftie. 
Leurs parens & leurs afnîs Remuèrent, 
& prirent ttièmt les âi*fties j mais 
ils etoient en trop Jyetît nombre pou^ 
être redoutables. Plufïeurs fortircnt Sk 
iè rendirent auprès de Rivairofe ; lesail- 
trespour leur propre fureté futent con- 
trainte de demeurer tranctùtnes. 

Dejjuis que le^ R(*eltes n'éfoîênt ^^J^lf ^^^ 
pfns-ftcondfe paft h flbte Angloife , rien dé«éditc 
ne leur réuffiflbit , &" leur parti s'affoi- 
biiffoit de jtrar^en [our. On* arrêtôit à 
tout rnilant Peurs partifaris fccrets. Rf. 
Marîôtti , Evéquc de Sagone , fut et 
ce nomftre. Cht ïe transféra à Génes^ , 
o4 il fut enfermé èiût Ik 'ï'our. Ils 
avorent armé une felouque , 5fcî Ifeai's 
Chefs avoient donné au Corfe qui* I^ 
commanrdoit une patente qui lui en- 
joîgnôit de courir for les (jénois. Cet- 
te felouque fut prife par une gfalioTe dé 
k République , & les Corfes m Gé- 
TomellL O 



162 HisT. desRevol. 

Ali. 1746. "^^^ ^"^ ^'y trouvèrent furent pendus, 
Rivarola manquoit d'argent , & ne fe 
foutenoit que par les contributions 
qu'il faifoit exiger dans les environs de 
San-Fiorenzo où il s'étoit retiré. Il re- 
cevoit de temps en temps des nauni- 
tions de guerre des vaifleaux Anglois , 
qui prenoient des rafraîchiflemens en 
échange. On lui en envoyoit auflî de 
Livourne : mais trois felouques , parties 
de ce Port pour lui en apporter , furent 
prifes par les Génois. Ces bâtimens 
étoient Napolitains , & ils avoient agi 
pofitivement contre la défenfe que le 
koi des deux Siciles avoit faite à fes 
fujets d'avoir aucun commerce avec 
les Rébelles. Auffi ce Prince ne les fit- 
il point réclamer. 
jRéponfedes Rivarola en arrivant dans la Corfe 

Genoit aux . , , , ^ * ,- . 

écrits qu*ii avoit répandu piuueurs écrits au nom 
avoit répan- j^ Rqj Je Sardaigne & de la Reine 

de Hongrie, dont le but étoit d^exciter 
les Peuples de cette Ifle à la révolte , en 
les aifurant de la proteftion & des fe- 
cours efficaces de ces deux PuifTances. 
On affedloit dV compatir aux préten- 
dus griefs des Corfes , pour avoir oc- 
cafion de les exagérer ; & l'on y par- 
loit dans les termes les moins mefurés 



I ■■ 



D É G E N E s. LiV* VIII. J 63 



I 



âe la conduite de la République , foit an. 1745. 
à regard de fes fujets , loit par rapport 
au parti qu'acné avoit pris d'accepter les 
fecours de la France & de rEfpagne* , 
La République fit de fon côté p\x^ 
blier une Déclaration, ou elle proteuoit 
que l'objet de ces écrits étoit fi fcanda- 
Icux , & les termes fi peu xnefurés f 
u^elle n'y pouvoir reconnoître le llyle 
es deux PuiiTances rei|)e6lables dont 
on leur faifoit porter les noms. Que- 
Ton y violoit les bienféances Scies é- 
gards qu^on devoir tnême à fes enne- 
mis. Qu'on y avoit pour but de cor- 
rompre la fidélité des légitimes fiijets^ 
de Gênes ; 8c que fans doute aucut¥ 
Souverain ne devoir être foupçonné 
d'approuver un procédé d'un fi dange- 
reux exemple. 

Defcendant enfuite dans le détail 
des reproches que ces écrits faifoient à 
la République , elle prouvoit qu'elle 
avoit obfervé durant la guerre d^Italie 
la plus imparriale neutralité ^ jufqu'à 
ce que l'obligation indifpenfable où elle 
s*étoit trouvée de défendre des Etats^ 
dont on la vouloit dépouiller par le der- 
nier Traité de Wormes , l'eût contrain-^ 
te malgré elle de prendre ui> autre pardr 

Oij 



■1 ■. 



j6^ HisT. UKS Rktoi-. 

j^^ ^ ^ Enfin eWc faiftôr voir que les Corfes 
**''** ii^aTolent auccin jufte fujct de fe plain- 
dre d'elle ; que non iêulemenr elle svok 
exécuté ùs con¥entîoDS & Tes pro* 
méfies en leur faveur , mstfs qu'elle 
avote même auginefKré confidéraMt-* 
ment les concefion» qu^etle feur a^oh 
fakes fous b garaficîe du feu Empe- 
reur Charles Vf. & du Rof de France. 
Qu'au refte il n'appartenoit à perfon- 
ne àt Venger en Juge entre fes fujets 
fleelte. 

Décitration j}^^\q ^^mt tCTOpsf fe Roî de Frafl- 

àe la France ^ #r r • _i a 

a» ftijec de ce m publier aum, ao- wjet de ces me- 
cei ccrirj. mesécrks , une Déckiratîeftqeri nepoti- 
voit mam^uerde faire uae puilfenteim- 
preflion fur tes- Corfes% 1) fatfett wtf 
qwc tes Ottrt de Vienne & de Turin 
ne pouvoient fomenter la féVofccdeces 
In^laires , ùms Méfier la ^iee 9t le 
ârok des gens. Que la Reine de Hbîh' 
gne enK pcirticulkir ne poavoh le faire 
feus ffianquer d'égards- p^urfar fitéméih 
re du- feue Émper eurfon' père , qui avoir 
^ramri fer poflfeffion de la Gerfeàfe 
République de Gênes* Il'feifbir remar- 
quer enfoite que jaFnais il n'avoir traité 
en ennemis déclarés les Puiffances qui 
avoieat fourni des* fccours à k R^ine 



i>E G i N E fi» Li V. VIIL ëôf 

de Hongrie ; au lieu que cette PrinceP* An, i 74^4 
fe & le Roi de Sardoigne exerçoiem 
contre les 6éftoîs les vetatkms les plvt 
ill^tk&eSy par la feule faifi») qo^its 
étoieffd fëâ Alliés* Il ajoâtok que ces 
motils le déterminoieiiit i dotmermx 
CoHesfidbles de noovelles aifurances 
de fà proceâion , & il déclarent qnrefooi 
intemiiofv éeoit de ibutenk par tous les 
inoyefis canrenables l'amofîté de lar 
Répubfiqoe de Glues fur Klfle de Cor^ 
fè 5 de l'aider à y rétablir la Eibordi- 
Dation 5 & i faire rentrer ésos le de-* 
^p«r ceQ« Mi , féduits ovu excrfés pà< 
kl C^wrs^ w Turinr & de Vienne y »* 
voient ofiS ^M écafteir- Cet élciit^ré^ 
pnvdci à pr^es ^ prcduiflt L'eâèt qi/oof 
5^1% étoîf pronnîi}. Les Ccrfasr fidèbs 
demeiB^e^eiÉt pltrs que pœiaiS' attacbé» 
ai^n im^êfs ée la Républîquar^ Scphi^ 
fleurs des Rébelles quittèrent ce. pawrtl 
qu^ils déftfpérerfent de poawir kiâg- 
terep^. foutenif. 

Mais peode temps apris ^ les efpé*' Ldir«roif«» 
famres des Corfes Rebelle» fe relevé- '!r^]?'*^? 
fenr par les mainews mm les Qerois^t dirent d'i^ 
fc tnotfverent tout à cdop accablés*"^*^* 
Les premiers fuccès des armes de 
France <& d'£%agne feiftbleîeiit avcdJEC 



166 HlST# DES ReVOL< 

AN. i74«. mis Gênes à l'abri de toutes craintes 
de la part du Roi de Sardaigne & de 
la Reine de Hongrie : mais ces fuccès 
furent fuivis de revers inattendus , dont 
les caufes & les détails ne font point de 
mon fujet. Les alliés de ia République 

1>erdirent leurs conquêtes en Italie avec 
a même rapidité qu'ails les avoient fai- 
tes. Le Maréchal de Màillebois 5 qui 
par fa pofition le long de la Scrivia 
couvroit l'Etat de Gênes du côté de 
Novi , eut ordre le 6 de Juin de réu- 
nir fon corps de troupes à l'armée de 
Dom Philippe 9 qui avoir formé le def- 
fein d'attaquer l'armée Autrichienne. 
M. de Màillebois partit le 9. & joignit 
le Prince. Le 1 6. leurs troupes com- 
binées marchèrent aux ennemis cam- 
pés à San-Lazaro : elles furent bat- 
tues , & forcées de fe retirer fous Plai- 
fance. 
Le Koi de Le départ de M. de Màillebois ou- 

ttc^^^Vul ^^^^^ ^" * ^^ ^^ Sardaigne le territoire 
^rei dcf de la République. Ce Prince ne tarda 
"°"' pas à en profiter , & fe porta à Novi 
avec cinq mille hommes. Novi étoit 
une place fans défenfe. Les principaux 
habitans , qui s'étoient attendus à voir 
bientôt les ennemis chez eux > s'étoient 



An, i74<« 



deGenes. Liv. VIII. 1 67 

fauves avec leurs meilleurs effets y dès 

3u^iis avoient fu que les François fe 
iipofoient à fe retirer. Mais il fallut 
payer de fortes contributions. La ville 
fut taxée à deux cents mille livres de 
Piémont , & les châteaux des environs 
à une pareille fbmme. On exigea rigou- 
reufement le payement, & Ion fît ven- 
dre les meubles qui fe trouvèrent dans 
les châteaux dont les Seigneurs étoieut 
abfens. 

Tandis quç le Roi de Sardaigne ^\^*^*^ 
agiffoit de ce côté , le Marquis Philip- ?tUo & "caï 
pe Carretto , avec un détachement de "l-Vecdiwi 
l'armée Piémontoife , eut ordre de 
s'emparer de Caflel - Vecchio & de 
Zuccarello. Il s'avança pour cet eflfet 
le 21 de Juillet vers le Dourg de Ci- 
fano , qu'il furprit & qu'il pilla. Le 
lendemain il détacha une partie de fes 
troupes pour s'emparer de Caflel- Vec- 
chio , £c marcha lui- même vers Zuc- 
carello , qu'il attaqua avec beaucoup 
de vivacité par trois endroits à la fois* 
M. Saoli ^ qui commandoit à Albenga 9 
envoya aufhtôt M. Aftengo. au fecours 
de ces deux poftes , avec quelques pir 
quets , & toutes les milices qu'on put 
raflembler. 



MaMa*MMiHMMMI^MM*«M«ÉHMaL^«» 



ï68 HïsT. i>B^ Revo t. 
j^. ï y^^. Le bourg de Zuccafrelta arvoîc été 

iffiie de cette *^^^^ ^^ ^" mftant , éc le cMteîhi s^é- 
«péaitionjj toit rendît prefqtrWfitôt , fegamifon 
ayant atccepté d^en (brthr îivec re^ épott- 
itears de la guerre. LeHfarquhrCârret- 
to y étoic entré atvec utrè partie âe fon 
détachement ; le reffe tï^étoh conrrpofé 
que des milices dtr Piémont , qcri ^é- 
toient dKperfées daTW fes enviroirs , où 
elles s'occcrpoîent à pHlen Tef ëtotc 
rétat des chofes lorfque M, Affe-ngô 
arriva. Le petit côrp^ qa^l coiilman- 
doh étoit inférieur i celui du Marqms 
Carretto : mais* lei PiémôîiTofe é- 
foîent pour la pîApart êSy^niês. Il 
erut poixvtnr prôffeer rfe ce déi&tcîre , 
& de hr forprife qtre fan arrivée diervoit 
eacrfcr aut ennemh , qui: rtré s'y arcen- 
dôienr pas; If forma fer profet tercfî , 
iron feuletttemi de repTérrdre Ztrcca- 
réîlo , mai^ dV faire prifonniers ceux 
qxri venoïent ae s'en emparer. 

Il n'eut pas de peine à tfiflî^^ fes 
ittiltces répandues dans h (îampagrie. 
ït fit enfurte occuper toutes' ïesr hau- 
teurs voifines du château , & fomma 
le Marquis- Carretto de fe rendre à 
difcnétiort. Le Marquis étoit fort em- 
barraffé. Il a^étoit rien moins qu'en ém 

de 



I> E G E N E s, Liv, VI II. I 6p 

'defoutenir un fiege. Il ne lui reftoit f^^^^. 
d'autres reflburces que de s^ouvrir un 
paflfî^e rëpée à la main,. Il tenta de 
le faire : mais il fut fi vivement repout 
fé, qu'il fentit bien rimpoflîbilité d'y 
réuflir. Il fut donc contraint de fe ren- 
dre prifbnnier avec vingt Officiers & 
près de quatre cents foldats. Telle fut 
Piflue de la tentative des Piémontois 
fur Zuccarello. Cette affaire fit un 
honneur infini à M. Aftengo. Les en- 
nemis ne réuffirencpas mieux à Caftel- 
Vecchio , qui n'eut pas befoin d'être 
fecouru. M. Franchi , qui le défendoit, 
fit fur eux quelques forties fi vigou- 
reufes , qu'il les força d'abandonner 
cette attaque. 

Quelque glorieux que fuflent ces L'armée âe 
avantages pour les Génois, ils étaient j'ÊJ^g* 
peu importans en eux-mêmes , & ne tente en vain 
dinaînuoient ni les inquiétudes ni les^EtatTcô- 
dangers. L'armée combinée de France nw. 
& d'Efpagne s'étoit rapprochée de 
Serravallé , & s'étoit campée entre ce 
château & Gavi , dans le deflein de 
couvrir l'Etat de Gênes : mais cet objet 
devint d'une exécution impoflîble , dès 
que l'armée de la Reine de Hongrie (fe 
fut réunie à celle du Roi de Sardaigne. 
Tome IIL P 



170 HisT. desRevol. 

«^i — ——■—■^— —————— — ■■!■ a^^— ^^li^^^— 

. , Dom Philippe , trop inférieur eu £br- 

ces 9 tut contraint de prendre le parti 
cle fe retirer. Il tint a Gênes le 2^^ 
d^Août un grand confeil de guerre ^ 
auquel aflîfterent le I)uc de Modene, 
le Maréchal de Mailiebois , le Marquis 
de 1?L Mina > & le Comte de Cécile > 
Général en Chef des troupes Génoifes 
depuis que Ni. Brignolé > qvii les com- 
piandpit la campagne précédente , avoir 
été nommé Doge* Il y fut réiblu que 
l'armée combinée n'avoit de meilleur 

{>rojet à fuivre que de retourner vers 
es frontières de la Provence. Cette rp- 
Solution , qui fut fur le champ exécu- 
tée > livroitles Génois à la dirci:étioa 
de la Reine de Hongrie : mais ils n'^é- 
,. • toientpointdireélement en guerre avec 
cette Puiflance. Leurs engagemens 
avec fes ennemis fe bornoient à leur 
$3Urnir un corps de troupes auxiliaires. 
Après la retraite des armées de France 
& d'£{pagnej J'JEtat de Gênes fem- 
bjoit ne devoir plus fervir de Théâtre 
à la guerre ; cependant il en éprouva 
toutes les horreurs. 
Aftèf fa D^s |g 20 du mois d'Août les Au- 

vetraite Ici .* t . ,/ . i i r> 

Autrichiens tricbiens S étoient empares de Serra- 
«archcnt ^^j]^ . jg château s'étoit rendu le lendcr' 

9tu wcnei. * 



jDE GfcNEs* Liv. VIIL 171 

iBaia : Gavi fut pris peu de jours après ; — i— % 
& tandis qu'on formoit le fiége de ia ^n. ^^44^ 
dtadeile » le Marquis de Botta » Com* 
tnandant de l'armée Âucrichietief força 
(uccei&¥emeBt plufieurs défilés qui fe 
trouverêm fur (a route len avançant 
vers Gênes , fc s'empara le 1 de Sep- 
tembre de Fimportapt padage de la £k>^ 
cfaetta* 

Par fes ordres , trois colonnes mar«. 
cherent vers ce paiTage t la plus forte le , 
long du grand chemin , les^eux autres, 
fur les hauteurs qui le bordentii Elles at- 
taquèrent toutes trois en mê^e-temps»' 
La Bochetta étoît gardée par quelques 
Compagnies de Grenadiers François^ 
qui venoient d'arriver^ & qui firent: 
quelque réfiftance ; mais elles furent 
bientôt obligées de céder a» nombre. 
On prétend "^ qu'elles aurcxent pu tçnir. 
davantage 9 & donner le temps aux dé- . 
tacheinens£fpagncd$& Génois qu'elles . . 
televoient » de revenir fur leurs pas • 
mais ces détacbemens étoient déjà loin 
du côté de LagnaCco. Les Grenadiers 
François les rejoignirent , & tous en* 
kxmti retournèrent 4 la Bochetta poui( 



Wfm^mÊimmmÊtmi^mmmmmtmtiÊÊÊt 



172 HiST. DES RevOL» 



eh déloger les Autrichiens. Cela n^* 
Am» i74tf. f^^ P^ poflSble 9 & il f$ilKit fe retirer > 
après avoir perdu un aflez bon m)mbr9 
die braves gens. 

Les Autrichiens maîtfes 4|i défilé / 
A portèrent à Campo-Moroiié-to len*' 
demain , êc condnuferent de s^ivancer 
vers Gênes » parureht- le- 4 i> Saint* 
Fierre-d'Aréna au noipbre de neuf oU' 
dix-mille homnes. Ils exigèrent par- 
tout des contribuions, exorbitantes ; 
If urs troupes irrégulieres brôloient les^ 
makifons, faccageoient- les i4U|iges> âc 
laiffotent dans tous les lieux où* elles 
pallbienc des traces de cruauté & de 
fureur. Les habitans de la campagne* 
sirrivoient de toutes ^arts* à Gênes 9 
franfportant avec eux leurs meilleurs 
effets , & redottbloient dans cette ville 
déjà alarmée les frayeurs Se là conr 
fufion. 
!• lUpuUi- La Républiquïê , hcMrs d^^at de preaV 
que Capitule été d'sutre parti que celui de là fou^ 
^^B^în ™^û«>» longea à arr^r le cours^déi 
* hô(tilités & quelque- prix- que ce fûti 
Elle députa * quatre, SétiatfeùrS' v^ le 
Maquis dé Bbtta, qjmp^-^nt ^^ji' 

m 



■ r r -1 • r - t -ai i-ii 1 1 r i n ■ 1 1 tmmmàmÊÊÊÊ^ 

DE G£N£S. LiV. VIII. TLJZ 

Lagnafco. Ils expoferent à ce Général 

le fujct de leur députatioii dans lés tôt»- Anè sUfi 
mes les plus refpeéhieux Se les plus 
fournis. Il leur répondit obligeamment; 
& le lendemain on convint d'une ca^ 
pitalation provifioiieUe 9 dont les prin«^ 
cipaux articles étoient : 

Qu'on remettroit aux troupes de là 
Reine de Hongrie les portes de la ville 
de Gènes ; que k ,garnifon fefoit pri** 
ibntiiere de guerre j que tous les Fran- 
çois ) Ëipagnols , ou Napolitains , qui 
(e trouveroient dans la ville ou dans 
les fauxbourgs , feroient remis aux Au*^ 
4ricbiens. Qu'on leur remettroit auffi 
tous les effets appartenans aux troupef 
de ces nations, toute l'artillerie. de hi 
ville , toutes les munitions de guerre 5 
& tout ce qui appartenoit à la fubfif- 
tance & à Pentretien des troupes de la 
République. 

Que les vaiflfeaux alliés de la Reine 
de Hongrie auroient toute liberté d'en* 
trer dans le port de Gênes ou d'en for» 
tir. Qu'aucune fujets ou foldats de la 
République ne pourroient fervir durant 
toute la guerre contre la Reine oa 
fes s)lliés.* Que la citadelle de Cavi 



173 HiST. DES RbVOL, 

i.i 1 1 I I II 1^ 

( qui étoit encore ailiégée ) aurait or- 
dre de ie rendre , & que la garnifon 
Aiu >;4«*feroit prifonniere de guerre. Que tous 
le$ prifonniere des troupes de la Reine 
ou de Tes alliés > qui ëtoient entre les 
mains des Génois , feroient fur le champ 
mis en liberté. Que tant que dureroit 
la préfente guerre , tous les Etats & 
toutes les places de la République 
donneroient libre paflâge aux troupes 
de la Reine dans toutes les occafîons. 
Qu'indépendamment des contribu- 
tions dont on conviendroit , les Gé- 
nois payeroient fur le champ cinquante 
nulle Génnines pour être diftribuées 
aux troupes Autrichiennes à titre de 
gratification & de rachat de pillage : 
que le Doge ' & fix Sénateurs pard- 
roient dans l'efpace d'un mois pour al« 
1er à Vienne implorer la clémence delà 
Reine. Qu'enfin quatre Sénateurs k 
rendroient à Milan, pour fervir d'otages^ 
ic y refter en cette qualité , jufques i ce 
ou il leur fût permis par la Cour de 
Vienne de retourner dans leur patrie. 
A ces conditions le Marquis de Botta 
s'engageoit de faire ceflêr toutes les hof- 



nga| 
it&i 



tiUtài d'obliger fes troupe» de pajet 



«^«■■M«Miitftfi*MMMMMMMMft«*aMII 



DE (3bses. Li^. Vlii. 174 

fc ■ I ■ I II I ■ 

toutes chofes argent comptant , & de 

leur faire obferver la plus exaâe difci- **' ''*^* 

Ln exécution de cette convention letradeGèncf, 
Général Nadafti s'étant préfenté devant 
Gênes le 7 de Septenabre à la tête de 
Pavantgarde de l'armée Autrichienne , 
on lui remit les portes de la Lanterne 
& de faint Thomas 9 dont il prit fur 
le champ poiTeffion ; la citadelle de 
Gavi fe rendit en conféouence de Tor- 
dre du Sénat; & la République fê 
dirpp(à à exécuter s^vec la même exac-^ 
titude les autres conditions de la ca« 

}>ituIation^ quelque dures qu'elles 
uflent. 

Le 8 elle Itcentia les troupes qui 
étoient dans Gênes. Qu'elle eût re* 
tardé de deux jours» elle auroit pft 
aifément détruire toute l'armée Au- 
trichienne. Cette armée s'étoit im- 
prudemment campée à Porto-Décimo 
dans le lit de la Serivia qui étoit pour 
lors à fec. La nuit du 10 au 11 il 
tomba .beaucoup de pluie » qui de(r 
cendant en torrens des hauteurs voi- 
fines 9 remplit en un inftant le litda* 
fleuve ;i emportant hommes, tentes ^ ^ 

P iij 



174.^ HiST. DES RevOL, 

bagages , & jettant dans TaFinée en-* 
tierc la plus étrange ^^nfufion. Il y 
* '^^^,'eat plas de mille homifies noyés, & 
fi tes Génois euflenc profité de ce 
• ééfordre pour tomber fur les Au- 
trichiens , il n'en feroit peut-être pas 
. échappé un. Mais la République avoit 
pris le parti de la fbumiflion, fe âat-* 
tant qu'une réfignation aveugle auiE 
ordres de la Reine de Hongrie lui 
mériteroit un peu plus de ménage» 
ment. Efpérance vaine! Les Génois 
fi'apperçurent bientôt qu'on étoit ré- i 
folu' de les écrafer. On commença 
par eitigef d'eulc une oofitributiofl 
de vingt - quatre millions , dont le 
tiers devoir être payé comptant, &' 
le refle avant la fin du mois. Les re- 
préfentations furent inutiles : il feUut 
commencer par payer le premier tiers, 
*& fe préparer à acquitter les deux au- 
tres inceflamment. Les prétentions de 
la Reine ne fe bornèrent pas là : elle 
demanda que les Génois hàbillailent 
trente mille hommes de fes troupes , & 
qu'ils lui remiflent les pierreries fur 
fefqueHes elle leur avoit fait ^e gros 
emprunt qudques années auparavant > 



DE Gènes. Liv. VIII. 1 7 j 

Cependant Fétat de Gênes ëtoit anTTTÎ^ 
inondé de troupes ennemies. Elles s*é- j^^„^ ^^^^j, 
tendoient depuis Novi jufqu'à Gêfieà timu , 9i ici 
& à la Spezza. Loin qu'elles obfervaf- q^^ï^^j; 
fent une difcipline exaâe , comme le fent. 
Marquis de Botta l'avoit promis , elles 
commettoient par tout mille défordres', 
exçrçoient mille vexations ; & leurs 
Officiers ne prenoient aucunes mefures 
pour les contenir. La côte occidenta- 
le de cet Etat n'étoit gueres mieux 
traitée par les troupes Piémontoifes qui 
s'y étoient répandues. Le Roi de Sar- 
dîûgne s'étoit porté de ce côté là. Il UtVîéttiti» 
étoit enué le y de Septembre dans î^*t dl°*C* 
Savone , dont la garnilon sMtoit re- «^te occiaen* 
tirée dans le château , qu'H avoit fur î«*ae^ai«i 
le champ fait bloquer. Final & (es forts 
capitulerenr le 1 5. & les troupes qui 
y étoient fe rendirent prifonnieres de 
guerre. Les armées de France & d'Ef- 
pagne fe retirpient toujours y évacuant 
lucceiHvement les places où elles a- 
voient mis garnifbn. Elles laiiferent ce- 
pendant environ trois cents hommes 
dans le château de Vemimille , & fe 
difpoferent à repaifer le Var. Ainfi le 
Roi de Sardaigne recouvra fans coup 
férir, tout le G)mté de Nice, & fe vie 

Piv 



175 HiST. DES RÉVOL. 

An. i74#. n^^uttre de toute la côte occidentale de 
' - ' l'Etat de Gênes , fi l'on en excepte le 
château de Ventimille , & la citadelle 
de Savone » qu'il comptoit foumettre 
bientôt. Regardant tout ce pays com- 
me fa conquête , il dépoflféaa de leurs 
emplois tous les Magilfarats que la Ré- 
/publique y avoit étaolis , &c les rempla- 
ça par des Piémontois. 

icff Génois Les Génois dans la dernière défola- 

*To lô^on aê ^^^" cherchoient à intérefler en leur 
^iverfct faveur les Cours amies de celle de 
f^^u* ï![^! Vienne. Ilspeiraoient leurs malheurs i 
d'Hoosne. ^ ils julunoient leurs conduite ; mais ils 
tirèrent peu de fruit de la pitié qu'ils infr 
pirerent. M. de Villa-Vecchia , char- 
gé de leurs affaires à la Haye , zàcdà 
aux Etats généraux , le 27 ae Septem- 
. bre , un Mémoire fort touchant. Il y 
expo^oit que les malheurs de la Répu- 
blique de Gênes n'étoient point la luir 
te de projets ambitieux & injuftes; que 
fes maximes étoient les mêmes que cel-. 
les que les Etats généraux avoient fui- 
vies , & que les Génois en avoient dW 
tant plus de droit à leur proteôion ; 
que leurs maux n'étant point fouhf^h 
ne pourroient fournir que de funeft'si 
exemples dans les fatalités de la guçrt 



D £ G E K £ S. Ll V. VIII. 177 

re j que l'équilibre de TEurope exigeeit 

la confervation de la République de * 

Gênes ; aue les Puiflânces maritimes , 

& la Hollande en panieulier , avoient 

intérêt qu'on x:efiituât dans fes droits 

& ùl libené cet ancien afyle du corn"- 

merce de la Méditerranée. Il finiflbit 

en fuppliant les Etats généraux d'em* 

i}layer leurs bons oflîces^pour engager 
a Reine de Hongrie à modérer fes 
f)rétentions. Il obtint effeâivement 
eur recommandation à la Cour de 
Vienne ; mais on ne s'apperçut point 
qu'elle produisît aucun effet. 

Les Génois ne tirèrent pas plus d'ar 
vantages de leurs foUicitations & la 
Cour de Londres. Ils y remontrerenr 
en vain que le danger preflant dont leut 
libené étoit menacée , fans que des re« 
préfentations réitérées euflent pu le dé- 
tourner, avoit été lafeule caufe qui les 
avoit forcés à fournir aux ennenais de la 
Reine de Hongrie un corps de troupes 
auxiliaires ; €ue l'exemple de plufieurs 
autres Etats les avoit autorifés à croire 
qu'une pareille démarche n'^étc^it point 
incompatible avec la neutf alité ; que 
leir infortune étoit d'autant plus digne 
de compaflion , qu'elle étoit moins ïniz 



i*Mk 



178 HiST. DES ReVÔL. 

\^ ritécr Les Ang:lois furent peu fenfîbles 

An, 1746. ^ T °-l • A 

a ces râlions $ ils avoient eux-mêmes 
contribué à accabler les Génois , & 
leurs vaifTeaux n'avoient ceflë depuis 
ttiïdque temps de troubler Flfle de 
Corfe t que pour féconder les opéra* 
tions de rarmée du Roi de Sardaigoè 
dans la partie occidentale de PEtatde 
<jênes. Les démarches des Génois au- 
près de quelques autres Puiflances ne 
lurent pas plus efficace : prefque par 
tout on les plaignit , on s'intérena pour 
^ux^on foUicita en leur faveur : mais 
la Reine de Hongrie ne s'attendrit 
point. 
On exige dei II fallut payer le fécond tiers de la 
jjmnbMt.oK^çjjj^^ibution de viiîgt-quatre millions 

Su'^elle avoit impofée. Les fonds de la 
ianque de Saint Georges avoient été 
employés , les reflburces publiques 
étoient épuifées ; on avoit pris jufqu'i 
l'argenterie des Eglifès pour fabriquer 
de nouvelles eipeces. Le Marquis de 
Botta prefToit cependant d'acquitter le 
refte de la contribution. On allégua 
Pimpuififance la plus réelle : miais , ms 
y avoir égard , le Général Autrichien 
exigea qu'on fe conformât fans délai 
aux volontés de la Reine. Le feui adoih 



DE Gbnes. Liv. VIII. 17P 



ciflêment qu on obtint fut que les auit- ; ^^ 

tances des lommes que cette PrinceiTe 
avoit ennpruntëes des Génois feroient 
paffées en compte j mais elle refufa ab- 
folument de recevoir en payement les 
fonds qu'ils avoient placés en Allema- 
gne. Il étoit iropoflîble aux Génois 
d'exécuter ce qu'on leur prefcrivoir. 
Le Marquis de Botta menaça d'une 
exécution militaire ; & l'on ne voyoit 
aucuns moyens de l'éviter. Cette ex- 
trémité parut fi prochaine , que les 
principaux Citoyens de Gênes firent 
tranfponer leurs meilleurs effets dans 
les maifons Religieufes. 

Les habitans de la campagne n^é- Suite de cf 
toient pas plus ménagés que ceux de la lowcul""^^ 
capitale. Aux contributions que les 
Officiers exigeoient d'eux , fe joi- 
gnoient encore les vexations & les dé- 
fordres du foldat. Les Commandans 
Autrichiens fe plaignirent au Sénat que 
leurs foldats ne pouvoient s'écarter 
fans courir rifque de la vie, & demandè- 
rent que les payfans fuflent défarmés. 
Soit que ces plaintes euflent un fùjet 
réel , foit qu elles ne fuflènt qu'un 
prétexte 9 le Sénat réfolut jufqu'au 
bout de" montrer en tout (à comptai* • 



«■■■«■■■ 



i8o HisT. i!)Es Revoe. 

Aii.i74tf.&nce pour la Reine. Il envoya des 
CommiiTaires pour défarmer les pay- 
fans. Mais l'autorité de ces Commii^ 
faires fut trop peu refpeâée , ou peut- 
£tre leur zèle trop foible ; & le dëfar^ 
mement n^eut point lieu.^ 

Tant de complaifances & de ibumif> 
fions de la part du Sénat ne rendoient 
point la Reine d'Hongrie plus favora- 
ble aux Génois. Le Marquis de Botta 
déclara que fes troupes padferoient l'hy- 
ver fur le territoire de la République f 
& qu'il faudroit leur fournir des fub- 
fiftances. Le bois étoit devenu extrê- 
mement rare; ôcTon craignoit fort que 
r les Autrichiens i venant à en manquer » 

ne coupaiTent lès oliviers ; nouveau fîi« 
jet d'allarmes pour les Génois. La Rei-^ 
ne leur fit cependant faire des propofi- 
tions amiables ;.mais elles n'étoient 
rien moins que propres à les raffurer. 
PiopofTtionf Elle leur fit offrir de leur garantir 
iTcour de leurs Etats , à. condition qu'ils fe- 
yicnne [fc- roicnt avec elle une alliance offenfive 
ictt Cl* g^ défenfive. Le Gouvernement r^pon^ 
dit le plus humblement qu'il lui fut 
poffible , que les Génois ne pouvoient 
le porter à cette démarche (ans s'expo- 

. fer à des malheurs (emblable&î ceux 



deGenbs.Liv. VIII. 1 8 1 

qu^ils venoient d'éprouver ; que le voi- An. i 74*, ' 
finage de la France leur rendoit le reC- 
fentiment de cette Couronne infini- 
ment redoutable ; que leur commerce 
avec l'Efpagne étoit le feul bien qui 
leur reftoit , & qu'ils ne pouvoient fans 
le perdre fe conformer aux defirs de la 
Cour de Vienne ; qu'ils fe flattoient 
donc que cette Cour ne.trouveroit pas 
mauvais qu'ils n'acceptaffent pas les 
propofitions qu^elle leur faifoit faire. 

Quelque fage que fût cette réponfe » 
la Reine en fut irritée. Elle donna or- 
dre au Marquis de Botta d^exiger avec 
la dernière rigueur le refte des contri- 
butions : mais il ne put tirer qu'un à 
compte de deux cents mille Génuines. 
Pluueurs Puiflances intercédèrent en- 
vain de nouveau pour les malheureux 
Génois. Ils implorèrent les fecours du 
Ciel ; & le Pape leur accorda un jubilé 
de quinze jours. 

