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Full text of "Histoire du Beaujolais et des sires de Beaujeu : suivie de l'armorial de la Province"

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Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2011  with  funding  from 

University  of  Toronto 


Iittp://www.arcliive.org/details/liistoiredubeaujo02laro 


TIRE    A     PtTlT    NOMBRE. 


HISTOIRE 

DU   BEAUJOLAIS 

ET  DES  SIRES   DE  BEAUJEU, 

.suivie 
DE  L'ARMORIAL  DE  LA  PROVINCE, 

Parle  Baron  Ferdinand  de  La  Roche  La  Carelle. 

Clievnlier  des  Ordres 
de  la  Légion  d'Honneur  el  de  Malle. 

Tciwr.  II. 


IMPRIMERIE    DE    lOUIS  PERRIN,   A    LYON. 


M      I)     C  C  C      I.  I  I  1 


MAR  9     1950 


AVERTISSEMENT. 


En  donnant  la  liste  des  paroisses  et  des  fiefs  de 
l'ancien  Beanjolais  telle  que  j'ai  pu  la  recueillir,  je 
n'ai  pas  prétendu  qu'elle  fût  exempte  d'erreurs  et 
d'omissions,  surtout  en  ce  qui  concerne  les  fiefs 
et  leurs  possesseurs  successifs.  Souvent  les  docu- 
ments m'ont  manqué ,  et  beaucoup  de  fiefs,  qui  ont 
dû  exister  au  moyen-àge  et  sont  depuis  tombés  en 
désuétude ,  n'ont  laissé  aucun  souvenir.  Les  lacu- 
nes, en  ce  qui  concerne  les  propriétaires,  doivent 
être  encore  plus  considérables.  Je  n'ai  pu  procéder, 
à  cet  égard,  qu'au  vu  des  actes  conservés  ou  d'après 
les  documents  fournis  par  quelques  chroniques  re- 
latives au  pays.  On  comprendra  que  beaucoup  de 
transmissions  de  fiefs  ont  pu  ne  pas  arriver  à  ma 
connaissance ,  et  que  mon  travail  a  dû  nécessaire- 
ment être  très  incomplet  à  cet  égard. 

II.  1 


2  AVERTISSEMENT. 

Au  bas  de  chaque  article  de  paroisse  j'ai  inséré 
une  note  extraite  du  manuscrit  attribué  à  Louvet. 
Elle  est  toujours  relative  à  la  nature  du  sol  et  de  ses 
produits ,  et  indique  le  nombre  de  feux  de  chaque 
paroisse.  J'ai  pensé  que  ces  documents ,  qui  re- 
montent à  1667,  pouvaient  offrir  quelque  intérêt. 


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ETAT  ALPHABETIQUE  DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS. 


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ETAT  ALPHABETIQUE 

DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS, 

AVEC  LA  MENTION  ET  SUCCESSION  DES  FIEFS 
<]ui  se  trouvaient  en  cliarnne  il'ellv-i. 


AFFOUX  ET  ROSERETTE 

TAiENT  anuexes  de  la  paroisse 
de  Violey ,  située  en  Forez , 
et  formaient  enclave  dans  le 
Beaujolais  ;  de  la  collation 
du  prieur  de  Montrotlier  :  en 
sa  qualité  de  curé  primitif  de 

Violey,  il  en  percevait  la  dime.  La  justice  dépendait 

de  Joux-sur-Tarare,. 


6  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

Il  y  avait  à  Affoux  un  fief  nommé  la  Colonge, 
appartenant,  en  1o39,  à  Antoine  de  Salemard 
la  Colonge  et  à  Audibert  de  la  Rivière ,  s'intitu- 
lant  l'un  et  l'autre  co-seigneurs  dudit  lieu.  C'est  en 
cette  qualité  qu'ils  donnèrent  leur  dénombrement 
le  13  et  le  14  mars  de  la  susdite  année.  Ce  fief 
passa,  au  siècle  dernier,  à  la  famille  de  Riverie. 

Il  existait  dans  cette  paroisse  plusieurs  rentes 
nobles ,  possédées  presque  toutes  par  des  bourgeois 
de  Lyon. 

Note    de    1667  :    P'iJ  s  froid  et  montagneux  ,    bon   à    blé. 
Feux,  122. 


AIGUEPERSE  ET  ST-BONNET-DES-BRUYÈRES. 


Paroisses  du  diocèse  d  Autun,  et  qui  autrefois 
n'étaient  qu'une  seule  cure  du  nom  de  St-Bonnet. 
Celle  d'Aiguej)erse  ne  fut  érigée  que  par  suite  de 
la  création  du  chapitre  de  ce  nom  qui  eut  la  colla- 
tion des  deux  paroisses ,  ainsi  que  la  dîme. 

En  l'an  1 1  00,  Archinjbaud-le-Blanc  (1),  voulant 


(1)  On  croit  géiu-ialcmciit  que  ccl  Aichinibaiid  était  un  bâtard  de 
la  maison  de  Beaujcu.  Le  surnom  de  le  Blanc  semble  confirmer  cette 
opinion  ,  car  c'est  ainsi  qu'on  désignait  en  général  les  bâtards  des 
grandes  maisons. 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  7 

fonder  un  hôpital  à  St-Bonnet ,  fit  donation  des 
maisons  et  terrains  qu'il  possédait  au  lieu  d'Aigue- 
perse ,  et  avec  les  conseils  de  Norigal ,  évéque  d'Au- 
tun  ,  des  religieux  y  furent  établis  sous  le  vocable 
de  Ste-Marie-Madeleine ,  pour  prendre  soin  des 
malades  et  des  voyageurs.  Les  religieux  reçurent 
en  dotation  la  forêt  que  ledit  Archimbaud  possédait 
en  ce  lieu,  pour  en  user  selon  leurs  besoins  et  y 
engraisser  des  pourceaux  au  temps  des  glands.  II 
leur  donna  encore  toutes  les  chutes  d'eau  de  ses 
propriétés  pour  y  construire  des  moulins  ,  comme 
aussi  le  pâturage  de  ses  prés  après  l'enlèvement  des 
foins.  Ce  dernier  avantage  devait  leur  être  commun 
avec  toute  personne  qui  viendrait  habiter  à  Aigue- 
perse. 

Cependant  cette  pieuse  fondation  n'avait  pas  at- 
teint le  but  que*  s'était  proposé  Archimbaud-le- 
Blanc.  Eloigné  de  toutes  communications  ,  situé 
dans  un  pays  presque  inhabité  à  cette  époque  , 
lhô})ital  n'eut  bientôt  d'autre  destination  que  de 
servir  de  refuge  aux  vagabonds  et  gens  mal  famés  qui 
y  commettaient  mille  désordres.  Hugues,  évêque 
d'Autun  5  voulant  mettre  un  terme  à  cet  état  de 
choses,  résolut  de  convertir  l'hôpital  en  une  fonda- 
tion purement  religieuse.  Il  fit  part  de  ce  projet  à 
Louis  de  Beaujeu  ,  qui  entra  jjarfaitement  clans  ses 
vues ,  et  le  tout  fut  réglé  par  un  accord  du  samedi 
après  la  saint  Nicolas  d'hiver  1288.  11  fut  convenu 


8  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

qiie  l'église  de  Ste-Marie-Madeleine  serait  érigée  en 
collégiale  et  desservie  par  un  chapitre  composé  de 
douze  chanoines  prébendes ,  sous  la  conduite  de 
lun  d'eux  qui  aurait  titre  de  doyen  et  serait 
nommé  par  le  chapitre.  L'évéque  se  réserva  la  con- 
firmation de  cette  élection ,  ainsi  que  l'information 
qui  devait  la  précéder  ;  et  au  cas  où  la  nomination 
faite  par  les  chanoines  ne  serait  ])as  régulière ,  1  é- 
véque  devait  y  j)rocéder  lui-même ,  mais  sans  por- 
ter préjudice  aux  droits  du  chapitre  pour  1  élection 
suivante. 

Le  sire  de  Beaujeu ,  de  son  coté,  fit  don  à  la 
nouvelle  collégiale  de  tous  les  droits  de  justice  qu'il 
possédait  sur  ledit  lieu  d'Aigueperse ,  consistant  en 
juridiction,  émoluments,  etc.,  avec  la  connaissance 
de  toutes  les  causes  civiles  et  criminelles,  sentences 
définitives,  exécution  d'icelles,  etc.,  sous  l'institu- 
tion d'un  prévôt ,  à  la  nomination  des  chanoines , 
pour  rendre  la  justice  ,  avec  pouvoir  de  condamner 
jusqu'à  des  peines  afflictives  et  mutilation  de  mem- 
bres. Seulement,  dans  ce  cas,  le  coupable  devait 
être  remis  nu  en  chemise  aux  ofticiers  de  Beaujeu, 
chargés  d'exécuter  la  sentence.  Le  produit  des  con- 
fiscations mobilières  devait  se  partager  par  moitié 
entre  le  sire  de  Beaujeu  et  le  chapitre.  Celui  des 
confiscations  d'immeubles  appartenait  au  seigneur 
sur  la  directe  duquel  le  crime  avait  été  commis. 
Le  cloître  d'Aigueperse  fut  déclaré  asile  inviolable. 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  9 

Louis  de  Beaujeu  ajouta  à  tous  ces  avantages  le 
don  de  soixante-dix  soudées  de  terres  proche  l'é- 
glise ,  et  le  droit  de  nommer  des  forestiers  dans 
les  bois  et  garennes,  et  sur  toutes  les  eaux  coulantes 
des  paroisses  de  St-Bonnel  et  St-Igny ,  se  réservant 
seulement,  pour  lui  et  ses  successeurs,  le  droit  de 
pêche  pour  son  gUe,  lorsque  lui ,  la  dame  de  Beau- 
jeu  ou  quelqu'un  de  leurs  enfants  viendraient  sur 
les  lieux.  Des  douze  prébendes,  quatre  demeurèrent 
à  la  nomination  du  sire  de  Beaujeu.  En  cas  d'aug- 
mentation ,  il  fut  convenu  qu'il  en  aurait  toujours 
le  tiers.  Ces  quatre  prébendiers  lui  devaient  le  ser- 
ment de  fidélité. 

En  1698,  le  chapitre  d'Aigueperse  se  composait 
toujours  de  douze  chanoines  dont  le  traitement  était 
ainsi  réglé  : 

Le  doyen 600  liv. 

5  chanoines  résidants.    1  ,S00 

3  chanoines  curés  ,      |  \  2,460  liv. 

3  chanoines  résidants  i       360 
seulement  40 jours,  | 

Les  trois  [>aroisses  desservies  par  les  chanoines 
d'Aigueperse  étaient  Propières ,  St-Igny-de-Vers  et 
Dun-le-Boi. 

Le  bourg  d'Aiguej)erse  n'avait  d'autre  seigneur 
que  le  Chapitre.  St-Bqnnet  et  le  surplus  d'Aigue- 
perse dépendaient  de  la  justice  de  Chevagnj-le- 
Lombard,  château  seigneurial  situé  dans  lesdites 


I  0  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

paroisses  et  ayant  fait  partie  autrefois  du  domaine 
privé  des  sires  de  Beaujeu,  puis  de  Lignières.  Il  fut 
aliéné,  et  appartenait  en  1  630  à  la  famille  de  Rébé. 

II  passa  plus  tard  en  celle  de  Thibault  des  Prés ,  et 
enfin  aj)])artenait,  au  siècle  dernier,  à  M.  Jean- 
Jacques  de  Brosses ,  écuyer. 

En  outre  de  Clievagny,  on  comjitait  encore  deux 
fiefs ,  savoir  :  La  Bruyère  sur  Aigueperse ,  et  Fau- 
zelles  sur  St-Bonnet. 

La  Bruyère  était  possédé,  en  1  539  .  par  Jean  de 
Marzé,  damoiseau  ,  qui  en  donna  le  dénombrement 
le  1k  mars  de  ladite  année.  Ce  fief  passa  ensuite  à 
la  maison  de  Fondras  ,  puis  à  celle  de  Thy  de  Milly 
qui  le  possédait  en  1760,  et  le  vendit  à  M.  de 
Brosses  ,  seigneur  de  Clievagny. 

Vauzelles  a  donné  son  nom  à  une  ancienne  fa- 
mille éteinte  vers  le  milieu  du  xvi^  siècle  (1).  Noble 
Pierre  de  Vauzelles,  écuyer,  seigneur  dudit  lieu, 
donna  son  dénombrement  le  6  mars  1  539.  Ce  fief 
fut  apporté  en  1570  par  la  dernière  héritière  du 
nom  à  l'ancienne  famille  delSInzy,  dont  les  descen- 
dants le  possédaient  encore  en  1  789. 

Le  quart  de  la  dimc  du  lieu  de  \  illeniarlin,  sur 
la  paroisse  de  St-Bonnet,  appartenait  en  1554  à 
noble  y\.ntoine  de  Salornay.  écuyer,  qui  en  fit  le 
dénombrement  le  28  avril  dudit  an. 

Note  :  Pajs  de  bois  et  de  seigle.  Feux  ,  222. 

(l)  Celle  fuiuille  élail  dilTéreiile  de  celle  de  N'auzelles,  de  Lyon. 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  1  1 


AIGUILLY-SUR-LOIRE. 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon  et  de  la  collation 
de  sonévèque.  La  justice  dépendait  de  Bonvers  ou 
la  Talonière,  terre  située  de  l'autre  côté  de  la  Loire , 
en  face  d'Aiguilly.  Cette  seigneurie  appartenait  de 
toute  ancienneté  à  la  maison  de  St-Priest.  Le  5 
mars  1539,  noble  Claude  de  St-Priest,  chevalier, 
en  donna  le  dénombrement.  Antoine  de  St-Priest, 
écuyer ,  acquit  des  commissaires  du  duc ,  le  1  4 
janvier  1  604,  la  justice  et  droits  seigneuriaux  d'Ai 
guilly.  Cette  seigneurie  passa  peu  d'années  après  à 
la  maison  de  Digoine,  et  était  possédée  en  1668  par 
messire  Paul-Salomon  de  Digoine,  seigneur  du  Pa- 
lais. Elle  devint  enfin ,  au  commencement  du  siècle 
dernier ,  la  propriété  de  la  famille  de  Damas  d'Au- 
dour  qui  la  vendit  ])lus  tard  à  M.  Miclion,  sei- 
gneur de  Vougy.  Elle  fut  unie  audit  Vougy  lorsque 
cette  seigneurie  fut  érigée  en  comté. 

La  famille  Se  vert  possédait  quelques  rentes  no- 
bles à  Aiguilly. 

Note  :  Blés  ,  bon  pays.  Feux,  120. 


1 2  ETAT  ALPHABÉTIQUE 


AMPLEPUIS. 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon,  et  de  la  collation 
du  grand  célérier  de  l'abbaye  de  Savigny.  Ani})le- 
puis  avait  été  le  siège  d'une  cliàtellenie  au  xiv®  et 
au  XV®  siècle ,  et  appartenait  à  la  famille  de  Beau- 
jeu-Lignières ,  selon  le  partage  fait  le  1  8  mai  1  331 
entre  les  enfants  de  Guichard-le-Grand.  Philibert 
de  Beaujeu-Lignières  donna  son  dénombrement 
le  7  avril  1  540  et  y  comprit  tout  ce  qu'il  possédait 
en  Beaujolais,  savoir  :  1°  le  château  d'Amj)lepuis 
en  toute  justice;  2°  les  paroisses  dépendantes  de 
la  juridiction  dudit  Amplepuis ,  et  consistant  en 
Ronno,  St-Jean-la-Bussière  ,  Cublize,  St-Just-d'A- 
vray,  les  Sauvages,  et  partie  de  Valsonne,  de  St- 
ApoUinaire  ,  de  St-Véran  et  de  Cliamelet  ;  3°  la 
terre  et  seigneurie  de  Ranchal  et  de  Thel  ;  4°  la 
terre  de  Clievagny-le-Lombard  et  les  Misolières  ; 
5°  le  château  des  Tours,  à  St-Elienne-la-Varenne. 
Tous  ces  fiefs  et  seigneuries  lui  venaient  par  suite 
du  partage  ci-dessus  mentionné.  Il  joignit  à  son 
dénombreuîent  tout  ce  qu'il  possédait  à  titre  d'ac- 
quisition quelconque,  et  dont  voici  la  liste  :  I  °  la 
terre  de  Coust  et  d'Alloignet ,  accjuise  d'Anne  de 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  1  3 

France  et  de  Charles  de  Bourbon  le  connétable , 
avec  la  chàtellenie  qui  en  dépendait,  comprenant 
les  paroisses  de  St-Mamez,  Ouroux,  St-Jacques  , 
Trades,  St-Christoplie,  Monsols,  les  Ardillats  et 
Chenelette  ;  2°  Montmelas,  acquis  de  Philippe  du 
Crozet ,  trésorier  du  duc  de  Bourbon  qui  en  avait 
passé  vente  audit  du  Crozet  ;  3°  Thizy ,  acquis 
l'an  1  522  du  duc  Charles  de  Bourbon  ;  h°  Lay  et 
Chamelet  avec  leurs  justices  ;  5°  Ferreux,  acquis  du 
roi  François  I"  ;  6°  la  Goutte ,  qu'il  avait  acheté 
de  noble  Lancelot  de  Mars  ;  7°  la  terre  de  la  Fay, 
à  St-Jean-la-Bussière. 

Nous  avons  donné  cette  énumération  pour  faire 
voir  quelles  étaient  les  possessions  de  la  maison  de 
Beaujeu-Lignières  à  cette  époque. 

Toutes  ces  seigneuries  ayant  passé  par  succes- 
sion dans  la  maison  de  Nevers  ,  elle  fut  autorisée  à 
vendre  jusqu'à  concurrence  des  dettes.  En  consé- 
quence ,  Ludovic  de  Gonzague ,  duc  de  Nevers , 
vendit  en  1578  à  noble  Claude  de  Rébé,  seigneur 
dudit  lieu,  ses  terres,  seigneuries  et  justices  de 
Thizy  et  d'Amplepuis.  La  famille  de  Rébé  a  pos- 
sédé Amplepuis  jusqu'au  milieu  du  siècle  dernier, 
époque  où  il  fut  vendu  à  M.  le  marquis  du  Sau- 
zey  qui  le  possédait  encore  en  1789.  Une  faible 
partie  fut  démembrée  et  achetée  par  M.  de  Po- 
mey,  seigneur  de  Rochefort. 

On  comptait  six  fiefs  à  Amplepuis  :  Rébé,  Roche- 


1 k  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

fort ,  Brégades  ,  Montagny ,  Mont-Chervet  et  la 
Goutte. 

Rébé  était  possédé  dès  l'an  1374  par  Hugonin 
de  Merle,  damoiseau,  qui  joignit  le  nom  de  Rébé 
au  sien.  Antoine  de  Merle,  écuyer,  seigneur  de 
Rébé ,  son  petit-fils ,  épousa  INIarguerite  de  Mares- 
chal  le  1  9  décembre  1 446  et  n'eut  que  deux  filles , 
dont  l'une,  Claudine,  fut  mariée  à  Jean  de  Faverges, 
écuyer ,  à  c[ui  elle  apporta  en  dot  le  fief  de  Rébé , 
à  condition  de  prendre  le  nom  et  les  armes  de 
Merle-Rébé.  François  leur  fils  épousa  Arcliangèle 
de  Roncliivol,  et  ne  retint  que  le  nom  de  Rébé; 
celui  de  Merle  se  perdit.  Autre  François  de  Rébé 
fit  le  dénombrement  de  son  fief  le  26  février  1  539. 
Ses  descendants  le  firent  ériger  en  marquisat  en 
1673.  Rébé  fut  vendu,  au  siècle  dernier,  avec  la 
seigneurie  d'Amplepuis  à  M.  le  marquis  du  Sauzey, 
capitaine  aux  gardes-françaises,  qui  le  possédait  en 
1789. 

Rochefort  était  possédé  très  anciennement  par 
la  famille  de  Sarron.  Guichard  de  Sarron,  chevalier, 
en  fît  l'aveu  en  1460.  Ce  fief  passa  plus  tard  à 
noble  Anne  de  la  Mer,  écuyer,  qui  en  fit  le  dé- 
nombrement le  4  mars  1539.  Acquis  par  Claude 
de  Rébé,  ce  fief  fut  vendu  par  lui  en  1  579  à  Pierre 
d'Auxerre ,  premier  président  au  parlement  de 
Toulouse,  qui  lui-même  en  passa  revente  en  1 606 
à  Benoit  de  Pomey,  président  au  bureau  desfinan- 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  1  5 

ces  de  Lyon.  Hugues  de  Pomey  son  neveu  fut 
son  héritier,  et  ses  descendants  ont  toujours  possédé 
ce  fief  depuis  cette  époque. 

Brégades  était  possédé  en  1539  par  Antoine 
Marchand ,  châtelain  d'Amplepuis,  et  passa  dans  le 
courant  du  siècle  suivant  à  la  famille  de  la  Colonge 
qui  le  laissa  tomber  en  désuétude. 

Montagny  a  donné  son  nom  à  une  ancienne 
famille  éteinte  au  xvi®  siècle.  Noble  Jean  de  Mon- 
tagny donna  son  dénombrement  le  30  mars  1  540. 
Ce  fief  fut  acquis  par  Claude  de  Rébé  vers  la  fin 
du  xvi^  siècle.  Il  s'est  fondu  ainsi  dans  le  marquisat 
de  Rébé. 

Mont-Chervet  appartenait  en  1 540  à  noble 
Pierre  de  Vuarty,  qui  en  donna  le  dénombrement 
le  25  août  de  ladite  année.  Il  a  passé  ensuite  aux 
mains  de  M.  de  Pomey. 

La  Goutte  était  possédé  en  1 520  par  noble 
Lancelot  de  Mars,  qui  le  vendit  au  seigneur  de 
Beaujeu-Lignières.  Ce  fief  fit  partie  de  la  vente  faite 
au  seigneur  de  Rébé,  qui  lui-même  le  vendit  en 
1  593  à  noble  Briand  de  Pomey,  dont  le  fils  Jean 
l'aliéna  en  1  624  àN....  Guillard,  dont  le  fils  Pierre 
était  trésorier  de  France  au  bureau  de  Lyon.  Au 
siècle  dernier  ce  fief  était  possédé  par  M.  Tricand  , 
chevalier  de  St-Louis. 

Note  :  Pays  froid  et  sablonneux  ,  bon  à  blé.  Feux  .  457. 


16  ÉTAT  ALPHABÉTIQUK 


APOLLINAIRE  (ST-\ 

Paroisse  du  diocèse  de  Lyon,  et  de  la  collation 
du  chapitre  de  St-Just.  On  croit  généralement  que 
dans  le  xiv®  siècle  ce  chapitre  avait  la  seigneurie. 
Cette  ojiinion  e^t  fondée  sur  un  titre  de  déliuiitalion 
de  ladite  paroisse,  passé  le  23  juillet  1320  entre 
l'obéancier  de  St-Just  et  Guichard-le-Grand ,  sire 
de  Beaujeu. 

Le  29  janvier  1  604  les  commissaires  du  duc  de 
Montj)ensier  vendirent  la  justice  haute,  moyenne 
et  basse  de  St -Apollinaire  à  noble  Zacharie  de 
Rébé,  seigneur  de  Thizy.  Elle  était  possédée  au 
commencement  du  siècle  dernier  })ar  M.  Guiguet, 
trésorier  de  France,  et  fut  vendue  vers  1760  à 
M.  Burlin  de  Vaurion. 

Noie  :  AVt'.î  .  ixiiwre  pays  de  hantes  niotitas;nes.  Feux .  60. 


ARBUISSONAS. 

Paroisse  du  diocèse  de  Lyon,  avec  un  j)rieuré 
qui  appartenait  autrefois  à  labbaye  d'Ainay.  En 
1575,  l'abbé  d'Ainay  vendit  ce  prieuré  au  seigneur 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  1  7 

d'Aigigny  et  ne  se  réserva  que  la  collation.  Le  1  2 
mars  1539  frère  Mathieu  Rostaing ,  vestiaire  du 
monastère  royal  d'Ainay  et  prieur  d'Arbuissonas, 
avait  passé  une  procuration  pour  en  faire  les  foi  et 
hommage. 

La  justice  dépendait  autrefois  de  celle  de  Mont- 
melas.  Guillaume  Arod,  écuyer,  seignevir  dndit 
Montmelas  ,  la  vendit  le  1  4  février  1651  à  Pierre 
Rambaud,  écuyer,  sieur  de  Champrenard ,  qui  la 
revendit  lui-même  à  noble  Guyot  de  Thy,  seigneur 
de  Milly.  Elle  passa  plus  tard  à  la  famille  Chapuis 
de  Courgenon  et  fut  possédée  vers  le  milieu  du 
siècle  dernier  par  celle  de  Madière ,  d'où  elle  passa 
à  M.  Renaud  de  Milly.  Son  héritière ,  du  nom  de 
Raousset,  porta  en  dot  cette  seigneurie  à  M.  de 
Carnazet. 

Note  :  Blés  et  vins  ,  pays  maigre.  Feux ,  13. 


ARCINGES  ET  ÉCOCHES. 


Ces  deux  paroisses  ont  toujours  été  unies,  et 
dépendaient  du  diocèse  de  Màcon.  Le  prieur  de 
Charlieu  en  était  collateur ,  et  les  dîmes  en  étaient 
allouées  au  curé. 

La  justice  appartenait  en  1  540  à  Jean  de  Beau- 
poil  St-Aulaire,  chevalier,  qui  en  fit  le  dénombre- 

II.  -2. 


1  8  ÉTAT   ALPHABÉTIQUE 

ment  le  1  9  mai  de  ladite  année.  11  disait  y  avoir 
haute,  moyenne  et  basse  justice.  Cette  seigneurie 
fut  acquise  par  la  maison  d'Anianzé-Chaufiailles , 
qui  la  possédait  en  1668.  Elle  passa ,  par  suite  d'al- 
liance ,  au  commencement  du  xviii*  siècle  ,  à  celle 
de  Vichy  qui  l'a  conservée  jusqu'en  1  789. 

Il  existait  à  Ecoches   un   fief  nommé  le  But , 
réuni  depuis  longtemps  à  la  justice  de  la  j)aroisse. 

Note  :  Blcs.  Fcii.r,  126. 


AKUILLATS  (LES; 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon  ,  et  de  la  collation 
de  l'évéque  du  même  lieu.  Le  sire  de  Beaujeuet  le 
seigneur  des  Ardillats  prenaient  la  dfme.  Le  sixième 
seulement  en  appartenait  au  curé ,  ponr  lui  tenir  lieu 
de  portion  congrue. 

La  justice  appartenait  au  seigneur  des  Près. 

Les  Prés  ou  Esprés ,  nommé  anciennement  St- 
Komain-des-Prés,  aj)partenait  dès  lan  1504  à  la 
maison  de  Noblet,  comme  on  le  voit  jiar  le  testament 
de  Pernelte  Lorin,  femme  de  messire.lean  deJNohlet, 
damoiseau,  et  mère  d'Antoine  de  JNoblet ,  aussi 
damoiseau,  (juelle  institue  son  héritier.  Le  3  mars 
1  539  noble  Antoine  de  Noblet,  écuyer,  fournit  le 
dénombrement  de  sa  maison  de  St-Romain-des- 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  1  9 

Prés  ,  assise  en  la  paroisse  des  Ardillats.  Claude  de 
Noblet  renouvela  cette  formalité  le  12  juin  1  601 . 
Ce  même  Claude  de  Noblet  acheta  la  justice  des 
Ardillats  des  commissaires  du  duc,  par  acte  du  29 
octobre  1  603  ,  plus  le  droit  de  faire  dresser  des 
fourches  patibulaires  à  deux  piliers  sur  ladite  sei- 
gneurie. Le  ténement  dit  de  Bourbey  fut  excepté 
de  cette  vente  ,  en  raison  de  la  forêt  qu'y  possédait 
le  sire  de  Beaujeu. 

La  terre  des  Prés  passa  vers  le  milieu  du  xvii*' 
siècle  à  la  famille  de  Thibault,  ainsi  que  le  fief  de 
Vaillant  qui  y  était  uni.  Ces  fiefs  et  seigneuries 
furent  léunis  à  la  terre  de  la  Roche-Thulon  au  mi- 
lieu du  siècle  dernier  et  érigés  en  marquisat ,  sous 
le  nom  de  la  Roche-Thulon  ,  en  faveur  de  cette 
même  famille  de  Thibault. 

Messieurs  de  Montgolfier  avaient  créé  de  magni- 
fiques papeteries  dans  cette  paroisse. 

Note  :  fion  fja)  s  à  hic.   Feux.  151. 


ARNAS. 


Du  diocèse  de  Lyon ,  et  de  la  collation  de  l'abbé 
de  Savigny.  Cette  paroisse  avait  titre  de  prieuré,  et 
la  nomination  d'Ouilly  et  de  Denicé.  Elle  apparte- 
nait autrefois  en  toute  justice  aux  seigneurs   de 


20  ÉTAT  ALPHABÉTIQL'E 

Montmelas  ;  mais  vers  I  640  elle  fut  actjuise  par 
noble  Etienne  de  Couleurs  ,  conseiller  du  roi  et 
co-seigneur  de  Briare  :  c'est  lui  qui  fit  bâtir  le  châ- 
teau. Plus  tard  cette  seigneurie  passa  à  la  famille 
de  Baland,  qui  en  prit  le  nom  et  la  possédait  encore 
en  1789.  Arnas  avait  été  érigé  en  vicomte,  mais 
nous  ne  connaissons  ])as  la  date  de  cette  érection. 

On  comptait  deux  fiefs  dans  cette  paroisse  ,  Bra- 
tneloup  et  Arhain. 

Brameloup  ap})artenait  en  1  551  à  Jean  et  Véran 
de  la  Bessée,  écuyers,  qui  en  donnèrent  le  dénom- 
brement le  k  avril  de  ladite  année.  Il  était  possédé 
au  siècle  dernier  par  la  famille  de  Monspey. 

Arbain,  maison  forte  et  château  appartenant,  au 
xiv«  siècle,  à  la  famille  de  Mars.  Frison  de  Mars  fit 
aveu  en  1361.  Cédé  plus  tard  à  la  maison  de  Kosset, 
ce  fief  passa  à  celle  de  Lave  vers  1 460 ,  par  le  ma- 
riage de  Marguerite  de  Kosset  avec  Amable  de  Laye, 
damoiseau.  I.e  24  février  1  539  ,  Jac<jues  de  Laye, 
écuyer,  en  donna  le  dénombrement.  Cette  seigneu- 
rie s'étendait  sur  les  j)aroisses  d'Ouilly,  de  St- Geor- 
ges, etc....  Louise  de  Seyturier,  veuve  de  Claude  de 
Laye,  écuyer,  a|;issant  comme  mère  et  tutrice  de 
Jacques  de  Laye  leur  fils ,  prêta  foi  et  hommage 
pour  ladite  seigneurie  le  29  décembre  1600.  Peu 
après,  ce  fief  fut  vendu  à  Philibert  de  Gaspard, 
écuyer  ,  sieur  du  Breuil ,  dont  la  fille  Anne  épousa 
François  de  Damas  le  1  0  juin  1  61  5  et  lui  apjjorta 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  21 

en  dot  tous  les  biens  de  sa  branche.  François  de 
Damas ,  marquis  du  Breuil ,  gouverneur  de  Bombes, 
revendit  Arbain  en  1653  à  Antoine  Perrachon  , 
marquis  de  Mison  ,  seigneur  de  Senozan.  Plus  tard 
la  famille  d'Espiney  l'acheta,  et  le  possédait  encore 
en  1  789. 

Il  existait  autrefois  à  Arnas  une  chapelle  rurale 
avec  qualité  de  fief;  elle  fut  unie  à  la  seigneurie 
vers  1  650. 

Note  .  Blé  ,  l'iris  ;  tris  bon  pays .  Fcitx .  91. 


AVEN  AS. 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon,  et  de  la  collation 
du  chapitre  de  St-Vincent  qui  prenait  le  tiers  de  la 
dîme.  Le  curé  avait  les  deux  autres  tiers.  Un  an- 
cien monastère,  dont  naguère  encore  on  apercevait 
quelques  ruines  j)rès  du  bourg  ,  paraît  avoir  eu  une 
certaine  splendeur  au  moyen-àge.  L'église  parois- 
siale, dédiée  à  Notre-Dame  de  l'Assomption  ,  attirait 
autrefois  beaucoup  de  fidèles  le  jour  de  cette  fête.  Le 
maître-autel  est  un  des  plus  précieux  monuments 
que  possèdent  les  montagnes  du  Beaujolais,  quoique, 
selon  nous ,  son  origine  ne  soit  pas  à  beaucoup  près 
aussi  ancienne  que  celle  qu'on  lui  attribue  généra- 


22  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

lement.  Nous  iaj)j>orterons  d'abord  ce  qu'en  ont 
dit  les  différents  auteurs  qui  en  ont  parlé ,  et  nous 
soumettrons  ensuite  an  lecteur  notre  propre  cfpinion. 

Se  vert ,  chanoine  de  Beaujeu ,  est  le  premier  qui 
ait  fait  connaître  cet  autel.  Il  lui  fut  signalé  par 
monseigneur  Dinet,  évéque  de  Màcon ,  qui  l'avait 
découvert  ])endant  le  cours  d'une  visite  pastorale. 
Notre  historien  dit  que  Louis-le-Débonnaire ,  se 
rendant  à  Aix  en  Provence  en  824  ou  830  j)our 
assister  à  un  concile  ,  j)assa  par  Avenas,  où  il  s'arrêta 
chez  des  religieux  qui  y  avaient  un  couvent  ;  qu'il 
prolita  de  son  séjour  en  ce  lieu  pour  faire  démolir 
le  château  de  Torvéon ,  ancienne  retraite  du  traître 
Ganélon  que  Charlemagne  avait  vaincu,  et  qu'en 
commémoration  de  cette  victoire,  Louis-le-Débon- 
naire aurait  fait  édifier  l'église  et  l'autel  dAvenas. 
Mais ,  ajoute  notre  auteur,  tout  cela  n'est  fondé  que 
sur  une  commune  tradition. 

Depuis  Severt,  c'est-à-dire  depuis  phis  de  deux 
cents  ans,  on  s'était  peu  occupé  de  l'autel  dAvenas, 
lorscpien  1  834  M.  Vielty ,  si  connu  par  ses  travaux 
archéologiques  ,  vint  le  visiter,  en  compagnie  de 
quehpies  savants  et  amateurs.  Son  séjour  à  Avenas 
fut  malheureusement  trop  court  et  ne  lui  permit  pas 
d'examiner  (-e  monument  avec  tout  le  soin  conve- 
nable. Nous  allons  cependant  transcrire  quelques 
passages  du  mémoire  quil  rédigea  à  ce  sujet  :  «  L'au- 
«  tel  d' Avenas,  dit-il,  m'a  paru  avoir  tous  les  ca 


DES  PAROISSES  DC   BEAUJOLAIS.  23 

"  lactères  des  monuments  carlovingiens,  tant  à 
«  cause  du  costume  d'une  partie  des  ligures  que  par 
c<  la  l'orme  des  lettres  de  rinscri})tion  et  par  le  style 
«  de  la  sculpture  qui  a  la  teinte  de  cette  époque , 
«  avec  une  touche  provinciale  bien  prononcée.  Il  a 
«  dû  être  exécuté  à  Beaujeu.  » 

Après  une  description  assez  peu  exacte  de  l'autel, 
M.  Vietty  ajoute  :  «  Ce  monument  a  peu  démérite 
c-  sous  le  rajiport  de  la  sculpture ,  mais  il  est  inté- 
«■  ressaut  sous  celui  de  l'histoire  de  l'art  et  de  l'his- 
«  toire  proprement  dite.  Son  inscription  surtout  le 
ce  rend  recommandable  ;  elle  s'accorde  avec  le  gem  e 
"  de  la  sculpture  pour  le  faire  attribuer,  avec  la 
«  tradition ,  au  temps  de  Louis-le-Débonnaire  qui 
te  serait  représenté  lui-même  offrant  le  simulacre 

«  de  l'église  qu'il  parait  avoir  fondée N'ayant  pas 

«  l'inscription  sous  les  yeux,  je  ne  puis  l'analyser...  " 
Un  pareil  rapport  jette  peu  de  jour  ,  il  faut  en  con- 
venir ,  sur  la  nature  et  l'origine  de  ce  monument. 
M.  Vietty  connaissait  la  légende  rapportée  par 
Severt  ;  il  est  arrivé  à  Avenas  avec  des  idées  précon- 
çues, et  s'est  laissé  facilement  entraîner  par  quelques 
caractères  généraux  qu'il  a  cru  remarquer  dans  le 
style  de  fautel.  La  plupart  des  sujets  représentés  lui 
ont  échappé ,  il  n'a  point  analysé  l'inscription  :  on 
peut  donc,  sans  crainte  de  témérité,  récuser  son 
autorité  dans  cette  circonstance. 

Depuis  1834  les  études  archéologiques  ont  fait 


24  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

d'immenses  ])rogrès,  l'art  a  été  mieux  connu,  les 
différentes  époques  ont  été  distinguées  par  des 
caractères  mieux  établis.  De  ces  connaissances  nou- 
velles il  résulte  que  l'autel  d'Avenas,  étudié  sous 
le  raj)port  de  l'art,  ne  peut  plus  être  classé  au  nombre 
des  monuments  carlovingiens.  Le  style  de  la  com- 
position ,  le  trait  du  dessin  ,  l'exécution  de  la  sculp- 
ture et  surtout  la  forme  des  lettres  de  l'inscription 
s'y  opposent  invinciblement  ;  tandis  que  tout  y 
révèle  au  contraire  l'époque  du  xii^auxiii^  siècle, 
dont  il  porte  tous  les  caractères.  Il  faut  donc  abandon- 
ner l'ancienne  ])rétention,  ainsi  que  la  légende  rap- 
portée par  Severt,  et  chercher  le  motif  de  l'érection 
ailleurs  que  dans  l'histoire  de  Ganélon  et  la  préten- 
due démolition  de  sa  forteresse  par  Louis- le-Dé- 
bonnaire. 

Donnons  dabord  une  idée  un  ])eu  exacte  des 
sujets  représentés  sur  notre  monument ,  et  nous 
nous  occuperons  ensuite  de  son  origine. 

La  face  antérieure  représente  le  Christ  assis  sur 
une  chaise  à  l'antique  et  dans  l'attitude  de  donner 
sa  bénédiction.  Cette  ligure  est  enfermée  dans  un 
médaillon  creusé  en  forme  d'ellipse  ogivale,  occu- 
pant toute  la  hauteur  du  panneau  depuis  la  plinthe 
jusqu'à  la  corniche.  A  gauche  et  à  droite  de  ce 
médaillon  se  trouvent  les  douze  apôtres,  rangés 
trois  par  trois ,  tous  assis  et  disposés  sur  deux  lignes, 
une  supérieure  et  l'autre  inférieure.  Les  noms -de 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  25 

quatre  apôtres  sont  gravés  au-dessous  des  figures  du 
premier  rang.  Il  est  impossible  de  juger  aujour- 
d'hui si,  dans  la  ligne  inférieure,  quelque  nom  avait 
été  écrit,  attendu  l'état  de  détérioration  de  la  base. 
Saint  Pierre  tient  une  clef,  presque  tous  ont  un  livre 
à  la  main.  Les  animaux  symboliques  des  quatre 
évangélistes  sont  placés  autour  du  médaillon  :  l'ange, 
l'aigle,  le  bœuf  et  le  lion. 

La  face  latérale  gauche ,  sculptée  aussi  en  bas- 
relief,  se  partage  évidemment  en  quatre  tableaux, 
deux  supérieurs  et  deux  inférieurs.  La  partie  supé- 
rieure gauche  représente  l'Annonciation  :  l'ange  ap- 
paraît à  la  Sainte- Vierge  qui  s'incline.  La  Présenta- 
tion au  temple  occupe  la  partie  droite  :  le  vieillard 
Siméon  se  dispose  à  prendre  dans  ses  bras  l'enfant 
Jésus  apporté  par  la  Sainte-Vierge  et  saint  Joseph. 
Les  deux  tableaux  de  la  partie  inférieure  sont 
plus  difficiles  à  expliquer.  Celui  de  droite  représente 
une  figure  alitée  ;  un  homme  la  soutient ,  et  une 
jeune  fille  assise  vers  le  pied  du  lit  paraît  se  livrer 
à  la  douleur.  Dans  le  fond  apparaît  le  buste  d'un 
homme  enveloppé  d'une  draperie  soutenue  par 
deux  mains  qui  semblent  descendre  du  ciel.  Dans 
le  tableau  de  gauche ,  on  voit  une  figure  couchée 
sur  un  lit  et  dans  l'attitude  de  la  souffrance  ;  une 
femme  lui  présente  un  enfantait  maillot. 

La  face  latérale  droite  de  l'autel  représente  un 
personnage  dont  la  tête  est  ornée  d'une  couronne 


26  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

en  bandeau.  Un  genou  en  terre ,  il  présente  à  saint 
Vincent  l'église  d'Avenas,  dont  la  forme  est  la  même 
que  celle  qu'elle  a  encore  aujourd'hui.  Le  saint  est 
dans  l'attitude  de  quelqu'un  qui  accepte  le  don  qui 
lui  est  offert. 

Au-dessous  de  ce  bas-relief  se  trouve  une  ins- 
cription, tracée  partie  en  lettres  romaines  et  jiartie 
en  lettres  carolines  ;  la  voici  reproduite  exactement 
avec  ses  fautes  et  ses  abréviations  : 

n.X  LUDOVICVS  PIVS  ET  VIRTVTIS  AiMECVS 
OFFERT  AEECLESIAM  RECIPIT  UINTIVS  ISTAM 
LÂPADE  BISSENA  FLVITVRVS  JVLIVS  IBAT 
MORS  FUGÂT  OBPOSITO  REGIS  AD  INTITVM 

Les  trois  premiers  vers  de  cette  inscription  s'ex- 
pliquent parfaitement  :  «  Louis  roi  pieux  et  ami  de 
«  la  vertu  offre  cette  église,  et  Vincent  la  reçoit  ;  le 
«  douzième  jour  de  juillet  venait  de  finir.  «  Le  der- 
nier vers  est  j)lus  difficile  ;  écoutons  ce  qu'en  dit 
M.  Péricaud  dans  la  notice  qu'il  a  publiée  sur  Ave- 
nas  :  ce  Quant  au  quatrième  vers  qui  est  pentamètre, 
"  tandis  que  les  trois  premiers  sont  hexamètres, 
«  Severt  le  lit  ainsi  : 

Mors  fiignt  ohpositum  ad  interitum. 

«  Cochard  lit  de  même ,  si  ce  n'est  qu'à  mors 
"  il  substitue  mars,  croyant  sans  doute  que  cette 


DES   PAaOISSES  DU   BEAUJOLAIS.  27 

variante,  qui  n'est  point  fondée,  rendra  le  sens 
plus  intelligible.  Il  lit  aussi  oppositum  au  lieu 
d'obpositum,  ce  qui  est  indifférent.  Enfin,  tous 
deux  ont  rendu  par  interitum  le  dernier  mot 
<  abrégé  du  vers,  Intltam.  Mais  ce  mot  abrégé  peut 
tout  aussi  bien  se  rendre  par  intuitum  que  j>ar 
interitum,  la  mesure  ou  quantité  étant  la  même 
dans  ces  deux  mots. 

ce  En  adoptant  la  leçon  de  Severt  et  de  Cocliard, 
le  vers  nous  parait  intraduisible  ;  mais  si  au  lieu 
^interitum  on  lit  intuitum,  et  si  au  lieu  dejitgat 
on  lïljiigit,  le  vers  présente  à  peu  près  ce  sens: 
La  mort  fuit  à  V  aspect  du  roi.  Dans  cette  dernière 
hypothèse,  ce  ne  serait  donc  plus  une  victoire, 
mais  un  autre  événement  qui  aurait  donné  lieu  à 
l'érection  de  l'église  d'Avenas.  " 
Nous  acceptons  volontierslalecondeM.Péricaud; 
et  son  explication  de  Tinscription  nous  parait  parfai- 
tement juste.  Recherchons  maintenant  quel  peut 
être  le  roi  Louis  dont  parle  l'inscription. 

Nous  avons  vu  qu'il  fallait  renoncer  à  attribuer 
ce  monument  à  liOuis-le  Débonnaire,  aucun  des 
caractères  dont  il  est  empreint  ne  rappelant  cette 
époque.  Rien ,  non  plus ,  ne  vient  à  l'appui  de  la 
légende  ra])portée  par  Severt.  La  démolition  du 
château  de  Torvéon  par  Louis  P''  fùt-elle  prouvée , 
il  nous  paraîtrait  encore  difllcile  de  croire  que  ce 
prince  eiit  vouki  en  consacrer  le  souvenir  par  un 


28  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

monument.  Ce  tait  eût  été  trop  ])eu  important  pour 
mériter  un  semblable  honneur.  La  forteresse  n'avait 
pu  opposer  aucune  résistance;  car  Ganélon,  selon 
les  Chroniques  de  St-Denis,  avait  été  tiré  à  quatre 
chevaux  peu  de  jours  après  sa  trahison  de  Ronce- 
vaux  ;  sa  famille  était  abattue,  et  sa  puissance  ruinée. 
Puis  le  prétendu  voyage  du  roi  à  travers  le  Beaujo- 
lais ,  pour  se  rendre  à  Aix  en  Provence  où  il  devait 
assistera  un  concile  en  824  ou  830,  n'est  qu'une 
fable,  attendu  «ju'aucun  concile  n'eut  lieu  dans  cette 
ville  à  pareille  époque,  mais  bien  à  Aix-la-Chapelle, 
ce  qui  ne  convient  rmllementà  la  légende. 

Le  titre  de  fondateur  de  l'église  d'Avenas  ne  peut 
non  plus  être  donné  à  aucun  autre  des  rois  carlo- 
vingiens  du  nom  de  Louis,  tant  à  cause  des  raisons 
que  nous  avons  exposées  ])lus  haut ,  et  tirées  de  la 
connaissance  de  l'art,  que  j)arce  que  rien,  dans  leur 
histoire,  ne  peut  le  faire  supposer. 

C'est  donc  dans  la  race  des  Capétiens  que  nous 
devons  chercher  l'auteur  de  notre  monument ,  et 
tout  parait  coïncider  pour  nous  prouver  qu'il  fut 
érigé  par  saint  Louis. 

Le  style  de  finscription  nous  a  frappé  d'abord,  et 
a  commencé  à  nous  mettre  sur  la  voie.  Ludoçicus 
plus  et  virtutis  amicus  nous  semble  convenir  mer- 
veilleusement au  roi  que  l'Eglise  a  décoré  de  l'au- 
réole des  saints.  Bien  d'autres  souverains,  nous  le 
savons,  ont  reçu  le  titre  de  pieux,  mais  toujours 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  29 

accompagné  de  ceux  de  très  grand,  très  puis- 
sant, etc Saint  Louis  seul  pouvait  borner  son 

ambition  à  ceux  de  pieux  et  ami  de  la  vertu.  Un 
coup  d'oeil  jeté  sur  la  vie  de  ce  prince  va  compléter 
notre  conviction. 

Les  historiens  du  temps  nous  apprennent  que  la 
croisade  étant  décidée,  le  roi  se  rendit  à  St-Denis 
le  12  juin  1248,  y  prit  les  insignes  du  pèlerinage 
et  se  mit  immédiatement  en  route.  La  reine-mère 
raccomj)agna  jusqu'à  Cluny,  et  il  continua  son 
voyage ,  passa  à  Lyon  et  alla  s'embarquer  à  Aigue- 
mortes  le  25  août.  La  seule  route  généralement 
suivie  alors  entre  Cluny  et  Lyon,  était  l'ancienne 
voie  romaine  qui  a  subsisté  jusqu'au  milieu  du  xvii» 
siècle.  En  sortant  de  Cluny  elle  suivait  la  vallée  de 
Grosne,  passait  à  Ouroux,à  Avenas,  et  descendait 
surBelleville  par  St-Jean-d'Ardière.  C'est  donc  cette 
route  que  suivit  saint  Louis  dans  son  voyage  (1). 
De  Cluny  il  dut  aller  coucher  à  Avenas ,  où  il  prit 
gîte  chez  les  religieux  qui  y  possédaient  un  monas- 
tère. Avenas  se  trouve  à  peu  près  à  moitié  chemin 


(1)  C'était  encore,  au  xvi"  et  au  xvii'  siècle  ,  la  route  que  suivaient 
les  voyageurs  allant  de  Paris  à  Lyon  par  la  Bourgogne.  Paradin  nous 
apprend  que  M.  de  Mandclot ,  gouverneur  de  la  province,  revenant 
de  Paris  au  mois  d'octobre  157.3  ,  coucha  à  Ouroux  ,  dîna  à  l'Ecluse 
et  se  rendit  au  gile  à  Villefranche.  Il  suivit  donc  dans  ce  voyage  l'an- 
cienne voie  romaine ,  et  passa  à  Avenas  situé  à  une  lieue  d'Ouroux  et 
dans  la  même  vallée. 


30  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

de  Paris  à  Aiguemortes.  Or,  le  départ  ayant  eu  lieu 
le  12  juin  et  l'embarquement  le  2S  août,  nous 
arrivons  à  ce  résultat  que  le  roi  dut  passer  à  Avenas 
vers  le  12  juillet,  ce  qui  est  parfaitement  exprimé 
dans  l'inscription  :  Le  douzième  jour  de  juillet  'te- 
nait de  finir.  On  voit  que  nous  tenons  compte, 
pour  la  dernière  partie  du  voyage,  de  quelques 
jours  que  saint  Louis  dut  passer  à  Lyon.  Cette  coïn- 
cidence de  date  nous  parait  militer  bien  fort  en  fa- 
veur de  notre  opinion. 

Maintenant ,  quel  fut  le  motif  de  cette  pieuse  fon- 
dation? Ici  nous  avouerons  que  nous  sommes  assez 
embarrassé  pour  l'expliquer  d'une  manière  complè- 
tement satisfaisante.  Cependant  notre  conviction  est 
qu'elle  dut  être  motivée  par  la  conqiassion  qu'é- 
prouva le  roi  à  la  vue  des  ravages  qu'avait  occa- 
sionnés quelqu'une  de  ces  épidémies  si  fréquentes  à 
cette  époque,  et  qui  tirait  à  sa  fin  au  moment  de 
son  arrivée  :  La  mort  fuit  àV  aspect  du  roi,  ce  dont 
il  voulut  remercier  le  Ciel  en  liàtissant  l'église  d' Ave- 
nas. Et  lorsque  nous  parlons  dcpidéniies  à  pareille 
époque,  ce  n'est  pas  par  forme  de  sup})osition.  En 
parcourant  d'anciens  registres  existants  encore  aux 
archives  de  Villefranche,  nous  y  avons  vu  qu'au  xii'' 
et  au  XIII*  siècle  le  Beaujolais  fut  fréquemment  dé- 
solé par  la  peste  ou  contagion.  Ce  fait  est  encore  con- 
staté par  le  manuscrit  conservé  si  longlenq)s  à  la  sa- 
cristie de  Chiroubie.  On  y  lisait  que  l'église  dudit 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  31 

Chirouble  avait  été  construite  vers  le  milieu  du  xiii* 
siècle,  pour  demander  à  Dieu  la  cessation  de  la  peste 
qui  désolait  les  montagnes  du  Beaujolais.  Les  deux 
tableaux  du  coté  latéral  gauche  de  l'autel  d'Avenas 
nous  semblent  encore  venir  à  l'appui  de  notre  opi- 
nion :  dans  chacun  d'eux  on  voit  un  malade  alité. 
Ne  serait-ce  pas  pour  constater  le  motif  de  la  fonda- 
tion, et  indiquer  de  quelle  espèce  de  fléau  le  pays 
venait  d'être  délivré?  Il  est  à  remarquer  que  les  tètes 
de  ces  deux  personnages  n'étant  point  nimbées,  ne 
peuvent  représenter  des  saints.  On  ne  doit  voir  dans 
ces  deux  tableaux  que  des  malades  implorant  et  re- 
cevant les  secours  de  la  divine  Providence. 

Une  dernière  observation  va  corroborer  tout 
ce  que  nous  avons  dit  plus  haut.  Severt  rapporte 
que  de  son  temps  on  voyait  encore  dans  l'église 
d'Avenas  une  pierre  sépulcrale  sur  laquelle  on 
lisait  :  Hic  jacet  dominus  Joannes  Minet  P...,  cu- 
ratus  hujus  ecclesiœ ,  qui  obiit  anno  Domini  1 292. 
On  conviendra  que  la  date  inscrite  sur  cette  tombe 
concorde  merveilleusement  avec  notre  système. 
L'église  ,  fondée  en  1  248  ,  aurait  eu  pour  premier 
curé  Jean  Minet,  mort  en  1  292 ,  et  son  corps  aurait 
été  inhumé  dans  le  chœur. 

Telle  est  notre  opinion  sur  l'autel  d'Avenas.  Si 
nous  l'avons  dépossédé  de  son  ancienne  prétention 
à  l'origine  carlovingienne ,  nous  lui  avons  procuré 
en  échange  un  titre  légitime  assez  beau,  et  il  pourra 


32  ÉTAT    ALPHABÉTIQUE 

continuer  à  faire  l'admiration  des  amateurs  de  l'art, 
en  leur  offrant  un  des  monuments  les  plus  curieux 
qui  nous  restent  du  xiif  siècle  (1  ).  ^ 

Oncomptait  deux  fiefs  à  Avenas,  leSauzey  etPar- 
don.  Le  Sauzey,  écrit  aussi  Sauzay,  a  donné  son  nom 
à  une  ancienne  famille  qui  a  possédé  beaucoup  de 
biens  en  Beaujolais  et  y  a  rempli  des  emplois  im- 
portants. Une  famille  du  même  nom  possédait  le 
fief  de  Jasseron  et  paraît  avoir  même  origine  que 
la  première,  quoiqu'elle  ne  porte  ])as  les  mêmes 
armes.  Selon  la  tradition,  ce  seraient  deux  branches 
séparées  depuis  plusieurs  siècles,  mais  issues  de 
même  souche.  La  seconde  branche  n'a  possédé  en 
Beaujolais  d'autre  fief  que  celui  de  Jasseron.  (Voyez 
St-Jean-d!  Ardière.) 

Agnès  du  Sauzey,  dame  de  Chanay ,  donna  son 


(1)  Pendant  l'impression  de  cet  ouvrage  ,  je  désirai  faire  paraître 
ma  notice  sur  Avenas  dans  un  journal  du  département  du  Rhône. 
Elle  fut  insérée  en  abrégé  dans  la  Gazette  de  Lyon  du  dix  septembre 
1851.  J'avais  voulu  prendre  date,  et  mon  but  me  paraissait  rempli. 
Cette  précaution  cependant  m'a  été  peu  utile.  Dans  le  numéro  d'octo- 
bre suivant  de  la  Revue  du  Lyonnais  ,  M.  Boue  a  fait  paraître  un  arti- 
cle sur  le  même  sujet  :  comme  moi  il  attribue  l'érection  de  l'autel  d'A- 
renas  au  passage  de  saint  Louis  se  rendant  à  la  croisade ,  mais  de 
plus  il  se  donne  comme  l'auteur  de  cette  découverte  et  comme  le  pre- 
mier qui  en  ait  fait  part  au  public.  M.  lîoué  avait  sans  doute  oublié 
que  la  même  chose  avait  été  dite  avant  lui,  et  qu'i/  Pavait  lue  depuis 
près  d'un  mois  dans  la  Gazette  de  Lyon.  Je  ne  relève  ce  fait  que  dans 
la  crainte  d'être  accusé  de  plagiat  par  les  lecteurs  de  la  Revue  ,  ce  qui 
intervertirait  complètement  les  rôles. 


2: 


H/SrOllil-:    III     lll-:.\l  JOLMS   /in/    U   Ir  B'^IÙTr/  ilr  l.n  Hcrhr  J.„  farr/Ie. 


KV'W'A.   IVAVKNAS,    Coto  do  l'Epitre. 


lli-SMlii'  SIM   II'  irmiUMPifiil,  lilliuaiapliir  11   iiii|,iiiiM' |iiii   l.ouis  IVrriii   l.yim 


lllSrailSI-:   m    HHM  JDI.MS  f,,,,  .//  /,•  /r Fct/  ,/,■  l.u  R,>rhr  La  CareUc 


AUTEL   DAVHNAS.  c(')ié  de  FEvan^ile. 


Dessiné  sur  le  moinirncnl.  Iithui|ri)phif  »■(  imprime  |mr  l.ouis  Perrin.  I.yon. 


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AUTEL  D'AVRNAS,  [.mlils  inieneiirs. 


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EGLISE  D'AVENAS,  étal  aciuel 


impr.     Louis  PeTnn.Lyon, 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  33 

aveu  en  1  321  pour  partie  de  la  seigneurie  de  Sauzey, 
sise  en  la  paroisse  d'Avenas.  Ce  fief  passa  plus 
tard  à  la  famille  de  Thy.  Guillaume  et  Antoine  de 
Thy,  damoiseaux,  reconnurent  leur  fief  en  1444. 
Cette  seigneurie  fut  ensuite  vendue  à  la  famille 
Barjot,et  appartenait  en  1537  à  noble  Guillaume 
Barjot,  auquel  le  cardinal  de  Tournon,  commissaire 
dn  roi ,  vendit  la  justice  dAvenas  le  21  novembre 
de  ladite  année.  L'acquéreur  en  fournit  le  dénom. 
brement  le  l'''"  mars  1539.  Cette  terre  passa  plus 
tard  à  la  maison  de  Noblet,  et  le  30  mai  1  601  noble 
George  de  Noblet  en  donna  le  dénombrement. 
Possédée  ensuite  par  la  famille  de  Meschatin  vers 
1  640 ,  elle  passa  en  celle  de  Laurencin  qui  la  vendit 
à  M.  Guillin  de  Pougelon ,  écuyer. 

Pardon,  fiefsans  justice, appartenaitanciennement 
à  la  famille  du  Sauzey,  et  suivit  le  sort  de  leurs  pro- 
priétés. Plus  tard  M.  de  Meschatin  le  vendit  à 
M.  de  Fautrière,  seigneur  de  Corclieval.  Il  appar- 
tint ensuite  à  la  famille  de  la  Roche,  et  a  fini  par  être 
démembré. 

Note  :  Blé. ,  pauvre  pays ,  presque  tout  d'avoine  ,  dont  il  a 
pris  le  nom  ,  Avenacum  de  avena.  Feux,  67. 


34  É'IAT  ALPHABÉTIQUE 


BEAUJEU. 


La  ville  de  Beaujeu,  ancienne  capitale  delà  pro- 
vince, a  joué  un  rôle  bien  peu  important  dans  son 
histoire,  ou  du  moins  les  annalistes  ne  nous  ont 
rien  conservé  à  ce  sujet  qui  soit  digne  d'intérêt. 
Bâtie  au  pied  du  rocher  qui  couronnait  l'antique 
forteresse  de  ses  seigneurs,  resserrée  entre  deux 
montagnes  sur  le  flanc  desquelles  elle  appuie  ses 
maisons,  et  traversée  dans  sa  longueur  par  la  rivière 
d'Ardière  qui  la  menace  incessamment  de  ses  dé- 
bordements, il  faut  convenir  que  cette  ville  avait 
peu  de  chances  d'agrandissement.  Suiîisant  pendant 
un  certain  nombre  d'années  au  besoin  de  la  popu- 
lation qu'attirait  nécessairement  la  présence  du  sei- 
gneur ,  elle  fut  déshéritée  des  avantages  qu'elle  en 
retirait ,  aussitôt  que,  la  baronnie  s'étant  étendue , 
Villefranche  en  devint  la  capitale.  Beaujeu  fut  alors 
réduit  à  l'état  de  gros  bourg,  assez  bien  situé  pour 
être  l'intermédiaire  du  commerce  de  la  montagne 
avec  la  plaine,  et  dut  se  contenter  de  cet  avantage 
qui  lui  a  a})porté  la  masse  de  biens  que  sa  })osition 
pouvait  lui  permettre  d  ambitionner. 

Nous  avons  vu  dans  la  Généalogie  historique  des 
sires  de  Beaujeu,  et  notamment  dans  les  premiers 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  35 

degrés,  à  peu  près  tout  ce  qu'on  peut  dire  sur  la 
fondation  du  cliàteau ,  du  chapitre  et  de  la  ville  de 
Beaujeu.Nous  ne  reviendrons  pas  sur  ces  détails,  et 
nous  nous  bornerons  à  compléter  cet  article. 

Le  cliàteau,  à  1  "époque  où  il  existait  dans  toute 
sa  splendeur  féodale,  se  montrait  flanqué  de  cinq 
tours,  ceint  d'une  forte  muraille  et  entouré  de 
fossés  infranchissables.  L'étendue  du  terrain  qu'il 
occupait  était  assez  considérable.  Un  sentier  tor- 
tueux ,  rapide  et  difficile  y  conduisait.  Bâti  sur  le 
rocher  de  Pierre-Aiguë,  il  reçut  le  nom  de  Beaujeu; 
mais  d'où  lui  vint  cette  appellation,  en  latin  Belli- 
jocum,  Bellojocus,  et  quelquefois,  mais  rarement , 
Belli  ou  Bellojovium?  Bien  des  auteurs  ont  pré- 
tendu nous  donner  l'étymologie  de  ce  nom  :  les 
uns  l'ont  tirée  de  Belli  Jugum,  montagne  de  guerre 
ou  fortifiée;  d'autres  l'ont  vue  dans  Belli  Jocus, 
jeu  de  guerre,  en  raison  de  la  passion  qu'avaient  les 
premiers  sires  de  Beaujeu  pour  les  armes  et  les 
combats.  Mais,  avant  de  le  dériver  ainsi  dulatin,  il 
faudrait  d'abord  se  demander  si  le  nom  latin  a 
préexisté  au  nom  français,  et  nous  ne  le  croyons  pas. 
Au  milieu  de  cette  divergence  d'opinions  et  dans 
l'impossibilité  de  nous  en  former  une  satisfaisante , 
nous  préférons  avouer  que  l'étymologie  du  nom  de 
Beaujeu  nous  est  parfaitement  inconnue,  et  nous 
laisserons  le  lecteur  choisir  celle  qui  lui  paraîtra  la 
plus  probable. 


36  ETAT  ALPHABÉTIQUE 

Le  château  fut  pendant  longtemps  la  résidence 
des  seigneurs  :  c'est  de  là  qu'ils  dominaient  la  con- 
trée et  jetèrent  les  fondements  de  leur  puissance. 
Mais  lorsque  ce  riche  héritage  eut  passé  dans  la 
famille  des  comtes  de  Forez,  les  barons  habitèrent 
beaucoup  moins  Beau] eu.  Les  charges  qu'ils  rem- 
plissaient à  la  cour,  les  guerres  lointaines  où  ils 
avaient  des  commandements  importants,  enfin  la 
fondation  de  Villefranche  ,  les  éloignèrent  de  leur 
berceau.  La  maison  de  Bourbon  ne  regarda  plus 
Beaujeu  que  comme  une  simple  chàtellenie,  et  le 
château  tomba  en  ruine.  On  acheva  de  le  démolir 
en  1  61 1  ,  sur  l'ordre  du  roi,  dans  la  crainte  que 
quelque  parti  ennemi ,  en  cas  de  troubles ,  ne  vint 
à  s'y  retirer.  Plus  tard  et  vers  1  629  ces  démolitions 
furent  données  aux  religieux  du  tiers-ordre  de  Beau- 
jeu,  pour  les  aider  à  bâtir  leur  maison. 

Le  chapitre  de  Beaujeu,  érigé,  comme  nous 
l'avons  dit,  par  Hugues  I^"",  en  remplacement  de  la 
société  de  prêtres  fondée  par  Bérard ,  fut  installé 
hors  des  fossés  du  château  et  à  quehjues  pas  de  dis- 
tance seulement.  La  présence  des  chanoines  eut 
bientôt  attiré  en  ce  lieu  bon  nombre  de  familles, 
qui  formèrent  une  sorte  de  village.  Une  muraille 
assez  forte  le  protégeait ,  et ,  comme  la  j)Oj)ulation 
s'augmentait  encore,  il  se  forma  hors  de  l'enceinte 
un  second  village  appelé  St- Jean,  qui  dépendait  du 
premier.  Les  maisons  des  chanoines  occupaient  le 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  37 

pourtour  d'une  assez  jolie  j)lace  ornée  d'une  fontaine 
jaillissante.  L'église  était  belle,  et  chacune  de  ses 
chapelles,  richement  dotée,  rapj)elait  la  piété  et  la 
générosité  des  sires  de  Beaujeu  ou  de  quelques  fa- 
milles du  pays.  C'est  ainsi  que  la  chapelle  de  S.  Jean 
l'Evangéliste  avait  été  dotée  par  Antoine  de  Beaujeu 
en  1  374  ;  celles  de  S.  André  et  de  S.  Denis,  par  An- 
dré Goutard,  doyen  du  chaj)itre  en  1  530;  celle  de 
Ste  Marguerite,  par  Pierre  de  Thélis,  doyen  ;  celle 
de  S.  Michel,  par  Robert  de  la  Goutte,  autre  doyen  ; 
celle  de  Notre-Dame-de-Pitié ,  par  Nicolas  Gar- 
ni, etc....  Enfin,  les  autres  fondations  rappellent  les 
noms  des  Claret  de  Fleurieu ,  des  d'Aigueperse  , 
des  Barjot,  des  DuBost,  des  Pressavin,  des  Carrige, 
et  de  plusieurs  autres  familles  du  Beaujolais  ou  du 
Lyonnais.  Dans  l'une  de  ces  chapelles  on  remarquait 
une  côte  de  baleine  monstrueuse ,  rapportée  sans 
doute  de  quelque  voyage  lointain  par  un  sire  de 
Beaujeu.  Mais  le  monument  le  plus  curieux  était, 
sans  contredit,  le  bas-relief  en  marbre  blanc  que 
Bérard  de  Beaujeu  fit  placer  au-dessus  de  la  porte 
de  l'église  ,  à  l'époque  de  sa  fondation.  Ce  bas-relief 
représente  un  de  ces  sacrifices  appelés  par  les  Ro- 
mains suovetaurilia ,  du  nom  des  trois  animaux 
qu'on  y  sacrifiait:  sus,  un  porc;oç'«,  une  brebis; 
taurus,  un  taureau.  Sa  conservation  est  parfaite,  et 
toute  la  cérémonie  du  sacrifice  s'y  trouve  jusque 
dans  ses  moindres  détails.  Ce  monument,  sculpté 


38  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

sur  toutes  ses  faces  ,  a  la  forme  d'un  entablement  et 
a  dû  être  supporté  par  des  colonnes.  Il  a  été  dé- 
crit plusieurs  fois,  et  notamment  par  M.  Artaud, 
dans  sa  Notice  sur  le  Musée  de  Lyon. 

Depuis  sa   fondation  ,   le  chapitre  ne  cessa  de 
jouir  de  la  protection  particulière  des  sires  de  Beau- 
jeu  qui  souvent  lui   donnèrent  de  larges  preuves 
de  leur  munificence  et  de  la  plus  grande  confiance, 
comme  nous  l'avons  vu  dans  la  Généalogie  histori- 
que. Aussi  ce  chapitre  jouissait-il,  sous  les  deux 
premières  races  de  Beaujeu,  d'une  célébrité  qui   y 
attirait  des  chanoines  tenant  aux  familles   les  plus 
distinguées  de  la  province.  Les   Mont-d'Or,  les 
Thélis ,  les  Pizeys,  se  firent  un  honneur  d'être  reçus 
parmi  eux.  Plusieurs  se  sont  fait  un  nom  par  leurs 
écrits,  tels  que  les  frères Pa radin,  Severt  et  autres. 
En  1467  les  chanoines,  assemblés  capilulaire- 
ment  pendant  quatre  jours ,  opérèrent  une  réforma- 
tion générale  de  leur   chapitre:  67  statuts  furent 
rédigés,  et  témoignèrent  de  la  haute  sagesse  et  de 
l'esprit  d'ordre  qui   régnaient  dans  l'assemblée.  Le 
fondateur  de  l'église  de  Notre-Dame  de  Montbrison 
ne  crut  pouvoir  faire  mieux  que  d'offrir  à  ses  nou- 
veaux chanoines  l'exemple  de  ceux  de  Beaujeu. 

Le  chapitre  de  Beaujeu  était  composé  d'un  doyen 
et  de  onze  chanoines  ,  (jui  tous  avaient  le  droit 
d'ofllcierla  mitre  en  tète  et  étaient  ])ourvus  d'assez 
bonnes  prébendes.  Voici,  selon  M.  d'Herbigny,  in- 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  39 

tendant  de  la  province,  quels  étaient  en  1  698  leur 
revenu  commun  et  la  distribution  qui  en  était  faite  : 

Le  doyen 1,000  liv.  ) 

Un  chantre 800  4,800  liv. 

Dix  chanoines  .    .    .   3,000         ) 

Les  prébendes  étaient  en  dehors  du  traitement. 

Après  six  cents  ans  d'existence,  cette  vénérable 
fondation  de  nos  premiers  seigneurs  se  vit  attaquée 
dans  son  existence  et  absorbée  par  le  chapitre  noble 
de  Salles,  dont  l'abbesse  ambitieuse,  abusant  des  pro- 
tections qu'elle  s'était  faites  à  la  cour ,  ne  craignit 
pas  d'envahir  un  établissement  religieux  que  chaque 
famille  du  Beaujolais  regardait  comme  faisant  par- 
tie de  son  patrimoine.  Malgré  les  réclamations  des 
chanoines,  l'abbesse  de  Salles  obtint  en  1  780  une 
lettre  de  cachet  qui  supprimait  le  chapitre  de  Beau- 
jeu  à  mesure  d'extinction  et  réunissait  ses  biens  à 
celui  de  Salles.  L'opposition  fut  des  plus  vives,  et 
les  chanoines  protestèrent  avec  énergie  contre  l'enre- 
gistrement des  lettres-patentes.  Démarches  vaines! 
qui  cependant  duraient  encore  en  1789.  A  cette 
époque,  le  chapitre  de  Beauj  eu  présenta  un  mémoire 
aux  trois  ordres  réunis  à  Villefranche.  Il  fit  valoir 
en  faveur  de  sa  conservation  son  ancienneté,  le  bien 
qu'il  faisait  à  la  ville  de  Beauj  eu  en  y  soutenant  le 
bureau  de  charité ,  le  collège  et  l'Hôtel-Dieu ,  et 
par-dessus  tout  l'immense  ressource  qu'oflVaient  aux 


àO  ETAT  ALPHABÉTIQUE 

familles  de  la  province  douze  prébendes  et  cinq 
cures  qui  dépendaient  de  ce  chapitre,  attendu  que 
toujours  les  chanoines  avaient  été  choisis  parmi  les 
habitants  du  Beaujolais.  De  son  coté,  Salles  pré- 
senta aussi  un  mémoire  pour  soutenir  son  envahis- 
sement. L'assemblée  se  prononça  en  faveur  de  la 
conservation  de  Beaujeu.  L'ordre  de  la  noblesse, 
entre  autres,  s'exprima  ainsi  dans  sa  séance  du  1  7 
mars  : 

«  Lecture  faite  de  ces  deux  mémoires,  la  raa- 
«  tière  mise  en  délibération  ,  l'ordre  de  la  noblesse 
«  a  arrêté  que  la  conservation  des  chaj)itres  d'hom- 
«  mes  et  de  femmes  dans  la  province  était  désirable 
«  par  plusieurs  motifs  ;  que  la  suj)pression  de  lun 
«  n'avait  pas  été  accompagnée  des  formes  judiciai- 
«  res  qui  veillent  à  la  conservation  des  propriétés , 
«■  ainsi  qu'à  celle  de  l'état  des  personnes,  mais  qu'au 
"  contraire  elles  avaient  été  violées  à  cet  égard. 
«■  Quant  au  chapitre  de  Salles,  l'ordre  croit,  d'aj)rès 
c<  son  exposé,  sa  dotation  insuffisante,  mais  ne  pense 
<t  pas  être  dans  le  cas  de  statuer.  » 

Peu  aj)rès  la  révolution  éclata,  et  mit  fin  à  ce  dé- 
bat en  abolissant  les  chapitres  et  en  s'emparant  de 
leurs  biens. 

L'église  de  St-iNicolas,  bâtie,  comme  nous  l'avons 
dit,  par  Guichard  II  (1)  et  consacrée  par   le  pape 


(1)  Voyez,  pour  la  fundaliuii  .  l'art,  de  Guichard  II. 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  4-1 

Innocent  II ,  devint  bientôt  l'église  paroissiale  delà 
ville  de  Beaujeu  qui  commençait  à  s'accroître  sous 
la  protection  du  château ,  au  bas  duquel  elle  s'éten- 
dait. Le  curé  de  St-Nicolas,  malgré  son  titre  parois- 
sial, resta  cependant  soumis  aux  chanoines,  qui 
conservèrent  toujours  le  titre  de  curés  primitifs  et 
en  faisaient  les  fonctions  en  certaines  circonstances 
solennelles. 

Beaujeu  possédait  une  confrérie  de  Pénitents 
blancs ,  établie  sur  les  mêmes  bases  que  celle  de 
Villefranche.  Elle  avait  été  instituée  en  1658. 

En  1626,  les  religieux  du  tiers-ordre  dits  de 
Picpus  proposèrent  à  la  ville  d'y  établir  une  de  leurs 
maisons,  ce  qui  fut  agréé,  et  ils  prirent  possession 
l'année  suivante.  Cette  communauté  était  composée, 
en  1698,  de  quatorze  religieux;  il  n'en  restait  que 
trois  en  1  789. 

Beaujeu  est  doté  d'un  fort  bel  hôpital ,  qui  fut 
confié  en  1  704  aux  sœurs  augustines  de  la  congré- 
gation de  Ste-Marthe  dont  la  maison  était  à  Chalon . 

En  outre  des  officiers  delà  chàtellenie  ,  Beaujeu 
avait  des  échevins  pour  l'administration  de  la  ville. 
Leur  nombre  a  plusieurs  fois  varié ,  mais  ils  furent 
enfin  réduits  à  deux.  Le  temps  de  leui^  exercice 
était  limité  à  une  année.  La  ville  ne  possédant  pas 
de  territoire  et  n'ayant  que  son  enceinte ,  ses  reve- 
nus étaient  fort  bornés  et  les  magistrats  n'avaient 
pas  le  droit  d'imposer  des  deniers  communs  pour 


42  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

subvenir  aiL\  dépenses  extraordinaires.  Aussi  les 
échevins ,  lorsqu'il  se  présentait  quelque  réparation 
urgente  à  faire,  usaient-ils  d'un  stratagème  qui,  s'il 
n'était  pas  conforme  aux  règles  d'une  stricte  justice, 
pouvait  au  moins  passer  pour  assez  ingénieux. 
Comme  ils  étaient  chargés  de  la  répartition  de  l'im- 
pôt, fixé  d'abord  en  masse  par  l'élection  de  Beau- 
jolais, ils  s'arrangeaient  avec  un  certain  nombre  de 
bourgeois  qui  devaient  naturellement  payer  d'assez 
fortes  quotes-parts.  Ils  les  imposaient  à  des  sommes 
extrêmement  minimes,  et  ceux-ci  leur  remettaient  de 
la  main  à  la  main  le  surplus  de  ce  qu'ils  auraient 
dû  payer  en  réalité.  Mais  comme  la  somme  totale 
de  l'impôt  devait  toujours  se  retrouver,  on  rejetait 
sur  les  pauvres  gens  tout  le  surplus  de  ce  (pi'on 
aurait  du  frapj)er  sur  les  riches.  Ainsi  les  aft'aires 
se  faisaient ,  mais  à  la  plus  grande  misère  du 
peuple. 

La  ville  avait  obtenu  de  Guichard  IV,  en  1 260, 
d'assez  beaux  privilèges  qui  rappellent  en  (juehjue 
sorte  ceux  de  Villefranche.  Plus  tard,  Henri  de 
Bourbon-Mont j)ensier les  conlirma  le  1  0  juin  1  603. 

Le  collège  de  Beaujeu  a  joui  pendant  un  temps 
d'une  assez  grande  réputation.  Lne  prébende  du 
chapitre  lui  était  affectée ,  pour  subvenir  aux  pre- 
mières dépenses. 

Le  roi  Louis  XI  visita  cette  ville  en  1 482,  et  lo- 
gea chez  Guillaume  Barjot.  C'est  là  (pi'il  apprit  la 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  43 

mort  de  Marie  de  Bourgogne,  femme  de  l'empereur 
Maximilien  I®"".  L'historien  Philippe  de  Comines 
accompagnait  le  roi  dans  ce  voyage. 

L'an  1543  les  habitants  deBeaujeu,  redoutant 
les  suites  de  la  guerre  acharnée  que  se  faisaient 
François  P"^  et  Charles  Quint,  résolurent  de  forti- 
fier leur  ville  et  de  la  relier  par  une  muraille  avec 
le  château  qui  avait  toujours  garnison.  Ils  obtinrent 
toutes  les  lettres  nécessaires  à  cet  effet,  et  firent  des 
amas  considérables  de  pierres.  Mais,  après  avoir  re- 
connu l'impossibilité  où  ils  seraient  de  subvenir 
aux  frais  de  construction,  ils  renoncèrent  à  ce 
projet. 

Une  maladie  contagieuse,  suite  de  la  famine, 
visita  Beaujeu  en  1 .573  et  enleva  plus  des  deux  tiers 
de  la  population.  Guillaume  Paradin,  doyen  du 
chapitre,  témoin  oculaire  des  ravages  occasionnés 
par  ces  deux  fléaux  ,  nous  a  laissé  d'assez  grands 
détails  sur  cette  terrible  calamité.  La  récolte  avait 
manqué  complètement ,  la  rareté  et  cherté  des  vi- 
vres contraignit  le  peuple  à  se  nourrir  des  aliments 
'les  plus  malsains.  La  famine  fut  à  son  comble. 
«  Estant  à  la  ville ,  dit  Paradin ,  les  poures  gens 
«  des  villages  et  les  riches  aussi  ne  trouuoient  point 
ce  de  pain  à  vendre ,  encore  qu'ils  eussent  l'argent 
«  à  la  main.  Les  poures  s'augmentoient,  etestoit  la 
«  plus  grand  pitié  du  monde  de  veoir  lesdictz  pou- 
«  res  qui  estoient  plus  pâles  et  défaictz  que  trépas- 


44  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

«  sez C'esloit  grand  ])itié  de  les  veoir  manger 

«  des  herbes  comme  bestes,  et  n'est  de  merveille 
«  si  l'on  disoit  ira  Dei  super  nos  :  devise  espomian- 
«  table  qu'on  disoit  auoir  esté  treuuée  à  Thurin 
«  grauée  et  tirée  de  terre  remerquée  soubz  le  nom- 
«  bre  deceste  année  1573.  » 

Enfin,  une  fièvre  contagieuse  se  déclara ,  fièvre 
mortelle  qui  enleva  les  riches  comme  les  pauvres, 
ceux  qui  avaient  pu  se   procurer  de  la  nourriture 
comme  ceux  qui  n'en  avaient  pas.  «  Les  gens  mou- 
■<■  roient  à  Beaujeuetez  villages  voisins  dru  comme 
mouches,  ajoute  Paradin ,   et  les  riches  et  mé- 
diocres qui  ne  mouroient  point  de  faim  ,  mou- 
t  roient  d'une  fièvre  chaude ,  les  autres  d'ung  flux 

i  de  sang  par  le  nez joinct  que  nous  étions 

<■  affligez  de  guerre  et  alloient  gens  d'armes  par  les 
<■  champs,  faisant  infinis  excez.  >:>   Les  deux  tiers 
de  la  population  furent  moissonnés,  d'autres  disent 
les  trois  quarts. 

Beaujeu  embrassa  chaudement  le  parti  de  la 
Ligue  en  1  o89.  Son  acte  d'union  avec  les  chanoines 
et  les  habitants  du  village  de  St-Jean  contre  les 
partisans  de  la  tyrannie  et  de  l'hérésie,  })rouve  l'exal- 
tation des  esprits.  Cet  acte,  signée  de  quatre-vingt- 
onze  habitants,  en  tète  desquels  se  trouve  Guil- 
laume Paradin,  doyen  du  chaj)itre ,  attira  les  plus 
grands  désastres  sur  la  ville  et  ses  environs.  François 
de  Nagu-Varennes,  maréchal  de-camp,  fut  nommé 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  45 

gouverneur  du  château  et  chargé  de  sa  défense. 
Sous  prétexte  d'y  pourvoir,  il  se  livra  à  toutes  sortes 
de  vexations,  frappa  des  contributions  arbitraires 
et  finit  par  s'emparer  des  biens  des  absents,  par  la 
raison  qu'ils  suivaient  le  parti  contraire.  La  sol- 
datesque effrénée  qui  composait  la  garnison  pai'- 
courait  le  pays  ,  enlevait  les  récoltes ,  dévalisait  les 
maisons  et  avait  chaque  jour,  avec  la  population, 
des  démêlés  qui  finissaient  toujours  par  le  meurtre 
et  l'incendie.  Ce  malheureux  état  de  choses  dura 
jusqu'en  1  59A,  époque  où,  la  ville  de  Lyon  s'étant 
soumise  à  l'autorité  de  Henri  IV  ,  la  garnison  de 
Beaujeu  suivit  son  exemple  et  laissa  respirer  les 
habitants  qui  l'avaient  si  imprudemment  appelée. 

Le  1  8  décembre  1  543  les  commissaires  députés 
parle  roi  pour  la  vente  des  justices  en  Beaujolais, 
vendirent  la  seigneurie  et  prévôté  de  Beaujeu  à 
Guillaume  Barjot,  écuyer,  sieur  de  la  Pallud  et 
d'Avenas  ;  mais  il  en  fut  privé  en  1  550  par  suite 
de  l'arrestation  d'un  chanoine  ,  opérée  par  un  des 
officiers  de  la  prévôté,  et  la  seigneurie  fut  adjugée 
au  chapitre,  à  titre  de  réparation.  Néanmoins, 
lorsqu'en  1  564  le  duc  de  Montpensier  voulut  rache- 
ter les  justices  de  Beaujolais,  il  ne  ratifia  pas  cette 
dépossession  et  paya  le  prix  de  rachat  à  Philibert 
Barjot,  sieur  de  la  Salle,  procureur  du  roi  au  bail- 
liage de  Mâcon,  fils  et  héritier  de  Guillaume. 

Depuis,  et  en  1  583 ,  le  duc  érigea  Beaujeu  en 


A6  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

chàtellenie.  Cette  ville  dépendait,  comme  nous  l'a- 
vons dit,  du  diocèse  de  Màcon. 

