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Iittp://www.arcliive.org/details/liistoiredubeaujo02laro
TIRE A PtTlT NOMBRE.
HISTOIRE
DU BEAUJOLAIS
ET DES SIRES DE BEAUJEU,
.suivie
DE L'ARMORIAL DE LA PROVINCE,
Parle Baron Ferdinand de La Roche La Carelle.
Clievnlier des Ordres
de la Légion d'Honneur el de Malle.
Tciwr. II.
IMPRIMERIE DE lOUIS PERRIN, A LYON.
M I) C C C I. I I 1
MAR 9 1950
AVERTISSEMENT.
En donnant la liste des paroisses et des fiefs de
l'ancien Beanjolais telle que j'ai pu la recueillir, je
n'ai pas prétendu qu'elle fût exempte d'erreurs et
d'omissions, surtout en ce qui concerne les fiefs
et leurs possesseurs successifs. Souvent les docu-
ments m'ont manqué , et beaucoup de fiefs, qui ont
dû exister au moyen-àge et sont depuis tombés en
désuétude , n'ont laissé aucun souvenir. Les lacu-
nes, en ce qui concerne les propriétaires, doivent
être encore plus considérables. Je n'ai pu procéder,
à cet égard, qu'au vu des actes conservés ou d'après
les documents fournis par quelques chroniques re-
latives au pays. On comprendra que beaucoup de
transmissions de fiefs ont pu ne pas arriver à ma
connaissance , et que mon travail a dû nécessaire-
ment être très incomplet à cet égard.
II. 1
2 AVERTISSEMENT.
Au bas de chaque article de paroisse j'ai inséré
une note extraite du manuscrit attribué à Louvet.
Elle est toujours relative à la nature du sol et de ses
produits , et indique le nombre de feux de chaque
paroisse. J'ai pensé que ces documents , qui re-
montent à 1667, pouvaient offrir quelque intérêt.
^^^
f
ETAT ALPHABETIQUE DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS.
DC
Qll
.m
riU-
>-v-.
^a
ETAT ALPHABETIQUE
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS,
AVEC LA MENTION ET SUCCESSION DES FIEFS
<]ui se trouvaient en cliarnne il'ellv-i.
AFFOUX ET ROSERETTE
TAiENT anuexes de la paroisse
de Violey , située en Forez ,
et formaient enclave dans le
Beaujolais ; de la collation
du prieur de Montrotlier : en
sa qualité de curé primitif de
Violey, il en percevait la dime. La justice dépendait
de Joux-sur-Tarare,.
6 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
Il y avait à Affoux un fief nommé la Colonge,
appartenant, en 1o39, à Antoine de Salemard
la Colonge et à Audibert de la Rivière , s'intitu-
lant l'un et l'autre co-seigneurs dudit lieu. C'est en
cette qualité qu'ils donnèrent leur dénombrement
le 13 et le 14 mars de la susdite année. Ce fief
passa, au siècle dernier, à la famille de Riverie.
Il existait dans cette paroisse plusieurs rentes
nobles , possédées presque toutes par des bourgeois
de Lyon.
Note de 1667 : P'iJ s froid et montagneux , bon à blé.
Feux, 122.
AIGUEPERSE ET ST-BONNET-DES-BRUYÈRES.
Paroisses du diocèse d Autun, et qui autrefois
n'étaient qu'une seule cure du nom de St-Bonnet.
Celle d'Aiguej)erse ne fut érigée que par suite de
la création du chapitre de ce nom qui eut la colla-
tion des deux paroisses , ainsi que la dîme.
En l'an 1 1 00, Archinjbaud-le-Blanc (1), voulant
(1) On croit géiu-ialcmciit que ccl Aichinibaiid était un bâtard de
la maison de Beaujcu. Le surnom de le Blanc semble confirmer cette
opinion , car c'est ainsi qu'on désignait en général les bâtards des
grandes maisons.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 7
fonder un hôpital à St-Bonnet , fit donation des
maisons et terrains qu'il possédait au lieu d'Aigue-
perse , et avec les conseils de Norigal , évéque d'Au-
tun , des religieux y furent établis sous le vocable
de Ste-Marie-Madeleine , pour prendre soin des
malades et des voyageurs. Les religieux reçurent
en dotation la forêt que ledit Archimbaud possédait
en ce lieu, pour en user selon leurs besoins et y
engraisser des pourceaux au temps des glands. II
leur donna encore toutes les chutes d'eau de ses
propriétés pour y construire des moulins , comme
aussi le pâturage de ses prés après l'enlèvement des
foins. Ce dernier avantage devait leur être commun
avec toute personne qui viendrait habiter à Aigue-
perse.
Cependant cette pieuse fondation n'avait pas at-
teint le but que* s'était proposé Archimbaud-le-
Blanc. Eloigné de toutes communications , situé
dans un pays presque inhabité à cette époque ,
lhô})ital n'eut bientôt d'autre destination que de
servir de refuge aux vagabonds et gens mal famés qui
y commettaient mille désordres. Hugues, évêque
d'Autun 5 voulant mettre un terme à cet état de
choses, résolut de convertir l'hôpital en une fonda-
tion purement religieuse. Il fit part de ce projet à
Louis de Beaujeu , qui entra jjarfaitement clans ses
vues , et le tout fut réglé par un accord du samedi
après la saint Nicolas d'hiver 1288. 11 fut convenu
8 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
qiie l'église de Ste-Marie-Madeleine serait érigée en
collégiale et desservie par un chapitre composé de
douze chanoines prébendes , sous la conduite de
lun d'eux qui aurait titre de doyen et serait
nommé par le chapitre. L'évéque se réserva la con-
firmation de cette élection , ainsi que l'information
qui devait la précéder ; et au cas où la nomination
faite par les chanoines ne serait ])as régulière , 1 é-
véque devait y j)rocéder lui-même , mais sans por-
ter préjudice aux droits du chapitre pour 1 élection
suivante.
Le sire de Beaujeu , de son coté, fit don à la
nouvelle collégiale de tous les droits de justice qu'il
possédait sur ledit lieu d'Aigueperse , consistant en
juridiction, émoluments, etc., avec la connaissance
de toutes les causes civiles et criminelles, sentences
définitives, exécution d'icelles, etc., sous l'institu-
tion d'un prévôt , à la nomination des chanoines ,
pour rendre la justice , avec pouvoir de condamner
jusqu'à des peines afflictives et mutilation de mem-
bres. Seulement, dans ce cas, le coupable devait
être remis nu en chemise aux ofticiers de Beaujeu,
chargés d'exécuter la sentence. Le produit des con-
fiscations mobilières devait se partager par moitié
entre le sire de Beaujeu et le chapitre. Celui des
confiscations d'immeubles appartenait au seigneur
sur la directe duquel le crime avait été commis.
Le cloître d'Aigueperse fut déclaré asile inviolable.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 9
Louis de Beaujeu ajouta à tous ces avantages le
don de soixante-dix soudées de terres proche l'é-
glise , et le droit de nommer des forestiers dans
les bois et garennes, et sur toutes les eaux coulantes
des paroisses de St-Bonnel et St-Igny , se réservant
seulement, pour lui et ses successeurs, le droit de
pêche pour son gUe, lorsque lui , la dame de Beau-
jeu ou quelqu'un de leurs enfants viendraient sur
les lieux. Des douze prébendes, quatre demeurèrent
à la nomination du sire de Beaujeu. En cas d'aug-
mentation , il fut convenu qu'il en aurait toujours
le tiers. Ces quatre prébendiers lui devaient le ser-
ment de fidélité.
En 1698, le chapitre d'Aigueperse se composait
toujours de douze chanoines dont le traitement était
ainsi réglé :
Le doyen 600 liv.
5 chanoines résidants. 1 ,S00
3 chanoines curés , | \ 2,460 liv.
3 chanoines résidants i 360
seulement 40 jours, |
Les trois [>aroisses desservies par les chanoines
d'Aigueperse étaient Propières , St-Igny-de-Vers et
Dun-le-Boi.
Le bourg d'Aiguej)erse n'avait d'autre seigneur
que le Chapitre. St-Bqnnet et le surplus d'Aigue-
perse dépendaient de la justice de Chevagnj-le-
Lombard, château seigneurial situé dans lesdites
I 0 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
paroisses et ayant fait partie autrefois du domaine
privé des sires de Beaujeu, puis de Lignières. Il fut
aliéné, et appartenait en 1 630 à la famille de Rébé.
II passa plus tard en celle de Thibault des Prés , et
enfin aj)])artenait, au siècle dernier, à M. Jean-
Jacques de Brosses , écuyer.
En outre de Clievagny, on comjitait encore deux
fiefs , savoir : La Bruyère sur Aigueperse , et Fau-
zelles sur St-Bonnet.
La Bruyère était possédé, en 1 539 . par Jean de
Marzé, damoiseau , qui en donna le dénombrement
le 1k mars de ladite année. Ce fief passa ensuite à
la maison de Fondras , puis à celle de Thy de Milly
qui le possédait en 1760, et le vendit à M. de
Brosses , seigneur de Clievagny.
Vauzelles a donné son nom à une ancienne fa-
mille éteinte vers le milieu du xvi^ siècle (1). Noble
Pierre de Vauzelles, écuyer, seigneur dudit lieu,
donna son dénombrement le 6 mars 1 539. Ce fief
fut apporté en 1570 par la dernière héritière du
nom à l'ancienne famille delSInzy, dont les descen-
dants le possédaient encore en 1 789.
Le quart de la dimc du lieu de \ illeniarlin, sur
la paroisse de St-Bonnet, appartenait en 1554 à
noble y\.ntoine de Salornay. écuyer, qui en fit le
dénombrement le 28 avril dudit an.
Note : Pajs de bois et de seigle. Feux , 222.
(l) Celle fuiuille élail dilTéreiile de celle de N'auzelles, de Lyon.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 1
AIGUILLY-SUR-LOIRE.
Paroisse du diocèse de Màcon et de la collation
de sonévèque. La justice dépendait de Bonvers ou
la Talonière, terre située de l'autre côté de la Loire ,
en face d'Aiguilly. Cette seigneurie appartenait de
toute ancienneté à la maison de St-Priest. Le 5
mars 1539, noble Claude de St-Priest, chevalier,
en donna le dénombrement. Antoine de St-Priest,
écuyer , acquit des commissaires du duc , le 1 4
janvier 1 604, la justice et droits seigneuriaux d'Ai
guilly. Cette seigneurie passa peu d'années après à
la maison de Digoine, et était possédée en 1668 par
messire Paul-Salomon de Digoine, seigneur du Pa-
lais. Elle devint enfin , au commencement du siècle
dernier , la propriété de la famille de Damas d'Au-
dour qui la vendit ])lus tard à M. Miclion, sei-
gneur de Vougy. Elle fut unie audit Vougy lorsque
cette seigneurie fut érigée en comté.
La famille Se vert possédait quelques rentes no-
bles à Aiguilly.
Note : Blés , bon pays. Feux, 120.
1 2 ETAT ALPHABÉTIQUE
AMPLEPUIS.
Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation
du grand célérier de l'abbaye de Savigny. Ani})le-
puis avait été le siège d'une cliàtellenie au xiv® et
au XV® siècle , et appartenait à la famille de Beau-
jeu-Lignières , selon le partage fait le 1 8 mai 1 331
entre les enfants de Guichard-le-Grand. Philibert
de Beaujeu-Lignières donna son dénombrement
le 7 avril 1 540 et y comprit tout ce qu'il possédait
en Beaujolais, savoir : 1° le château d'Amj)lepuis
en toute justice; 2° les paroisses dépendantes de
la juridiction dudit Amplepuis , et consistant en
Ronno, St-Jean-la-Bussière , Cublize, St-Just-d'A-
vray, les Sauvages, et partie de Valsonne, de St-
ApoUinaire , de St-Véran et de Cliamelet ; 3° la
terre et seigneurie de Ranchal et de Thel ; 4° la
terre de Clievagny-le-Lombard et les Misolières ;
5° le château des Tours, à St-Elienne-la-Varenne.
Tous ces fiefs et seigneuries lui venaient par suite
du partage ci-dessus mentionné. Il joignit à son
dénombreuîent tout ce qu'il possédait à titre d'ac-
quisition quelconque, et dont voici la liste : I ° la
terre de Coust et d'Alloignet , accjuise d'Anne de
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 3
France et de Charles de Bourbon le connétable ,
avec la chàtellenie qui en dépendait, comprenant
les paroisses de St-Mamez, Ouroux, St-Jacques ,
Trades, St-Christoplie, Monsols, les Ardillats et
Chenelette ; 2° Montmelas, acquis de Philippe du
Crozet , trésorier du duc de Bourbon qui en avait
passé vente audit du Crozet ; 3° Thizy , acquis
l'an 1 522 du duc Charles de Bourbon ; h° Lay et
Chamelet avec leurs justices ; 5° Ferreux, acquis du
roi François I" ; 6° la Goutte , qu'il avait acheté
de noble Lancelot de Mars ; 7° la terre de la Fay,
à St-Jean-la-Bussière.
Nous avons donné cette énumération pour faire
voir quelles étaient les possessions de la maison de
Beaujeu-Lignières à cette époque.
Toutes ces seigneuries ayant passé par succes-
sion dans la maison de Nevers , elle fut autorisée à
vendre jusqu'à concurrence des dettes. En consé-
quence , Ludovic de Gonzague , duc de Nevers ,
vendit en 1578 à noble Claude de Rébé, seigneur
dudit lieu, ses terres, seigneuries et justices de
Thizy et d'Amplepuis. La famille de Rébé a pos-
sédé Amplepuis jusqu'au milieu du siècle dernier,
époque où il fut vendu à M. le marquis du Sau-
zey qui le possédait encore en 1789. Une faible
partie fut démembrée et achetée par M. de Po-
mey, seigneur de Rochefort.
On comptait six fiefs à Amplepuis : Rébé, Roche-
1 k ÉTAT ALPHABÉTIQUE
fort , Brégades , Montagny , Mont-Chervet et la
Goutte.
Rébé était possédé dès l'an 1374 par Hugonin
de Merle, damoiseau, qui joignit le nom de Rébé
au sien. Antoine de Merle, écuyer, seigneur de
Rébé , son petit-fils , épousa INIarguerite de Mares-
chal le 1 9 décembre 1 446 et n'eut que deux filles ,
dont l'une, Claudine, fut mariée à Jean de Faverges,
écuyer , à c[ui elle apporta en dot le fief de Rébé ,
à condition de prendre le nom et les armes de
Merle-Rébé. François leur fils épousa Arcliangèle
de Roncliivol, et ne retint que le nom de Rébé;
celui de Merle se perdit. Autre François de Rébé
fit le dénombrement de son fief le 26 février 1 539.
Ses descendants le firent ériger en marquisat en
1673. Rébé fut vendu, au siècle dernier, avec la
seigneurie d'Amplepuis à M. le marquis du Sauzey,
capitaine aux gardes-françaises, qui le possédait en
1789.
Rochefort était possédé très anciennement par
la famille de Sarron. Guichard de Sarron, chevalier,
en fît l'aveu en 1460. Ce fief passa plus tard à
noble Anne de la Mer, écuyer, qui en fit le dé-
nombrement le 4 mars 1539. Acquis par Claude
de Rébé, ce fief fut vendu par lui en 1 579 à Pierre
d'Auxerre , premier président au parlement de
Toulouse, qui lui-même en passa revente en 1 606
à Benoit de Pomey, président au bureau desfinan-
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 5
ces de Lyon. Hugues de Pomey son neveu fut
son héritier, et ses descendants ont toujours possédé
ce fief depuis cette époque.
Brégades était possédé en 1539 par Antoine
Marchand , châtelain d'Amplepuis, et passa dans le
courant du siècle suivant à la famille de la Colonge
qui le laissa tomber en désuétude.
Montagny a donné son nom à une ancienne
famille éteinte au xvi® siècle. Noble Jean de Mon-
tagny donna son dénombrement le 30 mars 1 540.
Ce fief fut acquis par Claude de Rébé vers la fin
du xvi^ siècle. Il s'est fondu ainsi dans le marquisat
de Rébé.
Mont-Chervet appartenait en 1 540 à noble
Pierre de Vuarty, qui en donna le dénombrement
le 25 août de ladite année. Il a passé ensuite aux
mains de M. de Pomey.
La Goutte était possédé en 1 520 par noble
Lancelot de Mars, qui le vendit au seigneur de
Beaujeu-Lignières. Ce fief fit partie de la vente faite
au seigneur de Rébé, qui lui-même le vendit en
1 593 à noble Briand de Pomey, dont le fils Jean
l'aliéna en 1 624 àN.... Guillard, dont le fils Pierre
était trésorier de France au bureau de Lyon. Au
siècle dernier ce fief était possédé par M. Tricand ,
chevalier de St-Louis.
Note : Pays froid et sablonneux , bon à blé. Feux . 457.
16 ÉTAT ALPHABÉTIQUK
APOLLINAIRE (ST-\
Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation
du chapitre de St-Just. On croit généralement que
dans le xiv® siècle ce chapitre avait la seigneurie.
Cette ojiinion e^t fondée sur un titre de déliuiitalion
de ladite paroisse, passé le 23 juillet 1320 entre
l'obéancier de St-Just et Guichard-le-Grand , sire
de Beaujeu.
Le 29 janvier 1 604 les commissaires du duc de
Montj)ensier vendirent la justice haute, moyenne
et basse de St -Apollinaire à noble Zacharie de
Rébé, seigneur de Thizy. Elle était possédée au
commencement du siècle dernier })ar M. Guiguet,
trésorier de France, et fut vendue vers 1760 à
M. Burlin de Vaurion.
Noie : AVt'.î . ixiiwre pays de hantes niotitas;nes. Feux . 60.
ARBUISSONAS.
Paroisse du diocèse de Lyon, avec un j)rieuré
qui appartenait autrefois à labbaye d'Ainay. En
1575, l'abbé d'Ainay vendit ce prieuré au seigneur
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 7
d'Aigigny et ne se réserva que la collation. Le 1 2
mars 1539 frère Mathieu Rostaing , vestiaire du
monastère royal d'Ainay et prieur d'Arbuissonas,
avait passé une procuration pour en faire les foi et
hommage.
La justice dépendait autrefois de celle de Mont-
melas. Guillaume Arod, écuyer, seignevir dndit
Montmelas , la vendit le 1 4 février 1651 à Pierre
Rambaud, écuyer, sieur de Champrenard , qui la
revendit lui-même à noble Guyot de Thy, seigneur
de Milly. Elle passa plus tard à la famille Chapuis
de Courgenon et fut possédée vers le milieu du
siècle dernier par celle de Madière , d'où elle passa
à M. Renaud de Milly. Son héritière , du nom de
Raousset, porta en dot cette seigneurie à M. de
Carnazet.
Note : Blés et vins , pays maigre. Feux , 13.
ARCINGES ET ÉCOCHES.
Ces deux paroisses ont toujours été unies, et
dépendaient du diocèse de Màcon. Le prieur de
Charlieu en était collateur , et les dîmes en étaient
allouées au curé.
La justice appartenait en 1 540 à Jean de Beau-
poil St-Aulaire, chevalier, qui en fit le dénombre-
II. -2.
1 8 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
ment le 1 9 mai de ladite année. 11 disait y avoir
haute, moyenne et basse justice. Cette seigneurie
fut acquise par la maison d'Anianzé-Chaufiailles ,
qui la possédait en 1668. Elle passa , par suite d'al-
liance , au commencement du xviii* siècle , à celle
de Vichy qui l'a conservée jusqu'en 1 789.
Il existait à Ecoches un fief nommé le But ,
réuni depuis longtemps à la justice de la j)aroisse.
Note : Blcs. Fcii.r, 126.
AKUILLATS (LES;
Paroisse du diocèse de Màcon , et de la collation
de l'évéque du même lieu. Le sire de Beaujeuet le
seigneur des Ardillats prenaient la dfme. Le sixième
seulement en appartenait au curé , ponr lui tenir lieu
de portion congrue.
La justice appartenait au seigneur des Près.
Les Prés ou Esprés , nommé anciennement St-
Komain-des-Prés, aj)partenait dès lan 1504 à la
maison de Noblet, comme on le voit jiar le testament
de Pernelte Lorin, femme de messire.lean deJNohlet,
damoiseau, et mère d'Antoine de JNoblet , aussi
damoiseau, (juelle institue son héritier. Le 3 mars
1 539 noble Antoine de Noblet, écuyer, fournit le
dénombrement de sa maison de St-Romain-des-
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 9
Prés , assise en la paroisse des Ardillats. Claude de
Noblet renouvela cette formalité le 12 juin 1 601 .
Ce même Claude de Noblet acheta la justice des
Ardillats des commissaires du duc, par acte du 29
octobre 1 603 , plus le droit de faire dresser des
fourches patibulaires à deux piliers sur ladite sei-
gneurie. Le ténement dit de Bourbey fut excepté
de cette vente , en raison de la forêt qu'y possédait
le sire de Beaujeu.
La terre des Prés passa vers le milieu du xvii*'
siècle à la famille de Thibault, ainsi que le fief de
Vaillant qui y était uni. Ces fiefs et seigneuries
furent léunis à la terre de la Roche-Thulon au mi-
lieu du siècle dernier et érigés en marquisat , sous
le nom de la Roche-Thulon , en faveur de cette
même famille de Thibault.
Messieurs de Montgolfier avaient créé de magni-
fiques papeteries dans cette paroisse.
Note : fion fja) s à hic. Feux. 151.
ARNAS.
Du diocèse de Lyon , et de la collation de l'abbé
de Savigny. Cette paroisse avait titre de prieuré, et
la nomination d'Ouilly et de Denicé. Elle apparte-
nait autrefois en toute justice aux seigneurs de
20 ÉTAT ALPHABÉTIQL'E
Montmelas ; mais vers I 640 elle fut actjuise par
noble Etienne de Couleurs , conseiller du roi et
co-seigneur de Briare : c'est lui qui fit bâtir le châ-
teau. Plus tard cette seigneurie passa à la famille
de Baland, qui en prit le nom et la possédait encore
en 1789. Arnas avait été érigé en vicomte, mais
nous ne connaissons ])as la date de cette érection.
On comptait deux fiefs dans cette paroisse , Bra-
tneloup et Arhain.
Brameloup ap})artenait en 1 551 à Jean et Véran
de la Bessée, écuyers, qui en donnèrent le dénom-
brement le k avril de ladite année. Il était possédé
au siècle dernier par la famille de Monspey.
Arbain, maison forte et château appartenant, au
xiv« siècle, à la famille de Mars. Frison de Mars fit
aveu en 1361. Cédé plus tard à la maison de Kosset,
ce fief passa à celle de Lave vers 1 460 , par le ma-
riage de Marguerite de Kosset avec Amable de Laye,
damoiseau. I.e 24 février 1 539 , Jac<jues de Laye,
écuyer, en donna le dénombrement. Cette seigneu-
rie s'étendait sur les j)aroisses d'Ouilly, de St- Geor-
ges, etc.... Louise de Seyturier, veuve de Claude de
Laye, écuyer, a|;issant comme mère et tutrice de
Jacques de Laye leur fils , prêta foi et hommage
pour ladite seigneurie le 29 décembre 1600. Peu
après, ce fief fut vendu à Philibert de Gaspard,
écuyer , sieur du Breuil , dont la fille Anne épousa
François de Damas le 1 0 juin 1 61 5 et lui apjjorta
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 21
en dot tous les biens de sa branche. François de
Damas , marquis du Breuil , gouverneur de Bombes,
revendit Arbain en 1653 à Antoine Perrachon ,
marquis de Mison , seigneur de Senozan. Plus tard
la famille d'Espiney l'acheta, et le possédait encore
en 1 789.
Il existait autrefois à Arnas une chapelle rurale
avec qualité de fief; elle fut unie à la seigneurie
vers 1 650.
Note . Blé , l'iris ; tris bon pays . Fcitx . 91.
AVEN AS.
Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation
du chapitre de St-Vincent qui prenait le tiers de la
dîme. Le curé avait les deux autres tiers. Un an-
cien monastère, dont naguère encore on apercevait
quelques ruines j)rès du bourg , paraît avoir eu une
certaine splendeur au moyen-àge. L'église parois-
siale, dédiée à Notre-Dame de l'Assomption , attirait
autrefois beaucoup de fidèles le jour de cette fête. Le
maître-autel est un des plus précieux monuments
que possèdent les montagnes du Beaujolais, quoique,
selon nous , son origine ne soit pas à beaucoup près
aussi ancienne que celle qu'on lui attribue généra-
22 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
lement. Nous iaj)j>orterons d'abord ce qu'en ont
dit les différents auteurs qui en ont parlé , et nous
soumettrons ensuite an lecteur notre propre cfpinion.
Se vert , chanoine de Beaujeu , est le premier qui
ait fait connaître cet autel. Il lui fut signalé par
monseigneur Dinet, évéque de Màcon , qui l'avait
découvert ])endant le cours d'une visite pastorale.
Notre historien dit que Louis-le-Débonnaire , se
rendant à Aix en Provence en 824 ou 830 j)our
assister à un concile , j)assa par Avenas, où il s'arrêta
chez des religieux qui y avaient un couvent ; qu'il
prolita de son séjour en ce lieu pour faire démolir
le château de Torvéon , ancienne retraite du traître
Ganélon que Charlemagne avait vaincu, et qu'en
commémoration de cette victoire, Louis-le-Débon-
naire aurait fait édifier l'église et l'autel dAvenas.
Mais , ajoute notre auteur, tout cela n'est fondé que
sur une commune tradition.
Depuis Severt, c'est-à-dire depuis phis de deux
cents ans, on s'était peu occupé de l'autel dAvenas,
lorscpien 1 834 M. Vielty , si connu par ses travaux
archéologiques , vint le visiter, en compagnie de
quehpies savants et amateurs. Son séjour à Avenas
fut malheureusement trop court et ne lui permit pas
d'examiner (-e monument avec tout le soin conve-
nable. Nous allons cependant transcrire quelques
passages du mémoire quil rédigea à ce sujet : « L'au-
« tel d' Avenas, dit-il, m'a paru avoir tous les ca
DES PAROISSES DC BEAUJOLAIS. 23
" lactères des monuments carlovingiens, tant à
« cause du costume d'une partie des ligures que par
c< la l'orme des lettres de rinscri})tion et par le style
« de la sculpture qui a la teinte de cette époque ,
« avec une touche provinciale bien prononcée. Il a
« dû être exécuté à Beaujeu. »
Après une description assez peu exacte de l'autel,
M. Vietty ajoute : « Ce monument a peu démérite
c- sous le rajiport de la sculpture , mais il est inté-
«■ ressaut sous celui de l'histoire de l'art et de l'his-
« toire proprement dite. Son inscription surtout le
ce rend recommandable ; elle s'accorde avec le gem e
" de la sculpture pour le faire attribuer, avec la
« tradition , au temps de Louis-le-Débonnaire qui
te serait représenté lui-même offrant le simulacre
« de l'église qu'il parait avoir fondée N'ayant pas
« l'inscription sous les yeux, je ne puis l'analyser... "
Un pareil rapport jette peu de jour , il faut en con-
venir , sur la nature et l'origine de ce monument.
M. Vietty connaissait la légende rapportée par
Severt ; il est arrivé à Avenas avec des idées précon-
çues, et s'est laissé facilement entraîner par quelques
caractères généraux qu'il a cru remarquer dans le
style de fautel. La plupart des sujets représentés lui
ont échappé , il n'a point analysé l'inscription : on
peut donc, sans crainte de témérité, récuser son
autorité dans cette circonstance.
Depuis 1834 les études archéologiques ont fait
24 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
d'immenses ])rogrès, l'art a été mieux connu, les
différentes époques ont été distinguées par des
caractères mieux établis. De ces connaissances nou-
velles il résulte que l'autel d'Avenas, étudié sous
le raj)port de l'art, ne peut plus être classé au nombre
des monuments carlovingiens. Le style de la com-
position , le trait du dessin , l'exécution de la sculp-
ture et surtout la forme des lettres de l'inscription
s'y opposent invinciblement ; tandis que tout y
révèle au contraire l'époque du xii^auxiii^ siècle,
dont il porte tous les caractères. Il faut donc abandon-
ner l'ancienne ])rétention, ainsi que la légende rap-
portée par Severt, et chercher le motif de l'érection
ailleurs que dans l'histoire de Ganélon et la préten-
due démolition de sa forteresse par Louis- le-Dé-
bonnaire.
Donnons dabord une idée un ])eu exacte des
sujets représentés sur notre monument , et nous
nous occuperons ensuite de son origine.
La face antérieure représente le Christ assis sur
une chaise à l'antique et dans l'attitude de donner
sa bénédiction. Cette ligure est enfermée dans un
médaillon creusé en forme d'ellipse ogivale, occu-
pant toute la hauteur du panneau depuis la plinthe
jusqu'à la corniche. A gauche et à droite de ce
médaillon se trouvent les douze apôtres, rangés
trois par trois , tous assis et disposés sur deux lignes,
une supérieure et l'autre inférieure. Les noms -de
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 25
quatre apôtres sont gravés au-dessous des figures du
premier rang. Il est impossible de juger aujour-
d'hui si, dans la ligne inférieure, quelque nom avait
été écrit, attendu l'état de détérioration de la base.
Saint Pierre tient une clef, presque tous ont un livre
à la main. Les animaux symboliques des quatre
évangélistes sont placés autour du médaillon : l'ange,
l'aigle, le bœuf et le lion.
La face latérale gauche , sculptée aussi en bas-
relief, se partage évidemment en quatre tableaux,
deux supérieurs et deux inférieurs. La partie supé-
rieure gauche représente l'Annonciation : l'ange ap-
paraît à la Sainte- Vierge qui s'incline. La Présenta-
tion au temple occupe la partie droite : le vieillard
Siméon se dispose à prendre dans ses bras l'enfant
Jésus apporté par la Sainte-Vierge et saint Joseph.
Les deux tableaux de la partie inférieure sont
plus difficiles à expliquer. Celui de droite représente
une figure alitée ; un homme la soutient , et une
jeune fille assise vers le pied du lit paraît se livrer
à la douleur. Dans le fond apparaît le buste d'un
homme enveloppé d'une draperie soutenue par
deux mains qui semblent descendre du ciel. Dans
le tableau de gauche , on voit une figure couchée
sur un lit et dans l'attitude de la souffrance ; une
femme lui présente un enfantait maillot.
La face latérale droite de l'autel représente un
personnage dont la tête est ornée d'une couronne
26 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
en bandeau. Un genou en terre , il présente à saint
Vincent l'église d'Avenas, dont la forme est la même
que celle qu'elle a encore aujourd'hui. Le saint est
dans l'attitude de quelqu'un qui accepte le don qui
lui est offert.
Au-dessous de ce bas-relief se trouve une ins-
cription, tracée partie en lettres romaines et jiartie
en lettres carolines ; la voici reproduite exactement
avec ses fautes et ses abréviations :
n.X LUDOVICVS PIVS ET VIRTVTIS AiMECVS
OFFERT AEECLESIAM RECIPIT UINTIVS ISTAM
LÂPADE BISSENA FLVITVRVS JVLIVS IBAT
MORS FUGÂT OBPOSITO REGIS AD INTITVM
Les trois premiers vers de cette inscription s'ex-
pliquent parfaitement : « Louis roi pieux et ami de
« la vertu offre cette église, et Vincent la reçoit ; le
« douzième jour de juillet venait de finir. « Le der-
nier vers est j)lus difficile ; écoutons ce qu'en dit
M. Péricaud dans la notice qu'il a publiée sur Ave-
nas : ce Quant au quatrième vers qui est pentamètre,
" tandis que les trois premiers sont hexamètres,
« Severt le lit ainsi :
Mors fiignt ohpositum ad interitum.
« Cochard lit de même , si ce n'est qu'à mors
" il substitue mars, croyant sans doute que cette
DES PAaOISSES DU BEAUJOLAIS. 27
variante, qui n'est point fondée, rendra le sens
plus intelligible. Il lit aussi oppositum au lieu
d'obpositum, ce qui est indifférent. Enfin, tous
deux ont rendu par interitum le dernier mot
< abrégé du vers, Intltam. Mais ce mot abrégé peut
tout aussi bien se rendre par intuitum que j>ar
interitum, la mesure ou quantité étant la même
dans ces deux mots.
ce En adoptant la leçon de Severt et de Cocliard,
le vers nous parait intraduisible ; mais si au lieu
^interitum on lit intuitum, et si au lieu dejitgat
on lïljiigit, le vers présente à peu près ce sens:
La mort fuit à V aspect du roi. Dans cette dernière
hypothèse, ce ne serait donc plus une victoire,
mais un autre événement qui aurait donné lieu à
l'érection de l'église d'Avenas. "
Nous acceptons volontierslalecondeM.Péricaud;
et son explication de Tinscription nous parait parfai-
tement juste. Recherchons maintenant quel peut
être le roi Louis dont parle l'inscription.
Nous avons vu qu'il fallait renoncer à attribuer
ce monument à liOuis-le Débonnaire, aucun des
caractères dont il est empreint ne rappelant cette
époque. Rien , non plus , ne vient à l'appui de la
légende ra])portée par Severt. La démolition du
château de Torvéon par Louis P'' fùt-elle prouvée ,
il nous paraîtrait encore difllcile de croire que ce
prince eiit vouki en consacrer le souvenir par un
28 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
monument. Ce tait eût été trop ])eu important pour
mériter un semblable honneur. La forteresse n'avait
pu opposer aucune résistance; car Ganélon, selon
les Chroniques de St-Denis, avait été tiré à quatre
chevaux peu de jours après sa trahison de Ronce-
vaux ; sa famille était abattue, et sa puissance ruinée.
Puis le prétendu voyage du roi à travers le Beaujo-
lais , pour se rendre à Aix en Provence où il devait
assistera un concile en 824 ou 830, n'est qu'une
fable, attendu «ju'aucun concile n'eut lieu dans cette
ville à pareille époque, mais bien à Aix-la-Chapelle,
ce qui ne convient rmllementà la légende.
Le titre de fondateur de l'église d'Avenas ne peut
non plus être donné à aucun autre des rois carlo-
vingiens du nom de Louis, tant à cause des raisons
que nous avons exposées ])lus haut , et tirées de la
connaissance de l'art, que j)arce que rien, dans leur
histoire, ne peut le faire supposer.
C'est donc dans la race des Capétiens que nous
devons chercher l'auteur de notre monument , et
tout parait coïncider pour nous prouver qu'il fut
érigé par saint Louis.
Le style de finscription nous a frappé d'abord, et
a commencé à nous mettre sur la voie. Ludoçicus
plus et virtutis amicus nous semble convenir mer-
veilleusement au roi que l'Eglise a décoré de l'au-
réole des saints. Bien d'autres souverains, nous le
savons, ont reçu le titre de pieux, mais toujours
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 29
accompagné de ceux de très grand, très puis-
sant, etc Saint Louis seul pouvait borner son
ambition à ceux de pieux et ami de la vertu. Un
coup d'oeil jeté sur la vie de ce prince va compléter
notre conviction.
Les historiens du temps nous apprennent que la
croisade étant décidée, le roi se rendit à St-Denis
le 12 juin 1248, y prit les insignes du pèlerinage
et se mit immédiatement en route. La reine-mère
raccomj)agna jusqu'à Cluny, et il continua son
voyage , passa à Lyon et alla s'embarquer à Aigue-
mortes le 25 août. La seule route généralement
suivie alors entre Cluny et Lyon, était l'ancienne
voie romaine qui a subsisté jusqu'au milieu du xvii»
siècle. En sortant de Cluny elle suivait la vallée de
Grosne, passait à Ouroux,à Avenas, et descendait
surBelleville par St-Jean-d'Ardière. C'est donc cette
route que suivit saint Louis dans son voyage (1).
De Cluny il dut aller coucher à Avenas , où il prit
gîte chez les religieux qui y possédaient un monas-
tère. Avenas se trouve à peu près à moitié chemin
(1) C'était encore, au xvi" et au xvii' siècle , la route que suivaient
les voyageurs allant de Paris à Lyon par la Bourgogne. Paradin nous
apprend que M. de Mandclot , gouverneur de la province, revenant
de Paris au mois d'octobre 157.3 , coucha à Ouroux , dîna à l'Ecluse
et se rendit au gile à Villefranche. Il suivit donc dans ce voyage l'an-
cienne voie romaine , et passa à Avenas situé à une lieue d'Ouroux et
dans la même vallée.
30 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
de Paris à Aiguemortes. Or, le départ ayant eu lieu
le 12 juin et l'embarquement le 2S août, nous
arrivons à ce résultat que le roi dut passer à Avenas
vers le 12 juillet, ce qui est parfaitement exprimé
dans l'inscription : Le douzième jour de juillet 'te-
nait de finir. On voit que nous tenons compte,
pour la dernière partie du voyage, de quelques
jours que saint Louis dut passer à Lyon. Cette coïn-
cidence de date nous parait militer bien fort en fa-
veur de notre opinion.
Maintenant , quel fut le motif de cette pieuse fon-
dation? Ici nous avouerons que nous sommes assez
embarrassé pour l'expliquer d'une manière complè-
tement satisfaisante. Cependant notre conviction est
qu'elle dut être motivée par la conqiassion qu'é-
prouva le roi à la vue des ravages qu'avait occa-
sionnés quelqu'une de ces épidémies si fréquentes à
cette époque, et qui tirait à sa fin au moment de
son arrivée : La mort fuit àV aspect du roi, ce dont
il voulut remercier le Ciel en liàtissant l'église d' Ave-
nas. Et lorsque nous parlons dcpidéniies à pareille
époque, ce n'est pas par forme de sup})osition. En
parcourant d'anciens registres existants encore aux
archives de Villefranche, nous y avons vu qu'au xii''
et au XIII* siècle le Beaujolais fut fréquemment dé-
solé par la peste ou contagion. Ce fait est encore con-
staté par le manuscrit conservé si longlenq)s à la sa-
cristie de Chiroubie. On y lisait que l'église dudit
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 31
Chirouble avait été construite vers le milieu du xiii*
siècle, pour demander à Dieu la cessation de la peste
qui désolait les montagnes du Beaujolais. Les deux
tableaux du coté latéral gauche de l'autel d'Avenas
nous semblent encore venir à l'appui de notre opi-
nion : dans chacun d'eux on voit un malade alité.
Ne serait-ce pas pour constater le motif de la fonda-
tion, et indiquer de quelle espèce de fléau le pays
venait d'être délivré? Il est à remarquer que les tètes
de ces deux personnages n'étant point nimbées, ne
peuvent représenter des saints. On ne doit voir dans
ces deux tableaux que des malades implorant et re-
cevant les secours de la divine Providence.
Une dernière observation va corroborer tout
ce que nous avons dit plus haut. Severt rapporte
que de son temps on voyait encore dans l'église
d'Avenas une pierre sépulcrale sur laquelle on
lisait : Hic jacet dominus Joannes Minet P..., cu-
ratus hujus ecclesiœ , qui obiit anno Domini 1 292.
On conviendra que la date inscrite sur cette tombe
concorde merveilleusement avec notre système.
L'église , fondée en 1 248 , aurait eu pour premier
curé Jean Minet, mort en 1 292 , et son corps aurait
été inhumé dans le chœur.
Telle est notre opinion sur l'autel d'Avenas. Si
nous l'avons dépossédé de son ancienne prétention
à l'origine carlovingienne , nous lui avons procuré
en échange un titre légitime assez beau, et il pourra
32 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
continuer à faire l'admiration des amateurs de l'art,
en leur offrant un des monuments les plus curieux
qui nous restent du xiif siècle (1 ). ^
Oncomptait deux fiefs à Avenas, leSauzey etPar-
don. Le Sauzey, écrit aussi Sauzay, a donné son nom
à une ancienne famille qui a possédé beaucoup de
biens en Beaujolais et y a rempli des emplois im-
portants. Une famille du même nom possédait le
fief de Jasseron et paraît avoir même origine que
la première, quoiqu'elle ne porte ])as les mêmes
armes. Selon la tradition, ce seraient deux branches
séparées depuis plusieurs siècles, mais issues de
même souche. La seconde branche n'a possédé en
Beaujolais d'autre fief que celui de Jasseron. (Voyez
St-Jean-d! Ardière.)
Agnès du Sauzey, dame de Chanay , donna son
(1) Pendant l'impression de cet ouvrage , je désirai faire paraître
ma notice sur Avenas dans un journal du département du Rhône.
Elle fut insérée en abrégé dans la Gazette de Lyon du dix septembre
1851. J'avais voulu prendre date, et mon but me paraissait rempli.
Cette précaution cependant m'a été peu utile. Dans le numéro d'octo-
bre suivant de la Revue du Lyonnais , M. Boue a fait paraître un arti-
cle sur le même sujet : comme moi il attribue l'érection de l'autel d'A-
renas au passage de saint Louis se rendant à la croisade , mais de
plus il se donne comme l'auteur de cette découverte et comme le pre-
mier qui en ait fait part au public. M. lîoué avait sans doute oublié
que la même chose avait été dite avant lui, et qu'i/ Pavait lue depuis
près d'un mois dans la Gazette de Lyon. Je ne relève ce fait que dans
la crainte d'être accusé de plagiat par les lecteurs de la Revue , ce qui
intervertirait complètement les rôles.
2:
H/SrOllil-: III lll-:.\l JOLMS /in/ U Ir B'^IÙTr/ ilr l.n Hcrhr J.„ farr/Ie.
KV'W'A. IVAVKNAS, Coto do l'Epitre.
lli-SMlii' SIM II' irmiUMPifiil, lilliuaiapliir 11 iiii|,iiiiM' |iiii l.ouis IVrriii l.yim
lllSrailSI-: m HHM JDI.MS f,,,, .// /,• /r Fct/ ,/,■ l.u R,>rhr La CareUc
AUTEL DAVHNAS. c(')ié de FEvan^ile.
Dessiné sur le moinirncnl. Iithui|ri)phif »■( imprime |mr l.ouis Perrin. I.yon.
.«3
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AUTEL D'AVRNAS, [.mlils inieneiirs.
/~A
EGLISE D'AVENAS, étal aciuel
impr. Louis PeTnn.Lyon,
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 33
aveu en 1 321 pour partie de la seigneurie de Sauzey,
sise en la paroisse d'Avenas. Ce fief passa plus
tard à la famille de Thy. Guillaume et Antoine de
Thy, damoiseaux, reconnurent leur fief en 1444.
Cette seigneurie fut ensuite vendue à la famille
Barjot,et appartenait en 1537 à noble Guillaume
Barjot, auquel le cardinal de Tournon, commissaire
dn roi , vendit la justice dAvenas le 21 novembre
de ladite année. L'acquéreur en fournit le dénom.
brement le l'''" mars 1539. Cette terre passa plus
tard à la maison de Noblet, et le 30 mai 1 601 noble
George de Noblet en donna le dénombrement.
Possédée ensuite par la famille de Meschatin vers
1 640 , elle passa en celle de Laurencin qui la vendit
à M. Guillin de Pougelon , écuyer.
Pardon, fiefsans justice, appartenaitanciennement
à la famille du Sauzey, et suivit le sort de leurs pro-
priétés. Plus tard M. de Meschatin le vendit à
M. de Fautrière, seigneur de Corclieval. Il appar-
tint ensuite à la famille de la Roche, et a fini par être
démembré.
Note : Blé. , pauvre pays , presque tout d'avoine , dont il a
pris le nom , Avenacum de avena. Feux, 67.
34 É'IAT ALPHABÉTIQUE
BEAUJEU.
La ville de Beaujeu, ancienne capitale delà pro-
vince, a joué un rôle bien peu important dans son
histoire, ou du moins les annalistes ne nous ont
rien conservé à ce sujet qui soit digne d'intérêt.
Bâtie au pied du rocher qui couronnait l'antique
forteresse de ses seigneurs, resserrée entre deux
montagnes sur le flanc desquelles elle appuie ses
maisons, et traversée dans sa longueur par la rivière
d'Ardière qui la menace incessamment de ses dé-
bordements, il faut convenir que cette ville avait
peu de chances d'agrandissement. Suiîisant pendant
un certain nombre d'années au besoin de la popu-
lation qu'attirait nécessairement la présence du sei-
gneur , elle fut déshéritée des avantages qu'elle en
retirait , aussitôt que, la baronnie s'étant étendue ,
Villefranche en devint la capitale. Beaujeu fut alors
réduit à l'état de gros bourg, assez bien situé pour
être l'intermédiaire du commerce de la montagne
avec la plaine, et dut se contenter de cet avantage
qui lui a a})porté la masse de biens que sa })osition
pouvait lui permettre d ambitionner.
Nous avons vu dans la Généalogie historique des
sires de Beaujeu, et notamment dans les premiers
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 35
degrés, à peu près tout ce qu'on peut dire sur la
fondation du cliàteau , du chapitre et de la ville de
Beaujeu.Nous ne reviendrons pas sur ces détails, et
nous nous bornerons à compléter cet article.
Le cliàteau, à 1 "époque où il existait dans toute
sa splendeur féodale, se montrait flanqué de cinq
tours, ceint d'une forte muraille et entouré de
fossés infranchissables. L'étendue du terrain qu'il
occupait était assez considérable. Un sentier tor-
tueux , rapide et difficile y conduisait. Bâti sur le
rocher de Pierre-Aiguë, il reçut le nom de Beaujeu;
mais d'où lui vint cette appellation, en latin Belli-
jocum, Bellojocus, et quelquefois, mais rarement ,
Belli ou Bellojovium? Bien des auteurs ont pré-
tendu nous donner l'étymologie de ce nom : les
uns l'ont tirée de Belli Jugum, montagne de guerre
ou fortifiée; d'autres l'ont vue dans Belli Jocus,
jeu de guerre, en raison de la passion qu'avaient les
premiers sires de Beaujeu pour les armes et les
combats. Mais, avant de le dériver ainsi dulatin, il
faudrait d'abord se demander si le nom latin a
préexisté au nom français, et nous ne le croyons pas.
Au milieu de cette divergence d'opinions et dans
l'impossibilité de nous en former une satisfaisante ,
nous préférons avouer que l'étymologie du nom de
Beaujeu nous est parfaitement inconnue, et nous
laisserons le lecteur choisir celle qui lui paraîtra la
plus probable.
36 ETAT ALPHABÉTIQUE
Le château fut pendant longtemps la résidence
des seigneurs : c'est de là qu'ils dominaient la con-
trée et jetèrent les fondements de leur puissance.
Mais lorsque ce riche héritage eut passé dans la
famille des comtes de Forez, les barons habitèrent
beaucoup moins Beau] eu. Les charges qu'ils rem-
plissaient à la cour, les guerres lointaines où ils
avaient des commandements importants, enfin la
fondation de Villefranche , les éloignèrent de leur
berceau. La maison de Bourbon ne regarda plus
Beaujeu que comme une simple chàtellenie, et le
château tomba en ruine. On acheva de le démolir
en 1 61 1 , sur l'ordre du roi, dans la crainte que
quelque parti ennemi , en cas de troubles , ne vint
à s'y retirer. Plus tard et vers 1 629 ces démolitions
furent données aux religieux du tiers-ordre de Beau-
jeu, pour les aider à bâtir leur maison.
Le chapitre de Beaujeu, érigé, comme nous
l'avons dit, par Hugues I^"", en remplacement de la
société de prêtres fondée par Bérard , fut installé
hors des fossés du château et à quehjues pas de dis-
tance seulement. La présence des chanoines eut
bientôt attiré en ce lieu bon nombre de familles,
qui formèrent une sorte de village. Une muraille
assez forte le protégeait , et , comme la j)Oj)ulation
s'augmentait encore, il se forma hors de l'enceinte
un second village appelé St- Jean, qui dépendait du
premier. Les maisons des chanoines occupaient le
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 37
pourtour d'une assez jolie j)lace ornée d'une fontaine
jaillissante. L'église était belle, et chacune de ses
chapelles, richement dotée, rapj)elait la piété et la
générosité des sires de Beaujeu ou de quelques fa-
milles du pays. C'est ainsi que la chapelle de S. Jean
l'Evangéliste avait été dotée par Antoine de Beaujeu
en 1 374 ; celles de S. André et de S. Denis, par An-
dré Goutard, doyen du chaj)itre en 1 530; celle de
Ste Marguerite, par Pierre de Thélis, doyen ; celle
de S. Michel, par Robert de la Goutte, autre doyen ;
celle de Notre-Dame-de-Pitié , par Nicolas Gar-
ni, etc.... Enfin, les autres fondations rappellent les
noms des Claret de Fleurieu , des d'Aigueperse ,
des Barjot, des DuBost, des Pressavin, des Carrige,
et de plusieurs autres familles du Beaujolais ou du
Lyonnais. Dans l'une de ces chapelles on remarquait
une côte de baleine monstrueuse , rapportée sans
doute de quelque voyage lointain par un sire de
Beaujeu. Mais le monument le plus curieux était,
sans contredit, le bas-relief en marbre blanc que
Bérard de Beaujeu fit placer au-dessus de la porte
de l'église , à l'époque de sa fondation. Ce bas-relief
représente un de ces sacrifices appelés par les Ro-
mains suovetaurilia , du nom des trois animaux
qu'on y sacrifiait: sus, un porc;oç'«, une brebis;
taurus, un taureau. Sa conservation est parfaite, et
toute la cérémonie du sacrifice s'y trouve jusque
dans ses moindres détails. Ce monument, sculpté
38 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
sur toutes ses faces , a la forme d'un entablement et
a dû être supporté par des colonnes. Il a été dé-
crit plusieurs fois, et notamment par M. Artaud,
dans sa Notice sur le Musée de Lyon.
Depuis sa fondation , le chapitre ne cessa de
jouir de la protection particulière des sires de Beau-
jeu qui souvent lui donnèrent de larges preuves
de leur munificence et de la plus grande confiance,
comme nous l'avons vu dans la Généalogie histori-
que. Aussi ce chapitre jouissait-il, sous les deux
premières races de Beaujeu, d'une célébrité qui y
attirait des chanoines tenant aux familles les plus
distinguées de la province. Les Mont-d'Or, les
Thélis , les Pizeys, se firent un honneur d'être reçus
parmi eux. Plusieurs se sont fait un nom par leurs
écrits, tels que les frères Pa radin, Severt et autres.
En 1467 les chanoines, assemblés capilulaire-
ment pendant quatre jours , opérèrent une réforma-
tion générale de leur chapitre: 67 statuts furent
rédigés, et témoignèrent de la haute sagesse et de
l'esprit d'ordre qui régnaient dans l'assemblée. Le
fondateur de l'église de Notre-Dame de Montbrison
ne crut pouvoir faire mieux que d'offrir à ses nou-
veaux chanoines l'exemple de ceux de Beaujeu.
Le chapitre de Beaujeu était composé d'un doyen
et de onze chanoines , (jui tous avaient le droit
d'ofllcierla mitre en tète et étaient ])ourvus d'assez
bonnes prébendes. Voici, selon M. d'Herbigny, in-
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 39
tendant de la province, quels étaient en 1 698 leur
revenu commun et la distribution qui en était faite :
Le doyen 1,000 liv. )
Un chantre 800 4,800 liv.
Dix chanoines . . . 3,000 )
Les prébendes étaient en dehors du traitement.
Après six cents ans d'existence, cette vénérable
fondation de nos premiers seigneurs se vit attaquée
dans son existence et absorbée par le chapitre noble
de Salles, dont l'abbesse ambitieuse, abusant des pro-
tections qu'elle s'était faites à la cour , ne craignit
pas d'envahir un établissement religieux que chaque
famille du Beaujolais regardait comme faisant par-
tie de son patrimoine. Malgré les réclamations des
chanoines, l'abbesse de Salles obtint en 1 780 une
lettre de cachet qui supprimait le chapitre de Beau-
jeu à mesure d'extinction et réunissait ses biens à
celui de Salles. L'opposition fut des plus vives, et
les chanoines protestèrent avec énergie contre l'enre-
gistrement des lettres-patentes. Démarches vaines!
qui cependant duraient encore en 1789. A cette
époque, le chapitre de Beauj eu présenta un mémoire
aux trois ordres réunis à Villefranche. Il fit valoir
en faveur de sa conservation son ancienneté, le bien
qu'il faisait à la ville de Beauj eu en y soutenant le
bureau de charité , le collège et l'Hôtel-Dieu , et
par-dessus tout l'immense ressource qu'oflVaient aux
àO ETAT ALPHABÉTIQUE
familles de la province douze prébendes et cinq
cures qui dépendaient de ce chapitre, attendu que
toujours les chanoines avaient été choisis parmi les
habitants du Beaujolais. De son coté, Salles pré-
senta aussi un mémoire pour soutenir son envahis-
sement. L'assemblée se prononça en faveur de la
conservation de Beaujeu. L'ordre de la noblesse,
entre autres, s'exprima ainsi dans sa séance du 1 7
mars :
« Lecture faite de ces deux mémoires, la raa-
« tière mise en délibération , l'ordre de la noblesse
« a arrêté que la conservation des chaj)itres d'hom-
« mes et de femmes dans la province était désirable
« par plusieurs motifs ; que la suj)pression de lun
« n'avait pas été accompagnée des formes judiciai-
« res qui veillent à la conservation des propriétés ,
«■ ainsi qu'à celle de l'état des personnes, mais qu'au
" contraire elles avaient été violées à cet égard.
«■ Quant au chapitre de Salles, l'ordre croit, d'aj)rès
c< son exposé, sa dotation insuffisante, mais ne pense
<t pas être dans le cas de statuer. »
Peu aj)rès la révolution éclata, et mit fin à ce dé-
bat en abolissant les chapitres et en s'emparant de
leurs biens.
L'église de St-iNicolas, bâtie, comme nous l'avons
dit, par Guichard II (1) et consacrée par le pape
(1) Voyez, pour la fundaliuii . l'art, de Guichard II.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 4-1
Innocent II , devint bientôt l'église paroissiale delà
ville de Beaujeu qui commençait à s'accroître sous
la protection du château , au bas duquel elle s'éten-
dait. Le curé de St-Nicolas, malgré son titre parois-
sial, resta cependant soumis aux chanoines, qui
conservèrent toujours le titre de curés primitifs et
en faisaient les fonctions en certaines circonstances
solennelles.
Beaujeu possédait une confrérie de Pénitents
blancs , établie sur les mêmes bases que celle de
Villefranche. Elle avait été instituée en 1658.
En 1626, les religieux du tiers-ordre dits de
Picpus proposèrent à la ville d'y établir une de leurs
maisons, ce qui fut agréé, et ils prirent possession
l'année suivante. Cette communauté était composée,
en 1698, de quatorze religieux; il n'en restait que
trois en 1 789.
Beaujeu est doté d'un fort bel hôpital , qui fut
confié en 1 704 aux sœurs augustines de la congré-
gation de Ste-Marthe dont la maison était à Chalon .
En outre des officiers delà chàtellenie , Beaujeu
avait des échevins pour l'administration de la ville.
Leur nombre a plusieurs fois varié , mais ils furent
enfin réduits à deux. Le temps de leui^ exercice
était limité à une année. La ville ne possédant pas
de territoire et n'ayant que son enceinte , ses reve-
nus étaient fort bornés et les magistrats n'avaient
pas le droit d'imposer des deniers communs pour
42 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
subvenir aiL\ dépenses extraordinaires. Aussi les
échevins , lorsqu'il se présentait quelque réparation
urgente à faire, usaient-ils d'un stratagème qui, s'il
n'était pas conforme aux règles d'une stricte justice,
pouvait au moins passer pour assez ingénieux.
Comme ils étaient chargés de la répartition de l'im-
pôt, fixé d'abord en masse par l'élection de Beau-
jolais, ils s'arrangeaient avec un certain nombre de
bourgeois qui devaient naturellement payer d'assez
fortes quotes-parts. Ils les imposaient à des sommes
extrêmement minimes, et ceux-ci leur remettaient de
la main à la main le surplus de ce qu'ils auraient
dû payer en réalité. Mais comme la somme totale
de l'impôt devait toujours se retrouver, on rejetait
sur les pauvres gens tout le surplus de ce (pi'on
aurait du frapj)er sur les riches. Ainsi les aft'aires
se faisaient , mais à la plus grande misère du
peuple.
La ville avait obtenu de Guichard IV, en 1 260,
d'assez beaux privilèges qui rappellent en (juehjue
sorte ceux de Villefranche. Plus tard, Henri de
Bourbon-Mont j)ensier les conlirma le 1 0 juin 1 603.
Le collège de Beaujeu a joui pendant un temps
d'une assez grande réputation. Lne prébende du
chapitre lui était affectée , pour subvenir aux pre-
mières dépenses.
Le roi Louis XI visita cette ville en 1 482, et lo-
gea chez Guillaume Barjot. C'est là (pi'il apprit la
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 43
mort de Marie de Bourgogne, femme de l'empereur
Maximilien I®"". L'historien Philippe de Comines
accompagnait le roi dans ce voyage.
L'an 1543 les habitants deBeaujeu, redoutant
les suites de la guerre acharnée que se faisaient
François P"^ et Charles Quint, résolurent de forti-
fier leur ville et de la relier par une muraille avec
le château qui avait toujours garnison. Ils obtinrent
toutes les lettres nécessaires à cet effet, et firent des
amas considérables de pierres. Mais, après avoir re-
connu l'impossibilité où ils seraient de subvenir
aux frais de construction, ils renoncèrent à ce
projet.
Une maladie contagieuse, suite de la famine,
visita Beaujeu en 1 .573 et enleva plus des deux tiers
de la population. Guillaume Paradin, doyen du
chapitre, témoin oculaire des ravages occasionnés
par ces deux fléaux , nous a laissé d'assez grands
détails sur cette terrible calamité. La récolte avait
manqué complètement , la rareté et cherté des vi-
vres contraignit le peuple à se nourrir des aliments
'les plus malsains. La famine fut à son comble.
« Estant à la ville , dit Paradin , les poures gens
« des villages et les riches aussi ne trouuoient point
ce de pain à vendre , encore qu'ils eussent l'argent
« à la main. Les poures s'augmentoient, etestoit la
« plus grand pitié du monde de veoir lesdictz pou-
« res qui estoient plus pâles et défaictz que trépas-
44 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
« sez C'esloit grand ])itié de les veoir manger
« des herbes comme bestes, et n'est de merveille
« si l'on disoit ira Dei super nos : devise espomian-
« table qu'on disoit auoir esté treuuée à Thurin
« grauée et tirée de terre remerquée soubz le nom-
« bre deceste année 1573. »
Enfin, une fièvre contagieuse se déclara , fièvre
mortelle qui enleva les riches comme les pauvres,
ceux qui avaient pu se procurer de la nourriture
comme ceux qui n'en avaient pas. « Les gens mou-
■<■ roient à Beaujeuetez villages voisins dru comme
mouches, ajoute Paradin , et les riches et mé-
diocres qui ne mouroient point de faim , mou-
t roient d'une fièvre chaude , les autres d'ung flux
i de sang par le nez joinct que nous étions
<■ affligez de guerre et alloient gens d'armes par les
<■ champs, faisant infinis excez. >:> Les deux tiers
de la population furent moissonnés, d'autres disent
les trois quarts.
Beaujeu embrassa chaudement le parti de la
Ligue en 1 o89. Son acte d'union avec les chanoines
et les habitants du village de St-Jean contre les
partisans de la tyrannie et de l'hérésie, })rouve l'exal-
tation des esprits. Cet acte, signée de quatre-vingt-
onze habitants, en tète desquels se trouve Guil-
laume Paradin, doyen du chaj)itre , attira les plus
grands désastres sur la ville et ses environs. François
de Nagu-Varennes, maréchal de-camp, fut nommé
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 45
gouverneur du château et chargé de sa défense.
Sous prétexte d'y pourvoir, il se livra à toutes sortes
de vexations, frappa des contributions arbitraires
et finit par s'emparer des biens des absents, par la
raison qu'ils suivaient le parti contraire. La sol-
datesque effrénée qui composait la garnison pai'-
courait le pays , enlevait les récoltes , dévalisait les
maisons et avait chaque jour, avec la population,
des démêlés qui finissaient toujours par le meurtre
et l'incendie. Ce malheureux état de choses dura
jusqu'en 1 59A, époque où, la ville de Lyon s'étant
soumise à l'autorité de Henri IV , la garnison de
Beaujeu suivit son exemple et laissa respirer les
habitants qui l'avaient si imprudemment appelée.
Le 1 8 décembre 1 543 les commissaires députés
parle roi pour la vente des justices en Beaujolais,
vendirent la seigneurie et prévôté de Beaujeu à
Guillaume Barjot, écuyer, sieur de la Pallud et
d'Avenas ; mais il en fut privé en 1 550 par suite
de l'arrestation d'un chanoine , opérée par un des
officiers de la prévôté, et la seigneurie fut adjugée
au chapitre, à titre de réparation. Néanmoins,
lorsqu'en 1 564 le duc de Montpensier voulut rache-
ter les justices de Beaujolais, il ne ratifia pas cette
dépossession et paya le prix de rachat à Philibert
Barjot, sieur de la Salle, procureur du roi au bail-
liage de Mâcon, fils et héritier de Guillaume.
Depuis, et en 1 583 , le duc érigea Beaujeu en
A6 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
chàtellenie. Cette ville dépendait, comme nous l'a-
vons dit, du diocèse de Màcon.
Les lettres furent en honneur à Beaujeu, et une
imprimerie y existait au xvi^ siècle. Les frères Para-
din et Severt, nos historiens, habitaient Beaujeu.
Plusieurs magistrats de cette ville se firent remar-
quer par leur savoir et leurs talents. Nous citerons
les DuBost, les Garril, les d Aigueperse, les Barjot,
les Pressavin , les Butty, les Testenoire, qui, au
XV® siècle et aux suivants , remplirent avec distinc-
tion les premières charges de la ville et de la chàtel-
lenie, et donnèrent au chapitre des chanoines qui
contribuèrent puissamment au lustre de cette antique
fondation.