Les François avoîent repaffé le Var BeUeiëfen- 
le iS d'OAcbre. L'armée Piémontoife ^hleîu' de 
s'en approcha , renforcée d'un corps de vcntimUic, 
troupes Autrichiennes. Le Marquis de ' 
Botta reçut ordre quelque temps après 
d'y envoyer encore trente bataillons , 
pour exécuter le projet d'une mvafion 



182 HiST. DBS Re VOL." 



. " en Provence , que la Cour de Vienne 
' '^^ * concerta , mais dont le fuccès ne ré- 
pondit point à fes vaftes efpérances. 
Avant l'exécution de ce projet , les 
Fiéoiontois avoient enfin forcé le châ- 
teau de Ventimiile à capituler. M. 
DieflTenthaller , Commandant du troi- 
fieme bataillon du Régiment Suiflfê de 
Vigier , avoit été laiflé dans ce château 
avec trois cents foldats feulement. Il ne 
fè rendit ou'après y avoir &it la plus 
glorieufe aéfenfe. Huit jours avant la 
capitulation , l'intérieur ae fa forterefle 
avoit été tellement ruiné par les bom- 
bes des ailiégeans , qu'il ny reftoit plus 
de quoi mettre un feul homme à cou« 
yert. Après avoir épuifé fes boulets , 
il fit déterrer plus de fîx cents de ceux 
qiue les ennemis lui avoient tirés ^ pour 
les leur renvoyer. Les ailiégeans lui li- 
vreront un furieux aiTaut quelques jours 
après ; mais il les repoufla , après leur 
avoir tué près de cinq cents hommes. 
Enfin ayant- cent dixhuit; hommes de 
fa petite garniibn tués ou bleflés , 
voyant la brèche confidérablement ag« 
grandie ; lui-même étant tombé mala- 
de ; il ne voulut pas ternir la gloire 
d'une fi belle réfiftance par une opiniâ- 



i 



Yonc, 



I>B G E N E S. LiV. VIII. 185^ 

reté condamnable , & fit arborer le 
3rapeau blanc le 23 d'Oâobre à huit ^* *^* * 
leures du foir. Il fut fait prifonnier de 
>;uerre avec le refte des braves gens qui 
ravoient fi bien fécondé. 
La citadelle de jSavone ne fe propo- ,y'8:®?'*°f* 

r . 1/r r • • r réfolution du 

(oit pas une déreXlie moins VlgOUreute. Gouverneur 

Elle étoit toujours bloquée par les Pié- ^.*„^* ,^L"* 
montois depuis le p de Septembre ; ^ 
mats on avoit trouvé moyen d'y faire 
entrer » à diverfes reprifes , des vivres , 
& quelques troupes^ Depuis la conven- 
tion des Génois avec le Marquis de Bot- 
ta 9 par laquelle l'Etat de Gênes fe fou* 
mettoit ii la difcrétion de la Reine de 
Hongrie, les Autrichiens ^ qui a voient 
quelques détachemens parmi les trou- 
pes qui bloquoient la citadelle de Sa- 
vone , exigèrent que le Sénat envoyât 
au Commandant de cette fortereflc Tor- 
dre de fe rendre : mais cet ordre nVut 
point d'effet. Le Marquis Auguftin 
Adorne , qui le reçut , répondit qu'ail 
s^étoit toujours fait gloire d'obéir a la 
République tant qu'elle avoit été libre : 
mais que , depuis qu'elle ne l'éroit plus » 
il ne pouvoit fe réfoudre à obéir à des 
ordres diftés par les oppreffeurs de fa 
patrie. Il fit aufiitôt aifembler fa garni- 



184 HîST. DBS ReVOL, 

Am. <74tf. ^°" » ^ déclara qu'il ëtok déterminé à 
* s'enfevelir fous les ruines de fa place j 
que ceux qui ne fe fentoient pas le cou- 
tage de Timiter pouvoient fortir. 

Charmé de voir que la nobleflfe de fes 
fentimens avoit pafTé dans tous les ef- 
pritSj il lut un teftament qu'il avoit fait, 
par lequel il inftituoit héritiers de tous 
les biens , qui étoient confidérables » 
les femmes & les enfans des Officiers 
& des foldats de cette brave garnifon 
avec laquelle il étoit réfolu de périr 
fous les débris de fa citadelle. Il diftri- 
bua fur le champ aux foldats ce qu'il 
avoit d'argent & d'effets, & ne s'occu- 
pa plus que du foin d'aflurer par les 
meilleures difpodtions le falut d'une 
place pour laquelle il venoit en quel- 

Îrc forte de le dévouer* Le Marquis 
dorne eft de l'illuftre famille de ce 
nom qui a fourni à Gênes quantité de 
grands hommes y dont nous avons fou- 
vent parlé. 

Le Roi de Sardaîgne , qui vouloir 
à quelque prix que ce fût être maître 
de la citadelle de Savone , défefpéranc 
d'y réuflîr par un fimple blocus , fe 
dilpofpît à la faire aflîéger dans les for- 
mes , & avoit ordonné d*y employer 

une 



«su; 



L ^t ■»?<.•*;. «t-. 



DE Gènes. Liv. VIIL i8ç 



une artillerie redoutable* Cinquante ^^^ j^^^, 
pièces de canon & vingt-quatre mor- 
tiers , qu'on y deftina , furent mis en 
batterie dans les premiers jours de>Dé- 
cembre, & commencèrent à la fou- 
droyer. Mais , dans ce même temps , 
des chofes ^en plus importantes fe paf- 
foient à Gênes. 

L'inflexibilité de la Reine de Hongrie Inflexibilité 
avoit mis les Génois au défefpoin Le^^ Jj^^^^ç* 
Marquis de Bona en prévit fans doute & défcfpoir 
les fuites , & parut les craindre. Les**"^****^ 
payfans.. comme on Pa vu , avoient re- 
fulé de fe laifer défarmer ; le peuple 
poufléà bout murmuroit fansfe con- 
traindre j les efprits étoient dans cette 
fermentation qui annonce ks extrémi- 
tés violentes : la moindre circonftance 
pouvoit faire éclater un foulevement 
d'autant plus difficileà réprimer , que le 
plus grand nombre des troupes Autri- 
chiennes s'étoit pofté fur le Var. Dans 
ces circonftances le Marquis de Botta • 
crut devoir prendre des précautions ' 
îîouvelles; Le» 2 6 dé Novembre il fe 
faifit du fort de faint Bénigne , fitufe- 
I fur une hauteur ^ près du fort de la Lan- 
: tbrne 9 & y mit une garnifon nom-- 
breufe : il renforça confidérablement" 
T<)me IIL Q. 



■ H J ii i " ' tV ' • " 

ïS6 HisT. DES Revol. 

. les corps de garde dessertes de la ville : 

' '^* * il obligea le Gouvernement de lui en- 
voyer fes principaux Officiers ^ & leur 
fit prêter ferment de n'agir ni direfte- 
xnent ni indireâement contre Içs inté- 
rêts de la Reine de Hqngrie. Qi^lques 
voies de douceur auroient été plus ef- 
ficaces aue toutes ces mçfiires : mais les 
ordres ae la jGour de Vienne étoient 
. . toujours rigoureux , & le zèle avec le- 
\ quel on fe portoit à les exécuter ne les 
adouciflbit pas. 

Le Sénat s'étoit flatté long^temps 
qu'on auroit enfin quelque égard aux 
repréfentatioDS des Génois , .& qu'on 
leur feroit quelque diminution fur le 
refle des contributions : mais le 30 de 
Novembre le Comte de Choteck , 
CommilTaire Général des troupes Au- 
trichiennes r communiqua aux Cooh 
miilàires de la République un nouveau 
refcript de la Reine de Hongrie , par 
lequel » loin que cette Princefle fît 
quelque remife , elle formoit au con- 
traire des prétentions nouvelles. Elle 
refufoit de pafllèr en compte le bois & 
le fourrage fournis k fes troupes de-: 
puis qu'elles occupoient l'Etat- de Gê-i 
nés. Elle dcmandoit fur le champ qua^j 



D£ Gènes. Liv. VIII. 187 

tre cents mille livres , pour le rachat 

des magafins qu'acné avoit confenti de ^^* '^^•* 

reftituer i la République. Quant à ce 

qui étoic encore dû des contributions , 

elle exigeoit le payement d^une partie 

dans deux jours , & du refte dans utï 

mois. 

Le Comte de Choteck déclara 
qu'il ne laiiToit aux Génois que vingt- 
quatre heures pour prendre leurs rélo- 
lutions fur ce refcript ; qu'ail exigeoit 
des cautions de l'exécution de leurs 
engagemens ; que la Reine prétendoic 
qu'ils fe conformaflènt exaâement à 
tous les articles que fon refcript conte- 
iioit ; & que le Marquis de Botta avoit 
ordre de les y contraindre. Mais les 
menaces ne fervent qu'à aigrir quand 
on n^a plus de malheurs à craindre. 
Ceux des Génois étoient à leur comble. 
Le peuple fur-tout 9 qui n'avoit plus rien 
à perdre ^ n'avoit plus de ménagemens 
à garder. Le bruit fe répandoit qu'un 
corps de troupes Autrichiennes fe dif- 
pofeit à entrer dans Gênes pour y vivre 
a difcrétion. Que re(lo.t-il à redouter 
encore f Que hazardoit-oB à tenter dé 
fecouer un joug fi dur f appréhendoit* 
on de plus grands maux f de voit- on fe 



l88 HlST. DES RfiVOL. 

laiflfer écrafer fans ofer rien cntrepren- 
AN.1746. ^fg pQ^j. ç^ défenfe f Ces difcours , ré- 
pétés parmi le peuple 9 échau£fbient les 
efprits. Tout étoit difpofé au fouleve- 
ment. On n'attendoit qu'une occafîon 
ou un prétexte : le hazard le fit naîue 
au commencement de Décembre. 

Dès le premier jour de ce mois , le 
Marquis de Botta avoit demandé au Sé- 
nat quarante pièces de batterie , pour les 
envoyer au Comte de firown qui com- 
manaoit les troupes Autrichiennes def- 
tinées à Texpédition de Provence, Les 
demandes ae la Reine de Hongrie 
étoient des ordres précis auiquels il 
eût été dangereux de s'oppofer. D'ail-t 
leurs 9 par la capitulation de Gênes > 
cette PrinceiTe étoit maîtreflfe de toute 
Tartillerie de cette place. Le Sénat 
confentit donc à remettre au Marquis 
de Botta Tartillerie dont il avoit be- 
foin ; & ce Général fit d'^abord enle- 
ver les douze plus gros canons de la 
ville , avec quelques mortiers. On étoit 
occupé au tranfbort de cette artillerie 
le j* de Décembre , •& Ton conduifoit 

I)ar une rue étroite un mortier dont 
'affût caiTa. L'embarras que caufà cet 
accident attira beaucoup de peuple: 



I 



mmaàm» 



DE G£N£S. LlV. VIII. l8p 

un Officier Allemand ayant apperçu ^n. xç4r. 
un Génois qui nuifoit au travail , ou 
qui ne s'y ponoit pas avec afTez d'ar- 
deur , le frappa de fa canne. Le Génois 
fe jetta fur r Officier , & lui porta urt 
coup de couteau» La populace , qui s'é- 
toit affemblée 9 prit parti dans cette 

Î[uerelle. Une grêle de pierres tomba 
ur les Allemands qui conduifoient le 
mortier. Sept furent dangereufèjnenc 
bleffés, les autres s'enfuirent. 

Dans les difpofitions où fe trouvoient 
les Génois , il n'en falloir pas davantar 
ge pour exciter une émeute générale; 
Le peuple courut au Sénat , criant 
qu'on lui donnât des armes. Le Sénat 
n'avoir garde d'adopter aveuglément 
des premières imprtffions qui pou«- 
voient être peu durables , ou mal fouf- 
tenues. Il refufa les armes qu^on de- 
mandoit > & tâcha de calmer un tumul- 
te qui pouvoh avoit pour l'£tat les 
fuites les plus (acbeufes^Mais le peuple 
animé n'^écoutoit déjà plus rien. Il en- 
fonça les boutiques des armuriers , brir 
fa les portes de l'arfenal & des maga- 
fins à poudre , & courant de rue en rue 
fit main baffe fur les Allemands qu'il / 
rencontra. Le maffacre dura toute 1k 



~gnii^jiMm ■ 1 I II ^11 - I 

I^O HlST. DES Ré VOL. 



An. 174 tf. nuit. Les Allemands fe réfugièrent dans 
leurs poftes ; & le lendemain les ba^ 
bitans » qui avoient pris les armes y fe 
difpoferent à les en chaflfer. 
Ht attaquent Ce n'étoit plus unefîmple émeute 
mîn<k"danf populaî^e ; c'étoit un (bulevement qu'on 
icH» poftet. -paroiflbit vouloir foutenir avec toute la 
.vigueur podîble. Les Génois avoient 
élevé une batterie de huit ^eces de 
icanon contre la porte de S. Thomas: 
ils attaquèrent , la bayonnette au bout 
idu fudl ) un pofte voifin , où étoiènt 
<}uatre compagnies de grenadiers , qui 
les repoaflerent. Ils ne fe rebut-erent 
-point , & recommencèrent Pattaque k 
jour fuivant : * mais le Marquis de 
Botta a voit renforcé de deux bataillon^ 
<:e pofte important ; & les Génois fu- 
rent encore repouflTés. Cependant ils 
avoient placé diverfes batteries qui in- 
commodoient fort les Autrichiens : ik 
avoient fait de bons retranchemens à 
la tête des rues ; & (i le Marquis de 
JBotta s'étoit jufqu'aloris mûntenu dans 
(ësipoftes, il fentoit qu'il ne pourroit 
y tenir long-temps contre tout un peih 
ple. Tout Fon elpoir étoit que Paraeur 
des Génois fe refroidît peu à peu^ & 



DE G E N E S. LiV. VIIL 191 

pour donner occafion à leur feu de fe 
rallentir , il fit demander * une fufpen- ^' '^^ • 
fion d'armes de trois jours. 

n n'en obtint qu'une de trois heu- 
res.^ Les Génois ne fe conduifoient 
point comme une populace aveugle qui 
n'a pour règles que le caprice ou la tu* 
reun Leurs attaques étoient bien con-> 
certées 9 leurs projets de défcnfe fage- 
ment drefTést toutes leurs opérations 
bien dirigées. Ils fuivoient les avis de ^ 
Chefs habiles qu^ils s'étoient choifis ; & 
ils n'avoient garde de facrifier leurs 
avantages par une inaâion qui pouvoit 
les perdre. La fufpenfion d'armes fut 
pourtant prolongée jûfqu'à la fin du 
jour , par l'entremife du Prince Do- 
ria & de quelques autres Sénateurs^ On 
parla d'accomodement. Les Génois ne 
s'en éloignoient pas : mais ils vouloient 
avant toutes choies qu'on leur remît 
les pofies û9 la porte de Sv Thomas y Se 
du tort de S. Bénigne ; & qu'on leur 
donnât des otages pour lesraflurer con« 
tre la vengeance de la Reine de Hon- 
grie. Ces propofitions ne furent point 
acceptées , Se les hoftiUtés recommeft; 



mmfÊmmmmmtmimmmmatHilmmmm^lta 



1^2 HlST. DES RÉVOJL. j 

TÎ~r7f cerent le lendemain, avec plus de vi- 

vacité qu auparavant. 
Coadottc da Les Sénateurs s'étoient donné beau- 
^"^* coup de mouvement pour faire réuffir 
la négociation. Ils étoient trop (âges 
pour ne pas s'allarmer des fuites d'une 
entreprife dont le fuccès étoit encore 
incertain. Au moins leur conduite mé* 
nageoit auprès de la Cour de Vienne 
une juftification au nom de. l'Etat de 
Gênes. Mais tant de prudence n*étoir 
pas faite pour un peuple depuis long- 
temps pouifé à bout 9 & échaufië par 
de premiers fuccès. La politique du 
Sénat fut mal interprétée. On attribua 
fes craintes & fes ménagemens à des in- 
térêts perfonnels. Le peuple murmura : 
les plus emportés pillèrent lés maifons 
de quelques Sénateurs ; & l'on fur 
obligé de faire pendre quelques-uns de 
ces mutins 9 pour réprimer des défor- 
dres contraires au but ck ceux mêmes 
qui les excitoientr t 
Les Aile- Les nouvelles attaques des Génois 
S^t ^^ réuffireat. Les Allemands furent enfin 
G^ac^. Lear cbafTés de la porte de S. Tbomas > de 
lewaitc. jj^ ^Q^J. ^^ [^^ Lanterne , du fgrt de faint 

Bénigne , & forcés d'abandonner le 
fauxboûrg de & Pierre d^Àréna ^ aptes 

avoir 



DE Gènes. L IV* VIII. 1^3 

avoir perdu plus de deux mille hom- a,^, 1.744, 
mes. Ds prirent le chemin de la Bochet- 
ta : mais ils trouvèrent fur leur route 
un corps de dou^e mille payfans , qui » 
au bruit de ce qui le pafToit aans Gênes» 
avoient d'eux-mêmes pris les armes. Le 
Marquis de Botra n'avoit d'autre ref- 
fource que de s'ouvrir un paflage Tëpée 
à la main : il y réuffit , & parvint * aux 
défilés de la Bochetta , où il efpéroit 
pouvoir fe maintenir : mais il y fut atta- 
qué & forcé dès le lendemain , par 
les habitans de Gênes qui l'avoient fui- 
vi 9 & qui s'étoient joints aux payfans 
des vallées. Il fut donc obligé de fe re- 
tirer vers Gavi , abandonnant (on artil- 
lerie & fes équipages. Il s'établit à 
Gavi , à Novi , à Voltaggio 9 avec un 
corps avancé du côté deFiafconé; ôc 
donna ordre à toutes les troupes Au-' 
trichiennesquiétoient dans le Milanés, 
le Mantouan ^ & le Modénois » de le 
venir joindre. 

Celles qui avoient été diftribuées le 
long de la côte Orientale de l'Etat de 
Gênes avoient été obligées de fe retirer 
avec précipitation , & s'étoient fauvées 
à Luques. Les Allemands perdirent 

Tome IIL 



f 



Ij^4 HXST, DES RfiVOI./ 

^. plus de cinq mille hommes dans ces re- 

* '^* * traites. Les payfans de la vallée de 
Poliîévéra firent feuls plus dedeuxmUk 
priibnmers. La perte des Génois lut 
&}rt peu coofîdérahle. Ils ne jugerem: 

f)as à propos de pourfuivre pour lors 
es Allemands plus loin j & (e conten- 
tèrent de garder les paflages par où 
leurs ennemis auroieBt p& fe rappro- 
'<cber de Gênes* La tranquillité fut ré- 
tablie dans cette ville» & dès le i6é 
4>n commença à y r'ouvrir les boutt* 
i|ues. / 
r^*d^* * P"" Ce jour là même un corps de pwûns 
délit de"sâ- tenta de iècourir la citadelle de Savo* 
'onc- ne. Les Piémontois , maîtres de la plus 
rrande partie delà côte Oocideotalede 
£tat de Gênés» bloquoient cettecita- 
iklle depuis plus de trois mois » & l'af- 
fiégecMent dans les Ibrmes depuis près 
de quinze jours. Les pay£ms Gâiois 
firent repouffés avec perte. Deux au- 
tres corps plus confîderables s'avance- 
rent dans le deifeia d'attaouer les affié- 
geans ; mais rartiUeriè des V9i0èaux 
Anglois fui xroifoient fur la côte » & 
(avorifoient le (iége , obligea ces déca- 
chemens de rebrouifer chemin» Le 
Marquis Adorne deflitué de tout ef- 






DE Gehes. LiV. VIIÏ. t^f 

poir de fecours , voyant Tarraée des . 
afliégeatis augmentée pat* de nouveaux ' ^^ 
renforts , fa garnifon i*ëduîte k mille 
foixante*dlx hommes , à la véUle d'ê- 
tre emporté y comptable à fa patrie de 
la vie dles braves gens tjtii lui reftoîent ^ 
après avoir foutenu piufieurs affauts » 
effuyé plus de trente mille coups de 
canon d^ plus de neuf mille bombes , 
capitula le 1 8. avec des diilinc^ions 
honorables i mais à condition cepen^ 
dant qu^il fercnt prîfbnnier de guerre 
dvec (à garnifon. 

Les Génois , plus heureux contre les J"'*' ^ 
Autrichiens , qu'ils avoient chaflës au- duTénat, 
delà des montagnes , s'attendoient bien 
à de nouveaux eflfbrts de leur part , & 
île négligeoient rien pour fe mettre en 
état de leur réfifter. Aucuns Nobles ne 
s'étoient encore joints au peuple , quî 
continuoit d'être fous les armes. Se^ 
Chefs étoient choifis parmi les ancien-^ 
nés familles Plébéiennes ^ les plus re- 
nommées par leur zèle pour le biért pu*« 
blîc. Ils régloient çout ce qui. concen- 
noit le militaire , & marquoient en tout 
le refle un extrême refpedl pour le Do- 
ge & pour le Sénat , qui perfifloient 
toujours à conferver pour la Cour d^ 

Rii 



• i ' ,. ■ ■ I ■■■'■ L^ i ■ . ■ ■il M 

An. 1746. Vienne lapIusliautéçonfidération.La 
Reine de Hongrie ne jugea pas pour 
cela plus favorablement des diipofîtioDS 
de la rTobleife Gënoife. Cette PrincefTe 
fit déclarer au Marquis Spinola, Minif- 
^re de la République de Gênes à Vien* 
pe» que fi le Sénat vouloir prouver qu'il 
n'avoit aucune part à Pentreprife du 
peuple, il faUoit qu'il fît remettre au 
plutôt en liberté les prifonniers Alle- 
mands ; reftituer rartillerie » les muni* 
tipns , &. les équipages enlevés à fes 
troupes i achever le payement des con- 
tributions ; remplacer les deniers de la 
caiiTe militaire , que le peuple avoir pil^ 
lés ; & donner des indemnités pour les 
effets qu'ion ne pourroit recouvrer. On 
Xaifoit. monter à plus de douze millions 
de floriné d'Allemagne les dommages 
dont on fe plaignoit. Outre ces préten- 
tions , on exigeoit encore que le Sé- 
nat fît des perquifîtions exaâes des aui- 
.teurjs du fouleyefpetit Le Marquis Spi* 
jiola repréfèhta queje Sénat n'étoit pas 
,en état d'accepter . de pareilles propo* 
fitions» La Reine 9 iàns vouloir l'enteo- 
dre y lui fit donner ordre de fortir de 
Vienne dans vingt-quatre heures « ii 
de fes Etats dans fbç jours* 



•i^ 



D E G £ N fi Sb LiV* VIII. 1 5) 7 



Le Sénat vit bien que tous fes mé- '"7 TZ 

nagemens avoient été mutiles » & il Entrcpiifcs 
ne tarda pas à agir de concert avec ^«? Autri- 
le peuple. Les Puiflances alliées des^^^"'* 
Génds les exhortoient à achever ' 
l^ouvrage de leur libené ^ & leur 
promettoient d*y concourir k plus» 
efficacement qu'il feroit poffibie , foit 
par des diveruons puiflantes j foit par 
des fecours de troupes ; & le fuccès 
de la révolution devenoit de jour en 
jour plus certain. Botta cependant 
rafiembloit des troupes de toutes parts.* 
Le Comte de Browne , qui avoit ten- 
te une invafion en Provence , lui en-^ 
voya douze ou quatorse bataillons y 
dont Ur avoit autant de befoin que 
le Marquis de Botta hii-même. £n 
attendant l'arrivée de ce renfort , les 
Autrichiens tentereiit de fe rendre 
maîtres du paHàge importantde la Boc* 
chetta , & ils l'attaquèrent avec fix 
mille hommes le quatre du mois de Jan-^ 
vier. Ils furent répouffés avec perte; 
Quelques jours après leurs détache-^ 
mens pénétrèrent du côté de Voltrî 
& de Bifagno ; mais fur le point d'ê- 
tre coupés , ils fe retirèrent avec pré- 
cipitation; > 

RiJl 



i3?8 HisT^ DIS Rbvol. 

•JJJT^^^ Leurs attaques du quînœ eurent 
' plus de futtea. Ik s'emparaient de^ 
hauteurs , de Bu&hi Ac de It çrgo For* 
xiari 9 que;lespay£ins atsiand&aaerent 
avec quatiiç pièces de caaoji ^ & quet; 
ques munitions de guerre^ Le Mar- 
quis de Botta fit occuper le pofte de 
Piédra-Lavez^ra y & fôrma ua cocdon 
depuis ' U vallée de Scrivia . jufqu'à 
Campofredo > vis-à^vls de la Bochetta. 
Il fit e;nfuite marcbeF aux dâilés le 
lendemain , & panagea ratteution de 
• ceux qui les défendoient par plufieurs 
(aulTes attaques. Le froid étoit excef^ 
fif. Trois cents h(»iinEies 9 qui nV 
volent ni tentes ni baraques > s'iétoîent 
retirés dans un village y abaffidonnanc 
un paflâge par lequel ils jie croyolent 
pas que les Allemands fongeaflefit à 
pénétrer^ Mais le Marquis de Botta 
en ayant été aveni fit déboucher qua- 
tre mille hommes par ce défilé, dans la 
plaine de Polfévéra.. 
Aiiirmetaet L'allarme fut terrible dans Gênes 
Qéaoit, g;^ qu'on apperçut les AUemands. 

On fonna le tocfin dans toutes les £gli"< 
iès. Les payfans coururent aux haih^ 
leurs.. On occupa» ou Fqh renforça 
fous les ^fiçs qui pouvolens xetankt 



deGén«s»Liv. yill. ipp 



les progrès des ennemis^ qui forent eux- ^^ 
mêmes obligés <îe fe retk^ef de divers 
endroits oà ib fe crurent trop expofés , ^'^ 

& entre-autres de Pietra Lavezara. Je 
n'entrerai point dans le détail de tott<^ ' i 
tes les cemaisives des Autritcbiens , pre& 
quetxniîotifs fans fuccès. Il ne fe paflbit x 
gueresd^ jour que les Génois ne tuflfene 
attatpsés dans quelques^utis de leunf 
poiksrou qu'ils n'ei!ayalfefft de déloger 
iearsenviemis de ceux dont ils s'^étoient 
emparés» Bans les premiers jours de 
Février les Autrichiens attaquèrent 
fucceflîvement Lagnafco , Groce d'O- 
rera , & Vitioria : mais ils furent re- 
pouffik par- tout. Ils avoient quek^ues 
poftes du côté de Voltri ^ & ils forent 
cbaffés de plufieurs. 

Cette petite guerre étoit continuelle : Ç™*"*^'^^^' 
l'animofité des deux partis la rendoit 
meurtrière : il ne tint -pas aux Alle^ 
mands qu'elle ne devînt cruelle. Us 
donnèrent en diverfes occafions des 
exemples de foreuré X^e peuple de Gê« 
nés , indigné de ces excès , vouloit 
malËM:rerTes prKbnniers Autrichiens; 
& Ton fut obligé de doubler la garde 
de leur prifon , pour empêcher ce$ 
dangcivuiès repréfaifl^est 

R iv 



aoo Hi^T, DES Revol, 
"" Plus les Génois étoienc aigris contre 
Lct Génob ^^* Allemands , plus ils s'aâ^rmiiToienc 
•"occupent de dans la rëfolution de fe dëfendreijuf-* 
5&!^^*^"'^ la dernière extrémité. Dès le 9 
de Janvier ils avoient célébré par de 
grandes réjouïfTances le recouvrement 
de leur liberté. Ils avoient conduit 
avec grand appareil , par les principales 
rues de la ville , le mortier oui avoit 
occafionné la révolution , & ravoient 
replacé avec beaucoup de cérémonies 
à la batterie de Carignan , d'oiSi il avoit 
été tiré. Depuis ce temps ils n'avoient 
pas ceiTé de s'occuper du foin de leur 
défenfe. Dès le 26 de Décembre on 
avoit formé cent vingt •compagnies 
de bourgeois de foixante hommes cha- 
cune. On avoit dreffé un roUe de tous 
les habitans de la ville & des fauxbourgs 
en état de porter les armes , & l'on 
en faifoir mont;pr le nombre à quarante 
mille. On fit de plus venir des troupes 
de Corfe , on établit des batteries , & 
Ton fe mit en état de ne pas craindre 
les fuites d'un (iege , au cas qu^on fût 
obligé de le foutenir. On découvrit» 

{>ar quelques lettres interceptées , que 
e Marquis de Botta avoit des intelli- 
gences parmi les habitans de la vallée 



DE Gènes. Liv.VIlL 201 

dePolfévéra^ àquiilavoit fait ^i^^'i- ak. ,.47. 
buer une greffe lomme d'argents La 
plupart des traîtres furent arrêtés j & 
pour s^affurer de cette vallée , on y fit 
marcher quatre mille hommes , qu'on 
tira de la côte orientale* 

Il ne manquoît , pour couronner R^MiCe^ 

^ A • 1 ment dtiGou* 

toutes ces précautions , que le con- vcmcment 
cert de deux ordres. Le rétabliflément f«r l'ancie» 
de l'ancien gouvernement étoit d'au- ' 
tant plus néceffaire , qu'il s'étoit éle- 
vé quelques brourlleries entre les 
Chefs du peuple à Toccafion du butin. 
Le peuple fut encore quelque temps 
perfuadé que les Nobles cherchoient 
â faire leur paix particulière avec la 
Cour de Vienne. Les Nobles d'un 
autre côté craignoient que le peuple 
ne voulût changer la forme du gou- 
vernement , & s^emparer de l'autorité. 
Quelques réparations que le Sénat 
ordonna de taire dans le palais don- 
nèrent lieu aux mal - intentionnés de 
publier que les Nobles vouloient s'y 
îbrtîfien Ces difcours penferent exci- 
ter une émeute que la prudence du 
Sénat apaifa. Enfin les foupçons & 
les méfintelligences cefferent ; & vers 
le milieu de Février le Gouvernea 



Tï 




2QZ XtlST* DIS IVBVOJL. 



ment fut abiblumem rétabli fur Pan- 
^' ''^" cien pied 

éwïfiS^' ÔS k commencement de ce moisi 
dcmcnc» I9 Comte de SchuUembourg ëtoit arri- 
vé à Novi i pour remplacer le Marquis 
de Botta , que k Cour de Vienne avoir 
iis^ppellé. Ce nouveau Général ne pou- 
voir rien entreprendre de confidârable 
Sbvant que la faifon permît de £iire reve« 
nir la^ cavalerie que le Marquis de Bot'» 
ta avoit envoyée dans le Tzvme&m 9 & 
%vant l'arrivée du renfort que {e Corn- 
l;e de Brown avoic détaché de fon ar-: 
. faée^ £n attendant qu-'il fût en hàt dV 

Îk, ik fit faire aux Génois, des propo- 
tions d'accomnaodement : mais elfes 
9e parurent pas plus recevables que 
celles qœ les^ AutricUens avaient rai^ 
tes )ufqu'alors« Ses préliminaires é^ 
f oient qu'on remît les prifonniers en 
liberté , & qu'on achevât de payer les 
contriburions. .La ri^cmion fut 
fompue d'abord , & l'on ne ibngea de 
ttsirt & d'autre qvtk s'attacpiev le à fe 
défendre. 
Attaques La petite guerre duroit toujours. Les 
lefpcôivw. iip^i^ Autrichiennes reprirent le pof- 
16 de Fietra-Lavezara , y conÛruifirent 
ime bmerk ydt y ékverent un retraat 



deGbnes. Liv« VIII. ao} 



■PPma 



j chement. Un de leurs détachemens en- ^^^ ,y^^^ 
veloppa cinq cents parfans Génois , U 
nuit du t6 au 17 de Février.: mais 
les Génois fe firent jour. Un autre dé- 
tachement i^tcaqua la même nuit uik 
pofle de cent trente hommes , & fut 
repoufTé* La nuit fuivante toutes les 
troupes irrégulieres de l'armée du 
Comte de ScbiiUembourg s'avancèrent 
par divers endroits fur fept cdlonnes : 
mais dles furent par»tout repouflées 
avec perte par les milices Géno&s. Les 
Génois ne oornerem pas là leurs avan** 
tages. Ils firent marcher iixr le cbamp ' 
la moitié de$ compagnies hourgeoifes^ 
& quaitnte compagnies de3 milices de 
Bi&gno , qui çhailercnt les Allemands 
de la plupart jde leurs pofles en deçà 
de la jBochetta : vingt-quatre de ces 
compagnies pénétrèrent jufqu'à Cam-* 
po-Aloroné » ou fix cents ennecçis fu« 
rent: taillés en fiieces. Le pofte de Pié- 
tra-Lavezara fut emporté , après avoir 
été at;tMué depuis huit heures du 
matin jau>u'à deux heures après midi. 
On fit dans toutea ces aâions fept 
cents ptîibnoiers , & l'on eut bpau* 
coup de: peine k fauver dq reifeQtîmeM 
dfis hftbimts de k vallée de Polfévéra ^ 



J 



StO^ HiST, DES ReVOL. 

An. 1747.^^^ Pandoures & les Croates , qui a- 
* voient exercé dans cette vallée des 
cruautés inou'ies. 

Le fiege de Gênes paroiflbit une chi- 
mère , quoiqu'on l'annonçât bien haut« 
La Reine de Hongrie àvoit befoin dé 
toutes fes troupes d'Italie , pour dé- 
fendre les Etats de Ton allié le Roi de 
Sardaigne. Le Comte de Bro^n , après 
une vaine tentative en Provence , avoit 
été obligé de repaflfer le Var , & étoit 
rentré dans k Comté de Nice dès le 5 
de Février. Le Maréchal de Belieifle , 
à la tête d'une groflfe armée , fe prépa- 
roit à Ty fuivre. Dans de pareilles cir-: 
confiances , le Comte de SchuUem- 
bourg ne pouvoit différer long-temps 
à marcher au fecours du Comte de 
Brown, Mais la Cour de Vienne 
croyoh la gloire de fes armes întéref- 
fée à foumettre les Génois'; & Schul- 
lembourg eut ordre de toat tenter pour 
y réuflir. 
Secourt «- Chaque Jotir rendoit cette entrepri- 
tivét à Gê-fgpj^5 difficHcr Un convoi parti des 
ports de Marfeille & de Toulon dé- 
barqua jdans différens ports d&la Répu- 
blique» le ip de Février ^eint} mille 
quatre cem 1 hommes de troupes Fraii? 



DE Gènes. L.1V./VI1I.. aoy 

(oifes Se Ëipagnoles^ qui en peu de Ah* 17471 
jours fe raiTenmlerent à Gênes* Les ' 
vaiileaux Anglois qui croifoienx fur les 
côtes ne purent incecçepter que quel- 
ques hâtimens de ce convoi 5 qui por « 
toient .envicon fix: cents (bidets. Ce le* 
cours fut reçu avec de grandes dé- 
monftrations de joie* Il annonçoit en* 
çore de nouveaux renforts prêts à s'em-< 
barquer ; & indépendamment de ces 
forces auxiliaires , Gênes ne manqMoii: 
pas de défenfeurs* Tout y étoit deyenii 
foldat. Le noble , le négociant ,, le hr 
boureur 9 fe difputoient â l'enyi l'hon- 
neur de dé&ndre la patrie* Quelques 
Citoyens timides s'étoient fauves avec 
leurs effets^ & s^étoient réfugiés les 
uns à Pife 9 les autres à Livourne ; mais 
leur peu de zèle pour la liberté commu* 
ne n avoit point formé d'exemple con* 
tagieux ; & leur foibleife fut juftement ' 
punie dans la fuite par les amendes 
aufquelles le Gouvernement les con- 
damna* 

A quelques obfhcles que le Comté te* Autr!- 
de SchuUembouro: dût s'attendre dans «t'^"« ™"' 
rexeciition de Ion projet , il avoit les Gènes* 
ordres , & il s'empreflà de s'y confor- 
mer* Le temps étoit précieul« Les Gé« 



mÊmmÊÊmmÊmÊÊUÊÊmÊÊÊaimÊÊmÊmÊÊÊmÊÊÊÊÊKtÊÊÊÊmKm 
^06 HtSTi^ BES ReTOL* 

'^^ nois fe fortifioienc tous les joufô âdfiâ 

' '^*'' leuf ville & dans leurs poftes ; Us atten- 
dcAônt à chaque inftant de nouveaux 
confvois ûëi ports de F^Mce ; le Mare" 
chai de Belle-Ifle fe préjparoit à fsàîè 
en léar faveur une divarfion qu'il étoit 
néceflkire de prévenir. lie Comte de 
Schullembourg fe mit dotic en marche 
dès le ââ de Mars. Son armée avoit 
reçu fcs renforts , & ëtoît forte de plus 
de vltlgtKrinq mille hommes. Maii^ les 
^au^ temps le forcèrent de dî^er 
fes opérations de plus de- (jfuiîlze jours. 
Enfin il les commença fe r i d'Avril 
deux heures avant le jour ; & fes trou- 
pes fur trois colonnes s'avancèrent du 
^6té de BKàgno. La pitmiere colonne 
fe porta fur Lagtiafeo , qu'elle voulut 
forcer en pafEmt : mais n'ayant pu y 
réuffir elle le tourna. La féconde mar- 
cha fur Marigallo , par S. Cipriano. 
La trcifieme dirigea fa route vers la 
moms^ne du Diamant, dpntclfe si'cm-. 
para. 