Les  lettres  furent  en  honneur  à  Beaujeu,  et  une 
imprimerie  y  existait  au  xvi^  siècle.  Les  frères  Para- 
din  et  Severt,  nos  historiens,  habitaient  Beaujeu. 
Plusieurs  magistrats  de  cette  ville  se  firent  remar- 
quer par  leur  savoir  et  leurs  talents.  Nous  citerons 
les  DuBost,  les  Garril,  les  d  Aigueperse,  les  Barjot, 
les  Pressavin ,  les  Butty,  les  Testenoire,  qui,  au 
XV®  siècle  et  aux  suivants ,  remplirent  avec  distinc- 
tion les  premières  charges  de  la  ville  et  de  la  chàtel- 
lenie, et  donnèrent  au  chapitre  des  chanoines  qui 
contribuèrent  puissamment  au  lustre  de  cette  antique 
fondation. 

Noie  :  Lieu  marchand  pour  les  tanneurs.  Feux ,  360. 

BÉLIGNY. 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon,  et  de  la  collation 
du  chapitre  de  St-Jean  qui  était  décimateur.  Située 
à  l'est  de  Villefranche,  elle  s'étend  jusque  sous  les 
murs  de  la  ville ,  dont  une  partie  a  été  bâtie  sur  son 
territoire.  Aussi  le  curé  de  Béligny  prétendait-il  à  la 
qualité  de  premier  lieutenant  de  l'église  paroissiale 
de  Villefranche.  La  justice  dépendait  de  la  chàtelle- 
nie de  Villefranche. 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  47 

On  comptait  trois  fiefs  à  Béligny  :  le  Moulin-au- 
Comte  ou  Fontcrenne  ^  les  Garrets,  et  Pollet. 

Le  fief  du  Moulin-au-Comte ,  nommé  plus  tard 
Fontcrenne  et  aussi  Fontcraine,  était  assis  originai- 
rement sur  un  moulin  appartenant  à  la  famille 
Comte ,  d'où  il  prit  son  nom.  Thomas  Comte  le 
vendit,  en  1301 ,  à  noble  Geoffroy  de  St- Amour. 
Un  siècle  après  il  appartenait  à  autre  Geoffroy  de 
St- Amour ,  évéque  de  Màcon ,  qui  en  fit  donation 
à  sa  nièce  Marguerite  de  St- Amour,  le  20  février 
1412,  jour  où  il  la  maria  à  Jean  de  Genost,  écuyer, 
à  condition  que  leurs  descendants  prendraient  les 
nom  et  armes  de  St  Amour  jusqu'à  la  dixième  gé- 
nération. Pontlius  de  Genost  de  St- Amour  fit  foi 
et  hommage  pour  son  fief  en  1 491 .  Son  fils  le  ven- 
dit le  4  mai  1  534  à  Jean  de  la  Bessée,  qui  en  passa 
reventeen  1  S37  ànobleClaudedeBaronnat,  écuyer, 
seigneur  de  Bussy,  juge  d'aj)peaux  de  Beaujolais 
et  de  Dombes ,  qui  en  fit  les  foi  et  hommage  en 
1539  et  1557.  Claudine  de  Baronnat,  fille  dudit 
Claude,  porta  ce  fief  en  dot  à  Claude  de  la  Cham- 
bre, comte  de  Montfort.  Jean,  leur  fils ,  en  donna 
le  dénombrement  en  1601  et  en  fit  la  dot  de  sa 
fille  Ennemonde,  dont  le  mari ,  N....  de  Montigny, 
le  vendit  à  Claude  d'Espiney  qui  le  possédait  en 
1 696.  Acquis  au  commencement  du  siècle  dernier 
par  la  famille  Trollier,  il  appartenait  en  1789  à 
M.  Esprit-François  Trollier,  écuyer,  seigneur  de 


48  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

Fontcrenne.  Ce  nom  de  Fontcrenne,  substitué  à 
celui  de  Moulin-au-Comte,  date  de  lépoque  où  ce 
fief  appartenait  aux  St- Amour  qui  possédaient  en  la 
paroisse  de  Villié  un  autre  fief  appelé  Fontcrenne 
dont  ils  portaient  volontiers  le  nom.  Les  gens  du 
pays  finirent  par  le  donner  indistinctement  aux  deux 
propriétés,  et  l'appellation  de  Moulin-au-Comte  se 
perdit  peu  à  peu. 

Le  fief  des  Garrets,  érigé  le  1 5  janvier  1595 
en  faveur  de  François  Garnier,  capitaine  delà  ville 
de  Villefranche,  et  pour  services  rendus ,  a  conti- 
nué d'appartenir  à  cette  famille  jusqu'au  siècle  der- 
nier. Il  a  passé,  à  cette  époque,  à  la  famille  Nolhac. 

Pollet  fut  érigé  en  fief  par  Henri  IV  en  faveur 
de  M.  de  la  Porte,  et  en  récompense  de  ses  services. 
Ses  descendants  le  vendirent  à  la  famille  de  Sarra- 
zin,  qui  elle-même  l'échangea  avec  l'archevêque 
Camille  de  Neuville.  Il  passa  plus  tard  aux  comtes 
de  Lyon. 

Note  :  Blés  ,  chanvres  et  vins  ;  bon  paj  s.  Feiix ,  26. 


BELLEROCHE. 


Du  diocèse  de  Màcon  et  de  la  collation  du  prieur 
de  Charlieu  ,  cette  paroisse  dépendait  autrefois  du 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  49 

Maçonnais.  Un  arrêt  du  13  mai  1  750  a  réuni  le 
château  de  Belleroclie  et  partie  de  la  paroisse  au 
Beaujolais.  La  justice  appartenait  en  1  31  7  à  Ay- 
mard  III,  comte  de  Valentinois  ,  qui  la  vendit  cette 
même  année  à  Guillaume  de  Marzé  dont  les  héri- 
tiers l'ont  possédée  j  usqu'en  1542,  époque  ori  elle 
passa  à  Philibert  de  Nagu,  en  sa  qualité  d'héritier 
de  la  maison  de  Marzé.  Cette  seigneurie  comprenait 
Belleroche,  partie  de  Belmont,  de  St-Germain-la- 
Montagne,  de  Chauffailles,  de  Mussy  et  d'Azolette, 
le  tout  en  Maçonnais.  Elle  fut  vendue  avec  la  terre 
de  Varennesen  1  769  à  M.  Pierre  Giraud,  écuyer, 
conseiller-secrétaire  du  roi. 

Note  :  Climat  froid ,  seigle  et  avoine  ;  fabrique  de  toiles. 


BELLEVILLE. 


Si  quelques  auteurs  ont  paru  incertains  sur  l'anti 
quité  de  Belleville ,  il  leur  eût  été  facile  de  faire 
cesser  leurs  doutes  à  ce  sujet  en  venant  sur  les 
lieux  et  assistant  aux  fouilles  qui  s'y  font  journelle- 
ment, soit  pour  la  construction  des  maisons,  soit 
par  tout  autre  motif.  Tout  ce  que  ces  fouilles  font 
découvrir    est   évidemment    romain  :    médailles , 

bronzes ,  poteries ,  ciment ,  révèlent  non-seulement 
II.  4 


50  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

le  séjour  du  j)eupie-roi  en  ce  lieu,  mais  attestent 
que  son  établissement  y  était  considérable.  L'en- 
ceinte de  la  ville  romaine  devait  en  effet  être  beau- 
coup plus  étendue  que  celle  du  Belleville  moderne, 
car  les  vestiges  antiques  se  retrouvent  encore  à 
une  grande  distance  du  point  central.  La  ville  était 
traversée  par  la  grande  voie  romaine  tendant  de 
Lyon  à  Boulogne,  et  c'est  là  que  s'embranchait  une 
de  ces  routes  secondaires  destinées  à  abréger  les 
distances  :  celle-ci  se  rendait  à  Autun  par  Avenas 
et  Cluny.  C'est  celle  que  prit  saint  Louis  en  1  2A8, 
lorsque,  jiartant  pour  la  croisade,  il  quitta  Cluny 
])Our  se  rendre  à  Lyon  (1). 

Une  ville  romaine  a  donc  existé  sur  l'emplace- 
ment où  plus  tard  s'éleva  Belleville ,  et  tout  nous 
porte  à  croire  que  ce  devait  être  un  poste  militaire 
imj)orlant  et  un  marché  d'apj)rovisionnement  pour 
les  légions  romaines.  Ce  point  d'histoire,  au  reste, 
est  parfaitement  éclairci  depuis  la  dissertation  lumi- 
neuse publiée  en  1  844  par  M.  d'Aigueperse,  mem- 
bre de  la  Société  littéraire  de  Lyon  (2),  qui  prouve 


(1)  Voyez  r.irticle  A'.tvends. 

(2)  Recherches  sur  Lunna  cl  sur  deux  voies  romaines  traversant  la 
partie  noril  du  dt^parlonicnt  du  Rliûnc,  par  M.  d'Aigueperse,  menihre 
de  hi  Sociétr  lillriairr  de  Lyon.  —  Lyon,  1844. 

Lellix  à  VI.  Auguste  Bernard  sur  l'emplacement  de  Lunna,  par  le 
même.  —  Lyon  ,  1847. 

Voir  aux  Pièces  justificatives  l'analyse  de  cet  intéressant  travail,  qui 
a  valu  à  fauteur  une  mention  honorable  de  l'Institut. 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  51 

avec  sa  logique  habituelle  et  cet  esprit  de  critique 
qui  le  distingue  si  éminemment  que  Belleville  n'est 
autre  que  l'ancienne  Lunna  des  Romains,  ville  citée 
dans  l'Itinéraire  d'Antonin  et  indiquée  comme  se 
trouvant  aux  deux  tiers  de  la  distance  de  I/yon  à 
Mcàcon.  Position ,  mesure ,  tout  concorde  ici  avec 
une  précision  mathématique,  et  le  doute  n'est  plus 
permis. 

Que  devint  Lunna  après  la  conquête  des  Francs? 
l'histoire  n'en  fait  aucune  mention,  mais  tout  nous 
porte  à  croire  que  cette  ville  dut  éprouver  de  gran- 
des vicissitudes ,  car  tous  les  vestiges  qu'on  en  re- 
trouve portent  de  nombreuses  traces  d'incendie  et 
de  dévastation,  sans  qu'on  sache  trop  à  quelle  époque 
ces  désastres  ont  pu  avoir  lieu ,  ni  à  quelle  cause 
on  peut  les  attribuer.  Sur  la  fin  du  onzième  siècle, 
nous  voyons  apparaître  Belleville  bâti  sur  les  rui- 
nes de  la  ville  gallo-romaine.  Belleville  ,  lieu  de 
prédilection  des  premiers  sires  de  Beaujeu  et  qu'ils 
se  plurent  à  embellir,  fut  entouré  d'une  muraille 
qui  mettait  ses  habitants  à  l'abri  d'un  coup  de  main; 
des  fossés  larges  et  profonds ,  rerajilis  d'une  eau 
courante  que  fournissait  la  rivière  d'Ardière,  en 
défendaient  doublement  les  abords,  et  quatre  por- 
tes ,  dont  chacune  correspondait  à  une  des  rues  de 
la  ville ,  placées  aux  quatre  points  cardinaux , 
donnaient  passage  sur  les  routes  de  Màcon  ,  Beau- 


J 


eu,  Villefranche  et  la  Saône.  Est-ce  à  cette  heu- 


52  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

rease  disposition  que  cette  ville  dut  son  nouveau 
nom,  ou  le  possédait-elle  avant  d'avoir  reçu  ses 
embellissements  ?  il  nous  serait  impossible  de  répon- 
dre à  cette  question. 

Aussi  longtemps  que  subsistèrent  les  deux  pre- 
mières races  de  Beaujeu,   Belleville  ne  cessa  de 
prospérer  et  de  prendre  de  1  importance,  soit  par 
la  présence  des  princes ,  soit  par  les  avantages  qu'ils 
accordaient  chaque  année  à  leur  ville  favorite.  Mais 
le  Beaujolais  ayant  été  cédé  en   1400  aux  princes 
de  la  maison  de  Bourbon ,  Belleville  fut  singulière- 
ment négligé  et  perdit  bientôt  son  lustre   et  son 
aisance.  Ravagé  ])ar  les  Huguenots  en  1  367,  ruiné 
j)ar  suite  des  troubles  intérieurs  qui  désolèrent  la 
France  et  par  les  sièges  que  sa  position  demi-forte 
lui  fil  soutenir,  aucune  main  secourable  ne  s'éten- 
dit pour  le  relever  de  sa  chute.  La  population  di- 
minua, les  fossés  se  remplirent  d'une  boue  infecte, 
l'air  perdit  de  sa  pureté  ,  les  personnes  riches  ne 
voulurent  plus  y  faire  leur  séjour,  et  la  misère  devint 
le  partage  du  peuple.  Tel  est  du  moins  le  tableau 
qu'en  traçait  Louvct  en  1667.  Plus  tard  cet  état 
de  choses  s'améliora.  Belleville  devint  le  siège  d'une 
chàtellenie  d'une  certaine  importance  ,  les  fossés 
furent  comblés,  et  le  voisinage  de  la  Saône  y  amena 
un  commerce  assez  lucratif  qui  rendit  un  peu  d'ai- 
sance à  la  ])opulation. 

Nous  avons  rapporté  dans  la  Généalogie  histori- 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  5  3 

que  la  part  qu'eut  Belleville  dans  les  événements 
généraux  qui  intéressaient  la  province;  nous  de\T)ns 
donc  ici  nous  borner  à  relater  quelques  faits  parti- 
culiers qui  n'ont  d'intérêt  que  pour  cette  ville,  et  à 
compléter  les  indications  que  nous  avons  déjà  don- 
nées sur  ses  monuments  et  ses  institutions. 

Nous  avons  vu  quHumbert  III,  })rince  guerrier 
et  ambitieux ,  revenu  à  des  sentiments  religieux , 
mais  ne  pouvant  se  décider  à  renoncer  aux  combats, 
partit  pour  la  Palestine  et  s'engagea  dans  la  milice 
du  Temple  ,  trouvant  probablement  ainsi  le  moyen 
de  concilier  sa  dévotion  et  ses  passions  guerrières  ; 
que  sa  femme  et  ses  enfants ,  menacés  par  des 
voisins  puissants  et  jaloux ,  obtinrent  du  pape  le 
retour  du  baron  et  l'annulation  de  ses  vœux  ;  que 
celui-ci  cependant,  éprouvant  quelques  scrupules 
de  ce  qu'il  regardait  comme  une  apostasie,  lésolut 
de  fonder  un  établissement  religieux  en  expiation 
de  cette  faute,  et  que  la  communauté  de  chanoines 
augustins  et  féglise  de  Belleville  durent  leur  exis- 
tence à  f accomplissement  de  cette  lésolution. 

La  communauté  fut  convertie  en  abbaye  en 
1 1  64,  et  trente  religieux  augustins  y  furent  installés. 
Les  sires  de  Beaujeu  leur  accordèrent  successive- 
ment les  privilèges  les  plus  amples  :  plusieurs  des 
abbés  de  Belleville  ,  choisis  en  général  dans  les 
familles  les  plus  distinguées ,  arrivèrent  à  l'épis- 
copat;  d'autres  furent  chargés  de  missions  impor- 


54  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

tantes ,  beaucoup  se  distinguèrent  par  leur  mérite 
et  leurs  vertus.  C'est  dans  leur  maison  que  se  retira 
Girard  de  Beauvoir  ou  de  la  Roche ,  évèqiie  d'Au- 
tun  et  administrateur  du  diocèse  de  Lyon,  alors 
que  les  querelles  survenues  entre  le  chapitre  de 
St-Jean  et  l'archevêque  de  Lyon ,  sur  le  gouverne- 
ment de  la  ville ,  fournirent  au  peuple  un  prétexte 
de  secouer  le  joug  de  l'un  et  de  l'autre  et  mirent  en 
danger  le«  jours  de  l'administrateur.  Girard ,  retiré 
chez  les  Augustins  et  voyant  que  tous  ses  efforts 
pour  ramener  la  paix  et  la  concorde  étaient  inutiles, 
se  décida  à  convocpier  un  concile  provincial.  Il  eut 
lieu  à  Belle  ville  en  1 269  ,  et  le  premier  décembre 
il  rendit  une  sentence  d'excommunication  contre 
les  habitants  de  Lyon  et  mit  la  ville  en  interdit. 
Les  Lyonnais  n'en  tinrent  aucun  compte,  et  les  trou- 
bles continuèrent;  ce  ne  lut  qu'en  1  273, après  bien 
du  sang  versé,  que  la  paix  fut  rétablie  dans  la  cité, 
par  l'entremise  du  roi  Philippe  111  et  du  pape  Gré- 
goire X. 

L'abbaye  de  Belleville ,  après  avoir  été  pendant 
plusieurs  siècles  dans  l'état  le  plus  florissant,  eut 
beaucoup  à  souffrir  ])endant  les  guerres  de  religion. 
Les  Huguenots  prirent  plusieurs  fois  la  ville,  et 
laissèrent  des  traces  profondes  de  leur  j)assage. 
L'église  fut  pillée  et  mutilée ,  l'abbaye  fut  livrée  aux 
flammes.  Le  malheur  des  temps  ne  permit  que  de 
modestes  réparations,  et  la  mauvaise  administration 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  55 

des  abbés  qui  succédèrent  acheva  la  ruine  de  cet 
établissement.  Aussi  le  nombre  des  chanoines  al- 
lait-il toujours  en  diminuant  :  pendant  longtemps 
il  fut  de  trente,  puis  réduit  à  vingt  ;  on  n'en  comp- 
tait plus  que  onze  en  1717.  Les  choses  en  vinrent 
au  point  que,  vers  le  milieu  du  siècle  dernier,  An- 
toine de  la  Goutte  étant  abbé,  on  sentit  la  néces- 
sité de  se  réunir  à  un  ordre  riche  et  puissant  qui 
pût  relever  cette  antique  fondation  de  nos  barons. 
On  jeta  les  yeux  sur  les  chanoines  réguliers  de  la 
congrégation  de  France  dits  de  Ste-Geneviève,  qui 
acceptèrent  avec  empressement ,  exigeant  toutefois 
que  les  biens  et  revenus  de  l'abbaye  de  Belleville 
fussent  réunis  à  ceux  de  la  maison  conventuelle  de 
Paris  Cet  arrangement  fut  sanctionné  par  lettres- 
patentes  du  roi  du  1 6  août  1  769.  Les  Genovéfains 
traitèrent  leur  nouvel  établissement  avec  une  grande 
parcimonie  ,  et,  malgré  l'engagement  qu'ils  avaient 
pris,  ils  ne  firent  que  le  strict  nécessaire. 

L'église  de  Belleville,  commencée  en  1158  et 
terminée  en  1 1  64,  ne  se  ressent  en  rien  de  la  préci- 
pitation avec  laquelle  on  pourrait  croire  qu'elle  a 
été  bâtie.  Grandiose  dans  l'ensemble,  délicatesse 
dans  les  détails ,  ce  magnifique  monument  nous 
offre  un  heureux  assemblage  du  style  roman  qui 
allait  finir  et  du  style  ogival  qui  commençait  à  se 
révéler.  Nous  ne  donnerons  ici  aucune  description 
de  cette  église ,  sur  laquelle    il  existe   un  travai 


56  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

Intéressant  auquel  nous  renvoyons  le  lecteur  (1). 

Humbert  III  ,  nous  l'avons  dit .  affectionnait 
Belleville  ;  c'est  dans  son  église  qu'il  voidut  être 
inhumé.  Plusieurs  de  ses  successeurs  imitèrent  son 
exemple,  et  on  compta  jusqu'à  quinze  princes  ou 
princesses  de  la  maison  de  Beaujeu  dont  les  tom- 
beaux se  trouvèrent  confiés  à  la  garde  des  chanoi- 
nes augustins  de  Belleville.  Ces  monuments ,  dont 
plusieurs  étaient  assez  remarquables  sous  le  rapport 
de  l'art,  furent  brisés  par  les  Protestants  en  1567, 
et  1  793  acheva  l'œuvre  de  destruction  qu'ils  avaient 
encore  laissée  imparfaite. 

Chaque  année  on  célébrait  à  Belleville  un  service 
funèbre  pour  le  repos  des  âmes  des  sires  de  Beau- 
jeu  :  tout  le  clergé  et  toute  la  noblesse  du  pays  s'y 
réunissait  ;  chaque  assistant  recevait  cinq  sous  et 
était  défrayé.  Vers  la  lin  du  xvii^  siècle  cette  céré- 
monie perdit  presque  tout  son  éclat ,  mais  le  service 
fut  toujours  continué  jusqu'à  la  révolution. 

Les  affaires  de  Belleville  étaient  gouvernées  par 
deux  échevins. 

Près  de  la  ville  se  trouvait  le  fief  de  la  Marti- 
zière,  appartenant  à  une  branche  de  la    famille 


(1)  Premier  essai  sur  Belleville  ,   par  l'abbé  Victor  Chambeyron  : 
in-S»  ,  Périsse  frères.  Lyon. 


DES  PA.10ISSES  DU  BEAUJOLAIS.  57 

Mignot  qui  en  avait  pris  le  nom.  Elle  tenait  ce 
fief  de  la  famille  de  Baronnat ,  qui  l'avait  possédé 
avec  Bussy. 

Note  :  Le  terrain  est  en  un  très  bon  pays ,  et  ilj  est  si  bon  , 
que ,  après  la  récolte  faite ,  on  y  sème  des  oignons  qui  suffi- 
raient ,  en  un  besoin ,  pour  pourvoir  à  toute  la  province .  Feux, 
446. 


BELMONT. 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon,  et  de  la  collation 
du  chapitre  de  St- Vincent  qui  jiercevait  la  majeure 
partie  de  la  dîme.  Le  surplus  était  partagé  entre  le 
curé  et  le  seigneur  de  Vertpré  ,  du  nom  de  Magnin 
d'abord,  puis  de  Thibault.  Le  clocher,  le  bourg  et 
une  partie  de  la  paroisse  étaient  du  Beaujolais,  et  le 
surj)lus  du  Lyonnais  et  du  Maçonnais. 

La  justice  du  Bourg  appartenait  au  seigneur  de 
Chaufl'ailles ,  suivant  l'acte  de  vente  passé  par  les 
commissaires  du  duc  de  Montpensier  le  7  août 
1604  à  Claude  d'Amanzé,  comte  de  ChaulFailles. 
Le  reste  de  la  paroisse  dépendait  des  justices  de 
Belleroche,  Vertpré,  Chàteauneuf  et  Charlieu. 

Le  hameau  de  Villion  appartenait,  pour  le  spi- 
rituel, une  année  à  Belmont,  une  année  à  Chauf- 
failles,  et  la  troisième  à  St-Germain,  à  tour  de  rôle. 


s  8  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

Dans  ce  hameau  avait  existé,  au  moyen-àge,  un  anti- 
que château  qui  donna  son  nom  à  une  famille 
éteinte  dans  le  xiv^  siècle  en  la  personne  de  Guy  de 
Villion ,  seigneur  de  Varennes.  De  cette  maison 
était  issu  René  Villion ,  chanoine-comte  de  Lyon  en 
1 1  93 .  Le  château  de  Villion,  nommé  aussi  Laplace, 
passa  à  la  famille  de  Nagu.  Jean  de  Nagu ,  cheva- 
lier, en  donna  l'aveu  en  1 402.  Ce  fief  fut  saisi  à  sa 
mort  en  1410,  et  réuni  à  la  justice  seigneuriale. 

Note  :  Pajs  montagneux ,  bon  à  hic.  Feux,  28. 


BLACÉ. 


Du  diocèse  de  Lyon  et  de  la  collation  du  priem* 
de  Salles,  cette  paroisse  était  autrefois  annexe  de 
Salles  où  se  faisait  le  service  divin.  Mais  des  reli- 
gieuses ayant  été  établies  en  ce  lieu,  on  trouva  que  ce 
service  de  paroisse  les  troublait  dans  leurs  exercices 
de  piété  et  on  installa  la  cure  à  Blacé. 

Il  existait  dans  cette  paroisse  un  prieuré  appelé 
de  Grammont ,  à  la  nomination  du  grand  j)rieur 
de  St-Etienne  de  Limoges  et  fondé  par  les  sires  de 
Beaujeu  qui  le  dotèrent,  entre  autres,  d'une  jiartie 
du  péage  de  St-George-de-Reneins. 

Blacé  déjiendait  autrefois  eu  entier  de  la  justice 
deMontmelas;  mais  Guillaume  Arod,  écuyer,  sei- 


DES   PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  59 

gneur  dudit  Montmelas ,  en  vendit  un  tiers,  par  acte 
du  14  février  1651  ,  à  Pierre  Rambaud,  écuyer, 
sieur  de  Champrenard.  Ce  démembrement  passa 
plus  tard  à  la  famille  d'Espiney  de  Laye.  Le  sur- 
plus de  la  justice  a  toujours  continué  à  dépendre 
de  Montmelas. 

On  comptait  deux  fiefs  dans  cette  paroisse, 
Champrenard  et  le  Bost. 

Champrenard  appartenait,  au  xv"  siècle,  à  la 
famille  de  Montchervet ,  dont  l'unique  héritière 
épousa  Claude  de  Lucarre.  Leur  fille  unique  fut 
mariée,  vers  1480,  à  Jean  Agnot,  connu  sous  le 
nom  de  V Ecuyer  basque,  et  lui  apporta  Champrenard 
en  dot.  Noble  Claude  Agnot  en  donna  le  dénom- 
brement le  1  8  juillet  1557.  Ce  fief  passa  ,  sur  la 
fin  du  même  siècle ,  à  la  famille  Rambaud  qui  en 
prit  le  nom,  et  fut  vendu  vers  1  740  à  M.  d'Espiney 
de  Laye. 

Le  fief  du  Bost  appartenait,  au  xv®  siècle,  à  la 
maison  d'Ars.  Jean  d'Ars,  damoiseau,  en  fit  l'aveu 
et  dénombrement  en  1459.  Il  passa  peu  après  à 
celle  de  Damas.  Lyonnet  Damas,  écuyer,  sieur  de 
la  Bàtye ,  passa  procuration  le  6  juin  1  502  pour  en 
faire  les  foi  et  hommage  qu'il  devait  au  baron  de 
Beaujolais.  Ce  fief  fut  acquis  plus  tard  par  la 
famille  de  Gaspard,  et  passa,  au  siècle  dernier,  à 
M.  Daurelle  de  Terrenoire. 

Note  :  Blés  ,  vins  ;  bon  pays  vignoble.  Feux ,  83. 


60  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 


BONNET-LE-TRONCY  (ST-). 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon,  et  de  la  collation 
du  chapitre  de  St-Pierre  dudit  Màcon.  La  dime 
était  partagée  entre  le  chapitre  de  Beaujeu  et  le 
seigneur  de  Gondras ,  puis  de  Magny ,  qui  possé- 
dait une  partie  de  la  justice.  Le  reste  était  de  la 
chàtellenie  de  Chamelet. 

Il  existait  autrefois  dans  cette  paroisse  un  fief 
nommé  la  Chéron,  qui  paraît  avoir  donné  son  nom 
à  une  famille  éteinte.  Ce  fief  a  été  démembré  de- 
puis plusieurs  siècles. 

Note  :  Blés ,  toiles  ;  pays  froid  ,  peu  de  blé.  Feux ,  120. 


BOURG-UE-THIZY. 


Paroisse  dont  le  cheflieu  n'est  qua  huit  cents 
pas  de  la  petite  ville  de  même  nom  ;  elle  dépendait 
du  diocèse  de  Màcon  et  de  la  collation  de  fabbaye  de 
Cluny,  qui  y  possédait  un  prieuré  composé  de  huit 
à  dix  moines.  Plus  tard,  ce  prieuré  fut  réduit  en 
commande.  Il  existait  au  Bourg-de-Thizy  une  con- 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  61 

frérie  du  St-Esprit ,  comj)osée  de  plus  de  deux  cents 
personnes ,  dont  les  réunions  avaient  lieu  dans  un 
local  nommé  le  Cénacle.  Le  curé  du  Bourg  avait  la 
nomination  de  la  cure  de  Thizy  et  la  desservait  or- 
dinairement lui-même,  en  se  faisant  remplacer  au 
Bourg  par  un  vicaire.  La  justice  dépendait  de  la 
chàtellenie  de  Thizy.  (Voyez  l'art.  Thizy.) 
Note  :  Blés.  Feux,  61. 


BOYÉ  ET  JARNOSSE. 


Boyé  était  une  paroisse  du  diocèse  de  Màcon,  et 
de  la  collation  du  prévôt  du  chapitre  de  St-Pierre 
de  la  même  ville.  La  justice,  ayant  été  démembrée 
de  celle  de  Thizy ,  appartint  longtemps  à  la  famille 
d'Arcy  d'Ailly,  et  fut  vendue,  au  xviii'  siècle,  à  celle 
de  Tallebard  qui  en  prit  le  nom.  Plus  tard  elle  fut 
acquise  par  M.  Béraud  de  Ressein,  qui  la  possédait 
en  1789. 

Jarnosse,  situé  en  Forez,  n'avait  en  Beaujolais 
qu'une  parcelle ,  comprise  au  même  rôle  de  taille 
que  Boyé  ,  et  qui  dépendait  de  la  justice  de  la  Va- 
renne.  (  Voyez  Coutouçre.  ) 

Note  :  Bon  pays  à  blé.  Feux ,  116. 


62  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 


CENVES  ET  BURNEZAY. 


Cenves  et  Burnezay  son  annexe  dépendaient  du 
diocèse  de  Màcon,  et  étaient  de  la  collation  du  cha- 
pitre de  St- Vincent  qui  possédait,  conjointement 
avec  le  curé  ,  un  quart  de  la  dîme.  Le  seigneur  en 
prenait  les  deux  tiers  et  le  prieur  de  la  Grange  du- 
Bois  avait  le  sniplus,  qu'il  levait  au  lieu  nommé 
des  Quatre-Montagnes. 

La  justice  appartenait,  au  commencement  du 
xv'  siècle,  au  marquis  de  Saluces,  ainsi  qu'il  ré- 
sulte de  quelques  procédures  intentées  en  1407 
par  les  officiers  de  Beaujolais  contre  les  habitants 
de  Cenves  ,  pour  lesquels  ledit  seigneur  prit  fait  et 
cause.  La  famille  de  Rochebaron  en  hérita  peu 
après,  et,  comme  Claude  de  Rochebaron  avait  tenu 
le  parti  du  duc  de  Bourgogne  contre  le  duc  Jean 
de  Bourbon ,  celui-ci  le  déposséda  de  sa  seigneurie 
de  Cenves  et  la  donna,  en  1474,  à  Jean  de  Per- 
rière qui  avait  vaillamment  combattu  j)our  lui  et 
avait  éprouvé  dans  cette  guerre  des  pertes  considé- 
rables. Cej)endant,  le  Beaujolais  ayant  passé  sous 
la  main  du  roi  après  la  iraliison  du  connétable , 
Philibert  de  Rochebaron ,  chevalier,  seigneur  de 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  63 

Berzé-le-Chastel ,  pensa  que  1  occasion  était  favo- 
rable ,  et,  le  24  mars  1  539 ,  il  présenta  le  dénom- 
brement des  seigneuries  dont  ses  ancêtres  avaient 
été  dépossédés  ,  appuyant  cette  démarche  d'un  mé- 
moire où  il  fit  valoir  toutes  les  raisons  qui  pou- 
vaient militer  en  sa  faveur ,  et  finissant  par  deman- 
der à  être  reçu  à  foi  et  hommage.  Le  roi  se  laissa 
toucher,  lui  rendit  la  seigneurie  de  Cenves,  et  la 
famille  de  Ferrière  reçut  une  indemnité.  Philibert 
de  Rochebaron  étant  mort  sans  enfants ,  ses  biens 
passèrent  à  la  maison  d'Aumont  qui  réunit  les  deux 
noms.  Les  descendants  d'Aumont-Rochebaron  ven- 
dirent la  terre  de  Cenves,  au  commencement  du 
siècle  dernier,  à  la  famille  Michon  de  Pierreclos 
qui  la  possédait  en  1  789. 

Note  :  Blés  ;  pays  de  bois ,  assez  maigre.  Feux,  83. 


CERCIE. 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon,  et  de  la  collation 
du  sacristain  de  Cluny.  Elle  appartenait  à  trois  sei- 
gneurs différents  :  celui  de  St-Lager,  qui  avait  l'église 
et  la  rive  droite  delà  rivière  d'Ardière,  en  vertu  de  l'é- 
change de  1  339  (voyez  St-Lager)  ;  celui  de  Pizeys, 
qui  possédait  le  mas  de  St-Ennemond  avec  la  cha- 


64  ETAT  ALPHABÉTIQUE 

pelle  ;  et  enfin  celui  de  la  Terrière,  dont  le  château 
et  la  justice  occupaient  la  plus  grande  partie  de  la 
rive  gauche  de  la  rivière. 

La  Terrière  appartint  fort  longtemps  à  la  maison 
de  la  Madelaine  Ragny,  et  passa  vers  15S0  à  la 
famille  Charreton  qui  a  fourni  plusieurs  magis- 
trats distingués  au  bailliage.  Le  19  février  1.o72, 
noble  Hugues  Charreton  donna  le  dénombrement 
de  sa  seigneurie ,  comj)renant  la  maison  forte  ,  mas 
etténement  de  la  Terrière.  La  famille  de  Charreton 
de  la  Terrière  étant  éteinte ,  cette  terre  fut  vendue, 
et  appartenait  en  1750  à  celle  de  Millière  qui  la 
possédait  en  1  789. 

Il  existait  encore  à  Cerclé  un  petit  fief  nommé 
Taiiej. 

Taney  appartenait  en  1  539  à  la  famille  de  Va- 
rey ,  comme  appert  du  dénombrement  fourni  le  8 
février  dudit  an  par  noble  Claude  de  Varey, 
écuyer.  Il  passa  plus  tard  à  la  famille  de  Chevrières 
de  Paranges,  et  tomba  en  désuétude. 

Note  :    Fins  ,  quelques  blés  ;  très  bon  pajs  et  bon  vignoble. 
Feux,  142. 

CHAINIBOST  PRÈS  CHAMELET. 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon ,  et  de  la  collation 
du  chapitre  de  St-Just.  L'église  était  sur  le  haut 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  65 

d'une  montagne  et  entourée  de  quatre  ou  cinq 
maisons  seulement ,  tandis  que  le  bourg  nommé 
Alière  était  dans  le  fond  du  vallon,  sur  les  bords  de 
l'Azergues.  Louvet  écrivait ,  en  1667,  que  les  ha- 
bitants étaient  en  instance  pour  obtenir  le  transfert 
de  leur  église  au  bourg  d' Alière.  Or  il  est  assez 
curieux  de  remarquer  que  cette  mesure,  qui  pa- 
raissait dans  l'intérêt  général ,  n'a  reçu  son  exécution 
qu'en  1  826.  Un  délai  de  cent  soixante  ans  a  pu 
paraître  un  peu  long  aux  habitants  d' Alière. 

En  1  309  ,  noble  Pierre  de  Verneys,  chevalier, 
prétendit  avoir  certains  droits  de  justice  et  autres 
sur  les  paroisses  de  Chambost  et  Ghamelet.  Gui- 
chard-le-Grand ,  sire  de  Beaujeu,  termina  cette 
affaire  par  une  transaction  du  mois  de  novembre 
de  la  même  année.  Il  demeura  convenu  que  Pierre 
de  Verneys ,  sa  femme  Marguerite  et  leurs  héiitiers, 
percevraient  à  perpétuité  le  produit  des  amendes 
au-dessous  de  vingt  sous,  soit  qu'elles  fussent  pro- 
noncées pour  ce  délits,  clameurs  ou  maléfices,  «  à 
la  charge  par  eux  de  poursuivre  les  délinquants. 
Quant  aux  amendes  au-dessus  de  vingt  sous  ,  le 
seigneur  de  Beaujeu  devait  en  avoir  les  deux  tiers 
et  Pierre  de  Verneys  le  surplus  pour  faire  face  aux 
frais  de  poursuite  qui  demeuraient  toujours  à  sa 
charge,  sauf  l'exécution  lorsqu'il  y  avait  sentence 
de  peine  capitale  ou  miitilalion  de  membres. 

Le  château  de  Chambost  passa  de  la  maison  de 


5 


C6  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

Verneys  en  celle  de  Mont-d'Or.  Claude  de  Mont- 
d'Or,  damoiseau,  en  fit  l'aveu  en  1459.  Ce  fief 
était  possédé  en  1539  par  Claude  de  Fougères, 
chevalier,  vicomte  d'Oingt,  qui  en  donna  le  dé- 
nombrement le  21  mars  de  ladite  année.  Il  passa 
ensuite  à  la  maison  de  Chàteauneuf-Rochebonne , 
et  le  29  janvier  1  604  noble  Humbert  de  Chàleau- 
neuf,  chevalier,  seigneur  de  Rochebonne,  acquit 
la  justice  haute,  moyenne  et  basse  de  la  paroisse 
dudit  Chambost.  Ses  héritiers  l'ont  possédée  jus- 
qu'avi  siècle  dernier,  où  cette  terre  fut  acquise  par 
la  famille  Giraud  de  Montbellet. 

En  outre  du  château  de  Chambost ,  il  y  avait 
encore  un  fief  nommé  Longeval  qui  appartenait 
en  1539  à  noble  AymardelaBalme,  écuyer,  qui 
en  fit  le  dénombrement  le  6  mars  de  ladite  année. 
En  1551  Claude  de  la  Balme,  écuyer,  renouvela 
cette  formalité  le  5  avril.  Il  ])assa  plus  tard  dans  la 
maison  de  Roussillon-Beaureiour,  de  Savoie,  qui 
le  vendit,  vers  1640,  à  Philippe  des  Gouttes, 
écuyer.  Il  appartenait,  sur  la  fin  du  siècle  dernier, 
à  M.  Ferroussat.  Un  arrêt  du  parlement,  de  1660, 
a  décidé  que  Longeval  serait  à  l'avenir  de  la  pa- 
roisse de  St-Just-d'Avray. 

Kctf  :  Plès.  assez  bon paji  s  montagneux.  Feu.r.  74. 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  67 


CHAMBOST  PRÈS  LONGESSAIGNE. 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon,  et  de  la  collation 
du  prieur  de  Cuzieu.  La  seigneurie  appartenait, 
en  1  539 ,  à  noble  Arthaud  de  St-Germain  ,  qui 
en  donna  le  dénombrement  le  6  mars  de  ladite 
année.  Elle  passa  ensuite  à  la  famille  de  Quérières 
qui  la  vendit,  vers  1640,  à  celle  de  Thélis.  Au 
commencement  du  xviif  siècle  elle  devint  la  pro- 
priété de  M.  de  Rivérieulx ,  dont  les  héritiers  l'ont 
toujours  conservée  et  en  ont  pris  le  nom. 

Il  existait  en  cette  paroisse  un  fief  du  nom  de 
la  Facette  qui  appartenait ,  au  xvf  siècle,  à  la  fa- 
mille de  Simiane  d'Albigny.  Madame  Anne  d'Albi- 
gny  en  donna  le  dénombrement  le  1  5  mars  1 .539. 
Ce  fief  fut  acquis  plus  tard  par  les  seigneurs  de 
Chambost. 

Note  :  Pays  froid  et  montagneux,  bon  à  blé.  Feux,  222. 


CHAIVIELET. 

Paroisse  du  diocèse  de  Lyon  et  de  la  collation 
du  chapitre  de  St-Just,  qui  plus  tard  céda  la  nomi- 


68  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

nation  à  l'arclievéque.    C'était  une  des   plus   an- 
ciennes chàtellenies  du  Beaujolais  ,  et  qui  compre- 
nait les    paroisses  de  Cliaraelet,  Lestra,   Cogny  , 
St-Just-d'A\ray,  Grandris  et  partie  de  St-Bonnet- 
le-Troncy.  Elle  fut  cédée  à  noble  Jean  de  Nagu , 
seigneur  de  Magny ,  par  Antoine ,  sire  de  Beau- 
jeu,  moyennant  la  somme   de  730  florins  d'or. 
Edouard  II,  successeur  d'Antoine,  ne  tenant  aucun 
compte  de  cette  cession ,  vendit  la  chàtellenie  de 
Chamelet  à  Louis  de  Sancerre ,  maréchal  de  France. 
Jean  de  Nagu  résista ,  et  Edouard  de  Beaujeu  fut 
obligé  de  traiter  avec  lui  moyennant  une  somme 
pour  le  payement  de  laquelle  il  obligea  tous  ses 
biens  par  acte  du  1  3  juin  1389. 

Le  5  janvier  1  o49  le  roi  fut  remis  en  possession 
de  la  justice  de  Chamelet  par  les  officiers  du  con- 
seil de  Beaujolais,  et  le  1  2  janvier  1  oo2  Henri  II 
la  vendit  à  Pierre  Vincent,  bourgeois  de  Lyon  ,  à 
charge  de  rémérer.  Le  duc  de  Montpensier  la  ra- 
cheta le  1  9  janvier  1561. 

Après  tant  de  vicissitudes,  on  pouvait  croire  que 
la  chàtellenie  resterait  enfin  unie  à  la  baronnie  de 
Beaujolais  ;  néanmoins  elle  fut  encore  vendue  en 
1751  à  M.  Guiguet,  trésorier  de  France  à  Lyon. 
Elle  se  composait  alors  de  Chamelet,  Lestra  et  par- 
tie de  Grandris,  de  Dienne,  de  St-ApoUinaire , 
de  St-Vincent-de-Reins,  de  St  Bonnet-le-Troncy 
et  do  Valsonne.  Elle  passa  enfin  .en  1  772 ,  à  M.  Bé- 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  69 

nigne  Burtin  de  Vaurion,  écuyer,  qui  la  possédait 
en  I  789. 

Le  bourg  de  Chamelet  était  autrefois  ceint  d'une 
muraille  qui  pouvait  le  mettre  à  l'abri  d'une  surprise. 

On  comptait  six  fiefs  dans  la  paroisse  de  Cha- 
melet ,  savoir  :  f^aurion ,  Limas  ,  Combe-Robert , 
Montfriol^  Sallain  et  Brouillât. 

Vaurion  a  donné  son  nom  à  une  ancienne  fa- 
mille qui  s'est  éteinte  au  commencement  du  siècle 
dernier.  Noble  Hugonin  de  Vaurion,  damoiseau, 
donna  son  aveu  en  \AA\  et  14S9.  Noble  Antoine 
de  Vaurion ,  écuyer ,  fournit  son  dénombrement  le 
8  mars  1539.  Ce  fief  fut  acquis  vers  1740  par 
M.  Guiguet ,  trésorier  de  France ,  et  revendu  en 
1  772  à  la  famille  Burtin  qui  en  prit  le  nom. 

Limas  fut  possédé  longtem])s  par  la  famille  de 
Lavieu,  et  appartenait  en  1539  à  Hugues  de 
Bailly ,  seigneur  de  Chameyré ,  qui  en  donna  le 
dénombrement  le  1  3  mars  de  ladite  année.  Ce  fief 
était  possédé,  au  siècle  dernier,  par  la  famille  Jac- 
quet ,  de  laquelle  était  M.  Jacquet  de  la  Colonge , 
lieutenant-général  au  bailliage. 

Combe-Robert  était  possédé ,  au  commence- 
ment du  xvf  siècle ,  par  la  famille  de  Lavieu  ,  et 
passa  ensuite  dans  celle  de  Bayard,  ainsi  qu'il  résulte 
du  dénombrement  fourni  le  26  avril  1552  par 
noble  Juste  de  Bayard ,  écuyer.  Ce  fief  fut  morcelé 
plus  tard. 


70  ETAT  ALPHABÉTIQUE 

Montfriol  a  donné  son  nom  à  une  ancienne  fa- 
mille qui  le  possédait  en  1  o39  ,  comme  on  le  voit 
par  un  dénombrement  fourni  le  1  o  mars  dudit  an 
par  noble  Claude  de  Montfriol.  Ce  fief  passa  en- 
suite à  la  maison  d'Arcy  d'Ailly ,  qui  le  posséda 
longtemps  :  Pierre  d'Arcy  en  fit  les  foi  et  hommage 
le  30  août  1714.  Il  devint  peu  après  la  propriété 
de  la  famille  Rabut,  de  Villefranche. 

Sallain ,  fief  auquel  fut  jointe  une  rente  assez 
considérable  que  Pierre  d'Olifant,  archer  de  la 
garde  du  roi  et  capitaine  de  Chamelet,  avait  acquise 
de  noble  Claude  de  Brouillât,  sieur  dudit  Brouillât 
en  partie.  Ledit  Pierre  d'Olifant  fit  le  dénombre- 
ment du  tout  le  1  ^  mars  1  539.  V^ers  1  630  la  der- 
nière héritière  d'Olifant  vendit  ce  fief  à  M.  JNicolas 
Courtin  ,  conseiller  au  parlement  de  Paris. 

Brouillât  était  possédé ,  en  1  .o39  ,  ])ar  Claude  de 
Brouillât,  qui  en  donna  le  dénombrement  le  8  mars 
de  ladite  année.  Ce  fief  passa  à  la  famille  de  la  Blan- 
che, qui  le  possédait  en  1  G86.  Il  appartenait,  à  la 
fin  du  siècle  dernier,  à  M.  Billet. 

Note  :  f^ins  ,  blés  ,  toiles  ;  bons  blcs ,  et  peu  de  lignes.  Feux, 
151. 

CHAPELLE-DE-M.\UDORE  (  LA  ). 

Annexe  de  la  paroisse  de  ^Nlardore,  et  de  la  même 
collation.  On  y  remarquait,  outre  l'église  parois- 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  7  1 

siale,  une  autre  église  fort  ancienne  appelée  St-Jean- 
de-Busseroles ,  à  laquelle  se  rendaient  chaque  année 
bon  nombre  de  pèlerins  ,  le  lundi  de  Pâques  et  le 
jour  de  St-Jean. 

La  justice  appartenait  au  seigneur  de  Courcenay. 

Note  :  Bon pajs  à  hlè.  Feux,  34. 


CHARANTAY. 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon  et  de  la  collation 
du  chapitre  de  Beaujeu,  qui  en  était  décimateur. 
Un  hameau  dépendait  de  l'abbé  de  Belleville. 

La  justice  de  Charantay  appartenait  au  seigneur 
dUArgigny,  fief  situé  dans  cette  paroisse  et  qui  avait 
été  le  berceau  de  l'illustre  famille  de  Verneys, 
éteinte  au  commencement  du  xvi'  siècle.  Guichard 
de  Verneys,  damoiseau,  i-econnut  son  fief  en  1  374 
et  1400.  Thomas  de  Verneys,  chevalier,  renou- 
vela cet  aveu  en  14S9.  On  croit  généralement  que 
cette  famille  s'est  fondue  dans  celle  des  Vinolo, 
Vinaux  ou  Vinols ,  nobles  génois  établis  à  Lyon  et 
qui  y  tenaient  à  la  finance.  Ils  héritèrent  de  tous 
les  biens  de  la  maison  de  Verneys.  Argigny  était 
possédé  en  1537   par   noble  Claude    de  Vinaux, 


72  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

élu  en  l'élection  de  Lyon,  et  par  Pierre  de  \  inaux 
son  frère,  receveur  du  droit  dentrée  du  drap  de 
soie.  Ils  achetèrent  conjointement,  le  30  août  de 
ladite  année,  du  commissaire  du  roi,  la  justice 
de  Charantay  avec  les  mas  de  Bussy  et  de  Gan- 
doger  à  St-George-de-Reneins,  pour  la  somme  de 
huit  cents  livres.  Le  1  6  janvier  1539,  ils  donnèrent 
le  dénombrement  de  cette  seigneurie.  Sur  la  fin  du 
même  siècle  la  terre  d  Argigny  passa  dans  la  famille 
de  Camus  par  le  mariage  d'Antoinette  de  Vinols 
avec  Jean  de  Camus ,  dont  le  fils  et  le  petit-fils  fu- 
rent baillis  de  Beaujolais  en  I  62o  et  1  660.  Leurs 
descendants  possédèrent  celte  terre  jusqu'en  1  742 , 
époque  où  la  famille  de  Monsj)ey  l'acheta  avec 
toutes  ses  dépendances.  Argigny  avait  été  érigé  en 
comté  par  Louis  XIlI. 

En  outre  dî Argigny ,  appelé  Arginy  dans  les 
anciens  titres,  on  comptait  encore  cinq  fîefs  à 
Charantay,  savoir  :  Armas,  Purd,  Sermezj,  Mon- 
ternod  et  liosquinzon. 

Armas,  uni  à  la  seigneurie  d'Argiguy,  a  toujours 
suivi  la  même  destinée  et  n'en  a  jamais  été  séparé. 

Vuril  appartenait  très  anciennement  à  la  famille 
de  Verneys,  seigneur  d'Argigny.  Claudine  deVer- 
neys,  dame  de  Vuril,  épousa  vers  1 480  Guillaume 
duSaix,  chevalier,  et  lui  aj)porla  ce  fief  en  dot. 
Lyonnet  du  Saix,  leur  fils,  en  donna  le  dénombre- 
ment le  22  mars    I  o39.  IMarié  avec  Claudine  de 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  73 

Ponceton-Francheleins,  il  mourut  sans  enfants  et  fil 
sa  femme  héritière  de  ses  biens  qui  passèrent  ainsi 
à  la  famille  de  Ponceton.  C'est  à  Vurilque  mourut 
en  1619  Pierre  de  Ponceton,  seigneur  de  Fran- 
cheleins,  bailli  de  Beaujolais.  Claude  de  Ponceton, 
son  fils ,  seigneur  de  Francheleins  et  chevalier  des 
ordres  du  roi ,  vendit  le  fief  de  Vuril  à  la  famille 
de  Camus ,  d'oii  il  passa  en  celle  de  Monspey- 
Vallière. 

Sermezy  appartenait  au  milieu  du  xvii^  siècle  à  la 
famille  Cartier,  originaire  de  Lyon,  et  passa  en  celle 
de  Noyel  vers  1672  par  le  mariage  de  Françoise 
Cartier  avec  noble  Jean-Baptiste  Noyel,  écuyer, 
conseiller  du  roi  et  receveur  de  ses  finances  en 
Beaujolais.  Leurs  descendants  ont  toujours  conservé 
ce  fief  depuis  cette  époque. 

Monternod  appartint  longtemps  à  la  famille  de 
Bellet  de  Boitrait,  et  passa  dans  le  courant  du  siècle 
dernier  à  celle  de  Noyel  de  Bereins  qui  le  réunit  à 
Sermezy. 

Bosquinzon,  appelé  aussi  Bourquinson,  dépendait 
d'une  prébende  ecclésiastique. 

Note  :  Blés,  vins  ;  fort  bon  pays.  Feux.  86. 

CHÉNAS. 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon  et  de  la  collation 


74  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

du  chapitre  de  St-Vincent,  qui  prenait  la  dime  pour 
deux  tiers  et  le  curé  pour  un  tiers. 

La  justice  appartenait  à  la  famille  de  Foudras- 
Chàteauthiers ,  comme  l'ayant  acquise  des  ducs  de 
Montpensier  sur  la  fin  du  xvi®  siècle.  Le  22  octobre 
1  701 ,  messire  Louis  de  Fondras,  comte  de  Chà- 
teauthiers,  seigneur  de  Ma  tour,  la  Bussière,St- 
Pierre-le- Vieux,  Pont-à-Malix,  Chénas,  la  Tour-du- 
Bief,  etc.,  vendit  la  seigneurie  de  Chénas  à  messire 
George-Antoine  Charrier,  écuyer,  seigneur  de  la 
Roche,  Jullié,  Juliénas,  etc.,  lieutenant  particu- 
lier en  la  sénéchaussée  et  siège  présidial  de  Lyon , 
au  prix  de  88,500  liv.  C'était  une  des  seigneuries 
les  plus  productives  du  Beaujolais.  La  famille  Char- 
rier de  la  Boche  la  possédait  encore  en  1  789. 

On  comptait  deux  fiefs  à  Chénas,  Chassignoles  et 
le  Fief. 

Chassignoles,  longtemj)S  possédé  par  la  famille 
Janin  originaire  de  Bombes,  fut  vendu  au  siècle 
dernier  à  jNI.  Penet  du  Chàtelard,  écuyer. 

Le  Fief  était  possédé  parles  Fondras,  et  fit  par- 
tie de  la  vente  faite  à  M.  Charrier. 

Note  :  Pai  s  de  bois  et  vignobles  .  les  plus  estimés  de  la  i>ru- 
i'ince.  Feux .  100. 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  75 


CHENELETTE. 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon,  et  de  la  collation 
du  sacristain  de  Cluny  qui  y  prenait  la  dîme  comme 
titulaire  du  prieuré  d'Anjou.  La  justice  appartenait 
au  seigneur  des  Perriers,  fief  qui  prit  plus  tard  le 
nom  de  Chenelette. 

Le  château  de  Chenelette ,  appelé  anciennement 
les  Pen'iers,  était  fief  appartenant  en  1  500  à  la 
famille  de  Chandieu.  Noble  Guillaume  deChandieu, 
seigneur  de  Propierres,  les  Perriers,  etc.,  acquit 
par  acte  du  21  octobre  1537  de  M.  le  cardinal  de 
Tournon  ,  commissaire  du  roi,  la  justice  haute, 
moyenne  et  basse  de  la  chàtellenie  de  Torvéon  dont 
le  siège  était  à  Chenelette  et  comprenait,  outre  ladite 
paroisse ,  partie  de  Poule  et  de  Claveysoles ,  le  tout 
avec  faculté  de  rachat  et  à  la  réserve  des  foi  et 
hommage.  Le  lachat  eut  lieu  au  profit  du  duc  de 
Montpensier  le  1 1  juillet  1  564.  Peu  d'années  après 
le  fief  des  Perriers  fut  vendu  à  noble  André  de  No- 
blet  ,  écuyer ,  qui  en  fit  les  foi  et  hommage  au  sire 
de  Beaujeu  le  26  décembre  1  600.  Le  même  André 
de  Noblet  acquit  des  commissaires  du  duc ,  par 
acte  du  13  février  160-4,  la  justice  de  Chenelette 
avec  tous  les  droits  seigneuriaux.  La  montagne  de 


76  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

Torvéon,  qui  domine  la  vallée,  fut  exceptée  de  cette 
vente  et  réservée  au  seigneur  de  Beaujeu.  Le  château 
des  Perriers  prit  alors  le  nom  de  Cb endette. 

Cette  seigneurie  fut  acquise  vers  1 740  par 
M.  Pierre  Agniel,  écuyer,  trésorier  de  France.  Ses 
héritiers  l'ont  toujours  conservée,  et  en  ont  pris  le 
nom. 

Nous  avons  vu  que  la  montagne  de  Torvéon  fut 
exceptée  de  la  vente  faite  à  André  de  Noblet.  Le 
seigneur  de  Beaujeu  voulut  sans  doute  conserver  ce 
territoire,  en  raison  de  l'intérêt  historique  qui  s'y 
rattachait.  C'est  effectivement  sur  cette  montagne 
que  se  trouvait  le  château  de  Ganélon,  dont  on  re- 
trouve encore  quelques  vestiges  qui  attestent  la  for- 
midable puissance  dont  ses  anciens  maîtres  l'avaient 
entouré.  Cette  forteresse  occupait  le  point  culmi- 
nant de  la  montagne ,  qui  se  termine  en  pain  de 
sucre  complètement  isolé.  Un  étroit  sentier  pouvait 
seul  y  conduire  et  passait,  avant  d'arriver  au  château, 
sur  une  plate-forme  naturelle  et  parfaitement  dé- 
fendue. Naguère  encore  on  pouvait  suivre  le  pour- 
tour des  fortifications,  et  se  faire  une  idée  assez 
exacte  de  leur  dimension.  Des  voûtes  bien  conser- 
vées, des  restes  de  souterrains,  ainsi  quun  puits 
carré  parfaitement  cimenté,  avaientbravédix  siècles. 
En  peu  d'années  la  cupidité  de  quelques  habitants 
du  voisinage  a  achevé  la  destruction  de  ces  curieuses 
ruines.   INous  ne  dirons  rien   ici  de   l'histoire  de 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  77 

Ganélon ,  ayant  rapporté  le  peu  que  l'on  en  sait 
au  chapitre  de  l'Origine  du  Beaujolais  et  à  l'article 
diAvenas. 

A  différentes  époques  on  a  extrait  à  Chenelette 
du  minerai  de  plomb. 

Note  :  Bon  pays  à  blés  ;  toiles.  Feux,  80. 


CHERVINGES. 

Annexe  de  Limas ,  dont  le  curé  entretenait  un 
vicaire  à  Chervinges.  La  seigneurie  sans  justice 
appartenait  depuis  fort  longtemps  au  seigneur  de 
Marzé,  lief  situé  à  Glaizé.  M.  de  Gaspard  de  St- 
Amour ,  seigneur  du  Sou  et  de  Mai'zé,  vendit  ledit 
Marzé,  au  commencement  du  siècle  dernier,  à 
M.  Bottu  de  la  Barmondière  avec  la  nue-seigneurie 
de  Chervinges.  La  justice  dépendaitdela  chàtellenie 
de  Villefranche. 

Note  :  Bon  pays ,  blés ,  chancres  et  vins.  Feux,  36. 


CHÈZE  (  LA  )  ET  RUSSIE. 


Parcelles  de  paroisses  du  diocèse  deMàcon,  et 
dont  les  clochers  étaient  situés  en  Maçonnais.  L'abbé 


78  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

de  Cluny  en  était  le  collateur.  Russie  était  chef-lieu 
et  la  Chèze  dépendance,  située  près  du  prieuré  de 
la  Grange-du-Bois. 

La  justice  de  la  partie  beaujolaise  appartenait  au 
seigneur  de  Ceuves. 

Note  :  Pays  à  seigle,  assez  bon.  Feux ,  16. 

CHIRASSIMOT  ET  :\IACIIEZAL. 

Comprises  toutes  deux  sous  le  titre  de  même  pa- 
roisse, Machezal  n'étant  qu'une  sorte  d'annexé  des- 
servie par  le  curé  de  Chirassimont.  Cette  paroisse 
était  du  diocèse  de  Lyon  et  de  la  collation  de  son 
archevêque  qui  y  percevait  une  faible  partie  de  la 
dime ,  le  surplus  appartenant  au  ])rieur  de  St- 
Irénée. 

Les  deux  tiers  de  la  justice  moyenne  et  basse 
appartenaient  anciennement  au  prieur  de  St-Irénée 
qui  les  vendit  vers  1  GOO  à  noble  Geoflroy  de  Sale- 
mard-Montfort,  seigneur  de  Ressis,  qui  y  joignit 
la  justice  haute  par  acquisition  des  commissaires  du 
duc  de  Montpensier  le  h  mai  1604.  Cette  justice 
ne  comprenait  pas  la  totalité  du  territoire,  quelques 
parcelles  dépendaient  des  justices  des  seigneurs  de 
Ste-Colombe  et  de  Sarron.  Elle  fut  ])lus  tard  réunie 
à  la  chàtellenie  de  Lay. 

Note  :  Pnjs  de  hon  blé.  Fttiuc ,  90. 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  79 

CHIROUBLES. 

Du  diocèse  de  Mâcon  et  de  la  collation  du  prieur 
du  chapitre  de  St-Pierre,  dont  les  chanoines  étaient 
décimateurs  pour  deux  tiers  et  le  curé  pour  un 
tiers. 

La  seigneurie  de  Chiroubles  appartenait  aux  ha- 
bitants de  la  paroisse  qui  l'avaient  acquise  des 
commissaires  du  duc  le  25  février  1  604,  à  la  con- 
dition que  la  justice  serait  exercée  par  les  officiers  de 
Belleville.  Par  la  vente  faite  aux  habitants ,  chacun 
d'eux  eut  le  droit  de  chasser  sur  son  propre  terrain. 

L'église  a  été  bâtie ,  dit-on ,  au  xiii^  siècle  par  la 
libéralité  d'un  nommé  Antoine  Blondel,  riche  ha- 
bitant du  pays,  à  une  époque  où  la  peste  désolait 
les  montagnes  du  Beaujolais.  Le  jour  où  l'on  posa 
la  première  pierre,  ajoute  la  légende,  la  peste  cessa 
dans  la  paroisse,  et  les  malades,  se  trouvant  guéris, 
vinrent  se  joindre  aux  ouvriers.  Ce  fait  était  consi- 
gné dans  un  manuscrit  très  ancien  ,  conservé  long- 
temps à  la  sacristie  de  Chiroubles  et  perdu  pendant 
la  Révolution. 

Cette  paroisse  a  fait  de  tout  temps  un  commerce 
assez  considérable  de  navets.  Ceux  de  Chiroubles 
sont  fort  estimés. 

Note  :  Hlcs  .  vins,  hntis  nrn'cnux ;  pays  maigre.  Fcu.x  ,  75. 


80  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 


CHRISTOPHE-LA-MONTAGNE  (  ST-) 


Paroisse  du  diocèse  d'Autun  et  de  la  collation  de 
l'abbé  de  Cliiny,  qui  percevait  la  dîme  et  tenait  le 
curé  à  la  portion  congrue. 

La  justice  appartenait  au  seigneur  de  Bacot,  fief 
situé  dans  cette  paroisse  et  possédé  en  1601  par 
noble  ^lichel  du  Ligier-Testenoire,  qui  en  donna 
le  dénombrement  le  1  3  mai  de  ladite  année.  Jean 
du  Ligier-Testenoire ,    écu}  er ,   sieur   de  Bacot , 
gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du  roi,  ac- 
quit la  majeure  partie  de  la  justice  haute,  moyenne 
et  basse  de  St  Christophe  des  commissaires  du  duc, 
par  acte  du  3  février  1  604.  Le  surplus  avait  été 
vendu  au  sieur  de  Thibault.  IVIadelaine  du  Ligier- 
Testenoire,  fille  dudit  Jean,  ayant  épousé  noble 
Antoine  de  Sarron,  chevalier,  par  contrat  du  17 
juillet  1  624,  aj)poria  à  son  mari  la  terre  de  Bacot 
et  la  seigneurie  de  St-Christophc  en  dot.  Angèle  de 
Sarron,  fille  unique  dudit  Antoine  et  de  Madelaine 
du  Ligier,  en  hérita  et  les  porta  à  Gaspard  deSac- 
conay ,  chevalier ,  qu'elle  avait  épousé  par  contrat 
du  17  avril  1660.  De  ce  mariage  naquit  Camille 
de  Sacconay,  qui  fut  héritier  de  sa  mère  et  acquit, 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  81 

par  contrat  des  1  3  septembre  1705  et  24  avril 
1713,  la  partie  de  justice  appartenant  au  sieur  de 
Thibault  de  la  Roche-Thulon,  et  devint  ainsi  seul 
seigneur  de  St-Cliristo])he,  qu'il  vendit  avec  la  terre 
de  Bacot,  pjar  acte  du  6  décembre  1719,  au  sieur 
Jean  André.  Celui-ci  s'étant  ruiné,  ses  créanciers 
firent  vendre  ses  biens,  qui  furent  adjugés  par  arrêt 
du  21  juillet  1734  à  Lambert  Peysson,  écuyer, 
dont  les  descendants  étaient  seigneurs  de  Bacot  et 
de  St-Christophe  en  1  789.  Ils  avaient  pris  le  nom 
de  Bacot. 

Note  :  Pays  bon  à  blé.  Feux.  122. 


CLÂVEYSOLES. 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon  et  de  la  collation 
du  prieur  de  St-Nizier-d'Azergues,  dépendant  de 
l'abbaye  de  Savigny.  Le  prieur  et  le  curé  partageaient 
la  dime. 

Il  existe  à  Claveysoles  une  mine  de  vitriol,  qui 
a  été  exploitée  autrefois  avec  succès.  Les  travaux 
ont  cessé  vers  la  fin  du  xvii®  siècle  par  suite  de  dis- 
cussions entre  les  co-intéressés  ,  et  n'ont  jamais  été 
repris. 

Cette  paroisse  était  anciennement  chef-lieu  d'une 


82  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

prévoté  qui  comprenait  Claveysoles,  St-Bonnet-le- 
Troncy,  Thel,  Cublizeet  partie  de  Poule.  La  pré- 
vôté ayant  été  détruite ,  la  justice  de  Claveysoles 
fut  réunie  à  la  chàtellenie  de  Beaujeu.  La  rente  dite 
de  ï^igo,  appartenant  à  la  famille  Barjot,  de  Beaujeu, 
tenait  une  grande  partie  de  la  paroisse.  Elle  fut 
échangée  en  1572  par  Philibert  Barjot,  écuyer, 
sieur  de  la  Pallud,  contre  la  justice  moyenne  de 
Quincié  que  lui  céda  le  duc  de  Montpensier.  (Voyez 
Qulncié.) 

On  comptait  trois  fiefs  à  Claveysoles,  Viry ^ 
Clavejson  et  le  Paguelet. 

Viry  et  Claveyson  ajipartenaient  très  ancienne- 
ment aune  famille  du  nom  de  Viry  qui,  en  1470, 
donna  un  lieutenant-général  au  bailliage  en  la  per- 
sonne de  .lacques  de  \  iry.  Fondue  au  siècle  suivant 
dans  la  famille  d'Arthaud ,  celle-ci  prit  le  nom  de 
Viry.  Vers  1675  l'héritière  d  Arlhaud-Viry  porta 
ces  deux  fiefs  à  la  famille  de  Thy-Milly  qui  les 
posséda  jusqu'au  milieu  du  siècle  dernier,  époque 
où  elle  les  vendit  à  M.  Jean-Pierre  Couppier, 
écuyer,  conseiller  en  la  Cour  des  monnaies  de 
Lyon.  Il  en  était  encore  seigneur  en  1  789. 

Le  Paquelet  appartenait  en  1G68  à  la  famille 
Vaginay  ;  il  a  été  démemlné  depuis. 

Noie  :  lilcs  ,  toiles  :  pa.)  s  maigre.  Feiir .  160. 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  83 


COLOMBE  (STE-). 

Paroisse  du  diocèse  de  Lyon,  et  située  moitié  en 
Beaujolais  et  moitié  en  Forez.  La  collation  appar- 
tenait à  l'abbé  d'Ainay ,  qui  en  était  décimateur. 
Cette  paroisse  est  le  berceau  de  l'antique  maison 
de  Ste  -  Colombe  qui  en  a  pris  le  nom  ou  lui  a 
donné  le  sien ,  ce  qu'il  est  fort  difficile  de  savoir , 
attendu  que  c'est  un  de  ces  faits  qui  se  perdent 
dans  la  nuit  des  temps.  A  lepoque  la  plus  reculée 
on  trouve  toujours  cette  famille  possédant  la  haute, 
moyenne  et  basse  justice  de  Ste-Colombe,  ainsi 
que  le  château  de  même  nom ,  situé  près  de  l'église. 
Nombre  de  transactions,  fois,  hommages  et  dé- 
nombrements attestent  cette  antique  possession,  qui 
n'a  jamais  été  interrompue. 

Outre  l'église  paroissiale,  il  en  existe  une  autre 
sous  le  vocable  de  St-Julien ,  où  se  trouvaient  les 
tombeaux  des  seigneurs  de  Ste-Colombe. 

Note  :  Pajs  de  blé.  Feux  ,  278. 

COGNY. 

Paroisse  du  diocèse  de  Lyon,  et  de  la  collation 


SA  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

du  prieur  de  Denicé  qui    était  curé  primitif  de 
Cogny.  La  justice  dépendait  de  Montmelas. 

On  comptait  cinq  fiefs  à  Cogny,  savoir:  Serjavre, 
Solly,  Epeisses,  Epeisses-le-Bois  et  Pierre-Filant. 
Serfavre  avait  donné  son  nom  à  une  famille 
éteinte  au  xvi®  siècle.  Jean  de  Serfavre,  écuyer, 
fit  la  reconnaissance  de  son  fief  le  1  9  février  1 443 
au  profit  du  duc  de  Bourbon,  seigneur  de  Montme- 
las. Pierre  de  Serfavre ,  écuyer ,  possédait  le  même 
fief  en  1  5  3  9,  ainsi  qu'il  résulte  d'un  acte  de  reconnais- 
sance qui  lui  fut  passé  le  22  mars  de  ladite  année. 
Peu  après,  ce  fief  fut  acquis  par  Marguerite  de  Mon- 
taynard  et  Pierre  de  Vauzelles  son  second  mari. 
Ils  en  dotèrent  Barbe  de  Signolle,  fille  de  ladite 
Marguerite  de  Montaynard  et  de  Florent  de  Signolle, 
chevalier,  son  premier  mari.  Barbe  épousa  le  20 
février  1  357  Jean  Arod,  écuyer,  seigneur  de  Ron- 
zières.  Depuis  lors  Serfavre  a  toujours  appartenu  à 
la  famille  d'Arod.  Lue  branche  de  Serfavre  s'était 
établie  en  Bourbonnais,  où  elle  fut  connue  sous  le 
nom  de  Serfèvre  et  même  de  Sefèvre. 

Solly  appartenait  en  1  539  à  noble  Jean  de  Ga- 
radeur ,  sieur  de  l'Ecluse,  qui  en  fit  le  dénombre- 
ment le  1  3  mars  de  ladite  année.  Ce  fief  passa  plus 
tard  à  la  famille  de  Rébé,  et  enfin  en  celle  de  du 
Sauzay,  qui  le  fit  unir  à  Epeisses-le-Bois. 

Epeisses  fnt  anciennement  la  propriété  de  la  fa- 
mille de  Chemerys  ou  Chemezys,  puis  de  celle  de 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  85 

Namy  la  Forest.  Ce  fief  passa  plus  tard  aux  Tournier, 
de  Villefranche ,  et  était  ])ossédé  vers  le  milieu  du 
xvii^  siècle  par  François  Tournier,  receveur  des 
consignations  de  Beaujolais,  mort  sans  enfants  de 
Jeanne  de  Namy  sa  femme ,  qu'il  institua  son  hé- 
ritière. Peu  après  néanmoins  ce  fief  fit  retour  aux 
biens  des  Tournier  et  était  possédé  en  1709  par 
Françoise  Tournier ,  épouse  de  noble  Pierre  de 
Phélines,  seigneur  de  Ruyère,  dont  elle  n'eut  pas 
d'enfants.  Elle  institua  pour  son  héritier  son  neveu 
noble  Nicolas  Deschamps  de  Messimieux,  président 
du  bureau  des  finances  de  Lyon.  Les  enfants  de 
Nicolas  Deschamps  n'ayant  pu  acquitter  les  dettes 
de  leur  père ,  le  fief  d'Epeisses  fut  vendu  par  décret 
en  1758  et  acquis  par  messire  François  Morel , 
conseiller  en  la  Cour  des  monnaies  de  Lyon.  Ses 
héritiers  l'ont  toujours  possédé  depuis. 

Epeisses-le-Bois,  appelé  aussi  le  Sollier.  Cet  ancien 
fief,  situé  sur  la  montagne  deMolendrie,  appartenait 
aux  seigneurs  de  Solly.  Le  château  ayant  été  ruiné, 
la  rente  noble  fut  réunie  à  Solly  et  suivit  le  même  sort. 

Pierre-Filant  était  la  propriété  des  seigneurs  de 
Montmelas  du  nom  d'Arod  :  ce  sont  eux  qui  ont  fait 
construire  le  château.  Une  branche  de  leur  famille 
en  a  pris  le  nom. 

Il  existait  encore  à  Cogny  une  rente  noble,  appar- 
tenant en  1  558  à  Jean  de  la  Bessée. 

Note  :  Pays  fort  bon.   Feux  .212. 


86  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 


COMBRES. 

Annexe  de  St- Victor,  du  même  diocèse  et  de 
la  même  justice.  Elle  était  desservie  par  un  vicaire 
de  Si- Victor. 

Le  fief  de  Forge  était  dans  cette  paroisse  :  il 
appartenait  dès  le  xiii«  siècle  à  la  famille  de  Thélis, 
et  avait  droit  sur  toute  la  paroisse.  Pierre  de  Thélis 
en  fit  l'aveu  en  1  294  ;  autre  Pierre  de  Thélis  en 
1400.  Cette  seigneurie  passa  à  la  famille  d'Arcy  et 
appartenait  en  1486  à  Philippe  d'Arcy,  qui  en  fit 
l'aveu  cette  même  année.  Noble  Pierre  d'Arcy, 
écuyer ,  en  donna  le  dénombrement  le  1  5  mars 
1539.  Marguerite  de  Bourges,  veuve  de  Claude 
d'Arcy ,  fils  dudit  Pierre ,  renouvela  ce  dénombre- 
ment le  25  avril  1  do1  .  Farge  appartenait,  au  siècle 
dernier,  à  la  famille  de  Bissuel  de  St- Victor. 

Note  :  Bon  jjays  à  hlè    Feux  ,  93. 

CORCELLES. 

Paroisse  du  diocèse  de  Lyon,  et  de  la  collation 
du  prieur  de  St-Jean-d'Ardière.  La  dimese  partageait 
par  tiers  entre  le  curé ,  le  seigneur  dudit  Heu  et 
celui  de  l'Ecluse. 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  87 

Il  existait  dans  cette  paroisse  un  ancien  Hef  du 
même  nom  de  Corcelles  ou  Courcelles,  qui  apparte- 
nait depuis  fort  longtemps  à  la  famille  de  la  Made- 
laine-Ragny.  En  1  539  et  le  1"  mars ,  noble  Girard 
de  la  Madelaine- Ragny ,  écuyer,  en  donna  le  dé- 
nombrement et  y  comprit  les  fiefs  d'Arcis ,  de  la 

Chartonnière,  de  Portebeuf,  etc Sur  la  fin  du 

xvi"  siècle,  Corcelles  et  Arcis  furent  vendus  à  noble 
Lazare  de  Tircuy  de  la  Barre,  écuyer ,  qui  en  four- 
nit le  dénombrement  le  2  juillet  1  601 .  Le  même 
seigneur  acheta  des  commissaires  du  duc  de  Mont- 
pensier,  le  24  février  1603,  la  justice  haute, 
moyenne  et  basse  de  la  paroisse  de  Corcelles,  celle 
de  la  partie  de  Lancié  sise  en  Beaujolais,  et  celle 
de  Fleurye  à  l'exception  de  Poncié  et  Grand-Pré. 

La  famille  de  Tircuy  la  Barre  a  toujours  depuis 
lors  possédé  Corcelles,  et  en  a  pris  le  nom. 

Note  :  fins  et  quelques  blés  ,  tns  bon  paj  s  et  bon  f  ignoble. 
Feux,  138. 

COURS. 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon ,  et  de  la  collation 
du  prieur  de  Charlieu  qui  y  percevait  la  dîme. 

La  justice  dépendait  du  château  et  ûe(à'Estieu- 
gue,  situé  en  cette  paroisse. 

Estieugue  appartenait  dès  le  XIV*  siècle  à  la  maison 


88  ETAT  ALPHABÉTIQUE 

de  Lavieu  et  passa  en  celle  de  Damas  en  1 496 ,  par 
suite  du  mariage  d'Antonie  de  Lavieu  avec  Claude 
Damas,  chevalier,  seigneur  de  la  Mothe.  Claude 
Damas ,  fils  du  précédent ,  en  donna  le  dénombre- 
ment le  18  mars  1o39.  Cette  branche  de  Damas 
s'étant  éteinte ,  la  dernière  héritière,  Françoise  de 
Damas,  apporta  Estieugue  à  Antoine  d'Anianzé  avec 
lequel  elle  prit  alliance  en  1613.  Leurs  descendants 
acquirent  la  haute  justice  de  Cours,  démembrée 
de  la  chàtellenie  de  Thizy.  Vers  la  fin  du  xvii® 
siècle  cette  seigneurie  passa  à  la  maison  de  Vichy, 
qui  la  possédait  encore  en  1  789. 

Le  lief  de  Montruchet  était  situé  à  Cours  et 
appartenait  en  1539  à  noble  Louis  de  Mondard, 
dont  la  mère ,  Antoinette  d'Anglure ,  agissant 
comme  tutrice  de  son  fils,  remplit  la  formalité  du 
dénombrement  le  6  mars  de  ladite  année.  Ce  fief 
fut  plus  lard  uni  à  la  terre  d'Estieugue. 

Il  existait  encore  dans  cette  paroisse  quelques 
rentes  nobles,  dont  Nicolas  de  la  Mothe,  écuyer, 
donna  le  dénombrement  le  1 2  mars  1  S39. 

Noie  :  Bon  pa)  s  à  blé.  Feux,  140. 


COUTOUVRE. 


l^uoisse  du  diocèse  de  Màcon.  ot  de  la  rollntion 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  89 

de  levêque.  La  dîme  se  partageait  entre  les  sei- 
gneurs de  la  Varenne,  de  Vougy  et  de  Resseins. 

La  justice  dépendait  en  partie  du  château  de  la 
Farenne,  situé  en  cette  paroisse.  Ce  fief  appartenait 
en  1  539  à  noble  Philibert  de  Chémezyou  Chéraery, 
écuyer,  qui  en  donna  le  dénombrement  le  1 1  mars  de 
ladite  année.  Cette  famille  de  Chémezy  devait  déjà  à 
cette  époque  posséder  la  Varenne  depuis  longtemps, 
car  à  la  même  date  du  dénombrement  précité  on 
en  trouve  un  autre  fourni  par  le  curé  du  lieu  pour 
une  chapelle  prébendée  audit  Coutouvre  ,  fondée 
par  les  ancêtres  dudit  Philibert  de  Chémezy.  Cette 
terre  fut  acquise  vers  la  fin  du  xvi®  siècle  par  la 
famille  d'Arcy,  et  le  23  juillet  1  601  noble  Joachim 
d'Arcy,  écuyer,  en  donna  le  dénombrement,  disant 
avoir  justice  haute ,  moyenne  et  basse  sur  partie  de 
la  paroisse  de  Coutouvre.  Cette  seigneurie  passa,  au 
milieu  du  siècle  dernier,  à  la  maison  de  Damas  d'Au- 
dour ,  par  suite  du  mariage  de  Marie-Rossoline 
d'Arcy,  dernière  héritière  de  son  nom,  avec  Claude 
Mathieu,  marquis  de  Damas,  seigneur  d'Audour, 
à  qui  elle  apporta  toute  la  fortune  de  ses  père  et 
mère.  Ce  mariage  eut  lieu  le  22  juillet  1  749. 

L'autre  partie  de  la  j  ustice  de  Coutouvre  dépen- 
dait de  Morland,  fief  situé  aussi  dans  cette  paroisse 
et  appartenant  en  1  604  à  noble  Pierre  Austrain , 
conseiller  du  roi,  lieutenant  particulier  en  la  séné- 
chaussée de  Lyon  et  président  au   parlement  de 


90  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

Dombes.  Il  acquit  le  1  3  février  1  604  ce  qui  restait 
de  la  justice  seigneuriale  de  Coutouvre,  des  com- 
missaires du  duc  de  Montpensier.  Morlaud  était 
possédé,  au  siècle  dernier,  par  la  famille  Mey. 

Note  :  Blés ,  toiles;  bon  pajs.  Feux,  140. 


CROISEL. 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon  et  de  la  collation 
de  l'abbé  de  St-Rigaud ,  située  pour  la  plus  grande 
partie  en  Beaujolais,  à  lexception  du  canton  de  Laby 
qui  dépendait  du  Forez.  La  dime  appartenait  au 
seigneur. 

La  justice  fut  acquise  le  28  janvier  1  604,  des 
commissaires  du  duc  de  Montpensier,  par  noble 
Pierre  de  Pomey  qui  la  revendit  à  M.  de  Ste-Co- 
lombe  l'Aubépin,  dont  les  descendants  ont  toujours 
possédé  cette  seigneurie  depuis  cette  éjioque. 

Note  :  Pajs  montagneux ,  peu  de  seigle.  Feux,  44. 


CUBLISE. 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon  et  de  la  collation 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  91 

du  prieur  de  Chavlieu,  qui  en  était  décimateurpour 
un  tiers  et  le  curé  pour  les  deux  autres  tiers. 

La  justice  dépendait  anciennement  de  la  chàtel- 
lenie  de  Thizy  et  appartenait  à  la  maison  de  Beau- 
jeu-Lignières ,  dont  les  héritiers  la  vendirent  le  1  0 
mars  1  5  7  8  à  noble  Claude  de  Rébé ,  comme  nous 
le  dirons  à  l'article  de  Thlzj.  Cette  vente  compre- 
nait Thizy,  Amplepuis,   Tliel,  Ranchal,  Cublise, 

St-Vincent-de-Reins,  etc Le  11   mai  1579, 

Claude  de  Rébé  revendit  Cublise,  Thel,  Ranchal 
et  St-Vincent-de-Reins  en  partie  à  noble  Jean  des 
Serpents ,  sieur  de  Magny  et  de  Gondras.  La  justice 
haute,  moyenne  et  basse  et  tous  les  droits  seigneu- 
riaux quelconques  faisaientparliede  cette  aliénation. 
Ces  paroisses  furent  unies  à  la  terre  de  Magny,  située 
audit  Cublise,  et  érigées  en  comté.  Claude  des  Ser- 
pents, comte  de  Magny,  dernier  de  son  nom,  mou- 
rut en  1  667  chevalier  des  ordres  du  roi  et  capitaine 
de  ses  gardes.  De  son  mariage  avec  Antoinette  d'Au- 
mont-Rochebaron  il  laissa  trois  filles ,  dont  l'une, 
Gabrielle,  ayant  épousé  Louis-Antoine  de  la  Roche- 
foucaud ,  lui  apporta  en  dot  le  comté  de  Magny  et 
ses  dépendances.  Au  commencement  du  siècle 
dernier  la  maison  de  la  Rochefoucaud  vendit  cette 
seigneurie  à  M.  Le  Prêtre  de  Vauban,  frère  du  célè- 
bre maréchal  de  France;  ses  descendants  la  possé- 
daient encore  en  1789. 

La  terre  de  Magny  dont  nous  venons  de  parler 


92  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

était  venue  très  anciennement  à  un  Antoine  des 
Serpents,  chevalier,  par  son  mariage  avec  Alix  de 
Nagu,  dont  Magny  avait  formé  la  dot.  GuyotNagu, 
damoiseau,  avait  fourni  le  dénombrement  de  Magny 
en  1 442 ,  et  Jean  son  fils  Tavait  renouvelé  en 
1502. 

On  comptait  encore  à  Cublise  quatre  autres 
fiefs,  savoir:  Meyré ,  Batailly,  la  Raffinière  et  le 
Montet. 

Meyré  appartenait,  au  xv«  siècle,  à  la  maison  de 
St-Romain.  Claude  de  Si-Romain  ,  allas  Valorges, 
écuyer,  et  Jeanne  d'Ars  son  épouse,  donnèrent  leur 
aveu  en  1  441 .  Pierre  de  St-Romain,  leur  fils,  renou- 
vela cet  aveu  en  1478.  Cefief  passa  ensuite  à  la  fa- 
mille de  Vuarty,  et  noble  Pierre  de  Vuarty  ,  clieva 
lier,  en  fit  le  dénombrement  le  2 1  août  1  540.  Meyré 
fut  ensuite  uni  à  Batailly. 