Noie : Lieu marchand pour les tanneurs. Feux , 360.
BÉLIGNY.
Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation
du chapitre de St-Jean qui était décimateur. Située
à l'est de Villefranche, elle s'étend jusque sous les
murs de la ville , dont une partie a été bâtie sur son
territoire. Aussi le curé de Béligny prétendait-il à la
qualité de premier lieutenant de l'église paroissiale
de Villefranche. La justice dépendait de la chàtelle-
nie de Villefranche.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 47
On comptait trois fiefs à Béligny : le Moulin-au-
Comte ou Fontcrenne ^ les Garrets, et Pollet.
Le fief du Moulin-au-Comte , nommé plus tard
Fontcrenne et aussi Fontcraine, était assis originai-
rement sur un moulin appartenant à la famille
Comte , d'où il prit son nom. Thomas Comte le
vendit, en 1301 , à noble Geoffroy de St- Amour.
Un siècle après il appartenait à autre Geoffroy de
St- Amour , évéque de Màcon , qui en fit donation
à sa nièce Marguerite de St- Amour, le 20 février
1412, jour où il la maria à Jean de Genost, écuyer,
à condition que leurs descendants prendraient les
nom et armes de St Amour jusqu'à la dixième gé-
nération. Pontlius de Genost de St- Amour fit foi
et hommage pour son fief en 1 491 . Son fils le ven-
dit le 4 mai 1 534 à Jean de la Bessée, qui en passa
reventeen 1 S37 ànobleClaudedeBaronnat, écuyer,
seigneur de Bussy, juge d'aj)peaux de Beaujolais
et de Dombes , qui en fit les foi et hommage en
1539 et 1557. Claudine de Baronnat, fille dudit
Claude, porta ce fief en dot à Claude de la Cham-
bre, comte de Montfort. Jean, leur fils , en donna
le dénombrement en 1601 et en fit la dot de sa
fille Ennemonde, dont le mari , N.... de Montigny,
le vendit à Claude d'Espiney qui le possédait en
1 696. Acquis au commencement du siècle dernier
par la famille Trollier, il appartenait en 1789 à
M. Esprit-François Trollier, écuyer, seigneur de
48 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
Fontcrenne. Ce nom de Fontcrenne, substitué à
celui de Moulin-au-Comte, date de lépoque où ce
fief appartenait aux St- Amour qui possédaient en la
paroisse de Villié un autre fief appelé Fontcrenne
dont ils portaient volontiers le nom. Les gens du
pays finirent par le donner indistinctement aux deux
propriétés, et l'appellation de Moulin-au-Comte se
perdit peu à peu.
Le fief des Garrets, érigé le 1 5 janvier 1595
en faveur de François Garnier, capitaine delà ville
de Villefranche, et pour services rendus , a conti-
nué d'appartenir à cette famille jusqu'au siècle der-
nier. Il a passé, à cette époque, à la famille Nolhac.
Pollet fut érigé en fief par Henri IV en faveur
de M. de la Porte, et en récompense de ses services.
Ses descendants le vendirent à la famille de Sarra-
zin, qui elle-même l'échangea avec l'archevêque
Camille de Neuville. Il passa plus tard aux comtes
de Lyon.
Note : Blés , chanvres et vins ; bon paj s. Feiix , 26.
BELLEROCHE.
Du diocèse de Màcon et de la collation du prieur
de Charlieu , cette paroisse dépendait autrefois du
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 49
Maçonnais. Un arrêt du 13 mai 1 750 a réuni le
château de Belleroclie et partie de la paroisse au
Beaujolais. La justice appartenait en 1 31 7 à Ay-
mard III, comte de Valentinois , qui la vendit cette
même année à Guillaume de Marzé dont les héri-
tiers l'ont possédée j usqu'en 1542, époque ori elle
passa à Philibert de Nagu, en sa qualité d'héritier
de la maison de Marzé. Cette seigneurie comprenait
Belleroche, partie de Belmont, de St-Germain-la-
Montagne, de Chauffailles, de Mussy et d'Azolette,
le tout en Maçonnais. Elle fut vendue avec la terre
de Varennesen 1 769 à M. Pierre Giraud, écuyer,
conseiller-secrétaire du roi.
Note : Climat froid , seigle et avoine ; fabrique de toiles.
BELLEVILLE.
Si quelques auteurs ont paru incertains sur l'anti
quité de Belleville , il leur eût été facile de faire
cesser leurs doutes à ce sujet en venant sur les
lieux et assistant aux fouilles qui s'y font journelle-
ment, soit pour la construction des maisons, soit
par tout autre motif. Tout ce que ces fouilles font
découvrir est évidemment romain : médailles ,
bronzes , poteries , ciment , révèlent non-seulement
II. 4
50 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
le séjour du j)eupie-roi en ce lieu, mais attestent
que son établissement y était considérable. L'en-
ceinte de la ville romaine devait en effet être beau-
coup plus étendue que celle du Belleville moderne,
car les vestiges antiques se retrouvent encore à
une grande distance du point central. La ville était
traversée par la grande voie romaine tendant de
Lyon à Boulogne, et c'est là que s'embranchait une
de ces routes secondaires destinées à abréger les
distances : celle-ci se rendait à Autun par Avenas
et Cluny. C'est celle que prit saint Louis en 1 2A8,
lorsque, jiartant pour la croisade, il quitta Cluny
])Our se rendre à Lyon (1).
Une ville romaine a donc existé sur l'emplace-
ment où plus tard s'éleva Belleville , et tout nous
porte à croire que ce devait être un poste militaire
imj)orlant et un marché d'apj)rovisionnement pour
les légions romaines. Ce point d'histoire, au reste,
est parfaitement éclairci depuis la dissertation lumi-
neuse publiée en 1 844 par M. d'Aigueperse, mem-
bre de la Société littéraire de Lyon (2), qui prouve
(1) Voyez r.irticle A'.tvends.
(2) Recherches sur Lunna cl sur deux voies romaines traversant la
partie noril du dt^parlonicnt du Rliûnc, par M. d'Aigueperse, menihre
de hi Sociétr lillriairr de Lyon. — Lyon, 1844.
Lellix à VI. Auguste Bernard sur l'emplacement de Lunna, par le
même. — Lyon , 1847.
Voir aux Pièces justificatives l'analyse de cet intéressant travail, qui
a valu à fauteur une mention honorable de l'Institut.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 51
avec sa logique habituelle et cet esprit de critique
qui le distingue si éminemment que Belleville n'est
autre que l'ancienne Lunna des Romains, ville citée
dans l'Itinéraire d'Antonin et indiquée comme se
trouvant aux deux tiers de la distance de I/yon à
Mcàcon. Position , mesure , tout concorde ici avec
une précision mathématique, et le doute n'est plus
permis.
Que devint Lunna après la conquête des Francs?
l'histoire n'en fait aucune mention, mais tout nous
porte à croire que cette ville dut éprouver de gran-
des vicissitudes , car tous les vestiges qu'on en re-
trouve portent de nombreuses traces d'incendie et
de dévastation, sans qu'on sache trop à quelle époque
ces désastres ont pu avoir lieu , ni à quelle cause
on peut les attribuer. Sur la fin du onzième siècle,
nous voyons apparaître Belleville bâti sur les rui-
nes de la ville gallo-romaine. Belleville , lieu de
prédilection des premiers sires de Beaujeu et qu'ils
se plurent à embellir, fut entouré d'une muraille
qui mettait ses habitants à l'abri d'un coup de main;
des fossés larges et profonds , rerajilis d'une eau
courante que fournissait la rivière d'Ardière, en
défendaient doublement les abords, et quatre por-
tes , dont chacune correspondait à une des rues de
la ville , placées aux quatre points cardinaux ,
donnaient passage sur les routes de Màcon , Beau-
J
eu, Villefranche et la Saône. Est-ce à cette heu-
52 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
rease disposition que cette ville dut son nouveau
nom, ou le possédait-elle avant d'avoir reçu ses
embellissements ? il nous serait impossible de répon-
dre à cette question.
Aussi longtemps que subsistèrent les deux pre-
mières races de Beaujeu, Belleville ne cessa de
prospérer et de prendre de 1 importance, soit par
la présence des princes , soit par les avantages qu'ils
accordaient chaque année à leur ville favorite. Mais
le Beaujolais ayant été cédé en 1400 aux princes
de la maison de Bourbon , Belleville fut singulière-
ment négligé et perdit bientôt son lustre et son
aisance. Ravagé ])ar les Huguenots en 1 367, ruiné
j)ar suite des troubles intérieurs qui désolèrent la
France et par les sièges que sa position demi-forte
lui fil soutenir, aucune main secourable ne s'éten-
dit pour le relever de sa chute. La population di-
minua, les fossés se remplirent d'une boue infecte,
l'air perdit de sa pureté , les personnes riches ne
voulurent plus y faire leur séjour, et la misère devint
le partage du peuple. Tel est du moins le tableau
qu'en traçait Louvct en 1667. Plus tard cet état
de choses s'améliora. Belleville devint le siège d'une
chàtellenie d'une certaine importance , les fossés
furent comblés, et le voisinage de la Saône y amena
un commerce assez lucratif qui rendit un peu d'ai-
sance à la ])opulation.
Nous avons rapporté dans la Généalogie histori-
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 5 3
que la part qu'eut Belleville dans les événements
généraux qui intéressaient la province; nous de\T)ns
donc ici nous borner à relater quelques faits parti-
culiers qui n'ont d'intérêt que pour cette ville, et à
compléter les indications que nous avons déjà don-
nées sur ses monuments et ses institutions.
Nous avons vu quHumbert III, })rince guerrier
et ambitieux , revenu à des sentiments religieux ,
mais ne pouvant se décider à renoncer aux combats,
partit pour la Palestine et s'engagea dans la milice
du Temple , trouvant probablement ainsi le moyen
de concilier sa dévotion et ses passions guerrières ;
que sa femme et ses enfants , menacés par des
voisins puissants et jaloux , obtinrent du pape le
retour du baron et l'annulation de ses vœux ; que
celui-ci cependant, éprouvant quelques scrupules
de ce qu'il regardait comme une apostasie, lésolut
de fonder un établissement religieux en expiation
de cette faute, et que la communauté de chanoines
augustins et féglise de Belleville durent leur exis-
tence à f accomplissement de cette lésolution.
La communauté fut convertie en abbaye en
1 1 64, et trente religieux augustins y furent installés.
Les sires de Beaujeu leur accordèrent successive-
ment les privilèges les plus amples : plusieurs des
abbés de Belleville , choisis en général dans les
familles les plus distinguées , arrivèrent à l'épis-
copat; d'autres furent chargés de missions impor-
54 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
tantes , beaucoup se distinguèrent par leur mérite
et leurs vertus. C'est dans leur maison que se retira
Girard de Beauvoir ou de la Roche , évèqiie d'Au-
tun et administrateur du diocèse de Lyon, alors
que les querelles survenues entre le chapitre de
St-Jean et l'archevêque de Lyon , sur le gouverne-
ment de la ville , fournirent au peuple un prétexte
de secouer le joug de l'un et de l'autre et mirent en
danger le« jours de l'administrateur. Girard , retiré
chez les Augustins et voyant que tous ses efforts
pour ramener la paix et la concorde étaient inutiles,
se décida à convocpier un concile provincial. Il eut
lieu à Belle ville en 1 269 , et le premier décembre
il rendit une sentence d'excommunication contre
les habitants de Lyon et mit la ville en interdit.
Les Lyonnais n'en tinrent aucun compte, et les trou-
bles continuèrent; ce ne lut qu'en 1 273, après bien
du sang versé, que la paix fut rétablie dans la cité,
par l'entremise du roi Philippe 111 et du pape Gré-
goire X.
L'abbaye de Belleville , après avoir été pendant
plusieurs siècles dans l'état le plus florissant, eut
beaucoup à souffrir ])endant les guerres de religion.
Les Huguenots prirent plusieurs fois la ville, et
laissèrent des traces profondes de leur j)assage.
L'église fut pillée et mutilée , l'abbaye fut livrée aux
flammes. Le malheur des temps ne permit que de
modestes réparations, et la mauvaise administration
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 55
des abbés qui succédèrent acheva la ruine de cet
établissement. Aussi le nombre des chanoines al-
lait-il toujours en diminuant : pendant longtemps
il fut de trente, puis réduit à vingt ; on n'en comp-
tait plus que onze en 1717. Les choses en vinrent
au point que, vers le milieu du siècle dernier, An-
toine de la Goutte étant abbé, on sentit la néces-
sité de se réunir à un ordre riche et puissant qui
pût relever cette antique fondation de nos barons.
On jeta les yeux sur les chanoines réguliers de la
congrégation de France dits de Ste-Geneviève, qui
acceptèrent avec empressement , exigeant toutefois
que les biens et revenus de l'abbaye de Belleville
fussent réunis à ceux de la maison conventuelle de
Paris Cet arrangement fut sanctionné par lettres-
patentes du roi du 1 6 août 1 769. Les Genovéfains
traitèrent leur nouvel établissement avec une grande
parcimonie , et, malgré l'engagement qu'ils avaient
pris, ils ne firent que le strict nécessaire.
L'église de Belleville, commencée en 1158 et
terminée en 1 1 64, ne se ressent en rien de la préci-
pitation avec laquelle on pourrait croire qu'elle a
été bâtie. Grandiose dans l'ensemble, délicatesse
dans les détails , ce magnifique monument nous
offre un heureux assemblage du style roman qui
allait finir et du style ogival qui commençait à se
révéler. Nous ne donnerons ici aucune description
de cette église , sur laquelle il existe un travai
56 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
Intéressant auquel nous renvoyons le lecteur (1).
Humbert III , nous l'avons dit . affectionnait
Belleville ; c'est dans son église qu'il voidut être
inhumé. Plusieurs de ses successeurs imitèrent son
exemple, et on compta jusqu'à quinze princes ou
princesses de la maison de Beaujeu dont les tom-
beaux se trouvèrent confiés à la garde des chanoi-
nes augustins de Belleville. Ces monuments , dont
plusieurs étaient assez remarquables sous le rapport
de l'art, furent brisés par les Protestants en 1567,
et 1 793 acheva l'œuvre de destruction qu'ils avaient
encore laissée imparfaite.
Chaque année on célébrait à Belleville un service
funèbre pour le repos des âmes des sires de Beau-
jeu : tout le clergé et toute la noblesse du pays s'y
réunissait ; chaque assistant recevait cinq sous et
était défrayé. Vers la lin du xvii^ siècle cette céré-
monie perdit presque tout son éclat , mais le service
fut toujours continué jusqu'à la révolution.
Les affaires de Belleville étaient gouvernées par
deux échevins.
Près de la ville se trouvait le fief de la Marti-
zière, appartenant à une branche de la famille
(1) Premier essai sur Belleville , par l'abbé Victor Chambeyron :
in-S» , Périsse frères. Lyon.
DES PA.10ISSES DU BEAUJOLAIS. 57
Mignot qui en avait pris le nom. Elle tenait ce
fief de la famille de Baronnat , qui l'avait possédé
avec Bussy.
Note : Le terrain est en un très bon pays , et ilj est si bon ,
que , après la récolte faite , on y sème des oignons qui suffi-
raient , en un besoin , pour pourvoir à toute la province . Feux,
446.
BELMONT.
Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation
du chapitre de St- Vincent qui jiercevait la majeure
partie de la dîme. Le surplus était partagé entre le
curé et le seigneur de Vertpré , du nom de Magnin
d'abord, puis de Thibault. Le clocher, le bourg et
une partie de la paroisse étaient du Beaujolais, et le
surj)lus du Lyonnais et du Maçonnais.
La justice du Bourg appartenait au seigneur de
Chaufl'ailles , suivant l'acte de vente passé par les
commissaires du duc de Montpensier le 7 août
1604 à Claude d'Amanzé, comte de ChaulFailles.
Le reste de la paroisse dépendait des justices de
Belleroche, Vertpré, Chàteauneuf et Charlieu.
Le hameau de Villion appartenait, pour le spi-
rituel, une année à Belmont, une année à Chauf-
failles, et la troisième à St-Germain, à tour de rôle.
s 8 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
Dans ce hameau avait existé, au moyen-àge, un anti-
que château qui donna son nom à une famille
éteinte dans le xiv^ siècle en la personne de Guy de
Villion , seigneur de Varennes. De cette maison
était issu René Villion , chanoine-comte de Lyon en
1 1 93 . Le château de Villion, nommé aussi Laplace,
passa à la famille de Nagu. Jean de Nagu , cheva-
lier, en donna l'aveu en 1 402. Ce fief fut saisi à sa
mort en 1410, et réuni à la justice seigneuriale.
Note : Pajs montagneux , bon à hic. Feux, 28.
BLACÉ.
Du diocèse de Lyon et de la collation du priem*
de Salles, cette paroisse était autrefois annexe de
Salles où se faisait le service divin. Mais des reli-
gieuses ayant été établies en ce lieu, on trouva que ce
service de paroisse les troublait dans leurs exercices
de piété et on installa la cure à Blacé.
Il existait dans cette paroisse un prieuré appelé
de Grammont , à la nomination du grand j)rieur
de St-Etienne de Limoges et fondé par les sires de
Beaujeu qui le dotèrent, entre autres, d'une jiartie
du péage de St-George-de-Reneins.
Blacé déjiendait autrefois eu entier de la justice
deMontmelas; mais Guillaume Arod, écuyer, sei-
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 59
gneur dudit Montmelas , en vendit un tiers, par acte
du 14 février 1651 , à Pierre Rambaud, écuyer,
sieur de Champrenard. Ce démembrement passa
plus tard à la famille d'Espiney de Laye. Le sur-
plus de la justice a toujours continué à dépendre
de Montmelas.
On comptait deux fiefs dans cette paroisse,
Champrenard et le Bost.
Champrenard appartenait, au xv" siècle, à la
famille de Montchervet , dont l'unique héritière
épousa Claude de Lucarre. Leur fille unique fut
mariée, vers 1480, à Jean Agnot, connu sous le
nom de V Ecuyer basque, et lui apporta Champrenard
en dot. Noble Claude Agnot en donna le dénom-
brement le 1 8 juillet 1557. Ce fief passa , sur la
fin du même siècle , à la famille Rambaud qui en
prit le nom, et fut vendu vers 1 740 à M. d'Espiney
de Laye.
Le fief du Bost appartenait, au xv® siècle, à la
maison d'Ars. Jean d'Ars, damoiseau, en fit l'aveu
et dénombrement en 1459. Il passa peu après à
celle de Damas. Lyonnet Damas, écuyer, sieur de
la Bàtye , passa procuration le 6 juin 1 502 pour en
faire les foi et hommage qu'il devait au baron de
Beaujolais. Ce fief fut acquis plus tard par la
famille de Gaspard, et passa, au siècle dernier, à
M. Daurelle de Terrenoire.
Note : Blés , vins ; bon pays vignoble. Feux , 83.
60 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
BONNET-LE-TRONCY (ST-).
Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation
du chapitre de St-Pierre dudit Màcon. La dime
était partagée entre le chapitre de Beaujeu et le
seigneur de Gondras , puis de Magny , qui possé-
dait une partie de la justice. Le reste était de la
chàtellenie de Chamelet.
Il existait autrefois dans cette paroisse un fief
nommé la Chéron, qui paraît avoir donné son nom
à une famille éteinte. Ce fief a été démembré de-
puis plusieurs siècles.
Note : Blés , toiles ; pays froid , peu de blé. Feux , 120.
BOURG-UE-THIZY.
Paroisse dont le cheflieu n'est qua huit cents
pas de la petite ville de même nom ; elle dépendait
du diocèse de Màcon et de la collation de fabbaye de
Cluny, qui y possédait un prieuré composé de huit
à dix moines. Plus tard, ce prieuré fut réduit en
commande. Il existait au Bourg-de-Thizy une con-
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 61
frérie du St-Esprit , comj)osée de plus de deux cents
personnes , dont les réunions avaient lieu dans un
local nommé le Cénacle. Le curé du Bourg avait la
nomination de la cure de Thizy et la desservait or-
dinairement lui-même, en se faisant remplacer au
Bourg par un vicaire. La justice dépendait de la
chàtellenie de Thizy. (Voyez l'art. Thizy.)
Note : Blés. Feux, 61.
BOYÉ ET JARNOSSE.
Boyé était une paroisse du diocèse de Màcon, et
de la collation du prévôt du chapitre de St-Pierre
de la même ville. La justice, ayant été démembrée
de celle de Thizy , appartint longtemps à la famille
d'Arcy d'Ailly, et fut vendue, au xviii' siècle, à celle
de Tallebard qui en prit le nom. Plus tard elle fut
acquise par M. Béraud de Ressein, qui la possédait
en 1789.
Jarnosse, situé en Forez, n'avait en Beaujolais
qu'une parcelle , comprise au même rôle de taille
que Boyé , et qui dépendait de la justice de la Va-
renne. ( Voyez Coutouçre. )
Note : Bon pays à blé. Feux , 116.
62 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
CENVES ET BURNEZAY.
Cenves et Burnezay son annexe dépendaient du
diocèse de Màcon, et étaient de la collation du cha-
pitre de St- Vincent qui possédait, conjointement
avec le curé , un quart de la dîme. Le seigneur en
prenait les deux tiers et le prieur de la Grange du-
Bois avait le sniplus, qu'il levait au lieu nommé
des Quatre-Montagnes.
La justice appartenait, au commencement du
xv' siècle, au marquis de Saluces, ainsi qu'il ré-
sulte de quelques procédures intentées en 1407
par les officiers de Beaujolais contre les habitants
de Cenves , pour lesquels ledit seigneur prit fait et
cause. La famille de Rochebaron en hérita peu
après, et, comme Claude de Rochebaron avait tenu
le parti du duc de Bourgogne contre le duc Jean
de Bourbon , celui-ci le déposséda de sa seigneurie
de Cenves et la donna, en 1474, à Jean de Per-
rière qui avait vaillamment combattu j)our lui et
avait éprouvé dans cette guerre des pertes considé-
rables. Cej)endant, le Beaujolais ayant passé sous
la main du roi après la iraliison du connétable ,
Philibert de Rochebaron , chevalier, seigneur de
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 63
Berzé-le-Chastel , pensa que 1 occasion était favo-
rable , et, le 24 mars 1 539 , il présenta le dénom-
brement des seigneuries dont ses ancêtres avaient
été dépossédés , appuyant cette démarche d'un mé-
moire où il fit valoir toutes les raisons qui pou-
vaient militer en sa faveur , et finissant par deman-
der à être reçu à foi et hommage. Le roi se laissa
toucher, lui rendit la seigneurie de Cenves, et la
famille de Ferrière reçut une indemnité. Philibert
de Rochebaron étant mort sans enfants , ses biens
passèrent à la maison d'Aumont qui réunit les deux
noms. Les descendants d'Aumont-Rochebaron ven-
dirent la terre de Cenves, au commencement du
siècle dernier, à la famille Michon de Pierreclos
qui la possédait en 1 789.
Note : Blés ; pays de bois , assez maigre. Feux, 83.
CERCIE.
Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation
du sacristain de Cluny. Elle appartenait à trois sei-
gneurs différents : celui de St-Lager, qui avait l'église
et la rive droite delà rivière d'Ardière, en vertu de l'é-
change de 1 339 (voyez St-Lager) ; celui de Pizeys,
qui possédait le mas de St-Ennemond avec la cha-
64 ETAT ALPHABÉTIQUE
pelle ; et enfin celui de la Terrière, dont le château
et la justice occupaient la plus grande partie de la
rive gauche de la rivière.
La Terrière appartint fort longtemps à la maison
de la Madelaine Ragny, et passa vers 15S0 à la
famille Charreton qui a fourni plusieurs magis-
trats distingués au bailliage. Le 19 février 1.o72,
noble Hugues Charreton donna le dénombrement
de sa seigneurie , comj)renant la maison forte , mas
etténement de la Terrière. La famille de Charreton
de la Terrière étant éteinte , cette terre fut vendue,
et appartenait en 1750 à celle de Millière qui la
possédait en 1 789.
Il existait encore à Cerclé un petit fief nommé
Taiiej.
Taney appartenait en 1 539 à la famille de Va-
rey , comme appert du dénombrement fourni le 8
février dudit an par noble Claude de Varey,
écuyer. Il passa plus tard à la famille de Chevrières
de Paranges, et tomba en désuétude.
Note : Fins , quelques blés ; très bon pajs et bon vignoble.
Feux, 142.
CHAINIBOST PRÈS CHAMELET.
Paroisse du diocèse de Lyon , et de la collation
du chapitre de St-Just. L'église était sur le haut
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 65
d'une montagne et entourée de quatre ou cinq
maisons seulement , tandis que le bourg nommé
Alière était dans le fond du vallon, sur les bords de
l'Azergues. Louvet écrivait , en 1667, que les ha-
bitants étaient en instance pour obtenir le transfert
de leur église au bourg d' Alière. Or il est assez
curieux de remarquer que cette mesure, qui pa-
raissait dans l'intérêt général , n'a reçu son exécution
qu'en 1 826. Un délai de cent soixante ans a pu
paraître un peu long aux habitants d' Alière.
En 1 309 , noble Pierre de Verneys, chevalier,
prétendit avoir certains droits de justice et autres
sur les paroisses de Chambost et Ghamelet. Gui-
chard-le-Grand , sire de Beaujeu, termina cette
affaire par une transaction du mois de novembre
de la même année. Il demeura convenu que Pierre
de Verneys , sa femme Marguerite et leurs héiitiers,
percevraient à perpétuité le produit des amendes
au-dessous de vingt sous, soit qu'elles fussent pro-
noncées pour ce délits, clameurs ou maléfices, « à
la charge par eux de poursuivre les délinquants.
Quant aux amendes au-dessus de vingt sous , le
seigneur de Beaujeu devait en avoir les deux tiers
et Pierre de Verneys le surplus pour faire face aux
frais de poursuite qui demeuraient toujours à sa
charge, sauf l'exécution lorsqu'il y avait sentence
de peine capitale ou miitilalion de membres.
Le château de Chambost passa de la maison de
5
C6 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
Verneys en celle de Mont-d'Or. Claude de Mont-
d'Or, damoiseau, en fit l'aveu en 1459. Ce fief
était possédé en 1539 par Claude de Fougères,
chevalier, vicomte d'Oingt, qui en donna le dé-
nombrement le 21 mars de ladite année. Il passa
ensuite à la maison de Chàteauneuf-Rochebonne ,
et le 29 janvier 1 604 noble Humbert de Chàleau-
neuf, chevalier, seigneur de Rochebonne, acquit
la justice haute, moyenne et basse de la paroisse
dudit Chambost. Ses héritiers l'ont possédée jus-
qu'avi siècle dernier, où cette terre fut acquise par
la famille Giraud de Montbellet.
En outre du château de Chambost , il y avait
encore un fief nommé Longeval qui appartenait
en 1539 à noble AymardelaBalme, écuyer, qui
en fit le dénombrement le 6 mars de ladite année.
En 1551 Claude de la Balme, écuyer, renouvela
cette formalité le 5 avril. Il ])assa plus tard dans la
maison de Roussillon-Beaureiour, de Savoie, qui
le vendit, vers 1640, à Philippe des Gouttes,
écuyer. Il appartenait, sur la fin du siècle dernier,
à M. Ferroussat. Un arrêt du parlement, de 1660,
a décidé que Longeval serait à l'avenir de la pa-
roisse de St-Just-d'Avray.
Kctf : Plès. assez bon paji s montagneux. Feu.r. 74.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 67
CHAMBOST PRÈS LONGESSAIGNE.
Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation
du prieur de Cuzieu. La seigneurie appartenait,
en 1 539 , à noble Arthaud de St-Germain , qui
en donna le dénombrement le 6 mars de ladite
année. Elle passa ensuite à la famille de Quérières
qui la vendit, vers 1640, à celle de Thélis. Au
commencement du xviif siècle elle devint la pro-
priété de M. de Rivérieulx , dont les héritiers l'ont
toujours conservée et en ont pris le nom.
Il existait en cette paroisse un fief du nom de
la Facette qui appartenait , au xvf siècle, à la fa-
mille de Simiane d'Albigny. Madame Anne d'Albi-
gny en donna le dénombrement le 1 5 mars 1 .539.
Ce fief fut acquis plus tard par les seigneurs de
Chambost.
Note : Pays froid et montagneux, bon à blé. Feux, 222.
CHAIVIELET.
Paroisse du diocèse de Lyon et de la collation
du chapitre de St-Just, qui plus tard céda la nomi-
68 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
nation à l'arclievéque. C'était une des plus an-
ciennes chàtellenies du Beaujolais , et qui compre-
nait les paroisses de Cliaraelet, Lestra, Cogny ,
St-Just-d'A\ray, Grandris et partie de St-Bonnet-
le-Troncy. Elle fut cédée à noble Jean de Nagu ,
seigneur de Magny , par Antoine , sire de Beau-
jeu, moyennant la somme de 730 florins d'or.
Edouard II, successeur d'Antoine, ne tenant aucun
compte de cette cession , vendit la chàtellenie de
Chamelet à Louis de Sancerre , maréchal de France.
Jean de Nagu résista , et Edouard de Beaujeu fut
obligé de traiter avec lui moyennant une somme
pour le payement de laquelle il obligea tous ses
biens par acte du 1 3 juin 1389.
Le 5 janvier 1 o49 le roi fut remis en possession
de la justice de Chamelet par les officiers du con-
seil de Beaujolais, et le 1 2 janvier 1 oo2 Henri II
la vendit à Pierre Vincent, bourgeois de Lyon , à
charge de rémérer. Le duc de Montpensier la ra-
cheta le 1 9 janvier 1561.
Après tant de vicissitudes, on pouvait croire que
la chàtellenie resterait enfin unie à la baronnie de
Beaujolais ; néanmoins elle fut encore vendue en
1751 à M. Guiguet, trésorier de France à Lyon.
Elle se composait alors de Chamelet, Lestra et par-
tie de Grandris, de Dienne, de St-ApoUinaire ,
de St-Vincent-de-Reins, de St Bonnet-le-Troncy
et do Valsonne. Elle passa enfin .en 1 772 , à M. Bé-
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 69
nigne Burtin de Vaurion, écuyer, qui la possédait
en I 789.
Le bourg de Chamelet était autrefois ceint d'une
muraille qui pouvait le mettre à l'abri d'une surprise.
On comptait six fiefs dans la paroisse de Cha-
melet , savoir : f^aurion , Limas , Combe-Robert ,
Montfriol^ Sallain et Brouillât.
Vaurion a donné son nom à une ancienne fa-
mille qui s'est éteinte au commencement du siècle
dernier. Noble Hugonin de Vaurion, damoiseau,
donna son aveu en \AA\ et 14S9. Noble Antoine
de Vaurion , écuyer , fournit son dénombrement le
8 mars 1539. Ce fief fut acquis vers 1740 par
M. Guiguet , trésorier de France , et revendu en
1 772 à la famille Burtin qui en prit le nom.
Limas fut possédé longtem])s par la famille de
Lavieu, et appartenait en 1539 à Hugues de
Bailly , seigneur de Chameyré , qui en donna le
dénombrement le 1 3 mars de ladite année. Ce fief
était possédé, au siècle dernier, par la famille Jac-
quet , de laquelle était M. Jacquet de la Colonge ,
lieutenant-général au bailliage.
Combe-Robert était possédé , au commence-
ment du xvf siècle , par la famille de Lavieu , et
passa ensuite dans celle de Bayard, ainsi qu'il résulte
du dénombrement fourni le 26 avril 1552 par
noble Juste de Bayard , écuyer. Ce fief fut morcelé
plus tard.
70 ETAT ALPHABÉTIQUE
Montfriol a donné son nom à une ancienne fa-
mille qui le possédait en 1 o39 , comme on le voit
par un dénombrement fourni le 1 o mars dudit an
par noble Claude de Montfriol. Ce fief passa en-
suite à la maison d'Arcy d'Ailly , qui le posséda
longtemps : Pierre d'Arcy en fit les foi et hommage
le 30 août 1714. Il devint peu après la propriété
de la famille Rabut, de Villefranche.
Sallain , fief auquel fut jointe une rente assez
considérable que Pierre d'Olifant, archer de la
garde du roi et capitaine de Chamelet, avait acquise
de noble Claude de Brouillât, sieur dudit Brouillât
en partie. Ledit Pierre d'Olifant fit le dénombre-
ment du tout le 1 ^ mars 1 539. V^ers 1 630 la der-
nière héritière d'Olifant vendit ce fief à M. JNicolas
Courtin , conseiller au parlement de Paris.
Brouillât était possédé , en 1 .o39 , ])ar Claude de
Brouillât, qui en donna le dénombrement le 8 mars
de ladite année. Ce fief passa à la famille de la Blan-
che, qui le possédait en 1 G86. Il appartenait, à la
fin du siècle dernier, à M. Billet.
Note : f^ins , blés , toiles ; bons blcs , et peu de lignes. Feux,
151.
CHAPELLE-DE-M.\UDORE ( LA ).
Annexe de la paroisse de ^Nlardore, et de la même
collation. On y remarquait, outre l'église parois-
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 7 1
siale, une autre église fort ancienne appelée St-Jean-
de-Busseroles , à laquelle se rendaient chaque année
bon nombre de pèlerins , le lundi de Pâques et le
jour de St-Jean.
La justice appartenait au seigneur de Courcenay.
Note : Bon pajs à hlè. Feux, 34.
CHARANTAY.
Paroisse du diocèse de Lyon et de la collation
du chapitre de Beaujeu, qui en était décimateur.
Un hameau dépendait de l'abbé de Belleville.
La justice de Charantay appartenait au seigneur
dUArgigny, fief situé dans cette paroisse et qui avait
été le berceau de l'illustre famille de Verneys,
éteinte au commencement du xvi' siècle. Guichard
de Verneys, damoiseau, i-econnut son fief en 1 374
et 1400. Thomas de Verneys, chevalier, renou-
vela cet aveu en 14S9. On croit généralement que
cette famille s'est fondue dans celle des Vinolo,
Vinaux ou Vinols , nobles génois établis à Lyon et
qui y tenaient à la finance. Ils héritèrent de tous
les biens de la maison de Verneys. Argigny était
possédé en 1537 par noble Claude de Vinaux,
72 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
élu en l'élection de Lyon, et par Pierre de \ inaux
son frère, receveur du droit dentrée du drap de
soie. Ils achetèrent conjointement, le 30 août de
ladite année, du commissaire du roi, la justice
de Charantay avec les mas de Bussy et de Gan-
doger à St-George-de-Reneins, pour la somme de
huit cents livres. Le 1 6 janvier 1539, ils donnèrent
le dénombrement de cette seigneurie. Sur la fin du
même siècle la terre d Argigny passa dans la famille
de Camus par le mariage d'Antoinette de Vinols
avec Jean de Camus , dont le fils et le petit-fils fu-
rent baillis de Beaujolais en I 62o et 1 660. Leurs
descendants possédèrent celte terre jusqu'en 1 742 ,
époque où la famille de Monsj)ey l'acheta avec
toutes ses dépendances. Argigny avait été érigé en
comté par Louis XIlI.
En outre dî Argigny , appelé Arginy dans les
anciens titres, on comptait encore cinq fîefs à
Charantay, savoir : Armas, Purd, Sermezj, Mon-
ternod et liosquinzon.
Armas, uni à la seigneurie d'Argiguy, a toujours
suivi la même destinée et n'en a jamais été séparé.
Vuril appartenait très anciennement à la famille
de Verneys, seigneur d'Argigny. Claudine deVer-
neys, dame de Vuril, épousa vers 1 480 Guillaume
duSaix, chevalier, et lui aj)porla ce fief en dot.
Lyonnet du Saix, leur fils, en donna le dénombre-
ment le 22 mars I o39. IMarié avec Claudine de
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 73
Ponceton-Francheleins, il mourut sans enfants et fil
sa femme héritière de ses biens qui passèrent ainsi
à la famille de Ponceton. C'est à Vurilque mourut
en 1619 Pierre de Ponceton, seigneur de Fran-
cheleins, bailli de Beaujolais. Claude de Ponceton,
son fils , seigneur de Francheleins et chevalier des
ordres du roi , vendit le fief de Vuril à la famille
de Camus , d'oii il passa en celle de Monspey-
Vallière.
Sermezy appartenait au milieu du xvii^ siècle à la
famille Cartier, originaire de Lyon, et passa en celle
de Noyel vers 1672 par le mariage de Françoise
Cartier avec noble Jean-Baptiste Noyel, écuyer,
conseiller du roi et receveur de ses finances en
Beaujolais. Leurs descendants ont toujours conservé
ce fief depuis cette époque.
Monternod appartint longtemps à la famille de
Bellet de Boitrait, et passa dans le courant du siècle
dernier à celle de Noyel de Bereins qui le réunit à
Sermezy.
Bosquinzon, appelé aussi Bourquinson, dépendait
d'une prébende ecclésiastique.
Note : Blés, vins ; fort bon pays. Feux. 86.
CHÉNAS.
Paroisse du diocèse de Màcon et de la collation
74 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
du chapitre de St-Vincent, qui prenait la dime pour
deux tiers et le curé pour un tiers.
La justice appartenait à la famille de Foudras-
Chàteauthiers , comme l'ayant acquise des ducs de
Montpensier sur la fin du xvi® siècle. Le 22 octobre
1 701 , messire Louis de Fondras, comte de Chà-
teauthiers, seigneur de Ma tour, la Bussière,St-
Pierre-le- Vieux, Pont-à-Malix, Chénas, la Tour-du-
Bief, etc., vendit la seigneurie de Chénas à messire
George-Antoine Charrier, écuyer, seigneur de la
Roche, Jullié, Juliénas, etc., lieutenant particu-
lier en la sénéchaussée et siège présidial de Lyon ,
au prix de 88,500 liv. C'était une des seigneuries
les plus productives du Beaujolais. La famille Char-
rier de la Boche la possédait encore en 1 789.
On comptait deux fiefs à Chénas, Chassignoles et
le Fief.
Chassignoles, longtemj)S possédé par la famille
Janin originaire de Bombes, fut vendu au siècle
dernier à jNI. Penet du Chàtelard, écuyer.
Le Fief était possédé parles Fondras, et fit par-
tie de la vente faite à M. Charrier.
Note : Pai s de bois et vignobles . les plus estimés de la i>ru-
i'ince. Feux . 100.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 75
CHENELETTE.
Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation
du sacristain de Cluny qui y prenait la dîme comme
titulaire du prieuré d'Anjou. La justice appartenait
au seigneur des Perriers, fief qui prit plus tard le
nom de Chenelette.
Le château de Chenelette , appelé anciennement
les Pen'iers, était fief appartenant en 1 500 à la
famille de Chandieu. Noble Guillaume deChandieu,
seigneur de Propierres, les Perriers, etc., acquit
par acte du 21 octobre 1537 de M. le cardinal de
Tournon , commissaire du roi, la justice haute,
moyenne et basse de la chàtellenie de Torvéon dont
le siège était à Chenelette et comprenait, outre ladite
paroisse , partie de Poule et de Claveysoles , le tout
avec faculté de rachat et à la réserve des foi et
hommage. Le lachat eut lieu au profit du duc de
Montpensier le 1 1 juillet 1 564. Peu d'années après
le fief des Perriers fut vendu à noble André de No-
blet , écuyer , qui en fit les foi et hommage au sire
de Beaujeu le 26 décembre 1 600. Le même André
de Noblet acquit des commissaires du duc , par
acte du 13 février 160-4, la justice de Chenelette
avec tous les droits seigneuriaux. La montagne de
76 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
Torvéon, qui domine la vallée, fut exceptée de cette
vente et réservée au seigneur de Beaujeu. Le château
des Perriers prit alors le nom de Cb endette.
Cette seigneurie fut acquise vers 1 740 par
M. Pierre Agniel, écuyer, trésorier de France. Ses
héritiers l'ont toujours conservée, et en ont pris le
nom.
Nous avons vu que la montagne de Torvéon fut
exceptée de la vente faite à André de Noblet. Le
seigneur de Beaujeu voulut sans doute conserver ce
territoire, en raison de l'intérêt historique qui s'y
rattachait. C'est effectivement sur cette montagne
que se trouvait le château de Ganélon, dont on re-
trouve encore quelques vestiges qui attestent la for-
midable puissance dont ses anciens maîtres l'avaient
entouré. Cette forteresse occupait le point culmi-
nant de la montagne , qui se termine en pain de
sucre complètement isolé. Un étroit sentier pouvait
seul y conduire et passait, avant d'arriver au château,
sur une plate-forme naturelle et parfaitement dé-
fendue. Naguère encore on pouvait suivre le pour-
tour des fortifications, et se faire une idée assez
exacte de leur dimension. Des voûtes bien conser-
vées, des restes de souterrains, ainsi quun puits
carré parfaitement cimenté, avaientbravédix siècles.
En peu d'années la cupidité de quelques habitants
du voisinage a achevé la destruction de ces curieuses
ruines. INous ne dirons rien ici de l'histoire de
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 77
Ganélon , ayant rapporté le peu que l'on en sait
au chapitre de l'Origine du Beaujolais et à l'article
diAvenas.
A différentes époques on a extrait à Chenelette
du minerai de plomb.
Note : Bon pays à blés ; toiles. Feux, 80.
CHERVINGES.
Annexe de Limas , dont le curé entretenait un
vicaire à Chervinges. La seigneurie sans justice
appartenait depuis fort longtemps au seigneur de
Marzé, lief situé à Glaizé. M. de Gaspard de St-
Amour , seigneur du Sou et de Mai'zé, vendit ledit
Marzé, au commencement du siècle dernier, à
M. Bottu de la Barmondière avec la nue-seigneurie
de Chervinges. La justice dépendaitdela chàtellenie
de Villefranche.
Note : Bon pays , blés , chancres et vins. Feux, 36.
CHÈZE ( LA ) ET RUSSIE.
Parcelles de paroisses du diocèse deMàcon, et
dont les clochers étaient situés en Maçonnais. L'abbé
78 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
de Cluny en était le collateur. Russie était chef-lieu
et la Chèze dépendance, située près du prieuré de
la Grange-du-Bois.
La justice de la partie beaujolaise appartenait au
seigneur de Ceuves.
Note : Pays à seigle, assez bon. Feux , 16.
CHIRASSIMOT ET :\IACIIEZAL.
Comprises toutes deux sous le titre de même pa-
roisse, Machezal n'étant qu'une sorte d'annexé des-
servie par le curé de Chirassimont. Cette paroisse
était du diocèse de Lyon et de la collation de son
archevêque qui y percevait une faible partie de la
dime , le surplus appartenant au ])rieur de St-
Irénée.
Les deux tiers de la justice moyenne et basse
appartenaient anciennement au prieur de St-Irénée
qui les vendit vers 1 GOO à noble Geoflroy de Sale-
mard-Montfort, seigneur de Ressis, qui y joignit
la justice haute par acquisition des commissaires du
duc de Montpensier le h mai 1604. Cette justice
ne comprenait pas la totalité du territoire, quelques
parcelles dépendaient des justices des seigneurs de
Ste-Colombe et de Sarron. Elle fut ])lus tard réunie
à la chàtellenie de Lay.
Note : Pnjs de hon blé. Fttiuc , 90.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 79
CHIROUBLES.
Du diocèse de Mâcon et de la collation du prieur
du chapitre de St-Pierre, dont les chanoines étaient
décimateurs pour deux tiers et le curé pour un
tiers.
La seigneurie de Chiroubles appartenait aux ha-
bitants de la paroisse qui l'avaient acquise des
commissaires du duc le 25 février 1 604, à la con-
dition que la justice serait exercée par les officiers de
Belleville. Par la vente faite aux habitants , chacun
d'eux eut le droit de chasser sur son propre terrain.
L'église a été bâtie , dit-on , au xiii^ siècle par la
libéralité d'un nommé Antoine Blondel, riche ha-
bitant du pays, à une époque où la peste désolait
les montagnes du Beaujolais. Le jour où l'on posa
la première pierre, ajoute la légende, la peste cessa
dans la paroisse, et les malades, se trouvant guéris,
vinrent se joindre aux ouvriers. Ce fait était consi-
gné dans un manuscrit très ancien , conservé long-
temps à la sacristie de Chiroubles et perdu pendant
la Révolution.
Cette paroisse a fait de tout temps un commerce
assez considérable de navets. Ceux de Chiroubles
sont fort estimés.
Note : Hlcs . vins, hntis nrn'cnux ; pays maigre. Fcu.x , 75.
80 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
CHRISTOPHE-LA-MONTAGNE ( ST-)
Paroisse du diocèse d'Autun et de la collation de
l'abbé de Cliiny, qui percevait la dîme et tenait le
curé à la portion congrue.
La justice appartenait au seigneur de Bacot, fief
situé dans cette paroisse et possédé en 1601 par
noble ^lichel du Ligier-Testenoire, qui en donna
le dénombrement le 1 3 mai de ladite année. Jean
du Ligier-Testenoire , écu} er , sieur de Bacot ,
gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, ac-
quit la majeure partie de la justice haute, moyenne
et basse de St Christophe des commissaires du duc,
par acte du 3 février 1 604. Le surplus avait été
vendu au sieur de Thibault. IVIadelaine du Ligier-
Testenoire, fille dudit Jean, ayant épousé noble
Antoine de Sarron, chevalier, par contrat du 17
juillet 1 624, aj)poria à son mari la terre de Bacot
et la seigneurie de St-Christophc en dot. Angèle de
Sarron, fille unique dudit Antoine et de Madelaine
du Ligier, en hérita et les porta à Gaspard deSac-
conay , chevalier , qu'elle avait épousé par contrat
du 17 avril 1660. De ce mariage naquit Camille
de Sacconay, qui fut héritier de sa mère et acquit,
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 81
par contrat des 1 3 septembre 1705 et 24 avril
1713, la partie de justice appartenant au sieur de
Thibault de la Roche-Thulon, et devint ainsi seul
seigneur de St-Cliristo])he, qu'il vendit avec la terre
de Bacot, pjar acte du 6 décembre 1719, au sieur
Jean André. Celui-ci s'étant ruiné, ses créanciers
firent vendre ses biens, qui furent adjugés par arrêt
du 21 juillet 1734 à Lambert Peysson, écuyer,
dont les descendants étaient seigneurs de Bacot et
de St-Christophe en 1 789. Ils avaient pris le nom
de Bacot.
Note : Pays bon à blé. Feux. 122.
CLÂVEYSOLES.
Paroisse du diocèse de Màcon et de la collation
du prieur de St-Nizier-d'Azergues, dépendant de
l'abbaye de Savigny. Le prieur et le curé partageaient
la dime.
Il existe à Claveysoles une mine de vitriol, qui
a été exploitée autrefois avec succès. Les travaux
ont cessé vers la fin du xvii® siècle par suite de dis-
cussions entre les co-intéressés , et n'ont jamais été
repris.
Cette paroisse était anciennement chef-lieu d'une
82 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
prévoté qui comprenait Claveysoles, St-Bonnet-le-
Troncy, Thel, Cublizeet partie de Poule. La pré-
vôté ayant été détruite , la justice de Claveysoles
fut réunie à la chàtellenie de Beaujeu. La rente dite
de ï^igo, appartenant à la famille Barjot, de Beaujeu,
tenait une grande partie de la paroisse. Elle fut
échangée en 1572 par Philibert Barjot, écuyer,
sieur de la Pallud, contre la justice moyenne de
Quincié que lui céda le duc de Montpensier. (Voyez
Qulncié.)
On comptait trois fiefs à Claveysoles, Viry ^
Clavejson et le Paguelet.
Viry et Claveyson ajipartenaient très ancienne-
ment aune famille du nom de Viry qui, en 1470,
donna un lieutenant-général au bailliage en la per-
sonne de .lacques de \ iry. Fondue au siècle suivant
dans la famille d'Arthaud , celle-ci prit le nom de
Viry. Vers 1675 l'héritière d Arlhaud-Viry porta
ces deux fiefs à la famille de Thy-Milly qui les
posséda jusqu'au milieu du siècle dernier, époque
où elle les vendit à M. Jean-Pierre Couppier,
écuyer, conseiller en la Cour des monnaies de
Lyon. Il en était encore seigneur en 1 789.
Le Paquelet appartenait en 1G68 à la famille
Vaginay ; il a été démemlné depuis.
Noie : lilcs , toiles : pa.) s maigre. Feiir . 160.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 83
COLOMBE (STE-).
Paroisse du diocèse de Lyon, et située moitié en
Beaujolais et moitié en Forez. La collation appar-
tenait à l'abbé d'Ainay , qui en était décimateur.
Cette paroisse est le berceau de l'antique maison
de Ste - Colombe qui en a pris le nom ou lui a
donné le sien , ce qu'il est fort difficile de savoir ,
attendu que c'est un de ces faits qui se perdent
dans la nuit des temps. A lepoque la plus reculée
on trouve toujours cette famille possédant la haute,
moyenne et basse justice de Ste-Colombe, ainsi
que le château de même nom , situé près de l'église.
Nombre de transactions, fois, hommages et dé-
nombrements attestent cette antique possession, qui
n'a jamais été interrompue.
Outre l'église paroissiale, il en existe une autre
sous le vocable de St-Julien , où se trouvaient les
tombeaux des seigneurs de Ste-Colombe.
Note : Pajs de blé. Feux , 278.
COGNY.
Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation
SA ÉTAT ALPHABÉTIQUE
du prieur de Denicé qui était curé primitif de
Cogny. La justice dépendait de Montmelas.
On comptait cinq fiefs à Cogny, savoir: Serjavre,
Solly, Epeisses, Epeisses-le-Bois et Pierre-Filant.
Serfavre avait donné son nom à une famille
éteinte au xvi® siècle. Jean de Serfavre, écuyer,
fit la reconnaissance de son fief le 1 9 février 1 443
au profit du duc de Bourbon, seigneur de Montme-
las. Pierre de Serfavre , écuyer , possédait le même
fief en 1 5 3 9, ainsi qu'il résulte d'un acte de reconnais-
sance qui lui fut passé le 22 mars de ladite année.
Peu après, ce fief fut acquis par Marguerite de Mon-
taynard et Pierre de Vauzelles son second mari.
Ils en dotèrent Barbe de Signolle, fille de ladite
Marguerite de Montaynard et de Florent de Signolle,
chevalier, son premier mari. Barbe épousa le 20
février 1 357 Jean Arod, écuyer, seigneur de Ron-
zières. Depuis lors Serfavre a toujours appartenu à
la famille d'Arod. Lue branche de Serfavre s'était
établie en Bourbonnais, où elle fut connue sous le
nom de Serfèvre et même de Sefèvre.
Solly appartenait en 1 539 à noble Jean de Ga-
radeur , sieur de l'Ecluse, qui en fit le dénombre-
ment le 1 3 mars de ladite année. Ce fief passa plus
tard à la famille de Rébé, et enfin en celle de du
Sauzay, qui le fit unir à Epeisses-le-Bois.
Epeisses fnt anciennement la propriété de la fa-
mille de Chemerys ou Chemezys, puis de celle de
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 85
Namy la Forest. Ce fief passa plus tard aux Tournier,
de Villefranche , et était ])ossédé vers le milieu du
xvii^ siècle par François Tournier, receveur des
consignations de Beaujolais, mort sans enfants de
Jeanne de Namy sa femme , qu'il institua son hé-
ritière. Peu après néanmoins ce fief fit retour aux
biens des Tournier et était possédé en 1709 par
Françoise Tournier , épouse de noble Pierre de
Phélines, seigneur de Ruyère, dont elle n'eut pas
d'enfants. Elle institua pour son héritier son neveu
noble Nicolas Deschamps de Messimieux, président
du bureau des finances de Lyon. Les enfants de
Nicolas Deschamps n'ayant pu acquitter les dettes
de leur père , le fief d'Epeisses fut vendu par décret
en 1758 et acquis par messire François Morel ,
conseiller en la Cour des monnaies de Lyon. Ses
héritiers l'ont toujours possédé depuis.
Epeisses-le-Bois, appelé aussi le Sollier. Cet ancien
fief, situé sur la montagne deMolendrie, appartenait
aux seigneurs de Solly. Le château ayant été ruiné,
la rente noble fut réunie à Solly et suivit le même sort.
Pierre-Filant était la propriété des seigneurs de
Montmelas du nom d'Arod : ce sont eux qui ont fait
construire le château. Une branche de leur famille
en a pris le nom.
Il existait encore à Cogny une rente noble, appar-
tenant en 1 558 à Jean de la Bessée.
Note : Pays fort bon. Feux .212.
86 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
COMBRES.
Annexe de St- Victor, du même diocèse et de
la même justice. Elle était desservie par un vicaire
de Si- Victor.
Le fief de Forge était dans cette paroisse : il
appartenait dès le xiii« siècle à la famille de Thélis,
et avait droit sur toute la paroisse. Pierre de Thélis
en fit l'aveu en 1 294 ; autre Pierre de Thélis en
1400. Cette seigneurie passa à la famille d'Arcy et
appartenait en 1486 à Philippe d'Arcy, qui en fit
l'aveu cette même année. Noble Pierre d'Arcy,
écuyer , en donna le dénombrement le 1 5 mars
1539. Marguerite de Bourges, veuve de Claude
d'Arcy , fils dudit Pierre , renouvela ce dénombre-
ment le 25 avril 1 do1 . Farge appartenait, au siècle
dernier, à la famille de Bissuel de St- Victor.
Note : Bon jjays à hlè Feux , 93.
CORCELLES.
Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation
du prieur de St-Jean-d'Ardière. La dimese partageait
par tiers entre le curé , le seigneur dudit Heu et
celui de l'Ecluse.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 87
Il existait dans cette paroisse un ancien Hef du
même nom de Corcelles ou Courcelles, qui apparte-
nait depuis fort longtemps à la famille de la Made-
laine-Ragny. En 1 539 et le 1" mars , noble Girard
de la Madelaine- Ragny , écuyer, en donna le dé-
nombrement et y comprit les fiefs d'Arcis , de la
Chartonnière, de Portebeuf, etc Sur la fin du
xvi" siècle, Corcelles et Arcis furent vendus à noble
Lazare de Tircuy de la Barre, écuyer , qui en four-
nit le dénombrement le 2 juillet 1 601 . Le même
seigneur acheta des commissaires du duc de Mont-
pensier, le 24 février 1603, la justice haute,
moyenne et basse de la paroisse de Corcelles, celle
de la partie de Lancié sise en Beaujolais, et celle
de Fleurye à l'exception de Poncié et Grand-Pré.
La famille de Tircuy la Barre a toujours depuis
lors possédé Corcelles, et en a pris le nom.
Note : fins et quelques blés , tns bon paj s et bon f ignoble.
Feux, 138.
COURS.
Paroisse du diocèse de Màcon , et de la collation
du prieur de Charlieu qui y percevait la dîme.
La justice dépendait du château et ûe(à'Estieu-
gue, situé en cette paroisse.
Estieugue appartenait dès le XIV* siècle à la maison
88 ETAT ALPHABÉTIQUE
de Lavieu et passa en celle de Damas en 1 496 , par
suite du mariage d'Antonie de Lavieu avec Claude
Damas, chevalier, seigneur de la Mothe. Claude
Damas , fils du précédent , en donna le dénombre-
ment le 18 mars 1o39. Cette branche de Damas
s'étant éteinte , la dernière héritière, Françoise de
Damas, apporta Estieugue à Antoine d'Anianzé avec
lequel elle prit alliance en 1613. Leurs descendants
acquirent la haute justice de Cours, démembrée
de la chàtellenie de Thizy. Vers la fin du xvii®
siècle cette seigneurie passa à la maison de Vichy,
qui la possédait encore en 1 789.
Le lief de Montruchet était situé à Cours et
appartenait en 1539 à noble Louis de Mondard,
dont la mère , Antoinette d'Anglure , agissant
comme tutrice de son fils, remplit la formalité du
dénombrement le 6 mars de ladite année. Ce fief
fut plus lard uni à la terre d'Estieugue.
Il existait encore dans cette paroisse quelques
rentes nobles, dont Nicolas de la Mothe, écuyer,
donna le dénombrement le 1 2 mars 1 S39.
Noie : Bon pa) s à blé. Feux, 140.
COUTOUVRE.
l^uoisse du diocèse de Màcon. ot de la rollntion
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 89
de levêque. La dîme se partageait entre les sei-
gneurs de la Varenne, de Vougy et de Resseins.
La justice dépendait en partie du château de la
Farenne, situé en cette paroisse. Ce fief appartenait
en 1 539 à noble Philibert de Chémezyou Chéraery,
écuyer, qui en donna le dénombrement le 1 1 mars de
ladite année. Cette famille de Chémezy devait déjà à
cette époque posséder la Varenne depuis longtemps,
car à la même date du dénombrement précité on
en trouve un autre fourni par le curé du lieu pour
une chapelle prébendée audit Coutouvre , fondée
par les ancêtres dudit Philibert de Chémezy. Cette
terre fut acquise vers la fin du xvi® siècle par la
famille d'Arcy, et le 23 juillet 1 601 noble Joachim
d'Arcy, écuyer, en donna le dénombrement, disant
avoir justice haute , moyenne et basse sur partie de
la paroisse de Coutouvre. Cette seigneurie passa, au
milieu du siècle dernier, à la maison de Damas d'Au-
dour , par suite du mariage de Marie-Rossoline
d'Arcy, dernière héritière de son nom, avec Claude
Mathieu, marquis de Damas, seigneur d'Audour,
à qui elle apporta toute la fortune de ses père et
mère. Ce mariage eut lieu le 22 juillet 1 749.
L'autre partie de la j ustice de Coutouvre dépen-
dait de Morland, fief situé aussi dans cette paroisse
et appartenant en 1 604 à noble Pierre Austrain ,
conseiller du roi, lieutenant particulier en la séné-
chaussée de Lyon et président au parlement de
90 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
Dombes. Il acquit le 1 3 février 1 604 ce qui restait
de la justice seigneuriale de Coutouvre, des com-
missaires du duc de Montpensier. Morlaud était
possédé, au siècle dernier, par la famille Mey.
Note : Blés , toiles; bon pajs. Feux, 140.
CROISEL.
Paroisse du diocèse de Lyon et de la collation
de l'abbé de St-Rigaud , située pour la plus grande
partie en Beaujolais, à lexception du canton de Laby
qui dépendait du Forez. La dime appartenait au
seigneur.
La justice fut acquise le 28 janvier 1 604, des
commissaires du duc de Montpensier, par noble
Pierre de Pomey qui la revendit à M. de Ste-Co-
lombe l'Aubépin, dont les descendants ont toujours
possédé cette seigneurie depuis cette éjioque.
Note : Pajs montagneux , peu de seigle. Feux, 44.
CUBLISE.
Paroisse du diocèse de Màcon et de la collation
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 91
du prieur de Chavlieu, qui en était décimateurpour
un tiers et le curé pour les deux autres tiers.
La justice dépendait anciennement de la chàtel-
lenie de Thizy et appartenait à la maison de Beau-
jeu-Lignières , dont les héritiers la vendirent le 1 0
mars 1 5 7 8 à noble Claude de Rébé , comme nous
le dirons à l'article de Thlzj. Cette vente compre-
nait Thizy, Amplepuis, Tliel, Ranchal, Cublise,
St-Vincent-de-Reins, etc Le 11 mai 1579,
Claude de Rébé revendit Cublise, Thel, Ranchal
et St-Vincent-de-Reins en partie à noble Jean des
Serpents , sieur de Magny et de Gondras. La justice
haute, moyenne et basse et tous les droits seigneu-
riaux quelconques faisaientparliede cette aliénation.
Ces paroisses furent unies à la terre de Magny, située
audit Cublise, et érigées en comté. Claude des Ser-
pents, comte de Magny, dernier de son nom, mou-
rut en 1 667 chevalier des ordres du roi et capitaine
de ses gardes. De son mariage avec Antoinette d'Au-
mont-Rochebaron il laissa trois filles , dont l'une,
Gabrielle, ayant épousé Louis-Antoine de la Roche-
foucaud , lui apporta en dot le comté de Magny et
ses dépendances. Au commencement du siècle
dernier la maison de la Rochefoucaud vendit cette
seigneurie à M. Le Prêtre de Vauban, frère du célè-
bre maréchal de France; ses descendants la possé-
daient encore en 1789.
La terre de Magny dont nous venons de parler
92 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
était venue très anciennement à un Antoine des
Serpents, chevalier, par son mariage avec Alix de
Nagu, dont Magny avait formé la dot. GuyotNagu,
damoiseau, avait fourni le dénombrement de Magny
en 1 442 , et Jean son fils Tavait renouvelé en
1502.
On comptait encore à Cublise quatre autres
fiefs, savoir: Meyré , Batailly, la Raffinière et le
Montet.
Meyré appartenait, au xv« siècle, à la maison de
St-Romain. Claude de Si-Romain , allas Valorges,
écuyer, et Jeanne d'Ars son épouse, donnèrent leur
aveu en 1 441 . Pierre de St-Romain, leur fils, renou-
vela cet aveu en 1478. Cefief passa ensuite à la fa-
mille de Vuarty, et noble Pierre de Vuarty , clieva
lier, en fit le dénombrement le 2 1 août 1 540. Meyré
fut ensuite uni à Batailly.
Batailly a pris son nom d'une ancienne maison,
appelée tantôt de Batailly et tantôt de Bataille.