Cette itarche duii quarante'^deux 
heures. Les Allemands etoient obligés 
de combattre à chaque pas 3 & lés Gé* 
nois , dMputant fe terrain pied à pied , fe 
rçfplioîcft t ^en bxm ordre de |wfte en p^ 



PE Gènes. Liv. VOL 207 

te , retirant lears tromes à mefure -. . * 
<ju'ib craÎOToient qu'elfes ne fufftttt * '^"^ * 
coupées. Us avoient abandonné par 
cette raifon la montagne des deux Frè- 
res , vis-à-vis de celle du Diamanr» 
dont les ennemis étoient les maîtres*: 
mais les Généraux François & £^a^ 
gnols leur firent fentir ^importance de 
ce pofte. Ils s'y établirent de nouveau » 
& y conftruiurent une batterie , po* 
déloger les Allemands de la montagne 
du Diamant. On en éleva une autre & 
Piog^a dans le même del&in ; & on (e 
prépara à attaquer fucceflîvement Ici 
principaux poftes occupés par les Au*- 
trichiens. Cependant deux Officiera 
Allemands précédés d'un tambour sV 
vancerent, le quinze , vers la montagne 
-des deux Frères , & remirent à ceut 
ui y étoient de garde un écrit fîgné 
iu (Jomte de Schullembourg , adreflfë 
au Gouvernement de Gênes. 

On y exbortoît les Génois à (e ibu^- Nouvelles 
mettre k la Reine de Hongrie , qui leur S3°^i!2! 
oftroit encore une fois d oublier Ion demenu 
jufle reflentiment : on les menaçoit au 
contraire , s'ils perfiftoient à refifter , 
d'agir contre eux avec la dernière ri- 
gueur. On leur annonçoit qu'on atten^ 



3 



aoS . Hiso*. desRbvojl. 



j^jj j doit inceflamment une artillerie formi- 
* dable , & que ^ idès qu'elle feroit arri- 
vée j ils dévoient s'attendre à être ttai- 
tés fans ménagement , s'ils ne préve- 
noient par une foumiflion prompte les 
malheurs dont ils étoient encore les 
maîtres de fe garantir. Quatre jours 
après M. Jean-Baptifte Doria , G»éné«- 
ral des troupes Génoifes^ , envoya au 
camp des Autrichiens une réponfe, 
dans laquelle on expofoit que la Ré- 
publique n'avoit eu dans toutes fès dé- 
marches d'autre but que de conferver 
fes droits & fes pofTemons ; que jamais 
elle ne s'ëtoit départie des égards 
qu'elle devoit à^la Reine de Hongrie ; 

aue tout le monde favoit avec quelle 
éférence on s'étoit conformé aux vo- 
lontés de cette Princeffe j qu'on n'é- 
toit pas moins inftruit des moti& in- 
vincibles qui avoient forcé la nation 
d'employer les moyens extrêmes , pour 
fe mettre à l'abri d'une defiruâion 
contraire à la gloire & à l'équité de 
la Cour de Vienne ; qu'aéluellement 
les Génois ne faifoient que fe fervir , 
& avec regret , du droit naturel d'une 
défenfe légitime ; que la Reine de 
Hongrie etoit . trop équitable pour 

qu^und 






pbGenes.Liv. Vin, aop 

qu'^unejpareille conduite fût l'objet de^^,^ 
ion reneotiment ; que les fu jets de U 
République i^e pouvaient fè difpenfer 
de iacrïfier leurs vies & leurs fortunes 
à 1$ lib^cté de leur patrie ; & qu'ils 
mettoient leyr connance dans l'at 
fiftance du Qel ^ qui règle le fort des 
Etats* 

Cette rëponfe , modérée , mais fer- P'oj«s d« 
nîe,ft,fentir au Comte de SchuUem. A"""^^^"'- 
bourg qu?il n'y avoit plus lieu d'efpé- 
rer que les Génois fe.foumiflTent volon- 
tairement fur la foi d^une capitulation ; . 
& il fèntoitplus que jamais la difficulté- 
dg les y forcer. Le tranfpsrt de Tartil-.- 
lerie qui lui étoit néceflaire étoit preC- 
q^e impraticable. Il avoit ordonné 
qu'oti ouvrît de nouveaux chemins dans* 
Içs miQiitagnes. Mais ce travail denrian- 
doit trop de temps ; & , comme je Pai^ 
' dit 9 le temps étoit cher; Il fallut pfêiïr 
dre le parti de fiaire venir Tartillerie par ' 
n;^cr. Les vaiflTeaux Anglois étoient en* 
état de favbrifer cette entreprife ; jmais * 
il.falloit auparavant' s'emparer des'poC-^ 
tesvoifins de la côte. Au lieu de faire - 
de nOTveaux progrès , les troupes Au- 
trichiennes avoient perdu plufieurs 
pottés ,-& eiî avoient abandonné quel-- 
Tome II L * S 



stio HisT. DES Rbvol. 

_ ^i^— ■ ■ " ■ II ' . ' — — ^ 

'TZ ri QU€s autres. Les efcarmouches étoient 
continuelles : les partis eedeM tous 
les jours aux makis. Les Génois ayoîçHt 
fouvent Pavantage : cependant les Au- 
trichiens fe maintenoient dam les 
points principaux de leur pofition , & 
reflferroient Gênes d'aife&près-, tant du 
côt4 dç Bifagno , que de celui de Poiff: 
véra, 
te Due ^c Sur ces entrefaites , k I>^c de ^uf- 
Î2^r Gê- ^^s , Lieutenant Général dfes armées 
net.Div rfei du,Rôi de Fruoce j & noffîmé Général 
'^^*'"' des troupes Françoifes aqxîliaiFes de 
la République , arriva à G^nes, * Il y 
fût reçu avec les démonftrations.de la 
joie la plus vive. Le (fifcpufs-qu'irpro- 
nonça dans le Sénat oont^nqit les- plus 
fortes afltjrances de ln.proteâiott du 
ï^oi. Il ne voulut pas difiérer de profi- 
ter deF^rdçqr que êi préfence inlpiroic 
aux Génois. Jamais las d'attaquer leurs 
ennemis , ils étoient venus à' bout de 
leur enlever encore depuis peu diffi-j 
rens polies.: mais ces avantages n'é: 
tôient pas décififs ; & le Dqc et Bbuf- 
flers rélolut une attaque générale j donc 
^ Tinftant fut marqué dans la nuit du 6 
au 7 du mois de Mai* Ce projet n'eut 

f Le detaiec d'ÂTiil, . 



D E G fi^N E S. LiV, VHI. 2 I i 



point d'exécution , à càufe des- mauvais am, 17^^^ 
fCBips qui' forvinrent; & peu^^êÎDre 
n'aumit-il pas réuflï. £cs eninèmis-, 
avertiS'pai* dfes fîgnaui que lent avoient 
feit! dbux^ Religieux Carmes y fe^ te^- 
rm*At de toutes parts ftir leurs gàrdesi 
La* itàhifon- fu t^ découverte , & les Mbi+ 
nés ftiffentaiïêtéà & punis; 

€)h»attfeffdoit dbs^ troupesdeJFiisInce;; 
& ii»ft^ paffa^jù(qu'à4èur arrivée piiu àt 
cUofes impoftântesi Le Capirainé^ Baf-*- 
baroflln, parrifan habiië , fit Hu côté db 
VdM urte eîfpécfition* q\ïi- réuflît, n 
tomba fur les Autrichiens à Pégii-, ifetrf 
tua (][tréf^ae^ ménfdfe', &^ fîtf pllrilcfurs 
prîfbttrtiert-. Eeï- Autridiifenls , qui a** 
voifetlt^aBatydônrté Vokrî , y rèvitlrtntf 
avecf Huit cents Piéint)ntois^ qtii le* 
jDïgrîiïtrtf; «'BhfBarôflacfiit'cbhttëimf 
dë^feretir^. Vôkri'fut misaUpHlàgtf 
dùratft^quatt^ hfeures^, & Vbn fcàitt-^ 
lùk àH dëftiidires intX{fritttaHes'; O'rf 
fttrvaillèit^ efepcfnd«it à^aûgracntéf lès- 
dëfertftfc d*^ Gêh^ , S Vbw faifôitf 
queîqucsr ouvragés *au^,ônt de Cof tA^ 
glittio, pour couvrir 1er fauxfeourgidè? 
S; Pierre d'Âréna; Ees vâffeaux- Àii^ 
glois voulurent^ trdùbkr ces- trâvàu* 
par^qttclqties càhoiiadéï-, qui'^ne'ffibttt^ 

Sij 



i^iMH«i« 



a 12 HisT. DBS Revo l. 

^^^^ — 

.^ ' aucun effet. Les Croates;. qui s'avan- 
^' cerent ne réuffirent pas mieux» Us 
furent repoufifés & reconduits juiqu^à 
Coronato. Enfin une partie du nou- 
veau convoi qu'ion attendoit arriva le 
quinze » avec mille hommes de trou* 
pes Françoifes , Efpagnoles » & Suiflfès 
au fervice d'£fpagne. Le refte , au nom- 
bre de plus de trois mille hommes f 
débarqua le vingt*(ix & le trente dans 
divers ports de r£tat de Gênes 9 mal- 
gré la vigilance des vaiffeaux Anglois 9 
qui tâchèrent en vain d^intercepter ces 
fecours. 

. X'armée Autrichienne avoît auflî re- 
çu des renforts 5 qui la mirent en état 
d'agir plus vig4;N;ireurement qu'elle 
n^avoit fait. La nuit du vingt . au 
vingt-un > elle attaqua la côte de Ri- 
varola » qui s'étend le long de la ri- 
vière de Polfévéra , depuis la monta- 
gne des deux Frères , jufqu'à icelle de 
►elvédéré. Toute cette côte eft cou- 
verte de maifoQs 5 qu'on avcdt garnies 
de milices ; & Ton avoit mis cent cin- 

3uante foldats Génois dans le couvent 
eN.Dame delà. Miféricorde , fitué 
au centre. A 1 approche des ennemis , 
les milices abandonnèrent les maifons 



1; 



deGenes. Liv. VIIL 2Jj 

3e droite & de gauche ; & les foldats an, 1747/ 

Jui gardoient le couvent ^ craignant 
'être enveloppés , . fe retirèrent fur la 
montagne de Belvédère. Les enne- 
mis 9 maîtres de toute la côte de Riva«; 
rola 9^ pouvoient tenter avec avantage 
une entreprife fur les montagnes de 
Belvédère & des deux Frères , deux 
des principaux pofles de la défenfe exr 
térieure de Gênes. M. de Boufflers 
fentit toute Timportance de prévenir 
ce coup , & fit fur le champ fonir ^ 
mille hommes de troupes de France ; 
8c trois cents de celles d'Efpagne , fur 
pluiîeurs colonnes » pour cbafler les 
ennemis de la côte de Rivarola : mille 
payfans fuivirent ces troupes pour gar-r 
nir les poftes dont elles s'empareroieni; 
k les remparts de la ville furent bor^ 
dés par les compagnies des Bourgeois; 
M. de Boufflers te rendit lui-même à 
?Epéron pour obferver les mouvemeas 
les ennemis , & diriger les attaques; 
Elles réuifirent prefque toutes. Vu 
:orps d'^ennemis s'étant mis en mou« 
cément y & ayant pafTé la rivière de 
Polfévéra pour charger en flanc une des 
rolonnes Françoifes , M. de Boufflers 

* Le 2ifk cinq heures éuÇoït^ 



2k4 Hist. dss RkBtol.^ 

A»* ijm^^ iost'vr à propos tout ce qu'oR put 
sanBoflbrt d« Bbuvgeok ft de psdks 
«mes. Ce fenibrtfecilka les opéradon» 
desitTDupes Fraviçoilbs 9, qui eBaflèveMÊ 
k&eonBinis duiviilUge'di& Rifarda^ A 
étt tQUB> les auttd9 poftes àe eette côce^ 
cscopté du. couvent de N. Elame dtt 
h» MÊféricorde , oÀ ik fe maîmiiifeBt* 
Gstta ddSme fut fort- vive , St dliraip^vid 
éequaEtre heures-, fans que le feu difr 
aomtQXiâ&un feul inftafnt* 
let Autrî* ^jgs^ Aoinicbiens furent ocoupés dUr 
biîfl'en/ruriê i^auci quslque temps à' fe fortifier ims 
bord de lalfiusscwliftes. Ils m'l&i{foienrpa?*d<;&i' 
çoivent de* ^^ ^ tenvps* eii' temple des- actaques ^ . 
l'artiUcrie. taticAt: à< Icit^ ScofiSra, tuntô^ à' Gomî^ 
gHanif'r âc' auK^ montagnes • des^ deux 
Ptwea dt db Belvédère flèfuitsnc re- 
{MMËTÀi pav-tout ;*d& OH' leur' enleva 
iaÉmQ>le> châiceau de TorrigUa. Niés 
bar princiîpai projet étoir dè^ s'ëtstblif 
QM' OQniimfinieatien> avec la mer du 
tiâ»é[ db Btfàigno , oàils avoient i€ièla 
dè^' foll|1le^ leurs: attaques , 9t' ok- les 
voifibaum Anglôi» dévoient leur idébar^ 

Suer un^traîn degroffè artillerie. M» 
tt B^nfBers avoit pénétré leur éèâtio; 
to.poisrs'y oppoferil avok fât âèvef 
des retrancheiveas depoisuNom^DiniÇ 



J 



m 



I>E G B N B S. LiV. Vnt Ztf. 



DelnMontfi jufqu'à Quacto. Le Comt^t^^ ^^^^^ 

de SduaUeo^bpuiirg À le i2> de iuiti 

ksHtpofaiùws pour les forcer». icSô 

nût en mvBohe le 1 3: fur trois colontue^ii 

Il elbya. iine' lâye Téfiftanoe* Le Duc 

âe Bcuifflers. envoyia. cks renforts au» 

endroits attaqués : il s'y porta lul-mê-^ 

me ; & les ennemis fiôrent pliifieura 

fins, sepoûâës: : ; mais, ils vinrent en&t 

à bout de gagner la montagne: des 

Camaldulqs , eoù Us.pénétrerentrjuA' 

qu'à S«'M[anin d'Albaro. Le lendè--^ 

ma^n. ib achevèrent de fe rendre maî-^ 

très de quelques caiilkiçsi.fur le bordi 

de la mer , & occupèrent le cdistcea(c 

deSturia , oh la ni£r> forme mi pl^tit 

fi>rt propre au dëbarquement.del'ar- 

tîlkrîèqi^ils anendoienu lues vaiUhaux*: 

Anglota la> furent prendre à^Séflxâtrdi^- 

Fônenté, où elle avcât été. traofpoitéft 

def>Sltvche; ft-quatre jours. aprèb;(Hft: 

commâfi^à la débarquer IStmk ' 

' C^tce aflàîre avoit ooikér.heauixoiipii 

de monde' aux Autrichieni^ Le feuJ^ 

avoit» duré> cinq: heures» avec uneivivah 

cité ptxldi|^ieufe« Ils avoient poerdsii 

piu& ae deux* mille i hommes , dont le * 

plus grand nombre futi tuérà Tiattaqne . 

d^ iHoo^Damo DelKMoûtéi | qpw«: 



— 5 1 

ai 6 HiST. DES Revol. i 

P— ^M^— — ^ — — 1» ■ ■ I 11 II. . . ■ ■ I I ■ 

il^. X247. sivoient été obligés d'abandonner après 
Favoir recommencée lufiju^à trois fois. 
Ce pofte leur étoit nécefl&ire pour les 
opérations du fiegc qu'ils avoient pro- 
jette ; & on en renforça confidérable- 
ment la garde. Cependant Gênes é- 
toit abfolument inveflie^ & la com« 
munication coupée avec la côte Orîen- 
tale.^ M. de Lasnion , qui commandoit 
au pofte de la Scoffera y fe replia fur 
Recco ; & ayant làiflë quelque monde 
à Nervi avec ordre dy tirer uie ligne 
pour couvrir la côte , il. fe rendit par 
mer à Gênes ^ avec le refte de fes 
troupes« : ç 

Aiitmef & : Les allarmes commençoient âier^ 

KS P^^^^ ^^"5 ^^"^5. Cette ville étoit 
remplie d'un nombre prodigieux de 
gens qui s'y écoient réfugiés de la camr 
pagne: les hôpitaux étoient pleins de 
» malades. On redoutoit iroins les atta- 

ques des ennemis que. les fuites d'ua . 
blocus. On & des prières publiques ; 
& tandis que les Génois^demandoient 
au Ciel leur' délivrance , M^ de Bouf- 
flers ne négligeoit aucunes mefures 
pour leur fureté. Il avoit paflé toute 
la: nuit du i^'au.14. furie rempart 
àth porte JElooiaiite. JDès le xnacin il 6t 

couper 



DE Gknes. Lîv. VIII. :îi7 

couper tous les chemins qui coadui- 
foient de-Gênes àfaint Martin d'Aiba- ^''' '^*'' 
ro ; il fit confiruire de nouveaux ou- 
vrages , & âevet des batteries ; il fie 
harceler tous les jours les ennemis dan^ 
leurs poftes d'Albaro , pouf interrom- 
pre leurs travaux ; & il les délogea 
même de quelques endroits dont ik 
étoîent les maîtres. Mais ce qui acheva 
de raflfurer les Génois , fut la nouvelle' 
qu'on reçut le vitigt-dtux , aué l'armée 
Françoife approchoît» & qu'elle coinp- 
toit Itre le 26 • aux environs de Fi*' 
naL 

Sitôt que les mag^ns nécefïàires' 
avoient été fortnés , JV!. le Maréchal de^ 
Belle-Ifle aVoîtpaflféle Var,*àlaiête' 
de Parméc combinée' de Friîlce & 
d'Efpagne. L'armée Prémontôifé & 
Autrichienne ayant évacué fur * le 
champ le Comté de Nice , il forma 
le fiege'du château de VentîmSïé c & 
tandifs qu'il y faifoit trahfporter de ti 
grofleattifieriei irtâlgrédfes obftacW 
preftjuliilfùritto^tablB , il fé di(pbfoit k 
s'ouvrir un chemin dans le Piémont/ 
Dans ces circonftànces il n'étoit pas 
poffible que- le Courte de Schullem* 

Tome IlL T 




axS HisT. DES Revol. 

^N. 1747, l^ou^g reftât encore long-temps devant 
• ' Gênes. Le Rpi de Sardaigne,, menacé 

d'upe invafion prochaine , lui envoya 
couriçrs fur qouriprs pour le preffer 
de marcher à fon fçcours.avec toutes 
fçs troupes. 
Uwftmen Eaconféquence .dexes po\ivellesil 
aet Autci- ^ pj^0-^ jç grands mouyem^ns dans le 

camp des Autrichiens dès le 25 d^ 
Jfuîn; .^.quelques attaqifês ^ qu'ils 
^rent encore dans le.s jours fuivans^ ne 
furept peut-êtrje que ppur mipux naaf- 
quer leur projet de retraite. Le 2 J. les 
Génois apperçurent grand nombre de 
mulets chargés 9 fur la montagne des 
Camaldujles , & les tj^âtio^er»; Ânglois 

3UÎ çembarquoient rartillerîe à jfi plage 
'Albarq. Il ^y ayoiti^iit heu ,^ pen- 
(er que lès ennemisipngeo|ent à fe reti- 
rer : jnais.onxraîgnoit xepeadant que 
Içs oiouvemens qu!ib iàilbient p'eyf^ 
fefit pour pbjet;, de «'étendre vers Nervi 
ijc PprtQ-Fino > qu 4^ tcanfporxerleurs 
attaques çlu jcpté deÇplféy^r^ Ônxoti- 
tjnuji de Jfe.jéniïryfurfçsi^aes-; ,& les 
Autrichiens tent^re^t eTOftivpnpenj; la 
nuit fuivante de forcer 4e pjofte de N. 
Dame delMpîpté^ .d!oji ils ne firent re- 
pouifés qu^apr^s des eâbrts o|>iniâtres. 



DE G £ N E S. LiV. VIII. 21 Q 

»■■ I »■■■ . - ■ ■ i r - 1 fc^ ■— 

Les fecours arrîvoient toujours à an.. 1747. 
Gênes 9 malgré la vigilance des vaif- Les Génois 
féaux Anglois. Trente-deux bâtimens îtru!!?."!^! 

o lur leurs gar- 

apportèrent de Porto-rrno des pro-det. 
vinons de toute efpece. Six cent^ bom^ 
mes , partis des ports de France , dë- 
i}arquerent dans le même temps 5 & 
<;onnrmerent les nouvelles des progrès 
du Maréchal de Belle Jile. Plus les Gé- 
iK>is avoient lieu de fe flatter d'une dé- 
livrance prochaine 9 plus ils redou- 
bloient d'ardeur & de préc4iutiotjs.Tou- 
ces les boutiques é^ent fermées dans | 

la ville. Les marchands , les artifàns fie 
la livrée montoient la gardé aux retran- 
chemens. Six cents Eccléfiaftjques , & 
liuit cents Moines , qui avoiént pris les 
armes » formoient tin corps de réferve 
prêt à fe porter o& il feroit néceflâire. 
On avoir armé en guerre un ponton , 
iur lequel on avoit placé deux mortiers , 
& d^ux ^os canons. Ce ponton fdrtit 
le vingt*nx , remorqué par des galères, 
& s'étant avancé auëz prèsd^une des 
batteries des afliégeans , il la détruifit* 
£ie Comte de SchuUembourg conti* 
siuoit cependant de relier devant Gê- 
nes^: mais il fembloit avoir fufpendu ,. 
toutes fes opérations. Enfin un nour 

Tij 



a2Q Hl^X. DES RevOL. 

An. 



^» 



j . Vewi cour ief aj^porta à ce Général , le 
* foir du fécond jour de Juillet , l'ordre 
précis dVbandoimer fôn entreprife»: Se 
fur le cbamp or commença à plier les 
tentes^.- 
j Mort au Duc La joie cjuc cet événement répandit 

empoiibnAée par ht mort de M« de 
Bouf&ers , cpie les Génois regsurdoient 
comme leur libérateur, II étoic mort ce 
jour-là même, à bnit heures & demie 
du matin , de la petite vérole 5 dont d 
a voit été attaqué dès Iç^ 26 du inois 
précédent. Il avoit donné juf^u'^aû 
dernier inftant de fa vie des preuves 
d'un zèle infatigable» La veille même 
de fa mort » il avoit encore traviullé 
près de dei^x heures avec fes Sécrétai-^ 
res* Il n-'eut point la confolation d*ê- 
tre témoin de la retraite d^ ennemis; 
& il emporta en mourant le regret de 
laifler encore Gêoes ai&égéeé Le^ti^ 
pie ôt les nobks^furent également ton^ 
chés de iÙl pen^i leurs regrets fiwiiit 
réloge de fes fervices ; & poitt* étemi* 
fer leur reconnoiffance , ils infcrivirent 
fa famille parmi celles de leur première 
noblefle. 
AumfîSi' Le Comte M Sçhullçmbourg n'avoit 



^mmBsasamm 



DE G E K B S. LiV. VIIL 22 r 

pas difiëré i^an ini^nt rexëcuêioû des . ^, 
t^ j VI • o An. 1745. 

ordres qu il avcMX reçus, oon avant- 
garde fe mit en marche la liuit même 
du 2 au 3 de Jsnliet , vers la Bocchet- 
fa ; êc\e 6. a n'y avoit plus ni Pié* 
nontoîs ai Autrichiens dans les envi- 
rons de Gênes 9 finon aux poftes de 
Kotre-Dame de la Miféricorde ^ de la 
Montagne du Diamant , & de Coro* 
Hato. lis y avoient laiffédu monde pour 
xx>uvrir leur retraite , un peu retarda 
pur la lenteur des voitures qu'ik fai-' 
iGÂent venir de Lombardie. On ne vou- 
lut pas facrifier des troupes à l'attaque 
^de ces poftes » qui ne furent pas lonjg^-* 
temps a fe replier. Les Génois 9 déli^ 
vrés de toutes inquiétudes 9 ne s'occu* 
perent plus qii^ r^snéreaii Ciel les ao 
tions j࣠grâces qu'ils lui devoienc. On 
chanta le Te Deum » on fit des proce^ 
fions ; on régk que tous les ans à l'a- 
venir on ol&rveroit un jour de jeône , 
en mémoive de la prot^ion d& Dieu 
qu'on «enpk vifiblement d'éprouvé. 
Les iséfOfMiffances fuccéderent aux aéèes 
de piâté. L'on n^eut f^rde d'oublier 
ce <uie l'on devoit au Roi de France. 
La République, députa vers ee Prince 
pour lui témpiffBkct toute la.r«consoif! 



222 .HlSTéDES RfiVOL* 

'T~Tr: fance dont elle étoit pénétrée. Les 

Aï>. 1747* 1 . r 5 * 1 

boutiques lurent r ouvertes , les gar- 
des bourgeoifès licentiées : les habitans 
des vallées retournèrent dans leurs ha- 
bitations , & les * citoyens Génois qui 
avoient craint de partager les malheuxa; 
de leur patrie revinrent à Gênes# 

. La retraite des ennemis ne s'ëtoic 
faite que lentement. Ils n'avoient com- 
mencé que le 1 8. à fe retirer de Voltri 
& des environs* Enfin le 20. toutes 
leurs troupes avoient repafië la Boc-i 
chetta. Elles laifferent fur toute leur 
route des traces de leur dépit» brôlant 
les maiions y coupant les vignes & les 
oliviers » & commettant tous . les dé- 
fordres imaginables. M. le Marquis de 
Biffi ) Maréchal de Camp , étoit arrivé 
k Gênes , dès le i ;*. pour y prendre le 
commandement des troupes Franco!- 
fes..Ses premiers foins furent de répri- 
mer les courfes que faifoient les enne» 
mis , qui occupoient encore divers 
poftes au-delà des montagnes^ Il en- 
voya des partis lever des contributions 
dans le Parme&n » le Montferrat , & 
le Tortonnois. Rafliiré fur les dangers 
préfens, il fongea à prévenir ceux donc 
. on pporroic être menacé par la fuitç. II 



i>E Gènes. Liv.VIli. 22^ 

doiïna des ordres pour réparer & aug- "^"^^ 
mériter les défertfes de Gènes & de les ^'*' '^^' 
poftes extérieurs. Enfin il tourna fon' 
acterition vers Plfle de Corfe , dont i! 
n'avoit pas été poifible de s'^occuper , 
tant qu'ail s'étoit agi du fal'ut de la ca-**' 
pitale même de l'Etat. 

Les malheurs des Génois avoientré-' Allai 
veillé les efpérances de Rivafola , & les ^°'^** 

Îirétentions des Rébelles. Dès la fin dé 
'année mille fept cent' quarante- fix , ils 
avoient voulu lever des contributions 
à Tavagna : mais les partis qu'ils y 
avoient envoyés avoient été battus par 
les pay fans. Depuis ce t^mps les Génois 
avoient été obligés de tirer de Corfe 9 
non-feulement une partie' des troupes 
qu'ails y avoient fait paffer , mai^ de le- 
ver 9 parmi les plus fidèles nabitans 
de cette Me , des troupes qu'ils avoient 
traniportées à Gênes. Far-là le parti 
4les Rébelles avoir acquis beaucoup de 
fùpériorité. Rivarola «n avoir profité i 
s'etôit emparé de plufîeurs poftes im- 
portans 9 avoir de nouveau mis le fiege 
devant la Bakftie , & s'étoit même ren- 
du maître de la partie de cette place 
appellée Terra-Vecchia; - 

k Mari , Commiflàire Général , wtSÎ* 

Tiv 



i24 HisT. PKs Kevol, 

:Ak. 1747. avoit en vain tâché d'^endâoger les 

belles. Le Marauis de Bilfi donna 
prdre au Comte de Cboifèul de paflèr 
en Corfe avec cinq cents cinquante 
Sommes » & de dégager la Bâitie. Sitôt 
que le Comte de ; Cbo^ul fut débar- 
que 9 il marcha aux Rébdiles qui blo- 

^ quoient ceue ville , les battit » Se les 

difperfa» Six cents d*entr'eux fe jette- 
rept dans quelques maifons. On ne fu- 

fia pas à propos de les y forcer Tépée 
k main : mais on fit approcher du 
canon , on abattit les maifons ; & les 
fix cents Rebelles furent prefque tous 
écrafés fous les débris. Rivarola s'ëtdc 
jette dans le château de San-Fiorenzo. 
On le fuivh; > âc l'on £b difpofa à l'y at* 
taqucr. 
^"/ j'^^G t -^^"^ ^^^ afiàires des Génois fe réta- 
n'èsîorfqueie bllifoient par-tout* Les Rebelles de 
Duc de Rn Corfe étoient réduits à la dernière ex- 
tri! '^" ^ *'*" trémité. Les Etats de la République 
étoient délivrés 9 d^ns leur meilleure 
partie 3 des Autrichiens &des Piénaon- 
tois. Les troupes du Maréchal de Belle- 
Ifle avoient forcé le chîlteau de Vend- 
mille de fe rendre le i Juillet. Quels 
que fuifent les nouveaux efforts des 
t enpemis , Gênes étoit: ep ét^C de réCfter 



t^ 



DE Gens >.Liv. VIII. aa s* 
a leurs attaques. Lorfque le Duc de Â^ 
Richelieu , nommé par le Roi pour y 

comioandcr les troupes Françoifea , 
s'y rendit *i la fin de Septembre, il 
trouva cette »iUe bien fortiSde , abon- 
damment pourvue de provifions&de 
munitions , défendue par vtngt>cinq 
mille hommes , tant des troupes de la 
R^publiaue que des d^chemens de 
Tarmée de France & d'Efpagne . & 
redoutant peu que les Autrichiens ofaf- 
fent revenir en tenter encore une fois le 
ftegetcotame ils affcâoîent de le pu- 
blier. 



Supplément 



mÊ^ÊÊÊÊÊÊÊÊKi^^tmmimimmÊmmÊÊmÊÊÊÊÊmmÊmÊmmmm^am 



SUPPLEMENT 

Al'HISTOlRE 

PE GENES. 

LA levée du (iege de Gênes ne ter- 
minoit'pas la guerre : mai^elleter- 
minoit en queit{ue forte la révolution 

Sue je viens d'écrire ; & j'avpis râbla 
e fixer la fin de mon ouvrage à cette 
époque. La psûx m'en offire une plus 
marquée ; & l'on m'a prefTé de con-*. 
duire mon Hiftoire jufqu'à ^l'heureufe 
conclufion de Ce traité. 

PerTuàdé que ce fupplément contri- 
buera à la fatis&âion de mes lèdeurs» 
qui n'auroient vu qu'à regret les allai- 
mes des Génois à demi dif^ées, je 
me fuis déterminé à continuer Thifloi- 
* re de leur liberté , que leurs ennemis 
menaçoient encore. L'impoffibilhé 
dans laquelle je me fuis trouvé d'avoir 
des mémoires tels que je les defirois ; 



» III 



A L^HlST. DE GhUES. 227 



far les événemen« qui me reftenc'àra- 

conter , m'obligera de me borner au ^^^ 
récic abrégé des aâionç principales. 
Peut-être aur^i^je un jour Pocçafion de 
cpntentef mieux la curiofité du public 
àcefujet* 

G £ N E s étoit libre : mais Tes dpmai- ^^^ ^^ gf. 
nés ne Tétoienc pas encore. Le Comte fa»et de G(^ 
Nadafti , avec feize bataillons & quel- "^** 
ques autres troupes , s'étendoit depuis 
Campo-Frédo jufqu'à Novi & à Gavi : 

, h côte Orientale de TEtat étoit , po^r 
ainfî dire , ouverte d'un bout & l'autre 
aux Allemands : les troupes du Roi de 
Sardaigne occupoient une partie de la 
cote Occidentale » où elles poiTédoient , 
entr^autres places j Final Se Savone : ] 
Içs. v^ifle^ux Apglois , maîtrçs de h 
J9er , , (rpifoient: à rembouchure des 
autres ports , pour intercepter les fe-^ 
cours : U l^eiine de Hongrie ne jdilC- 
ipuloit poinr fpn reflentimenit > & ii^e- 
naçoîjt d'à9 nouveau (l^ge dont çlle 
éxagéroic les fuites , & dont elle cher* 
choie à leur faire 4'«^y3Pce entrevoir 
l'Jiorreur. 

JLe premier foin du Duc de Riche- ç„^^^p,j^^ ^ 
liçu^de les raiTurer, en leur faifanrDuc e ^ 

fcn tir leurs forces. Peu de jours aprî^f*^*^*** 



328 SuPPLfi MENT 

^""""-^ fon arrivée , il fe mit * à la tête de fes 

^^'^''^'^ troupes auxiliaires, qu'il partagea en 

trois colonnes. La première, comman-f 

êée par le Comte de Kercado Colonel 

du R^iment âe Brefle ^ eilt oréte et 

fê.portpr à Voltri ; la féconde s fous les 

ordi*es de M, Chauvelin Maréchal de 

Camp , marcha vers Notre-Dame de \^ 

Gardé ; mais ie rendit aulfi à Voltri, 

le Duc de Richelieu , i la tite de la 

tfoifieme , s'avança vers Campo-Mo- 

rbn^. II avoir avec lui deux mortiers 1 

quatre gros canons , plufieurs pièces de 

campagne ; & il s'etoit fait fuivre de 

quatre mille travaffleurs > pour réparer 

les chemins dans )es endroits oh ils 

(étoîci)t ronipiis , & pour traîner à force 

dft bras Tartillerie dans les lieux où 

l'fen ne pourroit fç fcryîr de chevaut 

dI de mulets. 

lo» projet * JL^eprojèt de ce GityM i^ok dé dé- 

jet obftacies loger lè$ en ucmis des'pofteâ voîfinsde' 

^u^i rcnpon-^^^^ ç^^ Içfquels* il diffgçdît fa roarr 

phe : mais les Autriehiehs ,- ayertîs à 
temps dfc foi^ deflfein , fe raïïertiblerent 
en fprpe, & Tobligerent de raflfembler 
|uî-même fes troupes. 

î^e Cbévalief dç Chattyelîn-^ le 






l 



A l'Hist. de Gènes 22g 

Comte de Kercado avoient marché en- _^ 

femble jufqu^à la nîontae:ne du Dente. *^ ^^v 
La Ils (e léparerent. 1 ous deux avoient 
ordre de tomber fur Campo-Freddo | 
& de Tattaquerpar plufieurs points. Le 
Chevalier de Chauvelîn tira vers Roffi- 
lione pour invertir Çampo-Freddo par 
e Nord , pendant que le Comte dé 
Kercado marcha droit à la partie àè 
Campo-Freddo qui regarde le Midi, 
Celui-ci après avoir délogé les ennemie 
d'un Moulm & Papier oii ils étoîent re- 
tranchés, commença à attaquer les por- 
tes que les Autrichiens avoient fur une 
petite hauteur au pied de laquelle étoiç 
Campo^-Freddo, Mais il ne fut pas fe-- 
conde. 