Batailly  a  pris  son  nom  d'une  ancienne  maison, 
appelée  tantôt  de  Batailly  et  tantôt  de  Bataille. 
Humbert  de  Bataille  ou  Batailly,  damoiseau,  donna 
sa  reconnaissance  de  fief  en  1322;  Artaud,  son  fils, 
en  137  7.  Guichard  de  Bataille,  chevalier,  donna 
la  sienne  en  1  400.  Ce  fief  passa  ensuite  à  la  maison 
d'Ars,  et  noble  Pierre  d'Ars ,  sieur  de  Batailly  et  de 
la  Raffinière,  fournit  son  dénombrement  le  8  mars 
1539.  Ses  descendants  vendirent  Batailly,  auquel 
le  fief  de  Meyré  avait  été  uni,  à  la  famille  Gueydon. 
Ils  étaient  j)ossédés   fun  et  l'autre  en   1  760   par 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  93 

M.  Jean  Boujot,  président  en  l'élection  de  Ville- 
franche. 

La  Raffinière,  possédée  d'abord  par  la  famille  de 
RafTin,  passa  vers  1  350  à  celle  d'Ars  à  qui  elle  ap- 
partenait encore  au  commencement  du  siècle  der- 
nier; elle  fut  ensuite  achetée  par  M.  Truchet,  notaire 
à  Pontcharra. 

Le  Montet  était  déjà  possédé  en  1 400  par  la  fa- 
mille de  Raffin.  Guillaume  de  RafFin ,  écuyer,  en 
donna  le  dénombrement  en  1 474,  et  Lionnet  son 
fils  en  1486.  Noble  Guichard  Raffin,  écujer,  le 
renouvela  le  13  mars  1539  et  subsl,itua  à  tous 
ses  biens  Guyot  de  Nagu  son  cousin,  qui  en  prit 
possession  en  1  550.  Le  Montet  fut  acquis  en  1  600 
par  Antoine  Charmette,  et  était  possédé  en  1  760 
par  M.  Lenoir.  Ce  fief  a  été  démembré  plus  tard. 

Note  :  Pays  à  blè  ,  commerce  de  toile.  Feux,  144. 


CYR-LE-CHATOUX  (ST-l 


Annexe  de  Vaux ,  dont  le  vicaire  remplissait  les 
fonctions  paroissiales  de  St-Cyr. 

La  justice  dépendait  de  trois  seigneurs,  savoir  : 
de  Montmelas ,  de  Vaux  et  de  Chambost.  Les  deux 
premiers    occupaient  la  presque    totalité  du  terri- 


94  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

toire.  Une  seule  maison  dépendait  de  la  justice  de 
Chambost  près  Chamelet. 

Note  :  Blés  ,  paiwre  paj  s.  Feux  ,  29. 


CYR-DE-FAVIÈRES  (ST-). 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon  et  de  la  collation 
des  Jésuites  de  Roanne ,  en  qualité  de  prieurs  de 
Riorges.  Ils  en  étaient  aussi  décimateurs. 

La  justice  appartenait  en  partie  au  seigneur  d'Ailly 
et  en  partie  au  seigneur  de  Cucurieux ,  fief  situé 
dans  cette  paroisse.  Une  autre  parcelle  du  territoire 
dépendait  du  Forez. 

Cucurieux,  aj)pelé  aussi  dans  les  anciens  titres 
Cucurèze  et  Concourèze ,  avait  donné  son  nom  à 
une  famille  puissante  au  xii"  et  au  xiii"  siècle.  Courant 
de  Concourèze  est  le  plus  ancien  bailli  de  Beaujolais 
dont  nous  ayons  connaissance  :  il  occupait  cette 
charge  en  1296.  On  croit  généralement  que  cette 
famille  s'est  éteinte  en  celle  de  St-Symphorien,qui 
posséda  Cucurieux  pendant  fort  longtemps.  Noble 
Delmas  de  St-Symphorien  en  fit  l'aveu  en  1458. 
INoble  Jean  de  St-Symphorien ,  écuyer,  sieur  de 
Roncy,  en  donna  le  dénombrement  le  9  mars  1539. 
Bénigne  de  St-Symphorien ,  son  héritière ,  épousa 
en  1  546  Antoine  de  Vichy,  chevalier,  seigneur  de 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  95 

Champrond,  et  par  son  testament  du  25  avril  1  569 
elle  légua  Cucurieux  à  Caradas  de  Vichy  son  fils. 
Celui-ci  réunit  la  justice  de  Vandranges  à  son  fief. 
Ces  deux  seigneuries  appartenaient,  au  siècle  der- 
nier, à  la  famille  de  Ferrus. 

La  famille  de  Rochebaron  possédait  quelques 
rentes  nobles  à  St-Cyr-de-Favières. 

Note  :  Blés  ,  pajs  fort  bon.  Feux,  82. 

CYR-DE-VALORGES  (ST-). 

Paroisse  du  diocèse  de  Lyon  et  de  la  collation 
de  l'abbaye  de  Cluny,  qui  y  percevait  la  dîme. 

La  justice  de  cette  paroisse  appartenait  de  temps 
immémorial  à  la  maison  de  Thélis,  qui  y  possédait 
le  château  et  fief  de  TEspinace.  La  tradition  rapporte 
qu'un  des  premiers  sires  de  Beau  jeu  ayant  ramené 
d'Angleterre  deux  frères  de  cette  famille,  leur  donna 
la  seigneurie  de  St-Cyr  avec  toutes  ses  dépendan- 
ces. Guichard-le-Grand  transigea  avec  un  de  leurs 
descendants  relativement  à  quelques  droits  sur  la 
terre  de  TEspinace.  La  maison  de  Thélis  s'étant 
éteinte  en  cette  branche ,  la  seigneurie  de  St-Cyr 
fut  acquise  au  commencement  du  siècle  dernier 
par  la  famille  Thomé  qui  en  prit  le  nom.  Depuis 
longtemps  déjà  le  château  de  FEspinace  avait  changé 
le  sien  pour  prendre  celui  de  la  paroisse. 


96  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

Il  existait  encore  à  St-Cyr  un  autre  fief  appelé 
Ressis ,  qualifié  place  forte:  il  appartenait  dès  l'an 
1  340  à  la  maison  de  Salemard.  Noble  Claude  de 
Salemard,  écuyer,  en  donna  le  dénombrement  le 
8  mars  1339,  disant  avoir  moyenne  et  basse  justice 
sur  un  cinquième  de  la  paroisse  de  St-Cyr.  Dans  le 
courant  du  siècle  dernier,  ce  fief  passa  à  la  famille 
de  Ste-Colombe-1'Aubépin. 

Note  :  Baj  s  de  blé.  Feux ,  65. 


DEISICE. 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon  et  de  la  collation  de 
l'abbé  de  Savigny,  à  qui  elle  fut  donnée  par  Hum- 
bert  de  Beaujeu  en  1 086.  Il  existait  dans  l'église  de 
Denicé  une  prébende  sous  le  vocable  de  la  Ste  Tri- 
nité ,  dont  la  nomination  appartenait  à  la  famille 
d'Espiney.La  justice  dépendait  de  Montmelas. 

On  comptait  huit  fiefs  dans  cette  paroisse,  sa- 
voir :  Charmes ,  Malleçal ,  Talencè,  la  Tour,  le 
grand  et  le  petit  Buffavent,  Montgiraud  et  Mont- 
romani. 

Charmes  appartenait  en  1  .'îSS  à  Anne  de  la  Bes- 
sée,  qui  en  fit  le  dénombrement  le  6  novembre  diidit 
an.  Elle  en  fit  donation    plus  tard  à  noble  Gabriel 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  97 

du  Sauzey ,  sieur  de  la  Vénerie,  receveur  des  tailles 
en  Beaujolais.  Son  fils,  nommé  aussi  Gabriel,  con- 
seiller du  roi  et  lieutenant  particulier  au  bailliage , 
recueillit  ce  fief  dans  l'héritage  de  son  père.  Il  de- 
vint plus  tard  la  propriété  de  la  famille  Danicourt. 

Malleval  était  possédé  en  1601  par  noble  Gui- 
chard  de  Serrein,  receveur  du  grenier  à  sel  de  Lyon, 
qui  en  fit  les  foi  et  hommage  cette  même  année. 
Ce  fief  fut  acquis  ensuite  par  la  famille  Mabiez,  et 
appartenait,  au  siècle  dernier,  à  M.  Didjessey  de 
Contanson. 

La  Tour,  possédé  en  1  539  par  noble  Louis  de 
Gayand,  qui  en  donna  le  dénombrement  le  7  mars 
de  ladite  année.  Ce  fief  a  été  démembré  dans  la 
suite. 

Le  grand  Buffavent  appartenait  en  1  667  au  sieur 
Perrette,  bourgeois  de  Lyon. 

Le  petit  Buft'avent  appartenait  en  1660  à  la  fa- 
mille Bottu  de  la  Barmondière,  qui  le  possédait  en- 
core en  1789. 

Talencé  appartenait  en  1650  à  la  famille  Des- 
champs, qui  a  donné  des  magistrats  distingués  au 
parlement  de  Bombes  et  dont  une  branche  prit  le 
nom  de  Talencé.  Plus  tard  ce  fief  passa  à  M.  Lemau, 
chevalier  du  guet  à  Lyon.  Ses  héritiers  le  possédaient 
en  1  789,  et  en  avaient  aussi  pris  le  nom. 

Montgiraud  était  depuis  longtemps  uni  à  Plan- 
tigny. 


98  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

Montromant  appartenait  au  chapitre  de   Ville- 
franche. 

Note  :  Pa)  s  de  bons  vignobles.  Feux,  120. 


DIDIER  (ST-). 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon  et  de  la  collation 
du  chapitre  de  Beaujeu,  qui  en  percevait  ladime. 
La  justice  dépendait  de  la  chàtellenie  de  Beaujeu. 

Les  habitants  de  St-Didier  étaient  convaincus 
autrefois  que  Nostradamus  avait  habité  chez  eux 
pendant  plusieurs  années,  et  que  de  là  il  se  rendait 
au  sommet  de  la  montagne  de  Torvéon  pour  obser- 
ver les  astres.  Ou  montrait  aux  voyageurs  la  maison 
qu'il  avait  occupée,  et  on  ajoutait  quil  en  était  parti 
sans  payer  sa  dépense. 

Note  :  Bonpo) s  à  blé.  Feux,  9a. 


DOAIPIERRE. 


Paroisse  du  diocèse  d'Antun,  et  située  partie  en 
Maçonnais  et  partie  en  Beaujolais.  La  justice  appar- 
tenait pour  les  deux  tiers  au  seigneur  d'Aiidour, 


DES    PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  99 

château  et  terre  situés  en  cette  paroisse  et  possédés 
par  la  famille  de  Damas.  Les  sieurs  de  Ronceret  et 
de  la  Roclie-Tliulon  y  possédaient  aussi  quelques 
droits  de  justice.  La  partie  beaujolaise  nommée 
Frouges  dépendait  d'Andour  et  appartenait  en  1  369 
à  Guicliard  de  Vaux ,  damoiseau,  qui  en  donna  l'a- 
veu, comme  l'ayant  acquis  d'Agnès  de  Bosc,  veuve 
d'Oudard  de  Mipon  ,  chevalier.  Ce  fief  passa  vers 
1  600  à  la  famille  de  Damas,  qui  le  possédait  en  1  789. 
La  collation  de  Dompierre  appartenait  à  l'abbé  de 
Cluny. 

Noie:  Bon  pays  à  froment .  Feux,   'l8. 


DRACE. 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon  et  de  la  collation 
du  prieur  d'Arnas  qui  en  était  décimateur ,  sauf  le 
clos  des  Condamines  où  le  chapitre  de  Beaujeu  avait 
droit. 

La  justice  dépendait  du  château  de  l'Ecluse,  qui 
autrefois  se  trouvait  compris  dans  le  territoire  de 
cette  paroisse.  Une  nouvelle  circonscription  l'en- 
globa plus  tard  dans  celle  de  St-Jean-d'Ardière. 

Il  existait  à  Dracé  un  fief  très  ancien  nommé  la 
Plaigne,  qui  appartenait  de  toute  antiquité  à  la 
maison  du  Saix.  Guillaume  du  Saix,  damoiseau,  en 


100  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

donna  l'aveu  en  1 276.  Ce  fief  passa  vers  1 A30  à  la 
famille  de  Gerraanet.  NoLle  Dalmas  de  Germanet, 
écuyer,  en  donna  le  dénombrement  le  12  mars 
1536.  Jacqueline  de  Germanet,  fille  de  Dalmas, 
porta  ce  fief  en  dot  vers  1  545  à  noble  Mathias  de 
Naturel ,  sieur  de  Dulphé  et  de  Corcelles  en  Ma- 
çonnais. Leurs  descendants  l'ont  possédé  jusqu'en 
1615,  époque  où  Denise  de  Naturel  le  porta,  par 
suite  d'alliance,  dans  la  maison  de  St-Julien  de  Ba- 
leure.  Il  passa  vers  1676  à  la  famille  de  Bellet  de 
Tavernost,  et  enfin  en  celle  de  Léviste  de  Mont- 
brian. 

Note  :  Blés  ,  tivs  hon  pay  s  et  ries  meilleurs.  Feux ,  163. 


DURETTE. 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon,  et  de  la  collation 
de  l'abbé  de  Cluny.  La  dîme  appartenait  au  curé, 
par  l'abandon  que  lui  en  avait  fait  le  curé  de  St- 
Mamez. 

La  justice  dépendait  du  château  de  la  Pierre. 

La  Pierre,  llt'fnouimé  autrefois  7 oMr /^our^on, 
appartenait  en  1  557  à  noble  Antoine  de  Nagu  qui 
en  donna  le  dénombioment  le  dernier  mars  de  la- 
dite   année.   Vai    1601    il  était  possédé  par  noble 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  101 

Antoine  d'Ars  ,  comme  on  le  voit  par  le  dénombre- 
ment qu'il  fournit  le  8  mai.  Il  passa  plus  tard  dans 
la  famille  de  Sarrazin  qui  le  posséda  jusqu'en  1766, 
époque  où  il  fut  porté  en  celle  de  Vocanse.  Il  fut 
enfin  acquis,  peu  après,  par  M.  Dulac  de  Ponchon. 
Antoine  d'Ars  avait  acheté  en  1  603,  des  commis- 
saires du  duc,  la  justice  haute  de  Durette. 

En  1  777,  M.  Dulac  obtint  un  arrêt  du  parlement 
qui  attribuait  l'appel  de  toutes  ses  causes  au  bailliage 
de  Màcon.  Celui  de  Villefranche  forma  opposition 
à  cet  arrêt,  et  en  obtint  la  cassation. 

Note  :  /  ins  ,  maigre  paj s.  Feux,  16. 


EMERINGES. 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon,  et  de  la  collation 
de  l'abbé  de  Cluny.  La  dime  appartenait  au  curé. 

La  seigneurie  fut  acquise  en  1  602  ,  des  commis- 
saires du  duc  de  Montpensier,  par  noble  Laurent  de 
Chevriers,  chevalier,  seigneur  du  Thil,  et  passa 
plus  tard  dans  la  famille  de  GroUier  (Voyez  Faux- 
renard.) 

Il  existait  dans  cette  paroisse  un  fief  nommé  la 
Coust,  appartenant  en  1  539  à  Jean  de  Ste-Colombe, 
écuyer,  qui  en  donna  le  dénombrement  le  10  fé- 


1  02  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

vrier  de  ladite  année.  Ce  fief  fut  ensuite  possédé 
par  la  famille  de  Peyrieu  ,  comme  il  appert  du  dé- 
nombrement fourni  le  1  5  avril  1531  par  noble  Be- 
noît de  Peyrieu ,  écuyer.  Plus  tard  il  devint  la  pro- 
priété de  la  famille  de  Chevriers. 

Note  :  Pays  de  bois  ci  vignes  ,  blés  ;  pauvre  pa^  s .  Feux,  30. 


ÉTIENÎNK-LÂ-VARElNNE   (ST-)- 


Du  diocèse  de  Lyon  et  de  la  collation  du  prieur 
deNéty.L'égliseparoissiale  était  autrefois  au  prieuré, 
mais  dans  le  courant  du  xvi®  siècle  elle  fut  transférée 
à  la  chapelle  de  St-Etienne,  et  le  prieuré  de  Néty 
n'eut  plus  qu'une  simple  chapelle.  Les  domaines  dits 
de  la  Tallebarde  dépendaient  de  cette  paroisse 
quant  au  spirituel ,  mais  les  rentes  aj)parten aient  au 
prieur  de  Salles ,  en  vertu  de  l'échange  qui  en  fut 
fait  contre  le  prieuré  de  Grelonges. 

La  justice  de  St-Etienne  appartenait  au  seigneur 
de  la  Bâtie,  lief  situé  en  cette  paroisse  et  possédé 
dès  l'an  1428  par  Jean  de  Damas,  écuyer,  qua- 
lifié seigneur  de  la  Bâtie  dans  son  contrat  de  ma- 
riage avec  Jeanne  de  INagu-Varennes  en  date  du 
30  septembre  de  la  susdite  année.  Lyonnet  de 
j)amas,  leur  (ils,  eut  la  Bâtie  en  partage  et  épousa 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  103 

le  14  janvier  1479  Claudine  de  Lavieu,  dame  de 
la  Pilonière.  Françoise  de  Changy,  veuve  de  noble 
Claude  Damas ,  écuyer ,  seigneur  de  la  Bàlie ,  de  la 
Pilonière  et  du  château  du  Bost ,  donna  le  dénom- 
brement desdits  fiefs  le  1  6  mars  1539.  Antoine  de 
Damas ,  seigneur  desdits  lieux  et  de  Jasseron,  vendit 
la  Bâtie  et  la  seigneurie  de  St-Etienne,  vers  1710, 
à  M.  de  la  Chaize  d'Aix,  seigneur  de  la  Douze.  La 
famille  de  Montaigu  les  posséda  plus  tard. 

En  outre  de  la  Bâtie,  on  comptait  encore  trois 
fiefs  à  St-Etienne  ,  Milly,  Corcelles  et  Pougelon. 

Milly  et  Corcelles  ayant  toujours  appartenu  au 
même  propriétaire ,  ont  presque  toujours  été  con- 
fondus. Ces  deux  fiefs  étaient  possédés  en  1  539  par 
noble  Guillaume  de  Thy ,  écuyer,  et  Péronne  de 
Chavagneux  sa  femme ,  qui  en  firent  le  dénombre- 
ment le  1  0  mars  de  ladite  année  et  le  renouvelèrent 
le  4  avril  1551.  Ces  fiefs  passèrent  ensuite  dans  la 
famille  de  Madière,  puis  en  celle  de  Renaud,  et  échu- 
rent enfin  à  M^^^  de  Raousset  qui  les  apporta  en  dot 
à  M.  de  Carnazel. 

Pougelon,  érigé  en  fief  dans  le  courant  du  xvii* 
siècle  en  faveur  de  la  famille  de  la  Font,  passa  en- 
suite en  celle  de  Guillin  qui  en  prit  le  nom. 

Note  :  Blés  et  vins  ,  pojs  sablonneux  et  maigre.  Feux ,  110. 


1  04  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 


ÉTOUX  (LES). 


Annexe  delà  paroisse  de  Beaujeu,  et  appartenant 
au  diocèse  de  Màcon.  Le  chapitre  de  Beaujeu  en 
était  curé  primitif  et  s'y  rendait  chaque  année  pro- 
cessionnellement  et  mitre  en  tète ,  le  jour  de  St- 
Martin  et  le  mardi  des  Rogations ,  pour  y  célébrer 
l'ofli ce  divin.  La  dîme  lui  appartenait. 

C'est  sur  le  territoire  des  Etoux,  ou  St-Martin- 
des-Etoux,  comme  on  disait  autrefois,  que  fut  bâtie 
l'église  de  St-PSicolas  qui  plus  tard  devint  l'église 
paroissiale  de  Beaujeu,  ainsi  que  nous  l'avons  dit  en 
son  lieu. 

Au  douzième  siècle,  il  existait  un  seigneur  des 
Etoux  qui  y  avait  son  manoir  et  en  portait  le  nom. 
On  ne  connaît  guère  cette  famille  (jue  par  quelques 
actes  échappés  au  temps,  entre  autres  un  consente- 
ment de  censivc  au  j)roflt  d'Etienne  des  Etoux , 
chevalier,  et  de  Vandelmonde  sa  femme,  ainsi 
qu'une  donation  de  trois  curtds  (jardins)  qui 
leur  fut  faite  ])ar  un  nommé  Arténulphe.  Ces  cur- 
tils  étaient  situés  au  lieu  de  Thulon  et  aux  Etoux. 
L'antique  famille  de  l'Etouf-Pradines ,  éteinte  au 
siècle  dernier,  n'était  autre,  selon  nous,  que  la 


DES   PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  1  05 

descendance  des  seigneurs  des  Etoux  dont  le  nom 
avait  subi  une  légère  altération. 

On  comj)tait  deux  fiefs  dans  cette  paroisse  :  Es- 
crots  et  Maïleval. 

Escrots  appartenait  de  temps  immémorial  à  la 
famille  de  Brosses.  Noble  Ponthus  de  Brosses 
acheta  des  sires  de  Beaujeu,  en  1423,  le  droit  de 
chasse  exclusif  Ses  descendants  possédaient  encore 
ce  fief  en  1789. 

Malleval  était  possédé  en  1537  par  la  famille 
Barjot,  dont  les  descendants  le  vendirent,  au  xvii^ 
siècle ,  à  celle  de  Brosses  qui  en  était  propriétaire 
en  1789. 

Note  :  Bons  vins  ,  et  quelques  blés  ;  pauvre  pays.  Feux  ,  80. 


FLEURYE. 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon,  et  de  la  collation 
de  levèque.  La  dîme  appartenait  par  moitié  au 
chapitre  de  St -Vincent  et  au  curé.  Il  existait  à 
Fleurye  une  chapelle  de  Notre-Dame  des-Bois,  où 
la  dévotion  attirait  grand  nombre  de  fidèles  ;  ou  y 
voyait  aussi  un  doyenné  monacal  du  nom  d'Arpayé, 
dépendant  de  Cluny.  La  maison  ayant  été  ruinée, 
les  moines  furent  retirés ,  mais  le  revenu  demeura 
à  labbaye  de  Cluny. 


1  06  ETAT  ALPHABÉTIQUE 

La  justice  de  cette  paroisse  se  divisait  entre  trois 
seigneurs.  Celui  de  Corcelles  en  possédait  la  ma- 
jeure partie  et  avait  le  clocher,  celui  de  Poncié  et 
celui  de  Grandpré  possédaient  le  surplus. 

On  comptait  deux  fiefs  à  Fleurye ,  Poncié  et 
Grandpré. 

Poncié  fut  acquis  en  toute  justice,  en  1  602,  des 
commissaires  du  duc,  par  M.  Perrachon  de  Senozan, 
écuyer ,  prévôt  de  Màcon ,  dont  le  fils  le  vendit  en 
1  640  à  noble  Benoît  de  la  Roche,  écuyer ,  seigneur 
dudit  lieu.  Claude  de  la  Roche,  son  fils,  écuyer, 
conseiller  et  avocat  du  roi  au  bailliage  ,  en  donna  le 
dénombrement  le  8  mars  1678.  Ses  héritiers  ven- 
dirent ce  fief  à  la  famille  de  Damas,  et  il  passa  plus 
lard  à  celle  de  Lapimpie  de  Granoux  qui  le  possé 
dait  en1789. 

Grandpré  fut  longtemps  la  propriété  de  la  famille 
du  Sauzey  et  aj)j)artenait ,  au  siècle  dernier ,  à 
M.  Agniel  de  Cheneletles. 

Note  :  Pays  sablonneux,  et  qui  cependant  produit  de  très  bons 
vins.  Feux ,   162. 

FOURNEAUX. 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon,  et  de  la  collation 
de  l'archevêque  qui  y  était  décimateur ,  mais  qui 
en  fit  abandon  an  curé. 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  107 

Les  commissaires  du  duc  de  Montj)ensier  vendi- 
rent le  1  6  janvier  1  606  la  justice  et  seigneurie  de 
Fourneaux  à  noble  Rolin  de  Ste-Colombe ,  écuyer, 
seigneur  del'Aubépin,  et  à  noble  Pierre  de  Sarron? 
seigneur  des  Forges,  à  chacun  par  moitié,  l'église 
faisant  la  limite  entre  eux. 

Le  fief  des  Forges,  situé  en  cette  paroisse,  possé- 
dait une  chapelle  desservie  pour  Tusage  des  habi- 
tants. Ce  fief  appartenait  en  1430  à  Guillaume  de 
Thélis  ,  chevalier.  Philibert  de  Thélis  et  Marguerite 
sa  sœur,  épouse  de  Guillaume  d'Orgères,  l'échan- 
gèrent, avec  Antoine  de  Sarron ,  contre  sa  terre  de 
Cruix  et  tout  ce  qu'il  possédait  à  Theizé.  Le  contrat 
d'échange  fut  passé  le  1  3  juin  1486. 

Passinge,  petit  fiefsitué  aussi  dans  cette  paroisse, 
était  uni  depuis  longtemps  à  celui  des  Forges. 

Note  :  Blés ,  marché  de  toiles.  Feux  ,  203. 


GEORGE-DE-RENEINS  OU  DE-ROGNEINS  (  ST-  ). 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon,  et  de  la  collation 
de  l'abbé  de  Cluny.  La  justice  dépendait  de  la  chà- 
tellenie  de  Villefranche.  Celle  de  Belleville  préten- 
dit que  Rogîieins^  comme  on  l'appelait  alors,  faisait 
partie  de  son  ressort,  et  un  conflit  de  juridiction 


1  08  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

assez  grave  s'éleva  à  ce  sujet.  Mais  le  6  novembre 
1592  Etienne  de  la  Roche,  lieutenant-général  au 
bailliage ,  rendit  une  ordonnance  par  laquelle  il  fut 
fait  défense  aux  habitants  deRogneins  de  se  pourvoir 
ailleurs  qu'à  Villefranche ,  et  aux  juges  de  Belleville 
de  s'immiscer  en  rien  de  ce  qui  concernait  les  cau- 
ses provenant  de  ladite  paroisse.  Un  arrêt  du  parle- 
ment fut  rendu  dans  ce  sens. 

La  justice  appartenait  anciennement  aux  sires  de 
Beaujeu;  mais,  par  suite  du  rapt  de  M"'^de  la  Bes- 
sée  par  Edouard  de  Beaujeu,  rapt  dont  les  suites 
conduisirentEdouardà  sa  ruine,  comme  nous  l'avons 
dit,  la  seigneurie  de  Rogneins  fut  adjugée  à  Guion- 
net  de  la  Bessée,  pour  réj)aration  de  liujure  faite  à 
sa  famille.  Les  seigneurs  de  Beaujeu  rachetèrent  en- 
suite cette  juridiction  et  l'ont  toujours  j)ossédée 
depuis,  à  l'exception  dune  partie  qui  dépendait  de 
Laye,  et  de  quelques  parcelles  qui  dépendaient  d'Ar- 

Cette  paroisse  comptait  sept  fiefs,  savoir:  liussjy 
Laye ,  Boistrait  nommé  autrefois  la  Grange- 
Baudet,  FaUière,   Marzé ,  Jïonlchervef.  et  Mar- 


sangue. 


Bussy  appartenait  en  1539  à  noble  Claude  de 
Baronnat,  sieur  de  la  Martizière  et  du  Moulin-au- 
Comle,  jsige  <l'a])])eaux  de  Beaujolais ,  qui  donna 
le  dénombrement  de  son  llef  le  27  janvier  de  ladite 
année.  Ses  héritiers  le  vendirent  vers  1  645  à  noble 


DES   PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  1  09 

NoélMignot,  écuyer,  lieutenant-général  au  bailliage, 
qui  en  prit  le  nom  et  dont  les  descendants  le  possé- 
daient encore  en  1  789. 

Laye  a  donné  son  nom  à  une  illustre  et  puissante 
maison ,  éteinte  au  xvi*  siècle  après  avoir  possédé 
pendant  près  de  400  ans  les  plus  belles  seigneuries 
en  Beaujolais ,  en  Bombes  et  en  Bourgogne.  La 
terre  de  Laye  passa,  vers  1 450,  à  la  famille  de  Nagu- 
Varennes.  Noble  Philibert  de  Nagu  en  donna  le 
dénombrement  le  25  février  1539.  Le  11  avril 
1601  François  de  Nagu,  chevalier,  passa  une  pro- 
curation pour  faire  au  duc  de  Montpensier  les  fois 
et  hommages  de  ses  terres  et  fiefs.  Laye  appartenait 
en  1653  à  Alexandre  de  Nagu,  chanoine-comte  de 
Lyon ,  qui  le  vendit  ladite  année  à  Antoine  Perra- 
chon ,  baron  de  Senozan  et  marquis  de  Mison.  Vers 
le  milieu  du  siècle  dernier  cette  seigneurie  fut  ac- 
quise par  la  famille  d'Espiney,  qui  la  possédait  en 
1  789.  Les  fiefs  de  Champrenard  et  de  Marsangue 
avaient  été  unis  à  la  terre  de  Laye,  dont  une  partie 
de  la  justice  provenait  de  celle  de  Montmelas  et 
comprenait  de  très  beaux  droits. 

Boistrait,  appelé  autrefois  la  Grange-Baudet,  ap- 
partint fort  longtemps  à  la  famille  Baudet,  ancienne 
en  Beaujolais.  André  Baudet,  écuyer,  maître  des 
comptes,  en  était  seigneur  en  1476.  Philibert  son 
fils,  étant  sans  enfants,  institua  par  son  testament 
du  26  novembre  1519  pour  son  héritier  universel 


110  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

Jacques  de  Mareschal ,  écuyer ,  seigneur  de  Seno- 
zan ,  son  beau-frère.  Celui-ci  n'eut  qu  une  fille 
nommée  Françoise  qui  épousa  Jean  Mitte  de  Che- 
vrières ,  chevalier.  Leurs  descendants  vendirent  le 
fief  de  Boistrait  à  la  famille  de  Bellet,  qui  le  posséda 
assez  longtemps.  Jacques  Bellet,  écuyer,  en  était 
seigneur  en  1670.  Depuis  lors  ce  fief  passa  à  la 
famille  Petit  de  Villonière.  La  dernière  héritière  le 
porta,  vers  la  fin  du  siècle  dernier,  à  M.  Lepileur 
de  Brévannes. 

Vallières  fut  possédé  assez  longtemps  par  la  fa- 
mille de  l'Artuisie ,  sur  laquelle  nous  savons  jieu  de 
chose.  Le  dernier  des  l'Artuisie  en  fit  don  vers  1  640 
à  M.  David,  dont  la  fille  Lucrèce  épousa  en  1  652 
Louis  de  Monspcy,  chevalier,  seigneur  de  Luysan- 
dre,  et  lui  apporta  Vallières  en  dot.  Leurs  descen- 
dants l'ont  toujours  possédé  depuis.  M.  Louis-Ale- 
xandre Elisée,  marquis  de  Monspey,  fut  élu  député 
de  Tordre  de  la  noblesse  de  Beaujolais  aux  Etats  géné- 
raux de  1789. 

Marzé.  Ce  fief  appartenait  en  1  o41  à  noble  Jac- 
ques de  Rosset,  comme  il  appert  du  dénombrement 
qu'il  en  donna  le  23  août  de  ladite  année.  Il  passa 
ensuite  à  noble  Jean  de  Nanton ,  sieur  de  Chaintré 
en  Maçonnais,  sur  lequel  on  le  vendit  par  décret  en 
décembre  1  548.  L'acquéreur  fut  Jean  Gay,  avocat 
en  parlement,  dont  la  famille  l'a  possédé  assez  long- 
temps. Ce  fief  appartenait ,  eu  1  789,  à  M.  Uabut. 


DES   PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  1  1  1 

Montchervet.  Ce  fief  était,  en  1557,  la  pro- 
priété de  Claude  Agnot,  écuyer,  seigneur  de 
Champrenard ,  dont  les  héritiers  le  vendirent  à 
M.  Jean  Bottu  de  la  Barmondière.  Il  passa  ensuite 
à  la  famille  de  Monspey,  qui  l'a  toujours  conservé. 

Marsangue  était  un  ancien  fief  qui  fut  pendant 
longtemps  la  propriété  de  la  famille  de  Rétis ,  ori- 
ginaire de  Lucques,  et  venue  en  France  sous  le 
règne  de  François  I".  Jean  de  Rétis ,  gentilhomme 
de  la  chambre  du  roi ,  était  seigneur  de  Marsangue 
en  1580.  Zacharie  son  fils  posséda  le  même  fief 
et  le  légua  à  César  son  fils  qui  fut  lieutenant  parti- 
culier assesseur  au  bailliage  de  Beaujolais  en  1  605  , 
et  maître  des  requêtes.  Gal)riel  de  Rétis ,  seigneur 
de  Marsangue,  est  le  dernier  que  nous  connaissions  : 
il  fut  gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du  roi. 
Ce  fief  fut  ensuite  réuni  à  celui  de  Champrenard 
et  continua  néanmoins  à  être  le  siège  de  la  justice 
seigneuriale,  privilège  qu'il  conserva  même  après 
la  réunion  de  Champrenard  à  la  seigneurie  de  Laye. 

Note  :  Blés  ,  chanvres  ,  vins  ;  très  bon  pays.  Feux  ,  350. 


GERMOLLES. 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon,  et  située  partie 
en  Maçonnais  et  partie  en  Beaujolais  :   le  clocher 


112  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

était  de  cette  dernière  province.  La  collation  ap- 
partenait au  chapitre  de  St- Vincent  qui  partageait 
la  dime  avec  le  chapitre  de  St-Pierre,  le  curé  du 
lieu  et  le  seigneur  de  Tramayes. 

La  justice  appartenait  partie  au  seigneiu  de 
Cenves  et  partie  à  celui  de  Gorze ,  fief  situé  dans 
ladite  paroisse  de  Germolles  :  ce  dernier  avait  le 
clocher. 

Gorze  appartenait  de  toute  ancienneté  à  la  fa- 
mille de  Vers  ou  Vère,  qui  avait  pris  le  nom  de 
Germolles,  et  s'éteignit  dans  le  courant  du  xvi' 
siècle.  Gorze  passa  plus  tard  à  la  famille  de  Ber- 
thet ,  en  faveur  de  laquelle  ce  fief  fut  érigé  en  mar- 
quisat. Il  tomba ,  dans  le  courant  du  siècle  dernier, 
à  celle  de  Bernard  de  la  Vernette  qui  le  possédait 
en  1789. 

Combe  était  un  petit  fief  uni  à  celui  de  Gorze. 

Note  :  Blés  ;  bonpajs.  Feux,  77. 


GLAIZÉ. 


Paroisse  avec  titre  de  prieuré,  du  diocèse  de 
Lyon  et  de  la  collation  de  l'abbé  de  St-André-le- 
Bas  de  Vienne.  Le  prieur  ne  prenait  que  la  vingt- 
quatrième  partie  de  la  dime,  et  voici  la  raison  qu'on 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  1  1  3 

en  donnait  :  un  prieur  de  Glaizé,  en  une  année  de 
cherté,  avait  fait  un  amas  considérable  de  blé;  l'an- 
née suivante,  la  récolte  ayant  été  abondante,  il  ne 
put  se  décider  à  vendre  son  blé  à  bon  marché,  et 
le  garda  si  longtemps  qu'il  s'avaria  complètement. 
Il  prit  alors  le  parti  de  le  faire  jeter  dans  la  rivière 
de  Morgon;  mais  le  courant  de  l'eau  l'ayant  porté 
jusqu'à  Villefranche ,  on  en  suivit  les  traces  en  re- 
montant le  cours  de  la  rivière,  et  on  arriva  ainsi  au 
prieuré.  Un  procès  criminel  s'ensuivit  et  le  ])rieur 
fut  privé  de  la  dîme,  ou  du  moins  fut  réduit  au 
vingt-quatrième  ;  le  reste  fut  adjugé  au  sire  de 
Beaujeu. 

En  1  S4.3  les  commissaires  du  roi  vendirent  aux 
échevins  de  Lyon,  acquérant  comme  recteurs  du 
grand  hôpital  du  pont  du  Rhône,  les  dîmes  de 
Glaizé,  pour  le  prix  de  1  050  liv.  Le  duc  deMont- 
pensier  les  racheta  en  1561. 

La  justice  dépendait  de  la  chàtellenie  de  Ville- 
franche  ,  à  l'exception  d'une  paitie  qui  appartenait 
aux  seigneurs  de  Marzé  et  de  Bionney. 

La  paroisse  de  Glaizé  s'étendait  jusqu'aux  portes 
de  Villefranche ,  et  englobait  même  une  partie  du 
faubourg  dit  des  Frères. 

On  comptait  quatre  fiefs  à  Glaizé  :  Marzè,  Saint- 
Fonds,  Motit^ré  ou  Portebeuf^  et  Fauxrenard. 

Marzé  appartenait  anciennement  à  l'illustre  fa- 
mille de  ce  nom,  qui  a  joué  un  grand  rôle  en  Beau- 


1  1  4  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

jolais  (1).  Théode  de  Marzé,  dernier  possesseur,  en 
fit  le  dénombremenl  le  1 2  avril  1514.  Se  trouvant 
sans  enfants  et  le  dernier  de  son  nom,  il  institua 
son  héritière  Jeanne  de  Crussol,  sa  femme.  Celle-ci 
donna  tous  ses  biens  à  Jeanne  Mitte  de  Chevrières, 
sa  nièce ,  qui  épousa  le  1  3  mai  1  342  Philibert  de 
Nagu ,  seigneur  de  Varennes ,  à  qui  elle  apporta  les 
terres  de  Marzé  et  de  Belleroche-en-Montagne. 
Marzé  appartint  ensuite  à  M.  de  Gaspard  du  Sou, 
qui  le  vendit  à  M.  Bottu  de  la  Barmondière  au 
commencement  du  siècle  dernier. 

Saint-Fonds ,  château  bâti  au  lieu  dit  le  Châlis 
par  Claude  Bourbon ,  receveur  en  l'élection  de 
Beaujolais,  et  qui  lui  donna  le  nom  de  Sain-Font, 
en  raison  de  la  maguillque  fontaine  qui  s'y  trouve 
et  de  la  salubrité  de  ses  eaux.  L'usage  a  cependant 
prévalu  d'appeler  ce  lieu  St-Fonds.  Comme  à  ce 
château  se  trouvaient  jointes  des  terres  et  ])rairies 
franches  et  allodiales,  Claude  Bourbon  le  fit  ériger 
en  fief  au  mois  d'octobre  1574,  à  la  charge  de  la 
foi  et  hommage.  Plus  tard  la  famille  Bourbon  ayant 
acquis  de  l'abbé  de  Cluny  les  château,  terres ,  cens 


(1)  La  faiiiilli"  de  Marzé  ne  tenait  pas  son  nom  du  fief  dont  il  est 
ici  question,  mais  bien  de  l'ancienne  seigneurie  de  Marzé  dont  le 
eiiàteau-rorl  était  situé  an  lieu  où  se  trouve  maintenant  le  village 
d "Ali\  CM  Lyonnais. 


DES   PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  115 

et  servis  du  doyenné  de  Limas,  le  tout  fut  annexé 
à  St -Fonds.  M.  de  St-Christophe,  chanoine  comte 
de  Lyon,  acquit  ce  lîef  des  héritiers  de  Claude 
Bourbon,  et  le  revendit  le  30  août  1669  à  noble 
Jean  Bottu  de  la  Barmondière,  écuyer,  sieur  de 
Montchervet.  Un  de  ses  enfants  en  prit  le  nom,  et 
cette  branche  a  toujours  conservé  St-Fonds. 

Montgré  appartenait,  avant  l'an  1  250,  à  Tantique 
famille  de  Portebeuf,  originaire  de  Dombes,  et  qui 
remontait  à  Jean  de  Portebeuf,  vivant  en  Fan  1  000. 
Tant  c[ue  Montgré  fut  possédé  par  cette  famille ,  il 
fut  plus  généralement  désigné  sous  le  nom  de  Por- 
tebeuf que  sous  celui  de  Montgré.  Il  reprit  plus  tard 
son  ancienne  appellation.  La  maison  de  Portebeuf 
s'étant  éteinte  en  celle  de  Chanains,  celle-ci  hérita 
de  Montgré  qui  passa  par  suite  d'alliance,  vers  1 400, 
à  Edouard  de  Rosset,  écuyer,  fils  de  Péronin  de 
Rosset ,  écuyer,  maître  des  comptes  en  Beaujolais. 
Les  deux  lils  d'Edouard  étant  morts  sans  enfants , 
sa  fille  Aynarde  de  Rosset  se  maria  en  1 428  à  noble 
Jean  de  la  Madelaiue-Ragny  et  lui  apporta  Montgré 
en  dot.  Girard  de  la  Madelaine-  Ragny  en  fît  le  dé- 
nombrement le  8  mars  1539.  Ce  fief  fut  acquis 
plus  tard  ])ar  la  famille  Fyot ,  et  appartenait  en 
1  650  à  Laurent  Fyot,  procureur  du  roi  au  bailliage 
de  Beaujolais.  Marguerite  Fyot,  fille  dudit  Laurent 
et  de  Claudine  d'Espiney ,  le  porta  en  dot  à  Jean 
Bottu ,  sieur  de  la  Barmondière,  conseiller-secrétaire 


I  1  6  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

du  roi  et  son  procureur  au  bailliage.  Cette  famille 
a  constamment  possédé  ce  fief  depuis  cette  époque. 
Vauxrenard  fut  possédé  longtemps  par  la  famille 
du  Sauzey.  Jean  du  Sauzey  en  donna  son  aveu  en 
1  S5 1 .  Il  passa  plus  tard  à  la  famille  de  Corteille,  qui 
en  prit  le  nom  et  a  toujours  conservé  ce  fief. 

Note  :  Bons  i'ignohles  et  excellent  i)ays  pour  Mes  et  prairies. 
Feux ,  56. 


GRANDRIS. 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon,  et  de  la  collation 
de  l'abbaye  de  Cluny.  La  dîme  appartenait  au  sei- 
gneur de  Pramenoux,  qui  l'avait  acquise  de  ladite 
abbaye. 

Le  28  juillet  I  604  les  commissaires  du  duc  de 
Montpensier  vendirent  à  noble  Philibert  des  Ser- 
pents, chevalier ,  baron  de  Rodes  et  sieur  de  Gon- 
dras  et  de  Magny,  et  à  noble  Etienne  de  Rébé, 
écuyer,  sieur  de  la  Gardette  et  de  Chevagny-le- 
Lombard,  et  à  chacun  par  moitié,  la  justice  de 
Grandris  dépendant  de  la  chàtellenie  de  Chamelet. 
Les  clauses  du  contrat  n'ayant  pas  été  exécutées 
par  les  acquéreurs,  ils  furent  dépossédés  par  arrêt 
du  parlement  de  Paris,  du  21  juillet  1618.  Plus 
tard  néanmoins  les  héritiers  de  Philibert  des  Ser- 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  1  1  7 

pents  acquirent  de  nouveau  la  moitié  de  la  justice 
de  Grandris ,  et  à  la  fin  du  siècle  dernier  elle  était 
possédée  en  partie  par  le  seigneur  de  Magny,  du 
nom  de  Le  Prêtre  de  Vauban ,  et  en  ])artie  par  le 
seigneur  de  Chamelet. 

On  comptait  deux  fiefs  à  Grandris  :  Gondras  et 
la  Gardette. 

Gondras  fut  pendant  longtemps  un  fief  impor- 
tant, et  appartenait  à  la  famille  des  Serpents  qui  le 
fit  unir  à  Magny  lorsque  cette  terre  fut  érigée  en 
comté. 

La  Gardette  appartenait,  en  1383,  à  noble 
Claude  de  Meyzé ,  chevalier ,  écuyer  du  roi  Char 
les  VI.  Jean  de  Meyzé,  chevalier,  homme  d'armes 
de  la  compagnie  du  comte  de  Sancerre,  donna  son 
dénombrement  de  la  Gardette  le  18  juillet  de  la 
même  année.  Ce  fief  passa  dans  la  famille  de  Rébé, 
en  1565,  ])ar  le  mariage  de  Jeanne  de  Meyzé  avec 
Claude  de  Rébé ,  puis  en  celle  de  Ronchivol  qui  en 
fit  l'union  à  sa  terre  de  Pramenoux. 

Il  existait  de  tout  temps  en  Beaujolais  une  fa- 
mille du  nom  de  Grandris,  qui  parait  être  origi- 
naire de  cetle  paroisse.  Elle  y  possédait  plusieurs 
belles  rentes  nobles,  dont  on  trouve  les  dénombre- 
ments aux  dates  des  25  mars  1539,  7  juillet  1  541 , 
19  juillet  1572  et  2  juillet  1601.  Les  alliances 
que  cette  famille  contracta  avec  presque  toute  la 
noblesse  de  la  province,  son  ancienneté  dans  les 


1  1  8  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

charges  consulaires  de  Villefranche ,  son  nom  enfin 
ainsi  que  son  écusson,  sembleraient  prouver  qu  elle- 
même  possédait  la  noblesse,  et  cependant  elle  ne 
prit  jamais  d'autre  titre  que  celui  de  bourgeois  de 
Fillefranche ,  auquel  elle  paraissait  tenir  beau- 
coup. Cette  famille  s'est  éteinte,  depuis  plus  d'un 
siècle ,  en  celle  de  Gas})ard  de  St- Amour. 

Note  :  Blés  ,  toiles  ;  pays  assez  pauvre.  Feux  ,  92. 


GRESLE  (L.\). 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon,  et  de  la  collation 
du  chapitre  de  St- V  incent  qui  y  percevait  la  dime  en 
partie.  Le  surplus  était  partagé  entre  le  curé  et  le 
seigneur  dudit  lieu. 

La  justice  dépendait  autrefois  de  Thizy,  et  fut 
aliénée  par  les  héritiers  de  Philibert  de  Beaujeu- 
Lignières  à  la  maison  de  Fondras  qui  possédait  dans 
cette  paroisse  le  fief  de  Laplace. 

Il  existait  deux  fiefs  à  la  Gresle:  LajAace  et  Bojè. 

Laplace  ap})artenait  en  1539  à  noble  Guillaume 
de  Montrenard,  dont  les  biens  furent  vendus  par 
décret.  (Voyez  Poiidlj-sous-CharUeu).  Le  fief  de 
Tjaplace  fut  acquis  alors  par  noble  Robert  de  Tri- 
caud,  écuyer,  qui  en  donna  le  dénombrement  le  3 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  1  1  9 

mars  1  549.  Jehan  de  Tricaud,  son  fils,  le  revendit 
vers  1  580  à  la  maison  de  Fondras  qui  l'a  toujours 
possédé  depuis. 

Boyé  appartenait  en  1  539  à  noble  Ennemond  de 
Cibérant,  qui  en  donna  le  dénombrement  le  8  mars 
de  ladite  année.  Deux  autres  dénombrements  eurent 
lieu  pour  le  même  fief,  savoir:  par  Benoît  de  Cibé- 
rantle  1  7  janvier  1  547 ,  et  par  Ponthus  de  Cibérant? 
écuyer,  le  l*""  mars  1601.  Boyé  fut  ensuite  uni  à 
Laplace. 

Note  :    Bon  paj  s  à  blé.  Feux,  122. 


JACQUES-DES-ARRÊTS  (ST- 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon,  et  de  la  collation 
du  chapitre  de  St-Pierre  ;  elle  était  anciennement  an- 
nexe d'Ouroux.  Le  chapitre  de  Beaujeu  prélevait  les 
deux  tiers  de  la  dime,  et  le  curé  l'autre  tiers.  Plus 
tard  le  chapitre  abandonna  le  tout  au  curé. 

La  justice  appartenait  en  partie  au  seigneur  de  St- 
Mamez,  et  en  partie  au  seigneur  de  la  Roche- JuUié  : 
ce  dernier  avait  le  clocher  et  la  plus  grande  partie 
de  la  paroisse.  Le  greffe  avait  été  réservé  au  baron 
de  Beaujolais. 

Note  :  Bonpa)  s  à  seigle.  Feiix  ,  57. 


1  20  ETAT  ALPHABÉTIQUE 


JEAN-D'ARDIÈRE   fST-). 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon,  et  de  la  collation 
de  l'abbé  de  l'Ile-Barbe  qui  percevait  la  dime,  puis 
de  l'archevêque.  Le  hameau  de  Poimier  dépendait 
du  chapitre  de  Beaujeu  auquel  il  avait  été  donné 
au  mois  d'octobre  1 223  par  Hugues  Borde,  chanoine 
dudit  Beaujeu.  La  justice  dépendait  de  l'Ecluse,  et 
quelques  ])arties  de  Pizeys  et  de  Belleville. 

Il  existait  trois  fiefs  àSt-Jean  :  V Ecluse,  Pizeys  et 
Jasseron. 

L'Ecluseappartenait  en  1 436  àllumbert  du  Saix, 
chevalier,  seigneur  de  Barberel,  et  passa  peu  d'an- 
nées après  à  Briandde  Garadenr,  d'une  famille  ori- 
ginaire de  Bretagne  et  dont  le  nom  s'écrivait  ancien- 
nement Karadeur.  Il  fit  l'aveu  de  son  fief  en  1440, 
aveu  renouvelé  en  1441  \y.\v  Jean  son  iils.  Enfin, 
autre  noble  Jean  de  Garadeur  ,  seigneur  de  SoUy, 
fournit  le  dénombrement  de  sa  terre  de  l'Ecluse  le 
1  3  mars  1539,  déclarant  avoir  droit  de  justice  sur 
la  paroisse  de  Dracé  et  partie  de  Taponnas  et  de  St- 
Jean-d'Ardière.  Cette  seigneurie  fut  érigée  en  mar- 
(piisaten  faveur  des  descendants  de  Jean  de  Gara- 
(icm-.Ellepassa,  auxvn^  siècle,  à  la  famille  dePresle 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  \'Z\ 

à  laquelle  était  allié  Louis  Racine ,  auteur  du  poème 
de  la  Grâce ,  et  fut  enfin  vendue  au  siècle  dernier 
avec  toutes  ses  dépendances  à  la  famille  Mogniat  qui 
en  a  pris  le  nom. 

Pizeys  (1  )  était  possédé  dans  le  xn^  et  le  xiii«  siècle 
par  une  noble  et  puissante  famille  qui  en  portait  le 
nom,  et  que  l'on  croit  être  une  branche  cadette  de 
celle  de  Marchampt  dont  elle  avait  retenu  les  armes 
avec  une  légère  différence.  Les  seigneurs  de  Pizeys 
ont  joué  un  rôle  important  dans  l'histoire  du  Beau- 
jolais, et  ont  toujours  figuré  au  nombre  des  conseil- 
lers les  plus  intimes  de  nos  barons.  Henri  de  Pizeys, 
chevalier,  fournit  le  dénombrement  de  son  fief  en 
1374  et  le  renouvela  en  1402.  Il  ne  laissa  qu'une 
fille  nommée  Aliénor  qui  épousa  vers  1  420  Jean 
de  Nanton,  chevalier,  à  qui  elle  apporta  les  riches 
biens  de  sa  maison.  Pizeys,  en  1539,  appartenait 
à  noble  Guillaume  de  Nanton  qui  en  donna  le  dé- 
nombrement le  8  mars  de  ladite  année.  Guillaume 
de  INanton  n'eut  qu'une  fille,  qui  s'allia  à  la  famille  de 
Ste-Colombe  dont  cette  branche  ajouta  le  nom  de 


(1)  Nous  conliiuions  à  écrire  Pizeys  avec  son  ancienne  orthographe, 
atlendu  que  les  Pizeys  anciens  n"ont  jamais  signé  autrement  et  que 
leur  nom  s'écrivait  ainsi.  Depuis  lors  on  a  écrit  Pizey  et  même  Pizar, 
on  ne  sait  trop  pourquoi.  Du  reste,  ce  que  nous  avons  fait  pour  ce 
nom,  nous  l'avons  fait  aussi  pour  plusieurs  autres. 


122  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

Nanton  au  sien  et  qu'elle  écartela  de  ses  armes.  Le  2 1 
février  1  604  noble  Renard  de  Ste-Colombe-Nanton 
acquit  des  commissaires  de  M.  de  Montpensier  les 
servis,  cens,  rentes  et  autres  droits  seigneuriaux  ap- 
partenant audit  prince  sur  le  finage  de  St-Ennemond, 
à  la  réserve  des  foi  et  hommage  et  ressort  de  jus- 
tice. Cette  branche  de  Ste-Colombe  s'étant  éteinte, 
Pizeys  fut  vendu  au  siècle  dernier  à  la  famille  Sabot 
qui  en  prit  le  nom. 

Jasseron  appartint  pendant  longtemps  à  la  famille 
duSauzey  (1),  et  passa  vers  1  700  à  la  maison  de  Da- 
mas. Acquis  sur  la  fin  du  siècle  dernier  par  M.  Cusin, 
lieutenant-assesseur  au  bailliage,  ce  fief  fut  porté 
en  dot  par  M"^  Cusin  à  son  mari  M.  Joleau  de  St- 
Maurice ,  conseiller  au  parlement  de  Dijon. 

Note:  Blés,  très  bon  pays  et  des  meilleurs.  Feux,  83. 


JEAN-LA-BUSSIÈRE  (ST-). 

Paroisse  du  diocèse  de  Màcon,  et  de  la  collation 
du  chapitre  de  St- Vincent  qui  en  était  décimateur. 
La  justice  faisait  partie  de  celle  d'Anq)lepuis. 


(1)  Les  du  Sauzcy  de  Jasseron  ne  portiiient  pas  les  mêmes  armes 
qup  les  autres  du  Sauzcy  ;  on  croit  néaninoiiis  qu'ils  avaient  même 
origine. 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  1  23 

Il  y  avait  trois  fiefs  dans  cette  paroisse  :  Chameyré, 
Goulillard  et  Bostgrand. 

Chameyré  a  donné  son  nom  à  une  ancienne  fa- 
mille éteinte.  Guichard  de  Chameyré,  damoiseau, 
fit  serment  et  promesse  d'aveu  au  sire  de  Beaujeu  en 
1  4.^9.  Ce  fief  passa  peu  après  à  la  famille  de  Bailly. 
Hugues  de  Bailly ,  écuyer,  le  vendit  à  noble  Damien 
de  Brieune,  qui  en  fournit  le  dénombrement  le  1  9 
mars  1539.  Chameyré  fut  plus  tard  uni  au  marqui- 
sat de  Rébé. 

Goulillard  fut  reconnu,  j)ar  dénombrement  le  22 
mars  1539,  par  noble  André  de  Mai'cloux,  a/ià5 
Marclopt. 

Bostgrand  appartenait,  au  siècle  dernier,  à  la  fa- 
mille de  Chavanne. 

Note  :  Blés  et  toiles.  Feux,  126. 


IGNY-DE-VERS  (ST-). 


Paroisse  du  diocèse  d'Autun,  située  ])artie  en 
Beaujolais  et  partie  en  Maçonnais ,  de  la  collation 
du  chapitre  dAigueperse ,  qui  prenait  la  dime.  Le 
curé  avait  titre  de  chanoine  dudit  chapitre. 

La  justice  de  la  partie  beaujolaise  dépendait  de 
la  terre  de  Chevagny-le-Lorabard ,  possédée  long- 


1  24  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

temps  par  la  famille  de  Rébé ,  et  acquise  ensuite 
par  celle  de  Brosses.  (Voyez  Aigueperse.) 

Au  lieu  de  Vers,  partie  màconnaise  de  la  paroisse 
et  dépendant  de  la  justice  du  Bois-Ste-Marie,  se 
trouve  une  chapelle  dédiée  à  Notre-Dame,  qui  atti- 
rait autrefois  grand  nombre  de  pèlerins. 

Il  n'existait  dans  la  partie  beaujolaise  de  St-Igny 
qu'un  seul  fief,  celui  de  la  Brosse,  château  de 
franc-alleu  qui  appartenait  depuis  plus  de  deux 
cents  ans  à  la  famille  de  Montrichard. 

Note  :  Pajs  bon  à  froment ,  toiles.  Feux.  197. 


JOUX-Sl  R-TARARE. 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon,  et  de  la  collation 
de  l'hôtelier  de  Savigny  qui  en  percevait  la  dime. 

Joux  était  une  très  ancienne  baronnie  dont  la 
justice  comprenait  les  paroisses  de  .loux  et  d'AflbiLx, 
une  partie  de  celles  de  St-^larcel-l'Eclairé  et  des 
Sauvages,  le  hameau  de  Kechagny  et  quelques  en- 
claves des  paroisses  foréziennes  de  \  illechenève  et 
de  Violey.  Cette  baronnie  formait  une  partie  de  l'a- 
panage donné  à  Robert  de  Beaujeu ,  fils  de  Gui- 
chard-Ie-Grand.  Guichard,  fils  de  Robert,  étant 
mort  sans  enfants,  ses  héritiers  vendirent  Joux  le 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  125 

2  juillet  1481  à  André  Porte,  conseiller  du  roi, 
juge  des  ressorts  de  Lyon ,  et  à  Claudine  de  Sextre, 
son  épouse.  Celle-ci,  étant  devenue  veuve  et  héri- 
tière de  son  mari ,  épousa  en  secondes  noces  Hum- 
bert  de  Villeneuve,  premier  président  au  parlement 
de  Bourgogne,  et  lui  apporta  la  terre  de  Joux. 

Le  plus  ancien  dénombrement  que  nous  con- 
naissions pour  la  terre  et  baronnie  de  Joux  est 
fourni  par  noble  Charles  de  Villeneuve,  chevalier, 
le  1  9  mars  1539.  Robin  de  Villeneuve,  chevalier, 
renouvela  cette  formalité  le  23  mars  1555.  La  fa- 
mille  s'étant  éteinte  en  1769,   cette  seigneurie  a 

passé  à  Madame  N de  Pomey,  veuve  et  parente 

du  dernier  baron  de  Joux. 

On  comptait  quatre  fiefs  dans  cette  paroisse  :  la 
Nome,  la  Bussière,  le  Crozet  et  Treschin. 

La  Noirie  fut  possédé  pendant  longtemps  par 
une  ancienne  famille  qui  en  portait  le  nom  et  qui 
s'éteignit  au  commencement  du  xvi"  siècle.  Ce  fief 
passa  à  la  famille  de  Noyel  et  appartenait  en  1  539 
à  noble  Claude  de  Noyel ,  qui  en  donna  le  dénom- 
brement le  24  mars  dudit  an.  La  Noirie  fut  plus 
tard  réuni  à  la  terre  de  Joux. 

La  Bussière ,  appelé  aussi  la  Biiissière ,  apparte- 
nait en  1539  à  noble  Gilbert  de  Beck ,  qui  en  four- 
nit le  dénombrement  le  22  mars  de  ladite  année, 
tant  pour  ladite  maison-forte  que  pour  une  autre 
maison  appelée  le  Gauthier.  La  Bussière  passa  en- 


126  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

suite  à  la  famille  du  Bourg  de  St-Polgue,  puis  en 
celle  de  Gayot  qui  fit  bâtir  le  château.  Cette  sei- 
gneurie fut  distraite,  au  siècle  dernier,  de  la  paroisse 
de  Joux  et  réunie  à  celle  de  St-Marcel-l'Eclairé. 

Le  Crozet  appartenait,  en  1o39,  à  demoiselle 
Louise  de  Chastenay ,  qui  en  donna  le  dénombre- 
ment le  22  mars  de  ladite  année.  Ce  fief  passa  plus 
tard  à  la  famille  Gayot. 

Treschin  avait  pour  seigneur,  en  1539,  noble 
Jean  Desbordes,  écuyer,  qui  donna  son  dénom- 
brement le  1  6  août  dudit  an.  Ce  fief  fut  plus  tard 
réuni  à  Joux. 

Il  existe  dans  cette  paroisse  plusieurs  gisements 
de  plomb  argentifère.  Les  diverses  tentatives  d'ex- 
ploitation qu'on  y  a  faites  ne  paraissent  pas  avoir 
donné  de  bénéfices. 

Note  :  Pays  montagneux  et  froid,  bon  à  hlè.  Feux,  55. 


JULIEN  (ST-). 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon  et  de  la  collation 
du  doyen  de  Limas,  qui  la  céda  ensuite  à  l'abbé 
de  Cluny.  T^a  justice  dépendait  de  Monlmelas  poin- 
la  plus  grande  partie,  et  le  surplus  de  Villefranche. 

On   comptait  (juatre  fîefs  dans   cette   paroisse  : 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  127 

la  Hoche,  la  Rigaudière  ,  le  Déaulx  et  Colombier. 

La  Roche  appartenait  à  la  famille  de  Gayaiid , 
comme  il  appert  d'un  dénombrement  fourni  le  7 
mars  1539  par  noble  Louis  de  Gayand  pour  sa 
maison-forte  de  la  Roche.  Ce  fief  était  possédé,  au 
siècle  dernier,  parla  famille  de  Riberolles. 

La  Rigaudière  appartenait ,  au  milieu  du  siècle 
dernier,  à  M.  le  comte  de  Bourck,  et  passa  peu 
après  à  M.  Jean  Maritz,  écuyer,  ingénieur  distingué 
et  inventeur  de  l'art  de  forer  les  canons.  Sa  fille 
unique  a  porté  ce  fief  dans  la  famille  du  Peloux. 

Le  Déaulx  appartint  longtemps  à  la  famille  Nizet, 
et  devint  plus  tard  la  propriété  de  M.  Isnard, 

Colombier  appartenait,  en  1  61  8,  à  noble  Alexan- 
dre Garnier,  écuyer,  seigneur  des  Garets  et  d'Ars 
et  gentilhomme  de  la  chambre  du  roi.  Louis  Gar- 
nier des  Garets,  écuyer,  seigneur  desdits  lieux,  fit 
les  foi  et  hommage  de  Colombier  le  2 S  mars  1  727  ; 
ses  descendants  possédaient  encore  ce  fief  en  1  789. 

Noie  :  Blés  ,  vins  ,  bons  {'ignobles.   Feux,  50. 


JULIÉNAS. 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon  et  de  la  collation 
du  chapitre  de  St- Vincent ,  qui  en  était  décimateur 
pour  une  moitié  et  le  curé  pour  l'autre. 


128  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

Juliénas ,  dont  le  nom  s'écrivait  aussi  Julliénas, 
était  autrefois  le  siège  dune  chàtellenie  de  laquelle 
dépendaient  les  paroisses  de  Jullié,  Cenves,  \aux- 
renard ,  Chénas ,  Fleurye  et  Emeringes.  Elle  fut 
vendue  avec  tous  ses  droits  de  seigneurie,  cens, 
servis ,  villages,  etc.... ,  à  messire  Antoine  du  Lyon, 
conseiller  au  parlement  de  Paris,  parle  cardinal  de 
Tournon ,  ayant  pouvoir  du  roi ,  le  26  juillet  1  f)37, 
avec  réserve  dés  foi  et  hommage  et  à  la  charge  de 
rachat  perj)étuel.  Le  conseiller  du  Lyon  en  donna 
le  dénombrement  le  12  mars  I  S40. 

Le  duc  Louis  de  Monlpensier  ayant  racheté  cette 
chàtellenie,  ses  héritiers  revendirent  la  justice  de 
Jidiénas  à  noble  Claude  de  la  Roche,  écuyer,  sei- 
gneur dudit  lieu  et  du  Sauvage.  L'acte  en  fut  reçu 
par  Gaudet,  notaire,  le  27  décembre  1603.  Le 
greffe  fut  excepté  de  cette  vente  et  demeura  au  ba- 
ron de  Beaujolais  ;  le  terrier  fut  renouvelé  en  1  6  H) 
par-devant  Dumont. 

En  1644  Aimé  Charrier,  écuyer,  procureur  du 
roi  au  bureau  des  finances  de  Lyon ,  acquit  cette 
terre ,  avec  celle  de  la  lloche  et  Jullié ,  des  héri- 
tiers de  Claude  de  la  Roche  :  il  en  fit  renouveler  le 
terrier  en  1  672. 

George-Antoine  Charrier,  écuyer,  vendit  les  sei- 
gneurie et  rente  noble  de  Juliénas  et  Vaux  à  Claude 
Janin,  conseiller  au  parlement  de  Dombes,  par  acle 
du  21  septembre  1712,  au  prix  de  20,000  liv.  Il 


DES   PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  1  29 

lui  remit  encore,  en  1718,  le  greffe  dudit  Juliénas 
qu'il  avait  acquis  lui-même  du  duc  d'Orléans  le  8 
octobre  de  ladite  année.  Claude  Janin  fît  les  foi  et 
hommage  au  baron  de  Beaujolais,  pour  sa  seigneu- 
rie, le  1  6  juin  1  7 1 4 ,  et  donna  son  dénombrement 
le  27  juin  1  720. 

Par  acte  du  4  avril  1727,  Claude  Janin  fît  ces- 
sion de  tous  ses  biens  à  Anne  Janin  sa  fille,  épouse 
de  messire  Pierre  Colabau,  chevalier,  baron  de 
Chàtillon-la-Palud ,  conseiller  en  la  Cour  des  mon- 
naies de  Lyon,  à  la  charge  par  eux  de  remettre  la 
terre  de  Juliénas  et  Vaux  à  Jacques  de  Colabau 
leur  fils  aîné ,  lorsqu'il  se  marierait  :  ce  qui  eut  lieu. 
La  rente  noble  fiit  renouvelée  en  1  743  par-devant 
Defi'anc.  La  famille  de  Colabau-Juliénas  a  toujours 
possédé  cette  seigneurie  depuis  cette  époque. 

M.  Janin  avait  fait  construire  les  caves  de  Julié- 
nas, qui  passent  pour  les  plus  belles  du  Beaujolais. 
Le  château  actuel  a  été  construit,  par  Pierre  de  Co- 
labau, sur  les  ruines  d'un  plus  ancien  dont  quelques 
parties  ont  été  conservées. 

Il  existait  à  Juliénas  un  prieuré  nommé  le  Bois 
de  la  Sale,  fondé  en  1660  par  Mathieu  Gayot, 
trésorier  de  France ,  qui  le  dota  de  fonds  et  do- 
maines estimés,  à  cette  époque,  30,000  liv.  Il  le 
permuta  peu  après  contre  l'obéancerie  de  St-Just 
de  Lyon,  que  possédait  un  Charrier.  C'est  la  famille 
de  ce  dernier  qui  a  construit  le  petit  château  qui 


1  30  ETAT  ALPHABÉTIQUE 

existe  actuellement,  A  chaque  mutation  de  béné- 
ficiaire, le  seigneur  de  Juliénas  percevait  le  huitième 
de  la  valeur  des  biens  dépendants  du  prieuré. 

Le  mas  de  Vaux  faisait  partie  de  la  justice  de 
Juliénas ,  mais  offrait  cette  singularité  que ,  pour  le 
spirituel ,  il  ap])artenait  une  année  à  Juliénas  ,  une 
année  à  Jullié ,  et  la  troisième  année  à  Pruzilly. 

Note  :  Bon  pays  à  seigle,  i'instrès  estimes;  fort  bon  pajs. 
Feux,  135. 

JULLIÉ. 

Paroisse  du  diocèse  de  Màcon  et  de  la  collation 
de  l'abbaye  de  Cluny ,  qui  prenait  la  dîme  et  laissait 
le  curé  à  la  portion  congrue. 

La  justice  appartenait  au  seigneur  de  la  Roche, 
fief  situé  dans  cette  paroisse  et  nommé  ancienne- 
ment la  Court.  I^a  famille  de  la  Roche ,  qui  le  pos- 
sédait déjà  au  XIV*  siècle,  lui  donna  son  nom. 
Edouard  de  la  Roche,  damoiseau,  seigneur  de  la 
Court ,  fit  serment  de  fidélité  et  jiromesse  d'aveu 
au  sire  de  Reaujeu  en  137.^  et  1400.  Guichard 
son  fils ,  aussi  damoiseau ,  donna  le  dénombrement 
du  même  fief  en  1441.  Antoine  de  la  Roche,  fils 
dudit  Guichard,  renouvela  la  même  formalité  en 
1477.  Autre  Antoine  de  la  Roche,  écuyer  ,  sei- 
gneur desdit-s  lieux  et  du  Sauvage ,  donna  son  aveu 
cl   dénombrement  le   23  avril   1542,    pour    lui 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  131 

agissant  Estiennetle  de  Thil,  son  épouse.  Claude 
leur  fils,  aussi  écuyer  et  seigneur  desdits  lieux,  acheta 
des  commissaires  du  duc  de  Montpensier  la  justice 
haute,  moyenne  et  basse,  et  tous  les  droits  seigneu- 
riaux assis  sur  les  paroisses  de  Jullié  et  Juliénas ,  à 
la  réserve  des  grefl'es  et  des  foi  et  hommage,  etc.... 
Lacté  en  fut  passé  le  "21  décembre  1603,  par-devant 
Gaudet ,  notaire  en  Beaujolais.  Le  terrier  fut  renou- 
velé en  1619. 

En  1  644  ces  deux  terres  furent  vendues  à  mes- 
sii'e  Aimé  Charrier ,  écuyer ,  procureiu'  du  roi  au 
bureau  des  finances  de  la  généralité  de  Lyon.  Il  en 
fit  renouveler  le  terrier  en  1672.  George-Antoine 
Charrier,  seigneur  desdits  lieux,  lieutenant  particu- 
lier au  présidiai  de  Lyon,  acquit  du  duc  d'Orléans 
les  greffes  desjustices  de  Jullié,  JuliénasetSt  Jacques- 
des-Avrèts,  qui  avaient  été  réservés.  L'acte  en  fut 
passé  le  8  octobre  1718.  Comme  M.  Charrier  avait 
vendu  la  justice  de  Juliénas  à  M.  Janin  en  1712, 
il  lui  remit  aussi  le  greffe. 

Le  château  de  la  Roche  ,  un  des  plus  beaux  de 
la  province ,  a  été  bâti  vers  la  fin  du  xvii*  siècle 
par  la  famille  Charrier,  qui  l'a  toujours  conservé 
depuis. 

Vaçre  était  un  fief  situé  à  Jullié,  et  appartenant 
depuis  longtemps  à  la  famille  Dumas  :  plusieurs 
membres  de  cette  famille  en  ont  porté  le  nom. 

Note  :  Pa^  s  de  bois  et  vignes  ,  hlés  :  pauvre pn)  s  ,  mais  bon 
à  seigle.  Feux,  12^. 


t  32  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 


JUST-D'AVRAY  (ST-) 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon  et  de  la  collation 
du  chapitre  de  St-Just,  qui  percevait  la  dime.  Le 
curé  était  à  la  portion  congrue. 

La  justice  appartenait  au  seigneur  d'Amplepuis , 
du  nom  de  Rébé ,  qui  la  vendit ,  au  commencement 
du  siècle  dernier,  à  la  famille  de  Sarron  à  laquelle 
appartenait  déjà  le  fief  du  liessey,  situé  audit  St- 
Just. 

En  outre  du  Bessey,  on  comptait  encore  quatre 
autres  fiefs  :  Falencienne ,  Sales,  St-Maurice,  la 
Caste,  aussi  appelé  la  Fersonnière ;  plus,  celui  de 
Longeval ,  qui  faisait  partie  de  cette  paroisse  depuis 
1  660  ,  et  dont  nous  avons  parlé  à  larticle  de  Cham- 
bost  près  Chamelet. 

Valencienne  a])])artenait ,  en  1  539  ,  à  noble  Hu- 
gues de  Valencienne,  qui  en  donna  le  dénombre- 
ment le  21  mars  de  ladite  année.  Plus  tard  ce  fief 
fut  acquis  par  la  famille  de  Ronchivol,  et  réuni  à  la 
terre  de  Pramenoux. 

Sales  était  possédé ,  en  1539,  par  noble  Jacques 
d'Ormod,  qui  en  fit  le  dénombrement  le  23  mars 
de  ladite  année.  Ce  fief  passa  ensuite  à  Jean  Voiret, 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  133 

qui  fit  le  dénombrement  le  1  5  juillet  1  545.  Claude, 
son  fils,  renouvela  cette  formalité  le  25  avril  1577 
et  le  3  juillet  1  601 .  Ce  fief  a  été  démembré  depuis. 

St-Maurice  appartenait,  au  siècle  dernier,  à  la 
famille  Rolin  de  Mon  toux, 

La  Coste ,  aliàs  la  Versonnière,  était  la  propriété 
de  la  famille  Sargnon. 

Note  :  Blés  assez  bons  ,  paj  s  très  montagneux.  Feux,  124. 


JUST-L A-PENDUE  (ST-). 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon,  située  moitié  en 
Forez  et  moitié  en  Beaujolais,  et  de  la  collation  de 
l'archevêque.  Son  surnom  de  la  Pendue  lui  vien- 
drait ,  selon  la  tradition  ,  d'une  femme  qui,  pendue 
pour  un  crime  dont  elle  n'aurait  pas  été  coupable  , 
serait  restée  vivante  pendant  trois  jours  accrochée 
à  la  j)otence ,  d'où  elle  serait  ensuite  tombée  et  son 
innocence  reconnue.  Un  chroniqueur  ajoute  :  Et 
posteà  fecit  filios  et  filias  honœ  indolis.  Ce  que  l'on 
peut  croire  de  plus  raisonnable  sur  l'étymologie  de 
ce  nom,  c'est  qu'il  a  été  donné  à  cette  paroisse  en 
raison  de  sa  position,  qui  est  comme  suspendue  à 
une  montagne  excessivement  escarpée. 

La  moitié  de  la  justice  ajipartenait  de  toute  an- 


1  34  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

cienneté  au  seigneur  de  VAubèp'm,  fief  situé  dans 
cette  paroisse  :  le  surplus  dé})endait  de  Ressis  .  de 
Montgaland  et  de  Néronde. 

L'Aubépin,  château  et  fief,  appartenait  en  1551 
à  noble  Girard  de  Semur.  qui  en  donna  le  dénom- 
brement le  25  février  de  ladite  année.  Ses  descen- 
dants le  vendirent  à  la  maison  de  Ste  Colombe,  qui 
le  possédait  encore  en  1  789. 

Note  :  Pa)  s  froid  et  montagneux  ,  peu  de  seigle,  et  quelques 
to  lies .  Feux  ,  180. 


LAGER  (ST-). 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon  et  de  la  collation  du 
chapitre  de  St-Paul ,  qui  y  dîmait  pour  un  sixième, 
le  curé  pour  un  sixième  et  le  seigneur  pour  les  deux 
tiers. 

La  terre  de  St-Lager  appartenait  de  temps  im- 
mémorial à  une  noble  et  puissante  maison  du  nom 
de  Laye ,  (jui  tirait  son  origine  du  iîef  de  Laye  à 
St-Georg(;-de-Reneins ,  et  qui  a  figuré  au  premier 
rang  do  la  noblesse  du  pays  dès  lorigine  du  Beau- 
jolais. Guillaume  de  Laye.  (pialifié  haut  et  puissant 
seigneur,  transigea  avec  noble  Guignes  de  Montdor, 
en  1285  ,  relativement  à  des  cens  et  servis  situés  à 
Courcelles.    Etienne  de  Laye   fit   maintenir ,   en 


DES   PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  1  35 

1  309 ,  ses  droits  de  chasse  réservés  dans  les  bois  de 
Brouilly,  dépendant  de  la  seigneurie  de  St-Lager. 
L'an  \  339  le  même  Etienne  de  Laye  céda  à  Edouard 
de  Beaujeu  tout  ce  qu'il  j)OSsédait  à  Horons  près 
Villeneuve  en  Dombes,  en  échange  des  cens  et  ser- 
vis que  ledit  sire  de  Beaujeu  possédait  à  St-Lager 
et  à  Cercié.  Nous  avons  donné  les  détails  de  ce  con- 
trat à  l'article  d'Edouard  P"".  Jean  de  Laye,  damoi- 
seau, fomnit  son  dénombrement  en  1  374.  Etienne, 
son  fils ,  renouvela  cette  formalité  en  1  400  et  en 
1417  ,  Antoine  en  1441  ,  Guillaume  en  1474, 
Théode  en  1  SI  7.  En  1551  Françoise  de  St- Amour 
donna  le  dénombrement  de  St-Lager  en  qualité  de 
tutrice  et  mère  de  noble  Louis  de  Laye  son  fils, 
qui  parut  en  1560  à  la  prise  de  possession  du 
Beaujolais  par  Louis  de  Bourbon-Montpensier  , 
ensuite  du  traité  d'Orléans.  Cette  branche  de  la 
famille  de  Laye  s'étant  éteinte  dans  les  mâles,  la 
dernière  héritière  porta  celte  terre  dans  la  famille 
de  Chardonnay,  où  elle  prit  alhance  vers  la  fin  du 
xvi^  siècle.  Les  Chardonnay  s'éteignirent  aussi  et 
leurs  héritiers  vendirent  St-Lager,  vers  1720,  à 
M.  François  Jordan,  écuyer,  procureur  général  en 
la  Cour  des  monnaies  de  Lyon.  Sa  petite-fille  épousa, 
vers  1  760,  Robert-Réné  DafFaux  de  Glatas,  écuyer, 
à  qui  elle  apporta  la  terre  de  St-Lager  en  dot. 

On  comptait  deux  fiefs  dans  cette  paroisse  :  la 
Pdonière  el  la  Perrière. 


136  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

La  Pilonière  appartenait  de  temps  immémorial 
à  la  famille  de  Lavieu ,  et  fut  apporté  en  dot ,  en 
1479,  par  Claudine  de  Lavieu  à  Lyonnet  de  Da- 
mas, seigneur  de  la  Bâtie.  La  maison  de  Damas 
posséda  ce  lîef  jusqu'au  commencement  du  siècle 
dernier,  époque  où  elle  le  vendit  à  M.  Janson  de 
RoftVay ,  père  de  Thomas  Janson  ,  seigneur  de  Rof- 
fray  et  de  la  Pilonière ,  lieutenant  particulier  au 
bailliage  de  Beaujolais.  Ce  lief  passa  plus  tard,  par 
suite  d'alliance ,  en  la  famille  de  Charisieiix  qui  le 
vendit,  vers  1  78o  ,  à  jM.  Brac  de  la  Perrière ,  écuyer, 
seigneur  de  Chàteauvieux. 

La  Perrière  était  possédé ,  au  siècle  dernier,  par 
M.  Jacques-Joseph  Brac,  écuyer,  qui  en  avait  pris 
le  nom.  Ses  descendants  ont  conservé  ce  fief. 

Il  existait  encore  à  St-Lager  une  rente  noble  as- 
sise sur  le  moulin  du  Pas  et  appartenant,  dès  le 
xvi'  siècle ,  à  la  famille  Severt  (1  ).  Elle  était  possé- 
dée en  1740  par  M.  Pierre  Targe ,  écuyer,  garde 
de  la  porte  du  roi,  puis  en  1  753  par  Claude-An- 


(1)  La  famillp  Sevrrl  ,  à  laquelle  appartenait  l'historien  des  arche- 
vêques de  Lyon  ,  était  orif^liiaire  de  St-Lager.  Elle  avait  donné  son 
nom  à  une  maison  qu'elle  habitait  en  ladite  paroisse,  au  lieu  dit  de- 
Beauvoir.  Noble  François  Scvcrt ,  avocat  au  parlement  et  seigneur 
du  Châtelard  ,  fit  construire  une  antre  habitation  au  hameau  dit  df. 
Bryante ,  en  1C29.  L'ancienne  maison  perdit  son  nom  par  la  suite 
des  temps. 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  137 

toine  de  la  Roche ,  chevalier ,  seigneur  de  Laca- 
relle. 

Note  :  P'ins  et  quelques  blés;  très  bon  pays  vignoble.  Feux, 
138. 


LACENAS. 


Du  diocèse  de  Lyon,  et  de  la  collation  du  prieur 
de  Salles.  Cette  paroisse  avait  une  annexe  appelée 
St-Paul  ou  Notre-Dame-du-Sou,  située  près  du  châ- 
teau de  ce  nom  ;  elle  avait  servi  jadis  d'église  pa- 
roissiale. 

La  justice  appartenait  autrefois  ])artie  au  seigneur 
de  Montmelas  ,  et  partie  à  celui  de  Marzé  ;  elle  fut 
acquise  plus  tard  par  celui  du  Sou. 

On  comptait  cinq  fiefs  à  Lacenas,  savoir  :  le  Sou, 
Bionnej ,  Thoirj ,  la  Bâtie  et  Montauzan. 

Le  château  du  Sou  appartenait  fort  ancienne- 
ment à  la  maison  de  Thélis-l'Espinasse.  Jean  de 
Thélis,  damoiseau,  en  lit  l'aveu  en  1  400  et  1  kh\ , 
et  Jocerand  de  Thélis  en  1477.  Un  de  leurs  des- 
cendants le  vendit  à  noble  Claude  de  Gaspard,  qui 
en  fit  les  foi  et  hommage  le  5  mars  1539.  Plus  tard 
noble  Jean  de  Gaspard,  lieutenant  général  au  bail- 
liage de  Beaujolais ,  ayant  rendu  de  grands  services 
à  M™®  Jeanne  de  Crussols,  dame  de  Marzé  et  de  La- 


138  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

cenas  en  partie,  elle  lui  fit  don  le  6  janvier  1572 
de  tout  ce  qu'elle  possédait  en  la  paroisse  de  Lace- 
nas,  consistant  en  haute,  moyenne  et  basse  justice, 
droits  seigneuriaux,  etc ,  plus  encore  la  seigneu- 
rie de  Bionney.  Cependant  Jean  de  Gaspard  ne  se 
trouvait  pas  encore  seul  possesseur  de  la  justice  de 
Lacenas.  Jean  Arod  ,  écuyer,  seigneur  de  Montme- 
las ,  y  possédait  aussi  certains  droits  que  le  seigneur 
du  Sou  acquit  de  lui  le  k  septembre  1  591 .  Cette 
seigneurie  passa  vers  1  760  à  la  famille  Mignot  de 
Bussy,  qui  la  possédait  eu  1  789. 