Humbert de Bataille ou Batailly, damoiseau, donna
sa reconnaissance de fief en 1322; Artaud, son fils,
en 137 7. Guichard de Bataille, chevalier, donna
la sienne en 1 400. Ce fief passa ensuite à la maison
d'Ars, et noble Pierre d'Ars , sieur de Batailly et de
la Raffinière, fournit son dénombrement le 8 mars
1539. Ses descendants vendirent Batailly, auquel
le fief de Meyré avait été uni, à la famille Gueydon.
Ils étaient j)ossédés fun et l'autre en 1 760 par
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 93
M. Jean Boujot, président en l'élection de Ville-
franche.
La Raffinière, possédée d'abord par la famille de
RafTin, passa vers 1 350 à celle d'Ars à qui elle ap-
partenait encore au commencement du siècle der-
nier; elle fut ensuite achetée par M. Truchet, notaire
à Pontcharra.
Le Montet était déjà possédé en 1 400 par la fa-
mille de Raffin. Guillaume de RafFin , écuyer, en
donna le dénombrement en 1 474, et Lionnet son
fils en 1486. Noble Guichard Raffin, écujer, le
renouvela le 13 mars 1539 et subsl,itua à tous
ses biens Guyot de Nagu son cousin, qui en prit
possession en 1 550. Le Montet fut acquis en 1 600
par Antoine Charmette, et était possédé en 1 760
par M. Lenoir. Ce fief a été démembré plus tard.
Note : Pays à blè , commerce de toile. Feux, 144.
CYR-LE-CHATOUX (ST-l
Annexe de Vaux , dont le vicaire remplissait les
fonctions paroissiales de St-Cyr.
La justice dépendait de trois seigneurs, savoir :
de Montmelas , de Vaux et de Chambost. Les deux
premiers occupaient la presque totalité du terri-
94 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
toire. Une seule maison dépendait de la justice de
Chambost près Chamelet.
Note : Blés , paiwre paj s. Feux , 29.
CYR-DE-FAVIÈRES (ST-).
Paroisse du diocèse de Lyon et de la collation
des Jésuites de Roanne , en qualité de prieurs de
Riorges. Ils en étaient aussi décimateurs.
La justice appartenait en partie au seigneur d'Ailly
et en partie au seigneur de Cucurieux , fief situé
dans cette paroisse. Une autre parcelle du territoire
dépendait du Forez.
Cucurieux, aj)pelé aussi dans les anciens titres
Cucurèze et Concourèze , avait donné son nom à
une famille puissante au xii" et au xiii" siècle. Courant
de Concourèze est le plus ancien bailli de Beaujolais
dont nous ayons connaissance : il occupait cette
charge en 1296. On croit généralement que cette
famille s'est éteinte en celle de St-Symphorien,qui
posséda Cucurieux pendant fort longtemps. Noble
Delmas de St-Symphorien en fit l'aveu en 1458.
INoble Jean de St-Symphorien , écuyer, sieur de
Roncy, en donna le dénombrement le 9 mars 1539.
Bénigne de St-Symphorien , son héritière , épousa
en 1 546 Antoine de Vichy, chevalier, seigneur de
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 95
Champrond, et par son testament du 25 avril 1 569
elle légua Cucurieux à Caradas de Vichy son fils.
Celui-ci réunit la justice de Vandranges à son fief.
Ces deux seigneuries appartenaient, au siècle der-
nier, à la famille de Ferrus.
La famille de Rochebaron possédait quelques
rentes nobles à St-Cyr-de-Favières.
Note : Blés , pajs fort bon. Feux, 82.
CYR-DE-VALORGES (ST-).
Paroisse du diocèse de Lyon et de la collation
de l'abbaye de Cluny, qui y percevait la dîme.
La justice de cette paroisse appartenait de temps
immémorial à la maison de Thélis, qui y possédait
le château et fief de TEspinace. La tradition rapporte
qu'un des premiers sires de Beau jeu ayant ramené
d'Angleterre deux frères de cette famille, leur donna
la seigneurie de St-Cyr avec toutes ses dépendan-
ces. Guichard-le-Grand transigea avec un de leurs
descendants relativement à quelques droits sur la
terre de TEspinace. La maison de Thélis s'étant
éteinte en cette branche , la seigneurie de St-Cyr
fut acquise au commencement du siècle dernier
par la famille Thomé qui en prit le nom. Depuis
longtemps déjà le château de FEspinace avait changé
le sien pour prendre celui de la paroisse.
96 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
Il existait encore à St-Cyr un autre fief appelé
Ressis , qualifié place forte: il appartenait dès l'an
1 340 à la maison de Salemard. Noble Claude de
Salemard, écuyer, en donna le dénombrement le
8 mars 1339, disant avoir moyenne et basse justice
sur un cinquième de la paroisse de St-Cyr. Dans le
courant du siècle dernier, ce fief passa à la famille
de Ste-Colombe-1'Aubépin.
Note : Baj s de blé. Feux , 65.
DEISICE.
Paroisse du diocèse de Lyon et de la collation de
l'abbé de Savigny, à qui elle fut donnée par Hum-
bert de Beaujeu en 1 086. Il existait dans l'église de
Denicé une prébende sous le vocable de la Ste Tri-
nité , dont la nomination appartenait à la famille
d'Espiney.La justice dépendait de Montmelas.
On comptait huit fiefs dans cette paroisse, sa-
voir : Charmes , Malleçal , Talencè, la Tour, le
grand et le petit Buffavent, Montgiraud et Mont-
romani.
Charmes appartenait en 1 .'îSS à Anne de la Bes-
sée, qui en fit le dénombrement le 6 novembre diidit
an. Elle en fit donation plus tard à noble Gabriel
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 97
du Sauzey , sieur de la Vénerie, receveur des tailles
en Beaujolais. Son fils, nommé aussi Gabriel, con-
seiller du roi et lieutenant particulier au bailliage ,
recueillit ce fief dans l'héritage de son père. Il de-
vint plus tard la propriété de la famille Danicourt.
Malleval était possédé en 1601 par noble Gui-
chard de Serrein, receveur du grenier à sel de Lyon,
qui en fit les foi et hommage cette même année.
Ce fief fut acquis ensuite par la famille Mabiez, et
appartenait, au siècle dernier, à M. Didjessey de
Contanson.
La Tour, possédé en 1 539 par noble Louis de
Gayand, qui en donna le dénombrement le 7 mars
de ladite année. Ce fief a été démembré dans la
suite.
Le grand Buffavent appartenait en 1 667 au sieur
Perrette, bourgeois de Lyon.
Le petit Buft'avent appartenait en 1660 à la fa-
mille Bottu de la Barmondière, qui le possédait en-
core en 1789.
Talencé appartenait en 1650 à la famille Des-
champs, qui a donné des magistrats distingués au
parlement de Bombes et dont une branche prit le
nom de Talencé. Plus tard ce fief passa à M. Lemau,
chevalier du guet à Lyon. Ses héritiers le possédaient
en 1 789, et en avaient aussi pris le nom.
Montgiraud était depuis longtemps uni à Plan-
tigny.
98 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
Montromant appartenait au chapitre de Ville-
franche.
Note : Pa) s de bons vignobles. Feux, 120.
DIDIER (ST-).
Paroisse du diocèse de Màcon et de la collation
du chapitre de Beaujeu, qui en percevait ladime.
La justice dépendait de la chàtellenie de Beaujeu.
Les habitants de St-Didier étaient convaincus
autrefois que Nostradamus avait habité chez eux
pendant plusieurs années, et que de là il se rendait
au sommet de la montagne de Torvéon pour obser-
ver les astres. Ou montrait aux voyageurs la maison
qu'il avait occupée, et on ajoutait quil en était parti
sans payer sa dépense.
Note : Bonpo) s à blé. Feux, 9a.
DOAIPIERRE.
Paroisse du diocèse d'Antun, et située partie en
Maçonnais et partie en Beaujolais. La justice appar-
tenait pour les deux tiers au seigneur d'Aiidour,
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 99
château et terre situés en cette paroisse et possédés
par la famille de Damas. Les sieurs de Ronceret et
de la Roclie-Tliulon y possédaient aussi quelques
droits de justice. La partie beaujolaise nommée
Frouges dépendait d'Andour et appartenait en 1 369
à Guicliard de Vaux , damoiseau, qui en donna l'a-
veu, comme l'ayant acquis d'Agnès de Bosc, veuve
d'Oudard de Mipon , chevalier. Ce fief passa vers
1 600 à la famille de Damas, qui le possédait en 1 789.
La collation de Dompierre appartenait à l'abbé de
Cluny.
Noie: Bon pays à froment . Feux, 'l8.
DRACE.
Paroisse du diocèse de Lyon et de la collation
du prieur d'Arnas qui en était décimateur , sauf le
clos des Condamines où le chapitre de Beaujeu avait
droit.
La justice dépendait du château de l'Ecluse, qui
autrefois se trouvait compris dans le territoire de
cette paroisse. Une nouvelle circonscription l'en-
globa plus tard dans celle de St-Jean-d'Ardière.
Il existait à Dracé un fief très ancien nommé la
Plaigne, qui appartenait de toute antiquité à la
maison du Saix. Guillaume du Saix, damoiseau, en
100 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
donna l'aveu en 1 276. Ce fief passa vers 1 A30 à la
famille de Gerraanet. NoLle Dalmas de Germanet,
écuyer, en donna le dénombrement le 12 mars
1536. Jacqueline de Germanet, fille de Dalmas,
porta ce fief en dot vers 1 545 à noble Mathias de
Naturel , sieur de Dulphé et de Corcelles en Ma-
çonnais. Leurs descendants l'ont possédé jusqu'en
1615, époque où Denise de Naturel le porta, par
suite d'alliance, dans la maison de St-Julien de Ba-
leure. Il passa vers 1676 à la famille de Bellet de
Tavernost, et enfin en celle de Léviste de Mont-
brian.
Note : Blés , tivs hon pay s et ries meilleurs. Feux , 163.
DURETTE.
Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation
de l'abbé de Cluny. La dîme appartenait au curé,
par l'abandon que lui en avait fait le curé de St-
Mamez.
La justice dépendait du château de la Pierre.
La Pierre, llt'fnouimé autrefois 7 oMr /^our^on,
appartenait en 1 557 à noble Antoine de Nagu qui
en donna le dénombioment le dernier mars de la-
dite année. Vai 1601 il était possédé par noble
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 101
Antoine d'Ars , comme on le voit par le dénombre-
ment qu'il fournit le 8 mai. Il passa plus tard dans
la famille de Sarrazin qui le posséda jusqu'en 1766,
époque où il fut porté en celle de Vocanse. Il fut
enfin acquis, peu après, par M. Dulac de Ponchon.
Antoine d'Ars avait acheté en 1 603, des commis-
saires du duc, la justice haute de Durette.
En 1 777, M. Dulac obtint un arrêt du parlement
qui attribuait l'appel de toutes ses causes au bailliage
de Màcon. Celui de Villefranche forma opposition
à cet arrêt, et en obtint la cassation.
Note : / ins , maigre paj s. Feux, 16.
EMERINGES.
Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation
de l'abbé de Cluny. La dime appartenait au curé.
La seigneurie fut acquise en 1 602 , des commis-
saires du duc de Montpensier, par noble Laurent de
Chevriers, chevalier, seigneur du Thil, et passa
plus tard dans la famille de GroUier (Voyez Faux-
renard.)
Il existait dans cette paroisse un fief nommé la
Coust, appartenant en 1 539 à Jean de Ste-Colombe,
écuyer, qui en donna le dénombrement le 10 fé-
1 02 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
vrier de ladite année. Ce fief fut ensuite possédé
par la famille de Peyrieu , comme il appert du dé-
nombrement fourni le 1 5 avril 1531 par noble Be-
noît de Peyrieu , écuyer. Plus tard il devint la pro-
priété de la famille de Chevriers.
Note : Pays de bois ci vignes , blés ; pauvre pa^ s . Feux, 30.
ÉTIENÎNK-LÂ-VARElNNE (ST-)-
Du diocèse de Lyon et de la collation du prieur
deNéty.L'égliseparoissiale était autrefois au prieuré,
mais dans le courant du xvi® siècle elle fut transférée
à la chapelle de St-Etienne, et le prieuré de Néty
n'eut plus qu'une simple chapelle. Les domaines dits
de la Tallebarde dépendaient de cette paroisse
quant au spirituel , mais les rentes aj)parten aient au
prieur de Salles , en vertu de l'échange qui en fut
fait contre le prieuré de Grelonges.
La justice de St-Etienne appartenait au seigneur
de la Bâtie, lief situé en cette paroisse et possédé
dès l'an 1428 par Jean de Damas, écuyer, qua-
lifié seigneur de la Bâtie dans son contrat de ma-
riage avec Jeanne de INagu-Varennes en date du
30 septembre de la susdite année. Lyonnet de
j)amas, leur (ils, eut la Bâtie en partage et épousa
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 103
le 14 janvier 1479 Claudine de Lavieu, dame de
la Pilonière. Françoise de Changy, veuve de noble
Claude Damas , écuyer , seigneur de la Bàlie , de la
Pilonière et du château du Bost , donna le dénom-
brement desdits fiefs le 1 6 mars 1539. Antoine de
Damas , seigneur desdits lieux et de Jasseron, vendit
la Bâtie et la seigneurie de St-Etienne, vers 1710,
à M. de la Chaize d'Aix, seigneur de la Douze. La
famille de Montaigu les posséda plus tard.
En outre de la Bâtie, on comptait encore trois
fiefs à St-Etienne , Milly, Corcelles et Pougelon.
Milly et Corcelles ayant toujours appartenu au
même propriétaire , ont presque toujours été con-
fondus. Ces deux fiefs étaient possédés en 1 539 par
noble Guillaume de Thy , écuyer, et Péronne de
Chavagneux sa femme , qui en firent le dénombre-
ment le 1 0 mars de ladite année et le renouvelèrent
le 4 avril 1551. Ces fiefs passèrent ensuite dans la
famille de Madière, puis en celle de Renaud, et échu-
rent enfin à M^^^ de Raousset qui les apporta en dot
à M. de Carnazel.
Pougelon, érigé en fief dans le courant du xvii*
siècle en faveur de la famille de la Font, passa en-
suite en celle de Guillin qui en prit le nom.
Note : Blés et vins , pojs sablonneux et maigre. Feux , 110.
1 04 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
ÉTOUX (LES).
Annexe delà paroisse de Beaujeu, et appartenant
au diocèse de Màcon. Le chapitre de Beaujeu en
était curé primitif et s'y rendait chaque année pro-
cessionnellement et mitre en tète , le jour de St-
Martin et le mardi des Rogations , pour y célébrer
l'ofli ce divin. La dîme lui appartenait.
C'est sur le territoire des Etoux, ou St-Martin-
des-Etoux, comme on disait autrefois, que fut bâtie
l'église de St-PSicolas qui plus tard devint l'église
paroissiale de Beaujeu, ainsi que nous l'avons dit en
son lieu.
Au douzième siècle, il existait un seigneur des
Etoux qui y avait son manoir et en portait le nom.
On ne connaît guère cette famille (jue par quelques
actes échappés au temps, entre autres un consente-
ment de censivc au j)roflt d'Etienne des Etoux ,
chevalier, et de Vandelmonde sa femme, ainsi
qu'une donation de trois curtds (jardins) qui
leur fut faite ])ar un nommé Arténulphe. Ces cur-
tils étaient situés au lieu de Thulon et aux Etoux.
L'antique famille de l'Etouf-Pradines , éteinte au
siècle dernier, n'était autre, selon nous, que la
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 05
descendance des seigneurs des Etoux dont le nom
avait subi une légère altération.
On comj)tait deux fiefs dans cette paroisse : Es-
crots et Maïleval.
Escrots appartenait de temps immémorial à la
famille de Brosses. Noble Ponthus de Brosses
acheta des sires de Beaujeu, en 1423, le droit de
chasse exclusif Ses descendants possédaient encore
ce fief en 1789.
Malleval était possédé en 1537 par la famille
Barjot, dont les descendants le vendirent, au xvii^
siècle , à celle de Brosses qui en était propriétaire
en 1789.
Note : Bons vins , et quelques blés ; pauvre pays. Feux , 80.
FLEURYE.
Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation
de levèque. La dîme appartenait par moitié au
chapitre de St -Vincent et au curé. Il existait à
Fleurye une chapelle de Notre-Dame des-Bois, où
la dévotion attirait grand nombre de fidèles ; ou y
voyait aussi un doyenné monacal du nom d'Arpayé,
dépendant de Cluny. La maison ayant été ruinée,
les moines furent retirés , mais le revenu demeura
à labbaye de Cluny.
1 06 ETAT ALPHABÉTIQUE
La justice de cette paroisse se divisait entre trois
seigneurs. Celui de Corcelles en possédait la ma-
jeure partie et avait le clocher, celui de Poncié et
celui de Grandpré possédaient le surplus.
On comptait deux fiefs à Fleurye , Poncié et
Grandpré.
Poncié fut acquis en toute justice, en 1 602, des
commissaires du duc, par M. Perrachon de Senozan,
écuyer , prévôt de Màcon , dont le fils le vendit en
1 640 à noble Benoît de la Roche, écuyer , seigneur
dudit lieu. Claude de la Roche, son fils, écuyer,
conseiller et avocat du roi au bailliage , en donna le
dénombrement le 8 mars 1678. Ses héritiers ven-
dirent ce fief à la famille de Damas, et il passa plus
lard à celle de Lapimpie de Granoux qui le possé
dait en1789.
Grandpré fut longtemps la propriété de la famille
du Sauzey et aj)j)artenait , au siècle dernier , à
M. Agniel de Cheneletles.
Note : Pays sablonneux, et qui cependant produit de très bons
vins. Feux , 162.
FOURNEAUX.
Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation
de l'archevêque qui y était décimateur , mais qui
en fit abandon an curé.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 107
Les commissaires du duc de Montj)ensier vendi-
rent le 1 6 janvier 1 606 la justice et seigneurie de
Fourneaux à noble Rolin de Ste-Colombe , écuyer,
seigneur del'Aubépin, et à noble Pierre de Sarron?
seigneur des Forges, à chacun par moitié, l'église
faisant la limite entre eux.
Le fief des Forges, situé en cette paroisse, possé-
dait une chapelle desservie pour Tusage des habi-
tants. Ce fief appartenait en 1430 à Guillaume de
Thélis , chevalier. Philibert de Thélis et Marguerite
sa sœur, épouse de Guillaume d'Orgères, l'échan-
gèrent, avec Antoine de Sarron , contre sa terre de
Cruix et tout ce qu'il possédait à Theizé. Le contrat
d'échange fut passé le 1 3 juin 1486.
Passinge, petit fiefsitué aussi dans cette paroisse,
était uni depuis longtemps à celui des Forges.
Note : Blés , marché de toiles. Feux , 203.
GEORGE-DE-RENEINS OU DE-ROGNEINS ( ST- ).
Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation
de l'abbé de Cluny. La justice dépendait de la chà-
tellenie de Villefranche. Celle de Belleville préten-
dit que Rogîieins^ comme on l'appelait alors, faisait
partie de son ressort, et un conflit de juridiction
1 08 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
assez grave s'éleva à ce sujet. Mais le 6 novembre
1592 Etienne de la Roche, lieutenant-général au
bailliage , rendit une ordonnance par laquelle il fut
fait défense aux habitants deRogneins de se pourvoir
ailleurs qu'à Villefranche , et aux juges de Belleville
de s'immiscer en rien de ce qui concernait les cau-
ses provenant de ladite paroisse. Un arrêt du parle-
ment fut rendu dans ce sens.
La justice appartenait anciennement aux sires de
Beaujeu; mais, par suite du rapt de M"'^de la Bes-
sée par Edouard de Beaujeu, rapt dont les suites
conduisirentEdouardà sa ruine, comme nous l'avons
dit, la seigneurie de Rogneins fut adjugée à Guion-
net de la Bessée, pour réj)aration de liujure faite à
sa famille. Les seigneurs de Beaujeu rachetèrent en-
suite cette juridiction et l'ont toujours j)ossédée
depuis, à l'exception dune partie qui dépendait de
Laye, et de quelques parcelles qui dépendaient d'Ar-
Cette paroisse comptait sept fiefs, savoir: liussjy
Laye , Boistrait nommé autrefois la Grange-
Baudet, FaUière, Marzé , Jïonlchervef. et Mar-
sangue.
Bussy appartenait en 1539 à noble Claude de
Baronnat, sieur de la Martizière et du Moulin-au-
Comle, jsige <l'a])])eaux de Beaujolais , qui donna
le dénombrement de son llef le 27 janvier de ladite
année. Ses héritiers le vendirent vers 1 645 à noble
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 09
NoélMignot, écuyer, lieutenant-général au bailliage,
qui en prit le nom et dont les descendants le possé-
daient encore en 1 789.
Laye a donné son nom à une illustre et puissante
maison , éteinte au xvi* siècle après avoir possédé
pendant près de 400 ans les plus belles seigneuries
en Beaujolais , en Bombes et en Bourgogne. La
terre de Laye passa, vers 1 450, à la famille de Nagu-
Varennes. Noble Philibert de Nagu en donna le
dénombrement le 25 février 1539. Le 11 avril
1601 François de Nagu, chevalier, passa une pro-
curation pour faire au duc de Montpensier les fois
et hommages de ses terres et fiefs. Laye appartenait
en 1653 à Alexandre de Nagu, chanoine-comte de
Lyon , qui le vendit ladite année à Antoine Perra-
chon , baron de Senozan et marquis de Mison. Vers
le milieu du siècle dernier cette seigneurie fut ac-
quise par la famille d'Espiney, qui la possédait en
1 789. Les fiefs de Champrenard et de Marsangue
avaient été unis à la terre de Laye, dont une partie
de la justice provenait de celle de Montmelas et
comprenait de très beaux droits.
Boistrait, appelé autrefois la Grange-Baudet, ap-
partint fort longtemps à la famille Baudet, ancienne
en Beaujolais. André Baudet, écuyer, maître des
comptes, en était seigneur en 1476. Philibert son
fils, étant sans enfants, institua par son testament
du 26 novembre 1519 pour son héritier universel
110 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
Jacques de Mareschal , écuyer , seigneur de Seno-
zan , son beau-frère. Celui-ci n'eut qu une fille
nommée Françoise qui épousa Jean Mitte de Che-
vrières , chevalier. Leurs descendants vendirent le
fief de Boistrait à la famille de Bellet, qui le posséda
assez longtemps. Jacques Bellet, écuyer, en était
seigneur en 1670. Depuis lors ce fief passa à la
famille Petit de Villonière. La dernière héritière le
porta, vers la fin du siècle dernier, à M. Lepileur
de Brévannes.
Vallières fut possédé assez longtemps par la fa-
mille de l'Artuisie , sur laquelle nous savons jieu de
chose. Le dernier des l'Artuisie en fit don vers 1 640
à M. David, dont la fille Lucrèce épousa en 1 652
Louis de Monspcy, chevalier, seigneur de Luysan-
dre, et lui apporta Vallières en dot. Leurs descen-
dants l'ont toujours possédé depuis. M. Louis-Ale-
xandre Elisée, marquis de Monspey, fut élu député
de Tordre de la noblesse de Beaujolais aux Etats géné-
raux de 1789.
Marzé. Ce fief appartenait en 1 o41 à noble Jac-
ques de Rosset, comme il appert du dénombrement
qu'il en donna le 23 août de ladite année. Il passa
ensuite à noble Jean de Nanton , sieur de Chaintré
en Maçonnais, sur lequel on le vendit par décret en
décembre 1 548. L'acquéreur fut Jean Gay, avocat
en parlement, dont la famille l'a possédé assez long-
temps. Ce fief appartenait , eu 1 789, à M. Uabut.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 1 1
Montchervet. Ce fief était, en 1557, la pro-
priété de Claude Agnot, écuyer, seigneur de
Champrenard , dont les héritiers le vendirent à
M. Jean Bottu de la Barmondière. Il passa ensuite
à la famille de Monspey, qui l'a toujours conservé.
Marsangue était un ancien fief qui fut pendant
longtemps la propriété de la famille de Rétis , ori-
ginaire de Lucques, et venue en France sous le
règne de François I". Jean de Rétis , gentilhomme
de la chambre du roi , était seigneur de Marsangue
en 1580. Zacharie son fils posséda le même fief
et le légua à César son fils qui fut lieutenant parti-
culier assesseur au bailliage de Beaujolais en 1 605 ,
et maître des requêtes. Gal)riel de Rétis , seigneur
de Marsangue, est le dernier que nous connaissions :
il fut gentilhomme ordinaire de la chambre du roi.
Ce fief fut ensuite réuni à celui de Champrenard
et continua néanmoins à être le siège de la justice
seigneuriale, privilège qu'il conserva même après
la réunion de Champrenard à la seigneurie de Laye.
Note : Blés , chanvres , vins ; très bon pays. Feux , 350.
GERMOLLES.
Paroisse du diocèse de Màcon, et située partie
en Maçonnais et partie en Beaujolais : le clocher
112 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
était de cette dernière province. La collation ap-
partenait au chapitre de St- Vincent qui partageait
la dime avec le chapitre de St-Pierre, le curé du
lieu et le seigneur de Tramayes.
La justice appartenait partie au seigneiu de
Cenves et partie à celui de Gorze , fief situé dans
ladite paroisse de Germolles : ce dernier avait le
clocher.
Gorze appartenait de toute ancienneté à la fa-
mille de Vers ou Vère, qui avait pris le nom de
Germolles, et s'éteignit dans le courant du xvi'
siècle. Gorze passa plus tard à la famille de Ber-
thet , en faveur de laquelle ce fief fut érigé en mar-
quisat. Il tomba , dans le courant du siècle dernier,
à celle de Bernard de la Vernette qui le possédait
en 1789.
Combe était un petit fief uni à celui de Gorze.
Note : Blés ; bonpajs. Feux, 77.
GLAIZÉ.
Paroisse avec titre de prieuré, du diocèse de
Lyon et de la collation de l'abbé de St-André-le-
Bas de Vienne. Le prieur ne prenait que la vingt-
quatrième partie de la dime, et voici la raison qu'on
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 1 3
en donnait : un prieur de Glaizé, en une année de
cherté, avait fait un amas considérable de blé; l'an-
née suivante, la récolte ayant été abondante, il ne
put se décider à vendre son blé à bon marché, et
le garda si longtemps qu'il s'avaria complètement.
Il prit alors le parti de le faire jeter dans la rivière
de Morgon; mais le courant de l'eau l'ayant porté
jusqu'à Villefranche , on en suivit les traces en re-
montant le cours de la rivière, et on arriva ainsi au
prieuré. Un procès criminel s'ensuivit et le ])rieur
fut privé de la dîme, ou du moins fut réduit au
vingt-quatrième ; le reste fut adjugé au sire de
Beaujeu.
En 1 S4.3 les commissaires du roi vendirent aux
échevins de Lyon, acquérant comme recteurs du
grand hôpital du pont du Rhône, les dîmes de
Glaizé, pour le prix de 1 050 liv. Le duc deMont-
pensier les racheta en 1561.
La justice dépendait de la chàtellenie de Ville-
franche , à l'exception d'une paitie qui appartenait
aux seigneurs de Marzé et de Bionney.
La paroisse de Glaizé s'étendait jusqu'aux portes
de Villefranche , et englobait même une partie du
faubourg dit des Frères.
On comptait quatre fiefs à Glaizé : Marzè, Saint-
Fonds, Motit^ré ou Portebeuf^ et Fauxrenard.
Marzé appartenait anciennement à l'illustre fa-
mille de ce nom, qui a joué un grand rôle en Beau-
1 1 4 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
jolais (1). Théode de Marzé, dernier possesseur, en
fit le dénombremenl le 1 2 avril 1514. Se trouvant
sans enfants et le dernier de son nom, il institua
son héritière Jeanne de Crussol, sa femme. Celle-ci
donna tous ses biens à Jeanne Mitte de Chevrières,
sa nièce , qui épousa le 1 3 mai 1 342 Philibert de
Nagu , seigneur de Varennes , à qui elle apporta les
terres de Marzé et de Belleroche-en-Montagne.
Marzé appartint ensuite à M. de Gaspard du Sou,
qui le vendit à M. Bottu de la Barmondière au
commencement du siècle dernier.
Saint-Fonds , château bâti au lieu dit le Châlis
par Claude Bourbon , receveur en l'élection de
Beaujolais, et qui lui donna le nom de Sain-Font,
en raison de la maguillque fontaine qui s'y trouve
et de la salubrité de ses eaux. L'usage a cependant
prévalu d'appeler ce lieu St-Fonds. Comme à ce
château se trouvaient jointes des terres et ])rairies
franches et allodiales, Claude Bourbon le fit ériger
en fief au mois d'octobre 1574, à la charge de la
foi et hommage. Plus tard la famille Bourbon ayant
acquis de l'abbé de Cluny les château, terres , cens
(1) La faiiiilli" de Marzé ne tenait pas son nom du fief dont il est
ici question, mais bien de l'ancienne seigneurie de Marzé dont le
eiiàteau-rorl était situé an lieu où se trouve maintenant le village
d "Ali\ CM Lyonnais.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 115
et servis du doyenné de Limas, le tout fut annexé
à St -Fonds. M. de St-Christophe, chanoine comte
de Lyon, acquit ce lîef des héritiers de Claude
Bourbon, et le revendit le 30 août 1669 à noble
Jean Bottu de la Barmondière, écuyer, sieur de
Montchervet. Un de ses enfants en prit le nom, et
cette branche a toujours conservé St-Fonds.
Montgré appartenait, avant l'an 1 250, à Tantique
famille de Portebeuf, originaire de Dombes, et qui
remontait à Jean de Portebeuf, vivant en Fan 1 000.
Tant c[ue Montgré fut possédé par cette famille , il
fut plus généralement désigné sous le nom de Por-
tebeuf que sous celui de Montgré. Il reprit plus tard
son ancienne appellation. La maison de Portebeuf
s'étant éteinte en celle de Chanains, celle-ci hérita
de Montgré qui passa par suite d'alliance, vers 1 400,
à Edouard de Rosset, écuyer, fils de Péronin de
Rosset , écuyer, maître des comptes en Beaujolais.
Les deux lils d'Edouard étant morts sans enfants ,
sa fille Aynarde de Rosset se maria en 1 428 à noble
Jean de la Madelaiue-Ragny et lui apporta Montgré
en dot. Girard de la Madelaine- Ragny en fît le dé-
nombrement le 8 mars 1539. Ce fief fut acquis
plus tard ])ar la famille Fyot , et appartenait en
1 650 à Laurent Fyot, procureur du roi au bailliage
de Beaujolais. Marguerite Fyot, fille dudit Laurent
et de Claudine d'Espiney , le porta en dot à Jean
Bottu , sieur de la Barmondière, conseiller-secrétaire
I 1 6 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
du roi et son procureur au bailliage. Cette famille
a constamment possédé ce fief depuis cette époque.
Vauxrenard fut possédé longtemps par la famille
du Sauzey. Jean du Sauzey en donna son aveu en
1 S5 1 . Il passa plus tard à la famille de Corteille, qui
en prit le nom et a toujours conservé ce fief.
Note : Bons i'ignohles et excellent i)ays pour Mes et prairies.
Feux , 56.
GRANDRIS.
Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation
de l'abbaye de Cluny. La dîme appartenait au sei-
gneur de Pramenoux, qui l'avait acquise de ladite
abbaye.
Le 28 juillet I 604 les commissaires du duc de
Montpensier vendirent à noble Philibert des Ser-
pents, chevalier , baron de Rodes et sieur de Gon-
dras et de Magny, et à noble Etienne de Rébé,
écuyer, sieur de la Gardette et de Chevagny-le-
Lombard, et à chacun par moitié, la justice de
Grandris dépendant de la chàtellenie de Chamelet.
Les clauses du contrat n'ayant pas été exécutées
par les acquéreurs, ils furent dépossédés par arrêt
du parlement de Paris, du 21 juillet 1618. Plus
tard néanmoins les héritiers de Philibert des Ser-
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 1 7
pents acquirent de nouveau la moitié de la justice
de Grandris , et à la fin du siècle dernier elle était
possédée en partie par le seigneur de Magny, du
nom de Le Prêtre de Vauban , et en ])artie par le
seigneur de Chamelet.
On comptait deux fiefs à Grandris : Gondras et
la Gardette.
Gondras fut pendant longtemps un fief impor-
tant, et appartenait à la famille des Serpents qui le
fit unir à Magny lorsque cette terre fut érigée en
comté.
La Gardette appartenait, en 1383, à noble
Claude de Meyzé , chevalier , écuyer du roi Char
les VI. Jean de Meyzé, chevalier, homme d'armes
de la compagnie du comte de Sancerre, donna son
dénombrement de la Gardette le 18 juillet de la
même année. Ce fief passa dans la famille de Rébé,
en 1565, ])ar le mariage de Jeanne de Meyzé avec
Claude de Rébé , puis en celle de Ronchivol qui en
fit l'union à sa terre de Pramenoux.
Il existait de tout temps en Beaujolais une fa-
mille du nom de Grandris, qui parait être origi-
naire de cetle paroisse. Elle y possédait plusieurs
belles rentes nobles, dont on trouve les dénombre-
ments aux dates des 25 mars 1539, 7 juillet 1 541 ,
19 juillet 1572 et 2 juillet 1601. Les alliances
que cette famille contracta avec presque toute la
noblesse de la province, son ancienneté dans les
1 1 8 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
charges consulaires de Villefranche , son nom enfin
ainsi que son écusson, sembleraient prouver qu elle-
même possédait la noblesse, et cependant elle ne
prit jamais d'autre titre que celui de bourgeois de
Fillefranche , auquel elle paraissait tenir beau-
coup. Cette famille s'est éteinte, depuis plus d'un
siècle , en celle de Gas})ard de St- Amour.
Note : Blés , toiles ; pays assez pauvre. Feux , 92.
GRESLE (L.\).
Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation
du chapitre de St- V incent qui y percevait la dime en
partie. Le surplus était partagé entre le curé et le
seigneur dudit lieu.
La justice dépendait autrefois de Thizy, et fut
aliénée par les héritiers de Philibert de Beaujeu-
Lignières à la maison de Fondras qui possédait dans
cette paroisse le fief de Laplace.
Il existait deux fiefs à la Gresle: LajAace et Bojè.
Laplace ap})artenait en 1539 à noble Guillaume
de Montrenard, dont les biens furent vendus par
décret. (Voyez Poiidlj-sous-CharUeu). Le fief de
Tjaplace fut acquis alors par noble Robert de Tri-
caud, écuyer, qui en donna le dénombrement le 3
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 1 9
mars 1 549. Jehan de Tricaud, son fils, le revendit
vers 1 580 à la maison de Fondras qui l'a toujours
possédé depuis.
Boyé appartenait en 1 539 à noble Ennemond de
Cibérant, qui en donna le dénombrement le 8 mars
de ladite année. Deux autres dénombrements eurent
lieu pour le même fief, savoir: par Benoît de Cibé-
rantle 1 7 janvier 1 547 , et par Ponthus de Cibérant?
écuyer, le l*"" mars 1601. Boyé fut ensuite uni à
Laplace.
Note : Bon paj s à blé. Feux, 122.
JACQUES-DES-ARRÊTS (ST-
Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation
du chapitre de St-Pierre ; elle était anciennement an-
nexe d'Ouroux. Le chapitre de Beaujeu prélevait les
deux tiers de la dime, et le curé l'autre tiers. Plus
tard le chapitre abandonna le tout au curé.
La justice appartenait en partie au seigneur de St-
Mamez, et en partie au seigneur de la Roche- JuUié :
ce dernier avait le clocher et la plus grande partie
de la paroisse. Le greffe avait été réservé au baron
de Beaujolais.
Note : Bonpa) s à seigle. Feiix , 57.
1 20 ETAT ALPHABÉTIQUE
JEAN-D'ARDIÈRE fST-).
Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation
de l'abbé de l'Ile-Barbe qui percevait la dime, puis
de l'archevêque. Le hameau de Poimier dépendait
du chapitre de Beaujeu auquel il avait été donné
au mois d'octobre 1 223 par Hugues Borde, chanoine
dudit Beaujeu. La justice dépendait de l'Ecluse, et
quelques ])arties de Pizeys et de Belleville.
Il existait trois fiefs àSt-Jean : V Ecluse, Pizeys et
Jasseron.
L'Ecluseappartenait en 1 436 àllumbert du Saix,
chevalier, seigneur de Barberel, et passa peu d'an-
nées après à Briandde Garadenr, d'une famille ori-
ginaire de Bretagne et dont le nom s'écrivait ancien-
nement Karadeur. Il fit l'aveu de son fief en 1440,
aveu renouvelé en 1441 \y.\v Jean son iils. Enfin,
autre noble Jean de Garadeur , seigneur de SoUy,
fournit le dénombrement de sa terre de l'Ecluse le
1 3 mars 1539, déclarant avoir droit de justice sur
la paroisse de Dracé et partie de Taponnas et de St-
Jean-d'Ardière. Cette seigneurie fut érigée en mar-
(piisaten faveur des descendants de Jean de Gara-
(icm-.Ellepassa, auxvn^ siècle, à la famille dePresle
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. \'Z\
à laquelle était allié Louis Racine , auteur du poème
de la Grâce , et fut enfin vendue au siècle dernier
avec toutes ses dépendances à la famille Mogniat qui
en a pris le nom.
Pizeys (1 ) était possédé dans le xn^ et le xiii« siècle
par une noble et puissante famille qui en portait le
nom, et que l'on croit être une branche cadette de
celle de Marchampt dont elle avait retenu les armes
avec une légère différence. Les seigneurs de Pizeys
ont joué un rôle important dans l'histoire du Beau-
jolais, et ont toujours figuré au nombre des conseil-
lers les plus intimes de nos barons. Henri de Pizeys,
chevalier, fournit le dénombrement de son fief en
1374 et le renouvela en 1402. Il ne laissa qu'une
fille nommée Aliénor qui épousa vers 1 420 Jean
de Nanton, chevalier, à qui elle apporta les riches
biens de sa maison. Pizeys, en 1539, appartenait
à noble Guillaume de Nanton qui en donna le dé-
nombrement le 8 mars de ladite année. Guillaume
de INanton n'eut qu'une fille, qui s'allia à la famille de
Ste-Colombe dont cette branche ajouta le nom de
(1) Nous conliiuions à écrire Pizeys avec son ancienne orthographe,
atlendu que les Pizeys anciens n"ont jamais signé autrement et que
leur nom s'écrivait ainsi. Depuis lors on a écrit Pizey et même Pizar,
on ne sait trop pourquoi. Du reste, ce que nous avons fait pour ce
nom, nous l'avons fait aussi pour plusieurs autres.
122 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
Nanton au sien et qu'elle écartela de ses armes. Le 2 1
février 1 604 noble Renard de Ste-Colombe-Nanton
acquit des commissaires de M. de Montpensier les
servis, cens, rentes et autres droits seigneuriaux ap-
partenant audit prince sur le finage de St-Ennemond,
à la réserve des foi et hommage et ressort de jus-
tice. Cette branche de Ste-Colombe s'étant éteinte,
Pizeys fut vendu au siècle dernier à la famille Sabot
qui en prit le nom.
Jasseron appartint pendant longtemps à la famille
duSauzey (1), et passa vers 1 700 à la maison de Da-
mas. Acquis sur la fin du siècle dernier par M. Cusin,
lieutenant-assesseur au bailliage, ce fief fut porté
en dot par M"^ Cusin à son mari M. Joleau de St-
Maurice , conseiller au parlement de Dijon.
Note: Blés, très bon pays et des meilleurs. Feux, 83.
JEAN-LA-BUSSIÈRE (ST-).
Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation
du chapitre de St- Vincent qui en était décimateur.
La justice faisait partie de celle d'Anq)lepuis.
(1) Les du Sauzcy de Jasseron ne portiiient pas les mêmes armes
qup les autres du Sauzcy ; on croit néaninoiiis qu'ils avaient même
origine.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 23
Il y avait trois fiefs dans cette paroisse : Chameyré,
Goulillard et Bostgrand.
Chameyré a donné son nom à une ancienne fa-
mille éteinte. Guichard de Chameyré, damoiseau,
fit serment et promesse d'aveu au sire de Beaujeu en
1 4.^9. Ce fief passa peu après à la famille de Bailly.
Hugues de Bailly , écuyer, le vendit à noble Damien
de Brieune, qui en fournit le dénombrement le 1 9
mars 1539. Chameyré fut plus tard uni au marqui-
sat de Rébé.
Goulillard fut reconnu, j)ar dénombrement le 22
mars 1539, par noble André de Mai'cloux, a/ià5
Marclopt.
Bostgrand appartenait, au siècle dernier, à la fa-
mille de Chavanne.
Note : Blés et toiles. Feux, 126.
IGNY-DE-VERS (ST-).
Paroisse du diocèse d'Autun, située ])artie en
Beaujolais et partie en Maçonnais , de la collation
du chapitre dAigueperse , qui prenait la dime. Le
curé avait titre de chanoine dudit chapitre.
La justice de la partie beaujolaise dépendait de
la terre de Chevagny-le-Lorabard , possédée long-
1 24 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
temps par la famille de Rébé , et acquise ensuite
par celle de Brosses. (Voyez Aigueperse.)
Au lieu de Vers, partie màconnaise de la paroisse
et dépendant de la justice du Bois-Ste-Marie, se
trouve une chapelle dédiée à Notre-Dame, qui atti-
rait autrefois grand nombre de pèlerins.
Il n'existait dans la partie beaujolaise de St-Igny
qu'un seul fief, celui de la Brosse, château de
franc-alleu qui appartenait depuis plus de deux
cents ans à la famille de Montrichard.
Note : Pajs bon à froment , toiles. Feux. 197.
JOUX-Sl R-TARARE.
Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation
de l'hôtelier de Savigny qui en percevait la dime.
Joux était une très ancienne baronnie dont la
justice comprenait les paroisses de .loux et d'AflbiLx,
une partie de celles de St-^larcel-l'Eclairé et des
Sauvages, le hameau de Kechagny et quelques en-
claves des paroisses foréziennes de \ illechenève et
de Violey. Cette baronnie formait une partie de l'a-
panage donné à Robert de Beaujeu , fils de Gui-
chard-Ie-Grand. Guichard, fils de Robert, étant
mort sans enfants, ses héritiers vendirent Joux le
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 125
2 juillet 1481 à André Porte, conseiller du roi,
juge des ressorts de Lyon , et à Claudine de Sextre,
son épouse. Celle-ci, étant devenue veuve et héri-
tière de son mari , épousa en secondes noces Hum-
bert de Villeneuve, premier président au parlement
de Bourgogne, et lui apporta la terre de Joux.
Le plus ancien dénombrement que nous con-
naissions pour la terre et baronnie de Joux est
fourni par noble Charles de Villeneuve, chevalier,
le 1 9 mars 1539. Robin de Villeneuve, chevalier,
renouvela cette formalité le 23 mars 1555. La fa-
mille s'étant éteinte en 1769, cette seigneurie a
passé à Madame N de Pomey, veuve et parente
du dernier baron de Joux.
On comptait quatre fiefs dans cette paroisse : la
Nome, la Bussière, le Crozet et Treschin.
La Noirie fut possédé pendant longtemps par
une ancienne famille qui en portait le nom et qui
s'éteignit au commencement du xvi" siècle. Ce fief
passa à la famille de Noyel et appartenait en 1 539
à noble Claude de Noyel , qui en donna le dénom-
brement le 24 mars dudit an. La Noirie fut plus
tard réuni à la terre de Joux.
La Bussière , appelé aussi la Biiissière , apparte-
nait en 1539 à noble Gilbert de Beck , qui en four-
nit le dénombrement le 22 mars de ladite année,
tant pour ladite maison-forte que pour une autre
maison appelée le Gauthier. La Bussière passa en-
126 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
suite à la famille du Bourg de St-Polgue, puis en
celle de Gayot qui fit bâtir le château. Cette sei-
gneurie fut distraite, au siècle dernier, de la paroisse
de Joux et réunie à celle de St-Marcel-l'Eclairé.
Le Crozet appartenait, en 1o39, à demoiselle
Louise de Chastenay , qui en donna le dénombre-
ment le 22 mars de ladite année. Ce fief passa plus
tard à la famille Gayot.
Treschin avait pour seigneur, en 1539, noble
Jean Desbordes, écuyer, qui donna son dénom-
brement le 1 6 août dudit an. Ce fief fut plus tard
réuni à Joux.
Il existe dans cette paroisse plusieurs gisements
de plomb argentifère. Les diverses tentatives d'ex-
ploitation qu'on y a faites ne paraissent pas avoir
donné de bénéfices.
Note : Pays montagneux et froid, bon à hlè. Feux, 55.
JULIEN (ST-).
Paroisse du diocèse de Lyon et de la collation
du doyen de Limas, qui la céda ensuite à l'abbé
de Cluny. T^a justice dépendait de Monlmelas poin-
la plus grande partie, et le surplus de Villefranche.
On comptait (juatre fîefs dans cette paroisse :
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 127
la Hoche, la Rigaudière , le Déaulx et Colombier.
La Roche appartenait à la famille de Gayaiid ,
comme il appert d'un dénombrement fourni le 7
mars 1539 par noble Louis de Gayand pour sa
maison-forte de la Roche. Ce fief était possédé, au
siècle dernier, parla famille de Riberolles.
La Rigaudière appartenait , au milieu du siècle
dernier, à M. le comte de Bourck, et passa peu
après à M. Jean Maritz, écuyer, ingénieur distingué
et inventeur de l'art de forer les canons. Sa fille
unique a porté ce fief dans la famille du Peloux.
Le Déaulx appartint longtemps à la famille Nizet,
et devint plus tard la propriété de M. Isnard,
Colombier appartenait, en 1 61 8, à noble Alexan-
dre Garnier, écuyer, seigneur des Garets et d'Ars
et gentilhomme de la chambre du roi. Louis Gar-
nier des Garets, écuyer, seigneur desdits lieux, fit
les foi et hommage de Colombier le 2 S mars 1 727 ;
ses descendants possédaient encore ce fief en 1 789.
Noie : Blés , vins , bons {'ignobles. Feux, 50.
JULIÉNAS.
Paroisse du diocèse de Màcon et de la collation
du chapitre de St- Vincent , qui en était décimateur
pour une moitié et le curé pour l'autre.
128 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
Juliénas , dont le nom s'écrivait aussi Julliénas,
était autrefois le siège dune chàtellenie de laquelle
dépendaient les paroisses de Jullié, Cenves, \aux-
renard , Chénas , Fleurye et Emeringes. Elle fut
vendue avec tous ses droits de seigneurie, cens,
servis , villages, etc.... , à messire Antoine du Lyon,
conseiller au parlement de Paris, parle cardinal de
Tournon , ayant pouvoir du roi , le 26 juillet 1 f)37,
avec réserve dés foi et hommage et à la charge de
rachat perj)étuel. Le conseiller du Lyon en donna
le dénombrement le 12 mars I S40.
Le duc Louis de Monlpensier ayant racheté cette
chàtellenie, ses héritiers revendirent la justice de
Jidiénas à noble Claude de la Roche, écuyer, sei-
gneur dudit lieu et du Sauvage. L'acte en fut reçu
par Gaudet, notaire, le 27 décembre 1603. Le
greffe fut excepté de cette vente et demeura au ba-
ron de Beaujolais ; le terrier fut renouvelé en 1 6 H)
par-devant Dumont.
En 1644 Aimé Charrier, écuyer, procureur du
roi au bureau des finances de Lyon , acquit cette
terre , avec celle de la lloche et Jullié , des héri-
tiers de Claude de la Roche : il en fit renouveler le
terrier en 1 672.
George-Antoine Charrier, écuyer, vendit les sei-
gneurie et rente noble de Juliénas et Vaux à Claude
Janin, conseiller au parlement de Dombes, par acle
du 21 septembre 1712, au prix de 20,000 liv. Il
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 29
lui remit encore, en 1718, le greffe dudit Juliénas
qu'il avait acquis lui-même du duc d'Orléans le 8
octobre de ladite année. Claude Janin fît les foi et
hommage au baron de Beaujolais, pour sa seigneu-
rie, le 1 6 juin 1 7 1 4 , et donna son dénombrement
le 27 juin 1 720.
Par acte du 4 avril 1727, Claude Janin fît ces-
sion de tous ses biens à Anne Janin sa fille, épouse
de messire Pierre Colabau, chevalier, baron de
Chàtillon-la-Palud , conseiller en la Cour des mon-
naies de Lyon, à la charge par eux de remettre la
terre de Juliénas et Vaux à Jacques de Colabau
leur fils aîné , lorsqu'il se marierait : ce qui eut lieu.
La rente noble fiit renouvelée en 1 743 par-devant
Defi'anc. La famille de Colabau-Juliénas a toujours
possédé cette seigneurie depuis cette époque.
M. Janin avait fait construire les caves de Julié-
nas, qui passent pour les plus belles du Beaujolais.
Le château actuel a été construit, par Pierre de Co-
labau, sur les ruines d'un plus ancien dont quelques
parties ont été conservées.
Il existait à Juliénas un prieuré nommé le Bois
de la Sale, fondé en 1660 par Mathieu Gayot,
trésorier de France , qui le dota de fonds et do-
maines estimés, à cette époque, 30,000 liv. Il le
permuta peu après contre l'obéancerie de St-Just
de Lyon, que possédait un Charrier. C'est la famille
de ce dernier qui a construit le petit château qui
1 30 ETAT ALPHABÉTIQUE
existe actuellement, A chaque mutation de béné-
ficiaire, le seigneur de Juliénas percevait le huitième
de la valeur des biens dépendants du prieuré.
Le mas de Vaux faisait partie de la justice de
Juliénas , mais offrait cette singularité que , pour le
spirituel , il ap])artenait une année à Juliénas , une
année à Jullié , et la troisième année à Pruzilly.
Note : Bon pays à seigle, i'instrès estimes; fort bon pajs.
Feux, 135.
JULLIÉ.
Paroisse du diocèse de Màcon et de la collation
de l'abbaye de Cluny , qui prenait la dîme et laissait
le curé à la portion congrue.
La justice appartenait au seigneur de la Roche,
fief situé dans cette paroisse et nommé ancienne-
ment la Court. I^a famille de la Roche , qui le pos-
sédait déjà au XIV* siècle, lui donna son nom.
Edouard de la Roche, damoiseau, seigneur de la
Court , fit serment de fidélité et jiromesse d'aveu
au sire de Reaujeu en 137.^ et 1400. Guichard
son fils , aussi damoiseau , donna le dénombrement
du même fief en 1441. Antoine de la Roche, fils
dudit Guichard, renouvela la même formalité en
1477. Autre Antoine de la Roche, écuyer , sei-
gneur desdit-s lieux et du Sauvage , donna son aveu
cl dénombrement le 23 avril 1542, pour lui
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 131
agissant Estiennetle de Thil, son épouse. Claude
leur fils, aussi écuyer et seigneur desdits lieux, acheta
des commissaires du duc de Montpensier la justice
haute, moyenne et basse, et tous les droits seigneu-
riaux assis sur les paroisses de Jullié et Juliénas , à
la réserve des grefl'es et des foi et hommage, etc....
Lacté en fut passé le "21 décembre 1603, par-devant
Gaudet , notaire en Beaujolais. Le terrier fut renou-
velé en 1619.
En 1 644 ces deux terres furent vendues à mes-
sii'e Aimé Charrier , écuyer , procureiu' du roi au
bureau des finances de la généralité de Lyon. Il en
fit renouveler le terrier en 1672. George-Antoine
Charrier, seigneur desdits lieux, lieutenant particu-
lier au présidiai de Lyon, acquit du duc d'Orléans
les greffes desjustices de Jullié, JuliénasetSt Jacques-
des-Avrèts, qui avaient été réservés. L'acte en fut
passé le 8 octobre 1718. Comme M. Charrier avait
vendu la justice de Juliénas à M. Janin en 1712,
il lui remit aussi le greffe.
Le château de la Roche , un des plus beaux de
la province , a été bâti vers la fin du xvii* siècle
par la famille Charrier, qui l'a toujours conservé
depuis.
Vaçre était un fief situé à Jullié, et appartenant
depuis longtemps à la famille Dumas : plusieurs
membres de cette famille en ont porté le nom.
Note : Pa^ s de bois et vignes , hlés : pauvre pn) s , mais bon
à seigle. Feux, 12^.
t 32 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
JUST-D'AVRAY (ST-)
Paroisse du diocèse de Lyon et de la collation
du chapitre de St-Just, qui percevait la dime. Le
curé était à la portion congrue.
La justice appartenait au seigneur d'Amplepuis ,
du nom de Rébé , qui la vendit , au commencement
du siècle dernier, à la famille de Sarron à laquelle
appartenait déjà le fief du liessey, situé audit St-
Just.
En outre du Bessey, on comptait encore quatre
autres fiefs : Falencienne , Sales, St-Maurice, la
Caste, aussi appelé la Fersonnière ; plus, celui de
Longeval , qui faisait partie de cette paroisse depuis
1 660 , et dont nous avons parlé à larticle de Cham-
bost près Chamelet.
Valencienne a])])artenait , en 1 539 , à noble Hu-
gues de Valencienne, qui en donna le dénombre-
ment le 21 mars de ladite année. Plus tard ce fief
fut acquis par la famille de Ronchivol, et réuni à la
terre de Pramenoux.
Sales était possédé , en 1539, par noble Jacques
d'Ormod, qui en fit le dénombrement le 23 mars
de ladite année. Ce fief passa ensuite à Jean Voiret,
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 133
qui fit le dénombrement le 1 5 juillet 1 545. Claude,
son fils, renouvela cette formalité le 25 avril 1577
et le 3 juillet 1 601 . Ce fief a été démembré depuis.
St-Maurice appartenait, au siècle dernier, à la
famille Rolin de Mon toux,
La Coste , aliàs la Versonnière, était la propriété
de la famille Sargnon.
Note : Blés assez bons , paj s très montagneux. Feux, 124.
JUST-L A-PENDUE (ST-).
Paroisse du diocèse de Lyon, située moitié en
Forez et moitié en Beaujolais, et de la collation de
l'archevêque. Son surnom de la Pendue lui vien-
drait , selon la tradition , d'une femme qui, pendue
pour un crime dont elle n'aurait pas été coupable ,
serait restée vivante pendant trois jours accrochée
à la j)otence , d'où elle serait ensuite tombée et son
innocence reconnue. Un chroniqueur ajoute : Et
posteà fecit filios et filias honœ indolis. Ce que l'on
peut croire de plus raisonnable sur l'étymologie de
ce nom, c'est qu'il a été donné à cette paroisse en
raison de sa position, qui est comme suspendue à
une montagne excessivement escarpée.
La moitié de la justice ajipartenait de toute an-
1 34 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
cienneté au seigneur de VAubèp'm, fief situé dans
cette paroisse : le surplus dé})endait de Ressis . de
Montgaland et de Néronde.
L'Aubépin, château et fief, appartenait en 1551
à noble Girard de Semur. qui en donna le dénom-
brement le 25 février de ladite année. Ses descen-
dants le vendirent à la maison de Ste Colombe, qui
le possédait encore en 1 789.
Note : Pa) s froid et montagneux , peu de seigle, et quelques
to lies . Feux , 180.
LAGER (ST-).
Paroisse du diocèse de Lyon et de la collation du
chapitre de St-Paul , qui y dîmait pour un sixième,
le curé pour un sixième et le seigneur pour les deux
tiers.
La terre de St-Lager appartenait de temps im-
mémorial à une noble et puissante maison du nom
de Laye , (jui tirait son origine du iîef de Laye à
St-Georg(;-de-Reneins , et qui a figuré au premier
rang do la noblesse du pays dès lorigine du Beau-
jolais. Guillaume de Laye. (pialifié haut et puissant
seigneur, transigea avec noble Guignes de Montdor,
en 1285 , relativement à des cens et servis situés à
Courcelles. Etienne de Laye fit maintenir , en
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 35
1 309 , ses droits de chasse réservés dans les bois de
Brouilly, dépendant de la seigneurie de St-Lager.
L'an \ 339 le même Etienne de Laye céda à Edouard
de Beaujeu tout ce qu'il j)OSsédait à Horons près
Villeneuve en Dombes, en échange des cens et ser-
vis que ledit sire de Beaujeu possédait à St-Lager
et à Cercié. Nous avons donné les détails de ce con-
trat à l'article d'Edouard P"". Jean de Laye, damoi-
seau, fomnit son dénombrement en 1 374. Etienne,
son fils , renouvela cette formalité en 1 400 et en
1417 , Antoine en 1441 , Guillaume en 1474,
Théode en 1 SI 7. En 1551 Françoise de St- Amour
donna le dénombrement de St-Lager en qualité de
tutrice et mère de noble Louis de Laye son fils,
qui parut en 1560 à la prise de possession du
Beaujolais par Louis de Bourbon-Montpensier ,
ensuite du traité d'Orléans. Cette branche de la
famille de Laye s'étant éteinte dans les mâles, la
dernière héritière porta celte terre dans la famille
de Chardonnay, où elle prit alhance vers la fin du
xvi^ siècle. Les Chardonnay s'éteignirent aussi et
leurs héritiers vendirent St-Lager, vers 1720, à
M. François Jordan, écuyer, procureur général en
la Cour des monnaies de Lyon. Sa petite-fille épousa,
vers 1 760, Robert-Réné DafFaux de Glatas, écuyer,
à qui elle apporta la terre de St-Lager en dot.
On comptait deux fiefs dans cette paroisse : la
Pdonière el la Perrière.
136 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
La Pilonière appartenait de temps immémorial
à la famille de Lavieu , et fut apporté en dot , en
1479, par Claudine de Lavieu à Lyonnet de Da-
mas, seigneur de la Bâtie. La maison de Damas
posséda ce lîef jusqu'au commencement du siècle
dernier, époque où elle le vendit à M. Janson de
RoftVay , père de Thomas Janson , seigneur de Rof-
fray et de la Pilonière , lieutenant particulier au
bailliage de Beaujolais. Ce lief passa plus tard, par
suite d'alliance , en la famille de Charisieiix qui le
vendit, vers 1 78o , à jM. Brac de la Perrière , écuyer,
seigneur de Chàteauvieux.
La Perrière était possédé , au siècle dernier, par
M. Jacques-Joseph Brac, écuyer, qui en avait pris
le nom. Ses descendants ont conservé ce fief.
Il existait encore à St-Lager une rente noble as-
sise sur le moulin du Pas et appartenant, dès le
xvi' siècle , à la famille Severt (1 ). Elle était possé-
dée en 1740 par M. Pierre Targe , écuyer, garde
de la porte du roi, puis en 1 753 par Claude-An-
(1) La famillp Sevrrl , à laquelle appartenait l'historien des arche-
vêques de Lyon , était orif^liiaire de St-Lager. Elle avait donné son
nom à une maison qu'elle habitait en ladite paroisse, au lieu dit de-
Beauvoir. Noble François Scvcrt , avocat au parlement et seigneur
du Châtelard , fit construire une antre habitation au hameau dit df.
Bryante , en 1C29. L'ancienne maison perdit son nom par la suite
des temps.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 137
toine de la Roche , chevalier , seigneur de Laca-
relle.
Note : P'ins et quelques blés; très bon pays vignoble. Feux,
138.
LACENAS.
Du diocèse de Lyon, et de la collation du prieur
de Salles. Cette paroisse avait une annexe appelée
St-Paul ou Notre-Dame-du-Sou, située près du châ-
teau de ce nom ; elle avait servi jadis d'église pa-
roissiale.
La justice appartenait autrefois ])artie au seigneur
de Montmelas , et partie à celui de Marzé ; elle fut
acquise plus tard par celui du Sou.
On comptait cinq fiefs à Lacenas, savoir : le Sou,
Bionnej , Thoirj , la Bâtie et Montauzan.
Le château du Sou appartenait fort ancienne-
ment à la maison de Thélis-l'Espinasse. Jean de
Thélis, damoiseau, en lit l'aveu en 1 400 et 1 kh\ ,
et Jocerand de Thélis en 1477. Un de leurs des-
cendants le vendit à noble Claude de Gaspard, qui
en fit les foi et hommage le 5 mars 1539. Plus tard
noble Jean de Gaspard, lieutenant général au bail-
liage de Beaujolais , ayant rendu de grands services
à M™® Jeanne de Crussols, dame de Marzé et de La-
138 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
cenas en partie, elle lui fit don le 6 janvier 1572
de tout ce qu'elle possédait en la paroisse de Lace-
nas, consistant en haute, moyenne et basse justice,
droits seigneuriaux, etc , plus encore la seigneu-
rie de Bionney. Cependant Jean de Gaspard ne se
trouvait pas encore seul possesseur de la justice de
Lacenas. Jean Arod , écuyer, seigneur de Montme-
las , y possédait aussi certains droits que le seigneur
du Sou acquit de lui le k septembre 1 591 . Cette
seigneurie passa vers 1 760 à la famille Mignot de
Bussy, qui la possédait eu 1 789.
Bionney, comme nous l'avons vu ci-dessus, appar-
tenait à la famille de Marzé dont M™^ de Crusscls
représentait les droits. Après la donation qu'elle fit
à Jean de Gaspard , celui-ci fit le dénombrement
de Bionney le 1 9 janvier 1572, disant y avoir haute,
moyenne et basse justice. Ce fief fut acquis ensuite
par Jean-Philippe de Champier, comte de Chigy^,
quile])ossédaiten 1 670.Jeanue-CliarIotte de Cham-
pier épousa eu 1678 Antoine deMonspey, écuyer,
seigneur de Vallières, et lui apporta Bionney en dot.
Ce fief passa peu après, par suite de vente, à la fa-
mille de Noyel de Belleroche, et fut possédé enfin
par celle de Châtelain de Belleroche à qui il échut
par héritage sur la fin du siècle dernier.