Ses inftruélîons portôient que Campo- 
Freddo ferait inveftî par les trois co- 
lonnes en même- temps. Au lieu de celât 
le Duc de Richelieu étoit demeuré fort 
loin , parce qu'il s'étoit déterminé à at* 
tendre les ennemis, ayant trouvé un$ 
pofition fi avantageufè , qu'il devoit 
foubaitèr é^y ^^^^ attaqué. Le Che* 
valicr de Chauvplin fut obligé defe re- 
plier par des hauteurs à TEft de Campo» 
Freddo , Tarmce ennemie s'^étant portée 
^r Ju^ l^e Cpmtç de K^ercado ne vomf 



lip j ii m. i | iw <»!wy>Mi| 



a|ç> 3 u y p L p y p y T 

dpnç point de feu dans les autres paf< 




(iere des ^npemis. 

Il prit le parti de continuer & leuf 
faire dç petites attaques en différens 
çiidrçîts ppur leur faire penCer qu'il 
jft.oit çn force y Sç, par cette manœuvrç 
ioipofante çor^ferva fa portion durant 
f rois JQur$ , fans que les ennemis ofalTent 
rien çntrepirendre contre lui. Enfin le 
I Sf Oâobre il reçut ordre de faire £( 
f etraite dans le rneilleur ordre qu'il lui 
feroit ppiÇble. I| eut befoin àç toute 
fço b^b^Içté pour (ç tirer du pas déli? 
car oix il fe trouvoit engage^ Sa co- 
Jpinne étoit de deux mille hommes. Il 
avoit occupé les hauteurs de droit & 
Habile pe gaucjie. Il s'agiiioit de replier le 

du'c^omte de ^^^^ ^^ ^^ tfoiipcs par le bas de çeç 
liçffi^o. hauteurs , en pr^fence des ennemis qui 
IVbfervoîent. Il les inquiéta en faifant 
jijîne de vouloir les ^traquer , & vint 
l^ boyt de brouiller leurs id^es , en feir 
f^nt mpnter un certain norriJ)rç de feç 

fens , pendant qu'un plus grand noniT 
re defçendpit; de façon qu*iïs ne s'apr 
jpprçurçRjt 4ç f^ retraite due lorfau'ij 



1 



jjii^ 



A L*Hï ST. DE Gènes. 231 



«fc 



étbit en pleine marche, ils le mirent 

fur le champ à fa fuite : mais ils fie Tat- '^^* '747< 

teignirent qu'à M aflbtië j de il les y at^ 

tenddit. 

Le Comté de Kefcado eonnoîflbît 
parfaitement le pays; fupéridrité con* 
fidérable datis un Officier qui fait ert 
faire ufage. Son plan fut formé i & fei 
difpontiotls faites de manière que les 
ennemis ne pouvdent lé joindre fans 
être auparavant paffés pai* les armes à ' . 

bout portant. Il avoit établi des poftes 
pat échelons I de fommités en fommi*^ 
tés. Les Allemands dominèrent tête 
baiffée dans ces embufcades , & en e(^ 
fuyerent tout \t feu* Ils fie fe rebuter 
fent pas d'abord : mais , après avoir 

λerdu plus de trois cents hooinies » ils 
urent contraints de s'arrêter; & le 
Comte de Kercado acheva tranquille- 
ment (à roatche ^ qt)i ne lui coûta pas 
plus de vingt de? fiens. 

Le Duc de Richelieu avant réuni VP"<î*^« 
les colonnes , les remena lui- menu! vers vent à Gè- 
Campofrédo'} Roflîglioné , & Voltag- ««*• 
gio qu'il reconnut. Mais il ne s'agifloic 
plus d'attaquer ces portes* Quoique les 
ennemis ne fe préfentaflenc plus > ils 
étoient par-tout fur leurs gai^des^ âc 

V ijj . 



lyPW— *— — *— I _ !■! I < 

2^2 Supplément 

le Duc « qui crut fans doute ne devoir 

An. 1747, • • * j . / 

nen teoir dans cette première expe« 
4itioD>fans une forte efpérance de lue** 
ces , ramena fes troupes à Xjenes, Ce- 
l^endant Le Comte de Kercado , qui 
avoit Ton quartier à Arenzano, enleva 
quelques jours après le Château dln- 
vréa 9 petit pofte y où il tua vingt-cinq 
hommesfanseri perdre un feul^ 6c ûx 
quarante-fix priionniers. 
AT.inr<^es Quelques petits que fulTent ces avanr 

d«n. fe'com- ^^S^^ ^ "* devcnoîent confidérables , 
té de Nice, parcc qu'ils fervoient à foutenir le cou* 
rage des Génois. Mais rien ne le releva 
tant que les nouvelles qu'ils apprirent 
^u Comté de Nice » où le^ Piémon'* 
fois & leurs alliés étoient rentrés. Ils 
' ^voient repris Vintimille , & formoient 

le (iége du Château de cette place» 
Dom Philippe les fit attaquer le 15» 
^'Oélpbre fur les hauteurs de Sofpello 
où ils étoient retranchés. 11 les en 
^voit délogés ce jour-là-même ; & le 
lendemain il les avoit chaiTés encore 
de celles de Balli Roffi , fur lefquelles 
ils avoicnt conftruit plufieurs redoutes. 
Ils avoient été pourfuivis jufques fur 
celles de Vintimiile , où ils n'avoicnt 
ofé temer de k msuot^ir. Ainfi l'oj^ 

étol- 



m t 't^rV I ■ Il h r i t ■ i l > I > I. ■■■■ f I. î i I ii l III Yi <ate»ÉAiKH 
A L^HlST* DJeGeN£S. 2^^ 

<■> I ■ I -I I ■ ■ iiii 1 1 ^p—i.^a^i 111 , 1 iiiiii j i ji i.iii j . I ap 

ëtoit entré dans VintiiDilIe > où l^on 
avoir fait trois cents prifonniers, Sc 
Ton avoit' ravitaillé k Cbâteaii. Ce) 
fuccès r^pat)diret)t une grande joie <]an$ 
Gênes, Après cette expééition i V.^^ 
met combinée de Frtince & d*Erpagn<î 
repaflTa le Var, pour prendre fes qua!^ 
tiers en Provence & en Savoye : maii 
ce ne fut qu'yen htfiaat viagt -batltiilDni 
dans le Comté de Nice^ ppuf yeilki:.i 
là confjcrVatiaii de: Vcwtimiile* 

Je ne dirai riett de quaintité de \pett 
tires aôions particulières qui fe pBflef 
4^ent durant le refie de Tliyven Mai^ 
.}e n'oublierai m$ celle du Conpite df 
Ker^ado t qui èx beaucoup d'honoeui* 
À cet Oflîcier habile $C aâif. J'ai dit 
qu'il avoir fon quartier à Arcnzanc^ 
C'^t-oit alors le pofte le plus reculé de 
l'Etat de Gênes« Arenzano eft fitué fur 
une plage intertompue par pne laciguc 
de terre qui s'avance dans latoer. Vct 
là on voyoir tous les jours ks bâtitoens 
«nnemisfaire des pri£es furies Gâioil 
& leurs Alliés» Le Coi&te de Kcrcado 
avoit trouvé quelques canons de fer 
abandonnés dans le fable » & les avoir 
fait mettre en batterie, pour protéger , 
autant quïlt lui étoit p^fCbk'yks. t^ 
. i * V iv " 



A«, iy^l» 



2^34 Supplément 

AMf i7*7. ^'^** ^^ France ou d'Efpagne , qui ve* 
Doieflt poner du fecours à Gênes. Il 
tvoit mêmC) par la bonne volonté de 
fes troupes & des Matelots Génob , 
formé une petite marine qui n'étoit pas 
inutile* Elle avoir fauve un bâtiment 
Efpagnol 9 pourfuivi par cinq felouques 
armées. Le Comte de Kercado avoit 
fait partir deux felouques chargées de 
ibldats f qui Tavoienr délivré. 

Dans le mois de Décembre e& la 
mer eft agitée de tempêtes fréquentes, 
fur-tout iur les c6tes de TEtat de Gê« 
ses 9 un vaiflêau de conftruâion an- 
gloife 9 monté de 14 pièces de canon ^ 
vint jetter Tancre dans la plage d'A- 
renzano, à un mille environ de la 
terre. Le Comte de Kercado lui fit 
d'abord tirer un coup de canon fans 
boulet 9 pour Pavertir félon l'ufage de 
}a marine 9 d'arborer pavillon 9 & de 
l'aiTûrer. Ce vaiffeau ne l'ayant pas fait 9 
le Comte de Kercado réiblut de l'en* 
leven II lit fes difpofîtions en confé* 
quence 9 & le fit touC'à<^coup învedir 
'par plufieurs barques armées» Le Ca* 
pits^ine ne s'atcenait pas à un abordage 
aufli brufque , d'autant plus que la mer 
-étoit groâè. Il fe troubla , uc put pa- 



miÊÊ 



A t'H rST. DE Ge N ES. 2^ ^ 

rer fes canons chargés à cartouche , ni "TT T 
taire aucune bonne manœuvre. Les va<^ 
gués qui s^élevoielit fort haut 9 facili^ 
terent aux troupes l'entrée de fon vaii^ 
feau. Il étoit pris, lorfqu'ii délibéroit 
encore. Entre les divers effets qu/il pon- 
toit , il ,avoit à bord 700 mines de 
bled, & il en avoit d^ja décharge au* 
tant dans les Hn[>agazins du Roi de Sar« 
daigne. Un coup de veut Ta voit em- 
porté en pleine mer, puk l'avoit pouffé 
vers Arenzanoy eh ifl avoit trouvé i 
jetter fes ancres dans un mouillage fur 
& connu. Ainfi il écoit de très- bonne 
prife. Mais ilfalioit le conferver , }u(^ 
qu'à ce que le vent permît de Penvoyer 
a Gênes, & l'on avoit à craindre h 
flotte Angloife, qui n'étoit qu'à deux 
lieues de-Tà. On laiifa dans ce bâtiment 
une bonne garde , avec ordre de le per- 
cer, fi les Anglois paroiÔbient. Pro- 
bablement ils n'avoient aucune coi>- 
noiffance de cette adlion qui s'étoit 
pafTée fans beaucoup de bruit; & ait 
bout de fix jours , le Comte de Ker« 
cadp mit fa prife en fureté dans le 
port de Gênes. Comme il n'eft pas or« 
dinaire à des troupes de terre de pren- 
dre un YaiÛeau ^ )\i cru que cette Huq 



«ab 



2^6 Supplément 

"TTTT". gularitë mérkoit place dans cette HîA 
toire. D ailleurs le luccès de cette en* 
treprîfe procura pendant long- temps fur 
la plage d'Arenzanc^ uî! peu plus de 
fùretë aux Génois & à leurs Alliés» 
La faifon ëtoit trojJ rigduteufe pouf 
entreprendre rien de confidérable* Les 
tentatives que Ton fit de part & d'^au- 
tre, fur lès poftes ks plus expofésy 
«orertt pflfu de fuites^ Durant cette pe^ 
tite guerre y le Duc de RicheFieu , de 
concert avet Jet' Chefs de la Républi- 
que i n'omettoit rien de ce qui pouvok 
contribuer i mettre non-feulement la 
Capitale , maiB le refte de TEtat à IV 
"bri des nouvetuit eiibrts anfqueh les enft 
tiemis fe préparaient. 
Pr««r«ratîft On acheva de perfeôjonner les nou* 
dans r Eut de vcaux ouvniges qu'on avoît commen- 
Gcncï. ces autour de Gênes. Par ces fortifica- 
tions nouvelles , les dehors de cette 
place fe trou voient étendus & multi- 
pliés au point quM auroit fallu , pour eii 
faire le fiége , une amaée trois fois plus 
forte que celle que la Reine de Hon- 
grie pouvoit faire agir en Italie, On ne 
prit pas de moindres précautions pour 
-mettre les principales places de la côte 
orientale en fureté. Sefiri-di*' Levante, 

Chiavsri. 
I 



4l^atf^mÊÊ\ t iii i -1 1 - t r i f i I f i - i - ■' étêÊÊmà^àmmm 

A lTS I ST. DE Gènes. 257 

Chiavari , Sarzane 9 la Spécie furent les 
principaux objets des attentions du A»*»7f7. 
Gouvernement. Un corps de fix milice 
hommes fut placé datls les environs de 
cette dernière place , dont on confia le 
Château au brave défenfeur du Châteatu 
de Ventimille , M. Dieffenthiller. Les 
fecours de troupes qui arrivoient cha- 
que jour de France , malgré la vigi- 
lance des vai0êaux Anglois^fourniT- 
foient aâez de monde pour faire tête de 
tous côtés a la fois ; & fi les- ennemis 
occupoient toujours une grande partie 
de la côte Occidentale , ils étoient 
moins en éta^ d'attaquer^ qu'occupés à 
fe défendre* 

Ils avoient un pofle important à Va- m iiii 

raggio près de Savone. Le Duc de Ri- An, X74i. 
chelieu forma le projet de les en dé- Lepoftede 
loger i au commencement de Tannée j^J^^^i^j^JI 
1 748 ^ & il donna fes ordres le 4 de monto». 
Janvier , pour l'exécution de cette en- 
treprife. Ils furent exécutés avec tout le 
fccret, toute la vivacité, toute la pré» 
cifîon, dont il écoit befoin pour réufCry 

Varaggio eft une ville aflez grande | 
fermée d'^épaiiTes murailles à l'antique^ 
Les Fiémontois y avoient des magazine 



MhMMM^ 



2^8 SvPvï.èmeUT 

confidéf ables , & fix cent^ homiÉieSi Le 
^^^'^ Marquis de Roquépifîe, si'étânt erobâf- 
qué à l^efttrée de la nuit avec quelques 
troupes fht de ut g;aleres , alla débaf- 
quer prés de ce pofte fans êtfe âppefçu , 
& fit fur le chafiip eccupef les bauteuris 
du côté de Savone. Sur les trois heufes 
du matin arrivèrent des tr(3rupes que le 
Comte de Kefcado amenoit par terre. 
Auflîrôt on fe ttiit en devoir de forcer 
la ville I & Ton fit avaiicef une com- 
pagnie de gferiadieîs qui efifonça les 
portes à coups dé hache. Les Piémon« 
tois fe défendirent atec vîgueuf^ & Paf- 
faire fut vive de part & d'autre. Enfin", 
lié pouvant tenir plus long-tenàps, ayant 
déjà pefdu plus de deux cents hommes. 
Voyant les bauteufs qui dominoient lé 
chemin de Savone occupées par des dé« 
tachemens qui leur coupoietit la fc« 
traite > ils fe rendifent pfifbftniers de 
guerre. 

Cependant le CcJmte d'Arigfiafiô fe 
tâtoit d'accourir en force pout tentef 
de fecourir te pofte , ou pouf le repren* 
dre. Deux vailfeauit de guerre Angloîs 
étoient au même temps fbrtis du port 
de Vado pour le fecoôdcf. M. de Ro 

^uepioe 



A irHiST. DE GfiNES. 2^^* 

queplne en ayant eg avis ne jugea pas 
à propos de Pattendre. Il fe contenta Ah. tj^r^ 
tf empêcher les ennemis de s'établir de 
îipuy eau dans Varaggio, H profita de ce 
qui te trcuVQit dans les magasins : en- 
leva les portes , fit détruire une par- 
tie des ipurailles ; & reprit la route de 
Gênes , emmenant avec lui fes prifon- ^ 
BÎers 9 9u nombre de douée Officiers 
& de quatre cents neufs (bldats. Le 
Comte d' Arignano n*arriva que queli- 
ques heures après fon départ.' Il fentit 
bien que le pofte de Varaggîô n*étoit 
plus tenable. Il fe borna donc à renforr 
cer quelques poftes en avaat j & ayant 
iailïepour les foutenir, q^ielques trou-v 
pes dans une caffine» il prit lé pard de 
5'en retourner. 

Je n'ôflte que les événemens les plus 
inopertans , & je ne m^arrête point au 
détail de toutes les expéditions des 
piirtis refpeÂifs. Enfin les Allemands 
iemblerent vouloir commencer lesopér 
rations dont ils menaçaient depuis long-r 
temps les Génois. Ils avbient fait de-^ 
puis quelques mois de grands mouve? 
mens du côté de la Montagne de Gen^ 
to^Çrgçi ; §c Ton ne doutoit prefaue 



^23^ Supplément 

plus que leurs plus grands efforts ne 

ANf i7'¥tf duflfent tomber fur h cote Orientale, 
Çependaiit leurs prenjieres tentatives 
fe firent de l'autre côte^ (bit qu'ils cruf- 
(jent que l'on é^t inoins fur fes gardes 
dans cette partie , foit qu'ils voulurent 
détourner l'attention du viéritable objet 
des attaques qu'ils méditoient ^ foit 
qu'^il^ vouluflent feulement prendre leur 
revanche de raf&ice de Varag^io» 
Vol" i'p.'r le Le 1 7 de Février le Comte Nadaffi 
Comte N»- fe mit en marche vers Voltrl avec qua** 
^*^^* . tre-millé bommôs & quatre pièces de 
canon. Il partit de Campo-Frëdo à 
l'eotrée de k nuit 9 fur trois colonnes* 
La colontie de lp[ gauche , coo^mandée 
parle Général* Petrazzi^ s'étendit fur 
hé hauleucs qui dX)mînent le vallon de 
l'Aquà-Santa» afin de couper la com* 
mùnicatioh de Voltri avec Gênes. L4 
colonne de la drpfte ^ fous les ordres du 
Comie'deSorrei s'avança vers le ppfte 
rptrahcbé des Capucins , fitué entre les 
valions de l'Aqua-Santa & de 1^ Ce- 
rufe. Le Comte Nadafti , à la tête de 1^ 
colonne du centre , fe porta à l'Ora- 
(oria de Mello. Le 1 8 à neuf heure$ 
ljl4 Ojatip, le village 4^ Aïello & le 



•^■^•^■^^■■■**^"'^^"T'«^r^*5i«w»i 



A L tllST. DE GeN^S. 24.0 
- "y — * - 

pofte des Capucins furent attaqués anir. 
raêmes tprops. Ces dcuK poftes caa- . , ^ 
vroient Vpltri ; & celyi des Capucins- • ''^* 
etoit d'une^ telle importance , .qu^ £|i 

pcTpc cn3traînx»t h^ccîJliremewç.ceUe de 
Vokri même, i ^ 

- _ ^ • 

Ije Comte' Nadafii avoît' cîçécut^^ 
fon opération avec îant ât diligence 
Ôc de fecret , qu'on n'en sivoit eu aa^ 
iDuas avis. Le Marauis Monti, qup 
comm^indoit dâins Vctttri> n'avoit ave<? 
Itïi que deux Rcginïen«r, Royal-Com'rj. 
tois & Royal-Baviere. Il fe hâta de dié- 
pêcber du Duc de Richelieu m Offi-. 
cier pour Pmftfuire de ce qui fe pafibit , 
& fie dire au Comte de Kereado , quj' 
iéroit hV^^iam:k RégimêntdeBreflTer 
ide le vetiki joiiidfe au ôtotpt. £d at- 
veniMt , il fè difpbfa à fout^nir }uù 
qu'à la dérnierei etttémité les attaqué» 
des eflneijHs ^ quelque fupéneurs quIU 

II'" ne s'obftina pas k déki^ére le til- Brave réfif» 
îage de Mello, ppfte trop peu in^por- *^"^^^"'^^*f' 
tant pour y facrifier fon monde dont il *^"" ''^'^■ 
avoit bcfoin ailleurs» Il n'y avoit que 
icent cinquante hommes dans ce village | 
oui fp repijiereflc Je long dç Ja rjvc m^j^ît 



♦.t+o Supplément 

r che de TAqua- Santa» protégés par 
Am* I74I* ^^"^ compagnies de grenadiers que M. 
Monti chargea du foin de &voriler leur 

netraîte* 

. Quelque (ècret que les ennemis euf- 
ient gardé 9 leur projet n'avoit pas 
échappé \ la vigilance du Comte de 
Kercado qui avoit été ayeni dès la 
veille qu'un corps de 2000* hommes 
devoit fe poner par la Foflâ di^Lupo 
fiir Palmera & Festzi pour iè mettre 
•ntre Gênes & VoltrL C'étoit h co* 
lonne du Général Petrazzi» L'Officier 
François le prévint , en plaçant fur la 
ipmmité de Foife-di-Lupp deux cents 
hommes avex: ordre aux fold9t$ d^ fe 
];anger fur une feule ligne « à quelques 

)aa de diftiaxice le$ uns des autres. Far* 

ces disux cents hommes vus de loin 

p^roiflbient une troupe nombreufç qu'ail 

f^rnbloit difficile de forcer» particulier^ 

rement fur une hauteur efcarpée« 

X^; Général Pé^razzi rpnonça donc 
 ce deifein » & prit le piirti de couler 
des troupes etitre Palpiara & Voltri. Le 
Comte de Kercadp s'en apperçut ; &ç 
les chaflà, de forte qu'il rétablit pour 
1( f eftç <iu jour lit cp)[Qaiunication dç 

• Yoltrï 



K 






A l'Hjst. de Gènes. 241 

Voltri à Gênes ; ce qui fur un coup 

âécifîP. 1} accourut enfuite auprès du au. ij^ii 
Marquis de Monti qui fe défendoit tou-^ 
jours avec toute la valeur & toute lar 
conduite poffibles. Mais il li'avoit pas 
aflez de troupes pour réfifter par- tout ^ . . , / ^ 
& déjà la communication entre le haut 
& le bas de Voltri éroit entamée* Ce 
fut encore le Comte de Kercado qui laf 
dégagea. Le yq&Q des Capucins vive- 
ment attaque ife défendit depuis fiic 
heures , lorfqu^enfin le Chevalier dé 
Chauvelin arriva avec quelques trou-^ 
pes , annonçant la marche du Duc de 
Richelieu avec des forces fupérieures# 

Le premier foin du Chevalier dé J/"^^**^ 
Chauvelin fut d'aflorer îa jonftîon des^ 
troupes du Duc , en couvrant îa com- 
munication avec Gênes II envoya pouf 
cet effet i Paimara le Régiment d^ 
BrcflTe , qu'il retira du Couvent dea^ 
Capucins , dont les ennemis abandon*^ 
fïoient enfin l'attaque. Un autre objet ^ 

Îue pouvoit fe propofer h Généra!. 
étrazzi, étoit de s'emparer du m\d\ft 
I>urazza, & de forcer Voltri ae c^ 
côté qui étoit foible. Le Qievalier de 
Chauvetiti renforça de de^ix centshottt* 



r 



T2^t Supplément 

mes les troupes qui occupoient ce pa- 
* An* x71^<* lais & les maifons Yoifînes , & fit quel- 
ques autres difpoiîtions pour cnettre 
^ette partie à t'aori d'infulte. 
le Comte Mais le Comte Nadalli coaunençoit i 
le'wî^/* penfcr à là retraite. Ayant appris que le 
'^^ * bue de Richelieu étoit déjà a Pégli , & 
qu^il avoit garni par échelons toutes 
ks hauteurs de Voltri à Gênes , k Gé-* 
uëral Autrichien craignit , que la co- 
lonne comniandée par Pétrazzi ne fût 
. tournée îc coupée. Il donna ordre 
qu^eile fe repliât fur Mello , où toute» 
tes troupes le raiTemblerent durant la 
Buit* Le Régiment de BrefTe & quel- 
ques autres troupes occupèrent à Tinf- 
tant les hauteurs que cette cc^onne 
tenoit de quitter» Et le Comte de Mau^. 

Seou avec trois bataillons, eut ordre 
e garnir la fommité de Foflfa di-Lupo^ 
ce pofie important dont le Comte de 
{^ercado avoit H heureufement Scûh^ 
biiement écarté les ennemis* Le lende* 
BQoin le Comte Nadafli y appréhendant 

Sue les Français ne fe faififlent dupofte 
e Maflfoné , par où il étoit obligé de 
iaire fa retraite , reprit avec précipita- 
tion le chemina 4^ ce poAe de,ux heures 



être 



A L'tilST. DE GeNES^ 2^2 

avant le jour, 6c retourna df ià à Cam* 
po-Frédi), ©ù fes troyp€$ fe féparcrcBt ^ 
pour retourner aa^$ {eurls quarriers* 
Le Duc de Richelieu dé ion coté-r^ 
vint à Qênes , après avoir pris de^ mé«* 
iures nouvelles pour la confervacioa 
des pofies des environs de Vbltri« 

Âinfi fe termina cette eypédition i il fr retî^ 
projettée.par le Conate Nadafti avct J^alfwfi! 
Jhabi^eté, eicéçutée av^c dUig^ce, Jjouf- 
fée avec vigueur; mais foutenue par le 
Marquis Monll fiiv«c une fercaeté & 
une intelligeiice dignes des pks gramisf 
éloges 5 déconcertée par la vigilance $ 
l'adivitéi.lea manœuvres adroites du 
Comte de ICercado» & qui échoua par 
les mefures promptes & faget du Duc 
de Richelieu, & desOfficierg^qu^il enr* 
.ploya. Cette affaire coûta prè^s de citiq 
cents hommes aux Allemands : les Fran- 
çois 9 ijur qui toute la défenfe de Vokfi 
roula 9 n'en perdirent pas cent trencjL* 
On ne tenta point de troubler la nor 
traite du Comte Nadaili. U i% coâ»* 
fuença à la nuit : il avoit déjà beaucoup 
ii'avance à la pointe du jour : les trom- 
pes Françoifes étoient fatiguées par u nft 
joiiarche tmd^ ; el^ aurQiem. ^ei»ci)iaà 



tÊ^mâmm 



*a42 Supplément 

^______ riiqué en s'engageant dans des défilés 

A «• X74t. ^^^^ 1^ Comte mdaiti ne pouvdt maii- 

2uer d'avoir fait occuper les faauteur$r 
)n ne poufvoît guères efpéier de join- 
tlre Pennendi ; & Ton ne pouToit pref- 
ique manquer de tomber dans fes em- 
bufcades. Ces réflexions déterminèrent 
fans doute le Duc de Richelieu à fe 
contenter de t'avantage d^avcnr obiigi^ 
les Allemands de renoncer à kur en*; 
treprife. 
Bntfeprîfe II en (brftta une à fon tour , dont 
««^one. jgj fuî^e^ auroient été confidérables ^ 
il elle avoir réuffi : c'étoit de furpren*- 
^ire Savone. Pour mieux cacher (on 
4de(fein , il ne parut quelque temps ar- 
cemif qu'aux mouvemens que firiToic , 
▼ers Cento-Croci , l'armée qoi fe pré- 
paioit i entrer de ce côté dans les di& 
triéts de la côte Orientale de la Répa>> 
blique fous les ordires du CpoKe de 
Brovrn» Le Duc le rendit lui-même le 
•dO de Marsà Seflri-di-Lçvanté^ pour 
^fervcr iès mouven>ens r mais avant 
^ue de partir il avoit donné ks ordres 
-pour Pexëcution de fon^ projet. En con« 
iëquence on ailèaibla quantité de bâ* 
fiyawns dans le pcMrt de Gênes; & le 



A l'Hi Sf. DE GtENBS. 24 J 

**— "^ ■ Il I I ■ Il I— — i^mi w, 

a ç au foir on y fit embarquer uti grds jj[" 
détachement des troupes de France , ' 
& huit cents de celles d'Efpagne. Oti 
fit au mêftie temps marcher desf trouh 
pes pour renforcer les poftes de h 
Bpchetta & de Volrri, Le Duc de Ri- 
chelieu fe rendît par mer dans cette 
dernière place 5 fe mit à la tête d'u{| 
corps de troupes Françoifes d'envîrofi 
trois mille hommes^ & marcha le mênie 
foir vers Savone. 

Ilfaifoit porter avec lui des échelle^ ^ ^^ iwavrff 

& tout ce qui eft néceflâire pour Kefca-^ écESleiî '** 

lade d'une place. On avoir murri les 

poftes de Vpltri & de kr Bocchetta » 

de manière qu'on ne craîgnoit pas que 

les troupe* qui étoîent aux ordres da 

Comte Nadafti puffent rien tenter poûT 

fecourir Savone , foit directement , foît 

en eifaysmt quelque cfiverfion. Pendant 

que ces troupes etoient ainfi tenues en 

échec, on efpéroit que celles qu'on 

avoir fiifc embarquer pour Savone y ars» 

riveroîent avant le jour , entreroient 

dans le port fans être apperçues, Si, 

jettant quelques compagnies (fe grena»» 

dier» d^ns les patilTades de h citadelle y 

cmpêcheKHent kr ^aroifon'de la plaol 



»■*#»— I M> i l Ê S tÊi^mi^mm 



'*34.3 Supplément 

- — - - - - * 

de fe retirer dans cette fortereffe. Le 
Bill. t74s. Duc d'Agënois devoit £ûre efcaladef 
la ville par une partie de fes troupes 9 
pendant qu'un autre corps coœtnandé 
.par le Comte de Kercado , qui s'ap^ 
prochoît par terre, & qui devoit , che- 
min faifant , enlever les pof]kes avancé^ 
des ennemis, attaqueroit par un autr^ 
côté. £nfîn Ton aâuroit qu'il y avoir 
un paifage que des intelligences avoienc 
pratiqué à la faveur de quelques mai- 
fons qui touchent aux murs. Ce paffage 
h'étoit plus mafqué que par une foible 
^ partie de muraille , & n'attendit qu'un 

lignai pour ouvrir aux foldats François 
ijuie libre entrée dan» la ville , tandis 
jqtie les diverfes attaques occuperais ne 
xoute l'attention des ennemis. 

Ce "projet étoit parfaitement ima*» 
giné. Mais le fucçès dépendoit du con- 
cert de divers corps qiai dévoient agir 5 
& ce concert dépendoit à (00 tour de 
prconftances dont on n'étoit pas maî- 
tre. Le vent contraire força les bâti* 
mens qui portoientles troupes de débatr 

Suement , à s'en retourner. Le Comte 
e Kercado trouva fur fa route le fort 
i^ Cette défendu par de^b^nnes mu- 

raîlUs 



1 

À l'Hist. de Genês. 244 ) 

railles, 5c 300 hommes de garnifon. 



Ce. fort capitula après 4 heures d'un A m. 174^ 
feu très-vif , & la garnifon fut faite 
prifonniere de guerre. Après ce petit 
retardement le Comte de Kercado mar- 
cha en diligence vers Savone ou le Duc 
d' Ag^nois avoit fait fes difpofitions. Il 
avoit jette le Comte du Châtelet Lau- 
mont dans le Couvent des Capucins ^ 
& le Marquis de Molac dans celui des 
Récollets, fort expofé au feû des vaif- 
feaux Anglois. Mais quand on fçut que 
les troupes qui venoient par mer avoîent 
rebrouflSé chemin , on fe contenta d*a- 
voir brqlé quelques magazins , d'avoir 
nettoyé quelques portes ; on fit Gruter 
le lendemain Iç fort de Cette , & ce fut 
ià tout le fruit de cette expédition. 

Mais il fallut bientôt ne plus s'occu- Dîfpofîtîon 
per que des préparatifs de défenfe. Le <î« Comte a* 
Comte de Brovn , chargé d'être le ^'^^^"^ 
principal Miniftre de tout le reflentii- 
ment de la Reine de Hongrie contre 
les Génois > fe rendit à Parme le 2.^ 
d''Avril,& donna ordre aux troupes 
raiTemblées pour Tinvadon qu'il mé* 
ditoit, de s'avancer, par Bercetto 6c 
Borgo-valrdi-Taro, vers les frontieri^ 




»;♦»' 



♦244 SuFPLBMENt 

de l'Etat de Gênes j menaçant âinfi a 

la fois toute la dote Orientale de cet 

Etat , tandis que le Comte NadafH 

faifoit toujours craiiidre quelque eir- 

trepriiê du Coté de Voltrî > ou de la 

Bocchettar 

Pr&.«tîcn. . Le Duc de Ricïielku ne négligea 

a« Duc de rien pour être en état de faire tête par- 

RicUliea. ^^^^^ i^ poffes de Voltri étdenr (uffi- 

(âmment garnis ; celui de ta Bocclietta 
Fut confie à deux mille François ; 
le Marquis d'Âhurïiada, Général des 
troupes auxiliaires d'Efpagne , établit 
fbn quartier à Chiavari ; te Duc fixa 
|e (ieti i Sefiri - di - Levante : depuis 
cette dernière place julqu'î la Sbécié 
]1 y ^voit environ dou» mille nom-- 
mes de troupes réglées» & autant de 
payfans armés. Chaque jour {conduis 
foit à Gênes de nouveaux renforts par- 
tis des ports de France ; & on les dif- 
tribuoit à mefure dans les lieux qa'on 
çraignoit le plus de voir attaqués» 
Au milieu de tant de motifs dlnquié'- 
tudes , on ne négtigeoit pas les afiaire» 
de CotCe, oh tes ennemis de la Répu- 
Jblique augmentoient les troubles , 
*pour multipirer les embarras de^ Gé- 
90îst Ofi^fit ps^er dans cette Ifle de» 

wrea, 



^■' r r ■- r , ^ ; ^-::i^ 

A L^HlSTé DE GbNES. 24? 

Vivres , quelques troupes & des muni- ^^^ ,748». 
tions de guerre. ' '4- • a^ 

On avoir été aflèz long- temps tran- coffc*"^* 
quille fur ce qui s^y paiToit : & quoique 
ks RébeHes ne parlsfflèht point de 
foumiffioir ^ ils n'étoient pas affez 
formidables pour inquiéter beaucoup^ 
Le nom de Théodore deNeuhoff étoic 
depuis plufieurs années un épouvan- 
tai! quie les Génois ne craignoient 
plus. Mais ils s'allarmerent avec rai- 
fon d^un voyage que Rivarola , Chef 
des Corfes révoltés f Bt à la Cour de 
Sardaigne fur la fin de Fannée 1 747^ 
Gn puolia d'adord qu'il n'*a voit obtenil 
de cette Cour & des Puiflfanées alliées' 
^u'un fecours de trois cents hommes » 
quelque artillerie , & une promefle 
ë'étre fécondé par deux vaifleaux de 
guerre Anglois , s'*il vouloir entreprend 
dre le fiege de la Baftie. Mais on vit 
bientôt que Tintention des ennemià 
de la République étoit de foutenir 
bien plus efficacement la rébellion des 
Corfes. 