Bionney,  comme  nous  l'avons  vu  ci-dessus,  appar- 
tenait à  la  famille  de  Marzé  dont  M™^  de  Crusscls 
représentait  les  droits.  Après  la  donation  qu'elle  fit 
à  Jean  de  Gaspard ,  celui-ci  fit  le  dénombrement 
de  Bionney  le  1  9  janvier  1572,  disant  y  avoir  haute, 
moyenne  et  basse  justice.  Ce  fief  fut  acquis  ensuite 
par  Jean-Philippe  de  Champier,  comte  de  Chigy^, 
quile])ossédaiten  1  670.Jeanue-CliarIotte  de  Cham- 
pier épousa  eu  1678  Antoine  deMonspey,  écuyer, 
seigneur  de  Vallières,  et  lui  apporta  Bionney  en  dot. 
Ce  fief  passa  peu  après,  par  suite  de  vente,  à  la  fa- 
mille de  Noyel  de  Belleroche,  et  fut  possédé  enfin 
par  celle  de  Châtelain  de  Belleroche  à  qui  il  échut 
par  héritage  sur  la  fin  du  siècle  dernier. 

Thoiry  apjiartenait  à  la  famille  de  Nagu,  et  passa 
par  suite  d'alliance  partie  à  celle  de  Clusel  et  partie 
à  celle  de  Kosset.  Noble  Claude  de  Clusel  en  fit  le 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  139 

dénombrement  pour  ses  enfants  et  neveux  le  1  9 
mars  1539.  Ce  fief  passa  ensuite  à  Claude  de  Labo- 
rier  qui  en  donna  dénombrement  le  8  mars  1  660, 
tant  pour  lui  que  pour  ses  enfants  issus  de  son  ma- 
riage avec  Jeanne  de  Bayard,  sa  femme.  Thoiry 
passa  peu  après  à  la  famille  d'Arcy  d'Ailly.  Pierre 
d'Arcy,  écuyer,  en  fit  les  foi  et  hommage  le  30  août 
1714.  Ce  fief  était  possédé,  sur  la  fin  du  siècle  der- 
nier, par  M.  Laguay. 

La  Bâtie  fut  reconnu  par  Pierre  de  Vuarty,  che 
valier ,  qui  en  donna  le  dénombrement  le  21  août 

I  540.  Ce  fief  fut  ensuite  uni  à  la  seigneurie  du 
Sou. 

Montauzan  fut  pendant  cent  cinquante  ans  la 
propriété  de  la  famille  Bessié,  qui  en  portait  le  nom. 

II  passa,  au  siècle  dernier,  à  M.  Germain. 

Note  :  Pays  très  bon  pour  blés  et  prairies .  Feux,  89. 


LAMURE. 


Annexe  de  Claveysoles  et  du  même  diocèse.  La 
justice  appartenait  pour  la  plus  grande  partie  au 
seigneur  de  Pramenoux  par  suite  de  l'acte  de  vente 
passé  par  les  commissaires  du  duc  de  Montpensier, 
le  7  janvier  1  604,  k  noble  Sébastien-Yves  de  Bon- 


140  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

chivol ,  écuyer ,  seigneur  de  Pramenoux.  Le  bailli 
de  Beaujolais  forma  opposition  à  l'expédition  de  cet 
acte,  qui  n'en  reçut  pas  moins  son  exécution.  Une 
faible  partie  de  la  justice  de  Lamure  était  du  res- 
sort de  la  seigneurie  de  Montmelas. 

Il  existait  une  papeterie  sur  la  rivière  d'Azergues, 
près  du  village.  Cette  paroisse  a  donné  son  nom  à 
une  famille  ancienne  qui  plus  tard  s'est  établie  en 
Forez.  L'historien  Jean-Marie  de  Lamure  en  était 
issu. 

Il  existait  un  seul  ilef  à  Lamure,  celui  de  Bour- 
don, dépendant  de  la  terre  de  Pramenoux,  à  laquelle 
il  a  toujours  été  uni. 

Note  :   Bon  pays  à  blé ,  toiles.  Feux,  140. 


LANCIÉ. 


Paroisse  du  diocèse  de  Mâcon  et  de  la  collation 
de  l'abbé  de  Tournus,  qui  était  seigneur  et  décima- 
teur  de  la  partie  de  ladite  paroisse  située  en  Ma- 
çonnais. L'autre  partie,  située  en  Beaujolais,  appar- 
tenait au  seigneur  de  Corcelles  ,  comme  lavant  ac- 
quise du  duc  de  Monlpensier,  le  24  février  de  l'an 
1604. 

On  comptait  deux  liefs  à  Lancié ,  la  Boche  et  le 
Châtelard. 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  1  41 

lia  Roche  appartenait  à  la  famille  de  la  Made- 
laine-Ragny  qui  le  vendit,  à  la  fin  du  xvi®  siècle,  à 
noble  Lazare  de  Tircuy  de  la  Barre ,  avec  Gorcelles 
et  Arcis.  Ses  descendants  l'ont  toujours  possédé 
depuis. 

LeChàtelard  appartenait,  au  xvi^  et  au  xvii^  siècle, 
à  la  famille  Severt.  François  Severt,  avocat  en  parle- 
ment, le  possédait  en  1  629.  Ses  héritiers  le  vendi- 
rent à  la  famille  de  Bussière,  d'où  il  passa  par  suite 
d'alliance  en  celle  de  Mignot  de  Bussy  qui  le  possé- 
dait encore  en  1  789. 

C'est  à  Lancié  qu'on  voit  une  petite  montagne, 
butte  ou  poype,  élevée  à  main  d'homme,  sur  laquelle 
on  a  fait  beaucoup  de  conjectures  :  tout  porte  à 
croire  que  c'était  un  lieu  de  signaux  correspondant 
à  de  semblables  monuments  qu'on  retrouve  fréquem- 
ment en  Bombes  et  en  Bresse.  Des  fouilles  prati- 
quées à  la  base  y  ont  mis  à  découvert ,  dit-on ,  des 
ossements  et  des  débris  d'armes  qui  ont  fait  présu- 
mer à  quelques  antiquaires  que  ce  monticule  pou- 
vait avoir  été  élevé  en  mémoire  d'une  bataille  qui 
aurait  eu  lieu  dans  cette  plaine.  Mais  comme  ces  dé- 
bris ont  été  mal  observés  et  qu'on  n'en  a  guère  con- 
naissance que  par  oui-dire,  il  est  difficile  d'avoir  une 
opinion  bien  arrêtée  à  ce  sujet.  On  jouit,  de  ce  point 
élevé  ,  d'une  vue  admirable. 

Note  :  f  iris,  quelques  blés;  très  bon  paj  s  vignoble.  Feii.r.  47. 


1  42  BTAï  ALPHABETIQUE 


LANTIGNE. 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon  et  de  la  collation 
du  chapitre  de  Beaujeu,  qui  partageait  la  dime  avec 
le  chapitre  de  St-Vincent  de  Màcon  et  le  curé  du 
lieu. 

Il  existait  trois  fiets  à  Lantigné  :  la  Salle,  Thulon 
et  Apagnié. 

La  Salle  appartenait  en  1  660  à  la  famille  Berthet 
de  Gorze;  ce  fief  passa  ensuite  dans  celle  de  Lafont 
de  Pougelon,  et  était  possédé  en  1789  par  M.  Jean 
Millanois ,  écuyer. 

Thulon,  apj)elé  aussi  la  Roche-Thulon ,  était 
possédé  depuis  longtemps  par  la  famille  de  Thi- 
bault, qui,  dans  le  courant  du  siècle  dernier,  fit 
unir  Thulon,  les  Prés,  etc ,  et  en  obtint  l'érec- 
tion en  marquisat  sous  le  nom  delà  Roche-Thulon. 
M.  Claude-René-Marie-Francois  Thibault,  marquis 
de  la  Roche-Thulon,  fut  nommé  député  suppléant 
de  Tordre  de  la  noblesse  de  Beaujolais  aux  Etats  gé- 
néraux de  1  789. 

Apagnié  appartenait  à  la  famille  de  la  Poype  , 
comme  héritière  des  seigneurs  de  Propières  et  Fou- 
gères qui  possédaient  ce  fief  depuis  le  xv*  siècle. 

Note:  fins  et  quelques  blés ,  pauvre  pays.  Feux.  64. 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  1  43 


LAY  OU  ST-SYMPHORLEN-DE-LAY. 

Paroisse  du  diocèse  de  Lyon ,  avec  titre  de  chà- 
tellenie,  dont  la  juridiction  était  assez  étendue,  mais 
qui  fut  successivement  réduite  par  suite  du  système 
de  démembrement  adopté  par  les  sires  de  Beaujeu 
de  la  maison  de  Montpensier  et  de  celle  d'Orléans. 

Cette  chàtellenie  fut  cédée  par  Anne  de  France 
et  Charles  de  Bourbon  à  Philibert  de  Beaujeu-Li- 
gnières ,  pour  supplément  de  dot  et  en  raison  des 
prétentions  qu'il  pouvait  avoir  sur  la  baronnie  de 
Beaujolais.  Par  son  testament,  Philibert  laissa  cette 
terre  à  Catherine  d'Amboise  sa  femme  qui  en  jouit 
paisiblement  sa  vie  durant;  mais  à  sa  mort ,  arrivée 
en  1  549  ,  le  roi  s'empara  immédiatement  de  la  chà- 
tellenie ,  sous  prétexte  qu'elle  faisait  partie  des  biens 
paraphernaux. 

Les  commissaires  départis  par  le  roi  pour  l'aliéna- 
tion des  justices  de  Beaujolais  vendirent  celle  de 
Lay,  par  acte  du  7  juin  1  SS8,  à  noble  Jean  Du- 
fournel,  lieutenant  général  civil  en  la  sénéchaussée 
de  Lyon,  à  la  charge  toutefois  du  rachat  perpétuel. 
Usant  du  bénéfice  de  cette  clause ,  le  duc  de  Mont- 
pensier rentra  en  possession  de  la  chàtellenie  ensuite 
d'acte  du  1  S  janvier  1  561 . 

La  petite  ville  de  Lay  avait  été  ceinte  d'une  mu 


144  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

raille,  et  possédait  quelques  fortifications  qui  pou- 
vaient la  mettre  à  l'abri  d'un  coup  de  main.  Cette 
enceinte  était  assez  restreinte ,  et  comme  elle  gênait 
les  constructions  nouvelles ,  la  population  s'étant 
augmentée ,  il  s'éleva  un  village  assez  considérable 
sous  le  nom  de  St-Symphorien,  à  quelques  centaines 
de  pas  de  Lay.  Il  prit  bientôt  une  certaine  impor- 
tance, et  finit  par  devenir  le  chef-lieu  de  la  paroisse. 
Lay  conserva  le  siège  de  la  justice.  Ses  murailles, 
devenues  inutiles,  tombèrent  en  ruines,  et  leurs  dé- 
molitions servirent  à  la  construction  d'assez  jolies 
maisons  pai-ticulières.  Son  église  n'eut  plus  que  le 
titre  de  vicariat.  La  cure  de  St-Symj)liorien-de-Lay 
était  de  la  collation  du  prieur  de  Régny. 

On  comptait  neuf  fiefs  dans  cette  paroisse  :  Pes- 
selœy,  Montgaland,  Butter j,  Pareilles,  la  Ver- 
pilllère,  la  Pinay,  le  Pèraj,  Ronfin  et  la  Forest. 

Pesselay  était  anciennement  une  maison  de 
chasse  des  sires  deBeaujeu.  L'un  d'eux  la  donna  à 
son  veneur,  nommé  Frépier,  dit  du  Bosc  ou  du 
Bois  (  de  Bosco  ).  Simon  du  Bosc  en  fit  l'aveu  et  le 
dénombrement  en  1473.  Ses  descendants  j)rirent 
alternativement  le  nom  de  Pesselay ,  de  du  Bosc , 
et  rarement  celui  de  Frépier.  Noble  Antoine  de 
Pesselay  donna  le  dénombrement  de  son  fief  le  l®' 
mars  1539.  Cette  famille  s'étant  éteinte,  Pesselay 
passa  à  la  famille  Dufournel,  qui  le  vendit  plus  tard 
à  M.Durand. 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  1  45 

Montgaland  fut  assez  longtemps  la  propriété  de 
la  famille  de  Flachard.  Le  château  fut  reconstruit, 
au  commencement  du  xvi^  siècle,  par  demoiseUe 
Claude  de  Flachard,  qui  en  donna  le  dénombre- 
ment le  9  mars  1  S 39.  Sur  la  fin  du  même  siècle  , 
ce  fief  passa  à  noble  N....  Damiens  et  à  Antoinette 
Dubois  sa  femme,  qui  en  fournirent  dénombrement 
le  2  juin  1601.  Acquis  ensuite  par  la  famille  de 
Grumel  qui  en  prit  le  nom,  il  fut  vendu,  sur  la 
fin  du  siècle  dernier,  à  M.  Antoine-Marie  Desver- 
nay,  écuyer,  qui  le  possédait  en  1  789. 

Buttery  avait  été  très  anciennement  le  siège  d'une 
communauté  de  Bénédictins,  d'où  il  avait  retenu 
le  nom  de  la  Cloitre  que  lui  donnent  encore  les 
habitants  du  pays.  Ce  fief  était  possédé,  en  1  541  , 
par  noble  Jean  de  Fournillon ,  sieur  de  l'Espinace , 
qui  en  donna  le  dénombrement  le  7  juillet  de  la- 
dite année.  Ses  descendants  l'ont  toujours  possédé 
depuis  cette  époque. 

Vareilles  appartenait,  en  1540,  à  M.  Claude 
Patarin,  premier  président  au  parlement  de  Bour- 
gogne. Il  en  donna  le  dénombrement  le  3  novembre 
de  ladite  année.  Cette  formalité  fut  renouvelée  le 
19  avril  1  552  par  Denise  Patarin  sa  fille.  Vareilles 
passa  plus  tard  à  la  maison  de  Sarron ,  qui  fit  unir 
ce  fief  à  sa  justice  de  Forges. 

La  Verpillière  avait  reçu  son  nom  d'une  ancienne 
maison  d'Auvergne,  éteinte  depuis  longtemps,  et 

II.  10 


146  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

connue  primitivement  sous  le  nom  de  la  f  ulpilière 
ou  Folpïlière.  Clémence  de  la  Verpillière,  dernière 
de  son  nom,  épousa  en  1400  Pierre  de  Thélis,  à 
qui  elle  apporta  les  biens  de  sa  maison.  Nous  re- 
trouvons ce  fief  possédé  en  1  ool  par  la  famille  de 
Fournillon.  Vendu  dans  le  courant  du  siècle  sui- 
vant, il  devint  la  propriété  de  la  famille  Leclerc  de 
Fresne  qui  en  prit  le  nom.  Enfin,  en  1  789  il  ap- 
partenait à  M™<^  de  Leveton,  dame  dudit  lieu  de 
la  Verpillière. 

La  Pinay ,  fief  ayant  appartenu  à  la  famille  Du- 
ron, et  acquis  vers  la  fin  du  siècle  dernier  par  celle 
de  Grumel  de  INIontgaland. 

Le  Péray  appartenait  vers  1760  à  la  famille 
Thomé  de  St-Cyr ,  après  avoir  été  longtemps  la 
propriété  de  celle  d'Atliiaudde  Montchanin. 

Uonfin  appartenait  également  à  la  famille  Thomé 
de  St-Cyr. 

La  Forest  était  possédé  au  siècle  dernier  par 
M.  Marchand,  sous-inspecteur  des  manufactures 
du  Beaujolais,  et  passa  vers  1  760  à  M.  de  Chavanne, 
seigneur  de  Bostgrand. 

Il  existait  encore  à  Lay  plusieurs  rentes  féodales 
aj)partenant  soit  à  des  habitants  du  pays,  soit  à  des 
étal)lissements  religieux. 

Note  :  liati  pays  à  hlè.  Feux.  464. 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  147 


LESTRA. 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon  et  de  la  collation  du 
chapitre  de  St-Just ,  qui  percevait  la  dîme  et  y 
possédait  une  fort  belle  rente  appelée  la  Chemina. 

La  justice  dépendait  de  la  chàtellenie  de  Cha- 
melet. 

L'église  de  Lestra  était  fortifiée ,  et  en  cas  de 
guerre  les  habitants  s'y  retiraient  avec  leurs  familles. 
Ces  fortifications  dataient  de  l'année  1 40  8 ,  et  avaient 
été  élevées  par  lesdits  habitants  malgré  les  réclama- 
tions de  ceux  de  Chamelet  qui  portèrent  plainte  au 
sire  de  Beaujeu,  disant  que  la  proximité  de  ces  for- 
tifications pouvait  nuire  à  leur  bourg.  Louis  de 
Bourbon,  sire  de  Beaujeu,  par  ses  lettres  du  8  avril 
1410,  données  à  Vichy ,  autorisa  les  habitants  de 
Lestra  à  se  fortifier  comme  ils  l'entendraient,  à  la 
charge  par  eux  de  continuer  le  guet  et  garde  à  Cha- 
melet et  de  contribuer  à  toutes  sommes  nécessaires 
à  la  défense  dudit  bourg. 

Dans  cette  paroisse  se  trouvait  le  fîef  de  Lettrete, 
possédé  en  1  540  par  noble  Pierre  de  Vuarty,  che- 
valier, qui  en  donna  le  dénombrement  le  21  août 
de  ladite  année.  Il  passa  plus  tard  à  la  famille  Penet 
de  la  Massonière,  et  appartenait  au  siècle  dernier  à 


1  48  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

la  famille  du  Bost  de  la  Blanche  qui  le  vendit  vers 
1  769  à  M.  de  Launay,  commissaire  des  guerres. 

Note  :  Blés  ,  quelques  vins  ,  bons  blés  ,   mais  peu  de  vignes. 
Feux.  lia. 


LIMAS,  AUTREFOIS  LIMANS. 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon,  avec  doyenné  dé- 
pendant de  l'abbaye  de  Cluny  qui  y  avait  fondé  un 
couvent  de  son  ordre.  Mais  les  moines  se  retirèrent 
en  1574,  et  le  domaine  qu'ils  occupaient  fut  vendu 
pour  faire  face  à  la  somme  due  par  leur  maison  de 
Cluny,  selon  la  taxe  établie  par  le  pape  Grégoire  XIII 
pour  soutenir  la  guerre  contre  les  hérétiques.  Les 
premières  constructions  qui  précédèrent  la  fonda- 
tion de  \  illefranche  existaient  sur  la  paroisse  de 
Limas,  du  côté  de  la  porte  dite  dAiue,  en  sorte 
que  le  premier  Villefranche  dépendait  de  cette  pa- 
roisse déjà  érigée  depuis  longtemps  en  prévôté. 
En  1  .-JOO  le  prévôt  reçut  ordre  de  venir  tenir 
son  audience  à  Villefranche.  (Voyez  l'article  nile- 
franche.) 

Quelques  auteurs  ont  voulu  voir  dans  Limas 
l'ancienne  Lunna  des  Romains;  nous  avons  dit, 
à  l'article  Bellevllle,  ce  que  l'on  devait  penser  de 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  1  49 

cette  prétention  dont  M.  d'Aigueperse  a  prouvé  le 
peu  de  fondement. 

On  comptait  trois  fiefs  à  Limas  :  Bujsante  ,  la 
Barre  et  Belleroche. 

Buysante  était  possédé  en  1  S 68  par  Aimé  Chol- 
lier,  qui  en  donna  le  dénombrement  le  6  septembre 
I  569.  Ce  fief  passa  ensuite  dans  la  famille  de  Cor- 
sant, puis  en  celle  de  Leviste  de  Montbrian. 

I^a  Barre  fut  pendant  longtemps  la  propriété  de 
la  famille  Fabry  du  Lys ,  originaire  de  Bombes ,  et 
])assa  au  siècle  dernier  à  M.  Nicolas  Lemeau,  écuyer, 
receveur  des  tailles  du  Beaujolais. 

Belleroche ,  érigé  en  fief  en  faveur  de  la  famille 
Noyel  dont  une  branche  en  avait  pris  le  nom,  était 
possédé  au  siècle  dernier  par  Alexis  Noyel ,  cheva- 
lier, bailli  de  Beaujolais.  Ce  fief  passa,  par  suite 
d'alliance,  dans  la  famille  de  Châtelain  d'Essertine 
qui  en  prit  le  nom. 

Note  :  Bon  pays    ,  hU-s  ,  chanvres  et  vins.  Feux,  43. 


MAMEZ  (ST-). 


Paroisse  du  diocèse  d'Autun  :  c'était  autrefois  un 
prieuré  dépendant  del'abbayede  Clunyetoù  se  trou- 
vait un  couvent  de  religieux  bénédictins.  La  maison 
étant  tombée  en  ruines ,  l'abbaye  vendit  ce  prieuré 


ISO  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

au  seigneur  de  St-Mamez  vers  1  650.  Celui-ci,  par 
suite  de  cet  arrangement,  eut  titre  de  prieur  depuis 
cette  époque.  L'abbaye  de  Cluny  garda  la  collation. 

Le  château  de  St- Julien,  situé  en  cette  paroisse, 
appartenait  au  xvi*  siècle  à  la  famille  de  St-Julien 
qui  lui  avait  donné  son  nom.  Noble  Benoît  de  St- 
Julien  en  donna  le  dénombrement  le  9  juillet  1  60 1 , 
et  acquit  des  commissaires  du  duc  de  jMontpensier, 
le  3  février  1  604,  la  justice  haute,  moyenne  et  basse 
de  St-Mamez  et  de  St-Jacques-des-Arréts  en  partie, 
avec  tous  les  droits  qui  en  dépendaient.  Dans  cette 
vente  furent  comprises  les  ruines  de  l'ancien  châ- 
teau d'Alloignet,  qui  parait  avoir  eu  une  certaine 
force  au  moyen-àge  et  était  situé  sur  un  monticule 
qui  domine  la  vallée  de  la  Grosne.  Alloignet  avait 
été  autrefois  le  siège  d'une  chàtellenie  qui,  réunie  à 
celle  de  Coux,  possédait  une  justice  qui  s'étendait 
sur  un  assez  grand  nombre  de  paroisses.  Cette  chà- 
tellenie fut  venduopar  le  connétable  de  Bourbon  à 
Philii)ert  de  Beaujeu-Lignières  :  peu  après  eUe  fit 
letour  à  la  baronnie,  et  fui  supprimée  à  l'époque 
où  le  Beaujolais  lui  divisé  d'une  manière  ])lus  régu- 
lière. 

Benoît  de  St-Julien  neiU  ([iiuue  fille  nommée 
Angélique  qui  s'allia  vers  1633  à  Jean  de  Chapon, 
écuyer ,  sieur  de  la  Bottière  ,  capitaine  de  cinquante 
hommes  d'armes  et  gouverneur  de  Belleville.  Elle 
lui  apporta  en  dot  les  terre  et  fief  de  St-Mamez  et 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  151 

St-Julien.  De  ce  mariage  naquit  une  fille,  Elisabeth, 
qui  épousa  en  1659  Claude  de  Fautrière,  écuyer, 
sieur  de  Corcheval ,  puis  de  St-Julien  du  chef  de 
sa  femme.  Cette  même  terre  devint  plus  tard  l'apa- 
nage dune  fille  de  Claude  Marie  de  Fautrière , 
écuyer;  elle  la  porta  en  dota  Jacques  de  Valadoux, 
marquis  d'Arcy,  qu'elle  épousa  en  1720.  La  fa- 
mille de  Valadoux  possédait  encore  cette  terre  en 
1789. 

Note  :  Blés ,  seigles  ,  pauvre pajs.  Feux ,  16. 
MARCEL-L'ÉCLAIRÉ  (ST-). 


Annexe  de  Tarare  et  de  la  collation  du  curé,  qui 
y  dîmait.  S.on  surnom  vient  d'un  hameau  ainsi 
nommé,  et  situé  près  du  village.  La  justice  dépendait 
de  Joux-sur-Tarare. 

Note  :  Pays  froid  et  montagneux: ,  bon  à  blé.  Feux,  56. 


MARCHAMPT. 


Annexe  de  Quincié  et  du  même  diocèse.  Le  prieur 
de  Charlieu  partageait  la  dîme  avec  le  seigneur; 
un  sixième  seulement  était  réservé  au  curé. 


1  52  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

La  justice  dépendait  de  Varennes.  (Voyez  l'art, 
de  Quincié.) 

Au  raoyen-àge  cette  paroisse  était  possédée  en 
toute  justice  par  l'illustre  famille  qui  en  portait  le 
nom,  et  qui  s'éteignit  en  1 451  en  la  personne  d'An- 
duin  de  Marchampt.  La  puissance  des  seigneurs 
de  ce  nom  fut  très  grande  en  Beaujolais;  ils  possé- 
dèrent les  plus  belles  terres  des  environs  de  Beaujeu 
et  plusieurs  seigneuries  en  Lyonnais.  La  famille  de 
Pizeys,  qui  brilla  d'un  grand  lustre,  passait  géné- 
ralement pour  en  être  issue.  Ces  deux  noms,  Mar- 
champt et  Pizeys,  se  retrouvent  dans  presque  tous 
les  actes  passés  par  les  sires  de  Beaujeu  des  deux 
jiremières  races  ;  ils  y  figurent  toujours  comme  té- 
moins ou  comme  otages. 

On  voit  encore  quelques  vestiges  de  l'ancien  ma- 
noir féodal  de  Marcha m])t. 

Note  :  Vins  :  maigre  paix.  Feux,  124. 


MAHDORE. 

Paroisse  du  diocèse  de  Màcon  et  de  la  collation 
du  chapitre  de  St- Vincent  de  la  même  ville,  qui  y 
percevait  les  trois  quarts  de  la  dîme  ;  le  quatrième 
appartenait  au  seigneur. 

Il  existait  autrefois  à   Mardore  un    prieuré   de 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  153 

chanoines  réguliers,  qui  se  retirèrent  à  Màcon  à  l'é- 
poque des  guerres  civiles. 

La  justice  dépendait  de  Courcenaj ,  fief  situé 
dans  cette  paroisse  et  appartenant  de  temps  immé- 
morial à  la  maison  de  Fondras.  On  remarquait  en 
1  760  que  le  propriétaire  de  Courcenay  était  le  dix- 
huitième  du  nom  de  Foudras  qui  possédait  cette 
seigneurie.  On  trouve  des  dénombrements  fournis 
par  eux  aux  dates  de  1539,  1601,  etc....  En  1778 
Jean-Louis  de  Foudras ,  comte  de  Courcenay,  ven- 
dit cette  terre  à  Antoine-Hilaire  de  Guillermain  , 
chevalier ,  qui  en  prit  le  nom  et  la  possédait  en 
1789. 

En  outre  de  Courcenay,  il  existait  encore  à  Mar- 
dore  cinq  autres  fiefs,  savoir:  Chalatofraj ,  Mon- 
tanette,  Martorej^  le  Montet  et  la  Colonge. 

Chalatofray  appartenait  en  1  539  à  noble  Claude 
de  Sarron,  écuyer,  qui  en  donna  le  dénombrement 
le  4  mars  de  ladite  année.  Vendu  plus  tard  à  noble 
Jacques  de  Bellet,  il  en  fournit  aussi  le  dénombrement 
le  3  octobre  1572.  Autre  Jacques  Bellet  renouvela 
cette  formafité  le  3  avril  1  601 .  Ce  fief,  en  1  760, 
était  la  propriété  de  la  famille  Petit  de  Boistrait  et 
fut  acquis,  quelques  années  plus  tard,  par  M.  Mon- 
corgier. 

Montanette  était  possédé  en  1539  par  Catherine 
du  Crozet,  qui  eu  donna  ledénombrementle22  mars 
dudit  an  Ce  fief  est  tombé  en  désuétude. 


154  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

Martorey  a])partenait en  1  539  à  noble  Jean  Bios- 
set,  qui  en  donna  dénombrement  le  1  5  mars.  Claude 
Blosset,  écuyer,  renouvela  cette  formalité  le  23 
avril  1551.  Vendu  plus  lard  à  la  famille  de  Maure, 
damoiselle  Claude  de  Marcellanges  en  fit  le  dénom- 
brement en  qualité  de  veuve  de  noble  Benoît  de 
Maure,  écuyer.  Ce  fief  était  devenu,  en  1760,  la 
propriété  de  la  famille  Farges  qui  en  prit  le  nom. 

Le  Montet  fut  reconnu  le  1  8  mars  1539  par 
noble  Jean  de  CorceUes ,  écuyer ,  tant  pour  lui  que 
comme  père  et  administrateur  d'autre  Jean  de  Cor- 
ceUes son  fils.  Ce  fief  paraît  avoir  ensuite  été  incor- 
poré à  celui  de  Courcenay. 

La  Colonge  appartenait  au  seigneur  de  Martorey, 
ci-dessus. 

Note  :  Pajs  à  blé.  Feux,  34. 


MARNAND. 


Paroisse  du  diocèse  deMàcon,  et  de  la  collation 
du  prieur  du  Bourg-de-Thizy  qui  en  était  décima- 
teur.  T^'église  de  Notre-Dame  de  Thizy  étant  une 
annexe  de  Marnand,  le  curé  de  cette  dernière  pa- 
roisse desservait  lui-même  son  annexe  et  se  faisait 
remplacer  dans  sa  cure  par  un  vicaire. 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  1  Bf> 

La  justice  dépendait  de  la  chàtellenie  de  Thizy. 

Note  :  Bon  pajs  à  blés.  Feux  ,240. 
MATOUR. 


Paroisse  du  diocèse  d'Autun  et  située  en  Maçon- 
nais, à  l'exception  de  deux  villages,  Croux  et  Crozet, 
qui  faisaient  partie  du  Beaujolais  et  dépendaient  de 
la  seigneurie  de  Chevagny-le-Lombard  dont  le  siège 
était  à  Aigueperse.  La  collation  de  Matour  appar- 
tenait à  l'abbé  de  St-Rigaud  en  Charollais ,  qui  y 
dîmait  avec  le  seigneur  de  Chàteau-Tliiers  et  le  curé. 
Le  chapitre  d' Aigueperse  y  possédait  aussi  une  petite 
dîme  sur  quelques  cantons,  et  notamment  sur  celui 
de  Nully  en  Maçonnais. 

Note  :  Pajs  de  bon  froment.  Feux,  94. 


MONSOLS,  ANCIENNEMENT  MONTSOUX. 


Paroisse  du  diocèse  d'Autun,  et  de  la  collation  de 
l'abbé  de  Cluny  qui  prenait  les  deux  tiers  de  la  dime; 
l'autre  tiers. appartenait  au  curé. 

La  justice  faisait  partie  de  la  chàtellenie  de  Beau- 


156  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

jeu,  sauf  quelques  droits  qui  dépendaient  de  Cbeva- 
gny.-le-Lombard. 

Au-dessus  de  Monsols  se  trouve  la  montagne 
d'Anjou,  la  plus  haute  du  Beaujolais,  et  du  sommet 
de  laquelle  on  jouit  d'une  vue  admirable.  Au  levant 
elle  n'est  bornée  que  par  les  Alpes  ;  les  immenses 
plaines  qui  y  conduisent  sont  agréablement  coupées 
par  la  Saône,  dont  le  cours  s'aperçoit  depuis  Màcon 
j  usqu'à  Trévoux.  Au  couchant,  la  Loire  et  les  mon- 
tagnes de  la  haute  Auvergne  présentent  un  coup 
d'œil  non  moins  attachant.  Sur  le  point  culminant 
de  la  montagne  existe  une  fontaine  dite  de  St-Ri- 
gaud  ,  qui  de  tous  temps  a  attiré  une  foule  de  pèle- 
rins qui  viennent  y  prier  et  y  chercher  la  guérison 
de  leurs  maux.  Cet  usage  pieux  a  probablement  pris 
naissance  à  ré})oque  où  non  loin  de  la  fontaine  exis- 
tait une  communauté  avec  titre  de  prieuré  ,  dépen- 
dant de  Clunv.  La  tradition  rap])orte  que  dans  un 
hiver  rigoureux,  où  les  neiges  interceptèrent  toutes 
communications  pendant  plusieurs  mois,  tous  les 
moines  moururent  de  faim,  ce  qui  détermina  l'ordre 
à  abandonner  ce  couvent,  dont  les  vestiges  se  re- 
connaissent encore  parfaitement.  Dans  l'endroit  oc- 
cupé autrefois  par  le  jardin  on  retrouve  un  grand 
nombre  de  plantes  médicinales  alpines,  dont  les  es- 
pèces sont  tout-à-fait  étrangères  au  pays  :  elles  pro- 
viennent sans  doute  de  celles  que  cultivaient  les 
moines. 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  157 

Monsols  passe  pour  avoir  été  un  lieu  druidique, 
c'est-à-dire  un  des  centres  de  réunion  des  prêtres 
gaulois. 

Il  existait  à  Monsols  un  seul  fief  nommé  Ruyère, 
appartenant  en  1379  à  Jean  de  Vauzelles  qui  le 
vendit  le  7  juillet  de  ladite  année  à  Pierre  de  St- 
Amour,  licencié  en  droit.  Au  siècle  suivant  Ruyère 
devint  la  propriété  de  la  famille  de  Fondras.  Jean- 
Baptiste  de  Fondras,  chevalier,  fonda  une  chapelle 
en  l'église  de  Monsols  en  1  630.  Gaspard  de  Fondras, 
frère  et  héritier  de  Jean-Baptiste,  vendit  ce  fief  à 
Charles  de  Phélines  par  acte  du  8  juin  1667.  Ses 
"descendants  le  possédèrent  jusqu'au  milieu  du  siè- 
cle dernier,  époque  oii  il  fut  acquis  parla  famille 
Boulard  de  Gatellier. 

Note  ;  Bon  pays  à  blé.  Feux  ,120. 

MONTAGNY. 

Paroisse  du  diocèse  de  Màcon,  et  de  la  collation 
du  prieur  de  Charlieu. 

La  justice  dépendait  du  château  de  Lapra ,  situé 
en  cette  paroisse.  On  y  trouvait  aussi  le  fief  d'Zi.s5er- 
tine. 

Lapra  appartenait  en  1339  à  noble  Antoine  de 
Lavieu,  qui  en  fournit  dénombrement  le  1  6  mars  de 
ladite  année.  Catherine d' Aimais ,  sa  veuve,  renou- 


158  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

vela  cette  formalité  le  1  5  décembre  1551.  Ce  fief 
passa  en  1  600  à  Jacques  de  Rébé  ,  chevalier ,  qui 
en  lit  les  foi  et  hommage  au  duc  de  Montpensier  le 
4  mai  1  601 .  Vendu  peu  après  à  la  famille  de  Cha- 
zeron-Pélicieux ,  celle-ci  ne  le  garda  pas  longtemps 
et  le  céda  à  noble  Marcelin  de  Giroux,  dont  la  veuve 
le  possédait  en  1  676.  Revendu  encore,  il  fut  acquis 
par  la  maison  de  l'Etouf  qui  en  était  propriétaire  à 
la  fin  du  siècle  dernier  et  l'avait  fait  réunir  à  sa  sei- 
gneurie de  Pradines. 

Essertine  était  un  fief  qui  appartint  longtemps  à 
la  famille  de  Varennes-Rapetour.  Antoine  de  Varen- 
nes,  chevalier,  en  fit  l'aveu  en  1459  et  1486.  Au 
commencement  du  siècle  dernier  ce  fief  fut  acquis 
par  la  famille  Châtelain,  qui  en  prit  le  nom. 

Note  :  Pays  bon  à  blé.  Feux,  169. 

MONTMELAS,  AUTREFOIS  MONTMALAS  ET 
MONTMELARD. 

Paroisse  du  diocèse  de  Lyon  et  de  la  collation 
du  prieur  de  Denicé.  Les  gens  du  pays  prétendent 
que  c'était  autrefois  une  ville  romaine,  qui,  après  avoir 
été  ruinée,  serait  enfin  tombée  au  xif  siècle  à  l'état 
de  simple  hameau  avec  chapelle;  mais  rien  ne  vient 
à  l'appui  de  cette  tradition. 

La  justice  appartenait  au  seigneui'  (hiditlieu. 

Le  château  de  Montmelas  occupe  la  plus  belle 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  1  59 

position  que  jamais  un  seigneur  féodal  du  moyen- 
âge  ait  pu  ambitionner.  Placé  sur  une  hauteur  ac- 
cessible d'un  seul  côté,  il  domine  la  riche  plaine  de 
Villefranche  qui  dépendait  en  grande  partie  de  sa 
justice,  et  offrait  toute  sécurité  à  ses  possesseurs  par 
la  force  des  fortifications  naturelles  dont  il  était 
doué. 

La  jouissance  de  cette  seigneurie,  qui  faisait  par- 
tie du  domaine  privé  des  sires  de  Beaujeu,  fut  ad- 
jugée à  titre  de  douaire  vers  1331  à  Jeanne  de 
Château-  Vilain,  femme  en  troisièmes  noces  de  Gui- 
chard-le-Grand.  Plus  tard  Anne  de  France,  duchesse 
de  Bourbon  et  dame  de  Beauj  eu,  la  vendit,  avec  clause 
de  rachat,  à  Philibert  du  Crozet,  écuyer;  la  veuve 
de  celui-ci ,  en  qualité  de  tutrice  de  leurs  enfants , 
céda  la  terre  et  seigneurie  de  Montmelas  à  Philibert 
de  Beauj eu-Lignières  et  à  Catherine  d'Amboise  sa 
femme  :  l'acte  en  fut  passé  le  1  5  juin  1  524.  Mais  le 
Beaujolais  ayant  été  saisi  sur  le  connétable  et  réuni 
à  la  couronne,  le  roi  prétendit  que  Montmelas  devait 
faire  retour  au  domaine  duditpays,  et  un  procès 
s'engagea  à  ce  sujet.  La  maison  de  Beauj  eu-Lignières 
le  fit  soutenir  par  Jean  du  Crozet ,  comme  repré- 
sentant son  père,  premier  acquéreur.  Philibert  de 
Beaujeu  étant  mort  et  sa  veuve  ayant  épousé  le  duc 
de  Nevers ,  on  renonça  à  déposséder  celui-ci  et  il 
jouit  paisiblement  de  Montmelas.  Cette  seigneurie 
passa  en   1566  à  sa   nièce  Henriette  de  Clèves, 


1  60  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

femme  de  Louis  de  Gonzague ,  devenu  duc  de  Ne- 
vers.  Ce  dernier  fut  autorisé  à  vendre  des  terres  en 
Beaujolais  jusqu'à  concurrence  des  dettes  de  sa  mai- 
son ,  et  en  vertu  de  cette  autorisation  Montmelas  fut 
vendu  le  22  mars  1  o1 8  à  Jean  Arod,  écuyer,  dont 
les  descendants  l'ont  toujours  conservé. 

La  justice  de  Montmelas  était  fort  étendue,  et 
comprenait  un  assez  grand  nombre  de  paroisses. 
Des  aliénations  successives  l'avaient  fort  diminué  au 
siècle  dernier,  mais  elle  n'en  restait  pas  moins  une 
des  })lus  belles  du  Beaujolais.  (]ette  terre  avait  an- 
ciennement titre  de  baronnie,  comme  avant  fait 
partie  du  domaine  privé  des  premiers  sires  de  Beau- 
jeu.  Elle  fut  érigée  en  marquisat  en  faveur  de  la 
famille  d'Arod 

Le  fief  de  Plantigny  était  situé  sur  le  territoire 
de  Montmelas  et  appartenait  en  1  729  à  Gabriel  de 
Proliengue,  écuyer,  dont  la  dernière  héritière  épousa 
M.  de  Ferrus ,  écuyer,  qui  prit  le  nom  de  son  fief  et 
le  possédait  en  I  789. 

Note  :  Pajs  de  bon  vignoble.  Feu.v,  14. 

NAJNDAX. 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon,  et  de  la  collation 
du  [M'ieur  de  Uiorges.  Les  dîmes  ainsi  que  la  justice 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  161 

appartenaient  an  seigneur  de  Ressein,  fief  situé  en 
cette  paroisse. 

Ressein  était  possédé  en  1539  par  noble  Claude 
du  Saix,  chevalier,  qui  en  donna  le  dénombrement 
le  4  mars  de  ladite  année.  Autre  Claude  du  Saix 
renouvela  cette  formalité  le  1^'  juillet  1601.  Les 
commissaires  du  duc  de  Montpensier  ayant  procédé 
à  la  vente  de  la  justice  de  Nandax,  elle  fut  acquise 
pour  un  ami  élu  ou  à  élire  par  Claude  Morestin , 
bourgeois  de  Ferreux,  le  21  mai  1604,  et  le  1  7 
juillet  suivant  il  fit  élection  dudit  Claude  du  Saix  , 
seigneur  de  Ressein.  Cette  seigneurie  fut  acquise 
vers  1625  par  Jean  Réraud,  trésorier  de  France, 
dont  les  descendants  l'ont  toujours  possédée  et  ont 
pris  le  nom  de  Ressein. 

Note  :  Blés ,  bon  pajs.  Feux,  86. 


NAUX,  AUTREFOIS  NAOUX. 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon,  et  de  la  collation 
du  prieur  de  Régny  qui  y  percevait  la  dîme. 

Il  y  avait  dans  cette  paroisse  un  fief  nommé  Fa- 

lorges,  qui  appartint  fort  longtemps  à  la  maison  de 

St-Romain.   Claude  de  St-Romain,  chevalier,  en 

donna  l'aveu  en  1441,  et  Pierre  son  fils  en  1478. 
II.  11 


1  62  ETAT  ALPHABÉTIQUE 

Raoulin  de  St-Romain,  chevalier,  et  Gilberte  de 
Gayette  sa  femme,  fournirent  leur  dénombrement 
en  1499.  Ce  fief  fut  acquis  plus  tard  par  la  famille 
de  Thélis ,  doù  il  est  passé  en  celle  de  TEtouf-Pra- 
dines. 

Note:  Pays  ninntni^iieux.  qui  ne  porte  que  peu  de  seigle. Feux, 
123. 


_niziI':r-d'azergues  (st-) 


Paroisse  et  prieuré  du  diocèse  de  Màcon,  et  dépen- 
dant de  l'abbaye  de  Savignydont  le  prieur  nommait 
le  curé  de  St-Nizier.  I^a  dime  appartenait  à  ladite 
abbaye. 

La  justice  dépendait  de  temps  immémorial  de  la 
prévôté  de  Beaujeu,  mais  elle  fut  vendue  en  1  757 
à  M.  de  la  Porte,  dont  le  château  de  ce  nom  est  situé 
dans  ladite  paroisse.  Le  ténement  de  Pramenoux 
fut  seul  excepté.  Le  bailliage  de  Beaujolais  s'opposa 
avec  véhémence  à  ce  nouveau  démembrement  de 
l'antique  baronnie,  et  rédigea  à  cet  effet  le  mémoire 
dont  nous  avons  donné  un  extrait  dans  le  premier 
volume  de  cet  ouvrage  (1).  Non-seulement  cemé- 


(1)  Voyei   tome  I",  pa;;o  27"2. 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  1  63 

moire  faisait  ressortir  les  graves  inconvénients  inhé- 
rents aux  justices  particulières,  mais  il  allait  j  usqua 
disputer  au  prince  le  droit  de  démembrer  la  baron- 
nie ,  qui,  en  qualité  de  grande  seigneurie,  devait 
être  essentiellement  indivisible.  On  passa  outre ,  et 
M.  de  la  Porte  posséda  paisiblement  la  justice  de  St- 
Nizier. 

En  outre  du  château  de  la  Porte,  on  comptait 
encore  trois  fiefs  dans  cette  paroisse,  savoir  :  Prame- 
noux ,  le  Bost  ou  la  Court ,  et  Fougères. 

Pramenoux  appartenait  dej)uis  plusieurs  siècles 
à  la  famille  de  Ronchivol  ou  Ronchevol,  venue  en 
Beaujolais  avec  Louis  de  Forez.  On  trouve  un  dé- 
nombrement fourni  le  22  mai  1459  par  noble 
Etienne  de  Ronchivol,  seigneur  de  Pramenoux,  qui 
confesse  tenir  de  tous  temps  ladite  maison  forte  du 
fief  et  hommage  des  sires  de  Beaujeu.  Antoine  de 
Ronchivol ,  chevalier ,  obtint  des  lettres  d'Anne  de 
France,  dame  de  Beaujeu,  à  l'elFet  d'ériger  des 
fourches  patibulaires  à  Pramenoux.  Ses  successeurs 
acquirent  la  justice  dudit  lieu  avec  celle  de  Larriure 
le  7  janvier  1  606.  La  famille  de  Ronchivol  a  pos- 
sédé celte  terre  jusqu'à  la  fin  du  xvii"  siècle,  époque 
où  cette  branche  s'éteignit  dans  la  maison  de  la 
Queuille,  dont  la  dernière  héritière  a  porté  Prame- 
noux, vers  1  740,  à  son  mari  Gilbert  Alire,  marquis 
de  Langeac.  Son  fils  en  était  seigneur  en  1  789. 

Le  fief  du  Boston  la  Court  était  possédé  depuis 


i 64  ÉTAT  ALPHABETIQUE 

fort  longtemps  par  l'ancienne  famille  du  Bost ,  qui 
a  donné  plusieurs  chevaliers  de  Malte  dans  le  xvi* 
siècle.  Celte  famille  s'étant  éteinte  il  v  a  environ  deux 
cents  ans ,  a  été  remplacée  par  une  autre  famille  du 
Bost,  sans  que  nous  sachions  trop  comment  s'est 
opérée  cette  transmission  de  nom.  Les  du  Bost  an- 
ciens ont  fourni  deux  dénombrements  de  leur  fief: 
le  premier,  donné  par  noble  Jacques  du  Bost,  écuyer, 
est  en  date  du  9  mars  I  o39  ;  les  deux  autres  sont  du 
1  S  mars  1  oaO  et  du  I  ®' avril  1  559.  Ce  fief  fut  vendu, 
à  la. fin  du  xvii"  siècle,  au  seigneur  de  Pramenoux. 
La  famille  du  Bost  s'est  éteinte  en  la  personne  de 
M.  du  Bost  de  Curtieux,  lieutenant  de  roi  au  cap 
Français,  île  St-Domingue,  vers  1  778. 

Fougères,  ainsi  nommé  de  la  famille  des  vicomtes 
d'Oingt  du  nom  de  Fougères,  que  l'on  croit  issue 
des  Fougères  de  Poule ,  maison  éteinte  en  celle  de 
Chandicu.  Philibert  Girard  de  Fougères  donna  le 
dénombrement  de  son  fief  le  9  mars  1  S 39.  Il  passa 
plus  tard  aux  seigneurs  de  Pramenoux. 

Note  :  Pain've  pays  ,  presque  tout  de  bois .  Feux,  150. 


NOTRK-UAME-DE-BOISSET. 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon  ,  et  de  la  collation 
de   labbé  de  St-Rigaud.   T^a  dîme  était  j)artagée 


DES   PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  165 

entre  le  seigneur  de  la  Mothe  et  le  chambrier  de 
Charlieu.  Un  tiers  du  territoire  dépendait  de  la  chà- 
tellenie  de  Lay,  et  les  deux  autres  tiers,  comprenant 
le  clocher ,  étaient  de  la  j  ustice  de  Bussière  ,  chà- 
teau  situé  dans  cette  paroisse,  sur  le  territoire  de 
laquelle  se  trouvait  aussi  le  lief  de  Bornât. 

Bussière  appartenait  en  1539  à  noble  Antoine 
d'Arcy,  qui  en  donna  le  dénombrement  le  7  mars 
de  ladite  année.  Ce  fief  passa  plus  tard  à  la  maison 
de  Rébé,  et  le  20  janvier  1604  noble  Pierre  de 
Rébé,  sieur  de  Bussière  et  de  Bonvers  ,  acquit  des 
commissaires  du  duc  de  Montpensier  la  justice  et 
les  cens  et  servis  dus  audit  duc  sur  la  paroisse 
de  Notre-Dame-de-Boisset.  Cette  seigneurie  fut 
vendue  quelques  années  après ,  et  était  possédée 
en  1670  par  noble  Antoine  de  Vaurion,  sieur  de 
Mommerant  et  de  Bussière.  Vers  le  milieu  du  xviii® 
siècle  elle  fut  acquise  par  M.  Ferrier. 

Bornât  était  possédé  au  xvi"  siècle  par  la  famille 
de  Tricaud,  ainsi  qu'il  résulte  de  titres  de  1  520  et 
1  560.  Ce  lief  fut  divisé  depuis  et  tomba  en  désuétude. 

Note  :  Fins  et  hlès  ,  pays  fort  bon.  Feux ,  58. 

NULTSE. 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon,  et  de  la  collation 
de  l'archevêque.  Une  faible  partie  du  territoire  dé- 


166  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

pendait  du  Beaujolais  et  ne  comprenait  que  le  mas- 
sage appelé  de  Flandres  ou  le  petit  Nulise  ;  le  reste 
était  du  Forez. 

La  justice  de  la  partie  du  Beaujolais  dépendait 
de  la  seigneurie  de  Cucurieux.  Acquise  des  com- 
missaires du  duc  le  1  5  janvier  1  604  par  noble 
Emmanuel  d'Arcy,  elle  passa  à  la  maison  de  \  ichy, 
seigneur  de  Cucurieux ,  puis  à  la  famille  de  Ferrus 
qui  la  possédait  en  1  789  ainsi  que  Cucurieux. 

Note  :  Pays  montagneux  ,  peu  de  seigle.  Feux  .  22. 


ODENAS ,  AUTREFOIS  OUDONAS. 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon,  et  de  la  collation  du 
chapitre  de  St-Paul.  La  justice  appartenait  au  sei- 
gneur de  la  Chaise ,  beau  château  situé  dans  cette 
])aroisse  et  qui  anciennement  se  nommait  la  Douze. 
Cette  seigneurie  n'était  d'abord  qu'un  simple  fief, 
appartenant  en  1530  à  noble  Lyonnet  de  Thy, 
comme  on  le  voit  j)ar  le  dénombrement  donné  le 
dernier  mars  1  S40  par  Antoinette  de  Varey,  veuve 
dudit  Lyonnet  de  Thy,  en  qualité  de  tutrice  de  leurs 
enfants.  Le  26  septembre  1o73  damoiselle  Guille- 
mette  de  Thy,  héritière  de  ses  père  et  mère  et  dame 
de  la  Douze  ,  vendit  cette  terre  avec  toutes  ses  dé- 
])endances  à  noble  Hugues  C^harreton ,  sieur  de  la 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  167 

Teriière,  pour  la  somme  de  dix  mille  livres.  Peu 
d'années  après,  le  même  Hugues  Charreton  acheta 
de  noble  Jean  de  Chardonnay ,  seigneur  d'Odenas 
et  de  St-Lager,  la  justice  d'Odenas,  acquise  naguère 
des  commissaires  du  roi  ])ar  ledit  seigneur  de  St-La- 
ger. La  terre  de  la  Douze  passa  ensuite  à  la  famille 
Trouilleur  et  était  possédée  en  1  660  par  Jacques 
Trouilleur,  seigneur  d'Amareins  et  de  la  Vaupierre, 
président  au  parlement  deDombes,  qui  la  vendit  peu 
après  à  François  de  la  Chaise  d'Aix ,  capitaine  des 
gardes  de  la  porte  du  roi.  Ce  fut  lui  qui  donna  son  nom 
à  la  terre  de  la  Douze ,  en  la  faisant  ériger  en  comté 
de  la  Chaise  ensuite  de  l'union  des  fiefs  de  la  Bâtie, 
desCloux,  duVierreetdes  Tours.  En  1  6801e  comte 
de  la  Chaise  fit  bâtir  le  château  avec  une  grande 
magnificence.  On  remarquait  dans  les  jardins  une 
orangerie  en  pleine  terre,  qui  était  recouverte  chaque 
hiver  de  panneaux  en  bois  dont  les  pièces  se  rappor- 
taient avec  facilité.  Ce  bâtiment  se  chauflait  ensuite 
au  point  convenable.  Cette  magnifique  orangerie 
devint  la  proie  des  flammes,  et,  comme  son  entretien 
était  à  la  charge  du  fermier,  quelques  méchants  pré- 
tendirent qu'il  n'était  pas  étranger  à  cet  accident. 
Antoine  de  la  Chaise  d'Aix,  fils  de  François  et 
comme  lui  capitaine  des  gardes  de  la  porte,  n'eut 
qu'une  fille,  Marie-Angélique,  qui  épousa  en  1  724 
Hyacinthe-Louis  de  Pellevé ,  comte  de  Fiers  ,  capi- 
taine-lieutenant des  gendarmes  de  Berry  et  gouver- 


168  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

neur  de  Meudon.  Ils  moururent  sans  postérité.  Cette 
superbe  terre  fut  ensuite  possédée  par  la  Famille  de 
Montaigu,  représentée  en  1789  par  M.  Charles- 
François  de  Montaigu,  comte  de  la  Chaise. 

En  outre  de  la  Chaise,  on  comptait  encore  quatre 
fiefs  à  Odenas ,  savoir  :  le  Pierre ,  les  Cloxix ,  Pier- 
reux et  Vlléroncle. 

Le  Vierré ,  maison  forte  bâtie  près  de  Téglise  et 
ayant  toujours  appartenu  aux  seigneurs  de  la  Chaise. 

Les  Cloux étaient  possédés  en  1  598  parla  famille 
Favre  de  Beaujeu,  qui  acquit  la  justice  haute, 
moyenne  et  basse  de  ce  fief  le  1  6  décembre  de  ladite 
année,  de  Jean  de  Chardonnay,  seigneur  d'Odenas 
et  de  St-Lager.  François  de  la  Chaise  acquit  ensuite 
ce  fief,  qu'il  réunit  à  son  comté. 

Pierreux,  fief  sans  justice,  appartenait  en  1  640  à 
la  famille  Thibault  de  la  Roche-ïhiilon  d'où  il  passa 
en  celle  de  jMagnin  de  Vertpré  qui  en  prit  le  nom, 
puis  par  héritage  en  celle  de  la  Salle  qui  le  possédait 
en  1789. 

L'Héronde  était  possédé  en  1  698  ])ar  noble  Jean 
Vaginay ,  ancien  prévôt  des  marchands  de  la  ville 
de  Lyon.  Ce  fief  passa  plus  lard  à  la  famille  de  la 
Porte. 

Mole  :  Blés  et  vim  ,  fjay  s  sablonneux  et  n, aigre.  Feux.  60. 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  1  69 


OUILLY. 

Paroisse  du  diocèse  de  Lyon,  et  de  la  collation 
du  prieur  d'Arnas.  La  justice  dépendait  de  la  chà- 
tellenie  de  Villefranche.  C'est,  dit-on,  au  lieu  ap- 
pelé la  Planche  de  Joug  qu'un  combat  sanglant  eut 
lieu  entre  le  bâtard  de  Bourbon  et  le  seigneur  de 
Viry,  genevois,  lors  des  démêlés  avec  la  Savoie. 

Le  fief  de  la  Chartonnière  était  situé  à  Ouilly  et 
appartenait ,  au  xiv"  siècle,  à  la  maison  de  Chanains 
en  Dombes.  Il  passa  par  suite  d'alliance ,  vers  l'an 
1400,  à  Edouard  de  Rosset,  écuyer,  devenu  par 
son  mariage  seigneur  de  Cbanains,  la  Chartonnière, 

Portebeuf,  etc Aynarde  de   Rosset,  sa  fille, 

porta  la  Chartonnière  à  Jean  de  la  Madelaine-Ragny, 
avec  lequel  elle  s'allia.  La  branche  de  Rosset-Cha- 
nainss'étant  éteinte  en  la  personne  d'Edouard,  les 
enfants  d'Aynarde  de  Rosset  et  de  Jean  de  la  Made- 
laine  furent  appelés  à  recueillir  son  héritage.  Noble 
Girard  de  la  Madelaine,  écuyer,  donna  le  dénom- 
brement de  la  Chartonnière  le  1  ^"^  mars  1539.  Vers 
1  600  ce  fief  fut  vendu  à  noble  Richard  de  Serein, 
receveur  du  Grenier  à  sel  à  Lyon,  qui  fit  son  dénom- 
brement le  7  avril  1  601 .  Plus  tard,  vers  1  630,  il  fut 
acquis  par  noble  Pierre  de  Phélines,  dont  les  descen- 
dants possédaient  encore  la  Chartonnière  en  1  789. 


170  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

C'est  sur  le  territoire  de  cette  paroisse  que  se 
trouvait  la  célèbre  abbaye  de  Joug-Dieu,  ordre  de 
St-Benoît,  dont  nous  avons  raconté  la  fondation  à 
l'article  de  Guicliard-le-Grand.  Ce  monument  de 
la  piété  de  nos  premiers  seigneurs  subsista  jusqu'en 
l'année  1687,  époque  où  il  fut  réuni  au  chapitre  de 
Villefranclie.  Plusieurs  raisons  contribuèrent  à  cette 
réunion  :  l'air  malsain  qu'exhalaient  les  prairies  ma- 
récageuses dont  la  communauté  était  entourée, les 
dettes  qu'une  mauvaise  administration  des  abbés 
avait  fait  j)eser  sur  elle ,  furent  les  ])rincipaux  motifs 
allégués;  on  jiourrait  y  joindre  les  obsessions  du 
chapitre  de  Villefranchc,  désireux  d'augmenter  sa 
dotation.  Les  six  religieux  de  Joug-Dieu  passèrent 
au  chapitre  en  qualité  de  chanoines  jnébendés. 

Pendant  les  six  siècles  d'existence  de  l'abbaye  de 
Joug-Dieu,  il  est  peu  de  familles  du  Beaujolais  qui 
ne  lui  aient  fourni  des  religieux.  Ceux-ci  eurent  tou- 
jours une  réjnitation  de  régularité  tout-à-fait  exem- 
plaire; exempts  d'aïubition,  ils  ne  cherchèrent  jamais 
à  augmenter  leur  domaine,  surent  se  contenter  de 
la  dotation  qu'ils  avaient  reçue  et  poussèrent  souvent 
le  désintéressement  jusqu'à  l'abnégation.  Leurs  ab- 
bés, à  peu  d'exceptions  près,  furent  toujours  les  pre 
miers  à  donner  ce  noble  exemple  à  leurs  religieux. 
A  l'époque  de  la  réunion,  le  revenu  de  l'abbaye  était 
estimé  7,350  francs. 

Nous  donnons  ici  la  nomenclature  des  abbés  de 


DES  PAROISSES   DU   BEAUJOLAIS.  1  7  1 

Joug-Dieu  telle  qu'elle  est  iaj)portée  dans  la  Gallia 
christiana  : 

1  Gaucer  ou  Gauceran. 

2  Engelbert. 

3  Guide  I^r  de  Quincieu  ,1178. 

4  Rainald,  1186. 

5  Aimon  ,  1 220. 

6  Jean  de  Charlieu,  mort  eu  1330. 

7  Lancelot  de  Charlieu ,  prieur  de  St-  Irénée , 

1339. 

8  Pierre  P^  1354. 

9  Guide  II  de  Tremblais,  1375. 

I  0  François  de  Tremblais,  1375. 

II  Hugues  deBufter,  1417. 

1  2  Antoine  P""  de  Pastourel,  1 425. 

13  Pierre  II,  1425. 

14  N 1447. 

1  5  Guillaume  des  Ayeux  ou  des  Ayes ,  1  466. 

16  Antoine  II  des  Ayes ,  1476. 

17  Claude  P' du 1483. 

1  8   Jean  II  du  Pérac. 

1  9  Laurent  du  Pérac. 

20  Oger  de  Chembray ,  1  521 . 

21  Simon  de  Pierre-Vive,  1  564. 

22  Aimon  II  ou  Amédéede  Baronnat,  1590. 

23  Pierre  III  d'Espinac,  archevêque  de  Lyon. 

24  Claude  Ponceton  de  Franchelins,  1606. 


1  72  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

25  Antoine  III  Larige ,  1 61 0  (1  ). 

26  Roger  de  Nagu  de  Varennes,  1  624. 

27  Alexandre  de  jNagu  de  Varennes,  1  640. 

28  Angélique  d'Entragues ,  dernier  abbé. 

Note  :  Blés,  t^ins .  chanvres  :  bonpn}s.  Feux,  33. 


OUROUX  OU  ST-A^TOL^E-D'OUROUX. 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon  et  de  la  collation 
du  chapitre  de  St-Pierre  de  la  même  ville.  Au  xvi» 
siècle  le  prévôt  du  chapitre  était  curé-né  d'Ouroux 
et  de  St-Jacques-des- Arrêts  son  annexe,  et  avait  sous 
ses  ordres  quatre  religieux  sociétaires  chargés  de  des- 
servir ces  deux  églises  ;  ils  percevaient  le  tiers  de  la 
dîme,  et  les  deux  autres  tiers  apjiartenaient  au  cha- 
pitre de  Beaujeu.  Le  prévôt  de  St-Pierre  se  démit  de 
ce  bénéfice  j)ar  suite  de  transaction  au  commence- 
ment du  xvii"  siècle,  et  le  chapitre  conserva  la  col- 
lation. Le  7  août  1  664  il  céda  son  tiers  de  dîme 
au  curé,  et  celui-ci  le  transmit  au  chapitre  de  Beau- 
jeu  par  acte  du  22  novembre  1667.  Depuis  lors 
le  curé  a  été  réduit  à  la  portion  congrue. 


(I)  Nous  croyons  qu"ici  la  Gallia  cliristiaiia  s'est  trompée;  cet 
abbé  doit  être  .-/tilniiie  Carrigc,  d"unp  famille  beaujolaise  qui  a  donné 
plusieurs  dignitaires  au  chapitre  de  Beaujeu. 


DES  PAROISSES  DU    BEAUJOLAIS.  173 

Ouroux  possédait  au  xiv»  siècle  une  communauté 
de  moines  de  St-Bernard,  sur  lesquels  nous  avons  peu 
de  détails.  Le  fait  est  seulement  constaté  par  quel- 
ques actes  qui  subsistent  encore  et  par  les  vestiges 
de  leur  couvent.  Des  fouilles  opérées  près  de  la  cure 
ont  fait  découvrir  les  fondations  d'un  bâtiment  de 
quarante  mètres  environ  de  longueur ,  sur  une  lar- 
geur proportionnée.  On  ignore  l'époque  où  cette 
communauté  cessa  d'exister  à  Ouroux,  ainsi  que 
les  motifs  de  sa  suppression.  Tout  porte  à  croire  que 
c'est  aux  Bernardins  qu'on  devait  la  belle  église 
qui  naguère  encore  décorait  le  bourg  d  Ouroux. 
Une  belle  nef  avec  huit  chapelles  en  saillies  exté- 
rieures, voûtées,  à  arêtes  sculptées,  rappelaient  dans 
ce  monument  la  meilleure  époque  de  l'ère  ogivale. 
Le  porche  qui  précédait  l'église  était  soutenu  par 
des  colonnes  octangulaires  ornées  de  banderoles 
tortillées,  portant  en  lettres  gothiques  des  maximes 
tirées  des  Livres  saints.  Un  beffroi  assez  élevé,  oii 
se  trouvait  l'horloge ,  était  placé  sur  la  droite  de 
l'entrée;  ce  monument  n'est  plus  (1)! 


(1)  L'église  fut  trouvée  trop  sombre  et  trop  gothique.  On  l'a  rem- 
placée, en  1832  ,  par  une  grande  maçonnerie  où  le  jour  pénètre  à 
flot  et  illumine  de  tout  son  éclat  le  badigeon  dont  on  a  orné  l'intérieur. 
Les  fenêtres  en  ogives  ont  été  remises  en  place,  et  garnies  de  grands 
carreaux  de  verre  blanc.  L'entrée  de  l'église  est  décorée  d'une  porte 


il  à  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

Une  chapelle  dédiée  à  saint  Antoine  attirait  chaque 
année  une  foule  de  pèlerins  dans  l'église  d'Ouroux. 
Cette  dévotion  avait  donné  lieu  à  un  usage  assez 
singulier.  Chaque  pèlerin  déposait  un  ou  deux  pieds 
de  cochon  dans  des  tonneaux  placés,  à  cet  effet,  à  la 
porte  de  l'église  ;  souvent  deux  et  même  trois  ton- 
neaux se  remplissaient  ainsi.  Le  curé  en  faisait  en- 
suite une  distribution  aux  pauvres.  Une  autre  cha- 
pelle, dite  de  Ste  Croix,  fondée  en  l'église  d'Ouroux 
par  la  famille  du  Bost,  possédait  une  assez  belle 
rente  et  un  terrier.  Trois  messes  s'y  célébraient  par 
semaine.  Le  curé  de  la  j)aroisse  exerçait  autrefois 
quelques  droits  de  justice  sur  la  paroisse  de  St- 
Jacques-des- Arrêts  et  sur  celles  de  Colombier  etBois- 
Ste-Marie  en  Maçonnais. 

Jadis  Ouroux  a  joui  d'une  certaine  importance. 
Placé  sur  la  route  romaine  tendant  d'Autun  à  Bel- 
leville  (Lunna) ,  les  con([uérants  des  Gaules  durent 
y  avoir  un  établissement.  Des  vestiges  de  fours  et 
autres  constructions  en  briques  romaines,  dont  plu- 
sieurs portent  encore  le  nom  du  fabricant,  sont 
journellement  retrouvés  dans  les  terrains  qui  avoi- 
sinent  le  bourg.  Enfin,  de  nombreux  débris  de  bois 
brûlés   et  d'ustensiles  de  ménage  brisés  attestent 


(rarchitocture  procque  !  Ces  acirs  de  vandalisme  ne  sont  niallioiirpu- 
seracnt  que  trop  communs  ,  et  nous  aurions  pu  en  ritrr  beaiiroup  : 
nous  nous  bornerons  à  celui-ci. 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  175 

que  ce  lieu  a  dû  subir  quelque  catastrophe,  qu'on 
attribue  dans  le  pays  à  l'invasion  des  Anglais.  Un 
vieux  titre  sans  date,  conservé  longtemps  aux  ar- 
chives de  Villefranche,  donnait  à  Ouroux  le  titre  de 
ville.  Ce  titre  portait,  à  ce  qu'il  parait,  les  caractères 
du  xi'  siècle.  Un  ancien  dicton,  fort  connu  dans  nos 
montagnes ,  est  celui-ci  :  ville  d  Ouroux ,  bourg  de 
Beaujeu.  Il  doit  remonter  à  l'époque  de  la  fondation 
de  Beaujeu. 

La  justice  d'Ouroux  dépendait  de  la  pré  voté  de 
Beaujeu,  et  avait  fait  partie  autrefois  de  celle  d'Al- 
loignet. 

On  comptait  six  fiefs  dans  cette  paroisse  :  Nagu, 
Arcis ,  la  Carelle ,  Montolieu ,  Groshois  et  le  Ra- 
zay. 

Nagu  a  donné  son  nom  à  une  ancienne  famille 
éteintevers  lafin  du  siècle  dernier,  etqui  avaitpossédé 
presque  toute  la  paroisse  d'Ouroux.  Le  château  était 
assez  fort,  situé  sur  un  mamelon  qui  domine  le 
bourg  d'Ouroux,  et  avait  quelques  fortifications  qui 
s'avançaient  jusqu'aux  premières  maisons  et  étaient 
terminées  par  une  tour  connue  encore  sous  le  nom 
de  tour  de  Nagu,  seul  débris  existant  de  l'ancien 
manoir.  Ce  château  fut  démoli  à  une  époque  fort 
reculée,  à  en  juger  par  les  faibles  vestiges  qui  sub- 
sistent encore ,  et  tout  porte  à  croire  qu'il  aura  suc- 
combé dans  la  catastrophe  dont  on  retrouve  tant 
de  traces  à  Ouroux.   La  famille  de  Nagu  dut  le 


176  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

quitter  à  cette  époque,  mais  rien  n'indique  comment 
elle  en  perdit  la  possession.  Nagu  ne  se  retrouve 
plus  qu'en  1  539,  année  où  noble  Philippe  de  Alo- 
les-Chantemerle  en  donna  le  dénombrement  le  1  3 
mars.  Ce  fief  passa  ensuite  au  seigneur  de  Gorze , 
du  nom  de  Bertliet.  Depuis  lors  les  fonds  qui  res- 
taient furent  morcelés  et  vendus. 

Arcis  appartenait  en  1 463  à  noble  Pierre  de 
Nagu,  et  passa  plus  tarda  la  famille  de  laMadelaine- 
Ragny.  Noble  Girard  de  la  Madelaine-Ragny,  sei- 
gneur de  Corcelles,  en  donna  le  dénombrement  le 

1  ^'^  mars  1539.  Acquis  ensuite,  ainsi  que  Corcelles, 
par  noble  Lazare  de  Tircuy  de  la  Barre,  gentil- 
homme bourguignon ,  il  en  fit  le  dénombrement  le 

2  juillet  1  60 1 .  Vers  la  fin  du  xvii"  siècle  ce  fief  fut 
vendu  à  la  famille  Bottu  de  la  Barmondière,  qui  le 
possédait  encore  en  1  789.  La  tradition  rapporte  que 
l'ancien  château  d' Arcis  était  considérable  et  très  fort; 
déjà,  en  1  650  ,  il  n'en  restait  que  quelques  ruines. 

La  Carelle  était  un  pavillon  de  chasse  apparte- 
nant aux  sires  de  Beaujeu  ;  l'un  d'eux  en  fit  don  à  la 
famille  de  Nagu  dans  le  xv*  siècle ,  en  récompense 
de  ses  services.  Au  xvi"  siècle  les  héritiers  le  vendi- 
rent à  la  famille  du  Bost,  qui  en  céda  presque  tous 
les  droits  à  l'église  d'Ouroux  où  elle  fonda  la  cha- 
pelle de  Ste-Croix.  Plus  tardée  fief  fut  possédé  par 
la  famille  de  Carrige  qui  le  garda  jusqu'en  1610, 
époque  où  il  passa  par  suite  d'alliance  dans  la  famille 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  1  77 

de  Magnin-Vertpré.  Jean  de  Magnin,  écuyer,  sei- 
gneur de  Pierreux,  ayant  épousé  en  1717  Marie- 
Marguerite  de  la  Roche-Poncié,  une  discussion 
judiciaire  s'éleva  sur  la  quotité  des  droits  auxquels 
ladite  dame  avait  à  prétendre.  Un  arrangement  s'en- 
suivit qui  amena  un  échange  de  propriétés ,  et  par 
contrat  du  H  octobre  1719  la  Carelle  fut  cédé  à 
Joseph  de  la  Roche,  écuyer,  seigneur  de  Nully,  frère 
de  ladite  dame  de  IMagnin  de  Pierreux.  Il  en  donna 
le  dénombrement  le  1  3  mars  1  721  ;  ses  descendants 
l'ont  toujours  possédé  depuis.  Le  château  avait  été 
brûlé  au  moisde  janvier  1639,  etla  famille  de  Magnin 
avait  perdu  tous  ses  titres  dans  cet  incendie.  Une 
enquête  eut  lieu  à  ce  sujet  le  1  5  juillet  1  645, pour 
établir  par  témoignage  l'ancienneté  de  sa  noblesse 
et  suppléer  aux  titres  bridés. 

Montolieu  était  un  ancien  château  qui  dominait 
toute  la  vallée  d'Ouroux  sur  les  limites  de  cette  pa- 
roisse et  de  celle  d'Avenas,  et  était  la  propriété  de  la 
famille  de  Fautrière-Corcheval.  Ce  fief  sans  justice 
passa  à  la  famille  de  Laurencin,  et  fut  démembré  au 
siècle  dernier. 

Grosbois  a  donné  son  nom  à  une  ancienne  famille 
éteinte  au  commencement  du  siècle  dernier.  Il  fut 
érigé  en  fief  en  1  6  7  5  en  faveur  de  Jean-Chrysostôme 
de  Grosbois ,  écuyer,  seigneur  de  Rochetaillée ,  ca- 
pitaine au  régiraenl  de  Certirane.  Il  passa  plus  tard 
par  suite  d'alliance  à  la  famille  de  la  Roche,  et  était 

II.  12 


178  ETAT  ALPHABÉTIQL'E 

possédé  en  1  789  par  Antoine-Isidore  de  la  Roche, 
chevalier ,  ancien  monsquetaire  de  la  garde  du  roi. 
Le  Razay  appartenait  anciennement  à  la  famille 
de  Chapon  la  Bottière,  qui  le  vendit  à  celle  de  Gros- 
bois  le  6  septembre  1  700. 

Note  :  Jylès,  fja)  s  de  bois,  assez  maigre.  Feux,  134. 

PARIGNY. 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon,  et  de  la  collation 
de  l'abbé  de  Cluny.  La  justice  dépendait  autrefois 
de  la  chàtellenic  de  Ferreux  et  fut  achetée  en  1  603 
par  le  seigneur  à'Aillj ,  lief  situé  en  cette  paroisse. 

Ailly  apj)artenait  en  1.^39  à  noble  Antoine  de 
Lugny,  qui  en  donna  le  dénombrement  le  8  mars 
de  ladite  année.  Ce  fîef  passa  plus  tard  à  la  maison 
d'Arcy,  et  le  l*^""  décembre  1603  les  commissaires 
du  duc  de  Montpensier  vendirent  à  noble  Emmanuel 
d'Arcy,  écuyer,  seigneur  d' Ailly,  la  justice  et  les 
droits  seigneuriaux  que  possédait  ledit  duc  sur  les 
j)aroisses  de  Parigny ,  de  St-Cyr-de-Favières  et  de 
Combres,  sauf  la  retenue  de  quelques  ténements 
désignés  au  contrat.  Cette  seigneurie  fut  possédée 
par  la  famille  d'Arcy  jusqu'au  milieu  du  siècle  der- 
nier, époque  où  elle  fut  vendue  à  M.  Pierre-Philippe 
Bourlier  ,  écuyer,  qui  en  prit  le  nom. 

Il  y  avait  encore  en  cette  paroisse  un  autre  fief 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  179 

nommé  Roncy,  appartenant  en  1  S39  à  noble  Jean  de 
St-Symphorien,  écuyer,  seigneur  de  Cucurieux,  qui 
en  donna  le  dénombrement  le  9  mars  de  ladite  année. 
Ce  fief  passa,  dans  le  courant  du  siècle  dernier,  à  la 
famille  de  Ferrus. 

•  La  famille  de  Saconins  possédait  quelques  rentes 
nobles  à  Parigny. 

Note  :  Fins  et  blés  ,  paj  s  fort  bon.  Feux  ,  98. 


FERREUX. 


Petite  ville  très  ancienne  et  assez  bien  fortifiée  : 
elle  était  le  siège  d'une  chàtellenie  composée  de  dix 
paroisses  qui  toutes  furent  successivement  aliénées,  à 
l'exception  de  Perreux  et  Pouilly-sous-Cliarlieu.  La 
paroisse  dépendait  du  diocèse  de  Màcon  et  était  de 
la  collation  du  prieur  de  Villeneuve,  ordre  deCluny, 
dont  le  prieuré  était  situé  à  un  quart  de  lieue  de 
Perreux.  Il  fut  réuni  à  la  sacristie  de  Cluny ,  etle  sacris- 
tain resta  coUateur  et  décimateur  de  Perreux.  Cette 
place  forte  fut  presque  toujours  ,  sous  les  premiers 
sires  de  Beauj  eu,  l'apanage  des  cadets  de  leur  maison  : 
ainsi  Humbert  II,  connétable  de  France,  fut  seigneur 
de  Perreux.  Les  privilèges  qu'il  accorda  aux  habi- 
tants sont  assez  étendus,  et  prouvent  la  libéralité  de 


1  80  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

ce  prince.  Edouard  II,  dernier  sire  de  Beaujeu  de  sa 
maison,  était  seigneur  de  Ferreux  avant  d'être  appelé 
au  siège  seigneurial  de  Beaujolais,  et  c'est  avec  le 
même  titre  qu'il  vint  mourir  dans  son  px'emier  apa- 
nage ,  peu  après  sa  cession  à  Louis  de  Bourbon. 
Selon  les  termes  de  cette  cession  ,  la  chàtellenie  de 
Ferreux  rentra  à  la  baronnie  de  Beaujeu  aussitôt 
après  la  mort  d'Edouard.  Saisie  par  le  roi  après  la 
condamnation  prononcée  contre  le  connétable  de 
Bourbon ,  elle  fut  vendue  le  30  octobre  1  o37  par  le 
cardinal  de  Tournon,  commissaire  du  roi,  à  Fhili- 
bert  de  Beaujeu-Lignières ,  à  charge  de  rachat  per- 
pétuel. Le  traité  d'Orléans  de  1  560  ayant  rendu  le 
Beaujolais  à  Louis  de  Bourbon-Montpensier ,  celui- 
ci  voulut  user  du  droit  de  rachat  porté  en  l'acte  d'alié- 
nation précité.  Le  duc  deNevers,  héritier  de  Fhili- 
bert  de  Beaujeu,  s'y  opposa  vivement;  mais  le  duc 
de  Montpensier  obtint  une  sentence  le  27  juin  1  564, 
aux  requêtes  du  palais,  qui  déclara  son  droit  fondé 
et  ses  offres  suffisantes.  Il  prit  possession  de  Ferreux 
le  1 4  octobre  suivant. 

Nous  avons  vu  dans  la  Généalogie  historique 
combien  les  descendants  de  Louis  de  Montpensier 
se  montrèrent  peu  ménagers  de  leurs  justices  de 
Beaujolais.  La  chàtellenie  de  Ferreux  éprouva  les 
tristes  effets  du  système  d'aliénation  adopté  par  nos 
barons;  elle  fut  démembrée,  perdit  toute  son  im- 
portance et  se  trouva  réduite  à  deux  paroisses.  Le 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  181 

château  tomba  en  ruines  et  ne  présenta  bientôt  que 
quelques  vestiges,  propres  seulement  à  attester  son 
antique  splendeur. 

Un  hôpital  fut  fondé  à  Ferreux  en  1  669  par 
M.  Dubois,  qui  le  dota  avec  magnificence.  Cet  éta- 
blissement s'accrut  beaucoup  par  la  suite  etavaitpoui' 
recteurs-nés  le  curé,  le  juge-prévôt  et  le  procureur 
fiscal. 

Il  existait  deux  fiefs  dans  cette  paroisse  :  Cerbué 
et  Chervais,  appelé  aussi  Chervé. 

Cerbué,  bâti  sur  les  ruines  de  l'ancien  château 
d'Orgeval  dont  on  ignore  l'histoire,  appartenait  en 
1  539  à  noble  Etienne  de  Rux,  écuyer,  qui  en  donna 
le  dénombrement  le  1 1  mars  de  ladite  année. 
Vers  la  fin  du  même  siècle  ce  fief  fut  acquis  par 
Jean  du  Bost ,  écuyer ,  qui  en  fit  le  dénombrement 
le  3  mai  1  601 .  Ses  héritiers  le  vendirent  à  la  famille 
de  Sauvât ,  d'oii  il  passa  en  celle  de  Papon  qui  en 
prit  le  nom. 

Chervais  ou  Chervé  était  possédé ,  en  1539,  par 
Jean  Perrin,  selon  le  dénombrement  qu'il  en  donna 
le  1  8  mars  de  ladite  année.  Il  fut  acquis  peu  après 
par  la  famille  du  Saix ,  et ,  le  dernier  mai  1  601  ,  le 
dénombrement  en  fut  donné  par  noble  Jean  du  Saix, 
écuyer  :  ce  fief  devint  plus  tard  la  propriété  de  la 
famille  de  Fournillon  de  Buttery ,  qui  le  possédait 
encore  en  1789. 

Le  chapitre  de  St-Jean  de  Lyon ,  ainsi  que  les 


182  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

seigneurs  de  Sevelinges ,  possédait  quelques  téne- 
ments  et  rentes  nobles  à  Ferreux  et  dans  son  man- 
dement. 

Note  :  Fins  et  blés  ;  pajs  fort  bon.  Feux  ,  321. 

PIERRE-LE-VIEUX  (ST-). 

Paroisse  du  diocèse  de  Màcon  et  située  partie  en 
Maçonnais,  partie  en  Beaujolais.  La  collation  en  ap- 
partenait à  l'abbé  de  Cluny  comme  prieur  d'Ecus- 
soles,  situé  en  cette  paroisse,  et  il  y  prenait  la  grande 
dime.  L'église  est  nommée  Si-Pierre-le-f^ieux ,  en 
raison  de  son  antiquité  et  pour  la  distinguer  des 
autres  de  ce  nom.  Il  y  existait  autrefois  une  très 
grande  dévotion  qui  attirait  une  foule  de  fidèles , 
et  à  plusieurs  lieues  à  la  ronde  on  tenait  à  honneur 
de  s'y  faire  enterrer. 

La  justice  de  la  partie  située  en  Beaujolais  fut 
acquise  des  commissaires  du  duc  par  Antoine 
Tardy,  écuyer,  le  2  lévrier  1604.  Il  y  possédait 
iléyd  un  fief,  dont  noble  Jean  Tardy  avait  donné  le 
dénond^rement  le  1  G  mars  1555.  Ce  fief  passa  plus 
tard  à  la  maison  de  Foudras.  La  justice  de  St-Pierre 
fut  réunie  peu  après  à  celle  de  Belleroche-en-Mon- 
tagne. 

Note  :  Pajs  bon  à  blé.  Feux .  9't. 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  1  83 


POMMIERS. 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon  avec  titre  de  prieuré, 
et  de  la  collation  de  l'abbaye  de  l'Ile-Barbe.  La  jus- 
lice  dépendait  de  la  cliàtellenie  de  Villefrancbe  , 
dont  le  prévôt  était  obligé  de  venir  tenir  ses  assises 
chaque  année  à  Pommiers,  le  jour  de  saint  Bartlié- 
lemi ,  patron  de  la  paroisse.  Le  curé  était  tenu  de 
donner  douze  bichets  de  froment  au  prévôt  pour 
ce  transport. 

L'église  est  belle  et  paraît  avoir  été  fondée  par  les 
seigneurs  de  Beaujeu,  dont  les  armes  se  voyaient  en 
plusieurs  endroits  :  elle  fut  saccagée  par  les  Protes- 
tants. Près  de  cette  église  existait  autrefois  un  prieuré 
appartenant  aux  Templieis,  et  qui,  à  l'extinction  de 
cet  ordre,  fut  réuni  à  celui  de  l'Ile-Barbe.  Cette 
paroisse  s'étendait  en  Lyonnais  et  prenait  quelques 
dîmes  sur  le  territoire  d'Anse. 

On  comptait  quatre  fiefs  à  Pommiers  :  St-Trj, 
Belair,  3Iontclair  et  le  Martelet. 

St-Try  fut  possédé  pendant  longtemps  par  la  fa- 
mille Scarron,  de  Lyon,  etpassaverslemilieu  duxvii' 
siècle  à  cellede  Giraud  de  Montbellet.  St-Try  est  une 
des  plus  jolies  habitations  du  Beaujolais  :  on  y  jouit 
d'une  vue  magnifique.  La  famille  de  Giraud  l'a  tou- 


1  84  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

jours  conservé ,  et  une  de  ses  branches  en  avait  pris 
le  nom. 

Belair  appartenait,  en  1  760,  à  la  famille  Turrin 
qui  en  avait  pris  le  nom. 

Montclair  était  possédé,  à  la  même  époque,  par 
M.  Paule,  juge-visiteur  des  gabelles  à  Lyon. 