Thoiry apjiartenait à la famille de Nagu, et passa
par suite d'alliance partie à celle de Clusel et partie
à celle de Kosset. Noble Claude de Clusel en fit le
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 139
dénombrement pour ses enfants et neveux le 1 9
mars 1539. Ce fief passa ensuite à Claude de Labo-
rier qui en donna dénombrement le 8 mars 1 660,
tant pour lui que pour ses enfants issus de son ma-
riage avec Jeanne de Bayard, sa femme. Thoiry
passa peu après à la famille d'Arcy d'Ailly. Pierre
d'Arcy, écuyer, en fit les foi et hommage le 30 août
1714. Ce fief était possédé, sur la fin du siècle der-
nier, par M. Laguay.
La Bâtie fut reconnu par Pierre de Vuarty, che
valier , qui en donna le dénombrement le 21 août
I 540. Ce fief fut ensuite uni à la seigneurie du
Sou.
Montauzan fut pendant cent cinquante ans la
propriété de la famille Bessié, qui en portait le nom.
II passa, au siècle dernier, à M. Germain.
Note : Pays très bon pour blés et prairies . Feux, 89.
LAMURE.
Annexe de Claveysoles et du même diocèse. La
justice appartenait pour la plus grande partie au
seigneur de Pramenoux par suite de l'acte de vente
passé par les commissaires du duc de Montpensier,
le 7 janvier 1 604, k noble Sébastien-Yves de Bon-
140 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
chivol , écuyer , seigneur de Pramenoux. Le bailli
de Beaujolais forma opposition à l'expédition de cet
acte, qui n'en reçut pas moins son exécution. Une
faible partie de la justice de Lamure était du res-
sort de la seigneurie de Montmelas.
Il existait une papeterie sur la rivière d'Azergues,
près du village. Cette paroisse a donné son nom à
une famille ancienne qui plus tard s'est établie en
Forez. L'historien Jean-Marie de Lamure en était
issu.
Il existait un seul ilef à Lamure, celui de Bour-
don, dépendant de la terre de Pramenoux, à laquelle
il a toujours été uni.
Note : Bon pays à blé , toiles. Feux, 140.
LANCIÉ.
Paroisse du diocèse de Mâcon et de la collation
de l'abbé de Tournus, qui était seigneur et décima-
teur de la partie de ladite paroisse située en Ma-
çonnais. L'autre partie, située en Beaujolais, appar-
tenait au seigneur de Corcelles , comme lavant ac-
quise du duc de Monlpensier, le 24 février de l'an
1604.
On comptait deux liefs à Lancié , la Boche et le
Châtelard.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 41
lia Roche appartenait à la famille de la Made-
laine-Ragny qui le vendit, à la fin du xvi® siècle, à
noble Lazare de Tircuy de la Barre , avec Gorcelles
et Arcis. Ses descendants l'ont toujours possédé
depuis.
LeChàtelard appartenait, au xvi^ et au xvii^ siècle,
à la famille Severt. François Severt, avocat en parle-
ment, le possédait en 1 629. Ses héritiers le vendi-
rent à la famille de Bussière, d'où il passa par suite
d'alliance en celle de Mignot de Bussy qui le possé-
dait encore en 1 789.
C'est à Lancié qu'on voit une petite montagne,
butte ou poype, élevée à main d'homme, sur laquelle
on a fait beaucoup de conjectures : tout porte à
croire que c'était un lieu de signaux correspondant
à de semblables monuments qu'on retrouve fréquem-
ment en Bombes et en Bresse. Des fouilles prati-
quées à la base y ont mis à découvert , dit-on , des
ossements et des débris d'armes qui ont fait présu-
mer à quelques antiquaires que ce monticule pou-
vait avoir été élevé en mémoire d'une bataille qui
aurait eu lieu dans cette plaine. Mais comme ces dé-
bris ont été mal observés et qu'on n'en a guère con-
naissance que par oui-dire, il est difficile d'avoir une
opinion bien arrêtée à ce sujet. On jouit, de ce point
élevé , d'une vue admirable.
Note : f iris, quelques blés; très bon paj s vignoble. Feii.r. 47.
1 42 BTAï ALPHABETIQUE
LANTIGNE.
Paroisse du diocèse de Màcon et de la collation
du chapitre de Beaujeu, qui partageait la dime avec
le chapitre de St-Vincent de Màcon et le curé du
lieu.
Il existait trois fiets à Lantigné : la Salle, Thulon
et Apagnié.
La Salle appartenait en 1 660 à la famille Berthet
de Gorze; ce fief passa ensuite dans celle de Lafont
de Pougelon, et était possédé en 1789 par M. Jean
Millanois , écuyer.
Thulon, apj)elé aussi la Roche-Thulon , était
possédé depuis longtemps par la famille de Thi-
bault, qui, dans le courant du siècle dernier, fit
unir Thulon, les Prés, etc , et en obtint l'érec-
tion en marquisat sous le nom delà Roche-Thulon.
M. Claude-René-Marie-Francois Thibault, marquis
de la Roche-Thulon, fut nommé député suppléant
de Tordre de la noblesse de Beaujolais aux Etats gé-
néraux de 1 789.
Apagnié appartenait à la famille de la Poype ,
comme héritière des seigneurs de Propières et Fou-
gères qui possédaient ce fief depuis le xv* siècle.
Note: fins et quelques blés , pauvre pays. Feux. 64.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 43
LAY OU ST-SYMPHORLEN-DE-LAY.
Paroisse du diocèse de Lyon , avec titre de chà-
tellenie, dont la juridiction était assez étendue, mais
qui fut successivement réduite par suite du système
de démembrement adopté par les sires de Beaujeu
de la maison de Montpensier et de celle d'Orléans.
Cette chàtellenie fut cédée par Anne de France
et Charles de Bourbon à Philibert de Beaujeu-Li-
gnières , pour supplément de dot et en raison des
prétentions qu'il pouvait avoir sur la baronnie de
Beaujolais. Par son testament, Philibert laissa cette
terre à Catherine d'Amboise sa femme qui en jouit
paisiblement sa vie durant; mais à sa mort , arrivée
en 1 549 , le roi s'empara immédiatement de la chà-
tellenie , sous prétexte qu'elle faisait partie des biens
paraphernaux.
Les commissaires départis par le roi pour l'aliéna-
tion des justices de Beaujolais vendirent celle de
Lay, par acte du 7 juin 1 SS8, à noble Jean Du-
fournel, lieutenant général civil en la sénéchaussée
de Lyon, à la charge toutefois du rachat perpétuel.
Usant du bénéfice de cette clause , le duc de Mont-
pensier rentra en possession de la chàtellenie ensuite
d'acte du 1 S janvier 1 561 .
La petite ville de Lay avait été ceinte d'une mu
144 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
raille, et possédait quelques fortifications qui pou-
vaient la mettre à l'abri d'un coup de main. Cette
enceinte était assez restreinte , et comme elle gênait
les constructions nouvelles , la population s'étant
augmentée , il s'éleva un village assez considérable
sous le nom de St-Symphorien, à quelques centaines
de pas de Lay. Il prit bientôt une certaine impor-
tance, et finit par devenir le chef-lieu de la paroisse.
Lay conserva le siège de la justice. Ses murailles,
devenues inutiles, tombèrent en ruines, et leurs dé-
molitions servirent à la construction d'assez jolies
maisons pai-ticulières. Son église n'eut plus que le
titre de vicariat. La cure de St-Symj)liorien-de-Lay
était de la collation du prieur de Régny.
On comptait neuf fiefs dans cette paroisse : Pes-
selœy, Montgaland, Butter j, Pareilles, la Ver-
pilllère, la Pinay, le Pèraj, Ronfin et la Forest.
Pesselay était anciennement une maison de
chasse des sires deBeaujeu. L'un d'eux la donna à
son veneur, nommé Frépier, dit du Bosc ou du
Bois ( de Bosco ). Simon du Bosc en fit l'aveu et le
dénombrement en 1473. Ses descendants j)rirent
alternativement le nom de Pesselay , de du Bosc ,
et rarement celui de Frépier. Noble Antoine de
Pesselay donna le dénombrement de son fief le l®'
mars 1539. Cette famille s'étant éteinte, Pesselay
passa à la famille Dufournel, qui le vendit plus tard
à M.Durand.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 45
Montgaland fut assez longtemps la propriété de
la famille de Flachard. Le château fut reconstruit,
au commencement du xvi^ siècle, par demoiseUe
Claude de Flachard, qui en donna le dénombre-
ment le 9 mars 1 S 39. Sur la fin du même siècle ,
ce fief passa à noble N.... Damiens et à Antoinette
Dubois sa femme, qui en fournirent dénombrement
le 2 juin 1601. Acquis ensuite par la famille de
Grumel qui en prit le nom, il fut vendu, sur la
fin du siècle dernier, à M. Antoine-Marie Desver-
nay, écuyer, qui le possédait en 1 789.
Buttery avait été très anciennement le siège d'une
communauté de Bénédictins, d'où il avait retenu
le nom de la Cloitre que lui donnent encore les
habitants du pays. Ce fief était possédé, en 1 541 ,
par noble Jean de Fournillon , sieur de l'Espinace ,
qui en donna le dénombrement le 7 juillet de la-
dite année. Ses descendants l'ont toujours possédé
depuis cette époque.
Vareilles appartenait, en 1540, à M. Claude
Patarin, premier président au parlement de Bour-
gogne. Il en donna le dénombrement le 3 novembre
de ladite année. Cette formalité fut renouvelée le
19 avril 1 552 par Denise Patarin sa fille. Vareilles
passa plus tard à la maison de Sarron , qui fit unir
ce fief à sa justice de Forges.
La Verpillière avait reçu son nom d'une ancienne
maison d'Auvergne, éteinte depuis longtemps, et
II. 10
146 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
connue primitivement sous le nom de la f ulpilière
ou Folpïlière. Clémence de la Verpillière, dernière
de son nom, épousa en 1400 Pierre de Thélis, à
qui elle apporta les biens de sa maison. Nous re-
trouvons ce fief possédé en 1 ool par la famille de
Fournillon. Vendu dans le courant du siècle sui-
vant, il devint la propriété de la famille Leclerc de
Fresne qui en prit le nom. Enfin, en 1 789 il ap-
partenait à M™<^ de Leveton, dame dudit lieu de
la Verpillière.
La Pinay , fief ayant appartenu à la famille Du-
ron, et acquis vers la fin du siècle dernier par celle
de Grumel de INIontgaland.
Le Péray appartenait vers 1760 à la famille
Thomé de St-Cyr , après avoir été longtemps la
propriété de celle d'Atliiaudde Montchanin.
Uonfin appartenait également à la famille Thomé
de St-Cyr.
La Forest était possédé au siècle dernier par
M. Marchand, sous-inspecteur des manufactures
du Beaujolais, et passa vers 1 760 à M. de Chavanne,
seigneur de Bostgrand.
Il existait encore à Lay plusieurs rentes féodales
aj)partenant soit à des habitants du pays, soit à des
étal)lissements religieux.
Note : liati pays à hlè. Feux. 464.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 147
LESTRA.
Paroisse du diocèse de Lyon et de la collation du
chapitre de St-Just , qui percevait la dîme et y
possédait une fort belle rente appelée la Chemina.
La justice dépendait de la chàtellenie de Cha-
melet.
L'église de Lestra était fortifiée , et en cas de
guerre les habitants s'y retiraient avec leurs familles.
Ces fortifications dataient de l'année 1 40 8 , et avaient
été élevées par lesdits habitants malgré les réclama-
tions de ceux de Chamelet qui portèrent plainte au
sire de Beaujeu, disant que la proximité de ces for-
tifications pouvait nuire à leur bourg. Louis de
Bourbon, sire de Beaujeu, par ses lettres du 8 avril
1410, données à Vichy , autorisa les habitants de
Lestra à se fortifier comme ils l'entendraient, à la
charge par eux de continuer le guet et garde à Cha-
melet et de contribuer à toutes sommes nécessaires
à la défense dudit bourg.
Dans cette paroisse se trouvait le fîef de Lettrete,
possédé en 1 540 par noble Pierre de Vuarty, che-
valier, qui en donna le dénombrement le 21 août
de ladite année. Il passa plus tard à la famille Penet
de la Massonière, et appartenait au siècle dernier à
1 48 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
la famille du Bost de la Blanche qui le vendit vers
1 769 à M. de Launay, commissaire des guerres.
Note : Blés , quelques vins , bons blés , mais peu de vignes.
Feux. lia.
LIMAS, AUTREFOIS LIMANS.
Paroisse du diocèse de Lyon, avec doyenné dé-
pendant de l'abbaye de Cluny qui y avait fondé un
couvent de son ordre. Mais les moines se retirèrent
en 1574, et le domaine qu'ils occupaient fut vendu
pour faire face à la somme due par leur maison de
Cluny, selon la taxe établie par le pape Grégoire XIII
pour soutenir la guerre contre les hérétiques. Les
premières constructions qui précédèrent la fonda-
tion de \ illefranche existaient sur la paroisse de
Limas, du côté de la porte dite dAiue, en sorte
que le premier Villefranche dépendait de cette pa-
roisse déjà érigée depuis longtemps en prévôté.
En 1 .-JOO le prévôt reçut ordre de venir tenir
son audience à Villefranche. (Voyez l'article nile-
franche.)
Quelques auteurs ont voulu voir dans Limas
l'ancienne Lunna des Romains; nous avons dit,
à l'article Bellevllle, ce que l'on devait penser de
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 49
cette prétention dont M. d'Aigueperse a prouvé le
peu de fondement.
On comptait trois fiefs à Limas : Bujsante , la
Barre et Belleroche.
Buysante était possédé en 1 S 68 par Aimé Chol-
lier, qui en donna le dénombrement le 6 septembre
I 569. Ce fief passa ensuite dans la famille de Cor-
sant, puis en celle de Leviste de Montbrian.
I^a Barre fut pendant longtemps la propriété de
la famille Fabry du Lys , originaire de Bombes , et
])assa au siècle dernier à M. Nicolas Lemeau, écuyer,
receveur des tailles du Beaujolais.
Belleroche , érigé en fief en faveur de la famille
Noyel dont une branche en avait pris le nom, était
possédé au siècle dernier par Alexis Noyel , cheva-
lier, bailli de Beaujolais. Ce fief passa, par suite
d'alliance, dans la famille de Châtelain d'Essertine
qui en prit le nom.
Note : Bon pays , hU-s , chanvres et vins. Feux, 43.
MAMEZ (ST-).
Paroisse du diocèse d'Autun : c'était autrefois un
prieuré dépendant del'abbayede Clunyetoù se trou-
vait un couvent de religieux bénédictins. La maison
étant tombée en ruines , l'abbaye vendit ce prieuré
ISO ÉTAT ALPHABÉTIQUE
au seigneur de St-Mamez vers 1 650. Celui-ci, par
suite de cet arrangement, eut titre de prieur depuis
cette époque. L'abbaye de Cluny garda la collation.
Le château de St- Julien, situé en cette paroisse,
appartenait au xvi* siècle à la famille de St-Julien
qui lui avait donné son nom. Noble Benoît de St-
Julien en donna le dénombrement le 9 juillet 1 60 1 ,
et acquit des commissaires du duc de jMontpensier,
le 3 février 1 604, la justice haute, moyenne et basse
de St-Mamez et de St-Jacques-des-Arréts en partie,
avec tous les droits qui en dépendaient. Dans cette
vente furent comprises les ruines de l'ancien châ-
teau d'Alloignet, qui parait avoir eu une certaine
force au moyen-àge et était situé sur un monticule
qui domine la vallée de la Grosne. Alloignet avait
été autrefois le siège d'une chàtellenie qui, réunie à
celle de Coux, possédait une justice qui s'étendait
sur un assez grand nombre de paroisses. Cette chà-
tellenie fut venduopar le connétable de Bourbon à
Philii)ert de Beaujeu-Lignières : peu après eUe fit
letour à la baronnie, et fui supprimée à l'époque
où le Beaujolais lui divisé d'une manière ])lus régu-
lière.
Benoît de St-Julien neiU ([iiuue fille nommée
Angélique qui s'allia vers 1633 à Jean de Chapon,
écuyer , sieur de la Bottière , capitaine de cinquante
hommes d'armes et gouverneur de Belleville. Elle
lui apporta en dot les terre et fief de St-Mamez et
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 151
St-Julien. De ce mariage naquit une fille, Elisabeth,
qui épousa en 1659 Claude de Fautrière, écuyer,
sieur de Corcheval , puis de St-Julien du chef de
sa femme. Cette même terre devint plus tard l'apa-
nage dune fille de Claude Marie de Fautrière ,
écuyer; elle la porta en dota Jacques de Valadoux,
marquis d'Arcy, qu'elle épousa en 1720. La fa-
mille de Valadoux possédait encore cette terre en
1789.
Note : Blés , seigles , pauvre pajs. Feux , 16.
MARCEL-L'ÉCLAIRÉ (ST-).
Annexe de Tarare et de la collation du curé, qui
y dîmait. S.on surnom vient d'un hameau ainsi
nommé, et situé près du village. La justice dépendait
de Joux-sur-Tarare.
Note : Pays froid et montagneux: , bon à blé. Feux, 56.
MARCHAMPT.
Annexe de Quincié et du même diocèse. Le prieur
de Charlieu partageait la dîme avec le seigneur;
un sixième seulement était réservé au curé.
1 52 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
La justice dépendait de Varennes. (Voyez l'art,
de Quincié.)
Au raoyen-àge cette paroisse était possédée en
toute justice par l'illustre famille qui en portait le
nom, et qui s'éteignit en 1 451 en la personne d'An-
duin de Marchampt. La puissance des seigneurs
de ce nom fut très grande en Beaujolais; ils possé-
dèrent les plus belles terres des environs de Beaujeu
et plusieurs seigneuries en Lyonnais. La famille de
Pizeys, qui brilla d'un grand lustre, passait géné-
ralement pour en être issue. Ces deux noms, Mar-
champt et Pizeys, se retrouvent dans presque tous
les actes passés par les sires de Beaujeu des deux
jiremières races ; ils y figurent toujours comme té-
moins ou comme otages.
On voit encore quelques vestiges de l'ancien ma-
noir féodal de Marcha m])t.
Note : Vins : maigre paix. Feux, 124.
MAHDORE.
Paroisse du diocèse de Màcon et de la collation
du chapitre de St- Vincent de la même ville, qui y
percevait les trois quarts de la dîme ; le quatrième
appartenait au seigneur.
Il existait autrefois à Mardore un prieuré de
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 153
chanoines réguliers, qui se retirèrent à Màcon à l'é-
poque des guerres civiles.
La justice dépendait de Courcenaj , fief situé
dans cette paroisse et appartenant de temps immé-
morial à la maison de Fondras. On remarquait en
1 760 que le propriétaire de Courcenay était le dix-
huitième du nom de Foudras qui possédait cette
seigneurie. On trouve des dénombrements fournis
par eux aux dates de 1539, 1601, etc.... En 1778
Jean-Louis de Foudras , comte de Courcenay, ven-
dit cette terre à Antoine-Hilaire de Guillermain ,
chevalier , qui en prit le nom et la possédait en
1789.
En outre de Courcenay, il existait encore à Mar-
dore cinq autres fiefs, savoir: Chalatofraj , Mon-
tanette, Martorej^ le Montet et la Colonge.
Chalatofray appartenait en 1 539 à noble Claude
de Sarron, écuyer, qui en donna le dénombrement
le 4 mars de ladite année. Vendu plus tard à noble
Jacques de Bellet, il en fournit aussi le dénombrement
le 3 octobre 1572. Autre Jacques Bellet renouvela
cette formafité le 3 avril 1 601 . Ce fief, en 1 760,
était la propriété de la famille Petit de Boistrait et
fut acquis, quelques années plus tard, par M. Mon-
corgier.
Montanette était possédé en 1539 par Catherine
du Crozet, qui eu donna ledénombrementle22 mars
dudit an Ce fief est tombé en désuétude.
154 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
Martorey a])partenait en 1 539 à noble Jean Bios-
set, qui en donna dénombrement le 1 5 mars. Claude
Blosset, écuyer, renouvela cette formalité le 23
avril 1551. Vendu plus lard à la famille de Maure,
damoiselle Claude de Marcellanges en fit le dénom-
brement en qualité de veuve de noble Benoît de
Maure, écuyer. Ce fief était devenu, en 1760, la
propriété de la famille Farges qui en prit le nom.
Le Montet fut reconnu le 1 8 mars 1539 par
noble Jean de CorceUes , écuyer , tant pour lui que
comme père et administrateur d'autre Jean de Cor-
ceUes son fils. Ce fief paraît avoir ensuite été incor-
poré à celui de Courcenay.
La Colonge appartenait au seigneur de Martorey,
ci-dessus.
Note : Pajs à blé. Feux, 34.
MARNAND.
Paroisse du diocèse deMàcon, et de la collation
du prieur du Bourg-de-Thizy qui en était décima-
teur. T^'église de Notre-Dame de Thizy étant une
annexe de Marnand, le curé de cette dernière pa-
roisse desservait lui-même son annexe et se faisait
remplacer dans sa cure par un vicaire.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 Bf>
La justice dépendait de la chàtellenie de Thizy.
Note : Bon pajs à blés. Feux ,240.
MATOUR.
Paroisse du diocèse d'Autun et située en Maçon-
nais, à l'exception de deux villages, Croux et Crozet,
qui faisaient partie du Beaujolais et dépendaient de
la seigneurie de Chevagny-le-Lombard dont le siège
était à Aigueperse. La collation de Matour appar-
tenait à l'abbé de St-Rigaud en Charollais , qui y
dîmait avec le seigneur de Chàteau-Tliiers et le curé.
Le chapitre d' Aigueperse y possédait aussi une petite
dîme sur quelques cantons, et notamment sur celui
de Nully en Maçonnais.
Note : Pajs de bon froment. Feux, 94.
MONSOLS, ANCIENNEMENT MONTSOUX.
Paroisse du diocèse d'Autun, et de la collation de
l'abbé de Cluny qui prenait les deux tiers de la dime;
l'autre tiers. appartenait au curé.
La justice faisait partie de la chàtellenie de Beau-
156 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
jeu, sauf quelques droits qui dépendaient de Cbeva-
gny.-le-Lombard.
Au-dessus de Monsols se trouve la montagne
d'Anjou, la plus haute du Beaujolais, et du sommet
de laquelle on jouit d'une vue admirable. Au levant
elle n'est bornée que par les Alpes ; les immenses
plaines qui y conduisent sont agréablement coupées
par la Saône, dont le cours s'aperçoit depuis Màcon
j usqu'à Trévoux. Au couchant, la Loire et les mon-
tagnes de la haute Auvergne présentent un coup
d'œil non moins attachant. Sur le point culminant
de la montagne existe une fontaine dite de St-Ri-
gaud , qui de tous temps a attiré une foule de pèle-
rins qui viennent y prier et y chercher la guérison
de leurs maux. Cet usage pieux a probablement pris
naissance à ré})oque où non loin de la fontaine exis-
tait une communauté avec titre de prieuré , dépen-
dant de Clunv. La tradition rap])orte que dans un
hiver rigoureux, où les neiges interceptèrent toutes
communications pendant plusieurs mois, tous les
moines moururent de faim, ce qui détermina l'ordre
à abandonner ce couvent, dont les vestiges se re-
connaissent encore parfaitement. Dans l'endroit oc-
cupé autrefois par le jardin on retrouve un grand
nombre de plantes médicinales alpines, dont les es-
pèces sont tout-à-fait étrangères au pays : elles pro-
viennent sans doute de celles que cultivaient les
moines.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 157
Monsols passe pour avoir été un lieu druidique,
c'est-à-dire un des centres de réunion des prêtres
gaulois.
Il existait à Monsols un seul fief nommé Ruyère,
appartenant en 1379 à Jean de Vauzelles qui le
vendit le 7 juillet de ladite année à Pierre de St-
Amour, licencié en droit. Au siècle suivant Ruyère
devint la propriété de la famille de Fondras. Jean-
Baptiste de Fondras, chevalier, fonda une chapelle
en l'église de Monsols en 1 630. Gaspard de Fondras,
frère et héritier de Jean-Baptiste, vendit ce fief à
Charles de Phélines par acte du 8 juin 1667. Ses
"descendants le possédèrent jusqu'au milieu du siè-
cle dernier, époque oii il fut acquis parla famille
Boulard de Gatellier.
Note ; Bon pays à blé. Feux ,120.
MONTAGNY.
Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation
du prieur de Charlieu.
La justice dépendait du château de Lapra , situé
en cette paroisse. On y trouvait aussi le fief d'Zi.s5er-
tine.
Lapra appartenait en 1339 à noble Antoine de
Lavieu, qui en fournit dénombrement le 1 6 mars de
ladite année. Catherine d' Aimais , sa veuve, renou-
158 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
vela cette formalité le 1 5 décembre 1551. Ce fief
passa en 1 600 à Jacques de Rébé , chevalier , qui
en lit les foi et hommage au duc de Montpensier le
4 mai 1 601 . Vendu peu après à la famille de Cha-
zeron-Pélicieux , celle-ci ne le garda pas longtemps
et le céda à noble Marcelin de Giroux, dont la veuve
le possédait en 1 676. Revendu encore, il fut acquis
par la maison de l'Etouf qui en était propriétaire à
la fin du siècle dernier et l'avait fait réunir à sa sei-
gneurie de Pradines.
Essertine était un fief qui appartint longtemps à
la famille de Varennes-Rapetour. Antoine de Varen-
nes, chevalier, en fit l'aveu en 1459 et 1486. Au
commencement du siècle dernier ce fief fut acquis
par la famille Châtelain, qui en prit le nom.
Note : Pays bon à blé. Feux, 169.
MONTMELAS, AUTREFOIS MONTMALAS ET
MONTMELARD.
Paroisse du diocèse de Lyon et de la collation
du prieur de Denicé. Les gens du pays prétendent
que c'était autrefois une ville romaine, qui, après avoir
été ruinée, serait enfin tombée au xif siècle à l'état
de simple hameau avec chapelle; mais rien ne vient
à l'appui de cette tradition.
La justice appartenait au seigneui' (hiditlieu.
Le château de Montmelas occupe la plus belle
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 59
position que jamais un seigneur féodal du moyen-
âge ait pu ambitionner. Placé sur une hauteur ac-
cessible d'un seul côté, il domine la riche plaine de
Villefranche qui dépendait en grande partie de sa
justice, et offrait toute sécurité à ses possesseurs par
la force des fortifications naturelles dont il était
doué.
La jouissance de cette seigneurie, qui faisait par-
tie du domaine privé des sires de Beaujeu, fut ad-
jugée à titre de douaire vers 1331 à Jeanne de
Château- Vilain, femme en troisièmes noces de Gui-
chard-le-Grand. Plus tard Anne de France, duchesse
de Bourbon et dame de Beauj eu, la vendit, avec clause
de rachat, à Philibert du Crozet, écuyer; la veuve
de celui-ci , en qualité de tutrice de leurs enfants ,
céda la terre et seigneurie de Montmelas à Philibert
de Beauj eu-Lignières et à Catherine d'Amboise sa
femme : l'acte en fut passé le 1 5 juin 1 524. Mais le
Beaujolais ayant été saisi sur le connétable et réuni
à la couronne, le roi prétendit que Montmelas devait
faire retour au domaine duditpays, et un procès
s'engagea à ce sujet. La maison de Beauj eu-Lignières
le fit soutenir par Jean du Crozet , comme repré-
sentant son père, premier acquéreur. Philibert de
Beaujeu étant mort et sa veuve ayant épousé le duc
de Nevers , on renonça à déposséder celui-ci et il
jouit paisiblement de Montmelas. Cette seigneurie
passa en 1566 à sa nièce Henriette de Clèves,
1 60 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
femme de Louis de Gonzague , devenu duc de Ne-
vers. Ce dernier fut autorisé à vendre des terres en
Beaujolais jusqu'à concurrence des dettes de sa mai-
son , et en vertu de cette autorisation Montmelas fut
vendu le 22 mars 1 o1 8 à Jean Arod, écuyer, dont
les descendants l'ont toujours conservé.
La justice de Montmelas était fort étendue, et
comprenait un assez grand nombre de paroisses.
Des aliénations successives l'avaient fort diminué au
siècle dernier, mais elle n'en restait pas moins une
des })lus belles du Beaujolais. (]ette terre avait an-
ciennement titre de baronnie, comme avant fait
partie du domaine privé des premiers sires de Beau-
jeu. Elle fut érigée en marquisat en faveur de la
famille d'Arod
Le fief de Plantigny était situé sur le territoire
de Montmelas et appartenait en 1 729 à Gabriel de
Proliengue, écuyer, dont la dernière héritière épousa
M. de Ferrus , écuyer, qui prit le nom de son fief et
le possédait en I 789.
Note : Pajs de bon vignoble. Feu.v, 14.
NAJNDAX.
Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation
du [M'ieur de Uiorges. Les dîmes ainsi que la justice
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 161
appartenaient an seigneur de Ressein, fief situé en
cette paroisse.
Ressein était possédé en 1539 par noble Claude
du Saix, chevalier, qui en donna le dénombrement
le 4 mars de ladite année. Autre Claude du Saix
renouvela cette formalité le 1^' juillet 1601. Les
commissaires du duc de Montpensier ayant procédé
à la vente de la justice de Nandax, elle fut acquise
pour un ami élu ou à élire par Claude Morestin ,
bourgeois de Ferreux, le 21 mai 1604, et le 1 7
juillet suivant il fit élection dudit Claude du Saix ,
seigneur de Ressein. Cette seigneurie fut acquise
vers 1625 par Jean Réraud, trésorier de France,
dont les descendants l'ont toujours possédée et ont
pris le nom de Ressein.
Note : Blés , bon pajs. Feux, 86.
NAUX, AUTREFOIS NAOUX.
Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation
du prieur de Régny qui y percevait la dîme.
Il y avait dans cette paroisse un fief nommé Fa-
lorges, qui appartint fort longtemps à la maison de
St-Romain. Claude de St-Romain, chevalier, en
donna l'aveu en 1441, et Pierre son fils en 1478.
II. 11
1 62 ETAT ALPHABÉTIQUE
Raoulin de St-Romain, chevalier, et Gilberte de
Gayette sa femme, fournirent leur dénombrement
en 1499. Ce fief fut acquis plus tard par la famille
de Thélis , doù il est passé en celle de TEtouf-Pra-
dines.
Note: Pays ninntni^iieux. qui ne porte que peu de seigle. Feux,
123.
_niziI':r-d'azergues (st-)
Paroisse et prieuré du diocèse de Màcon, et dépen-
dant de l'abbaye de Savignydont le prieur nommait
le curé de St-Nizier. I^a dime appartenait à ladite
abbaye.
La justice dépendait de temps immémorial de la
prévôté de Beaujeu, mais elle fut vendue en 1 757
à M. de la Porte, dont le château de ce nom est situé
dans ladite paroisse. Le ténement de Pramenoux
fut seul excepté. Le bailliage de Beaujolais s'opposa
avec véhémence à ce nouveau démembrement de
l'antique baronnie, et rédigea à cet effet le mémoire
dont nous avons donné un extrait dans le premier
volume de cet ouvrage (1). Non-seulement cemé-
(1) Voyei tome I", pa;;o 27"2.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 63
moire faisait ressortir les graves inconvénients inhé-
rents aux justices particulières, mais il allait j usqua
disputer au prince le droit de démembrer la baron-
nie , qui, en qualité de grande seigneurie, devait
être essentiellement indivisible. On passa outre , et
M. de la Porte posséda paisiblement la justice de St-
Nizier.
En outre du château de la Porte, on comptait
encore trois fiefs dans cette paroisse, savoir : Prame-
noux , le Bost ou la Court , et Fougères.
Pramenoux appartenait dej)uis plusieurs siècles
à la famille de Ronchivol ou Ronchevol, venue en
Beaujolais avec Louis de Forez. On trouve un dé-
nombrement fourni le 22 mai 1459 par noble
Etienne de Ronchivol, seigneur de Pramenoux, qui
confesse tenir de tous temps ladite maison forte du
fief et hommage des sires de Beaujeu. Antoine de
Ronchivol , chevalier , obtint des lettres d'Anne de
France, dame de Beaujeu, à l'elFet d'ériger des
fourches patibulaires à Pramenoux. Ses successeurs
acquirent la justice dudit lieu avec celle de Larriure
le 7 janvier 1 606. La famille de Ronchivol a pos-
sédé celte terre jusqu'à la fin du xvii" siècle, époque
où cette branche s'éteignit dans la maison de la
Queuille, dont la dernière héritière a porté Prame-
noux, vers 1 740, à son mari Gilbert Alire, marquis
de Langeac. Son fils en était seigneur en 1 789.
Le fief du Boston la Court était possédé depuis
i 64 ÉTAT ALPHABETIQUE
fort longtemps par l'ancienne famille du Bost , qui
a donné plusieurs chevaliers de Malte dans le xvi*
siècle. Celte famille s'étant éteinte il v a environ deux
cents ans , a été remplacée par une autre famille du
Bost, sans que nous sachions trop comment s'est
opérée cette transmission de nom. Les du Bost an-
ciens ont fourni deux dénombrements de leur fief:
le premier, donné par noble Jacques du Bost, écuyer,
est en date du 9 mars I o39 ; les deux autres sont du
1 S mars 1 oaO et du I ®' avril 1 559. Ce fief fut vendu,
à la. fin du xvii" siècle, au seigneur de Pramenoux.
La famille du Bost s'est éteinte en la personne de
M. du Bost de Curtieux, lieutenant de roi au cap
Français, île St-Domingue, vers 1 778.
Fougères, ainsi nommé de la famille des vicomtes
d'Oingt du nom de Fougères, que l'on croit issue
des Fougères de Poule , maison éteinte en celle de
Chandicu. Philibert Girard de Fougères donna le
dénombrement de son fief le 9 mars 1 S 39. Il passa
plus tard aux seigneurs de Pramenoux.
Note : Pain've pays , presque tout de bois . Feux, 150.
NOTRK-UAME-DE-BOISSET.
Paroisse du diocèse de Màcon , et de la collation
de labbé de St-Rigaud. T^a dîme était j)artagée
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 165
entre le seigneur de la Mothe et le chambrier de
Charlieu. Un tiers du territoire dépendait de la chà-
tellenie de Lay, et les deux autres tiers, comprenant
le clocher , étaient de la j ustice de Bussière , chà-
teau situé dans cette paroisse, sur le territoire de
laquelle se trouvait aussi le lief de Bornât.
Bussière appartenait en 1539 à noble Antoine
d'Arcy, qui en donna le dénombrement le 7 mars
de ladite année. Ce fief passa plus tard à la maison
de Rébé, et le 20 janvier 1604 noble Pierre de
Rébé, sieur de Bussière et de Bonvers , acquit des
commissaires du duc de Montpensier la justice et
les cens et servis dus audit duc sur la paroisse
de Notre-Dame-de-Boisset. Cette seigneurie fut
vendue quelques années après , et était possédée
en 1670 par noble Antoine de Vaurion, sieur de
Mommerant et de Bussière. Vers le milieu du xviii®
siècle elle fut acquise par M. Ferrier.
Bornât était possédé au xvi" siècle par la famille
de Tricaud, ainsi qu'il résulte de titres de 1 520 et
1 560. Ce lief fut divisé depuis et tomba en désuétude.
Note : Fins et hlès , pays fort bon. Feux , 58.
NULTSE.
Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation
de l'archevêque. Une faible partie du territoire dé-
166 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
pendait du Beaujolais et ne comprenait que le mas-
sage appelé de Flandres ou le petit Nulise ; le reste
était du Forez.
La justice de la partie du Beaujolais dépendait
de la seigneurie de Cucurieux. Acquise des com-
missaires du duc le 1 5 janvier 1 604 par noble
Emmanuel d'Arcy, elle passa à la maison de \ ichy,
seigneur de Cucurieux , puis à la famille de Ferrus
qui la possédait en 1 789 ainsi que Cucurieux.
Note : Pays montagneux , peu de seigle. Feux . 22.
ODENAS , AUTREFOIS OUDONAS.
Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation du
chapitre de St-Paul. La justice appartenait au sei-
gneur de la Chaise , beau château situé dans cette
])aroisse et qui anciennement se nommait la Douze.
Cette seigneurie n'était d'abord qu'un simple fief,
appartenant en 1530 à noble Lyonnet de Thy,
comme on le voit j)ar le dénombrement donné le
dernier mars 1 S40 par Antoinette de Varey, veuve
dudit Lyonnet de Thy, en qualité de tutrice de leurs
enfants. Le 26 septembre 1o73 damoiselle Guille-
mette de Thy, héritière de ses père et mère et dame
de la Douze , vendit cette terre avec toutes ses dé-
])endances à noble Hugues C^harreton , sieur de la
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 167
Teriière, pour la somme de dix mille livres. Peu
d'années après, le même Hugues Charreton acheta
de noble Jean de Chardonnay , seigneur d'Odenas
et de St-Lager, la justice d'Odenas, acquise naguère
des commissaires du roi ])ar ledit seigneur de St-La-
ger. La terre de la Douze passa ensuite à la famille
Trouilleur et était possédée en 1 660 par Jacques
Trouilleur, seigneur d'Amareins et de la Vaupierre,
président au parlement deDombes, qui la vendit peu
après à François de la Chaise d'Aix , capitaine des
gardes de la porte du roi. Ce fut lui qui donna son nom
à la terre de la Douze , en la faisant ériger en comté
de la Chaise ensuite de l'union des fiefs de la Bâtie,
desCloux, duVierreetdes Tours. En 1 6801e comte
de la Chaise fit bâtir le château avec une grande
magnificence. On remarquait dans les jardins une
orangerie en pleine terre, qui était recouverte chaque
hiver de panneaux en bois dont les pièces se rappor-
taient avec facilité. Ce bâtiment se chauflait ensuite
au point convenable. Cette magnifique orangerie
devint la proie des flammes, et, comme son entretien
était à la charge du fermier, quelques méchants pré-
tendirent qu'il n'était pas étranger à cet accident.
Antoine de la Chaise d'Aix, fils de François et
comme lui capitaine des gardes de la porte, n'eut
qu'une fille, Marie-Angélique, qui épousa en 1 724
Hyacinthe-Louis de Pellevé , comte de Fiers , capi-
taine-lieutenant des gendarmes de Berry et gouver-
168 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
neur de Meudon. Ils moururent sans postérité. Cette
superbe terre fut ensuite possédée par la Famille de
Montaigu, représentée en 1789 par M. Charles-
François de Montaigu, comte de la Chaise.
En outre de la Chaise, on comptait encore quatre
fiefs à Odenas , savoir : le Pierre , les Cloxix , Pier-
reux et Vlléroncle.
Le Vierré , maison forte bâtie près de Téglise et
ayant toujours appartenu aux seigneurs de la Chaise.
Les Cloux étaient possédés en 1 598 parla famille
Favre de Beaujeu, qui acquit la justice haute,
moyenne et basse de ce fief le 1 6 décembre de ladite
année, de Jean de Chardonnay, seigneur d'Odenas
et de St-Lager. François de la Chaise acquit ensuite
ce fief, qu'il réunit à son comté.
Pierreux, fief sans justice, appartenait en 1 640 à
la famille Thibault de la Roche-ïhiilon d'où il passa
en celle de jMagnin de Vertpré qui en prit le nom,
puis par héritage en celle de la Salle qui le possédait
en 1789.
L'Héronde était possédé en 1 698 ])ar noble Jean
Vaginay , ancien prévôt des marchands de la ville
de Lyon. Ce fief passa plus lard à la famille de la
Porte.
Mole : Blés et vim , fjay s sablonneux et n, aigre. Feux. 60.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 69
OUILLY.
Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation
du prieur d'Arnas. La justice dépendait de la chà-
tellenie de Villefranche. C'est, dit-on, au lieu ap-
pelé la Planche de Joug qu'un combat sanglant eut
lieu entre le bâtard de Bourbon et le seigneur de
Viry, genevois, lors des démêlés avec la Savoie.
Le fief de la Chartonnière était situé à Ouilly et
appartenait , au xiv" siècle, à la maison de Chanains
en Dombes. Il passa par suite d'alliance , vers l'an
1400, à Edouard de Rosset, écuyer, devenu par
son mariage seigneur de Cbanains, la Chartonnière,
Portebeuf, etc Aynarde de Rosset, sa fille,
porta la Chartonnière à Jean de la Madelaine-Ragny,
avec lequel elle s'allia. La branche de Rosset-Cha-
nainss'étant éteinte en la personne d'Edouard, les
enfants d'Aynarde de Rosset et de Jean de la Made-
laine furent appelés à recueillir son héritage. Noble
Girard de la Madelaine, écuyer, donna le dénom-
brement de la Chartonnière le 1 ^"^ mars 1539. Vers
1 600 ce fief fut vendu à noble Richard de Serein,
receveur du Grenier à sel à Lyon, qui fit son dénom-
brement le 7 avril 1 601 . Plus tard, vers 1 630, il fut
acquis par noble Pierre de Phélines, dont les descen-
dants possédaient encore la Chartonnière en 1 789.
170 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
C'est sur le territoire de cette paroisse que se
trouvait la célèbre abbaye de Joug-Dieu, ordre de
St-Benoît, dont nous avons raconté la fondation à
l'article de Guicliard-le-Grand. Ce monument de
la piété de nos premiers seigneurs subsista jusqu'en
l'année 1687, époque où il fut réuni au chapitre de
Villefranclie. Plusieurs raisons contribuèrent à cette
réunion : l'air malsain qu'exhalaient les prairies ma-
récageuses dont la communauté était entourée, les
dettes qu'une mauvaise administration des abbés
avait fait j)eser sur elle , furent les ])rincipaux motifs
allégués; on jiourrait y joindre les obsessions du
chapitre de Villefranchc, désireux d'augmenter sa
dotation. Les six religieux de Joug-Dieu passèrent
au chapitre en qualité de chanoines jnébendés.
Pendant les six siècles d'existence de l'abbaye de
Joug-Dieu, il est peu de familles du Beaujolais qui
ne lui aient fourni des religieux. Ceux-ci eurent tou-
jours une réjnitation de régularité tout-à-fait exem-
plaire; exempts d'aïubition, ils ne cherchèrent jamais
à augmenter leur domaine, surent se contenter de
la dotation qu'ils avaient reçue et poussèrent souvent
le désintéressement jusqu'à l'abnégation. Leurs ab-
bés, à peu d'exceptions près, furent toujours les pre
miers à donner ce noble exemple à leurs religieux.
A l'époque de la réunion, le revenu de l'abbaye était
estimé 7,350 francs.
Nous donnons ici la nomenclature des abbés de
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 7 1
Joug-Dieu telle qu'elle est iaj)portée dans la Gallia
christiana :
1 Gaucer ou Gauceran.
2 Engelbert.
3 Guide I^r de Quincieu ,1178.
4 Rainald, 1186.
5 Aimon , 1 220.
6 Jean de Charlieu, mort eu 1330.
7 Lancelot de Charlieu , prieur de St- Irénée ,
1339.
8 Pierre P^ 1354.
9 Guide II de Tremblais, 1375.
I 0 François de Tremblais, 1375.
II Hugues deBufter, 1417.
1 2 Antoine P"" de Pastourel, 1 425.
13 Pierre II, 1425.
14 N 1447.
1 5 Guillaume des Ayeux ou des Ayes , 1 466.
16 Antoine II des Ayes , 1476.
17 Claude P' du 1483.
1 8 Jean II du Pérac.
1 9 Laurent du Pérac.
20 Oger de Chembray , 1 521 .
21 Simon de Pierre-Vive, 1 564.
22 Aimon II ou Amédéede Baronnat, 1590.
23 Pierre III d'Espinac, archevêque de Lyon.
24 Claude Ponceton de Franchelins, 1606.
1 72 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
25 Antoine III Larige , 1 61 0 (1 ).
26 Roger de Nagu de Varennes, 1 624.
27 Alexandre de jNagu de Varennes, 1 640.
28 Angélique d'Entragues , dernier abbé.
Note : Blés, t^ins . chanvres : bonpn}s. Feux, 33.
OUROUX OU ST-A^TOL^E-D'OUROUX.
Paroisse du diocèse de Màcon et de la collation
du chapitre de St-Pierre de la même ville. Au xvi»
siècle le prévôt du chapitre était curé-né d'Ouroux
et de St-Jacques-des- Arrêts son annexe, et avait sous
ses ordres quatre religieux sociétaires chargés de des-
servir ces deux églises ; ils percevaient le tiers de la
dîme, et les deux autres tiers apjiartenaient au cha-
pitre de Beaujeu. Le prévôt de St-Pierre se démit de
ce bénéfice j)ar suite de transaction au commence-
ment du xvii" siècle, et le chapitre conserva la col-
lation. Le 7 août 1 664 il céda son tiers de dîme
au curé, et celui-ci le transmit au chapitre de Beau-
jeu par acte du 22 novembre 1667. Depuis lors
le curé a été réduit à la portion congrue.
(I) Nous croyons qu"ici la Gallia cliristiaiia s'est trompée; cet
abbé doit être .-/tilniiie Carrigc, d"unp famille beaujolaise qui a donné
plusieurs dignitaires au chapitre de Beaujeu.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 173
Ouroux possédait au xiv» siècle une communauté
de moines de St-Bernard, sur lesquels nous avons peu
de détails. Le fait est seulement constaté par quel-
ques actes qui subsistent encore et par les vestiges
de leur couvent. Des fouilles opérées près de la cure
ont fait découvrir les fondations d'un bâtiment de
quarante mètres environ de longueur , sur une lar-
geur proportionnée. On ignore l'époque où cette
communauté cessa d'exister à Ouroux, ainsi que
les motifs de sa suppression. Tout porte à croire que
c'est aux Bernardins qu'on devait la belle église
qui naguère encore décorait le bourg d Ouroux.
Une belle nef avec huit chapelles en saillies exté-
rieures, voûtées, à arêtes sculptées, rappelaient dans
ce monument la meilleure époque de l'ère ogivale.
Le porche qui précédait l'église était soutenu par
des colonnes octangulaires ornées de banderoles
tortillées, portant en lettres gothiques des maximes
tirées des Livres saints. Un beffroi assez élevé, oii
se trouvait l'horloge , était placé sur la droite de
l'entrée; ce monument n'est plus (1)!
(1) L'église fut trouvée trop sombre et trop gothique. On l'a rem-
placée, en 1832 , par une grande maçonnerie où le jour pénètre à
flot et illumine de tout son éclat le badigeon dont on a orné l'intérieur.
Les fenêtres en ogives ont été remises en place, et garnies de grands
carreaux de verre blanc. L'entrée de l'église est décorée d'une porte
il à ÉTAT ALPHABÉTIQUE
Une chapelle dédiée à saint Antoine attirait chaque
année une foule de pèlerins dans l'église d'Ouroux.
Cette dévotion avait donné lieu à un usage assez
singulier. Chaque pèlerin déposait un ou deux pieds
de cochon dans des tonneaux placés, à cet effet, à la
porte de l'église ; souvent deux et même trois ton-
neaux se remplissaient ainsi. Le curé en faisait en-
suite une distribution aux pauvres. Une autre cha-
pelle, dite de Ste Croix, fondée en l'église d'Ouroux
par la famille du Bost, possédait une assez belle
rente et un terrier. Trois messes s'y célébraient par
semaine. Le curé de la j)aroisse exerçait autrefois
quelques droits de justice sur la paroisse de St-
Jacques-des- Arrêts et sur celles de Colombier etBois-
Ste-Marie en Maçonnais.
Jadis Ouroux a joui d'une certaine importance.
Placé sur la route romaine tendant d'Autun à Bel-
leville (Lunna) , les con([uérants des Gaules durent
y avoir un établissement. Des vestiges de fours et
autres constructions en briques romaines, dont plu-
sieurs portent encore le nom du fabricant, sont
journellement retrouvés dans les terrains qui avoi-
sinent le bourg. Enfin, de nombreux débris de bois
brûlés et d'ustensiles de ménage brisés attestent
(rarchitocture procque ! Ces acirs de vandalisme ne sont niallioiirpu-
seracnt que trop communs , et nous aurions pu en ritrr beaiiroup :
nous nous bornerons à celui-ci.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 175
que ce lieu a dû subir quelque catastrophe, qu'on
attribue dans le pays à l'invasion des Anglais. Un
vieux titre sans date, conservé longtemps aux ar-
chives de Villefranche, donnait à Ouroux le titre de
ville. Ce titre portait, à ce qu'il parait, les caractères
du xi' siècle. Un ancien dicton, fort connu dans nos
montagnes , est celui-ci : ville d Ouroux , bourg de
Beaujeu. Il doit remonter à l'époque de la fondation
de Beaujeu.
La justice d'Ouroux dépendait de la pré voté de
Beaujeu, et avait fait partie autrefois de celle d'Al-
loignet.
On comptait six fiefs dans cette paroisse : Nagu,
Arcis , la Carelle , Montolieu , Groshois et le Ra-
zay.
Nagu a donné son nom à une ancienne famille
éteintevers lafin du siècle dernier, etqui avaitpossédé
presque toute la paroisse d'Ouroux. Le château était
assez fort, situé sur un mamelon qui domine le
bourg d'Ouroux, et avait quelques fortifications qui
s'avançaient jusqu'aux premières maisons et étaient
terminées par une tour connue encore sous le nom
de tour de Nagu, seul débris existant de l'ancien
manoir. Ce château fut démoli à une époque fort
reculée, à en juger par les faibles vestiges qui sub-
sistent encore , et tout porte à croire qu'il aura suc-
combé dans la catastrophe dont on retrouve tant
de traces à Ouroux. La famille de Nagu dut le
176 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
quitter à cette époque, mais rien n'indique comment
elle en perdit la possession. Nagu ne se retrouve
plus qu'en 1 539, année où noble Philippe de Alo-
les-Chantemerle en donna le dénombrement le 1 3
mars. Ce fief passa ensuite au seigneur de Gorze ,
du nom de Bertliet. Depuis lors les fonds qui res-
taient furent morcelés et vendus.
Arcis appartenait en 1 463 à noble Pierre de
Nagu, et passa plus tarda la famille de laMadelaine-
Ragny. Noble Girard de la Madelaine-Ragny, sei-
gneur de Corcelles, en donna le dénombrement le
1 ^'^ mars 1539. Acquis ensuite, ainsi que Corcelles,
par noble Lazare de Tircuy de la Barre, gentil-
homme bourguignon , il en fit le dénombrement le
2 juillet 1 60 1 . Vers la fin du xvii" siècle ce fief fut
vendu à la famille Bottu de la Barmondière, qui le
possédait encore en 1 789. La tradition rapporte que
l'ancien château d' Arcis était considérable et très fort;
déjà, en 1 650 , il n'en restait que quelques ruines.
La Carelle était un pavillon de chasse apparte-
nant aux sires de Beaujeu ; l'un d'eux en fit don à la
famille de Nagu dans le xv* siècle , en récompense
de ses services. Au xvi" siècle les héritiers le vendi-
rent à la famille du Bost, qui en céda presque tous
les droits à l'église d'Ouroux où elle fonda la cha-
pelle de Ste-Croix. Plus tardée fief fut possédé par
la famille de Carrige qui le garda jusqu'en 1610,
époque où il passa par suite d'alliance dans la famille
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 77
de Magnin-Vertpré. Jean de Magnin, écuyer, sei-
gneur de Pierreux, ayant épousé en 1717 Marie-
Marguerite de la Roche-Poncié, une discussion
judiciaire s'éleva sur la quotité des droits auxquels
ladite dame avait à prétendre. Un arrangement s'en-
suivit qui amena un échange de propriétés , et par
contrat du H octobre 1719 la Carelle fut cédé à
Joseph de la Roche, écuyer, seigneur de Nully, frère
de ladite dame de IMagnin de Pierreux. Il en donna
le dénombrement le 1 3 mars 1 721 ; ses descendants
l'ont toujours possédé depuis. Le château avait été
brûlé au moisde janvier 1639, etla famille de Magnin
avait perdu tous ses titres dans cet incendie. Une
enquête eut lieu à ce sujet le 1 5 juillet 1 645, pour
établir par témoignage l'ancienneté de sa noblesse
et suppléer aux titres bridés.
Montolieu était un ancien château qui dominait
toute la vallée d'Ouroux sur les limites de cette pa-
roisse et de celle d'Avenas, et était la propriété de la
famille de Fautrière-Corcheval. Ce fief sans justice
passa à la famille de Laurencin, et fut démembré au
siècle dernier.
Grosbois a donné son nom à une ancienne famille
éteinte au commencement du siècle dernier. Il fut
érigé en fief en 1 6 7 5 en faveur de Jean-Chrysostôme
de Grosbois , écuyer, seigneur de Rochetaillée , ca-
pitaine au régiraenl de Certirane. Il passa plus tard
par suite d'alliance à la famille de la Roche, et était
II. 12
178 ETAT ALPHABÉTIQL'E
possédé en 1 789 par Antoine-Isidore de la Roche,
chevalier , ancien monsquetaire de la garde du roi.
Le Razay appartenait anciennement à la famille
de Chapon la Bottière, qui le vendit à celle de Gros-
bois le 6 septembre 1 700.
Note : Jylès, fja) s de bois, assez maigre. Feux, 134.
PARIGNY.
Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation
de l'abbé de Cluny. La justice dépendait autrefois
de la chàtellenic de Ferreux et fut achetée en 1 603
par le seigneur à'Aillj , lief situé en cette paroisse.
Ailly apj)artenait en 1.^39 à noble Antoine de
Lugny, qui en donna le dénombrement le 8 mars
de ladite année. Ce fîef passa plus tard à la maison
d'Arcy, et le l*^"" décembre 1603 les commissaires
du duc de Montpensier vendirent à noble Emmanuel
d'Arcy, écuyer, seigneur d' Ailly, la justice et les
droits seigneuriaux que possédait ledit duc sur les
j)aroisses de Parigny , de St-Cyr-de-Favières et de
Combres, sauf la retenue de quelques ténements
désignés au contrat. Cette seigneurie fut possédée
par la famille d'Arcy jusqu'au milieu du siècle der-
nier, époque où elle fut vendue à M. Pierre-Philippe
Bourlier , écuyer, qui en prit le nom.
Il y avait encore en cette paroisse un autre fief
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 179
nommé Roncy, appartenant en 1 S39 à noble Jean de
St-Symphorien, écuyer, seigneur de Cucurieux, qui
en donna le dénombrement le 9 mars de ladite année.
Ce fief passa, dans le courant du siècle dernier, à la
famille de Ferrus.
• La famille de Saconins possédait quelques rentes
nobles à Parigny.
Note : Fins et blés , paj s fort bon. Feux , 98.
FERREUX.
Petite ville très ancienne et assez bien fortifiée :
elle était le siège d'une chàtellenie composée de dix
paroisses qui toutes furent successivement aliénées, à
l'exception de Perreux et Pouilly-sous-Cliarlieu. La
paroisse dépendait du diocèse de Màcon et était de
la collation du prieur de Villeneuve, ordre deCluny,
dont le prieuré était situé à un quart de lieue de
Perreux. Il fut réuni à la sacristie de Cluny , etle sacris-
tain resta coUateur et décimateur de Perreux. Cette
place forte fut presque toujours , sous les premiers
sires de Beauj eu, l'apanage des cadets de leur maison :
ainsi Humbert II, connétable de France, fut seigneur
de Perreux. Les privilèges qu'il accorda aux habi-
tants sont assez étendus, et prouvent la libéralité de
1 80 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
ce prince. Edouard II, dernier sire de Beaujeu de sa
maison, était seigneur de Ferreux avant d'être appelé
au siège seigneurial de Beaujolais, et c'est avec le
même titre qu'il vint mourir dans son px'emier apa-
nage , peu après sa cession à Louis de Bourbon.
Selon les termes de cette cession , la chàtellenie de
Ferreux rentra à la baronnie de Beaujeu aussitôt
après la mort d'Edouard. Saisie par le roi après la
condamnation prononcée contre le connétable de
Bourbon , elle fut vendue le 30 octobre 1 o37 par le
cardinal de Tournon, commissaire du roi, à Fhili-
bert de Beaujeu-Lignières , à charge de rachat per-
pétuel. Le traité d'Orléans de 1 560 ayant rendu le
Beaujolais à Louis de Bourbon-Montpensier , celui-
ci voulut user du droit de rachat porté en l'acte d'alié-
nation précité. Le duc deNevers, héritier de Fhili-
bert de Beaujeu, s'y opposa vivement; mais le duc
de Montpensier obtint une sentence le 27 juin 1 564,
aux requêtes du palais, qui déclara son droit fondé
et ses offres suffisantes. Il prit possession de Ferreux
le 1 4 octobre suivant.
Nous avons vu dans la Généalogie historique
combien les descendants de Louis de Montpensier
se montrèrent peu ménagers de leurs justices de
Beaujolais. La chàtellenie de Ferreux éprouva les
tristes effets du système d'aliénation adopté par nos
barons; elle fut démembrée, perdit toute son im-
portance et se trouva réduite à deux paroisses. Le
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 181
château tomba en ruines et ne présenta bientôt que
quelques vestiges, propres seulement à attester son
antique splendeur.
Un hôpital fut fondé à Ferreux en 1 669 par
M. Dubois, qui le dota avec magnificence. Cet éta-
blissement s'accrut beaucoup par la suite etavaitpoui'
recteurs-nés le curé, le juge-prévôt et le procureur
fiscal.
Il existait deux fiefs dans cette paroisse : Cerbué
et Chervais, appelé aussi Chervé.
Cerbué, bâti sur les ruines de l'ancien château
d'Orgeval dont on ignore l'histoire, appartenait en
1 539 à noble Etienne de Rux, écuyer, qui en donna
le dénombrement le 1 1 mars de ladite année.
Vers la fin du même siècle ce fief fut acquis par
Jean du Bost , écuyer , qui en fit le dénombrement
le 3 mai 1 601 . Ses héritiers le vendirent à la famille
de Sauvât , d'oii il passa en celle de Papon qui en
prit le nom.
Chervais ou Chervé était possédé , en 1539, par
Jean Perrin, selon le dénombrement qu'il en donna
le 1 8 mars de ladite année. Il fut acquis peu après
par la famille du Saix , et , le dernier mai 1 601 , le
dénombrement en fut donné par noble Jean du Saix,
écuyer : ce fief devint plus tard la propriété de la
famille de Fournillon de Buttery , qui le possédait
encore en 1789.
Le chapitre de St-Jean de Lyon , ainsi que les
182 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
seigneurs de Sevelinges , possédait quelques téne-
ments et rentes nobles à Ferreux et dans son man-
dement.
Note : Fins et blés ; pajs fort bon. Feux , 321.
PIERRE-LE-VIEUX (ST-).
Paroisse du diocèse de Màcon et située partie en
Maçonnais, partie en Beaujolais. La collation en ap-
partenait à l'abbé de Cluny comme prieur d'Ecus-
soles, situé en cette paroisse, et il y prenait la grande
dime. L'église est nommée Si-Pierre-le-f^ieux , en
raison de son antiquité et pour la distinguer des
autres de ce nom. Il y existait autrefois une très
grande dévotion qui attirait une foule de fidèles ,
et à plusieurs lieues à la ronde on tenait à honneur
de s'y faire enterrer.
La justice de la partie située en Beaujolais fut
acquise des commissaires du duc par Antoine
Tardy, écuyer, le 2 lévrier 1604. Il y possédait
iléyd un fief, dont noble Jean Tardy avait donné le
dénond^rement le 1 G mars 1555. Ce fief passa plus
tard à la maison de Foudras. La justice de St-Pierre
fut réunie peu après à celle de Belleroche-en-Mon-
tagne.
Note : Pajs bon à blé. Feux . 9't.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 83
POMMIERS.
Paroisse du diocèse de Lyon avec titre de prieuré,
et de la collation de l'abbaye de l'Ile-Barbe. La jus-
lice dépendait de la cliàtellenie de Villefrancbe ,
dont le prévôt était obligé de venir tenir ses assises
chaque année à Pommiers, le jour de saint Bartlié-
lemi , patron de la paroisse. Le curé était tenu de
donner douze bichets de froment au prévôt pour
ce transport.
L'église est belle et paraît avoir été fondée par les
seigneurs de Beaujeu, dont les armes se voyaient en
plusieurs endroits : elle fut saccagée par les Protes-
tants. Près de cette église existait autrefois un prieuré
appartenant aux Templieis, et qui, à l'extinction de
cet ordre, fut réuni à celui de l'Ile-Barbe. Cette
paroisse s'étendait en Lyonnais et prenait quelques
dîmes sur le territoire d'Anse.
On comptait quatre fiefs à Pommiers : St-Trj,
Belair, 3Iontclair et le Martelet.
St-Try fut possédé pendant longtemps par la fa-
mille Scarron, de Lyon, etpassaverslemilieu duxvii'
siècle à cellede Giraud de Montbellet. St-Try est une
des plus jolies habitations du Beaujolais : on y jouit
d'une vue magnifique. La famille de Giraud l'a tou-
1 84 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
jours conservé , et une de ses branches en avait pris
le nom.
Belair appartenait, en 1 760, à la famille Turrin
qui en avait pris le nom.
Montclair était possédé, à la même époque, par
M. Paule, juge-visiteur des gabelles à Lyon.
Le Martelet appartenait, au xvi" et au xvii* siècle,
à la famiUe de Phélines. Il passa en celle de la Roche
par suite du mariage qui eut lieu le 5 octobre 1675
entre Marie- Anne de Phélines et Claude de la Roche,
écuyer, seigneur de Poncié. Un de leurs descen-
dants vendit ce fief en 1755 à M. Louis-François
Bottu de la Barmondière, écuyer, qui le possédait
encore en 1 789.
Note : Blés et bons vignobles. Feux , 96.