' Durant Tabfence de Kivarola , utt 
gros corps de Rébelles s'étoit appro^^ 
ché de la Baftie. Le retour de ce Chef 
des- Corfes ranima fon parti f par l'ef^ 

A ll[ 



r 



IMMMMMrtM 



2^6 Supplément 

AnTT — 8. poir des fecours prochains qu*il arnion- 
ça ; & fon camp fe groffit affez c©n* 
fidérabiement.. Mais Ta mort , arrivée 
peu de temps après y caufa des divifioni 
qui fufpendirent les opérations pro- 
jettées» Enfin Matra , devenu le prin- 
cipal Chetdes Révoltés , pacifia ces 
diflentions , & fe prépara à ferrer de 
près la capitale de Corfe. 
siège de la ^artillerie ne lui œanquoit pas. Le 

laitic. Roi de Sardaigne lui en avoit fait four* 
t)ir. Mais ce qui redoubla les altarmes 
^es Génois fut la nouvelle que douze 
cents hommes de troupes Autrichien- 
nes & Piémonroifes , fous les ordres du 
Chevalier Cumiana , s'étoient embar- 
quées à Vadq, vers la fin d'Avril, pour 
paflTer en Corfe, & qu'elles avoient 
débarqué le 4 de Mai à San-Fioren- 
JZO) dont les Rébelles étoient maîtres. 
Quelques jours après., elles joigni- 
rent le corps commandé .par Matra ^ 
& s'étant emparées de quelques pofies 
dans les environs de la Baftie 9 elles 
s'approchèrent de la ville , & com- 
mencetent le 15* à en faire le fifgc 
dans les formes. 

Belle aéfcn. La citadelle étoît dans un état dé- 

îucrt' '"'" plorable ^ & la ville ouverte de toutes 



A l'^Hist*^ de Gfkes. 24.7 

parts : on y manquait de- plomb , de 7 

1 j ff j * • • j r 1 An.* 1748. 

poudre & de mimitior» de boucfce.' 

La garnifbn état peu confidérable.' 
On avoir bien envoyé fix cents hom- 
Hies en Corfe dès le commencement 
d'Avril , avec M,' Antoine Paflano y 
Commiiiaire Général : mais ces trou- 
pes y débarquées à Galvi , n**avoieRt 
pu entrer dans la Bafti^ , déjà blo- 
quée par ks Rebelles j & on avoit été 
obligé de les jetcéf dans les châteaux 
de Calvi , de Bonifacio & d'Ajaçcior 
On avoit donc lieu de craindre que 
k peu de rrpij^s qui rçftoient dans 
la Baflie ne fuflent pas en état de foo- 
tenîr un fiege : mais M. Jean^Ange 
Spinoh les commandoit. Il inipira 
non feulement à ik petite garnifon ^^ 
mais aux baibitans , ton zèle & fon 
intrépidité. Tous oflSrirent de fe dé-. 
fendre jufqu'^aux dernières extrémi- 
tés ; &c NL Spinola n'omit rien pour 
féconder , par ks meilleures meiures 
qu^U pût prendre ,- h^ valeur de ces 
l^avf s gcîts^ Il fit creneHer ks maifonr 
qui dotmoîent fur la campagne , Se 
pratiqua' dans ks intervalles des cou- 
pures paliâadées. I) garnit ces endroits 
4e pelotons à^ Mààts mêlés ayeç 

Xiv 



JV 



248 SUPPL£MENT 

■ ■ Tl — ~ 

^jj^ ^ les habitans. Après ces premières^ dit 
' pofitions , il fît enlever tout le plomb 
qui étoit dans les boutiques , celui des 
canaux , & la vaiiTelle d'étaim , pour 
£ûre des ^balles, qui commençoient à 
manquer. Une barque de Capraia lui 
apporta le 1 8. dix barils de poudre 9 
& il reçut le même jour des vivres que 
la République lui envoyoit. Ces pe- 
tits convois le mirent en état d'en at* 
tendre de plus confidérables ; & il ne 
(bngea plus qu'à repouflfer les ennemis 
qui failoient de puiflans efforts pour 
emporter la.place avant qu'elle fût fe-. 
courue. 
Après avoir été rcpouffés à l'atta- 

aue de quelques polies le 1 5 au foir , 
s jetterent dans la ville grand nom- 
bre de bombes. Deux jours après r 
leurs batteries commencèrent à tirer 
contre le couvent;, de faint François» 
Elles continuèrent durant trois jours ; 
& ce pofte important , d'où la prife 
de la ville dépendoit $. fut attaqué à 
plufieurs reprifes avec beaucoup de 
•YJgpeur : mais les affiégés » (bldats 
£c habitans , fe défendirent avec tant 
de bravoure 9 qu'il fut impoi&ble de 
leur faire perdre un pouce de terraim 




A t'HisT. DE Gènes. 245? 

I n ----- - -, 

Cependant Je Duc de Richelieu 9 

înfocmé du fiege de la Baftie $ fit j^^^ i/^^ 
embarquer le viîigt-un quatre cents 
hommes de fes troupes pour la dé- 

w, M. de Curlay , Colonel du 

piment de Tournaiîis , les com« 
mandoit» &portoit aux ailiégés quan- 
tité de munitions de guerre & de 
bouche. Mais lei galères fur lefquel- 
les étoienc ces fecours , ayant ren- 
contré des vaifleaux de guerre An- 
glois, furent obligées d'inierromprç ^ 

leur route. 

Les afliégeans , înftruits fans doute Elle eft 
du départ de ces galères tentèrent ^oam^^c <îe fe 

de Dorter le Gouverneur à fe rendre, f^?^'''**'^ 
Ils lui offrirent une capitulation ho- 
norable » le fommatit de rendre U^ 
place à ces conditions , & lui don-* 
nant trois heures pour preftdre fon' 
parti. La fommation fut faite le vingt-' 
deux au matin. M. Spitiola. n'y ré-; 
pondit que le lendemain. Il' mar- 
quoit qu'il ne devoit rendre la place'' 

2u'au Souverain qui la lui avoir çon* 
ée 5 qu'^ainfi il, entendoit la défen- ' ' ' 

dre jufqu'i la dernière extrémité^ Il ^ 
ippuy^ cette réfolution par une for- 

X y 



XSo Supplément 

de qu'irfit faire le (bir même 9 6C 

Aw. ijft, 5"* coûtai auj^ enr^ejnis environ qua-r 

Les batteries des afli^eans con-« 
pnuerent de jouer vivement : ils en 
livoient trois 1 cbaçuqe de quatre 
canons de dix-huit livrçs de balle» 
fc plufieurs ^tptres de mortier^. lU 
tirèrent plus de dçui^ mille coups dç 
canon , ^ jetterent plus de troi^ 
f ents bombes ; mais les aiCégés tin* 
rent ferme dan? leur pofte pe faiof 
François* M. Fédémonté , Lieute- 
nant Colonel au fervice de France y 
^ qui éioit arrivé le quatrième joup 
4q fijége f pour reconnpitre l'état d^ 

' }a place , & en f^ire rapport au Duc 
de Richelieu , prit le commande-^ 
ibent de ce poftè » & y fit faire un 
retranchement intérieur » afin de le 

^ mieux garantir. Cet habile Qficief 
partagea ^veç M* Spinola les tniT 
vaux Sa les honneur^ d'unç fi belle 
4^fenfe. 
levée â» Enfin le Chevalier Cumîana , 
f^e. ayant ét^ informa que le fecpurs 

cpmmandé par M. de Curfay ^toit 
fur le ppinr 4'aiTivçr> Çç w Ypu- 



r 



I rrr 



A l'Hist. de Gènes. 2^1 

lant pas s^expofer aux fuites d'une 
l'etraite précipitée , leva le fiéçe le 
vingt - huit au matin , & reprit le 
chemin de Sanfiorenzo ^ après avoir fait 
embarquer fon artillerie fur quelques 
bâtimens de tranfport qui l'atten-» 
doient. Cet événement m d'autarft 
plus d'honneur aux braves défen*- 
leurs de la Baftie , quMls ne der 
voient a^'à eux - mêmes la confef- 
vation ce cette pbce. On ne peut 
trop donner d'éloges à la bonne 
conduite & à la fermeté du Gou- 
verneur , à Taâivité infatigable deg 
Officiers 9 à la bravoure de la gaiv 
nifon» au 2éle & à la valeur des 
habitans. Immédiatement après la le- 
vée du iiége, les galères de la Ré- 
pttbliaue amenèrent le fecours qu'on 
attendoit ; ^ Ton n'eut plus^ à crain- 
dre d'eifuyer de nouvelles attaques. 
Le Chevalier Cumiana étoit aail« 
leurs fort mécontent des Corfes » 
qui ne s'étoient occupés que de 
pillage ; & les Corfes eux - mêmes 
ëtoient intimidés par les placards 
que le Duc de Kichelieu fit affi- 
cher dans rif^ f dans lefquels le Rcâ 

Xvi 



An* i74i« 



3c France menaçait les Corfes ré- 
j^^^ ^ J belles , & promettoit fa. proteâion à 
*^^*'ceux qui rentreroient dans l'obéif- 

iànce. Ainfî les affaires de Corfé der 

vinrent aiTez tranquilles. 
Prétimînaitcf Mais les G^nois avoient bien d'ai>- 

.naême qu'ils avoient été menacés dans 
xoutes leurs poifeilîons de la guene la 
plus animée^ on dreiToit JL Aix-la- 
Chapelle des préliminaires de paix qui 
terminoient tQus leurs malheurs. La 
France offiroit toujours la paix pour 
elle & pour fcf alliés i (es ennemis 
commençoient à fentir qu'elle leur dé- 
mènent néceflàire. Dès le trente d'A- 
vril les Miniftres de France , d'Efpa- 
gne & des Etats Généraux , fignerent 
des préliminaires aufquels les autres 
Puiffances intéreilées accédèrent fuc- 
ceifîvement. Il y étoit (lipulé par 
rapport à la République de Gênes ^ 

Su'on lui rendroit tout ce dont elle 
toit en poflTeflîon avant la guerre , avec 
les mêmes droits , privilèges & préroga- 
tives, dont elle jouïflbit en. 174.0. 
- - - Le Miniftre de la Cour de Vienne 
«l'amies dansACceoa aux arucles preummaires le 

le Comté à% 






A L^HisT. DE Gènes, ajî 

27 de Mai ; le Roi de Sardaigne le "T^j ' 
31. Mais le Marquis Doria, Minîf- ^* ^^^ 
tre plénipotentiaire de la République 
de Gênes , n'en ayant eu connoiflfance 
que le 1 8 , ne put les (^ner avant 
le 28 du mois fuivant. Les hoftili- 
tés ceflTerent bientôt de toutes parts. 
Le Général Leutrum , qui com*- 
mandoit les troupes Piémontoifes 
dans le Comté de Nice,, convint dès 
le 28 de Mai d'une fufpenfion d'ar<i . 
mes avec le Maréchal àe Belle Ifle , 
qui fe difpofoit à agir. Cependant les 
Miniflres du Roi de Sardaigne ne fi* 
gnerent les préliminaires que trois jours 
après. Mais le Comte-^de Brown n'en 
agit pas de même avec les Génois. 
Quoique fâ Cour eût accédé aux 
préliminaires dès le 26 de Mai , il 
ne laiiïâ pas de continuer Tes prépa-* 
ratife pour entrer en force fur le ter- 
ritoire de la République. li ne crut 
pas fans doute devoir pofer les ar- 
mes 9 qu'il n'eût au moins tenté d'exé* 
cuter le projet de vengeance dont 
il ëtoit chargé ; & dans les pre- 
miers jours de Juin il fe mit enfin 
en mouvement > pour frapper le grand 

X vij 



r 



^53* Supplément 

coup dont il menaçoic de puis fi long- 

An. X74«. ^^"^PS- ^ . 

Opérations Les Génoîs fentircnt que c'étoic 
eu Comte de le dernier effort qu^ils dvoient à fou- 
Biown. tenir. Leurs courages s*animoient à 
mefure qu'ils voyoient de plus près 
le prix de leurs travaux & la recoin- 
penfe de leur fermeté. Le Duc de Ri- 
chelieu & le Marquis d'Ahumada 
avoient eu tout le temps de faire leurs 
difpofîtions : le Maréchal de Belle-Ille 
leur envoyoit tous les jours de nou- 
veaux renforts^ & le Comte de Brown 
avoit moins que jamais lieu de fe flatter 
de réuffîr. 

Son avantgarde , fous les ordres du 
Comte de Konigfeg, Te mit en marche 
îc 5 de Juin , & fut fu^vie bientôt de 
toute l'armée. La droite défila par Cen- 
to-Croci , & la gauche par Dénano. 
Les Alliés des Génois ayant fait replier 
leurs pofles avancés , Tarmée Allemande 
le porta à Varéfe. 

Le Duc de Richelieu avoit fait cam-* 
per & retrancher fon armée fur les hau- 
teurs de Caasarfa au-deiTus de Seilri dî- 
■ ■ * • 

^ vante. Sa droite > par oh il tiroît fes 
fttbfiilaaces , étoit parfaitement bien 

çouvene» 



a— ^ — — — ■ >— — — 

A L'^HrsT. DE Gènes. 2Ç4 

couverte , & à fa gauche il avoit l'af- ^^^^ 
mée Efp2\gnole qui afluroit (à cooimu-- ^, j^^g 
nication avec la ville de Gênes > en oc-- 
cupant Chiavari & les hauteurs. Mais 
coiame l'armée Autrichienne écoit à 
Varéfe à . la diftance de fix heures de 
marche libre , il avoit placé h la vue & 
à la proximité des ennemis j deux corps 
de troupes pour les obferver , dont Pun 
à la droite , fous les ordres du Comte 
de Lannion 9 & l'autre à la gauche , fur 
la montagne de la Bifcia aux ordres dtt 
Comte de Kercado, 

Celuî-fi ayant été charge de former 
une communication par fa gauche avec 
les fudlièrs de montagnes des troupes 
d'Efpagne, il y marcha, ne prenant 
avec lui pour efcorte que la feule corn- 

{)agnie des grenadiers du Régiment de 
a Tour d'Auvergne» En arrivant au 
Bofco-di-Sarta ou étoient les fufiliert 
Blpagnols^au nombre de 400, com- 
mandés par M« dé Courtin, il trouva 
ce pofte attaqué , & les Efpagnols hors 
d'état de fe défendre , parce qu'ils n'a- 
yoient déjà plus de povidre* Dans le 
moment même les troupes Autrichieo- 
Bes débouchèrent par trois gorgés ^ eH 



r-' 



♦274. SUI'Ï^.LÊMENT 

trois colonnes 9 qui formoient plus de 
4000 hommes ^ , felpn l'état qu'yen ont 
'Aiui74t»eux-mêmes commuaiqué les Officiers 
Autrichiens* 

Le Comte de Kcgrcado ^ et» qualité 
d'Officier fupérieur , avoit pris le com- 
sianden»ent. Les Montagnards Efpa- 
gnols 9 fatigués d'un long combat , & 
pour ainfi dire , défarmS , n'^avoient 
d^autre prti à prendre que celui de fe 
retirer» mais il falloit couvrir leur re- 
traite f & il ne reftoit pour cela au 
Comte que fa feule compagnie de gre- 
nadiers. XL de Courtin fe joignit àlui y 
& lui fut d un grand fêcours par la con- 
Doiilânce qu'il avoit du nays. La ma- 
nœuvre du Comte de Kercado eft de 
celles que THiftcHre doit confacrer , 
pour, fervir d'inftraéEioii & d'exemple. 
Elle a mérité les plus rrands éloges de 
la part des ennemis mêmes. 

* Cétoit le Major Général PnifFqin Ici conranm* 
dk>tt. n avoit font fes crdcet cia^ coiiipa|poie«4t grf- 
Midietf à éo hommcf* 30» 

Croatt. ' ê<S9 

Varadim. )ô« 

$ Bataillont ^ R^S* ft TiaHik ) . « 

Après 



A L'HrsT^ DE Gènes. ,25-^ 

*^ ■ - — 

Après avoir été long temps fuivi par ^^^^^ 
tant de troupes, il le trouva fur une ^^^^ ^^ 
chaîne de montagnes efcarpée fur cha- 
que flanc par deux précipices , & fî 
étroite dans fà largeur, qu*on n'y pou- 
voir tenir que huit hommes de front. 
Au fommet il y avoit unç Chapelle & 
deux ou trois maifons. Le Comte de 
Kercado fentit d*un coup d'œil tout 
ravantage qu'il pouvoit tirer d'un lieu 
aufli avantageux II parla aux grena- 
diers qui fe dévouèrent , i fon exem- 
ple, avec cette intrépidité qui fait leur 
caradère orditiàire , à périr tous en cet 
endroit. En même*tembs il jetta dans 
le clocher de la Chapelle & dans les 
maifons fix ou fept hommes auxquels il 
fît donner le relie des cartouches de 
tous les autres grenadiers 9 qju^il réduifit 
à la feule bayonette. Il ordonna aux 
hommes du clocher de faire le feu 
le plus vif qu'ils pourroient , après 
quoi il plaça le relie des grenadiers en 
bataille, la bayonette préîentée à l'en- 
nemi fur le penchant de la fpontagne» 
& l'attendant dans un grand ûlence e» 
C€tte poftureu 



♦sfj Supplément 

Les Autrichiens ne slmagînanf pas 

Ail. 1741. ^l^'on pût leur tenit tête avec fi peu de 
monde , s'arrêtèrent tout-à coup à foi- 
)[ante pas pour dëiibéren Ils jugèrent 

2u'^il étoit arrivé du fecours ;. que la 
Ihapelle , les maifons , le revers de la 
montagne qu'ails ne pouvoient voir ^ 
ëtoient farcis de monde ; que s'ils alvan- 
çoient , ils ne pouvoient nianquer de 
tomber dans des embufcades dange* 
teufes. Us iè déterminèrent donc à fè 
retirer fur la Bofco , d'où les Efpagnols 
les chaiTerent le lendemain. Àinfi le 
Comte de Kercado , par la juftefle de 
fon coup d^oeil 9 par la promptitude de 
fes difpofitions $ par la ^énéreufe réfo- 
lution qu'il prit , & qu'il fçut infjpirer 
àfesfoldats» non-feulement fauva les 
400 fufiliers » dont il protégeoit la re- 
traite 9 mais empêcha les Autrichiens 
de pénétrerjufqu aux poftes Efpagnols, 
de poner le ravage & la défolation 
dans plufieurs bourgs & palais confidé- 
rables > peut- être même d occuper quel- 
que point de la communication de nos 
troupes avec la ville de Gênes* 
Cet événement fe pa& le 7 Juîb. 

Le 



«■ÉMMKMMMÉMIidM* 



Ax'HrsT. DE Gènes. 25'5* 

Le même jour le Comte de Brown _ 

jivoît fait attaquer le pofte de San-Pié- . 

tro di-Vara& quelques autres, qui fu- "* *^^ ' 

rent emportés. Mais tous furent repri$ 

le lendemain. Les Efpagnols y firent 

de grandes avions de valeun Les AU 

lies des Génois n'y perdirent guèretr 

moins de 690 hommes. Mais içs AU 

lemands furent enfin contraints de k 

retirer avec perte de plus dç dçuK 

mille. 

Ce fut à cette attaque que fe born^ 
la tentative du Comte de Brown. Dans 
}e jour même il fit favoir au Duc de 
Richelieu que la Reine ^ Hongrie 
âvoit envoyé ordre à fes tr^R^es de ce(^ 
fer les boftilités en Italie. L^Amiral 
Bing qui commandoit la flotte An* 
gloire lur les côtes de Gênes ^ reçut 
peu de temps après de fèmblables 6r« 
dres de fa Cour. 

Les hoftilités ne çeffçrent cepen- ceiTâtîoA 
dant pas fur le champ. Quelqdes dif-^'>rn^« ^ 
ficultes retardèrent la cbnclufion den^*^^ 
là fufpenfion d'armes. Les Efpagnols^ 
un pei| reiferré^ dans leurs quartiers , 
|Qgercnt ^ propos de fç mettre plua 



9mmÊÊmmÊÊÊÊÊÊÊÊÊmmÊmmmmÊÊmmmÊmÊmÊmmÊÊÊÊÊtÊmm 

ayô* Supplément 

au large , ^ & attaquèrent les Aile* 
^ifA ty^> mands dans quelaues-uns de leur' 
* poftes avancés , doit ils les cBaflè- 
, rent après leur avoir fait ' près de deux 
cents prifonniers. Deux jours après 
Tamnilue fut publié à la tête des 
troupes des deux partis. Le Duc de 
Richelieu & le Marquis d'Abumada 
revinrent à Gênes au. milieu des ac- 
clamations du peuple ;*& ces deux 
Généraux reçurent de la Républi-> 
que les marques de reconnoiiTance que 
méritoient leurs fervices. Tous deux 
furent infcrits dans le Livre de laNo- 
blefle GénpEe» Le Sénat ordonna de 
plus I qu'on érigeroit au Duc de Ri- 
chelieu une flatué de marbre , qui fe- 
roit placée dans le grand faloQ du 
Palais; Ce Sei^neiir reçut dans le mê' 
me temps la noaveUe que le Roi (on 
Maître Pavoit npmm^ /Miaréchal de 
^ France. 
tWté M- Comme toutes chofes étoieot à peu 
liufdc^ui* près réglées par les articles prélimi- 
naires de paix y le muté définitif ne 
tarda pas à être %né» JJlmpéxzxxkc 

f lie S) de Jute, ' ' -, . 

Reine 



Am* 1749* 



A l'Hist. db Gènes. 25*7 

— ■■■■■ • ■■ 

Reine y accéda * fans réfervç » quoi- 
que dans fon acceflion aux prélimi- 
naires elle eûrfemblé ufer de quelque 
reftriâion au fujet du traité deWormes; 
exception que les Minières plénipo* 
tentiairesr des autres PuiiTances con^' 
traélantes avoient formellement re^ 
jettée. La République de Gênes ac-^ 
céda de fon côté au traité définitif le 
sl8 d'Odobre ,. & le Roi de Sar- 
daigne le 7 de Novembre. L'article 
qui concernoit la République por^ 
toit qu'elle feroit rétablie dans tou- 
tes les poifeflions dont elle jouïflbiû 
avant la guerre j que l'argent qu'elle , 
ou fes fujets , avoient aux banques 
de Vienne & de Turin, & qui avoir 
été confifqué , fer6ît> rendu ; enfin 
qne le payement des intérêts de cet 
argent commenceroif à courir du jour 
de l'échange des ratifications. Tel-' 
les furent les conditions que les Gé-^ 
iiois , fi cruellement menacés , furent 
obtenir par leur fermeté> & la fidélité 
de leurs alliés. 

Il ne reftoit à la République d'in-'fw^ciHoftp^ 
quiétudt s -que pour la Corfe* Lestofti-^fc/* *" 



Cflrr 



2y8 Supplément 

■ - *'■ .1. ■ I ■ I »■ Il ^ 

lîtés diyrerent dans cette Iflc , aflez 
ANt X74t. iong-temps après qu'elles curent ceifé 
en terre- ferme ; & la fuipenfion d'ar- 
mes n'y fut publiée que vers la moitié 
de Septembre* Jufqu'à ce temps il s'y 

JïzSÉà quantité de petites aâions » dans 
e détail defquelles* je n'entrerai 
point. Il fut enfin réglé qu'A y au- 
roit ceffation d'armes. Non-feulement 
les troupes Autrichiennes & Fiémon- 
toiCes , qui étoient à San-Fiorenzo 
fous les ordres du Chevalier Cumia- 
na 9 étoient comprife]» dans cet armif^ 
tice y on y comprit auflî les Gorfes 
mécontens , pourvu qu'ils dépofàflcnt 
kurs armes , 6c confenriflent de le 
foumettre à la République , (bus la 
protection de la France v aux condi- 
tions dont on conviendroit par Tinter- 
poiltion deSa Majefté Très-Ghrëtien-r 
BcPèu après , les troupes Autrichien- 
nes- &. Piémontoifes ortirentde FIf- 
le ; & les Rébelles , abandonnés des 
Fui0ances qui les avoient ibu tenus j^ 
fongerent à faire leur acconunode- 
mcnr.. Les Génois , déformais tran- 
quilles dans toutes leurs pofleffions ,• 
commencèrent à jouïr de là paix > & 
Ha s,'occu£erent plus que du foin de 



A i/HisT. TE Gènes, ay*) 
r^arerlcs maux que leur avoit câufés ^^JJ""^ 
une guerre aufE terrible que ceUe 
qu'il venoieni d'eâuyer, & que leurs 
vrais Intérêts leur avoit rendue in^vi- 
- table. - - • ■ - 

K» du Sifpitmmt. 



Yij 



26o 




ORDRE 

CHRONOLOGIQUE 

Des divers changemens de gouver- 
nement des Génois^ 

ifer* J.. c. a-oy. f"^ Ene s détruite par Jes' 

VJT Carthaginois , rétablie 
^ peu après par les Roniaii». 
An. de J-c» 78. Elle embraffe le Chriftianifrae ,- 

& refte fous la domination Ro^ 
maine jufqu'à l'invafion des^ 
Gotbf*. 
▼ci« y y o. Gouvernée par des Ducs. 
538. Prife par les Lombards* 
7.71^. Soumife à Charlemagne , &' 

fouvernée par des Comtes. 
^_ ille devient? indépendante , & 

fe cboidt des Confulspour la 
gouvernei?. 

I r5)0. Elle élit pour principal Magi- 

ftrat un Podeftat étranger. 

I I j) I . Elle crée de nouveau oes Con^ 

Ixilj^ 



>KDKE ChrON. D£S DoG£S; 26P 



>ip4^ Elle .rétablit le gouyernemcnr 

d'un Podeftat; 
ï:îj7. Les Géfioîy élifeiït , pour les 

fou verner ,. un Capitaine du ^ 
euple. 
i:a70.Jls créent deux. Capitaines du 

Peuple. 
X2p I • Un feul Capitaine chd/î pariai^ 

les étrangers, 
i2^6.I>Qux Capitaines du Peuple ,r 

tous deux Génois. 
13 00. Un feul'Capitaine, étranger. 
1-3 .06. Deux Capitaines* du ^ Peupfe' ', . 

tous'deux Génoisi 
rjopl Un feul Capitaine du Peupje,. 

Génois. 
J^3 1 0. Le gouvernement remis à un^ 

Confeii de douze personnes* 
1^:1 1; L^Empejiur Henri VII. élû^^ 

Souveraia de Gênes pour vingt' 
ans.- 

^3 1 3 • Le çouverncmenr traiïfporté à ' 
un Confeilde vingt quatre perf 
fonèfes. 

^3 ï X* ^^ ait de mxiveaiï un Podef- 

tat étranger. 
1-31 7* On crée de nouveau deux Ca-* 

pitaipes du Peuple, Génois. 
H^S* Rpberc Roi de- Naj^les ,-& le 



âi^2 Ordr e Chroiiologiqub 

" Pape Jean XXIL ^Souverains 

de Gênesé 

i^ ^î*- Deux Génœs derechef Cgpitàîr 
taînes du Peuple. 

1 3 3 p. Création d'un Doge perpétuel* 

13 y 3 . Jean Vifconti , Seigneur de 
Gênes , & Tes fucxe&urs Ducs 
de Milan, 

13 J 5. Gouvernement d'un Doge per- 
pétuel , rétabli* 

I 3 pd. Charles VI. Roi de France ,♦ 
Souverain de Gênes. 

i-^op.'Théodore Paléologue , Mar- 
quis de Monferràt , Capitaine 
général de Gênes.- 

3^4.13. Gouvernement d'un Doge per- 
pétuel , rétabli. 

1^4.21. Philippe -Marie Vifconti , Duc 
de Milan ^ ^uverain de Gê-: 
nés. 

143 6^. RétablilTement du gbù Verne-'' 
ment d'un Doge perpétuel. 

\^4^2¥ Le gouvernement eA tranfpor- 
té à huit chefs , (bas le nom 
de Capitaines de ta libené Gé- 
noife. 
1-^4 j . Rérabliflêment du gouverne- 
ment d'un Doge perpétuel. 
l'^^pS. Charles VlLKoi de Fran-| 



DES Doges. 26 j: 



ce y Souverain de Gênes. 
£45 1. Rétabliflèment d'un Doge per-- 

pétuel. 
1 4 d^/i François Sfbrcè , Duc de Mi-- 

lan j & fès fuccefleurs 9 Souver 

rains de Gênes. 

1477. Huit Capitaines de la liberté 
gouvernent les Génois. 

1478. J. Galéas Sforce, Duc de Ml-- 

lan , Souverain de Gênes. 

1479. Doge perpétuel rétabli. 
1488. J. Galéas Sforce , de nouveau ' 

Souverain .de Gênes : Ludovic 

Sforce lui fucccde. 
r45)5^.Louïs XII. Roi de France i' 

Souverain- de Gênes. - 
ly 06. Doge perpétuel rétabli. • 
1^07. Louïs XIL derechef Souve*-' 

rain de Gênes. 
I y I 2. Doge perpétuel rétabli. 
I J 1 3 . -Gênes de nouveau foumilè à^ 

Louïs XIL 
l^y 1 3 • Doge perpétuel rétabli. . 
1 j-iy. Les Génois fournie derechef au* 

Roi de France, 
ry 2 2. Dbge perpétuel rétabli. 
1-^26. Gênes, enc-ore fourni è à la"* 

France» 
13:28. EtaWiflementd'UnDç^ebieft-i- 



264 Ord re Chronologique 
" nal , &' de la forme de gouver- 
nement qui fubfifte encore au- 
jourd'huu* 

^uiTîs: cùrOnôlogtq^ue 

des Doges perpétuels , depuis 13 39« 
qu^tls ont commencêyjufqu'enlS2^^ 
qu^ïls ont fini.' 

^339* Simon BoCca'iiégra. L 
1-3 4. 4» Jean de Morta* 
i'3 50» Jean de Valèriti. 

1 3.^5. Simon Boccanègra, rétabli Oi- 
I jh63<, Gabriel Adorne. 
1-370. Dominique Fregofe,- 
1^3 7 8 .-Ant<Mftè Adorne. L 

-^ Nicolas Guafco. 

I>3 8 3 . Frédéric Pagana. - 
-^^■^i-*^ Léonard Montaldo, ^ 
1-354. Atit(Hne MotriejrétablilV 
1-390. Jacques Fregofe. 
13.5) 1. Ahtoiife Adorne-, rétabli. lU* 
^39 2'. Antoine Momaldo. I. 
^ 13 5^3. François- Juftiniano. 

-^Antoine^Montaldo-, rétabli II» 

^3 9^* "^ icoks Zoaglïo. - 

-^ ^ Antoine Guarco. . 

-«*^**^^Amoine> Adorne ^r^àîfc' IV* 



DES Doges. 265* 

"' ' ■ I ■ 

141 3. Georges Adorae.- 
14.1 j* Barnabe Guano. 
• Thomas Fregofe. I. 

1 43 5. Ifnard Guarœ. 

Thomas Fregofe , rkahlu II. 

1443. Raphaël A dôme. 
1447. Barnabe Adorne. 

■ — Jean Fregxtfe. 

1448* Louïs Fregofe» I. 
1 4 j O. Pierre Fregofe. 

1 4(^1 • Profper Adorne» 

Spinetta Fregofe. 

Louis Fregoîe , rétabli. II. 

1^62.. Paul Fregofe. I. 

Louïs Fregofe , rétabli IIL 

1 4.63 • Paul Fregofe , rétabli. II. 

147p. Baptifte Fregofe. 
1483. Paul Fregofe , rétabli. III. 

t^o6. Paul de Novi. 

] 

I y 1:2. Jean Fregofe. 

1 

I r 1 3 . Odavien Fregofe. 

ro me m. z 



;z66 Ordre Chronologique 

^1— i— , ■ I ■ 1 1 ■■ ■ ■ I — — ^ 

I ja2. Antoine Adorne* 

SUITE CHRONOLOGIQUE 
des Doges biennaux , depuis 1 5 28. 
jufqu^à préfent , avec les dates de 
leur éleàion. 

Obert Cataneo , 1 2 Décembre 1 5 zS 
Baptifte Spinola, 4. Janvier ijj i 
Baptifte Lomellino , lyjj 

Chrift. Grimaldi Roflb , i J^y 

Jean B. Doria, ^137 

André Centurioné , 1539 

Léonard Caftaneo,, ^Si^ 

Y André Juftinianij 1^43 

Jean fi. Fornari, -^ J^î 

Benoît Gentilé , i J47 

Gafpard Braccelii Grimaldi , ^^^9 
Luc Spinola, ^SS^ 

Jacques Promontorio , ^ J* Ç 3 

Auguftin Pinello , i ç.y.j 

Pierre J ean Ciaréga Cibo , ^ J* 5 7 

Jérôme Vivaldi , ^^S.9 

Paul-Baptifte Giudice Calvo , 1 5 6 1 
Baptifte Cigala Zoaglio , 4 Oft, i j5i 
Jean B. Lercaro , 7 Octobre i ^6"^ 
Oélavien Gentilé Oderico . 1 1 Odo- 

bre 1^-6 S 



■ 1— *— — i» ■ ■— — ^— ^i— ^ 

DES Doge 5. 267 

Simon Spinola , i y Oélobre i J 67 
Paul Monéglia Juftiniani , p Ofto- V 

breijôp 
Gîanotto Lomellino ,10 Oftobre 

1^71 
Jacques Durazzo Grimaldi , 6 Odlo- 

bre IS73 

Profper Faltinanti Ccnturîoné , 17 

Odobrei5'7j 
Jean B. Gentilé , ip Oftobre 1 577 
Nicolas Doria , 20 Oftobre i j" 7P 
Jérôme de Franchi , 2 1 Oftob. i y 8 1 
Jérôme Chiavàri , 4 Novembre 1 J83 
A mbroife di Nëgro , 8 Nov. i J 8 y 
^ David Vajca , 1 4 Novembre 1^87 
Baptifte Négroné , 20 Nov. ijSp 
Jean-Auguftin Juftiniani, 2/ Novem- v'" 

bre ijpi 
Ant. Grimaldi Céba , 27 Novembre 

^S93 

Math. Sénaréga , ç Décembre ijpy 

Lazare Grimaldi Céba , i o Décem- 
bre 1^5)7 
Laurent Saoli, 22 Février 1^99 
Auguftin Doria , 24 Février 1 60 1 
Pierre de Franchi, 26 Février i6oj 
Luc Grimaldi, . i Mars i 605* 

Silveftrelnuréa , 3 Mars 1 607 

Jérôme AfFéreto , 22 Mars 1 507 



x6B Ordre CÎIHON0L0GIQ.UE 

Auguftin Pinello , i Avril 1 60^ 

"/ Alexandre Juftinianî , 6 Avril 16 îi 

Thomas Spinola, 21 Avril 16 ïj 

Êernard Qavarezza , 23 Avril ï6ij 

Jean Jacq. Impériale, 2p Avril 1 5 1 7 

Pierre Durazzo , 2 Mai 1619 

Atnbroife Doria , 4 Mai 1621 

Georges Centurîohé , 25* Juin 1 52 j 

Frédéric de Franchi , 27 Juin 1 62^ 

Jacques Lomellino , 6 Juin 162^ 

Jean-Luc Chiavari , 2 8 Juin 1 62J 

André Spinola , 26 Juin 1 625^ 

Léonard Torré, 3 o Juin i6^i 

Jean-Etienne Dorîa , 5/ Juillet 163? 

Jean-Franç. Brignolé , 1 1 Juil. 1 63 j" 

Auguftin rallavicini , 13 Juil. 1^37 

Jean B. Durazzo , 28 Juillet i 635? 