Le  Martelet  appartenait,  au  xvi"  et  au  xvii*  siècle, 
à  la  famiUe  de  Phélines.  Il  passa  en  celle  de  la  Roche 
par  suite  du  mariage  qui  eut  lieu  le  5  octobre  1675 
entre  Marie- Anne  de  Phélines  et  Claude  de  la  Roche, 
écuyer,  seigneur  de  Poncié.  Un  de  leurs  descen- 
dants vendit  ce  fief  en  1755  à  M.  Louis-François 
Bottu  de  la  Barmondière,  écuyer,  qui  le  possédait 
encore  en  1  789. 

Note  :  Blés  et  bons  vignobles.  Feux  ,  96. 


POUILLY-LE-CIIATEL 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon  et  de  la  collation 
de  l'abbé  deCluny.  La  justice  dépendait  de  la  chà- 
tellenie  de  Villefranche. 

C'est  à  Pouilly  que  se  trouvait  autrefois  le  châ- 
teau de  plaisance  des  sires  de  Beaujeu.  Ils  affection- 
nèrent toujours  beaucoup  ce  séjour,  et  ])lusieurs 
d'entre  eux  y  sont  nés.  Marie  de  Tliil ,  mère  d'An- 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  185 

toine  de  Beaujeu,  y  est  morte  le  k  mars  1358.  C'est 
là  que  Guichard  III  installa  les  premiers  Cordeliers 
venus  en  France,  en  1209,  C'est  là  aussi  que 
Edouard  II  consomma  sa  ruine  par  les  violences 
auxquelles  il  se  livra,  et  qui  finirent  par  la  perte  de 
ses  états.  La  baronnie  de  Beaujolais  ayant  passé  à 
la  maison  de  Bourbon,  ces  princes  n'habitèrent 
j  amais  le  château  de  Pouilly ,  qui  ne  tarda  pas  à 
tomber  en  ruines:  il  n'en  existe  plus  rien  aujourd'hui. 
Les  dernières  démolitions  en  furent  données  par 
Mademoiselle  de  Montpensier ,  le  3  juillet  1  651 ,  à 
noble  Gabriel  du  Sauzey ,  pour  aider  à  la  recon- 
struction de  son  château  de  la  Vennerie. 

En  1471  ,  Pierre  de  Bourbon  céda  au  seigneur 
de  Ferrière  la  jouissance  de  sa  terre  et  seigneurie 
de  Pouilly,  jusqu'à  concurrence  de  la  somme  de 
3,700  sous  d'or  que  ledit  de  Ferrière  avait  prêtés  à 
Charles  de  Bourbon,  père  dudit  Pierre;  plus,  de  celle 
de  400  écus  d'or  dus  aussi  au  même. 

Le  8  mars  1  600  le  duc  de  Montpensier  vendit 
à  Jacques  de  Champier ,  chevalier  de  l'ordre  du  roi , 
sieur  de  la  Bâtie  et  gouverneur  de  Dombes ,  et  à 
noble  Giraud  Frère ,  la  terre  et  seigneurie  de 
Pouilly,  sous  la  clause  de  rachat ,  qui  eut  lieu  le 
27  décembre  1603. 

Le  fief  de  la  Vennerie,  situé  dans  cette  paroisse , 
appartenait  en  1651  à  noble  Gabriel  du  Sauzey, 
conseiller  du  roi,  lieutenant  particulier  au  bailliage 


186  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

de  Beaujolais.  Ce  fief  passa  vers  1  700  à  François- 
Marie  de  la  Beau-Bérard,  chevalier,  seigneur  ba- 
ron de  Maclas  ,  par  suite  de  son  mariage  avec  Jeanne 
du  Sauzey.  Leurs  descendants  le  possédaient  encore 
en  1789. 

Note  :  Pays  de  bons  vignobles.  Feux ,  19. 


POUILLY-SOUS-CHARLIEU. 


Paroisse  du  diocèse  de  INIàcon  et  de  la  collation 
de  1  evèque.  La  dîme  était  partagée  entre  les  dames 
du  chapitre  de  Beaulieu,  ordre  de  Fontevrault, 
labbé  de  St-Rigaud,  celui  de  Belleville  et  le  curé  du 
lieu. 

La  justice  dépendait  de  la  chàtellenie  de  Fer- 
reux, sauf  quelques  parties  qui  appartenaient  aux 
seigneurs  de  Montrenard  et  du  Pojet,  deux  fiefs 
situés  en  cette  paroisse. 

Montrenard  a  donné  son  nom  à  une  très  ancienne 
famille,  éteinte  depuis  longtemps.  Jean  de  Montre- 
nard, écuyer,  fit  l'aveu  de  son  fief  en  1400  et  ob- 
tint de  Louis,  duc  de  Bourbon,  des  lettres  en  date 
du  1  0  août  1 407 ,  par  lesquelles  ce  prince  défend  à 
ses  olTiciers  de  troubler  ledit  de  Montrenard  dans 
la  jouissance  des  droits  ([u'il  avait  sur  les  ports  d'Ai- 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  187 

guilly  et  de  Pouilly  sur  la  rivière  de  Loire  et  jus- 
tice du  fief  de  Montrenard,  voulant  qu'il  en  jouisse 
tout  ainsi  que  ses  ancêtres  l'avaient  toujours  fait. 
Louis  de  Montrenard  fournit  le  dénombrement  des 
choses  ci-dessus  le  27  janvier  1  42 S.  Noble  et  puis- 
sant seigneur  Guillaume  de  Montrenard  renouvela 
cette  formalité  le  8  juillet  1539.  Enfin,  Louis  de 
Montrenard  en  fit  les  foi  et  hommage  le  3  avril 
1  5  A9.  Vers  cette  même  année  la  maison  de  Montre- 
nard se  trouva  ruinée ,  et  ses  biens  furent  vendus 
par  décret.  La  famille  d'Apchon  se  rendit  acquéreur 
du  fief  de  Montrenard  et  dépendances,  et  le  26 
avril  1601  messire  Philibert  d'Apchon,  chevalier 
des  ordres  du  roi,  en  donna  le  dénombrement.  Le 
même  acheta  quelques  droits  de  justice  près  de  son 
château,  des  commissaires  du  duc,  le  9  décembre 
1603.  Cette  seigneurie  fut  acquise  peu  après  par 
le  marquis  de  Rébé ,  dont  les  descendants  la  ven- 
dirent au  seigneur  de  Vougy. 

Le  Poyet  appartint  fort  longtemps  à  la  maison 
du  Saix,  et  passa  par  suite  d'alliance  en  celle  de 
Rouchivol  vers  l'an  1  oOO.  Noble  Jean  de  Rçnchi- 
vol,  écuyer,  en  donna  le  dénombrement  le  1  0  fé- 
vrier 1  539.  Sa  fille,  nommée  Minerve,  le  porta  en 
dot  à  noble  François  de  Ste-Colombe  ,  dont  les  des- 
cendants l'ont  toujours  possédé  depuis.  Le  Poyet 
avait  une  petite  justice,  ancien  démembrement  de 
celle  de  Pouillv- 


188  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

La  justice  de  Pouilly  avait  été  vendue  le  1  5  juin 
1558  par  les  commissaires  du  roi,  à  charge  de 
rachat  perpétuel ,  à  Jean  du  Fournel ,  lieutenant- 
général  civil  en  Lyonnais.  Le  duc  de  Montpensier 
la  racheta  le  1  5  janvier  1  561 . 

L'abbaye  de  Cluny  possédait  quelques  renies , 
cens  et  servis  dans  cette  paroisse. 

Note  :  Blés  ,  fort  bon  pays .  Feux.  86. 


POULLE. 


Paroisse  du  diocèse  de  ÎNIàcon  et  de  la  collation 
du  prieur  de  Charlieu.  La  dime  appartenait  au  sei- 
gneur de  Fougères  ])ar  transaction  de  1  355,  passée 
entre  ledit  seigneur  et  les  moines  de  Charlieu.  Le 
curé  avait  pour  sa  portion  congrue  la  moitié  des 
dîmes  des  villages  de  Pay,  de  Longef'ay,  de  Chan- 
triou,  de  Ratigny  et  de  la  Fond. 

La  justice  dépendait  de  la  chàtellenie  de  Beau- 
jeu. 

Le  fief  et  château  de  Fougères ,  situé  en  cette 
paroisse ,  a  donné  son  nom  à  une  antique  famille 
éteinte,  sur  la  fin  du  xiv"  siècle,  dans  celle  de  Pro- 
pières,  dont  la  dernière  héritière  nommée  Ancelise 
épousa  en  1 420  noble  Pierre  de  Chandieu  à  qui  elle 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  189 

apporta  les  terres  de  la  Tour,  Propières,  Fougè- 
res, etc Ses  descendants  ont  possédé  cette  sei- 
gneurie jusqu'au  commencement  du  siècle  dernier, 
époque  où  elle  passa  dans  la  famille  de  la  Poype  qui 
la  possédait  en  1789.  Le  château  de  Fougères  eut 
beaucoup  à  souffrir  pendant  les  guerres  de  la  Ligue. 
Défendu  par  Jean  de  Chandieu  qui  tenait  le  parti 
du  roi,  il  fut  pris, après  un  siège  long  et  meurtrier, 
par  François  de  Nagu  qui  commandait  les  troupes 
de  la  Ligue  à  Beaujeu.  Le  château  fut  complètement 
dévasté  par  le  vainqueur. 

L'ancienne  famille  de  Fougères  remontait  à  Ro- 
bert de  Fougères  dont  le  tombeau  existait  encore 
avant  la  Révolution  dans  l'église  de  Poulie,  avec  cette 
épitaphe  : 

Anno  Domini  1272  dine  sanctai  Virginis  obiit 
Dominus  Robertus  de  Fougères  bonae  memoriaB 
Miles:  anima  ejus  requiescat  inpace,  amen. 

Au-dessus  de  ce  tombeau  on  voyait  un  écusson 
portant  de à  un  rosier  de (1)  qui  proba- 
blement étaient  les  armes  de  la  famille  de  Fougères. 
Les  vicomtes  d'Yoingt ,  du  nom  de  Fougères ,  se 
prétendaient  issus  de  la  même  souche,  ils  portaient 


(1)  Ce  devait  être  plutôt  une  tige  de  fougère. 


1  90  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

cependant  des  armes  différentes:   d'azur  au  chef 
losange  d'or  et  de  gueules  de  deux  traits. 

Note  ;  Paj  s  montagneux  ,  bon  à  blé.  Feux,  266. 


PRADINES. 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon,  et  de  la  collation 
de  son  évêque.  Le  fief  du  même  nom  de  Pradines , 
situé  dans  cette  paroisse,  appartenait  de  toute  ancien- 
neté à  une  famille  qui  en  portait  le  nom  et  qui  se 
fondit  en  celle  de  l'Estouf  ou  de  l'Etouf  (1)  qui  re- 
cueillit ses  biens  et  écartela  de  ses  armes.  Rolin  de 
TEtouf,  écuyer,  donna  le  dénombrement  de  son 
fief  le  1 1  mars  1539.  Jean  de  l'Etouf  le  renouvela  le 
29  mai  1 601 .  Le  même  Jean  acheta ,  le  29  novem- 
bre 1  603,  des  commissaires  du  duc  de  Montpensier, 
la  j  ustice  et  tous  les  droits  seigneuriaux  de  la  paroisse 
de  Pradines.  Celte  terre  fut  érigée  en  manpiisat  pour 
ses  descendants,  qui  la  possédaient  encore  vers  la  fin 
du  siècle  dernier. 

On  comptait  deux  autres  fiefs  à  Pradines,  savoir  : 
f'alorges  et  les  Plaines. 


(1)  La  famille  de  LEtouf  passait  pour  descendre  des  anciens  sei- 
gneurs des  Etoux-sur-Beaujeu. 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  191 

Valorges  était  possédé  de  toute  ancienneté  par  la 
maison  de  St-Romain ,  et  en  1539  par  demoiselle 
Jeanne  de  St-Romain  qui  en  donna  le  dénombre- 
ment le  3  mars  de  ladite  année.  Elle  avait  épousé , 
le  1  9  mai  1501,  Antoine  de  Thélis.  Leurs  descen- 
dants possédèrent  ce  fief  jusqu'au  xviiie  siècle, 
époque  où  il  passa  à  la  maison  de  l'Etouf  qui  le  fit 
unir  à  Pradines. 

Les  Plaines  appartenaient  au  xv^  siècle  à  la  famille 
de  Thélis,  et  passèrent  sur  la  fin  du  xvi'^  à  celle  de 

Rochebaron.  Noble  N de  Rochebaron,  écuyer, 

en  fit  le  dénombrement  le  26  mai  1 601 .  Ce  fief  fut 
acquis  par  la  famille  de  Brosses  et  était  possédé  en 
1789  par  M.  Jean-Jacques  de  Brosses,  chevalier, 
seigneur  de  Chevagny-le-Lombard. 

Le  curé  de  Pradines  possédai  t  aussi  quelques  rentes 
nobles  dans  cette  paroisse. 

Note  :  Bon  pays  à  blé.  Feux  ,  110. 


PROPIERES. 


Pai'oisse  du  diocèse  d'Aulun ,  et  de  la  collation 
du  chapitre  d'Aigueperse.  Le  curé  avait  titre  de 
chanoine dudit  chapitre.  La  dime  appartenait,  pour 
la  plus  grande  partie,  au  chapitre  de  Beaujeu. 


192  ÉTAT   ALPHABÉTIQUE 

Cette  paroisse,  nommée  anciennement  Pourpriè- 
res,  avait  donné  son  nom  à  une  antique  famiUe  qui 
s'est  éteinte  vers  1 420  dans  celle  de  Chandieu.  L'an 
1374  Milon  de  Propières,  seigneur  de  la  Tour  et 
Propières,  possédait  la  haute,  moyenne  et  basse  jus- 
tice dudit  lieu,  et  en  fit  l'aveu  au  sire  de  Beaujeu. 
Le  même  Milon  eut  procès  avec  le  châtelain  de 
Chàteauneuf ,  qui ,  du  vivant  de  Lancelot  de  Pro- 
pières, père  dudit  Milon,  avait  fait  abattre  un  pi- 
lori (colUstrigiurn)  j)lacé  sur  la  juridiction  de  leur 
seigneurie.  Le  procureur  général  de  Màcon  vint  sur 
les  lieux  et  procéda  à  une  enquête,  oii  entre  autres 
témoins  on  entendit  Jean  de  Laye,  chevalier,  sei- 
gneur de  St-Lager.  L'aft'aire  se  termina  à  la  satisfac- 
tion de  Milon  de  Propières,  par  sentence  du  1  8  mars 
1395. 

Milon  de  Propières  mourut  sans  enfants  et  sa 
fortune  échut  à  sa  sœur  nommée  Ancelise,  femme 
de  noble  Pierre  de  Chandieu,  cadet  d'une  des  plus 
anciennes  familles  du  Dauphiné,  qui  remontait  à 
Berlhion  de  Chandieu  vivant  en  1127.  Ancehse 
apporta  à  son  mari  les  terres  de  la  Tour,  de  Propiè- 
res et  de  Fougères ,  dont  ledit  Pierre  de  Chandieu 
donna  le  dénombrement  en  1  459.  Ses  descendants 
possédèrent  ces  seigneuries  jusqu'aucommencement 
du  siècle  dernier.  Elles  passèrent  alors  dans  la  famille 
deDigoine,  et  peu  après,  par  suite  d'alliance,  en  celle 
de  la  Poype  qui  les  possédait  encore  en  1  789. 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  193 

Les  mines  de  plomb  argentifère  de  Propières  ont 
été  exploitées  autrefois  avec  un  certain  succès.  Dans 
le  dernier  siècle  et  même  depuis  on  a  repris  plusieurs 
fois  cette  exploitation,  mais  elle  a  donné  peu  de  bé- 
néfices. 

On  comptait  deux  fiefs  dans  cette  paroisse,  laTour 
et  la  Farge. 

La  Tour  avait  toujours  fait  partie  de  la  seigneu- 
rie de  Propières,  et  s'appelait  même  généralement 
la  tour  de  Propières.  On  y  voyait  encore  naguère 
les  ruines  d'un  vieux  château. 

La  Farge.  Ce  fief  fut  possédé  longtemps  par  l'il- 
lustre maison  de  Verneys  ;  Thomas  de  Verneys, 
chevalier,  en  donna  l'aveu  en  1 459.  Ses  héritiers  le 
vendirent  peu  après  à  Philibert  d'Arcy ,  écuyer,  qui 
en  prenait  le  titre  en  1  481 ,  dans  son  contrat  de  ma- 
riage avec  Jacquette  de  la  Trie.  Possédé  ensuite  par 
la  famille  de  Fondras ,  noble  Pierre  de  Fondras  en 
donna  le  dénombrement  le  24  février  1  K 3  9.  Ce  fief 
passa  dans  la  maison  de  Bonne  de  Lesdiguières  qui 
le  possédait  en  1660,  et  fut  acquis  plus  tard  par  la 
famille  de  Musy  qui  le  revendit  à  celle  de  Drée. 

Note  :  Blés  ,  toiles  ;  pauvre  paj  s.  Feux,  60. 


45 


1  94  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 


QLINCIÉ. 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon ,  et  de  la  collation 
du  prieur  de  Charlieu  qui  en  percevait  la  dîme  avec 
le  seigneur  et  le  curé.  Ce  dernier  n'en  avait  qu'un 
sixième. 

La  justice  dépendait  des  seigneurs  de  Farennes 
et  de  ceux  de  la  Pallud,  deux  fiefs  situés  en  cette 
paroisse. 

Varennes  appartenait  en  1 290  à  Guy  de  Villion  , 
qui  en  passa  venteàGaufirrediMarescalchi(1  ),  écuyer, 
dont  le  fils  Hugues  vendit  ledit  fief,  le  jeudi  après 
Pâques  1  322,  àCuichard,  sire  de  Beaujeu.  En  l'an- 
née 1  393  Edouard  II,  voulant  récompenser  les  ser- 
vices du  sieur  de  Nagu,  son  écuyer,  lui  donna  la 
terre  de  Varennes  pour  lui  et  ses  descendants.  Char- 
les de  lîourbou ,  connétable  de  France  et  baron  de 
Beaujolais,  fit  don  le  20  avril  1526  à  Hugues  de 
Nagu,  écuyer,  sieur  de  Varennes,  de  la  justice  haute, 
moyenne  etbasse  des  paroisses  de  Quincié  et  de  Mar- 
champt,  pour  l'indemniser  des  démolitions  de  ses 
maisons  et  châteaux,  dommages  et  intèrHs  par  lui 


(1  )  Dr  In  fatnillc  de  Maicschal  ,  originaire  dp  Bresse. 


DES   PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  1  9S 

et  les  siens  soufferts ,  et  aussi  en  considération  des 
services  à  luijaits.  La  confiscation  des  biens  du 
connétable  ne  permit  pas  à  Hugues  de  Nagu  de  jouir 
de  cette  donation.  Le  roi  ayant  pris  possession  du 
Beaujolais,  le  cardinal  de  Tournon,  son  commis- 
saire ,  vendit  la  justice  haute ,  moyenne  et  basse  de 
Quincié,  avec  clause  de  rachat,  à  noble  Guillaume 
Barjot,  conseiller,  maître  d'hôtel  de  Sa  Majesté  et 
sieur  de  la  Pallud.  La  transaction  de  1560  ayant 
rétabli  les  héritiers  du  connétable  en  possession  de 
la  baronnie  du  Beaujolais,  Louis  de  Montpensier 
racheta  de  Philibert  Barjot,  maître  des  requêtes  au 
conseil  et  fils  de  Guillaume,  la  j  usticehaute  de  Quincié 
et  lui  céda  la  moyenne  et  la  basse,  à  l'exception  du 
ténement  de  Varennes,  en  échange  de  quelques  ren- 
tes situées  sur  les  paroisses  de  Claveysoles,  les  Sau- 
vages, Gorcelles,  etc L'acte  en  fut  passé  le  24 

novembre  1  572.  Cependant  vers  la  même  époque 
Jean  de  Nagu,  sieur  de  Varennes,  ])résenta  une 
requête  au  duc  de  Montpensier  à  Fefîet  d'obtenir 
l'exécution  de  la  donation,  faite  à  son  père  par  le  con- 
nétable ,  des  justices  de  Quincié  et  de  Marchampt. 
Cette  demande  parut  juste,  et  le  duc  y  fit  droit  en  ce 
qui  concernait  Marchampt.  Quant  à  Quincié,  il  ne 
lui  abandonna  que  la  justice  haute,  attendu  que  la 
moyenne  et  la  basse  avaient  été  cédées  au  sieur  de  la 
Pallud.  L'acte  fut  ainsi  passé  le  9  mars  1573.  A 
peine  cet  accord  fut-il  connu  que  le  seigneur  de  la 


1  96  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

Pallud  se  prétendit  lésé  en  ses  droits  de  moyen  jus- 
ticier, s'appuyant  sur  l'ancienne  coutume  remise  en 
vigueur  par  le  traité  d'Orléans  de  1  o60  ,  qui  défen- 
dait l'aliénation  des  hautes  justices  du  pays.  Louis 
de  Montpensier  ne  voulant  pas  annuler  l'acte  passé 
avec  le  sieur  de  Nagu,  mais  craignant  cependant 
d'enfreindre  la  constitution  du  Beaujolais,  assembla 
son  conseil ,  et,  sur  son  avis ,  donna  ses  lettres  en 
date  du  A  octobre  1575  par  lesquelles  il  autorisait 
les  officiers  du  bailliage  à  s'opposer  à  l'exécution  du- 
dit  contrat,  ce  qu'ils  firent  immédiatement.  Les  suc- 
cesseurs de  Louis  de  Montpensier  se  montrèrent 
moins  rigides  observateurs  des  lois  du  pays ,  et  con- 
firmèrent la  donation  du  9  mars  1573. 

Les  seigneurs  de  Varennes  avaient  embrassé  avec 
zèle  le  parti  de  la  Ligue.  Jean  de  Nagu,  gouverneur  de 
Màcon,  obtint  du  duc  de  Mayenne  la  confiscation  à 
son  profit  du  fief  de  la  Pallud  dont  le  seigneur  était 
huguenot.  Cette  confiscation  eut  lieu  le  7  février 
1593.  Enfin  Varennes  fut  érigé  en  marquisat  en 
1  61  8,  en  faveur  de  François  de  Nagu,  maréchal-de- 
camp  et  chevalier  des  ordres  du  roi. 

Le  château  de  Varennes  fut  plusieurs  fois  sac- 
cagé par  les  Huguenots,  notamment  vers  1583, 
époque  où  une  troupe  de  ces  furieux  y  arriva  dans 
l'inteniion  de  s'emparer  de  Madame  de  Nagu  afin 
de  lui  faire  payer  une  forte  rançon.  Cette  dame, 
fort  âgée  alors ,  appartenait  à   la   famille  Mitte  de 


DES   PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  197 

Chevrières  et  se  trouvaitseule  à  Varennes  avec  Pierre 
de  Nagu  son  beau-frère,  chanoine  et  comte  de  Lyon. 
Madame  de  Nagu  .s'échappa  à  la  faveur  d'un  dégui- 
sement. Le  château  fut  pillé  de  fond  en  comble  ,  et 
le  vieux  chanoine,  dépouillé  de  ses  vêtements,  revêtu 
d'un  costume  de  mendiant  qu'on  lui  jeta  sur  les 
épaules  par  dérision ,  fut  conduit  à  Belleville  où  l'on 
ne  cessa  de  le  bafouer  pendant  plusieurs  jours.  IJ 
mourut  peu  de  temps  après. 

Le  dernier  marquis  de  Nagu  obtint  duGouver 
nement  l'ouverture  de  la  route  de  la  Saône  à  la  Loire, 
partant  de  Belleville  et  passant  par  Beaujeu ,  route 
qui  a  contribué  puissamment  à  vivifier  le  pays. 
Tous  les  propriétaires  riverains  se  répandirent  en 
plaintes  araères  contre  M.  de  Nagu,  qui  écrivait  de 
Paris  à  son  correspondant  à  Beaujeu  :  «  On  me 
«  maudit  en  ce  moment,  on  bénira  mon  nom  plus 
ce  tard.  "  Cette  prédiction  ne  s'accomplit  pas ,  son 
nom  fut  oublié  et  personne  ne  se  le  rappela. 

Le  marquis  de  Nagu  vendit  la  terre  de  Varennes, 
en  1  769,  à  M.  Pierre  Giraud,  écuyer. 

La  Pallud  appartenait,  comme  nous  l'avons  vu 
plus  haut,  à  la  famille  Barjot.  Remise  en  possession 
de  son  fief  nonobstant  la  confiscation  prononcée 
par  le  duc  de  Mayenne,  il  fut  vendu  par  elle  et  appar- 
tenait ,  au  siècle  dernier ,  aux  dames  religieuses  dç 
Chazeaux,  qui  avaient  conservé  une  partie  de  justice 
sur  Quincié, 


198  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

Il  existait  dans  cette  paroisse  un  ancien  prieuré 
de  bénédictins,  nommé  St-Nizier-de-VEstrat.  Il 
fut  réuni  à  celui  de  Charlieu,  appartenant  au  même 
ordre.  Le  nom  de  St-Nizier-le-BrûU ,  que  porte 
actuellement  ce  hameau,  peut  faire  penser  que 
l'abandon  de  la  communauté  eut  lieu  à  la  suite  de 
quelque  incendie  qui  ruina  la  maison. 

Note  :  fins  et  quelques  hlés  :  fjaui're  fjcijs .  Feux,  175. 


RANCHAL. 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon  et  de  la  collation 
du  prieur  de  Thizy,  qui  en  était  décimateur  avec  le 
curé. 

La  justice  dépendait  de  Magny,  et  nous  avons 
donné  à  l'article  de  Cublise  toute  la  succession  des 
seigneurs  ;  nous  y  renvoyons  le  lecteur.  Il  existait 
dans  cette  paroisse  un  fief  nommé  Montpiney,  ap- 
partenant en  1  660  à  noble  Jean  Vaginay,  commis- 
saire et  procureur  du  roi  au  présidial  de  I^yon.  Il  fut 
vendu,  au  commencement  du  siècle  dernier,  à 
M.  Jean-François  de  Guillcrmain,  écuyer,  seigneur 
de  Nuzière  ,  qui  le  revendit  peu  après  à  M.  Brac, 
écuyer.  Un  de  ses  (ils,  capitaine  do  cavalerie  et  gou- 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  199 

verneur  de  Beaujeu,  en  prit  le  nom.  Ce  fief  fut  enfin 
possédé  par  la  famille  Gonnet. 

Note  :  Pauvre  pays  à  hlè,  trt's  montagneux.  Feux  ,  122. 

RÉGNIÉ. 

Paroisse  du  diocèse  de  Mâcon,  et  de  la  collation 
de  son  évêque.  La  dîme  appartenait  au  chapitre  de 
St- Vincent,  et  la  justice  dépendait  de  la  chàtellenie 
de  Beaujeu. 

Note:  f'ins  et  quel(/ues  blés  ,  mauvais  par  s.  Feux.  162. 

RIVOLET. 


Annexe  de  Cogny,  dont  elle  dépendait.  L'église 
passe  pour  avoir  été  bâtie  par  un  riche  pèlerin  qui 
revenait  de  Notre-Dame-de-Lorette. 

La  justice  dépendait  de  celle  de  Montmelas. 

Note  :  Paj  s  fort  bon  et  excellents  vignobles .  Feux,  162. 


RONNO. 


Etait  annexe  d'Amplejniis   et  dépendait  de  sa 


200  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

justice.  On  comptait  trois  fiefs  dans  cette  paroisse, 
savoir  :  un  du  même  nom  de  Ronno ,  érigé  depuis 
fort  longtemps  en  faveur  de  la  famille  de  Bissuel  de 
St- Victor;  celui  de  Plerrejîtte,  possédé  par  le  même 
seigneur  après  avoir  appartenu  à  la  famille  Bereaud 
de  Ressein  ;  et  celui  d'Ornalson,  qiii  appartenait  en 
1  S  5 1  à  Jacques  d'Ornaisou ,  écuyer ,  et  à  damoiselle 
Charlotte  d'Ornaison  sa  sœur.  Ils  donnèrent  leur 
dénombrement  le  5  mars  de  ladite  année.  Ce  fief 
fut  acquis  peu  après  par  la  famille  de  Terrail-Bayart 
et  était  possédé  en  1667  par  François  de  Terrail, 
écuyer;  il  passa  plus  tard  à  la  maison  de  Mont-d'Or, 
puis  par  suite  d'alliance  en  celle  de  Fondras  qui  en 
fit  réparer  le  château  en  1  769,  et  le  possédait  encore 
en  1789. 

Noie  :  Blés  ,  toiles  :  pa.}  s   snhlotineitx  ,   hon  d  blé  ;  (jueUjues 
vignes.  Feux .  62. 

SALLES  [\\ 


Ancienne  paroisse  du  diocèse  de  Lyon,  mais  dont 
le  titre  curial  fut  transféré  à  Blacé  en  raison  du  trou- 
ble que  le  concours  des  fidèles  pouvait  aj)porter  à 


(1)  On  écrit  ninintenant  Sales,  mais  nous  avons  prcféié  conserver 
a  ce  nom  son  ancienne  orthographe.  Déjà  plusieurs  fois  nous  en  avons 
agi  ainsi. 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  201 

une  communauté  de  religieuses  bénédictines  établies 
à  Salles. 

De  temps  immémorial  il  avait  existé  en  cette  pa- 
roisse un  prieuré  de  l'ordre  de  Cluny.  On  ignore 
l'époque  de  son  établissement  et  le  nombre  des  moi- 
nes qui  y  résidaient,  mais  tout  porte  à  croire  que 
cette  fondation  remontait  aux  premiers  temps  de 
l'ordre.  Le  prieur  avait  sous  sa  direction  une  com- 
munauté de  religieuses  bénédictines  établie  dans 
l'île  de  Grelonge  sur  la  Saône  par  les  premiers  sires 
de  Beaujeu,  qui  avaient  voulu  ouvrir  ainsi  un  asile 
aux  filles  nobles  dont  les  familles  s'étaient  raiinées 
aux  croisades.  Mais  Grelonge,  toujours  menacé  par 
les  eaux  de  la  Saône,  devint  enfin  inhabitable  par 
suite  des  envahissements  successifs  de  la  rivière. 
L'abbé  de  Cluny,  touché  de  cet  état  de  choses,  retira 
les  moines  de  Salles  et  y  établit  les  religieuses  de 
Grelonge  dans  les  premières  années  du  xiv«  siècle. 
Deux  moines  seulement  restèrent  dans  le  couvent, 
l'un  en  qualité  de  prieur  et  l'autre  comme  sacristain. 
Le  prieur  avait  l'administration  du  temporel  et  était 
chargé  d'acquitter  le  montant  de  chaque  prébende, 
le  surplus  lui  appartenait. 

Cependant  les  troubles  intérieurs  qui  agitèrent  la 
France  pendant  si  longtemps  avaient  laissé  une  mul- 
titude d'abus  s'introduire  dans  les  communautés 
religieuses.  Celle  de  Salles  n'en  fut  point  exempte , 
et  la  vie  si  simple  et  si  exemplaire  des  premières  béné- 


202  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

dictines  se  trouva  changée  peu  à  peu  en  une  existence 
mondaine  qui  devait  nécessairement  appeler  une 
réforme,  alors  que  le  calme  rétabli  depuis  longtemps 
pouvait  le  permettre.  Cette  amélioration  se  fit  cepen- 
dant attendre  de  longues  années  ;  enfin  le  prieur  de 
Salles  en  prit  l'initiative  en  1  647,  et  demanda  cette 
réforme  au  nom  des  dames  hénédictines eWes-mèmes. 
Il  insistait  surtout  sur  le  transfert  de  l'établissement 
à  Lyon  ,  comme  lieu  plus  propre  aux  exercices  re- 
ligieux. Mais  comme  ce  même  prieur  n'offrait,  pour 
subvenir  à  la  dépense  de  la  nouvelle  communauté , 
qu'une  faible  partie  du  revenu  de  Salles ,  il  est  à 
croire  que  la  cupidité  entrait  pour  beaucoup  dans 
le  projet  de  réforme  qu'il  proposait.  Le  cardi- 
nal de  Conti ,  alors  abbé  de  Cluny ,  délégua  son 
vicaire  général  auprès  des  dames  de  Salles  pour  s'en- 
tendre avec  elles  sur  la  réforme  demandée.  Mais 
elles  protestèrent  hautement  contre  une  semblable 
proposition,  et  affirmèrent  que  tout  avait  été  fait  sans 
leur  aveu.  Elles  insistèrent  en  conséquence  pour 
restera  Salles,  offrant  toutefois,  si  on  l'exigeait,  de 
garder  la  clôture  et  de  faire  des  vœux,  toutes  choses 
auxquelles  elles  n'avaient  jamais  été  assujetties  jus- 
que-là. Elles  réclamèrent  seulement,  en  cas  de  clô- 
ture, la  construction  d'un  parloir  aux  frais  du  prieur. 
Ces  différentes  conditions  furent  acceptées  et  con- 
venues. Furent-elles  tenues  exactement?  il  est  per- 
mis d'en  douter,  car  nous  voyons  dans  une  requête 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  203 

présentée  par  ces  dames  elles-mêmes  au  duc  d'Or- 
léans et  à  M.  Bertin,  ministre  d'état,  quelles  pou- 
vaient visiter  leurs  amis  et  leurs  connaissances , 
passer    chaque   année   quelque  temps   dans   leur 

Jamille^  etc La  communauté  avait  pris  le  titre 

de  chapitre,  et  les  preuves  de  noblesse  pour  y  être 
admis  avaient  été  fixées  à  quatre  degrés  du  côté  pa- 
ternel. 

Les  choses  demeurèrent  ainsi  jusqu'au  moment 
où  Madame  Marie-Victoire  Richard  de  Rufïey  fut 
nommée  abbesse  de  Salles  :  alors  une  nouvelle  ère 
s'ouvrit  pour  le  chapitre.  Madame  de  Ruffey  ne  se 
dissimula  pas  que,  pour  obtenir  les  avantages  qu'elle 
ambitionnait  pour  son  chapitre,  il  lui  fallait  un 
appui  solide  à  la  cour  et  par-dessus  tout  la  protection 
du  duc  d'Orléans,  baron  de  Beaujolais.  M.  des  Roys 
était  alors  intendant  de  ce  prince;  ses  filles  furent 
reçues  chanoinesses  de  Salles.  Le  premier  but 
de  l'abbesse  fut  d'abord  de  se  voir  affranchie  du 
joug  de  l'abbé  de  Gluny.  Grâce  aux  protections 
qu'elle  s'était  acquises,  on  obtint  de  ce  dernier  qu'il 
ferait  abandon  du  prieuré  de  Salles  en  faveur  de 
l'archevêque  de  Lyon ,  Monseigneur  de  Montazet , 
qui  accepta ,  garda  pour  lui  les  droits  honorifiques, 
pourvut  son  neveu  du  titre  de  prieur  commanda- 
taire  de  St-Martin  de  Salles,  et  abandonna  au  cha- 
pitre le  domaine  utile,  qui  s'élevait  à  environ  1 0,000 
livres  de  rentes  en  outre  des  prébendes. 


204  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

Madame  de  Ruffey  obtint  ensuite  des  lettres-pa- 
tentes en  date  du  mois  de  mai  1  782,  qui  élevèrent 
les  preuves  de  noblesse  exigées  à  neuf  degrés  au  lieu 
de  quatre.  Le  titre  de  comtesse  fut  accordé  aux  cha- 
noinesses  et  elles  furent  décorées  d'une  croix  d'or  à 
huit  pointes,  émaillée  de  blanc  et  de  vert,  canton- 
née aux  angles  de  quatre  fleurs  de  lis  et  surmontée 
d'une  couronne  comtale.  Sur  un  des  côtés  de  la  croix 
était  un  médaillon  portant  l'effigie  de  saint  Martin, 
patron  du  chapitre,  avec  ces  mots  à  l'entour  :  comtesse 
de  Salles  ;  au  revers ,  un  autre  médaillon  repré- 
sentant la  Ste- Vierge  avec  ces  mots  :  virtutis  nohi- 
litatisque  decus.  Cette  croix  se  portait  en  sautoir , 
suspendue  à  un  large  ruban  violet  liseré  d'or.  L'élé- 
vation des  preuves  déplut  beaucoup  à  la  noblesse 
du  Beaujolais,  en  ce  que  cette  rigueur  fermait  la 
porte  du  chapitre  à  beaucoup  de  familles  de  la  pro- 
vince. j\  était-il  pas  ridicule  d  ailleurs  devoirla  tante 
chanoinesse  aux  anciennes  j)reuves ,  et  sa  nièce,  ne 
pouvoir  prétendre  à  l'admission,  en  raison  de  la  nou- 
velle ordonnance!'  Mais  la  vanité  de  l'abbesse  l'em- 
porta sur  la  justice,  et  la  bienfaisante  jiensée  des 
premiers  fondateurs  fut  mise  en  oubli. 

Tout  en  s'occupantdes  affaires  de  vanité,  Madame 
de  RufTey  n'avait  pas  négligé  la  partie  utile.  Le  cha- 
pitre de  Beaujeu,  cette  antique  fondation  de  nos 
premiers  barons,  était  devenu  le  but  de  sa  convoitise. 
Une  lettre  de  cachet,  obtenue  en  1  780  et  signifiée 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  205 

aux  chanoines  le  21  octobre  de  la  même  année,  pro- 
nonça la  suppression  de  leur  chapitre  à  mesure 
d'extinction ,  et  réunit  ses  biens  à  celui  de  Salles. 
Les  chanoines  de  Beaujeu  reclamèrent  vivement  et 
s'opposèrent  avec  énergie  à  l'enregistrement  des  let- 
tres-patentes qui  avaient  consommé  leur  ruine.  Mais 
la  Révolution  arriva,  qui  termina  ce  conflit  par  la 
suppression  des  chapitres  et  l'envahissement  de  leurs 
biens. 

L'église  de  Salles  parait  remonter  aux  premiers 
temps  de  la  fondation  du  prieuré,  car  elle  appartient 
au  style  de  transition ,  et  le  plein-cintre  y  domine 
presque  partout.  Remarquable  par  son  élégance  et 
la  délicatesse  de  ses  sculptures ,  c'est  sans  contredit 
un  des  plus  précieux  monuments  que  possède  le 
Beaujolais. 

A  côté  de  l'église  se  trouvait  un  cloître  de  la  même 
époque,  et  qui  ne  le  cédait  en  rien  à  l'édifice  religieux 
sous  le  rapport  de  l'art.  Finesse  de  travail ,  élégance 
dans  les  formes,  variété  dans  les  détails,  tout  ce 
que  l'artiste  peut  désirer  dans  un  semblable  monu- 
ment s'y  trouvait  réuni.  1793,  qui  n'a  rien  respecté, 
a  aussi  passé  par  là  et  trois  côtés  du  cloître  sont 
tombés  sous  le  marteau  des  démolisseurs.  Ils  ont 
épargné  le  quatrième  côté,  comme  s'ils  eussent 
voulu  mettre  les  générations  futures  à  même  de  ju- 
ger jusqu'où  avait  été  porté  le  vandalisme  de  l'épo- 
que. 


206  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

La  haute  j  ustice  seigneuriale  de  Salles  dépendait 
de  la  terre  de  Laye,  la  moyenne  et  la  basse  étaient 
exercées  alternativement  une  année  au  nom  dudit 
seigneur  et  l'année  suivante  au  nom  du  prieur  de 
Salles. 

Note  :  Blés  et  vins  ,  bon  paj  s  vignoble.  Feux  ,  40. 


SAUVAGES  (LES). 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon,  et  de  la  collation 
de  larchevéque.  La  justice  dépendait  de  Rochefort, 
sauf  un  vingtième  environ  qui  relevait  de  Joux-sur- 
Tarare. 

On  comptait  deux  fiefs  dans  cette  paroisse,  i^foraf- 
cherçet  et  le  Rej. 

Montchervet  dépendait  de  la  terre  de  Rochefort, 
et  appartenait  au  seigneur. 

Le  Rey  avait  appartenu  longtemps  à  la  famille  de 
Blots.  Noble  Philippe  de  Blots  en  donna  le  dénom- 
brement le  24  février  1  539.  Ce  fief  passa  plus  tard 
à  la  famille  de  Chavanne  de  Rancé,  qui  le  possédait 
encore  à  la  fin  du  siècle  dernier. 

Note  :  BL-s  ,  pays  montagneux  et  fort  froid.  Feux  ,  86. 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  207 


SEVELINGES. 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon,  et  de  la  collation 
du  célerier  de  Charlieu  qui  en  percevait  la  dîme. 
La  seigneurie  dépendait  de  la  chàtellenie  de  Thizy 
et  fut  vendue  en  1576  par  les  duc  et  duchesse  de 
Nevers,  héritiers  de  Philibert  de  Beaujeu-Linières, 
à  noble  Jean  de  Sirvinges,  avocat  au  parlement  de 
Paris ,  à  la  réserve  des  foi  et  hommage  dont  il  fit  la 
prestation  le  25  novembre  1577,  et  y  comprit  les 
biens  qu'il  possédait  de  son  chef  dans  ladite  paroisse. 
Ses  descendants  firent  construire  le  château  de 
Sevelinges,  et  possédaient  encore  cette  seigneurie  en 
1789. 

Il  existait  aussi  dans  cette  paroisse  un  fief  nom- 
mé V Enclos,  appartenant  à  la  famille  Thevenard. 

Note  :  Bon  pays  à  blé.  Feux,  87. 


SORLIN-LE-PUY  (ST-) 

Nommé  aussi  St-Saturnin  ou  St-Bonnet.  Prieuré 
du  diocèse  de  Lvon  et  à  la  nomination  de  l'abbé 


208  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

de  Cluny.  Jean-Jacques  Arod,  écuyer,  seigneur  de 
Montmelas,  acquit  la  justice  de  St-Sorlin  du  duc  de 
Montpensier  le  23  février  1  604.  Ses  descendants 
l'ont  toujours  possédée  depuis. 

Note  :  Pajs  de  bon  i' ignoble.  Feux,  21 . 


TAPONAS. 


Annexe  de  St-Jean-d'Ardière ,  et  de  la  collation 
de  l'abbé  de  l'Ile-Barbe.  La  justice  dépendait  de 
l'Ecluse. 

En  cette  paroisse  se  trouvait  un  fief  du  nom  de 
Laye,  appartenant  de  toute  ancienneté  à  la  famille 
de  Ponceton.  On  trouve  un  acte  de  foi  et  hommage 
du  10  mars  1494,  rendu  au  duc  de  Bourbon  par 
noble  Guillaume  de  Ponceton,  siem-  de  Franclielins 
et  secrétaire  dudit  duc,  pour  son  fief  de  Laye 
près  Belleville,  et  les  deux  tierces  parties  des  dîmes 
de  Franclielins.  Cette  famille  possédait  encore  les 
mêmes  terres  à  la  fin  du  xvii^  siècle.  Peu  après  elle 
se  trouva  ruinée,  et  ses  biens  furent  vendus  par  dé- 
cret. Le  fief  de  Laye  fut  acquis  par  l'hôpital  de  Vil- 
lefranche.  Les  descendants  du  nom  de  Ponceton 
embrassèrent  alors  diverses  professions,  la  plupart 
se  firent  cultivateurs,  et  en  1  789  ,  lors  de  lassera- 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  209 

blée  de  la  noblesse  du  Beaujolais,  ils  s'adressèrent 
àtoutl'ordre  réuni  pour  obtenir  la  somme  nécessaire 
à  l'expédition  de  leurs  titres.  Cette  intéressante  et 
antique  famille,  qui  avait  donné  au  Beaujolais  des 
magistrats  distingués,  fut  recommandée  au  roi;  mais 
la  Révolution  étant  survenue,  cette  recommandation 
fut  sans  résultat. 

Note  :  Blcs  ,  très  bon  pays  et  des  meilleurs.  Feux  ,  134. 


THEL. 

Paroisse  du  diocèse  de  Màcon,  et  de  la  collation 
du  prieur  de  Charlieu  qui  ne  prélevait  qu'une  faible 
partie  de  la  dime,  la  presque  totalité  appartenant 
au  curé  par  suite  de  l'abandon  qu'en  avait  fait  ledit 
prieur. 

La  justice  dépendait  de  Magny,  terre  située  en 
la  paroisse  de  Cublise.  C'est  à  ce  dernier  article 
qu'on  trouvera  la  succession  des  seigneurs  de  Thel; 
nous  y  renvoyons  le  lecteur. 

Note  :  Pauvre  pajs  à  blé.  Feux  ,  48. 

THIZY. 


Paroisse  et  ville  avec  ancien  chàteau-fort  et  titre 

14 


210  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

de  chàtellenie,  dépendant  du  diocèse  de  Màcon. 
Ce  n'était  au  commencement  du  xiii*  siècle  qu'un 
méchant  village,  remarquable  seulement  par  sa  posi- 
tion d'une  facile  défense.  Guichard  de  Chàtellepé- 
ron,  chevalier,  seigneur  de  la  F'erté-Caldéron ,  en 
était  seigneur  et  vendit  cette  place  à  Guichard  de 
Marzé,  chevalier,  en  1 284.  Guichard  V  de  Beaujeu 
jeta  bientôt  un  œil  de  convoitise  sur  cette  seigneu- 
rie, qui  lui  parut  merveilleusement  située  pour  en 
faire  un  poste  militaire.  Guichard  de  Marzé  la  lui 
revendit  en  1297,  et  d'immenses  travaux  y  furent 
exécutés.  Depuis  lors  Thizy  a  toujours  été  regardé 
comme  la  place  la  plus  forte  du  Beaujolais.  Situé 
sur  une  montagne  parfaitement  disposée  pour  sou- 
tenir une  attaque ,  le  château  couvrait  par  son  en- 
ceinte une  vaste  étendue  de  terrain  renfermant  une 
grande  quantité  de  maisons  destinées  à  servir  de  re- 
fuge aux  habitants  de  la  ville  et  de  la  vallée  en  temps 
de  troubles.  Le  donjon  qui  subsiste  encore  peut 
donner  une  idée  de  la  force  de  cette  place,  dont  le 
château  et  les  murailles  ont  été  démolis.  On  y  voit 
une  vaste  citerne,  admirablement  cimentée,  qui  pa- 
raît remonter  à  plus  de  quatre  siècles.  Les  sires  de 
Beaujeu  entretenaient  gainison  dans  la  forteresse,  et 
avaient  soin  d'en  confier  le  commandement  à  des 
oificiers  habiles  et  dévoués.  Ils  y  soutinrent  plusieurs 
sièges  avec  succès,  et  la  tradition  rapporte  que  les 
bandes  dites  des  Tord-Fenux  ne  purent  l'entamer. 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  211 

Les  lieutenants  du  trop  célèbre  baron  des  Adrets , 
Bricquemort  et  Clermont  d'Amboise,  ne  furent  pas 
plus  heureux  en  1  S 70:  ils  se  contentèrent  de  sacca- 
ger la  partie  de  la  ville  située  hors  des  murailles,  une 
sortie  de  la  garnison  les  força  bientôt  à  déguerpir. 
Thizy  succomba  cependant  aux  efforts  de  la  Ligue. 
Zacharie  de  Rébé,  qui  en  était  seigneur  alors  et  qui 
s'était  dévoué  à  la  cause  d'Henri  IV,  s'y  enferma  avec 
bon  nombre  de  gentilshommes  de  la  province  ,  que 
son  exemple  avait  décidés  à  suivre  le  même  parti.  Le 
25  juin  1  590  l'armée  des  ligueurs,  sous  la  conduite 
de  Pie  de  Nérestan ,  se  présenta  sous  les  murs  de 
Thizy  qu'elle  pensait  emporter  sansgrande  résistance. 
Bientôt  détrompé ,  Nérestan  vit  qu'il  fallait  met- 
tre le  siège  devant  la  place  :  des  canons  de  fort  cali- 
bre furent  amenés  de  Lyon,  et  la  ville  futbombardée. 
Le  fer  et  le  feu  y  firent  d'affreux  ravages,  la  résis- 
tance fut  héroïque,  et  Rébé  se  couvrit  de  gloire  en 
suffisant  à  tout  et  en  combattant  en  simple  soldat. 
En  fin  la  place  ne  fut  plus  tenable,  et  le  premier  août, 
après  six  semaines  d'un  siège  meurtrier,  le  château 
se  rendit  à  M.  de  Chevrières.  Zacharie  de  Rébé 
obtint  la  capitulation  la  jilus  honorable,  et  sortit  en- 
seignes déployées.  Le  commandement  du  château 
fut  confié  au  capitaine  d'Espilloy  ;  plus  tard  il  fut 
contraint  de  le  remettre  à  Jean  de  Namy,  qui  venait 
en  prendre  possession  au  nom  d'Henri  IV,  C'est  le 
dernier  événement  militairequi  se  soit  ])assé  à  Thizy. 


212  ÉTAT  ALPHABETIQUE 

r^e  château  fut  démoli  sous  le  règne  de  Louis  XIV. 

Thizy  est  divisé  en  deux  parties  bien  distinctes  : 
la  ville,  bâtie  sous  la  protection  du  château  ,  et  le 
bourg,  qui  en  est  éloigné  de  800  pas  environ  et  forme 
une  paroisse  à  part.  La  ville  possède  deux  églises , 
St-George  et  Notre-Dame ,  l'une  et  l'autre  assez 
remarquables  par  leur  architecture ,  mélange  de  ro- 
man et  d'ogival.  L'église  de  St-George  était  annexe 
de  celle  de  St-Pierre  située  au  bourg  de  Thizy ,  et 
celle  de  Notre-Dame  annexe  de  Marnant ,  paroisse 
située  non  loin  de  là.  (Voyez  Bourg-de-Thizj  et 
Marnant.) 

Thizy  a  été  de  tous  temps  un  lieu  commerçant, 
où  se  fabriquait  depuis  plusieurs  siècles  une  grande 
quantité  de  toiles  de  iil.  Pour  donner  une  idée  de  ce 
commerce,  Louvet  rapporte  que  le  droit  de  deux 
liards,  perçu  par  le  seigneur  sur  chaque  ])ièce  de 
vingt  aunes,  lui  rapportait  annuellement  plus  de 
400  écus.  Vers  1  720,  M.  Etienne  Mulsant  intro- 
duisit à  Thizy  le  tissage  du  coton.  Ce  fut  une  révo- 
lution complète  dans  le  commerce  des  montagnes , 
oii  le  haut  prix  des  fils  réduisait  les  bénéfices  à  des 
proportions  très  minimes.  La  prospérité  de  Thizy 
.s'accrut  immensémentpar  suite  de  cette  innovation. 
Bientôt  chaque  manufacturier  s'empressa  de  subs- 
tituer le  coton  au  fil;  la  richesse  s'ensuivit,  mais  nul 
ne  songea  à  la  reconnaissance  qu'on  devait  au  bien- 
faiteur du  pays.  Les  halles  où  se  tiennent  les  mar- 


DES   PAROISSES   DU  BEAUJOLAIS.  2l3 

chés, bâties  vers  1  600,  sontreniarquablementbelles. 
Thizy  possédait  encore  quelques  établissements  de 
bienfaisance  pour  le  soulagement  des  pauvres,  et 
notamment  celui  de  la  Charité  fondé  par  Madame 
Clapisson. 

Nous  devons  mentionner  ici  que  c'est  à  Thizy 
que  fut  exilé  M.  de  Lamoignon,  à  l'époque  de  la 
querelle  des  parlements.  Il  y  occupa  la  maison  de 
la  Platière,  berceau  de  la  famille  Roland. 

La  justice  de  Thizy  formait  une  chàtellenie  con- 
sidérable sous  les  sires  de  Beaujeu ,  et  comprenait 
jusqu'à  vingt-deux  paroisses.  Elle  fut  successive- 
ment démembrée,  et  était  réduite  à  six  vers  la  fin  du 
siècle  dernier. 

Charles,  duc  de  Bourbonnais  et  d'Auvergne, 
connétable  de  France  et  sire  de  Beaujeu,  vendit 
la  justice  et  seigneurie  de  Thizy  le  21  août  1522 
à  Philibert  de  Beaujeu-Linières,  seigneur  d'Am- 
plepuis ,  qui  en  jouit  sa  vie  durant.  Mais  à  sa  mort, 
arrivée  en  1  541  ,  le  roi  s'empara  de  cette  chàtelle- 
nie comme  dépendance  des  biens  saisis  sur  le  con- 
nétable. Elle  fut  cependant  rendue  à  la  maison  de 
Nevers,  héritière  de  Catherine  d'Amboise,  veuve 
dudit  seigneur  de  Linières.  Ludovic  de  Gonzague 
et  Henriette  de  Clèves  sa  femme  le  vendirent,  par 
acte  du  10  mars  1  578,  à  noble  Claude  de  Rébé, 
écuyer,  seigneur  de  Rochefort  et  de  la  Gardette. 
François  de  Rébé,  petit-fils  de  Claude,  revendit 


214  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

cette  seigneurie,  le  23  janvier  1614,  à  noble  Gui- 
chardFavre  de  Berlize,  conseiller  du  roi,  introduc- 
teur des  ambassadeurs,  qui  ne  la  conserva  que  fort 
peu  d'années  ;  car ,  dès  1620,  elle  passa  par  acqui- 
sition à  la  maison  de  la  Grange,  alliée  à  celle  de 
Rébé.  Enfin,  vers  1710,  noble  Jean  Bissuel ,  écuyer, 
seigneur  de  Ronno ,  conseiller  du  roi  en  l'élection 
de  Villefranche ,  acheta  la  chàtellenie  et  seigneurie 
de  Thizy  que  ses  descendants,  plus  connus  sous 
le  nom  de  St- Victor,  possédaient  encore  en  1  789. 

On  comptait  deux  fiefs  à  Thizy  :  Trézette  et  la 
Forest;  plus,  un  arrière-fief  nommé  la  Platière. 

Trézette,  appelé  autrefois  Trazette,  a  donné  son 
nom  à  une  ancienne  famille  éteinte  au  xv*  siècle. 
Raoul  de  Trazette,  chevalier,  donna  faveu  de  son 
fief  en  1  374.  Hugonin  de  Trazette,  damoiseau,  fit 
de  même  en  1400.  Ce  fief  appartenait,  en  1539, 
à  nobles  François  et  Bonaventure  de  Loisev,  allas 
Loisel ,  frères ,  qui  en  donnèrent  le  dénombrement 
le  1  2  mars  de  ladite  année.  Vers  la  fin  du  même 
siècle  Trézette  passa  à  la  famille  du  Bourg  ,  et 
était  possédé  en  1696  par  Jean-Baptiste  du  Bourg, 
écuyer.  Par  suite  d'une  nouvelle  délimitation  terri- 
toriale, ce  fief  dépendit  plus  tard  de  la  paroisse  du 
Bourg-de-Thizy,  et  appartenait,  au  commencement 
du  siècle  dernier,  à  la  famille  du  Creulx  qui  en 
prit  le  nom.  Il  passa  plus  tard  à  M.  de  Bissuel  de 
St  Victor,  chevalier,  seigneur  de  Thizy. 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  21  5 

La  Forest  fut  acquis  ,  en  1  498 ,  par  Jean  Nainy, 
et  appartint  à  ses  descendants  pendant  plus  de  deux 
cents  ans.  La  dernière  héritière  du  nom  ])orta  ce 
fief  à  la  maison  d'Albon ,  par  son  mariage  avec 
Pierre  d'Albon ,  sieur  de  St-Marcel ,  dont  les  des- 
cendants le  vendirent  en  1  700  à  la  famille  Beau- 
desson ,  de  qui  M.  Chesnard  de  Mauzerand  l'acquit 
en  17S0. 

La  Platière  appartenait,  au  xvi'' siècle,  à  la  mai- 
son de  Varennes-Rapetour.  Pierre  de  Varennes , 
écuyer ,  seigneur  de  Rapetour ,  en  donna  le  dénom- 
brement le  1  Omars  1  539,  en  déclarant  que  ses  ancê- 
tres en  avaient  fait  les  foi  etliommage.  Venduplus  tard 
à  la  famille  Roland  qui  en  prit  le  nom,  c'est  là  qu'est 
né  le  célèbre  girondin  Jean-Baptiste  Roland  (  1  ) .  (]e  fief 


(1)  Presque  tous  les  biographes  qui  ont  écrit  la  vie  de  Rolandse  sont 
trompés  en  faisant  naître  ce  ministre  au  château  de  la  Platière  près 
Thèse  en  Lyonnais.  La  vérité  est  qu'il  est  né  à  la  Platière,  paroisse  Je 
Thizy,  le  19  janvier  1734,  et  a  été  baptisé  le  même  jour  en  l'église  de 
Notre-Dame  de  ladite  ville  ,  ainsi  qu'il  est  constaté  par  l'extrait  dudit 
baptême  que  nous  avons  sous  les  yeux.  Son  père  prend  dans  cet  acte 
les  qualités  de  seigneur  de  la  Platière  ,  conseiller  du  roi  et  de  Monsei- 
gneur le  duc  d'Orléans.  Sa  mère  y  est  nommée  Thérèse  Bessié  de 
Montauzan. Voici,  du  reste,  d'oùprovient  l'erreur  des  biographes.  La  fa- 
mille Roland ,  d'une  ancienne  bourgeoisie  du  Beaujolais  et  dont  une 
branche  s'était  annoblie  par  l'échevinage  de  Lyon  en  1722,  portait  depuis 
plusieurs  générations  le  nom  de  la  Platière  joint  au  sien,  et  tenait  un 
rang  assez  distingué  dans  la  province  en  raison  des  alliances  qu'elle  y 
avait  contractées;  mais  sa  fortune,  peu  considérable,  n'était  nullement 
en  rapport  avec  le  luxe  qu'elle  étalait.  L'état  de  gène  qui  s'ensuivit 


216  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

fut  acquis  vers  1750  par  la  famille  Mulsant,  qui 
l'a  toujours  conservé. 

Note  :  Blés  ,  grand  marché  de  toiles.  Feux 


TRADES. 

Paroisse  du  diocèse  d'Autun ,  et  de  la  collation 
de  l'abbaye  de  Cluny  qui  partageait  la  dime  avec 
le  curé. 

Le  21  décembre  1  606  les  commissaires  du  duc 
de  Montpensier  vendirent  la  justice  et  seigneurie 
de  Trades  à  noble  Claude  Ducret,  juge  de  la  ville 
de  Thosans  en  Maçonnais.  Elle  passa  ensuite  à  la 
famille  Boyer  de  Rufle,  de  laquelle  était  un  juge- 
mage  de  Cluny  en  1668,  puis  fut  acquise  vers  le 
milieu  du  siècle  dernier  par  M.  Quarré  de  Cham- 
prigny  dont  les  héritiers  la  revendirent,  vers  1  780  , 


força  le  père  de  J.-B.  Roland  à  vendre  la  Platicre  en  1730.  Des  débris 
de  sa  fortune  il  acheta  une  petite  propriété  nommée  le  Clos,  situé  en  la 
paroisse  de  Thésé  en  Lyonnais  ,  puis  il  eliangea  le  nom  de  sa  nom'clle 
acquisition  en  celui  de  la  Platiire ,  soit  en  souvenir  de  son  bien  patri- 
monial ,  soit  pour  ne  pas  renoncer  au  nom  sous  lequel  sa  famille  était 
généralement  connue.  Les  habitants  du  pays  ont  Uni  par  unir  les  deux 
noms  de  la  propriété,  et  ne  l'appellent  que  le  Clos  ili  la  Plali'ere.  (."est 
là  qu'habita  pendant  quelque  temps  la  célèbre  Madame  Roland  ,  au 
commencement  de  la  Révolution. 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  217 

à  M.  Peysson  de  Bacot,  procureur  général  en  la 
Cour  des  monnaies  de  Lyon.  Son  fils  la  possédait 
en  1789. 

Note  :  Blés  ;  pays  assez  passable .  Feux ,  83. 


VANDRANGES   OU  ST-GENEST. 


Paroisse  du  diocèse  de  Lyon,  et  de  la  collation 
du  chapitre  de  St-Jean  de  la  même  ville.  Le  terri- 
toire est  situé  moitié  en  Forez,  et  moitié  en  Beau- 
jolais. C'est  sur  cette  dernière  partie  que  se  trouve 
l'église,  dédiée  à  saint  Genest.  Chaque  année  il  s'y 
rendait,  aux  jours  de  saint  Barthélemi  et  de  saint 
Louis ,  un  nombre  prodigieux  de  goutteux  qui  ve- 
naient demander  au  Ciel  leur  guérison. 

Par  acte  du  1  S  janvier  1  604  les  commissaires 
du  duc  de  Montpensier  vendirent  la  justice  de  Van- 
dranges  à  noble  Emmanuel  d'Arcy ,  sieur  d'AJby , 
à  la  réserve  des  ponts ,  péages  par  eau  et  par  terre , 
et  du  ressort  de  la  justice.  Cette  seigneurie  passa 
ensuite  à  la  maison  de  Vichy ,  qui  la  réunit  à  celle 
de  Cucurieux.  Vers  le  milieu  du  siècle  dernier  ces 
deux  terres  furent  acquises  par  la  famille  de  Ferrus, 
dont  une  branche  prit  le  nom  de  Vandranges. 

Note  :  Pa)  s  montagneux ,  peu  de  seigle.  Feux.  37. 


218  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 


VAUX. 


Paroisse  très  étendue  du  diocèse  de  Lyon.  Elle 
était  anciennement  un  doyenné  dépendant  de  l'ab- 
baye de  Cluny,  puis  elle  passa  au  prieur  de  INIontber- 
ton  en  Bombes ,  qui  en  devint  collateur.  Le  curé 
jouissait  d'assez  grands  avantages  et  était  tenu  d'en- 
tretenir un  vicaire  à  St-Gyr-le-Chatoux ,  annexe  de 
Vaux. 

La  justice  de  Vaux  appartenait  aux  sires  de 
Beaujeu;  mais  une  famille  très  ancienne,  qui  en 
portait  le  nom,  y  possédait  un  château  dans  le 
xin*  siècle ,  et  ces  seigneurs  prétendaient  avoir  des 
droits  assez  étendus ,  que  les  officiers  de  Beaujeu 
leur  disputaient.  Milon  de  Vaux,  chevalier,  ayant 
été  exécuteur  testamentaire  d'Eléonor  de  Savoie, 
dame  de  Beaujeu,  avec  Guy  de  St-Trivier,  Gui- 
chard  de  Beaujeu,  en  reconnaissance  des  services 
qu'il  lui  avait  rendus  en  cette  circonstance,  lui  fit 
don  ,  le  jour  de  Noèl  1  308 ,  de  tous  ses  droits  sur  la 
terre  et  prévôté  de  Vaux,  à  la  réserve  de  l'hommage 
et  de  quelques  droits  sur  le  péage  de  la  Marche,  que 
ledit  de  Vaux  céda  à  Guichard  de  Beaujeu.  Milon 
de  Vaux  eut  pour  fils  llugonin  ,  aussi  chevalier, 
dont  la  fille  unique,  nommée  Jacquette,  porta  la 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  21  9 

terre  de  Vaux  à  la  maison  de  Tournon,  dans  laquelle 
elle  prit  alliance.  Guillaume  de  ïournon,  chevalier, 
soutint  un  procès  pour  cette  seigneurie ,  en  1428, 
contre  les  officiers  du  duc  de  Bourbon.  Ses  descen- 
dants vendirent  cette  terre,  au  commencement  du 
xvi^  siècle,  à  la  famille  Richard,  et  le  1  7  février 
1539  noble  François  Richard,  écuyer ,  en  donna  le 
dénombrement.  Elle  passa  plus  tard  à  la  famille 
Thierry ,  et  la  dernière  héritière ,  Marie  Thierry  ,  la 
porta  en  dot  en  1  600  à  Jean  de  Champier,  baron  de 
Juys.  Son  fils  la  vendit  à  M.  Guelton ,  écuyer,  con- 
seiller au  présidial  de  Lyon.  Possédée  ensuite  par  la 
famille  de  Giry,  elle  devint  enfin  la  propriété  de  celle 
de  Carra  qui  en  prit  le  nom  et  en  était  seigneur  en 
1789. 

Il  y  avait  dans  cette  paroisse  deux  maisons  no- 
bles sans  fiefs,  Muntrichard  et  la  Terroussière. 

Note  :  Blés  et  fins  ,  pauvre  pays.  Feux,  220. 


VAUXRENiVRD ,  ANCIENNEMENT  VAULXREGNARD. 

Paroisse  du  diocèse  de  Màcon,  et  de  la  collation 
du  chapitre  de  St-Pierrede  la  même  ville.  C'était  au- 
trefois un  prieuré,  avec  terrier  et  toute  la  dîme.  Vers 
1  .^00  la  cure  fut  réunie  audit  chapitre  de  St-Pierre, 
et  convertie  en  doyenné  avec  titre  d'archiprétré. 


220  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

La  justice  de  Vauxrenard  dépendait  de  la  vicomte 
du  Thil ,  château  situé  en  cette  paroisse ,  et  qui  ap- 
partenait de  temps  immémorial  à  la  maison  de  Ste- 
Colombe.  Noble  Jacques  de  Sie-Colombe,  seigneur 
du  Thil ,  épousa  en  1 440  Marie  de  Bourbon,  fille 
naturelle  mais  avouée  de  Jean  de  Bourbon  ,  baron 
de  Beaujeu  ,  qui  lui  promit  pour  dot  200  florins  et 
100  livres  de  pension  jusqu'au  moment  où  ledit 
Jacques  de  Ste-Colombe  serait  pourvu  d'office  équi- 
valant à  ladite  somme  de  cent  livres.  Il  promit 
encore  de  vêtir  sadite  fille  d'habits  nuptiaux  et  de 
Venjouailler  d'une  chaîne  d'or  pesant  cent  écus  cou- 
ronnés. Il  demeura  convenu  que,  s'il  ne  naissait  pas 
d'enfants  de  ce  mariage,  la  terre  du  Thil  appartien- 
drait à  la  maison  de  Bourbon.  En  contractant  ce 
mariage,  Jacques  de  Ste-Colombe  prêta  à  son  beau- 
père  la  somme  de  mille  écus,  en  sorte  que  ses 
reprises  sur  celui-ci  s'élevèrent  à  3,500  écus  que  le 
duc  s'obligea  à  lui  rendre.  Mais  le  remboursement 
n'ayant  pas  eu  lieu ,  et  un  fils  étant  né  du  mariage 
ci-dessus,  Jacques  de  Ste-Colombe  obtint  qu'on  lui 
céderait  en  payement  de  sa  créance  les  château, 
terre  et  seigneurie  d'Ambérieu  en  Dorabes.  Le  duc 
de  Bourbon  mit  j)Our  condition  que  le  sieur  de 
Ste-Colombe  ne  serait  qu'usufruitier  de  cette  terre, 
et  que  la  j)roj)riété  en  appartiendrait  à  Jean  de  Ste- 
Colombe  son  fils.  Le  duc  de  Bourbon  étant  mort, 
Pierre ,    son  frère  et  successeur ,  rejirit    dautorité 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  221 

la  terre  d'Ambérieu.  Les  choses  en  restèrent  là  jus- 
qu'au 1  6  mai  149S  qu'il  intervint  un  accommode- 
ment par  lequel  Jean  de  Ste-Colombe  et  Antoine , 
son  frère  bâtard ,  renoncèrent  à  tous  droits  sur  la 
seigneurie  d'Ambérieu,  et  recurent  un  engagement 
de  la  somme  de  mille  écus  d'or,  valant  ,1  750  livres 
tournois,  payables  en  six  ans,  plus  la  justice  haute 
et  moyenne  du  Thil  et  paroisse  de  Vauxrenard,  avec 
pouvoir  d'y  dresser  un  pilori  à  deux  piliers.  La 
justice  basse  leur  appartenait  déjà  auparavant. 

La  branche  de  Ste-Colombe  du  Thil  s'étant 
éteinte,  cette  seigneurie  passa  par  succession,  vers  la 
fin  du  xvi"  siècle, dans  la  famille  de  Chevriers.  Noble 
Laurent  de  Chevriers  en  donna  le  dénombrement 
le  28  mars  1601  ,  et  au  mois  d'octobre  1651  la 
terre  du  Thil  fut  érigée  en  vicomte  en  faveur  d'Ho- 
noré de  Chevriers ,  chevalier  ,  libre  seigneur  de  St- 
Maurice  et  chevalier  des  ordres  du  roi.  A  l'extinction 
de  la  famille  de  Chevriers,  vers  1  780,1a  seigneurie 
du  Thil  passa  par  héritage  dans  la  famille  de  GroUier 
qui  la  possédait  en  1  789. 

En  outre  du  Thil,  on  comptait  à  Vauxrenard  six 
fiefs,  savoir:  Salagnj ,  les  Chézeaux,  la  Roche, 
Laissus ,  les  Bourrons  et  la  Brosse. 

Salagny ,  possédé  de  temps  immémorial  par  la 
famille  de  Chevriers  qui  a  donné  un  évéque  de 
Màcon,  passa  ensuite  à  la  famille  de  Varey,  par  le 
mariage  de  Blanche,  fille  de  Pierre  de  Chevriers, 


222  ÉTAT  ALPHABETIQUE 

chevalier ,  avec  Jean  de  Varey ,  damoiseau ,  dont 
elle  était  veuve  en  1  402,  époque  où  elle  donna  aveu 
pour  sadite  maison  forte  de  Salagny.  Noble  Claude 
de  Varey  en  fournit  le  dénombrement  le  8  février 
1529.  Ce  fief  fit  retour  plus  tard  à  la  famille  de 
Chevriers,  et  fut  réuni  à  la  vicomte  du  Thil. 

Les  Chézeaux  appartenaient  anciennement  à  la 
famille  de  St-Romain,  éteinte  depuis  fort  longtemps, 
et  passèrent  dans  celle  de  Nagu-Varennes ,  puis  fu- 
rent réunis  au  ïliil  ainsi  que  Salagny. 

LaRoche  appartenait  en  1  S39  à  noble  Etiennede 
la  Roche,  qui  en  donnale dénombrement  le  1*='"mars 
de  ladite  année.  Un  de  ses  descendants,  Claude  de  la 
Roche ,  écuyer ,  seigneur  dudit  lieu  et  de  Poncié  et 
avocat  du  roi  au  baiUiage,  ayant  acquis  les  deux  fiefs 
de  Laissus  et  des  Bourrons ,  obtint  leur  réunion  à 
celui  de  la  Roche  par  lettres  patentes  du  27  septem- 
bre 1696,  sous  le  nom  de  la  Roche-Bourrons.  Ses 
descendants  possédaient  encore  ce  fief  en  1  789. 

Laissus  a  donné  son  nom  aune  ancienne  famille, 
éteinte  vers  la  fin  du  xvf  siècle.  Noble  Vincent  de 
Laissus  en  fournit  le  dénombrement  en  1503.  Ce 
fief  passa  ensuite  à  la  famille  Aubaille  dont  les  héri 
tiers,  du  nom  deVillarceaux,  le  vendirent  à  Claude 
de  la  Roche,  comme  nous  l'avons  dit  ci-dessus. 

Les  Bourrons,  possédés  fort  longtemps  par  la  fa- 
mille de  Micoud,  furent  vendus  à  Claude  de  la 
Koche,en  même  temps  que  le  fief  précédent. 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  223 

La  Brosse  appartenait  à  la  faraille  de  Chastillon, 
et  s'est  divisé  depuis  fort  longtemps. 

Note  :  Blés ,  fins  ,  pays  sablonneux  et  maigre.  Feux  ,  152. 


VERNAY. 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon,  et  de  la  collation 
du  prieur  de  Charlieu  qui  partageait  la  dime  avec  le 
curé. 

Cette  paroisse  possédait  deux  chapelles  assez  bien 
dotées.  L'une,  dédiée  à  Notre-Dame,  était  de  la  pré- 
sentation dudit  prieur  de  Charlieu;  et  l'autre,  placée 
dans  l'église  et  dédiée  aux  saints  Innocents,  dépen- 
dait de  la  prébende  de  St-Bonnet-le-Troncy.  Guil- 
laume de  la  Mure  en  donna  le  dénombrement  le  k 
mars  1  539,  en  qualité  de  prébendier.  La  justice  dé- 
pendait de  Beaujeu. 

Il  existait  à  Vernay  un  fief  nommé  Montclair 
appartenant  à  la  famille  de  Roujoux  de  Fécamp, 
d'où  il  passa,  par  suite  d'alliance,  en  celle  de  la 
Roche. 

Note  :  Bon  pays  à  blé.  Feux  ,  80. 


224  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

VICTOR  (ST-). 


Paroisse  avec  titre  de  prieuré,  du  diocèse  de 
Màcon  et  de  la  collation  du  sacristain  de  Cluny  qui 
s'intitulait  prieur  dudit  lieu.  L'église  avait  été  for- 
tifiée à  l'époque  de  la  Ligue,  et  l'on  voyait  encore 
naguère  des  restes  de  ces  fortifications.  La  justice 
dépendailde  Thizy,  et  a  suivi  les  mêmes  vicissitudes. 
(Voyez  Thizy.) 

C'est  de  cette  paroisse  que  la  famille  de  Bissuel , 
qui  en  possédait  la  seigneurie,  a  pris  son  nom  de  St- 
Victor. 

Note  :  Bon  pays  à  blés;  toiles.  Feux,  93. 


VILLEFRANCHE. 


Quoique  l'origine  de  Villefranche  ne  soit  pas 
fort  ancienne,  il  règne  cependant  une  assez  grande 
obscurité  sur  l'époque  de  sa  fondation  et  sur  les 
premiers  temps  de  son  existence.  Le  père  Fodéré , 
dans  son  Histoire  des  couvents  de  St-Francois  de 
la  province  de  Lyon,  est  le  premier  auteur  qui 
nous  ait  donné  quelques  renseignements  à  ce  sujet; 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  225 

mais  le  bon  père ,  comme  l'observe  un  critique , 
était  meilleur  religieux  que  bon  historien.  Aussi 
ne  ferons-nous  que  peu  d'usage  de  sa  narration,  qui 
nous  parait  fautive  en  beaucoup  de  points  et  no- 
tamment en  ce  qui  concerne  les  dates.  Quelques 
renseignements  assez  précieux  nous  ont  été  fournis 
par  les  Mémoires  sur  Viïlejranche ,  attribués  au 
père  de  Bussière.  On  peut  regretter  qu'il  ait  passé 
assez  légèrement  sur  la  question  d'origine,  pour 
s'attacher  à  des  détails  qui  offrent  en  général  peu 
d'intérêt.  Louvet,  dont  nous  avons  si  souvent  cité 
le  manuscrit,  est  celui  qui  nous  a  principalement 
servi  de  guide  dans  notre  travail. 

La  puissance  des  seigneurs  de  Beaujeu  grandis- 
sait chaque  jour,  et  nous  avons  vu  que  déjà,  à  l'épo- 
que oii  seigneuriait  Humbert  II ,  leurs  possessions 
s'étendaient  sur  une  partie  de  la  plaine.  Non  loin  de 
la  Saône,  à  une  distance  à  peu  près  égale  de  Lyon 
et  de  Màcon  et  sur  la  route  qui  sert  de  communi- 
cation entre  ces  deux  villes ,  existait  une  tour  carrée 
assez  bien  fortifiée ,  où  les  seigneurs  de  Beaujeu 
percevaient  un  droit  sur  certaines  marchandises 
qui  passaient  par  là.  Cette  tour  devait-elle  son  exis- 
tence aux  sires  de  Beaujeu,  ou  était-elle  antérieure 
à  leur  domination  sur  le  territoire  de  Limas,  dont 
dépendait  cette  forteresse?  l'histoire  non  plus  que 
la  tradition  ne  nous  fournissent  rien  à  ce  sujet. 

Sous  le  règne  d'Humbert  IV,  la  présence  des  offi- 


15 


'2*26  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

ciers  commis  au  péage  attira  sur  ce  lieu  quelque  po- 
pulation, qui  successivement  s'augmenta  et  finit  par 
former  un  petit  village  dont  l'accroissement  fut  assez 
rapide.  La  position  était  des  plus  favorables,  et  le 
seigneur  de  Beaujeu  songea  à  en  tirer  parti.  Le  vil- 
lage fut  entouré  de  murailles,  une  église  y  fut  bâtie 
sous  le  vocable  de  Sainte-Marie-Magdelaine,  et  la 
grosse  tour  devint  la  porte  par  où  l'on  pénétrait 
dans  le  village. Une  autre  fut  construite  au  couchant, 
et  appelée  la  Porte  de  Liergues.  Ainsi  furent  jetés 
les  fondements  de  Villefranche.  Ces  premières  cons- 
tructions occupaient  ce  que  l'on  appelle  aujourd'hui 
le  quartier  de  la  Porte  d'Anse,  et  s'étendaient  jusqu'à 
la  promenade.  La  belle  place  oii  se  trouve  actuelle- 
ment une  fontaine,  formait  le  cimetière.  Humbert 
de  Beaujeu  accorda  aux  habitants  d  immenses  j)ri- 
viléges  ou  franchises ,  d'où  la  ville  naissante  prit 
son  nom;  il  les  jura  avec  vingt  chevaliers  de  sa 
suite. 

Guichard  III,  fils  et  successeur  d'Humbert,  ayant 
amené  d'Italie  des  frères  Cordeliers  et  n'ayant  pu 
les  conserver  dans  son  château  de  Pouilly ,  les  ins- 
talla en  1216  dans  une  construction  qu'il  possédait 
un  peu  au-dessous  de  la  nouvelle  ville.  Cet  établis- 
sement reçut  le  nom  de  Minorette ,  des  frères  Mi- 
neurs  qui  venaient  d'y  être  établis.  Guichard,  affec- 
tionnant beaucoup  sa  nouvelle  communauté,  voulut 
l;i  mettre  à  fabri  de  toute  insulte  en  l'entourant  de 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  227 

murailles.  Celles  qui  furent  construites  à  cet  effet,  en 
se  reliant  aux  anciennes,  formèrent  une  vaste  en- 
ceinte où  s'élevèrent  successivement  et  assez  promp- 
tement  de  nombreuses  maisons.  Villefranche  devint 
une  ville  d'une  certaine  importance.  Guichard  re- 
connut et  jura  les  privilèges  accordés  par  son  père 
Humbert,  et  cette  reconnaissance  contribua  puis- 
samment à  la  prospérité  de  la  ville,  en  y  attirant 
une  population  nombreuse,  jalouse  de  vivre  sous 
l'égide  àes,  franchises.  Elles  furent  dès  lors  jurées 
successivement  ])ar  tous  les  sires  de  Beaujeu  à  leur 
avènement,  ainsi  que  par  leurs  baillis  au  moment 
de  leur  installation.  Devenues  l'objet  d'une  surveil- 
lance jalouse  de  la  part  des  bourgeois  de  Villefran- 
che ,  chaque  fois  que  le  baron  voulut  les  enfreindre 
le  peuple  sut  le  rappeler  à  la  foi  jurée,  jusqu'au 
moment  où  Edouard  II,  voulant  enfin  s'en  affran- 
chir, perdit  sa  couronne  baronniale  dans  la  lutte 
qu'il  engagea  avec  ses  sujets. 

Les  sires  de  Beaujeu  s'affectionnaient  chaque 
jour  davantage  à  leur  nouvelle  ville,  et,  s'ils  ne  vin- 
rent pas  l'habiter ,  au  moins  résidèrent-ils  plus  sou- 
vent à  Pouilly,  où  ils  possédaient  un  assez  beau  châ- 
teau qui  n'était  éloigné  de  la  ville  que  d'une  lieue  à 
peine.  Plusieurs  d'entre  eux  y  sont  nés. 

Cependant  la  ville,  telle  que  Guichard  III  l'avait 
faite ,  éprouvait  de  graves  inconvénients.  Appuyée 
à  l'orient  sur  un  marais ,  l'air  y  était  malsain  et  fié- 


228  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

Vieux.  Les  marais  furent  desséchés.  La  tradition 
nous  a  conservé  une  légende  assez  curieuse  sur  le 
motif  qui  détermina  à  entreprendre  ce  travail;  la 
voici  :  Les  marais  commençaient  sous  les  murs  de 
Minorette,  et  s  étendaient  jusqu'à  l'endroit  occupé 
maintenant  par  la  porte  de  Fayette.  Ces  bas- fonds  , 
souvent  inondés  par  le  Morgon  qui  les  traversait 
avant  de  se  jeter  dans  la  Saône,  servaient  aux  habi- 
tants de  Villefranche  à  faire  ])aitre  leurs  bestiaux. 
Or,  un  jour  il  arriva  que  les  bergers  virent  avec 
étonnement  leurs  bœufs  et  leurs  vaches  se  ranger 
en  cercle  et  s'agenouiller.  Etonnés  de  ce  prodige,  ils 
pénétrèrent  au  milieu  du  cercle  et  découvrirent, 
cachée  sous  Therbe  ,  une  statue  en  bois  noir  repré- 
sentant la  Vierge  et  l'enfant  Jésus.  Ils  s'empressèrent 
de  raconter  leur  découverte,  et  les  magistrats  de  la 
ville  firent  enlever  la  statue  qu'on  plaça  dans  l'église 
de  la  Magdelaine.  Mais  le  lendemain ,  lorsqu'on  en 
ouvrit  les  portes ,  on  fut  très  surpris  de  ne  plus  re- 
trouver la  Vierge  sur  l'autel  où  on  l'avait  placée. 
Après  maintes  recherches,  on  eut  l'idée  d'aller  voir 
dans  le  marais  et  on  la  découvrit  au  même  endroit 
d'où  on  l'avait  enlevée  la  veille.  Ce  prodige  parut 
un  avertissement  :  les  marais  furent  desséchés,  et  on 
éleva  une  chajielle  dédiée  à  Notre-Dame-des-Marais 
sur  le  lieu  même  qu'elle  semblait  avoir  désigné. 
C'est  sur  l'emplacement  de  cette  chapelle  que  l'église 
actuelle  a  été  bâtie.  Dès  lors  la  ville  s'accrut  rapide- 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  229 

ment  du  côté  de  l'orient,  et  dut  avoir  bientôt  acquis 
les  })roportions  et  la  forme  qu'elle  avait  encore  il  y  a 
quarante  ans.  Le  tout  composa  un  ensemble  assez 
gracieux  que  Louvet  compare  à  une  croix  de  Jérusa- 
lem ,  d'après  la  disposition  des  rues,  etPapire  Mas- 
son  à  un  vaisseau  ,  d'après  la  forme  et  les  inclinai- 
sons du  terrain.  La  grande  rue,  belle  et  spacieuse,  a 
été  longtemps  encombrée  par  les  étalages  des  mar- 
chands ,  ainsi  qu'on  peut  le  voir  par  ce  passage  de 
Louvet  :  «  Il  est  vrai  que  dans  cette  grande  rue  il  y 
«  a  plusieurs  hêtres  et  forgettes  (I),  piles  et  halles 
<■<  de  pierres  et  de  bois  qui  nuisent  à  lembellisse- 
<i  ment  de  la  ville,  comme  aussi  les  bancs  empêchent 
"  l'aller  et  le  traverser  de  ladite  ville,  toutes  lesquel- 
«  les  piles,  etc.,  Pierre  de  Bourbon,  seigneur  de 
«  Beaujeu,  par  ses  lettres-patentes  du  1  0  mars  1  468, 
«  données  àMontbrison,  avait  commandé  d'abattre; 
«  mais  elles  ne  laissent  pas  de  subsister.  »  INous 
avons  cité  ce  passage  pour  donner  une  idée  de  l'as- 
pect que  devaient  présenter  les  villes  à  cette  époque; 
on  pourrait  aussi  y  trouver  ce  rapprochement,  que 
les  ordonnances  concernant  l'utilité  publique  s'exé- 
cutaient alors  aussi  difficilement  que  de  nos  jours. 