POUILLY-LE-CIIATEL
Paroisse du diocèse de Lyon et de la collation
de l'abbé deCluny. La justice dépendait de la chà-
tellenie de Villefranche.
C'est à Pouilly que se trouvait autrefois le châ-
teau de plaisance des sires de Beaujeu. Ils affection-
nèrent toujours beaucoup ce séjour, et ])lusieurs
d'entre eux y sont nés. Marie de Tliil , mère d'An-
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 185
toine de Beaujeu, y est morte le k mars 1358. C'est
là que Guichard III installa les premiers Cordeliers
venus en France, en 1209, C'est là aussi que
Edouard II consomma sa ruine par les violences
auxquelles il se livra, et qui finirent par la perte de
ses états. La baronnie de Beaujolais ayant passé à
la maison de Bourbon, ces princes n'habitèrent
j amais le château de Pouilly , qui ne tarda pas à
tomber en ruines: il n'en existe plus rien aujourd'hui.
Les dernières démolitions en furent données par
Mademoiselle de Montpensier , le 3 juillet 1 651 , à
noble Gabriel du Sauzey , pour aider à la recon-
struction de son château de la Vennerie.
En 1471 , Pierre de Bourbon céda au seigneur
de Ferrière la jouissance de sa terre et seigneurie
de Pouilly, jusqu'à concurrence de la somme de
3,700 sous d'or que ledit de Ferrière avait prêtés à
Charles de Bourbon, père dudit Pierre; plus, de celle
de 400 écus d'or dus aussi au même.
Le 8 mars 1 600 le duc de Montpensier vendit
à Jacques de Champier , chevalier de l'ordre du roi ,
sieur de la Bâtie et gouverneur de Dombes , et à
noble Giraud Frère , la terre et seigneurie de
Pouilly, sous la clause de rachat , qui eut lieu le
27 décembre 1603.
Le fief de la Vennerie, situé dans cette paroisse ,
appartenait en 1651 à noble Gabriel du Sauzey,
conseiller du roi, lieutenant particulier au bailliage
186 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
de Beaujolais. Ce fief passa vers 1 700 à François-
Marie de la Beau-Bérard, chevalier, seigneur ba-
ron de Maclas , par suite de son mariage avec Jeanne
du Sauzey. Leurs descendants le possédaient encore
en 1789.
Note : Pays de bons vignobles. Feux , 19.
POUILLY-SOUS-CHARLIEU.
Paroisse du diocèse de INIàcon et de la collation
de 1 evèque. La dîme était partagée entre les dames
du chapitre de Beaulieu, ordre de Fontevrault,
labbé de St-Rigaud, celui de Belleville et le curé du
lieu.
La justice dépendait de la chàtellenie de Fer-
reux, sauf quelques parties qui appartenaient aux
seigneurs de Montrenard et du Pojet, deux fiefs
situés en cette paroisse.
Montrenard a donné son nom à une très ancienne
famille, éteinte depuis longtemps. Jean de Montre-
nard, écuyer, fit l'aveu de son fief en 1400 et ob-
tint de Louis, duc de Bourbon, des lettres en date
du 1 0 août 1 407 , par lesquelles ce prince défend à
ses olTiciers de troubler ledit de Montrenard dans
la jouissance des droits ([u'il avait sur les ports d'Ai-
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 187
guilly et de Pouilly sur la rivière de Loire et jus-
tice du fief de Montrenard, voulant qu'il en jouisse
tout ainsi que ses ancêtres l'avaient toujours fait.
Louis de Montrenard fournit le dénombrement des
choses ci-dessus le 27 janvier 1 42 S. Noble et puis-
sant seigneur Guillaume de Montrenard renouvela
cette formalité le 8 juillet 1539. Enfin, Louis de
Montrenard en fit les foi et hommage le 3 avril
1 5 A9. Vers cette même année la maison de Montre-
nard se trouva ruinée , et ses biens furent vendus
par décret. La famille d'Apchon se rendit acquéreur
du fief de Montrenard et dépendances, et le 26
avril 1601 messire Philibert d'Apchon, chevalier
des ordres du roi, en donna le dénombrement. Le
même acheta quelques droits de justice près de son
château, des commissaires du duc, le 9 décembre
1603. Cette seigneurie fut acquise peu après par
le marquis de Rébé , dont les descendants la ven-
dirent au seigneur de Vougy.
Le Poyet appartint fort longtemps à la maison
du Saix, et passa par suite d'alliance en celle de
Rouchivol vers l'an 1 oOO. Noble Jean de Rçnchi-
vol, écuyer, en donna le dénombrement le 1 0 fé-
vrier 1 539. Sa fille, nommée Minerve, le porta en
dot à noble François de Ste-Colombe , dont les des-
cendants l'ont toujours possédé depuis. Le Poyet
avait une petite justice, ancien démembrement de
celle de Pouillv-
188 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
La justice de Pouilly avait été vendue le 1 5 juin
1558 par les commissaires du roi, à charge de
rachat perpétuel , à Jean du Fournel , lieutenant-
général civil en Lyonnais. Le duc de Montpensier
la racheta le 1 5 janvier 1 561 .
L'abbaye de Cluny possédait quelques renies ,
cens et servis dans cette paroisse.
Note : Blés , fort bon pays . Feux. 86.
POULLE.
Paroisse du diocèse de ÎNIàcon et de la collation
du prieur de Charlieu. La dime appartenait au sei-
gneur de Fougères ])ar transaction de 1 355, passée
entre ledit seigneur et les moines de Charlieu. Le
curé avait pour sa portion congrue la moitié des
dîmes des villages de Pay, de Longef'ay, de Chan-
triou, de Ratigny et de la Fond.
La justice dépendait de la chàtellenie de Beau-
jeu.
Le fief et château de Fougères , situé en cette
paroisse , a donné son nom à une antique famille
éteinte, sur la fin du xiv" siècle, dans celle de Pro-
pières, dont la dernière héritière nommée Ancelise
épousa en 1 420 noble Pierre de Chandieu à qui elle
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 189
apporta les terres de la Tour, Propières, Fougè-
res, etc Ses descendants ont possédé cette sei-
gneurie jusqu'au commencement du siècle dernier,
époque où elle passa dans la famille de la Poype qui
la possédait en 1789. Le château de Fougères eut
beaucoup à souffrir pendant les guerres de la Ligue.
Défendu par Jean de Chandieu qui tenait le parti
du roi, il fut pris, après un siège long et meurtrier,
par François de Nagu qui commandait les troupes
de la Ligue à Beaujeu. Le château fut complètement
dévasté par le vainqueur.
L'ancienne famille de Fougères remontait à Ro-
bert de Fougères dont le tombeau existait encore
avant la Révolution dans l'église de Poulie, avec cette
épitaphe :
Anno Domini 1272 dine sanctai Virginis obiit
Dominus Robertus de Fougères bonae memoriaB
Miles: anima ejus requiescat inpace, amen.
Au-dessus de ce tombeau on voyait un écusson
portant de à un rosier de (1) qui proba-
blement étaient les armes de la famille de Fougères.
Les vicomtes d'Yoingt , du nom de Fougères , se
prétendaient issus de la même souche, ils portaient
(1) Ce devait être plutôt une tige de fougère.
1 90 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
cependant des armes différentes: d'azur au chef
losange d'or et de gueules de deux traits.
Note ; Paj s montagneux , bon à blé. Feux, 266.
PRADINES.
Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation
de son évêque. Le fief du même nom de Pradines ,
situé dans cette paroisse, appartenait de toute ancien-
neté à une famille qui en portait le nom et qui se
fondit en celle de l'Estouf ou de l'Etouf (1) qui re-
cueillit ses biens et écartela de ses armes. Rolin de
TEtouf, écuyer, donna le dénombrement de son
fief le 1 1 mars 1539. Jean de l'Etouf le renouvela le
29 mai 1 601 . Le même Jean acheta , le 29 novem-
bre 1 603, des commissaires du duc de Montpensier,
la j ustice et tous les droits seigneuriaux de la paroisse
de Pradines. Celte terre fut érigée en manpiisat pour
ses descendants, qui la possédaient encore vers la fin
du siècle dernier.
On comptait deux autres fiefs à Pradines, savoir :
f'alorges et les Plaines.
(1) La famille de LEtouf passait pour descendre des anciens sei-
gneurs des Etoux-sur-Beaujeu.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 191
Valorges était possédé de toute ancienneté par la
maison de St-Romain , et en 1539 par demoiselle
Jeanne de St-Romain qui en donna le dénombre-
ment le 3 mars de ladite année. Elle avait épousé ,
le 1 9 mai 1501, Antoine de Thélis. Leurs descen-
dants possédèrent ce fief jusqu'au xviiie siècle,
époque où il passa à la maison de l'Etouf qui le fit
unir à Pradines.
Les Plaines appartenaient au xv^ siècle à la famille
de Thélis, et passèrent sur la fin du xvi'^ à celle de
Rochebaron. Noble N de Rochebaron, écuyer,
en fit le dénombrement le 26 mai 1 601 . Ce fief fut
acquis par la famille de Brosses et était possédé en
1789 par M. Jean-Jacques de Brosses, chevalier,
seigneur de Chevagny-le-Lombard.
Le curé de Pradines possédai t aussi quelques rentes
nobles dans cette paroisse.
Note : Bon pays à blé. Feux , 110.
PROPIERES.
Pai'oisse du diocèse d'Aulun , et de la collation
du chapitre d'Aigueperse. Le curé avait titre de
chanoine dudit chapitre. La dime appartenait, pour
la plus grande partie, au chapitre de Beaujeu.
192 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
Cette paroisse, nommée anciennement Pourpriè-
res, avait donné son nom à une antique famiUe qui
s'est éteinte vers 1 420 dans celle de Chandieu. L'an
1374 Milon de Propières, seigneur de la Tour et
Propières, possédait la haute, moyenne et basse jus-
tice dudit lieu, et en fit l'aveu au sire de Beaujeu.
Le même Milon eut procès avec le châtelain de
Chàteauneuf , qui , du vivant de Lancelot de Pro-
pières, père dudit Milon, avait fait abattre un pi-
lori (colUstrigiurn) j)lacé sur la juridiction de leur
seigneurie. Le procureur général de Màcon vint sur
les lieux et procéda à une enquête, oii entre autres
témoins on entendit Jean de Laye, chevalier, sei-
gneur de St-Lager. L'aft'aire se termina à la satisfac-
tion de Milon de Propières, par sentence du 1 8 mars
1395.
Milon de Propières mourut sans enfants et sa
fortune échut à sa sœur nommée Ancelise, femme
de noble Pierre de Chandieu, cadet d'une des plus
anciennes familles du Dauphiné, qui remontait à
Berlhion de Chandieu vivant en 1127. Ancehse
apporta à son mari les terres de la Tour, de Propiè-
res et de Fougères , dont ledit Pierre de Chandieu
donna le dénombrement en 1 459. Ses descendants
possédèrent ces seigneuries jusqu'aucommencement
du siècle dernier. Elles passèrent alors dans la famille
deDigoine, et peu après, par suite d'alliance, en celle
de la Poype qui les possédait encore en 1 789.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 193
Les mines de plomb argentifère de Propières ont
été exploitées autrefois avec un certain succès. Dans
le dernier siècle et même depuis on a repris plusieurs
fois cette exploitation, mais elle a donné peu de bé-
néfices.
On comptait deux fiefs dans cette paroisse, laTour
et la Farge.
La Tour avait toujours fait partie de la seigneu-
rie de Propières, et s'appelait même généralement
la tour de Propières. On y voyait encore naguère
les ruines d'un vieux château.
La Farge. Ce fief fut possédé longtemps par l'il-
lustre maison de Verneys ; Thomas de Verneys,
chevalier, en donna l'aveu en 1 459. Ses héritiers le
vendirent peu après à Philibert d'Arcy , écuyer, qui
en prenait le titre en 1 481 , dans son contrat de ma-
riage avec Jacquette de la Trie. Possédé ensuite par
la famille de Fondras , noble Pierre de Fondras en
donna le dénombrement le 24 février 1 K 3 9. Ce fief
passa dans la maison de Bonne de Lesdiguières qui
le possédait en 1660, et fut acquis plus tard par la
famille de Musy qui le revendit à celle de Drée.
Note : Blés , toiles ; pauvre paj s. Feux, 60.
45
1 94 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
QLINCIÉ.
Paroisse du diocèse de Lyon , et de la collation
du prieur de Charlieu qui en percevait la dîme avec
le seigneur et le curé. Ce dernier n'en avait qu'un
sixième.
La justice dépendait des seigneurs de Farennes
et de ceux de la Pallud, deux fiefs situés en cette
paroisse.
Varennes appartenait en 1 290 à Guy de Villion ,
qui en passa venteàGaufirrediMarescalchi(1 ), écuyer,
dont le fils Hugues vendit ledit fief, le jeudi après
Pâques 1 322, àCuichard, sire de Beaujeu. En l'an-
née 1 393 Edouard II, voulant récompenser les ser-
vices du sieur de Nagu, son écuyer, lui donna la
terre de Varennes pour lui et ses descendants. Char-
les de lîourbou , connétable de France et baron de
Beaujolais, fit don le 20 avril 1526 à Hugues de
Nagu, écuyer, sieur de Varennes, de la justice haute,
moyenne etbasse des paroisses de Quincié et de Mar-
champt, pour l'indemniser des démolitions de ses
maisons et châteaux, dommages et intèrHs par lui
(1 ) Dr In fatnillc de Maicschal , originaire dp Bresse.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 9S
et les siens soufferts , et aussi en considération des
services à luijaits. La confiscation des biens du
connétable ne permit pas à Hugues de Nagu de jouir
de cette donation. Le roi ayant pris possession du
Beaujolais, le cardinal de Tournon, son commis-
saire , vendit la justice haute , moyenne et basse de
Quincié, avec clause de rachat, à noble Guillaume
Barjot, conseiller, maître d'hôtel de Sa Majesté et
sieur de la Pallud. La transaction de 1560 ayant
rétabli les héritiers du connétable en possession de
la baronnie du Beaujolais, Louis de Montpensier
racheta de Philibert Barjot, maître des requêtes au
conseil et fils de Guillaume, la j usticehaute de Quincié
et lui céda la moyenne et la basse, à l'exception du
ténement de Varennes, en échange de quelques ren-
tes situées sur les paroisses de Claveysoles, les Sau-
vages, Gorcelles, etc L'acte en fut passé le 24
novembre 1 572. Cependant vers la même époque
Jean de Nagu, sieur de Varennes, ])résenta une
requête au duc de Montpensier à Fefîet d'obtenir
l'exécution de la donation, faite à son père par le con-
nétable , des justices de Quincié et de Marchampt.
Cette demande parut juste, et le duc y fit droit en ce
qui concernait Marchampt. Quant à Quincié, il ne
lui abandonna que la justice haute, attendu que la
moyenne et la basse avaient été cédées au sieur de la
Pallud. L'acte fut ainsi passé le 9 mars 1573. A
peine cet accord fut-il connu que le seigneur de la
1 96 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
Pallud se prétendit lésé en ses droits de moyen jus-
ticier, s'appuyant sur l'ancienne coutume remise en
vigueur par le traité d'Orléans de 1 o60 , qui défen-
dait l'aliénation des hautes justices du pays. Louis
de Montpensier ne voulant pas annuler l'acte passé
avec le sieur de Nagu, mais craignant cependant
d'enfreindre la constitution du Beaujolais, assembla
son conseil , et, sur son avis , donna ses lettres en
date du A octobre 1575 par lesquelles il autorisait
les officiers du bailliage à s'opposer à l'exécution du-
dit contrat, ce qu'ils firent immédiatement. Les suc-
cesseurs de Louis de Montpensier se montrèrent
moins rigides observateurs des lois du pays , et con-
firmèrent la donation du 9 mars 1573.
Les seigneurs de Varennes avaient embrassé avec
zèle le parti de la Ligue. Jean de Nagu, gouverneur de
Màcon, obtint du duc de Mayenne la confiscation à
son profit du fief de la Pallud dont le seigneur était
huguenot. Cette confiscation eut lieu le 7 février
1593. Enfin Varennes fut érigé en marquisat en
1 61 8, en faveur de François de Nagu, maréchal-de-
camp et chevalier des ordres du roi.
Le château de Varennes fut plusieurs fois sac-
cagé par les Huguenots, notamment vers 1583,
époque où une troupe de ces furieux y arriva dans
l'inteniion de s'emparer de Madame de Nagu afin
de lui faire payer une forte rançon. Cette dame,
fort âgée alors , appartenait à la famille Mitte de
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 197
Chevrières et se trouvaitseule à Varennes avec Pierre
de Nagu son beau-frère, chanoine et comte de Lyon.
Madame de Nagu .s'échappa à la faveur d'un dégui-
sement. Le château fut pillé de fond en comble , et
le vieux chanoine, dépouillé de ses vêtements, revêtu
d'un costume de mendiant qu'on lui jeta sur les
épaules par dérision , fut conduit à Belleville où l'on
ne cessa de le bafouer pendant plusieurs jours. IJ
mourut peu de temps après.
Le dernier marquis de Nagu obtint duGouver
nement l'ouverture de la route de la Saône à la Loire,
partant de Belleville et passant par Beaujeu , route
qui a contribué puissamment à vivifier le pays.
Tous les propriétaires riverains se répandirent en
plaintes araères contre M. de Nagu, qui écrivait de
Paris à son correspondant à Beaujeu : « On me
« maudit en ce moment, on bénira mon nom plus
ce tard. " Cette prédiction ne s'accomplit pas , son
nom fut oublié et personne ne se le rappela.
Le marquis de Nagu vendit la terre de Varennes,
en 1 769, à M. Pierre Giraud, écuyer.
La Pallud appartenait, comme nous l'avons vu
plus haut, à la famille Barjot. Remise en possession
de son fief nonobstant la confiscation prononcée
par le duc de Mayenne, il fut vendu par elle et appar-
tenait , au siècle dernier , aux dames religieuses dç
Chazeaux, qui avaient conservé une partie de justice
sur Quincié,
198 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
Il existait dans cette paroisse un ancien prieuré
de bénédictins, nommé St-Nizier-de-VEstrat. Il
fut réuni à celui de Charlieu, appartenant au même
ordre. Le nom de St-Nizier-le-BrûU , que porte
actuellement ce hameau, peut faire penser que
l'abandon de la communauté eut lieu à la suite de
quelque incendie qui ruina la maison.
Note : fins et quelques hlés : fjaui're fjcijs . Feux, 175.
RANCHAL.
Paroisse du diocèse de Màcon et de la collation
du prieur de Thizy, qui en était décimateur avec le
curé.
La justice dépendait de Magny, et nous avons
donné à l'article de Cublise toute la succession des
seigneurs ; nous y renvoyons le lecteur. Il existait
dans cette paroisse un fief nommé Montpiney, ap-
partenant en 1 660 à noble Jean Vaginay, commis-
saire et procureur du roi au présidial de I^yon. Il fut
vendu, au commencement du siècle dernier, à
M. Jean-François de Guillcrmain, écuyer, seigneur
de Nuzière , qui le revendit peu après à M. Brac,
écuyer. Un de ses (ils, capitaine do cavalerie et gou-
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 199
verneur de Beaujeu, en prit le nom. Ce fief fut enfin
possédé par la famille Gonnet.
Note : Pauvre pays à hlè, trt's montagneux. Feux , 122.
RÉGNIÉ.
Paroisse du diocèse de Mâcon, et de la collation
de son évêque. La dîme appartenait au chapitre de
St- Vincent, et la justice dépendait de la chàtellenie
de Beaujeu.
Note: f'ins et quel(/ues blés , mauvais par s. Feux. 162.
RIVOLET.
Annexe de Cogny, dont elle dépendait. L'église
passe pour avoir été bâtie par un riche pèlerin qui
revenait de Notre-Dame-de-Lorette.
La justice dépendait de celle de Montmelas.
Note : Paj s fort bon et excellents vignobles . Feux, 162.
RONNO.
Etait annexe d'Amplejniis et dépendait de sa
200 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
justice. On comptait trois fiefs dans cette paroisse,
savoir : un du même nom de Ronno , érigé depuis
fort longtemps en faveur de la famille de Bissuel de
St- Victor; celui de Plerrejîtte, possédé par le même
seigneur après avoir appartenu à la famille Bereaud
de Ressein ; et celui d'Ornalson, qiii appartenait en
1 S 5 1 à Jacques d'Ornaisou , écuyer , et à damoiselle
Charlotte d'Ornaison sa sœur. Ils donnèrent leur
dénombrement le 5 mars de ladite année. Ce fief
fut acquis peu après par la famille de Terrail-Bayart
et était possédé en 1667 par François de Terrail,
écuyer; il passa plus tard à la maison de Mont-d'Or,
puis par suite d'alliance en celle de Fondras qui en
fit réparer le château en 1 769, et le possédait encore
en 1789.
Noie : Blés , toiles : pa.} s snhlotineitx , hon d blé ; (jueUjues
vignes. Feux . 62.
SALLES [\\
Ancienne paroisse du diocèse de Lyon, mais dont
le titre curial fut transféré à Blacé en raison du trou-
ble que le concours des fidèles pouvait aj)porter à
(1) On écrit ninintenant Sales, mais nous avons prcféié conserver
a ce nom son ancienne orthographe. Déjà plusieurs fois nous en avons
agi ainsi.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 201
une communauté de religieuses bénédictines établies
à Salles.
De temps immémorial il avait existé en cette pa-
roisse un prieuré de l'ordre de Cluny. On ignore
l'époque de son établissement et le nombre des moi-
nes qui y résidaient, mais tout porte à croire que
cette fondation remontait aux premiers temps de
l'ordre. Le prieur avait sous sa direction une com-
munauté de religieuses bénédictines établie dans
l'île de Grelonge sur la Saône par les premiers sires
de Beaujeu, qui avaient voulu ouvrir ainsi un asile
aux filles nobles dont les familles s'étaient raiinées
aux croisades. Mais Grelonge, toujours menacé par
les eaux de la Saône, devint enfin inhabitable par
suite des envahissements successifs de la rivière.
L'abbé de Cluny, touché de cet état de choses, retira
les moines de Salles et y établit les religieuses de
Grelonge dans les premières années du xiv« siècle.
Deux moines seulement restèrent dans le couvent,
l'un en qualité de prieur et l'autre comme sacristain.
Le prieur avait l'administration du temporel et était
chargé d'acquitter le montant de chaque prébende,
le surplus lui appartenait.
Cependant les troubles intérieurs qui agitèrent la
France pendant si longtemps avaient laissé une mul-
titude d'abus s'introduire dans les communautés
religieuses. Celle de Salles n'en fut point exempte ,
et la vie si simple et si exemplaire des premières béné-
202 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
dictines se trouva changée peu à peu en une existence
mondaine qui devait nécessairement appeler une
réforme, alors que le calme rétabli depuis longtemps
pouvait le permettre. Cette amélioration se fit cepen-
dant attendre de longues années ; enfin le prieur de
Salles en prit l'initiative en 1 647, et demanda cette
réforme au nom des dames hénédictines eWes-mèmes.
Il insistait surtout sur le transfert de l'établissement
à Lyon , comme lieu plus propre aux exercices re-
ligieux. Mais comme ce même prieur n'offrait, pour
subvenir à la dépense de la nouvelle communauté ,
qu'une faible partie du revenu de Salles , il est à
croire que la cupidité entrait pour beaucoup dans
le projet de réforme qu'il proposait. Le cardi-
nal de Conti , alors abbé de Cluny , délégua son
vicaire général auprès des dames de Salles pour s'en-
tendre avec elles sur la réforme demandée. Mais
elles protestèrent hautement contre une semblable
proposition, et affirmèrent que tout avait été fait sans
leur aveu. Elles insistèrent en conséquence pour
restera Salles, offrant toutefois, si on l'exigeait, de
garder la clôture et de faire des vœux, toutes choses
auxquelles elles n'avaient jamais été assujetties jus-
que-là. Elles réclamèrent seulement, en cas de clô-
ture, la construction d'un parloir aux frais du prieur.
Ces différentes conditions furent acceptées et con-
venues. Furent-elles tenues exactement? il est per-
mis d'en douter, car nous voyons dans une requête
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 203
présentée par ces dames elles-mêmes au duc d'Or-
léans et à M. Bertin, ministre d'état, quelles pou-
vaient visiter leurs amis et leurs connaissances ,
passer chaque année quelque temps dans leur
Jamille^ etc La communauté avait pris le titre
de chapitre, et les preuves de noblesse pour y être
admis avaient été fixées à quatre degrés du côté pa-
ternel.
Les choses demeurèrent ainsi jusqu'au moment
où Madame Marie-Victoire Richard de Rufïey fut
nommée abbesse de Salles : alors une nouvelle ère
s'ouvrit pour le chapitre. Madame de Ruffey ne se
dissimula pas que, pour obtenir les avantages qu'elle
ambitionnait pour son chapitre, il lui fallait un
appui solide à la cour et par-dessus tout la protection
du duc d'Orléans, baron de Beaujolais. M. des Roys
était alors intendant de ce prince; ses filles furent
reçues chanoinesses de Salles. Le premier but
de l'abbesse fut d'abord de se voir affranchie du
joug de l'abbé de Gluny. Grâce aux protections
qu'elle s'était acquises, on obtint de ce dernier qu'il
ferait abandon du prieuré de Salles en faveur de
l'archevêque de Lyon , Monseigneur de Montazet ,
qui accepta , garda pour lui les droits honorifiques,
pourvut son neveu du titre de prieur commanda-
taire de St-Martin de Salles, et abandonna au cha-
pitre le domaine utile, qui s'élevait à environ 1 0,000
livres de rentes en outre des prébendes.
204 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
Madame de Ruffey obtint ensuite des lettres-pa-
tentes en date du mois de mai 1 782, qui élevèrent
les preuves de noblesse exigées à neuf degrés au lieu
de quatre. Le titre de comtesse fut accordé aux cha-
noinesses et elles furent décorées d'une croix d'or à
huit pointes, émaillée de blanc et de vert, canton-
née aux angles de quatre fleurs de lis et surmontée
d'une couronne comtale. Sur un des côtés de la croix
était un médaillon portant l'effigie de saint Martin,
patron du chapitre, avec ces mots à l'entour : comtesse
de Salles ; au revers , un autre médaillon repré-
sentant la Ste- Vierge avec ces mots : virtutis nohi-
litatisque decus. Cette croix se portait en sautoir ,
suspendue à un large ruban violet liseré d'or. L'élé-
vation des preuves déplut beaucoup à la noblesse
du Beaujolais, en ce que cette rigueur fermait la
porte du chapitre à beaucoup de familles de la pro-
vince. j\ était-il pas ridicule d ailleurs devoirla tante
chanoinesse aux anciennes j)reuves , et sa nièce, ne
pouvoir prétendre à l'admission, en raison de la nou-
velle ordonnance!' Mais la vanité de l'abbesse l'em-
porta sur la justice, et la bienfaisante jiensée des
premiers fondateurs fut mise en oubli.
Tout en s'occupantdes affaires de vanité, Madame
de RufTey n'avait pas négligé la partie utile. Le cha-
pitre de Beaujeu, cette antique fondation de nos
premiers barons, était devenu le but de sa convoitise.
Une lettre de cachet, obtenue en 1 780 et signifiée
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 205
aux chanoines le 21 octobre de la même année, pro-
nonça la suppression de leur chapitre à mesure
d'extinction , et réunit ses biens à celui de Salles.
Les chanoines de Beaujeu reclamèrent vivement et
s'opposèrent avec énergie à l'enregistrement des let-
tres-patentes qui avaient consommé leur ruine. Mais
la Révolution arriva, qui termina ce conflit par la
suppression des chapitres et l'envahissement de leurs
biens.
L'église de Salles parait remonter aux premiers
temps de la fondation du prieuré, car elle appartient
au style de transition , et le plein-cintre y domine
presque partout. Remarquable par son élégance et
la délicatesse de ses sculptures , c'est sans contredit
un des plus précieux monuments que possède le
Beaujolais.
A côté de l'église se trouvait un cloître de la même
époque, et qui ne le cédait en rien à l'édifice religieux
sous le rapport de l'art. Finesse de travail , élégance
dans les formes, variété dans les détails, tout ce
que l'artiste peut désirer dans un semblable monu-
ment s'y trouvait réuni. 1793, qui n'a rien respecté,
a aussi passé par là et trois côtés du cloître sont
tombés sous le marteau des démolisseurs. Ils ont
épargné le quatrième côté, comme s'ils eussent
voulu mettre les générations futures à même de ju-
ger jusqu'où avait été porté le vandalisme de l'épo-
que.
206 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
La haute j ustice seigneuriale de Salles dépendait
de la terre de Laye, la moyenne et la basse étaient
exercées alternativement une année au nom dudit
seigneur et l'année suivante au nom du prieur de
Salles.
Note : Blés et vins , bon paj s vignoble. Feux , 40.
SAUVAGES (LES).
Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation
de larchevéque. La justice dépendait de Rochefort,
sauf un vingtième environ qui relevait de Joux-sur-
Tarare.
On comptait deux fiefs dans cette paroisse, i^foraf-
cherçet et le Rej.
Montchervet dépendait de la terre de Rochefort,
et appartenait au seigneur.
Le Rey avait appartenu longtemps à la famille de
Blots. Noble Philippe de Blots en donna le dénom-
brement le 24 février 1 539. Ce fief passa plus tard
à la famille de Chavanne de Rancé, qui le possédait
encore à la fin du siècle dernier.
Note : BL-s , pays montagneux et fort froid. Feux , 86.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 207
SEVELINGES.
Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation
du célerier de Charlieu qui en percevait la dîme.
La seigneurie dépendait de la chàtellenie de Thizy
et fut vendue en 1576 par les duc et duchesse de
Nevers, héritiers de Philibert de Beaujeu-Linières,
à noble Jean de Sirvinges, avocat au parlement de
Paris , à la réserve des foi et hommage dont il fit la
prestation le 25 novembre 1577, et y comprit les
biens qu'il possédait de son chef dans ladite paroisse.
Ses descendants firent construire le château de
Sevelinges, et possédaient encore cette seigneurie en
1789.
Il existait aussi dans cette paroisse un fief nom-
mé V Enclos, appartenant à la famille Thevenard.
Note : Bon pays à blé. Feux, 87.
SORLIN-LE-PUY (ST-)
Nommé aussi St-Saturnin ou St-Bonnet. Prieuré
du diocèse de Lvon et à la nomination de l'abbé
208 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
de Cluny. Jean-Jacques Arod, écuyer, seigneur de
Montmelas, acquit la justice de St-Sorlin du duc de
Montpensier le 23 février 1 604. Ses descendants
l'ont toujours possédée depuis.
Note : Pajs de bon i' ignoble. Feux, 21 .
TAPONAS.
Annexe de St-Jean-d'Ardière , et de la collation
de l'abbé de l'Ile-Barbe. La justice dépendait de
l'Ecluse.
En cette paroisse se trouvait un fief du nom de
Laye, appartenant de toute ancienneté à la famille
de Ponceton. On trouve un acte de foi et hommage
du 10 mars 1494, rendu au duc de Bourbon par
noble Guillaume de Ponceton, siem- de Franclielins
et secrétaire dudit duc, pour son fief de Laye
près Belleville, et les deux tierces parties des dîmes
de Franclielins. Cette famille possédait encore les
mêmes terres à la fin du xvii^ siècle. Peu après elle
se trouva ruinée, et ses biens furent vendus par dé-
cret. Le fief de Laye fut acquis par l'hôpital de Vil-
lefranche. Les descendants du nom de Ponceton
embrassèrent alors diverses professions, la plupart
se firent cultivateurs, et en 1 789 , lors de lassera-
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 209
blée de la noblesse du Beaujolais, ils s'adressèrent
àtoutl'ordre réuni pour obtenir la somme nécessaire
à l'expédition de leurs titres. Cette intéressante et
antique famille, qui avait donné au Beaujolais des
magistrats distingués, fut recommandée au roi; mais
la Révolution étant survenue, cette recommandation
fut sans résultat.
Note : Blcs , très bon pays et des meilleurs. Feux , 134.
THEL.
Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation
du prieur de Charlieu qui ne prélevait qu'une faible
partie de la dime, la presque totalité appartenant
au curé par suite de l'abandon qu'en avait fait ledit
prieur.
La justice dépendait de Magny, terre située en
la paroisse de Cublise. C'est à ce dernier article
qu'on trouvera la succession des seigneurs de Thel;
nous y renvoyons le lecteur.
Note : Pauvre pajs à blé. Feux , 48.
THIZY.
Paroisse et ville avec ancien chàteau-fort et titre
14
210 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
de chàtellenie, dépendant du diocèse de Màcon.
Ce n'était au commencement du xiii* siècle qu'un
méchant village, remarquable seulement par sa posi-
tion d'une facile défense. Guichard de Chàtellepé-
ron, chevalier, seigneur de la F'erté-Caldéron , en
était seigneur et vendit cette place à Guichard de
Marzé, chevalier, en 1 284. Guichard V de Beaujeu
jeta bientôt un œil de convoitise sur cette seigneu-
rie, qui lui parut merveilleusement située pour en
faire un poste militaire. Guichard de Marzé la lui
revendit en 1297, et d'immenses travaux y furent
exécutés. Depuis lors Thizy a toujours été regardé
comme la place la plus forte du Beaujolais. Situé
sur une montagne parfaitement disposée pour sou-
tenir une attaque , le château couvrait par son en-
ceinte une vaste étendue de terrain renfermant une
grande quantité de maisons destinées à servir de re-
fuge aux habitants de la ville et de la vallée en temps
de troubles. Le donjon qui subsiste encore peut
donner une idée de la force de cette place, dont le
château et les murailles ont été démolis. On y voit
une vaste citerne, admirablement cimentée, qui pa-
raît remonter à plus de quatre siècles. Les sires de
Beaujeu entretenaient gainison dans la forteresse, et
avaient soin d'en confier le commandement à des
oificiers habiles et dévoués. Ils y soutinrent plusieurs
sièges avec succès, et la tradition rapporte que les
bandes dites des Tord-Fenux ne purent l'entamer.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 211
Les lieutenants du trop célèbre baron des Adrets ,
Bricquemort et Clermont d'Amboise, ne furent pas
plus heureux en 1 S 70: ils se contentèrent de sacca-
ger la partie de la ville située hors des murailles, une
sortie de la garnison les força bientôt à déguerpir.
Thizy succomba cependant aux efforts de la Ligue.
Zacharie de Rébé, qui en était seigneur alors et qui
s'était dévoué à la cause d'Henri IV, s'y enferma avec
bon nombre de gentilshommes de la province , que
son exemple avait décidés à suivre le même parti. Le
25 juin 1 590 l'armée des ligueurs, sous la conduite
de Pie de Nérestan , se présenta sous les murs de
Thizy qu'elle pensait emporter sansgrande résistance.
Bientôt détrompé , Nérestan vit qu'il fallait met-
tre le siège devant la place : des canons de fort cali-
bre furent amenés de Lyon, et la ville futbombardée.
Le fer et le feu y firent d'affreux ravages, la résis-
tance fut héroïque, et Rébé se couvrit de gloire en
suffisant à tout et en combattant en simple soldat.
En fin la place ne fut plus tenable, et le premier août,
après six semaines d'un siège meurtrier, le château
se rendit à M. de Chevrières. Zacharie de Rébé
obtint la capitulation la jilus honorable, et sortit en-
seignes déployées. Le commandement du château
fut confié au capitaine d'Espilloy ; plus tard il fut
contraint de le remettre à Jean de Namy, qui venait
en prendre possession au nom d'Henri IV, C'est le
dernier événement militairequi se soit ])assé à Thizy.
212 ÉTAT ALPHABETIQUE
r^e château fut démoli sous le règne de Louis XIV.
Thizy est divisé en deux parties bien distinctes :
la ville, bâtie sous la protection du château , et le
bourg, qui en est éloigné de 800 pas environ et forme
une paroisse à part. La ville possède deux églises ,
St-George et Notre-Dame , l'une et l'autre assez
remarquables par leur architecture , mélange de ro-
man et d'ogival. L'église de St-George était annexe
de celle de St-Pierre située au bourg de Thizy , et
celle de Notre-Dame annexe de Marnant , paroisse
située non loin de là. (Voyez Bourg-de-Thizj et
Marnant.)
Thizy a été de tous temps un lieu commerçant,
où se fabriquait depuis plusieurs siècles une grande
quantité de toiles de iil. Pour donner une idée de ce
commerce, Louvet rapporte que le droit de deux
liards, perçu par le seigneur sur chaque ])ièce de
vingt aunes, lui rapportait annuellement plus de
400 écus. Vers 1 720, M. Etienne Mulsant intro-
duisit à Thizy le tissage du coton. Ce fut une révo-
lution complète dans le commerce des montagnes ,
oii le haut prix des fils réduisait les bénéfices à des
proportions très minimes. La prospérité de Thizy
.s'accrut immensémentpar suite de cette innovation.
Bientôt chaque manufacturier s'empressa de subs-
tituer le coton au fil; la richesse s'ensuivit, mais nul
ne songea à la reconnaissance qu'on devait au bien-
faiteur du pays. Les halles où se tiennent les mar-
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 2l3
chés, bâties vers 1 600, sontreniarquablementbelles.
Thizy possédait encore quelques établissements de
bienfaisance pour le soulagement des pauvres, et
notamment celui de la Charité fondé par Madame
Clapisson.
Nous devons mentionner ici que c'est à Thizy
que fut exilé M. de Lamoignon, à l'époque de la
querelle des parlements. Il y occupa la maison de
la Platière, berceau de la famille Roland.
La justice de Thizy formait une chàtellenie con-
sidérable sous les sires de Beaujeu , et comprenait
jusqu'à vingt-deux paroisses. Elle fut successive-
ment démembrée, et était réduite à six vers la fin du
siècle dernier.
Charles, duc de Bourbonnais et d'Auvergne,
connétable de France et sire de Beaujeu, vendit
la justice et seigneurie de Thizy le 21 août 1522
à Philibert de Beaujeu-Linières, seigneur d'Am-
plepuis , qui en jouit sa vie durant. Mais à sa mort,
arrivée en 1 541 , le roi s'empara de cette chàtelle-
nie comme dépendance des biens saisis sur le con-
nétable. Elle fut cependant rendue à la maison de
Nevers, héritière de Catherine d'Amboise, veuve
dudit seigneur de Linières. Ludovic de Gonzague
et Henriette de Clèves sa femme le vendirent, par
acte du 10 mars 1 578, à noble Claude de Rébé,
écuyer, seigneur de Rochefort et de la Gardette.
François de Rébé, petit-fils de Claude, revendit
214 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
cette seigneurie, le 23 janvier 1614, à noble Gui-
chardFavre de Berlize, conseiller du roi, introduc-
teur des ambassadeurs, qui ne la conserva que fort
peu d'années ; car , dès 1620, elle passa par acqui-
sition à la maison de la Grange, alliée à celle de
Rébé. Enfin, vers 1710, noble Jean Bissuel , écuyer,
seigneur de Ronno , conseiller du roi en l'élection
de Villefranche , acheta la chàtellenie et seigneurie
de Thizy que ses descendants, plus connus sous
le nom de St- Victor, possédaient encore en 1 789.
On comptait deux fiefs à Thizy : Trézette et la
Forest; plus, un arrière-fief nommé la Platière.
Trézette, appelé autrefois Trazette, a donné son
nom à une ancienne famille éteinte au xv* siècle.
Raoul de Trazette, chevalier, donna faveu de son
fief en 1 374. Hugonin de Trazette, damoiseau, fit
de même en 1400. Ce fief appartenait, en 1539,
à nobles François et Bonaventure de Loisev, allas
Loisel , frères , qui en donnèrent le dénombrement
le 1 2 mars de ladite année. Vers la fin du même
siècle Trézette passa à la famille du Bourg , et
était possédé en 1696 par Jean-Baptiste du Bourg,
écuyer. Par suite d'une nouvelle délimitation terri-
toriale, ce fief dépendit plus tard de la paroisse du
Bourg-de-Thizy, et appartenait, au commencement
du siècle dernier, à la famille du Creulx qui en
prit le nom. Il passa plus tard à M. de Bissuel de
St Victor, chevalier, seigneur de Thizy.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 21 5
La Forest fut acquis , en 1 498 , par Jean Nainy,
et appartint à ses descendants pendant plus de deux
cents ans. La dernière héritière du nom ])orta ce
fief à la maison d'Albon , par son mariage avec
Pierre d'Albon , sieur de St-Marcel , dont les des-
cendants le vendirent en 1 700 à la famille Beau-
desson , de qui M. Chesnard de Mauzerand l'acquit
en 17S0.
La Platière appartenait, au xvi'' siècle, à la mai-
son de Varennes-Rapetour. Pierre de Varennes ,
écuyer , seigneur de Rapetour , en donna le dénom-
brement le 1 Omars 1 539, en déclarant que ses ancê-
tres en avaient fait les foi etliommage. Venduplus tard
à la famille Roland qui en prit le nom, c'est là qu'est
né le célèbre girondin Jean-Baptiste Roland ( 1 ) . (]e fief
(1) Presque tous les biographes qui ont écrit la vie de Rolandse sont
trompés en faisant naître ce ministre au château de la Platière près
Thèse en Lyonnais. La vérité est qu'il est né à la Platière, paroisse Je
Thizy, le 19 janvier 1734, et a été baptisé le même jour en l'église de
Notre-Dame de ladite ville , ainsi qu'il est constaté par l'extrait dudit
baptême que nous avons sous les yeux. Son père prend dans cet acte
les qualités de seigneur de la Platière , conseiller du roi et de Monsei-
gneur le duc d'Orléans. Sa mère y est nommée Thérèse Bessié de
Montauzan. Voici, du reste, d'oùprovient l'erreur des biographes. La fa-
mille Roland , d'une ancienne bourgeoisie du Beaujolais et dont une
branche s'était annoblie par l'échevinage de Lyon en 1722, portait depuis
plusieurs générations le nom de la Platière joint au sien, et tenait un
rang assez distingué dans la province en raison des alliances qu'elle y
avait contractées; mais sa fortune, peu considérable, n'était nullement
en rapport avec le luxe qu'elle étalait. L'état de gène qui s'ensuivit
216 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
fut acquis vers 1750 par la famille Mulsant, qui
l'a toujours conservé.
Note : Blés , grand marché de toiles. Feux
TRADES.
Paroisse du diocèse d'Autun , et de la collation
de l'abbaye de Cluny qui partageait la dime avec
le curé.
Le 21 décembre 1 606 les commissaires du duc
de Montpensier vendirent la justice et seigneurie
de Trades à noble Claude Ducret, juge de la ville
de Thosans en Maçonnais. Elle passa ensuite à la
famille Boyer de Rufle, de laquelle était un juge-
mage de Cluny en 1668, puis fut acquise vers le
milieu du siècle dernier par M. Quarré de Cham-
prigny dont les héritiers la revendirent, vers 1 780 ,
força le père de J.-B. Roland à vendre la Platicre en 1730. Des débris
de sa fortune il acheta une petite propriété nommée le Clos, situé en la
paroisse de Thésé en Lyonnais , puis il eliangea le nom de sa nom'clle
acquisition en celui de la Platiire , soit en souvenir de son bien patri-
monial , soit pour ne pas renoncer au nom sous lequel sa famille était
généralement connue. Les habitants du pays ont Uni par unir les deux
noms de la propriété, et ne l'appellent que le Clos ili la Plali'ere. (."est
là qu'habita pendant quelque temps la célèbre Madame Roland , au
commencement de la Révolution.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 217
à M. Peysson de Bacot, procureur général en la
Cour des monnaies de Lyon. Son fils la possédait
en 1789.
Note : Blés ; pays assez passable . Feux , 83.
VANDRANGES OU ST-GENEST.
Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation
du chapitre de St-Jean de la même ville. Le terri-
toire est situé moitié en Forez, et moitié en Beau-
jolais. C'est sur cette dernière partie que se trouve
l'église, dédiée à saint Genest. Chaque année il s'y
rendait, aux jours de saint Barthélemi et de saint
Louis , un nombre prodigieux de goutteux qui ve-
naient demander au Ciel leur guérison.
Par acte du 1 S janvier 1 604 les commissaires
du duc de Montpensier vendirent la justice de Van-
dranges à noble Emmanuel d'Arcy , sieur d'AJby ,
à la réserve des ponts , péages par eau et par terre ,
et du ressort de la justice. Cette seigneurie passa
ensuite à la maison de Vichy , qui la réunit à celle
de Cucurieux. Vers le milieu du siècle dernier ces
deux terres furent acquises par la famille de Ferrus,
dont une branche prit le nom de Vandranges.
Note : Pa) s montagneux , peu de seigle. Feux. 37.
218 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
VAUX.
Paroisse très étendue du diocèse de Lyon. Elle
était anciennement un doyenné dépendant de l'ab-
baye de Cluny, puis elle passa au prieur de INIontber-
ton en Bombes , qui en devint collateur. Le curé
jouissait d'assez grands avantages et était tenu d'en-
tretenir un vicaire à St-Gyr-le-Chatoux , annexe de
Vaux.
La justice de Vaux appartenait aux sires de
Beaujeu; mais une famille très ancienne, qui en
portait le nom, y possédait un château dans le
xin* siècle , et ces seigneurs prétendaient avoir des
droits assez étendus , que les officiers de Beaujeu
leur disputaient. Milon de Vaux, chevalier, ayant
été exécuteur testamentaire d'Eléonor de Savoie,
dame de Beaujeu, avec Guy de St-Trivier, Gui-
chard de Beaujeu, en reconnaissance des services
qu'il lui avait rendus en cette circonstance, lui fit
don , le jour de Noèl 1 308 , de tous ses droits sur la
terre et prévôté de Vaux, à la réserve de l'hommage
et de quelques droits sur le péage de la Marche, que
ledit de Vaux céda à Guichard de Beaujeu. Milon
de Vaux eut pour fils llugonin , aussi chevalier,
dont la fille unique, nommée Jacquette, porta la
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 21 9
terre de Vaux à la maison de Tournon, dans laquelle
elle prit alliance. Guillaume de ïournon, chevalier,
soutint un procès pour cette seigneurie , en 1428,
contre les officiers du duc de Bourbon. Ses descen-
dants vendirent cette terre, au commencement du
xvi^ siècle, à la famille Richard, et le 1 7 février
1539 noble François Richard, écuyer , en donna le
dénombrement. Elle passa plus tard à la famille
Thierry , et la dernière héritière , Marie Thierry , la
porta en dot en 1 600 à Jean de Champier, baron de
Juys. Son fils la vendit à M. Guelton , écuyer, con-
seiller au présidial de Lyon. Possédée ensuite par la
famille de Giry, elle devint enfin la propriété de celle
de Carra qui en prit le nom et en était seigneur en
1789.
Il y avait dans cette paroisse deux maisons no-
bles sans fiefs, Muntrichard et la Terroussière.
Note : Blés et fins , pauvre pays. Feux, 220.
VAUXRENiVRD , ANCIENNEMENT VAULXREGNARD.
Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation
du chapitre de St-Pierrede la même ville. C'était au-
trefois un prieuré, avec terrier et toute la dîme. Vers
1 .^00 la cure fut réunie audit chapitre de St-Pierre,
et convertie en doyenné avec titre d'archiprétré.
220 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
La justice de Vauxrenard dépendait de la vicomte
du Thil , château situé en cette paroisse , et qui ap-
partenait de temps immémorial à la maison de Ste-
Colombe. Noble Jacques de Sie-Colombe, seigneur
du Thil , épousa en 1 440 Marie de Bourbon, fille
naturelle mais avouée de Jean de Bourbon , baron
de Beaujeu , qui lui promit pour dot 200 florins et
100 livres de pension jusqu'au moment où ledit
Jacques de Ste-Colombe serait pourvu d'office équi-
valant à ladite somme de cent livres. Il promit
encore de vêtir sadite fille d'habits nuptiaux et de
Venjouailler d'une chaîne d'or pesant cent écus cou-
ronnés. Il demeura convenu que, s'il ne naissait pas
d'enfants de ce mariage, la terre du Thil appartien-
drait à la maison de Bourbon. En contractant ce
mariage, Jacques de Ste-Colombe prêta à son beau-
père la somme de mille écus, en sorte que ses
reprises sur celui-ci s'élevèrent à 3,500 écus que le
duc s'obligea à lui rendre. Mais le remboursement
n'ayant pas eu lieu , et un fils étant né du mariage
ci-dessus, Jacques de Ste-Colombe obtint qu'on lui
céderait en payement de sa créance les château,
terre et seigneurie d'Ambérieu en Dorabes. Le duc
de Bourbon mit j)Our condition que le sieur de
Ste-Colombe ne serait qu'usufruitier de cette terre,
et que la j)roj)riété en appartiendrait à Jean de Ste-
Colombe son fils. Le duc de Bourbon étant mort,
Pierre , son frère et successeur , rejirit dautorité
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 221
la terre d'Ambérieu. Les choses en restèrent là jus-
qu'au 1 6 mai 149S qu'il intervint un accommode-
ment par lequel Jean de Ste-Colombe et Antoine ,
son frère bâtard , renoncèrent à tous droits sur la
seigneurie d'Ambérieu, et recurent un engagement
de la somme de mille écus d'or, valant ,1 750 livres
tournois, payables en six ans, plus la justice haute
et moyenne du Thil et paroisse de Vauxrenard, avec
pouvoir d'y dresser un pilori à deux piliers. La
justice basse leur appartenait déjà auparavant.
La branche de Ste-Colombe du Thil s'étant
éteinte, cette seigneurie passa par succession, vers la
fin du xvi" siècle, dans la famille de Chevriers. Noble
Laurent de Chevriers en donna le dénombrement
le 28 mars 1601 , et au mois d'octobre 1651 la
terre du Thil fut érigée en vicomte en faveur d'Ho-
noré de Chevriers , chevalier , libre seigneur de St-
Maurice et chevalier des ordres du roi. A l'extinction
de la famille de Chevriers, vers 1 780,1a seigneurie
du Thil passa par héritage dans la famille de GroUier
qui la possédait en 1 789.
En outre du Thil, on comptait à Vauxrenard six
fiefs, savoir: Salagnj , les Chézeaux, la Roche,
Laissus , les Bourrons et la Brosse.
Salagny , possédé de temps immémorial par la
famille de Chevriers qui a donné un évéque de
Màcon, passa ensuite à la famille de Varey, par le
mariage de Blanche, fille de Pierre de Chevriers,
222 ÉTAT ALPHABETIQUE
chevalier , avec Jean de Varey , damoiseau , dont
elle était veuve en 1 402, époque où elle donna aveu
pour sadite maison forte de Salagny. Noble Claude
de Varey en fournit le dénombrement le 8 février
1529. Ce fief fit retour plus tard à la famille de
Chevriers, et fut réuni à la vicomte du Thil.
Les Chézeaux appartenaient anciennement à la
famille de St-Romain, éteinte depuis fort longtemps,
et passèrent dans celle de Nagu-Varennes , puis fu-
rent réunis au ïliil ainsi que Salagny.
LaRoche appartenait en 1 S39 à noble Etiennede
la Roche, qui en donnale dénombrement le 1*='"mars
de ladite année. Un de ses descendants, Claude de la
Roche , écuyer , seigneur dudit lieu et de Poncié et
avocat du roi au baiUiage, ayant acquis les deux fiefs
de Laissus et des Bourrons , obtint leur réunion à
celui de la Roche par lettres patentes du 27 septem-
bre 1696, sous le nom de la Roche-Bourrons. Ses
descendants possédaient encore ce fief en 1 789.
Laissus a donné son nom aune ancienne famille,
éteinte vers la fin du xvf siècle. Noble Vincent de
Laissus en fournit le dénombrement en 1503. Ce
fief passa ensuite à la famille Aubaille dont les héri
tiers, du nom deVillarceaux, le vendirent à Claude
de la Roche, comme nous l'avons dit ci-dessus.
Les Bourrons, possédés fort longtemps par la fa-
mille de Micoud, furent vendus à Claude de la
Koche,en même temps que le fief précédent.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 223
La Brosse appartenait à la faraille de Chastillon,
et s'est divisé depuis fort longtemps.
Note : Blés , fins , pays sablonneux et maigre. Feux , 152.
VERNAY.
Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation
du prieur de Charlieu qui partageait la dime avec le
curé.
Cette paroisse possédait deux chapelles assez bien
dotées. L'une, dédiée à Notre-Dame, était de la pré-
sentation dudit prieur de Charlieu; et l'autre, placée
dans l'église et dédiée aux saints Innocents, dépen-
dait de la prébende de St-Bonnet-le-Troncy. Guil-
laume de la Mure en donna le dénombrement le k
mars 1 539, en qualité de prébendier. La justice dé-
pendait de Beaujeu.
Il existait à Vernay un fief nommé Montclair
appartenant à la famille de Roujoux de Fécamp,
d'où il passa, par suite d'alliance, en celle de la
Roche.
Note : Bon pays à blé. Feux , 80.
224 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
VICTOR (ST-).
Paroisse avec titre de prieuré, du diocèse de
Màcon et de la collation du sacristain de Cluny qui
s'intitulait prieur dudit lieu. L'église avait été for-
tifiée à l'époque de la Ligue, et l'on voyait encore
naguère des restes de ces fortifications. La justice
dépendailde Thizy, et a suivi les mêmes vicissitudes.
(Voyez Thizy.)
C'est de cette paroisse que la famille de Bissuel ,
qui en possédait la seigneurie, a pris son nom de St-
Victor.
Note : Bon pays à blés; toiles. Feux, 93.
VILLEFRANCHE.
Quoique l'origine de Villefranche ne soit pas
fort ancienne, il règne cependant une assez grande
obscurité sur l'époque de sa fondation et sur les
premiers temps de son existence. Le père Fodéré ,
dans son Histoire des couvents de St-Francois de
la province de Lyon, est le premier auteur qui
nous ait donné quelques renseignements à ce sujet;
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 225
mais le bon père , comme l'observe un critique ,
était meilleur religieux que bon historien. Aussi
ne ferons-nous que peu d'usage de sa narration, qui
nous parait fautive en beaucoup de points et no-
tamment en ce qui concerne les dates. Quelques
renseignements assez précieux nous ont été fournis
par les Mémoires sur Viïlejranche , attribués au
père de Bussière. On peut regretter qu'il ait passé
assez légèrement sur la question d'origine, pour
s'attacher à des détails qui offrent en général peu
d'intérêt. Louvet, dont nous avons si souvent cité
le manuscrit, est celui qui nous a principalement
servi de guide dans notre travail.
La puissance des seigneurs de Beaujeu grandis-
sait chaque jour, et nous avons vu que déjà, à l'épo-
que oii seigneuriait Humbert II , leurs possessions
s'étendaient sur une partie de la plaine. Non loin de
la Saône, à une distance à peu près égale de Lyon
et de Màcon et sur la route qui sert de communi-
cation entre ces deux villes , existait une tour carrée
assez bien fortifiée , où les seigneurs de Beaujeu
percevaient un droit sur certaines marchandises
qui passaient par là. Cette tour devait-elle son exis-
tence aux sires de Beaujeu, ou était-elle antérieure
à leur domination sur le territoire de Limas, dont
dépendait cette forteresse? l'histoire non plus que
la tradition ne nous fournissent rien à ce sujet.
Sous le règne d'Humbert IV, la présence des offi-
15
'2*26 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
ciers commis au péage attira sur ce lieu quelque po-
pulation, qui successivement s'augmenta et finit par
former un petit village dont l'accroissement fut assez
rapide. La position était des plus favorables, et le
seigneur de Beaujeu songea à en tirer parti. Le vil-
lage fut entouré de murailles, une église y fut bâtie
sous le vocable de Sainte-Marie-Magdelaine, et la
grosse tour devint la porte par où l'on pénétrait
dans le village. Une autre fut construite au couchant,
et appelée la Porte de Liergues. Ainsi furent jetés
les fondements de Villefranche. Ces premières cons-
tructions occupaient ce que l'on appelle aujourd'hui
le quartier de la Porte d'Anse, et s'étendaient jusqu'à
la promenade. La belle place oii se trouve actuelle-
ment une fontaine, formait le cimetière. Humbert
de Beaujeu accorda aux habitants d immenses j)ri-
viléges ou franchises , d'où la ville naissante prit
son nom; il les jura avec vingt chevaliers de sa
suite.
Guichard III, fils et successeur d'Humbert, ayant
amené d'Italie des frères Cordeliers et n'ayant pu
les conserver dans son château de Pouilly , les ins-
talla en 1216 dans une construction qu'il possédait
un peu au-dessous de la nouvelle ville. Cet établis-
sement reçut le nom de Minorette , des frères Mi-
neurs qui venaient d'y être établis. Guichard, affec-
tionnant beaucoup sa nouvelle communauté, voulut
l;i mettre à fabri de toute insulte en l'entourant de
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 227
murailles. Celles qui furent construites à cet effet, en
se reliant aux anciennes, formèrent une vaste en-
ceinte où s'élevèrent successivement et assez promp-
tement de nombreuses maisons. Villefranche devint
une ville d'une certaine importance. Guichard re-
connut et jura les privilèges accordés par son père
Humbert, et cette reconnaissance contribua puis-
samment à la prospérité de la ville, en y attirant
une population nombreuse, jalouse de vivre sous
l'égide àes, franchises. Elles furent dès lors jurées
successivement ])ar tous les sires de Beaujeu à leur
avènement, ainsi que par leurs baillis au moment
de leur installation. Devenues l'objet d'une surveil-
lance jalouse de la part des bourgeois de Villefran-
che , chaque fois que le baron voulut les enfreindre
le peuple sut le rappeler à la foi jurée, jusqu'au
moment où Edouard II, voulant enfin s'en affran-
chir, perdit sa couronne baronniale dans la lutte
qu'il engagea avec ses sujets.
Les sires de Beaujeu s'affectionnaient chaque
jour davantage à leur nouvelle ville, et, s'ils ne vin-
rent pas l'habiter , au moins résidèrent-ils plus sou-
vent à Pouilly, où ils possédaient un assez beau châ-
teau qui n'était éloigné de la ville que d'une lieue à
peine. Plusieurs d'entre eux y sont nés.
Cependant la ville, telle que Guichard III l'avait
faite , éprouvait de graves inconvénients. Appuyée
à l'orient sur un marais , l'air y était malsain et fié-
228 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
Vieux. Les marais furent desséchés. La tradition
nous a conservé une légende assez curieuse sur le
motif qui détermina à entreprendre ce travail; la
voici : Les marais commençaient sous les murs de
Minorette, et s étendaient jusqu'à l'endroit occupé
maintenant par la porte de Fayette. Ces bas- fonds ,
souvent inondés par le Morgon qui les traversait
avant de se jeter dans la Saône, servaient aux habi-
tants de Villefranche à faire ])aitre leurs bestiaux.
Or, un jour il arriva que les bergers virent avec
étonnement leurs bœufs et leurs vaches se ranger
en cercle et s'agenouiller. Etonnés de ce prodige, ils
pénétrèrent au milieu du cercle et découvrirent,
cachée sous Therbe , une statue en bois noir repré-
sentant la Vierge et l'enfant Jésus. Ils s'empressèrent
de raconter leur découverte, et les magistrats de la
ville firent enlever la statue qu'on plaça dans l'église
de la Magdelaine. Mais le lendemain , lorsqu'on en
ouvrit les portes , on fut très surpris de ne plus re-
trouver la Vierge sur l'autel où on l'avait placée.
Après maintes recherches, on eut l'idée d'aller voir
dans le marais et on la découvrit au même endroit
d'où on l'avait enlevée la veille. Ce prodige parut
un avertissement : les marais furent desséchés, et on
éleva une chajielle dédiée à Notre-Dame-des-Marais
sur le lieu même qu'elle semblait avoir désigné.
C'est sur l'emplacement de cette chapelle que l'église
actuelle a été bâtie. Dès lors la ville s'accrut rapide-
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 229
ment du côté de l'orient, et dut avoir bientôt acquis
les })roportions et la forme qu'elle avait encore il y a
quarante ans. Le tout composa un ensemble assez
gracieux que Louvet compare à une croix de Jérusa-
lem , d'après la disposition des rues, etPapire Mas-
son à un vaisseau , d'après la forme et les inclinai-
sons du terrain. La grande rue, belle et spacieuse, a
été longtemps encombrée par les étalages des mar-
chands , ainsi qu'on peut le voir par ce passage de
Louvet : « Il est vrai que dans cette grande rue il y
« a plusieurs hêtres et forgettes (I), piles et halles
<■< de pierres et de bois qui nuisent à lembellisse-
<i ment de la ville, comme aussi les bancs empêchent
" l'aller et le traverser de ladite ville, toutes lesquel-
« les piles, etc., Pierre de Bourbon, seigneur de
« Beaujeu, par ses lettres-patentes du 1 0 mars 1 468,
« données àMontbrison, avait commandé d'abattre;
« mais elles ne laissent pas de subsister. » INous
avons cité ce passage pour donner une idée de l'as-
pect que devaient présenter les villes à cette époque;
on pourrait aussi y trouver ce rapprochement, que
les ordonnances concernant l'utilité publique s'exé-
cutaient alors aussi difficilement que de nos jours.
(1) Chaque propriétaire avait le droit de construire une semblable
loge {logia) devant sa maison , moyennant une redevance au sei-
gneur. { Fnyez les privilégies de Villefi unrlic.)
230 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
Depuis Louvet , Villefranche s'est fort embelli ; les
constructions qui gênaient la circulation ont disparu,
et la ville n'a gardé de cette époque que quelques
maisons qui se font encore remarquer par de char-
mantes sculptures que les propriétaires conservent
avec soin. La ville a été ornée d'une promenade
agréable , plantée en 1 732 par les soins de M. Jan-
son de RofTray , lieutenant particulier au bailliage.