Jean-Auguft. Marinî> 14 Août 1641 

Jean B. Lercaro , 4. Juillet 1^43 

V Luc Juftinianî , 21 Juillet 164J 

Jean. B. Lomellino , 24 Juillet 1 6^6 

Jacques de Franchi , i Août 1 548 

Auguftin Centurioné, 23 Août 1 6^0 

Jérôme de Franchi , 8 No v. 1 6 j 2 

Alexandre Spinola, p Oâobre 1 5y4 

Jules Saoli , 1 2 Oâobre 16 j 6 

Jean B. Centurioné , 1 j Oâ. 1658 

Jean-Bernard Frugonî, 28 0<ft. 1660 

Antoine Inuréa , 25 Mars 1661 






Etienne Man, 1 2 A VJçU i(3^5 

Céfar Durazzo , j'Ç Avril ï^ 65* 

Céfar Gewlé ? ï Q Mai î 6 6 7 

François Q^rlp vini , 1 8 Jwn 16,69 

Alexandre Qfîçi^di , av Jwin i<5^7? 

Auguftin &|lu;szo ij -^ JHillet i ($73 

Antoine P^ÇaRO , 1 1 juillet. 1 6jf 

Çianettino Ôi^Qpe , , 1 6 ji^iH^t 1(^77 

Auguftin &iiioIîi , àjï Juillet i ^7P 

^.uc-Mvi«îpy^^î» > Ï.3 Juillet 1 68 1 

F, Mï^rie ïmférr^i'p 1 8 Apui 1 6 S 3 

Pierre Durazzp , 2} Aoû? 1 5 8 r 

Luc Spînola, a7 Août 1^87 

Qberto Jorré ,. ^ i Août 1 58^ 

Jean B. Cataneo , 4 Septemb. 16 $1 

François-Marie Saoli , ^^93 

BopdiMÎliNégtOB^v ' ' l^9S 

François Inuréa , 16^7 

Jérôme Mari, i5pp 

Frédéric Franchi , 1701 

Antoine Grimaldi, 17^3 

Etienne-Honoré Gierello , 1 7 ^ T 

Dominique-Marie Mari , 1 707 

Vincent Durazzo , i J09 

François-Marie Impériale , 1711 

Jean- Antoine Juftiniano , 1 7 1 3 

Laurent Centurioné , 1 7 ^ i" 

Benoît Viali, 171? 

Aœbroife Impériale, 3 Oftob. 1715^^ 

Ziij 



•^ 



270 Ord. Chron. des Doges. 

Céfar Franchi , 8 Odobre 1 7 1 1 
Dominique Négroné , 1723 

Jérôme Vënérofo, i y Janvier 1726' 
Luc Grimaldo , 22 Janvier 172S 
Franc. Marie Baibi , 24 Janvier 1730 
Dom. Marie Spinola, 25) Janv. 1732 
J. Etienne Durazzo , 50 Janv. 1734 
Nicolas Catanéo , 8 Février 173^ 
Conftantin Balbi^ 5) Février 1738 
Nicolas Spinola 9 i o Février 1 740 
Dom. Marie Canavaro , 20 Fév. 1 742 
Laurent Mari , 27 Février 1744 
J. Fr. Marie Brignolé, 28 Fév. 174^ 
Çéfar Catanéo 9 £ Mars 1 748 



Fin dcja Chronologie des Doges; 



lyt 









TABLE 

D ES M AT I È R ^ S 

Contenues dans FHiftoire des Révo- 
lutions de Gênes* 



Volumes- font déjîgnés par les chtf 
fres Romains , I. II, III. 



^. 



__ Biédu Peuple* Création de cette diar- 
gfc , r. fage 8 5 . Sa ftfppreffiôn , 1 4^ 

Acre. Les Vénitiens en chaflent les Gé- 
nois , Il 73 

Adémar^ premier Comte de Gènes, arme 
contre les Sarrazins,*!. 3 

Adorne , (Antoine ) élu Doge, L 178. Dé- 
poféle même jour, ibid. Ses nvenées & 
les projet*, i^6&fuiv. liaita^ele Do- 
ge Guarco dans le Palais, ipi. Il tente 
inutilement de fë faire Doge , ipt. ILne 
peut ni «tre élu, ni empêcher Téleâîon de 
Montaldo, & il fe retire , 1P3. Il eft élik 
Doge après la mort de Montaldo , 194. 
Son caraâere , 196. Confpiration contre 
iui y ibii. Il abandonne le gouyernement^ 

ZiT 



*r- 



%fi TABLE 

197. Il revient , & chaflc Pîcrre Frégofc ^ 
199. Ileft éla Doze y ibii, NouTeaux foo- 
levemens contre lui , loo C^ loi. Obligé 
defefauver, 203 .Réfugié à Venîlè) 204, 
Sa tentative pour Te rétaMir dans Gênes t. 
ibià. Inutile , 20^. Tentative nouvelle « 
208. Il entre dans Gènes , 209. Heft chaf- 
fë par Antoine Montaldo, 210. Fait pri* 
fonnier ,. 21 ^ Relâché , ibii* Son adrelTe 
àfe faire de ivouvean élire Doge » 21e» 
Il abdique > & engage les Génois à fe 
mettre fous la proieôion de la Fcuice 9 
219. & fuw. Homme Gouverneur de Gê- 
nes au nom du Roi de France , 221 /Ce' 
de fa place à Valétan de Luxembourg » 
212. Meurt de la pefie > Aii. Son carac- 
tère, 223 
^Adorne ( Augufiin) Gouverneur de Gênes 
au nom du Duc de Milan , 1. 3^^. Dépoi^ 
fédé lorfque Louis XII. Ce fait recoftfloi- 
tre Souverain de Gênes» 391 
'Adorne ( Barnabe ) éiù Doge , I. 298« Dé-» 
poiTédé par Jean Frégofe, Z99 
Adorne ( Gabriel Antoine ) élu Doge » I. 
171* Ses guerres contre les Ducs de Mi- 
lan , les Nobles mécontens > & les Mon^ 
taldo, 172. Il s*accommode avec eux ^ 
X73- Soulèvement contre lui» 174. Il 
quitte Gènes , ibid. Condanuié à Texil^ 

ibid» 
Adorne ( Georges) arrêté à Savone par le 
Marquis de Monferrat» 1. 146. Relâché» 
267- £lft Doge > ibid, Confpiration contre 
lui , 2^8. Ses fils Tempêchent d*abdiqueri 
2^9. U abdique enfin, 270 

Jidorm (Paul) appelle pat. Jeaa d*Ai)}ou 



DES MATIERES. lyj. 
contre Pierre Frégofe ,1. 3 1 j 

Adorne (Profper) s oppofçll PaulFréj^ofe^ 
I. 3 18. S'accorde avec lui y 310, Eu élu 
Doge , ibid- Ses llaifons avec le Duc de 
Muzn 9321. Il afliege Içs François dans 
le Château de Gènes , ibid. &fuiV' Il ft 
rend odieu^ aux Génois , 3 z 3. Il eft cha(^ 
fi de Gènes par Paul Frégofe, xz6. 11 ai- 
de le Duc de Milan à founaettrç le$ Gé- 
nois , 347. Il entre dans G^nes avec l'ar- 
mée Milanoifej h^* I^ en eA fait Gouver- 
neur par le Duc de Milan » 349. La Gour 
de Milan le veut dépo0eder > 3 $ su II fait 
révolter le Peuple » 354* Il eft forcé de 
fortir de Géoes» 360 

.ififir^C Raphaël ) élA Doge» L 19^ * On 
lui perfUade d'abdiquer » x^7« Ueft chaifé^ 
par Jean Frégofe, %99 

^ionte (Antoine) Qouvernear de Gênc»^ 
pour le Roi de France « II. 16* Forcé par 
ks Frégofes de fortir de la Ville } z7% Blfr 
Doge Y 48. AfTiégé dans Gènes par les 
François , 50. Se retire dans le Château r 
f 3. Ne peut s'y maintenir y ibidm 

Adorne ( Jérôme ) Tes entreprifcs fur Gê- 
nes > IL ^i. Elles échouent» & il eft 
fait prifonnier, 33. Soutenu de l'Em- 
pereur, il tente de furprendre Gènes »• 
3^. Il ne réuffit point » ibid. Il gouver- 
ne Gênes fous le nom du Doge Ton 
frère , 48. Il négocie une ligue pour le 
maintien du repos de lltalie > 4P« Sa 
mort y ihid* 

Adorne C le Marquis ) refu(e de rendre la 
Citadelle de Savone , malgré les ordres 
4u. Sénat de Cênesj IIL x8 jt^ Se difgQft 



174 TABLE 

k fe défendre i^fqa'â Textrémité, ihid. & 

fiàv. Il capitule , rjf 

Adomes ( les ) fe liguent avec les Fief^ues 

en faveur de la France % II. zf 

Ajaccto , yille de Corfè , prilè par Sampieio> 

& faceagée, II. 13^ 

Albenga tt fouleve contre les Gého\i\ I. 

Alerta , ville de Corfe , faccagée par P6m- 
piliani y chef des Corfes rebelles , II. 37* 

Alexandrins , en guerre avec les Génois au 
fujet de Capriata , I. 47 &fiàv* 

Alfonfe V^ Roi d*Arragon , forifre une entfe- 
prife fur ta Corfe,!. 27 )• H eflrepouâ'é, 
firii. Les Génois défendent Gaëtte contre 
lui , i8o. Ils battent (a âote & le font pri^ 
fonnier, 2.84. Il fait la paix avec eux, 
294 Sa mort, 307 

AJgatola 9 petite ville dé Corfe » les Génois 
la défendent ntial , II. 382. Les Corfes rcr 
belles la prennent & la brûlent v 38} 

AJga'iola: Les Corfes rébelles tentent de 
s'emparer de cette place , III. 53. Elle eft 

' bloquée par eux 9^6. Lut de cette petite 
ville, if7 

Almérre prîfe par les Génois , I. 19 

Alvaradino(i2lzude) chef des rébelles de 
Corfe à la place de Pomplirani» II.378. 
Ses ravages , 379. Il eft foupçonné d'être 
d'intelligence avecles Génois, &dépofé9 

, SU 

Amfrtville ( le Marquis d' ) fait une defcen- . 
te du c6té de Bi(agno avec fept cents ' 
hommes , IL 3 3 î. fift repouifé , îWA 

Artillerie y te pour la première fois en Ita- 
lie>I% Tjy 



DES MATIERES. t7j 

!dsferetto ( Blaifc ) Amiral des Génois , bal 

la flotte d'Alfonfe & fait ce Prince pri- 

fonnier ,1. 28^ 

^JljklU y Tun des chefs des rébelles de Corfe^ 
cft mis en liberté , III, 8. Il pafle à Li- 
vourne , ilnd. 

2afiengo reprend k Château de Zuccarello , 
& X faitprifonniers ceux qui venoient de 
s'en emparer ,111. i^^ 

^Avaray (le Marquis d*) attaque & force le 
pofte de Lento en Corfe , loi 

[Avocati 9 leurs différends avec le$ Cafielli , 
I. 30. Apaifés> j3^ 



B^ 



£ 



^Anque de S, Georges. Voyez Maifin ie 
S. Georges, 

Barijfone veut (ê faire Roi dé Sardaigne , I» 
27. Efiroutenupai les Génois & pir TEm- 
perenr, i2&fwv. 

BaJJtn d^ine (èule émeraude , prfs par les 
Génois ,1. 19 

Baflie (la ) yille de Corfe , prifepar le Mar- 
quis deTerm^ , IIri34.Repnre par An- 
dré Doria , 140. Inutilement attaquée 
parles François» iço. Afïiégée par les 
Corfes rébelles , 3^0. Délivrée y 33^8 

M^iftie {12l) prife par Q,ivarola , IIL 154* 
Elle chaffe la garnîTon des Rébelles , 1^9» 
Attaquée de nouveau par Rivarola, 2x3. 
Dégagée par le Comte de Choifeul , 224* 
affiégee encor par les Rébelles , 24e. Sa 
belle défeafe > ibid. & fuiv. Le fiege eft 
Uré ^ ijo 



1 



17* TABLÉ 

BiëUJMi ( ie Comte d? ) veut exciter dér 
tvoub esen Corfe, lU. 140. Ses tentati- 
ves n ont point de fuîtes , iiii'' 

Bêrenger IL Roi d'Italie, confirme les^G^ 
nois dans feurs potTelBons. I. 7 

Btuvrignyi'dh naufrage fur Içs cotes de Car- 
f» , IlL 81. Belle conduite de cet 0(H- 
cîer, 89 d'^rfv. 

B^ ( le Marquis de ) pafTe à Gènes ^^ pren4 
ie commandement des troupes t^npçoî' 
fes , III. m. Ses foins 5c fesopér^cfonsy 

ibid0 &fusv. 

Avcoif^^a (Baptifie) foulevé contre Antoi- 
ne Adorne , I. zoo. Ligué avec Antoine 
Montaldo , 109. Se^fouleve contre M on- 
taldo 9 eft pris , & condamné à, perdrç la 
.téte^zii. Le Doge lui fait grâce « îbii* 
£16 par les Génois pour les gouvernçf à 
la place du Gouverneur François , iiSi, 
Il eft dépoffédé par les faôîons contrai- 
res. 119 > Boucfcaut le fait arrêter , & lui 
fait couper la tête , m 

Moccanégra ( Guillaume ) élfl premier Ca-" 
pitaine du Peuple , F. 70, Conjt^ratioi| 
contre lui» 74. Il fe démet de fa charge» 

'Èoçcanégr^ ( Simon ) élii Abbé du Pçupljs » 
I. 14^. Nommé premier Doge , 148» Il 
appelle le tumulte élevé contre les N09 
blés , 149. Sa prudence fie fa modéra* 
lion apparente > ihii» Conjurations con- 
tre lui découvertes > i^o. Sa vigueur 
contre le Marquis de Final > & quelques 
antres Vaflaux de TEtat de Gènes , 151 • 
&fuivi II fe démet, 154. Son ambition 
ifecrette & fes projet» , i^8* U eft él& 



DES MATIERES. iipr 
'Doge pour la fecontié fois , i^p. Con^ 
pîration contre i-ui, i/o. Sa moft & fon 
caradere, _ jfMi^ 

Bocchena ( le défilé dé la ) eft occupé |>ôV le 
Marquis de Botta, IlL 171. Il êft ^ten- 
jonné par les Autrichiens ^ r^j# R^rls 
par eux , ^ p8 

Boiffi9ux{ le Cemte rfc )paffe enCof AaVec 
des troupes Fraftçdife ^ III. 7^^ Com- 
ment ils*y conduit , 75. Il fait' pub^i^ua 
Règlement de pacification , 9i . Il 16 fait 
exécuter, & défarme les Cofft^ » 83* 
Suite de (es opérations y 84. ^ ;/âît;. Sa 
mort» 94 

Bolgaro ( Paul ) chargé de cond«yè là Capi- 
tulation de Gènes , II. 44. £11 càufe 4*^ 
la Ville eu en^ortée d'aâaut , 4^ 

Sombardement de Gènes par la Bùtt Ften- 
çoîfe, II. $té, &fuiy. Inreiroïâpu » 527. 
Recommencé, 330. Finit . 537 

Bonifacio , y^le de Corfe afSé^ée pliir i^ 
François , II. 137* Capitule, îhid. 

JBonrefos , Intendant de la flote Frafiçô^fe , 
oflfre aux Génois de faire cefiêr le bbft»^ 
bardement de leur ville à certaines con- 
ditions, II. 318. Ils refufent de les'ac- 
cepter, . ^ 5;o 

S0W4 ( le Marquis de ) force Gênes à çaîpî- 
tuler^ III. 171. Ilcraîte'rfgoiiréurenveik 
les Génois, i7S,'&fidv,iy€s précautions 
contr*eux ,185. Attaqué par les Génois 
foulevés contre lui , 90, Forcé de for- 
tir de Gènes, 193. Obligé d*abanddnner 
le paifage de la Bocchetta , ih II raâêm*- 
ble Tes troupes de toutes parts, 197 > Ses 
efforts pour s^mparec de la Bocchetta^ 



a7* TABLE 

Uni Repottfle , Md. Il s*en empare , 19S. 
Il eft rappelle i Vienne » 20 & 

Boucicaut ( le Maingre de ) GouYemenr de 
Gènes pour le Roi de France , arrive à 
Gènes, & s'y fait reQ>eâer> I. 2^8. 5a 
conduite ferme , 239. &fmv. Il paffe en 
Ckypre , & fait lever le fîege de Fama- 
goufte> 247- Ses autres expéditions ,iUi. 
Mécontentement des Génois contre lui , 
152. Va recevoir le ferment de fidélité 
du Duché de Milan , 257. Soulèvement 
général contre lui à Gènes pendant fon 
abfence, 2^8. &fuiv. Après quelques 
tentatives inutiles pour y rentrer » il eft 
contraint de repafler en France , 264 

Bot^ers ( le Duc de) pailè à Gènes , III. 
210. Projette d'attaquer les Autrichiens 
dans leurs poftes > îbid. Ses opérations , 
213. &fiiiv. Ses précautions & fes foins, 
2i6«Samort9 220 

Bmë ( la ) les Génois prennent cette place 

• fur le Duc de Savoye pendant leur trêve 
avec ce Prince , II. 241 

Brown ( le Comte de) fès difpofîtions pour 
marcher contre Gènes , III. 243. Il tente 
d'exécuter ce projet ,253. Ses opéra- 
tions , 254. £lles font terminées par la 
paix, 2Î5 

Bufjh , place au Duc de Savoye y faccagée 
par les Génois durant la trêve , IL 244 

C 

(_^ Affa enlevé aux Génois par les Turcs , 
• I. n6 

. Calcagno ( Vincent) confident du Comte de 



DES-MATIERES. zj^ 

f^îefque , IL 97' Son caraâere» ïM, Son 

avis fur ' 1« projet de conjuration du 

Comte» 99» Il paife en France, i lo. S'en* 

ferme dans Montobio avec Jerâme de 

FieTque/ii). Ileftprls&punl. 117 

Calvi , ville de Corfe , affiégee par les Fran« 

çoJs , .II. J 3 7- Ils lèvent le fiege 1 1 3 S. lU 

Taffiegent de nouveau, 148. Le /îege en* 

core leyé, 149. Troifîeme fie?e inutile, 

ibid. Bloquée parles Corfes rej3clles,.383 

Ils fe retirent, 3^^ 

.Calville ( Nicolas ) Goirverneur de Céties au 

nom du Roi de France ,1. iz7 

Capitaine de la liberté Génoife* Création de 
cette charge , 1 . 8 ^& 29 ^ 

Capitaine du Peuple. Création de cette char- 
ge , I. 70 

.Capriata acquîfe par les Génois , I. 47* Sac- 
cagée par les Alexandrins , 48. Rendue 
auK Génois , - 4f 

Carcada ( le Comte de ) habile manœuvre 
de cet Officier, IIL 22^ d* fuiv. 

Càftglli , leurs différends avec Jes Avocati, 
I. 30. Appaifés, 33. Nouveaux .troubles 
occadonnés par les Caftelli , 34 

Cajtiglioné ( Brandode ) Evéque de Corne, 
Gouverneur de Gènes pour le Duc de 
Milan , I. 3 S 3. Les mefures qu'il prend 
pour dépofféder Profper Adorne , ibid, &" 
fuiv* Troubles en conféquence , ibid, & 

fuiv. 

Catalan ( le Marquis Catalan Aifieri ) Com- 
mandant des troupes de Savoye , prend 
Piévé,II. 279. Eftaffiégé dans Caftel- 
Vecchio , 288. Le parti qu'il prejid de fe 
faire, j^ui; Tépce à la main , %9o. U / 



\U TABLE 

réofltt ,* Hid. 

Câtalam tn gtrefre contre te Génois ,1. loi. 
fuites de cette guerre, 134. lis font la 
paîxt 138 

Cavallo ( Manuel) aâiton hardie de ce Cé« 
noîs ) n. al 

Cft«rl»r FL Roi de France » f^ctonmi Souve- 
rain de Gènes , I. 22 o. A ^ueties-oendi- 
tions , U4d. &Jkhr 

iHhmfks FIL Rot de France, Souverain de 
Gènes, I. 304 

Charles VIII. Roi de France. 'Lts Génois 
ofifrentde (e foumettre à lui, I. 370. Sts 
Commiâfaires arrivent trop tard , 9c trou- 
vent Gênes fourni fe an Duc et Mibin , 
ffh'i. Il cède (es étons à ce One 9 37i« li 
fait une tentative fur Gènes» 577* ^^^^ 
ne léuffitpas , 380. Mort de ce Princei 

Charles d^Atijou , Roi de Sicile , traite asvec 
les Guelfes, qai offrent ée le faire Sou- 
verain de Gènes , !• 87 

Charles Emanuel ( Duc de Savoye ) entre 
en guerre contre les Génois au fujet de 
Zuccarello» II. 204* Se ligue avec la Fran- 
ce , ibid, 8c avec les Vénitiens , zof . X 
réunit fcs troupes avec celles de France 
commandées par Lerdignieres , Bc com* 
nence fes opérations , iio» Ses premiers 
progrès , H^îd» & fiàv. Ses revers , 230. 
Sa trêve avec les Génois, 240. Ses plain- 
tes contre Gènes an fujet de la faipi& 
de la Briga, 245. Il tente inutilement 
d'ufer de repréfailles , 244. Ses plaintes 
fur le faccagement de BuiTo, 245. 11 ap- 
puie la conjuration de Vacbero 00a tre 

Gènesj 



Ocnes » 247. Mouvejàiens inutiles qull 
fe donne pour fauv^r les conjurés, 2^2. 
^fitfv. Ses plaintes furlaijiort de V^- 
che^o €f de fes complices » 25$. On terne 
en vain de le concilier avec les Génois • 
258. Sa mort , z6i 

Ckoiftsil ( le Coujte de) .pafle ert Corfe pour 
Xecoiirir la Bafiie^IlI. 224. Il la dégage, 

ibid, 

Chypre» Expédition des Génois dans cette 
Ifle,I. i7S &fiiiy. 

CuLîten ( I^hilîbert Evarifio ) chef d£s Cor- 
fes rebelle^ à la place d'Alvaradino^ II. 
581. Convoque une ajQTemblée gijiérale 
^ 5an-Fioren2,o ,382. Titre qu'il prend 

ibid. 

Cibo {Eléonor ) femme du Comte de Fief^ 
que^faîtdâ vains effbrtspour détourner 
(çn mafide la conjuratîon-qu*U^voii for- 
cée. II. 114.. Elle n'eft poin,t envelop- 
pée dans les fuites maHeureu fes de cet- 
te affaire , 117 • Son fécond mariage , 

ibià. 

Cibo (Jules) frère d'EIéonor, veut réveiller 
i'eiureprife des Fiefques contre Gènes , • 
II. 128. Eft arrêté & mi3 a mort , ibidé - 

Bkeàldt (GJroiamo ) chef d«s Rébelles,, II. - 
409* St% opérations , ihîd, &fittv. eft ar- 
rêté, 430^ 

CSecaldî efl mis en liberté , III. y.IlpaiTe au ^ 
fervice d*E (pagne , 8"- 

Comtes de Gênes , I. y 

Conrad II. Empereur , confirme les Gé-- 
iiois dans leur droit de battre mpnnoie 9 
I. 17^ 

Comades ( }A.àt) commande les troupes '■ 
TomellL A^ 



i8i T A B L E 

Françoîfes en Corfe , III/P4. Arrange-^ 
mens qu'il fait exécuter , ihii' 

Corfe. Les Génois s'en emparent » L 3' ^^^ 
eft prife par les Pifans^p. Les Pifans re- 
noncent à leurs prétentions fur cette Ii1e> 
X). Ils forment une entreprife pour s'en 

emparer , 90, &Juiv. Tentative du Roi 
ë'Arragon fur la Corfe ,272. Troubles 
dans cette Ifle 9 351. Nouveaux troubles 
qui y font excités, 3^4 

Corfe. Révolution dans cette Iile en faveur 
des François, IL 13^, & furv. Paix de la 
France avec rEfpagne ;la Corfe eft cora- 
prife dans ce Traite » 1 55. En conféquen- 

' ce elle eft laiflee aux Génois , qui par- 
donnent aux Infulaires rebelles , ihii* 
Nouveaux troubles excités dans cette Ifle 
par Sampiçro , 160. & fuiv, Appaifcs, 
181. Mécontentemens des Peuples de 
cette Ifîe ,358. Leurs plaintes & leur ré- 
volte ,3^1. & fuîv. Prétentions des Ré- 
belles , 36J. & futv Sufpenfîon d'armes, 
379« Nouvelles hoftilités àcs Rébelles, 
381. & fuiv. Leurs progrès, 383. Nou- 
velle fufpeniîon d'armes 1 387. Secours 
arrivés aux Corfès , ihid'. Leurs nou- 
velles entreprifes, ^^9. &fuiv. Secours 
fournis aux Génois par l'Empereur , ar- 
rivent en Corfe , 3P3. Amniilie publiée 
au nom des Génois ,3^5. Manière dont 
les Corfes font la guerre , 39^. Nouvelle 
trêve > 401, Nouvelles hoftilités , 4of- 
Galères Efpagnoles relâchent à San Fio- 
renzo , 40-. Inquiétudes qu'elles cau- 
fènt , ibîd. Nouvelle amniftie , 41 1. Les 
Rébelles continuent d'ag^ir, 411. Noa- 



DES MATIERES. zH 
vea» fecours^de TEmpereur paSe en Cor- 
fe , 419. L'Empereur offre fa médiation 
aux Corfes , 420. Us demandent du 
temps pour fe déterminer > 411. Leurs 
efpérunces , ibid> On les attaque vigou- 
reufement , ibid» &/uiv. Ils penfent à fe 
fbumettre , 424. Ils députent vers Sch« 

• mettau , 425. Suites de cette négociation , 
ibid, &fuiv. Conférences tenues à Cor- 
té , 4iS« Proteftations de quelques villa- 
ges; 419. Traité conclu, 4^0 

Corfe, Les troupes Impériales- quittent cette 
Ifle,III. I. Nouveaux troubles q^ii s'y 
élèvent, 4. & fuiv. Règlement qui les 
termine , lo. Mecontentemens nouveaux> 
II, Leurs fuites ,14. &Juiv. Révolte gé- 
nérale des Infulaires, 16 Bruits au fujet 
de cette révolte > 18. Les Rébelles érigent 
une République indépendante, 2 1 &juiv* 
Défunion parmi eux: , 2S. Leurs propo- 
iitions d'accommodement, 34. Rejettees, 
55. Ils proclament Roi Théodore , Baron 
àe NewhofFy 3^. Leurs progrès , 46. Se* 
• «ours qu'ils reçoivent , ^7. & fuiv. Leur 
attachement pour Théodore , 72. Les^ 
ï^rançois paflent en^'Corfe , 73, Leurs ,né- - 
gociations avec les Rebelles, 7^. &fuw^>' 
Ceflation d'hoftilités', 77. Pacifîeatîon ,.- 
8i< &fidv,. Quelques -diftrids s'bpinia- - 
trent à la révolte , 84. Hoftilités nou^ 
velles , 8f : & fuh. Renforts de* Ftanct 
envoyés en Çorfe, 89. Di vers- partis dan»:~ 
cette Ide , 95* M. de Maillebols y atta;*- 
^ue les Rebelles , ^7. &fuiv» Pburparlerl; ' 
avec eux , 9^, Ils font forcés de fe Co\v^ 
mettre , iqo, & fuiv, La Corfe fe pacifiiè^- 

A a ij^„ 



lU TA BEE 

m. &fuiv. Les troubles y renaiflênt; 
xi6. Prétentions des Corfes» izi. Les 
hoftilîtés recommenceRt > 113- & fuiv. 
Progrès des Rébelles > 12S. On rt prend 
les négociations avec eux, iz9,&Juh» 
Etat équivoque de cette Ifie ,131. £lle 
eft touc-â-fait pacifiée, 137* Nouveaux 
troubles que les Anglois y excitent, I52« 
Divifîons entre les Infuiaires , 15^. Suc- 
ces des Rébelles, 223. Les François paf- 
fent dans cette Tile, & dégagent la Bafiier 
»2 4. Nau veaux efforts des révoltés , 24^* 
Leurs divifions à la mort de leur chef 
Rîvarola , i^6. Ils afliegent de nouveau 
la B iftie , f . id. &futv Us font obligés de 
lever le éege» 250. Fin des hoAilités en 
Corfe , 157 

Corfelino , fa belle défenfe dans Penna , IL 

197: 

C(9rr/, ville de Gor(è, fe rend aux François,. 
II. 13^. Prife par les Génois» 144. Re- 
prife par les François , 14^ 

CruJJol (le Marquisde) attaque les Corfesi 
Bigorno^IiL 101 



D 



Andoh (André)l Amiral Vénitien J 

ùi déEàke , Ton déXefpoir & fa mort , h 

T08 

l^i^enthaiîer , belle défenfê de cet Officier 
«fans le Château de Vintimilk « III. liu^ 

i>Qge , création de cette charge ,1.. m8 

Doges , felon hs règlement porté pour la ré- 

iotimmom de TËtat , doivoi^ écte ii&s 



DES MA t TER ES. i«r 
tous le^ deux ans , IL yé. Ralfonspour 
lesquelles on ne marque point les noms^ 
ni les éleâions des Doges depuis cette* 
époque dans le cours de cette hifloire • 

1.2 r 

Doria{ Barnabe ) créé Gapitàîne da Peu- 
ple , 1. 112. Marie fa fille au Marquis de 
Saluées, 113. Brouiilerîes à cette occa- 
fion , ibid* lbe& dépofé j ii4«/ Il fe ven- 
ge, ibid. 

Dàrià ( Hubert ) fès intrlgueis avec Hubert 
Spînola , I. 83. Troubles en conféquen*^ 
ce , 84* Créé Capitaine de la liberté Géw 
noife , 8^. Commande la âote de Gènes , 
P4. Bat celle de Pife ,95. Renonce à (a 
charge , 5^8. On lui fubftitue Ton fils 
Conrad Doria qui abdique , loi. £t eil 
rétabli, io5 

Dofm ( Lambert ) créé Capitaine du Peu<^ 
pie , L T06. Bat la flore Vénitienne , 107. 
Se démet de fa dignité * 1 10 

Darià ( Lucian ) Amiral de Gènes , bat la 
ûote Véottiemie , L 1 79* Il e& tué au 
milieu de fa vidoire , ihié. Son éloge , 

ibid* 

Doria( Pagano ) Amiral de Géne9 , bat la 
Fldte de V^(è, L ié^. N<ouvel:le vic- 
toire, lif. Son triomphe^ ibid. Ses ver- 
tus & ÙL pauvretés i66» La République 
fait les fraisée fa fépuiture , ibsd*^ 

Daria ( Pierre) Amiral de Gènes , afliege 
Venife , 1. 18 ,U refufe la paix aux Vé- 
nitiens, 182. Ses fautes , 183. Il eft em- 
porté d'un coup de canon , 184. 

Zyaria (Raphaël) Capitaine du Peuple > L 
X'37» obligé de ioxtit de Génçs g m^ 



ité TABLE 

Boriai Anâté) Tes premier» «nptoisyîîr 
f I. Il fert les François qui afliegent Gé- 

' lies» ffriJ. Ses mécontentemens contre la 
France» 5 $• Il paffe au- fer vice de r£m- 
pereur, $6. Ilfe rend maître de Gènes» 
& Taffranchit de la Domination Françoir' 
fty 70. Fait affiéger Savone > & quelques 
autres places qui fe rendent > 72. &fiàv. 
Réforme l'Etat , & fait tm nouveau plan 
de gouvernement <^ qui fubfîfte encore ) 
7f« Il eft fait Cenfeur pour toute faTie^ 
78* Statue qu'on lui élevé, Zo, Tenta- 
tive de$ François pour l'enlever ,84. 11$ 
manquent leur coup, ibid. Jaloufiedu 
Comte de Fiefque> & fa conjurationpout 
perdre hs Doria , 92« ^ fuiv, II adopte 
Jèannetin Doriav94. Doria échappe aux 
Conjurés , 1 1 é. Se (àuve à MaCbné , ilnd. 
Rentre dans Gênes , & fait révoquer 1« 
pardon accordé aux Conjurés,. 113. Lsl 
cruelle vengeance qu'il exerce contre 
OttobonFiefque, 117. Il pafle en Corff 
pour défend-re cette Ifle contre.Jes Fran- 
çois, 138, Il bloque San- Fiorenzo» 139* 
Prend la Baftie $ 140. Il fort de la Corfe, 
144. Il revient avec une Flote fur les cô* 
tes de cette Ifle -, & fait lever le fîége.de 
Calvin 149» Sa mort & fon caraâere, 

Dorid (Etienne) palfe en Corfe pour s'op- 
pofer à Sampiero , lU 1^4^ Son fyftemc 
de^ guerre , 165. &fuiv. Il eft remplacé 
parVivaldo, 174 

Diria ( Jean- André ) Capitaine général du 
parti dés anciens Nobles de Gêues , IL 
iiî4t S«S;,opéfationf à la tête des troupes 



D E s M A T I E R E s, zZj 

de ce parti , 19 f &juiv. 

Doria ( Jean-Jerôme ) Capitaine général 
des Génois dan» la guerre contre le Due 
de Savoye , II. 20^. Son projet de guerre 
défenfive, 110. Ses opérations, ibid. Ô* 
fuiv. Il raàtire les Génois concernés, 214; 
Ses exploits , 216. II eft fait prifonnîer 
dans Piévé ;' 224 

Doria ( Jeannetin ) adopté par André Do- 
ria, II. 94* Il obtient la furvivanee des 
emplois d'André , ibid. Il eft la dupe des 
carefTes affeâées du Comte de Fiefque-» 

104. &faiv. Aflafïiné parles complices 
de la conjuration de ce Comte , 11^ 

Doria ( Jérôme) déclaré- rebelle pour avoir 
confpiré dans Gènes en faveur des Fré- 
gofe9>II. jij 

Droji ( le Baron de ) neveu de Théodore » 
arrive en Corfè , III. 6}. Se retire à 
Ziccaro, 103. S'y retranche, 107. Se 
fauve fur une montagne où il fe fortifie, 

105. Revient à Ziccaro , 10^. Hft atta^ 
que 8c Ce défend en défefpéré ,113. Re« 
fufe les facilités qu'on lui offre pour for* 
tir de ride > 123. Abandonne Ziccaro « 
Md. Il confent à s'embarquer > & paifeà 
Livoume , ibid. 

Ducs de Gênes , I. x^ 

Ducs de Milan» Voyez Vifconti & Sforce* 



Jjj Mp^y^tirs. Voy. Frédéric L IL Henri 

FL&yiI 
Entrée de Louis XII. dans Géaes, I. 4i-t* 

&fuiv* 



%tZ TABLE 

]^pagne( Roîs d') Voy. ThUiffpg lU 8c Phi- 
lippe IF. 