(1)  Chaque  propriétaire  avait  le  droit  de  construire  une  semblable 
loge  {logia)  devant  sa  maison  ,  moyennant  une  redevance  au  sei- 
gneur. {  Fnyez  les  privilégies  de  Villefi  unrlic.) 


230  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

Depuis  Louvet ,  Villefranche  s'est  fort  embelli  ;  les 
constructions  qui  gênaient  la  circulation  ont  disparu, 
et  la  ville  n'a  gardé  de  cette  époque  que  quelques 
maisons  qui  se  font  encore  remarquer  par  de  char- 
mantes sculptures  que  les  propriétaires  conservent 
avec  soin.  La  ville  a  été  ornée  d'une  promenade 
agréable  ,  plantée  en  1  732  par  les  soins  de  M.  Jan- 
son  de  RofTray ,  lieutenant  particulier  au  bailliage. 

Villefranche  étant  devenu  la  capitale  du  Beaujo- 
lais, toutes  les  autorités  de  la  province  n'ont  cessé 
d'y  résider.  Le  commerce  de  la  toilerie  qui  se  fabri- 
que dans  la  montagne ,  et  celui  de  la  tannerie  des 
cuirs ,  y  ont  répandu  la  richesse  ,  et  sa  prospérité 
s'est  accrue  de  jour  en  jour  davantage.  Tout,  au  reste? 
pouvait  faire  présager  cette  prospérité,  car  l'empla- 
cement était  merveilleusement  choisi.  Situé  dans 
un  territoire  tellement  fertile  qu'il  est  devenu  pro- 
verbial (1),  à  une  faible  distance  de  la  Saône,  tra- 
versé par  la  grande  route  la  plus  fréquentée  de 
France,  Villefranche  réunissait  des  éléments  de  suc- 
cès qui  n'ont  point  trompé  les  espérances  de  ses  fon- 
dateurs. 

Après  avoir  donné  une  idée  de  la  fondation  de 
notre  capitale,  nous  allons  passer  en  revue  les  diffé- 


(1)  Ln  vieux  proverbe  du  pays  dit  en  effet  :  Entre  Fillefranche  et 
,4nse  est  la  meilleure  lieue  de  France. 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  231 

rents  établissement  civils  et  religieux  qu'elle  possé- 
dait. 


LE  BAII.LIAtiB. 


L'établissement  le  plus  important  du  pays  était 
sans  contredit  son  bailliage,  tribunal  d'appel  de 
toutes  les  prévôtés  et  chàtellenies  de  la  province: 
aussi  croyons-nous  devoir  donner  quelques  détails 
sur  son  origine  et  son  organisation. 

A  peine  la  puissance  des  seigneurs  de  Beaujeu 
commençait-elle  à  s'étendre ,  que  ces  princes  senti- 
rent la  nécessité  de  faire  rendre  bonne  justice  à 
leurs  peuples.  Ils  établirent,  en  conséquence,  des 
juges  sur  chaque  point  un  peu  important  de  leur  sei- 
gneurie, tant  en  Beaujolais  qu'en  Bombes.  Ces  jus- 
tices avaient  leur  ressort  à  Beaujeu,  où  siégeaient  un 
bailli,  un  juge  d'appeaux  et  un  procureur  général, 
nommés  par  le  seigneur  et  rendant  la  justice  en 
son  nom.  Ce  tribunal  connaissait  des  appels  qui 
étaient  portés  devant  lui,  et  suffit  pendant  longues 
années  aux  besoins  du  pays  ;  aussi  n'éprouva-t-il 
d'autre  changement  que  son  transfert  à  Villefranche, 
devenu  la  capitale  de  la  baronnie.  Plus  tard  et  lors- 
que l'étendue  de  la  province,  findustrie  croissante 
et  la  richesse  qui  en  est  la  suite,  compliquèrent  les 
intérêts ,  on  sentit  le  besoin  d'une  organisation  plus 


232  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

régulière  et  plus  forte.  C'est  alors  ,  et  le  26  janvier 
1  463  ,  que  Jean  II  de  Bourbon  ,  sire  de  Beaujeu , 
créa  les  chàtellenies  et  prévotés ,  lesquelles  conti- 
nuèrent à  ressortir  du  juge  d'appeaux  ;  mais  il  fut 
établi  qu'au-dessus  de  ce  second  degré  de  juridiction, 
les  plaideurs  auraient  la  faculté  d'en  appeler  au  con- 
seil du  prince  séant  à  Moulins.  Deux  ans  après, 
jiar  lettres-patentes  du  25  février  1463,  le  roi 
Louis  XI  ordonna  que  la  baronnie  de  Beaujolais 
appellerait  eu  dernier  ressort  au  parlement  de  Paris. 
Le  même  Jean  de  Bourbon ,  par  ses  lettres  du  1  7 
avril  1 469  ,  changea  le  titre  de  son  juge  d'ap])eaux 
en  celui  de  lieutenant  général  du  bailli.  Pierre  de 
Bourbon,  son  frère,  rendit  ])lusieurs  bonnes  ordon- 
nances touchant  1  administration  de  la  justice  et  le 
choix  des  juges. 

Le  Beaujolais  ayant  été  confisqué  sur  le  connéta- 
ble et  remis  ez  mains  de  Louise  de  Savoie ,  cette 
princesse  ne  changea  rien  à  l'organisation  judiciaire 
de  notre  province.  Mais  à  sa  mort ,  arrivée  en  1  53 1 , 
François  l'^^ ,  prenant  possession  du  Beaujolais ,  en 
sépara  définitivement  la  justice  de  celle  de  Dom- 
bes,  donnant  à  chacune  de  ces  provinces  les  insti- 
tutions qui  lui  parurent  le  mieux  convenir  aux  po- 
pulations. Il  érigea  la  justice  du  Beaujolais  en 
bailliage  royal  au  mois  de  mai  1  532,  et  y  créa  un 
lieutenant  général  civil  et  criminel ,  un  lieutenaul 
parlinilicr  civil .    nu  avocat   du  roi.  un   ])r(icureur 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  233 

du  roi  et  uu  cooimissaire  enquesteur.  Cette  dernière 
charge  dura  peu,  et  ses  fonctions  furent  unies  à 
celles  du  bailliage.  Henri  II  y  ajouta,  en  1  S53,  un 
office  de  greffier  des  insinuations. 

François  II  ayant,  par  le  traité  de  1  560  ,  rendu 
la  succession  du  connétable  à  Louis  de  Montpensier, 
celui-ci  reprit  le  Beaujolais  avec  tous  ses  droits  de 

justice  haute,  moyenne  et  basse,  etc ;  toutefois 

il  demeura  convenu  que  cette  justice  serait  exercée 
au  nom  du  roi  par  les  officiers  du  bailliage ,  lesquels 
seraient  nommés  par  lui,  sur  la  présentation  du  sire 
de  Beaujeu  qui-demeurerait  chargé  de  tous  les  frais, 
gages,  etc... 

Les  démembrements  opérés  en  Beaujolais  pen- 
dant sa  réunion  à  la  couronne  avaient  établi  une 
multitude  de  petites  justices  dont  nous  avons  fait 
connaître  les  inconvénients;  François  de  Montpen- 
sier, en  ayant  opéré  le  rachat  en  partie,  supprima 
toutes  ces  petites  justices  dites  de  soixante  sous  vien- 
nois ,  par  son  établissement  de  justice  du  1  ^^  mai 
1  584  ,  et  réduisit  les  chàtellenies  ou  prévotés  à  six, 
savoir:  Fillefranche,  BeUeviïle,  Beaujeu,  Chame- 
let,  St-Sjmphorien-de-LajGt  Ferreux..  Toutes  les 
justices  non  vendues  ou  rachetées  vinrent  se  fondre 
dans  les  six  prévôtés,  qui  furent  pourvues  déjuges 
ordinaires  civils  et  criminels.  Par  la  même  ordon- 
nance ,  un  office  de  lieutenant  particulier  assesseur 
criminel  fui  créé  au  bailliage.  Cet  état  de  choses 


234  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

devait  assurer  la  régularité  de  la  justice  en  Beaujo- 
lais ;  mais  bientôt,  et  par  suite  des  ventes  opérées 
par  les  successeurs  de  François  de  Montpensier,  le 
désordre  recommença  ;  plus  de  quatre-vingts  châ- 
tellenies  furent  créées  au  profit  des  acquéreurs ,  et 
les  prévôtés  devinrent  désertes. 

Par  édit  du  mois  d'octobre  1  730 ,  deux  conseil- 
lers et  un  garde-scel  furent  ajoutés  aux  officiers  du 
bailliage.  Depuis  lors  peu  de  changements  eurent 
lieu  dans  son  organisation.  En  1771  ,  lors  de  la 
querelle  des  parlements  et  de  la  création  des  con- 
seils supérieurs,  les  magistrats  du  Beaujolais  prirent 
vivement  le  parti  des  premiers ,  qu'ils  soutinrent 
avec  énergie.  Après  avoir  refusé  l'enregistrement 
de  ledit  de  création,  tous  donnèrent  leur  démission, 
à  l'exception  du  procureur  du  roi.  Le  bailliage  fut 
supprimé  au  mois  de  juin,  et  les  causes  furent  appe- 
lées à  Lyon.  Enfin,  au  mois  de  septembre  1775, 
après  quatre  années  de  vacance ,  le  siège  fut  rétabli 
sous  le  titre  de  sénéchaussée ,  et  chacun  des  anciens 
officiers  vint  reprendre  son  poste. 

Nous  donnerons  à  la  fin  du  volume  la  liste  com- 
plète des  officiers  du  bailliage. 


L  ELECTION. 


Sous  les  (Iciix  j)rennères   races   de  Beaujeu,  la 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  235 

province  était  demeurée  confondue  avec  le  Maçon- 
nais et  le  Lyonnais  en  ce  qui  avait  rapport  aux  im- 
pôts. Louis  II  de  Bourbon,  à  son  avènement,  obtint 
du  roi  Charles  VI ,  en  1 401 ,  que  cette  disjonction 
eût  lieu  ,  et  créa  en  Beaujolais  un  siège  d'élection 
auquel  fut  attribuée  la  connaissance  de  tout  ce  qui 
avait  rapport  au  fait  des  tailles,  aides  ,  étapes  ,  etc. 
Ce  tribunal  était  composé  de  neuf  officiers,  savoir: 
deux  présidents,  un  lieutenant  civil  et  criminel,  un 
assesseur,  quatre  élus  et  un  procureur  du  roi.  L'ap- 
pel du  jugement  avait  lieu  à  la  Cour  des  aides  de 
Paris  ,  mais  il  était  toujours  exécuté  par  provision. 
Ce  siège  passait  pour  être  un  des  plus  anciens  de 
France. 


LA    SUBDELEGATION. 


Les  subdélégués  de  l'intendant  furent  créés  en 
avril  1  704,  et  le  premier  qui  occupa  ce  poste  à  Vil- 
lefranche  fut  : 

Louis  d'Espiney,  écuyer,  nommé  le  7  septembre 
1704.  Il  eut  pour  successeurs  : 

François  Bottu,  écuyer,  sieur  deSt-Fonds,  en 
1732;  ' 

Jean-Baptiste  Philibert  Micollier,  en  1  759.  Il  exer- 
çait encore  en  1789.  Ce  fut  le  dernier. 


236  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 


TRIBUNAL  UE  LA    MARECUAl'SSEK. 


Ce  tribunal  était  très  ancien  en  Beaujolais,  et 
existait  sur  le  même  pied  que  dans  les  autres  pro- 
vinces de  France.  Il  était  composé  d'un  prévôt  des 
maréchaux,  un  lieutenant,  un  assesseur,  un  procu- 
reur du  roi,  un  exempt,  un  greffier  et  dix  archers. 


UAÎTRISE    DES    EAUX    ET  FORÊTS. 


La  maîtrise  des  eaux  et  foi'êts  nous  paraît  aussi 
fort  ancienne  en  Beaujolais,  à  en  juger  par  les  or- 
donnances qui  sont  venues  à  notre  connaissance; 
mais  il  nous  serait  impossible  de  préciser  la  date  de 
sa  création.  Les  chasses  dépendaient  de  la  maîtrise, 
et  avaient  deux  capitaines  et  deux  lieutenants  dans 
notre  province.  La  maîtrise  se  composait  d'un  maître 
particulier ,  d'un  lieutenant ,  d  un  garde-marteau , 
d'un  procureur  du  roi,  dungrelfier,  d'un  receveur 
des  amendes  et  d'un  garde  général  collecteur  des 
amendes  et  confiscations. 

Le  plus  ancien  maître  particulier  des  eaux  et 
forêts  dont  nous  ayons  connaissance  est  : 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  237 

N Brigneu,  qui  était  en  charge  en  1  51 4.  Nous 

trouvons,  après  lui: 

Humbert  Campet,  sieur  de  Pionnains ,  qui  exer- 
çait en  1  b78. 

Michel  Campet,  son  fils ,  lui  succéda  en  1611. 

Claude  Campet ,  fils  du  précédent ,  exerçait  en 
1654. 

Nicolas  Bergiron,  sieur  de  Fontenailles,  en  1  696. 

Pierre  Bertucat,  en  1  71  5. 

Jean-Charles-Marie  Brun  deLongsard,  en  1  754. 

François  Bottu,  sieur  de  St-Fonds,  écuyer,  en 
1770. 

M.  de  Chalelux,  en  1  786. 


CHAMBRE    DES    MANUFACTURES   DE   BEACJOLAIS. 


Cette  juridiction  a  été  établie  et  attribuée  aux 
échevins  de  Villefranche  par  l'édit  du  mois  d'août 
1  669  et  par  arrêt  du  Conseil  d'Etat  de  juillet  1  670, 
par  la  déclaration  du  1  6  décembre  1719,  par  le 
règlement  du  8  mai  1736  et  par  les  arrêts  du  Con- 
seil du  1  6  septembre  1  738  et  du  1 4  mars  1  739. 
On  avait  joint  à  ce  tribunal  un  inspecteur  et  un 
sous-inspecteur,  chargés  des  tournées  et  des  rapports, 
et  neuf  commis  aux  résidences  de  Villefranche, 
Thizy  ,  Amplepuis ,  Beaujeu  ,  Lay  et  Chamelet.  La 


238  ETAT  ALPHABÉTIQUE 

nomination  de  ces  commis  appartenait  aux  échevins 
de  Villefranche.  M.  Brisson  occupa  la  place  d'ins- 
pecteur pendant  de  longues  années  et  avec  une 
grande  distinction  :  on  lui  doit  des  mémoires  assez 
intéressants  sur  l'industrie  du  Beaujolais.  Il  eut 
pour  successeur  Roland  de  la  Platière,  qui  plus  tard 
fut  ministre. 


CHAMBRE    DES    COMPTES. 


Le  Beaujolais  posséda  longtemps  une  chambre 
des  comptes ,  dont  la  composition  nous  est  peu 
connue.  Son  existence  ne  nous  est  guère  révélée 
que  par  certaines  ordonnances  de  nos  barons ,  où 
il  est  fait  mention  de  quelques-unes  de  ses  attribu- 
tions. L'époque  de  sa  création  ,  comme  celle  de  sa 
suj)])ression ,  nous  est  inconnue.  Dès  le  xvi*  siècle 
les  comptes  des  sires  de  Beaujeu  étaient  apurés 
par  la  Chambre  établie  à  Moulins.  Péronnin  de 
llosset,  écuyer,  était  maître  des  comptes  de  Beau- 
jolais en  1400.  André  Beaudet,  écuyer,  seigneur 
de  la  Grange-Beaudet ,  exerçait  la  même  charge  en 
1476.  C'est  tout  ce  que  nous  connaissons  sur  le 
personnel  de  ce  tribunal. 

Après  avoir  parlé  des  établissements  qui  intéres- 
saient la  province  eu  général,  nous  allons  donner 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  239 

quelques  détails  sur  ceux  qui  étaient  j)lus  particu- 
liers à  la  ville  de  Villefranche. 


I.  EGLISE    PAROISSIALE. 


Nous  avons  dit  plus  haut  qu'avant  la  construc- 
tion de  l'église  dédiée  à  Notre-Dame-des-Marais ,  il 
avait  existé  au  même  lieu  une  simple  chapelle  édi- 
fiée par  la  piété  des  fidèles.  L'église  qui  lui  succéda, 
apj)ropriée  d'abord  aux  besoins  de  la  ville  naissante, 
devint  bientôt  insuffisante  ;  on  se  détermina  à  la 
reconstruire  vers  1450.  L'entreprise  fut  longue  et 
coûteuse  ;  les  sires  de  Beaujeu  furent  souvent  obli- 
gés de  venir  au  secours  des  habitants,  et  le  firent 
noblement.  Ainsi ,  nous  voyons  Pierre  de  Bourbon 
donner,  le  4  février  1499,  une  somme  de  1,200 
livres  pour  être  employée  à  la  décoration  du  portail, 
somme  considérable  à  une  époque  où  la  journée 
d'un  ouvrier  se  payait  six  deniers.  Le  même  prince 
leur  abandonna,  dans  le  courant  de  la  même  année, 
25  livres  de  laods  qu'ils  lui  devaient  pour  l'empla- 
cement destiné  à  recevoir  le  clocher,  et  amortit 
quelques  censives  qui  pesaient  sur  ce  terrain.  Anne 
de  France ,  par  ses  lettres  du  .5  février  1526,  aban- 
donna pour  six  années  la  moitié  des  laods  qui 
lui  étaient  dus  en  Beaujolais ,  pour  être  em- 
ployés au  même  objet.  Louise  de  Savoie  en  aban- 


240  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

donna  la  totalité  pendant  six  ans.  François  I^""  sui- 
vit l'exemple  de  sa  mère.  Enfin,  tout  le  pays  s'asso- 
cia à  cette  œuvre ,  et  la  nouvelle  église  répondit  à 
l'attente  générale.  Son  style  porte  tous  les  caractères 
du  XV*  siècle,  et  notamment  de  cette  époque  de 
l'art  qui  précéda  immédiatement  l'avénemenf  de  la 
Renaissance.  Aussi  se  distingue-t-elle  ,  particulière- 
ment à  sa  façade ,  par  une  ornementation  très  fleu- 
rie qui  est  restée  comme  un  type  de  ce  style,  con- 
temporain de  la  fin  du  xv*  siècle,  qui  sembla  vouloir 
remplacer,  par  le  luxe  envahissant  des  détails  et  la 
profusion  des  broderies ,  les  grands  traits  et  la  puis- 
sante énergie  des  monuments  appartenant  aux  deux 
siècles  précédents.  Les  contre- forts ,  les  pinacles 
dont  ils  sont  décorés ,  les  gargouilles  fantastiques 
qui  s'élancent  des  toits ,  la  charmante  petite  frise 
qui  couronne  la  chapelle  du  nord-est,  complètent 
à  l'extérieur  la  riche  décoration  qui  fait  de  cette 
église  un  monument  plein  d'intérêt.  On  y  remarque, 
souvent  répétés,  les  chiffres  de  Pierre  de  Bourbon, 
d'Anne  de  France  sa  femme  et  de  Suzanne  leur 
fille,  avec  le  mot  Espérance  pour  devise  (1). 


(1)  Voici  l'origine  de  cette  devise  :  en  1370  Louis  II  de  Bourbon, 
étant  àMoulins.  créa  un  ordre  de  chevalerie  sous  le  nom  de  IVotre-Dame 
du  Chardon  :  les  chevaliers,  au  nombre  de  "26,  devaient  être  nobles  et 
avoir  donné  des  preuves  de  courage  ;  ils  portaient  pour  marque  distinc- 
live  une  écharpe  de  velours  bleu  céleste  avec  le  mot  Espérance  brodé 
en  or.  Cet  ordre  dura  peu  ,  mais  les  ducs  de  Bourbon  en  conservèrent 
toujours  la  devise. 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  241 

Deux  clochers  carrés  sans  flèches  annoncent  au 
loin  la  présence  du  saint  lieu.  L'un,  au-dessus  du 
chœur ,  rappelle  un  peu  par  son  style  la  fin  du  xiii» 
siècle.  L'autre  ,  au  sud  du  portail,  ne  se  fait  remar- 
quer maintenant  que  par  sa  lourdeur  et  une  nudité 
qui  attriste  l'oeil ,  lorsqu'on  la  compare  avec  le  luxe 
de  décoration  qui  se  joue  dans  la  façade.  Telle  n'a 
pas  été  cependant  la  pensée  de  l'architecte  ;  il  avait 
orné  ce  clocher  dune  flèche  qui ,  au  dire  de  diffé- 
rents auteurs  ,  passait  pour  être  une  des  plus  belles 
de  France.  «  Cette  tour,  dit  le  père  Bussière,  était 
«  d'une  hauteur  extraordinaire ,  à  huit  angles,  tous 
ce  garnis  de  plomb,  et  le  toit  d'ardoise.  On  voyait 
«  sur  tous  les  angles  les  chardons  de  la  maison  de 
«  Bourbon  avec  leurs  feuillages ,  quelques-uns  do- 
«  rés  et  les  autres  en  azur.  Trois  galeries  régnaient 
Cl  à  l'entour  de  cette  aiguille  et  en  faisaient  la  symé- 
fc  trie  :  elles  étaient  l'une  sur  f  autre  ;  la  plus  basse 
ce  était  la  plus  grande  et  les  autres  étaient  moindres, 
ce  à  proportion  de  leur  hauteur.  Elles  étaient  cou- 
ce  vertes  de  plomb;  l'or  et  l'azur  y  brillaient  de  toutes 
ce  parts  dans  les  découpures  et  dans  les  feuillages  ; 
ce  enfin ,  c'était  un  spectacle  digne  des  yeux  les  plus 
ce  curieux.  Il  y  avait  trente-deux  mille  huit  cents 
ec  livres  de  plomb.  »  Louvet  ajoute  à  ces  détails 
que  les  ardoises  é\.s\enl  façonnées  en  écailles  de 
poisson.  Cette  magnifique  aiguille  fut  bnïlée  en 
1  S66  ,  comme  nous  le  dirons  tout  à  l'heure,  etlaissa 

II.  16 


242  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

le  clocher  dans  toute  la  nudité  que  nous  lui  voyons 
encore  aujourd'hui. 

A  l'intérieur  de  Téglise  trois  nefs  étroites  et 
longues ,  et  les  deux  semblants  de  transepts  qui 
touchent  au  chœur,  paraissent  à  peine  suilîre  à  con 
tenir  la  nombreuse  population  des  fidèles  qui  s'y 
pressent.  La  savante  complication  des  nervures  sur 
lesquelles  repose  la  voûte  de  la  nef  principale ,  la 
grâce  et  la  souplesse  des  meneaux  qui  couronnent 
les  fenêtres,  accusent,  au  plus  simple  examen,  la 
dernière  phase  de  répoc[ue  flamboyante,  et  frappent 
d'autant  plus  agréablement  les  regards  que  les  pi- 
liers qui  soutiennent  les  voûtes  ])résentent  moins 
d'intérètet  sont  plus  insignifiants.  Le  chœur  retrace 
quelques  souvenirs  byzantins ,  plus  ou  moins  rema- 
niés dans  les  temps  postérieurs  (  I  ). 

Le  clocher  placé  au  sud  du  portail,  et  dont  nous 
avons  donné  la  descrijition  plus  haut,  avait  été  ter- 
miné en    1  a  1  8.  La  flèche  qui  le  surmontait  avait 


(1)  L'église  dp  Villcfranclic  a  ('-lé  classée  par  le  Goiivernemont 
oomnic  monumcnl  liisloriqiic  ,  et  sa  restauration  confiée  à  iVL  Desjar- 
(lins  ,  architecte  à  L_>on  ,  l'un  de  nos  plus  habiles  inlerprclcs  de  Tart 
monumental  au  moyen-âge. 

Dans  tout  ce  que  nous  avons  dil  de  l'église  de  Villefranche  nous 
nous  sommes  étayés  des  appréciations  de  M.  Peyré,  ancien  magistrat, 
auteur  d'un  Manuel  d'archéologie  chef-d'œuvre  de  simplicité  .  et  qui  n 
mis  celle  science  si  ardue  à  hi  portée  de  (oui  le  monde. 


DKS  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  243 

coûté,  dit-on,  quinze  années  de  travail.  Sa  durée 
ne  fut  pas  longue ,  elle  fut  brûlée  en  1566.  Quel- 
ques personnes  n'ont  vu  dans  cet  incendie  que  les 
suites  d'une  imprudence  ;  les  masses  populaires  y 
virent  de  la  malveillance.  Quoi  qu'il  en  soit ,  voici 
comment  on  raconte  la  chose  :  un  habile  ouvrier 
était  occupé  à  réparer  des  ornements  en  plomb 
presque  au  sommet  de  la  flèche  ;  il  s'était  muni  d'un 
fourneau  et  de  tous  les  instruments  nécessaires  ; 
étant  descendu  pour  prendre  son  repas ,  il  laissa  son 
fourneau  allumé,  et  ne  commit  personne  à  sa  sur- 
veillance. Lorsqu'il  revint,  il  s'aperçut  que  le  feu 
s'était  communiqué  à  la  charpente.  Epouvanté  du 
désastre  qu'il  prévoyait  et  de  la  responsabilité  qui 
pouvait  peser  sur  lui ,  il  prit  la  fuite  sans  donner 
l'éveil  à  personne,  et  on  ne  s'aperçut  de  l'incendie 
que  lorsque  le  mal  fut  devenu  sans  remède.  Cepen- 
dant on  s'inquiétait  de  l'ouvrier:  quelques  personnes 
assurèrent  l'avoir  vu  fuir  hors  de  la  ville.  On  se  mit 
à  sa  poursuite  et  on  l'atteignit  à  Liergues ,  d'où  il 
fut  ramené  à  Villefranche.  Comme  le  malheureux 
était  huguenot ,  le  peuple  l'accusa  d'avoir  mis  le  feu 
par  malveillance ,  et  le  brûla  lui-même ,  séance  te- 
nante, devant  la  porte  de  l'église.  Le  père  Fodéré 
dit  à  tort  que  cette  exécution  eut  lieu  en  vertu  d'un 
jugement  du  bailliage  ;  il  n'existe  pas  trace  d'un  pa- 
reil jugement. 

A  peine  l'église  de  Villefranche  fut-elle  construite 


244  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

que  la  paroisse  y  fut  transférée.  L'ancienne  église 
de  Ste-lNIarie-Magdelaine  resta  comme  simple  cha- 
pelle jusqu'en  1  o62,  époque  où  elle  fut  dévastée  et 
ruinée  par  les  Protestants.  L'emplacement  qu'elle 
occupait  fut  alors  réuni  au  cimetière  de  la  ville. 

Six  prêtres  sociétaires  furent  institués  pour  le 
service  de  la  nouvelle  église.  Le  curé  prenait  deux 
parts.  Entre  autres  charges,  ces  prêtres  étaient 
obligés  de  contribuer  à  la  réparation  des  fortifications 
de  la  ville.  Voulant  s'affranchir  de  cet  impôt,  ils 
firent  un  accord  avec  les  échevins  le  8  avril  1485, 
par  lequel  ils  s'engagèrent,  moyennant  cette  libé- 
ration, à  entretenir  la  tour  dite  depuis  des  Prêtres, 
a  la  fortifier  et  à  la  munir  de  tout  ce  qui  serait  néces- 
saire à  sa  défense  quand  besoin  serait,  le  tout  à  leurs 
frais. 

Le  31  janvier  1682  l'église  de  Villefranche  fut 
érigée  en  collégiale  par  suite  des  libéralités  de 
M.  Chaillard,  curé  de  la  ville,  et  de  M.  Noyel,  curé 
de  Béligny  ;  mais  le  nouveau  chapitre  ne  se  trouva 
pas  suffisamment  doté,  et  ambitionna  les  riches  do- 
maines de  l'abbaye  de  Joug-Dieu.  De  nombreuses 
démarches  furent  faites  pour  arriver  à  s'en  emparer; 
mais  la  résistance  fut  si  vive,  qu'il  fallut  y  renoncer. 
Cependant  ce  que  la  volonté  des  hommes  n'avait 
pu  faire,  s'opéra  plus  tard  tout  naturellement  et  par 
la  seule  force  des  choses.  En  1  687  l'abbaye  ,  dont 
les  biens  étaient  assez  mal  administrés  ,  se  trouvant 


DES   PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  ^45 

dans  l'impossibilité  de  payer  ses  dettes,  le  chapitre 
reprit  son  ancien  jjrojet,  et  plus  heureux  cette  fois 
obtint  la  réunion  tant  désirée,  sous  la  condition 
toutefois  de  payer  les  dettes  contractées  par  Joug- 
Dieu  et  de  créer  six  canonicats  nouveaux  pour  les 
religieux  de  l'abbaye.  Cet  arrangement  ne  reçut 
néanmoins  son  exécution  qu'en  1713,  le  roi  ne 
s'étant  décidé  que  difficilement  à  la  suppression  de 
l'antique  abbaye.  Le  pape  Clément  XII  donna  sa 
bulle  d'approbation  le  4  septembre  1  738. 

Le  chapitre  de  Villefranche  était  composé  d'un 
doyen  à  la  nomination  du  roi,  d'un  chantre  en  di- 
gnité à  la  nomination  de  l'archevêque  de  Lyon , 
d'un  sacristain  à  la  nomination  du  prieur  de  Salles, 
et  de  onze  chanoines  à  la  nomination  du  chapitre, 
Une  des  clauses  d'admission  était  d'être  né  à  Ville- 
franche,  ou  tout  au  moins  d'en  être  originaire  par  sa 
famille.  Ce  chapitre  eut  un  certain  lustre,  et  plusieurs 
de  ses  membres  se  firent  remarquer  par  leur  esprit 
et  leurs  connaissances. 


LES  CORDICLIKKS. 


Nous  avons  dit,  dans  la  Généalogie  historique  des 
sires  de  Beaujeu,  que  Guichard  III,  revenant  de 
Constantinople,  alla  visiter  saint  François  d'Assise, 


246  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

et  que.  charmé  de  l'ordre  et  de  la  piété  qui  ré- 
gnaient dans  son  monastère ,  il  lui  demanda  six 
moines  de  son  ordre  pour  les  établir  en  Beaujolais^ 
que,  les  ayant  placés  en  1210  en  son  château  de 
Pouilly,  les  bons  pères  eurent  quelques  démêlés  avec 
le  châtelain  ,  ce  qui  détermina  Guichard  à  les  faire 
transférer  à  Villefranche  en  1216.  11  leur  donna 
un  bâtiment  ou  vieux  château  qu'il  possédait  en  ce 
lieu,  qui  prit  le  nom  de  Minorette.  Leur  couvent 
s'augmenta  bientôt  au  point  de  devenir  une  maison 
considérable,  et  passe  généralement  pour  avoir  été 
le  premier  de  cet  ordre  établi  en  France. 

Le  père  Fodéré ,  qui  a  écrit  1  histoire  des  cou- 
vents de  son  ordre,  parlant  de  celui  de  ViUefranche, 
rap})orte  une  légende  qui  avait  encore  cours  de  son 
temps.  Voici  comment  il  s'exprime  :  «  L'on  récite 
être  arrivé  jadis  une  épouvantable  vision  en  ce 
couvent,  laquelle  nous  ne  tenons  que  par  tradition 
t  verbale.  Néanmoins  le  bon  père  qui  m'a  donné 
<■  l'habit  la  récitoit  avec  une  grande  exagération, 
<■  à  savoir:  que  le  père  sacristain ,  s'étantlevé  une  fois 
un  peu  avant  le  minuit  pour  attendre  l'heure  de 
<■  sonner  matines,  vint  à  la  cuisine  pour  y  prendre 
du  feu,  où  étant,  il  entendit  une  voix  qui  lisoit 
<■  au  réfectoire  avec  les  mêmes  accents  et  ponctua- 
c  tions  (jue  le  lecteur  de  la  table  fait  pendant  la  ré- 

<  fection  :  tout  soudain  il  entre  dans  ce  grand  réfec- 

<  toire.  où  il  vil  un  grand  nombre  de  religieux  assis 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  247 

à  table  à  la  manière  qu'ils  s'y  mettent  à  diner ,  et 
entendit  que  celui  qui  étoit  assis  au  milieu  de  la 
grande  table,  dessous  la  cloche,  à  la  place  du  gar- 
dien, commanda  à  ce  lecteur  de  table  de  chanter 
à  haute  voix  et  répéter  trois  fois  ces  mêmes  paro- 
les :  Propria  çoluntas,  rerumproprietas,  et  nimia 
<■  mulierum  consortia ,  nos  duxerunt  ad  tartara. 
<  Et  tout  incontinent  qu'il  eut  fini  la  troisième  ré- 
<■  pétition,  toute  cette  compagnie  disparut.  » 

Le  savant  père  de  Colonia,  qui  écrivait  si  pure- 
ment la  langue  latine,  entendant  conter  cette  légende, 
s'écria  qu'il  ne  pouvait  y  croire,  attendu  que  tartara 
n'était  pas  le  mot  propre  dans  cette  circonstance,  et 
que  les  religieux  d'outre-tombe  ne  l'auraient  certai- 
nement pas  employé. 

Le  monastère  des  Cordeliers  reçut  de  nombreux 
bienfaits  des  sires  de  Beaujeu,  qui  y  firent  cons- 
truire une  chapelle  à  leur  usage,  et  la  dotèrent  de 
26  ànées  de  vin  annuellement.  Léonore  de  Savoie 
fut  enterrée  dans  l'église  de  ce  couvent,  ainsi  que 
quatre  de  ses  enfants.  Le  mausolée  qui  lui  fut  élevé 
a  subsisté  jusqu'en  1  7  9  3,  époque  où  il  fut  démoli. 
lia  communauté,  ordinairement  composée  de  dix- 
huit  religieux,  n'en  comptait  plus  que  cinq  en  1  7  89. 
En  1561  la  rivière  de  Morgon,  ayant  débordé  d'une 
manière  extraordinaire ,  enleva  une  partie  des  bâ- 
timents du  couvent;  ils  furent  relevés  en  1604. 


248  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 


LES  CAPUCINS. 


L'ordre  des  Capucins  venait  d  être  approuvé  par 
le  St-Siége,  et  déjà  leurs  communautés  s'établissaient 
dans  plusieurs  provinces  de  France.  Quelques-uns 
de  ces  pères  étant  venus  prêcher  à  Villefranche ,  on 
y  goûta  leurs  sermons,  et  la  fondation  d'une  maison 
de  cet  ordre  y  fut  résolue.  Marie  de  Bourbon-Mont- 
pensier,dame  de Beaujeu,  donna  deux  mille  livres, 
la  piété  des  fidèles  fit  le  reste.  Le  couvent  fut  établi 
dans  un  des  faubourgs,  sur  la  paroisse  de  Béligny- 
Les  constructions,  commencées  en  1615,  furent 
achevées  en  1619.  et  l'église  fut  consacrée  par 
Mgr  de  Marquemont,  archevêque  de  Lyon.  Pendant 
ce  temps ,  les  Pères  Capucins  résidèrent  à  l'hôpital 
de  Roncevaux,  situé  en  face  de  leur  nouvel  établis- 
sement. Cette  fondation  devint  très  florissante  ;  on 
y  remarquait,  entre  autres,  la  beauté  des  jardins  que 
beaucoup  de  curieux  allaient  visiter.  En  1698  la 
communauté  comptait  dix-huit  religieux;  cenombre 
était  r(''(hiit  à  dix  ou  1789. 


LES  PENITENTS   BLANCS. 


Celle  confrérie  a  dii  son  introduction  à  \  ille- 
fraiiclioaux  l^ères(]apucins,quih»  fondèrenteu  1  (î"-!  1 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  'i49 

et  en  rédigèrent  les  statuts.  Son  but  était  l'adoration 
du  St-Sacrement,  que  chaque  confrère  était  obligé 
d'accompagner  lorsqu'on  le  portait  aux  malades. 
Un  article  touchant  de  leurs  statuts  leur  enjoignait 
de  se  visiter  mutuellement  dans  leurs  maladies,  et 
de  faire  tous  leurs  efforts  pour  éteindre  les  procès 
qui  pourraient  naître  entre  eux.  La  chapelle  où  se 
réunissaient  les  confrères  était  située  en  face  des 
Cordeliers. 


LES  PENITENTS    NOIRS. 


Visiter  les  malades  et  les  pauvres,  soulager  et 
consoler  les  prisonniers ,  accompagner  les  criminels 
qui  allaient  au  supplice  et  leur  rendre  les  derniers 
devoirs,  tel  était  le  but  de  la  confrérie  des  Pénitents 
noirs,  fondée  à  Villefranche  en  1  623,  sur  le  modèle 
de  celle  qui  existait  déjà  à  Lyon.  Les  confrères 
portaient  dans  les  processions  un  crucifix  à  la  main, 
et  étaient  revêtus  d'un  sac  noir  qui  ne  laissait  voir 
que  les  yeux.  Les  Pénitents  blancs  portaient  le  même 
costume,  à  la  couleur  près,  qui  était  blanche. 


LES  RELIGIEUSES  IJRSULINES. 


Le  17  avril  1632  les  Ursuhnes  proposèrent  aux 


2S0  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

échevins  de  Villefrancbe  dy  fonder  une  maison  de 
leur  ordre ,  prenant  l'engagement  de  faire  cet  éta- 
blissement à  leurs  frais  et  d'élever  gratuitement  les 
filles  pauvres  de  la  ville.  La  proposition  fut  exami- 
née, et  le  14  novembre  suivant  il  fut  arrêté  que  ces 
religieuses  seraient  reçues  à  l'exclusion  de  tout  autre 
ordre  ayant  le  même  but.  Cet  accord  fut  sanctionné 
par  l'archevêque  de  Lyon,  et  l'installation  eut  lieu. 
La  communauté  fut  composée  de  trente  religieuses. 


LES   RELIGIEUSES  DE  LA.   VISITATION. 


A  peine  les  Ursulines  furent-elles  établies  à  Vil- 
lefrancbe, que  les  religieuses  de  la  Visitation  de  Ste- 
Marie  voulurent  aussi  y  avoir  une  maison  de  leur 
ordre.  La  chose  était  difficile ,  les  Ursulines  ayant 
seules  le  droit  d'enseigner ,  aux  termes  de  l'accord 
fait  avec  les  échevins.  Les  Ste-Marie  cependant  ne 
renoncèrent  pas  à  leur  projet  ;  elles  envoyèrent 
quelques  religieuses  dans  la  ville,  achetèrent  une 
maison,  un  jardin,  et  firent  réparer  le  tout,  sans 
se  préoccuper  de  ce  que  pourrait  dire  l'autorité.  Un 
an  se  passa  ainsi  sans  qu'on  apjiortàt  aucun  trouble 
à  leur  existence;  mais  le  21  août  1633,  voulant 
enfin  entrer  en  exercice,  elles  demandèrent  au  con- 
seil de  ville  l'autorisation  nécessaire.  Comme  on  leur 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  251 

objecta  et  les  engagements  antérieurs  et  le  peu  de 
besoin  qu'avait  la  ville  d'un  second  établissement 
d'éducation ,  elles  finirent  par  déclarer  que  la  reine 
le  voulait  et  que  le  lieutenant  général  au  bailliage 
avait  dû  recevoir  des  ordres  en  conséquence.  Celui- 
ci  ayant  été  interpellé  déclara  que  telle  était  en  effet 
la  volonté  de  la  reine  ,  et  que  le  roi  étant  à  Lyon 
l'avait  mandé,  lui  lieutenant-général ,  pour  lui  don- 
ner ses  ordres  conformes,  avec  injonction  de  rece- 
voir lesdites  religieuses  sans  contredit,  et  de  lui  si- 
gnaler les  membres  du  conseil  qui  chercheraient  à 
s'y  opposer.  Personne  ne  se  mit  dans  ce  cas-là,  et  la 
permission  fut  accordée  à  l'unanimité. 

Le  couvent  des  Ste-Marie  fut  établi  près  la  porte 
dite  des  Frères,  et  joignant  les  murs  de  ladite  ville. 
La  voûte  de  l'église ,  peinte  par  Dominique  Borbo- 
nio,  était  d'un  assez  bel  effet.  La  beauté  de  ce  monas- 
tère a  été  fort  exagérée  par  le  père  de  Bussière;  il 
n'offrait  en  réalité  rien  de  remarquable. 

Les  religieuses  de  la  Visitation ,  craignant  sans 
doute  d'être  inquiétées  par  la  suite,  obtinrent  en 
1659  et  1666  des  lettres- patentes  confirmatives  de 
leur  établissement. 

Cette  communauté  était  composée,  en  1 698,  de 
soixante  religieuses. 


2f>2  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 


L  HOPITAL. 


A  l'époque  où  Villefranche  ne  consistait  encore 
qu'en  un  bourg  situé  sur  la  paroisse  de  Limas,  cette 
ville  naissante  possédait  cependant  un  hôpital  dont 
les  fondateurs  nous  sont  demeurés  inconnus  ;  car 
nous  ne  saurions  dire  s'il  dut  son  existence  à  la  mu- 
nificence des  sires  de  Beaujeu,  ou  à  la  charité  des 
habitants.  Nous  savons  seulement,  par  quelques 
titres  du  trésor  de  Villefranche,  que  cet  hôpital , 
destiné  principalement  à  servir  de  refuge  et  d'asile 
aux  voyageurs  pauvres,  était  composé  de  vingt-qua- 
tre chambres  et  desservi  convenablement.  On  ne 
sait  trop  en  quel  temps  cette  maison  a  été  ruinée,  ni 
comment  elle  a  fini. 

Guichard  III  ayant  résolu  d'agrandir  la  ville,  et 
la  population  augmentant  rapidement,  Sybille  de 
Flandres,  femme  de  ce  prince,  voulut  s'associer  à 
son  œuvre  et  résolut  de  fonder  un  hôj)ital  digne 
d'elle  et  du  but  qu'elle  se  proposait  :  elle  s'adressa 
en  conséquence  au  supérieur  de  l'hôpital  de  Ronce- 
vaux  en  Navarre,  et  lui  demanda  sept  religieux  de 
.son  ordre  pour  venir  former  l'éts^ilissement  de 
Villefranche.  Cette  demande  ayant  été  accueillie 
favorablement,  les  bâtiments  de  la  nouvelle  fonda- 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  253 

tion  furent  édifiés  avec  une  certaine  magnificence, 
hors  la  porte  dite  de  Belleville.  Les  logements  étaient 
vastes  et  commodes ,  et  la  dotation  convenable. 
L'église,  que  les  frères  firent  bâtir  plus  tard,  était 
grande  et  ornée,  et  le  cimetière  qu'on  y  joignit  pou- 
vait servir  non-seulement  aux  pauvres  qui  décédaient 
dans  l'hospice ,  mais  encore  à  la  partie  de  la  ville 
qui  s'en  trouvait  l'approchée.  Les  religieux  eurent 
le  droit  d'administrer  les  sacrements  aux  paroissiens, 
de  faire  les  enterrements,  les  services,  etc....,  à  la 
charge  d'en  partager  les  produits  avec  l'église  de 
Villefranche.  Ceci  fut  convenu  par  suite  d'un  traité 
passé  le  lundi  après  la  mi-carème  de  l'an  1239.  Les 
religieux  Augustins  eurent  la  conduite  des  malades, 
et  furent  chargés  de  donner  asile  aux  voyageurs  né- 
cessiteux. Le  nouvel  hôpital  demeura  sous  la  dépen- 
dance delà  mère-maison  deRoncevaux,  dont  il  retint 
le  nom  qu'il  a  toujours  conservé. 

Le  temporel  du  bien  des  pauvres  fut  confié  à  des 
recteurs,  à  peu  près  sur  le  même  pied  où  sont 
encore  aujourd'hui  les  biens  des  hospices.  Ces  rec- 
teurs étaient  choisis  parmi  les  échevins  de  la  ville , 
comme  on  le  voit  par  un  acte  du  1  5'avril  1  4.56  qui 
reconnaît  le  droit  qu'avaient  lesdits  échevins  de  te- 
nir leurs  assemblées  en  une  chambre  réservée  à  cet 
effet  dans  l'intérieur  de  l'hôpital,  chaque  fois  qu'il 
serait  nécessaire  pour  le  bien  de  la  maison.  Les 
choses  demeurèrent   ainsi  jusqu'en  l'année   1  562 


254  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

que  les  Protestants,  étant  venus  à  Villefranche ,  y 
firent  d'horribles  dégâts ,  chassèrent  les  religieux  et 
les  malades ,  convertirent  Thospice  en  caserne  et 
ruinèrent  tout  avant  de  partir.  Depuis  ce  temps,  un 
riche  bourgeois  nommé  Rolin  Guichard  entreprit 
de  réédifier  au  même  lieu  une  maison  de  secours 
pour  les  voyageurs  ;  mais  ceux-ci  se  comportèrent  si 
mal  et  donnèrent  lieu  à  tant  de  scandales,  qu'on  fut 
obligé  de  fermer  la  maison,  qui  fut  démolie  plus 
tard.  Ce  vaste  emplacement  devint  le  cimetière  de 
la  ville,  et  conserve  encore  le  nom  de  Roncevaux. 

Un  autre  hôpital,  dit  de  la  Pêcherie,  avait  encore 
existé  dans  l'intérieur  de  la  ville,  mais  incommode  , 
mal  placé  et  encore  plus  mal  doté.  Les  magistrats 
le  supprimèrent,  et  réunirent  le  peu  de  rentes  et  de 
droits  qui  en  dépendaient  à  celui  de  Roncevaux. 
Parmi  ces  droits  nous  mentionnerons  celui  de  pré- 
lever les  Corées  de  tous  les  bestiaux  qui  s'abattaient 
dans  les  boucheries  de  Villefranche,  droit  cédé  en 
1337  à  l'hôpital  de  la  Pêcherie  par  Simon  Alby, 
bourgeois  de  Lyon,  qui  le  possédait  lui-même  on 
ne  sait  en  vertu  de  quel  titre.  Vingt-six  bouchers  de 
la  ville  parurent  à  l'acte  de  cession. 

Après  avoir  jiossédé  de  beaux  établissements  de 
charité,  Villefranche  se  trouvait  donc  sans  secours 
pour  ses  pauvres  et  ses  malades.  Les  habitants  s'en 
émurent ,  et  l'échevinage  résolut  d'y  pourvoir.  La 
bienfaisance  de  M.  Nicolas  Gay,  curé  de  la  ville, 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  255 

leur  en  fournit  les  moyens.  Par  son  testament  de 
1  ôAS  il  institua  les  pauvres  ses  héritiers  universels, 
sous  la  condition  que  ses  biens  seraient  employés 
à  la  construction  d'un  hôpital.  L'année  suivante  vit 
jeter  les  premiers  fondements  de  cette  belle  œuvre, 
dont  les  bienfaits  devaient  apporter  tant  de  soulage- 
ment à  la  misère  du  pays.  L'exemple  de  M.  Gay 
avait  réchauffé  la  charité  et  le  zèle  en  faveur  des 
pauvres  ;  aussi ,  à  mesure  que  les  murs  s'élevaient , 
les  dons  affluaient  de  toutes  parts  et  chaque  famille 
se  faisait  un  honneur  d'y  contribuer.  L'hôpital 
acquit  enfin  un  développement  et  une  richesse 
qu'on  n'aurait  osé  espérer,  par  suite  de  l'immense 
libéralité  de  M.  Guillaume  Corlin ,  sieur  de  Blazel. 
Cet  homme  bienfaisant,  après  avoir  rempli  pendant 
de  longues  années  les  fonctions  de  conseiller  du 
roi  élu  en  l'élection  de  Beaujolais,  institua  les  pau- 
vres ses  légataires  universels  par  son  testament  de 
l'année  1650.  Cette  succession  était  considérable, 
composée  de  propriétés  situées  aux  portes  de  la  ville, 
et  forme  encore  aujourd'hui  la  plus  riche  partie  des 
biens  de  l'hôpital. 

Toutes  les  constructions  étant  achevées ,  on  ré- 
solut d'appeler  à  la  direction  de  la  maison  des  sœurs 
hospitalières  de  Chalon-sur-Saône.  Elles  furent  ins- 
tallées à  Villefranche  le  3  août  1666,  au  nombre 
de  deux  seulement.  Mais  en  1668  et  1  669  les  loge- 
ments ayant  encore  reçu  une  nouvelle  extension , 


256  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

le  nombre  des  sœurs  fut  porté  à  sept.  Depuis  lors 
ce  magnifique  établissement  s'est  encore  beaucoup 
accru,  tant  par  suite  des  legs  qu'il  a  reçus  que  par 
les  soins  admirables  des  recteurs  et  des  soeurs  hospi- 
talières. 


HÔPITAL  DES   PESTIFÉRÉS. 


Villefranche  avait  été  plusieurs  fois  ravagé  par  la 
peste,  sans  qu'aucune  précaution  eût  été  prise  con- 
tre la  contagion.  Le  24  février  1  522  Guillaume  de 
Ponceton,  seigneur  de  Franchelins,  procureur  gé- 
néral de  Beaujolais,  fit  donation  à  la  ville  de  cer- 
tains terrains  qu'il  possédait  hors  la  porte  de  Fayette, 
sur  la  ])aroisse  de  Béligny ,  afin  d'y  établir  un  hô- 
pital de  pestiférés.  Ces  terrains  furent  ceints  d'une 
forte  et  haute  muraille,  et  les  constructions  furent 
placées  au  centre.  La  conduite  de  cette  maison  fut 
confiée  aux  Pères  Capucins,quisechargèrentdusoin 
des  malades.  Plusieurs  fois  les  habitants  de  Béligny 
réclamèrent  contre  le  terrible  voisinage  qu'on  leur 
avait  donné,  mais  enfin  il  y  eut  accord  en  date  de 
l'année  1537.  Plus  tard,  lorsque  la  peste  cessa  de  se 
faire  redouter  en  France,  cet  hôpital  fut  démoli  et 
laissa  son  nom  au  hameau  qui  lui  a  succédé,  nommé 
encore  la  Quarantaine. 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  2Î)7 


ADMINISTRATION  DE  LA  VILLE. 


LES   ECHEVINS. 

Il  nous  serait  difficile  de  préciser  à  quelle  épo- 
que l'échevinage  fut  institué  à  Villefranche.  Un  titre 
de  1360,  émané  d'Antoine  de  Beaujeu,  confirme 
aux  habitants  de  la  ville  le  droit  d'élire  leurs  éclie- 
vins  et  accorde  à  ceux-ci  quelques  prérogatives. 
Tout  nous  porte  à  croire  que  cette  institution  prit 
naissance  à  Villefranche  aussitôt  que  la  ville  eut 
acquis  une  certaine  importance.  Ce  genre  de  magis- 
trature municipale  était  en  harmonie  parfaite  avec 
les  privilèges  accordés  par  les  sires  de  Beaujeu;  car, 
l'élection  étant  populaire ,  les  habitants  avaient  soin 
de  faire  tomber  leurs  choix  sur  les  personnes  les 
plus  intéressées  au  maintien  de  ces  garanties  de 
leurs  libertés.  Aussi  devons-nous  dire  qu'il  n'est 
pas  venu  à  notre  connaissance  qu'un  seul  échevin 
ait  jamais  manqué  à  cette  mission  ;  peut-être  même 
poussèrent-ils  la  susceptibilité,  à  cet  égard ,  un  peu 
trop  loin.  Voici  comment  on  procédait  à  l'élection  : 
le  peuple  se  réunissait  par  corps  de  métiers  formant 
huit  confréries,  savoir:  Ste-Anne,  St-Sébastien , 
St- Jacques ,  St-Honoré  ,   St- Joseph ,  St-Eloi ,  St- 

n.  17 


2S8  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

Crépin  et  St-Simon.  Chaque  confrérie  nommait  un 
certain  nombre  de  délégués ,  et  ceux-ci  procédaient 
à  l'élection  des  échevins.  Cette  assemblée  avait  lieu 
à  l'Hôtel-de- Ville,  le  dimanche  avant  la  St-Thomas. 
La  pluralité  des  voix  décidait  de  l'élection.  Les 
nouveaux  échevins  étaient  installés  immédiatement. 
Cet  emploi  du  suffrage  universel  à  deux  degrés ,  et 
par  corps  de  métiers  ,  donna  toujours  les  meilleurs 
résultats.  Cinq  cents  ans  plus  tard,  a-t-on  trouvé 
mieux  ? 

Les  échevins  étaient  au  nombre  de  quatre,  et  res- 
taient deux  ans  en  charge.  Le  renouvellement  avait 
lieu  par  moitié  chaque  année.  Aussitôt  après  leur 
élection  ils  prêtaient  serment  entre  les  mains  du 
lieutenant  général  au  bailliage  ,  et  juraient  entre 
autres  le  maintien  des  privilèges  et  franchises  de  la 
ville.  Ils  devaient  ensuite  se  rendre  à  Lvon  et  faire 
serment  au  roi,  ce  dont  le  gouverneur  leur  donnait 
acte.  Leur  pouvoir  était  assez  étendu  et  reçut  quel- 
quefois temporairement,  delà  confiance  des  sires  de 
Beaujeu,  une  extension  qui  plaçait  ces  magistrats 
au-dessus  des  premiers  corps  de  la  province.  Ainsi 
nous  voyons  que  Jean,  duc  de  Bourbonnais  et 
d  Auvergne ,  ordonna  aux  échevins  de  Villefranche 
de  réunir  en  cette  ville  les  trois  états  de  la  province 
fKtur  Jcl itérer,  disent  les  lettres  ,  sur  aucunes 
choses  touchant  très  grandement  le  bien  et  utilité  du 
pays  de  lieaujoJois. 


DES  PAROISSES  DL'   BEAUJOLAIS.  259 

Leurs  attributions  embrassaient  tout  ce  qui  avait 
rapport  à  l'administration  de  la  ville  et  à  l'emploi  de 
ses  deniers,  ainsi  que  la  nomination  des  charges 
dépendant  de  l'Hôtel -de- Ville ,  en  y  comprenant 
celle  de  recteur  du  collège  et  celles  des  officiers  de 
la  milice  bourgeoise.  En  temps  de  guerre  ou  de 
troubles,  eux  seuls  pouvaient  mettre  les  habitants 

sous  les  armes,  leur  donner  le  mot  d'ordre,  etc 

Une  de  leurs  principales  fonctions  était  la  répartition 
des  impôts  dans  la  ville,  après  que  le  bureau  d'élec- 
tion en  avait  fixé  le  chiffre  total. 

Lorsqu'il  se  présentait  quelque  question  d'intérêt 
général  pour  la  province,  les  échevins  convoquaient 
les  officiers  des  différentes  chàtellenies  pour  en  déli- 
bérer. Après  la  discussion  le  vote  avait  lieu  à  la  plu- 
ralité des  voix,  et  la  décision  avait  force  de  loi  dans 
tout  le  Beaujolais. 


LE  MAIRE  PERPETUEL. 


L'office  de  maire  perpétuel  fut  créé  au  mois 
d'août  1692,  et  réuni  le  21  octobre  suivant  à  la 
charge  de  lieutenant-général  au  bailliage.  Le  premier 
titulaire  fut  Noël  Mignot  de  Bussy,  qui  paya  dix 
mille  francs  de  taxe  pour  sa  réception.  Après  lui , 
les  deux    charges   furent   sé[)arées.    Les  fonctions 


260  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

de  maire  perpétuel  étaient  gratuites,  et  n'ont  ja- 
mais été  bien  déterminées.  C'était  une  sorte  de 
superfétation ,  n'ayant  d'autre  résultat  que  d'ajouter 
un  cinquième  éclievin  inamovible  aux  quatre  qui 
tenaient  leur  pouvoir  de  l'élection.  Aussi  l'influence 
du  maire  fut-elle  toujours  à  peu  près  nulle  à  Ville- 
franche  ,  et  sa  place  considérée  comme  purement 
honorifique. 


LE  GOrVF.UNEUR. 


En  1  696  on  créa  une  place  de  gouverneur  de 
la  ville  de  Villefranche  ,  mais  elle  fut  supprimée  en 
1  700  ,  sans  qu'il  y  eût  été  pourvu.  Elle  fut  créée  de 
nouveaiï  le  1 4  août  1  7 1 1  ,  et  unie  à  la  lieutenance 
générale  du  bailliage.  La  taxe  en  fut  réglée  à  six 
mille  livres.  Séparée  plus  tard,  elle  devint  une  siné- 
ciue  et  ne  fut  possédée  que  par  des  étrangers. 


LES  JCGES-CONSILS. 


V  illefranche  posséda  pendant  assez  longtemps  un 
tribunal  ayant  la  connaissance  de  tout  ce  qui  avait 
rapport  au  fait  de  marchandises.  Il  fut  érigé  par 
lettres-patentes  de  1S66,  et  était  pourvu  par  voie 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  261 

d'élection.  Cette  utile  institution  ne  se  maintint  pas, 
et  nous  ignorons  l'époque  de  sa  su])pression. 


LA  MILICE  BOURGEOISE. 


La  sûreté  de  la  ville  était  confiée  aune  milice  bour- 
geoise, dont  l'origine  remontait  à  1614;  elle  était 
placée  sous  l'autorité  des  échevins,  qui  seuls  avaient 
droit  de  la  requérir.  Composée  d'abord  de  douze 
compagnies,  elle  fut  réduite  à  huit  en  1687  par 
une  ordonnance  du  corps  de  ville  qui  détermina 
ses  attributions  d'une  manière  plus  nette  qu'elles  ne 
l'avaient  été  jusque-là.  Les  huit  compagnies  se  dis- 
tinguèrent par  la  couleur  des  revers ,  savoir  :  blanc, 
bleu,  vert,  rouge,  violet,  jaune  ,  aurore  et  gris  de 
lin.  L'état-major  était  composé  d'un  colonel,  d'un 
lieutenant-colonel  et  d'un  capitaine-enseigne ,  d'un 
major  et  d'un  capitaine  aide-major.  La  nomination 
de  tous  les  officiers  appartenait  aux  échevins. 


LES  JEUX  DE  LARC  ET    DE  L  ARQUEBUSE. 


L'exercice  des  armes  formait  au  moyen-âge  la 
partie  la  plus   essentielle  de  l'éducation  :  chacun 


262  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

voulait  s'y  rendre  habile,  et  les  rois,  pour  engager  la 
bourgeoisie  à  s'y  livrer,  accordèrent  des  prix  et 
quelques  distinctions  à  ceux,  qui  se  montraient  les 
plus  adroits.  Plusieurs  ordonnances  constatant  ce  fait 
sont  parvenues  jusqu'à  nous.  Celle  de  Charles  V, 
de  1  369,  défend  les  jeiLx  de  hasard  et  ordonne  à 
ses  sujets  deux  exercer  et  habiliter  enfuit  de  traits 
d'arc  ou  d'arbaleste,  et  permet  d'établir  des  prix. 
Telle  fut  l'origine  des  Sociétés  de  l'arc  et  de  l'arque- 
buse. Villefranche  possédait  l'une  et  l'autre,  et  celui 
des  chevaliers  (ils  prenaient  ce  titre)  qui  avait  rem- 
porté le  grand  prix  était  exempt  de  tailles  pour  toute 
l'année.  Ces  réunions,  dans  lesquelles  noblesse  et 
bourgeoisie  se  trouvaient  confondues,  entretenaient 
parmi  les  chevaliers  une  sorte  de  confraternité  fort 
utile  à  l'harmonie  du  pays ,  et  étaient  une  occasion 
de  plaisirs  auxquels  toute  la  ville  prenait  part.  Les 
différents  privilèges  accordés  à  ces  deux  Sociétés  fu- 
rent confirmés  presque  à  chaque  règne,  et  notam- 
ment par  lettres-patentes  du  mois  de  janvier  1  730. 
Les  échevins  de  Villefranche  étaient  caj)itaines-nés 
des  deux  Sociétés ,  et  dans  l'une  comme  dans  l'au- 
tre tiraient  le  coup  d'honneur,  c'est-à-dire  le  pre- 
mier. 


DES  PAROISSES  DU   BEAUJOLAIS.  263 


L  ACAUEMIi:. 


Vers  1  680  quelques  personnes  de  Ville  franche 
se  réunirent  en  société  pour  s'occuper  de  littérature. 
Les  assemblées  n'avaient  d'abord  rien  de  fixe ,  mais 
peu  à  peu  cette  société  s'accrut  et  se  régularisa. 
Enfin  en  1  716  elle  obtint  des  lettres-patentes  qui 
l'érigèrent  en  académie,  dont  Philippe  d'Orléans , 
régent  du  royaume  et  seigneur  du  Beaujolais,  se  dé- 
clara le  protecteur ,  titre  que  ses  successeurs  en  la 
baronnie  ont  toujours  accepté  :  elle  subsista  ainsi 
jusqu'à  la  Révolution.  C'est  à  peu  près  tout  ce  qu'on 
peut  en  dire.  L'Académie  avait  pour  emblème  une 
rose  de  diamants ,  et  pour  devise  :  Mutuo  claresci- 


mus  igne. 


LE    COLLEGE. 


Villefranche  possédait  un  collège  qui  eut  quelque 
réputation.  Pierre  Louvet,  connu  par  ses  travaux 
historiques,  en  était  recteur  en  1669  et  le  rendit 
florissant  :  cent  cinquante  élèves  y  recevaient  une 
instruction  solide  et  variée.  Louvet  s'étant  retiré  , 
le  collège  fut  assez  mal  administré  jusqu'en  1  704, 


264  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

époque  où  l'abbé  Pélabou,  docteur  en  théologie, 
en  prit  la  direction ,  y  rétablit  Tordre  et  donna  aux 
études  une  force  et  une  suite  qui  rendirent  à  cet 
établissement  son  ancien  lustre.  D'après  le  tarif 
arrêté  entre  le  recteur  et  les  échevins ,  les  élèves 
externes  payaient  30  sous  par  mois  jusqu'en  huma- 
nités et  3  livres  pour  les  classes  supérieures. 


ABMES    DE    L\  VILLE. 


L'écusson  de  Villefrancbe  portait  :  de  gueules , 
à  une  porte  de  ville  d'argent ,  Jianquèe  dune  tour 
de  même,  maçonnées  de  sable.  Anne  de  France, 
veuve  de  Pierre  de  Beaujeu  et  douairière  de  Beau- 
jolais ,  voulant  récompenser  la  fidélité  des  habitants 
de  la  ville,  donna  pour  chef  à  leurs  armoiries ,  d'a- 
zur, à  trois  fleurs  de  lis  d'or  rangées  et  chargées 
chacune  d'un  filet  ou  bâton  péri  en  bande  de  gueu- 
les ,  qui  est  de  Bourbon. 

Les  lettres  de  cette  concession  sont  du  mois  de 
novembre  1514.  Vers  1  600  ,  et  sans  qu'on  en  con- 
naisse le  motif,  le  chef  de  Bourbon  conserva  les 
fleurs  de  lis,  et  on  supprima  le  filet  de  la  brisure. 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  265 


VILLIE. 

Paroisse  du  diocèse  de  Mâcon,  et  de  la  collation 
du  chapitre  de  St- Vincent  de  la  même  ville.  La 
justice  dépendait  de  la  terre  de  Fontcrenne ,  située 
en  cette  paroisse. 

Ce  fief  de  Fontcrenne ,  nommé  anciennement 
la  Butinière  ,  était  possédé  depuis  le  xiii^  siècle  par 
la  famille  de  St-Amour.  Noble  Gérionnet  de  St- 
Amour,  fils  de  Geoffroy,  en  fit  l'aveu  en  1370. 
Geoffroy  de  St-Amour ,  qui  fut  évéque  de  Màcon, 
renouvela  cette  formalité  en  1413.  Il  légua  ce  fief, 
par  son  testament  du  1  7  septembre  1 430,  à  noble 
Jean  de  Genost,  mari  de  sa  nièce  Marguerite  (1) 
de  St-Amour ,  et  le  substitua  auxdits  nom  et  armes 
de  St-Amour,  par  suite  de  l'extinction  de  la  ligne 
masculine  de  sa  famille.  Claude  de  Genost  de  St- 
Amour  ,  fils  de  Jean ,  donna  son  dénombrement  le 
14  mars  1439,  et,  comme  le  château  delà  Buti- 
nière ou  Fontcrenne  avait  été  ruiné  par  les  Anglais, 
Charles ,  duc  de  Bourbon  ,  fit  don  au  sieur  de  Ge- 


(1)  Marguerite  était  fille  de  Giiyonnet  de  St-Amour  et  de  Jacque- 
mette  Leviste. 


266  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

nost  de  St-Amour,  par  lettres  du  1 4  septembre 
1 441  ,  du  droit  de  guet ,  garde  et  réparation  que 
les  habitants  de  Villié  devaient  au  château  de  Beau- 
jeu,  afin  de  le  mettre  à  même  de  réparer  le  sien. 
Ponthus  de  Genost  de  St-Amour,  chevalier,  donna 
son  dénombrement  en  1502.  Jacques  de  St-Amour 
acheta  des  commissaires  du  duc  de  Montpensier , 
le  22  février  1  604 ,  la  justice  et  tous  les  droits  sei- 
gneuriaux que  ledit  duc  possédait  sur  Villié.  Cette 
famille  était  représentée ,  en  1  680  ,  par  Antoine  de 
Genost  de  St-Amour,  qui,  de  son  mariage  avec  Gil- 
berte  de  Mile  de  Morets,  n'eut  qu  une  fille  nommée 
Sibille ,  mariée  vers  1690  à  noble  Jean  de  Gas- 
pard, chevalier,  seigneur  du  Sou  ,  qui  fut  substitué 
aux  nom  et  armes  de  St-Amour ,  et  devint ,  par  sa 
femme,  seigneur  de  Fontcrenne,  Villié, etc....  La 
famille  de  Gaspard  St-Amour  posséda  cette  seigneu- 
rie jusqu'en  1  780,  époque  où  elle  passa  à  M.  An- 
toine-François-Aimé-Marie Mignot  de  Bussy  ,  che- 
valier, qui,  peu  après,  la  fit  ériger  en  comté. 

Note  :  Bons  vins  et  blés  ,  pa)  s  maigre  et  sablonneux.  Feux, 
218. 

VINCENT-DE-BOISSET  (  ST-). 


Paroisse  du  diocèse  de  Màcon  ,  et  de  la  colla- 
lion  du  chambrier  de  Charlieu  qui  en  était  curé 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  267 

primitif.  La  justice  dépendait  du  fief  de  la  Mothe, 
situé  en  cette  paroisse. 

La  Mothe  apj)artenait,  en  1441  ,  à  noble  Geof- 
froy de  Bec  (1),  qui  en  donna  le  dénombrement  la- 
dite année.  Philiberte  de  Bec,  demoiselle,  renou- 
vela cette  formalité  le  1  6  mars  1  539.  Le  9  décem- 
bre 1603  noble  Claude  de  Bec,  seigneur  de  la 
Mothe  et  la  Coust ,  acquit  des  commissaires  du  duc 
de  Montpensier  la  justice  de  la  paroisse  de  St  Vin- 
cent-de-Boisset,  dépendant  de  la  chàtellenie  de  Fer- 
reux. Cette  seigneurie,  appelée  dès  lors  la  Mothe-St- 
Vincent,  passa  plus  tard  à  la  famille  Courtin ,  qui 
en  prit  le  nom  et  la  possédait  encore  en  1  789. 

En  outre  de  la  Mothe,  il  existait  encore  deux 
autres  fiefs  à  St- Vincent ,  la  Coust  et  Laye. 

La  Coust  fut  de  tous  temps  possédé  par  les  sei- 
gneurs de  la  Mothe. 

Laye  appartenait  en  1  601  à  Pierre  de  Bussière, 
qui  en  donna  le  dénombrement  le  9  janvier  de  la- 
dite année.  Il  fut  acquis  plus  tard  par  le  seigneur 
de  St-Vincent. 

Note  :  Fins  et  blés  ,  pays  fort  bon.  Feux  ,  80. 


(1)  On  trouve  aussi  ce  nom  écrit  Beck,  Becq  et  Bêche.  Cette  famille 
avait  d'abord  été  connue  sous  le  nom  de  Ruilly  et  de  Lagardf. 


268  ÉTAT  ALPHABÉTIQUE 

VINCENT-DE-REINS  (ST-). 

Paroisse  du  diocèse  de  Màcon ,  et  de  la  collation 
du  chapitre  de  St-Vincent  de  la  même  ville.  La 
dime  appartenait  partie  audit  chapitre  et  partie  au 
curé. 

La  justice  dépendait,  pour  les  trois  quarts,  du 
comté  de  Magny,  situé  à  Cublise  (voyez  Cublise), 
le  surplus  de  la  justice  relevait  de  Beaujeu  et  de 
Chamelet. 

Il  existait  à  St-Vincent-de-Reins  un  fief  du  nom 
de  Montoux ,  appartenant  à  la  famille  Rollin  qui 
en  avait  pris  le  nom.  Il  passa  plus  tard  à  celle  de 
Marchand  de  Champrenard,  et  était  possédé,  sur 
la  fin  du  siècle  dernier,  par  M.  de  Valence  de  Mi- 
nardière. 

Note  :  Pauvre  pays  à  blc  ,   très  montagneux.  Feux ,  144. 

VOUGY. 

Paroisse  du  diocèse  de  Màcon ,  et  de  la  collation 
du  célérier  de  Charlieu  qui  partageait  la  dîme  avec 
le  curé  et  le  seigneur.  La  justice  dépendait  du  fief 
et  château  du  même  nom  de  V^ougy,  et  avait  été 
démembrée  de  la  chàtellenie  de  Perreux. 


DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS.  269 

Le  fief  de  Vougy  appartenait  très  anciennement 
à  la  maison  de  Moles.  Antoine  de  Moles ,  damoi- 
seau, en  fit  l'aveu  en  1400.  Henri  et  Méraud,  ses 
enfants,  renouvelèrent  cette  formalité  en  1406. 
Henri  de  Moles,  seigneur  de  Vougy  ,  mourut  sans 
enfants  vers  1  490 ,  et  substitua  à  ses  nom  et  armes 
Philippe  de  Chantemerle ,  son  neveu ,  fils  de  sa 
sœur,  en  l'instituant  son  légataire  universel  (1). 
Philippe  de  Chantemerle  ,  chevalier,  donna  le  dé- 
nombrement de  Vougy  le  6  mars  1539.  Claude 
de  Chantemerle,  baron  de  la  Clayette  et  seigneur 
de  Vougy,  acquit  des  commissaires  du  duc  de 
Montpensier  la  justice  de  la  paroisse  dudit  Vougy. 
L'acte  en  fut  passé  le  1  9  mai  1  604.  Quelques  an- 
nées après  cette  seigneurie  passa  à  la  maison  de 
Lé  vis,  et  était  possédée  en  1668  par  Claude  de 
Lévis ,  baron  de  Lugny.  Elle  appartint  enfin ,  dans 
le  courant  du  siècle  dernier,  à  la  famille  Michon 
qui  en  prit  le  nom  et  la  fit  ériger  en  comté  en  1  766, 
avec  réunion  des  justices  d'Aiguilly,  d'Aillaud, 
Montregnard ,  Bosvert  et  les  Forges. 

Il  existait  encore  dans  la  paroisse  de  Vougy  un 
autre  fief  nommé  les  Forges,  appartenant  à  la  fa- 
mille de  Thélis.  Noble  Jean  de  Thélis  en  fit  l'aveu 


(1)  Les  Chantemerle  ne  prirent  jamais  le  nom  de  de  Moles  depnis 
Philippe. 


270  ÉTAT  DES  PAROISSES  DU  BEAUJOLAIS. 

en  1 400  et  1 401 .  Noble  Antoine  de  Thélis,  écuyer, 
en  donna  le  dénombrement  le  5  mars  1  539.  Ce  fief 
était  situé  sur  l'une  et  l'autre  rive  de  la  Loire  ;  il  a 
fini  par  être  réuni  à  Vougy. 

Antoine  de  Chaméiant,  écuyer,  possédait  en 
1S39  quelques  rentes  nobles  à  Vougy,  ainsi  qu'à 
Aiguilly  et  à  Pouilly-sur-Loire. 

Note  :  Blés  ,  fort  bon  pay  s .  Feiix,  120. 


LISTE  GENERALE  DES  OFUCIERS  DU  BAILLIAGE  DE  VILLEFRANCHE. 


LISTE   GENERALE 


DES     OFFICIERS      DU     BAILLIAGE     DE    V  I  L  L  E  F  R  A  N  C  H  E. 


BAILLIS. 


Courand  de  Concourèse,  docteur  en  droit   et 
bailli  de  la  cour  du  sire  de  Beaujeu  en  1  296. 

Guichard  de  Chaintré  jura  les  privilèges  de  Vil- 
lefranche  en  qualité  de  bailli,  en  1  331 . 

Louis  de  Franchelins  était  bailli  de  Beaujolais 
en  133S. 

Jean  de  Thélis,  sieur  de  l'Espinasse,  en  1  369. 

Hugues  de  Gleteyns,  sieur  de  Cordieu,  1374. 

Girard  de  Ste-Colombe,  chevalier,  bailli  de  Beau- 
jolais, 1376. 

Jean  Nagu  de  Varennes ,  écuyer ,  pourvu  le  1  7 


18 


274  OFFICIERS   DU  BAILLIAGE 

octobre  1400,  par  lettres  de  Louis  de  Bourbon, 
aussitôt  après  sa  prise  de  possession  du  Beaujolais. 

Philippe ,  seigneur  de  l'Espinasse,  était  bailli  en 
1404. 

Philibert,  seigneur  de  Cogny,  chevalier,  était 
bailli  en  141  o. 

Regnaud  de  la  Buxière,  chevalier,  bailli  en 
1425. 

Cagnon  de  la  Chassagne,  seigneur  de  la  Molière, 
bailli  en  1  435 ,  l'était  encore  en  1 441 . 

Philibert  Rosset ,  sieur  d'Arbain ,  bailli  en  1 446. 

Gilles,  seigneur  de  St-Priesl  et  de  Vaux,  bailli  en 
1451. 

Guillaume  de  Champlenay,  seigneur  dePresle, 
était  bailli  en  1457. 

Jean  de  Ferrières,  écuyer,  nommé  le  1  7  juillet 
1464. 

Jean  Dumas,  chevalier,  sieur  de  l'Isle ,  conseil- 
ler et  chambellan  du  duc  de  Bourbon,  nommé 
en  1476. 

Jean  de  Ferrières,  écuyer,  sieur  de  Presle,  capi- 
taine châtelain  de  Belleperche,  fut  bailli  de  Beau- 
jolais pour  la  seconde  fois  en  1 496. 

Philibert  de  la  Platière,  chevalier,  seigneur  de 


DE  VILLEFRANCHE.  275 

Bordes ,  chambellan   du  duc  Pierre  de  Bourbon , 
nommé  bailli  en  1499. 

Brémoud  de  Vitry,  sieur  d'Alières,  était  bailli  en 
1504. 

Jacques  de  Grassay,  écuyer,  sieur  de  Diors,  con- 
seiller et  chambellan  du  duc  de  Bourbon ,  nommé 
le  1  8  novembre  1  509. 

Jean  d'Albon  ,  chevalier ,  chambellan ,  seigneur 
de  St-André,  nommé  en  1  520. 

Jacques  d'Albon, chevalier,  seigneur  de  St-André, 
maréchal  de  France,  nommé  le  4  janvier  1  549. 

Thomas  de  Gadagne,  seigneur  de  Beauregard, 
gentilhomme  de  la  chambre  du  dauphin ,  22  octo- 
bre 1555. 

Alexandre  de  Ponceton ,  écuyer,  seigneur  de 
Franchelins  et  Laye ,  gentilhomme  de  la  chambre 
du  roi,  nommé  le  8  novembre  1573. 

Pierre  de  Ponceton,  écuyer,  seigneur  de  Fran- 
chelins et  Laye,  succéda  à  son  père  en  1575. 

Georges  de  Villeneuve,  chevalier  de  l'ordre  du 
roi,  gentilhomme  ordinaire  de  sa  chambre,  baron 
de  Joux,  seigneur  delaNoirie,  Sailly  et  Salornay- 
sur-Guye,  nommé  en  1  601 . 

Jean  de  Champier ,  baron  de  Juis  et  de  Vaux  , 
nommé  en  1  643. 


276  OFFICIERS   ni    BAILLIAGE 

Philippe-Charles  de  Champier ,  comte  de  Chigy , 
bailli  en  1  6d8. 

Jean-Philippe  de  Champier  succéda  à  son  père, 
et  était  bailli  en  1670. 

Jacques  de  Camus ,  comte  d'Argigny ,  nommé  le 
4juin1685. 

Charles -Joseph -Luc  de  Camus,  marquis  de 
Pusignan  et  comte  d'Argigny ,  succéda  à  son  père 
en  septembre  1714. 

Jacques  du  Sauzey ,  chevalier,  sieur  de  la  Véne- 
rie, nommé  en  1  736. 

Alexis  Noyel ,  chevalier  ,  sieur  de  Belleroche , 
nommé  en  1  745. 

Le  comte  d'Escourtils ,  nommé  en  1  784. 


L1F,[TTF.N4NTS  GÉNÉRAUX  ET  JDGES  d'aPPEAWX. 


Jean  de  Plaine-Serre ,  juge  de  la  cour  du  sire  de 
Beaujeu,en  1  269. 

Maître   Ruflln .  juge  de  la  cour  de  Beaujeu  en 
1277. 

Cuichard  de  Thélis,  doyen  de  Beaujeu,  était 
juge  d'appeaux  en  1283. 


DE  VILLEFRANCHK.  277 

Kstienne  de  Montgiraud  était  juge  d'appeaux  eu 
128S. 

Guillaume  de  Pizeys,  juge  d'appeaux  en  12S6. 

Robert  d'Amanzé,  chanoine  de  Montbrison,  était 
juge  d'appeaux  de  Beaujolais  en  1291. 

Barthélémy  de  Scia  était  juge  d'appeaux  eu 
1304. 

François  Eurard,  en  1307. 

Aimond  de  la  Bessée,  chantre  du  chapitre  de 
Beaujeu  et  jvige  d'appeaux  de  Beaujolais,  jura  les 
privilèges  de  Villefranche  en  1331. 

Jean  de  Jô,  juge  d'appeaux  en  1  339. 

Jean  de  Bueil  {de  Buella),  en  1  350. 

Guillaume  de  Montceaux,  juge  d'appeauxy  jura 
les  privilèges  de  Villefranche  en  1  3  7  6,  et  était  encore 
en  fonctions  en  1  383. 

Etienne  de  la  Grange,  en  1  399. 

Pierre  de  Fantachin  (Fantachini) ,  en  1405. 

Jean  Namy,  licencié  ès-lois,  juge  d'appeaux  en 
1425. 

Jean  Roux,  en  1428. 

Guichard  delà  Bastie,  juge  d'appeaux  en  1446. 

Guillaume  Hugonnet,  en  1464. 


278  OFFICIERS  DU   BAILLIAGE 

Jacques  de  Viry,  écuyer,  en  1470.  Il  avait  été 
auparavant  procureur  général  du  Beaujolais. 

Ennemond  Payen ,  en  1473. 

Pierre  de  St- Romain,  en  1478. 

Girard  de  la  Bruyère,  écuyer,  était  juge  d'appeaux 
en  1Ô02. 

Jean  Palmier,  en  1  503. 

Ponthus  de  Châles,  écuyer,  nommé  lieutenant 
général  le  28  juillet  1512. 

Antoine  Bonnet,  docteur  en  droit,  était  lieute- 
nant général  en  1530. 

Claude  de  Baronnat,  écuyer,  sieur  de  Bussy  et 
du  Moulin-au-Comte,  était  lieutenant  général  en 
1536. 

Philibert  Bonnet,  docteur  en  droit,  exerçait  en 
1544. 

Jean  de  Gaspard,  écuyer,  sieur  du  Sou,  de  Bion- 
nay  et  Haute -Clianal,  uommé  le  6  mars  1554  par 
lettres  données  à  Fontainebleau. 

Etienne  de  la  Roche,  écuyer,  sieur  dudit  lieu, 
avait  été  lieutenant  particulier  et  fut  nommé  lieu- 
tenant général  par  lettres  données  à  Blois  le  28 
février  1  589. 

Claude  Charrelon  ,  sieur  de  la  Ferrière,  nommé 
par  lettres  données  à  Paris  le  28  aoiit  1  606. 


DE  VILLEFRANCHE.  279 

Jacques  Charreton,  écuyer,  sieur  de  la  Terrière, 
maître  des  requêtes,  succéda  à  son  père  et  exerçait 
en  1  640. 

Etienne  de  Couleurs,  seigneur  vicomte  d'Arnas 
et  Chamburcy,  conseiller  du  roi  en  ses  conseils, 
nommé  lieutenant  général  au  mois  de  juillet 
1642. 

François  Mignot,  écuyer,  sieur  de  Bussy  et  la 
Martizière,  conseiller  du  roi  en  ses  conseils,  nommé 
le  6  juillet  1650. 

Noël  Mignot,  écuyer,  sieur  de  Bussy.  pourvu 
en  1679. 

Jacques-François-Marie  Mignot,  écuyer,  seigneur 
de  Bussy  et  la  Martizière,  nommé  le  13  juillet 
1714. 

François-Noél  Mignot,  écuyer,  seigneur  de  Bussy, 
pourvu  en  1  741 . 

Benoît  Jacquet  de  la  Colonge  ,  en  1  748. 
François-Biaise  Guérin  de  la  Colonge,  écuyer, 
lieutenant  général  nommé  en  1770. 

Pierre  Dulac  de  Ponchon,  sieur  de  la  Pierre, 
avait  été  avocat  du  roi,  et  fut  nommé  lieutenant 
général  en  1  789. 


280  ■'OFFICIERS  DU  BAILLIAGE 


LIEUTENANTS    PARTICDLIERS    CIVILS     ET  CRIMINELS,    CRÉÉS   EN 

1532. 


Guillaume  Régomier,  nommé  à  la  création. 