Villefranche étant devenu la capitale du Beaujo-
lais, toutes les autorités de la province n'ont cessé
d'y résider. Le commerce de la toilerie qui se fabri-
que dans la montagne , et celui de la tannerie des
cuirs , y ont répandu la richesse , et sa prospérité
s'est accrue de jour en jour davantage. Tout, au reste?
pouvait faire présager cette prospérité, car l'empla-
cement était merveilleusement choisi. Situé dans
un territoire tellement fertile qu'il est devenu pro-
verbial (1), à une faible distance de la Saône, tra-
versé par la grande route la plus fréquentée de
France, Villefranche réunissait des éléments de suc-
cès qui n'ont point trompé les espérances de ses fon-
dateurs.
Après avoir donné une idée de la fondation de
notre capitale, nous allons passer en revue les diffé-
(1) Ln vieux proverbe du pays dit en effet : Entre Fillefranche et
,4nse est la meilleure lieue de France.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 231
rents établissement civils et religieux qu'elle possé-
dait.
LE BAII.LIAtiB.
L'établissement le plus important du pays était
sans contredit son bailliage, tribunal d'appel de
toutes les prévôtés et chàtellenies de la province:
aussi croyons-nous devoir donner quelques détails
sur son origine et son organisation.
A peine la puissance des seigneurs de Beaujeu
commençait-elle à s'étendre , que ces princes senti-
rent la nécessité de faire rendre bonne justice à
leurs peuples. Ils établirent, en conséquence, des
juges sur chaque point un peu important de leur sei-
gneurie, tant en Beaujolais qu'en Bombes. Ces jus-
tices avaient leur ressort à Beaujeu, où siégeaient un
bailli, un juge d'appeaux et un procureur général,
nommés par le seigneur et rendant la justice en
son nom. Ce tribunal connaissait des appels qui
étaient portés devant lui, et suffit pendant longues
années aux besoins du pays ; aussi n'éprouva-t-il
d'autre changement que son transfert à Villefranche,
devenu la capitale de la baronnie. Plus tard et lors-
que l'étendue de la province, findustrie croissante
et la richesse qui en est la suite, compliquèrent les
intérêts , on sentit le besoin d'une organisation plus
232 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
régulière et plus forte. C'est alors , et le 26 janvier
1 463 , que Jean II de Bourbon , sire de Beaujeu ,
créa les chàtellenies et prévotés , lesquelles conti-
nuèrent à ressortir du juge d'appeaux ; mais il fut
établi qu'au-dessus de ce second degré de juridiction,
les plaideurs auraient la faculté d'en appeler au con-
seil du prince séant à Moulins. Deux ans après,
jiar lettres-patentes du 25 février 1463, le roi
Louis XI ordonna que la baronnie de Beaujolais
appellerait eu dernier ressort au parlement de Paris.
Le même Jean de Bourbon , par ses lettres du 1 7
avril 1 469 , changea le titre de son juge d'ap])eaux
en celui de lieutenant général du bailli. Pierre de
Bourbon, son frère, rendit ])lusieurs bonnes ordon-
nances touchant 1 administration de la justice et le
choix des juges.
Le Beaujolais ayant été confisqué sur le connéta-
ble et remis ez mains de Louise de Savoie , cette
princesse ne changea rien à l'organisation judiciaire
de notre province. Mais à sa mort , arrivée en 1 53 1 ,
François l'^^ , prenant possession du Beaujolais , en
sépara définitivement la justice de celle de Dom-
bes, donnant à chacune de ces provinces les insti-
tutions qui lui parurent le mieux convenir aux po-
pulations. Il érigea la justice du Beaujolais en
bailliage royal au mois de mai 1 532, et y créa un
lieutenant général civil et criminel , un lieutenaul
parlinilicr civil . nu avocat du roi. un ])r(icureur
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 233
du roi et uu cooimissaire enquesteur. Cette dernière
charge dura peu, et ses fonctions furent unies à
celles du bailliage. Henri II y ajouta, en 1 S53, un
office de greffier des insinuations.
François II ayant, par le traité de 1 560 , rendu
la succession du connétable à Louis de Montpensier,
celui-ci reprit le Beaujolais avec tous ses droits de
justice haute, moyenne et basse, etc ; toutefois
il demeura convenu que cette justice serait exercée
au nom du roi par les officiers du bailliage , lesquels
seraient nommés par lui, sur la présentation du sire
de Beaujeu qui-demeurerait chargé de tous les frais,
gages, etc...
Les démembrements opérés en Beaujolais pen-
dant sa réunion à la couronne avaient établi une
multitude de petites justices dont nous avons fait
connaître les inconvénients; François de Montpen-
sier, en ayant opéré le rachat en partie, supprima
toutes ces petites justices dites de soixante sous vien-
nois , par son établissement de justice du 1 ^^ mai
1 584 , et réduisit les chàtellenies ou prévotés à six,
savoir: Fillefranche, BeUeviïle, Beaujeu, Chame-
let, St-Sjmphorien-de-LajGt Ferreux.. Toutes les
justices non vendues ou rachetées vinrent se fondre
dans les six prévôtés, qui furent pourvues déjuges
ordinaires civils et criminels. Par la même ordon-
nance , un office de lieutenant particulier assesseur
criminel fui créé au bailliage. Cet état de choses
234 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
devait assurer la régularité de la justice en Beaujo-
lais ; mais bientôt, et par suite des ventes opérées
par les successeurs de François de Montpensier, le
désordre recommença ; plus de quatre-vingts châ-
tellenies furent créées au profit des acquéreurs , et
les prévôtés devinrent désertes.
Par édit du mois d'octobre 1 730 , deux conseil-
lers et un garde-scel furent ajoutés aux officiers du
bailliage. Depuis lors peu de changements eurent
lieu dans son organisation. En 1771 , lors de la
querelle des parlements et de la création des con-
seils supérieurs, les magistrats du Beaujolais prirent
vivement le parti des premiers , qu'ils soutinrent
avec énergie. Après avoir refusé l'enregistrement
de ledit de création, tous donnèrent leur démission,
à l'exception du procureur du roi. Le bailliage fut
supprimé au mois de juin, et les causes furent appe-
lées à Lyon. Enfin, au mois de septembre 1775,
après quatre années de vacance , le siège fut rétabli
sous le titre de sénéchaussée , et chacun des anciens
officiers vint reprendre son poste.
Nous donnerons à la fin du volume la liste com-
plète des officiers du bailliage.
L ELECTION.
Sous les (Iciix j)rennères races de Beaujeu, la
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 235
province était demeurée confondue avec le Maçon-
nais et le Lyonnais en ce qui avait rapport aux im-
pôts. Louis II de Bourbon, à son avènement, obtint
du roi Charles VI , en 1 401 , que cette disjonction
eût lieu , et créa en Beaujolais un siège d'élection
auquel fut attribuée la connaissance de tout ce qui
avait rapport au fait des tailles, aides , étapes , etc.
Ce tribunal était composé de neuf officiers, savoir:
deux présidents, un lieutenant civil et criminel, un
assesseur, quatre élus et un procureur du roi. L'ap-
pel du jugement avait lieu à la Cour des aides de
Paris , mais il était toujours exécuté par provision.
Ce siège passait pour être un des plus anciens de
France.
LA SUBDELEGATION.
Les subdélégués de l'intendant furent créés en
avril 1 704, et le premier qui occupa ce poste à Vil-
lefranche fut :
Louis d'Espiney, écuyer, nommé le 7 septembre
1704. Il eut pour successeurs :
François Bottu, écuyer, sieur deSt-Fonds, en
1732; '
Jean-Baptiste Philibert Micollier, en 1 759. Il exer-
çait encore en 1789. Ce fut le dernier.
236 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
TRIBUNAL UE LA MARECUAl'SSEK.
Ce tribunal était très ancien en Beaujolais, et
existait sur le même pied que dans les autres pro-
vinces de France. Il était composé d'un prévôt des
maréchaux, un lieutenant, un assesseur, un procu-
reur du roi, un exempt, un greffier et dix archers.
UAÎTRISE DES EAUX ET FORÊTS.
La maîtrise des eaux et foi'êts nous paraît aussi
fort ancienne en Beaujolais, à en juger par les or-
donnances qui sont venues à notre connaissance;
mais il nous serait impossible de préciser la date de
sa création. Les chasses dépendaient de la maîtrise,
et avaient deux capitaines et deux lieutenants dans
notre province. La maîtrise se composait d'un maître
particulier , d'un lieutenant , d un garde-marteau ,
d'un procureur du roi, dungrelfier, d'un receveur
des amendes et d'un garde général collecteur des
amendes et confiscations.
Le plus ancien maître particulier des eaux et
forêts dont nous ayons connaissance est :
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 237
N Brigneu, qui était en charge en 1 51 4. Nous
trouvons, après lui:
Humbert Campet, sieur de Pionnains , qui exer-
çait en 1 b78.
Michel Campet, son fils , lui succéda en 1611.
Claude Campet , fils du précédent , exerçait en
1654.
Nicolas Bergiron, sieur de Fontenailles, en 1 696.
Pierre Bertucat, en 1 71 5.
Jean-Charles-Marie Brun deLongsard, en 1 754.
François Bottu, sieur de St-Fonds, écuyer, en
1770.
M. de Chalelux, en 1 786.
CHAMBRE DES MANUFACTURES DE BEACJOLAIS.
Cette juridiction a été établie et attribuée aux
échevins de Villefranche par l'édit du mois d'août
1 669 et par arrêt du Conseil d'Etat de juillet 1 670,
par la déclaration du 1 6 décembre 1719, par le
règlement du 8 mai 1736 et par les arrêts du Con-
seil du 1 6 septembre 1 738 et du 1 4 mars 1 739.
On avait joint à ce tribunal un inspecteur et un
sous-inspecteur, chargés des tournées et des rapports,
et neuf commis aux résidences de Villefranche,
Thizy , Amplepuis , Beaujeu , Lay et Chamelet. La
238 ETAT ALPHABÉTIQUE
nomination de ces commis appartenait aux échevins
de Villefranche. M. Brisson occupa la place d'ins-
pecteur pendant de longues années et avec une
grande distinction : on lui doit des mémoires assez
intéressants sur l'industrie du Beaujolais. Il eut
pour successeur Roland de la Platière, qui plus tard
fut ministre.
CHAMBRE DES COMPTES.
Le Beaujolais posséda longtemps une chambre
des comptes , dont la composition nous est peu
connue. Son existence ne nous est guère révélée
que par certaines ordonnances de nos barons , où
il est fait mention de quelques-unes de ses attribu-
tions. L'époque de sa création , comme celle de sa
suj)])ression , nous est inconnue. Dès le xvi* siècle
les comptes des sires de Beaujeu étaient apurés
par la Chambre établie à Moulins. Péronnin de
llosset, écuyer, était maître des comptes de Beau-
jolais en 1400. André Beaudet, écuyer, seigneur
de la Grange-Beaudet , exerçait la même charge en
1476. C'est tout ce que nous connaissons sur le
personnel de ce tribunal.
Après avoir parlé des établissements qui intéres-
saient la province eu général, nous allons donner
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 239
quelques détails sur ceux qui étaient j)lus particu-
liers à la ville de Villefranche.
I. EGLISE PAROISSIALE.
Nous avons dit plus haut qu'avant la construc-
tion de l'église dédiée à Notre-Dame-des-Marais , il
avait existé au même lieu une simple chapelle édi-
fiée par la piété des fidèles. L'église qui lui succéda,
apj)ropriée d'abord aux besoins de la ville naissante,
devint bientôt insuffisante ; on se détermina à la
reconstruire vers 1450. L'entreprise fut longue et
coûteuse ; les sires de Beaujeu furent souvent obli-
gés de venir au secours des habitants, et le firent
noblement. Ainsi , nous voyons Pierre de Bourbon
donner, le 4 février 1499, une somme de 1,200
livres pour être employée à la décoration du portail,
somme considérable à une époque où la journée
d'un ouvrier se payait six deniers. Le même prince
leur abandonna, dans le courant de la même année,
25 livres de laods qu'ils lui devaient pour l'empla-
cement destiné à recevoir le clocher, et amortit
quelques censives qui pesaient sur ce terrain. Anne
de France , par ses lettres du .5 février 1526, aban-
donna pour six années la moitié des laods qui
lui étaient dus en Beaujolais , pour être em-
ployés au même objet. Louise de Savoie en aban-
240 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
donna la totalité pendant six ans. François I^"" sui-
vit l'exemple de sa mère. Enfin, tout le pays s'asso-
cia à cette œuvre , et la nouvelle église répondit à
l'attente générale. Son style porte tous les caractères
du XV* siècle, et notamment de cette époque de
l'art qui précéda immédiatement l'avénemenf de la
Renaissance. Aussi se distingue-t-elle , particulière-
ment à sa façade , par une ornementation très fleu-
rie qui est restée comme un type de ce style, con-
temporain de la fin du xv* siècle, qui sembla vouloir
remplacer, par le luxe envahissant des détails et la
profusion des broderies , les grands traits et la puis-
sante énergie des monuments appartenant aux deux
siècles précédents. Les contre- forts , les pinacles
dont ils sont décorés , les gargouilles fantastiques
qui s'élancent des toits , la charmante petite frise
qui couronne la chapelle du nord-est, complètent
à l'extérieur la riche décoration qui fait de cette
église un monument plein d'intérêt. On y remarque,
souvent répétés, les chiffres de Pierre de Bourbon,
d'Anne de France sa femme et de Suzanne leur
fille, avec le mot Espérance pour devise (1).
(1) Voici l'origine de cette devise : en 1370 Louis II de Bourbon,
étant àMoulins. créa un ordre de chevalerie sous le nom de IVotre-Dame
du Chardon : les chevaliers, au nombre de "26, devaient être nobles et
avoir donné des preuves de courage ; ils portaient pour marque distinc-
live une écharpe de velours bleu céleste avec le mot Espérance brodé
en or. Cet ordre dura peu , mais les ducs de Bourbon en conservèrent
toujours la devise.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 241
Deux clochers carrés sans flèches annoncent au
loin la présence du saint lieu. L'un, au-dessus du
chœur , rappelle un peu par son style la fin du xiii»
siècle. L'autre , au sud du portail, ne se fait remar-
quer maintenant que par sa lourdeur et une nudité
qui attriste l'oeil , lorsqu'on la compare avec le luxe
de décoration qui se joue dans la façade. Telle n'a
pas été cependant la pensée de l'architecte ; il avait
orné ce clocher dune flèche qui , au dire de diffé-
rents auteurs , passait pour être une des plus belles
de France. « Cette tour, dit le père Bussière, était
« d'une hauteur extraordinaire , à huit angles, tous
ce garnis de plomb, et le toit d'ardoise. On voyait
« sur tous les angles les chardons de la maison de
« Bourbon avec leurs feuillages , quelques-uns do-
« rés et les autres en azur. Trois galeries régnaient
Cl à l'entour de cette aiguille et en faisaient la symé-
fc trie : elles étaient l'une sur f autre ; la plus basse
ce était la plus grande et les autres étaient moindres,
ce à proportion de leur hauteur. Elles étaient cou-
ce vertes de plomb; l'or et l'azur y brillaient de toutes
ce parts dans les découpures et dans les feuillages ;
ce enfin , c'était un spectacle digne des yeux les plus
ce curieux. Il y avait trente-deux mille huit cents
ec livres de plomb. » Louvet ajoute à ces détails
que les ardoises é\.s\enl façonnées en écailles de
poisson. Cette magnifique aiguille fut bnïlée en
1 S66 , comme nous le dirons tout à l'heure, etlaissa
II. 16
242 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
le clocher dans toute la nudité que nous lui voyons
encore aujourd'hui.
A l'intérieur de Téglise trois nefs étroites et
longues , et les deux semblants de transepts qui
touchent au chœur, paraissent à peine suilîre à con
tenir la nombreuse population des fidèles qui s'y
pressent. La savante complication des nervures sur
lesquelles repose la voûte de la nef principale , la
grâce et la souplesse des meneaux qui couronnent
les fenêtres, accusent, au plus simple examen, la
dernière phase de répoc[ue flamboyante, et frappent
d'autant plus agréablement les regards que les pi-
liers qui soutiennent les voûtes ])résentent moins
d'intérètet sont plus insignifiants. Le chœur retrace
quelques souvenirs byzantins , plus ou moins rema-
niés dans les temps postérieurs ( I ).
Le clocher placé au sud du portail, et dont nous
avons donné la descrijition plus haut, avait été ter-
miné en 1 a 1 8. La flèche qui le surmontait avait
(1) L'église dp Villcfranclic a ('-lé classée par le Goiivernemont
oomnic monumcnl liisloriqiic , et sa restauration confiée à iVL Desjar-
(lins , architecte à L_>on , l'un de nos plus habiles inlerprclcs de Tart
monumental au moyen-âge.
Dans tout ce que nous avons dil de l'église de Villefranche nous
nous sommes étayés des appréciations de M. Peyré, ancien magistrat,
auteur d'un Manuel d'archéologie chef-d'œuvre de simplicité . et qui n
mis celle science si ardue à hi portée de (oui le monde.
DKS PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 243
coûté, dit-on, quinze années de travail. Sa durée
ne fut pas longue , elle fut brûlée en 1566. Quel-
ques personnes n'ont vu dans cet incendie que les
suites d'une imprudence ; les masses populaires y
virent de la malveillance. Quoi qu'il en soit , voici
comment on raconte la chose : un habile ouvrier
était occupé à réparer des ornements en plomb
presque au sommet de la flèche ; il s'était muni d'un
fourneau et de tous les instruments nécessaires ;
étant descendu pour prendre son repas , il laissa son
fourneau allumé, et ne commit personne à sa sur-
veillance. Lorsqu'il revint, il s'aperçut que le feu
s'était communiqué à la charpente. Epouvanté du
désastre qu'il prévoyait et de la responsabilité qui
pouvait peser sur lui , il prit la fuite sans donner
l'éveil à personne, et on ne s'aperçut de l'incendie
que lorsque le mal fut devenu sans remède. Cepen-
dant on s'inquiétait de l'ouvrier: quelques personnes
assurèrent l'avoir vu fuir hors de la ville. On se mit
à sa poursuite et on l'atteignit à Liergues , d'où il
fut ramené à Villefranche. Comme le malheureux
était huguenot , le peuple l'accusa d'avoir mis le feu
par malveillance , et le brûla lui-même , séance te-
nante, devant la porte de l'église. Le père Fodéré
dit à tort que cette exécution eut lieu en vertu d'un
jugement du bailliage ; il n'existe pas trace d'un pa-
reil jugement.
A peine l'église de Villefranche fut-elle construite
244 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
que la paroisse y fut transférée. L'ancienne église
de Ste-lNIarie-Magdelaine resta comme simple cha-
pelle jusqu'en 1 o62, époque où elle fut dévastée et
ruinée par les Protestants. L'emplacement qu'elle
occupait fut alors réuni au cimetière de la ville.
Six prêtres sociétaires furent institués pour le
service de la nouvelle église. Le curé prenait deux
parts. Entre autres charges, ces prêtres étaient
obligés de contribuer à la réparation des fortifications
de la ville. Voulant s'affranchir de cet impôt, ils
firent un accord avec les échevins le 8 avril 1485,
par lequel ils s'engagèrent, moyennant cette libé-
ration, à entretenir la tour dite depuis des Prêtres,
a la fortifier et à la munir de tout ce qui serait néces-
saire à sa défense quand besoin serait, le tout à leurs
frais.
Le 31 janvier 1682 l'église de Villefranche fut
érigée en collégiale par suite des libéralités de
M. Chaillard, curé de la ville, et de M. Noyel, curé
de Béligny ; mais le nouveau chapitre ne se trouva
pas suffisamment doté, et ambitionna les riches do-
maines de l'abbaye de Joug-Dieu. De nombreuses
démarches furent faites pour arriver à s'en emparer;
mais la résistance fut si vive, qu'il fallut y renoncer.
Cependant ce que la volonté des hommes n'avait
pu faire, s'opéra plus tard tout naturellement et par
la seule force des choses. En 1 687 l'abbaye , dont
les biens étaient assez mal administrés , se trouvant
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. ^45
dans l'impossibilité de payer ses dettes, le chapitre
reprit son ancien jjrojet, et plus heureux cette fois
obtint la réunion tant désirée, sous la condition
toutefois de payer les dettes contractées par Joug-
Dieu et de créer six canonicats nouveaux pour les
religieux de l'abbaye. Cet arrangement ne reçut
néanmoins son exécution qu'en 1713, le roi ne
s'étant décidé que difficilement à la suppression de
l'antique abbaye. Le pape Clément XII donna sa
bulle d'approbation le 4 septembre 1 738.
Le chapitre de Villefranche était composé d'un
doyen à la nomination du roi, d'un chantre en di-
gnité à la nomination de l'archevêque de Lyon ,
d'un sacristain à la nomination du prieur de Salles,
et de onze chanoines à la nomination du chapitre,
Une des clauses d'admission était d'être né à Ville-
franche, ou tout au moins d'en être originaire par sa
famille. Ce chapitre eut un certain lustre, et plusieurs
de ses membres se firent remarquer par leur esprit
et leurs connaissances.
LES CORDICLIKKS.
Nous avons dit, dans la Généalogie historique des
sires de Beaujeu, que Guichard III, revenant de
Constantinople, alla visiter saint François d'Assise,
246 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
et que. charmé de l'ordre et de la piété qui ré-
gnaient dans son monastère , il lui demanda six
moines de son ordre pour les établir en Beaujolais^
que, les ayant placés en 1210 en son château de
Pouilly, les bons pères eurent quelques démêlés avec
le châtelain , ce qui détermina Guichard à les faire
transférer à Villefranche en 1216. 11 leur donna
un bâtiment ou vieux château qu'il possédait en ce
lieu, qui prit le nom de Minorette. Leur couvent
s'augmenta bientôt au point de devenir une maison
considérable, et passe généralement pour avoir été
le premier de cet ordre établi en France.
Le père Fodéré , qui a écrit 1 histoire des cou-
vents de son ordre, parlant de celui de ViUefranche,
rap})orte une légende qui avait encore cours de son
temps. Voici comment il s'exprime : « L'on récite
être arrivé jadis une épouvantable vision en ce
couvent, laquelle nous ne tenons que par tradition
t verbale. Néanmoins le bon père qui m'a donné
<■ l'habit la récitoit avec une grande exagération,
<■ à savoir: que le père sacristain , s'étantlevé une fois
un peu avant le minuit pour attendre l'heure de
<■ sonner matines, vint à la cuisine pour y prendre
du feu, où étant, il entendit une voix qui lisoit
<■ au réfectoire avec les mêmes accents et ponctua-
c tions (jue le lecteur de la table fait pendant la ré-
< fection : tout soudain il entre dans ce grand réfec-
< toire. où il vil un grand nombre de religieux assis
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 247
à table à la manière qu'ils s'y mettent à diner , et
entendit que celui qui étoit assis au milieu de la
grande table, dessous la cloche, à la place du gar-
dien, commanda à ce lecteur de table de chanter
à haute voix et répéter trois fois ces mêmes paro-
les : Propria çoluntas, rerumproprietas, et nimia
<■ mulierum consortia , nos duxerunt ad tartara.
< Et tout incontinent qu'il eut fini la troisième ré-
<■ pétition, toute cette compagnie disparut. »
Le savant père de Colonia, qui écrivait si pure-
ment la langue latine, entendant conter cette légende,
s'écria qu'il ne pouvait y croire, attendu que tartara
n'était pas le mot propre dans cette circonstance, et
que les religieux d'outre-tombe ne l'auraient certai-
nement pas employé.
Le monastère des Cordeliers reçut de nombreux
bienfaits des sires de Beaujeu, qui y firent cons-
truire une chapelle à leur usage, et la dotèrent de
26 ànées de vin annuellement. Léonore de Savoie
fut enterrée dans l'église de ce couvent, ainsi que
quatre de ses enfants. Le mausolée qui lui fut élevé
a subsisté jusqu'en 1 7 9 3, époque où il fut démoli.
lia communauté, ordinairement composée de dix-
huit religieux, n'en comptait plus que cinq en 1 7 89.
En 1561 la rivière de Morgon, ayant débordé d'une
manière extraordinaire , enleva une partie des bâ-
timents du couvent; ils furent relevés en 1604.
248 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
LES CAPUCINS.
L'ordre des Capucins venait d être approuvé par
le St-Siége, et déjà leurs communautés s'établissaient
dans plusieurs provinces de France. Quelques-uns
de ces pères étant venus prêcher à Villefranche , on
y goûta leurs sermons, et la fondation d'une maison
de cet ordre y fut résolue. Marie de Bourbon-Mont-
pensier,dame de Beaujeu, donna deux mille livres,
la piété des fidèles fit le reste. Le couvent fut établi
dans un des faubourgs, sur la paroisse de Béligny-
Les constructions, commencées en 1615, furent
achevées en 1619. et l'église fut consacrée par
Mgr de Marquemont, archevêque de Lyon. Pendant
ce temps , les Pères Capucins résidèrent à l'hôpital
de Roncevaux, situé en face de leur nouvel établis-
sement. Cette fondation devint très florissante ; on
y remarquait, entre autres, la beauté des jardins que
beaucoup de curieux allaient visiter. En 1698 la
communauté comptait dix-huit religieux; cenombre
était r(''(hiit à dix ou 1789.
LES PENITENTS BLANCS.
Celle confrérie a dii son introduction à \ ille-
fraiiclioaux l^ères(]apucins,quih» fondèrenteu 1 (î"-! 1
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 'i49
et en rédigèrent les statuts. Son but était l'adoration
du St-Sacrement, que chaque confrère était obligé
d'accompagner lorsqu'on le portait aux malades.
Un article touchant de leurs statuts leur enjoignait
de se visiter mutuellement dans leurs maladies, et
de faire tous leurs efforts pour éteindre les procès
qui pourraient naître entre eux. La chapelle où se
réunissaient les confrères était située en face des
Cordeliers.
LES PENITENTS NOIRS.
Visiter les malades et les pauvres, soulager et
consoler les prisonniers , accompagner les criminels
qui allaient au supplice et leur rendre les derniers
devoirs, tel était le but de la confrérie des Pénitents
noirs, fondée à Villefranche en 1 623, sur le modèle
de celle qui existait déjà à Lyon. Les confrères
portaient dans les processions un crucifix à la main,
et étaient revêtus d'un sac noir qui ne laissait voir
que les yeux. Les Pénitents blancs portaient le même
costume, à la couleur près, qui était blanche.
LES RELIGIEUSES IJRSULINES.
Le 17 avril 1632 les Ursuhnes proposèrent aux
2S0 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
échevins de Villefrancbe dy fonder une maison de
leur ordre , prenant l'engagement de faire cet éta-
blissement à leurs frais et d'élever gratuitement les
filles pauvres de la ville. La proposition fut exami-
née, et le 14 novembre suivant il fut arrêté que ces
religieuses seraient reçues à l'exclusion de tout autre
ordre ayant le même but. Cet accord fut sanctionné
par l'archevêque de Lyon, et l'installation eut lieu.
La communauté fut composée de trente religieuses.
LES RELIGIEUSES DE LA. VISITATION.
A peine les Ursulines furent-elles établies à Vil-
lefrancbe, que les religieuses de la Visitation de Ste-
Marie voulurent aussi y avoir une maison de leur
ordre. La chose était difficile , les Ursulines ayant
seules le droit d'enseigner , aux termes de l'accord
fait avec les échevins. Les Ste-Marie cependant ne
renoncèrent pas à leur projet ; elles envoyèrent
quelques religieuses dans la ville, achetèrent une
maison, un jardin, et firent réparer le tout, sans
se préoccuper de ce que pourrait dire l'autorité. Un
an se passa ainsi sans qu'on apjiortàt aucun trouble
à leur existence; mais le 21 août 1633, voulant
enfin entrer en exercice, elles demandèrent au con-
seil de ville l'autorisation nécessaire. Comme on leur
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 251
objecta et les engagements antérieurs et le peu de
besoin qu'avait la ville d'un second établissement
d'éducation , elles finirent par déclarer que la reine
le voulait et que le lieutenant général au bailliage
avait dû recevoir des ordres en conséquence. Celui-
ci ayant été interpellé déclara que telle était en effet
la volonté de la reine , et que le roi étant à Lyon
l'avait mandé, lui lieutenant-général , pour lui don-
ner ses ordres conformes, avec injonction de rece-
voir lesdites religieuses sans contredit, et de lui si-
gnaler les membres du conseil qui chercheraient à
s'y opposer. Personne ne se mit dans ce cas-là, et la
permission fut accordée à l'unanimité.
Le couvent des Ste-Marie fut établi près la porte
dite des Frères, et joignant les murs de ladite ville.
La voûte de l'église , peinte par Dominique Borbo-
nio, était d'un assez bel effet. La beauté de ce monas-
tère a été fort exagérée par le père de Bussière; il
n'offrait en réalité rien de remarquable.
Les religieuses de la Visitation , craignant sans
doute d'être inquiétées par la suite, obtinrent en
1659 et 1666 des lettres- patentes confirmatives de
leur établissement.
Cette communauté était composée, en 1 698, de
soixante religieuses.
2f>2 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
L HOPITAL.
A l'époque où Villefranche ne consistait encore
qu'en un bourg situé sur la paroisse de Limas, cette
ville naissante possédait cependant un hôpital dont
les fondateurs nous sont demeurés inconnus ; car
nous ne saurions dire s'il dut son existence à la mu-
nificence des sires de Beaujeu, ou à la charité des
habitants. Nous savons seulement, par quelques
titres du trésor de Villefranche, que cet hôpital ,
destiné principalement à servir de refuge et d'asile
aux voyageurs pauvres, était composé de vingt-qua-
tre chambres et desservi convenablement. On ne
sait trop en quel temps cette maison a été ruinée, ni
comment elle a fini.
Guichard III ayant résolu d'agrandir la ville, et
la population augmentant rapidement, Sybille de
Flandres, femme de ce prince, voulut s'associer à
son œuvre et résolut de fonder un hôj)ital digne
d'elle et du but qu'elle se proposait : elle s'adressa
en conséquence au supérieur de l'hôpital de Ronce-
vaux en Navarre, et lui demanda sept religieux de
.son ordre pour venir former l'éts^ilissement de
Villefranche. Cette demande ayant été accueillie
favorablement, les bâtiments de la nouvelle fonda-
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 253
tion furent édifiés avec une certaine magnificence,
hors la porte dite de Belleville. Les logements étaient
vastes et commodes , et la dotation convenable.
L'église, que les frères firent bâtir plus tard, était
grande et ornée, et le cimetière qu'on y joignit pou-
vait servir non-seulement aux pauvres qui décédaient
dans l'hospice , mais encore à la partie de la ville
qui s'en trouvait l'approchée. Les religieux eurent
le droit d'administrer les sacrements aux paroissiens,
de faire les enterrements, les services, etc...., à la
charge d'en partager les produits avec l'église de
Villefranche. Ceci fut convenu par suite d'un traité
passé le lundi après la mi-carème de l'an 1239. Les
religieux Augustins eurent la conduite des malades,
et furent chargés de donner asile aux voyageurs né-
cessiteux. Le nouvel hôpital demeura sous la dépen-
dance delà mère-maison deRoncevaux, dont il retint
le nom qu'il a toujours conservé.
Le temporel du bien des pauvres fut confié à des
recteurs, à peu près sur le même pied où sont
encore aujourd'hui les biens des hospices. Ces rec-
teurs étaient choisis parmi les échevins de la ville ,
comme on le voit par un acte du 1 5'avril 1 4.56 qui
reconnaît le droit qu'avaient lesdits échevins de te-
nir leurs assemblées en une chambre réservée à cet
effet dans l'intérieur de l'hôpital, chaque fois qu'il
serait nécessaire pour le bien de la maison. Les
choses demeurèrent ainsi jusqu'en l'année 1 562
254 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
que les Protestants, étant venus à Villefranche , y
firent d'horribles dégâts , chassèrent les religieux et
les malades , convertirent Thospice en caserne et
ruinèrent tout avant de partir. Depuis ce temps, un
riche bourgeois nommé Rolin Guichard entreprit
de réédifier au même lieu une maison de secours
pour les voyageurs ; mais ceux-ci se comportèrent si
mal et donnèrent lieu à tant de scandales, qu'on fut
obligé de fermer la maison, qui fut démolie plus
tard. Ce vaste emplacement devint le cimetière de
la ville, et conserve encore le nom de Roncevaux.
Un autre hôpital, dit de la Pêcherie, avait encore
existé dans l'intérieur de la ville, mais incommode ,
mal placé et encore plus mal doté. Les magistrats
le supprimèrent, et réunirent le peu de rentes et de
droits qui en dépendaient à celui de Roncevaux.
Parmi ces droits nous mentionnerons celui de pré-
lever les Corées de tous les bestiaux qui s'abattaient
dans les boucheries de Villefranche, droit cédé en
1337 à l'hôpital de la Pêcherie par Simon Alby,
bourgeois de Lyon, qui le possédait lui-même on
ne sait en vertu de quel titre. Vingt-six bouchers de
la ville parurent à l'acte de cession.
Après avoir jiossédé de beaux établissements de
charité, Villefranche se trouvait donc sans secours
pour ses pauvres et ses malades. Les habitants s'en
émurent , et l'échevinage résolut d'y pourvoir. La
bienfaisance de M. Nicolas Gay, curé de la ville,
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 255
leur en fournit les moyens. Par son testament de
1 ôAS il institua les pauvres ses héritiers universels,
sous la condition que ses biens seraient employés
à la construction d'un hôpital. L'année suivante vit
jeter les premiers fondements de cette belle œuvre,
dont les bienfaits devaient apporter tant de soulage-
ment à la misère du pays. L'exemple de M. Gay
avait réchauffé la charité et le zèle en faveur des
pauvres ; aussi , à mesure que les murs s'élevaient ,
les dons affluaient de toutes parts et chaque famille
se faisait un honneur d'y contribuer. L'hôpital
acquit enfin un développement et une richesse
qu'on n'aurait osé espérer, par suite de l'immense
libéralité de M. Guillaume Corlin , sieur de Blazel.
Cet homme bienfaisant, après avoir rempli pendant
de longues années les fonctions de conseiller du
roi élu en l'élection de Beaujolais, institua les pau-
vres ses légataires universels par son testament de
l'année 1650. Cette succession était considérable,
composée de propriétés situées aux portes de la ville,
et forme encore aujourd'hui la plus riche partie des
biens de l'hôpital.
Toutes les constructions étant achevées , on ré-
solut d'appeler à la direction de la maison des sœurs
hospitalières de Chalon-sur-Saône. Elles furent ins-
tallées à Villefranche le 3 août 1666, au nombre
de deux seulement. Mais en 1668 et 1 669 les loge-
ments ayant encore reçu une nouvelle extension ,
256 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
le nombre des sœurs fut porté à sept. Depuis lors
ce magnifique établissement s'est encore beaucoup
accru, tant par suite des legs qu'il a reçus que par
les soins admirables des recteurs et des soeurs hospi-
talières.
HÔPITAL DES PESTIFÉRÉS.
Villefranche avait été plusieurs fois ravagé par la
peste, sans qu'aucune précaution eût été prise con-
tre la contagion. Le 24 février 1 522 Guillaume de
Ponceton, seigneur de Franchelins, procureur gé-
néral de Beaujolais, fit donation à la ville de cer-
tains terrains qu'il possédait hors la porte de Fayette,
sur la ])aroisse de Béligny , afin d'y établir un hô-
pital de pestiférés. Ces terrains furent ceints d'une
forte et haute muraille, et les constructions furent
placées au centre. La conduite de cette maison fut
confiée aux Pères Capucins,quisechargèrentdusoin
des malades. Plusieurs fois les habitants de Béligny
réclamèrent contre le terrible voisinage qu'on leur
avait donné, mais enfin il y eut accord en date de
l'année 1537. Plus tard, lorsque la peste cessa de se
faire redouter en France, cet hôpital fut démoli et
laissa son nom au hameau qui lui a succédé, nommé
encore la Quarantaine.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 2Î)7
ADMINISTRATION DE LA VILLE.
LES ECHEVINS.
Il nous serait difficile de préciser à quelle épo-
que l'échevinage fut institué à Villefranche. Un titre
de 1360, émané d'Antoine de Beaujeu, confirme
aux habitants de la ville le droit d'élire leurs éclie-
vins et accorde à ceux-ci quelques prérogatives.
Tout nous porte à croire que cette institution prit
naissance à Villefranche aussitôt que la ville eut
acquis une certaine importance. Ce genre de magis-
trature municipale était en harmonie parfaite avec
les privilèges accordés par les sires de Beaujeu; car,
l'élection étant populaire , les habitants avaient soin
de faire tomber leurs choix sur les personnes les
plus intéressées au maintien de ces garanties de
leurs libertés. Aussi devons-nous dire qu'il n'est
pas venu à notre connaissance qu'un seul échevin
ait jamais manqué à cette mission ; peut-être même
poussèrent-ils la susceptibilité, à cet égard , un peu
trop loin. Voici comment on procédait à l'élection :
le peuple se réunissait par corps de métiers formant
huit confréries, savoir: Ste-Anne, St-Sébastien ,
St- Jacques , St-Honoré , St- Joseph , St-Eloi , St-
n. 17
2S8 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
Crépin et St-Simon. Chaque confrérie nommait un
certain nombre de délégués , et ceux-ci procédaient
à l'élection des échevins. Cette assemblée avait lieu
à l'Hôtel-de- Ville, le dimanche avant la St-Thomas.
La pluralité des voix décidait de l'élection. Les
nouveaux échevins étaient installés immédiatement.
Cet emploi du suffrage universel à deux degrés , et
par corps de métiers , donna toujours les meilleurs
résultats. Cinq cents ans plus tard, a-t-on trouvé
mieux ?
Les échevins étaient au nombre de quatre, et res-
taient deux ans en charge. Le renouvellement avait
lieu par moitié chaque année. Aussitôt après leur
élection ils prêtaient serment entre les mains du
lieutenant général au bailliage , et juraient entre
autres le maintien des privilèges et franchises de la
ville. Ils devaient ensuite se rendre à Lvon et faire
serment au roi, ce dont le gouverneur leur donnait
acte. Leur pouvoir était assez étendu et reçut quel-
quefois temporairement, delà confiance des sires de
Beaujeu, une extension qui plaçait ces magistrats
au-dessus des premiers corps de la province. Ainsi
nous voyons que Jean, duc de Bourbonnais et
d Auvergne , ordonna aux échevins de Villefranche
de réunir en cette ville les trois états de la province
fKtur Jcl itérer, disent les lettres , sur aucunes
choses touchant très grandement le bien et utilité du
pays de lieaujoJois.
DES PAROISSES DL' BEAUJOLAIS. 259
Leurs attributions embrassaient tout ce qui avait
rapport à l'administration de la ville et à l'emploi de
ses deniers, ainsi que la nomination des charges
dépendant de l'Hôtel -de- Ville , en y comprenant
celle de recteur du collège et celles des officiers de
la milice bourgeoise. En temps de guerre ou de
troubles, eux seuls pouvaient mettre les habitants
sous les armes, leur donner le mot d'ordre, etc
Une de leurs principales fonctions était la répartition
des impôts dans la ville, après que le bureau d'élec-
tion en avait fixé le chiffre total.
Lorsqu'il se présentait quelque question d'intérêt
général pour la province, les échevins convoquaient
les officiers des différentes chàtellenies pour en déli-
bérer. Après la discussion le vote avait lieu à la plu-
ralité des voix, et la décision avait force de loi dans
tout le Beaujolais.
LE MAIRE PERPETUEL.
L'office de maire perpétuel fut créé au mois
d'août 1692, et réuni le 21 octobre suivant à la
charge de lieutenant-général au bailliage. Le premier
titulaire fut Noël Mignot de Bussy, qui paya dix
mille francs de taxe pour sa réception. Après lui ,
les deux charges furent sé[)arées. Les fonctions
260 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
de maire perpétuel étaient gratuites, et n'ont ja-
mais été bien déterminées. C'était une sorte de
superfétation , n'ayant d'autre résultat que d'ajouter
un cinquième éclievin inamovible aux quatre qui
tenaient leur pouvoir de l'élection. Aussi l'influence
du maire fut-elle toujours à peu près nulle à Ville-
franche , et sa place considérée comme purement
honorifique.
LE GOrVF.UNEUR.
En 1 696 on créa une place de gouverneur de
la ville de Villefranche , mais elle fut supprimée en
1 700 , sans qu'il y eût été pourvu. Elle fut créée de
nouveaiï le 1 4 août 1 7 1 1 , et unie à la lieutenance
générale du bailliage. La taxe en fut réglée à six
mille livres. Séparée plus tard, elle devint une siné-
ciue et ne fut possédée que par des étrangers.
LES JCGES-CONSILS.
V illefranche posséda pendant assez longtemps un
tribunal ayant la connaissance de tout ce qui avait
rapport au fait de marchandises. Il fut érigé par
lettres-patentes de 1S66, et était pourvu par voie
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 261
d'élection. Cette utile institution ne se maintint pas,
et nous ignorons l'époque de sa su])pression.
LA MILICE BOURGEOISE.
La sûreté de la ville était confiée aune milice bour-
geoise, dont l'origine remontait à 1614; elle était
placée sous l'autorité des échevins, qui seuls avaient
droit de la requérir. Composée d'abord de douze
compagnies, elle fut réduite à huit en 1687 par
une ordonnance du corps de ville qui détermina
ses attributions d'une manière plus nette qu'elles ne
l'avaient été jusque-là. Les huit compagnies se dis-
tinguèrent par la couleur des revers , savoir : blanc,
bleu, vert, rouge, violet, jaune , aurore et gris de
lin. L'état-major était composé d'un colonel, d'un
lieutenant-colonel et d'un capitaine-enseigne , d'un
major et d'un capitaine aide-major. La nomination
de tous les officiers appartenait aux échevins.
LES JEUX DE LARC ET DE L ARQUEBUSE.
L'exercice des armes formait au moyen-âge la
partie la plus essentielle de l'éducation : chacun
262 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
voulait s'y rendre habile, et les rois, pour engager la
bourgeoisie à s'y livrer, accordèrent des prix et
quelques distinctions à ceux, qui se montraient les
plus adroits. Plusieurs ordonnances constatant ce fait
sont parvenues jusqu'à nous. Celle de Charles V,
de 1 369, défend les jeiLx de hasard et ordonne à
ses sujets deux exercer et habiliter enfuit de traits
d'arc ou d'arbaleste, et permet d'établir des prix.
Telle fut l'origine des Sociétés de l'arc et de l'arque-
buse. Villefranche possédait l'une et l'autre, et celui
des chevaliers (ils prenaient ce titre) qui avait rem-
porté le grand prix était exempt de tailles pour toute
l'année. Ces réunions, dans lesquelles noblesse et
bourgeoisie se trouvaient confondues, entretenaient
parmi les chevaliers une sorte de confraternité fort
utile à l'harmonie du pays , et étaient une occasion
de plaisirs auxquels toute la ville prenait part. Les
différents privilèges accordés à ces deux Sociétés fu-
rent confirmés presque à chaque règne, et notam-
ment par lettres-patentes du mois de janvier 1 730.
Les échevins de Villefranche étaient caj)itaines-nés
des deux Sociétés , et dans l'une comme dans l'au-
tre tiraient le coup d'honneur, c'est-à-dire le pre-
mier.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 263
L ACAUEMIi:.
Vers 1 680 quelques personnes de Ville franche
se réunirent en société pour s'occuper de littérature.
Les assemblées n'avaient d'abord rien de fixe , mais
peu à peu cette société s'accrut et se régularisa.
Enfin en 1 716 elle obtint des lettres-patentes qui
l'érigèrent en académie, dont Philippe d'Orléans ,
régent du royaume et seigneur du Beaujolais, se dé-
clara le protecteur , titre que ses successeurs en la
baronnie ont toujours accepté : elle subsista ainsi
jusqu'à la Révolution. C'est à peu près tout ce qu'on
peut en dire. L'Académie avait pour emblème une
rose de diamants , et pour devise : Mutuo claresci-
mus igne.
LE COLLEGE.
Villefranche possédait un collège qui eut quelque
réputation. Pierre Louvet, connu par ses travaux
historiques, en était recteur en 1669 et le rendit
florissant : cent cinquante élèves y recevaient une
instruction solide et variée. Louvet s'étant retiré ,
le collège fut assez mal administré jusqu'en 1 704,
264 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
époque où l'abbé Pélabou, docteur en théologie,
en prit la direction , y rétablit Tordre et donna aux
études une force et une suite qui rendirent à cet
établissement son ancien lustre. D'après le tarif
arrêté entre le recteur et les échevins , les élèves
externes payaient 30 sous par mois jusqu'en huma-
nités et 3 livres pour les classes supérieures.
ABMES DE L\ VILLE.
L'écusson de Villefrancbe portait : de gueules ,
à une porte de ville d'argent , Jianquèe dune tour
de même, maçonnées de sable. Anne de France,
veuve de Pierre de Beaujeu et douairière de Beau-
jolais , voulant récompenser la fidélité des habitants
de la ville, donna pour chef à leurs armoiries , d'a-
zur, à trois fleurs de lis d'or rangées et chargées
chacune d'un filet ou bâton péri en bande de gueu-
les , qui est de Bourbon.
Les lettres de cette concession sont du mois de
novembre 1514. Vers 1 600 , et sans qu'on en con-
naisse le motif, le chef de Bourbon conserva les
fleurs de lis, et on supprima le filet de la brisure.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 265
VILLIE.
Paroisse du diocèse de Mâcon, et de la collation
du chapitre de St- Vincent de la même ville. La
justice dépendait de la terre de Fontcrenne , située
en cette paroisse.
Ce fief de Fontcrenne , nommé anciennement
la Butinière , était possédé depuis le xiii^ siècle par
la famille de St-Amour. Noble Gérionnet de St-
Amour, fils de Geoffroy, en fit l'aveu en 1370.
Geoffroy de St-Amour , qui fut évéque de Màcon,
renouvela cette formalité en 1413. Il légua ce fief,
par son testament du 1 7 septembre 1 430, à noble
Jean de Genost, mari de sa nièce Marguerite (1)
de St-Amour , et le substitua auxdits nom et armes
de St-Amour, par suite de l'extinction de la ligne
masculine de sa famille. Claude de Genost de St-
Amour , fils de Jean , donna son dénombrement le
14 mars 1439, et, comme le château delà Buti-
nière ou Fontcrenne avait été ruiné par les Anglais,
Charles , duc de Bourbon , fit don au sieur de Ge-
(1) Marguerite était fille de Giiyonnet de St-Amour et de Jacque-
mette Leviste.
266 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
nost de St-Amour, par lettres du 1 4 septembre
1 441 , du droit de guet , garde et réparation que
les habitants de Villié devaient au château de Beau-
jeu, afin de le mettre à même de réparer le sien.
Ponthus de Genost de St-Amour, chevalier, donna
son dénombrement en 1502. Jacques de St-Amour
acheta des commissaires du duc de Montpensier ,
le 22 février 1 604 , la justice et tous les droits sei-
gneuriaux que ledit duc possédait sur Villié. Cette
famille était représentée , en 1 680 , par Antoine de
Genost de St-Amour, qui, de son mariage avec Gil-
berte de Mile de Morets, n'eut qu une fille nommée
Sibille , mariée vers 1690 à noble Jean de Gas-
pard, chevalier, seigneur du Sou , qui fut substitué
aux nom et armes de St-Amour , et devint , par sa
femme, seigneur de Fontcrenne, Villié, etc.... La
famille de Gaspard St-Amour posséda cette seigneu-
rie jusqu'en 1 780, époque où elle passa à M. An-
toine-François-Aimé-Marie Mignot de Bussy , che-
valier, qui, peu après, la fit ériger en comté.
Note : Bons vins et blés , pa) s maigre et sablonneux. Feux,
218.
VINCENT-DE-BOISSET ( ST-).
Paroisse du diocèse de Màcon , et de la colla-
lion du chambrier de Charlieu qui en était curé
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 267
primitif. La justice dépendait du fief de la Mothe,
situé en cette paroisse.
La Mothe apj)artenait, en 1441 , à noble Geof-
froy de Bec (1), qui en donna le dénombrement la-
dite année. Philiberte de Bec, demoiselle, renou-
vela cette formalité le 1 6 mars 1 539. Le 9 décem-
bre 1603 noble Claude de Bec, seigneur de la
Mothe et la Coust , acquit des commissaires du duc
de Montpensier la justice de la paroisse de St Vin-
cent-de-Boisset, dépendant de la chàtellenie de Fer-
reux. Cette seigneurie, appelée dès lors la Mothe-St-
Vincent, passa plus tard à la famille Courtin , qui
en prit le nom et la possédait encore en 1 789.
En outre de la Mothe, il existait encore deux
autres fiefs à St- Vincent , la Coust et Laye.
La Coust fut de tous temps possédé par les sei-
gneurs de la Mothe.
Laye appartenait en 1 601 à Pierre de Bussière,
qui en donna le dénombrement le 9 janvier de la-
dite année. Il fut acquis plus tard par le seigneur
de St-Vincent.
Note : Fins et blés , pays fort bon. Feux , 80.
(1) On trouve aussi ce nom écrit Beck, Becq et Bêche. Cette famille
avait d'abord été connue sous le nom de Ruilly et de Lagardf.
268 ÉTAT ALPHABÉTIQUE
VINCENT-DE-REINS (ST-).
Paroisse du diocèse de Màcon , et de la collation
du chapitre de St-Vincent de la même ville. La
dime appartenait partie audit chapitre et partie au
curé.
La justice dépendait, pour les trois quarts, du
comté de Magny, situé à Cublise (voyez Cublise),
le surplus de la justice relevait de Beaujeu et de
Chamelet.
Il existait à St-Vincent-de-Reins un fief du nom
de Montoux , appartenant à la famille Rollin qui
en avait pris le nom. Il passa plus tard à celle de
Marchand de Champrenard, et était possédé, sur
la fin du siècle dernier, par M. de Valence de Mi-
nardière.
Note : Pauvre pays à blc , très montagneux. Feux , 144.
VOUGY.
Paroisse du diocèse de Màcon , et de la collation
du célérier de Charlieu qui partageait la dîme avec
le curé et le seigneur. La justice dépendait du fief
et château du même nom de V^ougy, et avait été
démembrée de la chàtellenie de Perreux.
DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 269
Le fief de Vougy appartenait très anciennement
à la maison de Moles. Antoine de Moles , damoi-
seau, en fit l'aveu en 1400. Henri et Méraud, ses
enfants, renouvelèrent cette formalité en 1406.
Henri de Moles, seigneur de Vougy , mourut sans
enfants vers 1 490 , et substitua à ses nom et armes
Philippe de Chantemerle , son neveu , fils de sa
sœur, en l'instituant son légataire universel (1).
Philippe de Chantemerle , chevalier, donna le dé-
nombrement de Vougy le 6 mars 1539. Claude
de Chantemerle, baron de la Clayette et seigneur
de Vougy, acquit des commissaires du duc de
Montpensier la justice de la paroisse dudit Vougy.
L'acte en fut passé le 1 9 mai 1 604. Quelques an-
nées après cette seigneurie passa à la maison de
Lé vis, et était possédée en 1668 par Claude de
Lévis , baron de Lugny. Elle appartint enfin , dans
le courant du siècle dernier, à la famille Michon
qui en prit le nom et la fit ériger en comté en 1 766,
avec réunion des justices d'Aiguilly, d'Aillaud,
Montregnard , Bosvert et les Forges.
Il existait encore dans la paroisse de Vougy un
autre fief nommé les Forges, appartenant à la fa-
mille de Thélis. Noble Jean de Thélis en fit l'aveu
(1) Les Chantemerle ne prirent jamais le nom de de Moles depnis
Philippe.
270 ÉTAT DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS.
en 1 400 et 1 401 . Noble Antoine de Thélis, écuyer,
en donna le dénombrement le 5 mars 1 539. Ce fief
était situé sur l'une et l'autre rive de la Loire ; il a
fini par être réuni à Vougy.
Antoine de Chaméiant, écuyer, possédait en
1S39 quelques rentes nobles à Vougy, ainsi qu'à
Aiguilly et à Pouilly-sur-Loire.
Note : Blés , fort bon pay s . Feiix, 120.
LISTE GENERALE DES OFUCIERS DU BAILLIAGE DE VILLEFRANCHE.
LISTE GENERALE
DES OFFICIERS DU BAILLIAGE DE V I L L E F R A N C H E.
BAILLIS.
Courand de Concourèse, docteur en droit et
bailli de la cour du sire de Beaujeu en 1 296.
Guichard de Chaintré jura les privilèges de Vil-
lefranche en qualité de bailli, en 1 331 .
Louis de Franchelins était bailli de Beaujolais
en 133S.
Jean de Thélis, sieur de l'Espinasse, en 1 369.
Hugues de Gleteyns, sieur de Cordieu, 1374.
Girard de Ste-Colombe, chevalier, bailli de Beau-
jolais, 1376.
Jean Nagu de Varennes , écuyer , pourvu le 1 7
18
274 OFFICIERS DU BAILLIAGE
octobre 1400, par lettres de Louis de Bourbon,
aussitôt après sa prise de possession du Beaujolais.
Philippe , seigneur de l'Espinasse, était bailli en
1404.
Philibert, seigneur de Cogny, chevalier, était
bailli en 141 o.
Regnaud de la Buxière, chevalier, bailli en
1425.
Cagnon de la Chassagne, seigneur de la Molière,
bailli en 1 435 , l'était encore en 1 441 .
Philibert Rosset , sieur d'Arbain , bailli en 1 446.
Gilles, seigneur de St-Priesl et de Vaux, bailli en
1451.
Guillaume de Champlenay, seigneur dePresle,
était bailli en 1457.
Jean de Ferrières, écuyer, nommé le 1 7 juillet
1464.
Jean Dumas, chevalier, sieur de l'Isle , conseil-
ler et chambellan du duc de Bourbon, nommé
en 1476.
Jean de Ferrières, écuyer, sieur de Presle, capi-
taine châtelain de Belleperche, fut bailli de Beau-
jolais pour la seconde fois en 1 496.
Philibert de la Platière, chevalier, seigneur de
DE VILLEFRANCHE. 275
Bordes , chambellan du duc Pierre de Bourbon ,
nommé bailli en 1499.
Brémoud de Vitry, sieur d'Alières, était bailli en
1504.
Jacques de Grassay, écuyer, sieur de Diors, con-
seiller et chambellan du duc de Bourbon , nommé
le 1 8 novembre 1 509.
Jean d'Albon , chevalier , chambellan , seigneur
de St-André, nommé en 1 520.
Jacques d'Albon, chevalier, seigneur de St-André,
maréchal de France, nommé le 4 janvier 1 549.
Thomas de Gadagne, seigneur de Beauregard,
gentilhomme de la chambre du dauphin , 22 octo-
bre 1555.
Alexandre de Ponceton , écuyer, seigneur de
Franchelins et Laye , gentilhomme de la chambre
du roi, nommé le 8 novembre 1573.
Pierre de Ponceton, écuyer, seigneur de Fran-
chelins et Laye, succéda à son père en 1575.
Georges de Villeneuve, chevalier de l'ordre du
roi, gentilhomme ordinaire de sa chambre, baron
de Joux, seigneur delaNoirie, Sailly et Salornay-
sur-Guye, nommé en 1 601 .
Jean de Champier , baron de Juis et de Vaux ,
nommé en 1 643.
276 OFFICIERS ni BAILLIAGE
Philippe-Charles de Champier , comte de Chigy ,
bailli en 1 6d8.
Jean-Philippe de Champier succéda à son père,
et était bailli en 1670.
Jacques de Camus , comte d'Argigny , nommé le
4juin1685.
Charles -Joseph -Luc de Camus, marquis de
Pusignan et comte d'Argigny , succéda à son père
en septembre 1714.
Jacques du Sauzey , chevalier, sieur de la Véne-
rie, nommé en 1 736.
Alexis Noyel , chevalier , sieur de Belleroche ,
nommé en 1 745.
Le comte d'Escourtils , nommé en 1 784.
L1F,[TTF.N4NTS GÉNÉRAUX ET JDGES d'aPPEAWX.
Jean de Plaine-Serre , juge de la cour du sire de
Beaujeu,en 1 269.
Maître Ruflln . juge de la cour de Beaujeu en
1277.
Cuichard de Thélis, doyen de Beaujeu, était
juge d'appeaux en 1283.
DE VILLEFRANCHK. 277
Kstienne de Montgiraud était juge d'appeaux eu
128S.
Guillaume de Pizeys, juge d'appeaux en 12S6.
Robert d'Amanzé, chanoine de Montbrison, était
juge d'appeaux de Beaujolais en 1291.
Barthélémy de Scia était juge d'appeaux eu
1304.
François Eurard, en 1307.
Aimond de la Bessée, chantre du chapitre de
Beaujeu et jvige d'appeaux de Beaujolais, jura les
privilèges de Villefranche en 1331.
Jean de Jô, juge d'appeaux en 1 339.
Jean de Bueil {de Buella), en 1 350.
Guillaume de Montceaux, juge d'appeauxy jura
les privilèges de Villefranche en 1 3 7 6, et était encore
en fonctions en 1 383.
Etienne de la Grange, en 1 399.
Pierre de Fantachin (Fantachini) , en 1405.
Jean Namy, licencié ès-lois, juge d'appeaux en
1425.
Jean Roux, en 1428.
Guichard delà Bastie, juge d'appeaux en 1446.
Guillaume Hugonnet, en 1464.
278 OFFICIERS DU BAILLIAGE
Jacques de Viry, écuyer, en 1470. Il avait été
auparavant procureur général du Beaujolais.
Ennemond Payen , en 1473.
Pierre de St- Romain, en 1478.
Girard de la Bruyère, écuyer, était juge d'appeaux
en 1Ô02.
Jean Palmier, en 1 503.
Ponthus de Châles, écuyer, nommé lieutenant
général le 28 juillet 1512.
Antoine Bonnet, docteur en droit, était lieute-
nant général en 1530.
Claude de Baronnat, écuyer, sieur de Bussy et
du Moulin-au-Comte, était lieutenant général en
1536.
Philibert Bonnet, docteur en droit, exerçait en
1544.
Jean de Gaspard, écuyer, sieur du Sou, de Bion-
nay et Haute -Clianal, uommé le 6 mars 1554 par
lettres données à Fontainebleau.
Etienne de la Roche, écuyer, sieur dudit lieu,
avait été lieutenant particulier et fut nommé lieu-
tenant général par lettres données à Blois le 28
février 1 589.
Claude Charrelon , sieur de la Ferrière, nommé
par lettres données à Paris le 28 aoiit 1 606.
DE VILLEFRANCHE. 279
Jacques Charreton, écuyer, sieur de la Terrière,
maître des requêtes, succéda à son père et exerçait
en 1 640.
Etienne de Couleurs, seigneur vicomte d'Arnas
et Chamburcy, conseiller du roi en ses conseils,
nommé lieutenant général au mois de juillet
1642.
François Mignot, écuyer, sieur de Bussy et la
Martizière, conseiller du roi en ses conseils, nommé
le 6 juillet 1650.
Noël Mignot, écuyer, sieur de Bussy. pourvu
en 1679.
Jacques-François-Marie Mignot, écuyer, seigneur
de Bussy et la Martizière, nommé le 13 juillet
1714.
François-Noél Mignot, écuyer, seigneur de Bussy,
pourvu en 1 741 .
Benoît Jacquet de la Colonge , en 1 748.
François-Biaise Guérin de la Colonge, écuyer,
lieutenant général nommé en 1770.
Pierre Dulac de Ponchon, sieur de la Pierre,
avait été avocat du roi, et fut nommé lieutenant
général en 1 789.
280 ■'OFFICIERS DU BAILLIAGE
LIEUTENANTS PARTICDLIERS CIVILS ET CRIMINELS, CRÉÉS EN
1532.
Guillaume Régomier, nommé à la création.
Etienne de la Roche, écuyer, sieur dudit lieu,
nommé lieutenant particulier civil et criminel par
lettres datées au camp de Ruffec, le 5 mars 1 569.
David Bellet, sieur de Boistrait, nommé le 28
février 1.o89.
François Bellet , écuyer , sieur de Boistrait, suc-
céda à David son père, et fut pourvu par lettres
datées à Paris le 23 janvier 1618.
Gabriel du Sauzey, écuyer, sieur de la Vénerie
et de Charmes, nommé par lettres du I I janvier
1631.
Jacques du Sauzey, écuyer, sieur de la Vénerie,
succéda à son père vers 1 665.
François Boltu, écuyer, sieur de St-Fond , en
1707.
Tiiomas Janson , sieur de RofTrav et de la Pilo-
nière, nommé en 1 722.
Jacques-André de Roche de Longdiamji . nom-
mé en 1 7A9.
DE VILLEFRANCHE. 281
Benoît Vaivolet, en 1766.
Jean-Claude Durand de Vermont, en 1 784.
LIEUTENANTS PARTICULIERS ASSESSEURS, CRÉÉS EN 1584.
César de Rétis , sieur de Marsangue et maître des
requêtes, fut pourvu de l'office de lieutenant parti-
culier assesseur le 22 juin 1603. Quelques diffi-
cultés avaient retardé cette nomination ; il ne put
même entrer en charge qu'en 1 60S.
Henri Convers, neveu du précédent, lui suc-
céda le 3 août 1 637.
David de Phelines , écuyer , sieur de la Char-
tonnière , avait été avocat du roi , et fut pourvu
de l'office de lieutenant assesseur le 1 0 novembre
1661.
Pierre de Phelines, écuyer, sieur de la Char-
tonnière , succéda à son père en 168f).