Mxiommuniçatwns lancées contre les Génois 
l^jftUj^rioeiitpeu,!. 8t 



J/ Amagoufle IWrie aux Géaoin p I. t7^« 
ASHêgée en vain par le Roi de Chypre | 
177. Aflîégée de nouveau, & délivrée par 
Boiickauc , 247 

Jf!$rn9l ( Pierre ) Eyé^if e de M^ux , com- 
mande à Géoes en i*abfênce de V^iéran 
de Luxembourg, L n5. Ne peut faire 
xerpeâerfon autorité, zié. fteiourne en 
France , az7 

^7^\ana , Tour dont les Génois 0*|Biapanent 
enCoriê, IIL 71 

]Perdmfind p Koi de Najdes ^ ipi^ent Pierre 
Freg^^fe centre Jean d^AnjiOUÀies Gé- 
nois p I. ^09' i^ fmv» 

^iâfques , chefs du parti Guelfe â Gênes, L 

fkfque ( Charles ) élA Capitaine du Peu- 
ple, (• m. IlXe démet, izf 

fhfiue ( Je^n> Aotôiae ) /è fouleFe contre 
Ip Doge , L 295. Le fait prilonnier y zy^. 
Sort de Gènes méconte^ de Téleôion 
d'iin nouvteau Dàge , iM^» 

tiifque ( M atthieu ) efcalade Gênes , L 344* 
Force le Gouverneur de Gênes pour 
le Duc de Milan , de (e (auver dans *ie 
Châseau ,34^. i^ît n^nuner de nou- 
Teaux Mâgiftrats pour gouverner Gênes, 

Uni 

fiefyue { Obietto ) arrive dans Gênes^ & efi 

mis 



D E s . M A T I E R E s. it9 
IBIS à la tête des affaires, I. ^^é.Déknd 
la Ville contre l'aTmée Mîlanoife, 348« 
Se retire dans un Fort, ^co. Se rend » 
ibid» Eft arrêté , ibtd Relâché, 358. Tra- 
hit le parti de Profper Adorne , 360. Ten- 
te d* exciter de nouveaux troubles à Gè- 
nes, J73. Se fauve avec Ton fils, 374» 
Sa coBÛanfce , ikîd. Sa tentative fur Gê- 
nes , 377* Il ç& repouâe , 380. Sa mort > 

'38Z 
Fi.efque ( Jean-Louïs) Comxe de Lavagna. 
Son an^bition & Ces intrigues dès la )eu- 
neiOfe , II. ^x. Sa jalou/ie contre les Do- 
rht 9$* Ses négociations avec la France , 
. le Pape , & le Duc de Parme & de Plai- 
fance, 95. Il fait part à trois de fes con- 
iîdens de fon delTein , ^> 6, Détail de fon 
projet, 102. Sa politique , 103. Diverfès 
mefures prifes d'abord , changées enfui- 
te, 106. Derniers arrangemens, i ii. d" 
Juiv. Exécution du projet , 1 14. &jutv» 
11 fenoie en l'exécutant , 117* Son ca- 
radere, iiS 

'Vtefque ( Jérôme ) affaffiné par les Frégo- 
fes>IL z< 

'^Ftefqîn ( Jérôme ) frère du Comte de FieC. 
9ue , veut foutenir la conjuration après 
la mort de fon frère ,11. 11 8. Confent de 
mettre bas les armes ; & on lui (lermet 
de fe retirer à Montobio , i xo. Son pardon 
• révoqué ; 1 23 . Il eft affiégé dans fon Châ- 
teau de Montobio , 1 25. Se rend à difcré* 
tion , 1 2^. Il a la tête tranchée , . 1 27 
'Tief<lue(JLo\xh Marie ) retiré en France , fes 
prétentions fur la lucceflîon du Comte 
lie Fiéfque , IL 3 x }• &fmv. Il eft appuya 
tomllL Bb 



p ' 



I 



I 



sipo t A B i E 

du Roi ietteitkccyilnd. Ce qu'il o^tient^ 

JTiefyue ( Ottobon ) paâè en France après la 
malkeureufe iflfue de la coniuration du 
Comte de Fîelque fon frère , II. i lo. Pris 
à Pp-tto-Hercole par les Efpasnols, & li- 
vrl à André Doria ^ qui le fait jetter dans 
la Mer, 117 

"jFiefque (Othôn'Sc Sinibaldo) Ce liguent avec 
les Ad ornes, en faveur de la Framce can^ 
treJeDoge Fregofb) IL 2f 

ftefyue ( Scipron ) fon entrepnTe contre 
àèoes y iU p. Il efirepoufTé & pris, 

' . 35 

JFinal p ce Marquîiat cédé aux Génok» L 

^nûl attquîs pa r les Génois ,11. 356 

Final ciài au Roi de Sardatgne par la Iftei- 
. ne de Hongcie dans le Trahé de \^or- 
me» 9 IIL 134* Illégitimité de cette cef- 
fion.» Lj^ Les Génois y envoient des 
croupes, i j^. Il eft. garanti aux Génois 
parles Rois- de France , d'Elp^rgne & de 
Naples , 141. Bombardé par les An- 
glois , 1 5 1. Il & rend au Roi dt Sardal- 
. gne, 171 

rloU Ângh^e , «xerce des violences furies 
. câtes de Gènes , III. il^»& pàv* Nou^ 
r velles hofiilités de cette Flote contre les 
. Génois, i4i« Elle bombarde Savoqe» 149* 
. Gènes, xn* Final & San-Remo » s'Irt^ 
- ^llc allarme les Génois pour la Corfe » 

ibid, &fwv. 
ÂrMVf ( Jean-Baptifte ]accufé d'intelligen- 
ces fecrettes aveic la France | arrêté ftpu- 
iu,tU ' ^ ' '" . '" 13* 



DES MATIERES. î^ï 
^ance ( Rois de ) Voy. François I. Henri il, 
& IK Louis XII.XII. & XIK 

François L ( Roi de France) fes vues fut 
ritâlîe , II. 35> Il négocie avec Oâa- 
vien Fregofe , qui lui remet Gènes ,3^. 
Il la perd , 44. Ses nouveaux defleins 
fur cette Ville 9 fo. Ses troupes i'aflîe- 
gent , ibid» Elles la forcent à fe rendre , 

ça 

Frédéric 7. Empereur, fes différends avec les 
Génois , I. 22. €^ fiiiv. Ses traités avec 
«ax, 24. Il leur donne en fief toute la 
rive de la Ligurie depuis Monaco juf^ju'à 
Porto- Vénéré , ly 

fréiéricif. Empereur, Ces différends avec 
Gênes» L 52. &fuiv. Sa mort, et 

Frégofe ( Baptiile ) embraûe le parti du Duc 
de Mila^) L 352. Travaille ppuriul, fie 
eft élu Do^e , 3^0. .Dépoâfédé par fou 
oncle > 363. Paâe le refle de Csl vie dans 
rétude & la retraite , f(f(l« 

Fregofe ( Dominique ) élu Doge , I. 1 74* 
Conjuration contre lui découverte > fW; 
Il efl dépolé & mis en prifon , 178 

Fregofe (Jacques) élu Doge, 1. 198. Son 
cacaâere , ibid. Obligé de céder ia place 
à Antoine Adorne» 19^* Mis en prifon» 

iHd. 

Tregolè ( Jean ) cha^e le T^oge Barnabe 
Adforne, L 299. Eft élu en ùl place, 8c 
meurt Tannée futvante, 300 

Tregofe (Louh) élu Doge , I. 30X. On le 
(^place , ib. ChafTe les François du CM- 
teau de Gènes, 3 27. Eft rétabli Doge» 
ihii. Obligé de fe démettre , 328. Elu de 
nouveau & dépoâédé^ 383. Sa mort» }8}. 

Bbii 



t9x TABLE 

Fregofi C Paul) Archevêque de Gênes , fe 
met a la tête d*un parti , 1. 318. Son ca^ 
rai5tere , ib. S'oppofè aux François; 32j« 
Combat contre eux &. les repouffe, 324- 
& fu'iv. Sa mé/întelli^ence avec Adorne« 
326. Il le chafle , & fait élire Doge Spi- 
netta Fregofe, 5*7. ChafTele Doge Louis 
Fregofe > & fè fait élire en fa place, 328. 
Se démet, f Mi. £lû de nouveau, 32^. 
Son mauvais gouvernement, 330. d* 
fuiv* Mécontentement des Génois , Aid, 
Il fart de Gênes, 331. Court le long 
des côtes avec quelques Navires , 3331 
Il fe fauve en Corfe, 334* Fait Cardin 
nal , 3^0. £lû Doge ; ibid. Méconten- 
temens contre lui , 365. Révolte , ^66. 
Il fe jette dans le Château , 3^7. Il fe 
démet , ^69 • Joint la âote du Roi de 
Naples > qui s'avance contre Gênes , 373* 
Veut exciter un foulevement dans la Vil- 

- le , ibid. Il ne réulfit pas , 374* Sa mort , 

383 

Frégefe ( Pierre ) conipire contre le Doge 
Antoine Adorne, L 196, Il efl arrête, 
ib. Délivré par la retraite duDoge, i97» 
Se (buleve contre le Doge Antoine Mon- 
taldo > lof • Proclamé Doge , 107. Cède 
fa place à Promontorio , tHi. 

Frégofi (Pierre) élu Doge , 301. Soûle* 
vement contre lui, f^ii. & fuvu. Remet 
Gênes à Charles .VIII. Roi de France , 
304. Son mécontentement, 307» Ses in* 
trigues,3o8. &Juiv. Ses premiers pro- 
jets échouent, 310. Il en fo.rm.e de nou- 
veaux , ibid. Il furprend Gênes ,312. & 

fiùv. U eA tué , 3 1 f , Son çaraâer e ^ éH^ 



DES MATIERES. i^j 

Ttegofe ( Roland) entreprend de (e faire Do- 
ge ; I* 207. Il ne réuiCt point , ihii* 

Tregofe (Spînetta ) élu Doge » I. 327. Cède 
la place a Louis Fregofè , ibid» . 

tregofe (Thomas ) élu Doge» I. 271- Sa 
bonne conduite, ibid. Il ?e retire, 274. 
Ses intrigues , 27^. & fttiv. Il eft rétabli 
Doge , 292. Confpirarion contre lui « 
ibia. & fiiiv II eÛ fait prifonnier , 293. 
Il fe retire à Sarzane. On offre de le faire 
Doge :il refufê, 301 

Fregoje (Alexandre ) tente de faire révol- 
ter les Génois contre la France , II. 14. Il 
eft arrêté, ij 

Tregofe ( Cefar ) Ci^tt dansTarmée des Fran- 
çois qui afCegent Gènes, IL 52» Sert en- 
core les François lor]fqû*ils tentent d'eP- 
calader Gènes , 87. Il pouffe vivement 
l'attaque dont il eft chargé, 88. Il eft for* 
ce de fê retirer , îhid. 

Tregqfè ( Jearr) entre cfans Gênes avec quel- 
ques troupes > Se s*y fait élire Doge, II. 
17. & fiiiv. Il fe rend maître du Château , 
& affiege k fort de la Lanterne , 21. c^ 
Juiv. Il eft chaflé par les Fierques^ & 1er 
Adornes 9 z6' 

Fregojè ( Oâavîen ) créé I>oge, IL 28. Il 
prend le fort de la Lanterne fur les Fran- 
çois , & le fait rafer , 29. Il remet Gênes 
aux François ,3 e. Il en eft nommé Gou- 
verneur au nom du Roi de France , 37. 
Affiégé par les troupes de FEmpereur , 
39.11 veut capituler , 41* Eft emporté 
d'aflaut, 4f . Pris , 47, Sa mort & Ion ca- 
raâere » lî li,* 

f revoie ( Zacharie ) maflkcré par les Fie T-r 

Bbiij 



TABLE 
^es, IL sV 



G 



_ Aëtte. défendue par les Génois contre 
Alfenfi! , !• z8o. Siège de cette pbce , 
i8i. &jMv.DéBvrée9 184 

Gêvi 9 acquis par les Génois » I. 41 

Cavi » pris par le Duc de Savoye > II. ito. 
Repris par les Génois , 23 1 

Gazel& pris'pas les Géacis , II. i^}. AfFreux 
Aratagéme des habitans y 2^4* Il eft fac- 
ca|;é> ibid* 

Gi»€S. Ses comnieneeniens , I. x. Embrafife 
le chriftianînne , 2. Ses Dacs, 3. Ses 
Cornées, 3» Ses Cofnfuls, 4. Eft ruinée 
par tesSarrafins , f » Sa première guer- 
re œatre Pifi , p. Prend part aux Croi- 
iftdes> io« Ses premiers aggrandiflênieos, 
12. &fiiv» Sa féconde guerre contre Pi- 
fè , ffr.Troifieme guerre contre Pifè, n* 
Changemens dans Ton gouvernement, i^.^ 
Ses accroiâèmens r 17* Guerre contre les 
Sarrafîns 'd'Efpagne , i8. Ses différends 
arec Frédéric I. ^^• &fmv. Quatrième 

fuerre contre Pift $ zé» &Jiàv. Ses troa- 
les domeftiques, 30. Premier Podefiat^ 
3^. Cinquième guerre contrç Pifi;,4o* 
Changemens dans le gouvernement » 
41- &fmv. Son commerce, 42. Première 
guerre contre Venlfe, 44- Guerre contre 
les Alexandrins , 4t* &fmv. Secourt les 
Maures de Ceuta , f o. Se venge de kur 
ingratitude, ^i. & futv. Troubles do- 
nie(li(|ues » ^ 2.DffiéFends avec Frédéric 
II ibii & futv* Nouvelle guerre contre 
Pi& f $5. é'fmv* VïtÊtàés i^apkàîne du 



DÈS JitATIERÉS. i9il. 

i^çupje, 7e. Nopvellç guc«fe contre Ve- 
fïife , 7?. Appaiféié 9 74. Recp^nmepcee , 
7-f.c5'yfiK*v. Croifade, 82. Paix ayec.Ve- 
riifi , 83. Troubles domefiiqjiçs , if^id. 
Nouvelle guerre contre Pîfe, 8^. &fi4vm 
Paix , 96» Changemen? dans lé Gpuveriie- 
inent, iqi. Nouvelle guerre conwe.Ve- 
fîife, ip3' &fùiv* PmXf loi. Nyuyûaujç 
çhangen^eos diinsle GouYcr«iewent, n j^- 
Ô* fitiv» Guerres civiles , 115?- & fn^v* 
Gcnes piégée par Spînoia ,. iiuèrfii^v. 
Levée du fiege» 115. Nouveau fîége, liô. 
ô'/uh. Il eft levé , 1 3 1 • Faix 1, 1 3 3- Chan- 
gemens dans le gouver«enient, X37. Pre- 
mier Do^e , 148. TtQuhléf dans TEtat , 
151. &fiiv. Guerre contre Venife » i6z* 
Û'fuiv. Gênes foumife aux Ducs de Mi- 
lan, x^f. Paix avec Venife, 1^7. Qêpes 
£é fouftraû à la dominatia^^ilànoire^ i^p. 
Guerre recommence avçc lès Vénitiens , 
17^* Paix avec eux, iZ%, Tra^blçs 4o- 
itieftjqucs V i85»« &Juiv, Gênes Ce ïoqne 
àlaFrairce, Z20. Nouveaux firoùbles,.z23, 
Û'fiiiv. £He Te donne au Marquis de Mon- 
ferrât» 2^2. Reprend des Doges, 2^7* 
Guerre contre le Rqj d'Arragon , 272. 
Contjrele Duc de Milan , i?^,» Ce Duceft 
Souverain dé Gênes , 274. Guerre Qoi^tre 
Venife, 278. Paix , 280» CfêfJps Ce jToule- 
ve contre lé Duc de Milan ^ 288. Cban- 
gemens dans le gpuvcri^meqt , 290" eS* 
fiiiv. Gênes fe donne à Charles VIL Roi 
de France, 'Oaj. Se foulevpcpntre l^j,3 17* 
Changement de gouvernement , ^^f Se 
foumet au Duc de Mil^n y }l^» $efbi)le«- 
vc contrplttî > x^u &lwv. tui eft derc-, 

B b 111^ 



^96 T A B t E 

chef'roumîfe , 348. Sy foufiraît encore ^ 
354. Retourne fous fa domination , 368. 
PafTe fous la puifTance de Louis XIL Roi 
de France, 3S4« S*y fouflrait, 405. Se dé- 
fend contre lui, puis fe rend à difcrétion , 
410. La manière dont elle efl traitée par 
ce Prince , 411. &Juiv. 

Gênes» Entreprifes du Pape Hir cette Ville , 

* II, 3. &Juiv. Jean Fregofe y entre & fe 
fait élire Doge , lo. Change quatre fois de 
maitres dans une année, 27. Elle eft li- 

* Trée à François I. Roi de France , par le 
Doge Odavîen Fregolè , 37. Affiégée 
par l'armée de Psmpereur > 39. Prife d-af^ 

' faut ,45. Elle efi pillée, ^4. &ruiv. Al- 

• . fiégée par les François , îo. &juiv. Elle 

fe rend, 52. Mife en liberté par André Do- 

ria i'é2» Réformation de (on gouverne- 

* ment, 7^. &fuiv. Les François tentent 
de s'en emparer^ 87» Sont repoulTés, S^r 
Gènes en bonne intelligence avec la Fran- 
ce , 90. Rifques qu'elle court par la con- 
juration du Comte de Fiefque , »%. & 
juiv. Brouillée avec la France , 131. Son 
repos troublépar les différends des anciens 
nobles avec lés nouveaux ,. ï&i. &pàv* 
Fin de ces troubles , 19.9 • Elle entre en 
guerre avec le Duc de Savoye , 102. & 
Juiv* Conquêtes des Génois fur le Duc , 

" 23 y. & fuiv. Paix entre la France & 
l'Efpagne , où Gènes eft comprife > x\9» 
Trêve entre les Génois & le Duc de Sa- 
T03re , 240. Traité définitif de paix, 265* 
Nouvelle guerre de Gcnes contre le Duc 
de Savoye* 27^. Avantages dés Génois ^ 
z8^. &fuiv* Leur pàlk avec le Duc , 30^^ 



DÈS MA T t Ë R E S. %9*f 

Gêftes fe brouille avec la France, 311. 
tr fuiv. Elle eft bombardée & prefquer 
bouleverfée , 316. &fuiv. Elle fe réfout 
à faire au Roi de France les fattsfaâions 
qu'il exige > 543. Traité de paix en con- 
féquence^ 344* 5on exécution « $47. & 
Jùiv. Diverfes inquiétudes des Génois à 
l'occ^fîon des guerres de leurs voî/îns, 3 5 j . 
Noâvelles ail armes au fujet de la Cor^ , 
403. Mécontentemens de la France apai- 
fés , 404* Satisfaâion des Génois à cette 
Couronne, 419 

Génois {les ) ont beaucoup de répugnance i 
mettre en liberté les chefs des Rébelles de 
Corfe, IIL 3. & furv. MécontentemeM 
de la Cour d^Efpagne contre eux ^ r; 
Appaifés , ffrii. Ils rendent la liberté aux 
chefs des Rébelles, 7. &fidv. Leurs in- 
quiétudes au fujet de la guerre dont Tlta* 
Ûe eft menacée,' 13. Leurs préparatifs» 
" ï4. Leurs efforts contre les Corfes , 37. 
Leurs écrits au fujet de Théodore proclafi* 
mé Roi de Corfe ,%^. & furu. Ils met- 
tent fa tête à prix ,. ^7. Ils obtiennent du 
feccurs de France» 71. Leurs inquiétih- 
des à la mort de TEmpereur Charles VI» 
I ip. &fmv* Allarmes que leur caufent 
le^ Ançlois , 1 3 r. Leur furprife au fujet 
du Traité de Wormes^ 13^. Ils (è liguent 
avec la France , l'Efpagne & le Roi de 
Naples, 14T. Ils joignent leurs troupes à 
celles de ces Puiflances , 143.. Leurs rao- 
rifs pour cette démarche , i45- La flote 
Angloife leur caufe de vives allarmes, 
r4é. & fuiv. Elle jette quelques bombes 
far la ville fans grand effet> 1 5 r . Les Gé^ 



^l ^ T A »l E 

mois capifurent avec le Marquis de Sot^ ^ 
171* &fuiv. Dureté aTeclaqueUe ils font 
traités, i73- &finxu Liberté & tranquilli- 
té rétablies dans Gènes , ip4* Nouveaux 
fujets d*a] larmes, i^8. Préparatifs àt% gé- 
nois pour fe défendre, zoo. Secours qu'iir 
reçoivent de France , 104. Us défendent 
pied à pied les approches deGéneS|^io5. Ô* 
jbfv. Retraite de leurs ennemis , ixo. Etat 
des affaires des Génois» 127. Lesprélimi' 
naires de la paix les flattent d'une tran- 
quillité prochaine, i.p. &fiùv. Ils font 
attaqués par le Comte de Brown> iSh 
Ceflation des hoitilités , z55. Paix défi- 
nitive, »5^ 

'0$u$Hê r Jeréme) chef du ibulevement 
des Génois contre le Duc de Milan , L 
340. Son projet échoue « 0c il le tire heu" 
reufement d'affaire , 4 ' 

Gititiléy arrêté à Gènes pour avoir eu ^ft à 
Ja révolte des Corfes,IIL p. Mis en liber- 
té , 138. Impliqué de nouveau dans la ré- 
volte des CoFfès,^6o. £fi arrécé & punr 
de mort 9 itdd» 

Giûffevi (Louis ) chef des Corfês rébelles , 
négocie des fecours à Livoume , H. 387* 
Devenu chef des Rébelles , 401. Sesma- 
noeuvres,i^i(f. &/uiv. Son entrepriie fur 
Sarténé , 411. &jùiv. Il oblige les habi- 
rans de rentrer dans la place, 413. 11 bat 
le fecours qui marche pour la dégager, 
41 é. Il force la Ville , ibid. Il pardonne 
auxhabitans» ibid. Soncaraôere, 417* 
& (uiv, U eft arrêté , 430 

fiiaffèri , chef des Rébelles de Cor& , eft re- 
mis eu liberté , IIL 8« Ce qu'il devient » 



DES MATIERES. %9f 
ibii. Il repafTeen Corfê, zo. Confplration 
pour le livrer aux Génois» zi. Elle eft 
découverte & punie , ibid^ Sa tentative 
ilir la Bailie ,3^. Ses autres opérations 
militaires , ibid. Il e& nommé Génératifi^ 
fime des Cor (es par Théodore , 45. Il 
vient avec plufîeurs autres Chefs remettre 
fes armes , 102. Il fort de Tlfle de Corfe , 
1 03 • Son portrait , ibid. 

Çtneflra^ééputé^zr les Corfes mécontens^fê 
rend à Gênes > III. 1 z. Eft mal reçu du 
Sénat, 14. Son retouien Corfe y renou- 
velle les troubles ibid* 

Grecs établis dans la Corfe , II. )84. Belle 
défenfe de cent vingt-fept de ces Grecs 
contre les Rébelles de cette Ifle , ibsd. & 
yiift;. Leurgénerofité, jSr 

Grégoire XIIL (Le Pape) tente d'appatfer 
les troubles de Gènes 9 IJ. 188 

Grillo ( Simon ) Amiral dç Gènes , calme 
les foupçons ^u'on avoit contre lui 2 Gê* 
nés, 1. 77* S*emparedeplu£eursvaifléaux 
Vénitiens. 78 

GrimâldfXAntoinë) Amiral de Gènes» bat* 
tu par fa faute ,1. 1 ^4 

Crtmaldi (Gafpard ) éliî Capitaine du Peu- 
ple, I. izi. Il fe démet, 124 

Grimddt {Iqs) chefs de& Guelfes, I* 8#. & 

fuiv. 

Grimaldo ( Ottavtano ) fes opérations mili-- 
tairesen Corfe, IIL i8 

Cuarco (Antoine) fe fouleve contre le Doge 
Zoaglio , I. ziz. Efi fait Doge en fa pla- 
ce, 1 1 3 . &fmv. O n fe fouleve contre lui , 
ibid. Il eft forcé de fe retirer , 214 

Cuarco ( Barnabe ) élu Dog<è % I» ^^o. On 



|09 r A B t E 

confpîre contre lui > 17 1 • H Te fauve , f^i <ll 
Cuateo ( Ifhard ) fe fouleVe contre le l>ogG 
George Adorne 9 I itf8. Eft élu Doge , 
291. Son éleétion annailée , ma* 

Gfiirr» ( Louis ) fefottleYe contre le Doge 
Antoine Montaldo, I. 2o5. Sa faâion eft 
diffipée« îbid. 

Guwrco (Nicolas) él& Doge, 1. 178* Dou- 
ceur de fbn gouvernement » iZ^.&fmv. 
On fè fouleve contre lui > 18^. & Jm). 
On l'oblrge de fè (àuver, 19 1. Il eft rap- 
pelle» 19 1- Mis en prifon « i94* 
Guilfes & Gibelins. Commencement de ces 
deux&âionsiiG^nes, 1.68. Leurs chefs» 
7&. Les troubles qu'ils causent > ibid. & 

fiiv^ 
H 



H 



^ _ E»W yL Empereur , aîde par les Gé- 
nois à conquérir la Sicile , L 5 6, Peu ré* 
connoiflànt de ce ferrice, 3 •'. &Jmv: 

Henri Flh Empereur. Les Génois fe fou- 
mettent à lui pour vingt ans» !• 117. Il 
meurt Tannée Suivante > 1 18« 

H?»rf ///. Roi de France , profege le parti 
des nouveaux Nobles de Gènes » IL X9 U 

Henri IK Roi de France , fès projets fur Gè- 
nes prévenus par fa mort, IL zo£« 



^ Acoboûer^ nouveau chefdes Rebelles die 
Corfè y IIL y* Ses tentative:^ > ibid. Il eft 
pris i ibid. 

IdUques , MIniftre d*E(pagne , tâche de pa- 
cffierles troubles de Gènes ,II, i ^6 



D E s M A T I E R E s. 501 
^an XXIL Pape » cù, reconnu , avec Robert 
Roi ée Naples , pour Chef de TEtat cic 
G énes pendant dix ans., I. 1 14. 

Jegn d'Anjou 9 Duc de Lorraine^ prend pof- 
feffion de Gênes au nom de Charles VII. 
Roi defrance» I. .^oi. Sa politique, 30^. 
AlTiêgé dans Geaes par la flore d*Alfon(e 
Roi d' Arragon » & les mécontens Génois « 
ibtd. Délivré de ce danger par la more 
d'Alfonfe « 3 07.' Fait partir une flocepour 
Naples » 310. Surpris dans Gènes par P. 
Fregofe , 3i£« Il appelle Paul Adorne à 
ion recours , 3 1 3- Il part pour conquérir 
le Royaume de Naples , 3 1 ^« 

Innocent XL (le Pape) s*intéreffe pour les 
Génois auprès de Louis XIV. IL 339. 
Leur obtient la paix aux conditions des 
fatisfaâions que le Roi prefcrit , 340. 
Jfolâ-Roffa » po&ion de cette lue ,IIL 55* 
Les Génois y font repouâés par les Corfes 
rébelles» 5^. Ils s*en emparent , 71. Lee 
Corfes la leur enlèvent , 7S • 

^uges choifispar les Génois chex les étran- 

J;ers, I^ 47. 

et IL ( Pape) trouble la tranquillité de 
Gènes > IL 3* Son entreprifè contre cette 
ville échoue, 4. Nouvelle tentative auffi 
inutile. 9* &Juiv. 

^ufiiniano (François) élu Doge , L 208. Il 
abdique , •Wa. 

^ii/iiwMw commande en Corfe , III. ii9* 
Ses négociations avec les Rebelles , !}•• 



J j Jjn^anchi ai rêté à Gènes au fujct de la 



}eft TABLE 

rébellion de la Cor(ê , Ill« §• 

iJnmoy (Rodolphe de)GouYerneiirdeGênes 
pour Louis XIL I. 41 f 

Lévau^gèo , TiUe de Corfe , attaquée & for* 
cée par M« ie VîUeniar i III. 99 

Uonwdo (le Père) pacifie la Corfe , III. 
137* Succès prodigieux de ce Miflîonnai- 
rc , i3« 

letoarê (François Matie-Impérîalé ) Doge 
de Qèàes « vient en France faire excufe 
au Roi au nonsde fâ République , II. 347. 
Sa harangue, 34S. & ftnv» Façon dont 
le Roi en u(è avec lui « 351. &Juiv. 

lefdiguieres (le Connétable de) conclut un 
Traité de ligue au nom de la France avec 
le Dttc de Savoye , II. lof . Il joint l'ar- 
mée du Ouc avec les ^troupes auxiliaires 
de France» io8. Ses ppératfons 9 iio.d^ 
/uiv. Il fe brouille avec le Duc de Savbye^ 
i22« U.eSk obUgé de fake retraite « 130 
livoume ( le Msrqufs de ) Axllicité par la 
Torré de le préièmer au Duc de Savoye » 
IL 17%, Confttke fur cela le Marquis de 
. Pianezze fon père , ibidm II préfente la 
Torré au Duc , ibid. 

L<ms if/. Roi de France , ne poflede que Sa- 
vone dans l'Etat de Gênes, L jt^. nia 
, çede au Duc de Milan , ibid. 

louis XiL Roi de France., iès prétentions 
. fiir divers Etats d'Italie, I. 384. Eftre- 
. Qonftu Souverain de Gènes, ^id. U errt- 
've à Gènes, 38^. Les Génois feJfoole- 
vent contre lui, 401. Sa colère contre 
eux> 403. Le Pape tente envain de l'apai" 
fer, 404. Il marche contre Gènes > 40.^. 
t La ifttce à fe jpendre à âUaétton^ 419* 



DES MATÏERES- 3^1 

Y 4ait fon entrée , 411. Manière dont Û 
la traite, 4 fx. H retourne en France» 414 

ZéOuis XII. Donne de l'argent aux Génois 
pour réparer leur ville, II. i. Ilrefufëaux 
Génois de changer leur Gouverneur , j 7 

Louis xi II. Roî de Franée , fe ligue avec le 
Ductfe Savove c'ontre le» Génois , II. 204 

%outs XlVi Roi t!e France , s'emploie pour 
procurer la paix à l'Italie , II. 295* Ses 
mécontentetnens contre les Génois, ^iz« 
Répréfentations qu'il fait faire au Sénat 
de Gênes, 519- N'obtenant point les fa- 
tisFaéHons qti'rl xlentande , il arme pbur 
iê venger, 320, Sk fiote arrive deVant 
feétaes, 32T Ses prétentions , 322. Il fek 

• lïombardei: Gênes; 326. & fitiv. Satis- 
feâfîons qu'il obtient ,339. &faiv. Traîfé 
de paix avec les Gént)is , 344. Le I>oge 
en pjerfonne vient lui faire les excufes de 
la ^'épublJqtie , ^ 47. Son difcours au Roi» 
34a. Répbnfe (Je cé*PHnce , 311 

*JLttce IL Pàpie, trottfirme les poiTediofis -des 
Génois en Sy rie, I.rr-.Leur remet cequ'i's 
lui -pàjrdiàiic tf6^ftme Tes feudataires pour 
laCorfe,, î9 

'Luxemkôft^gXV^^érzn de) Gouverneur^ 

Gênes p6ur la France^ I. 222. Il quitte 

'Génies à c^feide h'pefte , 224. 

'IsU^ardor (-tetpfflJeï^irartcbi )'éiû par les Gé- 
liois ppur .les, gouverner an nom du Roi 

• de^FrA^Cfcïî. 2J4. ïlïèretire,fWrf. Rc- 
pWnti'cette ^lace ,235- li eft dépofé , 8c 
condamné à perdre latéte, 240. Il fefau- 
re , 243. Se téftigîe chez le Marquis dû 
Monferrat, :s5o 

ift^aro ( HttbçrrCatauéo ) premier -Dogc 



304 TABLE 

depuis la réformation du gourerfiemcnl 
de Gènes par André Doria, IL 794 

M 

JyJi Aillehois ( le Marquis de ) pafle ea 
Corfe, III. ^4« Il attaque les Rebelles , 
97, Renforts qu'il reçoit, iUd, Il négocie! 
avec les Cor(ês» 9t. Ses opérations miii« 
taires » 99» &ftùv. Il pacifie la Corfe , 
1 1 1. Il repaflè en France avec les troupes 

2u*il commande» 11^. Il couvre TJ^tat 
e Gènes du coté de Novi, 158. Il eft 
obligé de quitter cette pofîtion , i ^f. 

J4archeUi , fa tentative fur Ifola-Rofla , III. 
f^ Il eftrepottflë> $6. 

Jtlarf,£véqued'Aléria « s*emploie pour con- 
cilier les Corfes mécontens avec les Gé- 
nois, II. 3^3* 

Jldsri ( Etienne) commande en Corfe , III. 
1^4. Défend la Baftie contre Rivarola de 
lesAngloîs» ibid. Abandonne la place > 
ibid. Se retire à Calvi » sbid. 

Mariottiy Evéque de.Sagone > arrêté & con- 
. duitàGénes» III. léi. 

.Matra» chefdes Rebelles de CotCe y III. 24 6m 
AfTiége la Baftie > iUd. &fuiv. 

Jdaximilien IL Empereur , tâche de conci- 
lier les nouveaux Nobles de Gènes avec 
les anciens, II. i^ô. 

tAtnotque pillée par les Génois , L ip. 

Monaco , retraite des Nobles exilés de Gênes 
par le Peuple, I. if^. 

Montaldo ( Antoine ) le fouleve contre le 
Poge Antoine Adorne, L loi. Efiélû en 
fa place 9 loj. Son çaraâere» ibid. Sou- 
lèvement 



D E s M A T I E R E s. 305 
levement contre lui, 204. Attaqué par di- 
vers partis, 20^. Abandonne fa dignité, 
207. De nouveau élu Doge, iio. Se re- 
tire volontairement, zir. Fait prifon* 
nier Antoine Adorne, 215. Le relâche 
& eft fa dupe, 215. Excite de nouveaux 
troubles à Gênes , 224. &Juiv. Meurt de 
fapefte, 226 • 

tdontaldo (Baptifte) fe fouleve contre le 
Doge George Adorne , I. 2^8, 

Idontaldo (Léonard) fe ligue avec les No- 
bles mécontens , lesVifconti, & le Mar- 
quis de Final , L 172. Son entreprife 
échoue, & il fe réfugie à Pife , ibid. II re- 
vient Tannée fuivante avec des troupes , 
173. Ceux qui le fécondent font leur ac- 
cord (ans lui , & il le retire à Afti , ibi4» 
II cabale avec Antoine Adorne , \Î6. Ô* 
fuiv, n eft élu Doge , 192. Son bon gou-- 
Ternement, i93« bamort, 194. 

Monteclavr ( François de ) porte à Gènes les 
ordres du Roi de France > L 233, Il eft 
mal reçu, 234. 

Montemaggtore , pofle des Corfes rébelles ^ 
attaque par les François , III. 9^7* Forcé' 
de fe rendre, loo. 

Montéréi (le Comte Je) Amba/Tadeur d'Ef^ 
pagne à Rome, pafTe par Gènes , IL i^t. 
Il tâche de concilier les Génois avec 1er 
Duc d^e Savoy e , Und. & fuwv 

Monti ( le Marquis de^ déîeriâ vigoureufe- 
ment le pofte de Voltrî , III. 237. II efr 
fêcouru a propos , 238» 

J4orofini ( Albert) Amiral des Pilans , 1. 9 1 ^ 
Il eft battu par les Génois, 9$» Eft fau 
prifonnier> 9^ 

Ce 



iàê TABLE 

Morta (Jean de ) élu Doge , 1. 1 5^. Son 
raâere , ibii. Sa mort , §7 1 

Mortemar (le Duc de) commandant un dé-> 
tachement de troupes Françoifes au bom- 
bardement de Gènes , débarque au Faux-^ 
bourg de S. Pierre d'Aréna, IL jji.Brft- 
le ce Fauxbourg > 3 3 }• Se rembarque, 3 34 



N. 