Etienne  de  la  Roche,  écuyer,  sieur  dudit  lieu, 
nommé  lieutenant  particulier  civil  et  criminel  par 
lettres  datées  au  camp  de  Ruffec,  le  5  mars  1  569. 

David  Bellet,  sieur  de  Boistrait,  nommé  le  28 
février  1.o89. 

François  Bellet ,  écuyer ,  sieur  de  Boistrait,  suc- 
céda à  David  son  père,  et  fut  pourvu  par  lettres 
datées  à  Paris  le  23  janvier  1618. 

Gabriel  du  Sauzey,  écuyer,  sieur  de  la  Vénerie 
et  de  Charmes,  nommé  par  lettres  du  I  I  janvier 
1631. 

Jacques  du  Sauzey,  écuyer,  sieur  de  la  Vénerie, 
succéda  à  son  père  vers  1  665. 

François  Boltu,  écuyer,  sieur  de  St-Fond  ,  en 
1707. 

Tiiomas  Janson ,  sieur  de  RofTrav  et  de  la  Pilo- 
nière,  nommé  en  1  722. 

Jacques-André  de  Roche  de  Longdiamji .  nom- 
mé en  1  7A9. 


DE  VILLEFRANCHE.  281 

Benoît  Vaivolet,  en  1766. 

Jean-Claude  Durand  de  Vermont,  en  1  784. 


LIEUTENANTS   PARTICULIERS    ASSESSEURS,  CRÉÉS    EN   1584. 


César  de  Rétis ,  sieur  de  Marsangue  et  maître  des 
requêtes,  fut  pourvu  de  l'office  de  lieutenant  parti- 
culier assesseur  le  22  juin  1603.  Quelques  diffi- 
cultés avaient  retardé  cette  nomination  ;  il  ne  put 
même  entrer  en  charge  qu'en  1  60S. 

Henri  Convers,  neveu  du  précédent,  lui  suc- 
céda le  3  août  1  637. 

David  de  Phelines  ,  écuyer ,  sieur  de  la  Char- 
tonnière ,  avait  été  avocat  du  roi ,  et  fut  pourvu 
de  l'office  de  lieutenant  assesseur  le  1  0  novembre 
1661. 

Pierre  de  Phelines,  écuyer,  sieur  de  la  Char- 
tonnière ,  succéda  à  son  père  en  168f). 

Jean  de  Phelines,  écuyer,  sieur  de  Ruyère  ,  fut 
pourvu  en  171  0. 

Alexis  Noyel  ,  écuyer ,  sieur  de  Monternost , 
nommé  en  1  728. 

Claude-François  Cusin,  sieur  de  Jasseron,  pourvu 
en  1747. 


282  OFFICIERS  DU  BAILLIAGE 

Pierre-François  Bernigaud   de   Sercy ,   écuyer , 
en  1784. 


AVOCATS  DU  ROI  ET  DE  SON   ALTESSE. 


Nicolas  de  la  Bessée ,  avocat  du  roi  et  procureur 
général  en  Beaujolais  en  1486. 

Claude  Giliquin,  avocat  du  roi  et  procureur  fiscal 
en  1503. 

Guillaume  Cariât,  docteur  en  droit,  pourvu  le 
3  février  1S27. 

Etienne  du  Tremblay,   écuyer,  nommé  avocat 
du  roi  le  30  septembre  1 ,539. 

Michel  Gillet,  nommé  le  ]^''  décembre  1555. 

Paul  Régomier,  pourvu  par  lettres  données  à 
Fontaine-le-Comte  le  27  mai  1574. 

Christophe  Fiot,  nommé  le  1  9  juin  1588. 

Alexandre  Bottu,  écuyer,  sieur  de  la  Barmon- 
dière,  pourvu  en  1625. 

David  de  Phelines ,  écuyer,  sieur  de  la  Charton- 
nière,  nommé  le  20  mai  1650. 

Claude  de  la  Roche ,  écuyer ,   sieur  dudit  lieu 
et  de  Poncié,   conseiller  du   roi   on    ses  conseils. 


DE  Vn  LEFRANCHE.  283 

pourvu  de  l'office  d'avocat  du  roi  le  3  décembre 
1661. 

Jean-Baptiste  de  la  Roche-Poncié ,  écuyer,  sieur 
de  Bussière,  maître  des  requêtes,  succéda  à  son 
père  en  1710. 

Pierre  de  la  Font,  sieur  de  Pougelon,  nommé 
en  1730. 

Jean-Baptiste-Philibert  MicoUier ,  pourvu  en  juil- 
let 1  740.  Il  fut  ensuite  subdélégué  de  l'intendant. 

Philibert  Jacquet  de  Mignones,  nommé  en  1  759. 

Châtelain  d'Essertine,  en  1  769. 

Pierre  Dulac  de  Ponchon  ,  sieur  de  la  Pierre  ,  en 
1  787  :  ce  fut  le  dernier.  Il  fut  nommé  lieutenant 
général  en  1789,  et  on  ne  le  remplaça  pas  comme 
avocat  du  roi,  l'office  ayant  été  supprimé  peu  après. 


PROCUREURS  GENERAUX  DE  BEAUJOLAIS,  DEVENUS  PLUS  TARD 
PROCUREURS  DU  ROI. 


Hugues  de  Pizeys ,  doyen  de  Beaujeu,  procu- 
reur général  de  toute  la  terre  de  Beaujeu  en  1  244. 

Ceux  qui  suivirent  Hugues  de  Pizeys  nous  sont 
inconnus  jusqu'à  : 


284  OFFICIERS  DU   BAILLIAGE 

Guicbard  Gacier,  qui  était  en  charge  en  1  376  , 
et  jura  les  privilèges  de  Villefranche  ladite  année. 

Jean  de  Chevrot  (Chevroti) ,  procureur  général 
du  sire  de  Beaujeu  en  toute  sa  terre ,  en  1  41 1 . 

Méraud  du  Bourg  ,  en  1  425. 
Michel  de  Rancé  ,  en  1446. 

Philippe  Sotizon  était  en  exercice  eu  1 457. 
Jacques  de  Viry  ,  en  1  462. 

François  de  Rimond  (Riniondi) ,  en  1484. 

Nicolas  de  la  Bessée,  en  1486. 

Guillaume  de  Ponceton ,  écuyer ,  sieur  de  Fran- 
chelins,  exerçait  en  1  522  comme  procureur  général. 

Philippe  de  Ponceton  ,  écuyer ,  succéda  à  son 
père  le  3  février  1527.  Il  prit  plus  tard  la  (|ualité 
de  procureur  du  roi. 

Philippe  du  Crozet ,  nommé  procureur  du  roi  le 
1  3  mars  1  551. 

François  Poget  était  procureur  du  roi  eu  1  581 . 

Antoine  Poget,  sieur  de  Jouxtecroc  ,  succéda  à 
son  père  le  1  6  août  1593. 

François  Mignot,  sieur  de  Jouxtecroc,  succéda 
à  son  beau-père  le  I  3  juillet  1613. 


DE  VILLEFRANCHE.  285 

Laurent  Fiot,  sieur  de  Montgré  ,  maître  des  re- 
quêtes, exerçait  en  1  640. 

Laurent  Bottu  ,  écuyer,  sieur  de  la  Barmondière 
et  de  la  Fontaine ,  succéda  à  son  beau-père  le  2  7 
novembre  1  6S4. 

François  Bottu,  écuyer,  sieur  de  la  Barmondière 
et  de  Montgré,  succéda  à  son  père  le  1 4  avril  1  692. 

Pierre-François  Châtelain  d'Essertine ,  pourvu 
en  1723. 

Benoît  Vermorel,  nommé  en  1  762. 

Jacques-André  Châtelain  de  Belleroche ,  nommé 
en  1  777.  Il  exerçait  encore  en  1  789. 


LISTE   GENERALE 


DFS    DIGNITAIRES    DU    CHAPITRE    DE    BEAUJEU. 


DOYENS. 


Le  plus  ancien  dont  nous  ayons  connaissance , 
est  : 

Duran,  qui  siégeait  au  temps  de  Bérard  ,  évèque 
de  Màcon ,  sous  le  règne  de  Philippe  P"^,  vers  l'an 
1090. 

Gauceran,  en  1117. 
Etienne  ,  environ  l'an  1150. 

Pierre  de  Thélis,  doyen  en  1235,  fondateur  de 
la  chapelle  de  Ste-Marguerite. 

Hugues  de  Pizeys  était  doyen  en  124-4.  Il  fut 


288  DIGNITAIRES 

en  même  temps  procureur  général  de  toute  la  terre 
de  Beaujolais. 

Guichardde  Thélis  était  doyen  en  1289. 

H.  de  Maillac,  vers  l'an  1  300. 

Pierre   de    Thélis   II®   du  nom.  qui   mourut  en 
1332. 

Jean  du  Duc  fut  élu  en  1  332. 

Pierre  de  Monceaux,  en  1344. 

Jean  Besson. 

Guillaume  de  Monceaux. 

Pierre  Baudet  était  doyen  en  1399. 

Hugues  Baudet,  en  1468. 

Robert  delà  Goutte  lui  succéda,  et  fonda  la  cha- 
pelle de  St-Michel  au  doyenné. 

Jean  de  la  Goutte ,  élu  le  1 2  janvier  1 499. 

André  Gouttard ,  qui  fonda  la  chapelle  de  St- 
Denis. 

Claude  de  Montd'or  fut  élu  vers  1  o30. 
Nicolas  de  la  Goutte,  élu  le  7  juin  1  549. 

Guillaume  Paradin  (de  Cuiseaux),  élu  le  29  no- 
vembre 1554. 

Antoine  Garil.  nommé  le  30  juin  1  589,  par  rési- 
gnation de  Guillaume  Paradin  qui  mourut  le  1  8 
janvier  1  590. 


DU   CHAPITRE  DE  BEAUJEU.  289 

Antoine  Garil  IP  du  nom ,  reçu  le  1  3  août  1  639, 
parla  résignation  de  son  oncle  ;  il  était  encore  doyen 
en  1668. 


Ponthus  Bessié  était  doyen  en  1750. 

Laurent-Pontlius  Bessié  succéda   à  son  oncle. 
Ce  fut  le  dernier  doyen. 


CHANTRES. 

Guichard  de  Verneys. 

Aimé  de  Montgiraud  était  chantre  en  1288. 

Jean  Gelles,  élu  la  même  année  et  fondateur  de 
la  chapelle  de  St-Nicolas. 

Pierre  de  Thélis  était  chantre  en  1  304. 

Guichard  d'Allant  lui  succéda ,  et  était  en  exer- 
cice en  1  332. 

Vincent  de  Briendas,  en  1387. 

Guillaume  Gayand,  en  1496. 

Jean  Gayand,  élu  le  24  décembre  1519. 

Jean  de  la  Bessée ,  le  1  3  novembre  1  523. 

II.  19 


'-^90  DIGNITAIRES 

Charles  Gayand,  le  23  juin  1  525. 

André  Charreton  fut  reçu  le  24  juillet  1  544. 

Jean  de  la  Varenne,  le  30  décembre  1590. 

Claude  Charreton ,  reçu  en  1591,  par  démission 
du  précédent. 

Hugues  Charreton  ,  reçu  le  24  décembre  1592, 
par  résignation  de  Claude  Charreton. 

Claude  de  Ponceton,  en  1605. 

Antoine  Carrige,  recule  1  0  décembre  1  606,  par 
démission  de  Claude  de  Ponceton  nommé  abbé  de 
Joug-Dieu. 

Philibert  Carrige,  élu  en  161  7. 

Nicolas  du  Sardier ,  reçu  en  novembre  1  644  , 
par  résignation  du  précédent. 

François  du  Sardier,  reçu  le  3  avril  1649,  par 
démission  de  Nicolas  qui  rentra  dans  le  monde , 
n'étant  pas  encore  lié  aux  ordres. 

François  Carrige ,  recule  30  septembre  1  655, 
par  suite  de  la  démission  de  François  du  Sardier  qui 
se  fit  capucin. 

Biaise  Claret ,  reçu  le  28  mars  1  664,  par  résigna- 
tion de  François  Carrige  qui,  n'étant  pas  lié  aux 
ordres ,  rentra  dans  le  monde  et  épousa  la  sœur 
dudit  Biaise  Claret. 

Jean  du  Bost  était  chantre  en  1710. 


DU  CHAPITRE  DE  BEAUJEU.  291 

Jean-François  Gayot  de  la  Rajasse  était  chantre 
en  1754. 

Jacques  Varenard  était  chantre  en  1  774,  et  l'a 
été  jusqu'à  la  suppression  du  chapitre. 


SACRISTAINS. 

Etienne  de  Montgiraud,  sacristain  de  Beaujeuet 
juge  de  la  cour  de  Beaujolais  en  1285.  Il  passa  plus 
tard  au  chapitre  d'Aigueperse ,  qui  venait  d'être 
fondé. 

Robert  de  Tresmont  lui  succéda  vers  1289. 

Pierre  de  Monceaux,  sacristain  en  1  332. 

Bernard  de  Vaux  était  sacristain  en  1  334. 


Pierre  Courtin  fut  sacristain  deBeaujeu,  et  se 
démit  le  6  décembre  1497. 

Philippe  de  Rosset,  sieur  d'Arbain,  lui  succéda 
et  fut  reçu  le  1  6  décembre  1497. 

Philippe  de  Rosset  IP  du  nom  succéda  à  son 
oncle. 

Philippe  Gayand. 

Pierre  Gayand,  reçu  le  6  octobre  1557,  par  dé- 
mission du  précédent. 


292  DIGNITAIRES  DU  CHAPITRE  DE  BEAUJEU. 

Thomas  Jardin ,  nommé  en  septembre  1  58o. 

Thomas  Mulot ,  le  9  juin  1  600. 

Antoine  Pressavin,  reçu  le  1  6  mai  1639. 

La   dignité   de    sacristain   fut    supprimée    vers 
I  650,  et  rétablie  au  siècle  dernier. 

Jacques  Varenard  était  sacristain  en  1  754. 

Jean-Marie  du  Bost  était  sacristain  en  1774. 

Antoine  Pressavin  IP  du  nom  fut  le  dernier  sa- 
cristain de  Beaujeu. 


RECHERCHES    SUR    L'EMPLACEMENT    DE    LUNNA. 


Ce  travail  a  paru  pour  la  première  fois  en  1844  dans  les  annales 
de  la  Société  royale  d'agriculture  ,  histoire  naturelle  et  arts  utiles 
de  Lyon.  Il  y  eut  en  outre  un  tirage  à  part ,  aujourd'hui  épuisé.  En 
1847,  sur  le  rapport  de  M.  Walckenaër,  l'Institut  accorda  a  cet 
opuscule  une  mention  honorable  sous  le  n"  5.  Nous  en  publions  ici 
une  nouvelle  édition  entièrement  refondue  ,  dans  laq\ielle  l'auteur 
s'est  efforcé  de  mettre  à  proCt  les  lumières  nouvelles  qu'il  a  pu  re- 
cueillir. Le  calcul  des  distances,  surtout,  a  été  refait  en  entier  d'une 
manière  plus  exacte. 

Ce  souvenir  de  l'épotjue  romaine,  le  seul  peut-être  que  le  Beaujolais 
puisse  nous  offrir,  devait  naturellement  faire  partie  de  l'histoire  de 
ce  pays. 


# 


RECHERCHES 

SUR  L'EMPLACEMENT    DE  LUNNA 


DEUX    VOIES    ROMAINES 

traversant  la  partie  nord  du  département 
du  Rhône. 

PAR   M.  D'AIGUEPERSE. 


Un  chemin  traversait  cette  plaine  fertile  ; 
Où  l'on  voit  ces  sillons ,  s'élevait  une  ville. 
Hais  quel  était  son  nom  ?  L'antiquaire  indécis 
Le  trouverait  peut-être  en  fouillant  ses  débris. 


L'étude  et  la  connaissance  de  la  géographie  ancienne, 
que  l'on  est  convenu  d'appeler  géographie  comparée,  ne 
sont  parvenues  au  point  où  nous  les  voyons  aujourd'hui 
qu'après  de  longs  et  pénibles  efforts. 

Si ,  dans  l'explication  des  écrits  des  anciens ,  les  savants 
du  XVI®  et  du  xvn®  siècle  déployèrent  une  érudition  qui 
n'a  point  encore  été  siu-passée,  on  est  forcé  de  reconnaître, 
d'un  autre  côté,  qu'il  lem-  manqua  un  certain  esprit  de 
critique ,  surtout  dans  les  questions  de  géographie  an- 
cienne.  Privés ,  d'ailleurs ,  de  bonnes  cartes ,  ils  étaient 


296  RECHERCHES 

presque  toujours  réduits  à  leurs  simples  conjectures  qui  les 
ont  souvent  trompés.  Sans  tenir  compte  ni  des  distances , 
ni  de  la  position  des  lieux,  une  ressemblance  même  éloi- 
gnée entre  le  nom  ancien  et  le  nom  moderne  leur  suffisait 
pour  décider,  par  exemple,  que  Genaburn  se  retrouvait 
dans  Gien ,  Bibracte  dans  Beuvray  ou  dans  Beaune ,  et  No- 
viodunuin  dans  Noyon.  Nicolas  Sanson,  géographe  du  roi, 
sous  Louis  XIII  et  Louis  XIV,  avait  établi  une  règle  dont  il 
ne  se  départait  jamais  :  c'est  que  les  capitales  des  diffé- 
rentes nations  gaïUoises  étaient  toujours  et  invariablement 
les  mêmes  que  les  capitales  des  provinces  françaises  cor- 
respondantes. D'après  ce  système,  Gergovia  n'était  autre 
chose  que  Clermont-Ferrand  ;  Braluspanlium,  Beauvais, 
et  Uxelloduniim,  Caliors.  Cette  opinion  peut  paraître  sin- 
gulière, mais  la  raison  qu'il  en  donne  (1)  lest  encore  plus: 
selon  lui,  cest  faire  tort  à  la  réputation  de  César  que  de 
lui  faire  prendre  de  misérables  bicoques.  On  voit  qu'il 
compte  pour  rien  les  changements  que  peuvent  prodiure 
quinze  à  dix-huit  siècles.  Il  eût  été  facile  de  lui  répondre 
que  Babyloneet  Mempliis,  ces  superbes  capitales  du  monde 
ancien,  sont  aujourd'hui  moins  que  des  bicoques,  puisqu'il 
n'en  reste  guère  que  la  place  qu'elles  ont  occupée;  et  ce- 
pendant cette  circonstance  n'a  jamais  fait  fort  ni  «  la  ré- 
putation de  Cyriis  qui  a  pris  l'une ,  ni  à  celle  des  Pharaons 
qui  ont  habité  l'autre. 

D'Anville  est  le  premier  qui  ait  porté  dans  l'étude  de 
cette  science  l'exactitude  et  la  précision  auxquelles  on  est 
redevable  des  progrès  qu'elle  a  faits.  La  géographie  mo- 
derne lui  dut  beaucoup,  la  géographie  ancienne  lui  dut 
encore  davantage;  de  conjecturale  qu'elle  était,  il  en  fit 


(1)  Dans   son  Jdvis  au  lecteur  ,  à  la  suite  des   Commentaires   de 
Cwar  traduits  par  d'Ablancouit ,  iii-i",  1658. 


SL'R  LUNNA.  297 

presque  une  science  exacte  où  tout  était  assujetti  à  des  cal- 
culs rigoui'eux.  En  suivant  la  voie  qu'il  avait  ouverte ,  les 
géographes  modernes  n'ont  laissé  à  leurs  successeurs  que 
fort  peu  de  chose  à  faire. 

Dans  le  petit  nombre  de  points  encore  indécis,  il  en  est 
un  qui  appartient  au  département  du  Rhône. 

Une  ville  gallo-romaine  d'une  certaine  importance  a 
existé  dans  notre  Beaujolais;  mais  quel  fut  son  emplace- 
ment ?  Pendant  près  de  trois  siècles ,  cette  question ,  dont 
la  solution  eût  été  si  facile  si  on  l'eut  examinée  sur  le  ter- 
rain, a  été  un  sujet  de  controverse  pour  les  savants  qui 
faisaient  de  la  géographie  comparée  dans  leur  cabinet. 
Habitant  le  pays,  notre  position  nous  a  fourni  des  lumières 
et  des  éléments  de  conviction  qui  leur  ont  manqué.  Nous 
en  avons  profité  pour  rétabUr  ce  que  nous  croyons  la  vérité. 


PREMIERE   PARTIE 


On  sait  qu'Agrippa  avait  fait  de  Lyon  un  centre  d'où 
rayonnaient  les  grandes  et  belles  voies  romaines  qui  tra- 
versaient la  Gaule  (1).  Une  des  plus  importantes  était  celle 
qui  suivant,  à  peu  de  chose  près,  la  route  actuelle  de  Lyon 
à  Paris  par  la  Bourgogne ,  la  quittait  à  Auxerre  et  se  diri- 
geait, par  Troyes,  Chàlons-sur-Marne ,  Reims  et  Amiens, 
sur  Gessoriacum  (Boidogne-sur-Mer).  Nous  n'avons  à  nous 
occuper  que  de  la  partie  comprise  entre  Lyon  et  Mâcon. 

L'Itinéraire  d'Antonin  (2)  fixe  ainsi  les  stations  à  partir 
de  Lugdanum  : 


ASSA  PAVLINI 

M. 

P. 

XV. 

LEVG. 

X. 

LVNNA 

M. 

P. 

XV. 

LEVG. 

X. 

MATISCONE 

M. 

P. 

XV. 

LEVG. 

X. 

(1)  Lugdunum  in  medio  instar  arcis  siium  est...  Eapr  opter  Agrippa 
hoc  ex  loco  parti  tus  est  vias.  Strabon  ,  lib.  iv,  in  fine. 

(2)  Antonini  Augusti  Itinerarium  ,   curante   Petro  ffesselingio  ; 
in-4°,  Amsterdam,  1735. 


300  RECHERCHAS 

La  carte  de  Peutinger  (1)  supprime  entièrement  la  sta- 
tion d'Assa  Paulini;  elle  compte  xvi  lieues  gauloises  de 
Lugdunum  à  Lunna  (2),  et  xiv  de  Lunna  à  Matisco.  Ainsi 
elle  diffère  considérablement  avec  l'Itinéraire  sur  les  dis- 
lances qui  séparaient  les  stations  intermédiaires  entre  Lug- 
danuni  et  Matisco,  et  cependant,  chose  remarquable,  elle 
s'accorde  avec  lui  sur  la  distance  totale  entre  ces  deux 
villes,  distance  qui  est  de  45  milles  romains,  soit  30  lieues 
gauloises.  Au  milieu  de  ce  conflit ,  il  faut  chercher  à  dé- 
terminer la  position  de  Lunna;  ce  sera  l'objet  de  notre 
travail. 

Cette  question  de  géographie  offre  cette  particularité  que 
jamais ,  peut-être ,  il  n'en  exista  sur  laquelle  on  ait  entassé 
autant  d'erreurs.  Les  uns ,  et  c'est  le  plus  grand  nombre , 
ne  se  sont  attachés ,  dans  cette  recherche ,  qu'à  de  pré- 
tendues analogies  de  noms  :  c'est  ainsi  qu'ils  ont  cru  re- 
trouver Lunna  dans  Lurcy  sur  la  rive  gauche  de  la  Saône , 
dans  Lugny  au-delà  de  Màcon,  voire  même  dans  Beaujeu, 
nous  ne  savons  par  quel  motif  (3).  Ces  diverses  opinions 
n'ont  pas  besoin  d'être  réfutées.  Il  faut  en  dire  autant  de 
celle  que  nous  avons  trouvée  dans  un  ouvrage  récemment 


(1)  CeUe  carte,  la  seule  que  les  anciens  nous  aient  laissée,  doit 
son  nom  à  Conrad  Peutinger,  d'Augsbourg,  son  plus  ancien  possesseur 
connu,  et  qui  mourut  en  154.7.  Elle  est  aujourd'hui  dans  la  biblio- 
thèque impériale  de  Vienne.  C'est  un  assemblage  de  diverses  peaux 
formant  une  bande  de  2"2  pieds  de  long  sur  ^  pied  de  hauteur  (mesure 
d'Augsbourg).  Les  noms  y  sont  écrits  en  caractères  lombards.  On  la 
croit  copiée  d'après  une  carte  faite  sous  Théodosc.  D'Amille  la  cite 
toujours  sous  le  nom  de  Table  Théodosienne. 

(2)  Cette  carte  porte  Ludna  ;  mais  comme  les  noms  y  sont  le  plus 
souvent  défigurés ,  nous  préférons  la  leçon  de  l'Itinéraire. 

(3)  Itiner.  Anton.,  p.  359.  Note  de  Wesseling  sur  Lunna. 


SUR   LUNNA.  301 

publié  (1),  OÙ  l'on  assure  que  Villefi-anche,  cette  ville  mo- 
derne que  nous  avions  crue  jusqu'ici  fondée  par  les  sires 
de  Beaujeu  (2) ,  est  l'ancienne  Lunna;  et  ce  qui  le  prouve 
évidemment,  c'est  qu'il  existe  dans  ses  environs  un  village 
nommé  Limas!!!  Si  cette  assertion  était  vraie,  le  légion- 
naire romain,  voyageant  pédestrement  pour  rejoindre  sa 
cohorte  en  garnison  dans  le  nord  de  la  Gaule  ou  dans  la 
Bretagne ,  n'eût  pas  manqué  de  murmurer  contre  la  sottise 
de  ceux  qui  auraient  fixé  les  distances  de  telle  sorte 
qu'après  avoir  parcouru  l'étape  d^Assa  Panlini  (3)  à  Lunna 
dans  l'espace  d'une  heure,  le  malhem-eux  piéton  aurait  été 
obligé  d'en  mettre  sept  le  lendemain  pour  se  rendre  de 
Lunna  à  Matisco  (4). 

Mais  l'opinion  la  plus  généralement  adoptée  sur  ce  point, 
celle  qu'on  retrouve  dans  presque  tous  les  ouvrages  ayant 
plus  d'un  siècle  d'existence,  et  qui  s'en  sont  occupés,  c'est 
que  Cluny  est  l'ancienne  Lunna.  Josias  Sinder  (5),  un  de 
ceux  qui  ont  le  plus  contribué  à  propager  cette  étrange 
supposition,  va  jusqu'à  prétendre  qu'au  lieu  de  Lunna, 
il  faut  lire  Clunia  dans  l'Itinéraire  d'Antonin,  aussi  bien 
que  sur  la  carte  de  Peutinger.  Ce  n'est  pas  la  première  fois 
que  nous  voyons  les  commentateurs  altérer  le  texte  des  ma- 
nuscrits les  plus  anciens  et  les  plus  authentiques ,  pour  le 


(d)  Annuaire  départemental ,  Lyon,  1814-. 

(2)  XoyezMe'moires  concernant  cequ'i  l  y  a  de  plus  remarquable  dans 
Fillefranche,  capitale  du  Beaujolois;  va-k",  \  illefranche,  1671,  p.  11. 

(3)  Aujourd'hui  Anse.  Dans  le  moyen-âge,  son  nom  était  Ansa. 
De  1025  à  1112,  il  s'y  est  tenu  six  conciles. 

(i)  Aujourd'hui  Mâcon  ,  ville  fort  ancienne ,  puisqu'elle  existait 
avant  l'arrivée  de  Jules  César  dans  les  Gaules.  Il  en  parle  dans  ses 
Commentaires.  Elle  possédait ,  sous  les  Romains  ,  une  fabrique  de 
flèches  et  de  dards  ,  Sagittaria. 

(5)  Né  à  Cappel ,  près  Zurich,  en  1530  :  mort  en  1576. 


302  RECHERCHES 

faire  concorder  avec  leui's  opinions.  Ainsi,  d'après  Simler 
et  ses  nombreux  adhérents,  le  voyageur  se  rendant  d'Assa 
Paulini  à  iValisco,  au  lieu  de  suivre  cette  belle  plaine  qui 
borde  la  Saône,  et  au  travers  de  laquelle  il  pouvait  prendre 
son  chemin  en  ligne  droite ,  se  serait  détourné  à  gauche 
pour  s'enfoncer  dans  les  montagnes  du  Beaujolais  et  du 
Maçonnais ,  et,  après  un  immense  détour,  il  serait  arrivé  à 
Màcon  par  le  nord-ouest,  au  lieu  d'y  entrer  par  la  porte  du 
sud  qui  fait  face  à  Lyon.  Pour  tout  homme  connaissant  le 
pays,  cette  opinion  paraît  tellement  extravagante,  qu'on  a 
peine  à  comprendi'c  comment  elle  a  pu  s'accréditer  et  se 
soutenir  aussi  longtemps.  Nous  croyons  cependant  pouvoir 
l'expliquer  d'une  manière  assez  naturelle  :  Cluny  se  trou- 
vait place  sur  une  autre  voie  romaine  dont  nous  parlerons 
dans  un  instant,  et  qui ,  durant  le  moyen-àge,  parait  avoir 
été  la  route  ordinaire  pour  les  voyageurs  allant  de  Lyon  à 
Paris  et  réciproquement.  Ces  derniers  trouvant  Cluny  sur 
leur  chemin,  la  ressemblance  de  nom  le  leur  a  fait  prendre 
pour  Lunna.  Celte  erreur  adoptée  par  tout  le  monde  (1)  a 
passé  pour  une  vérité  incontestable  pendant  deux  siècles, 
c'est-à-dire  jusqu'au  moment  où  d'Anville  est  venu  la  dé- 
truire. 

Chose  incroyable  !  aucun  géographe  avant  lui  n'avait  eu 
l'idée,  pourtant  bien  simple,  de  chercher  Lunna  sur  la  route 
de  Lyon  à  iMàcon  et  non  ailleurs.  Guidé  par  son  instinct,  qui 
l'a  rarement  trompé,  il  avait  d'abord  adopté  la  position  de 


(1)  Il  faut  en  excepter  le  savant  Adrien  de  Valois,  qui  rejette  l'opi- 
nion de  Simler,  et  paraît  incliner  pour  la  position  de  Belleville  :  niais 
il  n'ose  pas  se  prononcer,  et  propose  en  môme  temps  Beaujeu  qui 
s'écarte  de  13  à  li  kilomètres  à  l'ouest  de  l'ancienne  route  de  Paris. 
Voyez  Hadriani  Falesii  Notitia  Galliarum ,  p.  i8  ,  verbo  y^sa 
Paulini. 


SUR  LUNNA.  303 

Belleville.  Plus  tard,  dans  sa  Notice  de  tancienne  Gaule  (1), 
il  s'est  rétracté,  parce  que,  dit-il,  «  BelleviUe  est  trop  près 
«  d'Anse  et  trop  loin  de  Màcon.  »  Il  a  reculé  l'emplacement 
de  Lunna  au  nord  jusque  vers  les  confins  du  Beaujolais  et 
du  Maçonnais,  c'est-à-dire  jusqu'à  Lancié,  commune  du  dé- 
partement du  Rhône,  mais  qui  autrefois  était  partagée  par 
la  limite  des  deux  provinces.  Ainsi  d'Anville  abandonne  sa 
première  opinion,  parce  qu'il  croit  trouver  dans  les  distances 
une  différence  dont  il  ne  nous  fait  pas  connaître  le  chiffre , 
mais  que  nous  verrons  bientôt  se  réduire  à  rien,  et  il  pro- 
pose en  remplacement  un  nouveau  système  qui  produirait 
une  bien  autre  différence ,  puisqu'elle  s'élèverait  à  plus  de 
4,500  pas  romains,  c'est-à-dire  à  plus  de  six  kilomètres  et 
demi.  Pour  expliquer  une  erreur  aussi  forte  de  la  part  d'un 
homme  aussi  judicieux,  il  faut  nécessairement  supposer 
qu'il  n'a  opéré  que  sur  de  mauvaises  cartes ,  et  que  celle 
de  Cassini,  qui  représente  cette  partie  de  la  France,  n'était 
pas  encore  publiée  lorsqu'il  composa  sa  Notice  de  la  Gaule. 
Nous  avons  même  de  ce  dernier  fait  une  preuve  matérielle  : 
la  carte  de  Cassini  nous  montre  la  route  de  Paris  telle 
qu'elle  est  aujourd'hui,  c'est-à-dire  passant  à  un  kilomètre 
environ  à  fouest  de  BeUeviUe.  Or,  en  1760,  époque  où  fut 
publiée  la  Notice  de  la  Gaule,  cette  route  traversait  encore 
BelleviUe ,  comme  nous  le  verrons  dans  un  instant.  La  carte 
n'est  donc  venue  que  plus  tard. 

Si  pourtant,  par  respect  poiu*  le  grand  nom  de  d'Anville, 
on  adoptait  son  hypothèse,  Lunna  serait  Lancié  et  l'on  ne 
manquerait  pas  de  trouver  quelque  analogie  entre  ces  deux 
noms.  Poiu-  prouver  fantiquité  de  ce  village,  on  ferait  va- 
loir le  beau  Tumulus  gaulois  qu'il  possède;  on  rappelle- 
rait l'usage  si  fréquent  chez  les  anciens  de  placer  les  tom- 


(1)  Paris,  1760,  in-l»,  p.  426. 


304  RECHERCHES 

beaux  au  long  des  grandes  routes.  Mais ,  hâtons  -  nous 
de  le  dire,  cette  opinion,  inconciliable  avec  les  distances 
de  l'Itinéraire  et  de  la  carte  de  Peutinger,  est  tout-à-fait 
inadmissible;  elle  serait  condamnée  par  d'AnviUe  lui-même 
mieux  informé. 

Plus  heureux  que  lui,  M.  Walckenaër  (1)  a  eu  à  sa  dis- 
position les  cartes  de  Cassini.  Mesurant  les  distances  à 
l'aide  du  compas,  il  a  trouvé,  comme  nous  l'avions  trouvé 
nous-même  avant  de  connaître  son  ouvrage ,  que  le  niiheu 
de  la  distance  qui  sépare  Anse  et  Màcon  tombe  précisé- 
ment à  Saint-Jean-d'Ardière ,  petit  village  traversé  par  la 
route  actuelle  de  Paris  et  qui  possède  un  beau  pont  sur 
l'Ardiére,  joUe  rivière  dont  les  bords  n'ont  presque  rien  à 
envier  à  ceux  du  Lignon.  M.  Walckenaër  s'est  borné  à 
placer  le  nom  de  Saint-Jean- d'Ardicre  à  côté  de  celui  de 
Lunna,  sans  l'accompagner  d'aucune  explication  sur  ses 
motifs,  ce  qui  nous  fait  présumer  qu'il  n'a  eu  d'autre  élé- 
ment de  conviction  que  la  carte  de  Cassini ,  et  qu'il  n'y  a 
point  ajouté,  comme  nous,  un  examen  attentif  des  loca- 
lités. En  fixant  ainsi  la  position  de  Liinna,  il  suppose  que 
l'ancienne  voie  romaine  suivait  exactement  la  même  di- 
rection que  la  route  actuelle ,  ou ,  en  d'autres  termes ,  que 
ces  deux  routes  n'en  font  qu'une.  Or,  nous  allons  voir  dans 
un  instant  que  rien  n'est  moins  prouvé.  Le  contraire  nous 
paraît  même  établi  d'une  manière  évidente. 

Les  Mémoires  de  la  Société  Edaenne  (2) ,  l'ouvTage  le 
plus  récent,  à  notre  connaissance,  où  ce  point  de  géographie 
se  trouve  rappelé ,  le  présentent  comme  encore  indécis. 
Dans  la  description  du  pays  des  Ségusiaves ,  on  lit  ces 


(i)  Géographie  ancienne,  historique  et  comparée  des  Gaules  cel- 
tique et  transalpine,  2  vol.  in-R»,  Paris,  18^0. 
(2)  Autun,  IS4i,  in-8»,  p.  8  cl  11. 


SUR  LUNNA.  305 

mots  :  Lunna,  lieu  entre  Assa  Paulini  et  Matixco  dont  la 
position  n'est  pas  bien  connue.  El  plus  loin  :  Lunna ,  lieu  à 
chercher  entre  Belleville  et  Beaujeu. 

La  question  reste  donc  entière.  Nous  allons  tâcher  de 
rassembler  quelques  éléments  à  l'aide  desquels  on  pourra 
la  résoudre  avec  un  degré  de  certitude  auquel  n'a  pu  en- 
core atteindre  aucun  de  ceux  qui  ont  mis  en  avant  les 
différentes  hypothèses  que  nous  avons  passées  en  revue. 

Conmiençons  par  établir  le  degré  de  confiance  que  nous 
devons  accorder  à  ritinéraire  d'Antonin  et  à  la  carte  de 
Peulinger.  Nous  avons  vu  que  le  premier  divise  la  distance 
de  Lugdunum  à  Matîsco  en  trois  parties  égales  de  xv  milles 
romains  chacune,  soit  x  lieues  gauloises,  savoir  :  de  Lug- 
dunum à  Assu  Paulini,  ^Assa  Paulini  à  Lunna  et  de  Lunna 
à  Matisco.  Nous  avons  déjà  une  forte  présomption  en  faveur 
de  l'exactitude  de  ces  chiffres,  c'est  que  la  distance  de  Lyon 
à  Anse,  de  l'aveu  de  tout  le  monde  l'ancienne  Assa  Paulini, 
forme  exactement  le  tiers  de  la  distance  totale  de  Lvon  à 
Màcon. 

La  carte  de  Peutinger  présente  un  ordre  de  choses  tout 
différent;  elle  supprime  la  station  d'issff,  place  Lunna  à 
XVI  lieues  gauloises  de  Lugdunum,  et  à  xiv  de  Matisco, 
c'est-à-dire  qu'elle  le  rapproche  de  Lugdunum  de  iv  Lieues 
gauloises,  soit  vi  milles  romains.  Si  l'on  adoptait  ces  der- 
niers chiffres,  il  faudrait  placer  Lunna  entre  Villefranche  et 
Saint-Georges-de-Reneins,  à  peu  près  au  lieu  nommé  les 
Tournelles  de  Flandre.  Ce  serait  une  nouvelle  hypothèse  à 
laquelle  personne  n'a  encore  songé,  mais  qui,  à  nos  yeux, 
n'aurait  d'autre  mérite  cpie  celui  de  la  nouveauté.  Cet  en- 
droit ne  possède  qu'une  auberge  et  deux  pavillons  de  con- 
struction moderne.  On  n'y  trouve  aucun  vestige  qui  puisse 
faire  supposer  qu'il  y  ait  jamais  existé ,  non  pas  une  ville  , 
mais  même  un  village.  Cette  position  a  d'ailleurs  l'incon- 
vénient de  partager  d'une  manière  trop  inégale  la  distance 
II.  20 


306  RECHERCHES 

entre  Anse  et  Màcon.  Il  n'am-ait  fallu  que  deux  heures  et 
quart  pour  venir  d'Anse,  et  de  là  il  en  aiu-ait  fallu  près  de 
six  pour  aller  à  Màcon  II  faut  donc  abandonner  la  carte  de 
Peutingcr  et  s'en  tenir  à  l'Itinéraire,  dont  l'exactitude  par- 
faite dans  tout  ce  que  nous  connaissons  doit  nous  le  faire 
supposer  aussi  exact  pour  la  position  de  Liwna,  Y  inconnue 
que  nous  clicrchons.  Ce  qui ,  entre  autres  motifs ,  nous 
porte  à  croire  à  l'exactitude  de  ses  cliifires  pour  cette  por- 
tion de  voie  romaine,  c'est  qu'il  donne  les  distances  tout 
à  la  fois  en  milles  romains  et  en  lieues  g.aidoises,  et  que  ces 
nond>res  concordent  parfaitement  entre  eux,  c'est-à-dire 
dans  la  proportion  d'un  mille  et  demi  poiu-  une  lieue  gau- 
loise, proportion  sur  laquelle  tous  les  géographes  sont 
d'accord  (1). 

Avant  de  nous  livrer  au  c;dcul  des  distances ,  il  est  bon 
de  rappeler  que  le  mille  romain  était  composé  de  mille  pas 
géométriques  de  cinq  pieds  romains  chacun  (2).  L'opinion 


(1)  Ce  point  est  réglé  par  mi  passage  d'Ammien  MarccUin,  liv.  xvi, 
chap.  12  ,  cl  jiar  >in  autre  de  Jornandès  ,  de  Rébus  Geticis ,  chap.  36. 
(Voird'AnviUc,  préface  de  sa  Notice  de  l'ancienne  Gaule,  p.  xii  etxiii, 
cl  liergier ,  Histoire  des  grands  chemins  de  l'empire  romain ,  liv.  m, 
c.  XII ,  n.  9.  ) 

(2)  Le  pied  romain  ne  valait  que  10  pouces  10  lignes  et  6,10  de 
ligne  du  pied  do  roi.  Dans  notre  premier  travail,  nous  avions  adopté 
l'évaluation  de  d'Anville  qui  fixe  à  7i)6  toises,  soit  1,473  mètres  47 
centimètres,  la  valeur  du  mille  romain.  L'opinion  qui  porle  celle  valeur 
à  760  loises  ,  soil  1,481  mètres  26  ccnlimètres  ,  paraît  plus  générale- 
ment adoptée  aujourd'hui.  Elle  l'a  été  nolannuent  par  M.  \N  alckenaër 
(Histoire  d'Horace,  t.  i''',  p.  233).  Cette  fixation  que  nous  croyons 
se  rapprocher  beaucoup  de  la  vérité,  et  qui  surtout  donne  des  résultats 
d'une  exactitude  remarquable  en  l'appliquant  .\  la  roule  doni  nous 
nous  occupons,  est  une  moyenne  entre  les  différentes  évaliialions 
données  par  les  savants.  Fréret  avait  adopté  le  chiffre  de  761  toises. 
Les  PP.  Riccioli  cl  Crimaldi  ,  savanis  jésuites ,  en  mesurant,  par  des 
opérations  géométriques  faites  .sur  l'ancienne  l'ia  ,Emilia  qui  suit  mu- 


SUR   LUNINA.  307 

qui  [L-iraît  avoir  prévalu  aujourd'hui  fixe  la  valeur  du  miUe 
romain  à  760  toises,  équivalant  à  1,481  mètres  26  centi- 
mètres. La  lieue  gauloise  était  par  conséquent  de  1,140 
toises,  soit  2,221  mètres  90  centimètres. 

L'Itinéraire  d'Antonin,  d'accord  en  cela  avecla  carte  de 
i^eutinger, porte  à  45  milles,  soit  30  lieues  gauloises,  la  dis- 
tance totale  de  Lvgdiinum  à  Matisco.  Ces  45  milles  font 
34,200  toises  qui ,  réduites  en  mesures  nouvelles ,  repré- 
sentent 66  kilomètres  657  mètres.  Le  livre  de  poste  publié 
chaque  année  par  l'administration ,  compte  de  Lyon  à 
Màcon  67  idlomètres;  mais,  comme  le  relais  de  la  poste 
aux  chevaux  de  cette  dernière  viUe  est  situé  à  son  extré- 
mité nord,  et  que  la  mesure  doit  être  prise  au  centre  de  la 
viUe,  nous  croyons  devoir  déduire  500  mètres  sur  les  67 
kilomètres,  d'où  il  suit  que  la  dillerence  entre  les  mesures 
romaines  et  les  mesures  françaises  n'est  plus  que  de  157 
mètres,  ce  qui  est  bien  peu  de  chose  siu*  une  pareille 
étendue. 

D'après  l'Itinéraire ,  que  nous  adoptons  comme  base  de 
nos  calculs,  nous  devons  trouver  la  position  de  Lunna  aux 
deux  tiers  de  la  distance  de  Lyon  à  Màcon,  ou,  en  d'autres 
termes,  à  moitié  chemin  d'Anse  à  Màcon.  M.  Walckenaër, 
en  mesurant  sur  la  carte  de  Cassini,  a  trouvé,  comme  nous, 
que  ce  point  tombait  précisément  au  pont  de  l'Ardière  ; 
mais,  quelle  que  soit  l'exactitude  des  cartes  de  Cassini ,  une 
chose  les  surpasse  encore  dans  ce  genre  de  mérite ,  ce  sont 


ligne  droite  entre  Bologne  elModène,  la  dislance  de  25  milles  romains 
qui  sépare  ces  deux  villes ,  avaient  trouvé  que  le  mille  répondait  à 
766  toises.  Voyez  Mémoires  de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles- 
lettres  ,  vol.  xrv-,  p.  163,  164.  Au  reste,  ces  différences  ne  peuvent 
influer  en  rien  sur  la  justesse  de  nos  calculs,  puisque  nous  cherchons 
Lunna  aux  deux  tiers  de  la  distance  de  Lyon  à  Màcon,  et  que,  pour 
déterminer  ce  point,  nous  ne  faisons  usage  que  des  mesures  officielles 
françaises. 


308  RECHERCHES 

les  mesures  officielles  prises  sur  les  lieux  mêmes  par  les 
ingénieurs  des  ponts  et  chaussées,  et  constatées  par  les 
bornes  kilométriques  placées  au  loni>  des  grandes  routes  : 
aussi  nous  n'hésitons  pas  à  les  préférer. 

La  distance  totale  de  Lyon  à  Màcon  étant  de  66  kilomètres 
et  500  mètres,  le  point  que  nous  cherchons  doit  se  trouver 
à  44,333  mètres  de  Lyon  et  à  22,167  de  Màcon;  mesure 
sur  la  route  de  Paris,  au  lieu  dattciiulrc  S;iinl-Jcan-d'Ar- 
dière,  il  reste  au  midi  de  ce  village,  et  tombe  à  166  mètres 
au  nord  de  la  Croisée  de  Bettevitle,  en  partant  du  point 
d'intersection  de  la  route  de  Paris  et  de  celle  de  Beaujcu  (1). 
Or,  sur  le  point  où  aboutissent  les  166  mètres,  il  n'existe 
absolument  aucune  trace  d'une  ancienne  ville,  ni  même 
d'un  village.  Persisterait-on  à  vouloir  placer  Lunna  à  Saint- 
Jean-d'Ardière?  mais,  oiUro  qu'il  est  trop  au  nord  déplus 
de  800  mètres,  ce  petit  \  iUage  serait  dans  l'impuissance  de 
nous  montrer  le  moindre  vestige  d'antiquité  attestant  que 
jadis  il  ait  eu  plus  d'importance  qu'aujourd'hui.  Si  on  vou- 
lait se  faire  un  argument  de  la  direction  des  chaussées 
conduisant  en  ligne  droite  à  Saint-Jean-d'Ardière,  nous 
répondrions  que  ces  chaussées  sont  d'une  date  assez  ré- 
cente. La  plus  ancienne,  celle  entre  Saint-Georges  et  la 
Croisée,  n'a  pas  un  siècle  d'existence,  nous  en  sommes  cer- 
tain. Elle  fut  construite  de  1750  à  1760,  sous  le  ministère 
de  M.  Trudaine,  à  qui  la  France  dut  tant  de  belles  routes  (2), 
et  dont  le  nom  cependant  est  à  peine  connu  aujourd'hui. 


(1)  Il  laul  remarquer  que  nos  mesures  oui  M  prises  en  1844,  e"esl- 
à-dire  avant  que  la  roule  royale  eût  été  allongée  parla  rectification  qui, 
pour  éviter  les  hauteurs  de  Linionest,  lui  fait  eonlourner  la  montagne. 
A  celte  époque,  la  borne  kilométrique  n"  44  se  trouvait  plaeée  à  1G7 
mètres  au  midi  de  la  Croisée. 

(2)  Laerelclle  ,  Histoire  de  France  pendant  le  dii-liuitienie  siècle  , 
livre  X. 


SUR   LDNNA.  30'J 

Des  vieillards  iiuus  ont  rapporté  que  chaque  village  du 
Beaujolais  envoyait,  à  son  tour,  ses  habitants  travailler  par 
corvée  à  cette  chaussée.  Quant  à  celle  au  nord  de  Saint- 
Jean  ,  et  qui  s'aligne  avec  la  précédente ,  des  renseigne- 
ments également  certains  nous  ont  appris  qu'elle  fut  cons- 
truite peu  d'années  après  l'autre,  et  achevée,  ainsi  que  le 
pont  del'Ardière,  en  1767. 

Ces  chaussées  étant  modernes,  rien,  dès  lors,  ne  prouve 
que  la  voie  romaine  suivît  exactement  la  même  direction 
que  la  route  actuelle ,  dans  une  immense  plaine ,  où  elle 
pouvait  presque  indifleremment  appuyer  plus  ou  moins  à 
droite  ou  à  gauche. 

Il  suit  de  là  que ,  n'ayant  pu  trouver  l'emplacement  de 
Lunna  sur  la  route  royale,  il  faut  nécessairement  le  cher- 
cher ailleurs. 

Après  de  longues  recherches  et  un  examen  des  plus  minu- 
tieux, nous  déclarons  que  la  position  de  Belleville  est  la 
seule  qui  nous  semble  réunir  toutes  les  conditions,  résoudre 
toutes  les  difficultés.  Cette  petite  ville  située  entre  la  grande 
route  de  Paris  et  la  Saône,  à  égale  distance  de  l'une  et  de 
l'autre,  paraît  fort  ancienne.  Ce  qui  tend  à  le  prouver, 
c'est  qu'on  ignore  complètement  l'époque  de  sa  fondation, 
tandis  que  la  même  incertitude  n'existe  point  à  l'égard  de 
Beaujeu  et  de  Villefranche  qu'on  sait  avoir  été  fondés,  dans 
le  moyen-àge,  par  les  siresde  Beaujeu.  Ses  murs  d'enceinte 
en  briques,  dont  il  existe  encore  des  restes,  et  sa  belle 
église,  dont  le  style  d'architecture  est  roman-byzantin, 
semblent  attester  qu'elle  fut  autrefois  plus  importante 
qu'aujourd'hui.  Elle  est  coupée  en  croix  par  deux  larges 
rues,  qui  se  dirigent  de  l'est  à  l'ouest  et  du  nord  au  sud. 
La  première  est  empruntée  par  la  route  départementale  de 
la  Saône  à  la  Loire,  ce  qui  la  rend  très  animée.  La  seconde, 
beaucoup  plus  tranquille ,  semble  pourtant  annoncer  qu'à 
une  époque  peu  éloignée  une  grande  route  la  suivait  éga- 


310  RECHERCHES 

lenient.  En  eftet,  des  documents  authentiques  et  les  sou- 
venirs de  quelques  vieillards  nous  apprennent  que  la  route 
de  Paris  y  passait  encore  en  1765.  L'extrcniité  nord  de  cette 
rue  se  nomme  toujours  la  Porte  de  Mdcon,  l'extrémité  sud, 
/a  Porte  de  Villefranche. 

Mais  ce  cjui  surtout  révèle,  d'une  manière  invincible, 
l'existence  d'une  ville  gallo-romaine  sur  les  ruines  de 
laquelle  repose  Belleville,  ce  sont  les  divers  débris  et  objets 
d'antiquités,  tels  que  poteries,  mosaïques,  statuettes  et  mé- 
dailles, qu'on  Irouve  assez  frécpienunent ,  suit  dans  l'inté- 
rieur de  la  ville  moderne,  soit  en  dehors  et  notamment  au 
hameau  de  la  Communderie  situé  au  nord,  ainsi  qu'à  celui 
ôHAiguerande  situé  au  midi.  La  présence  de  ces  antiquités 
liors  de  l'enceinte  actuelle  semble  prouver  que  f.unna  était 
plus  considérable  que  Belleville,  et  surtout  plus  allongée  du 
midi  au  nord.  En  efl'et,  Villefranche  ni  Beaujeu  n'existant 
pas  sous  les  Romains,  Lunna  devait  naturellement  être  la 
capitale  de  ce  petit  pays  si  riche  et  si  fertile  dans  la  partie 
qui  avoisine  la  Saône.  Placée  tout  à  la  fois  sur  une  grande 
voie  romaine  et  presque  aux  bords  de  cette  rivière,  son 
commerce  ne  pouvait  manquer  d'être  florissant. 

Tout  concourt  donc  à  établir  que  Belleville  occupe  la 
place  d'une  ville  ancienne  ([ui  ne  peut  être  que /-«/!««;  mais 
son  nom  tout  moderne  a  du  dcniulorles  antiquaires,  qui  n'y 
trouvaient  aucune  analogie  avec  celui  de  la  viUe  romaine. 

Quant  à  sa  distance  de  Lyon  et  de  Màcon,  Belleville  rera- 
plil  mieux  ([ue  nul  autre  endroit  les  conditions  posées  par 
l'Itinéraire  d'Antonin.  Rien  de  plus  facile  que  tfy  faire  pas- 
ser la  voie  romaine ,  puisque ,  sous  Louis  XV,  la  route  de 
Paris  y  passait  encore.  Nous  venons  de  voir  que  Lunna 
doit  se  trouver  à  4-5,3.3.3  mètres  de  Lyon  et  à  22,107  de 
Màcon ,  et  que  ce  point  mesuré  sur  la  route  ;ictuelle  de 
Paris,  qui  doit  être,  à  peu  de  chose  près,  parallèle  à  l'an- 
cienne voie  romaiiif.  l(tnil>r  à    ItKi  iiièlres  au  nord  de  la 


SUR   LUNNA.  31  I 

Croisée  ;  or,  comme  la  Croisée  est  à  peu  près  à  la  Jiauteur 
du  centre  de  Belleville ,  il  en  résulte  que  si  les  44,333 
mètres  dépassent  son  centre  de  166  mètres  environ,  ils 
sont  loin  de  dépasser  son  enceinte  septentrionale  actuelle. 
Celte  légère  difi'érence,  à  laquelle  d'Anville  ne  se  fût 
pas  même  arrêté ,  s'explique  d'ailleurs  d'une  manière 
très  naturelle.  La  route  royale  de  Lyon  à  Màcon ,  sur  la- 
quelle nous  avons  mesiu"é  les  distances,  contient,  dans  la 
partie  qui  s'étend  de  Lyon  jusqu'à  la  liauteiu"  de  Belleville, 
des  chaussées  modernes  sur  une  longueur  assez  considé- 
rable. Ces  chaussées  faites  sous  Louis  XV  se  trouvent  sur- 
tout dans  la  plaine  d'Anse ,  entre  cette  dernière  ville  et  le 
village  des  Chères  et  entre  Saint-Georges  et  la  Croisée. 
On  conçoit  facilement  que  la  voie  romaine,  forcée  à  des 
détours  pour  éviter  les  débordements  de  la  Saône ,  devait 
être  plus  longue  de  Lugdimum  à  Lunna  que  la  route  royale 
actuelle.  Ces  chaussées  tirées  en  ligne  droite  ont  dû  évi- 
demment raccourcir  la  distance,  et,  en  appliquant  à  la  route 
moderne  les  mesures  de  l'Itinéraire ,  elles  devaient  néces- 
sairement donner  un  excédant  qui ,  du  reste ,  s'est  trouvé 
bien  faible. 

D'après  ces  explications,  le  point  cherché  tombe  à  peu 
près  au  centre  de  Belleville  ;  dès  lors  le  problème  se  trouve 
complètement  résolu. 

Pour  fortifier  encore  nos  éléments  de  conviction,  ajoutons 
que ,  dans  un  rayon  de  plus  d'une  lieue  autour  de  Belle- 
ville,  on  chercherait  vainement  un  lieu  qui  offiit  la  moindre 
trace  d'antiquité,  ou  qui, par  sa  position,  put  prétendre  oc- 
cuper l'emplacement  de  Lunna  :  Belleville  seule  remplit 
toutes  les  conditions  d'antiquité  et  de  distance. 

Si  nous  ne  nous  laissons  pas  abuser  par  le  faible  qu'on  a 
toujours  pour  son  opinion,  quand  on  croit  avoir  découvert 
la  vérité,  il  nous  semble  que  nos  preuves  ont  acquis  l'évi- 


312  RECHERCHES 

dence  d'une  démonstration  niatliéniatique  (1).  Notre  con- 
viction est  d'autant  plus  profonde,  qu'elle  ne  s'est  produite 
qu'à  la  suite  d'un  examen  attentif  des  localités  et  d'un 
calcul  rigoureux  des  distances.  En  commençant  notre  tra- 
vail, nous  n'avions  point,  comme  il  arrive  trop  souvent, 
d'opinion  arrêtée;  et  même,  si  nous  avions  été  obligé  d'en 
exjjrimer  une,  elle  eût  été  probablement  toute  différente  de 
celle  d'aujourd'hui.  Il  est  difficile,  en  effet,  de  se  soustraire 
à  l'influence  qu'exercent  des  noms  tels  que  ceux  des  d' An- 
ville  et  des  Walckenaër. 

Au  reste,  nous  n'avons  point  la  prétention  d'avoir  émis 
une  idée  que  personne  n'ait  eue  avant  nous.  Loin  d'être 
nouvelle,  cette  idée  est,  au  contraire ,  fort  ancienne.  Bien 
que  les  savants  ne  l'eussent  point  adoptée,  elle  s'est  con- 
servée dans  nos  chroniques  locales,  mais  surtout  dans  les 
traditions  du  pays. 

Guillaume  Paradin  (2) ,  historien  du  xvi*  siècle  et  doyen 
du  chapitre  de  Beaujeu  ,  s'exprime  ainsi  :  liellevilte  en 
Beaujolais,  sus  la  riuiere  de  Saône,  que  les  anli(jucs  nom- 
moyenl  Luna  ou  Lunnu,  corne  il  appert  par  f Itinéraire  et 
Voyager  de  l'Empereur  Antonin.  Jacqiies  Severt,  que  l'on 
peut  compter  au  nombre  des  chroniqueurs  de  notre  pro- 


(1)  M.  Walckenaër,  le  d'Anvillc  de  notre  époque  ,  a  fait  à  l'auteur 
de  ce  travail  l'iionneur  de  lui  dire  qu'il  regardait  la  quc>tion  comme 
dé/initiveiiifiit  jugée,  en  ajoutant  ces  paroles  cgalcuieiit  honorables 
pour  lui  cl  pour  celui  à  qui  elles  s'adressaient  :  «  Vous  avez  très  bien 
<(  fait  de  réfuter  l'opinion  que  j'avais  émise:  il  est  bien  évident  qu'étant 
"  sur  le  terrain,  ^ous  avez  dû  y  trouver  des  lumières  que  mes  cartes 
"  n'ont  pu  me  fournir.  «  Sa  haute  impartialité  ne  s'est  point  arrêtée 
là,  et  c'est  sur  son  rapport  que  l'Institut  a  décerné  une  mention  hono- 
rable à  cet  opuscule. 

(2)  Mémoires  de  Vhhioire  de  Lyon  ,  in-fol.  Lyon,  1575,  p.  407. 


SUR  LUNNA.  31  3 

vince,  parle  de  Bellcville  en  ces  termes  (1)  :  Belle-Villa'i 
quœ  anliquis  Lunna  vocitahatur.  Dans  un  autre  de  ses  ou- 
vrages (2)  il  est  encore  plus  explicite  :  Lunna,  sic  olim 
vocitala  ut  ex  provinciarum  Itinerario  Antonini  impera- 
toris  munifeslum  est,  vulgo  Bella-Villa,  Araris  porlus. 

Mais  c'est  principalement  dans  les  souvenirs  des  habi- 
tants de  BclleviUe  que  cette  tradition  s'était  perpétuée  d'une 
manière  remarquable.  Nous  en  avons  une  preuve  assez  sin- 
gulière qui  mérite  d'èlre  rapportée.  Dans  ces  joiu^s  néfastes 
où  Lyon  se  nommait  Commune  -  Affranchie ,  Saint- Denis 
Franciade,  et  Saint-Pierre-le-Moutier  Brutus-le-Magnanime , 
Belleville  crut  devoir  aussi  changer  de  nom.  Un  arrêté  pris 
parle  Conseil  général  de  la  commune,  le  5  pluviôse  an  II, 
adopta  celui  de  Belluna,  attendu,  est-il  dit,  que  la  commune 
se  nommait  anciennement  Lunna.  Cet  arrêté,  envoyé  à  la 
Convention,  qui  négligea  de  le  sanctionner,  n'eut  point  de 
suite;  mais,  en  fondant  ainsi  l'ancien  nom  romain  avec  le 
nom  moderne,  il  constate  d'une  manière  évidente  l'opinion 
traditionnelle  des  habitants  de  Belleville  siu-  l'antiquité  de 
leur  patrie  (3). 


(1)  Chronologia  histnrica  ,  etc.  ,  de  Maiisconensibus  Episcopis. 
Êyon,  1607,  in-4»,  p.  202. 

(2)Z>e  Orbis  Catoptrici  principiis.  In-l",  Paris,  1598,  p.  25. 

(3)  Nous  devons  beaucoup  de  renseignements  utiles  au  zèle  éclairé 
et  à  l'obligeance  de  M.  l'abbé  Chambeyron,  ancien  vicaire  de  Belle-, 
ville ,  aujourd'hui  l'un  des  vicaires  de  la  catliédrale  de  Lyon.  11  a  re- 
cueilli une  foule  de  documents  précieux  pour  l'histoire  du  Beaujolais , 
et  surtout  de  Belleville.  Il  serait  bien  à  désirer,  dans  l'intérêt  de  la 
science ,  qu'il  publiât  le  fruit  de  ses  savantes  recherches. 


M.  Valentin  Smith  ,  conseiller  à  la  Cour  d'appel  de  Lyon  ,  au- 
teur d'uu  travail  sur  les  Insubres  des  bords  de  la  Saune ,  travail 
inséré  dans  la  Revue  du  Lyonnais ,  nous  communique  une  re- 
martjue  importante  qui  ,  naturellement  ,  ti-ouvc  ici  sa  place. 
Selon  Tite-Live  (1),  cette  peuplade  gauloise,  qui  Avisait  partie 
de  la  nation  des  Eduens ,  était  allée  ,  avec  plusieurs  autres  na- 
tions celtiques  ,  s'établir  dans  le  nord  de  l'Italie.  D'Anville  (2)  a 
déjà  remarqué  l'identité  de  nom  entre  le  Mediolanum  qu'ils 
fondèrent  dans  la  Gaule  Cisalpine  ,  et  celui  que  nous  retrou- 
vons comme  station  entre  fMgdimum  et  Rodumna ,  dans  le 
pays  des  Ségusiaves,  clients  des  Eduens.  La  même  identité  existe 
entre  Lnnna  des  Lords  de  la  Saône  et  son  homonyme  des  Lords 
de  la  Macra,  que  son  port  a  rendu  célèLre  (^3).  Doit-on  ne  voir, 
dans  cette  particularité,  que  l'effet  du  hasard?  n'est-il  pas  plus 
naturel  de  l'atti-ibucr  au  désir  que  les  Insubres  ont  dû  éprouver 
de  conserver  un  souvenir  de  leur  pays  ? 


(I)  Lib.  T,  c.  34. 

(3)  Notice  il»  la  Gaule,  p.  38!I. 

(3)  On  connail  ce  vers  il'Ennius  : 

Ltinaï  portum  ,  esl  opertv  cognoscere ,  cives. 
C'est  aujourd'hui  le  port  de  la  Speiiia ,   dont  le  génie  de  Napoléon   voulait  U\\w  le  plus  beuu 
port  de  la  Méditerranée. 


SECONDE   PARTIE. 


A  côté  de  cette  grande  voie  romaine  qui  vient  de  nous 
occuper,  il  en  existait  une  autre  qui  s'embranchait  sur  la 
voie  principale.  C'était  une  de  ces  routes  secondaires  que 
les  itinéraires  désignent  sous  le  nom  de  Compcndium  (1). 
EUe  avait,  en  effet,  l'avantage  de  se  rendre  à  Autun  par  une 
ligne  beaucoup  plus  directe,  en  traversant  les  montagnes 
du  Beaujolais  et  du  Maçonnais.  Son  point  de  départ  était 
précisément  Lunna.  Cette  ancienne  route  subsiste  encore; 
en  sortant  de  Belleville,  elle  porte  le  nom  de  chemin  ferré, 
se  dirige  au  nord-ouest ,  traverse  à  Saint-Jean-d'Ardière  la 
route  de  Paris,  poiu-suit  son  cours  sans  interruption  sm-  les 
communes  de  Villié,  Avenas  et  Ouroux,  d'où  elle  se  dirige, 
par  Saint-Jacques-des- Arrêts,  GermoUe,  Tramayes  et  Saint- 
Point  (2) ,  sur  Cluny,  et  de  là  sur  Autun.  Elle  est  connue 
dans  le  Beaujolais  sous  les  noms  de  chemin  ferré  ou  de 
chemin  des  Romains.  Nous  l'avons  vue  citée  sous  ce  der- 


(1)  LiUéralemenl  un  chemin  abrégé. 

(2)  Lieu  immortalisé  par  la  demeure  d'un  grand  poète. 


316  RECHERCHES 

nier  nom  dans  des  titres  fort  anciens.  Outre  ces  deux  noms 
attestant  son  origine ,  elle  conserve  encore  à  l'appui  de  son 
antiquité  quelques  restes  de  pavé ,  particularité  qu'elle  ne 
partage  avec  aucun  autre  chemin  du  pays.  On  peut  ajouter 
que  la  manière  intelligente  dont  elle  est  tracée  empêche  de 
la  confondre  avec  les  chemins  vicinaux ,  dont  la  direction 
accuse  l'absence  de  toute  espèce  de  combinaison. 

On  nous  objectera  peut-être  que  ni  l'Itinéraire  d'Autonin, 
ni  la  carte  de  Peutinger  ne  font  mention  de  cette  route; 
mais  on  ne  peut  rien  en  conclure.  D'Anvillc  a  constaté 
l'existence  d'un  grand  nombre  de  voies  romaines  qui  se 
trouvent  dans  le  même  cas. 

L'avantage  qu'avait  cette  route  d'être  plus  courte,  la  fit 
préférer  dans  le  moyen-âge  par  les  voyageurs  allant  de 
Paris  à  Lyon  et  réciproquement.  Dans  un  temps  où  l'état 
des  grands  chemins  rendait  presque  impossible  l'usage  des 
voitures,  il  n'y  avait  que  deux  manières  de  voyager,  les 
riches  à  cheval  et  les  pauvres  à  pied.  Dans  ces  deux  cas, 
on  prend  toujours  de  préférence  le  chemin  le  plus  coiu-t, 
même  au  travers  des  montagnes ,  et  l'on  délaisse  celui  de 
la  plaine,  lorsqu'il  est  le  plus  long.  Aujourd'hui  c'est  tout 
le  contraire ,  mais  notre  manière  de  voyager  est  bien 
cUIÏ'érente. 

Peut-être  on  nous  demandera  d'après  ([uelles  preuves 
nous  avançons  que  cette  route  était  la  plus  fréquentée  dans 
le  moyen-âge.  Nous  pouvons  en  rapporter  dciLx  assez  re- 
marquables. La  première  nous  est  fournie  par  le  monument 
si  connu  sous  le  nom  iVAulel  d'Aoenas,  qui  rappelle  l'of- 
frande d'une  église  faite  à  saint  Vincent  par  un  roi  de 
France  qu'on  a  cru  être  Louis-lc-Débonnaire,  mais  qui  pa- 
rait plutôt  être  saint  Louis.  L'inscription  donne  une  date 
(12  juillet)  qui  doit  être  celle  du  passage  de  ce  prince. 
Conmicnt  croire  qu'un  roi  de  France  serait  allé  chercher 


SUR   LUNNA.  31  7 

un  misérable  village  perdu  dans  les  montagnes,  si  la  grande 
route  ne  l'y  avait  conduit  tout  naturellement? 

Nous  trouvons  la  seconde  preuve  dans  le  Journal  de 
Guillaume  Paradin  (1).  11  nous  apprend  que  François  de 
Mandelot ,  gouverneur  de  Lyon  sous  Charles  IX ,  revenant 
de  la  court,  avait  couché  à  Ouroux,  d'où,  en  suivant  tou- 
jours la  même  route,  il  était  allé,  le  lendemain,  dîner  au 
château  de  \ Ecluse  situé  au  bord  de  cette  ancienne  voie 
romaine,  à  un  kilomètre  environ  au  nord  de  BeUeville,  et 
de  là  s'était  rendu  au  gile  à  Villcfranche.  Ceci  se  passait 
en  octobre  1573. 

Ce  n'est  que  bien  plus  tard ,  et  lorsque  l'usage  des  voi- 
tures a  prévalu,  qu'on  a  préféré  la  route  par  Màcon  et  Cha- 
lon,  et  que  l'autre  s'est  trouvée  abandonnée.  Aujourd'hui 
il  est  question  d'en  faire  un  chemin  de  grande  communi- 
cation ;  mais ,  en  attendant  que  ce  projet  s'accomplisse  , 
Avenas  ne  voit  plus,  depuis  longtemps,  les  rois  ni  les  gou- 
verneurs traverser  son  maigre  et  sauvage  territoire. 


(1)  Inséré  clans  la  Revue  ilii  Lyonnais,  août  1857.  L'auteur  de  cet 
article  possède  le  manusciit  autographe  de  ce  journal. 


ARMORIAL    DU    BEAUJOLAIS. 


ARMORîAL  DU  BEAUJOLAIS. 


AGNIEL,  seigneur  de  Chenelettc. 

Coupé,  an  1  d'azur  à  5  étoiles  d'argent, 
iTi  faspe  ,  surmontées  d'un  soleil  d'or:  au 
'2  d'or  ,  au  mouton  passant  d'azur. 


AGNOT,   seigneur  de  Champre- 
nard. 

De  gueules ,  à  2  épées  à  l'antique  d'or, 
posées  en  sautoir;  sur  le  tout  à  l'écusson 
de  sable  à  la  fasee  d'argent. 


21 


ARMORIAI.   Dl    BEAUJOLAIS. 


D'AIGUEPERSE  ,  a  donné  des  tna- 
iïistrats  distiniiués  à  la  prévôté 
do  Bcaujeu. 

Do  sabk-  ,  à  5  fasccs  ondées  d'or , 
accoinpagnî'es  de  iï  roses  d'argent  ,  2  en 
i-licf .  1  en  pointe. 


D'ALBON ,  seigneur  de  la  Forêts. 

Ecartelé  au  1  et  4  de  sable  ,  à  la  croix 
d'or:  au  2  cl  3  d'or,  au  dauphin  vif  d'azur, 
langue,  Larbé,  crê  té  et  oreille  de  gueules: 
l'écu  sommé  d'une  couronne  à  lanliqiie. 
Devise  :  A  crucf.  Victoria. 


D'AMANZE,  seigneur  d'Arcinges. 

De  gueules,  à  .ï  coquilles  d'or,  posées  2 
rn  <-hcf  el  I  en  pointe. 


4     '}     '^     4 

'Y  'W  '«fj  -^ 
\^l^  'l^  ^)f^  '^ 

t       s.>  -j»  -^  M 


D'APCHON,  seigneur  de  Monlre- 
nard. 

D'or,  semé  <le  fleurs  de  lis  d'azur. 


.^         -j* 


ARMORIAL  DU  BEAUJOLAIS.  323 

D'ARCY,   seigneur  d'Ailly  et  de 
Vandranges. 


De  faucilles  ,  à  5  ares  d'argent  posés  en 
tascc. 


D'ARCY,  seigneur  de  Coutouvre , 
Boyer  et  Lavai'enne. 

D'azur,  à  6  bcsants  d'or,   posés   5,  2 
cl  I. 


\J    \l  ■ 


M- 


M_X_it 


D'AROD  ,  seigneur  de  Montmelas, 
Pierrefilant,  etc. 

D'or ,  à  l  fasce  componnée  de  gueules 
ol  de  vair  de  3  tires,  surmontée  de  ô 
étoiles  d'azur  en  fasce.  Devise  :  Sans  rien 

FEINDRE. 


h 


D'ARS,  seigneur  du  Bost. 
Pallé  d'or  et  d'azur,  de  6  pièces. 


à-lk 


AK.MOKIAI.   Dl     BEAIJOI.AIS. 


DE  L'ARTUISIE,  seigneur  de  V 
lière.». 

D'or ,  .i  !>  pals  de  gueules. 


%^  iiJll 


ARTHEAUD  DE  VIRY,  seigneur 
de  Clavejson. 

De  gueules  ,  au  lion  d'argent ,  armé  de 
s;il>le  :  à  la  fasce  de  sable  brochant  sur  le 
tout. 


ATHIAUD   do  Montchanin ,    sei- 
unour  du  Pcray. 

Do  ^'iii'ule>.    à    ô   lions   rt"or  passant  . 
l'un  sur  l'autre. 


AUBAILLE,  seiirneur  de  Laissus. 


AKMOKIAI,   Dl     ItKAlJOLAIS. 


325 


D'AUMONT-ROCHEBARON,  sei- 
gneur de  Cenvcs. 

D'argent ,  an  chevron  de  gueules  ,  ac- 
compagné de  7  nierlettes  de  môme ,  4  en 
chef  et  3  en  ])ointe.  Cimier  :  un  aigle. 
Devise  :  Uni  militât  astro. 


AUSTREIN,  seigneur  de  Morland. 

D'azur ,  au  chevron  d'or  ,  accompagné 
en  chef  de  2  colombes  d'argent ,  et  en 
pointe  d'un  poisson  ailé  d'or. 


D'AUXERRE,  seigneur  de  Roche- 
fort. 

De  gueules  ,  l\  la  h-.tiuh-  d'or. 


DE  BAILLY ,   seigneur  de  Linias- 
sous-Chanielet. 

D'or,  à  une  fasce  ondée  d'azur,  à  un 
tourteau  de  même  en  chef ,  chargé  d'une 
étoile  d'or. 


326 


ARMORIAL  DU  BEAUJOLAIS. 

DE  BALAND,  seigneur  d'Amas. 

D'azur,  à  une  bande  d'or,  chargée  d'une 
lance  de  gueules  armée  d'argent. 


BALARIN. 

D'azur,   au  chevron  d'argent,  au  chef 
d'or. 


DE  LA  BALME,  seigneur  de  Loii- 
gcval. 

De  gueules,  à  3  pals  d'or,  à  la  haiulc  de 
sahic  brochant  sur  le  tout. 


BARJOT,  seigneur  du  Sauzey. 

D'azur  ,  au  grilTon  d'or,  accompagné 
d'une  étoile  de  niénu'  au  l"'  canton  du 
chef. 


Ah.MOKIAL   DL    liliAUJOLAIS. 


327 


DE    BARONNAT,     seigneur     de 
Bussy. 

D"or,  à  3  guiilons  d'azur  rangés  en 
puis  ,  au  chef  de  gueules  ,  chargé  d'un 
1 11)11  léopai'dé  d'argent.    Devise  :  Vertu  a 

l.'llONNEUll    (lllDK. 


DE  LA  BASTIE,  lieutenanl-géiiéral 


U'argcnl,  à  une  croix  ancrée  de  gucu- 


DE  BATAILLE  ,    seigneur   de    Bu- 
tai%. 

D'argent,  à  3  flauimes  de  gueules  mou- 
vantes de  la  pointe  de  l'écu.  Devise  :  Ex 

IIKI.I.O   VK\. 


BAUDET,  seigneur  de  Boistrait. 

D'azur,  à  3  fleurs  de  lis  d'argent  2  et  1; 
au  chef  d'or,  au  lion  passant  de  gueules, 
armé  et  lanipassé  d'argent. 


328 


ARMORIAL  DU  BEAUJOLAIS. 


DE  BAYARD,  seigneur  deConibe- 
Robert. 

D'azur  ,  au  chevron  d'or  ,  accompagné 
de  3  étoiles  du  même,  2  et  1. 


DE    LA    BEAUBERARD    DE    MA- 
CLAS ,  seigneur  de  la  Vennerie. 

D'azur,  à  la  bande  d'iieiiiiiue  :  écartelé 
de  gueules,  à  3  étoiles  d'or,  2  et  1. 


BEAUDESSON ,  seigneur  de  la  Fo- 
rêts. 


BEAUJEU,  sires  el  harmis  de  Beaii- 
jcii,  |iriiic('s  (le  Dombes. 

l)'or,  au  lion  de  sal)lc  armé  el  lainpassé 
de  gueules,  au  land)el  à  5  pendants  de 
gueules  brochant.  Devise  :  I'ort.  fchit. 
("ri  de  "-ucire  :  1'"l\M)»k,s. 


ar:\i()riai,  du  heaujolais. 


32<J 


BEAUPOIL  DE  ST-AULAIRE ,  sei- 
iges 


gneiu"  d'Arcinaes. 


De  gueules,  à  ô  couples  de  cliieiis  d";ii 
geut  en  pals  ,  2  et  1. 


DE  BEC,  alias  DE  BECK ,  seigneur 
de  la  Bussière. 

D"argent,  à  l'aigle  à  2  lôtes  de  sable, 
membréc  el  becquée  de  gueules. 


BELLET ,  seigneur  de  Boistrait. 

D'azur  ,  à  la  bande  d"or,  chargée  d'une 
aigle  de  sable. 


BÉRAUD,  seigneur  de  Ressein. 

D'azur  ,  à  .5  molettes  d'éperons  d'or  , 
au  chef  de  gueules  ,  chargé  d'un  lion 
léopardé  d'argcnl. 


330 


ARMORIAL  DU  BEAUJOLAIS. 


BERGIRON,    seigneur    de    Foiite- 
nailles. 

D"azui' ,  à  la  fasc-c  d'or  ,  l'hargée  de  3 
lièfles  de  sable,  acCDiupagnéc  en  ehef  d'un 
phénix  sur  son  immortalité  d"or ,  et  en 
pointe  d'un  croissant  de  même. 


BERNARD   DE   LA   VERNETTE , 
seisiueur  de  Gorze. 

De  gueules,  à  la  bande  d'or,  chargée 
de  ô  étoiles  d'azur  et  accompagnée  en  chef 
d'au  corucl  d"or  lié  de  pourpre. 


BERNIGAUD  DE  SERCY,  lieule- 
uaul  assessciir. 

D'azur,  au  cIum  roii  d'or,  accompagné 
en  pointe  d'un  arbre  terrassé  sur  lequel 
est  perché  tm  oiseau ,  et  en  chef  de  deux 
roses .  le  tout  d'or. 


DE  BERTHET,  seigneur  de  Gorze. 

D'azur,  à  5  épis  de  lilc  d'or,  en  pals. 


ARMOKIAL   DU   15E  VL'JOLAIS. 

BERTIN  DU  VILLARS. 


331 


D'azur,  à  '2  épées  d'argent,  la  garde 
d'or  ,  passées  en  sautoir  ,  aecouipagnées 
en  pointe  d'une  gerbe  d'or  lice  de  gueules. 


||;||    f 

f"  r"";['''Pfi 

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1  i  ' 

1  1  h      1               1 

^^^S^^^ 

j 

BERTUCAT,  maître  des  eaux  et 
forêts. 

J)'or ,  à  la  croix  de  gueules . 


DE  LA  BESSÈE,  seigneur  de  Bra- 
meloup. 

Fascé  de  gueules  et  d'argent  ,  de  S 
pièces  ,  au  lion  du  second  émail ,  bro- 
chant. 


BESSIÉ ,  seigneur  de  Montauzaii. 

D'azur ,  à  la  bande  d'argent ,  chargée 
de  5  étoiles  de  sable. 


332 


AIUIOKIAL   DU    BKALJOLAÎS. 


BISSUEL  DE  ST-VICTOR,  seigneur 
de  Thizj-. 

D'argent ,  à  '2  chevrons  de  sal)le  ,  ac- 
eonipagnés  en  pointe  d"un  croissant  de 
même  ,  au  dicf  d"azur  chargL-  de  3  étoiles 
d"or. 


DE  BLOSSET,seii>ueur(Ie  Martbo- 

Pallé  d"or  et  d'azur,  de  C  pièces,  au  chef 
de  gueules  chargé  d'une  fascc  vivrée 
d'argent. 


DE  BLOT  DE  CHAUVIGNY,  sei- 
gneur (lu  Re\ . 

D'argent,  à  5  losanges  de  gueules  mis 
(Il  fascc  ,  au  huuhcl  de  sable  ,  à  4  pen- 
dants. 


BONNE  DE  LESDIGUIERES,  sei- 
j^iu'ur  (le  Lafarge. 

De  gueuh-s,  au  lion  d'or,  au  chef  COUSU 
d'azur  chargé  de  ô  roses  d'argent.  1'"  dc- 
\  ise  :  Nnni.  rsisi  a  Ndmine.  *i"'"  de>  ise  :  IIa- 

IIK.T  l'Kll  VMI.nU  S    Vr.PKs. 


AKMOUIAL   DU    lîKAlJJOJ.AIS. 


333 


DE  BOSC  ou  DE  BOSCO,  seigneur 
de  Pesselaj . 

De  ^uciilfs,  à  une  croix  rcliiqiiclt^.- 
«lîiifçeiil  et  de  sable  de  ô  tiailj,  eantoiniéc 
de  1  lions  d'or,  lanipassés  d'azur. 


BONNET,  lieutenant-général. 

D'azur,  à  une  éloile  d'argent,  au  tliel' 
«le  sable,  ebarf!;é  de  5  heaumes  ou  casques 
Srillés  d'arirenl. 


DES  BORDES,  seigneur  de  Tres- 
chin. 

Fascé  d'or  cl   d'azur,    à  la  bande   de 
gueules  brochant. 


BOTTU  DE  LA  BARMONDIERE, 
seigneur  de  Monlgré,  iMarzé,  etc. 

D'azur  ,  au  chevron  d'or  ,  accoQipagné 
en  poinle  d'un  lion  du  intime,  au  chel' 
d'or. 


334 


VRMORIAL   1)1    BEAUJOLAIS. 

BOUJOT ,  seigneur  de  Bataillv. 


\0 


BOULARD  DE  GATELLIER  ,  sei- 
gneur de  Ruyère. 

D'azur  .  au  créquior  d"ar{j;enl .  fouillé 
d'or  ,  au  chef  cousu  de  gueules  ,  chargé 
de  n  besants  d'or. 


BOURBON-.MONTPENSIER  ,  sires 
et  barons  de  Beaujolais,  princes 
(le  Dombcs. 

De   France,  à  la  colice  de  gueules  en 

li.inde. 


BOURBON-ORLEANS,  sires  et  ba- 
rons (le  Beaujolais. 

De    l'runco  .   au   landicl   :'i   r>  pendants 
d'arficnl. 


'\RMORIAL  DU  BEAUJOLAIS.  33f) 

BOURBON,  sei-ii.Mir  ûv  Liniiis. 


Dr  (gueules  ,  à  iimc  Inscc  d'argent , 
aceoinpagnée  en  clicC  de  2  roses  d'or,  el 
en  pointe  d'inie  tige  de  eliardon  de  niCme. 


DE  BOURCK,  soif-ncur  de  la  Ri- 
i|,audicre. 

C.oujié  au  l""'  d'or,  au  'i""'  d'hermine, 
à  la  croix  de  gueules  cantonnée  de  4 
croissants  d'or.  Devise  :  A  i;kiice  salus. 


DU  BOURG,  seigneur  de  Trézette. 