Jean de Phelines, écuyer, sieur de Ruyère , fut
pourvu en 171 0.
Alexis Noyel , écuyer , sieur de Monternost ,
nommé en 1 728.
Claude-François Cusin, sieur de Jasseron, pourvu
en 1747.
282 OFFICIERS DU BAILLIAGE
Pierre-François Bernigaud de Sercy , écuyer ,
en 1784.
AVOCATS DU ROI ET DE SON ALTESSE.
Nicolas de la Bessée , avocat du roi et procureur
général en Beaujolais en 1486.
Claude Giliquin, avocat du roi et procureur fiscal
en 1503.
Guillaume Cariât, docteur en droit, pourvu le
3 février 1S27.
Etienne du Tremblay, écuyer, nommé avocat
du roi le 30 septembre 1 ,539.
Michel Gillet, nommé le ]^'' décembre 1555.
Paul Régomier, pourvu par lettres données à
Fontaine-le-Comte le 27 mai 1574.
Christophe Fiot, nommé le 1 9 juin 1588.
Alexandre Bottu, écuyer, sieur de la Barmon-
dière, pourvu en 1625.
David de Phelines , écuyer, sieur de la Charton-
nière, nommé le 20 mai 1650.
Claude de la Roche , écuyer , sieur dudit lieu
et de Poncié, conseiller du roi on ses conseils.
DE Vn LEFRANCHE. 283
pourvu de l'office d'avocat du roi le 3 décembre
1661.
Jean-Baptiste de la Roche-Poncié , écuyer, sieur
de Bussière, maître des requêtes, succéda à son
père en 1710.
Pierre de la Font, sieur de Pougelon, nommé
en 1730.
Jean-Baptiste-Philibert MicoUier , pourvu en juil-
let 1 740. Il fut ensuite subdélégué de l'intendant.
Philibert Jacquet de Mignones, nommé en 1 759.
Châtelain d'Essertine, en 1 769.
Pierre Dulac de Ponchon , sieur de la Pierre , en
1 787 : ce fut le dernier. Il fut nommé lieutenant
général en 1789, et on ne le remplaça pas comme
avocat du roi, l'office ayant été supprimé peu après.
PROCUREURS GENERAUX DE BEAUJOLAIS, DEVENUS PLUS TARD
PROCUREURS DU ROI.
Hugues de Pizeys , doyen de Beaujeu, procu-
reur général de toute la terre de Beaujeu en 1 244.
Ceux qui suivirent Hugues de Pizeys nous sont
inconnus jusqu'à :
284 OFFICIERS DU BAILLIAGE
Guicbard Gacier, qui était en charge en 1 376 ,
et jura les privilèges de Villefranche ladite année.
Jean de Chevrot (Chevroti) , procureur général
du sire de Beaujeu en toute sa terre , en 1 41 1 .
Méraud du Bourg , en 1 425.
Michel de Rancé , en 1446.
Philippe Sotizon était en exercice eu 1 457.
Jacques de Viry , en 1 462.
François de Rimond (Riniondi) , en 1484.
Nicolas de la Bessée, en 1486.
Guillaume de Ponceton , écuyer , sieur de Fran-
chelins, exerçait en 1 522 comme procureur général.
Philippe de Ponceton , écuyer , succéda à son
père le 3 février 1527. Il prit plus tard la (|ualité
de procureur du roi.
Philippe du Crozet , nommé procureur du roi le
1 3 mars 1 551.
François Poget était procureur du roi eu 1 581 .
Antoine Poget, sieur de Jouxtecroc , succéda à
son père le 1 6 août 1593.
François Mignot, sieur de Jouxtecroc, succéda
à son beau-père le I 3 juillet 1613.
DE VILLEFRANCHE. 285
Laurent Fiot, sieur de Montgré , maître des re-
quêtes, exerçait en 1 640.
Laurent Bottu , écuyer, sieur de la Barmondière
et de la Fontaine , succéda à son beau-père le 2 7
novembre 1 6S4.
François Bottu, écuyer, sieur de la Barmondière
et de Montgré, succéda à son père le 1 4 avril 1 692.
Pierre-François Châtelain d'Essertine , pourvu
en 1723.
Benoît Vermorel, nommé en 1 762.
Jacques-André Châtelain de Belleroche , nommé
en 1 777. Il exerçait encore en 1 789.
LISTE GENERALE
DFS DIGNITAIRES DU CHAPITRE DE BEAUJEU.
DOYENS.
Le plus ancien dont nous ayons connaissance ,
est :
Duran, qui siégeait au temps de Bérard , évèque
de Màcon , sous le règne de Philippe P"^, vers l'an
1090.
Gauceran, en 1117.
Etienne , environ l'an 1150.
Pierre de Thélis, doyen en 1235, fondateur de
la chapelle de Ste-Marguerite.
Hugues de Pizeys était doyen en 124-4. Il fut
288 DIGNITAIRES
en même temps procureur général de toute la terre
de Beaujolais.
Guichardde Thélis était doyen en 1289.
H. de Maillac, vers l'an 1 300.
Pierre de Thélis II® du nom. qui mourut en
1332.
Jean du Duc fut élu en 1 332.
Pierre de Monceaux, en 1344.
Jean Besson.
Guillaume de Monceaux.
Pierre Baudet était doyen en 1399.
Hugues Baudet, en 1468.
Robert delà Goutte lui succéda, et fonda la cha-
pelle de St-Michel au doyenné.
Jean de la Goutte , élu le 1 2 janvier 1 499.
André Gouttard , qui fonda la chapelle de St-
Denis.
Claude de Montd'or fut élu vers 1 o30.
Nicolas de la Goutte, élu le 7 juin 1 549.
Guillaume Paradin (de Cuiseaux), élu le 29 no-
vembre 1554.
Antoine Garil. nommé le 30 juin 1 589, par rési-
gnation de Guillaume Paradin qui mourut le 1 8
janvier 1 590.
DU CHAPITRE DE BEAUJEU. 289
Antoine Garil IP du nom , reçu le 1 3 août 1 639,
parla résignation de son oncle ; il était encore doyen
en 1668.
Ponthus Bessié était doyen en 1750.
Laurent-Pontlius Bessié succéda à son oncle.
Ce fut le dernier doyen.
CHANTRES.
Guichard de Verneys.
Aimé de Montgiraud était chantre en 1288.
Jean Gelles, élu la même année et fondateur de
la chapelle de St-Nicolas.
Pierre de Thélis était chantre en 1 304.
Guichard d'Allant lui succéda , et était en exer-
cice en 1 332.
Vincent de Briendas, en 1387.
Guillaume Gayand, en 1496.
Jean Gayand, élu le 24 décembre 1519.
Jean de la Bessée , le 1 3 novembre 1 523.
II. 19
'-^90 DIGNITAIRES
Charles Gayand, le 23 juin 1 525.
André Charreton fut reçu le 24 juillet 1 544.
Jean de la Varenne, le 30 décembre 1590.
Claude Charreton , reçu en 1591, par démission
du précédent.
Hugues Charreton , reçu le 24 décembre 1592,
par résignation de Claude Charreton.
Claude de Ponceton, en 1605.
Antoine Carrige, recule 1 0 décembre 1 606, par
démission de Claude de Ponceton nommé abbé de
Joug-Dieu.
Philibert Carrige, élu en 161 7.
Nicolas du Sardier , reçu en novembre 1 644 ,
par résignation du précédent.
François du Sardier, reçu le 3 avril 1649, par
démission de Nicolas qui rentra dans le monde ,
n'étant pas encore lié aux ordres.
François Carrige , recule 30 septembre 1 655,
par suite de la démission de François du Sardier qui
se fit capucin.
Biaise Claret , reçu le 28 mars 1 664, par résigna-
tion de François Carrige qui, n'étant pas lié aux
ordres , rentra dans le monde et épousa la sœur
dudit Biaise Claret.
Jean du Bost était chantre en 1710.
DU CHAPITRE DE BEAUJEU. 291
Jean-François Gayot de la Rajasse était chantre
en 1754.
Jacques Varenard était chantre en 1 774, et l'a
été jusqu'à la suppression du chapitre.
SACRISTAINS.
Etienne de Montgiraud, sacristain de Beaujeuet
juge de la cour de Beaujolais en 1285. Il passa plus
tard au chapitre d'Aigueperse , qui venait d'être
fondé.
Robert de Tresmont lui succéda vers 1289.
Pierre de Monceaux, sacristain en 1 332.
Bernard de Vaux était sacristain en 1 334.
Pierre Courtin fut sacristain deBeaujeu, et se
démit le 6 décembre 1497.
Philippe de Rosset, sieur d'Arbain, lui succéda
et fut reçu le 1 6 décembre 1497.
Philippe de Rosset IP du nom succéda à son
oncle.
Philippe Gayand.
Pierre Gayand, reçu le 6 octobre 1557, par dé-
mission du précédent.
292 DIGNITAIRES DU CHAPITRE DE BEAUJEU.
Thomas Jardin , nommé en septembre 1 58o.
Thomas Mulot , le 9 juin 1 600.
Antoine Pressavin, reçu le 1 6 mai 1639.
La dignité de sacristain fut supprimée vers
I 650, et rétablie au siècle dernier.
Jacques Varenard était sacristain en 1 754.
Jean-Marie du Bost était sacristain en 1774.
Antoine Pressavin IP du nom fut le dernier sa-
cristain de Beaujeu.
RECHERCHES SUR L'EMPLACEMENT DE LUNNA.
Ce travail a paru pour la première fois en 1844 dans les annales
de la Société royale d'agriculture , histoire naturelle et arts utiles
de Lyon. Il y eut en outre un tirage à part , aujourd'hui épuisé. En
1847, sur le rapport de M. Walckenaër, l'Institut accorda a cet
opuscule une mention honorable sous le n" 5. Nous en publions ici
une nouvelle édition entièrement refondue , dans laq\ielle l'auteur
s'est efforcé de mettre à proCt les lumières nouvelles qu'il a pu re-
cueillir. Le calcul des distances, surtout, a été refait en entier d'une
manière plus exacte.
Ce souvenir de l'épotjue romaine, le seul peut-être que le Beaujolais
puisse nous offrir, devait naturellement faire partie de l'histoire de
ce pays.
#
RECHERCHES
SUR L'EMPLACEMENT DE LUNNA
DEUX VOIES ROMAINES
traversant la partie nord du département
du Rhône.
PAR M. D'AIGUEPERSE.
Un chemin traversait cette plaine fertile ;
Où l'on voit ces sillons , s'élevait une ville.
Hais quel était son nom ? L'antiquaire indécis
Le trouverait peut-être en fouillant ses débris.
L'étude et la connaissance de la géographie ancienne,
que l'on est convenu d'appeler géographie comparée, ne
sont parvenues au point où nous les voyons aujourd'hui
qu'après de longs et pénibles efforts.
Si , dans l'explication des écrits des anciens , les savants
du XVI® et du xvn® siècle déployèrent une érudition qui
n'a point encore été siu-passée, on est forcé de reconnaître,
d'un autre côté, qu'il lem- manqua un certain esprit de
critique , surtout dans les questions de géographie an-
cienne. Privés , d'ailleurs , de bonnes cartes , ils étaient
296 RECHERCHES
presque toujours réduits à leurs simples conjectures qui les
ont souvent trompés. Sans tenir compte ni des distances ,
ni de la position des lieux, une ressemblance même éloi-
gnée entre le nom ancien et le nom moderne leur suffisait
pour décider, par exemple, que Genaburn se retrouvait
dans Gien , Bibracte dans Beuvray ou dans Beaune , et No-
viodunuin dans Noyon. Nicolas Sanson, géographe du roi,
sous Louis XIII et Louis XIV, avait établi une règle dont il
ne se départait jamais : c'est que les capitales des diffé-
rentes nations gaïUoises étaient toujours et invariablement
les mêmes que les capitales des provinces françaises cor-
respondantes. D'après ce système, Gergovia n'était autre
chose que Clermont-Ferrand ; Braluspanlium, Beauvais,
et Uxelloduniim, Caliors. Cette opinion peut paraître sin-
gulière, mais la raison qu'il en donne (1) lest encore plus:
selon lui, cest faire tort à la réputation de César que de
lui faire prendre de misérables bicoques. On voit qu'il
compte pour rien les changements que peuvent prodiure
quinze à dix-huit siècles. Il eût été facile de lui répondre
que Babyloneet Mempliis, ces superbes capitales du monde
ancien, sont aujourd'hui moins que des bicoques, puisqu'il
n'en reste guère que la place qu'elles ont occupée; et ce-
pendant cette circonstance n'a jamais fait fort ni « la ré-
putation de Cyriis qui a pris l'une , ni à celle des Pharaons
qui ont habité l'autre.
D'Anville est le premier qui ait porté dans l'étude de
cette science l'exactitude et la précision auxquelles on est
redevable des progrès qu'elle a faits. La géographie mo-
derne lui dut beaucoup, la géographie ancienne lui dut
encore davantage; de conjecturale qu'elle était, il en fit
(1) Dans son Jdvis au lecteur , à la suite des Commentaires de
Cwar traduits par d'Ablancouit , iii-i", 1658.
SL'R LUNNA. 297
presque une science exacte où tout était assujetti à des cal-
culs rigoui'eux. En suivant la voie qu'il avait ouverte , les
géographes modernes n'ont laissé à leurs successeurs que
fort peu de chose à faire.
Dans le petit nombre de points encore indécis, il en est
un qui appartient au département du Rhône.
Une ville gallo-romaine d'une certaine importance a
existé dans notre Beaujolais; mais quel fut son emplace-
ment ? Pendant près de trois siècles , cette question , dont
la solution eût été si facile si on l'eut examinée sur le ter-
rain, a été un sujet de controverse pour les savants qui
faisaient de la géographie comparée dans leur cabinet.
Habitant le pays, notre position nous a fourni des lumières
et des éléments de conviction qui leur ont manqué. Nous
en avons profité pour rétabUr ce que nous croyons la vérité.
PREMIERE PARTIE
On sait qu'Agrippa avait fait de Lyon un centre d'où
rayonnaient les grandes et belles voies romaines qui tra-
versaient la Gaule (1). Une des plus importantes était celle
qui suivant, à peu de chose près, la route actuelle de Lyon
à Paris par la Bourgogne , la quittait à Auxerre et se diri-
geait, par Troyes, Chàlons-sur-Marne , Reims et Amiens,
sur Gessoriacum (Boidogne-sur-Mer). Nous n'avons à nous
occuper que de la partie comprise entre Lyon et Mâcon.
L'Itinéraire d'Antonin (2) fixe ainsi les stations à partir
de Lugdanum :
ASSA PAVLINI
M.
P.
XV.
LEVG.
X.
LVNNA
M.
P.
XV.
LEVG.
X.
MATISCONE
M.
P.
XV.
LEVG.
X.
(1) Lugdunum in medio instar arcis siium est... Eapr opter Agrippa
hoc ex loco parti tus est vias. Strabon , lib. iv, in fine.
(2) Antonini Augusti Itinerarium , curante Petro ffesselingio ;
in-4°, Amsterdam, 1735.
300 RECHERCHAS
La carte de Peutinger (1) supprime entièrement la sta-
tion d'Assa Paulini; elle compte xvi lieues gauloises de
Lugdunum à Lunna (2), et xiv de Lunna à Matisco. Ainsi
elle diffère considérablement avec l'Itinéraire sur les dis-
lances qui séparaient les stations intermédiaires entre Lug-
danuni et Matisco, et cependant, chose remarquable, elle
s'accorde avec lui sur la distance totale entre ces deux
villes, distance qui est de 45 milles romains, soit 30 lieues
gauloises. Au milieu de ce conflit , il faut chercher à dé-
terminer la position de Lunna; ce sera l'objet de notre
travail.
Cette question de géographie offre cette particularité que
jamais , peut-être , il n'en exista sur laquelle on ait entassé
autant d'erreurs. Les uns , et c'est le plus grand nombre ,
ne se sont attachés , dans cette recherche , qu'à de pré-
tendues analogies de noms : c'est ainsi qu'ils ont cru re-
trouver Lunna dans Lurcy sur la rive gauche de la Saône ,
dans Lugny au-delà de Màcon, voire même dans Beaujeu,
nous ne savons par quel motif (3). Ces diverses opinions
n'ont pas besoin d'être réfutées. Il faut en dire autant de
celle que nous avons trouvée dans un ouvrage récemment
(1) CeUe carte, la seule que les anciens nous aient laissée, doit
son nom à Conrad Peutinger, d'Augsbourg, son plus ancien possesseur
connu, et qui mourut en 154.7. Elle est aujourd'hui dans la biblio-
thèque impériale de Vienne. C'est un assemblage de diverses peaux
formant une bande de 2"2 pieds de long sur ^ pied de hauteur (mesure
d'Augsbourg). Les noms y sont écrits en caractères lombards. On la
croit copiée d'après une carte faite sous Théodosc. D'Amille la cite
toujours sous le nom de Table Théodosienne.
(2) Cette carte porte Ludna ; mais comme les noms y sont le plus
souvent défigurés , nous préférons la leçon de l'Itinéraire.
(3) Itiner. Anton., p. 359. Note de Wesseling sur Lunna.
SUR LUNNA. 301
publié (1), OÙ l'on assure que Villefi-anche, cette ville mo-
derne que nous avions crue jusqu'ici fondée par les sires
de Beaujeu (2) , est l'ancienne Lunna; et ce qui le prouve
évidemment, c'est qu'il existe dans ses environs un village
nommé Limas!!! Si cette assertion était vraie, le légion-
naire romain, voyageant pédestrement pour rejoindre sa
cohorte en garnison dans le nord de la Gaule ou dans la
Bretagne , n'eût pas manqué de murmurer contre la sottise
de ceux qui auraient fixé les distances de telle sorte
qu'après avoir parcouru l'étape d^Assa Panlini (3) à Lunna
dans l'espace d'une heure, le malhem-eux piéton aurait été
obligé d'en mettre sept le lendemain pour se rendre de
Lunna à Matisco (4).
Mais l'opinion la plus généralement adoptée sur ce point,
celle qu'on retrouve dans presque tous les ouvrages ayant
plus d'un siècle d'existence, et qui s'en sont occupés, c'est
que Cluny est l'ancienne Lunna. Josias Sinder (5), un de
ceux qui ont le plus contribué à propager cette étrange
supposition, va jusqu'à prétendre qu'au lieu de Lunna,
il faut lire Clunia dans l'Itinéraire d'Antonin, aussi bien
que sur la carte de Peutinger. Ce n'est pas la première fois
que nous voyons les commentateurs altérer le texte des ma-
nuscrits les plus anciens et les plus authentiques , pour le
(d) Annuaire départemental , Lyon, 1814-.
(2) XoyezMe'moires concernant cequ'i l y a de plus remarquable dans
Fillefranche, capitale du Beaujolois; va-k", \ illefranche, 1671, p. 11.
(3) Aujourd'hui Anse. Dans le moyen-âge, son nom était Ansa.
De 1025 à 1112, il s'y est tenu six conciles.
(i) Aujourd'hui Mâcon , ville fort ancienne , puisqu'elle existait
avant l'arrivée de Jules César dans les Gaules. Il en parle dans ses
Commentaires. Elle possédait , sous les Romains , une fabrique de
flèches et de dards , Sagittaria.
(5) Né à Cappel , près Zurich, en 1530 : mort en 1576.
302 RECHERCHES
faire concorder avec leui's opinions. Ainsi, d'après Simler
et ses nombreux adhérents, le voyageur se rendant d'Assa
Paulini à iValisco, au lieu de suivre cette belle plaine qui
borde la Saône, et au travers de laquelle il pouvait prendre
son chemin en ligne droite , se serait détourné à gauche
pour s'enfoncer dans les montagnes du Beaujolais et du
Maçonnais , et, après un immense détour, il serait arrivé à
Màcon par le nord-ouest, au lieu d'y entrer par la porte du
sud qui fait face à Lyon. Pour tout homme connaissant le
pays, cette opinion paraît tellement extravagante, qu'on a
peine à comprendi'c comment elle a pu s'accréditer et se
soutenir aussi longtemps. Nous croyons cependant pouvoir
l'expliquer d'une manière assez naturelle : Cluny se trou-
vait place sur une autre voie romaine dont nous parlerons
dans un instant, et qui , durant le moyen-àge, parait avoir
été la route ordinaire pour les voyageurs allant de Lyon à
Paris et réciproquement. Ces derniers trouvant Cluny sur
leur chemin, la ressemblance de nom le leur a fait prendre
pour Lunna. Celte erreur adoptée par tout le monde (1) a
passé pour une vérité incontestable pendant deux siècles,
c'est-à-dire jusqu'au moment où d'Anville est venu la dé-
truire.
Chose incroyable ! aucun géographe avant lui n'avait eu
l'idée, pourtant bien simple, de chercher Lunna sur la route
de Lyon à iMàcon et non ailleurs. Guidé par son instinct, qui
l'a rarement trompé, il avait d'abord adopté la position de
(1) Il faut en excepter le savant Adrien de Valois, qui rejette l'opi-
nion de Simler, et paraît incliner pour la position de Belleville : niais
il n'ose pas se prononcer, et propose en môme temps Beaujeu qui
s'écarte de 13 à li kilomètres à l'ouest de l'ancienne route de Paris.
Voyez Hadriani Falesii Notitia Galliarum , p. i8 , verbo y^sa
Paulini.
SUR LUNNA. 303
Belleville. Plus tard, dans sa Notice de tancienne Gaule (1),
il s'est rétracté, parce que, dit-il, « BelleviUe est trop près
« d'Anse et trop loin de Màcon. » Il a reculé l'emplacement
de Lunna au nord jusque vers les confins du Beaujolais et
du Maçonnais, c'est-à-dire jusqu'à Lancié, commune du dé-
partement du Rhône, mais qui autrefois était partagée par
la limite des deux provinces. Ainsi d'Anville abandonne sa
première opinion, parce qu'il croit trouver dans les distances
une différence dont il ne nous fait pas connaître le chiffre ,
mais que nous verrons bientôt se réduire à rien, et il pro-
pose en remplacement un nouveau système qui produirait
une bien autre différence , puisqu'elle s'élèverait à plus de
4,500 pas romains, c'est-à-dire à plus de six kilomètres et
demi. Pour expliquer une erreur aussi forte de la part d'un
homme aussi judicieux, il faut nécessairement supposer
qu'il n'a opéré que sur de mauvaises cartes , et que celle
de Cassini, qui représente cette partie de la France, n'était
pas encore publiée lorsqu'il composa sa Notice de la Gaule.
Nous avons même de ce dernier fait une preuve matérielle :
la carte de Cassini nous montre la route de Paris telle
qu'elle est aujourd'hui, c'est-à-dire passant à un kilomètre
environ à fouest de BeUeviUe. Or, en 1760, époque où fut
publiée la Notice de la Gaule, cette route traversait encore
BelleviUe , comme nous le verrons dans un instant. La carte
n'est donc venue que plus tard.
Si pourtant, par respect poiu* le grand nom de d'Anville,
on adoptait son hypothèse, Lunna serait Lancié et l'on ne
manquerait pas de trouver quelque analogie entre ces deux
noms. Poiu- prouver fantiquité de ce village, on ferait va-
loir le beau Tumulus gaulois qu'il possède; on rappelle-
rait l'usage si fréquent chez les anciens de placer les tom-
(1) Paris, 1760, in-l», p. 426.
304 RECHERCHES
beaux au long des grandes routes. Mais , hâtons - nous
de le dire, cette opinion, inconciliable avec les distances
de l'Itinéraire et de la carte de Peutinger, est tout-à-fait
inadmissible; elle serait condamnée par d'AnviUe lui-même
mieux informé.
Plus heureux que lui, M. Walckenaër (1) a eu à sa dis-
position les cartes de Cassini. Mesurant les distances à
l'aide du compas, il a trouvé, comme nous l'avions trouvé
nous-même avant de connaître son ouvrage , que le niiheu
de la distance qui sépare Anse et Màcon tombe précisé-
ment à Saint-Jean-d'Ardière , petit village traversé par la
route actuelle de Paris et qui possède un beau pont sur
l'Ardiére, joUe rivière dont les bords n'ont presque rien à
envier à ceux du Lignon. M. Walckenaër s'est borné à
placer le nom de Saint-Jean- d'Ardicre à côté de celui de
Lunna, sans l'accompagner d'aucune explication sur ses
motifs, ce qui nous fait présumer qu'il n'a eu d'autre élé-
ment de conviction que la carte de Cassini , et qu'il n'y a
point ajouté, comme nous, un examen attentif des loca-
lités. En fixant ainsi la position de Liinna, il suppose que
l'ancienne voie romaine suivait exactement la même di-
rection que la route actuelle , ou , en d'autres termes , que
ces deux routes n'en font qu'une. Or, nous allons voir dans
un instant que rien n'est moins prouvé. Le contraire nous
paraît même établi d'une manière évidente.
Les Mémoires de la Société Edaenne (2) , l'ouvTage le
plus récent, à notre connaissance, où ce point de géographie
se trouve rappelé , le présentent comme encore indécis.
Dans la description du pays des Ségusiaves , on lit ces
(i) Géographie ancienne, historique et comparée des Gaules cel-
tique et transalpine, 2 vol. in-R», Paris, 18^0.
(2) Autun, IS4i, in-8», p. 8 cl 11.
SUR LUNNA. 305
mots : Lunna, lieu entre Assa Paulini et Matixco dont la
position n'est pas bien connue. El plus loin : Lunna , lieu à
chercher entre Belleville et Beaujeu.
La question reste donc entière. Nous allons tâcher de
rassembler quelques éléments à l'aide desquels on pourra
la résoudre avec un degré de certitude auquel n'a pu en-
core atteindre aucun de ceux qui ont mis en avant les
différentes hypothèses que nous avons passées en revue.
Conmiençons par établir le degré de confiance que nous
devons accorder à ritinéraire d'Antonin et à la carte de
Peulinger. Nous avons vu que le premier divise la distance
de Lugdunum à Matîsco en trois parties égales de xv milles
romains chacune, soit x lieues gauloises, savoir : de Lug-
dunum à Assu Paulini, ^Assa Paulini à Lunna et de Lunna
à Matisco. Nous avons déjà une forte présomption en faveur
de l'exactitude de ces chiffres, c'est que la distance de Lyon
à Anse, de l'aveu de tout le monde l'ancienne Assa Paulini,
forme exactement le tiers de la distance totale de Lvon à
Màcon.
La carte de Peutinger présente un ordre de choses tout
différent; elle supprime la station d'issff, place Lunna à
XVI lieues gauloises de Lugdunum, et à xiv de Matisco,
c'est-à-dire qu'elle le rapproche de Lugdunum de iv Lieues
gauloises, soit vi milles romains. Si l'on adoptait ces der-
niers chiffres, il faudrait placer Lunna entre Villefranche et
Saint-Georges-de-Reneins, à peu près au lieu nommé les
Tournelles de Flandre. Ce serait une nouvelle hypothèse à
laquelle personne n'a encore songé, mais qui, à nos yeux,
n'aurait d'autre mérite cpie celui de la nouveauté. Cet en-
droit ne possède qu'une auberge et deux pavillons de con-
struction moderne. On n'y trouve aucun vestige qui puisse
faire supposer qu'il y ait jamais existé , non pas une ville ,
mais même un village. Cette position a d'ailleurs l'incon-
vénient de partager d'une manière trop inégale la distance
II. 20
306 RECHERCHES
entre Anse et Màcon. Il n'am-ait fallu que deux heures et
quart pour venir d'Anse, et de là il en aiu-ait fallu près de
six pour aller à Màcon II faut donc abandonner la carte de
Peutingcr et s'en tenir à l'Itinéraire, dont l'exactitude par-
faite dans tout ce que nous connaissons doit nous le faire
supposer aussi exact pour la position de Liwna, Y inconnue
que nous clicrchons. Ce qui , entre autres motifs , nous
porte à croire à l'exactitude de ses cliifires pour cette por-
tion de voie romaine, c'est qu'il donne les distances tout
à la fois en milles romains et en lieues g.aidoises, et que ces
nond>res concordent parfaitement entre eux, c'est-à-dire
dans la proportion d'un mille et demi poiu- une lieue gau-
loise, proportion sur laquelle tous les géographes sont
d'accord (1).
Avant de nous livrer au c;dcul des distances , il est bon
de rappeler que le mille romain était composé de mille pas
géométriques de cinq pieds romains chacun (2). L'opinion
(1) Ce point est réglé par mi passage d'Ammien MarccUin, liv. xvi,
chap. 12 , cl jiar >in autre de Jornandès , de Rébus Geticis , chap. 36.
(Voird'AnviUc, préface de sa Notice de l'ancienne Gaule, p. xii etxiii,
cl liergier , Histoire des grands chemins de l'empire romain , liv. m,
c. XII , n. 9. )
(2) Le pied romain ne valait que 10 pouces 10 lignes et 6,10 de
ligne du pied do roi. Dans notre premier travail, nous avions adopté
l'évaluation de d'Anville qui fixe à 7i)6 toises, soit 1,473 mètres 47
centimètres, la valeur du mille romain. L'opinion qui porle celle valeur
à 760 loises , soil 1,481 mètres 26 ccnlimètres , paraît plus générale-
ment adoptée aujourd'hui. Elle l'a été nolannuent par M. \N alckenaër
(Histoire d'Horace, t. i''', p. 233). Cette fixation que nous croyons
se rapprocher beaucoup de la vérité, et qui surtout donne des résultats
d'une exactitude remarquable en l'appliquant .\ la roule doni nous
nous occupons, est une moyenne entre les différentes évaliialions
données par les savants. Fréret avait adopté le chiffre de 761 toises.
Les PP. Riccioli cl Crimaldi , savanis jésuites , en mesurant, par des
opérations géométriques faites .sur l'ancienne l'ia ,Emilia qui suit mu-
SUR LUNINA. 307
qui [L-iraît avoir prévalu aujourd'hui fixe la valeur du miUe
romain à 760 toises, équivalant à 1,481 mètres 26 centi-
mètres. La lieue gauloise était par conséquent de 1,140
toises, soit 2,221 mètres 90 centimètres.
L'Itinéraire d'Antonin, d'accord en cela avecla carte de
i^eutinger, porte à 45 milles, soit 30 lieues gauloises, la dis-
tance totale de Lvgdiinum à Matisco. Ces 45 milles font
34,200 toises qui , réduites en mesures nouvelles , repré-
sentent 66 kilomètres 657 mètres. Le livre de poste publié
chaque année par l'administration , compte de Lyon à
Màcon 67 idlomètres; mais, comme le relais de la poste
aux chevaux de cette dernière viUe est situé à son extré-
mité nord, et que la mesure doit être prise au centre de la
viUe, nous croyons devoir déduire 500 mètres sur les 67
kilomètres, d'où il suit que la dillerence entre les mesures
romaines et les mesures françaises n'est plus que de 157
mètres, ce qui est bien peu de chose siu* une pareille
étendue.
D'après l'Itinéraire , que nous adoptons comme base de
nos calculs, nous devons trouver la position de Lunna aux
deux tiers de la distance de Lyon à Màcon, ou, en d'autres
termes, à moitié chemin d'Anse à Màcon. M. Walckenaër,
en mesurant sur la carte de Cassini, a trouvé, comme nous,
que ce point tombait précisément au pont de l'Ardière ;
mais, quelle que soit l'exactitude des cartes de Cassini , une
chose les surpasse encore dans ce genre de mérite , ce sont
ligne droite entre Bologne elModène, la dislance de 25 milles romains
qui sépare ces deux villes , avaient trouvé que le mille répondait à
766 toises. Voyez Mémoires de l'Académie des inscriptions et belles-
lettres , vol. xrv-, p. 163, 164. Au reste, ces différences ne peuvent
influer en rien sur la justesse de nos calculs, puisque nous cherchons
Lunna aux deux tiers de la distance de Lyon à Màcon, et que, pour
déterminer ce point, nous ne faisons usage que des mesures officielles
françaises.
308 RECHERCHES
les mesures officielles prises sur les lieux mêmes par les
ingénieurs des ponts et chaussées, et constatées par les
bornes kilométriques placées au loni> des grandes routes :
aussi nous n'hésitons pas à les préférer.
La distance totale de Lyon à Màcon étant de 66 kilomètres
et 500 mètres, le point que nous cherchons doit se trouver
à 44,333 mètres de Lyon et à 22,167 de Màcon; mesure
sur la route de Paris, au lieu dattciiulrc S;iinl-Jcan-d'Ar-
dière, il reste au midi de ce village, et tombe à 166 mètres
au nord de la Croisée de Bettevitle, en partant du point
d'intersection de la route de Paris et de celle de Beaujcu (1).
Or, sur le point où aboutissent les 166 mètres, il n'existe
absolument aucune trace d'une ancienne ville, ni même
d'un village. Persisterait-on à vouloir placer Lunna à Saint-
Jean-d'Ardière? mais, oiUro qu'il est trop au nord déplus
de 800 mètres, ce petit \ iUage serait dans l'impuissance de
nous montrer le moindre vestige d'antiquité attestant que
jadis il ait eu plus d'importance qu'aujourd'hui. Si on vou-
lait se faire un argument de la direction des chaussées
conduisant en ligne droite à Saint-Jean-d'Ardière, nous
répondrions que ces chaussées sont d'une date assez ré-
cente. La plus ancienne, celle entre Saint-Georges et la
Croisée, n'a pas un siècle d'existence, nous en sommes cer-
tain. Elle fut construite de 1750 à 1760, sous le ministère
de M. Trudaine, à qui la France dut tant de belles routes (2),
et dont le nom cependant est à peine connu aujourd'hui.
(1) Il laul remarquer que nos mesures oui M prises en 1844, e"esl-
à-dire avant que la roule royale eût été allongée parla rectification qui,
pour éviter les hauteurs de Linionest, lui fait eonlourner la montagne.
A celte époque, la borne kilométrique n" 44 se trouvait plaeée à 1G7
mètres au midi de la Croisée.
(2) Laerelclle , Histoire de France pendant le dii-liuitienie siècle ,
livre X.
SUR LDNNA. 30'J
Des vieillards iiuus ont rapporté que chaque village du
Beaujolais envoyait, à son tour, ses habitants travailler par
corvée à cette chaussée. Quant à celle au nord de Saint-
Jean , et qui s'aligne avec la précédente , des renseigne-
ments également certains nous ont appris qu'elle fut cons-
truite peu d'années après l'autre, et achevée, ainsi que le
pont del'Ardière, en 1767.
Ces chaussées étant modernes, rien, dès lors, ne prouve
que la voie romaine suivît exactement la même direction
que la route actuelle , dans une immense plaine , où elle
pouvait presque indifleremment appuyer plus ou moins à
droite ou à gauche.
Il suit de là que , n'ayant pu trouver l'emplacement de
Lunna sur la route royale, il faut nécessairement le cher-
cher ailleurs.
Après de longues recherches et un examen des plus minu-
tieux, nous déclarons que la position de Belleville est la
seule qui nous semble réunir toutes les conditions, résoudre
toutes les difficultés. Cette petite ville située entre la grande
route de Paris et la Saône, à égale distance de l'une et de
l'autre, paraît fort ancienne. Ce qui tend à le prouver,
c'est qu'on ignore complètement l'époque de sa fondation,
tandis que la même incertitude n'existe point à l'égard de
Beaujeu et de Villefranche qu'on sait avoir été fondés, dans
le moyen-àge, par les siresde Beaujeu. Ses murs d'enceinte
en briques, dont il existe encore des restes, et sa belle
église, dont le style d'architecture est roman-byzantin,
semblent attester qu'elle fut autrefois plus importante
qu'aujourd'hui. Elle est coupée en croix par deux larges
rues, qui se dirigent de l'est à l'ouest et du nord au sud.
La première est empruntée par la route départementale de
la Saône à la Loire, ce qui la rend très animée. La seconde,
beaucoup plus tranquille , semble pourtant annoncer qu'à
une époque peu éloignée une grande route la suivait éga-
310 RECHERCHES
lenient. En eftet, des documents authentiques et les sou-
venirs de quelques vieillards nous apprennent que la route
de Paris y passait encore en 1765. L'extrcniité nord de cette
rue se nomme toujours la Porte de Mdcon, l'extrémité sud,
/a Porte de Villefranche.
Mais ce cjui surtout révèle, d'une manière invincible,
l'existence d'une ville gallo-romaine sur les ruines de
laquelle repose Belleville, ce sont les divers débris et objets
d'antiquités, tels que poteries, mosaïques, statuettes et mé-
dailles, qu'on Irouve assez frécpienunent , suit dans l'inté-
rieur de la ville moderne, soit en dehors et notamment au
hameau de la Communderie situé au nord, ainsi qu'à celui
ôHAiguerande situé au midi. La présence de ces antiquités
liors de l'enceinte actuelle semble prouver que f.unna était
plus considérable que Belleville, et surtout plus allongée du
midi au nord. En efl'et, Villefranche ni Beaujeu n'existant
pas sous les Romains, Lunna devait naturellement être la
capitale de ce petit pays si riche et si fertile dans la partie
qui avoisine la Saône. Placée tout à la fois sur une grande
voie romaine et presque aux bords de cette rivière, son
commerce ne pouvait manquer d'être florissant.
Tout concourt donc à établir que Belleville occupe la
place d'une ville ancienne ([ui ne peut être que /-«/!««; mais
son nom tout moderne a du dcniulorles antiquaires, qui n'y
trouvaient aucune analogie avec celui de la viUe romaine.
Quant à sa distance de Lyon et de Màcon, Belleville rera-
plil mieux ([ue nul autre endroit les conditions posées par
l'Itinéraire d'Antonin. Rien de plus facile que tfy faire pas-
ser la voie romaine , puisque , sous Louis XV, la route de
Paris y passait encore. Nous venons de voir que Lunna
doit se trouver à 4-5,3.3.3 mètres de Lyon et à 22,107 de
Màcon , et que ce point mesuré sur la route ;ictuelle de
Paris, qui doit être, à peu de chose près, parallèle à l'an-
cienne voie romaiiif. l(tnil>r à ItKi iiièlres au nord de la
SUR LUNNA. 31 I
Croisée ; or, comme la Croisée est à peu près à la Jiauteur
du centre de Belleville , il en résulte que si les 44,333
mètres dépassent son centre de 166 mètres environ, ils
sont loin de dépasser son enceinte septentrionale actuelle.
Celte légère difi'érence, à laquelle d'Anville ne se fût
pas même arrêté , s'explique d'ailleurs d'une manière
très naturelle. La route royale de Lyon à Màcon , sur la-
quelle nous avons mesiu"é les distances, contient, dans la
partie qui s'étend de Lyon jusqu'à la liauteiu" de Belleville,
des chaussées modernes sur une longueur assez considé-
rable. Ces chaussées faites sous Louis XV se trouvent sur-
tout dans la plaine d'Anse , entre cette dernière ville et le
village des Chères et entre Saint-Georges et la Croisée.
On conçoit facilement que la voie romaine, forcée à des
détours pour éviter les débordements de la Saône , devait
être plus longue de Lugdimum à Lunna que la route royale
actuelle. Ces chaussées tirées en ligne droite ont dû évi-
demment raccourcir la distance, et, en appliquant à la route
moderne les mesures de l'Itinéraire , elles devaient néces-
sairement donner un excédant qui , du reste , s'est trouvé
bien faible.
D'après ces explications, le point cherché tombe à peu
près au centre de Belleville ; dès lors le problème se trouve
complètement résolu.
Pour fortifier encore nos éléments de conviction, ajoutons
que , dans un rayon de plus d'une lieue autour de Belle-
ville, on chercherait vainement un lieu qui offiit la moindre
trace d'antiquité, ou qui, par sa position, put prétendre oc-
cuper l'emplacement de Lunna : Belleville seule remplit
toutes les conditions d'antiquité et de distance.
Si nous ne nous laissons pas abuser par le faible qu'on a
toujours pour son opinion, quand on croit avoir découvert
la vérité, il nous semble que nos preuves ont acquis l'évi-
312 RECHERCHES
dence d'une démonstration niatliéniatique (1). Notre con-
viction est d'autant plus profonde, qu'elle ne s'est produite
qu'à la suite d'un examen attentif des localités et d'un
calcul rigoureux des distances. En commençant notre tra-
vail, nous n'avions point, comme il arrive trop souvent,
d'opinion arrêtée; et même, si nous avions été obligé d'en
exjjrimer une, elle eût été probablement toute différente de
celle d'aujourd'hui. Il est difficile, en effet, de se soustraire
à l'influence qu'exercent des noms tels que ceux des d' An-
ville et des Walckenaër.
Au reste, nous n'avons point la prétention d'avoir émis
une idée que personne n'ait eue avant nous. Loin d'être
nouvelle, cette idée est, au contraire , fort ancienne. Bien
que les savants ne l'eussent point adoptée, elle s'est con-
servée dans nos chroniques locales, mais surtout dans les
traditions du pays.
Guillaume Paradin (2) , historien du xvi* siècle et doyen
du chapitre de Beaujeu , s'exprime ainsi : liellevilte en
Beaujolais, sus la riuiere de Saône, que les anli(jucs nom-
moyenl Luna ou Lunnu, corne il appert par f Itinéraire et
Voyager de l'Empereur Antonin. Jacqiies Severt, que l'on
peut compter au nombre des chroniqueurs de notre pro-
(1) M. Walckenaër, le d'Anvillc de notre époque , a fait à l'auteur
de ce travail l'iionneur de lui dire qu'il regardait la quc>tion comme
dé/initiveiiifiit jugée, en ajoutant ces paroles cgalcuieiit honorables
pour lui cl pour celui à qui elles s'adressaient : « Vous avez très bien
<( fait de réfuter l'opinion que j'avais émise: il est bien évident qu'étant
" sur le terrain, ^ous avez dû y trouver des lumières que mes cartes
" n'ont pu me fournir. « Sa haute impartialité ne s'est point arrêtée
là, et c'est sur son rapport que l'Institut a décerné une mention hono-
rable à cet opuscule.
(2) Mémoires de Vhhioire de Lyon , in-fol. Lyon, 1575, p. 407.
SUR LUNNA. 31 3
vince, parle de Bellcville en ces termes (1) : Belle-Villa'i
quœ anliquis Lunna vocitahatur. Dans un autre de ses ou-
vrages (2) il est encore plus explicite : Lunna, sic olim
vocitala ut ex provinciarum Itinerario Antonini impera-
toris munifeslum est, vulgo Bella-Villa, Araris porlus.
Mais c'est principalement dans les souvenirs des habi-
tants de BclleviUe que cette tradition s'était perpétuée d'une
manière remarquable. Nous en avons une preuve assez sin-
gulière qui mérite d'èlre rapportée. Dans ces joiu^s néfastes
où Lyon se nommait Commune - Affranchie , Saint- Denis
Franciade, et Saint-Pierre-le-Moutier Brutus-le-Magnanime ,
Belleville crut devoir aussi changer de nom. Un arrêté pris
parle Conseil général de la commune, le 5 pluviôse an II,
adopta celui de Belluna, attendu, est-il dit, que la commune
se nommait anciennement Lunna. Cet arrêté, envoyé à la
Convention, qui négligea de le sanctionner, n'eut point de
suite; mais, en fondant ainsi l'ancien nom romain avec le
nom moderne, il constate d'une manière évidente l'opinion
traditionnelle des habitants de Belleville siu- l'antiquité de
leur patrie (3).
(1) Chronologia histnrica , etc. , de Maiisconensibus Episcopis.
Êyon, 1607, in-4», p. 202.
(2)Z>e Orbis Catoptrici principiis. In-l", Paris, 1598, p. 25.
(3) Nous devons beaucoup de renseignements utiles au zèle éclairé
et à l'obligeance de M. l'abbé Chambeyron, ancien vicaire de Belle-,
ville , aujourd'hui l'un des vicaires de la catliédrale de Lyon. 11 a re-
cueilli une foule de documents précieux pour l'histoire du Beaujolais ,
et surtout de Belleville. Il serait bien à désirer, dans l'intérêt de la
science , qu'il publiât le fruit de ses savantes recherches.
M. Valentin Smith , conseiller à la Cour d'appel de Lyon , au-
teur d'uu travail sur les Insubres des bords de la Saune , travail
inséré dans la Revue du Lyonnais , nous communique une re-
martjue importante qui , naturellement , ti-ouvc ici sa place.
Selon Tite-Live (1), cette peuplade gauloise, qui Avisait partie
de la nation des Eduens , était allée , avec plusieurs autres na-
tions celtiques , s'établir dans le nord de l'Italie. D'Anville (2) a
déjà remarqué l'identité de nom entre le Mediolanum qu'ils
fondèrent dans la Gaule Cisalpine , et celui que nous retrou-
vons comme station entre fMgdimum et Rodumna , dans le
pays des Ségusiaves, clients des Eduens. La même identité existe
entre Lnnna des Lords de la Saône et son homonyme des Lords
de la Macra, que son port a rendu célèLre (^3). Doit-on ne voir,
dans cette particularité, que l'effet du hasard? n'est-il pas plus
naturel de l'atti-ibucr au désir que les Insubres ont dû éprouver
de conserver un souvenir de leur pays ?
(I) Lib. T, c. 34.
(3) Notice il» la Gaule, p. 38!I.
(3) On connail ce vers il'Ennius :
Ltinaï portum , esl opertv cognoscere , cives.
C'est aujourd'hui le port de la Speiiia , dont le génie de Napoléon voulait U\\w le plus beuu
port de la Méditerranée.
SECONDE PARTIE.
A côté de cette grande voie romaine qui vient de nous
occuper, il en existait une autre qui s'embranchait sur la
voie principale. C'était une de ces routes secondaires que
les itinéraires désignent sous le nom de Compcndium (1).
EUe avait, en effet, l'avantage de se rendre à Autun par une
ligne beaucoup plus directe, en traversant les montagnes
du Beaujolais et du Maçonnais. Son point de départ était
précisément Lunna. Cette ancienne route subsiste encore;
en sortant de Belleville, elle porte le nom de chemin ferré,
se dirige au nord-ouest , traverse à Saint-Jean-d'Ardière la
route de Paris, poiu-suit son cours sans interruption sm- les
communes de Villié, Avenas et Ouroux, d'où elle se dirige,
par Saint-Jacques-des- Arrêts, GermoUe, Tramayes et Saint-
Point (2) , sur Cluny, et de là sur Autun. Elle est connue
dans le Beaujolais sous les noms de chemin ferré ou de
chemin des Romains. Nous l'avons vue citée sous ce der-
(1) LiUéralemenl un chemin abrégé.
(2) Lieu immortalisé par la demeure d'un grand poète.
316 RECHERCHES
nier nom dans des titres fort anciens. Outre ces deux noms
attestant son origine , elle conserve encore à l'appui de son
antiquité quelques restes de pavé , particularité qu'elle ne
partage avec aucun autre chemin du pays. On peut ajouter
que la manière intelligente dont elle est tracée empêche de
la confondre avec les chemins vicinaux , dont la direction
accuse l'absence de toute espèce de combinaison.
On nous objectera peut-être que ni l'Itinéraire d'Autonin,
ni la carte de Peutinger ne font mention de cette route;
mais on ne peut rien en conclure. D'Anvillc a constaté
l'existence d'un grand nombre de voies romaines qui se
trouvent dans le même cas.
L'avantage qu'avait cette route d'être plus courte, la fit
préférer dans le moyen-âge par les voyageurs allant de
Paris à Lyon et réciproquement. Dans un temps où l'état
des grands chemins rendait presque impossible l'usage des
voitures, il n'y avait que deux manières de voyager, les
riches à cheval et les pauvres à pied. Dans ces deux cas,
on prend toujours de préférence le chemin le plus coiu-t,
même au travers des montagnes , et l'on délaisse celui de
la plaine, lorsqu'il est le plus long. Aujourd'hui c'est tout
le contraire , mais notre manière de voyager est bien
cUIÏ'érente.
Peut-être on nous demandera d'après ([uelles preuves
nous avançons que cette route était la plus fréquentée dans
le moyen-âge. Nous pouvons en rapporter dciLx assez re-
marquables. La première nous est fournie par le monument
si connu sous le nom iVAulel d'Aoenas, qui rappelle l'of-
frande d'une église faite à saint Vincent par un roi de
France qu'on a cru être Louis-lc-Débonnaire, mais qui pa-
rait plutôt être saint Louis. L'inscription donne une date
(12 juillet) qui doit être celle du passage de ce prince.
Conmicnt croire qu'un roi de France serait allé chercher
SUR LUNNA. 31 7
un misérable village perdu dans les montagnes, si la grande
route ne l'y avait conduit tout naturellement?
Nous trouvons la seconde preuve dans le Journal de
Guillaume Paradin (1). 11 nous apprend que François de
Mandelot , gouverneur de Lyon sous Charles IX , revenant
de la court, avait couché à Ouroux, d'où, en suivant tou-
jours la même route, il était allé, le lendemain, dîner au
château de \ Ecluse situé au bord de cette ancienne voie
romaine, à un kilomètre environ au nord de BeUeville, et
de là s'était rendu au gile à Villcfranche. Ceci se passait
en octobre 1573.
Ce n'est que bien plus tard , et lorsque l'usage des voi-
tures a prévalu, qu'on a préféré la route par Màcon et Cha-
lon, et que l'autre s'est trouvée abandonnée. Aujourd'hui
il est question d'en faire un chemin de grande communi-
cation ; mais , en attendant que ce projet s'accomplisse ,
Avenas ne voit plus, depuis longtemps, les rois ni les gou-
verneurs traverser son maigre et sauvage territoire.
(1) Inséré clans la Revue ilii Lyonnais, août 1857. L'auteur de cet
article possède le manusciit autographe de ce journal.
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
ARMORîAL DU BEAUJOLAIS.
AGNIEL, seigneur de Chenelettc.
Coupé, an 1 d'azur à 5 étoiles d'argent,
iTi faspe , surmontées d'un soleil d'or: au
'2 d'or , au mouton passant d'azur.
AGNOT, seigneur de Champre-
nard.
De gueules , à 2 épées à l'antique d'or,
posées en sautoir; sur le tout à l'écusson
de sable à la fasee d'argent.
21
ARMORIAI. Dl BEAUJOLAIS.
D'AIGUEPERSE , a donné des tna-
iïistrats distiniiués à la prévôté
do Bcaujeu.
Do sabk- , à 5 fasccs ondées d'or ,
accoinpagnî'es de iï roses d'argent , 2 en
i-licf . 1 en pointe.
D'ALBON , seigneur de la Forêts.
Ecartelé au 1 et 4 de sable , à la croix
d'or: au 2 cl 3 d'or, au dauphin vif d'azur,
langue, Larbé, crê té et oreille de gueules:
l'écu sommé d'une couronne à lanliqiie.
Devise : A crucf. Victoria.
D'AMANZE, seigneur d'Arcinges.
De gueules, à .ï coquilles d'or, posées 2
rn <-hcf el I en pointe.
4 '} '^ 4
'Y 'W '«fj -^
\^l^ 'l^ ^)f^ '^
t s.> -j» -^ M
D'APCHON, seigneur de Monlre-
nard.
D'or, semé <le fleurs de lis d'azur.
.^ -j*
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS. 323
D'ARCY, seigneur d'Ailly et de
Vandranges.
De faucilles , à 5 ares d'argent posés en
tascc.
D'ARCY, seigneur de Coutouvre ,
Boyer et Lavai'enne.
D'azur, à 6 bcsants d'or, posés 5, 2
cl I.
\J \l ■
M-
M_X_it
D'AROD , seigneur de Montmelas,
Pierrefilant, etc.
D'or , à l fasce componnée de gueules
ol de vair de 3 tires, surmontée de ô
étoiles d'azur en fasce. Devise : Sans rien
FEINDRE.
h
D'ARS, seigneur du Bost.
Pallé d'or et d'azur, de 6 pièces.
à-lk
AK.MOKIAI. Dl BEAIJOI.AIS.
DE L'ARTUISIE, seigneur de V
lière.».
D'or , .i !> pals de gueules.
%^ iiJll
ARTHEAUD DE VIRY, seigneur
de Clavejson.
De gueules , au lion d'argent , armé de
s;il>le : à la fasce de sable brochant sur le
tout.
ATHIAUD do Montchanin , sei-
unour du Pcray.
Do ^'iii'ule>. à ô lions rt"or passant .
l'un sur l'autre.
AUBAILLE, seiirneur de Laissus.
AKMOKIAI, Dl ItKAlJOLAIS.
325
D'AUMONT-ROCHEBARON, sei-
gneur de Cenvcs.
D'argent , an chevron de gueules , ac-
compagné de 7 nierlettes de môme , 4 en
chef et 3 en ])ointe. Cimier : un aigle.
Devise : Uni militât astro.
AUSTREIN, seigneur de Morland.
D'azur , au chevron d'or , accompagné
en chef de 2 colombes d'argent , et en
pointe d'un poisson ailé d'or.
D'AUXERRE, seigneur de Roche-
fort.
De gueules , l\ la h-.tiuh- d'or.
DE BAILLY , seigneur de Linias-
sous-Chanielet.
D'or, à une fasce ondée d'azur, à un
tourteau de même en chef , chargé d'une
étoile d'or.
326
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
DE BALAND, seigneur d'Amas.
D'azur, à une bande d'or, chargée d'une
lance de gueules armée d'argent.
BALARIN.
D'azur, au chevron d'argent, au chef
d'or.
DE LA BALME, seigneur de Loii-
gcval.
De gueules, à 3 pals d'or, à la haiulc de
sahic brochant sur le tout.
BARJOT, seigneur du Sauzey.
D'azur , au grilTon d'or, accompagné
d'une étoile de niénu' au l"' canton du
chef.
Ah.MOKIAL DL liliAUJOLAIS.
327
DE BARONNAT, seigneur de
Bussy.
D"or, à 3 guiilons d'azur rangés en
puis , au chef de gueules , chargé d'un
1 11)11 léopai'dé d'argent. Devise : Vertu a
l.'llONNEUll (lllDK.
DE LA BASTIE, lieutenanl-géiiéral
U'argcnl, à une croix ancrée de gucu-
DE BATAILLE , seigneur de Bu-
tai%.
D'argent, à 3 flauimes de gueules mou-
vantes de la pointe de l'écu. Devise : Ex
IIKI.I.O VK\.
BAUDET, seigneur de Boistrait.
D'azur, à 3 fleurs de lis d'argent 2 et 1;
au chef d'or, au lion passant de gueules,
armé et lanipassé d'argent.
328
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
DE BAYARD, seigneur deConibe-
Robert.
D'azur , au chevron d'or , accompagné
de 3 étoiles du même, 2 et 1.
DE LA BEAUBERARD DE MA-
CLAS , seigneur de la Vennerie.
D'azur, à la bande d'iieiiiiiue : écartelé
de gueules, à 3 étoiles d'or, 2 et 1.
BEAUDESSON , seigneur de la Fo-
rêts.
BEAUJEU, sires el harmis de Beaii-
jcii, |iriiic('s (le Dombes.
l)'or, au lion de sal)lc armé el lainpassé
de gueules, au land)el à 5 pendants de
gueules brochant. Devise : I'ort. fchit.
("ri de "-ucire : 1'"l\M)»k,s.
ar:\i()riai, du heaujolais.
32<J
BEAUPOIL DE ST-AULAIRE , sei-
iges
gneiu" d'Arcinaes.
De gueules, à ô couples de cliieiis d";ii
geut en pals , 2 et 1.
DE BEC, alias DE BECK , seigneur
de la Bussière.
D"argent, à l'aigle à 2 lôtes de sable,
membréc el becquée de gueules.
BELLET , seigneur de Boistrait.
D'azur , à la bande d"or, chargée d'une
aigle de sable.
BÉRAUD, seigneur de Ressein.
D'azur , à .5 molettes d'éperons d'or ,
au chef de gueules , chargé d'un lion
léopardé d'argcnl.
330
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
BERGIRON, seigneur de Foiite-
nailles.
D"azui' , à la fasc-c d'or , l'hargée de 3
lièfles de sable, acCDiupagnéc en ehef d'un
phénix sur son immortalité d"or , et en
pointe d'un croissant de même.
BERNARD DE LA VERNETTE ,
seisiueur de Gorze.
De gueules, à la bande d'or, chargée
de ô étoiles d'azur et accompagnée en chef
d'au corucl d"or lié de pourpre.
BERNIGAUD DE SERCY, lieule-
uaul assessciir.
D'azur, au cIum roii d'or, accompagné
en pointe d'un arbre terrassé sur lequel
est perché tm oiseau , et en chef de deux
roses . le tout d'or.
DE BERTHET, seigneur de Gorze.
D'azur, à 5 épis de lilc d'or, en pals.
ARMOKIAL DU 15E VL'JOLAIS.
BERTIN DU VILLARS.
331
D'azur, à '2 épées d'argent, la garde
d'or , passées en sautoir , aecouipagnées
en pointe d'une gerbe d'or lice de gueules.
||;|| f
f" r"";['''Pfi
iî!ili
1 i '
1 1 h 1 1
^^^S^^^
j
BERTUCAT, maître des eaux et
forêts.
J)'or , à la croix de gueules .
DE LA BESSÈE, seigneur de Bra-
meloup.
Fascé de gueules et d'argent , de S
pièces , au lion du second émail , bro-
chant.
BESSIÉ , seigneur de Montauzaii.
D'azur , à la bande d'argent , chargée
de 5 étoiles de sable.
332
AIUIOKIAL DU BKALJOLAÎS.
BISSUEL DE ST-VICTOR, seigneur
de Thizj-.
D'argent , à '2 chevrons de sal)le , ac-
eonipagnés en pointe d"un croissant de
même , au dicf d"azur chargL- de 3 étoiles
d"or.
DE BLOSSET,seii>ueur(Ie Martbo-
Pallé d"or et d'azur, de C pièces, au chef
de gueules chargé d'une fascc vivrée
d'argent.
DE BLOT DE CHAUVIGNY, sei-
gneur (lu Re\ .
D'argent, à 5 losanges de gueules mis
(Il fascc , au huuhcl de sable , à 4 pen-
dants.
BONNE DE LESDIGUIERES, sei-
j^iu'ur (le Lafarge.
De gueuh-s, au lion d'or, au chef COUSU
d'azur chargé de ô roses d'argent. 1'" dc-
\ ise : Nnni. rsisi a Ndmine. *i"'" de> ise : IIa-
IIK.T l'Kll VMI.nU S Vr.PKs.
AKMOUIAL DU lîKAlJJOJ.AIS.
333
DE BOSC ou DE BOSCO, seigneur
de Pesselaj .
De ^uciilfs, à une croix rcliiqiiclt^.-
«lîiifçeiil et de sable de ô tiailj, eantoiniéc
de 1 lions d'or, lanipassés d'azur.
BONNET, lieutenant-général.
D'azur, à une éloile d'argent, au tliel'
«le sable, ebarf!;é de 5 heaumes ou casques
Srillés d'arirenl.
DES BORDES, seigneur de Tres-
chin.
Fascé d'or cl d'azur, à la bande de
gueules brochant.
BOTTU DE LA BARMONDIERE,
seigneur de Monlgré, iMarzé, etc.
D'azur , au chevron d'or , accoQipagné
en poinle d'un lion du intime, au chel'
d'or.
334
VRMORIAL 1)1 BEAUJOLAIS.
BOUJOT , seigneur de Bataillv.
\0
BOULARD DE GATELLIER , sei-
gneur de Ruyère.
D'azur . au créquior d"ar{j;enl . fouillé
d'or , au chef cousu de gueules , chargé
de n besants d'or.
BOURBON-.MONTPENSIER , sires
et barons de Beaujolais, princes
(le Dombcs.
De France, à la colice de gueules en
li.inde.
BOURBON-ORLEANS, sires et ba-
rons (le Beaujolais.
De l'runco . au landicl :'i r> pendants
d'arficnl.
'\RMORIAL DU BEAUJOLAIS. 33f)
BOURBON, sei-ii.Mir ûv Liniiis.
Dr (gueules , à iimc Inscc d'argent ,
aceoinpagnée en clicC de 2 roses d'or, el
en pointe d'inie tige de eliardon de niCme.
DE BOURCK, soif-ncur de la Ri-
i|,audicre.
C.oujié au l""' d'or, au 'i""' d'hermine,
à la croix de gueules cantonnée de 4
croissants d'or. Devise : A i;kiice salus.
DU BOURG, seigneur de Trézette.
De gueules , à la bande d'or, accompa-
gnée de 2 besants du même , un en chef
el l'autre eu pointe. Devise : Virtiite
DUCE.
BOURLIER
d'AiUv.
D'AILLY
D'argent, au chevron de gueules, ac-
l'ompagiic en pointe d'un chien passant
de sable: an chef d'a/.ur . chargé d'un
soleil d'or.
336
AiniOHlAI. PL RKAl'JOLAIS.
BOYER DE RUFFEY, seigneur de
Trades. .
D'or. ;iu iluMioii «liiziir . îu-runipagiir
de ô laiiiK's lie l'IK'I''*"'' ■ - i"' !•
BRAC DE LA PERRIERE, seigneur
(le la Perrière et de la Pilonière.
D'arRc-nt. à ô bandes d'azur.
DE BRIENNE, seigneur de Cba-
meyré.
D'azur , au lion d'or , billelo de mOnic.
DE BROSSES, seigneur d'Escrots et
de Chevagny.
lù'arlclc au 1 et 't d'arpcnl . à un cerf
franohissani de fjupulcs: au "i cl ~t d'a/iii-.
à 3 brosses d'or , 'i el I .
ARMORIAL Di; BEAUJOLAIS.
337
DE LA BRUYÈRE, iieutenant-géné.
rai.
D'azur, à deux tiges de bruyères mises
en chevron d'or , accompagnées en clief
de 2 molettes d'or et en pointe d'un crois-
sant d'hermine.