N 



Adéfii ( le Comte ) entre dans Gênes ^ 
III. 173. Pofîtion du corps de troupes 
^u*il commande dans cet Etat, 227. Il at- 
taque le pofte de Voltri , 2^6.&fiuv. n 

eft forcé de fè retirer y 1^9 

Navire Erançois » chargé d'armes pour la 
Corfe> arrêté par les Génois , II. 392* Il 
efl reliché , fur les plaintes du Miniftre de 
France à Gênes , Hnd^ 

Nice, foumife aux Génois» !• ^6. Prifepar 
le Comte de Prorence , so 

ATovi (Paul de) élu Doge, I 40^. Il tente 
de SQppofer à Louïc XII. Roi de France » 
ibid. & fuiv. Il fe fauve » eâ pris« & a la 
tête tranchée 9 414 

Novi^i impofé par le Roi de Sardâigne.à 
d*cxce(IIves contributions > IIL li^ 

O 

ijf Livûfès (le Comte-Duc d*) Ktînîftre 
d'Ëifpagne ; fes mécontentemens contre 
les Génois, II ^^^ 

Olivia (Renaud) Lieutenant du Roi à Gê- 
nes > pour le Roi de France, I*>ï33« M^I> 
ie^& Sl exclus » H^ 



D E s MATIERES. 307 
plmetto , difiriâ de Corfe , fe foumet aux 
Génois, III. loi^ 

QneiRe^ les Génois s'emparent de cette 
ville» II. 22J. Leî Prince de Piémont la 
reprend » 225; • Les Génois s*en ennparent 
dfe nouveau, 234 

Qr^re de Chevakrie inftitué en Corfe par 
Théodore , III. Il 

Ornana ( Alfqnfe d') fils de Sampîçro. , pa(^ 
' fe en Corfe > II. 173 ♦ ïl échappe à Tém- , 
t^ufcade dans laquelle Ton père eft tué, 
I7Î. Reconnu Capitaine -Général des 
Corfes, 177. Ses entreprif^s, 178. Son 
accord avec les Génois, 180. Ilcpnfulte 
la France fur ce quMl doit faiçe, aban- 
donne riile de Corfe & s'attache au fer- 
vice 4e cette Couronne , iWJw 
Ornanp (Saqipîero d') Voyez Samftero. 
Ornano ( Vannina i*) porte ia Seigiieprie $c 
le npp d'Orn^iao à Sampîero de l^attélica 
qu'elle époufe, II« 133/isliie eâ étr^nèlte 
par fon mari , ' i $^ 
OmV^we député desCorfès ipécomens, vers 
ie Pape , pour lui offrir là Ibuverâir^.e^é 
cfe la Coi^ > ou demander fa médiation » 
1^1.399. Il obtient 1a média^tîon 'é^ Pape,f&ii 
Orticoné nîfgocie pour obtenir des fecours k 
Théodore > lIJ«d3. En amené quelqviss' 
uns en Corfe , ,64 
Ovada, prife 4e' cette place par Içs PiémoOiP 
tois, IL 304 



p 



Agana (Frédéric) él&Doge, abdique 
fur le champ I. 19% 

F4//^vî;i»i L ûuiilaame) Gouverneur de Cc.- 

Ccij 



foZ TABLE 

nés au fiom du Duc de Milan, I. i^^- 

FaUavkini (Jean Scipion) Goayeroeiir de 
Gènes pour le Duc de Milan , 1. 337. Sa 
conduite dans Ton gouvernement > 13' 

Pallavicini ( Nicolas) commande les troupes 
Génoilès eit Corfe ,. IL 1 47 

Pallavicim (Jeiome) pafTe en Corfe 9 IIF. 
14. li ne peut contenir les Infulaires-» 
ibid. &fiiiv. II repaie â Gènes , 19 

Fanfd (Paul) ami du Comte>deFierque9.tâ«' 

. che envain de le détournet de fon projet ^ 
IL 108. Il négocie Taccord des Conjurés 
arec le Sénat , hi9* Il veutengager Jero» 

. me de Fiefque à remettre à la République 

. le Château de Montobîo , 124. 

Wa^li nommé Généraliflime des Corfes par 
Théodore , III. 45. Il efl attaqué dans le 

. Couvent d*Arénio> ioo« U fe rend> loi» 
Illèroumet». lo^ 

Fapis. Voyez Innocent XL ulules IL Paul 
IIL Grégoire XIIL 

Taul IIL ( le Ëape) s-engage d*appuyer la 
conjuration du Comte de FiefqMe, II. 96. 

Pâerins:^iLSent i Gênes au nombre de.fept 
mille y I. 4$ 

Penuay les Piémontois aflîégent deux fois 
inutilement cette place , IL Z97» &fiéiv»^ 

, Ils l'afliégent une troifiéme fois.». 5po« 
Ils kvent encore le fiége ». )oa 

PhUifpe IL Roi d'Efpagne , tâche dé profiter 
dès troubles de Gènes , IL ipi» U (bu- 
ttent le parti des anciens Nobles contre- 
les nouveaux » 1^4. Ne pouvant tirer 
avantage de ces troubles >il.les termine , 

19%. 

Hulifif^ iZ^Roi d]£fpa2tie> ofire attx.G£]! 



DES MATIEBrES. jo^t 
BOIS de les Tecourlr centre le Duc de Sa- 
voye, IL • lo^ 

Piane^e (le Marquis de) conCulti par fon 
ûls lur les defleins de la Torré ,. XI. 170; 
Son avis fur cette conjuration > tbid. Il 
dit fon fentiment au Duc de Savoye^ qui 
ne le fuît pas y 27» 

JPinelh (BéiiTi) Gouverneur de Corfè. Sa 
œauvaife conduite irrite les Peuples de 
cette Iflev IL 3^1 • Il retourne à Gènes» 
^69» On lui fait fon procès » &. il eft mis 
eoprifon, 388 

Pinelîo (Félix) fa conduite à l'égard des 
Corfcs , IIL 30. Sa févérîté nuit à la pa- 
cification, i&/J; Son fîJs efl fait prisonnier » 
3i« Il conclut un artnlAice pour retirer 
Ion fils ,. ibid. Qn propofe à Gênes de le 
rappeller, 32» Grands débats â ce fujet , 
ibid. &fwv. Son rappel, 34 U revient i 
Gênes , 3f 

Pf/ànf (Nicolas) Amiral des Vénitiens , bat-- 
tu & iàn prifonnier « L léê 

pifanf y leur convention avec les Génois au 
fujet de la Sardaigne> L 8. S'emparent de 
la Corfè, 9* Leurs guerres avec les Gé- 
nois, ibid. & 12 , 14 > 26, 40 , 55 , 89 , d? 
fuh. Ils offrent de Ce donner aux Génois « 
380.. & 3,8tf« Les Génois les refufent, 388 

Podeftatj création de cette charge , L 3 y 

PampUiani chcî des Corfes rébelles, IL 3^8 
Sa réponfeà Vénérofo, ibid. &fuw. Sa 
conduite, 369. & fuiv. Il fait pafiTer au 
fil de répéè leshabitans d'AIéria , 370; 
Il fait maltraiter les Commiffàires de la 
Eépublique, 37». Les Génois tentent d6^ 
Ir furprendre , 373* & fMv, Il échappe 



3ia T A B LE 

au piège qu'on lui avoit dreSé , 375-11 
fait mettre le feu à quelques maifoiis* de 
laBaftîe, 377*.ll.eftp"s prifoiMiier, 378. 

Porto-Fecchio , place de ïlne de Cor/è. Les 
François s*en emparent , IL 13 f 

FortO'VccMo pris par les Corfès rébelfes y 
IIL 41 

l'rtfft) (Jean) Officier Génois 9 prend Ga- 
zelli » II. 2^3. Suite de fes fuccès , 194* 

, &fniv. 

Pramontorio (Clément) attaque-le Doge An- 
toine Montaldo dans le Palais, I. 206. 
£1^ Doge, 207. . ChafTé prefque aqffitdt, 

Q 

^/ Uefne (le Marquis du) Commandant de 
^- la flote FrBnçoife,ajrrive devant Gènes, 

II. 321. Ses opérations, i[MJ^ 4^ Jiéiv. 

Bombarde GênèS , $27» CS^Jwv. 



R 



R 



_ Aditti entre » ou feiiit d*entrèr diins la 
conjuration de Vachero, II. 249. Il la 
, découvre, 250. Eftrécompepfè , 25 y 
R/^aëlU ( ie Marquis) Seprétaire des^R^el- 
Jes , ft fauve après Jes Conférences de 
Corte , 11.430. Ses pdipièrs font livrés ^ux 
Qé|iois> 43 1 

JR4(àe//î, chef* des Rébelles deCotfe,irms en 
. liberté, IIL 8. Se réfugie à Rome , ibid^ 
Rafàèiîi , Secrétaire des KébeUeis deCo^ft , 
ie fauve à Florence , IIL 1 6 

Rav^fiein ( Philippe Comte de) Gouver- 
neur de Gènes po^ir Louis XiL I. ^^ > » A 



DES MATIERES. jit 
erdre du Roi déterminer les différends du 
Peuple & des Nobles > $96. Entre dans 
Gènes avec des troupes, ibid. Appaîfe les 
troubles , 3^7. Ik renaiflent , Und. «dr 
fiiv. Il ne peut faire refpeâer (on autori- 
té, 401. Il retourne en France, 402 

Rimo rSan) bombardé parla Ilote Angloife,: 
III. If T. Mativaife manœuvre des habi- 
tans , ibid. Ils en font punis , if :& 

Renéd^Aiyou^ envoyé de France au ffecours 
des François afitégés dan^le Château de 
Gènes , I. 3 27» Son mauvais fuccès , 3 ç & 

Richelieu ( le Duc de) arrive à Gènes , iH» 
Z24* Opérations de ce Duc, zi7.'& Juivm. 
Récompenfes qu'il obtient > z^6 

RivarolavzSe en Corfe , & y e'xcite des trou- 
bles , (outenu du Roi de Sardaigné & des^ 
Anglois, IIL i<2. Prend laBafiie, 153* 
Sa conduite» fM. &fuiv* Perd la Baâie» 
ifp. Son parti fe décrédite, léi. Se ré- 
tablit, 2x3. On arrête Tes progrès , 224» 
Il eft forcé de fe retirer à San-Fiorenzo » 
iH^. Il affiége la Baftie , 24^. Sa mort ^ 

ihid^ 

tLobertj Roi de Naples , fecourt Gènes , I* 
12 4». Les Génois le reconnoîâênt pour 
leur Souverain , ibid. Il fait lever le (ié^e 
ée Gènes > 125. Il eSft arbitre de la:pa»t 
entre les Guelfes & les Gibelins , i }4« Sa 
politique* 136. Le Gouverneur qu'il en* 
voie à Gènes forcé par les Gibelins d'en- 
fortir, 137 

Rêccabertin Lieutenant du Roi de France à 
Gènes , U 19^* Ses foins pour empêcher 
les troubles entre h Peuple & les Nobles» 
ibtd. &fuiv. Forcédereréfugierdaaslû 



}i» TABLE 

Château , 404^ 

Hoiï ie France. Voyez Charla FI. FIL d* 
FUI. Louis XL XIL XIIL & JilV. 

Roampine ( le Marquis de ) attaque le pofle* 
de VaraggioylIL 153. Leforce>234* L'a* 
bandonne 9 23 T 

Jtojj^ livre Vachero, pourfauver fonfils qui 
avok trempé dans la conjuration contre 
les Génois, II. 25 c 

Roflitto attaqjaé par les Rébelles de Corfe , 

IIL 118 

S 

Ij Mran Envoyé de France à Gènes, lî.- 
2$ 8* Inquiétudes de TEfpagne à ce fujet » 

Sacco ( Raphaël ) confident du Comte de 
Fiefque , IJ. 97* Son caraâere » 99. Ce 
qu*il penfe deh. conjuration du Comte , 
I o2 • Il fe ré^gîe en Franct>i 1 8» Il revieiit 

< auprès de Jerâme Fiefque, fi^. Il eft pris 
avec lui âc puni , tit 

Sam-Olony Mîniftre de France à Gênes ,, fe 
plaint des procédés des Génois à fon égard^: 
IL 31^. Sa fermeté, 3-1^. Il éft rappelle*, 
ffcfi. Son diHiours au Sénat en prenant 
congé, 3:18 

Sâint-Séveriny Géné^a^de•^arméeMila^oi- 
fc , foumet Gènes au Duc de Milan ,. !• 
347- & fiiiv. Mécontent de fa Cour, eft 
Général des Génois révoltés contre le 
Duc» 3f é. Ses opérations , ^^7>& fùivm 

Salu7;pp (Alexandre) Gouverneur de Cor^ 
fe , ménage adroitement les efpritsdes In- 
fulaires mécontens , II. ^60 

f«»3fwo(ouSan^Pietrod'Ornano} fespre* 

miece^ 






DES MATIERES, jij 
tnîcFes avantures , IL 135. Il contribue à 
la révolution de la Corfe en faveur des 
François « ibid. &Juiv, Sa mé/inteliigen« 
te avec le Marquis de Termes > 146. II 
fe brouille avec des Urfins, 152* Son 
mécontentement de n*étre pas nommé par 
le Roi de France Vice-Roi de Corfe » 
1 5 ;. Il paiTe en France » i f 4* Il retourne 
en Corfe avec de belles paroles , ibid» II 
repaie en France après la pacification de 
la Corfe , i $7* Ses nouveaux projets pour 
réveiller les troubles de cette Ifle , ibid» 
:^/fiîi;. Il étrangle fa femme ^ i^i. Il dé- 
barque en Corfe « où un parti. fe. déclare 
pour lui , j6o. Ses progrès » ibid &fuiv. 
On met fa tëtë à prix \ 1 6 1. Il engage lés 
Corfes à avoir recours à la France , t6Z. 
Ses députés n*^Ql7tiehnent rien> 17 1* U les 
y renvoyé, 172.. Ils re^^lennemavec quel- 
que argent» 173* SesxmbarraSy 174* II 
tombe dans une embufcade 2lc eft tué^ 
X7f, S.on caraôere, 17^* Réjouïûaaces 
publiques àes Génois â fa mort, 177 
' San-Fioren:^Oi ville de Corfe, fe rend à Sam- 
pîero , II. I ^f • Eftbloquéepar André Dor 
ria> 1^9* Elle (è rend y 143, Eft démo-- 
. lie;,, âc les François^ prennent pofte » 
^ ifo« Tombe aux mains.des Corfe? mé- 
contens, qu^y tiennent une aifembléegâ- 
\ néfale> 382. Us Tabandonnent , .39^ 
.SanTPeUegrina-i ville de Corfe > prifefiœrl» 
Baron, de Vachtendonck fur les Corfes 
jébelles, IL 400. Il Tabandonne , 401. 
Il y renvoyé d^ troupes , qui s* y reftran* 
.* cbe/itY ' V . îfcîi.' 

jSardaigne ^Hàiffv let Sarra;(ins.pat Içs,Cé« 
"^Tomeill. ' Dd 



314 ^ TABLE 

jioîs & les Pifans ^ I. 8. Bariâboe &oi <!e 
cette Ifle y 17. £lle eft partagée entre les 
Pifans & les Génois , 34 

Saràêignê (le Roi de ) fe fait céder Final par 
un article du Traité de Wornses, 111^ 
134. St% effons pour s'en emparer , 137. 
Sts hoftîlités contre les Génois , i40« II 
cire de grofles contributions de Noyi » 
I ^7. Il entre dans Sarone , 1 7 f 

Sana^ini 9 perdent la Corfè qae les Génois 
lear enlèvent > I. 3. Pillent & brûlent 
(ùèntSy U ChafTés de Sardai^e par les 
Génois & les PlTans , 6. CroUades contre 
eux , 7. & fidv. Attaqués en ElbagftQ par 
les Génois « ik.^rftiw* 

SûrÈémuratâ^ fort da«t les Rebelles 4e dorfe 
s'emparent 9 IIL ' . 30 

SâTtiné, entrepriiè des Rebelles de Corfè » 
/ur cette pUee » II. 4 x i. is^ fiAv. Réfifian- 
Oe des babitaUM , 4x4 

fiarc^âne « guerre des Génois ft des Mot en* 

V ttus au ftijet de cette plaee , I. )^)« Elle 
refte awx Flortotius , 364. Les Qénois Ta- 
cihetteiit^ 3I1 

•J^vonsfelbulere contre les Génois > Jteft 
chltiée , I. 49.. Se révolte de noutrmiu » 
'«^4 Affilée par ks Génois , é$. Ue le* 
▼entie£^9 ^4* Eilereibiifkiett ^8 

lA^tHMie prife paries François ^ leun alliés » 
II. ^o» Les François retafem de la rendre 

«. «MX Génois^ ftf. Prifè par i«s OétiOis>» 
7^. Le Printe de Piémont (ait mine do 

. Toulotr i'^iâséger , 13c 

«Astiens gasnfe 4^ troupes pat les Génois, 

/ UL 141. Bombardée par la fleteAngloi- 

^, w. frifefÀçieJC^rd«Sarifti{M^ 



, D E s M A T ï E R É s. jtf 
tfit La Citadelle Ce prépare i àne Yt« 
geureiife défenfe , 1 13. On en fait le fié-^ 
£e, i9$. les Génois tentent inutilement 
de la fecourk , ij>4» Elle fe rend, ïpf.^ 
£ntreprife du Duc de Richelieu fur Save* 
nCf 24i> Elle échoue, 243^ 

Smvoye (Ducs de) Voyez Chmfiet-Éffnnannel 
9c Pièkr Ameiiê. 

Sckmettau» Les Rébelles de Cofft déptifeiit 
vers lui pour traiter d'accommodement t 
II. ^£f • Relations différentes de cette né<- 

Eiciation , 42^. &ftàpi 

lembûûrg ( le Comte de) Ces hoftilitét 
fur le territoire de Gènes, IIL 143. Vient 
remplacer le Marquis de Botta , 202. Il 
marche vers Gènes, z(>^. Détail de fes- 
opérations , 206. &Juiv. Il parvient à s'é- 
fablir fur le bord de la mer , 214. Il y re- 
çoit de l'artillerie, 21^. Il eft appelle aif 
ftcours du Roi dé Sardaigne , 220. Il A 
retire de devant Gènes ,211. Suites de fz 
retraite, iii.&Juiv*- 

Srio 9 entreprise dies Génois fur cette Ifle ^ 
I.'itfi. Ils s'en mettent en pofTeffion, ibiéL 
Les Vénitiens tentent de s^en emparer, 
27P. Ils font repoufTés , ' 2S0 

SsigMlay ( lé Marquis de ) explique aux Dé- 
putés Génois les imcntions du Roi de 
France, II. 32I 

Sénaréga tâche de concilier les anciens No« 
blés Génois avec les nouveaux , II. i8f 

Sfofce ( François) Duc de Milan , foutient* 

its Génois fouletés contre la France , !•- 

.311. Le Roi de France lui cède Savone ,- 

h. on lui remet prefque tout le refie de 

TEtat $ xif. Les Génois fe foumetteiit à« 

Ddij 



j,({ TABLE 

lui 9 33o« Ses troupes entrent dans Gènes , 
f 3 2. Sa mart & Ton éloge » 3 3:4 

^orce (Galéas) Duc .de Milan , eft recon- 
nu Souverain de Gènes , I. 335. Mécon- 
. tententemens des Génois contre lui» 55^» 
.trfuiv. Ils fe révoltent, 340. Son carac- 
tère & fa mort « 34 k • 
Sforce ( Jean Galéas) Duc de Milan , fou- 
. met Gènes , I. 348. Pardonne aux Gé- - 

nois , S49 

Sforce ( Ludovic) Duc de Milan » Souverain 
de Gènes * demande au Roi de France 
rinveftiture de cet Etat, L 37^* Sa mort ,- 

Sietle y les Génois aident FEmpereur x-s^etk 
emparer » L 3X. A quelles eonditionr » 

S^iito/tf( Conrad ) nommé Gapitainrdu Pett« 
pie , I. 106. Se démet de fa dignité , i ?o 

^î»o/tf (François) envoyé au TeùouTs de 
Gaëtte, L 181. Chef des mécontens cor- 
tre le Duc de Milan y 28S 

Sjpfiiola ( Galéotto ) Capitaine du Peuple , I.- 
137. Forcé de fortir de Gènes , i49* U / 
veut rentrer par force , 15 e. Il fe retire » 

Sfinola ( Gafpard ) Amiral des Génois, rem-^ 
place P. Doria tué au iîége de Venilè , I. 
1^4* Il levé le fîege , ibidm 

Spinola ( Hubert ) fe fait élire Capitaine da 
Peuple ) I. ^79 II abdique , 80. Ses nou- 
velles tentative» « 83. Se ligue avec Do- 
ria , ihid. Se fait élire avec lui Capitaine 
de h liberté Génoife, 85, Il abdique , ^8 

Sfïnola ( Obifo ) Capitaine du Peuple , !• 
III. Marie fa fiUe: au Marquis de Alonfec- 



DES M'ATI'E'RES. ;ir 
rat, HZ, Jaloiiiîè , fie troubles en corâfé- 
quenct y ÛiiL & Jkiv, Il eft déclaré feu! 
Gouverneur abfolu ^e Gènes» 114» If 
en eft chzSi ^ 11^. Guerre civile qu'il 
caniê» 11^. Il eft condamné à Texil ^ 
Uid. Réconcilié p^r rfropereurHenri VII. 

117 

Spinolû ( les ) (ont avec les Doria les prin- 
cipaux chefs du parti Gibelin , I. 78. & 

fuiv* 

S)p9ffof4( Auguftin) Lieutenant d^Afidre Do- 
ria , pafie avec lui en Corfe , IL ijS*. 
Il y commande les troupes Cénoilès après 
le départ de Doria, 14 5- H veut fecourir 
Corté » & Ton détachement eft battu, ihU^' 
Il l^ifft le commandement à Nicolas Pal- 
lavîcin, 147 

Sfinola ( Jean* Ange) ia bçlle défearfeda^s 
la Bafiie , IIL 24e. &faiv.^ 

Sfittola (le Marquis) commande en Corfe > 
III. iif. Ses jprocédés pleins de douc9ur>> 
11^, Hcheufes fuites de Tamniftie qi^il 

Ïublie, 117. Il fait publier le nouveau 
Règlement de pacification » i^z» Sa mort : 

Syracufe cédée aux Cebois par TEmpe/eur 
Frédéric LL %^ 



jf Jtiwra , le feul endroit de la Cor A oè ' 
les Rébelles fefoutiennent, IIL xoi«Ce 
diftriû fe foumet peu à peu y lox* 

Ténédos 9 cette Ifiesdlume une cruelle gu^<- 
le entre Veniiè Se Gcncs , L 17^- Les G^- 
soit tentent envala de s*en emparer »i 

Vàny 



1 



jiS TABLE 

177. Elte ne refle en propre à aucune iç9 
deux Nations par le traite de paix , 185 
Termes (le Marquis de) defcend en Corfe 
avec un corps de troupes Françoifes , !!• 
134* Se rend maître delà Baftie» 13s* ^és 
diverfes opérations en Corfe , ibid- €r 
fuh. Il fe brouille avec Sampiero , 14^* 
Il quitte la Corfe , i49 > 

Théodore Patéologue , Marquis de Mon ferrât, 
eft reconnu par les Génois pour leur Sou- 
verain, L z6i, &fuiv. On confpire con- 
tre Ton pouvoir ,265. Son Lieutenant 
' fort de Gènes, 16 f. Le Marquis confènt 
d*évaçuer TEtat de Gênes > 267 

Xhéodore^UzTon deNewholEpafle en Corft, 
in. 38. Il y eft reconnu Koi par les Ré- 
belles* 4t. Ses Reglemens & Tes opéra- 
' fions militaires ,. 45. &fuiv. Particulari- 
tés qui le concernent ^ 46. Il échoue de* 
vant la Baftie» 5$. Il fait battre mon noie. 
à fon coin , J4. Sts progrès , î ^. fSrfuiv^^ 
Arrangemens qu^il établit, ^o. &fuiv* 
Il part de Corfe pour aller chercher des 
' lecours» 6$, Sa tête eft mife à prix par 
• les Génois , ' 66. Ses voyages ,67. Il eft 
arrêté en Holiandb, 69. Il eft ébrgi». 
^9« Ilreparoît en Corfe ,77. Ses tentati- 
ves pour y rétablir fon panî , 78. Û'fiiru* 
Il fe retire, 79* Ce,qu*il devient» ibid. 
^Juiv. life montre encpre une fois ea 
Corfe, iz4« C^yifiv.. Sansfuccès, îi6 
Tbrre ( la ) confpire contre Gènes , IliL 168.- 
SofT éducation & fes premières avantures, 
ihid. Ô*Juiv. Il fait part de fon projet, 
contre Gènes au Marquis de Livourne , & 
cA préfenté sm Duc de Savoye » qui lui 



DES MATIERES, j^y 
, ftortiet delpAuteniT, 170, Détail de ce 
projet, ^71" &fuiv. Il eft découvert» 
174. On fait fon Procès à Gênes,& on metr 
à prix fa tête, 17 T. Suite des aventures 
de la Torré > 307. &fuiv. Sa mort, 3 10. 
Soncaraâere, 311 

T'ortofe > prife par les Génois , I. lo 

Traité de Wormes, III. 134. &fuiv. Traité 
définitif de paix , 2^6 

Trividce (Erafme) Gouverneur du Duc de- 
Milan à Gênes, L 288. On Ce fouleve 
contre lui à fon arrivée, ihid. Il fe défend 
.dans le Château, 190. Il e(l forcé de ca- 
pituler, ibid. 

trWvfi/^re (le Cardinal) Tes négociations avec 
le Comte de Fiefque au fujetde la con- 
juration de ce Comte > II. 9^- &Juivm 

Trivulce (Théodore) Gouverneu-r de Gc-» 
riGS au nom du Roi de Fra^nce, II. 54. Sa 
trop grande févérité , ^i. Il eft afiiégè 
par André Doria dans le Château où il 
s'étoît renfermé, 70. Contraint de fe ren- 
dre» 74 

V 

J/^ Achero^ippuyé du Duc ie Savoye,^onf- 
pire contre Gènes , II. 246. Motif de ûl 
confplration , 147. Ses intrigues & Tes pro- 
jets,248. & fiùv* lieft découvertyZ5o« Ar- 
rêté , z5 u Réclamé enrain par le Duc.de 
Savoye, %%i. Mis à mort» 2.54 

Vachtendonk (le Baron de ) commande le fe* 
cours accordé par l'Empereur aux. Gé- 
nofs contre les Rébelles de Corle , IL 
593. Il pafTe dans cette Ifle , ibid. Ses opé*^ 
xaiion&; 19^ &{uiv* îlmaicbe au fecauit 



fw T A 8 1 1 

iè Bigoglia, & la dégage « 412. Bmep- 
te de (ecourir Sanéné « & eft battu , 415 

yâchtendonk (le Baron de) reçoit une Lettre 
menaçante de la part des Corfes réelles 9 
III. 4* Il publie le Règlement de pacifi- 
cation de la Corfe* lo. Il^art de cette 
Ifle, ti 

VaknH (Jean) élA Doge, L ii^i. Se détnet. 

yaUkr commande â Gênes en Tablence de 
Jean d'Anjou, I. ^15. Plaintes que les 
Génois lui portent, 31 tf. On fe foulete 
contre lui , 317. Il fe jette dans le Cha"" 
tedu , 3 iS. Il fe rend > 3x7 

P^âraggio attaqué par les François > 111. 233.. 
Il eft forcé , 334. Détruit a^ abandonné , 

ytiay Commandant de$ troupes Génoise» 
Corfe , lès opérations , II» $93 &finv* 

yénércfo [Jérôme) pafTe en Corfe pour tâ- 
cher de pacifier cette Hlç , II. 364. Ses 
effort» > 365. &fiiivi 11 tente #e toucber 
lesCor(ès, 367* Il retourne à Gène» fams 
avoir rien obtenu , 3^^ 

Finitiensy leur9£uerres contre tes Génois t 
I. 44. 7 j. 75* Ils battent la fece Gâroife^ 
76. Ils en prennent un antre , 77. Font 
la paix, 83, NourcHe guerre, rxii, & 
finv. Terminée , loï» Recommencée , 
i^i,'&fuiv. Finie, 167 • Rallumée, 17^. 
&fmv. Veiïite aiCégée, 18 1. Elle de- 
mande la paix , qu*on luirefafe, iUâ* Le 
fiege eft levé , y 84* Elle fait la paix, i''5» 
Elle remre en guerre contre Gènes 9 278. 
Nouvelle paix y 280 

yénkUnfy fe liguent wret le Dq€ de Saroyc 



DES" MATTERES. ^i^ 
contre Gènes ,11. . lof 

f^entimUle fe fouleve fouvent contre les Gé- 
nois, I. 4f, Soutient un long fiége , puis 
fe rend ,» ibid* 

f^entlmille , les François abandonnent cette 
place, &.lai£rent garnifon dans le Châ- 
teau» III. 175. Belle défenfede ce Châ-, 
teau, 181. Il eft obligé de fe rendre, iBj. 
Il eft repris par les François, 224 

yerrina , confident du Comte de Fîefque ;. 
fon caradcre , II. 98. 6on fentiment fur* 
la conjuration du Comte , lOf. Se fauve 
en France , 1 20. Son retour auprès de Jé- 
rôme Fiefque , ï23, Affiégé avec lui dans 
le Château de Montobio , 1 23. Il eft pris 
& puni, Ti7 

Vefcovato , les Rebelle? dé Cbrfe s^ retran- 
chent, H. 59^ 

Vefcovato , pofte ou les Rebelles de Corfa 
fe retranchent, III. 16 

Violé , Evêque de Savone , fouIevé contre" 
Antoine Adorne , entré dans Gènes ^ 
I. 200. Ileft arrêté & mfs en prifon, ihiéU 

ylco découvre la conjuration delà Torré»^ 

II- i74 

Vtcomercato^ Gouverneur de Gènes pour le* 
Duc de Milan, T. 332. Obligé par les 
Fiefqnes de fe retirer dans le Cnâteau» 

ViBor-Amédêe^i Duc de Savoye y fait la paix 
avec l^s Génois par la médiation de TEf^ 
pagne, 11.2^4. Ace: rde fa confiance à 
la Torré, 271, Arme contre Gènes & 
commence la guerre, 27 t. Opérations 
de Ibn armée » 278. &fuiv. Son manifeG* 
te*, 280. Régonfe ^ue les Génois y font |. 



|i« TABLÉ 

iSf. Réplique du Duc , 283. Progrès jie 
fes croupes, zS4. Elles font coupées » 
28 8 r Et détruites en 1^ meilleure partie 4 
ibià. &fuh. Nouveaux efforts de ce Prin- 
ce , %96', Peu heureux , 2^7. ô'fitiv» $m 
, paix arec les Génois par la médiation de 
la France. 30/ 

VUUmur [le Marquis de] force le village 
de Lavateggio en Corfis, Iir. 9^. U re* 
concilie les Corfes entre eux , 1 1 » 

WirunAsrg [ le Prince de ] pafle ea Corfè 
pour foumettre les Rébelles , II. 420 Sa 
conduite > 4t '• H offre aux Corfès la mé« 
diation de l'Empereur , ihid. Il attaque 
les Rébelles ,> 412. &jmv. Il les Force à 
fe foumettre , 424. Négociation & trêve » 
4itf. Conférences, 428. Traité» 43e. Il 
fait arrêter les principaux che& des Rébel* 
le»r Sndv 

fflrtimiergilt'Pnnce dcjpreffeles Génois 
de remettre en liberté les chefs desRébei^ 
le^deCorfc^ III^ ,. % 

Vifconti [Barnabe] diverCon qu'il fait dans 
rétat de Gènes en faveur des Vénitien^ , 
I* 1 8r, Ses troupes font battues y îbid* 

yifconti [Jean ] Archevêque & Seigneur do= 

, Milan» éiû Souverain de Gènes» L léf. 

. Ses neveux lui fiiccedent dans cette Sou« 

veraiineté» 167. Gène» ft fonflraic à la 

domination des Vifconti y 169^ 

fifcontil Jeaa Galéas] foutient les ihorkt 
faâîons des Génois, I. 204. zi9*^&jmvm 

yïfcontil Luchino ] Seigneur de Milan , ar- 
bitre dés différends entre le Peuple 8c la 
Nobledè do Gcoes > h 1 5MI les accorde» 

Und. 



DES MATIERES. jtj 

yifconH [ Philippe Marie] guerre de cePriiu* 
ce contre les Génois, I. z73« Reconnu 
Souverain de Gènes , 274^ Sa politique 
' 275. &fiipv. MécontentemensdesGinois 
contre lui , 284. U veut les apaifer , z%é. 
Soulèvement contre lui , 288* Les Gé- 
nois font foufiraits à fon pouvoir , 2S9; 
& fiitv. B excite des troubles dans Gé« 
fies ., 294 

J^ifionti Gouverneur de Gènes pour les Ducs 
de Milan , I. 345.. Obligé de Te fauvèr 
dans le Ch&teau , ihid. 

yivaUo [Luchino] beau trait de ce Génois « 
L . . ii6 

f'jvaldot^ltrre'Jf^ik en Corfe pour rem- 
placer Etienne Doria ^ IL 174* Sa con« 
duite , ibid. &fuiv^ 

(%avftf ,Tour dans Tlfle de Corfe » où cent 
vingt- fept Grecs fe réfugient > IL 384* 
Belle défenfe qu*ils y font y ihid. &Juh^ 

ybUaggio « pris par le Duc de Savoye > IL 
216. Il Tabandonne & y met le feu 9 23o«; 

t^ûkri efi pris par le$ Autrichiens & mis au 
pillage % lU. in. Il eft attaqué par lo 
Comte Nadaili , 236. Il efi fecouru» 238 

Urfins [Jourdain des] commande les trou* 
pes dé France eit Corfe après le départ da 
Marqtfis de Termes , II. i49- H affiége 
inutilement Calvi9 1 50. Fait auffi inutile- 
ment une tentative fur la Bafiie , ibidm 
Il fe brouille avec Sampiero > & retour- 
ne en France , H2. U repafle en Corfe |^ 
dont il eft nommé Vkeroiji i}3« Uéva- 
Hucccttelflc» iSlj 



3»* 



ï A B L E 



z 



^^^ Iccjtro^ YÎIIage de Corte où lesRebel-' 
iesfe retranchent > III. 1.04. il eft attaqué 
parM. deJVIatlleboiSf 107. Les Rebelles 
abandonnent ce pofte , io8. Les François 
s'yiogent»puisleçiVctcnt, 1.09. LesCor- 
fes y reviennent, f6ii.'Ilsrabandonnent 
de nouveau 4 115 

Zoa^lip [ Nicolas ] élu Doge , I. 2 1 1. Conf- 
pirations contre lui , ihtd» Il fe retire , ibid^ 
Il fe Couie ve à ion tour » mais fans fuccès , 

11*3 
Zuccarello, caufe d'une g^ierreconfidéraUe 
entre les Génois & le Duc de Savoye, 
II. loz, &Juiv\ Les Génois s'en empa- 
rent, 235, d'^iffiA. Projets pour concilier 
les prétentions refpeâives à ce (ujet, 2^1. 
&Juw. Zuccarello teûe aux Génois par 
le Traité de paix 9 2^4* Pris par les trou- 
pes du Duc de Savôye, léf 
\^uccareUo^ pris par les troupes du Roi de 
^ Sardaîgne , III. i6S« Repris par les Gé- 
/lois, 170 

Fin 4c la Table des MâAms^