De  gueules  ,  à  la  bande  d'or,  accompa- 
gnée de  2  besants  du  même  ,  un  en  chef 
el    l'autre    eu   pointe.     Devise  :    Virtiite 

DUCE. 


BOURLIER 
d'AiUv. 


D'AILLY 


D'argent,  au  chevron  de  gueules,  ac- 
l'ompagiic  en  pointe  d'un  chien  passant 
de  sable:  an  chef  d'a/.ur .  chargé  d'un 
soleil  d'or. 


336 


AiniOHlAI.    PL    RKAl'JOLAIS. 


BOYER  DE  RUFFEY,  seigneur  de 
Trades.  . 

D'or.  ;iu  iluMioii  «liiziir  .  îu-runipagiir 
de  ô  laiiiK's  lie  l'IK'I''*"''  ■  -  i"'  !• 


BRAC  DE  LA  PERRIERE,  seigneur 
(le  la  Perrière  et  de  la  Pilonière. 

D'arRc-nt.  à  ô  bandes  d'azur. 


DE  BRIENNE,  seigneur  de  Cba- 
meyré. 

D'azur  ,  au  lion  d'or  ,  billelo  de  mOnic. 


DE  BROSSES,  seigneur  d'Escrots  et 
de  Chevagny. 

lù'arlclc  au  1  et  't  d'arpcnl  .  à  un  cerf 
franohissani  de  fjupulcs:  au  "i  cl  ~t  d'a/iii-. 
à  3  brosses  d'or  ,  'i  el    I . 


ARMORIAL  Di;   BEAUJOLAIS. 


337 


DE  LA  BRUYÈRE,  iieutenant-géné. 
rai. 

D'azur,  à  deux  tiges  de  bruyères  mises 
en  chevron  d'or  ,  accompagnées  en  clief 
de  2  molettes  d'or  et  en  pointe  d'un  crois- 
sant d'hermine. 


DE  BUEIL  (DE  BUELLA),  lieutenant- 


Ti 


ipnoral. 


D'azur,  au  croissant  montant  d'argent, 
accompagné  de  6  croix  recroisetées  au 
l)ied  fiché  d'or. 


BURON,  seigneiu-  de  la  Pinay. 

D'azur,  au   chevron  d'argent,  accom- 
pagné de  3  pigeons  du  même. 


BURTIN  DE  VAURION,  seigneur 
de  Chamelet. 

D'argent,  à  un  Neptune  assis  sur  un 
rocher  à  dextre  et  la  mer  devant  hii ,  le 
tont  au  naturel  ;  à  une  divise  de  gueules 
en  are,  séparant  le  chef  d'azur  à  3  étoiles 
d'argent. 

22 


338 


ARMORIAL   DU  BEAUJOLAIS. 

DE  BUSSIERE,  seigneur  de  Laye-St- 
V'iiicent. 

D'azur,  au  chevi'on  d'or,  accompagné 
en  chef  de  2  étoiles  de  même  et  en  pointe 
d"un  croissant  d'argent. 


DE  BUSSIERE,  seigneur  du  Chàte- 
h.rd. 

Coupé  au  1  d'argent ,  au  lion  issant  de 
fjuculcs  :  au  '2  de  sinoplc  plein. 


^>  -:? 


BUTTY,  seigneur  du  Pas. 

De  gueules ,  à  la  bande  senestrée  d'une 
croiselle  et  adcxlrée  de  deux  losanges  , 
le  tout  d'or  :  ati  chef  cousu  d'azur  ,  à  2 
étoiles  d'argent. 


DE  LA  BUXIERE,  bailli  de  Beaujo- 
lais. 

De  gueules,  à  une  fasec  d'argent  char- 
gée de  ô  aiglcttcs  d'azur. 


ARMORIAL  DU  BEAUJOLAIS.  339 

DE  CAMUS,  seigneur  d'Argigny. 

D'azur  ,  à  ô  étoiles  d'argent ,  au  crois- 
sant d'or  en  abîme. 


,...  r  ....Vf 


CARLAT,  avocat  du  roi. 

De  gueules  ,  au  lion  léopardé  d'or. 


W  jJj^////>/       \>fJ^Mh 


DE  CARNAZET,  seigneur  de Milly. 

Fascé  d'argent  et  de  gueules ,  de  8 
pièces,  à  .5  iicrses  d'or  2  et  1,  et  une  cou- 
leuvre de  sinople  en  abîme. 


CARRA  DE  ST-CYR,  'seigneur 
de  Vaux. 

D'azur ,  au  chevron  d'argent  accompa- 
gné de  3  losanges  2  et  1 ,  celui  de  la 
pointe  soutenu  d'un  croissant,  le  tout 
d'argent. 


340 


ARMORIAL  DU   BEALJOLAIS. 


■:V 


-^  /W 


DE  CARRIGE,  seigneur  de  la  Ca- 
relle. 

De   gueules  ,   à     3  roses    d'argent ,  2 
.t  I. 


CARTIER,  seigneur  de  Sermezy. 

D'argent,  au  trèfle  de  gueules  ,  accom- 
pagné en  chef  de  2  étoiles  et  en  pointe 
(l'un  croissant,  le  tout  de  gueules. 


DE  CHAINTRÉ  ANCIEN,  bailli    do 
Beaujolais. 

De  gueules  ,    à  la  bande  engrélée  d'ar- 
gent. 


DE  LA  CHAIZE,  seigneur  de   la 
Cliaize. 

De  sable  ,  au  lion  d'argonl  .  aimé,  i(ui- 
roiiné  fl  lanipassé  d'or. 


ARMORIAL  DU   BEAUJOLAIS. 


341 


DE  CHALES,  lieutenant-général. 

D'argent ,   à    la   croix    nilée  de  sable. 
Devise  :  C'est  a  mo.n  tort. 


DE    LA  CHAMBRE,  seigneur  du 
Moulin-au-Conite. 

D'azur,  semé  de  fleurs  de  lis  d'or,  à  la 
cotice  de  gueules  brochant  sur  le  tout. 


DE   CHAMEYANT,    seigneur   de 
Vougy. 

D'or  ,   à   la   croix  ancrée   ou    niléc  de 
sable. 


DECHAMEYRE,  écrit  aussi  CHA- 
MERE,  CHEMERI  ou  CHEMEZY, 
seigneur  de  Chameyré. 

D'azur  ,  à  la  bande  d'or ,  accompagnée 
en  chef  d'une  étoile  de  même,  et  en  pointe 
d'une  rose  d'argent. 


342 


ARMORIAL  DU  BEAUJOLAIS. 


DE  CHAMPIER ,  seigneur  de  Bion- 
ney. 

D'azur,  à  une  étoile  d"or.  Devise  :  Redde 

MAUS  .   SED  CONTIA  AUDENTIOR  ITO. 


Fi 

i'; 

1      il 

/l    11    II  \ri\.:ffit  A 

^  f< 

f 

II 

/ 

DE  CHAMPLENAY,  bailli  de  Beau- 
jolais. 

De  gueules,  à  5  moletles  d'or  posées  2 
cl  1 . 


\ 


DE  CHANAINS,  seigneur  de  Mont- 
gré. 

De  sable  ,  ù  la  bande  d'argeni. 


DE  CHANDIEU,  seigneur  de  Pro- 
pières. 

De    gueules  ,   au  lion   d'or  ,  armé   et 
lanipassé  d'azur.  Devise  :  Poin  l'éternité. 


ARMORIAL   DU   BEAUJOLAIS. 


243 


m 


DE  CHANTEMERLE,  seigneur  de 
Vougy. 

l)"or,  à  2  fasces  de  gueules,  accompa- 
gnées lie  9  merlettes  du  môme  péries  en 
orle ,  4  en  chef ,  2  en  flanc  et  5  en 
pointe. 


CHAPUIS  DE  COURGENON,  sei- 
gneur d'Arbuissonas. 

D'azur  ,  au  chevron  d'argent ,  accom- 
pagné de  '2  roses  d'or  en  chef  et  d"un  lion 
de  môme  en  pointe. 


DE  CHAPON  LA  BOTTIÈRE,  sei- 
gneur de  St-Julien  St-Mamez. 

D'azur ,  à  la  bande   d'or  chargée  de  3 
têtes  de  lion  de  gueules. 


DE  CHARDONNAY,  seigneur  de 
St-Lager. 

Ecartelé  au  1  et  4  d'argent  à  3  fasces 
vivrées  d'azur  ;  au  2  et  3  coupé  au  1  de 
sable,  au  lion  issant  d'or,  armé  et  lampassé 
de  gueules  ,  au  2  de  gueules  plein. 


344 


ARMORIAL  DU  BEAUJOLAIS. 


DE   CHARISIEU,  seigneur   de   la 
Pilonière. 

De  gueules,  au  lion  tror:  au  chef  eousu 
d'azur,  chargé  de  2  croissants  d'argent. 


-■^*l§^ 


CHARMETTE,  seigneur  du  Monlel 
près  Cublise. 

D'argent ,  à  un  charme  arraché  de  si- 
nople  ,  accompagné  en  chef  de  2  soucis 
de  gueules  cl  en  pointe  d'une  ancliolie 
d'azur. 


CHARRETON,  seigneur  de  la  Ter- 
ricre. 

D'azur,  au  lion  d'argent  .  armé  el  lani- 
passé  de  gueules. 


CHARRIER  DE  LA  ROCHE,  sei- 
gneur de  la  Roche-Jullié. 

D'azur ,  à  une  roue  à  8  raies  d'or.  De- 
vise :  Sbmi'ër  in  orbita. 


ARMORIAL    DU   BEAUJOLAIS. 


34?) 


DE   LA  CHASSAGNE,    bailli   de 
Beaujolais. 

D'azur,  au  cheM-on  d'or,   au  ciiff  de 
même. 


DE  CHASTENAY  ,    seigneur    du 
Crozet. 

D'argent ,  au   coq    de  sinople  ,  armé  j 
becqué  ,  erêté  et  couronné  de  gueules. 


DE  CHATEAUNEUF  -  ROCHE- 
BONNE,  seigneur  de  Chambosl 
près  Chamelet. 

De  gueules  ,  h  .")  tours  surmontées 
chacune  de  3  donjons  d'or  ,  maçonnées, 
ajourées  et  ouvertes  de  sable,  posées  2 
et  I. 


CHATELAIN    D'ESSERTINE,    sei- 
gneur de  Belleroche. 

D'azur ,  au  château  à  .î  tours  pavillon- 
nées  et  giroueltécs  d'argent ,  maçonné 
(le  sable. 


346 


ARMORIAL   DU   BEAUJOLAIS. 


DE  CHATELLEPERON,  seigneur  de 
Thizy. 

Ecartelé  d'or  et  de  gueules. 


DE    CHAVANNES,    seicneur   de 


Bostgrand. 


De  gueules,  au  sauloir  d"or. 


DE  CHAVANNES  DE  RANGE,  sei- 
gneur du  Rey. 

Ecartelé  au  1  et  4  d'azur  au  croissant 
d'ari^ent ,  i/ui  est  de  Tiancé  :  au  2  et  5  de 
Kiifiiles  au  sautoir  d'or,  i/ui  est  de  Cha- 
vannes.  Devise  :  Crescendo  virtdsadcbtur. 


DE  CHAZERON-PÉLICIEUX,  sei- 
gneur de  Lapra. 

l)"or  ,    au    chef  <5niancl)é    de  ô  pièces 
d'azur. 


ARMORIAL   Dli    BEAUJOLAIS. 


347 


CHESNARD   DE   MAUZERAND, 
seigneur  de  la  Forest. 

D'argent ,  au  chêne  arraché  de  sinople, 
englanté  d"or. 


DE  CHEVRIERS,  seigneur  du  Thil. 

D'argent ,  à  3  chevrons  de  gueules ,  à 
la  bordure  engrêlée  d'azur. 


DE  CHEVROT  ,  procureur  du  roi. 


CHOLLIER  DE  CIBEINS,  seigneur 
de  Buysante. 

D'or,    à  3   banilcs   de   sable,  au  dicf 
d'azur  chargé  d'un  lion  passant  d'or. 


348 


ARMORIAL   DU   BKAL'JOLAIS. 

DE  CIBERANT,  seigneur  de  Boyé. 

D'azui'  ,  à  r>  gerbes  d"or  posées  2  el  1 . 


CLARET  DE  FLEURIEU,  dignitiiire 
et  bienfaiteur  du  Chapitre  de 
Beaujeu. 

D'argent,  à  une  bande  d'azur  chargée 
d'un  soleil  d'or. 


DE  CLUSEL,  seigneur  de  Thoiry. 
De  gueules,  à  lu  bande  d'argent. 


DE  COGNY,  seigneur  de  Cogny. 

D'azur ,  au  chevron  d'argent ,  au  chef 
coupé  d'or  et  de  gueules. 


ARMORIAL  nu    BEAUJOLAIS. 


349 


COLABAU  DE  JULIÉNAS,  scii^ncur 
(le  Juliénas. 

D'iizur,  i'i   la  bande  il'arg;ent ,  cliargcP 
(le   .">   nioiicheliires    (riicrininc     Devise  : 

SlNK    AIVCl'H. 


DE   CONCOURESE  ,  seigneur  de 
Cucurieux. 

De  gueules ,   au  chef  d'argent  chargé 
dune  fasce  ondée  d'azur. 


CONVERS ,  lieutenant-assesseur. 


DE  CORCELLES  ancien,  seigneur 
du  Montct. 

Ecartelé  d'argent  el  d'azur. 


;50 


ARMORIAL   DU  BEAUJOLAIS. 


CORLIN  DE  BLAZET,  bienfaiteur 
de  l'hospice  de  Villefranche. 

D"azur,  à  ô  étoiles  d'or  posées  2  et  1  , 
au  trèfle  aussi  d'or  en  abtnie. 


DE  CORSANT,  seigneur  do  Buy- 
santo. 

Kcartclé  au  1  et  4  d'azur,  à  3  étoiles 
d'oren  pal,  ijui  est  de  Genouillac ;  au  2 
et  3  bandés  d'or  et  de  gueules,  qui  est  de 
Gourdon  ;  et  sur  le  tout  d'argent  à  la 
fasce  (le  gueules  ,  chargée  de  3  eroisettes 
du  ehamp,  qui  est  de  Corsant.  Devise  : 
AxTius. 

CORTEILLE  DE  VAUXRENARD, 
seigneur  de  Vauxrenard. 

D'a/.ur  .  à  une  bande  ondée  d'or,  char- 
gée de  3  tourteaux  de  sable. 


%  C§)  # 


DE  COULEURS,  seigneur  d'Amas. 

D'azur,    au   chevron   d'or,  au  chef  de 
nu>rne  ,  chargé  de  3  roses  de  gueules. 


ARMORIAL  DU   BEAUJOLAIS.  351 

COUPPIER,  seij»iieur  de  Claveysoii. 


D'or,  à  5  coupes  de  gueules,  posées 'i  el 
1:  au  ehef  d'azur,  chargé  d'un  lion  issaiil 
il'argeut. 


COURTIN  DE  ST-VINCENT,  sei- 
gneur de  Sallaiii. 

D'azur, à  5  croissants  d'or 2  cil.  Devise: 

FORTIS  ET  FIDELIS. 


CREMEAUX  DE  LA  GRANGE,  sei- 
gneur de  Tliizy. 

De  gueules,  à  3  croix  recroisetées  au 
jiied  fiché  d'or,  au  chef  d'argent  chargé 
d'un  filet  onde  d'azur. 


DU  CROZET ,  seigneur  de  Monl- 
melas. 

Echiqueté  d'or  et  d'azui'. 


3b' 


ARMORIAL  DU   BEAUJOLAIS. 


DE  CRUSSOLS,  seigneur  de  Lace- 
nas. 

Fascé  d'or  ri  de  sinople  de  six  pièces. 
Heriso  :  Ferro.  >(»'  acro. 


CUSIN ,  seigneur  de  Jasseron. 

D'argent  ,  à   .î  bandes  de  sinople  :    an 
chef  d'azur,  chargé  de  .ï  roses  d'argent. 


DAFFAUX  DE  GLATAS,   seigneur 
de  St-Lager. 

n'az\ir,  à  2    faux  d'argent  passées  eu 
sautoir,  le  fer  en  liant. 


DE  DAiMAS,  .seigneur  do  la  Basile 
et  de  la  Pilonière 

D'or,  à  hi  croix  ancrée  de  g\ieiile<.  I)e- 
\lse  :   Ivr  roRTis  ET  FiDKi.is. 


AHMORFAL   DU  BEAUJOLAIS.  353 

DAMIEN,  seigneur  de  Montgalaiid. 


DANICOURT,  seigneur  de  Char- 
mes. 


DAVID ,  seigneur  de  Vallière. 

D'azur ,  à  la  harpe  d'or. 


DEROCHE  DE  LONCHAMP,  licu- 
lenant-particulier. 

D'azur,  au  chevron  d'or  ,  accompagné 
de  â  rois  d'écliccs  du  même,  2  ell. 


25 


334 


ARMORIAL  DU  BEAUJOLAIS. 


1       i^'  ""■■ 

p- 1 

. 

''s^ 

_- 

J 

DESCHAMPS  DE  TALENCÉ ,  sei- 
gneur de  Talencé. 

D'azur,  à  5  bourdons  d'or  rangi-s  en 
pal  ,  chargés  rliacuii  d'unr  coquille  de 
Srueules. 


DES  VERNAY ,  seigneur  de  Mont- 
galand. 

D'argent  ,  à  l'arbre  de  sinople. 


DE  DICOINE,  seigneur  de  Bonvers. 
Kchiquclî"  d'argent  et  de  sable. 


)  ') 


:>>.: 


DE  DREE,  seigneur  de  la  Farge. 

De  Kiiculcs  ,  à  .'j  merleltes  d'argent  en 
sautoir. 


ARMORIAL  DU  BEAUJOLAIS. 


355 


■  :     m    ^     5         DU  BOST  DE  CURTIEUX ,    sei- 


gneur du  Bosl. 


DU   BESSEY    DE  CONTANSON  , 
seigneur  de  Malloval. 

D'argent,  à  la  croix  de  giieules,  char- 
géc  de  5  losanges  d'or. 


D'azur,  à  3  pals  d'or. 


DUBOST  DE  LA  BLANCHE,  sei- 


gneur de  Lestrette. 


D'or ,  à  5  éciissons  de  gueules  posés  2 
eti. 


DUCRET,  seigneur  de  Trades. 


356 


ARMORIAL  DU  BEAUJOLAIS. 


DUCREUX  DE  TREZETTE  ,  st-i- 


gneur  de  Trezette. 


D'azur,   à  2   uiaiiis  de  justice  passées 
en    sautoir   d'argent  ,  au   lion    d'or  bro- 

cliant  sur  le  tout. 


DUFOURNEL,  seigneur  de  Lay. 

D'azur  ,  à  la  fasce  d'argent ,  accompa- 
gnée de  3  merlettes  de  même  en  chef  et 
d'un  croissant  en  pointe,  aussi  d'argent. 


DULAC  DE  PONCHON ,  seigneur 
fie  la  Pierre. 

D'azur,   à   une  mer  d'argent  somméri 
d'un  ihic  d'or. 


DULICIER  TESTENOIRE,  seigneur 
de  Baeot. 

D'azur,  à  ô  (lèches  d'or  en  pal,  accompa- 
gnées en  pointe  d'un  cœur  de  même  :  au 
chef  d'argent  chargé  d'une  télé  de  sahle  , 
accostée  (h-  '2  étoiles  d'azur. 


ARMORIAL   DU   BEAUJOLAIS.  357 

DUMAS,  seignciir  i\o  Vavre. 


D'azur  ,  à  2  niùts  de  navire  d'argent, 
mis  en  pal.  Devise  r  Fortuna  duce. 


DUMAS  DE  L'ISLE,  bailli  de  Beau- 
jolais. 

De  sinople,  à  â  canettes  d'or,  2  et  i. 


DURAND,  seigneur  de  Pesselay. 

D'azur  ,  au  cerf  passant  d'or  ,   au  chef 
cousu  de  gueules. 


D'ESCOURTILS,  baUli  de  Beaujo- 
lais. 

D'azur,  à  la  croix  d'or,  cantonnée  de 
4  roses  de  gueules  boutonnées  d'or. 


358 


ARMORIAL  DU  BEAUJOLAIS. 

D'ESPINAY,  seigneur  de  Laye. 

Ecartelé  au  i  et  4  d'or  au  pin  de  sinople, 
au  2  et  3  d'azur ,  à  la  croix  ancrée  d'or , 
au  chef  de  même. 


DE  L'ETOUF,  seigneur  de  Pradines. 

Ecartelé  au  1  et  4  d'or,  à  2  chevrons  de 
sable,  surmontés  d'unlambelà  3  pendants 
de  gueules  ;  au  '2  et  3  contre-écarlclé  d'ar- 
gent et  de  sable,  à  la  bordure  engrêlée  de 
gueules. 


-"i  -'> 


EURARD,  lieulenant-général. 

De  gueules,  à  une  fasce  ondée  d'argent, 
accompagnée  de  5  molettes  de  même,  po- 
sées 2  et  1 . 


FABRY ,  seigneur  de  la  Barre. 

D'azur,    au  cygne   d'argent.   Devise 

r.  tM)|DE  ET  SECLRE. 


ABMORIAL   DU   READJOLAIS. 


359 


FANTACHIN ,  lioutenant-général. 


FARCES,  seigneur  de  Martorey. 

De  gueules,  au  liou  d'argent. 


DE  FAUTRIERES,  seigneur  de  St- 
Julien. 

D'argent ,  au  sautoir  de  sable  ,  chargé 
de  5  coquilles  d'or ,  aussi  en  sautoir. 


FAVRE  DE  BERLIZE,  seigneur  de 
Thizy. 

D'azur ,  à  une  bande  d'argent  chargée 
de  3  croissants  de  gueules  ,  accompagnée 
de  2  lions  d'argent,  l'un  en  chef  et  l'autre 
en  pointe. 


360 


ARMORIAL  DU  BEAUJOLAIS. 

FAVRE ,  seigneur  des  Cloux. 


FERRIER,  seigneur  de  la  Bussière. 

D'azur,  à  3  fers  de  cheval  d'argent,  2 
et  1. 


DE  FERRIÈRE,  seigneur  deCenves. 

D'argent,  à  la  tour  carrée  et   crénelée 
de  gueules  ,  ajourée  du  fond. 


FERROUSSAT,  seigneur  de  Lon- 
ueval. 


ARMOIUAL  DU   BEAUJOLAIS. 


361 


FER  RUS  DE  PLANTIGNY,  seigneur 
de  Cucurieux. 

D'azur,  à  la  tour  d'argent  maçonnée  de 
sable,  posée  sur  un  mont  de  sinople  et 
surmontée  d'une  croix  d'or  accompagnée 
de  2  branches  d'arbre  de  même  eu  sau- 
toir. 


FLACHARD,  seiUineur  de  Montga- 
Jand. 

D'azur ,  au  chevron    d"or  accompagné 
de  3  étoiles  du  même,  2  et  1 . 


>:^ 


DE  LA  FONT,  seigneur  de  Pou- 
gelon. 

D'or,  au  pal  d'azur  chargé  en  cœur  d'un 
croissant  d'argent  et  de  2  étoiles  du  même, 
une  en  chef  et  l'autre  en  pointe. 


DE  FOUDRAS,  seigneur  de  Cour- 
cenay. 

D'azur  ,   à  ô  fasces  d'argent. 


ARMORIAL  DU  BEAUJOLAIS. 


DE    FOUGERES    ancien,  seigneur 


de  Fougères. 


De 


lu  rosier  de 


DE  FOUGERES  D'OINGT,  sei- 
gneur de  Chanibost-près-Cha- 
melet. 

D'azur ,  au  chef  losange  d'or  et  de  gueu- 
les de  deux  traits. 


FOURNILLON  DE  BUTERY,  sei- 
gneur de  Bulery. 

De  gueules ,  à  la  bande  d'or  chargée  de 
3  chardons  de  sinople,  fleuris  de  pourpre. 


DE  FRANCHELINS  A.vcitN,  bailli 
de  Beaujolais. 

D'argent ,  au  lion  de  sable  ,  à  la  cotice 
de  filleules  hroclianl  sur  le  loul. 


ARMORIAL  DU  BEAUJOLAIS.  363 

FYOT ,  seigneur  de  Montgré. 

Ecartelé  au  1  el  4  d'azur,  h  une  fasrc 
d'argent  accompagnée  en  chef  de  3  étoiles 
et  en  pointe  d'un  tau  ou  T  à  l'antique  ,  le 
tout  d'or  :  au  2  et  5  vairé  d'or  et  d'azur. 


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DE  GADAGNE,  bailli  de  Beaujo- 
lais. 

De  gueules,  à  la  croix  dentelée  d'or. 


DE    GARADEUR,  alias     K.ARA- 
DEUR,  seigneur  de  l'Eeluse. 

D'or,  à  "2  croissants  adossés  de  gueules. 


G  ARNIER  DES  GARRETS,  seigneur 
des  Garrets  et  de  Colombier. 

De  gueules,  au  chevron  d'or,  accompa- 
gné en  chef  de  2  têtes  de  taureaux  et  en 
pointe  d'une  étoile  ,  le  tout  d'or  :  au  chef 
d'azur,  à  5  étoiles  d'or.  Cimier:  une  For- 
lune.  Devise  :  Para,  io  cieca  !  c'est-à-dire  : 

(lARE,   JE  Sl'IS  AVEUGLE. 


364 


ARMURIAL  Dr    BEAUJOLAIS. 


DE    GASPARD   DE    ST-AMOUR  , 
seigneur  de  Fontcrenne. 


Daziir  ,  au  chevron  d'or,  accompagné 
de  .î  étoiles  du  même  :  au  chef  d'argent  à 
ri  bandes  de  gueules. 


GAY,  seigneur  de  Marzé  près  St- 
George. 

D'azur,  à  une  fasce  ondée  d'or. 


DE  GAYANT,  seigneur  de  la  Tour. 

D'azur  ,  à  k  losanges  mis  en   losange 
d'argent. 


G AYOT,  seigneur  de  la  Bussière. 

D'or  .  à  la  hande  d'azur  chargée  de  3 
étoiles  du  premii'r  et  accompagnée  de  '2 
Irclles  de  sinoplc. 


ARMORIAL   DU   BEAUJOLAIS. 

\\W/////////Z'////M///. 


3  Go 


DE  GENOST  DE  ST-AMOUR,  sei- 


j^neur  de  Fonlcremie. 


Ecarteit-  au  1  fl  4  degiifules,  au  chevron 
d'aigent,  (]ui  est  de  Geiwst ;  au  2  et  ô  d'ar- 
gent à  7>  roses  de  gueules,  2  et  1  :,  au  chef 
de  pourpre  ,  ijui  est  de  Si-  Imoni . 


DE  ST-CEORGE,    seigneur  d'Ar- 
cinges. 

D'argent,  à  la  eroiv  de  gvieules. 


GERMAIN  DE  MONTAUZAN ,  sei- 


gneur de  Montauzan. 


D'argent  ,  à  6  marguei'iles  de  gueules, 
posées  3,  2  et  1;  celle  de  la  pointe  accostée 
de  2  croissants  d'azur. 


DE  GERMANET,    seigneur  de  la 
Plaigne. 

D'azur,  à  une  croix  d'argent  cantonnée 
au  l'"^  quarlier  d'un  lion  de  niênie. 


366 


ARMORIAL   DU    BEAUJOLAIS. 

GILLET,  avocat  du  roi. 


D'azur,  au  chevron  d'argent,  au  chef 
cousu  de  gueules  chargé  de  2  molettes 
d'or. 


CIUQUIN,  avocat  du  roi. 

D'azur,   à  ."î  roses  d'or,  tigées  et  feuil" 
Ices  de  même,  '2  et  1. 


t:.i     :■). „      - .)     J- 


GIRAUD  DE  ST-TRY,  seigneur  de 
St-Try. 

De  gueules,  à  un  mors  de  bride  renversé 
d'argent  ,  à  la  bordure  dentelée  d'or. 


DE  CI  ROUX,  seigneur  de  Lapra. 

D'azur,  à  une  bande  ondée  d'or,  accom- 
pagnée en  chef  d'une  étoile  du  même  et 
en  pointe  d'un  croissant  d'argent. 


ARMORIAL   DU   BEAUJOLAIS.  367 

DE  GIRY,  seigneur  do  Vaux. 

I)".iziir  ,  au  simloir  ilargcnl. 


DE  GLETEYNS,  bailli  de  Beaujo- 
lais. 

Losanpjé  d'or  et  de  gueules. 


GONNET,  seigneur  de  Montpiney. 


DE  GONZAGUE  NEVERS ,  sei- 
gneur des  Apanages  de  Beaujeu- 
Lignières. 

D'argent,  à  une  croix  pattée  de  gueules, 
cantonnée  de  4  aigles  de  sable  membrées 
cl  l)cc((u(''es  de  gueules,  (jui  est  de  Mantnue; 
la  croix  chargée  d'un  écusson  de  gueules - 
au  lion  d'or  ,  éeartelé  d'or  à  3  fasces  de 
sable  .  ijui  est  de  Goiizagve. 


368 


ARMORtAL  DU  REAUJOLAIS. 


DES  GOUTTES ,  seigneur  de  Lon- 


geval. 


Tiercé  en  bande,  au  1  d'argent ,  au  'i  de 
{gueules  à  ô  coquilles  d'or  en  bande,  au  5 
d'azur  à  ô  barres  d'or. 


DE    GRANDRIS,     originaire     de 
Grandris. 


D'azur ,  à  3  trèfles  d'or.  2  et  1. 


DE  LA   GRANGE,  beiitenant-gé- 
néral. 

l'allé  ,  contre-pallé   d'or  et  de  gueules 
de  6  pièces. 


DE  GRASSAY,  bailli  de  Beaujolais. 

D'or  .  au  lion  d'azur  couronné  de  gueu- 
les. 


ARMORIAL   nu    liEAUJOLAlS.  369 

DE  GROLIER  ,  seigneur  du  Thil. 

D'azur  ,  à  3  besants  d'or  en  fasce  ,  sur- 
inonlés  de  ô  étoiles  d'argent  ,  posées  de 
môme. 


DE  GROSBOIS,  seigneur  de  Gros- 
bois. 

De  gneules,  au  lion  d'or  tenant  de  la 
palte  dexlre  une  épée  d'argent.  Devise  : 
Mas  que  ostento,  c'est-à-dire  :  Plus  que  je 
n'en  montre. 


GRUMEL     DE    MONTGALAND , 
seigneur  de  la  Pinay. 

D'azur,  au  lion  d'or,  accompagné  de  .> 
bcsants  d'argenl  :  parti  d'azur  à  5  pals  d'or, 
au  franc  quarlier  d'azur,  chargé  d'une 
croiselte  dor  :  au  chef  d'or  chargé  d'une 
rose  de  gueules. 


GUERIN  DHLACOLONGE,  lieu- 
tenant-général. 


De  gueules,  au  sautoir  engrêlé  d'or,  ac 
compagne  de  4  bustes  de  femmes  au  natu- 
rel. 


2i 


370  ARMORIAI.  DU   BEAIJOI.AIS. 


V, 


GUETTON ,  alias  GUESTON ,  sei- 
gneur de  Vaux. 

De  gueules .  à  l;i  liiire  do  sanglier  d"or. 


GUIGUET ,  seigucm-  de  Vaurion. 

D"or,  à  un  arbre  de  sinoplc.  au  chef  de 
gueules  oliargt'  d"un  llcin  passant  d'ar- 
gent. 


GUILLARD,  seigneur  de  la  Goutle. 

D'azur  .  Ji  une  flèche  d'or  en  pal,  le  fer 
en  lias,  lorlillrc  d'un  serpent  d'argent. 


DE  GUILLERMAIN,  soigneur   de 
C()urcciia\ . 

De  gueules,  au  lion  d'or,  tenant  une^pée 
flamboyante  de  ni^me  :  au  elief  eousu  d'a- 
zur, rliargé  d'un  eroissani  d'argent. 


ARMOBIAL   Di;   BEAUJOLAIS 

iiiiinmmïïTTiïïmiiiiim 
ii'lii 


371 


GUILLIN  DE  POUGELON,  seigneur 
d'Avenas. 

De  ^iiciilps,  à  i  flèches  d'argent  formant 
le  giron.  Devise  :  Ibi  NT  umuique. 


lI|ira!l!ll||llllll|"x"^'":V:-v-::;:x 


HUE  DE  LA  BLANCHE,  seigneur 
(lu  Bost. 

Ecarlelé  au  1  et  4  de  gueules,  à  3  molet- 
les  doperons  d"or  2  et  i,  au  cœur  d'argent 
en  abîme  ;  au  2  et  3  d'or  à  3  écussons  de 
gueules,  (fui  est  du  Bost. 


HUGONET,  lieutenant-général. 

\  aire  d'or  et  d'azur,  à  la  bande  de  gueu- 
les sur  le  tout. 


HUMBELOT  ou  HU.MBLOT,  fa- 
mille qui  a  fourni  plusieurs  cha- 
noines distingués  au  chapitre  de 
Villefranche. 

D'argent,  à  3  bandes  de  gueules  :  au  chef 
d'a/.ur  chargé  de  5  roses  d'or. 


ARMORIAL   DL'    BEAUJOLAIS. 


JACQUET  DE  LA  COLONGE ,  liou- 


tcaaut-general. 


D'azur,  au  clievron  d"or,  accompagné 
do  5  coquilles  du  même,  2  el  1  :  au  chef  de 
sable  chargé  d'un  lion  accroupi  d'or  sur 
une  terrasse  d'argent,  et  tenant  de  sa  patte 
(le\lre  une  fleur  de  lis  aussi  ■d'argent. 


JANIN  ,  seigneur  de  Juliénas. 

D'azur,  au  croissant  d'argent  d'où  sort 
une  flamme  de  gueules. 


JANSON  DE  ROFFRAY,  soigneur 
(le  la  Pilonière. 

Daigenl.  à  une  fasce  d'azur  chargée  de 
T)  étoiles  du  fond  .  accompagnée  en  chef 
d'une  rose  de  gueules  et  en  pointe  dune 
lour  h  '2  donjons  aussi  de  gueules,  ajourée 
du  fond. 


DE  JO,  liculr liant-général. 


Onde  d'or  cl  d'azur,  de  fi  pièces. 


\ 


y^    ^    ^ 


AKMORIAL  DU   BEAIJOLAIS.  373 

JOLEAU    DE  ST- MAURICE,  sei- 
gneur (le  Jasseron. 


D'azur,  au  chevron  d'or,  accompagné 
en  pointe  d'un  croissant  d'argent:  au  chef 
cousu  de  gueules,  chargé  de  3  étoiles  d'ar- 
gent. 


JOURDAN,  seigneur  de  St-Lagcr. 

D'azur,  à  une  montagne  à  3  copeaux 
d'or,  sommée  d'un  phénix  d'argent  becqué 
et  membre  de  gueules,  regardant  un  soleil 
(l'or  mouvant  du  côté  dcxtre  de  l'écu. 


DE  LA   BLANCHE,    seigneur  de 
Brouillât. 

De  gueules  ,  à  la  fasce  d'argent. 


DE     LABORIER  ,      seigneur     de 
Tlioiry. 

De  gueules,  à  une  fasce  d'urgent  chargée 
de  3  losanges  de  sable. 


374 


ARMORIAL  DU  BEAUJOLAIS. 

LAGUAY,  seigneur  de  Thoiry. 


r' 


DE  LAISSUS,  seigneur  de  Laissas. 

D'or,  à  2  fasces  ondées  de  siiiuplc. 


DE  LA  MURE,  famille  originaire 
de  la  paroisse  du  iiièine  nom  et 
établie  ensuite  en  Forez. 

De  sable,  à  5  fasees  d'or,  éoailelé  d'n/iir 
à  l>  eroissanls  d'argent. 


LANCRY  DE  PRON  LE  ROI,  sei- 
gneur de  la  Varenne. 

D'or  ,  îi  5  ancrcsdc  sable.  "2  v\  \. 


AKMORIAL   DU   BEAUJOLAIS. 


37S 


DE  LANGEAC,  seigneur  de  Pra- 
nienoux. 

D'or,  à  3  |);ils  de  viiir. 


LAPIMPΠ   DE    GRANOUX,    sei- 


gneur de  l'oncié. 


Paili  au  1  d'azur,  à  une  fasce  d'oi'  som- 
mée dune  levrette  passant  d'argent  ;  au 
clief  de  gueules,  charge";  de  a  étoiles  d'or  : 
au  2  d'azur,  à  ô  fleurs  de  lis  d'or:  à  une 
levrette  d'argenl  en  coeur,  qui  est  de  la 
Grutcrii'  miiison  seule. 


DE  LAUN  AY,  seigneur  de  Leslrettc. 

Fascé  d'argent  et  d'azur  de  6  pièces,  à 
la  bande  de  gueules  chargée  d'une  niouche- 
lure  d'argenl,  brochant  sur  le  tout. 


DE  LAURENCIN,  seigneur  d'Ave- 
nas. 

De  sable,  au  chevron  d'or,  accompagné 
de  3  étoiles  d'argent,  '2  et  1.  Devise:  Liix  iti 

TIÎMEBRIS,  ET  POST  TENEBRiS  SPERO  LUCEM. 


376 


ARMORIAL  DU   BEAUJOLAIS. 


DE   LAVIEU ,   seigneur  de  Limas- 
sous-Chamelet. 

De  gueules,  au  chef  île  vair  de  '2  liails. 


DE  LAYE,  seigneur  de  St-Lager. 

D'argent ,  à  la  cioix  de  sable. 


LE  CLERC  DE  LA  VERPILLERE, 
seigneur  de  la  Verpillère. 

hargenl.  au  elir\  loii  de  gueules  itccoin- 
i)ai;n^  (le  â  anuelel>  de  >able.  'J  i-l  I. 


LEMAU   DE  TALENCE,   seigneur 
de  la  Barre. 

D'azur,  à  In  fasce  d'argent  eliarg^-e  de 
•J  trèfles  de  sinopic  ,  aceonipagnée  en  elief 
il'un  croissant  d'argent,  et  en  pointe  d'un 
roi]  d'or. 


ARiMOHlAL    DU    lilvU'JOf.AlS. 


377 


LENOFR,  seij;iieiir  du  Montet  près 
Cublise. 

De  gueules  ,  h  la  bande  eiifjrêlée  d'ar- 
gent. 


^>«^- 


LEPiLEUR    DE     BREVANNE,   sei- 
i^ueur  de  Boistrait. 

D'azur,  au  lion  d'or,  au  chef  d'argent 
chargé  de  l>  pélicans  de  sable  à  la  pitié  de 
KUenles. 


DE  LESPINASSE,  bailli  de  Beaujo- 
lais. 

Faseé  d'argent  et  de  gueules,  de  8  piè- 
ces. Devise  :  Sans  chimères  et  sans  repro- 


DE  LEVIS,  sei!j,iieiir  de  Vougy. 

D'or  ,  à  3  chevrons  de  sable.  Première 
devise:  Dieu  aide  al'  second chrétun.  Deu- 
xième :    Inania  pello.   Troisième  :    DinK 


37S 


AKMORIAL  nu   lîl-Al'JOLAÎS. 


LEVISTE  DE  MONTBRIANT,  sei- 
i;ncur  de  l;i  Plaigne. 

De-  piKMilcs.   à   la  bande  (1  azur  chargée 
(le   5   croissants   d'argciil.    'Armes  à    eu 
qucrrc.) 


DU  LYON ,  scif-iieur  de  Juliénas. 


Dur  .  au  lion  il'azui'. 


1  !<;*^  , 


DE  LOYSEY,  aliu^  DE  LOYSEL,  sei- 
gneur (le  Tiézette. 

D'a/iir.    à  la  colombe  d'argent,  tenant 
on  son  lier  un  rameau  d'olivier  du  infniev 


DH  LUGNY,  seiiïncur  d'Ailly. 

D'azur,  il  3  ([uinlefeuilles  d'or  ,  accoin- 

|i,'i;,'ii('rs  (le  7  hillcltrs  de  mCnie. 


ARMORIVI,    ini    RRAtUOL  VIS.  379 

MABIFZ,  seigneur  de  Mallevai. 


D'argent  ,  à  l'oln  iiT  do  siiiople  sur  une 
terrasse  iln  mfnic,  au  lion  rampant  contre 
l'aibre,  dv  gueules  :  au  ilu"f  d'azur. 


DE  LA  MADELAINE-RAGNY,  sei- 
gneur de  Corcelles. 
Ecai'telé  au  1  d'hermine  à  5  bandes  de 
gueules,  chargées  de  9  coquilles  d'or,  2, 
.■ï  et  2  :  au  2  d'or,  à  la  croix  ancrée  de  gueu- 
les: au  3  de  gueules,  à  3  bandes  d'argent: 
au  'l  bandé  d'or  et  d'azur,  de  6  pièces  :  à  la 
bordure  de  gueules.  Devise:  PosiT  vfeiutate 

MTESCIT. 


DE  MADIÈRE,  seigneur  de  Milly. 

Coupé  d'azur  sur  gueules  ,  à  une  fasce 
d'or  sur  le  coupé  :  l'azur  chargé  de  5  pi- 
les d'argent  mises  en  fasce,  et  le  gueules 
(le  ."  })esants  d'or  posés  2  et  I . 


MAGNIN  DE  PIERREUX,  seigneur 
de  Pierreux  et  de  la  Carelle. 

D'azur,  à  2  mains  d'argent,  mouvantes 
des  deux  flancs  de  Vécu,  arrachant  chacune 
une  lige  de  sinople  issant  d'une  niontagnc 
(l'or. 


380 


AK.MOKIAL   DU    BEAUJOLAIS. 


DE   MARCHAMPT,    seigneur    de 
Marchampt. 

D'argent  ,  au  chef  bandé  d'hermine   el 
tie  gueules,  de  6  pièces. 


MARCHAND,  seigneur  de  Bréga- 
des. 

D'argent  .  à  la  bande  d'azur  chargée  en 
clicf  d'un  soleil  d'or  ,  cl  en  pointe  d'une 
étoile  du  même. 


DE     .MARCLOPT,     alias     .MAR- 
CLOUX,  seigneur  de  Goutillard. 

De  gueules  ,  au  sautoir  d'or. 


DF  .VIARESCHAL,  Manscul(/ii,se'\- 


giieur  de  Varenues. 


D'or,  à  la   bande  de  gueules,   chargée 
de  3  coquilles  du  fond. 


ARMORIAL   DU    liKArjOLAIS. 


381 


MARITZ,  sci-iiciir   i\v    la    Ri^nii- 
(lii'ic. 

D'aif^otit  ,  à  I;i  iii)i\  |),ill('-c  (le  pupilles. 


DE  MARS,  seiiinpur  do  la  GouU(\ 

Piillr  d'nr  et  de  giieiiles  de  6  pièees  .  an 
liane  canton  d'azur. 


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DE  MARZE,  seigneur  de  Mar/.é. 

Fa'icé    (le   <;ueulps    el    d'hermine  ,    de  (i 
pièces. 


f     I 


DE  MAURE,  sciancnr  do  Martoroy. 


T)e  gueules,  au  oroissant  vairé. 


382 


ARMORIAL  DL    BEALJOLAIS. 


DE  LA  MER,  seigneur  de  Roche- 
fort. 

I.dh.inpé  (raigciil  cl  (U-  gueules. 


DE    MESCHATIN,    seigneur    du 
S;iuzey. 

D'azur,  à  la  leneontre  de  eerf  il"or ,  au 
chef  (larsrent. 


MEY,  seigneur  de  Morland. 

D'azur,  à  la  tour  d'arfjenl  maçonnée  de 
sable  ,  ])osée  sur  7i  roehers  d'or. 


DE  MEYSÉ,  seigneur  de  laGardelte. 

De  sal)Ie.  au  ehevron  d'argent  accompa- 
^ui'  en  ehef  de  2  étoiles  d'or. 


AUMOIIIAL  DU   BEAUJOLAIS. 


3S3 


MICHON    DE    PI ER RECLOS,  sei- 
};iiour  do  Ceiives. 

D'azur,  à  5  hcsaiits  «l'oi'  posés  'l  cl  1  ; 
,111  Idsaiifje  il'or  en  nmir. 


^  MICOlLIER  ,  avocat  du  roi. 


D'azur,  à  une  montagne  d'or,  à  la  croix 
de  mt^me  en  chef,  accosiée  de  '2  étoiles 
aussi  d'or. 


DE  MICOUD,  seigneur  des  Bour- 
rons. 

D'azur  ,  à  5  tètes  de  renards  d'or  posées 
■1  et  I  . 


MIGNOT  DE  BUSSY,  seiiînc.irde 
Bussj  ,  de  la  Martizière  et  du 
Châtelard. 

Ecartelé  au  1  et  1  d'arf;cnt.  à  iinicrlettes 
île  sable  posées  1  et  1  :  au  '2  cl  ô  dazur  au 
pal  (l'argent,  eliargé  de  ô  niouthctures  de 
sable. 


384 


wm'  w^l  '%^''i 


\RMORIAL   DL"   BEAUJOLAIS. 

MILLANAIS,  seigneur  de  la  Salle. 


9' 


<-/ 


D"argt'iit ,  ;iu  lion  de  gueules  tenant  un 
L-cusson  écartelé  au  1  et  4  d'or  à  4-  pals  de 
gueules  ;  au  ^  ri  ô  d"or  ,  à  la  eidix  de 
sable. 


/ 


DE  MILLIERE,  seigneur  de  la  Ter- 
ri cre. 

D'azur  ,  à  '•>  tiges  de  millet  d'or  en  pal. 


&' 


_i_Z? 


DE  iMIPONT,  scii>neur  de  Frouges. 

D'azur,  au   elievron   d'or.    Devise  :    !Mv 

l'O.M    IllFFIcn.K   A    PASSIin. 


MITTE  DE  CHEVRIERES, seigneur 
(le    Marzé   et    de   Belleroche-en- 


Montagne. 


D'.irgenl  .  au  sautoir  de  gueules  .  ,i  la 
licudnre  de  gueules  eliargée  de  S  Heurs  de 
lis  d'or.  ~^  .  '1  ri  ."). 


ARMORIAL   DU   BEAUJOLAIS.  385 

MOGNIAT    DE   L'ECLUSE,    sei- 
gneur de  l'Ecluse. 

D'azur,  au  chevron  d'or  accompagné  en 
chef  de  2  étoiles  de  môme  ,  et  en  pointe 
d'un  croissant  d'argent:  au  chef  d'argent 
chargé,  de  3  pensées  de  sinople,  fleuries 
de  îrueules. 


DE  MOLES ,  seigneur  de  Vougy. 

D'argent,  au  sautoir  de  sable. 


MONDARD,  seigneur  de  Montru- 
chet. 


DE  iMONSPEY,  seigneur  de  Val- 
lière. 

D'argent ,    à  2  chevrons  de  saLle  ;  au 
clief  d'azur.  Devise  :  J'en   rejoindrai   les 

PIÈCES. 


386 


ARMORIAL   DU   BEAUJOLAIS. 

DE    MONTAGNY,    seigneur    de 


■  "!ïï!i"iTiKinr;iïiKi 


ooo 


ïooa 


Montagny. 


Pallé  d'or  cl  de  gueules,  de  6  pièces;  au 
chef  d'argent. 


DE   MONTAIGU,   seigneur  de  la 
Chaize. 

D'azur,  à  '2  lions   d'or  armés  et  lam- 

passés  d'argent ,  tournés  l'un  et  l'autre  du 
c6té  dexlre  de  l'écu. 


DE    MONTCEAUX,   lieutenant-gé- 
néral. 

De  gueules ,  à  la  fasec  d'argent,  accom- 
pagnée de  6  annelets  d'or. 


DE  MONTCHERVET,  seigneur  do 
Chaniprenard. 


ARMORIAL   DU   BEAUJOLAIS. 


387 


DE    MONT    D'OR  ,    seigneur    de 
Chaiiiljosl  près  Chamelet. 

D'iiermine,  à  la  bande  de  gueules. 


DE    MONTFRIOL  ,     seigneur    de 
Montfriol. 


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DE    MONTGIROUX,    lieutenant- 
aéncral. 


D'or,  à  ô  lions  de  sable. 


^ 


MONTGOLFIER. 

D'argent ,  à  un  ballon  ailé  de  gueules 
couronné  d'or ,  planant  sur  une  mer  d'azur 
ondée  d'argent,  formant  sur  le  côté  dextre 
im  golfe  entre  des  monts  de  sinople. 


388 


ARMORIAL   DU   BEAUJOLAIS. 


tV  ^V  "^ 


DE  MONTIGNY,  seigneur  du  Mou- 
lin-au-Conile. 

Semé  de  Franco,  au   liim    naissant  en 
cœur ,  (rarfîcnt. 


DE  .MONTRENARD,  seigneur  de 
la  Place. 

De  gueules,  au  renard  monlanl  d'or. 


DE  MONTRICH.ARD,  seigneur  de 
la  Brosse. 

De  sable,  au  chevron  d"or,  aceouipagné 
en  pointe  d'un  mont  à  5  copeaux  d'argent  ; 

au  chef  d"or  cliarfjé  de  .ï  /■toiles  di'  f;ucu- 
Icï. 


MOREL   DE   VOLEINE,    setgueur 
d'Epeisse. 

D'azur,  à  5  lif;es  de  inorclle  acconi|)a- 
;;nées  de '2  /'toiles  en  chef  el  d'un  erois- 
saiil  CM  pointe,  le  toul  d'ar;;enl. 


AKMOIUAL   nu   BEAUJOLAIS.  389 

MORESTIN,  seigneur  de  Ressein. 


De  gueules,  à  la  bande  d'argent  acconi- 
|)a}înée  de  1  eroissants  de  même  :  au 
chef  eousu  d'azur,  eliargé  de  3  croisettcs 
d'or. 


DE   LA    MOTHE  ,    possesseur   de 
rentes  nobles  à  Cours. 

D'argent ,  à  la  tour  crénelée  de  sable 
sommée  d'un  lion  issant  de  gueules  ,  te- 
nant de  la  |)alle  dextre  une  épée  de  même. 


DE  MUZY,  seigneur  de  Vauzelles. 

De  gueules  ,  à  l'aigle  éployée  à  deux 
têtes  et  couronnée  d'or. 


DE  NAGU,  seigneur  de  Vareniies. 

D'azur,  à  5  fusées  mises  en  fasce  d'ar- 
gent. 


390 


ARMORIAL  DU   BEAUJOLAIS. 


^^^1 


NAMY,  seigneur  de  la  Forest. 

D'azur ,  à  la  fasce  d'or  accompagnée 
de  5  étoiles  de  même  ,  2  en  chef  et  i  en 
pointe. 


DE  N  ANTON  ,  seit-neur  de  Pizey. 

De  sinople  ,  à  la  croix  d'or. 


DE  NATUREL  ,    seianeur    do    la 


Plaigne. 


D'or,  à  une  fasce  d'azur  accompagnée 
(le  lï  coiiiclllcs  de  sable  ,  'J  et  1. 


NISET,  seigneur  du  Dcaulx. 

D'argent,  à  la  bande  coniponnée  d'azur 
et  de  gueules  de  6  pièces  ,  accompagnée 
de  'i  roses  parties  d'azur  et  de  gueules, 
uni'  rn  r\ifi  cl  1  aiilii'  en  iioinlc. 


ARMORIAL   Dli   BEAUJOLAIS. 


391 


DE  NOBLET,  seigneur  des  Prés  et 
de  Chenelette. 

D'azur,  au  sautoir  d'or.  De^nse  :  Nobi- 
i.irvT  vmris. 


1-=! 


DE   LA  NOIERIE,  seigneur  de  la 
Noierie. 

De    gueules,   à  2  chevreaux  paissant, 
d'argent. 


NOLH  AC ,  seigneur  des  Garrels. 

D'azur  ,  au  vaisseau  d'or   sur  une  mer 
d'argent. 


NOYEL  DE  SERMEZY,  seigneur  de 
Sermezy. 

D'azur  ,  à  la  bande  d'argent  chargée  de 
5  étoiles  de  gueules  ,  au  chef  d'or. 


392 


ARMORIAL  DU   BEAUJOLAIS. 

D'OLIFAND  ,  seigneur  de  Sallain. 


D'ORMOD,  seigneur  de  Sales. 

D'argeiil,    au  lion   de   .sable    couronné 
d'or. 


D'ORNAISON ,  seigneur  d'Ornai- 

sou. 

De  gueules,  à  3  fasces  ondées  d'or. 


PALMIER  ,  lieutenanl-général. 

D'aziii  .  il  7i  [iahnc>  d'or ,  '2  cl   I. 


ARMORIAL   Dli    liK At'JOr.AIS. 


3!)3 


PAPON  D'ORGEVAL,  seigneur  de 
Cerbué. 

D'or,  à  la  cioiv  d'azur,  au  ilief  ilenclié 
(le  giieiilfs. 


PATARIN,  seigneur  de  Vareilles. 

Kcnrtelé  au  1  et  4  d'azur,  à  la  bande 
d'or  soiiiniéc  d'une  étoile  à  6  pointes  du 
même  ;  au  '2  et  ô  d'azur,  à  3  pals  enclavés 
d'or,  au  chef  de  gueules  ehargé  d'un  lion 
léopardé  d'argent. 


PAULE ,  seigneur  de  Monlclair. 


1' \^  EN  ,  lieutenant-général. 

D'or,  au  chevron  de  gueules,  chargé 
(le  ■)  éloiles  d'argent ,  et  accompagné  de  3 
(éles  de  maures  de  sable  tortillées  d'ar- 
gent. 


394 


AhMOKIAL   DU   BEAL'JOLAIS. 


DU  PELOUX,  seisacur  de  la  Ri- 


gaudière. 


D'argent,  au  sautoir  dentelé  d'azur. 


PENET    DU    CHATELARD,    sei- 
gneur de  Cliassiguol. 

D'azur  ,  au  vol  d'or;  au  chef  de  uiâtne. 
Devise  :  Tendixt  au  coei-ESTIa  pe>.n.e. 


S 


•^  >^ 


PERRACHON  DE  SENOZAN,  sei- 
gneur de  Laye. 

De  gueules,  à  la  fasec  d'argent,  accom- 
pagnée de  !)  étoiles  du  niénie  ,  2  cl  1 . 


PERRETTE,  seigneur  de  Buftavent. 

D'azur,   à  la  montagne    d'argent,  au 

chef  haiulé  de  ï.  argent  et  azur. 


ARMORtAr,   DU    RKAl'.IOLAIS.  395 

PERRIN  ,  seigneur  de  Chervé. 

De    siiiu]>l<' ,   au  chevron   dor    chargé 
cl'ime  l)illi-llc  (lu  fond. 


PtTlT,  .seigneur  de  Boistrait. 

De    gueules,    à    la   rencontre    de    cerf 
d'argent,  clarinée  d'or. 


DE  PEYRIEU,  seigneur  de  la  Coust. 

IVazur,  au  paon  d'or  posé  sur  une 
branche  de  sinople,  cl  accompagné  de 
.■>  nicrlcltcs  d'or,  2  et  1. 


PEYSSON  DE  BACOT,  seigneur  de 
Bacot. 

D'or,  au  chevron  d'azur,  surmonté 
d'une  croisette  de  sable  :  au  chef  d'azur, 
chargé  d'un  |)oissou  d'argent. 


396 


ARMOIUAL   DU    BKAIIJOLAIS. 


DE  PHELINES,  altas  D'EPHELINES, 
seigneur  de 
dvi  Martelet 


seigneur  de  la  Chartoanière  el 


D'azur.  :i  un  l'aiscfau  de  5  lléches 
il  argent ,  la  pointe  en  haut ,  liées  de 
gueules.  Devise  :  Xlnquam  deflectit. 


DE    PISEYS    ANCiE.N ,    seigneur  de 

pK-evs. 

D'argent,  au  clief  bandé  d'or  el  d'azur, 
de  6  pii'ces. 


DE  PLAINE  SERRE,  licutenaiit-gé- 
lUTal. 


DE  LA  PLATIERE,  l)aiili  de  Beau- 


Kcariclé  au  1  et  i  d'argent,  au  che- 
vron de  gueule^  accompagné  de  3  anil- 
les  de  sable:  au  '2  cl  ~i  de  gueules,  à  5 
Mudeltes  d'éperons  il'or  ,  posées  '2  el  1. 
I)c\ise  :  Nkscit  i.vbi  mrtus. 


ARMOHIAL   DU    BEAUJOLAIS. 


31)7 


— 

1- 

t 

POGET  DE  JOUXTECROT,  pro- 
cureur du  roi. 

D'ciziir,  iin  pal   (rarfçcnl    ciiarso  (\c    H 
inoiichctiiiTS  (llicriiiiiics  de  sable. 


DE  POMEY,  seigneur  de  Rocliei'ort. 

D'argenl  ,  au  pommier  de  sinople 
fruité  d"or  ,  suppoilé  sur  un  croissant 
d'azur ,  torlillé  d'un  serpent  de  gueules  , 
<i    arroslî'   de  '2  étoiles  aussi  de  supi''ec 


PONCETON   DE  FRANCHELINS, 
seigneur  de  Laye  près  Dracé. 

Keartelé  au  1  et  4  de  gueules,  au  lion 
d'argent,  f/ni  est  de  Pnncelon;  au  2  et  5 
d'argent,  à  3  molelfes  d'éperons  de  sable, 
t/iii  est  (le  Romans  ancien. 


DE  LA  PORTE,  seii-neur  de  S'-Ni- 
zier. 

IVazur  .  au  château  d'argent  donjoniié 
<lr  deux  guérites  de  même  ,  la  porte  ou- 
verte de  sable. 


398 


ARMORIAL   DU    BEAUJOLAIS. 

DE    PORTEBEUF,     seigneur     de 
iVlontiïré. 


,  v^     y^     y^ 


D"or  ,  à  une  fasce  de  gueules,  cliargée 
(le  3  étoiles  d'argent. 


DE  LA  POYPE,  seigneur  de  Poule. 

De  gueules,  à  la  fasce  d'argent.  Devise  : 

^  F.i;  TF.MERE  ,   NEC  TIMIDE. 


DE  PRADINES    ancikn,   seigneur 
de  Pradines. 

Ecarlelé  d'argent  et  de  sable. 


DE  PRESLE,  seigneur  de  l'Ecluse. 

D'azur,   au  elievroii   il'or   accompagné 
(le  ô  moineaux  d'argent  ,  posés  2  et  J . 


^::; 


ABMORIAL  DU   BEALJOLAIS.  39^ 

PRESSAVIN  :  a  donné  des  cha- 
noines dislingués  au  Chapitre 
de   Beaujeu. 

D'or,  au  pressoir  de  gueules. 


LE  PRÊTRE  DE  VAUBAN,seigneur 
de  Cublize. 

D'azur  ,  au  chevron  J'or  sommé  (l"uu 
croissant  et  accompagné  de  3  trèfles  ,  le 
to\it  d'argent. 


DE    PROHENGUE,    seigneur    de 
Plantigny. 

De  sable  ,  au  chevron  d'or  accompa- 
gné en  pointe  d'un  lion  de  môme,  et  en 
chef  de  "i  roses  tigées  et  feuillées  d'ar- 
gent. 


DE  PROPIERES    ancien,   seigneur 
de  Propières. 

De    gueules,    au    lion   d'argeiil  ,    parti 
losange  d'or  et  de  gueules. 


400 


AKMORIAL   DV   BEAUJOLAIS. 

QUARRE  DE  CHAMPRIGNY,  sci- 
iiiieur  de  Trades. 

Kchiquelé  d'aigent  et  d'azur  ,  au  ehcf 
«l'argrnt  chargé  il'uii  lion  léopardé  de 
sal.N'. 


AP    ^^ 


DE  QUERIERS,  «/ms  QUERiERES, 
seigneur  de  Chaiiibost  près  Lon- 
ijessaigne. 

D'argpnl  ,  à  â  trèfles  de  siuople. 


DE  LA  QUEUILLE,  seigneur  de  Fra- 
iiK'noux. 

De  !.able  .  à  la  croix  dentelée  d'or. 


R\BUT,  scii-neur  de  Monlfriol. 

I)  argent  .  uu  croissant  de  sable  .  au 
chef  d'azur  chargé  d'un  soleil  naissant 
d'or. 


ARMORIAL  DU   BEAL'JOLAIS. 


401 


DE  RAFFIN,  seigneur  de  la  Rafli- 
iiièro. 

D'aziii-,  il  iiiii'  éloilc  ;'i  C  rais  d"or. 


RAMBAUD  DE  CHAMPRENARD, 
seigneur  de  Chaniprenard. 

Ecarlelé  an  1  el  4  d'azur,  à  l'aigle  d'or; 
au  2  fl  .3  de  gueules,  à  2épées  en  sautoir 
d'or ,  sup])ortant  un  écusson  de  sable 
à  une  fasce  d'argent,  qui  est  iVÂgnot. 


DE  RANGE,  procureur  du  roi. 

D'azur,  au  croissant  d'argent. 


DE  RÉBÉ,  seigneur  de  Tliizy. 

Ecartelé  au  1  el  4  d'or ,  à  une  fasce 
ondée  de  gueules,  qui  est  de  Mauvoisiii ; 
au  2  et  3  de  gueules  ,  à  3  chevrons  d'ar- 
gent,  qui  est  de  Fuverges  ;  sur  le  tout 
d'or  ,  à  3  merlettes  de  sable  ,  qui  est  dt 
Meile-Rébe. 

2e 


402 


ARMORIAL  DU   BEAUJOLAIS. 

RÉGOMMIER ,  lieutenant-particu- 
lier. 


RENAUD,  seigneur  de  Milly. 

Losange  d"or  rt  de  gueules. 


DE  RÉTIS,  seigneur  de  Marsangue. 


RICHARD,  seigneur  de  Vaux. 

n';irp:cnt ,  ;i   3  quinles-feuilles  d'azur  , 
|)0>ées  2  et  1 . 


ARMORIAL   DU   BEAUJOLAIS.  A03 

DE  RIMOND,  procureur  du  roi. 


D'azur  ,  à  la  fasre  d'argent  chargée  do 
ô  alérions  désarmés  de  gueules,  et  accom- 
pagnée de  ô  étoiles  d'or  ,  '2  en  clicf  et  1 
en  pointe. 


DE   RIVERIE,  seigneur  de  la  Co- 
longe. 

Ecarlelé  au  1  et  4  d'azur,  au  chevron 
d'or  chargé  de  3  coquilles  de  gueules  , 
et  accompagné  de  7>  étoiles  d'argent;  au 
2  et  ."î  d'azur  à  la  hande  d'argent,  et  une 
bordure  de  gueules  chargée  de  11  besants 
d'or. 


RIVERIEUX  DE  CHAMBOST,  sei- 
gneur de  Chambost  près  Lon- 


D'azur,  à  une  rivière  d'argent,  sommée 
d'un  croissant  de  même. 


DE  LA  RIVIÈRE,  seigneur  de  la 
Colonge. 

De  sable  ,  à  la  bande  d'argent. 


hOh 


ARMORIAL  DU   BKAUJOLAIS. 


DE  LA  ROCHE  LA  CARELLE,  sei- 
gneur de  la  Roche,  de  Poncié, 
de  la  Carelle. 

Ecartelè  au  1  et  4  d'argent ,  à  3  fasces 
(le  «îueules  :  au  '2  et  3  d'or ,  au  che\Ton 
d'azur  ,  accompagné  de  5  croisettes  aussi 
d'azur  ,  2  et  d .  Cimier  :  un  soleil,  l''''  De- 
vise: StBLiMi  FERUM  SIDERA  VERTICE.2"'"  De- 
vise :  Qci  s'y  heurte  s'y  nnrsE. 

DE  ROCHEBARON,  seigneur  des 
Plaines. 

De  gueules,  au  chef  échiqucté  d'argent 
el  d'azur,  de  2  traits. 


DE    LA    ROCHEFOUCAUD,    sei- 
gneur do  Cubli/e. 

liurclî-  d'argeul  et  d'azur,  à  3  chevrons 
de  gueules  brocliani  sur  le  Iniil  .  le  pre- 
mier éciniê. 


i«s- 


<><>'4 


ROLLIN  DEMONTOUX,  .seigneur 
de  Sl-Maurire. 

D'azur,  à  3  clefs  d'or  ningccs  en  pal. 


AKMORIAL   nu   BEAUJOLAIS. 


405 


ROLAND  DE  LA  PLATIÈRE,  soi- 
i^aour  (le  la  Plalière. 

De  gueules  ,  iiu  liou  d'or  ranipanl  con- 
tre un  nionl  d'argent.  Devise  :  Rien  sans 

PEINE. 


DE  RONCHEVOL,  «/msRONCHl- 
VOL,  seigneur  de  Pranieiioux. 

D'or  ,   à    l'aigle    éployée    de    gueules , 
année   et  becquée  d'azur.  Devise  :   Alti- 

TliDO. 


DE  ROSSET,  seigneur  d'Arbain. 

D'azur  ,  à  5  fers  de  lances  courtoises 
d'argent ,  2  et  1  ;  à  la  burelle  de  pouque. 
Devise  :  La,  non  ailleurs. 


ROUJOUX  DEFECAMP,  seigneur 
de  Moulclair. 

D'azur,  à  3  roses  d'argent  eu  pal  à 
dexlre  de  l'écu ,  et  2  épées  de  même 
en  sautoir  à  senestre. 


406 


ARMORIAL  DU   BEAUJOLAIS. 


jjiiiiiimwi 


DE  ROUSSILLON  BEAURETOUR, 
seigneur  de  Longeval. 

Echiqueté  d'argent  et  d'azur  ,  à  la  bor- 
dure de  gueules. 


ROUX,  lieutenant- général. 

D'azur,  au  chevron  d'argent,  accom- 
pagné de  3  étoiles  d'or. 


RUFFIN  ,  lieutenant-général. 

D'azur  ,    au  sautoir  d'or  ,  accompagné 
de  4  feuilles  de  chêne  de  sinople. 


RUX,  alias  RU,  seigneur  de  Cer- 
bué. 

D'azur,  à  la  baiidr  d'or  acciinipagnée 
de  7  croix  recroisetées .  au  pied  fiché  <U- 
même. 


ARMORIAL   DU   B15AUJ0LAIS. 


407 


SABOT  DE  PIZEYS,  seigneur   de 
Pizeys. 

D'azur,  au  pélican  d'argent  avec  sa 
pitié  de  gueules  ,  posé  sur  un  tertre  de 
sinople. 


DE  SACCONAY,  seigneur  de  Ba- 
cot. 

De  s;d)le  ,  à  3  étoiles  d'argent ,  au  chef 
d'argent  chargé  d'un  lion  issant  de  gueu- 
les. 


DE   SACONINS,    propriétaire  de 
rentes  à  P.irigny. 

De  gueules ,  semé  de  billettes  d'or  ,  à 
la  bande  d'argent  chargée  au  sommet 
d'un  lion  de  sable. 


DE  ST-AMOUR  ancien,  seigneur 
du  Moulin-au-Comte. 

D'argent ,   à  3   roses  de    gueules ,   au 
chef  de  pourpre. 


408 


ARMORIAL   DU   BEAUJOLAIS. 


liiiilM 


DE   STE-COLOMBE,   seigneur  de 
Ste-Colonibe,  du  Tliil,  du  Poyet. 

Ecartelé  d'argent  et  d'a/.ur. 


DE    ST-GERMAIN,    seigneur    de 
Chanibost. 

De  gueules ,  à  la  lasce  d'argent ,  à  (i 
nicrlcUcs  de  luCme  ,  3  en  chef  et  ô  en 
pointe. 


DE  ST-JULIEN ,  seigneur  de  St-Ju- 
licn-St-Manicz. 

D'azur  ,  au  mouton  d'argent ,  au  chef 
d'or  chargé  de  ô  rencontres  de  taureaux 
de  sable. 


DE  ST-JULIEN  BALEURE,  seigneur 
(Ip  la  Plaigne. 

De  gueules.  ;'i  5  jumelles  d'argent. 


ARMORIAL  DU  BEAUJOLAIS.  -409 

DE  ST-PRIEST,  bailli  de  Beaujolais. 
5  points  d"or  ,  équipolés  ;i  't  iraziir. 


DE     ST-ROMAIN,    seigneur     de 
Meyré. 

Pallé  d'hermine  et  de  gueules  ,   de  C 
pièces  ;  au  clief  d'or. 


DE  ST-SYMPHORIEN,  seigneur  de 
Cucurieux. 

D'azur  ,  au  chef  d'or  chargi^  d'un  lion 
issant  de  gueules. 


DU  SAIX,  seigneur  de  Chervé. 


Ecartclé  d"or  et  de   gueules.    Devise  : 


\0N  MURILE  SAXUM. 


ARiMORIAL   DU   BEAUJOLAIS. 

DE  SALEMARD,  seigneur  de  Ressis. 

Coupé  d'argent  et  de  sable ,  à  la  bande 
dentelée  de  l'un  en  l'autre. 


% 

J 

DE  LA  SALLE,  seigneur  de  Pier- 
reux. 

De  gueules ,  à  la  tour  crénelée  d'argent , 
maçonnée  de  sable,  aux  pieds  fichés  d'or. 


DE  SALORNAY,  seigneur  de  Ville- 
iiiarliii. 

3  points  d'or,  équipolés  à  4-  de  gueules. 


DE  SALUCES ,  seigneur  de  Cenves. 

D'argent ,  au  clicf  d'azur. 


ARMORIAL   DU   BEAUJOLAIS. 


411 


DE  SANCERRE,  seigneur  de  Cha- 
nielet. 

Ecarlelé  au  1  et  4  d'azur,  au  croissant 
d'argent  accompagné  de  6  croix  recroi- 
setées  au  pied  fiché  d'or ,  qui  est  de 
Bueil  ;  au  2  et  ô  de  gueules  ,  à  la  croix 
ancrée  d'or,  qui  est  Avoir  ;  sur  le  tout 
écarlcIé  au  1  et  4  de  Dauphiné,  au  2  et  3 
de  Champagne. 

DE    SARRAZIN,    seigneur  de   la 
Pierre. 

D'azur ,  au  cep  de  vigne  sur  son  écha- 
las,  d'or. 


DE  SARRON  ,  seigneur  de  Bacot. 

D'argent ,  au  griffon  de  gueules. 


SAUVAT ,  seigneur  de  Cerbué. 
D'or  ,  au  lion  de  sable. 


412 


ARMORIAL  DU  BEAUJOLAIS. 

DU   SAUZEY,  seigneur  d'Aïuple- 
puis. 

D'azur  .  à  une  tour  à  contre-forts  d'ar- 
gent,  maçonnée  de  sable,  posée  sur  une 
terrasse  de  sinoplc  et  accompagnée  en 
chef  lie  '2  étoiles  d'argent. 


DU  SAUZEY  DE  JASSERON,  sei- 
gneur de  Jasseron. 

D'azur ,  à  3  saules  écoles  d'or  en  pal. 


SCARRON  ,  seigneur  de  St-Try. 

D"a/ur  ,  à  la  bande  brelessée  d'or.  De- 
vise :  Vis  DIPLEX  FULCET  IN  L'NO. 


DE  SCIA,  lieiilcnaul-gcuéral. 


ARMORIAL  DU   BEAUJOLAIS.  AI  3 

DE  SEMUR,  scignour  de  rAnbopin 

IVniKfUt  .  à   ^  l):iii(li's  de  fjiieiilcs. 


DES  SERPENS,   seigneur   de   Cu- 
blize. 

D'or  ,  au  lii)n  d'azur  arnu'  ol   lampassé 
(le  gueules. 


DE  SERREFAVRE,  seigneur  de  Scr- 
refavre. 

De  sinople,  à  la  croix  ancrée  d'argent, 
chargée  en  cœur  d'une  étoile  de  sable. 
(Cette  famille  passa  en  Bourbonnais,  où 
elle   était  connue  sous  le  nom  de  Serfe- 

rrr.') 


DE  SERREIN,  seigneur  de  Miillc\al 


414 


ARMORIAL   DU   BEAL'JOLAIS. 


SEVERT,  seigneur  du  Châtelard. 

D'argent ,  à  4  cœurs  appointés  en  croix 
de  gueules  :  aïi  chef  d'or,  à  5  bandes  d'a- 
zur. 


>.   T 


DE  SIMIANE  ALBIGNY,  seigneur 
de  Cbainbosl  près  Lougessaigne. 

D'or ,  srnié  ilc  tours  cl  de  fleurs  de  lis 
sans  nombre  ,  d'azur.  1""  Devise  :  Sistex- 

TANT  I.U.IX  TIRRES.    'i™'  DcvisC  :    C.ERTAMINE 

PARTA.  S""  Devise:  .Ie  i.'ai  r.Ar.>'É. 


< 


r 


DE  SIRVINGES,  seigneur  de  Seve- 


iiiiges. 


D'azur  ,  au  chevron  d'or  ,  aceonipaf^né 
de  5  étoiles  d'argent  :  au  chef  cousu  de 
gueules,  chargé  de  2  croissants  d'argent. 


SOTIZON  ,  procuronr  du  roi. 

Dr  f;:ueulcs  .  à  la  handc  d'or. 


ARMORIAL  DU   BEAUJOLAIS.  41  O 

DE  TARGE,  seigneur  du  Pas. 

De  gueules,  à  la  fasce  d'or  accompa- 
gnée de  2  croissants  de  même,  un  en  chef 
et  l'autre  en  pointe. 


DU  TERRAIL  BAYART,  seigneur 
d'Oraaison. 

D'azur  ,  au  chef  d'argent  chargé  d'un 
lion  issant  de  gueules  ;  au  filet  d'or  hro- 
chant  sur  le  tout. 


TESTENOIRE:  a  donné  des  magis- 
trats distingués  à  la  prévôté  de 
Beaujcu. 

D'or,  à  une  tête  de  maure  de  sable,  tor- 
tillée d'argent. 


DE  THELIS,  seigneur  de  Chambost 
près  Longessaigne. 

De  gueules  ,  à  3  fasecs  d"or.   Ciniici-  : 
une  étoile  à  6  rais. 


416 


iRMORIAL  DU   BEAUJOLAIS. 

THEVENARD,  seigneur  de    l'En- 
clos. 

D'azur  ,  à  la  colombe  d'argent  per- 
chée siir  une  branche  d'olivier  de  sino- 
pie. 


THIERRY,  seigneur  de  Vaux. 

De  gueules,  à  ô  léics  de  It-vriers  d'ar- 
gent accolées  de  gueules. 


THIBAULD  DE  LA  ROCHE  THU- 
LON,  soigneur  de  la  Roche-Tliu- 
lon  et  des  Prés. 

D'argent,   au  chevron  da/.ur.  a\i  chef 
de  même. 


THO.WE  DE  ST-CYR,  seigneur  de 
Sl-Cyr-dc-Valorges. 

D'a/.ui'.  à  la  li^(e  cl  au  col  de  cerf  coupé 
d'or. 


AKMOHIAL   DU   BEAUJOLAIS. 


417 


DE  THY ,  seigneur  de  Millv  et  do 
Claveyson. 

l)";Mfj;oiil  ,  à  ."  Iioncc;i\i\  (le  gueules,  2 
el  I  ,  celui  de  dextie  leii.uit  une  fleur  de 
lis  d'or. 


TIRCUY  DE  CORCELLES,  sei- 
!j;neur  de  CorrcUos,  d'Arcis,  de 
Flonrye. 


n";izui'  ,  à  1,1  fasee  d'or. 


TOURNIER,  soigneur  d'Epeisse. 

I)":iziir  ,  à   une   fasec  d'argent  ehargi^e 
(!<•  .")  nierlelles  (le  sable. 


J[ll[llll!lll[lllllllllllllllllll 


L'Y  4  Ai^  ' 


DE  TOURNON,  seigneur  de  V.-mx. 

l'arli  ,  au  1    d'azur   senu'   de  fleurs  de 
lis  d'or  :  au  2  de  gueules  ,  au  lion  d'or. 


418 


\RMORIAL  DU   BEAUJOLAIS. 

DU  TREMBLAY,  avocat  du  roi. 


D'argent ,  à  5  fasccs  d'azur. 


DE  TREZETTE  ancien,  «//«s  DE 
TRAZETTE,  seifirneur  de  Tre- 
zelle. 

D'argent,  à  3  fasccs  d'azur.  :iu  chevron 
de  gueules  brochant. 


TRICAND,  seigneur  de  la  Goutte. 

D'or  .  à  ô  trèfles  de  sinople. 


DE  TRICAUD,sei£[neurdc  la  Place. 

D'azur,    au  chevron  d'or  .  adcxtré  en 
tlicf  d'une  éloilc  du  niOme. 


ARMORIAL   DU   BEAUJOLAIS.  41  9 

TROLLIER ,     seigneur    de     Fonl- 
crennc. 


D'argent,    au    lion   de   gueules,    :i   lit 
lasro  (l"or    liroclianl  sur  le  tout. 


TROUILLEUR,     seigneur    de    la 
Douze  (la  Chaize). 

De  gueules  ,  au  chevron  d'or  :  au  chef 
cousu  d'azur,  chargé  de  3  besauts  d'ar- 
gent. 


TURRIN,  seigneur  de  Belair. 

D'azur,  à   !>   tours  d'argent,  posées  2 
cl  1. 


VAGIN AY ,  seigneur  du  Paquelet. 

D'argent,  à  l'arbre  de  sinople  terrassé 
de  même,  soutenu  de  deux  lévriers  grim- 
pants et  affrontés  de  gueules. 


ARMORIAL   DU   BEAUJOLAIS. 


DE  VALADOUX,  seigneur  de  St- 
Julien  et  St-Maniez. 

D'a/.iir,  :iii  lion  dor  armé   ot  lampassé 


VAIVOLET ,  lieiitenant-parlirulicr. 


D'a/.iir,  au  m)I  iraifîcnt  ,  au  clirf  d'or 


'Li  0*^4  x-Z^O 


DE  VALENCE,  seijiiuMir   de  Mon- 
toiix. 

D'azur,  à  une  fascc  d"or  aci'oinpafîuép 
de  (i  Iri'llfs  de  inéiiio  ,  3  on  olirt' ol  .">  cil 
{iidiilc. 


DE  VALENCIENNE,   sei-neur   tie 
Valencicnne. 

D'arfîPMl  .  à  '2  lions  IrDpardôs   I Un   sur 
l'aulri'.  do  l'uouIos. 


ARMORIAL   1)1'    HEAL'JOLAIS. 


A21 


DE  VALENTINOIS  (de  la  maison 
de  Poitiers),  seigneur  de  Bcllero- 


che-en-Monlagnc. 


I)";iziii-,   il  (i  l)ps:iiils  iraigenl ,    3  ,  2  cl 
1  ;  ail  clirf  il'or. 


DE  VARENNE  RAPPETOUR,  sei- 


gneur de  la  Platièrc. 


n'heniiine  ,  à  3   chevrons  de  gueules. 
Devise  :  Non  est  mortale  quod  opto. 


DE  VAREY ,  seigneur  de  Taney. 

D'azur,  à  3  jumelles  d'or  ;  au  chef  d'ar- 
gent ,  chargé  de  3  corneilles  de  sable  , 
becquées  el  iiienibrées  de  gueules  ;  à  la 
boidiiic  coiiij)oiiéc  d'or  et  d'azur. 


DEVAURION,  seigneur   de  Vau- 
rion. 

De  ^abli' .  au  dievrou  d'argeul. 


422 


ARMORIAL  DU  BEAUJOLAIS. 

DE  VAUX ,  seigneur  de  Vaux. 

De  filleules  .  au  lion  passant  d'argent. 


'^    Ji^      »_      '        '_ 


i  "f ,  '^ ,  'f .  '^ ,  "^ 


DE  V.AUZELLES ,  seigneur  de  Vau- 
zelles. 

De  gueules  ,  :'i  la  bande  d'argent ,  char- 
gée d'un  demi-vol  de  sable. 


DE  VERNEYS,  seigneur  d'Argigny'. 

Dlierniine  ,  au  chef  de  gueules. 


DE  VERS,  aliftfi  DE  VERE,  .Seigneur 
(le  Gorzo. 

Pallé  d'or  cl  d'azur. 


ARMORIAL   DU  BEAUJOLAIS.  42.3 

DE  VICHY,  seii^aieur  d'Estieugue. 

De  viiii'  plein. 


DE  VILLENEUVE,  seigneur  de  Joux- 
sur-Tarare. 

Paiii,  au    I   losange  d'or  et  d'azur  :  au 
•i  d'argent ,  à  3  demi-vires  de  gueules. 


DE  VILLION,  seigneur  de  Varcunes. 
De  gueules,  au  sautoir  d'or. 


DE  VINOLZ,  seigneur  d'Argigny. 

D'argent ,  à  5  coquilles  de  gueules  :  au. 
chef  de  gueules  ,   à  3  coquilles  d'or. 


k-lA 


ARMORIAL  DL    BEAUJOLAIS. 


DE  VIRY ,  seigneur  de  Claveyson. 

De  sable  ,  à  la  croix  anciée  d'argent , 
chargée   en  cœur  d'un  carreau  du  champ. 


DE   VITRY  D'ALIERE,    bailli  de 
Beaujulnis. 

D'azur,  au  lion  d'argent  arme,   lani- 
passé  et  couronné  de  gueules. 


VOIR  ET  ,  seigneur  de  Sales. 

D'or,  à  l'arbre  terrassé  de  siiiople  ;  au 
chien  courant  d'argent,  accolé  de  sahie 
i-t  hé  à  l'arbre. 


DE    VOCANSE,    seiiiiietir     de    la 


l'i-   gueules,  à  ô  casques  d'argent,  "i 
Il    I. 


ARMORIAI-   nu   BEAUJOLAIS.  A25 

DE  VUARTY,  seigneur  de  Meyré. 

De  gueules ,  à  la  bande  losaiigéc  d'or. 


DE  LA  VULPILIÉRE,  alias  LA  VOL- 
PILIERE,  seigneur  de  la  Verpil- 
lière. 

Kchiqueli^  d'a/.ur  cl  d'ai-f^i'iil. 


OMISSIONS- 


En  plaçant  à  la  fin  de  I'Armorial  plusieurs  écussons  on 
blanc,  sous  le  titre  d'Omissions,  l'Auteur  a  pensé  que 
l'existence  de  quelques  familles  avait  du  échapper  à  ses 
recherches  et  pourrait  être  découverte  plus  tard.  Il  a  voulu 
donner  à  chacun  la  facilité  d'enrichir  son  exemplaire  sans 
rien  changer  au  matériel  du  livre. 


GARIL  :  a   donné  des  dignitaires 
au  Chapitre  de  Beaujeu. 

D'azur,   au    lion  d'or,  accompagné  de 
5  roses  d'argent ,  '2  cl  l. 


428  AKMORIAL  DU   REAUJOLAIS. 


ARMORIAL   DU   BEAUJOLAIS. 


429 


430  ARMORIAL  DU   BEAUJOLAIS. 


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