DE BUEIL (DE BUELLA), lieutenant-
Ti
ipnoral.
D'azur, au croissant montant d'argent,
accompagné de 6 croix recroisetées au
l)ied fiché d'or.
BURON, seigneiu- de la Pinay.
D'azur, au chevron d'argent, accom-
pagné de 3 pigeons du même.
BURTIN DE VAURION, seigneur
de Chamelet.
D'argent, à un Neptune assis sur un
rocher à dextre et la mer devant hii , le
tont au naturel ; à une divise de gueules
en are, séparant le chef d'azur à 3 étoiles
d'argent.
22
338
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
DE BUSSIERE, seigneur de Laye-St-
V'iiicent.
D'azur, au chevi'on d'or, accompagné
en chef de 2 étoiles de même et en pointe
d"un croissant d'argent.
DE BUSSIERE, seigneur du Chàte-
h.rd.
Coupé au 1 d'argent , au lion issant de
fjuculcs : au '2 de sinoplc plein.
^> -:?
BUTTY, seigneur du Pas.
De gueules , à la bande senestrée d'une
croiselle et adcxlrée de deux losanges ,
le tout d'or : ati chef cousu d'azur , à 2
étoiles d'argent.
DE LA BUXIERE, bailli de Beaujo-
lais.
De gueules, à une fasec d'argent char-
gée de ô aiglcttcs d'azur.
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS. 339
DE CAMUS, seigneur d'Argigny.
D'azur , à ô étoiles d'argent , au crois-
sant d'or en abîme.
,... r ....Vf
CARLAT, avocat du roi.
De gueules , au lion léopardé d'or.
W jJj^////>/ \>fJ^Mh
DE CARNAZET, seigneur de Milly.
Fascé d'argent et de gueules , de 8
pièces, à .5 iicrses d'or 2 et 1, et une cou-
leuvre de sinople en abîme.
CARRA DE ST-CYR, 'seigneur
de Vaux.
D'azur , au chevron d'argent accompa-
gné de 3 losanges 2 et 1 , celui de la
pointe soutenu d'un croissant, le tout
d'argent.
340
ARMORIAL DU BEALJOLAIS.
■:V
-^ /W
DE CARRIGE, seigneur de la Ca-
relle.
De gueules , à 3 roses d'argent , 2
.t I.
CARTIER, seigneur de Sermezy.
D'argent, au trèfle de gueules , accom-
pagné en chef de 2 étoiles et en pointe
(l'un croissant, le tout de gueules.
DE CHAINTRÉ ANCIEN, bailli do
Beaujolais.
De gueules , à la bande engrélée d'ar-
gent.
DE LA CHAIZE, seigneur de la
Cliaize.
De sable , au lion d'argonl . aimé, i(ui-
roiiné fl lanipassé d'or.
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
341
DE CHALES, lieutenant-général.
D'argent , à la croix nilée de sable.
Devise : C'est a mo.n tort.
DE LA CHAMBRE, seigneur du
Moulin-au-Conite.
D'azur, semé de fleurs de lis d'or, à la
cotice de gueules brochant sur le tout.
DE CHAMEYANT, seigneur de
Vougy.
D'or , à la croix ancrée ou niléc de
sable.
DECHAMEYRE, écrit aussi CHA-
MERE, CHEMERI ou CHEMEZY,
seigneur de Chameyré.
D'azur , à la bande d'or , accompagnée
en chef d'une étoile de même, et en pointe
d'une rose d'argent.
342
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
DE CHAMPIER , seigneur de Bion-
ney.
D'azur, à une étoile d"or. Devise : Redde
MAUS . SED CONTIA AUDENTIOR ITO.
Fi
i';
1 il
/l 11 II \ri\.:ffit A
^ f<
f
II
/
DE CHAMPLENAY, bailli de Beau-
jolais.
De gueules, à 5 moletles d'or posées 2
cl 1 .
\
DE CHANAINS, seigneur de Mont-
gré.
De sable , ù la bande d'argeni.
DE CHANDIEU, seigneur de Pro-
pières.
De gueules , au lion d'or , armé et
lanipassé d'azur. Devise : Poin l'éternité.
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
243
m
DE CHANTEMERLE, seigneur de
Vougy.
l)"or, à 2 fasces de gueules, accompa-
gnées lie 9 merlettes du môme péries en
orle , 4 en chef , 2 en flanc et 5 en
pointe.
CHAPUIS DE COURGENON, sei-
gneur d'Arbuissonas.
D'azur , au chevron d'argent , accom-
pagné de '2 roses d'or en chef et d"un lion
de môme en pointe.
DE CHAPON LA BOTTIÈRE, sei-
gneur de St-Julien St-Mamez.
D'azur , à la bande d'or chargée de 3
têtes de lion de gueules.
DE CHARDONNAY, seigneur de
St-Lager.
Ecartelé au 1 et 4 d'argent à 3 fasces
vivrées d'azur ; au 2 et 3 coupé au 1 de
sable, au lion issant d'or, armé et lampassé
de gueules , au 2 de gueules plein.
344
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
DE CHARISIEU, seigneur de la
Pilonière.
De gueules, au lion tror: au chef eousu
d'azur, chargé de 2 croissants d'argent.
-■^*l§^
CHARMETTE, seigneur du Monlel
près Cublise.
D'argent , à un charme arraché de si-
nople , accompagné en chef de 2 soucis
de gueules cl en pointe d'une ancliolie
d'azur.
CHARRETON, seigneur de la Ter-
ricre.
D'azur, au lion d'argent . armé el lani-
passé de gueules.
CHARRIER DE LA ROCHE, sei-
gneur de la Roche-Jullié.
D'azur , à une roue à 8 raies d'or. De-
vise : Sbmi'ër in orbita.
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
34?)
DE LA CHASSAGNE, bailli de
Beaujolais.
D'azur, au cheM-on d'or, au ciiff de
même.
DE CHASTENAY , seigneur du
Crozet.
D'argent , au coq de sinople , armé j
becqué , erêté et couronné de gueules.
DE CHATEAUNEUF - ROCHE-
BONNE, seigneur de Chambosl
près Chamelet.
De gueules , h .") tours surmontées
chacune de 3 donjons d'or , maçonnées,
ajourées et ouvertes de sable, posées 2
et I.
CHATELAIN D'ESSERTINE, sei-
gneur de Belleroche.
D'azur , au château à .î tours pavillon-
nées et giroueltécs d'argent , maçonné
(le sable.
346
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
DE CHATELLEPERON, seigneur de
Thizy.
Ecartelé d'or et de gueules.
DE CHAVANNES, seicneur de
Bostgrand.
De gueules, au sauloir d"or.
DE CHAVANNES DE RANGE, sei-
gneur du Rey.
Ecartelé au 1 et 4 d'azur au croissant
d'ari^ent , i/ui est de Tiancé : au 2 et 5 de
Kiifiiles au sautoir d'or, i/ui est de Cha-
vannes. Devise : Crescendo virtdsadcbtur.
DE CHAZERON-PÉLICIEUX, sei-
gneur de Lapra.
l)"or , au chef <5niancl)é de ô pièces
d'azur.
ARMORIAL Dli BEAUJOLAIS.
347
CHESNARD DE MAUZERAND,
seigneur de la Forest.
D'argent , au chêne arraché de sinople,
englanté d"or.
DE CHEVRIERS, seigneur du Thil.
D'argent , à 3 chevrons de gueules , à
la bordure engrêlée d'azur.
DE CHEVROT , procureur du roi.
CHOLLIER DE CIBEINS, seigneur
de Buysante.
D'or, à 3 banilcs de sable, au dicf
d'azur chargé d'un lion passant d'or.
348
ARMORIAL DU BKAL'JOLAIS.
DE CIBERANT, seigneur de Boyé.
D'azui' , à r> gerbes d"or posées 2 el 1 .
CLARET DE FLEURIEU, dignitiiire
et bienfaiteur du Chapitre de
Beaujeu.
D'argent, à une bande d'azur chargée
d'un soleil d'or.
DE CLUSEL, seigneur de Thoiry.
De gueules, à lu bande d'argent.
DE COGNY, seigneur de Cogny.
D'azur , au chevron d'argent , au chef
coupé d'or et de gueules.
ARMORIAL nu BEAUJOLAIS.
349
COLABAU DE JULIÉNAS, scii^ncur
(le Juliénas.
D'iizur, i'i la bande il'arg;ent , cliargcP
(le ."> nioiicheliires (riicrininc Devise :
SlNK AIVCl'H.
DE CONCOURESE , seigneur de
Cucurieux.
De gueules , au chef d'argent chargé
dune fasce ondée d'azur.
CONVERS , lieutenant-assesseur.
DE CORCELLES ancien, seigneur
du Montct.
Ecartelé d'argent el d'azur.
;50
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
CORLIN DE BLAZET, bienfaiteur
de l'hospice de Villefranche.
D"azur, à ô étoiles d'or posées 2 et 1 ,
au trèfle aussi d'or en abtnie.
DE CORSANT, seigneur do Buy-
santo.
Kcartclé au 1 et 4 d'azur, à 3 étoiles
d'oren pal, ijui est de Genouillac ; au 2
et 3 bandés d'or et de gueules, qui est de
Gourdon ; et sur le tout d'argent à la
fasce (le gueules , chargée de 3 eroisettes
du ehamp, qui est de Corsant. Devise :
AxTius.
CORTEILLE DE VAUXRENARD,
seigneur de Vauxrenard.
D'a/.ur . à une bande ondée d'or, char-
gée de 3 tourteaux de sable.
% C§) #
DE COULEURS, seigneur d'Amas.
D'azur, au chevron d'or, au chef de
nu>rne , chargé de 3 roses de gueules.
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS. 351
COUPPIER, seij»iieur de Claveysoii.
D'or, à 5 coupes de gueules, posées 'i el
1: au ehef d'azur, chargé d'un lion issaiil
il'argeut.
COURTIN DE ST-VINCENT, sei-
gneur de Sallaiii.
D'azur, à 5 croissants d'or 2 cil. Devise:
FORTIS ET FIDELIS.
CREMEAUX DE LA GRANGE, sei-
gneur de Tliizy.
De gueules, à 3 croix recroisetées au
jiied fiché d'or, au chef d'argent chargé
d'un filet onde d'azur.
DU CROZET , seigneur de Monl-
melas.
Echiqueté d'or et d'azui'.
3b'
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
DE CRUSSOLS, seigneur de Lace-
nas.
Fascé d'or ri de sinople de six pièces.
Heriso : Ferro. >(»' acro.
CUSIN , seigneur de Jasseron.
D'argent , à .î bandes de sinople : an
chef d'azur, chargé de .ï roses d'argent.
DAFFAUX DE GLATAS, seigneur
de St-Lager.
n'az\ir, à 2 faux d'argent passées eu
sautoir, le fer en liant.
DE DAiMAS, .seigneur do la Basile
et de la Pilonière
D'or, à hi croix ancrée de g\ieiile<. I)e-
\lse : Ivr roRTis ET FiDKi.is.
AHMORFAL DU BEAUJOLAIS. 353
DAMIEN, seigneur de Montgalaiid.
DANICOURT, seigneur de Char-
mes.
DAVID , seigneur de Vallière.
D'azur , à la harpe d'or.
DEROCHE DE LONCHAMP, licu-
lenant-particulier.
D'azur, au chevron d'or , accompagné
de â rois d'écliccs du même, 2 ell.
25
334
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
1 i^' ""■■
p- 1
.
''s^
_-
J
DESCHAMPS DE TALENCÉ , sei-
gneur de Talencé.
D'azur, à 5 bourdons d'or rangi-s en
pal , chargés rliacuii d'unr coquille de
Srueules.
DES VERNAY , seigneur de Mont-
galand.
D'argent , à l'arbre de sinople.
DE DICOINE, seigneur de Bonvers.
Kchiquclî" d'argent et de sable.
) ')
:>>.:
DE DREE, seigneur de la Farge.
De Kiiculcs , à .'j merleltes d'argent en
sautoir.
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
355
■ : m ^ 5 DU BOST DE CURTIEUX , sei-
gneur du Bosl.
DU BESSEY DE CONTANSON ,
seigneur de Malloval.
D'argent, à la croix de giieules, char-
géc de 5 losanges d'or.
D'azur, à 3 pals d'or.
DUBOST DE LA BLANCHE, sei-
gneur de Lestrette.
D'or , à 5 éciissons de gueules posés 2
eti.
DUCRET, seigneur de Trades.
356
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
DUCREUX DE TREZETTE , st-i-
gneur de Trezette.
D'azur, à 2 uiaiiis de justice passées
en sautoir d'argent , au lion d'or bro-
cliant sur le tout.
DUFOURNEL, seigneur de Lay.
D'azur , à la fasce d'argent , accompa-
gnée de 3 merlettes de même en chef et
d'un croissant en pointe, aussi d'argent.
DULAC DE PONCHON , seigneur
fie la Pierre.
D'azur, à une mer d'argent somméri
d'un ihic d'or.
DULICIER TESTENOIRE, seigneur
de Baeot.
D'azur, à ô (lèches d'or en pal, accompa-
gnées en pointe d'un cœur de même : au
chef d'argent chargé d'une télé de sahle ,
accostée (h- '2 étoiles d'azur.
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS. 357
DUMAS, seignciir i\o Vavre.
D'azur , à 2 niùts de navire d'argent,
mis en pal. Devise r Fortuna duce.
DUMAS DE L'ISLE, bailli de Beau-
jolais.
De sinople, à â canettes d'or, 2 et i.
DURAND, seigneur de Pesselay.
D'azur , au cerf passant d'or , au chef
cousu de gueules.
D'ESCOURTILS, baUli de Beaujo-
lais.
D'azur, à la croix d'or, cantonnée de
4 roses de gueules boutonnées d'or.
358
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
D'ESPINAY, seigneur de Laye.
Ecartelé au i et 4 d'or au pin de sinople,
au 2 et 3 d'azur , à la croix ancrée d'or ,
au chef de même.
DE L'ETOUF, seigneur de Pradines.
Ecartelé au 1 et 4 d'or, à 2 chevrons de
sable, surmontés d'unlambelà 3 pendants
de gueules ; au '2 et 3 contre-écarlclé d'ar-
gent et de sable, à la bordure engrêlée de
gueules.
-"i -'>
EURARD, lieulenant-général.
De gueules, à une fasce ondée d'argent,
accompagnée de 5 molettes de même, po-
sées 2 et 1 .
FABRY , seigneur de la Barre.
D'azur, au cygne d'argent. Devise
r. tM)|DE ET SECLRE.
ABMORIAL DU READJOLAIS.
359
FANTACHIN , lioutenant-général.
FARCES, seigneur de Martorey.
De gueules, au liou d'argent.
DE FAUTRIERES, seigneur de St-
Julien.
D'argent , au sautoir de sable , chargé
de 5 coquilles d'or , aussi en sautoir.
FAVRE DE BERLIZE, seigneur de
Thizy.
D'azur , à une bande d'argent chargée
de 3 croissants de gueules , accompagnée
de 2 lions d'argent, l'un en chef et l'autre
en pointe.
360
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
FAVRE , seigneur des Cloux.
FERRIER, seigneur de la Bussière.
D'azur, à 3 fers de cheval d'argent, 2
et 1.
DE FERRIÈRE, seigneur deCenves.
D'argent, à la tour carrée et crénelée
de gueules , ajourée du fond.
FERROUSSAT, seigneur de Lon-
ueval.
ARMOIUAL DU BEAUJOLAIS.
361
FER RUS DE PLANTIGNY, seigneur
de Cucurieux.
D'azur, à la tour d'argent maçonnée de
sable, posée sur un mont de sinople et
surmontée d'une croix d'or accompagnée
de 2 branches d'arbre de même eu sau-
toir.
FLACHARD, seiUineur de Montga-
Jand.
D'azur , au chevron d"or accompagné
de 3 étoiles du même, 2 et 1 .
>:^
DE LA FONT, seigneur de Pou-
gelon.
D'or, au pal d'azur chargé en cœur d'un
croissant d'argent et de 2 étoiles du même,
une en chef et l'autre en pointe.
DE FOUDRAS, seigneur de Cour-
cenay.
D'azur , à ô fasces d'argent.
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
DE FOUGERES ancien, seigneur
de Fougères.
De
lu rosier de
DE FOUGERES D'OINGT, sei-
gneur de Chanibost-près-Cha-
melet.
D'azur , au chef losange d'or et de gueu-
les de deux traits.
FOURNILLON DE BUTERY, sei-
gneur de Bulery.
De gueules , à la bande d'or chargée de
3 chardons de sinople, fleuris de pourpre.
DE FRANCHELINS A.vcitN, bailli
de Beaujolais.
D'argent , au lion de sable , à la cotice
de filleules hroclianl sur le loul.
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS. 363
FYOT , seigneur de Montgré.
Ecartelé au 1 el 4 d'azur, h une fasrc
d'argent accompagnée en chef de 3 étoiles
et en pointe d'un tau ou T à l'antique , le
tout d'or : au 2 et 5 vairé d'or et d'azur.
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V-.7>^
DE GADAGNE, bailli de Beaujo-
lais.
De gueules, à la croix dentelée d'or.
DE GARADEUR, alias K.ARA-
DEUR, seigneur de l'Eeluse.
D'or, à "2 croissants adossés de gueules.
G ARNIER DES GARRETS, seigneur
des Garrets et de Colombier.
De gueules, au chevron d'or, accompa-
gné en chef de 2 têtes de taureaux et en
pointe d'une étoile , le tout d'or : au chef
d'azur, à 5 étoiles d'or. Cimier: une For-
lune. Devise : Para, io cieca ! c'est-à-dire :
(lARE, JE Sl'IS AVEUGLE.
364
ARMURIAL Dr BEAUJOLAIS.
DE GASPARD DE ST-AMOUR ,
seigneur de Fontcrenne.
Daziir , au chevron d'or, accompagné
de .î étoiles du même : au chef d'argent à
ri bandes de gueules.
GAY, seigneur de Marzé près St-
George.
D'azur, à une fasce ondée d'or.
DE GAYANT, seigneur de la Tour.
D'azur , à k losanges mis en losange
d'argent.
G AYOT, seigneur de la Bussière.
D'or . à la hande d'azur chargée de 3
étoiles du premii'r et accompagnée de '2
Irclles de sinoplc.
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
\\W/////////Z'////M///.
3 Go
DE GENOST DE ST-AMOUR, sei-
j^neur de Fonlcremie.
Ecarteit- au 1 fl 4 degiifules, au chevron
d'aigent, (]ui est de Geiwst ; au 2 et ô d'ar-
gent à 7> roses de gueules, 2 et 1 :, au chef
de pourpre , ijui est de Si- Imoni .
DE ST-CEORGE, seigneur d'Ar-
cinges.
D'argent, à la eroiv de gvieules.
GERMAIN DE MONTAUZAN , sei-
gneur de Montauzan.
D'argent , à 6 marguei'iles de gueules,
posées 3, 2 et 1; celle de la pointe accostée
de 2 croissants d'azur.
DE GERMANET, seigneur de la
Plaigne.
D'azur, à une croix d'argent cantonnée
au l'"^ quarlier d'un lion de niênie.
366
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
GILLET, avocat du roi.
D'azur, au chevron d'argent, au chef
cousu de gueules chargé de 2 molettes
d'or.
CIUQUIN, avocat du roi.
D'azur, à ."î roses d'or, tigées et feuil"
Ices de même, '2 et 1.
t:.i :■). „ - .) J-
GIRAUD DE ST-TRY, seigneur de
St-Try.
De gueules, à un mors de bride renversé
d'argent , à la bordure dentelée d'or.
DE CI ROUX, seigneur de Lapra.
D'azur, à une bande ondée d'or, accom-
pagnée en chef d'une étoile du même et
en pointe d'un croissant d'argent.
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS. 367
DE GIRY, seigneur do Vaux.
I)".iziir , au simloir ilargcnl.
DE GLETEYNS, bailli de Beaujo-
lais.
Losanpjé d'or et de gueules.
GONNET, seigneur de Montpiney.
DE GONZAGUE NEVERS , sei-
gneur des Apanages de Beaujeu-
Lignières.
D'argent, à une croix pattée de gueules,
cantonnée de 4 aigles de sable membrées
cl l)cc((u(''es de gueules, (jui est de Mantnue;
la croix chargée d'un écusson de gueules -
au lion d'or , éeartelé d'or à 3 fasces de
sable . ijui est de Goiizagve.
368
ARMORtAL DU REAUJOLAIS.
DES GOUTTES , seigneur de Lon-
geval.
Tiercé en bande, au 1 d'argent , au 'i de
{gueules à ô coquilles d'or en bande, au 5
d'azur à ô barres d'or.
DE GRANDRIS, originaire de
Grandris.
D'azur , à 3 trèfles d'or. 2 et 1.
DE LA GRANGE, beiitenant-gé-
néral.
l'allé , contre-pallé d'or et de gueules
de 6 pièces.
DE GRASSAY, bailli de Beaujolais.
D'or . au lion d'azur couronné de gueu-
les.
ARMORIAL nu liEAUJOLAlS. 369
DE GROLIER , seigneur du Thil.
D'azur , à 3 besants d'or en fasce , sur-
inonlés de ô étoiles d'argent , posées de
môme.
DE GROSBOIS, seigneur de Gros-
bois.
De gneules, au lion d'or tenant de la
palte dexlre une épée d'argent. Devise :
Mas que ostento, c'est-à-dire : Plus que je
n'en montre.
GRUMEL DE MONTGALAND ,
seigneur de la Pinay.
D'azur, au lion d'or, accompagné de .>
bcsants d'argenl : parti d'azur à 5 pals d'or,
au franc quarlier d'azur, chargé d'une
croiselte dor : au chef d'or chargé d'une
rose de gueules.
GUERIN DHLACOLONGE, lieu-
tenant-général.
De gueules, au sautoir engrêlé d'or, ac
compagne de 4 bustes de femmes au natu-
rel.
2i
370 ARMORIAI. DU BEAIJOI.AIS.
V,
GUETTON , alias GUESTON , sei-
gneur de Vaux.
De gueules . à l;i liiire do sanglier d"or.
GUIGUET , seigucm- de Vaurion.
D"or, à un arbre de sinoplc. au chef de
gueules oliargt' d"un llcin passant d'ar-
gent.
GUILLARD, seigneur de la Goutle.
D'azur . Ji une flèche d'or en pal, le fer
en lias, lorlillrc d'un serpent d'argent.
DE GUILLERMAIN, soigneur de
C()urcciia\ .
De gueules, au lion d'or, tenant une^pée
flamboyante de ni^me : au elief eousu d'a-
zur, rliargé d'un eroissani d'argent.
ARMOBIAL Di; BEAUJOLAIS
iiiiinmmïïTTiïïmiiiiim
ii'lii
371
GUILLIN DE POUGELON, seigneur
d'Avenas.
De ^iiciilps, à i flèches d'argent formant
le giron. Devise : Ibi NT umuique.
lI|ira!l!ll||llllll|"x"^'":V:-v-::;:x
HUE DE LA BLANCHE, seigneur
(lu Bost.
Ecarlelé au 1 et 4 de gueules, à 3 molet-
les doperons d"or 2 et i, au cœur d'argent
en abîme ; au 2 et 3 d'or à 3 écussons de
gueules, (fui est du Bost.
HUGONET, lieutenant-général.
\ aire d'or et d'azur, à la bande de gueu-
les sur le tout.
HUMBELOT ou HU.MBLOT, fa-
mille qui a fourni plusieurs cha-
noines distingués au chapitre de
Villefranche.
D'argent, à 3 bandes de gueules : au chef
d'a/.ur chargé de 5 roses d'or.
ARMORIAL DL' BEAUJOLAIS.
JACQUET DE LA COLONGE , liou-
tcaaut-general.
D'azur, au clievron d"or, accompagné
do 5 coquilles du même, 2 el 1 : au chef de
sable chargé d'un lion accroupi d'or sur
une terrasse d'argent, et tenant de sa patte
(le\lre une fleur de lis aussi ■d'argent.
JANIN , seigneur de Juliénas.
D'azur, au croissant d'argent d'où sort
une flamme de gueules.
JANSON DE ROFFRAY, soigneur
(le la Pilonière.
Daigenl. à une fasce d'azur chargée de
T) étoiles du fond . accompagnée en chef
d'une rose de gueules et en pointe dune
lour h '2 donjons aussi de gueules, ajourée
du fond.
DE JO, liculr liant-général.
Onde d'or cl d'azur, de fi pièces.
\
y^ ^ ^
AKMORIAL DU BEAIJOLAIS. 373
JOLEAU DE ST- MAURICE, sei-
gneur (le Jasseron.
D'azur, au chevron d'or, accompagné
en pointe d'un croissant d'argent: au chef
cousu de gueules, chargé de 3 étoiles d'ar-
gent.
JOURDAN, seigneur de St-Lagcr.
D'azur, à une montagne à 3 copeaux
d'or, sommée d'un phénix d'argent becqué
et membre de gueules, regardant un soleil
(l'or mouvant du côté dcxtre de l'écu.
DE LA BLANCHE, seigneur de
Brouillât.
De gueules , à la fasce d'argent.
DE LABORIER , seigneur de
Tlioiry.
De gueules, à une fasce d'urgent chargée
de 3 losanges de sable.
374
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
LAGUAY, seigneur de Thoiry.
r'
DE LAISSUS, seigneur de Laissas.
D'or, à 2 fasces ondées de siiiuplc.
DE LA MURE, famille originaire
de la paroisse du iiièine nom et
établie ensuite en Forez.
De sable, à 5 fasees d'or, éoailelé d'n/iir
à l> eroissanls d'argent.
LANCRY DE PRON LE ROI, sei-
gneur de la Varenne.
D'or , îi 5 ancrcsdc sable. "2 v\ \.
AKMORIAL DU BEAUJOLAIS.
37S
DE LANGEAC, seigneur de Pra-
nienoux.
D'or, à 3 |);ils de viiir.
LAPIMPŒ DE GRANOUX, sei-
gneur de l'oncié.
Paili au 1 d'azur, à une fasce d'oi' som-
mée dune levrette passant d'argent ; au
clief de gueules, charge"; de a étoiles d'or :
au 2 d'azur, à ô fleurs de lis d'or: à une
levrette d'argenl en coeur, qui est de la
Grutcrii' miiison seule.
DE LAUN AY, seigneur de Leslrettc.
Fascé d'argent et d'azur de 6 pièces, à
la bande de gueules chargée d'une niouche-
lure d'argenl, brochant sur le tout.
DE LAURENCIN, seigneur d'Ave-
nas.
De sable, au chevron d'or, accompagné
de 3 étoiles d'argent, '2 et 1. Devise: Liix iti
TIÎMEBRIS, ET POST TENEBRiS SPERO LUCEM.
376
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
DE LAVIEU , seigneur de Limas-
sous-Chamelet.
De gueules, au chef île vair de '2 liails.
DE LAYE, seigneur de St-Lager.
D'argent , à la cioix de sable.
LE CLERC DE LA VERPILLERE,
seigneur de la Verpillère.
hargenl. au elir\ loii de gueules itccoin-
i)ai;n^ (le â anuelel> de >able. 'J i-l I.
LEMAU DE TALENCE, seigneur
de la Barre.
D'azur, à In fasce d'argent eliarg^-e de
•J trèfles de sinopic , aceonipagnée en elief
il'un croissant d'argent, et en pointe d'un
roi] d'or.
ARiMOHlAL DU lilvU'JOf.AlS.
377
LENOFR, seij;iieiir du Montet près
Cublise.
De gueules , h la bande eiifjrêlée d'ar-
gent.
^>«^-
LEPiLEUR DE BREVANNE, sei-
i^ueur de Boistrait.
D'azur, au lion d'or, au chef d'argent
chargé de l> pélicans de sable à la pitié de
KUenles.
DE LESPINASSE, bailli de Beaujo-
lais.
Faseé d'argent et de gueules, de 8 piè-
ces. Devise : Sans chimères et sans repro-
DE LEVIS, sei!j,iieiir de Vougy.
D'or , à 3 chevrons de sable. Première
devise: Dieu aide al' second chrétun. Deu-
xième : Inania pello. Troisième : DinK
37S
AKMORIAL nu lîl-Al'JOLAÎS.
LEVISTE DE MONTBRIANT, sei-
i;ncur de l;i Plaigne.
De- piKMilcs. à la bande (1 azur chargée
(le 5 croissants d'argciil. 'Armes à eu
qucrrc.)
DU LYON , scif-iieur de Juliénas.
Dur . au lion il'azui'.
1 !<;*^ ,
DE LOYSEY, aliu^ DE LOYSEL, sei-
gneur (le Tiézette.
D'a/iir. à la colombe d'argent, tenant
on son lier un rameau d'olivier du infniev
DH LUGNY, seiiïncur d'Ailly.
D'azur, il 3 ([uinlefeuilles d'or , accoin-
|i,'i;,'ii('rs (le 7 hillcltrs de mCnie.
ARMORIVI, ini RRAtUOL VIS. 379
MABIFZ, seigneur de Mallevai.
D'argent , à l'oln iiT do siiiople sur une
terrasse iln mfnic, au lion rampant contre
l'aibre, dv gueules : au ilu"f d'azur.
DE LA MADELAINE-RAGNY, sei-
gneur de Corcelles.
Ecai'telé au 1 d'hermine à 5 bandes de
gueules, chargées de 9 coquilles d'or, 2,
.■ï et 2 : au 2 d'or, à la croix ancrée de gueu-
les: au 3 de gueules, à 3 bandes d'argent:
au 'l bandé d'or et d'azur, de 6 pièces : à la
bordure de gueules. Devise: PosiT vfeiutate
MTESCIT.
DE MADIÈRE, seigneur de Milly.
Coupé d'azur sur gueules , à une fasce
d'or sur le coupé : l'azur chargé de 5 pi-
les d'argent mises en fasce, et le gueules
(le ." })esants d'or posés 2 et I .
MAGNIN DE PIERREUX, seigneur
de Pierreux et de la Carelle.
D'azur, à 2 mains d'argent, mouvantes
des deux flancs de Vécu, arrachant chacune
une lige de sinople issant d'une niontagnc
(l'or.
380
AK.MOKIAL DU BEAUJOLAIS.
DE MARCHAMPT, seigneur de
Marchampt.
D'argent , au chef bandé d'hermine el
tie gueules, de 6 pièces.
MARCHAND, seigneur de Bréga-
des.
D'argent . à la bande d'azur chargée en
clicf d'un soleil d'or , cl en pointe d'une
étoile du même.
DE .MARCLOPT, alias .MAR-
CLOUX, seigneur de Goutillard.
De gueules , au sautoir d'or.
DF .VIARESCHAL, Manscul(/ii,se'\-
giieur de Varenues.
D'or, à la bande de gueules, chargée
de 3 coquilles du fond.
ARMORIAL DU liKArjOLAIS.
381
MARITZ, sci-iiciir i\v la Ri^nii-
(lii'ic.
D'aif^otit , à I;i iii)i\ |),ill('-c (le pupilles.
DE MARS, seiiinpur do la GouU(\
Piillr d'nr et de giieiiles de 6 pièees . an
liane canton d'azur.
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DE MARZE, seigneur de Mar/.é.
Fa'icé (le <;ueulps el d'hermine , de (i
pièces.
f I
DE MAURE, sciancnr do Martoroy.
T)e gueules, au oroissant vairé.
382
ARMORIAL DL BEALJOLAIS.
DE LA MER, seigneur de Roche-
fort.
I.dh.inpé (raigciil cl (U- gueules.
DE MESCHATIN, seigneur du
S;iuzey.
D'azur, à la leneontre de eerf il"or , au
chef (larsrent.
MEY, seigneur de Morland.
D'azur, à la tour d'arfjenl maçonnée de
sable , ])osée sur 7i roehers d'or.
DE MEYSÉ, seigneur de laGardelte.
De sal)Ie. au ehevron d'argent accompa-
^ui' en ehef de 2 étoiles d'or.
AUMOIIIAL DU BEAUJOLAIS.
3S3
MICHON DE PI ER RECLOS, sei-
};iiour do Ceiives.
D'azur, à 5 hcsaiits «l'oi' posés 'l cl 1 ;
,111 Idsaiifje il'or en nmir.
^ MICOlLIER , avocat du roi.
D'azur, à une montagne d'or, à la croix
de mt^me en chef, accosiée de '2 étoiles
aussi d'or.
DE MICOUD, seigneur des Bour-
rons.
D'azur , à 5 tètes de renards d'or posées
■1 et I .
MIGNOT DE BUSSY, seiiînc.irde
Bussj , de la Martizière et du
Châtelard.
Ecartelé au 1 et 1 d'arf;cnt. à iinicrlettes
île sable posées 1 et 1 : au '2 cl ô dazur au
pal (l'argent, eliargé de ô niouthctures de
sable.
384
wm' w^l '%^''i
\RMORIAL DL" BEAUJOLAIS.
MILLANAIS, seigneur de la Salle.
9'
<-/
D"argt'iit , ;iu lion de gueules tenant un
L-cusson écartelé au 1 et 4 d'or à 4- pals de
gueules ; au ^ ri ô d"or , à la eidix de
sable.
/
DE MILLIERE, seigneur de la Ter-
ri cre.
D'azur , à '•> tiges de millet d'or en pal.
&'
_i_Z?
DE iMIPONT, scii>neur de Frouges.
D'azur, au elievron d'or. Devise : !Mv
l'O.M IllFFIcn.K A PASSIin.
MITTE DE CHEVRIERES, seigneur
(le Marzé et de Belleroche-en-
Montagne.
D'.irgenl . au sautoir de gueules . ,i la
licudnre de gueules eliargée de S Heurs de
lis d'or. ~^ . '1 ri .").
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS. 385
MOGNIAT DE L'ECLUSE, sei-
gneur de l'Ecluse.
D'azur, au chevron d'or accompagné en
chef de 2 étoiles de môme , et en pointe
d'un croissant d'argent: au chef d'argent
chargé, de 3 pensées de sinople, fleuries
de îrueules.
DE MOLES , seigneur de Vougy.
D'argent, au sautoir de sable.
MONDARD, seigneur de Montru-
chet.
DE iMONSPEY, seigneur de Val-
lière.
D'argent , à 2 chevrons de saLle ; au
clief d'azur. Devise : J'en rejoindrai les
PIÈCES.
386
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
DE MONTAGNY, seigneur de
■ "!ïï!i"iTiKinr;iïiKi
ooo
ïooa
Montagny.
Pallé d'or cl de gueules, de 6 pièces; au
chef d'argent.
DE MONTAIGU, seigneur de la
Chaize.
D'azur, à '2 lions d'or armés et lam-
passés d'argent , tournés l'un et l'autre du
c6té dexlre de l'écu.
DE MONTCEAUX, lieutenant-gé-
néral.
De gueules , à la fasec d'argent, accom-
pagnée de 6 annelets d'or.
DE MONTCHERVET, seigneur do
Chaniprenard.
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
387
DE MONT D'OR , seigneur de
Chaiiiljosl près Chamelet.
D'iiermine, à la bande de gueules.
DE MONTFRIOL , seigneur de
Montfriol.
f^^
.-.;-■.;.
I^P
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\::.
i:-:-:-*»:::!
'é'!^^!^-'-'--'--'.-:-'-'.-''^
f
DE MONTGIROUX, lieutenant-
aéncral.
D'or, à ô lions de sable.
^
MONTGOLFIER.
D'argent , à un ballon ailé de gueules
couronné d'or , planant sur une mer d'azur
ondée d'argent, formant sur le côté dextre
im golfe entre des monts de sinople.
388
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
tV ^V "^
DE MONTIGNY, seigneur du Mou-
lin-au-Conile.
Semé de Franco, au liim naissant en
cœur , (rarfîcnt.
DE .MONTRENARD, seigneur de
la Place.
De gueules, au renard monlanl d'or.
DE MONTRICH.ARD, seigneur de
la Brosse.
De sable, au chevron d"or, aceouipagné
en pointe d'un mont à 5 copeaux d'argent ;
au chef d"or cliarfjé de .ï /■toiles di' f;ucu-
Icï.
MOREL DE VOLEINE, setgueur
d'Epeisse.
D'azur, à 5 lif;es de inorclle acconi|)a-
;;nées de '2 /'toiles en chef el d'un erois-
saiil CM pointe, le toul d'ar;;enl.
AKMOIUAL nu BEAUJOLAIS. 389
MORESTIN, seigneur de Ressein.
De gueules, à la bande d'argent acconi-
|)a}înée de 1 eroissants de même : au
chef eousu d'azur, eliargé de 3 croisettcs
d'or.
DE LA MOTHE , possesseur de
rentes nobles à Cours.
D'argent , à la tour crénelée de sable
sommée d'un lion issant de gueules , te-
nant de la |)alle dextre une épée de même.
DE MUZY, seigneur de Vauzelles.
De gueules , à l'aigle éployée à deux
têtes et couronnée d'or.
DE NAGU, seigneur de Vareniies.
D'azur, à 5 fusées mises en fasce d'ar-
gent.
390
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
^^^1
NAMY, seigneur de la Forest.
D'azur , à la fasce d'or accompagnée
de 5 étoiles de même , 2 en chef et i en
pointe.
DE N ANTON , seit-neur de Pizey.
De sinople , à la croix d'or.
DE NATUREL , seianeur do la
Plaigne.
D'or, à une fasce d'azur accompagnée
(le lï coiiiclllcs de sable , 'J et 1.
NISET, seigneur du Dcaulx.
D'argent, à la bande coniponnée d'azur
et de gueules de 6 pièces , accompagnée
de 'i roses parties d'azur et de gueules,
uni' rn r\ifi cl 1 aiilii' en iioinlc.
ARMORIAL Dli BEAUJOLAIS.
391
DE NOBLET, seigneur des Prés et
de Chenelette.
D'azur, au sautoir d'or. De^nse : Nobi-
i.irvT vmris.
1-=!
DE LA NOIERIE, seigneur de la
Noierie.
De gueules, à 2 chevreaux paissant,
d'argent.
NOLH AC , seigneur des Garrels.
D'azur , au vaisseau d'or sur une mer
d'argent.
NOYEL DE SERMEZY, seigneur de
Sermezy.
D'azur , à la bande d'argent chargée de
5 étoiles de gueules , au chef d'or.
392
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
D'OLIFAND , seigneur de Sallain.
D'ORMOD, seigneur de Sales.
D'argeiil, au lion de .sable couronné
d'or.
D'ORNAISON , seigneur d'Ornai-
sou.
De gueules, à 3 fasces ondées d'or.
PALMIER , lieutenanl-général.
D'aziii . il 7i [iahnc> d'or , '2 cl I.
ARMORIAL Dli liK At'JOr.AIS.
3!)3
PAPON D'ORGEVAL, seigneur de
Cerbué.
D'or, à la cioiv d'azur, au ilief ilenclié
(le giieiilfs.
PATARIN, seigneur de Vareilles.
Kcnrtelé au 1 et 4 d'azur, à la bande
d'or soiiiniéc d'une étoile à 6 pointes du
même ; au '2 et ô d'azur, à 3 pals enclavés
d'or, au chef de gueules ehargé d'un lion
léopardé d'argent.
PAULE , seigneur de Monlclair.
1' \^ EN , lieutenant-général.
D'or, au chevron de gueules, chargé
(le ■) éloiles d'argent , et accompagné de 3
(éles de maures de sable tortillées d'ar-
gent.
394
AhMOKIAL DU BEAL'JOLAIS.
DU PELOUX, seisacur de la Ri-
gaudière.
D'argent, au sautoir dentelé d'azur.
PENET DU CHATELARD, sei-
gneur de Cliassiguol.
D'azur , au vol d'or; au chef de uiâtne.
Devise : Tendixt au coei-ESTIa pe>.n.e.
S
•^ >^
PERRACHON DE SENOZAN, sei-
gneur de Laye.
De gueules, à la fasec d'argent, accom-
pagnée de !) étoiles du niénie , 2 cl 1 .
PERRETTE, seigneur de Buftavent.
D'azur, à la montagne d'argent, au
chef haiulé de ï. argent et azur.
ARMORtAr, DU RKAl'.IOLAIS. 395
PERRIN , seigneur de Chervé.
De siiiu]>l<' , au chevron dor chargé
cl'ime l)illi-llc (lu fond.
PtTlT, .seigneur de Boistrait.
De gueules, à la rencontre de cerf
d'argent, clarinée d'or.
DE PEYRIEU, seigneur de la Coust.
IVazur, au paon d'or posé sur une
branche de sinople, cl accompagné de
.■> nicrlcltcs d'or, 2 et 1.
PEYSSON DE BACOT, seigneur de
Bacot.
D'or, au chevron d'azur, surmonté
d'une croisette de sable : au chef d'azur,
chargé d'un |)oissou d'argent.
396
ARMOIUAL DU BKAIIJOLAIS.
DE PHELINES, altas D'EPHELINES,
seigneur de
dvi Martelet
seigneur de la Chartoanière el
D'azur. :i un l'aiscfau de 5 lléches
il argent , la pointe en haut , liées de
gueules. Devise : Xlnquam deflectit.
DE PISEYS ANCiE.N , seigneur de
pK-evs.
D'argent, au clief bandé d'or el d'azur,
de 6 pii'ces.
DE PLAINE SERRE, licutenaiit-gé-
lUTal.
DE LA PLATIERE, l)aiili de Beau-
Kcariclé au 1 et i d'argent, au che-
vron de gueule^ accompagné de 3 anil-
les de sable: au '2 cl ~i de gueules, à 5
Mudeltes d'éperons il'or , posées '2 el 1.
I)c\ise : Nkscit i.vbi mrtus.
ARMOHIAL DU BEAUJOLAIS.
31)7
—
1-
t
POGET DE JOUXTECROT, pro-
cureur du roi.
D'ciziir, iin pal (rarfçcnl ciiarso (\c H
inoiichctiiiTS (llicriiiiiics de sable.
DE POMEY, seigneur de Rocliei'ort.
D'argenl , au pommier de sinople
fruité d"or , suppoilé sur un croissant
d'azur , torlillé d'un serpent de gueules ,
<i arroslî' de '2 étoiles aussi de supi''ec
PONCETON DE FRANCHELINS,
seigneur de Laye près Dracé.
Keartelé au 1 et 4 de gueules, au lion
d'argent, f/ni est de Pnncelon; au 2 et 5
d'argent, à 3 molelfes d'éperons de sable,
t/iii est (le Romans ancien.
DE LA PORTE, seii-neur de S'-Ni-
zier.
IVazur . au château d'argent donjoniié
<lr deux guérites de même , la porte ou-
verte de sable.
398
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
DE PORTEBEUF, seigneur de
iVlontiïré.
, v^ y^ y^
D"or , à une fasce de gueules, cliargée
(le 3 étoiles d'argent.
DE LA POYPE, seigneur de Poule.
De gueules, à la fasce d'argent. Devise :
^ F.i; TF.MERE , NEC TIMIDE.
DE PRADINES ancikn, seigneur
de Pradines.
Ecarlelé d'argent et de sable.
DE PRESLE, seigneur de l'Ecluse.
D'azur, au elievroii il'or accompagné
(le ô moineaux d'argent , posés 2 et J .
^::;
ABMORIAL DU BEALJOLAIS. 39^
PRESSAVIN : a donné des cha-
noines dislingués au Chapitre
de Beaujeu.
D'or, au pressoir de gueules.
LE PRÊTRE DE VAUBAN,seigneur
de Cublize.
D'azur , au chevron J'or sommé (l"uu
croissant et accompagné de 3 trèfles , le
to\it d'argent.
DE PROHENGUE, seigneur de
Plantigny.
De sable , au chevron d'or accompa-
gné en pointe d'un lion de môme, et en
chef de "i roses tigées et feuillées d'ar-
gent.
DE PROPIERES ancien, seigneur
de Propières.
De gueules, au lion d'argeiil , parti
losange d'or et de gueules.
400
AKMORIAL DV BEAUJOLAIS.
QUARRE DE CHAMPRIGNY, sci-
iiiieur de Trades.
Kchiquelé d'aigent et d'azur , au ehcf
«l'argrnt chargé il'uii lion léopardé de
sal.N'.
AP ^^
DE QUERIERS, «/ms QUERiERES,
seigneur de Chaiiibost près Lon-
ijessaigne.
D'argpnl , à â trèfles de siuople.
DE LA QUEUILLE, seigneur de Fra-
iiK'noux.
De !.able . à la croix dentelée d'or.
R\BUT, scii-neur de Monlfriol.
I) argent . uu croissant de sable . au
chef d'azur chargé d'un soleil naissant
d'or.
ARMORIAL DU BEAL'JOLAIS.
401
DE RAFFIN, seigneur de la Rafli-
iiièro.
D'aziii-, il iiiii' éloilc ;'i C rais d"or.
RAMBAUD DE CHAMPRENARD,
seigneur de Chaniprenard.
Ecarlelé an 1 el 4 d'azur, à l'aigle d'or;
au 2 fl .3 de gueules, à 2épées en sautoir
d'or , sup])ortant un écusson de sable
à une fasce d'argent, qui est iVÂgnot.
DE RANGE, procureur du roi.
D'azur, au croissant d'argent.
DE RÉBÉ, seigneur de Tliizy.
Ecartelé au 1 el 4 d'or , à une fasce
ondée de gueules, qui est de Mauvoisiii ;
au 2 et 3 de gueules , à 3 chevrons d'ar-
gent, qui est de Fuverges ; sur le tout
d'or , à 3 merlettes de sable , qui est dt
Meile-Rébe.
2e
402
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
RÉGOMMIER , lieutenant-particu-
lier.
RENAUD, seigneur de Milly.
Losange d"or rt de gueules.
DE RÉTIS, seigneur de Marsangue.
RICHARD, seigneur de Vaux.
n';irp:cnt , ;i 3 quinles-feuilles d'azur ,
|)0>ées 2 et 1 .
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS. A03
DE RIMOND, procureur du roi.
D'azur , à la fasre d'argent chargée do
ô alérions désarmés de gueules, et accom-
pagnée de ô étoiles d'or , '2 en clicf et 1
en pointe.
DE RIVERIE, seigneur de la Co-
longe.
Ecarlelé au 1 et 4 d'azur, au chevron
d'or chargé de 3 coquilles de gueules ,
et accompagné de 7> étoiles d'argent; au
2 et ."î d'azur à la hande d'argent, et une
bordure de gueules chargée de 11 besants
d'or.
RIVERIEUX DE CHAMBOST, sei-
gneur de Chambost près Lon-
D'azur, à une rivière d'argent, sommée
d'un croissant de même.
DE LA RIVIÈRE, seigneur de la
Colonge.
De sable , à la bande d'argent.
hOh
ARMORIAL DU BKAUJOLAIS.
DE LA ROCHE LA CARELLE, sei-
gneur de la Roche, de Poncié,
de la Carelle.
Ecartelè au 1 et 4 d'argent , à 3 fasces
(le «îueules : au '2 et 3 d'or , au che\Ton
d'azur , accompagné de 5 croisettes aussi
d'azur , 2 et d . Cimier : un soleil, l'''' De-
vise: StBLiMi FERUM SIDERA VERTICE.2"'" De-
vise : Qci s'y heurte s'y nnrsE.
DE ROCHEBARON, seigneur des
Plaines.
De gueules, au chef échiqucté d'argent
el d'azur, de 2 traits.
DE LA ROCHEFOUCAUD, sei-
gneur do Cubli/e.
liurclî- d'argeul et d'azur, à 3 chevrons
de gueules brocliani sur le Iniil . le pre-
mier éciniê.
i«s-
<><>'4
ROLLIN DEMONTOUX, .seigneur
de Sl-Maurire.
D'azur, à 3 clefs d'or ningccs en pal.
AKMORIAL nu BEAUJOLAIS.
405
ROLAND DE LA PLATIÈRE, soi-
i^aour (le la Plalière.
De gueules , iiu liou d'or ranipanl con-
tre un nionl d'argent. Devise : Rien sans
PEINE.
DE RONCHEVOL, «/msRONCHl-
VOL, seigneur de Pranieiioux.
D'or , à l'aigle éployée de gueules ,
année et becquée d'azur. Devise : Alti-
TliDO.
DE ROSSET, seigneur d'Arbain.
D'azur , à 5 fers de lances courtoises
d'argent , 2 et 1 ; à la burelle de pouque.
Devise : La, non ailleurs.
ROUJOUX DEFECAMP, seigneur
de Moulclair.
D'azur, à 3 roses d'argent eu pal à
dexlre de l'écu , et 2 épées de même
en sautoir à senestre.
406
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
jjiiiiiimwi
DE ROUSSILLON BEAURETOUR,
seigneur de Longeval.
Echiqueté d'argent et d'azur , à la bor-
dure de gueules.
ROUX, lieutenant- général.
D'azur, au chevron d'argent, accom-
pagné de 3 étoiles d'or.
RUFFIN , lieutenant-général.
D'azur , au sautoir d'or , accompagné
de 4 feuilles de chêne de sinople.
RUX, alias RU, seigneur de Cer-
bué.
D'azur, à la baiidr d'or acciinipagnée
de 7 croix recroisetées . au pied fiché <U-
même.
ARMORIAL DU B15AUJ0LAIS.
407
SABOT DE PIZEYS, seigneur de
Pizeys.
D'azur, au pélican d'argent avec sa
pitié de gueules , posé sur un tertre de
sinople.
DE SACCONAY, seigneur de Ba-
cot.
De s;d)le , à 3 étoiles d'argent , au chef
d'argent chargé d'un lion issant de gueu-
les.
DE SACONINS, propriétaire de
rentes à P.irigny.
De gueules , semé de billettes d'or , à
la bande d'argent chargée au sommet
d'un lion de sable.
DE ST-AMOUR ancien, seigneur
du Moulin-au-Comte.
D'argent , à 3 roses de gueules , au
chef de pourpre.
408
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
liiiilM
DE STE-COLOMBE, seigneur de
Ste-Colonibe, du Tliil, du Poyet.
Ecartelé d'argent et d'a/.ur.
DE ST-GERMAIN, seigneur de
Chanibost.
De gueules , à la lasce d'argent , à (i
nicrlcUcs de luCme , 3 en chef et ô en
pointe.
DE ST-JULIEN , seigneur de St-Ju-
licn-St-Manicz.
D'azur , au mouton d'argent , au chef
d'or chargé de ô rencontres de taureaux
de sable.
DE ST-JULIEN BALEURE, seigneur
(Ip la Plaigne.
De gueules. ;'i 5 jumelles d'argent.
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS. -409
DE ST-PRIEST, bailli de Beaujolais.
5 points d"or , équipolés ;i 't iraziir.
DE ST-ROMAIN, seigneur de
Meyré.
Pallé d'hermine et de gueules , de C
pièces ; au clief d'or.
DE ST-SYMPHORIEN, seigneur de
Cucurieux.
D'azur , au chef d'or chargi^ d'un lion
issant de gueules.
DU SAIX, seigneur de Chervé.
Ecartclé d"or et de gueules. Devise :
\0N MURILE SAXUM.
ARiMORIAL DU BEAUJOLAIS.
DE SALEMARD, seigneur de Ressis.
Coupé d'argent et de sable , à la bande
dentelée de l'un en l'autre.
%
J
DE LA SALLE, seigneur de Pier-
reux.
De gueules , à la tour crénelée d'argent ,
maçonnée de sable, aux pieds fichés d'or.
DE SALORNAY, seigneur de Ville-
iiiarliii.
3 points d'or, équipolés à 4- de gueules.
DE SALUCES , seigneur de Cenves.
D'argent , au clicf d'azur.
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
411
DE SANCERRE, seigneur de Cha-
nielet.
Ecarlelé au 1 et 4 d'azur, au croissant
d'argent accompagné de 6 croix recroi-
setées au pied fiché d'or , qui est de
Bueil ; au 2 et ô de gueules , à la croix
ancrée d'or, qui est Avoir ; sur le tout
écarlcIé au 1 et 4 de Dauphiné, au 2 et 3
de Champagne.
DE SARRAZIN, seigneur de la
Pierre.
D'azur , au cep de vigne sur son écha-
las, d'or.
DE SARRON , seigneur de Bacot.
D'argent , au griffon de gueules.
SAUVAT , seigneur de Cerbué.
D'or , au lion de sable.
412
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
DU SAUZEY, seigneur d'Aïuple-
puis.
D'azur . à une tour à contre-forts d'ar-
gent, maçonnée de sable, posée sur une
terrasse de sinoplc et accompagnée en
chef lie '2 étoiles d'argent.
DU SAUZEY DE JASSERON, sei-
gneur de Jasseron.
D'azur , à 3 saules écoles d'or en pal.
SCARRON , seigneur de St-Try.
D"a/ur , à la bande brelessée d'or. De-
vise : Vis DIPLEX FULCET IN L'NO.
DE SCIA, lieiilcnaul-gcuéral.
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS. AI 3
DE SEMUR, scignour de rAnbopin
IVniKfUt . à ^ l):iii(li's de fjiieiilcs.
DES SERPENS, seigneur de Cu-
blize.
D'or , au lii)n d'azur arnu' ol lampassé
(le gueules.
DE SERREFAVRE, seigneur de Scr-
refavre.
De sinople, à la croix ancrée d'argent,
chargée en cœur d'une étoile de sable.
(Cette famille passa en Bourbonnais, où
elle était connue sous le nom de Serfe-
rrr.')
DE SERREIN, seigneur de Miillc\al
414
ARMORIAL DU BEAL'JOLAIS.
SEVERT, seigneur du Châtelard.
D'argent , à 4 cœurs appointés en croix
de gueules : aïi chef d'or, à 5 bandes d'a-
zur.
>. T
DE SIMIANE ALBIGNY, seigneur
de Cbainbosl près Lougessaigne.
D'or , srnié ilc tours cl de fleurs de lis
sans nombre , d'azur. 1"" Devise : Sistex-
TANT I.U.IX TIRRES. 'i™' DcvisC : C.ERTAMINE
PARTA. S"" Devise: .Ie i.'ai r.Ar.>'É.
<
r
DE SIRVINGES, seigneur de Seve-
iiiiges.
D'azur , au chevron d'or , aceonipaf^né
de 5 étoiles d'argent : au chef cousu de
gueules, chargé de 2 croissants d'argent.
SOTIZON , procuronr du roi.
Dr f;:ueulcs . à la handc d'or.
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS. 41 O
DE TARGE, seigneur du Pas.
De gueules, à la fasce d'or accompa-
gnée de 2 croissants de même, un en chef
et l'autre en pointe.
DU TERRAIL BAYART, seigneur
d'Oraaison.
D'azur , au chef d'argent chargé d'un
lion issant de gueules ; au filet d'or hro-
chant sur le tout.
TESTENOIRE: a donné des magis-
trats distingués à la prévôté de
Beaujcu.
D'or, à une tête de maure de sable, tor-
tillée d'argent.
DE THELIS, seigneur de Chambost
près Longessaigne.
De gueules , à 3 fasecs d"or. Ciniici- :
une étoile à 6 rais.
416
iRMORIAL DU BEAUJOLAIS.
THEVENARD, seigneur de l'En-
clos.
D'azur , à la colombe d'argent per-
chée siir une branche d'olivier de sino-
pie.
THIERRY, seigneur de Vaux.
De gueules, à ô léics de It-vriers d'ar-
gent accolées de gueules.
THIBAULD DE LA ROCHE THU-
LON, soigneur de la Roche-Tliu-
lon et des Prés.
D'argent, au chevron da/.ur. a\i chef
de même.
THO.WE DE ST-CYR, seigneur de
Sl-Cyr-dc-Valorges.
D'a/.ui'. à la li^(e cl au col de cerf coupé
d'or.
AKMOHIAL DU BEAUJOLAIS.
417
DE THY , seigneur de Millv et do
Claveyson.
l)";Mfj;oiil , à ." Iioncc;i\i\ (le gueules, 2
el I , celui de dextie leii.uit une fleur de
lis d'or.
TIRCUY DE CORCELLES, sei-
!j;neur de CorrcUos, d'Arcis, de
Flonrye.
n";izui' , à 1,1 fasee d'or.
TOURNIER, soigneur d'Epeisse.
I)":iziir , à une fasec d'argent ehargi^e
(!<• .") nierlelles (le sable.
J[ll[llll!lll[lllllllllllllllllll
L'Y 4 Ai^ '
DE TOURNON, seigneur de V.-mx.
l'arli , au 1 d'azur senu' de fleurs de
lis d'or : au 2 de gueules , au lion d'or.
418
\RMORIAL DU BEAUJOLAIS.
DU TREMBLAY, avocat du roi.
D'argent , à 5 fasccs d'azur.
DE TREZETTE ancien, «//«s DE
TRAZETTE, seifirneur de Tre-
zelle.
D'argent, à 3 fasccs d'azur. :iu chevron
de gueules brochant.
TRICAND, seigneur de la Goutte.
D'or . à ô trèfles de sinople.
DE TRICAUD,sei£[neurdc la Place.
D'azur, au chevron d'or . adcxtré en
tlicf d'une éloilc du niOme.
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS. 41 9
TROLLIER , seigneur de Fonl-
crennc.
D'argent, au lion de gueules, :i lit
lasro (l"or liroclianl sur le tout.
TROUILLEUR, seigneur de la
Douze (la Chaize).
De gueules , au chevron d'or : au chef
cousu d'azur, chargé de 3 besauts d'ar-
gent.
TURRIN, seigneur de Belair.
D'azur, à !> tours d'argent, posées 2
cl 1.
VAGIN AY , seigneur du Paquelet.
D'argent, à l'arbre de sinople terrassé
de même, soutenu de deux lévriers grim-
pants et affrontés de gueules.
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
DE VALADOUX, seigneur de St-
Julien et St-Maniez.
D'a/.iir, :iii lion dor armé ot lampassé
VAIVOLET , lieiitenant-parlirulicr.
D'a/.iir, au m)I iraifîcnt , au clirf d'or
'Li 0*^4 x-Z^O
DE VALENCE, seijiiuMir de Mon-
toiix.
D'azur, à une fascc d"or aci'oinpafîuép
de (i Iri'llfs de inéiiio , 3 on olirt' ol ."> cil
{iidiilc.
DE VALENCIENNE, sei-neur tie
Valencicnne.
D'arfîPMl . à '2 lions IrDpardôs I Un sur
l'aulri'. do l'uouIos.
ARMORIAL 1)1' HEAL'JOLAIS.
A21
DE VALENTINOIS (de la maison
de Poitiers), seigneur de Bcllero-
che-en-Monlagnc.
I)";iziii-, il (i l)ps:iiils iraigenl , 3 , 2 cl
1 ; ail clirf il'or.
DE VARENNE RAPPETOUR, sei-
gneur de la Platièrc.
n'heniiine , à 3 chevrons de gueules.
Devise : Non est mortale quod opto.
DE VAREY , seigneur de Taney.
D'azur, à 3 jumelles d'or ; au chef d'ar-
gent , chargé de 3 corneilles de sable ,
becquées el iiienibrées de gueules ; à la
boidiiic coiiij)oiiéc d'or et d'azur.
DEVAURION, seigneur de Vau-
rion.
De ^abli' . au dievrou d'argeul.
422
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
DE VAUX , seigneur de Vaux.
De filleules . au lion passant d'argent.
'^ Ji^ »_ ' '_
i "f , '^ , 'f . '^ , "^
DE V.AUZELLES , seigneur de Vau-
zelles.
De gueules , :'i la bande d'argent , char-
gée d'un demi-vol de sable.
DE VERNEYS, seigneur d'Argigny'.
Dlierniine , au chef de gueules.
DE VERS, aliftfi DE VERE, .Seigneur
(le Gorzo.
Pallé d'or cl d'azur.
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS. 42.3
DE VICHY, seii^aieur d'Estieugue.
De viiii' plein.
DE VILLENEUVE, seigneur de Joux-
sur-Tarare.
Paiii, au I losange d'or et d'azur : au
•i d'argent , à 3 demi-vires de gueules.
DE VILLION, seigneur de Varcunes.
De gueules, au sautoir d'or.
DE VINOLZ, seigneur d'Argigny.
D'argent , à 5 coquilles de gueules : au.
chef de gueules , à 3 coquilles d'or.
k-lA
ARMORIAL DL BEAUJOLAIS.
DE VIRY , seigneur de Claveyson.
De sable , à la croix anciée d'argent ,
chargée en cœur d'un carreau du champ.
DE VITRY D'ALIERE, bailli de
Beaujulnis.
D'azur, au lion d'argent arme, lani-
passé et couronné de gueules.
VOIR ET , seigneur de Sales.
D'or, à l'arbre terrassé de siiiople ; au
chien courant d'argent, accolé de sahie
i-t hé à l'arbre.
DE VOCANSE, seiiiiietir de la
l'i- gueules, à ô casques d'argent, "i
Il I.
ARMORIAI- nu BEAUJOLAIS. A25
DE VUARTY, seigneur de Meyré.
De gueules , à la bande losaiigéc d'or.
DE LA VULPILIÉRE, alias LA VOL-
PILIERE, seigneur de la Verpil-
lière.
Kchiqueli^ d'a/.ur cl d'ai-f^i'iil.
OMISSIONS-
En plaçant à la fin de I'Armorial plusieurs écussons on
blanc, sous le titre d'Omissions, l'Auteur a pensé que
l'existence de quelques familles avait du échapper à ses
recherches et pourrait être découverte plus tard. Il a voulu
donner à chacun la facilité d'enrichir son exemplaire sans
rien changer au matériel du livre.
GARIL : a donné des dignitaires
au Chapitre de Beaujeu.
D'azur, au lion d'or, accompagné de
5 roses d'argent , '2 cl l.
428 AKMORIAL DU REAUJOLAIS.
ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
429
430 ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.
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